Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Fallu): A l'ordre, s'il vous plaît;
Les travaux de la commission de l'aménagement et des équipements
commencent à l'instant en vue de l'étude détaillée
d'un certain nombre de projets de loi privés à caractère
municipal. Pour votre information, je les cite dans l'ordre où ils
seront appelés: le projet 243, Loi concernant l'érection de la
municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy; le projet de loi 215, Loi
concernant la ville de Saint-Brunq-de-Montarville; le projet de loi 213, Loi
modifiant la charte de la ville de Granby; le projet de loi 210, Loi concernant
la ville de Saint-Laurent et, enfin, le projet de loi 207, Loi modifiant la
charte de la ville de Laval.
M. le secrétaire, si vous voulez bien nous faire la
présentation des membres de la commission pour ce matin.
Le Secrétaire: M. Assad (Papineau), Mme Bacon (Chomedey),
M. Beauséjour (Iberville); M. Leduc (Saint-Laurent) en remplacement de
M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Brassard (Lac-Saint-Jean) en remplacement de M.
Desbiens (Dubuc); M. Fallu (Groulx); M. Bordeleau (Abitibi-Est) en remplacement
de Mme Juneau (Johnson); M. Laplante (Bourassa) en remplacement de M.
Lafrenière (Ungava); M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata);
M. Baril (Arthabaska) en remplacement de M. Marquis (Matapédia); M.
Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie), M. Tremblay
(Chambly) et M. Marcoux (Rimouski).
Le Président (M. Fallu): J'inviterais donc, en premier
lieu, les procureurs de la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy à
s'approcher à la barre. J'invite à l'instant le
député de Kamouraska-Témiscouata à nous faire la
présentation de ses invités, ainsi qu'à nous
révéler les objets du projet de loi en question.
Projet de loi 243
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Merci, M. le Président. Je voudrais, d'abord, vous
présenter le procureur de la municipalité de
Saint-Pierre-de-Lamy, Me Henri Chassé, qui est accompagné de M.
Cyrice Ouellet, président du comité de citoyens de
Saint-Pierre-de-Lamy, et de M.
Alonzo Lemay, préfet de la MRC de Témiscouata.
Contrairement à ce qui est inscrit sur votre feuille, c'est la MRC de
Témiscouata au lieu de la MRC de Kamouraska. À ne pas confondre.
C'est dans le même comté de Kamouraska-Témiscouata.
Je suis très heureux de parrainer, de présenter un projet
de loi au nom de la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy, ayant eu
à travailler depuis quelques années, même au début
de mon mandat en 1976, avec la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy,
dont M. Cyrice Ouellet était administrateur nommé, comme le
voulait la loi dans le temps, par le ministre des Affaires municipales.
Comme je le disais, on a eu à travailler ensemble et je pense que
les gens de Saint-Pierre-de-Lamy, aussi bien que M. Ouellet, vont être
très heureux de pouvoir se doter d'une municipalité comme toutes
les autres municipalités du Québec, avec un maire et un conseil
municipal élus démocratiquement. C'est pour cette raison que, ce
matin, on est ici, en commission parlementaire de l'aménagement, pour
étudier le projet de loi 243 intitulé "Loi concernant
l'érection de la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy". En fin de
compte, c'est pour leur donner le statut de municipalité. Le projet de
loi n'est pas tellement imposant. Il ne comprend que deux articles.
M. le Président, pour moi, la présentation est faite.
J'aimerais qu'on passe au premier article du projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Si vous me le permettez,
j'aimerais avant de passer la parole au député de Laprairie,
faire état d'une convention qui est intervenue à la table,
régissant les travaux de la journée. Nos travaux s'ajourneront
à 12 h 15, pour le déjeuner, et reprendront, comme on le sait,
assez tard en après-midi puisqu'il y a un débat
privilégié en Chambre, c'est-à-dire la réplique de
l'Opposition au discours sur le budget. Donc, on a peu de chances de
recommencer nos travaux avant 17 heures. Nous les poursuivrons ensuite, en
soirée, à partir de 20 heures. J'aimerais donner cet avis en
même temps à nos invités, puisque leur journée
risque, pour certains, d'être peut-être un peu longue, mais, de
toute façon, moins longue que celle des parlementaires.
M. le député de Laprairie, pour quelques remarques.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je veux simplement,
au nom de l'Opposition, souhaiter la bienvenue à Me Chassé, ainsi
qu'à M. Lemay et à M. Ouellet, et vous assurer de notre
collaboration dans l'étude de ce projet de loi dans les meilleurs
intérêts de vos concitoyens.
Le Président (M. Fallu): Me Chassé, je vous
cède la parole, en appelant l'article 1.
M. Chassé (Henri): M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Vous pouvez plaider assis.
M. Chassé: C'est bien. Ce ne sera pas très long,
parce que M. Lévesque a très bien exposé le projet de loi.
Cette municipalité a déjà été
organisée en municipalité sous l'ancien chapitre 0-8 et
même avant cela, depuis 1964, sous l'autre loi. Depuis que cette
municipalité a goûté à une administration
indépendante, elle tient à garder cette administration
indépendante, mais sous une autre forme. Il faut dire qu'avant d'avoir
cet administrateur et des conseillers dans la place il n'y avait aucune
administration. Ils sont loin du conseil de comté. Il n'y avait rien. Il
y a des détails dans le mémoire que j'ai distribué
à chacun des membres. C'était épouvantable, en
réalité. Depuis qu'ils ont goûté à cela, ils
veulent continuer à s'administrer eux-mêmes. Je pense que c'est
bien légitime.
Jamais M. le maire - on l'appelait ainsi, mais il ne l'était pas;
c'était M. l'administrateur dans le temps - n'a eu le moindre
problème avec Québec, avec les officiers du ministère des
Affaires municipales. Il a eu seulement des éloges. Je crois que la
proposition du comité des citoyens pour l'érection de la
municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy devrait être
acceptée.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: II me fait plaisir aussi de souhaiter la bienvenue au
procureur, M. Chassé, au président du comité de citoyens,
M. Cyrice Ouellet, ainsi qu'au préfet de la MRC de
Témiscouata.
Je veux simplement dire que le ministère des Affaires municipales
est entièrement d'accord avec le principe de ce projet de loi. Nous
sommes prêts à procéder à l'adoption des deux
articles. Je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée pour
demander au procureur s'il accepterait d'ajouter un troisième article,
mais qui deviendrait l'article 2. C'est ce que nous suggérons à
tous ceux qui présentent des projets de loi privés. C'est un
article disant que "la présente loi a effet indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de
1982, (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982)".
M. Chassé: J'avais cet article, M. le ministre, mais on
nous a dit que ce n'était pas nécessaire dans ce
cas-là.
M. Marcoux: Ce n'est pas nécessaire, mais si vous...
M. Chassé: Je n'ai aucune objection à ce qu'il soit
ajouté.
M. Marcoux: D'accord. Nous sommes maintenant prêts à
procéder à l'adoption des articles.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie, quelques remarques.
M. Saintonge: M. le Président, nous sommes aussi d'accord
avec ce projet de loi. Or, simplement sur l'article 3, la clause
constitutionnelle, comme on l'appelle, qu'on retrouve dans toutes les lois, il
n'y a aucune obligation qu'une telle clause soit incluse, finalement. C'est ce
que le ministre a dit. On veut certainement soustraire le projet de loi
à la nouvelle charte canadienne. Quant à l'Opposition, vous savez
que nous, de notre côté, nous nous opposerons, évidemment,
à l'inclusion d'une telle clause.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, je suis assez surpris de
l'attitude de l'Opposition face à cette clause. On sait que, loin de
nier la constitution canadienne par ce geste, au contraire, on la
reconnaît. On profite d'un avantage que la constitution canadienne donne
aux municipalités. C'est pour empêcher des frais
considérables pour les municipalités qui pourraient se
réveiller, si elles n'ont pas cette clause, devant les tribunaux parce
que quelqu'un aurait allégué que cela allait à l'encontre
de la charte canadienne. Quand elle est incluse, cela évite
essentiellement des possibilités de recours judiciaires.
M. Saintonge: Voyons donc!
M. Tremblay: Je ne vois pas pourquoi l'Opposition voudrait
prendre des risques, avec des lois que les municipalités déposent
ici, qu'il y ait des contestations judiciaires supplémentaires. Je ne
comprends pas cela. Je me demande quelle est la logique. Je pense que toutes
les municipalités devraient automatiquement demander qu'elle soit
incluse.
M. Marcoux: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Non, je m'excuse, j'aimerais
revenir un peu en arrière. Il s'agit d'une proposition pour
insérer un article 3. Pourrions-nous d'abord adopter les premiers
articles avant d'arriver à l'article 3, si vous me permettez de vous
rappeler à l'ordre?
L'article 1 est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Il y a une
proposition d'amendement à l'article 2.
M. Marcoux: Pour ajouter un article 2...
Le Président (M. Fallu): Pour ajouter un article 2 tel que
lu précédemment.
M. Marcoux: ...qui se lirait: "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du
recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982)". Comme
le procureur est d'accord, il peut être proposé.
Le Président (M. Fallu): S'il y a débat, c'est
maintenant le moment de le faire.
Des voix: Adopté.
M. Rocheleau: Moi, M. le Président, à moins que mon
collègue de Saint-Laurent...
Une voix: Ne vous chicanez pas pour rien.
M. Rocheleau: Non, non, arrangez-vous avec vos troubles et on va
s'arranger avec les nôtres, d'accord?
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît,
adressez-vous au président.
M. Rocheleau: C'est cela, M. le Président, parlez à
vos collègues.
M. Leduc (Saint-Laurent): M. le Président, si vous me le
permettez...
Une voix: Qui a la parole, M. le Président?
Une voix: Le député de Saint-Laurent.
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît, c'est au
président de faire les rappels à l'ordre et je vous demanderais
de vous adresser à la présidence.
M. le député de Saint-Laurent, vous avez demandé
d'être reconnu.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais simplement faire remarquer
à mon collègue de Chambly, qui a invoqué tantôt la
logique...
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît, ne faites
par remarquer des choses à votre collègue, mais bien au
président.
M. Leduc (Saint-Laurent): Au président, d'accord. Je
voulais simplement relever des remarques du député de Chambly qui
disait que ce n'était pas logique. C'est justement l'inverse. Il serait
absolument logique que cet article n'y soit pas. Pourquoi? Parce que c'est une
protection additionnelle garantie par la charte constitutionnelle. En fait, ce
sont des droits additionnels. On donne une garantie additionnelle et elle est
enchâssée. On s'oppose à ce qu'une garantie additionnelle
soit donnée; je ne vois absolument pas pourquoi on insérerait cet
article.
M. Rocheleau: C'est un article péquiste.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est un article absolument inutile. On
a une garantie additionnelle et on s'oppose à cette garantie. En fait,
on accepte une moindre garantie, une moindre protection vis-à-vis de la
Charte des droits et libertés. Je pense qu'on n'a absolument pas besoin
de cet article 3 et je suis contre.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il d'autres
intervenants?
M. Tremblay: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: J'aimerais demander à qui cela donne des
protections additionnelles. Est-ce à des gens qui contesteraient
éventuellement la loi ou si c'est aux municipalités? C'est cela,
la question, ce matin. Notre rôle ici, ce matin, est de faire en sorte
que ces lois soient les moins contestables possible devant les tribunaux et non
pas de les faire pour qu'elles soient les plus contestables possible. La
logique veut que nous prenions toutes les dispositions nécessaires pour
que des gens ne puissent pas indûment contester cette loi-là.
C'est cette logique que les gens de l'Opposition ne reconnaissent pas.
Le Président (M. Fallu): Sur l'amendement pour introduire
un nouvel article 2, est-ce que d'autres personnes demandent la parole?
M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président.
Je ne veux pas retarder indûment les travaux, étant
donné qu'il y a plusieurs municipalités qui désirent se
faire entendre, mais une chose est certaine: quand une municipalité
demande un projet de loi privé, qu'il est étudié par le
procureur de la ou des municipalités concernées, que le conseil
municipal de la municipalité en est normalement saisi et que chacun des
articles contenus dans le projet de loi est accepté par l'ensemble du
conseil municipal, puisqu'on arrive à l'Assemblée nationale ou en
commission parlementaire et que le ministre recommande fortement au procureur
de la municipalité et peut-être, en l'occurrence, à
quelques membres du conseil, soit le maire ou certains de ses
représentants, d'inclure un article que semblent favoriser le ministre
et son parti politique, je trouve que c'est une forme de tordage de bras. J'ai
été maire et conseiller municipal durant quelques années
et on essayait toujours de garder le plus possible la porte ouverte avec le
ministère des Affaires municipales parce qu'on avait quand même
à transiger, à négocier, à appeler ou à
demander certains conseils et certaines directives et on ne cherchait pas
à se créer des inconvénients.
Dans le contexte actuel, un projet de loi privé nous est
présenté à l'Assemblée nationale et il n'inclut pas
volontairement cette clause-là. On a vu, au cours des derniers mois,
certains projets de loi privés qui avaient déjà, à
l'intérieur de leur rédaction, la clause demandant une dispense
de la charte canadienne. Dans la présentation de projets de loi
privés où on ne retrouve pas cela, j'ai l'impression que le
ministre ne devrait pas l'exiger ou le recommander. Même s'il le fait
d'une façon tellement gracieuse, on sent qu'il y a quand même une
certaine forme de pression. Pour ma part, je m'oppose à cette forme de
tordage de bras indirect pour les municipalités qui suivront;
sûrement que d'autres se sentiront peut-être indirectement
obligées, sans pour autant être en mesure de le dire.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Je pense que le procureur l'avait déjà incluse dans un
brouillon de projet de loi. Il a été mentionné que ce
n'était pas nécessaire. Si le procureur de la municipalité
désire l'inclure dans le projet de loi, allons-y et votons. Je pense, M.
le ministre, que c'est au procureur que revient la décision de proposer
un deuxième article. La parole devrait revenir au procureur de la
municipalité.
Le Président (M. Fallu): Merci de votre conseil, M. le
député de Kamouraska-Témiscouata. Je fais
précisément appel au procureur et je vous demande, M.
Chassé, si vous désirez qu'il y ait ce nouvel article 2.
M. Chassé: J'ai donné ma réponse
tantôt, M. le Président. Je ne veux pas prendre la place des
députés. Je ne suis pas ce débat constitutionnel ou autre;
je ne le connais pas. Qu'il y ait l'une ou l'autre des formules, cela nous est
absolument égal.
Le Président (M. Fallu): Donc, vous laissez le choix
à la commission.
M. Chassé: Oui.
Le Président (M. Fallu): J'en appelle donc à la
commission.
M. Saintonge: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui, je vous en prie.
M. Saintonge: ...c'est un projet de loi privé qui n'est
pas présenté par le ministre. Il est présenté par
les gens de là-bas. Ce sont eux qui doivent prendre la décision.
Je regrette.
Le Président (M. Fallu): Mais ils ont pris la
décision.
M. Saintonge: Vous venez de mentionner que vous laissez le choix
à la commission de l'inclure ou non. Ce n'est pas la commission qui a
à décider de l'inclure ou non dans ce cadre-là et on ne
procédera pas à un vote enregistré là-dessus.
Le Président (M. Fallu): Par ailleurs, je voudrais
signaler que le procureur a le droit de décider que la décision
soit prise par quelqu'un d'autre.
M. Saintonge: Exactement, mais pas par nous, quand
même.
Le Président (M. Fallu): Si ce n'est pas nous, si ce ne
sont pas les élus du peuple à l'Assemblée nationale,
à la limite, il n'y a personne d'autre.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
M. le Président, j'en fais la proposition. On n'a qu'à
voter. M. le procureur remet la décision entre les mains de la
commission. Étant donné que c'est moi qui présente le
projet de loi, j'en prends la responsabilité. Je propose d'ajouter
l'article, tel que libellé.
Le Président (M. Fallu): II y a donc une proposition dans
les formes venant, d'ailleurs, du proposeur principal du projet de loi. Je
crois que le débat est terminé. Je mets aux voix cette
proposition. Est-ce que...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): ...c'est adopté?
M. Saintonge: Vote enregistré.
Des voix: Vote enregistré.
Le Président (M. Fallu): Vote enregistré.
M. le secrétaire.
Une voix: C'est vous qui faites cela.
Le Président (M. Fallu): M. Assad (Papineau)?
Une voix: On est contre.
Une voix: Oui, on est contre cela; c'est certain.
Une voix: C'est un amendement.
Le Président (M. Fallu): Mme Bacon (Chomedey)?
Mme Bacon: Contre.
Le Président (M. Fallu): M. Beauséjour
(Iberville)?
M. Beauséjour: Pour.
Le Président (M. Fallu): M. Leduc (Saint-Laurent)?
Une voix: II ne sait pas de quoi il s'agit.
Le Président (M. Fallu): M. Leduc, vous voulez vous
exprimez?
M. Leduc (Saint-Laurent): Je suis contre.
Le Président (M. Fallu): M. Brassard (Lac-Saint-Jean) est
absent au moment du vote.
J'enregistre, pour ma part, comme député de Groulx, un
vote favorable.
M. Bordeleau (Abitibi-Est) est momentanément absent.
M. Laplante (Bourassa) est également momentanément
absent.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata)?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Pour.
Le Président (M. Fallu): M. Baril (Arthabaska) est
momentanément absent. M. Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Pour.
Le Président (M. Fallu): M. Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Contre.
Le Président (M. Fallu): M. Rodrigue (Vimont) est
momentanément absent. M. Saintonge (Laprairie)?
M. Saintonge: Contre.
Le Président (M. Fallu): M. Tremblay (Chambly)?
M. Tremblay: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. Marcoux (Rimouski)?
M. Marcoux: Pour.
Le Président (M. Fallu): M. Dussault
(Châteauguay)?
M. Dussault: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. Paré (Shefford)? Je
crois qu'il n'a pas encore regagné ses appartements à
l'Assemblée nationale.
Ainsi, le vote enregistré indique sept votes pour et cinq votes
contre.
Le projet d'article 2 est donc, en majorité, adopté.
L'article 2 devient maintenant l'article 3, à savoir que "la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction". L'article 2 est
adopté. Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Les attendus, ainsi que le titre
sont adoptés. Donc, le projet de loi 243 est adopté.
M. Marcoux: Je veux juste remercier les représentants de
la municipalité de Saint-Pierre-de-Lamy, qui existera dans quelques
heures, je suppose - au plus dans quelques jours, puisque c'est le jour de la
sanction. Ce n'est certainement pas quelques heures, mais quelques jours parce
qu'il faut que cela revienne à l'Assemblée nationale pour la
troisième lecture. Dans quelques jours, vous serez une des
municipalités du Québec.
Le Président (M. Fallu): Félicitations aux gens de
Saint-Pierre-de-Lamy. Apportez-leur, de la part de tous les membres de
l'Assemblée nationale, l'unanimité que vous avez pu constater
quant à un souhait de succès dans l'organisation de votre monde
municipal.
Projet de loi 215
J'appelle maintenant le projet de loi privé 215, Loi concernant
la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, dont le député de Chambly
est le proposeur.
M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Ce ne sera pas très long. Il me fait plaisir
d'accueillir le procureur de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Je
réserve mes commentaires au moment de l'étude article par article
du projet de loi, afin d'accélérer au maximum le
déroulement de nos travaux.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Saintonge: Au nom de l'Opposition, je souhaite la bienvenue
à Me Hébert, le représentant de la ville de
Saint-Bruno-de-Montarville et nous allons être à votre disposition
pour l'étude du projet de loi.
M. Hébert (Gilles): M. le ministre... Le
Président (M. Fallu): Me Hébert.
M. Hébert: ...M. le Président, madame et messieurs,
il me fait plaisir de représenter la ville de Saint-Bruno. Je suis seul,
ce matin, parce que les membres du conseil n'ont pas pu arriver à temps,
étant donné que nous devions nous présenter cet
après-midi, mais on nous a avisés hier du changement. Ils
s'excusent auprès de vous de n'avoir pas pu se rendre ici ce matin. M.
le Président, je suis prêt à commencer l'étude des
premiers articles, si vous êtes prêt.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Nous appelons
immédiatement l'article 1. Nous vous écoutons, M. le
procureur.
M. Hébert: C'est un pouvoir qui a déjà
été accordé à d'autres villes, entre autres,
à Sillery en 1983, permettant au conseil d'accorder par règlement
un droit exclusif à certaines catégories de personnes de
stationner dans les rues de la ville. On vise, évidemment,
prioritairement, les endroits qui seront mis à la disposition des
personnes handicapées, par exemple. C'est le but principal de cet
article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Simplement pour faire remarquer que ce droit a
déjà été accordé à Sillery et
à Québec, respectivement en 1983 et en 1980.
Une voix: Pour ce qui me concerne, je suis prêt à
l'adopter.
Le Président (M. Fallu): Donc, il s'agit de l'article
1.1°.
Des voix: Pas d'objection.
Le Président (M. Fallu): Pas d'objection? Nous
déclarons l'article 1.1° adopté.
M. Hébert: Le deuxième, 1.2°, a pour but de
prohiber le stationnement de tout véhicule sur un terrain ou dans un
bâtiment destinés au stationnement, après entente avec le
propriétaire. Cela concerne évidemment et principalement le
stationnement dans les centres commerciaux et cela a été
accordé dans de très nombreuses villes, à ma connaissance:
Drummondville, Lachine, Anjou, Saint-Léonard, Beauport, etc. Ce sont des
endroits où on a, évidemment, de grands centres commerciaux comme
à Saint-Bruno, d'ailleurs.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne également, nous sommes
prêts à adopter l'article 1.2°.
Une voix: Même chose.
Le Président (M. Fallu): Je déclare l'article
1.2° adopté. Article 1.3° .
M. Hébert: M. le Président, madame, messieurs,
c'est un texte, en fait, qui reproduit le texte de la Loi sur les cités
et villes en changeant un seul mot. Nous demandons "un permis permanent
n'excédant pas 5 $", pour les bicyclettes. C'est pour la raison
suivante: actuellement, la loi permet l'émission d'un permis annuel. Or,
il en coûte à la municipalité entre 10 $ et 15 $
annuellement pour émettre pour chacune des bicyclettes ce fameux permis
de 5 $ qui, en fait, n'a qu'un seul but, celui d'identifier la bicyclette au
cours des années pour en retrouver le propriétaire en cas de vol
et non pas d'avoir un revenu annuel. Comme on le fait, par exemple, pour
l'automobile, on n'émet plus aujourd'hui une plaque annuelle. On envoie
tout simplement, lorsque le permis est payé, une espèce de petit
collant. Tout ceci a pour but principalement d'avoir une plaque permanente. Il
y a plusieurs villes qui le font actuellement, mais de façon
illégale et nous demandons, nous, de le faire légalement,
à savoir qu'une seule plaque demeure attachée à la
bicyclette pour sa durée.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je pense que cet article dénote un peu
l'esprit du conseil de ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Comme vous le
savez, cette municipalité s'est développée dans le
passé de façon très harmonieuse; cela fait longtemps
qu'à Saint-Bruno on fait de l'aménagement du territoire et qu'on
réfléchit aussi sur la façon dont la municipalité
devrait être administrée. Ce paragraphe, cet article fait la
preuve que la municipalité se préoccupe des coûts et
qu'elle fait des analyses en ce qui concerne les coûts
d'administration.
Je pense que c'est une ouverture que nous devrions accepter puisque les
objectifs, comme le disait le procureur, sont de faire en sorte que les
bicyclettes soient enregistrées et, ce faisant, qu'elles demeurent
enregistrées, mais en éliminant des problèmes pour les
citoyens qui doivent à tous les ans renouveler leur permis, d'une part,
et pour la ville qui doit les réenregistrer chaque année. Je suis
très favorable à ce qu'on adopte cet article 1.3°.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'article
1.3 .
M. Saintonge: L'Opposition également, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): D'ailleurs, la durée de
vie de ces bicyclettes, les pères et les mères de famille savent
fort bien que c'est relativement limité. L'article 1.3 est
adopté. L'article 1, en conséquence, est adopté. L'article
2? (10 h 45)
M. Hébert: L'article 2 a déjà
été accordé, l'an dernier, à la ville de Lachine,
par exemple. Cela nous permettrait de prohiber l'étalage, sauf pour les
aliments, à l'extérieur d'un bâtiment permanent. Comme le
disait le proposeur du projet de loi, la ville de Saint-Bruno tient beaucoup
à son environnement. Elle est située le long de grandes routes et
c'est pour éviter qu'on ne retrouve à l'extérieur des
bâtiments toutes sortes de marchandises et de gadgets qui polluent
l'environnement, sauf des aliments. Voulant favoriser certaines fermes qui
existent encore à Saint-Bruno, on permet l'étalage d'aliments,
mais pas d'autres objets. Comme je l'ai mentionné, à Lachine,
cela a été accordé l'an dernier.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter l'article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Un instant. Oui, cela va, article 2.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 2 est adopté.
Article 3?
M. Hébert: L'article 3, M. le Président, comme je
le répète chaque fois, a été accordé
à d'autres municipalités, entre autres, à Québec en
1980 et à Saint-Léonard en 1983. Cela permet à la
municipalité d'obliger par règlement les personnes qui souillent
les endroits publics à nettoyer les rues, par exemple. Il se fait
beaucoup de construction actuellement; il y a beaucoup de nouveaux
développements dans Saint-Bruno. On veut que les gens, lorsqu'ils font
de la construction, voient à nettoyer les rues lorsqu'ils les souillent
et n'en fassent pas absorber le coût à l'ensemble de la
population. Que chaque personne y voie dès que la construction est sur
le point d'être terminée ou qu'elle est en cours.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter cet article.
M. Saintonge: Nous également, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'article 3 est adopté.
Article 4.
