Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Ministère des Transports
Membres de la commission, M. le ministre, la commission permanente de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. C'est notre
troisième séance de l'étude des crédits du
ministère des Transports. Nous avons jusqu'à 12 h 30 pour
terminer l'étude de ces crédits. Avec un ordre de la Chambre,
nous continuerons après la période des questions. Je
reconnaîtrai donc la première personne qui me demandera la
parole.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Robert Baldwin.
Trains de banlieue sur le territoire de la CUM
M. O'Gallagher: Je voudrais prendre la parole sur la question des
trains de banlieue, surtout celui de Montréal-Deux-Montagnes.
Étant donné qu'on a invité Quebecair et la
Société québécoise des transports hier
après-midi, j'ai demandé la parole pour revenir sur ce sujet ce
matin.
Je voudrais tout simplement dire que, si on se souvient bien, en
1977-1978 et en 1980, on a parlé beaucoup en Chambre et on a eu une
question avec débat le vendredi sur l'intégration des trains.
C'était évident pour tout le monde que Montréal
était contre l'intégration du train
Montréal-Deux-Montagnes dans le système de la CTCUM. Cependant,
l'entente qui est survenue entre le CN et la CTCUM a vraiment constitué
un tour de force de la part du prédécesseur du ministre actuel.
Montréal a embarqué dans cette affaire sans gaieté de
coeur, si on peut dire. Depuis ce temps, la CTCUM laisse entendre dans le
territoire de la banlieue ouest que le service de transport serait plus
efficace avec l'utilisation d'autobus express qu'avec le métro de
surface actuellement en place. Maintenant que Pointe-aux-Trembles fait partie
de la ville de Montréal depuis un an - et cela a été
confirmé par le ministre hier - Montréal prône un
métro de surface.
On trouve cela un peu trop drôle. Dans la section du territoire
hors de la ville de Montréal, on est contre le métro de surface
et maintenant Pointe-aux-Trembles, la banlieue est et l'intérieur de la
ville de Montréal prônent un métro de surface pour leur
territoire.
En d'autres mots, ce conflit d'intérêts de Montréal,
exercé par son poids à l'intérieur de la Communauté
urbaine de Montréal et son influence sur la CTCUM, et probablement sur
le ministre actuel, favorise l'installation d'un métro de surface
à Pointe-aux-Trembles, la banlieue est de Montréal, et favorise
en même temps la détérioration du métro de surface
déjà existant, en opération entre Montréal et
Deux-Montagnes.
M. le Président, je trouve que le rôle du ministre n'est
pas d'agir comme secrétaire d'un consensus impossible parmi les
municipalités de l'île de Montréal. On sait qu'il est
impossible de trouver un consensus, étant donné surtout les
intérêts de Montréal. Je pense que cette question
d'amélioration du service et de renouvellement de l'équipement
sur la ligne Montréal-Deux-Montagnes devrait être une
priorité, non de Montréal, mais surtout du ministre des
Transports, dans l'intérêt de tous les Montréalais et dans
celui du député de Deux-Montagnes, comme il l'a mentionné
hier.
C'est ce que je voulais dire. Il est temps de faire preuve de leadership
sur cette question très importante du métro de surface de
l'île de Montréal. J'aimerais demander au ministre de prendre
l'engagement de fournir ce leadership et non de rechercher un consensus
impossible à atteindre actuellement.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que j'ai
exprimé ce que j'avais à dire hier sur cette question. Le
gouvernement du Québec, effectivement, a l'occasion aussi d'exprimer ses
vues sur le développement du transport en commun à
Montréal. Maintenant, je pense bien que l'idéal est d'en arriver
à un consensus et c'est ce que nous cherchons d'abord. Si jamais on se
rendait compte qu'il n'y a pas moyen d'en avoir, je pense qu'on avisera en
temps et lieux mais, jusqu'à nouvel ordre, le dossier est actif au
niveau de la CUM, à Montréal; en témoignent les
travaux de la commission permanente sur les transports. Le dossier
évolue. Il y a des projets dont on ne parlait pas il y a deux ans
encore, par exemple, la ligne 7; aujourd'hui, on en parle. On a parlé
d'une ligne qui relierait une station de métro de l'est,
l'avant-dernière dont j'oublie le nom, mais qui irait jusqu'au bout de
Pointe-aux-Trembles par le sud. Je pense qu'il y a un certain nombre
d'idées qu'on creuse, une après l'autre, et qu'on rejette. Je
pense que le dossier évolue. La CUM elle-même n'a pas
bloqué les choses sur cela. Elle a demandé un délai au
cours du printemps dernier, je crois, avant d'en arriver à des
décisions définitives sur cela. Je souhaite qu'il y ait un
consensus de tous les partenaires dans cela.
M. O'Gallagher: Je vous souhaite bonne chance, M. le ministre.
Comme vous le savez, ce consensus sera extrêmement difficile à
avoir. En terminant sur cette question, je voudrais vous demander de nous
fournir des détails - pas nécessairement aujourd'hui, mais dans
les jours qui suivront -sur les 3 800 000 $ qui ont été
utilisés en plans et devis pour l'amélioration de cette ligne de
banlieue. J'aimerais avoir cela surtout axé sur les plans et devis qui
ont été préparés pour la partie de cette ligne qui
affecte le comté de Mont-Royal, le comté de Deux-Montagnes, le
comté de Saint-Laurent et le comté de Robert Baldwin.
M. Léonard: Ce qui a été dit hier, les
coûts qui ont été encourus sur cette ligne l'ont
été à partir de la gare centrale jusqu'à la
côte Vertu en très grande partie. Je ne sais pas si vous voulez
les détails; si ce sont les plans et devis au complet, vous savez, il y
a quelques montagnes de paperasse dans cela.
M. O'Gallagher: Je ne voudrais pas les rapports en détail.
Je voudrais simplement une liste complète des titres.
M. Léonard: II n'y a pas de plans et devis de faits.
D'accord, un peu plus détaillée que cela.
M. O'Gallagher: Remarquez bien que Montréal-côte
Vertu n'affecte aucunement la ligne Montréal-Deux-Montagnes.
M. Léonard: Je m'excuse pour M. le député,
mais la ligne Deux-Montagnes entre à la gare centrale par le tunnel; je
pense que tout le monde sait cela.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas proprement dit, cela affecte le
transport dans le centre de Montréal.
M. Léonard: Mais les gens de votre comté qui
prennent le train et qui entrent à la gare centrale passent exactement
par le bout de voie qui a été étudié là. Je
note simplement que M. le député me souhaite bonne chance pour
aller chercher un consensus. Cela veut dire aussi, s'il est conséquent
que, si jamais on était obligé de trancher quelque chose dans le
dossier, nous aurons son appui.
M. O'Gallagher: Oui, oui.
M. Ciaccia: Cela dépend comment vous allez le
trancher.
M. O'Gallagher: Oui.
M. Léonard: Ah bon! Très bien, merci.
M. Ciaccia: Je peux vous assurer, M. le ministre, que, si vous
tranchez la question en décidant de procéder à la
modernisation de la ligne Montréal-Deux-Montagnes, vous allez
certainement avoir notre appui.
M. Léonard: Cela n'a jamais été
rejeté.
M. Ciaccia: C'est comme quelqu'un qui dit: Oui, je te dois de
l'argent, mais il ne te paie jamais. Vous ne le rejetez pas, mais vous ne le
faites pas. Cela n'aide pas beaucoup les usagers. Vous pouvez être
pendant dix autres années sans le rejeter. En attendant, la
modernisation ne se fait pas et le service n'est pas donné.
M. Léonard: M. le Président, on va recommencer
alors parce qu'hier j'ai eu l'occasion d'expliquer les sommes d'argent qui ont
déjà été affectées à des travaux
préliminaires de modernisation pour une réparation essentielle
des trains à l'heure actuelle et, ensuite, à des travaux qui sont
faits sur un premier tronçon, gare centrale-Côte Vertu. Quant
à nous, le dossier est toujours très actif.
M. Ciaccia: II est actif d'une façon très
passive.
Le Président (M. Fallu): Le député de
Chambly a une question, je crois, sur les trains de banlieue. Étant sur
la rive sud, j'imagine qu'on va entendre parler du train de banlieue.
M. Ciaccia: On va revenir au programme 1, à moins que ce
soit sur le...
M. Tremblay: II ne faudrait pas que ce soit deux poids, deux
mesures, M. le député.
M. Ciaccia: Non, pas du tout. On veut revenir au programme 1.
M. Tremblay: Oui, mais vous êtes sur
les trains de banlieue?
M. Ciaccia: Non, on n'était pas sur les trains de
banlieue, on était...
Le Président (M. Fallu): Nous sommes toujours dans les
remarques préliminaires, sauf que le hasard a voulu que nous
approfondissions la question des trains de banlieue.
M. Léonard: Le programme 7, on l'a analysé
hier.
M. Tremblay: De la manière que l'Opposition fonctionne,
j'ai peur qu'on n'arrive jamais au programme.
M. Ciaccia: Oui, je peux vous assurer qu'on va arriver au
programme.
Le Président (M. Fallu): Une remarque rapide pour le
moins, M. le député de Chambly.
M. Tremblay: En fait, j'aimerais que le ministre nous brosse un
tableau de la situation sur le train de banlieue
Montréal-Saint-Hilaire.
M. Léonard: Montréal-Saint-Hilaire. Les
éléments qui sont survenus tout dernièrement sont les
suivants: nous avons adopté la loi 46. D'abord, la ligne de chemin de
fer Montréal-Saint-Hilaire est l'une des trois lignes pour lesquelles
nous avons signé une entente avec le gouvernement fédéral
de 70 000 000 $, l'admission au programme PATU. Donc, c'est l'une des trois
lignes en cause. Il y a eu certaines sommes d'argent, quoique minimes,
dépensées jusqu'ici, mais la ligne fonctionne quand même
présentement.
De plus, vous savez qu'il y a des discussions qui portent sur la CTRSM
dans le dossier - vous êtes député du coin; vous savez fort
bien ce qu'il en est - et que les municipalités de cette section,
à la suite de la loi 46, ont décidé pour la plupart de se
retirer ou de retirer le service de la CTRSM et de créer des conseils
intermunicipaux de transport. Elles ont signé un contrat avec la CTRSM.
Elles ont créé un conseil intermunicipal de transport au titre de
la loi 46.
Maintenant, je pense que le conseil venant d'être mis en place va
décider lui-même s'il rattache certaines lignes à la CTRSM,
au train ou non, selon les horaires. Je pense que le dossier progresse
là-dessus, mais au niveau institutionnel présentement et pas
encore au niveau des investissements.
M. Tremblay: Si j'ai bien compris...
M. Léonard: Si vous voulez que M. Paul Lussier
complète ce que j'ai à dire, nuance ou corrige même
à l'occasion...
M. Lussier (Paul): M. le ministre, c'est plutôt pour
compléter ce que vous avez dit, si vous le permettez. Comme le ministre
l'a dit, essentiellement, dans le cas de la ligne Saint-Hilaire, il y a un seul
train par jour qui fonctionne depuis assez longtemps et que le ministère
subventionne par l'intermédiaire de la CTRSM, la subvention de base du
programme de subvention à l'exploitation, c'est-à-dire 40% des
revenus. Donc, le CN reçoit 40% des revenus qu'il perçoit sur le
train. C'est seulement en attendant.
Qu'est-ce qu'on attendait? On attendait essentiellement que les
municipalités s'organisent en conseil intermunicipal du transport ou en
entité capable de négocier avec le CN ou avec nous pour cela. La
loi 46 leur a permis cela. Malheureusement, au lieu d'avoir un seul
interlocuteur dans ce corridor, il y en a trois: d'une part, les
municipalités immédiatement situées sur la rive sud, qui
font partie de la CTRSM, c'est-à-dire Saint-Lambert, Longueuil et
Saint-Hubert; ensuite, Saint-Bruno qui a fait, pour le moment, bande à
part par rapport au CIT qui va de Saint-Basile jusqu'à Saint-Hyacinthe
et, finalement, le CIT de Saint-Basile et Saint-Hyacinthe.
Ce matin, j'essayais de rejoindre le maire de Saint-Bruno pour convoquer
une réunion à ce sujet. Nous attendons une proposition du CIT de
Saint-Basile à Saint-Hyacinthe d'intégrer le service du train
dans son service de transport en commun dont il s'est doté par contrat
avec la CTRSM. Il veut aussi le service de train, mais il faut trouver moyen
d'inclure Saint-Bruno dans ce service parce que Saint-Bruno représente
quand même la moitié des usagers du train, et ainsi de suite. Cela
semble un peu compliqué. En fait, cela l'est, mais on peut dire que les
choses sont en voie de règlement au rythme où les
municipalités arrivent à assumer les responsabilités
nouvelles ou les responsabilités qui leur sont plus clairement
dévolues dans le cadre de la loi sur les conseils intermunicipaux de
transport qui a été adoptée en décembre dernier
seulement. Je pense que d'ici quelques mois on devrait être en mesure de
pouvoir conclure un contrat avec le Canadien National, pour la ligue
Saint-Hilaire, au moins pour une intégration qu'on appelle
intérimaire, c'est-à-dire avant de décider ce qu'on fait
à long terme avec la ligne. Et, encore, cela dépendra de la
volonté des municipalités.
M. Tremblay: Sommes-nous assurés présentement que
le Canadien National va poursuivre son service jusqu'au moment où l'on
aura une entente de signée avec lui?
M. Lussier: Je pense qu'il faudrait poser cette question au
Canadien National parce que le Canadien National est assujetti
aux lois fédérales de la Commission canadienne des
Transports et il faudrait que lui décide de cesser le service et de
vendre l'autorisation à la Commission canadienne des Transports de le
cesser.
À mon point de vue, je ne crois pas que le Canadien National
cesse le service à brève échéance tant et aussi
longtemps que les négociations se poursuivent, vont de l'avant et
permettent d'entrevoir une solution positive à plus ou moins
brève échéance.
M. Tremblay: Si j'ai bien compris, le CN n'a pas indiqué
qu'il cesserait le service dans un avenir rapproché.
M. Lussier: Non. Il a indiqué son impatience, son souhait
ardent que le problème soit résolu et qu'un contrat en bonne et
due forme soit signé pour lui permettre de réduire les
déficits qu'il prétend encourir par ce service, mais il n'a pas
dit qu'il était pour cesser le service, je ne sais pas, le 1er juin ou
telle chose, pas du tout.
M. Tremblay: Merci.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
ajouter une chose sur ce point. Dans la prochaine rencontre que j'aurai avec M.
Axworthy, il devait justement être question des trains de banlieue, du
niveau de services, de ce qui arrivait aussi avec ces lignes et la relation
avec le Canadien National.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Mont-Royal.
M. Ciaccia: On est sur le cas de la rive sud et je voudrais
soulever une question au sujet de l'application de la loi 46, de ses
conséquences. Les municipalités du territoire desservies par la
CTRSM ont eu jusqu'au 31 mars, je crois, pour décider de l'organisation
du transport en commun sur leur territoire. Au mois de mai 1983, votre
prédécesseur avait suggéré aux municipalités
trois types d'organisation: premièrement, les municipalités
pouvaient demeurer avec la CTRSM et s'entendre avec celle-ci pour un contrat de
services, les municipalités pouvaient choisir de former des corporations
locales de transport ou elles pouvaient demander à l'entreprise
privée d'assurer le transport sur leur territoire.
Au mois de décembre, votre prédécesseur avait
annoncé que peu d'usagers du transport en commun des banlieues de
Montréal desservies par la CTRSM perdraient leur service de transport
vers Montréal à compter du 1er janvier. On avait prévu
certaines difficultés. Alors, on avait suggéré un
amendement qui avait été adopté pour en retarder
l'application jusqu'au 31 mars. (10 h 30)
Apparemment, on m'informe qu'une vingtaine de municipalités, sur
un nombre d'ententes possible avec la CTRSM de 49, ont refusé de signer
une entente avec celle-ci et il ne semble pas que l'entreprise privée
soit prête à desservir ces territoires. Il me semble que l'usager
pourra en souffrir et cela irait à l'encontre des représentations
qui ont été faites par votre prédécesseur. Selon un
communiqué du gouvernement du 17 novembre 1983, le ministre des
Transports annonçait que dans les territoires où les
municipalités n'auront pas contracté d'entente avec un
transporteur, la responsabilité du choix du transporteur reviendra
à la Commission des transports du Québec. Je crois que c'est
l'article 32. Ce sont les articles 29 et suivants du projet de loi qui
prévoyaient ceci.
Alors, à la lumière de la situation qui prévaut
pour les usagers du transport en commun dans une vingtaine de
municipalités, est-ce que le ministre entend prendre des mesures pour
assurer les usagers qu'ils ne seront pas privés du transport en commun?
Est-ce que vous pouvez nous donner la situation aujourd'hui, à savoir
si, effectivement, ces 21 municipalités n'ont pas de transport en
commun? Si c'est exact, qu'est-ce que le ministère va faire pour assurer
un service?
M. Léonard: Avant de passer la parole à M. Lussier,
je voudrais quand même dire des choses là-dessus. La CTRSM allait
jusqu'à Sorel auparavant. Il me semble bien que depuis le 1er avril ou
dans les jours qui vont suivre, c'est le transporteur Deshaies qui va assurer
le service. Et de la même façon, il y a aussi un transporteur en
direction de Bedford ou de Venise-en-Québec, dans ce coin-là, qui
va assurer le service; donc, des transporteurs privés plutôt que
la CTRSM.
Maintenant, on souligne que dans une direction, peut-être
Saint-Athanase, le cas que vous soumettez se produirait présentement. On
en est, à l'heure actuelle, dans une période de transition. Notre
souhait, c'est qu'il y ait le plus possible de transport en commun. Maintenant,
il reste quand même que les corporations municipales ont à
décider du type de service qu'elles offriront, si elles en offrent
présentement. Alors, je ne sais pas si M. Lussier a davantage de
précisions sur les différentes lignes qu'il y a.
M. Ciaccia: Juste avant... M. Léonard: Oui.
M. Ciaccia: ...si vous me permettez, je comprends que la raison
de la loi 46, c'était qu'il y avait des problèmes de
financement,
de budgets de services qui étaient trop élevés et
on voulait donner le choix à ces municipalités de se
réorganiser.
Une voix: C'est cela.
M. Ciaccia: Dans ce sens-là, l'Opposition a voté
pour la loi, mais il y avait aussi une prévision selon laquelle, si les
municipalités, pour une raison ou une autre, ne pouvaient signer ou ne
signaient pas de contrat, la commission de transport retenait une certaine
responsabilité. On ne voulait pas, nous, adopter une loi qui aurait eu
pour effet d'enlever le service. Quelle est la situation? Qu'allez-vous faire
pour assurer que les usagers de ces municipalités aient le service?
M. Léonard: Le processus fonctionne à l'heure
actuelle. Il reste qu'il y avait une période de trois mois qui est
maintenant écoulée. Je pense que, maintenant, s'il y a des
correctifs à apporter, on pourra les apporter, mais c'est tout
récent si ces problèmes sont soulevés. Maintenant, je
demande quand même à M. Lussier de vous préciser des choses
là-dessus.
M. Lussier: Très rapidement, M. le Président, si
vous me permettez. La CTRSM avait cinq corridors de desserte en dehors de son
territoire. Si on les prend un par un, pour le corridor de La Prairie-Candiac,
les municipalités ont signé avec la CTRSM un accord pour au moins
un an de service. Elles ont déterminé les niveaux de services et
les tarifs à la satisfaction de tout le monde. Pour le corridor de
Saint-Bruno-Saint-Hyacinthe, il y a des contrats qui ont été
signés entre les municipalités et la CTRSM de la même
façon. Dans ce cas, il y a deux CIT; Saint-Bruno a formé son
propre CIT momentanément.
Dans le cas de Marieville-Farnham, il y a des contrats qui ont
été signés avec les municipalités jusqu'à
Marieville. Entre Marieville et Farnham, il y a un petit problème qui
n'est pas tout à fait résolu, mais il y a du service quand
même. S'il ne se forme pas de conseil intermunicipal de transport entre
Marieville et Farnham ou si elles ne se joignent pas au conseil intermunicipal
de transport Chambly-Marieville, il y aura des permis qui pourront être
accordés à des transporteurs privés, mais, pour le moment,
il y a quand même le service.
Dans le cas de Sorel, les municipalités comprises entre
Verchères et Sorel avaient déjà manifesté le
désir de ne plus être desservies par la CTRSM et, après les
délais de trois mois qui étaient prévus à la loi
-c'était trois mois pour lui donner le temps de se tourner de bord, pour
ainsi dire, pour faire autre chose avec ses employés et ses autobus -
depuis le 1er avril, la compagnie Deshaies dessert, selon les termes de la loi,
le corridor en question.
Il reste donc le corridor Saint-Jean-Bedford. Ce corridor a
été divisé en deux: les municipalités comprises
entre la rive sud immédiate et Saint-Jean et Iberville ont signé
un contrat avec la CTRSM. Quant aux municipalités comprises entre
Saint-Athanase et Bedford, il y a une espèce de vide momentané,
mais la loi prévoit que c'est territoire ouvert. Il y a des entreprises
privées, et même plus d'une - c'est peut-être un peu
là qu'est le problème - qui ont demandé à la
Commission des transports du Québec un permis pour desservir ce
corridor. À la Commission des transports du Québec, M. Marcil
pourrait peut-être vous dire où en est rendu le dossier, mais on
devrait statuer là-dessus à très brève
échéance.
M. Ciaccia: Est-ce que vous nous dites que c'est une
période de transition, que les municipalités qui n'ont pas
signé d'entente ou que le service n'existe pas aujourd'hui pour une
raison ou une autre et que dans des délais très rapprochés
il y aura une décision? La Commission des transports va octroyer des
permis pour s'assurer que les municipalités dont vous venez de parler:
Farnham, Saint-Athanase, Bedford - et il y en a une série d'autres...
Alors, est-ce que, prochainement, une décision sera prise pour assurer
le service à ces municipalités?
M. Lussier: Écoutez, je ne sais pas quand la commission va
statuer. Peut-être que M. Marcil pourrait nous le dire.
M. Léonard: S'il vous plaîtt, M. Marcil!
M. Marcil (André): Actuellement, deux demandes ont
été présentées pour donner du service dans les
régions de Bedford, Lacolle, Saint-Athanase. Les deux demandes sont
assez concurrentes; elles ont été présentées la
semaine dernière et les dossiers ne sont pas encore
complétés, mais ils le seraient, à ce qu'on m'a dit,
aujourd'hui même. Alors, cela veut dire que, dès la semaine
prochaine, la commission devrait être en mesure d'entendre les deux
requérants et de rendre une décision. On peut dire que d'ici
à deux semaines, normalement, un permis devrait être
accordé à au moins une des deux, et peut-être une partie
à chacune. Je ne veux pas présumer de la décision de la
commission, mais le public de cette région devrait avoir un service sous
peu.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on pourrait dire que le délai de
deux semaines ou d'un mois va s'appliquer pour l'ensemble des
municipalités qui ne sont pas desservies maintenant? Est-ce que le
même processus va être adopté?
M. Marcil: S'il y a d'autres municipalités qui ne sont pas
desservies, il faut qu'elles nous fassent parvenir des requêtes. Nous, on
ne peut pas aller à l'appel ou appeler des requêtes de la part des
transporteurs. On ne considère que les requêtes qui nous sont
présentées.
M. Ciaccia: Autrement dit, si, par exemple, des
municipalités telles que Notre-Dame-de-Bon-Secours, Carignan, Venise,
Stanbridge-Station, Saint-Pierre-de-Véronne, Henryville, Henryville
canton n'ont pas de transporteur privé qui puisse faire une demande et
si les municipalités ne sont pas organisées, cela veut dire que
ces gens-là n'auront pas de service?
M. Léonard: Bien, au moment où on se parle, il
reste quand même que, si les municipalités elles-mêmes ne
sentent pas le besoin d'organiser un service, si aucun transporteur
privé ne veut s'en occuper, il faut se poser la question, à
savoir s'il y a véritablement un marché. En fait, la commission
statue sur les demandes de permis d'exploitation. Mais est-ce qu'on sera
obligé de maintenir un service si les municipalités ne veulent
pas s'en occuper? S'il n'y a aucun transport privé...
M. Ciaccia: Je ne pense pas que...
M. Léonard: ...il faudrait se poser la question, à
savoir s'il y a vraiment une clientèle.
M. Ciaccia: Un instantl Vous soulevez une tout autre question sur
laquelle on ne peut entreprendre un débat ici. Est-ce que c'est
rentable? Certainement qu'il y a une demande de service, parce que
jusqu'à maintenant il y en a toujours eu un. Et la base...
M. Léonard: Une demande suffisante.
M. Ciaccia: ...pour fournir un service, ce n'est pas que cela se
paie strictement par les usagers. Vous savez bien que, pour le transport en
commun à Montréal, s'il fallait utiliser cette base...
M. Léonard: Mais, monsieur...
M. Ciaccia: ...pour fournir le service, le métro
arrêterait demain.
M. Léonard: Mais, M. le député, on parle de
transport interurbain. On n'est plus au niveau du transport en commun sur
l'île de Montréal. On parle de transport interurbain. De plus,
s'il n'y a pas de clientèle suffisante pour intéresser un
transporteur privé ou pour intéresser les municipalités,
il y a toujours la ressource du taxi collectif...
M. Ciaccia: II me semble qu'il y a une lacune ici.
M. Léonard: ...du covoiturage ou de choses semblables.
M. Ciaccia: II semble qu'il y ait une lacune, parce qu'il y a
deux poids, deux mesures. Vous semblez dire que pour ces endroits il faut que
le transport en commun se paie de lui-même, par les usagers à
100%, tandis que dans d'autres endroits des subventions opérationnelles
sont octroyées pour le transport en commun, à part la question de
l'immobilisation. Alors, il semble que ces usagers, dans ces endroits-ci,
seront pénalisés d'une certaine façon, parce que vous
attendez qu'il se paie de lui-même, que les transporteurs privés
n'aient pas de subvention.
M. Léonard: Lorsqu'on parle du transport en commun
à Montréal, on parle vraiment de villes très près
de Montréal, de travailleurs qui vont quotidiennement, soir et matin,
à Montréal. Donc, il y a un certain mouvement pendulaire
là-dessus. Mais, lorsqu'on parle de Bedford, de Venise-en-Québec
ou de Lacolle, on est tout près de la frontière. À ce
moment, je pense qu'il s'agit de transport interurbain plus que de transport
intra-urbain.
Construction et conservation du réseau
routier
M. Ciaccia: Je voudrais passer à un autre sujet avant
d'aborder le réseau routier, parce que plusieurs de mes collègues
voudraient poser des questions. Cela pourra être l'entrée en
matière pour le réseau routier.
Contrôle routier pour le transport des
marchandises
Quant au contrôle du transport routier, vous aviez un service
d'environ 160 agents qui s'occupait du contrôle routier pour le transport
des marchandises. Si je comprends bien, ce service n'existe plus maintenant. Le
ministre pourrait-il nous dire ce qui est arrivé, pourquoi le
gouvernement a pris cette décision, comment cette décision a
été prise, ses conséquences et ce qui est arrivé
aux agents qui assuraient ce service?
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
dire que, quand on dit que le service n'existe plus, il semble que ce soit
administrativement. Il n'existe plus au ministère des Transports, mais
il a été intégré au ministère de la Justice.
Ceci a été fait à la suite d'une décision
récente du
Conseil des ministres - le 22 février 1984 -à la suite de
laquelle l'organisation du contrôle du transport routier a grandement
été modifiée.
Il a été décidé, au terme de ce
décret, de transférer au ministère de la Justice les
opérations de contrôle du transport routier dès le 1er mars
1984. Cette décision avait pour but, en plus de réduire les
coûts d'opération des activités concernées,
d'améliorer le contrôle du transport routier et la conservation du
réseau routier. En vertu du protocole entre les deux ministères,
l'élaboration et l'application des lois et règlements relatifs au
transport demeurent sous la responsabilité du ministère des
Transports. Les opérations de contrôle, cependant, sont maintenant
assumées par la Sûreté du Québec et le traitement
pénal continue à être exercé par le contentieux des
transports. Le plus grand nombre d'agents responsables de l'application de la
réglementation en transport aura, à notre sens, un meilleur effet
dissuasif, parce qu'à cette fin la Sûreté du Québec
a déjà amorcé, à l'intention de ses patrouilleurs,
un programme de formation spécifique sur la réglementation du
transport.
Dans le même objectif de raffermissement du contrôle du
transport routier, deux autres décisions ont également
été prises. Il s'agit, d'une part, de
l'accélération du programme de mise en place du réseau de
43 postes et aires de contrôle, dont 15 sites seront construits en
1984-1985 au coût de 2 500 000 $, et, d'autre part, de l'entrée en
vigueur de l'article 80c de la Loi sur les transports permettant la saisie d'un
véhicule lorsqu'un agent a des motifs raisonnables de croire que ce
véhicule sert ou a servi à donner un service de transport sans
détenir le permis requis de la Commission des transports. (10 h 45)
En ce qui concerne plus précisément le protocole relatif
au transfert précité, on y retrouve un engagement de la
Sûreté du Québec à améliorer
l'efficacité du contrôle du transport routier et on y
prévoit que le ministère des Transports assurera la mise en place
et l'entretien des sites de contrôle et des appareils de pesée, en
plus de la certification de ces derniers. On y prévoit aussi la mise en
place d'un comité permanent, Sûreté du Québec et
ministère du Transports du Québec, qui vise à assurer une
meilleure cohésion entre les actions du ministère et celles des
organismes concernés, en particulier la Commission des transports du
Québec et la Régie de l'assurance automobile du Québec.
À des fins de référence, le service de l'inspection avait
un budget de l'ordre de 7 600 000 $ et comptait 220 postes, dont 174
inspecteurs. Par ailleurs, le Conseil du trésor a alloué 1 800
000 $ pour la construction de 15 sites de contrôle en 1984-1985.
M. Ciaccia: II y avait 220 postes: qu'arrive-t-il aux agents qui
occupaient ces postes?
M. Léonard: Ils ont été
intégrés au ministère de la Justice, à la
Sûreté du Québec. Certains vont suivre des cours...
M. Ciaccia: Est-ce qu'ils ont été tous
intégrés, ces 220?
M. Léonard: Tout le service...
M. Ciaccia: Je ne parle pas du service, je parle des 220.
M. Léonard: Les inspecteurs?
M. Ciaccia: Combien d'employés étaient...
M. Léonard: II y avait 220 employés.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui est arrivé à ces 220
employés? Sont-ils tous devenus, les 220, membres de la
Sûreté du Québec?
M. Léonard: M. Michaud.
M. Michaud (Pierre): En fait, dans le transfert, il y avait 220
postes qui comprenaient tous les effectifs des inspecteurs, plus le personnel
de soutien. Dans ce personnel de 220, il y avait 174 inspecteurs. Ils ont tous
été transférés à la Sûreté du
Québec. D'ici au 1er janvier 1985, la Sûreté du
Québec verra à intégrer ces personnes en fonction d'une
nouvelle méthode de contrôle du transport routier.
L'intégration de ces gens dans le cadre de la Sûreté du
Québec, c'est évident que l'économie d'échelle se
fait vis-à-vis des patrouilleurs de la Sûreté du
Québec qui vont être formés à faire des choses aux
mêmes fins que nos inspecteurs étaient habilités à
le faire. Il y aura donc une réforme et la mise en place de cette
réforme est sous le contrôle d'un comité auquel je
participe, ainsi que le secrétaire du Conseil du trésor, le
sous-ministre de la Justice et le président de la Commission des
transports du Québec, afin de s'assurer que l'intégration de ces
personnes se fasse d'une façon correcte, humaine et que la mise en
application du contrôle du transport routier soit efficace.
M. Ciaccia: Est-ce que le transfert a été
automatique? Autrement dit, il y avait 174 inspecteurs et les 174 inspecteurs
sont devenus automatiquement membres de la Sûreté du Québec
et ont gardé tous leurs avantages et leur ancienneté?
M. Michaud: C'est-à-dire qu'ils ne sont
pas membres de la Sûreté du Québec, ils gardent les
mômes privilèges, le même corps d'emploi qu'ils avaient au
ministère des Transports pour une période allant jusqu'au 1er
janvier 1985.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui arrive après le 1er janvier
1985?
M. Michaud: Par la suite, justement, un comité va
travailler à ce que l'intégration de ces personnes se fasse -
comme je vous le disais tout à l'heure - selon des...
M. Ciaccia: Est-ce qu'il a été question que
certains jusqu'à un certain âge, disons jusqu'à 35 ans,
seraient intégrés?
M. Michaud: C'est-à-dire que parmi le corps d'emploi il y
a eu une analyse de faite par les directions de personnel et sûrement
qu'un certain nombre pourraient être intégrés comme
officiers à la Sûreté du Québec, mais il y a un
problème d'âge dans cela, comme vous le dites.
M. Ciaccia: Ils ne garderont pas leur ancienneté.
Autrement dit, si quelqu'un avait cinq années de service, s'il est
intégré à la Sûreté du Québec, est-ce
qu'il garde cette ancienneté d'emploi? Est-ce qu'il garde les
mêmes avantages ou est-ce qu'il est obligé de recommencer à
nouveau, passer d'autres examens et être traité comme s'il
était un nouvel employé de la Sûreté du
Québec?
M. Michaud: Non, leur ancienneté est acquise. Certaines
personnes avaient une formation policière. Il y en a même qui ont
déjà travaillé à la Sûreté,
quelques-uns. Comme je vous le dis, le comité verra, par le biais de
sous-comités, à s'assurer qu'on respecte le côté
humain de l'opération.
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas une intégration, ce n'est
pas un transfert automatique. Il va falloir statuer sur cela par l'entremise de
votre comité.
M. Michaud: Sûrement. Il va falloir qu'à la
Sûreté du Québec il y ait des postes d'agents de la
Sûreté et qu'ils puissent être intégrés en
fonction des besoins.
M. Ciaccia: Alors, c'est possible que la Sûreté et
le comité trouvent qu'ils ne peuvent pas intégrer les 174.
M. Michaud: Non. Parmi les 174, il y en a sûrement qui ne
seront pas intégrés en tant qu'officiers de la
Sûreté du Québec.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'on peut appeler...?
M. Ciaccia: Pourrait-on faire le réseau routier et la
conservation du réseau routier?
Le Président (M. Fallu): Donc, il faudrait...
M. Ciaccia: Je veux seulement poser une question et je pense que
des collègues veulent poser des questions au ministre. À la suite
de la remarque du ministre hier...
Le Président (M. Fallu): Voulez-vous parler du programme 3
ou du programme 4?
M. Ciaccia: Un instant, on va regarder!
Le Président (M. Fallu): La conservation, ce serait le
programme 4. Voulez-vous parler de l'autoroute, de routes principales ou de
routes secondaires?
M. Ciaccia: Les deux.
Le Président (M. Fallu): Les deux? On pourrait
peut-être traiter les deux programmes ensemble, de façon
indifférenciée.
Autoroute 13
M. Ciaccia: Oui. Je n'ai qu'une question. Au sujet de l'autoroute
13, hier, le ministre a dit: II ne faut pas mettre la charrue devant les
boeufs. On va la construire quand il va y avoir une demande. J'ai trouvé
cette approche un peu bizarre parce que le tracé a été
fait entièrement et les sommes du gouvernement fédéral
sont disponibles. Il y a quelques années ou l'année
dernière, quand Bell Helicopter a exprimé l'intention de venir
s'installer au Québec, il y a même eu des pourparlers pour aller
s'installer dans le parc industriel de Mirabel. Dans le parc industriel de
Mirabel, il y a des infrastructures de 12 000 000 $. Alors, il n'est pas
question de mettre la charrue devant les boeufs. C'est la question que les
infrastructures sont là. Il y avait possibilité qu'une industrie
comme Bell Helicopter se situe dans le parc, mais elle ne pouvait pas le faire
parce que la route n'était pas construite. Il me semble que construire
la route va permettre le développement et va permettre aux industries de
s'installer à cet endroit.
Le ministre a-t-il l'intention de construire le prolongement de
l'autoroute 13 à Mirabel, spécialement quand il y a des fonds du
gouvernement fédéral pour aider à en défrayer une
partie?
M. Léonard: Les fonds pour l'autoroute 13 sont toujours
disponibles. Je ne pense pas qu'il soit question pour le gouvernement
fédéral de les retirer présentement, mais notre position,
c'est toujours que l'autoroute
13 sera construite lorsque le débit de la circulation le
justifiera; il y a quand même l'autoroute 15 juste à
côté. Quand on a conçu l'autoroute 13, au départ, il
était question du transfert d'à peu près tous les vols
commerciaux de Dorval à Mirabel, ce qui aurait probablement
engendré un volume de circulation suffisant, et même là, on
pourrait se poser des questions. À l'époque, compte tenu de
l'évolution et de l'accroissement de l'aviation, on pouvait probablement
justifier l'autoroute 13. Il y en a donc eu un bout de construit.
Je pense que tous les vols n'ont pas été
transférés de Dorval à Mirabel. Il ne semble pas que le
gouvernement fédéral prenne le chemin à court terme. La
nouvelle politique fédérale favorisant le cargo n'implique pas
une augmentation de la circulation qui justifie présentement la
construction de cette autoroute. Si jamais on en venait à cette
conclusion que le volume de circulation le justifie, on construirait
l'autoroute 13. C'est notre position.
M. Ciaccia: Alors, vous n'avez pas de plan immédiat de
construire l'autoroute 13? Avez-vous un échéancier ou si vous
dites: Ce n'est pas cette année, ce sera l'année prochaine, ou
vous attendez?
M. Léonard: Non, pour construire l'autoroute 13,
dès la minute où nous aurions pris une décision, je pense
que c'est environ trois ans et demi au total.
M. Ciaccia: Et vous n'avez pas de...
M. Léonard: Disons, pour être dans les limites
sécuritaires, de trois à cinq ans. Il reste quand même
qu'il y a beaucoup de choses de faites. Nous nous tenons prêts à
la faire, à la construire.
M. Ciaccia: Mais vous n'avez pas de date...
M. Léonard: On n'a pas l'intention de commencer cette
année, M. le député. C'est ce que je peux dire.
M. Ciaccia: Vous n'en avez pas l'intention et vous ne savez pas
quand vous allez la commencer.
M. Léonard: Oui, nous savons quand nous allons la
commencer. C'est quand la circulation va le justifier, M. le
député.
M. Ciaccia: II ne peut pas y avoir de circulation, elle n'est pas
construite.
M. Léonard: II y en a sur l'autoroute 15.
M. Ciaccia: II ne peut pas y avoir de circulation sur une
autoroute qui n'est pas là. Le parc industriel est là avec des
infrastructures. Il attend. Bell Helicopter aurait été là,
des investissements de centaines de millions qui auraient eu des
retombées auraient attiré d'autres industries. Parlez aux
développeurs de ces endroits, ceux qui sont responsables du parc
industriel. Leur tracé a été fait, les montants d'argent
sont là et vous dites: Quand il va y avoir une circulation, on va la
construire. Franchement, je trouve la réponse un peu bizarre.
M. Léonard: M. le Président, puisqu'on fait
intervenir le cas de Bell Helicopter, je le souligne, Bell Helicopter est venue
au Québec aussi à la suite d'une implication majeure du
gouvernement du Québec. Les dirigeants de Bell Helicopter, que je sache,
n'ont jamais envisagé d'aller ailleurs qu'au Québec. Même
avec seulement l'autoroute 15, ils sont installés. Je n'ai pas
l'impression non plus qu'ils aient voulu s'installer au PICA. La localisation
du PICA a été une question en soi. Ce n'est pas parce que
l'autoroute 13 n'est pas complétée qu'il n'y a personne qui va
dans le PICA.
Le Président (M. Fallu): J'aurais une question à
poser à propos de l'autoroute 13.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Fallu): On me dit qu'il y a eu de cinq
à sept tracés différents de prévus. Au
départ, nous disait-on, le premier tracé était de quelque
cinq kilomètres supérieur en longueur au tracé actuel pour
se rendre à Mirabel depuis l'autouroute 13 en passant par la 640, la 15
et la bretelle. Les derniers tracés ont substantiellement raccourci,
mais est-ce que le dernier tracé est plus court que le chemin actuel,
c'est-à-dire les autoroutes 640 et 15?
M. Léonard: À l'heure actuelle, il y a un
tracé corrigé de l'autoroute 13 qu'on considère
définitif. Cela peut être un élément qui confirme
que nous nous tenons prêts, le cas échéant, à
terminer l'autoroute 13, mais il y a un tracé corrigé
définitif dont on a convenu à l'intérieur du
ministère et pour lequel aussi nous avons eu des consultations avec les
autorités fédérales entre l'autoroute A-50, vers la fin de
l'autoroute A-13, par le nord, et c'est par un tronçon à travers
le site de l'aéroport en contrebas des pistes, donc qui implique un
raccourci ou un raccourcissement d'environ deux kilomètres et demi.
Le Président (M. Fallu): Donc...
M. Léonard: Mais il y a à l'heure actuelle un
tracé définitif sur lequel tout le monde s'entend, y compris le
gouvernement
fédéral.
Le Président (M. Fallu): Si vous affirmez qu'il y aurait
deux kilomètres et demi de moins que le premier tracé, c'est donc
qu'il restera encore deux kilomètres ou deux kilomètres et demi
de plus long que le chemin actuel par les autoroutes 640 et 15 pour se rendre
à l'aérogare.
M. Léonard: On me dit que c'est sensiblement la même
longueur. Je ne vois pas comment on peut dire que cela serait plus long. Il
reste toujours que le trajet des autoroutes 640, 15 et la voie qui conduit
à l'aéroport est là. Les gens peuvent toujours l'utiliser.
Ce sont deux accès différents.
Le Président (M. Fallu): Oui, je veux bien, mais, à
partir du point de référence, c'est-à-dire le croisement
des autoroutes 13 et 640, on nous a toujours dit que le premier tracé
était un peu plus long que le...
M. Léonard: C'est normal puisqu'on contourne
l'aéroport...
Le Président (M. Fallu): Parce qu'il faut contourner vers
l'ouest, oui.
M. Léonard: Le sud-ouest. Cela me paraît normal
parce que, lorsque vous prenez ce point de référence, vous vous
trouvez à l'est, au sud-est.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que quelqu'un pourrait
nous dire exactement, en termes de référence, depuis la
croisée des autoroutes 13 et 640, à l'entrée même de
l'aéroport...
M. Léonard: M. Demers, qui est sous-ministre à la
programmation, pourra vous répondre.
M. Demers (Yvan): En fait, le premier tracé, le
tracé original, passait au sud de la zone opérationnelle de
Mirabel pour aller rejoindre le boulevard Mirabel...
M. Léonard: Oui. (11 heures)
M. Demers: ...à l'ouest de l'aéroport et revenir au
site aéroportuaire, alors que le nouveau tracé, pour une partie,
au sud, emprunte le même tracé que le tracé original, mais
bifurque à la hauteur des pistes, bifurque pour passer sous les
pistes.
Le Président (M. Fallu): Tous les taxis.
M. Demers: C'est cela. Et c'est ce qui raccourcit, par rapport au
tracé original, d'environ 2,5 kilomètres. Maintenant, c'est
légèrement plus court que le tracé actuel de l'autoroute
15 par le boulevard Mirabel.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous un chiffre
précis?
M. Demers: Je n'ai pas ici de chiffre précis, mais c'est
moins d'un kilomètre.
Le Président (M. Fallu): C'est moins d'un
kilomètre. Donc, c'est une voie alternative qui, pour être
construite, doit supposer que la première partie de l'alternative,
c'est-à-dire la 640 et la 15, serait surchargée. Est-ce que la
640 ou la 15 ont, à certains moments de l'année, des surcharges
significatives? On sait qu'il y a une norme habituelle au ministère,
c'est ce qu'on appelle le 31e jour ou quelque chose comme cela. Mon
collègue Jean-Guy Rodrique pourrait me le rappeler parce que c'est ce
qu'on a évoqué, notamment, lorsqu'on a fait notre rapport sur les
autoroutes, le 31e jour d'achalandage. Est-ce qu'il y a, au-delà de 30
ou 31 jours, un achalandage tel sur la 640 et l'autoroute 15 qu'il justifie
déjà la construction de la 13?
M. Demers: D'après les chiffres de circulation que nous
avons actuellement, il n'y a pas une telle congestion qui justifierait
actuellement la construction de la nouvelle route. Il peut arriver, à
certains moments, aux heures de pointe, en hiver, qu'il y ait congestion, mais
c'est très temporaire.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous évalué la
possibilité d'une "surlargeur" de l'autoroute 15 en terme de
coûts, notamment, qui pourrait faire en sorte que
l'échéancier de la 13 puisse être repoussé d'autant
plus dans l'éventualité où l'on aurait besoin de plus de
capacité de circulation?
M. Demers: À ma connaissance, cette évaluation n'a
pas été faite.
M. Rodrigue: Sur le même sujet...
Le Président (M. Fallu): Sur le même sujet, M. le
député de Vimont.
M. Rodrigue: M. le Président, j'ai eu l'occasion de
rencontrer des gens du milieu, en particulier la Chambre de commerce de
Saint-Eustache au début de l'année. Effectivement, la question
s'est posée. Il y a un lobby important qui se fait dans la région
de Mirabel par la Corporation de développement du parc industriel de
Mirabel et, effectivement, lorsque j'ai exposé les chiffres aux gens de
la Chambre de commerce de Saint-Eustache, en particulier lorsque je leur ai
indiqué que l'autoroute 15 est actuellement sous-utilisée,
certainement, d'autant plus que le trafic mineur généré
par l'aéroport de Mirabel, qui est de l'ordre d'environ 6000
véhicules par jour vers Montréal, circule en sens inverse du
trafic
de pointe: le matin, le trafic de pointe est vers Montréal, le
trafic généré par Mirabel s'en allant vers le nord, et le
soir l'inverse... Même s'il y avait double trafic cargo à Mirabel,
les chiffres fournis par le gouvernement fédéral nous indiquent
qu'il y aurait environ 600 camions de plus par jour qui sortiraient de Mirabel
et la capacité de l'autoroute des Laurentides, l'autoroute 15, est
amplement suffisante pour absorber ce trafic de sorte que, d'après les
données qui m'ont été fournies par le ministère, il
n'y a vraiment pas, actuellement, de problèmes de circulation dans cette
zone. Il n'y a pas non plus de difficultés pour les gens qui veulent
aller vers l'ouest de Montréal puisqu'ils peuvent emprunter la 15, la
640 sur deux kilomètres et ensuite la 13. Je leur ai indiqué que
d'engager 55 000 000 $ pour des dépenses inutiles, même si
l'argent vient du gouvernement fédéral, ce n'était pas la
façon de fonctionner ni d'administrer du gouvernement actuel du
Québec.
À la suite de l'insistance d'un des membres de la Chambre de
commerce de Saint-Eustache, je lui ai fait le parallèle suivant, je lui
ai dit: ce que vous me demandez, finalement, c'est de m'acheter une
deuxième automobile alors que je viens de m'en acheter une il y a six
mois et vous me dites que ce n'est pas grave parce que je pourrai m'en servir
dans sept ans de toute façon. Je lui ai dit: Si l'on a besoin d'une
deuxième automobile dans sept ans, j'attendrai dans sept ans pour
l'acheter. Et là, je pense que le message est passé, les gens ont
compris que nous faisons, au ministère, des études
d'opportunité sur la construction des routes et que nous engageons des
sommes d'argent dans la construction de routes lorsque le trafic et les besoins
le justifient, et non pas en prévision d'un quelconque trafic
hypothétique.
