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Commission permanente de l'Agriculture et de la
Colonisation
Crédits du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation
Séance du jeudi 10 juin 1971
(Seize heures trente-cinq minutes)
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous sommes ici pour étudier les crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Le ministre est
prêt à répondre à vos questions. Je ne sais pas, M.
le ministre, si vous avez des commentaires à faire avant.
M. TOUPIN: Non, je n'ai rien d'autre à faire que de souhaiter
qu'on puisse accepter le plus rapidement possible les crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, à cause de tout
le travail que nous avons. Ce sont les seuls propos que j'avais à tenir
au début de cette séance.
M. BELAND: En ce qui nous concerne, c'est entendu que nous souhaitons
que cela ne soit pas trop long, mais il reste que nous aurons sûrement
certaines questions à poser au ministre au sujet de tout ce que nous
voyons inclus dans le livre. Mais soit dit en passant, nous essaierons
d'être brefs le plus possible, du moins en ce qui nous concerne, les
membres du Ralliement créditiste. Nous essaierons d'être brefs
tout en tenant compte de certains éléments majeurs qui entrent en
ligne de compte au niveau de l'agriculture et dont sont affectés les
agriculteurs du Québec présentement. D'ailleurs, hier, certaines
choses se sont passées devant le Parlement. C'est réellement
regrettable. Je pense que c'est à cause de la situation
générale, non pas voulue par eux-mêmes, les agriculteurs,
certainement pas voulue non plus par le ministre, parce que ça fait trop
peu de temps qu'il est là, pour que cela puisse dépendre
entièrement de lui, mais l'écart très faible qui reste,
financièrement parlant cause présentement chez les agriculteurs,
une espèce d'attitude spéciale, qui a tendance à
être parfois assez rébarbative envers les décisions du
ministère.
C'est entendu qu'il faut tenir compte également des
décisions du nouveau programme agricole en général qui a
été adopté ce printemps et que les agriculteurs ont
dû accepter. C'est entendu qu'en agriculture, de temps à autre, il
faut apporter des changements et cela presse. Il serait urgent qu'il y ait des
changements très spécifiques apportés dans les programmes
aux agriculteurs. Je me demande cependant si c'était le temps, ce
printemps, de couper de façon draconienne certaines subventions,
étant donné la situation générale de l'agriculture
et que les agriculteurs subissaient une baisse de presque toutes leurs ventes
de produits. Si cela avait été une année normale où
ceux-ci auraient eu l'espoir d'avoir une augmentation du prix de vente, et par
le fait même, du prix de revient ou du prix net de leurs produits,
à ce moment-là, je pense que cela n'aurait causé aucune
crevasse et cela n'aurait même pas nécessité, de la part du
ministre, une tournée à travers la province. Je pense que ceux-ci
auraient accepté d'emblée quelques changements. Mais étant
donné que cela a été fait lors d'une saison très
difficile pour eux dans l'ensemble c'est peut-être pour ça qu'une
première réaction a eu lieu hier. D'autres réactions
auront certainement lieu dans un avenir assez rapproché selon mes
renseignements. Tout ne peut pas se faire dans une journée ou dans une
saison. On comprend cela. C'est à espérer qu'il y ait des
programmes agencés de façon spécifique, pour encourager
d'une façon très spéciale la consommation des produits
agricoles du Québec.
Je réserve mes autres commentaires tout au long de l'étude
des crédits. A chaque article précis, j'y reviendrai pour dire ce
que nous pensons, nous, du Ralliement créditiste, et de quelle
façon nous pensons que cela pourrait être le mieux, ou encore les
choses que nous avons à suggérer. Nous attendons, lors de
l'étude de certains articles précis, pour faire des suggestions
au gouvernement.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, nous sommes ici pour
étudier les crédits du ministère de l'Agriculture. Je veux
faire la même promesse qu'a faite le député de
Lotbinière, à savoir de ne pas faire trop de discours, sauf que
moi, je vais essayer de tenir ma promesse. J'espère que l'on va se
mettre au travail immédiatement.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1 : Administration.
Administration
M. BELAND: A l'administration, on voit quand même une augmentation
de presque $200,000. A quoi est attribuable cette augmentation? M. le
Président? Est-ce que nous étudions article par article, à
savoir... D'accord. Quelle page, M. le Président? Commençons-nous
à la page 53 ou 55?
M. TOUPIN: C'est comme vous voudrez. Voulez-vous que nous
étudiions le sommaire?
M. BELAND: Non.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non.
M. TOUPIN: Je ne pense pas que ce soit tellement nécessaire.
M. BELAND: Ce n'est pas tellement nécessaire.
M. TOUPIN: Prenons la page 55, article par article.
M. LE PRESIDENT: Nous venons de commencer et si vous avez quelque chose
à dire, vous pouvez faire un petit commentaire avant de commencer.
M. VINCENT: Est-ce que cela fait longtemps que c'est
commencé?
M. LE PRESIDENT: Non, depuis cinq minutes.
M. TOUPIN: Un représentant du Ralliement créditiste a fait
ses commentaires et un du Parti québécois de même. On
attendait l'Union Nationale. J'ai eu envie d'aller commenter pour l'Union
Nationale, mais il y a une politesse élémentaire qui
m'empêchait de prendre la place du député de Nicolet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet est libre de faire
ses commentaires.
M. TOUPIN: D'ailleurs, je savais que le député de Nicolet
pouvait faire beaucoup mieux que moi les commentaires de l'Union Nationale.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si le député de Nicolet est
intéressé de savoir nos commentaires...
M. VINCENT: Non...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est que nous avons promis, tous les deux,
de ne pas trop faire de discours.
M. VINCENT: Il reste quand même ceci, M. le Président. Je
trouve regrettable que l'on ait commencé les crédits du
ministère de l'Agriculture tout de suite.
M. TOUPIN: Vous trouvez regrettable...
M. VINCENT: Non, il n'y a pas de problème.
M. DROLET: M. le Président, on pourrait ajouter qu'à une
autre commission aussi, le débat était commencé entre les
libéraux et ceux de l'Union Nationale; il n'y avait pas de
péquiste ni de créditiste. C'était la commission du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et, à ce moment-là,
on n'a pas fait de reproche à l'Union Nationale.
M. VINCENT: On ne parle pas quand on continue les crédits. On
nous a informé tout à l'heure qu'après la commission des
bills publics, c'était l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. DROLET: C'est ce que nous avons fait.
M. VINCENT: Il n'y a aucun problème, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Nous avons attendu une dizaine de minutes et plusieurs
ici ont voulu commencer.
M. VINCENT: Oui d'accord, pour autant, M. le Président, que vous
me garantirez que, d'ici les quinze prochains jours, on commencera à
l'heure exacte.
M. LE PRESIDENT: On l'espère, toujours. M. VINCENT: D'accord. UNE
VOIX: Article 1, adopté. UNE VOIX: Non.
M. VINCENT: Non, M. le Président. Si c'est de cette
façon-là qu'on a l'intention d'étudier les crédits,
j'aime autant l'avertir tout de suite.
M. LAMONTAGNE: Je pourrais peut-être ajouter...
M. VINCENT: Il n'y a pas de commentaires à faire
là-dessus.
M. LAMONTAGNE: Je pense que j'ai le droit d'en faire également.
Si vous permettez, M. le Président.
M. VINCENT: Il y a quand même une certaine gentilhommerie.
M. LAMONTAGNE: Est-ce que je peux prendre la parole, M. le
Président? Je comprends les paroles du député de Nicolet.
Quant à moi, j'étais à l'Assemblée nationale et
l'on nous a informés que cela commencerait vers quatre heures trente.
J'ai cru de mon devoir d'arriver ici vers quatre heures et vingt-cinq et cela a
commencé vers cinq heures moins vingt-trois, c'est-à-dire
à peu près une minute avant que vous n'arriviez ici. Cela a
permis aux membres présents d'énoncer des vues
générales d'ensemble. Comme vous arrivez, nous pourrions
peut-être entendre les vôtres.
M. VINCENT: Ah oui!
M. LAMONTAGNE: Certainement.
M. OSTIGUY: Le député de Nicolet semble arrogant ce
matin.
M. VINCENT: Non, d'aucune façon. J'ai travaillé à
la commission des Transports ce matin et cela a très bien
été. J'ai travaillé après ça à
d'autres commissions et cela a très bien été
également.
M. LAMONTAGNE: Tout le monde a promis que ça irait bien.
M. VINCENT: A quel article sommes-nous, M. le Président?
M. LE PRESIDENT: Nous sommes au poste 1, article 1: Administration, page
55. Le député du Ralliement créditiste a fait des
commentaires, le représentant du Parti québécois a fait
une courte intervention et c'est tout.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a fait son exposé, M. le
Président, de la politique générale de son
ministère?
M. LE PRESIDENT: Le ministre n'a pas choisi de faire un
exposé.
M. VINCENT: Vous n'avez pas l'intention de faire un exposé de la
politique générale du ministère à savoir, ce qui a
été fait au cours de l'année et ce que vous entendez faire
au cours de la prochaine année?
M. TOUPIN: Non, M. le Président, je pense qu'au cours des
discussions j'aurai l'occasion de faire valoir ce qui fut fait au cours de
l'année qui est terminée et ce qu'on entend faire au cours de la
présente année. Vous comprenez mal? Comme ça, ça va
mieux? Je parlerai plus fort.
M. VINCENT: Voici, M. le Président en fait...
M. TOUPIN: M. le Président, à moins que le
député de Nicolet ait des choses préliminaires à
ajouter, une question a été posée par le
député de Lotbinière.
M. BELAND: Simplement à l'article 1. L'augmentation que l'on
constate pour le budget 71/72, est-ce simplement dû à une
augmentation graduelle du salaire régulier ou s'il y a d'autres
engagements spécifiques à ce poste?
M. TOUPIN: Les trois principaux articles dans l'augmentation de ce poste
ont trait aux traitements et salaires. Il y a là une augmentation
normale. Elle se fait sentir tous les ans. Egalement une au niveau des frais de
déplacement, l'autre en ce qui a trait aux communications en
général, c'est-à-dire les services de communicaiton en
général. Ce sont les trois principaux articles.
Evidemment il y a quelques autres articles où il peut y avoir de
légères augmentations, mais ce sont les trois principales.
M. BELAND: D'accord.
Politique et problèmes
généraux
M. VINCENT: Voici, M. le Président, à l'article 1,
à l'administration générale du ministère, nous
aurons le ministre préfère ne pas faire de
déclaration sur les politiques qu'il a suivies au cours de la
dernière année et sur les politiques qu'il entend suivre au cours
de la prochaine quand même des problèmes à soulever
au cours de l'étude des crédits. Je voudrais tout de suite, M. le
Président, si c'est possible, établir un programme qui nous
permettrait de travailler avec un certain ordre.
Il y a comme on le sait un problème assez important concernant
Fedco, mise en marché des produits agricoles. Serait-il possible, en
donnant l'avis qu'à l'article 10 où nous aurons la Régie
des marchés agricoles du Québec, afin qu'on puisse avoir une
discussion éclairée si on remarque la page 53, nous avons
l'article 10 de poser des questions en ce qui concerne les organismes
des mises en marché? Si on le lui indiquait, ensemble, à une
journée d'avis, on prendrait l'article 10, par exemple lundi ou mardi.
Est-ce qu'à ce moment-là il serait possible au ministre d'avoir
les hauts fonctionnaires de la Régie des marchés?
M. TOUPIN: Il y aura sans doute un représentant de la
Régie des marchés agricoles du Québec. Je ne pense pas que
tous les fonctionnaires de la régie soient présents.
M. VINCENT: Non, sans avoir tous les fonctionnaires, il y a quand
même à la Régie des marchés agricoles, une
soixantaine de fonctionnaires. Si on pouvait avoir un ou deux hauts
fonctionnaires de la régie, cela permettrait peut-être
d'éclairer les membres de la commission sur certaines
législations, ou encore certains gestes qui ont été
posés, qui devraient être posés par le ministère de
l'Agriculture ou par la Régie des marchés. Cela nous
éviterait ainsi... D'ailleurs on doit le faire en ce qui concerne
l'assurance-récolte, Quand nous serons rendus à
l'assurance-récolte, à ce moment-là je pense bien que le
ministre fera venir les hauts fonctionnaires de l'assurance-récolte un
soir ou un après-midi donné.
M. TOUPIN: On fera la même chose aussi avec l'Office du
crédit agricole.
M. VINCENT: Et là, je pense bien que c'est un des gros
problèmes. J'ai pensé que le ministre, dès le début
des crédits, était pour nous parler quelque peu de son programme
agricole. Il a fait le tour de la province depuis quelques mois, il a
exposé un programme agricole. Dans certaines régions on nous dit
que le programme agricole ne colle pas à la réalité et
dans d'autres régions on n'en connaît pas encore toute la teneur.
On avait demandé au ministre s'il y aurait possibilité au cours
de l'ajournement de Pâques d'avoir une journée peut-être
deux jours en commission pour analyser certaines nouvelles politiques, faire
des commentaires, faire des suggestions. Il faut l'avouer, M. le
Président, jusqu'ici, depuis que le ministre de l'Agriculture assume la
direction du ministère, nous n'avons eu aucune occasion
d'arriver en commission et de prendre les politiques, comme nous
devrions le faire au cours des présentes discussions, comme mesures
d'assistance et de poser des questions sur l'application de certaines mesures
d'assistance qui à mon sens seraient très importantes.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet est
entièrement libre de poser n'importe quelle question. Le ministre
essaiera de vous répondre...
M. TOUPIN: Voici, M. le Président, je ne pense pas que ça
soit tout à fait exact, ce qu'affirme le député de
Nicolet. Je ne veux pas évidemment le contredire, bien sûr que
non.
Je ne pense pas que ce soit tout à fait exact. Je ne pense pas
avoir reculé au moment où des questions m'étaient
posées. J'ai essayé d'y répondre en Chambre du mieux que
j'ai pu. J'ai fait plusieurs déclarations ministérielles. En
plus, on a eu l'occasion de discuter le bill 15 en commission. On y a
soulevé passablement de problèmes; on y a abordé presque
tout le problème de la mise en marché. On a eu l'occasion de
discuter passablement en profondeur tout ce problème qui était
aigu à ce moment-là et qui le demeure encore quelque peu. Je suis
bien d'accord avec le député de Nicolet lorsqu'il dit qu'il n'est
pas toujours possible de réunir les commissions aussi souvent qu'on
voudrait le faire. Chaque fois que l'occasion nous en est donnée, on
donne à tous les membres de l'Assemblée nationale toutes les
informations demandées, dans la mesure où c'est possible de le
faire.
M. OSTIGUY: Je ne crois pas que ce soit l'endroit pour faire un tour
d'horizon, nous sommes ici pour discuter des crédits. Je pense bien que,
lors de la discussion des crédits, comme le mentionnait le ministre
tantôt, il aura l'occasion de commenter chaque sous-article et chaque
article si vous le désirez. Je pense bien qu'à ce
moment-là nous ferons un tour complet.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Sur l'administration
générale du ministère, le ministre a fait publier un livre
intitulé "Politiques agricoles des années 1970". Ce livre, nous
pourrions le prendre et en discuter. Le livre est à la disposition des
cultivateurs. On y parle de travaux, des mesures d'assistance disparues. Nous
reviendrons d'ailleurs sur ces mesures d'assistance disparues, parce que c'est
l'endroit actuel où nous pouvons parler des mesures d'assistance
disparues. On y parle des services administratifs, de la recherche et de
l'enseignement, de la direction générale du ministère, du
réaménagement des structures. Est-ce que le ministre a pris
connaissance au complet de ce livre: "Politiques agricoles des années
1970"?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que la question du
député de Nicolet est superflue.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait me dire, par exemple, ce que
signifie, à la page 80, entre autres: "Le ministère amorcera,
dès le présent exercice financier, les travaux suivants: c)
L'étude des possibilités de modification de la
réglementation des cours d'eau concernés et du recours à
l'expropriation pour assurer l'acquisition des bassins requis pour la
construction des barrages et leurs voies d'accès et des parties
boisées jugées essentielles à la protection des zones
à développer."
De quelle façon le ministre croit-il qu'il pourra apporter les
modifications de la réglementation des cours d'eau concernés et
de quelle façon le ministre croit-il qu'il pourra avoir recours à
l'expropriation pour assurer l'acquisition des bassins requis?
A la page 80, c).
M. TOUPIN: Vous connaissez passablement le problème, je pense,
que nous avons soulevé, lorsque nous avons rédigé cette
partie du livre. Je prends seulement un exemple, la rivière La Guerre,
et vous savez fort bien qu'il y a là un problème
extrêmement sérieux, qui nuit au développement de
l'agriculture, qui nuit au drainage tant de surface que souterrain, qui nuit
à l'égouttement normal de l'ensemble des sols de ce territoire.
Or, c'était notre intention d'essayer de trouver une solution à
ce problème de la rivière La Guerre et d'autres rivières
ou d'autres cours d'eau qui sont un peu dans le même cas. Nous avons
présentement un comité d'étude en place,
c'est-à-dire un comité formé de fonctionnaires qui
travaillent sur le problème et nous essayons de trouver les moyens
à prendre pour régler ce problème. On sait que dans les
moyens, il nous faudra nécessairement toucher à celui de
l'expropriation. Vous savez aussi le député de Nicolet le
sait bien que le ministère de l'Agriculture n'a pas ces pouvoirs
d'expropriation.
Or, il est possible de trouver des moyens, soit par des lois, soit en
collaboration avec d'autres ministères, pour apporter une solution
à ce problème de drainage tant de surface que souterrain qui
empêche le développement normal de l'agriculture. Au fond, ce sont
des objectifs que nous poursuivons et nous avons d'ailleurs déjà
commencé à faire du travail dans ce domaine.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire s'il a l'intention d'exécuter des travaux de drainage pour et au
compte du ministère?
M. TOUPIN: Cela concerne une étude.
M. VINCENT: D'après le préambule que le ministre vient de
donner, il semble bien clair que le ministère a l'intention
dorénavant d'exécuter des travaux pour et au compte du
ministère.
M. TOUPIN: Non, pas nécessairement pour
et au compte du ministère, c'est-à-dire pas par le
ministère pour l'ensemble des agriculteurs. Nous allons procéder
vis-à-vis de ce problème, au niveau du drainage, de la même
manière que nous procédons actuellement. Il y a un
mécanisme d'établi et le député de Nicolet sait
fort bien comment le drainage se fait actuellement dans la province de
Québec. Nous n'avons pas changé nos politiques à ce
sujet-là, ça existe déjà depuis un bon bout de
temps. Nous croyons que le système est efficace et nous n'avons pas
l'intention de changer nos politiques à cet égard.
Néanmoins, il est tout à fait normal, par exemple, que nous
poussions un peu plus loin nos études en ce qui concerne des
problèmes précis comme celui dont on parlait tantôt et
d'autres qui lui ressemblent.
M. VINCENT: A ce moment-là, le ministre est peut-être
conscient que le ministère n'exécute jamais de travaux à
son compte ou pour lui-même. Tous les travaux du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation sont pour et au compte des
municipalités.
M. TOUPIN: Oui, je suis bien d'accord sur ça. C'est la raison
pour laquelle j'ai soutenu...
M. VINCENT: A ce moment-là, pourquoi donner des pouvoirs
d'expropriation au ministère?
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas dit qu'on donnerait au
ministère de l'Agriculture des pouvoirs d'expropriation.
M. VINCENT: On relira les Débats.
M. LE PRESIDENT: Peut-être que c'est nécessaire
excusez-moi d'intervenir dans votre discussion mais...
M. VINCENT: C'est bien dommage, mais on va établir tout de suite
un fait. Vous êtes le président de la commission, vous n'avez pas
le droit d'intervenir dans les discussions.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Le ministre peut répondre...
M. TOUPIN: Je n'ai pas dit, M. le Président, que le
ministère de l'Agriculture voulait se donner des pouvoirs
d'expropriation. Le député de Nicolet sait fort bien qu'on peut
régler un problème comme celui-là sans donner au
ministère de l'Agriculture des pouvoirs d'expropriation et d'autant plus
que ce sont les municipalités qui font exécuter ces travaux. Or,
les municipalités ont déjà un certain nombre de ces
pouvoirs. Il est possible de rester à l'intérieur de ces pouvoirs
et à l'intérieur d'autres pouvoirs que détiennent soit
d'autres ministères ou soit d'autres organismes en vue,
précisément, de trouver une solution à ce
problème.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pour- rait nous dire, en vertu de ce
qui est écrit là, le type des possibilités de
modifications de réglementation des cours d'eau concernés et du
recours à l'expropriation pour assurer l'acquisition des bassins requis
pour la construction de barrages et leurs voies d'accès?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: C'est un problème qui ne regarde aucunement le
ministère, c'est un problème qui regarde le code municipal
il faut quand même être logique dans tout ce que nous faisons au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. M. le
Président, on sait, vous-même êtes au courant dans votre
région, que les municipalités ont seules la responsabilité
de réglementer un cours d'eau.
M. TOUPIN: Je suis bien d'accord sur ça.
M. VINCENT: Ce sont seulement les municipalités. Et le
ministère intervient pour et au compte des municipalités. Le
ministère n'a aucun pouvoir de réglementer un cours d'eau.
M. TOUPIN: Il est bien d'accord sur ça.
M. VINCENT: Le ministère n'a aucun pouvoir d'obliger ou de forcer
une municipalité à exécuter des travaux à tel ou
tel endroit. Il faut nécessairement et je tiens à informer
tout de suite le ministre que ce soient des amendements apportés
au code municipal.
M. TOUPIN: M. le Président, le député de Nicolet
affirme des choses dont il n'est absolument pas sûr qu'on pourra les
réaliser.
M. VINCENT: M. le Président...
M. TOUPIN: Il dit qu'il faut absolument apporter des amendements au code
municipal pour régler un problème comme celui-là. Comme
s'il n'y avait qu'une voie pour régler un problème. Il me semble
que dans un gouvernement, il est possible de trouver de l'imagination.
M. VINCENT: C'est juste, on essaie d'en donner au ministre.
M. TOUPIN: Ce n'est pas ce que vous faites.
M. VINCENT: Vous dites: Le ministère amorcera, dès le
présent exercice financier, les travaux suivants: modifications de la
réglementation des cours d'eau. Qui fait la réglementation des
cours d'eau?
M. TOUPIN: Ce sont les municipalités, vous l'avez dit
tantôt.
M. VINCENT: De quelle façon pouvons-nous modifier la
réglementation des cours d'eau?
M. TOUPIN: On mentionne dans notre pro-
gramme qu'on étudie cette possibilité et, au moment
où les études seront parachevées, on aura
espérons-le une solution à proposer. Je ne sais pas dans
quel ordre elle se situera. Mais on aura une solution à proposer.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président, on reviendra
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous parlons d'administration
générale. Etant donné tous les problèmes qui
existent actuellement dans le domaine de l'agriculture, par exemple le
problème des oeufs, des poulets, le problème de l'industrie
laitière, le syndicalisme agricole, l'assurance sur les animaux. Est-ce
que le ministre a l'intention de convoquer la commission parlementaire de
l'Agriculture pendant l'inter-session, c'est-à-dire cet
été, afin d'essayer d'étudier ces problèmes et
d'apporter des solutions?
M. TOUPIN: M. le Président, cette possibilité de
réunir la commission parlementaire demeure dans l'ordre des
hypothèses plausibles. Il est fort possible qu'au cours de
l'année on réunisse la commission parlementaire soit sur un
ensemble de problèmes ou sur un problème particulier.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le ministre, je me souviens d'une motion
du député de Nicolet où il demandait la convocation de la
commission parlementaire. Vous aviez l'air assez réticent. Etant
donné tous les problèmes que je viens de mentionner et bien
d'autres, on pourrait en faire une longue liste ne pensez-vous pas
qu'il serait urgent que la commission parlementaire de l'Agriculture et de la
Colonisation soit convoquée pour entendre les différentes
parties, l'UCC, les cultivateurs? Il y a une foule de problèmes qui sont
latents et qui ne se règlent pas.
M. TOUPIN: M. le Président, je ne pense pas qu'il existe de
problèmes assez urgents pour que nous convoquions d'urgence la
commission parlementaire de l'Agriculture. Je vais simplement vous apporter
quelques exemples. On a souvent parlé du problème laitier en
Chambre. On m'a souvent posé des questions à ce sujet. On avait
dit dans notre programme électoral qu'on entrerait en contact avec le
gouvernement fédéral et que nous essaierions avec lui de trouver
des solutions qui soient acceptables. Nous l'avons fait. Nous avons
réussi à faire disparaître une première
pénalité de $1.25 et nous y avons réussi, en plus, et pas
seuls j'aime à le souligner avec les organisations
agricoles en place, le secteur coopératif, la Régie des
marchés agricoles du Québec, qui est un organisme du
gouvernement, la Fédération des producteurs de lait.
Nous sommes entrés en contact avec le gouvernement
fédéral, et en plus d'avoir réussi à faire
disparaître cette pénalité de $1.25, nous avons
réussi à faire augmenter le prix de soutien des produits du lait,
notamment le fromage et le lait en poudre. Nous avons en outre réussi
à faire diminuer récemment la pénalité de $0.26
à $0.20. Nous avons réussi aussi, à force de discussions
et les autres provinces étaient impliquées à
faire diminuer de $2.40 à $2.00 la supposée
pénalité que doivent payer les agriculteurs du Québec.
Très peu d'agriculteurs l'ont payée encore parce que la
Commission canadienne du lait n'a pas actuellement appliqué de
façon très rigoureuse cette politique de pénalités.
Nous avons en outre convaincu les groupes de producteurs au Québec et de
l'Ontario, ensemble évidemment, qu'il était nécessaire de
signer une convention entre provinces et producteurs et la Commission
canadienne du lait, en vue précisément de mettre un peu plus
d'ordre dans la mise en marché des produits du lait.
Il m'apparaît et les dernières statistiques
j'aimerais les avoir ici démontrent que le prix du lait en 1971
va augmenter. Le prix moyen va augmenter de $0.06 ou $0.07 les cent livres de
lait. Il ne m'apparaft pas y avoir un problème si crucial. On tente de
vouloir le faire valoir. Il existera toujours des problèmes dans le
domaine de la mise en marché des produits du lait. Nous sommes d'accord
sur cela. Prenez en un autre, celui du poulet, par exemple. Alors qu'on
était aux prises avec une politique restrictive de l'Ontario, nous
n'avons quand même pas hésité à discuter avec le
gouvernement fédéral pour trouver des marchés
d'exportation. Nous sommes parvenus quand même à livrer à
l'extérieur 3 millions de livres de poulet. Nous avons, du coup
même, augmenté le prix du poulet aux producteurs de $0.02 ou
près à cause d'une politique comme celle-là, que nous
avons défendue auprès du gouvernement fédéral. Nous
avons continué nos contacts avec le gouvernement de l'Ontario et
déjà, depuis quelques semaines, plusieurs dizaines de milliers de
livres de poulet reprennent les marchés de l'Ontario. D'ici peu de
temps, le marché du poulet, le prix payé aux producteurs de
poulets du Québec rejoindra celui de l'Ontario et peut-être le
dépassera.
Si vous prenez le problème des oeufs, dont on parlait
tantôt, s'il y a un secteur de production agricole auquel le gouvernement
a attaché une importance, c'est bien celui-là.
Le prix moyen des oeufs au Québec depuis un an a
été de $0.08 à $0.10 plus élevé que dans
toute autre province du pays. Les producteurs québécois
actuellement...
M. ROY (Beauce): Le ministre parle de $0.08 à $0.10 plus
élevé que dans les autres provinces, est-ce qu'il parle du prix
de détail ou bien du prix payé aux producteurs?
M. TOUPIN: Le prix payé aux producteurs.
M. ROY (Beauce): Est-ce que ça veut dire qu'en Ontario les oeufs
se vendent $0.12 la douzaine dans le gros?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je garde mon droit de parole.
M. TOUPIN: Le prix payé aux producteurs de l'Ontario variait
entre $0.21, $0.22 et $0.23. Le prix payé aux producteurs a varié
entre $0.29, $0.30, $0.31, $0.32. Il y a eu un prix moyen payé aux
producteurs de $0.09. Et la différence entre le Manitoba et le
Québec est encore plus grande. Il me semble qu'il y a des efforts
vraiment sérieux de la part du gouvernement. Nous n'avons pas
hésité à rencontrer la Fédération des
producteurs d'oeufs pour essayer de faire amender son règlement no 6.
Nous avons discuté avec elle et la fédération a
accepté d'amender son règlement no 6. Elle a accepté
d'amender son comité des prix qui était, à ce
moment-là, le principal grief formulé par les opposants à
l'agence de vente.
Nous n'avons pas hésité non plus par la suite à
changer le mode de paiement aux producteurs. Alors que le mode de paiement
établi était le suivant: c'est qu'on payait aux producteurs sur
un prix fixé à l'avance aux consommateurs, alors qu'on ne vendait
pas toujours les oeufs aux consommateurs. On en vendait pour fins de
décoquillage et là on payait le producteur sur un prix qui
n'était pas conforme au revenu de la vente. Et ça créait
des problèmes. La Fédération des producteurs d'oeufs,
après avoir rencontré les groupes des producteurs dissidents, n'a
pas hésité à réunir son assemblée
générale. Nous n'avons pas hésité à cause
d'une faiblesse de la loi de mise en marché. Je tiens à souligner
une véritable faiblesse qu'on trouvait dans la loi de mise en
marché. Au moment où on a accepté l'agence de vente, il
aurait fallu voir à ce que la loi de mise en marché soit quand
même capable d'assumer cette agence-là. Elle n'était pas
capable de l'assumer.
Nous avons amendé la loi de mise en marché. Nous n'avons
pas hésité à le faire. Nous avons discuté le bill
15. Il me semble que le gouvernement a fait là des efforts substantiels
pour régler les problèmes avec lesquels les producteurs
étaient aux prises. Il existe encore une certaine tension. Nous sommes
conscients de ça et je n'ai pas hésité à rencontrer
hier le groupe de producteurs dissidents qui ne sont pas tellement nombreux,
tout au plus une quarantaine. Et déjà, nous sommes sur la voie
d'une solution.
La fédération n'a pas hésité à les
rencontrer et j'ai offert personnellement ma participation. Et si c'est
nécessaire, je vais participer au règlement de ce
problème. Il me semble que jusqu'à maintenant, les
problèmes des agriculteurs n'étaient pas aigus au point où
la population en général soit alarmée, au point où
l'agriculture aille en banqueroute et au point où il soit
nécessaire de réunir d'urgence la commission parlementaire.
Depuis un an nous avons réglé des problèmes qui
étaient en suspens depuis trois ou quatre ans. Nous n'avons pas
hésité, par exemple en ce qui a trait au cidre, à
régler ce problème. Il me semble qu'il y a eu là des
efforts très sérieux de la part du gouvernement et du
ministère. Je ne suis pas prêt à ce qu'on rejette cela du
revers de la main.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais mentionner au ministre que je ne
dis pas qu'il n'y a pas eu des efforts, qu'il n'y a pas eu de bonnes lois
les bills 15 et 16 mais le ministre semble vouloir dire qu'il n'y
a pas de problèmes actuellement...
M. TOUPIN: Oh non! Je pense que c'est faux d'affirmer cela. J'ai dit
qu'il existait encore des tensions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne fais pas de procès d'intention,
si vous m'interprétez mal, je retire mes paroles. Je pense que c'est ce
que vous avez voulu dire à savoir que vous avez réglé tous
les problèmes, qu'il n'y a pas de marasme agricole actuellement. Il y en
a pourtant, des fermes sont abandonnées à la journée, etc.
Vous avez tous les producteurs laitiers du Québec qui se plaignent d'un
problème. Vous avez eu hier une démonstration en face du
parlement qui vous prouve que le problème n'est pas réglé.
Cela ne va pas aussi bien que ça.
Qu'ils aient raison ou non, je ne discute pas de ça, mais il y a
un problème, que ce soit de la mésentente, que ce soient des gens
mécontents de Fedco peu importe. Mon expérience comme
parlementaire je suis membre de l'Assemblée nationale depuis un
an m'a fait remarqué que c'est en commission qu'on règle
des problèmes. Ce n'est pas pendant la période des questions
à l'Assemblée nationale où on pose quelques
"questionnettes" aux ministres avec des réponses souvent plus ou moins
précises, étant donné que vous n'avez pas toujours les
documents. Je comprends cela.
Si vous aviez convoqué la commission parlementaire de
l'Agriculture et de la Colonisation pour étudier le problème de
l'industrie laitière comme le demandait la motion du
député de Nicolet, on aurait pu trouver des solutions, sans
régler entièrement le problème au moins on aurait
peut-être trouvé des solutions. Le ministre a déjà
avoué que toute cette politique était conditionnée par les
décisions du fédéral. Cela prouve que le
fédéralisme n'est pas très rentable, en agriculture comme
ailleurs. Il y a des problèmes. Ce sont des problèmes urgents. Ce
sont les cultivateurs qui le disent, l'UCC le dit. C'est le seul moyen de
rencontrer ces gens, d'avoir des mémoires et de les laisser exposer leur
point de vue.
On n'entend personne. Je comprends que nous, les députés,
ici, nous pouvons prendre des décisions, nous pouvons discuter de
différents problèmes. Mais il faut consulter les gens qui sont
touchés par les problèmes. C'est pour ça
que la convocation de la commission parlementaire, à mon avis,
serait absolument nécessaire. Je ne dis pas que le ministre n'a pas fait
des efforts et qu'il n'y a pas eu des mesures qui ont été
votées comme des lois, de bonnes lois. Tout le problème dans
l'ensemble reste là quand même. C'est faux de dire que ça
va bien. L'exode des campagnes vers les villes est continuel. D'une
année à l'autre, vous passez dans des campagnes et vous voyez de
très belles fermes abandonnées. Souvent ces gens sont
allés grossir le nombre de chômeurs dans les villes. Cela ne va
pas bien dans l'agriculture.
Une commission parlementaire pourrait peut être apporter certaines
solutions. C'est dans ce sens que j'ai mentionné la question de
convoquer la commission parlementaire.
M. OSTIGUY: Je ne vois pas pourquoi le député de
Sainte-Marie insiste sur ce point. Nous sommes ici pour étudier les
crédits du ministère de l'Agriculture. Ce n'est pas ici que nous
déciderons si nous devons convoquer la commission parlementaire de
l'Agriculture. En plus, tantôt, j'ai remarqué que vous avez
mentionné qu'hier il y avait eu des représentations. Savez-vous
qu'hier il y avait, ici, à peu près 2 p.c. ou 3 p.c. des
producteurs d'oeufs de la province de Québec. Cela, mon cher
collègue, quel que soit le gouvernement, jamais vous ne pourrez
satisfaire à 100 p.c. un secteur, quel que soit le secteur, soit
l'Agriculture, l'Industrie et le Commerce.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que vous permettez une affirmation
avant d'aller plus loin?
M. OSTIGUY: Seulement 2 p.c. ou 3 p.c. des producteurs.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je veux donner une précision et je
n'ai pas voulu dire par là que j'approuvais la contestation qui s'est
faite hier devant le parlement. Je ne sais même pas si ces gens ont
raison ou s'ils ont tort. Je pense que c'est un très petit nombre, oui.
Qu'ils aient tort ou raison, c'est un problème qui existe quand
même. C'est un problème.
M. OSTIGUY: Vous admettrez que c'était 2 p.c. ou 3 p.c. des
producteurs.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est pas cela qui est le plus important.
C'est un problème. Il y a bien des choses sur lesquelles on pourrait
discuter pendant une heure surtout les problèmes agricoles dans le
Québec. En tout cas, je demandais ça au ministre de bonne foi.
Ces bonnes intentions auraient pu apporter quelque chose.
M. LE PRESIDENT: Revenons à nos crédits. Le
député de Nicolet.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A l'article de l'administration
générale, je pense qu'on peut en parler. Nous sommes dans notre
droit, oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce et le
député de Lotbinière.
M. ROY (Beauce): Je m'étonne un peu de voir qu'on ne semble avoir
peur de discuter de politique générale en agriculture avant de
procéder à l'étude des crédits article par article
tel qu'on procède normalement. Il y a une tradition d'établie,
nous sommes à notre deuxième session. Il y a une tradition qui
est fermement établie, d'ailleurs. Nous pouvons avant de commencer
l'étude des crédits discuter de politique générale.
J'écoutais le ministre de l'Agriculture tout à l'heure et
j'étais un peu surpris. J'aimerais bien qu'il vienne dire la même
chose aux agriculteurs dans différentes régions et même
dans notre région que tout va bien en agriculture. Qu'il le dise
lui-même aux agriculteurs que tout va bien en agriculture.
On constate que, dans tous les secteurs de l'économie agricole
à l'heure actuelle, il y a des problèmes. Il y a des
problèmes qui au lieu de sembler vouloir se régler, semblent
s'aggraver. On a eu le problème des oeufs hier. Je ne veux pas analyser
la situation ni porter de jugement sur les motifs qui ont inspiré les
personnes qui sont venues devant le parlement hier.
Mais il demeure un fait, si ces gens-là n'avaient pas eu de
problèmes, ils ne seraient pas venus. S'ils sont venus, c'est parce
qu'ils avaient un problème à soumettre, à
débattre.
J'ai eu l'occasion de rencontrer des producteurs d'oeufs à
l'heure actuelle. Ce n'est pas moi qui le dis, je répète ce que
les producteurs d'oeufs m'ont dit. A l'heure actuelle, ils se demandent si
Fedco est en mesure de nous donner les services pour lesquels Fedco a
été instituée. J'ai rencontré des producteurs
d'oeufs qui sont obligés de se contenter de ce que Fedco leur envoie, et
on leur envoie $0.20, $0.21, $0.22 la douzaine pour leurs oeufs, alors que le
coût de production est de beaucoup supérieur.
Ces même gens m'ont fait part qu'ils sont payés six
à sept semaines après avoir envoyé leurs oeufs. Tout
ça, ce sont des problèmes. Il y a également des
problèmes au niveau des permis. D'ailleurs, le ministre en a
parlé en Chambre ce matin, sa déclaration nous a permis de croire
qu'on va demander à Fedco de procéder avec plus de diligence dans
la distribution des permis. Il y a des gens qui s'alimentent auprès des
producteurs, des distributeurs d'oeufs; ils s'alimentent auprès des
producteurs depuis plusieurs mois, même depuis deux ou trois ans et on ne
veut pas leur donner de permis à l'heure actuelle. Ces gens-là,
qui ont des entreprises, qui ont de l'équipement et qui vivaient de la
distribution des oeufs, je pense
qu'ils ont tout de même des droits acquis, des droits dont on
devrait tenir compte.
C'est tout de même élémentaire, c'est tout de
même essentiel. Je reviens au problème des producteurs d'oeufs.
Des producteurs nous ont dit que s'ils n'avaient pas eu la possibilité
de mettre leurs oeufs eux-mêmes sur le marché, ils auraient fait
faillite déjà depuis plusieurs semaines. On sait qu'il y a des
gens qui ont des investissements assez considérables, des
investissements de $50,000, $60,000, $70,000 et même tout près de
$100,000 dans certains cas. Ces gens-là ont des obligations à
satisfaire, ils ont des dépenses à envisager et ils doivent,
comme toute autre entreprise, fonctionner d'une façon rentable.
Pour eux, c'est une question de vie ou de mort. Ils nous ont dit, si on
nous oblige immédiatement à aller vendre chez Fedco, tant et
aussi longtemps que le problème de la commercialisation des oeufs et de
la rentrée des oeufs de l'Ontario ne sera pas réglé, il
est évident qu'à ce moment-là, nous n'avons pas d'autre
choix que de suivre la loi du gouvernement, mais la loi du gouvernement nous
conduit directement à la faillite. C'est pourquoi nous nous sommes
permis, lors de l'étude du projet de loi 15 et du projet de loi 16,
d'apporter nos observations et de faire part au gouvernement de nos craintes de
procéder trop rapidement là-dedans. A l'heure actuelle, il y a un
problème et le problème n'est pas réglé.
A l'instar du député de Sainte-Marie, je me demande
pourquoi le gouvernement est si réticent à vouloir convoquer la
commission parlementaire de l'Agriculture, à vouloir inviter les gens
qui ont des représentations à faire. Il me semble, M. le
Président, que lorsqu'il y a des problèmes dans un secteur
donné de l'économie, et si on est réellement
intéressé à trouver des solutions, que le premier acte
à poser est de prendre la responsabilité . de convoquer les
intéressés de façon que les membres de la Chambre puissent
interroger et écouter les revendications de toutes les catégories
de producteurs qui sont intéressés à l'heure actuelle.
M. le Président, pour en revenir au début de
l'année dernière, le gouvernement nous avait annoncé une
grande politique globale en agriculture. Nous avons attendu cette politique
globale au début de l'année. Lorsque la session a
été ajournée et a repris en automne, nous avons encore
attendu la grande politique globale en agriculture, et au cours de ce
printemps, nous attendons encore, et nous sommes même actuellement au
mois de juin et nous attendons encore la politique globale en agriculture.
Tout ce que nous avons eu, ce sont de très petites politiques
agricoles, et on a abandonné certaines mesures pour essayer de
suppléer et de donner d'autres mesures. Je comprends que le ministre
soit dans l'obligation d'administrer un budget de $84 millions qui est à
peine de 2.25 p.c. supérieur à l'année dernière,
alors que, si on fait la comparaison avec le taux d'inflation et avec
l'augmentation du coût de la vie, on peut dire qu'il y a eu une
diminution dans le budget de l'agriculture par rapport à la
réalité économique à laquelle nous avons à
faire face quotidiennement.
M. le Président, je déplore d'abord le petit budget du
ministère de l'Agriculture. Ce n'est pas avec les politiques que le
ministre a annoncées, même s'il a fait tout son possible pour
amener quelque chose de nouveau dans l'agriculture, ce n'est pas avec un budget
de la sorte que le gouvernement du Québec pourra trouver des solutions
et lancer l'agriculture du Québec vers la prospérité comme
on semble le vouloir, et comme nous sommes tous convaincus que nous devons
aller dans ce domaine vers une prospérité économique chez
nous.
La question agricole nous inquiète beaucoup, inquiète
énormément le milieu rural parce que c'est la base même de
l'économie rurale au Québec. A l'heure actuelle, il est
désastreux de constater l'abandon des fermes un peu partout et surtout
de constater qu'il n'y aura à peu près pas de relève en
agriculture dans bien des comtés du Québec. Actuellement, il y a
de belles fermes un peu partout dans nos comtés et, lorsque le
propriétaire actuel devra abandonner l'agriculture, il n'y aura personne
pour le remplacer. Au Québec, où nous avons toujours eu une
économie à prépondérance agricole, lorsque l'on
constate à l'heure actuelle qu'on produit à peine le tiers
globalement de ce dont nous avons besoin pour notre propre consommation et
qu'on voit dans quel état se trouvent les agriculteurs du Québec
présentement, on ne peut que déplorer le manque de politique
agricole, le manque de politique agricole dynamique, le manque de politique
agricole véritable.
C'est pourquoi nous sommes convaincus que si le gouvernement acceptait
de convoquer la commission parlementaire de l'Agriculture, nous pourrions
à ce moment-là interroger tous les organismes
intéressés qui oeuvrent dans le monde agricole, dans le monde du
syndicalisme agricole, dans le monde de la coopération en agriculture,
dans ce qui regarde aussi certaines industries qui dépendent de
l'agriculture et qui font la commercialisation des produits agricoles. Je pense
que nous pourrions tout de même avoir alors une vue d'ensemble et en
arriver à proposer au gouvernement des éléments de
solution de base qui nous permettraient de toucher la base même du
problème. Les politiques agricoles que nous a annoncées le
gouvernement cette année sont des politiques de cataplasme et je dirais
même de très petit cataplasme.
On ne réglera rien de cette façon. Le gouvernement a
proposé certaines politiques en vue de favoriser la culture du
mais-grain dans le Québec, de favoriser la culture des
céréales. Autrement dit, on veut permettre la culture des
céréales au Québec, ce qui est très bien, mais ce
qui est tout de même étonnant, c'est que le
gouvernement canadien, qui semble avoir une main de contrôle dans
les politiques agricoles, en est rendu à payer les agriculteurs de
l'Ouest pour ne pas ne produire. On peut donc se poser toutes sortes de
questions.
M. le Président, je pense que dans ce domaine-là il y
aurait lieu pour le ministre, avant l'étude de ses crédits, de
donner des garanties aux membres de la commission parlementaire et d'accepter
de convoquer la commission parlementaire de l'Agriculture. Le ministre peut
prendre cette décision de la convoquer au cours de l'été.
C'est une décision qui lui appartient. Nous voulons, nous exigeons que
le gouvernement la convoque. Nous voulons justement que les problèmes
nous soient présentés à la table par les agriculteurs
eux-mêmes, par les intéressés eux-mêmes de
façon que nous puissions en discuter.
Je demande au ministre s'il peut réellement modifier sa
décision et accepter de convoquer cette commission parlementaire.
Je reviendrai sur d'autres sujets un peu plus tard.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière a
demandé la parole avant. Ensuite le député de Nicolet.
M. VINCENT: D'accord!
M. BELAND: Merci, M. le Président. A ce sujet, pour faire suite
aux déclarations du député de Beauce, en ce qui concerne
les produits agricoles consommés au Québec par nos consommateurs
on constate malheureusement que 58 p.c. de ces produits consommés au
Québec viennent d'un pays ou l'autre ou d'un Etat ou l'autre; c'est de
l'importation. Or, quand il y a cet état de fait et ceci c'est
seulement depuis cette année, depuis 70/71, auparavant il y avait
toujours une plus grande consommation de produits du Québec
vis-à-vis des produits qui nous étaient importés
quand on est rendu à ce point-là, on se demande si justement ce
n'est pas très urgent de faire en sorte d'agencer quelque chose de
nouveau, pas seulement la même bagnole que d'habitude mais quelque chose
de nouveau.
Comme nouveau, je me permets ici de suggérer au ministre
d'étudier l'occasion d'agencer une espèce d'escompte, un
système d'escompte au consommateur pour les produits du Québec,
les produits typiquement du Québec. A ce moment-là, quelle
répercussion cela aura-t-il chez nos agriculteurs, aussi bien un comme
l'autre?
Eh bien, cela va faire en sorte, justement, qu'ils vont pouvoir vendre
leurs produits, au lieu de rester pris avec ces produits ou de les vendre
à des prix ridiculement bas ou être obligés de
tolérer ce qui a été décidé par une
réunion spéciale et le ministre y assistait qui a
fait en sorte que nous avons vendu de la chair de volaille ou du "broiler" aux
Japonais à $0.12 la livre de moins que le prix qui était le prix
de production des producteurs agricoles. Si je suis bien informé,
c'était bien ça: $0.12 la livre.
A ce moment, quand on voit tous ces états de fait, on se demande
jusqu'à quel point on peut envisager une amélioration du sort de
nos agriculteurs du Québec, et ceci, vis-à-vis de n'importe
lequel. C'est entendu, il y a eu les bills 15 et 16. Sur certains aspects du
bill 15, nous étions d'accord en principe. Quant aux modalités,
sur certains principes du bill 15 nous étions d'accord. Je l'ai
expliqué. S'il y en a qui avaient les oreilles bouchées à
ce moment-là, c'est bien malheureux, mais il reste que sur le principe
du bill 15, nous avons été d'accord quant aux fins du freinage
des importations massives venant du Québec. Mais, étant
donné qu'il y avait une foule d'articles inclus dans le bill 15...
M. VINCENT: Je soulève un point de règlement, M. le
Président. On peut avoir une longue discussion sur les bills 15 et 16.
Ce sont deux lois qui viennent d'être votées au cours de la
présente session. Malheureusement, on ne peut pas y revenir.
M. BELAND: Si j'ai apporté quelques points spécifiques
pour éclairer les membres de cette commission, c'est que j'ai
été interrompu dans ce sens-là.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas nous qui en avons parlé les
premiers, non plus.
M. BELAND: Ce n'est pas nous qui avons présenté le
bill...
M. CROISETIERE: C'est le gouvernement qui a présenté le
bill.
M. BELAND: C'est évident que c'est le gouvernement qui l'a
soumis, mais je connais certains partis de l'Opposition qui ont
été en faveur du bill à 100 p. c, sur toutes les
modalités des bills. Ceci dit, avec toutes les répercussions de
ces derniers mois, relativement à ces bills qui ont été
agencés, c'est entendu, comme je viens de le dire, qu'il y a certains
principes sur lesquels nous étions d'accord. Mais, étant
donné que cela ne comporte pas qu'une chose, mais que cela en comportait
plusieurs en même temps, c'est pour cela que nous avons été
contre.
M. le Président, avec la baisse du revenu total agricole...
M. TOUPIN: Je voudrais bien savoir où le député
prend ses chiffres pour affirmer de telles choses.
M. BELAND: C'est une baisse prévue. Et si, justement, vous
agencez des politiques...
M. TOUPIN: Ce sont des histoires! Si on veut avancer des baisses de
produits, qu'on en fasse la preuve avec des chiffres à l'appui.
M. BELAND: Sur des statistiques. Je regrette, M. le ministre, mais dans
les statistiques qui nous parviennent tant du gouvernement d'Ottawa que du
gouvernement du Québec, il y a certaines projections. Les projections
quant à la baisse du revenu moyen agricole au Québec en 70/71,
à venir jusqu'à ce jour, dans les mois écoulés,
s'avèrent à peu près exactes, à peu d'iotas
près. A ce moment-là, on ne fait que constater les états
de fait qui existent, en ce qui concerne les statistiques qu'on nous apporte
continuellement, qui nous sont fournies mois après mois.
Je pense, M. le Président, que le ministre lui-même devrait
considérer davantage ces statistiques, s'il trouve qu'au Québec,
en ce qui concerne l'agriculture, ça va bien. Est-ce dans ce sens que le
ministre a semblé vouloir parler tantôt? Je regrette, mais en ce
qui concerne l'agriculture, ou l'agriculture proprement dit, que ce soit
l'industrie laitière, que ce soit l'élevage du porc,
présentement au Québec ça va très mal, et le
ministre le sait. Qu'il accepte de le dire ou non, c'est un état de fait
et ça existe réellement.
M. LE PRESIDNET: Le député de Nicolet.
M. CROISETIERE: J'ai posé une question au ministre tout à
l'heure et je n'ai pas eu de réponse, M. le Président.
M. TOUPIN: Concernant la commission parlementaire.
M. CROISETIERE: Oui.
M. TOUPIN: Je pense que j'ai répondu à cette
question-là avant que le député de Beauce n'arrive.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire que vous ne tenez pas compte de notre
demande.
M. VAILLANCOURT: Cela a été défendu en Chambre.
M. VINCENT: Voici, M. le Président, juste quelques mots pour
faire suite aux interventions du député de Beauce et du
député de Lotbinière. En ce qui nous concerne, nous de
l'Opposition officielle, nous avons présenté une motion en
Chambre dont la discussion n'est pas encore terminée, motion qui peut se
continuer à la reprise de la session, ou avant l'ajournement, nous ne le
savons pas, donc à ce moment c'est un sujet qui est encore en discussion
en Chambre.
Maintenant, en ce qui nous concerne, nous savons que l'industrie
laitière représente un des facteurs très importants de
l'agriculture au
Québec. Le ministre, tout à l'heure, nous a dit que
ça allait bien, quant à l'industrie laitière, avec
l'Ontario, avec le gouvernement fédéral, avec la Commission
canadienne du lait, mais le ministre est parfaitement au courant
également des raisons pour lesquelles ça a bien
été. Je ne voudrais pas faire l'historique de l'affaire, mais
nous nous souvenons, quand les plans conjoints ont été
votés en industrie laitière, qu'il y a eu des conflits
très, très graves entre les coopératives, les producteurs
de lait, le plan conjoint, les usines laitières, la force de discussion
de rencontres avec le gouvernement de l'Ontario, le gouvernement du
Québec, la Commission canadienne du lait, les producteurs, les
coopératives. On en est arrivé à des ententes qui,
à mon sens, furent valables puisqu'elles ont permis d'en arriver
également à cette entente globale dont le ministre est
très fier mais qui a été précédée par
des actions continues, de 1967, pour situer le problème, jusqu'au mois
de janvier 1970, alors que les négociations ont commencé sur le
plan fédéral Ontario-Québec.
Maintenant dans cette question de l'industrie laitière, on se
souvient très bien qu'à un certain moment la province de
Québec a été la province où la production du lait
qui ne répondait pas aux normes de qualité du gouvernement
fédéral, était la plus basse. En 1966, on se souvient que
70 p.c. du lait au Québec ne répondait pas aux normes de
salubrité du gouvernement fédéral. Mais encore là,
avec les agriculteurs, les producteurs, les laiteries et les
coopératives, on a réussi à faire que la province de
Québec, qui était la dernière province au point de vue de
l'industrie laitière, au point de vue de la salubrité à
travers le Canada, devienne la première province en 1969.
Mais, en ce qui concerne plus spécifiquement la commission
parlementaire, en ce qui concerne le problème inhérent à
l'industrie laitière, ce n'est pas aujourd'hui une question de prix,
c'est une question d'approvisionnement pour l'avenir. On sait qu'il y aura une
rareté de produits laitiers, je pense que ça va exister dans le
monde entier. Et encore à ce moment-ci le gouvernement
fédéral impose des pénalités, des quotas, et c'est
la raison pour laquelle nous avons demandé la convocation de la
commission parlementaire. Même si je suis en dehors du sujet, M. le
Président, parce qu'en définitive c'est une motion qui est encore
en discussion, je voudrais quand même bien spécifier que c'est
pour préparer, tous ensemble, les partis de l'Opposition, le
gouvernement, un factum que nous pourrions présenter au gouvernement
fédéral, comme gouvernement du Québec, plus
spécifiquement sur l'industrie laitière.
En ce qui nous concerne, quand le ministre de l'Agriculture a
entammé sa réplique en Chambre, l'autre jour, il nous a dit qu'il
serait peut-être possible que la commission soit convoquée. Eh
bien ! nous sommes confiants, nous prenons la parole du ministre. S'il est
d'avis qu'il lui est nécessaire, ce que nous croyons,
d'avoir l'opinion de tous les corps intéressés, de tous
les membres de la commission, nous aimerions que cette commission soit
convoquée et nous laissons à la discrétion du ministre le
soin de le faire. Mais je crois, et je tiens à le souligner, que ce
serait une très bonne chose que le gouvernement du Québec arrive
avec un factum très bien préparé, et ce factum nous
pourrions commencer à le préparer à la commission
parlementaire.
Je crois que, sans allonger le débat sur le sujet, les paroles du
ministre en Chambre, il y a trois semaines sur le sujet, nous rassurent et je
ne vois pas que nous puissions revenir sur le sujet aujourd'hui.
