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(Dix heures quinze minutes)
Le Président ( M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme la vice-présidente, M. le ministre, collègues, M. le
secrétaire, nous commençons à l'instant les travaux de la
commission de l'aménagement et des équipements qui a reçu
le mandat de l'Assemblée nationale, en deuxième lecture,
d'étudier les principes et les articles de deux projets de loi
privés; l'un est présenté par M. Léopold Marquis,
député de Matapédia, le projet de loi 242, Loi concernant
la ville de Rimouski, et l'autre, par M. Raymond Brouillet,
député de Chauveau, le projet de loi 216, Loi modifiant la charte
de la ville de Québec.
Nous examinons à l'instant le projet de loi de la ville de
Rimouski et je demanderais préalablement à notre
secrétaire de faire lecture de la liste des membres de la commission de
l'aménagement et des équipements.
Le Secrétaire: M. Assad (Papineau); Mme Bacon (Chomedey);
M. Beauséjour (Iberville); M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Côté
(Charlesbourg); M. Desbiens (Dubuc); M. Fallu (Groulx); Mme Juneau (Johnson);
M. Lafrenière (Ungava); M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet); M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); M. Marquis (Matapédia);
M. O'Gallagher (Robert Baldwin); M. Rochefort (Gouin); M. Rocheleau (Hull); M.
Rodrigue (Vimont); M. Saintonge (Laprairie); M. Tremblay (Chambly); M.
Vaillancourt (Orford); M. Marcoux (Rimouski) et M. Brouillet (Chauveau).
Le Président (M. Fallu): Je signale à tous que,
d'office, le ministre est membre de la commission d'après l'ordre que
nous avons reçu de la Chambre. Nous inscrivons également d'office
comme membres les députés qui ont présenté des
projets de loi.
M. le député de Laprairie, pour signaler des
changements?
M. Saintonge: Oui, M. le Président, je voudrais faire un
changement. À la place de M. O'Gallagher, député de Robert
Baldwin, je voudrais qu'on indique M. Réjean Doyon, député
de Louis-Hébert.
Le Président (M. Fallu): Alors, un instant! M. le
député de Matapédia, pour nous présenter le...
Excusez!
M. Saintonge: II y aurait un autre changement, s'il vous
plaît! Est-ce que je pourrais avoir la liste une seconde?
À la place de M. Assad (Papineau), indiquer M. Jean-Claude Rivest
(Jean-Talon) et, à la place de M. Ciaccia (Mont-Royal), indiquer M.
Côté (Charlesbourg).
Une voix: II est déjà membre.
M. Saintonge: II est déjà membre? Je m'excuse,
oubliez ce cas.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Matapédia, pour nous présenter le projet de loi, et vos
invités qui sont maintenant les nôtres.
Projet de loi 242
M. Marquis: Merci, M. le Président. Je voudrais d'abord
souhaiter la bienvenue au maire de Rimouski, M. Philippe Michaud, qui est au
centre, accompagné de Me Marion Pelletier, le procureur de la ville, de
même que M. Claude Sirois, directeur général de la ville de
Rimouski. Je veux leur souhaiter la bienvenue à l'Assemblée
nationale et à cette commission.
J'ai accepté de parrainer le projet de loi privé 242
à la place de mon collègue et voisin, député de
Rimouski et ministre des Affaires municipales. Comme il s'agit d'un projet de
loi qui ne semble pas créer de conflit dans le milieu, cela va
être assez rapide. Il s'agit essentiellement d'un projet de loi qui va
permettre à la ville de Rimouski d'acquérir des terrains ainsi
qu'un bâtiment qui appartiennent à l'heure actuelle à la
Société d'expansion de Rimouski Inc. Cette société
est une corporation sans but lucratif destinée à favoriser
l'implantation de l'industrie dans la ville de Rimouski.
Sur ce, je cède la parole à nos invités ou à
M. le président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais
souhaiter la bienvenue également à MM. Michaud et Sirois, de
même qu'à Me Pelletier, au nom de l'Opposition. Il nous fera
plaisir d'apporter dans la mesure du possible toute notre considération
pour l'étude de votre projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Vous me permettrez
également de déroger aux traditions de la commission. La ville de
Rimouski fait partie de la circonscription électorale dont le ministre
des Affaires municipales est le député mais, du fait de sa
charge, il doit s'abstenir de présenter un projet de loi privé.
Je lui cède la parole au moins pour souhaiter la bienvenue à son
maire.
M. Marcoux: II me fait plaisir de souhaiter la bienvenue à
MM. Michaud, Pelletier et Sirois et d'étudier cette loi corrective,
j'oserais dire. Je veux souhaiter que le maire de Rimouski vienne plusieurs
fois à l'Assemblée nationale, mais pas nécessairement pour
des projets de loi privés puisque, moins il y a de projets de loi
privés, moins il y a de problèmes à régler. Je
soutaite qu'il vienne nous voir plus souvent à l'Assemblée
nationale autant que possible.
Le Président (M. Fallu): M. Michaud, M. le maire, nous
vous écoutons.
Remarques préliminaires M. Philippe
Michaud
M. Michaud (Philippe): Je vous remercie. M. le Président,
Mmes et MM. les membres de la commission, la ville de Rimouski a connu au cours
des dix dernières années un essor économique important
consacrant par là sa vocation de capitale régionale du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Si l'époque de l'abondance explique
en partie cet essor, on doit admettre cependant qu'il est aussi le fruit de
l'effort concerté de plusieurs citoyens et organismes
préoccupés par le développement de leur milieu et
l'amélioration du bien-être de leurs concitoyens.
C'est ainsi qu'en 1973, sur l'initiative de gens d'affaires
encouragés en cela par les autorités de la ville de Rimouski,
naissait la Société d'expansion de Rimouski Inc.
Créée en vertu de la troisième partie de la Loi sur les
compagnies du Québec, cette corporation sans but lucratif se donnait
comme but d'acquérir des immeubles, des lots à bâtir, de
les développer et de les aliéner.
Dans ses règlements généraux adoptés le 5
novembre 1973, la Société d'expansion de Rimouski Inc.
prévoyait un nombre maximal de sept membres dont quatre devaient
être des membres siégeant au conseil de ville de Rimouski. Ainsi
donc et dans la réalité, cette corporation se retrouvait sous
l'autorité de la ville de Rimouski. À la suite d'un mandat
confié par la ville de Rimouski, la firme d'urbanisme-conseil Urbec Inc.
préconisait dans son rapport de 1973 l'implantation d'un parc industriel
aux confins des limites est de la ville de Rimouski, soit sur des terrains dont
partie était sous la juridiction de la municipalité de
Rimouski-Est. Les discussions engagées à l'époque pour
convaincre les autorités municipales de la municipalité de
Rimouski-Est que l'intérêt économique de la région
nécessitait une cession de territoire en faveur de Rimouski
s'étant avérées infructueuses, on décida de
recourir au processus prévu dans la Loi sur les cités et
villes.
De là, en novembre 1973, la Société d'expansion de
Rimouski Inc. se portait acquéreur d'immenses terrains, dont certains
dans la limite de la municipalité de Rimouski-Est. Par la suite, avec
quelques autres contribuables, la Société d'expansion de Rimouski
Inc. présentait une requête en annexion et cette requête
était accueillie par la ville de Rimouski et agréée par le
ministère des Affaires municipales. La municipalité de
Rimouski-Est, qui s'était opposée à cette requête,
la contestait alors devant les tribunaux et demandait l'annulation de ce
règlement d'annexion. Pressée par les échéances
impératives quant à la période de disponibilité des
subventions pour l'aménagement des parcs industriels, la ville de
Rimouski s'adressa à la Législature pour que cette partie du
territoire lui soit cédée. C'est la loi 205 sanctionnée en
décembre 1975.
La ville de Rimouski pouvait donc réaliser son parc industriel.
À cette fin, elle achetait de la Société d'expansion de
Rimouski Inc., le 27 août 1976, une première bande de terrain
d'une superficie de 1 309 805 pieds carrés et, le 5 octobre 1978, une
deuxième superficie de 1 616 738 pieds carrés.
Il est important de souligner que l'acquisition du 27 août 1976
était basée sur 0,10 $ le pied carré alors qu'en 1978 la
ville payait 0,075 $. Cette différence s'explique en partie par la
volonté de la ville de Rimouski de créer à l'époque
en faveur de la Société d'expansion de Rimouski Inc. un fonds de
roulement lui permettant de poursuivre ses activités.
Depuis sa création, la Société d'expansion de
Rimouski Inc., dans le cadre de ses activités, a contribué
à la mise en valeur d'un certain nombre de terrains sur lesquels on
retrouve aujourd'hui des industries et des commerces prospères. Qui plus
est, elle a construit un entrepôt sur un de ces terrains, entrepôt
qu'elle a cédé par bail et dont le loyer assume tous les
déboursés qui y sont inhérents.
Cependant, comme toute entreprise, elle a vécu la crise
économique et elle se retrouve aujourd'hui avec des dettes totalisant un
peu plus de 100 000 $. Dans l'état actuel des choses, son existence est
compromise. De l'histoire de la société d'expansion, les
autorités de la ville de Rimouski dégagent deux constantes.
Premièrement,
cette corporation est, à toutes fins utiles, une créature
de la ville de Rimouski. D'une part, quatre de ses dirigeants membres du
conseil de ville de Rimouski représentaient cette dernière quant
aux politiques à être suivies et quant à son administration
quotidienne. D'autre part, les crédits qu'elle a pu obtenir de diverses
institutions bancaires l'ont été sur cette base de commune
renommée. La ville de Rimouski se sent, dans une certaine mesure,
liée envers ces institutions.
Deuxièmement, la Société d'expansion de Rimouski
Inc. a contribué au développement économique de la ville
de Rimouski tant par l'effort manifesté par ses membres que par le
capital souscrit par les contribuables de Rimouski lors de l'acquisition des
terrains par la ville. Dans ce sens, la ville de Rimouski et, partant, ses
contribuables, ont droit à la propriété de ces terrains et
il serait pour le moins préjudiciable à l'ensemble des
contribuables que ces terrains retombent dans le domaine privé sans
contrepartie.
Certes, l'histoire de la Société d'expansion de Rimouski
n'est peut-être pas sans reproche. Qu'il suffise de souligner que la
Commission municipale du Québec s'est penchée sur les
implications de la ville de Rimouski dans cette corporation et qu'elle devrait
éventuellement publiciser ses conclusions. Cependant, l'immensité
de cette zone non développée, contiguë au parc industriel de
Rimouski, en fait une terre propice au développement économique
futur de la ville et, à cet égard, la ville de Rimouski demande
au Parlement de lui accorder le pouvoir de l'acquérir de gré
à gré afin de la développer tant à des fins
résidentielles et commerciales qu'industrielles.
En acquérant ces immeubles sur la base des dettes actuellement
dues par la Société d'expansion de Rimouski, la ville de Rimouski
récupère le capital souscrit par ses contribuables et s'assure
que le développement de son territoire, tant dans sa dimension
résidentielle, commerciale qu'industrielle, répondra aux normes
et critères qu'elle a édictés et auxquels ont souscrit ses
contribuables. Je vous remercie, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le maire. Si vous
permettez, je vais appeler immédiatement l'article premier de telle
sorte que nous allons procéder à l'adoption du principe et des
articles. Est-ce que, du côté de la ville, il y a
déjà quelques amendements au projet de loi tel que
déposé qui peuvent nous être fournis?
M. Michaud: Oui. Il y a, entre autres, à la fin. Il
faudrait soustraire le lot 402, toute la description, toute la partie du 402...
C'est par erreur.
Le Président (M. Fallu): C'est dans l'annexe.
M. Michaud: C'est dans l'annexe.
Le Président (M. Fallu): D'accord. On a déjà
un papillon prêt. Dans notre jargon, un papillon signifie un amendement,
un projet d'amendement.
À l'article 1, est-ce que quelqu'un demande la parole ou s'il
convient de l'adopter tel quel? Entre-temps, M. le maire, est-ce que je peux
vous poser une question? Quels sont les trois autres membres, puisqu'il y a
sept membres à cette corporation?
M. Michaud: C'étaient surtout des personnes qui faisaient
partie du conseil d'administration de la Caisse d'entraide
économique...
Le Président (M. Fallu): D'accord, merci.
M. Michaud: ...qui, d'ailleurs, a financé en grande
partie, pour un certain temps, l'acquisition de ces terrains.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie. M. le ministre, allez-y, concernant l'article 1.
M. Marcoux: À l'article 1, on voudrait proposer un nouveau
libellé à la municipalité, si elle était
prête à l'accepter. Cela n'en change pas le sens, c'est
plutôt technique. Je pourrais le lire, ce n'est pas très long.
Le Président (M. Fallu): Oui, allez-y, je vous en
prie.
M. Marcoux: Nous suggérons, à l'article 1, le
libellé suivant: "1. La ville de Rimouski peut, par règlement qui
ne requiert que l'approbation du ministre des Affaires municipales,
acquérir de gré à gré les terrains appartenant
à la Société d'expansion de Rimouski Inc., dont la
description apparaît en annexe, de même que la bâtisse qui
s'y trouve."
Le Président (M. Fallu): C'est une question de
formulation.
M. Marcoux: Oui, on ne fait qu'une seule phrase, en fait.
D'accord?
Le Président (M. Fallu): Très bien.
M. Marcoux: Est-ce que vous faites vôtre cette... En ce qui
me concerne, on est prêt à l'adopter.