M. Hébert: L'article 4 permet au greffier, en l'absence du
juge, de procéder à l'ajournement des causes. C'est un pouvoir
qui a été récemment accordé, encore une fois,
à plusieurs villes. La Cour municipale de Saint-Bruno,
évidemment, aurait besoin de ce même pouvoir pour le greffier de
la cour.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter l'article 4?
M. Saintonge: Même chose, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'article 4 est adopté.
Article 5?
M. Hébert: L'article 5 veut permettre au conseil
d'autoriser par résolution la destruction de certains dossiers qui ont
plus de cinq ans relatifs à des infractions aux lois du Québec ou
aux règlements municipaux. Encore une fois, ce pouvoir est
accordé depuis de nombreuses années à plusieurs
municipalités. Cela nous permet de libérer les archives parce
que, comme vous le savez, la Cour municipale entend plusieurs plaintes et les
dossiers s'empilent de façon exagérée dans certains
cas.
M. Marcoux: Nous voudrions suggérer au procureur de la
municipalité de retirer l'article puisque, depuis l'adoption de la Loi
sur les archives à l'Assemblée nationale, il nous
apparaît inutile de confier ce pouvoir à la
municipalité.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je comprends, M. le ministre, qu'avec la Loi sur
les archives on devait fixer un calendrier suivant lequel les documents
pourront être détruits après un certain laps de temps. Mais
ce calendrier n'est pas établi actuellement par le ministre responsable,
qui est le ministre des Affaires culturelles.
M. Marcoux: Cela ne saurait tarder. Donc, il ne nous
apparaît pas utile - je ne dis pas que ce serait un article nuisible - de
confier ce pouvoir supplémentaire à la municipalité,
puisque la Loi sur les archives s'étend, de façon
générale, à tout le Québec.
M. Saintonge: De ce point de vue, si la Loi sur les archives
possède le pouvoir de façon générale, cela
englobera les pouvoirs actuellement confiés à certaines autres
municipalités. Puisqu'on n'a pas de date précise à
laquelle l'échéancier sera fourni par le ministre des Affaires
culturelles, cela pourra être dans un mois, dans deux mois, dans six
mois, on ne le sait pas trop. On devrait accorder ce pouvoir aux
municipalités qui en font la demande, comme on l'a déjà
accordé à d'autres municipalités qui l'ont fait dans le
même cadre. Lorsque les dispositions générales seront mises
en oeuvre, ces municipalités se conformeront aux dispositions de la
nouvelle réglementation. Mais, entre-temps, chacune des
municipalités concernées pourra, suivant les prescriptions de la
loi, tel qu'on le demande et tel que déjà accordé dans
d'autres municipalités, agir d'une façon positive.
On sait que, dans certains cas, cela peut représenter des
coûts énormes d'ici à ce que la décision soit prise,
dans le sens que certaines municipalités doivent établir, soit un
service de photocopie d'archives ou la réduction de documents d'archives
sur microfilm, par exemple. Cela obligerait certaines municipalités
à intégrer toutes ces données dans leur système et,
éventuellement, à les détruire si les calendriers
respectent un autre échéancier. Je ne verrais donc pas comment il
serait préjudiciable à qui que ce soit qu'on accorde, dans le cas
présent, à Saint-Bruno et à d'autres municipalités
qui le demanderont un tel pouvoir. Éventuellement, quand, pour le
Québec, on aura une loi ou une réglementation uniforme,
s'appliquant partout, on s'y conformera, mais, en attendant, donnons le pouvoir
aux municipalités qui le demandent.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, la Loi sur les archives est
en train de faire en sorte que cet article devienne inutile. Je n'avais pas
pris cela en considération au moment où le projet de loi a
été déposé. D'un autre côté, je ne
pense pas que ce soit un article urgent. La ville de Saint-Bruno, comme toutes
les municipalités, accumule déjà ses dossiers et, en ce
qui me concerne, on pourrait attendre cette loi et ces règlements pour
décider si la ville de Saint-Bruno devrait avoir des pouvoirs
supplémentaires.
Le Président (M. Fallu): M. Hébert, vous aimeriez
être entendu dans ce débat?
M. Hébert: Oui. Je présume que le ministre des
Affaires municipales aura des communications avec le ministre des Affaires
culturelles dans ces cas précis qui, en fait, rejoignent toutes les
villes du Québec; les cours municipales sont actuellement
débordées. Je présume qu'il va faire des recommandations
au ministre des Affaires culturelles pour lui dire de permettre le nettoyage le
plus rapidement possible.
M. Marcoux: De presser le pas. Si je comprends bien, vous
acceptez de retirer cet article?
M. Hébert: Oui. M. Marcoux: Merci.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 5 est
retiré. L'article 6?
M. Marcoux: M. le Président, l'article 6 aurait
été très intéressant pour la ville de Saint-Bruno,
comme pour la plupart des villes du Québec, mais j'ai reçu une
communication des autorités de la ville me demandant, après avoir
étudié le dossier, de le retirer.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 6 est
retiré. L'article 7?
M. Hébert: L'article 7 a déjà
été accordé à deux villes, entre autres, Hull en
1975 et Longueuil en 1982.
Saint-Bruno a un problème très particulier. À la
suite d'une inondation en septembre 1980, la ville a reçu des poursuites
en dommages-intérêts de plus de 400 000 $ et la compagnie
d'assurances qui assurait, à l'époque, la ville pour risques de
refoulement d'égout et autres a refusé d'assumer la
défense de la ville puisqu'elle connnaissait des difficultés
financières. De fait, la compagnie d'assurances est l'une de celles qui
sont en liquidation. Donc, depuis, les causes ont été entendues,
les règlements vont venir prochainement. Il nous faut prévoir des
sommes et la municipalité voudrait commencer immédiatement
à créer
ce fonds bien spécifique qui sera, au cours des années,
affecté, dans chacun des budgets, aux réclamations pour de
semblables problèmes.
Depuis cette date, évidemment, la ville n'a pas pu s'assurer
puisque les primes sont très élevées à cause des
actions qui ont été prises à l'époque. Elle
prévoit donc d'autres actions en dommages prochainement et elle veut
constituer de façon bien spécifique, à l'intérieur
de son budget, un fonds bien précis à cette fin. Si les sommes
étaient minimes, on pourrait, évidemment, faire des
réserves régulières, mais vous constaterez que ce sont des
montants qui peuvent être assez élevés. Elle voudrait donc
les prévoir sur un certain nombre d'années.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, nous souhaiterions que la
ville retire cet article pour la raison suivante. Il y a plusieurs
municipalités, actuellement, qui, par des projets de loi privés
ou autrement, nous ont soumis cette question. J'ai demandé au
ministère d'y réfléchir, afin d'apporter une solution
d'ensemble, quitte à modifier la loi générale, soit le
Code municipal et la Loi sur les cités et villes, pour résoudre
ce problème puisque le nombre de compagnies d'assurances qui acceptent
d'assumer ce type d'assurance est limité et que certaines d'entre elles
ont eu des mauvaises expériences. Il n'y a pas seulement la
municipalité de Saint-Bruno qui vit ce problème, d'autres le
vivent également.
Au lieu de procéder projet de loi privé par projet de loi
privé - et, encore là, la solution retenue ici nous
apparaît discutable il y a d'autres hypothèses de solution
possibles, peut-être plus souples également. Nous voudrions
regarder toutes les possibilités et en arriver, possiblement à
l'automne, dans le cadre de notre loi omnibus traditionnelle, à une
solution qui habiliterait l'ensemble des municipalités, mais dans un
cadre précis. Ce n'est pas que le problème n'existe pas; le
problème existe et il existe ailleurs. Nous ne sommes pas prêts
à accepter la forme proposée ici pour régler ce
problème. Alors, si la municipalité voulait bien retirer
l'article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je comprends le ministre
qui vient de nous dire qu'au ministère on étudiera la question
à brève échéance. Si mes souvenirs sont bons, on a
accordé à Longueuil en 1982 - je ne me souviens pas exactement du
montant - un fonds d'auto-assurance. Je me souviens pertinemment que, depuis ce
temps, chaque fois qu'il y a des projets de loi privés, plusieurs
municipalités demandent la même chose. Il y a tout de même
eu un engagement de son prédécesseur, le ministre Léonard,
de tenter de régler la situation à brève
échéance. Cela fait déjà deux ans que nous
attendons et le ministre nous dit qu'il va l'examiner attentivement. Je ne sais
pas ce que sera la décision de la municipalité, mais je comprends
que le ministère ne voudra pas accorder un tel article de loi. Je
souhaite, finalement, qu'à l'automne on puisse, lors de la
présentation du bill omnibus - depuis plus de deux ans, on nous dit
qu'on va le présenter pour satisfaire aux demandes des
municipalités - étudier et vider la question une fois pour toutes
afin de donner au monde municipal un éclairage parfait de l'opinion du
ministère, de la position définitive du ministère
là-dessus.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je suis en parfait accord avec le
député de Laprairie. C'est un problème qui a
été soulevé à plusieurs occasions par les
municipalités non seulement pour les assurances, mais aussi pour
l'enlèvement de la neige l'hiver dans le sens de créer un fonds
qui nivellerait les frais d'enlèvement de la neige. Cela fait
déjà un certain temps que les municipalités le demandent.
Il est urgent qu'on étudie ce problème à fond. Par contre,
il serait dangereux, ce matin, d'accepter cela un peu rapidement sans qu'il y
ait eu toute la réflexion nécessaire pour étudier ce
problème en profondeur; il serait dangereux de l'adopter ce matin. M. le
ministre, je pense que nous pourrions tout simplement le rejeter.
M. Marcoux: Si la municipalité préfère ne
pas le retirer, on peut en débattre; c'est comme la municipalité
le préfère.
Le Président (M. Fallu): Me Hébert, nous vous
entendons.
M. Hébert: La clause constitutionnelle viendra bien assez
vite. Dans ce cas, M. le ministre, je n'ai pas d'objection, on va attendre
votre projet de loi du mois de novembre.
Le Président (M. Fallu): Vous me permettrez, au moment de
déclarer que l'article 7 est retiré officiellement par le
procureur, de faire un appel au ministre afin que ce problème se
règle rapidement. Projet de loi privé, après projet de loi
privé on voit la question revenir. Entre autres, il y a une suggestion
qui avait été faite, celle de la création d'une mutuelle
d'assurances municipales. Je ne sais pas où en sont les travaux au
ministère.
M. Marcoux: Une suggestion sur...
Le Président (M. Fallu): Une suggestion avait
été faite sur la création d'une mutuelle d'assurances
municipales, notamment, à l'exemple de ce qu'on trouve en Belgique. Je
laisse à vos soins...
M. Marcoux: Je peux indiquer que ce n'est pas le ministère
qui va la créer.
Le Président (M. Fallu): Non, ce serait les
municipalités elles-mêmes.
M. Marcoux: Le ministère pense à des solutions
financières.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull. (11 heures)
M. Rocheleau: Je comprends que le procureur soit consentant. De
fait, le ministère des Affaires municipales nous la promet depuis
déjà deux ans. Je me souviens, l'an passé, nous
étions intervenus sur la question de créer un fonds
spécial d'auto-assurance. Je sais pertinemment que la ville de Hull
avait obtenu cet article, il y a plusieurs années, par projet de loi
privé. Le ministre Léonard, alors ministre des Affaires
municipales, m'avait demandé certaines informations pertinentes,
à savoir de quelle façon on avait fonctionné ou on
fonctionnait à la ville de Hull. La ville de Hull s'est
créé un fonds de réserve, mais, en ayant cette permission
à l'intérieur d'un projet de loi qu'on lui avait accordé
dans le temps, cela lui a permis d'avoir de meilleurs taux dans la demande de
soumissions. Un phénomène assez intéressant, on avait eu,
cette année-là, une réduction des taux antérieurs
de près de 25%. Alors, ce n'était pas nécessairement une
menace comme le faisait le ministre des Finances, M. Parizeau, dans son budget
l'autre soir à l'égard des pétrolières, dans le
sens qu'il pouvait réglementer le prix de l'essence, mais c'était
quand même quelque chose de similaire, à savoir que si les
municipalités...
M. Marcoux: Quel mot utiliser pour rendre votre
pensée?
M. Rocheleau: J'y reviendrai. M. le Président, cela avait
quand même freiné de façon assez appréciable le
coût des assurances et la compétition se faisait plus à
propos avec de meilleurs coûts pour l'ensemble des contribuables.
Je souhaite que le ministère des Affaires municipales puisse
pondre un article dans les plus brefs délais, d'autant plus que cela
fait déjà, tout de même, un petit bout de temps qu'on
attend. Je suis convaincu que le nouveau ministre des Affaires municipales aura
pour ses archives personnelles éventuellement à déposer un
projet de loi qui pourra contenir des articles semblables qui sont
souhaités par l'ensemble des municipalités et par l'Opposition
depuis plusieurs années.
Le Président (M. Fallu): Je dois donc constater que...
M. Marcoux: Je veux ajouter une remarque. La dernière
chose à laquelle je pense, ce sont mes archives personnelles.
M. Rocheleau: Chaque ministre des Affaires municipales - on les a
vus passer dans le temps - a voulu adopter son petit projet de loi, un peu
à l'encontre de tout le monde quelquefois.
Le Président (M. Fallu): Alors, pas de débats
généraux ce matin. Il y a unanimité de toutes les parties,
y compris du procureur. En conséquence, je déclare que l'article
7 est retiré.
Article 8, M. le procureur?
M. Hébert: L'article 8, M. le Président...
M. Rocheleau: Je pense que certains d'entre vous aimeraient
ça, être libéraux.
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît: S'il vous
plaît! J'ai donné la parole au procureur de la ville de
Saint-Bruno-de-Montarville.
M. Hébert: M. le Président, l'article 8 a pour but
de ratifier, en somme, certains règlements qui ont été
adoptés par le conseil au cours des années avant le 1er janvier
1982 et qui, dans certains cas, n'ont pas été signés soit
par le maire ou par le greffier; dans d'autres cas, on ne peut retrouver soit
un certificat de publication à l'hôtel de ville ou l'extrait de
publication dans le journal. Alors, c'est un article que je vous propose qui a
déjà été accordé à plusieurs
municipalités dans le passé et qui a pour but de corriger cette
situation de sorte que la ville ne soit pas obligée de plaider
l'authenticité de chacun de ses règlements et d'en faire la
preuve chaque fois qu'un règlement ou qu'une cause sera devant les
tribunaux. Il existe toute une série de règlements qui sont
concernés. Actuellement, ce texte de loi n'est pas apporté, parce
qu'il y a des contestations, au contraire, mais le greffier a constaté
depuis son entrée en fonction que certains de ces règlements
avaient ces irrégularités. On veut par ce texte de loi les
corriger. Mais il n'y a actuellement aucune cause pendante ou à venir
concernant ces règlements.
Le Président (M. Fallu): J'aurais une question à
vous poser, M. le procureur. Pourquoi la date du 6 mars?
M. Hébert: C'est la date de la résolution du
conseil nous autorisant à présenter le projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Merci. M. le ministre.
M. Marcoux: J'ai une question d'information à poser. Je
dois indiquer immédiatement que je suis d'accord avec l'article.
À la suite de la réponse à la question que je vais poser,
on verra s'il y a des amendements a apporter. À votre connaissance, y
a-t-il d'autres causes pendantes qui ont été inscrites depuis le
6 mars?
M. Hébert: Non. Aucune. M. Marcoux: D'accord.
M. Hébert: J'ai précisément fait la
vérification hier.
M. Marcoux: Ne trouveriez-vous pas plus prudent d'inscrire
maintenant que le projet est déposé: toute cause inscrite,
jusqu'à l'adoption de la loi?
M. Hébert: Je n'ai aucune objection.
M. Saintonge: Je suis pour qu'on puisse faire mention de la date
de la sanction du projet de loi à ce moment.
M. Marcoux: D'accord?
M. Hébert: Aucune objection, M. le ministre.
M. Saintonge: L'entrée en vigueur du projet de loi, c'est
cela.
M. Marcoux: D'accord. Date de sanction de la loi.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Hébert: Je crois qu'il faut être prudent parce
qu'entre la date d'aujourd'hui où on sonne l'alarme et la date de la
sanction et de la mise en vigueur, il y a un délai.
M. Marcoux: D'accord. Ce qu'on m'indique, c'est que d'habitude on
met la date du dépôt du projet de loi pour éviter que les
gens ne profitent du dépôt par la suite pour inscrire...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly, à quelle date l'avez-vous déposé?
M. Tremblay: C'était la semaine dernière, si j'ai
souvenance.
M. Marcoux: Une très bonne question, M. le
Président. Le 16 mai.
Une voix: On va voir cela tantôt.
M. Marcoux: "La rétroactivité du présent
article n'affecte pas un jugement rendu avant le 6 mars 1984 ni une cause
pendante à cette date."
M. Hébert: Est-ce que vous mettriez à la date du 16
mai? Est-ce que c'est le 16 mai que vous proposez?
M. Marcoux: Oui. C'est cela. M. Hébert: Oui. Cela
me va. M. Marcoux: Cela va?
M. Saintonge: Est-ce que cela a été la date des
publications ou si cela correspond...
M. Hébert: Date du dépôt en Chambre.
M. Saintonge: Dépôt en Chambre. On sait, quand
même, que des procédures pourraient...
M. Marcoux: Bon. Ce qu'on nous propose, c'est de changer 6 mars
par 16 mai. "La rétroactivité du présent article n'affecte
pas un jugement rendu avant le...
M. Hébert: Avant le 16 mai.
M. Marcoux: ...16 mai 1984 ni une cause pendante à cette
date."
Le Président (M. Fallu): D'accord. Je suis d'accord avec
vous. M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Une question au ministre. Le ministre semblait se
demander s'il y avait eu des actions déposées. Est-ce que la
réaction du ministre serait la même s'il apprenait, par exemple,
que des actions ont été déposées il y a quelques
jours? On vient légiférer sur des points précis. Dieu sait
aussi que si Me Hébert nous mentionne qu'il y a eu des
vérifications faites...
M. Hébert: II n'y a pas eu d'actions signifiées
à ce sujet, mais je ne peux dire s'il y a un bref d'émis à
la cour.
M. Saintonge: Soixante jours. Il y a 60 jours pour la
signification.
M. Hébert: C'est cela. Je ne peux pas
vous le dire.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: J'avais posé une question au ministre.
J'aurais aimé avoir une réponse.
Une voix: Allez-y.
M. Rocheleau: Est-ce que le procureur pourrait m'indiquer si les
règlements ou certains règlements, qui n'auraient pas reçu
la signature soit du greffier ou du maire, ont quand même respecté
la légalité ou sont quand même légaux
vis-à-vis de l'ensemble des lois les permettant?
M. Hébert: Ils ont tous été passés.
En fait, on ne ratifie pas le règlement comme tel. On dit que les
règlements qui ne sont pas signés ou qui n'ont pas
été complètement publiés sont authentiques. Donc,
quant à la teneur même du règlement, si on veut attaquer
encore le règlement parce que la ville n'aurait pas le pouvoir de passer
un tel règlement, évidemment un article comme ceci ne
l'empêcherait pas de prendre une poursuite devant les tribunaux, sans
aucun doute. Cela ne vise que la signature et la publication et non pas le
fond.
M. Rocheleau: L'authenticité du règlement.
M. Hébert: L'authenticité du document et non pas le
fond du document. On ne ratifie pas l'ensemble. Si on a passé des
règlements municipaux concernant le droit criminel, par exemple, ce que
la municipalité n'a pas le droit de faire, c'est évident qu'avec
un tel article, on ne le ratifie pas.
M. Rocheleau: D'accord.
M. Hébert: On ne le rend pas légal.
M. Marcoux: Ce que je proposerais, c'est que le procureur indique
le 24 mai, c'est-à-dire la date d'aujourd'hui.
M. Saintonge: M. le Président, je me souviens que, dans le
cas Beaconsfield, entre autres, le projet de loi 227 sanctionné le 22
juin 1983, on avait un problème à propos du zonage. Il y avait eu
une poursuite en Cour supérieure et un jugement avait été
rendu en Cour d'appel concernant l'émission d'un permis. La commission
avait décidé, sur l'avis du ministre de l'époque,
M. Léonard, que l'article 2 serait rétroactif. On mentionnait
dans la loi concernant ce problème particulier que cela n'affectait pas
un jugement rendu avant le 22 juin 1983 ni une cause pendante à cette
date. Le 22 juin 1983 était la date de sanction du projet de loi qui
avait été en commission parlementaire le 21 juin.
Le ministre propose qu'on indique la date d'aujourd'hui, mais ce que je
voudrais, c'est que dans un tel cas, on puisse établir un principe et
qu'on regarde ce qui peut arriver comme contestation. Il reste que les
contribuables ont un certain droit jusqu'à ce que le projet de loi soit
en vigueur. Qu'arrive-t-il si on exerce un droit entre la date où on
avise qu'un projet de loi sera présenté et la date de la sanction
à l'Assemblée nationale? C'est un principe qu'on veut
établir au point de vue de l'uniformité dans tous les cas. Je
serais d'accord qu'on puisse dire que, généralement, tel principe
s'applique dans tous ces cas. C'est un peu le sens de ma question.
M. Marcoux: On m'indique que, tantôt, on aura un cas
différent où le projet de loi déposé avait une
clause déclaratoire qui, normalement, s'applique à partir du
moment du dépôt. Par contre, on sait que d'autres causes ont
été déposées depuis ce temps. Tantôt, on aura
à réfléchir ensemble à savoir si on couvre ou non
les nouvelles causes déposées.
Je pense qu'on rend justice aux citoyens. L'Assemblée nationale,
selon l'expérience que j'ai depuis huit ans et selon celle que d'autres
ont aussi, a toujours protégé le plus longtemps possible les
causes qui peuvent être amenées devant les tribunaux par les
citoyens. Je pense qu'en protégeant les causes jusqu'à
aujourd'hui, date de l'adoption, puisque nous ne modifierons pas ce projet de
loi privé à l'Assemblée nationale, on protège
entièrement les droits de tout citoyen qui aurait amené une cause
devant les tribunaux, beaucoup plus, en tout cas, qu'avec la date du 6
mars.
Par contre, on ne sait jamais quand peut être appelé un
projet de loi en troisième lecture. Pour les projets de loi
privés, parfois, ça retarde jusqu'au 20 ou 21 juin;
j'espère que ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
M. Saintonge: Avez-vous demandé l'appui d'un leader?
M. Marcoux: Oui, excellente idée! Il ne faudrait pas,
à cause de délais semblables, faciliter de nouveaux recours
supplémentaires à la suite de l'information se dégageant
de l'adoption de ce projet de loi. Il m'apparaît sage, quitte à
entendre d'autres points de vue, de proposer au procureur de nousproposer la date d'aujourd'hui, c'est-à-dire le 24 mai.
Le Président (M. Fallu): Mme la
vice-présidente.
Mme Bacon: Juste une question au ministre, M. le
Président. Est-ce que le ministre en fait un principe qui s'appliquera
non seulement pour le projet de loi qu'on étudie en ce moment, mais pour
tous les autres projets de loi qui auraient un article semblable ou s'il
variera sa décision selon les projets de loi?
Le Président (M. Fallu): Entre-temps, vous me permettrez
d'indiquer aux membres de la commission, pour leur réflexion, que nous
enclencherons, à l'Assemblée nationale, un débat qui a
priorité sur tout autre débat, celui sur la réplique au
discours sur le budget. Donc, à partir de cet après-midi, on ne
peut plus traiter d'aucune affaire à l'Assemblée nationale autre
que la réplique au discours sur le budget. Bref, ce sera la semaine
prochaine. (11 h 15)
M. Saintonge: Jusqu'à mercredi prochain.
Le Président (M. Fallu): Oui, mercredi prochain.
M. Saintonge: Est-ce qu'on peut retourner en Chambre discuter du
projet de loi en troisième lecture dès jeudi?
M. Marcoux: Je veux bien entreprendre une réflexion sur la
question de principe que vous posez. Je pense que nous ferions pencher la
balance du côté du citoyen si, au lieu de ce qui est
proposé dans le projet de loi, soit que toutes les causes pendantes au 6
mars puissent être entendues et jugées indépendamment de la
loi, nous reportions cela à la date de la discussion publique de ce
projet de loi et de l'adoption par les membres de la commission. Je pense au 24
mai sans préjuger de la discussion de principe qu'il faudrait avoir, on
serait prudent en proposant le 24 mai ou en demandant au procureur de proposer
le 24 mai.
M. Hébert: M. le Président, il y a, d'ailleurs, eu
des avis qui ont été publiés dans les journaux, dans la
Gazette. S'il y avait eu des opposants - évidemment, les gens le
savaient, c'est clairement indiqué dans les avis publics - ils auraient
pu se présenter ici et faire valoir leurs droits.
M. Marcoux: D'accord pour le 24 mai.
Le Président (M. Fallu): Voulez-vous vous identifier, s'il
vous plaît!
M. Lefebvre (Vincent-F.): Oui, Vincent Lefebvre, avocat. Je suis
intervenant ou opposant à un projet de loi concernant la ville de
Saint-Laurent et je suis particulièrement intéressé
à la question de date. Je me demandais si...
M. Marcoux: Je sais, je suis intervenu tantôt en tenant
compte de votre dossier et je pense que le sens de l'amendement proposé
prévient un peu le débat que nous aurons tantôt.
M. Lefebvre: Ah, bon. Merci.
Le Président (M. Fallu): Donc, je ne voudrais pas qu'on
fasse le débat d'un autre projet de loi au moment où nous avons
celui-ci.
M. Dussault: M. le Président, vous avez accepté
qu'un opposant vienne donner un point de vue. Je voudrais, à titre de
député présentant le projet de loi concernant la ville de
Saint-Laurent, que vous donniez aussi la parole au procureur de la ville de
Saint-Laurent dans les mêmes circonstances.
