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Etude du projet de loi no 4
(Vingt heures trente minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires culturelles est réunie pour
étudier le projet de loi no 4 du ministère des Affaires
culturelles, projet de loi ayant pour but de modifier la Loi sur les biens
culturels.
Les membres de cette commission sont: M. Alfred (Papineau),
remplacé par M. Bertrand (Vanier).
Mme Lavoie-Roux: ... Ah, mon Dieu, mon... M. Bertrand:
Madame! Dommage! Les plus...
Le Président (M. Jolivet): M. Brassard (Lac-Saint-Jean),
M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), .M. Godin (Mercier), M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal) ou comme intervenant?
Mme Lavoie-Roux: Par M. Ciaccia.
Le Président (M. Jolivet): Par M. Ciaccia
(Mont-Royal).
Mme Lavoie-Roux: II a le droit de vote, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. Guay (Taschereau), Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Le Moi-gnan (Gaspé), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Le rapporteur de cette commission est M. Jean Alfred (Papineau).
Motions de l'Opposition (suite)
Nous en étions rendus, à la fin de la dernière
séance, aux préliminaires du député de L'Acadie,
à la deuxième préliminaire présentée par Mme
le député.
J'avais accepté cette motion préliminaire comme recevable.
Il s'agit maintenant de savoir la réponse à cette demande de la
part du ministre.
M. Vaugeois: Vous avez encore une copie, j'imagine, de votre
motion?
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si je vous la donne, je n'en aurai
plus.
M. Vaugeois: On vous la redonnera, celle-là. C'est pour
être certain que je ne me trompe pas.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Vaugeois: Non, ce n'est pas celle-là. C'est la
première que vous aviez présentée.
Le Président (M. Jolivet): La première? C'est
réglé. Elle est acceptée, celle-là.
M. Vaugeois: Oui, mais c'est parce que je veux y donner
suite.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Parlez-moi de ça. M. Bertrand:
Très bien!
Mme Lavoie-Roux: On n'en attend pas moins de lui.
M. Vaugeois: Alors, vous nous demandiez, avant le début...
Pour moi, ce qui est écrit, est écrit. C'est une
déformation. "Le projet de loi ou document de travail concernant les
modifications à la Loi sur les biens culturels remis au ministre des
Affaires culturelles par la Commission des biens culturels."
Ce que je peux identifier comme document correspondant à ce que
vous appelez projet de loi ou document de travail, c'est effectivement, ni plus
ni moins qu'un projet de loi qu'avait préparé la Commission des
biens culturels, sachant qu'un jour ou l'autre, on réviserait la loi de
1972.
Ce n'est pas la seule copie que nous ayons, Jean-Pierre?
Bon! Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là?
Le Président (M. Jolivet): On la donne.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on peut vous la confier et vous nous la
remettrez? Vous en faites une copie ou...
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes mieux d'en faire une copie,
parce que c'est bien risqué de me confier ça.
M. Vaugeois: Oui. En tout cas, si jamais vous voulez en faire
usage pendant la séance...
Mme Lavoie-Roux: On conserve le patrimoine.
M. Vaugeois: Nous, on ne veut pas de copie, mais peut-être
que...
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a des membres de
la commission qui veulent avoir des copies? Donc, cela fait cinq copies avec
les besoins du journal des Débats.
La deuxième motion se lisait, pour les besoins de la cause, je
vous la lis: "Cette commission invite le ministre des Affaires culturelles
à distribuer, avant le début de l'étude article par
article du projet de loi no 4, aux membres et intervenants de cette commission,
le rapport du comité ministériel spécial chargé de
préciser concrètement les interventions souhaitables des divers
ministères à l'égard de l'île d'Orléans et
de
formuler des propositions en matière d'aménagement du
territoire, pour les municipalités concernées ".
M. le ministre, à vous la parole.
M. Vaugeois: Je pense que je m'étais expliqué
là-dessus la dernière fois. Je n'ai rien à ajouter.
Mme Lavoie-Roux: Auriez-vous objection, M. le ministre, à
répéter votre explication, parce qu'il s'est quand même
passé près de 72 heures, au moins, depuis ce temps, ou plus que
cela? C'était quand? Vendredi dernier?
Le Président (M. Jolivet): Lundi... le 5.
Mme Lavoie-Roux: ... Il s'est passé tant de choses.
M. Vaugeois: A ma connaissance, le rapport du comité
ministériel spécial n'est pas complété. Les
documents sont entrés, et il y a eu des séances de travail
là-dessus, mais le rapport n'est pas complété à ma
connaissance. D'ailleurs, je me demande, même s'il existait, si je
pourrais m'en-gager à le déposer, puisque c'est en fait un
document d'un comité du Conseil des ministres et je crois que ce n'est
pas le genre de document qu'on peut rendre public à un pareil stade
d'étude.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le ministre. On ne chicanera pas
là-dessus, et je ne plaiderai pas plus longtemps; si vous ne l'avez pas,
vous ne pouvez pas le produire. Est-ce que je pourrais quand même,
à cette occasion, et cela éviterait peut-être de la
discussion plus tard... Si je suis hors d'ordre, M. le Président, ne
vous gênez pas, vous me le direz. Compte tenu des...
Le Président (M. Jolivet): Elle se prépare à
être jugée en dame.
M. Bertrand: M. le député de Taschereau s'occupera
de vous, si jamais cela arrive.
Mme Lavoie-Roux: Vous voulez commencer à jouer dur.
M. Bertrand: Pas question.
M. Guay: Mme le député de L'Acadie, moi?
Mme Lavoie-Roux: Compte tenu des représentations qui ont
été faites ici par les municipalités de l'île
d'Orléans, si vous vous souvenez là, encore une fois, il
faudrait peut-être reprendre le journal des Débats le
dernier monsieur qui était venu dans l'après-midi, je pense que
c'était le maire de Saint-François...
M. Vaugeois: C'était le père Ovide de
Saint-François.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela... auquel j'avais demandé...
Il semble y avoir des préoccupations du point de vue de la compensation,
par exemple, pour les gens à qui l'on défendrait de disposer de
leur terre comme ils le veulent ou de l'exproprier comme ils le veulent. Il me
semblent que, dans la résistance qu'on a sentie, non seulement chez lui,
mais peut-être qu'elle est plus forte là qu'ailleurs de
toute façon, ce sont eux qui ont peut-être la plus grande
proportion de terre agricole ce problème-là demeure
vraiment assez fondamental pour toutes ces municipalités. Je me demande
si ce n'est pas là, dans le fond, le noeud de la résistance.
Est-ce que ce comité se pencherait ou aurait l'intention de se pencher,
par exemple, sur des mécanismes de compensation, sans penser en
même temps à toute la question de zonage agricole qui
dépasse de beaucoup le problème de l'île
d'Orléans?
Je me sens un peu mal à l'aise devant les représentations
qu'ils nous ont faites, qui touchent à ces possibilités de
compensation, et le fait qu'on va adopter une loi je ne sais pas si ce
sera en fin de soirée, M. le ministre, mais au plus tard demain matin
qui, dans le fond, ne répondra d'aucune façon aux
inquiétudes dont ils nous ont fait part et qui sont légitimes...
Cela me gêne d'adopter la loi en disant: Essayez de vous accommoder
à l'intérieur de la loi. On ne peut absolument rien
prévoir, on ne peut absolument pas examiner d'hypothèses, elles
ne sont pas assez avancées. C'est quand même assez
gênant.
M. Vaugeois: Mais, à cet égard, il n'y a pas
vraiment de changement avec la nouvelle loi, vous savez. La grande
différence de la nouvelle loi, c'est d'être plus explicite,
d'être plus précise sur un certain nombre de questions en
matière de lotissement et de zonage, ou en vue d'amener les
municipalités à savoir exactement quel genre de
réglementation elles peuvent préparer pour devenir responsables
de l'application de la loi chez elles. Si on n'avait pas eu cette intention de
déléguer aux municipalités ce genre de
responsabilité, on n'avait pas besoin d'amender la loi, parce que nous
savons ce que nous entendons par occupation du sol, par exemple. L'occupation
du sol, pour nous, c'était synonyme de lotissement.
Comme c'était une notion assez lâche, cela ne pouvait pas
guider vraiment des municipalités dans l'élaboration d'une bonne
réglementation susceptible d'être approuvée par nous.
Alors, en explicitant le genre de préoccupation qui était celui
qui était chargé de la protection des biens culturels, en
précisant que cela devait se situer au niveau du lotissement, du zonage,
de la construction, on donne de bonnes indications aux municipalités
pour préparer la réglementation susceptible d'être
acceptée, donc, de les rendre responsables elles-mêmes de la
protection des biens culturels dans leur territoire. Alors, cela peut varier.
On parle de tout en même temps. On parle aussi bien du bien culturel
classé que de l'arrondissement, de l'aire de protection ou du site
historique. Dans le cas de l'île d'Orléans, toute l'île est
un arrondissement historique, alors, ça s'applique pour les gens
à tous égards.
Si on parlait de l'arrondissement historique de Québec, par
exemple, la question de lotissement n'a pas tellement de signification, alors
ça ne les gênera pas. Pour le zonage, ils ont déjà,
de toute façon, leur règlement de zonage. Cela ne les
gênera pas non plus, ils en ont un bon.
Mme Lavoie-Roux: C'est vraiment à l'égard des gens
de l'île d'Orléans.
M. Vaugeois: Voyez-vous, le problème de la compensation ne
se pose pas plus à l'île d'Orléans qu'ailleurs. C'est
vraiment... comment dire cela? Le problème se pose davantage chez nous,
parce qu'on n'a pas tellement de traditions de ce côté. C'est une
préoccupation nouvelle. Si on se tournait vers les pays européens
comme la Hollande, où ça fait des siècles et des
siècles qu'il y a des règlements sur à peu près
tout à propos du sol, parce qu'on a protégé le sol arable,
on a organisé la ville de façon très attentive, parce
qu'il n'y avait pas d'espace, on n'avait pas d'illusions de ce
côté. On a même gagné sur la mer.
En France ou en Angleterre en particulier, il y a des lois qui datent de
plusieurs siècles et les gens y sont habitués. Chez nous, il n'y
a pas tellement de tradition de ce côté. Toute intervention
gouvernementale surprend et appelle, dans l'esprit des gens, des compensations.
De toute façon, on est conscient que la mentalité chez nous
étant ce qu'elle est, bien que l'éveil aux questions de
patrimoine soit très net et s'accélère de façon
incroyable, je le vis depuis deux mois et demi et je suis très
étonné de l'intérêt que ça semble susciter
chez la population, il reste quand même que celui qui possède, il
semble y voir une limitation de son droit de propriété. On est
conscient de cela et pour ne pas mécontenter ces gens, même si
c'est une minorité, on cherche des formules de compensation. Dans le cas
de l'île d'Orléans, on en a d'identifiées, nous allons
offrir aux municipalités de l'île des services précis au
niveau du bâtiment, de l'organisation de la mise en valeur du patrimoine.
D'ailleurs, vous l'avez constaté, ils ont identifié
eux-mêmes le genre de professionnels dont ils voudraient pouvoir profiter
des services. Cela, on va le faire.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, Mme le
député. J'ai été assez large jusqu'à
maintenant, mais j'ai l'impression que vous allez pas mal au fond du sujet, de
telle sorte qu'on ne discute plus de la motion préliminaire, à
savoir si oui ou non on l'accepte ou on la refuse.
M. Bertrand: ... par quelques questions. Mme Lavoie-Roux:
Oui.
Le Président (M. Jolivet): Je voulais m'assurer que vous
n'aviez pas d'objection à ce que ça continue.
Mme Lavoie-Roux: Surtout qu'on n'a pas commencé l'article
1 comme tel, on n'est pas dans un...
Le Président (M. Jolivet): C'est justement, c'est parce
que vous m'aviez demandé au départ si vous étiez dans le
sujet ou non.
Mme. Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): C'est dans ce sens. Mais comme
je connais la verve du ministre...
M. Vaugeois: Je vais essayer de me contenir! Je vais vous donner
deux exemples sur lesquels on travaille actuellement. Pourquoi ne
permettrait-on pas à quelqu'un qui possède un bien classé
de déduire de l'impôt les frais que lui occasionne l'entretien de
ce bien, les frais significatifs, si vous voulez, comme cela se trouve dans
plusieurs pays d'Europe, où, par des privilèges fiscaux, on
incite les grandes familles à entretenir ou à restaurer un
château ou une vieille demeure.
On a aussi déjà dans la loi, à l'article 33 de la
loi de 1972: "Tout bien culturel immobilier classé, qui n'est pas
exploité à des fins commerciales, peut être exempté
de taxes foncières dans la mesure et aux conditions prévues par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil, jusqu'à
concurrence de la moitié de la valeur inscrite au rôle
d'évaluation de la municipalité où il est
situé."
Donc déjà, dans ces cas-là, nous appliquons, sur
demande du propriétaire, l'article 33 et nous demandons à la
municipalité d'exempter le propriétaire d'à peu
près 25% de ses taxes, et dans certains cas, avec des calculs un peu
compliqués, on se rend jusqu'à 50%. L'article nous dit qu'on ne
peut pas aller au-delà de 50%.
Si on généralisait cela aux arrondissements historiques,
il faudrait vraiment étudier une formule de compensation pour la
municipalité. Tant que cela ne s'applique qu'aux monuments
classés, ce n'est pas grave. Mais si on l'appliquait à tout ce
qui se trouve dans un arrondissement historique, il faudrait avoir des
compensations pour la municipalité. Cela vous montre les avenues
possibles.
Mme Lavoie-Roux: Je ne suis pas sûre que cela s'applique
dans le cas des individus de l'île d'Orléans. Vous avez
commencé par dire: Ils n'ont pas d'habitudes, dans le domaine de la
conservation du patrimoine, et immédiatement ils demandent une
compensation. Vous comparez avec l'Europe et tout cela. Ensuite, vous comparez
même l'île d'Orléans et les gens de la ville de
Québec.
Le problème est quand même assez différent. Les
compensations dont vous parlez sont davantage pour les municipalités.
Vous dites: On nous a demandé d'avoir un conseiller, un urbaniste, un
architecte pour conseiller les municipalités. Cela va, au niveau des
municipalités. C'est quand même plus facile à cerner. Pour
l'individu dont la terre se trouve presque gelée, je pense que le
problème est très différent.
Par exemple, dans un arrondissement historique, vous disiez: II y a tel
type d'architecture, telle forme architecturale qui doit être retenue,
les modifications doivent être approuvées par le ministère,
etc. D'accord. Mais cela touche un individu et son château en Europe;
ici, c'est sa maison.
La répercussion sur le plan individuel, sur le plan financier,
est quand même considérable. Autant je ne veux pas marcher dans le
jeu de certains à ce moment-ci je ne peux qu'imputer des motifs
que je ne peux pas vérifier qui veulent faire de la promotion
domiciliaire. Il ne faut pas marcher dans leur jeu. (20 h 45)
D'un autre côté, je pense qu'on ne peut pas être
insensible non plus au fait que des cultivateurs de l'île
d'Orléans vont se trouver pénalisés sans aucune
compensation. Le problème est tellement complexe que nous sommes
aussi bien de tous l'admettre ensemble l'ancien gouvernement a
parlé de zonage agricole, a tardé et ne l'a pas produit. Vous
autres, vous en parlez depuis deux ans et il ne s'est pas encore produit. Je ne
vous en fais pas reproche, mais c'est parce qu'il y a des choses très
sensibles à toute cette question de zonage agricole.
Cela ne touche pas, pour le moment, les autres agriculteurs de la
province, parce qu'on n'a pas encore décidé de zoner ou de faire
du zonage, mais, pour les gens de l'île d'Orléans je parle
des agriculteurs cela sera fait. Il n'y a peut-être pas
suffisamment de choses prévues, parce que les mécanismes de
compensation dont vous avez parlé s'adressent davantage à
l'individu auquel on n'imposera pas certaines obligations d'impôt
foncier, aux municipalités auxquelles on fournira du
personnel-ressource, mais, pour le cultivateur qui est pris avec sa ferme de
300 acres, qui est vraiment très restreint dans ses possibilités,
c'est un problème en soi.
M. Vaugeois: Je suis d'accord avec vous. On pourra en parler
longuement, parce que, même si la ferme est située en dehors de
l'île, si la ferme se situe dans une zone urbaine, comme cela peut
arriver, il pourra aussi y avoir des règlements qui empêchent le
propriétaire de lotir, par exemple, ou qui l'empêchent d'ouvrir un
quartier résidentiel ou de construire un centre commercial.
Mme Lavoie-Roux: ... pas encore.
M. Vaugeois: II y a des villes qui ont des plans d'urbanisme.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: C'est la conséquence. Je suis d'accord avec
vous que, dans l'ensemble... Les gens de l'île que j'ai revus encore
cette semaine me disaient: "Finalement, parce qu'on est un arrondissement
historique, nos terres ont pris de la valeur parce que vous avez
protégé le milieu. Il y a de l'attrait à venir s'installer
à l'île, parce que les gens savent qu'il n'arrivera pas n'importe
quoi à l'île". Voyez-vous, ils admettent eux-mêmes que si,
d'un côté, on a pu être à certains moments trop
présents, d'un autre côté, on a donné de la valeur a
l'île en la protégeant. Ils sont conscients de cela et ils le
disent.
La plupart des fermiers de l'île, en tout cas aucun de ceux que
j'ai rencontrés n'a la moindre envie de vendre sa terre. Ce qu'ils
demandent au gouvernement, ce sont des politiques de soutien des prix, de
stabilisation des prix et ils reconnaissent qu'il y a de plus en plus de ces
politiques. Dans certains cas, cela ne joue pas, comme dans le cas de la pomme
de terre, parce qu'il y a un type à l'île d'Orléans qui
intervient dans ce marché et qui empêche les cultivateurs,
finalement, de profiter de la politique de la stabilisation des prix. C'est
leur problème. Il faut qu'ils échappent à l'emprise de ce
type qui sert d'intermédiaire et qui empêche le mécanisme
de stabilisation des prix de jouer en faveur des fermiers. Je pense qu'ils
aiment mieux cette approche, c'est ce qu'ils veulent. Ils ne veulent pas qu'on
les empêche, éventuellement, de laisser construire l'office
à côté. Ces permis ont été octroyés
lorsqu'ils furent demandés. Ils sont conscients que leur terre vaut
davantage par l'agriculture que par le lotissement.
M. Guay: Si je peux me permettre, seulement quelques secondes,
à ce sujet. Je suis bien d'accord avec le problème de l'île
d'Orléans, de la façon dont le ministre l'a souligné, qui
sera aussi réglé, parce qu'effectivement, il va y avoir un projet
de loi sur le zonage agricole, c'est entendu, à cette session. Cela
étant, la plupart de tous les autres arrondissements historiques,
à ma connaissance, sont en milieu urbain. C'est vraiment beaucoup plus
là que se pose le problème. Au fond, l'île
d'Orléans, c'est l'exception aux arrondissements historiques. Donc, cela
pose des problèmes d'un caractère particulier. Si on veut
régler, à un moment donné, le cas de l'arrondissement
historique du Vieux-Québec, que je connais plus particulièrement,
parce que c'est dans mon comté, une mesure comme non pas l'abolition,
mais la diminution de l'impôt foncier, c'est une mesure absolument
essentielle. Il va falloir passer par là, parce que, sans cela, c'est
rendu à un prix astronomique pour des maisons qui ont été
subdivisées, des mini-logements dans certains cas, non restaurés,
ce qui veut dire que le propriétaire qui entreprend de restaurer, selon
les normes de l'art en quelque sorte, cela lui coûte non seulement une
fortune en restauration, mais, à part cela, cela lui coûte une
fortune en taxe le lendemain matin. Il n'y a personne qui a envie de le faire,
avec le résultat que de grands secteurs de l'arrondissement historique
du Vieux-Québec sont dans un état de délabrement et cela
va être comme cela tant et aussi longtemps que des mesures ne seront pas
prises, au sens que l'indiquait le ministre. Je pense qu'on peut dire
probablement la même chose pour les autres arrondissements historiques
qui sont en milieu urbain.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, je soulève le
problème. Je remarque que le ministre admet qu'il y a un problème
de compensation vis-à-vis des agriculteurs, parce qu'il y en a qui
veulent tous rester agriculteurs, mais ils n'ont d'engagement moral ou
juridique d'aucune façon à cet égard. Celui qui veut bien
être agriculteur demain pourra
se trouver dans des circonstances où il ne pourra plus ou ne
voudra plus être agriculteur. A mon point de vue, ce problème
demeure entier. Je n'ai pas de solution à vous offrir, parce que je sais
que ce sont des solutions d'ordre pécuniaire probablement, à
moins de les faire participer à un développement
économique dans l'île, dans d'autres domaines qui pourraient
servir, à ce moment, de mécanisme de compensation, ce qui serait
des pertes pour eux. Tout ce que je peux souhaiter, c'est que le gouvernement
le fasse. Entre-temps, ça demeure quand même un
élément gênant dans l'adoption ou les modifications de tout
ce projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais seulement poser une question. Est-ce que
vous acceptez le principe de la compensation pour ces gens qui sont
affectés? Vous l'acceptez comme principe.
M. Vaugeois: Oui.
M. Ciaccia: Ce sont les modalités...
M. Vaugeois: Absolument.
M. Ciaccia: ... que vous n'avez pas encore pu définir.
M. Vaugeois: Ecoutez! Mme le député de L'Acadie, je
pense, met le doigt là-dessus. Vous auriez déjà
établi une politique de zonage agricole si vous n'aviez pas eu à
faire face à ce problème. Nous aussi on l'aurait probablement
fait si on n'avait pas à résoudre ce problème.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Je pense que...
M. Ciaccia: II ne faudrait pas faire comme le type qui dit: Oui,
je reconnais que je te dois de l'argent, ne t'inquiète pas, mais il ne
lui remet jamais ce qu'il lui doit. Vous dites que vous reconnaissez le
principe de la compensation. Est-ce que vous avez un échéancier
pour dire: Nous allons proposer certaines solutions en deçà d'un
certain délai, parce que c'est inquiétant pour les gens qui sont
affectés?
M. Vaugeois: M. le député, je peux vous dire... les
fonctionnaires sont là et s'ils n'ont pas à acquiescer ou
à nier, je les prends quand même à témoin... si ce
n'est pas vrai, ils diront: "Vaugeois est menteur..." Non, écoutez!
M. Ciaccia: Je ne mets pas en doute votre volonté de
donner la compensation.
M. Vaugeois: Ecoutez ce que je vais vous dire. J'ai
déjà demandé aux gens du ministère de quantifier un
certain nombre d'hypothèses qui seraient des mécanismes de
compensation et il y a déjà des études qui se font
à cet égard. Evidem- ment, on peut toujours espérer
compenser, mais il faut évaluer les différentes hypothèses
de compensation. Après, il faut vérifier si on en a les moyens.
Pour aller plus loin dans la protection de nos biens culturels, il faut avoir
des mesures de compensation. Je suis conscient de cela. Sinon, on lèse
des gens et on a de la résistance.
M. Ciaccia: Le rapport du comité ministériel dont
on fait mention dans la motion du député de L'Acadie
est-ce que vous ne deviez pas remettre un rapport à la fin mai?
est-ce que vous ne deviez pas vous baser sur certaines de ses recommandations
quant au projet de loi?
M. Vaugeois: Non, ce n'était pas pour le projet de
loi.
M. Ciaccia: C'était pour les réglementations
seulement.
M. Vaugeois: C'est pour coordonner les interventions des
différents minitères à l'île d'Orléans, et je
l'ai dit longuement, je pense, au début de la semaine. Il y a des
interventions qui concernent les Affaires municipales, d'autres l'Agriculture,
d'autres l'environnement, d'autres le Tourisme et les Affaires culturelles.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... Excusez. Allez-y!
M. Le Moignan: C'est simplement pour une information, M. le
Président. J'étais absent la première fois, la
deuxième, la troisième. Probablement que c'est ma première
apparition.
Je vois ici que la motion portait sur l'île d'Orléans.
Mme Lavoie-Roux: Vous allez faire combien d'apparitions?
M. Le Moignan: Au moins ce soir. Une Voix: Autant
qu'à Fatima?
M. Le Moignan: Je peux être transféré
ailleurs demain, c'est dans l'ordre du possible. Non, mais je vois que les
mémoires entendus venaient surtout de l'île d'Orléans,
lundi. Le problème est là pour le moment. Il n'y a pas d'autre
arrondissement naturel à protéger, excepté peut-être
Percé, qui est bien loin.
M. Vaugeois: Oui, mais ça, c'est... Je suis un peu
responsable de ça. Comme il y a une tension à l'île qui
était connue au ministère, parce qu'on y a eu des interventions,
je suis allé moi-même au-devant des coups. J'ai rencontré
les gens de l'île. J'ai rencontré les citoyens de l'île et
je les ai invités à venir se faire entendre à la
commission parlementaire et donner leur point de vue à tous les partis
ici représentés. En même temps, j'ai eu des
représentations de la part des organismes voués à la
protection du patrimoine, qui sont venus également
se faire entendre. La Fédération des
sociétés d'histoire, par exemple, s'est fait entendre.
M. Le Moignan: Les paroisses de l'île n'ont pas
donné de mémoire comme tel.
M. Vaugeois: Elles en ont lu, parfois.
M. Le Moignan: Merci. Comme cela, le problème est
centré, pour le moment, sur l'île d'Orléans, pour la
motion.