Maintenant, on parle de plans conjoints. Ici je voudrais, en quelques
mots dire ceci: L'objectif poursuivi par la loi de mise en marché pour
l'organisation des plans conjoints, pour avoir, une mise en marché
ordonnée des produits agricoles au Québec est excellent. Les
mécanismes d'établissement des plans conjoints ont quelques
failles. Remarquez bien que c'est une critique constructive que je
désire faire. Nous le savons, nous l'avons constaté, il y a
quelques failles dans les mécanismes de mise en marche ou
d'établissement de plans conjoints. Mais là où se situe
véritablement le problème, c'est que, lorsque le plan conjoint
est voté, il faut qu'il soit administré par quelqu'un. C'est
regrettable de le dire, trop souvent, comme nous l'avons constaté avec
FEDCO, les administrateurs ne sont pas préparés à
administrer une organisation aussi importante.
Et c'est là, à mon sens, et c'est une suggestion ou une
critique constructive que je veux faire au ministre, le point qu'il nous faut
regarder au cours des prochains mois, même des prochaines semaines.
Advenant qu'un autre plan conjoint, comme celui de FEDCO, soit voté
par exemple, si un plan conjoint était voté pour la mise
en marché ordonnée de la viande de porc dans la province
à ce moment-là, au lieu d'en confier l'administration
immédiatement à un organisme qui n'a pas l'expérience
ça s'acquiert l'expérience ou à des gens qui
ne connaissent pas toutes les implications, il y aurait lieu, à mon sens
de trouver un moyen terme. Que l'administration de ce plan conjoint soit
temporairement confiée à des personnes d'expérience, des
personnes responsables, sous la surveillance du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation ou de la Régie des marchés
et, quand tout ira bien, que cette administration soit retournée aux
producteurs eux-mêmes. Je pense que le ministre me comprend. Ainsi nous
aurions évité que FEDCO établisse son agence et que, par
la suite, le ministre de l'Agriculture soit dans l'obligation de mettre
pratiquement les responsables en tutelle, en nommant un administrateur.
Nous aurions alors la confiance des producteurs, du consommateur et du
public en général. Je vous donne un exemple qui frappera
peut-être l'imagination. Si nous avons l'inten- tion de mettre à
la disposition des gens un véhicule quelconque en
définitive un plan conjoint, c'est un véhicule qui permettra la
mise en marché ordonnée des produits agricoles ce
véhicule, par sa constitution, par sa construction, est certainement
capable de conduire ces gens-là à tel endroit. Si le conducteur
de ce véhicule est un enfant de huit ou de dix ans, nous ne devons pas
nous en prendre au véhicule, nous devons nous en prendre au
conducteur.
Je ne veux pas dire par là que le producteur ne sera pas
compétent pour administrer le plan conjoint, mais le manque
d'expérience, le manque de contact, le manque de relations et
également le manque de connaissances économiques... N'oublions
pas une chose...
M. BELAND: J'invoque le règlement, M. le Président. Etant
donné qu'on débat cette motion en ce moment à la Chambre,
est-ce que, justement, on peut en discuter ici?
M. VINCENT: Pas celle-là, l'autre sur le lait...
M. BELAND: ... convoqué...
M. VINCENT: ... les plans conjoints, c'est l'autre motion sur le lait
qu'on débat en Chambre.
M. BELAND: Oui, mais on n'a pas encore fini de la débattre.
M. VINCENT: Sur le lait, non, en vertu des plans conjoints en
général...
M. GIASSON: ...en vue de la mise en marché de la viande de porc,
il n'a pas été question de ça, alors il a le droit d'en
parler.
UNE VOIX: On n'a pas parlé des cochons.
M. VINCENT: Donc, c'est là, M. le Président...
UNE VOIX: Ni des canards.
M. VINCENT: ...à mon sens, le point délicat. Qu'on
remarque bien qu'avec Fedco, le gros du problème vient de deux sources,
d'abord des autres provinces, des organismes des autres provinces, des
producteurs des autres provinces. Il y a nécessairement des contacts
à établir entre les producteurs du Québec et les
producteurs de l'Ontario, du Manitoba et du Nouveau-Brunswick, et si une agence
est libre d'exercer un rôle, est libre de prendre des décisions
sans consultations préalables avec nos gouvernements, avec les
autorités d'un ministère, ça peut amener des conflits
joliment importants.
Et dans un autre ordre d'idées, une agence a des décisions
à prendre à l'intérieur de la province, et là ce
sont les producteurs de la
province qui sont en cause. Et le gouvernement sait, comme les hommes
d'expérience savent également, qu'on peut viser un objectif, mais
avoir deux ans, trois ans pour l'atteindre. Il y a toujours deux, trois
étapes à franchir avant d'atteindre notre objectif, et ça
va beaucoup mieux.
C'est là, à mon sens, une des raisons pour lesquelles, si
le ministre le juge à propos, c'est lui qui est le grand responsable,
à l'heure actuelle, de l'agriculture au Québec, nous demandons
qu'au cours de l'automne, une commission parlementaire soit convoquée
avec les membres de la Régie des marchés agricoles du
Québec afin d'examiner ce problème-là, c'est le
problème d'administration des agences. A ce moment-là, les gens
seront peut-être plus confiants, et quand tout ira bien, et d'ailleurs le
ministre l'a dit lui-même, il a nommé un administrateur mais il
n'a pas l'intention de laisser cet administrateur à Fedco ad vitam
aeternam. A un moment donné, quand tout rentrera dans l'ordre, je crois
bien que le ministère retirera l'administrateur qui a été
nommé à Fedco. Mais entre-temps, le ministre veut en avoir pas le
contrôle mais veut quand même avoir un droit de regard, un droit
également pas de décision mais de conseil à l'agence en
question.
C'est là le problème et à ce moment-là quand
l'organisation des plans conjoints se fera d'une façon rationnelle,
d'une façon à atteindre une certaine excellence, nous n'aurons
pas besoin, comme l'a mentionné le député de
Lotbinière, ce qui d'ailleurs serait un non-sens de donner
des escomptes sur les achats des produits du Québec. Cela deviendrait
une forme de subventions indirectes ou mêmes directes à la
production au Québec, et c'est justement le but fixé par les
plans conjoints. N'oublions pas une chose, c'est que le gros problème,
là... Un président américain disait: Qu'on me trouve le
ministre de l'Agriculture qui va résoudre le problème de l'offre
et de la demande, et je vais lui élever un monument juste en face de la
Maison-Blanche, à Washington. Il a mentionné ça en 1850 et
puis il n'y a pas encore de monument d'élevé là-bas. C'est
aux Etats-Unis, ça.
M. BELAND: ... des plans si on conduit l'agriculture.
M. VINCENT: Non, non, mais qu'on trouve une solution pour régler
le problème de l'offre et de la demande dans les produits agricoles, et
cette solution, les producteurs, les associations agricoles vont
considérer que c'était la formule des plans conjoints.
C'est vrai que la formule des plans conjoints peut en arriver, comme ce
fut le cas dans le lait, à contrôler la production versus la
consommation. Pour en arriver là, il faut cependant qu'il y ait des
administrateurs qualifiés à la tête de ces
organisations.
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'est certainement pas bon dans le bois, le gars,
actuellement. Est-ce que le ministre a l'intention de révoquer la
décision de la Régie des marchés agricoles concernant le
règlement no 5 sur le plan conjoint du bois dans les Cantons de
l'Est?
M. TOUPIN: Le ministre n'a pas les pouvoirs de révoquer le
règlement no 5.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors ça veut dire qu'actuellement le plan
conjoint qui existe et qui n'est pas accepté, qui n'est pas acceptable
non plus, après les nombreuses requêtes qui ont été
faites, les gens vont être obligés d'accepter ça tel
quel.
M. TOUPIN: Il y a eu des représentations faites auprès de
la Régie des marchés agricoles du Québec. La régie
prendra ses décisions, c'est sa responsabilité.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. LAVOIE (Wolfe): Peut-on en appeler au lieutenant-gouverneur de cette
décision-là?
M. TOUPIN: Les producteurs peuvent en appeler, s'ils le désirent,
au lieutenant-gouverneur mais je n'ai pas vu l'appel des producteurs au
lieutenant-gouverneur. Il ne m'est jamais parvenu, à moins qu'il ne soit
parvenu à un autre.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous avez certainement eu de nombreuses
requêtes à ce sujet-là.
M. TOUPIN : Je ne pense pas qu'il y ait eu de demandes officielles au
lieutenant-gouverneur en rapport avec cette réglementation.
M. CROISETIERE: Le ministre de l'Agriculture est assez mal placé
de désavouer la Régie des marchés agricoles parce
qu'enfin...
M. TOUPIN: Je ne pense pas, M. le Président, qu'il s'agisse
d'approuver ou de désapprouver un geste de la régie. Il s'agit
purement et simplement de suivre et de respecter les lois qui sont
présentement en vigueur.
M. ROY (Beauce): M. le Président...
M. VINCENT: M. le Président, est-ce qu'on a été
informé qu'on devrait suspendre à six heures moins quart pour une
raison...?
M. LE PRESIDENT: Oui, mais une dernière question, le
député de Beauce, après ça on va suspendre
jusqu'à...
M. ROY (Beauce): C'est seulement sur un point, M. le Président,
c'est parce que le député de Nicolet, je pense, vient de toucher
le fond du problème lorsqu'il a parlé de la loi de l'offre et
de la demande dans le produit agricole. Alors j'aurais eu plusieurs
observations à faire à ce sujet-là...
M. LE PRESIDENT: Vous pourrez les faire ce soir à huit heures et
quart.
M. ROY (Beauce): M. le Président me le permet.
M. CROISETIERE : D'ailleurs le député de Nicolet n'a pas
terminé.
M. LE PRESIDENT: Ce soir, à quelle heure?
M. TOUPIN: Huit heures et quart, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: C'est suspendu jusqu'à huit heures et quart.
Reprise de la séance à 20 h 33
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Le député de Beauce a la parole.
M. ROY (Beauce): Je vais être très bref. Avant le souper,
le député de Nicolet a touché à un problème
de fond, en ce qui a trait à l'Agriculture, lorsqu'il a parlé de
la loi de l'offre et de la demande. On sait qu'au Québec, à cause
de notre climat, la production agricole même dans le lait est une
production saisonnière. Comme partout ailleurs, nous avons une
consommation stable. Qu'est-ce qu'a fait le gouvernement? Je pense que c'est
là qu'est le premier problème de fond. Qu'a fait le gouvernement
en face de cette situation? Cette situation ne date pas d'hier. Je ne voudrais
pas blâmer le ministre actuel parce que cela fait tout de même
seulement un an qu'il est ministre de l'Agriculture. On ne peut accuser le
présent gouvernement d'être responsable à lui seul de tout
le malaise qui existe dans la classe agricole comme je l'ai dit tout à
l'heure. Tout de même, je pense qu'il y a lieu de s'interroger
sérieusement sur les politiques antérieures qui ont
été abordées dans ce domaine-là pour faire face
à la loi de l'offre et de la demande. Lorsqu'on a annoncé des
politiques, comme les politiques d'agrandissement des fermes, on a vu une
quantité de petits agriculteurs au Québec qui ont
décidé de regrouper leur ferme avec d'autres fermes
abandonnées dans bien des cas et ils se sont modernisés, ils ont
amélioré leur troupeau, ils ont amélioré leur
équipement et ils ont augmenté considérablement leur
production. On a demandé aux cultivateurs d'être plus efficaces.
Les cultivateurs ont fait énormément d'efforts pour être
plus efficaces et pour organiser leur ferme sur une base de
rentabilité.
Maintenant, je pense que la politique globale que le gouvernement a
voulu nous présenter, c'est une politique qui s'attaque surtout aux
conséquences plutôt que de s'attaquer aux problèmes de
fond. Lorsqu'on a parlé de la loi de l'offre et de la demande tout
à l'heure, je pense que le gouvernement fait une option qui est plus que
discutable. On veut limiter la production selon les besoins actuels des
consommateurs par des décrets ou des quotas en vue d'assurer à la
production de meilleurs prix parce que la loi de l'offre et de la demande a
toujours joué contre les cultivateurs. Quand ils arrivaient pour mettre
leurs produits sur le marché, ils mettaient tous leurs produits à
la même place sur le marché. Ce sont les grosses compagnies, les
trusts qui ont accumulé les réserves. On a entreposé les
produits agricoles et on a organisé une mise en marché sur une
période de douze mois. C'est le problème que nous avons vu dans
le domaine de la pomme de terre, c'est le problème que nous avons vu
dans le domaine des légumes, c'est le problème que
nous avons vu en partie pour le lait et le beurre. C'est un
problème que nous avons vécu. Je me demande si la politique de
limiter la production aux besoins de la consommation actuelle va régler
les problèmes de la classe agricole. Je pense qu'on est en train
d'assister à l'heure actuelle au Québec, étant
donné la politique des quotas, à un début de lutte qui a
tendance à s'accentuer entre les petits producteurs et les gros
producteurs. Les gros producteurs en sont rendus à désirer la
diminution du nombre de cultivateurs. Ils en sont rendus à
désirer la disparition des petits agriculteurs du Québec avec
toutes les implications que ceci pourrait avoir.
Nous croyons qu'il y aurait lieu pour le gouvernement d'envisager une
autre option. L'autre option serait d'augmenter la consommation des produits
agricoles du Québec dans le Québec, comme le disait le
député de Lotbinière tout à l'heure. A ce
moment-là, il est évident que, si les cultivateurs augmentent
leur production et si les cultivateurs réussissent à mettre plus
de produits sur le marché, nous aurons un débouché naturel
chez nous pour être capable de les écouler.
M. TOUPIN: C'est contradictoire votre affaire.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas contradictoire du tout. Il faut augmenter
la consommation des produits agricoles faits au Québec, dans le
Québec.
M. TOUPIN: Il faut augmenter la production pour ça.
M. ROY (Beauce): Il faut augmenter la consommation des produits
agricoles. C'est ce que je dis. L'option que le gouvernement semble vouloir
appliquer à l'heure actuelle je n'ai pas dit que c'est l'option
que nous préconisons c'est de limiter la production par des
décrets et des quotas sur le marché de consommation en vue de
satisfaire le marché de consommation actuel alors que nous avons une
sous-consommation au Québec. C'est ce que je veux dire. Il y aurait lieu
d'augmenter la consommation des produits agricoles du Québec dans le
Québec. Je suis convaincu qu'il y a des possibilités
là-dedans si le gouvernement faisait des recherches et des études
dans ce sens-là. D'ailleurs l'enquête fédérale sur
la nutrition va être assez révélatrice à ce
sujet-là. Je pense que nous allons avoir des surprises. On n'a pas
besoin d'aller dans des grands centres. On peut même aller dans les
villages, dans les milieux ruraux pour se rendre compte que nous avons une
sous-consommation dans bien des foyers et dans bien des familles.
Deuxièmement, tant et aussi longtemps que le gouvernement ne
trouvera pas de débouchés, sur le marché mondial, pour les
produits agricoles du Québec, il va falloir que le gouvernement fasse
des efforts dans ce sens. Le problème numéro 1 du monde, à
l'heure actuelle, c'est la sous-alimentation. Cela, on le sait. D'ailleurs, je
ne blâme pas le gouvernement du Québec parce que ce n'est pas sous
sa juridiction. Mais que nos gouvernements cessent d'envoyer des armes aux pays
sous-développés et aux pays sous-alimentés. Qu'on leur
envoie de la nourriture pour qu'ils soient capables de vivre et de
survivre.
Ensuite, je pense qu'il y aurait un troisième point. Le
gouvernement devrait mettre à la raison, peut-être, certaines
compagnies, certains trusts, exploiteurs qui ont toujours abusé de leurs
pouvoirs.
Je pense qu'avec ces trois moyens, on pourrait peut-être avoir des
éléments de base qui nous permettraient d'orienter,
d'établir, d'élaborer une politique agricole dynamique, une
politique agricole expansionniste au Québec.
M. le Président, il y aurait peut-être un autre point qui
serait, je pense, très important sur lequel le gouvernement devrait
s'arrêter le plus tôt possible: définir l'agriculteur au
Québec. Qui est un agriculteur au Québec? Nous savons que nous
avons quatre types d'agriculteurs chez nous. Nous avons une certaine
quantité d'agriculteurs amateurs, même des entreprises, et on le
sait. Ils achètent des fermes, exploitent des fermes et, avec les
déficits des fermes, ils ont un moyen pour camoufler de l'impôt
sur le revenu ailleurs, et ça je pense que ce n'est un secret pour
personne. Il n'y a personne qui peut le nier.
Nous avons un deuxième type en agriculture: les industriels qui
font des investissements de $200,000, $300,000 et même $400,000. Je me
demande à ce moment-là si ce sont des agriculteurs ou des
industriels qui sont dans l'agriculture. Il y aurait lieu de s'interroger de ce
côté.
Nous avons l'agriculteur professionnel qui vit de l'agriculture, et nous
avons un autre type d'agriculteur au Québec qu'on appelle l'agriculteur
à temps partiel.
Je pense, M. le Président, que le syndicalisme agricole aurait pu
mettre de l'ordre là-dedans, définir qui est un agriculteur,
définir le statut de l'agriculteur au Québec comme on a
défini le statut du dentiste, du médecin, de l'avocat, du
notaire, comme on a défini et qu'on est train de définir le
statut, à l'heure actuelle, des ouvriers et de certaines classes
d'individus dans les métiers, par exemple, de la construction, de
l'électricité et autres.
La loi du syndicalisme agricole, les cultivateurs la réclament
depuis des années et elle ne vient pas, elle ne vient jamais. On
pourrait peut-être demander à l'ancien ministre pourquoi le
précédent gouvernement, au cours des quatre dernières
années, ne l'a pas présentée, la loi du syndicalisme
agricole. J'ai eu à travailler proche de la classe agricole, et depuis
des dizaines d'années les agriculteurs demandent une loi du syndicalisme
agricole.
M. VINCENT: Pardon?
M. ROY (Beauce): Cela fait des dizaines d'années que les
agriculteurs demandent une loi du syndicalisme agricole.
M. VINCENT: Pardon?
M. ROY (Beauce): Depuis 1950, 1951, 1952 que les agriculteurs
réclament un statut professionnel et qu'on en parle à la grandeur
du Québec.
M. LEDUC: Cela veut dire deux dizaines d'années, ce n'est pas des
dizaines d'années quoique deux...
M. ROY (Beauce): Deux ou des?
M. GIASSON: Cela ne fait pas des dizaines d'années, on a
commencé à la réclamer au temps du régime
Lesage.
M. VINCENT: Et on l'a retirée par la suite. M. GIASSON:
Exactement.
M. ROY (Beauce): M. le Président, il s'est donné, à
l'école Noé-Ponton, de Sherbrooke et je suis très
bien placé pour le savoir parce que j'étais là
...
M. VINCENT: Juste pour l'information du député...
M. ROY (Beauce): ...en 1952, des cours sur le syndicalisme agricole pour
lequel on demandait une loi. On n'a peut-être pas fait des demandes avec
autant de pression qu'on les a faites dernièrement, mais ça fait
longtemps qu'on parle de syndicalisme agricole au Québec.
M. GIASSON: A ce moment-là, on demandait une loi de corporatisme
agricole et non pas de syndicalisme agricole.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Beauce me permettrait
un mot, simplement pour éclairer les membres de la commission? La loi du
syndicalisme agricole a été présentée au
gouvernement du Québec en 1965. Le premier projet...
M. ROY (Beauce): Le premier projet qu'on a présenté au
gouvernement.
M. VINCENT: ...a été présenté au
gouvernement du Québec en 1965. En 1966, le projet a été
retiré.
M. ROY (Beauce): Par ceux qui l'avaient présenté?
M. VINCENT: Oui. Et en 1966, le ministre de l'Agriculture de
l'époque a écrit à l'UCC pour demander si on avait
l'intention de présenter un autre projet. Et la réponse, en date
du mois de janvier 1967, a été que "temporairement, le projet
était sur les tablettes, qu'on voulait faire faire une étude". Et
au mémoire de 1967, il n'en était pas question.
Au mémoire de 1968, il n'en était pas question. Ce n'est
qu'en 1969, au mois de novembre, qu'on est revenu présenter au conseil
des ministres un projet de loi sur le syndicalisme agricole. C'est à ce
moment-là que le conseil des ministres a accepté, en principe, le
projet, a nommé un commissaire-enquêteur pour préparer une
législation, soit M. Trudeau de Montréal. Il ne faudrait quand
même pas commettre l'erreur qui a été mentionnée
dans le mémoire de l'UCC, que c'était depuis... Le ministre ne
semble pas d'accord? Je peux aller chercher les documents.
M. TOUPIN: Je n'ai pas dit que je n'étais pas d'accord. J'ai tout
simplement dit que le député de Nicolet essayait de faire un
historique le plus objectif possible. Mais peu importe ce qui a pu être
fait avant. Ce qui est important, c'est qu'on arrive à le
présenter.
M. BELAND: Je pense qu'au contraire je m'excuse, si j'interromps
peut-être d'autres députés c'est quand même
bien important. J'ai moi-même été actif au sein de l'UCC.
Je n'étais pas à ce moment-là à un poste tellement
haut mais on me disait tout le temps que c'était demandé avec
insistance. Alors de deux choses l'une: Ou notre association professionnelle
nous mentait, ou c'est l'ex-ministre de l'Agriculture qui nous ment
présentement. C'est aussi simple que cela.
M. TOUPIN: Il faudrait lui demander à lui s'il conte des
mensonges.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je trouve tout de même un
peu surprennantes les déclarations du ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Lotbinière
prend ma parole ou s'il considère que c'est moi qui mens?
M. BELAND : Ce n'est pas à moi de juger. A ce moment-là,
il y en a un qui...
M. VINCENT: Mais on doit quand même prendre la parole d'un
collègue!
M. BELAND: A ce moment-là, vous m'acculez au pied du mur.
J'accepte d'être acculé au pied du mur mais...
M. VINCENT: Non, non.
M. BELAND: ... à ce moment-là, je renvoie la balle au
ministre actuel qui cela faisait un sacré bout de temps
était directeur général de l'UCC. Or, l'UCC est sur le
plan provincial et cela ne devait pas dévier dans le cas de sa
région
plus que dans les autres régions. Soit qu'il puisse dire que ce
que le ministre disait était vrai ou qu'il avoue à ce
moment, je me pose des questions si réellement il est vrai qu'on
nous disait dans le temps membres de l'UCC, qui demandions avec insistance la
loi du syndicalisme agricole et on vient de nous dire le contraire
qu'il n'y avait certainement pas ces deux choses qui marchaient de
front. Il y en a une des deux. Laquelle?
M. TOUPIN: Il y a bien des choses qui ne marchent pas de front. Vous
dites que vous avez participé à l'élaboration de la loi du
syndicalisme agricole. Vous dites que vous savez et que vous ne savez pas si
cela a commencé en 1964 ou en 1965. Vous dites que la balle doit
être renvoyée du député de Nicolet au
député de Lotbinière au ministre de l'Agriculture. Votre
affaire est passablement confuse.
Je soutiens toujours que ce qui est important dans tout cela, ce n'est
pas d'essayer d'établir historiquement si c'est le 4 octobre, le 10
novembre ou le 5 janvier qu'on a commencé à travailler au
syndicalisme agricole. Ce n'est pas cela qui est important. On se perd purement
et simplement en mots et en histoires là-dedans.
M. ROY (Beauce): Je pense, M. le Président, que c'est très
important que la lumière se fasse de ce côté parce que les
agriculteurs du Québec j'en ai rencontré plusieurs en fin
de semaine nous disent: Cela fait douze ans, cela fait quinze ans, cela
fait dix-huit ans qu'on parle de syndicalisme agricole et on ne nous a pas
encore présenté la loi.
J'aimerais savoir une chose et la savoir de façon très
claire parce qu'elle est très importante pour informer la population
adéquatement: Est-il exact que la loi du syndicalisme agricole n'avait
été demandée que récemment? J'aimerais le
savoir.
M. GIASSON: En 1965.
M. ROY (Beauce): En 1965, et elle a été retirée en
1966. Je pense que le ministre actuel de l'Agriculture travaillait comme
directeur régional de l'UCC. Il est donc très au courant de la
question.
M. OSTIGUY: Est-ce que le député de Beauce me permettrait
une question?
M. ROY (Beauce): Ecoutez, je ne peux pas répondre à la
question puisque je pose la question au ministre.
M. OSTIGUY: Vous venez de mentionner que tous les agriculteurs que vous
avez rencontrés manifestent le désir d'avoir la loi du
syndicalisme agricole. Est-ce que vous avez rencontré tous les
agriculteurs à 100 p.c?
UNE VOIX: Non, non.
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas dit que tous les agriculteurs
réclament la loi du syndicalisme agricole. J'ai posé la question
suivante: Est-il exact que la loi du syndicalisme agricole a été
demandée seulement en 1965, retirée en 1966 et redemandée
plus tard?
M. OSTIGUY: Ce n'est pas ce que je vous ai demandé.
M. ROY (Beauce): J'ai très bien compris votre question. Ce que
j'ai dit, c'est qu'il y a des gens qui sont en faveur de la loi du syndicalisme
agricole. Ceux que j'ai rencontrés en fin de semaine sont des gens qui
sont en faveur de la loi. Ils nous ont dit: Cela fait dix, douze et quinze ans
que nous exigeons une loi du syndicalisme agricole au Québec et elle ne
vient pas encore. Quand viendra donc cette loi?
M. PERREAULT: C'est faux.
UNE VOIX: Comme directeur de l'UCC, car je fais partie de l'UCC, si vous
me permettez une question...
M. VINCENT: M. le Président, j'ai été mis en
cause.
M. LE PRESIDENT: Pour hâter la discussion et vider le sujet, je
donne la parole au député de Nicolet qui est en cause.
M. VINCENT: Oui, M. le président. Ayant été mis en
cause, je voudrais simplement que le ministre de l'Agriculture... J'ai
donné l'historique. Le député de Lotbinière a
mentionné que soit le député de Nicolet ment, que soit
l'UCC ment. J'ai demandé au député de Lotbinière de
prendre ma parole. Est-ce que le ministre de l'Agriculture pourrait, oui ou
non, confirmer ce que j'ai avancé?
M. TOUPIN: Je ne pense pas que je puisse confirmer ou infirmer ce que le
député de Nicolet peut dire.
M. LE PRESIDENT: Ce sont les politiques de l'UCC, ce ne sont pas les
politiques du gouvernement.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet doit être en mesure
d'assumer ses propres déclarations et ses propres affirmations. Je ne
pense pas qu'il revienne au ministre de l'Agriculture d'assumer la
responsabilité des affirmations du député de Nicolet. Si
le député de Lotbinière met en doute les
déclarations du député de Nicolet, qu'il essaie de prouver
s'il a raison ou s'il a tort.
M. LE PRESIDENT: Je donne la parole au député...
M. VINCENT: Donc, M. le Président, cela signifie que le ministre
de l'Agriculture n'est pas au courant du dossier.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président...
M. VINCENT: Cela signifie donc, M. le Président, que le ministre
de l'Agriculture n'est pas au courant du dossier. Il a continué la
même politique qu'il a toujours eue, soit de parler à travers son
chapeau.
UNE VOIX: Ah! Ah!
M. VINCENT: En définitive, c'est ce qu'il vient de nous dire. Le
ministre de l'Agriculture est parfaitement au courant du dossier du
syndicalisme agricole.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet a affirmé,
tantôt, que les premières démarches avaient
été faites en 1965...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: ... et que le projet de loi avait été
retiré en 1966.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: A-t-il raison ou a-t-il tort?
M. VINCENT: Je demande au ministre...
M. TOUPIN: S'il a raison, qu'il en fasse la preuve. S'il a tort, qu'il
en fasse aussi la preuve. Qu'il arrête de rejeter la balle sur tout le
monde, comme il l'a toujours fait dans le passé. Qu'il prenne donc ses
responsabilités et qu'il essaie donc, une fois pour toutes,
d'établir clairement si ce qu'il avance est vrai ou faux. C'est
simplement cela que nous avons voulu dire.
M. VINCENT: Je pose la question au ministre de l'Agriculture. A quel
moment le projet de loi du syndicalisme agricole a-t-il été
présenté par l'UCC?
M. TOUPIN: Je ne sais pas quand il a été
présenté. Tout ce que je puis vous dire, est que cela fait
longtemps qu'on en parle et qu'on n'a jamais eu le courage, dans le
passé d'aborder le problème de front, si ce n'est que de mettre
cela entre les mains de gens pour en faire l'étude.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. On vient d'entendre le
ministre de l'Agriculture. C'est bien enregistré aux Débats.
M. TOUPIN: Bien sûr que c'est enregistré aux
Débats.
M. VINCENT: Cela fait longtemps qu'on en parle et on n'a jamais eu le
courage...
M. TOUPIN: De l'aborder de front, ce problème.
M. VINCENT: ... de l'aborder de front. M. TOUPIN: Bien sûr.
M. VINCENT: Maintenant, je vous donnerai les documents qui montreront
qui a manqué de courage.
M. TOUPIN: Donnez-en, des preuves!
M. VINCENT: L'UCC présente son premier projet relatif à
une loi des syndicats agricoles en 1965. Mémoire 1965, annexe 1, page 27
à 43 inclusivement.
M. TOUPIN: Moi non plus cela ne m'intéresse pas de le savoir.
M. VINCENT: C'est le dossier du syndicalisme agricole que nous avons au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. TOUPIN: C'est bien possible.
M. VINCENT: En 1966, à la page 5 du mémoire de l'UCC, on
constate, à l'article 1, qu'il a été décidé
de suspendre, du moins pour un certain temps, ce projet. Est-ce le cas oui ou
non?
M. TOUPIN: Puisque votre rapport le dit, cela doit être vrai.
M. VINCENT: Oui, mais le ministre était membre de l'UCC à
ce moment-là.
M. TOUPIN: Non, je n'étais pas membre de l'UCC.
M. VINCENT: Non, vous étiez directeur syndical.
M. TOUPIN: Je n'ai jamais été membre de l'UCC. Vous, vous
l'avez été par exemple.
M. VINCENT: Je le suis encore.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Me permettriez-vous...
M. VINCENT: Donc, en 1966.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le député de Nicolet me
permettrait-il une parenthèse avant de continuer?
M. VINCENT: Oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je me fiche de
savoir qui a raison. Que ce soit le ministre actuel ou l'ancien ministre, que
la loi ait été demandée il y a dix ans ou cinq ans. Ce qui
intéresse les cultivateurs du Québec est de savoir s'ils auront
cette loi du syndicalisme agricole.
Le ministre a dit qu'il allait la déposer d'ici l'ajournement.
Est-ce bien cela?
M. TOUPIN: C'est bien cela. J'ai dit que j'allais la déposer et
elle sera déposée.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce qui est intéressant est de savoir
quand on déposera le projet de loi du syndicalisme agricole et quand les
cultivateurs l'auront. Le reste si nous discutons de cela jusqu'à onze
heures, à savoir quand cela a été demandé, si cela
fait dix ou quinze ans, ne règle rien au problème des
cultivateurs du Québec et au problème du syndicalisme agricole.
Continuez si vous le voulez mais moi, cela ne m'intéresse pas de savoir
qui a raison ou tort.
M. ROY (Beauce): Je demanderais tout simplement une chose au
député de Sainte-Marie. Lorsque nous entendons les
représentants de son parti discuter pendant une, deux ou trois heures
sur un seul sujet, aux commissions parlementaires, nous les écoutons
avec attention. Il y a une question qui nous intéresse. Nous avons
posé une question. Nous désirons avoir la réponse, que
cela lui plaise ou non. C'est clair.
M. LE PRESIDENT: Les membres de cette commission sont libres de poser
des questions et de demander des réponses autant qu'ils le veulent.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne suis pas ici pour savoir qui a raison.
Cela ne m'intéresse pas.
M. ROY (Beauce): Je pense que le député de Nicolet a
quelque chose à dire. Très rapidement, s'il vous plaît, un
résumé, parce que je pense que, dans l'esprit
d'énormément de personnes, le problème est assez confus et
je pense que si on peut y apporter un peu plus de lumière, ce sera
à l'avantage de bien des gens.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Es ne l'ont pas eu en 1965 ni en 1966.
Est-ce que ce sont eux qui l'ont retiré? Est-ce que cela dépend
de l'ancien ministre? De qui cela dépend-il? Ils ne l'ont pas. Il est
question qu'ils veulent avoir le syndicalisme agricole. On doit discuter de
l'avenir. Le passé, entre l'ancien gouvernement et le nouveau, il n'y a
pas de problème.
M. OSTIGUY: De plus, le ministre a dit qu'il va être
déposé à la session.
M. BELAND: Je regrette énormément, mais, par contre, cette
chose est d'une grande importance, parce que...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Pas pour les cultivateurs.
M. BELAND: Oui, pour les cultivateurs. Soit que l'on nous ait
bourré le crâne et je m'inclus dans le tas, parce que j'ai
été un membre de l'IJCC et j'ai été un membre
fervent, à part cela, et je ne regrette rien, j'ai toujours soutenu
l'UCC et je vais continuer à défendre les intérêts
des cultivateurs, mais pour autant que je puisse avoir la vérité.
Or, je pense que quelques éclaircissements ne nuiront pas,
présentement, sur le litige. Ce n'est pas ma faute si ce litige existe,
ce n'est pas du tout ma faute.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est pas constructif, ça.
M. LE PRESIDENT: C'est pour éclairer le député de
Lotbinière et celui de Beauce. Si le député de Nicolet
peut les éclairer, je lui demande de le faire.
M. VINCENT: M. le Président, si vous me le permettez, sans aucun
commentaire, d'ailleurs, ce que je me suis privé de faire jusqu'à
maintenant sur le syndicalisme agricole, puisque tous les mémoires
mentionnent 1965, et d'ailleurs, plusieurs m'ont déjà posé
la même question de façon assez soutenue, je vais simplement
donner les faits:
L'UCC présente son premier projet relatif à une loi des
syndicats agricoles en 1965. C'était le mémoire 65, annexe 1,
pages 27 à 43 inclusivement. En 1966, à la page 5 du
mémoire de l'UCC, on constate, à l'article 1, qu'il a
été entre guillemets "décidé de
suspendre, du moins pour un certain temps, ce projet".
Cette décision est confirmée dans une lettre du 5 janvier
1967.
M. TOUPIN: A qui cette lettre était-elle adressée?
M. VINCENT: Est-ce que le ministre veut me laisser le donner?
M. TOUPIN: Oui, mais je veux savoir à qui?
M. VINCENT: Si le ministre n'est pas au courant, je vais le renseigner.
Il devrait être au courant de tout cela. Cette décision est
confirmée dans une lettre du 5 janvier 1967, signée par M.
Paul-Henri Lavoie, secrétaire général de cette
association, en réponse à une lettre du 18 novembre, du ministre
de l'Agriculture et de la Colonisation, et je vais lire la correspondance. Le
mémoire de 1967, présenté en janvier 1968, n'en fait plus
mention. Voici la lettre: "Le 18 novembre 1966 la lettre est au
registraire du ministère de l'Agriculture, numéro 1837-63.
M. TOUPIN: A quelle date?
M. VINCENT: Le 18 novembre 1966. Pour l'information du ministre, s'il
veut aller chercher le dossier du syndicalisme agricole chez le registraire du
ministère de l'Agriculture, les originaux de lettres personnelles sont
là.
M. TOUPIN: Cela me suffit. Je voulais savoir la date.
M. VINCENT: Donc: "18 novembre 1966,
M. Lionel Sorel,
Président de l'Union catholique des cultivateurs, 515 avenue
Viger,
Montréal 24, P. Q. "Monsieur le président,
Objet: Loi du syndicalisme agricole "Etant à établir notre
programme d'action en relation avec un grand nombre de vos demandes, tant du
point de vue législatif que des actes administratifs à poser, ou
règlements et mesures à changer, nous avons cru déceler,
parmi les résolutions de votre dernier congrès quelques
réticences à aller de l'avant en ce qui a trait à votre
projet initial concernant le syndicalisme agricole. "Il me serait fort utile
d'en connaître un peu plus à ce sujet et je vous saurais
gré de me confirmer, ou de m'infirmer l'interprétation que je
fais de ladite résolution. Si cela vous agrée, vous pourriez me
renseigner quant aux nouvelles stratégies ou à la nouvelle
orientation que vous entendez mettre en oeuvre en regard de ce projet
particulier. "Agréez, M. le Président, l'assurance de ma
collaboration très étroite et veuillez me croire,
Votre tout dévoué,
Clément Vincent, ministre de l'Agriculture."
Le 18 novembre 1966, deux mois plus tard, moins treize jours, soit un
mois et demi plus tard, une réponse. "Clément Vincent,
Ministre de l'Agriculture et de la Colonisation,
Hôtel du gouvernement,
Québec.
RE: Loi du syndicalisme agricole"
Encore là, vous trouverez cela au registraire ; la lettre a
été reçue au ministère le 9 janvier 1967, au
cabinet du ministre de l'Agriculture. J'ai une copie et l'original est chez le
registraire. "M. le ministre, pour faire suite à la lettre en date du 18
novembre 1966, sur le sujet précité, que vous faisiez parvenir
à M. Lionel Sorel, président général de l'UCC, il
est bien vrai que le dernier congrès général de l'UCC a
adopté une attitude quelque peu différente de celle suivie au
cours des derniers mois relativement au projet de législation de
véritable reconnaissance du syndicalisme agricole, ainsi qu'en fait foi
la résolution en la matière adoptée à cette
occasion, dont vous trouverez le texte ci-joint. Afin de donner suite à
cette décision du dernier congrès général de l'UCC,
le conseil général et le comité exécutif de l'UCC
ont convenu que le mémoire annuel 1966 de l'UCC, destiné au
gouvernement de la province de Québec, portera principalement sur les
amendements qui doivent être apportés, dans le plus bref
délai, aux législations existantes afin de permettre au
syndicalisme agricole de continuer à exercer son action et de se
développer sans trop de difficultés. "
M. TOUPIN: Quelle sorte d'amendements ont été
apportés aux lois existantes?
M. VINCENT: Le ministre s'en souvient.
M. TOUPIN: Lesquels?
M. VINCENT: Je les ai ici.
M. TOUPIN: Lesquels? La loi des...
M. VINCENT: Non, non.
M. TOUPIN: ... syndicats professionnels a-t-elle été
amendée?
M. VINCENT: L'organisation de la profession agricole.
M. TOUPIN: Dans quel sens cela a-t-il été amendé?
Est-ce qu'on a reconnu le syndicalisme agricole?
M. VINCENT: Non, ce n'est pas cela.
M. TOUPIN: Non, mais la loi de la mise en marché...
M. VINCENT: La Loi des syndicats professionnels a été
amendée, l'article 2 des syndicats professionnels.
M. TOUPIN: Oui, qu'est-ce qu'on a donné comme statut
professionnel aux agriculteurs?
M. VINCENT: Je n'ai pas fini ma lettre. Donc: "Comme ce mémoire
sera soumis d'ici quelques semaines aux autorités concernées,
vous posséderez alors, M. le ministre, toutes les informations
nécessaires en vue de vous permettre d'adopter les mesures qui pourront
s'imposer en tenant compte que les amendements nécessaires aux
législations actuelles visent à faire face à des
situations d'urgence" le ministre s'en souvient parce qu'il a
patronné un petit groupe qui est venu au Patro Roc-Amadour...
M. TOUPIN: Bien sûr, mais qu'est-ce que cela a donné, au
fond? Qu'est-ce qu'on a eu comme syndicalisme agricole, à ce
moment-là?
M. VINCENT: Non, ce n'était pas pour le syndicalisme agricole.
"Alors que le projet de législation spéciale du syndicalisme
agricole demeure toujours au programme de l'UCC même si sa
réalisation peut être différée."
M. TOUPIN: C'est parce qu'on connaissait le gouvernement.
M. VINCENT: C'est la réponse du ministre. Dans le mémoire
de 1967, présenté en janvier 1968, il n'en était pas
question.
M. TOUPIN: Je suis certain qu'elle va y être, la loi.
M. VINCENT: Dans le mémoire de 1969, c'est là que la Loi
du syndicalisme agricole a été présentée au conseil
des ministres. Je n'ai pas d'autres commentaires à ajouter, c'est la
seule chose que j'ai à dire.
M. TOUPIN: Il y a une Loi du syndicalisme agricole qui a
été présentée au conseil des ministres.
M. VINCENT: Il y a un projet de loi du syndicalisme agricole qui a
été présenté par l'UCC au conseil des ministres au
mois de novembre 1969.
M. TOUPIN: Depuis quand l'UCC présente-t-elle des projets de loi
au conseil des ministres?
M. VINCENT: Un projet de loi a été présenté,
je ne parle pas d'une loi.
M. TOUPIN: Depuis quand des organismes intermédiaires
patronnent-ils des projets de loi auprès du conseil des ministres?
M. VINCENT: Non, non. Un projet de loi a été
présenté au conseil des ministres au mois de novembre 1969.
M. TOUPIN: Par qui?
M. VINCENT: Par l'UCC, à l'occasion de la rencontre annuelle.
M. BELAND: J'aurais une question à poser à l'honorable
député de Nicolet.
M. VINCENT: Je parle d'un projet de loi, pas d'une loi.
M. BELAND: Est-ce que c'était un projet de loi semblable à
ce que la confédération de l'UCC a présenté, il y a
environ de cela quatre ou cinq mois, au présent gouvernement? Est-ce un
schéma semblable?
M. VINCENT: Bien, voici, M. le Président...
M. TOUPIN: M. le Président, pour rétablir les faits,
ça s'est présenté comme ceci. Lorsque l'UCC a
présenté ce mémoire, le gouvernement venait d'amender la
Loi des syndicats professionnels. Il venait de hausser la cotisation de base
des syndicats professionnels.
M. VINCENT: Le gouvernement?
M. TOUPIN: Bien sûr. Il y a eu un amende- ment au code du travail
qui a haussé la cotisation. La cotisation de l'UCC à ce
moment-là étant seulement de $10 et la cotisation minimale
exigée dans la loi des syndicats professionnels était de $1,
alors on a demandé de corriger immédiatement la situation parce
que le syndicalisme agricole se trouvait dans une situation
d'illégalité. C'est ce qui a fait l'objet de la lettre...
M. VINCENT: M. le Président, vous comprenez comme moi que le
ministre vient de dire qu'il y a...
M. TOUPIN: ... de M. Lavoie.
M. VINCENT: ... eu un amendement à la loi qui a permis de hausser
la cotisation...
M. TOUPIN: De base.
M. VINCENT: ... de $10 à $15.
M. TOUPIN: Non, non, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit que
le minimum exigé par le code du travail au niveau des syndicats
professionnels a été augmenté. C'est ça que j'ai
dit. Je n'ai pas parlé de l'UCC à ce moment-là. Mais
étant donné que la cotisation n'était que de $10, les
syndicats professionnels agricoles se trouvaient à ce moment-là
dans l'illégalité et c'est la raison pour laquelle on a
insisté pour réamender le code du travail en vue de rendre
légaux les syndicats agricoles. Mais cela n'a absolument rien
donné comme reconnaissance syndicale.
M. VINCENT: Bien non!
M. TOUPIN: Cela n'a absolument rien donné.
M. VINCENT: Non, je le dis que ça n'a rien donné.
M. TOUPIN: Deuxièmement...
M. VINCENT: Cela n'a rien donné, c'est certain que ça n'a
rien donné.
M. TOUPIN: Oui, le deuxième point, c'est qu'il y a eu des
pressions de faites pour qu'un projet de syndicalisme agricole soit
présenté et le premier ministre du temps, M. Bertrand, a fait une
déclaration publique disant: On va mettre un comité en place pour
étudier une loi du syndicalisme agricole.
M. VINCENT: En quelle année?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, c'est en 1968.
M. VINCENT: Au mois de novembre 1969. M. TOUPIN: En 1969.
M. VINCENT: Alors, il y a quand même une différence.
M. TOUPIN: De novembre à avril, il y a quand même six mois.
Quand je suis arrivé au ministère il n'y avait absolument rien de
fait et de préparé à ce niveau-là.
M. VINCENT: M. le Président, à ce moment-ci, j'avais
demandé au ministre de nous apporter l'arrêté en conseil
nommant M. Trudeau comme chargé de préparer le projet de loi en
novembre 1969 à la suite de la rencontre de l'ucc.
M. TOUPIN: Il n'y avait quand même pas de projet de loi.
M. VINCENT: Et si le ministre veut aller plus loin, je ne l'ai jamais
fait...
M. TOUPIN: Il n'y en avait pas de projet de loi.
M. VINCENT: ... mais je vais sortir les rapports de M. Trudeau qui m'ont
été faits, qui sont dans les dossiers du ministère, ce que
je n'ai aucune raison de faire.
M. TOUPIN: Il n'y avait pas de projet de loi et vous le savez fort bien
qu'il n'y en avait pas de préparé. Il y avait un comité
qui avait été formé, il n'y avait pas de projet de loi de
préparé, c'est ça l'historique du syndicalisme
agricole.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. ROY (Beauce): Alors, en ce qui nous concerne, M. le Président,
je pense que cela a répondu à notre question. Je terminerai mes
observations en posant deux questions au ministre. Etant donné que la
question des grains de provende intéresse particulièrement tous
les producteurs agricoles, j'aimerais demander au ministre s'il y a eu des
représentations de faites auprès du gouvernement
fédéral en ce qui a trait au prix des grains de provende, servant
à alimenter, à fournir les agriculteurs du Québec? Est-ce
qu'il y a eu des représentations de faites par le gouvernement du
Québec auprès du gouvernement central, auprès de la
Commission canadienne du blé relativement au prix des grains de provende
qui sont vendus à l'intérieur du Québec?
M. TOUPIN: Bien, il y a eu certaines revendications de faites depuis
longtemps, non seulement par les gouvernements, mais par les organisations
agricoles auprès de la commission canadienne, pas nécessairement
auprès de la Commission canadienne du blé, mais auprès du
gouvernement fédéral. Lors du dernier congrès de
l'agriculture, je ne me rappelle pas la date exacte, nous avions proposé
au gouvernement fédéral deux options. Nous lui avions
demandé de laisser le commerce des grains libres au Canada,
c'est-à-dire que toutes les provinces aient accès au prix du
grain de la même manière que les provinces de l'Ouest y avaient
accès. C'était là une première option que nous lui
avions offerte. La seconde était d'amender la législation
actuelle pour permettre aux agriculteurs de l'Est d'avoir accès à
des prix abordables pour le grain de provende.
Ce sont les représentations que nous avons faites à ce
moment-là lors du congrès et il n'y eut point de réponse
positive de la part du gouvernement fédéral.
M. ROY (Beauce): Et il n'y eut d'aucune façon de réponse
positive ni à la première suggestion que vous avez faite ni
à la deuxième.
M. TOUPIN: Ni à la première ni à la seconde.
M. ROY (Beauce): Maintenant, concernant le transport du grain de
provende, est-ce que le gouvernement du Québec a fait des
représentations également auprès du gouvernement
fédéral?
M. TOUPIN: La seule que nous avons faite, c'est que, dans les
amendements que nous demandions, nous avons dit que si on soutenait le subside
au transport, il fallait absolument que dans cette politique de soutien on
tienne compte des revendications des producteurs de l'Est. C'est-à-dire
que le subside soit au moins assez élevé pour donner aux
agriculteurs de l'Est l'occasion de se procurer des grains au même prix
que les producteurs de l'Ouest. Nous exigions, comme minimum, que les prix ou
que les subventions données au transport demeurent.
A ce niveau, on a conservé la politique qui existait,
c'est-à-dire qu'on n'a changé d'aucune façon la politique
de subside en ce qui a trait au transport des grains.
M. LEDUC: M. le Président, je n'ai pas la prétention de
faire croire aux membres de la commission que je m'y connais en agriculture,
loin de là. La seule chose que je voudrais faire, c'est quelques
commentaires d'un néophyte qui, pour la première fois,
siège à cette commission, mais qui depuis quelques années
regarde l'administration gouvernementale face au problème de
l'agriculture. Des commentaires qui, possiblement, sont erronés, je
l'admets au départ, cela peut arriver, mais qui m'inquiètent
quand même.
J'ai l'impression depuis quelques années que l'agriculture au
Québec est un cheval de bataille politique. On essaie de faire la cour
au cultivateur dans le but d'aller chercher son vote. Un cheval de bataille
politique où on fait un peu de démagogie. Mais, en fait, c'est
beaucoup plus un problème économique qu'un problème
politique.
Si mes chiffres sont bons, c'est un marché d'à peu
près $700 millions et la transformation de ses produits
représente à peu près $1 milliard. Cela occupe directement
ou indirectement 250,000 personnes au Québec, ce qui veut dire que c'est
plus, beaucoup plus que simplement un problème de petites subventions
qui, à mon sens, dans certains cas ne sont pas valables et qui
encouragent une situation qui est peut-être stagnante.
Je me demande si mes collègues de l'Assemblée nationale
qui ont des comtés qu'on appelle ruraux, pour les définir
contrairement à un comté comme le mien, ne pourraient pas
à un moment donné cesser de faire de la démagogie, dans
son sens le plus pervers à certains moments, pour essayer vraiment
d'aider le cultivateur. Non pas en faire une espèce d'assisté
social indirect, mais en faire un homme qui soit capable, par son potentiel de
production, de jouer un rôle économique au Québec.
C'est tout ce que je voulais mentionner. Il y a d'autres commentaires
qu'un de mes collègues voudraient faire à un autre niveau, mais
cette image que je viens de brosser va sûrement déplaire à
beaucoup de gens, possiblement aussi au ministre. Chose certaine, c'est l'image
de gens qui ne sont pas près du cultivateur, qui ne sont pas près
de l'agriculture et qui se posent sérieusement des questions et se
demandent si un jour on va cesser de faire de la petite politique pour placer
à son niveau réel le cultivateur qui peut être une force
économique au Québec. En effet, $700 millions ou $1 milliard,
c'est de l'argent et cela représente au Québec un chiffre
d'affaires peut-être beaucoup plus considérable que d'autres
industries que l'on y retrouve. D'accord, c'est éparpillé entre
un certain nombre de producteurs, mais cela demeure quand même un chiffre
important. Je me demande si on ne prendra pas un jour son rôle au
sérieux et si on ne fera pas un travail valable.
Etant néophyte, j'ai eu l'occasion de causer avec le ministre
actuel de l'Agriculture et de la Colonisation. Je sais que dans certains
aspects que je mentionnais tantôt qu'il a un peu l'ambition de faire un
tremplin économique de l'agriculture et j'exprime le voeu que l'an
prochain, si on accepte que je fasse une autre intervention, je puisse dire au
ministre: Merci, vous avez déjà relancé l'agriculture sur
une base beaucoup plus économique que sociale.
C'est tout, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, mon préopinant vient de dire
qu'il est un néophyte. En ce qui me concerne, je le crois à 200
p.c. dans le domaine qu'il a abordé par les énumérations
qu'il a faites.
Cependant, je ne discuterai pas de ce qu'il a dit, mais j'abonderai tout
simplement dans ce sens, à savoir que les agriculteurs du Québec,
à venir jusqu'au moment où le gouvernement a voté la Loi
des marchés agricoles, étaient aux prises avec des situations
intenables qui, justement, fluctuaient comme cela pouvait faire sembler bon
à trois ou quatre entreprises commerciales de mise en marché des
produits. Dès l'instant où la Loi des marchés agricoles
est entrée en ligne de compte, cela a été tout simplement
un outil que les agriculteurs sont venus à bout d'avoir après un
certain temps pour tâcher de régler eux-mêmes leurs
affaires.
Il va sans dire que cette Loi des marchés agricoles a
apporté beaucoup aux agriculteurs, mais encore faut-il dire aussi
qu'elle était loin d'être parfaite. Cela a été un
outil de travail, quitte à le perfectionner au fur et à mesure
des années. Soit dit en passant, il a été
perfectionné jusqu'à un certain point. Mais il y a
énormément de failles. Justement, ici, je dis que les principales
failles, on a pris bien soin de ne pas les déranger ou de ne pas les
boucher pour faire en sorte que c'est encore aujourd'hui trois ou quatre
maisons d'affaires qui décident du sort ou du prix de n'importe quelle
denrée agricole que les producteurs mettent en marché.
C'est encore cette situation qui existe aujourd'hui, en dépit du
fait qu'il existe une Loi des marchés agricoles, que nous avons la
Régie des marchés agricoles, etc. Nous avons cette Régie
des marchés agricoles qui fait un travail formidable, qui fait un
travail énorme, mais par contre, il y a ces quelques failles qui restent
dans la loi, failles extrêmement importantes qu'on a fait bien attention
d'éviter, de contourner ou de ne pas combler entièrement. Ce qui
fait qu'encore aujourd'hui ces mêmes producteurs sont pris avec
sensiblement les mêmes problèmes, à l'exception près
que les problèmes sont plus accentués, parce qu'ils sont plus
complexes. Il est plus complexe encore de trouver les solutions valables, parce
qu'on ne touche pas justement aux véritables causes de ces
problèmes réels.
C'est la situation. Je devais, à la suite de l'honorable
député, situer les agriculteurs dans le contexte où ils
sont obligés de travailler aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, est-ce que vous voulez répondre
à cela?
M. GAGNON: Peut-être que si je parlais avant le ministre, ce
serait mieux.
M. LE PRESIDENT: A votre goût.
M. GAGNON: M. le Président, j'ai écouté le
député de Taillon qui, avec beaucoup d'adresse et beaucoup de
finesse, a exposé un problème. Il l'a bien fait. C'était
bien pensé. On aurait cru qu'il était plutôt un
député représentant un comté essentiellement
agricole. Tout de même, on ne peut s'empêcher, lorsqu'on dit qu'on
s'attaque parfois à de la petite politique, de dire
que le ministère de l'Agriculture touche tellement une multitude
d'aides, que nécessairement cela peut paraître de la petite
politique. Mais c'est également essentiel, vu les différentes
classes de cultivateurs. Il y en a qui ont un revenu très
appréciable, d'autres moins et il y a une troisième
catégorie, dans des endroits qui ne sont pas favorisés soit par
la topographie du terrain, soit par l'éloignement des marchés ou
encore à cause des difficultés qu'on rencontre au niveau du
climat, etc.
S'il paraît y avoir une multitude de petites politiques, c'est
possiblement l'aide aux cultivateurs qui le démontre d'une façon
totale. Que l'on considère par exemple que le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation donne de l'aide pour l'achat de grains de
semence, qu'il accorde de l'aide pour les travaux mécanisés,
qu'il accorde de l'aide pour le drainage des terres, pour l'insémination
artificielle, pour l'achat d'animaux, pour l'engrais chimique même
si cela a été enlevé pour les travaux de routes, de
ponceaux qui concernent les cultivateurs, pour l'établissement de fils
de cultivateur, la recherche agricole, la mise en marché.