Deuxième élément, M. le Président, j'ai
vérifié auprès du ministère de l'Industrie du
Commerce et du Tourisme: la compagnie Bell Helicopter, qui a examiné une
quinzaine d'emplacements pour son usine, dont le PICA, a rapidement
éliminé l'emplacement du PICA à cause de problèmes
de fondation, de sorte que le parc industriel de Mirabel n'a jamais
été sérieusement considéré par la compagnie
Bell Helicopter, qui a choisi, parce que les terrains sont plus
appropriés à l'installation d'usines d'équipements lourds,
de s'installer en bordure de l'autoroute. Là aussi, il y a eu de la
confusion de semée dans la région de Saint-Eustache par les gens
de la corporation de développement du parc industriel. Mais, lorsqu'on
examine les faits, on se rend compte que le PICA n'a jamais été
un emplacement sérieusement considéré.
Troisièmement, le gouvernement du Québec a
dépensé au-delà de 1 000 000 $ pour donner un boulevard
d'accès au parc industriel de Mirabel. C'est une avenue à quatre
voies, qui part de l'actuelle route 148 pour se rendre au PICA. Cela fait, je
pense, une couple d'années qu'elle est construite -on me corrigera si je
me trompe - et elle n'a pas attiré une seule industrie. Il me semble
qu'avec un boulevard à quatre voies qui donne sur une route, la 148, qui
peut vous acheminer, après sept ou huit kilomètres, vers une
autoroute qui est la 15, qu'il n'y ait pas une seule industrie qui s'installe
dans un parc industriel, c'est qu'il y a des raisons autres que le manque
d'accès routier, parce que les accès routiers au parc industriel
le PICA, le parc industriel de Mirabel, existent et le gouvernement du
Québec les a réalisés.
Alors, dans ce contexte-là, M. le Président, j'ai
expliqué aux gens de la Chambre de commerce de Saint-Eustache qu'on ne
peut pas demander, d'une part, parce que les chambres de commerce nous le
demandent souvent, d'administrer les fonds publics avec rigueur et, d'autre
part, d'aller garrocher 55 000 000 $ dans le décor pour des travaux
inutiles, et qu'il fallait être cohérent et logique avec ses
prises de position. À ce moment-ci, tant et aussi longtemps que les vols
ne seront pas déplacés vers Mirabel - je parle des vols qui sont
à Dorval actuellement - il n'y a pas de perspective de trafic telle,
à Mirabel, qui justifie une injection de fonds aussi massive. Il me
semble que, même si c'est de l'argent du gouvernement
fédéral - le gouvernement du Québec comme tel n'a pas
l'habitude de garrocher l'argent par les fenêtres - je ne vois pas
pourquoi on irait l'injecter dans des travaux inutiles parce qu'au-delà
de la provenance des fonds qui viennent du gouvernement fédéral
ou du Québec, ce sont quand même les contribuables qui, au bout du
compte, ont à payer la note.
Je pense que les gens de la Chambre de commerce de Saint-Eustache l'ont
bien compris, même si, à prime abord, ils auraient
préféré qu'on ait d'autres nouvelles à leur
annoncer, mais je pense que, lorsqu'on leur a expliqué cela, ils ont
bien compris. Les échos que j'en ai eus, c'est qu'ils ont accepté
les explications.
M. le Président, étant donné que j'ai eu à
fouiller ce dossier, je me permets d'apporter ces précisions parce que,
lorsqu'il n'y a pas de besoin, je ne vois pas pourquoi on insisterait pour
créer des infrastructures qui vont être des
éléphants blancs. En d'autres mots, on ne règle pas le
problème d'un éléphant blanc en allant construire un
deuxième éléphant blanc pour avoir accès au premier
éléphant blanc.
Le Président (M. Fallu): Si M. le ministre n'a pas de
réaction, je passe la parole à M. le député de
Beauce-Sud, qui,
certainement, trouverait utile d'avoir quelques millions de dollars dans
sa région pour son autoroute 73.
Amélioration du réseau routier
rural
M. Mathieu: En effet, M. le Président, merci de votre
sollicitude. J'espère que le ministre fera preuve d'autant d'ouverture
que vous-même.
Vous me permettrez quelques mots d'introduction, M. le Président,
au niveau de la construction du réseau routier. D'abord, vous savez que
dans les régions rurales les mois d'avril et mai constituent une
période très pénible pour les utilisateurs du
réseau routier, et force nous est de constater, depuis quelques
années, une détérioration, non seulement un maintien des
équipements comme Ils étaient, mais une
détérioration avec les années. Le réseau routier
est de plus en plus détérioré dans les régions
rurales. Je parle des régions comme la mienne et je crois,
d'après les budgets, que cela doit se refléter ailleurs, parce
que j'ai eu l'occasion de circuler, M. le Président, dans d'autres
régions rurales et, à tout événement, je laisse le
soin aux députés de ces régions de faire les
représentations qui s'imposent. S'ils sont satisfaits, ils le diront et,
s'ils ne le sont pas, ils joindront leur voix à la mienne.
Pour connaître la volonté politique du gouvernement, il n'y
a rien comme regarder les chiffres. En 1976-1977, le budget global du
Québec était de 9 745 000 000 $. Là-dessus, il y avait 498
000 000 $ pour la construction de routes, soit 5,1% du budget global. Cette
année, avec un budget de plus de 25 000 000 000 $, nous avons 407 000
000 $ pour la construction de routes, soit 1,5% du budget global. Donc, on
passe de 5,1% du budget global en 1976-1977 à 1,5% du budget global
cette année.
Par ailleurs, M. le Président, si nous considérons le
programme 1, transport terrestre, en 1976-1977, le budget était de 91
000 000 $ et, en 1984-1985, il est de 370 000 000 $ pour le transport de
personnes. Évidemment, je suis favorable au fait que le gouvernement
fasse un effort pour le transport de personnes, je crois que c'est justifiable.
Mais je voudrais dire au gouvernement, au ministre, que nous, des comtés
ruraux, nous existons et que, si nous voyons une augmentation de 400% pour le
transport de personnes, nous devons réaliser une diminution, sans tenir
compte de l'inflation, d'environ 18%. Si vous tenez compte de l'inflation
depuis sept ans, c'est pratiquement une réduction de 100%.
M. le Président, je voudrais, au nom des gens que je
représente, au nom des députés ruraux et au nom de tous
les gens ruraux du Québec, demander d'abord au gouvernement s'il a
l'intention de voter des crédits supplémentaires, parce que, si
l'on tient compte des besoins, comme je le disais tout à l'heure, le
réseau ne s'améliore pas, il se détériore
d'année en année. Le mois que nous vivons est principalement
pénible à cause de la période de dégel. Il y a dans
ma région des rangs qui doivent être fermés parce que
l'autobus d'écoliers ne peut circuler dans le rang, parce que le camion
qui recueille le lait ne peut circuler, parce que le camion qui livre les
denrées et la moulée ne peut circuler non plus. Je pense que ce
sont des choses qui sont tout à fait anormales en 1984.
M. le Président, pour ce faire, c'est-à-dire pour viser
à une amélioration de notre réseau routier rural, il faut
une volonté politique du ministre, du gouvernement. Comme je le disais,
nous sommes tout à fait heureux de constater que le transport de
personnes augmente de 400%, mais nous sommes malheureux de constater que, en ce
qui nous concerne, notre budget diminue.
Maintenant, M. le Président, je voudrais poser certaines
questions au ministre, qui seraient les suivantes. Je voudrais d'abord lui
demander s'il a du nouveau concernant les normes de construction de routes
rurales. Quand je parle de ces routes, je ne parle pas du réseau
numéroté, je parle des routes régionales qui sont sous la
juridiction du ministère des Transports. Nous devons constater que les
normes du ministère nous semblent parfois trop considérables et
il semblerait qu'avec des normes un peu plus souples on pourrait construire
plus de réseaux avec les mêmes budgets. Si on tient compte du fait
que, dans nos régions rurales, le trafic n'est pas censé
augmenter à cause de l'application du zonage agricole, donc, il y aura
peut-être pour le moment une stabilisation de la population et une
densité moins grande à l'avenir. (11 h 15)
Ma première question s'adresse au ministre. Est-ce qu'il songe
à réduire les normes de construction pour faire plus avec le
même argent?
M. Léonard: M. le Président, je voudrais quand
même aussi faire moi-même quelques considérations par
rapport aux considérations du député de Beauce-Sud.
M. Mathieu: Très bien.
M. Léonard: Les coûts de construction des grandes
routes et de construction au ministère ont effectivement diminué
au cours des années, mais il y a un bon nombre de facteurs qui entrent
en jeu. D'abord, nous avons toujours indiqué qu'il restait quelques
autoroutes à terminer et qu'il ne s'agissait plus d'en commencer
d'autres. Cela explique que le budget à ce sujet a diminué.
D'autre part, en 1976-1977, à ce qu'on me dit, on
prenait 100 000 000 $ pour faire des expropriations, alors que
maintenant, cela nous coûte 20 000 000 $ par année. Donc, tout de
suite là, il y a 80 000 000 $ en moins, parce qu'on exproprie beaucoup
moins, on fait beaucoup moins de routes. Peut-être aussi que les
expropriations coûtent moins cher, etc. Je dirais aussi que le coût
des travaux a diminué. Cela coûtait plus cher dans le temps - sous
le régime libéral - pour faire des routes.
L'autre chose - puisque vous posez une question sur les routes rurales,
régionales -c'est que le budget là-dessus s'est maintenu beaucoup
mieux et nous avons mis l'accent sur les routes régionales. Nous avons
mis aussi l'accent au ministère des Transports sur le transport des
personnes, comme vous l'avez souligné. Cela a affecté beaucoup de
gens, aussi, au Québec, parce qu'eux aussi sont des
Québécois qu'on voulait desservir. On avait dit aussi, comme
gouvernement, que nous voulions faire une priorité du transport des
personnes. Donc, là-dessus, le budget a connu une progression
considérable. On en a parlé hier. Il est passé de 6 000
000 $ en 1973-1974 à 370 000 000 $ cette année. Effectivement,
nous avions dit que nous faisions une priorité du transport des
personnes et nous l'avons réalisée.
Pour les routes régionales, selon des souhaits qui avaient
été maintes fois exprimés par les députés du
parti ministériel, entre autres, il y a un nouveau programme qui a
été instauré l'année dernière en vue de
favoriser l'amélioration des chemins à faible circulation, des
chemins qui n'étaient pas numérotés. Ce programme
suggère des travaux de réfection suivant des standards minimaux
qui sont exécutés, dans la mesure du possible, à
l'intérieur des emprises existantes. Il y a des fois où il faut
faire des corrections au tracé - ce que nous faisons - mais l'intention
est de faire des travaux à l'intérieur des emprises existantes et
de faire des corrections minimales. Compte tenu des besoins à ce
chapitre et du haut taux de satisfaction qu'engendre ce type d'intervention, le
ministère a plus que doublé les sommes consenties à ce
programme cette année. Le budget était de 9 000 000 $ en
1983-1984; il sera de 19 000 000 $ en 1984-1985.
Une voix: C'est le programme...
M. Léonard: Les programmes 3 et 4. Alors, ceci va
permettre une meilleure utilisation des crédits disponibles tout en
augmentant aussi le nombre d'interventions sur le réseau des routes
locales, des chemins municipaux ou intermunicipaux, devrait-on dire.
M. Mathieu: M. le Président, je voudrais poser une
brève question. Au programme 3, à l'élément 4, le
budget de l'an dernier était de 111 400 000 $ et, cette année, il
est de 99 923 500 $. Est-ce qu'il y a d'autres secteurs qui vont souffrir de
cette diminution?
M. Léonard: Si vous aviez écouté les
explications que j'ai données hier, que j'ai données, d'ailleurs
à l'Assemblée nationale il y a une quinzaine de jours, avant le
début de l'étude des crédits, j'ai dit qu'il fallait tenir
compte que, dans le cadre de la relance, le gouvernement avait injecté
25 000 000 $ additionnels là-dedans. Quand on soustrait ces 25 000 000 $
additionnels qui, normalement, ne devraient pas être récurrents
puisqu'il s'agissait d'un programme de relance de l'activité
économique, à ce moment-là, les budgets de cette
année se comparent à ceux de l'an passé.
M. Mathieu: M. le Président, une autre question. Au
programme 5, à l'élément 4...
M. Léonard: J'ajouterais une précision
là-dessus, M. le Président. Si on regarde le programme de voirie
régionale, le budget passe de 101 000 000 $ à 125 800 000 $ pour
1984-1985. Donc, tout ce qui concerne...
M. Mathieu: Est-ce qu'on peut le retrouver à un
élément ici?
M. Léonard: Oui, allez-y donc, M. Michaud.
M. Michaud: Le montant de 125 000 000 $ pour les travaux de
voirie régionale par rapport à 101 000 000 $ l'an passé se
regroupe dans différents éléments de programme et,
principalement, dans le 3.3 et le 3.4. Je vous parle simplement des travaux;
donc, c'est ce qui est important et je souligne qu'il y aura un montant
additionnel d'environ 25 000 000 $ en travaux dans le cadre de la voirie
régionale.
M. Mathieu: Est-ce qu'il s'agira à peu près du
même montant que celui de l'année passée avec le
supplément qu'il y avait eu pour...
M. Michaud: Sûrement. L'an passé, il n'y avait
seulement que 101 000 000 $ dans le cadre de la voirie régionale, alors
que cette année on va avoir 125 000 000 $.
M. Mathieu: Maintenant, M. le Président, au programme 5,
élément 4, Aide à l'amélioration du réseau
municipal, l'an dernier il y avait 37 981 800 $ et, cette année, 9 883
700 $. Le ministre pourrait-il nous dire si des ajustements ou des correctifs
seront apportés?
M. Léonard: L'an dernier 50 000 000 $
ont été injectés dans le cadre de la relance
économique, 25 000 000 $ au titre des routes dont nous parlions tout
à l'heure et 25 000 000 $ dans les programmes d'amélioration des
chemins municipaux. Pour faire des comparaisons, il faut soustraire ces 25 000
000 $ des chiffres de l'an passé.
Pour cette année, si on décompose les montants du
programme d'aide à l'amélioration du réseau municipal,
trois activités y sont considérées: l'entretien des ponts
municipaux, des pistes cyclables et des chemins municipaux. En ce qui concerne
les ponts municipaux, il y avait 5 000 000 $ et nous prévoyons, cette
année, 3 315 000 $. Sur les pistes cyclables, il y avait 1 600 000 $
l'an dernier et, cette année, 1 250 000 $. Sur les chemins municipaux,
il y avait 6 481 800 $, si on enlève les 25 000 000 $, et, cette
année, 5 318 000 $.
M. Mathieu: Mais, est-ce que...
M. Léonard: Ce n'est pas une grosse diminution non
plus.
M. Mathieu: Écoutez, vous dites qu'il n'y a pas une grosse
diminution. Les 50 000 000 $ injectés l'an dernier, je pense, ont
été fort bienvenus. Je voudrais savoir si le gouvernement a
l'intention de les réinjecter cette année, parce que, si l'on
tient compte du délabrement du réseau, je pense qu'il serait
encore nécessaire cette année, et même impérieux,
que cette chose soit renouvelée.
M. Léonard: Oui, mais l'an dernier l'activité
économique étant au plus bas, nous avions fait un "crash
program". C'est dans ce cadre que nous avions injecté 50 000 000 $ dans
les chemins régionaux municipaux. Cette année, les efforts de la
relance économique ont porté sur d'autres secteurs. Je pense
qu'il faut toujours revenir à l'option de base. Quand on compare des
chiffres de 1976-1977 ou antérieurement, qu'on se rappelle tout le
débat sur la fiscalité municipale. Nous avons
transféré, comme gouvernement, 400 000 000 $ par année
vers les municipalités. Cela impliquait un réajustement au niveau
des programmes de subventions tels que ceux-là.
M. Mathieu: M. le Président, je ne voudrais pas accaparer
le temps de la commission. J'aurais encore une ou deux questions, mais je
voudrais dire au ministre que je revendique fortement que les sommes
prévues l'an dernier soient renouvelées cette année.
Je voudrais également lui demander la date du dégel
décrété. Nous savons que le ministère des
Transports prend à sa charge l'entretien des routes une fois le
dégel arrivé. Mais, ce n'est pas le dégel physique, c'est
celui décrété par le ministère. Je crois que
l'année passée, c'était aux alentours du 10 mai, si ma
mémoire est bonne. Dans certaines régions, cette date avait
été avancée au 28 avril. Je voudrais savoir quelle sera,
cette année, la date de prise en charge du réseau par le
ministère des Transports.
M. Léonard: Un instant, s'il vous plaîtl Je vais
permettre à M. Bonneau de vous répondre très
précisément. M. Bonneau est le directeur de l'entretien.
M. Bonneau (Jean-Paul): La période de dégel est
décrétée par le ministre, selon l'article de la Loi sur la
voirie, chapitre VIII. La fin de la période de dégel est
décrétée à la suite de l'observation faite, sur le
terrain, de la capacité de support des routes. C'est ce qui
détermine la fin de la période de dégel.
M. Mathieu: Mais, à ce jour, vous n'avez pas de
prévisions?
M. Bonneau: Non, les chemins sont sous observation. Nous avons
à concilier les différences climatiques considérables
entre la région sud et la région nord de la province, ce qui nous
amène à établir une date de compromis entre les diverses
régions, par les observations qu'on fait sur les routes. Encore
récemment, en Abitibi, le terrain était gelé; alors, le
camionneur qui part de Montréal avec les chemins en bonne condition peut
se retrouver en Abitibi avec des conditions difficiles. Alors, il s'agit
d'avoir un moyen terme entre les conditions observées sur le
terrain.
M. Mathieu: Oui, je comprends, M. Bonneau, qu'on ne peut pas
avoir la même date pour toute la province, compte tenu de
l'immensité du territoire et des différences. Dans nos
régions, les gens trouvent que la date du décret du dégel
est beaucoup plus tardive que la date du dégel physique. À tout
événement, je ne veux pas m'allonger sur cela.
J'aurais une dernière observation et question au ministre, qui ne
le surprendra certainement pas, relativement à l'autoroute 73. Tout
à l'heure vous parliez de l'autouroute 13, je ne sais pas si 13 est un
chiffre chanceux ou malchanceux. Je voudrais que le ministre nous dise quelles
sont les prévisions de dépense d'investissement pour la poursuite
de l'autoroute 73, autoroute de la Beauce, dans les années à
venir, qu'il nous dresse l'échéancier qu'il prévoit
réaliser.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais juste vous
dire que, même s'il est question de l'autoroute 73, je ne suis pas
superstitieux; en tout cas, j'espère ne pas
l'être. Je ne sais pas s'il y en a d'autres qui le sont.
Ce qui est en cause cette année sur l'autoroute 73, c'est qu'on
devrait cette année faire un bout de chaussée sur le sud sur une
longueur de 18,3 kilomètres à partir de Sainte-Marie, donc, de la
route Carter jusqu'à Saint-Joseph, sur une chaussée. Cette
longueur 18,3 kilomètres sera pour un coût de 16 900 000 $.
L'échéancier de réalisation, c'est 1984, 1985, 1986. Il y
aura un échangeur de fait sur la route 112 et la route 276.
M. Mathieu: M. le Président, le montant d'investissement
prévu pour le budget 1984-1985 est de combien?
M. Léonard: Sur cette route? M. Mathieu: Oui.
M. Léonard: Les travaux commencent cet automne, c'est
cela. 600 000 $ à 700 000 $ cette année.
M. Mathieu: C'est prévisible, ce tronçon, si je
comprends bien, pour que l'autoroute soit ouverte à la circulation?
M. Léonard: En 1986.
M. Mathieu: En 1986. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Seulement deux points, M. le
Président, que j'aimerais à ce moment soulever. Tout d'abord, je
voudrais appuyer les revendications de mon collègue, le
député de Beauce-Sud, qui a souligné la diminution presque
tragique du budget du ministère des Transports en matière de
voirie rurale. Je tiens également - je n'ai pas l'intention de
répéter - à souligner avec lui la diminution
réellement encore dramatique du budget quant à la voirie rurale,
par rapport même à des années bien antérieures. Avec
un budget trois fois plus élevé qu'en 1975 pour la construction
des routes, présentement on a un budget, en chiffres absolus, moindre
que celui de ces années, alors que cela coûte à peu
près trois fois plus cher pour construire les routes.
(11 h 30)
M. le Président, je veux simplement m'attacher aux subventions
aux municipalités. J'entendais le ministre parler plutôt comme
ministre des Affaires municipales - il a probablement encore cela dans son
répertoire - que comme ministre des Transports. Or, je ne veux pas
blâmer le ministre parce qu'il n'était pas là lors de la
préparation des crédits. Il n'a donc pu défendre la
position que nous aimerions le voir défendre présentement. Mais,
étant donné que l'an dernier il y a eu cette injection de 25 000
000 $ pour les subventions aux municipalités, je voudrais simplement
l'entendre nous dire qu'il ne met pas de côté la
possibilité qu'au cours de cet exercice financier il réussira
comme ministre, avec, évidemment, l'appui de ses collaborateurs,
à aller chercher une somme au moins aussi importante pour faire face
à la détérioration des chemins municipaux. Je songe en
particulier aux petites municipalités rurales qui, elles, n'ont pas
tellement bénéficié des virements qui auraient pu avoir
lieu dans les revenus municipaux. J'ai eu l'occasion de visiter une trentaine
de municipalités de mon comté récemment. Le ministre, qui
représente un comté en grande partie rural, doit également
avoir des représentations de la part de certaines de ces petites
municipalités qui pourraient utiliser avec avantage, sinon augmenter des
sommes au moins semblables à celles qui ont été
distribuées l'an dernier. J'imagine qu'il y a de nos collègues,
même de l'autre côté, qui ont dû faire ou qui doivent
sans doute faire des représentations au ministre sur l'importance de ne
pas diminuer ce qui a été fait l'an dernier et qui, à mon
sens, a été un bon geste. Il n'a pas réglé tous les
problèmes, mais il a au moins soulagé certaines
municipalités quant à l'amélioration de leur réseau
routier.
M. Léonard: M. le Président, je rappelle encore une
fois que c'est dans le cadre de la relance économique que nous avions
injecté 50 000 000 $ dans le secteur des routes régionales,
intermunicipales et des chemins municipaux, en raison de 25 000 000 $ dans un
programme et de 25 000 000 $ dans l'autre. Je comprends ce que dit le leader de
l'Opposition, ou le chef de l'Opposition, mais il reste quand même que
les raisons qui font que ce budget s'est stabilisé et même a un
peu diminué depuis 1976-1977 sont toujours là. En
réalité, la réforme de la fiscalité est quand
même à souligner.
Dans les petites municipalités rurales, genre
municipalités de paroisse où il n'y avait pas de taxe de vente,
il y a quand même eu des effets intéressants à la
réforme de la fiscalité municipale puisque les gens
eux-mêmes ont vu leur compte de taxes baisser substantiellement. Ils
paient beaucoup moins d'impôt foncier scolaire qu'auparavant. Alors,
c'est le contexte de cette stabilisation, ou même de réduction du
programme d'amélioration des chemins municipaux.
De la façon que le chef de l'Opposition pose la question, c'est
bien sûr que, si on avait beaucoup d'argent et qu'il en tombait dans cet
élément de programme, on ne dirait jamais non à la manne.
C'est évident.
M. Levesque (Bonaventure): Alors, j'aurais souhaité que le
ministre nous dise ce matin qu'il prendra des dispositions dès
maintenant pour faire en sorte que sa voix comme ministre des Transports soit
entendue au bon endroit et qu'il travaille dès maintenant à
obtenir au moins ce que son prédécesseur a obtenu l'an
dernier.
M. Léonard: Je discute de mon budget avec le ministre des
Finances, comme tous les ministres du gouvernement du Québec.
M. Levesque (Bonaventure): J'insiste d'autant plus qu'il ne
faudrait pas que les crédits arrivent trop tard dans la saison, comme
c'est arrivé l'an dernier où, dans certains endroits, on a
reçu certaines sommes à un moment où les conditions
atmosphériques ne permettaient pas un usage très rationnel des
sommes avancées.
M. Léonard: M. le Président, je pense que...
M. Levesque (Bonaventure): Pour être poli. Pour ne pas
tourner le couteau dans la plaie.
M. Léonard: M. le Président, je pense que les
crédits, l'an dernier, avaient été donnés à
temps. Je m'efforce pour qu'ils soient donnés à temps cette
année et même plus tôt que l'année
précédente.
Si le député a eu des problèmes à les
dépenser avant la neige dans son comté, c'est probablement qu'il
y a eu des fonds additionnels et ils sont arrivés juste à la fin
de l'année. C'est que c'était en dehors de l'enveloppe
prévue au départ.
M. Levesque (Bonaventure): Oui. C'est pour cela que, si...
M. Léonard: Vous avez été chanceux, alors.
Il faut que vous admettiez que vous avez été chanceux.
M. Levesque (Bonaventure): C'aurait été encore plus
chanceux si cela avait été utilisé à bon escient.
Lorsqu'on est rendu que les...
M. Léonard: M. le Président, je pense que,
lorsqu'il est trop tard pour faire des travaux, tout le monde convient qu'on
les reporte à l'année suivante et que les crédits peuvent
demeurer assurés à ce moment. Mon ministère a toute la
flexibilité pour le faire.
Reconstruction de la route 132
M. Levesque (Bonaventure): À condition qu'on ne perde pas
les crédits qui ont été consentis et qu'ils puissent
être utilisés l'année suivante. Ce n'est pas toujours
sûr.
Deuxièmement, est-ce que le ministre pourrait me dire quels sont
les travaux prévus pour 1984 sur la route 132?
M. Léonard: Qu'on me donne un instant, s'il vous
plaît! Dans le secteur des quais, ce que vous appelez le secteur des
quais, nous ferons des travaux de l'est de Rivière-à-Claude
à Petit-Cap et nous les enclenchons cette année pour 300 000 $
sur un coût total de 3 500 000 $ et, de l'est de Mont-Louis à
l'ouest de l'Anse-Pleureuse, nous enclenchons aussi 200 000 $ sur des travaux
de 5 000 000 $ cette année.
De Newport à Percé. Il y a un protocole là-dessus.
On reconstruirait donc... De Newport à Percé... C'est dans
Percé plutôt; il est prévu un montant de 600 000 $...
Une voix: Combien?
M. Léonard: 600 000 $ pour des travaux totaux de 1 600 000
$. On commence donc là aussi cette année. De Sayabec à
Causapscal, dans le village de Sainte-Angèle-de-Mérici, il y a
700 000 $, pour des travaux totaux de 700 000 $. On fait donc les travaux au
complet cette année.
Tout cela, ce sont des travaux sur la route 132. Ce que je viens de
donner, ce sont des travaux qui sont commencés cette année.
Maintenant, il y a des travaux commencés les années
antérieures et qui se poursuivent et d'autres aussi pour lesquels on est
en train de donner des contrats actuellement. De l'est de Cap-au-Renard
à l'ouest de Sainte-Marthe-de-Gaspé, il est prévu 4 500
000 $ sur des travaux totaux de 5 500 000 $.
De l'est de Sainte-Marthe-de-Gaspé à l'ouest de Marsoui,
il est prévu un montant de 8 000 000 $ sur un total de 12 000 000 $. De
l'est de l'Anse-Pleureuse à l'ouest de Gros-Morne, 5 500 000 $ cette
année, sur un total de travaux de 14 000 000 $.
Les aménagements de Rivière-la-Made-leine à
Grande-Vallée. Nous terminons ces travaux pour 805 000 $ sur un total de
1 195 000 $. C'est cela.
De l'Anse-aux-Gascons à New-Carlisle, de la limite de Bonaventure
à la rue Bellingsley, il y a des travaux pour 990 000 $ prévus
cette année...
M. Levesque (Bonaventure): Combien?
M. Léonard: 990 000 $ pour les terminer. Les travaux
totaux étaient de 1 210 000 $.
Il y a un passage à niveau sur lequel nous complétons les
travaux pour 260 000 $ cette année et le total des travaux était
de 1 750 000 $.
Au total, ce qui est prévu dans la
région Bas-Saint-Laurent-Gaspésie pour la route 132, c'est
22 000 000 $.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre pourrait nous
dire ce qui se passe dans le village de Port-Daniel? Port-Daniel-Ouest, c'est
un secteur qui a été laissé de côté il y a
déjà sept ou huit ans, peut-être dix ans. En tout cas, les
travaux se sont faits des deux côtés et c'est resté
là à cause d'une sorte d'imbroglio qu'il y avait peut-être
entre les chemins de fer nationaux, le ministère des Transports
fédéral, le ministère des Transports du Québec et,
entre Gascon et Paspébiac, vous avez ce secteur qui est très
court, mais il semble n'y avoir rien de fait pour compléter ce
secteur.
M. Léonard: Si vous le permettez, je vais laisser M.
Pierre Michaud, mon sous-ministre, répondre à cette question.
M. Michaud: Le secteur qui reste à faire doit passer dans
le Barachois où il y a un problème d'environnement qui est
majeur; donc, il n'y aura pas possibilité de travaux avant quelques
années dans ce secteur.
M. Levesque (Bonaventure): Pardon?
M. Michaud: Avant quelques années. Avant qu'on puisse
être capable de s'entendre sur les études d'impact et
l'écologie dans le milieu, ce sera assez difficile. Je crois que les
priorités sont peut-être aussi dans d'autres secteurs,
actuellement, dans le secteur des quais justement où la route est partie
et où l'on ajoute environ 10 000 000 $ de plus cette année que ce
qui était prévu. Je pense qu'on avait perdu la route. Il fallait
donc faire une route adéquate. Donc, les efforts sont venus
principalement à cet endroit et aussi dans les tronçons que le
ministre a identifiés plus tôt.
M. Levesque (Bonaventure): Évidemment...
M. Michaud: Les plans sont sur la table à dessin, si vous
voulez, mais je pense que le processus est assez long.
M. Levesque (Bonaventure): Si je comprends bien, c'est une
question de budget et non pas une question d'entente avec un autre gouvernement
ou avec un autre ministère?
M. Léonard: Non, ce n'est pas une question d'entente avec
le gouvernement fédéral. C'est une question d'environnement,
comme vient de le dire M. le sous-ministre. Les spécialistes, si je
comprends bien, ne s'entendent pas encore sur le tracé
définitif.
M. Levesque (Bonaventure): Mais, cela fait des années.
Qu'est-ce qui me dit que cela va se corriger, cette question d'environnement,
alors que cela dure depuis près de dix ans, cette discussion? Combien
d'années encore avant qu'on arrive à une conclusion?
M. Michaud: C'est que la route 132 est très longue et je
pense que, justement, cette année les priorités ont
été mises dans les secteurs où la route était la
plus détériorée. Comme je vous le dis, les études
se continuent et, quand arrivera une conclusion, le projet sera
prévu.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends une chose: qu'on mette
une priorité sur une route qui est tombée, qui est disparue, je
suis d'accord qu'il faut commencer par les choses les plus essentielles, qu'on
me dise que le budget ne suffit pas pour donner suite immédiatement
cette année mais peut-être l'an prochain, j'accepterais cela, mais
qu'on me dise que c'est une question d'environnement... Cela fait huit ou dix
ans que cela dure, il me semble qu'on a eu le temps de préparer des
choses pour que, lorsque le budget sera disponible, on puisse commencer. C'est
ce que je ne comprends pas trop trop.
M. Michaud: C'est cela, il faut continuer les études.
M. Léonard: Je vois qu'il y a un problème
là.
M. Levesque (Bonaventure): Et les gens de Port-Daniel ne
comprennent pas non plus parce que j'ai rencontré, justement, les deux
conseils municipaux, celui de Port-Daniel-Est et celui de Port-Daniel-Ouest,
encore tout récemment et on ne comprend pas qu'il y ait des retards de
cette nature. Boni Je vais passer à autre chose, vu le silence qui vous
caractérise présentement.
M. Léonard: Écoutez, je pense que ce qui a
été dit, pour l'instant en tout cas, c'est qu'il y a un
problème d'environnement qui n'est pas solutionné
présentement et ce n'est pas une question de budget, ce n'est pas une
question de négociation avec le gouvernement fédéral,
c'est vraiment une question d'environnement. Je vais m'enquérir si l'on
peut accélérer les travaux et les ententes sur cela avec les
spécialistes de l'environnement, ainsi que de l'urgence des travaux.
M. Levesque (Bonaventure): J'aimerais bien que, lorsqu'on
arrive...
M. Léonard: Je veux bien prendre l'engagement d'examiner
cette question.
M. Levesque (Bonaventure): Merci. Deuxièmement, il y a le
secteur de la route entre Nouvelle-Ouest et Pointe-à-la-Croix. Ce
secteur comporte huit, si je me souviens bien, traverses à niveau. C'est
un des derniers grands secteurs qui restent sur la baie des Chaleurs qui n'ait
pas été complété dans le plan de reconstruction de
la 132 le long de la baie des Chaleurs. Il reste New-Carlisle-Paspébiac,
mais, si je comprends bien, vous poursuivez lentement les travaux.
M. Léonard: Rapidement, rapidement. (11 h 45)
M. Levesque (Bonaventure): Bien! Vous pouvez prendre ma parole
parce que je suis là tous les jours.
M. Léonard: Ah oui! Je prends la parole des
députés, pas des...
M. Levesque (Bonaventure): D'ailleurs, vous êtes
obligé de prendre ma parole.
M. Léonard: Vous avez été là...
M. Levesque (Bonaventure): Mais je veux revenir...
M. Léonard: ...avant nous aussi, voyez-vous, et cela
n'avait pas été résolu. Alors, je suppose...
M. Levesque (Bonaventure): Je tiens justement à rappeler
au ministre, qui arrive au ministère des Transports, que j'étais
à l'origine de cette reconstruction de la route 132. Je ne peux pas vous
faire l'historique, à ce moment-ci, mais j'ai travaillé
très fort. Les sous-ministres pourraient vous mettre au courant si vous
ne l'êtes pas.
M. Léonard: Je prends votre parole.
M. Levesque (Bonaventure): Bon, vous prenez ma parole!
Deuxièmement, entre Nouvelle-Ouest et Pointe-à-la-Croix, il y a
un secteur qui est le dernier grand secteur, comme je le disais, de la baie des
Chaleurs, qui n'a pas été touché par les travaux de
reconstruction. Il y a là à peu près huit traverses
à niveau successives dans très peu de distance. Il arrive des
accidents, des accidents mortels. Cela ralentit considérablement la
circulation, c'est presque impossible de dépasser. C'est donc un
secteur, je pense, qui devrait être prioritaire sur la route 132.
J'aimerais que le ministre me confirme les intentions du gouvernement
relativement à ce secteur assez névralgique.
M. Léonard: Oui, M. le Président, je voudrais
confirmer que, pour nous, c'est un secteur prioritaire d'intervention. Je dois
dire au député qui, j'espère, prendra ma parole, que j'ai
été nommé au ministère des
Transports le 5 mars et que, le 8 mars, j'ai rencontré M.
Axworthy. Parmi les sujets qui ont été abordés, en ce qui
concerne les traverses à niveau, le secteur dont il me parle a
été mentionné. Comme je verrai éventuellement M.
Axworthy - en tout cas, j'espère le plus rapidement possible - nous
allons donc poursuivre là-dessus.
Donc, c'est vrai, cela demeure une priorité au ministère
des Transports, le règlement de cette question. Et si vous voulez, M.
Demers, qui s'est attaché particulièrement au dossier, pourrait
en parler plus longuement parce qu'on a peut-être des avenues,
présentement.
Le Président (M. Fallu): Si M. le député de
Bonaventure me permet...
M. Levesque (Bonaventure): C'est tout, pour ma part.
Le Président (M. Fallu): ...il comprendra...
M. Levesque (Bonaventure): II faut avoir la réponse.
Le Président (M. Fallu): D'accord, c'est parce que je
voudrais m'assurer que les réponses soient encore plus précises.
Et M. le député de Bonaventure comprendra l'intérêt
que j'ai pour ce secteur.
M. Levesque (Bonaventure): Ah oui! C'est entendu, parce que, M.
le Président, il faut rappeler vos origines qui sont justement tout
près de ce secteur...
Le Président (M. Fallu): De Nouvelle-Ouest.
M. Levesque (Bonaventure): ...c'est voisin du secteur. Cela part
de Nouvelle-Ouest...
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Levesque (Bonaventure): ...vers Pointe-à-la-Croix.
Le Président (M. Fallu): Ce que j'aimerais avoir entre
autres, comme précisions: Est-ce que le tracé est actuellement
déterminé? Quel est l'état d'avancement des plans et devis
et est-ce qu'il y a un échéancier quelconque qui est
avancé?
M. Demers: Bon. Il y a quelques années, il y avait un
projet assez élaboré, qui avait été mis de l'avant,
qui passait, pour la majeure partie du parcours, en dehors du tracé
actuel de la route 132. On a, depuis ce temps-là, revu l'ensemble de la
situation. Il y a un projet complet qui est à
être élaboré, de façon préliminaire,
présentement, qui viserait à éliminer la totalité
des passages à niveau qu'on retrouve sur ce tracé-là, en
effectuant des travaux ponctuels au niveau des intersections avec la voie
ferrée et en se ramenant, dès qu'on le peut, dans le tracé
de la route actuelle parce que, entre les voies ferrées, il y a des
portions de la route actuelle que l'on peut considérer comme
étant de bonne qualité.
Alors, on n'a pas actuellement en main d'échéancier
précis; c'est à être préparé. D'ici quelques
semaines, on m'a dit, le projet complet serait porté à
l'attention du ministre. Je pense qu'on pourra envisager une possibilité
de réalisation assez rapide et par étapes.
M. Levesque (Bonaventure): Je vous remercie.
Le Président (M. Fallu): Je reconnais maintenant le
député de Chambly.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. Récemment,
l'Association des propriétaires de Saint-Bruno dans le comté de
Chambly demandait, par une circulaire, la construction de l'échangeur
Seigneuriale, à Saint-Bruno, au coin de Seigneuriale et de la route 116.
Et, dans cette circulaire qu'elle distribuait aux citoyens, on y faisait part
q'ue le gouvernement fédéral était prêt à
financer 60% des travaux du projet. C'est un problème dont on avait
discuté déjà ensemble et j'étais très
heureux - je l'ai dit publiquement - de constater que le gouvernement
fédéral acceptait de payer 60% de ce projet. J'ai donc
écrit à mon collègue du fédéral, M. Dupont,
le 29 mars dernier, pour lui faire part de ma grande satisfaction de voir que
le gouvernement fédéral était prêt à investir
4 200 000 $ dans le projet d'échangeur au coin de la rue Seigneuriale et
de la route 116. Je lui disais dans cette lettre que, dès qu'il nous
aurait signifié par écrit sa volonté ferme de financer 4
200 000 $, j'allais entreprendre des démarches au ministère,
ainsi qu'avec la ville de Saint-Bruno, pour qu'on s'entende pour la
différence des 3 000 000 $ qui resteraient à financer pour le
projet. Ma question est dans le but de savoir si vous avez reçu du
ministre fédéral concerné les confirmations
nécessaires.
M. Léonard: Non, nous n'avons pas reçu de
confirmation quelle qu'elle soit. Si je comprends, la seule possibilité
que je verrais, ce serait par le renouvellement de l'entente-cadre qui avait
été signée le 15 mars 1974, qui est arrivée
à échéance au mois de mars 1984. À ce moment, les
termes d'une telle entente en ce qui concerne la route, la voirie, les grands
travaux routiers prioritaires, impliquaient une participation de 60% du
gouvernement fédéral. Si le fédéral renouvelait
l'entente-cadre, il est possible qu'à ce moment on en arriverait
à inscrire un certain nombre de projets dans ce cadre pour lesquels le
fédéral nous financerait à 60%. Maintenant, comme il n'y a
pas eu de renouvellement, il n'y a eu l'inscription d'aucun de ces projets.
D'ailleurs, on n'a pas pu démontrer ce que nous voudrions mettre
là-dessus, mais dans ce cadre, évidemment, la participation du
fédéral de 60% serait bienvenue. Nous la souhaitons, s'il a de
l'argent pour distribuer comme cela un peu partout; j'en ai eu quelques
expériences ailleurs sur des travaux qui sont parfois beaucoup moins
prioritaires. C'est ce que nous souhaitons, mais c'est à lui à
accepter le renouvellement de l'entente-cadre.
M. Tremblay: Maintenant, je croyais qu'il y avait aussi le fait
qu'il y a une traverse à niveau et que, dans ce sens, c'était
à cause...
M. Léonard: Vous parlez, à ce moment, du PATU, le
programme d'aide au transport urbain. Cette entente n'a pas été
reconduite non plus. Il faudrait que le fédéral consente à
y injecter de nouveaux fonds.
M. Tremblay: Depuis quand n'est-elle plus en vigueur?
M. Léonard: Depuis le 31 mars. Je crois qu'on
complète des projets déjà existants dans ce programme,
mais il n'y en a pas d'autres qu'on peut inscrire présentement parce que
l'entente n'a pas été reconduite. Maintenant, si le
fédéral décidait de la reconduire, il serait bienvenu.
M. Tremblay: Vous comprendrez que la publicité de
l'association des propriétaires n'était pas aussi explicite que
cela. Je suis très heureux de constater qu'il y a eu une entente; donc,
il y a des possibilités que le gouvernement fédéral,
à cause de cela, puisque c'était bien inscrit sur la
publicité, soit prêt; le député du comté
était prêt à mettre 60% du projet et comme je sais que le
projet coûte 7 000 000 $, je conclus qu'il serait prêt à
mettre 4 200 000 $ dans le projet.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire ceci: L'entente
n'a pas encore été reconduite. Elle est arrivée.
L'entente-cadre de développement n'a pas été reconduite.
Elle se terminait au mois de mars cette année, je pense, le 15 mars
1984. PATU se terminait le 31 mars. Nous avons demandé au gouvernement
fédéral de la renouveler. Nous attendons des nouvelles. Nous
espérons qu'elle sera renouvelée.
M. Tremblay: De mon côté, je vais
continuer à attendre des nouvelles de mon homologue
fédéral.
M. Léonard: Si le député
fédéral de votre circonscription dit cela, je suppose que ce
qu'il a à faire, c'est d'influencer son ministre pour qu'il signe le
renouvellement de l'entente.
M. Tremblay: C'est-à-dire que je ne sais pas s'il l'a dit
lui-même, mais c'était bien inscrit dans la publicité du
gouvernement fédéral, par la voix de M. Raymond Dupont, qu'il
acceptait de payer 60% du projet. Donc, je ne sais pas s'il y avait eu
connivence, mais il ne l'a pas dénoncé. Il n'a pas dit dans les
journaux par la suite qu'il n'était pas prêt à donner cela.
De toute façon, je lui ai écrit le 29 mars; j'imagine qu'il va
réagir à cette lettre. J'attends avec impatience la bonne
nouvelle.
Routes 112 et 116
Je voudrais vous parler d'un autre dossier, M. le Président, si
vous me le permettez, celui de la route 116, entre l'échangeur
Charles-Lemoyne et l'échangeur Saint-Hubert. Je sais qu'il y a des
études qui ont été faites. Je voudrais savoir quand cela
pourrait aboutir.
M. Léonard: Dans ce secteur... La route 112?
M. Tremblay: La route 116. D'abord, la route 116. Au sujet de la
route 112, on y viendra tout à l'heure.
M. Demers: Entre l'échangeur Saint-Hubert et celui de
Charles-Lemoyne?
M. Tremblay: Oui.
M. Demers: C'est cela.
M. Tremblay: Les routes 112 et 116; les deux, c'est cela.
M. Léonard: D'accord. Les aménagements
géométriques du lien Saint-Hubert-Longueuil pour
l'échangeur Édouard-Edna 112 seront complétés au
printemps, dès l'acceptation d'une option par la ville de Longueuil et
par le Canadien National. C'est en cours. Par la suite, le dossier sera
étudié conjointement avec le service de l'environnement pour
déterminer s'il y a lieu d'obtenir les permis du ministère de
l'Environnement du Québec. Le début possible des travaux, ce sera
vers la fin de 1986. La réalisation devrait permettre d'éliminer
les feux de circulation de la rue Édouard ainsi que ceux prévus
à la rue Harvey.
M. Tremblay: Si je comprends bien, il y a déjà des
plans qui sont faits?
M. Demers: Ils sont en cours.
M. Tremblay: Ils sont en cours. Et les plans, c'est pour
quand?
M. Demers: C'est ce qu'on dit. Il y a d'abord des plans
préliminaires qui sont faits, mais ils sont suffisamment précis
pour pouvoir être présentés, comme on le mentionnait, au CN
et à la ville, de telle sorte qu'on puisse échanger, pour savoir
si cela leur convient.
M. Tremblay: II y a un autre bout de route qui touche autant les
gens du comté de Chambly qu'une très grande partie de la
population de l'Estrie, finalement, puisque la route 112 va jusqu'à
Sherbrooke. Il y a un tronçon entre Saint-Hubert et Chambly, entre le
boulevard Cousineau et Chambly, d'à peu près cinq
kilomètres, je crois, qui est le seul tronçon qui n'est pas
à voie double depuis Montréal jusqu'à
Saint-Césaire, si je ne m'abuse. Ce tronçon...
M. Léonard: Sur quelle route? Sur la route 112?
M. Tremblay: Sur la route 112, oui. Pour ce tronçon,
dès 1970, il y a eu des plans qui ont été faits. La route
est très mauvaise; elle est dangereuse aussi. Cela retarde constamment
et le milieu, avec raison à mon avis, s'impatiente pour que se
réalisent ces derniers cinq kilomètres qui feraient en sorte que
cette route serait à voie double jusqu'à Saint-Césaire. On
est assez surpris dans le milieu de voir qu'on a bâti entre 1970 et 1976
une voie double près de Marieville, près de Rougemont, où
la majeure partie de la circulation était et qu'à cet endroit ce
soit encore une voie simple. Je me demande ce qui retarde. Qu'on me dise que
c'est le ministère de l'Environnement ou la CPTAQ - j'ai
déjà entendu cette raison - c'est une raison que je n'accepte
plus. Je pense que, quand on veut réaliser des travaux comme
ceux-là, il y a moyen de le faire, même avec ces institutions.
Mais, quand on ne veut pas les réaliser, pour des raisons que je ne
connais pas, il y a toujours moyen de s'appuyer sur ces organismes pour dire
qu'ils retardent à cause de cela. (12 heures)
M. Léonard: On me dit, M. le Président, en
réponse à la question de M. le député, qu'une
étude d'impact est en cours. Elle devrait être terminée au
mois de septembre. Effectivement, il y a une circulation assez importante sur
cette route; par la suite, on devrait arriver à commencer les travaux,
peut-être, en 1986. Maintenant, je dirais que, pour l'instant, il n'y
aurait pas
de litige avec la Commission de protection du territoire agricole. Je ne
sais pas s'il y en aura ultérieurement. On n'en prévoit pas.
M. Tremblay: J'imagine qu'on est à l'étape
où il n'y en a pas, parce que le nouveau tracé ne crée pas
de litige avec la CPTAQ. Mais, on va maintenant se rabattre sur
l'environnement.
M. Léonard: On me dit que l'étude d'impact de
l'environnement - si je comprends, elle a été
transférée au ministère de l'Environnement; donc, ce
dernier a estimé nécessaire de faire une étude d'impact -
devrait être terminée en septembre.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous terminé, M. le
député de Chambly?
M. Tremblay: Oui, cela va aller.
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: Merci, M. le Président. Je vous remercie
de me donner la parole. Cela fait deux jours que j'attends pour poser quelques
questions.
M. Léonard: Quelle patience!
M. Vaillancourt: M. le Président, mes premiers mots seront
pour féliciter le ministre de sa nomination au ministère des
Transports et aussi les nouveaux sous-ministres nommés tout
dernièrement, en particulier un jeune du comté d'Orford, Yvan
Dentiers, nommé sous-ministre en janvier dernier. Je tiens à lui
dire qu'il peut lui faire confiance, c'est un brillant garçon.