M. Vaugeois: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, compte tenu de la
réponse du ministre, je proposerais, avec le consentement unanime des
membres de la commission, de retirer cette motion; je pense que c'est plus
simple pour tout le monde.
M. Bertrand: ... jusqu'à ce que vous en présentiez
une autre.
Le Président (M. Jolivet): La motion est
retirée.
M. Vaugeois: II ne faut pas le consentement unanime?
Mme Lavoie-Roux: Vous allez faire un caucus.
M. Bertrand: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Troisième motion.
M. Vaugeois: L'Opposition est toujours plus forte dans le
PQ...
M. Bertrand: Seigneur, protégez-moi de mes amis; mes
ennemis, je m'en occupe.
M. Ciaccia: C'est pour cela qu'ils devraient retourner dans
l'Opposition; ils sont bons dans l'Opposition.
M. Vaugeois: Mais on va y retourner, dans l'Opposition? M. le
député!
M. Ciaccia: Vous êtes le premier à avouer cela. Je
prends acte de l'aveu.
Mme Lavoie-Roux: C'est une phase de purification qui est utile,
quelquefois.
M. Bertrand: On a sorti cela en 1945.
Le Président (M. Jolivet): Cela va, vous pouvez lire votre
motion, Mme le député.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que vous aviez coupé vos
liens, qui ne vous servaient plus d'exemple.
Le Président (M. Jolivet): Mme le
député...
M. Bertrand: On s'est réconcilié, cet
après-midi.
Une Voix: Pour aujourd'hui.
Le Président (M. Jolivet): C'est exact, lors de son
anniversaire.
M. Le Moignan: Cela ne durera peut-être pas longtemps.
M. Bertrand: Nous avons signé un pacte de non-agression
mutuelle.
M. Vaugeois: D'ailleurs, il me semble qu'il n'y a rien de
gênant à penser pouvoir joindre les rangs de l'Union Nationale ou
du Parti libéral.
Mme Lavoie-Roux: ... c'est vrai.
M. Bertrand: Ce sont des grands partis, dans l'histoire du
Québec.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse de vous
déranger dans vos conversations, mais il nous reste trois heures de
travail encore.
M. Le Moignan: Vous êtes les bienvenus.
M. Bertrand: J'espère que le journal des Débats
inscrit les points d'exclamation aux bons endroits.
M. Vaugeois: Je ne prends pas de chance là-dessus; je le
relis et je fais mes trois petits points!
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne prendrai pas
dix-neuf minutes pour préparer la présentation de ma motion; je
vais la faire immédiatement.
Je fais motion pour que cette commission invite le ministre des Affaires
culturelles à distribuer, avant le début de l'étude
article par article du projet de loi no 4 faites bien attention, M. le
ministre aux membres et intervenants de cette commission les plans de
sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine de l'île d'Orléans
remis au ministre par les maires des municipalités de l'île
d'Orléans.
Ils vous ont d'ailleurs indiqué, je pense, quand ils sont venus
lundi, qu'ils vous avaient remis un tel mémoire et, à ce
moment-ci, je regrette peut-être même de ne pas l'avoir fait avant
que nous nous fûmes quittés, lundi soir, parce que cela aurait
été intéressant de les examiner avant qu'on étudie
le projet de loi article par article.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on pourrait vous proposer daller les
consulter, à la direction générale du patrimoine, parce
que ce sont des plans. Je ne sais pas ce que vous feriez avec cela en
perma-nence, mais on peut vous les rendre accessibles.
Si vous êtes d'accord sur ce compromis, je serais d'ailleurs ravi
d'avoir votre opinion.
Mme Lavoie-Roux: Je vais avoir un caucus avec mes
collègues pour savoir s'ils sont d'accord, M. le ministre.
Est-ce que vous avez trouvé une solution?
M. Vaugeois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Laquelle?
M. Vaugeois: Je ne voudrais pas vous précéder, sur
votre terrain, mais nous avions l'intention je leur ai dit, d'ailleurs,
en commission parlementaire de proposer une visite de l'île, si le
temps nous le permettait, car pour nous, on peut s'arranger. Après la
tournée, on allait vous proposer de voir ces plans et de voir les
rapports.
Mme Lavoie-Roux: C'est une proposition intéressante.
M. Vaugeois: Votre recherchiste a un sourire en coin, il a l'air
de ne pas croire ce que je dis.
M. Le Moignan: Je voulais vous proposer d'aller siéger
à l'île, demain matin, et on aurait vu tout cela sur place.
M. Vaugeois: M. le député de Gaspé
soulève une question intéressante qu'on aurait pu faire, si le
Parti libéral avait accepté le principe des commissions
itinérantes qu'il a refusé à l'époque de la loi 67.
On ne peut pas.
Mme Lavoie-Roux: Les commissions itinérantes dans l'ombre,
je suis d'accord; mais les commissions itinérantes qui deviennent des
formes de campagne électorale, je ne suis pas d'accord. Alors, si on
allait...
M. Guay: Nous sommes encore loin des élections...
provinciales, j'entends. (21 heures)
Mme Lavoie-Roux: Si on allait, incognito, faire le tour de
l'île... De toute façon, on arrive à la prochaine motion,
M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Celle-là, qu'en
faites-vous pour le moment? Vous l'acceptez?
Mme Lavoie-Roux: Nous acceptons l'offre du ministre.
Le Président (M. Jolivet): Donc on retire la motion dans
le même sens que tout à l'heure.
M. Bertrand: On prend la parole du ministre. Mme Lavoie-Roux:
Certainement.
Le Président (M. Jolivet): Merci, motion retirée.
Quatrième motion.
M. Ciaccia: L'énumération? Les motions ne sont pas
numérotées. C'est contre notre règlement, ce ne sont pas
les motions no 1, no 2, no 4.
M. Le Moignan: Le député de Vanier... M.
Ciaccia: C'est seulement une motion.
Le Président (M. Jolivet): Je le sais, mais c'est
simplement pour les besoins de la compréhension.
Mme Lavoie-Roux: Alors, M. le Président, compte tenu que
l'étude de ce projet de loi no 4 va toucher d'une façon
particulière, au moins dans l'immédiat, les habitants de
l'île d'Orléans et que d'ailleurs ils sont venus nous faire
connaître leurs doléances et ont fait des représentations
qui apparaissent justifiées, compte tenu que par l'adoption de ce projet
de loi no 4... Pardon? Laissez-moi parler, c'est ma motion.
M. Bertrand: Vous avez perdu votre "punch".
Mme Lavoie-Roux: Vous le saviez, le ministre le savait, il
l'avait vu.
M. Bertrand: Ah bon, d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Je prends mes quinze minutes pour vous expliquer
la nécessité d'aller à l'île d'Orléans.
M. Bertrand: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Compte tenu que par l'adoption de la loi no 4,
on va quand même, d'une façon immédiate, toucher à
l'île d'Orléans et que cela est un des arrondissements historiques
auquel, je pense, chacun des membres de la commission s'intéresse, qui a
fait l'objet de longs débats sur la place publique et qu'il faudrait
quand même appuyer le ministre dans ce qui semblerait le plus juste, tant
du point de vue des citoyens concernés que du point de vue de la
protection du patrimoine, je fais motion, M. le Président, que cette
commission invite le ministre des Affaires culturelles à prendre les
moyens nécessaires pour que les membres et intervenants de cette
commission puissent se rendre à l'île d'Orléans afin de
prendre connaissance sur place des implications de la mise en application du
projet de loi no 4 et ce...
M. Guay: C'est un très beau temps, ce soir, pour aller
à l'île d'Orléans.
Mme Lavoie-Roux: ... avant le début de l'étude
article par article du projet de loi no 4. Mais pour montrer notre esprit de
collaboration, M. le ministre...
M. Brassard: On pourrait apporter un amendement.
Mme Lavoie-Roux: Vous a-t-on dit de vous en aller, M. le
député de Vanier?
M. Guay: On partait pour l'île.
M. Bertrand: La calèche nous attendait à la porte,
madame.
Mme Lavoie-Roux: Que ceci soit fait le plus tôt possible,
la semaine prochaine.
M. Bertrand: A condition que le député de
Mont-Royal soit là.
M. Ciaccia: Pour l'information du député de Vanier,
cela me ferait grand plaisir. Ce ne serait pas la première fois que je
visite l'île d'Orléans, elle est charmante et cela me ferait un
grand plaisir d'y aller en compagnie des membres de la commission.
M. Guay: Tout le plaisir est pour nous, voyons M. le
député de Mont-Royal.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre? M. Vaugeois:
Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Cela va, donc c'est
adopté.
M. Le Moignan: M. le Président, je serais porté
à apporter un amendement à cette...
M. Vaugeois: ... faire un détour ici parfois.
M. Le Moignan: II n'a pas eu le temps de me parler, mon
idée était faite.
M. Bertrand: M. le Président, je comprends un peu cela,
parce qu'il me semble que l'Union Nationale a perdu tous ses recherchistes.
Mme Lavoie-Roux: Ils sont tous devenus péquistes.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé, vous êtes cabotin, ce soir, cher membre.
M. Le Moignan: C'est la première nouvelle pour moi. Je
serais tenté de faire un amendement à cette motion. Il y a
quelques années que je suis allé à l'île
d'Orléans, mais je sais que nous avons un problème sérieux
dans l'arrondissement naturel de Percé qui presse depuis des
années. Je voudrais mettre une condition, c'est que la commission se
déplace également pour qu'on aille étudier le malaise qui
règne à Percé. Or, du consentement unanime...
M. Guay: La semaine prochaine, c'est peut-être... Mais au
mois de juillet, ce serait parfait.
M. Le Moignan: Ce serait plus intéressant pendant la
session.
M. Guay: Non, mais aussi pour voir l'impact du tourisme sur
l'arrondissement naturel.
M. Le Moignan: Cela pourrait encourager et favoriser une saison
touristique en même temps.
M. Guay: Quant à faire, je vous invite à visiter
l'arrondissement historique de Québec.
Le Président (M. Jolivet): Madame et messieurs j'aimerais
bien qu'on puisse procéder dans l'ordre. Est-ce que vous faites
spécifiquement un amendement? Je veux savoir si vous le faites ou si
vous le suggérez?
M. Brassard: C'est un voeu.
Le Président (M. Jolivet): Un voeu plus que pieux.
M. Le Moignan: Je pense que ce serait ne pas être
sérieux, je pense que ce sera un voeu. Je ne crois pas que la commission
va se déplacer avant la fin de la session. Si j'étais sûr
d'avoir des effets positifs, peut-être que je rédigerais une
motion, un amendement.
M. Bertrand: Peut-être que comme compromis, le ministre des
Affaires culturelles accepterait l'invitation du député de
Gaspé de se rendre dans votre région cet été.
M. Vaugeois: Avec tous les membres de la commission qui seront
disponibles. On pourrait aller voir ce qui se passe en Hollande à ce
sujet.
Le Président (M. Jolivet): La motion serait donc
adoptée et se lirait comme suit: "Que cette commission invite le
ministre des Affaires culturelles à prendre les moyens
nécessaires pour que les membres et intervenants de cette commission
puissent se rendre à l'Ile d'Orléans afin de prendre connaissance
sur place des implications de la mise en application du projet de loi no 4 et
ce, le plus tôt possible, la semaine prochaine."
Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 1. M. le ministre.
M. Bertrand: ... en disposer article par article.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Vaugeois: Cela va? Je peux vous présenter l'article 1,
si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Commission des biens culturels du
Québec
M. Vaugeois: Alors, vous noterez que l'article 1 concerne la
Commission des biens culturels.
Cela correspond... on remplace les articles 2 à 7 de la section
II de la précédente loi. Dans le cadre de ces nouveaux articles,
la création de la Commission des biens culturels est maintenue, ainsi
que les dispositions qui la régissent, tels sa composition, son mandat,
ses pouvoirs et ses devoirs. Les modifications portent sur la localisation
possible du siège social, la continuité et la permanence de la
commission, par la création de deux postes de vice-présidents
à temps plein...
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, je ne voudrais
pas vous arrêter, mais pour les besoins de la cause, compte tenu que
l'article 1 amende les articles 2 à 7, est-ce qu'on pourrait prendre
article par article...
M. Vaugeois: Bien sûr.
Le Président (M. Jolivet): ... c'est-à-dire
l'article 2, l'article 3, etc.
M. Vaugeois: C'est ça, je viens de parler des articles 2
et 3.
M. Bertrand: J'aurais une question, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant, d'abord le
droit de parole à Mme le député de L'Acadie.
M. Bertrand: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais quand
même profiter de la discussion de l'article 1 pour indiquer dans quel
esprit l'Opposition officielle entend aborder cette étude.
Comme je l'avais dit au moment de l'étude en deuxième
lecture, je veux assurer le ministre qu'on aborde l'étude du projet de
loi no 4 dans un esprit de collaboration, parce qu'il nous apparaît que,
sur la législation actuelle, ce projet de loi apporte quand même
une amélioration.
Par contre, je voudrais mettre le ministre en garde contre la tentation
d'interpréter notre appui comme une reconnaissance sans restriction de
la politique gouvernementale en matière de patrimoine et de mise en
valeur de ce patrimoine.
Dans votre discours de deuxième lecture, vous exprimez le
désir que toutes ces questions relatives au patrimoine et que le
patrimoine lui-même deviennent synonymes de bonne entente, de
solidarité, voire même de complicité entre tous les membres
de l'Assemblée nationale. Vous souhaitiez cette unanimité. Je
pense qu'au moins, dans l'expression de ce désir, dans ce souhait, vous
avez, au moins temporairement, en tout cas, atteint votre objectif. Mais, je le
répète, il ne faudrait pas l'interpréter comme une
unanimité inconditionnelle tout au long de ce projet de loi, sans
vouloir faire de menaces selon lesquelles nous allons essayer, de quelque
façon que ce soit, d'en retarder l'adoption. Nous allons quand
même essayer de le faire le plus consciencieusement possible, pour que
nous puissions mettre à la disposition des citoyens un projet de loi qui
soit le meilleur possible.
Comme je l'ai indiqué lors de mon discours de deuxième
lecture, nos observations, nos questions, de même que certains
amendements que nous proposerons viseront, compte tenu des objectifs
relativement modestes du projet de loi qui est devant nous, à assurer
que les responsabilités de chacun soient bien définies. Ici, je
fais allusion à la délégation de pouvoir que vous
prévoyez pour les municipalités. Que ces responsabilités
soient situées là où elles ont le plus de chances de
produire les résultats que l'on souhaite et, finalement, que l'on tente
de trouver les meilleurs mécanismes possible pour protéger les
droits individuels des citoyens, lorsqu'on leur demande de participer au
soutien des droits collectifs en matière de patrimoine. Ceci nous
semble, et je l'ai déjà dit, une condition essentielle pour
réaliser cette complicité, dans le meilleur sens du terme.
Vous me permettrez de citer, à ce moment-ci, le Conseil d'Europe
qui disait: "II est évident que toute action privée ou publique
demeurera insuffisante dans le domaine du patrimoine tant que la population
entière n'aura pas pris conscience de l'importance des sites, des
ensembles historiques et du patrimoine en général. Une politique
nationale ne sera couronnée de succès que dans la mesure
où elle bénéficiera de la compréhension et de la
coopération de l'ensemble de la population".
Ceci me semble particulièrement important parce que
peut-être, comme vous le mentionniez tout à l'heure, même si
on semble être de plus en plus un grand nombre de citoyens de toutes les
couches de la société, de toutes les régions du
Québec, qui sont de plus en plus sensibilisés au domaine du
patrimoine, il reste quand même que le leadership, d'une certaine
façon, dans ce domaine, est encore pris par des groupes comme le Conseil
des monuments et sites que nous avons entendu l'autre soir. C'est heureux que
ces gens-là fassent preuve de grande vigilance et soient des animateurs,
d'une certaine façon. Mais ils sont parfois portés, compte tenu
de leurs intérêts, je ne veux pas dire personnels, mais de leurs
intérêts de groupe ou d'associations professionnelles, à
voir seulement un aspect de la situation et à vite adopter ou afficher,
sans le vouloir, des attitudes de coercition qui peuvent, à certains
égards, ne pas être très heureuses, ou même à
adopter des comportements qui font penser un peu à un rôle de
délateur, et ceci, dans un esprit de protection du patrimoine. Je ne
veux pas mettre en doute leurs bonnes intentions. (21 h 15)
En contrepartie, l'envers de la médaille, si je peux m'exprimer
ainsi, parce que nous sommes des législateurs, nous devons tenir compte
des intérêts de tous les membres ou de tous les citoyens. La seule
façon de parvenir à "apprivoiser" ceux des citoyens qui
montreraient plus de résistance ou comprendraient moins bien ou
connaîtraient moins bien tous les éléments ou tous les
objectifs poursuivis par le gouvernement dans cet effort de conservation
du patrimoine je ne parlerai pas du gouvernement, je parlerai du
Québec je pense qu'il faut tenir compte des délais qu'il
faut pour l'éducation et la sensibilisation de ces personnes. C'est au
gouvernement, en faisant cette contrepartie à d'autres qui se montrent
pour des objectifs très valables, plus coercitifs, de s'assurer qu'on
respecte le mieux possible tous ces citoyens du Québec.
C'était ces remarques préliminaires que je voulais faire.
Quant à l'article 1 qui prévoit justement cette concordance ou le
remplacement d'un certain nombre d'articles par d'autres, nous sommes
prêts à l'adopter.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé.
Mme Lavoie-Roux: Oh! excusez-moi, je cherche mes paroles.
Le Président (M. Jolivet): En fait, j'ai cru comprendre
que, pour Mme le député de L'Acadie, il était question de
l'article 2 de l'article 1, qui est le premier... C'est dans ce sens que l'on
parle.
M. Vaugeois: M. le Président, m'est-il permis de faire un
commentaire à ce moment-ci?
Le Président (M. Jolivet): A la fin des interventions. M.
le député de Gaspé.
M. Le Moignan: Si j'ai bien compris, les amendements concernant
les articles 2 à 7. Est-ce qu'on les distingue un par un?
M. Vaugeois: Oui, c'est mieux.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela.
M. Le Moignan: Oui.
Le Président (M. Jolivet): En fait, on discute
actuellement de l'article 2, dans l'article 1 qui amende les articles 2
à 7...
M. Vaugeois: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): ... qui devient
amendé..
M. Le Moignan: En regardant ces articles, je voulais simplement
dire qu'à mon point de vue la commission est beaucoup mieux
définie, d'autant plus qu'on va voir en plus les rôles et les
fonctions des membres. Il est également question de son mandat. Je
trouve qu'il y a une meilleure précision d'apportée. C'est le
seul commentaire que j'ai à ajouter sur cet article.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Est-ce que vous allez permettre,
M. le Président, étant donné que Mme le
député de L'Acadie a eu une introduction à l'étude
de ce projet de loi article par article, que le ministre puisse
répondre? Sans doute.
Le Président (M. Jolivet): Oui, mais cela va aller
à la fin de toutes les interventions sur cela.
M. Bertrand: Tout le monde a droit de faire une
intervention...
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Bertrand: ... de deuxième lecture?
Le Président (M. Jolivet): En fait, il ne s'agit pas d'une
intervention de deuxième lecture ici, c'est sur les articles, mais je
pense que c'est un aspect général.
Mme Lavoie-Roux: Au premier article, on peut toujours, je pense,
faire... Enfin, cinq minutes, ce n'est pas...
Le Président (M. Jolivet): Voulez-vous prendre la parole
sur cet article 2?
M. Bertrand: Non, sur l'article 3.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'article 3. M. le
député de Mont-Royal.
Siège social
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je remarque que
l'amendement à l'article 2 prévoit qu'un organisme de
consultation est institué sous le nom de Commission des biens culturels
du Québec. Le nouvel article 2 remplace un autre article qui
prévoyait que la Commission des biens culturels du Québec avait
son siège social à Québec. Je me demande s'il y a une
raison particulière pour enlever le siège social de cette
commission de la ville de Québec, parce qu'il me semble que si on parle
du patrimoine du Québec, ce serait normal que ce soit la ville de
Québec qui ait le siège social, à moins que vous puissiez
nous donner une raison très spécifique de le faire, que vous ayez
une autre raison pour enlever cette prévision dans la loi. Je
demanderais des commentaires du ministre à cet égard.
Je demanderais aussi si les députés de Québec sont
d'accord que la loi enlève le siège social de cette commission de
Québec. Je sais que le ministre a déjà dit que cela ne
veut pas dire que le siège social va déménager. C'est une
chose de dire que le siège social ne déménagera pas, mais
de ne pas le prévoir dans la loi, c'est autre chose. Peut-être que
les intentions, aujourd'hui, sont qu'il ne soit pas
déménagé, mais, dans l'avenir, il pourrait l'être. A
moins qu'il n'y ait des raisons très importantes pour le faire, je crois
que ce serait tout à fait normal que le siège social de la
Commission des biens culturels du Québec demeure non seulement dans la
capitale du Québec,
mais même dans la capitale en termes des richesses et du
patrimoine culturel du Québec.
Le Président (M. Jolivet): En fait, M. le
député, pour le besoin, parce que je pense qu'on touche, par
votre question, aux articles 2 et 3 nouvellement amendés, puisqu'il en
est question à l'article 3 aussi, on pourrait peut-être regarder
les deux articles à la fois. Vous n'avez pas d'objection?
M. Ciaccia: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Je pense que mon collègue de Vanier avait un peu
la même intention. Je lui laisse le soin de la formuler, mais je dois
dire que c'est peut-être la première fois en cette
Législature j'espère que ce n'est pas la dernière
que le député de Mont-Royal et moi nous nous retrouvons
d'accord sur une question.
M. Ciaccia: J'espère que ce n'est pas la dernière
fois que vous êtes d'accord avec moi.
M. Guay: Je note...
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas lequel s'apprivoise.
M. Guay: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas lequel des deux s'apprivoise.
M. Guay: Je présume que c'est lui. Toujours est-il
qu'effectivement, enfin, je laisse le soin au ministre d'expliquer la raison de
la modification.
Une Voix: On va l'envoyer à Trois-Rivières! M.
Ciaccia: Ah bon!
Le Président (M. Jolivet): Ne recommencez pas votre
cabotinage!
M. Brassard: Article 99, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Guay: Vous qualifiez nos interventions!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau, vous avez le droit de parole et selon l'article 100.
M. Guay: Comme je le disais, je laisse le soin au...
Mme Lavoie-Roux: Les étudiants, on dirait que c'est
drôle!
M. Guay: ... ministre, évidemment, d'expliquer les raisons
qui ont pu motiver un tel changement, mais j'avoue qu'a priori, j'y suis
personnellement extrêmement réticent. Il se peut que ce soient des
raisons de concordance avec d'autres lois ou enfin. Si tel est le cas, de toute
façon, je demeure extrêmement réticent. L'idée, bien
sûr, que le fait de dire que la commission a son siège là
où le détermine le lieutenant-gouverneur en conseil, et que cela
ne veut donc pas dire que la commission déménage automatiquement
ailleurs au Québec, je comprends tout cela. Cela ne veut pas dire
qu'effectivement, la commission, demain matin, ne sera plus à
Québec. Seulement, et le député de Mont-Royal l'a
souligné avec beaucoup d'à-propos, on ouvre la porte à la
possibilité que, dans un an, deux ans, cinq ans ou dix ans, le
lieutenant-gouverneur en conseil ou, à ce moment, il s'appellera comme
il voudra, décide qu'effectivement, le siège social de la
commission n'est plus à Québec. Dans la mesure où c'est
une tendance de plus en plus agaçante, je trouve, de voir les
sièges d'organismes, et même dans certains cas, certains
ministères ou certaines sections de ministère ce n'est pas
une tendance nouvelle, c'est une tendance qui dure depuis dix ans et quinze ans
même déménager à Montréal sous le
prétexte que Montréal est la métropole. C'est
évident, tout le monde le reconnaît. C'est la moitié du
Québec, le grand Montréal métropolitain. Enfin, la
capitale du Québec demeure Québec. Elle va célébrer
cette année, le 3 juillet, son 370e anniversaire de fondation. Je ne
voudrais pas que la capitale du Québec, au fil des années,
morceau par morceau, petit à petit, à l'exception peut-être
de l'Assemblée nationale et du Conseil des ministres, se retrouve
capitale en titre et que Montréal soit la capitale en fait. Je comprends
que ce n'est pas avec cet article dans cette loi que nous allons
concrétiser un tel mouvement, mais cela vient s'inscrire dans le cadre
d'un mouvement que je trouve extrêmement agaçant et qui va
à l'encontre de la logique historique, de la logique et de l'histoire du
Québec, qui fait que c'est Québec qui est la capitale depuis le
début de la Nouvelle-France jusqu'à aujourd'hui, et qui, demain
encore, doit continuer à l'être. Je pense que, pour toutes sortes
de raisons, Québec est plus représentatif de l'ensemble du
Québec que ne peut l'être Montréal. De toute façon,
Montréal a déjà assez de concentrations sur son territoire
sans qu'on y déménage soit de facto soit de jure la capitale.
M. Ciaccia: Si on déménage à
Montréal, je ne pense pas que celui-là va aller à
Montréal, mais...
M. Guay: Non, d'après vous, il déménage
à Toronto.
M. Bertrand: II s'en va à Toronto.
M. Guay: Les sièges sociaux, d'après vous,
déménagent à Toronto.
M. Bertrand: Ils s'en vont à Toronto.
M. Le Moignan: Le ministre a peut-être des raisons
d'arrêter à mi-chemin entre Québec et Montréal.
C'est une ville historique aussi.