Le Président (M. Fallu): Oui, si vous pouvez nous
éclairer, M. le procureur. D'abord, identifiez-vous, s'il vous
plaîtl
M. Gaul (Irving): Je m'appelle Irving Gaul. Je suis le procureur
de la ville de Saint-Laurent.
Une voix: C'est très inhabituel.
Le Président (M. Fallu): Oui, c'est un peu
irrégulier comme procédure. Oui, M. le député.
M. Beauséjour: Oui, sans fouiller à fond tous les
articles du règlement, je crois que, pour entendre un autre intervenant,
cela prend l'autorisation de tous les membres de la commission.
Le Président (M. Fallu): II n'y a pas de règlement
particulier pour l'audition des personnes lors des projets de loi
privés. Je vous avoue honnêtement que nos règlements...
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Un moment, s'il vous plaît!
Je suspends pour vérifier le règlement.
(Suspension de la séance à 11 h 18)
(Reprise de la séance à 11 h 21)
Le Président (M. Fallu): A l'ordre, s'il vous
plaîtl
La commission reprend ses travaux à l'instant.
Me Hébert, je vous cède la parole.
M. Hébert: M. le Président, le 24 mai, cela me va
très bien. De cette façon, les contribuables et la ville sont
protégés.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il consensus pour le
24 mai de la part des membres de la commission?
M. Saintonge: Oui, M. le Président. Le procureur de
Saint-Laurent qui voulait s'approcher pour intervenir retire sa demande
d'intervention. Cela règle notre problème également.
M. Marcoux: Cela va donner le temps au président de
prendre cela en délibéré.
M. Saintonge: II rendra une décision dans une autre
occasion, cela va éviter un débat de fond sur le sujet. Puisque
c'est la ville de Saint-Bruno qui propose la date.
M. Marcoux: C'est adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est
adopté.
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux: 24mai.
Le Président (M. Fallu): En conséquence, on conclut
que l'article 8 est "amendé tel qu'adopté."
M. Marcoux: Est adopté tel qu'amendé. Vous avez dit
amendé tel qu'adopté.
Le Président (M. Fallu): "Amendé tel
qu'adopté" devient plutôt "adopté tel qu'amendé."
L'article 9?
M. Hébert: Nous avons voulu, à l'occasion de la
présentation de ce projet de loi, faire une petite mise à jour de
certains articles de la charte. Il s'agit d'en abroger quelques-uns qui n'ont
aucune utilité depuis les amendements apportés à la Loi
sur les cités et villes. C'est pour cela que nous demandons que les
articles 1 et 4 à 15 du chapitre 157 des Lois de 1959-1960, de
même que l'article 429 b de la Loi sur les cités et villes qui
était édicté par l'article 3 de cette même loi
soient abrogés. Nous avons transmis au ministère des Affaires
municipales, aux conseillers juridiques, la teneur de ces articles
abrogés.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Nous sommes d'accord pour adopter cet article.
Le Président (M. FaUu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: D'accord également, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Je déclare donc l'article
9 adopté. M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Ceci nous amène, avant d'adopter l'article
10, à demander... M. le procureur m'a déjà signifié
que la ville de Saint-Bruno était d'accord pour ajouter la clause dite
constitutionnelle, la "clause nonobstant", comme article 10. L'article 10
deviendrait l'article 11.
M. Hébert: Étant donné que je dois me
présenter devant vous régulièrement à ces
périodes-ci, sachant que cet article venait, j'ai communiqué avec
les autorités de ma ville qui m'ont dit qu'elles n'avaient pas
d'opposition à ce que cela soit inclus. Elles s'en remettaient à
la commission quant à la décision finale.
M. Saintonge: Ce sera sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Nous introduisons donc un nouvel
article 10, la clause constitutionnelle. On n'a pas besoin d'en faire lecture.
Nous la faisons régulièrement à cette commission.
L'article 10 est adopté sur division. L'ancien article 10 devient
l'article 11. Le nouvel article 11 est adopté.
M. Marcoux: Vous allez le rénuméroter.
Le Président (M. Fallu): Voilà: II nous faut faire
également, du fait que nous avons retiré un certain nombre
d'articles, une motion de renumérotation. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Les attendus, le titre et le
projet de loi sont adoptés tels qu'amendés.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le procureur.
M. Hébert: Merci, M. le Président, madame et
messieurs, de votre accueil. Je remercie M. Tremblay qui a bien voulu
présenter ce projet de loi pour nous.
Projet de loi 213
Le Président (M. Fallu): Les
représentants de la ville de Granby sont-ils présents?
Une voix: Oui, on peut suspendre deux ou trois minutes.
Le Président (M. Fallu): Une suspension de quelques
secondes.
(Suspension de la séance à 11 h 27)
(Reprise de la séance à 11 h 30)
Le Président (M. Fallu): A l'ordre, s'il vous plaît!
Nous en sommes à la reprise de la séance de notre commission. Je
demanderais à Me Noël de prendre la parole à l'instant pour
établir ce dont nous avons convenu en privé.
M. Noël (Alain): II a été convenu qu'on
suspendrait l'étude de ce projet de loi jusqu'à la reprise de la
séance de la commission parlementaire, cet après-midi. En fait,
j'aimerais autant déposer le tableau comparatif des textes, ce qui
permettra d'avoir une vision globale des trois textes, soit le projet de loi
présenté à l'Assemblée nationale, le projet de loi
que l'on a déposé auprès de la Direction de la
législation, ainsi que le projet de loi amendé
déposé à la Direction de la législation, avec la
série de papillons qui sont soulignés en troisième
colonne. Cela pourrait être un document utile lors de l'étude du
projet de loi.
Si la commission me le permet, j'aimerais le déposer
immédiatement.
Le Président (M. Fallu): Le président a
l'autorité de décider des dépôts de documents. En
l'occurrence, je l'autorise et je demande au secrétariat de voir
à la distribution.
M. Noëel: D'accord.
Le Président (M. Fallu): M. le maire Trépanier,
j'aimerais, au nom de la commission, vous remercier de votre collaboration, ce
matin, pour l'organisation de nos travaux et vous souhaiter bon appétit
et bon séjour à Québec. Le soleil est là pour vous
pendant quelques heures, à moins que vous ne désiriez nous
accompagner dans nos travaux en cours de journée. Alors, à cet
après-midi.
M. Trépanier (Paul-O.): Merci.
Le Président (M. Fallu): Puisque le projet de loi 213, Loi
modifiant la charte de la ville de Granby, reviendra devant nous en fin
d'après-midi, j'appelle donc, en conséquence, le projet de loi
privé 210, Loi concernant la ville de Saint-Laurent. Les procureurs de
la ville de Saint-Laurent sont là. Est-ce qu'il y a des opposants dans
la salle?
Alors, à l'instant, l'enregistrement reprend. Comme le veut la
tradition, je dois céder la parole en premier à celui qui a fait
la présentation du projet de loi, c'est-à-dire le
député de Châteauguay.
Projet de loi 210
M. Dussault: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir,
aujourd'hui, de souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de
Saint-Laurent concernant leur projet de loi privé 210. Je voudrais,
à cette occasion, leur réitérer tout le plaisir que j'ai
à leur faciliter les choses auprès de la commission et
auprès du ministre des Affaires municipales. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais souhaiter la bienvenue,
d'abord, à M. Cousineau, vice-président du comité
exécutif de la ville de Saint-Laurent, à M. Lebeau, directeur
général et à M. Irving Gaul, conseiller juridique à
la ville de Saint-Laurent. Il nous fait plaisir de vous recevoir à
Québec et d'étudier avec vous ce projet de loi qui va permettre
à la ville de régler certains problèmes. Encore une fois,
bienvenue et bon séjour à Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: En renouvelant les mots de bienvenue de mon
confrère de Saint-Laurent, je pense qu'il y a également des
intervenants. J'aimerais qu'ils soient présentés, qu'on identifie
les intervenants ou les opposants au projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Oui. J'allais le faire à
l'instant en souhaitant la bienvenue à M. Cousineau, membre du
comité exécutif notamment, un élu qui est à cette
table. Donc, est-ce que les gens pourraient s'identifier et identifier,
notamment, leur situation par rapport au débat? M. Cousineau.
M. Cousineau (Jean-Louis): M. le Président, je m'appelle
Jean-Louis Cousineau. Je suis membre du comité exécutif. La
personne qui va nous représenter pour le débat est Me Irving
Gaul.
Le Président (M. Fallu): Alors, Me Gaul, M. Pierre Lebeau,
directeur général, est également présent, Me
Paquette, prénommée?
Mme Paquette (Marie-France): Marie-France.
Le Président (M. Fallu): Marie-France. Y a-t-il d'autres
personnes qui désirent se faire entendre sur ce projet de loi?
M. Lefebvre: Oui, je suis Vincent Lefebvre, avocat, et je
représente trois entreprises. Je suis ici pour m'opposer à un
article particulier du projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Me Lefebvre.
M. Gagnon (Michel): Je m'appelle Michel Gagnon, avocat, et je
représente quatre entreprises qui s'opposent à un article
particulier du projet de loi, l'article concernant la taxe d'eau.
M. Nantais (Robert): Robert Nantais, avocat; je représente
quatre compagnies qui ont des causes pendantes relativement à l'article
4 du projet de loi 210.
Le Président (M. Fallu): Ces présentations
étant faites, M. le député de Châteauguay,
auriez-vous des remarques préliminaires ou si vous cédez
immédiatement la parole à Me Gaul ou à Me Cousineau?
M. Dussault: M. le Président, je n'ai rien de particulier
à dire pour le moment.
Le Président (M. Fallu): Le porte-parole de la ville, si
j'ai bien compris, sera Me Gaul.
M. Gaul: Oui, quitte, évidemment, à donner la
parole à M. Cousineau, à M. Lebeau ou à Me Paquette, selon
les sujets abordés ce matin.
Le Président (M. Fallu): Me Gaul, je vous cède la
parole.
M. Gaul: Je vous remercie des paroles de bienvenue que vous nous
avez adressées. La loi 210 a fait l'objet de nombreuses discussions et
d'échanges d'opinions avec les officiers du ministère des
Affaires municipales. Le texte qui vous est soumis a subi plusieurs
modifications importantes. Je vous ai fait distribuer un texte explicatif qui
vous indique, entre autres, que les articles 1 et 2 du projet sont
retirés, de môme que les articles 5 et 6.
Nous sommes prêts, M. le Président, à aborder
immédiatement l'article 3.
Le Président (M. Fallu): Compte tenu de ces remarques
préliminaires et de la liberté qu'a la ville de Saint-Laurent de
retirer à volonté des articles, puisqu'elle est maître
d'oeuvre de ce projet, j'appelle l'article 1 pour indiquer à l'instant
que l'article 1 est retiré.
J'appelle l'article 2 pour indiquer que la ville retire également
cet article.
En conséquence, j'appelle l'article 3.
Me Gaul.
M. Gaul: L'article 3 permet à la ville de
réglementer, après entente avec les propriétaires, le
stationnement sur les stationnements privés de la ville. Ce sont des
pouvoirs qui ont été accordés précédemment
à la ville de Saint-Léonard et à la ville de Beauport.
Le Président (M. Fallu): N'oubliez pas la ville de
Saint-Bruno-de-Montarville.
M. Gaul: De même que Saint-Bruno-de-Montarville. Nous
maintenons que c'est un article qui sera très utile à la ville
étant donné les grands espaces de stationnement qui sont
situés sur le territoire, les centres commerciaux, les écoles
d'enseignement, les industries, etc.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter cet
article.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Pardon, il y a un amendement. On me dit que le
procureur doit proposer un amendement afin de préciser la
référence à la loi. Après le mot "villes", il
faudrait ouvrir la parenthèse pour inscrire "(L.R.Q., chapitre
C-19)".
Le Président (M. Fallu): Bon, c'est du travail
supplémentaire pour M. le secrétaire. L'amendement se lirait donc
comme suit. Il est proposé qu'à l'article 3, suivant le mot
"villes", nous inscrivions entre parenthèses "(L.R.Q., chapitre
C-19)".
M. Marcoux: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 3 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 4, M. le procureur?
M. Gaul: M. le Président et MM. les membres de la
commission, l'article 4 est certainement celui qui justifie la démarche
de la ville de Saint-Laurent devant cette
commission. Cet article a pour but de légaliser les
règlements imposant la taxe d'eau à la ville de Saint-Laurent.
Sans vouloir faire un grand exposé des faits, les membres de la
commission devraient être informés de ce qui suit. Depuis au moins
une vingtaine d'années, la ville de Saint-Laurent a
réglementé selon deux modes le financement de son eau. Vous savez
que les villes de l'île de Montréal sont dans une situation un peu
particulière en ce sens qu'elles achètent l'eau de la ville de
Montréal et le prix de cette eau est fixé par la Commission
municipale du Québec. Ce prix peut varier d'une année à
l'autre et même avoir un effet rétroactif. Or, les villes de
l'île de Montréal ne peuvent jamais, au début de chaque
année financière, savoir exactement quel sera le coût ou le
prix de l'eau qui devra être imposé à leurs
contribuables.
La ville de Saint-Laurent a également un caractère assez
particulier. Elle est constituée en grande partie d'un secteur
industriel et commercial. Il est peut-être très facile de calculer
le prix de l'eau pour les secteurs résidentiels en fonction de la
consommation, mais lorsque l'on parle de la fourniture d'eau à de grands
espaces, des hangars, des entrepôts, des manufactures, il y a certains
établissements qui consomment beaucoup d'eau et d'autres qui n'en
consomment pas du tout. Par contre, pour fournir à ces industries la
pression suffisante, par exemple, pour leurs gicleurs automatiques, il faut que
la ville achète beaucoup d'eau. Il serait un peu injuste de faire payer
par les contribuables résidentiels l'achat d'eau pour maintenir une
pression constante.
Pour ces motifs, traditionnellement, la ville avait utilisé la
méthode de la valeur locative pour les secteurs industriel et commercial
et le prix de l'eau était basé sur la valeur locative et non sur
la consommation. Cette politique a fonctionné très bien jusqu'au
moment où la Cour supérieure de Montréal a rendu une
décision dans une autre ville qui avait la même méthode et
a déclaré illégal un tel processus. C'est pour cela que la
ville s'adresse au gouvernement, pour faire légaliser une situation de
fait qui a toujours existé à Saint-Laurent. Elle veut
protéger les intérêts des contribuables en
légalisant pour le passé la politique qu'elle adoptait.
Pour votre information, la ville de Saint-Laurent, après le
jugement auquel j'ai fait allusion, s'est vu poursuivre par trois entreprises
pour un montant totalisant environ 1 000 000 $. Au cours des
négociations avec le ministère des Affaires municipales, la ville
a réglé ces causes, mais dès la publication de l'avis
à la Gazette officielle annonçant que la ville de Saint-Laurent
s'adresserait à la Législature et à l'Assemblée
nationale pour faire légaliser son règlement, elle a reçu
une douzaine de poursuites totalisant, elles aussi, 1 000 000 $, la
dernière nous ayant été signifiée hier.
Je crois, M. le Président et MM. les membres de la commission,
qu'il est dans l'intérêt des contribuables de légaliser une
situation où la ville était de bonne foi et où,
effectivement, même si la légalité peut être mise en
doute, elle avait de très bonnes raisons de suivre sa méthode
d'imposition. C'est la justification de notre demande.
Je vous signale que le texte qui apparaît au projet tel que
déposé a été sensiblement modifié
après consultation auprès des représentants des Affaires
municipales. Vous retrouvez le texte que nous suggérons à la page
2 des notes explicatives que nous vous avons distribuées. Ce texte n'a
pas l'effet rétroactif de caractère général qui
apparaissait au projet de loi original. Il a pour effet de légaliser des
règlements précis pour les exercices financiers 1979 à
1984 et il prend bien soin de noter que cette disposition n'affecte pas une
cause pendante, une décision ou un jugement rendu le 16 mai, la date du
dépôt. C'est ce que nous avions indiqué. Mais nous
n'aurions pas d'objection, pour faire adopter ce projet de loi, que ce soit la
date d'aujourd'hui qui soit retenue, bien que nous croyons qu'à partir
de la publication de l'avis à la Gazette officielle nous invitons les
contribuables à poursuivre la ville. (11 h 45)
Le Président (M. Fallu): Pour l'organisation de nos
travaux, étant donné que c'est l'article sur lequel on achoppe ce
matin, est-ce que nous pourrions avoir tous les points de vue, à
l'instant, avant d'engager entre nous le débat?
M. Beauséjour: M. le Président... Le
Président (M. Fallu): Oui.
M. Beauséjour: ...est-ce qu'on pourrait, avant d'engager
d'autres débats, nous indiquer clairement de quelle façon
l'article va se lire?
Le Président (M. Fallu): Vous en avez une copie, M. le
député, qui a été distribuée tout à
l'heure. C'est à la page 2. Cela remplacerait l'article 4, tel que nous
le trouvons dans le projet de loi.
M. Gagnon (Michel): M. le Président, je n'ai pas en main
le texte des notes explicatives.
Le Président (M. Fallu): On nous signale que les opposants
n'ont pas le texte en main. Est-ce que vous voulez bien en faire la
distribution à vos voisins à la table, arrière?
M. Marcoux: M. le Président, si vous étiez
d'accord, je ferais distribuer le projet -c'est une formulation très
légèrement différente - que nous proposions à la
ville de Saint-Laurent de nous proposer. Je vais en donner une copie.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la ville est
déjà informée de ces quelques légères
modifications?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): II s'agit de modifications de
forme, si on se comprend bien.
M. Marcoux: Et la date, évidemment.
Le Président (M. Fallu): Et la date dont on a fait
état tout à l'heure.
M. Marcoux: J'ai compris que la ville de Saint-Laurent propose
maintenant le 24 mai.
Le Président (M. Fallu): Pour la compréhension
générale, vous avez noté qu'il s'agit de modifications de
forme. On a inscrit le mot "nos" après "les règlements" et on a
également inscrit l'exercice financier de... Donc, il y a une jonction
littéraire qui se fait
Une voix: Ce texte nous convient, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Si vous me le permettez, la ville
serait d'accord sur cette présentation, mais, sans préjuger des
débats, j'aimerais simplement, pour la compréhension de chacun de
nous tous, tant à la table ici, les membres de l'Assemblée
nationale, que pour la ville de Saint-Laurent et les opposants, que nous ayons,
à partir de maintenant, le même texte. Je considère que ce
texte est proposé par la ville de Saint-Laurent. Donc, l'article 4 du
projet de loi initial déposé le 16 mai serait remplacé par
l'article suivant, qui devra être inséré après "la
dernière modification apportée par le projet de loi
à la Loi sur les cités et villes": "La taxe d'eau imposée
par règlement suivant la valeur locative est valide et les
règlements nos 323, 441, 516, 582, 692, 697, 706, 840, 912 et 923 sont
déclarés valides et incontestables pour les exercices financiers
de 1979 à 1984. Le présent article n'affecte pas une cause
pendante, une décision ou un jugement rendu au 24 mai 1984." Tel serait
maintenant le libellé de la proposition d'amendement de la ville de
Saint-Laurent.
Maintenant que la ville a donné son accord, des gens aimeraient
se faire entendre. Si vous voulez vous approcher, nous nous excusons, il n'y a
pas de système de son où vous êtes.
M. Lefebvre: Je m'appelle Vincent-F. Lefebvre et je
représente trois entreprises, Provigo, Zellers et Équipement
Hewitt, qui ont toutes les trois intenté des recours en annulation
desdits règlements devant la Cour supérieure. Je dois souligner
que la dernière cause, c'est Zellers le 16 avril, je crois. Nous avons
signifié, ce matin, une action pour le compte de Hewitt.
La question que je me pose est la suivante, c'est une question
préliminaire. L'amendement au projet de loi qu'on nous présente,
ce matin, ne semble pas un amendement en soi. Si on regarde le projet de loi
210, c'est un texte tout à fait différent - je me pose la
question, je me trompe peut-être - ce n'est pas vraiment un amendement
qui est proposé ce matin, c'est un nouveau texte de loi qui n'a pas
été déposé comme tel le 16 mai.
Le Président (M- Fallu): Je dois rendre la décision
suivante. Pour un projet de loi public, après son adoption en
deuxième lecture en Chambre, la commission parlementaire n'est pas tout
à fait maîtresse des travaux puisque les amendements
apportés doivent respecter les principes votés déjà
à l'Assemblée nationale. Toutefois ici, nous sommes dans une
séance d'adoption de projets de loi privé où nous faisons
à la fois l'adoption en seconde lecture, comme on disait jadis,
c'est-à-dire l'adoption du principe, et l'adoption des articles.
Or, nous ne sommes pas les maîtres d'oeuvre de ces projets de loi;
ce sont des citoyens, des corporations qui viennent solliciter auprès de
nous des amendements aux lois générales. En conséquence,
nous devons tenir compte de la volonté de ceux et de celles qui se
présentent devant nous. Ce que nous pouvons faire, c'est leur dire: Oui
ou non, mais nous ne pouvons même pas, que je sache ou tel que le veut la
tradition, leur imposer - vous avez assisté tout à l'heure,
d'ailleurs, à nos travaux et l'article constitutionnel est revenu - des
amendements. Nous sollicitons de leur part, enfin nous suggérons, mais
rien d'autre. Nous n'avons ici que le pouvoir d'accepter ou de refuser. La
municipalité est maître d'oeuvre, en l'occurrence, de son projet
de loi. Elle peut donc retirer des articles, comme elle l'a fait tout à
l'heure. Elle peut nous apporter de nouveaux textes, elle a la liberté
totale. Le privilège que les membres de l'Assemblée nationale
ont, puisqu'ils possèdent la juridiction municipale, vous l'avez par
délégation, c'est de refuser ou d'accepter.
M. Lefebvre: C'était tout simplement un...
Le Président (M. Fallu): Un point de règlement.
M. Marcoux: Sur le point de contenu abordé par notre
intervenant, puisque vous avez touché le contenu, la nouvelle
formulation qui est proposée par la ville de Saint-Laurent est moins
étendue. Dans la version originale, la clause déclaratoire
pouvait s'appliquer à ce moment au passé et à l'avenir,
alors qu'avec la nouvelle formulation proposée par la ville de
Saint-Laurent on restreint la validation des règlements adoptés
au passé, mais en excluant les causes pendantes devant les tribunaux
jusqu'à aujourd'hui. Je pense qu'en ce sens, même si tout ce qu'a
dit le président de la commission est vrai, qu'il pourrait y avoir de
nouveaux principes d'inclus ou de nouvelles idées d'ajoutées
à la demande de la ville par rapport au contenu de ce que vous abordez.
On ne peut pas dire que ce soit un nouveau principe introduit par la ville; au
contraire, cela restreint le principe à la validation des
règlements passés et ne propose pas de valider pour l'avenir,
alors que le projet de loi initial, en incluant l'aspect déclaratoire,
voulait valider le passé et l'avenir.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie, pour un éclairage supplémentaire.
M. Saintonge: Je voudrais simplement demander au ministre si
c'est en vertu de la Loi sur les cités et villes, le principe que
Saint-Laurent imposait une taxe d'eau suivant la valeur locative. La cour a
déclaré illégale l'adoption d'un tel principe étant
donné les prescriptions de l'article 432 et la Loi sur les cités
et villes. Maintenant, si on adopte le nouveau texte proposé qui dit que
la taxe d'eau imposée par règlement suivant la valeur locative
est valide et qu'après cela on valide les règlements
antérieurs, cela veut dire que, pour l'avenir, cette disposition aura
effet, c'est-à-dire qu'on va légaliser pour Saint-Laurent une
façon de procéder qui sera unique, ni plus ni moins, sauf pour
Montréal et Québec. En disant: "La taxe d'eau imposée par
règlement suivant la valeur locative est valide", est-ce qu'à ce
moment on donne la possibilité à Saint-Laurent d'imposer une taxe
d'eau suivant la valeur locative pour l'avenir à part 1984?
M. Marcoux: Ils sont valides pour les exercices financiers de
1979 à 1984. À partir de 1985, elle est obligée de se
conformer aux lois générales du Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Je voudrais ajouter un mot à ce que disait le
ministre. Ce n'est pas par hasard que l'on vise l'objectif par le biais
spécifique des règlements concernés. Les
règlements, ce sont des choses du passé. Donc, on ne couvre pas
l'avenir avec cet article. On ne couvre que le passé et
spécifiquement en fonction de règlements qui ont
été adoptés à la ville.
M. Marcoux: En excluant les causes pendantes jusqu'à
aujourd'hui. Je pense qu'au niveau juridique...
Le Président (M. Fallu): M. Lefebvre.
M. Lefebvre: Je conçois très bien ce que vous
dites. Le but de mon intervention est de protéger les droits de mes
clients purement et simplement. La question que je me pose est la suivante:
Est-ce que le deuxième paragraphe n'est pas trop large? On pourrait
peut-être le limiter. Ce sont tous les règlements, toutes les
dispositions et règlements qui sont déclarés valides et
incontestables, alors que le problème que Me Gaul a soulevé tout
à l'heure, c'est qu'il y a eu imposition en vertu de la valeur locative.
Je me demande si on ne pourrait pas dire: Sont déclarés valides
et incontestables en regard à l'imposition d'une taxe sur la valeur
locative et non pas bonifier tous les règlements qui ont peut-être
des sections, des parties qui sont illégales. Par exemple, si la
municipalité faisait payer une taxe d'eau selon le diamètre d'un
tuyau sans qu'il y ait de compteur, cela serait illégal.
Le problème qu'on veut régulariser, bonifier, c'est la
question de l'imposition sur la valeur locative purement et simplement et non
pas autre chose. Je ne sais pas. Il y a peut-être d'autres aspects qui
peuvent être contestables.