Je voudrais aussi dire au ministre qu'il est très bien
entouré, car depuis presque 24 ans que je suis à
l'Assemblée nationale...
M. Léonard: Revenons à votre question. Des voix:
Ah! Ah! Ah!
M. Vaillancourt: ...j'ai eu plusieurs occasions de discuter de
voirie et d'un peu toutes sortes de choses dans le domaine -est-ce qu'on doit
dire la voirie ou le transport aujourd'hui? -...
M. Léonard: On comprend la voirie.
M. Vaillancourt: ...des routes. M. le Président, je ne
voudrais pas répéter tout ce que mes collègues ont dit
avant moi. J'avais préparé des notes, mais je suis obligé
de les changer un peu, étant donné que plusieurs de mes
collègues ont posé avant moi les questions que j'avais à
poser.
M. le Président, étant donné qu'on a parlé
de la coupure des budgets dans le domaine de la voirie - les subventions aux
municipalités, je n'en reparlerai pas, on a eu les explications -
j'aimerais demander au ministre s'il peut nous dire où en est rendue la
construction de la voie de contournement de la ville de Sherbrooke, la route
410.
Autoroute 55
M. Léonard: J'ai eu l'occasion de faire le point
là-dessus lorsque je suis allé à Sherbrooke vers la
mi-mars. J'attends des rapports... D'accord, le contournement de Sherbrooke.
Dans la section de l'autoroute 55, à l'est de l'échangeur
Saint-François, il est prévu, cette année, 2 495 000 $
à dépenser. Et la fin des travaux est prévue pour l'an
prochain.
M. Vaillancourt: Est-ce que c'est prévu pour
compléter...
M. Léonard: Sur 3,5 kilomètres. Ensuite, sur un
autre secteur, de l'est de l'échangeur Saint-François à
l'est de la route 216, boulevard Saint-François, les travaux vont
commencer cette année; il est prévu 2 000 000 $ de
dépenses.
M. Vaillancourt: Avec 2 000 000 $....
M. Léonard: Le pont sur la rivière
Saint-François a été complété
antérieurement. Et ce qu'il va rester à faire, un peu plus tard,
c'est de l'est de la route 216 à la route 112, à l'est du chemin
Champigny.
M. Vaillancourt: Combien d'années prévoyez-vous que
cela va prendre pour la compléter, la route de contournement de la ville
de Sherbrooke, ainsi que la route qui va au CHUS?
M. Léonard: De quatre à cinq ans. M.
Vaillancourt: Quatre à cinq ans. M. Léonard: Pour tout
terminer, oui. M. Vaillancourt: Pour tout terminer.
M. Léonard: Oui. Cette année, ce qui est
dépensé dans ce secteur-là, c'est 4 495 000 $. Donc, on va
ouvrir jusqu'à l'échangeur Saint-François, à l'est
de la route 216, cette année; en 1986, quand cela va être
terminé...
M. Vaillancourt: Vous allez dépenser combien de millions
dans la région sur cette route de contournement, cette année?
M. Léonard: Cette année, 4 495 000 $. Le coût
total de ces travaux est de
28 150 000 $.
M. Vaillancourt: Le coût total, lorsqu'elle va être
terminée.
M. Léonard: Donc, à l'heure actuelle, il y a 14 000
000 $, en comprenant les coûts de cette année; on serait donc
rendus à la moitié des travaux, avec environ 14 000 000 $ de
dépensés.
M. Vaillancourt: À la fin de cette année.
M. Léonard: À la fin de cette année,
oui.
M. Vaillancourt: Est-ce qu'il y a une entente
fédérale-provinciale qui aide le gouvernement provincial pour la
reconstruction de cette route-là?
M. Léonard: Non.
M. Vaillancourt: Est-ce que vous avez d'autres
négociations en cours pour terminer l'autre voie sur la route 55, entre
Bromptonville et Drummondville, parce que tous les terrains sont
expropriés?
M. Léonard: À l'heure actuelle, nous avons des
études en cours pour déterminer si le niveau de circulation
justifierait le dédoublement de la voie. Je sais, pour y être
déjà passé, que, effectivement, le corridor est
exproprié. Donc, à la minute où on en aurait besoin,
où il commencerait à y avoir des embouteillages, à ce
moment-là, je pense qu'on pourra envisager d'en faire des bouts.
M. Vaillancourt: Combien est-ce que cela pourrait coûter
pour terminer ce tronçon-là?
M. Léonard: Sherbrooke-Bromptonville, c'est
déjà doublé.
M. Vaillancourt: C'est Bromptonville-Drummondville.
M. Léonard: Oui, oui, je sais. C'est la question que vous
avez posée. Alors, ma réponse valait pour ce secteur.
M. Vaillancourt: Quel serait le coût pour compléter
la deuxième route? Est-ce que vous avez des estimations? Une quinzaine
de millions de dollars?
M. Léonard: On me dit de 15 000 000 $ à 20 000 000
$.
M. Vaillancourt: Maintenant, dans le domaine des haltes
routières, est-ce que le gouvernement va continuer à en faire
l'entretien, comme cela se fait dans le moment?
M. Léonard: On évalue présentement. Pour
l'instant, c'est le ministère qui le fait. Il n'y a pas de
décision à l'effet contraire. S'il y a des municipalités
qui veulent le faire, on peut négocier des contrats d'entretien avec les
municipalités qui, par ailleurs, souvent ont d'autres équipements
dont elles s'occupent, dont elles font l'entretien. Alors, elles pourraient,
à ce moment-là, aussi prendre charge de l'entretien des haltes
routières.
M. Vaillancourt: C'est donc dire que c'est le statu quo pour le
moment. Il n'est pas question que le ministère remette forcément
aux municipalités l'entretien des haltes routières.
M. Léonard: Je pense que ce que je viens de dire, c'est
que nous négocierions avec les municipalités dans ce
cas-là.
M. Vaillancourt: Merci. Maintenant, j'aimerais demander au
ministre, au sujet des programmes que nous avons acceptés au cours de
l'automne dernier, lorsque les sous-ministres sont passés dans nos
régions respectives, si les crédits ont été
accordés pour tout ce qui avait été retenu lors de ces
visites.
M. Léonard: Cela a été retenu en large
partie, mais vous savez, pour y avoir assisté comme moi, qu'à un
moment donné, au cours de ces rencontres, on met des priorités
sur chacune des routes et si le budget est suffisant on peut toutes les
réaliser. Maintenant, cela se fait par priorité; mais, en bonne
partie, cela a été accepté.
M. Vaillancourt: Que veut dire en bonne partie?
M. Léonard: Je peux bien regarder votre programme.
M. Vaillancourt: Qui est coupé à 5% ou à
20%?
M. Léonard: Non. En bonne partie, à mon sens, c'est
beaucoup plus que cela.
M. Vaillancourt: Ou il n'est pas coupé du tout. Est-ce que
les listes vont nous...
M. Léonard: On va transmettre ces listes à chacun
des députés quand on va commencer la réalisation des
travaux.
M. Vaillancourt: ...être remises prochainement?
M. Léonard: On me dit qu'elles devraient vous être
transmises dans environ
deux ou trois semaines.
M. Vaillancourt: Habituellement, au cours de l'étude des
crédits du ministère des Transports, on nous remet des listes
pour les autoroutes, sur ce qui va être fait au cours de l'année.
Avez-vous ces listes? Sont-elles prêtes?
M. Léonard: C'est dans le cahier. M. Vaillancourt: C'est
dans le cahier.
M. Léonard: C'est dans votre cahier, M. le
député.
M. Vaillancourt: Merci. Maintenant, dans un domaine beaucoup plus
local, j'aimerais demander au ministre si on a des crédits pour une
couche d'usure sur la route 141 entre Magog et Coaticook.
M. Léonard: On pourra vous donner l'information un peu
plus tard. Nous ne l'avons pas ici.
M. Vaillancourt: Vous n'avez pas cela ici avec vous. En ce qui
concerne la route 206, ce n'est pas dans mon comté, je ne sais pas si ma
collègue me permet de poser la question.
Une voix: Vous pouvez y aller.
M. Vaillancourt: C'est la route à partir de Sainte-Edwidge
jusqu'à la route de Saint-Malo à Sawyerville, une longueur de
cinq milles. Est-ce qu'il y a des crédits de prévus pour cela
prochainement?
M. Léonard: Pourquoi? Pour la réfection ou
pour...
M. Vaillancourt: Pour la reconstruction de cette route.
M. Léonard: Voulez-vous répéter? M.
Vaillancourt: La route de...
Une voix: II y a un député qui a laissé son
automobile à cet endroit à la dernière
élection.
M. Léonard: C'est parce qu'il allait trop vite.
Une voix: Non, c'est parce que la route n'est pas
carrossable.
M. Vaillancourt: La route qui relie Sainte-Edwidge à la
route 253, si on va par le numéro de la route.
M. Léonard: Le numéro 253. Avons-nous cela?
M. Vaillancourt: La route qui relie Sainte-Edwidge à la
route 253. La route 253, c'est la route de Saint-Malo à Sawyerville sur
une longueur de cinq milles. Je sais qu'elle n'est pas retenue au programme
pour cette année.
M. Léonard: On me dit qu'on pourrait donner une
réponse cet après-midi. Cet après-midi on va revenir ici
quelques minutes, à tout le moins, à moins qu'on ait fini
avant.
M. Vaillancourt: On est censé revenir une heure, cet
après-midi, d'après le programme.
M. Léonard: Cet après-midi, on transmettra
l'information là-dessus.
M. Vaillancourt: Pardon?
M. Léonard: On peut vous la transmettre soit cet
après-midi ou un peu plus tard, mais on va tenter de le faire dès
cet après-midi.
M. Vaillancourt: Avez-vous d'autres travaux de prévus
cette année sur la route 55, à partir de Rock-Island, parce qu'il
y a des bouts où ce n'est pas trop beau?
M. Léonard: Vous parlez de travaux d'entretien. Donc,
c'est au budget de l'entretien du ministère.
M. Vaillancourt: Je parle du budget d'entretien, mais je
mélange tout cela parce qu'on étudie les programmes 3, 4 et 5. Si
je comprends bien, on étudie les programmes 3, 4 et 5 ensemble.
M. Léonard: C'est cela, mais... Là-dessus, je
voudrais simplement répondre à une considération
générale. On fait l'entretien quand une route connaît
quelques nids-de-poule. Cela peut très bien arriver qu'il y ait des
nids-de-poule sur une route; à ce moment, la division va s'occuper de
les reboucher. Je pense que c'est dans le mandat du ministère: au niveau
de l'entretien, il y a un budget pour cela.
M. Vaillancourt: Je vais vous poser ma question avec plus de
précision. L'an passé, on a fait une couche d'usure sur la route
55, on en a fait un bon bout. Est-ce que cette année il y en a encore un
autre bout de prévu? (12 h 15)
M. Léonard: II y a un budget pour les couches d'usure au
ministère et c'est déterminé selon l'état des
routes. Quand on en fait sur un bout, cela se peut très bien qu'on soit
amené à continuer l'année suivante. On fait les cas les
plus urgents, là
où c'est vraiment prioritaire, et graduellement on finit par
recouvrir une route. Une couche d'usure, c'est une opération qui se
présente régulièrement dans nos travaux.
M. Vaillancourt: Oui, mais c'est planifié d'avance.
M. Léonard: Oui.
M. Vaillancourt: Je sais qu'il y a un budget pour cela mais la
question précise que je pose: Est-ce qu'il y a un budget cette
année de prévu pour en faire un autre bout?
M. Léonard: Cela aussi, on va le vérifier.
M. Vaillancourt: Allez-vous me le dire cet après-midi?
M. Léonard: Oui. Est-ce que vous pouvez
répéter de quelle section à quelle section, s'il vous
plaît?
M. Vaillancourt: C'est la continuation de la route...
M. Léonard: M. Bonneau. M. Vaillancourt: ...55.
M. Léonard: Oui.
M. Vaillancourt: II y en a eu un bout de fait l'an passé,
à partir de Rock-Island, dans ce coin. Cela va-t-il se continuer
jusqu'à Magog?
M. Léonard: C'est cela, jusqu'à Magog.
Pavage des routes non numérotées
M. Vaillancourt: J'aimerais connaître l'opinion du ministre
concernant le pavage et les routes. Actuellement il y a beaucoup de formes qui
sont prêtes. Je sais que les ministres qui vous ont
précédé, cela n'avait pas l'air à être leur
politique de faire du pavage. Est-ce que le ministre a l'intention de changer
cette politique?
M. Léonard: Sur les chemins à faible circulation,
nous avons un programme par lequel nous refaisons des chemins et, si possible,
dans l'emprise existante, mais cela reste gravelé et non pas
asphalté. Il y a un nombre considérable de kilomètres
qu'il faudrait asphalter à ce moment. Par définition, ces chemins
ont une faible circulation. Donc, normalement, il est moins urgent de les
asphalter que d'autres. Mais, au fur et à mesure que la circulation
monte, à ce moment on peut être amené à y poser de
l'asphalte.
Par ailleurs, le programme d'amélioration des chemins municipaux,
ce sont les municipalités qui en sont responsables. Nous leur donnons
des subventions qui ne sont pas très élevées - je le
reconnais - mais, quand même, il s'agit de chemins de
responsabilité municipale. Si la municipalité juge qu'il y a trop
de poussière sur ces chemins, c'est à elle à prendre la
décision de mettre de l'asphalte. Je ne reprendrai pas toutes les
discussions que nous avons eues au début de cette séance, sur ce
budget et sur la réforme de la fiscalité municipale. Il reste
qu'il s'agit de responsabilités typiquement municipales.
M. Vaillancourt: M. le Président, les routes dont je
parle, ce ne sont pas les routes qui sont à l'entretien des
municipalités.
M. Léonard: Vous parlez des routes à l'entretien du
ministère, non numérotées.
M. Vaillancourt: Les routes qui sont à l'entretien du
ministère des Transports, les routes qui ont été refaites.
Il y a eu des réfections économiques, il y en a dans tous les
comtés de la province. J'en ai peut-être une cinquantaine de
kilomètres qui sont prêts à être pavés. Les
municipalités nous transmettent des résolutions et nous demandent
que ces routes soient pavées. Dans le passé, on nous
répondait que ce n'était pas la politique du ministère.
J'ai toujours pensé que ce n'était pas la politique du ministre
du temps; là, je demande au ministre s'il tient la même politique
que ses prédécesseurs en ce qui concerne le fait de couvrir
d'asphalte les formes qui sont prêtes à être
pavées.
M. Léonard: Je reviens donc sur cela. Notre
première priorité, c'est de terminer, asphalter des routes
numérotées. Elles ne sont pas toutes terminées dans le
Québec. Alors, je pense que tout le monde va admettre que des routes
numérotées doivent être terminées. Par ailleurs,
lorsque nous avons des routes non numérotées, normalement, elles
connaissent une faible circulation. Pour l'instant, en tout cas, nous ne posons
pas d'asphalte à moins qu'il y ait un bon débit. Donc, c'est le
débit de circulation qui est indicateur à ce moment.
Je soulignerai au député que les routes sont refaites et
que ce sont de bonnes routes même s'il n'y a pas d'asphalte, mais que
remettre de l'asphalte sur cela coûte 70 000 $ le kilomètre. Juste
l'intérêt de cela, c'est 7000 $ par année. Il y a quand
même des coûts considérables à ce réseau
routier et, encore une fois, je le répète, pour des routes
à faible circulation.
S'il y a une bonne circulation, on peut reconsidérer la question,
mais à ce moment-
là il y a quand même une marge que nous devons
apprécier.
M. Vaillancourt: Merci.
Le Président (M. Fallu): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. Je commençais
à avoir hôte que mon tour arrive. Franchement, vous avez
parlé de 70 000 $ le kilomètre pour du béton bitumineux,
M. le ministre. Dans mon coin, on a utilisé l'année
dernière du DTS, double traitement de surface, qui était beaucoup
plus économique. Comme je l'ai dit l'autre fois, de la "garnotte" avec
du goudron chaud, je sais que c'est beaucoup plus économique que du
béton bitumineux. L'essai que vous avez fait dans mon coin va-t-il
être étendu dans toute la province? Si cela a été
payant et durable, quelles sont vos appréciations sur le DTS?
M. Léonard: Je vais permettre à M. Michaud de
répondre. Il s'agit d'une question très technique, très
intéressante et très importante, qui comporte des aspects
très techniques.
M. Michaud: Je crois qu'on va essayer d'élargir même
le programme de double traitement de surface dans le sens suivant: Nous venons
d'ouvrir les soumissions d'appels d'offres pour la fourniture de ciment
asphaltique et pour le lien pour le mélange d'asphalte et nous
constatons une hausse de l'ordre de 30%. Donc, il y a un coût additionnel
à couvrir du côté de l'asphalte conventionnel. Le
ministère, dans les régions où c'est permis, parce qu'on
ne peut pas appliquer cela dans toutes les régions du Québec,
à cause de la pierre et du gravier... Mais, votre région est
propice à cela et les expériences ont été faites
là. Nous allons élargir le programme dans ce sens-là.
Donc, à un coût moindre on va pouvoir couvrir plus long de
surface.
Mme Juneau: Le critère pour le DTS est-il le même
que pour le voiturage? J'imagine que le double traitement de surface, il ne
faut pas que ce soit une route à haut taux de voiturage parce que ce
n'est pas si bon: c'est épais comme cela, tandis que le béton
bitumineux a trois ou quatre pouces.
M. Michaud: C'est en fonction de la circulation lourde, ce sont
les camions qui empruntent ces rangs-là. C'est évident que c'est
possible que... Sur l'ensemble qui a été fait, on a eu seulement
un cas où on a eu un problème. Mais, là, le degré
de circulation avait été mal estimé sur ce rang. La
correction a été faite, je crois, à la fin de l'automne
passé.
Mme Juneau: C'est effectivement dans mon comté, parce
qu'il y a eu des ornières à la suite du camion laitier qui
était lourd et qui passait dans ce rang-là.
Il y a une autre chose que je voulais vous demander. J'ai vu dans
l'Estrie aussi -je ne sais pas si c'est le terme que vous employez - un
sandwich, c'est-à-dire de l'asphalte, puis vous mettez de la "garnotte"
et après vous remettez une autre couche d'asphalte. Est-ce nouveau, ce
procédé? Est-ce plus économique? C'est quoi? Pourquoi vous
ne mettez pas seulement une couche d'usure?
M. Michaud: C'est que, si la route est très
rapiécée depuis plusieurs années et que la fondation est
mauvaise, on prétend par ce procédé être capable de
stabiliser la route et que la surface de roulement...
Mme Juneau: Meilleure?
M. Michaud: ...durera plus longtemps. Mais, c'est évident
qu'à un moment donné, si cela ne donne pas le résultat, il
faut regarder la réfection de cette route. Mais, il ne s'agit pas
d'aller...
Mme Juneau: Si je comprends bien, c'est un essai?
M. Michaud: ...faire des essais partout et sur toutes les routes
du Québec. On fait des tests et dans des cas cela s'avère
très profitable pour une dizaine d'années, par exemple.
Mme Juneau: L'année dernière, quand vous êtes
venu dans la région pour la négociation, vous avez dit que
possiblement, si les municipalités l'acceptaient, vous pourriez remettre
les haltes routières à la municipalité qui en ferait
l'entretien et qu'elle posséderait la halte routière. Avez-vous
quelque chose de nouveau à ce sujet? Y a-t-il des municipalités
qui ont accepté?
M. Michaud: II y en a quelques-unes à l'échelle du
Québec, mais les municipalités ne sont pas forcées de le
faire...
Mme Juneau: Non, non, c'est sur une base volontaire; j'ai entendu
cela.
M. Michaud: ...comme le ministre a répondu tantôt.
Mais, il y en a qui acceptent et qui veulent en faire un centre de promotion
touristique ou quelque chose comme cela. Cela entre dans notre... Si la halte
routière a été construite aux abords d'une
municipalité, il y a eu un développement quelconque, et si la
municipalité est intéressée à la prendre pour
faire de la promotion touristique, je pense qu'elle est meilleure agent
touristique que, peut-être, les officiers en région du
ministère des Transports.
Mme Juneau: Oui. Je vais vous ramener en hiver un petit peu. Je
regardais votre dépliant ici. Vous dites que l'achat des fondants
chimiques a entraîné des déboursés de 26 800 000 $.
Là-dedans, il y avait 505 000 tonnes de chlorure de sodium et 7600 de
chlorure de calcium. Pourquoi la grosse différence entre les deux?
Est-ce parce qu'il y en a un qui est plus efficace que l'autre, qu'il
coûte moins cher ou quoi? Quelle est la réponse?
M. Bonneau: Jean-Paul Bonneau. Vous demandez la différence
entre les quantités du calcium...
Mme Juneau: Non.
M. Bonneau: Non. Pourquoi?
Mme Juneau: Pas sur la quantité. C'est le coût.
Est-ce que c'est relié à un coût qu'il y ait plus de
chlorure de sodium que de chlorure de calcium?
M. Bonneau: Non.
Mme Juneau: Est-ce que c'est relié au coût?
M. Bonneau: Non. C'est relié à l'utilisation:
l'efficacité du chlorure de sodium est reconnue à zéro
degré, quand il fait moins froid.
Mme Juneau: Oui.
M. Bonneau: Et, en bas de 10 degrés ou à moins
dix...
Mme Juneau: C'est l'autre.
M. Bonneau: ...cela prend du calcium.
Mme Juneau: Je vois que vous vous approvisionnez à la
compagnie Seleine des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que les coûts
ont été diminués depuis que vous vous approvisionnez aux
Îles-de-la-Madeleine?
M. Bonneau: Non. Ce sont les mêmes coûts.
Mme Juneau: Ce sont les mêmes coûts. J'imagine que
cela a procuré du travail.
M. Léonard: Exactement.
Mme Juneau: Ce sont des mines qu'on a chez nous et c'est
très important. Je trouve cela très important que cela se fasse
ainsi. Ensuite - pour une fois que je suis d'accord avec l'Opposition - M. le
ministre, je dois vous dire que je souhaiterais aussi qu'il y ait des montants
d'argent dans les voiries municipales parce que j'ai un grand comté.
J'ai beaucoup de maires qui insistent pour avoir des montants. Je souhaiterais
aussi que vous trouviez le moyen de nous procurer les montants d'argent
nécessaires à aider nos municipalités sur les chemins
ruraux.
Cela résume à peu près ce que je voulais savoir de
mon côté, M. le Président. Je vous en remercie.
Le Président (M. Fallu): Voilà. En vous
prévenant qu'il reste à peine quelques minutes...
M. Vaillancourt: Seulement une question que je voudrais poser au
ministre.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous pouvez attendre
cet après-midi, M. le député d'Orford?
M. Vaillancourt: C'est au sujet du livre dont on m'a
parlé, parce que, cet après-midi, on va peut-être
m'apporter ce que j'ai demandé. La liste des routes, des grand-routes
qui vont être construites dans la province, ce n'est pas dans mon
livre.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Robert Baldwin. Allez. Je vous en prie.
Sécurité sur les autoroutes et dans les
tunnels
M. O'Gallagher: M. le Président, je voudrais parler des
panneaux sécuritaires sur les autoroutes et dans les tunnels Ville-Marie
et Louis-Hippolyte-Lafontaine. Le 7 mars dernier, il y a eu un accident dans le
tunnel Ville-Marie où deux personnes ont perdu la vie. Je sais que ce
n'est pas la première fois qu'un "motoriste" - comme dans ce cas
-emprunte une sortie du tunnel par erreur.
Une voix: Un motocycliste?
M. O'Gallagher: Non, un "motoriste".
Une voix: Un automobiliste.
M. O'Gallagher: C'étaient deux voitures qui se sont
rencontrées face à face dans le tunnel Ville-Marie. Il y a eu
deux personnes de tuées dans l'accident. L'accident a été
causé par une personne qui a emprunté une sortie du tunnel,
précisément la sortie du tunnel Ville-Marie, à l'angle de
la rue William et Université. Je sais aussi que ce n'est pas la
première fois que cela arrive qu'un automobiliste emprunte la sortie du
tunnel, car mon fils aîné prend ce chemin
tous les jours et quelques semaines avant cet accident il a aussi
rencontré un automobiliste qui avait pris le tunnel en sens inverse.
Heureusement, il n'y a pas eu d'accident.
Il y a eu un reportage, à la suite de cet accident, à
l'émission Pulse, la semaine suivante. On a montré l'insuffisance
de la signalisation à cet endroit. Depuis ce temps, les deux ou trois
fois que j'ai eu l'occasion de passer à cet endroit, j'ai
vérifié et, même, lundi passé on n'avait pas
amélioré la signalisation aux sorties de ce tunnel. Il y a
vraiment un danger qu'une personne un peu désorientée, qui ne
connaît pas la ville, puisse facilement emprunter cette sortie du tunnel.
C'est vraiment une cause d'accidents. Je vous suggère d'aller voir.
C'est vraiment une occasion extrêmement dangereuse. Je vous
suggère de prendre le soin de corriger cette lacune. Ce n'est pas une
question de budget important, ce n'est pas non plus une question d'étude
d'impact. Là, il y a vraiment un danger à corriger. En même
temps, M. le ministre... (12 h 30)
M. Léonard: II n'y a pas de terres agricoles, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Fallu): Comme votre temps est
terminé mais que je sais que vous n'avez plus qu'une autre question qui
aurait une réponse courte du ministre, je sollicite le consentement pour
que nous dépassions de quelques minutes le temps qui nous est imparti.
Continuez donc.
M. O'Gallagher: En parlant des mêmes tunnels, l'an dernier,
le 13 juin, j'ai posé des questions au ministre responsable de la loi
101 et au ministre des Transports, suggérant une signalisation
sécuritaire bilingue. Quand on voit dans vos dépliants qu'il y a
une circulation de 70 000 automobilistes dans le tunnel Ville-Marie à
tous les jours, on sait bien qu'un fort pourcentage de ces automobilistes est
anglophone, soit de Montréal ou de l'extérieur, surtout durant
les périodes touristiques. Il y un manque complet de signalisation
bilingue. Parfois, aux entrées du tunnel, c'est indiqué
seulement: Reculez. C'est une chose que j'ai remarquée, même
près de mon comté, sur la route métropolitaine 220,
à la sortie de cette autoroute, angle boulevard des Sources. C'est une
occasion extrêmement risquée qu'une personne unilingue anglaise,
ou même un touriste ne connaissant pas les lieux puisse emprunter cette
sortie très facilement. Il y a danger d'un autre accident mortel, comme
celui qui s'est produit dans le tunnel Ville-Marie.
J'ai remarqué la même chose à Vallée-Jonction
sur l'autoroute de la Beauce, près des frontières
américaines, où le touriste arrive à un endroit où
il est facile de faire erreur, d'emprunter une sortie de l'autoroute.
Là aussi, il y avait seulement une affiche indiquant: Reculez. Si
l'anglais vous fait peur, vous pourriez au moins utiliser une signalisation de
symboles. C'est une des responsabilités du ministre de protéger
la vie de tous les citoyens et il y a un manque terrible de signalisation
adéquate, suffisante et bilingue, sur toutes les autoroutes.
La même chose s'applique à l'entrée du tunnel
Ville-Marie. Il y a une grosse affiche toute éclairée maintenant
pour indiquer: Allumez vos phares. Je puis vous assurer que les automobilistes
ou les camionneurs qui arrivent de partout au pays, qui traversent juste en
dessous du Centre des congrès ne comprennent pas cette signalisation. Le
but de la signalisation est de protéger le public. Pour le faire
adéquatement, je vous suggère fortement de rendre votre
signalisation sécuritaire bilingue. Merci.
M. Léonard: M. le Président, concernant le premier
point sur la sécurité dans le tunnel Ville-Marie, je dirai
simplement ceci: Dans le tunnel, je pense qu'il y a un bon système de
sécurité, mais nous allons voir s'il n'y a pas lieu
d'améliorer cela à l'entrée du tunnel, avec M. Charland,
pour savoir si l'on ne pourrait pas améliorer la circulation pour
éviter que les gens s'engagent dans un sens unique. Donc, s'il y a des
gens qui l'ont emprunté, c'est qu'ils ont mal vu. Cependant, je ne pense
pas que ce soit parce que la signalisation est en français ou quoi que
ce soit, il y a aussi des signes qui accompagnent la signalisation sur les
autoroutes. Quand les gens viennent au Québec, même s'ils sont
anglophones ou étrangers, ils s'attendent à trouver du
français ici comme on s'attend à trouver de l'italien en Italie.
Donc, on n'entreprendra pas tout ce débat. Cela me paraît tout
à fait correct. On pourra voir s'il y a possibilité
d'améliorations mais il reste que ce n'est pas une question de langue,
c'est une question de volonté aussi.
M. le Président, je voudrais simplement dire...
M. O'Gallagher: M. le ministre, ce n'est pas votre
responsabilité d'améliorer l'utilisation du français, mais
votre responsabilité est plutôt de protéger le public
là où il y a un danger pour les automobilistes.
M. Tremblay: Est-ce qu'il y a souvent des accidents à cet
endroit ou bien si c'est comme ailleurs?
M. Léonard: Sur le boulevard Ville-Marie, à
l'entrée du tunnel, on vérifiera la signalisation. S'il y a eu
quelque rapport d'accidents qui auraient été causés
là par la signalisation, on pourra corriger et je m'engage à le
faire. En tout cas, on va
examiner cette question.
M. O'Gallagher: Et les deux autres endroits aussi que j'ai
mentionnés?
M. Michauds Dans le tunnel lui-même, il peut arriver qu'un
automobiliste entre à l'inverse de la circulation. Il y a un circuit de
télévision sur des écrans et des hommes
préposés à la télévision...
M. O'Gallagher: Oui, mais il ne peut pas l'arrêter, il faut
qu'il...
M. Michaud: ...s'aperçoivent... Non, mais...
M. O'Gallagher: II ne peut pas bien, bien l'arrêter.
M. Michaud: ...il y a une signalisation de...
M. O'Gallagher: C'est bien beau d'avoir la
télévision, mais cela n'empêche pas les accidents!
M. Michaud: ...voie au point de vue de flèches rouges et
tout cela, qui dirige celui qui s'en vient en sens inverse pour qu'il puisse
dégager et aller dans l'autre voie, jusqu'à ce que la personne en
question soit interceptée par un patrouilleur.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, en conclusion
s'il vous plaît, puisqu'il est déjà 12 h 36.
M. Léonard: Oui, je voudrais simplement savoir...
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît!
M. Léonard: ...si on revient sur le dossier de l'entretien
des routes après?
Le Président (M. Fallu): II reste, m'a-ton signalé,
quelques questions concernant l'entretien.
M. Léonard: Simplement pour souligner un
événement, M. le Président. M. Bonneau, très connu
au ministère depuis fort longtemps, prendra sa retraite bientôt,
après 30 années de services. Je pense que ce monsieur que vous
avez vu ici tout à l'heure, après 30 années de services,
mérite toutes nos félicitations et nos remerciements.
Une voix: On vous remercie.
Le Président (M. Fallu): Au nom de la commission
parlementaire élue permanente de l'aménagement et des
équipements, vous me permettrez, M. Bonneau, de vous souhaiter une
heureuse retraite, en vous remerciant des loyaux et bons services que vous avez
prodigués à l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
À 12 h 37, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 37)
(Reprise de la séance à 15 h 20)
Le Président (M. Fallu): Nous reprenons les travaux de la
commission permanente de l'aménagement et des équipements. Nous
n'avons malheureusement que très peu de temps, puisque, à 16
heures, il nous faut absolument avoir terminé nos travaux. C'est ainsi
qu'immédiatement je passe la parole à notre collègue de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre au sujet de la corporation municipale de
Sawyerville, dans le comté de Mégantic-Compton. La corporation
municipale, pour obtenir une subvention du ministère de l'Environnement,
devrait effectuer des travaux d'assainissement des eaux pour l'année
1985. Le ministère des Transports s'est engagé envers la
municipalité de Sawyerville à construire un mur de
soutènement qui se révèle être un cas d'urgence et
à refaire les routes 210 et 253 en 1987-1988. Étant donné
que les travaux d'assainissement des eaux vont occasionner des bris de rues qui
devront être réparés, la corporation municipale demande
s'il n'y aurait pas possibilité qu'une entente intervienne entre le
ministère des Transports et le ministère de l'Environnement pour
que les travaux prévus pour 1987-1988 soient effectués en 1985,
en même temps que les travaux d'assainissement des eaux. Je pense que ce
serait une concordance; cela aiderait la municipalité. Elle a
envoyé, je crois, une résolution au ministère des
Transports adressée à votre prédécesseur. Je
demande s'il est possible d'essayer de faire une entente pour ne pas
pénaliser la municipalité et lui permettre d'obtenir les
subventions nécessaires et effectuer ses travaux.
M. Léonard: M. le Président, mon ministère
collabore avec le ministère des Affaires municipales et le
ministère de l'Environnement pour que, lorsqu'il y a des travaux dans
les rues d'un village en particulier qui touchent des aqueducs, des
égouts, des services municipaux et l'assainissement des eaux, le tout
soit fait en concordance, d'autant plus que, si le ministère des
Transports prévoit des travaux de réfection des rues
ultérieurement, autant les faire tout de suite. Il s'agit simplement de
communiquer avec le divisionnaire et nous sommes très ouverts à
ce genre de travaux
pour ne pas dédoubler les coûts si on les fait à la
suite les uns des autres. Tout le monde s'entend pour les faire en même
temps. Il s'agit simplement de signaler les faits.
Quant à moi, j'ai eu connaissance que de telles ententes, des
protocoles avec les municipalités ont été faites à
plusieurs reprises dans mon comté.
M. Ciaccia: Oui.
M. Léonard: Sur ce sujet ou...?
M. Ciaccia: Sur le même sujet.
M. Léonard: Sur le même sujet. D'accord.
M. Ciaccia: Je voudrais seulement porter à votre attention
que le 24 février une lettre a été envoyée par le
chef du district du ministère des Transports à la corporation
municipale. Je vais vous lire seulement une partie de la lettre.
M. Léonard: Oui.
M. Ciaccia: Peut-être que les membres du ministère
pourront faire un suivi. Il dit: "Ordinairement, quand une municipalité
et le ministère des Transports ont des projets de travaux sur une route,
il est plus avantageux pour les deux parties de combiner ces deux projets en un
seul." Il confirme ce que vous venez de dire.
Cependant, il ajoute: "Sur les routes 210 et 253, dans Sawyerville, le
ministère des Transports du Québec n'a qu'un seul projet pour les
cinq prochaines années, soit la réfection d'un mur de
soutènement le long de la rivière Eaton. Ce projet avait
été programmé en 1987-1988. Pour devancer
l'échéancier de ces projets, il nous faudrait consulter divers
intervenants du ministère des Transports, soit l'arpentage foncier,
l'expropriation, etc., et ensuite soumettre cette demande aux autorités
pour acceptation."
Je demanderais si on pourrait faire un suivi et essayer d'accéder
à la demande de la municipalité.
M. Léonard: Oui. Je comprends ce que le
député veut dire. Il reste quand même que mes
fonctionnaires dans la région vont aller voir... Ils sont probablement
déjà allés voir ce qui en est. Je suppose que cela va
être mis sur la programmation le plus tôt possible. Remarquez que
c'est le ministère qui fait l'évaluation des coûts
là-dessus et je suppose donc qu'il y aura des discussions qui vont
conduire normalement à la signature d'un protocole d'entente avec la
municipalité.
Je comprends que, s'il y a des travaux d'assainissement des eaux qui
sont prévus pour 1985, que le ministère des Transports fasse les
siens à peu près à la même période, c'est
toujours ce que nous essayons de faire, c'est-à-dire de nous ajuster les
uns par rapport aux autres.
M. Ciaccia: J'aurais d'autres questions à poser, mais je
pense que je vais laisser la parole à...
M. Léonard: Avant de passer à d'autres questions,
je voudrais quand même revenir sur les questions que le
député d'Orford nous a posées cet avant-midi et qui est
là maintenant.
D'abord, j'ai eu l'occasion de signaler à M. le
député d'Orford, juste au moment où nous nous quittions ce
midi, que les grands travaux étaient effectivement dans le cahier que
nous vous avions remis, à l'annexe II. Peut-être a-t-on
passé un peu vite sur ces pages, mais, effectivement, elles
étaient dans le cahier.
Par rapport aux questions précises qu'il nous a posées:
sur la route 141, oui, il y aura une couche d'usure dans la municipalité
de Barnston, dans Orford, sur une longueur de 7,4 kilomètres; il y en
aura aussi à Ayer's-Cliff et Sainte-Catherine-de-Hatley; à Orford
aussi, pour 3,1 kilomètres et sur la 55, à
Sainte-Catherine-de-Hatley, sur 7,8 kilomètres.
M. Vaillancourt: Merci, cela répond à mes
questions.
M. Léonard: Maintenant, sur une question que vous aviez
posée sur des travaux à partir de la municipalité de
Sainte-Edwidge, sur la route 206, en direction de la route 253, effectivement,
le ministère envisage des travaux, cependant pas cette année.
Toutefois, dans les années qui viennent, il entend faire la
réfection de cette route.
M. Vaillancourt: M. le Président, je sais qu'il y a 7 ou 8
kilomètres... C'est 5 milles, en tout cas...
M. Léonard: C'est 6,8 kilomètres. Le coût
total prévu en dollars d'aujourd'hui est de 1 250 000 $.
M. Vaillancourt: Qu'est-ce qui a fait qu'on a abandonné ce
projet cette année? Il était au programme pour l'année
1984-1985. Est-ce qu'il y a des difficultés avec l'environnement?
M. Léonard: On me dit que les plans définitifs
n'étaient pas prêts.
M. Vaillancourt: II va se faire en 1984-1985?
M. Léonard: En 1985-1986, il pourrait
commencer. Les plans se feraient au cours de l'année. Donc, on
avancerait au niveau des études, mais, ultérieurement, on y
viendrait.
M. Vaillancourt: En même temps, est-ce qu'on pourrait me
dire si la route 141, le petit bout qu'il reste entre Hereford et
Saint-Herménégilde, dans le comté de
Mégantic-Compton, est au programme?
M. Léonard: Là, je pense qu'il faudrait
vérifier. Je n'ai pas la réponse ici; je pourrai vérifier
et quelqu'un communiquera avec vous pour vous donner la réponse.
M. Vaillancourt: Merci.
Le Président (M. Fallu): Deux questions, s'il vous
plaît, M. le ministre! Dans le cahier d'information supplémentaire
que vous nous avez remis, en ce qui a trait aux principaux projets routiers
pour 1984-1985, il est prévu, sur l'autoroute 15, la complétion,
ou presque, de l'échangeur au kilomètre 25 pour l'usine Stablex
et, également, au kilomètre 31, des aménagements pour
l'arrivée de Bell Helicopter Textron au coût total de 2 200 000 $.
Pourriez-vous, d'une part, décomposer ce chiffre et, d'autre part,
informer la commission du montant total qui sera requis pour l'implantation de
Bell Helicopter? Enfin, est-ce que ces montants prévus dans les
crédits du ministère des Transports font partie de l'entente
signée par le gouvernement du Québec avec Bell Helicopter,
l'entente de 212 000 000 $ pour l'implantation, ou si c'est encore en
supplément?
M. Léonard: M. Pierre Michaud. (15 h 30)
M. Michaud: La modification de l'échangeur au
kilomètre 31 au coût global de 1 375 000 $, ces travaux sont
prévus par le biais du ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme dans le cadre d'une entente. Le reste du montant qui couvre les 2
200 000 $, c'est la terminaison des travaux à l'échangeur, au
kilomètre 25 pour Stablex.
Le Président (M. Fallu): D'accord. La deuxième
question: peu de jours après votre nomination au ministère comme
ministre des Transports, à l'occasion d'une déclaration de
presse, je crois, vous avez annoncé que l'une de vos priorités
serait la sécurité physique des personnes. Quels outils ou quelle
mesure entendez-vous prendre pour assurer cette plus grande
sécurité physique des personnes?
M. Léonard: Je vais d'abord signaler que la campagne de
publicité pour sensibiliser les gens à la sécurité
routière est déjà en cours depuis déjà une
semaine environ. Il y a un certain nombre de mesures qui ont été
prises à ce sujet. Le thème de la campagne, c'est sur le partage
de la route parce qu'il faut signaler un des problèmes particuliers en
ce qui concerne, par exemple, les motocyclettes. Il faut que les automobilistes
apprennent davantage à faire attention aux cyclistes et aux
motocyclistes. Nous avons constaté, et les statistiques le disent, que
beaucoup d'accidents surviennent parfois parce que les automobilistes n'ont pas
vu les cyclistes ou les motocyclistes. Alors, je sais que ce sera un des
thèmes majeurs et qu'il y a différentes mesures qui seront
apportées à ce sujet. Je vais demander à M. Jacques
Charland de préciser davantage.
M. Charland (Jacques): M. le Président, ce dont le
ministre a parlé jusqu'à maintenant et qui touchait
particulièrement à la moto comme telle, il faut dire qu'au niveau
gouvernemental et par le Conseil de la sécurité routière
on a mandaté quatre comités interministériels qui
siègent présentement, dont l'un est attitré au
ministère des Transports que j'ai l'honneur de présider. On a
rassemblé autour d'une table des agents de tous les ministères du
gouvernement impliqués: ministère de la Justice,
Sûreté du Québec, ministère des Affaires
municipales, ministère des Transports, aux fins de renseigner et de
recommander au Conseil de la sécurité routière du
Québec des avenues d'amélioration sur la relation qui existe
entre la sécurité routière et l'infrastructure
routière comme telle. Alors, d'ores et déjà, nous avons
siégé à cinq reprises et il nous reste à peu
près une ou deux sessions avant de faire un rapport préliminaire
au conseil gouvernemental de la sécurité routière.
Le Président (M. Fallu): Lorsqu'on a l'occasion de lire un
des rapports qui viennent de nous être déposés, celui de la
Régie de l'asurance automobile, on constate encore - et je le dis de
mémoire - que c'est de l'ordre de 22% ou 23% que les causes d'accidents
sont encore attribuables à l'alcoolisme. Ce que je dis n'est
peut-être pas exact, mais le pourcentage de gens qui ont des points de
démérite le doivent à une surdose d'alcool dans le sang.
Reliez-vous également ce phénomène d'inconduite morale
à l'inconduite automobile?
M. Charland: M. le Président, je vous avoue que notre
préoccupation a été de faire la relation entre
l'infrastructure physique comme telle comme agent soit actif, soit passif de
l'accident comme tel. L'autre préoccupation qui s'attache plutôt
au conducteur automobile est traitée dans un autre comité.
Le Président (M. Fallu): D'accord,
merci. M. le député de Chapleau.
Voies d'accès au centre hospitalier de
Gatineau
M. Kehoe: Merci, M. le Président. Je veux poser une
question au ministre concernant une situation fort déplorable qui existe
dans le comté de Chapleau, plus spécifiquement dans la ville de
Gatineau concernant les voies d'accès au centre hospitalier de Gatineau.
Je ne sais pas si vous êtes au courant, M. le ministre, mais le site de
l'hôpital a été choisi il y a quatre ans; les travaux de
construction du centre ont débuté en août 1980 et il y a eu
inauguration officielle le 7 novembre dernier. Le centre abrite quelque 325
lits et il fournit de l'emploi à plusieurs milliers de personnes dans la
ville de Gatineau. Ce qui arrive, c'est que chaque mois l'hôpital ouvre
ses portes à d'autres patients de sorte que d'un coup sec tous les lits
ou tout l'hôpital n'est pas ouvert. Le problème, c'est que pour se
rendre à cet hôpital il y a seulement un boulevard avec une voie
d'accès, soit le boulevard Saint-René. À mesure que les
affaires avancent, le nombre de patients, le nombre de travailleurs, le nombre
de visiteurs à cet hôpital, la situation s'aggrave
continuellement. La ville de Gatineau a adopté une résolution qui
a été envoyée à votre ministère demandant
une intervention pour qu'une solution soit trouvée au problème.
Personnellement, j'ai écrit à M. Clair en date du 8
février 1984 lui demandant une rencontre pour discuter de la situation
et je n'ai pas reçu la courtoisie d'un accusé de réception
à ma lettre.
Maintenant, la situation se détériore continuellement.
Personnellement, j'ai pris l'initiative de contacter le directeur
régional de la voirie, M. Baribeau, à Hull, pour savoir quelle
solution peut être apportée pour la construction du boulevard de
La Vérendrye, qui est prévue pour la fin de 1984 et le
commencement de 1985. La situation est telle que, si on attend jusqu'à
ce temps, ce sera complètement inacceptable. Il va y avoir un
hôpital d'ouvert avec 325 lits, avec tout le va-et-vient à cet
hôpital. La voie d'accès, c'est une vache à lait avec un
hôpital situé dans un champ, à toutes fins utiles. On a un
très bel hôpital, mais on ne peut pas s'y rendre. La seule
manière de s'y rendre, ce serait quasiment en hélicoptère.
Comme je vous l'ai dit, j'ai vérifié avec le directeur
régional et il m'a dit qu'il serait prêt. Les crédits sont
votés et on est prêt à commencer les travaux
immédiatement pour le boulevard de La Vérendrye qui donnera
accès complètement à l'hôpital, mais le
problème, c'est l'expropriation des propriétés. Encore une
fois, j'ai vérifié avec la personne en charge de cela et elle m'a
dit que les expropriations sont déjà commencées, mais
qu'on ne peut pas commencer les travaux tant qu'il n'y a pas de titres clairs.
Dans les circonstances, M. le ministre, il y a des prévisions dans la
loi qui prévoient que, lorsque la situation est sérieuse, quand
une partie expropriante a besoin d'un terrain pour faire des travaux, quand il
s'agit, pas nécessairement d'une urgence, mais d'une situation qui va
certainement se détériorer continuellement si elle n'est pas
rectifiée... Je me pose des questions: y a-t-il des raisons majeures
pour lesquelles votre ministère ne peut pas procéder plus vite,
soit à l'expropriation pour commencer, l'expropriation des terrrains
requis, et par la suite aux travaux pour la construction du boulevard de La
Vérendrye?
M. Léonard: Alors, M. le Président, sur cela, je
voudrais simplement signaler qu'il y a eu plusieurs questions soulevées
entre le ministère et la municipalité et que maintenant, à
ce qu'on me dit, on en serait venu à une entente; donc, c'est une
question réglée, mais qui a pris quand même un certain
temps à se régler. À l'heure actuelle, nous sommes en
train de procéder à l'expropriation. Les études sur cela
sont enclenchées. Nous prévoyons commencer les travaux avant la
fin de l'année budgétaire actuelle. Le coût total des
travaux prévus sur le boulevard de La Vérendrye, pour une
longueur de trois kilomètres, sont de 1 560 000 $. Cela comprend aussi
un meilleur accès à l'hôpital de Gatineau.
M. Kehoe: M. le ministre, est-ce que je peux vous dire que cela
fait au-delà d'un an que l'entente est intervenue entre la ville de
Gatineau et le ministère pour la construction du boulevard de La
Vérendrye, l'emplacement? Cela fait quatre ans que l'hôpital est
en construction. Gouverner, c'est prévoir. Construire un hôpital
dans un champ comme cela sans accès, je trouve cela absolument
inacceptable. Je dis présentement, pour rectifier la situation, que je
ne conçois pas pourquoi vous ne pourriez pas en prendre possession au
préalable. Je suis d'accord avec vous que l'expropriation que... La
personne en charge m'a dit que les requêtes en expropriation sont
déjà déposées. Il y a une procédure dans la
loi qui vous permet de prendre possession au préalable, de devenir
propriétaire. D'ailleurs, avec le dépôt de ces documents,
vous devenez propriétaire. Vous pourrez faire une requête à
la cour pour devenir le propriétaire immédiat des terrains en
question, de sorte que vous pourrez procéder aux travaux
immédiatement.