M. Saintonge: Juste une question là-dessus. Quand on dit
"la ville peut, par règlement, acquérir de gré à
gré", est-ce que les sommes pour l'acquisition de ces terrains sont
disponibles dans le fonds général de la ville ou si ce sera
par...
M. Michaud: Je dois vous informer que la ville de Rimouski est
dans une situation financière très confortable et qu'elle peut
aisément acquérir, pour 100 000 $, les actifs dont il est
question.
M. Saintonge: Par le projet de loi privé, il reste que les
personnes habilitées à voter sur des règlements
d'emprunt, généralement, dans de tels cas, ne seront pas
consultées.
M. Michaud: II n'est pas question de règlement d'emprunt
parce que nous avons un fonds de roulement de 1 500 000 $, entre autres, qui
nous permet de faire des acquisitions de cette nature sans passer par un
règlement d'emprunt.
M. Saintonge: J'imagine que c'est de notoriété
publique dans la municipalité que la ville désire acquérir
ces terrains.
M. Michaud: Oui, pour éviter que ça tombe dans le
domaine privé si la Société d'expansion de Rimouski devait
faire faillite. Il reste que si la Banque Nationale et la Caisse d'entraide
demandaient que leur soient remboursées, aujourd'hui, les sommes qui
leur sont dues, elles pourraient, à la rigueur, reprendre cela comme
garantie et, à ce moment-là, ça tomberait dans le domaine
privé. C'est pour éviter cette chose qu'on y tient.
M. Saintonge: D'accord. (10 h 30)
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 1 tel qu'amendé est adopté. A l'article
2, quelques corrections au départ?
M. Marcoux: Nous suggérons à la municipalité
- nous en avons discuté ensemble tantôt - de retirer l'article 2.
Nous allons continuer avec l'article 3 et nous aurons un amendement à
proposer à la municipalité.
Le Président (M. Fallu): En compensation de l'absence de
l'article 2. Il y a accord?
M. Michaud: Oui, on est totalement d'accord avec le principe
émis par l'honorable ministre.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 2 est
retiré. Article 3? Au départ, on nous annonce un amendement en
conséquence à l'article 3. Vous avez le libellé.
M. Marcoux: II y aurait deux projets d'amendement qu'on voudrait
suggérer à la municipalité. Pendant qu'on rédige le
projet d'amendement, est-ce qu'on pourrait passer à l'article 4 et aux
autres?
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons l'article 3.
Article 4?
M. Marcoux: Tel quel, il nous convient au ministère des
Affaires municipales.
M. Saintonge: L'article 3 est suspendu. M. le Président,
j'aurais seulement une question. Quand on parle de vente ou location à
des fins industrielles et commerciales l'article 3 - on va y revenir
tantôt - est relié indirectement à cela. On a
étudié la semaine dernière le projet de loi 61. Je ne sais
pas si le libellé de l'article 3 pourrait y faire
référence d'une certaine façon par le contenu des
amendements qu'on apportera. On a vu qu'il y avait possibilité, dans le
cas des immeubles industriels ou commerciaux, dans certains cas, de vente ou de
location à un prix inférieur au prix de revient. Ici, dans
l'article 3, on semble ni plus ni moins revenir à l'espèce de
notion qu'on va demeurer au prix de revient ou à une espèce de
prix qui va comporter la création d'un paquet de coûts pour louer
ou vendre. On se retrouverait dans une disposition...
M. Marcoux: On pourrait y revenir à l'article 3,
d'accord.
M. Saintonge: C'est relié à l'article 4
indirectement d'une certaine façon puisque à l'article 4 on parle
d'autorisation du ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
L'article 3 nous permettait justement, dans le cas d'immeubles industriels et
commerciaux, sur cette approbation du ministre de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme et, dans le cas du prix inférieur au prix de revient, sur
approbation du ministre des Affaires municipales... Il me semble que les deux
articles sont reliés d'une certaine façon, les articles 3 et
4.
Le Président (M. Fallu): À l'article 4, il ne
s'agit pas de prix mais bien d'affectation du sol.
M. Saintonge: D'accord, mais c'est que l'autorisation du ministre
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme y arrive à un moment
donné.
Le Président (M. Fallu): Nous reviendrons à
l'aspect du prix par des
amendements, à l'article 3, compensatoires à l'article 2
que nous avons retiré.
M. Marcoux: Pour répondre au député de
Laprairie, on me dit qu'il faudrait revoir tout l'esprit de la loi si on
voulait l'assujettir à la Loi sur les fonds industriels ou à la
nouvelle Loi sur les immeubles industriels municipaux. Comme c'est un
problème particulier qu'une ville veut régler, on pensait le
régler de la façon proposée par la municipalité de
Rimouski dans le cadre de précédents qui ont déjà
été adoptés, entre autres pour Shawinigan.
M. Saintonge: L'article 4, en fait, ne cause pas de
problème mais l'article 3 qui est relié indirectement...
M. Marcoux: On pourra revenir sur la question de prix. On pourra
demander à la municipalité si elle a prévu la
possibilité que le prix de vente de certains terrains puisse être
inférieur au prix de revient. Dans un tel cas, qu'entendez-vous
faire?
M. Michaud: Tout dépend de la considération qu'on
donne aux frais inhérents à conserver ces immeubles-là. Si
on ajoute continuellement des frais administratifs et des frais
d'intérêt au coût d'acquisition, on pourra peut-être
arriver à une situation où il serait important, au point de vue
de l'encaisse, de vendre ou de liquider rapidement une section, peut-être
à un prix inférieur, en espérant par cette mesure
valoriser les terrains adjacents. Les terrains prennent de la valeur au fur et
à mesure que vous les développez. La première partie
pourrait peut-être être vendue à un prix d'acquisition.
Étant donné le coût très minime d'acquisition dans
les circonstances, on peut considérer que le coût ne sera pas
beaucoup plus élevé que 0,05 $ ou 0,06 $ le pied. Le risque n'est
pas très grand.
M. Marcoux: Il y a peu de chance que cela se produise.
M. Michaud: Oui. Cependant, si nous ajoutions les
intérêts...
M. Marcoux: La semaine dernière on a discuté de la
nouvelle Loi sur les immeubles industriels municipaux et toute la question de
la vente de terrains à des prix inférieurs a été
soulevée. Ce sera le seul cas, d'ailleurs, où l'approbation du
ministre des Affaires municipales sera nécessaire, lorsqu'un immeuble
industriel municipal sera vendu à un prix inférieur au prix de
revient. C'est pour cela que c'est un peu dans la même logique que le
député de Laprairie soulevait la même question.
M. Michaud: Les risques que cela se produise sont très
faibles.
M. Marcoux: D'accord. Pour l'article 4...
Le Président (M. Fallu): Un moment, s'il vous plaît.
M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Je voulais simplement soulever le cas, M. le maire,
à la lumière de ce qu'on a vu, des représentations qu'on
avait. Vous avez soulevé exactement le point pour mettre en valeur des
terrains adjacents où parfois le prix de revient devient tellement
élevé que vous le situez presque hors du marché. Dans
votre cas, cela ne se produira pas, mais je voulais simplement vous donner la
possibilité de le faire. C'est une nouvelle disposition qui a
été adoptée la semaine dernière, qui n'était
pas dans l'ancienne loi sur les immeubles industriels et commerciaux. À
ce moment, c'est l'autre loi sur laquelle vous vous basiez pour la
présentation de votre projet de loi privé.
M. Michaud: Dans cette transaction il y a un immeuble d'une assez
grande importance relativement au terrain. Il reste que tout dépendrait
aussi de la façon dont on comptabiliserait le coût d'acquisition
de la bâtisse contre le coût d'acquisition des terrains. Qu'est-ce
qu'on attribue à l'un ou à l'autre? Cela pourrait avoir une
incidence.
M. Marcoux: Par prudence, on me dit que ce ne serait pas long de
formuler un amendement de quatre ou cinq mots indiquant: Si le prix de vente
est inférieur, à moins d'une approbation du ministre... Cela a
très peu de chance de se produire. Si cela se produit, ce sera par
analogie avec l'autre loi qu'on a adoptée la semaine dernière.
Quand on reviendra à l'article 3, il y aura ces...
Le Président (M. Fallu): De toute façon, nous
sommes en train de débattre l'article 3, qui n'est pas devant nous, au
lieu de l'article 4. Donc, je conclus que l'article 4 est adopté sans
amendement.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Est-ce qu'on peut revenir à l'article 3?
Le Président (M. Fallu): À l'instant, oui. Donc,
article 3.
M. Marcoux: On n'est pas encore prêt. Est-ce qu'on pourrait
prendre l'article 5? Cet article vise que les titres soient bien clairs.
M. Pelletier (Marion): Je dois vous signaler que la ville de
Rimouski s'est déjà
portée acquéreur, dans le cadre du développement de
son parc industriel, d'environ 3 000 000 de pieds carrés en 1976 et en
1978. Or, rappelez-vous que quatre membres de la Société
d'expansion étaient des membres du conseil de ville de Rimouski. Dans
l'étude que j'ai faite des résolutions de la ville de Rimouski,
je n'ai pas trouvé de dénonciation d'intérêt de la
part des membres du conseil qui siégaient à la
société d'expansion, de telle sorte que je m'interroge sur la
validité des résolutions qui ont autorisé les achats et,
partant, des contrats eux-mêmes.
Or, pour clarifier une fois pour toutes cette situation, je pense qu'il
est à propos de demander que, premièrement, ces actes soient
déclarés valides et, comme - on l'admet, d'ailleurs - cette
société était une créature de la ville, on se
retrouve, à toutes fins utiles, devant un alter ego. La ville achetait
de la ville. Alors, on demande de reconnaître que la ville a toujours eu
le pouvoir de se porter acquéreur de ces terrains.
M. Marcoux: Pour nous, c'est adopté.
M. Saintonge: Je n'ai pas d'objection. Je pense que cela clarifie
une situation qui pourrait être litigieuse. Je n'ai pas d'objection. Cela
n'a jamais été soulevé d'aucune façon?
M. Pelletier (Marion): Non, sauf que la ville a
déjà, bien sûr, vendu une partie de ses terrains et je ne
voudrais pas que les titres actuels soient remis en cause parce qu'à
l'époque les membres du conseil n'avaient pas déclaré leur
intérêt dans cette société qui était une
société de la ville.
M. Michaud: Supposons que ce serait une conclusion de la
commission d'enquête!
M. Pelletier (Marion): Un genre d'hypothèse.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 5 est adopté.
Article 6?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Adopté sur division.
Article 7?
M. Marcoux: On va revenir à l'article 3, on n'a pas le
choix.
Le Président (M. Fallu): Si vous permettez, nous pourrions
adopter immédiatement l'annexe, sauf que vous nous avez signalé,
M. le maire, que vous aviez un amendement. Il faudrait donc retirer la partie
de l'annexe qui est faite sur le lot...
M. Michaud: Le dernier, 402. Le Président (M. Fallu):
...402.
M. Michaud: "Lot 402 Ptie", qu'il faut retirer.
Le Président (M. Fallu): ...partie. Vous retirez donc
cette partie de l'annexe. Quant à l'annexe elle-même, elle serait
adoptée?
Des voix: Adopté.
M. Marcoux: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Adopté tel
qu'amendé.
M. Saintonge: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le député
de Laprairie. Nous pourrions également adopter immédiatement une
motion de renumérotation, si vous le voulez bien - ce serait fait - et
adopter le titre de projet de loi. Il nous restera donc l'article 3 à
adopter et le projet de loi tel quel.
M. Marcoux: Et l'article 7.
Une voix: L'annexe est-elle adoptée?
M. Marcoux: Oui, avec l'amendement.
Une voix: M. Fallu, vous allez lire l'amendement à
l'annexe.
Le Président (M. Fallu): Oui, s'il vous plaît:
Pour que notre liturgie soit bien respectée, pour que notre
consécration soit valide, vous me permettrez de lire ce qui tiendra lieu
de motion formelle, puisque l'Assemblée procède par motion, en ce
qui a trait au retrait d'une partie de l'annexe. Il y a lieu de retrancher
donc, dans le premier alinéa, les mots "et d'une partie du lot 402 du
cadastre de la paroisse de Saint-Germain-de-Rimouski, village de Rimouski-Est";
deuxièmement, il y a lieu de retrancher à la fin de l'annexe les
mots: "Lot 402 Ptie" et les deux alinéas qui suivent.
Donc, c'est cette motion que nous avons adoptée tout à
l'heure sans en avoir encore fait lecture.
M. Saintonge: M. le Président, je vois seulement un
alinéa, à moins que je n'aie pas le bon projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Très juste. Il
faudrait immédiatement...
M. Saintonge: "Lot 402 Ptie"?
Le Président (M. Fallu): Non pas les deux alinéas
qui suivent. Comme il ne s'agit que d'un seul alinéa, il faudra lire:
"et l'alinéa qui suit", qu'on trouve en pages 7 et 8.
M. Marcoux: Cela va? À l'article 3... (10 h 45)
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le ministre.
M. Marcoux: ...le premier alinéa se lirait comme ceci, si
la municipalité veut bien le proposer: "La ville peut vendre ou louer,
pour toute fin, tout ou partie des immeubles acquis en vertu de l'article 1 ou
en conserver l'administration." C'est d'ajouter: "ou en conserver
l'administration."
Le deuxième alinéa, je vais le lire lentement parce qu'il
est réécrit.
M. Saintonge: Est-ce que les gens de la municipalité ont
le texte de l'amendement?