Tout cela représente une multitude de choses, mais lorsque nous
parlons d'agriculture, à ce moment-là, il faut toucher tous ces
points, ce qui semble peut-être laisser voir que c'est politiquement.
Mais il faut nécessairement aller parler de ces problèmes qui
touchent l'ensemble des cultivateurs et qui touchent également
l'ensemble du revenu de $1 milliard, soit près d'un vingtième du
revenu total de la province de Québec qui se situe aux alentours de $20
milliards ou $22 milliards.
Mais aussi longtemps qu'il y aura de ces couches de cultivateurs, aussi
longtemps qu'il y aura des cultivateurs qui seront éloignés des
centres de marché, qu'il y a des topographies de terrain difficiles dans
certaines régions pour des cultivateurs, comparativement à
d'autres régions, aussi longtemps que le climat, par exemple, de la
Gaspésie ou un peu plus haut ne sera pas aussi favorable qu'à
Montréal et les régions avoisinantes, aussi longtemps que nous
parlerons de ces petits problèmes, mais il sera essentiel d'en parler
sans quoi... Je donne un exemple. Lorsque, tout dernièrement, le
ministre a révisé sa politique concernant les engrais chimiques
ou d'autres subventions, je connais des cultivateurs dans la région de
la Gaspésie qui pouvaient aller chercher un revenu de $1,500 à
$2,000 peut-être même $1,000. Ils se sont débarrassés
de l'entreprise pour recourir à l'assistance sociale parce que pour eux
cela représentait peut-être pas tellement plus, mais le
cultivateur, surtout le printemps, cela représente pour lui une somme
de...
M. TOUPIN: Quelle était la moyenne? M. GAGNON: Bien,
précisément...
M. TOUPIN: En engrais chimiques, savez-vous quelle était la
moyenne?
M. GAGNON: Comment?
M. TOUPIN: C'était de $22.
M. GAGNON: D'accord, mais c'est dire...
M. TOUPIN: La moyenne de subvention en engrais chimiques, pour la
Gaspésie, $22.
M. GAGNON: Oui, alors c'est là que le ministre touche un
problème qui démontre, sans aucun doute, que ceux qui
bénéficiaient de la subvention sur les engrais chimiques
étaient ceux qui en avaient le plus besoin. Ce n'est pas
nécessairement... Si je fais la moyenne, comme nous l'avons faite hier
aux Affaires municipales,il y a 300 municipalités qui ont demandé
de l'aide...
M. TOUPIN: C'est la moyenne de tous ceux qui en ont reçu.
M. GAGNON: ... cela représentait $1,000. d'aide au municipal dans
le service de l'incendie. Le ministre nous a dit: Il ne faut pas faire la
moyenne dans ces choses-là. Il faut regarder ceux que nous aidons. C'est
un peu le même problème. Allez faire une moyenne, c'est la plus
grande erreur que nous puissions faire.
M. TOUPIN: Non, mais si vous voulez toucher au vrai problème,
n'essayez pas de faire croire à la commission que c'est la mesure
d'engrais chimiques qui va régler le problème d'un
producteur...
M. GAGNON: Non.
M. TOUPIN: ... marginal.
M. GAGNON: Mais il y a d'autres mesures.
M. TOUPIN: Vous vous racontez des histoires...
M. GAGNON: Non, non!
M. TOUPIN: ... et vous en racontez à la commission!
M. GAGNON: Le ministre croit cela. C'est parce que le ministre parle
comme un homme qui ne connaît pas la Gaspésie. Je me demande s'il
est déjà venu en Gaspésie, dans notre région.
M. TOUPIN: J'y suis allé très souvent. J'y suis
allé récemment et au cours de ma visite on ne m'a même pas
fait de revendication.
M. GAGNON: Ah! Cela justifie mon intervention, M. le Président.
Il y est allé. Donc,
c'est important. Donc, les cultivateurs se sont sentis frappés.
Les cultivateurs...
M. TOUPIN: On ne l'a pas fait.
M. GAGNON: ... ont été touchés. Le ministre vient
de nous le dire.
M. TOUPIN: On n'a pas fait de revendication à ce
niveau-là.
M. GAGNON: Bien, vous avez dit que nous avons touché le
problème lorsqu'on est venu. Et plus que ça, l'UCC...
M. TOUPIN: Je dis qu'on n'a pas fait de revendication.
M. GAGNON: ... de la région avait présenté cela au
ministre. Elle m'a fait parvenir des documents. Je ne veux pas dire que c'est
toute l'agriculture, mais je veux dire que toucher à une partie, toucher
à une autre partie et finalement dans des régions, cela
représente quelque chose peut-être de vital ou du moins
peut-être le moteur nécessaire à continuer d'aider
l'agriculture. Que le ministre fasse une enquête sur les dix
dernières années et il verra que l'agriculture, par les mesures
d'assistance qu'on a enlevées, entre autres... Je vais donner un autre
exemple au ministre. La seule beurrerie dans Gaspé-Nord qui est
située à Sainte-Anne-des-Monts, la seule de tout le comté
de Gaspé-Nord, qui demandait une subvention pas tellement
élevée, le ministre l'a refusée et il a dit: Allez donc
vous organiser à Amqui, à 150 milles de distance. C'est
impensable et incroyable. Le ministre ne connaissait pas la Gaspésie
pour aller dire une chose comme ça. Et même l'UCC, dont M. Jobin
est le secrétaire, a transmis des revendications au ministre. Je serais
curieux de savoir quelle est toute la documentation à ce sujet-là
et quels sont les reproches qu'on fait au ministre. Alors, le ministre ne peut
pas avoir compris puisqu'il demandait aux cultivateurs de transporter le lait
et la crème à 125 milles ou 150 milles de distance. Qu'est-ce qui
va arriver? La beurrerie va fermer ses portes et nécessairement, cela va
enlever quelque chose à tous ces cultivateurs. Alors, une goutte d'eau
à un endroit, une goutte d'eau à l'autre et, à un moment
donné, on s'aperçoit que toute l'agriculture, dans une
région, est désorganisée.
M. TOUPIN: Bien, c'est une politique de regroupement des usines, ce
n'est pas nous qui l'avons inventée. C'est une politique qui a
été mise de l'avant par l'ancien gouvernement. Remarquez bien que
nous étions tout à fait d'accord, entièrement d'accord.
J'irais même plus loin que cela, nous avons continué cette
politique-là parce que nous croyions que c'était fondamental.
Nous sommes persuadés que le regroupement des usines a contribué
à amélio- rer le prix aux producteurs et a contribué,
précisément, aussi à nous éviter de donner de
petites subventions à des usines qui étaient vouées,
à plus ou moins courte échéance, à la faillite. Je
n'invente rien. Demandez-le à l'ancien ministre.
M. GAGNON: Non, non, je ne conteste pas.
M. TOUPIN: Il va vous dire exactement la même chose que moi.
M. GAGNON: Je ne conteste pas, mais je dis que le ministre, quand il
demande à des cultivateurs de se déplacer à 125 milles ou
à 150 milles pour aller porter le lait et la crème, dans des
conditions de chemin qui ne sont pas celles de la Transcanadienne, avec des
conditions de chemin difficiles, à ce moment-là, il peut parler
de l'ensemble mais il peut dire qu'il y a des cas d'exception.
M. TOUPIN: Le producteur ne perd absolument rien, au contraire ses prix
vont augmenter parce qu'il va aller livrer son lait à une usine
centralisée et nous, nous assumons le coût du transport, du
transport inter-usines. Cela ne lui coûte pas un sou de plus pour son
transport et il reçoit un prix plus élevé pour son lait.
Alors pourquoi reprocher au gouvernement d'être inefficace?
M. GAGNON: Non, ce n'est pas ça. M. TOUPIN: C'est quoi?
M. GAGNON: Non, c'est quoi? C'est que le ministre nous donne les raisons
que l'UCC a invoquées pour lui demander de reconsidérer sa
demande. L'UCC donne des raisons valables. Elle a demandé au ministre,
entre autres...
M. TOUPIN: Est-ce que le gouvernement doit toujours se plier aux
demandes de l'UCC?
M. GAGNON: Bien oui, ça ne coûte rien de plus.
M. TOUPIN: Cela ne coûte rien de plus effectivement et on peut
attendre après.
M. GAGNON: A ce moment-là ça favorise le cultivateur.
L'UCC a fait des représentations assez fortes, assez dures auprès
du ministre pour les deux régions, celle de mon comté et celle du
comté de Bonaventure.
M. TOUPIN: J'ai reçu une lettre exposant des raisons.
M. GAGNON: Bon qui exposaient les problèmes et, à ce
moment-là, c'est parce que l'UCC ne considérait pas
nécessairement... Il y avait certainement le fond de la question qui
était beaucoup plus que le ministre semble le
deviner ou semble penser. Mais il n'a pas la correspondance de l'UCC
où on lui dit quelles sont les raisons. Il doit les avoir
là-dedans.
M. TOUPIN: Oui, j'ai reçu une lettre et je lui ai répondu
dans le sens que je vous réponds: que c'était plus efficace, que
c'était plus rentable de procéder de la façon que nous
l'avions fait antérieurement au niveau du regroupement des usines.
C'était plus efficace et pour les producteurs, et pour les entreprises.
Et lorsque je suis allé en Gaspésie, j'ai discuté le
problème avec les producteurs, je leur ai exposé la situation de
la même manière que je vous l'expose et les producteurs l'ont
acceptée.
M. GAGNON: Je ne peux pas croire ça.
M. TOUPIN: C'est bien sûr que vous n'êtes pas prêt
à croire ça. Je suis bien d'accord avec vous. On n'est pas
prêt à croire tout ce qui peut se poser tout d'un coup comme
ça. Mais l'efficacité en agriculture, c'est comme partout
ailleurs en économique: il s'agit de placer les bons montants d'argent
qu'on donne, aux bons endroits et nous les avons placés au bon endroit.
C'est bien facile de dire ce que disent certains députés, que
tout est dans le marasme, que tout est désorganisé, qu'on devrait
donner ceci, qu'on devrait donner cela, qu'on devrait ajouter ceci, qu'on
devrait ajouter cela. C'est très facile de le dire. Mais le
véritable principe qui préside au développement de
l'agriculture, c'est un principe économique. Le député de
Taillon l'a dit très clairement tantôt. Et nous continuons, nous,
une politique dans le domaine de regroupement des usines qui avait
été mise de l'avant et que nous avons jugée bonne.
Mais cette politique vaut pour toute la province de Québec. Nous
faisons actuellement dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean le regroupement des
usines. Je ne sais pas s'il y a des députés de cette
région-là, mais on discute présentement avec les
agriculteurs. Et sur 13 ou 14 usines qui existent sur le territoire, nous
allons en faire deux. Mais les producteurs, plutôt que de recevoir $3.40
pour leur lait, en recevront $3.60 et $3.65. Il m'apparaft que c'est là
une politique raisonnable, une politique économiquement acceptable. Nous
allons donner là des subventions et nous allons garantir là aussi
des emprunts, et nous allons nous porter garants des investissements qui vont
se faire. Mais les producteurs vont bénéficier
économiquement des actions posées par le gouvernement. Il
m'apparaît que c'est beaucoup plus important que $22 ou $25 d'engrais
chimiques.
M. GAGNON: Mais comment le ministre concilie-t-il sa politique? Il dit
qu'il est en train de discuter avec des cultivateurs pour fermer un certain
nombre d'industries laitières pour regrouper. Et en Gaspésie, il
n'a pas discuté, il a imposé la...
M. TOUPIN: Ce n'est pas moi, M. le Président, qui ai
imposé cette politique parce que ce n'est pas moi qui ai pensé la
politique du regroupement des usines en Gaspésie. Je suis arrivé
avec le problème...
M. GAGNON: Non, non...
M. TOUPIN: ... tel qu'il était et j'ai cru bon de m'orienter dans
le même sens, parce que ça m'apparaîssait rentable.
M. GAGNON: Bien oui, mais qu'est-ce qui dit au ministre que son
prédécesseur n'a pas jugé que dans tout problème il
y a des cas d'exception et que cette région en était une et qu'il
fallait voir le problème beaucoup plus en profondeur que le ministre l'a
vu? Le ministre dit qu'il est allé discuter après et comment se
fait-il qu'un organisme comme l'UCC, qui est sur place depuis 20 ans, et
dès que ça se ferme il fait des reproches au ministre et que le
ministre dans un clin d'oeil va régler le problème?
M. TOUPIN: L'ancien ministre a précisément cru que
c'était là un problème particulier, c'est la raison pour
laquelle il a préconisé pour le Bas-Saint-Laurent une politique
spéciale pour le développement de la région. C'est pour
ça qu'il l'a faite et dans le cadre du regroupement des usines, tout
était inclus.
M. VINCENT: M. le Président...
M. GAGNON: Bien ce n'était pas fait, il fallait laisser
faire.
M. TOUPIN: Ils étaient en droit de le faire.
M. VINCENT: M. le Président, en Gaspésie quelles sont les
usines qui ont été fusionnées avant le 29 avril 1970?
M. TOUPIN: Le problème n'est pas de savoir quand...
M. GAGNON: Le ministre vient d'avancer...
M. TOUPIN: Mais quand la politique a-t-elle été
acceptée? C'est là où est le problème.
M. VINCENT: Oui, mais que le ministre nous donne la date où la
politique a été acceptée, de faire des fusions d'usines
dans la Gaspésie avant le 29 avril 1970.
M. BELAND: Faire courir un chien après un chat, ou un chat
après une souris, je pense que c'est pas mal la même affaire.
M. CROISETIERE: Cela dépend du chat.
M. TOUPIN: C'est peut-être l'une des observations les plus
intelligentes que vient de faire le député de
Lotbinière.
M. BELAND: C'est exactement ce qui existe présentement.
M. GAGNON: Faut-il que je parle des chats et des chiens pour être
intelligent?
M. BELAND : Je pense que cela ne fait pas de changement du tout avec la
situation qui existe présentement. N'y a-t-il pas une certaine
agglomération qui se fait présentement dans la région de
l'Outaouais ou dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean? Cela n'existe
pas présentement? Il s'en est fait également sous l'ancien
gouvernement.
M. TOUPIN: Absolument.
M. BELAND : Disons que, présentement, il y a un amusement, au
point de vue verbal, sur des conséquences du régime total, de
l'agencement économique qui prévaut en agriculture. On joue sur
les conséquences, tout simplement.
M. TOUPIN: Je pense que le député de Lotbinière n'a
pas compris le fond exact de notre intervention. Ce que j'ai soutenu et ce que
je soutiens, c'est que nous avons continué la politique de l'ancien
gouvernement en ce qui a trait à cette section de l'agriculture. C'est
tout ce que nous avons fait, parce que nous croyions qu'elle était
bonne, cette politique. Quel que soit le gouvernement au pouvoir ou celui qui
administre un ministère, s'il y a une politique qui est valable, il
m'apparaît évident que nous devons la continuer. Celle-là,
nous l'avons continuée. C'est pour cela que je trouve bizarre que le
député de cette région fasse une intervention en ce sens,
alors que nous avons simplement continué les politiques amorcées.
Nous les croyons efficaces et je ne pense pas que l'on joue, à ce
moment-là, au chat et à la souris.
M. GAGNON: Je n'ai pas parlé de l'ensemble de la province.
M. VINCENT: Le député de Gaspé-Nord a quand
même raison, comme membre de la commission, de faire des interventions
pour son comté ou sa région.
M. TOUPIN : Je ne le lui reproche pas.
M. VINCENT: A ce moment-là, le ministre ne peut pas prendre cette
intervention comme étant une intervention intempestive parce que,
d'après lui, l'ancien gouvernement aurait établi une politique
universelle de fusion ou de regroupement des usines laitières dans la
province de Québec.
Le ministre sait, et le député de Gaspé-Nord le
sait aussi, que, dans toute politique universelle ou générale, il
faut nécessairement tenir compte des régions ou des cas
spéciaux. Dans cette politique générale de regroupement ou
de fusion de fabriques, il y a des cas qui se présentent dans la
région de Gaspé, dans la région de l'Abitibi-Ouest, si je
ne me trompe pas, et dans certaines autres localités très
éloignées.
M. ROY (Beauce): Cela cause des problèmes. M. TOUPIN: Dans
Roberval aussi.
M. VINCENT: Tant et aussi longtemps qu'il y aura ces régions
où l'on ne peut physiquement faire le regroupement c'est
là que le député de Gaspé-Nord intervient il
faut nécessairement que le ministère ait non pas une politique
spéciale pour ces régions-là, mais qu'à
l'intérieur des politiques générales il leur attache une
importance particulière parce que c'est physiquement impossible de faire
un regroupement.
Si ma mémoire est fidèle, dans la région que le
député de Gaspé-Nord mentionne, il n'y a presque pas de
producteurs qui, quand même, produisent du lait, de la crème. Les
quelques producteurs expédient leur crème à une beurrerie,
située dans l'endroit. Est-il avantageux pour le ministère, sans
consulter c'est là que le député de
Gaspé-Nord veut soulever le problème les principaux
intéressés, de prendre une décision unilatérale,
même si le ministère est conscient, est confiant et certain que
c'est profitable pour les agriculteurs?
A mon sens, le ministère ne doit pas prendre de décision
sans consultation préalable. Le député de Gaspé
mentionne qu'il n'y a pas eu de ces discussions. Les cultivateurs ou les
producteurs laitiers de la région se sentent lésés. Ils
sont intervenus auprès du ministère pour qu'il révise sa
décision. Je ne connais pas le problème à fond, mais il
semble bien que c'est cela. Si c'est le problème, je ne vois pas
pourquoi le ministre ne prendrait pas la peine de regarder, avec les
producteurs intéressés, quel est exactement le problème,
s'il y a une amélioration ou une aide spéciale à apporter
à cette région-là, personne de la commission et ce
serait normal à l'intérieur des politiques du gouvernement
ne serait contre le fait qu'on leur donne une aide.
M. TOUPIN: Nous avons prévu, cette aide. Le député
de Nicolet disait tantôt que nous avions pris une décision plus ou
moins unilatéralement. Ce n'est pas tout à fait le cas.
M. VINCENT: M. le Président, j'ai dit: Il semble que...
M. TOUPIN: Oui, c'est pour cela que... M. VINCENT: Bon.
M. TOUPIN: ...j'ai pris soin de dire "plus ou moins".
M. VINCENT: Il semble que la décision a été prise
sans consultation préalable.
M. TOUPIN: Evidemment, c'est peut-être une question de termes.
Mais, le député de Gaspé-Nord sait fort bien qu'il
existait, dans la région, l'ODEQ, qu'il existait aussi une
conférence administrative, qu'il existait aussi un comité
agricole et que des consultations ont été faites auprès de
tous les agriculteurs de la région. A la suite de ces consultations,
dans le cadre d'une politique déjà établie, nous avons
ajouté, nous, une autre politique de subsides au transport inter-usines
de telle sorte qu'aucun producteur, où qu'il soit situé au
Québec, n'est pénalisé par rapport à son transport.
Cela ne lui coûte pas un sou de plus. Le seul avantage qu'il en retire,
c'est que, s'il vend à une usine plus grosse, mieux
équipée, plus polyvalente au niveau de la transformation des
produits, il a des chances d'avoir un prix plus élevé.
C'est la raison pour laquelle nous avons soutenu cette thèse.
Cela ne coûte pas un sou de plus à l'ensemble des agriculteurs et
cela coûte moins cher, au fond, au gouvernement d'agir de cette
façon que de donner une subvention spéciale pour faire vivre une
entreprise qui, elle, transforme un seul produit ou, tout au plus, deux
produits, alors que le marché, pour ces produits, est fort limité
et que la mise en marché, notamment, est plus ou moins bien
organisée. Nous avons préféré prendre ces sommes
d'argent, les mettre sur le transport et assurer une politique permanente,
plutôt que de donner une subvention en 70/71, d'en donner une autre en
72/73 et une autre en 74/75. C'est le choix que nous avons fait. Je ne pense
pas, M. le Président, que nous ayons fait là un mauvais choix.
Nous avons tenu compte, précisément, de ce problème
régional, des particularités régionales. Nous avons tenu
compte, en outre, des observations qui ont été faites par les
agriculteurs au moment où l'ODEQ a fait son travail de consultation,
soit par l'intermédiaire de la conférence administrative ou soit
par l'intermédiaire du comité agricole.
M. VINCENT: M. le Président...
M. TOUPIN: Je ne pense pas, à ce moment-là...
M. VINCENT: ...est-ce qu'il s'agit...
M. TOUPIN: ...que nous ayons obvié à ce point aux
objectifs les plus normaux que nous puissions poursuivre en économique.
Je ne pense pas, non plus, que nous ayons négligé les
intérêts de ces agriculteurs.
M. VINCENT: Est-ce qu'il s'agit de l'usine de Maria?
M. TOUPIN: Oui.
M. GAGNON: L'usine de Maria et l'usine de Sainte-Anne-des-Monts...
M. VINCENT: Celles de Sainte-Anne-des-Monts et de Maria.
M. GAGNON: ...qui sont distantes, l'une de l'autre, d'environ 250
milles. On les ramène à Amqui, je crois.
M. TOUPIN: Amqui, c'est exact. C'est l'endroit...
M. VINCENT: Les deux usines ont été fermées?
M. GAGNON: Elles ont été fermées.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si elles ont été fermées.
Je pense que oui.
M. GAGNON: Ah oui, oui.
M. VINCENT: Les deux usines sont fermées.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. GAGNON: Oui.
M. VINCENT: Les producteurs doivent livrer leur lait à quel
endroit?
M. TOUPIN: A Amqui, à l'usine centrale.
M. GAGNON: Ce n'est pas réaliste. Ecoutez!
M. TOUPIN: Pardon?
M. GAGNON: Ce n'est aucunement réaliste.
M. VINCENT: Mais est-ce qu'il y a un poste de réception?
M. TOUPIN: Oui, en effet, il y a une politique de transport inter-usines
qui a été établie par le gouvernement.
M. VINCENT: Je me souviens d'être allé sur place
là, je n'ai pas les dossiers, je parle de mémoire et il y
avait une usine justement à Sainte-Anne-des-Monts et Maria. Il
était question de rénover une usine c'était une
option ou encore de faire un poste de réception.
M. GAGNON: A Maria, qui est à environ 90 milles de
Sainte-Anne-des-Monts.
M. VINCENT: C'est ça.
M. GIASSON: C'est une usine moderne.
M. VINCENT: De faire un poste de réception...
M. GAGNON: C'est ça.
M. VINCENT: ...pour la crème ou encore pour le lait complet, de
l'écrémer et d'expédier la crème à Amqui.
Là, je ne sais pas quelle est la politique qui a été
adoptée.
M. GIASSON: Je pense que, dans le plan d'aménagement des usines
de la région de la Gaspésie, le gouvernement avait vu un bassin
laitier dans la région de Maria. Ils ont fait l'implantation d'une
usine. Or, la production laitière, au lieu de s'accroître, a
diminué, si bien que le volume de lait transformé à Maria
ne justifiait pas les investissements. Comme il y avait une autre usine
d'implantée du côté d'Amqui, qui n'avait pas un volume de
lait suffisant, là encore, pour répondre aux investissements, il
a été convenu de faire un poste de réception, sauf erreur,
à Maria et de finir le produit du côté d'Amqui. Du
côté de Sainte-Anne-des-Monts, je suis moins au courant.
M. VINCENT: Je ne sais pas, est-ce qu'il y a un poste de
réception présentement à Maria?
M. GAGNON: Je n'ai pas été informé et je sais que
l'UCC de cette région a formulé des plaintes. On m'a
envoyé copie d'une lettre qui avait été transmise au
ministre, s'opposant à la politique qu'on venait d'établir, qui
semblait, comme l'a dit le député de Nicolet, une décision
unilatérale du gouvernement et qui a pris tout le monde par surprise
dans cette région. On aura beau dire qu'il y a L'ODEQ, qu'il y a la
conférence administrative, ce sont toutes des choses qu'on fait sans
avoir consulté. Je suis convaincu que le ministre n'a pas
consulté ces organismes avant de poser le problème. J'en suis
convaincu. D'ailleurs, l'UCC de la région, qui est très
représentative, était l'organisme qui pouvait le mieux donner des
avis au ministre relativement à cet état de choses.
M. TOUPIN: ... moins de plaintes qu'avant.
M. GAGNON: Le ministre parle des subventions et il parle, par ailleurs,
d'un coût de transport qui serait assez considérable et qui
représenterait peut-être plus que les subventions que les
industries laitières demandaient pour le maintien. Alors, c'est blanc
bonnet, bonnet blanc. Je comprends que le ministre doit justifier un peu sa
politique, mais il reste une chose, c'est que les cultivateurs de l'endroit,
par l'entremise de l'UCC, ont été assez véhéments
dans leurs revendications, quant aux gestes que le ministère a
posés. Je suis surpris de constater que le ministre n'a pas devant lui
cette correspondance qui lui relate le pourquoi de la décision, le
pourquoi du moins des plaintes que l'UCC a cru bon de lui adresser et qui
étaient importantes. Surtout lui, un ancien membre de l'UCC, aurait
dû, comme il connaissait très bien le fonctionnement d'un
organisme aussi valable, au moins le consulter, puisqu'il représentait
une région aussi considérable et aussi grande que la Belgique
elle-même.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que le député
de Gaspé-Nord me permettrait de lui poser une question? Vu que ce
problème a été soulevé à l'article
"administration", si on demandait au ministre de nous apporter le projet tel
qu'il existe présentement, quand nous serons à l'article
spécifique? Qu'à ce moment-là, également, on ait
les représentations de l'UCC par écrit, pour qu'on puisse voir
exactement quel est le problème et quelle a été l'action
du ministère. Il semble bien que le ministre n'a pas ici les
renseignements pour pouvoir nous éclairer. Nous pourrions ainsi mieux
voir où se dirige le ministère et quel est le problème
soulevé par les agriculteurs.
M. GAGNON: Oui, l'opinion émise par le député de
Nicolet est très à point et je suis d'avis que c'est de cette
façon que nous allons procéder.
M. TOUPIN: Là-dessus, il n'y a pas de problème.
M. OSTIGUY: M. le Président, je voudrais tout simplement faire
une brève intervention moi aussi, venant d'un milieu rural et
étant reliée de très près à
l'agriculture.
Je pense que le problème fondamental de l'agriculture au
Québec est dû, comme l'a mentionné tantôt le
député de Nicolet, à ces régions. Effectivement,
les régions dans la province de Québec sont différentes
quand on voit la région de Montréal, qui a des
débouchés dans la grande métropole, la région du
Nord-Ouest québécois, la région de la Gaspésie,
enfin le Bas-du-Fleuve. Comme le disait aussi mon collègue, le
député de Taillon, l'agriculture au Québec devrait avoir
un apport économique très important. Je pense que le
ministère et le ministre de l'Agriculture en sont actuellement bien
conscients.
Le marketing est un des problèmes fondamentaux que nous devons
vivre aujourd'hui dans l'agriculture. Nous avons besoin de programmation. Nous
avons besoin de programmeurs. Il faut éviter à tout prix le
dumping. Je pense j'ai l'occasion presque tous les jours de causer avec
des cultivateurs que la production n'est pas tellement un
problème pour eux. Dans quel domaine doivent-ils produire? C'est
peut-être une autre affaire.
Les statistiques nous prouvent, si ma mémoire est fidèle,
qu'avec $100,000 d'investissement on peut créer 10 emplois. C'est donc
dire qu'il est très intéressant d'investir dans le domaine de
l'agriculture.
Si on se reporte au rapport du "Task Force", agriculture canadienne en
1970, qui prévoit l'agriculture idéale des années 1990, je
pense qu'on retrouve plusieurs pensées qui sont celles du ministre
actuel. Je voudrais vous en énumé-
rer quelques-unes: diminution du nombre d'exploitations, de
cultivateurs, d'ouvriers agricoles et de populations agricoles, moins de
familles d'agriculteurs, agrandissement des exploitations agricoles,
concurrence interne et internationale plus forte, évolution
technologique plus rapide, offices de commercialisation plus puissants,
organismes de plus en plus à l'échelle nationale, moindre
indépendance pour les particuliers, planification plus poussée,
accords plus nombreux entraînant une intégration horizontale,
rétrograde ou hardie, emploi plus fréquent de l'informatique et
de plans d'aide à la gestion, meilleure prévision des conditions
du marché des prix, amélioration constante de la gestion dans
toutes les branches de l'agriculture, confiance accrue dans les principes de
planification de ces principes, hausses des revenus, meilleure formation des
chercheurs scientifiques et des dirigeants d'exploitations agricoles et
d'entreprises connexes, diminution des subventions et des programmes d'aide
gouvernementaux. Ce ne sont que quelques-unes des tendances qui viendront
assurément améliorer notre régime agricole.
Et je pense que le livre qui a été publié
récemment, "Politique agricole des années 1970," par le
ministère de l'Agriculture démontre avec quel
intérêt il veut mettre en application les recommandations qui ont
été faites, et je me répète, par le "Task Force".
C'a été une étude très approfondie des
problèmes agricoles au Canada. Il y a un défi à relever.
L'agriculture en 1970 est un défi à relever et je pense que le
gouvernement actuel démontre déjà depuis un an, qu'il veut
le relever.
Je regardais récemment ce livre des objectifs de l'agriculture en
1970, il y avait un domaine qui me touchait de très près, le
drainage. Et j'ai des exemples frappants, M. le Président, parce que,
dans le comté de Rouville que je représente ou dans les
comtés environnants, le drainage a démontré
l'efficacité et le rendement de nos fermes.
Pour vous donner un exemple, dans le domaine de la betterave à
sucre, il y a 23 ou 24 ans, le rendement n'était que de six tonnes
à l'acre. Avec les politiques de drainage des gouvernements, nous en
sommes rendus maintenant à un rendement de 23 tonnes à l'acre. Et
c'est comme ça dans tous les autres domaines. Cela revient à dire
ce que j'ai mentionné au tout début, la production n'est
peut-être pas le problème fondamental, mais dans quel et quel
domaine doit-on produire? On devra avoir des programmateurs, avoir une
meilleure programmation de l'agriculture, et le ministre actuel pense dans
cette optique. Il y a un défi à relever et je pense, moi aussi,
comme le soulignait le député de Taillon, que l'an prochain nous
pourrons dire avec fierté que l'agriculture s'est
améliorée au Québec.
Il faudra arrêter de faire de la petite politique avec
l'agriculture et de donner des structures aux cultivateurs. Il faudra
arrêter ou dimi- nuer peut-être des subventions, mais que
l'agriculture s'alimente par elle-même, que son revenu s'accroisse et
qu'enfin on cesse de dire que l'agriculture est une assistance sociale
déguisée. Je pense bien que le gouvernement actuel, et je le
répète encore, travaille dans cette optique. Le ministre et ses
fonctionnaires en sont très conscients, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je pense qu'on parle
actuellement de l'ensemble des problèmes agricoles du Québec. On
mentionne certains problèmes régionaux, on parle de
différents problèmes, de différentes mesures qu'on devrait
prendre pour améliorer le sort de la classe agricole.
Mais je pense qu'il y a actuellement un problème beaucoup plus
important auquel on doit s'attacher et dont on doit discuter, c'est surtout le
problème de la juridiction fédérale-provinciale dans le
ministère de l'Agriculture comme dans tous les autres
ministères.
J'ai confiance je pense que ça ne surprend pas le ministre
que je dise ça au ministre de l'Agriculture actuel, j'ai
confiance à sa bonne foi, je sais qu'il fait son possible comme
l'ancien ministre probablement je n'accuse personne de ne pas
travailler, de ne pas remplir son rôle de ministre, mais actuellement le
ministère de l'Agriculture du Québec est une succursale du
ministère de l'Agriculture d'Ottawa. Vous avez la Commission canadienne
du blé, vous avez la Commission canadienne du lait, et ça, c'est
régi par Ottawa. D'ailleurs, le ministre a déjà dit qu'il
n'avait pas tellement de pouvoirs de décision dans ce
domaine-là.
Vous avez même M. le Président, je pense que vous
n'êtes pas là pour prendre part à la discussion, que
ça vous plaise ou pas, c'est regrettable je peux dire une
chose...
M. LE PRESIDENT: Je dis à votre intention que c'est dans la
Constitution du Canada, c'est un champ divisé entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je vous
conseillerais, si nous disons des choses qui ne vous plaisent pas, de quitter
la présidence et de prendre part à la discussion.
On parle actuellement du fameux bill C-176 du gouvernement
fédéral, qui va être probablement voté
prochainement. Et même le ministre actuel disait, dans une
conférence qu'il prononçait déclaration de M.
Normand Toupin, ministre de l'Agriculture et de la Colonisation devant le
comité permanent de l'agriculture de la Chambre des communes,
siégeant à Québec au mois de janvier: "Le Québec ne
peut reconnaître aux organismes de commercialisation prévus par le
projet de loi C-176 quelque compétence que ce soit dans le domaine
du
contrôle de la production. Pareille reconnaissance
équivaudrait à une renonciation pure et simple en faveur du
gouvernement fédéral" ça en serait une autre
renonciation, il y en a eu avant "au droit fondamental qu'ont les
provinces d'orienter la politique agricole à l'intérieur de leurs
frontières respectives."
Vous avez vu ce problème-là dans le problème du
blé. Vous avez vu $105 millions de subsides aux producteurs de
blé de l'Ouest en même temps qu'on enlevait $10 millions de
subsides aux producteurs laitiers du Québec. Et le gouvernement ne
pouvait rien faire.
Vous avez le bill C-176 qui s'en vient, qui va peut-être
régir tous les marchés agricoles, et le ministre sera encore
obligé d'administrer une succursale du ministère de l'Agriculture
d'Ottawa. C'est absolument le même problème. Le ministre devrait
commencer à parler comme certains de ses collègues, commencer
à dire qu'il va falloir récupérer certains pouvoirs
d'Ottawa, si on veut que le Québec fasse quelque chose dans
l'agriculture, comme dans le travail, comme dans les affaires sociales et comme
dans tous les autres ministères. Cela, c'est un gros
problème.
Je comprends qu'on décide de subventions, d'octrois d'engrais
chimiques, de drainage, d'insémination artificielle, ce sont des mesures
qui sont bonnes, mais on ne règle pas le problème global, on n'a
pas de politique globale d'ensemble pour régler le problème de
l'agriculture en matière de planification, de reclassement des
fermes.
Le ministre va peut-être dire que j'en ai déjà
parlé cet après-midi, mais c'est pour ça que je continue
à réclamer la commission parlementaire de l'Agriculture, pour
étudier ces problèmes-là. Il reste que le ministre est
limité dans ses pouvoirs de décision, ce n'est pas le ministre de
l'Agriculture du Québec qui prend les grandes décisions, c'est le
ministre de l'Agriculture d'Ottawa. Je ne veux pas vous ennuyer avec ça,
mais je pourrais prendre des déclarations du ministre actuel que je
lisais encore ce soir. Il ne le dit pas peut-être de la même
façon que je le dis, mais je crois qu'il y a qu'il pense parfois la
même chose, mais il n'est pas là pour dire la même chose que
moi. C'est un peu le problème dans son ensemble. C'est de là que
part le gros problème et que découlent tous les autres. C'est une
question de juridiction fédérale-provinciale, ce n'est pas nous
qui décidons de l'agriculture au Québec.
Le ministre devrait commencer à prendre les mesures pour
récupérer ces droits-là. J'ai confiance. Je crois que
c'est un bon ministre, mais s'il est limité dans ses actions, que
voulez-vous qu'il fasse?
M. GIASSON: M. le Président, affirmer que le ministère de
l'Agriculture du Québec serait une succursale du ministère de
l'Agriculture fédéral me paraît passablement
erroné.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je m'attendais à ces
réflexions-là.
M. GIASSON: Et pour cause...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous n'êtes pas là pour
raconter les mêmes choses que moi.
M. GIASSON: Et pour cause. Si le ministère de l'Agriculture
fédéral a semblé être le gouvernement qui a
contribué le plus à soutenir l'industrie laitière au
Québec, il y a des raisons très profondes et très valables
à cette situation. La seule chose qui pourrait modifier la structure des
subventions à l'industrie laitière du Québec...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La souveraineté politique.
M. GIASSON: ... serait que le gouvernement fédéral
transpose au gouvernement québécois les sommes d'argent qu'il
consacre à la subvention directe aux cultivateurs laitiers, de
façon que la subvention soit remise par le gouvernement provincial aux
cultivateurs. Il m'appa-raît pour l'instant que ce serait la seule
modification acceptable qu'on pourrait apporter à tout le domaine de la
subvention à l'industrie laitière. Or, on sait que le
Québec, dans le domaine laitier, a une production largement
excédentaire par rapport à la consommation possible au
Québec. On sait que le pays, comme tel, est obligé de recourir de
façon permanente aux marchés internationaux pour écouler
les stocks laitiers.
Le commerce international étant constitutionnellement de nature
fédérale, étant une attribution du gouvernement
fédéral, c'est de cette façon que le fédéral
est entré directement dans le champ des subventions aux industries
laitières. S'il fallait demander au gouvernement provincial du
Québec de remplacer le gouvernement fédéral au niveau de
la subvention de l'industrie laitière, quel serait le montant
additionnel qu'il faudrait retrouver au budget de l'Agriculture et de la
Colonisation, si on n'avait pas une équivalence fiscale venant d'Ottawa,
c'est-à-dire si Québec, à même ses avoirs devait
subventionner toute l'industrie laitière au Québec.
Pour ce qui est des autres productions agricoles, que ce soient des
productions spécialisées, je pense qu'on peut très
nettement affirmer que, loin d'être une succursale du gouvernement
fédéral, le ministère de l'Agriculture, par
différentes mesures législatives telles que la création de
la Régie des marchés agricoles, a décidé de jouer
un rôle véritablement provincial vis-à-vis des productions
agricoles spécialisées, tant au point de vue de l'orientation de
la production que de la mise en marché. C'est pourquoi il
m'apparaît inacceptable que le ministère de l'Agriculture du
Québec soit une succursale du ministère de l'Agriculture
fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je continue d'affirmer ce que j'ai dit
tantôt. Il s'agit de lire les lois agricoles du gouvernement
fédéral pour le constater. C'est très facile à
constater. Actuellement, il y a même des agriculteurs qui sont
obligés d'abandonner leurs fermes, non pas parce que la ferme n'est pas
fertile et qu'ils ne produisent pas, mais simplement parce que les agriculteurs
n'ont pas de marché ni de débouché. Ce n'est pas nous qui
contrôlons l'importation des produits agricoles. Il y a quelques mois, M.
Trudeau, lors d'un voyage en Nouvelle-Zélande a dit qu'il pensait
à importer certains produits agricoles au Canada, et ce sont des
produits qu'on récolte dans le Québec. L'importation des produits
agricoles dans les dix provinces, ce n'est pas nous qui la contrôlons. Le
ministre n'a aucun pouvoir là-dessus.
M. GIASSON: Une question s'il vous plaît.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il n'y a aucun pouvoir...
M. GIASSON: ... les produits agricoles que le gouvernement canadien va
importer.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Puisque nous allons continuer demain, je
vais vous apporter une liste. J'en ai une en haut.
M. GIASSON: Parfait.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Une liste de produit qui sont
importés dans le Québec, et nos cultivateurs laissent pourrir
leurs produits parce qu'ils n'ont pas de marché. C'est administré
pour les dix provinces sans tenir compte, souvent, du Québec. Ce n'est
pas seulement dans ce domaine là.
M. GIASSON: On importe des produits sé-chés, à une
certaine période de l'année, qui concurrencent les produits du
Québec, mais dans les autres domaines...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous dites que c'est le
fédéral qui donne les subventions aux producteurs de lait. C'est
le gouvernement fédéral?
M. GIASSON: Oui, mais...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Avec quel argent? Avec l'argent du
Québec.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! Nous allons commencer
l'étude...
M. LEDUC: M. le Président, encore trente secondes. Tantôt
le député de Rouville a mentionné la question du dumping.
Mon interprétation du dumping est celle-ci. C'est qu'il y a un dumping
de produits agricoles qui se fait au Québec et qui vient de
l'extérieur du Québec.
Quitte à passer pour un chien dans un jeu de quilles avec la
suggestion que je fais, je me demande si on ne pourrait pas simplement
rétorquer et quasi encourager le dumping de nos produits dans d'autres
provinces, si jamais cela nous nuit? Je n'ai aucune idée de ce que peut
être la politique du ministère à ce niveau, et je ne veux
pas mettre le ministre en boîte. Je ne lui demande même pas son
opinion à ce sujet-là.
C'est tout simplement une réaction que j'ai face à
certains commentaires que j'ai eus par exemple de jardiniers-maraîchers
qui ont leur place de commerce près de la gare Jean-Talon ou du
marché Métropolitain à Montréal, et qui se
plaignaient de ça.
Je me souviens par exemple d'une compagnie que je ne nommerai pas, mais
qui, au lieu d'acheter sa laitue du marché, faisait venir sa laitue par
camion de l'extérieur de la province et ça créait des
problèmes sérieux pour nos jardiniers-maraîchers. Si c'est
un problème de dumping qui nuit à nos jardiniers, peut-être
qu'on pourrait faire comme on dit en anglais "tit for tat", et faire la
même chose mais l'envoyer de l'autre côté plutôt que
de le recevoir ici sans leur en envoyer.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est le bill C-176 qui va décider de
ça, ce n'est pas le ministre. Il n'a aucun pouvoir de décision
là-dessus.
M. LEDUC: Je pense que, sans connaître le bill C-176, il faudrait
faire attention pour dire que le ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre...
M. TOUPIN: Je pense que le député de Sainte-Marie, pour
employer une expression populaire, charrie un peu. Le député de
Sainte-Marie sait fort bien que nous avons posé des exigences
pour...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne charrie pas.
M. TOUPIN: Pour la passation du bill C-176, et...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je charrie quoi?
M. TOUPIN: ... il sait fort bien que le bill C-176 n'est pas
passé encore. Il sait fort bien également que l'organisation de
la mise en marché se fait présentement à
l'intérieur de la province et ne se fait pas sur le plan
fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On va passer sous-article par sous-article,
on vous donnera des documents là-dessus.
M. TOUPIN: Oui, je suis bien d'accord.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On va vous montrer que le ministère
de l'Agriculture n'a pas grand pouvoir. Vous avez des petits pouvoirs dans le
Québec, ça finit là. C'est Trudeau et Ottawa qui
décident de tout ça, ils décident que, s'ils veulent faire
crever une classe de cultivateurs, ils le font.
M. TOUPIN: Nous avons un minimum de pouvoirs qui nous sont
dévolus, et nous les exerçons.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous administrez une succursale de la
maison-mère, comme tous les autres ministères.
M. GIASSON: C'est décidé par Trudeau, les oeufs, les
céréales, le boeuf, le porc? Quels produits? C'est ça que
j'aimerais savoir.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Demain, je vous l'apporterai.
M. TOUPIN: Je demanderais au Parti québécois de ne pas
faire des affirmations sans fondement. Cela s'est passé comme ça
aux Affaires municipales depuis trois jours.
M. GUAY: M. le Président, avant l'étude, sous-article par
sous-article, j'aurais à soulever une petite remarque concernant le
crédit agricole. J'ai déjà soulevé la question en
Chambre et je me suis dit qu'on serait plus en mesure d'en parler ici à
la commission lors de l'étude des crédits.
M. TOUPIN: M. le Président, si vous voulez m'excuser, je me
demande si l'intervention du député, vu qu'elle touche le
crédit agricole, ne pourrait pas venir au moment où nous
aborderons ce sujet.
M. GUAY: Je croyais que c'était plus général...
M. TOUPIN: Parce qu'au moment où nous aborderons cet
article...
M. GUAY: Si vous permettez, je pourrai le faire là.
M. TOUPIN: ... nous pourrions précisément entendre le
député avec beaucoup d'attention...
M. GUAY: Parfait, je n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: On commence par le sous-article 1 de l'article 1.
M. VINCENT: M. le Président, au sous-article 1 : Traitements,
salaires et allocations, est-ce que ça signifie qu'il y a des
traitements, des salaires et des allocations qui sont versés à
ces fonctionnaires au nombre de 147?
M. TOUPIN: Evicemment il y a des salaires, bien sûr...
M. VINCENT: Des salaires, oui. M. TOUPIN: Des allocations. M. VINCENT:
Des allocations.
M. TOUPIN: Et il peut y avoir des traitements.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il entend
par traitements?
M. TOUPIN: Au fond, c'est...
M. VINCENT: Ce ne sont pas toutes des personnes qui sont fonctionnaires
en vertu de la Fonction publique? A ce moment-là, ce sont des
traitements?
M. TOUPIN: Les fonctionnaires sont ceux que concerne surtout le chapitre
des salaires.
M. VINCENT: Pour les fonctionnaires, ce sont des salaires?
M. TOUPIN: Pour les fonctionnaires, ce sont des traitements.
M. VINCENT: Il y a des allocations?
M. TOUPIN: Non, il n'y en a pas au sous-article 1, il n'y en a qu'au
niveau des ministres et des sous-ministres.
M. VINCENT: On a établi un sous-article général qui
s'appelle: Traitements, salaires et allocations, même s'il n'y a aucun
salaire, aucune allocation versés au sous-article 1.
M. TOUPIN: C'est un sous-article général.
M. VINCENT: Cela laisse assez perplexe de voir: Traitements, salaires et
allocations.
Je pense que le ministre n'aura pas la réponse ce soir, mais nous
laisserons tout à l'heure le sous-article 1 en suspens pour cette
réponse-là. Nous aimerions avoir pour les membres de la
commission la liste des noms des personnes qui sont attachées à
son cabinet avec leur salaire.
M. TOUPIN: Je peux donner la liste des personnes pour ce soir, mais les
salaires je pourrais les apporter demain.
M. VINCENT: Je pense que, pour être complet, ça prendrait
toutes les personnes avec les salaires.
M. TOUPIN: Je n'ai pas les salaires, mais je pourrais demain remettre
les deux à la fois.
M. VINCENT: On y répondra demain, avec... Combien de
personnes...
M. TOUPIN: J'aurai la liste. Treize personnes, je pense. C'est
ça, 13.
M. VINCENT: Vous pourriez peut-être nous donner les noms, si vous
les avez là.
M. TOUPIN: Il y a le chef de cabinet, M. Victorin Carpentier, un
secrétaire particulier, M. Gilles Vallières, un autre
secrétaire particulier, M. Léon Toupin, un attaché de
presse, M. Gabriel Biron, un secrétaire de comté, M. Maurice
Dupont, un chauffeur, M. Philippe Ruel. Chacun de ces employés, sauf le
chauffeur, a une secrétaire; leurs noms m'échappent. M.
Vallières a deux secrétaires. Dans le comté qui fait
partie de mon bureau, il y a deux secrétaires d'attachées, une
secrétaire attachée au bureau du secrétaire de
comté, plus une réceptionniste. Il y a aussi M. Gingras, qui
était au bureau auparavant et qui y est encore attaché.
M. VINCENT: Donc, on pourrait faire la liste. Vous l'avez? C'est la
liste officielle. Ce serait peut-être aussi bien par la liste de paie. De
cette façon-là, il n'y aura aucun problème sur les...
M. TOUPIN: C'est par ordre alphabétique. C'est un peu long.
M. VINCENT: Non, qu'on la prépare et qu'on l'apporte demain.
M. TOUPIN: D'accord.
M. VINCENT: La liste des salaires. Maintenant, au niveau de
l'administration, pour l'information des membres de la commission, c'est pour
ça que cet après-midi, quand je suis arrivé, j'aurais cru
que le ministre nous présenterait d'abord ses fonctionnaires au
début. Je ne sais pas si cela a été fait.
M. TOUPIN: Ils sont déjà connus.
M. VINCENT: Non, non, ils sont peut-être déjà connus
du ministre, mais des membres de la commission m'ont demandé qui
était un tel, qui était un tel, qui était un tel. Je vais
donc poser les questions suivantes: Au niveau de l'administration, qui est le
sous-ministre en titre?
M. TOUPIN: Il est à ma gauche, M. Gaétan Lussier.
M. VINCENT: M. Gaétan Lussier. Les autres sous-ministres?
M. TOUPIN: Il y a le Dr Camille Julien, qui est sous-ministre adjoint
à la production. Il y a
M. Lucien Bissonnette, qui est sous-ministre adjoint à la
commercialisation. Il y a M. Claude Simoneau, qui est sous-ministre adjoint
à la recherche et à l'enseignement.
M. VINCENT: Et quels sont les hauts fonctionnaires compris dans le poste
budgétaire 1 article un, sous-article 1: Administration? Je crois que
c'est compris dans ce sous-article en ce qui concerne les hauts
fonctionnaires.
M. TOUPIN: Je pense que oui.
M. VINCENT: Sous réserve, M. le Président, de la
réponse...
UNE VOIX: Adopté.
M. VINCENT: Sous réserve. S'il n'y a pas d'autres questions, on
nous donnera la réponse demain. Maintenant, je voudrais quand même
que le ministre prenne bien note, parce qu'on va revenir sur certains autres
sous-articles tout à l'heure. Les membres de la commission, à un
certain moment, vont demander les documents. Je ne veux pas accuser le
ministre, mais je pense que l'an dernier on avait demandé certains
documents et on n'en avait pas pris note et les documents ne sont pas venus. On
aurait pu revenir mais, à ce moment-là, je pense qu'un des
fonctionnaires pourrait prendre note du document afin qu'on procède
autant que possible à l'étude.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de déplacement.
M. VINCENT: Au sous-article 2: Frais de déplacement, en quoi
consiste ce montant de $163,000?
M. TOUPIN: Par rapport à celui de l'an dernier, qui était
de $151,000, il y a le ministre, les fonctionnaires...
M. VINCENT: Cela couvre les dépenses de voiture, les
dépenses...
M. TOUPIN: ... les étudiants, $92,000...
M. VINCENT: ... de millage d'automobiles, etc.
M. TOUPIN: ... il y a les fonctionnaires, les frais d'assignation, les
frais de déménagement, les frais de représentation,
congrès et conventions, transport, séjour, inscriptions à
titre individuel, etc. Au fond, c'est tout ce qui est rattaché aux
déplacements du ministre, des fonctionnaires et des étudiants,
tout ce qui se rattache au haut fonctionnarisme du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. VINCENT: Maintenant, dans les frais de déplacement, nous avons
posé une question hier
au ministre des Transports qui nous a donné une
réponse.
Le ministre nous a répondu je cite les paroles du ministre
hier très rapidement: "Vous savez qu'il y a un troupeau de
buffles à Fort Chimo et vous savez qu'il y a un
médecin-vétérinaire du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation qui s'occupe de ce troupeau. Le
médecin-vétérinaire était à ce
moment-là à Québec et je devais aller voir comment se
faisait son travail là-bas puisque c'était un fonctionnaire du
ministère et j'y suis allé avec lui. Nous avons profité de
l'occasion pour économiser de l'argent parce que le
médecin-vétérinaire est monté avec moi."
Première question: Le troupeau de buffles est la
propriété de qui?
M. TOUPIN: Du ministère des Richesses naturelles.
M. VINCENT: C'est cela. Le médecin-vétérinaire
était à ce moment-là à Québec. On a
mentionné M. Jules Bourque, n'est-il pas toujours à
Québec?
M. TOUPIN: Présentement, il est à Fort Chimo, je
pense.
M. VINCENT: Et quand il voyage à Québec, voyage-t-il avec
l'avion du ministère des Transports ou s'il voyage suivant les lignes
ordinaires du Québec-Air?
M. TOUPIN: Cela varie. Quand l'occasion se présente, il va
utiliser les avions du ministère des Transports et quand l'occasion ne
se présente pas, il utilise les avions de la ligne commerciale
ordinaire.
M. VINCENT: Donc l'occasion se présentait le 18 septembre.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Etait-ce le médecin-vétérinaire qui se
rendait à Fort Chimo ou le ministre?
M. TOUPIN: Je pense que j'ai donné la raison, c'était le
médecin-vétérinaire qui devait se rendre à Fort
Chimo et, vu que c'était un employé du ministère et qu'il
s'occupait là d'un travail particulier au niveau d'un troupeau de
buffles qui appartenait au ministère des Richesses naturelles, il
était normal que le ministère de l'Agriculture aille voir sur
place comment s'effectuait ce travail. C'est la raison pour laquelle ce voyage
fut organisé et c'est la raison pour laquelle le fonctionnaire en
question, M. Bourque a profité de l'occasion.
M. VINCENT: Pour économiser de l'argent. M. TOUPIN: Oui, parce
que ça aurait peut- être coûté plus cher d'utiliser
la ligne commerciale.
M. VINCENT: Je ne voudrais pas être tellement long
là-dessus mais je voudrais quand même passer une simple remarque.
Je pense que, dans l'administration normale d'un ministère, il faudrait
éviter autant que possible ce genre de voyages. C'est le seul
commentaire que je fais.
M. TOUPIN: Evidemment.
M. GIASSON: On voyage encore au Québec, peut-être moins
mais on voyage encore.
M. VINCENT: Je peux aller plus loin là-dessus, j'aime autant ne
pas... C'est parce que ce genre de voyages peut amener certaines discussions
très animées.
M. TOUPIN: Cela avancerait à quelque chose.
Que les raisons que j'ai données soient ou non valables...
M. VINCENT: Le médecin-vétérinaire est-il revenu le
20 septembre?
M. TOUPIN: Il faudrait voir les dates.
M. VINCENT: Est-il revenu sur l'avion le 20 septembre? Le ministre s'en
souvient.
M. TOUPIN: Non, il n'est pas revenu.
M. VINCENT: Donc, le médecin-vétérinaire, M.
Bourque, n'est pas revenu du Fort Chimo le dimanche 20 septembre.
M. TOUPIN: Non, il est resté.
M. VINCENT: Qui était sur l'avion?
M. TOUPIN: Il y avait...
M. VINCENT: M. et Mme Toupin, M. et Mme Carpentier, M. Gilles
Vallières, secrétaire et le fonctionnaire allant inspecter un
troupeau de buffles.
M. TOUPIN : Le fonctionnaire était parti de Québec pour se
rendre...
M. VINCENT: Pour retourner à son travail. M. TOUPIN: C'est
exact.
M. VINCENT: Il aurait pu prendre un avion ordinaire. Au lieu d'avoir une
imputation ou un coût au ministère de $1,200. Cela aurait
coûté à ce moment-là $80.