M. Léonard: Je pense que M. le député
retarde dans sa connaissance des lois parce que la Loi sur l'expropriation a
été changée en 1975 et nous ne pouvons prendre possession
des terrains selon la Loi sur
l'expropriation, comme il le dit. Cela prend un processus beaucoup plus
complexe que cela. Encore une fois, je signale que, si on a commencé la
construction de l'hôpital il y a quatre ou cinq ans, il reste que les
discussions et le règlement avec la municipalité ont pris tout ce
temps jusqu'à l'an dernier. À l'heure actuelle, on est donc en
train de faire l'expropriation dans le corridor sur lequel nous nous sommes
entendus. Si cela allait très vite au niveau des expropriations,
peut-être qu'on pourrait accélérer les travaux.
Généralement, quand les titres sont clairs, les indemnités
sont versées et nous pouvons procéder. Je dis que ce qui
était prévu, c'est que les travaux commencent avant la fin de
l'année budgétaire actuelle.
M. Kehoe: D'après votre programme de travaux, quand
seront-ils terminés?
M. Léonard: Je pense qu'au cours de l'été
1985, au cours de l'an prochain, cela devrait être terminé.
M. Kehoe: Vous dites que, s'il y a une contestation des
propriétaires des terrains en question sur le montant offert par votre
ministère, cela veut dire que cela peut retarder le commencement des
travaux de plusieurs années?
M. Léonard: II y a des délais prévus dans la
loi, mais c'est plus de six mois. On ne peut régler cela en l'espace de
quelques mois.
M. Kehoe: Vous ne pourrez pas prendre possession dans un... Si
les titres sont clairs, que votre...
M. Léonard: Ah! s'ils sont clairs, mais ils ne le sont
pas.
M. Kehoe: Les titres ne sont pas clairs?
M. Léonard: Non, non, mais si on doit procéder
comme cela... On vient de s'entendre avec la municipalité; maintenant,
on procède à l'expropriation.
M. Kehoe: Cela fait un an que vous avez...
M. Léonard: Un an, vous savez que ce sont quand même
des délais courts là-dedans.
M. Kehoe: Le plus tôt qu'on peut prévoir que le
boulevard de La Vérendrye sera construit, c'est le milieu ou la fin de
1985. Entre-temps...
M. Léonard: Je dirais à la fin de
l'été 1984 ou au début de l'automne.
M. Kehoe: Non, en 1984...
M. Léonard: Pardon, les travaux seront terminés en
1985.
M. Kehoe: Cela veut dire qu'avec tout le retard on pourra se
rendre à la fin de l'année 1985 ou en 1986, selon la situation
climatique, selon le début des travaux.
M. Léonard: Non, ce ne sont pas de gros travaux, ce sont
des travaux de l'ordre de 1 560 000 $. Ce sont des travaux relativement
importants, mais ce ne sont pas des travaux de l'ordre de dizaines de millions.
Des délais raisonnables seront encourus pour leur
réalisation.
Le Président (M. Fallu): Vous avez terminé, M. le
député de Chapleau? M. le député de
Montmagny-L'Islet.
OTS des routes
M. Le Blanc: Merci, M. le Président. Ma question est
surtout d'ordre technique. Je reviens sur un point qui a été
soulevé ce matin, juste avant l'ajournement, par Mme la
députée de Johnson concernant le DTS. Une expérience
semblable à celle qui a été menée dans le
comté de Johnson est faite dans la division de Saint-Jean-Port-Joli,
région de la Chaudière. Je voudrais savoir si une étude de
coûts-bénéfices est faite dans le cas de l'application de
ce traitement sur un tronçon de route par rapport aux coûts
d'entretien. Si on laisse la surface de gravier, y a-t-il une étude pro
forma des coûts? Qu'est-ce que cela représente en ce qui concerne
l'épandage d'antipoussière, de rechargement de gravier, de
grattage - ce sont des coûts comptabilisables au ministère - sans
compter les autres coûts qui ne seront pas comptabilisés au
ministère, mais qui seront absorbés par les propriétaires
riverains, surtout lorsqu'on qu'on parle, en ce qui concerne les zones
agricoles, de cultivateurs maraîchers, de grands vergers, comme c'est le
cas dans mon comté? Les gens qui vivent en bordure subissent des
préjudices considérables. Je voudrais connaître la
durée de vie de ce traitement qui est déjà à
l'essai depuis un certain temps et je voudrais savoir si les études sont
concluantes pour faire une application plus large de ce traitement. (15 h
45)
M. Léonard: Je pense que je pourrai laisser M. Demers
compléter ce que je viens de dire là-dessus. Il reste que, pour
l'ensemble des crédits du ministère, c'est évidemment plus
cher de faire un traitement bitumineux - même le traitement DTS - que de
laisser en gravier; c'est bien entendu. Pour les riverains et pour les
utilisateurs, c'est sûr que c'est plus coûteux pour eux
parce qu'ils vont user leur véhicule plus rapidement si la route
est moins bonne. Cela me paraît évident. Je laisserai M. Demers
compléter pour savoir si on a fait une étude très
précise sur les coûts-bénéfices d'un tel traitement.
M. Demers.
M. Demers: II y a certainement eu des calculs. Je n'ai pas ici
les chiffres exacts. Par contre, on peut dire que sur un chemin de gravier
ordinaire l'entretien normal coûte environ 2500 $ par année. Les
coûts d'un traitement de surface double s'établissent à peu
près à 20 000 $ le kilomètre et les coûts d'un
pavage conventionnel s'établissent à 70 000 $ le
kilomètre. L'avantage d'un traitement de surface double, c'est
évidemment une réduction des dépenses d'entretien. Par
exemple, le grattage n'est plus nécessaire. Il n'est plus
nécessaire de poser des matériaux d'abat-poussière sous
forme de calcium liquide. Il y a des économies de perte de gravier
causée par la poussière. Lorsque la surface est laissée
telle quelle en gravier, avec le passage des véhicules, les particules
fines s'en vont et, à la longue, on est obligé d'ajouter du
gravier, au bout de quatre ou cinq ans, sans compter, évidemment, les
avantages encourus par les riverains par un traitement de surface par rapport
à une route laissée en gravier. Je pense que c'est sûrement
une avenue extrêmement intéressante du côté des
doubles traitements de surface en termes d'économie d'entretien. Sur les
chemins à faible circulation, cela constitue sûrement une avenue
intéressante par rapport à un pavage conventionnel qui
coûte 70 000 $ le kilomètre. Il y a des restrictions, comme on le
mentionnait ce matin. On ne peut pas poser ce genre de traitement sur tous les
chemins? En particulier sur les chemins où la circulation est lourde,
intense, ce n'est peut-être pas la meilleure solution. À ce
moment-là, il faut plutôt songer à un pavage
conventionnel.
M. Le Blanc: Est-ce que la durée de vie...
Le Président (M. Fallu): Je m'excuse. Je dois quitter pour
participer à la séance de la commission de l'Assemblée
nationale. Il est prévu dans notre règlement, à l'article
137, qu'en l'absence du président ou du vice-président - de la
vice-présidente, en l'occurrence - et en vertu des règles de
fonctionnement des commissions, la commission est habilitée à se
désigner un président de séance en l'absence du
président. Je vous demanderais donc de procéder et je vous ferais
même une suggestion: que le député de Chambly soit
président de séance en mon absence.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Merci, cher collègue.
M. Le Blanc: Je continue, si vous le permettez, M. le
Président. Quelle est la durée de vie prévue d'un tel
traitement, avec une circulation moyenne?
M. Demers: Cela peut aller jusqu'à dix ans.
M. Le Blanc: Selon la circulation? M. Demers: Oui.
M. Le Blanc: Je ne vous ferai pas état, M. le ministre, de
la reconstruction de tous mes chemins ruraux puisque j'ai plus de 700
kilomètres de chemins de gravier dans mon comté. Je ne vous ferai
pas l'énumération de tout cela cet après-midi, je
prendrais tout le temps de la commission. Merci.
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre.
M. Léonard: Oui. Je remercie le député de
Montmagny de faire cela, mais je pense bien qu'il aura l'occasion de voir que
nous avons répondu en bonne partie à ses attentes dans la
programmation.
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: II ne reste que dix minutes à la commission
parlementaire. Est-ce qu'on pourrait s'entendre - je pourrais prendre les dix
minutes; j'ai suffisamment de questions pour aller au-delà, mais, mon
collègue, le député de Jeanne-Mance, aurait une courte
question - que le député de Jeanne-Mance pose sa question et que
je pose une ou deux autres questions au ministre ensuite?
Le Président (M. Tremblay): Si les membres de la
commission n'ont pas d'objection, je n'en ai pas non plus. Y a-t-il
consentement? M. le député le député de
Jeanne-Mance.
Rachat des permis de taxi
M. Bissonnet: M. le ministre, mardi, les membres de la Ligue de
taxis de Montréal ont tenu une assemblée. Un vote a
été pris quant au plan de rachat de permis de taxi
présenté par la ligue de taxis et par la firme SECOR. 74% des
membres ont voté, lors de ce scrutin, et, selon les informations que
j'ai - je vous pose la question pour que vous me confirmiez si c'est exact -
54% des membres auraient voté favorablement à ce plan de rachat.
Qu'avez-vous l'intention de faire à la suite de ce scrutin, compte tenu
que l'ex-ministre attendait le résultat de ce
scrutin pour faire connaître sa décision?
Le Président (M. Tremblay): M. le ministre.
M. Bissonnet: Est-ce effectivement 54% pour et...
M. Léonard: Oui, je vais faire état des chiffres
que je possède à l'heure actuelle. Les premiers résultats
qui nous sont parvenus - je n'ai pas encore, si je comprends, de
résultats définitifs; disons que c'est ce qu'ont rapporté
les journaux - chez nous, sont les suivants: en faveur du plan de rachat -
donc, qui ont voté oui - c'est 1369; opposés au plan de rachat -
non, donc - 1106; bulletins rejetés, 27, pour un total de 2502 votes
exprimés. En pourcentage, cela donne 54,7% en faveur, 44,2% contre et
1,1% rejeté. Donc, 2502 votants sur 3700 votants inscrits. Le
pourcentage que cela nous donne présentement - je ne peux dire que ce
sont encore des chiffres officiels, mais ce sont ceux que nous avons - c'est
67,6% de participation.
Une première constation est le taux de participation le plus
élevé qu'on ait jamais constaté dans des activités
de la ligue A-11. En ce sens, le résultat est significatif. Ce scrutin a
suscité beaucoup d'intérêt et il portait, d'ailleurs, sur
un plan élaboré par le milieu en collaboration avec le COPEM, une
firme, mais c'est un plan élaboré par le milieu. Je dois dire
aussi que nous avons reçu un télégramme de la ligue A-ll
aujourd'hui, qui faisait suite aux résultats, de la part des
propriétaires, selon lequel la ligue demande la mise en application
immédiate du règlement de rachat des permis. Ils
considèrent donc qu'ils ont eu un vote exprimé assez positif. Je
pense que j'aurai à rencontrer, quant à moi, les gens qui
représentent la ligue A-11. Nous étudierons les résultats
avec eux. On s'était engagé à aider l'industrie; elle
s'est aidée elle-même aussi dans les circonstances. Quant à
nous, nous voulons régler son problème de rentabilité.
À partir de cette réflexion, nous allons vraisemblablement
devoir dresser les règlements nécessaires au droit de transfert
et au droit annuel. Avant de nous engager plus avant là-dessus, j'aurai
donc cette rencontre avec la ligue A-ll pour évaluer les
résultats et savoir exactement ce qu'ils peuvent signifier, en
l'occurrence. Il reste que, si les résultats avaient été
négatifs, évidemment, on aurait dit: Non, on ne va pas plus loin
dans cette voie, mais, comme ils sont positifs, on a le devoir de
procéder davantage. Donc, quant à moi, j'entends rencontrer la
ligue A-11 le plus tôt possible.
Il reste que c'est une participation record: 2502 votes exprimés.
Cela dénote l'intérêt des gens envers ce plan.
Ceux qui ont voté oui ont signifié par là qu'ils
espèrent ou souhaitent vendre leur permis, pour certains; d'autres
veulent demeurer dans l'industrie; c'est une interprétation que l'on
peut faire. Ils espèrent voir la situation économique se
redresser et sont prêts à contribuer financièrement. Pour
ceux qui ont voté contre, il y a également deux
hypothèses, deux cas qui peuvent se présenter: il y en a qui
veulent continuer à oeuvrer dans le taxi, mais ne veulent pas payer le
droit annuel important que cela implique, et cela peut rendre compte de la
situation personnelle, particulière; d'autres veulent simplement vendre,
ne veulent donc pas s'engager.
Voilà ce que nous entendons faire présentement: rencontrer
les gens de ligue A-11 le plus rapidement possible afin de discuter avec eux
et, en l'occurrence, nous allons voir la suite des choses. Il reste que le plan
a été voté positivement au moment où on se
parle.
M. Bissonnet: M. le Président, vous permettez...
Le Président (M. Tremblay): II reste à peine quatre
minutes.
M. Bissonnet: Ça va. Je reviendrai.
Le Président (M. Tremblay): D'accord. Je pourrais
permettre une très courte question au député de Mont-Royal
et une très courte réponse de la part du ministre, si vous
permettez, parce qu'on doit aussi, dans les quatre minutes qui nous restent,
adopter chacun des programmes.
M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si on dépasse d'une minute,
qu'arrive-t-il?
Le Président (M. Tremblay): Cela ne sera pas un
très grand...
M. Ciaccia: Ça ne sera pas fatal.
Le Président (M. Tremblay): Cela ne sera pas fatal, mais
on fait attendre nos collègues.
M. Ciaccia: La Régie de l'assurance automobile.
Apparemment, selon une étude qui a été rendue publique,
les actuaires de la Régie de l'assurance automobile ont surestimé
le nombre de victimes d'accidents mortels et le nombre d'indemnités de
remplacement de revenu. Par exemple, la première estimation des
actuaires de la régie était de 2330 décès
accidentels. La réalité est qu'il n'y en a eu que 1789 pour la
période à laquelle on se réfère et le nombre des
indemnités de remplacement de revenu avait également
été largement surestimé.
Selon les chiffres contenus dans le rapport d'activités 1982-1983
de la Régie de l'assurance automobile du Québec, le coût
des indemnités découlant d'accidents survenus entre le 1er mars
et le 28 février 1983 a été de 370 300 000 $, alors que
les actuaires avaient estimé cela à 486 500 000 $, soit 116 200
000 $ de plus que le coût réel. Je présume que les primes
avaient été basées sur les estimations des actuaires. Il y
a un surplus. Maintenant, on voit à une augmentation. Est-ce que le
ministre pourrait nous expliquer ce qui arrive de ce surplus de 116 200 000 $
qui n'a pas été utilisé? Comment expliquer alors
l'augmentation des primes pour l'année courante, augmentation qui a
été annoncée par votre précédesseur au mois
de décembre?
M. Léonard: II y a deux phénomènes qui se
sont présentés: quand vous comparez les chiffres, vous comparez
les prévisions des actuaires, alors que nous parlons des
réalisations sur le plan de la comptabilisation des entrées de
fonds. Je demanderais à voir parce que vous me citez un chiffre: 486 000
000 $. Je n'ai pas la référence exacte d'où vous pouvez
l'avoir tiré. Je dirai ceci: il y a eu réévaluation de la
réserve en cours d'année 1983 ou fin 1983 et il y a eu
également, en 1983, une augmentation substantielle du nombre
d'accidents, alors que durant les années précédentes,
notamment en 1981-1982, il y avait eu une réduction des accidents, mais
ce n'est pas le phénomène que nous constatons à l'heure
actuelle. Le phénomène, c'est que le nombre d'accidents a
augmenté, le nombre de prestations qui ont dû être
versées par la Régie de l'assurance automobile du Québec a
augmenté. (16 heures)
M. Ciaccia: D'après les chiffres que j'ai devant moi,
même si le nombre d'accidents a augmenté, c'est encore moins que
ce qu'il avait été prévu. On s'explique mal le fait que le
ministre des Finances soit allé chercher 21 000 000 $ de la Régie
de l'assurance automobile du Québec. Autrement dit, il a dû y
avoir un surplus. Comment expliquer le fait que le ministre des Finances soit
allé chercher 21 000 000 $ et que le gouvernement augmente de 25 000 000
$ les...
M. Léonard: Vous parlez du discours sur le budget de 1981,
le discours du ministre des Finances.
M. Ciaccia: Non, au mois de décembre, pour l'année
courante.
M. Léonard: Au mois de décembre.
M. Ciaccia: Pour cette année, l'année
1983-1984.
M. Léonard: Écoutez, je n'ai pas les chiffres de la
régie ici, mais je ne pense pas que ce soit en décembre 1983.
C'est antérieurement, alors qu'au fond les prévisions
d'accidents, de décès, d'accidents mortels en particulier avaient
fortement diminué et, à ce moment-là, au ministère
des Finances, on a pensé que ce n'était plus nécessaire
d'avoir, par exemple, le sou sur l'essence pour financer. Je pense qu'il s'agit
plutôt de 1982 que de 1983.
M. Ciaccia: Alors, puisqu'on n'a pas plus de temps, j'aurais
aimé avoir un peu... Je voudrais avoir une information.
Le Président (M. Tremblay): Allez-y, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Hier, nous avons parlé de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes. On s'est référé à
une entente entre le gouvernement du Québec et la Communauté
urbaine de Montréal. Je sais que, d'après les règlements,
on ne peut pas exiger un dépôt de documents en commission
parlementaire, mais est-ce que cela serait possible d'avoir communication
d'une...
Le Président (M. Tremblay): M. le député,
maintenant, d'après le nouveau règlement, avec l'accord du
président, on peut...
M. Ciaccia: Oui, avec l'accord du président. M. le
Président, avec votre accord et si le ministre est d'accord aussi,
est-ce qu'on pourrait avoir copie de l'entente, des deux ententes, celle avec
la CUM et celle avec le gouvernement fédéral en 1981?
M. Léonard: M. le Président, oui, je peux
fournir...
Le Président (M. Tremblay): Est-ce qu'elle est
disponible?
M. Léonard: II s'agit d'un décret, je crois. Cela
me fera plaisir de faire parvenir la copie aux membres de la commission ou au
président qui la distribuera. Est-ce qu'on peut m'indiquer de quelle
façon procéder?
Le Président (M. Tremblay): Alors, au Secrétariat
de la commission qui la distribuera à tous les membres de la commission.
Peut-être pourriez-vous, dans cette même veine, inclure les
données sur les statistiques de la Régie de l'assurance
automobile du Québec.
M. Ciaccia: J'ai un dernier commentaire.
M. Léonard: Je pense qu'il y a un rapport annuel de la
Régie de l'assurance
automobile du Québec. Je ne sais pas s'il y a une question
très précise, mais on peut voir comment on concilie les chiffres
qui ont été mentionnés tout à l'heure.
Crédits périmés
M. Ciaccia: Juste une dernière question. Dans le programme
3, la construction du réseau routier, il y a 15 000 000 $ qui,
apparemment, l'année dernière, auraient été
périmés. L'explication que vous donnez dans les notes
explicatives est que plusieurs projets n'ont pu être
réalisés parce que tous les permis n'étaient pas
émis. Est-ce que vous pourriez nous dire quels permis, parce que cela
représente une somme assez substantielle, 15 000 000 $?
M. Léonard: Est-ce qu'on a un peu de détails pour
la construction?
Le Président (M. Tremblay): On va vous donner une
demi-minute, vu qu'on n'a pas procédé par programme
jusqu'à maintenant. Cela change un peu le fonctionnement des
fonctionnaires.
M. Léonard: Je pense que je vais simplement donner une
réponse générale...
Le Président (M. Tremblay): Oui.
M. Léonard: ...là-dessus. En attendant, si on
trouve les détails... Il reste que sur un budget de 1 650 000 000 $ nous
avons réalisé quelque 35 000 000 $ de crédits
périmés pour l'ensemble du ministère. Donc, environ 15 000
000 $ au niveau de la construction des routes. Mais le budget de la
construction des routes est quand même assez important: il y a la voirie,
la grande voirie, les autoroutes et grandes routes nationales, la voirie
régionale et il y a toujours des fonds qui restent inemployés
à la fin de l'année parce qu'on n'a pas pu terminer les travaux
pour toutes sortes de considérations dont, en particulier, parfois, les
permis pour des questions d'environnement. Je les ai ici, poste par poste:
construction d'autoroutes, il y a 4 000 000 $ qui n'ont pas été
dépensés; 8 000 000 $ sur des routes principales; 2 000 000 $ sur
des routes régionales; 1 000 000 $ sur d'autres routes.
Je souligne, par exemple, que, même dans le budget
d'amélioration des chemins municipaux où il y a beaucoup de
besoins, malgré tout, il arrive qu'on ait quelques crédits
périmés dans ce secteur. Pourtant, tout le monde fait des efforts
inouïs pour arriver à terminer les travaux. Il s'en trouve quand
même. Je pense que cela fait partie...
Le Président (M. Tremblay): Écoutez, M. le
ministre....
M. Léonard: ...de ce qu'on appellerait les délais
de friction dans la machine.
Le Président (M. Tremblay): Là-dessus, si vous me
permettez, je pense qu'on devrait...
M. Ciaccia: Je peux comprendre, oui. Je peux comprendre les
délais de construction, mais je me demandais pourquoi les permis
n'avaient pas été obtenus. Vous me dites que ce sont les permis
du ministère de l'Environnement.
M. Léonard: En partie, cela peut être cela.
Le Président (M. Tremblay): Bon. Alors, puisqu'on a
écoulé le temps de la commission et que nous grugeons
présentement sur celui du ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, je passerais immédiatement à l'adoption des
crédits par programme. Alors, le secteur: Transports terrestres - un
grand chapitre - le programme 1, Systèmes de transports terrestres,
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Ciaccia: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Sur division. Programme 2,
Commission des transports du Québec, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): Adopté. Le programme 3,
Construction du réseau routier, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Tremblay): Le programme 3, sur division.
Le programme 4, Conservation du réseau routier, est-il
adopté?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Tremblay): Sur division?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Tremblay): Adopté sur division, le
programme 4. Le programme 5, Gestion interne et soutien, est-il
adopté?
M. Ciaccia: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Adopté sur division.
Dans le secteur: Administration et
services, le programme 6, Transport scolaire, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): Adopté. Le secteur:
Transports maritime et aérien, le programme 7, Transports maritime et
aérien, est-il adopté?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Tremblay): Sur division. Le programme 7,
adopté sur division. Secteur: Services de soutien, programme 8,
Transport aérien gouvernemental, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Tremblay): Adopté. Et l'ensemble
des crédits est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté sur division. M. Léonard:
M. le Président...
Le Président (M. Tremblay): Juste un moment, un moment! Je
voudrais tout d'abord, M. le ministre ainsi que tous les fonctionnaires qui se
sont déplacés pour venir répondre aux questions des
membres de la commission, de même que les membres du cabinet, vous
remercier sincèrement pour la façon dont vous vous êtes
pliés aux questions de la commission.
M. Léonard: Alors, M. le Président, voilà
qu'on termine aujourd'hui l'étude des crédits de huit heures sur
un budget de 1 651 000 000 $. Il me semble que c'est un budget important. Moi
aussi, je tiens à remercier le sous-ministre, mes sous-ministres
adjoints, le directeur du budget, tous les autres cadres du ministère,
en particulier M. Bonneau qui prend sa retraite, comme nous l'avons
souligné ce midi, tous les professionnels fonctionnaires ainsi que les
dirigeants d'organismes qui relèvent directement de moi, qui ont
travaillé à la préparation de l'étude des
crédits et qui m'ont assisté au cours de l'exercice qui
s'achève.
Je tiens à dire aux membres de cette commission que,
déjà, après cinq semaines comme responsable du
ministère des Transports, je sens que je peux être fier, que je
peux compter sur mes fonctionnaires et que le Québec peut être
fier de toutes les compétences dont regorge le ministère des
Transports.
Enfin, je pense qu'aux Transports il y a une mission hautement
économique et je rappelle que ce ministère est le premier des
ministères du Québec par ses dépenses directes, en
fonctionnement, en immobilisation; c'est très important aussi en
matière d'emplois par l'effet d'entraînement qu'on crée par
les contrats, sous-contrats que l'on donne. C'est, enfin, un ministère
de développement régional particulièrement associé
au développement régional, région par région du
Québec. Je vous remercie.
M. Ciaccia: Je veux remercier les différents
fonctionnaires, M. le Président...
Le Président (M. Tremblay): Un instant, s'il vous
plaît'. À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Ciaccia: Je voudrais seulement, au nom de l'Opposition,
remercier tous ceux qui ont participé, qui nous ont fourni des
renseignements. Je voudrais ajouter seulement un commentaire: c'est que, pour
un ministère qui a plus que 1 000 000 000 $ de dépenses, de
crédits, huit heures, c'est évidemment insuffisant et
j'espère que la prochaine année, nous aurons beaucoup plus de
temps pour vraiment examiner les crédits du ministère, poser les
questions et obtenir les réponses qui sont nécessaires pour une
étude adéquate.
Le Président (M. Tremblay): Sur ce, je suspends les
travaux de la commission pour 5 minutes, afin de permettre aux fonctionnaires
et au ministre de s'installer.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
(Reprise de la séance à 16 h 13)
Ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche
Le Président (M. Fallu): A 16 h 13 débutent les
travaux de la commission pour l'étude des crédits du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Au nom de la commission, j'accueille notre invité, M. le
ministre, député de Joliette.
Nous avons un certain nombre d'heures à notre disposition,
notamment jusqu'à 20 heures ce soir, et nous reprendrons nos travaux
demain matin à 9 heures pour terminer vers 11 h 30.
Nous avons convenu ensemble, les partis, à votre demande, M. le
ministre, d'étudier le programme 7, c'est-à-dire la Régie
des installations olympiques, peut-être en priorité, dès ce
soir, puisque vous nous avez signalé que certains de vos fonctionnaires
étaient plus disponibles ce soir que demain. Nous en avons convenu entre
nous.
Puisque vous n'êtes pas familier encore avec le fonctionnement de
nos commissions, vous avez observé, n'est-ce pas, que vous étiez
invité de la commission, mais toutefois
avec un privilège remarquable, celui de pouvoir répondre
à chaque question aussi souvent que vous le désirez ou de
répliquer à des interventions ou des remarques aussi souvent que
vous le désirez, pourvu que chacune de vos interventions ne
dépasse pas. 20 minutes. Néanmoins, à chaque fois que l'un
de nos invités se présente devant nous, nous lui recommandons de
ne pas trop dépasser un temps raisonnable. Il faut savoir qu'entre nous
nous préférons le dialogue au monologue. Le rythme de travail des
commissions ressemble à nos anciennes habitudes, à savoir que
nous acceptons une déclaration préliminaire du ministre et,
ensuite, nous donnons la parole aux divers intervenants. En l'occurrence, nous
reconnaîtrons en premier M. le député de Charlesbourg qui
est le porte-parole de l'Opposition dans le dossier. Il y a une seule
règle, par la suite, que nous appliquons en cette commission, c'est
celle de l'alternance à table.
Donc, M. le ministre, je vous invite à faire votre
déclaration préliminaire.
Exposés préliminaires M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, je vais observer toutes vos
consignes, soyez assuré de cela, sauf peut-être que je vous
demanderais un petit peu de tolérance. Mon texte devrait avoir 22 ou 23
minutes, au lieu de 20 minutes, mais je répondrai très
brièvement aux questions, avec mon style habituel, de sorte que vous
pourrez vous reprendre sur le temps.
Je voudrais, dans un premier temps, vous présenter
l'équipe qui m'accompagne; je pense que c'est de mise. Il y a Michel
Noël De Tilly qui est sous-ministre adjoint à la Direction
générale des opérations régionales; Bernard Lavigne
qui est directeur général adjoint et Gilles Barras,
également directeur général adjoint; Pierre Bernier,
sous-ministre adjoint à la concertation et aux relations
extra-ministérielles, Jean Rivet qui est directeur des programmes
municipaux; André Magny, directeur général de la faune;
Michel Cantin, directeur des territoires fauniques; Gaétan Hamel, chef
de service de la gestion déléguée; Pierre-André
Paré, directeur général de l'administration et
sous-ministre par intérim, puisque l'autre est absent pour quelques
jours; Byrne Amyot, directeur de la gestion financière; René
Billette qui est chef de service de la programmation et de l'analyse
financière; Jean Rioux qui est directeur général par
intérim du socioculturel; Maurice Renoux qui est directeur du loisir
touristique; Monique Bégin, directrice des services aux visiteurs;
Conrad Dubuc, directeur des services techniques; Charlotte Roberge, directrice
des services juridiques; Brigitte Tremblay qui est secrétaire du
ministère; André Poirier qui est chargé de missions; notre
ami Guy Desrosiers qui est directeur général de l'activité
physique et du développement sportif de base. À ma droite, M.
André Racine, chef de cabinet.
Donc, M. le Président, si l'appellation du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche semble très explicite des
mandats de cette unité gouvernementale, elle ne permet pas de voir
l'énorme diversité des dossiers que le ministère est
appelé à traiter, ni le nombre des programmes qu'il est
appelé à gérer, ni encore l'étendue de sa
participation à la vie des Québécois. Le ministère
ayant à se prononcer tour à tour sur des sujets des plus
variés allant des effets d'une ligne de haute tension de 735 kv sur un
ravage de chevreuil à l'organisation d'un concours national d'artisanat,
de l'élaboration d'un plan de développement d'un réseau de
parcs nationaux à l'entretien d'un barrage dans une réserve, il
s'est donc fixé trois grandes priorités qui, tout en étant
assez engloblantes pour recouper nos mandats, permettent de baliser nos
interventions vers l'atteinte des objectifs fixés.
L'une de ces priorités est de permettre aux
Québécois d'avoir accès au loisir, ce que nous cherchons
à atteindre en déployant les moyens qui permettront aux individus
et aux groupes d'assumer eux-mêmes le développement de leur
expérience en loisir.
La conservation de la faune constitue une autre priorité, et non
la moindre, dans un contexte où la pollution - pour faire plaisir
à Mme la députée de Chomedey - et la surexploitation sont
susceptibles de menacer la survie d'espèces fauniques qui
caractérisent notre patrimoine.
Comme notre ministère est, de par son essence,
préoccupé que le citoyen ait accès au meilleur service
tant lorsqu'il désire pêcher, jouer du clairon dans une harmonie,
visiter un parc ou s'initier à la ringuette, notre troisième
priorité est donc d'améliorer la qualité de nos services
aux citoyens.
Les grands cadres d'actions. Voyons à présent comment les
réalisations de l'année écoulée et la programmation
de l'année 1984-1985 se conjuguent dans l'atteinte de ces
priorités.
L'équipe de mon ministère chargée de la
concertation et des relations extraministérielles a mis au point, en
1983-1984, la Politique de reconnaissance et de financement des organismes
nationaux de loisir. Cette politique, qui a obtenu l'assentiment des
partenaires privés concernés et qui canalise l'ensemble des
ressources du ministère à l'égard des objets visés,
a fait l'objet d'un accord de principe, en mai 1983, entre le Regroupement des
organismes nationaux de loisir du Québec, communément
appelé RONLQ, et mon ministère, puis a été
mise en oeuvre sous une forme transitoire qui s'est achevée le 31
mars dernier.
Cette politique, qui sera en application intégrale en 1984-1985
vise, dans le respect des spécificités de chacune des
catégories d'organismes nationaux de loisir que soutient le MLCP,
à introduire une rationalisation qui distingue notamment le soutien
financier pour le fonctionnement de base des organismes de celui pour les
activités. Grâce à cette politique, je suis confiant pour
l'avenir quant à l'utilisation des 9 000 000 $ consacrés au
soutien financier de cette centaine d'organismes nationaux qui interviennent
aussi bien dans le socioculturel et le sport que dans le plein air, le tourisme
ou l'utilisation de la faune à des fins de loisir.
En 1984-1985, mon ministère procédera, de concert avec nos
partenaires, à un examen du même ordre pour le palier
régional. En effet, depuis 1981, mon ministère consacre, bon an
mal an, près de 6 000 000 $ au soutien financier d'organismes
d'envergure et de portée régionale couvrant divers secteurs
d'activités de loisir. Au moment où non seulement l'ensemble du
gouvernement s'interroge sur l'avenir des régions, mais où, dans
le secteur du loisir, s'accentue la volonté des citoyens de prendre en
main la planification et l'organisation des activités de loisir et
souvent la gestion des équipements qu'elles nécessitent, il
m'apparaît important de procéder à un examen en profondeur
de l'articulation des ressources financières mises à la
disposition des organismes régionaux reconnus par le
ministère.
La préoccupation qui m'anime dans cette révision consiste
à m'assurer que toutes les économies d'échelle possibles
sont réalisées au plan du fonctionnement de base de ces
organismes et qu'en conséquence un maximum des ressources disponibles
est utilisé aux fins d'activités qui touchent les membres et les
citoyens et ce, notamment, par un meilleur arrimage de leur soutien aux
municipalités maîtres d'oeuvre des activités locales.
Dans le secteur des infrastructures de loisir, j'ai rendu publique en
octobre 1983 la Politique québécoise pour le ski alpin. Cette
politique, qui se fonde sur un consensus de tous les intervenants privés
et publics quant au diagnostic sur l'état de la situation de cette
importante industrie de loisir touristique et aux orientations des actions
à entreprendre, mérite qu'on s'y attarde à plus d'un
titre.
En effet, elle prend en compte toutes les facettes du
phénomène du ski alpin, mais plus particulièrement la
préoccupation de l'État de voir cette clé du tourisme
hivernal au Québec reprendre sa place sur les marchés du nord-est
du continent et celle des entreprises privées soucieuses de s'inscrire
dans une véritable relance porteuse d'avenir. Cette politique vise donc
à accroître l'attrait de notre potentiel sur les marchés
étrangers et à accentuer la pratique de cette activité par
les Québécois au Québec et ce, notamment, par la
modernisation des infrastructures de nos diverses catégories de centres,
mais, en particulier, par celle de nos centres majeurs. Mon ministère a
voulu donner l'exemple en investissant dans le mont Sainte-Anne et a donc
entrepris des travaux importants pour améliorer la station de ski du
mont Sainte-Anne. Ainsi, près de 11 000 000 $ ont été
investis au cours de l'année écoulée pour l'installation
d'un système de fabrication de neige qui assurera des conditions
d'enneigement garanties sur 64% de la surface skiable du mont Sainte-Anne et
pour l'implantation d'un télésiège triple.
Pour l'année 1984-1985, le ministère prévoit
compléter le système de fabrication de neige par un
investissement supplémentaire de 2 500 000 $ qui portera à 78% la
surface skiable pouvant bénéficier d'enneigement artificiel.
Malheureusement, il y a une ombre au tableau. Le gouvernement
fédéral, malgré le fait qu'il ait
dépêché au Québec, à plusieurs reprises, de
ses fonctionnaires pour traiter d'un projet d'entente auxiliaire sur le ski
alpin et que nous ayons manifesté notre intérêt de
multiples façons pour une telle entente n'a toujours pas daigné
s'associer, dans un cadre respectueux de nos compétences respectives,
à la mise en oeuvre de cette politique. Si nous n'avons pas de nouvelles
du gouvernement fédéral d'ici quelques semaines, j'annonce que,
comptant sur ses propres moyens, le gouvernement québécois
prendra des mesures pour aller de l'avant sans plus attendre. Pourtant, le
ministre des Finances, M. Marc Lalonde, avait déclaré le 24
octobre que le gouvernement fédéral était
intéressé à participer à un plan de relance de
l'industrie du ski au Québec.
Les loisirs socioculturels. L'année écoulée et
l'année amorcée sont riches en démarches entreprises pour
favoriser l'accès du citoyen au loisir et l'émergence de nouveaux
créneaux d'expression en activités de loisir. Ainsi, au cours de
1983-1984, de nouveaux programmes ont été lancés: le
programme d'assistance financière pour la tenue de manifestations
culturelles qui vise à favoriser la tenue de fêtes populaires
d'envergure régionale; le programme d'assistance financière aux
chantiers de jeunes bénévoles qui permet aux jeunes
l'accès à des vacances récréatives tout en
cherchant à promouvoir leur sens communautaire et le programme
d'assistance financière aux groupes de perfectionnement ou d'excellence
en loisir culturel qui vise à permettre à des membres de groupes
culturels d'en arriver à une maîtrise
remarquable dans une discipline de loisir culturel.
Dans le cadre de son programme d'assistance financière aux
manifestations locales de la fête nationale du Québec qui, cette
année, coïncidera avec la période d'ouverture des
fêtes 1534-1984, mon ministère appuiera, pour la troisième
année consécutive, les initiatives des citoyens et de divers
organismes locaux et régionaux afin qu'ils assument la
responsabilité d'organiser la fête nationale dans leur milieu. Il
est prévu qu'environ 1000 projets impliquant 7000 activités
pourront se tenir, touchant quelque 2000 lieux de fête et environ 1000
municipalités.
Cependant, cette année, dans le but d'assurer continuité
et cohérence à la fête nationale et de favoriser sa prise
en charge progressive par les citoyens et leurs institutions, le
ministère a décidé de confier la coordination de cette
célébration au Mouvement national des Québécois
pour la période de 1984-1988.
Pour sa participation aux célébrations du 450e
anniversaire de la présence du fait français en Amérique,
le ministère a retenu deux activités représentatives de
ses priorités. Il tiendra une exposition sur le rôle des terres
humides pour la protection de la faune et de notre écosystème et
supportera la réalisation de quinze expositions régionales
suivies d'une exposition nationale en artisanat de loisir.
En cette période où l'informatique et
l'électronique sont passées d'outils de travail à
instruments quotidiens de loisir, nous accentuerons notre appui financier au
loisir scientifique et technique. De plus, en mai, mon ministère rendra
public un document d'orientation sur ce type de loisir qui a été
préparé après consultation des nombreux organismes du
milieu.
L'activité physique et le sport. Dans le domaine de
l'activité physique et du sport, le ministère se préoccupe
de dégager les grandes lignes de force qui sont appelées à
baliser les efforts consentis, tant pour accroître le niveau de la
condition physique de l'ensemble des Québécois que pour
encourager l'émergence d'une élite sportive.
Pour ce qui est de l'encouragement aux activités physiques pour
l'ensemble des Québécois, nous avons voulu, au cours de
l'année écoulée, faire le bilan de l'intervention du
programme Kino-Québec auprès de nos partenaires,
c'est-à-dire, les milliers d'organismes locaux des milieux scolaires,
municipaux et du secteur de la santé.
En termes de présence sur l'ensemble du territoire
québécois, nous pouvons nous féliciter des succès
obtenus. En effet, l'action soutenue des intervenants locaux et
régionaux a permis au programme Kino-Québec d'atteindre un taux
de notoriété de 83%. Quant à l'action directe des 50
modules Kino sur le territoire québécois, ils sont intervenus
auprès de 46% de tous les intervenants locaux qui se préoccupent
de la condition physique de la population.
Ce bilan a également permis de dégager les
clientèles qui justifieront des stratégies particulières
d'intervention. Ainsi, en 1984-1985, mon ministère entend se
préoccuper plus particulièrement des jeunes de 6 à 18 ans,
des femmes enceintes et au foyer et de l'adulte en milieu de travail.
Après plus de quinze ans d'action soutenue des organismes du
milieu relativement à l'invitation à la pratique sportive chez
les jeunes, mon ministère annonçait récemment la
nécessité de convoquer les grands partenaires de cet univers de
plus de 500 000 jeunes sportifs dans le but de redéfinir avec eux les
orientations à privilégier à court et à moyen
terme. (16 h 30)
L'Union des municipalités régionales de comté, la
Fédération de"s commissions scolaires, le Regroupement des
organismes nationaux de loisir, la Conférence du sport étudiant
et la Société des jeux du Québec participeraient à
cette révision fondamentale.
Toujours dans le secteur du sport, mon ministère a
préparé, au cours de l'année écoulée, un
Projet de politique québécoise sur le développement de
l'excellence sportive, qui vient de faire l'objet d'une tournée de
consultation auprès des milieux intéressés.
Cette politique vise à produire un maximum d'athlètes
québécois concurrentiels au plan international. Pour ce faire,
elle se tourne résolument vers les acteurs directs du
développement, c'est-à-dire, les athlètes, les
entraîneurs, les clubs de sport et les organismes nationaux de sport, et
répond aux besoins les plus fondamentaux, tels que rendre accessibles
à ces partenaires l'encadrement et l'expertise de leur milieu
d'appartenance, permettre aux entraîneurs québécois de
bénéficier de conditions de travail qui soient à
l'égal des exigences de leur tâche et doter les clubs sportifs de
toutes les régions du Québec de ressources professionnelles.
Le loisir touristique est une autre forme de loisir dont nous nous
préoccupons de façon importante présentement. Ainsi, en
plus de proposer de nouvelles formules pour aider les Québécois
à prendre des vacances et à découvrir le Québec,
mon ministère a poursuivi ses efforts pour améliorer son
réseau de parcs et de réserves fauniques.
Dans le but de répondre aux besoins des familles
québécoises désirant prendre des vacances, et plus
particulièrement des familles à revenu modeste, le
ministère a choisi, par voie de concours, les meilleurs projets
élaborés par des organismes intéressés
au développement de centres de vacances familiales afin
d'expérimenter différents types de formules.
Pour ce qui est des parcs nationaux, au cours de la dernière
année, nous avons poursuivi notre programme de création de parcs
nationaux québécois. Depuis l'adoption de la Loi sur les parcs en
1977, le gouvernement a procédé à la création de
sept parcs nationaux, soit: les parcs, du Mont-Tremblant, de la
Gaspésie, du Mont-Orford, de la Jacques-Cartier, des Grands-Jardins, du
Saguenay et de la Yamaska. En 1983-1984, nous avons tenu des audiences
publiques en vue de la création du parc du Bic. J'espère
être en mesure d'annoncer la création officielle de ce parc, au
cours des prochaines semaines.
Par ailleurs, nous tiendrons des audiences publiques, les 1er et 2 juin
prochains, en vue de la création du parc national d'Aiguebelle dans le
Nord-Ouest québécois. À l'automne 1984, nous
prévoyons organiser des audiences publiques en vue de la création
du parc de l'île Bonaventure et du parc de Miguasha. Les audiences
publiques que nous avons tenues et les opinions qui ont alors été
exprimées m'ont permis de réfléchir aux modifications que
j'entends apporter à la Loi sur les parcs.
Dans sa préoccupation de maximiser l'efficacité de sa
gestion et de normaliser les interventions gouvernementales à
l'île d'Anticosti, mon ministère a adopté un plan d'action
prévoyant la cession de ses équipements ou de certaines des
responsabilités qu'il assumait sur l'île. Ce plan d'action, qui a
été approuvé par le Conseil des ministres en août
1982, comprend essentiellement la municipalisation effective de l'île, la
privatisation des commerces et résidences, ainsi que l'attribution de
huit territoires de pourvoirie dont cinq ont déjà
été désignés. Les premières élections
municipales ont eu lieu au début du mois de février et le
transfert des responsabilités est déjà en cours.
Secteur de la faune. Je vous ai indiqué, au début de mon
allocution, la priorité que mon ministère a accordée
à la conservation de la faune. Pour ce faire, le Parlement s'est
donné un instrument important en adoptant, au cours de l'année,
la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune qui prévoit
trois grandes mesures outillant mon ministère pour répondre
à cette préoccupation. D'abord, les pouvoirs de s'associer avec
des citoyens désireux de contribuer à la conservation et à
la mise en valeur des habitats fauniques. Dans cet esprit, une fondation pour
la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats sera
bientôt mise sur pied. Des pouvoirs sbnt également
conférés au ministère pour exproprier des habitats
fauniques menacés par des activités de développement
manifestement nuisibles pour la faune. Enfin, dans certains cas d'urgence, la
loi nous donne des pouvoirs pour créer des refuges fauniques.
Parallèlement, toujours dans la préoccupation de
développer des habitats essentiels et d'assurer une protection
générale des habitats fauniques, mon ministère est
à mettre au point des règles et des normes qui devraient
être déposées à la fin de l'année 1984.
Au sujet du lac Saint-Pierre, un habitat faunique important, mon
ministère a préparé un plan directeur démontrant
l'importance exceptionnelle de cette région au niveau de notre
patrimoine naturel et culturel qui a permis à plus de 50 000
Québécois de satisfaire leurs besoins récréatifs,
générant ainsi une activité économique importante
de plus de 8 000 000 $.
Afin de me faire une idée la plus juste possible des
activités reliées à l'utilisation du lac Saint-Pierre et
de fournir l'occasion aux citoyens de nous exprimer leurs points de vue, nous
avons organisé, en février 1984, un colloque sur sa mise en
valeur et nous espérons pouvoir présenter sous peu, avec le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et
même le ministère de l'Environnement, une position commune sur
l'aménagement de ce site.
Dans notre préoccupation de conservation de la faune, le saumon
occupe une place importante en raison de la situation alarmante de
l'état des stocks. Après avoir fait le constat du déficit
croissant du nombre de géniteurs qui remontent nos rivières et
après avoir consulté, à plusieurs reprises, les
utilisateurs de cette ressource faunique qui a des retombées
économiques et sociales marquantes pour le Québec, j'ai
annoncé, à la fin de mars, le train de mesures que le
Québec entend prendre pour assurer une conservation maximale de cette
espèce. Excusez-moi, "conservation minimale de cette espèce" et
non pas "maximale", parce que, si c'était "maximale", je n'aurais pas
fait la déclaration ministérielle que j'ai faite cet
après-midi. Ces mesures sont minimales car, comme les interceptions par
les pêcheurs commerciaux à Terre-Neuve représentent presque
60% des causes de disparition de l'espèce, je ne vois pas pourquoi le
Québec se pénaliserait dans l'exploitation de cette ressource
pour permettre que davantage de saumons puissent naître au Québec
pour ensuite aller grossir les pêches commerciales de Terre-Neuve, et ce
alors que le ministre fédéral de Pêches et Océans
Canada reconnaît que, logiquement, chaque province devrait profiter des
saumons produits dans ses rivières. Donc, j'ai annoncé
aujourd'hui le train de mesures additionnelles; je vais passer par-dessus ces
chapitres-là.
En ce qui concerne les autochtones,
nous entamons des négociations avec eux en vue de leur assurer un
certain nombre de saumons à des fins d'alimentation, tout en respectant
des principes de conservation minimale de stock.
Dans sa préoccupation, maintenant, de rendre les territoires de
chasse et de pêche plus accessibles à l'ensemble des citoyens, le
gouvernement a créé, il y a plus de six ans, les ZEC ou zones
d'exploitation contrôlée. Le réseau qui a été
mis en place comprend actuellement soixante ZEC-faune et six ZEC-saumon, qui
participent globalement pour plus de 78 000 000 $ à l'activité
économique et fournissent de l'emploi à plus de 600 personnes. La
fréquentation des ZEC, suivant la même tendance, a augmenté
d'environ 6% au cours de l'année 1983.
Au cours de cette sixième année, les associations
agréées se sont groupées en fédération. En
plus de prendre en charge la tenue du colloque annuel, cette
fédération participe avec mon ministère à une
dizaine de rencontres en comités de travail, notamment pour revoir la
réglementation et les ententes protocolaires en vigueur dans les ZEC et
pour me proposer des avenues de solutions au développement de
l'hébergement dans les ZEC.
Quant au réseau de pourvoirie, qui a généré
une activité économique directe de 30 000 000 $ et procure de
l'emploi à plus de 1500 personnes, il fera l'objet, au cours du
présent exercice, d'une attention particulière de mon
ministère dans le cadre d'un plan de développement. Par exemple,
nous définirons des zones de développement de nouvelles
pourvoiries au Québec tout en maintenant une harmonie avec les
réseaux existants des ZEC, des réserves et de la
villégiature. De plus, des efforts promotionnels seront consentis pour
accroître la clientèle des ZEC.
