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(Dix heures neuf minutes)
La Présidente (Mme Bacon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente de l'aménagement et
des équipements se réunit pour étudier les crédits
budgétaires du ministère de l'Environnement.
Étant le porte-parole de l'Opposition en matière
d'environnement et vu l'absence du président de cette commission, je
demanderais au député de Chambly de présider les travaux
de ce matin, avec l'acquiescement des membres de cette commission. Je reconnais
que nous avons quorum également avec l'acquiescement des membres de
cette commission.
Le Président (M. Tremblay): Merci. Nous poursuivons
immédiatement l'étude du programme 2 et je passe la parole
à Mme la députée de Chomedey.
Assainissement des eaux
Mme Bacon: Merci, M. le Président. Nous en étions
hier au dossier d'assainissement et tout concept "clé en main". Si ma
mémoire est fidèle, nous discutions de l'information et de la
publicité faites aux municipalités. Y a-t-il des modalités
de participation des municipalités dans l'élaboration des
avant-projets d'assainissement des eaux, si on leur donne, bien sûr,
l'information?
M. Ouellette: M. le Président, lorsque les gens du
ministère de l'Environnement et de la Société
québécoise d'assainissement des eaux rencontrent les
représentants des municipalités, ils leur présentent
l'ensemble du tableau, chacun des éléments du programme et les
différentes possibilités qui leur sont offertes en termes de
méthodes traditionnelles, soit le concept "clé en main"
privé, "clé en main" de la Société
québécoise d'assainissement des eaux ou Société
québécoise d'assainissement des eaux, sans "clé en main".
Chacune des étapes leur est expliquée, les avantages d'une
méthode par rapport à une autre leur sont démontrés
et c'est à eux de choisir la méthode qui convient le mieux
à la taille de leur municipalité. Évidemment, cela se fait
en accord avec les objectifs du programme.
Mme Bacon: Aux crédits des Affaires municipales, la
semaine dernière, le ministre mentionnait qu'il y aurait une campagne
d'information. Y a-t-il eu un échéancier de travail concernant
cette campagne? Est-ce que cela a été fait en collaboration avec
le ministère de l'Environnement ou s'il s'agit d'une campagne
d'information strictement du ministère des Affaires municipales?
M. Ouellette: On a demandé la collaboration du
ministère des Affaires municipales qui est l'interlocuteur
privilégié gouvernemental auprès des municipalités
et, à ma connaissance, c'est par l'entremise de la revue
Municipalité que le ministère a fait de la publicité pour
le programme.
Pour ce qui concerne le ministère de l'Environnement, depuis
plusieurs mois déjà, une équipe d'informateurs est sur le
terrain et est chargée de rencontrer systématiquement les
municipalités dans les bassins prédéterminés, par
exemple, la Chaudière, Yamaska, L'Assomption, et les grandes
municipalités qui ont été retenues à la
programmation d'intervention du Conseil du trésor. Chacune des
municipalités est visitée de façon systématique par
le ministère et par la Société québécoise
d'assainissement des eaux.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre peut fournir à
l'Opposition un dossier concernant cette campagne d'information, avec les
échéanciers possibles?
M. Ouellette: On peut vous fournir le dossier sur la campagne
d'information de même que la liste des municipalités qui ont
été visitées par les gens du ministère et par la
société.
Mme Bacon: Dans le programme 2, on mentionne "autres
rémunérations"; est-ce qu'on pourrait expliquer l'écart
entre 1983-1984 ou 1984-1985, où on passe de 1 944 000 $ à 2 928
000 $?
M. Ouellette: II s'agit de crédits que nous avons obtenus
pour des salaires additionnels d'une quinzaine de personnes dans le cadre de la
relance du programme d'assainissement des eaux. Nous avons obtenu quinze postes
pour la période couvrant le programme de relance.
Mme Bacon: Dans la même veine, aux communications, il y a
un écart entre
1 308 000 $ et 881 000 $. Est-ce que...
M. Ouellette: C'est un montant de 500 000 $ qui a
été affecté aux communications pour la publicité du
programme d'assainissement des eaux en général.
Mme Bacon: Toujours le même programme.
M. Ouellette: C'est le programme: "L'eau, c'est le temps d'en
traiter".
Mme Bacon: En janvier dernier, près de 550 agriculteurs
ont répondu à une enquête menée par le ministre de
l'Environnement sur la perception des attitudes et comportements des
agriculteurs face à la qualité de l'environnement. Il y a
plusieurs données intéressantes dans le document. Il ressort,
selon les répondants, que la première place au plan de la
pollution sur le territoire du Québec revient aux activités
industrielles. Par ailleurs, si les activités agricoles sont une source
de pollution, 66% des répondants croient que le gouvernement devrait
contribuer financièrement pour qu'elle diminue. J'aimerais que le
ministre nous donne son avis sur ces données peut-être et sur
d'autres, s'il le juge opportun.
M. Ouellette: C'est une plainte qui nous revient constamment aux
oreilles de la part des agriculteurs qui soutiennent que le gouvernement
finance à 90% le programme de dépollution des eaux urbaines. Les
agriculteurs voudraient être traités sur un pied
d'égalité à cet égard.
La réponse qu'on peut donner à une telle objection de leur
part est la suivante: D'abord, dans le programme de prêts agricoles
offerts par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation aux agriculteurs qui investissent, toute dépense à
caractère environnemental est couverte. Il y a donc, à ce
chapitre, une première subvention que les cultivateurs ou que les
agriculteurs peuvent utiliser.
Il faut ajouter à cela un deuxième programme qui a
été rendu public par le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, il y a quelques mois, et qui vise une
subvention n'excédant pas 5000 $ pour la mise en place de fosses ou de
plates-formes à fumier de boeuf. Donc, à ces deux chapitres, les
agriculteurs reçoivent une aide de l'État pour leur lutte contre
la pollution.
Il faut rappeler que la plupart des grandes fermes sont comparables aux
PME et que les PME, elles, à une exception près, ne
reçoivent aucune subvention de l'État pour ce qui est de la mise
en place des équipements pour la lutte contre la pollution.
L'exception, c'est le programme de modernisation de l'entreprise
papetière, où une subvention de 20% peut être
accordée à l'entreprise qui se conforme à nos
règlements.
Mme Bacon: On sait que le problème de l'assainissement
devient de plus en plus préoccupant, peut-être parce que les gens
sont plus conscientisés aussi. Est-ce que le ministre ne
considère pas que des mesures énergiques s'imposent
au-delà même de la publication de règlements, par exemple?
On se demande souvent à quoi serviront des travaux - je reviens à
mes remarques préliminaires - de municipalité en matière
d'assainissement des eaux, si on se retrouve avec des problèmes de
déversement dans nos cours d'eau? On va presque déverser l'eau
propre dans l'eau sale. Le ministre ne croit-il pas qu'il faudrait davantage
des mesures énergiques que de la réglementation qui va plus
loin?
M. Ouellette: Mme la députée de Chomedey a tout
à fait raison, M. le Président. C'est pourquoi nous agissons
simultanément sur les trois causes majeures de pollution. Lorsqu'on
entreprend, au niveau de l'assainissement des eaux urbaines, un bassin versant
d'une rivière donnée nous conduisons parallèlement nos
enquêtes et nous appliquons nos règlements à la fois aux
municipalités et au secteur agricole et industriel.
D'ailleurs, la quasi-totalité des usines qu'on retrouve dans un
bassin versant utilise indirectement dans certains cas, directement dans
d'autres, les installations municipales. Il va arriver, par exemple, qu'une
entreprise très polluante - je pense à une entreprise qui
transforme le lait - doive effectuer un prétraitement, mais fasse
terminer le travail de traitement par l'usine municipale, alors qu'elle se
raccorde au réseau municipal après ce prétraitement.
L'action est menée aussi dans le milieu agricole, où nous nous
assurons que la réglementation soit respectée en termes
d'entreposage du fumier et du purin de même qu'en termes
d'épandage, conformément aux terrains disponibles dans la
région donnée. Les trois volets sont traités
parallèlement de façon que, le jour où les eaux
municipales sont traitées, les eaux de la rivière s'en trouvent
mieux portantes puisqu'on aura en même temps réglé le
problème industriel et agricole.
Le Président (M. Tremblay): Mme la députée
de Johnson, vous aviez demandé la parole; est-ce sur le même
sujet?
Mme Juneau: Oui, sur l'assainissement des eaux.
Le Président (M. Tremblay): Je donne
la parole à Mme la députée de Johnson. Allez-y,
madame.
Assainissement agricole
Mme Juneau: Merci, M. le Président. M. le ministre, ce
sont des questions au sujet de l'assainissement agricole. Vous savez que ma
circonscription électorale est plutôt rurale. J'ai beaucoup de
producteurs de porc, de boeuf et des producteurs laitiers. Concernant les
fosses à purin, vous savez qu'on a eu pas mal de problèmes parce
que cela coûte très cher, l'installation d'une fosse à
purin, c'est-à-dire 30 000 $, 40 000 $ et 50 000 $ et souvent, c'est
défectueux au bout d'un certain temps.
Un de mes producteurs m'a parlé de cela. Est-ce que vous avez
envisagé la possibilité que les lagunes, quand le sol s'y
prête sur le terrain du producteur, soient "subventionnables"? Mon
producteur me disait que cela pouvait coûter environ 8000 $, 10 000 $ ou
12 000 $ et que ce serait vraiment numéro un, ce genre de fosse qui
pourrait être utilisable, qui coûterait moins cher et qui serait
quand même sécuritaire. Qu'est-ce que vous pensez de cela?
M. Ouellette: On sait qu'il existe, depuis quelques
années, un premier règlement traitant de l'entreposage du fumier
et du purin et que ce règlement a été revu
récemment. Il sera même publié très
prochainement.
Au cours des discussions qui ont eu lieu avec l'UPA, cette
possibilité d'offrir, entre autres, un nouveau mode d'entreposage, a
été étudiée. Nous nous sommes mis rapidement
d'accord sur l'occasion qui nous était donnée d'offrir aux
agriculteurs une solution aux fosses en béton qui étaient
quasiment exigées par le règlement existant. Nous avons eu des
difficultés au cours des négociations parce que l'UPA, entre
autres, soutenait que la norme d'étanchéité était
trop sévère au Québec par rapport à celle de
l'Ontario et on nous référait constamment à l'Ontario. En
langage technique nous exigions, dans notre projet de règlement, une
norme d'étanchéité appelée 10-6 alors que l'UPA
soutenait qu'en Ontario la norme était de 10-4.
Nous avons envoyé une équipe d'observateurs du
ministère de l'Agriculture et du ministère de l'Environnement en
Ontario pour voir ce qui en était et nous nous sommes rendu compte,
finalement, que cette juridiction ne relève pas du gouvernement
provincial de l'Ontario, mais plutôt de ce qui leur sert de MRC ou de
gouvernements régionaux et que, dans un seul cas, il y avait un
avant-projet qui parlait de 10-4. Nous sommes revenus, nous avons fait le point
et nous soutenons toujours qu'il est essentiel que ces fosses en sol aient une
étanchéité suffisante pour protéger les nappes
d'eau souterraines, surtout pour ce qui concerne le purin de porc.
Pour répondre clairement à votre question, nous offrons
aux agriculteurs cette solution de fosse en sol qui est beaucoup moins
dispendieuse que les fosses en béton, mais nous exigeons quand
même que le fond de ces fosses ou les parois de ces fosses soient
suffisamment étanches pour ne pas mettre en péril les nappes
d'eau souterraines.
Mme Juneau: Est-ce que vous prévoyez,
M. le ministre, dans un avenir assez rapproché, établir
des normes très claires, avec subvention rattachée, pour
être capable...
M. Ouellette: II n'est pas question de subvention, mais il est
question d'une entente pour clarifier la norme
d'étanchéité dont je parlais, en procédant par
granulométrie, ce qui répondrait, finalement, à nos normes
environnementales et aux préoccupations de l'UPA et des agriculteurs en
général.
Mme Juneau: C'est bien reconnu que les Québécois
sont des patenteux, comme ils le disent. Les machines pour clarifier et rendre
inoffensif le purin de porc, est-ce qu'il y a eu de l'avancement
là-dedans? Il y a un patenteux qui m'a fabriqué quelque chose du
genre. Je veux savoir si vous avez eu des nouvelles là-dessus.
M. Ouellette: Oui. Le ministère de l'Agriculture et le
ministère de l'Environnement, depuis quelques années, ont
procédé à plus de 38 études sur le sujet. Ils ont
subventionné des groupes qui ont procédé à des
études sur la transformation du purin. Aujourd'hui, nous sommes en train
de faire le bilan de ces 38 études et nous entrevoyons la
possibilité de mettre au point un ou deux appareils qui pourraient
être éventuellement installés dans les régions
à forte concentration pour démontrer l'efficacité de ces
appareils et, surtout, démontrer leur rentabilité.
Différents procédés ont été
étudiés. Je pense, par exemple, au procédé Fuchs
qui nous vient d'Allemagne. On s'est rendu compte que, même si ces
procédés étaient bons, ils avaient l'inconvénient
d'être onéreux par rapport aux méthodes d'épandage
traditionnelles. Nous voulons pousser plus loin l'expérience et essayer
de démontrer qu'il est possible de transformer le purin, là
où il y a des surplus régionaux, et de le faire à des
coûts comparables aux méthodes traditionnelles d'épandage.
Nous sommes rendus à ce stade-là. Cette année encore, nous
avons subventionné pour 225 000 $ de recherche dans ce secteur.
Mme Juneau: Vous avez dit 225 000 $?
M. Ouellette: Oui.
Mme Juneau: Merci beaucoup, M. le ministre. Dans un autre ordre
d'idées, je voudrais vous parler des sites d'enfouissement. Depuis le
départ de votre prédécesseur, est-ce que les programmes
qui avaient alors été établis quant aux sites
d'enfouissement ont été concluants? Est-ce que vous avez le
goût de les poursuivre? Je retrouvais cela dans votre cahier des
crédits. Il existe encore, malheureusement, quelques dépotoirs
à ciel ouvert. C'est peut-être clandestin. Vous savez que la
gérance d'un site d'enfouissement est très coûteuse, parce
qu'il y a quand même une personne préposée à la
balance, il y a un préposé à la machinerie lourde et c'est
quand même coûteux pour les municipalités.
Le Président (M. Tremblay): Excusez-moi! J'ai beaucoup de
difficulté à suivre les débats; j'allais dire "les
ébats", parce que c'est presque cela, on ne se comprend plus. Est-ce
qu'il y aurait moyen d'avoir un peu de silence pour qu'on puisse entendre ce
que Mme la députée de Johnson a à nous dire.
Mme Juneau: Dans votre cahier des crédits, M. le ministre,
vous parlez du programme PARFAIR. J'imagine que ce programme est
rattaché directement aux sites d'enfouissement et aux usines de
recyclage. Dans vos crédits, je remarquais une augmentation de 150 000 $
à 750 000 $. C'est à la page 9 de votre document. Je vois votre
attaché qui fait signe que non. Augmentation des crédits de 150
000 $ au programme PARFAIR, portant l'ensemble des crédits
alloués à ce programme... Ah! Pardon! Je m'excuse. J'ai mal
lu.
M. Ouellette: C'est une augmentation.
Mme Juneau: Augmentation de 150 000 $. Je m'excuse.
M. Ouellette: C'est cela.
Mme Juneau: Est-ce que c'est directement rattaché aux
sites d'enfouissement, M. le ministre?
M. Ouellette: Non, pas du tout. Ce sont deux
éléments différents. Je vais répondre d'abord
à votre première question qui portait sur l'implantation de lieux
d'enfouissement sanitaire. Un plan directeur a été
déposé par le ministère de l'Environnement, en 1978. Il
visait, dans un premier temps, à faire fermer tous les dépotoirs
à ciel ouvert qui existaient depuis de nombreuses années et de
les remplacer par des lieux d'enfouissement sanitaire ou encore d'enfouissement
en tranchées.
Actuellement, ce programme est réalisé à plus de
85% sur l'ensemble du territoire québécois. Dans la région
de l'Estrie, qui a été une des premières à s'y
conformer, il est réalisé actuellement à 100%. C'est donc
dire que ce programme nous donne entière satisfaction. Il nous reste
à compléter les quelques cas qui ne l'ont pas été.
On en retrouve encore dans un certain nombre de régions. En fait, la
région où il y a le plus de travail à faire à ce
niveau, actuellement, est celle de Montréal. On comprend pourquoi, avec
les densités de population qu'on y retrouve. Nous sommes à
procéder actuellement à des rencontres avec les
municipalités de la rive sud, de l'île de Laval et de la rive nord
pour nous assurer que ce plan directeur sera complété dans les
deux ans qui viennent, de façon à éliminer
complètement les dépotoirs à ciel ouvert.
Évidemment, vous disiez tout à l'heure que cela
coûtait plus cher que les dépotoirs à ciel ouvert. C'est
vrai que cela coûte plus cher, mais c'est une méthode beaucoup
plus hygiéniquement acceptable. C'est pourquoi nous continuons dans
cette direction.
La deuxième question ou le deuxième volet de votre
question porte sur le programme PARFAIR et, par ricochet, sur la
récupération et le recyclage. Vous savez qu'on a tenu un sommet
récemment dans la région de Montréal. Il regroupait tous
les gens intéressés à la récupération et au
recyclage. C'est à cette occasion que j'ai eu le plaisir de leur
annoncer que le programme PARFAIR, qui comptait des crédits de 600 000 $
depuis trois ans, allait être porté à 750 000 $. Ce
programme vise à permettre aux groupes de récupérateurs
régionaux d'acquérir l'équipement nécessaire
à leur activité. Aussi, une partie des budgets est
affectée à la recherche dans le domaine.
C'était une nouvelle qui, évidemment, ravissait les
groupes qui voyaient là l'intention du gouvernement d'aller plus loin
dans la récupération et le recyclage. Ceci mettait l'emphase sur
l'importance que revêtent ces groupes, au niveau régional, en
termes de mise en place de la récupération et du recyclage en
général. Des crédits de 750 000 $ y seront affectés
de la façon suivante, pour aller plus loin dans la réponse
à votre question. En immobilisation, nous affecterons 500 000 $. Cela
comprend l'achat de presses, de chariots-élévateurs, de tables de
tri et d'équipement en général. Au niveau de la recherche
et du développement, il y a 150 000 $. Ce montant sera axé sur la
technologie des procédés de conditionnement, etc. Il y a 50 000 $
affectés à des outils de sensibilisation, parce qu'il est
essentiel que de tels groupes de récupérateurs se mettent en
place dans toutes les régions. 50 000 $ seront également
affectés au regroupement communautaire pour nous assurer que chaque
région est bien équipée en termes de
récupérateurs régionaux. (10 h 30)
Mme Juneau: Merci, M. le ministre. J'ai une autre question qui
m'intéresse énormément, vu que j'habite un coin où
des accidents de la nature se produisent. Au sujet du programme PIANEAU qui
avait été abandonné pendant un certain temps, je
m'aperçois que, dans votre livre, vous commencez à en reparler.