M. TOUPIN : Il aurait pu utiliser le moyen de transport ordinaire mais
il a profité de l'occasion. C'est le seul argument.
M. OSTIGUY: Cela fait partie des voyages. M. VINCENT: Nous pouvons les
sortir...
M. TOUPIN: Je pense que ce sont des questions courantes qui sont
posées.
M. VINCENT: Non, M. le Président, ce ne sont pas des questions
courantes. Il faut quand même faire bien attention sur les imputations
à être chargées à un ministère concernant les
voyages d'avion.
Nous sommes tous tentés, nous sommes tous des humains. Cela
arrive à l'occasion, à cause du travail que nous avons de faire
ces choses-là et il n'y a absolument rien de
répréhensible, si le ministre considère ça comme
normal. Le ministre considère-t-il cela comme normal?
M. TOUPIN: Bien sûr que c'est normal. Il faut que le ministre
aille voir le secteur où travaille l'un de ses fonctionnaires.
Je ne vois rien d'anormal dans cela.
M. VINCENT: C'est normal qu'un ministre aille voir, dans une
région où travaille un de ses fonctionnaires, même à
Fort Chimo!
M. TOUPIN: Même à Fort Chimo.
M. VINCENT: Le ministre de l'Agriculture considère-t-il qu'une
dépense de $1200 pour aller vérifier un samedi et un dimanche le
travail d'un de ses fonctionnaires peut se défendre, peut s'expliquer
devant la population du Québec?
M. TOUPIN: Cela peut s'expliquer dans le sens qu'il est normal que celui
qui est responsable d'un ministère voit à ce que tous les
fonctionnaires qui y sont attachés fassent un travail qui soit efficace,
qui corresponde aux rapports qu'il nous fait.
M. VINCENT: A ce moment-là le ministre ne considère-t-il
pas qu'il serait plus normal d'utiliser les moyens de transports ordinaires
quand ce n'est pas un voyage urgent.
M. TOUPIN: C'est une question...
M. VINCENT: Parce qu'il y a des lignes aériennes quand même
qui communiquent...
M. TOUPIN: ... d'appréciation, M. le Président.
M. VINCENT: Ce n'est pas une question d'appréciation, c'est une
question de deniers publics qui sont dépensés. Tout à
l'heure j'ai mentionné que je ne voulais pas en faire une longue
discussion mais, si le ministre trouve cela normal, ça signifie qu'au
cours du prochain budget il peut également y avoir des voyages
semblables. Le ministre nous confirme que c'est possible au cours de la
présente année financière.
M. TOUPIN: Je dis que ce n'est pas impossible.
M. VINCENT: Ce n'est pas impossible qu'au cours de la présente
année financière il y ait des voyages semblables.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet serait le premier à
me reprocher...
M. VINCENT: Non, M. le Président.
M. TOUPIN: ... de ne pas être en mesure de vous dire quels sont
les principaux travaux qu'exécutent mes fonctionnaires.
L'an dernier vous m'avez posé tellement de questions à ce
sujet que je voulais cette année être sûr que, lorsque vous
me poseriez des questions sur le travail de l'un de mes fonctionnaires, je
saurais quoi vous répondre.
M. VINCENT: M. le Président, si je poursuis le raisonnement du
ministre, il trouve que c'est normal qu'il aille le 18 septembre 1970
vérifier sur place le travail d'un de ses fonctionnaires. N'oublions pas
une chose, il y en a 2,500 au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. TOUPIN: Oui, et ça s'adonne que dans ce secteur-là il y
en a un, dans d'autres secteurs il y en a 400, dans d'autres il y en a 300, je
suis allé dans toutes les régions du Québec, constater sur
place ce qui se faisait.
M. VINCENT: Et un fonctionnaire du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation, soit le docteur Jules Bourque, travaille à Fort
Chimo sur un troupeau de buffles qui appartient au ministère des
Richesses naturelles. Le ministre trouve-t-il normal qu'il y ait une imputation
ou un coût de $1200 au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation pour lui permettre un samedi et un dimanche d'aller reconduire un
fonctionnaire et d'aller également vérifier sur place son travail
alors qu'il aurait pu, à mon sens, partir le samedi, aller
vérifier son travail sur les lignes normales, sur les lignes de
transport aérien et revenir le dimanche sur les lignes de
Québecair? Le coût au ministère de l'Agriculture aurait
été d'environ $160 au lieu de $1,200.
M. TOUPIN: Pas si vous incluez les fonctionnaires qui accompagnaient le
ministre,
M. VINCENT: D'accord, nous pouvons aller jusque là. C'est ce que
je ne voulais pas toucher.
M. GIASSON: Il n'y a pas de ligne journalière.
M. VINCENT: Si nous incluons les fonction-
naires, quels étaient ceux qui sont allés voir sur place?
Le ministre peut-il nous faire un rapport?
M. TOUPIN: Il y a les fonctionnaires qui sont autour de moi, qui ont
droit de m'accompagner n'importe où.
M. VINCENT: Oui, je le sais.
M. TOUPIN: Je crois que c'est faire une tempête dans un verre
d'eau.
M. VINCENT: Non, M. le Président.
M. GIASSON: Si ce devait être un voyage rapide, ça peut
s'expliquer.
M. VINCENT: Voici, M. le président, la politique normale...
M. GIASSON: Il n'y a pas de ligne qui organise des voyages
journaliers.
M. VINCENT: La politique normale du ministère des Transports est
que les avions sont à la disposition des ministères justement
pour des voyages urgents, rapides ou encore pour le ministre qui doit se rendre
à des conférences, à des réunions pour
représenter le gouvernement du Québec, ou représenter son
ministère. La seule remarque que j'ai faite au début, pour ne pas
avoir à discuter longuement de cette question parce que toutes ces
choses sont publiques, était de faire bien attention dans l'organisation
de ce genre de voyages. Parce qu'à ce moment-là ça peut
amener des discussions assez animées et il n'est jamais
intéressant de...
M. OSTIGUY: Est-ce que le député de Nicolet voudrait
dicter une ligne de conduite au ministre actuel? J'espère que non.
Actuellement, c'est un peu ce que vous êtes en train de vouloir faire, en
disant: Le ministre devrait éviter ceci, le ministre devrait
éviter cela.
M. VINCENT: Non. Seulement ce sont les crédits que nous votons.
Ce sont...
M. OSTIGUY: Oui, d'accord.
M. VINCENT: ... les deniers des contribuables qui sont
dépensés.
M. OSTIGUY: D'accord.
M. VINCENT: Si le ministre de l'Agriculture trouve normal qu'une
dépense de $1,200 se fasse pour aller visiter un fonctionnaire, c'est
son droit de trouver cela normal.
M. OSTIGUY: Ce n'est pas le fonctionnaire qu'il est allé visiter,
mon cher collègue. Il est allé visiter le troupeau.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Dorchester a une
question?
M. GUAY: Est-ce que l'élevage des buffles à Fort Chimo se
fait sur une base expérimentale?
M. TOUPIN: Certainement, sur une base expérimentale. Un
fonctionnaire du ministère de l'Agriculture était affecté
à cette tâche pour voir, précisément, comment se
développait le troupeau, comment le troupeau peut s'adapter au climat et
comment, peut-être, dans le temps ici, je ne veux pas
élaborer une politique du gouvernement ce type de viande pourrait
se développer au Québec, sur une base commerciale.
M. GUAY: Il y a combien de buffles, approximativement, dans ce troupeau
expérimental?
M. TOUPIN: Je ne voudrais pas commettre d'erreur à ce niveau,
mais je pense qu'il y en a près de 20.
M. GUAY: Cela s'avère assez bien...
M. TOUPIN: L'expérience, à venir jusqu'à
maintenant, est fort satisfaisante. Le travail que fait présentement le
docteur Bourque est très valable. Je pense que le gouvernement doit
continuer à favoriser ce type de politique.
M. GUAY : Des buffles importés de quel endroit?
M. TOUPIN: La question s'adresserait peut-être au ministère
des Richesses naturelles, parce que c'est le ministère des Richesses
naturelles, évidemment, qui a fait les transactions.
M. BELAND: Est-ce que le coût moyen supplémentaire de $60
va être ajouté au coût de production de chaque buffle?
M. TOUPIN: Si vous l'envisagez sur une seule année, cela peut
coûter très cher. Mais si vous l'envisagez dans une perspective de
développement d'une politique économique au gouvernement,
peut-être que, dans huit ou dix ans, cela deviendra des choses
très minimes.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que je peux poser...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, cela me fait sourire
un peu ce supposé scandale qu'on essaie d'amplifier, de mettre en
évidence, parce que, ce qui est plus grave, c'est que ces
choses-là, que ce soit dans le transport ou dans d'autres domaines, se
produisent au Québec sous toutes les administrations depuis 25 ans. A
chaque fois que nous étudions les
crédits, l'ancien ministre essaie de trouver des scandales chez
le ministre actuel et vice versa. Je pense que nous pourrions citer des
milliers de cas comme ça.
UNE VOIX: Autant?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Oui, probablement, si on se donnait la peine
de chercher. Alors, cela me fait rire un peu quand on essaie de soulever, de
mettre en évidence un supposé scandale. Quand on sait tout ce qui
s'est fait sous toutes les administrations, depuis 25 ou 30 ans au
Québec! Il s'est fait des supposés scandales sous l'ancienne
administration et il va s'en faire sous la nouvelle.
M. GIASSON: Vous avez bien dit des supposés scandales.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Bien, je dis des supposés... Je parle
de supposés scandales. Je ne dis pas que c'est scandaleux.
M. OSTIGUY: C'est vrai que l'Union Nationale devait vendre l'avion
à réaction aussitôt qu'elle arriverait au pouvoir, le
DH-125!
M. GIASSON: Mon prédécesseur a dit... M. OSTIGUY: Non!
M. GIASSON: ...que non seulement il le conserverait et qu'il en avait
besoin, mais qu'il avait gagné ses élections avec et...
M. OSTIGUY: Cela sert à deux choses: gagner des élections
et se promener.
M. LE PRESIDENT: Revenons aux crédits du ministère.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'ai peut-être déplu au
député de Nicolet, mais c'est mon opinion quand même.
M. VINCENT: Cela ne me déplaît pas du tout.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non?
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 2 est adopté...
M. VINCENT: Non, M. le Président, pas encore. Quelles ont
été les imputations, au ministère, des frais de voyage par
avion en 70/71?
M. TOUPIN: Elles ont été de $11,954.59. Je m'excuse, j'ai
pris la colonne droite, le solde précédent. Il faut que je prenne
le total qui est de $12,471.26
M. VINCENT: Est-ce qu'on a les détails de ces montants?
M. TOUPIN: Nous avons les dates. M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Octobre 1970... Nous n'avons pas plus de détails qu'il
n'en faut. Je pense que le ministère des Transports pourrait avoir plus
de détails là-dessus.
M. VINCENT: Non. Il ne les a pas, c'est chacun des ministères qui
paie. Est-ce qu'on a octobre 1970?
M. TOUPIN: Il faudrait nous en référer aux factures.
M. VINCENT: Octobre 1970.
M. TOUPIN: Ce sont les factures. Ce sont les dates au moment où
on a facturé les voyages. Cela ne correspond pas nécessairement
aux voyages qui ont été faits mais il y a eu une facturation de
faite le 7 octobre, le 26 octobre, le 27 octobre, le 5 novembre, le 20
novembre, le 1er décembre, le 16 décembre, le 2 février,
le 17 mars et le 21 avril.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Sous-article 2
adopté, en ce qui me concerne.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3.
M. VINCENT: Quel est ce sous-article, M. le Président: Honoraires
et commissions?
M. TOUPIN: Evidemment, il s'agit de former à ce moment-là
des comités de non-fonctionnaires surtout, qui auraient pour fonction de
faire des études particulières sur tel ou tel problème en
vertu de lois existantes ou d'arrêtés en conseil.
M. VINCENT: Est-ce que c'est le comité d'élaboration des
politiques agricoles?
M. TOUPIN: Non, pas de façon particulière. M. VINCENT:
Non, mais entre autres.
M. TOUPIN: Cela peut être entre autres le travail du comité
d'élaboration des politiques agricoles.
M. VINCENT: Quel a été le montant dépensé
à ce sous-article au 31 mars 1971?
M. TOUPIN: Pourrions-nous trouver cela? Ce sont des chiffres qui sont
assez... C'est $400.
M. VINCENT: On a dépensé l'an dernier $400...
UNE VOIX: Oui.
M. VINCENT: ... et cette année on redemande $6,000.
M. TOUPIN: Oui. Nous prévoyons $6,000 parce qu'il est possible
que nous fassions travailler de façon particulière des
comités sur des problèmes précis. Ces comités
seraient précisément des comités de
non-fonctionnaires.
M. VINCENT: Donc, il n'y a pas seulement qu'aux commissions de la
Chambre que le ministre n'est pas tellement favorable, il y a même les
comités du ministère. Ils ne travaillent pas?
M. TOUPIN: Voici, c'est ce que nous avons prévu au budget.
Ceux...
M. VINCENT: Oui, mais $6,000 au budget! On en dépense $400 !
M. TOUPIN: C'est-à-dire que c'est ce qui a été
payé à venir jusqu'à maintenant.
M. VINCENT: Non, non, au 31 mars 1971. M. TOUPIN: C'est l'an
dernier.
M. VINCENT: Non, non, au 31 mars 1971, sur le budget de $6,000, il y a
$400 de dépensés.
M. TOUPIN: Oui, au 31 mars 1971. C'est cela.
M. VINCENT: C'est cela.
M. TOUPIN: Il y a $400 de dépensés mais il ne faut pas
oublier qu'il y a plusieurs comités qui sont payés soit par des
régies, actuellement, notamment la Régie des marchés.
M. VINCENT: Oui, d'accord. Nous reviendrons tout à l'heure au
comité de la régie mais pour le moment, restons à ce
comité.
M. TOUPIN: Oui, mais il reste encore plusieurs mois, je pense, dans
l'année.
M. VINCENT: Donc, c'est le comité de... Pardon?
M. TOUPIN: Il reste encore des mois à venir.
M. VINCENT: Non, non. Il ne reste pas de mois dans l'année.
Voyons, M. le député.
M. TOUPIN: Les $6,000 sont...
M. VINCENT: Le 31 mars 1971, c'était le jour où
l'année financière 70/71 se terminait.
M. TOUPIN: Ah bon! Les...
M. VINCENT: Sur un budget de $6,000, il y a eu $400 de
dépensés.
M. TOUPIN: C'est cela, c'est exact.
M. VINCENT: Dans ces honoraires et commissions, le ministre nous a dit
qu'entre autres, il y avait le comité d'élaboration des
politiques agricoles.
M. TOUPIN: Qui est susceptible...
M. VINCENT: Bon. Qui est susceptible. Quels sont les autres qui sont
susceptibles?
M. TOUPIN: Plusieurs types de comités... M. VINCENT: Oui,
oui.
M. TOUPIN: ... peuvent être rémunérés, si
toutefois il y a des dépenses d'occasionnées, en vertu de cette
prévision budgétaire.
M. VINCENT: Quels sont-ils? Il n'y a pas plusieurs types de
comités qui peuvent être rémunérés...
M. TOUPIN: Cela peut être, par exemple, le comité qui a
travaillé sur les amendements de la Loi du syndicalisme agricole.
M. VINCENT: Non.
M. TOUPIN: Celui qui a travaillé sur les amendements de la Loi
des marchés agricoles du Québec.
M. VINCENT: Non.
M. TOUPIN: Celui qui a travaillé sur l'élaboration des
règlements du cidre. Non? Pourquoi pas?
M. VINCENT: Bien non. Qu'on me donne les noms de ceux qui ont
travaillé sur les amendements à la Loi de...
M. TOUPIN: Il y a au moins Me Trudeau qui a travaillé
là-dessus.
M. VINCENT: Par qui est payé Me Trudeau?
M. TOUPIN: Par le ministère de la Justice.
M. VINCENT: Par le ministère de la Justice. Donc, ce n'est pas
là.
M. TOUPIN: Oui, oui. Cela a été payé par le
ministère de l'Agriculture, c'est cela.
M. VINCENT: A quel article?
M. TOUPIN: Selon l'arrêté en conseil 4223.
M. VINCENT: Quelle date?
M. TOUPIN: Le 11 novembre 1970.
M. VINCENT: Le 11 novembre 1970. Quel montant, sur l'arrêté
en conseil?
M. TOUPIN: Les honoraires fixés sont les suivants: $30
l'heure.
M. VINCENT: Combien au total?
M. TOUPIN: Le nombre d'heures, est-ce que nous pourrions avoir cela de
façon exacte?
M. VINCENT: Si cela a été payé le 30 novembre, on a
dépensé seulement $400 l'an dernier.
M. TOUPIN: Non, il faudrait bien être logique là-dessus. Le
11 novembre 1970, c'est l'arrêté en conseil qui prévoyait
des honoraires de $30 l'heure. Il s'agirait de faire les relevés. C'est
parce que nous avons eu des comptes jusqu'à présent. Il s'agirait
de faire les relevés.
M. VINCENT: L'arrêté en conseil... M. TOUPIN: 4223.
M. OSTIGUY: M. le Président, je voudrais faire remarquer au
député de Nicolet que cela fait plusieurs années parce
qu'en 1969/70, 70/71, c'était encore $6,000.
M. VINCENT: Oui, mais seulement l'an dernier, en 70/71, il n'y a eu que
$400 de dépensés.
M. OSTIGUY: C'est parce que nous sommes économes.
M. VINCENT: C'est le montant d'honoraires et commissions pour payer le
comité d'élaboration des politiques agricoles. A $30 l'heure,
pour l'avocat M. Trudeau, et une autorisation d'engagement à $30
l'heure, suivant les normes du ministère de la Justice. A ce
moment-là, on nous dit que c'est le ministère de l'Agriculture
qui paie.
M. TOUPIN: Cela a coûté $400. Il n'a pas travaillé
tellement d'heures.
M. VINCENT: Donc, je prends une autre affirmation du ministre. Nous
allons tout vérifier cela, M. le ministre. Une autre affirmation du
ministre. Nous prenons sa parole que cela a coûté $400.
M. TOUPIN: C'est-à-dire...
M. VINCENT: Non, non, nous allons le vérifier.
M. TOUPIN: ... que je ne suis pas prêt à soutenir que cela
a coûté $400. Néanmoins, nous sommes prêts à
relever, par exemple...
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4 : Frais de bureau.
M. BELAND: En quoi consistent ces frais de bureau-là? Est-ce
qu'il s'agit des frais de bureau de chaque comté, de la totalité
des comtés?
M. TOUPIN: Non, seulement l'administration du ministère.
M. BELAND: Ah bon!
M. TOUPIN: Cela comprend la papeterie, l'impression, la papeterie
générale, les fournitures ou accessoires de bureau, livres,
journaux et périodiques, cotisations à des associations.
M. VINCENT: Quel fut le montant dépensé au 31 mars
1971?
M. TOUPIN: Cela va devenir assez complexe.
M. VINCENT: Cela ne fait rien. Complexe ou pas complexe...
M. TOUPIN: Si vous permettez, j'aimerais informer les membres de la
commission des difficultés que l'on rencontre à ce
niveau-là. Ce n'est pas parce que nous ne voulons pas vous produire les
données. Remarquez bien que nous sommes prêts à vous donner
tous les chiffres. Nous n'avons pas un dollar à cacher. Nous voudrions
quand même expliquer pourquoi cela devient complexe. Nous avons
changé, cette année, le système de codification et nous
utilisons cette année un système mécanique qui est plus
efficace et plus rapide.
En fonction de ce nouveau système, nous avons changé les
codifications et c'est pour cela que ça devient beaucoup plus difficile
parce qu'il y avait plus de postes dans la codification
précédente alors que dans la codification actuelle il y en a
moins. Nous avons fait une certaine concentration et c'est la raison pour
laquelle il nous faut fouiller à plusieurs pages avant de trouver tous
les chiffres qui nous sont demandés. Ce n'est pas impossible, remarquez
bien, de le faire, mais c'est extrêmement complexe et cela demande
beaucoup de travail.
M. BELAND: Disons qu'on vous fait confiance.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté?
UNE VOIX: C'est la même codification qui a été
adoptée par les autres ministères.
M. TOUPIN: Oui, c'est la même codification. Probablement que vous
avez dû avoir les mêmes problèmes au niveau des autres
ministères.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Communications.
M. BELAND : Ici, aux communications, il y a une augmentation assez
considérable, presque BO p.c. C'est dû à quoi?
M. VINCENT: Le ministère reçoit plus de
télégrammes. Le ministre est obligé de répondre
à plus de télégrammes.
M. TOUPIN: C'est cela, c'est dû à un nouveau système
qui a été mis en place et que l'on appelle un système
Telex. L'augmentation est due à cela.
M. GUAY: Si cela augmente d'autant le service.
M. TOUPIN: C'est beaucoup plus rapide et efficace, il n'y a pas de doute
là-dessus.
DES VOIX: Adopté.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7: Mobilier,
équipement de bureau et d'informatique.
M. BELAND: Est-ce que c'est strictement l'ameublement des bureaux au
ministère?
M. TOUPIN: Cela comprend évidemment les bureaux du
ministère et des régions.
M. BELAND: Les différentspostesrégionaux.
M. TOUPIN: C'est ça, comme par exemple les laboratoires et
bureaux régionaux.
M. VINCENT: En quoi consiste la dépense de $35,000?
M. TOUPIN: Equipement de bureau, machines à écrire,
climatisateurs, calculateurs, mécanique comptable, etc. Cela comprend
surtout ça je pense. Aussi un copieur, un duplicateur, 25 clavigraphes,
cinq additionneuses, 12 calculatrices. Vous avez tout ça là.
M. VINCENT: D'accord. Ce qu'il peut y avoir dans les bureaux.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9.
M. VINCENT: Assurances, taxes et indemnités.
M. TOUPIN: C'est ça, cet article existe depuis longtemps. Il
s'agit, je ne sais pas, des indemnités aux accidentés ou leurs
dépendants et les frais médicaux.
M. BELAND: Taxes, c'est quoi? M. TOUPIN: C'est le titre du code.
M. VINCENT: Même s'il n'y a rien à l'intérieur.
C'est la nouvelle efficacité administrative du comptable.
M. TOUPIN: On met taxes parce que ça se conforme à
d'autres codes similaires et, à ce moment-là, ça rend plus
efficace le système.
M. GIASSON: Le montant de $135,000, est-ce qu'il y en a une très
large part qui est affectée aux assurances? Est-ce qu'il s'agit
d'assurances pour des véhicules que les employés...
M. TOUPIN: C'étaient pour des accidents de travail ou des choses
comme ça. Les cotisations qu'on doit payer.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10: Loyers.
M. VINCENT: En quoi consistent les loyers?
M. TOUPIN: Laboratoires, les diagnostics vétérinaires,
l'édifice où on est présentement au 200 Chemin Sainte-Foy.
On a un bureau aussi pour la main-d'oeuvre agricole à Québec, les
bureaux de district et pour l'hydraulique agricole à Montréal,
stationnement, copieur, duplicateur, équipement d'imprimerie, etc;
$70,000, c'est ça qui coûte le plus cher, je pense, c'est exact,
centre de polycopie, tout ça.
M. VINCENT: Il y a $70,000 pour centre de polycopie?
M. TOUPIN: Le centre de polycopie comprend...
M. VINCENT: Quel est le montant pour le centre de polycopie?
M. TOUPIN: C'est $70,000.
M. VINCENT: Comment, $70,000? Sur $75,000? Le ministre nous dit que
c'est le loyer de son bureau, les bureaux du ministère sur le chemin
Sainte-Foy; il reste seulement $5,000, là. Tout à l'heure, le
ministre disait que le député de Sainte-Marie "charriait".
M. TOUPIN: Oui, c'est ça. Très bien, je m'excuse, je m'en
vais rétablir les faits. Les $5,000 sont pour le stationnement et la
différence évidemment comprend la location et le duplicateur,
$75,000.
M. VINCENT: Il n'est pas question de loyer de bâtisse à
Montréal, puis hydraulique agricole; là on "charriait"
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'à cause de l'article c'est
ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11: Services contractuels.
M. VINCENT: Services contractuels, est-ce qu'on pourrait nous dire ce
qui en est?
M. TOUPIN: Entretien et réparation de l'équipement de
bureau et d'information pour tous les services y compris les bureaux,
laboratoires régionaux, $18,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Sous-article 29: Autres dépenses.
M. TOUPIN: Il y a $14,000. Déboursés propres au centre de
responsabilité non prévus aux natures des dépenses faisant
l'objet de sous-articles distincts. Au fond, c'est un ensemble d'autres
dépenses qui sont difficiles à localiser dans l'un ou l'autre des
articles et qui sont surtout non prévisibles.
M. VINCENT: Si le ministre changeait de voiture cette année,
à quel endroit va-t-il prendre l'argent?
M. TOUPIN: Je n'ai pas l'intention de la changer.
M. VINCENT: Ah bien! D'accord. UNE VOIX: Elle va bien?
M. TOUPIN: Ce n'est pas mon intention de la changer pour le moment;
c'est une 1969, j'ai gardé la vôtre.
M. VINCENT: C'est pour ça, une bonne voiture. Est-ce que c'est
encore une limousine?
M. TOUPIN: Cela dépend comment... M. VINCENT: C'était une
limousine... M. TOUPIN: ... vous qualifiez cette voiture.
M. VINCENT: ... dans mon temps.
M. TOUPIN: C'était une limousine à ce
moment-là?
M. VINCENT: Bien, je l'ai baptisée limousine pour...
M. TOUPIN: Nous lui avons donné le nom de voiture.
M. VINCENT: Quel a été le montant des dépenses des
crédits votés en 70/71 pour $1,987,800?
M. TOUPIN: Pour les?
M. VINCENT: Le total de l'Administration, pour qu'on établisse,
en 70/71, $1,987,800 comme prévisions?
M. TOUPIN: Oui, c'est $1,500,000, à peu près, parce qu'il
y a eu certains réaménagements.
M. VINCENT: Donc, $1,500,000 qui ont été
dépensés?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Donc, il y a eu $487,000 qui n'ont pas été
dépensés et que nous avions votés.
M. OSTIGUY: Cela, c'est de l'administration!
M. TOUPIN: Il y a eu des réaménagements
budgétaires. Je pense que le député de Nicolet comprend
très bien ce que nous voulons dire à ce moment-là. Il y a
eu des réaménagements budgétaires à
l'intérieur du ministère.
M. VINCENT: C'est cela qui est difficile à comprendre, M. le
Président.
M. TOUPIN: Ce n'est pas facile.
M. VINCENT: On nous dit qu'il y a des réaménagements
budgétaires et, quand on arrive pour nous expliquer ces
réaménagements, nous ne sommes pas capables de les suivre.
M. TOUPIN: Evidemment, cela s'explique assez bien dans le sens qu'un
montant de $250,000, cette année s'ajoute, pour payer les
étudiants, au poste "administration", ce qui n'était prévu
l'an dernier.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président. M. BELAND: Un
instant, là. M. VINCENT: Excusez.
M. BELAND: Simplement une question d'ordre général.
Puisqu'il y a eu une question d'ordre général posée, cela
m'amène à en poser une autre. Si justement cela s'avérait
possible, à un moment donné, que $487,800 si nous prenons
textuellement les mots n'aient pas été
dépensés sur les prévisions budgétaires, à
ce moment-là, qu'est-ce qu'on ferait de ce montant-là?
M. TOUPIN: Il y a deux façons. Si vous vous rendez compte, au
cours de l'administration, que vous allez avoir un surplus budgétaire
à un poste donné, vous pouvez, dans le cadre du budget, par
exemple, à l'intérieur du même poste, faire certains
changements.
M. VINCENT: C'est possible de faire certains changements...
M. TOUPIN: C'est possible.
M. VINCENT: ... mais à la condition que le Conseil du
trésor l'autorise.
M. TOUPIN: C'est bien sûr.
M. VINCENT: Autrement, si nous le pouvions, ça irait bien.
M. TOUPIN: Cela reste dans l'ordre des possibilités du
gouvernement, pas seulement d'un ministère, parce que c'est l'ensemble
du gouvernement, à ce moment-là, qui agit. Il y a des
possibilités, à ce moment-là, de faire des transferts. Si
les transferts ne se font pas, cela retourne au fonds consolidé de la
province de Québec.
M. BELAND: D'accord. M. LE PRESIDENT: Adopté? M. VINCENT:
Adopté. M. BELAND: Adopté.
M. VINCENT: On appelle cela les crédits
périmés.
UNE VOIX: C'est ça.
M. VINCENT: Cela peut servir pour les budgets
supplémentaires.
M. LE PRESIDENT: Article 2?
Administration des mesures d'assistance et de la
concession des terres
M. VINCENT: Administration des mesures d'assistance et de la concession
des terres. Cela, c'est un nouveau poste. C'est tout le personnel administratif
des mesures d'assistance et de la concession des terres?
M. TOUPIN: Oui, c'est ça.
M. VINCENT: Maintenant, qui est le responsable du personnel
administratif des mesures d'assistance?
M. TOUPIN: Il y a celui qui s'occupe de la concession des terres, des
subventions et primes.
M. VINCENT: C'est le patron.
M. TOUPIN: Alors, pour les subventions et primes, c'est M. Adrien Dumas
et, pour la concession des terres, c'est M. Carignan, je pense.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce qu'on diminue le personnel à
l'administration des mesures d'assistance?
M. TOUPIN: Il peut y avoir, à mesure que cela va se
développer, des mutations d'un secteur à un autre.
M. BELAND: Ici, justement, étant donné qu'on parle de
mesures d'assistance, si je comprends bien, ce M. Dumas dont on vient de parler
est en charge, en même temps, de ce qui était autrefois le poste
des puits artésiens. Est-ce cela?
M. VINCENT: Oui, parce que c'est une mesure d'assistance.
M. BELAND: Bon, étant donné que c'est une mesure
d'assistance, cela m'amène à poser la question que voici...
M. VINCENT: Toutes les mesures d'assistance peuvent passer
là.
M. BELAND: Bon, à ce moment-là, une quantité de
demandes étaient restées en suspens le 9 avril, parce qu'il y
avait eu des demandes de puits artésiens qui n'avaient pas
été creusés l'an passé, enfin, à cause du
retard, etc. Est-ce que toutes ces demandes, à venir jusqu'au 1er avril,
étant donné que cela a été abandonné...
M. VINCENT: Non.
M. BELAND: Cela n'a pas été abandonné. Alors tant
mieux.
M. TOUPIN: Les puits n'ont pas été abandonnés.
M. BELAND: Tant mieux. Alors, dans ce cas-là, cela m'amène
à poser une autre question. C'est entendu que la mesure d'assistance
atteint un montant maximum de 300 pieds de profondeur dans le cas de puits
artésiens. Maintenant, dans le cas justement des régions, ou
même à certains endroits, dans de petits secteurs seulement
où, en dépit des 300 pieds, des 400 pieds ou des 500 pieds, on ne
trouve pas d'eau potable, parce que parfois il y a de l'eau, mais elle n'est
pas potable, or, à ce moment-là, quelles sont les mesures du
ministère, ou qu'est-ce que le ministère fait pour tâcher
d'apporter de l'eau, ou de fournir de l'eau à ces fermiers-là
qui, dans le cas de fermes par exemple, ou même, je pense entre autres
à un village complet où l'eau est très profonde à
cause des crevasses de roc, ou à cause de différentes formations
de roc, l'eau est bien en bas de cela et cela cause de véritables
problèmes...
Disons que dans le cas, principalement de puits artésiens,
où il y a une allocation du ministère et ça, c'est dans le
cas des fermes, est-ce que vous avez quelque chose de précis qui peut
être mis en application pour fournir de l'eau à ces producteurs
agricoles?
M. TOUPIN: Voici, on va vous expliquer à mesure, dans les grandes
lignes. Si ma mémoire est fidèle je vais essayer de vous
expliquer succinctement, rapidement il y a une subvention qui peut
s'appliquer jusqu'à $900. Mais cette subvention s'applique si les
travaux de forage donnent de l'eau comme résultat. S'il n'y a pas d'eau,
la subvention ne s'applique pas.
M. BELAND: Pardon?
M. TOUPIN: Ce n'est pas ça?
M. BELAND: Cela ne va pas.
M. TOUPIN: On va le lire. Tout exploitant agricole, propriétaire
d'une terre ou locataire d'une ferme peut bénéficier d'une
subvention à cette fin. Il s'agit bien du forage des puits
artésiens par les puisatiers. Subvention: Le gouvernement paie $3 le
pied de profondeur jusqu'à concurrence de $900, soit 300 pieds de
forage. Le solde du coût du forage et de l'installation d'une pompe sont
payables par l'agriculteur. L'agriculteur désireux de se
prévaloir de cette mesure d'assistance doit produire, etc. Le
requérant doit démontrer l'insuffisance de son approvisionnement
en eau potable, etc. Avant de perforer un puits, le bénéficiaire
doit attendre l'autorisation écrite du ministère, etc. Chaque
agriculteur n'a droit qu'à un seul puits réussi...
M. BELAND: Exact.
M. TOUPIN: ...et devra le munir d'une pompe et des accessoires
appropriés à sa nature et à sa profondeur.
M. BELAND: C'est...
M. VINCENT: Juste avant. Est-ce que la condition existe encore,
c'est-à-dire faut-il que le puits soit supérieur à 50
pieds de profondeur?
M. TOUPIN: Oui. Tout puits d'au moins 50 pieds de profondeur peut
être subventionné par le ministère.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce que je pense que le
député de Lotbinière veut en venir là quand
le cultivateur, après sa subvention de $900, n'a pas pu trouver de
l'eau...
M. BELAND: Exact.
M. VINCENT: L'an dernier ou il y a deux ans, on avait adopté une
autre politique, c'est-à-dire qu'on envoyait les machines du
ministère et je pense qu'à ce moment-là, elles sont
allées dans Lotbinière.
M. BELAND: Une équipe volante. C'est bien ça.
M. VINCENT: Oui, une équipe volante du ministère se
rendait sur place faire une contre-vérification, parce que là,
cela devenait trop dispendieux pour le cultivateur. Et d'après les
informations que j'avais obtenues, cela avait donné de bons
résultats à plus de 50 p.c. des endroits où elle
s'était rendue. Je pense, à ce moment-là, simplement
à titre de suggestion, que ceci doit demeurer, à mon sens, comme
directive au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. C'est que
dans certains endroits, il est préférable d'envoyer les machines
du ministère faire des travaux de forage.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Cela se continue.
M. BELAND: C'est parce qu'il n'y a pas que ça. C'est qu'il y a
quand même certains secteurs, dans toute la province...
M. TOUPIN: Mais il n'y a pas d'autre politique que celle-là, au
ministère de l'Agriculture. Par exemple, si on ne trouve pas d'eau, soit
de la forme prescrite dans la mesure de façon officielle, soit de la
forme de l'extension de la mesure, si on peut le dire ainsi, il n'existe pas
d'autre politique. Si on n'arrive pas à trouver de l'eau de cette
façon, on ne peut pas, par exemple, en vertu de cette mesure,
subventionner la construction d'un réseau d'aqueduc.
UNE VOIX: Non.
M. TOUPIN: On ne peut pas, non plus, subventionner un groupe de
producteurs pour un acqueduc déjà existant. Cette mesure des
puits artésiens ne prévoit pas cela. Et il n'y a pas d'autre
politique du ministère qui s'applique à cela, à ces types
de travaux ou de subventions. C'est le ministère des Affaires
municipales qui voit à satisfaire ces besoins.
M. BELAND: Ah, bon! Il n'y a pas d'autres mesures d'assistance...
M. TOUPIN: Non.
M. BELAND: ... directement du gouvernement.
M. TOUPIN: De la part du ministère de l'Agriculture, il n'y en a
pas d'autre.
M. BELAND: Il faut que ce soit sur le plan municipal...
M. TOUPIN: Oui.
M. BELAND: ... qui voit, justement, à approvisionner cesdits
producteurs ou qui voit à trouver une possibilité
d'approvisionner en eau cesdits producteurs.
M. TOUPIN: Oui. Vous avez-là tout le problème de la
responsabilité des municipalités et de la responsabilité
du ministère des Affaires municipales. La demande en est faite, il y a
des projets qui doivent être préparés, acceptés par
la Régie des eaux, acceptés par le ministère des Richesses
naturelles, également par le ministère des Affaires municipales.
Si tout est conforme aux règlements, le ministère des Affaires
municipales intervient avec des subventions de différente nature.
M. BELAND: Une autre question ou une observation. J'attire l'attention
du ministre à ce sujet. C'est pour cela, d'ailleurs, que l'an
passé j'avais posé une question en Chambre relativement à
ce problème. Cela semble avoir été pris en plus ou moins
bonne considération. A tout événement, cela ne me fait
rien.
Il reste qu'il existe un fait. C'est qu'il y a certains entrepreneurs en
creusage de puits artésiens qui semblent creuser pour la subvention et
non pour procurer de l'eau aux producteurs. Je m'explique. A certains endroits,
même si on trouvait de l'eau en grande abondance à 100, 110, 120,
ou 150 pieds et même à des niveaux moins bas, le type s'en foutait
et descendait à 300 pieds. Il savait qu'il y avait possibilité
d'avoir l'argent pour 300 pieds de profondeur et il creusait les 300 pieds
quand même.
J'éveille l'attention du ministre à ce sujet. Je ne sais
pas s'il y a possibilité d'une plus grande surveillance. Je ne connais
pas le processus de surveillance, mais il reste un fait. C'est que ce
problème existe. Il y a des fonds de la province, par le fait
même, qui se trouvent à s'éliminer, quand une plus grande
quantité de producteurs, à l'intérieur de la même
année, pourraient bénéficier de ces sommes. Cela rendrait
service à davantage de personnes.
Je ne fais qu'éveiller...
M. TOUPIN: Est-ce que votre intervention est hypothétique?
M. BELAND: Ce n'est pas hypothétique. Cela s'est fait.
M. TOUPIN: Cela s'est fait. M. BELAND: C'est exact.
M. TOUPIN: Il faudrait, je pense, nous donner quelques preuves
là-dessus, parce que vous mettez en cause l'action des inspecteurs du
gouvernement. Nous poumons faire effectivement des enquêtes
là-dessus.
M. BELAND : Avez-vous fait faire des enquêtes
là-dessus?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que quand nous avons des cas
précis qui sont portés à notre attention, nous faisons des
enquêtes.
M. BELAND: Ah bon!
M. TOUPIN: C'est la raison pour laquelle je vous pose la question
à savoir si votre intervention est hypothétique ou si elle se
réfère à des faits concrets. Si elle se
réfère à des faits concrets, vous n'avez qu'à les
porter à notre attention et les inspecteurs du ministère feront
leur travail et iront vérifier sur les lieux.
M. BELAND : Je puis fournir, justement, des noms de cultivateurs au
ministre ou, enfin, à l'inspecteur.
M. TOUPIN: D'accord, faites parvenir vos faits au ministère et
nous verrons à en vérifier la véracité.
M. VINCENT: A ce moment, il faut toujours considérer que le
cultivateur en paie une partie.
M. TOUPIN: Exact.
M. VINCENT: Il faut également considérer que si à
30 pieds ou à 20 pieds il y a de l'eau, mais que l'eau n'est pas
bonne...
M. TOUPIN: Il faut aller à 40 pieds.
M. VINCENT: Cela peut causer un autre problème.
M. TOUPIN: Oui.
M. BELAND: C'est entendu mais...
M.VINCENT: Je pense bien qu'il arrive assez souvent qu'au
ministère, il y a des plaintes de personnes qui croient qu'on a
abusé. Je pense bien que le ministère est organisé pour
faire faire une contre-vérification immédiatement.
M. TOUPIN: Oui, au moment où...
M. VINCENT: Si je me rappelle bien, dans la région de la Beauce,
dans Dorchester, en 1968, on avait même sévi assez
sévèrement dans des cas comme ceux-là.
M. TOUPIN: Je pense que le député de Nicolet,
là-dessus, a entièrement raison. Quand il était ministre,
je pense que si un fait comme celui-là était porté
à sa connaissance, il ne pouvait faire autrement que de demander
à ses inspecteurs, comme nous le faisons actuellement, d'aller
vérifier si ces faits étaient véridiques ou s'ils
étaient purement et simplement le fruit de l'imagination.
M. BELAND : Il faudrait que je vérifie mes notes mais il me
semble que ce sont six cultivateurs, à différents endroits, qui
justement ont attiré mon attention là-dessus.
C'est pour ça que j'en parle tout simplement.
M. VINCENT: J'aurais une suggestion, M. le Président, à
faire au ministre. Il pourrait la faire analyser par ses fonctionnaires et voir
s'il n'y aurait pas lieu d'ajouter à cette politique de forage des puits
une autre politique qui permettrait à 5, 6 ou même 10 ou 12
cultivateurs dans une région donnée, au lieu de demander une
subvention pour le forage de puits individuels, s'il n'y aurait pas
possibilité, non pas d'aller à un maximum de $900 par
cultivateur, si 10 ou 12 agriculteurs se groupaient, d'avoir une subvention
pour s'approvisionner en eau; soit qu'ils se greffent à un aqueduc de
village, soit qu'ils installent leur propre système d'aqueduc, au lieu
que le ministère aille faire une intervention qui pourrait coûter
jusqu'à $900 sur chacune des fermes, que le ministère dise, je
cite simplement, cet exemple hypothétique: Nous irons dans ces
cas-là jusqu'à une subvention maximum par agriculteur qui
s'organise pour un système d'aqueduc, de $300, par exemple, ou de $350
ou de $400. Je sais que le problème se pose dans le comté de
Champlain, le comté du ministre, dans certains rangs de cultivateurs en
arrière des villages de Champlain, le problème avait
été soulevé en 1969...
M. TOUPIN: A Saint-Luc.
M. VINCENT: ... par le ministre du Travail à ce moment-là
en 1970 plutôt, cela couvrirait 1970 et il avait
été question d'envisager cette possibilité sans faire de
promesses, sans affirmer que c'était possible, mais j'avais cru qu'il y
aurait possibilité de faire faire une étude. Cela permettrait
à des groupes de cultivateurs de s'installer un système
quelconque pour s'approvisionner en eau et ça deviendrait une subvention
pour autant que l'eau est fournie...
M. TOUPIN: Oui, ça me plaît, M. le Président, cette
intervention de la part du député de Nicolet parce que je me
rends compte de deux choses. Je me rends compte qu'il a eu lui-même
à faire face à ce type de problèmes, soit à la
demande d'un groupe d'agriculteurs, soit à la demande d'un
député qu'il soit du gouvernement ou de l'Opposition, parce que
j'ai présentement les mêmes demandes qui me sont formulées.
Nous avons regardé sérieusement le problème. Nous n'en
sommes malheureusement pas arrivés à une solution, mais nous nous
posons sérieusement la question à savoir si on ne devrait pas,
par exemple, utiliser une partie de ce budget dans des régions où
on pourrait l'utiliser à des fins, non pas de creusage de puits, mais
à des fins, soit de construction d'aqueduc ou soit de s'attacher ou de
se "connecter", comme on dit couramment, à des aqueducs
déjà existants. Et l'an dernier, quatre ou cinq cas m'ont
été soumis, précisément ceux qui ont
été soulevés par le député de Nicolet.
Dans mon comté, personnellement, Champlain, il y a eu deux ou
trois demandes qui m'ont été formulées dans le
comté de Joliette, dans le comté de Nicolet aussi, je pense qu'un
groupe m'en avait déjà parlé. Evidemment les politiques du
ministère ne s'appliquaient pas, donc il a fallu décliner ces
demandes. Mais il faudrait, je pense, se pencher sérieusement sur ce
problème-là.
M. GUAY: M. le Président, je pense que même dans mon
comté, ayant un côté montagneux, ce serait parfois beaucoup
moins dispendieux, beaucoup moins onéreux de faire l'installation d'eau
qu'on irait, par exemple, chercher à une source plutôt que de
creuser un puits artésien.
M. TOUPIN: A ce niveau-là, par exemple, il s'applique
déjà une sorte de politique plus ou moins mitigée en vertu
de la mesure des travaux mécanisés. Je pense qu'un groupe de
producteurs, s'il s'agit d'une source, je dis bien, il ne s'agit pas de se
relier à une...
M. VINCENT: A un étang.
M. TOUPIN: Oui, à un étang de ferme ou encore à une
source, par exemple, qui peut se trouver sur une ferme, alors les agriculteurs
peuvent demander ces heures ou utiliser ces heures plutôt pour creuser le
fossé en vue de poser un tuyau, on ne paie pas le tuyau
évidemment, mais on peut utiliser les heures à la condition que
ce soit sur des fermes et non pas pour un réseau d'aqueduc
collectif.
M. VINCENT: Dernière observation avant onze heures puisque
là il va falloir ajourner, excusez, la dernière observation, car
je voulais simplement dire ceci. Demain, quand nous reviendrons
là-dessus, à l'administration des mesures d'assistance, en ce qui
me concerne, j'aurais certains commentaires à faire sur l'administration
en général.
On a toujours tendance, qu'on soit sous-ministre ou ministre, à
compliquer l'administration des mesures d'assistance non seulement pour le
plaisir mais souvent l'on ajoute à tout cela d'autres formules. Je
voudrais que demain nous ayons des observations de la part des membres de la
commission sur les problèmes que nous avons dans nos comtés, que
je constate encore davantage depuis que je suis redevenu simple
député sans être ministre de l'Agriculture.
M. TOUPIN: Où est-on rendu?
M. GIASSON: Aucune allusion aux travaux mécanisés de ferme
en 1971.
M. VINCENT: Les travaux mécanisés également, parce
que l'on complique davantage l'administration en imposant des formules.
Cela
devient très pénible pour les agriculteurs de
compléter ces formules, de les retourner et on sait que nous avons
dû, nous-mêmes, compléter des formules pour le recensement.
Nous avons attendu et nous avons reçu des appels
téléphoniques pour les compléter. Je pense donc que nous
devrions avoir les observations de tous les membres de la commission, sans
partisanerie. Des problèmes sont posés. Le député
de Rouville me regarde tout étonné, mais sans partisanerie.
M. OSTIGUY: C'est parce que vous avez mentionné sans
partisanerie.
M. VINCENT: Non, sans partisanerie, il y a des problèmes à
ce niveau et je pense que le ministre et ses fonctionnaires sont justement ici
pour nous entendre. Nous pouvons apporter certaines corrections qui seront
bénéfiques pour les agriculteurs et également pour le
ministère. Moi, demain, j'ai l'intention de soulever cette
question-là.
M. OSTIGUY: Je m'excuse vis-à-vis du député de
Nicolet, c'est parce que ça a sonné dans mon oreille.
M. VINCENT: Oui, cela regarde l'administration des mesures d'assistance,
en général.
M. GAGNON: Nous allons tout de même remercier le président,
qui a eu la délicatesse avec ses compliments de nous offrir un bon
café.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est de la part du président, je le
remercie infiniment.
M. GAGNON : Vous allez être président longtemps, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: La séance de la commission est suspendue
jusqu'après la période des questions demain.
M. TOUPIN: Cela reprendra demain...
M. VINCENT: Après la période des questions en Chambre,
demain, vers onze heures quinze, jusqu'à midi et demi et de deux heures
et demie à six heures.
(Fin de la séance: 22 h 56)
Séance du vendredi 11 juin 1971 (Onze heures trente minutes)
M. FRASER (président de la commission permanente de l'Agriculture
et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Article 2, sous-article 1 : Traitements, salaires et allocations.
M. VINCENT: M. le Président, nous étions à
l'article 2, sous-article 1. Dans l'administration des mesures d'assistance et
de la concession des terres, il existe au ministère un catalogue des
mesures d'assistance comme le ministre l'a mentionné tout à
l'heure, le mot "catalogue" entre bien dans le contexte actuel.
M. CROISETIERE: La couverture est rouge.
M. VINCENT: La couverture est rouge. Est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité que ce document soit expédié à tous les
députés de l'Assemblée nationale? D'ailleurs, nous avions
fait ceci en 1967 ou en 1968 au niveau du bureau du ministre. Je pense que
ça pourrait devenir une décision administrative, qui ferait
partie du cadre de la documentation générale, que tous les
députés de l'Assemblée nationale comme les bureaux
régionaux reçoivent ce livre à jour. Et à chaque
fois qu'il y a un changement dans une mesure d'assistance, on envoie
également aux députés ce document et qu'on leur indique
quelle mesure d'assistance à enlever et celle à ajouter comme
cela se fait dans les bureaux régionaux.
M. OSTIGUY: J'ai manqué le début de votre question. Que
les députés aient les livres des mesures d'assistance?
M. VINCENT: C'est ça parce qu'on l'avait fait il y a quelques
années, au niveau du bureau du ministre.
M. CROISETIERE: Ce sont des cahiers à anneaux.
M. VINCENT: Même si c'était un travail, je pense que le
député a quand même besoin d'être informé. On
reçoit des lois, des législations. C'est un travail qui a
déjà été fait pour les bureaux d'agronomes et les
bureaux régionaux. Afin de l'obtenir à l'heure actuelle, le
député doit s'adresser soit au service de la documentation soit
au bureau régional. Maintenant, il ne s'agit pas d'en envoyer aux
députés de l'île de Montréal ou aux quelques
députés de la ville de Québec mais ça aiderait les
députés des régions rurales... Je pense que le
secrétaire parlementaire pourrait confirmer ce que je dis. Ces mesures
d'assistance nous servent très souvent dans nos comtés.
M. VAILLANCOURT: C'est très pratique parce que j'en ai un
à mon bureau de comté à Coaticook.
M. VINCENT: C'est celui que je vous avais envoyé.
M. VAILLANCOURT: Il arrive assez souvent que des cultivateurs viennent
demander des renseignements. On regarde dans notre livre et on leur dit que
c'est telle et telle politique dans...
M. CROISETIERE: On le consulte souvent.
M. TOUPIN: Si on s'intéresse à cette possibilité,
je n'y vois pas d'inconvénients.
M. VINCENT: Dans l'administration des mesures d'assistance j'ai
mentionné hier, M. le Président, un problème que nous
sommes appelés à affronter, que nous allons affronter encore
davantage au cours des prochaines années. De plus en plus on exige du
travail de la part du cultivateur pour fins de vérification. Il faut
quand même se rendre compte que, si le cultivateur reçoit une
directive ou si encore on l'oblige à compléter une formule comme
c'est le cas, par exemple, dans les travaux mécanisés cette
année, administrativement cela peut être bon. Mais, de plus en
plus si on exige de ces formules à être complétées
par les cultivateurs, en pratique il se produit que le cultivateur, quand il
reçoit sa formule ou encore quand on l'oblige à le faire, se rend
voir le député pour lui demander de l'aider à
compléter sa formule ou encore, se rend au bureau de l'agronome pour
faire compléter sa formule par l'agronome. S'il y a une erreur sur la
formule qui a été complétée par le cultivateur, le
service lui retourne la formule avec une lettre disant: Vous avez fait telle
erreur à telle demande dans la formule. Le cultivateur retourne voir
l'agronome qui a complété la formule ou l'officier
d'administration et corrige l'erreur et retourne sa formule. Cela devient une
correspondance assez continue avec le service de l'administration.
Je mentionne ceci parce que j'ai eu l'occasion de regarder quelques
mesures d'assistance. Dans quelques programmes comme les travaux
mécanisés, par exemple, cette année, on exige une formule
avant l'exécution des travaux. Cela oblige notre cultivateur à se
rendre encore une fois au bureau régional.
M. TOUPIN: Cela ne se produit pas comme ça, M. le
Président. Je pense l'avoir assez bien expliqué
déjà en Chambre. Je vais essayer de donner quelques explications
supplémentaires. Il y a deux options cette année dans l'ordre des
travaux mécanisés.
M. VINCENT: Pas de programme.
M. TOUPIN: Non, c'est pour en arriver
précisément à la question que vous posez. Pour la
première option ce sont les quarante heures traditionnelles
on demande à l'agriculteur, qui veut s'en prévaloir, de
faire une demande très courte d'ailleurs, qui est très simple.
Cette demande-là peut être faite au bureau régional des
agronomes ou au représentant local du bureau régional ou purement
et simplement à l'inspecteur des travaux mécanisés qui est
désigné. On a assoupli ça le plus possible pour rendre la
tâche la plus facile possible à l'agriculteur. Ce qui nous permet
un minimum de contrôle que nous n'avions pas avant.
Quant à la deuxième option, nous exigeons effectivement un
plan plus développé.
M. CROISETIERE: Le quinquennal? M. TOUPIN: Oui, quant au premier... M.
CROISETIERE: Financement.
M. TOUPIN: Je ne pense pas que ce soit nécessaire que chaque
agriculteur se rende au bureau régional. Il peut communiquer avec
l'inspecteur ou avec l'agronome local ou, s'il le préfère, avec
l'agronome régional.
M. VINCENT: Oui, mais à ce moment-là, il faut quand
même qu'il communique avec eux, qu'il obtienne sa formule...
M. TOUPIN: Effectivement.
M. VINCENT: Sur le plan pratique, il arrive que le cultivateur, dans le
cadre normal de ses travaux, décide de faire faire des travaux
mécanisés 20, 25 ou 30 heures sur sa ferme. Il sait qu'il va
faire faire ces travaux mais il ne sait pas exactement à quel moment. La
température est excellente, il décide de faire faire ces
travaux-là, il téléphone à l'entrepreneur et il
sait que ce dernier peut y aller. Cependant l'entrepreneur lui répond:
Il faut que tu te rendes compléter une formule. Le ministre dit: Soit
l'inspecteur, le bureau local. A ce moment-là, vous demandez quand
même au cultivateur de partir de chez lui, de se rendre au bureau local,
au bureau régional ou à l'inspecteur...
M. TOUPIN: Ou encore de...
M. VINCENT: Chercher sa formule, la compléter.
M. TOUPIN: ... demander à l'inspecteur qu'il se rende chez lui.
L'inspecteur peut y aller remplir la formule. C'est là l'idée
fondamentale, c'est qu'on préfère même que l'agriculteur
fasse venir l'inspecteur, parce qu'au moment où il remplit la formule,
il va faire une inspection des travaux avant le commencement de
l'exécution.
M. VINCENT: Mais est-ce qu'il y a possibilité, physiquement, que
l'inspecteur se rende?
M. TOUPIN: Dans la plupart des cas, selon mon adjoint parlementaire qui
s'occupe de ça de façon très active, c'est ce qui se
produit. Evidemment, il peut encore nous échapper un certain pourcentage
parce que le système n'est peut-être pas rodé pour
permettre d'aller partout où il serait requis d'aller. Mais je pense
que, dans 90 p.c. des cas, le travail se fait et il se fait bien. Ce qui est
important pour nous dans ça, c'est premièrement qu'on
contrôle beaucoup mieux notre budget; deuxièmement, on
contrôle beaucoup mieux les travaux qui sont faits sur les fermes.