Une voix: ...
M. Saintonge: Vous êtes privilégiés!
M. Michaud: Nous n'avons pas le texte de l'amendement.
M. Saintonge: Vous n'avez pas le texte de l'amendement.
M. Michaud: On a le texte...
M. Marcoux: Non, il vient d'être...
M. Saintonge: Ah bon!
M. Marcoux: ...manuscrit. On a discuté ce matin avec la
ville pour fusionner les deux.
Je répète le premier alinéa: "La ville peut vendre
ou louer, pour toute fin, tout ou partie des immeubles acquis en vertu de
l'article 1 ou en conserver l'administration."
Le deuxième alinéa serait remplacé par le suivant:
"Sauf sur autorisation du ministre des Affaires municipales, le prix, dans le
cas de vente, ne doit pas être inférieur au coût
d'acquisition et aux frais d'entretien et d'amélioration au moment de la
vente et, dans le cas d'une vente à terme, doit être suffisant
pour couvrir le coût d'acquisition, les frais d'amélioration et
d'entretien et les intérêts." Je le relis parce qu'il était
passablement...
Le Président (M. Fallu): Le troisième alinéa
serait celui déjà imprimé.
M. Marcoux: Non. Dans le troisième alinéa, il y a
un mot à ajouter. Après les mots "les assurances", on ajoute le
mot "l'administration".
Je reprends le deuxième alinéa au complet. "Sauf sur
autorisation du ministre des Affaires municipales, le prix, dans le cas de
vente, ne doit pas être inférieur au coût d'acquisition et
aux frais d'entretien et d'amélioration au moment de la vente et, dans
le cas d'une vente à terme, doit être suffisant pour couvrir le
coût d'acquisition, les frais d'amélioration et d'entretien et les
intérêts."
Le Président (M. Fallu): De même voulez-vous relire
le troisième paragraphe en y ajoutant l'amendement?
M. Marcoux: Le troisième paragraphe se lirait avec
l'amendement: "Dans le cas de la location, le prix doit être suffisant
pour couvrir toutes les dépenses annuelles relatives à l'immeuble
loué, ainsi que l'amortissement, les intérêts du coût
d'acquisition, les assurances, l'administration, l'entretien et les taxes
municipales et scolaires."
Le Président (M. Fallu): Merci.
M. Marcoux: Est-ce que ce nouvel article 3 agrée à
la ville et à...
M. Michaud: Oui. M. Marcoux: Oui.
M. Michaud: Oui, cela ne change pas l'essentiel.
M. Marcoux: D'accord.
M. Michaud: Ce n'est que l'accessoire.
M. Marcoux: D'accord.
Adopté en ce qui nous concerne.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Les amendements
à l'article 3 sont adoptés. L'article 3 est adopté tel
qu'amendé.
Article 7: "La présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction."
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Le projet de loi
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, M. le procureur, M.
le gérant, nous vous remercions d'avoir été parmi nous ce
matin.
C'est avec plaisir que l'Assemblée nationale agrée les
requêtes...
M. Marcoux: ...pour les garder toute la journée avec
nous.
Le Président (M. Fallu): ...des citoyens, à titre
individuel ou à titre corporatif. Ce matin, il s'agit d'une
municipalité. Sachez que l'Assemblée nationale vous est ouverte
en tout temps.
M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Alors, nous vous souhaitons un bon retour et nous
espérons que le projet de loi pourra être satisfaisant et dans les
meilleurs intérêts de la municipalité de Rimouski.
M. Michaud: M. le Président, mesdames et messieurs les
membres de la commission, nous vous remercions de votre compréhension et
de votre accueil qui est, comme le souhaitait M. le ministre, une forme
d'invitation à revenir plus souvent. Je vous remercie.
Le Président (M. Fallu): Alors, nous suspendons nos
travaux quelques instants, le temps d'appeler le prochain projet de loi.
(Suspension de la séance à 10 h 51)
(Reprise de la séance à 11 heures)
Projet de loi 216
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux pour étudier le projet de loi 216
présenté par M. Raymond Brouillet, député de
Chauveau. Il s'agit du projet de loi modifiant la charte de la ville de
Québec. Nous serons ensemble pour étudier ce projet de loi
vraisemblablement pendant deux jours. Par ailleurs, il y a un horaire qui n'est
pas tout à fait déterminé car il se peut que nous soyons
appelés, demain, à siéger dès 10 heures. J'aime
à en prévenir les membres de la commission. Nous saurons par les
avis que le leader nous donnera cet après-midi en Chambre l'horaire
précis de nos travaux pour demain. Quant à aujourd'hui, nous
savons que les travaux s'arrêteront à 18 heures.
M. le député de Chauveau, je vous laissé nous
présenter vos invités.
M. Brouillet: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir
de souhaiter la plus cordiale bienvenue à M. le maire de la ville de
Québec ainsi qu'à tous ses conseillers. Nous avons devant
nous un projet de loi qui demande un certain nombre de modifications à
la charte de la ville de Québec. C'est un peu une tradition en
même temps qu'une nécessité de revoir assez
périodiquement la charte de nos villes et surtout nos principales
villes. Les situations évoluant, se transformant, on sent le besoin
d'une mise à jour assez périodique des éléments
d'une charte et des pouvoirs que la charte accorde à la ville.
Dans ce projet de loi, il y a plusieurs aspects qui concernent un
accroissement de certains pouvoirs réglementaires. Tout ce que je
souhaite c'est que les parties puissent en arriver à une entente sur les
aspects les plus importants de ce projet de loi. J'espère que les
travaux se dérouleront avec efficacité. Je souhaite donc à
tous un travail efficace. Merci bien.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais
souhaiter à M. Pelletier, maire de Québec, ainsi qu'aux personnes
qui l'accompagnent la meilleure des bienvenues. De même, je vois aussi
qu'il y a des intervenants qui se sont annoncés dans le dossier; je leur
souhaite également la bienvenue. Nous allons tenter, du
côté de l'Opposition, d'examiner les demandes
présentées par la ville de Québec et de donner, dans la
mesure du possible, satisfaction à toutes les parties dans le meilleur
des intérêts des citoyens de la ville de Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, au moment de vous
souhaiter de la part de l'ensemble des membres de la commission la bienvenue
à cette commission parlementaire, je vous demanderais au départ
de présenter votre délégation. Par la suite, nous
identifierons également les autres délégations pour les
fins du journal des Débats et pour que nous sachions ici à la
commission quels sont les intervenants qui aimeraient se faire entendre. M. le
maire.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, M. le ministre, Mmes
et MM. de la commission, je veux vous remercier de nous recevoir. Je vais vous
dire que nous sommes ici dans le meilleur esprit. Il me semble que la charte de
la ville de Québec avait besoin d'un bon ménage sur un certain
nombre de ses articles. Il y a un certain nombre d'années que nous ne
sommes pas venus devant l'Assemblée nationale avec un projet de loi de
cette importance. Je pense que le temps était venu, cette année
d'aller plus en profondeur. À proprement parler, il n'y a pasd'articles à ce point renversants qu'ils devraient
dégénérer en débats acrimonieux ou
trop longs. De toute façon, on ne le souhaite pas. S'il y a des
amendements à apporter au texte qui est devant nous, nous en discuterons
bien volontiers. Je veux remercier, bien sûr, le député de
Chauveau, M. Brouillet, d'avoir accepté d'être notre parrain et
vous dire que nous allons être ici aussi longtemps que
nécessaire.
Je suis accompagné du directeur du contentieux de la ville de
Québec, Me Denis Boutin, et d'un autre avocat de notre contentieux, Me
Paul Ouimet. Quant à ma droite, ce ne sont pas des gens de mon parti.
Alors, j'imagine qu'ils préfèrent se présenter
eux-mêmes.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Rolland (Marc): Nous aussi, de notre part, tenons à
vous remercier d'accepter nos représentations. Il nous fera plaisir
aussi de participer à ces deux jours de travail. Disons que nous avons
étudié en détail le projet de loi. Je suis
accompagné du conseiller Gilles Gilbert et aussi du conseiller Pierre
Mainguy. Pour ma part, je me nomme Marc Rolland et je suis le président
du parti de l'Opposition à la ville de Québec,
c'est-à-dire le Rassemblement populaire.
Le Président (M. Fallu): On nous a signalé
également que Me Pierre Jolicoeur aimerait faire des
représentations. Me Jolicoeur.
M. Jolicoeur (Pierre): Je représente ici la Chambre des
huissiers du Québec. Je suis accompagné du président ex
officio de la Chambre, M. Dubé, et de M. Babin, premier
vice-président. Nous désirons intervenir non pas politiquement -
nous ne sommes pas dans la politique - mais uniquement en ce qui regarde
l'article 146 qui affecte la Chambre des huissiers du Québec.
Peut-être plus tard, si c'est possible, je demanderai l'indulgence de la
commission...
Le Président (M. Fallu): II ne s'agit pas d'indulgence,
c'est un droit pour un citoyen de se faire entendre.
M. Jolicoeur: C'est ça. J'ai parlé
déjà à M. le maire, mais s'il y a moyen...
Le Président (M. Fallu): Nous établirons le
protocole. On nous signale également que la Fédération des
policiers du Québec, notamment Me André Nadon...
Mme Beaudry (Marie-Christine): Non, il s'agit de Me
Marie-Christine Beaudry. Nous allons intervenir sur l'article 136 qui modifie
l'article 546d.
Le Président (M. Fallu): Article 170?
Mme Beaudry: Article 136...
Le Président (M. Fallu): Article 136.
Mme Beaudry: ...qui modifie l'article 546d de la charte de la
ville de Québec.
Le Président (M. Fallu): Merci infiniment, maître.
M. le maire, pour la présentation, ou si vous désirez que nous
appelions immédiatement le premier article?
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je pense qu'on
devrait peut-être procéder. Si, pour libérer certaines
autres parties qui veulent intervenir, vous voulez passer certains articles en
premier, je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chauveau.
M. Brouillet: Excusez-moi, j'aimerais intervenir quelques minutes
et m'excuser auprès des membres de la commission et des
différents intervenants. Je dois m'absenter quelque temps, je suis le
vice-président d'une commission qui siège présentement,
mais je reviendrai vous voir sous peu. Je sais que vous serez entre bonnes
mains, entre les mains du ministre et des membres de la commission, je n'ai
aucune crainte.
Le Président (M. Fallu): Permettez-moi, au départ,
de signaler une erreur, une erreur de forme, pour être poli, dans le
titre même du projet de loi. Il s'agit de la Loi modifiant "la" charte de
la ville de Québec. Nous adopterons une modification en
conséquence à la fin de nos travaux.
M. le maire, seriez-vous prêt, en conséquence, à ce
que nous étudiions les deux articles pour lesquels il y a des
représentations très particulières, soit l'article 146 et
l'article 136?
M. Pelletier (Jean): Volontiers, M. le Président.
M. Rolland: M. le Président... Le Président (M.
Fallu): Oui.
M. Rolland: ...pour mieux connaître les règles du
jeu, nous avions prévu faire une courte intervention sur l'ensemble du
projet de loi. À quel moment pensez-vous qu'il serait le plus
approprié pour nous d'intervenir? Est-ce que ce serait maintenant ou un
peu plus tard?
Le Président (M. Fallu): À l'instant, M. le
président, habituellement, ce que nous appelons, dans notre jargon
parlementaire, les remarques préliminaires se fait d'entrée de
jeu. J'avais, d'ailleurs, demandé au député de
Chauveau s'il en avait quelques-unes. Puisque M. le maire décline
les remarques préliminaires, alors, M. le président, à
vous la parole.
Remarques préliminaires M. Marc Rolland
M. Rolland: Je vous remercie beaucoup. Le Rassemblement populaire
situe son intervention dans le prolongement et la continuité de la loi
105 sur la démocratie municipale. En effet, comme vous le remarquerez,
nous inscrivons notre action dans la volonté de consolider la
démocratie municipale et de revaloriser ce pouvoir en favorisant une
meilleure ouverture des débats sur les questions municipales à
l'ensemble des membres du conseil.
Nous entendons, par nos différentes positions face aux demandes
de modification faites par la ville de Québec, diminuer l'écart
qui existe actuellement entre deux types de conseillers, c'est-à-dire
ceux qui participent aux délibérations du comité
exécutif et ceux qui siègent au conseil municipal. Dans cette
optique, nous contestons toute augmentation des pouvoirs du comité
exécutif au détriment du conseil municipal. Rappelons que les
réunions du comité exécutif à la ville de
Québec se tiennent à huis clos et que l'ordre du jour des
délibérations demeure secret, de plus qu'il y a absence, bien
sûr, de l'Opposition à ce comité.
Selon le Rassemblement populaire, toute augmentation des pouvoirs du
comité exécutif ne peut que nuire à la revalorisation du
pouvoir municipal et qu'amplifier le désintéressement de la
population à la question municipale et, par ricochet, diminuer la vie
démocratique au niveau de cette instance politique, celle qui devrait
être la plus proche du citoyen, en théorie, et dans tous les sens
cette expression.
Nous nous opposons à l'argumentation générale qui
fait passer bon nombre de pouvoirs et de décisions au comité
exécutif, et cela sous prétexte d'activer le processus
administratif. Nous favorisons une approche qui permettrait au conseil dans son
ensemble de jouer pleinement son rôle politique de représentation
des citoyens et de réelle autorité des actions municipales.