J'ai bien l'impression que vous allez remettre cela sur pied. Quelle partie de
votre budget ira au programme PIANEAU?
M. Ouellette: Actuellement, aucun montant d'argent n'est
prévu aux crédits pour le programme PIANEAU, parce que nous
n'avons pas encore clarifié la situation au niveau gouvernemental. On
sait qu'il existe, au ministère de l'Environnement, un programme PIANEAU
qui vise à intervenir lorsque des accidents naturels reliés
à l'eau créent des problèmes. Il existe aussi, au niveau
du ministère de la Justice, au service de la protection civile, un autre
programme, ad hoc celui-là, qui vise à dédommager les
victimes d'inondations. Une certaine confusion a régné parmi les
analystes et nous voulons prendre le temps de préciser le rôle de
chacun de ces deux programmes pour ne pas qu'il y ait de croisement ou de
piétinement sur les pieds des uns et des autres.
Nous exposerons bientôt, notamment au Conseil du trésor,
les objectifs visés par PIANEAU afin de les distinguer de ceux qui sont
visés par le programme de la protection civile. À toutes fins
utiles, le programme PIANEAU ne s'adresse pas aux victimes d'inondations pour
les dédommager; cela relève du programme de protection civile. Ce
que nous visons, ce sont des travaux permanents à caractère
préventif. Par exemple - cela n'est pas dans PIANEAU, mais cela aurait
pu y être si nous avions eu des budgets appropriés - les travaux
que nous ferons à la ville de Richmond sont des travaux permanents qui
visent à prévenir les dégâts reliés aux
inondations. On s'occupe aussi énormément de tout ce qui
s'appelle écrêtement des rives, etc., pour faire en sorte que les
accidents reliés à l'eau ne créent pas de dommages
répétitifs à chaque année. Ce sont donc des travaux
permanents qui visent à prévenir les accidents.
Mme Juneau: Croyez-vous avoir bientôt une réponse du
ministère de la Justice pour pouvoir nous en dire plus long? Pour nous,
en Estrie, il est très important que ce programme soit mis de
l'avant.
M. Ouellette: J'ose espérer que nous pourrons clarifier la
situation le plus rapidement possible. Cependant, entre-temps, nous avons
obtenu du Conseil du trésor le droit de nous présenter avec des
dossiers ad hoc lorsqu'il y a une gravité exceptionnelle. C'est ainsi
qu'on a pu retirer des capitaux pour intervenir dans la ville de Desbiens, au
Lac-Saint-Jean, pour faire des écrêtements. C'est la même
chose à Grande-Vallée, en Gaspésie, et à
Saint-Roch-de-Richelieu, dans la vallée du Richelieu. Parce que ces
trois cas présentaient des risques graves, nous avons obtenu les
crédits nécessaires dans l'esprit du programme PIANEAU.
Mme Juneau: Merci, M. le ministre. J'aurais une autre question
concernant l'amélioration de l'environnement. Dans votre cahier des
crédits - attendez un peu que je me retrouve - on dit: En matière
d'amélioration de l'environnement, le ministère compte
créer 500 emplois temporaires dans le cadre des nouveaux programmes de
création d'emplois et des crédits additionnels de l'ordre de 225
000 $ seraient requis. Quand vous dites "seraient requis", est-ce que cela veut
dire que vous ne les avez pas dans votre poche?
M. Ouellette: Ce n'est pas encore dans notre poche,
effectivement. Mais on sait qu'à chaque année le gouvernement met
des crédits spéciaux à la disposition des
ministères pour fins de création d'emplois. L'an dernier, on a
utilisé près de 6 000 000 $ au ministère de
l'Environnement pour créer des emplois. Cela a été
extrêmement profitable. Cette année, nous espérons avoir
accès à suffisamment de fonds pour engendrer le nombre d'emplois
dont vous parlez.
Mme Juneau: Ces programmes seraient-ils disponibles aux
municipalités ou aux associations à but non lucratif qui feront
du travail du côté de l'environnement, des rives et ainsi de
suite?
M. Ouellette: Ce sont des projets qui sont soumis au
ministère pouvant provenir de municipalités, de groupes ou
d'individus. Nous étudions les demandes cas par cas. Nous
vérifions les travaux envisagés et nous leur accordons un montant
d'argent, créateur d'emplois.
Mme Juneau: Pourra-t-on se prévaloir de ces programmes
à partir de nos bureaux régionaux? Est-ce que ces subventions
pour la création d'emplois seront disponibles dans nos bureaux
régionaux ou si les gens devront s'adresser directement à votre
ministère?
M. Ouellette: Nous recommandons aux gens de se faire
accréditer par les municipalités avant de nous présenter
leur projet, parce que nous savons que les municipalités gèrent
des territoires limités et
sont donc au courant de ce qui se passe chez elles. Cela devient un
premier filtre qui nous assure de l'efficacité des travaux
envisagés.
Mme Juneau: Cela va, mais on pourrait passer par nos bureaux
régionaux pour l'obtention de ces formulaires.
M. Ouellette: Sûrement. Mme Juneau: Bon.
M. Ouellette: Bureaux régionaux de l'environnement,
oui.
Mme Juneau: De l'environnement. Je vous remercie. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Je reconnais le
député d'Orford.
M. Vaillancourt: Merci, M. le Président. J'aimerais
revenir à l'assainissement agricole. M. le ministre, le 9 novembre, dans
la Gazette officielle, vous avez amendé les règlements portant
sur la prévention de la pollution des eaux pour les
établissements de production animale. Les élus municipaux de
L'Assomption vous ont fait parvenir un mémoire sur ce règlement,
dans lequel ils affirment que certains articles du projet de règlement
sont tout simplement inapplicables.
Je donnerai l'exemple de l'article 39, où le règlement
introduit un mode de gestion des fumiers en obligeant l'exploitant à
tenir un registre d'épandage indiquant la date et le lieu où son
fumier a été épandu. Est-ce que le ministre pourrait me
dire ce qu'il pense de cet article, de cet amendement?
M. Ouellette: Dans le problème global de la gestion des
fumiers et surtout en ce qui a trait au purin de porc, il faut distinguer un
certain nombre de choses. D'abord, évidemment, les producteurs de porc
se retrouvent avec des quantités impressionnantes de purin. Dans un
premier temps, l'action du ministère de l'Environnement a
été de forcer les producteurs de porc à procéder
à la mise en place d'équipement de rétention ou
d'entreposage.
Le fait de posséder ces équipements d'entreposage ne
règle pas le problème. À mon avis, il ne fait que le
retarder, c'est-à-dire que durant les mois où l'épandage
n'est pas possible à cause de raisons saisonnières, il faut que
le producteur garde ou entrepose son purin. Lorsque vient la période
d'épandage, il faut que ce même producteur dispose des sols
nécessaires pour l'épandage. Il se trouve, dans les
régions de grande concentration, qu'on manque de terrain. Il faut donc
trouver une méthode d'épandage qui soit conforme aux normes
environnementales.
Évidemment, on dit au producteur: II est interdit de
déverser une fosse à purin dans une rivière parce que cela
pollue énormément. Il ne serait pas plus logique d'épandre
trois, quatre et cinq fois plus de purin sur un sol normal et qu'à la
première pluie ou à la fonte des neiges ce surplus de purin se
retrouve à la rivière. Ce serait faire indirectement ce que le
règlement interdit de faire directement.
Il faut donc s'assurer que la gestion de l'épandage se fasse
conformément aux normes environnementales. Jusqu'à maintenant,
dans le règlement actuel, il n'y avait rien de prévu à cet
égard sinon qu'on fixait un maximum d'épandage par hectare, par
exemple. Nous leur suggérons, enfin nous offrons dans notre nouveau
règlement une méthode différente de gestion du purin et
cela s'appelle le plan agronomique. Il est évident que deux sols
différents n'ont pas la même capacité d'absorption du
purin. Si on est sur un sol sablonneux, la pénétration se fait
facilement; si on est dans une terre noire, la pénétration se
fait moins facilement. Il faut donc que la quantité de purin
déversée sur ces deux sols diffère, compte tenu de la
nature des sols récepteurs.
Le plan agronomique vise ceci. Un agronome peut déterminer,
à partir de la nature du sol, à partir de la culture qui y est
pratiquée, la quantité de purin à l'hectare qui peut y
être déversée. C'est une opération relativement
simple qu'un agronome compétent peut faire facilement et
l'efficacité de cette méthode est multliple. Elle l'est au niveau
environnemental, en ce sens qu'il n'y a pas plus de purin que le sol ne peut en
recevoir, et elle est excellente aussi au niveau agricole en ce sens que
l'agriculteur ne risque pas de gaspiller son terrain en y déversant trop
de purin et en brûlant le sol.
Le plan agronomique qui est présent dans le règlement dont
vous parlez vise ces deux objectifs: premièrement, protéger
l'environnement en y déversant les quantités requises et,
deuxièmement, développer l'agriculture en engraissant
véritablement le terrain plutôt qu'en le brûlant par des
surplus de dépôt de purin.
M. Vaillancourt: M. le Président, disons qu'au point de
vue de l'épandage, c'est un peu une question de technique. Concernant la
façon de tenir un registre d'épandage, pensez-vous que tous les
cultivateurs vont répondre à ce règlement? Quels sont les
résultats que vous avez obtenus à la suite de cette demande?
M. Ouellette: C'est une méthode qui n'est pas encore en
application. Elle est
contenue dans le règlement qui a été
prépublié et qui sera publié définitivement. Nous
comptons sur la collaboration des agriculteurs et, dans la mesure où
cette collaboration sera acquise, nous serons certains que l'épandage se
fait conformément aux normes prévues au règlement du
ministère de l'Environnement. Il est impossible de prévoir un
inspecteur par ferme, cela va de soi. Nous comptons sur la collaboration des
agriculteurs pour gérer, selon le plan agronomique, l'épandage du
purin pour nous assurer que l'environnement est convenablement
protégé.
M. Vaillancourt: Advenant que certains agriculteurs ne fassent
pas un rapport selon le règlement, ne tiennent pas un registre de tout
cela, est-ce que vous avez prévu des amendes ou si c'est seulement un
avertissement qu'on leur donne?
M. Ouellette: On n'a pas d'amende de prévue. Il ne
faudrait pas dramatiser et prétendre que la tenue de ces registres est
une chose extraordinairement compliquée, au contraire. Tout ce qu'on
demande à l'agriculteur, c'est de nous dire sur quel terrain,
numéro de lot, superficie, il a épandu telle quantité de
purin. C'est très sommaire, mais cela nous permet de savoir où
est allé le purin et de vérifier si le même lot n'a pas
reçu deux, trois ou quatre fois la capacité qu'il peut recevoir.
Ce n'est qu'un contrôle sommaire.
M. Vaillancourt: Comment se fait-il que la marge de recul d'un
nouvel établissement d'élevage sur fumier liquide sont
réduite de 300 à 100 mètres de la ligne des hautes eaux
d'un cours d'eau et ce, sans tenir compte de la plaine de débordement?
Le ministre ne croit-il pas qu'une telle modification augmentera le risque
d'accidents?
M. Ouellette: Je le disais tout à l'heure, nous modifions,
à toutes fins utiles, un premier règlement. Un premier
règlement a une caractéristique presque générale
dans tous les ministères et dans tous les gouvernements, je
présume, c'est-à-dire qu'il est généralement
très sévère. C'est à l'usage qu'on peut
vérifier chacun des éléments ou chacune des conditions.
À partir du raisonnement suivant, lorsqu'une fosse est étanche ou
lorsqu'un entreposage en sol est conforme à nos normes, qu'il soit
à 300 ou à 400 mètres d'un cours d'eau, cela ne change que
peu de chose. Nous recevions des plaintes des agriculteurs qui nous disaient:
Vos marges de recul sont trop exigeantes, sont trop grandes et cela ne nous
permet pas de localiser, dans certains cas, nos fosses d'entreposage au bon
endroit parce qu'il y a un ruisseau, un cours d'eau, etc. À la
lumière de l'expérience des dernières années, en
compilant nos "records" - si vous me permettez l'expression - on s'est rendu
compte, étant donné qu'on exigeait une norme
d'étanchéité sérieuse, qu'il était possible
de réduire ces distances et d'accommoder par le fait même les
agriculteurs qui se trouvaient à proximité de certains cours
d'eau.
M. Vaillancourt: Vous ne prévoyez pas d'amendement
à cet article.
M. Ouellette: Dans le projet de règlement, les distances
ont été réduites pour répondre aux demandes qui
nous avaient été faites par les agriculteurs et par leur
association, l'UPA.
M. Vaillancourt: Merci. Depuis votre arrivée au pouvoir,
M. le ministre, combien d'usines d'épuration le gouvernement a-t-il
construites en milieu rural?
M. Ouellette: C'est assez embêtant de répondre
spontanément à cette question, étant donné que le
programme d'assainissement qui a été instauré en 1978
s'est appliqué à trois bassins particuliers: Chaudière,
L'Assomption, Yamaska. Il s'est également appliqué dans les
communautés urbaines de Québec, Montréal et l'Outaouais.
Je ne sais pas si on a les dernières données sur le nombre
d'usines en fonction en milieu rural. On va vous fournir... Selon la liste que
j'ai sous les yeux, il y aurait actuellement 17 nouvelles usines construites en
milieu rural. (10 h 45)
M. Vaillancourt: Est-ce que vous pourriez déposer cette
liste?
M. Ouellette: Très volontiers. Je regarde la
première; CRO Gatineau. Alors, le nombre diminue à seize parce
que l'usine de Gatineau n'est sûrement pas en milieu rural. En
vérifiant chacune des municipalités, on peut voir s'il s'agit
vraiment d'un milieu rural ou d'un milieu urbain.
M. Vaillancourt: Vous allez donc déposer la liste.
M. Ouellette: Oui, nous acceptons que cette liste soit
déposée, M. le député.
M. Vaillancourt: Merci. M. le Président, le ministre de
l'Environnement est sûrement familier avec le cas des producteurs de porc
et, plus particulièrement, celui de la rivière L'Assomption.
Cette année, 30 équipes furent dépêchées sur
le terrain pour identifier les fermes polluant les bassins de la
rivière. D'ailleurs, le comité régional de l'environnement
de l'UPA de Lanaudière a dénoncé l'approche du
ministère. Il semble
que tout le monde soit d'accord pour protéger le bassin de la
rivière L'Assomption, mais on affirme dans le milieu que les avis
signifiés par le gouvernement concernent des corrections souvent
mineures au niveau du système d'entreposage. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire exactement le contenu de cet avis?
M. Ouellette: Le député fait allusion à une
opération spontanée que nous avons conduite dans la vallée
de L'Assomption, à la suite de plaintes qui nous avaient
été adressées, notamment, par la ville de Repentigny qui
nous disait que les eaux de la rivière L'Assomption étaient
polluées à un point tel qu'il n'était plus possible
à leur usine de traitement d'eau potable de fournir aux consommateurs de
la ville de Repentigny une eau de qualité acceptable. En fait, 22
échantillonnages ont été faits à la prise d'eau de
Repentigny et, dans 17 cas, l'eau était d'une qualité tellement
dégradée, on y retrouvait de l'azote ammoniacal en
quantité telle qu'effectivement il devenait très difficile
à la ville d'assurer une qualité convenable d'eau potable
à ses citoyens.
C'est donc à la suite de ces plaintes que nous avons
décidé de faire un "blitz" pour clarifier un certain nombre de
choses. Trente inspecteurs, la Sûreté du Québec et certains
hélicoptères du ministère des Transports
équipés d'équipement à l'infrarouge ont
travaillé sur le terrain durant une semaine. Plus de 150 agriculteurs -
j'en faisais d'ailleurs rapport dans mes notes préliminaires, hier matin
- ont été visités. On voulait vérifier, dans un
premier temps, si cette pollution n'était pas attribuable à des
déversements dits sauvages de fosses à purin. L'opération
nous a permis de vérifier et de constater qu'il n'y avait pas eu de
déversement sauvage. Si ce n'était pas la cause, il fallait donc
trouver comment il se faisait que la rivière L'Assomption était
à ce point polluée. On s'est aperçu que le sol,
probablement à la suite d'épandages excessifs, était
littéralement imbibé de purin et qu'à chaque pluie le
surplus de purin se retrouvait indirectement dans la rivière
L'Assomption. On a constaté également un certain nombre de
producteurs de porc qui n'étaient pas conformes, en termes
d'entreposage, et des avis de correction leur ont été
adressés.
Nous avons également constaté qu'il était
essentiel, si on voulait retrouver une qualité acceptable d'eau dans la
rivière L'Assomption, de procéder à certains travaux ou
à certaines interventions parallèles: premièrement,
corriger l'entreposage là où il était déficient;
deuxièmement, procéder à des épandages conformes
à la capacité réceptrice des sols et le plan agronomique
est un outil merveilleux pour ce faire; troisièmement, favoriser le
reboisement des rives de chacun des cours d'eau tributaires de la
rivière L'Assomption pour enrayer l'érosion qu'on y retrouve - ce
n'est pas un phénomène unique à la rivière
L'Assomption, on le retrouve sur tous les cours d'eau au Québec,
là où il y a urbanisation. Il nous fallait intégrer
l'ensemble de ces activités si nous voulions que l'assainissement urbain
qu'on est en train de réaliser dans ce secteur, combiné aux
autres opérations, permette à la rivière L'Assomption de
retrouver son équilibre biologique. C'était le but de cette
opération et elle nous a éclairés grandement sur une
vallée donnée, quant à l'état et aux causes de
détérioration de la qualité des eaux d'un cours d'eau
important au Québec.
M. Vaillancourt: Merci. L'UPA de la région de
Lanaudière fait aussi état de huit revendications
adressées au ministre de l'Environnement. Le ministre a-t-il
rencontré la population concernée? L'une de ces revendications a
été reçue favorablement par le gouvernement, nous dit-on,
alors que le ministère des Transports décidait de surseoir
à son intention de ne plus subventionner le transport et
l'épandage du fumier. On veut ici connaître les sept autres
revendications.
M. Ouellette: Je reviens à la rivière L'Assomption
parce que c'est l'opération qui nous a éclairés, comme je
le disais tout à l'heure. Il est évident qu'il y a un surplus de
purin à cause de la forte concentration et du manque de
disponibilité de sol. Même si tous les producteurs se conformaient
à nos normes d'entreposage, tôt ou tard dans l'année, au
moment où vient le temps de faire l'épandage, nous aurions un
problème de disponibilité de sol.
À partir de ce phénomène, deux choix nous sont
offerts. Le premier, ce serait de subventionner ou d'exiger des producteurs
sans subvention qu'ils transportent leur surplus dans d'autres régions
avoisinantes. C'est une opération, selon l'évaluation qu'on a pu
faire, d'environ 9 000 000 $ par année uniquement pour sortir les
surplus de purin de cette vallée pour procéder à
l'épandage dans les régions avoisinantes.