On essaie ainsi d'éviter, par exemple, que des travaux se fassent
sur des fermes qui n'aient pas pour fins l'agriculture essentiellement. Mais
ils peuvent avoir pour fins, par exemple, tout autre objectif poursuivi. Cela
peut être dans le domaine du tourisme, etc.
L'idée était précisément d'assurer d'abord
un meilleur contrôle du budget, et ensuite d'assurer également un
meilleur contrôle des travaux qui se font sur les fermes. Ces mesures
sont quand même là où sont les agriculteurs.
C'est pour ça que nous avons institué le
système.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté?
M. VAILLANCOURT: Est-ce que je peux ajouter quelque chose à
ça? Cela permettra aussi à un cultivateur de faire faire des
travaux. Il sera alors assuré qu'ils seront subventionnés.
Auparavant, les entrepreneurs faisaient des travaux qui n'étaient pas
subventionnés et on avait de la difficulté à faire payer
le ministère. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas le faire payer
parce que c'étaient des travaux qui n'étaient pas
subventionnés. Par exemple, on ne peut pas faire un étang de
ferme avec des travaux mécanisés. Il y a une politique pour
ça.
Il arrivait que certains faisaient creuser des étangs de ferme et
le ministère disait: On ne paie pas. C'est pour empêcher des
choses semblables.
M. CROISETIERE: M. le Président...
M. BELAND: Dans ces mesures d'assistance, au point de vue, par exemple,
des travaux mécanisés, est-il vrai que cette année on
demande et on exige justement que le tracteur en question ait un minimum de 60
chevaux-vapeur?
M. TOUPIN: Oui.
M. BELAND: Pour n'importe quel...
M. TOUPIN: On va peut-être les prévenir.
M. BELAND: Bon, d'accord.
M. VINCENT: Il posait la question seule-
ment sur l'administration en général pour les mesures
d'assistance.
M. CROISETIERE: D'abord, j'avais une question à poser. Si on
parle de traitements, salaires et de l'administration en général,
celui qui était responsable des mesures d'assistance des travaux
mécanisés, M. Armand Roy, est-il encore au service du
ministère?
M. TOUPIN: Non, M. Armand Roy est à sa retraite. Il a remis sa
démission pour cause de maladie.
M. CROISETIERE: Est-ce qu'il a été remplacé?
M. TOUPIN: Cela coïncidait avec sa retraite. Oui, il a
été remplacé temporairement.
M. CROISETIERE: Par?
M. TOUPIN: Par M. Benoît Dumont. On fera un concours pour ce
poste.
M. CROISETIERE: Qui était à l'emploi de ce même
service avant?
M. TOUPIN: Il était à l'emploi du service de
l'aménagement des fermes.
M. CROISETIERE: On indique ici qu'il y a 130 personnes à
l'administration des mesures d'assistance. Est-ce que cela comprend des
occasionnels ou d'autres personnes ou si votre personnel se compose de 130
fonctionnaires seulement?
M. TOUPIN: Je pense que cela comprend les 130 fonctionnaires.
M. CROISETIERE: 130 fonctionnaires. Il n'y a pas de
supplémentaires, ni d'occasionnels?
M. TOUPIN: Non. Pas dans ce groupe-là.
M. CROISETIERE: L'an dernier c'était 125?
M. TOUPIN: Je vous ai dit que l'an dernier c'était 125...
M. CROISETIERE: 125, le personnel régulier.
M. TOUPIN: C'est possible qu'il y ait eu une augmentation de 5, oui.
C'est parce qu'il y a des déplacements de personnel.
M. CROISETIERE: D'accord.
M. VINCENT: Il y a ici 130 postes? Ils étaient tous
occupés au 1er février 1971, c'est ce que le député
d'Iberville nous a mentionné.
Il y avait 130 personnes qui occupaient ces postes alors qu'en
février 1970, il y en avait 125.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. CROISETIERE: Est-ce qu'il est possible de connaître le nombre
d'employés saisonniers qui sont à la charge du ministère
pour la surveillance des mesures d'assistance relativement aux travaux
mécanisés?
M. TOUPIN: On est aussi bien d'attendre à l'article.
M. BELAND: Est-ce que c'est à l'intérieur de ces...
M. TOUPIN: Pour bien clarifier, les 130 sont ceux affectés
à l'administration du service, mais là il n'y a pas
d'occasionnels.
M. VINCENT: C'est seulement pour l'administration dans les mesures
d'assistance?
M. TOUPIN: Oui.
M. CROISETIERE: Dans l'aménagement? M. TOUPIN: On verra un peu
plus loin... M. VINCENT: Il n'y a pas d'occasionnels?
M. TOUPIN: ...dans la répartition des... dans
l'administration?
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Ce sont des occasionnels.
M. VINCENT: Il y en a eu un au moins. Voyons! M. Sylvain Laroche a
été là comme occasionnel, à l'administration des
mesures d'assistance et de la concession des terres.
M. TOUPIN: Est-ce qu'il était là M. Vincent Laroche?
M. VINCENT: Oui. Il travaille pour...
M. BELAND: Est-ce que ceux qui sont attitrés dans chaque
comté, dans chaque région, pour vérification des travaux
mécanisés sont des occasionnels?
M. CROISETIERE: Ce sont des saisonniers.
M. TOUPIN: On va aller voir un peu plus loin.
M. CROISETIERE: A l'article 7: Aménagement des fermes, on y
reviendra.
M. TOUPIN: D'accord.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. VINCENT: Non, M. le Président, administration des mesures
d'assistance. Je pense que c'est l'endroit d'étudier l'administration
des mesures d'assistance. On ne pourra pas revenir sur ces mesures d'assistance
une fois les crédits adoptés.
A ce moment-là, il faut aller dans l'administration des mesures
d'assistance, pour voir de quelle façon on fait le transfert, parce
qu'il n'y a plus de budget dans les autres. Donc, dans la liste des mesures
d'assistance disparues, dans les associations, c'était administré
par ce service-là. Subventions versées aux organisations
féminines dans les centres de colonisation, pour l'achat de
métiers à tisser, quel était le budget? Quel était
le montant d'argent à leur disposition?
M. TOUPIN: C'était un montant de $3,000.
M. VINCENT: Il y avait un montant de $3,000 affecté à
cette mesure d'assistance. Au 31 mars 1971, quel a été le montant
effectivement dépensé?
M. TOUPIN: Le montant global au 31 mars a été de
$4,200.
M. VINCENT: Les subventions spéciales aux associations,
sociétés ou cercles d'aviculteurs, qu'est-ce que cela comprenait,
au juste? Les subventions spéciales aux sociétés ou
cercles d'aviculteurs, quel était le montant de la mesure?
M. TOUPIN: $2,000.
M. VINCENT: Et à qui est-ce que c'était versé?
M. TOUPIN: C'était versé à ces types
d'associations, de cercles d'aviculteurs.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, juste pour aider, je
pense qu'on peut le faire facilement, il s'agirait d'enregistrer au nom du
ministre les interventions des fonctionnaires, pour autant que ce ne sont pas
des déclarations de politique.
M. TOUPIN: J'aurai les chiffres ici et je les donnerai à
mesure.
M. VINCENT: Cela ne me fait rien, c'était juste pour aider. Le
ministre est réticent.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas une question de réticence.
M. VINCENT: Cela se fait normalement. Nous enregistrons les
fonctionnaires au nom du ministre.
Subventions spéciales aux associations, sociétés ou
cercles d'aviculteurs. $2,000.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quel a été le montant effectivement
dépensé au 31 mars 1971?
M. TOUPIN: $6,800.
M. VINCENT: Subventions spéciales aux associations
d'éleveurs de lapins.
M. BELAND: Si le député de Nicolet me le permet.
Moi-même comme agriculteur je n'avais pas entendu parler qu'il existait
des subventions aux aviculteurs ou associations d'aviculteurs. Est-ce que nous
pourrions avoir un petit peu plus de précisions?
M. CROISETIERE: Cela paie des voyages devant le parlement.
M. TOUPIN: Il s'agissait surtout d'un concours pour promouvoir la
gestion des entreprises avicoles pour ceux qui n'avaient pas de programme de
gestion. Depuis ce temps on l'a intégré au programme
général de gestion que nous avons maintenant au
ministère.
M. BELAND: Et les personnes qui s'en occupaient tenaient leur bureau
à l'intérieur des bureaux régionaux agricoles. D'accord,
je me situe.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a d'autres question?
Subventions spéciales aux associations d'éleveurs de
lapins, cercles cunicoles.
M. TOUPIN: De $1,500, et on en a dépensé $1,300.
M. VINCENT: Et c'était versé à quelle association?
Est-ce que c'était une ou des subventions?
M. TOUPIN: Plusieurs subventions. C'était plus qu'une.
M. VINCENT: S'il y avait possibilité qu'un des fonctionnaires le
prenne en note nous aimerions avoir la liste des cercles à qui on a
versé des subventions, pour le député de
Lotbinière, comme les associations ou cercles d'aviculteurs, subventions
spéciales aux associations. Nous aimerions avoir, dans les subventions
spéciales aux associations d'éleveurs de lapins, le montant de
$1,300, détaillé et aux cercles à qui le montant
était versé. Même si ça prenait une semaine ou
quinze jours... En faisant parvenir une copie à chacun des partis, on
pourra en faire faire des copies, si d'autres membres de la commission en
désirent.
A d) on avait subventions spéciales aux sociétés
d'horticulture.
M. TOUPIN: C'était de $20,000.
M. VINCENT: Mais combien de sociétés d'horticulture
à ce moment-là?
M. TOUPIN: Nous avons dépensé $12,000. Je ne sais pas, on
va faire comme tantôt, on fournira la liste.
M. VINCENT: Non, c'est parce qu'on va recevoir des lettres de ces
gens-là.
M. CROISETIERE: Les mesures qui sont disparues.
M. TOUPIN: Je sais qu'il y en a tout un paquet.
M. VINCENT: Subventions spéciales pour l'encouragement
d'expositions à "culture fruitière, maraîchère et
ornementale." Le budget était de combien?
M. TOUPIN: De $15,000.
M. VINCENT: $15,000. Et effectivement dépensé?
M. TOUPIN: $6,000.
M. VINCENT: Encore la même chose-là, le détail des
$6,000. A qui ces $6,000 ont-ils été versés? F),
subventions spéciales aux cercles agricoles?
M. TOUPIN: $20,000, on a dépensé $6,100. Voulez-vous avoir
la liste aussi?
M. VINCENT: Oui. Vous l'avez complètement cette liste. Vous
n'avez qu'à la faire photocopier.
M. TOUPIN: Oui, on va la garder, mais cela varie d'année en
année. Il y en a qui disparaissent, il y en a qui reviennent.
M. VINCENT: Les $6,100 qui ont été dépensés
l'an passé, avez-vous la liste? C'est seulement une copie que vous nous
envoyez.
M. TOUPIN: On va la faire. Il faut relever chacune des demandes de
paiement qui sont faites pour être capable de vous dire, si on a
payé $200, à qui on les a donnés.
M. VINCENT: Oui, mais le service concerné, pas à la
comptabilité, il l'a.
M. TOUPIN: C'est pour ça qu'il faut relever toutes les demandes
et toutes les acceptations de demandes.
M. VINCENT: Subventions spéciales aux sociétés de
colonisation et autres organismes agricoles. Quel était le montant?
M. TOUPIN: $180,000.
M. VINCENT: Et le montant effectivement payé?
M. TOUPIN: $150,000.
M. VINCENT: Et dans cette série de mesures qui sont disparues, le
ministre nous affirme qu'en 71/72 il n'y a rien dans le budget pour...
M. TOUPIN: Les sociétés de colonisation.
M. CROISETIERE: Dans celles qui viennent d'être
mentionnées?
M. TOUPIN: Il n'y a rien dans le budget pour ces
subventions-là.
M. VINCENT: Il n'y a rien dans le présent budget pour compenser
ces mesures qui sont disparues?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Dans l'amélioration des fermes, subventions pour le
paiement de primes aux concours de fermes. C'est un montant de combien?
M. TOUPIN: $6,500; on a dépensé $3,000.
M. VINCENT: C'étaient là des primes payées
individuellement à des cultivateurs ou à des groupes?
M. TOUPIN: A des cultivateurs.
M. VINCENT: A ce moment-là, pas de liste parce que, là,
cela deviendrait onéreux d'aller chercher des listes, mais simplement
subventions pour le paiement de primes aux concours de fermes. Seulement la
généralité, le nombre de subventions sans les noms.
M. BELAND: Mais est-ce qu'il y a autre chose qui remplace ça?
M. TOUPIN: Ce sont les groupes de gestion qui remplacent
présentement ces concours de fermes.
M. VINCENT: Groupes de gestion qui ont été formés
depuis quel temps?
M. TOUPIN: Je ne sais pas mais c'est entre 1966 et 1970.
M. VINCENT: D'accord! Merci. Aide à la construction,
réparation et agrandissement de maisons, quel était le
montant?
M. TOUPIN: Il est de $25,000. C'est ça, construction,
réparation et agrandissement de maisons.
M. VINCENT: Et le montant effectivement dépensé?
M. TOUPIN: Il est de $33,200.
M. BELAND: Dans quelle région principalement?
M. VINCENT: C'est surtout l'Abitibi.
M. TOUPIN: Je pense que c'est surtout l'Abitibi, peut-être
quelques-uns dans le Bas-Saint-Laurent, mais c'est surtout l'Abitibi.
M. VINCENT: Est-ce qu'à ce moment-là le ministre pourrait
nous dire si la politique existe quand même, là où on
achète des matériaux de construction? On les garde en
entrepôt, on les revend aux agriculteurs? Cela n'a pas été
remis en vigueur?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: On avait enlevé ça il y a deux ans.
M. VINCENT: L'aide à l'organisation de la ferme, qu'est-ce que
ça comprend?
M. TOUPIN: Aide à l'aménagement, $25,000. La
dépense est de $38,700 et le budget était de $25,000. Il y a des
maisons, des granges-étables; il y a d'autres bâtisses, ce qui
comprend des poulaillers, des porcheries, des remises, et on a inscrit "autres"
au bout.
M. VINCENT: Cela est encore dans les centres de colonisation.
M. TOUPIN: En partie. Oui, on peut dire strictement dans les centres de
colonisation. Effectivement, oui, parce que c'est le ministère de
l'Agriculture. Partout où il y a des sociétés de
colonisation aussi.
M. VINCENT: Il a été dépensé $38,500. M.
TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: C'est encore la même chose, ce n'est pas
nécessaire d'avoir des cas particuliers.
M. TOUPIN: Ce serait bien long. Nous l'avons par comté. Si on
vous le donnait par comté, est-ce que ce serait suffisant?
M. VINCENT: Oui. Probablement que la compilation est faite.
M. TOUPIN: Par comté, nous l'avons ici, on pourrait vous la
remettre assez rapidement.
M. VINCENT: D) Primes de défrichement, d'essouchement et de
labour. C'est encore dans les centres de colonisation.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quel montant est alloué?
M. TOUPIN: C'est $105,000.
M. VINCENT: Il y a eu effectivement de dépensé...
M. TOUPIN: Il y a eu $96,300 de dépensés.
M. VINCENT: Encore la même chose, par comté seulement.
M. TOUPIN: Nous les avons tous par comté.
M. VINCENT: Primes à l'ensemencement des terres détenues
par billets de location, quel est le montant?
M. TOUPIN: Il est de $12,000. Nous en avons dépensé
$8,600.
M. VINCENT: Encore la même chose, seulement la liste par
comté.
Subventions pour favoriser l'approvisionnement en eau potable et
l'électrification des fermes.
M. TOUPIN: Il y avait...
M. VINCENT: C'est justement le problème qui fait...
M. TOUPIN: Il y avait $2,400.
M. VINCENT: ...que les subventions pour le forage des puits
étaient disparues. Il y a eu une mauvaise publicité autour de
ça.
M. TOUPIN: Cette mesure spéciale existait dans les centres de
colonisation. C'est celle-là qu'on a enlevée. Cela ne touchait
pas du tout à la mesure du forage des puits artésiens.
M. BELAND: Alors, c'est combien? M. TOUPIN: $2,200. M. VINCENT:
$2,200?
M. TOUPIN: Et on a dépensé $1,300. C'était
là encore exclusivement dans les centres de colonisation. La plupart de
ceux-là se prévalaient d'abord de la mesure du creusage des puits
artésiens.
M. VINCENT: Maintenant à G: Subventions à la construction
ou à l'achat d'équipement d'une laiterie de ferme. Quel
était le budget l'an dernier?
M. TOUPIN: $1,300,000.
M. VINCENT: $1,300,000, et combien ont été effectivement
dépensés?
M. TOUPIN: $1,168,000. M. VINCENT: $1 million... M. TOUPIN:
$1,168,000.
M. VINCENT: ...$1,168,000. Est-ce qu'il y a de l'argent au budget cette
année pour terminer?
M. TOUPIN: Pas de façon...
M. VINCENT: C'est-à-dire répondre aux demandes qui
étaient en marche.
M. TOUPIN: Pas spécifiquement pour répondre à ces
demandes. Pour être bien clair, il n'y a pas de montant
spécifiquement prévu pour ça. La mesure est totalement
enlevée.
M. VINCENT: La mesure est totalement enlevée. Il y a encore des
demandes qui sont en marche puisque le ministre a annoncé en Chambre
qu'il considérait les demandes qui sont en marche...
M. TOUPIN: Nous sommes tenus de satisfaire toutes les demandes qui ont
été formulées avant le 1er avril. Evidemment,
c'était dans la mesure de l'année dernière.
M. CROISETIERE: Quitte à avoir un budget
supplémentaire.
M. TOUPIN: Oui. Quitte à nous organiser.
M. VINCENT: A ce moment-là, quand on a fait le budget,
c'était prévu.
M. TOUPIN: Ces demandes étaient prévues?
M. VINCENT: Non, mais c'était prévu qu'il y aurait des
demandes qu'on devrait satisfaire.
M. TOUPIN: La plupart d'entre elles nous sont parvenues après le
31 mars. Vous savez comment ça se déroule dans les
régions. Il y a d'abord une première inspection, une
première demande. Le travail se fait d'abord sur le plan
régional, et par la suite, ça arrive au ministère. C'est
pour ça que c'était très difficile de prévoir
exactement comment cela coûterait, mais on savait effectivement qu'un
certain nombre de demandes étaient en marche. C'est la raison pour
laquelle nous n'avons pas prévu un budget spécifique. Nous avons
plutôt préféré procéder, s'il y a lieu, par
budget supplémentaire ou par d'autres moyens légaux s'il y a
lieu.
M. VINCENT: Est-ce que ça signifie qu'à compter du 1er
avril 1971, toute personne qui a fait ou qui fera la demande pour l'achat d'un
réservoir en vrac ou d'un bassin réfrigérant, ou la
construction d'une laiterie de ferme, la mesure n'existe plus, il n'est plus
éligible?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Donc, aucune nouvelle demande qui date du 1er avril
jusqu'à aujourd'hui, aucune nouvelle demande.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Dans aucune des régions de la province.
M. TOUPIN: Dans aucune des régions de la province.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre accepterait la suggestion il
la prendra s'il le veut de rétablir une politique quelconque dans
ce domaine? Par exemple, le gouvernement de l'Ontario a établi une
politique récemment dans ce domaine particulier, une politique pouvant
atteindre jusqu'à $3,000.
M. TOUPIN: Mais elle est combinée, par exemple, je pense.
M. VINCENT: Combinée, oui, subventions et prêts, justement
pour l'organisation d'un équipement de laiterie de ferme. On sait, M. le
Président, que c'est très dispendieux pour un cultivateur qui
veut s'équiper afin de répondre aux exigences du marché et
aux exigences également de salubrité. Ce qui est malheureux,
c'est que ceux qui ne sont pas encore équipés sont les
cultivateurs ou les producteurs situés dans les régions
périphériques où c'était pratiquement impossible de
le faire avant l'an dernier, cette année et ce ne sera pas possible
même avant l'an prochain. On a commencé l'organisation des usines
régionales. Même il y en a encore qui sont sur le point de
s'installer dans certaines régions. A ce moment-là, même si
le cultivateur avait voulu s'équiper d'un bassin, de ce qu'on appelle
communément un "bowl-tank", il n'y avait pas de camion pour ramasser le
lait. En quelque sorte, ces cultivateurs sont défavorisés
présentement parce que leurs confrères d'autres régions
plus avantagées ont pu profiter de la subvention, mais, eux, à
cause d'un problème qui n'était pas de leur ressort, ne
profiteront pas de cette subvention.
La suggestion que je fais est la suivante. Je pense que le
problème existe encore dans certaines régions et je serais d'avis
que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation devrait songer
à une formule pour venir en aide à ces différentes
régions. Que ce soit en copiant ou en prenant quelques bribes de la
formule qui vient tout juste d'être donnée en Ontario ou que ce
soit par tout autre genre de formule, il faudrait donner une incitation
à ces agriculteurs pour qu'ils s'organisent une laiterie de ferme.
M. TOUPIN: M. le Président, nous avons déjà
commencé à regarder ce problème. D'abord, nous avons
rencontré, au cours des trois
ou quatre derniers mois, 12,000 à 14,000 agriculteurs dans toutes
les régions de la province de Québec. Le problème a
été soulevé à quelques endroits, pas partout. Il a
été soulevé, notamment, dans le Bas-Saint-Laurent, dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et dans l'Abitibi. Ce sont surtout ces trois
régions où l'on nous a fait valoir qu'il y avait encore des
besoins bien particuliers.
M. VINCENT: La région de la Beauce.
M. TOUPIN: Nous avons examiné toute cette question et nous sommes
à étudier la possibilité non pas de rétablir la
mesure, mais de mettre à la disposition des agriculteurs,
peut-être l'an prochain, une mesure qui pourra satisfaire à ces
besoins. Cette mesure pourrait être assortie d'un certain nombre
d'exigences qui n'existaient pas dans la mesure dont on vient de parler et elle
pourrait effectivement correspondre au développement normal d'une ferme
en matière d'entreposage de conservation du lait.
Nous avons déjà pensé dans ce sens. Maintenant, la
mesure n'est pas prête effectivement, parce que nous n'avons pas encore
en main tous les éléments, mais nous y pensons
sérieusement.
M. VINCENT: M. le Président, maintenant que la province est
divisée en régions, c'est beaucoup plus facile d'établir
des politiques régionales, que ce soit une assistance temporaire, par
exemple.
Si vous annoncez une mesure pour la région du Lac-Saint-Jean, la
Beauce, le Bas-Saint-Laurent, l'Abitibi, vous pourriez annoncer ce programme
d'urgence pour trois ans et qu'on dise tout de suite que le programme cessera
trois ans plus tard. Cela évitera d'avoir dans nos statuts des
mesures... qui vont durer ad vitam eaternam comme ce fut le cas pour certaines
mesures qui sont disparues. On établissait une mesure et, à ce
moment-là, il était très difficile de l'enlever.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Nous avons une loi votée en 1969 qui permet des
programmes spéciaux pour des régions. A ce moment-là, en
vertu de la loi, il est très facile d'établir un programme pour
la région de l'Abitibi, comme on le fait pour les animaux de boucherie,
ou pour la région du Bas-Saint-Laurent concernant justement cet article.
Dans la mesure de l'assistance, on peut même l'annoncer à ce
moment-là que c'est un programme...
M. TOUPIN: Nous avons déjà commencé. M. VINCENT:
... d'une durée de trois ans.
M. TOUPIN: Nous avons déjà commencé à le
faire, M. le Président, par exemple pour la deuxième option, soit
l'autofinancement dans les travaux mécanisés. C'est un plan
quinquennal et dans d'autres mesures également, nous nous sommes
prévalus de ces programmes soit de trois ans ou de cinq ans, notamment
en matière de bovins de boucherie, en matière également
d'aide à la production des céréales et peut-être un
certain nombre d'autres programmes aussi.
Evidemment, il est sûr que cela rend la tâche un peu plus
facile de mettre de l'avant des mesures particulières lorsque les
structures du ministère sont régionalisées comme elles le
sont présentement. Cette régionalisation qui existe
présentement est surtout pensée en fonction de l'administration
je ne dis pas exclusivement, mais surtout et lorsque nous mettons
de l'avant un certain nombre de mesures, nous devons créer ce que nous
appelons des zones. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes entendus
cette année et ce n'est pas immuable sur trois zones dites de
production: un, deux et trois. Nous leur avons donné des noms: zone
à vocation multiple, zone à vocation restreinte et zone à
vocation limitée. C'est à l'intérieur de ces zones que
nous allons surtout travailler. Ces zones ne sont pas immuables. Elles peuvent
changer très rapidement selon le type de programme qu'on va mettre de
l'avant. Personnellement, je suis d'accord sur les propos que tient le
député de Nicolet en ce qui a trait précisément
à des programmes quinquennaux de deux ou trois ans. Cela donnerait
l'occasion aux agriculteurs de se prévaloir d'une façon plus
rapide des mesures qu'on met à leur disposition parce que lorsque les
mesures sont installées de façon permanente, on se dit: Bon! On
s'en prévaudra dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans.
Et si le ministère veut réorienter ses politiques, parce
qu'il croit que les budgets qui sont là seraient mieux utilisés
dans d'autres secteurs, cela devient très difficile pour lui de le faire
parce qu'il a crée dans le milieu une mentalité, un désir,
et évidemment, on ne peut plus y répondre ou on y répond
plus difficilement. C'est la raison pour laquelle des programmes de deux,
trois, quatre ou cinq ans sont à mon point de vue nécessaires,
sont essentiels pour le bon fonctionnement et du ministère et de
l'agriculture en général. Cela devient beaucoup plus facile,
à ce moment-là, d'administrer un budget et surtout de bâtir
un budget en fonction des besoins modernes de l'agriculture.
M. BELAND: J'abonde également moi-même dans ce
sens-là. Cela prendrait des programmes très spécifiques
sur une base de deux, trois ou cinq ans, comme ça. J'apporterai
simplement un exemple pour illustrer l'affaire. Je ne sais si on avait
pensé à cet exemple-là ou enfin à des exemples
semblables, mais je pense, entre autres, au transfert de terre du père
au fils, où justement, il y a une certaine allocation de prêt
agricole ou une certaine possibilité de transfert d'un prêt
agricole. A ce moment-là, souvente-fois le fils désire apporter
certains changements
très spécifiques, immédiats, entre autres dans le
domaine précis de la transformation du lait. A ce moment-là, il a
de sérieux problèmes. Cela placerait ces agriculteurs dans la
possibilité de se procurer à part le prêt agricole
régulier un montant d'argent peut-être suffisant pour les aider
à s'organiser d'une façon très spécifique. C'est un
exemple précis que j'apporte, qui illustre assez bien ceci.
M. TOUPIN: Juste une intervention. Nous avions parlé de suspendre
les travaux à midi et quart parce que nous avions des exigences.
Maintenant, avant de terminer, je voudrais simplement répondre à
une question qui est restée en suspens hier. Au sous-article 1, je
pense, on m'avait demandé de fournir le nom et les salaires des
employés de mon bureau, je peux vous les donner rapidement.
M. VINCENT: Il y a treize personnes.
M. TOUPIN: Il y en a plus que treize. Hier, j'en ai oublié
quelques-uns qui me sont partis de l'idée. Aux treize, il faut que
j'ajoute M. Arthur Podesto, qui était au ministère à ce
moment-là et qui y est encore. Evidemment, il faut que j'ajoute aussi
les employés du bureau de l'adjoint parlementaire, où il y a deux
secrétaires, et le chauffeur. Je pense que l'ancien ministre sait
comment cela fonctionne en ce qui concerne le chauffeur. Il est payé par
le ministère, mais par le service de l'entrepôt et outillage. Il
est prêté.
M. BELAND: Il est prêté, et en somme, son salaire, est
prévu par le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. TOUPIN: Dans un autre sous-article, à propos de l'outillage.
Au fond, il est prêté, c'est un service qui prête un
employé à un autre: à l'administration. Alors, le salaire
varie.
Il est de $6,810 pour la secrétaire particulière
principale; le chef de cabinet $17,500; les secrétaires particuliers
adjoints sont deux, $12,000 chacun; l'attaché de presse $10,005; le
secrétaire de comté $7,000; un attaché d'administration,
M. Maurice Gingras $15,661. Les salaires des secrétaires sont les
mêmes $5,900. Cela varie de $200 à $300. Les autres
secrétaires, il y en a deux qui sont payées à $4,000 et
quelques cents dollars, il y en a une qui est payée $3,600 et une autre
environ $4,000.
M. VINCENT: C'était au poste budgétaire 1, nous le
laissons quand même réservé.
M. TOUPIN: A votre goût.
M. BELAND: Est-ce que je pourrais avoir également une liste comme
il vient d'être donné au député de Nicolet?
M. TOUPIN: Certainement.
UNE VOIX: Nous suspendons jusqu'à deux heures et quart.
M. LE PRESIDENT: La commission est suspendue jusqu'à deux heures
et quart.
Reprise de la séance à 14 h 28
M. FAUCHER (Président de la commission parlementaire de
l'Agriculture et de la Colonisation): A l'ordre, messieurs!
Qui avait la parole au moment où nous avons suspendu? Vous,
honorable député de Nicolet?
M. VINCENT: En commission, il n'y a personne qui conserve la parole.
Nous en étions aux listes des mesures d'assistance disparues. Aide
à l'achat de pulvérisateurs, quel était le montant?
M. TOUPIN: $110,000.
M. VINCENT: Et le montant dépensé au 31 mars?
M. TOUPIN: $156,000.
M. VINCENT: Cette politique-là fonctionnait! C'était
l'achat de pulvérisateurs pour les producteurs de pommes?
M. TOUPIN: En partie.
M. VINCENT: Pommes de terre. A i) primes à la construction et
à la rénovation de logements pour la main-d'oeuvre.
M. TOUPIN: Le budget était de $7,500.
M. VINCENT: En définitive, c'est l'entente
fédérale-provinciale. C'est la contribution du Québec,
c'est une prime. Quand on dit une mesure d'assistance disparue, c'est un projet
spécifique renouvelable à tous les ans avec le gouvernement
fédéral.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: C'est une ou deux fois au maximum.
M. TOUPIN: Cela n'a presque jamais marché. On a fait deux
paiements.
M. VINCENT: Je pense que la première entente a été
signée en 1969, deux ans en retard.
M. BELAND : A quoi servaient les primes à la construction et
à la rénovation de logements pour la main-d'oeuvre? La
main-d'oeuvre de quoi?
M. TOUPIN : Ce sont des régions près de l'île de
Montréal, dans le comté de Rouville, pour la betterave à
sucre, quand il y avait des gars qui venaient travailler à la
récolte des betteraves.
M. VINCENT: A j) aide à l'achat de pierre à chaux.
Qu'est-ce que c'est au juste quand on dit que l'aide a disparu? Quel
était le montant de cette aide?
M. TOUPIN: $700,000.
M. VINCENT: Aide à l'achat de pierre à chaux. Donc, le
montant de $700,000 est disparu complètement du budget.
M. TOUPIN: C'est exactement ça.
M. VINCENT: Quel était le montant dans le budget de l'an dernier
pour l'aide au transport de la pierre à chaux?
M. TOUPIN: $1,250,000.
M. VINCENT: C'est $1,250,000.
M. TOUPIN: Mais cette politique-là n'est pas partie, par exemple.
Cette politique...
M. VINCENT: L'an dernier, la politique pour le transport était de
$1,250,000. Cette année à combien se chiffre la politique pour
l'aide au transport?
M. TOUPIN: Il faudrait regarder à l'article...
M. GAGNON: Mais pour la chaux, cela va être beaucoup moins.
M. VINCENT: C'est justement là, on va regarder...
M. GAGNON: C'est conséquent.
M. VINCENT: C'est $1 million cette année à ce sous-article
"transport".
M. TOUPIN: C'est ça, $1 million.
M. VINCENT: L'an passé à combien se chiffrait le maximum
payé pour le transport? On pourra revenir tout à l'heure
là-dessus, ce sont simplement quelques indications. C'est parce qu'on a
changé la mesure d'assistance pour l'aide au transport de la chaux.
M. TOUPIN: Pas cette année. Dans la politique de l'aide au
transport, il n'y a absolument rien de changé.
M. VINCENT: Il n'y a absolument rien de changé.
M. TOUPIN: C'est demeuré comme c'était.
M. OSTIGUY: Pardon, M. le Président, aide à l'achat de
pierre à chaux, c'est là qu'est la différence.
M. TOUPIN: L'aide à l'achat est disparue. L'aide au transport est
demeurée.
M. OSTIGUY: C'est-à-dire qu'il n'existe plus de primes, de
subventions ou d'assistance...
M. VINCENT: Pour l'achat.
M. OSTIGUY: Pour le transport, c'est demeuré intact.
M. TOUPIN: Comme il était auparavant.
M. VINCENT: Est-ce que la mesure d'assistance au transport pour cette
année est la même que nous avons mise sur pied en 1969?
M. TOUPIN: Il n'y a pas eu de changement dans le transport de la pierre
à chaux. Il n'y aura pas de quantités dans la pierre à
chaux. C'est basé sur les distances. Je ne pense pas qu'il y ait eu
d'amendements à cette mesure d'assistance. Elle est la même ou
à peu près. On a peut-être changé quelques mots,
mais je ne pense pas. Cela m'apparaît être la même.
UNE VOIX: C'est le transport. M. TOUPIN: C'est le transport. M. OSTIGUY:
C'est $1 et...
M. VINCENT: Jusqu'à un maximum de $3. Le ministère paiera
de la carrière la plus rapprochée de la ferme.
M. TOUPIN: Cela varie.
M. VINCENT: ... une indemnité de $0.20 la tonne pour chacun des
cinq premiers milles et de $0.10 la tonne pour chacun des cinq milles suivants
et $0.05 la tonne pour chacun des trente milles suivants parcourus avec charge,
soit une subvention maximale de $3 la tonne pour 40 milles. C'est donc la
même politique pour le transport qui a été
élaborée en 1969?
M. BELAND: Pour cette année, comme budget pour le transport,
combien exactement prévoyez-vous?
M. TOUPIN: On prévoit $1 million.
M. BELAND: Quant à ce qui concerne l'extraction, l'aide à
l'extraction de la marne.
M. VINCENT: C'est le suivant ça.
M. TOUPIN: Oui, c'est une autre mesure.
M. BELAND: Ah pardon!
M. VINCENT: D'accord, on parlera de ça... Aide au transport de la
marne, quel était le montant?
M. OSTIGUY: Est-ce que le député de Nicolet me
permettrait, vu que j'étais assis à la présidence
tantôt quand on a passé à l'article h) Aide à
l'achat de pulvérisateurs. On a dit que le montant qui avait
été enlevé était de l'ordre de...
M. VINCENT: $156,000.
M. OSTIGUY: Effectivement, étant représentant de Rouville,
c'est une des mesures d'assistance qui m'affectent le plus, l'abolition de
l'achat de pulvérisateurs. Evidemment, Rouville est un comté
où on fait beaucoup de culture industrielle. C'était $156,000
qu'on a enlevé?
M. TOUPIN: Qu'on a dépensé.
M. OSTIGUY: Qu'on a dépensé l'an passé. Quel
montant avait-on inscrit au budget?
M. VINCENT: $110,000.
M. OSTIGUY: $110,000. Maintenant, j'ai une question à poser au
ministre. Tous les achats faits avant le 31 mars sont-ils
considérés ou peuvent-ils être considérés
pour une assistance ou pour une subvention au ministère?
M. TOUPIN: Ils sont considérés. M. OSTIGUY: Ils seront
considérés.
M. TOUPIN: Pas ils seront, ils sont considérés.
M. OSTIGUY: Ils sont considérés. M. TOUPIN: C'est
ça.
M. OSTIGUY: On ne prévoit rien dans le budget, cette
année, pour l'aide à l'achat des pulvérisateurs.
M. TOUPIN: Cette mesure a été enlevée. M. OSTIGUY:
Totalement enlevée. M. TOUPIN: Totalement.
M. GAGNON: Si on pouvait entendre tous les députés des
comtés ruraux, on s'apercevrait que les mesures d'assistance qui ont
été enlevées à peu près à 90 p.c, 95
p.c, causent des préjudices assez graves à différentes
classes agricoles. De la même façon que je l'expliquais hier, on
entend un autre son de cloche.
M. OSTIGUY: Je voudrais faire remarquer au député de
Gaspé-nord...
M. GAGNON: Que ça cause des préjudices.
M. OSTIGUY: Non. Je ne suis pas contre l'abolition de l'achat des
pulvérisateurs. Par contre je voulais quand même m'informer
des
montants. Je sais que le ministère, actuellement, va remplacer...
Les cultivateurs du comté de Rouville pourront même en profiter
puisqu'il y a de nouveaux développements dans la culture industrielle.
Je voulais quand même m'informer du montant, je ne voulais causer aucun
préjudice.
M. GAGNON: Cela cause préjudice aux pulvérisateurs tout de
même.
M. OSTIGUY: Je voulais dire que je n'étais pas contre le
principe, je voulais savoir quel montant avait été
enlevé.
M. VINCENT: Très bien. M. le Président, aide au transport
de la marne, quel était le montant?
M. TOUPIN: $103,000.
M. VINCENT: $103,000 que nous avions au budget?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Et il y en a eu combien de dépensé ?
M. TOUPIN: $85,300.
M. VINCENT: $85,300. Pour prendre les deux en même temps, aide de
l'extraction de la marne, il y avait combien au budget?
M. TOUPIN: $135,000.
M. VINCENT: $135,000, et il y a eu combien de dépensé
?
M. TOUPIN: $150,000.
M. VINCENT: $150,000. Donc, aide au transport de la marne, $103,000 au
budget, $85,300 de dépensés. Cette mesure d'assistance n'existe
plus.
M. TOUPIN: On a gardé l'aide au transport, et on a simplement
coupé la subvention à l'extraction.
M. VINCENT: Est-ce qu'elle est dans les mesures coupées?
M. TOUPIN: Oui, on annonce: Liste des mesures d'assistance disparues
aide au transport de la marne.
M. VINCENT: D'accord.
M. TOUPIN: C'est la première liste, celle qui avait
été faite, qui n'a pas été corrigée par
après. C'est une des mesures. Il y avait des silos, des réserves
qui existaient encore, qu'on pouvait utiliser dès maintenant. C'est la
raison pour laquelle, après avoir fait enquête, on s'est rendu
compte qu'il fallait remettre cette subvention pour au moins utiliser ce qu'il
y avait d'entreposé déjà.
M. VINCENT: Donc, à ce moment-là, ça va
éviter une très longue intervention, parce que c'est justement le
point que je voulais soulever, si on avait aboli l'aide au transport de la
marne. Combien avons-nous en réserve, présentement, de verges
cubes de marne?
M. TOUPIN: C'est par silo, quelque chose comme ça.
M. VINCENT: C'est par verge cube, dans les bassins. Quand on y arrivera,
j'aimerais avoir les renseignements, avoir le tableau de ce qui nous reste de
verges cubes de marne dans ces lacs.
Pour l'aide au transport, cette année, il y a combien au
budget?
M. TOUPIN: $100,000.
M. BELAND: Vous avez dit tantôt $85,000.
M. VINCENT: Est-ce que la politique de la mesure d'assistance est
sortie?
M. TOUPIN: C'est la même que l'an dernier. On ne l'a pas
changée.
M. VINCENT: C'est la même qui existait. Elle a été
remise en vigueur.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'elle avait été
annulée.
M. VINCENT: C'est-à-dire qu'elle avait été
annulée et elle a été remise en vigueur.
M. TOUPIN: C'est qu'elle n'a pas été nécessairement
annulée au début. Sur la première liste qu'on a faite,
lorsqu'on en a fait l'annonce officielle, elle n'était pas inscrite,
parce qu'on l'avait enlevée à ce moment-là, mais on a
oublié de l'effacer de la liste. C'est la même mesure d'assistance
qui va exister pour ça.
M. VINCENT: Est-ce qu'elle existe encore?
M. TOUPIN: Le transport, on l'a quand même dans un autre article.
C'est l'extraction.
M. VINCENT: Je vois ici au budget, pour l'extraction de la marne,
$135,000. Je vois au budget une dépense de $150,000. Est-ce parce qu'on
a dépensé le contrat initial? Est-ce que ça se donne par
contrat, on signe un CT pour $135,000? Il y a eu un surplus?
M. TOUPIN: Oui, c'est cela. Il y a eu un arrêté en conseil
pour autoriser un surplus budgétaire.
M. VINCENT: De $15,000? M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Parce que cela dépassait
généralement... Tout le système organisé dans le
Bas-Saint-Laurent pour l'extraction ne sera pas utilisé cette
année?
M. TOUPIN: La mesure d'assistance de l'extraction a été
abolie.
M. VINCENT: Aide à l'achat d'engrais chimiques. Combien avait-on
l'an passé au budget?
M. TOUPIN: $3,550,000.
M. VINCENT: Combien a-t-on dépensé?
M. TOUPIN: $3,713,000.
M. VINCENT: $3,713,000?
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a vérifié au ministère,
sur le plan légal, si quelqu'un cela me vient tout juste à
l'idée a acheté de l'engrais chimique en vertu de la
mesure d'assistance qui est en vigueur? Dans la mesure d'assistance, on disait
bien les engrais chimiques achetés du 1er juillet au 30 juin de
l'année suivante.
M. TOUPIN: Il y a eu des corrections.
M. VINCENT: Est-ce que légalement quelqu'un ne pourrait pas
obliger le ministère, par l'entremise du protecteur du citoyen,
d'être quand même payé même si son engrais chimique a
été livré après le 31 mars?
M. GIASSON: Pour les livraisons entre le 1er avril et le 30 juin?
M. VINCENT: Est-ce que cela peut poser un problème je veux
simplement le souligner...
M. TOUPIN: C'est une loi cela.
M. GIASSON: Est-ce que c'est en vertu d'une loi cela?
M. TOUPIN: Oui, c'est en vertu d'une loi.
M. VINCENT: Est-ce que la loi n'a pas été
prorogée?
M. TOUPIN: Non. Il est dit quelque part je ne me rappelle pas
exactement à quel endroit en tout cas c'est l'opinion du
conseiller juridique, quand il n'y a plus de budget qui existe, la loi devient
par le fait même caduque.
M. VINCENT: En définitive, on enlève le
crédit...
M. TOUPIN: C'est exact. C'est ce qu'on fait...
M. VINCENT: D'accord, mais sur le plan pratique...
M. TOUPIN: Sur le plan pratique, c'est possible.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a l'intention de proroger la loi? Est-ce qu'on
a l'intention de la changer?
M. TOUPIN: Non, je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'enlever
cette loi-là. Elle devient caduque par le fait même,
évidemment. Peut-être qu'à l'avenir elle pourra servir
à nouveau, je ne sais pas.
M. VINCENT: Ce n'est pas impossible. Est-ce que le ministre a fait ou a
demandé à ses fonctionnaires de faire rapport au comité de
la législation, parce que cette loi existe pour l'achat des engrais
chimiques. Elle va devenir caduque. Nous avons également la loi du
ministère sur l'école de médecine
vétérinaire, qui est inexistante parce que, à un moment
donné, le gouvernement adopte un projet de loi abolissant telle ou telle
loi. Cela évite de tramer dans les statuts des lois qui sont
inopérantes.
M. TOUPIN: Je pense que le député de Nicolet
soulève un problème qui existait dans le temps où il
était ministre de l'Agriculture et qui existe encore. Il y a presque une
seule façon de régler un problème comme celui-là,
c'est de refondre l'ensemble des lois du ministère.
M. VINCENT: Non, on adopte des lois générales et on
abolit, par exemple, telle, telle loi, sans refondre la loi du
ministère...
M. TOUPIN: ...réorganiser tout le système des lois au
ministère, soit par une loi qui ferait état de la disparition de
telle, telle ou telle loi, ou même par un autre procédé. Il
s'agirait d'examiner juridiquement comment on peut procéder, mais on est
conscient du problème et on est d'accord avec cela. Ce n'est pas la
seule, il existe déjà d'autres lois qui sont inopérantes,
d'ailleurs, vous en avez mentionné une.
M. VINCENT: Oui, la loi de l'école de médecine
vétérinaire.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Maintenant, dans les autres mesures d'assistance à la
production animale: aide à l'achat de taureaux de race pure.
M. TOUPIN: Oui, c'est disparu, cela aussi. M. VINCENT: Mais,
c'était déjà commencé. M. TOUPIN: Quoi?
M. VINCENT: L'aide à l'achat de taureaux de race pure dans
certaines régions où on donnait un service d'insémination
artificielle, cela a été enlevé graduellement.
M. TOUPIN: Non, je ne sais pas, je n'ai pas regardé si on avait
déjà commencé à gruger au niveau de cette mesure
pour la faire disparaître graduellement, mais au moment où nous
avons élaboré notre politique générale de
l'insémination artificielle, nous avons cru qu'il n'était plus
nécessaire de soutenir ces montants-là.
M. VINCENT: Quel était le montant?
M. TOUPIN: $20,000, et $16,000 dépensés.
M. VINCENT: A b): aide à l'achat de génisses de race
pure.
M. TOUPIN: Le budget était de $25,000, $24,300 ont
été dépensés.
M. VINCENT: Aide à l'achat de taureaux de race dans les
régions défavorisées.
M. TOUPIN: Le budget était de $20,000, $16,100 ont
été dépensés.
M. VINCENT: Primes pour l'entretien d'étalons.
M. TOUPIN: Le budget était de $19,000, les dépenses de
$40,300.
M. BELAND: Comment se fait-il qu'il y ait une si grande
différence? Combien y avait-il d'étalons dans la province?
M. TOUPIN: Le député de Nicolet peut aussi confirmer ce
que je vais dire: cela varie avec les années. Cela dépend des
demandes. Une année, si le marché du poulet est bon, il y en aura
davantage, s'il est moins bon, il y en aura moins. C'est relié à
ce facteur de commerce, plus ou moins des chevaux, des étalons
notamment. C'est la raison pour laquelle l'année dernière cela a
coûté $40,000. L'année précédente cela n'a
peut-être coûté que $15,000 ou $18,000. Je sais qu'il y a
des variations assez marquées de ce côté.
M. VINCENT: A e), aide à l'élevage du cheval dans les
centres de colonisation, quel était le montant?
M. TOUPIN: Il y avait $1,000 au budget. Je ne sais pas s'il a
été dépensé.
M. VINCENT: Il n'a pas dû y avoir tellement de
dépenses.
M. TOUPIN: Rien n'a été dépensé.
M. VINCENT: Primes à l'achat de juments de race.
M. BELAND: Un instant, avez-vous le nombre d'étalons?
M. TOUPIN: De la province?
M. BELAND: Vous ne l'avez pas? D'accord, nous allons continuer.
M. TOUPIN : Pour les primes à l'achat de juments de race, le
budget était de $8,000, nous avons dépensé $6,300.
M. VINCENT: Primes à l'achat d'étalons
recommandés.
M. TOUPIN: Le budget était de $6,000, nous avons
dépensé $5,500.
M. VINCENT: Est-ce qu'il n'y aura pas une mesure qui remplacera, pas
éventuellement celle-là, mais une autre mesure que le
gouvernement a l'intention d'instituer pour les chevaux de course? Pour
l'élevage des chevaux de course.
M. TOUPIN: Il y a de bonnes intentions. Je ne sais pas si
toutefois...
M. VINCENT: Est-ce que c'est en collaboration avec le ministère
de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Avec le ministère des Finances, il y a eu des
contacts. Il y a eu également des rencontres avec certains
groupes...
M. VINCENT: Est-ce que l'administration sera sous la
responsabilité du ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Je ne sais pas encore.
M. VINCENT: A) primes visant à améliorer la qualité
du porc à la ferme. Quel est le montant du budget?
M. TOUPIN: $650,000, et $356,000 de dépenses.
M. VINCENT: Primes pour encourager l'élevage du mouton au
Québec.
M. TOUPIN: Le budget était de $125,000 et $121,000 de
dépenses.
M. VINCENT: Toutes ces mesures-là n'existent plus?
M. TOUPIN: C'est ça, elles n'existent plus.
M. VINCENT: Je voudrais quand même être bien certain. L'aide
au transport de la marne a été remise mais les autres sont toutes
disparues définitivement.
M. BELAND: A i) primes pour encourager l'élevage du mouton,
est-ce qu'il n'y a pas une prime d'aide quelconque ou de soutien de prix de la
laine ou si c'est strictement fédéral?
M. TOUPIN: C'est fédéral.
M. BELAND: N'y a-t-il pas également une aide du provincial?
M. TOUPIN: C'est la Loi de la stabilisation des produits agricoles du
gouvernement fédéral. Au Québec, on n'a pas de politique
en ce qui concerne le soutien des prix mais on a néanmoins un programme
pour remplacer cette subvention qui était donnée. Le programme
s'applique à l'élevage du mouton et surtout au potentiel
génétique.
M. BELAND: Mais pas à un prix de soutien quelconque pour la
laine?
M. TOUPIN: Seulement au point de vue génétique.
M. BELAND: D'accord. Nous sommes rendus à j ).
M. VINCENT: Primes pour encourager l'élevage du mouton au
Québec. On a mis au programme agricole : Promotion à la
production ovine.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quel est le montant affecté à cette nouvelle
mesure d'assistance?
M. TOUPIN: On va y arriver tantôt.
M. VINCENT: On y reviendra tout à l'heure. Je pense que cela
irait mieux. Je remarque qu'on a fait disparaître une mesure d'assistance
et qu'on en a une nouvelle qui est différente, mais ce n'est pas un
amendement à une mesure d'assistance. On l'annonce comme une disparition
de mesure d'assistance et on arrive avec une nouvelle.
M. TOUPIN: Elle a un tout autre caractère.
M. VINCENT: D'accord, on peut changer le caractère d'une mesure
d'assistance.
M. TOUPIN: Ce n'est pas une mesure d'assistance, c'est un programme de
développement de la production ovine. Ce sont deux choses bien
différentes.
M. BELAND: On parle d'encourager l'élevage du mouton. Est-ce que
c'était payé par tête de mouton pour l'encouragement
à l'élevage? Sous quelle forme était-ce?
M. TOUPIN: Ce sont des politiques assez polyvalentes au fond. Ce sont
des mesures d'assistance qui étaient assez polyvalentes. Cela pouvait
s'appliquer à l'achat d'agnelles. Cela pouvait s'appliquer aussi
à l'achat de moutons, de béliers de race. Cela pouvait
s'appliquer aussi un peu au développement de la génétique.
Je pense que c'était surtout utilisé à l'achat d'agnelles
et de béliers de race.
M. BELAND: D'accord.
M. VINCENT: La prime suivante, c'est la même chose. Primes visant
à améliorer la qualité des agneaux à la ferme.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: C'est une autre mesure d'abolie.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Qu'est-ce que c'était en définitive cette
prime visant à améliorer la qualité des agneaux à
la ferme?
M. TOUPIN: $27,000.
M. VINCENT: Cela consistait en quoi?
M. TOUPIN: On a dépensé $9,100. Je ne sais pas.
M. VINCENT: Est-ce que ce n'était pas pour l'achat de
béliers éprouvés?
M. TOUPIN: Peut-être. C'est un contrôle...
M. VINCENT: M. le Président, pour nous permettre d'aller plus
vite, quand nous arriverons sur la promotion de la production ovine, est-ce
qu'on pourrait avoir, à ce moment-là, les deux mesures
d'assistance disparues et qui ont été remplacées par
ça?
M. TOUPIN: On vous les apportera.
M. VINCENT: Aide aux cercles d'élevage de bovins pour l'achat
d'appareils réfrigérants. Est-ce que ce ne sont pas des appareils
pour l'insémination artificielle?
M. TOUPIN: C'est exact! M. VINCENT: Des biostats. M. TOUPIN: C'est
exact!
M. VINCENT: C'est une mesure d'assistance qui était très
temporaire quand même?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Pour l'insémination artificielle, cela a
été greffé à la politique générale du
programme d'insémination artificielle?
M. TOUPIN: Elle était régionalisée, d'abord,
celle-là.
M. VINCENT: Oui, elle était régionalisée. Elle a
servi à Rimouski, Lac-Saint-Jean, Nord-Ouest
québécois.
M. TOUPIN: Celle que nous avons mise de l'avant, nous, elle est
généralisée.
M. VINCENT: Pour l'achat d'appareils régrigérants, je ne
pense pas.
M. TOUPIN: Elle est généralisée, je parle de
l'insémination artificielle.
M. VINCENT: D'accord! Mais c'était une politique spéciale
pour conserver les spermes congelés.
M. TOUPIN: Elle n'existe plus.
M. BELAND: Et cela se chiffre à combien?
M. TOUPIN: A $2,000.
M. VINCENT: Aide spéciale aux cercles d'élevage de bovins
des régions moins favorisées. C'est le programme pilote de 1968
qui a été mis en vigueur?
M. TOUPIN: Des $12,000, on en a dépensé $7,300.
M. VINCENT: C'est le programme pour le Nord-Ouest
québécois?
M. TOUPIN: Pour le Nord-Ouest québécois.
M. VINCENT: Et vous l'avez étendu dans un programme
général à d'autres régions.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: A 4) Production végétale. Primes pour
encourager les cultures spéciales: lin, avoine, mais.
M. TOUPIN: C'est exact! $20,000 là-dessus.
M. VINCENT: Cela a été remplacé par les autres
mesures d'assistance?
M. TOUPIN: Oui. Nous avons une autre mesure à ce sujet qui
s'appliquera pour le développement de certains programmes. C'est dans
l'ordre des programmes. Mais c'est un programme de cinq ans, je pense.
M. VINCENT: C'est un montant de combien?
M. TOUPIN: Il est de $20,000. Nous avons dépensé
$15,800.
M. VINCENT: Contrat avec le collège Macdonald pour la production
de diverses semences,
M. TOUPIN: Oui, évidemment, c'était surtout les semences
d'avoine, je pense, d'orge.
M. VINCENT: M. le Président, le sous-ministre pourrait, comme on
l'a mentionné tout à l'heure, parler à haute voix. Ce
serait enregistré au nom du ministre. C'est vrai. C'est de cette
manière qu'on procède ici en commission. Ce serait beaucoup plus
facile pour les sténographes tout à l'heure quand elles
retranscriront. Autrement il y aura deux voix qui se croiseront. Il s'agit
d'avoir... Si le ministre n'a pas d'objection.
M. ROY (Lévis): Est-ce qu'ils ont la même voix?
UNE VOIX: On vient de dire oui, là-bas!
M. ROY (Lévis): S'ils ont la même voix il n'y a pas
d'objection.