Malheureusement, à l'heure actuelle ces élus - il faut
s'entendre, ceux qui siègent au conseil - ne sont appelés
qu'à décider des modalités de mise en oeuvre de projets
qui sont mijotés en vase clos au comité exécutif et
votés, le plus souvent, à toute vapeur, les procédures du
conseil et les lignes de partis liant les conseillers du parti au pouvoir
aidant. Ceci élimine tous les débats de fond sur les projets
présentés, tous ou presque.
C'est pour l'ensemble de ces raisons que le Rassemblement populaire
considère que l'amélioration de la vie démocratique
à l'hôtel de ville dépend, entre autres, de
l'élargissement des débats sur les questions municipales à
l'ensemble des conseillers lors des séances du conseil, qui sont
publiques et accessibles aux médias d'information.
Le texte qui suivra... Nous interviendrons maintenant article par
article. Je pense que le conseiller Gilles Gilbert avait simplement - si vous
me le permettez, M. le Président - une ou deux remarques
supplémentaires à ajouter. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le président. M.
Gilbert.
M. Gilles
Gilbert
M. Gilbert (Gilles): Merci, M. le Président. Simplement
pour appuyer un peu ce que M. Rolland vient de dire. Les amendements qui vous
sont présentés aujourd'hui n'ont jamais été
présentés au conseil de ville. Cela veut dire que notre optique
de valorisation du conseil de ville est logique dans le sens que nous
n'acceptons pas que le comité exécutif soit l'instance
suprême au conseil de ville de Québec. Je vous lis le texte de la
proposition que nous avions présentée au conseil de ville. Nous
demandions que dorénavant les amendements à la charte soumis par
la ville soient discutés et mis au point lors d'une séance du
conseil. Deuxièmement, que la ville présente un amendement
à la charte afin de stipuler que le conseil de ville constitue
l'instance autorisée à acheminer les amendements à ladite
charte. Nous voudrions, donc, qu'à l'avenir il soit au moins
stipulé dans la charte que les amendements à la charte
appartiennent au conseil et non plus seulement au comité
exécutif. Nous considérons cela un peu comme un affront à
un conseiller de voir que ce n'est pas le conseil qui est l'instance
suprême à l'hôtel de ville de Québec.
Aussi, dans cette optique nous faisons les recommandations suivantes,
à savoir, premièrement, qu'à l'avenir il soit
stipulé clairement que les amendements à la charte doivent passer
par le conseil; deuxièmement, que nous ayons une reconnaissance de
l'existence de l'Opposition dans la charte; troisièmement, que les
réunions du comité exécutif soient publiques;
quatrièmement, que la charte oblige la nomination d'au moins un
conseiller de l'opposition à toute commission ou tout comité de
la ville de Québec.
Il serait bon également de préciser dans la charte la
question lorsqu'on parle de la ville de Québec. Je pense qu'il y a
là place à interprétation. La ville de Québec,
c'est quoi comme instance? Est-ce que c'est le conseil ou le comité
exécutif? Ce sont aussi
des choses qui devraient être précisées. Je pense
que ce que je viens de dire va éclairer les débats à
venir. Ce sera le fil conducteur qui va guider notre intervention. Merci.
Le Président (M. Fallu): Merci. M. le maire.
M. Jean Pelletier
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je n'avais pas
l'intention de soumettre certaines remarques, mais, vu celles qui viennent
d'être soumises, je ferai quelques brefs commentaires. Évidemment,
il est bien reconnu que l'opposition veut être au pouvoir, ceci de tout
temps et dans tout lieu. Je pense que le pouvoir élu par la boîte
à scrutin doit être le pouvoir et non pas le partager avec ceux
que le sort électoral a voulu laisser dans l'opposition. S'il fallait,
pour des comités qui participent au pouvoir exécutif de la ville,
que l'opposition soit présente, je trouverais que c'est un peu charrier.
Ce serait l'opposition au pouvoir. Je m'inscris en faux contre ce principe. (11
h 15)
Par ailleurs, quand on vous souligne que l'ordre du jour du
comité exécutif n'est pas public, c'est parfaitement vrai. Pour
être totalement vrai, on aurait dû ajouter que les
procès-verbaux du comité exécutif sont publics, qu'ils
sont envoyés personnellement à tous les conseillers du conseil, y
compris de l'opposition, et que tous les dossiers sur lesquels reposent des
décrets adoptés par le comité exécutif sont des
documents publics, à la disposition de tous les citoyens au greffe de la
ville. J'aurais aimé que, pour l'ensemble de l'éclairage, on
n'ait pas omis de mentionner cela.
Enfin, je n'ai jamais entendu dire que les amendements proposés
à l'Assemblée nationale à la charte de la ville aient
jamais été soumis au conseil municipal. Je me suis informé
auprès de la gérance, auprès du greffe - il y a des gens
qui sont là depuis bien plus longtemps que moi - et cela n'a jamais
été la coutume. Il faut bien se rappeler que, pour ce qui est des
amendements à la charte, ce n'est pas le conseil de la ville qui en
décide mais bien l'Assemblée nationale. Nous sommes ici pour
demander à l'Assemblée nationale de prendre des décisions;
c'est elle qui les prend, pas nous. Je trouve parfaitement démocratique
le principe qui veut que le pouvoir élu demande, que l'opposition
élue vienne faire ses représentations et que l'Assemblée
nationale tranche. Voilà les choses aux bonnes places et de la bonne
façon.
Étude détaillée
Le Président (M. Fallu): Ces remarques
préliminaires étant faites, nous allons appeler les articles du
projet de loi. Est-ce qu'il vous conviendrait - puisqu'il y a des intervenants
qui aimeraient se faire entendre relativement à l'article 136 et
à l'article 146 - d'appeler en premier l'article 136? Est-ce qu'il vous
conviendrait, M. le maire, que nous procédions ainsi?
M. Pelletier (Jean): Volontiers.
Le Président (M. Fallu): Volontiers. Nous appelons
l'article 136.
M. Pelletier (Jean): On me souffle à l'oreille qu'on ne
serait pas prêt pour l'article 136 mais qu'on pourrait peut-être
passer à l'article 146 immédiatement.
Le Président (M. Fallu): Article 146. Est-ce que cela vous
convient, madame?
M. le maire, je vous invite à nous présenter le texte de
l'amendement.
Rémunération des huissiers
M. Pelletier (Jean): M. le Président, vous n'auriez pas
objection à ce que je demande au directeur du contentieux de s'acquitter
de cette tâche.
Le Président (M. Fallu): Nullement. Nous sommes au service
de la ville.
M. Pelletier (Jean): Merci.
M. Boutin (Denis): M. le Président, la demande faite
à l'article 146 du projet de loi vise à régulariser une
situation qui existait depuis nombre d'années - au-delà d'une
vingtaine d'année, semble-t-il. Depuis une vingtaine d'années,
était à l'emploi de la Cour municipale, un huissier
rémunéré à salaire. Celui-ci exécutait et
signifiait toutes les procédures pour la Cour municipale tant en
matière civile qu'en matière pénale. Il y a quelques
années, l'Assemblée nationale a adopté une loi, la Loi sur
les huissiers, qui a établi de nouvelles règles du jeu en cette
matière. L'une d'entre elles qui apparaît dans les
règlements adoptés en vertu de ladite loi veut que les huissiers
ne peuvent pas être payés à salaire mais doivent être
rémunérés conformément à un tarif
établi en vertu de ladite loi.
Au cours des cinq ou six dernières années d'exercice du
huissier de la Cour municipale, celui-ci a donc exercé, et ce, à
la connaissance de la Chambre des huissiers, dans une situation
illégale. Celui-ci est maintenant à la retraite. Cela
était illégal dans le sens qu'il était payé
à salaire par la ville et cela, à la connaissance de la Chambre
des huissiers. Lorsque celui-ci a pris sa retraite il y a 12 ou 18 mois, on a
dû en engager un autre et, à ce moment-là,
s'est posé le problème de la dérogation. Est-ce que
nous allions perpétuer cette dérogation? Nous étions en
train de préparer notre projet de loi pour venir devant vous; nous avons
donc inséré un article visant à régulariser la
situation qui durait depuis déjà 20 ans. Selon la ville, c'est
avantageux en ce sens qu'il est au service exclusif de la ville; il finit par
connaître de façon exhaustive toutes nos procédures, toutes
nos façons de procéder, entre guillemets "nos bons clients", et
c'est un arrangement qui est très satisfaisant pour la ville.
À l'égard du salariat pour des officiers de justice ou des
officiers parallèles à la justice, il y a déjà un
précédent qui existe dans la charte de la ville de Québec
que je désirerais vous souligner. C'est le cas du notaire de la ville,
qui jusqu'à 1976, si ma mémoire est exacte, vivait dans la
même situation d'illégalité, c'est-à-dire qu'il
était payé à salaire malgré la Loi sur le notariat
qui prescrit qu'il doit être rémunéré en fonction
des actes qu'il accomplit. En 1976, si mon souvenir est exact,
l'Assemblée nationale a régularisé cette situation pour
permettre à la ville d'engager un huissier à salaire pour tenir
lieu de ses honoraires.
Une voix: Un notaire.
M. Boutin: Un notaire, je m'excuse, à salaire pour tenir
lieu de ses honoraires. Alors, nous vous faisons la même demande en ce
qui concerne le huissier de la Cour municipale maintenant.
Le Président (M. Fallu): II y a des représentations
de la part de la Chambre des huissiers.
M. Jolicoeur: M. le Président, j'agis ici comme procureur
de la Chambre des huissiers et nous représentons environ 500 huissiers
qui oeuvrent dans la province de Québec et qui participent à une
profession maintenant très bien structurée. Sur ce point, nous
voudrions retourner un peu en arrière, faire un bref historique de ce
qui s'est passé parce que le cas actuel est un anachronisme ou un accroc
à la volonté tant de la Chambre des huissiers que du
gouvernement.
En 1974, les huissiers étaient nommés par les juges en
chef de certaines cours par requête. Il n'y avait pas de cours de
formation, il n'y avait pas non plus de comité de discipline. En 1974 on
a adopté la Loi sur les huissiers du Québec qui fait que les
huissiers sont devenus des agents de la justice qui, au lieu de relever du
domaine judiciaire, relèvent du domaine administratif. Ils
relèvent du ministère de la Justice. Depuis ce temps, les
huissiers ont le pouvoir d'agir partout dans la province de Québec alors
qu'autrefois ils agissaient par district.
À la suite de cela, il y a eu un comité conjoint qui
siège encore régulièrement avec le ministère de la
Justice pour toujours garder la loi à jour et aussi remédier
à toutes les injustices qui peuvent se présenter.
Il y a eu une grande épuration dans l'Ordre des huissiers
grâce à cette loi. On a aujourd'hui des huissiers
compétents qui suivent des cours, qui sont soumis au texte de la loi H-4
et qui obtiennent leur permis chaque année du ministère de la
Justice. Le permis est signé par le ministre de la Justice.
Il reste quelques cas, des accrocs ou des anachronismes, comme à
la ville de Québec. Évidemment, personne n'a voulu toucher ces
cas, personne n'a voulu mettre des huissiers à pied ou quoi que ce soit.
Mais ici aujourd'hui, au nom de la Chambre des huissiers, nous demandons
à la Législature, non pas d'amender l'article 583 -l'article 146
du projet de loi demande d'amender l'article 583 - mais de purement et
simplement abroger cet article. Nous demandons que la ville de Québec,
comme de nombreuses autres municipalités, fasse appel aux services de
professionnels compétents, qui sont soumis à une loi, à
l'application d'un code d'éthique et d'un comité de
discipline.
Nous croyons qu'il y a un avantage marqué pour la population.
D'ailleurs, quand on parle de coûts, à part ceux qui ne sont pas
récupérés en cas d'insolvabilité, les coûts
des huissiers sont chargés au défendeur ou à
l'intimé. C'est lui qui les paie. Nous prétendons qu'il y a une
plus grande disponibilité car la ville n'avait qu'un huissier alors que
maintenant elle a à sa disposition, je ne dirai pas 540, mais dans la
région de Québec il y a un nombre de huissiers très
compétents qu'elle utilise depuis environ un an, depuis la retraite de
M. Matte, je pense, avec satisfaction - on n'a pas eu de plainte de la ville -
qui sont disponibles, qui ont la compétence et la formation et qui sont
soumis à l'Ordre des huissiers et au ministre de la Justice.
Il n'y a pas de conflit d'intérêts possible alors que
quand... Un des arguments de la ville, c'est qu'on a été
habitué au mode de fonctionnement de la ville, aux mauvais clients, etc.
Je pense que le huissier est un officier de justice qui doit être
indépendant et qui doit accomplir son devoir, mais qui ne doit pas
être pressurisé par un employeur ou par qui que ce soit.
Nous croyons qu'il y a avantage à ce que cet article soit tout
simplement abrogé et que la ville, comme tous les autres organismes, ait
affaire à l'Ordre des huissiers et engage des huissiers de
profession.
Le Président (M. Fallu): Nous vous remercions, Me
Jolicoeur, de cette représentation. M. le procureur, vous avez
à
ajouter, pour notre éclairage?
M. Boutin: Oui, je voudrais ajouter quatre courtes remarques.
Premièrement, je comprends qu'il y ait plusieurs autres
municipalités de la province qui font affaires avec des bureaux de
huissiers de pratique privée. Cependant, la Cour municipale de la ville
de Québec possède un volume de procédures et un volume de
significations qui justifient amplement l'emploi d'un huissier à plein
temps, et ce n'est pas parce qu'on a un huissier à plein temps qu'on va
être capable de signifier toutes les procédures de la Cour
municipale. Il y aura, de toute façon, du débordement vers la
pratique privée.