Le Président (M. Fallu): Je pose la question à Me
Gaul: Est-ce que vous pouvez affirmer ici que l'énumération des
règlements maintenant dans cet article couvre l'ensemble des
règlements en cause?
M. Gaul: Je crois que oui. Je ne comprends pas tellement
l'intervention de mon confrère, Me Lefebvre. Il est ici pour
représenter les intérêts de certains clients qui ont
contesté le droit de la ville de taxer selon la méthode qu'elle
avait adoptée depuis 20 ans. Nous protégeons les droits de ses
clients en spécifiant que cet article, s'il est adopté, n'affecte
aucunement les causes pendantes ou les jugements rendus à la date
d'aujourd'hui touchant quelque aspect de ces règlements. Je ne vois
même pas quel intérêt il a à intervenir actuellement
puisque ses droits sont protégés. Il est évident que le
texte valide la façon d'imposer selon la valeur locative et il valide en
même temps l'ensemble des règlements. Je crois que c'est
rendre utile cette démarche. Si, par hasard, un brillant avocat
comme Me Lefebvre peut trouver une autre faute dans nos règlements,
pourquoi être obligé de venir l'an prochain vous demander encore
de légaliser des règlements?
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Saint-Laurent. (12 heures)
M. Leduc (Saint-Laurent): Je comprends l'intervention de Me
Lefebvre. Il se rappelle encore l'article 4 du projet de loi. Mais c'est mis de
côté. Je pense qu'on tombe dans la sémantique. C'est clair.
On dit clairement que, pour le passé, tout ce qui concerne la valeur
locative est validé. On a dit: On va tenir compte de la consommation et
de la valeur locative et on va prendre le montant d'imposition qui rapporte le
plus à la ville. On a établi une règle avec laquelle on
peut être d'accord ou non. Mais je ne vois pas du tout en quoi cet
article peut nuire aux clients de Me Lefebvre. On dit que cela ne s'appliquera
pas à l'avenir, c'est-à-dire qu'on règle strictement pour
le passé. Pour le passé, on valide rétroactivement et tout
est validé. Mais pour l'avenir, cela dépendra des
règlements ou des règles générales. On va respecter
les règles du jeu pour l'avenir. Mais pour le passé, cela pourra
être discuté et contesté. On dit: Maintenant, c'est
déclaré valide, sauf pour les causes pendantes. C'est votre cas.
Je pense bien qu'on règle votre cas.
Il ne faudrait quand même pas dire: Cela a peut-être
été mal fait, il n'aurait pas fallu tenir compte de la valeur
locative. Peut-être que ce n'était pas la bonne façon de
taxer, mais c'est celle qui a été adoptée et on dit:
Effaçons le passé et regardons ce qu'on va faire maintenant. Si
vous n'êtes pas d'accord avec la façon dont la ville imposera la
consommation d'eau, vous pourrez toujours contester. Cela va dépendre
des décisions prises par la ville pour la question des impositions sur
la fourniture d'eau. L'article me semble absolument satisfaisant, même
pour vos clients, je pense.
M. Lefebvre: Si vous le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Fallu): M. Lefebvre.
M. Lefebvre: ...le seul point que je voulais soulever, c'est
qu'on se sert d'un rouleau compresseur pour tuer une mouche. En d'autres
termes, le problème auquel Me Gaul fait face, c'est qu'il y a eu
imposition suivant la valeur locative. On veut bonifier les règlements,
à toutes fins utiles, quant à l'imposition suivant la valeur
locative. Pourquoi ne pas le dire dans le texte de loi? Pourquoi ne pas dire
simplement: "sont déclarés valides quant à l'imposition
suivant la valeur locative"? C'est tout ce que je dis. Est-ce que c'est
nécessaire de bonifier un ensemble de règlements dans tous les
paragraphes de ceux-ci, alors qu'il est seulement nécessaire de bonifier
l'aspect de l'imposition de la valeur locative? C'est tout ce que j'ai à
dire.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le procureur, je sais bien que votre intention est
louable, mais le point que vous défendiez, la représentation que
vous vouliez nous faire était de protéger les droits de vos
clients jusqu'à aujourd'hui et de faire en sorte que les causes de ceux
qui avaient intenté des poursuites puissent être entendues et
jugées selon le droit actuel.
Je pense que la ville de Saint-Laurent fait droit à votre demande
en proposant les modifications présentées aujourd'hui. C'est
sûr qu'on peut perfectionner sans fin des textes de loi, mais c'est
très clair que les problèmes qui sont survenus avec ces
règlements concernent la valeur locative, la taxe d'eau. Comme ce
problème est réglé, je ne vois pas pourquoi on chercherait
à régler tous les problèmes ou des problèmes qui ne
se posent pas devant nous, qui n'existent pas.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je pense que le ministre
vient de dire en d'autres mots ce que Me Lefebvre voulait dire. Si je comprends
l'intervention de Me Lefebvre, dans les règlements, s'il y avait des
points qu'on pouvait soulever comme invalides ou illégaux autres que le
principe que le projet de loi comme tel voulait défendre à
l'article 4, c'est-à-dire le principe d'imposer suivant la valeur
locative, vous voulez garder le recours ouvert à tout le monde dans le
fond, laisser le recours usuel à tout le monde. Vous donnez le principe
et l'exception simplement au niveau de l'imposition. A ce moment-là, ce
n'est pas une question d'être plus ou moins large. Le but de l'article 4,
c'est de valider l'imposition de la consommation suivant la valeur locative.
Mais si, dans le règlement, il y a d'autres points juridiques qui
peuvent être soulevés d'une quelconque façon dans
l'imposition de la taxe, on peut laisser le recours ouvert, comme dans tout
règlement municipal qui pourrait s'appliquer aux citoyens. On
n'enlève rien à personne, mais on n'en donne pas plus qu'on
demande, non plus.
C'est dans ce sens que l'objection de Me Lefebvre m'apparaît,
d'une certaine façon, réaliste, c'est-à-dire que, si dans
le règlement il y avait d'autres dispositions ou d'autres
caractéristiques qui pourraient être attaquées que celles
qui étaient sur le point
fondamental que les recours mentionnent, c'est-à-dire
l'imposition valide ou pas suivant la valeur locative on doit les exclure, car
c'est cela que nous voulons protéger pour la ville de Saint-Laurent, pas
davantage.
M. Gaul: Si vous me le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Je vous en prie.
M. Gaul: ...il est évident que l'objet de la
démarche, c'est de légaliser la politique que la ville avait de
taxer surtout selon la valeur locative. Sauf que, dans les actions auxquelles
nous faisons face - vous êtes avocat aussi, je crois; alors, vous savez
quel est le contenu d'une action - on n'attaque pas seulement la valeur
locative, mais par la bande on invoque la discrimination, on invoque
l'injustice flagrante, on invoque la disparité. Si vous donnez droit
seulement à une partie de cet article concernant la valeur locative, nos
confrères pourront simplement demain matin nous dire: Bon, d'accord,
l'Assemblée nationale a réglé la question de la valeur
locative, mais il reste encore le principe à savoir si, malgré
tout, cela est discriminatoire ou non. Alors, cela ne règle pas le
débat du tout. C'est la raison pour laquelle nous vous demandons cela et
nous voulons légaliser nos règlements pour le passé. Quant
à l'avenir, même si nous croyons qu'à cause du
caractère particulier de la ville notre méthode était
celle qui devait s'appliquer, nous comprenons les politiques du
ministère. Nous allons tenter de suivre la loi générale
pour l'avenir. Ce que nous demandons c'est de légaliser
complètement les règlements pour le passé.
M. Saintonge: Dans ce sens, vous allez plus loin par le nouvel
article 4 que ce que vous demandiez originalement dans le projet de loi.
M. Gaul: Pas nécessairement. L'article 4, tel que nous
l'avions rédigé, était beaucoup plus large que celui que
nous acceptons de déposer.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: J'aurais une question aux deux procureurs. Qu'est-ce
qu'il y a d'autre dans ces règlements à part l'imposition de la
taxe d'eau?
M. Saintonge: Ce que le ministre demande, c'est cela, le
problème: on n'a pas le contenu des règlements et on n'est pas un
tribunal pour décider, non plus.
M. Marcoux: Je pose la question par acquit de conscience. J'ai
indiqué tantôt que j'étais d'accord avec votre proposition
telle que reformulée.
M. Gaul: Nous avons déposé à la commission
les copies des règlements. Évidemment, je ne voudrais pas vous
astreindre à en faire la lecture, c'est très complexe. Il est
question de diamètre de tuyaux, de longueur, de consommation etc. Cela
est très technique.
M. Marcoux: Je propose l'adoption de l'article tel que
proposé...
Le Président (M. Fallu): L'amendement tel que
proposé par la ville de Saint-Laurent.
M. Marcoux: ...par la ville de Saint-Laurent, mais à la
suggestion du ministère et que ce soit très clair que ce soit le
24 mai. Cela se lirait comme ceci, pour qu'il n'y ait pas confusion de
personne: "La taxe d'eau imposée par règlement suivant la valeur
locative est valide et les règlements nos 323, 441, 516, 582, 692, 697,
706, 840, 912 et 923 sont déclarés valides et incontestables pour
les exercices financiers de 1979 à 1984. Le présent article
n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au
24 mai 1984."
Je propose que la commission adopte cet article.
Le Président (M. Fallu): Quelqu'un d'autre veut se faire
entendre. M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je veux simplement noter
ici qu'avec le nouveau texte - non pas pour soulever nécessairement le
point qui a été mentionné par Me Lefebvre - ce qui
m'apparaît peut-être un danger quand on dit: "La taxe d'eau
imposée par règlement suivant la valeur locative est valide et
les règlements...", c'est qu'on puisse légaliser le fait que la
ville pourrait imposer une taxe d'eau sur la valeur locative pour tout autre
exercice financier après 1984. Cela m'apparaît un danger. J'aurais
aimé qu'on puisse le préciser au niveau de la phraséologie
de la loi pour éviter un quiproquo dans ce sens.
M. Marcoux: Si la municipalité faisait cela, elle serait
immédiatement poursuivie, parce que les tribunaux ont déjà
rendu des jugements qui ne donnent pas raison à cette façon de
taxer.
M. Saintonge: M. le ministre, vous modifiez pour la ville de
Saint-Laurent les prescriptions applicables selon la Loi sur les cités
et villes et vous rendez...
M. Marcoux: Pour le passé.
M. Saintonge: Ce n'est pas dit clairement au niveau du premier
membre de la phrase.
M. Marcoux: Oui, c'est la validation de 1979 à 1984.
M. Saintonge: À mon point de vue, vous donnez une
ouverture à ce que la ville puisse, contrairement aux prescriptions
générales de la Loi sur les cités et villes, imposer pour
l'avenir une taxe d'eau suivant la valeur locative. Je ne sais pas si j'ai tort
ou raison, mais c'est une crainte que j'ai.
M. Marcoux: M. le député de Laprairie, je suis
convaincu que, si la municipalité le faisait, ce serait contesté
juridiquement et que la municipalité ne reviendrait pas devant la
commission parlementaire pour faire valider cela rétroactivement. Je
pense que la preuve par l'absurde que je viens d'énoncer indique bien
que la ville de Saint-Laurent ne reviendra pas une deuxième fois parce
qu'elle serait sûrement déboutée.
Le Président (M. Fallu): Au demeurant, nous avons entendu
tout à l'heure Me Gaul nous affirmer que la ville de Saint-Laurent se
conformerait à la loi générale dès l'exercice
1985.
M. Marcoux: Adopté? Des voix: Adopté.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement à
l'article 4 est adopté sur division. L'article 4 est-il
adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 4 est adopté sur
division. L'article 5 est retiré. L'article 6 est également
retiré. Article 7? Me Gaul.
M. Gaul: M. le Président, l'article 7 est un cas, encore
une fois, très particulier. C'est une situation un peu malheureuse
à laquelle a fait face l'organisation qui s'appelle YMCA.
Antérieurement à l'adoption de la Loi sur l'évaluation
foncière, les organismes sans but lucratif étaient
automatiquement reconnus comme non imposables. Avec l'adoption de la Loi sur
l'évaluation foncière, il fallait que ces organismes s'adressent
à la Commission municipale pour se faire déclarer organismes
charitables, etc. Cette organisation a fait une telle demande, mais seulement
en 1979. La ville subventionne cet organisme depuis de nombreuses
années. Alors, nous suggérons simplement de légaliser sa
situation rétroactivement.
M. Marcoux: Une reformulation nous a été
proposée par le ministère. Je vous proposerais de la lire. Nous
sommes d'accord pour adopter le texte tel que vous le lirez bientôt.
M. Gault: Alors, l'amendement que nous proposons se trouve
à la page 3 du texte explicatif que nous vous avons distribué et
se lirait comme suit: "L'immeuble connu et désigné comme le lot
242-1417 du cadastre officiel de la paroisse de Saint-Laurent, portant le
numéro civique 1745, boulevard Décarie, appartenant au Young
Men's Christian Association of Montreal, reconnu par la Commission municipale
du Québec le 20 décembre 1979, conformément au paragraphe
10 de l'article 18 de la Loi sur l'évaluation foncière (L.R.Q.,
chapitre E-16) telle qu'elle se lisait à cette date, est exempte de
toute taxe foncière pour les exercices financiers 1977, 1978 et 1979."
C'est un texte emprunté de la Charte de la ville de Montréal qui
a eu une situation à peu près identique.
M. Marcoux: Adopté? M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M- Fallu): S'il vous plaît! On me
signale qu'il y a une petite nuance.
M. Marcoux: Mais le texte vient d'être lu.
M. Saintonge: Ce n'est pas le bon? Le Président (M.
Fallu): Non.
M. Marcoux: Vous avez lu le texte que le ministère des
Affaires municipales vous a proposé?
Le Président (M. Fallu): Non, c'est le texte de la
ville.
Une voix: Non, on vient de le distribuer, M. le ministre.
Le Président (M. Fallu): Alors, si vous le permettez et si
vous êtes d'accord, il y a trois petites corrections qui pourraient
être apportées. Au lieu de "portant le numéro civique", ce
serait "situé au numéro civique".
M. Saintonge: M. le Président, puisqu'il y a
déjà eu des erreurs qui se sont produites dans d'autres textes de
loi, je demanderais qu'on lise le texte de loi tel que proposé.
Le Président (M. Fallu): Non, je veux convenir avec Me
Gaul du texte et, ensuite,
j'en ferai la lecture rapidement. Donc, "telle qu'elle se lisait
à cette date est exempt" et non pas "exempte". L'exercice financier
"de". Il y a un article.
Si vous êtes d'accord...
M. Gaul: Le texte convient, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): ...je fais lecture à
nouveau de l'amendement tel qu'il sera maintenant déposé."
L'immeuble contenu et désigné comme le lot 242-1417 du cadastre
officiel de la paroisse de Saint-Laurent situé au numéro civique
1745, boulevard Décarie, appartenant au Young Women's Christian
Association of Montreal, reconnu par la Commission municipale du Québec
le 20 décembre 1979, conformément au paragraphe 10 de l'article
18 de la Loi sur l'évaluation foncière (L.R.Q., chapitre E-16)
telle qu'elle se lisait à cette date, est exempt de toute taxe
foncière pour les exercices financiers de 1977, 1978 et 1979."
M. Rodrigue: M. le Président, une petite correction si
vous le permettez. Quand vous avez commencé la lecture, vous avez dit
l'immeuble "contenu". Il faudrait plutôt dire l'immeuble "connu"...
Le Président (M. Fallu): Ohî Je m'excuse.
M. Rodrigue: ...pour les fins d'enregistrement.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'immeuble connu. Et on me
signale que j'ai dit Young Women's, alors que c'est Young Men's.
Une voix: Oui.
M. Rodrigue: Mais vous ne faites pas la différence, M. le
Président?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est adopté.
L'article 7 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Dussault: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui?
M. Dussault: ...je voudrais proposer...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: ...comme article 8 - il y aura donc décalage
par la suite - que soit inséré l'article constitutionnel habituel
qui dit: "La présente loi a effet indépendamment des dispositions
des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B
de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des droits du Parlement du
Royaume-Uni pour l'année 1982)."
M. Gaul: M. le Président, c'est avec plaisir que je vais
laisser la parole à M.
Cousineau qui est membre du comité exécutif.
Le Président (M. Fallu): M. Cousineau.
M. Cousineau: M. le Président, cette question n'a pas
été discutée au niveau du conseil et je m'en remets au
désir de la commission.
Le Président (M. Fallu): Alors donc, à nouveau, la
commission...
M. Saintonge: Je ne veux pas amorcer un débat, M. le
Président. C'est un projet de loi qui est présenté par la
ville et c'est la ville qui devrait accepter de l'inclure ou non dans son
projet de loi. À ce moment-là, vous nous informez que, comme
membre du comité exécutif, de toute façon, vous n'avez pas
le pouvoir, vous n'avez pas l'accord de la municipalité de
l'intégrer. C'est beaucoup plus simple à ce moment de dire, s'il
n'y a pas d'accord, qu'il n'est pas proposé.
M. Cousineau: M. le Président, je ne peux pas être
le porte-parole de mes collègues qui ne sont pas ici. (12 h 15)
M. Saintonge: C'est cela.
M. Cousineau: Alors, je m'en remets au désir de la
comission et je ne veux pas discuter davantage.
M. Saintonge: Ce que je veux dire, monsieur, c'est que si le
proposeur du projet de loi avait jugé extrêmement utile que ce
soit inclus là-dedans - ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il a le projet de
lois dans les mains, ce n'est pas aujourd'hui que le projet de loi a
été fait - il aurait demandé l'assentiment de la ville, il
nous aurait contacté antérieurement pour obtenir l'assentiment
par résolution du conseil afin que cet article soit inclus dans le
projet de loi purement et simplement. Remarquez que l'on aurait accepté,
si tel était le voeu de la municipalité, que cet article soit
inclus dans la loi. Mais, dans le cas présent, on vous met une pression
indue sur les épaules, dans le sens qu'on vous demande d'accepter pour
la municipalité, au nom du conseil, que cet article soit inclus dans le
projet de loi. Il reste que le ministre ici ou quelque député que
ce soit ne pourrait pas vous demander
d'inclure tel article. Vous l'avez vu, pour les dispositions de
l'article 4 et même dans le dernier article, l'article 7, on a
demandé que ce soit une proposition de la ville qui soit faite ici et
non une proposition de la commission parlementaire, et c'est ce qu'on a fait.
Pourquoi, dans le cas de l'article constitutionnel, dirait-on: On ne s'en lave
plus les mains, passez-le-nous, on va en décider? À mon point de
vue, on aurait dû vous demander antérieurement si, oui ou non,
l'intention de la municipalité était de présenter un tel
article. Sinon, quant à nous, ça ne change rien au contraire,
à vos droits. Cela ne vous en enlève pas, ça vous en donne
plus.
On a une opinion contraire de l'autre côté. On ne veut pas
faire de discussion de principe. Ce n'est pas mon intention de discuter du
principe de cet article avec la ville de Saint-Laurent ou qui que ce soit.
C'est un choix qu'on vous donne en temps et lieu. Si on ne vous l'a pas
donné en temps utile, je maintiens qu'on ne devrait pas
l'intégrer dans le projet de loi. C'est à la ville de
Saint-Laurent de décider de l'intégrer ou non dans le projet de
loi, pas à la commission parlementaire.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, ce principe que je demande
d'introduire est bien au-dessus des préoccupations particulières
qui ont fait l'objet du projet de loi que la ville de Saint-Laurent m'a
demandé de présenter" à l'Assemblée nationale. Il
est vrai qu'un député de l'Assemblée nationale peut
présenter un projet de loi sans être complètement d'accord
avec le contenu du projet de loi. On se met de cette façon au service
des municipalités qui nous en font la demande.
D'un autre côté, je pense qu'il n'y aurait pas lieu de
demander à un député de se renier profondément en
déposant un projet de loi à l'Assemblée nationale s'il
n'est pas en mesure de faire en sorte que ses préoccupations les plus
fondamentales soient encore reconnues dans l'action qu'il entreprend. Je suis
sûr que, si j'avais demandé à la municipalité de
Saint-Laurent si elle consentait à ce que cette clause soit
ajoutée au projet de loi et que, pour moi, ç'aurait
été une question de principe, la municipalité aurait
donné son accord pour que ça se fasse.
Cela ne m'est pas venu à l'idée au moment où j'ai
accepté, mais je pense qu'on peut apprécier que le porte-parole
de la ville de Saint-Laurent nous dise aujourd'hui que ça ne poserait
pas de problème de principe auprès du conseil municipal. C'est
pour ça que je l'ai proposé, mais je pense que cette question ne
devrait pas être...
Vous l'avez expliqué tout à l'heure. Je n'ai pas pris la
parole, parce que je savais que j'aurais l'occasion de le faire un peu plus
tard, mais il est vrai que les municipalités ont la liberté de
demander que soient reconnues certaines prérogatives par le biais d'un
projet de loi. Je ne pense pas que vos explications aillent jusqu'à
cette question de la Loi constitutionnelle. Je pense qu'on devrait demeurer
libres, et qu'on est encore libres, comme membres d'une commission
parlementaire, de faire en sorte que l'encadrement général soit
celui qui protège la collectivité. La protection que nous voulons
est importante parce que les municipalités sont de juridiction
provinciale.
Il y a deux domaines où les Québécois sont
souverains. L'aile parlementaire ministérielle voudrait élargir
cette question, mais, actuellement, la population ne nous a pas encore
donné cette permission. Il y a deux domaines où c'est vrai: le
domaine de l'éducation et celui des municipalités.
M. Saintonge: Est-ce pertinent au débat, M. le
Président?
M. Dussault: Compte tenu que, cons-titutionnellement, il y avait
cette reconnaissance, nous voulons être bien sûrs que cette
protection est dans la loi. C'est pour cette raison que j'ai demandé de
l'intégrer.
Le Président (M. Fallu): J'ai pris l'ensemble de ce
débat comme étant une question de règlement puisqu'il
s'agissait non pas de savoir, sur le fond, si, oui ou non, nous étions
d'accord sur le principe contenu dans cet article, mais si nous devions ou non
l'inclure. Or, il arrive que nous n'avons aucune demande formelle de la
ville.
M. Rochefort: Aucune demande à quel effet?
Le Président (M. Fallu): À l'effet d'inclure cet
article dans le projet de loi.
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Fallu): Un rappel au
règlement.
M. Rochefort: Vous m'excuserez, mais je viens d'entendre - vous
me corrigerez si j'entends des voix - le vice-président du comité
exécutif de la ville de Saint-Laurent dire qu'il s'en remettait à
notre décision. Est-ce que vous avez bien dit cela il y a quelques
minutes?
M. Cousineau: Je n'ai pas changé d'idée.
M. Rochefort: M. le Président, ce n'est pas qu'on n'a pas
de demande. Comme cela s'est produit tantôt pour
Saint-Bruno-de-Montarville ou pour Saint-Pierre-de-Lamy ou quelque chose comme
cela, on nous a dit: On s'en remet à votre décision. On a pris
une décision. On ne nous dit pas que l'on n'en veut pas, mais on nous
dit: Votre décision sera la nôtre. Je ne comprends pas cela de la
même façon que vous.
Le Président (M. Fallu): De la même façon
dont j'ai procédé pour Saint-Bruno-de-Montarville et que la
décision a dû se prendre ici, je pense qu'il faut, en effet, que
la décision se prenne. Maintenant, vous savez que nous avons des
impératifs considérables. Nous avions même une entente
disant qu'à midi quinze minutes au plus tard nous devions ajourner.
Est-ce que nous pourrions, en termes d'animation de nos travaux, prendre
immédiatement cette décision?
M. Dussault: Avant de prendre cette décision...
Le Président (M. Fallu): II faut prendre
immédiatement cette décision.
M. Dussault: ...très brièvement, M. le
Président, je voudrais simplement, pour donner un sens à mon
intervention, rappeler que M. le député de Laprairie m'a mis en
cause - il ne faudrait jamais qu'on l'oublie -en disant que j'aurais dû
vérifier cette chose auprès de la ville au moment où a
été déposé ce projet de loi.
M. Saintonge: Faites votre job.
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Saintonge: Faites-la, votre job, il n'y aura pas de
problème.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Châteauguay, vous avez une proposition qui est là sur la table et
je la mets aux voix. Cette motion est-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Adopté sur division.
M. Saintonge: Je veux tout simplement dire, M. le
Président, que je ne suis pas d'accord avec la façon dont le
débat s'est déroulé. Je réprouve le fait qu'on
puisse mettre sur le vice-président du comité exécutif de
la ville de Saint-Laurent une telle décision.
Le Président (M. Fallu): Donc, un article 8 nouveau est
adopté sur division.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 8, devient l'article
9?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Concernant la renumérotation?
Le Président (M. Fallu): Le titre de la loi est
adopté. Le projet de loi est adopté. Nous adoptons
également une motion de renumérotation compte tenu des
changements intervenus dans le projet de loi.
M. Rodrigue: Adopté. À quelle heure nos travaux
doivent-ils reprendre?
Le Président (M. Fallu): Nos travaux doivent reprendre
vers 16 h 30. Nous suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise de la séance à 17 h 6)
Le Président (M. Fallu): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux à
l'instant. Nous aborderons l'étude du projet de loi 207, Loi modifiant
la charte de la ville de Laval. Je cède la parole au
député qui a présenté le projet de loi, le
député de Vimont. Ce dernier va nous présenter nos
invités et il nous donnera un certain nombre d'explications sur l'avenir
du projet.