M. VINCENT: Quand un fonctionnaire parle, c'est enregistré au nom
du ministre.
M. TOUPIN: Oui, on le sait.
M. VINCENT: Parce qu'autrement on va tout être mêlé.
Donc, contrat avec le collègue Macdonald pour la production de diverses
semences. De combien était ce contrat-là?
M. TOUPIN: $15,000.
M. VINCENT: Et à quel endroit allons-nous faire les
expériences maintenant?
M. TOUPIN: Sur la ferme. En fait, ce ne sont pas des expériences,
c'est de la multiplication.
M. VINCENT: De la multiplication?
M. TOUPIN: De la multiplication de semences à Sainte-Martine,
à la ferme du ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Cela va se faire à la ferme du ministère
à Sainte-Martine?
M. TOUPIN: C'est ça. Vous avez compris? Oui?
M. VINCENT: A 5), divers: primes pour
l'abattage d'animaux prédateurs. Ce sont les renards, les lynx et
les loups. Pas de renards, les loups et les lynx. Il y avait combien de
prévu là-dessus?
M. TOUPIN: $30,000.
M. VINCENT: $30,000, ça a coûté combien?
M. TOUPIN: $32,100.
M. VINCENT: Il existe encore des loups et des lynx à
Québec.
M. OSTIGUY: M. le Président, au chapitre 5, vous mentionnez que
ce sont les loups et les...
M. TOUPIN: Lynx.
M. OSTIGUY: Lynx. Est-ce qu'il n'y aurait pas une possibilité de
prévoir que les mulots font d'énormes dégâts dans
les vergers? Non, c'est sérieux, il y a d'énormes
dégâts qui se font chez les pomiculteurs. Cette année par
exemple je n'ai pas les chiffres exacts il faut abattre
au-delà de 2,000 pommiers, parce qu'ils ont été
mangés par les mulots ou quelques autres rongeurs.
M. TOUPIN: Cela existe déjà.
M. OSTIGUY: Cela existe déjà là-dessus.
M. TOUPIN: Il existe déjà sur ces problèmes
certains moyens de contrôle des mulots... Des insecticides.
M. VINCENT: Le papier goudron.
UNE VOIX: Des grillages.
M. GIASSON: Cela pose un problème.
M. OSTIGUY: Oui, mais pour un pomiculteur qui a 10,000 pommiers,
ça fait quand même 10,000 passoires à installer.
M. VINCENT: Cela pose un problème.
M. OSTIGUY: Je ne sais pas s'il n'y aurait pas...
M. ROY (Lévis): Il faudrait envelopper les pommiers.
M. OSTIGUY: On pourrait peut-être envoyer un créditiste qui
n'a pas grand-chose à faire.
M. ROY (Lévis): Ils sont à leur poste.
M. BELAND: Il va falloir la permission du député de
Limoilou en tout cas.
M. OSTIGUY: Bien non, ça ne change rien.
M. BELAND: Non, le pomiculteur doit quand même savoir qu'il lui
faut envelopper ses pommiers.
M. OSTIGUY: Mais je demande au ministre s'il n'y a pas à
prévoir des mesures pour les années à venir. Je pense
qu'en Ontario ou en Colombie-Britannique le gouvernement verse un certain
montant pour la destruction de ces animaux.
M. TOUPIN: D'accord, il existe des moyens techniques actuellement
à la disposition de ceux qui sont aux prises avec ce problème.
Quand des problèmes comme ça se posent de façon
aiguë, on intervient de façon temporaire comme on intervient
vis-à-vis d'un des vers en forêt. Comment l'appelle-t-on? La
rongeuse?
M. BELAND: La tordeuse.
M. TOUPIN: La tordeuse. On intervient temporairement. Il n'y a pas de
politique permanente qui s'installe pour autant. Si, à un moment
donné, il y a un problème aigu qui se pose dans ce domaine, les
ministères n'hésitent pas à apporter une aide
financière ou une aide technique, parce qu'il existe d'ailleurs de
l'aide technique.
M. VINCENT: Si le député de Rouville soulève la
question je pense que c'est un point important est-ce que le
ministre ne pourrait pas prendre tout de suite avis que c'est un
problème soulevé par un membre de la commission? Dans la
région de Saint-Hyacinthe, il s'agira immédiatement de demander
à un fonctionnaire du ministère d'aller vérifier, parce
que ça peut s'étendre, les mulots.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que c'est déjà
fait. Je voudrais informer le député de Nicolet qu'il y a
déjà des enquêteurs qui visitent les pomiculteurs.
M. VINCENT: Ils cherchent les mulots.
M. OSTIGUY: Lorsqu'il viendra dans le comté de Rouville, qu'il
examine la situation en plein dans la veillée, justement.
M. TOUPIN: Le problème a été porté à
notre attention et nous n'avons pas hésité évidemment
à mettre de l'avant ou à prendre les moyens pour donner suite
à ces demandes qui nous sont parvenues.
M. VINCENT: D'accord.
M. OSTIGUY: Je voulais simplement souligner aux membres de cette
commission l'efficacité du gouvernement actuel en ce qui concerne les
mulots.
M. VINCENT: Les mulots. Est-ce qu'il y a eu des consultations avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche concernant
l'abolition de cette mesure d'assistance pour abattage d'animaux...
M. TOUPIN: Je ne dirais pas qu'il y a eu des consultations officielles
qui ont eu pour effet de constituer des comités, etc. Il y a eu
cependant des contacts entre les deux ministères et on s'est entendu
pour que cette mesure disparaisse et que, si toutefois dans l'avenir des
problèmes sérieux se posaient du côté des
prédateurs, on pourra à ce moment-là faire comme on fait
pour les mulots ou comme on fait pour d'autres problèmes qui se posent
d'une façon temporaire.
M. VINCENT: J'attire l'attention parce que cette mesure a
déjà été abolie. On a été dans
l'obligation de la remettre en vigueur parce que, dans certaines
régions, il y avait réellement des dévastations par loups
et lynx. A ce moment-là, on est obligé de la remettre en vigueur
pour justement éliminer le territoire.
M. TOUPIN: Sans en faire une mesure d'assistance permanente, je pense
que les gouvernements et les ministères ont des moyens qu'on peut
utiliser sans que ça devienne une mesure permanente comme
celle-là pour précisément...
M. VINCENT: Quels sont les moyens qu'on peut utiliser?
M. TOUPIN: Par exemple, sur un programme de deux ou trois mois, on peut
organiser une campagne plutôt que d'avoir une mesure d'assistance
permanente comme celle-là. On peut le faire à ce
niveau-là, on peut le faire à d'autres niveaux aussi. On peut
agir à d'autres niveaux et il ne s'agit pas seulement de les faire
disparaître au moyen du fusil. On peut agir sur d'autres facteurs
vis-à-vis de ces types de bêtes-là.
M. VINCENT: De quelle façon?
M. TOUPIN: Ecoutez, je pense que le député de Nicolet sait
fort bien ce que je veux dire.
M. VINCENT: C'est parce que c'est justement le problème qui se
pose. C'est qu'on a remis la mesure d'assistance en vigueur justement parce que
pendant deux, trois ou quatre ans, personne ne se donnait la peine d'abattre
des loups ou des lynx, et ça peuplait. D'année en année,
ça peuplait et à un moment donné, on a été
obligé de remettre en vigueur les mesures d'assistance. A moins que le
ministre ait d'autres moyens, comme distribuer des pilules! ...
M. TOUPIN: Il y a toujours les contraceptifs.
M. VINCENT: C'est pour aller les porter...
M. OSTIGUY: Je pense que le député de Nicolet...
M. TOUPIN: ... l'insémination artificielle
neutralisée.
M. VINCENT: ... Une dépense de $32,000. Vous savez qu'un groupe
de loups affamés peut faire des dégâts assez
extraordinaires, dans une région donnée. Ils peuvent s'attaquer
aux troupeaux le printemps et l'automne, surtout le printemps et même au
cours de l'hiver. Je me souviens qu'en 1967 ou 1968, des loups sont
entrés dans des poulaillers situés à proximité de
petites villes. Ils ont causé des dégâts assez
considérables. A ce moment-là, les dégâts peuvent
dépasser beaucoup le montant de $32,000, seulement dans un cas. Si
chaque année on prévient le danger, cela évitera un
désastre assez considérable.
M. OSTIGUY: M. le Président, le fait d'avoir ouvert les clubs de
chasse et de pêche à la population...
M. VINCENT: Ils ne sont pas intéressés.
M. OSTIGUY: Non, mais j'imagine qu'un chasseur qui chasse dans une
forêt et qui voit un loup, il va certainement l'abattre maintenant. Cette
ouverture que nous avons donnée à tous les chasseurs du
Québec va quand même éliminer... J'ai l'impression que ce
sera une solution.
M. VINCENT: Ils ne sont pas intéressés à abattre
les loups, les lynx. La fourrure ne vaut rien. On payait une prime de tant.
Cela permettait...
M. ROY (Lévis): Vous savez que l'ancien gouvernement payait une
prime pour faire abattre les loups. Le nouveau gouvernement continue-t-il cette
politique?
M. VINCENT: C'est de laisser circuler les loups.
M. DIONNE: Elle devrait continuer. M. OSTIGUY: Les loups sont en
ville.
M. VINCENT: Je n'en fais pas une question de principe. Je demanderais au
ministère et au ministère du Tourisme, de la Chasse et
Pêche d'être aux aguets advenant le cas où cela deviendrait
un signe de danger, de ne pas se gêner, de remettre la prime en vigueur.
C'est le moyen que nous avons, le moins dispendieux, pour éliminer ces
animaux qui font des dégâts. En même temps cela nous permet
à des centaines de personnes de faire l'abattage.
M. DIONNE: L'ancien-ministre de l'Agricul-
ture pourrait-il nous dire quelle était la prime pour quelqu'un
qui abattait un loup ou des loups?
M. VINCENT: Je ne me souviens pas du montant. C'est vingt dollars?
M. ROY (Lévis): Trente-cinq dollars.
M. TOUPIN: Par oreille ou par paire d'oreilles?
M. VINCENT: Par paire d'oreilles. Parce qu'autrement cela aurait fait
$70. Cela fait $35 par loup.
M. OSTIGUY: M. le ministre, qu'est-ce qui arrivait lorsqu'un loup avait
déjà perdu une oreille?
M. VINCENT: On donnait $17.50.
M. ROY (Lévis): Il fallait abattre deux loups pour avoir une
paire d'oreilles.
M. DIONNE: Avez-vous l'intention de mettre la loi en vigueur...
M. TOUPIN: Pour les loups?
M. VINCENT: Je pense que dans la région justement du
député...
M. DIONNE: Ils sont en train de détruire les chevreuils. L'hiver
dernier où il y avait 25 ou 30 chevreuils, il en reste trois ou quatre
ce printemps. On les trouvait morts dévorés par les loups. Ils
ont vu jusqu'à 15 loups ensemble. Les gardes-chasse défendaient
que les cultivateurs aillent tuer les loups dans les bois. Il faudrait qu'il y
ait quelque chose.
M. OSTIGUY: Est-ce que cela doit relever du ministère de
l'Agriculture? La protection du chevreuil est-ce que cela ne relèverait
pas nécessairement du ministère de la Chasse et de la
pêche?
M. VINCENT: Les deux ministères coopéreraient. On
envoyait, on faisait parvenir les preuves au ministère du Tourisme,
Chasse et Pêche.
M. TOUPIN: Non, c'était au ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Les inspecteurs du ministère de l'Agriculture
s'occupaient de remplir les formules. Sur le plan administratif, c'était
plus facile au point de vue gouvernemental que ce soit le ministère de
l'Agriculture qui fasse le travail, qui fasse les paiements que les
gardes-chasse.
M. TOUPIN: Je vais peut-être couper court à la question, M.
le Président, mais il m'apparaît évident que c'est
là une question fort marginale dans le domaine de l'agriculture. Il
m'apparaît évident aussi qu'aucun gouvernement n'a
hésité à intervenir lorsqu'il y avait des ravages
sérieux causés par des loups ou par tout autre prédateur.
Les gouvernements n'ont jamais hésité. Si nous avons
enlevé cette mesure, c'est qu'elle nous apparaissait permanente et pas
nécessaire comme permanente.
C'est pour cela qu'on l'a enlevée. On avait là des
employés attachés à ces mesures. C'était une
économie pour le ministère, d'une part, et on se disait: Si
toutefois un problème sérieux se pose dans ce domaine, comme les
autres problèmes, on va les aborder sérieusement et on va
apporter une solution acceptable. C'est la raison pour laquelle on l'a
abolie.
M. ROY (Lévis): Le ministre, dans ce temps-là,
n'était pas au courant qu'il y aurait probablement sous son règne
plusieurs poules qui seraient dans le parterre du parlement. Il aurait pu
inviter les loups à venir les manger. Cela aurait évité du
travail au ministère des Travaux publics.
M. LE PRESIDENT: Article 1, sous-article 2.
M. VINCENT: Excusez, à b): aide à l'aménagement du
marché des oeufs de consommation au Québec, c'était juste
une mesure temporaire.
M. TOUPIN: C'était un montant de $125,000. Si ma mémoire
est fidèle, c'est une subvention qui a été donnée
à ce moment-là en vue de faire l'étude d'un système
de commercialisation.
M. VINCENT: Non?
M. TOUPIN: Alors, c'était pour l'organisation.
M. VINCENT: C'était pour aider à la fusion des postes de
classification.
M. TOUPIN: Alors, ce sont les autres $100,000 qui s'appliquaient
à cela. Il y a eu deux subventions: $125,000 pour les postes de mirage
et $100,000 pour une étude du système de commercialisation.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu un montant dépensé dans
les $125,000?
M. TOUPIN: Il y a eu $105,100 dépensés.
M. BELAND: Ce n'est pas indiqué, parce que nous n'avons que deux
choses de précises, mais n'y a-t-il pas une certaine forme d'aide, de
prime ou de subvention quelconque qui était accordée à la
fédération des dames fermières et qui a été
abolie?
M. TOUPIN: Non. La seule qui a été abolie le
député de Nicolet l'a souligné hier c'était
pour l'achat de métiers à tisser. C'était la seule mesure
s'appliquant aux cercles de fermières et je pense qu'elle s'appliquait
aussi aux cercles de L'AFEAS ou à toute autre organisation
féminine qui en faisait la demande et que nous reconnaissions au
ministère. Cette mesure de subvention pour achat de métiers
à tisser s'appliquait à ce moment-là. Nous avons fait
disparaître cette subvention.
M. BELAND: Il n'y avait pas d'autre forme d'aide à part
celle-là?
M. TOUPIN: Non, il n'existait pas d'autre forme d'aide pour cette
activité-là et il n'en existera plus maintenant.
M. BELAND: C'est très bien, pour les métiers à
tisser, d'accord. Mais est-ce qu'il n'y avait pas d'autre forme d'aide?
M. TOUPIN: Oui. Pour les fermières, la politique de la subvention
statutaire pour chacun des cercles est demeurée.
M. BELAND: Bon. Très bien.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions au poste des
subventions?
M. BELAND: Pas pour moi.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, on pourrait passer au sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations?
M. VINCENT: Excusez, juste en bas, M. le Président, au
sous-article 31: Contribution du gouvernement du Canada, quelle est la nature
de cette contribution de $35,000?
M. TOUPIN: C'est le problème que nous avions tantôt, les 50
p.c. de la part du gouvernement fédéral dans la politique de
main-d'oeuvre agricole.
C'est le programme signé dans lequel le fédéral
paie 50 p.c. qui reviennent donc sous une forme de revenu.
M. VINCENT: Ce n'est pas le programme de tout à l'heure, parce
que le programme de tout à l'heure est aboli.
M. TOUPIN: Pous la construction. C'est le placement de la main-d'oeuvre
agricole, pour lequel le gouvernement du Québec fournit 50 p.c.
M. VINCENT: Oui, d'accord. Il ya 50 p.c. qui servent à payer les
salaires d'une partie des employés de l'administration des mesures
d'assistance. Ces $35,000 sont versés par le fédéral pour
payer une partie des salaires de l'article: Administration des mesures
d'assistance.
M. TOUPIN: La main-d'oeuvre agricole était comprise dans une
entente spéciale avec le gouvernement fédéral.
M. VINCENT: Mais, où est la main-d'oeuvre agricole
là-dedans?
M. TOUPIN: Elle est à l'article: Administration des mesures
d'assistance, mais c'est pour la main-d'oeuvre agricole.
M. OSTIGUY: Cela prouve à nos amis du Parti
québécois qu'il y a un fédéralisme rentable.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela ne me prouve rien.
M. VINCENT: Le suivant, M. le Président.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y a une grosse différence entre
quelqu'un qui ne veut pas comprendre et quelqu'un qui ne comprend pas.
M. LE PRESIDENT: Si j'ai bien compris, l'article 2 du poste 1 est
adopté.
M. VINCENT: Toute la page 55 est adoptée au complet.
UNE VOIX: Non, excepté l'administration, en haut.
M. TOUPIN: Pourquoi ne l'accepte-t-on pas tout de suite?
M. VINCENT: C'est un poste qu'on laisse au vote pour retourner en
Chambre.
M. TOUPIN: Pourquoi retourner en Chambre?
M. VAILLANCOURT: C'est en tout cas. M. VINCENT: On a toujours fait
ça.
M. LE PRESIDENT: Poste 1, article 3: Documentation
générale et organismes agricoles.
Documentation générale
et organismes agricoles
M. VINCENT: En substance, quel est le travail de la documentation
générale et organismes agricoles?
M. TOUPIN: C'est tout ce qui concerne la documentation en
général et l'information technique.
M. VINCENT: Qui est le directeur de ce service?
M. TOUPIN: M. Benoît Roy.
M. VINCENT: Il est le directeur de ce service et est-il payé par
le ministère? Ce M. Benoît Roy ne relève-t-il pas de
l'Office de l'information et de publicité?
M. TOUPIN: C'est exact, mais il s'occupe en même temps de ce
service-là.
M. VINCENT: Mais son salaire n'est pas inclus dans le poste ici.
M. TOUPIN: Non, il est payé par l'Office d'information.
M. VINCENT: En ce qui nous concerne, sous-article 1, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1 adopté. Sous-article 2.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
M. VINCENT: Adopté.
M. BELAND: Est-ce qu'il s'agit, à "fournitures et
approvisionnements", de toute la papeterie qui est placée à la
disposition des gens relativement aux renseignements sur divers domaines
agricoles.
M. TOUPIN: Cela en est une partie, il y a aussi tout le matériel
didactique, audio-visuel utilisé par nos bureaux-laboratoires
régionaux, comme des magnétophones, des projecteurs pour des
séries de diapositives, le montage des séries de diapositives
pour la vulgarisation au niveau du champ. Ce sont tous des matériaux qui
sont achetés à ce sous-article budgétaire.
M. BELAND: Mais ça ne comprend pas les publications gratuites qui
sont offertes à la population. C'est à un article plus loin.
M. TOUPIN: C'est exact. M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6 adopté. Sous-article 11
adopté. Sous-article 13.
M. BELAND: Allocations, primes, bourses, qu'est-ce que c'est?
M. TOUPIN: Cela comprend les fédérations, les cercles de
fermières, le Quebec Women's Institute,...
M. VINCENT: Un instant. Cela peut être ça, mais
allocations, primes et bourses?
M. TOUPIN: C'est le terme général, c'est le code.
M. VINCENT: Ce ne sont plus des subventions qu'on verse, ce sont des
allocations ou des primes.
M. TOUPIN: Le terme générique doit être
utilisé pour cela mais, dans certains cas, ce sont des primes et
ça demeure encore des subsides dans d'autres cas.
M. VINCENT: C'est là qu'on entre Women's Institute?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Le cercle des jeunes ruraux.
M. TOUPIN: La Fédération régionale et provinciale
des jeunes ruraux.
M. VINCENT: Donnez-nous donc les montants détaillés des
$602,000 parce qu'il y a quand même eu une diminution de $80,000 et
plus.
M. TOUPIN: La Fédération des fermières; $44,000;
Quebec Women's Institute: $8,000; Cercle des jeunes ruraux: $45,000;
Fédération régionale et provinciale des jeunes ruraux:
$10,000; spécial aux jeunes ruraux; Conseil canadien des clubs 4-H:
$7,500; Société d'éleveurs d'animaux de race pure:
$122,000.
M. VINCENT: Société...
M. TOUPIN: Société d'éleveurs d'animaux de race
pure.
M. VINCENT: $122,000 c'est aussi Holstein, Ayrshire, etc. Est-ce qu'il y
a eu des changements dans la politique?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: C'est exactement la même mesure d'assistance avec le
même barème.
M. TOUPIN: C'est exact. On n'a rien touché. Il y a un autre
spécial en zootechnie: aide à certains groupements
spéciaux qui accomplissent un travail nécessaire
d'amélioration et de production, etc. $2,000; spécial en
apiculture et en cériciculture $12,000; spécial aux
sociétés d'agriculture: $35,000.
M. VINCENT: Spécial aux sociétés d'agriculture?
M. TOUPIN: Programme de promotion agricole. C'est en plus de la
politique statutaire. Ce sont des sociétés d'agriculture et vous
avez là une subvention statutaire à ce niveau-là. Ce sont
des subventions qu'on donne plus ou moins...
Tous les soumissionnaires en ont. Je ne dis pas que ce n'est pas
acceptable.
M. VINCENT: C'est $35,000. D'accord, on continue. Pour la tenue des
expositions, quel est le montant?
M. TOUPIN: $250,000.
M. VINCENT: $250,000 pour la tenue des expositions régionales,
locales. Quel a été le montant l'an dernier à cet
article?
M. TOUPIN: $215,000.
M. VINCENT: Quel a été le montant dépensé
l'an dernier?
M. TOUPIN: $232,800, pardon $232,900.
M. VINCENT: Sur ces $250,000, la politique est à caractère
discrétionnaire, semi-discrétionnaire. Il y a une jurisprudence
d'établie dans ce domaine. L'exposition de Saint-Hyacinthe reçoit
une subvention annuelle d'environ $15,000.
M. TOUPIN: Nous n'avons rien changé dans les politiques qui
existaient auparavant.
M. VINCENT: Est-ce que le fédéral est revenu sur sa
décision de... Je pense que, l'an dernier, le fédéral
payait 50 p.c. des prix versés aux producteurs des expositions de classe
A. L'an dernier, on a gelé le montant au montant de l'année
précédente. On a dit par exemple que si on donnait $20,000 en
prix à une exposition comme celle de Saint-Hyacinthe je parle en
chiffres ronds le fédéral en payait $10,000. La politique
était qu'on payait 50 p.c. des prix. L'an dernier, on a averti
Saint-Hyacinthe et Sherbrooke que, pour toutes les expositions de classe A, on
continue à payer cette année 50 p.c. des prix mais on ne
dépense pas le montant versé l'année
précédente.
M. TOUPIN: C'est exact. A notre connaissance, ce n'est pas
modifié.
M. VINCENT: Ce n'est pas modifié.
M. TOUPIN: A moins que le gouvernement fédéral l'ait fait
sans nous en informer.
M. VINCENT: Il n'a pas l'habitude de nous informer trop trop.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 13, adopté?
M. VINCENT: Dans les $250,000, est-ce qu'il y avait d'autres
articles?
M. TOUPIN: Il y en a quelques-uns. Il y a le concours
d'amélioration de la qualité des produits laitiers: $44,500.
M. VINCENT: Cela existe encore? M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: C'est un excellent programme.
M. TOUPIN: Le mérite agricole: $7,000.
M. VINCENT: Excellent, le mérite agricole. Cette année
cela se fait dans nos régions.
M. TOUPIN: C'est ça: $2,500.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 13, adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 19, adopté?
M. VINCENT: Expositions, $30,000. Est-ce que c'est pour l'exposition de
Toronto, les kiosques?
M. TOUPIN: La préparation des kiosques, c'est ça! Nous les
avons toutes ici: Exposition provinciale de Québec; Salon national de
l'agriculture à Montréal, Exposition nationale de Toronto,
etc.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 19, adopté.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, adopté.
M. TOUPIN: Autres dépenses. Ce sont des dépenses
générales.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 31.
M. VINCENT: Au sous-article 31 : Contribution du gouvernement du Canada
de $25,000. Est-ce que c'est moins rentable? Cela a baissé de $31,000
à $25,000.
M. TOUPIN: C'est à cause des normes, je suppose. Cela
dépend dans quel sens la rentabilité.
M. BELAND: Le pourcentage du négociateur.
M. TOUPIN: Pour la prime... aux membres des... jeunes ruraux.
M. VINCENT: C'est pour les jeunes ruraux.
M. TOUPIN: C'est pour les jeunes ruraux, la tenue d'expositions et le
transport d'animaux à Toronto, par exemple.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 31, adopté.
UNE VOIX: Sous-article 31, adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que j'ai bien compris, article 1 adopté
au complet?
M. VINCENT: Non, M. le Président, avec une réserve
à l'administration.
M. LE PRESIDENT: Poste 3.
Services du génie
Hydraulique agricole
M. VINCENT: Services du génie. Hydraulique agricole.
M. BELAND: En quoi consistent exactement ces services?
M. TOUPIN: Les services du génie comprennent trois sections:
l'hydraulique agricole; les chemins de colonisation et entrepôts et
outillage. Ce sont les trois sections du service du génie qui, encore
une fois, est une division pour correspondre aux données
mécanographiques à l'heure actuelle.
M. VINCENT: Qui est le chef du service?
M. TOUPIN: En tant que tel, si on parle du service de l'hydraulique
agricole.
M. VINCENT: Non, les services du génie. Est-ce qu'on a
l'intention de placer un...
M. TOUPIN: Pas nécessairement. Les services du génie
il y a un s, oui cela correspond à la codification
générale...
M. VINCENT: Ce sont les services du génie...
M. TOUPIN: Il y a toujours la codification générale
lorsqu'il y a des termes... Si on se reporte à l'organigramme du
ministère nous retrouvons d'abord le service de la mécanique
agricole, le service des chemins de colonisation, le service d'entrepôts
et d'outillage.
M. VINCENT: A la haute direction du ministère, qui est
responsable des services du génie?
M. TOUPIN: D'abord l'hydraulique agricole, c'est...
M. VINCENT: A la haute direction du ministère.
M. TOUPIN: Cela relève du grand service de la production, c'est
M. Camille Julien, sous-ministre adjoint.
M. VINCENT: Donc, M. le Président, nous allons passer tout de
suite à l'article 1 : Hydrau- lique agricole. Qui est responsable du
service de l'hydraulique agricole?
M. TOUPIN: C'est M. Léopold Provencher.
M. VINCENT: A l'hydraulique agricole, est-ce qu'on a les chiffres pour
l'an dernier? Pour 1970, quelle a été la longueur linéaire
en milles d'aménagement de cours d'eau dans la province?
M. TOUPIN: C'est un rapport préliminaire au 31 décembre
1970: 945.97 milles. Il y a eu l'épandage et le creusage.
M. VINCENT: C'est au 31 décembre. M. TOUPIN: Au 31
décembre 1970.
M. VINCENT: Au 31 décembre, le rapport préliminaire, cela
veut dire que c'est presque total à ce moment-là. Quel a
été, dans le drainage souterrain, le nombre de pieds
linéaires en 1970?
M. TOUPIN: Il a été de 15,480,568. C'est au 31
décembre ça aussi.
M. VINCENT: C'est encore pas mal complet. Il y a une chose que je
remarque, M. le Président je ne sais pas si le ministre pourrait
nous donner le renseignement c'est que, depuis quelques mois, il ne
semble pas y avoir de demandes de soumissions pour le creusage et le
redressement de cours d'eau. Il y en a eu deux ou trois au plus, je pense.
D'ailleurs sur les engagements financiers, on n'a passé depuis quelque
temps aucun CT.
M. TOUPIN: Il y en a eu plus que ça. Evidemment il faudrait que
je relise. J'ai soumis quelques contrats récemment là et
c'étaient toutes des soumissions publiques. C'est tout ce qui est en
haut de $25,000. J'en ai soumis au moins une dizaine, une quinzaine
récemment, peut-être plus. Cela va à un rythme normal. Si
je compare à l'an dernier, je pense que c'est aussi rapide.
Certains cours d'eau sont parfois retardés parce que les
études ne sont pas complétées, mais dans l'ensemble,
ça va très bien de ce côté-là.
M. VINCENT: On doit avoir les chiffres des contrats qui sont...
M. TOUPIN: Donnés.
M. VINCENT: ... qui sont octroyés depuis quelque temps. On ne les
a pas ici, on va les apporter.
M. TOUPIN: On a ceux de l'an dernier? 69/70.
M. VINCENT: 70/71.
M. TOUPIN: On a la liste du 1er avril 1970 au 31 mars 1971. Pour le
reste...
M. VINCENT: Il semble se produire un ralentissement en milles dans
l'aménagement des cours d'eau. En 1968, par exemple, on a
aménagé 1337 milles de cours d'eau; en 1969, 1120 milles et au 31
décembre 1970 c'est vrai que ce sont de chiffres
préliminaires il ne peut pas y avoir quand même beaucoup de
changements.
M. OSTIGUY: Quel est le chiffre mentionné?
M. VINCENT: 945.95 milles.
M. OSTIGUY: En 1970.
M. VINCENT: Oui, et depuis...
M. TOUPIN: Cela, c'est le 31 décembre 1970.
M. VINCENT: Depuis quelque temps, j'ai remarqué qu'au rythme
où on allait pour signer des contrats, il n'y avait pas beaucoup de
travaux en marche, de nouveaux projets.
M. TOUPIN: Evidemment, je ne peux pas vous répondre d'une
façon précise à cette question mais j'ai l'impression,
personnellement en tout cas, au bureau, que ça va tout aussi bien que
ça allait l'an dernier. Je n'ai pas de problèmes et je n'ai pas
de demandes tellement pressantes. Evidemment, on répond à toutes
les demandes à mesure que c'est possible de le faire. Il y en a bien
sûr, mais on n'a pas de pressions fortes. On peut prendre des chiffres,
voir qu'en 63/64 il y a eu 1 million, qu'en 66/67 il n'y a eu que 814 milles et
en 67/68 seulement 833 milles.
M. VINCENT: 1 million de quoi? M. TOUPIN: Mille milles. M. VINCENT: En
1963. M. TOUPIN: 63/64.
M. VINCENT: 1,021 milles. En 1964, 984 milles.
M. TOUPIN: C'est ça, on arrive à 814 milles et 834 milles.
On est monté à 1 million en 68/69.
M. VINCENT: C'est-à-dire 1,337 milles. M. TOUPIN: 1,300 milles,
excusez-moi. M. VINCENT: 1,120 milles.
M. TOUPIN: 1,154 milles.
M. VINCENT: Si je me rappelle bien, l'objectif du service était
d'un minimum de 1,200 milles par année. Si on fait la moyenne, le plan
quinquennal a été établi en 1965, si on fait la moyenne de
1968 et de 1969, on avait dépassé leur objectif, et en 1970, il
semble y avoir une baisse de réalisation.
M. TOUPIN: Il y a eu une différence de 945 à 1,154,
évidemment ce n'est pas une baisse tellement substantielle, à peu
près 200.
M. VINCENT: 200 milles, c'est la distance entre Montréal et
Québec.
M. TOUPIN: Il y a toutes sortes de contraintes qui se manifestent dans
ça, c'est bien évident. Cela dépend des budgets,
premièrement et, c'est aussi relié aux travaux de recherche,
à tout le travail technique qui accompagne ça, aux
résolutions des municipalités, au temps; il y a un tas de
problèmes qui se posent là-dedans.
M. VINCENT: M. le Président, quand nous serons aux services
contractuels, est-ce que le ministre pourrait nous apporter il est
certainement en mesure de l'avoir la liste des cours d'eau, la liste des
projets de cours d'eau à réaliser au cours de la présente
année? Cela me surprend quand même qu'on ne l'ait pas ici.
M. TOUPIN: On l'a.
M. VINCENT: A ce moment-là, on va voir.
M. OSTIGUY: M. le Président, je pense que c'est un vote qu'il y a
en haut, on devrait peut-être... On m'avertit que c'est un vote. On
pourrait suspendre et aller voter.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si c'est un vote, il faut aller voter.
M. VINCENT: Tout à l'heure, le député de
l'Assomption est venu nous dire que c'était pour le quorum.
M. OSTIGUY: Alors, je retire ce que j'ai dit.
M. TOUPIN: On a des objectifs qui sont au-dessus. On espère
pouvoir entrer dans ces objectifs. La longueur totale en milles est de 4,693.95
milles.
M. VINCENT: C'est pour ça tout à l'heure que le ministre
disait qu'il n'y a pas de demande pressante, ce qui me surprenait. On a
toujours des projets qui sont prêts à l'avance.
M. TOUPIN: Pour toutes les demandes qui nous sont parvenues à
venir jusqu'à maintenant, nous avons complété tous les
travaux de sur-
face, tout les travaux préliminaires. Il reste maintenant
à les exécuter; ce sont ces travaux. C'est pour cela que nous
nous sommes fixé cette année, pour l'exercice 71/72, cet objectif
de 4,693.95 milles. Cela répond à toutes les...
M. VINCENT: Ce n'est pas un objectif fixé pour cette
année. C'est irréalisable. Ce sont les projets qui sont
prêts, qui pourraient...
M. TOUPIN: C'est-à-dire qui pourraient être
réalisés immédiatement.
M. VINCENT: Mais à ce sujet, il y a des projets prioritaires?
M. BELAND: Parmi les projets prioritaires, est-ce qu'on y revient
tantôt à "services contractuels" ou si on y passe
immédiatement?
M. VINCENT: On va demander peut-être d'en parler quand on viendra
aux services contractuels. Je ne sais pas jusqu'à quelle heure nous
allons siéger aujourd'hui?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Jusqu'à 6 heures.
M. VINCENT: Depuis le début de l'année, il y aurait quand
même lieu d'avoir la liste des cours d'eau qui ont été
demandés, les soumissions publiques qui ont été
demandées, les autres qui sont sur le point de l'être?
M. BELAND: Est-ce que l'honorable député de Nicolet a
terminé?
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des changements dans la politique? Tous
les cours d'eau dont les estimations du ministère dépassent
$25,000 sont en soumissions publiques et moins de $25,000, négociation
suivant...
M. TOUPIN: Contrat négocié.
M. VINCENT: ... contrat négocié suivant les
barèmes, les tarifs établis par le ministère. Il n'y a pas
eu de changement là-dedans?
M. TOUPIN: Pas du tout.
M. VINCENT: Les tarifs ou les barèmes sont encore les
mêmes?
M. TOUPIN: Les tarifs et les barèmes sont encore les
mêmes.
M. VINCENT: En ce qui concerne les drainages souterrains, la politique
est la même?
M. TOUPIN: La politique est la même.
M. VINCENT: La politique établie était à son
année expérimentale l'an dernier.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: On remarque qu'il y a quand même une augmentation
assez substantielle d'installations de drainage souterrain, pour l'information
du député de Rouville. On a à ce sujet 15 millions de
pieds l'an dernier, c'est-à-dire en 1970. C'était la
première année de la nouvelle politique à ce
moment-là. Nouvelle politique d'encouragement à l'entreprise
privée.
M. TOUPIN: Oui, qui avait été établie en 1969,
c'est ça.
M. OSTIGUY: Encore une fois, une nouvelle politique que nous avons mise
de l'avant.
M. CROISETIERE: Est-ce que le député pourrait me dire la
date?
M. OSTIGUY: Oui, 1970. Le député de Nicolet vient de le
mentionner. On a commencé en 1970. C'est-à-dire que vous les
prépariez et nous les mettions à exécution.
M. VINCENT: Pour l'information du député de Rouville, en
1964, 2 millions de pieds de drainage souterrain; en 1965, 3 millions de pieds;
en 1966, 5 millions; en 1967, 6 millions; 1968, 8.3 millions; 1969, 11.4
millions; 1970, 15 millions.
M. OSTIGUY: Voilà, avez-vous la progression?
M. VINCENT: Justement et l'an prochain on devra atteindre 20 millions
d'après le plan.
M. OSTIGUY: Vous n'avez pas fini d'en voir.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. OSTIGUY: Demandez au député d'Iberville. On va faire un
cours d'eau dans son comté. Enfin ça va se réaliser.
M. BELAND: Le plus important, en fait est que ça donne une
preuve. On n'a jamais dit que les anciens gouvernements avaient toujours fait
des mauvaises choses. Ils ont établi un bon plan et nous l'avons
reconnu. Alors on a donné tout ce qu'il fallait, il y avait une
priorité et il fallait que cela avance.
M. CROISETIERE: C'est à cela que le député de
Rouville faisait allusion...
M. VINCENT: Non, c'était...
M. OSTIGUY: Le député d'Iberville sait bien que nous
sommes efficaces.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a augmenté le budget?
M. TOUPIN: La priorité est la suivante: on a
accéléré les travaux, on a fait tout notre possible
pour qu'on puisse...
M. VINCENT: De quelle façon...
M. TOUPIN: ... on a augmenté le budget.
M. VINCENT: Le budget a été augmenté quand? L'an
passé?
M. TOUPIN: Cette année.
M. VINCENT: Non. L'an dernier, le budget était prévu avant
que le ministre n'arrive...
M. TOUPIN: Il y avait $15 millions l'an passé.
M. VINCENT: La seule chose qui est arrivée au budget l'an
passé, c'est que le ministre l'a coupé de $3 millions.
M. TOUPIN: On a mis encore une priorité, ce n'est pas sur
l'hydraulique agricole.
M. VINCENT: Non. Le budget en général. Tous ces
travaux-là étaient prévus l'an passé dans le
budget.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND : Est-ce que le ministère a l'intention de continuer
à peu près dans les mêmes proportions l'encouragement
à l'utilisation des tuyaux de grès? Quels ont été
les résultats d'expériences faites avec le drain de
plastique?
M. TOUPIN: Concernant le drain de plastique, toutes les dimensions ne
sont pas acceptées, mais je pense que le drain de quatre pouces est
accepté. Evidemment, il y a des normes, bien sûr, qui sont
préalables à la fabrication, mais le tuyau de quatre pouces a
été accepté et il est subventionné. Les autres
dimensions de tuyau de plastique ne sont pas subventionnées.
M. BELAND : Il est subventionné au taux de quel prix le pied?
M. TOUPIN: C'est le même taux qui existait, je pense...
M. VINCENT: Il n'y a aucune aide à l'achat de tuyaux. Il y a une
aide qui est $0.10 le pied, pour la pose des tuyaux de grès.
M. TOUPIN: Il faut que ce soient des tuyaux reconnus selon des standards
de l'American Society of Engineering, soit les tuyaux de terre cuite ou des
tuyaux de plastique qui répondent à ces mêmes normes.
M. BELAND: Est-ce qu'il a été bien difficile de faire
accepter les tuyaux de plastique?
M. TOUPIN: C'est le bureau de la normalisation du ministère de
l'Industrie et du Commerce qui a fait l'étude. Sa capacité
est...
M. BELAND: Est-ce qu'on a dû procéder à des forces
de pression pour faire accepter ledit tuyau de plastique?
M. TOUPIN: Evidemment, je peux prendre avis de cette question. Je
pourrais peut-être y répondre demain. Il faudrait que je
communique avec le service...
M. BELAND : Quelles ont été les techniques qu'on a
utilisées pour faire la preuve efficace du tuyau de plastique, dans le
domaine du drainage souterrain? Est-ce que c'est sous forme de pression? Est-ce
qu'on a mis une pesanteur de centaines de milliers de tonnes dessus?
M. VINCENT: Il y a eu des expériences, au collège
Macdonald, de Montréal, pendant trois ou quatre ans, de pose de tuyau de
plastique en sous-sol. On a fait passer des camions, des tracteurs. On a fait
des expériences, des tests de froid, de gelée, et c'est
après ces expériences qu'il en est résulté une
preuve que le tuyau de quatre pouces si je ne me trompe pas
pouvait être accepté comme tuyau servant au drainage souterrain.
On n'oblige personne à le prendre, à l'utiliser. On ne fait que
donner l'indication que le tuyau est acceptable, et quelqu'un qui veut
l'utiliser...
M. BELAND: Est-ce que le procédé de fabrication est
exactement le même que celui qui est utilisé en Hollande?
M. TOUPIN: Il varie quant à la quantité de résine
qu'il contient pour l'adapter. Il varie quant à ses compositions selon
les pourcentages de résine que doit contenir ce même tuyau de
plastique afin qu'il soit adapté aux rigueurs du climat de l'hiver, afin
que le froid ne le fasse pas s'écraser. Le procédé de
fabrication est différent de celui qui est employé en Hollande,
et il est similaire à celui qui est utilisé aux Etats-Unis et en
Ontario.
M. BELAND: Au point de vue de la durée, c'est pour combien de
temps, d'après les analyses de laboratoire?
M. TOUPIN : Les analyses ou les recherches techniques, soit par le
collège Macdonald ou Guelph en Ontario ou même par certaines
universités américaines, indiquent au moment présent
où l'on se parle, que cela peut durer aussi longtemps que le tuyau
d'argile, que ça peut s'étendre sur une période de cent
ans, à moins de cataclysmes...
M. BELAND: Si les agriculteurs décident d'utiliser le tuyau de
plastique en remplacement du tuyau de grès, est-ce qu'on va
procéder sensiblement de la même façon que l'on a
procédé pour effectuer des ventes de laiteries
régionales ou paroissiales dans le cas des producteurs de lait afin de
faire en sorte que les producteurs de tuyau de grès ou de terre cuite ne
soient pas, par le fait même, acculés au pied du mur, et
obligés de fermer boutique ou enfin faire faillite?
M. TOUPIN: Je ne comprends pas vraiment le sens de la question?
M. BELAND: Bien voici, je m'explique davantage. Jusqu'à il y a
peut-être six mois, un an, le tuyau de plastique était une chose,
sinon totalement ignorée, presque totalement ignorée, et il y a
présentement une augmentation assez forte de la demande pour
l'utilisation de ce tuyau. J'ai tout de même l'impression que, si les
procédés d'installation se font assez rapidement comme cela s'est
avéré jusqu'à présent, il va y avoir, à
cause du surcroît de travail qu'exige la fabrication du tuyau de
grès par rapport au tuyau de plastique, une fermeture éventuelle
des fours à fabrication de tuyaux de grès. D'où ma
question. Je suis au courant d'une certaine quantité de producteurs de
tuyau de grès qui songent présentement à fermer boutique
parce que justement il y a beaucoup d'hésitations, ce printemps,
à acheter le tuyau de grès ou le tuyau de terre cuite. C'est un
véritable problème présentement même près de
la région de l'honorable député de Nicolet, je pense entre
autres à Deschaillons où nous avions un très bon
fabricant, Montréal Terracotta. Aujourd'hui, il y a une quantité
d'employés qui se demandent s'ils vont avoir de l'ouvrage pour un petit
bout de temps encore, principalement à cause de la demande beaucoup
moins forte de ce tuyau. Je pense qu'il va valoir la peine de s'arrêter
d'une façon spéciale sur cet état de fait.
M. TOUPIN: Voici, M. le Président, c'est un problème qui
relève beaucoup plus évidemment de l'industrie privée que
du gouvernement. Il y a là un problème de concurrence, il y a
là un problème d'utilité de l'un et l'autre de ces
produits et, si la demande actuellement est plus forte au niveau du tuyau de
plastique par rapport au tuyau de grès, il est bien sûr que
ça peut créer certains problèmes. On le reconnaît
mais j'aime quand même souligner qu'avant que nous acceptions, nous, au
ministère, le tuyau de plastique, nous avons rencontré les
producteurs de tuyau de grès. Nous les avons informés de nos
désirs et nous leur avons également envoyé une lettre
presque deux ou trois mois, je ne sais pas exactement, avant d'approuver de
façon officielle le tuyau de plastique de telle sorte qu'on voulait les
prévenir de l'impact possible que ça pouvait avoir sur
l'entreprise. Je ne pense pas qu'on puisse dépasser tellement, quant
à nous, ces formes d'action parce qu'il s'agit bien d'entreprises
privées qui oeuvrent dans un secteur précis et qui ont à
faire face à la concurrence.
M. BELAND: Mais il n'y a pas présentement...
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au député de Lotbinière?
M. BELAND: Oui.
M. VINCENT: Est-ce qu'à l'heure actuelle l'usine de Deschaillons
a en stock une quantité considérable de tuyau?
M. BELAND: J'ignore la quantité actuelle qu'il peut y avoir
à Deschaillons mais il reste que les ouvriers, c'est-à-dire, les
briqueteurs...
M. CROISETIERE: Les briqueteurs, c'est ça.
M. BELAND: Les ouvriers qui travaillent là-dedans, ont
commencé à travailler deux mois après le temps habituel au
printemps pour ladite fabrication. Là je ne sais pas du tout à
quel point se situe la quantité entreposée.
M. VINCENT: M. le Président, à ce moment-ci je me demande
si c'est réellement la raison ou la cause. Si on se reporte aux
années 1967, 1968, 1969 et 1970, les plus grandes difficultés
auxquelles on a eu à faire face, cela a été justement
d'avoir à rencontrer les propriétaires des usines qui fabriquent
des tuyaux de grès pour leur demander de répondre à la
demande.
Il faut quand même considérer qu'en l'espace de six ans, la
quantité de pieds linéaires de tuyau de grès est
passée de deux millions à quinze millions de pieds; la production
en a dû être multipliée par sept. Très souvent le
ministère a été obligé de faire des interventions
auprès des compagnies pour qu'elles puissent fournir le marché.
Et même si le tuyau de plastique trouvait preneur chez le producteur
à 30 p.c. ou à 35 p.c., avec les augmentations substantielles qui
sont considérées pour les prochaines années, il va rester
quand même un volume de 15 millions de pieds, qui sera encore sept fois
supérieur à il y a cinq ans, de tuyau de grès.
Je ne vois pas présentement de problème dans ce
domaine-là. Il reste quand même que le député de
Lotbinière soulève le cas. S'il y a eu ralentissement dans la
production, ce n'est certainement pas à cause du manque de commande,
parce que l'an dernier, il y a deux ans, il y a trois ans, chaque année,
on était presque obligé de forcer les compagnies à
fabriquer plus de tuyau parce qu'on en manquait. Souvent, les travaux
s'arrêtaient pendant un mois ou deux mois parce qu'on manquait de
tuyau.
M. OSTIGUY: Ce qui veut dire qu'à ce moment-là on
retardait l'amélioration du drainage des fermes.
M. VINCENT: C'est ça, c'est parce qu'on
manquait de tuyau dans la province; on a même été
obligé à un moment donné d'en faire venir de l'Ontario,
parce que les usines du Québec ne fournissaient pas.
M. OSTIGUY: Et le député de Nicolet...
M. TOUPIN: En plus, ils fabriquent la brique.
M. VINCENT: Il peut y avoir eu un problème du côté
de la brique...
M. BELAND: C'est exact, et s'il y avait de bons contrats de ce
côté-là...
M. VINCENT: ... mais pas dans le tuyau de grès. Parce que le
tuyau de grès va quand même garder...
M. TOUPIN: Sa place.
M. VINCENT: ... son marché pour un grand pourcentage de la
demande.
M. TOUPIN: La concurrence va exister, ça va être un peu
plus fort, nous sommes bien d'accord sur ça, mais...
M. VINCENT: Mais je ne pense pas que les difficultés viennent
du...
M. TOUPIN: Pas essentiellement de là. On peut le justifier aussi
par un ralentissement de la construction et aussi par l'utilisation d'autres
matériaux de construction. Il peut y avoir un tas de facteurs qui
agissent sur la production de ces entreprises.
M. BELAND: D'autre part...
M. OSTIGUY: Le député de Nicolet mentionnait tantôt
que dans le comté de Rouville je devrais être heureux de voir une
politique de drainage. Justement, j'ai rencontré à plusieurs
reprises des cultivateurs de Rouville qui se disent très satisfaits du
drainage avec le tuyau de plastique. Effectivement, le transport est moins
dispendieux et l'efficacité semble très grande.
M. BELAND: D'autre part, au point de vue de l'installation de ce tuyau
de plastique, j'ai alerté il y a quelques jours le ministre. Est-ce que
le ministre a vérifié s'il est vrai qu'un entrepreneur qui
installe ce tuyau de plastique ne posséderait aucun permis au
préalable dans la province de Québec.
M. TOUPIN: Qui poserait de ce tuyau?
M. BELAND: Qui installerait de ce tuyau de plastique.
M. TOUPIN: Sur les fermes?
M. BELAND: C'est ça.
M. TOUPIN: Evidemment, c'est passablement technique. Comment est-ce que
ça se traduit dans les faits?
Ordinairement, ce sont les membres reconnus par l'Association des
entrepreneurs en travaux de drainage souterrain, qui font ce travail. Une
association a été créée qui regroupe l'entreprise
privée pour la pose de ces drains. Ordinairement, nous reconnaissons un
membre de cette association comme pouvant travailler pour le compte des
agriculteurs à la pose de ces tuyaux. Mais en fait, nous n'intervenons
pas directement dans le choix de cette machinerie, parce que notre intervention
ne survient qu'au niveau du nombre de pieds linéaires de tuyau
installé; notre mesure d'aide à l'encouragement du drainage
souterrain intervient à ce niveau.
Cela veut dire que le cultivateur est libre de choisir l'entrepreneur de
son choix pour autant que l'entrepreneur respecte les plans et devis
élaborés par le service de l'hydraulique agricole.
M. BELAND: Dans ce cas-là il n'y aurait pas qu'un entrepreneur
qui aurait l'exclusivité de l'installation dans la province de
Québec.
M. TOUPIN: Pas du tout, ils sont à peu près 11
entrepreneurs dans le Québec. Nous sommes informés que d'autres
songent à s'équiper, devant cette pose accrue de drains
souterrains à l'heure actuelle, à faire eux-mêmes
l'acquisition de ces machines à drainer pour pouvoir être utiles
aux agriculteurs qui désirent faire du drainage souterrain.
M. BELAND: En ce qui concerne les tracteurs sur lesquels est
installée la fameuse machine donnée pour l'installation, est-ce
qu'ils doivent être immatriculés?
M. TOUPIN: C'est une exigence du ministère du Revenu, pour tout
tracteur qui fait des travaux.
M. OSTIGUY: C'est une plaque d'immatriculation P.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. BELAND: Pour un tracteur ou un bulldozer qui sert à
installer...
M. TOUPIN: Cela prend une plaque d'immatriculation.
M. BELAND: Le contraire m'aurait surpris. Par contre, j'en ai vu un qui
n'était pas immatriculé.
M. VAILLANCOURT: Il est immatriculé s'il est
subventionné.
M. BELAND: J'ignore de quelle façon il pouvait
procéder.
M. VAILLANCOURT: Le cultivateur devait le payer à 100 p.c.
Lorsqu'ils sont subventionnés, il faut qu'ils soient
immatriculés.
M. TOUPIN: Lorsqu'ils veulent travailler, il faut qu'ils soient
immatriculés.
M. VINCENT: Quelle genre de machine était-ce?
M. BELAND: C'est un genre de gros tracteur d'un poids d'environ 25
à 30 tonnes.
M. TOUPIN: C'est une sous-soleuse, et les tuyaux passent à
travers ce filon. Cela fait une bombe.
M. VINCENT: Vous voulez dire un permis d'immatriculation.
M. BELAND: Oui.
M. TOUPIN: Pour un tracteur. Tout tracteur a besoin d'être
immatriculé. Tout tracteur qui fait des travaux commerciaux, doit
être immatriculé.
M. LE PRESIDENT: L'article 3: Hydraulique agricole est-ce
terminé?
M. VINCENT: Au sous-article 1 : Traitements, salaires et allocations,
est-ce le même personnel, 155?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Le sous-article 1, adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2, adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, adopté?
M. VINCENT: Honoraires et commissions. Le détail de ces
$1,212,000?
M. TOUPIN: Ce sont des ingénieurs qui ont terminé des
projets d'études en cours confiés à des firmes
d'ingénieurs-conseils en 1970. Cela est pour faire entreprendre de
nouvelles études de 400 milles de cours d'eau, 400 fermes et 51,000
arpents carrés de drainage souterrain.
M. VINCENT: C'est du travail à des firmes d'ingénieurs de
l'extérieur pour aider à la préparation des plans pour les
cours d'eau et pour le drainage souterrain?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: D'après les résultats de ce nouveau programme
qui est quand même en vigueur depuis deux ou trois ans, le drainage
souterrain est commencé seulement depuis l'an dernier par des firmes de
l'extérieur. Est-ce que cela a donné de bons
résultats?
M. TOUPIN: Cela a évidemment accéléré les
recherches dans les programmes. Quant à l'efficacité
véritable de tout le système, une seule année ne nous
permet pas d'analyser à fond la question. On a quand même
renouvelé cette méthode cette année.
M. VINCENT: Est-ce que jusqu'à maintenant il y a des contrats
d'octroyés?
M. TOUPIN: Il y en a au moins deux: pour terminer les études
d'une part et faire le rapport des nouvelles études de l'autre.
M. VINCENT: Quelles sont ces firmes?
M. TOUPIN: La première est Hamel & Malouin et la seconde est
Groleau & Deguise.
M. VINCENT: Hamel & Malouin de Drummondville?
M. TOUPIN: Drummondville.
M. VINCENT: Groleau & Deguise de quel endroit? De Montréal ou
de Québec?
M. TOUPIN: De Montréal, je ne suis pas certain.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 3, adopté. Le
sous-article 5, adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 6, adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 9, adopté?
M. CROISETIERE: Est-ce dû nécessairement au taux de
l'assurance ou d'accidents quand on parle d'indemnités ou quoi?
M. TOUPIN: Ce sont des indemnités versées en vue des
réclamations pour dégâts des propriétés
à la suite du passage de l'équipement lourd, déplacement
de cables, fils téléphoniques, poteaux, tuyaux, etc.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10, adopté.
M. VINCENT: Sous-article 10, un instant. Les loyers: $300,000 on a
changé l'indicatif de l'article.
M. CROISETIERE: Le nombre autorisé.
M. VINCENT: C'est location d'outillage. M. TOUPIN: C'est exact! M. LE
PRESIDENT: Sous-article 10, adopté. M. VINCENT: Un instant, M. le
Président. M. TOUPIN: On l'avait l'an dernier.
M. VINCENT: D'accord, c'est parce qu'il faut changer notre conception de
loyers et... Avant c'était loyer de machinerie, tandis que là
c'est...