Deuxièmement, naturellement le pouvoir de nommer un huissier et
de le rémunérer à salaire fixe sera assujetti aux autres
dispositions de la Loi sur les huissiers. Il est hors de question pour la ville
de Québec de rechercher, comme peut-être semblent le laisser
paraître les remarques précédentes, un huissier à
rabais, un huissier qui ne serait pas compétent ou un huissier qui ne
serait pas assujetti aux dispositions de la Loi sur les huissiers. Il est bien
évident que, dans la mesure où on a le pouvoir de nommer un
huissier, ce sera un huissier qui satisfera aux autres exigences de la Loi sur
les huissiers.
Troisièmement, on a parlé de récupération de
nos coûts. J'admets qu'il est vrai que les frais de signification sont
récupérables du défendeur. C'est vrai que la ville de
Québec récupère une partie de ses frais de signification,
notamment dans les causes civiles, où le taux de
récupération est très élevé. On
récupère environ 90% ou 95% des frais de signification dans les
causes civiles. Dans les causes pénales, c'est une tout autre histoire.
Dans les causes pénales, nos taux de récupération des
frais de signification et des déboursés encourus pour obtenir un
jugement sont de beaucoup inférieurs à 25%.
Finalement, le dernier argument qu'on a allégué me semble
un peu fallacieux. Prétendre que le huissier, parce qu'il sera à
salaire, ne sera pas un officier de justice indépendant et objectif,
cela me semble être un affront à son serment d'office. Il va
être régi par une loi et va devoir s'y conformer. Je ne pense pas
que c'est parce qu'il a un patron qui lui verse son salaire, qui lui donne son
chèque de paie chaque jeudi, que cela va en faire un complice de
l'administration municipale. Le notaire de la ville qui reçoit son
chèque de la ville, c'est-à-dire son salaire chaque semaine, n'en
demeure pas moins le témoin de la volonté des parties. Ce n'est
pas un individu qui est partisan. Le juge de la Cour municipale qui
reçoit son salaire de la ville n'en est pas moins un juge objectif.
C'est tout pour mes remarques à cet égard.
Le Président (M. Fallu): Une première
réaction de la part des parlementaires, un éclairage
supplémentaire de la part de M. Gilbert?
M. Gilbert: M. le Président, tout simplement, on est pour,
disons, le fond de cet article, mais une chose qu'on aimerait ajouter, c'est
qu'on voudrait que le huissier soit nommé par le conseil. On pense que,
si les nominations par le conseil permettent une plus grande visibilité
dans les actions de la municipalité et s'il peut y avoir plus
d'objectivité dans les nominations, notre recommandation sera que nous
sommes d'accord avec le fond de l'article mais qu'on remplacerait "le
comité exécutif" par "le conseil". Merci.
Le Président (M. Fallu): Merci de vos remarques. M. le
ministre.
M. Marcoux: Disons que le ministère des Affaires
municipales, après avoir consulté le ministère de la
Justice, s'oppose à l'adoption de cet article. Le ministère de la
Justice oserait même suggérer que l'article 583 soit abrogé
plutôt qu'amendé mais, évidemment, on ne demandera pas
à la municipalité de le faire si elle ne le désire pas. Le
ministère de la Justice souhaiterait que l'article soit
abrogé.
Nous croyons que les procédures actuelles, de façon
générale, qui régissent la Loi sur les huissiers doivent
s'appliquer également à la ville de Québec. S'il fallait,
à un moment donné, remettre ces procédures en question, il
faudrait que ce soit fait dans le cadre d'une loi générale qui
s'adresserait à l'ensemble de la profession. (11 h 30)
M. Pelletier (Jean:) M. le Président, compte tenu de ce
que vient de déclarer le ministre, nous retirons l'article.
Le Président (M. Fallu): L'article 146 est
retiré.
M. Marcoux: Est-ce que vous proposez d'abroger l'article 583?
M. Pelletier (Jean): J'ai dit que nous retirions l'article, M. le
ministre. Je n'ai pas dit d'autre chose. Vous m'avez bien compris.
Le Président (M. Fallu): ...
M. Pelletier (Jean): On les nommera mais on les
rémunérera au tarif des huissiers. Cela ne sert à rien de
perdre du temps sur une bataille perdue d'avance.
Le Président (M. Fallu): L'article 146 est retiré,
et nous arrivons à l'article 136.
Me Marie-Christine Beaudry, veuillez prendre place et vous identifier,
s'il vous plaît.
D'abord, je demanderais à M. le maire de nous présenter
les amendements à la charte de la ville de Québec qu'il nous
propose d'adopter ce matin à l'article 136. Ensuite nous entendrons les
représentants de la Fédération des policiers du
Québec.
M. le maire, la ville de Québec elle-même aurait
déjà un amendement à proposer à la première
formulation qui a été déposée en Chambre
récemment.
M. Boutin: M. le Président, on a débuté en
plein milieu de notre projet de loi et j'ai omis de vous souligner les
documents qu'on vous a remis. Vous avez entre les mains un cahier bleu qui est
relativement important où, comme vous l'avez remarqué, la colonne
centrale reprend le projet de façon textuelle. C'est une photocopie du
projet de loi à toutes fins utiles et on peut s'y fier. C'est une
photocopie et non pas une retranscription du projet de loi. Ce document
comprend non seulement le projet de loi mais, à gauche, le texte de la
charte tel qu'il existe actuellement si les membres de la commission veulent y
référer pour savoir ce qu'on modifie; dans la colonne de droite,
il y a quelques commentaires.
Je vous ai également fait parvenir un document jaune qui est
intitulé "Projet de loi 216, modifications". Dans ce document jaune, on
retrouve l'ensemble des modifications qui sont venues au monde depuis le
dépôt du projet de loi 216, à la suite de discussions avec
le ministère des Affaires municipales et le ministère de la
Justice, soit pour polir le vocabulaire ou la formulation des articles, soit en
raison de nouvelles demandes qu'on va vous présenter en cours de
commission et qui sont dues au fait que notre projet de loi est
déposé depuis déjà un fort long bout de temps.
Donc, en ce qui concerne l'article 136 du projet de loi, vous allez
retrouver une modification que nous entendons soumettre à la page 73 du
document jaune.
Le Président (M. Fallu): Voulez-vous nous présenter
les arguments qui soutiennent votre demande de modification au projet
initial?
Fonctions des agents spéciaux
M. Boutin: Je vais vous présenter le projet initial, si
vous me permettez, et la modification, qui est vraiment de forme.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Boutin: Voici pour le projet initial. En 1980 ou en 1976, si
mon souvenir est exact, l'Assemblée nationale a permis à la ville
de créer la fonction d'agent spécial pour veiller à
l'application des règlements relatifs au stationnement. C'est ce qui
à Québec est appelé communément des "schtroumpfs",
je pense, dans le langage populaire. Ce sont donc ces personnes qui sont
chargées de l'application des règlements concernant le
stationnement, concurremment avec les officiers de police. Le système
fonctionne relativement bien. Nous nous sommes rendu compte que ces gens, qui
sont en nombre relativement important, sont 365 jours par année sur le
terrain, dans la rue. Il serait utile ou pratique pour la municipalité
d'utiliser la présence de ces gens sur le terrain à des fins
autres que l'application des règlements de stationnement.
Dans le cours de l'exercice de leurs fonctions, ces gens sont à
même de constater un paquet d'infractions à la multitude de
règlements municipaux qui existent. On se demande pourquoi ces gens
n'auraient pas les pouvoirs nécessaires pour agir et intervenir, dans la
mesure où ils sont sur le terrain et qu'ils constatent une infraction
à un règlement municipal. Je vous donne un exemple simple: Alors
que l'agent de stationnement est en train de décerner une contravention,
il y a un citoyen qui sort son sac de vidanges sur le trottoir un beau mardi
après-midi alors qu'à cet endroit précis les
règlements stipulent que cela doit être fait le jeudi; c'est une
infraction au règlement municipal. Présentement, notre agent de
stationnement doit trouver une cabine téléphonique pour avertir
un préposé de venir constater l'infraction: multiplicité
de procédures, dédoublement des interventions et coûts
additionnels pour la ville. Ce serait simple pour cet agent de stationnement,
qui constate de visu, d'office, une infraction à un règlement
municipal, d'intervenir pour en assurer le respect dès ce moment. Le but
de notre amendement est d'engraisser la fonction des agents de la paix pour
profiter de leur présence sur le terrain. Alors, si vous allez au
quatrième alinéa, vous constatez qu'on attribue au conseil
municipal les pouvoirs requis pour "confier, par règlement,
l'application de tous règlements autres que ceux concernant la
circulation "aux agents de stationnement - c'est ce qui était dans le
texte original - et, dans le texte modifié que vous avez en jaune, c'est
"autres que ceux concernant la circulation, la paix ou l'ordre public." Nous
avons ajouté ces deux exceptions à la suggestion du
ministère. Ce n'est aucunement l'intention de la municipalité de
confier l'application du règlement concernant la paix et l'ordre public
aux agents de stationnement.
Une autre chose qu'on suggère de leur donner comme pouvoir, c'est
d'intervenir comme agents de croisée pour diriger la circulation. Ces
gens-là sont sur le terrain et sont à même de constater des
travaux de
construction, des accidents de la circulation, ce qui fait en sorte que
la circulation ne fonctionne pas de façon régulière. Il
serait facile pour eux avec une formation adéquate, d'intervenir pour
diriger la circulation de façon temporaire. Ils sont là sur le
terrain.
C'est la même chose pour les constats d'accidents de circulation.
Les constats d'accidents de circulation, vous savez comme moi que, maintenant,
avec l'initiative du BAC, le Bureau d'assurance du Canada, on nous
suggère de faire nous-mêmes, les deux accidentés, les
constats d'accidents. Cela pourrait tout aussi bien être fait par l'agent
de stationnement sur place à ce moment-là.
Alors, le but de l'article est carrément de maximiser la
présence de nos agents de stationnement sur le terrain 365 jours par
année, afin d'appliquer nos règlements municipaux. Je vous le
répète: l'addition au document jaune est pour limiter encore plus
les règlements qui ne peuvent pas être soumis à
l'application des agents de stationnement pour inclure ceux concernant la paix
et l'ordre public.
Le Président (M. Fallu): Pour la bonne
compréhension de nos travaux, l'article 546d de la charte actuelle
serait amendé, selon la première proposition, par l'ajout d'un
troisième alinéa...
M. Boutin: II serait remplacé par un nouvel article
546d.
Le Président (M. Fallu): Oui, je veux bien, sauf que le
remplacer alors que le premier paragraphe ne l'est pas et n'a subi aucun projet
d'amendement, le second non plus, le troisième non plus... C'est
essentiellement l'ajout d'un quatrième paragraphe. On s'entend bien?
M. Boutin: On s'entend bien.
Le Président (M. Fallu): Qui lui-même serait
modifié par un papillon tiré de notre cahier jaune. Ceci dit, des
représentations nous seraient faites à l'instant par la
fédération... Avez-vous quelque chose à ajouter, M.
Boutin?
M. Boutin: M. le Président, je vous souligne que je
comprends que les modifications sont essentiellement au quatrième
alinéa, mais le premier alinéa, même s'il le reprend en
substance, ne reprend pas de façon identique le texte actuel de la
charte. C'est pour cela qu'on a procédé par remplacement. Si vous
regardez au premier alinéa, dans le texte actuel, on disait qu'il peut
créer la fonction d'agent spécial pour les fins de l'article
546a, mais seulement dans les cas de violation. On est revenus à
l'article 546a en disant: "dans les cas de violation", mais les mots "mais
seulement" ont été enlevés; c'est pour cela qu'on
procède par remplacement.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Merci.
M. le représentant de la fédération, voulez-vous
d'abord vous identifier?
M. Nadon (André): Oui, M. le Président. Mon nom est
André Nadon, président de la Fédération des
policiers du Québec. J'ai à ma droite M. Guy Marcil, notre
directeur exécutif, et permettez-moi également de vous
présenter les gens du bureau de direction de la Fédération
des policiers qui, pour l'occasion, se sont déplacés pour
intervenir.
Je vous présente Me Marie-Christine Beaudry, procureur de la
fédération; ici, à ma gauche, M. Jacques Dumas, directeur
et président de l'Association professionnelle des policiers de
Québec, M. Marcel Caron, de Chicoutimi, M. Paul Diamond, de Repentigny,
M. Raymond Côté, de Charlesbourg, M. Robert Bourret, de
Thetford-Mines, M. Yves Pontbriand, de Blainville, M. Denis Naud, de Maniwaki.
Il y a M. Yves Denis, de Baie-Comeau, M. Jean-Paul Labelle, de Victoria-ville,
M. Robert Thibeault, de Cap-de-la-Madeleine, M. Héléodore
Arseneault, d'Amos, M. Gaétan R. Gagné, de Rimouski et M.
Jean-Guy Roch, de Beloeil. Il y a également M. Jacques Perras, de
Candiac. Est-ce que j'en oublie?
Une voix: Non.
M. Nadon: Non. Merci. M. le Président, M. le ministre,
nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion d'être
présents à cette commission parlementaire. MM. les membres de la
commission...
M. Marcoux: Le député d'Orford s'inquiète
qu'il n'y ait pas de représentant de Sherbrooke.