M. Bertrand: On veut surtout empêcher qu'il
déménage à Montréal, parce que Montréal,
c'est la porte de lancement pour le reste du Canada.
Mme Lavoie-Roux: S'il fallait qu'il s'en aille à
Toronto?
Le Président (M. Jolivet): Avez-vous terminé, M. le
député de Taschereau?
M. Guay: Tout cela pour dire que ce n'est pas un article de fond,
cet article. Pour ma part, à moins qu'il y ait des raisons que je ne
perçois pas, j'aurais beaucoup de réticence, en tant que
député de la région de Québec et même
député de la circonscription où est le siège social
de la commission, à voter pour un article qui laisserait planer, pour
employer un terme qui est cher à l'Opposition, une incertitude quant
à l'endroit du siège social de la commission.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Vanier demande à intervenir sur la question.
M. Bertrand: M. le Président, je veux joindre modestement
mes paroles à celles du député de Taschereau.
Peut-être que le ministre regrettera que les membres de cette commission
aient été des gens de la région de Québec, au moins
deux d'entre eux. Même si je suis un enfant de l'Estrie, j'ai eu le coup
de foudre pour cette ville de Québec depuis maintenant douze ans.
M. Vaugeois: C'est le contraire pour moi, M. le Président.
J'ai eu le coup de foudre pour Cowansville.
M. Bertrand: Effectivement, vous avez épousé une
jeune fille de Cowansville. Très bien, M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Dans le temps, c'était un village
agréable.
M. Bertrand: Alors, je pense, M. le Président, que les
propos du député de Taschereau sont tout à fait justes.
Québec, à plus d'un point de vue, a toujours été
considérée comme le centre administratif du Québec. Nous
avons assisté nous le déplorons au cours des
dernières années, et dans le comté de Vanier, même
si nous n'avons pas le privilège d'avoir le siège social de la
Commission des biens culturels... je pense qu'un deuxième amendement
pourrait faire en sorte que ça quitte Taschereau pour s'en venir dans le
comté de Vanier, mais je n'insisterai pas. Ce sera une question de
régie interne avec le député de Taschereau. Je pense
qu'effectivement, M. le Président, il y a eu beaucoup trop, depuis les
dernières années, la tendance à déplacer certains
bureaux et à amener certains fonctionnaires à
déménager leurs pénates à Montréal.
Je ne veux taxer aucun ministre de cette responsabilité. Je ne
veux inculper aucun gouvernement, mais je pense qu'on assiste progressivement,
de par la nature même de la ville de Montréal, qui a eu tendance
à jouer un rôle de métropole, alors que
Québec...
Mme Lavoie-Roux: L'avait.
M. Bertrand: ... l'avait effectivement, et on dit de plus en plus
qu'elle est en train de le perdre.
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est toujours par rapport à
Toronto.
M. Bertrand: Par rapport à Toronto. Il serait fort
malheureux, M. le Président, que cela se poursuive. Dans toute la mesure
où nous pourrons faire en sorte que des organismes comme ceux-là,
même s'ils n'emploient pas un personnel très nombreux... La
Commission des biens culturels, je pense, n'est constituée que de...
M. Vaugeois: Cela va changer. Il va y avoir plus de monde.
M. Bertrand: II y avait trois ou quatre employés
jusqu'à maintenant. Il y en aura certainement plus avec les
responsabilités que lui donne le projet de loi no 4, mais je pense qu'il
conviendrait... Je n'en fais pas, à ce moment-ci, un amendement, mais
nous voudrions simplement faire prendre conscience au ministre de
l'intérêt qu'il y a, je crois, de maintenir à Québec
de tels sièges sociaux, d'autant plus que le gouvernement va aborder
très bientôt sa politique de décentralisation. Une telle
politique va certainement avoir pour objet de causer certains traumatismes dans
la population de la région de Québec.
La décentralisation, ça veut dire, jusqu'à un
certain point, l'exode de certaines personnes qui pourront se compter
bientôt par dizaines, par centaines et par milliers vers les
régions, ce contre quoi là-dessus, il faut bien nous
comprendre nous n'avons aucune objection, M. le Président. Que la
décentralisation se fasse, bien sûr, mais qu'on considère
en même temps que cela peut avoir, pour la région de
Québec, des effets considérables. Ce n'est pas une région
qui bénéficie d'un apport économique important sur le plan
industriel. C'est une région où, depuis 20 ou 25 ans, le secteur
secondaire ne s'est à peu près pas développé. Il y
a comme une espèce d'anémie qui caractérise la
région de Québec à ce niveau-là. C'est le secteur
tertiaire qui fait vivre la population de la région de
Québec.
Or, dans le secteur tertiaire, le gouvernement constitue peut-être
la principale vache à lait, devrais-je dire, pour employer les
expressions du député de Lévis, la principale vache
à lait...
M. Vaugeois: ... des finances.
M. Bertrand: ... dans le domaine de l'emploi. Or, toute
décision, aussi mince soit-elle, et la Commission des biens culturels,
même si elle
n'emploie pas en ce moment beaucoup de monde, même si elle en
emploiera un peu plus, ce ne sera jamais aussi important que le
déménagement de bureaux comme cela a été le cas
pour la Commission des accidents du travail, comme cela a été le
cas pour les pêcheries. Même si ce n'est que très mince en
termes d'effectifs, je crois qu'il faut manifester, à ce moment-ci, et
là-dessus je suis tout à fait solidaire du député
de Taschereau, notre attachement à ce qu'une telle commission puisse
demeurer à Québec.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): ... qui n'a pas abusé de
son temps de parole.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, pour ma part, je
voudrais, sur cette question, accorder mon appui, non pas au ministre...
M. Vaugeois: Je n'ai pas encore parlé. (21 h 30)
Mme Lavoie-Roux: ... mais aux députés de
Taschereau, de Vanier, de Mont-Royal, et sans l'avoir consulté, j'ai
l'impression, qu'à moins que vous ne le mettiez à Gaspé...
le député de Gaspé a quand même des principes, je
pense qu'il va probablement se rallier au maintien, dans la ville de
Québec, du siège social de la Commission des biens culturels.
J'ai des racines tant dans le Bas-du-Fleuve que dans l'Estrie et
qu'à Montréal, mais non pas dans la ville de Québec comme
telle; néanmoins, je pense que, surtout quand on parle de la Commission
des biens culturels, historiquement là-dessus, les historiens
pourront se chicaner avec moi Québec a joué un rôle
vraiment particulier dans ce domaine, et ceci est une raison de plus, mis
à part d'autres arguments utilisés au cours de cette discussion,
pour le maintien du siège social de cette commission dans la ville de
Québec.
Si le ministre, par hasard, n'allait pas présenter de motion
à l'effet de modifier ceci, nous lui ferons la surprise d'en
présenter une qui, pour une fois, je pense, va faire l'unanimité
à cette table. Je pense sérieusement qu'à moins que des
raisons particulières motivent ou justifient un
déménagement des sièges sociaux des grands offices
gouvernementaux à l'extérieur de Québec, il peut y avoir
une raison particulière à laquelle je ne peux pas songer, dans le
moment, je pense qu'un effort devra être fait, dans l'ensemble, pour que
ces sièges sociaux soient maintenus dans la ville de Québec.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais encore appuyer et
évoquer des raisons pour maintenir le siège social à
Québec. Je ne voudrais même pas invoquer des raisons
économiques, parce que je pense qu'il y a des raisons encore beaucoup
plus importantes, y inclus des raisons culturelles, des raisons du patrimoine,
des raisons symboliques. C'est toute l'atmosphère et tout
l'environnement culturel de Québec que cela implique, et je ferais une
motion d'amendement dans le but de maintenir le siège social de cette
commission dans la ville de Québec, à Québec; je ferais
une motion d'amendement à l'article 3 qui se lirait comme suit: "Que le
premier alinéa de l'article 3 soit modifié en remplaçant
dans les première et deuxième lignes, les mots "à
l'endroit déterminé par" par les mots "à Québec" et
en remplaçant, dans la deuxième ligne, le mot "conseil" par les
mots "conseil peut en changer le lieu par", en retranchant dans les
deuxième et troisième lignes les mots "ou de tout changement" et
en ajoutant dans la troisième ligne, après le mot social, le mot
"qui". L'effet de cet amendement...
M. Bertrand: Cela se lirait comment?
M. Ciaccia: Je viens de donner l'amendement au
président...
Le Président (M. Jolivet): Oui, on va essayer de... On va
avoir le texte et on va vous le relire ensuite. Il y a aussi le
député de Gaspé qui aurait voulu faire une
intervention.
M. Le Moignan: En attendant la reproduction du texte, M. le
Président, vous me permettrez d'ouvrir une parenthèse. Cela
n'arrive pas tellement souvent, mais il y a un groupe de jeunes, dans la salle,
51 élèves de Cap-Chat, dans le comté de Matane, qui sont
enchantés de leur voyage à Québec et de leur
présence à l'Assemblée nationale, et ils sont
accompagnés d'un de mes anciens élèves dont je fus le
bourreau quand j'étais à la discipline, M. Julien Lepage, qui est
directeur de l'école...
Une Voix: Cela ne vous rajeunit pas.
M. Le Moignan: Cela ne me rajeunit pas, mais on veut leur
souhaiter la plus cordiale bienvenue, un agréable séjour à
Québec et bonne chance dans tout leur voyage. Cela nous fait plaisir que
vous soyez venus, ce soir.
M. Bertrand: On pourrait peut-être leur demander, M. le
député de Gaspé, à moins que je ne me trompe, de
transmettre nos meilleures salutations au maire de Cap-Chat qui...
M. Le Moignan: Qui est l'ancien député...
M. Bertrand: ... l'ancien député du comté de
Gaspé-Nord, M. Gagnon, si ma mémoire est bonne.
M. Le Moignan: II n'est plus maire de Cap-Chat, je pense.
M. Bertrand: II n'est plus maire de Cap-Chat?
M. Guay: Saluez-le quand même de notre part.
M. Bertrand: II a été un excellent maire de
Cap-Chat et un excellent député de Gaspé-Nord et nous
devons le souligner au sein de l'Assemblée nationale.
M. Ciaccia: M. le Président, au nom du Parti
libéral, je voudrais souhaiter la bienvenue à ces jeunes et
j'espère qu'ils trouveront cette séance de la commission assez
intéressante.
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins de la cause,
on peut suspendre un moment, cela permettra au principal de faire une
intervention.
M. Vaugeois: Je vais vous en faire deux ou trois. En amendant
l'article 2 et en laissant la possibilité que le siège social
soit ailleurs qu'à Québec, je ne pensais évidemment pas
à Montréal, mais bien plus à Trois-Rivières.
Mme Lavoie-Roux: On s'en doutait, M. le ministre.
M. Vaugeois: II me semble que vos arguments de
décentralisation, s'ils sont valables pour Québec, doivent
l'être pour Trois-Rivières. Je pense que je vais être seul
si je précise que le siège social doit être à
Trois-Rivières. Comme je ne veux pas me trouver en
minorité...
M. Bertrand: Le président pourrait voter.
M. Vaugeois: La vérité, c'est que la commission,
à toutes fins pratiques, siège dans cette ville. Son
président actuel étant de Montréal des bureaux lui ont
été aménagés à Montréal. Les bureaux
de Québec ne sont pas vraiment utilisés et c'est exceptionnel que
la commission y siège. Je me demande si dans le cahier bleu, que vous
avez demandé en début de séance, ce n'était pas la
première recommandation de la Commission des biens culturels que le
siège social soit à Montréal.
Quoi qu'il en soit, c'était mon intention de ne pas
nécessairement modifier le siège social et plutôt
d'attendre les événements puisqu'il y aura recomposition de la
Commission des biens culturels. On aurait pu tenir compte du désir de la
majorité des membres de la commission, puisque la plupart des membres ne
sont pas à temps plein, mais siègent à peu près une
ou deux fois par mois, Alors, c'était par commodité.
Mais je souscris à tout ce que vous avez dit et je pense que nous
allons, M. le député de Mont-Royal et moi-même, nous mettre
d'accord sur un amendement qui soit le plus simple possible, qui pourrait dire
ceci...
Le Président (M. Jolivet): Je pourrais vous le lire,
puisque je l'ai entre les mains.
M. Vaugeois: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): La commission a son
siège social à Québec; c'est important un
avis de tout changement du siège social déterminé par le
lieutenant-gouverneur est publié dans la Gazette officielle.
M. Vaugeois: En conseil.
Le Président (M. Jolivet): ... en conseil est
publié dans la Gazette officielle.
M. Vaugeois: Voilà.
Le Président (M. Jolivet): Je relis: Un avis de tout
changement du siège social déterminé par le
lieutenant-gouverneur en conseil est publié dans la Gazette
officielle.
M. Brassard: Cela ne marche pas.
M. Guay: Je soutiens, M. le Président, que c est
irrecevable.
Mme Lavoie-Roux: Laissez le député expliquer sa
motion.
M. Guay: Pas si elle n'est pas recevable.
Mme Lavoie-Roux: Non. Je pense que seulement le premier membre de
la phrase serait bien assez.
M. Brassard: ... la deuxième partie va en contradiction
avec la pemière.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Guay: M. le Président, est-ce qu'un règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil peut modifier une loi? A ma connaissance, pas.
Si c est dans la loi, il faut que la loi soit modifiée. Si on commence
à... Je doute que cela existe juridiquement. On me fait signe d'ailleurs
qu'effectivement cela n'existe pas juridiquement. Un règlement ne peut
pas venir modifier une loi.
Mme Lavoie-Roux: Apparemment, c est la formulation qui a
été utilisée pour d'autres projets de loi. Moi aussi je
trouve cela un peu surprenant. Cela a l'air de dire: On le veut à
Québec, mais si à un moment donné on change d'idée,
on va le déménager.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, je ne voudrais pas
que...
M. Guay: C'est donner au pouvoir réglementaire une
dimension beaucoup trop large. Cette dimension est déjà trop
large dans nos sociétés, mais là...
M. Vaugeois: M. le Président, mes conseillers juridiques
sont unanimes sur ce point. Si la loi
prévoit que le lieutenant-gouverneur en conseil peut intervenir,
le lieutenant-gouverneur en conseil peut intervenir. Si la loi ne le
prévoyait pas, ce ne serait pas possible sans amender la loi.
M. Ciaccia: Je voudrais bien et j'aurais bien voulu, M. le
Président, faire un amendement pour spécifier strictement que le
siège social soit à Québec; point.
M. Bertrand: L'article 2, tel que rédigé avant. M.
Ciaccia: Oui, mais malheureusement...
M. Vaugeois: M. le député de Taschereau, faites-en
donc...
M. Ciaccia: ... vous avez aussi l'article 3. A moins que le
ministre ne veuille retirer... Je peux lui faire la suggestion; je ne peux pas
faire une motion pour retirer l'article 3, mais le ministre pourrait retirer
l'article 3. A ce moment-là, ma motion amenderait seulement l'article 2:
La Commission des biens culturels du Québec, avec siège social
à Québec; point. Et je pourrais faire...
Le Président (M. Jolivet): En fait...
M. Ciaccia: Excusez, je pourrais faire l'amendement je
vais seulement le suggérer, je le ferai peut-être formellement
après qu'à l'article 3, on retranche le premier paragraphe
et qu'on retienne seulement le dernier paragraphe qui dit que la commission
peut tenir ses séances à tout endroit du Québec.
Premièrement, je vais modifier ma motion, M. le Président,
à l'article 2, je vais ajouter les mots "avec siège social
à Québec", après le mot "Québec", et je propose,
à l'article 3, de retrancher le premier alinéa de l'article 3
afin que l'article 3 se lise: "La commission peut tenir ses séances
à tout endroit du Québec".
M. Vaugeois: M. le député de Taschereau, vous
souscrivez à ça, n'est-ce pas, M. le Président?
M. Guay: Entièrement; d'ailleurs, je suis sûr, M. le
Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Vanier.
Mme Lavoie-Roux: Le premier amendement qu'on propose et il sera
accepté.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant, pour les
besoins de la cause. Avant de donner le droit de parole, je regarde l'article
2; s'il était amendé à nouveau, cela reviendrait à
dire qu'on conserve l'ancien article 2. Donc, il y aurait une
possibilité que le ministre dise qu'il retire l'article 2. En retirant
l'article 2, on resterait avec l'ancien paragraphe de la loi actuelle, de telle
sorte qu'on pourrait ensuite procéder au deuxième,
c'est-à-dire retirer la première partie de l'article 3 et rester
avec le dernier membre de l'article 3.
M. Vaugeois: Je vais donc lire... Il va falloir amender l'article
premier qui devra se lire comme suit: "Les articles 3 à 7 de la Loi sur
les biens culturels sont remplacés par les suivants".
Le Président (M. Jolivet): C'est de la concordance.
M. Vaugeois: Voilà.
Le Président (M. Jolivet): C'est de la concordance
purement et simplement.
M. Vaugeois: Parfaitement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Une seule question au ministre des Affaires
culturelles. Il a fait état que, dans la pratique, la Commission des
biens culturels tenait ses séances à Montréal. Est-ce que
cela veut dire, en pratique, que le siège social, de facto, pour
reprendre les termes du député de Taschereau, est à
Montréal? Parce que c'est justement là la crainte que nous avons,
que je vous avais exprimée en disant qu'il y a des sièges sociaux
qui sont à Québec, mais la pratique veut que les séances
se tiennent à Montréal; donc, le personnel est à
Montréal. Est-ce que c'est ce que vous voulez dire?
M. Vaugeois: M. le Président, je veux clarifier cela.
Aussi curieux que cela puisse paraître, malgré les amendements qui
avaient été proposés, l'intention était de ramener
la Commission des biens culturels à Québec. C'était
l'intention. Mais il s'agissait quand même de ménager les gens et
d'avoir l'air de ne bousculer personne. Mais l'intention était, tout en
ouvrant la possibilité que le siège puisse être ailleurs
qu'à Québec, de ramener effectivement la commission à
Québec. C'est l'intention.
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins du journal des
Débats, on s'entend pour dire ceci: L'article 2 est retiré;
ça va? L'article 3 est amendé de la façon suivante par un
avis du ministre, pour les besoins de la cause... Cela va?
M. Ciaccia: ... de retrancher...
Le Président (M. Jolivet): Qu'il retranche le premier
membre de l'article 3 qui se lit comme suit: "La commission a son siège
social à l'endroit déterminé par le lieutenant-gouverneur
en conseil; un avis de la situation ou de tout changement du siège
social est publié dans la Gazette officielle du Québec". Ce
serait retiré. Il ne resterait à l'article 3 que "La commission
peut tenir ses séances à tout endroit du Québec. " Cela
va?
M. Ciaccia: Accepté.
Le Président (M. Jolivet): Article 4.
M. Vaugeois: Auparavant, M. le Président... Le
Président (M. Jolivet): Oui, M. le ministre.
M. Vaugeois: Très rapidement, puisque le
député de L'Acadie a eu des propos à caractère un
peu général, je voudrais ajouter un seul commentaire pour dire
que, non seulement je souscris à l'ensemble de ce qu'elle a dit, mais,
comme vous le savez, vous vous en souviendrez, comme député, au
début de mon mandat, j'ai eu des réflexions à haute voix
sur le rôle du député. (21 h 45)
A ce moment-ci, je vais peut-être vous surprendre, mais je
souhaiterais qu'à certains moments, une commission parlementaire comme
la nôtre puisse se réunir pour autre chose que pour discuter des
crédits ou pour discuter d'un projet de loi. Autrement dit, j'aimerais
je ne sais pas si la chose est possible, je pense que oui vous
proposer une séance de travail éventuellement, pour
étudier tout simplement ensemble une proposition de politiques pour la
Direction générale du patrimoine. Je considère que comme
parlementaires, les choses les plus importantes nous échappent,
c'est-à-dire l'élaboration des politiques comme celles auxquelles
vous avez fait allusion dans votre introduction.
Je vous annonce que si la chose est possible et si cela vous
intéresse, j'aimerais vous présenter, dans les prochaines
semaines, un document de réflexion générale, sur le
fonctionnement de la Direction générale du patrimoine, avec un
certain nombre d'orientations de type politique, que moi je considère de
nature politique.
J'ai introduit, dans mon discours en deuxième lecture, des
préoccupations quant à l'animation et quant à
l'interprétation. C'est le genre de chose que j'aimerais discuter avec
les parlementaires, avec les députés. Il me semble qu'on
échappe l'essentiel quand on s'arrête à discuter une loi
qui est finalement assez sèche et qu'on ne discute pas ensemble de ce
qui serait vraiment passionnant, c'est-à-dire comment voit-on la
protection et la mise en valeur du patrimoine. Nous sommes tous des
parlementaires et quand nous sommes confrontés avec un projet de loi, on
fait peut-être ressortir plus facilement les oppositions, alors qu'au
niveau de l'élaboration des politiques, l'éclairage que nous
donne notre expérience de député serait extrêmement
profitable.
Il me semble qu'on peut amener un éclairage qui ajouterait
à celui qui nous vient de la fonction publique.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je peux commenter les propos du
ministre? Le député de Trois-Rivières, je pense...
M. Vaugeois: Quand même!
Mme Lavoie-Roux: Je savais que vous étiez dans le
Saint-Maurice.
M. Vaugeois: Je suis à l'embouchure.
Mme Lavoie-Roux: Le député de
Trois-Rivières, tout comme moi, bien qu'il ait plus d'expérience
des moeurs parlementaires et de tout l'appareil gouvernemental, est quand
même un nouveau venu à l'Assemblée nationale. Je
réponds strictement en mon nom personnel, parce que j'ai ma conscience
parlementaire à côté de moi. Ne vous énervez pas. La
proposition qu'il fait me semble intéressante, parce que moi aussi, je
partage son avis qu'il y aurait probablement moyen... Notre leader va nous
disputer.
M. Vaugeois: On avance.
M. Bertrand: Oui...est présent.
Mme Lavoie-Roux: Je disais que, personnellement, je suis d'accord
avec vous. Il y a peut-être d'autres modes de fonctionnement de cette
Assemblée nationale et de la participation des députés.
Peut-être que dans un domaine comme les affaires culturelles, il y a
certaines politiques qui pourraient être étudiées en dehors
des lignes de partis, pour finalement prévoir les meilleures
façons de travailler.
Par contre, je sens l'objection qui pourrait venir de personnes qui ont
plus d'expérience parlementaire que moi. Quand à moi, c'est une
approche qui me sourirait, personnellement. C'est peut-être un bon
domaine où on pourrait amorcer une telle expérience, parce que
c'est quand même un sujet où il peut se faire des
unanimités faciles et où les interventions sont quand même
faites, non pas dans un esprit de controverse pour la controverse, mais dans un
esprit de critique qu'on veut constructive.
Mais la difficulté que j'entrevois, c'est que les parlementaires
qui auraient plus d'expérience que vous et moi, certainement que moi, se
diraient peut-être: Est-ce que l'on change les règles du jeu de
l'Opposition? Il y en a qui pourraient voir une certaine façon je
ne vous prête pas ce motif, M. le ministre, soyez bien certain
d'éteindre un peu l'Opposition. C'est le genre d'objection que je
verrais de la part de parlementaires plus aguerris que je ne le suis. Quand
à moi, c'est une formule qui me sourit.
M. Bertrand: On craindrait la récupération.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. On craindrait la
récupération. Vous n'étiez pas ici, M. le
député de Mont-Royal. On n'en a pas discuté ce soir. Vous
pourrez revenir une autre fois avec cette proposition. Pour ma part, je vous
dis que je suis ouverte, mais en prenant avis d'autres collègues.
Le Président (M. Jolivet): Je pense, sans vouloir
éterniser le débat sur la question, qu'il vaudrait la peine de
faire, en dehors de cette commission, ces discussions. Cependant, je permettrai
de brèves interventions au député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, je veux dire simplement que je
souscris entièrement et avec enthou-
siasme aux propos du ministre. Le rôle des commissions
parlementaires, je l'ai dit et je l'ai écrit aussi, devrait être
développé considérablement. Je pense que c'est vraiment
là où peuvent se faire les choses les plus valables et les moins
partisanes dans une assemblée qui est quand même nationale. Ce
n'est pas une assemblée uniquement de partis, il y a quand même
l'intérêt de la nation qui joue.
Un domaine comme la protection du patrimoine est le domaine, je pense,
par excellence pour transcender l'esprit de parti. Il s'agit de
l'intérêt de la collectivité tout entière. Je ne
pense pas qu'on puisse diviser un tel domaine ou adopter dans un tel domaine
des lignes proprement partisanes.
Quand le député de L'Acadie dit qu'il y a peut-être
de vieux routiers du prlementarisme qui auraient plus de réserve, c'est
possible, mais je l'inviterais, très sincèrement, à leur
faire valoir l'approche de nouveaux parlementaires qui veulent que ce Parlement
évolue et se mette à l'heure de 1978.
Ce n'est pas parce que des parlementaires qui ont plus
d'expériences sont contre que cela veut nécessairement dire que
la chose est mauvaise, parce que, par moments... Je ne parle pas du tout du
député de Mont-Royal qui n'est ici que depuis 1973. Il ne s'agit
pas du doyen, il s'en faut de beaucoup. Une trop longue expérience
parlementaire crée parfois de faux plis au point qu'on a tendance
à se méfier de toute adaptation ou de tout changement.