L'autre volet - j'en parlais tout à l'heure à Mme la
députée - consiste à développer une méthode
de traitement qui puisse devenir comparable, au niveau des coûts,
à l'épandage local. Nous nous attardons actuellement sur une
étude de mise en place éventuelle d'usines pilotes de traitement
pour nous conduire à démontrer qu'il est possible de transformer
sur place le purin tout en se conformant aux coûts comparatifs
d'épandage sur place.
Nous sommes rendus à ce stade-là. Cela fait
évidemment suite aux 38 études dont je parlais tout à
l'heure. L'intention du ministère est de pousser beaucoup plus loin
l'expérience pour en venir à résoudre, une fois
pour toutes, le problème de surplus de purin dans les trois grandes
zones de concentration Chaudière, Yamaska, L'Assomption.
M. Vaillaneourt: Merci. D'après un rapport
préliminaire, les experts semblent croire qu'il faut regarder aussi vers
d'autres sources de pollution, comme l'érosion, les engrais et les
pesticides, contrairement au fumier. Ces sources de pollution ne font
actuellement l'objet d'aucune réglementation. Qu'en pense le
ministre?
M. Ouellette: Je pense exactement comme vous, M. le
député. J'y faisais allusion tout à l'heure, en disant que
ce n'est pas une seule intervention qui va résoudre le problème.
Il y a une foule de choses qui doivent être menées
simultanément. On parlait tout à l'heure d'assainissement
municipal, d'assainissement industriel, d'assainissement agricole,
d'entreposage, de plan agronomique, de reboisement des cours d'eau, etc. Il y a
une foule d'actions qu'on doit mener simultanément, mais on doit ajouter
à cela, bien sûr, des pratiques culturales qui se prêtent
aux objectifs environnementaux.
On est conscient du fait que les agriculteurs ont été
amenés, surtout au cours des deux dernières décennies,
à utiliser abondamment des produits chimiques dans la gestion de leur
ferme, négligeant ainsi de considérer la valeur fertilisante des
engrais naturels. Alors, il y a toute une opération inverse qui devra
être conduite par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour redonner confiance aux agriculteurs
dans les engrais naturels et, progressivement et le plus rapidement possible,
quant à moi, éliminer l'utilisation excessive de produits
chimiques, que ce soient des engrais ou des herbicides.
Il y a là un problème nord-américain et j'ai
commencé à sensibiliser mon collègue, le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, à ce
phénomène pour l'amener à poser les gestes
nécessaires devant conduire les agriculteurs à des
méthodes plus naturelles d'engraissement de leur terrain.
M. Vaillancourt: Merci, M. le Président. Je n'ai qu'une
question et j'aimerais avoir une réponse très courte. Pour les
personnes qui veulent faire analyser leur eau potable, comme les agriculteurs
ou d'autres qui demeurent dans les endroits où ce n'est pas fait par les
municipalités, y a-t-il des laboratoires ici et là dans la
province?
M. Ouellette: Actuellement, ce sont les directions
régionales du ministère de l'Environnement qui procèdent
à ces analyses, mais lorsque le nouveau règlement sur l'eau
potable sera en vigueur une quarantaine de laboratoires privés seront
accrédités et même davantage possiblement, mais à
tout le moins une quarantaine de laboratoires privés seront
accrédités par le ministère de l'Environnement et pourront
procéder à ces analyses aussi bien bactériologiques que
physico-chimiques. Ce sera offert à la population en
général.
M. Vaillancourt: Y en a-t-il dans la région de Sherbrooke,
dans le moment, qui font ce travail?
M. Ouellette: Aucun laboratoire n'est encore
accrédité, mais nous avons une liste d'une vingtaine qui le
seront incessamment. La région de l'Estrie aura au moins un laboratoire.
L'ancien directeur régional de l'Estrie me dit qu'il y aura plus d'un
laboratoire accrédité dans cette région.
M. Vaillancourt: II y en aura plus qu'un?
M. Ouellette: Plus qu'un.
M. Vaillancourt: Dans la région de l'Estrie.
M. Ouellette: Oui.
M. Vaillancourt: Merci. Concernant un autre sujet, le projet
d'endiguement de la rivière Saint-François et la participation
des deux paliers de gouvernement, fédéral et provincial, qui est
d'environ 45% du coût total de 4 370 000 $, est-ce que le ministre a,
à son budget, les sommes nécessaires pour répondre
à cette demande?
M. Ouellette: Oui, les sommes requises sont prévues au
budget 1984-1985. Il ne nous reste plus qu'à signer le protocole
d'entente avec le gouvernement fédéral sur ce dossier. J'ai
rencontré M. Caccia, le ministre fédéral de
l'Environnement, il y a trois semaines; je lui ai reparlé de cette
signature. Il m'a dit qu'il me donnerait signe de vie bientôt. Nous
sommes prêts à procéder à cette signature depuis
longtemps et les crédits sont prévus cette année pour le
commencement de ces travaux.
M. Vaillancourt: Est-ce qu'une date est prévue pour la
signature du protocole d'entente avec M. Caccia?
M. Ouellette: D'ici quelques semaines. M. Caccia m'a
laissé entendre clairement, il y a trois semaines, qu'il allait
procéder rapidement. Cette année, nous avons au budget
québécois 1 500 000 $ pour le poste de pompage prévu dans
l'ensemble des travaux.
M. Vaillancourt: Selon un article du journal La Tribune du 17
avril, le député de Richmond, M. Tardif, faisait une
conférence de presse pour annoncer que le gouvernement
fédéral avait accepté de verser la subvention et qu'il
attendait le ministre de l'Environnement du Québec pour signer le
protocole d'entente. J'aimerais savoir si, réellement, c'est le
ministère de l'Environnement du Québec qui retarde ou bien s'il y
a d'autres...
M. Ouellette: Cela me fait énormément de peine de
contredire votre député libéral fédéral,
mais nous avons, du côté du Québec, l'autorisation de
procéder à la signature et nous avons les budgets depuis
passablement de temps alors que le gouvernement fédéral a
cédé à la décision finale il y a une semaine. Ceci
me laisse croire que, dans les semaines à venir, M. Caccia m'indiquera
qu'il est désireux de procéder à cette signature. Le
gouvernement québécois est prêt depuis plusieurs mois.
M. Vaillancourt: Selon les informations que j'ai, on attend le
ministre de l'Environnement du Québec pour signer l'entente.
M. Ouellette: Je m'excuse...
M. Vaillancourt: J'ai dit: Selon les renseignements que j'ai, on
attend le ministre de l'Environnement du Québec pour signer
l'entente.
M. Ouellette: Vos renseignements ne sont pas bons, M. le
député. Je suis prêt à partir à 12 h 30 pour
aller signer l'entente avec M. Caccia, s'il m'en donne l'occasion.
M. Vaillancourt: Merci.
Le Président (M. Tremblay): M. le député de
Gouin.
Incinérateur Des Carrières
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Je voudrais aborder
un dossier qui m'intéresse particulièrement puisqu'il s'agit d'un
cas qui est situé dans mon comté; il s'agit de
l'incinérateur Des Carrières. Je voudrais aborder deux aspects du
dossier, qui est en branle depuis quelques années, afin d'obtenir
à la fois des réponses et - on le verra par ma deuxième
question - des assurances pour la population qui vit aux alentours de cet
incinérateur.
Dans un premier temps, il y a environ deux ans, la ville de
Montréal, à la suite de discussions avec le ministère de
l'Environnement quant aux normes de pollution de l'air qui devaient être
respectées après l'incinération des déchets, avait
engagé des crédits d'environ 8 000 000 $ pour rendre son
incinérateur conforme aux normes de pollution habituellement permises.
Je me souviens que l'échéancier final des travaux devait
être décembre 1983. Normalement, en décembre 1983, on
devait avoir un incinérateur dont les émissions seraient
inférieures à celles permises par les normes environnementales,
ces normes étant de 185 milligrammes au mètre cube. On
prévoyait qu'en décembre 1983, une fois les travaux
terminés, on en arriverait à 100 milligrammes au mètre
cube. (11 heures)
Je voudrais savoir où on en est rendu dans les travaux. Sauf
erreur, on serait en retard. Je voudrais donc connaître l'importance du
retard. Quand prévoit-on que l'ensemble des travaux sera terminé
pour que les citoyens du comté de Gouin ainsi que ceux du comté
de Mercier - l'incinérateur est dans le comté de Gouin mais,
souvent, les vents dominants font que la pollution se retrouve dans le
comté de Mercier - puissent être certains que
l'incinérateur qui est dans leur voisinage est, en tout point, conforme
aux normes environnementales que le Québec s'est fixées?
M. Ouellette: M. le Président, j'aimerais préciser,
en début d'intervention, que la responsabilité relève de
la ville de Montréal puisqu'il y a eu une entente entre le
ministère de l'Environnement et la CUM quant aux normes régissant
la qualité de l'air. C'est donc la communauté qui est
maître d'oeuvre dans ce dossier.
M. Rochefort: M. le ministre, vous me permettrez
là-dessus... Tout en étant maître d'oeuvre, les normes
qu'elle doit respecter sont fixées par le ministère de
l'Environnement.
M. Ouellette: C'est cela. L'entente porte là-dessus. Quant
à savoir si les travaux prévus lors de l'entente ont
été réalisés, on m'indique qu'il ne reste plus
qu'un épurateur à ajuster et les normes seront respectées.
La communauté a fait les travaux prévus au plan de
développement et un épurateur doit être installé
pour satisfaire à nos normes. On est donc légèrement en
retard.
M. Rochefort: Quel est le calendrier de ces travaux?
M. Ouellette: On m'indique que le calendrier, comme vous le
mentionniez tout à l'heure, était décembre 1983. Quant
à savoir à quel moment cet épurateur sera en fonction, on
ne possède pas l'information. On peut toujours essayer de l'obtenir de
la Communauté urbaine de Montréal et vous répondre
incessamment, M. le député.
M. Rochefort: Je souhaiterais le savoir pour pouvoir en informer
la population. On a l'assurance que cela respectera les objectifs fixés,
en passant de je ne sais combien à 100 milligrammes le mètre
cube, alors que la norme est de 180 milligrammes le mètre cube.
M. Ouellette: C'est ce à quoi la communauté s'est
engagée face au ministère de l'Environnement. Elle doit donc
satisfaire à cette nouvelle norme; elle devait le faire pour
décembre 1983, mais il y a eu un léger retard pour un
épurateur.
M. Rochefort: Merci. Deuxième question que je veux
adresser au ministre, toujours en relation avec le dossier de
l'incinérateur Des Carrières. On se rappellera, il y a quelques
semaines, dans le journal Le Devoir, des reportages indiquaient que des
chercheurs américains et ontariens avaient découvert que les
incinérateurs pouvaient produire de la dioxine. Cela a donné lieu
dans un journal local de mon comté, le Guide de Montréal-Nord,
sous la signature d'un journaliste, M. Pierre Baraby, à un article qui
reprenait l'essentiel des informations - diffusées depuis quelque temps
relativement à la dioxine résultant des incinérateurs.
Cela pointait du doigt l'incinérateur Des Carrières puisque c'est
le seul sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal.
Cela pouvait donc créer une certaine incertitude dans la population
quant aux possibilités que cet incinérateur produise de la
dioxine.
Dans l'article, je cite M. Baraby: "Au Québec, on ne
possède pas de données sur ce problème. Le directeur de la
gestion des déchets toxiques au ministère de l'Environnement du
Québec, M. Raymond Perrier, a cependant déclaré lors de ce
colloque - on fait allusion à un colloque qui portait là-dessus -
que son ministère allait surveiller de près les opérations
des incinérateurs des villes de Montréal et de Québec. Ce
n'est cependant pas avant plusieurs années que l'on sera en mesure de
savoir si nos incinérateurs municipaux représentent un risque
important pour les gens qui habitent les environs. S'il ne faut pas s'alarmer
avant de détenir des preuves formelles que l'incinérateur Des
Carrières peut être une source émettrice de ces produits
considérés comme hautement toxiques, il y a tout lieu, par
contre, d'être inquiet..."
M. le Président, je partage les appréhensions du
journaliste. J'aimerais savoir quelles actions le ministre entend prendre pour
rassurer rapidement la population quant à la production ou non de
dioxine par les fumées émises par l'incinérateur. Une fois
les études terminées, si jamais cet incinérateur
produisait de la dioxine, quelles sont les intentions du ministre?
M. Ouellette: M. le Président, il est peut-être
important de préciser que c'est une préoccupation relativement
récente, aussi bien au Canada qu'au Québec, que ces
émissions de dioxine par les incinérateurs municipaux ou
régionaux, ou même privés. L'étude à laquelle
se réfère le député a été faite en
Ontario principalement sur un certain nombre d'incinérateurs. On sait
que la dioxine est un produit toxique qui est produit par certains types de
combustion, en particulier la combustion lente. Les poêles à
combustion lente produisent, qu'on le veuille ou non, de la dioxine en
quantité limitée, bien sûr. Cette quantité prend de
l'ampleur lorsqu'on parle d'un incinérateur municipal.
En fait, en novembre 1982...
M. Rochefort: M. le Président, le ministre m'ouvre la
porte à une question additionnelle. Vous nous dites que les poêles
à combustion lente produisent de la dioxine. Quelles sont les intentions
du ministère vis-à-vis de ce phénomène qui prend de
l'ampleur de plus en plus?
M. Ouellette: Je disais que c'était une
préoccupation relativement récente, aussi bien à Ottawa
qu'à Québec. Les révélations qui ont
été faites lors de ce colloque ont évidemment mis
l'emphase sur ce problème. Ce sont certains types de combustion qui
provoquent la dioxine. On sait, selon ce qui a été dit à
ce colloque, que lorsqu'on incinérait, par exemple, des boues d'usine,
la dioxine était omniprésente, était beaucoup plus
importante en termes de quantité par million.
Au Québec, le problème ne se pose pas pour l'instant,
puisqu'aucun de nos incinérateurs ne brûle de telles boues.
D'ailleurs, lors de ma dernière rencontre avec M. Pierre Des Marais II
de la Communauté urbaine de Montréal, je me suis assuré
qu'il était conscient des problèmes que pouvait engendrer
éventuellement l'incinérateur à boue prévu dans la
chaîne de traitement des eaux usées de la Communauté
urbaine de Montréal. Je l'ai prié de s'assurer que les
équipements seraient en place pour éviter les émissions de
dioxine, le cas échéant.
Je reviens à l'incinérateur de Montréal comme tel.
Je disais que c'est en 1982 et en mars 1983 qu'Environnement Canada a
procédé à des études. Ces études ont
porté sur plusieurs incinérateurs au Canada. Au Québec,
celui de Montréal a fait l'objet d'études, de même que
celui de Québec. Malheureusement, on ne connaîtra les
études d'Environnement Canada qu'en septembre 1984. D'ici là, on
doit attendre les résultats de l'étude. On sait, par contre, que
les études qui ont été faites sur
l'incinérateur
de Québec ont échoué. Le ministère de
l'Environnement du Québec va donc reprendre ces études, ces
analyses au cours du printemps. C'est à la lumière des
résultats qui nous seront fournis par l'étude d'Environnement
Canada, en ce qui regarde Montréal, et par celle du ministère de
l'Environnement du Québec, en ce qui regarde la Communauté
urbaine de Québec, que nous prendrons les dispositions
nécessaires pour nous assurer la mise en place des filtres pour
éviter que cette dioxine ne soit répandue dans l'air.
Il faut aussi intervenir au plan de la gestion des incinérateurs
en nous assurant que la combustion est plus élevée, donc moins
génératrice de ces produits toxiques dangereux.
M. Rochefort: Vous nous dites que les études
d'Environnement Canada quant à l'incinérateur de Québec
n'ont pas été concluantes et qu'elles doivent être
reprises. Implicitement, est-ce que cela veut dire que celles effectuées
à l'incinérateur Des Carrières sont concluantes et que les
résultats qu'on attend en septembre 1984 devraient venir?
M. Ouellette: Selon les informations fournies par Environnement
Canada, le test qui a été fait à Montréal a
été concluant en ce sens que les conditions étaient
favorables. Ils prétendent que les données dont ils nous feront
part bientôt seront conformes à la méthode qui a
été bien réalisée sur place. À
Québec, des problèmes techniques ont fait en sorte que les
données ne sont pas fiables. C'est pourquoi nous allons les reprendre
nous-mêmes, pour nous assurer que, dans un cas comme dans l'autre, les
données sont véritables. Nous prendrons les moyens qui s'imposent
en termes d'installation d'équipement filtrant pour nous assurer que
cette dioxine ne met pas en danger la santé de la population.
M. Rochefort: Si on reçoit les études concernant
l'incinérateur Des Carrières en septembre 1984, on peut
être assuré qu'un comité les étudiera très
rapidement et prendra les décisions qui s'imposent?
M. Ouellette: Exactement.
M. Rochefort: Je reviens à ce que vous nous disiez
tantôt, quand vous parliez des poêles à combustion lente. Je
reviens à la question que j'ajoutais tantôt. S'ils sont
producteurs de dioxine - on sait que l'utilisation de poêles à
combustion lente se répand de plus en plus, notamment en milieu urbain -
quelles sont les intentions du ministère de l'Environnement face
à cette prolifération de cet agent pollueur hautement
toxique?
M. Ouellette: Chaque fois qu'une combustion se fait à un
régime peu élevé, il y a production de dioxine en
quantité infiniment petite, évidemment. Lorsqu'on concentre dans
un incinérateur régional une combustion lente, la production
devient inquiétante. Chaque fois qu'on fait brûler quelque chose
et que la combustion se fait de façon lente, il y a risque
d'émission de dioxine, mais en quantité
infinitésimale.
On ne peut quand même pas s'attaquer à chacun des foyers
à combustion lente, surtout si on parle de petits poêles
privés dans des résidences. On va commencer par s'attaquer aux
grands problèmes et on verra par la suite si on doit agir dans certaines
concentrations urbaines où il y aurait surabondance de ces poêles
à combustion lente. Je ne crois pas qu'on retrouve une concentration
telle qu'il faille intervenir immédiatement dans ce domaine.
M. Rochefort: Je vous remercie et j'attends le calendrier pour la
fin des travaux de l'incinérateur Des Carrières.
M. Ouellette: On va s'informer auprès de la
communauté.
Le Président (M. Tremblay): Je devrais normalement
reconnaître le député de Papineau, mais il a dû
s'absenter. Je vais donc reconnaître Mme la députée de
Chomedey.
Problème de subvention des études
d'impact
Mme Bacon: Merci, M. le Président. J'aimerais entretenir
le ministre du cas de la rivière Matane. C'est un dossier avec lequel il
est très familier. J'aimerais le traiter dans la perspective de la Loi
sur la qualité de l'environnement et, plus spécifiquement, en ce
qui a trait à l'article 31.2, lequel stipule que tout projet
excédant 300 mètres est soumis à l'évaluation d'une
étude d'impact sur l'environnement. Jusque là, je pense qu'il n'y
a pas de problème et l'Opposition s'était d'ailleurs
montrée favorable à une telle mesure.