Amélioration des relations avec les citoyens. Au chapitre de la
priorité gouvernementale qui porte sur l'amélioration des
relations avec les citoyens, mon ministère en a fait une priorité
propre, car ses actions rejoignent, de toutes sortes de façons, le
citoyen dans l'exercice de ses diverses activités de loisir. Nous avons
donc mis sur pied une équipe de concertation et d'action auprès
des clientèles qui, en plus de suivre la mise en oeuvre d'un premier
plan d'action visant l'amélioration des relations avec les citoyens en
général, est chargée de développer des plans
d'intervention spécifiques pour les clientèles
particulières que sont les personnes handicapées, les jeunes, les
personnes âgées et les groupes ethniques. Cette équipe,
dont le champ d'intervention s'étend à toutes les directions
générales du ministère et à nos partenaires
municipaux et aux organismes de loisir, est également chargée de
coordonner la poursuite et l'accentuation de l'effort entrepris depuis
maintenant quatre ans à l'égard de la condition faite aux femmes
dans le domaine du loisir.
Comme l'accessibilité aux activités et équipements
de loisir relève également des ministères de
l'Éducation, des Affaires municipales et des Affaires culturelles, mon
ministère a présidé un comité
interministériel formé des sous-ministres et portant sur la
concertation scolaire municipale à des fins de loisir. Ces travaux m'ont
permis de soumettre un premier rapport au Conseil des ministres sur
l'état de la concertation scolaire municipale sur le territoire. Il en
découle la publication, à la fin de 1983, d'un guide
réalisé conjointement par les quatre ministères. Ce
document se veut un outil à l'usage des instances scolaires et
municipales.
L'objectif souhaité par le gouvernement est que ces élus
locaux et régionaux peuvent et doivent s'entendre, dans le respect de
leur compétence réciproque, pour rendre accessibles leurs locaux
à la pratique d'activités de loisir.
En conclusion, et pour m'inscrire dans l'esprit de la
préoccupation du gouvernement de promouvoir le développement
économique du Québec, il m'apparaît intéressant de
dresser un bilan sommaire des retombées économiques de quelques
activités qui relèvent de mon ministère.
Ainsi, pour le seul secteur de la faune, les retombées
économiques directes, tant pour la chasse, la pêche et le
piégeage que pour les activités non consommatrices de la faune,
sont de 600 000 000 $, tandis que les retombées totales incluant les
retombées indirectes sont évaluées à 1 020 000 000
$. Quelque 13 200 emplois, en termes de personnes-année sont
rattachés à la faune.
Pour ce qui est des retombées économiques de la
villégiature au Québec, elles sont de 640 000 000 $, dont 370 000
000 $ en effets directs, et elles procurent des emplois pour 4700
personnes-année.
Si, dans le domaine du sport, je ne retiens que le golf, la motoneige,
le ski, le hockey et le cyclisme, nous arrivons aux chiffres de 1 310 000 000 $
pour les retombées directes et de 2 230 000 000 $ pour les
retombées totales, ce qui génère des emplois pour 19 700
personnes-année.
Ainsi, alors que je n'ai couvert qu'une partie des secteurs sportifs et
aucun secteur du loisir socio-éducatif, culturel et scientifique,
secteurs pourtant générateurs de dépenses, j'arrive
à un bilan très incomplet, j'en conviens, de 3 880 000 000 $ en
dépenses directes et indirectes et à la création d'emplois
pour 37 500 personnes-année.
L'importance tant économique qu'ontologique du loisir
nécessite qu'on lui accorde l'importance nécessaire. Aussi, je
vous annonce que je réaliserai, avant la fin
du présent exercice financier, la dernière mesure
annoncée dans le livre blanc sur le loisir, et dont la mise en oeuvre
n'a pas encore été amorcée, c'est-à-dire, la
conférence nationale sur le loisir.
En effet, et tel que prévu, il convient après cinq ans de
réunir autour d'une table les partenaires de l'État pour faire le
point sur le chemin parcouru depuis l'annonce de la réforme du loisir au
Québec et pour identifier ensemble les perspectives d'avenir.
Cette sorte de sommet, qui devra regrouper les trois grandes
catégories d'intervenants majeurs, à savoir, l'État, les
municipalités maîtres d'oeuvre et les organismes nationaux et
régionaux de loisir, permettra de dresser un tableau de l'état du
loisir au Québec dans toutes ses composantes et ses facettes.
Une fois ce tableau dressé, il faudra en arriver à un
consensus sur les voies et moyens priviligiés pour réduire les
lacunes diagnostiquées et assurer un développement encore plus
harmonieux pour l'avenir prévisible. Cette concertation se fera, et je
m'y engage formellement, dans le plus grand respect des prérogatives,
des responsabilités et du degré d'autonomie reconnu aux
partenaires en présence. C'est sur ce postulat, d'ailleurs, que je fonde
mon optimisme quant à la réussite de cette entreprise qui aura
des effets sur chacun des citoyens et citoyennes du Québec.
Si l'État n'a pas à intervenir dans les multiples choix
d'activités de loisir que posent les individus, il est de la
responsabilité d'un ministère comme le mien de veiller à
ce que les ressources qu'il administre et qui proviennent des citoyens soient
utilisées pour le plus grand bien de la collectivité.
C'est, quant à moi, la perspective avec laquelle j'aborderai
cette importante étape de l'histoire du loisir au Québec.
Je voudrais peut-être apporter un correctif. J'ai parlé de
78 000 000 $ et c'est 7 800 000 $: mauvaise lecture.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Charlesbourg. (16 h 45)
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté: Mme la Présidente, nous sommes quand
môme très heureux d'avoir le ministre avec nous quelques six
heures, môme si c'est très court, pour passer en revue l'analyse
du ministère et, à la lumière des faits et gestes
posés par le ministre qui s'en occupe, juger de l'évolution du
ministère. Je pense qu'au tout début il faut quand même
constater que le ministre a hérité d'un très lourd
héritage. Cela a dû certainement être sa constatation, au
moment où il est arrivé au ministère, qu'il y avait
beaucoup de dossiers qui traînaient et il a dû immédiatement
s'affairer à la tâche pour tenter de rattraper à peu
près tous les dossiers. Si on fait le bilan de la dernière
année, il y a assurément - il faut le dire très
honnêtement parce que, même si on est en politique, nous devons
admettre les coups qui sont bien faits - des éléments sur
lesquels le ministre s'est très bien comporté et beaucoup moins
sur d'autres. Je pense que le fait que la loi 9 ait été
adoptée en décembre dernier est un des bons coups du ministre.
C'est une des pièces législatives très importantes qui
avait fait au préalable l'objet d'une consultation à grande
échelle. C'est ce qui fait que la loi était, à ce
moment-là, acceptable.
Il faut aussi rendre hommage au ministre d'avoir pris le taureau par les
cornes et d'avoir su investir et dynamiser le ministère en ce qui
concerne les centres de ski. Comme il l'a fort bien dit, c'était
nécessaire, et je pense que le principe de la décision prise par
le ministre était excellent. Quant à l'administration du projet,
on pourra voir en cours de route ce que cela a donné, mais, à ce
moment-ci, je ne veux que parler de la décision et du principe qui a
été évoqué par le ministre. On verra dans l'avenir
ce que cela donnera. Au cours de l'année, plus particulièrement
très récemment, c'est probablement un petit Gaétan Boucher
qui a donné le coup de pouce nécessaire à la fierté
gouvernementale et à la fierté du ministre pour enclencher un
processus et une politique du sport d'élite qui autrefois était
renié par un de ses prédécesseurs, dans un livre aussi.
Cela a été souligné abondamment dans les journaux. Il y a
eu un virage majeur effectué par le ministre compte tenu, finalement, de
certaines répercussions dans le sillage des patins de Gaétan
Boucher.
Il a eu peut-être un peu moins d'audace concernant autre chose,
parce que le ministre a utilisé un peu de stratégie concernant le
saumon en laissant son collègue fédéral, M. De
Bané, prendre les grandes décisions, mais, comme on l'a dit en
Chambre et comme on l'a répété à plusieurs
reprises, des décisions ont été prises à ce niveau,
qui sont de nature à rétablir la situation qui était
devenue catastrophique dans le domaine du saumon, dans toute la Gaspésie
et la Côte-Nord.
Il y a eu un certain déblocage - il faut le dire aussi - au
niveau des pourvoiries. C'est quand même tardivement, au cours du mois de
mars, qu'il y a eu certaines rencontres et certaines amorces de décision
qui sont de nature à résoudre certains problèmes de cette
activité et à temporiser, du moins pour le moment, la
volonté des pourvoyeurs de dépendre d'un autre ministère.
J'ai été très heureux d'apprendre tantôt - c'est
peut-être la seule nouvelle que
j'ai eue dans l'exposé du ministre - que tout était en
place et en marche pour une conférence sur le loisir. La date est la
seule chose que le ministre ne nous a pas donnée. Elle devrait
normalement se tenir le 15 avril 1985, deux jours après le
quatrième anniversaire de l'élection du PQ. Peut-être
qu'à ce moment-là le premier ministre aura décidé
d'aller tester son gouvernement, on le verra bien.
En terminant, je pense qu'il y a quand même un dossier qui
pourrissait depuis de nombreuses années. Il y a finalement des
décisions qui ont été prises. Je pense qu'il était
temps que le ministre prenne une décision avant de finir
"knock-outé", parce que, dans le cas de la boxe, cela pressait, et le
gouvernement a pris des décisions à ce niveau qui sont
satisfaisantes pour le moment. On verra ce que cela donnera dans l'avenir.
C'est un petit tour de piste sur ce que nous avons perçu comme travail
accompli au ministère. Il était quand même bon de souligner
ces idées et ces décisions.
Par contre, lorsqu'on regarde tous les programmes du ministère ou
les domaines dans lesquels le ministre a oeuvré, il y a des choses sur
lesquelles je m'interroge, sur lesquelles j'aurais aimé avoir des bouts
de réponse et connaître les intentions du ministre. Dans son
exposé d'ouverture, je comprends qu'avec vingt minutes à sa
disposition il était limité et qu'on pourra en cours de route,
cas par cas, étudier ses interrogations. J'ai déjà
avisé le ministre des dossiers sur lesquels on insistera davantage. Cela
m'a étonné de ne pas avoir entendu parler de l'archipel et de la
rivière Mingan. Cela m'a grandement étonné. Bien
sûr, on y reviendra.
Je dois vous dire, M. le ministre, que j'ai été
passablement déçu des propos que vous avez tenus concernant les
parcs. Je pense que ce n'est pas assez consistant. On y reviendra et on
s'attaquera au problème de front. Je pense que c'est un des
problèmes majeurs de votre ministère. D'ailleurs, l'étude
des crédits le démontre très bien.
J'aurais aimé aussi, parce que le ministre s'est
étiré le cou un petit peu, il n'y a pas tellement longtemps, au
niveau de la presse, avec un projet qui est caressé au ministère
depuis déjà, si je ne m'abuse, 1982 puisque votre successeur
avait déposé au Conseil des ministres un mémoire pour
tenter de créer une nouvelle société d'État qui
serait SOQUETOUR... Bien sûr, je ne veux pas imputer de motif au
ministre, mais c'est probablement à cause du manque d'espace dans son
texte s'il ne nous a pas fait mention de ses intentions au cours de
l'année. Évidemment, aussi, ce qui est inquiétant, ce qui
est étonnant... Et c'est un peu le malheur du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, lorsqu'on voit avec quelle vigueur
le ministre a défendu tout le dossier du ski, de se retrouver avec 8 000
000 $ dans les crédits du tourisme pour le ski. Est-ce que c'est
à dire que le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme
patauge allègrement dans les plates-bandes du ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche? C'est un sujet qu'on abordera en cours de
route.
Aussi, finalement, certains autres dossiers au niveau des
fédérations sportives. Je pense qu'on est rendu au point
où il faut s'interroger, il faut donner des orientations. Si jamais il y
en a, elles sont très bien cachées. C'est un dossier sur lequel
on interviendra et on questionnera le ministre. Le lac Saint-Pierre, bien
sûr; et on fera demain, nous l'espérons bien, le tour de toute la
faune avec tout le problème que cela comporte au niveau des agents de
conservation. Je préviens le ministre tout de suite qu'évidemment
on parlera des 100 agents de conservation additionnels qu'il nous avait promis
lors de l'étude du projet de loi 9 qui ont été
touchés par le Conseil du trésor et qui ne sont pas dans le champ
au moment où on s'apprête à tenter de répartir, sur
le plan de la Gaspésie, des effectifs pour être capable de mieux
protéger le saumon.
Assurément vous me permettrez, M. le ministre, d'aborder le
problème des ZEC parce que ce n'est pas un problème qui est
réglé. C'est le temps de faire le point. Vous me permettrez de
même de vous faire état de mes inquiétudes, de mes
profondes inquiétudes, et vous comprendrez pourquoi, au sujet du
ministère vis-à-vis le Jardin zoologique de Charlesbourg dans les
statuts dits de Québec, mais de Charlesbourg. Il y a des
inquiétudes profondes qui ont suivi l'enthousiasme de votre visite en
novembre dernier au jardin, de très sérieux problèmes
d'ordre financier. J'ai l'impression, M. le ministre, que vous comprendrez un
petit peu plus tard, lorsqu'on abordera ce sujet-là.
Finalement, il faudra certainement aborder l'appétit glouton du
ministre Biron et du ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme qui, après avoir littéralement siphonné du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche l'aspect du
tourisme qui est devenu un aspect secondaire pour le ministre, tente d'aller
chercher certaines autres affaires et prête une oreille attentive au
niveau des pourvoyeurs. Donc, au sujet de ces relations du ministre avec ses
collègues du cabinet, du MAPAQ, du MICT, il y a des interrelations et il
ne faudrait pas oublier non plus celui de l'Environnement parce que, bien
sûr, quand on parle du lac Saint-Pierre, si on oublie, comme vous l'avez
fait, celui de l'Environnement, on risque d'avoir des problèmes;
peut-être pas vous, comme votre collègue du MAPAQ.
Alors, Mme la Présidente, c'est un tour de piste très
rapide des dossiers qu'on devra aborder en cours de route. On espère
qu'on
aura le temps. Ce que je veux vous dire, c'est que dans un premier temps
il y a eu des actions intéressantes et concrètes faites par le
ministère. Il y a toute une série de sujets sur lesquels on devra
s'attarder et discuter pour tenter de voir les intentions du ministre et
où le ministre s'en va, à la lumière des
crédits.
Je pense que le ministre a une très bonne volonté et une
détermination de régler certains problèmes. Ce qui
m'étonne et ce qui m'inquiète, c'est que c'est peut-être la
volonté gouvernementale qui n'y est pas parce que, comme tout le monde
le sait, des crédits, cela se discute au Conseil du trésor, il
faut les obtenir. Dieu sait que le ministre éprouve des
difficultés à passer des projets au niveau du Conseil du
trésorl La plus belle preuve, c'est lorsqu'on constate qu'au niveau du
budget du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche il y a
une diminution des crédits de 13 000 000 $, soit 6%. Compte tenu de
l'inflation, cela devient inquiétant et, finalement, on se retrouve
à peu près au même niveau qu'en 1982-1983 pour les
crédits avec à peu près 10% d'inflation en cours de route.
Donc, lorsqu'on calcule tout cela, il y a des inquiétudes. C'est dans
les crédits que l'on peut constater la volonté gouvernementale.
La volonté du ministre, je pense qu'on ne la met pas en doute. Il y a
sûrement de la part du ministre une volonté de régler
certains problèmes. Mais, a-t-il - et je me pose la question -tout
l'appui dont il a besoin ou dont il aurait besoin pour être capable de
justifier les sommes au Conseil du trésor?
Un des problèmes majeurs à ce niveau est certainement
dû au fait que le tourisme ne fait plus partie du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche et que la section du tourisme
était celle qui permettait d'aller justifier auprès du Conseil du
trésor des sommes additionnelles pour faire des choses dans d'autres
domaines. Le ministère dans sa globalité rapportait à
l'État, alors que maintenant, c'est devenu un ministère qui
dépense. Je pense que cela a été une erreur. Si le
ministre voulait entreprendre demain des démarches pour tenter de
rapatrier à son ministère toute la section du tourisme qui est
laissée pour compte au ministère de l'Industrie et du Commerce,
parce que le ministre Biron considère cela comme une quantité
négligeable, je peux l'assurer dès à présent qu'il
aurait l'appui de l'Opposition et certainement celui de tout le milieu du
tourisme qui, il faut vous le dire, M. le ministre, s'ennuie
énormément, pas nécessairement de vous, mais d'un
ministère où il serait quand même
considéré.
À la lumière de cela, il faut regarder à
l'intérieur des crédits ce que cela donne. J'ai retenu pour le
moment, puisqu'on les étudiera en cours de route, trois volets. D'abord
- on parlait de parcs tantôt - le programme 3, Plein air, parcs et
réserves. Il y a quand même une diminution de 20%, un
cinquième du budget. C'est un budget qui passe de 85 280 000 $ à
68 264 000 $. Donc, 17 000 000 $ de moins pour les parcs. Est-ce qu'il y a une
relation avec SOQUETOUR? Non. Je ne pense pas. On le verra tantôt, mais
j'ai l'impression que le ministère a décidé de garder les
parcs, d'en faire sa priorité, sur le plan des idées, pas
nécessairement sur le plan du budget, parce qu'on le voit à ce
moment-ci. Cela m'étonne et on verra au cours de l'étude
particulière du budget ce que cela donne.
Une deuxième constatation, c'est le programme 1, Soutien aux
municipalités et aux organismes de loisir. Le ministre me dira que ce
n'est quand même pas un très gros budget, mais il y a une
diminution de 5,4%, une diminution de 1 800 000 $. On sait l'importance que
peut avoir pour ce programme le fait qu'il y ait une diminution de 1 800 000 $.
Et ce n'est que la diminution que les chiffres nous révèlent. On
ne tient pas compte de l'inflation et de l'augmentation des prix à peu
près partout. Je pense que c'est une interrogation justifiée dans
la mesure où la politique du ministère depuis quelques
années a été de transférer aux municipalités
la responsabilité de certains équipements hors parcs ou hors
réserves. Donc, ce sont des charges additionnelles aux
municipalités, mais sur le plan de la masse disponible pour supporter
cela, il n'y a pas de connotation avec les budgets. C'est donc un processus
à l'inverse. Au moment où les budgets doivent augmenter pour les
supporter, les budgets diminuent. Il y a donc là un problème
majeur qu'on désire aborder au moment où on étudiera ces
crédits.
Le programme 5. Le ministre me dira, bien sûr, que, dans la
gestion interne et le soutien, il y a une augmentation de 11% - et c'est
l'augmentation la plus substantielle -soit une augmentation de quelque 3 000
000 $. On répondra très aisément que l'année
dernière cela paraissait bien parce qu'on avait coupé les
salaires des fonctionnaires de 20% - tout le monde s'en souvient, tout le monde
a dû le subir, même les fonctionnaires qui sont près du
ministre -et que cette année le retour à la normale fait que le
budget doit être haussé et que c'est l'explication qu'on retrouve.
(17 heures)
Bien sûr, M. le ministre, je pense que c'est un petit tour de
piste très rapide sur les sujets qu'on veut aborder d'une manière
non formelle comme il y a beaucoup de matières. Là-dessus, je me
tais en disant qu'il y a des bons points au dossier du ministre. Il y a des
points en suspens. Finalement, à la lumière des crédits,
on a des interrogations quant à l'avenir et à toute la
responsabilité du ministre. S'il a
effectivement toutes les sommes nécessaires et s'il a l'appui du
Conseil des ministres pour être capable d'avoir cette vocation
économique dont lui-même parlait tantôt... Le ministre a
terminé son exposé avec des chiffres très
révélateurs, mais dont le gouvernement ou le Conseil du
trésor ne tient pas tellement compte.
M. le ministre, c'était mes propos préliminaires.
J'anticipe déjà les échanges très
intéressants que nous pourrons avoir sur chacun des programmes et
éléments de programme.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre, si vous voulez
répondre.
M. Guy Chevrette (réplique)
M. Chevrette: Je ne sais pas si je devrais répondre tout
de suite, puisque le député veut revenir au niveau des
programmes. Je vais tout simplement remercier le député de
Charlesbourg pour le constat qu'il fait. Je remarque qu'il a au moins sept
constats positifs. Ce n'est pas si mal en l'occurrence et j'ai l'impression
que, lorsque j'aurai répondu à l'ensemble de ses interrogations,
cela passera facilement de sept à quatorze, de sorte qu'on pourra se
reparler, bien sûr, d'ici la fin de la commission.
Je le remercie des constats positifs et je pense que, oui, cela s'est
fait en concertation. J'en profiterai peut-être pour rendre hommage aux
gens avec qui on a travaillé. L'ensemble de ces points, que je prenne la
loi 9 où je me suis permis des rencontres à deux reprises avec
mes fonctionnaires qui ont travaillé très fort avec les
associations, celle de la faune en particulier, tant en commission
parlementaire, à deux reprises, qu'à un colloque le 12 novembre
dernier, s'est fait en collaboration: fonctionnaires, ministre et associations.
Ce fut un travail d'équipe et, aujourd'hui, on peut avoir le
mérite de se dire que cela a été une bonne chose.
Au niveau du ski, ce fut la même chose. Nous avons
travaillé en collaboration avec les propriétaires des centres de
ski. Je pense que cette politique, longuement attendue, était la
bienvenue. Je souhaite encore - et je le répète - que les 30 000
000 $ promis par le gouvernement fédéral nous parviennent au
cours des prochaines semaines; je pense que oui.
Quant à la politique de l'excellence, je désire vous
informer tout de suite que, malgré les trois colloques d'information ou
de consultation que nous avons tenus, je vais faire un dernier appel aux
fédérations pour qu'elles nous fassent connaître, par
écrit, les derniers points sur lesquels elles aimeraient nous donner
leur avis avant de conclure, d'une façon définitive, la politique
de l'excellence.
Quant au saumon, on a en parlé longuement et on pourra
peut-être entrer dans le détail de certains règlements
tantôt. Je vous dirai tout simplement que je suis heureux que l'APSSQ ait
fait un travail aussi magnifique avec nos fonctionnaires. Cela nous apporte, je
pense, des restrictions, mais des restrictions au moins acceptées et
c'est beaucoup.
Quant au déblocage au niveau des pourvoiries, soyez
assurés qu'on en parlera plus longuement. Je vais me taire pour le
moment, parce que je sais que vous avez insinué des choses. Vous allez
me poser des questions précises, parce que vos insinuations allaient
déboucher, bien sûr, sur des questions concrètes. Donc, je
vais attendre les questions concrètes pour vous répondre.
À la conférence nationale du loisir, il serait peut-être
bon que l'Opposition soit présente pour constater, justement, le
degré de concertation qu'on est capable de réussir.
Pour la boxe, en juin nous aurons une réglementation qui nous
permettra sans doute d'assister à des combats équilibrés
et sanctionnés sur le plan médical et des compétences au
niveau des arbitres et des juges.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Mme la Présidente, j'aurais une
première interrogation d'ordre général avant de tomber
dans le particulier. Dans les budgets 1984-1985, dans les renseignements
supplémentaires des crédits, c'est à la page 10, sous la
rubrique nouvelles initiatives, il est inscrit, dans le secteur du tourisme -
et cela fait allusion à l'un des points que j'ai soulevés
tantôt - un montant de 8 000 000 $ destiné au développement
des stations de ski.
Qu'est-ce qui fait que, comme ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche ayant commencé le dossier du ski, ce budget ne se retrouve
pas chez vous? Ce n'est quand même pas de la promotion. On parle de
développement de ski.
M. Chevrette: Oui, je vais vous l'expliquer. Tout d'abord, un
protocole a été signé entre le M1CT et le MLCP lorsqu'on
nous a attribué la somme de 20 000 000 $ sur quatre ans. Selon le
protocole qu'on a signé, une portion allait aux crédits
touristiques pour fins des immobilisations dans les hébergements, alors
que mon ministère se préoccupe des équipements de montagne
comme tels. Ceci explique le partage de budget entre les deux
ministères.
L'hébergement comme tel relève de la Loi sur
l'hôtellerie et nous avons conclu une entente disant que mon
ministère sera responsable de l'aménagement des
équipements de montagne et que le MICT sera responsable de
l'hébergement au bas des pentes. Dans une politique unifiée, bien
sûr.
M. Côté: Si j'ai bien compris, vous avez dit 20 000
000 $ sur quatre ans ou 80 000 000 $ sur quatre ans à 20 000 000 $ par
année?
M. Chevrette: II ne s'agit pas de 80 000 000 $. L'entente que
nous devions signer avec le gouvernement fédéral était une
entente de 50 000 000 $ dont 30 000 000 $ devaient venir de lui et 20 000 000 $
de nous. A ces montants-là s'ajoute un certain montant du fonds de
développement régional pour les centres intermédiaires et
les centres locaux et une partie du programme PADEL qui doit s'ajouter à
ces montants-là également pour les centres dits de nature
purement locale.
M. Côté: Ce qui est quand même étonnant
dans les 8 000 000 $, c'est 8 000 000 $ pour l'hébergement sur 20 000
000 $ et ces 8 000 000 $, sont aux renseignements supplémentaires pour
un an.
M. Chevrette: J'ai l'impression que, s'il prend tout le montant
de 8 000 000 $ pour faire de l'hébergement en un an, il défonce
la politique. L'esprit de la politique, en tout cas tel que, moi, je l'ai
comprise et tel que je l'ai signée avec mon collègue, c'est
vraiment que le ministère a conclu l'entente suivante: Moi,
personnellement, je me préoccupe dans un pourcentage allant
jusqu'à 75%. Mais, vous parlez de la page 10 des crédits?
M. Côté: Oui, c'est bien cela.
M. Chevrette: Dans le secteur du tourisme, un montant de 8 000
000 $ est destiné au développement des stations de ski. Il s'agit
là de nos 8 000 000$.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre, j'aimerais vous
signaler que vous avez droit de faire appel à l'aide de vos
fonctionnaires qui peuvent s'exprimer en leur nom, avec les nouveaux
règlements de la commission.
M. Chevrette: Oui, mais je pensais qu'il parlait de la politique
globale. Si vous ne parlez que des 8 000 000 $ tels quels, il s'agit des
nôtres.
M. Côté: Mais, c'est du secteur du tourisme.
M. Chevrette: Oui, mais le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, pour votre gouverne, possède 11% de toute
l'offre touristique québécoise. Donc, on ne peut tout de
même pas appeler cela autrement que de l'offre touristique ou du
tourisme, quand cela regarde précisément cela.
Le développement touristique normal, en dehors des
équipements du ministère et en dehors du Québec,
relève du MICT. Mais, à l'intérieur de nos propres
immobilisations, lorsqu'on y apporte des aménagements, cela
relève carrément de mon ministère puisqu'on est
propriétaire de 11% de l'offre touristique québécoise.
M. Côté: J'aimerais peut-être, Mme la
Présidente, aborder...
M. Chevrette: Vous pourriez peut-être relire, pour votre
information, la page 50; il y a un complément d'information, au
paragraphe "soutien aux municipalités et aux organismes de loisir". Vous
remarquerez que ce programme affiche une croissance sensiblement
supérieure à l'inflation, ce qui démontre
l'intérêt du gouvernement au soutien des municipalités et
organismes de loisir. Plus particulièrement, cela reflète
l'intention du gouvernement de favoriser le développement des
infrastructures de ski au Québec en y consacrant 8 000 000 $.
M. Côté: On aura avantage à en reparler au
moment où on étudiera très précisément les
dépenses qui sont faites à ce jour, dans des cas
précis.
J'aimerais d'abord aborder le programme 1. À l'intérieur
du programme 1...
M. Chevrette: Je ne voudrais pas... Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): II faudrait peut-être
faire une entente. Est-ce que vous voulez procéder programme par
programme?
M. Chevrette: C'est parce que je voulais... Je ne sais pas si M.
Fallu en a fait une règle avant vous. C'est parce qu'on m'avait dit
qu'on commencerait par le programme 7, la Régie des installations
olympiques, puisque M. Deschamps, P.-D.G., est arrivé. Si c'est le cas,
on pourrait passer à cela, conformément à l'entente qu'il
avait prise.
La Présidente (Mme Bacon): Ça va, M. le
député de Charlesbourg?
M. Côté: Oui.
Régie des installations olympiques
La Présidente (Mme Bacon): Programme 7, Régie des
installations olympiques. M. le député de Charlesbourg.
M. Côté: Je voudrais aborder très
brièvement, avec le ministre, le cas du
village olympique. Dans la Presse du 10 février dernier, on
faisait état d'une vente éventuelle, par le gouvernement du
Québec, du village olympique à l'entreprise privée. Est-ce
que M. le ministre pourrait nous dire quel est l'état du dossier,
quelles sont les intentions, si effectivement il y a un fondement à
cette nouvelle?
M. Chevrette: Cela n'a jamais fait l'objet d'une décision
gouvernementale. C'est purement et simplement un demande du Conseil du
trésor qui était directement adressée à la
Régie des installations olympiques demandant si on ne pouvait pas, au
niveau des hypothèses de gestion, penser à cette formule ou
à cette étude. Nous avons fourni une réponse à cet
effet au Conseil du trésor et nous en sommes là au moment
où je vous parle. Il a reçu notre réponse.
M. Côté: Et votre réponse a quelle
teneur?
M. Chevrette: Notre réponse était que nous n'avions
nullement pensé à la vente du village olympique, que c'est un des
seuls équipements, en tout cas l'équipement le plus rentable qui
existe sur le complexe de la RIO, si nous regardons l'ensemble des
bâtisses que nous gérons. Nous avons au-delà de 947 baux de
location, je crois, au moment où je vous parle, peut-être un peu
plus, et nous n'avions pas pensé procéder à la vente,
d'aucune façon, et nous en faisons part au Conseil du trésor.
M. Côté: Cela rapporte quoi en dollars?
M. Chevrette: D'autant plus que vous savez fort bien que, dans
les ententes que nous avons signées avec la ville de Montréal, au
moment où les lois ont été adoptées, le
gouvernement avait une responsabilité jusqu'au moment où la
remise de capital est terminée; le tout passe automatiquement à
la ville de Montréal, de sorte que nous avons des façons de
gérer, présentement, qui nous incitent à payer le capital
le plus tôt possible, bien sûr, quand on le peut, parce que le
stade olympique devrait normalement passer à la ville de Montréal
en 1992, si ma mémoire est fidèle et le village olympique devrait
passer en 2037, si nous n'avions rien changé. Vous vous rappellerez les
Terrasses Zarolega dans cela et tout. Je ne veux pas... Je ne pense pas que ce
soit l'objet de votre question, c'est juste pour savoir si nous avons
l'idée de vendre ou non. Nous avons répondu que non.
M. Assad: Sur le même sujet, Mme la Présidente. Vous
avez mentionné, M. le ministre, le village olympique. Nous parlons
évidemment de l'endroit où étaient logés les
athlètes en 1976.
M. Chevrette: Les deux tours.
M. Assad: Oui, d'accord. Combien de logements y a-t-il dans ces
deux complexes?
M. Chevrette: 980; j'avais dit 947 et un peu plus, c'est 980, le
chiffre précis.
M. Assad: Quel est le coût par unité?
M. Chevrette: Le coût par unité de logement?
M. Assad: Combien cela a-t-il coûté à peu
près?
M. Chevrette: Pour le bâtir? M. Assad: Oui.
M. Chevrette: Le village comme tel est évalué
à 92 000 000 $. Donc 92 000 000 $, 982 baux, faites vos jeux; mais
là, il faut dire qu'il y a des baux pour certains ministères qui
sont logés là. Il y a des appartements plus luxueux, certains
autres moins. C'est difficile de vous donner un coût moyen. C'est le
genre de question que vous pourriez peut-être me poser au feuilleton. J'y
répondrais et nous ferons faire les calculs, parce que c'est impossible
pour le moment.
M. Assad: Ce n'est pas pour le calcul. Si vous aviez une offre
d'une entreprise privée - évidemment toute offre sera
basée sur la rentabilité - vous êtes prêt à
accepter une offre qui sera moindre que le coût initial?
M. Chevrette: Écoutez, s'il y a une offre de l'entreprise
privée, je ne vous dirai pas que... D'abord, moi ce que je vais faire,
je vais regarder avec nos contentieux les capacités de vente d'abord de
la régie par rapport aux lois existantes. Deuxièmement, je pense
bien qu'il y a des protocoles de signés qu'il faut regarder
également. Au moment où je vous parle, je ne suis pas en mesure
de vous dire qu'avoir une offre sérieuse qui serait inférieure au
coût coûtant... Il faudrait regarder les chiffres et puis dire
combien peuvent nous rapporter sur tant d'années les 980 baux existants
par rapport à une vente, parce que la remise de capital global, ce sont
les Québécois qui la remboursent, avec leurs impôts. Donc,
il faudrait faire bien attention, c'est un calcul. Vous me demandez un exercice
qui est très complexe à faire.
M. Assad: En tout cas, je pourrais mettre cela par
écrit.
M. Côté: Lorsque le Conseil du trésor
vous a demandé d'examiner cette possibilité, j'imagine que
le Conseil du trésor, lui, avait derrière la tête la
possibilité de vendre?
M. Chevrette: C'est possible, mais je peux vous dire que nous
l'avons appris, autant M. Deschamps que moi-même, par la voie des
médias d'information; nous n'avions pas encore reçu cette demande
du Trésor. Donc, le premier geste que nous avons posé a
été de nous enquérir d'où venait cette demande,
pour apprendre qu'effectivement au niveau des fonctionnaires du Conseil du
trésor, on voulait faire étudier par la RIO cette
hypothèse de sorte que nous avons répondu, M. Deschamps et
moi-même, à la lettre du Trésor.
M. Côté: C'est bien. Passons à un autre
sujet, parce que je pense qu'éventuellement les décisions d'ordre
ministériel seront amenées en Chambre, car certains
prétendaient à l'époque, de ce que j'ai lu pour le moins,
que, si nous vendions le village olympique, ce seraient peut-être des
sommes suffisantes pour être capable de mettre un toit sur le stade, toit
qui fait parler tout le monde. Je sais que le ministre est un amateur de
base-bail, tout comme ses prédécesseurs, d'ailleurs. (17 h
15)
Le Président (M. Fallu): De hockey également, M. le
député de Charlesbourg.
M. Chevrette: Autant que le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Est-ce que le ministre pourrait nous parler
un peu de ce qui arrive au niveau du toit du stade, avec tous les
problèmes que cela comporte et qui sont dans le décor depuis
déjà de nombreuses années?
M. Chevrette: Je peux vous dire qu'on est à étudier
toutes sortes d'hypothèses. Vous savez qu'il y a un moratoire,
théoriquement jusqu'en juin cette année, et qu'on aura à
prendre des décisions et à les rendre publiques d'ici juin. Je ne
peux entrer dans les hypothèses parce que vous savez très bien
qu'il entre des suggestions tous les jours à la RIO: du ballon
gonflé à l'hélium au toit fixe métallique, en
vitre, en acrylique, à la toile, telle qu'elle entre dans le mât
dans sa conception originale, ou à la toile fixe sans qu'on la fasse
entrer dans le mât. Il y a une foule d'hypothèses
présentement.
M. Côté: Est-ce que, présentement, le
ministre... J'imagine qu'il en entre tous les jours et qu'il peut en entrer
à partir du moment où vous aurez trouvé une solution
aussi. Cela va continuer.
M. Chevrette: Je suis sûr qu'on n'aura jamais pris la bonne
décision, pour certains.
M. Côté: De toute façon, on verra.
Actuellement, avez-vous arrêté un certain nombre
d'hypothèses sur lesquelles vous allez vous pencher? Si vous devez
prendre...
M. Chevrette: Oui.
M. Côté: ...la décision en juin, j'imagine
qu'il y a quand même un peu de travail de fait.
M. Chevrette: Oui, il y a des hypothèses
d'arrêtées, claires et nettes. D'ailleurs, il y a deux ans - deux
ans, deux ans et demi peut-être - une décision formelle du Conseil
des ministres, en juin 1982, disait de terminer le toit du stade avec la toile
qui a été fabriquée à cet effet et de
dégager les sommes allant jusqu'à 66 000 000 $: 35 000 000 $ pour
le toit et le reste pour la réfection, l'imperméabilisation, etc.
Cette décision a été prise, les crédits sont
débloqués, mais il y a un moratoire jusqu'en juin de cette
année.
M. Côté: Le ministre me dit, d'une part, qu'il y a
des études sur des solutions proposées et, d'autre part, qu'il y
a une décision qui a été prise. Est-ce que les
décisions ou les études que vous menez actuellement dans le but
de prendre une décision...
M. Chevrette: Je vous donnerai un exemple.
M. Côté: ...peuvent remettre en cause la
décision antérieure?
M. Chevrette: Non, mais je vous donne un exemple. Le genre
d'étude qui se fait présentement, c'est qu'il faut coudre cette
toile. Cela nous prend donc une étude du CRIQ pour tâcher de nous
inventer une machine qui va coudre cette toile qui est quand même
passablement épaisse et, s'il faut avancer la toile, ça va
prendre un entrepôt je ne sais combien long. Donc, cela prend une machine
à coudre qui va se promener, dans les circonstances. Le CRIQ travaille
là-dessus. C'est un genre d'étude qui se fait
présentement. Je pourrais vous donner d'autres types d'études qui
se font, mais je pense...
M. Côté: Si je comprends bien, ce sont des
études qui visent à installer la toile.
M. Chevrette: Qui visent à la concrétisation de la
décision.
M. Côté: Donc, vous avez décidé
d'installer la toile comme dans le projet
initial. Ce qu'il vous reste à trouver, ce sont les moyens de
l'installer.
M. Chevrette: Ça ressemble à cela.
M. Côté: Finalement, ce sont des études
accessoires qui permettront l'installation.
M. Chevrette: Mais est-ce que la toile entrera dans le mât
ou si elle sera fixe? Ce sont des décisions à prendre.
M. COté: II reste que c'est la toile. Ce n'est plus le
ballon ou les idées dont vous parliez tout à l'heure.
M. Chevrette: Non, non.
M. Côté: C'est donc une nomenclature pour essayer de
noyer le poisson?
M. Chevrette: Je n'ai pas noyé le poisson. Je ne le noie
pas, je le prends à la mouche.
M. Côté: Ça, c'en est un trop gros, vous
allez être obligé de le remettre à l'eau.
M. Chevrette: C'est seulement sur la Restigouche. Vous avez mal
compris.
M. Côté: D'accord, ça va.
M. Chevrette: On l'étiquettera, M. le
député.
M. Côté: Pardon?
M. Chevrette: On l'étiquettera aussi.
M. Côté: Ça va là-dessus, il n'y a pas
d'autres questions. Le bail des Expos qui a suscité tant de
problèmes est signé pour combien d'années?
M. Chevrette: II est signé pour cinq ans, avec cinq ans
d'option.
M. Côté: Avec les Alouettes? Excusez, je suis un peu
en retard. Les Concordes, plutôt.
M. Chevrette: II est signé pour trois ans, avec deux ans
d'option.
Malheureusement, on a perdu, comme vous le savez, le soccer.
M. Côté: Oui. Ma collègue fait allusion au
fait que je viens de Québec. Effectivement, je suis un Nordique. C'est
pour cela que je mêlais les Concordes avec les Alouettes. Si j'avais
été plus large, je vous aurais parlé des Alouettes et des
Canadiens.
M. le ministre, à moins que mes collègues aient d'autres
questions, sur ce programme, il n'y a pas d'autres questions.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: M. le Président, une seule question: dans les
crédits, on constate qu'il y a une augmentation des crédits
destinés à la RIO de 28,3%. Est-ce que, pour l'avantage de la
commission et des gens qui nous liront ou nous écouteront, il serait
possible d'expliquer cette augmentation?
M. Chevrette: Un instant! Le gros de l'augmentation est dû
à la servitude du village olympique qui totalise 1 620 000 $.
C'était donc 5 400 000 $ et on demande 6 900 000 $. D'accord?
M. Marquis: Pourriez-vous préciser davantage quand vous
parlez de servitude?
M. Chevrette: Oui, je vais demander à M. Deschamps de vous
expliquer exactement la notion de servitude.
M. Deschamps (Jean): M. le Président, le village
olympique, une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas le vendre, c'est
qu'il est situé sur un terrain qui appartient à la ville de
Montréal, et la ville de Montréal l'avait cédé pour
1 $ aux Terrasses Zarolega chargées de construire quelque 10 000
appartements pour les athlètes. Aujourd'hui, ce village est
transformé en logements qui sont loués. Nous avons finalement
réglé cette année un litige qui nous avait conduits en
cour avec la ville de Montréal, alors que nous gérons pour son
compte le problème de la servitude. La ville de Montréal avait
cédé pour 1 $ aux Terrasses Zarolega le terrain sur lequel se
trouvent les deux pyramides, à la condition que celles-ci paient 30 000
$ par mois de servitude aux lieu et taxes du terrain dont elles ne sont pas
propriétaires.
Alors, 30 000 $ par mois depuis 1967, cela fait une jolie somme; pour un
an, cela fait déjà 360 000 $. Nous avons, cette année,
réglé ce vieux passé et le budget de la RIO a
été augmenté à 6 900 000 $ pour tenir compte de ce
paiement que nous devons faire à la ville de Montréal.
Le Président (M. Fallu): Donc, ainsi se clôt,
à toutes fins utiles, l'étude du programme 7, bien que nous ne
l'adopterons pas tout de suite; nous laissons les programmes ouverts et nous en
ferons l'adoption par une liturgie générale très
circonstanciée à la fin de la commission.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais remercier les
membres de la commission d'avoir accepté que M.
Deschamps et son équipe se présentent aujourd'hui, car
demain ils seront en conseil d'administration. Cela me fait plaisir de
remercier les membres de la commission d'avoir accepté ce chambardement.
Je voudrais remercier également M. Deschamps qui pourrait nous
présenter son équipe parce que n'étant pas arrivée,
je n'ai pu la présenter.
M. Deschamps: M. Jean-Pierre Payette, qui agit comme
trésorier et contrôleur par intérim, et M. François
Beauchamp, qui est chef des services comptables et qui agit également
par intérim; tout cela parce que le trésorier et contrôleur
qui était chez nous depuis six ans a été sollicité
et il a succombé à la proposition de la Communauté urbaine
de Montréal dont il est devenu ces jours derniers trésorier.
Le Président (M. Fallu): Alors, au nom de la commission,
M. Deschamps et toute votre équipe, nous vous remercions de vous
être si bien prêtés à cette séance des
crédits. Vous savez d'ailleurs que, selon nos nouvelles règles de
procédure des commissions parlementaires, vous pourriez
éventuellement être appelés comme organisme gouvernemental,
selon le désir de la commission, un jour à témoigner
devant cette commission comme organisme. C'est la nouvelle forme
d'imputabilité maintenant que prévoit le règlement de
l'Assemblée nationale. Entre-temps, nous vous remercions de vous
être prêtés de bonne grâce aux questions des membres
de la commission.
M. Deschamps: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Pour l'organisation de nos
travaux, est-ce que nous continuons sur des...
M. Côté: Les programmes.
Soutien aux municipalités et au organismes de
loisir
Le Président (M. Fallu): À partir des programmes.
Donc, nous appellerions le programme 1, c'est-à-dire Soutien aux
municipalités et aux organismes de loisir. Il y a là des
crédits de 30 088 400 $. Rappelons qu'il s'agit du soutien aux
activités de loisir, aux équipements de loisir et aux organismes
régionaux et de regroupement de loisir. M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Si on se souvient, en 1982, le gouvernement
instaurait le programme national de soutien aux loisirs. Du même coup, il
faisait disparaître neuf programmes destinés aux
municipalités. Cependant, le budget de ce programme allait être
distribué sur la base de l'indice de la richesse des
municipalités. Est-ce que le ministre a fait une évaluation
à ce jour de ce programme et, en particulier, du critère de
richesse des municipalités?
M. Chevrette: Nous avons, cette année, changé
l'indice puisque l'an dernier le programme était basé sur
l'indice des salaires moyens des individus dans les municipalités. Cette
année, nous avons, à la demande des deux unions, pris l'indice de
richesse reconnu dans tout le Québec, dans les programmes des autres
ministères du gouvernement, de sorte que cette année vous
retrouvez le même indice que le ministère des Affaires municipales
au niveau du programme qui a fait changer certaines municipalités qui
étaient admissibles l'an dernier et qui ne le sont pas cette
année; un nombre un peu plus élevé a été
accepté par rapport à l'an dernier.
M. Côté: Finalement, il y a quand même une
certaine contestation de ce choix comme critère. Je pense que le
ministre devait recevoir, en septembre 1983, une lettre du Conseil des loisirs
de l'Est du Québec. J'aimerais lui rappeler deux ou trois petits
paragraphes qui, je pense, traduisent très bien l'esprit et les
revendications de ces gens.
Il était dit, au troisième paragraphe: "Toutefois,
l'approche privilégiée par le programme a eu des
répercussions néfastes au niveau scolaire, principalement au
niveau des réseaux ou programmes d'activités touchant plusieurs
municipalités. De plus, le mode de calcul de la population ne rend pas
justice aux institutions d'envergure régionale." Plus loin, il
était dit: "De plus, nous considérons - j'ouvre la porte au
ministre pour qu'il nous dise si des choses vont changer à ce niveau -
que l'admissibilité à ce volet doit être ouverte
également aux municipalités de 2500 à 5000, compte tenu de
leur rôle moteur en fonction des petites localités environnantes.
Finalement, nous considérons que des argents supplémentaires se
doivent d'être accordés à ce volet si nous voulons que ces
ententes deviennent significatives et que l'intention incitative soit
adaptée aux exigences de ce volet."
M. Chevrette: Oui, ce n'est pas la lettre où les trois
premiers paragraphes sont très positifs?
M. Côté: Oui, mais... Pas les trois premiers, vous
vous trompez, ce sont les deux premiers.
M. Chevrette: Les deux premiers? M. Côté: Les
deux premiers, oui.
M. Chevrette: Je me souviens vaguement.
M. Côté: Mais, comme je l'ai dit au ministre, mes
fleurs étaient au début.
Maintenant, on questionne sur ce que le ministre devrait faire.
M. Chevrette: Je me rappelais qu'il y avait des fleurs dans la
lettre. Ceci dit, M. le député, vous avez raison de dire que le
volet incitatif à l'intermunicipalisation - j'en suis bien conscient -
n'est pas très incitatif. Ce n'est pas avec des sommes de 500 $, 600 $
ou 700 $ qu'on incitera à l'intermunicipalisation du loisir d'une
façon plus accentuée qu'elle ne l'est actuellement.
D'ailleurs, je pense bien que, même mon
prédécesseur, lorsqu'il a regroupé les neuf programmes en
un seul et qu'il en a fait le programme de soutien au loisir municipal... On
pensait bien, n'eût été la conjoncture économique
qu'on traversait à l'époque, qu'il faudrait beaucoup plus
d'argent dans ce volet pour le rendre encore plus incitatif. Là-dessus,
je suis d'accord avec vous, même au niveau du programme de soutien
lui-même.
On a tenu compte, d'autre part, à la suite d'une étude
qu'on a fait faire au niveau des villages de villégiature, les fameuses
municipalités de villégiature, on a introduit un critère
pour corriger. On a corrigé cela cette année. Il reste toutefois
des lacunes au niveau du programme, j'en suis fort conscient, mais, avec les
restrictions budgétaires, on ne pouvait pas améliorer l'ensemble
du programme.
M. Côté: II y a quand même, M. le ministre,
une diminution de 5,4%.