Au contraire, je pense que ce Parlement-ci, pour jouer vraiment son
rôle d'Assemblée nationale, a besoin de nombreux changements qui
doivent être unanimes. Il ne s'agit pas d'imposer des changements. Ils
doivent venir des suggestions et des mesures empiriques comme celles que
propose le ministre des Affaires culturelles. J'invite le député
de L'Acadie et le député de Gaspé, membre de l'Union
Nationale, à tenter cette expérience. Je pense que personne ne
cherche à récupérer qui que ce soit, mais c'est vraiment
jouer le rôle de député, de membre d'une Assemblée
nationale et non pas de député d'un parti politique.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Certainement. Il n'y a aucun doute que dans certains
domaines, nous pouvons prendre des décisions qui ne soient pas
partisanes. On peut offrir notre collaboration, mais il faut tout de même
y mettre certaines réserves. Nous avons un rôle d'Opposition
à jouer et nous devons prendre en considération les demandes d'un
certain secteur de la population.
Une des difficultés que je verrais dans la proposition du
ministre, ce n'est pas tellement l'utilisation que le ministre lui-même
pourrait en faire, je ne doute aucunement de sa bonne foi, mais ce sont les
retombées que cela pourrait avoir dans d'autres ministères et la
façon dont nos travaux pourraient être poursuivis par d'autres
ministres ou ministères. Il ne faut pas oublier que dans la structure
que vous vous êtes donnés, vous avez un ministre d'Etat au
développement culturel. Quand vous nous demandez notre collaboration et
quand nous vous l'offrons, nous devons toujours le faire dans cette optique.
Cela peut susciter certains points de vue différents et une certaine
mise en garde. Nous devons donc prendre certaines précautions.
Par exemple, on vient de déposer le livre blanc sur la culture.
Il y a certaines propositions que vous devez défendre et que vous devez
suivre, mais quand on en vient à prendre certaines décisions, il
y a certains points de vue et une certaine philosohie que nous ne partageons
pas. Je suis entièrement d'accord pour dire que certaines
décisions ne devraient pas être prises dans des buts de
partisanerie. Je pense qu'on en a donné l'exemple ce soir en insistant
pour que le siège social de la Commission des biens culturels soit
à Québec. Je ne pense pas que cela ait été fait
dans un esprit de partisanerie. Mais aller plus loin et s'impliquer dans
d'autres questions... Il va falloir les juger au fur et à mesure que
vous nous les présenterez.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont des actes ponctuels qui...
M. Vaugeois: On ne peut pas parler.
Le Président (M. Jolivet): Oui, mais c'est parce que le
député de Vanier m'avait demandé la parole.
M. Bertrand: Brièvement; d'abord, je trouve que c'est tout
à l'honneur dû ministre...
Mme Lavoie-Roux: C'est frustrant d'être ministre!
M. Bertrand: ... des Affaires culturelles, qui a
été un apôtre de la réforme parlementaire au moment
où il était député, de maintenir ses convictions et
ses principes quant à cette réforme parlementaire et de constater
que, maintenant qu'il est devenu ministre, il se montre aussi
intéressé, sinon plus empressé de faire en sorte que les
commissions parlementaires puissent élargir leur rôle. Je trouve
cela tout simplement fantastique. Je n'irai pas jusqu'à croire que cela
voudrait signifier pour autant que les oppositions, qui participeraient
à des débats sur des politiques ministérielles, que ce
soit de direction générale ou de pro gramme ou de choses du
même genre, s'empêcheraient pour autant d'amorcer, comme le dit le
député de Mont-Royal, des débats politiques.
Il est inévitable, à mon avis, que, dans un système
parlementaire, une Opposition ait toujours un rôle critique, essentiel
à jouer. Donc, on n'assistera certainement pas, à cause de cela,
à des unanimités factices qui transcenderaient les partis
politiques. Je pense, au contraire, que,
comme le ministre le disait, il avait sans doute présent à
l'esprit que ses politiques pourraient être contestées, pourraient
être critiquées et qu'il souhaitait cette critique et cette
contestation, justement pour améliorer ses politiques si elles devaient
l'être.
Troisièmement, j'ajouterai, un peu comme le disait le
député de Taschereau et là-dessus, pour
répondre peut-être à la question du député de
L'Acadie que j'ai personnellement le sentiment que les nouveaux
parlementaires, ceux qui viennent à peine d'arriver, après le 15
novembre 1976, ont tout intérêt à maintenir très
souvent des volontés de réforme qui peuvent peut-être
être, jusqu'à un certain point, la preuve d'une certaine
naïveté. Je le dis dans un sens très positif car il
m'apparaît très souvent que, si cette naïveté
disparaît, au profit de conseils, paraît-il fort judicieux et
prudents qui peuvent être émis par les aînés, il n'y
a plus de réforme parlementaire possible.
Je me rappelle avoir déjà dit à des
collègues, quelques semaines après que nous ayons
accédé au pouvoir, que, si nous ne faisions pas la preuve et la
démonstration d'une véritable volonté de réforme
parlementaire, dès le début de notre terme comme gouvernement,
peut-être qu'au cours des mois et des années, nous allions perdre
l'enthousiasme et la volonté qui nous caractérisent au
début, parce que, justement, on finit par s'habituer aux meubles, on
finit par se sentir confortables dans l'institution telle qu'elle existe et on
perd cette volonté de la modifier. A mon avis, les jeunes parlementaires
dont vous êtes, Mme le député de L'Acadie, doivent
justement tenir à ces...
Mme Lavoie-Roux: C'est peut-être le seul signe de jeunesse
qui me reste.
M. Bertrand: ... convictions que l'institution mérite
d'être changée. L'aventure que nous propose le
député de Trois-Rivières, ministre des Affaires
culturelles, je pense, mériterait qu'on s'y arrête très
sérieusement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé, avant de permettre au ministre de clore ce mini-débat.
M. Le Moignan: M. le Président, le ministre des Affaires
culturelles nous fait certainement une excellente proposition. Pour de jeunes
députés, avant de s'aventurer de façon aveugle, je pense
qu'il faut prendre le temps de considérer les différents aspects.
S'il s'agit de réunions informelles... Personnellement, en dehors des
commissions parlementaires, j'ai cru comprendre cela tout à l'heure,
alors que nous discutions d'un autre sujet... Un député de
l'Opposition, évidemment, a son rôle. Nous sommes les serviteurs,
non pas d'un parti, parce que nous sommes surtout les serviteurs du peuple, et,
quand on travaille en commission parlementaire, toutes nos idées
partisanes s'envolent. On est simplement esclaves du bien public. A ce moment,
il y a le danger que, si on a des réunions, si on a un consensus, si
tout semble très bien fonctionner, et quelqu'un a mentionné, je
pense, le superministre, le ministre d'Etat au développement culturel,
il peut tenir pour acquises, peut-être, des suggestions ou des
propositions, même s'il n'y a pas d'unanimité. (22 heures)
J'aurais une seule crainte, c'est qu'on prenne pour de l'argent comptant
certaines discussions que nous avons eues. Mais je ne répugne pas du
tout à l'idée que nous puissions nous rencontrer de temps en
temps et discuter. Je pense que cela avancerait les travaux parlementaires et
ça nous aiderait à être beaucoup plus au courant de la
politique en général et des questions qui surgissent entre les
commissions parlementaires. Parce qu'on se réunit une fois par
année, on est toujours pressé et on a hâte d'en terminer.
On n'a pas le temps d'aller dans tous les détails et on sait que la
Commission des biens culturels et tout l'ensemble de votre ministère,
ça nous renseignerait énormément. Je pense que ça
nous garderait beaucoup plus au courant aussi de notre travail comme membres de
la commission, et je crois que notre collaboration, par le fait même,
serait plus efficace.
Le Président (M. Jolivet): Ecoutez! Le temps passe, M. le
Président, et, avec la permission des membres de cette commission, je
ferai circuler un document écrit dans les prochaines semaines pour
m'expliquer davantage. Mais je tiendrais à dire simplement ceci: En
faisant la proposition que j'ai faite tout à l'heure, je ne propose pas
quelque chose d'inédit, finalement, parce que, déjà, au
gouvernement fédéral, il existe des commissions parlementaires
qui siègent pour autre chose que pour étudier des lois et des
crédits. Nous ne le faisons jamais au gouvernement du Québec,
sauf pour entendre des mémoires en vue d'une éventuelle loi. Il y
a une commission, par exemple, de la politique extérieure. Dans
plusieurs parlements, vous avez des commissions qui vont questionner
l'administration, qui vont même avoir un pouvoir d'enquête, vous
avez ça aux Etats-Unis.
Je pense que je mettrai par écrit cette question, et j'aimerais
que le président appelle l'article 4.
Composition
Le Président (M. Jolivet): Pas peut-être mais
effectivement l'article 4.
M. Vaugeois: Je ne peux pas donner d'ordre au
président.
Le Président (M. Jolivet): Cependant, je pense que cela
peut être utile pour la commission, mais on devrait revenir à
l'étude article par article.
M. le ministre, des explications sur l'article 4, si vous en avez?
M. Vaugeois: Non, il n'y a pas de commentaires. Seulement pour
aider à la compréhension,
disons qu'il y a deux vice-présidents qui sont ajoutés et,
comme le suggère la rédaction de l'article, qui seront
rémunérés, donc considérés comme à
temps plein. Cela revient plus loin, d'ailleurs.
Le Président (M. Jolivet): Des questions? Mme le
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour la formation des comités que
vous avez mis deux vice-présidents probablement?
M. Vaugeois: Non, c'est pour assurer une continuité et une
permanence à la commission. Actuellement, il n'y avait que le
président qui était à temps plein. Avec les fonctions
qu'on ajoute à la commission, on essaie de l'étoffer, si vous
voulez, et comme on introduit la notion des comités aussi, on n'imagine
pas que le président puisse être partout en même
temps...
Mme Lavoie-Roux: ... les comités...
M. Vaugeois: ... et comme il faut assurer une permanence, on aime
mieux que ce soit assuré par les vice-présidents.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, je vois que la Commission des biens
culturels voulait diminuer à sept le nombre de ses membres. Est-ce qu'il
y avait une raison particulière?
M. Vaugeois: Les pressions qu'on a, ce n'est certainement pas de
diminuer le nombre de membres. Au contraire. Plusieurs organismes nous font
savoir qu'ils aimeraient être consultés et voudraient même
éventuellement pouvoir désigner quelqu'un à la commission.
Je ne vois pas l'utilité d'une réduction.
Mme Lavoie-Roux: Moi non plus. Bon! Mes collègues...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé, avez-vous des questions?
M. Le Moignan: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joliet): D'autres questions de la part
des autres membres? Article 4 adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. M. Le Moignan:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 5. Vous
avez un amendement dans les amendements proposés par le ministre?
M. Vaugeois: C'est pour la compréhension. Si on lit le
dernier alinéa de l'article 5, il se lit comme suit: "Le renouvellement
du mandat des autres membres de la commission ne peut avoir lieu qu'une seule
fois", et pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, j'ai fait ajouter:
"sauf si l'un d'eux est nommé président ou
vice-président".
Le Président (M. Jolivet): Des questions sur
l'amendement?
M. Vaugeois: Cela ne change rien, sauf que c'est plus clair.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député,
est-ce que cet amendement est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant, s'il vous plaît! Le
Président (M. Jolivet): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Nous sommes d'accord avec l'amendement du
ministre, on en a un autre à présenter.
Le Président (M. Jolivet): Amendement adopté.
Est-ce que, sur l'article, maintenant, il y a d'autres questions? Vous avez un
amendement, Mme le député?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il nous apparaît que le mandat du
président et des vice-présidents peut être renouvelé
pour des périodes n'excédant pas trois ans. Il peut y avoir des
avantages à cela, mais il nous apparaît qu'il peut
également y avoir des inconvénients à un renouvellement
quasi perpétuel du mandat du président et des deux
vice-présidents. Je pense que, là comme ailleurs, c'est
probablement mieux d'assurer un certain changement. Déjà, le fait
que...
Le Président (M. Jolivet): Mme le député, je
m'excuse. Est-ce qu'il y aurait possibilité que vous déposiez
votre amendement pour qu'on puisse discuter sur quelque chose, parce que
là...
Mme Lavoie-Roux: Je peux faire mon introduction.
Le Président (M. Jolivet): Ah! Cela va.
Mme Lavoie-Roux: Pas de vingt minutes, M. le Président, je
peux vous rassurer. On peut quand même vous le passer. A-t-on des
copies?
L'amendement que nous voulons faire, c'est que le deuxième
alinéa du paragraphe 5 de l'article 1 soit modifié en ajoutant
dans la deuxième ligne, après le mot renouvelé, les mots
"que deux fois". L'amendement se lirait comme suit: "Le mandat du
président et des vice-présidents ne peut être
renouvelé que deux fois, pour des périodes n'excédant pas
trois ans", ce qui pourrait donner six ans comme mandat au président et
aux vice-présidents.
La raison, c'est qu'on pense que, là comme ailleurs, à des
commissions, on doit assurer un
certain renouvellement. Il est assuré dans le cas des membres et
je pense qu'il faut l'assurer dans le cas du président et des
vice-présidents, même si, dans leur cas, c'est quand même
plus large que dans le cas des membres ordinaires.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Vaugeois: C'est certain que, tel que rédigé, un
bon président pourrait voir son mandat renouvelé pour trois
autres années après avoir eu un premier mandat de cinq ans. Il
reste quand même que tous les trois ans, il y a un jugement porté,
il y a une occasion de le remplacer; un vice-président,
éventuellement, peut accéder à la présidence. Quant
à nous, il nous apparaît que, compte tenu des
responsabilités qu'on donne à la commission, une certaine
permanence est importante. Les autres membres vont changer, il ne faut quand
même pas oublier cela; le reste de la commission va se renouveler dans
l'hypothèse où un des trois pourrait rester plus longtemps. Je
trouve que si on empêchait un renouvellement du mandat du
président au-delà de... Prenons un vice-président, le
premier mandat est de trois ans, il peut être renouvelé pour trois
ans encore; si c'est quelqu'un qui a vraiment eu une performance
exceptionnelle, il me semble que ce serait embêtant de se priver de
pouvoir le reconduire pour encore trois ans. Il ne faut pas oublier que...
Mme Lavoie-Roux: Vous pourriez le retrouver comme membre.
M. Vaugeois: Alors là, il y a une grosse
différence. Notre problème c'est que ces gens vont être
recrutés pour une fonction qui exige le temps plein, qui est
rémunérée, mais qui va se terminer dans le temps.
Admettons que c'est un vice-président, il fait un mandat de trois ans,
un autre mandat de trois ans, et ce type doit ensuite retourner sur le
marché du travail, parce qu'il n'est pas fonctionnaire, il n'y a pas de
permanence attachée à la commission. Si on lui demande de
continuer comme membre seulement, cela ne fait pas gagner le pain parce que les
membres sont là à temps partiel, ils siègent une
journée ou deux par mois.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé, avez-vous des interventions à faire?
M. Le Moignan: Non, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais appuyer les
propos du député de L'Acadie. Ce n'est pas un organisme à
but lucratif avec des objectifs économiques où, quand un
président a acquis une certaine expérience, il faut qu'il
maintienne l'organisme rentable. Ici, c'est une commission des biens culturels.
Vous voulez de nouveaux avis, vous voulez un certain changement d'idées
et vous allez risquer de tomber dans la routine, dans un genre de
procédure où vous n'auriez pas la créativité, les
nouvelles idées dont vous allez avoir besoin. C'est dans ce sens qu'il
faut faire une rotation des gens, parce que, vous l'avez reconnu, je pense que
cela doit être à la base un peu du principe de votre
troisième alinéa quand vous dites; Le renouvellement du mandat
des autres membres de la commission ne peut avoir lieu qu'une seule fois. Vous
avez mis une limite, mais, pour la même raison que vous mettez une limite
là, je pense que la limite pourrait être élargie pour le
président; il devrait y avoir une limite pour vous permettre et pour
permettre à la commission d'éviter la routine.
M. Vaugeois: Je vous ferai remarquer qu'il y a neuf membres sur
douze qui sont sûrs d'être remplacés. Dans notre esprit,
nous ne voulons pas nous empêcher, et c'est pour cela qu'il y avait
l'amendement que j'ai apporté, on ne voudrait pas se priver de pouvoir
offrir à un membre qui aurait fait deux mandats de pouvoir
éventuellement passer à la vice-présidence. Je pense que
l'expérience acquise à l'occasion des réunions mensuelles
et des comités possiblement, pourrait préparer quelqu'un à
un rôle de vice-président ou de président. Mais comme on
n'exige pas le temps plein des membres, c'est plus facile d'envisager une bonne
rotation à ce niveau-là dans l'esprit de ce que vient de dire le
député de Mont-Royal. Par ailleurs, compte tenu de ce que vont
investir le président et le vice-président en termes de vie, en
termes de temps, en termes de carrière et dans l'intérêt
même, je pense, du gouvernement, il ne faudrait pas exclure la
possibilité qu'il puisse revenir pour un mandat additionnel. Je vous
ferai remarquer que si on compare cela... On aurait pu les fonctionnariser. Il
n'est pas exclu d'ailleurs qu'il y ait des fonctionnaires qui puissent aller
là, mais ce ne sera pas nécessairement la règle. Dans la
fonction publique, les gens sont nommés, dans nos conservatoires, par
exemple, les gens sont pratiquement nommés à vie. Un
sous-ministre est toujours nommé pour tout le temps. Au moins, vous avez
ici une échéance dans le temps. Vous donnez l'occasion aux
autorités de faire ce que vous souhaitez, la rotation. Je trouve que
cela ne ferme pas de porte, tel que rédigé, et cela ménage
quand même la possibilité de ce qui me paraît important
aussi, une certaine permanence, alors que, dans la fonction publique, nous la
trouvons par la permanence des fonctionnaires. Ici, ce n'est pas le cas, il
faut donc quand même se garder une porte pour une certaine permanence,
pour que cela ne change pas du tout au tout régulièrement.
M. Le Moignan: Ce qui veut dire que, sur douze membres de la
commission, il y en a trois seulement qui ont une
rémunération.
M. Vaugeois: Ils sont à temps plein et ont le salaire.
M. Le Moignan: Ils ont le salaire.
M. Vaugeois: Ils devront quitter toute autre fonction. Vous avez
cela dans un article subséquent.
M. Le Moignan: Oui, un peu plus loin. Mais ces personnes,
après avoir terminé ici, ont des chances d'être
mutées quelque part à la fonction publique.
M. Vaugeois: Non. C'est là le gros point.
M. Le Moignan: A moins d'être déjà des
fonctionnaires.
M. Vaugeois: C'est cela et ils auraient été
libérés de leur poste pour aller à la commission.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Très brièvement, M. le Président,
je trouve que l'amendement proposé procède d'une très
bonne idée. C'est une excellente idée effectivement que d'assurer
une rotation. Cette rotation peut être assurée par l'article tel
qu'il est proposé, mais, par l'amendement, on impose une rotation
là où par moment il n'est pas nécessairement dans
l'intérêt public, si l'on veut que cette rotation ait lieu.
C'est-à-dire que par exemple, prenons le cas de M. Lapalme, cela veut
dire qu'en vertu de l'article, il pourra faire cinq, trois, trois, soit onze
ans.
M. Ciaccia: C'est bien assez.
M. Guay: Mais, à coup sûr, au bout de onze ans,
c'est fini pour M. Lapalme. J'ai l'impression qu'on se barre un peu dans le
béton inutilement. Pardon?
M. Ciaccia: On peut avoir de nouvelles idées après
onze ans...
M. Guay: Bien sûr qu'on peut avoir de nouvelles
idées après onze ans, mais si justement quelqu'un peut avoir de
nouvelles idées après onze ans, pourquoi le congédiez-vous
après onze ans?
M. Ciaccia: Ce n'est pas une question de le congédier.
M. Guay: Vous ne renouvelez pas son mandat.
M. Ciaccia: Pas d'occuper ce poste-là, pour que cela ne
devienne pas un genre de routine.
M. Guay: II y a la réévaluation qui se fait au bout
de cinq ans, au bout de trois ans, au bout de trois ans. Il y a une
réévaluation qui se fait et qui peut justement assurer cette
rotation, si on s'aperçoit qu'à l'évaluation, la personne
ne fait plus l'affaire, ou est rendue sclérosée. Si la personne
fait encore l'affaire, ce serait priver l'Etat des services de quelqu'un
j'oserais dire non péjorativement un peu bêtement, en
disant au bout de onze ans, au bout de neuf ans, pour ce qui est des
vice-présidents: C'est bien de valeur, mon vieux, mais la loi nous
empêche de te garder au service de l'Etat, alors que le gars fait encore
très bien l'affaire. De toute façon, l'article, tel qu'il est
rédigé, prévoit justement cette évaluation. Si la
personne ne fait plus l'affaire, à ce moment-là, cette
rotation-là peut intervenir. On ne se fixe pas dans le béton pour
autant.
M. Vaugeois: Le pire qui puisse arriver, tel que
rédigé, cela suggère que c'est trois ans,
exceptionnellement cinq ans, pour le président, et là vous voyez,
en fait, pourquoi. Comme président, la Commission des biens culturels
aura besoin de quelqu'un de haut niveau, quelqu'un de bien en vue, à qui
on va demander de quitter son travail, sa fonction, éventuellement une
permanence quelque part ou une entreprise florissante pour venir à la
commission. (22 h 15)
Généralement, les gens n'acceptent pas de quitter une
fonction importante pour moins de cinq ans. Cinq ans, ça va être
seulement si c'est vraiment exigé de candidat à la
présidence. Mon hypothèse serait de trois ans là aussi.
Après ça, il y a trois autres années possibles, ça
fait six ans; après six ans, comme c'est la règle à la
commission de ne pas faire plus que six ans, on s'attend que ne ce soit pas
renouvelé. On peut avoir envie de demander au président ou au
vice-président de rester trois autres années, parce que les deux
autres s'en vont, on veut une espèce de continuité pour ces trois
années.
Là, la possibilité existe. Mais je pense que quelqu'un qui
irait à un troisième ou à un quatrième mandat
serait lui-même passablement mal à l'aise de devenir une
espèce d'institution à la commission.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qu'on veut éviter.
M. Vaugeois: Tout suggère que ce ne soit pas le cas, mais
ça n'exclut pas... Supposons que nous formons la commission, que nous
arrivent deux vice-présidents et un président nouveaux, avec
chacun un mandat de trois ans, renouvelés tous les trois. Après,
est-ce qu'on peut envisager qu'on renouvelle complètement la permanence
de la commission? il me semble que ce serait, ça peut arriver, mais que
ce serait ennuyeux de s'y contraindre nous-mêmes.
J'aime mieux une porte ouverte qu'une porte fermée.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Seulement un point. Je me rallie tout à fait
aux arguments soulevés par le ministre des Affaires clturelles
là-dessus. D'autant plus qu'il m'apparaît qu'il y aurait
peut-être une intention dans l'amendement proposé par le
député de L'Acadie, à savoir qu'en inscrivant dans la loi
une limite de temps, ça enlève un peu l'arbitraire ou le
caractère discrétionnaire d'une décision qui pour-
rait venir par le lieutenant-gouverneur en conseil pour des raisons de
toute nature.
J'essaie de voir, au contraire, l'aspect positif qu'il y a à ce
que le lieutenant-gouverneur en conseil intervienne. Un peu pour
répondre à ce que disait le député de Mont-Royal
qui faisait appel à la notion de créativité et de
renouvellement des idées, je pense qu'effectivement, une fois qu'on
considère comme justes et valables les arguments du ministre des
Affaires culturelles, il faut que la responsabilité appartienne au
lieutenant-gouverneur en conseil, de constater si oui ou non la Commision des
biens culturels, avec les personnes qui tiennent lieu de président et de
vice-présidents, remplit bien son rôle conformément aux
objectifs définis par le gouvernement, conformément aux
responsabilités incluses dans la loi. Ça peut être
agaçant effectivement pour un lieutenant-gouverneur en conseil, enfin un
gouvernement, de décider de mettre fin au mandat d'un président
ou d'un des vice-présidents. Mais, malgré effectivement le
caractère quelquefois arbitraire ou discrétionnaire qui peut
exister, c'est une responsabilité du gouvernement de voir à ce
que des renouvellements se fassent au niveau de ses fonctionnaires et de ses
commissions et de s'assurer que cela est fait en conformité avec les
objectifs qu'il veut voir atteints par la Commission des biens culturels dans
le cas présent.
Je ne peux pas faire autrement que de me rallier aux propos du ministre
quand on dit que quelqu'un qui a peut-être 38 ans et à qui on
demande de devenir vice-président qui, pour cela, doit peut-être
emménager sa famille à Québec, où serait
situé le siège social, se fasse dire tout à coup: Ecoutez,
la loi prévoit par contre que dans six ans, ce serait terminé. Je
trouve ça agaçant.
M. Vaugeois: On me dit que nous sommes plus sévères
que la plupart des groupes semblables au gouvernement. La règle
traditionnelle était de dix ans, il y avait des possibilités de
renouvellement, alors qu'on cherche actuellement à réduire la
durée des mandats, c'est vrai, mais dans notre cas, d'après les
comparaisons que le conseiller a à l'esprit, nous serions plus exigeants
que la plupart des commissions créées récemment.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je pense, M. le ministre, que selon la
formulation générale qui existe présentement, les gens
sont nommés, comme les présidents de commissions, pour des
mandats n'excédant pas dix ans, c'est une chose. Je pense que c'est un
fait, d'une façon générale, c'est la formulation pour la
plupart des commissions. C'est une décision que le ministre doit prendre
en dernier ressort. Ce qu'on a voulu lui signaler, je vais lui rappeler un
argument en particulier que vous avez développé et qui a
été repris plus rapidement par le député de Vanier,
lorsque vous avez dit: Quand même, ces gens, on les oblige à
laisser un emploi, quelqu'un de valeur, l'incertitude, ect. Ça vous
enlèverait peut-être aussi l'odieux, dans bien des cas, quand les
situations sont délicates. Il y a toujours toutes sortes de bonnes
raisons, à la fin, qui interviennent pour prolonger les mandats.