Il me semble qu'à trop vouloir appliquer une loi, sans que le
principe soit transgressé, on arrive à certaines
incongruités. Je demande au ministre de bien écouter, je vais lui
relater des événements. Effectivement, le ministère de
l'Environnement, à qui il revient de discerner la logique d'une telle
démarche, doit tenir compte de tous les éléments. Pour
résumer les démarches effectuées par le groupe
d'environnementalistes de la rivière Matane, j'aimerais d'abord dire
qu'il y a eu une étude d'aménagement environnemental de cette
rivière. Il y a eu aussi dépôt du programme de
stabilisation des berges de la rivière Matane au ministère de
l'Environnement à Rimouski, dépôt de l'avis de
projet au service des études d'impact sur l'environnement et travaux
d'urgence effectués, dont une partie du financement fut assurée
par les propriétaires riverains. Il y a eu une demande de subvention
à l'OPDQ à Rimouski pour l'étude d'impact.
C'est à cette dernière démarche que se pose le
problème. J'aimerais souligner au ministre que le projet de
stabilisation des berges avait été jugé pertinent par la
direction de l'analyse et de la recherche socio-économique en raison du
mauvais état des berges de cette rivière. Aussi est-il pertinent
que ce programme de stabilisation s'échelonne sur cinq années. Le
ministre a d'ailleurs donné son accord à ce projet le 12 janvier
1984, dans la mesure où le groupe d'environnementalistes se conformerait
à l'article 31.2 de la loi, tel que je viens de l'indiquer.
Par ailleurs, le ministre délégué à
l'Aménagement et au Développement régional, M. Gendron, a
répondu à la demande de subvention de 70 000 $ pour
l'étude d'impact de la façon suivante. Je vais citer le ministre,
en date du 24 novembre 1983: "Je dois vous informer que l'évaluation de
la possibilité d'un appui gouvernemental en vue de la réalisation
de l'étude d'impact est de la compétence exclusive du
ministère de l'Environnement."
La Direction générale du ministère de
l'Environnement du Bas-Saint-Laurent indiquait au groupe, le 5 octobre 1983,
que le ministère ne disposait d.'aucun programme de subvention pour la
réalisation d'études d'impact qui sont entièrement
à la charge du promoteur. Je demande au ministre de me confirmer les
faits que je viens de relater ou de me corriger, s'il y a lieu. Je demande
aussi si, dans un tel cas, où la volonté populaire de
régler des problèmes engendrés par des risques
d'érosion est manifeste, il ne serait pas opportun d'apporter une aide
financière spéciale pour une raison qui est logique. Le groupe
d'environnementalistes est quand même un organisme à but non
lucratif.
M. Ouellette: En ce qui a trait à la confirmation des
faits, je n'ai rien remarqué dans vos propos qui soit contraire à
ce dossier. Pour la question plus spécifique des subventions que
pourrait donner le ministère de l'Environnement à la
réalisation d'études d'impact, je vous avoue être
très préoccupé par cette question. La loi prévoit
qu'on exige des promoteurs qu'ils procèdent, à leurs frais,
à une étude d'impact et il serait risqué, à mon
avis, d'ouvrir une brèche à savoir que le ministère de
l'Environnement commence à subventionner des études d'impact. (11
h 15)
Évidemment, le motif apporté, à savoir qu'il s'agit
là d'un groupe d'environnemen- talistes et que ce n'est pas une
compagnie, ni une municipalité ni une grande entreprise, peut plaire
à l'oreille. Or, ma crainte est la suivante: si nous ouvrons une
brèche, tous les prétextes pourraient être invoqués
à l'avenir pour faire en sorte que le ministère de
l'Environnement en vienne à payer les études d'impact, ce qui
aurait un impact, effectivement, sur les budgets du ministère qui sont
déjà limités, compte tenu des besoins. J'ai une
réticence naturelle à ouvrir cette brèche, malgré
la nature même de ce dossier.
Mme Bacon: Le ministre nous a fait part, au cours de
l'étude de ses crédits, de son désir de se rapprocher des
milieux régionaux et je crois qu'il maintient cette volonté de le
faire. Serait-il prêt à étudier la possibilité de
modifier l'article 31.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement de
manière à inclure - sans le faire d'une façon
discrétionnaire, je pense que, s'il y avait une modification à la
loi, ce serait toujours préférable à des mesures
discrétionnaires -un programme d'aide financière qui serait
destiné à des organismes sans but lucratif?
M. Ouellette: M. le Président, je ne pense pas qu'il soit
nécessaire d'amender l'article en question. Le ministre aurait toujours
le pouvoir, s'il disposait d'un programme, de subventionner de telles
études d'impact dans certains cas. Je ne vous dis pas que je suis
réticent mordicus, de façon irrévocable. Je vous dis que
je manifeste des inquiétudes et nous sommes à nous y pencher,
à la suite d'une demande qui nous a été faite d'ailleurs
par le député de Matane à cet effet. Mais il nous faut
évaluer la quantité de dollars qu'il nous faudrait ingurgiter ou
déverser éventuellement dans de tels types de demandes et
jusqu'à quel point cela aurait un impact sur le budget global du
ministère.
Pour l'instant, je n'ai pas bougé, je suis en train d'analyser
cela. Il n'est pas exclu qu'on envisage une certaine forme d'aide, comme on l'a
fait, par exemple, pour les groupes qui entendaient présenter des
mémoires devant le Bureau d'audiences publiques. Nous avons consenti
à leur affecter du budget minimal pour leur permettre de
s'équiper, en termes de secrétariat, pour la préparation
des mémoires. Il n'est pas exclu que nous allions dans ce sens, mais
nous procéderons sûrement de façon modeste si jamais nous
choisissons cette voie. On est très prudent.
Mme Bacon: Le ministre parle d'une façon modeste, mais il
s'agit d'une somme de 70 000 $, quand même. Est-ce qu'il irait
jusqu'à dire à ce groupe d'abandonner ses travaux, d'abandonner
ce projet? Est-ce qu'il irait jusqu'à leur dire cela, même s'ils
ont
frappé à la porte de cinq ministères pour obtenir
de l'aide financière et que le ministre Gendron les renvoie au ministre
de l'Environnement en disant que c'est exclusivement de la compétence du
ministère de l'Environnement? Est-il prêt à dire à
ce groupe d'abandonner ce projet, même si les problèmes
d'érosion persistent et risquent aussi d'endommager la rivière
Matane? Que recommanderiez-vous dans un tel cas, si vous ne pouvez pas les
aider financièrement?
M. Ouellette: Je recommanderais au groupe d'envisager
différentes formes de financement et de s'adresser à nous pour,
peut-être, combler un manque d'argent. Mais de là à ce que
le ministère de l'Environnement, qui exige cette étude d'impact,
la paie entièrement, il y a toute une marge. Je ne veux pas les
décourager, mais il y a sans doute moyen de faire appel aux soucis
environnementaux régionaux, aux organismes, aux municipalités,
à tous ceux et celles qui sont directement reliés à ce
problème d'érosior en vue d'y ajouter une contribution et
envisagerons d'y inclure la nôtre.
Mme Bacon: Dans ce cas, M. le ministre, vous savez que tout cela
a été fait. Tous ces recours ont été
utilisés et, malgré tout cela, ce groupe a quand même
besoin d'une somme de 70 000 $.
M. Ouellette: Ce qui veut dire qu'ils veulent, tout bonnement,
qu'on paie l'ensemble, la totalité du coût de l'étude. Pour
moi, cela est exclu.
Mme Bacon: C'est parce qu'ils n'ont sûrement pas eu des
réponses affirmatives ou des réponses de
générosité de la part d'autres groupes. Quelle
partie seriez-vous prêt à assumer dans un tel cas? Seulement ce
qui manque à la fin?
M. Ouellette: II faudrait voir la participation locale et y aller
d'une contribution à la mesure de cette contribution locale.
Mme Bacon: Et quand il n'y en a pas?
M. Ouellette: Quand il n'y en a pas, c'est que, ou bien le
problème n'est pas aussi grave qu'on ne le prétend, ou bien les
gens n'y sont pas du tout sensibilisés.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre ignore que la population a
déjà participé à tout ce grand mouvement et aux
travaux?
M. Ouellette: On faisait allusion, tout à l'heure, au
programme PIANEAU. Le programme PIANEAU prévoit une participation du
ministère de l'Environnement dans la réalisation de certains
travaux qui rejoignent un peu la nature de ceux que vous évoquez. Or,
cette participation gouvernementale est proportionnelle à une
participation de la ou des personnes visées et à une
participation municipale. Dans l'esprit de ce programme, je serais
intéressé à regarder l'opportunité de contribuer,
mais dans une proportion la plus équitable possible en termes de
participation du gouvernement, des municipalités et des promoteurs.
Mme Bacon: Moitié-moitié? M. Ouellette: On
verra.
Mme Bacon: Je voudrais revenir au dossier d'assainissement, M. le
Président. Au chapitre du programme d'assainissement, le cahier
explicatif des crédits nous fait part, évidemment, de grandes
perspectives. Les objectifs de réalisation des travaux pour l'exercice
1984-1985 seraient de l'ordre de 367 000 000 $. Est-ce que le ministre pourrait
me dire si certains objectifs des années antérieures ont
été reportés à l'année 1984-1985, car les
projets ou bien accusent des retards ou n'ont tout simplement pas
été réalisés? Si oui, de quel ordre?
M. Ouellette: Bon, c'est assez difficile de se situer dans les
objectifs année par année et dans les travaux réellement
réalisés au cours des années passées. Si vous
voulez, on va prendre l'année en cours ou l'année 1983-1984.
L'objectif était de 328 000 000 $ et un relevé récent nous
révèle que nous aurons réellement dépensé
autour de 160 000 000 $. J'ai expliqué, hier, certaines causes de cette
non-atteinte de l'objectif qui était la volonté municipale,
l'abaissement des coûts de 16 2/3%, l'absence de banque de
réserve, etc., de telle sorte que l'efficacité de la relance n'a
pas été instantanée. Il a fallu corriger le cadre de
gestion, harmoniser la société québécoise et le
ministère, etc., tout cela en cours de cette année-là de
telle sorte que nous nous retrouvons avec un objectif qui n'est pas
atteint.
L'an prochain, nous le fixons à 367 000 000 $. Évidemment,
dans ce montant d'argent, les travaux non réalisés cette
année vont s'y retrouver. Si un dossier a connu un retard de six mois,
cela veut dire que, durant ces six mois, le million n'a pas été
dépensé; nous comptons qu'il le soit au cours des six premiers
mois de l'exercice financier qu'on amorce. Donc, il y a lieu de croire, compte
tenu du nombre de protocoles d'entente signés, compte tenu du nombre
d'études commencées un peu partout sur le territoire
québécois, et nous sommes très confiants de pouvoir
atteindre enfin, une première fois, cet objectif de 367 000 000 $ pour
le prochain exercice financier.
Mme Bacon: J'aimerais, M. le Président, vérifier
avec le ministre l'état des travaux dans certaines municipalités
en lui demandant de fournir la date de la fin des travaux, telle qu'on
l'envisageait dans le protocole d'entente, et de me dire également si
les travaux sont réalisés, de même que les
prévisions des coûts une fois les travaux complétés.
Je vais lui indiquer la date de la signature du protocole et le nom de la
municipalité. Je pense qu'avec cela il pourra compléter mes
informations.
Sainte-Agathe-des-Monts, la date de la signature du protocole est le 30
juin 1979; coûts: 2 070 000 $. On avait prévu, je pense, une fin
des travaux rapide. Où en sont rendus les travaux à
Sainte-Agathe-des-Monts?
M. Ouellette: J'espère que Mme la députée
comprendra que je n'ai pas en mémoire les quelque 300 dossiers en cours
au Québec.
Mme Bacon: Non, mais vous devez en avoir une bonne liste...
M. Ouellette: On va essayer de le vérifier cas par
cas.
Mme Bacon: ...que vous pouvez consulter.
M. Ouellette: Alors, dans le cas de Sainte-Agathe-des-Monts, le
coût du projet prévu en 1983 était de 3 400 000 $. Les
montants dépensés en 1983-1984 devaient être de 656 000 $;
en 1984-1985, ils devaient être de 1 150 000 $ et, en 1985-1986, de 1 420
000 $. Il y a 18 000 $ en 1983-1984, également.
Mme Bacon: Est-ce que la date de la fin des travaux n'avait pas
été envisagée pour 1982?
M. Ouellette: Oh! C'est...
Mme Bacon: Vous êtes rendu en 1986.
M. Ouellette: C'est bien possible, mais cela rejoint ce que je
disais plus tôt. Ou bien des difficultés techniques sont
intervenues, ou bien la volonté municipale ne s'est pas clairement
exprimée.
Mme Bacon: C'est donc de 1979 à 1986...
M. Ouellette: C'est fort possible.
Mme Bacon: ...pour les travaux et 1986 est la date
envisagée pour la fin des travaux.
M. Ouellette: On me signale que l'interruption dans cette
municipalité est terminée. C'est l'usine qui a connu des retards
et l'échéancier final prévoit 1 420 000 $ en 1985-1986.
C'est donc un dossier exemplaire où il y a eu des retards qui expliquent
le retard global de ce programme.
Mme Bacon: Avec le montant de 1 000 000 $ supplémentaire
à ce qui avait été envisagé.
M. Ouellette: Cela, je n'ai pas fait les calculs, mais avec les
taux d'inflation qu'on a connus depuis la signature de ce protocole je pense
que c'est à peu près conforme.
Mme Bacon: D'accord. Deux-Montagnes, protocole d'entente
signé le 29 juillet 1979 pour un coût envisagé de 1 300 000
$.
M. Ouellette: Donc, les coûts prévus en 1983,
toujours en dollars de 1983, dans le cas de Deux-Montagnes, rivière des
Mille îles, 2 045 000 $; anticipés 123 000 $ antérieurs
à 1983-1984 et 100 000 $ en 1983-1984; 1 093 000 $ en 1984-1985 et fin
des travaux, en 1985-1986, 729 000 $. C'est donc 729 000 $, 1 093 000 $, 100
000 $ et 123 000 $, pour un total de 2 045 000 $.
Mme Bacon: On envisage la fin des travaux en 1986?
M. Ouellette: Deux-Montagnes, fin des travaux en 1985-1986.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre peut me confirmer qu'on avait
envisagé, dans le protocole d'entente, le mois de mars 1981?
M. Ouellette: C'est tout à fait possible. Je n'ai pas ces
indications ici.
Mme Bacon: Là aussi, il y a des problèmes? 1 000
000 $ de plus?
M. Ouellette: II s'agit d'une réfection d'usine et la
municipalité a retardé ses travaux durant trois ans. Comme nous
n'exerçons pas de pouvoir coercitif sur les municipalités, nous
avons dû nous en tenir à leur rythme, d'où l'importance de
la prime d'accélération qui, elle, a au moins le mérite
d'inciter les municipalités à se dépêcher si elles
veulent profiter des 90%, plutôt que des 80%.
Mme Bacon: L'importance du moratoire sur la "clé en main",
M. le ministre.
M. Ouellette: Mais il n'y a aucun...
Mme Bacon: Le 29 juillet 1979, ville de Saint-Eustache.
M. Ouellette: Est-ce que je pourrais poser une question à
Mme la députée qui nous parle de "clé en main", ce qui
semble la chicoter beaucoup. Je voudrais simplement lui rappeler que la
"clé en main", que ce soit par l'entreprise privée ou par la
Société québécoise d'assainissement des eaux, ne
constitue qu'un volet additionnel, une occasion additionnelle offerte aux
municipalités et dans aucun cas le ministère n'a l'intention de
forcer les municipalités à choisir cette méthode. Ce n'est
qu'une troisième et une quatrième méthodes qu'on offre aux
municipalités qui, si elles veulent s'en prévaloir, peuvent le
faire. Si elles ne le veulent pas, on ne les forcera pas. Dans aucun des
dossiers dont nous parlons il n'est question de "clé en main", de toute
façon. Je m'excuse, mais j'ai oublié votre question.
Mme Bacon: M. le Président, je répondrai aux
questions quand je serai ministre, mais pas tout de suite.
Ville de Saint-Eustache...
Mme Juneau: Cela va prendre du temps.
Mme Bacon: Non, cela peut venir beaucoup plus rapidement.
Le 29 juillet 1979, ville de Saint-Eustache.
M. Ouellette: Vous me parlez de Saint-Eustache. Saint-Eustache,
rivière des Mille îles, toujours en dollars 1983: coût
prévu, 21 780 000 $; antérieurs à 1983-1984, 970 000 $
plus 31 000 $, c'est-à-dire 310 000 $, donc 1 280 000 $. C'est parce que
je l'ai ici sur deux colonnes. Les dépenses prévues en 1984-1985,
pour l'année en cours, 5 200 000 $; en 1985-1986, 12 300 000 $ et fin
des travaux en 1986-1987, 3 000 000 $.
Mme Bacon: M. le ministre, on avait prévu des coûts
totaux de 11 700 000 $ et une fin de travaux en mars 1982. C'est encore la
faute de la municipalité?
M. Ouellette: Je ne dis pas et je n'ai jamais dit que
c'était la faute de la municipalité dans les augmentations de
coûts; là, il faut bien me comprendre. Dans les retards, dans
certains cas, oui, ce sont les municipalités qui...
Mme Bacon: Dans Saint-Eustache, ville? (11 h 30)
M. Ouellette: ...ont traîné la patte. Dans le cas de
Saint-Eustache, je ne connais pas le dossier à fond. L'augmentation de
coûts peut être reliée au changement de méthode,
à la suite des études préparatoires. Je ne le sais pas, il
faudrait que je le fasse vérifier. On me signale que la ville a
déjà une usine qui est vieille, désuète et qu'il y
a eu de longues discussions à savoir si on allait rénover
l'ancienne usine tombée en désuétude ou si on allait
construire une usine nouvelle. Peut-être que les 11 000 000 $ dont vous
parlez se référaient à la réfection de l'ancienne
usine et que les 21 000 000 $ se réfèrent plutôt à
la construction d'une usine flambant neuve.
Mme Bacon: Ville de Boisbriand: signature du protocole d'entente,
le 29 juillet 1979, pour des coûts totaux envisagés de 3 100 000
$.
M. Ouellette: Boisbriand: 3 100 000 $ anticipés en
1983-1984; 480 000 $; 1983-1984: février 78 000 $; 1984-1985: 135 000 $.
1984-1985 toujours 800 000 $. 2 000 000 $ en 1985-1986 et cela doit constituer
la fin des travaux en 1986-1987 pour 705 000 $. C'est un agrandissement.
Mme Bacon: Là aussi, on avait envisagé la fin des
travaux en juillet 1981?
M. Ouellette: Probablement. Vous êtes dans la liste des
dossiers retardaires, il n'y a aucune surprise dans cela. Tout retardait.