M. Chevrette: Oui, mais les 5,4%, si ma mémoire est
fidèle, sont dus à l'entente auxiliaire sur les
équipements de loisir. Ce n'est que la partie qui a été
enlevée. Quant aux montants aux municipalités, rien n'est
changé. Ce sont les montants intégraux de l'année
dernière. Le programme lui-même comprenait le troisième
volet, qui était l'entente Canada-Québec qui nous donnait de
l'argent additionnel et qui a pris fin cette année. (17 h 30)
Je pourrais peut-être vous l'expliciter en détail. Tout
d'abord, la diminution des crédits liés à la terminaison
de l'entente fédérale-provinciale pour le soutien aux
équipements de loisir est de 2 363 000 $. Il y a une addition nette d'un
montant de 1 000 000 $ pour les infrastructures de ski alpin qui va aux
municipalités, ce qui le porte à 8 000 000 $. Budget initial
1983-1984, 3 500 000 $; budget supplémentaire 1983-1984, 3 500 000 $;
crédits non récurrents 1984-1985, 7 000 000 $ - c'était
pour le ski - ajustements mécaniques 1984-1985, 8 000 000 $; addition au
titre de l'indexation, 655 800 $; compressions diverses demandées par le
Conseil du trésor, 1 006 800 $ - la section II de ce document donne le
détail, on le verra plus tard - plans de rangement des activités,
370 000 $; compressions standards au Conseil du trésor, 628 000 $. En
résumé, on devait perdre 2 363 600 $, mais dans les faits on a
perdu 1 714 000 $ parce qu'on a reçu une indexation.
Au sujet du scolaire, vous avez fait allusion aux commissions scolaires
où le sport scolaire aurait connu des chutes dramatiques. Je vous avoue
que je suis peu ébranlé par cet argument parce qu'au moment
où on se parle il y a des commissions scolaires qui ont fait des surplus
budgétaires de 1 300 000 $ et, parce qu'elles ont perdu les 20 000 $ de
subvention qui allaient dans ce programme avant la fusion des neuf programmes,
elles disent que le MLCP est responsable de la chute dramatique du sport
scolaire. Écoutez une minute! On pourrait payer, pendant quarante ou
cinquante ans, la compensation, même avec les surplus budgétaires.
Il ne faut quand même pas ambitionner dans les déclarations
surtout quand elles ont la transférabilité des enveloppes et
tout. Il y a des limites!
M. Côté: Si le ministre est prêt, on pourrait
peut-être aborder... À moins que des collègues...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: M. le Président, M. le député de
Charlesbourg a posé une question et je n'ai pas entendu la
réponse d'une façon assez claire. Il a parlé, dans le cas
de l'intermunicipalisation, de changements qui avaient été
demandés pour tenir compte des municipalités qui avaient de 2500
à 5000 habitants. Ma question serait: Est-ce que cela a
été étudié au ministère, est-ce qu'il y a
une décision de prise à cet effet? Si oui, quand sera-t-elle
connue des municipalités qui sont concernées?
M. Chevrette: Oui, cela a été étudié.
Je pense bien qu'on va être capable d'y donner suite. Oui, mais on doit
faire des vérifications au préalable parce que, quand tu modifies
les chiffres, il faut que tu regardes si l'enveloppe globale n'est pas
défoncée. Donc, oui, cela a été
étudié. J'ai peut-être oublié d'autres
éléments de réponse.
M. Côté: Pour quand est prévue votre
décision?
M. Chevrette: C'est très prochainement
parce qu'on doit faire connaître les programmes aux
municipalités.
M. Côté: Merci. Au niveau des CRL, on sait que le
ministre a connu un été ou un automne chaud. Il a
été obligé de sortir ses talents de négociateur.
Dans un document de consultation du ministère qui s'intitulait: Cadre
d'une politique de financement des Conseils régionaux de loisir, et qui
date quand même un peu d'avant vous, d'avant votre période,
novembre 1981, on notait, en page 4, dans les propositions relatives au
financement, les points suivants: premièrement, une enveloppe de base
qui assure des ressources humaines et un fonctionnement minimal pour chaque
CRL; deuxièmement, une enveloppe supplémentaire liée aux
particularités régionales; troisièmement, un fonds
supplémentaire à l'enveloppe globale de tous les CRL sera
constituée par le MLCP pour les projets spéciaux, la
sélection des projets étant assurée par le
ministère.
J'imagine que vous avez pris connaissance de ce dossier au moment
où vous êtes arrivé au ministère. Qu'arrive-t-il
dans ces cas-là? Est-ce que c'est une politique qui risque d'être
appliquée ou si elle est oubliée?
M. Chevrette: Non, on a discuté encore jusqu'à tout
dernièrement avec la CORLQ. Le dilemme est le suivant, c'est qu'on
s'entend à peu près sur l'ensemble de la politique, mais, quand
on vient pour la mettre en pratique, les CRL nous disent qu'il faut conserver
les droits acquis, ce qui aurait pour effet de défoncer l'enveloppe
budgétaire qui m'est allouée pour la politique de financement des
CRL. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de divergence. On a même
accepté plusieurs de leurs suggestions sur les différences
régionales, justement, sur le millage entre certaines
municipalités à franchir, etc. Tant et aussi longtemps que la
CORLQ va tenir à défoncer l'enveloppe budgétaire, c'est
regrettable, mais je ne peux démordre. Je n'ai que l'argent qu'on
m'alloue. Et, avec tout le respect que j'ai pour cet organisme, j'accepte ses
principes. Elle accepte la politique, mais il faudrait qu'on la mette en
pratique. Est-ce qu'il y a des acquis dans les subventions gouvernementales,
oui ou non? Ce n'est pas une négociation d'une convention collective. Je
pense que, lorsque l'État a des mandats à donner, je pourrais
aussi bien, une année donnée, n'avoir aucun mandat à
donner parce qu'il y a trois volets dans cette politique: il y a les projets
issus des membres, c'est-à-dire l'enveloppe de base qui leur assure un
minimum vital; il y a les mandats issus des membres et il y a les mandats issus
du ministère. Mais, quand on ne veut même pas reconnaître la
possibilité d'appliquer la politique et que cela ait des effets pour
diminuer certains CRL et d'en augmenter d'autres, parce que cette politique
vise à une plus grande équité, qu'on m'arrive avec la
notion de droits acquis dans cela, je ne marche pas.
M. Côté: Vous parliez de négociations
tantôt. Êtes-vous sur le point de vous entendre?
M. Chevrette: Non, je pense que les dernières rencontres
laissent percevoir une possibilité d'entente puisque je leur ai
carrément dit: Je suis capable d'accepter certaines de vos
revendications, mais celle de défoncer les enveloppes permissibles, non.
Et là, j'attends leur réponse parce qu'on leur a transmis des
contrepropositions à cet effet. Mon adjoint parlementaire devrait
compléter le dossier d'ici une quinzaine de jours.
M. Côté: D'ici une quinzaine de jours. Donc,
beaucoup de travail qui arrive à échéance.
M. Chevrette: Oui, mais on n'a pas peur...
M. Côté: Mai et juin. M. Chevrette: ...de
cela.
M. Côté: D'ailleurs, c'est ce que l'on disait un peu
tantôt. Est-ce que l'orientation fondamentale des CRL peut être
remise en question? Est-ce que ce sont des questions que vous vous posez?
M. Chevrette: Oui, je vous avoue que ce sont des questions que je
me pose encore. Tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas d'idée faite,
claire et précise, sur la régionalisation, c'est difficile de
dire qu'on peut concevoir le maintien des CRL tels qu'ils sont. Vous allez me
dire: Vous êtes à la remorque des décisions d'un autre
ministère. On est à la remorque d'une décision
gouvernementale. Suivant les changements d'orientation sur la
décentralisation ou sur la régionalisation, il est bien
évident qu'il faudra adapter nos structures de financement en
conséquence. On ne peut pas maintenir des réseaux pour le plaisir
de maintenir des réseaux qui ne correspondent pas nécessairement
au désir même des élus régionaux ou municipaux. Mais
tant et aussi longtemps que cela ne changera pas, les CRL sont là pour
rendre des services à des municipalités. Selon l'enquête
qu'on a menée l'an dernier sur le degré de satisfaction des
pouvoirs municipaux, et même des MRC vis-à-vis des CRL, la
satisfaction est assez grande, elle est au-delà de 80% des services
rendus, mais la satisfaction est encore plus grande quand
vous allez au niveau des petites municipalités. C'est normal
parce qu'elles ont moins de ressources pour remplir leurs plans d'action, par
exemple, leurs projections sur trois ans, comme on le leur demande.
M. Côté: Alors, d'ici une quinzaine de jours, vous
allez être fixé?
M. Chevrette: On devrait avoir une réponse
définitive s'ils acceptent ou bien le statu quo, ou bien s'ils acceptent
de vivre la nouvelle politique. Si c'est le statu quo, cela veut dire que les
enveloppes de l'an dernier s'appliquent in extenso à cette
année.
M. Côté: Cela va. M. le Président, j'aimerais
aborder le programme 2.
M. Chevrette: Deux?
Le Président (M. Fallu): Deux.
M. Côté: Le programme 2.
Le Président (M. Fallu): Vous me permettriez une
question?
M. Côté: M. le Président, vous avez toute ma
bénédiction. Et, même, si vous voulez que j'arbitre, vous
me le direz.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le député
de Charlesbourg. M. le ministre, c'est peut-être une question un peu
théorique, mais je tiens à la poser, surtout en cette
journée où nous avons déposé en Chambre la
politique de revitalisation des centres-villes.
Votre ministère est un ministère des loisirs, un
ministère des activités physiques également, comprises
comme étant un loisir, mais de plus en plus défini comme
étant celui de la bonne forme des Québécois et des
Québécoises. Or, cette bonne forme se prend, évidemment,
dans nos parcs - trop rarement, hélas! mais c'est parce qu'on travaille,
vous le savez - par un certain nombre d'activités physiques à
travers des équipements, mais il y a aussi ce loisir, qui est son
va-et-vient du travail, qui est aussi son plein air, qui est aussi son
activité physique. Et cela, pour la plupart des citoyens, c'est
l'activité que l'on fait tout près de chez soi. Est-ce que dans
votre ministère, en relation notamment avec la revitalisation des
centres-villes, vous avez quelque outil - quelque outil intellectuel notamment
- de réflexion pour vous insérer dans les programmes de
revitalisation des centres-villes pour faire en sorte que le centre-ville,
c'est-à-dire l'endroit où le citoyen prend son plein air,
puisqu'il n'est pas toujours dans vos grands parcs et dans vos grandes
réserves, par sa marche, par son aller-retour au travail, à
l'épicerie, à la taverne - et pourquoi pas? - chez le cordonnier,
etc., pour faire en sorte que le centre-ville ait aussi cette dimension de
plein air puisque c'est là, précisément, qu'on le prend
pour la plupart d'entre nous qui vivons en ville? Quels outils avez-vous? Quels
outils de réflexion, quels outils pratiques également, quels
guides avez-vous?
J'ai entendu parler, mais c'était à l'époque
où on préparait le document alors que j'étais adjoint
parlementaire, d'une expérience vécue à
Saint-Léonard, à Montréal. Apparemment, c'étaient
des gens de chez vous qui avaient un peu guidé les élus
municipaux de Saint-Léonard qui, à mon avis, ont fait une
véritable réussite: le plein air en ville. C'est le
Kino-Québec de tous les jours, celui de son aller-retour au travail ou
à l'épicerie. Est-ce que vous avez quelque outil de
réflexion, peut-être même très concret, à
mettre au service des projets particuliers d'urbanisme qui vont se
développer d'ici quelques mois maintenant -parce que ça urge -
dans nos centres-villes?
M. Chevrette: Au niveau des PPU ou des programmes particuliers
d'urbanisme, tout ce qu'on peut offrir, c'est notre support technique et
l'expertise que l'on a au sein des équipes du ministère. Vous
comprendrez que c'est à la charge exclusive des municipalités,
subventionnées, d'autre part, par le gouvernement.
D'autre part, le ministre des Affaires municipales, en collaboration
avec le MLCP -puisqu'on siège au même comité
d'aménagement et de développement - parle très
régulièrement de la capacité d'intervention du
gouvernement comme tel. Là où il y a des interventions plus
visibles, c'est là où il y a un manque d'espaces verts, où
on peut faire des suggestions et des programmes particuliers, comme cela a
été le cas quand j'ai obtenu du Conseil des ministres le mandat
de me pencher sur les espaces verts dans la région de Montréal et
sur les parcs urbains de la région de Montréal; par la suite, sur
le parc des Mille-Îles, dans la région de Laval, et dans
l'archipel comme tel, la MRC de Champlain. Là-dessus, on a des mandats
précis.
Les autres formes d'intervention, des guides ou des outils nous
permettant d'intervenir directement pour l'aménagement des
centres-villes, on n'a pas d'outils, ni législatifs, pas de guides non
plus, au moment où on se parle, qui nous permettent de le soutenir; ce
ne sont que l'expertise et les compétences du ministère que l'on
a à offrir aux villes et aux municipalités.
Promotion du loisir socioculturel
Le Président (M. Fallu): Mais c'est déjà
beaucoup. Le programme 2: Promotion du loisir socioculturel, comporte quatre
éléments: loisir socio-éducatif, loisir culturel,
loisir scientifique et loisir touristique. M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Le ministre a annoncé, dans son
exposé d'ouverture, qu'il favoriserait le loisir scientifique. Il nous
en a malheureusement dit très peu. J'aimerais qu'il soit un petit peu
plus explicite.
M. Chevrette: Au niveau du loisir scientifique, qu'est-ce qu'on
entend soutenir concrètement pour l'année 1984-1985? Vous voyez,
je suppose, les 30,5%? Je vais demander à M. Rioux de donner l'ensemble
de la programmation prévue pour 1984-1985.
M. Rioux (Jean): L'augmentation va couvrir en partie les
assistances financières à un certain nombre d'organismes
nationaux de loisir scientifique qui recevaient un certain montant
l'année dernière et qui, en vertu de la nouvelle politique,
seront augmentés assez substantiellement, ce qui amène donc
l'augmentation qui est là. C'est une part de développement du
ministère dans ce secteur. (17 h 45)
D'autre part, il y a aussi des soutiens à des projets de loisir
scientifique qui sont annoncés. Il y a des projets ponctuels qui
reçoivent une assistance financière du ministère en
collaboration avec d'autres ministères, soit le ministère de
l'Éducation en particulier, le ministère de la Science et de la
Technologie, comme le Salon de la science, la Semaine de la science,
Expo-science, etc., certains organismes d'information comme Hebdo Sciences,
agence de presse, et nous préparons pour l'année 1984-1985 un
programme pour des stages d'animation, d'animateurs en loisir scientifique.
Voilà, c'est un petit peu le programme de cette année. De
la part du ministère comme tel, il y eu la publication toute
récente d'une brochure sur le loisir scientifique qui a
été distribuée dans tout le Québec et - le ministre
l'a d'ailleurs annoncé tout à l'heure dans son discours - il y
aura un document d'orientation qui sera présenté d'ici quelques
jours au ministre et qui fera...
M. Chevrette: Décisions en mai.
M. Côté: Le moment des décisions, c'est
encore mai et juin?
M. Chevrette: Mais je pensais que la période
d'étude des crédits était à la fois une occasion de
faire un bilan et de la prospective. On n'a pas à cacher nos intentions;
c'est souvent en se fixant des objectifs qu'on en atteint qui plaisent.
Subventions aux fédérations et
associations de loisir
M. Côté: M. le ministre, de toute façon, au
niveau de ce programme, j'aimerais entamer l'étude de deux dossiers
particuliers, pas au niveau du loisir scientifique, mais au niveau du
programme: les fédérations et associations de loisir, et la
fête nationale. J'aimerais tout d'abord, si mes collègues n'ont
pas d'autres questions sur ce sujet, aborder les fédérations et
associations de loisir, l'aide financière octroyée aux
fédérations et associations de loisir.
M. Chevrette: Loisir pris dans son sens large. Le RONLQ?
M. Côté: Pour être bien sûr que le
ministre saisit bien ce que je veux dire, j'ai un texte que je veux lui lire,
avec des questions. II y a sept ou huit questions auxquelles le ministre pourra
me répondre en bloc par la suite.
A la suite d'analyse de différents documents indiquant les sommes
d'argent versées par le gouvernement aux fédérations et
aux associations de loisir, nous ne pouvons passer sous silence la confusion et
l'incohérence qui semblent régner à ce chapitre. Cette
analyse nous a permis de faire certaines constatations que je me dois de vous
livrer.
Premièrement, les revenus des fédérations et
associations de loisir proviennent principalement de subventions
gouvernementales, alors que la participation financière des membres ne
représente qu'un faible pourcentage. Ainsi, pour l'année
1980-1981 - c'est tout ce que j'ai pu obtenir comme renseignement et le
ministre me dira si cela a évolué au cours des années
subséquentes - on constate que la cotisation des membres équivaut
à moins de 15% des revenus des fédérations pour 88%
d'entre elles; deuxièmement, moins de 20% des fédérations
autogénèrent plus de 40% de leur revenu.
M. Chevrette: J'ai oublié un chiffre, je mexcuse.
M. Côté: Je pourrais envoyer un petit bout de texte
au ministre.
M. Chevrette: Oui, si vous voulez.
M. Côté: Troisièmement, un pourcentage
important de subventions octroyées par le gouvernement est
destiné au fonctionnement et à la structure même des
organismes. Ainsi, 40% des revenus globaux de neuf fédérations
sur dix sont consacrés à des dépenses reliées
à des frais d'administration et de gestion servant à l'entretien
des, et je le dis, assistés sociaux du loisir.
Il y a des exemples que je veux vous donner, M. le ministre. J'ai pris
quelques
fédérations, entre autres, la Fédération
d'athlétisme du Québec. Pour 1980-1981, 68% des fonds proviennent
du ministère, 12,8% des cotisations et 19% d'autres sources. La
Fédération de basket-ball du Québec: sur un budget global
de 258 000 $, 173 000 $ proviennent du ministère. Aucun sou ne provient
des membres et 84 000 $ proviennent d'autres sources. Les exemples que je vous
donne, vous ne les avez pas dans le petit document que je vous ai transmis, je
les ai ici.
Troisièmement, fédération québécoise
de canoë...
M. Chevrette: Est-ce que c'est toujours pour 1980-1981?
M. Côté: Oui, les montants que je vous donne sont
pour 1980-1981. Ce sont les seuls que j'ai pu avoir étant donné
que je n'ai pas à ma disposition la ressource du ministère.
Fédération québécoise de canoë-kayak
d'eaux-vives: subvention du ministère, 57 000 $, sur un budget de 67 000
$; cotisation des membres, pas un sou, et 10 000 $ qui proviennent d'autres
sources.
Fédération québécoise de canot long
parcours: sur un budget de 10 000 $, 9900 $ proviennent du ministère et
444 $ des membres; autres sources de revenus, rien.
Fédération québécoise de curling: sur un
budget de 56 000 $, 55 500 $ du ministère; pas un sou de la cotisation
de membres et 1300 $ provenant de l'extérieur.
Nous ne pouvons que nous interroger sur le montant qui sera
véritablement dépensé pour les activités
récréatives. Certains budgets appréciables
d'au-delà de 60 000 000 $ sont transférés à
différents secteurs du loisir, mais il nous apparaît qu'une
très mince part sera destinée à l'organisation de telles
activités, car environ 60% de cette somme servira à assumer les
frais inhérents au fonctionnement et à la gestion des
fédérations et des associations. Nous déplorons que les
données statistiques du ministère ne permettent pas de
déterminer précisément les montants d'argent investis
ayant un impact sur le dynamisme du loisir. L'évaluation des
résultats générés par un investissement
considérable n'apparaît pas être une priorité pour
votre ministère.
Outre ce montant de plus de 60 000 000 $, dont la majeure partie est
reliée à des dépenses d'administration, comme je viens de
le mentionner, au cours de l'exercice financier 1983-1984, 3 500 000 $ ont
été engagés pour des frais fixes de bureau, tels que des
services téléphoniques et de papeterie, et pour la tenue de
tables de concertation qui, à elles seules, ont coûté plus
de 700 000 $, pour réunir les permanents des fédérations
et des associations payés à môme les subventions
gouvernementales. Il m'apparaît que cet exercice est fort coûteux.
Je tiens à ajouter que ces 3 500 000 $ n'incluent pas l'utilisation des
structures mises à la disposition de chacune des
fédérations RONLQ dont les locaux sont situés rue
Jarry.
Il apparaît donc clairement que le gouvernement injecte plusieurs
millions de dollars dans le domaine du loisir, mais que l'utilisation qui en
est faite est principalement destinée à la "structurite". Avec
tout cela, bien peu d'argent est disponible pour mettre en place une
organisation d'activités récréatives, telles que des
stages de formation et des compétitions.
Deux premières questions. M. le ministre, saviez-vous que
près du tiers des crédits de votre ministère
destinés à des transferts pour différents organismes sont
majoritairement utilisés pour bâtir une structure, structure que
vous venez presque de démolir au niveau de l'élite?
Deuxièmement, vous qui voulez en finir avec la "structurite",
qu'entendez-vous faire afin de mettre un frein à cette situation et que
l'argent prévu pour les loisirs soit bien dépensé à
cette fin? Il est essentiel que cette situation déplorable soit
corrigée, car trop de crédits destinés à une source
bien précise se perdent en cheminant dans le mauvais canal. Quant
à nous, cette situation peut se traduire par le mot gaspillage. Je
désire que le ministre nous fasse connaître les critères
déterminant l'admissibilité d'une fédération
à l'octroi d'une subvention de son ministère: pour une
fédération: le nombre de membres qu'elle regroupe, la
participation financière de ceux-ci, le type d'activité, la
capacité d'autofinancement de l'organisme. Est-ce que les
éléments précités sont pris en considération
lors de l'étude d'une demande de subvention et cela est-il proportionnel
au montant octroyé? Existe-t-il réellement des critères ou
bien procède-t-on d'une manière plus ou moins
discrétionnaire?
Le ministre pourrait-il nous informer de ce qu'il entend faire ou de ce
qu'il a fait des recommandations formulées par des professionnels du
ministère en regard de l'établissement de critères pour
l'octroi de subventions? Afin de bien situer le ministre, afin que l'on se
comprenne très bien, ces recommandations émanent des trois
rapports suivants: Lupien, Tremblay, Gascon, Nadeau, et de documents de
consultation du CRL établissant trois barèmes principaux:
premièrement, l'octroi d'une subvention de base fixe assurant le minimum
vital à l'organisme; deuxièmement, l'octroi d'un montant
additionnel représentant environ 10% du budget réel de
l'année précédente relié au développement de
l'organisme, en parallèle aux priorités fixées par le
gouvernement, et troisièmement, afin d'inciter un organisme à
s'autofinancer, un octroi d'un montant
proportionnel au degré d'initiatives rentables. Il me semble, M.
le ministre, que ces éléments pourraient combler ce qui sont,
à notre avis, à moins que vous nous prouviez le contraire, des
lacunes flagrantes dans l'octroi de ces subventions.
M. Chevrette: Je vous remercie de la question. D'ailleurs, les
exemples que vous donnez illustrent très bien ce qui existait en
1980-1981. Je ne nierai aucun de ces chiffres puisque c'est exactement à
partir de situations aussi aberrantes que le ministère s'est
penché très sérieusement sur une politique de financement
et qu'on vise précisément à assumer, bien sûr, nos
responsabilités en donnant un minimum d'argent à ces
fédérations pour qu'elles s'administrent, mais on vise à
accroître partout l'autofinancement et surtout qu'il y ait des sommes
concrètes aux fins de la création d'activités. C'est
exactement le but de la nouvelle politique qu'on a mise en application sur une
base provisoire l'an dernier et qu'on va appliquer intégralement cette
année. Cela veut dire qu'il y a des fédérations qui ne se
classifieront pas, carrément, pour certains volets de la politique et
qui vont se voir refuser des sommes fort importantes par rapport à ce
qu'elles ont retiré antérieurement.
D'autre part, il y a des fédérations qui vont
précisément se classifier et qui vont -à cause de leur
nombre de membres, à cause des projets qu'elles présentent en
termes d'activités - passer d'un niveau 1 à un niveau 2 et ceci
va leur permettre justement, d'accroître sensiblement leurs subventions,
mais il est évident qu'on ne maintiendra pas la politique de 1981. Les
aberrations que vous avez soulignées sont celles
précisément qui nous ont servi à modifier la politique de
financement des organismes nationaux.
On vous dit plus que cela. Dans mon exposé, je vous ai dit que je
m'en allais sur le même patron en ce qui regarde les régions. On
veut mettre de l'ordre dans cela, vous avez entièrement raison. Mais,
comme cela prend une période de rodage, l'an passé a
constitué une période de rodage et, cette année, la
politique s'applique intégralement. Remarquez bien qu'elle fait mal. Le
Regroupement des organismes nationaux de loisir ne la trouve pas drôle,
l'orientation qu'on a prise, celle de réorienter les subventions, comme
vous le dites, mais cela va de soi que certains organismes, qui ne
présentaient à peu près pas d'initiatives et qui
accaparaient la grosse part du morceau en termes de fonctionnement seulement,
ne se classifieront pas, purement et simplement.
Je peux vous dire que cette politique qui a été suivie
jusqu'en 1981 est celle qui prévalait depuis les années
1972-1973, mais on est arrivé à la création de multiples
fédérations. On est passé de dix à quelque
cinquante fédérations, qui se cotaient selon une procédure
tout à fait normale: tant pour l'enveloppe de base et tant pour les
projets, point final. Mais l'introduction de trois volets maintenant:
l'enveloppe de base assurant un minimum vital à la gestion et
l'enveloppe qui va servir aux projets ou aux initiatives de
développement va les inciter, en plus, à aller chercher une part
d'autofinancement, qui est de 15% cette année au minimum, et qui va
être croissante dans les années à venir. C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Je vous interromps un moment, je
m'excuse, mais ce n'est pas sur le fond, nullement. Il me faudrait, à ce
moment-ci, puisqu'il nous reste deux minutes avant 18 heures, établir
que nous avons le consensus de la commission...
M. Chevrette: Oui, il y a un ordre de la Chambre, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Non. M. Chevrette:
Non?
Le Président (M. Fallu): L'ordre est relatif au consensus
de la commission, parce que la Chambre ne peut pas déterminer que nous
dérogions nous-mêmes au règlement de l'Assemblée
nationale. Donc, nous constatons, à l'heure qu'il est, qu'il y a
consensus pour poursuivre nos travaux jusqu'à 20 heures.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Fallu): C'est une liturgie, mais encore
fallait-il l'accomplir pour qu'il n'y ait pas de vice de forme dans
l'approbation des crédits.
M. Chevrette: On n'a rien contre le culte!
M. Côté: Est-ce que le ministre avait
terminé?
M. Chevrette: Non. J'allais vous expliquer... je pensais vous
résumer cela en trois phrases. C'est vrai que cela a existé.
Depuis l'an dernier, cela a commencé à disparaître. Cette
année, cela se concrétise d'une façon encore plus
évidente par l'application intégrale de la politique, et, l'an
prochain, l'apport d'autofinancement sera encore plus croissant, c'est
évident. (18 heures)
II faut admettre, d'autre part - cela m'amènera sans doute
à des modifications, je ne me leurre pas, parce que, lorsqu'on s'en va
vers une révolution au niveau de cette approche de financement...
Certaines disciplines auront énormément de difficulté
quant à l'autofinancement. Si on pense, par
exemple, à des disciplines qui ne s'exercent pas devant de grands
auditoires où les commanditaires peuvent être moins portés
à vouloir financer les types d'activités ou les types de
spectacles ou de démonstrations quelconques, il faudra peut-être
avoir un volet, éventuellement, dans le raffinement de notre politique
qui tiendra compte de ces difficultés. On aura justement des rencontres
pour chercher à identifier des sources de financement avec le RONLQ
parce que lui-même éprouve de la difficulté. On sait que
certains commanditaires sont sollicités de toutes parts. Ils nous
disent: On a de plus en plus de misère à aller chercher des
montants d'argent. Il faudra peut-être voir en détail le
rôle concret que doit jouer une fédération ou une
association à caractère national. Est-ce qu'elles doivent mettre
tous leurs oeufs dans le fonctionnement? Je n'y crois pas plus que vous. Je
pense qu'il faut accentuer nos démarches dans la politique vers les
sommes, les pourcentages à attribuer à l'activité. C'est
ce à quoi je me suis consacré depuis 18 mois et je pense que des
résultats plus concrets seront plus évidents l'an prochain.
M. Côté: C'est-à-dire l'exercice financier
1984-1985?
M. Chevrette: Oui. Nécessairement, cela sera l'application
intégrale de la politique et les trois volets que vous avez
mentionnés s'appliquent.
M. Côté: À partir de ce moment, on constate
qu'il va beaucoup plus d'argent dans la structure, dans le fonctionnement,
qu'à ceux qui, normalement, devraient bénéficier de ces
sommes. On ne solutionnera pas le problème en allant chercher de
l'autofinancement. Je pense que le problème est beaucoup plus à
la base.
M. Chevrette: Je pense que oui, en partie. Je vais vous dire
pourquoi. C'est parce que les commanditaires ne subventionnent pas le
fonctionnement. Ils vont subventionner les activités où ils vont
pouvoir être en évidence. Une fédération qui irait
chercher des commandites pour payer du fonctionnement n'aurait pas grand chance
de succès. Dans n'importe quel type d'événements, pourquoi
de grandes compagnies comme Sealtest, Québec-Lait ou une brasserie
quelconque participent-elles à des activités? C'est purement et
simplement parce qu'elles ont la chance de mettre en évidence leurs
produits au vu et au su d'une multitude de gens. Elles ne commanditeraient pas
nécessairement le fonctionnement à l'intérieur du 1415 rue
Jarry.
M. Côté: Je pense que je ne suis pas très
bien saisi par le ministre. Je m'exprime peut-être mal. On constate les
deux; pour les chiffres de 1980-1981 que je lui ai donnés, il semble
que, selon certains chiffres que je viens de voir, la situation était la
même pour 1983.
Il y a beaucoup trop d'argent qui sert au fonctionnement et qui ne se
rend pas à la base. Le ministre me dit: Si on force et on tend à
de l'autofinancement en allant à l'extérieur, on va subventionner
d'abord les activités, mais cela ne règle pas le problème
de la structure qui est beaucoup trop lourde, beaucoup trop chargée et
beaucoup trop exigeante à ce niveau.
Spécifiquement sur le plan du fonctionnement, sur le plan de
l'argent qui est littéralement mangé par la structure, est-ce
qu'il y a des moyens particuliers que vous allez mettre en place pour changer
cette situation?
M. Chevrette: Je pourrais vous poser une sous-question pour
essayer de bien comprendre où vous voulez m'amener à vous
répondre.
M. Côté: Ce n'est pas dans une trappe.
M. Chevrette: Non, non. Ce n'est pas cela. Lorsque vous parlez de
la lourdeur de la structure, est-ce que c'est dans le nombre d'employés
ou si c'est dans les montants d'argent dépensés pour faire
fonctionner purement et simplement la structure politique? Est-ce le nombre
d'organismes?
M. Côté: J'en prends un ici:
Fédération de la crosse du Québec - je viens d'avoir un
document sous les yeux - sur une subvention totale de 95 000 $, il y a 40,8%
qui vont au personnel. Quand j'en regarde une autre ici: curling, 60%;
Fédération du cyclisme, 48%; 55% pour l'équestre; 62% pour
l'escrime. Il me semble que, si on continue à ce rythme, il n'y a pas
grand monde, en fin de compte, qui va en bénéficier.
M. le ministre, je suis généreux quand je vous dis cela
parce que je fais abstraction... Du document que j'ai sous les yeux, si je ne
prenais que les projets: dans le cas de la crosse, sur 95 000 $, il y a 35 000
$ qui vont à la base; dans le cas du cyclisme, sur 123 000 $, il y a 46
000 $ qui vont à la base; dans le cas de l'escrime, sur 78 000 $, c'est
14 000 $ qui vont à la base. Cela ne peut continuer. Même si vous
allez chercher de l'autofinancement et que vous augmentez à 200 000 $ le
budget de l'autofinancement, il reste que la part grugée par
l'administration, par le personnel, est beaucoup trop élevée.
M. Chevrette: Mais ceux qui n'iront pas chercher, l'an prochain,
les 15% d'autofinancement ne se classifieront pas justement.
Je vais demander, pour le bénéfice des membres de la
commission, à M. Bernier
d'expliquer les trois volets de la politique pour vous montrer que c'est
elle qui sera en application intégralement cette année.
M. Côté: Peut-être pourra-t-il répondre
en même temps à la question. Vous avez dit que, l'année
dernière, il s'agissait d'une expérience pilote, d'un projet
pilote.
M. Chevrette: Transitoire.
M. Côté: Transitoire. Est-ce que cela a
été appliqué à tout le monde?
M. Chevrette: Oui, exactement. Il y en a plusieurs qui y ont
perdu, d'autres y ont gagné parce que c'étaient des
fédérations qui affichaient un dynamisme, justement, qui
n'avaient même pas l'équivalent de celles qui étaient en
décroissance et qui, en "membership", par exemple, baissaient
énormément et qui conservaient des sommes assez importantes, de
sorte qu'il y a eu un déplacement d'argent vers les
fédérations dynamiques par rapport à celles qui
l'étaient moins et qui perdaient. Cette année, ce serait
l'application intégrale et on va lui demander de l'exprimer.
M. Bernier (Pierre): Pour bien nous situer, peut-être qu'il
faut faire très brièvement le rappel suivant: l'année
dernière, le ministre a rappelé, dans son discours de mai 1983,
qu'il y a eu un accord de principe sur la politique de financement et de
reconnaissance des organismes nationaux de loisir. Il faut comprendre qu'on
s'adresse à plus de 110 ou 115 organismes puisqu'il y a les
fédérations sportives, bien sûr, les associations
d'envergure nationale de plein air, du loisir socioculturel,
récréatif, touristique, de même que des organismes qui ont
la mission, si vous voulez, d'offrir un certain nombre de services. Je pense,
par exemple, à Agricotours, aux associations de rassemblement pour le
loisir touristique.
Ces organismes ont été considérés, dans leur
ensemble, tous secteurs confondus, pour en arriver à définir
quels devraient être et quels sont donc, dorénavant, les
critères qui font en sorte que ces organismes sont reconnus
d'intérêt national, au titre de la politique. Il fallait donc que
ces organismes puissent être en mesure d'avoir une existence
légale et réelle sur le terrain, puissent se retrouver sous une
forme ou sous une autre dans au moins huit régions du Québec,
qu'on puisse retrouver l'activité en question dans au moins 150 ou 200
municipalités au Québec de plus de 5000 habitants. Il faut bien
s'assurer que l'objet de l'organisme constitue bel et bien un
élément important ou significatif du loisir au Québec.
À partir de ce moment-là, donc, cela nous a permis
d'arriver à deux catégories d'organismes, c'est-à-dire
ceux qui réussissent à franchir pour être reconnus au titre
de la politique et, à l'intérieur de cela, ceux qui sont d'un
calibre et d'un raisonnement ou qui suscitent un écho suffisant en
matière de loisirs au Québec pour avoir accès à un
financement de base qui, l'année dernière, était de 58 000
$ et qui, cette année, est porté, à cause de l'ajustement
indexé, à 60 800 $. S'ajoutent à cela deux volets de
financement - je parle toujours des organismes qui ont performé - soit
un soutien aux projets s'inscrivant dans les activités
régulières de ce type d'organisme... Prenons, par exemple, le
sport; cela veut dire toutes les questions de régie et des membres en
fonction des résultats obtenus dans les compétitions. L'autre
catégorie, ou le troisième volet, ce sont les projets dits
spéciaux, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas un caractère
récurrent, qui peuvent être ponctuels; ce peut être une
manifestation de type national: par exemple, la tenue, ici, à
Québec, d'une compétition sur la natation de tel calibre et de
tel niveau; c'est un événement, par exemple, pancanadien qui
n'est que ponctuel et qui ne sera pas récurrent. Donc, il fait partie
d'un financement particulier dans un troisième volet.
Tous les organismes qui sont reconnaissables, mais qui n'ont pas atteint
un certain niveau, font partie de la première catégorie et n'ont
droit qu'à un soutien financier ponctuel de l'ordre de 5000 $. En toute
hypothèse, tous ces organismes doivent en particulier ceux qui profitent
de ressources plus importantes du ministère -avoir un autofinancement de
l'ordre, pour l'année dont on parle, 1984-1985, d'au moins 15%.
Il est toujours important d'avoir à l'esprit, lorsqu'on examine
ce genre de données si nous partons des budgets totaux des organismes
pour pouvoir ventiler le fonctionnement et les projets qui vont aux membres ou
à la population en général, ou si nous partons uniquement
du total de la subvention versée par le ministère,
elle-même pouvant être ventilée en fonction des trois
projets. Je vous donne un exemple simple: en matière de hockey, par
exemple, le budget ou la subvention que le ministère donne à la
fédération est extrêmement considérable; c'est de
l'ordre de 400 000 $, mais le budget total de l'organisme dépasse 1 100
000 $. Donc - c'est là qu'on revient à ce que disait M. le
ministre, et je peux terminer là-dessus - on revient à la
dimension suivante: Est-ce que le ministère va soutenir et
jusqu'à quel point ce fonctionnement pourra-t-il permettre un
autofinancement plus grand sur un certain nombre d'activités plus
visibles pour d'éventuels commanditaires? Si cette approche est retenue,
jusqu'où, jusqu'à quel seuil? Or, actuellement, ce que nous
assurons, c'est, que en vertu de l'enveloppe de base, les 60 000 $ qui
sont calculés de la façon suivante: c'est le point milieu entre
deux échelles de secrétaires sténo-dactylos au
gouvernement - le point milieu donne un montant d'à peu près 25
000 $ - et le point milieu entre deux échelons de professionnels au
gouvernement de tâche comparable. Tout cela forme un tout par-dessus
lequel nous mettons 12% pour les avantages sociaux de tout ordre et cela donne
une enveloppe de base de 60 800 $ à laquelle s'ajoutera, en fonction de
la normalisation et des projets soumis, un soutien financier spécifique
à différentes catégories de projets jusqu'à
épuisement des ressources disponibles au ministère.
M. Côté: Étant donné que c'est une
situation qu'il faudra surveiller de très près -j'imagine que le
ministre va le faire - est-ce qu'il serait possible d'obtenir de la part du
ministre, pour la commission, la situation comparative depuis 1980-1981 pour
chacune des années et chacune des fédérations, avec les
structures politiques telles qu'on les a ici: personnel et avantages sociaux,
administration générale, projets, coût total, nombre
d'employés, nombre de membres -c'est important - et la participation
financière de chacun des membres de façon à être
capable de suivre cela de très près? J'imagine qu'au
ministère vous avez toutes ces données pour chacune des
fédérations, pour justifier leur budget.
M. Chevrette: Je peux vous le donner jusqu'à 1983-1984.
C'est en septembre qu'on saura comment elles se qualifient en fonction de la
nouvelle et on vous le donnera à ce moment-là.
M. Côté: Je ne doute pas des intentions du ministre
de prendre le contrôle de cela, parce que je pense que cela a
été passablement cahoteux comme application administrative. Je
pense que le but visé, finalement, c'est que la base en profite
davantage qu'elle ne le fait actuellement pour être en mesure de voir,
l'an prochain, à l'étude des crédits, si on se rend
là avant les élections générales.
M. Chevrette: On va se rendre.
M. Côté: C'est discuté au Conseil des
ministres, je pense. C'est le premier ministre qui va prendre la
décision.
M. Chevrette: On va se rendre là.
M. Côté: Qu'on puisse analyser cela, finalement, et
voir l'évolution. Je pense que le ministre est sensibilité au
problème. Il l'était, d'après ce que je peux voir, mais il
y a sûrement des coups de barre à donner et on pourra, l'an
prochain, examiner davantage la situation pour voir si, effectivement, les
correctifs apportés par le ministère ont été
suffisants pour que cela donne des résultats et pour que la base, une
fois pour toutes, en profite.
M. Chevrette: On pourrait vous remettre immédiatement le
texte de la politique, vous faire parvenir 1982-1983 et 1983-1984 et, en
septembre prochain, vous faire parvenir 1984-1985, parce qu'elles auront
été cotées aux fins du paiement. Donc, on pourra vous les
faire parvenir.
M. Côté: En tout cas, je pense que le ministre
s'adresse à moi personnellement. Je n'aurais aucune objection à
ce que ce soit la commission... Je ne sais pas s'il y a des règles de
procédure. J'imagine que tout le monde peut être
intéressé à suivre cela.
M. Chevrette: C'est cela. On pourrait en donner une copie au
Secrétariat de la commission et la faire parvenir à chacun des
membres.
Fête nationale
M. Côté: Cela va pour cette première partie
sur les fédérations. On y reviendra à la prochaine
étude des crédits. Si on passait maintenant, avant d'aborder des
dossiers de moindre importance, à la fête nationale.
M. Chevrette: Certainement. (18 h 15)
M. Côté: M. le ministre, vous avez annoncé
récemment - cela a étonné plusieurs personnes, pas
seulement les libéraux - pas le principe de la tenue des fêtes,
mais vous avez annoncé une entente qui avait été conclue
avec le Mouvement national des Québécois pour la tenue de la
fête nationale, il y a une semaine à peine, je pense, au
début de la semaine. En regardant un des communiqués qui
accompagnaient la pochette de presse, il était dit, à la page 2 -
vous allez certainement vous en souvenir: Après une consultation
auprès des députés responsables des caucus
régionaux et de nombreux bénévoles, nous avons choisi de
remettre la coordination nationale entre les mains d'un groupe
indépendant des structures gouvernementales. Je ne prétends pas
être le responsable du caucus régional du Parti libéral de
la région de Québec, mais, après vérification
auprès de mon collègue de Jean-Talon et mon collègue de
Louis-Hébert, ni l'un ni l'autre, ni mon collègue de Portneuf, ni
mon collègue de Charlevoix, ni mon collègue de Beauce-Sud, qui
sont dans la grande région de Québec, n'ont été
consultés. J'imagine que, lorsque le ministre fait allusion à
cela, c'est certainement les caucus du Parti québécois.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté: La fête nationale, pour les
libéraux, cela n'a pas d'importance?
M. Chevrette: Je suppose que cela en a beaucoup.
M. Côté: Oui, mais qu'est-ce qui fait que votre
consultation est limitée? Est-ce que c'est exclusif au Parti
québécois ou aux membres de votre parti?
M. Chevrette: Voici comment j'ai procédé, si vous
voulez le savoir: La démarche exacte est la suivante: j'ai
demandé au caucus des députés s'il y avait un groupe de
députés intéressés à travailler sur diverses
hypothèses que je pourrais leur soumettre. C'est en septembre ou octobre
dernier qu'un groupe de députés, sept ou huit, se sont
partagé la tâche de consulter des députés
ministériels sur certaines hypothèses. Ils m'ont
présenté certaines hypothèses de travail parce qu'à
l'époque il y avait les COFNQ en région qui demandaient la
fête avec la possibilité de se créer un COFNQ national. Il
y avait les sociétés nationales, quelques sociétés
nationales, Van passé, qui demandaient également de confier cela
au Mouvement national des Québécois. J'avais deux
sociétés Saint-Jean-Baptiste dans le décor
également qui voulaient avoir la fête.
Vous savez que, lorsque je suis arrivé au ministère j'ai
dû, à la dernière minute, enlever le mandat à la
Société des festivals populaires à cause des coûts
qu'on me demandait. On me demandait 2 300 000 $ exclusivement pour la structure
nationale et la structure régionale et, à l'époque,
j'avais 1 200 000 $ ou 1 300 000 $ seulement -c'est ce que cela a
coûté, somme toute - de sorte que, après avoir
consulté, j'avais des solutions, certains milieux disaient: Confie cela
aux CRL chez nous; d'autres députés me disaient: Confie cela aux
COFNQ parce qu'ils ont bien fait cela chez nous ou: C'est la
société nationale chez nous qui a le plus d'expertise. Face
à cela, j'ai pris l'initiative de convoquer les COFNQ et le Mouvement
national des Québécois, et je leur ai demandé s'il
était possible de cohabiter parce que mon objectif premier était
de garder tous les éléments dynamiques d'organisation qu'on avait
en région. C'est exactement ce que j'ai réussi à faire
avec l'aide de mes fonctionnaires qui ont réussi à convaincre
à la fois les COFNQ et le Mouvement national des Québécois
de marcher conjointement. Cela me prenait une structure nationale et on a
nommé trois personnes au niveau du MNQ pour gérer au niveau
national. Les délégués régionaux qui forment la
table de concertation se composent comme suit: sept SNQ, six
COFNQ et deux sociétés Saint-Jean-Baptiste qui n'ont pas
encore changé leur nom en Société nationale des
Québécois, de sorte que je me retrouve avec quinze organismes
régionaux fort dynamiques, que je remercie d'ailleurs d'avoir
accepté le mandat qu'on leur donne. J'ai la conviction, comme le disait
si bien M. Fernand Lalonde le 13 décembre 1982... Il disait: M. le
ministre, vous savez fort bien que les sociétés
Saint-Jean-Baptiste de Montréal, entre autres, ont été
mises de côté dans l'organisation de ces fêtes. Cela avait
soulevé des inquiétudes et pourtant elles avaient l'expertise. On
est allé chercher l'expertise et on est allé chercher des
éléments dynamiques dans chacune des régions du
Québec. J'ose espérer que la fête nationale sera un franc
succès.
M. Côté: Le ministre vient de faire un tour du
parterre...
M. Chevrette: J'ai essayé de répondre à
votre question.
M. Côté: Oui, vous avez essayé, mais vous
êtes passé complètement à côté. Je suis
très heureux. Le ministre m'ouvre une porte, parce qu'il a pris la peine
de citer un parlementaire libéral, Fernand Lalonde. Alors, il faut
croire qu'il reste encore des Québécois qui s'intéressent
à la fête nationale, surtout des libéraux.
M. le ministre, cela m'étonne grandement - je pense qu'il faut
appeler les choses par leur nom - la consultation que vous avez menée
auprès des caucus régionaux du Parti québécois, qui
ont le droit d'être consultés - je ne mets pas cela de
côté -mais vous avez négligé, inconsciemment ou
volontairement, de consulter aussi des caucus du Parti libéral. Je
trouve qu'à ce moment vous politisez la fête nationale. J'aimerais
bien savoir à quel moment vous avez pu consulter un libéral,
parce que, que je sache... Vous pouvez peut-être reprocher au
député libéral de Charlesbourg d'être
fédéraliste, un des durs du caucus sur le plan
fédéraliste, mais il reste qu'il y a, à l'intérieur
du Parti libéral du Québec, des gens de tendance nationaliste -
ce sont deux tendances très clairement établies à
l'intérieur du parti - des gens qui se sentent autant
Québécois que ceux que vous avez consultés et qui auraient
pu être consultés au même titre que vous avez
consulté vos collègues. Qu'est-ce qui fait que vous avez
dit...
M. Chevrette: C'est la responsabilité gouvernementale
d'établir des politiques, de conclure des protocoles et des ententes.
Que je sache, pendant vos six ans de pouvoir, vous n'êtes pas
allés consulter les péquistes pour savoir ce que vous aviez
à décider. Je pense donc qu'il est tout à fait normal
pour
un ministre issu d'un gouvernement de consulter ses collègues de
travail et, c'est ce que j'ai fait.
L'ensemble des ministres devrait peut-être même aller plus
souvent vers leurs propres députés, parce qu'on parle de
valorisation du rôle du député. En ce qui me concerne, j'en
ai formé des comités sur les ZEC, sur la fête nationale et
je vais en former sur autre chose, mais la responsabilité
gouvernementale exige qu'un ministre décide. Je ne crois pas qu'il soit
de coutume dans ce Parlement d'aller consulter l'Opposition avant
d'établir nos politiques. Je ne pense pas que ce soit cela.
M. Côté: Là-dessus, j'admets que vous trouvez
une réponse pour tenter de vous en sortir.
M. Chevrette: Ce n'est pas une réponse pour m'en sortir.
Êtes-vous capable de me dire qui, durant six ans, vous avez
consulté du côté du Parti québécois pour
former une politique?