M. Nadon: De Sherbrooke?
Une voix: Le représentant est M. Bourret, de
Thetford-Mines.
M. Nadon: De Thetford-Mines, qui représente
également la région de Sherbrooke.
Lorsqu'on a pris connaissance de l'amendement projeté dans le
bill privé qui avait pour effet d'amender la charte de la ville de
Québec, évidemment l'article 136 qui modifie l'article 546d de la
charte a eu pour effet d'attirer des appréhensions sérieuses de
notre part. À cet effet, on vous a présenté un petit
mémoire qu'on a rédigé. Si vous me le permettez, je vais
vous en faire la lecture.
La Fédération des policiers du Québec
remercie la commission mandatée pour faire l'étude du
projet de loi 216 de lui prêter audience pour entendre ses
représentations.
La fédération regroupe plus de 160 syndicats de policiers
municipaux qui s'inquiètent plus particulièrement des amendements
que l'article 136 du projet de loi propose d'apporter à l'article 546d
de la charte de la ville de Québec; par ces amendements, la ville de
Québec veut étendre les tâches des agents de stationnement
à des fonctions policières.
Le texte proposé, vous l'avez tous. Je vous en fais grâce.
Les attributions des préposés au stationnement seraient
élargies à trois égards, en ce qu'ils seraient
désormais chargés de: arrêter ou diriger la circulation des
piétons et des véhicules, dresser les constats à
l'occasion d'accidents de la circulation, voir à l'application de tous
les règlements municipaux autres que ceux concernant la circulation.
Dans toutes les villes du Québec, pour ne pas dire partout au
Canada et aux États-Unis, c'est la police qui est tributaire de ces
responsabilités et, aux yeux de la population, c'est la police qui est
investie de l'autorité nécessaire à cette fin.
Il ne s'agit plus pour le fonctionnaire municipal de simplement dresser
une contravention de stationnement en l'absence de l'intéressé,
mais d'intervenir directement auprès du public, comme
représentant de la loi, mais sans avoir les qualifications et la
formation qu'on exige du policier.
Nous voyons mal un préposé au stationnement diriger la
circulation et les piétons à l'occasion des manifestations en
face du parlement ou diriger un trafic impatient en quelques circonstances. On
est loin du brigadier scolaire qui fait traverser les enfants aux
intersections. Semblable tâche ne peut d'ailleurs s'exécuter sans
être habilité à procéder à des arrestations
à l'égard des contrevenants et, surtout, sans être
perçu par le public comme étant habilité à ce
faire.
Nous voyons mal aussi l'agent de stationnement chargé de dresser
les constats à l'occasion d'accidents de la circulation. Le travail du
policier à cet égard ne se limite pas au simple constat de
l'accident, mais aussi à vérifier s'il n'y a pas eu
responsabilité pénale ou criminelle. De plus, lors d'accidents,
même mineurs, les personnes impliquées sont souvent sous tension
et la simple présence d'un policier s'impose. Lorsqu'on est
appelé sur la scène d'un accident, évidemment, avec les
papiers de l'automobiliste, on vérifie au CRPQ, au Centre de
renseignements policiers du Québec, si l'individu comme tel est
recherché, s'il n'y a pas des infractions pendantes contre lui et,
finalement, si on n'a pas affaire à un criminel.
Enfin, on voudrait que les agents de stationnement puissent être
chargés de l'application de tous les règlements municipaux autres
que ceux concernant la circulation. Ils pourraient donc voir à
l'application des règlements relatifs aux maisons de jeu et de
débauche ou autres règlements relatifs à la décence
et aux bonnes moeurs. Lors des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, du
carnaval ou autre manifestation populaire, ils verraient... Mais je comprends
qu'évidemment il y a une modification. Cela ne devrait pas toucher le
maintien de l'ordre public ou de la paix. Procéderaient-ils à
l'arrestation des contrevenants, et comment? (11 h 45)
La Loi de police prévoit déjà pour une ville la
possibilité d'avoir recours à des constables spéciaux pour
voir à l'application de ses règlements, article 81 de la Loi de
police, mais on a voulu que ce soit pour des circonstances particulières
et pour une période limitée, dans cet esprit que ces tâches
doivent être dévolues normalement à la police. Ce n'est
qu'exceptionnellement qu'on peut recourir à une aide extérieure
quand les circonstances le commandent.
Encore là, la Loi de police prévoit qu'un constable
spécial nommé pour plus de 30 jours doit satisfaire aux
mêmes critères d'embauche qu'un policier, ce qui comprend la
formation exigée par la Commission de police, article 3 de la Loi de
police.
La ville de Québec veut, en fait, des constables spéciaux
permanents qui n'en seraient pas vraiment, non soumis aux critères
d'embauche et au contrôle de la Commission de police et, surtout, non
assujettis à la convention des policiers de Québec. Par voie de
conséquence, le nombre de policiers municipaux se verrait
plafonné, voire même diminué, ce qui ne manquerait pas de
modifier l'équilibre de la protection policière au Québec.
Les visionnaires y verraient même le début d'une nouvelle police,
à des fins municipales seulement, qui permettrait aux
municipalités de refiler au gouvernement la facture policière en
regard de l'application des lois du Québec et du Code criminel.
La Loi de police est d'ordre public et il n'est pas souhaitable que
l'organisation policière au Québec fasse l'objet de modifications
à la pièce, ville par ville, par le biais de lois privées,
autrement que dans le cadre d'une approche globale et d'un débat
regroupant tous les intéressés, dont le ministère de la
Justice. Je termine, ce ne sera pas long, M. le maire.
Vous remerciant pour votre attention, veuillez agréer, honorables
ministres et députés et M. le maire, l'expression de nos
sentiments les meilleurs. Je vous remercie.
Le Président (M. Fallu): M. le maire. M. Pelletier
(Jean): M. le Président, je
veux simplement dire que les visées de la ville n'allaient pas
jusqu'au point où les entrevoyait le président de la
fédération.
Le Président (M. Fallu): Me Boutin.
M. Boutin: Quelques très courtes remarques sur la
présentation de la Fédération des policiers du
Québec. Au début de la présentation, les policiers font
état -je réfère à la première page de leur
document, au bas de la page - que c'est la police qui est tributaire de ces
responsabilités et que c'est la police qui est ainsi l'autorité
nécessaire à cette fin. C'est fort bien et gentil, mais ce n'est
pas la responsabilité exclusive.
Ce n'est pas d'hier que des municipalités ont nommé des
fonctionnaires qui ne sont pas des policiers pour l'application de certains
règlements municipaux. Parlons des inspecteurs en bâtiments,
parlons des inspecteurs en chantiers. Les règlements de zonage, que je
sache, même s'il est de la juridiction d'un policier municipal de les
appliquer, n'ont jamais été le premier de leur souci. Je pense
qu'il est bien que cela en soit ainsi. Présentement, à la ville
de Québec, on a quelque 3000 règlements municipaux et on est bien
conscient que c'est difficile de faire entrer cela dans la tête d'un
même homme et qu'il doit y avoir certaines spécialisations.
Je veux souligner à l'attention de la commission que ce n'est pas
une juridiction exclusive pour les policiers d'appliquer des règlements
municipaux, qu'il y a déjà eu des précédents en
foule et en nombre quant à la délégation, par un conseil
municipal, de l'application d'un règlement municipal particulier ou de
certains règlements à des civils qualifiés.
En page 8 du mémoire, la fédération nous parle de
la direction de la circulation. On y parle de manifestations bruyantes et
"sanglantes" devant le parlement de Québec...
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous avez lu le mot
"sanglantes"?
M. Boutin: Non... de manifestations bruyantes devant le parlement
de Québec pour colorer un peu l'activité de la direction de la
circulation. J'en suis, il y a certaines circonstances qui nécessitent
une intervention d'une autorité policière. D'autres
circonstances, quant à la direction de la circulation, à nos
yeux, ne nécessitent pas ce type d'intervention. Ayons à l'esprit
la sortie de certains stationnements publics ou privés à 16 h 30,
où il y a besoin d'avoir une direction de circulation pour une
période de vingt minutes, cinq soirs par semaine, cinquante-deux
semaines par année. Je ne suis pas certain que ça
nécessite le même type d'intervention qu'une manifestation devant
le parlement.
D'autre part, souvenons-nous également que les tâches de
diriger la circulation sont présentement assumées,
peut-être illégalement, par certains préposés en
bordure de chantiers de construction. Ce sont des agents de
sécurité qui sont installés dans la rue et qui font la
direction de la circulation. Compte tenu de la nature des problèmes qui
sont là, je pense bien que l'administration municipale est satisfaite de
ce type d'arrangement et je ne vois pas la nécessité d'y mettre
un policier; un agent de stationnement pourrait faire l'affaire
également.
En ce qui concerne les remarques d'application de règlements
d'ordre public, je vous souligne que les exceptions qui sont visées par
notre amendement qui apparaît sur votre document jaune, je pense,
écartent ces arguments. Il est hors de question pour la ville de
créer une deuxième classe de policiers, soit des policiers de
deuxième classe chargés d'assurer le respect de certains types de
règlements d'ordre public. Ce n'est pas du tout l'intention de la
municipalité et cela se confirme par les amendements qu'on est
prêt à apporter au projet de loi.
Finalement, on dit que la loi de police est d'ordre public et qu'il
n'est pas souhaitable que l'organisation policière au Québec
fasse l'objet de modifications à la pièce. Je vous souligne que
ce n'est pas l'organisation policière au Québec qu'on vise ici,
mais l'application de règlements municipaux, qui n'est pas une
juridiction exclusive de l'organisation policière au Québec.
Le Président (M. Fallu): Je crois qu'en passant la parole
à M. le ministre un certain nombre de ces remarques pourront commencer
à trouver un début de solution.
M. le ministre.
M. Marcoux: Je dois, d'abord, remercier les représentants
de la Fédération des policiers du Québec d'avoir pris la
peine de venir nous faire entendre leur point de vue puisqu'une bonne partie
des questions ou des interrogations qu'ils ont soulevées étaient
nôtres au ministère des Affaires municipales et également
au ministère de la Justice.
Dans les premiers échanges que nous avons eus, la semaine
dernière et il y a quinze jours, avec la ville de Québec, nous
avons dit nos inquiétudes à ce sujet. Je ne suis pas sans noter
une des inquiétudes que je n'avais pas soulevée à ce
moment-là à la ville de Québec, mais que j'avais bien
à l'esprit puisque vous dites: "Les visionnaires y verraient même
le début d'une nouvelle police, à des fins municipales seulement,
qui permettrait aux municipalités de refiler au gouvernement la facture
policière en regard
de l'application des lois du Québec et du Code criminel." Nous
savons bien qu'il y a de vieux projets qui dorment dans les tiroirs des villes
à ce sujet et nous ne voudrions pas que ces gens puissent faire, par la
porte de côté, ce que nous ne sommes pas d'accord qu'ils fassent
pas la porte centrale.
Je peux vous assurer, avant même d'avoir lu votre mémoire,
qu'une partie des interrogations que vous soulevez étaient nôtres.
C'est en ce sens-là qu'on avait demandé à la ville de
Québec de vraiment bien ficeler son projet, de le restreindre au
maximum. On se retrouve, aujourd'hui, avec un projet d'amendement de la ville
de Québec qui, en plus du projet qui nous était soumis, ajoute
que le conseil peut aussi confier à ces constables, par
règlement, l'application de tous les règlements autres que ceux
concernant la circulation. C'est le point de départ. La ville ajoute la
paix ou l'ordre public.
Après les discussions qu'il y a eu au ministère de la
Justice et à notre ministère, nous avons décidé de
demander à la ville de Québec de restreindre davantage le mandat
afin que ce soit clair que ce sont vraiment les règlements municipaux
d'intérêt local qui sont appliqués. On vous demanderait de
compléter cet amendement afin d'ajouter la décence et les bonnes
moeurs.
Le Président (M. Fallu): Cela s'ajouterait, en fait,
à la proposition d'amendement qui nous sera faite par la ville de
Québec.
M. Marcoux: Pardon?
Le Président (M. Fallu): C'est-à-dire la paix ou
l'ordre public.
M. Marcoux: Un instant, je vais relire le texte du
quatrième alinéa tel qu'il se composerait si la ville de
Québec nous proposait de le changer. Je demanderais qu'on fasse la
distribution de l'amendement que le ministère de la Justice et nous
avons élaboré. À l'article 136 du projet de loi, remplacer
le quatrième alinéa au complet par le suivant, ce serait
l'article 546d à ce moment-là: "Le conseil peut aussi leur
confier, par règlement, la fonction de constater si sont
appliqués les règlements autres que ceux concernant la
circulation, -ce qui était originalement dans le projet de loi de la
ville de Québec - la paix, l'ordre, la décence et les bonnes
moeurs."
On pense qu'à ce moment-là cela assouplit. Des exemples
nous ont été donnés par la ville de Québec de
choses qui pourraient très bien être constatées - Me Boutin
vient d'en donner quelques exemples ce matin - par les constables de la ville
sans véritablement entacher le rôle de la police et ses pouvoirs,
rôle et pouvoirs qui sont appliqués en fonction d'une formation
que vous avez reçue, qui est vraiment spécifique et qui doit
être reconnue comme telle. Je pense qu'il n'y a personne au Québec
qui désire changer ce mandat général de la police. Si la
ville de Québec était disposée...
M. Pelletier (Jean): Nous acceptons la suggestion du
ministre.