Mme Bacon: Oui. Ville de Delson: Signature le 10 août
1979.
M. Ouellette: 5 988 000 $ au total. 81 000 $ en 1983-1984; 20 000
$ en 1983-1984 aussi, 100 000 $ en 1984-1985 et c'est censé constituer
la fin des travaux, donc 1984-1985. Ces travaux seront terminés cet
été.
Mme Bacon: On avait prévu 717 845 $ pour le coût des
travaux et la fin des travaux en 1982, il y a six ans de retard?
M. Ouellette: II y a eu des problèmes de mise en place de
la régie intermunicipale, les municipalités avaient de la
difficulté à s'entendre, notamment sur le partage des coûts
et des responsabilités. C'est ce qui justifie en bonne partie le retard
très grand qui a été accumulé dans le dossier de
Delson.
Mme Bacon: Candiac, la date de la signature: le 10 août
1979 pour 1 238 940 $.
M. Ouellette: Candiac. Je reviens une seconde sur Delson. Je vous
rappellerai que le protocole d'entente avec le ministère de
l'Environnement dans le cas de Delson n'a été signé que
l'automne dernier ou l'été dernier.
Mme Bacon: Est-ce qu'on n'avait pas commencé les
démarches au mois d'août 1979?
M. Ouellette: II y a eu beaucoup de tergiversation entre la
signature du premier...
Mme Bacon: On avait commencé.
M. Ouellette: ...protocole. Mais le protocole final n'a
été signé que l'an dernier.
Mme Bacon: II y a eu deux protocoles d'entente de signés
dans ce cas.
M. Ouellette: C'est cela, sur la régie intermunicipale.
Vous me parlez maintenant de Candiac. C'est la même chose. J'ai
signé l'an dernier, durant l'été, au club de golf, en
présence de mon ami, M. Jean-Pierre, député du coin, ce
protocole et les travaux sont amorcés en termes d'études.
Mme Bacon: Est-ce qu'il n'y a pas eu un protocole d'entente de
signé le 10 août 1979? Vous signez deux fois là.
M. Ouellette: Effectivement. Là encore, il y a eu la mise
en place de la régie...
Mme Bacon: Deux parades.
M. Ouellette: ... discussions intermunicipales pour en venir
à une entente qui a été signée finalement avec le
ministère l'été dernier.
Mme Bacon: C'est cela. Cela va coûter combien de plus le
retard, M. le ministre?
M. Ouellette: De plus, je ne saurais vous dire. Je peux vous dire
par contre le coût prévu à Candiac.
Mme Bacon: C'était de 1 238 940 $ au départ.
M. Ouellette: Je ne l'ai pas ici. Les coûts prévus
à Candiac, fleuve Saint-Laurent, j'imagine que je n'ai pas l'ensemble du
dossier, j'ai à peine 260 000 $. Les chiffres que j'ai ici touchent
chacun des éléments de la régie et non pas le montant
total. On peut faire l'addition. C'est cela, il faudrait faire la somme, parce
que les documents auxquels je me réfère donnent les coûts
élément par élément, c'est-à-dire
municipalité par municipalité. Il faudra faire la somme.
Mme Bacon: De toute façon, le retard entraîne des
coûts supplémentaires.
M. Ouellette: Nécessairement, avec les taux d'inflation
qu'on a connus au cours des dernières années, les taux
d'intérêt qui ont grimpé en flèche, c'est
évident que tout retard entraîne des augmentations de
coût.
Mme Bacon: Châteauguay, protocole signé le 17
août 1979 pour un coût de 13 000 000 $.
M. Ouellette: Coût prévu: 22 220 000 $. La fin des
travaux, 1986-1987.
Mme Bacon: Est-ce que l'inflation était de 100%?
M. Ouellette: Remarquez que seule l'inflation ne justifie pas
toujours ces augmentations de coût.
Mme Bacon: Non.
M. Ouellette: Les méthodes de traitement peuvent avoir
différé en cours d'étude et produit des coûts
additionnels.
Mme Bacon: La ville de Laval, le premier protocole signé
le 24 septembre 1979, on prévoyait 80 700 000 $.
M. Ouellette: Coût prévu, 195 620 000 $ pour
l'île de Laval dans son entier. J'ai une bonne nouvelle à cet
égard: Le maire de la municipalité a annoncé, vous en
êtes sans doute au courant, que 95 000 000 $ seraient
dépensés au cours des deux prochaines années, ce qui veut
dire que la ville de Laval a décidé d'effectuer un rattrapage
important sur ce dossier, pour que les travaux se réalisent le plus
rapidement possible au profit, entre autres, de la rivière des
Prairies.
Mme Bacon: Granby, le 24 janvier 1980, signé; on avait
prévu 19 500 000 $ la fin des travaux pour 1982.
M. Ouellette: On se réfère à certaine
guerre...
Mme Bacon: Granby.
M. Ouellette: ...de chiffres, à l'époque, où
la société avait ses évaluations, la municipalité
avait les siennes, ainsi que le ministère. Et, finalement, ces chiffres
ont été révisés par les trois parties. Il y a eu un
consensus sur 30 250 000 $. Les travaux sont pratiquement terminés,
s'ils ne le sont pas complètement, d'ailleurs. Je crois que c'est
complètement terminé.
Mme Bacon: Vers 1984-1985 ou 1984?
M. Ouellette: Je pense qu'actuellement les travaux sont
terminés.
Mme Bacon: II y a deux ans de retard.
M. Ouellette: Oui, possiblement. Les travaux vont se terminer en
1984-1985.
Mme Bacon: D'accord. Saint-Hyacinthe, date de signature, 5 mai
1980, pour un coût de 20 500 000 $.
M. Ouellette: Saint-Hyacinthe est un cas remarquable de perte de
temps, de non-zonage, etc. Il y a eu énormément de discussions
qui ont tourné autour du terrain devant recevoir l'usine, discussions
avec la Commission de protection du territoire agricole et avec la ville.
Finalement, un consensus a été établi pour qu'on installe
cette usine dans la zone blanche, à proximité de la
rivière. Ce n'est qu'il y a quelques mois que la ville a, finalement,
consenti à ce que l'usine soit implantée à ce
niveau-là.
Mme Bacon: Est-ce qu'on prévoit un coût?
M. Ouellette: Pardon?
Mme Bacon: Le coût des travaux s'élève
à combien? On avait prévu 20 500 000 $.
M. Ouellette: Je cherche Saint-Hyacinthe. C'est 23 500 000 $.
M. Saintonge: Est-ce un coût global, avec l'usine
d'épuration?
M. Ouellette: Oui. Interception et traitement, les deux.
M. Saintonge: Interception et traitement, c'est-à-dire la
construction de l'usine également.
M. Ouellette: Oui. Le traitement, c'est l'usine et...
M. Saintonge: On parlait de 45 000 000 $. J'avais entendu dire
que c'était rendu à 45 000 000 $ à Saint-Hyacinthe.
M. Ouellette: Alors, on me dit que si on ajoute la
municipalité de Sainte-Rosalie, cela monte à 42 000 000 $;
Saint-Hyacinthe, toute seule, 25 500 000 $.
Mme Bacon: Grand-Mère, protocole d'entente signé le
12 août 1980, pour un coût de 3 700 000 $.
M. Ouellette: Longues discussions à Grand-Mère pour
en arriver à la signature, récemment, d'un nouveau protocole
d'entente pour la réalisation du début des travaux en
1984-1985.
Mme Bacon: Est-ce qu'on a un coût approximatif?
M. Ouellette: Alors, le premier protocole, qui a
été signé avec la ville de Grand-Mère, ne portait
que sur l'interception, alors que le nouveau protocole inclut le traitement,
donc l'usine, pour un total de 14 500 000 $.
Je pense que la nomenclature de ces dossiers démontre à
quel point il était urgent d'accélérer ce programme et de
le bonifier si nous voulions avoir la participation des municipalités.
Déjà, à peine quelques semaines après l'annonce de
cette prime d'accélération, les dossiers qui retardaient, dans
certains cas depuis plusieurs années, connaissent une nouvelle vigueur
et seront réalisés à l'intérieur de
l'échéancier global de 1988 qui était prévu lors de
la mise en place du programme.
Mme Bacon: Oui. Ils ont été réalisés
avec des coûts accrus.
M. Ouellette: Je le rappelais, hier, dans mon introduction,
malgré une certaine augmentation causée par l'inflation - cela va
de soi - il se trouve qu'en général, l'an dernier, les
coûts ont été de 16 2/3% inférieurs à ceux
qui étaient prévus au protocole le plus récent, ou aux
coûts projetés. Je prends l'exemple de Granby qui a
été un cas typique où, finalement, après
l'ouverture des appels d'offres, on s'est rendu compte que les travaux
s'effectueraient à un coût inférieur de 35%.
Évidemment, c'était une conséquence de la conjoncture
économique: les entrepreneurs voulaient faire travailler leurs
équipements et ils ont consenti à réduire leurs prix. Ce
sont les municipalités qui en profitent à ce
moment-là.
Mme Bacon: J'ai encore quelques questions, M. le
Président. La ville de
Sherbrooke, le 12 août 1980, au coût de 2 700 000 $.
M. Ouellette: Oui. Là encore, il y a eu de nombreuses
discussions, notamment sur le terrain où devait être
aménagée l'usine. Ce dossier connaît un retard.
L'échéancier prévu...
Mme Bacon: On avait prévu 1982.
M. Ouellette: On me signale, encore une fois, qu'à
plusieurs reprises, lorsque Mme la députée a mis en
parallèle des montants d'un premier protocole et d'un second, il se
trouvait que le premier protocole ne portait que sur l'interception alors que
le second inclut le traitement. Cela passe facilement du simple au double,
parce que, en général, l'interception et le traitement sont
à peu près de niveau égal en termes d'investissements.
Dans le cas de Sherbrooke...
Mme Bacon: En plus de l'inflation.
M. Ouellette: II y a l'inflation qui peut s'ajouter. Mais ce sont
souvent des projets complètement différents entre le premier et
le second protocole.
Mme Bacon: À Sherbrooke, est-ce qu'il y a un nouveau
protocole qui a été signé?
M. Ouellette: Oui. Le montant dont vous nous faisiez mention tout
à l'heure...
Mme Bacon: De 2 700 000 $.
M. Ouellette: ...ne portait que sur l'interception et ces travaux
sont déjà réalisés. Un nouveau protocole est
signé au montant de 51 644 000 $, mais il inclut plusieurs
municipalités voisines de la ville de Sherbrooke. C'est donc une
régie intermunicipale qui procède aux travaux pour un total de...
Cela va même aller jusqu'à 75 000 000 $ si on compte la ville de
Sherbrooke et les municipalités voisines, compte tenu du premier et du
second protocole.
Mme Bacon: Et la date de la fin des travaux, M. le ministre?
M. Ouellette: La date de la fin des travaux se situe en 1986-1987
où on prévoit dépenser 1 376 000 $. La rivière
Saint-François devrait connaître une épuration totale au
niveau municipal, industriel et agricole autour de 1988.
M. Vaillancourt: En 1988?
M. Ouellette: Oui.
Mme Bacon: Cela va, M. le Président.
M. Vaillancourt: Pour Magog, est-ce que...
Le Président (M. Tremblay): Excusez-moi. M. le
député de Matapédia.
Dragage à la Baie-des-Ha! Ha!
M. Marquis: M. le Président, je voudrais délaisser
un peu le domaine de l'assainissement des eaux au niveau municipal, non pas
qu'il n'y aurait pas des dossiers dans notre région également,
mais je voudrais aborder un dossier assez chaud dans le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie actuellement à cause des conséquences. Je veux
parler du dragage de la Baie-des-Ha! Ha!
Une voix: Ah!
M. Marquis: Dans le rapport annuel du Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement, il est question des deux projets qu'avaient
l'Alcan et la Consolidated Bathurst de draguer une nouvelle fois la
Baie-des-Ha! Ha! Cela a été étudié; il y a eu des
audiences publiques; il y a eu des recommandations, j'imagine, qui ont
été faites au gouvernement par le bureau et une décision
gouvernementale. Cette année, la Consolidated Bathurst qui achète
du bois du Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent - environ 15
000 cordes par année et 35 000 cordes du syndicat du Bas-Saint-Laurent -
a écrit une lettre au syndicat disant qu'à partir de cette
année, elle n'achètera plus de bois du Syndicat des producteurs
de bois de la Gaspésie; cela représente 15 000 cordes et un
revenu de 1 500 000 $. Elle avertit aussi le Syndicat des producteurs de bois
du Bas-Saint-Laurent que, l'an prochain, en 1985, le marché ne sera plus
là; il s'agit de 35 000 cordes annuellement et d'un revenu de 3 500 000
$. Pour finir avec les chiffres, cela touche environ 4000 producteurs de bois.
(11 h 45)
Vous savez que, comme il n'y a pas eu de construction de papeterie dans
la vallée de la Matapédia, il y a quelques années,
à cause de problèmes d'environnement et pour conserver la
rivière à saumon, elle a été déplacée
vers Matane et ce n'est pas encore réalisé. Les producteurs de
bois de la région que nous recevrons immédiatement après
l'ajournement de la commission - ils sont environ 15 - nous demandent des
explications.
Je voudrais entendre, d'une façon officielle, ce qu'a à
dire le ministre de l'Environnement sur les étapes qui ont
précédé la décision du Conseil des ministres
concernant le comportement de cette compagnie qui se sert, à l'heure
actuelle, des producteurs de bois pour exercer des pressions sur les
députés et sur le gouvernement. En fait, M. le ministre,
j'aimerais que vous fassiez le point et que vous nous donniez des pistes
à explorer avec ces gens pour, non pas les satisfaire, mais avoir une
discussion éclairée et honnête avec eux.
M. Ouellette: M. le Président, je remercie le
député de sa question. Elle va me permettre de clarifier des
choses qui le sont de toute façon ce matin dans le journal Le Devoir,
à la suite d'un communiqué émis par le ministère de
l'Environnement dans ce cas. Il faut rappeler que, depuis un certain nombre
d'années, le ministère de l'Environnement conduit une
poussée, pourrais-je dire, auprès des producteurs de papier pour
s'assurer que ceux-ci polluent de moins en moins et en viennent à ne
plus polluer l'environnement.
On mène la lutte au niveau des rejets d'eau usée, au
niveau de l'air et aussi au niveau des déchets qui se retrouvent dans
les
cours d'eau, soit par le dépôt de copeaux ou par d'autres
activités conduites par ces compagnies papetières.
Dans le cas de la Consolidated Bathurst de La Baie, au Saguenay, les
exigences du ministère ont été communiquées aux
autorités de la compagnie depuis maintenant près de six ans. Elle
ne peut sûrement pas évoquer qu'on l'ait prise par surprise.
Depuis près de six ans, nous lui avions communiqué nos exigences,
à l'occasion de multiples rencontres et échanges de
correspondance amorcés en 1978. À plusieurs occasions, on a
rappelé au responsable de l'usine que le dragage de la Baie-des-Ha! Ha!
et le rejet des matériaux dragués en un autre point de la baie ne
pouvaient constituer une activité acceptable en raison des risques
qu'elle constitue pour l'environnement aquatique.
On a également invité la compagnie à mettre au
point des solutions de rechange pour régler une fois pour toutes ce
problème. Cette approche est devenue une position gouvernementale le 25
août 1982, lors d'un décret du Conseil exécutif qui
autorisait la compagnie à procéder au dragage de la baie tout en
avertissant que, pour la dernière fois, soit l'année 1982, la
Baie-des-Ha! Ha! serait utilisée comme site de déversement des
déblais. Le décret exigeait également que la compagnie
définisse des solutions de rechange au dragage et déversement des
déblais de façon qu'elles puissent être appliquées
dès l'automne 1983.
C'est donc après un préavertissement de près de six
ans que le ministère de l'Environnement interdit maintenant à
cette compagnie de procéder au dragage pour fins de déversement
en un lieu plus profond de la Baie-des-Ha! Ha! La compagnie n'a qu'à se
soumettre à ces exigences qui ont été respectées
par plusieurs autres compagnies de papier auxquelles on posait ces mêmes
exigences. Il nous est même arrivé de refuser
catégoriquement à la compagnie CIP de Trois-Rivières de
procéder de cette façon, parce que c'est environnementalement
inacceptable.
Le Président (M. Tremblay): Juste un moment, M. le
député de Matapédia. Comme le président de la
commission vient de revenir à l'Assemblée, je vais lui remettre
sa fonction. Alors, M. le député, le président de la
commission présidera dorénavant.
M. Marquis: M. le Président, j'ai quelques sous-questions.
À peu près en même temps que la décision qui a
été rendue par le Conseil des ministres dans le décret du
25 août 1982 - il y avait une décision semblable pour l'Alcan -
est-ce que l'Alcan s'est conformée à la décision?
M. Ouellette: L'Alcan se prépare à déposer
l'étude d'impact tel que nous le lui avons demandé. Elle
préconisera, me dit-on, des mesures de remplacement quant à ses
méthodes de dragage répondant aux normes du ministère de
l'Environnement.
M. Marquis: Dans un article du journal Le Soleil du 12 avril, la
Consolidated Bathurst prétend un peu le contraire de ce que vous venez
de dire, c'est-à-dire que les études d'impact démontrent
que le dragage et les déversements ont des effets négligeables et
que les solutions proposées sont pratiquement irréalisables au
point de vue économique. Avez-vous plus de renseignements
particulièrement sur la deuxième partie de ma question,
c'est-à-dire que les solutions possibles ne seraient pas
réalisables au point de vue économique?
M. Ouellette: La condition essentielle qui est posée
à tout promoteur qui nous demande un permis de dragage est
essentiellement la même, c'est de dire: oui, vous pouvez draguer, mais
vous devez retirer des eaux les matières ainsi draguées afin de
les déposer en un lieu sûr, sur le sol, plutôt que de
rejeter cela plus loin dans le même cours d'eau. À la
première partie de la question à savoir si c'est
négligeable, un biologiste pourrait répondre plus
adéquatement que moi. Mais on sait que, dans les écorces, on
retrouve des produits toxiques. Lorsque ces écorces sont
concentrées en quantité énorme comme c'est le cas au pied
des monte-billes, cela devient une menace pour l'environnement aquatique et
c'est ce contre quoi nous essayons de le protéger.
M. Marquis: Concernant la deuxième partie sur les
coûts possibles, vos services ont-ils eu des renseignements
là-dessus?
M. Ouellette: L'analyse des coûts nous est fournie au
moment du dépôt de l'étude d'impact, ce qui n'a pas
été fait actuellement dans ce cas. Donc, on n'est pas au courant
du coût de l'alternative c'est-à-dire du retrait des eaux pour
enfouissement en un lieu terrestre. Je rappelle que plusieurs autres compagnies
papetières se sont pliées à ces exigences et aucune
d'entre elles n'a menacé de fermer ses portes. Le port de
Bécancour a également été soumis à cette
obligation et cela a été respecté.