Projet de loi 207
Remarques préliminaires
M. Jean-Guy Rodrigue
M. Rodrigue: M. le Président, il me fait plaisir, en tant
que député de Vimont, de parrainer ce projet de loi qui contient
des dispositions importantes pour la ville de Laval et qui vient amender la
charte de cette municipalité. J'ai le plaisir d'accueillir le maire de
la ville de Laval, M. Claude Lefèvre, ainsi que le procureur de la
ville, M. Fernand Deveau. Ils sont avec nous, aujourd'hui, pour l'étude
de ce projet de loi.
Ce projet de loi, M. le Président, a deux aspects importants. Le
premier, c'est celui d'octroyer à la ville de Laval des droits, dits de
tréfonds, qui lui permettront de réaliser une portion importante
des travaux d'assainissement des eaux que la
ville a prévu exécuter cette année dans le cadre du
plan de relance du gouvernement du Québec. On se rappellera que la ville
de Laval avait projeté de faire des travaux de l'ordre de 17 000 000 $,
cette année, dans le cadre d'une entente qui avait été
résignée, amendée, vers la fin de l'année 1983 et
qui prévoyait l'injection de 185 000 000 $ sur une programmation qui
devrait s'échelonner jusqu'en 1991. Mais à la suite de l'annonce
du plan de relance, la ville de Laval a accepté
d'accélérer, d'une façon très importante, son
programme d'assainissement des eaux. Or, au lieu de 17 000 000 $ en 1984-1985,
ce sont des travaux de l'ordre de 95 000 000 $ que la ville doit
réaliser. Une partie de ces travaux vont se faire en galeries
souterraines. Alors, la ville de Laval n'ayant pas de métro, n'avait pas
antérieurement demandé la...
M. Marcoux: S'il n'en tient qu'à l'Opposition, elle n'en
aura pas.
M. Rodrigue: ...permission, l'autorisation de creuser des
galeries souterraines dans le roc. Étant donné qu'une bonne
partie des collecteurs des eaux usées doivent se faire sous la forme de
galeries souterraines dans le roc, il est important, aujourd'hui, que nous
octroyions à la ville de Laval le droit de creuser ces galeries, ces
tunnels et, de ce fait, que nous lui octroyions ce qu'on appelle des droits de
tréfonds.
La deuxième partie du projet de loi traite d'amendements que la
ville veut apporter à sa charte pour que l'administration et la
direction de la Commission de transport de Laval soient sous sa juridiction.
Actuellement, la ville nomme un commissaire à la commission de
transport, le gouvernement en nomme un autre et le directeur
général est choisi par les deux parties pour former une
commission de trois membres qui dirige les destinées de la Commission de
transport de Laval.
En 1982, lors de la publication du livre blanc par le ministre des
Transports, le gouvernement avait indiqué qu'il souhaitait que le
contrôle des commissions de transport devienne de juridiction locale.
Lors de l'audition des mémoires sur ce livre blanc, la ville de Laval
nous avait indiqué qu'elle était d'accord avec cette politique
énoncée par le gouvernement du Québec et qu'elle
souhaitait administrer la Commission de transport de Laval, du moins nommer les
membres du conseil d'administration. Les dispositions contenues au
présent projet de loi - articles 2 à 7 - permettraient à
la ville de Laval d'administrer la Commission de transport de Laval.
Aujourd'hui, à la suite de discussions antérieures, nous
devrions adopter l'article 1 du projet de loi qui traite des droits de
tréfonds. Quant aux articles traitant de la
Commission de transport de Laval, étant donné que le
ministre des Transports du Québec souhaite présenter une
loi-cadre pour régir les administrations de commissions de transport et
qu'il nous a indiqué qu'il allait présenter cette loi-cadre
à l'automne, il y aurait sans doute lieu de retirer ces articles du
projet de loi présenté par la ville de Laval.
Cependant, pour permettre l'étude de ces dispositions, au cas
où le projet de loi-cadre retarderait et ne serait pas
présenté à l'automne, je vous indique tout de suite mon
intention de déposer, la semaine prochaine, un projet de loi en mon nom
qui reprendrait les dispositions des articles 2 à 8 inclusivement du
projet de loi 207 qui nous est présenté aujourd'hui, de sorte que
nous puissions les référer pour étude en commission
parlementaire en septembre. Si le projet de loi-cadre sur les administrations
des commissions de transport devait retarder, nous pourrions, par un projet de
loi de cette nature, permettre quand même à la ville de Laval de
prendre le contrôle de l'administration de la commission de
transport.
Il y a un besoin essentiel de procéder avant le 31
décembre 1984 parce que, le 1er janvier 1985, entre en vigueur le
nouveau régime des commissions intermunicipales de transport pour toute
la zone située au nord de la rivière des Mille îles et qui,
actuellement, est desservie par la Commission de transport de Laval. Il faut
donc que les intentions du gouvernement soient connues en cette matière
de façon que l'administration de la ville de Laval et celle des villes
situées sur la rive nord de la rivière des Mille îles
puissent savoir que le gouvernement du Québec a l'intention de permettre
à la ville de Laval d'administrer la commission de transport, de sorte
que ces municipalités pourraient entamer des discussions
préliminaires quant au service de transport en commun qui pourrait
continuer d'être donné par la CTL, si c'est là le
désir des conseils intermunicipaux de transport, au nord de la
rivière des Mille îles.
M. le Président, ce sont les remarques préliminaires que
je voulais faire sur ce projet de loi. Il m'apparaît, à ce
stade-ci, qu'il est urgent d'adopter l'article 1. Quant aux autres articles,
comme je vous l'ai indiqué, cela fera l'objet d'un dépôt de
ma part la semaine prochaine.
Le Président (M. Fallu): Mme la
vice-présidente.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Vous me permettrez quelques mots, M. le
Président. J'avais envie de dire au nom du caucus libéral de
Laval, parce qu'on parle beaucoup de caucus à
Laval. C'est à l'unanimité que nous vous souhaitons la
bienvenue...
Il n'y a pas de problème, M. le député de
Gouin.
M. Marcoux: Vous êtes limités dans votre caucus.
Une voix: II y en a plus que chez vous.
Mme Bacon: II y en a plus que chez vous. Il ne faudrait pas
commencer là-dessus parce qu'on peut révéler bien des
choses.
Je souhaite la bienvenue à M. le maire de la ville de Laval, de
même qu'à Me Deveau au nom de mon collègue, le
député de Laprairie. Je leur offre notre entière
collaboration. Si on doit retirer certains articles de la Loi modifiant la
Charte de la ville de Laval, il faut quand même lui donner la garantie
que le gouvernement donnera suite à ses besoins, parce que je sais que
M. le maire tient beaucoup à regarder de plus près les services
donnés par la CTL et, en même temps, l'administration de la CTL
comme telle. J'espère que M. le ministre nous présentera avec une
politique globale.
Nous faisons souvent la demande de politique globale, nous de
l'Opposition. Mais le ministre nous a dit, ce matin, qu'il pourrait revoir un
projet de loi pour l'automne. Dans ce cas, le député de Vimont
ayant dit qu'il déposera un nouveau projet de loi, je pense que cela
assurera à la ville de Laval une possibilité d'étude de ce
projet le plus rapidement possible. Nous, de l'Opposition, nous continuerons
d'apporter notre collaboration à ce titre, afin de régler ce
problème le plus rapidement possible.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, je vous cède
la parole.
M. Claude-Ulysse Lefèvre
M. Lefèvre (Claude-Ulysse): M. le Président, madame
et messieurs de la commission, merci de nous recevoir. Vous me permettrez une
salutation tout à fait spéciale à la députation qui
nous représente à Laval, Mme Bacon pour Chomedey et le parrain du
projet de loi, M. le député de Vimont.
D'emblée, je souscris aux remarques faites par le
député de Vimont sur les buts que nous poursuivons en faisant
cette demande de projet de loi privé. Bien sûr, nous aurions
préféré que les clauses concernant la CTL soient
adoptées, mais, tel que convenu, nous pouvons retarder à
l'automne, d'autant que M. le député de Vimont déposera
sous peu un projet de loi en son nom, ce qui, à toutes fins utiles, nous
donne au moins une autorité, sinon légale, pour discuter avec nos
collègues de la rive nord, puisque notre intention est de maintenir dans
cette région un transport intégré pour toutes les
municipalités, pour autant, évidemment, que ces gens-là
veuillent bien de nous.
À ce jour, comme vous le savez, nous sommes la seule commission
de transport qui fait un service régional sans que le déficit en
soit absorbé par ces municipalités. M. le Président, vous
êtes encore bien au courant de ces faits. Nous entendons négocier
d'une façon très équitable avec nos collègues et
avec cette population, puisque nous faisons partie intégrante de cette
grande région et nous désirons assumer notre rôle.
Donc, dès l'automne, tant mieux si un projet de loi public vient
nous donner le droit qui a déjà été accordé
par la loi 46 aux municipalités régionales de comté de
pouvoir s'ériger en commission locale de transport. Si la loi publique
vient le consacrer, cela nous donnera quelques mois au moins pour terminer nos
transactions. Au cours de l'été, nous allons nous employer
à négocier des ententes. Il est même de notre intention, je
le dis maintenant, d'accorder peut-être des sièges à des
gens pour autant qu'ils voudront bien contribuer et participer à la CTL.
Nous n'avons même pas d'objection à en changer le nom, si cela
peut satisfaire certaines personnes.
Quant au premier article sur la servitude ou le droit du
tréfonds, il est important puisque nous entendons aller en soumissions
publiques dès le mois de juillet prochain, pour un tunnel qui partira de
la 100e avenue à Chomedey pour se rendre jusqu'à
Saint-Vincent-de-Paul. Il s'agit d'un tunnel de 5 à 7 pieds de
diamètre, situé à environ cinquante pieds dans le roc en
bordure de la rivière des Prairies. C'est un projet d'environ 45 000 000
$. Il est donc important que nous puissions procéder sans avoir au
préalable à faire les expropriations, d'autant plus qu'il n'y a
pas de danger -pour ceux qui connaissent le côté physique des
lieux - que nous puissions troubler en quoi que ce soit les
propriétaires du fonds.
Alors, je vous remercie de nous entendre. Le projet de loi est bien
court, mais en ayant ce droit, nous pourrons procéder. Quant à la
deuxième partie, nous allons continuer à vivre d'espoir
jusqu'à l'automne, puisque l'on me dit qu'avant les prochaines neiges
tout serait normalement réglé.
Le Président (M. Fallu): Merci. M. le maire. M. le
ministre, vous avez des remarques préliminaires, notamment en ce qui a
trait à la deuxième partie?
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: Cela raccourcira peut-être l'étude
article par article.
Je vais d'abord saluer également le maire de Laval, il me fait
plaisir de le rencontrer à nouveau, ainsi que le procureur, Me Deveau.
Il nous fait plaisir d'étudier ce projet de loi. Quant au premier
article, j'aurai une remarque tantôt, j'y reviendrai. En ce qui concerne
les articles 2 à 7 concernant la Commission de transport de Laval, je
veux qu'il soit très clair dans notre esprit que, si nous avons
préféré demander à Laval d'attendre, de surseoir,
d'user de patience, c'est qu'à la suite des discussions que j'ai eues
avec mon collègue, le ministre des Transports, qui vient d'arriver
à ce ministère, celui-ci caresse le désir de faire adopter
une loi-cadre sur les communautés urbaines de transport ou d'harmoniser
les lois publiques des communautés urbaines de transport. Il veut
même faire adopter, sous forme de lois publiques, des lois
particulières à chacune des communautés urbaines de
transport - dans votre cas, c'est un projet de loi privé qui est
présenté - dans le but d'harmoniser les différentes
situations qu'il y a actuellement au Québec dans ce secteur, selon
l'esprit du livre blanc que vous avez très bien compris concernant le
transport en commun. Je peux vous assurer que ce ne sont pas des objections sur
le fond qui ont entraîné ce délai que nous vous demandons
d'accepter, mais c'est vraiment une question d'opportunité en termes de
temps. Je pense qu'il est normal que mon collègue souhaite faire le tour
de l'ensemble de ce dossier, parce qu'il veut proposer au gouvernement une loi
en ce sens.
Par mesure de précaution, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut
arriver du programme législatif et des priorités
législatives qui seront retenues par le gouvernement à l'automne
et au printemps prochain - lors des discussions que nous aurons au Conseil des
ministres, fort probablement en septembre, ces priorités seront
dégagées - on a convenu ensemble qu'on déposerait un
projet de loi privé reprenant les articles concernant la commission de
transport. Je dois consulter mon collègue du ministère des
Transports. Je peux assurer le maire de Laval - je pense que c'est important
pour lui et ses citoyens - que nous sommes prêts à tout faire pour
que cette situation soit réglée pour l'automne prochain, avant le
1er janvier 1985, selon votre souhait.
Je ne désire pas être plus long, simplement pour indiquer
que mes idées seraient plus avancées si Mme la
députée de Chomedey m'avait fait parvenir la lettre qu'elle
m'avait promise en commission parlementaire il y a quelques semaines, donnant
son opinion sur la structure idéale qui devrait convenir à la
Commission de transport de Laval. J'attends toujours, pour méditation et
réflexion, cette lettre de Mme la députée de Chomedey,
puisqu'il est normal qu'un ministre tienne compte du point de vue de
l'Opposition dans sa réflexion sur les projets de loi qui
concernent...
Mme Bacon: Ce n'est pas adopté.
M. Marcoux: Oui, il a été adopté, à
l'unanimité, en deuxième lecture, Mme la députée.
Même, c'est une proposition du député de Saint-Louis, au
cas où vous l'auriez oublié. Vous pouvez le renier maintenant, le
député de Saint-Louis. Mais c'est une proposition du
député de Saint-Louis, faite en commission parlementaire, que
j'ai retenue.
Mme Bacon: Gardez votre ton serein.
M. Marcoux: Peut-être que j'ai fait une erreur en retenant
sa proposition.
Mme Bacon: Votre ton serein vous va mieux, M. le ministre.
M. Marcoux: Je ne le sais pas, c'est ce que vous pensez.
Mme Bacon: Votre ton serein vous va mieux.
M. Marcoux: Là, vous revenez sur un autre sujet, mais
revenons sur ce sujet-là. Peut-être que j'aurais tort de
m'inspirer de vos recommandations, mais je veux présumer que j'aurais
plutôt raison de m'inspirer de vos recommandations. En tout cas,
j'attends toujours avec impatience cette lettre. Et comme il y aura quelques
mois qui s'écouleront d'ici la reprise de nos travaux, s'il y a lieu, je
suis convaincu que Mme la députée de Chomedey trouvera le temps
de me faire part de ses commentaires.
Ce sont les seuls propos que je voulais ajouter sur les articles 2
à 7. J'aurai un commentaire très bref sur l'article 1.
Mme Bacon: Juste un petit mot.
Le Président (M. Fallu): Oui, Mme la
vice-présidente.
Mme Bacon: II faut quand même que je réponde au
ministre.
Le Président (M. Fallu): Je vous cède la parole,
d'autant plus que je vous comprends.
Mme Bacon: Je n'en abuse pas, M. le Président. J'aimerais
quand même dire au ministre que je me devais de faire connaître au
premier magistrat de la ville le cheminement de cette réflexion avant de
la communiquer au ministre. Je lui enverrai copie de cette lettre. Il aura tout
le long cheminement que j'ai fait à partir de la date
où j'ai eu le dossier concernant la CTL et les amendements
à la Charte de la ville de Laval.
M. Marcoux: C'est-à-dire que je ne vous avais pas
oubliée.
Mme Bacon: Je n'ai rien oublié, non plus. Tout le travail
a été fait, M. le ministre, je vous enverrai une copie.
Une voix: II a hâte.
Le Président (M. Fallu): Bref, c'est déjà un
rendez-vous pour l'automne. Sur ce, nous sommes convoqués pour
étudier ici un projet de loi, ne l'oublions pas.
Étude détaillée
Le Président (M. Fallu): Article 1?
M. Marcoux: À ce sujet, M. le Président, article
1?
Le Président (M. Fallu): L'article 1?
M. Marcoux: Est-ce que le procureur peut nous indiquer
l'intention de la ville, très brièvement?
M. Deveau (Fernand): Oui, l'intention de la ville de Laval, c'est
de passer outre au pouvoir d'expropriation qu'elle a actuellement, pour la
simple raison qu'il serait trop long de procéder par expropriation
conventionnelle, d'une part, et, d'autre part, cela coûterait des sommes
excessives. Dans les circonstances, à l'exemple d'autres villes du
Québec, la ville de Laval demande, dans un premier temps, de
procéder par voie de tunnel; dans un deuxième temps, d'être
déclarée propriétaire du volume occupé par le
tunnel; dans un troisième temps, d'avoir une propriété ou
servitude sur les deux mètres qui entoureront la paroi intérieure
du tunnel pour les travaux à faire ou autres; en dernier lieu, les
formalités pour avertir les gens, d'une part, et, d'autre part, les
formalités à respecter s'il y a des poursuites en dommages
après.
Cela résume les intentions de la ville au niveau de l'article
1.
Le Président (M. Fallu): C'est bien. M. le ministre.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter cet article, quoique je m'interroge sur le fait que vous
n'ayez pas ajouté, après "conduits d'égout et d'aqueduc",
"et de métro", éventuellement, malgré le fait que le
colloque régional du Parti libéral ait rejeté toute
idée en ce sens pour le développement de Laval. C'est une
boutade'.
M. Deveau: Quant à nous, on n'a pas voulu copier
intégralement ce qui existe à la communauté urbaine.
M. Lefèvre: Quant à la question du métro, M.
le Président, bien sûr, on en a discuté à Laval ou,
du moins, certaines parties en ont discuté. Il n'est pas dit qu'il n'y
aura pas de métro à Laval et j'imagine que personne n'a dû
dire cela. De toute façon, on va tenter, encore une fois, d'être
original et, au lieu d'aller en tunnel, on ira peut-être d'une
façon aérienne. C'est moins coûteux et plus joli. Mais on
vous reviendra, soyez-en sûr, si nous avons ce besoin.
M. Marcoux: Ce sera un tunnel aérien. Adopté.
Le Président (M. Fallu): Puisqu'il n'y pas d'amendement
annoncé et que le consensus est là, la motion d'adoption de
l'article 1 est faite. M. le député de Vimont.
M. Rodrigue: Je voudrais introduire un amendement, sous forme
d'un article 2, qui se lirait comme suit... Il faut d'abord retirer les
articles 2 à 7 inclusivement...
M. Marcoux: II faudrait le demander au procureur.
M. Rodrigue: Oui.
M. Marcoux: Je demanderais, si possible, aux représentants
de la ville de Laval de retirer les article 2 à 7, car c'est plus
élégant, au niveau parlementaire, que de les battre, d'autant
plus que ce n'est pas parce qu'on est contre. Ils seront
représentés dans le cadre du projet de loi privé par le
député de Vimont.
M. Lefèvre: Bon. Pour que les notes...
M. Marcoux: C'est simplement une technique parlementaire.
M. Lefèvre: ...en fassent état, je dois vous avouer
qu'il n'y a pas eu de résolution du conseil m'autorisant ou autorisant
l'avocat à les retirer. Cependant, je tiens quand même à
vous dire que l'exécutif, les conseillers et ceux de l'opposition, ont
été mis au courant de ce retrait à la suite de la demande
du ministre des Transports. Donc, comme j'ai l'habitude de prendre en
main...
Le Président (M. Fallu): M. Lefèvre. M.
Lefèvre: Oui.
Le Président (M. Fallu): Non. Permettez-moi de vous
interrompre. Je vais peut-être vous proposer, plutôt que ce soit la
ville qui prenne charge de ce retrait, que ce
soit le proposeur officiel, ici à l'Assemblée nationale,
le député de Vimont...
M. Rodrigue: Oui, je vais le faire.
Le Président (M. Fallu): ...et notre technique
parlementaire sera respectée.
M. Rodrigue: M. le Président, je propose que les article
2, 3, 4, 5, 6 et 7 du projet de loi 207 soient retirés.
Le Président (M. Fallu): Cette proposition agrée
à la commission. Donc, les articles 2, 3, 4, 5, 6 et 7 sont
retirés.
M. Rodrigue: Est-ce accepté?
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Vimont, vous avez la parole.
M. Rodrigue: M. le Président, je voudrais proposer un
amendement au projet de loi, un nouvel article 2 qui se lit comme suit: "La
présente loi a effet indépendamment des dispositions des articles
2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur
le Canada, chapitre II du recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982)." Vous avez le texte ici. (17 h 30)
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: On m'informe puisqu'on est dans les techniques
législatives, qu'avant d'adopter un nouvel article on doit adopter tous
les articles imprimés. Donc, on devrait adopter l'article 8 avant de
proposer d'autres articles. Suivant le règlement Geoffrion, semble-t-il
qu'on devrait procéder de cette façon.
Le Président (M. Fallu): Je prends note de votre
intervention, sauf que n'ayant jamais lu le règlement Geoffrion...
M. Marcoux: Si on devait toujours attendre la fin d'un projet
pour ajouter de nouveaux articles, ce qu'on n'a jamais fait...
M. Saintonge: À moins d'un consentement.
M. Marcoux: Non, c'est une nouvelle règle
parlementaire.
M. Saintonge: Bon, alors, on va consentir.
Le Président (M. Fallu): Je l'apprécie beaucoup.
L'amendement est déposé.
M. Marcoux: Adopté? Le nouvel article 2 est-il
adopté? Adopté.
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que la ville de
Laval est d'accord pour insérer cet article dans son projet de loi?
Le Président (M. Fallu): M. le maire, vous avez la
parole.
M. Lefèvre: Je voudrais simplement préciser que je
n'ai aucun commentaire à faire sur cette proposition du
député de Vimont en tant que maire de la ville de Laval.
M. Marcoux: Adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Donc, le nouvel article 2 est
adopté.
M. Rodrigue: L'article 8, M. le Président, qui devient
l'article 3.
Le Président (M. Fallu): Maintenant, l'article 8 qui
deviendrait l'article 3. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Marcoux: Merci, M. le maire.
Le Président (M. Fallu): Un moment, s'il vous
plaît!
M. Lefèvre: Merci, M. le Président, madame et M. le
député
Le Président (M. Fallu): Un moment! Je m'excuse. Le titre
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le projet de loi est
adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Nous faisons motion pour
renuméroter le projet de loi.
M. Marcoux: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Lefèvre: II me reste à vous remercier, M. le
Président, madame et messieurs. Mme Bacon soulignait qu'il y avait
harmonie entre les deux partis pour nous souhaiter la bienvenue. M. le ministre
m'a souvent mentionné qu'il nous fallait harmoniser des lois pour les
rendre électorales. Je vous souligne que la ville de Laval a comme
devise de vivre en harmonie. J'espère que nous pourrons
fidèlement harmoniser, à l'automne, une loi pour notre commission
de transport. Permettez-moi de
vous remercier et de remercier, d'une façon spéciale, le
parrain de notre projet, M. Rodrigue.
M. Rodrigue: Merci.
Le Président (M. Fallu): À bientôt, M. le
maire. Merci, M. Deveau.
Projet de loi 213 (suite)
Nous appelons maintenant le projet de loi 213, Loi modifiant la charte
de la ville de Granby, présenté par le député de
Shefford que nous saluons à l'instant et qui revient de sa
circonscription où il est sans doute allé annoncer de très
bonnes nouvelles. M. le député de Shefford, si vous voulez bien
nous présenter vos hôtes, qui sont également les
nôtres, et nous faire la présentation du projet de loi.
S'il vous plaît! Un peu de silence dans la salle.
Remarques préliminaires M. Roger
Paré
M. Paré: Merci, M. le Président, M. le ministre,
membres de la commission, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai
accepté de parrainer le projet de loi 213, Loi modifiant la charte de la
ville de Granby. J'en profite pour souhaiter la bienvenue à la
délégation de Granby, composée de M. Trépanier,
maire de Granby, ainsi que de Me Arsenault, M. Alain Noël, et M. Claude
Lavoie. J'en profite aussi pour souhaiter la bienvenue à deux autres
citoyens de Granby, soit Me Grignon et M. Avery.
Vous allez voir, à la lecture du projet de loi qui contient une
quinzaine d'articles, que la réputation de Granby pour son dynamisme,
son esprit avant-gardiste, ses projets évolutifs, ne sera pas
démentie par le projet de loi que nous allons étudier.
Étant donné que j'ai - et je m'en excuse - retardé la
présentation du projet de loi parce que j'ai dû aller dans mon
comté ce matin et que les gens de Granby sont ici depuis très
tôt, je ne serai pas plus long dans la présentation afin qu'on
puisse étudier le projet de loi et permettre aux gens qui sont ici
depuis ce matin de sortir un peu. J'en profite encore une fois pour resouhaiter
la bienvenue et demander au maire de Granby, M. Paul-O. Trépanier, qui
est à la tête de la délégation, s'il a quelques mots
à dire à la commission, si vous me le permettez, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Je céderai d'abord la
parole au député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Simplement un mot de
bienvenue au maire de Granby et aux personnes qui l'accompagnent. Je vous
assure, évidemment, de notre collaboration dans l'étude de votre
projet de loi. Je pense également qu'on peut vous remercier d'avoir
consenti à céder votre tour à deux autres
municipalités, qui ont pu être libérées plus
avant.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Trépanier: M. le Président, M. le ministre, Mme
et MM. les députés si vous me le permettez, avant mes remarques
préliminaires, je parlerai d'une chose qui pourrait paraître
triviale, mais qui ne l'est pas à mes yeux d'architecte. C'est qu'en
arrivant, ce matin, je me suis rappelé que, il y a plusieurs
années, quand M. Duplessis était à l'autre
extrémité de la salle et qu'il y avait une petite balustrade ici,
je regardais ces vieux meubles fabriqués de matériaux nobles qui
ont tant vu depuis tant d'années, tant entendu, mais j'ai
constaté leur état délabré. Il me semble,
étant donné qu'on est en train de poser des luminaires à
la vapeur de sodium au plafond, transperçant - c'est peut-être
criminel - ces vieux plâtres, qu'on pourrait peut-être, donner un
coup de décapage et refaire ces meubles. Quand on les voit du
côté des spectateurs, c'est déplorable. Ceci dit, je passe
à la partie importante.