M. Marcoux: ...à l'accepter, nous serions prêts
à accepter l'article tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Pour les fins du journal des
Débats, permettez-moi de présenter cet amendement dans lequel on
intégrerait la première partie de la proposition d'amendement de
la ville et la partie proposée par le gouvernement. L'amendement au
projet de loi serait le suivant, à l'article 136: Remplacer le
quatrième alinéa proposé de l'article 546d par le suivant:
"Le conseil peut aussi leur confier, par règlement, la fonction de
constater si sont appliqués les règlements autres que ceux
concernant la circulation, la paix, l'ordre public, la décence et les
bonnes moeurs."
M. Boutin: Cela nous va, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: J'aimerais demander à M. Nadon, de la
Fédération des policiers du Québec, sa
réaction.
M. Nadon: M. le député, MM. les membres de la
commission, M. le Président, M. le ministre, cela rejoint,
évidemment, nos revendications. En limitant le texte de cette
façon cela rejoint sans aucun doute le but pour lequel on était
ici.
M. Marcoux: D'autant plus qu'il n'y a pas de problème de
décence et de bonnes moeurs à Québec, alors!
M. Nadon: Justement.
M. Pelletier (Jean): L'Assemblée parlementaire nous donne
le meilleur exemple à cet égard, M. le ministre. Cela va de
soi.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, permettez-moi comme
contribuable à Québec de vous féliciter pour le travail de
vos agents spéciaux; ils sont fort efficaces dans le quartier
Saint-Jean-Baptiste.
M. Pelletier (Jean): Avez-vous eu des problèmes de
contraventions, M. le député?
Le Président (M. Fallu): J'en donne toujours la
responsabilité à mon épouse.
M. Nadon: J'aimerais vous remercier, au nom de la
Fédération des policiers du Québec, au nom du
président des policiers de Québec, d'avoir bien voulu prendre en
considération le mémoire qu'on vous a soumis et d'avoir retenu
l'amendement. On vous remercie, M. le maire.
M. Pelletier (Jean): Tout va bien.
Le Président (M. Fallu): L'amendement à l'article
136 est adopté et l'article 136 tel qu'amendé est
adopté.
M. Pelletier (Jean): Ils sont sur la liste de paie des
contribuables.
M. Tremblay: Vous auriez dû le dire quand ils
étaient là.
M. Pelletier (Jean): Pardon?
M. Tremblay: Vous auriez dû le dire quand ils
étaient là.
M. Pelletier (Jean): Ne vous en faites pas, je le leur ai dit
privément.
Le Président (M. Fallu): Ils exercent leur
démocratie interne de fédération.
M. Pelletier (Jean): On peut être moins nombreux; je n'ai
pas toute la fonction publique municipale pour défendre nos
articles.
Le Président (M. Fallu): Nous appelons maintenant
l'article 1.
M. le maire ou Me Boutin. (12 heures)
Refonte des dispositions électorales
M. Boutin: M. le Président, en ce qui concerne l'article
1, je voudrais vous faire une présentation préliminaire non
seulement de l'article 1, mais des articles 1 à 87. Les articles 1
à 87 de notre projet de loi, à l'exception des articles 2 et 5,
constituent une refonte des dispositions électorales de la charte de la
ville de Québec. Le temps était venu de refondre ces dispositions
électorales qui sont désuètes, difficiles d'application,
coûteuses et ce, en raison du fait que la dernière refonte de
notre charte date de 1929. Il y a eu des amendements successifs, quelques fois
incohérents, ce qui fait en sorte que le processus électoral est
maintenant difficile d'application.
La totalité des modifications apportées à nos
dispositions électorales par les articles 1 à 87 du projet de loi
- toujours exception faite des articles 2 et 5 - c'est afin de rapatrier dans
notre charte des dispositions puisées dans des lois publiques de nature
électorale, nommément les dispositions électorales de la
Loi sur les cités et villes, les dispositions de la Loi
électorale, les dispositions de la Loi sur les listes électorales
ou encore les dispositions de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités.
Nous avons puisé dans l'ensemble de ces lois publiques les
dispositions qui nous semblaient les plus adéquates pour solutionner
chacun des problèmes rencontrés pour mettre à jour notre
propre code électoral municipal. À toutes fins utiles, nous avons
bâti un code électoral municipal pour remplacer celui qui est
désuet et qui existe présentement dans la charte de la ville de
Québec. Si vous le désirez, nous pouvons discuter les articles
les uns après les autres, vous dire d'où provient notre source
législative, à moins que vous n'ayez quelques commentaires
à faire là-dessus immédiatement.
Le Président (M. Fallu): J'aimerais également, si
vous me le permettez, vous entendre notamment en ce qui a trait à
l'harmonisation par rapport à l'ensemble des lois électorales,
que ce soit la loi 105 municipale ou encore la Loi électorale du
Québec.
M. Boutin: II y a deux types d'importation de textes de loi dans
ce que j'appelle notre refonte à nous. Il y a des dispositions
électorales qui s'appliquent d'office à la ville de Québec
de par certaines lois publiques. Je pense à la Loi sur les
élections dans certaines municipalités; il y a des dispositions
qui précisent que dans la Loi sur les élections dans certaines
municipalités, les articles untel à untel s'appliquent à
toutes les municipalités de la province, y compris à la ville de
Québec. Nous les avons incorporés à la charte de
façon textuelle. On a donc fait un rapatriement de ces dispositions dans
notre charte. Au lieu de s'appliquer à la ville de Québec par
référence à une loi publique, elles s'y appliqueront
directement de par notre loi constitutive.
L'autre type d'importation de dispositions législatives a
été d'aller chercher des dispositions plus à jour, plus
modernes, dans d'autres lois. Je pense à la confection de la liste des
électeurs. Dans notre charte, concernant la confection de la liste des
électeurs, on possède un certain nombre de dispositions qui sont
coûteuses, difficiles d'application, désuètes. Il existe
dans la Loi sur les cités et villes des dispositions plus modernes,
mieux conçues concernant la confection de la liste des électeurs.
Nous les avons donc importées dans notre charte pour
suivre cette façon de procéder dans notre charte
plutôt que la nôtre qu'on considère désuète.
Ce sont les deux types de modifications. Il n'y a aucun droit nouveau dans nos
dispositions; ce n'est que de l'importation de dispositions qui s'appliquent
déjà à la ville ou le fait d'aller chercher des
dispositions plus intelligentes, mieux conçues, mieux applicables pour
se construire un code électoral qui commence au début du
processus électoral et qui se termine à la fin, de façon
qu'on ait quelque chose d'unifié, qui se tient, qu'on n'aille plus
patauger dans une demi-douzaine de lois.
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons un tout petit
moment nos travaux.
Nous reprenons nos travaux. M. le maire, vous voulez ajouter quelque
chose.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je voudrais indiquer
à la commission que les élus de Québec, quels qu'ils
soient, n'ont pas travaillé ce dossier. Pour nous, c'est un dossier
technique qui a été travaillé par le directeur du scrutin
chez nous, qui est le greffier de la ville, qui avait connu avec son
équipe des problèmes importants lors des dernières
élections générales et de l'élection
particulière, partielle, que nous avions connue auparavant et qui a cru
que nous ne pouvions pas, puisque nous avions la chance de venir devant
l'Assemblée nationale, rater l'occasion d'essayer de, je dirais,
rafraîchir et de faire le ménage dans les dispositions
électorales qui s'appliquent chez nous. Alors, pour moi, c'est un projet
de loi technique qui ne fait pas de droit nouveau, tel qu'on l'a dit, et je n'y
ai pas travaillé, ni personne des élus. Pour nous, c'est un texte
de plomberie simplement. Ce que je souligne, c'est qu'on m'a dit qu'il s'en
vient apparemment une loi générale. Vous savez, entre les
annonces faites et la concrétisation, parfois, des choses, il se passe
de longs mois, parfois de longues années. Je me souviens que le discours
inaugural de la session de novembre 1981 annonçait la réinsertion
de l'Université du Québec dans la trame du Vieux-Québec et
le projet est encore sur la table décisionnelle, de sorte que, lorsqu'on
me dit qu'un projet de loi qui régirait l'ensemble des élections
municipales au Québec serait soumis à l'attention de
l'Assemblée nationale au cours de la session 1984-1985, je veux bien
tenter de le croire, mais, quant à moi, je n'ai aucune assurance qu'il
en sera ainsi. Voici ce que serait la position de la ville. Je voudrais
demander à l'Assemblée nationale d'accéder à la
demande que nous lui faisons aujourd'hui, étant bien entendu, par
ailleurs, que, si d'ici l'an prochain, l'Assemblée nationale adopte une
règle générale gouvernant les élections municipales
au Québec par une nouvelle loi, la ville de
Québec n'aura aucune objection à ce que, dans ce projet de
loi qui serait déposé, cette partie du projet de loi devant nous
aujourd'hui soit déclarée abrogée et la ville de
Québec serait soumise aux dispositions de la loi nouvelle. Autrement
dit, on n'essaie pas de se donner un code pour se soustraire à
l'éventuel code qui pourrait être proposé. Ce n'est pas le
but de la ville. Ce que nous voulons, c'est avoir un outil plus pratique que ce
que nous avons pour le scrutin de 1985 ou toute élection partielle qui
pourrait survenir d'ici là, dans l'hypothèse où une loi
générale ne réussirait pas à traverser le
calendrier difficile de l'Assemblée nationale au cours de la prochaine
session.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Nous nous sommes entretenus avec la ville de
Québec à ce sujet. Nos objectifs sont parfaitement les
mêmes, c'est-à-dire que le ministère des Affaires
municipales est bien conscient qu'il faut pour la prochaine élection une
harmonisation, je dirais, entre les lois du Québec au niveau
électoral et la charte de la ville de Québec. Nous partageons cet
objectif. Quant au moment de l'adoption de ces amendements que vous proposez
aujourd'hui, ce que nous souhaitons plutôt, c'est de procéder dans
le cadre de la loi générale. La table
Québec-municipalités a déjà discuté la
possibilité de refonte des lois dans le domaine municipal. Cette
dernière a retenu comme priorité des discussions et d'adoption
des lois la question de l'organisation électorale. Ceci fait que nous
avons de bonnes chances de faire en sorte que soit déposé et
adopté dans les prochains mois un projet de loi concernant
l'organisation électorale municipale qui s'appliquerait à
l'ensemble des municipalités du Québec, d'autant plus que vous
avez certainement noté dans les journaux, lors de la venue en commission
parlementaire de l'Assemblée nationale du Directeur
général des élections, qu'il semble que les deux parties
aient reconnu qu'il était prioritaire d'harmoniser le processus
électoral aux niveaux municipal, scolaire, et provincial
également. En tout cas, il y avait une entente de principe, il fallait
que cela soit fait, vu qu'à la table de
Québec-municipalités cela a été retenu comme
priorité.
M. Pelletier (Jean): Le monde municipal n'a pas cautionné
cela, M. le ministre.
M. Marcoux: II n'a pas cautionné le contenu.
M. Pelletier (Jean): Non.
M. Marcoux: Mais, à la table Québec-
municipalités, lorsqu'on a discuté du projet de la
simplification et de l'uniformisation des lois municipales, parmi les six
cahiers éventuels, les deux premiers concernent l'organisation
électorale et l'organisation municipale. À ce moment, la table
Québec-municipalités a dit: D'accord, il faudrait commencer par
là et arriver à ceci. Le désaccord que vous soulignez,
c'est qu'on a eu une première discussion sur l'uniformisation du cens
électoral, par exemple, etc.
M. Pelletier (Jean): On s'est entendu, M. le ministre, sur le
calendrier, mais pas nécessairement sur le contenu.
M. Marcoux: Exactement. Comme la commission parlementaire, c'est
très bien, cela clarifie. Ce que vous venez de dire me permet de
clarifier qu'il faut distinguer la démarche du contenu de la loi parce
qu'on n'a pas encore discuté à la table
Québec-municipalités du contenu. Mais, au niveau de la commission
de l'Assemblée nationale, les parties étaient d'accord pour
créer des comités conjoints avec le Directeur
général des élections pour voir comment on pouvait
procéder le plus rapidement possible, et du côté de la
table Québec-municipalités également. Alors, je pense que
dans cette perspective il y a une conjoncture qui fait qu'il sera possible dans
les prochains mois d'adopter une telle loi sur l'organisation
électorale.
C'est pourquoi je peux prendre l'engagement aujourd'hui d'assurer la
ville de Québec que si nous sentions très tôt, dans les
prochains mois, qu'il n'était pas possible d'arriver à l'adoption
de cette nouvelle loi électorale, les mesures parlementaires seraient
prises pour atteindre l'objectif que vous visez, M. le maire, à savoir
que le directeur des élections de la ville de Québec et le
greffier puissent procéder selon ce qui est prévu dans le projet
que vous présentez aujourd'hui pour l'automne 1985.
Je sais que c'est désagréable pour vous, mais je peux dire
que nous ferons tout pour que la prochaine élection de la ville de
Québec se déroule selon les nouvelles procédures ou la
nouvelle codification que vous proposez si la nouvelle loi sur l'organisation
électorale n'est pas adoptée. Mais, pour le moment, nous
souhaiterions que vous retiriez les articles - je pense que ce sont les
articles 6 à 87 - qui touchent l'ensemble de cette question.
Le Président (M. Fallu): Nous entendrons maintenant
d'autres parlementaires. M. le député de Laprairie, porte-parole
de l'Opposition.