M. Marquis: Merci bien.
Le Président (M. Fallu): Je voudrais d'abord remercier
notre collègue de Chambly d'avoir présidé en mon
absence.
M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. D'abord, je voudrais
revenir à l'assainissement des eaux. Cela concerne sur-
tout la question du plan de relance avec la prime
d'accélération. Je me demande s'il y a un montant
spécifique d'alloué là-dessus, dans l'environnement, quant
à l'assainissement des eaux. Est-ce qu'il y a un montant maximum
d'alloué?
M. Ouellette: Chaque budget annuel comporte un montant qui est
fixé, un objectif à atteindre. Cette année, c'était
328 000 000 $, l'an prochain, c'est 367 000 000 $ et les années
subséquentes sont des montants de 450 000 000 $ par année. Le
ministère de l'Environnement couvre le service de la dette,
c'est-à-dire que les montants nécessaires lui sont
affectés à chaque année par le Conseil du trésor.
À l'intérieur des assiettes ou des enveloppes prévues, il
n'y a aucune contrainte, c'est-à-dire que si nous atteignons l'an
prochain 365 000 000 $, nous aurons le service de la dette correspondant; si
nous atteignons 367 000 000 $, nous aurons également le service de la
dette correspondant. À l'intérieur de l'enveloppe, il n'y a aucun
problème d'affectation budgétaire.
M. Saintonge: Cela pourrait-il dépasser l'enveloppe si la
demande est trop forte?
M. Ouellette: J'imagine que si on dépassait l'objectif, le
Conseil du trésor se montrerait quelque peu réticent.
M. Saintonge: Dans le fond, si on a une incitation à
participer au niveau des municipalités, la demande devient tellement
forte que tout le monde décide de se lancer en même temps. Ma
question est celle-ci: pourrez-vous suffire à ces demandes et garantir
au niveau du programme tel qu'annoncé la contribution financière
du gouvernement pour l'aide aux municipalités?
M. Ouellette: À la suite de l'expérience des
années récentes, on sait à quel rythme les travaux,
même accélérés, peuvent aller. On peut donc
prévoir de façon assez précise les montants
dépensables à l'intérieur d'une année. À
partir de maintenant, on fait preuve d'une certaine prudence quant à
l'acceptation de nouvelles municipalités dans la liste d'intervention du
Conseil du trésor. C'est à ce niveau que nous pouvons exercer ce
contrôle.
Actuellement, nous n'avons eu aucune difficulté à faire
accepter les municipalités compte tenu du retard qui a été
accumulé dans ce programme.
M. Saintonge: D'accord. Quand on parle de prime
d'accélération, cela fonctionne comment? Vous avez des montants
d'argent. On dit que l'implication du ministère va augmenter de 80%
à 90% en moyenne.
M. Ouellette: C'est cela.
M. Saintonge: Comment l'appliquez-vous? Il y a une partie pour
l'interception; une partie pour la construction.
M. Ouellette: Anciennement, on subventionnait jusqu'à 80%
au maximum l'interception, alors que, maintenant, on va jusqu'à 85%. On
se rendait à 90% pour le traitement et on va maintenant jusqu'à
95%. Cette prime d'accélération, ce nouveau taux de subvention,
si vous me permettez l'expression, s'applique sur chaque dollar
dépensé entre le 31 décembre 1983 et le 31 mars 1986. Nous
n'avons pas voulu pénaliser les municipalités qui étaient
en cours de travaux. Nous leur avons dit: Pour chaque dollar
dépensé entre ces deux dates, la prime
d'accélération s'appliquera. Nous n'avons pas voulu non plus
pénaliser les municipalités qui entreprendraient des travaux mais
n'auraient pas le temps de les terminer.
Donc, 90% jusqu'au 31 mars 1986 sur les dollars réellement
dépensés. Les dollars qui le seront par la suite ne seront
subventionnés qu'à 80% en moyenne.
M. Saintonge: Mais il y a quand même un danger au niveau de
la mise en place des opérations dans certains cas où cela peut
retarder. Selon ce qu'on me dit, en tout cas - je ne sais pas si c'est exact -
vous pourrez peut-être me confirmer qu'il y a de nombreuses demandes qui
arrivent.
M. Ouellette: Oui.
M. Saintonge: Tout le monde arrive en même temps.
Évidemment, tout le monde ne peut pas être servi en même
temps. Vous avez des zones d'intervention désignées, j'imagine,
où dans des régions données, vous avez des
priorités que le ministère est obligé de suivre.
M. Ouellette: C'est cela.
M. Saintonge: Avec, comme conséquence que, dans certains
cas, des municipalités qui désiraient participer au programme de
prime d'accélération vont être pénalisées de
toute façon parce que cela sera hors de leur contrôle qu'elles
puissent commencer leurs travaux immédiatement ou pas.
M. Ouellette: On n'est pas encore rendu à cette phase. Je
ne sais pas si je dois dire heureusement ou malheureusement. Ce que je peux
vous dire, c'est que, cette année, on prévoit inscrire 174
nouvelles municipalités, pour un total de 350 000 000 $. Mais ce ne sera
pas 350 000 000 $ dépensés dans l'année en cours, puisque
ces travaux s'échelonnent sur deux, trois, quatre, cinq,
six et même sept ans, selon l'envergure des travaux. C'est
plutôt quatre, cinq ou six ans. Au moment de la présentation au
Conseil du trésor, on doit faire une évaluation pour nous assurer
que l'ensemble des municipalités acceptées au programme ne
causera pas un dépassement de l'enveloppe affectée à
chaque année, c'est-à-dire 367 et 450 deux fois.
M. Saintonge: Au fond, c'est là le problème. Vous
devez composer avec cela. Mais les municipalités, à qui on donne
le bonbon finalement, et à qui on dit: Embarquez là-dedans, vous
allez voir, on va vous subventionner davantage, peut-être 10% de plus
globalement, c'est une implication financière du gouvernement de 80%
à 90%, ces gens, qui décident d'embarquer, vont signer des
protocoles d'entente en supposant ou en voulant participer aux travaux. Ils se
diront: D'accord, si on a 10% de plus, pour nous, cela donne un montant
important. Dans certains cas, j'imagine que cela peut atteindre des millions de
dollars. Qu'est-ce qui va garantir à ces municipalités à
la suite de leur décision de participer à ce programme
d'assainissement des eaux, avec comme appât la prime
d'accélération, qu'elles vont réellement pouvoir en
bénéficier? Éventuellement, peut-être à cause
des contraintes qui vous préoccupent, à cause aussi du temps
qu'on devra attendre avant que tout cela soit en marche, parce que cela ne se
fera pas tout en même temps, qu'est-ce qui va garantir à ces
municipalités que la projection des travaux qu'elles peuvent envisager
et le gain appréciable qu'elles peuvent réaliser au point de vue
de la prime d'accélération, elles pourront effectivement
l'avoir?
M. Ouellette: II faut dire que dans les grandes
municipalités - pensons, par exemple, aux communautés urbaines
auxquelles cette prime d'accélération ne s'applique pas - les
travaux sont enclenchés partout. Ils sont terminés dans la CRO.
Il reste les deux usines dans le cas de Québec. Dans le cas de
Montréal, il y a l'intercepteur sud qui fait l'objet, lui, d'un document
à part au montant de 640 000 000 $ et qu'on est prêt à
signer demain matin. Les autres grandes capitales régionales sont
pratiquement déjà toutes inscrites à la programmation.
Elles ont déjà presque toutes signé des protocoles
d'entente. À ma connaissance, il y a une exception, peut-être
Rimouski. À Trois-Rivières, c'est enclenché. A Sherbrooke
aussi. En fait, c'est réglé pour les capitales régionales.
(12 heures)
Je pense à Saint-Georges-de-Beauce à Thetford Mines, des
villes qui ne sont pas nécessairement des capitales, mais qui ont une
certaine envergure, c'est également enclenché à peu
près partout. Il reste donc une multitude de petits projets de petites
municipalités. C'est vers elles que porte notre action. Il est donc
facile de réaliser des travaux pour ces petites municipalités
presque entièrement à l'intérieur du délai reconnu
dans la prime d'accélération.
Il nous est d'autant plus facile de prévoir les coûts qu'il
s'agit de petits projets. Le calcul se fait rapidement. Seule l'interception
peut varier compte tenu de l'étalement urbain, mais on a des normes bien
précises qui nous permettent de dire, presque les yeux fermés,
que telle municipalité, tant d'habitants, tel territoire, cela va
coûter tant. On peut donc, à partir d'une évaluation
première, plus sophistiquée que celle que j'élabore
actuellement, prévoir les dépenses réalisables à
l'intérieur d'un délai précis.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a des régions
spécialement désignées ou des priorités vont
occuper le ministère?
M. Ouellette: Dès le lancement du programme en 1978, trois
vallées avaient été visées, soit Chaudière,
Assomption et Yamaska. En cours de route, se sont ajoutés la
rivière Saint-François, le comté de Dorchester avec la
rivière Etchemin. Nous avons inclus des grandes municipalités du
bassin de la rivière Saguenay, de même que pour la rivière
Saint-Maurice. De telle sorte que partout, les grandes municipalités
sont bien inscrites au programme et sont en train de réaliser soit les
études ou les travaux.
J'aimerais aussi faire remarquer au député que nous avons
allégé la procédure. Anciennement, toutes les
municipalités devaient recevoir deux approbations du Conseil du
trésor, programmation d'intervention, programmation de
réalisation. Évidemment, cela entraînait des délais
en ce qui a trait à la deuxième approbation. Dans le nouveau
cadre de gestion, nous avons obtenu que la deuxième étude du
Conseil du trésor soit éliminée de façon que les
petites municipalités de moins de 10 000 habitants ne soient plus
soumises à cette programmation de réalisation. Cette intervention
suffit et on enclenche les travaux immédiatement.
Priorité: le bassin de la Yamaska
M. Saintonge: J'aurais une question précise. Elle concerne
les priorités par rapport au bassin de la Yamaska. Le ministre a
mentionné tantôt que c'était une région prioritaire
au niveau du plan de relance avec la prime à
l'accélération. Il était quand même mentionné
que vous passiez, au niveau du traitement, de 90% à 95%. J'ai d'ailleurs
entendu au congrès de l'UMQ qu'on mentionnait carrément que pour
la période à partir de maintenant, si on fait des travaux,
le gouvernement paiera 50% de plus qu'avant aux
municipalités.
M. Ouellette: C'est cela, on coupe la facture en deux.
M. Saintonge: En gros, au lieu de dire à 90% de plus, on
dit 50% de plus mais, dans le fond, c'est réaliste pour autant qu'on
comprend ce que le 50% veut dire.
Dans le cas de la Yamaska, lors de l'annonce du programme de relance
pour la participation, il était question des communautés urbaines
à savoir que, justement le 50% excédentaire était
accessible à toutes les municipalités. Les gens de la
région de la Yamaska, à savoir principalement les villes de
Cowansville, Saint-Hyacinthe, Granby, Farnham, considéraient qu'au
niveau de leur programmation, elles pouvaient être financées 50%
de plus que ce que le gouvernement finançait, soit 90% au niveau de
l'usine de traitement. On pouvait donc obtenir 95% de financement.
C'était la compréhension dans le milieu.
Il semble que tout récemment le ministre a annoncé que
dans le cas de la Yamaska, cela ne s'appliquait plus. Ce n'est plus cela, on
reste à 90% donc, le fameux programme de relance, la fameuse prime
à l'accélération qui était poussée de
l'avant, ne semble pas se réaliser dans le cas de la Yamaska. Est-ce
qu'il est vrai que dans ces cas-là entre autres, on aurait signé
certains protocoles d'entente antérieurement? Les gens ont signé
des protocoles entre le mois de décembre et la date d'aujoud'hui. Cela a
comme conséquence qu'en pensant au niveau des municipalités le
fameux plan en question pouvait s'appliquer, mais il ne s'applique plus. Donc,
la contribution financière des municipalités a augmenté
d'autant.
M. Ouellette: Évidemment, ce à quoi le
député fait allusion peut laisser croire à certaines
personnes qu'il y a là une iniquité envers les gens de la
vallée de la Yamaska. Ce n'est pourtant pas le cas.
Au moment où le programme a été lancé en
1978, le gouvernement a décidé de faire de la région de la
rivière Yamaska une zone pilote qui profitait d'une subvention
supérieure à celle qui était attribuée à
l'ensemble du territoire québécois, incluant les
communautés urbaines, mais exceptionnellement à la vallée
de la Yamaska, 90%. C'est donc dire qu'en 1978 et 1984 les municipalités
de cette région ont profité d'une prime
d'accélération, d'une prime d'encouragement à
accélérer les travaux. Il ne nous est pas apparu opportun de
rebonifier cette région puisqu'elle avait déjà
été gratifiée davantage par rapport à l'ensemble du
territoire. Ce que nous avons fait à toutes fins utiles, cela a
été de ramener l'ensemble du territoire québécois
à des conditions comparables à celles qui prévalaient
déjà dans la vallée de la Yamaska. Évidemment, il y
a un déséquilibre entre le traitement et l'interception, les deux
étaient à 90% dans la Yamaska et il est à 85% et à
95% pour une moyenne de 90%. Donc, il ne nous apparaît pas y avoir
d'iniquité pour les gens de la rivière Yamaska. Il y a aussi un
autre avantage dont ils continueront de profiter. On se rappelle que la prime
d'accélération qui porte de 80% à 90% la subvention est
limitée dans le temps. Au 31 mars 1986 cette prime va cesser
d'être offerte à l'ensemble du territoire québécois,
alors que les 90% de la rivière Yamaska vont continuer de s'appliquer
au-delà de la fin de cette période de bonification. Donc, dans
l'ensemble, les citoyens de la rivière Yamaska ne sont nullement
pénalisés - ils le sont même moins que l'ensemble - ils
continuent en somme d'être avantagés par rapport à la prime
d'accélération pour l'ensemble du territoire. Globalement, c'est
90% dans les deux cas.
M. Saintonge: Je veux mettre cela clair, la prime de 85%, de 95%
etc. Est-ce que je comprends que l'interception, c'était 66 2/3%
antérieurement?
M. Ouellette: Oui, mais cela a été porté
à...
M. Saintonge: Mais cela a augmenté à 83,3%?
M. Ouellette: II y a un calcul savant qui va selon la
capacité de payer des taxes qui faisait en sorte que
généralement la subvention s'appliquait autour de 80% à
81% pour l'interception et 90% pour le traitement.
M. Saintonge: Le régime d'accélération va
faire en sorte qu'aujourd'hui cela va être 85% pour l'interception et 95%
pour le traitement. Sauf que dans la Yamaska, les travaux étaient en
marche. Je comprends que c'est une région pilote, mais une région
pilote, cela comprend des avantages. Si on donne des préférences
à la Yamaska, et on s'en va sur cela, à cette époque, les
travaux qui ont été réalisés dans ce cadre
c'était surtout des travaux au niveau de l'interception et de la
première phase qui était les pics, j'imagine... Aujourd'hui,
quant au niveau des autres régions du Québec, la Yamaska a pu
être favorisée à cette époque. Il reste que
l'ensemble des régions du Québec, c'était dans le plan de
relance, c'était elle qui était annoncée par le
ministère en décembre. Finalement, pour toutes les régions
du Québec, on augmentait à 95%, c'était cela qui
était connu comme cadre d'opération, on augmentait à 95%
pour
la question de l'usine d'épuration pour le traitement. Les gens
de la Yamaska - c'est ce que je comprends de leur problème - on leur a
annoncé en décembre qu'ils étaient dans le plan de relance
et qu'ils pouvaient bénéficier de ces subventions. Aujourd'hui,
on dit: Puisque vous avez été favorisés
antérieurement, on vous les retire. On donne cela ultérieurement
après l'annonce. Cela confirme deux choses? Est-ce qu'il y a eu une
erreur au niveau du ministère, lors de l'annonce du plan de relance en
décembre ou de la prime a l'accélération? Est-ce
qu'à ce moment on aurait dû exclure la région de la Yamaska
et on ne l'a pas fait et on veut aujourd'hui corriger cette erreur? Est-ce que
le ministre va reconnaître, à tout le moins, qu'il y a eu une
erreur pour les gens de la Yamaska qui étaient certains de participer au
plan de relance? Aujourd'hui finalement, même s'ils ont été
favorisés, étant une région pilote, cela va de soi, par
rapport aux autres régions du Québec, ils vont être
favorisés. Est-ce exact qu'on dit: Parce que vous étiez
favorisés avant dans le plan de relance, aujourd'hui, on vous
l'enlève le plan de relance. Vous ne pouvez pas participer à
cela? C'est ce qu'on dit. On pénalise les municipalités, on
établit deux poids, deux mesures pour elles, au niveau du plan de
relance uniquement, tout en étant conscient qu'elles ont
bénéficié antérieurement d'un certain avantage.
M. Ouellette: Je dois être un mauvais politicien, j'accepte
mes erreurs lorsque j'en commets mais le mot erreur dans ce cas me paraît
quand même un peu fort. Il aurait dû y être
précisé dans les premiers communiqués de presse que cette
prime d'accélération ne s'appliquait pas à la
vallée de la Yamaska. Cela a été omis. Je parle
plutôt d'omission que d'erreur puisqu'il a toujours été
entendu au Conseil des ministres que la prime d'accélération ne
s'appliquait pas. C'est vrai que dans les premiers communiqués qui ont
été émis, l'omission, la spécification comportant
sur la vallée de la Yamaska n'apparaissait pas. Je demeure convaincu
que, globalement, les gens de la vallée de la Yamaska qui étaient
déjà subventionnés à 90% et qui le seront
au-delà du 31 mars 1986 sont quand même privilégiés
par rapport à l'ensemble du territoire québécois
même s'il y a un écart du 95% à 90% et du 85% à 90%.
Les 5% qu'ils perdent sur le traitement, ils le récupèrent sur
l'interception. Grosso modo, il faudrait étudier dossier par dossier, il
y a peut-être de petits écarts favorables ou défavorables,
je ne sais pas. Il faudrait voir si véritablement il y a des
écarts importants. Il ne me semble pas - du moins selon les informations
que j'ai reçues - que les gens se trouvent de quelque façon
pénalisés compte tenu du fait que cela excède le 31 mars
1986.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a eu de nouveaux protocoles
d'entente qui ont été signés depuis novembre avec les gens
du bassin de la Yamaska?
M. Ouellette: II n'y en a qu'un dans le cas de la rivière
Yamaska, c'est Saint-Césaire.
M. Saintonge: Saint-Césaire, c'est avec
Saint-Hyacinthe.
M. Ouellette: Non, c'est indépendant.
M. Saintonge: C'est indépendant, d'accord.
M. Ouellette: Par contre, je vous ferai remarquer que la prime
d'accélération on l'affecte au 80% et 90%. Il y a aussi eu des
annonces intéressantes au niveau des tarifs hydroélectriques. La
bonification des tarifs d'électricité s'applique à la
rivière Yamaska puisque c'est une intervention gouvernementale en vue de
soulager les municipalités des coûts d'opération
générés. Donc, on l'applique également à la
vallée de la Yamaska.