Je désire, en premier lieu, vous faire part d'une constatation
qui nous a, à Granby, émerveillés. C'est la
rapidité avec laquelle nous nous sommes retrouvés ici cet
après-midi, parce qu'il n'y a pas tellement longtemps que nous avons
fait le dépôt de ce projet de changement à la charte de
notre ville. Je trouve cela remarquable et conforme à la vie
d'aujourd'hui où il faut que tout marche rondement. Vraiment, on pensait
que ce serait à la prochaine session, peut-être dans la cavalcade
de la fin de l'année, un peu avant Noël. On se retrouve
aujourd'hui. Cela, c'est merveilleux.
Le deuxième point que je veux souligner - je pense qu'il faut le
dire - ce sont les contacts très professionnels que nous avons eus avec
vos fonctionnaires. Nos personnes déléguées, entre autres,
notre avocat greffier, notre avocat conseil et notre urbaniste, M. Claude
Lavoie, n'ont qu'à se féliciter du travail qui a
été effectué avec vos fonctionnaires. Tout a bien
fonctionné. C'est le cas de le dire. Cela a été fait d'une
façon remarquable.
Finalement, nous avons eu le plaisir, ce matin, de déjeuner avec
M. Saintonge, qui a accepté notre invitation comme spécialiste de
l'Opposition, pour qu'on lui fasse part de nos demandes. Avec tout cela, on se
présente devant vous extrêmement satisfaits et on espère
qu'après cette étude que nous ferons, mon cher
député Roger Paré, en cette fin d'après-midi, les
décisions gouvernementales seront satisfaisantes pour
notre ville. Me Arsenault.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le maire. M. le
député, voulez-vous faire la présentation
générale du projet de loi ou appelons-nous immédiatement
les articles?
M. Paré: Étant donné, comme je le disais
tantôt, que j'ai suffisamment retardé le groupe, vu que j'ai
dû aller dans mon comté, je préfère qu'on
procède à l'étude article par article, à moins
qu'il n'y ait d'autres intervenants.
Une voix: Cela va. M. Paré: Cela va comme
ça.
Étude détaillée
Le Président (M. Fallu): Nous appelons donc l'article
1.
M. le procureur.
M. Arsenault (Guy): M. le Président, si vous me permettez,
il a été remis aux membres de cette honorable commission une
espèce de fascicule qui place les trois textes qui sont un peu à
l'étude et qui doivent chevaucher tout au cours de l'étude de
chacun des articles. Ce qui fait que vous avez, à gauche, le projet
déposé tel que rédigé et devant la commission; vous
avez, moins important, celui du centre; un peu plus important, celui
d'extrême droite, qui est le projet additionné de certaines
corrections que vous appelez papillons, et qui à certains égards,
a été fait en collaboration avec les conseillers de votre
ministère ainsi que d'autres personnes.
Alors, c'est cette façon qui serait la plus efficace de
procéder à l'étude de ce projet de loi. Évidemment,
le numérotation est moins importante.
M. le Président, est-ce que vous nous permettez d'aller au
numéro 1?
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'on doit comprendre, en
conséquence, que ce que vous appelez, selon notre vocabulaire, les
papillons, ce qui se trouve en souligné, constitue à toutes fins
utiles, les amendements du projet de loi 213?
M. Arsenault: Exactement, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Merci. Vous voulez nous
présenter l'article 1 et le projet d'amendement que vous voulez nous
proposer.
M. Arsenault: Oui. Le premier article tend justement à
accélérer l'adoption des règlements. Actuellement un avis
de motion doit précéder, un règlement et celui-ci ne peut
être adopté qu'à une séance ultérieure.
Nous demandons que cela puisse être à un ajournement, et je
crois qu'il y a un papillon qui nous arrive de l'extrême droite, qui est
une suggestion du ministère, M. le ministre, et que nous consentons
à ajouter, si le ministre est consentant.
M. Marcoux: Alors, si la municipalité accepte la
formulation proposée par le ministère, nous sommes prêts
à adopter l'article.
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît, j'ai une
vérification à faire.
M. Saintonge: M. le Président, je proposerais qu'on lise
l'amendement proposé afin que l'on puisse avoir dans les textes
mêmes les vraies propositions.
M. Marcoux: Je croyais que M. le député de
Laprairie l'avait déjà.
M. Saintonge: Ce n'est pas pour cela, c'est pour éviter
des situations comme celle de Saint-Léonard, entre autres, alors que
dans une loi privé l'an dernier, on se retrouvait avec des articles qui
n'avaient pas été adoptés dans le projet de loi et avec
des numéros différents. C'était un mélange complet.
Là, on sera certain de notre coup.
M. Arsenault: II y a un délai de deux jours francs qui est
ajouté.
Le Président (M. Fallu): Vous avez ce papillon nouveau qui
apporterait, notamment, à l'article 356, c'est-à-dire à
l'article 1, un très léger changement. L'article se lirait ainsi,
à la troisième ligne: au lieu d'"être adopté lors
d'un ajournement" "être lu lors d'un ajournement".
M. Arsenault: Je crois que, si on doit suivre la formulation de
la Loi sur les cités et villes, on dira "il doit être lu", parce
que, ultérieurement, on dit qu'on peut avoir une dispense de lecture. Je
crois qu'il serait préférable de dire "doit être lu", M. le
Président. (17 h 45)
Le Président (M. Fallu): Nous nous entendons sur cette
fomulation. Je fais donc lecture de l'amendement à l'article 1, tel
qu'il apparaît au projet de loi: "L'article 356 de la Loi sur les
cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19) est modifié, pour la
ville, par le remplacement du premier aliéna par le suivant: "336. Tout
règlement doit, sous peine de nullité, être
précédé d'un avis de motion donné en séance
du conseil et être lu lors d'un ajournement ou d'une séance tenue
à un jour ultérieur. Un délai de deux jours francs doit
s'écouler entre la date de la présentation de l'avis de motion et
celle de l'adoption du règlement par le conseil."
Une voix: C'est exact, M. le Président.
M. Saintonge: Je comprends que c'est l'article 356, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Fallu): 356.
M. Saintonge: J'avais compris 336, que vous aviez
mentionné.
Le Président (M. Fallu): Veuillez excuser ma
prononciation.
Est-ce qu'il y a accord sur cette nouvelle formulation?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 2. M. le procureur.
M. Arsenault: II s'agit d'une réglementation qui vise
à éliminer beaucoup de problèmes, dans beaucoup de villes.
Je ne sais pas s'il y a des précédents: il peut y en avoir. C'est
relativement aux systèmes d'alarme qui sont reliés de nos
industries à notre service de police, et d'autres systèmes
d'alarme également. Certaines défectuosités
mécaniques occasionnent de nombreuses fausses alarmes des sorties de
pompiers, etc. Le premier but est de réglementer cette chose et,
effectivement, je peux souligner certains précédents à la
ville d'Anjou et à LaSalle qui ont, à toutes fins utiles, les
mêmes pouvoirs et les mêmes droits.
M. Marcoux: Est-ce que vous êtes d'accord pour accepter la
formulation proposée par le ministère?
M. Arsenault: Oui, M. le ministre.
M. Marcoux: Est-ce que le président pourrait la lire?
M. Noël: II y aurait peut-être une correction au
niveau de la formulation du ministère. C'est que 23.2° est couvert
actuellement par la loi générale, par l'adoption du projet de loi
45. C'est pour cette raison que nous la formulons à 23.3 .
M. Arsenault: Ce devrait être l'article 23.3°.
M. Noël: Selon nous, elle devrait être effectivement
à 23.3°, parce que 23.2° est couvert actuellement.
M. Arsenault: II y a déjà un 23.2° dans la
loi.
M. Marcoux: Dans votre charte.
M. Noël: C'est dans la loi générale, M. le
ministre.
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
M. Saintonge: La loi 45 a amené un amendement qui fut
porté à 23.2°.
Le Président (M. Fallu): L'article 412 de cette loi,
entendons-nous bien, il s'agit de la Loi sur les cités et villes, est
modifié pour la ville. Il s'agit, en l'occurrence, de Granby, puisque
nous ne répétons pas par l'insertion après le paragraphe
23.3 du suivant...
M. Arsenault: Après 23.2°, M. le Président,
paragraphe 23.3°.
Le Président (M. Fallu): Par l'insertion, après le
paragraphe 23.2°, du paragraphe suivant, 23.3°.
M. Arsenault: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): "23.3° a) Pour
réglementer l'installation et le fonctionnement des systèmes
d'alarme et exiger un permis à cette fin aux conditions fixées
par le conseil; pour permettre à la ville de réclamer le
remboursement des frais encourus par elle dans les cas de
défectuosité ou de mauvais fonctionnement de tels
systèmes; b) Pour faire des arrangements spéciaux avec les
contribuables intéressés afin de relier leur système
d'alarme à un tableau central installé dans un édifice
municipal et pour autoriser le prélèvement d'une charge
appropriée pour bénéficier de ce service."
Cet amendement est-il adopté?
L'article 2 est-il adopté?
M. Saintonge: Est-ce que l'article 1 est adopté?
Demandez-le donc pour l'article 1.
Le Président (M. Fallu): Pardon, d'abord, est-ce que
l'amendement à l'article 1 est adopté?
M. Saintonge: Cela avait été adopté, mais
l'article 1 n'avait pas été adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 1 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 1 est adopté.
Merci. J'appelle donc l'article 3.
M. Arsenault: L'article 3, M. le Président, c'est ce qui
touche les pistes cyclables et ce genre de véhicules, et les
allées piétonnières également. L'article 415
9°a parle uniquement de bicyclettes et nous considérons que cela
peut être élargi; on ne veut pas être cloisonné. Il y
a des tricycles, des triporteurs, des chaises roulantes; il y a
bien des choses. Alors, nous parlons de vélocipèdes,
bicyclettes.
M. Marcoux: Est-ce que la municipalité est prête
à accepter la formulation proposée par le ministère?
M. Arsenault: Oui, M. le ministre. Nous l'acceptons.
Le Président (M. Fallu): Alors, je fais lecture de
l'article 3: "L'article 415 de cette loi est modifié pour la ville: 9a:
Pour prescrire et réglementer la construction et l'usage des voies pour
bicycles, bicyclettes et autres vélocipèdes sur toute rue,
allée ou place publiques;
Pour décréter l'aménagement des voies
piétonnières ou des pistes cyclables dans toute rue, ruelle ou
place publique ou autre endroit sur lequel la ville possède des droits
ou des servitudes, et en régler la construction et l'usage, et permettre
aux préposés de la ville de voir à l'application de ce
règlement."
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 3 est adopté.
Est-ce que l'article 3 tel qu'amendé est adopté?
M. Arsenault: II y a un deuxième paragraphe, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Exact. On me signale une
technicité si on se réfère au projet de loi 213 tel que
déposé. J'ai oublié de faire lecture d'un
élément puisque l'article 415 sera modifié sous deux
aspects. J'ai oublié de signaler qu'en technique de rédaction on
devrait, d'abord, avoir un premièrement dont je fais lecture: "1°
par le remplacement du sous-paragraphe a du paragraphe 9 par le suivant:"
Là, on enchaînerait.
La seconde partie: "2° par l'insertion, après le paragraphe
30 , du suivant:" Et maintenant, c'est le texte tel qu'il apparaît au
projet de loi 213 déposé à l'Assemblée nationale le
16 mai.
M. Arsenault: Exact, M. le Président. Cela se
réfère, évidemment, au stationnement dans les centres
commerciaux ou autres endroits.
M. Marcoux: Adopté.
M. Arsenault: Pouvoir réglementer les stationnements dans
les centres commerciaux ou les terrains publics; les stationnements publics sur
propriété privée, là où la ville,
normalement, de par la loi, n'a pas de juridiction.
Le Président (M. Fallu): Vous avez une remarque, M. le
député de Laprairie?
M. Saintange: Non.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter cet
alinéa.
Le Président (M. Fallu): Cet alinéa est
adopté. Alors, l'article 3 est donc adopté en entier. J'appelle
l'article 4.
M. Arsenault: Évidemment, M. le Président, Me
Hébert, mon confrère pour la ville de Saint-Bruno-de-Montarville,
ce matin, m'a créé beaucoup de précédents;
j'aimerais m'appuyer sur certains mais sur d'autres, ultérieurement,
j'ai trouvé moins agréable l'issue. Quoi qu'il en soit, il
s'agit...
M. Marcoux: Est-ce que vous voulez blâmer la
commission?
M. Arsenault: Non, pas du tout. C'est mon confrère de ne
pas avoir si bien plaidé. Non, non, ce n'est pas vrai. Me Hébert
est un excellent avocat. D'ailleurs, j'ai l'impression que je vais arriver aux
mêmes fins que lui, M. le Président.
Quoi qu'il en soit, je me dois de mentionner à la commission le
problème général que les cités et villes - toutes
les villes - ont, au Québec. Ce sont ces espèces de vendeurs
ambulants qui s'installent à la veille de la fête des mères
ou dans d'autres circonstances, sans permis, ni quoi que ce soit, qui vont
soutirer à nos marchands installés le plus beau de leur revenu
annuel. C'est ce que vise l'article 23 pour réglementer la vente
d'articles à l'extérieur d'un bâtiment permanent, entre
autres. Jusque-là, cela va bien. On ajoute, évidemment: La ville
consent également et accepte de bon gré d'y mettre l'exception
des aliments à ce sujet, mais là où le problème
subsiste, c'est la possibilité de donner un effet coercitif valable
à cette demande, laquelle réside dans le deuxième
paragraphe du papillon qui est remis devant cette honorable commission. C'est
la possibilité, le dimanche ou le samedi, de faire cesser illico - je ne
sais pas si on met manu militari, j'aurais le goût de le mettre -les
activités illicites. Parce que les contrevenants aiment mieux payer 200
$ d'amende et continuer, pour toute la fin de semaine, cette espèce de
vente ambulante dans nos rues. Ce sont des personnes qui, habituellement,
viennent de l'extérieur, d'autres villes, de je ne sais où,
d'autres pays ou provinces.
Alors, c'est un peu ce que nous demandons. Je crois que l'adoption de
cet article, qui est un peu différent de la façon de
procéder dans l'obligation de respecter les lois, nous paraît
d'une nécessité urgente et
très actuelle dans la province. Maintenant, M. le ministre, j'ai
fait mon devoir.
M. Marcoux: C'est cela! Nous avons fait le nôtre...
M. Arsenault: Ah bien oui!
M. Marcoux: ...et on a consulté, entre autres, le
ministère de la Justice. Ce que je demanderais à la ville de
Granby d'accepter, c'est d'abord la formulation que nous proposons concernant
l'alinéa 23...
M. Arsenault: Oui.
M. Marcoux: ...qui inclut "autres que des aliments".
M. Arsenault: Oui, oui, il n'y a pas de problème.
M. Marcoux: D'accord. Quant à votre deuxième
alinéa, nous vous demandons de le retirer.
M. Arsenault: De mauvaise grâce...
M. Marcoux: Nous vous proposons de le retirer.
M. Arsenault: ...mais nous le retirons, M. le ministre.
M. Saintonge: Qu'est-ce qui motive le ministre à demander
le retrait?
M. Marcoux: C'est que l'inspecteur peut mettre fin à
l'activité elle-même. Le reste des pouvoirs de
réglementation va donner le pouvoir de donner des amendes, d'interdire
la chose. Mais c'est aux tribunaux ou aux autres organismes de juger des
sentences à donner. C'est l'aspect exécutoire que le
ministère de la Justice nous conseille de ne pas approuver.
M. Saintonge: Un tel pouvoir est au juge et au ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation dans le cas de la loi
48 seulement!
Le Président (M. Fallu): C'est cela, M. Saintonge.
M. Arsenault: Est-ce que M. le Président me le permet? Je
crois qu'il y a une formulation différente du premier paragraphe qui a
été proposée...
Le Président (M. Fallu): Oui. M. Arsenault: ...par
le ministère.
Le Président (M. Fallu): Au départ, avant de faire
la lecture, pour ne pas avoir à répéter les lectures,
est-ce que la ville se rend aux arguments du ministre?
M. Marcoux: C'était annoncé! M. Arsenault:
On s'y soumet.
Le Président (M. Fallu): Je fais donc la lecture. À
ceux qui suivent dans le texte imprimé, il s'agirait, après
"probiher la vente" d'ajouter "d'articles autres que des aliments". Alors, je
fais lecture maintenant de l'article tel qu'il se lirait.
M. Noël: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Noël.
M. Noël: ...la formulation que l'on présente au
premier paragraphe est différente du texte déposé à
l'Assemblée nationale, parce qu'on dit "en tout autre lieu qu'à
l'intérieur d'un bâtiment permanent".
M. Arsenault: Ou à l'extérieur d'un bâtiment
permanent. Nous insisterions, M. le Président, pour que ce soit "en tout
autre lieu qu'à l'intérieur d'un bâtiment permanent". C'est
parce que vous avez des terrains vagues où il n'y a pas de
bâtiment. Alors, on n'est pas à l'extérieur d'un
bâtiment permanent. À ce moment-là, évidemment, vous
avez ce grand terrain vague, qui n'est pas à l'extérieur d'un
bâtiment, il n'y a pas de bâtiment permanent à cet
endroit-là. Alors, on n'est plus à l'extérieur d'un
bâtiment permanent.
M. Marcoux: Bien oui. Mme Bacon: Bien oui.
M. Arsenault: En tout cas, de toute façon...
M. Marcoux: Quand on n'est pas dedans, on est à
l'extérieur d'un bâtiment.
M. Arsenault: Si la commission ne voit pas d'objection ou de
différence, nous...
M. Marcoux: On ne dit pas à l'extérieur du
bâtiment qui est à côté, on dit "à
l'extérieur d'un bâtiment permanent".
M. Arsenault: Si la commission ne voit aucune différence
dans une formulation ou l'autre, je ne vois pas pourquoi on ne nous accorderait
pas celle qui nous plaît le plus, qui ne fait aucun dommage à qui
que ce soit et qui veut peut-être dire la même chose.
M. Marcoux: C'est parce qu'on ne veut pas mêler les juges
et c'est la même formulation qui a déjà été
donnée aux autres
municipalités. Il faut harmoniser nos lois aussi. La vie des
juges est tellement compliquée dans notre société. (18
heures)
M. Arsenault: Si vous avez, par exemple, une espèce de
camion remorque ou de remorque qui est installé. Nous ne sommes pas
à l'extérieur d'un bâtiment permanent, nous sommes dans un
autre lieu. Je vous le dis, M. le ministre: Je trouve que les villes auront
plus de difficulté si on met "à l'extérieur d'un
bâtiment permanent"; si quelqu'un s'installe dans une roulotte temporaire
ou dans une van ou dans une remorque quelconque, dans un terrain vague, nous
allons connaître des difficultés face aux contrevenants.
M. Marcoux: Cela ne doit pas être si terrible que cela, M.
le procureur, puisque votre formulation originale rejoignait la
nôtre.
M. Arsenault: On l'a améliorée en cours de route,
M. le ministre.
M. Marcoux: Disons que l'on revient à votre texte
d'origine.
M. Arsenault: C'est pourquoi il y a trois lectures, j'imagine,
dans un projet de loi.
Quoi qu'il en soit, je me soumets: si c'est la politique du gouvernement
d'avoir une formulation identique, il n'y a pas de problème.
M. Marcoux: Autant que possible.
M. Arsenault: II n'y a pas de problème.
Une voix: Cela va permettre aux avocats de faire de l'argent.
Le Président (M. Fallu): Je fais donc lecture de
l'amendement.
L'article 4 se lira ainsi: "L'article 460 de cette loi est
modifié pour la ville par l'addition, après le paragraphe
22°, du suivant: "23°. Pour réglementer, autoriser par permis ou
prohiber la vente d'articles autres que des aliments à
l'extérieur d'un bâtiment permanent."
Ce projet d'amendement est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 4, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 5, M. le procureur.
M. Rocheleau: M. le Président, simplement à titre
d'indication.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull, je vous écoute.
M. Rocheleau: À titre d'indication, est-ce que le ministre
pourrait nous dire s'il se propose, dans un prochain projet de loi omnibus,
d'inclure certains de ces articles pour l'ensemble des municipalités du
Québec?
M. Marcoux: Je ne voulais pas le dire. Depuis le matin, je
résiste à la tentation de faire ce que je pourrais appeler une
déclaration, mais votre question m'incite à clarifier.
C'est la première fois que je vis cette expérience, comme
ministre des Affaires municipales, de l'étude des projets de loi, et
c'est fort agréable. Il y a une chose que je constate, que l'on me dit
classique, c'est que vous accordez un pouvoir à une municipalité
et là, évidemment, chaque municipalité ou ville, qui a sa
charte privée, vient à la queue leu leu demander la même
chose. Cela coûte très cher aux municipalités, cela exige
beaucoup des parlementaires. Je suis en train de réfléchir, j'ai
demandé à mon sous-ministre de réfléchir à
diverses solutions à ce problème, mais celle qui m'apparaît
la plus probable, c'est d'adopter les principes suivants et de les faire
connaître aux municipalités du Québec qui ont des chartes
privées: dorénavant - cela pourrait s'appliquer à partir
de l'automne possiblement - tout projet d'amendement, tel qu'on le fait
aujourd'hui, qui pourrait s'appliquer à plusieurs municipalités
ou villes du Québec, serait automatiquement étudié dans le
cadre de modifications ou d'amendements à la Loi sur les cités et
villes ou au code municipal.
Cela devient répétitif et redondant. Nous le donnons
à deux, ensuite à quatre, à cinq. Je ne sais pas, des fois
ce sont des choses normales; si c'est bon de l'accorder à cinq
municipalités du Québec, pourquoi ne pas l'accorder aux 300
villes?
Je suis heureux que vous posiez la question, je résistais depuis
le matin à l'idée de vous indiquer cette orientation à
laquelle j'ai demandé à mon sous-ministre de
réfléchir. Dès que notre réflexion sera
complétée sur la démarche que cela impliquerait nous
écrirons aux municipalités du Québec pour leur indiquer
cette nouvelle approche que l'on voudrait adopter face aux projets de loi
privés des municipalités.
À ce moment-là, cela ne voudra pas dire qu'il n'y a aura
plus de projets de loi privés, mais les projets de loi privés
toucheront vraiment les choses spécifiques à une
municipalité. Cela peut arriver. Prenez, ce matin, l'exemple de la ville
de Saint-Laurent, de rendre légaux des règlements
pour la taxe sur l'eau potable qui, autrement, ne le seraient pas.
Ce seront toujours des choses spécifiques. Il y aura toujours
lieu d'avoir des projets de loi privés. Souvent, on retrouve des
articles qui auraient bien mieux leur place dans la Loi sur les cités et
villes ou dans le Code municipal. Évidemment, je ne voulais pas
appliquer rétroactivement, à cette session-ci ou d'ici juin,
cette attitude nouvelle à laquelle je réfléchis et
à laquelle je vais demander au sous-ministre de
réfléchir.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, dans cet esprit
et pour pouvoir, notamment, faire en sorte que la ville de Granby
économise du temps horaire de ses procureurs et avec le
consentement...
M. Saintonge: Vous êtes méchant.
M. Arsenault: Presque du bénévolat, M. le
Président, presque du bénévolat.
Le Président (M. Fallu): Vous avez pris note, M. le maire?
Avec le consentement de la commission, notamment, pour nous excuser un peu des
déplacements ou des retards de ce matin, on pourrait poursuivre
au-delà de 18 heures et terminer à l'instant le projet de
loi.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Vous êtes vous-même
disposé à continuer?
M. Arsenault: On pourrait même accélérer
également.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Simplement pour poursuivre dans le même ordre
d'idées, M. le Président, c'est qu'au cours des années on
a vécu des expériences similaires où certaines
municipalités, à cause des transformations, soit au niveau du
commerce, venaient à la queue leu leu demander certaines modifications
à la Loi sur les cités et villes. Il serait peut-être
intéressant pour le ministère des Affaires municipales, quand on
accorde un privilège particulier à une municipalité,
d'avoir, dans l'année qui suit, un suivi de l'expertise
entraînée par cette nouvelle politique, que la commission ou que
le ministère des Affaires municipales puisse, dans un projet de loi
présenté annuellement, inclure ces nouveaux articles pour
l'ensemble des municipalités.
M. Marcoux: Juste une phrase, parce que je veux réaliser
votre souhait. Une des choses que j'ai demandées, entre autres, c'est
qu'on regarde, dans les dernières années, tous les projets de loi
privés qui ont été étudiés pour voir ce qui
nous a été demandé par les municipalités et qu'il y
aurait lieu d'inscrire dans un projet de loi omnibus ou dans une loi amendant
le Code municipal et la Loi sur les cités et villes. Ainsi, les
municipalités, dorénavant, lorsqu'elles veulent des changements
qui peuvent impliquer plusieurs municipalités, devront faire comme
n'importe quelle autre municipalité et adopter une résolution
demandant au ministère des Affaires municipales d'examiner la
possibilité d'amender la Loi sur les cités et villes ou le Code
municipal pour que cela s'applique à l'ensemble plutôt que de
toujours procéder par un projet de loi privé.