Selon moi, ce n'est quand même pas, dans mon esprit, un rôle
de fonctionnaire, dans le sens traditionnel où on l'entend. Pour ma
part, je suis pour... et même au niveau des sous-ministres, vous m'avez
dit: Ils sont là pour la vie. On pourrait se poser des questions
là-dessus aussi. Mais on ne changera pas ces règles-là ce
soir..
Je suis vraiment pour des renouvellements. Compte tenu que le
président peut être là onze ans, que vos
vice-présidents peuvent être là six ans et que le premier
vice-président peut être renouvelé pour six ans, que le
deuxième ne le soit pas et qu'il y ait des membres qui puissent
accéder à la vice-présidence et éventuellement
à la présidence... qu'ils partent tous en même temps, c'est
fort probable. Il y aura quand même de la continuité.
C'est à vous de prendre la décision. Cela me semble plus
prudent d'assurer une rotation qui soit un renouvellement, dans des
périodes de temps quand même respectables. C'est sur quoi on a
voulu attirer votre attention. La dernière décision,
évidemment, vous appartient. Mais je trouve que rendu à onze ans,
ou il décide de faire carrière dans la fonction publique, ou il
décide de retourner à sa profession régulière ou
dans l'industrie privée.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Vaugeois: J'apprécie la modération du
député de L'Acadie et je préférerais que la
rédaction reste comme elle est, tout en étant d'accord avec les
idées générales qu'elle exprime.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on l'adopte? Sur division?
M. Bertrand: Adopté sur division... c'est-à-dire
rejeté sur division.
Le Président (M. Jolivet): Rejeté sur division.
Mme Lavoie-Roux: C'est vrai, nous en sommes à
l'amendement. L'article est adopté sur division.
M. Bertrand: Cela a failli.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est rejeté
sur division. Maintenant, pour la compréhension du journal des
Débats, permettez-moi de rappeler une chose qu'on avait dite la
dernière fois.
M. Bertrand: ... adopté.
Le Président (M. Jolivet): Nous allons parler du
paragraphe 5 de l'article 1. Ceci est pour le bonne compréhension du
journal des Débats. Donc, le paragraphe 5 de l'article 1 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): On me dit que je devrais
plutôt utiliser le mot "sous-article". A l'avenir on parlera de
sous-article. Le sous-article 6. En termes légaux, ce sont des
paragraphes.
Une Voix: Dans les sous-articles, il y a des paragraphes.
M. Bertrand: Dans les alinéas.
Le Président (M. Jolivet): En tout cas, on se comprend
entre nous. Ce qui est important, c'est qu'on puisse avoir, dans le journal des
Débats, quelque chose de compréhensible.
M. Bertrand: Est-ce qu'il y a moyen d'exclure tous les avocats de
la table, M. le Président? Excusez;moi, M. le
député de Mont-Royal.
M. Vaugeois: Le sous-article 6...
M. Ciaccia: Ce ne sont pas les avocats qui font les
dégâts, ce sont surtout les psychiatres.
Mme Lavoie-Roux: Mais pas les communicateurs, par exemple.
M. Ciaccia: Non, pas les communicateurs.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, vous avez la
parole, les autres ne l'ont pas.
M. Bertrand: Les communicateurs cherchent toujours à
s'entendre.
Mme Lavoie-Roux: Pour une fois que vous avez la parole, M. le
ministre.
M. Vaugeois: Le sous-article 6, je pense, n'a pas besoin de
longues explications. Il prévoit tout simplement le remplacement des
membres de la commission en certaines circonstances.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cette mesure était absente
de la loi actuelle, mais c'est une disposition qu'on retrouve dans presque
toutes les lois qui créent des sociétés d'Etat ou des
organismes paragouvernementaux. Nous sommes prêts à l'adopter.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que le sous-article 6
est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Baptisez-le comme vous voudrez, mais on est
prêt à l'adopter.
M. Le Moignan: Adopté. M. Bertrand:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Au sous-article
7, il y a un amendement.
M. Vaugeois: Nous avons un amendement, je vous le lis pour qu'il
soit bien clair: "Le mandat du président et des vice-présidents
est une fonction à plein temps".
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Le Moignan: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Un instant.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il est important, quand vous le
rédigez de cette façon, que le mandat du président et du
vice-président est une fonction à plein temps... Je ne suis pas
sûre que sur le plan juridique, ce soit la bonne formulation. L'ancienne
formulation, je pense, ne comportait aucune ambiguïté. La
qualité de président et de vice-président est incompatible
avec l'exercice de toute autre fonction. Qu'est-ce qu'on veut? Est-ce qu'on
veut quelqu'un à temps plein qui, le soir, va faire autre chose? Je
pense que c'est important de faire la différence.
Dans ce sens, nous préférons l'ancienne formulation.
M. Vaugeois: Je vais vous parler bien franchement.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: C'est moi qui ai insisté pour changer la
formulation. Je sais ce que vous dites là, je le savais. La fonction
publique est pleine de cela. Les professeurs de CEGEP, c'est comme cela. Les
professeurs d'université, c'est comme cela. Allez donc, sauf que tout le
monde triche et que cela ne s'applique jamais.
Plutôt que d'avoir un président à qui je vais dire:
N'oubliez pas l'article 7 qui fait que votre qualité de président
interdit l'exercice de toute autre fonction, et que ce type est
président d'une association de la Saint-Vincent-de-Paul... Je dis: Ah
non! ce n'est pas cela qu'on veut dire. Cette fonction de président,
elle est bénévole. On commence à nouveau à faire
des exclusions et, finalement...
Mme Lavoie-Roux: Avec toute autre fonction
rémunérée, à ce moment-là.
M. Vaugeois: Toute autre fonction rémunérée.
Il pourrait être vice-président d'une grosse compagnie, recevoir
des jetons de présence quand il y siège. Je ne vois pas
d'incompatibilité dans le fait qu'il soit membre d'un conseil
d'administration quelque part et qu'il reçoive des jetons de
présence. Madame, j'ai trop vu cela dans la fonction publique et
partout, et je me dis: Evitons l'hypocrisie. Disons ce qu'on veut dire. On veut
des gens à temps plein, disons des gens à temps plein.
Après cela, on a un autre article où on précise les
questions de confli d'intérêts et les questions
d'intérêt personnel. Cela m'apparaît important de le
préciser, pour qu'il n'y ait pas de questions de conflit
d'intérêts qui puissent intervenir. Mais, tel que c'est dit, je
serai de ceux, d'ailleurs, qui vont se battre pour faire changer cette
formulation, parce qu'on la traîne partout et c'est de l'hypocrisie
partout, parce que cela ne se pratique pas comme cela.
Si on faisait perdre leur fonction à tous les professeurs
d'université qui ont une autre fonction, il n'en resterait plus à
l'université. C'est la même chose dans les CEGEP et un peu
partout. Même dans la fonction publique, les fonctionnaires... Regardez
ce qui arrive dans la fonction publique. C'est que les fonctionnaires,
d'après les conventions collectives, ne peuvent pas pratiquer leur
profession, celle pour laquelle ils sont engagés dans le gouvernement...
S'ils sont comptables, il ne peuvent pas être comptables privés.
S'ils sont avocats, ils ne peuvent pas être avocats de pratique
privée.
Mais, dès qu'un avocat élève des chevaux,
là, on ne voit pas d'incompatibilité et on tolère la chose
et, si le fonctionnaire est honnête, il va faire un appel à la
Commission de la fonction publique pour demander l'avis de la Commission de la
fonction publique. Généralement, dans ces cas-là, la
fonction publique dit: II n'y a pas de conflit d'intérêts. Vous
n'exercez pas votre profession en dehors de votre travail de fonctionnaire. Il
n'y a pas de problème. Cela va, parce qu'on peut en appeler à la
Commission de la fonction publique, tandis qu'ici, si je laisse l'article 7 tel
que rédigé, il n'y a pas d'appel possible. Je ne peux pas
interpréter l'article 7 tel que rédigé; les mots veulent
dire ce qu'ils veulent dire. Je sais très bien que je ne trouverai
jamais un président à qui je pourrai demander, s'il a un peu
d'allure, de n'exercer aucune autre fonction. Il n'y a pas de gens aujourd'hui
qui ne sont pas dans une association quelconque de type bénévole
ou qui, à l'occasion, ne toucheront pas, si vous voulez, une
compensation en argent pour un effort exceptionnel qu'ils ont fourni ou un
remboursement. On ne sait plus très bien si c'est du salaire, des
honoraires ou un remboursement de dépenses. C'est pour éviter
l'hypocrisie que j'ai voulu une autre formule.
Je l'ai débattue un peu, d'ailleurs, avec des spécialistes
de la fonction publique et de la législation qui ont admis que la
formule actuelle prêtait le flanc à toutes sortes d'abus.
Mme Lavoie-Roux: Ce que le ministre nous dit, c'est qu'il y a
beaucoup de gens hypocrites qui sont dans les universités, les CEGEP ou
ailleurs.
M. Vaugeois: Je n'ai pas dit cela.
Mme Lavoie-Roux: Non, pas textuellement, mais il ne faudrait
pas... Implicitement, si vous ne l'avez pas dit explicitement.
M. Ciaccia: Vous voulez lutter contre l'hypocrisie.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, ce que je voulais dire,
c'est que vous dites que cette formulation donne lieu à des abus et
qu'il y a des gens qui ne s'y conforment pas. L'exemple des professeurs
d'université est tout à fait à point.
Mais je ne pense pas qu'on dise aux professeurs d'université
qu'il n'y a pas d'autre fonction compatible avec... Ce n'est pas dans les
conventions collectives.
M. Vaugeois: Ce n'est pas la même formule, mais cela existe
dans la fonction publique.
Mme Lavoie-Roux: Peut-être dans la fonction publique. Je me
dis, s'il y a un abus de ce côté-là, qu'il faudrait...
M. Vaugeois: Qu'est-ce qu'on veut, madame? La question est
là. Qu'est-ce qu'on veut? On veut du temps plein, c'est cela qu'on veut,
n'est-ce pas? Disons-le donc. C'est une fonction à temps plein.
M. Ciaccia: On veut plus que cela. Si vous me permettez... (22 h
30)
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, si vous me permettez,
premièrement, une définition juridique à "plein temps"
j'aurais de la difficulté à en donner une et je pense que vous
aussi... Si vous voulez éviter quelqu'un qui va contourner la loi, vous
ne l'évitez pas par le libellé de votre article, parce
qu'à temps plein, qu'est-ce que c'est? Huit heures, douze heures, quinze
heures, vingt-quatre heures? Qu'est-ce que c'est à plein temps? On veut
éviter plus que cela. De la façon dont vous rédigez votre
article, je crois que vous créez un précédent dangereux.
Ce qu'on veut éviter, c'est que si vous voulez quelqu'un qui va s'en
occuper, il va être rémunéré en conséquence,
le président, le vice-président... Vous ne voulez pas qu'il ait
de salaire, vous ne voulez pas qu'il utilise cette position pour d'autres fins.
Il vient travailler pour vous et il va avoir le salaire que vous allez lui
payer, il devient votre employé. Ce serait créer un
précédent extrêmement dangereux de changer cette
formulation de l'article 7. Le fait qu'il y en ait quelques-uns qu'on retourne
peut-être aujourd'hui, cela ne veut pas dire que le principe n'est pas
bon. Peut-être qu'on devrait l'appliquer d'une façon plus stricte.
Si un jeune avocat va à la fonction publique et qu'il est payé
à temps plein comme fonctionnaire, je regrette, mais il ne peut pas
pratiquer son droit en dehors de son emploi.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que veut dire le mot "fonction"?
M. Ciaccia: L'exemple que vous avez donné, je ne pense pas
qu'il s'appliquerait ici.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que c'est "fonction'? Siéger
à un conseil d'administration, est-ce que c'est une fonction?
M. Ciaccia: J'ajouterais d'autres fonctions
rémunérées, parce que je suis d'accord avec vous que s'il
devient président, on pourrait interpréter cela...
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'il est président... il est
invité quelque part...
M. Ciaccia: ... comme quoi il ne pourrait pas accepter des
positions pour des fins charitables, ou s'occuper de certaines
sociétés à but non lucratif. Alors, strictement parlant,
de la façon dont l'article 7 est libellé, vous pourriez dire que
ce type, cette personne n'aura pas le droit de devenir président d'une
société comme la Saint-Vincent-de-Paul, même dans sa
paroisse. C'est une fonction rémunérée. Je
suggérerais qu'on fasse un amendement à l'article 7 pour que
l'article 7 se lise comme suit: La qualité du président et du
vice-président est incompatible avec l'exercice de toute autre fonction
rémunérée.
M. Vaugeois: Allons-y!
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Dans ce cas...
M. Vaugeois: Si vous voulez être gentil, il faudrait se
donner le mot pour réfléchir sur cette question dans
l'avenir.
Mme Lavoie-Roux: Je suis bien d'accord.
M. Vaugeois: Parce que je vous dis que c'est plein je
reviens à mon mot d'hypocrisie. Je viens de découvrir un
cas invraisemblable, pas très loin de là où je travaille,
d'un fonctionnaire qui donne des contrats, par son travail, et qui a
lui-même une firme d'employés dont il prête ou dont il loue
les services aux firmes à qui il accorde des contrats. Comme il n'est
pas en conflit direct d'intérêts, cela va, et il y a une
tolérance invraisemblable actuellement, dans la fonction publique et
dans le parapublic. C'est ce que je veux éliminer. Je veut prendre les
mots pour le dire, mais je ne veux pas non plus, étant donné le
niveau des gens que nous allons recruter... J'ai quelqu'un à l'esprit,
et je peux bien vous le dire, qui a récemment eu à changer
d'emploi et qui a formé une compagnie, avec beaucoup de courage,
à mon avis. Si je lui proposais de venir à la Commission des
biens culturels, je ne peux pas décemment lui demander de fermer cette
compagnie qu'il vient de lancer. Ce serait malhonnête pour beaucoup de
gens. Donc, dans mon esprit, il donnerait du temps plein à la Commission
des biens culturels, mais laisserait fonctionner sa compagnie en y gardant un
titre, si vous voulez.
M. Ciaccia: Vous voulez éviter un genre d'hypocrisie, mais
vous encouragez un autre, parce que, si quelqu'un est à temps plein et
s'il a une autre compagnie...
M. Vaugeois: Je veux que ce qui est permis soit...
M. Ciaccia: ... et qu'il faut que cette compagnie fonctionne, je
regrette...
M. Vaugeois: En tout cas, je me rallie à votre
amendement.
M. Ciaccia: Je pense qu'on a les mêmes objectifs. Je crois
qu'on arriverait mieux avec la suggestion...
M. Vaugeois: C'est d'accord.
M. Ciaccia: Pour les fins du journal des Débats...
Le Président (M. Jolivet): On va y aller morceau par
morceau. Au sous-article 7, il y avait un amendement qui se lisait comme suit:
Que ce sous-article soit remplacé par le suivant: Le mandat du
président et des vice-présidents est une fonction à plein
temps. Cet amendement est rejeté?
Mme Lavoie-Roux: Peut-être que le ministre peut le
retirer.
M. Vaugeois: Je vais le retirer, cela va être moins
gênant.
Le Président (M. Jolivet): Retiré. Un nouvel
amendement...
M. Bertrand: II faudrait quand même noter que c'est la
deuxième victoire de l'Opposition ce soir.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, dans la première, il faut vous
dire qu'on vous a apporté un appui substantiel.
M. Bertrand: Que nous vous avons apporté notre appui.
M. Vaugeois: Prenons le sous-article 7. Mme Lavoie-Roux:
Oui.
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins du journal des
Débats, le sous-article 7 serait amendé en ajoutant, après
le mot "fonction ", le mot "rémunérée".
Une Voix: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): Accepté?
Mme Lavoie-Roux: Accepté.
M. Ciaccia: Accepté.
Mme Lavoie-Roux: Là, il faut accepter tout l'article?
Le Président (M. Jolivet): Non.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais 7... Il faut accepter l'article 7
amené maintenant.
Le Président (M. Jolivet): Non, vous allez avoir beaucoup
de travail encore.
Mme Lavoie-Roux: Non?
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que le sous-article 7a,
tel que rédigé, est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Article 7 amendé.
Le Président (M. Jolivet): Oh! Je m'excuse, oui, vous avez
raison. Donc, je reviens. L'article 7, lui-même, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Le Moignan: Adopté.
Une Voix: C'est 7a maintenant?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): C'est 7a.
M. Vaugeois: Je pense qu'il n'y a rien là.
M. Le Moignan: II est adopté.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qui est prévu dans...
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Mme
Lavoie-Roux: Adopté. Le Président (M. Jolivet): 7b
est-il adopté? M. Le Moignan: ... il préside... Le
Président (M. Jolivet): 7c est-il adopté? Mme Lavoie-Roux:
Adopté. M. Bertrand: Amendement? Le Président (M.
Jolivet): Non. Mme Lavoie-Roux: Adopté. M. Vaugeois:
Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non, je suis toujours à 7b. M.
Bertrand: 7c? Le Président (M. Jolivet): 7d est-il
adopté''
Mme Lavoie-Roux: On est tout a fait d'accord. Moi. j étais
a 7c.
Le Président (M. Jolivet): Vous étiez a 7c,
vous?
Mme Lavoie-Roux: Vous allez vite, c'est effrayant!
Le Président (M. Jolivet): Non. j'allais tout doucement.
7d est-il adopté?
M. Bertrand: Bien sûr.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une seconde, vous.
M. Bertrand: II n y a rien là.
M. Vaugeois: On change le quorum. C'est un nouveau quorum.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez plus de membres, d'ailleurs?
M. Vaugeois: Non. c est la même chose.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. le 7d?
M. Vaugeois: Avant, le quorum était de cinq. Maintenant,
c'est la majorité des membres.
Mme Lavoie-Roux: D accord.
Le Président (M. Jolivet): Le 7e, il y a un
amendement.
M. Vaugeois: Si vous voulez une petite explication, comme il y en
a trois permanents, on peut être un peu plus exigeant.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): 7e. amendement.
Mme Lavoie-Roux: Pour qu il n'y ait pas de coalition
dangereuse.
M. Vaugeois: La. il y a un amendement important, je pense, qui va
être bien reçu. Cela tient compte de plusieurs observations qui
ont été faites.
Le 7e se lirait donc comme suit, au deuxième paragraphe: Les
fonctions attribuées a la commission par les articles 31, 32, 35, 48 et
par le premier alinéa de I'article 50 sont exercées en son nom
par un comité constitué de trois personnes
désignées par la commission. Deux de ces personnes sont choisies
parmi les président ou vice-présidents de la commission".
Un petit mot d'explication peut-être. Vous constaterez que nous
avons enlevé l'article 49. le deuxième alinéa de I'article
50 et ce qui suit, et I'article 51. parce qu'on s'est rendu compte,
après
les observations faites, que, effectivement, nous en faisions
peut-être porter beaucoup sur le comité que nous obligeons la
commission à former. Ce n'est pas un comité qu'elle forme
volontairement. Donc, on avait l'air, après l'avoir formé, de lui
enlever beaucoup de matière à intervention. Alors, on ne retient
que les choses plutôt de caractère administratif qui pourraient
alourdir le travail de la commission et ! empêcher de faire les choses
les plus importantes.
Maintenant, un petit commentaire qui peut être intéressant
aussi. Deux de ces personnes sont choisies, donc, parmi les président ou
vice-présidents. Cela peut être les deux vice-présidents ou
le président et un vice-président, plus une autre personne, et
nous prévoyons que la commission s'adjoigne on va lui en faire la
suggestion, en tout cas une personne différente pour chaque aire
de protection ou chaque arrondissement sur lequel elle aura à se
pencher.
Autrement dit. on aimerait développer une espèce de
mandataire par aire de protection, par site historique ou arrondissement
historique, pour une espèce de permanence et aussi de participation du
milieu ou de liaison avec le milieu. Comme le permettent d'autres articles
ailleurs, nous autres, nous allons faire l'effort, nous nous invitons, par la
rédaction de cette loi, à faire des règlements pour nos
aires de protection, nos sites historiques et nos arrondissements historiques,
lorsque des municipalités ne le feront pas. Cela va, je pense, beaucoup
améliorer les interventions dans les aires de protection, les sites
historiques et arrondissements historiques.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'à ce moment-là. M. le
ministre, vous prévoyez a 7g... Est-ce que vous modifiez 7g pour inclure
ces personnes?
M. Vaugeois: Non.
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'a 7g, ce sont des spécialistes,
n'est-ce pas?
M. Vaugeois: Non. on laisse quand même la liberté
à la commission de le faire.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C est parce que c est marque: Ces
comités peuvent comprendre des personnes... Ah oui! Cela va devenir
volontaire de leur part.
M. Vaugeois: C est ça.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que ! amendement est
adopté?
M. Guay: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 7e, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté. A l'article 7f, il y a
un amendement.
M. Vaugeois: C'est un amendement qui devrait être bien
reçu, je crois, Je lis l'article 7f, au début, pour qu'il soit
bien compréhensible: "La commission doit donner son avis au ministre sur
toute question que celui-ci lui réfère, elle peut aussi faire au
ministre des recommandations sur toute question relative à la
conservation des biens culturels et enfin, c'est là qu'est
l'amendement elle peut recevoir et entendre des requêtes et
suggestions des individus et des groupes sur toute question visée par la
présente loi." Fin de I amendement.
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est un alinéa.
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député,
oui?
Mme Lavoie-Roux: Oui, adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 7f. tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 7g.
Est-ce que cet article est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Nous avons un amendement.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie. Un amendement à l'article g.
Mme Lavoie-Roux: L'article 7g se lit: Ma commission peut, avec
l'autorisation du ministre, recourir au service de spécialistes pour
l'étude de questions de son ressort. L'amendement que nous proposons
serait de retrancher, dans la première ligne, les mots "avec
l'autorisation du ministre" et I'article 7g se lirait alors: "La commission
peut recourir au service de spécialistes pour l'étude de
questions de son ressort". Je pense que, de toute façon...
M. Vaugeois: On ne peut pas faire cela, avec quoi on va les
payer?
Mme Lavoie-Roux: La commission a un budget que vous allez lui
donner?
M. Vaugeois: Elle a un budget, oui, mais, à ce
moment-là, qui contrôle son budget?
M. Ciaccia: Le budget global, c est le ministre, c est le
ministère, c'est le gouvernement.
M. Ciaccia: Le budget global, c est le ministre, c est le
ministère, c'est le gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous ne donnez pas à la
commission... par exemple, une enveloppe budgétaire, et à ce
moment-là, c'est elle
qui, quand même, doit prendre des décisions, parce que
l'esprit de l'amendement est de donner un peu plus d'autonomie à la
commission dans des...
M. Vaugeois: Je suis d accord avec I'esprit de votre proposition;
maintenant, elle ne peut pas engager... Je vais demander l'avis de nos
juristes, cela m embarrasse. L'idée n est pas de contrôler les
gens qui vont engager; il y aurait peut-être, d'ailleurs, moyen de le
rédiger pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté.
M. Bertrand: Est-ce que l'intention du ministre,
là-dedans, ce n'est pas de faire...
M. Vaugeois: C'est ce qui reste à l'intérieur d une
enveloppe budgétaire.
M. Bertrand: Supposons que le budget de la Commission des biens
culturels a été voté, a été accepté
dans le cadre de l'étude des crédits et tout, il y a un budget
qui a été fixé, il peut arriver... Est-ce que c'est cela?
Est-ce qu'il peut arriver qu'en cours d'année, par exemple, à un
moment donné, à partir des budgets dont dispose le ministre pour
l'engagement de spécialistes ad hoc, pour I'étude d'un cas
particulier, elle puisse avoir besoin pour trois mois, ou pour quatre mois,
pour cinq mois, d'un spécialiste? La commission n ayant pas
prévu...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, à ce moment-là, qu elle
vienne demander un budget supplémentaire, parce que ce sera
peut-être quelque chose... Si vraiment, elle ne peut pas fonctionner
à l'intérieur de l'enveloppe, qu'elle vienne justifier sa demande
auprès du ministre.
M. Guay: De toute façon...
M. Ciaccia: A ce moment-là...
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse...
Mme Lavoie-Roux: II y a aussi la possibilité de transfert
d'un élément à l'autre à l'intérieur de son
budget. Il faut quand même lui laisser... surtout si vous nommez un
président à temps plein, deux vice-présidents à
temps plein, qu'à chaque fois quelle a besoin d'un spécialiste,
elle vienne demander I autorisation du ministre, cela me semble...
M. Vaugeois: Si vous voulez mon avis, je suis sensible à
cela, par mentalité. D'un autre côté, on est à
l'intérieur d'un organisme public, et si ce n est pas comme cela
cela est franc, c'est clair, c est dit ce sera par le biais du budget.