M. Saintonge: C'est de l'opération et cela va à
tout le monde.
M. Ouellette: Oui, on aurait pu les exclure et on ne l'a pas
fait. On a choisi d'aider l'ensemble des municipalités au niveau de
l'opération, c'était leur demande.
M. Saintonge: Cela voudrait dire que si vous privilégiez
à un moment donné pour une certaine façon... J'imagine que
quand on fait un projet pilote dans n'importe quel domaine au niveau d'un
ministère, c'est pour essayer de démontrer la possibilité
de réalisation d'une façon positive de ce qu'on veut avancer,
l'assainissement des eaux. On l'a dans la voirie tertiaire actuellement dans
certaines MRC. Il y a trois ou quatre projets en marche. C'est évident
que ces gens-là vont profiter davantage par rapport à d'autres
régions puisqu'ils sont dans une zone à espèce
désignée. C'est un projet pilote et ils vont profiter davantage.
À partir du moment où ces gens-là acceptent d'oeuvrer
à l'intérieur d'un projet pilote, acceptent de participer
à quelque chose qui va pouvoir démontrer éventuellement la
bonification d'un système qu'on veut mettre de l'avant, je ne vois pas
pourquoi, ultérieurement, ces gens devraient être
pénalisés. C'est un peu cela avec la Yamaska. Aujourd'hui, ils se
trouvent à être défavorisés d'une certaine
façon.
Ce qui j'ai entendu dire, ce que j'ai pu voir par des articles de
journaux, ce que j'ai pu aussi avoir par communication avec des
gens du coin, c'est qu'on aurait confirmé à ces gens en
décembre qu'ils pouvaient participer au plan de relance et qu'ils
bénéficieraient de la prime à
l'accélération. En plus, du fait qu'ils étaient d'une
région pilote et qu'ils ont pu bénéficier
antérieurement d'une certaine participation financière accrue,
aujourd'hui, on change les règles du jeu quatre mois plus tard.
M. Ouellette: On va faire un calcul pour voir si
véritablement au-delà de l'oubli qui été fait dans
les premières annonces qui ont suivi l'annonce de la prime
d'accélération, il y a vraiment eu des désavantages pour
les gens de la Yamaska. Dans l'hypothèse où l'interception et le
traitement représentent le même coût, j'admets qu'il puisse
y avoir des variantes. Dans certains cas, l'interception peut être un peu
plus coûteuse que le traitement et l'inverse peut aussi se produire. Les
écarts sont généralement réduits. Sur un projet de
10 000 000 $ on versait 90% à la Yamaska, ce qui voulait dire que la
subvention était de l'ordre de 9 000 000 $ soit 4 500 000 $ au
traitement et 4 500 000 $ à l'interception. Si on appliquait les 85% et
95% dans un tel cas, on arrive très exactement au même prix, aux
mêmes subventions c'est-à-dire 90% en moyenne. Si on ajoute
à cela le fait que cette prime a commencé longtemps avant et se
terminera longtemps après, les gens de la Yamaska peuvent trouver un
intérêt certain dans le maintien de la situation qui leur a
été faite en 1978 au moment du projet pilote.
Prenons une municipalité qui aurait dépassé 10 000
000 $ sur un projet de 25 000 000 $, elle n'est pas capable de dépenser
les 15 000 000 $ à l'intérieur de la prime, donc de profiter
pleinement des 90%. Si cette municipalité se retrouve dans la
vallée de la Yamaska, elle profitera d'un délai beaucoup plus
long et pourra aller chercher plus en subvention que si on l'avait assujettie.
Dans son cas, je parle d'assujettissement à la prime
d'accélération. Si on voulait être honnête, il
faudrait dire que l'on va retourner en arrière et là où on
vous donnait 85% sur l'interception, on va vous donner 80%, par contre on vous
donnera 95% sur le traitement et il y aurait une équité
panprovinciale. On a préféré ne pas toucher à cela,
les laisser dans des conditions qui les avantageaient depuis longtemps et qui
continueront de le faire au-delà du 31 mars 1986. (12 h 15)
Avant-projets présentés aux
municipalités
M. Saintonge: D'accord, M. le ministre. J'aurais une autre
question pour clarifier un point sur les avant-projets qui seront
présentés dans les municipalités. J'avais demandé
au ministre des Affaires municipales s'il pouvait me garantir que les
municipalités pourraient être impliquées au niveau du choix
des avant-projets auxquels elles auront à adhérer ou pas. J'ai
entendu en fin de semaine, au congrès de l'Union des
municipalités du Québec, certains conseillers de
municipalité m'informer qu'au niveau des avant-projets - les
réponses que j'ai eues des gens de la table, dans certains cas, du
ministère, semblaient le confirmer - on rencontre les
municipalités et on vient leur en présenter. On leur dit: Vous
avez le choix entre A, B et C. Quelle est votre décision? C'est la
consultation qu'on fait au niveau des municipalités. Sauf que dans
certains cas, les municipalités ne sont pas consultées. Avant de
choisir le premier, le deuxième ou le troisième projet, elles
peuvent avoir des renseignements complémentaires à fournir aux
officiers du ministère avant la préparation des avant-projets qui
pourraient être utiles pour déterminer quel genre de projet serait
le plus viable et le plus à point.
Est-ce qu'une consultation se fera dans le cas où les
avant-projets n'ont pas été proposés aux
municipalités? Est-ce qu'on peut assurer les municipalités
qu'à tout le moins, avant de préparer des avant-projets qui
pourraient s'appliquer à elles, on les consultera?
M. Ouellette: Vous ne me parlez pas du choix des firmes
d'ingénieurs-conseils, vous me parlez du contenu des études
d'avant-projets qui doivent conduire à la réalisation des
travaux. C'est la Société québécoise
d'assainissement des eaux qui est chargée de cette phase d'application
du programme. Elle travaille avec un comité dans lequel la
municipalité est impliquée de façon que la
municipalité, qui est maître d'oeuvre en vertu même de la
définition du programme, puisse avoir son mot à dire quant au
choix de la solution retenue.
Nous tenons absolument à ce que les municipalités soient
impliquées puisque ce sont elles qui, en fin de course,
hériteront, si vous me permettez l'expression, de ces installations et
auront à les gérer à des coûts plus ou moins
élevés selon la méthode retenue. Il faut donc absolument
qu'elles soient impliquées au niveau des avant-projets.
M. Saintonge: Au niveau du financement, si les
municipalités, suivant le projet qui sera accepté... Cela a une
influence directe sur les coûts d'opération.
M. Ouellette: Sûrement.
M. Saintonge: Cela peut aussi, dans le projet choisi, avoir une
implication au niveau des coûts sur l'installation du projet.
Le ministère finançant finalement à
90% ou à 95% dans certains cas, la construction et
l'équipement, il peut y avoir un intérêt pour le
ministère de financer moins à ce niveau-là, même si
cela coûte plus cher au niveau de l'opération.
M. Ouellette: C'est cela.
M. Saintonge: C'est dans ce sens-là que l'Union des
municipalités du Québec, par la voix de son président, au
congrès de l'Association québécoise des techniques de
l'eau, mentionnait que les municipalités pouvaient être
intéressées à ce que le ministère participe non
seulement au financement pour la construction de l'équipement mais au
niveau, éventuellement, de l'opération des usines de
traitement.
M. Oueilette: Vous avez tout à fait raison. C'est une des
premières choses qui m'ont sauté aux yeux en septembre 1982,
lorsque j'ai pris connaissance de ce programme. Je me suis dit, et je ne suis
pas le seul à le faire, qu'étant donné que le gouvernement
payait à l'époque 80%, il aurait pu se produire que les
fonctionnaires du ministère de l'Environnement "mesquinent" - entre
guillemets - sur la solution retenue en termes de coût. Autrement dit,
moins cela coûtait cher à l'investissement, moins le gouvernement
avait à contribuer d'argent. Cela aurait pu se faire au détriment
des coûts de fonctionnement. Une usine peu coûteuse à la
construction pourrait-elle devenir très coûteuse au
fonctionnement? Ce serait un très mauvais service à rendre aux
Québécois puisqu'on aurait mesquine sur la conception et on les
oblige à dépenser davantage au moment de l'opération.
Je me suis assuré, c'est contenu dans le nouveau cadre des
gestions, qu'il y a une formule qui prévoit éviter ce genre de
situation. En d'autres mots, dans les critères qu'on cherche à
atteindre, on a mis un critère très précis qui consiste en
des coûts de fonctionnement réduits par la suite. C'est
très important parce que cela a une portée presque
éternelle dans la mesure où les usines seront
éternelles.
M. Saintonge: Le danger, c'est que dans le cadre de la prime
à l'accélération qui peut être donnée, on dit
aux municipalités: Vous embarquez dans tel programme et cela va marcher
rapidement. Vous aurez la prime à l'accélération d'ici
à 1986, mais si vous n'embarquez pas dans ce programme, par exemple, qui
serait un programme moins coûteux pour le gouvernement mais qui pourrait
être plus coûteux éventuellement au niveau du
fonctionnement, on va retarder les approbations, on va retarder les dossiers.
Cela traîne plus longtemps sur les tablettes et les municipalités
ne participeront pas au programme de relance des 10% supplémentaires. Il
y a donc une incidence supplémentaire à y aller quand même;
une fois parti, on réglera le problème. C'est dans ce
sens-là que la prime à l'accélération peut
être vraiment dommageable ou pourrait être dommageable aux
municipalités s'il n'y a pas de contrôle réalisé au
niveau de la possibilité d'autorisation de réaliser le programme
que les municipalités veulent bien réaliser chez elles, dans un
laps de temps aussi court pour bénéficier de la prime.
M. Oueilette: Je vais vous référer au cadre...
M. Saintonge: Où est le contrôle? Qui exerce le
contrôle?
M. Oueilette: C'est prévu au cadre de gestion qui date du
8 février 1984. C'est donc le cadre de gestion modifié. Au moment
où nous avons décidé d'implanter la prime
d'accélération, à l'article 252, on prévoit des
critères quant au choix de solutions. On ne peut pas laisser cela
à l'arbitraire parce qu'il y aurait des chicanes interminables. Les
municipalités pourraient dire que la solution A entraîne des
coûts d'exploitation inférieurs et elles souhaiteraient donc
celle-là. On a donc établi des critères très
précis. Je vous lis l'article b...
M. Saintonge: Est-ce que le ministre pourrait accepter de
déposer le cadre de gestion?
M. Oueilette: C'est un document public, mais je vous lis
rapidement ce qui suit pour gagner du temps: "Dans le cadre des études
d'avant-projet, le ministère procède à une analyse
économique comparative des différentes solutions ayant fait
l'objet d'une consultation auprès de la municipalité et retient
le choix d'une solution d'interception et de traitement. Pour réaliser
ce choix, le ministère: b) considère l'analyse économique
comparative, le total des coûts des ouvrages et des coûts
d'exploitation actualisés d'une période de 20 ans - on tient
compte des coûts d'exploitation sur 20 ans - la variante
présentant les coûts totaux les plus bas est retenue à la
condition que les coûts de construction associés à cette
variante n'excèdent pas 10% de ceux de la variante jugée la plus
économique sur la base des coûts de construction." On accorde donc
10% de marge de manoeuvre pour favoriser la solution la moins dispendieuse
à l'opération. Cela est contenu dans le cadre de gestion. On peut
vous en remettre une copie avec plaisir.
M. Saintonge: Je vous remercie.
Le Président (M. Fallu): On convient
que ce document sera envoyé au député de Laprairie
et non pas déposé.
M. Ouellette: Si Mme la députée souhaite en avoir
une copie, nous le ferons avec plaisir également.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Si vous me le permettez, M. le
député de Bourassa, il est maintenant 12 h 23. Nous pourrions
convenir, puisqu'il nous manque quelques minutes à cause de retards en
début de commission, que vous prenez la parole et qu'ensuite nous
céderions la parole à Mme la députée de Chomedey
comme critique de l'Opposition qui terminerait la ronde. Même si nous
excédions 12 h 30 de cinq ou dix minutes, nous terminerions ainsi nos
travaux.
M. Laplante: Cela ne sera pas long, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Je dois m'excuser auprès
de tous les autres collègues de les priver d'un droit de parole puisque
le temps imparti à l'étude des crédits serait
écoulé. M. le député de Papineau, vous avez...
M. Assad: M. le député de Bourassa a la parole.
Est-ce que vous me permettriez deux questions assez brèves?
Le Président (M. Fallu): Je vais demander à Mme la
députée de Chomedey si elle les autorise puisque cela
raccourcirait le temps de la commission.
Mme Bacon: Je sais que le député de Papineau a
demandé la parole à plusieurs reprises mais à chaque fois
que son tour arrivait, il était absent. Je pense qu'il faudrait quand
même lui donner quelques minutes, quitte à lui donner quelques
minutes de mon temps.
Le Président (M. Fallu): C'est bien. La convention
étant signée, je donne la parole à M. le
député de Bourassa.
Dépotoirs municipaux
M. Laplante: M. le ministre, on va revenir sur la carrière
Miron à Montréal. À l'étonnement des citoyens qui
vivent aux alentours de cette carrière, vous avez émis un permis
pour cinq ans pour l'enfouissement des déchets. Je voudrais savoir ce
qui vous a incité à émettre ce nouveau permis. Tout le
monde s'attendait que vous ne renouveliez pas ce permis ou qu'il soit
accordé pour une période de six mois afin de donner la chance
à cette compagnie de régler le problème environnemental
causé.
M. Ouellette: Question très pertinente. Pourquoi avez-vous
émis le permis? Le ministère de l'Environnement se voit
pratiquement obligé de délivrer des permis dans la mesure
où celui ou ceux qui en font la demande s'engagent à respecter
les critères d'exploitation c'est-à-dire en respectant les normes
du ministère de l'Environnement. Cela fut le cas de la carrière
Miron. Il y a aussi une exigence qui apparaît au règlement et qui
dit qu'avant d'émettre un tel permis, le ministère de
l'Environnement doit obtenir un certificat de la ville attestant que
l'émission de ce permis et l'opération de ce lieu ne contrevient
à aucun règlement municipal. Alors, cette précaution a
été réservée auprès de la ville de
Montréal qui nous a délivré ledit certificat, puisque la
ville de Montréal ne possède à ce jour aucun
règlement interdisant ce genre d'opération sur son
territoire.
Pourquoi cinq ans? C'est bien simple, j'aurais
préféré, je ne vous le cache pas, pouvoir émettre
ce permis sur une portée beaucoup plus courte, mais la loi ne me laisse
aucune marge de manoeuvre à cet égard. Elle est claire et
formelle, le permis doit être émis pour cinq ans et non pas pour
un délai plus bref.
M. Laplante: Oui, mais vous avez dû émettre des
restrictions dans ce permis. Je ne pense pas que vous ayez émis un
permis...
M. Ouellette: Non. Nous avons posé plusieurs exigences
à la compagnie Miron quant à l'exploitation d'une nouvelle partie
de sa carrière. De mémoire, j'y vais rapidement parce que le
temps presse, nous avons exigé que la nouvelle partie de la
carrière soit rendue étanche, nous avons exigé que le gaz
méthane qui découle de la putréfaction des déchets
soit recueilli par une nouvelle méthode dite orizontale plutôt que
verticale, comme c'était le cas dans les deux premiers sites de cette
carrière. Nous avons exigé que le gaz ainsi recueilli soit
acheminé vers la cimenterie pour être brûlé au profit
de la cimenterie ou, sinon, être acheminé vers une autre direction
pour être détruit au fur et à mesure qu'il s'échappe
de la tuyauterie. Nous avons exigé également un certain nombre de
conditions relatives à l'enfouissement comme tel, c'est-à-dire le
recouvrement de sol approprié, aux périodes appropriées,
conformément à notre règlement.
La compagnie a déposé ses plans et devis et s'est
conformée en tout point à nos exigences, ce qui nous obligeait
littéralement à émettre ce permis.
M. Laplante: Êtes-vous en mesure aujourd'hui
d'évaluer si elle respecte les critères du permis?
M. Ouellette: il faut distinguer entre l'ancienne et la nouvelle
partie. Il faut dire qu'il y a au-delà de 100 pieds de déchets.
Je pense que je minimise, c'est 200 pieds de déchets d'enfouis qui l'ont
été à une époque où la réglementation
québécoise n'existait pas. Il y a donc une accumulation de
déchets où le gaz méthane est mal capté puisqu'il
n'y avait aucun système de prévu à ce moment-là.
Pour pallier ces difficultés, on a exigé de Miron qu'elle
installe des cheminées verticales aptes à ramasser ce gaz.
Évidemment, cette méthode n'a rien de comparable avec la nouvelle
méthode exigée, c'est-à-dire les tuyaux horizontaux qui,
eux, vont beaucoup plus facilement capter l'ensemble du gaz. Donc, il demeure
des problèmes dans la vieille partie. Nous avons demandé à
la compagnie Miron de multiplier le nombre de cheminées pour
brûler ce gaz méthane qui est cause des mauvaises odeurs.
Je crois qu'elle s'est engagée à installer au-delà
de 50 de ces cheminées pour réduire les odeurs dans la partie
déjà existante. Je vous rappelle que le permis dont je parle
porte sur une nouvelle partie de la carrière et cette nouvelle partie va
répondre à nos critères. J'ai oublié de mentionner
les exigences au niveau des eaux de lixiviation qui seront recueillies au
centre par une fosse, pompées et traitées au peroxyde,
rejetées dans l'égout municipal et seront éventuellement
acheminées vers l'usine de traitement des eaux municipales.
M. Laplante: D'accord. Maintenant au sujet des dépotoirs
à neige de la région métropolitaine, par exemple,
Montréal et Montréal-Nord, pour ne nommer que ces deux-là,
sont dans l'obligation à cause d'un manque de terrain, surtout
Montréal-Nord, de faire comme dépôt à neige la
rivière des Prairies ou le fleuve Saint-Laurent. Avez-vous des mesures
de prises actuellement qui pourraient compenser?
M. Ouellette: Oui. Au fur et à mesure que le programme
d'assainissement des eaux se réalise, il deviendrait absolument
inacceptable qu'on permette aux municipalités qui viennent de consentir
des dépenses extraordinaires pour assainir les eaux usées
municipales, par un autre moyen, viennent à nouveau polluer les eaux des
cours d'eau. Ce serait absolument contradictoire. À cette fin, nous
avons émis des lignes directrices auprès des municipalités
du Québec, les incitant à trouver des lieux terrestres de
dépôt de neige usée permettant de recueillir les
déchets qu'on trouve dans cette neige et en faisant en sorte qu'on ne
retrouve pas ces déchets dans les cours d'eau. Alors, progressivement,
les municipalités vont devoir se conformer à ces lignes
directrices et faire en sorte qu'on ne dépose plus, dans les cours
d'eau, les neiges usées. (12 h 30)
M. Laplante: Est-ce que c'est une réglementation ou
seulement des suggestions?