Alors, il y a deux démarches possibles: premièrement,
aviser, dès que notre réflexion sera complétée,
l'ensemble des municipalités qu'à l'avenir un projet de loi
privé devra vraiment toucher des choses très spécifiques
à une municipalité, être une loi correctrice,
jusqu'à un certain point, et que tout ce qui pourrait s'appliquer
à plusieurs municipalités devrait être acheminé
comme étant une demande d'examiner la possibilité de modifier les
lois générales pour donner ce pouvoir aux
municipalités.
S'il y a des ajustements à faire, une démarche, on est en
train d'y réfléchir, depuis peu, depuis quelques jours, en fait.
Mais, une des choses que j'ai demandées, entre autres, pour rendre notre
réflexion plus concrète, c'est de regarder tous les projets de
loi privés qui ont été étudiés par cette
commission depuis quelques années pour voir comment on pourrait en
extraire des choses qui concerneraient l'ensemble des municipalités.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull, je souscris à votre demande.
M. Rocheleau: S'il vous plaît, M. le Président:
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 5, M. le
procureur.
M. Marcoux: L'article 5, nous sommes d'accord, si on veut
accélérer.
M. Arsenault: Oui.
Le Président (M. Fallu): Avec quelle formulation?
M. Marcoux: Avec la formulation proposée par la
municipalité et qui est dans le projet de loi initial. Mon Dieu! Vous
savez, on en a toute une collection ici.
M. Noël: Fort curieusement, M. le Président, nous ne
sommes pas d'accord avec notre propre proposition.
M. Marcoux: Bon, l'article 5, tel que dans le projet
déposé. C'est cela.
Une voix: C'est cela.
M. Noël: J'aurais peut-être une contre-proposition
à déposer sur cet article. Il faut dire que l'article 5, comme
tel, a été modifié au service de la législation et
il n'est peut-être pas semblable à nos textes. Vous pouvez le
remarquer, de toute façon, à la lecture de la colonne centrale et
de la colonne de gauche. Mais on a peut-être une contre-proposition
à déposer sur cet article.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il s'agit de celui
qu'on est en train de nous distribuer à l'instant?
M. Noël: Oui.
M. Arsenault: Oui, M. le Président. Tout le monde
connaît ce qu'est un dépotoir. Dans l'idée
générale, un dépotoir c'est là où les
déchets ménagers s'en vont, là où les rebuts,
collectivement, s'en vont. Mais, également pour rejoindre ce qu'on
disait tout à l'heure, c'est peut-être par le jeu de ces demandes
de projets de loi privés qu'on fait évoluer le droit municipal
et, par des demandes qui ne sont pas nécessairement limitées
à la ville elle-même, on peut, à un moment donné,
faire évoluer l'amélioration de l'administration.
Vous remarquerez que le grand problème dans les villes, c'est
que, à un moment donné, sur une propriété, dans une
cour, vous avez deux vieilles automobiles qui y pourrissent et, à un
autre endroit, une espèce de sommier, de matelas, et la ville n'a pas
vraiment les pouvoirs coercitifs pour mettre de l'ordre et de la
propreté, outre celui fort nébuleux de déclarer nuisance
par le premier article de cela. Je trouve que le fait de déclarer
nuisance devant un tribunal ne veut pas nécessairement dire qu'il s'agit
d'une nuisance.
Quoi qu'il en soit, le problème réside dans les rebuts
accumulés un peu partout dans la ville. Si on peut étendre le
sens de "dépotoir" et le réglementer de cette façon, je
considère que ce serait une amélioration dans l'état
général de la propreté du Québec et de nos villes
qui sont déjà fort belles. Dans ce sens, je crois qu'on pourrait
facilement, par la définition du mot "dépotoir", donner une
espèce de pouvoir additionnel de coercition aux villes pour exiger
qu'une propreté plus saine soit respectée.
Là-dessus, je crois que M. Trépanier aurait quelque chose
à ajouter.
M. Trépanier: M. le Président et M. le ministre, ce
matin, quand nous étions à examiner ce point, j'ai
communiqué avec mon bureau et j'ai retourné un appel d'une
contribuable de Granby qui, effectivement, a ce problème dans un secteur
où son voisin a cinq vieilles voitures, un tas de sable et de vieilles
planches. Son langage était très imagé envers
l'administration municipale. Elle disait qu'elle était vraiment
fatiguée de faire rire d'elle et se demandait à quel moment nous
pourrions agir pour mettre de l'ordre dans son milieu immédiat. Mais on
n'a pas les armes. Alors, cet article nous permettrait d'intervenir. C'est une
question d'environnement visuel dans une ville où on veut avoir le bon
ordre. Cet article nous permettrait d'agir auprès de ceux qui n'ont pas
ce caractère qu'on peut décrire comme étant un
caractère de respect d'autrui et de respect de civisme.
Nous n'avons pas ces armes dans la loi actuelle, M. le ministre, et
c'est la raison pour laquelle nous proposons cet article que nous avons
rédigé cet après-midi. Et, comme vous venez de le dire, il
devrait éventuellement faire partie d'une loi globale, d'une loi
omnibus.
M. Arsenault: M. le ministre, vous me permettrez d'ajouter cette
remarque à l'amendement proposé. Nous avons cru bon de donner une
opportunité à .cette commission d'introduire un
québécisme dans les textes de loi; quand on dit: "sont
réputés rebuts les objets de rebut qui sont
déposés, accumulés ou laissés à la
traîne", je crois que c'est un québécisme qui
mériterait de faire partie d'un texte de loi.
M. Tremblay: ...confirmer si c'en est un.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Je demanderais à la municipalité de
bien vouloir, autant que possible, s'en tenir au texte dont nous avions
discuté ensemble et qui - j'évoque le même argument - se
retrouve dans plusieurs autres lois. Je ne vous dis pas que vous n'avez pas
raison ou que votre formulation ne serait pas meilleure et tout cela. Je vous
dis: On va l'examiner dans l'esprit que je mentionnais tantôt. Il y a des
choses à revoir dans le Code municipal comme dans la Loi sur les
cités et villes et que plusieurs municipalités souhaiteraient
avoir.
On va noter votre proposition d'amendement ou de changement, mais, pour
le moment, compte tenu des effets sur l'environnement, du fait qu'on n'a pas pu
consulter le ministère de l'Environnement qu'il faudrait
également consulter, nous préférons, par prudence, adopter
le même genre d'article qui se retrouve dans plusieurs
autres lois municipales.
M. Arsenault: M. le Président, avec le souhait que cette
formulation puisse s'acheminer dans les études ministérielles,
nous retirons ce projet d'amendement.
Le Président (M. Fallu): Voilà. (18 h 15)
M. Saintonge: M. le Président, juste un mot, si le
ministre est d'accord. Vous savez que je sympathise grandement avec le gens de
la municipalité pour avoir vécu des problèmes semblables
antérieurement. Mais je sais également que, dans mon
comté, on a de gros problèmes avec la question des
cimetières d'automobiles au point de vue de la définition de ce
qui constitue des rebuts. J'engagerais le ministre à consulter non
seulement le ministère de l'Environnement dans un tel cas, mais
également le ministre des Transports qui, au niveau de la loi, a des
définitions de cimetières d'automobiles et des distances de la
rue où on peut opérer, et également des
conséquences au point de vue réglementaire quant à la
fermeture ou pas de tels lieux.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 5 - pour qu'on
s'entende bien - tel qu'il apparaît au projet de loi déposé
à l'Assemblée nationale, est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 5 est adopté
sans amendement. J'appelle l'article 6. M. le procureur.
M. Arsenault: L'article 6, c'est que, dans beaucoup de ventes en
justice, la mise à prix est à 25% de l'évaluation
municipale et souvent les taxes ne correspondent pas à ce montant, d'une
part; deuxièmement, souvent, lorsque les taxes sont dues, il est de
l'intérêt de la ville de se porter aux enchères
adjudicataire d'un immeuble qui, autrement, tomberait dans le domaine
privé, mais avec d'autres problèmes. Je crois que vous avez
beaucoup de précédents relativement à ce pouvoir qui est
accordé et que nous vous demandons à cet article 6.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il des réactions de
la part des membres de la commission?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 6 est
adopté.
M. Marcoux: Tel qu'il était au projet de loi.
Le Président (M. Fallu): L'article 6 est donc
adopté tel qu'il apparaît au projet de loi. J'appelle l'article
7.
M. Arsenault: L'article 7, je crois que vous l'avez
accordé ce matin à la ville de Saint-Bruno. C'est une question
d'accélérer l'administration et d'éviter de multiples
signatures inutiles, des ajournements lorsqu'un juge municipal est absent -
nous n'en avons qu'un seul - pour qu'on puisse obtenir l'ajournement par le
greffier qui a l'effet d'un juge de paix.
Nous sommes d'accord avec la formulation qui nous est distribuée
actuellement: à la place de la signature du greffier, c'est son nom, je
crois, qui peut être gravé. Question de sémantique.
Le Président (M. Fallu): Donc, ce sont deux mots qui
seraient changés: au lieu de "la signature", ce serait "son nom".
M. Arsenault: C'est ça.
Le Président (M. Fallu): Cela vous convient? On me signale
également qu'après les mots "est requise", on ajouterait le mot
"légalement".
M. Saintonge: M. le Président, qu'on en fasse une
formulation directe comme amendement et qu'on adopte l'amendement.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article se lirait, s'il
était amendé comme il est proposé maintenant, de la
façon suivante: "Cette loi est modifiée pour la ville par
l'insertion, après l'article 617, du suivant: 617.1. Le greffier de la
cour peut, en l'absence du juge de la Cour municipale, procéder à
l'ajournement des causes apparaissant sur le rôle de la cour
conformément à la loi; à cette fin, le greffier est
réputé être juge de paix. "Chaque fois que la signature du
greffier ou de l'assistant-greffier de la Cour municipale est requise
légalement, son nom peut être gravé, lithographie ou
imprimé. Toutefois, les mandats d'arrestation et de perquisition doivent
porter la signature manuscrite du juge."
Est-ce que cette formulation convient à tous?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 7, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 8.
M. Arsenault: C'est relativement à l'article 536. Je crois
que je vais dispenser
M. le ministre de mes commentaires.
M. Marcoux: Vous acceptez de le retirer?
M. Arsenault: C'est ça.
M. Marcoux: Très bien, merci.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 8 est
retiré. Pour la destruction de documents, je crois qu'une loi s'en
vient.
M. Marcoux: Alors, la loi est adoptée. C'est la
réglementation qui s'en vient. D'accord?
Le Président (M. Fallu): Merci.
M. Arsenault: L'article 8 est retiré M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 9.
M. Arsenault: L'article 9 est un cas particulier où le
précédent est établi; je n'ai pas été ici
pour entendre le précédent. C'est relativement à une
correction de malhabileté administrative ou d'erreur concernant le
règlement d'imposition sur les taxes foncières sur les terrains
vagues. D'après l'article 486, la ville peut imposer une surtaxe sur les
terrains vagues desservis. Ce règlement a été
adopté en 1978. Par la suite, toutes les procédures ont
été faites, l'avis, etc., sauf qu'il n'y a pas un
règlement spécifique qui a été adopté pour
chaque année décrétant cette surtaxe. C'est litigieux.
Quoi qu'il en soit, nous demandons de bonifier, de cette façon, cette
erreur administrative, s'il en est une, pour que, en toute
sécurité, nous puissions fermer ce dossier.
Relativement à la date, premièrement, je crois que le
ministère va apporter le fait que cela ne touche pas les jugements, j'en
suis.
M. Marcoux: Comme faisant partie de la cour.
M. Arsenault: Quant aux causes pendantes, mon savant ami et
confrère, Me Grignon, de Granby, poursuit la ville pour 22 000 $. Je ne
me fais pas d'illusion sur l'attitude du ministère quant aux causes
pendantes, mais je trouve que le ministère devrait plutôt toucher
les causes pendantes quant aux frais seulement et non quant au fond. Si l'on
bonifie quelque chose, je ne vois pas pourquoi on bonifierait pour quelqu'un
qui a été un peu plus agressif qu'un autre et, ainsi, avoir deux
justices relativement à la bonification d'un geste
rétroactif.
Quoi qu'il en soit, c'est ma demande.
Par contre, je me dis que, si une personne s'est plainte de cette
irrégularité administrative, au moment où elle a pris ces
procédures, elle était justifiée de les prendre. Qu'elle
ait droit à ses frais ou aux frais encourus inutilement, vu la
rétroactivité de la loi, il m'apparaît que ce serait une
justice équitable pour tout le monde et non pas une justice pour les
agressifs et une justice pour les citoyens qui ont le sens civique.
M. Marcoux: Mon Dieu Seigneur! Je ne suis pas familier avec la
philosophie du droit, mais vous n'auriez peut-être pas eu votre note de
passage si vous aviez défendu ce principe-là...
M. Arsenault: J'ai l'impression, oui!
M. Marcoux: ...devant un professeur. Mais disons que je comprends
que vous vouliez défendre un point de vue particulier.
Si je comprends bien, vous êtes prêts à accepter le
texte que le ministère propose. Je vous demanderais d'inscrire la date
du 24 mai...
M. Arsenault: C'est le 24 mai que vous avez décidé,
ce matin. C'est le fâcheux précédent de mon savant
confrère Hébert, le 24 mai.
M. Marcoux: ...1984. Si M. le Président peut lire...
Le Président (M. Fallu): Permettez-moi de lire le
papillon...
M. Marcoux: ...tel que cela se formulerait.
Le Président (M. Fallu): ...d'amendement, tel que
l'article 9 se formulerait une fois amendé. "La surtaxe
décrétée par le règlement 1168-78 de la ville de
Granby, adoptée le 13 mars 1978, est réputée
imposée et s'applique pour les exercices financiers 1979, 1980, 1981 et
1982. "Le présent article n'affecte pas une cause pendante, une
décision ou un jugement rendu au 24 mai 1984."
M. Saintonge: Juste une question. Est-ce qu'il y a seulement une
cause pendante?
M. Arsenault: II y a une seule poursuite.
M. Saintonge: D'accord.
M. Arsenault: II n'y a pas d'autre poursuite. À moins que,
depuis deux jours, on ait... C'est toujours le problème. On aurait
aimé le dépôt de la loi...
M. Saintonge: Mais, à votre connaissance, il y a une seule
poursuite.
M. Arsenault: Une seule.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que Me Grignon veut
ajouter?
M. Arsenault: II semble très satisfait, Me Grignon'. Il
vient de gagner sa cause.
M. Grignon (Louis-B.): Je suis bien satisfait du deuxième
paragraphe qui a été ajouté, M. le Président.
M. Saintonge: II va avoir un règlement en...
M. Arsenault: On ne plaidera pas le 1er juin, Me Grignon,
non!
M. Grignon: Ah, c'est fixé pour le 1er juin.
M. Rocheleau: Simplement à titre d'information, M. le
Président, si vous me permettez de m'adresser au conseiller juridique de
la municipalité de Granby. Quand l'économie est lente comme
durant la période assez difficile qu'on vient de traverser et qu'une
municipalité décide d'imposer une surtaxe alors que le
contribuable est déjà pénalisé en ayant des
terrains desservis sur lesquels il ne peut construire parce que
l'économie ne le permet pas...
M. Arsenault: Et qu'il ne peut vendre, non plus.
M. Rocheleau: ...et qu'il ne peut pas vendre, cela me fait un peu
penser à la taxe sur le capital qu'on a imposée aux compagnies
sur les emprunts sur le capital, alors qu'il n'y avait plus d'impôt
à payer sur les profits parce qu'elles n'en faisaient plus. Cela me
préoccupe un peu. Est-ce qu'on applique cela à un terrain
desservi adjacent à un terrain déjà occupé?
Une voix; N'importe où.
M. Trépanier: Si vous me le permettez, M. le
député de Hull, il y a une solution très simple pour un
contribuable qui a deux propriétés adjacentes, deux terrains. Il
ne fait qu'un seul terrain. Cela donne du travail aux
arpenteurs-géomètres, il regroupe son terrain et puis il n'y a
pas de surtaxe à ce moment-là.
Donc, je pense que la loi est bonne, que cela aide beaucoup les villes
du Québec à forcer un développement sur des terrains que
l'on veut garder très longtemps pour des fins d'investissements futurs.
Parce que l'infrastructure existe.
M. Arsenault: Cela force les promoteurs à vendre et
également à construire. Il y a ce point de vue là. La
ville n'est pas obligée, M. le député, de l'imposer; c'est
dans la sagesse de la ville, qu'elle l'impose ou ne l'impose pas. Il n'y a pas
d'obligation de l'imposer. Elle peut l'imposer.
M. Rocheleau: Par contre, le règlement...
M. Arsenault: Si elle l'impose, c'est pour tout le monde, c'est
pour toute la ville.
M. Rocheleau: Je comprends, elle ne peut pas l'imposer d'une
façon sectorielle...
M. Arsenault: Non.
M. Rocheleau: Si elle l'impose, elle l'impose à la
grandeur de son territoire.
M. Arsenault: Je le croirais, oui.
M. Saintonge: En fin de compte cela évite la
spéculation des propriétaires de terrains qui attendent de faire
monter leur valeur.
M. Arsenault: II y a des immenses terrains qui peuvent dormir au
centre d'une ville parce que les gens ne sont pas pressés, ils
attendent. Alors, cela force un peu...
Le Président (M. Fallu): L'amendement à l'article 9
est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 9, tel
qu'amendé, est adopté.
Parfait. L'article 10 maintenant?
Je pense que la ville de Granby a une proposition d'amendement à
faire.
M. Arsenault: M. le Président, évidemment, c'est
vrai qu'il a été dit que la ville de Granby est une ville
d'avant-garde. Je dois faire part, non sans gêne, que la ville de Granby,
pendant 15 ans a eu sa propre réserve d'assurance illégalement.
Par contre, c'est ce qui nous a permis, justement, d'épargner d'immenses
primes, mais cela fait longtemps, c'est dans un temps reculé.
Quoi qu'il en soit, nous étions ici ce matin, lorsque M. le
ministre a fait ses commentaires et nous ne faisons, tout en le retirant, que
demander instamment au ministère de se pencher d'urgence sur ce
problème d'assurance qui est fort coûteux. De toute façon,
au coût des assurances, M. le ministre, les petits montants que sont les
multiples réclamations sont toujours assumés par la ville, parce
que c'est prohibitif comme prime. Alors, on assume notre
assurance sans avoir un fonds de réserve.
M. Trépanier: II y a plus que cela. Ce n'est pas seulement
le coût. Vous savez qu'il y a deux ans nous avons eu des problèmes
concernant la solvabilité de compagnies qui assuraient les villes. Je ne
vois pas pourquoi les 1500 villes du Québec ne pourraient pas
s'auto-assurer comme le fait le gouvernement dans certains cas.
M. Marcoux: Est-ce que vous ne pourriez pas examiner la
suggestion du président de la commission, ce matin, qui suggérait
que les municipalités se forment une mutuelle d'assurances?
M. Arsenault: Encore faut-il qu'elles en aient le pouvoir quelque
part.
M. Marcoux: Oui, mais examinez le projet, et si le projet a de la
substance, je ne pense que l'on hésiterait à....
M. Trépanier: La ville de Granby avait soumis une
résolultion en ce sens à l'Union des municipalités du
Québec.
M. Marcoux: D'accord. Je vous remercie.
M. Rocheleau: Sur ce point-là, en particulier, je
mentionnais ce matin au ministre, justement, que la ville de Hull avait
déjà eu ces pouvoirs-là, il y a déjà
plusieurs années. Cela s'est avéré, quand même,
assez fructueux.
Nous avions eu l'an passé, des demandes similaires faites par
d'autres municipalités et qui avaient été laissées
de côté, à ce moment-là, pour qu'on y
réfléchisse. La réflexion des fois prend du temps à
venir. Je souhaiterais qu'en plus d'examiner la question de l'auto-assurance et
de permettre aux municipalités de se créer un fonds de
réserve, on examine un autre élément qui a
été soulevé, à ce moment-là, et qui a fait
surface à plusieurs reprises. C'était aussi un fonds de
réserve pour le déblaiement de la neige. Du même coup, je
souhaiterais que l'on puisse examiner cela, car l'on peut difficilement
prévoir les bordées de neige que l'année suivante nous
réserve.
M. Trépanier: L'assurance-récolte neige. (18 h
30)
M. Rocheleau: C'est cela. Mais, M. le Président,
étant donné que les municipalités ne peuvent pas accuser
de déficit de fonctionnement et doivent prévoir, tenant compte
des années antérieures, un montant dans leur budget, il serait
peut-être intéressant de pouvoir réexaminer cet aspect dans
le but de permettre de transporter d'une année à l'autre un
certain fonds de réserve afin d'éviter des mauvaises
prévisions budgétaires que certaines municipalités peuvent
faire, tenant compte des expériences passées, et de se
réveiller, en plein hiver, avec un manque de fonds, avec
l'impossibilité de faire des virements de fonds et l'obligation de voter
une taxe spéciale dans le but de rencontrer les coûts prohibitifs
de l'enlèvement de la neige. Est-ce que le ministère pourrait,
pour la nième fois, M. le Président, considérer le fait et
porter une attention particulière à ces deux demandes qui nous
ont été faites à plusieurs reprises au cours de
années passées?
M. Marcoux: M. le Président, j'aimerais connaître
les réflexions, éventuellement, du député de Hull
sur le sujet. Actuellement, il y a plusieurs projets des municipalités
dans le but de créer des fonds de réserve: des fonds de
réserve pour les stationnements, des fonds de réserve pour la
neige, des fonds de réserve pour l'assurance, des fonds de
réserve du patrimoine. Ce sont les exemples qui me reviennent à
l'esprit. Je suis dans ce genre de dossier depuis quelques semaines. On peut
les voir cas par cas. On peut les voir projet de loi privé par projet de
loi privé. Une des choses sur lesquelles j'ai commencé à
réfléchir, c'est: est-ce qu'on ne peut pas l'aborder de
façon globale? Je sais que c'est beaucoup trop long de regarder cela en
détail aujourd'hui. Mais dans la mesure où je sais que vous avez
une large expérience municipale, si vous avez des idées à
me transmettre à ce sujet, il me fera plaisir de les examiner.
M. Rocheleau: Sûrement.
Le Président (M. Fallu): Bon!
M. Marcoux: Est-ce que cela va?
Le Président (M. Fallu): Bis repetita placent, comme on
disait, jadis, en latin.
M. Marcoux: Alors, l'article 10 est retiré après
tout ceci.
Le Président (M. Fallu): Après tout ceci.
M. Arsenault: Après tout ceci, M. le Président a
fait du latin, je crois.
M. Marcoux: Oui!
Le Président (M. Fallu): Beaucoup, même.
M. Arsenault: C'est ce que Me Grignon m'a dit, ce matin.
Le Président (M. Fallu): L'article 11, à souhaiter
que si jamais on adopte cet article
dans sa rédaction actuelle, il reste encore un
propriétaire privé dans la ville de Granby.
M. Arsenault: C'est ça, M. le Président.
Évidemment, dans la première rédaction, nous nous sommes
un peu emballés, mais si on ne s'emballe pas on tombe vite au ralenti.
Alors, c'est pour cela que je crois qu'un texte peut être soumis par M.
le ministre, qui enlève les acquisitions pour fins de culte,
commerciales, de santé, etc. Je crois que cela peut être
enlevé si c'est l'assentiment de la commission. Le texte, tel que
présenté, cette fois-ci nous ne nous y soumettons pas; nous
sommes d'accord, M. le ministre, avec le texte.
M. Marcoux: Avec notre papillon?
M. Arsenault: Oui, oui, c'est plus qu'une soumission. Nous sommes
d'accord avec le papillon.
M. Marcoux: D'accord. Alors, on va attendre que l'Opposition en
prenne connaissance. Mais, on n'est pas obligé de lire tout l'article;
il suffit qu'il soit signé par le président et versé au
procès-verbal. On n'a jamais lu tous les projets de loi à
l'Assemblée nationale. On n'en sortirait pas.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le
député.
M. Tremblay: Est-ce que c'est la formulation courante pour les
réserves foncières?
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
M. Tremblay: C'est ce qu'on a dans les autres?
M. Marcoux: Oui, c'est cela. D'accord, M. le parrain?
M. Tremblay: Ce n'est pas moi le parrain, c'est M. le
député...
Une voix: Mon honorable collègue.
M. Marcoux: C'est parce qu'il était là pour un
autre projet de loi privé, ce matin.
M. Rocheleau: Pour éviter de lire l'article qui est
relativement long, est-ce qu'on peut faire référence, pas
à la Loi sur les cités et villes, mais à certains articles
déjà acceptés dans le passé pour certaines
municipalités, qui ont le même texte, toutefois?
M. Marcoux: On dit qu'il y a quelques changements.
M. NoëI: C'est cela. Il y a de petits changements qui ont
été apportés.
Le Président (M. Fallu): La ville de Granby n'a pas une
charte comme Montréal. La Loi sur les cités et villes s'applique
à Granby de toute façon. La Charte de la ville de Granby, ce
n'est que pour des éléments parcellaires...
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): ...et d'adaptation locale.
Qu'est-ce qui dans votre demande, parce qu'elle est très longue, est
différent, notamment, des dispositions prévues à la loi 81
sur la réserve foncière pour Corvée-habitation ou encore
de ce qui est prévu dans la loi sur les SIDAC ou pour la revitalisation
des centres-villes.
Une voix: La loi 45.
M. Marcoux: Tout le monde est d'accord. Le texte peut être
adopté, tout le monde est d'accord. Ce n'est pas dans la Loi sur les
cités et villes, mais c'est ce qu'on a accordé à plusieurs
villes, mutatis mutandis.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la commission, en
conséquence, permet au président de ne pas faire lecture de ce
long amendement et de le déposer sous ma signature, comme
président, auprès du secrétaire? Nous convenons donc que
l'amendement apporté à l'article 11 est adopté et qu'en
conséquence l'article 11 tel qu'amendé est adopté.