M. TOUPIN: Cela demeure loyer de machinerie comme c'était
avant.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. VINCENT: Services contractuels, sous-article 11.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. BELAND: Si on pouvait revenir juste un moment au sous-article 9
à une question qui m'est venue à l'idée par la suite
relativement par exemple, là on parle de dédommagement
possible pour des clôtures ou autres pour dommages or, si un
entrepreneur a effectué un certain travail, un certain contrat et qu'il
fasse faillite pour une raison ou pour une autre et qu'il a fait des dommages
sur des propriétés, à ce moment-là, est-ce que
c'est le gouvernement qui endosse la responsabilité?
UNE VOIX: ... la retenue.
M. TOUPIN: Ce sont les dommages causés. Ceux qui sont
prévus ici sont les dommages causés par la machinerie du
ministère.
M. BELAND: Par la machinerie du ministère strictement.
M. TOUPIN: C'est ça! Là, c'est une responsabilité
civile. La responsabilité civile est...
M. BELAND: Mais si, comme je viens de l'expliquer, un entrepreneur
privé fait faillite à un moment donné, est-ce que le
gouvernement se trouve à endosser?
M. TOUPIN: Il n'y a pas de politique prévue là-dessus,
dans ces cas-là.
M. BELAND: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. VINCENT: Services contractuels, M. le Président, on a un
montant de $5,177,000. C'est pour l'exécution de travaux de cours d'eau.
Est-ce ça?
M. TOUPIN: Oui. Pour des travaux de drainage.
M. VINCENT: Le ministre a mentionné tout à l'heure que le
programme sera encore accéléré cette année. On
remarque que c'est le même budget que l'an dernier.
M. CROISETIERE: Ils vont aller plus vite avec le même budget.
M. TOUPIN: On vous a dit qu'on avait augmenté le budget. On va
vous le donner tantôt.
M. CROISETIERE: D'accord! Il est indiqué au même
montant.
M. TOUPIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
DES VOIX: Non, non.
M. VINCENT: Il y a les subventions ici.
M. TOUPIN: Services contractuels, voilà.
M. VINCENT: Ce ne sont pas les subventions, ce sont les services
contractuels. $5,177,000.
M. CROISETIERE: Le président a sorti son bulldozer.
M. TOUPIN: C'est ça! C'est pour terminer les contrats,
$4,955,000.
M. VINCENT: Juste un instant, pour terminer les contrats en cours:
$4,955,000. Travaux de drainage, cours d'eau...
M. TOUPIN: Ce sont les deux. Quand on parle des travaux de drainage,
c'est terminer les contrats qui avaient été donnés avant
le 31 mars 1970 et entreprendre des nouveaux contrats pour l'exercice financier
70/71.
M. VINCENT: Mais $5,177,000, quel est le détail des $5 millions?
On dit: $4,955,000 pour les travaux de drainage.
M. TOUPIN: Pour les travaux de drainage. M. VINCENT: Pour les
entreprendre?
M. TOUPIN: Non, pour les terminer, et entreprendre...
M. VINCENT: Terminer et entreprendre les nouveaux travaux?
M. TOUPIN: C'est ça! C'est exact! M. VINCENT: Et la
différence?
M. TOUPIN: Il y a $250,000 pour la construction et la réfection
des barrages et il y a le transport...
M. VINCENT: Le transport de dynamite.
M. TOUPIN: ... de dynamite, détonateurs et autres, $2,000. C'est
ce qui fait le total de $5,177,000.
M. VINCENT: M. le Président, à ces services contractuels
de $5,177,000, quel est le montant des engagements sur des contrats
déjà en cours, déjà octroyés?
M. TOUPIN: Cette année?
M. VINCENT: Oui. Et la différence va nous donner le...
M. TOUPIN: Nous allons vous le trouver.
M. VINCENT: ... montant qu'il reste pour les nouveaux contrats.
Il y a quand même des engagements, supposons que le
ministère...
M. TOUPIN: Je pense que le député sait fort bien...
M. VINCENT: Supposons que le ministère n'accorde aucun nouveau
contrat...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: De la somme $5,177,000 combien y a-t-il de crédits
engagés?
M. TOUPIN: Il faudrait savoir alors.
M. VINCENT: Combien de crédits engagés à ce
jour?
M. TOUPIN: Il faudrait savoir combien il y a d'argent à ce jour
parce...
M. VINCENT: D'après moi, il ne peut pas se donner beaucoup de
nouveaux contrats.
M. TOUPIN: Il faudrait savoir ce qui va rester d'engagements pris l'an
prochain et qui devront s'en aller comme ça.
M. VINCENT: Non.
M. TOUPIN: Vous savez comment ça fonctionne depuis trois ans. Il
y a des contrats en arrière qui...
M. VINCENT: Il y a des prévisions cette année, il y a des
contrats, il y a des engagements pour des contrats qui vont s'exécuter
au cours de l'année.
M. TOUPIN: Qui vont s'exécuter au cours de l'année et
peuvent se terminer seulement l'an prochain.
M. VINCENT: ...ces engagements-là...
M. TOUPIN: Qui peuvent se terminer seulement l'an prochain. Il faudrait
avoir le nombre d'années, tout avoir ce système-là avant
d'arriver à des choses précises.
M. VINCENT: Le montant des engagements? Il n'en restera pas beaucoup
pour les nouveaux contrats.
M. TOUPIN: On pourra apporter la précision demain. La
moitié ou presque: $3,850,000 d'engagements.
M. VINCENT: Non, si vous voulez, on peut les avoir aux engagements
financiers.
M. TOUPIN: D'accord.
M. VINCENT: A ce moment-là, sur les engagements financiers, on
peut faire venir...
M. TOUPIN: Sur un budget de $6 millions.
M. VINCENT: Non sur un budget de $6 millions, il y a $3 millions...
M. TOUPIN: $5,177,000.
M. VINCENT: Il y a $3,850,000 de crédits engagés. Ce sont
les chiffres exacts? Donc il reste...
M. TOUPIN: C'est là qu'est le problème. Il faut quand
même être réaliste sur ces choses-là, il y a des
contrats sur lesquels on a pris des engagements et qu'il faut terminer.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: Il y en a d'autres aussi sur lesquels on a pu s'engager mais
qui peuvent se terminer, parce qu'on va retrouver le même article l'an
prochain à ce niveau-là. Cela va d'année en
année.
M. VINCENT: Le ministre est dans l'obligation de savoir de combien
d'argent il dispose cette année pour donner de nouveaux contrats.
M. TOUPIN: Je dispose de $5,177,000.
M. VINCENT: Pour donner de nouveaux contrats.
M. TOUPIN: Et là-dessus, j'ai des engagements pour $3,850,000.
Là-dessus, il y a des choses engagées dont les travaux sont
passablement avancés; d'autres dont les travaux ne sont pas
commencés...
M. VINCENT: Il y a environ $1,100,000 pour des nouveaux contrats.
M. TOUPIN: Pour des nouveaux contrats.
M. VINCENT: Qui seront donnés avec les intérêts l'an
prochain et dans deux ans.
M. TOUPIN: C'est ça, c'est exact.
M. VINCENT: Il y a environ $1,100,000 pour des nouveaux contrats de
drainage. L'an dernier, dans le budget, au service de l'hydraulique agricole,
on avait aux services contractuels voté un budget de $5,975,000.
M. TOUPIN: L'an passé.
M. VINCENT: Oui, en 70/71, on a voté un budget de $5,975,000 aux
services contractuels.
M. TOUPIN: $5,975,000.
M. VINCENT: Qu'est-ce qui est disparu de là?
M. TOUPIN : Je vais regarder ça. On a en plus de $1,210,000,
honoraires et commissions, qui se trouvaient dans les $5,975,000.
M. VINCENT: Donc le montant de $812,000 était à cet
article. C'est ça?
M. TOUPIN: Oui. Alors que cette année, ce montant ne se trouve
pas dans les $5,177,000.
M. VINCENT: La nouvelle codification sépare les honoraires des
services contractuels.
Ajoutez les honoraires aux $5,177,000 qui sont de $1,212,000 cette
année, donc ça vous donne le compte au total.
M. TOUPIN: Cela vous donne l'augmentation par rapport à
l'année dernière.
M. VINCENT: Quand on sait l'importance que l'hydraulique agricole ou
l'assainissement des sols peut avoir dans l'agriculture du Québec, le
ministre de l'Agriculture nous parle et d'ailleurs le
député de Rouville m'approuvera certainement à ce sujet
qu'il faut établir des programmes. La base de toute l'agriculture
doit se faire par justement le drainage souterrain, le drainage superficiel,
l'assainissement des sols. Ce qui me surpend cette année dans le budget
du ministère de l'Agriculture, c'est qu'il n'y a aucune
augmentation...
M. TOUPIN: M. le Président, il y a une augmentation de $400,000.
Je vais vous donner les chiffres. Je vais faire la preuve immédiatement.
Le budget de l'an dernier était de quoi? $5,975,000. C'était le
budget total qui comprenait également les honoraires et commissions.
Cette année, quand vous mettez les honoraires et commissions avec les
$5,177,000 qui ont été séparés, cela vous donne
$6,339,000. Une augmentation de près de $400,000.
M. VINCENT: M. le Président, si le ministre veut me laisser
terminer avant de prendre la mouche...
M. TOUPIN: Je ne prends pas la mouche, je veux rétablir les
faits.
M. VINCENT: Justement, on rétablira les faits. Dans les services
contractuels, c'est-à-dire les services où les contrats peuvent
se donner pour l'exécution de travaux de redressement, de creusage de
cours d'eau. Dans ce service seulement, pour l'exécution des travaux, il
y avait l'an passé au budget $5,177,000. C'est ça?
M. TOUPIN: Services contractuels, l'an dernier, il y avait
$5,975,000.
M. VINCENT: $5,177,000 pour l'exécution de travaux.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Bon, et cette année, nous avons encore seulement
$5,177,000 pour l'exécution de travaux.
M. TOUPIN: Ce n'était pas que l'exécution de travaux, il y
avait des honoraires.
M.VINCENT: Non, M. le Président, les honoraires sont dans un
autre article. C'est pour des études.
M. TOUPIN: Oui, c'était...
M. VINCENT: Mais pour l'exécution des travaux... Laissons de
côté les honoraires et commissions. Il est vrai qu'il y a une
augmentation de $400,000. C'est pour des études de projets à
venir. Pour l'exécution même des travaux de drainage, creusage,
redressement de cours d'eau, l'an dernier il y avait $5,177,000. Cette
année, il y a encore le même montant, $5,177,000. Donc, aucune
augmentation au budget à cet article.
M. TOUPIN: Il ne faut pas mêler les cartes non plus, M. le
Président.
M. VINCENT: On ne mêle pas les cartes. On regarde les services
contractuels. Il n'y a aucune augmentation à cet article cette
année.
M. TOUPIN: Evidemment, on pourrait tourner le problème à
l'inverse. Si vous voulez qu'il y ait des travaux à exécuter, il
faut qu'il y ait des recherches de faites. Il faut que les travaux soient
préparés. Or, c'était tout à fait normal que nous
commencions d'abord par faire préparer les travaux. Si ces travaux
..
M. VINCENT: M. le Président, je ne permettrai pas au
ministre...
M. TOUPIN: ... de préparation avaient été faits
avant cette année, on aurait pu être en mesure d'augmenter notre
budget.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président, que le ministre redonne
les chiffres des 450 projets qui sont prêts.
M. TOUPIN: D'accord. Il y en a beaucoup de prêts.
M. VINCENT: Il y a des projets de prêts à être
exécutés...
M. TOUPIN: Oui, on va regarder ce qui s'est dépensé l'an
dernier.
M. CROISETIERE: Oui, c'est intéressant. M. TOUPIN: Il s'est
dépensé $5,469,000...
M. VINCENT: Bon, l'an dernier il s'est dépensé $5
millions...
M. TOUPIN: ... y compris les contrats d'études, soit $5,800,000
quand vous mettez les deux ensemble l'année dernière. Il y avait
$400,000 qu'on n'a pas dépensé. En mettant $5,177,000, il y avait
déjà une augmentation par rapport aux travaux faits. Alors, on se
disait: On va accélérer un peu cette année, on va essayer
d'utiliser le maximum du budget pour les services contractuels et mettons un
surplus budgétaire au niveau de la recherche. L'an prochain, on verra
à ajuster nos budgets selon, évidemment, l'expérience
qu'on aura vécue cette année, comme on le fait, à partir
de l'expérience vécue l'an dernier, cette année.
M. VINCENT: Le ministre admet quand même qu'il n'y a pas un sou de
plus?
M. TOUPIN: Dans les services contractuels.
M. VINCENT: Dans les services contractuels. Oui. Pour l'exécution
de travaux?
M. TOUPIN: D'accord. Cette année, mais vous devez admettre avec
moi que l'an dernier cela n'a pas coûté $5,177,000.
M. VINCENT: Justement. Pour quelle raison?
M. TOUPIN: C'est parce que nous n'étions peut-être pas
suffisamment équipés, on n'a peut-être pas eu assez
d'entrepreneurs à notre disposition.
M. VINCENT: Est-ce que ce n'est pas la raison pour laquelle on retarde
présentement les demandes de soumissions?
M. TOUPIN: Nous ne retardons pas les demandes de soumissions.
M. VINCENT: Oui, M. le Président.
M. TOUPIN: Non, M. le Président, je pense que c'est affirmer des
faussetés. Faites-moi la preuve qu'on retarde les demandes de
soumissions.
M. VINCENT: Qu'on dépose les soumissions qui sont
demandées. Qu'on les dépose immédiatement.
M. TOUPIN: Oui, mais vous connaissez....
M. VINCENT: Et qu'on nous le dise si le ministre est parfaitement au
courant.
M. TOUPIN: ... tous les problèmes techniques qui entourent
cela.
M. VINCENT: Pas de problèmes techniques. A ce moment-là,
ce n'est pas à nous de faire la preuve que le ministre a demandé
des soumissions, c'est à lui de la faire la preuve qu'il les a
demandées.
M. TOUPIN: Je vous dis qu'on répond à toutes les demandes
qui sont faites. On répond a tous les projets qui sont prêts.
C'est cela qu'on fait. Il reste que vous tentez de soutenir que notre budget de
cette année est équivalent à celui de l'an dernier. Je
suis d'accord avec vous. Je ne vous contredis pas sur ce point. Ce que je vous
dis c'est que nous avons mis cette année un accent particulier sur
l'étude des projets. $400,000. Par rapport à l'an dernier, si
vous mettez les deux ensemble, c'est là qu'on prend une augmentation.
Nous croyons que nous avons commencé par le bon bout. Pour deux
raisons.
M. VINCENT: Combien de projets de cours d'eau sont prêts à
être réalisés? On va faire répéter le
ministre pour la réponse qu'il a donnée il y a quelques
instants.
M. TOUPIN: Il y en a beaucoup. Il y en a 4,693. Ce n'est pas un
problème.
M. VINCENT: Il y a 4,693 projets à être
réalisés. Le ministre nous dit qu'il fallait préparer les
projets avant. Ils sont prêts.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: 4,693. Vous en avez réalisé seulement 975 l'an
dernier.
M. TOUPIN: Oui, mais attendons l'expérience que nous vivrons
cette année. Il y a $400,000 de plus dans le budget qui nous est...
M. VINCENT: Pour des études!
M. TOUPIN: Non. Il y a $400,000 par rapport aux travaux de l'an
passé.
M. VINCENT: Non. Non. Pour des études de nouveaux projets, quand
il y en a encore 4,693 de prêts.
M. TOUPIN: L'année passée, nous n'avons pas
dépensé $5 millions au niveau des services contractuels. On a
dépensé $4,900,000, a-t-on dit tantôt? $4,700,000. Cela
comprend les honoraires. Si vous enlevez les honoraires qui étaient de
$800,000 l'an dernier, cela nous donne $4,600,000 à peu près dans
le domaine des services contractuels. On a $5,177,000 cette année.
M. CROISETIERE: La différence est retournée au fonds
consolidé?
M. TOUPIN: Elle est retournée avec les pratiques normales
administratives du budget.
M. CROISETIERE: Entre une étude et la soumission et l'acceptation
du conseil municipal...
M. VINCENT: M. le Président, est-ce qu'on voudrait déposer
les 450 projets qui sont prêts? Vous avez à ce moment-là
toute la réglementation, l'acceptation des conseils municipaux. C'est
prêt à être demandé en soumissions.
M. TOUPIN: Oui. Nous sommes d'accord sur cela. On ne vous contredit pas
sur ce point.
M. VINCENT: Qu'il l'admette simplement! Ce n'est pas une discussion que
je veux avoir, c'est que cette année il n'y a pas d'augmentation de
budget pour les services contractuels. Qu'on ne cherche pas de midi à
quatorze heures, il n'y en a pas..
M. TOUPIN: Je suis prêt à admettre qu'il n'y a pas
d'augmentation de budget sur les services contractuels. Mais quand nous
comparons ce sous-article avec celui de l'an dernier, nous disons qu'il y a
$400,000 de plus au budget.
M. VINCENT: Non. L'an dernier, le budget était de $5,177,000. Si
le budget n'a pas été dépensé l'an dernier...
M. TOUPIN: ...au niveau des services contractuels, mais quand vous
prenez le service au total alors que l'an dernier on avait
intégré dans le montant total les honoraires...
M. VINCENT: Ils sont ailleurs, M. le Président. Les honoraires
sont au sous-article 3 qui a été accepté. Il y a une
augmentation pour les honoraires, étude de nouveaux projets. On le sait.
Nous avons félicité le ministre à ce
moment-là...
M. TOUPIN: Ah bon! Je n'avais pas compris. Je vous remercie.
M. VINCENT: ...pour les honoraires, l'augmentation pour étude de
nouveaux projets qui seront mis en chantier quand le ministre aura de
l'argent.
M. TOUPIN: Il y a $5,177,000.
M. VINCENT: Il n'y a pas $5,177,000.
M. TOUPIN: Bien sûr qu'il y a cela à mon budget cette
année.
M. VINCENT: Il y a $5,177,000 pour services contractuels.
M. TOUPIN: Exact.
M. VINCENT: Dont $3,850,000 sont engagés. Il reste $1,100,000
pour des nouveaux projets. Il y a 4,693 nouveaux projets qui sont prêts
à être exécutés.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: A ce moment-là, le ministre peut facilement augmenter
son budget; je n'ai pas droit de faire d'amendement, mais une suggestion, le
ministre peut facilement l'an prochain faire augmenter son budget. Je regrette
qu'il ne l'ait pas fait cette année.
C'est mon droit d'exprimer un regret qu'il n'y ait pas eu au moins un
montant de $1 million de plus pour le drainage cette année dans le
budget, parce qu'à mon sens c'est ça qui est à la base de
l'agriculture du Québec. Et si on remarque les budgets
précédents, année par année, nous sommes partis
d'un montant de $3 millions et nous avons, année par année,
augmenté à $5 millions pour le drainage. Si on veut la
réussite du plan quinquennal...
M. TOUPIN: Les $3 millions à $5 millions, est-ce que ça
incluait aussi les honoraires? Il y a eu seulement une année avec des
honoraires, et c'était l'an dernier, je pense.
M. VINCENT: Oui, oui, ça incluait, à ce moment-là
c'était...
M. TOUPIN: D'accord, ça va.
M. VINCENT: Laissons de côté les honoraires, l'an dernier
c'était $5,975,000, presque $6 millions...
M. TOUPIN: Cette année, c'est $6 millions...
M. VINCENT: Bon, c'est parce qu'on a enlevé les honoraires.
M. TOUPIN: Cette année, c'est $6,335,000.
M. VINCENT: Cela, c'est un regret que je fais, on aurait dû avoir
au moins $1 million de plus pour permettre au ministère
d'exécuter plus de travaux au cours de l'année 1971 pour,
justement, donner satisfaction au député de Rouville qui sait que
du drainage il en faut dans nos comtés.
M. TOUPIN: Mais je pense que le député de Rouville faisait
surtout allusion au drainage souterrain.
M. VINCENT: On va arriver tout à l'heure au drainage
souterrain.
M. TOUPIN: On y arrivera.
M. VINCENT: C'est le même problème au drainage
souterrain.
M. OSTIGUY: M. le Président, j'ai parlé du drainage
souterrain puisque nous parlions des tuyaux de grès et des tuyaux de
plastique.
M. VINCENT: Oui, mais pour aller au drainage souterrain, il faut
nécessairement avoir un drainage, un redressement de cours d'eau,
creusage, nettoyage de cours d'eau.
M. OSTIGUY: M. le Président, je ne comprends pas le
député de Nicolet parce que, dans le comté de Rouville,
par exemple, les travaux de drainage sont en marche actuellement.
M. VINCENT: Oui, les contrats ont été donnés
antérieurement.
M. OSTIGUY: Des nouveaux de cette année.
M. VINCENT: Non, des contrats qui ont été donnés
antérieurement.
M. OSTIGUY: Nous en avons cette année en marche, nous, dans
Rouville. Je ne comprends pas le député de Nicolet.
M. TOUPIN: Il y a bien des facteurs qui jouent aussi dans ça, on
a introduit cette année...
M. OSTIGUY: Cela dépend peut-être de l'efficacité du
député du comté.
M. TOUPIN: ... on a introduit un nouvel élément, c'est
que, dans le travail du drainage de surface, nous avons établi des
priorités et les priorités que nous donnons, elles vont surtout
avoir pour effet de coordonner l'ensemble du drainage et de surface et
souterrain.
M. LE PRESIDENT: Adopté? UNE VOIX: Non, non. Adopté. M.
OSTIGUY: Adopté.
M. BELAND: Voici, est-ce que l'honorable député de Nicolet
a fini ses observations?
M. VINCENT: Vous pouvez y aller.
M. BELAND: Bon, d'accord. Dans les services contractuels, est-ce que le
rivière le Bras, qui serpente dans les comtés de
Lotbinière et de Lévis, a quelque chose cette année de
précis qui va être fait, et dans quelle proportion
approximative?
M. TOUPIN: On va tout vous donner ça. Comment
s'appelle-t-elle?
M. BELAND: Le Bras.
M. TOUPIN: La rivière le Bras...
M. BELAND: Sur quelle longueur?
M. TOUPIN: C'est sur 17.48 milles.
M. BELAND: Alors deux ou trois branches.
M. TOUPIN: 55 milles, cela comprend Saint-Gilles, Saint-Patrice,
Saint-Narcisse, tout ça, 55.50 milles.
M. VINCENT: Les soumissions ne sont pas demandées sur ce
projet-là?
M. TOUPIN: Je ne sais pas, il faudrait que je regarde.
M. BELAND: Je n'ai rien vu.
M. TOUPIN: Il y en a qui sont sorties, il y en a qui sont en cours
aussi.
M. VINCENT: Bon, par la même occasion, vous parliez de la
rivière le Bras dans Lotbinière, il y a la rivière
Marguerite dans Nicolet, c'est un projet qui est prêt depuis l'an
dernier, par exemple. Je pense que dans vos indications vous l'avez, si les
soumissions sont demandées. La réglementation doit être
terminée, rivière Marguerite.
M. TOUPIN: Oui, Grand-Saint-Esprit, Sainte-Monique,
Saint-Célestin, 44 milles.
M. VINCENT: Saint-Grégoire. M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Est-ce que les réglementations municipales sont
terminées?
M. TOUPIN: Oui et ce serait à effectuer...
M. VINCENT: Est-ce que les soumissions sont demandées dans ce
cas-là, est-ce que c'est indiqué?
M. OSTIGUY: De quelle rivière parlez-vous?
M. VINCENT: Rivière Marguerite, qui touche un bassin de drainage,
rivière Marguerite, rivière le Bras, dans Lotbinière, vous
avez la rivière des Rosiers aussi, dans Arthabaska.
M. CROISETIERE: C'est inter-comtés. M. TOUPIN: On en a tout un
paquet là.
M. VINCENT: Non, c'est parce que ça c'est un...
M. TOUPIN: Dans la ville de Bécancour, il y en a une, par
exemple, la rivière Gagnon...
M. VINCENT: Cela, c'est un petit cours d'eau.
M. BELAND: La rivière Henri, qui serpente Lotbinière et je
pense qu'elle va quelque peu dans Nicolet aussi.
M. OSTIGUY: On n'est pas pour s'informer de tous les cours d'eau cet
après-midi.
M. VINCENT: Nous pouvons, oui.
M. CROISETIERE: Je vais aller chercher ma liste d'abord.
M. GIASSON: Nous pouvons, mais est-ce qu'on doit vraiment?
M. CROISETIERE: Est-ce que le député est prêt
à apporter sa liste?
M. BELAND : Je regrette, mais on nous a dit tantôt qu'il y avait
des ruisseaux où il y avait urgence et d'autres où il y en avait
moins. Je pense qu'à ce moment-ci, c'est le moment tout indiqué
pour en parler, autrement, dites-nous à quel endroit nous pourrons en
parler. C'est aussi simple que ça. Je pense que nous ne dérogeons
pas trop aux règlements de la Chambre.
Donc, pour la rivière Henri.
M. TOUPIN: C'est dans Lotbinière?
M. BELAND: Oui, principalement dans Lotbinière.
M. TOUPIN: Le Bras d'Henri, est-ce que c'est ça?
M. BELAND: Il y a la rivière Henri et le Bras d'Henri qui se
jette dans la rivière Henri.
M. TOUPIN: Nous avons le Bras...
M. CROISETIERE: Cela fait ça de pris.
M. TOUPIN: Le bras est long, c'est 66.14 milles.
M. CROISETIERE: Un grand bras. Vous allez être chanceux si vous
frappez ça cette année.
M. BELAND: Maintenant pour la rivière Beaurivage, est-ce qu'on a
du déblaiement?
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il aurait
objection à ce que, pour ceux qui en font la demande, on ait ce
tableau-là comté par comté? Je pense que ça ne pose
aucun problème et le député est renseigné
immédiatement à son bureau. Il a sa liste de cours d'eau et il la
tient à jour. Je pense qu'on l'a fait déjà et ça a
donné...
M. TOUPIN: Qu'est-ce que le député de Nicolet dirait si je
lui suggérais que, chaque fois qu'un contrat est accepté par
soumissions publiques ou autrement, on informe immédiatement le
député.
M. VINCENT: Vous le faites déjà. Nous l'avons par le
service des engagements financiers.
M. CROISETIERE: Mais le ministère pourrait le faire.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si ça serait de bonne guerre...
M. VINCENT: Il y a peut-être une suggestion... On le faisait au
bureau du ministre, mais vous avez ce volume annuel. Si, comté par
comté, la documentation s'en va aux députés et qu'il
reçoive une demande d'information concernant un cours d'eau en
particulier, il peut immédiatement répondre au conseil municipal:
Pour tel cours d'eau, la réglementation est terminée, il est
prêt à être exécuté...
M. CROISETIERE: Rendu à tel stade et ça continue
normalement.
M. VINCENT: Je pense que ça s'est fait dans le passé et
ça donne satisfaction aux députés, ça leur permet
de communiquer immédiatement.
M. TOUPIN: Je suis prêt à examiner cette suggestion.
M. VINCENT: Je pense que ça peut se faire facilement.
M. TOUPIN: Mais parfois il arrive que, même si c'est
accepté, on peut avoir certaines difficultés dans
l'exécution. Je ne voudrais pas être pris tantôt avec des
pressions des conseils municipaux de toutes parts et nous placer dans des
situations intenables du point de vue administratif. D'autant plus qu'il nous
faut établir au ministère des priorités. Cela devient
assez complexe.
Ce que nous pourrions faire, c'est que, si nous établissions des
programmes de priorités on pourrait peut-être informer les
députés de nos programmes de priorités. Là-dessus,
je ne vois pas d'inconvénients.
M. VINCENT: Je vais peut-être surprendre le ministre...
M. TOUPIN: Je peux vous dire que non.
M. VINCENT: ... et également d'autres membres de la commission et
à ce moment-là on pourra vérifier au ministère,
à l'hydraulique agricole. Je crois que c'est la première
année que nous avons en tiroir des projets qui sont prêts à
être exécutés et que ce sont les disponibilités
budgétaires qui vont manquer.
M. TOUPIN: Je pense que c'est purement hypothétique.
M. VINCENT: Non, voici pourquoi...
M. TOUPIN: Il y a plusieurs autres facteurs, il y a le nombre
d'entrepreneurs qui peut jouer un rôle très important.
M. VINCENT: Que le ministre ne le prenne pas comme un... Voyez-vous ici
dans le Québec, c'est qu'à aller jusqu'à 1969, le budget
consacré à l'hydraulique agricole n'a jamais été
dépensé.
M. TOUPIN: En 1969, il avait été
dépensé.
M. VINCENT: Non, à aller jusqu'en 1969 il n'avait jamais
été dépensé. La raison était la
suivante...
M. TOUPIN: Il n'a jamais été dépensé au
complet.
M. VINCENT: La raison en était la suivante: jusqu'en 1969 pour
l'étude et la mise en marche des projets, le personnel de l'hydraulique
agricole ne pouvait pas suffire aux demandes. C'est là que la politique
de contrats à des firmes de l'extérieur pour préparer des
projets est entrée. C'est l'an dernier que l'on a commencé
à avoir des banques de projets. Avant, on avait un montant de $5
millions, $3 millions ou de $4 millions aux services contractuels et on n'avait
pas de banque de projets. On arrivait à la fin de l'année et on
était obligé de remettre de l'argent au Trésor parce qu'on
manquait de projets. Cela surprend peut-être le ministre.
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Mais à compter de cette année, l'an prochain,
il faut en arriver là, c'était là un des premiers
objectifs du ministère, avoir des banques de projets et manquer
d'argent, au lieu que ce soit le contraire. On avait trop d'argent il ne
faut pas trop dire ça devant des comptables ou des financiers aux
services contractuels pour les projets qui étaient prêts à
être réalisés. C'est pour ça que tout à
l'heure j'ai demandé au ministre de l'Agriculture de forcer, d'exiger,
de supplier, d'employer tous les moyens à sa disposition pour que l'an
prochain on augmente le budget des réalisations à l'hydraulique
agricole, parce qu'à ce moment-là vous aurez des banques de
projets au ministère. Il faut le vérifier. Je ne suis pas
certain.
M. GIASSON: Pourquoi serait-ce bon pour l'avenir si ce n'était
pas valable antérieurement?
M. VINCENT: C'est là qu'était le problème. Nous
avions 3,500 demandes d'intervention. Le service ne fournissait pas à
préparer les projets de drainage souterrain, des cours d'eau.
M. GIASSON: Tout de même, s'il avait suffi à ce
moment-là, il aurait été bon d'avoir des projets de
réserve pour utiliser le maximum du montant.
M. CROISETIERE: En enlevant les $200 le mille et avec le programme
quinquennal qui a été mis en place, c'est cela qui a
commencé le renouveau dans le domaine de l'hydraulique.
M. VINCENT: C'est là qu'on a engagé des firmes de
l'extérieur pour aider le service afin de mettre des projets en
banque.
M. TOUPIN: C'est un peu ce qu'on disait tantôt. Nous, cette
année, nous avons une augmentation budgétaire totale. Je veux
bien que ce soit clair dans l'esprit des uns et des autres, le total, et
vis-à-vis des honoraires et vis-à-vis des deux à la fois,
des services contractuels. On a fait le raisonnement suivant, on s'est dit: Il
y a déjà une banque, du moins il commence à y avoir une
banque de projets. Il ne faut pas reculer là-dessus, il faut continuer
et il faut augmenter, si c'est nécessaire, cette banque. Une fois qu'on
aura une banque assez élevée...
M. CROISETIERE: Surtout avec le drainage du terrain, c'est
important.
M. TOUPIN: ... en ce qui nous concerne, il s'agit de cours d'eau
et de drainage de surface lorsqu'on aura une banque assez
élevée, il y aurait lieu de donner suite à la suggestion
du député de Nicolet ce qui m'apparaît bien logique
d'augmenter le budget à sa base c'est-à-dire au niveau
contractuel. D'autant plus que cette année, par rapport à l'an
dernier, nous avons $400,000 que nous n'avons pas pu dépenser l'an
dernier. Cette année, on voulait dépenser tout le budget. C'est
pour ça qu'on a gardé ce qu'on avait l'an dernier et on a
augmenté le niveau des honoraires pour augmenter la banque de projets et
pour faire faire
des études sur des projets spéciaux. On a commencé
à établir des priorités ici et au niveau de la
recherche.
M. VINCENT: En résumé, ma suggestion, c'est que depuis
vingt ans au Québec et c'est exactement le langage que
j'employais devant les officiers de l'hydraulique agricole quand une
municipalité nous écrivait pour la réalisation de tel ou
de tel projet, on répondait: Les travaux ou les recherches ou la
réglementation ne sont pas terminés. C'était la raison
qu'on donnait pour la non-exécution du projet. Je veux en arriver un
jour à ce qu'on puisse répondre: Nous attendons les
disponibilités budgétaires. Cela arrive. On en est rendu
là.
M. TOUPIN: Oui, l'an prochain, je pense que vous pourrez porter
là-dessus un jugement plus positif et plus sûr.
M. VINCENT: A ce jour, on en est rendu là.
M. TOUPIN: Je n'admets pas cette affirmation. Je dis qu'on a une banque
qui est constituée, je dis qu'on a $400,000 par rapport au budget de
l'an passé qu'on peut dépenser. En plus de ça, on peut
toujours faire des virements, ce n'est pas un problème. Cela se fait de
façon administrative. Soyez assurés qu'on ne se laissera pas
bloquer par un budget.
On va essayer de trouver les moyens à l'intérieur pour
vider la banque. Ce qui est important, c'est que cette banque-là puisse
continuer à s'accumuler. C'est pour cela que nous y avons mis de
l'insistance, cette année encore comme nous l'avons mis l'an
dernier sur la recherche. C'était la première année
qu'on misait sur la recherche. On sentait ce besoin-là et ce besoin se
fait sentir encore cette année.
M. VINCENT: Non, ce n'était pas la première année,
l'an dernier, qu'il y avait de la recherche.
M. TOUPIN: Non, c'est-à-dire les contrats extérieurs.
M. VINCENT: Non, ce n'était pas la première année
l'an dernier.
M. TOUPIN: Est-ce que c'était la deuxième année,
l'an dernier? C'est commencé en 1969.
M. BELAND: Pour ma part, à ce sujet-là, j'ai une
dernière question. Il y a un cours d'eau qui se nomme le ruisseau
l'Espérance, qui serpente aux environs de Parisville,
Sainte-Emélie, For-tierville, etc., et qui a attiré l'attention
du ministère il y a déjà quinze ans. Il y a un
problème vis-à-vis de ce cours d'eau. Une demande a
été faite pour le creusage. A un moment donné, tout
était prêt, accepté. Maintenant, il reste un point et c'est
sur cela que, ce matin, entre autres, j'abondais tellement dans le sens des
puits artésien pour certaines régions données ou certains
secteurs donnés au point de vue de l'approvisionnement en eau. Le
village de Parisville ne pouvant pas s'approvisionner en eau par
l'intermédiaire de puits artésien, on a construit un genre de
barrage ou de bassin sur ledit ruisseau l'Espérance. Ce qui arrive,
c'est qu'il y a une certaine quantité de cultivateurs riverains qui
voient même, dans certains cas, le tiers de la superficie de leur terre
noyé et inexploitable. C'est pour ça que j'apporte cet argument,
evisagez-vous cette année la possibilité de début de
creusage peut-être, enfin, je ne sais trop?
M. TOUPIN: Je n'en vois pas ici.
M. BELAND: Vous n'avez rien jusqu'à présent? Qu'est-ce que
le ministère entend faire vis-à-vis de pareil cas?
M. OSTIGUY: Est-ce que cela a été demandé par votre
conseil de comté?
M. BELAND: Tout est fait.
M. OSTIGUY: La réglementation...
M. BELAND: Tous est fait, réglementation et le reste.
M. CROISETIERE: Est-ce que le député l'a
recommandé?
M. BELAND: Le député du temps, M. Ber-natchez l'a
recommandé.
M. CROISETIERE: Evidemment!
M. BELAND: Le cours d'eau l'Espérance. Est-ce qu'on a ce cours
d'eau sur la liste?
Ce fut une municipalité de village qui a freiné parce
qu'elle ne pouvait s'approvisionner en eau, et elle demandait si le cours d'eau
pouvait être creusé. Et, si le ministère décidait de
creuser le cours d'eau, qu'il voie à s'organiser pour fournir de l'eau
à la municipalité.
M. TOUPIN: Vous ne pouvez pas faire...
M. BELAND: A moins de la faire venir du Saint-Laurent à
Deschaillons.
M. OSTIGUY: Vous admettez qu'il y avait des problèmes.
M. BELAND: Il y avait des problèmes, oui.
M. TOUPIN: Le député de Lotbinière apporte
là des exemples concrets. Ce n'est pas toujours facile parfois de
travailler dans des secteurs comme ceux-là parce qu'on a des
problèmes qui, assez souvent, sont hors de
notre contrôle. On ne peut pas trouver de solution.
M. BELAND: C'est pour ça justement, comme je vous le disais
tantôt, étant donné que le village même ne pouvait
pas s'approvisionner en eau souterraine par l'intermédiaire de puits
artésien, à cause du roc possible ou enfin je ne sais trop
quoi...
M. TOUPIN: Les gens s'approvisionnaient dans la rivière.
M. BELAND: Ils s'approvisionnaient à même la rivière
et ils s'approvisionnent encore à même la rivière par
l'intermédiaire d'un bassin réfrigérant et de pompes
appropriées.
M. TOUPIN: Le problème est probablement demeuré... C'est
ça qui est le problème... Il y aurait peut-être que cette
municipalité entre en contact immédiatement avec, par exemple, le
ministère des Affaires municipales et qu'elle essaie de voir comment se
procurer de l'eau. Elle peut se faire un projet à côté de
celui-là.
M. BELAND: Ce qui arrive c'est...
M. OSTIGUY: Je pourrais peut-être éclairer le
député de Lotbinière, je pense que...
M. BELAND: Là je ne suis pas éclairé, je suis
noyé.
M. OSTIGUY: Si un riverain s'oppose une personne ou un
cultivateur je pense que cela peut arrêter le projet. Cela retarde
le projet. C'est ça, n'est-ce pas? Il faut que tous les cultivateurs
soient d'accord là où le cours d'eau...
M. GIASSON: Ou toutes les municipalités.
M. VINCENT: Mais le cours d'eau dont fait mention le
député de Lotbinière n'est pas encore
réglementé.
UNE VOIX: Il n'est pas dans les projets. M. TOUPIN: Il n'est pas
réglementé. M. VINCENT: Ce n'est pas
réglementé.
M. GIASSON: C'est à l'état de "parlotte" depuis quinze
ans. Ce n'est pas passé au niveau des réalisations.
M. BELAND: Il y a eu une échappatoire à un moment
donné sous le règne de mon ancien...
M. CROISETIERE: Pas nécessairement.
M. VINCENT: Ce sont les municipalités qui réglementent les
cours d'eau.
M. CROISETIERE: D'accord!
M. VINCENT: Et le ministère ne peut pas intervenir dans un cours
d'eau tant et aussi longtemps que le député n'a pas
réglementé le cours d'eau, n'a pas autorisé le
ministère à intervenir.
M. OSTIGUY: Le député de Lotbinière a
mentionné d'ailleurs qu'il n'y avait aucune municipalité qui
s'opposait.
M. BELAND: Ce n'est pas tellement... M. VINCENT: Les cours d'eau de
comté?
M. BELAND: Oui, je pense que c'est un cours d'eau de comté.
M. VINCENT: A ce moment, il faut nécessairement que les cours
d'eau soit présenté au conseil de comté...
M. BELAND: Cela, c'est fait. M. VINCENT: Il faut que...
M. CROISETIERE: Parce qu'il y a les cours d'eau inter-comtés
aussi.
M. GIASSON: Il me semble...
M. CROISETIERE: Le député de Rouville et moi-même
avons le même problème. Il a fallu travailler pour que les
municipalités des deux comtés s'entendent.
M. OSTIGUY: Grâce à la bonne collaboration du
député d'Iberville actuellement, le cours d'eau se fera.
M. CROISETIERE: C'est réciproque. La même eau sillonne nos
comtés.
M. GIASSON: Il y a un problème...
M. BELAND : Pour mener à bien cette action et, étant
donné que l'eau qui demeure sur les terrains riverains cause
préjudice à l'agriculture c'est un problème
puisqu'il s'agit d'approvisionner en eau un village donné il n'y
aurait que par l'intermédiaire du ministère des Affaires
municipales, d'après vous, qu'on pourrait trouver des solutions au
problème.
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Vous avez le problème dans ce
contexte. C'est la raison pour laquelle j'ai répondu dans le même
contexte. Je préfère ne pas aller plus loin. J'aimerais mieux
faire des vérifications au ministère et vous donner une
réponse plus précise et plus complète.
M. VINCENT: M. le Président, on peut suspendre l'article.
Dès lundi, quand on revien-
dra, je peux apporter le renseignement sur ce cours d'eau.
M. TOUPIN: Je peux l'apporter...
M. VINCENT: Et en même temps, si on peut avoir les autres
documents en discutant avec le service en question, vous pourriez tout
simplement nous donner la réponse.
M. TOUPIN: Les engagements?
M. VINCENT: Oui, le ministre mentionnait tout à l'heure,
concernant l'état des cours d'eau pour chacun des comtés, qu'il
vérifierait s'il pouvait nous le procurer. Lundi il pourra nous dire: Je
vous l'enverrai quand il sera complété.
M. TOUPIN: Je peux vous dire pour le moment que je suis prêt
à vous communiquer les priorités établies, le
programme.
M. VINCENT: D'accord.
M. TOUPIN: Je n'ai pas d'inconvénients à vous faire
parvenir ce qu'on aura établi et ce qu'on croit pouvoir être
accepté. Il ne faut quand même pas se créer de
problèmes administratifs à cause de ça.
M. VINCENT: Donc, article 11 réservé...
M. BELAND: Réservé pour lundi, si on siège
lundi.
M. VINCENT: C'est ça, services contractuels.
M. VAILLANCOURT: Oui, on siège lundi.
M. CROISETIERE: Je suis bien prêt à l'accepter et prendre
la parole du ministre qu'il me fournira les renseignements.
M. TOUPIN: Prenez ma parole, je vais vous fournir les renseignements,
c'est sûr.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13.
M. VINCENT: Au sous-article 13, l'an dernier, un montant de $1,235,000,
quelle a été la dépense effective au 31 mars 1971?
M. TOUPIN: Au 31 mars 1971, sur le montant de $1,235,000 $1,329,700.
M. VINCENT: Donc il y a eu un virement des services contractuels
à cet endroit.
UNE VOIX: Adopté.
M. VINCENT: Non, M. le Président, donc il y a eu un
dépassement. Cette année, encore là, la même
remarque s'applique au ministre. Cette année, on a $1,340,000 pour le
drainage souterrain. On a dépensé $1,329,000. L'an dernier, on en
a posé 15,000,000 de pieds. C'est là que le député
de Rouville sera intéressé, on connaît l'importance du
drainage souterrain. L'an dernier on avait $1,235,000 au budget, on a
dépensé effectivement $1,329,000.
Cette année, on veut, d'après le plan quinquennal, monter
à 20 millions de pieds. On en a réalisé 15 millions l'an
dernier et c'est encore le même montant qui est au budget.
M. CROISETIERE: Un montant de...
M. VINCENT: Donc, aucune augmentation.
M. OSTIGUY: Je réfère le député de Nicolet
au sous-article 13, c'est $1,235,000 contre $1,340,000.
M. VINCENT: Oui.
M. CROISETIERE: Vous avez dépensé $1,329,000.
M. VINCENT: Un montant de $1,235,000 avait été voté
l'an dernier. Il y a eu une dépense effective de $1,329,000 pour la pose
de 15 millions de pieds de drainage souterrain approximativement.
M. CROISETIERE: Cinq millions de plus.
M. VINCENT: Cette année, le budget est le même que l'an
dernier et, encore là, d'une part, ça me surprend que le budget
soit le même, quand on veut augmenter considérablement ces travaux
et, d'autre part...
M. CROISETIERE: Vous rencontrez les idées du député
de Rouville.
M. VINCENT: ...je regrette que le ministre n'ait pu réussir
à faire augmenter cette partie du budget importante pour
l'économie agricole du Québec, soit le drainage souterrain.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a cette année une augmentation
budgétaire qui n'est pas tellement substantielle, mais il y a une
augmentation budgétaire par rapport à l'an dernier. L'an dernier,
pour l'exécution du drainage souterrain, le budget était de
$1,222,200. Cette année, il est de $1,255,000. Evidemment, ce n'est pas
une augmentation substantielle, mais il y a une augmentation.
M. VINCENT: On va inscrire le sourire au journal des Débats.
M. TOUPIN: Non, inscrivez l'augmentation, parce qu'elle est
réelle.
M. VINCENT: Oui.
M. CROISETIERE: Il y a 5 millions de pieds de plus d'espoir.
M. VINCENT: Il y a une augmentation de $30,000 au drainage
souterrain.
M. CROISETIERE: Et il y a $30,000 pour payer ça.
M. BELAND: J'étais occupé à...
M. VINCENT: Une augmentation de 2 p.c.
M. BELAND: En ce qui concerne ici les bourses...
M. VINCENT: Cela n'entre pas ici, c'est aux subventions.
M. TOUPIN: Là comme ailleurs, si toutefois il y a
possibilité de faire des réaménagements, à ce
moment-là...
M. VINCENT: M. le Président... M. TOUPIN: ... à ce
niveau-là...
M. VINCENT: ... on ne peut pas dire en discutant le budget: Voici, on a
$1,300,000, mais si, là comme ailleurs, on peut faire des virements de
fonds, on en fera.
M. TOUPIN: D'accord, M. le Président, ça répond
à peu près aux possibilités qu'on a par rapport à
l'an dernier et on a une très légère augmentation, je le
reconnais, mais il y a quand même une augmentation et c'est ce qui,
à mon point de vue, est important.
M. VINCENT: Vous avez $30,000 d'augmentation pour réaliser un
programme de 5 millions de pieds de plus. M. le Président, ce n'est pas
suffisant, le ministre doit l'admettre...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Adopté.
M. VINCENT: ... ce n'est pas suffisant ce montant d'argent, et il va
falloir nécessairement qu'il y ait une augmentation plus substantielle
l'an prochain parce que cette année ça va poser des
problèmes à ce service. L'an dernier, ou plutôt en 69/70,
on avait $560,000 pour le drainage souterrain. L'an dernier, ç'a
été augmenté à $1,264,000. Donc, on a
doublé, même plus que doublé, on a presque triplé le
montant.
M. TOUPIN: L'an passé, le budget était de $1,222,000
et il a été dépensé pour le drainage
souterrain.
M. VINCENT: L'an passé, quand on a voté le budget 70/71,
on avait au sous-article 9: Subventions...
M. TOUPIN: $1,264,000.
M. VINCENT: ... on avait, dis-je, à l'article: Subventions,
$1,264,000, qui ont été votés comparativement à
$560,000 en 69/70. Donc, il y a eu une augmentation de deux fois et demie,
spécialement pour le drainage souterrain. Mais cette année, on
arrive avec le même budget ou à peu près, soit une
augmentation d'environ $30,000. Ceci à mon sens n'est pas suffisant.
M. TOUPIN: Mais le budget est plus élevé que ça. Il
y a $24,000 qui sont sortis, plus les $30,000, ça fait $54,000. Ce n'est
pas ça, le budget total, ici? Le budget total ne serait pas de
$1,340,000 par rapport à $1,264,000 l'année dernière?
Alors, $1,264,000 par rapport à $1,340,000; on va faire des chiffres,
ça en vaut la peine. $1,264,000 - $1,340,000. Cela fait $76,000 de plus
sur l'ensemble du budget par rapport à l'an passé.
L'an passé, il y avait $1,264,000. Cette année, il y a
$1,340,000.
M. VINCENT: D'accord. Nous allons procéder par ordre. Pour 71/72,
on a $1,340,000. C'est cela?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Comparativement à $1,235,000 l'an dernier
d'après le livre que nous avons devant nous. C'est cela?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: A ce moment-là, le ministre nous a dit tout à
l'heure que l'an dernier, il avait été effectivement
dépensé au 31 mars 1971, $1,329,000.07.
M. TOUPIN: C'est exact, pour l'ensemble...
M. VINCENT: Pour l'ensemble des primes, il n'y a qu'une augmentation
d'environ $10,000?
M. TOUPIN: Il y a plus que cela parce qu'il y a des articles qui y
étaient l'an passé, mais qui sont sortis de ce poste-là.
C'est là que cela devient compliqué. Il y a des articles qui y
étaient l'année dernière...
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Les articles qui sont
sortis, c'est la différence entre le budget de subventions qu'on avait
l'an dernier, $1,264,000, et celui de cette année, $1,235,000. En
résumé, ce n'est pas pour $10,000 ou $20,000 près,
là, en 69/70 à cet article, il y avait $560,000. En 70/71, il y
avait $1,264,000.
M. TOUPIN: L'an passé on a fait accepter un budget de
$1,264,000.
M. VINCENT: Un budget que nous avions présenté.
M. TOUPIN: Non. Un budget présenté par le
gouvernement.
M. VINCENT: Oui, mais un budget préparé par le
gouvernement précédent. Donc, il y avait une augmentation dans le
drainage souterrain.
M. CROISETIERE: C'est facile...
M. VINCENT: Cette année, on a accepté...
M. TOUPIN: L'an dernier...
M. VINCENT: ... le budget de l'année dernière. L'an
dernier on a réalisé 15 millions de pieds dans le drainage
souterrain. Cette année, on veut augmenter les réalisations dans
le drainage souterrain à 20 millions de pieds. C'est cela?
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Est-ce que c'est l'objectif de cette
année, 20 millions de pieds? Il faudrait vérifier, je ne suis
pas... 15 millions, l'année dernière. Cette année selon le
programme, est-ce que c'est plus ou moins?
M. VINCENT: Environ 20 millions. M. TOUPIN: Est-ce que c'est plus?
M. VINCENT: Environ 20 millions, ça peut varier.
M. TOUPIN: Disons 20 millions de pieds. Je suis d'accord avec le
député de Nicolet que l'augmentation du budget n'est
peut-être pas en relation directe avec les objectifs que nous cherchons
à atteindre. Quels étaient les objectifs fixés
l'année dernière?
M. VINCENT: 15 millions.
M. TOUPIN: C'était 15 millions que nous nous étions
fixés l'année dernière et on les a atteints. Cette
année, on se fixe 20 millions, on va sûrement atteindre, au moins,
15 millions puisque...
M. VINCENT: Oui, avec l'argent...
M. TOUPIN: ... on a atteint l'an passé 15 millions. Ce n'est pas
impossible de le faire. On a prévu une marge mince si vous voulez
mais une marge quand même pour une légère
augmentation qui peut dépasser les 15 millions sans peut-être
atteindre les 20 millions, mais l'objectif demeure quand même.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté?
M. VINCENT: Adopté, M. le Président, avec ce regret: Il
n'y a pas eu d'augmentation substantielle.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29? M. VINCENT: Sous-article 29,
adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 32?
M. VINCENT: Quel était le remboursement l'an dernier de $32,000
cette année? Cela venait du cultivateur?
M. VINCENT: Du cultivateur...
M. VINCENT: A cause du changement de la politique...
M. TOUPIN: $0.01 le pied linéaire qui venait de
l'agriculteur.
M. VINCENT: Cela a été changé l'an dernier. M.
CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 3, article 2 : Chemins de
colonisation et ponts.
Chemins de colonisation et ponts
M. VINCENT: Qui est responsable de ce service de chemins de colonisation
et ponts?
M. TOUPIN: M. Georges Amyot.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous déposer, nous
donner le protocole d'entente avec le ministère, le futur
ministère de l'Equipement?
M. TOUPIN: M. le Président, le protocole d'entente n'est pas
signé avec le ministère de la Voirie présentement, le
ministère de l'Equipement plutôt.
M. VINCENT: Il n'est pas signé?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Equipement n'existe pas, je ne peux
pas signer un contrat.
M. VINCENT: Oui, mais avec le ministre de la Voirie?
M. TOUPIN: A ma connaissance, il n'y a pas de protocole d'entente...
M. VINCENT: Le ministre de la Voirie nous a déclaré en
Chambre qu'il y avait eu un protocole d'entente avec le ministère de
l'Agriculture...
M. TOUPIN: Préparé, mais non signé.
M. CROISETIERE: Est-ce que le fait que le ministère de
l'Equipement ne soit pas créé
serait le facteur qui a retardé la signature de ce protocole?
M. TOUPIN: C'est un facteur, entre autres, je pense que c'est le
principal facteur. Néanmoins, je dois ajouter qu'il y a une
collaboration très étroite, cette année, entre le
ministère de la Voirie et le ministère de l'Agriculture,
relativement aux chemins de colonisation, à la base même.
M. CROISETIERE: Est-ce qu'on peut tenir pour acquis que les travaux sont
en voie de réalisation?
M. TOUPIN: Les travaux sont commencés cette année, de la
même manière qu'ils ont été commencés par les
années passées et il y a un protocole d'entente
préparé. Il y a une collaboration un peu plus étroite qui
se fait avec le ministère de la Voirie, à la base. Il y a des
contacts réguliers entre les deux ministères.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre peut nous donner les grandes lignes
du protocole d'entente?
M. TOUPIN: Je ne sais pas si le protocole d'entente sera signé,
évidemment, c'est relié à la question du ministère
de l'Equipement. Cela ne me ferait rien de donner, à ce
moment-là, les grandes lignes du protocole d'entente.
M. VINCENT: Sans nous donner le protocole d'entente, concernant les
chemins section des chemins de colonisation et ponts? De quelle façon
entend-il, au cours de l'année ou de l'an prochain, administrer ce
service ou cette section?
M. TOUPIN: Nous allons parler de cette année. Pour l'an prochain,
nous pourrons peut-être en parler à la fin de cette année.
Pour cette année, les politiques du ministère de l'Agriculture
là-dessus sont très claires. Les travaux sont commencés,
tels qu'ils se faisaient auparavant. Primo.
M. VINCENT: Il n'y a rien de changé de ce
côté-là.
M. TOUPIN: Absolument pas.
M. CROISETIERE: Est-ce que la machinerie qui appartenait au
ministère de la Colonisation a été...
M. TOUPIN: Tout est actuellement comme c'était auparavant.
M. CROISETIERE: Actuellement.
M. TOUPIN: Actuellement, il n'y a rien de changé sauf une
collaboration un peu plus étroite à la base, pour essayer
d'éviter les chevauchements.
M. BELAND: Est-ce que cela veut dire que c'est changé, le temps
par exemple où une niveleuse, comme c'était fait auparavant, qui
entretenait le chemin de la voirie, à la minute où elle finissait
son bout de chemin, disons à 1.3 mille, levait son couteau et passait
tout droit pour quatre ou cinq milles, là où c'étaient des
chemins municipaux et que, par après, elle rebaissait son couteau?