Le ministre, quand la commission va lui présenter un budget, va demander
des justifications au budget; il va rattraper les mêmes affaires, parce
que, pour un budget, il peut exiger une ventilation très précise
des dépenses. Cela va en revenir au même, puisqu'il s'agit de
deniers publics, d'une part, et d'autre part, c'est que l'inquiétude
qu'on me signale ici et qui est également la mienne, ce serait que la
commission, ne connaissant pas nécessairement toutes les ressources du
ministère, comme telles, puisse croire utile d'engager des gens sur un
inventaire, alors que l'inventaire est déjà là et peut
être mis à sa disposition. Il ne faut quand même pas oublier
et il ne faut pas doubler la direction générale du patrimoine,
une commission conseil au ministre qu'on a. (22 h 45)
Ce qui est à la direction du patrimoine comme information...
l'exemple de l'inventaire est bon, je pense. On n'a pas à refaire
l'inventaire au niveau de la Commission des biens culturels. Ce n'est pas pour
cela qu'elle est là. Si la commission, par distraction ou par ignorance,
voulait se donner des experts pour des fins qui ne sont pas nécessaires,
le ministre pourrait toujours dire: Qu'est-ce que vous voulez au juste? Vous
voulez cela comme information, c'est disponible. Vous n'avez pas à
doubler le travail déjà fait. Si la commission dit: C'est pour
contrôler, pour vérifier cet inventaire, le ministre pourra
éventuellement céder et la commission peut toujours, par le biais
de son rapport annuel, indiquer à un certain moment que l'intervention
du ministre avait constitué une forme d'ingérance dans son
travail. Il reste pour la commission toutes sortes de possibilités
d'empêcher le ministre d'abuser de cet article. Je pense que c'est mieux
ce genre d'intervention du ministre que par le biais du budget. C'est beaucoup
moins odieux.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: J'ai l'impression, M. le Président, que c'est un
débat de toute façon qui est un peu faux. Je dis cela sous toute
réserve. Je soupçonne qu'en tout état de cause, la
commission ne pourrait engager quelqu'un sans que ce soit autorisé,
même si ce n'est pas indiqué explicitement. Il faudrait que ce
soit autorisé par la direction générale de
l'administration du ministère, ou alors, dans le cas de montants plus
élevés, par le Conseil du trésor lui-même. Le fait
d'accorder un budget ou une enveloppe budgétaire à un organisme,
à une direction ou à un service, ne lui donne pas pour autant le
pouvoir de disposer librement de ce budget-là pendant l'année qui
court. Chaque engagement doit faire l'objet d'autorisation.
M. Vaugeois: C'est ainsi d'ailleurs tout le temps dans la
fonction publique. Vous avez un budget de $10 millions, vous n'êtes pas
autorisé à le dépenser. Il faut justifier chaque
dépense. C'est une règle d'administration gouvernementale.
Mme Lavoie-Roux: C'est-à-dire que vous pourriez justifier
chaque dépense a posteriori. Il y a quand même un conseil
d'administration à l'intérieur de la Commission des biens
culturels qui a la responsabilité d'administrer ce budget-là.
M. Vaugeois: Non.
M. Guay: Je suis parfaitement d'accord avec le
député de L'Acadie sur le fond de la question.
M. Vaugeois: Moi aussi.
M. Guay : Je pense que ce n'est pas possible, en vertu des
dispositions actuelles, probablement la Loi de l'administration
financière... je vous dis cela sous toute réserve, mais les
méthodes actuelles d'administration publique, à mon avis, sont
mauvaises parce qu'elles sont tatillonnes a priori. Elles ne font pas assez
confiance aux gens. Je suis d'accord avec vous quand vous dites qu'on devrait
vérifier a posteriori, au moins éviter toujours ce tiraillage
constant de paperasses qui se brassent de direction en direction
générale d'administration et au Conseil du trésor. Dans
l'état actuel des choses, ce n'est pas par cet article qu'on peut
changer cet ordre des choses.
M. Vaugeois: D'ailleurs on m'informe que techniquement, il n'y a
pas de crédit accordé à la com- mission pour de la gestion
ou de l'administration. Les salaires sont payés par le ministère
au président et les remboursements des frais de réunion, etc.,
sont payés par l'administration centrale. C'est la procédure
habituelle. Il faut l'autorisation du ministre.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, si c'est la façon
dont les commissions fonctionnent, je suis même prête à
retirer la motion. Mais cela me semble un peu, pour utiliser l'expression du
député de Taschereau, tatillon qu'on ait des gens qu'on doit
payer, je ne sais pas quel sera le salaire du président et des
vice-présidents, quand même des salaires j'imagine assez
respectables.
M. Vaugeois: Ils ne gagneront pas plus cher que le sous-ministre.
Or, le sous-ministre aussi fait les choses avec l'autorisation du ministre.
Mais je comprends votre point de vue, je ne veux pas...
Mme Lavoie-Roux: Cela me fait penser dans le temps où les
commissions scolaires allaient demander à Québec pour acheter des
crayons.
M. Guay: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: C'est presque cela que vous nous dites quand
tout est contrôlé.
M. Guay: C'est la chose la plus agaçante qui existe et qui
prend un temps fou, à mon avis, tout simplement pour s'assurer qu'on
contrôle chaque cent qui sort. Ce n'est pas un débat qui doit
être fait devant cette commission, mais un débat qui doit
être fait surtout lors de l'étude des crédits du
ministère des Finances.
M. Vaugeois: D'ailleurs, je dois vous dire qu'on a voté
à l'Assemblée nationale la loi 68 l'année dernière
et, dans le cas des Affaires culturelles, on prévoyait des
délégations de signature pour ces choses-là. Cela me
revient à l'esprit maintenant. On a toute une série de
délégations de signature. Je posais moi-même la question
à mes fonctionnaires, parce que je ne me souviens pas d'avoir vu passer
quoi que ce soit de la Commission des biens culturels. C'est une question qui
est déjà au niveau de l'administration
générale.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, on va perdre du temps
à discuter. Vous déléguez cela à un fonctionnaire
qui, lui, ne passe pas ses journées, mais passe son temps
à...
M. Vaugeois: Pour les paiements.
M. Guay: C'est tout le système administratif
gouvernemental qu'on devrait changer, je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Jolivet): Donc cet amendement est
retiré.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Jolivet) : Le sous-article 7g est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Le sous-article 7h est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce que je pense que la loi actuelle ne
parlait pas de la fréquence des réunions. C'est peut-être
bon qu'on indique qu'il y a au moins cela.
Le Président (M. Jolivet): Le sous-article 7i
amendement.
M. Vaugeois: C'est pour la forme, ça dit la même
chose, mais autrement. "La commission peut, par règlement, a) pourvoir
à sa régie interne, lequel règlement doit être
soumis à l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil et entre en
vigueur lors de cette approbation; b) déléguer à des
comités institués en vertu du premier alinéa de l'article
7e l'exercice de fonctions que lui attribue la présente loi, lequel
règlement doit être soumis à l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil et entre en vigueur à la date de sa
publication dans la Gazette officielle du Québec ou à toute date
ultérieure qui y est fixée. "
Cela dit la même chose.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'on avait un amendement et celui
du ministre est dans la même ligne de pensée. Alors, si vous
voulez me donner une seconde pour vérifier s'il y a une
différence. Peut-être que le député de Gaspé
a quelque chose à dire entre-temps.
M. Le Moignan: Non, je n'ai pas d'amendement prêt, ni
préparé.
M. Vaugeois: Je trouve que c'est le "fun".
Mme Lavoie-Roux: La seule différence qu'il y a entre notre
amendement et le vôtre, c'est que
vous dites: "entre en vigueur à la date de sa publication dans la
Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure
qui y est fixée". Nous autres, on prévoyait un délai de 60
jours pour l'entrée en vigueur, parce que c'est assez courant,
après la date de la publication dans la Gazette officielle du
Québec. Je pense que partout où on peut permettre au public de
réagir à des règlements qui sont émis et qui vont
régir indéfiniment...
M. Vaugeois: ... la date d'entrée en vigueur ou une
prépublication d'un règlement.
Mme Lavoie-Roux: Entre en vigueur, ça va être une
prépublication.
M. Vaugeois: Une prépublication: donc, on peut recevoir
des avis sur le règlement et l'entrée en vigueur se fait par la
suite.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Notre formulation était:
"Ces règlements doivent être soumis ", on laisse faire le reste,
"à l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil et entrent en
vigueur... ", ou encore il faudrait peut-être modifier, dans le sens de
ce que vous venez de dire, ou sont soumis. "Et entrent en vigueur 60 jours
après la date de leur publication dans la Gazette officielle du
Québec ou à la date ultérieure qui y est fixée", ce
qui veut dire que, de toute façon, ça donne un délai au
public pour réagir.
M. Vaugeois: Là, c'est vous qui vous immiscez dans les
affaires de la commission, parce qu'on lui donne la possibilité de se
donner des comités et de se soulager de ce qui est a I'article 7e. La,
vous lui imposez un certain nombre de délais...
Mme Lavoie-Roux: Une fois que ce sera en vigueur, la commission
va fonctionner, on...
M. Vaugeois: J'imagine que ces gens peuvent de temps en temps
cesser de faire travailler un comité pour en former un autre et la, ils
auront des délais. Remarquez que, rendus là, je trouve qu'on est
dans les affaires internes de la commission.
M. Guay: Autant je suis d'accord avec l'idée que la
législation déléguée soit soumise à un
contrôle... D'abord, une commission de l'Assemblée nationale,
ça va venir éventuellement sans doute, le ministre d'Etat
à la réforme parlementaire l'a déjà annoncé,
mais sa maladie va probablement en retarder l'implantation, sauf que,
déléguer des comités institués ça veut dire
que le comité ne peut pas fonctionner au moins avant deux mois. Dans
certains cas, il peut y avoir une certaine utilité à faire
fonctionner immédiatement le comité et je ne vois pas très
bien en quoi ça peut susciter un vaste débat public que de
déléguer un comité par règlement. Il y a des
règlements qui, par definition, suscitent des débats publics,
mais il y en a qui, par définition, sont purement d'ordre administratif
et qui n'intéressent rigoureusement personne.
M. Vaugeois: On me dit que, déjà, c'est
compliqué d'exiger la publication dans la Gazette officielle du
Québec; cela implique facilement des délais d'un mois et de deux
mois, parce qu'il faut attendre, aller à telle place pour avoir la
traduction, etc. Si, en plus, on impose un autre délai, on peut
handicaper un peu la commission dans son fonctionnement.
Mme Lavoie-Roux: Des problèmes de traduction, il y en a
moins, paraît-il.
M. Guay: II faut que ça passe par le Conseil des
ministres.
M. Vaugeois: En pratique, est-ce qu'on n'essaie pas de faire la
traduction à peu près au même rythme? En tout cas, en ce
qui nous concerne, on souhaite le même rythme.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, je n'avais pas proposé un
amendement, c'était une suggestion que je faisais.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement proposé par
le ministre est-il adopté?
M. Guay: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopte.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le sous-article
7i. tel qu'amende, est-il adopte?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Sous-article 7j.
M. Vaugeois: Cela précise une procédure
d'authentification des procès-verbaux et des documents émanant de
la commission.
Le Président (M. Jolivet): Est-il adopté? On a un
amendement là-dessus?
Mme Lavoie-Roux: On a un amendement là-dessus.
M. Vaugeois: A l'article 7j? Allez-y.
Mme Lavoie-Roux: Je vous avais dit qu'on scruterait de
près le projet de loi.
M. Vaugeois: Si vous m'aidez à améliorer ma loi. je
suis gagnant.
Mme Lavoie-Roux: C'est fait dans cet esprit.
Que le paragraphe 7j de l'article 1 soit modifié en ajoutant
l'alinéa suivant: "Le ministre doit déposer à
l'Assemblée nationale chacun des avis qu'il a reçus de la
commission dans les quinze jours de leur réception".
M. Vaugeois: Mais nous ne sommes pas à 7j.
Mme Lavoie-Roux: Oui, nous sommes à 7j. L'autre, on l'a
adopté et vous ne vous en êtes pas aperçu.
M. Vaugeois: Moi. je vois 7k.
Mme Lavoie-Roux: Non, on n'a pas adopté j encore.
M. Vaugeois: Vous ajoutez un deuxième paragraphe à
7j, quoi?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: D'accord. C'est parce que, à 7k, le
deuxième paragraphe commence par "le ministre" également. Je
pensais que c'était cela que vous amendiez. Vous ajoutez à 7j.
D'accord, allez- y.
Mme Lavoie-Roux: "Le ministre doit déposer à
l'Assemblée nationale chacun des avis qu'il a reçus de la
commission dans les quinze jours de leur réception." Ceci était
avec une idée de: Le public a tort ou a raison. Cette idée a
été énoncée tant par le Conseil des monuments et
sites que par le conseil régional de Québec, à savoir
qu'il faut la rendre le plus ouverte, le plus publique possible, que le monde
embarque dedans, que c'est une chose qui existe, que ce n'est pas un rapport
qui nous arrive un an après, ou peu importe. Je ne veux pas imputer le
blâme à qui que ce soit, parce qu'il y a des tas de circonstances
qu'on ne connaît pas.
Il reste que c'est une chose qui alerte les gens
immédiatement.
M. Guay: Est-ce que je peux me permettre de suggérer au
député de L'Acadie que son amendement, que je trouve valable en
soi, est peut-être mal situé et qu'il serait mieux
intégré au deuxième paragraphe de l'article 7k qui
prévoit déjà le dépôt à
l'Assemblée du rapport.
Mme Lavoie-Roux: C'est le rapport annuel, monsieur.
M. Guay: Oui, mais on peut l'intégrer. 7j ne parle pas des
avis. Vous mettez en deuxième paragraphe un alinéa qui parle
d'avis alors que le premier alinéa n'en parle pas. Le premier
alinéa parle des procès-verbaux et de quantification des
procès-verbaux, et de choses comme cela. Je ne vois pas très bien
le rapport entre les deux. Par contre, à l'article 7k, il y a un rapport
annuel, le ministre doit le déposer à l'Assemblée
nationale dans les 30 jours. On peut dire qu'il en est de même pour tout
avis que le ministre reçoit de la commission. Cela règle le
problème, à supposer, d'autre part, que le ministre soit d'accord
pour le dépôt.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Le ministre dépose le rapport
de la commission... s'il le reçoit en cours de session, sinon à
l'ouverture de la session suivante.
M. Guay: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: II en est de même des avis qu'il
reçoit... cela demeure trente jours au lieu de quinze jours. On n'a pas
d'objection non plus. On va lui parler de cela.
Il y a une suggestion, M. le Président, on fera les concordances,
si on saute par-dessus un article, on y reviendra. Le député de
Taschereau suggérait que cette idée pourrait être
ajoutée, d'une façon plus rationnelle, si l'on veut, à 7k,
où, au deuxième paragraphe, vous avez: "Le ministre dépose
le rapport de la commission devant l'Assemblée nationale s'il le
reçoit en cours de session; sinon, où s'il le reçoit
après un ajournement, il le dépose dans les trente jours de
l'ouverture de la session suivante ou de la reprise des travaux." On pourrait
ajouter: "II en serait de même, ou il devra en être de même
je ne connais pas les formulations des avis que le ministre
recevrait de la commission.
M. Guay: C'est simplement sur la forme. Je ne parle pas du fond.
C'est au ministre d'en décider. Mais, sur la forme, je trouve qu'il
serait plus logique de présenter cet amendement à 7k qu'à
7j.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Dans le fait, ce qu'il aurait fallu faire, c'est
probablement un article distinct, mais on ne peut pas le faire.
M. Ciaccia: A 7k, on ne parle que des rapports annuels.
M. Guay: Au moins, on parle du dépôt.
M. Ciaccia: Oui, on parle d'un dépôt, mais une fois
par année.
M. Guay: Tandis qu'à 7j, on ne parle que de
procès-verbaux et on se demande...
Le Président (M. Jolivet): Tout le monde semble s'entendre
sur une chose, il n'y a pas d'amendement à 7j.
Mme Lavoie-Roux: Pas tout de suite, attendez. Nous ne sommes pas
sûrs. On attend la réponse.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, ce n'est pas dans
ce sens-là que je veux le dire. On s'entend pour dire que votre
amendement, quant à vous, serait mieux à 7k.
Mme Lavoie-Roux: On examine. C'est une suggestion qui a
été faite.
Le Président (M. Jolivet): Vous examinez, d'accord. (23
heures)
M. Vaugeois: J'essaie d'évaluer les conséquences de
cela. Là, on est un peu embêté, parce qu'on est
coincé dans des rédactions, mais je vais vous dire l'idée.
Si je demandais une étude à la commission, comme le
prévoit je ne sais pas quel article, ou si je lui demandais quelque
chose, un conseil...
Mme Lavoie-Roux: C'est un avis que vous demandez.
M. Vaugeois: Attention! Je serais d'accord pour que ce soit rendu
public. De toute façon, cela finit par l'être au niveau du rapport
annuel.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Vaugeois: Ecoutez, regardez le rapport.
Mme Lavoie-Roux: Oui. mais je...
M. Vaugeois: Oui. Je fais pression sur la commission. Mon
ambition serait de le déposer avant la fin de la session, et ce sont eux
qui ne le fournissent pas. Que voulez-vous, chacun fait son job la-dedans. Mais
le problème est le suivant. C'est qu'il y a une mécanique
constante de circulation d'avis d'intention et d'avis de reconnaissance et
d'avis de classement entre la commission et le ministre.
Si l'avis de la commission, sur un classement projeté, est rendu
public avant même que la procédure interne au ministère...
C'est quand même seulement un avis que me donne la commission. Je ne suis
pas obligé de donner suite à cela. Je suis donc d'accord pour
qu'éventuellement ce soit rendu public, pour que tout le monde sache que
le ministre n'a pas suivi l'avis de la commission sur telle chose. Mais, une
fois que la commission donne un avis au ministre, le ministre attend la
réaction de ses fonctionnaires. Cela prend un certain temps. Même
si, neuf fois sur dix ou 99 fois sur cent, l'avis de la commission est celui du
ministre, il reste la possibilité que ce ne soit pas celui du
ministre.
Très souvent, cela concerne des biens. Cela peut donner lieu, si
vous voulez, si c'est rendu public avant que le ministre ait pu réagir
ou informer le propriétaire du bien que ce sera classé ou pas
classé, il y a des gens qui peuvent faire des interventions au niveau du
propriétaire ou encore des gens dans l'aire de protection qui peuvent
avoir des réactions, tandis qu'une fois que I'avis a été
repris par le ministre, si on parle d'avis d'intention, d'avis de
reconnaissance ou d'avis de classement, il y a toute une série de
dispositions dans la loi qui interviennent, il y a des choses qui ne sont plus
possibles, quand lavis a été confirmé par le ministre.
Mais, tant que cela n'a pas été confirmé par le
ministre... Je viens de vivre cela avec le domaine d'Ulverton où on a
couru le propriétaire, parce que la rumeur est arrivée à
l'oreille du propriétaire que le ministre s'apprêtait à
classer le domaine; en pratique d'ailleurs, les avis de la commission sont
rendus publics très rapidement par la chronique d Alain Duhamel. En tout
cas! On a couru pendant une semaine. Il y a un huissier qui a gagné sa
semaine a courir le propriétaire d'Ulverton. parce que le type a dit:
Non. je ne suis plus propriétaire. Qui est propriétaire? Ecoutez,
je vous rappellerai demain. Finalement, on a réussi a savoir qui
était propriétaire. On renvoyait un huissier, et le
propriétaire avait encore changé. On a eu trois changements de
propriétaire dans la semaine pour Ulverton.
Si c'est rendu public trop rapidement, il y a la toute une
procédure qui se trouve être un peu faussée, parce que nous
prévoyons dans notre loi une procédure... Même on l'a
atténuée, au lieu de signifier les avis, on les adresse, on veut
les faire porter par des fonctionnaires dans toute la mesure du possible. Mais
si le propriétaire apprend cela par les journaux, je pense que tout
notre processus est faussé. Ce qu on a essayé de bonifier, cela
nous échappe. Je connais l'intention des conseils. Eux voudraient qu on
puisse savoir a quel moment le ministre n a pas suivi l'avis de la commission.
Je suis d accord avec vous pour que ce soit connu.
Je ne sais pas si on ne pourrait pas faire que le rapport de la
commission soit bisannuel. Est-ce que c est possible?
M. Guay: Est-ce qu'on ne pourrait pas simplement dire que le
ministre les dépose effectivement, des qu'il a statué sur...
M. Vaugeois: Après avoir rendu mon avis, je
pourrais...
Mme Lavoie-Roux: Dès qu'il a statué.
M. Vaugeois:... rendre public I'avis de la commission.
Une Voix: Dans les quinze jours.
Mme Lavoie-Roux: Dans les quinze jours ou vous avez
statué.
M. Vaugeois: Cela, c'est bon. Je suis parfaitement d accord.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. le ministre, on pourrait
peut-être... C est cela. Est-ce que vos fonctionnaires aiment mieux
l'avoir dans... On pourrait peut-être suspendre l'article qui essaie
de...
M. Vaugeois: Cela a plus de sens de I'entrer à I'article
7k. de toute façon, je pense.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon.
M. Vaugeois: II ne faut pas mettre cela à I'article 7j,
parce que c'est d'une tout autre nature, c'est plutôt au niveau des
dossiers et archives.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait adopter l'article 7j.
M. Vaugeois: Voulez-vous nous laisser le soin...
Mme Lavoie-Roux: On pourrait suspendre I'article.
Le Président (M. Jolivet): Ce qu'on peut faire. M. le
Président, pour les besoins de la cause, ce serait, premièrement,
vu qu'on s'entend...
M. Vaugeois: Oui, cela va aller ailleurs.
Le Président (M. Jolivet): ... d'adopter I'article 7j.
M. Vaugeois: Je sens que cela va aller ailleurs, de toute
façon, quand je signifie mes avis de classement, après avoir pris
l'avis de la commission, on pourrait glisser l'expression qui dira: "laquelle
sera rendue publique dans les quinze ou trente jours qui vont suivre". C'est la
qu'il faudrait le mettre. Est-ce que cela va?
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d objection. Il faudrait être
sûr qu'on l'ait quelque part, par exemple.
M. Vaugeois: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on le retient en
conséquence.
M. Vaugeois: Oui, je trouve que c'est une bonne idée.
Le Président (M. Jolivet): Donc, le sous-article 7j est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: II est adopté.
M. Vaugeois: Ne prenons pas de chance. Laissons au
réfrigérateur le sous-article 7k au cas où on ne pourrait
pas le mettre ailleurs. D'accord?
Le Président (M. Jolivet): Le sous-article 7k en
suspens.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): L'article 2?
M. Bertrand: ... trois fois, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes à la veille de changer de
côté!
M. Vaugeois: Tout de suite, comme on aurait besoin de
quelqu'un... On va finir l'affaire de la commission.
Mme Lavoie-Roux: Oui, au cas où vous auriez besoin
de...
M. Bertrand: C'est agréable de travailler dans une
Opposition qui peut gagner des victoires. Gagner des victoires, c'est un
pléonasme.
M. Ciaccia: C'est parce qu'on est positif.
Le Président (M. Jolivet): On est rendu à l'article
2, M. le ministre.
M. Vaugeois: C'est cela. Comme on a fini pour la commission
culturelle, je vous signale tout de suite qu'on cherche un président et
deux vice-présidents. C'est I'intérêt que vous manifestez
pour la question.
Mme Lavoie-Roux: J'avoue que si vous me l'offrez, on pourrait y
songer. Cela ferait une élection dans le comté de L'Acadie.
M. Guay: ... actuel ferait un bon monument historique, il
faudrait faire un bon vice-président...
Une Voix: Ah!
M. Ciaccia: Ah! Vous recommencez...
Liste des biens reconnus ou classés
Le Président (M. Jolivet): L'article 2, s'il vous
plaît, pour ne pas...
M. Vaugeois: M. le Président, l'article 2...
M. Bertrand: On dirait un ancien...
M. Guay: ... prendre au sérieux.
M. Vaugeois: ... remplace l'article 14 de la loi en
réduisant à une fois par année la publication dans la
Gazette officielle du Québec de la liste des biens culturels reconnus ou
classés depuis la dernière publication. Je pense qu'avec ce qu'on
vient de faire, c'est une raison de plus pour qu'on en reste à une fois
par année, puisque, par ailleurs, on va s employer à rendre
publics régulièrement les avis.
Mme Lavoie-Roux: ... M. le député de
Taschereau.
Le Président (M. Jolivet): Seulement avant, M. le
député de Mont-Royal.
M. Guay: C'est seulement pour savoir s'il y a une disposition,
par ailleurs... parce que c'est très bien dans la Gazette officielle,
mais comme ce n'est pas ma lecture de chevet préférée, je
me demandais si, d'autre part, il était acquis je pense que cela
se fait qu'elle était disposée aussi à
l'Assemblée? Est-ce que cette liste a été
déposée à l'Assemblée?
M. Vaugeois: C'est le ministre qui l'a décidé cette
année...
M. Guay: Oui.
M. Vaugeois: ... mais il me semble que cela devrait aller de
soi...
M. Guay: II me semble, moi aussi...
M. Vaugeois: ... que le répertoire des biens
classés ou reconnus... Cela va être annuel maintenant. C'est un
répertoire qui va être mis à jour annuellement. La loi ne
nous y oblige pas, mais c est dans l'intérêt même du
ministère de le faire. Si les députés ne le
reçoivent pas en Chambre, ils pourront l'acheter comme tout le
monde.
M. Guay: Non, on la reçoit, la Gazette officielle, mais c
est tellement ennuyant à lire que...
M. Vaugeois: C'est bien plus le "fun " le répertoire que
la Gazette officielle...