M. Ouellette: Ce n'est pas une réglementation, ce sont
seulement des idées maîtresses pour l'instant. Nous nous
acheminons vers des contraintes de plus en plus sévères.
Cependant, nous voulons laisser le temps aux municipalités de se tourner
de bord et d'ajuster leur comportement et ce, le plus rapidement possible pour
qu'au plus tard, lorsque le programme d'assainissement aura terminé son
oeuvre, on ait éliminé cette source de pollution de nos cours
d'eau.
M. Laplante: Une dernière courte question, M. le
Président. Vous dites que vous avez eu à échantillonner 55
plages dans les régions de Montréal et de Québec. Sur ce
nombre, combien y en a-t-il qui sont propres et impropres à la
baignade?
M. Ouellette: On va chercher l'information. Je n'ai pas en
tête le nombre de plages jugées acceptables.
Si vous me permettiez de revenir 30 secondes sur la carrière
Miron. J'ai eu l'occasion d'exprimer ma pensée là-dessus et de
dire publiquement qu'il m'apparaissait absolument incroyable qu'on enfouisse
dans un seul endroit au Québec, et par surcroît sur l'île de
Montréal, la moitié des déchets de la province de
Québec. La raison qui a provoqué cette situation tient au fait
que les municipalités de la rive sud, l'île de Laval et certaines
municipalités de la rive nord, au moment du dépôt du plan
directeur de l'implantation de lieux d'enfouissement sanitaire, ces
municipalités ont préféré aller chez Miron qui
devenait pour elles une solution facile. On ne peut plus tolérer cela.
J'ai entrepris des démarches auprès du maire de Longueuil,
auprès du maire de Boucherville, M. Parent, et demain après-midi,
je rencontre le maire de Laval pour m'assurer que les municipalités,
dans les plus brefs délais, s'équiperont de ces lieux
d'enfouissement sanitaire sur leur territoire ou à proximité de
leur territoire de façon à soulager la carrière Miron de
déchets de plus de 800 000 citoyens. Je pense qu'il est absolument
indispensable qu'on soulage Miron le plus rapidement possible, sinon nous
risquons d'avoir éternellement des problèmes, ce que nous voulons
éviter.
M. Laplante: Je vous remercie de votre sensibilisation
là-dessus.
M. Ouellette: En ce qui concerne les
plages, j'ai la liste ou des échantillonnages ont
été faits, mais je n'ai malheureusement pas les résultats
de ces échantillonnages; on pourra vous les procurer dans les jours qui
viennent.
M. Laplante: Merci.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Papineau, vous nous avez annoncé deux brèves questions. Est-ce
bien le cas?
Barrages en état de
décrépitude
M. Assad: M. le ministre, concernant votre politique sur les
barrages. On a des lacs dans la région de l'Outaouais où,
anciennement, des usines de pâtes et papiers ont construit des barrages
à la sortie des lacs pour faire flotter des billots. Ceux-ci ont
été construits en bois et avec le temps, ils sont dans un
état minable et le niveau de l'eau a baissé de deux et de trois
pieds. Il y a deux ans, il y avait un lac en particulier, où beaucoup de
gens avaient des chalets d'été et le niveau de l'eau a
baissé d'environ trois pieds. J'ai communiqué avec le
ministère de l'Environnement à Montréal et les
préposés m'ont carrément répondu que c'était
la responsabilité de la compagnie. À la suite de plusieurs
rencontres, la compagnie James McLaren a accepté de fournir un montant
de 25 000 $ et, finalement, le ministère de l'Environnement a
accepté de fournir la différence, c'est-à-dire aux
alentours de 75 000 $. Donc, il y a d'autres endroits, dans le territoire,
où les mêmes problèmes existent. Quelle est votre politique
sur les barrages dans le cas où ils doivent être
réparés?
M. Ouellette: On parle d'entretien, à toutes fins utiles,
de barrages existants dont certains datent de plusieurs années et qui
sont dans un état de décrépitude avancé. Au moment
où je vous parle, il n'y a pas de programme spécifique qui porte
sur l'entretien ou le réaménagement de ces barrages. Nous sommes
à préparer un document qui sera, éventuellement - je ne
vous parle pas pour demain matin ni la semaine prochaine - soumis au
comité de priorités. Entre-temps, nous agissons de façon
ad hoc. C'est ainsi, par exemple, que dans le budget de cette année on
prévoit un montant impressionnant pour la réfection du barrage
Allard sur la rivière Saint-François qui comporte des risques
quant à son état et à sa capacité de retenir
adéquatement les eaux.
Lorsque nous sommes mis au fait de barrages présentant des
risques élevés, nous procédons par l'OPDQ et le fonds de
développement régional ou en soumettant des cas ad hoc comme ce
fut le cas pour le barrage Allard de façon à éviter toute
catastrophe dans les mois ou les années qui viennent. Entre-temps, nous
entendons mettre sur pied un programme qui sera éventuellement
présenté au Conseil des ministres pour faire en sorte qu'on
puisse agir de façon systématique en impliquant les
propriétaires de ces barrages tombés en
désuétude.
M. Assad: Deuxièmement, une question très courte
sur les dépotoirs municipaux. Dans la région où je suis,
on a un territoire très vaste. Je trouve incroyable qu'on ne puisse pas
trouver un endroit qui soit conforme aux exigences de l'Environnement pour
faire un dépotoir pour des municipalités de 7000 ou 8000
habitants. Il y en a juste une qui a 7000 ou 8000 de population, les autres ont
à peine 2000, 3000 ou 1500 habitants. Il me semble que sur un territoire
aussi vaste on pourrait trouver un endroit pour faire un dépotoir au
lieu qu'on soit obliger de transporter nos ordures à au-delà de
50 milles.
M. Ouellette: Je dois dire que la programmation du
ministère vise à établir un lieu d'enfouissement sanitaire
intermunicipal, généralement géré soit par une MRC,
par une régie ou même par des particuliers à
l'intérieur d'un rayon n'excédant pas 30 kilomètres. Je
sais que dans la région de Hull, en particulier, il y a un
problème. C'est celui du dépotoir de Gatineau qui fait l'objet
d'une discussion entre le ministère de l'Environnement, la
communauté de l'Outaouais, la ville de Gatineau et la Commission de
protection du territoire agricole. Tous les intervenants se sont mis d'accord
sur le site no 9, si je me souviens bien, mais voilà que la Commission
de protection du territoire agricole ne veut pas nous autoriser à y
installer ce lieu d'enfouissement. Les discussions ont cours
présentement. J'espère pouvoir annoncer prochainement qu'un
emplacement sera autorisé pour réaliser ce lieu d'enfouissement
sanitaire le plus vite possible parce que je sais qu'il y a un problème
majeur.
M. Assad: D'accord, on va prendre l'exemple de la MRC Papineau
qui a à peine 16 municipalités. Elles sont obligées de
faire la cueillette des ordures et de les transporter vers l'est à
Lachute qui est au-delà de 30 kilomètres. Donc, ce que je
demande, M. le ministre, c'est qu'il me semble que sur ce territoire il y a
certainement un endroit propice pour les ordures qui correspond aux exigences
de l'Environnement. S'il ne peut pas correspondre aux exigences du
ministère de l'Environnement, c'est parce que la réglementation
est beaucoup trop rigide.
M. Ouellette: Évidemment, je reviens
un peu sur ce qui a été dit au sommet sur la
récupération recyclage. À tour de rôle l'UMQ, la
MRCQ, la Communauté urbaine de Montréal et plusieurs autres
grandes municipalités sont venues nous dire, à juste titre, que
la gestion des déchets relevait des municipalités, ce avec quoi
nous sommes entièrement d'accord. Le rôle du ministère de
l'Environnement, à cet égard, a été de concevoir un
plan directeur pour l'ensemble du territoire et de le remettre aux MRC ou aux
municipalités individuellement pour les inciter à
s'équiper d'un tel lieu d'enfouissement sanitaire. Nous sommes
prêts à collaborer avec elles. Nous payons même les
études hydrogéologiques qui sont exigées avant la
reconnaissance d'un tel lieu et par nos directions régionales nous
incitons les municipalités à se préoccuper de ce
problème. J'aimerais rappeler au député que lorsqu'on
traite avec une population inférieure à 2000 habitants et que les
lieux d'enfouissement sont au-delà de 30 kilomètres,
généralement ces municipalités sont autorisées
à procéder d'une façon légèrement
différente qui est tout simplement le dépôt par tranches.
C'est une formule moins coûteuse qui peut être acceptée par
le ministère de l'Environnement compte tenu de la faible quantité
de déchets qu'on y dépose, pour autant, bien sûr, que les
normes d'étanchéité, qui respectent les études
hydrogéologiques, soient respectées. Je conviens que dans votre
région il y a encore des problèmes au niveau des lieux
d'enfouissement sanitaire. La direction générale a
été avisée. On lui a demandé, il y a
déjà un certain temps, de voir à ce que le plan directeur
soumis en 1978 soit élargi en termes d'application pour résoudre
au plus tôt l'ensemble des problèmes qu'il y a là. La
même chose se retrouve à Montréal. J'y faisais allusion
tout à l'heure. Il faut absolument des tables de concertation pour
établir de tels lieux pour soulager Miron et Meloche.
Le Président (M. Fallu): Nous concluons donc, maintenant,
de part et d'autre, Mme la députée et ensuite M. le ministre et
nous procéderons à l'adoption de l'ensemble des
crédits.
Mme Bacon: Merci, M. le Président. J'aurais eu
énormément de questions à poser encore au ministre
concernant les sites d'enfouissement, le nouvel organigramme du
ministère, l'approche du ministère à l'égard des
régions, le suivi des dossiers régionaux par le ministre dans une
perspective de prévention et non de pompier, de l'aveu même de son
sous-ministre, la politique de prévention et la liaison qui pourra en
être faite avec le livre blanc sur la politique scientifique, le dossier
Archipel, le dossier des pluies acides, le dossier des eaux souterraines, le
dossier de gestion des déchets liquides, gestion des déchets
solides, et j'en passe, et j'en passe. Nous aurons sûrement l'occasion de
reprendre certains de ces dossiers à l'occasion de nos travaux de cette
commission puisque, avec la réforme parlementaire, il nous sera possible
maintenant de convier soit le ministre, ses fonctionnaires ou certaines
sociétés à venir rencontrer les membres de cette
commission et discuter avec eux de dossiers bien précis.
Ce matin, je vais terminer mes réflexions tout haut en disant que
j'ai quand même la conviction et, à voir l'intérêt
des membres de cette commission pour les dossiers environnementaux, que
l'environnement est devenu, dans un sens large, dans son sens large et dans les
multiples ramifications et applications, une préoccupation de la
majorité d'entre nous. Il ne concerne plus maintenant que certaines
classes sociales, par exemple, ou voire une catégorie d'âge bien
déterminée. L'idée environnementale a très
largement dépassé les frontières dans lesquelles tente
encore peut-être de l'enfoncer le gouvernement actuel et certains
nostalgiques des années soixante. Cette idée même
s'insère dorénavant dans la culture émergente et c'est
à ce niveau que nous, du Parti libéral, désirons
oeuvrer.
Les multiples questions que nous avons posées au cours des sept
heures et demie qui, à mes yeux, ne sont pas tout à fait
suffisantes pour faire le tour des programmes et des différents
éléments à l'intérieur même de ces
programmes, nous ont permis de constater qu'il ne faut pas seulement s'occuper
de la réduction des nuisances, mais faire une projection vers l'avenir.
C'est la préparation de cet avenir qui est aussi importante. Quand on
aura réduit totalement toutes les nuisances qui existent actuellement,
il faudra se soucier davantage de la qualité de vie. Si on ne le fait
pas dès les années 1984, 1985, pour préparer les
années 2000, je pense qu'on manquera totalement le bateau et on en sera
encore réduit à être des pompiers.
Je remercie, M. le Président, les membres du cabinet du ministre
et les officiers du ministère pour la collaboration qu'ils ont
apportée. Je pense que nous pourrons, dans un avenir rapproché,
étudier en profondeur, je le souhaite, certains dossiers bien
précis du ministère de l'Environnement. Merci.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. Je voudrais simplement
dire au ministre que tous, nous souhaiterions que les travaux
d'aménagement et de dépollution des rivières, au
Québec en particulier, soient plus rapides. Je dois dire que j'ai
été impressionné ce
matin de voir la liste qui était utilisée par Mme la
députée de Chomedey, de voir, à l'étude de cette
liste, combien il y avait de travaux qui étaient effectivement
commencés. Même si ce n'est pas assez rapide et même si
c'est très dispendieux, il reste qu'il y a beaucoup de travaux qui sont
commencés. Je souhaiterais, personnellement, que les
municipalités s'embarquent dans le nouveau plan de relance qui sert
aussi à dépolluer les eaux dans un avenir très
rapproché. Je vous remercie de la collaboration que vous avez
apportée et des réponses toujours franches et honnêtes que
vous avez données. (12 h 45)
Le Président (M. Fallu): En m'associant aux souhaits que
formule le député de Chambly sur l'accélération des
travaux dans le domaine de l'épuration des eaux, et aux
considérations de Mme la vice-présidente sur
l'intérêt de la commission pour les matières
environnementales et également de l'intérêt de tous les
Québécois et Québécoises pour les questions
environnementales, je voudrais vous dire, M. le ministre, que nous sommes un
peu malheureux de ne pas avoir parcouru l'ensemble des dossiers parce que
c'était un peu terrible de n'avoir pu parler du Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement, qui a pris, maintenant, une place
considérable dans la société par ses études
d'impact à gauche et à droite; ne pas avoir eu le temps non plus
de faire allusion au Conseil consultatif de l'environnement, ni au Conseil
consultatif des réserves écologiques, qui sont des outils pour
réfléchir dans notre société.
En terminant, je voudrais rappeler -parce que j'ai reçu à
mon bureau, hier ou avant-hier, une invitation, j'imagine que tous les membres
de l'Assemblée nationale ont reçu la même invitation, je
n'ai pas vérifié -que le 28 avril, donc dans quelques jours, le
Comité consultatif de l'environnement - celui qui est l'outil par
excellence dans notre société pour nous servir de guide sur les
orientations à prendre dans le domaine environnemental - tient un
colloque, "Bilan et prospectives environnementales québécoises",
au Jardin botanique. Trois thèmes majeurs: Le premier,
l'évolution du Québec face à l'environnement, les
années de prise de conscience 1960-1980; deuxième thème,
les défis environnementaux dans le Québec des années
quatre-vingt; le troisième, environnement futur, ressources, besoins,
désirs et réalités.
Dans son invitation, le conseil consultatif nous rappelle que c'est
précisément en vue de proposer au gouvernement, puisque c'est son
rôle - mais, effectivement, c'est à l'ensemble de la
société québécoise - des orientations d'avenir dans
le domaine environnemental pour notre société. Je tiens à
le rappeler aux membres de la commission parlementaire, qui sont toutes et tous
les bienvenus.
M. le ministre, il nous reste à vous remercier...
M. Ouellette: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): ...vous avez peut-être
été...
M. Ouellette: ...je m'excuse d'être un peu terre à
terre. Mais est-ce que les quatre autres programmes ont été
adoptés?
Le Président (M. Fallu): J'y viens à l'instant.
M. Ouellette: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Avant cette liturgie, je voulais
vous remercier de votre présence. Peut-être a-t-on trouvé,
quelques fois, que vos réponses étaient un peu longues.
M. Ouellette: Oui:
Le Président (M. Fallu): Mais c'était
peut-être suscité par l'intérêt que vous manifestez
et par un souci de bien répondre à la commission. Je remercie,
également, les membres de votre cabinet, vos fonctionnaires, M. Meunier
particulièrement, le sous-ministre, celles et ceux qui vous ont
accompagné avec beaucoup de fidélité, toujours prêts
à vous assister, parce que c'est un ministère hautement
décentralisé, donc il est manifeste que vous ne pouvez pas
connaître l'ensemble de tous les petits dossiers.
M. Rochefort: Déconcentré.
Adoption des programmes
Le Président (M. Fallu): Déconcentré
plutôt; merci de votre remarque, M. le député de Gouin.
Il nous reste à adopter les crédits, programme par
programme; je les appelle à la suite: Programme 1, Protection du
milieu...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le programme 2,
Amélioration du milieu ambiant?
Une voix: Adopté. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Programme 3, Connaissance?
Une voix: Adopté.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Programme 4, Gestion interne et
soutien?
Une voix: Adopté. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Programme 5,
Organismes-conseils?
Une voix: Adopté. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'ensemble des programmes du
ministère sont donc adoptés.
Une voix: Adopté. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Unanimement, en effet, je dois le
souligner. Collègues, nous terminons ainsi l'étude des
crédits de l'Environnement. Nous terminons, également, notre
septième séance de travail. Du fait même, nous terminons
notre mandat d'étude des crédits de l'ensemble des
ministères ou organismes qui nous étaient confiés. Nous
ferons donc rapport à l'Assemblée nationale dans les meilleurs
délais, c'est-à-dire à la reprise des travaux, le 1er ou 2
prochain.
M. le ministre, un mot de la fin.
M. Ouellette: Oui, un mot de la fin, très bref comme fut
notre rencontre, trop brève d'ailleurs, qui nous a permis quand
même de faire un survol trop rapide, me direz-vous, des principaux
dossiers de l'heure au ministère de l'Environnement. Je veux vous
remercier, M. le Président; je sais quel intérêt vous
portez à la chose environnementale, c'est de notoriété
publique dans le milieu parlementaire québécois, même
à l'extérieur des frontières du Québec.
Je veux remercier les membres de la commission, aussi bien du
côté de l'Opposition que du côté ministériel,
qui ont manifesté beaucoup d'intérêt. Je pense que leur
collaboration nous aura permis de parler davantage d'un certain nombre de
sujets qu'il nous auraient été difficile de traverser si cette
collaboration n'avait pas existé.
Je veux remercier mon sous-ministre, les sous-ministres adjoints, de
même que les hauts fonctionnaires du gouvernement qui ont
collaboré à cette "comparution" - entre guillemets - de
même que les membres de mon cabinet.
Une petite remarque en terminant, qui n'est pas du tout maligne. Je me
souviens que, l'an dernier, j'en étais à mes premières
armes et Mme la députée de Chomedey avait remarqué
qu'aucune dame ne se trouvait dans l'équipe du ministère de
l'Environnement. Elle a sans doute remarqué que, cette année,
nous avons corrigé notre tir puisque nous avons enfin un dame
sous-ministre, Mme Claire Monette, dont nous sommes très fiers
d'ailleurs. Je voulais le souligner, au cas où cela aurait
échappé à Mme la députée de Chomedey.
Je vous remercie infiniment de votre collaboration.
Mme Bacon: Cela ne m'a pas échappé, M. le
Président, mais cela donne bonne conscience d'en avoir une.
Le Président (M. Fallu): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 51)