M. Saintonge: Seulement une question, M. le Président.
Est-ce que cela comprend les deux pages?
Le Président (M. Fallu): C'est seulement la
première page.
Une voix: Non, il y a deux pages.
Le Président (M. Fallu): II y peut-être deux pages,
mais cela ne réfère pas au même article, je pense.
M. Marcoux: Tout est dans le même article; article 11 et
12, cela devient un article. Les deux pages deviennent un article. L'article 11
est modifié par ces deux pages.
Le Président (M. Fallu): Un moment, il semble qu'il y ait
contestation, M. le procureur.
M. Arsenault: Si M. le président veut me permettre une
seconde de consultation.
Le Président (M. Fallu): Oui, très volontiers.
M. Marcoux: Les articles 11 et 13 sont fondus dans un même
article.
M. Arsenault: Sur la formule, M. le Président et M. le
ministre, nous sommes d'accord. Seulement, à la deuxième page, il
nous paraît y avoir une certaine anomalie. C'est sans doute une
phraséologie qui ne répond pas à ce que nous
désirons ou peut-être qu'elle y répond. Il faudrait la
tirer au clair.
Si vous prenez la deuxième page, à troisième ligne:
"l'acquisition d'immeubles d'habitation". Nous voulons acquérir des
immeubles, des terrains aux fins d'habitation. Tel que formulé,
dès qu'il y a un bâtiment vétuste quelque part, nous ne
pouvons pas acquérir l'immeuble aux fins d'habitation. Cela me
paraîtrait mieux formulé si on disait "l'acquisition d'immeubles
aux fins d'habitation", pour être bien sûr qu'il n'y ait pas de
confusion et qu'on soit empêché d'acquérir un immeuble qui
n'est pas construit. C'est une question de sémantique, mais je crois
qu'il y aurait avantage à faire cette minuscule correction, qui ne
change rien à l'intention du ministère. Ou on pourrait mettre
"immeuble bâti ou non à des fins d'habitation". Je crois que cela
serait encore mieux.
M. Marcoux: Alors, on m'indique - c'est une réponse
répétitive - que, pour tous les autres cas où on a
accepté des créations de réserves foncières
à des fins d'habitation, c'est cette formulation-là. Encore
là, si on juge bon de changer la formulation, on la changera pour
l'ensemble des municipalités qui ont la possibilité de se
créer des réserves foncières d'habitation.
M. Trépanier: M. le ministre, si vous le permettez, il y a
la question, dans cette nouvelle étude que vous ferez, de faire une
harmonisation avec M. Tardif qui s'apprête à modifier d'une
façon assez importante toute la question des HLM. Vu que la politique du
gouvernement pourrait changer...
M. Marcoux: Je peux vous assurez qu'on va essayer de s'hamoniser.
Le ministère des Affaires municipales est régulièrement
consulté par le ministère de l'Habitation dans les changements
qu'il veut faire, entre autres, à la politique de l'habitation.
M. Trépanier: Cet article va devenir très
important.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: L'interrogation portait sur la deuxième page
de l'amendement. C'est simplement sur la présentation de la
requête que le gouvernement peut "délivrer sous le grand sceau des
lettres patentes", mais au point de vue de l'acquisition, la ville par le
premier paragraphe de l'article en question, pourrait quand même
acquérir sans problème.
M. Arsenault: C'est cela. Par la deuxième partie, il peut
faire acquérir par d'autres, je crois.
M. Saintonge: Par une autre personne.
Votre problème est quand même réglé par le
premier alinéa du projet d'amendement tel que proposé.
M. Arsenault: Oui. M. le Président, je crois que M. Claude
Lavoie, urbaniste, qui a beaucoup travaillé aurait peut-être
quelques mots à dire à la commission sans la retarder, ne
serait-ce que pour faire évoluer les prévisions
ministérielles. C'est parce que, dans la ville de Granby,
déjà, la restauration et la rénovation d'habitations du
centre-ville sont presque complétées. Je vais laisser M. Lavoie
vous expliquer que la ville justement, c'est ce qui fait avancer nos
institutions - aimerait étendre plus loin que le centre-ville ses
pouvoirs d'intervention. Je crois qu'il faudrait y songer.
M. Lavoie, si M. le président vous permet quelques mots, assez
brièvement, pour expliquer ce qui en est.
Le Président (M. Fallu): M. Lavoie, nous vous
écoutons.
M. Lavoie (Claude): Merci, M. le Président. Le
problème, c'est que tel que libellé, le texte nous limite,
particulièrement dans le centre-ville lorsqu'on veut harmoniser notre
programme de développement et notre plan d'aménagement, à
l'acquisition des immeubles d'habitation seulement. À titre d'exemple,
il y a un immeuble industriel devenu vétuste qui serait, par sa
localisation, excellent pour être transformé ou démoli et
remplacé par un immeuble d'habitation.
M. Marcoux: En vertu de la loi 45 qui a été
adoptée et qui change certaines choses concernant la revitalisation des
centres-villes, vous pouvez acheter cet immeuble.
M. Lavoie: En dehors du centre-ville, on ne le peut pas, M. le
ministre, et nous le demandons. Le centre-ville est assez bien défini
dans notre cas. Il y a quand même, autour du centre-ville, une
périphérie de bâtiments qui ont environ 30 ou 40 ans,
où il y avait, à l'occasion, certaines industries et certains
bâtiments commerciaux qui sont devenus vétustes ou qui ont
été transformés. Tel que libellé, la corporation ne
pourrait pas acheter, à des fins de transformation pour habitation,
autre chose que des bâtiments déjà occupés par
l'habitation.
C'est dans cette perspective que nous
demandons, pour harmoniser notre politique de développement
résidentiel, hors centre-ville - c'est ce que disait tantôt M.
Arsenault - d'avoir la possibilité d'acquérir des immeubles
bâtis ou non. Point. Que ce soient des immeubles industriels,
résidentiels ou commerciaux, peu importe. D'ailleurs, cela pourrait
même aller, si on considère le libellé actuel, à
l'encontre de certaines politiques, au sens où on est obligé
d'acquérir seulement des habitations pour les démolir ou les
transporter et les remplacer par d'autres.
Notre politique est de conserver quand même le stock de logements
et de l'augmenter en acquérant, en démolissant des
bâtiments industriels ou autres, et en les remplaçant par des
bâtiments d'habitation.
M. Arsenault: À cet effet, M. le Président, si vous
me le permettez, il y a 30 ou 40 ans, la ville de Granby a été
construite ainsi. On bâtissait une usine et on construisait des
habitations autour en disant que c'était plus accessible à pied
pour les...
M. Trépanier: Le plan Pierre-Horace Boivin.
M. Arsenault: Notre prédécesseur, Pierre-Horace
Boivin. Alors, c'est un cas particulier - peut-être qu'il existe dans
d'autres villes - qui fait que, au coeur d'habitations, on a des industries
vétustés dans tout le territoire, qui ne sont pas dans le
centre-ville. C'est un peu, je crois, le problème touché par
notre demande. Quoi qu'il en soit, il semble qu'elle sera étudiée
ultérieurement, mais je crois que c'est un point très important
dans le développement d'une ville.
M. Rocheleau: M. le Président, je n'ai pas la formulation
des articles que nous avons adoptés à l'intérieur de la
loi 45, mais je présume que nous avions, en plus du centre-ville, un
article qui prévoyait d'autres endroits en périphérie des
centres-villes ou de secteurs qui pouvaient être à
interprétation commerciale ou industrielle.
Le Président (M. Fallu): Non, la loi 45 prévoyait,
au départ, la définition d'un projet particulier d'urbanisme,
c'est-à-dire la définition géographique du centre-ville,
centre d'intervention à tout niveau d'habitation, de commerce et autres;
en règle générale, c'était concurrent avec la loi
103, c'est-à-dire que la SIDAC s'établissait à peu
près dans le même périmètre.
Mais le problème de Granby est très différent,
puisqu'il porte sur des établissements industriels en dehors de ce qu'il
est déjà convenu d'appeler, à Granby, le centre-ville.
Puisqu'il s'agit de bâtiments, de tels bâtiments ne peuvent pas
faire partie de réserves foncières, puisqu'ils sont
déjà bâtis. Il s'agit d'immeubles, mais de bâtiments,
en l'occurrence.
Mais, vous savez que le problème que vous rencontrez chez vous
est assez universel dans toutes nos vieilles villes, puisque l'industrie
était intimement liée au résidentiel. C'est le cas
à Québec, chez moi, à Sainte-Thérèse, et
à Montréal, dans plusieurs vieux quartiers, notamment du
côté sud. (18 h 45)
M. Arsenault: M. le Président, c'est une
évolution...
Le Président (M. Fallu): Vous avez une réponse
à nous apporter?
M. Marcoux: Le conseiller juridique dit qu'il ne partage pas
l'interprétation juridique de l'urbaniste de la ville de Granby.
M. Arsenault: Comme opinion juridique, j'aime mieux celle de
votre conseiller juridique que celle de votre urbaniste.
M. Marcoux: Lisons les deux premiers paragraphes de chacune des
pages en commençant par la deuxième page: "Sur
présentation d'une requête de la ville, le gouvernement peut, aux
conditions qu'il fixe, délivrer sous le grand sceau du Québec des
lettres patentes constituant une personne en corporation sans but lucratif
ayant pour objet l'acquisition d'immeubles d'habitation, etc.", et l'exercice
des autres pouvoirs que le présent article confère à la
ville. Le premier paragraphe: "La ville est autorisée à
acquérir, de gré à gré ou par expropriation, tout
immeuble dont l'acquisition est jugée appropriée pour fins de
réserve foncière ou d'habitation ou des travaux connexes à
ces fins, ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation est
nocive."
M. Arsenault: Cela va, M. le ministre.
Le Président (M. Fallu): II s'agit, ne l'oublions pas,
d'un amendement qui est apporté à l'article 11 et qui aura pour
effet de nous amener tout à l'heure à retirer l'article 13.
Donc, l'amendement à l'article 11 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 11 tel qu'amendé
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. J'appelle
l'article 12.
Une voix: L'article 12 est retiré.
Le Président (M. Fallu): L'article 12 est retiré.
L'article 13, en conséquence, est retiré.
M. Arsenault: II est fondu dans l'article.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 14. Nous vous
écoutons.
M. Arsenault: Je crois, M. le Président, que l'on va
distribuer à l'instant aux membres de cette commission une formulation
différente, pour ne pas dire très abrégée, de
l'article 14.
Évidemment, les mêmes arguments que nous avons
apportés pour sortir du carcan du centre-ville, je ne vous les servirai
pas une deuxième fois.
M. Marcoux: Moi non plus. Disons que si vous vous apprêtez
à proposer notre texte...
M. Arsenault: Nous nous soumettons, cette fois, M. le ministre,
au texte proposé.
M. Marcoux: Comme la municipalité propose le texte que
nous venons de distribuer, je propose, M. le Président, que vous le
versiez au procès-verbal et qu'il soit adopté.
Le Président (M. Fallu): Je constate qu'une partie de
l'article est donc tirée directement de la loi 45. Ce sont des
modifications à l'article 542.3, pour la ville, de la loi 45.
M. Marcoux: Exactement.
Le Président (M. Fallu): S'il y a accord, vous
m'exempterez de la lecture. Je fais le dépôt.
M. Saintonge: À quel article sommes-nous rendus?
M. Marcoux: À l'article 14; l'article remplacerait
l'article 14.
Le Président (M. Fallu): Vous avez déjà pris
connaissance, M. le député de Laprairie, de l'amendement?
L'amendement est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu)! L'article 14 tel qu'amendé
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 15.
M. Arsenault: Je ne sais si c'est de mauvais augure, mais je n'ai
vu aucune feuille circuler relativement à l'article 15. J'ai peine
à croire qu'on l'accepte d'emblée.
M. Marcoux: Je vous ai donné un préavis
tantôt en parlant des fonds de réserve pour stationnement, neige,
assurance et patrimoine. Nous suggérerions poliment à la ville de
retirer l'article. Nous allons l'évaluer, comme je l'ai indiqué
tantôt, dans le cadre des questions qui nous sont posées sur les
questions de stationnement, de neige, d'assurance, de patrimoine et autres
tutti quanti.
M. Arsenault: Oui, évidemment, il ne faut pas les
intervertir. Il y a deux fonds: il y a des fonds monétaires qui sont
pour l'assurance, mais il y a des bandes de terrrain également. Il y a
aussi des fonds financiers, monétaires, pour l'acquisition de
stationnements.
M. Marcoux: On va regarder tout ça.
M. Arsenault: C'est ça. Je crois que c'est urgent pour la
ville. Nous sommes en pleine effervescence au centre-ville. Nous avons des
stationnements à créer. Il y a des terrains vacants depuis une
dizaine d'années dans des coins de rue au coeur du centre-ville qui ne
peuvent pas être bâtis parce que trop petits ou encarcané,
entre deux édifices, qui sont plus rentables si on ne bâtit pas
à plein terrain. Il est fort urgent, M. le ministre, qu'on puisse avoir
- les villes en général - le pouvoir d'intervenir au niveau de la
création de stationnement dans les centres-villes. Je me permets
d'attirer l'attention sur le fait que, si je ne me trompe, la ville de
Québec a ces pouvoirs.
M. Marcoux: La ville de Québec ne les a pas.
M. Arsenault: Elle les désire. Le Président (M.
Fallu): Ah bon!
M. Arsenault: Un instant: M. le Président, s'il vous
plaît...
Le Président (M. Fallu): Néanmoins, est-ce que je
pourrais attirer votre attention sur les amendements qui ont été
apportés à la charte de Trois-Rivières à cet
effet?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Fallu): Ils ne sont pas semblables
à ceux-là, mais ils sont dans le même esprit. Il s'agit
donc d'une réserve pour fins de stationnement.
M. Arsenault: Bon. C'est ça. C'est ce
texte que je n'ai pas vu circuler de la part des conseillers de
l'honorable ministre.
Le Président (M. Fallu): Je crois que M. le maire
désirait prendre la parole.
M. Trépanier: Oui, si vous me le permettez, je voulais
attirer l'attention sur le dernier "Downtown idea exchange" que l'on
reçoit des États-Unis et qui nous signale qu'une ville du
Colorado vient juste de se voir octroyer un pouvoir similaire. On a des
problèmes très sérieux. D'une part, nos règlements
de construction exigent qu'un édifice ait un espace de stationnement.
Actuellement, nous, de la ville de Granby, pouvons accorder la
possibilité à un entrepreneur de contribuer à des espaces
de stationnement sur les terrains qui existent déjà.
Il me semble que ce que l'on demande ici serait un grand pas vers une
amélioration de cette situation. On veut vraiment rentabiliser les
terrains dans le centre-ville, c'est-à-dire construire le plus possible
ces terrains, les occuper tous, et prélever un montant au lieu d'exiger
un espace de stationnement. Donc, d'une part, on rentabilise les
infrastructures qui existent déjà dans le centre-ville, on
augmente la densité dans le centre-ville, ce qui est très valable
et, en plus, on constitue un fonds qui peut contribuer à la mise en
place de stationnements.
M. Marcoux: Ce que je peux vous indiquer, M. le maire, c'est
qu'on va le regarder pour la loi générale parce qu'on sait que
cette question se pose dans plusieurs municipalités et qu'il y a un
grand nombre de projets dans ce sens.
M. Arsenault: Pour fins d'étude du ministère,
est-ce qu'on peut déposer celui-là?
M. Marcoux: Ah! Vous avez un nouveau texte?
M. Arsenault: Je le donnerai à Me Lanctôt tout
à l'heure, si vous le permettez.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): En technique législative,
est-ce que vous retirez l'article 15?
M. Marcoux: La municipalité accepte de le retirer?
M. Arsenault: À regret. Ce serait mauvaise grâce de
ma part de ne pas le retirer.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 15 est
retiré.
Toutefois, avant de passer à l'article 16, je dois signaler aux
membres que, en bonne technique législative, on aurait dû il ne
s'agit pas de numérotation, il s'agit d'écritures - lire
"L'article 542.3 de cette loi est remplacé, pour la ville, par le
suivant:
M. Marcoux: Ça, c'est l'article 14?
Le Président (M. Fallu): Oui, l'article 14.
M. Marcoux: Amendement adopté.
Le Président (M. Fallu): On doit d'abord faire un
amendement pour avoir l'autorisation de rouvrir un article.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): La nouvelle formulation est
adoptée à l'article 14.
M. Saintonge: Voulez-vous la donner?
Le Président (M. Fallu): La nouvelle formulation serait
donc: "L'article 542.3 de cette loi est remplacé, pour la ville, par le
suivant - et nous revenons au texte - 542.3. Lorsque sont en vigueur, etc."
M. Tremblay: Y inclus les pages 3 et 4.
Le Président (M. Fallu): Oui. Le texte, pour le reste,
reste identique.
M. Saintonge: Et, à la fin...
Le Président (M. Fallu): II s'agit d'harmoniser, au fond,
le libellé de présentation de l'amendement.
M. Saintonge: ...M. le Président, on pourrait fermer les
guillemets après les mots "le coût réel des travaux".
Le Président (M. Fallu): Vous avez raison. Merci. Nous
appelons l'article 16.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Arsenault: Évidemment, c'est une question beaucoup plus
administrative qu'autre chose. Le but de cet article, peut-être a-t-il
mal été présenté ou exprimé. Relativement
à la circulation routière, on peut émettre
immédiatement un billet et le contrevenant a la possibilité de le
payer immédiatement. Tandis que, pour l'application de certains
règlements municipaux, par exemple, les chiens qui aboient et plusieurs
autres infractions à des règlements municipaux, il faut que,
malheureusement, le citoyen attende qu'une plainte soit portée
devant la Cour municipale, qu'il vienne plaider coupable à cette
infraction à un règlement municipal, alors que, s'il lui
était remis un billet où l'amende est prévue par le
règlement, il aurait l'opportunité, immédiatement, de
payer son billet et n'aurait pas à être - le mot
traîné est à la mode - traduit devant les tribunaux, la
Cour municipale, avant de pouvoir payer son amende. Alors, c'est à cela
que le premier paragraphe - tout l'article, d'ailleurs - tend.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Le ministère de la Justice nous a fait des
représentations pour que nous vous invitions à retirer cet
article, puisqu'il nous a déjà été demandé
par plusieurs municipalités et qu'on l'a refusé. D'autant plus
que le ministère de la Justice est en train de faire une
révision, actuellement, afin d'apporter une proposition de
réforme de la procédure pénale, qui serait
éventuellement applicable à l'ensemble des lois du Québec.
Alors, comme le ministère de la Justice est en train de faire une
révision qui touche cette question et qu'il voudrait pouvoir l'appliquer
à l'ensemble des municipalités et qu'on a déjà
refusé à plusieurs municipalités ce même genre de
demande, on vous demanderait d'avoir la gentillesse de la retirer.
Le Président (M. Fallu): Excusez-moi, M. le ministre.
Depuis la dernière fois où nous avons discuté en
commission parlementaire d'un tel cas, j'ai appris que, dans un État
américain, les policiers peuvent même faire payer directement les
contraventions par cartes de crédit.
M. Arsenault: Par cartes de crédit!
M. Marcoux: Est-ce par cartes de crédit seulement ou en
argent?
Le Président (M. Fallu): En argent ou par cartes de
crédit.
M. Marcoux: Cela s'est déjà fait au Québec.
Quand j'étais jeune, je sais que cela se faisait. C'est une pratique qui
a été discontinuée. À ce moment-là, le
salaire des policiers n'avait pas besoin d'être très
élevé!
M. Saintonge: Dois-je comprendre, M. le ministre, que vous
êtes devenu vieux!
Mme Bacon: II est devenu plus sage.
Le Président (M. Fallu* M. le procureur.
M. Arsenault: M. le Président, avant de retirer cet
article, à la suite des remarques du ministre à savoir qu'il y a
eu plusieurs demandes d'autres villes, ce qui va faire que la loi progressera,
permettez-moi d'indiquer aux membres de cette commission qu'il faudrait nuancer
les phrases de M. le ministre lorsqu'il dit qu'on ne devrait présenter
ici que des choses particulières. Je crois que nous avons une
manifestation que ce processus démocratique des villes qui viennent
demander des pouvoirs qui peuvent s'appliquer à tout le monde, c'est
peut-être le plus bel instrument que vous avez pour faire évoluer
le droit municipal et l'amélioration de l'administration des
cités et villes.
M. Marcoux: Vous m'excusez de vous répondre, maître!
Je peux vous assurer que les municipalités peuvent, en
économisant du temps et de l'argent, faire les mêmes
représentations aux différents ministères en sollicitant
des modifications aux lois, comme le font l'ensemble des corps
intermédiaires des citoyens. Évidemment, en ce qui concerne les
municipalités, la plupart du temps, c'est au ministère des
Affaires municipales qu'on le fait par la procédure très
compliquée, longue et coûteuse d'un projet de loi
privé.
Je sais bien que votre corporation professionnelle pourrait y voir
quelques agacements, mais...
M. Arsenault: Une fois dans dix ans, ce n'est pas trop!
M. Marcoux: ...pour les municipalités, il y a bien
d'autres moyens de faire valoir la nécessité de changer nos lois.
Si j'ai bien compris, vous acceptez de le retirer.
M. Arsenault: Oui, oui, M. le ministre.
M. Marcoux: Merci. Je peux vous assurer que les fonctionnaires du
ministère de la Justice, qui sont ici, puisque nous sommes tous en
liberté surveillée, vous savez, vont prendre bonne note de vos
commentaires et vont procéder avec célérité, selon
leur habitude d'ailleurs.
M. Arsenault: Oui, oui!
M. Marcoux: C'est connu que le ministère de la Justice est
très rapide dans ces matières.
M. Trépanier: C'est mieux que M. Garon au dernier
congrès, M. le ministre.
M. Marcoux: II n'a pas fait de syncope.
Le Président (M. Fallu): Je dois tenir pour acquis que
l'article 16 est retiré.
M. Arsenault: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Nous passons donc à
l'article constitutionnel.
M. Arsenault: Quant à l'article constitutionnel, si je
voulais créer de l'enfargement, je dirais que nous ne sommes pas
autorisés par le conseil municipal, mais je crois que, comme procureur
de la ville, je prends le risque d'être désavoué; je vais
perdre ma "job" autrement dit. Alors, nous consentons à ce qu'il soit
mis dans le projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Donc, un nouvel article 17 est
introduit par la ville de Granby, que l'on appelle la clause constitutionnelle.
Nous n'avons pas besoin d'en faire la lecture....
M. Arsenault: Non, ça va.
Le Président (M. Fallu): ...elle est connue. Est-ce que
cette motion est adoptée?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 17. "La présente
loi entre en vigueur le jour de sa sanction." Cette motion est
adoptée.
Il nous faut également adopter l'annexe.
L'annexe est retirée. À ce propos, M. le maire, puis-je
vous suggérer de vous adresser dans les meilleurs délais au
ministère des Affaires municipales, puisqu'il est de réputation
maintenant que plusieurs millions sont disponibles pour créer un PPU,
c'est-à-dire un projet particulier d'urbanisme à la suite de la
loi 45.
Donc l'annexe est retirée.
M. Arsenault: M. le Président, avant de...
Le Président (M. Fallu): Est-ce que le titre de la loi est
adopté? Adopté.
Le projet de loi est adopté tel qu'amendé.
Nous faisons également motion pour renuméroter la loi,
puisque nous avons fait de multiples amendements, ajouts et retraits. Cette
motion est adoptée.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Avant d'ajourner les travaux,
nous aimerions vous remerrcier, M. le maire, MM. les procureurs, M. le
directeur de l'urbanisme, de vous être présentés devant
nous.
L'Assemblée nationale est ouverte et elle doit rester ouverte
à tous les citoyens, groupes, corporations. Nous avons amendé le
règlement de l'Assemblée nationale pour qu'il soit encore
beaucoup plus précis afin que les citoyens aient un accès direct
à l'Assemblée nationale. Il est même dit dans notre
règlement que le député qui présente un projet de
loi au nom de quelqu'un n'a même pas à être d'accord sur le
fond du projet de loi, mais il se doit, néanmoins, de présenter
sous son nom le projet de loi lorsqu'on lui demande de le faire.
M. Arsenault: Comme un procureur!
Le Président (M. Fallu): Mais en l'occurrence, le
député de Shefford était tout à fait en accord avec
la ville de Granby.
Merci infiniment de votre présence.
M. Marcoux: Je voudrais remercier le maire de Granby, son
procureur et ceux qui l'accompagnent et les inviter à déjà
agir selon cette nouvelle façon dont je souhaite aborder les projets de
loi privés. Non pas que n'ayons pas eu de plaisir et qu'il ne fut pas
agréable de travailler ensemble - mes fonctionnaires également
ont trouvé agréable de travailler avec vos procureurs, M. le
maire - mais je pense que, si des choses peuvent être bonnes pour une
ville comme Granby, pourquoi ne pas faire profiter de ces bonnes idées
l'ensemble des municipalités et des villes du Québec. Alors, nous
vous invitons à nous faire part de vos projets et de vos bonnes
idées par l'intermédiaire de votre procureur ou directement par
le conseil municipal.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Vous me donnez une minute, M. le
Président?
Le Président (M. Fallu): Oui, très volontiers.
M. Paré: Juste une minute, moi aussi, pour remercier la
ville et dire qu'effectivement, si dans une loi générale ou un
projet de loi omnibus à l'automne, on essaie de répondre à
tout ce que vous avez présenté cet après-midi et qui
semble faire consensus, j'ai l'impression que nous aurons à l'automne un
très bon projet de loi omnibus, que l'on pourrait appeler Granby
effectivement et qui sera à l'avantage de toutes les
municipalités du Québec. Merci de votre patience et de toutes vos
bonnes idées.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 19 h 5)