M. Guay: C'est simplement pour faire en sorte que...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Guay: Vous parlez du répertoire fort bien fait...
M. Vaugeois: A l'avenir, cela va venir seulement du
patrimoine.
M. Guay: C'est cela.
M. Vaugeois: C'est un des bons coups de la Direction
générale du patrimoine.
M. Guay: Est-ce qu'il n'y a pas lieu, puisque c'est une
initiative du ministre et de la Direction générale du patrimoine,
de les en féliciter? Mais il n y a rien qui en assure la
pérennité. Est-ce qu'il n'y a pas lieu de prévoir,
à l'article 14, que la liste dont il est fait mention soit
également déposée à I'Assemblée?
M. Vaugeois: Bien sûr, on pourrait écrire cela.
Le Président (M. Jolivet): Vous auriez un amendement
à...
M. Vaugeois: Un amendement à l'article 2. Le ministre doit
faire publier dans la Gazette officielle du Québec, une fois par
année, une liste des biens culturels reconnus et classés depuis
la dernière publication. Cette liste est également
déposée à I'Assemblée nationale.
M. Le Moignan: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, trois ou quatre
fois par année, de déposer une simple liste, non pas un beau
livre imprimé des monuments classés comme cela? On serait au
courant régulièrement, et à la fin de l'année, ce
serait compilé.
M. Vaugeois: Je vais vous expliquer pourquoi on fait cela. Cette
espèce d'obligation n est vraiment très intéressante pour
personne, à part ceux qui sont payés pour lire la Gazette
officielle, cela finit là. Chaque fois qu'on classe un monument, un
bien, on veut faire maintenant la pochette de presse. On veut pouvoir
distribuer et diffuser des photos, des relevés de nos architectes, etc.,
le relevé historique aussi. On veut mettre nos efforts là-dessus,
plutôt que de construire des listes sèches qui, finalement, ne
passent pas.
Le Président (M. Jolivet): Donc, I'amendement
proposé par le député de Taschereau se lit comme suit:
Ajouter après le mot "publication" les mots: "Cette liste est
également déposée à l'Assemblée
nationale".
M. Guay: Le mot "également" est de trop.
Le Président (M. Jolivet): Cette liste est
déposée à I Assemblée nationale ". Donc, on
enlève le mot "également ".
M. Guay: "Le ministre doit faire publier dans la Gazette
officielle ou préparer une liste... depuis la dernière
publication. Il dépose cette liste à l'Assemblée
nationale." II la dépose à l'Assemblée nationale. Quelque
chose comme ça.
M. Vaugeois: Le ministre doit faire publier dans la Gazette
officielle du Québec une fois par année une liste des biens
culturels reconnus et classés depuis la dernière publication et
en dépose une copie à l'Assemblée nationale.
M. Guay: Voilà!
Le Président (M. Jolivet): Et en dépose une copie
à l'Assemblée nationale.
M. Vaugeois: Eh oui, si vous voulez.
Le Président (M. Jolivet): Donc, ça revient, on
reprend...
M. Guay: ... s'énonce simplement...
Le Président (M. Jolivet): ... et en dépose une
copie à l'Assemblée nationale. Cela va? Cet amendement est
adopté?
M. Claccia: Adopté. J'en avais un autre...
Le Président (M. Jolivet): Un instant, s'il vous
plaît, que j'écrive ça pour les besoins de la cause. M. le
député de Mont-Royal?
M. Ciaccia: M. le Président, j'avais un amendement
à proposer, mais, avant de le faire, je voudrais demander au ministre
pourquoi il a retranché de la loi actuelle l'obligation d'inclure, de
publier dans la Gazette officielle du Québec, dans le cas des immeubles,
une liste annuelle refondue et incluant I'obligation d'inclure une description
des biens connus et, dans le cas des immeubles, l'indication du nom de leur
propriétaire. Est-ce que vous avez une raison spécifique?
M. Vaugeois: Entre autres explications, en termes de
vulgarisation, c'est l'effort qui est fait
sur le répertoire qui est publié, dont vous avez eu un
exemplaire à l'Assemblée nationale. Cela, c'est la
première explication.
L'autre, sur le caractère trimestriel, c'est une pratique qui se
généralise actuellement.
M. Ciaccia: Oui, on est d'accord. On peut même accepter une
fois par année, mais pourquoi n'incluez-vous pas...
M. Vaugeois: D'accord. Le nom du propriétaire?
M. Ciaccia: ... premièrement, la liste annuelle refondue,
en plus du nom du propriétaire? La description... Tous les
éléments inclus dans la présente loi.
M. Vaugeois: C'est presque une espèce d'économie
budgétaire au niveau de la Gazette, parce que la liste annuelle refondue
commence à être volumineuse. On en a 400 actuellement. Or,
ça faisait pas mal épais et on a pensé que, puisqu'on
faisait le répertoire maintenant, ce n'était pas
nécessaire d'en faire une liste, refondue; le répertoire est
complet, il est mis à jour, en fait. Tandis que, dans la Gazette
officielle, il s'agit d'informer les gens de ce qui s'est ajouté dans
l'année et, comme c'est une affaire de spécialistes, la Gazette
officielle, ça s'ajoute à la liste de l'année
précédente, etc. C'est consulté par fort peu de gens, et
ce sont des gens qui sont habitués à travailler là-dedans.
Donc, ce n'est pas nécessaire, si vous voulez, de faire tout cet effort
d'intégration; d'autant plus que ça finit par faire très
volumineux.
M. Ciaccia: J'accepte l'explication du ministre.
Le Président (M. Jolivet): Cela va? L'article 2, avec
l'amendement qu'on a adopté, est-il adopté?
M. Le Morgnan: Adopté.
Procédure de reconnaissance
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article 3,
il y a un amendement.
M. Vaugeois: Ecoutez! C'est tout simplement à la
troisième ligne, où le mot "signifié" est remplacé
par le mot "adressé", c'est-à-dire à la première
ligne en haut de la page 11. Je me suis déjà expliqué
là-dessus. Je pense que tout le monde sera d'accord sur...
Le Président (M. Jolivet): Cet amendement est-il
adopté? Adopté.
Maintenant, l'article 3, comme tel, avec l'amendement, est-il
adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Non, un instant!
Mme Lavoie-Roux: Non, pas tout de suite. On a un petit
amendement.
M. Vaugeois: Vous voyez un peu le sens de l'article 3, la
modification proposée ajoute au texte actuel l'obligation de signifier
l'avis d'inspection d'un immeuble...
Mme Lavoie-Roux: C'est important.
M. Vaugeois: ... au secrétaire-trésorier de la
municipalité où est situé cet immeuble. Comme l'objectif
poursuivi par le ministère est d'impliquer les municipalités dans
la conservation et la mise en valeur des biens culturels, il est tout à
fait normal qu'elles soient informées des décisions
ministérielles les concernant. En fait, c'est le fondement même de
la loi que nous avons entre les mains.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, le ministre a parlé,
à l'article 16, de ceux qui sont visés à l'article 11.
Cela veut dire la propriété elle-même, mais vous ne parlez
pas de ceux qui sont affectés dans l'aire de protection. Je crois qu'on
a soulevé cette question à d'autres séances de cette
commission. J'avais demandé, je me souviens... (23 h 15)
M. Vaugeois: Faites attention, on va se... cela pourrait revenir
ailleurs, mais il s'agit de la reconnaissance d'un bien culturel et non pas du
classement. C est une section un peu spéciale.
M. Ciaccia: Oui.
M. Vaugeois: M n'y a pas d'aire de protection, dans ce cas-ci; ce
n'est pas pour les monuments classés.
M. Ciaccia: Dans l'article 16, cela affecte seulement le bien
actuel...
M. Vaugeois: Qui est reconnu.
M. Ciaccia: II n'y a pas d'aire de protection.
M. Vaugeois: Non, pas pour le bien reconnu. Je m'excuse, c'est un
peu chinois. Vous avez l'avis d'intention qui précède soit un
avis de reconnaissance, soit un avis de classement, soit rien du tout, et
même la loi oblige le ministre à se décider dans
l'année quand il a envoyé l'avis d'intention. Il peut donc
arriver trois choses: ou il n'y a pas de suite à l'avis d'intention, ou
c'est suivi d'un avis de reconnaissance, ou c'est suivi d'un avis de
classement. L aire de protection ne vient qu'avec l'avis de classement, donc ne
s'applique pas, ici, à l'article 16.
Le Président (M. Jolivet): Cela va?
M. Ciaccia: Un instant... Quelle sorte de délai serait
impliqué dans les différentes étapes que vous avez
mentionnées? Vous avez énuméré certaines
étapes, à ma connaissance, et après cela. I'avis de
classement. Quelle sorte de délai pourrait-il y avoir entre la
reconnaissance et le classement?
M. Vaugeois: La reconnaissance, c'est final; il n'y a plus rien
après. Remarquez qu'on me précise, pour être techniquement
complet, qu'il y a l'étape de l'enregistrement aussi, l'inscription au
registre, si vous voulez. C'est d'ailleurs ce que dit l'article 16: "La
reconnaissance d'un bien culturel est faite au moyen d'une inscription sur le
registre visé dans I'article 11". L'article 11 dit: "II est tenu au
ministère des Affaires culturelles un registre dans lequel doivent
être enregistrés tous les biens culturels reconnus ou
classés, conformément à la présente loi.
Mme Lavoie-Roux: Ce soir, M. le ministre, cela va bien; ils ont
accepté quatre amendements.
M. Ciaccia: M. le Président... Est-ce que je peux demander
au ministre... quand vous avez la reconnaissance, vous n avez pas le
classement, a ce moment-là.
M. Vaugeois: C'est qu'on a décidé, pour
différentes raisons qui peuvent varier à l'infini, que le
monument n'avait pas assez d'importance pour être classé, parce
que le fait d'être reconnu, cela donne moins de contraintes et moins
d'avantages.
M. Ciaccia: Mais, n'y aurait-il pas, à ce
moment-là, la possibilité d'avoir la reconnaissance, une fois que
vous... d'avoir le classement définitivement.
M. Vaugeois: Ah! oui...
M. Ciaccia: Je sais que l'aire de protection n'entre pas
légalement, à ce moment-là, mais elle peut y entrer.
M. Vaugeois: Non, mais cela n'est jamais arrivé, je pense.
Je pense que ce n'est jamais arrivé qu'un bien qui a été
reconnu soit subséquemment classé. Ce n est jamais
arrivé.
La mémoire des gens travaille. Pour ma part, je n'ai pas vu de
tels dossiers, mais la possibilité existe que le ministre puisse, dans
un premier temps. après s'être fait recommander de
reconnaître le bien, décider de le classer. La possibilité
existe, mais d'après moi. cela n'est jamais arrivé; par contre,
cela peut arriver. A ce moment-là, tout recommence.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3. tel qu
amendé, est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant. M. le Président. Ce n'est pas
une motion, parce que je n'en ai pas de préparée.
M. Vaugeois: Cela peut vous aider à reproduire
l'idée.
Mme Lavoie-Roux: C est cela. L'idée c est que je sais que
vous I'avez prévue à un amendement que vous nous avez
donné à I'article 7f. du projet de loi. Vous dites: "Elle peut
recevoir je m'excuse pour le retour en arrière, c'.était
l'attestation avec cet article et entendre des requêtes et des
suggestions des individus et des groupes sur toute question visée par la
présente loi."
Dans le cas de la reconnaissance d'un bien culturel, je me demande s'il
n'y aurait pas lieu, dans I'esprit dont on a discuté a plusieurs
reprises, de prévoir un avis préalable avec l'audition des
personnes concernées.
M. Vaugeois: Cela a lieu, parce que c'est
précédé de l'avis d'intention.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: Quand la personne reçoit l'avis d'intention,
elle a la possibilité d'aller se faire entendre à la commission.
Quand je lui envoie l'avis d intention, je le lui dis: Voici un avis d
intention, voici ce que cela veut dire. J'envoie une petite brochure. Je lui
donne le nom d'un fonctionnaire qui, éventuellement, peut l'informer
davantage et je lui dis également qu'elle a tant de jours pour se faire
entendre à la commission.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que...
M. Vaugeois: Cela va être amélioré avec la
présente loi. Les délais sont plus longs et, pour la commission,
cela devient des audiences publiques; alors, non seulement la personne peut y
aller, mais n'importe qui peut y aller.
Mme Lavoie-Roux: Les voisins. Alors, vous m'assurez de cela?
M. Vaugeois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je vais prendre votre parole. C'est parce que
cela fait partie de l'éducation des gens et du respect des gens.
M. Vaugeois: Parce qu'après cela, quand I'avis de
classement arrive, il n'y a plus rien à faire pour le
propriétaire. Sa chance, c'est quand il reçoit son avis
d'intention qu'il peut s'expliquer.
M. Ciaccia: C'est pour cela que j'ai posé la question au
sujet de l'aire de protection.
M. Vaugeois: Même chose pour l'avis de reconnaissance.
M. Ciaccia: Excepté que si jamais vous classez
après la reconnaissance, à ce moment-là, l'aire de 500
pieds est en vigueur. Est-ce qu il y aurait eu possibilité d aviser
ceux, dans les 500 pieds, qui ont une possibilité...
M. Vaugeois: J'aime votre hypothèse. Si quelqu'un a un
bien reconnu, cela a d'abord fait l'objet d'un avis d'intention. A partir du
moment où l'avis d'intention a existé, les gens comprennent qu'il
y a plus de chance d'être classé que reconnu, parce que,
d'habitude, on classe, c'est rare qu'on reconnaisse. On classe plutôt.
Même parfois, c'est pour ne pas insulter les gens qu'on ne dit pas non
tout simplement. On fait au moins un avis de reconnaissance. Quand on refuse de
classer, c'est qu'on a l'air de dire aux gens: Ce n'est pas assez important ou
assez intéressant. Quand c'est à la demande des gens, c'est un
peu gênant de le dire. Cela m'est arrivé justement cet
après-midi d'envoyer une lettre à une municipalité,
à un conseil municipal, qui m'écrivait pour que je
m'intéresse à une gare de chemin de fer, et la proposition de
réponse qu'on me faisait, c'est: Votre gare n'est pas
intéressante, il y en a plein de gares comme cela au Québec.
C'est insultant pour la municipalité qui avait l'impression
d'avoir quelque chose de précieux sous la main. Parfois, je pense que la
réaction, c'est de dire: Cela ne vaut vraiment pas le classement. D'un
autre côté, il n'y a rien qui nous empêche d'en faire un
bien reconnu, parce qu'il n'y a pas vraiment de contrainte sur un bien reconnu.
Il n'y a pas d'aire de protection. Si quelqu'un veut détruire un bien
reconnu, il avise le ministre qu'il veut le détruire ou le vendre, et si
le ministre ne dit rien, c'est réglé. Tandis que, pour un bien
classé, il y a beaucoup plus d'exigences.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté? Adopté. Article 4.
M. Vaugeois: C'est toujours les mêmes choses qui
reviennent. Les délais changent et on s oblige à transmettre
l'information au greffier ou au secrétaire-trésorier. Alors,
à l'article 4, il n'y a rien de nouveau, si ce n'est qu'on prolonge le
délai et on s'oblige à informer la municipalité.
Le Président (M. Jolivet): L'article 4 est-il
adopté? Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Le Moignan: Adopté. Le
Président (M. Jolivet): Article 5?
M. Vaugeois: La même chose. Les délais changent et
on s'oblige à informer la municipalité où il est
situé.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 6,
amendement.
M. Vaugeois: C'est tout simplement pour arriver au même
résultat que ce qu'on vient de faire. L'amendement, je vais le lire au
complet, si vous voulez: "Toute personne qui devient proprié- taire d'un
bien culturel reconnu par succession légale ou testamentaire doit en
donner avis au ministre au plus tard c'est un amendement par rapport
à la loi précédente, dans le sens de ceux qu'on vient
d'adopter 60 jours après sa mise en possession et c'est
là qu'est mon amendement dans le cas d'un immeuble, en transmettre
copie au greffier ou secrétaire-trésorier de la
municipalité où il est situé." C'est donc, pour rester
dans le même esprit d'information à la municipalité.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'amendement...
M. Vaugeois: L'amendement pour que ce soit clair, cela commence
par: "et, dans le cas d'un immeuble, en transmettre copie au greffier ou
secrétaire-trésorier de la municipalité où il est
situé". La fin de la citation ou de l'amendement est ici.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Vaugeois: En même temps, vous remarquerez qu'on a
porté le délai à 60 jours pour donner le temps à
quelqu'un qui a hérité d'un bien classé de se retourner et
d'en aviser.
Mme Lavoie-Roux: J'aurais juste une toute petite question. Je me
demande si, dans le cas d'une propriété qui est classée,
le fait qu'on impose à la personne qui devient propriétaire de ce
bien culturel ou de l'immeuble d'en transmettre copie au greffier ou au
secrétaire-trésorier de la municipalité. D'abord, elles
doivent donner avis au ministre... Je me demande si ça ne serait pas au
ministère à en donner avis au greffier ou au
secrétaire-trésorier de la municipalité, plutôt.
M. Vaugeois: Pourquoi pas, ça pourrait être
ceci...
Mme Lavoie-Roux: Dans le fond, elles peuvent négliger de
le faire, c'est une obligation de plus qu'on leur fait.
M. Vaugeois : Je vais le rédiger comme çasi vous
voulez: Toute personne qui devient propriétaire d'un bien culturel
reconnu par succession légale ou testamentaire doit, au plus tard
faire attention 60 jours après sa mise en possession, en donner
avis au ministre, lequel...
Mme Lavoie-Roux:... au greffier.
M. Vaugeois:... voilà, lequel en transmet parce
qu'on dit qu'on écrit au présent copie au greffier ou au
secrétaire...
Mme Lavoie-Roux: Lequel, dans le cas d'un immeuble, en
transmet... Il y a seulement dans le cas d'un immeuble.
M. Vaugeois: D'accord, lequel, dans le cas d'un immeuble, en
transmet copie au greffier ou au secrétaire-trésorier...
Mme Lavoie-Roux:... en transmet copie au greffier ou au
secrétaire...
M.Vaugeois: ...de la municipalité où il est
situé. Oui, parce que les biens culturels, ça peut-être des
meubles ou des immeubles.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
M. Vaugeois: Et les meubles, ça...
Mme Lavoie-Roux: Non, franchement.
Le Président (M. Jolivet): Voulez-vous on va reprendre
ça?
M. Vaugeois: Toute personne qui devient propriétaire d'un
bien culturel reconnu par succession légale ou testamentaire doit, au
plus tard 60 jours après sa mise en possession, en donner avis au
ministre, lequel, dans le cas d'un immeuble, en transmet copie au greffier ou
secrétaire-trésorier de la municipalité où il est
situé.
C'est bon, je suis d'accord avec vous à part ça.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, c'est mon conseil er en
français, mais je ne suis pas sûr qu'il me donne un bon avis. Il
se demande si on ne devrait pas mettre une virgule après le mot "doit en
donner avis au ministre au plus tard "...
M. Vaugeois: Doit, au plus tard... Mme Lavoie-Roux: Oui,
doit,... M. Vaugeois: Deux virgules. Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est
ça.
M. Vaugeois: Parce que les virgules vont en paires.
Mme Lavoie-Roux: Vous voyez qu'il est polyvalent.
M. Vaugeois: Cela, écoutez...
Le Président (M. Jolivet): C'est une personne de la
région de Trois-Rivières, d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Du Cap-de-la-Madeleine.
Donc, on reprend l'article nouvellement amendé pour qu'on se
comprenne bien. "Toute personne qui devient propriétaire d'un bien
culturel reconnu par succession légale ou testamentaire doit, au plus
tard 60 jours après sa mise en possession, en donner avis au ministre,
lequel dans...
M.Vaugeois:... donner avis au ministre, lequel...
Le Président (M. Jolivet):... lequel, dans le cas d'un
immeuble, en transmet copie au greffier ou au
secrétaire-trésorier...
Mme Lavoie-Roux:...en transmet copie au greffier ou au
secrétaire-trésorier...
Le Président (M. Jolivet):... de la municipalité
où il est situé.
M. Vaugeois: Youppi!
Mme Lavoie-Roux; Cela doit être enregistré, M. le
ministre.
M. Vaugeois: Ah, cela s'efface.
Mme Lavoie-Roux: Non, on n'efface pas ça, ça se
fait dans la joie.
Le Président (M. Jolivet): Donc, cet amendement
nouvellement amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 6 amendé,
est-il adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 7, est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce qu'on change uniquement les
délais, si je ne m'abuse.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 8,
est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Nous avons un amendement.
Le Président (M. Jolivet): Amendement. Mme le
député.
Mme Lavoie-Roux: "L'article 23 de ladite loi est remplacé
par le suivant: A l'expiration du délai prévu à
l'article20, le bien culturel reconnu peut être aliéné au
profit de toute personne si le ministre n'a pas signifié l'intention
d'exercer le droit de préemption visé dans l'article 22.
L'aliénation doit cependant être notifiée par écrit
au ministre dans 30 jours de son accomplissement".
La motion d'amendement que je voudrais faire est la suivante: "Que le
paragraphe 23 de l'article 8 soit modifié en ajoutant l'alinéa
suivant: Pour que l'aliénation d'un bien culturel reconnu soit
effective, la personne qui cède son bien doit donner priorité
à un résident du Québec".
M. Vaugeois: Là, vous m'étonnez.
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi? (23 h 30)
M. Vaugeois: Moins vous que votre collègue de
Mont-Royal.
Mme Lavoie-Roux: J'ai oublié de vous apporter ma
résolution, je vais vous l'apporter demain, celle dont je vous ai
parlé l'autre jour.
M. Ciaccia: C'est le député de L'Acadie qui a fait
l'amendement.
M. Vaugeois: Etes-vous d'accord avec cela, vous? Si on votait
là-dessus, vous voteriez pour cela?
Mme Lavoie-Roux: Bien oui.
M. Ciaccia: Nous sommes solidaires.
Mme Lavoie-Roux: Profitez de la solidarité.
M. Vaugeois: Je vais prendre la position de l'Opposition. Je
trouve que cela a du bon sens.
M. Ciaccia: Je vais vous dire pourquoi je serais d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez modifier la formulation.
M. Vaugeois: Ce n'est pas sur la formulation.
M. Ciaccia: C'est une question de donner une priorité
seulement.
Mme Lavoie-Roux: Cela ne l'empêche pas de vendre à
un autre.
M. Ciaccia: On ne l'empêche pas. Je crois que si c'est un
bien culturel, il faut prendre tous les moyens...
Mme Lavoie-Roux: C'est que s'il y en a deux qui veulent
acquérir...
M. Vaugeois: Au même prix. Mme Lavoie-Roux: Au
même prix.
M. Ciaccia: C'est cela que ça veut dire, donner
priorité. Puisque c'est un bien culturel, on devrait prendre tous les
moyens possibles, en respectant les droits de ceux qui ont ces biens, et je
crois que dans ce cas-ci, on respecte les droits individuels des
propriétaires, mais on essaie d'arriver à l'objectif de garder le
bien au Québec.
M. Vaugeois: Oui, mais voyez-vous, comme vous le dites, pour que
l'aliénation d'un bien culturel reconnu soit effective... Cela veut dire
que si on découvrait, à un moment donné, que le ministre
n'a pas utilisé son droit de péemption et qu'il y a eu une
transaction de faite et si un zigue disait: Attention, j'avais fait une
proposition et il a aimé mieux vendre cela à un tel. en dehors du
Québec; regardez la loi, ce qu'elle dit. Est-ce qu'on est capable
d'appliquer un tel article?
M. Ciaccia: Peut-être que la formulation pourrait
être améliorée pour éviter la difficulté que
vous venez de signaler.
M. Vaugeois: A part cela, est-ce qu'on peut imaginer un
propriétaire de bien culturel, qui était habitué à
posséder ce bien, donc, en général, à
l'apprécier, qui n'accorderait pas spontanément
préférence à quelqu'un du Québec? Il faut faire
confiance au monde aussi.
M. Ciaccia: II faudrait donner priorité...
M. Vaugeois: J'inviterais l'Opposition à faire confiance
un peu au gros bon sens des gens, également; ne pas tout prévoir
dans les lois, leur laisser un peu de liberté.
Mme Lavoie-Roux: On reconnaît difficilement...
M. Vaugeois: Je trouve qu'un bon geste est meilleur quand il est
posé librement qu'imposé par la loi.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui!
M. Vaugeois: Autrement dit, de façon libérale.
M. Ciaccia: Vous feriez un bon libéral. Je ne sais pas ce
que vous faites là.
M. Vaugeois: Pourquoi pas?
M. Ciaccia: Je dois avouer que le ministre a soulevé un
point très valable. Tel que formulé maintenant, l'amendement peut
causer certaines difficultés...
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord.
M. Ciaccia: ... Il peut rendre impossible la vente d'un bien. Si
la vente ne devient pas effective, comment une personne peut-elle vraiment
l'acquérir? Cela serait impossible d'en disposer.
M. Vaugeois: A moins de vendre à l'encan.
M. Ciaccia: II faudrait démontrer qu'il y a eu une offre,
qu'on l'a offert à un résident du Québec.
M. Vaugeois: Et il faudrait obliger le gars à rendre
publique sa proposition de vente. C'est compliqué.
M. Ciaccia: A ce moment-là, ayant fait preuve d'avoir
offert le bien au Québec, la vente pourrait avoir lieu.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, cela venait de bonnes
intentions.
M. Ciaccia: Cela ne m'arrive pas souvent, M. le Président,
mais je pense que je suis d'accord avec le ministre sur cela.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Ciaccia: Mais j'accepte le principe du député de
L'Acadie.