M. Côté: M. le ministre, une chose est certaine:
lorsque vous revenez en arrière comme cela, le Parti libéral,
s'il a commis des erreurs dans le passé, a été
jugé. Il a été jugé en 1976, et Dieu sait que vous
avez largement contribué à faire porter le jugement qui a
été porté sur le Parti libéral! C'est clair. Cela
fait quand même huit ans; on arrive à huit ans. On est sur huit
années d'administration du Parti québécois.
Je ne mets absolument pas en doute la capacité des
députés du Parti québécois, de la partie
gouvernementale, d'être intégrés au processus de
décision. Je ne pense pas que vous veniez de découvrir quelque
chose en disant qu'il faut consulter les députés à la base
et les embarquer dans des comités. C'est excellent et c'est votre
problème. Je vous dis que vous avez décidé, et c'est votre
responsabilité et vous allez l'assumer, c'est votre
responsabilité et vous avez vous-même décidé que la
fête nationale était l'affaire du Parti québécois en
ne consultant que les...
M. Chevrette: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Si Mme la
Présidente me le permet, je vais rectifier ceci: je n'ai jamais
affirmé que la fête nationale était la fête du Parti
québécois. C'est la fête de l'ensemble des
Québécois, comme la question de la faune est l'affaire de
l'ensemble des Québécois. Je n'ai pas consulté le Parti
libéral avant de décider de ma politique sur la faune, le saumon,
le trappage ou le ski, j'ai consulté mes collègues
ministériels.
Quand on est élu majoritairement, on a la responsabilité
d'établir les politiques, et c'est ce que, j'ai fait, je pense, d'une
façon correcte. Je suis convaincu que l'objet de vos propos
présentement n'est pas d'essayer d'atténuer, ou encore votre
manque... Je vais me reprendre pour bien me faire comprendre et pour ne pas
dépasser ma pensée. J'espère que l'objet de vos propos
présentement n'est pas de diminuer la qualité des choix faits au
niveau régional ou de diminuer le fait que le Mouvement national des
Québécois n'a pas l'expertise. Si vous voulez vous en prendre
à cela, j'aimerais vous entendre sur le fond. Je pourrais discuter et
prendre mes vingt minutes pour vous expliquer quelle importance peut
représenter pour l'ensemble d'une collectivité d'avoir des
organismes responsables en région et des organismes responsables au
niveau national, qui ont l'expertise, qui sont nés il y a 150 ans,
exactement comme M. Duvernay, quand il a fondé le Mouvement national des
Québécois; c'était pour réaliser la fête de
la Saint-Jean, à l'époque. Ils ont donc l'expertise, toutes les
structures qu'on a réussi à trouver. Le fait d'avoir
relevé le défi et d'avoir conservé les comités
organisateurs des fêtes en région, qui étaient les plus
dynamiques, agencer cela et les faire travailler ensemble dans une même
table de concertation avec deux sociétés Saint-Jean-Baptiste et
sept sociétés nationales des Québécois, cela
m'apparaît être la preuve d'une grande maturité et d'un
grand désir de réaliser une fête selon les aspirations de
l'ensemble de la collectivité québécoise.
M. Côté: Je pense que, finalement, les
libéraux font partie de l'ensemble de la collectivité
québécoise.
M. Chevrette: Exact. Et on vous invite à fêter avec
nous...
M. Côté: Un instant, si vous voulez...
M. Chevrette: ...et à susciter des projets.
M. Côté: ...me laisser finir! Vous avez ouvert des
portes et je veux vous répondre. Vous avez dit: Les libéraux,
dans le passé, avez-vous consulté les péquistes? On ne les
a pas consultés, on les a nommés à des commissions. S'il y
en a un qui peut le savoir, c'est bien vous. On ne les a pas consultés,
on les a nommés à des commissions. Je pense que c'est bien
clair.
M. Chevrette: Je vais répondre tantôt.
M. Côté: Oui. Et, à partir de cela, je pense
qu'il aurait été sage, parce que, dans d'autres domaines, il y a
eu des consultations... Vous avez parlé de la faune? Effectivement, il y
a eu un très large débat sur la faune, avec une commission
parlementaire, et l'exemple est très mal choisi, où l'Opposition
a pu s'exprimer, questionner les intervenants du milieu.
M. le ministre, vous avez pris cette décision parce qu'au mois de
janvier, au moment où les discussions s'amorçaient entre la
Corporation des fêtes 1534-1984 et le commissariat, de même qu'avec
les interrogations qui se posaient à l'intérieur du
ministère, il vous fallait prendre une décision pour que des
choses s'organisent. Je ne veux pas, par mes propos, laisser croire au ministre
que je lui reproche d'avoir consulté ses collègues; je pense que
c'est la moindre des choses et d'autres de ses collègues du cabinet
devraient le faire davantage. Cela ferait probablement des politiques plus
éclairées, plus réalistes à la base.
Mais ce que je vous dis, c'est que, dans un communiqué - je l'ai
pris dans un de vos communiqués: Consulter des causus... Vous auriez pu
marquer des caucus du Parti québécois, cela aurait
été bien plus simple que de tenter de couvrir cela sous le
couvercle des caucus régionaux. C'est à ce niveau-là.
Quant au fond, M. le ministre, ne vous inquiétez pas, on va
l'aborder dans un deuxième temps. On y va pour le fond?
M. Chevrette: Ah! bien oui! Vous m'avez dit que vous les nommiez
aux commissions. Je voulais ajouter une réponse.
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Vous avez nommé un péquiste à
une commission et ce péquiste-là, c'est moi. C'est à la
commission Cliche.
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: C'est correct.
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: C'est à cela que vous faites allusion,
dites-le donc carrément.
M. Côté: Non, c'était clair. Il me semble que
vous aviez bien compris. Tout le monde a compris.
M. Chevrette: Et je pense que le péquiste qui a
été nommé à une commission a fait un travail
très honnête, au dire de l'ensemble de la population
québécoise.
M. Côté: Je n'ai jamais laissé sous-entendre
que vous n'aviez pas fait un travail très honnête.
M. Chevrette: Merci.
M. Côté: D'ailleurs, ce qu'il s'agit de dire au
niveau de la commission, c'est qu'il n'y avait aucun libéral à la
commission. Il y avait, si je me souviens bien, un qui est rendu maintenant
chef du Parti conservateur; il y avait vous et il y avait une autre personne de
la CEQ, que je sache, qui n'était pas libérale.
M. Chevrette: J'ai prononcé un serment d'office à
cette commission...
M. Côtés Oui.
M. Chevrette: ...parce que je vous en conterais plus long que
cela.
M. Côté: Oui, en tout cas, vous ne viendrez
sûrement pas me dire que M. Lucien Bouchard est un libéral.
M. Chevrette: Non.
M. Côté: D'accord. Mettons un terme à cela.
Abordons le fond, si le ministre me le permet.
M. Chevrette: Mais les avocats! M. Côté:
Pardon?
M. Chevrette: On pourrait se parler des avocats de la
commission.
M. Côté: Est-ce que vous avez fait un travail
honnête?
M. Chevrette: Je pense que oui.
M. Côté: Vous l'avez dit: Oui. Je n'en doute pas moi
non plus. Alors, je ne doute pas que les avocats qui étaient à la
commission aient fait un travail honnête.
M. Chevrette: Donc, à partir de là, n'essayez pas
de parler du péquiste qui était là.
M. Côté: Non, je ne parle pas du péquiste.
J'ai parlé...
M. Chevrette: C'est en dehors des crédits, de toute
façon.
M. Côté: D'accord. Mettons un terme à cela.
C'est parce que le ministre a accusé les libéraux de n'avoir rien
fait de ce côté-là. C'est un exemple qui tombait
très bien.
La Présidente (Mme Bacon): Vous pourriez revenir au
programme 2.
M. Côté: Oui, Mme la Présidente. Est-ce que
vous avez eu des négociations avec...
La Présidente (Mme Bacon): Je gagne mon salaire?
M. Côté: ...le Commissariat général
aux célébrations 1534-1984 pour tenter de faire des
célébrations ou d'organiser des
manifestations conjointes?
M. Chevrette: II y a des démarches de faites entre le
secrétariat... Est-ce le commissariat? Comment s'appelle-t-il? M.
Loiselle. Oui, j'ai eu deux rencontres avec M. Loiselle et je pense qu'il y a
eu une rencontre entre le mouvement national et le commissariat. Il est
permissible, dans le cadre actuel, d'avoir des complémentarités
au niveau de l'organisation à la fois de la fête et un volet 1534;
c'est possible et j'en ai même parlé en conférence de
presse à une question d'un journaliste. Ce serait môme tant mieux
parce que cela pourrait provoquer deux événements d'envergure un
peu plus nationale, Québec et Montréal, entre autres. (18 h
30)
M. Côté: Des négociations sont encore en
cours?
M. Chevrette: On me dit qu'il y a des pourparlers. D'ailleurs, si
M. Richard avait été ici aujourd'hui... Je pense qu'il avait une
réunion de convoquée pour que l'on puisse justement se parler en
ce qui regarde les diverses complémentarités que l'on peut se
donner.
M. Côté: Est-ce qu'il y a du travail de fait au
niveau de la thématique?
M. Chevrette: La thématique devrait nous parvenir d'ici
trois semaines, selon ce qu'a déclaré M. Rhéaume.
M. Côté: Parce que c'est la responsabilité de
M. Rhéaume?
M. Chevrette: C'est la responsabilité de la table de
concertation nationale qui regroupe un représentant de chacune des sept
SNQ, des six COFNQ, des deux sociétés Saint Jean-Baptiste, plus
les trois membres du MNQ.
M. Côté: Est-ce que vous comme ministre avez droit
de regard sur la thématique?
M. Chevrette: Je pense qu'il est de mise qu'un ministre regarde.
Je leur ai demandé que cela tienne compte des événements
de 1534-1984, afin qu'on n'arrive pas avec une thématique qui sorte du
contexte dans lequel nous sommes présentement, car il y a beaucoup de
fêtes présentement: il y a l'anniversaire de
Trois-Rivières, les 450 ans du fait français, le 150e
anniversaire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
et puis la fête nationale qui, elle, n'est pas un événement
ponctuel, mais bien un événement annuel. Il n'y a rien qui
empêche que la thématique... Moi, ce que j'ai demandé
à M. Rhéaume et à son groupe, c'est que la
thématique colle le plus possible au contexte de 1534-1984.
M. Côté: Lorsque vous négociez avec le commissariat,
est-ce que c'est dans le but de privilégier des temps forts, par
exemple, le 24 juin, qui est quand même... ou le 23. Est-ce qu'il y a des
tentatives de la part du regroupement de dire, par exemple, au commissariat:
Tassez-vous et laissez-nous la place le 23 et le 24. Nous ferons une action
conjointe de façon...
M. Chevrette: Justement, s'il y avait
complémentarité, on ne se pilerait pas sur les pieds; cela, c'est
important. S'il n'y a pas complémentarité, nous avons
demandé justement de négocier afin que nous n'ayons pas deux
événements forts au même endroit, dans la même ville,
Québec, par exemple, la même journée.
M. Côté: Québec ou Montréal.
M. Chevrette: Oui, la même chose pour Montréal.
M. Côté: Est-ce qu'il est prévu un grand
rassemblement à Montréal? J'ai ouY-dire à un certain
moment qu'il était question d'une réunion au stade olympique avec
des artistes.
M. Chevrette: Moi, ce que j'en sais au moment où je vous
parle - je ne peux pas présumer de la programmation complète
-mais ce qui est escompté à Montréal, cela pourrait
être un défilé qui se terminerait au parc Maisonneuve.
C'est ce qui est dans l'air présentement, je ne peux présumer de
la programmation. Les histoires du stade olympique, cela semble avoir
été mis de côté. Cela a fait l'objet de discussions,
je m'en souviens, car cela a été porté à ma
connaissance, mais on me dit que ce sera un défilé plutôt
qu'un rassemblement assez majeur au parc Maisonneuve, si ma mémoire est
fidèle.
À Québec, ce serait quelque chose sur les Plaines. Ce ne
serait pas nécessairement un défilé, ce serait une
manifestation d'envergure, qui pourrait encore là avoir une
complémentarité avec la fête nationale, mais c'est à
eux de le décider. Si je leur ai confié la gérance de la
fête, je ne m'autoriserai pas à leur donner le contenu d'un
programme.
M. Côté: Vous avez quand même un droit de
regard sur l'ensemble?
M. Chevrette: Oui, surtout un regard sur l'administration de
l'argent, oui, monsieur.
M. Côté: Est-ce que le premier
ministre sera appelé à jouer un rôle
particulier?
M. Chevrette: Cela vous ferait trop plaisir.
M. Côté: Je pose la question. Pas question de
plaisir.
M. Chevrette: Non, je vous réponds non. C'est non.
M. Côté: Cela a peut-être été
décidé autrement, mais, dans un document du 18 janvier 1983
signé par M. Lefebvre, qui était adressé à M.
Pierre Le François - peut-être que la décision a
été différente - il était dit ceci, certaines
constatations: "Pour ce faire, il m'apparaît essentiel..." et le dernier
point: "de nous assurer que dans chacune de ses interventions le premier
ministre fasse mention explicite de la fête nationale à l'occasion
des événements qu'il sera appelé à inaugurer les
22, 23 et 24 juin."
Est-ce que le ministre veut que je relise?
M. Chevrette: C'est parce qu'on me parlait.
M. Côté: Donc, vous avez la référence du
document. Il était dit de s'assurer que dans chacune de ses
interventions le premier ministre fasse mention explicite de la fête
nationale à l'occasion des événements qu'il sera
appelé à inaugurer les 22, 23 et 24 juin.
M. Chevrette: C'est un document en préparation des
négociations avec l'organisation de 1534-1984. Je me souviens d'avoir lu
cela. Effectivement, cela a été écrit; je ne le nie pas.
Mais ce qu'on a voulu très bien démontrer et ce que M. Lefebvre,
même avant son départ, a toujours soutenu - M. Lefebvre est rendu,
je ne sais pas à quel ministère... au ministère des
Communications - avant son départ, M. Lefebvre a toujours craint et a
toujours été d'une loyauté totale en nous disant ceci: La
fête nationale n'est pas un événement ponctuel qui doit
être noyé dans un événement ponctuel -
c'était là son souci -et que, chaque fois qu'on aurait la chance
de le répéter, de bien dire que la fête nationale, c'est la
fête de l'ensemble des Québécois, qui est statutaire de par
la loi. Ce n'est pas un événement ponctuel qui vient prendre
place et qui ferait, à toutes fins utiles, que la fête nationale
n'aurait à peu près pas de visibilité. C'est cela. Ce
n'est pas plus malin que cela. Cela peut être le premier ministre, ce
peuvent être tous les ministres, y compris les députés
libéraux et péquistes.
M. Côté: Si cela continue comme c'est parti, ils ne seront
pas tellement invités.
M. Chevrette: Bon, là-dessus, je vous autorise à le
faire.
M. Côté: Ils ne sont pas tellement invités.
J'ai hâte de voir dans cette programmation ce qui arrivera et si
l'attitude du ministre changera vis-à-vis des députés
libéraux qui sont quand même des Québécois à
part entière. On pourra juger l'arbre à ses fruits et on attendra
que ces manifestations se tiennent un peu partout. Je ne sais pas s'il y avait
des collègues...
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: II y a, M. le ministre, dans le programme 2,
à l'élément 1, Loisir socio-éducatif, une
très importante baisse dans les budgets de 1983 comparativement à
ceux de 1984-1985. Est-ce que vous pourriez nous l'expliquer?
M. Chevrette: Oui, c'est purement et simplement un jeu comptable.
Il y avait 400 000 $ à Chantier qui ont été remis à
un autre élément d'un autre programme. Je vais vous le dire tout
de suite: au programme 4. C'est ce qui explique la baisse.
M. Tremblay: Je vous informe immédiatement qu'il y a aussi
une baisse au programme 4.
M. Chevrette: Je sais que c'est 400 000 $ des jeunes
bénévoles qui sont remis ailleurs. On va vous dire à quel
élément.
M. Tremblay: Merci.
La Présidente (Mme Bacon): Une question, M. le
député de Chambly? M. le député de
Charlesbourg?
Vacances-Familles
M. Côté: Pour terminer le programme 2, concernant
Vacances-Familles.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté: C'est un débat qui existe depuis
longtemps. Il y a certaines agences de voyage qui se sentent un peu
lésées au plan de la concurrence. Est-ce que c'est limité
au Québec en ce sens que l'organisation de Vacances-Familles, qui,
d'ailleurs, donne un excellent service - je pense que beaucoup de
Québécois l'apprécient... On a eu certaines
représentations d'agences de voyage qui trouvaient que la concurrence
était un peu sévère. Est-ce que, par exemple, il y a
possibilité de débordement à l'extérieur du
Québec?
M. Chevrette: Oui. Il y a eu même des voyages sur le plan
international.
M. Côté: Je pense que, comme philosophie de base, on
encourage à faire le tour du Québec. C'était la promotion
du ministère à l'époque et c'est encore la môme.
Qu'on encourage de visiter le Québec par l'entremise de
Vacances-Familles, je pense que c'est entièrement acceptable et il
s'agit d'encourager et de promouvoir cet aspect, mais est-ce que, à
partir du moment où on sort du Québec, qu'on va en Europe, par
exemple, ou aux États-Unis, il n'y a pas le risque de créer une
compétition qui est peut-être un peu déloyale
vis-à-vis de ceux qui font cela dans le privé?
M. Chevrette: C'est prioritairement au Québec et
l'expérience qui se mène présentement sur le plan
international, à ce qu'on me dit, ce sont des échanges sans
sortie de devises avec le Portugal et INATEL.
M. Côté: Sans sortie de devises. Est-ce une
politique qui va être encouragée par le ministère? Est-ce
qu'il va y avoir une analyse de cette politique?
M. Chevrette: C'est une expérience que l'on fait
présentement. Si cela s'avère bien, on va l'encourager.
M. Côté: Qu'est-ce qu'on peut en tirer comme
avantages?
M. Chevrette: Actuellement, quels avantages peuvent en tirer les
familles québécoises? Est-ce que vous voyez les avantages des
familles impliquées?
M. Côté: Non, c'est-à-dire sur le plan de
l'organisme. Qu'on sorte du Québec... Il me semble que sa vocation
première, c'est à l'intérieur du Québec, comme vous
l'avez dit. On fait une expérience pilote.
M. Chevrette: C'est sa vocation première. C'est sur une
base expérimentale qu'on pourrait même qualifier de marginale.
Présentement, il se mène des expériences. Eux font
l'analyse de leur expérience et on travaille avec eux pour faire cette
analyse, voir ce que cela donnera et ce qu'on devra faire, si on devra soutenir
cette expérience ou leur conseiller purement et simplement d'abolir ce
secteur expérimental pour s'en tenir exclusivement à la promotion
du Québec, qui est d'ailleurs leur raison d'être.
M. Côté: Oui, mais c'est pour cela que cela
étonne un peu certaines personnes du secteur privé. On dit:
Finalement, en faisant l'expérience, vous devez avoir certaines
visées, certaines intentions. J'imagine qu'on ne décide pas du
jour au lendemain de tenter cette expérience sans avoir un objectif.
Qu'est-ce que vous visez avec cela? Même si elle est marginale dans
l'état actuel des choses, si cela devenait intéressant, j'imagine
qu'il y aura une expansion.
M. Chevrette: Ce sont des familles et un groupement qui veulent
vivre une expérience. Ils sont libres de vivre certaines
expériences. Le support financier qu'on donne, c'est vraiment en
fonction du but premier qui est la promotion de Vacances-Familles à
l'intérieur du Québec comme tel. C'est pour des gens à
revenus moyens.
M. Côté: Cela va là-dessus.
M. Chevrette: Et la subvention totale est de 45 000 $.
M. Côté: Ce n'est pas énorme, mais cela
crée quand même... Au moment où vous tentez, à
l'intérieur du ministère de...
M. Chevrette: On va s'enquérir de leurs propres
expériences et s'ils ont l'idée d'y mettre fin ou si c'est
concluant pour en maintenir un minimum et on vous fera rapport.
M. Côté: On voyait quelque chose dans le Soleil au
niveau des camps de vacances. Le journaliste du quotidien Le Soleil faisait
état l'an dernier d'un projet du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche qui permettrait de subventionner directement le
vacancier québécois par l'émission de chèques
vacances. On retrouvait cela en mai 1983 et c'était sous la signature de
M. Jacques Drapeau. Qu'en est-il de ce projet? Est-ce que c'est mort-né
ou si c'est un projet qui risque d'aboutir?
M. Chevrette: On a fait passablement de travail sur cette
formule. On s'est rendu compte que, plus on mettait d'hypothèses sur la
table, moins cela répondait aux objectifs visés. Je vais vous
donner des exemples. Bien souvent, on subventionne des camps pour recevoir des
gens à revenus moyens ou pour inciter nos gens démunis à
aller dans certains camps, puis, parce que la promotion a été
plus ou moins forte, on y retrouve des fils de gens passablement en moyens. On
a évalué qu'on devait présenter cette formule à un
comité ministériel et non pas à un comité
exclusivement du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Si on veut vraiment être cohérent dans nos mesures et atteindre
des objectifs, il faudrait que ce soit une politique globale pour l'ensemble
des ministères, si on veut vraiment atteindre nos objectifs. Ce qu'on a
fait, c'est qu'on a
demandé à nos fonctionnaires, au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, d'y aller au sein d'un comité
interministériel pour évaluer le tout.
M. Côté: Quant au programme 2, Mme la
Présidente, si mes collègues n'ont pas de questions, on serait
disposé à...
Plein air, parcs et réserves
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions concernant le programme 2? Cela va? Nous abordons le programme 3:
Plein air, parcs et réserves.
M. Côté: M. le Président, je pense que je
vais me permettre... Mme la Présidente, excusez-moi.
La Présidente (Mme Bacon): On pourrait faire la
nomenclature des éléments. Il y a: Promotion du plein air, Parcs
et réserves, Implantation et amélioration d'équipements et
Fonds renouvelable.
M. Côté: Si mes collègues sont d'accord, on
pourrait le discuter globalement: Plein air, parcs et réserves, et vider
les questions sur lesquelles on s'interroge.
La Présidente (Mme Bacon): Cela va?
M. Tremblay: C'est ce qu'on a fait jusqu'à maintenant.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre. (18 h 45)
Jardin zoologique de Québec
M. Côté: M. le ministre, vous allez me permettre
d'être égoïste et de commencer par un plus petit dossier
avant d'aborder le plus gros, un dossier qui me tient bien à coeur,
c'est celui du jardin zoologique de Charlesbourg. Il y a un plan quinquennal
qui a été déposé au niveau du ministère par
les autorités du jardin et qui visait, finalement, à
dépoussiérer le jardin parce qu'il en avait grandement besoin. Le
jardin a des problèmes de fréquentation: 258 000 visiteurs
comparativement à près de 300 000 à Saint-Félicien.
Il y a donc beaucoup de choses à faire et d'argent à
investir.
Je sais que le ministre s'est rendu sur place en novembre. J'ai eu la
chance d'avoir un des collaborateurs de son cabinet durant l'élection du
mois de juin; il était venu nous rendre visite, il travaillait un peu
dans Charlesbourg. Il s'est rendu, en novembre, visiter le jardin. Il est
certainement informé du plan quinquennal et de tout ce que, normalement,
le jardin a besoin pour être capable de prendre une place importante.
C'est un attrait touristique qui devrait attirer davantage que les 258
000 personnes par année, et ce chiffre inclut les étudiants qui
vont faire des visites au jardin.
D'abord, une question précise sur le budget de 1984-1985: Quel
est le montant en immobilisations?
M. Chevrette: Cette année? M. Côté:
Oui.
M. Chevrette: Je vais commencer par vous dire qu'on a mis, depuis
deux ou trois ans, au-delà de 1 300 000 $ en immobilisations. Cette
année, on a l'intention de construire la bâtisse des loutres. On
va finir la bâtisse des singes. On va...
M. Côté: Pourquoi faites-vous une pause en parlant
des singes?
M. Chevrette: Je n'ai pas fait de pause. C'est parce que j'avais
de la difficulté à lire l'autre mot. On va finir également
les enclos extérieurs parce que cela nous apparaît assez
important. L'effort, au niveau de l'aménagement, cette année, ira
plus à l'Aquarium de Québec qu'au zoo. À cause du 25e
anniversaire de l'aquarium et des événements de 1534-1984, j'ai
plutôt transféré des crédits à l'aquarium
pour faire le bassin des phoques, réparer le restaurant et le
stationnement qui en avaient grand besoin.
M. Côté: En termes de piastres et de cents?
M. Chevrette: En piastres et cents, vous allez avoir environ 100
000 $ pour finir ce que je vous ai dit.
M. Côté: Parce qu'il y a un projet qui a
été déposé, qui est un plan quinquennal. Il y a du
monde qui travaille là, qui veut l'expansion du jardin, et il y avait
une demande de 320 000 $ qui s'inscrivait dans la moyenne
générale des investissements des dernières années.
Mes informations sont que c'est entre 25 000 $ et 50 000 $ qui seraient
investis en immobilisations. Le ministre me dit 100 000 $. L'intervention vient
de faire gagner 100%.
M. Chevrette: Bon!
M. Côté: Le ministre me dit qu'au cours des deux ou
trois dernières années...
M. Chevrette: 1 300 000 $.
M. Côté: Pour les deux ou trois dernières
années?
M. Chevrette: Ces trois dernières
années.
M. Côté: Combien, selon les années, pour les
investissements?
M. Chevrette: Les chiffres annuels? Je vais les sortir et vous
les donner.
M. Côté: D'accord. Finalement, la demande est quand
même équilibrée sur cinq ans. C'est un plan quinquennal qui
est important. C'est fait par des gens responsables que vous avez mis en place,
dont le Dr Demers qui a été mis là pour tenter de
rétablir la situation du jardin, situation qui était presque
catastrophique il n'y a pas tellement longtemps. On se retrouve avec un budget
d'immobilisations de 100 000 $, alors que, si je ne m'abuse, le déficit
d'opération du jardin est de 1 500 000 $ par année et que la
demande initiale du jardin était de 320 000 $. Il me semble que ce n'est
pas très exigeant comme demande de base pour le jardin. Le ministre me
dit: J'ai pris l'argent, je l'ai transféré à l'aquarium
parce qu'il y a un 25e anniversaire.
M. Chevrette: C'est relié à l'eau, entre vous et
moi. L'Aquarium de Québec cadre carrément dans 1534-1984. Il faut
bien que je répartisse les sommes qui me sont allouées, et, cette
année, cela aurait vraiment été... D'ailleurs, vous savez
fort bien qu'au niveau de la corporation 1534-1984, on a déjà
inscrit, dans le passeport, l'Aquarium de Québec. Si on veut recevoir le
monde adéquatement, lui offrir au moins un restaurant qui a de l'allure
et améliorer les situations, je pense qu'il n'y a pas seulement le 25e
anniversaire. C'est un élément du 25e anniversaire qui cadre dans
le 450e anniversaire et qui est relié directement au nautisme,
directement à toute la fête de l'eau que représente
l'année 1984.
M. Côté: Je pense, M. le ministre...
M. Chevrette: Les chiffres que vous vouliez: 1981-1982, 370 000
$, 1982-1983, 525 000 $ et, 1983-1984, 360 000 $.
M. Côté: Le plan quiquennal qui a été
déposé avait quand même un objectif quinquennal et cette
coupure majeure dans l'investissement au niveau du jardin cette année
reporte aux calendes grecques le minimum vital du jardin. Il s'agit de discuter
avec les gens qui sont en place, avec les biologistes, avec le responsable,
pour s'apercevoir que c'est un drame pour le jardin que l'on repousse
finalement un plan quinquennal de 200 000 $, et le ministre est à me
dire qu'il a épuisé ces 200 000 $. C'est ce qui lui manque
actuellement. Finalement, ces 200 000 $ ont été pris à
même le jardin, puis transférés à l'aquarium. C'est
la situation actuelle.
M. Chevrette: Quand vous parlez d'un plan quinquennal
d'immobilisations de l'équipe du jardin, c'est fort possible. Toutes nos
directions régionales ont des plans triennaux, quiquennaux. Moi, lorsque
j'arrive pour séparer l'enveloppe, je dois décider où je
mets les priorités pour une année parce que je suis limité
en termes d'immobilisations. Cette année, la priorité que j'ai
décidée, en collaboration avec mes hauts fonctionnaires et avec
mon cabinet, a été de dire qu'il y une priorité pour
l'Aquarium de Québec. C'est relié directement à la
fête de 1534-1984. C'est là que cela nécessite quelques
centaines de milliers de dollars. Cela devient de plus en plus un lieu
fréquenté par la clientèle scolaire, il y a de plus en
plus de cours qui se donnent sur place, de visites d'étudiants. Il y a
là des besoins vraiment urgents. Cela a donc été ma
décision. Elle peut être critiquable. Je vous ai donné les
motifs pour lesquels je l'ai fait et je pense que c'était bien
fondé dans les circonstances.
M. Côté: Oui, mais j'imagine que le ministre est
pleinement conscient que l'aspect eau de l'aquarium... Je ne veux pas dire
qu'il n'y a pas de besoins au niveau de l'aquarium. Je pense que c'est un
équipement touristique très intéressant pour la
région de Québec qui mérite d'être
développé.
Lorsque le ministre fait référence aux fêtes de
1534-1984, je m'excuse, mais, sur la butte en haut, à Charlesbourg, il
risque d'y avoir un peu de monde qui aille faire un tour là aussi. Que
je sache, le jardin zoologique est encore la propriété du
gouvernement et fait aussi partie des équipements de loisir susceptibles
de recevoir du gouvernement des investissements pour que les gens soient
intéressés d'y aller. Il y a un problème majeur de
fréquentation, vous le savez. Si vous avez un déficit
d'opération de 1 500 000 $, c'est sûrement qu'il n'y a pas assez
de monde qui visite le jardin.
M. Chevrette: Je vais d'abord ajouter à ma réponse,
M. le député de Charlesbourg, que la décision a aussi
été motivée par un autre élément.
M. Côté: Pas par le 20 juin?
M. Chevrette: Non. On a décidé au ministère
qu'on aurait une politique sur les jardins zoologiques qui devrait normalement
être rendue publique en septembre prochain, ou l'automne prochain. Cela a
aussi fait partie des éléments qui m'ont aidé à
prendre une décision cette année.
M. Côté: En tout cas...
M. Chevrette: Une politique pour l'ensemble du réseau des
zoos québécois.
M. Côté: Est-ce que le ministre pourrait nous
déposer les subventions qui sont données à l'ensemble des
zoos au Québec? À titre d'exemple, est-ce que
Saint-Félicien est en négociation actuellement avec le
ministère pour une subvention?
M. Chevrette: Le Jardin zoologique de Saint-Félicien est
en négociation, non seulement avec le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, mais j'ai l'impression qu'il est aussi en
négociation avec l'OPDQ, avec le MICT et plusieurs
ministères.
M. Côté: Dans ce cas précis. Il s'agit quand
même d'un jardin extrêmement dynamique.
M. Chevrette: J'ai répondu à ceux qui m'ont
présenté le dossier du jardin de Saint-Félicien qu'en
septembre prochain j'aurai une politique financière ou une politique de
développement des zoos québécois.
M. Côté: Cela veut dire que sur le plan financier ce
serait une politique qui s'appliquerait sur le budget de 1985-1986.
M. Chevrette: Elle ne s'appliquera sûrement pas pour
1984-1985 parce que je n'ai pas de politique au moment où on se
parle.
M. Côté: Mais si vous avez une politique, est-ce que
vous entendez avant cela aller au Conseil du trésor pour faire
dégager des sommes?
M. Chevrette: C'est fort possible, mais je ne présumerai
pas de ma politique au moment où je vous parle. Les documents de
travail, les hypothèses sont à se construire. Comment on va
intervenir dans tout cela? Est-ce qu'on va exiger des preuves de
rentabilité avant de commencer à injecter des sommes partout,
dans tout le Québec, dans l'ensemble des zoos? C'est le genre de
question qu'il faut se poser aussi. Est-ce que les retombées
économiques, si on apporte des subventions à un zoo, sont
suffisantes dans un milieu pour que cela vaille la peine de donner des
subventions? Ce sont des questions fondamentales qu'il faut se poser avant de
commencer à bâtir une politique qui peut nécessiter de gros
investissements par la suite.
Dans un milieu, si cela n'amène rien d'additionnel, si ce sont
purement et simplement des visites d'étudiants et que cela ne
débouche pas sur de l'argent dans le domaine de la restauration, de
l'hôtellerie en général et de l'achalandage des commerces,
il faut se poser des questions avant d'investir 5 000 000 $, 10 000 000 $ ou 15
000 000 $ dans quelque structure que ce soit pour garder l'impact
économique de nos subventions. Vous nous reprocheriez d'être des
pères Noël et de garrocher l'argent sans nous préoccuper des
retombées économiques sur le milieu par la suite.
M. Côté: Je comprends que le ministre veuille
créer une politique... D'ailleurs, c'est une politique qui n'existait
pas, s'il faut en créer une...
M. Chevrette: J'ai aussi des demandes d'ouverture de zoos qui se
font. Avant de m'aligner là-dessus, je veux voir clair. Je veux voir
où je vais.
M. Côté: D'accord, mais est-ce qu'à ce niveau
vous n'avez pas une certaine responsabilité envers les
équipements déjà existants qui dépendent du
ministère? Je prends le cas du jardin, parce que c'est mon comté,
mais cela peut s'appliquer à d'autres dans d'autres comtés. Je
comprends que, cette année, tout ce qu'on réussira à
faire, ou à peu près, c'est d'avoir des gens qui maintiendront
cela le moindrement propre sans nécessairement améliorer la
qualité des équipements intérieurs. Cela me paraît
inquiétant pour un jardin comme celui de chez nous; ce doivent
être les mêmes inquiétudes ailleurs aussi. En tout cas, cela
m'étonne. Cela m'étonne que cette année on ne consacre de
l'argent qu'à l'entretien et qu'au maintien, pour que rien ne tombe dans
un jardin comme celui-là.
M. Chevrette: Comme je vous l'ai dit, on va quand même
faire des immobilisations. Elles ne sont pas majeures, c'est un fait; environ
100 000 $ qui vont contribuer à terminer deux bâtisses et à
corriger les enclos extérieurs.
M. Côté: Une dernière question: il y a un
projet sur le jardin qui a été soumis. On sait que, depuis
quelques années, la compétition Rothmans se fait promener et
galvauder partout dans le Québec. Dans la région de
Québec, elle s'est rendue, à un moment donné, dans le
Jardin des gouverneurs; elle est maintenant rendue à l'hippodrome. Un
projet a été soumis au ministère pour aménager une
partie du terrain vacant au niveau du jardin zoologique pour un projet
équestre qui aurait invité le prix Rothmans à s'y
installer. Selon les estimations des autorités du jardin, comme personne
ne le veut nulle part, un espace serait aménageable pour la somme de 75
000 $. Cela ferait un événement annuel qui amènerait des
retombées économiques intéressantes pour le jardin.
On nous dit actuellement - à moins que mes informations soient
fausses - que ce
projet a été rejeté par le ministère.
M. Chevrette: Je vais prendre avis de votre question et je vous
garantis une réponse d'ici à mardi prochain sur ce dossier.
M. Côté: Je comprends que le ministre...
M. Chevrette: Je ne suis pas au courant du dossier; donc, je
préférerais en prendre connaissance.
M. Côté: Ce sont des dossiers spécifiques.
Cela a été, pour le moins, soumis à la direction
régionale. Quand le ministre parle de retombées
économiques, je pense que c'est un cas très patent qui aurait
permis au jardin d'avoir des revenus additionnels et d'occuper des terrains
inoccupés actuellement pour une somme d'environ 75 000 $.
En terminant, au niveau du jardin ou des zoos dans l'ensemble du
Québec, serait-il possible d'obtenir les subventions octroyées
aux jardins et aux zoos pour les années 1983-1984 et 1984-1985? Vous
allez les donner inévitablement pour 1984-1985.
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté: II y avait le député
de...
La Présidente (Mme Bacon): Le député de
Chambly et le député de Dubuc. M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Ma question ne porte ni sur les zoos ni sur les
coyotes...
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Dubuc, est-ce que votre intervention porte sur les jardins zoologiques?
M. Desbiens: Non.
La Présidente (Mme Bacon): Non? D'accord. (19 heures)
Parc du mont Saint-Bruno
M. Tremblay: ...sur le programme en général,
à l'élément 2, Parcs et réserves. Cela ne vous
surprendra pas, M. le ministre, que je vous pose une question sur un parc qui
vous tient à coeur autant qu'il me tient à coeur et à la
population du comté et de la région en général, le
parc du mont Saint-Bruno. Il faut se rappeler que le parc a été
nommé parc en 1974 ou 1975, sous le gouvernement
précédent. Depuis, le ministère a acquis des terrains,
fait des aménagements. Soit dit en passant, je suis persuadé que,
si l'on faisait un sondage dans la population sur la qualité des
aménagements et sur le service que vous offrez à la population,
je pense que, très largement, la population serait très heureuse
du travail qui a été fait là et des équipements qui
sont en place.
Par contre, le gouvernement du Québec a une loi sur les parcs
maintenant et il y a eu des audiences publiques l'an passé. Cela fait
plus d'un an - en fait, c'était au mois de décembre 1982 - et,
comme la loi le prescrit, les opposants à la vocation de
récréation sont venus s'exprimer très clairement pour que
le parc soit désigné parc de conservation plutôt que de
récréation. Ces intervenants incluent des groupes qui ne sont pas
des groupes locaux, comme, par exemple, le RCM, le Rassemblement des citoyens
de Montréal, qui s'est prononcé également pour un parc de
conservation.
Je crois que ce que la population cherche au-delà de toute
désignation, c'est une façon de s'assurer que les
équipements, qui soient présentement mis à la disposition
des citoyens, seront conservés dans l'avenir. Ils veulent des garanties
que le parc ne se détériorera pas plus qu'il n'est
nécessaire. Bien sûr, dès lors qu'il y a des citoyens qui
utilisent le parc, qu'il y a une forme de détérioration qui se
fait dans un parc qui est petit, en fait, qui est très petit et
où il y a quand même des quantités assez énormes de
citoyens qui veulent l'utiliser, il y a une détérioration
évidente et normale. Maintenant, les gens veulent, d'une part, s'assurer
qu'il n'y aura pas de détérioration exagérée et
incontrôlée, dirais-je, et, d'autre part, que les
équipements qui sont là seront encore là dans plusieurs
années, qu'il n'y aura pas d'équipements plus lourds qui seront
installés.
Alors, je veux vous dire que la population attend avec impatience votre
décision. Elle espère que ce sera dans le sens de ce que je viens
de dire, c'est-à-dire en s'assurant que le parc ne sera pas
surutilisé et que, d'autre part, le ministère ou un ministre
ultérieur ne pourra pas installer, sans consultation de la population,
des équipements lourds dans ce parc.
Ma question est celle-ci: Quand prévoyez-vous nous annoncer la
bonne nouvelle?
M. Chevrette: Pour vous, une bonne nouvelle, ce serait quoi?
M. Tremblay: Ce serait, comme le disait le député
de Charlesbourg, la volonté populaire, et ma perception de la
volonté populaire, pour avoir vécu le dossier depuis le
début des consultations, c'est que les citoyens s'attendent à une
décision qui va faire en sorte que le parc ne sera pas
surutilisé; deuxièmement, que le ministère ne pourra pas
venir faire des modifications importantes d'équipements lourds dans le
parc du mont Saint-Bruno sans qu'il y ait
non seulement une consultation populaire, mais aussi un consensus dans
la population pour faire ces modifications.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre.
M. Chevrette: Mme la Présidente, il me fait plaisir de
répondre à la question. Tout d'abord, il y a une loi qui existe
depuis 1977, qui a été votée à l'unanimité
de la Chambre, qui consiste en ceci: lorsque l'on crée des parcs au
Québec, on les crée en fonction de deux grands facteurs, soit un
paysage extrêmement propice à la conservation ou propice à
la récréation. Je n'ai d'autre choix que de créer des
parcs de conservation ou des parcs de récréation dans la
conjoncture de la loi actuelle. C'est clair, c'est textuel.
Pour ce qui est de Saint-Bruno, les gens me demandent de créer un
parc de conservation là où c'est un parc carrément de
récréation; vous avez même un monte-pente dans le parc,
vous avez les équipements de loisir. Donc, je ne peux pas aller vers le
voeu de la population sans amender la loi. La bonne nouvelle pour la
création de votre parc, votre parc sera créé le jour
où la loi sera amendée. Cela ne me donnerait rien de créer
un parc, parce que les gens se sont battus sur une étiquette. Ils ont
dit: II faut un parc de conservation. Je m'excuse, ce n'est pas une
pouponnière pour l'orignal, le mont Saint-Bruno; ce n'est pas une
pouponnière pour le chevreuil, ce n'est pas une pouponnière pour
la faune terrestre, et pas trop aquatique non plus, il y a un lac.
M. Tremblay: II y en a plusieurs, il y en a quatre ou cinq.
M. Chevrette: Le seul lac qui est propice à la
pêche.
M. Tremblay: Je vous emmènerai, M. le ministre, vous allez
voir comme c'est beau.
M. Chevrette: En tout cas. Je l'ai survolé en
hélicoptère, puis je sais...
M. Tremblay: II n'y a pas eu de consultation. Vous auriez
dû m'emmener....
M. Chevrette: Cependant, les gens ont carrément
buté sur l'épithète: il leur fallait un parc de
conservation, alors que c'est carrément un parc de
récréation. À partir de la loi actuelle, il n'y a donc pas
possibilité de se rendre populaire auprès de vos tenants d'un
parc de conservation. Je suis sûr de cela. Donc, les décisions,
oui, elles sont prises à mon niveau, mais cela doit suivre le canal
législatif, aller au comité de développement
régional et de l'aménagement du territoire. Le projet de loi est
quasi finalisé au moment où je vous parle, mais je dois aller,
bien sûr, devant le comité et, après cela, devant le
Conseil des ministres.
Mon intention est d'éviter que l'on se bute à des
batailles sur l'épithète lors des consultations publiques. Cela
devient extrêmement désagréable, car tu leur proposes un
schéma d'aménagement, un schéma de développement du
parc et personne n'en parle, on crie après un parc de conservation ou un
parc de récréation sans trop savoir pourquoi on crie.
Ce que j'ai compris dans les consultations et dans les audiences
publiques de Saint-Bruno, c'est que les gens ne voulaient pas que ce parc
là soit surexploité. Ils considéraient qu'actuellement 400
000 ou 500 000 personnes par année, c'était suffisant. J'ai pris
l'engagement, lors des audiences publiques, de ne pas suréquiper le parc
précisément pour limiter à peu près au nombre
actuel le nombre d'utilisateurs, de sorte que c'est facile de répondre
oui à la population de Saint-Bruno sur le nombre de personnes ou
l'achalandage comme tel du parc. Oui, c'est facile de répondre oui.
C'est également facile de dire que dorénavant je vais m'engager
par loi, car je n'étais pas tenu, en vertu des audiences publiques, de
consulter sur le schéma d'aménagement et le schéma de
développement du parc. Je le faisais quand même, mais là je
vais me lier par la loi, de sorte que cela sera la proposition de
développement qu'ils auront. C'est là-dessus qu'ils pourront se
prononcer et non plus sur le simple mot conservation ou
récréation, qui est vide de sens dans la tête de certains,
après avoir lu les mémoires surtout de certains.
Il ne faut pas se le cacher, ils se sont battus sur une
épithète. Chaque groupe à qui j'ai demandé:
Trouvez-vous que les équipements que nous avons l'intention de mettre
dans votre parc, cela a de l'allure? Tout le monde me répondait oui.
Trouvez-vous que décréter cette zone-là zone de
préservation intensive, cela a de l'allure? Ils ont dit oui.
Trouvez-vous que cela a de l'allure de mettre des tables de pique-nique
là? Oui, oui, oui, mais nous voulons une épithète en haut
qui n'est pas pareille. Donc, nous allons sûrement changer cela pour
mettre les audiences publiques sur les schémas de développement
et d'aménagement.
Quant à l'association du public, oui, j'ai l'intention de faire
en sorte que nos directions de parc soient tenues même de consulter
obligatoirement et annuellement les populations avoisinantes, afin qu'elles
puissent venir dire ce qu'elles aiment dans la gestion de leur parc et ce
qu'elles n'aiment pas. J'ai pris cet engagement lors des audiences publiques et
je vais le tenir. Donc, vous aurez tout ce que vous demandez, M. le
député.
M. Tremblay: Je vous remercie et je vais annoncer cela
moi-même, mais j'aurais aimé vous avoir afin que nous l'annoncions
ensemble, M. le ministre, à la population du comté et de la
région, parce que c'est un parc, effectivement, qui draine une forte
proportion de citoyens qui viennent d'ailleurs. Je pense que je suis
très heureux de les accueillir dans le comté. Il y a, de toute
évidence, une différence fondamentale d'objectifs entre certains
groupes qui sont minoritaires, je pense, parmi les 106 qui sont venus
témoigner pour la conservation. Parmi les 106 qui sont venus, il y a
bien des gens qui désirent tout d'abord conserver la qualité des
équipements qu'on a présentement, mais de façon à
permettre aux citoyens, aux humains, de pouvoir les occuper tandis qu'il y a
d'autres gens, plus écologistes, qui tentent de faire en sorte de
limiter le plus possible l'accès aux citoyens de façon à
permettre à la faune et à la flore de se développer dans
le parc. Ce que je souhaite - et je pense que vous vous en allez dans la bonne
direction - c'est que nous prenions les mesures nécessaires pour
s'assurer que le parc ne se détériorera pas, dans le maximum,
mais aussi pour permettre à plus de gens possible d'avoir accès
à cet équipement qui est extraordinaire.
M. Chevrette: II y a une affaire que je voudrais préciser,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): J'aurai quelques questions
aussi sur le même sujet.
M. Chevrette: Cela me fera plaisir. Il faut bien comprendre qu'un
parc national payé par les deniers des Québécois doit
donner accès à des Québécois. J'ai aussi compris,
dans certains mémoires et dans certaines réponses à des
questions que je posais, qu'il y aurait des gens qui voudraient limiter cela
purement et simplement aux citoyens des municipalités impliquées.
Lorsqu'on crée un parc national, qu'il soit de récréation
ou qu'il soit de conservation, je m'excuse, mais c'est l'ensemble des deniers
québécois qui contribuent à cela. On peut, par les
équipements qu'on y met à l'intérieur, diminuer ou limiter
le nombre de personnes qui pourraient y avoir accès. On ne peut pas,
absolument pas, je pense, fermer l'accès à des populations, comme
les Montréalais, qui veulent y aller.
M. Tremblay: Je pense, M. le ministre, que c'est là la
différence entre les deux groupes. Il y a des gens qui veulent un beau
parc pour l'accès des humains et d'autres qui, par toutes sortes de
moyens, veulent faire en sorte d'en limiter l'accès non pas par mauvaise
volonté, non pas parce qu'ils veulent le conserver pour eux, mais parce
que ce sont des gens qui sont plus orientés vers la nature et qui
trouvent que nous devons protéger plus les animaux, par exemple, qui
sont là-dedans. Récemment je parlais avec quelqu'un qui est
orienté vers cela. Je ne sais pas si vous avez reçu ma lettre
relativement aux ratons laveurs qui pullulent et qui sont rendus dans la ville
de Saint-Bruno. Cela commence à devenir inquiétant. Cette
personne, qui est plus orientée vers les animaux et la flore, me disait:
Si le monde n'aime pas les animaux, qu'il aille sur la rue Saint-Hubert
à Montréal. Je pense qu'il y a moyen de vivre en banlieue et de
ne pas nécessairement avoir des vidanges chapardées tous les
soirs par les ratons laveurs.