Est-ce qu'il y a quelque chose de changé, à ce
sujet-là?
M. TOUPIN: Cela fait partie de cette collaboration, à la base,
qui est nécessaire.
M. CROISETIERE : Ils laissent le couteau en bas, au lieu de le
lever!
M. TOUPIN: C'est la collaboration qu'on désirait et qu'on
souhaitait à la base. Pour finir de répondre, il est bien
possible que, dans certaines régions, cela puisse causer des
problèmes.
M. GIASSON: Avec l'arrivée du printemps, la niveleuse continuait
son travail et là, il y a eu d'autres ordres, semble-t-il.
M. CROISETIERE: Est-ce que le ministre pourrait envoyer le schéma
du protocole dans les régions où on continue à agir
ainsi?
M. TOUPIN: C'est possible qu'il y ait certains problèmes
d'ajustement à la base. Nous en sommes bien conscients, il n'y a pas de
doute possible. Je vais continuer à répondre à la question
du député de Nicolet.
Deuxièmement, nous avons préparé un projet de
protocole d'entente. Il n'est pas signé, mais, dans la perspective
où un protocole d'entente serait signé avec le ministère
de la Voirie, il est prévu que les besoins émanant des
municipalités en ce genre de travaux seront établis par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. VINCENT: Mais les budgets seront tous transférés au
ministère de l'Equipement?
M. TOUPIN: Je ne puis, M. le Président, répondre à
cette question, pour une raison très simple, c'est que le protocole
d'entente n'est pas signé et je ne sais pas s'il va se signer. Je ne
sais pas quand il se signera. Il est relié à la constitution d'un
nouveau ministère qu'on appelle le ministère de l'Equipement. Je
ne pense pas que je puisse affirmer des choses qui ne se réaliseront pas
dans les faits.
M. CROISETIERE: M. le Président, dois-je comprendre que le
ministre nous informe que le ministère de la Colonisation va continuer
à avoir droit de regard sur les projets?
M. TOUPIN: Advenant la signature d'un protocole d'entente, il y a une
chose qui est évidente: les besoins seront établis par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Restera
maintenant la question de la réalisation des travaux, la question du
budget, la question du transfert de machinerie, s'il y a lieu de le faire, la
question du personnel à la base. Est-ce que le personnel restera au
ministère de l'Agriculture ou s'il s'en ira au ministère de
l'Equipement? Ce sont des objets du protocole d'entente, si toutefois, cedit
protocole est signé par les deux ministères.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1.
M. VINCENT: M. le Président, je comprends parfaitement le
ministre.
En définitive il nous dit que c'est exactement la même
politique qui est suivie à l'heure actuelle au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation en ce qui concerne les chemins de
colonisation avec des améliorations qu'il peut apporter dans
l'administration. Mais qu'éventuellement si la loi du
ministère de l'Equipement passe il y aura lieu pour nous de
revenir en Chambre et de poser des questions.
M. TOUPIN: Absolument.
M. VINCENT: C'est très hypothétique, est-ce que ça
passera? C'est une question législative. Donc, en ce qui me concerne, je
laisse complètement cette question du ministère de l'Equipement.
Je n'ai qu'une seule question à poser avant de laisser le
député de Lotbinière poser la sienne. Les chemins de
colonisation sont sous la responsabilité de qui au ministère?
M. TOUPIN: Georges Amyot.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: A quelle date prévoit-on que ce sera mis en
application étant donné que ça n'inclut pas que le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, ça concerne
également Terres et Forêts, Richesses naturelles, etc sous
l'égide du ministère de l'Equipement?
M. TOUPIN: Je ne peux pas répondre à une question comme
celle-là, pour la raison très simple que le ministère de
l'Equipement n'existe pas.
M. BELAND: Mais il y a quelque chose de projeté quand
même.
M. CROISETIERE: Le projet de loi est encore en Chambre.
M. TOUPIN: Je ne peux pas, à ce sujet, me substituer à
l'Assemblée nationale.
M. BELAND: Cela veut dire que présentement, même dans le
comté de l'honorable député de l'Islet, il faudra qu'il
regarde tout simplement passer la niveleuse avec la lame levée,
vis-à-vis de... A moins qu'il n'y ait des instructions
précises...
M. TOUPIN: Le député de l'Islet est très franc dans
ses réflexions. Il a dit que dans le mécanisme de collaboration
qu'on a voulu établir à la base, il se peut fort bien qu'il y ait
dans certaines régions certaines échappatoires. C'est le cas
actuellement qui fut soulevé. Je ne pense pas que ce soit si
répréhensible. Il s'agit purement et simplement de voir le cas et
de le régler. C'est purement une question administrative.
M. BELAND: J'ai éveillé le ministre à ce sujet,
parce que nous, du côté de l'Opposition, le Ralliement
créditiste, nous essayons d'être logiques avec tout le monde, tout
simplement. Si des choses peuvent se passer à l'intérieur de
certains comtés, même si ce sont des comtés où le
député fait partie de l'équipe ministérielle,
à ce moment-là...
M. TOUPIN: Une liberté à l'équipe
ministérielle qui permet à un membre de dire ce qu'il pense.
M. GIASSON: Même si le ministériel...
M. CROISETIERE: Et Dieu sait s'ils ont des problèmes.
M. BELAND: Je pense que, pour ce qui me concerne, c'est à
souhaiter que les arrangements nécessaires se fassent le plus tôt
possible. Cela cause des maux de tête à plusieurs maires de
municipalité qui sont aux prises avec ce problème. Ils ne savent
pas trop de quelle façon procéder...
M. TOUPIN: Je ne le pense pas. Cela me surprendrait. Il faudrait que le
député de Lotbinière m'apporte des exemples à ce
sujet. Nous ne refusons aucune demande. Lorsqu'une demande nous arrive de
quelque municipalité que ce soit, nous faisons faire les travaux
préliminaires immédiatement. Mais encore là, il faut
établir des priorités. Et nous y allons dans l'ordre des
priorités. Si certaines municipalités se sentent brimées
dans leurs droits, elles n'ont qu'à nous faire part de leurs griefs, des
droits relativement à une politique qui existe.
M. BELAND: Relativement à des rues qui sont sous l'égide
des conseils municipaux. Est-ce que c'est à l'intérieur de ce
budget qui est voté pour les chemins de colonisation?
M. TOUPIN: Il n'y a absolument aucune rue de village ou de ville qui est
incluse dans les chemins de colonisation.
M. BELAND: Cela ne fera pas partie non plus du futur ministère de
l'Equipement?
M. TOUPIN: Il faudra poser la question à celui qui en sera le
titulaire.
M. GIASSON: Il y a des subventions spéciales aux
municipalités à l'intérieur du ministère de la
Voirie. C'est complètement différent.
M. BELAND: Mais cela existait strictement à l'intérieur du
ministère de la Voirie jusqu'à présent.
M. TOUPIN: Il existe encore présentement au niveau du
ministère de la Voirie, des subventions aux municipalités qui
peuvent précisément aider les municipalités dans ces types
de travaux.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
M. GUAY: J'ai dans mon comté un chemin dont la forme a
été faite il y a dix ans. Il n'y a jamais eu de gravier. Il est
donc demeuré un peu comme il était avant.
J'ai pris des informations dans différents ministères,
c'est-à-dire plus précisément à la Voirie et
ensuite au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, et on m'a
dit, l'an dernier, qu'on s'en occuperait. On m'a encore dit cette année
qu'on s'en occuperait. Il n'y a encore rien de fait. Est-ce que l'on peut
s'adresser alors au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation en ce qui
concerne ces chemins de colonisation?
M. TOUPIN: Oui, si cela relève de mon ministère. Les
municipalités adressent les demandes au ministère et nous
analysons ces demandes. Encore là, nous établissons aussi des
priorités.
M. GUAY: Bon.
M. TOUPIN: Comme partout ailleurs parce que nos budgets sont
limités. On aimerait avoir $10 millions pour les chemins de
colonisation, mais on a seulement $3 millions ou à peu près, y
compris les immobilisations. On le verra tantôt. On a $1,936,000. On
aimerait avoir beaucoup plus.
M. GUAY: Probablement que cela n'aurait pas été
jugé prioritaire par le ministère.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté?
M. VINCENT: Au sujet des chemins de colonisation et ponts, je voudrais
poser tout de suite une question, pour revenir à la réponse
à "immobilisation, construction de chemins de colonisation et de ponts".
Je pose la question pour avoir l'information. Est-ce qu'il y a eu, l'an
dernier, une subvention à la construction d'un chemin dans
Saint-Louis-de-France, comté de Champlain? Si oui, le montant de cette
construction, et également le nom des propriétaires des fermes
riveraines?
M. TOUPIN: On ne les a pas. On vous les apportera, demain.
M. VINCENT: C'est seulement un cas. Je donne l'information tout de
suite: il y a une construction de chemin dans Saint-Louis-de-France, si ma
mémoire m'est fidèle. J'aimerais connaître les noms des
personnes qui sont propriétaires des terres en bordure.
M. GIASSON: En bordure.
M. BELAND: Une dernière chose relativement à ça.
Pour faire suite à ce que le député de Dorchester disait
à propos des chemins dont la forme a été faite et
où le terrain est en glaise pure, est-ce que le ministère fournit
des patins pour les automobiles, les tracteurs ou si on laisse...?
M. GUAY: De la terre glaise.
M. BELAND: J'ai attiré l'attention du ministre, l'automne
dernier, sur un chemin spécifique, dans une paroisse. On m'a
répondu, évidemment, que le budget était
dépassé, etc. Je pense qu'il va falloir, cette année, y
jeter un regard davantage pour faire quelque chose, au moins une petite couche
de gravier pour que...
M. TOUPIN: A moins que le député de Lotbinière
préfère des patins.
M. BELAND: C'est pour ça que je demandais au ministre s'il y
avait un genre de patins qui s'installaient sous les automobiles, tracteurs ou
camions, pour ce bout de chemin.
M. TOUPIN: Pour être sérieux vis-à-vis de cet
aspect-là, ce n'est pas un gros problème parce que la plupart des
tracteurs ont des ponts, cela va assez bien. Quant aux automobiles, maintenant,
il y a des pneus avec des clous. Cela va bien aussi.
M. BELAND: Au moins, je n'ai pas bu de cidre.
M.VINCENT: Au sous-article 1: Traitements, salaires, et allocations,
vous avez là 25 personnes c'est ce qui est inscrit dans le livre
ici qui travaillent pour $720,000. Cela fait des salaires.
M. CROISETIERE: J'ai l'impression que vous allez en avoir plus que cela,
en réalité.
M. VINCENT: L'an dernier...
M. TOUPIN: Vous avez 25 fonctionnaires
permanents, et il y a, en plus de ça, les saisonniers, les
ouvriers.
M. VINCENT: Les saisonniers étaient payés, l'an dernier,
par le service de l'entrepôt et de l'outillage?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: L'an dernier, quand on a voté le budget de 70/71, on
avait $239,400 à ce sous-article, seulement pour les traitements.
M. TOUPIN: C'est une nouvelle forme. Si vous prenez les totaux par
rapport à l'an passé, c'est que cette année il y a des
détails qui n'existaient pas l'an passé.
M. VINCENT: On les a pris à "entrepôt et outillage"?
M. TOUPIN: Non, non. On a subdivisé "Entretien et
réparation" de l'an passé. Il y avait des salaires dans
ça, il y avait des achats de gravier, il y avait de la location de
machinerie.
M. VINCENT: D'accord!
M. CROISETIERE: Vous aviez combien, à peu près de
saisonniers, qui pourraient être intéressés dans... Vous ne
l'avez pas?
M. TOUPIN: Cela dépend des besoins de chaque année.
M. CROISETIERE: D'accord!
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
M. BELAND: Un instant. Sous-article 2: Frais de déplacement.
Est-ce qu'il s'agit ici des frais de déplacement des divisionnaires de
voirie, ce que l'on appelle des divisionnaires de voirie, ou simplement des
personnes attitrées au ministère qui font de la surveillance
à travers la province au point de vue des chemins?
UNE VOIX: Ceux qui patinent dans les chemins?
M. TOUPIN: Il y a les deux. Il y a les fonctionnaires permanents du
gouvernement et il y a les surveillants de travaux.
M. BELAND: Ah bon! Très bien.
M. CROISETIERE: Fournitures et approvisionnements.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté. M. TOUPIN:
Adopté.
M. VINCENT: Fournitures et approvisionnements, c'est pour l'achat de
tuyaux de ciment ça et le reste.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9.
M. VINCENT: Assurances, taxes et indemnités, ce sont les
indemnités payées pour les accidents du travail.
M. TOUPIN: Les accidents du travail, etc.
UNE VOIX: Et le déplacement de poteaux parfois.
M. CROISETIERE: Responsabilité publique. Elle est limitée
aux accidentés.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10.
M. VINCENT: C'est le loyer de la machinerie?
M. TOUPIN: C'est le loyer de la machinerie. C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Equipement motorisé.
M. BELAND: Pardon, avant d'adopter ce sous-article, est-ce que l'an
passé il est resté un montant qui n'a pas été
utilisé sur les $478,000? Combien a-t-on dépensé l'an
dernier? Est-ce que c'est comptabilisé?
M. VINCENT: Au sous-article, au total?
M. TOUPIN: Au sous-article, au total, il est resté $43,000.
M. VINCENT: Il est resté $43,000. M. TOUPIN: Au sous-article au
total.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10.
M. TOUPIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. VINCENT: Services contractuels, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12.
M. VINCENT: Subventions. En quoi consis-
te ce sous-article? Est-ce que ce sont les subventions aux
municipalités, quoi?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: C'est $1,000, $2,000, $1,500 pour du gravier dans les
municipalités?
M. TOUPIN: Il arrive parfois que des municipalités font des
travaux et on les rembourse.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12, adopté.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3.
Entrepôts, outillage et matériaux
M. GUAY: L'article 3: Entrepôts, outillage et matériaux, on
arrive là?
M. CROISETIERE: On est arrivé là. On a dit sous-article
29, adopté.
M. GUAY: Sous-article 29, c'est...
UNE VOIX: Oui, c'est ça!
M. GUAY: Vous parlez de l'article 3, vous.
M. OSTIGUY: Les chemins de colonisation, M. Guay.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Outillage et matériaux.
M. GUAY: M. le Président a dit article 3, c'est pour ça
que je voulais parler. Est-ce que ça comprend, quand on parle de
l'outillage, l'outillage pour effectuer des travaux sur des fermes? Je pense
à ce moment-là à des charrues défonceuses.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. GUAY: M. le Président, il y a un montant assez
considérable à ce sous-article. J'aimerais savoir si le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation tient un inventaire du
nombre d'outils, parce que, dans mon comté, il arrive...
M. TOUPIN: Il y a un inventaire complet et mis à jour constamment
pour cet équipement.
M. GUAY: C'est parce qu'il en est resté sur les terres des
cultivateurs où il y a eu des travaux d'effectués. L'outillage
est resté là, cela fait deux ans, trois ans, l'outillage n'a
jamais été récupéré, le cultivateur a
toujours eu ça au bout de sa planche de labour.
M. TOUPIN: Il faudrait faire attention; ce sont peut-être des
charrues qui appartenaient à des particuliers. Il arrive parfois que des
entrepreneurs sont propriétaires de telles charrues. Maintenant, ce
n'est pas impossible. L'on peut faire une enquête là-dessus.
M. GUAY: J'aimerais ajouter quelque chose là-dessus. Est-ce que
c'est possible de les avoir encore maintenant?
M. TOUPIN: Nous avons un inventaire complet à jour.
M. GUAY: Apparemment, c'est une charrue qui appartiendrait au
gouvernement, on ne peut pas se servir de ça, on n'a pas de tracteur
assez gros. J'ai dit: Je vais en parler au ministre de l'Agriculture, s'il
tient à tout prix à venir la chercher, je lui indiquerai
où elle est.
M. TOUPIN: Il n'a qu'à nous indiquer où elle est, mais
nous allons d'abord vérifier si elle nous appartient.
M. GUAY: C'est ça.
M. TOUPIN: Nous ne voudrions pas aller chercher des choses qui ne nous
appartiennent pas.
M. GUAY: Est-ce que c'est encore possible d'avoir ces grosses charrues
défonceuses pour un terrain qui demanderait telle sorte de labour?
M. TOUPIN: Oui.
M. GUAY: Cela intéressait plusieurs cultivateurs de mon
comté; toute la petite roche qu'il y a dessus, ils la tournent en
dessous, il n'est donc pas besoin de l'enlever.
M. TOUPIN: Il s'en fait à demande. Nous faisons les analyses du
sol Si cette machinerie est nécessaire et si, effectivement c'est
rentable du point de vue économique et des autres points de vue,
à ce moment-là on procède.
M. GUAY: Les travaux qui ont été effectués avaient
été bien appréciés par certains agriculteurs.
Plusieurs sont venus à mon bureau pour me demander de m'informer si
ça existait encore. On n'a donc qu'à amener le tracteur, la
charrue est déjà là.
M. TOUPIN: Il y a une grande partie du travail de faite.
M. GUAY: C'est ça.
UNE VOIX: Traitements, salaires.
M. VINCENT: Qui est présentement en charge de l'entrepôt,
outillage et matériaux?
M. TOUPIN: M. Paul Leclerc. M. VINCENT: Paul Leclerc.
M. CROISETIERE: Vous avez un employé de moins.
M. TOUPIN: On en a 36.
M. CROISETIERE: Vous en aviez 36 l'an dernier, vous en avez 35 cette
année.
M. TOUPIN: C'est bien possible.
M. CROISETIERE: Je pense que c'est M. René Tremblay qui a pris sa
retraite.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions au sous-article 1?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté. Sous-article 4?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6?
M. BELAND: Fournitures et approvisionnements, ça concerne
quoi?
M. TOUPIN: C'est le combustible de chauffage, garages et entrepôts
à travers la province, y compris la vapeur au garage, etc. Cela comprend
le carburant, le lubrifiant, les pièces de rechange pour
véhicules moteurs et outillage; ça comprend l'éclairage et
le pouvoir, garages et entrepôts, et les mèches pour foreuses
à diamant, c'est très cher, les matériaux de construction
et d'entretien et les vêtements, les gants, les habits de soudeur, les
couvre-tout pour mécaniciens.
M. VINCENT: Combien nous reste-t-il de draineuses au
ministère?
M. CROISETIERE: Cela diminue graduellement?
M. TOUPIN: Cinq.
M. VINCENT: Cinq seulement?
M. CROISETIERE: Il y en a quelques-unes de différentes
marques?
M. VINCENT: On en a mis quelques-unes au rancart au cours de
l'année?
M. TOUPIN: On en avait combien l'an dernier?
M. VINCENT: On était à 16, on a baissé à
11.
M. TOUPIN: Cela n'a pas changé depuis l'an dernier, on en avait
cinq l'an dernier, on en a encore cinq cette année.
M. CROISETIERE: De différentes marques?
M. TOUPIN: Pas en 1970. En 1970, on en avait cinq, en 1971 on en a
cinq.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8.
M. GUAY: Véhicules moteurs et outillage, c'est quoi?
M. CROISETIERE: C'est parce que vous avez l'achat de véhicules
automobiles?
M. VINCENT: Quels sont les achats visés pour $50,000?
M. TOUPIN: Tracteurs, camionnettes et camions et autre machinerie
lourde.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8 adopté. Sous-article 9.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. CROISETIERE: Services contractuels, est-ce que je peux avoir quelques
détails sur les $270,000?
M. TOUPIN: Ce sont l'entretien et la réparation
d'édifices, de garages, l'entretien et la réparation de
véhicules moteurs et d'outillage, la conciergerie et les transports.
M. GUAY: Est-ce que ça comprend également la
mécanique qui serait donnée pour réparation à
contrat par d'autres firmes?
M. TOUPIN: Oui.
M. GUAY: Je pense à ce moment-là au système
d'injection sur moteurs diesels par exemple, étant donné que j'ai
eu l'occasion de travailler quatre ans dans le domaine.
M. TOUPIN: Cela comprend ça.
M. GUAY: Cela comprend ça également.
M. CROISETIERE: Est-ce que le garage qui existe ici à
Québec pour faire les réparations est compris dans ce
sous-article aussi ou si c'est à un autre endroit?
M. TOUPIN: 50 p.c.
M. CROISETIERE: C'est ce qui est fait à l'extérieur, pas
ici à Québec. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 29: Autres
dépenses.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, adopté. Sous-article 32,
adopté. Sous-article 33?
M. VINCENT: Le sous-article 33 : Imputations, ce sont les remboursements
d'autres ministères?
M. TOUPIN: Non, d'autres services du ministère.
M. VINCENT: D'autres services du ministère.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33, adopté. Poste 4: Bureaux et
laboratoires régionaux.
Bureaux et laboratoires régionaux
M. VINCENT: Qui est responsable des bureaux et laboratoires
régionaux?
M. TOUPIN: M. Marcel Chevrette. M. GUAY: Depuis longtemps?
M. TOUPIN: Approximativement quatre mois.
M. GUAY: Est-ce que c'est M. Chevrette qui était avant ça
à Saint-Joseph-de-Beauce?
M. TOUPIN: Il était coordonnateur dans la région de la
Beauce.
M. GUAY: Je reconnais la compétence de M. Chevrette pour avoir eu
l'occasion de...
M. TOUPIN: Merci.
M. VINCENT: Nous avons des bureaux régionaux, nous en avons douze
à travers la province. Est-ce que le ministre pourrait nous donner les
noms ou le sous-ministre des responsables? En commençant
par la première région, le Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: M. Laurent Bouchard. M. VINCENT: La deuxième.
M. TOUPIN: Par intérim, M. Jean-Claude Verville.
M. VINCENT: La deuxième, par intérim, M. Jean-Claude
Verville. J'ai remarqué, par exem- ple, qu'il y avait eu la nomination
de deux coordonnateurs, récemment. Est-ce qu'on a l'intention de combler
ce poste de la région numéro 2?
M. TOUPIN: C'est déjà en progression. Ce sera
annoncé prochainement...
M. VINCENT: Mais il est trop tôt pour savoir qui sera nommé
à ce poste... Non, je ne veux pas poser de question. Il est très
tôt pour savoir qui sera nommé à ce poste?
M. TOUPIN: Pour le moment, oui.
M. CROISETIERE: A la région numéro 6...
M. TOUPIN: On est rendu à trois.
M. VINCENT: Un, deux c'est Québec.
M. TOUPIN: La région de la Beauce...
M. VINCENT: Donc, c'est M. Verville par intérim.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: M. Verville était...
M. TOUPIN: Coordonnateur adjoint... Dans la région de la Beauce,
c'est M. Bernard Champagne qui est encore là, encore un cas par
intérim.
M. VINCENT: Qui a remplacé M. Chevrette...
M. TOUPIN: C'est ça, au départ de M. Chevrette. C'est
exact. Encore là, la nomination doit se faire dans les prochains
jours.
M. GUAY: Y a-t-il encore un bureau à Lac-Etchemin?
M. TOUPIN: Je ne sais pas si on continuait... M. GUAY: Je pensais que
c'était terminé.
M. TOUPIN: La région numéro 4, c'est la région de
Nicolet, M. Donat Grégoire. La région 5, Sherbrooke, M. Lionel
Bombardier; la région 6,M. Bernard Prieur.
M. VINCENT: Qui vient tout juste d'être nommé...
M. TOUPIN: Exact.
M. VINCENT: ... qui était auparavant coordonnateur adjoint. Avant
qu'il soit coordonnateur adjoint en remplacement du coordonnateur qui a
été nommé sous-ministre adjoint.
M. TOUPIN: C'est ce qu'on dit.
M. VINCENT: Mais où était M. Prieur? Il était
à la ferme...
M. TOUPIN: Il était auparavant, si on remonte dans le temps, en
charge de la vulcanisation, dans la région de Saint-Hyacinthe.
M. GIASSON: Est-ce que le ministre comprend les zones du
Québec?
M. CROISETIERE: Saint-Hyacinthe, notre région.
M. TOUPIN: C'est ce qu'on appelle communément la région de
Saint-Hyacinthe, ça comprend sept comtés dans la
région...
M. VINCENT: On l'appelle communément la région de
Saint-Hyacinthe...
M. CROISETIERE: Côté nord du Richelieu.
M. VINCENT: Une des plus belles régions de la province.
M. CROISETIERE: Absolument. Le député de Rouville est
d'accord avec moi.
M. TOUPIN: Région 7, région du sud-ouest de
Montréal, M. Jean Desjardins.
M. VINCENT: C'est la région des terres noires, de culture
maraîchère, et le reste.
M. TOUPIN: La région 8, qui est celle de la région de
Buckingham, M. Robert Samson, en fait, la région de la Gatineau, la
région de Hull; la région 9, l'Abitibi, M. Joseph
Laliberté.
M. VINCENT: Il est question de la retraite prochaine de M.
Laliberté?
M. TOUPIN: Il ne nous l'a pas officiellement signalée, en tout
cas...
La région no 10, l'Assomption, M. Jean-Guy Paquin, par
intérim; la région no 11, de la Mauricie, M. Ulysse Potvin...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'il y en a un dans
Sainte-Marie?
M. VINCENT: Oui, c'est M. Jean Desjardins qui demeure à
Sainte-Martine.
M. TOUPIN: ... qui englobe le comté de Sainte-Marie. Et la
région 12 qui est le Lac-Saint-Jean, c'est M. Paul-E. Paquin, par
intérim.
M. VINCENT: Donc il y a quatre coordonnateurs qui seront nommés
ces jours prochains.
M. TOUPIN: C'est ça. Evidemment, on dit une semaine, mais
à la fin de la semaine prochaine, ça devrait être
réglé.
M. VINCENT: Oui, d'accord. Quatre coordonnateurs et également des
coordonnateurs adjoints. Est-ce que les postes des coordonnateurs adjoints sont
tous comblés?
M. TOUPIN: A l'heure actuelle, oui. Je dois rectifier, M. le
Président, il y a deux postes qui sont à combler: région
1, qui est la région du Bas-Saint-Laurent, faisant suite à la
nomination de M. Laurent Bouchard, et la région 6, faisant suite
à la nomination de M. Bernard Prieur.
M. VINCENT: Et c'est possible qu'il y ait d'autres postes à
combler après les événements qui se produiront dans quinze
jours?
M. TOUPIN: C'est possible.
M. VINCENT: Maintenant, dans les bureaux régionaux ce sont des
coordonnateurs. En ce qui concerne les laboratoires régionaux, nous
avons présentement en marche à Alma, au Lac Saint-Jean... qui est
le responsable du laboratoire au Lac Saint-Jean?
M. TOUPIN: Je vais vous le dire.
M. VINCENT: Et un des coordonnateurs adjoints, la région
numéro 12...
M. TOUPIN: M. Dufour.
M. VINCENT: Le Dr Dufour.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Et l'autre laboratoire, région numéro 1?
M. TOUPIN: La région numéro 1, c'est Rimouski. C'est le Dr
Benoît Dumais.
M. VINCENT: Et dans la région numéro 5? M. TOUPIN: C'est
le Dr Bellavance.
M. VINCENT: A Sherbrooke? Ça n'est pas le Dr... Est-ce qu'il y a
eu un changement?
M. TOUPIN: Je n'ai pas l'information.
M. VINCENT: C'est le même qui y était, je pense.
M. TOUPIN: Il n'y a pas eu de modification. Son nom
m'échappe.
M. VINCENT: On est en train de parfaire ou d'installer
l'équipement pour le laboratoire régional de notre région,
Nicolet, les régions numéros 4 et 11, c'est-à-dire qui va
englober les deux régions 4 et 11, est-ce qu'on s'attend que ce
laboratoire soit en service au cours de l'été?
M. TOUPIN: Probablement, je ne veux pas
avancer de date précise, mais j'ai l'impression qu'au milieu du
mois d'août ou plus tard, il devrait être en service.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait inviter le ministre
immédiatement à venir présider l'ouverture du laboratoire
de sa région et de ma région?
M. TOUPIN: On s'invitera mutuellement, M. le député de
Nicolet!
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si cela avait été dans deux ou
trois ans, cela n'aurait pas été le même!
M. GIASSON: Est-ce que c'est encore au programme de mettre en place un
laboratoire à l'Assomption?
M. TOUPIN: Non. On a arrêté les projets des
différentes autres régions, sauf ceux qui avaient
déjà été acceptés et dont les travaux
avaient été commencés.
M. VINCENT: C'est temporairement arrêté pour
réévaluation?
M. TOUPIN: C'est d'abord et avant tout pour rendre efficaces ceux qui
sont en place et pour reviser également toute la politique en vue
d'utiliser tout ce que nous avons de façon rationnelle et après,
on pourra voir s'il y a avantage à en installer d'autres.
M. VINCENT: En ce qui concerne les laboratoires, j'aurais une suggestion
à faire: pour les laboratoires régionaux, pour les quatre qui
seront en marche à compter de juillet, le quatrième en juillet et
peut-être éventuellement pour d'autres laboratoires
régionaux, est-ce qu'on ne pourrait pas envisager immédiatement
la possibilité de les mettre à la disposition également
des autres ministères, mais toujours sous la responsabilité du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation? Non seulement des
autres ministères d'ailleurs, il en a déjà
été question mais de certaines compagnies, mais toujours
sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, parce qu'on remarque, par exemple, que le ministère des
Terres et Forêts a souvent à faire faire des travaux d'analyse.
Egalement, le ministère des Affaires municipales, les
municipalités, le ministère de la Santé. A ce
moment-là, si le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
devenait en quelque sorte le maître d'oeuvre des travaux, il pourrait
charger par imputation aux autres ministères l'exécution des
travaux; cela permettrait de rendre plus rentable l'utilisation maximum de ces
laboratoires. A mon sens, il y a des possibilités. Il y a de grandes
possibilités. Cela permettrait également de consolider toute
cette politique d'installation de laboratoires tout en gardant la
responsabilité.
M. TOUPIN: Je pense que de la philosophie qui nous anime actuellement
émanent des désirs comme ceux que vient de manifester le
député de Nicolet. C'est la raison pour laquelle je disais,
tantôt, avant d'aller plus loin dans l'acceptation de nouveaux projets,
que nous voulons d'abord regarder comment on peut utiliser de façon
rationnelle, de façon rentable, ceux qui existent déjà. Il
faut aussi tenir pour acquis que le personnel technique n'est pas toujours
disponible. Il y a quelques difficultés de ce
côté-là et je pense bien, personnellement, et j'en suis
convaincu que, s'il y a une collaboration à établir avec les
autres ministères, on ne devrait pas hésiter à
l'établir à ce niveau-là. On a établi une
collaboration vis-à-vis d'autres secteurs, on peut établir une
collaboration aussi vis-à-vis de ce secteur-là.
Egalement, on veut regarder la possibilité de les faire utiliser
par les autres régions, les régions où on avait
prévu de bâtir peut-être un laboratoire, on veut tenter
aussi cette expérience-là, de faire utiliser les laboratoires qui
sont déjà implantés par d'autres régions, en vue,
précisément, de leur faire produire leur maximum
d'efficacité.
Au fond, moi, je suis d'accord sur les désirs exprimés par
le député de Nicolet.
M. LE PRESIDENT: Autre question?
M. TOUPIN: Pour revenir à la question de tantôt, on vient
de trouver le nom, c'est le Dr Archambault, à Sherbrooke.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des changements géographiques
à l'intérieur des régions ou si les mêmes
lignes...
M. TOUPIN: Il n'y a eu aucun changement géographique, les
régions, telles qu'elles avaient été pensées au
début, sont demeurées ce qu'elles étaient, et je veux
toujours faire la différence, par exemple, en ce qui concerne les
structures administratives.
M. VINCENT: Il n'y a pas eu d'ajustement, est-ce que c'est possible
qu'il y en ait?
M. TOUPIN: Non, nous ne prévoyons pas de changement à ce
niveau. Les seuls changements qu'on pourra peut-être introduire, c'est
plus au niveau des zones, en ce qui a trait, par exemple, soit à la
diversification des productions.
M. VINCENT: Après l'étude complète de tous les sols
à l'intérieur des régions.
M. TOUPIN: C'est ça, soit la mise en place de programmes. Quant
aux entités administratives...
M. VINCENT: D'ailleurs, c'est le but des régions.
M. TOUPIN: Quant aux entités administratives, actuellement, il
n'est pas question qu'on en change les données géographiques.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté?
M. VINCENT: Il y avait le député qui voulait parler des
bureaux locaux qui sont à l'intérieur de ça.
M. CROISETIERE: Le député de Dorchester est-il prêt
à poser sa question avant qu'on adopte le poste?
M. GUAY: En ce qui concerne le bureau de Lac-Etchemin, est-ce qu'il est
encore en fonction et quelles sont les fonctions des gens qui y sont
employés? On semble se mêler avec cela et ça prête
à confusion. Les gens appellent à mon bureau, ils disent: On
appelle au bureau, à Lac-Etchemin, on nous envoie à Saint-Joseph,
on va à Saint-Joseph et on nous renvoie à Lac-Etchemin.
M. TOUPIN: En fait, le bureau de Lac-Etchemin est un bureau local du
ministère de l'Agriculture de la région de la Beauce. On y
retrouve là un agronome, un médecin vétérinaire, un
technicien, une sténo et un inspecteur.
M. GUAY: Et la fonction? C'est général?
M. TOUPIN: C'est la fonction qui est dévolue à tout
fonctionnaire du ministère en cette matière. Ils relèvent
du coordonnateur régional, je pense, dans la réalisation de leur
travail. Ils font partie de l'équipe régionale, c'est un bureau
local. C'est pour se rapprocher davantage des gens.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 2: Frais de
déplacement, adopté.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3: Honoraires et commissions.
M. VINCENT: Honoraires et commissions, à ce moment-là, en
quoi cela consiste-t-il?
M. TOUPIN: Ce sont les médecins vétérinaires qui
exécutent pour le compte du ministère de l'Agriculture le
contrôle sur certaines maladies, dont le charbon symptomatique,
l'épreuve de parenté, l'entérotoxémie,le distemper
butulisme, l'entérite, la pasteurellose, les diagnostics en virologie,
la leptospirose...
UNE VOIX: Les régions défavorisées!
M. TOUPIN: On retrouve aussi au sous-article la mesure d'aide pour
encourager la présence de médecins vétérinaires
praticiens dans les zones défavorisées où l'absence de
médecins vétérinaires se faisait sentir. Il y a une mesure
qui va les encourager à s'établir dans ces zones dites
désignées.
M. VINCENT: A ce moment-là, cette mesure est greffée au
programme des services vétérinaires et, quand nous arriverons au
programme des services vétérinaires, nous pourrons
peut-être revenir sur ce point.
M. CROISETIERE: Ce sous-article-là peut disparaître,
à un moment donné, quand il y aura l'assurance-bétail, le
prévoyez-vous?
M. TOUPIN: Je ne le sais pas. Cela se pose dans un tout autre
domaine.
M. CROISETIERE: C'est de la médecine préventive.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, adopté.
M. TOUPIN: On pourrait peut-être parler d'expérience.
UNE VOIX: Adopté.
M. BELAND: Un instant, étant donné qu'il s'agit de
laboratoires régionaux, est-ce que cela comprend le laboratoire qui
existe ici au ministère au sixième étage? Cela n'a aucune
relation.
M. TOUPIN: C'est dans le champ. Ce sont les laboratoires
régionaux, des régions.
M. CROISETIERE : C'est de la médecine préventive.
M. TOUPIN: Il ne s'agit pas du laboratoire de Québec. C'est au
poste 6.
M. VINCENT: Est-ce que c'est encore en haut au septième
étage? Il doit déménager au...
M. TOUPIN: Au complexe scientifique au cours de juillet.
M. VINCENT: Ce devrait être prêt en juillet.
M. CROISETIERE: Avez-vous d'autres services dans l'édifice D?
M. TOUPIN: Il y a encore le service de la recherche qui lui aussi sera
aménagé au complexe scientifique au cours de juillet.
M. CROISETIERE: Vous allez être tous au même endroit?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de bureau.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Communications.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. CROISETIERE: Pour les services contractuels, vous avez $50,000 de
plus.
M. TOUPIN: Cela comprend le traitement électronique des
données et les services de fournitures et d'entretien d'uniformes pour
les laboratoires.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 32.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. VINCENT: Au sous-article 32, ce sont des remboursements qui viennent
d'agriculteurs?
M. TOUPIN: Ce sont nos inspecteurs qui sont dans les abattoirs de
Québec et qui nous remboursent.
M. VINCENT: Au sous-article 33: Imputations, c'est le
Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: Ce sont les projets de l'ODEQ qui sont là.
M. VINCENT: Pour payer le personnel dans le Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: Partiellement et aussi les projets.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33 adopté. Poste 4 adopté au
complet. Poste 5,
Insémination artificielle et
amélioration des troupeaux
M. VINCENT: Insémination artificielle et amélioration des
troupeaux. Qui est le directeur du service?
M. TOUPIN: M. Nazaire Saint-Pierre.
M. CROISETIERE: Vous avez le même nombre d'employés?
Soixante-dix. Vous avez une augmentation de $70,000, vous prévoyez des
augmentations de salaires?
M. TOUPIN: Ce sont les augmentations statutaires. Oui parce qu'il n'y a
pas de nouveaux employés.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Nous allons seulement regarder la mesure pour
l'insémination artificielle. Quel a été l'an dernier le
nombre de vaches inséminées au Québec?
M. TOUPIN: C'est 234,852.
M. VINCENT: Une augmentation quand même assez importante.
M. TOUPIN: Une augmentation de 19,936 sur l'année
précédente.
M. VINCENT: Est-ce que vous avez, pour le Centre d'insémination
artificielle de Saint-Hyacinthe, l'inventaire des taureaux? Et en même
temps je demanderais au ministre le contrat qui est intervenu avec l'ODEQ du
Bas-Saint-Laurent.
M. TOUPIN: C'est signé, mais ce n'est pas nous qui l'avons, c'est
un contrat de l'ODEQ. C'est le ministre responsable qui a les imputations.
M. VINCENT: Mais c'est le ministère de l'Agriculture qui...
M. TOUPIN: Les Limousins, c'est à même le budget de l'ODEQ.
Il y a $80,000 de prévus là, mais c'est sur le budget de l'ODEQ
et non sur le budget du ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Il y a quand même de la semence qui sera prise
à Saint-Hyacinthe en vertu de ce programme.
M. TOUPIN: Sur le compte de l'ODEQ.
M. VINCENT: A ce moment-là, je pense qu'on serait mieux de le
discuter à ce sous-article-ci.
M. TOUPIN: Discuter de l'ODEQ ou discuter du contrat?
M. VINCENT: De discuter de ce projet parce que c'est quand même un
projet agricole, c'est bien ça?
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Nous aimerions avoir le programme, le projet, le contrat qui
est intervenu entre l'ODEQ et la firme en question, Bov-Import de Rimouski,
c'est un contrat de $68,000 je crois. On pourra le laisser en suspens pour ne
pas...
M. TOUPIN: Mais qui discute le budget de l'ODEQ, c'est le ministre
responsable?
M. VINCENT: Je suis bien prêt à discuter du programme. Mais
discuter du contrat, ça relève de l'ODEQ.
M. TOUPIN: On a des Limousins à notre centre
d'insémination. C'est la différence dépendant des
capacités du taureau. Ecoutez cela dépend de la capacité
du taureau, la différence de semences dont nous aurons besoin ou
d'ampoules dont nous aurons besoin sera prise chez Bov-Import parce qu'il est
le seul dépositaire pour des Limousins à des prix abordables
à l'heure actuelle. On commencera d'abord par utiliser les taureaux du
centre à leur pleine capacité.
M. VINCENT: D'accord. Le ministre des Affaires municipales a quand
même annoncé la signature d'un contrat au montant de $68,000. On
avait discuté à ce moment-là privément pour avoir
à le discuter ici au poste: Insémination artificielle et
amélioration des troupeaux. C'est un programme agricole. C'est pour
ça qu'en apportant les documents...
M. TOUPIN: Pour satisfaire le député de Nicolet, je vais
essayer, en fin de semaine ou dès lundi, d'entrer en communication avec
la région ou avec le ministre responsable. Je pourrais avoir un certain
nombre de renseignements sur cette question à savoir d'abord s'il y a un
contrat ou s'il n'y en a pas. S'il y en a un, je lui demanderai s'il peut
être déposé ou si on peut le regarder, s'il n'y en a pas,
quelles sont les ententes qui sont intervenues? Je suis prêt à
demander les renseignements. On les a quelque part, c'est sûr.
M. CROISETIERE: On peut laisser la question en suspens toute la fin de
semaine. Vous nous donnerez les renseignements...
M. TOUPIN: Je vous donnerai les renseignements là-dessus lundi.
Je n'hésiterai pas à vous les donner.
M. VINCENT: Au 31 mars 1970, nous avions 23 taureaux Ayrshire à
Saint-Hyacinthe, est-ce qu'il y a eu une augmentation de ce nombre? Ou le
total, 79 taureaux?
M. TOUPIN: Il y en a sûrement plus qu'il y en avait avant parce
qu'on en a acheté quelques-uns, dix ou quinze.
M. VINCENT: Mais il y en a peut-être quelques-uns qui sont
disparus.
M. TOUPIN: Quelques-uns qui étaient épuisés, c'est
bien possible.
M. GIASSON: ... vidés. M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: Actuellement, 91, au 31 mars 1971.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait nous donner le nombre d'Ayrshire?
M. TOUPIN: Il est de six.
M. VINCENT: Six Ayrshire?
M. TOUPIN: Ajoutés à ceux de l'an passé.
M. VINCENT: Il y en avait 23, plus 6.
M. TOUPIN: Cela fait 29.
M. VINCENT: De race canadienne?
M. TOUPIN: Un.
M. VINCENT: Donc, nous sommes rendus à cinq?
M. TOUPIN: Holstein 12.
M. VINCENT: Nous sommes rendus à 48. Jersey?
M. TOUPIN: Un.
M. VINCENT: Nous sommes rendus à cinq. Les Charolais?
M. TOUPIN: Aucun.
M. VINCENT: Aucun nouveau Charolais. Hereford?
M. TOUPIN: Un.
M. VINCENT: Nous sommes rendus à huit. Les Limousins?
M. TOUPIN: Un.
M. VINCENT: Un de plus. Nous en avons deux présentement.
M. TOUPIN: C'est exact! Et un Chianino.
M. VINCENT: Le taureau Limousin qui a été acheté
provenait de...
M. TOUPIN: De France.
M. VINCENT: Il venait de France, et il a fait sa quarantaine...
M. TOUPIN: Sa quarantaine...
M. VINCENT: ... son stage d'étude à Saint-Pierre et
Miquelon. Pas à Saint-Pierre...
M. TOUPIN: A Grosse-Ile.
M. VINCENT: A Grosse-Ile. UNE VOIX: C'est une île voisine.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La police l'avait envoyé et...
M. OSTIGUY: Combien y a-t-il d'éleveurs de Charolais dans le
Québec actuellement? Il y en a plusieurs?
M. TOUPIN: Il y en a un bon nombre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie):...ce n'était pas mis au journal des
Débats.
M. BELAND: Relativement à la race limousine, de quel
département de France vient-elle?
M. TOUPIN: Ce ne sont pas des limousines, ce sont des Limousins parce
que les limousines...
M. BELAND: La race limousine. M. CROISETIERE: Une race de luxe. M.
VINCENT: La race limousine.
M. CROISETIERE: C'est la même chose que la voiture.
M. BELAND: Est-ce la race limousine ou limousin?
M. VINCENT: C'est la race limousine, mais ce sont des Limousins.
M. BELAND: J'ignorais. Probablement un bétail noir.
M. TOUPIN: Pour répondre à la question de tout à
l'heure il n'y a pas de zones particulières, c'est-à-dire qu'on
peut retrouver des Limousins dans différents endroits de la France.
Actuellement nous avons là-bas des individus.
UNE VOIX: Il vient d'où, lui?
M. TOUPIN: Je vais vous le donner. Il vient de Nevers, rue Lourdes; 8
rue Lourdes, à Nevers, France.
UNE VOIX: Il avait un numéro de porte.
M. BELAND: A ce moment-ci, justement, cela m'amène à dire
qu'il n'a certainement pas été élevé là.
J'ai parcouru une certaine partie de la France, l'été dernier.
Quant à ce qui concerne une race française d'animaux, souvent
l'animal porte le nom du département et...
UNE VOIX: Ce n'est pas le nom de l'animal.
M. BELAND: ... ça part certainement de la région de
Limousin et c'est comme ça qu'est née la race limousine, en
France.
M. TOUPIN: C'est exact! Oui, d'accord!
M. BELAND: J'ajoute également ceci: Est-ce qu'il a
été acheté par l'intermédiaire d'un revendeur ou
d'un commerçant quelconque, ce taureau limousin ou...
M. CROISETIERE: Ou bien s'il a émigré de
lui-même.
M. TOUPIN: C'est par une agence d'exportation française qui
s'appelle Coframinex.
M. BELAND: Coframinex.
M. TOUPIN: C'est une agence reconnue officiellement par le gouvernement
français. Toute exploitation doit passer par là.
M. BELAND: C'est parce que j'éveille aussi l'attention du
ministre à ce sujet-là, lorsqu'il y aurait possiblement d'autres
importations de bovins ou d'animaux quelconques, je suggérerais tout
simplement au ministre de s'informer auprès des associations
d'agriculture là-bas, pour vérifier s'il n'y aurait pas
possibilité, premièrement d'avoir des sujets qui soient
réellement de première qualité, de qualité
supérieure à ce que cette entreprise-là a pu fournir.
M. TOUPIN: C'est ce qu'on fait. Ce sont des associations là-bas
qui nous indiquent lequel est le meilleur.
M. BELAND: Il y a justement trois ou quatre associations et il y a
à ce moment-là certaines choses qui se passent là-bas. Il
ne faudrait pas que les éleveurs du Québec...
M. TOUPIN: Quelles sont ces choses?
M. BELAND: ... vivent de mauvaises expériences...
M. TOUPIN: Quelles sont ces choses qui se passent? Pour être
prévenus comme il faut, il faudrait les connaître.
M. BELAND: Justement, pour parler à mots couverts, il y a
certains agencements qui se produisent, qui font en sorte qu'il y a des sujets
qui sont vendus, qui ne sont pas nécesairement de bonne qualité,
mais parce qu'ils proviennent de M. X qui lui peut promouvoir la vente de
ses
sujets, à ce moment-là il y a preneur. Tandis que d'autres
très bons éleveurs, d'excellents éleveurs, qui ont
continuellement, de la première qualité, eux ne trouvent pas
preneurs parce qu'ils n'ont pas les mêmes relations.
M. TOUPIN: Evidemment s'il y a en France des problèmes entre les
associations, il faudrait qu'elles règlent leurs problèmes
elles-mêmes.
M. BELAND: Il ne s'agit pas d'entrer le nez dans ces choses-là,
mais il s'agirait d'avoir l'oeil ouvert pour faire en sorte de ne pas tomber
dans le panneau. C'est simplement un avis que je donne au ministre de faire
bien attention, pour que personne ne vive de mauvaises
expériences...
M. TOUPIN: On en a quand même acheté un qui porte un beau
nom, il s'appelait Espoir.
M. VINCENT: Quel prix? M. TOUPIN: $4,857.
M. VINCENT: Rendu à Saint-Hyacinthe, après avoir fait la
quarantaine, le voyage et...
M. BELAND: Quel a été le coût là-bas?
M. TOUPIN: Je regrette, je n'ai pas le détail.
M. VINCENT: Dans ça, tout est chargé, le transport est
assez dispendieux, plus la quarantaine...
M. TOUPIN: On négocie les prix F.A.B. à
Saint-Hyacinthe.
M. BELAND: Oui, j'en conviens, mais ce serait peut-être
intéressant d'avoir approximativement je ne dis pas au cent
près, mais approximativement combien il en coûte pour le
transport et la quarantaine d'un animal quelconque comme ça.
M. VINCENT: Ici au Québec, on achète des taureaux
d'éleveurs, ça dépend du pedigree du taureau. Il y a des
normes établies au ministère et au centre d'insémination.
On peut payer un taureau, par exemple, à un endroit donné, chez
des éleveurs de Nicolet surtout, des bons éleveurs, dans
Saint-Hyacinthe la même chose, dans Champlain et dans Lotbinière,
est-ce qu'il y en a d'autres qui veulent se faire mentionner?
Stanstead également. On peut payer les taureaux jusqu'à
$3,000, $3,500, $4,000. A ce moment-là c'est très facile, on les
amène tout de suite à Saint-Hyacinthe.
A ce moment-là, je pense bien que le prix, si on tient compte des
frais de transport, de la quarantaine, est à peu près le
même qu'on peut payer ici au Québec plus, naturellement, le
transport, la quarantaine et le reste. C'est à peu près dans les
mêmes normes.
M. TOUPIN; Je m'excuse, M. le Président, je ne veux pas couper
court à cette conversation si je peux m'exprimer ainsi mais
il m'apparaît que ça sort un peu des cadres parce que ce qui est
important c'est tout ce qui est préalable au coût avant la vente.
Evidemment, nous négocions F.A.B. Saint-Hyacinthe le coût qui
inclut les frais de séjour en quarantaine, l'assurance, les frais de
transport; tout ce qui est préalable à cette négociation
peut donc varier énormément. Je ne sais pas si la question
là-dessus est pertinente...
M. VINCENT: Je pense qu'il n'y a rien de confidentiel dans les
détails techniques. Je peux donner une copie au député de
Lotbinière, ça va lui permettre de vérifier, je pense
bien... D'ailleurs c'est le pedigree de chaque taureau même
un producteur peut se rendre à Saint-Hyacinthe, il va dans le fichier
central et on lui donne le pedigree de chacun des taureaux et même
à ce moment-là le prix d'achat est public...
M. TOUPIN: Sa provenance.
M. VINCENT: ... sa provenance et le reste. Il y a un comité de
sélection.
M. CROISETIERE: On peut faire un grief, parfois, il est mort depuis cinq
ans.
M. VINCENT: Ce que le député de Lotbinière a
soulevé, c'est le problème international de la concurrence entre
les associations d'éleveurs. On dit toujours que les taureaux de telle
association sont meilleurs que les taureaux de telle autre association. Et
ça existe même dans le Québec, c'est le problème
qu'on affronte tous les jours.
Dans le sous-article 1, M. le Président, l'ODEQ consacrera
$85,000 à l'élevage de bovins de boucherie. Cela a
été publié dans le Soleil du 12 mai 1971. Juste pour
situer la discussion de lundi: "Un vaste programme d'élevage de bovins
de boucherie vient d'être lancé par l'Office de
développement de l'Est du Québec qui y consacrera pas moins de
$85,000 tout de suite je fais une parenthèse, c'est certainement
un programme administré par le ministère de l'Agriculture
je continue la lecture de l'article: Ce montant servira à l'achat de
semence dans des centres d'insémination artificielle afin de la mettre
à la disposition des agriculteurs de la région qui pourront ainsi
faire des croisements avec les vaches de leurs troupeaux. L'opération
qui sera mise en branle d'ici quelques jours parenthèse encore,
c'était le 12 mai 1971 a pour objectif l'élevage de 3,000
taures qui seront vendues à des fermiers américains à
l'automne de 1972, ce qui pourra représenter pour les cultivateurs de
l'Est, un nouveau revenu de plus de $1 million.
Le projet a été dévoilé hier par le ministre
responsable de l'ODEQ, M. Maurice Tessier, qui
a annoncé la signature d'un contrat de $85,200 avec Bov-Import,
de Rimouski, pour l'achat de 14,000 ampoules ça fait des ampoules
cela de semence de taureaux limousins.
De plus 3,000 ampoules de semence limousine seront fournies par le
Centre d'insiménation de Saint-Hyacinthe. Cette semence de taureaux
limousins permettra des croisements avec des vaches de race Ayrshire et
Holstein. On espère ainsi atteindre l'objectif de production de 3,000
bêtes femelles qui seront vendues aux Etats-Unis par l'entremise du
ministère provincial de l'Agriculture. Le centre gouvernemental de
Saint-Hyacinthe, ne pouvant satisfaire à la demande de 17,000 ampoules,
l'ODEQ avait entrepris, il y a environ deux semaines, des négociations
avec le seul autre centre d'insiménation limousine de la province, la
firme Bov-Import, de Rimouski, filiale d'une société
française.
La question est la suivante: premièrement, ce contrat qui a
été signé; deuxièmement, au Centre
d'insiménation artificielle de Saint-Hyacinthe, nous avons
déjà deux Limousins. Quel est, à l'heure actuelle, le
nombre d'ampoules que nous avons en stock ils vont vous le dire tout de
suite au téléphone lundi matin, c'est tout enregistré,
cela et le nombre d'ampoules qu'on pourrait éventuellement
obtenir d'ici deux ans avec ces deux taureaux, et également, si on a
l'intention d'en acheter un autre? Je ne voudrais pas, M. le Président,
et le ministre va me comprendre, que, par l'entremise d'un autre organisme
gouvernemental, on en vienne à établir un autre centre
d'insémination artificielle dans la province. Cela deviendrait
dangereux.
M. TOUPIN: On a convenu tantôt qu'on répondrait lundi
à cette question. Nous allons prendre toutes les informations
nécessaires là-dessus. Nous vous donnerons des explications sur
le programme et nous vous dirons par qui c'est administré..
M. VINCENT: Je veux savoir le coût par ampoule?
M. TOUPIN: Nous allons vous donner toutes ces...
M. VINCENT: En lisant le contrat, je pense qu'on va voir...
M. TOUPIN: Si toutefois, il y en a un, d'abord. Il faudra
vérifier.
M. VINCENT: Je ne voudrais pas mettre la parole du ministre des Affaires
municipales en doute...
M. TOUPIN: Il déclare qu'il y a un contrat.
M. VINCENT: Oui, le ministre a annoncé la signature d'un
contrat.
M. TOUPIN: Bon! D'accord. On regardera le type de contrat. Il s'agit de
savoir de quel contrat il s'agit. Alors, nous avions convenu d'ajourner
à six heures.
UNE VOIX: Adopté.
M. CROISETIERE: M. le Président, il est six heures. Nous allons
ajourner à lundi.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 1, 2 3, 4,...
M. CROISETIERE: Après la période des questions.
M. TOUPIN: Après la période des questions.
M. LE PRESIDENT: Je remercie infiniment le député de
l'Islet d'avoir payé le café. Il voulait le payer. Il a dit qu'il
était plus riche que moi.
Je le remercie beaucoup. Je me reprendrai. Je remercie tous les membres
de la commission. C'est ajourné à lundi après la
période des questions, je crois.
UNE VOIX: Merci, M. le Président.
(Fin de la séance: 17 h 59)