M. Vaugeois: Ecoutez. Je suis très heureux que vous
manifestiez ce principe.
M. Ciaccia: II faudrait peut-être... C'est un peu tard ce
soir, peut-être. Si vous voulez suspendre cet article, il faudrait
trouver un autre moyen de le rédiger. Cela peut entraîner
certaines difficultés.
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce qui est prévu pour les actions
à l'étranger? Le fédéral a une disposition,
n'est-ce pas?
M. Vaugeois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Et nous autres, qu'est-ce qu'on a au
Québec?
M. Vaugeois: Nous autres, nous sommes subordonnés un peu
à la législation fédérale là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Qui est assez récente, quand
même?
M. Vaugeois: C'est surtout pour les biens meubles.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: Pour les biens immeubles, il y a deux provinces qui
ont introduit des législations là-dedans, pour l'achat des
terres, l'achat des biens immeubles. Je pense que c'est en
Nouvelle-Ecosse...
Mme Lavoie-Roux: Oui. elles étaient à la veille
de...
M. Ciaccia: Je serais moins d'accord sur cela, parce que le bien
immeuble demeure quand même au Québec. Et si c'est quelqu'un d'en
dehors du Québec qui en est le propriétaire, ce n'est pas cela la
préoccupation. La préoccupation ici. c'est que le bien ne sorte
pas du Québec.
M. Vaugeois: II n'y a plus de préoccupation à y
avoir, parce que le bien culturel ne peut pas être aliéné
à un non-résident du Québec sans un contrôle
fédéral.
Mme Lavoie-Roux: C est cela.
M. Vaugeois: Pour le bien immeuble, comme vient de le dire le
député de Mont-Royal, c est dur de le sortir.
M. Ciaccia: C'est bien difficile.
M. Vaugeois: II n'y a donc plus de problème.
Mme Lavoie-Roux: Pour autant que vous n aurez pas fait
l'indépendance, on est couvert.
M. Bertrand: Vous êtes protégés par le
fédéral.
Une Voix: Caltor!
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Ciaccia: Ce n'est pas nous, c est le ministre qui est
protégé par le fédéral.
M. Bertrand: On serait aussi bien d'amender tout de suite.
M. Guay: Vous n'auriez pas le problème de
I'interprovincialisme.
Le Président (M. Jolivet): L'article 8 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Avis de classement
Le Président (M. Jolivet): L article 9, amendement.
M. Vaugeois: Sors donc ton amendement. C'est le mot
"signifié " qui devient le mot "adressé " et le mot...
Le Président (M. Jolivet): "signification ".
M. Vaugeois: ... "signification" qui devient le mot
"transmission".
Une Voix: "transmission". M. Guay: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Cet amendement est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Pas tout à fait, j'ai des questions
à poser.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Vaugeois: On a ajouté...
Mme Lavoie-Roux: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est adopté,
larticle est en discussion,
Mme Lavoie-Roux: Cela va. L article est...
M. Vaugeois: Cela va?
Le Président (M. Jolivet): ... est adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 9, tel qu
amendé, est adopté.
Mme Lavoie-Roux: On est rendu à l'article 9. n'est-ce
pas?
Le Président (M. Jolivet): Oui. On vient de le faire.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que c'était... J'ai seulement
une question.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, on revient.
Allez-y, Mme le député.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une seconde.
M. Vaugeois: Cela vous fait plaisir, d'ailleurs c'est ce que
voulait le député de Mont-Royal tout à l'heure.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Ciaccia: Lequel?
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute, laissez-moi le temps de
lire. On va tellement vite. D'habitude, en commission parlementaire, on fait un
grand discours d'un quart d'heure avant.
M. Vaugeois: Je peux faire le discours en trente secondes. Ici,
on a d'abord remplacé le mot "signifié" par "adressé". On
a ajouté l'obligation d'informer la municipalité. Ce que vous
allez aimer, je pense, c'est qu'avec l'avis, il y a une notification que toute
personne intéressée peut, dans les trente jours de la
transmission de l'avis, faire des représentations auprès de la
commission. Non seulement la personne à qui est destiné l'avis
peut faire des représentations, mais toute personne
intéressée. Cela rejoint la préoccupation du
député de Mont-Royal. Quelqu'un qui se dirait: Je vais être
dans l'aire de protection peut, à ce moment-là, se faire entendre
à la commission.
M. Ciaccia: Comment cette personne va-t-elle savoir que cet avis
a été donné, si elle est dans l'aire de protection, si
elle n'a pas été avisée?
M. Vaugeois: Par I'information publique. C'est pour cela qu'on
veut l'information de la presse pour les avis. Même, dans nos documents
de presse, on va faire le cercle autour du monument visé pour que le
plus grand nombre de gens soient au courant.
M. Ciaccia: Y aurait-il possibilité, dans ce cas-ci,
d'aviser tous ceux qui sont dans l'aire de protection?
M. Vaugeois: Ce n'est pas possible. Après l'avis
d'intention, ce n'est pas possible. Je vais vous faire un aveu. On a
actuellement 110 ou 115 aires de protection qui sont établies sur une
possibilité de près de 380. On en a établi à peu
près le quart. Cela suppose un relevé très long
finalement, parce que 500 pieds de chaque côté d'un monument
classé, c'est pas mal. On peut se trouver avec plusieurs adresses
différentes. On entreprend cette procédure d'identifier les
adresses dans l'aire de protection uniquement si on s'en va
éventuellement vers le classement, parce qu'il y a beaucoup de gens qui
nous demandent de nous intéresser à leur maison. Cela ne veut pas
dire qu'on va se rendre au classement.
Autrefois, on classait d'abord et, longtemps après, quand on
avait le temps, on commençait à s'intéresser à
l'aire de protection, parce que l'effectif de la direction
générale n'est pas très élevé. Ce qui le
montre d'ailleurs, c'est qu'on a un retard effarant dans l'établissement
des aires de protection.
Ce que j'ai demandé à la direction générale,
depuis que je suis là, c'est d'engager, parallèlement à la
procédure de classement, une procédure d'identification de l'aire
de protection, mais je dois dire que je leur demande presque l'impossible,
parce que c'est beaucoup de travail, c'est très long.
M. Ciaccia: Excusez-moi. Dans la région de
Montréal, vous donnez un avis d'intention de procéder au
classement au propriétaire, c'est seulement lui qui va le savoir. Ceux
qui sont dans les 500 pieds, quels moyens vont-ils avoir de s'informer que vous
avez envoyé cet avis?
M. Vaugeois: Je suis d'accord avec vous, M. le
député, sauf qu'on fait quand même une amélioration
par rapport à ce qui existait. On donne la possibilité aux autres
d'aller se faire entendre. Je suis d'accord avec vous qu'ils ne sont pas
nécessairement informés.
M. Ciaccia: Mais...
M. Vaugeois: Attention, M. le député, laissez-moi
compléter.
M. Ciaccia: Le droit que la personne ne peut pas se
prévaloir n'est pas un droit.
M. Vaugeois: Non, écoutez, laissez-moi compléter.
Avant, c'était seulement la personne qui recevait l'avis qui avait le
droit de se faire entendre. Maintenant, c'est toute personne
intéressée qui peut se faire entendre.
M. Ciaccia: Je suis entièrement d'accord sur ce principe,
mais je voudrais le rendre effectif. Si une personne est
intéressée et qu'il n'y a aucun moyen pour qu'elle le sache ou
que, quand elle va le savoir, il sera trop tard, ce n'est pas un grand droit
qu'on lui accorde.
M. Vaugeois: Les moyens qu'on prend, c'est l'information de la
presse. On l'améliore considérablement par des jeux de
photos...
M. Ciaccia: Même dans l'article 25, vous n'avez pas cette
obligation, si je lis bien l'article. Vous avez seulement l'obligation d'aviser
le propriétaire et le secrétaire-trésorier de la
municipalité. A Montréal, aviser, cela se perd...
M. Vaugeois: Cela se perd, c'est sûr.
M. Ciaccia: Vous avisez seulement le propriétaire. Vous
n'avez même pas l'obligation de mettre des annonces dans les
journaux.
M. Vaugeois: Un avis public?
M. Ciaccia: Un avis public. Au moins, il faudrait qu'il y ait
cela.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'est la philosophie de la protection du
citoyen.
M. Ciaccia: La transparence; comme cela, les gens peuvent tous
vendre leurs propriétés avant qu'elles ne soient
classées.
M. Guay: On pourrait faire un beau débat politique
là-dessus!
Le Président (M. Jolivet): Pas question. M. Guay:
On entre dans un terrain glissant.
Mme Lavoie-Roux: Je ne vois pas comment, mais en tout cas.
M. Guay: Pour une fois que le député de Mont-Royal
parle d'autre chose que...
M. Ciaccia: Que de quoi? Qu'est-ce qu'il a dit? Je ne vous ai pas
entendu.
Mme Lavoie-Roux: Pour une fois que vous ne parlez pas de je ne
sais pas quoi, les libertés humaines.
M. Godin: Les droits de la personne. Si vous voulez faire un
projet de loi de la personne, on va vous laisser aller...
M. Guay: Les privations de la liberté.
M. Ciaccia: On ne peut jamais en parler trop, spécialement
dans l'atmosphère actuelle.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas la privation de la liberté,
c'est le respect des droits des individus.
M. Guay: Bon...
M. Vaugeois: M. le député, si vous promettez
d'approuver tout le reste dans le quart d'heure qui reste, je vais vous mettre
le mot "public" quelque part.
M. Ciaccia: Je ne peux pas faire cette promesse... Vous devez le
demander au député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: II faut qu'il demande ça à son
"boss"!
M. Ciaccia: Demandez cela au "boss".
M. Vaugeois: Voulez-vous, pour ne pas se retarder, à
l'article 9, dans l'article 25, dans la nuit, je vais introduire le mot "avis
public" quelque part?
Le Président (M. Jolivet): Donc, on suspendrait l'article
9.
M. Vaugeois: J'apporterai un petit amendement demain matin.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Ciaccia: L'avis public dans les journaux de la
région.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas nécessaire de le faire en
Gaspésie.
M. Ciaccia: Je ne voudrais pas... Mme Lavoie-Roux:
Non...
M. Ciaccia: ... après que la loi sera adoptée, que
quelqu'un au ministère interprète "avis public" par un avis dans
la Gazette officielle.
M. Vaugeois: Ou sur un poteau téléphonique.
M. Ciaccia: Exactement. Il faudrait que ce soit dans un journal
qui est distribué...
M. Vaugeois: D'accord, on va prendre cette precaution.
Le Président (M. Jolivet): L'article 9 est
amendé.
Mme Lavoie-Roux: J'ai seulement une petite question qui...
Le Président (M. Jolivet): Excusez-moi, l'article 9 est en
suspens.
Mme Lavoie-Roux: C'est une question d'information. Quand on dit
que la personne intéressée peut, dans les trente jours de la
transmission de l'avis, faire des représentations auprès de la
commission... Dans un cas où l'individu voudrait, non seulement se faire
entendre, mais vraiment faire valoir ses droits d'une façon juridique,
est-ce qu'à ce moment, elle peut se prévaloir du Bureau
d'assistance juridique?
M. Vaugeois: Je pense que ce n'est pas nécessaire, parce
qu'il n'y a pas de jugement de rendu. Le gars va seulement raconter son
histoire.
Mme Lavoie-Roux: Je vais poser la question d'une façon
plus générale. Si quelqu'un voulait contester l'avis de
classement, par exemple...
M. Vaugeois: Devant les tribunaux? Mme Lavoie-Roux: Devant
les tribunaux.
M. Vaugeois: II est admissible à l'aide juridique si c'est
une personne indigente qui remplit les critères, à savoir le
minimum pour une personne, si c'est $100 brut par semaine; si vous remplissez
les critères, comme il y a une contestation et un litige et qu'il y a
des droits de personnes affectées, vous pouvez faire usage de cette loi.
Cela s'est déjà fait, d'ailleurs, comme on recourt à
l'aide juridique, pour un organisme sans but lucratif, pour s'incorporer.
Mme Lavoie-Roux: Oui, il peut se prévaloir de l'aide
juridique là-dedans, comme dans d'autres domaines, selon les conditions
ordinaires.
M. Vaugeois: Si elle est accessible, selon les
modalités.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça. Ce sont des causes dont
ils peuvent s'occuper. D'accord.
M. Vaugeois: Cela se fait, d'ailleurs.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10, il y a un
amendement, qui en est un simplement de concordance, remplacer "signification"
par le mot "transmission". Est-ce que vous êtes d'accord pour adopter cet
amendement?
Mme Lavoie-Roux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: C'est un peu plus long. Peut-être que le
ministre veut nous faire part de son amendement. Après, je lui poserai
mes questions.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, on va y revenir,
parce qu'on n'a pas encore adopté l'article 10. L'article 10, tel
qu'amendé, est-il adopté? Je pense que oui?
Mme Lavoie-Roux: Oui, l'amendement, d'accord.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on arrive... (23 h
45)
Mme Lavoie-Roux: Pas l'article, tel qu'amendé.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: L'amendement est adopté, bon! Là,
on arrive à l'article, tel qu'amendé. Il y a des questions que je
veux poser.
Le Président (M. Jolivet): Oui, n'y a-t-il pas un
quiproquo quelque part?
M. Vaugeois: D'accord, allez-y!
Le Président (M. Jolivet): Cela va? D'accord, posez vos
questions sur l'article 10.
Mme Lavoie-Roux: L'article 10: "L'avis donné par le
ministre en vertu de l'article 25 devient nul et sans effet si l'inscription
visée dans le premier alinéa n'est pas faite dans un délai
d'un an à compter de la date de sa signification."
Ma première question: Ce délai n'est-il pas trop long? Je
continue, je vais poser une autre question. "Ce délai peut toutefois
être étendu par le ministre dans les cas où des
circonstances exceptionnelles le justifient."
L'autre question: Qui va être le juge? Qui va établir ces
circonstances exceptionnelles? Dans le cas du... Pour ce qui est de ma
première question, est-ce que de geler un immeuble pendant un an ne peut
pas, à un moment donné, causer préjudice à
quelqu'un...
M. Vaugeois: Non...
Mme Lavoie-Roux: ... parce que c'est long, pas de transactions
possibles pendant un an...
M. Vaugeois: Non, il peut y avoir des transactions.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Vaugeois: La seule chose, c'est qu'il est obligé
d'informer... S'il y a un avis d'intention, ça ne veut pas dire qu'il ne
se passe rien. Cela veut dire qu'à partir du moment où il y a un
avis d'intention, la personne ne peut pas aliéner sans en informer le
ministre qui autorise la transaction, pour savoir à qui il devra,
éventuellement, signifier l'avis de classement. Il peut y avoir des
transactions.
M. Ciaccia: Est-ce que vous pouvez refuser votre consentement
à l'aliénation?
M. Vaugeois: Oui.
M. Ciaccia: Mais si vous pouvez le refuser, vous avez un
délai d'un an?
M. Vaugeois: Oui.
M. Ciaccia: Vous pouvez geler un immeuble pour un an.
M. Vaugeois: Je peux vous dire qu'il n'y avait pas de
délai. On s'en impose un maintenant. On améliore les choses quand
même.
M. Ciaccia: Oui, mais vous pouvez geler cette
propriété pour un an. Ne trouvez-vous pas que le délai est
un peu déraisonnable? Quant à imposer un délai, ne
serait-ce pas plus raisonnable d'en imposer un de moins d'un an?
M. Vaugeois: C'est moi qui ai défendu le délai d'un
an, parce que les gens de la direction générale auraient
aimé un délai plus long. Cela tient compte, si vous voulez...
Dans certains cas, l'étude du bâtiment peut être assez
longue. Parce que, en
général, une fois qu'on a classé un monument, il y
a toutes sortes de choses qui découlent de notre... On ne le classe pas
simplement pour le plaisir de le classer. Si on classe un monument, c'est qu'on
considère qu'il mérite l'attention des pouvoirs publics et du
gouvernement et que, éventuellement, il va justifier des frais de
restauration, etc. Donc, il y a des études très attentives du
bâtiment qui sont exécutées par des architectes, d'une
part, par des historiens d'autre part, et de plus en plus, suite à
l'orientation que je donne au ministère, pour peu que cela puisse
compter, sur l'intérêt des gens du milieu, sur l'utilisation
éventuelle qu'on peut en faire. Autrement dit. on ne classe pas un
éléphant blanc qui aurait de belles qualités
architecturales, qui aurait une histoire valable, qui serait mal situé
et dont on ne saurait que faire; finalement ce ne serait pas un cas
exceptionnel, si vous voulez.
Il y a beaucoup de critères à évaluer, et un an,
c'est déjà... je l'ai déjà arraché à
la direction générale; eux auraient aimé plus que cela.
Actuellement, il y a des cas de classement on me corrigera si je me
trompe qui seraient à peu près de l'ordre de trois ans; on
est à trois ans actuellement, et on ramène cela à un an.
Moins que cela, ce serait vraiment se donner des contraintes dangereuses.
Déjà à un an, cela sera serré.
Mme Lavoie-Roux: Espérons qu'un jour... Apparemment, il y
a du retard.
M. Vaugeois:Oui.
Mme Lavoie-Roux: Peut-être que quand vous allez ajouter
beaucoup de ressources à la Direction générale du
patrimoine, avec le livre blanc sur la culture, je suis sûre que les
ressources financières vont inonder le ministère des Affaires
culturelles et là, tous les espoirs sont permis.
M. Ciaccia: Si la culture inclut toutes les activités,
est-ce que le patrimoine inclut tous les biens?
Mme Lavoie-Roux: C'était ma première question. Ma
deuxième j'y reviens qui est le juge des circonstances
exceptionnelles?
M. Vaugeois: Je ne pense pas que ce soit particulier à
ici. On retrouve cela à bien des endroits, des circonstances
exceptionnelles. Je n'ai jamais su, non plus qui pouvait juger cela, qui
détermine qu'il y a des circonstances exceptionnelles.
Mme Lavoie-Roux: Pouvez-vous nous donner un exemple de
circonstance exceptionnelle?
M. Vaugeois:... Cela va?
M. Guay: II a retrouvé son pilon.
M. Ciaccia: M. le ministre, j'ai accepté vos explications
de réduire le délai à un an, mais...
M. Vaugeois: D'accord. On va enlever le paragraphe suivant.
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. Jolivet): Donc, un amendement
apporté par le ministre à l'effet d'enlever le paragraphe qui se
lirait comme suit: "Ce délai peut toutefois être étendu par
le ministre dans les cas où les circonstances exceptionnelles le
justifient". Cet amendement est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: II faudrait faire une correction, par exemple,
à l'article 10: "Ladite loi est modifiée par l'addition, à
la fin, de l'alinéa suivant".
M. Vaugeois: L'heure tardive ne nous affecte pas; l'esprit reste
vif et alerte; ce qui me fait dire, d'ailleurs, qu'on pourrait fort bien
continuer jusqu'à 1 h ou 1 h 30. On travaille bien.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez fini, mais nous... Demain j'ai une
autre loi, alors consolez-vous, cela n'ira pas trop tard.
M. Vaugeois: Quant à moi, quand j'aurai fini cette loi, je
n'aurai plus rien à faire.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes chanceux.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10, tel que
nouvellement amendé par le...
M. Vaugeois: II y a du monde de l'Ile d'Orléans qui
m'attend.
Mme Lavoie-Roux: C'est peut-être le temps de faire la
tournée.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît... Donc,
l'article 10 tel que nouvellement amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 11,
amendement. Le mot "adressé" et le mot "transmission "...
M. Vaugeois: Non, ce sera 11b...
Le Président (M. Jolivet): Ah! bon. Je m'excuse.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de problème là.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse. Donc, I'article 11
tel qu'il est dans le texte à la page 13 est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 11.
Dans les amendements proposés par le ministre, il y aurait deux
paragraphes nouveaux, 11 bis et 11 ter.
M. Guay: Le député de Mont-Royal va avoir
satisfaction. C'est l'aire de protection.
Une Voix: Il faut corriger la loi partout.
M. Vaugeois: Je pense qu'ils parlent d'eux mêmes, 11 bis et
11 ter. C'est parce qu'on a réalisé qu'on avait beau corriger le
mot "signifier " dans notre bout de loi, il reste toute la Loi des biens
culturels et comme on ne veut pas amender chacun des articles où
apparaît le mot "signifié' ou le mot "signification", on a
procédé par le 11 bis qui corrige par le mot "adressé"
partout et le mot "transmission" qui va remplacer le mot "signification"
partout où cela se trouve dans la loi, sauf quand il s'agit d'exercer le
droit de préemption. Ce sont des cas où on n'avait pas
attrapé les...
M. Ciaccia: De quel avis on parle dans 11 bis?
Le Président (M. Jolivet): A 11 bis, c'est l'article 28 de
la loi actuelle qui est modifié et la même chose à
l'article 11 ter qui est l'article 29 de ladite loi qui est remplacé.
Donc, ce sont les articles 28 et 29 de la loi actuelle et non pas du projet de
loi. Cela va?
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 12. Il y
a un amendement.
M. Vaugeois: Oui, c'est pour la clarté de l'article. C'est
le ministre qui a eu cette coquetterie. En lisant rapidement l'article 12, qui
modifiait l'article 31 de la loi, on pouvait être induit en erreur par
l'expression "à l'exclusion d'un site historique". J'ai donc
proposé qu'on ajoute à l'expression "à l'exclusion d'un
site historique" les mots suivants: "qui est assujetti à la section
IV.
Mme Lavoie-Roux: C'était la suggestion du conseil des
sites et monuments.
M. Vaugeois: Oui, je me demande si vous n'aviez pas cela aussi
comme projet d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Alors, tout le monde est heureux.
M. Vaugeois: Je pense que cela rend la compréhension de
l'article meilleure.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 12 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 13, il n'y a pas
d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, on en a.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
M. Vaugeois: Je vous signale que là encore, on
améliore les choses, il me semble, parce que pour les permis de
recherche archéologique, dorénavant, le ministre devra prendre
l'avis de la commission, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Mme Lavoie-Roux: L'objet de l'amendement, M. le ministre...
M. Vaugeois: Voulez-vous, je vais tout de suite vous informer de
ça, je l'ai sous les yeux; vous suggérez de remplacer le mot
immeuble par le mot terrain...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Vaugeois: C'est parce que le mot immeuble couvre plus de
choses, et en l'occurrence, ici, on voudrait pouvoir couvrir les fouilles
sous-marines, les recherches sous-marines qu'on peut faire. Le mot terrain
exclut les recherches qu'on peut faire dans la rivière Richelieu ou dans
le fleuve Saint-Laurent, alors qu'en parlant d'immeuble, le terme, pour les
juristes, couvre aussi bien la terre ferme que la mer, que l'eau.
M. Guay: ... la terre ferme, où qu'elle se trouve.
M. Vaugeois: Où qu'elle se trouve.
Ecoutez, je vais vous expliquer cela mieux encore, comme on me l'avait
écrit. L'article 13 exige l'avis de la commission pour la
délivrance de permis de recherche archéologique, recherche
s'effectuant non plus seulement sur un terrain, mais dans un lieu terrestre ou
aquatique, tel le lit d'une rivière, puisque le terme terrain a
été remplacé par le terme immeuble.
L'intervention de la commission est conforme au corps global de la loi
et se fera par un comité formé, en vertu de l'article 7e de la
loi, qui remplacera un comité ministériel présentement en
exercice.
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le ministre, l'avis de votre
contentieux est fort éclairant, sauf que comme simple citoyen... Est-ce
que ça ne prête pas confusion avec l'utilisation du terme immeuble
dans le reste de la loi qui réfère à un bâtiment ou
à un édifice ou...
M. Vaugeois: Ou à un terrain. Mme Lavoie-Roux:
Oui.
M. Vaugeois: Ecoutez, j'ai tiqué sur la même chose
que vous. Mais je fais une loi; si j'écrivais un livre, je ne
l'écrirais pas comme ça. Je fais une loi et je suis obligé
de prendre les mots, avec le sens que les juristes donnent aux mots.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, j'ai appris quelque chose, parce
que j'ignorais cela.
M. Vaugeois: Je l'ai appris quelques heures avant vous,
Madame.
Le Président (M. Jolivet): L'article 14 tel
qu'amendé est-il adopté? Excusez, l'article 13 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Comme il est minuit...
M. Vaugeuis: Ce ne sera pas long, il n'est pas minuit.
Le Président (M. Jolivet): Presque.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, il nous reste quelques
amendements, alors je pense que...
M. Vaugeois: Sur l'article suivant, l'article 12? Mme
Lavoie-Roux: Sur l'article 13. M. Vaugeois: Sur les articles 12 et
13.
Le Président (M. Jolivet): C'est fait. Les articles 12 et
13 sont adoptés.
M. Vaugeois: L'article 14?
Le Président (M. Jolivet): II reste 14 et les
suivants.
Mme Lavoie-Roux: Là, on aurait quelque chose.
M. Guay: ... la proposition d'amendement du ministre.
M. Vaugeois: Je le corrige.
Mme Lavoie-Roux: Vous l'avez corrigé.
Le Président (M. Jolivet): Je voudrais savoir s il y a un
consentement pour dépasser l'heure.
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Vaugeois: Non?
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, il faut revenir demain,
alors aussi bien aller se coucher.
Le Président (M. Jolivet): Dans ce cas, j'ajourne les
travaux de la commission sine die.
(Fin de la séance à 23 h 59)