Alors, il doit y avoir un juste milieu entre les gens qui voudraient
qu'on fasse des rues Saint-Hubert sur la montagne et les gens qui voudraient la
fermer complètement à toute circulation humaine. Je pense que le
juste milieu... Je pense que vous allez dans cette direction, ce qui fait que
les équipements qu'on a présentement, qu'on connaît
présentement, sont des équipements à peu près
terminés quoique, dans le plan d'aménagement, à mon avis,
il y a des exagérations, par exemple, dans le nombre de tables de
pique-nique qu'on veut mettre à la disposition des pique-niqueurs, quand
il n'y a pas de pique-niqueurs encore; si on a à mettre des tables de
pique-nique... Je crois qu'on doit le faire pour protéger les lacs, en
particulier, puisque, présentement, les gens ne peuvent pas se rendre
aux abords des lacs et s'asseoir là; ils doivent s'asseoir sur le bord
du lac et, là, ça crée des problèmes plus grands
pour le lac, cela détériore les abords du lac, je parle du lac
Seigneurial en particulier. Il faut mettre des tables de pique-nique, mais il
faut peut-être en mettre cinquante et, quand celles-ci seront
occupées, eh bien! on en mettra cinquante autres. On n'est pas
obligé d'en mettre 300 sans savoir si elles vont être
occupées tout d'un coup. Alors, je pense que vous vous en allez dans la
bonne direction. Ce que veulent les gens, c'est conserver la montagne comme
elle est et s'assurer qu'elle va être conservée. Je pense que les
mesures que vous prenez s'en vont dans la bonne direction.
M. Chevrette: Merci. (19 h 15)
La Présidente (Mme Bacon): Je ne voudrais pas allonger le
débat sur ce sujet, M. le ministre, mais est-ce qu'on a fait des
études au ministère sur la capacité d'accueil de ce parc?
Est-ce qu'on sait quand il faudra s'arrêter d'accueillir, le nombre de
personnes qu'on peut accueillir par année sans... Et je ne reviendrai
pas sur les orientations dont le député de Chambly charge
certaines personnes. Il a parlé beaucoup plus que le ministre
là-dessus. Est-ce que, tout en... Au nom de la protection de
l'environnement et
de la qualité de vie, il faut quand même penser à la
conservation. Quand on fait une consultation, il faut quand même
équilibrer un peu l'écoute qu'on peut avoir pour les deux
tenants. Si, tout en étant un endroit de récréation, on
veut quand même protéger et conserver ce qui existe, est-ce qu'il
y a une limite à la capacité d'accueil?
M. Chevrette: Oui, madame. D'ailleurs, on l'a rendue publique. On
n'a pas rendu les études publiques, mais je peux vous dire qu'on est
bien conscient qu'on ne peut plus ajouter d'équipements qui auraient
pour effet d'offrir une accessibilité accrue au mont Saint-Bruno.
D'ailleurs, on a zone les parties les plus écologiquement rentables
à conserver. On les a divisées en zones de protection
extrême pour éviter, précisément, que des gens
aillent piétiner la flore et peut-être même l'endommager
dans certains coins, en particulier dans l'érablière qui a une
valeur certaine. Elle ne servira que sur une base éducative ou
scientifique. C'est pensé au niveau du schéma
d'aménagement. Ce n'est pas nos intentions non plus - je le
répète - d'ajouter des équipements
récréatifs qui auraient pour effet de gonfler le nombre actuel.
Il s'agit de maintenir le taux de fréquentation actuel. Et cela
répond à un voeu de la population, je pense.
La Présidente (Mme Bacon): Si le taux de
fréquentation augmentait sensiblement, est-ce que le ministère
est en mesure de prendre des décisions rapides pour corriger la
situation, pour protéger ou conserver davantage?
M. Chevrette: J'ai perdu le début de votre question.
La Présidente (Mme Bacon): Si le taux de
fréquentation augmentait sensiblement, est-ce que le ministère
est en mesure de corriger la situation? Est-ce qu'il désire le faire ou
s'il va laisser aller la situation telle quelle? Est-ce qu'il peut rapidement
corriger la situation pour conserver davantage?
M. Chevrette: Oui. D'ailleurs, par la façon dont on a
aménagé nous-mêmes les stationnements, on a limité
l'accès délibérément. Ceux qui allaient au mont
Saint-Bruno antérieurement se cordaient un peu partout sur les voies
d'accès et c'était tout croche, tout de travers; on avait de la
difficulté à sortir du stationnement quand on y allait. On a
ordonné un stationnement qui contient le même nombre d'automobiles
mais mieux organisé, qui limite le nombre d'automobilistes
automatiquement. Avec l'aide des forces constabulaires pour déblayer les
rues où on stationnait un peu pêle-mêle, automatiquement,
c'est un frein naturel pour l'accessibilité, un frein très
naturel. À part cela, advenant le cas où des gens prendraient le
transport en commun pour amener une plus grande affluence, on pourrait, par
règlement, à l'intérieur du parc réagir très
rapidement.
La Présidente (Mme Bacon): D'accord. M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Vous pensez bien que mes questions vont se rapporter
au parc du Saguenay.
M. Chevrette: Au parc du Saguenay, j'y ai pensé.
Parc du Saguenay
M. Desbiens: Avant toute chose, j'aimerais avoir une information
à l'élément 3, Implantation et amélioration
d'équipements. Est-ce que vous pourriez me donner des précisions
là-dessus, de même que sur le nouveau...
M. Chevrette: Implantation et amélioration
d'équipements?
M. Desbiens: Oui. C'est dans les parcs ou quoi?
M. Chevrette: C'est dans les parcs, dans les équipements
qui appartiennent au ministère.
M. Desbiens: Et le fonds renouvelable, c'est nouveau?
M. Chevrette: Le fonds renouvelable, c'est une somme qui est
là en fonction de la création d'une société
d'État qui s'appelle SOQUETOUR.
M. Desbiens: Soc?
M. Chevrette: SOQUETOUR. C'est une société
d'État qui gérerait les équipements hors parcs et hors
réserves.
M. Desbiens: Des équipements du ministère?
M. Chevrette: Bien oui.
M. Desbiens: Oui, d'accord. En réponse au
député de Chambly, vous avez parlé de la modification
à la Loi sur les parcs. C'est d'une modification à la Loi sur les
parcs que vous avez...
M. Chevrette: SOQUETOUR, c'est la création...
M. Desbiens: Non, non. Vous avez mentionné tantôt,
en réponse au député de Chambly, qu'il y aurait une
modification à la
Loi sur les parcs...
M. Chevrette: Qu'il y aurait une modification, oui.
M. Desbiens: ...qui aurait pour effet de faire en sorte que les
schémas d'aménagement et de développement des parcs soient
l'objet de consultations populaires.
M. Chevrette: Oui, plutôt que de faire des audiences
publiques qui portent sur les limites du parc et sur sa classification, les
audiences publiques porteraient également sur la proposition
gouvernementale d'aménagement que l'on projette.
M. Desbiens: Je pose la question pour savoir si, dans le cadre du
parc du Saguenay ou des autres parcs qui sont déjà
créés, il y aurait de nouvelles audiences.
M. Chevrette: Non. Toutes les audiences sont faites.
M. Desbiens: II y a une diminution de 11,9% au budget 1984-1985
par rapport à 1983-1984 et de 43,9% à Implantation et
amélioration d'équipements.
M. Chevrette: Oui. On va vous expliquer cela assez rapidement. Je
peux vous dire qu'un des gros morceaux c'est purement et simplement que
l'entente auxiliaire fédérale-provinciale qui nous donnait des
montants d'environ 10 000 000 $ par année est terminée.
Une voix: 12 000 000 $.
M. Chevrette: 12 000 000 $ annuellement. Cela explique donc une
baisse. Dans les implantations et améliorations d'équipements, je
vais demander à M. Noël De Tilly de vous parler d'Anticosti. Cela
fait partie de cela.
M. Noël De Tilly (Michel): Oui. Il y a notamment à
Anticosti le transfert du quai et de l'aéroport qui étaient
jusqu'à maintenant des activités du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche qui ont été
transférées au ministère des Transports puisqu'il s'agit
de fonctions qui sont plus reliées aux activités du
ministère des Transports. Il y a donc des budgets qui partent du
ministère pour être transférés à celui du
ministère des Transports.
Il y a aussi un plan d'action qui a été approuvé
par le gouvernement il y a deux ans et qui est en voie de réalisation
à Anticosti. Il vise notamment à faire de Port Menier une
municipalité et à transférer à cette
municipalité les fonctions municipales que le ministère
exerçait à venir jusqu'à maintenant, que ce soit
l'enlèvement des vidanges ou le nettoyage des rues. Depuis janvier de
cette année, il y a un conseil municipal dûment élu
à Anticosti qui exerce des fonctions municipales que le ministère
exerçait autrefois.
Il y a également dans ce plan d'action un certain nombre de
transferts de responsabilités qui sont faits en faveur de l'entreprise
privée. Peut-être le savez-vous, le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, à venir jusqu'à l'année
dernière, exerçait toutes les fonctions possibles et imaginables
à l'île d'Anticosti, y compris des fonctions commerciales. Le
ministère tenait un bar, une auberge, tous les commerces de l'île,
tous les immeubles résidentiels. Le ministère gérait
également l'église, le cimetière. Cela allait jusque
là.
Dans le plan d'action qui a été présenté au
gouvernement, il a été prévu de transférer des
choses à l'entreprise privée ou aux organismes concernés.
À l'occasion, c'est à la fabrique, à d'autres occasions,
c'est à la commission scolaire et, à d'autres occasions, c'est
à l'organisme social chargé du dispensaire. Dans un paquet
d'autres cas, c'est une série de commerces et, notamment, le commerce de
boisson que le ministère administrait. Cette série de transferts
est en train de se réaliser et les équipements en question ont
été vendus ou donnés, selon les cas, à des
entreprises à Anticosti. Ce sont maintenant des citoyens qui
gèrent les commerces. Il y a une diminution assez importante du montant
d'argent dans le budget des parcs et réserves qui concerne
l'élément du plan d'action de l'île d'Anticosti, dont la
cession des équipements et la municipalisation de l'île.
M. Desbiens: Je voulais parler uniquement du parc de Saguenay,
mais vous m'ouvrez la porte en parlant des équipements qui sont remis
à l'entreprise privée. Dans la réserve des Laurentides -
c'est comme cela qu'on appelle maintenant la réserve faunique des
Laurentides - il y a le restaurant Châtelaine mais la nouvelle
bâtisse, l'auberge, est-elle aussi remise à l'entreprise
privée?
M. Chevrette: C'était en concession l'an dernier, mais ce
n'est pas cédé.
M. Desbiens: Merci. Je reviens au parc du Saguenay. Vous avez
sûrement suivi toutes les audiences et vous savez tout
l'intérêt que la population a manifesté aux audiences dans
la région. Il s'est également produit une espèce de
mésentente, de méconnaissance entre ce que pouvait être un
parc de conservation, un parc de récréation et ce que cela
pouvait créer comme situation. Vous avez créé à ce
moment-là - je pense que c'est devenu une espèce de projet pilote
- un
comité interministériel et un comité du milieu sur
le développement de la zone hors parc. Alors, ce comité s'est
réuni depuis le mois d'août, l'an dernier. Ce que je voudrais
savoir: Où en est rendu le travail et quelles sont les étapes,
à partir de ce moment-ci, qu'il reste à franchir?
M. Chevrette: Le comité devrait rendre son rapport final
d'ici une quinzaine de jours, me dit-on; du moins, à la réunion
d'hier, on m'a dit que, d'ici quinze jours, il y aurait un rapport final,
où l'on saura ce que chacun des ministères peut réaliser
dans un échéancier précis. Je sais que le crédit
touristique a été consulté via le MICT et ce que pourront
faire le ministère des Transports, le ministère des Affaires
municipales, l'OPDQ, le MLCP et, également - il y avait un autre
ministère dont je ne me souviens pas - les Affaires culturelles.
M. Desbiens: Le MICT.
M. Chevrette: De sorte que vous allez avoir les résultats
de cela d'ici au maximum un mois par des engagements précis sur certains
projets.
Quant à l'intérieur du parc, il y a également des
sommes de prévues pour les immobilisations, cette année. Mais je
peux vous dire que, sur l'ensemble des parcs urbains, parcs régionaux et
parcs nationaux, il y a un dossier pendant au Conseil des ministres pour
décrocher des crédits additionnels ainsi que pour les
réserves fauniques. J'attends une décision du Conseil des
ministres pour venir gonfler les chiffres que vous avez là.
M. Desbiens: Est-ce que c'est votre intention, dans le cas du
comité interministériel, de proposer une enveloppe globale de
développement?
M. Chevrette: En tout cas, je pense qu'on va y aller
ministère par ministère, selon nos capacités et selon les
projets qui nous sont propres. Je ne pense pas qu'on y aille pour dire:
Écoute, c'est 2 000 000 $ dans la région
périphérique. Je peux vous dire que, à l'intérieur
du parc, selon l'enveloppe additionnelle qu'on m'octroiera, je pourrais
annoncer, par exemple, que c'est 1 000 000 $ d'investissements dès l'an
prochain et que, sur une période de cinq ou six ans, on se rendra aux 15
000 000 $ annoncés pour le parc du Saguenay. Ce sont des engagements que
je peux prendre. Mais je ne crois pas qu'on y aille en disant: C'est 3 000 000
$ par année pour l'ensemble des ministères, sur une
période de cinq ans. Je serais surpris qu'on s'enligne vers cela. Ce
seront plutôt des projets concrets de chacun des ministères qui
seront réalisés dans la zone périphérique et
à l'intérieur aussi.
M. Desbiens: Est-ce que c'est dans votre esprit que, pour les
ministères impliqués, ce seront des enveloppes
supplémentaires aux enveloppes régulières?
M. Chevrette: C'est embêtant de répondre à
votre question parce que l'on pourrait très bien, à
l'intérieur des enveloppes régulières, "prioriser"
certains projets qui n'auraient pas été faits. Donc, quand on
parle toujours d'enveloppes supplémentaires, pour avoir l'impression
qu'on va chercher de l'argent de plus, des fois on se met un doigt dans l'oeil.
Je préfère de beaucoup demander la "priorisation".
La Présidente (Mme Bacon): Avez-vous d'autres questions,
M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Cela va, je pense, je vous remercie.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Charlesbourg.
L'avenir des parcs nationaux au Québec
M. Côté: M. le Président, comme on est encore
au programme 3, il y a un élément, je pense, qu'il faut regarder
plus globalement, ce sont les parcs. Le ministre a fait état,
tantôt, de lois qui ont été adoptées pour classer
les parcs. J'en ai un aux portes de comté et, dans mon coin d'origine,
j'en ai un splendide, que le ministre Duhaime avait visité d'ailleurs en
hélicoptère. (19 h 30)
Lorsqu'on regarde les crédits affectés à ce
programme, il y a une diminution de 17 000 000 $, ce qui est quand même
majeur comme diminution de crédits. Et, à l'analyse de tout cela,
à un moment donné, j'ai dit: Bon, le ministre, c'est un homme qui
est au-dessus du ministère; il prend les décisions finales ou
recommande au Conseil des ministres les décisions finales et, par le
fait même, il consulte à l'intérieur de son
ministère de façon à être le plus
éclairé possible et à prendre les meilleures
décisions. J'ai tenté l'exercice. On va aller voir le coeur de la
machine. On va aller voir à l'intérieur ce que les gens pensent
de l'avenir des parcs au niveau du ministère parce qu'il y a de bonnes
chances que cela aboutisse sur le bureau du ministre et qu'effectivement, de ce
côté, ce soient, peut-être, éventuellement, les
orientations du ministre. Pour le moins, ce sont des employés du
ministère et les 13 et 15 mars derniers il y avait une conférence
sur les parcs au Manoir Montmorency. J'ai ramassé quelques textes. J'en
ai fait la lecture pour tenter de voir à l'intérieur de la
machine si, effectivement, il y avait, soit sur le plan du fonctionnaire, la
possibilité de déboucher sur
quelque chose au niveau des parcs et aussi examiner ce qui est la
responsabilité plus directe du ministre, s'il y avait une volonté
politique de la part du ministre, ce qui, par la suite, devrait normalement se
traduire, au niveau du Conseil du trésor, par des sommes d'argent.
Je veux porter à l'attention du ministre certains bouts de textes
que j'ai recueillis qui...
M. Chevrette: C'est le texte de Bussière que vous voulez
lire?
M. Côté: Un instantl Je peux finir, M. le
ministre?
M. Chevrette: Pouvez-vous citer?
M. Côté: Le texte de Bussière, et pas
seulement celui-là.
M. Chevrette: Saint-Onge?
M. Côté: II y en a quand même quelques-uns, mais je
pense que c'est important. Il faut quand même se dire les choses telles
qu'elles le sont.
M. Chevrette: Saint-Onge et Bussière.
M. Côté: M. le ministre, la discussion viendra
après. Finalement, à la lumière des débats que l'on
a actuellement, je pense que c'est très bon.
M. Bussière, qui est effectivement un fonctionnaire du ministre,
ose dire que le ministre ne sait pas ce qu'est un parc national, se rapportant
aux propos de M. Chevrette quand il a dit: Le parc national des chutes
Montmorency sera géré par une société autonome.
C'est à l'intérieur d'un texte que j'ai ici, si le
ministre...
M. Chevrette: Ce n'est pas moi qui ai dit ça.
M. Côté: Un article est même paru sous ce
titre dans le Soleil. Le ministre aura l'occasion de rectifier les choses et je
ne demande pas mieux. Finalement, c'est fait pour cela.
Bien sûr, les autres ministères ne font rien non plus pour
aider le MLCP et ceci est dû à leur méconnaissance ou au
peu de respect qu'ils manifestent envers le dossier des parcs. C'était
finalement un texte de M. Bussière, comme le ministre l'avait bien
deviné, et intitulé L'avenir des parcs au Québec.
Il y a aussi M. Guy Lemieux qui, lui, s'interrogeait sur les
procédures assez longues. Selon celui-ci, le MLCP doit toujours
céder le territoire québécois aux autres ministères
dits économiques: Terres et Forêts; Agriculture, Pêcheries
et
Alimentation; Transports. Il disait à la page 4: On a toutes les
misères du monde à sauver des bribes d'anciens territoires
où le MLCP avait déjà une certaine autorité. Par
exemple: le parc des Laurentides, de la Gaspésie, Orford,
Mont-Tremblant. On en arrive à se demander si, un jour, un gouvernement
sera convaincu de l'importance d'avoir des parcs au Québec. Le
gouvernement actuel a peut-être fait certains efforts mais par sa
politique des parcs -toujours selon M. Lemieux - avec les longues
procédures qu'il faut suivre, on finit par tomber dans la fausse
démocratie. Les procédures sont tellement longues et ça
prend tellement de temps, en plus, avant qu'il y ait un consensus au Conseil
des ministres pour prendre une décision quelconque sur un teritoire
donné qu'il arrive ce qui est arrivé pour les îles Mingan,
lesquelles sont passées aux mains du fédéral. Et je le
cite: "Les procédures actuelles ne font que reporter les
décisions et retarder les aménagements". C'est tiré d'un
texte: "Les parcs nationaux ont-ils un avenir au Québec?" de M.
Lemieux.
Dans la nomenclature, tantôt, M. le ministre en a oublié un
autre: M. André Bouchard qui, lui, parle de manque de volonté
politique. M. Bouchard n'est pas un fonctionnaire du ministère. Il est
du Jardin botanique de Montréal.
Il n'y a pas que M. Lemieux qui s'en remet au gouvernement provincial
pour la perte des îles Mingan. Selon M. Bouchard, conservateur du Jardin
botanique de Montréal et professeur agréé à
l'Institut de botanique de l'Université de Montréal, le
gouvernement a fait preuve d'un manque de volonté politique et c'est
comme cela qu'on a perdu les îles Mingan.
Je cite des extraits de la page 4 et 5 de son document: "Le gouvernement
du Québec ne sut pas reconnaître le potentiel exceptionnel de ce
site pour les fins d'un parc national... Il est probable que le gouvernement du
Canada n'aurait pas pu agir ainsi - acheter les îles - si le gouvernement
du Québec avait fait preuve de volonté politique. Une autre
manifestation de ce manque de volonté politique est le récent
désir de faire disparaître la distinction entre parc de
conservation et parc de récréation".
Dans un article paru dans le Devoir du 27 octobre 1983, nous pouvons
lire ce qui suit: "La direction des parcs serait favorable à l'abolition
pure et simple de la distinction législative établie entre parc
de conservation et de récréation. Elle espère ainsi
éviter d'autres confrontations avec le milieu lorsqu'elle doit divulguer
ses projets d'aménagement avant de procéder à la mise en
place d'un nouveau parc. Il était cité. Je pense que le...
M. Chevrette: Avez-vous la référence
pour celle-ci, M. le député?
M. Côté: Oui, monsieur. C'est dans un article du
Devoir, paru le 27 octobre 1983. Je le donne au ministre. Si le ministre n'en a
pas de copie, j'en ai et je peux lui en remettre.
M. Chevrette: Non, cela va. Je voulais voir l'origine. Je pensais
que le nom d'un fonctionnaire était collé à cet
article.
M. Côté: Non, ce n'est pas un fonctionnaire. C'est
M. Bouchard, le même que tout à l'heure. Et il était dit,
au niveau du parc du mont Saint-Bruno - c'est bon de se le dire parce que cela
fait partie de l'ensemble: C'est le parc du mont Saint-Bruno qui a
provoqué - et je pense qu'on en eu un exemple tantôt - toute cette
ambiguïté. En vue des audiences publiques de décembre 1983,
le côté gouvernemental proposait le parc de
récréation. Le comité pour la protection ne l'entendait
pas ainsi et, paraît-il, un nombre assez considérable de
mémoires allaient dans le même sens, selon M. Guy Bussière,
l'Avenir des parcs du Québec. C'est pour contourner la difficulté
qu'il a été envisagé de supprimer, dans la loi, la
classification des parcs. On l'a abordé tantôt et le ministre
pourra répondre.
Le plan quinquennal et les budgets de fonctionnement. C'est quand
même intéressant, c'est un élément important dans...
Une autre raison qui peut nous faire craindre pour l'avenir des parcs est le
plan quinquennal et les budgets de fonctionnement. C'est toujours M.
Bussière, aux pages 6 et 7 de son document. A l'unisson ou presque, les
directeurs régionaux demandent de ne pas réaliser les
programmations prévues au plan quinquennal, ni les postes ni les budgets
n'étant disponibles pour le fonctionnement. Et puis, il y a cette
vieille idée de SOQUETOUR dont on discutera probablement demain, n'ayant
pas le temps de le faire ce soir.
Cette fois, semble-t-il, c'est le Conseil du trésor qui est le
plus ardent défenseur de la formule. Il ne serait pas sans danger que le
conseil impose l'entrée de SOQUETOUR dans la gestion des parcs. À
entendre quelques propos du ministre tantôt au sujet de SOQUETOUR, il y a
de l'inquiétude.
Une autre sommité dans le monde du tourisme, M. Jacques Demers, a
aussi des choses à dire. Il dit que, pour beaucoup de gens, l'avenir des
parcs est incertain. M. Jacques Demers relie l'avenir des parcs nationaux du
Québec à celui du tourisme au Québec. Voilà ce
qu'il nous dit sur l'avenir du tourisme: Si nous maintenons le tempo actuel, si
nous demeurons réciproquement à l'écart, je crains
fortement pour notre avenir touristique puisque nous construisons des
éléments difficilement intégrables. C'est à la page
7 du document: Y a-t-il un avenir pour les parcs nationaux du
Québec?
Pour mieux exploiter nos ressources, selon M. Demers, le gouvernement
doit cesser de concevoir inlassablement de grands projets. Il y a
également M. Pierre Boucher, sous-ministre adjoint, qui parlait de parcs
historiques. L'avenir serait aux parcs historiques, semble-t-il. Ceux-ci
joueraient un rôle de premier plan pour la protection et la mise en
valeur du patrimoine national. Il dit: Que Parcs Canada ou le gouvernement
fédéral veuille créer d'autres parcs historiques au
Québec et développer ceux qui existent est hors de notre
contrôle, mais plusieurs sites n'en constituent pas moins un patrimoine
historique national important auquel le gouvernement du Québec ne peut
se dérober. Il y a donc un créneau québécois qu'il
appartient au Québécois d'occuper lui-même, sans que soit
nécessairement remise en question l'action du gouvernement
fédéral. C'était à la page 3 d'un texte de M.
Boucher, les Parcs historiques, peut-être.
Même si ces sites historiques sont protégés par la
Loi sur les biens culturels, on ne pourra jamais les mettre en valeur s'il n'y
a pas de volonté gouvernementale de les traiter sérieusement dans
le cadre d'un plan d'action voulu et dans la perspective d'un réseau
intégré. C'est encore cette fameuse notion de volonté
politique qui revient.
M. Bédard parlait, quant à lui, de réglementation.
De son côté, M. Jean-Paul Bédard, de la Direction
générale du plein air et des parcs du ministère, service
des politiques et des programmes, nous parle de la réglementation des
parcs. Selon lui, ces règlements mériteraient des ajustements.
L'information est encore insuffisante, la signalisation fait défaut, on
manque de personnel qualifié - entre autres, il spécifiait
l'absence d'agents de conservation - l'accès au territoire est
généralement mal contrôlé. On voit bien par
là que les efforts du gouvernement québécois en
matière de parcs ne donnent pas des résultats trop
convaincants.
Il y avait un groupe de travail de la DGPAP et de l'association du
public. Je pense que c'est un volet très important, parce qu'on a voulu
déborder pour aller voir auprès de la population ce qu'elle
pensait, pour être capable de bien les classifier. Pour ce qui est de la
participation du public au développement et à la gestion des
parcs, c'est un thème qui reste encore à développer. Les
formules sont à découvrir et à expérimenter et ce,
dans une perspective d'équilibre entre les rôles et
responsabilités de l'État et ceux des citoyens. C'est du moins ce
que pense un groupe formé de la DGPAP, Direction générale
du plein air et des parcs et du MLCP.
La volonté du public de s'impliquer dans le développement
et dans l'exploitation
des parcs québécois n'est plus à prouver. Du
côté gouvernemental, on a toutefois des interrogations, des
souhaits, des craintes et parfois même des réticences et je cite,
à la page 4: "On pourrait traduire la pensée de plusieurs ainsi:
Est-ce vraiment profitable d'associer le public? Jusqu'où l'État
peut-il encourager l'implication des citoyens où ils demeurent à
la fois propriétaires et gestionnaires? Croyons-nous vraiment à
l'association du public ou si, au fond, nous consultons pour la forme et
déléguons par manque de ressource". C'est un document du
ministère que j'ai cité, l'Association du public au
développement et à la gestion.
Il y a finalement, je pense que le ministre l'a mentionné
tantôt, M. Daniel Saint-Onge, et l'action du gouvernement. C'est quand
même un directeur régional. J'aimerais vous faire part de cette
déclaration-là, parce qu'au coeur de toute cette machine, il y a
tout ce monde qui consulte le ministre ou qui informe le ministre, et c'est
important. Et je termine avec cette citation de M. Saint-Onge dans l'Avenir des
parcs ou les parcs de l'avenir. Il dit: "Les parcs de conservation
créés sont encore aujourd'hui, pour plusieurs, vides de cette
clientèle que l'on recherchait tant. Toutes les énergies et les
ressources sont portées sur le développement du squelette, la
pose du cosmétique et l'habillement. On a oublié l'étape
principal lui donner une vie."
Finalement, comme je le disais au ministre tantôt, il y a eu une
journée, il y a eu des textes qui ont été
distribués et quand même des prises de position de gens à
l'extérieur du ministère et aussi à l'intérieur du
ministère. Il y a quand même de très grosses affirmations
là-dedans sur les parcs et l'on sait que c'est une richesse absolument
exceptionnelle. Lorsqu'on regarde dans les crédits, l'on se rend compte
qu'il y a une diminution de 17 000 000 $. Le ministre me dira dans les
explications supplémentaires que c'est l'entente
fédérale-provinciale qui prend fin, mais je pense que ce sont
quand même des textes qui ont été publics, si je ne
m'abuse, pour certains pour le moins, qui posent des interrogations majeures
quant à l'action du gouvernement, quant à la volonté du
gouvernement en ce qui concerne l'avenir des parcs. J'aimerais là-dessus
entendre le ministre.
M. Chevrette: Je vous remercie d'abord d'avoir cité...
D'abord, ce sont trois jours d'étude qu'ils ont eus entre eux autres,
les fonctionnaires des parcs, où ils ont invité différents
bonshommes émanant soit du MICT, responsable du développement
touristique en passant, de l'OPDQ qui investit ponctuellement ici et là,
selon les demandes, de M. Lemieux et d'autres comme M. Bouchard du jardin
botanique de Montréal. A partir de là, je les ai lus, les textes,
et je voudrais corriger parce que vous avez peut-être... Pour les fins du
procès-verbal, je ne voudrais pas que vous fassiez dire à M.
Bussière ce qu'il n'a pas dit. Je pense qu'il ne dit pas que c'est moi
qui ai parlé d'un parc national des chutes Montmorency, il doit parler
plutôt d'un autre ministre. Vous vérifierez, car je ne voudrais
pas être injuste envers ses propos. J'ai bien lu le document et je ne
crois pas qu'il parlait de moi à ce moment-là. Il parle de moi
à un autre moment. Il parlait de moi en particulier sur la
classification des parcs et non pas sur la chute Montmorency.
Ceci dit, je vais quand même répondre...
M. Côté: On peut le régler tout de suite,
j'ai le texte entre les mains. Je peux me permettre de lire, à la page
3, le paragraphe. Si j'ai mal compris, je suis prêt... Il est dit
à ce paragraphe: "Je pense à un article publié dans le
journal Le Soleil, il y a quelques semaines, l'article coiffé du titre
suivant qui rapportait les propos du député-ministre
concerné...".
M. Chevrette: Oui, mais le député-ministre
concerné, c'est le ministre actuel des Affaires culturelles qui a
parlé de ces chutes Montmorency; moi, je n'ai jamais fait de
déclarations sur les chutes Montmorency.
M. Côté: Je suis prêt à amender...
M. Chevrette: Donc, je ne voudrais pas faire dire... C'est parce
que vous avez dit M. Chevrette, tantôt, dans votre exposé.
M. Côté: Oui, d'accord. Effectivement je l'ai dit,
je croyais que c'était cela. Donc, je le retire finalement si...
M. Chevrette: C'est aux fins des procès-verbaux, cela rend
justice à son texte. C'est seulement cela.
M. Côté: Et au ministre aussi.
M. Chevrette: Oui; dans mon cas, je suis capable d'en
prendre.
Voici. Pour répondre à votre question, j'ai lu avec
beaucoup d'intérêt l'ensemble de ces dossiers-là, moi
aussi, et cela m'a fait découvrir qu'il y en a qui sont de
l'école de 1940 et puis d'autres qui voient en l'an 2000. Entre autres,
le texte de M. Saint-Onge m'a particulièrement plu parce qu'il a une
vision de l'avenir sur les parcs et le texte de Larue me semble aussi
très pragmatique, par rapport à la gestion des parcs actuelle.
(19 h 45)
Ceci dit, il y en a qui devront évoluer; dans quelque
société que ce soit, nous ne sommes pas à l'ère de
1940 où l'État doit imposer ses volontés. Si nous avons
cru bon
en 1977 d'adopter une loi pour associer le public à la
définition du concept même du type de parc qu'il voulait, ce n'est
pas pour rien et ce n'est pas pour une région donnée, je l'ai dit
tantôt, c'est pour l'ensemble des Québécois qu'on
bâtit un parc. Il est normal qu'il y ait des biologistes et des
écologistes qui soient de Montréal, qui viennent se
préoccuper, au cours des audiences publiques qui viennent donner leur
point de vue pour le mont Saint-Bruno, qui viennent donner leur point de vue
sur le parc du Saguenay. Je pense que c'est tout à fait normal et c'est
cela, l'association du public.
Quand un ministre désire que les débats portent sur les
véritables objectifs et non pas sur les épithètes, c'est
tenir compte exactement de ce que le public nous dit en audiences publiques. Le
public vient nous dire en audiences publiques: Tel secteur du parc du Saguenay
doit être conservé intact. Cela serait facile pour le ministre de
bâtir sa proposition et dire: Voici, c'est qu'il faut absolument pour le
monde de cette région et pour les Québécois. Il y en a qui
voudraient cela. Moi, je ne suis pas de cette école. Il y en a qui se
sentent peut-être mal à l'aise dans ce type de fonctionnement,
mais on ne doit pas faire des consultations bidon quand on s'en va devant le
public. On ne doit pas avoir peur de modifier des propositions qu'on fait,
même si on y a travaillé avec acharnement, même si on y a
consacré des heures immenses et intenses. On doit tenir compte de ce que
le public nous dit. On doit tenir compte de ceux qui pataugent dans le milieu
et qui connaissent, de fil en aiguille, chaque pouce de leur territoire.
Il est facile, derrière un bureau, de pontifier au niveau de nos
hypothèses, de croire qu'on a la vérité absolue et
d'accuser quelqu'un de manquer de couilles parce qu'il ose apporter des
amendements à une proposition originelle. Mais, moi, ce n'est pas ma
perception et ceux qui n'aiment pas ma perception, eh bien! vous savez ce
qu'ils ont à faire. Tant que je serai là, je ne ferai pas
d'audiences bidon, je vous jure cela. J'écoute les gens et, quand ce
qu'ils disent a du gros bon sens, quand je crois fondamentalement que cela a de
l'allure, quand je pose les questions et qu'on n'est pas capable de
réfuter un mémoire que j'ai entendu en audiences publiques et
qu'il est rempli de bon sens, si par le fait même, je me range du
côté d'un mémoire et que je passe pour quelqu'un qui n'a
pas de colonne vertébrale parce qu'il ose modifier sa proposition de
départ, j'aime mieux passer pour un gars qui n'a pas de colonne
vertébrale, mais qui vit aux heures de 1984 et non pas en 1940.
Ceci dit, pour moi personnellement, il n'y a pas de fausse
démocratie dans les audiences publiques sur un parc. Il y a des gens qui
veulent voir accoler des territoires qu'on a oubliés dans nos
délimitations. Il y a des gens qui nous disent: Telle aire de
récréation, vous la faites trop vaste, il y a un danger pour tel
type de flore que vous avez oublié ou que vous n'avez purement pas
observé et que nous, écologistes ou biologistes, avons pu
constater sur place. Je pense que c'est cela, des audiences publiques. C'est
loin d'être de la fausse démocratie. Au contraire, on permet aux
gens de s'exprimer sur leurs besoins, sur leurs désirs, sur leurs
objectifs pour un parc.
Personnellement j'en ai déjà mené six ou sept,
depuis que je suis ministre, en 18 mois et je suis très heureux de les
avoir menées. On va arriver à des amendements à la loi qui
plairont à du public, à certains publics, qui plairont à
des fonctionnaires vivant aux heures de 1984 et qui déplairont à
ceux qui sont accrochés à un concept très conservateur qui
n'évolue point. C'est un fait. Mais, un ministre ne doit pas être
là purement et simplement pour se laisser influencer par une seule
catégorie; il doit être là pour avoir une vision globale
dans tout cela et trancher selon une politique du gros bon sens. En tout cas,
c'est mon approche.
Quant aux îles Mingan, on peut nous avoir taxés d'avoir
manqué de volonté politique, mais je m'excuse. Pour un territoire
évalué par les Travaux publics à quelque 230 000 $, nous
étions prêts à y mettre jusqu'à 2 500 000 $ et Dome
Petroleum, qui est en dette avec le fédéral, a mis 5 000 000 $.
Nous n'avions pas les capacités financières pour acheter quelque
chose qui était d'un coût tout à fait
démesuré. Je vois les questions en Chambre s'il avait fallu payer
un territoire 5 000 000 $ alors qu'il était évalué par les
Travaux publics à 230 000 $! On aurait passé pour faire du
gaspillage, de la dilapidation des biens publics, etc., et je vois toute la
ribambelle des questions. On a fait nos devoirs. On était allé au
Conseil des ministres et le mandat que nous avions était de 2 500 000 $.
C'était trop bien payé à 2 500 000 $; imaginez-vous
à 5 000 000 $! Donc, il ne faut pas avoir peur d'appeler les choses par
leur nom.
Maintenant, vous me parlez... Vous m'avez parlé de ce qu'il y
avait eu dans les parcs depuis les cinq dernières années. Il n'y
a jamais eu autant d'argent dans les parcs depuis les cinq dernières
années. On a mis le paquet et la reconnaissance juridique des parcs se
fait graduellement conformément au plan quinquennal. J'ai un dossier
pendant devant le Conseil des ministres pour mettre de l'argent accru par
rapport à ce qu'il y a dans les crédits ici. Il y a des sommes
d'argent accrues pour les parcs nationaux, mais il y a aussi des parcs
régionaux qui ont besoin d'argent et qui attirent passablement de gens,
entre vous et moi. Je pense au parc des chutes Darwin à Rawdon qui
attire au-
delà de 100 000 visiteurs par année dans un petit parc
régional. Est-ce qu'on doit ne pas soutenir aussi d'une certaine
façon ces petites entités qui constituent un attrait touristique
extraordinaire et qui contribuent à l'essor économique de petites
municipalités? Député par député, pensez-y
à vos dossiers, quand vous en avez. Vous réclamez des sommes au
ministère; vous en réclamez à l'OPDQ et à juste
titre. Je pense qu'il faut... Vous en réclamiez vous-même
tantôt, M. le député de Charlesbourg, pour un attrait
touristique dans votre milieu. Et je trouve cela sain. Je trouve sain que
chaque député se préoccupe du développement
économique de son milieu. C'est certain que, si je suivais certaines
recommandations, j'injecterais l'argent à un endroit, je me chromerais
un parc national bien chromé. Il serait fini et tout le monde crierait
bravo. Mais, entre-temps, j'aurais contribué à la diminution de
l'essor économique dans plusieurs des milieux. Il me faut faire un
partage équitable des ressources financières qu'on me donne et
mon dossier qui est pendant devant le Conseil des ministres devrait me donner
des crédits additionnels pour maintenir cet essor économique un
peu partout au Québec, parce qu'on n'a pas le droit de centraliser
à une même place.
Également, je peux vous dire que, dans l'ensemble, nous avons une
gestion de nos parcs qui est saine actuellement. Je peux vous dire qu'on a un
personnel qui répond fort bien à nos clientèles. Nous
avons amélioré - pas moi, mais le personnel s'est
amélioré de beaucoup. On ne reçoit plus de lettres de
bêtises au ministère. On reçoit même des lettres de
félicitations sur le comportement de nos employés à
l'intérieur de nos parcs. Nous allons continuer à
développer notre réseau de parcs nationaux. Nous allons continuer
à développer un réseau de parcs régionaux. Et, si
possible, nous allons même embarquer sur le terrain des parcs urbains
où il y a un manque d'espaces verts chronique, entre autres, dans la
région de Montréal. Je pense que c'est là l'objectif de
mon ministère. Je serai toujours très heureux de collaborer et de
travailler avec quiconque n'a pas peur de dire son point de vue, n'a pas peur
d'avancer des hypothèses, mais a la sagesse de reconnaître que,
dans une société qui évolue, on se doit de suivre le
courant évolutif. Sinon, on s'encabane, on s'encarcane dans de vieilles
traditions, de vieux concepts et on ne répond pas aux attentes des gens
qui sont de plus en plus éveillés. Mme la députée,
qui est présidente de cette commission, sait combien de plus en plus de
gens sont éveillés aux aspects de la nature, de
l'écologie, de la biologie en général. Vous le savez
très bien, on en a parlé et je suis entièrement d'accord
pour qu'on ouvre nos parcs aux amants de la nature, qu'on arrête de
penser à de vieux concepts et de vieux schèmes et que nos parcs
deviennent des endroits éducatifs, que ne ce soit pas
nécessairement pour les pêcheurs qui veulent aller taquiner le
poisson. Cela en prend, mais il y a aussi les chasseurs d'images, ceux qui
aiment l'interprétation de la nature, ceux qui veulent aller faire de
l'observation de la nature, ceux qui veulent faire du canoë-kayak. Il faut
ouvrir à l'ensemble de nos clientèles. Ceux qui ne
désirent pas suivre ce courant évolutif n'ont qu'à
demander des réaffectations.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Charlesbourg.
Une voix: II a répondu à votre question?
M. Côté: Non, à certaines de mes questions.
Je pense que le ministre a...
M. Chevrette: On pourra...
M. Côté: C'est une discussion très
honnête. Finalement, je pense que c'est comme cela. À partir du
moment où vous avez des fonctionnaires du ministère qui posent
des questions comme celles-là dans des documents publics -
peut-être pas publics, mais dont on a eu copie...
M. Chevrette: Ce n'est pas sûr. J'espère que vous ne
les avez pas reçus par la poste, par celui que je pense.
M. Côté: Non. Je ne les ai pas reçus par la
poste, M. le ministre.
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté: II est sûr que ce sont des documents
qui étaient publics, finalement, qui étaient là-bas. Je
pense que l'interrogation que je posais au ministre, parce que c'est une bonne
partie de l'avenir du Québec, les parcs... Si on a pris la peine de
créer... Pour décrisper le ministre qui semble bien
crispé...
M. Chevrette: Je suis en pleine forme.
M. Côté: ... c'est 1 à 0 pour le
Canadien.
M. Chevrette: C'est vrai? M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Merci, M. le député de Charlesbourg.
Je vous permets deux minutes additionnelles, le temps d'en "scorer" un
deuxième.
M. Côté: II est quand même très
important... Finalement, l'avenir des parcs au Québec, c'est capital. Si
on a pris la peine d'adopter une loi ou de dépoussiérer celle
qu'on avait en 1977, c'est parce qu'on avait une vision de l'avenir. Je suis
heureux d'entendre que le ministre est devant le Conseil des ministres pour
tenter d'avoir des sommes additionnelles. Est-ce que le ministre pourrait nous
dire sur quelle base... Dans son envolée le ministre nous a parlé
de toutes sortes de belles choses très intéressantes. Mais, au
niveau du ministère, est-ce que vous avez actuellement des politiques
établies concernant l'avenir des parcs? Où s'en va-t-on? Si je
prends ce qu'il y a là-dedans, on ne sait pas où on s'en va. Vous
semblez vouloir nous dire que vous savez où vous allez.
M. Chevrette: Sur les parcs nationaux, je pourrais vous dire
carrément tout de suite que les parcs nationaux sont
gérés, administrés et les immobilisations seront faites
par le ministère mais on y associera des associations qui voudront bien
remplir des rôles précis, par exemple, les postes
d'interprétation de la nature. Pourquoi est-ce toujours confié
à une main-d'oeuvre régulière alors que les associations
de jeunes naturalistes s'offrent spontanément pour venir occuper les
services dans un centre d'interprétation de la nature? C'est ma
perception et c'est vers cela qu'on va aller.
En ce qui regarde les parcs régionaux, on paiera pour les
immobilisations avec les communautés locales ou régionales qui
voudront bien embarquer mais il n'est pas question d'assumer la gérance
des parcs régionaux. Cela va être clair dans la nouvelle
politique. Ce seront les communautés intermunicipales ou, encore, les
associations sans but lucratif qui en feront la gérance, mais ce ne sera
pas l'État.
Quant aux parcs urbains, c'est naturellement le soutien technique et le
soutien financier de l'État, mais cela sera confié aux
municipalités responsables, la gérance. On s'en vient avec des
politiques claires où on connaîtra les degrés
d'autorité et les devoirs de chacun. Je pense que cela va clarifier
beaucoup de choses.
M. Côté: Comme il est presque 20 heures, est-ce que
le ministre pourrait demain matin et, si ce n'est pas possible,
ultérieurement, nous donner les investissements qui ont
été faits en immobilisations dans les différents
parcs?
M. Chevrette: Pas de problème.
M. Côté: Au cours des quatre ou cinq
dernières années parce que le ministre nous a dit que cela avait
été exceptionnel au cours des quatre ou cinq dernières
années.
M. Chevrette: Oui. Vous les aurez. Il n'y a pas de
problème.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce qu'il y a une
dernière question? Il nous reste à peine trois minutes.
M. Rodrigue: Oui, Mme la Présidente. Le ministre a
effleuré la question des espaces verts en milieu urbain tout à
l'heure dans sa réponse. Il y a quelques mois, le ministre avait
indiqué qu'il était à énoncer une politique dans ce
domaine. Pour les gens de la ville de Laval, évidemment, c'est attendu
avec beaucoup d'impatience et d'intérêt, également, puisque
la ville de Laval, pour une bonne partie de son territoire, est zonée
agricole mais également offre actuellement sur son territoire des
boisés extrêmement vastes et importants que les citoyens nous
demandent de protéger. J'aimerais savoir ce qu'il en est de la politique
de protection et de développement des espaces verts. Où en
sommes-nous rendus actuellement?
M. Chevrette: J'avais obtenu - je crois que c'est le printemps ou
l'automne dernier -un mandat de bâtir une proposition en ce qui regarde
les parcs urbains et les espaces verts dans la région de
Montréal. Mes fonctionnaires et une équipe fort dynamique ont
préparé un projet fort intéressant qui a été
soumis au COMPADR, comité d'aménagement et de
développement régional. C'est rendu sur la table du Conseil des
ministres pour décision. Là où il y a des décisions
importantes à prendre, c'est: Est-ce que la dimension locale, ce qu'on
appelle des parcs purement locaux, ne devrait pas être
complètement du ressort, même sur le plan financier, des
municipalités alors que les parcs dits intermédiaires qui
desservent des populations de villes sur des territoires qui appartiennent
à des communautés beaucoup plus larges, comme la
Communauté urbaine de Montréal ou comme sur les rives, par
exemple, de Rivière-des-Prairies à la ville de Laval, ou encore
dans la MRC Champlain -on appelle cela le réseau intermédiaire ou
les parcs urbains dits régionaux... Est-ce qu'on doit y aller
immédiatement? Cela me prend d'abord le mandat d'aller consulter
formellement les autorités municipales parce qu'elles ont des
schémas d'aménagement dans leurs propres milieux. Dès que
le Conseil des ministres m'autorisera à consulter formellement les
autorités, j'irai à la ville de Laval, à Montréal,
à la Communauté urbaine de Montréal et à la MRC
Champlain pour leur présenter cette proposition qui est une
hypothèse de sorte que, à l'aide de leurs techniciens - parce
qu'à Montréal on a probablement plus de techniciens et plus de
spécialistes qu'en compte mon propre ministère en ce qui regarde
l'aménagement
de parcs urbains - on pourra s'asseoir et trouver une solution qui
répondra au manque d'espaces verts chronique à
Montréal.
D'autre part, je peux vous dire que dans les espaces... On a beaucoup
d'espaces libres à Montréal qui sont inutilisés
présentement. Je pense à toutes les servitudes, par exemple,
d'Hydro-Québec, à des résidus de terrains pour le
ministère des Transports, à des terrains qui appartiennent au
ministère des Affaires sociales. On pense à toutes les voies
ferroviaires désaffectées. On pense au fédéral qui
a aussi des résidus de terrains. On pense que, pour faire un
réseau intégré de parcs à Montréal, on a
déjà 80% des espaces qui appartiennent à l'État,
soit à des sociétés d'État, soit aux deux paliers
de gouvernement, Québec-Canada, de sorte qu'on peut présenter une
proposition fort intéressante pour les édiles municipaux et pour
les collectivités locales qui ont grandement besoin de se voir confier
des espaces verts additionnels.
La Présidente (Mme Bacon): Merci, M. le ministre. Il est
20 heures. Nous ajournons les travaux de cette commission à demain
matin, 9 heures, à la salle du Conseil législatif.
(Fin de la séance à 20 h 1)