M. Saintonge: M. le Président, si vous me le permettez, je
m'inscris en faux contre les paroles du ministre dans le cas présent. La
ville de Québec a fait un travail, dans le cadre du projet de loi
présentement applicable, de dépoussiérer un peu toute la
loi municipale qui s'appliquait au niveau de la charte de la ville de
Québec et en regard d'autres dispositions de loi. Je pense que ce que le
maire Pelletier a mentionné, ce sont plutôt des choses techniques
où les gens qui ont à oeuvrer dans ce domaine au niveau des
municipalités sont aux prises avec les difficultés
d'interprétation que l'on rencontre dans la loi en faisant parfois
référence à certaines lois qui sont modifiées. La
charte ne comporte pas ces modifications. On réfère parfois
à toutes sortes de dispositions. On ne sait jamais, au niveau du
citoyen, finalement, ce qui est en vigueur, ce qui fonctionne, où on
s'en va.
Le citoyen, au moment des élections, et même des gens qui
veulent se présenter dans une des formations politiques ou comme
candidats indépendants, surtout avec les dispositions disparates, sont
obligés eux-mêmes d'aller consulter un conseiller juridique pour
savoir ce qui s'applique. C'est le beau jeu au niveau de
l'interprétation, pour le greffier de la municipalité qui devient
président d'élection, de voir ce qui va s'appliquer ou pas et
dans quelle circonstance.
À ce moment-là, ce que la ville de Québec a fait en
voulant présenter ces modifications m'apparaît un geste de bonne
administration pour permettre de clarifier la situation. Le ministre nous dit:
Attendez, peut-être qu'une loi générale le fera d'ici un an
et demi. Les élections arrivent à l'automne 1985. Est-ce cela?
Mais, cela va arriver avant cela. Il reste quand même une session. Ce
sera une année de session au maximum, à l'automne et au printemps
prochains, pour arriver à appliquer cela.
Dans un cas comme celui-là, l'attitude de la ville de
Québec, en reconnaissant que, si une loi générale
s'applique - et ce sera le cas - elle devra s'y soumettre et que les
dispositions pourront avoir été révisées à
ce moment-là ou remplacées par les nouvelles dispositions, me
semble faire preuve de réalisme et même de prudence, parce que
Dieu sait le délai que cela peut prendre parfois avant qu'un projet de
loi soit déposé, avec les discussions qui vont s'ensuivre, etc.
On pourrait se retrouver d'ici un an avec les mêmes problèmes,
revenir en commission parlementaire pour une chose sur laquelle le travail a
déjà été fait; cela a déjà
été préparé. Je croirais que ce serait beaucoup
plus prudent et réaliste de donner ce qu'ils demandent aux gens de
Québec qui ont travaillé au dossier. Ils ont
préparé des amendements utiles dans leur cas pour faciliter les
élections. Une brève consultation avec les gens du parti de
l'opposition m'a fait voir qu'ils sont d'accord aussi avec la
présentation de la ville de Québec quant à la
clarification de la loi électorale. (12 h 15)
Dans ce cadre, j'aurais apprécié que l'on puisse
effectivement analyser ces dispositions et mettre à jour la charte de la
ville de Québec. Toute personne qui, dans le domaine municipal, a
participé à des élections où
précisément dans des cas de chartes de ville on se retrouve avec
des sceaux d'un côté et de l'autre pour savoir ce qui s'applique
sait que c'est complètement aberrant comme situation et on a besoin
d'une situation claire. À mon point de vue, c'est un cas précis
où une dérogation à une loi générale
pourrait être permise, précisément pour clarifier la
situation et même servir d'exemple éventuellement à
d'autres municipalités.
Le Président (M. Fallu): Vu que pour nous ce débat
est fondamental puisqu'il s'agit au départ de la pertinence d'une
partie, j'allais dire de la moitié, effectivement, du projet de loi,
vous nous permettrez de continuer ce débat pour avoir tous les
éclairages qu'il faut. En l'occurrence, je céderai d'abord la
parole à M. le maire, ensuite à M. Mainguy, conseiller municipal
et à nouveau les députés interviendront. M. le maire.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, j'ai noté
avec beaucoup de plaisir les bonnes dispositions du ministre de vouloir faire
en sorte qu'en temps utile nous ayons les bonnes dispositions pour régir
nos élections. Il reste que ni le ministre, ni aucun des parlementaires
ne peut à lui seul répondre de l'ensemble du calendrier de
l'Assemblée nationale. Je vous avoue que je ne crois pas beaucoup
à la possibilité qu'une loi générale puisse
être sanctionnée avant la fin de décembre prochain. Cela
voudrait dire qu'il faudrait que la loi soit déposée et
discutée au cours de l'automne. Une loi de cette nature prend bien des
mois ordinairement à passer à travers la baratte
compliquée que constitue l'Assemblée et ses comités. Cela
voudrait dire que la sanction ne viendrait qu'au début de 1985, mars,
avril, et qu'à ce moment nous serions déjà, en vertu des
dispositions qui nous régissent actuellement, déclenchés
au plan de la procédure électorale dans la ville de
Québec, compte tenu des délais.
Je trouve cela aberrant comme possibilité. Je trouve que c'est de
l'excellente administration que de vouloir prévoir. Je ne comprends pas,
sur cette question, que le gouvernement s'entête à ne pas vouloir
pallier au possible d'ici à ce que la loi générale soit
adoptée. Demain matin, on pourrait avoir à déclencher une
élection. Qui nous dit qu'on n'en aura pas? On ne le sait pas.
Là, on tient pour acquis qu'il n'y en aura pas avant l'automne 1985
alors qu'on a l'occasion, en ne faisant pas de droit nouveau, en ayant
simplement mis les bons textes aux bons endroits, de pallier à une
situation qui peut se produire demain.
Je pense que le député de Laprairie a souligné un
point qui est excellent. La loi actuelle qui nous régit est à ce
point confuse qu'elle ne favorise certainement pas l'exercice sain de la
démocratie. Cela m'apparaît fondamental. M. le Président,
j'insiste pour que le gouvernement accepte d'adopter cette partie de notre
projet de loi. Je conclurai en disant que, je serais bien malheureux que pour
avoir attendu la sempiternelle culotte uniforme de la législation au
Québec, je me retrouve tout nu devant des élections à
tenir.
Le Président (M. Fallu): M. le conseiller municipal,
Pierre Mainguy.
M. Mainguy (Pierre): M. le Président, par rapport à
ces amendements, contrairement à ce que M. Pelletier disait, soit
qu'aucun élu n'y a travaillé, nous les avons lus et on y a quand
même réfléchi quelque peu. Alors, on peut dire qu'on y a
quand même travaillé un peu. Je tiens à dire que nous
n'avons pas fait un travail en grande profondeur sur cette partie du texte.
Cependant, rien ne nous apparaissait inacceptable de notre part. Nous avons lu
les amendements et nous pensons que cela pourrait être accepté tel
quel, immédiatement.
Maintenant, je ne connais pas les arguments du côté du
ministre et de son contentieux. Peut-être auriez-vous des arguments qui
vous empêchent de l'accepter comme tel maintenant. Vous avez sans doute
vos arguments et là-desssus j'aimerais savoir ce qui vous motive
à cette réticence actuelle par rapport à l'adoption de la
loi.
Par contre, en parcourant le texte, je n'ai pas vu, là non plus,
quand même, des changements qui changeraient beaucoup la nature de la
démocratie, c'est-à-dire la nature de la pratique
électorale, entre la dernière élection et ce que cela
serait dans une élection avec les modifications qui sont
appliquées. Cependant, je suis d'accord avec M. Pelletier quand il dit
que cela arrive parfois qu'on annonce des choses et que cela prend du temps
avant que cela soit passé. Effectivement, il a donné l'exemple de
l'Assemblée nationale. On peut donner l'exemple qu'au niveau de la ville
de Québec, juste avant l'élection, il nous annonçait la
création de grandes commissions municipales pour favoriser la
démocratie au conseil de ville. Il l'annonçait pour la fin de la
première année de son mandat. Nous sommes dans la
troisième année et il ne les a pas encore
appliquées.
Le Président (M. Fallu): Sans intervenir sur le fond pour
le moment, tel que le privilège existe maintenant pour le
président de la commission, vous me permettrez de souligner un
mécanisme que nous avons utilisé la semaine dernière au
moment du retrait d'une partie d'un projet de loi privé, avec
l'engagement du présentateur de déposer dans les jours qui
suivent cette partie du projet de loi à nouveau, comme projet de loi
public, cette fois, pour qu'il n'y ait pas de frais, notamment, à la
municipalité, avec l'engagement que, dans tel délai, le projet de
loi soit appelé à la commission. Je ne fais que faire état
de la chose. C'est un processus législatif qu'il vous serait
peut-être utile de connaître selon la tournure des
événements.
M. le député de Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, après avoir
écouté tout cela, j'ai tendance à réaliser qu'il
est nécessaire qu'une réforme du mode d'élection
générale, s'appliquant à toutes les municipalités,
soit faite le plus rapidement possible, sachant que la ville de Québec
est un moteur important dans la démarche que les municipalités
doivent faire à la conférence Québec-municipalités
pour en venir à ce que cette réforme arrive.
D'autre part, si on adoptait aujourd'hui et demain ce dossier assez
volumineux, je ne suis pas certain que ça permettrait un travail
d'étude sérieux sur les implications de chacun des
règlements. Le maire de Québec lui-même disait tout
à l'heure que les élus, à Québec, n'ont pas
passé à travers les documents. L'opposition les a regardés
et nous l'en félicitons. Il reste qu'il n'y a pas eu de débat sur
chacun de ces articles et on sait qu'un débat permet une analyse plus
profonde de la valeur de chacun des articles.
À la suite de votre suggestion, je pense qu'il y a lieu de
demander au comité Québec-municipalités de se pencher sur
ce problème durant l'été. Je suis certain que, si ce n'est
pas plus litigieux qu'on le dit - et je le crois - l'Opposition ainsi que les
ministériels vont adopter très rapidement une loi, à
l'automne, qui va faire en sorte que Québec aura une loi uniforme
à celle de toutes les autres municipalités. Le
député de Laprairie le disait, présentement, c'est
difficile, d'une municipalité à l'autre, de savoir comment va
fonctionner l'élection. En faisant cela, on n'aide pas à
solutionner ce problème. Il faut uniformiser les méthodes
électorales partout au Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, juste une correction. Je
n'ai pas dit que c'était difficile, d'une municipalité à
l'autre, de savoir comment ça va fonctionner, mais c'est difficile, dans
les municipalités, parfois, de savoir exactement ce à quoi on
doit référer, ce qui s'applique. La ville de Québec veut
vraiment corriger cette situation et je pense qu'on devrait reconnaître
cela aux administrateurs municipaux qui ont le courage de venir le faire pour
pouvoir réglementer une élection afin que tout le monde
comprenne, que tous les citoyens comprennent que la démocratie s'exerce
de façon positive.
Très souvent, en tout cas du côté
ministériel, on nous parle des bienfaits de la loi sur la
démocratie municipale, la loi 105; on nous l'a ravaudée dans tous
les domaines possibles, y compris dans la loi 61 sur les immeubles industriels.
Cela venait de loin pour l'amener là. On a une occasion, ici, justement,
de perfectionner pour la ville de Québec la question du régime
électoral. Pourquoi attendre, finalement? Peut-être, on verra.
Je vais vous dire une chose: Je ne suis pas le leader de mon parti, je
ne peux pas vous dire si la loi va être adoptée facilement,
rapidement ou pas. Je pense que la commission parlementaire n'est pas à
même de juger si, éventuellement, une refonte de la loi
électorale pourrait être adoptée rapidement ou pas et dans
quel délai. On est soumis à toutes sortes de contraintes du
côté parlementaire. On sait que des élections peuvent
arriver à tout moment d'ici les deux prochaines années, cela peut
même arriver l'an prochain. Donc, on peut se retrouver à ce
moment-là en période électorale où on n'aurait pas
le temps... Justement, le procédé que le président
mentionnait, peut-être qu'on reportera le projet de loi d'une certaine
façon en le réinscrivant pour cette partie-là comme on l'a
fait pour Laval. Ce n'est pas sûr puisqu'on ne sait pas ce qui peut nous
arriver au bout du nez le printemps prochain ou l'automne prochain. Il faut
aussi laisser le temps aux élus municipaux et à l'administration
municipale de pouvoir savoir exactement ce qui s'en vient pour les prochaines
élections d'ici un an et demi.
Sur le processus même de retirer actuellement toute la question de
la réforme ou de la mise à jour - ce n'est pas une réforme
mais une mise à jour tout simplement - de ce qui s'applique comme
mesures électorales à Québec, si on veut, comme le
président de la commission le mentionnait tantôt, le reporter
comme on l'a fait pour Laval, je m'inscris en faux contre un tel
procédé pour deux motifs. On n'a pas à
généraliser cela dans tous les projets de loi où on n'est
pas prêt à décider... Peut-être que le gouvernement
n'a pas fait ses devoirs; c'est de valeur, mais il doit le
reconnaître purement et simplement.
Dans le cas de Laval, à ce que je sache, le projet de loi
privé avait été déposé récemment
tandis que, dans le cas de la ville de Québec, c'est un projet de loi
qui est déposé depuis l'automne dernier. Ces gens sont en attente
depuis ce temps-là. Nous sommes à la fin de mai. Je pense qu'on a
eu le temps de l'examiner attentivement et de répondre actuellement
à un tel projet de loi. J'appuie la ville de Québec qui demande
que la commission se saisisse de cela et se prononce aujourd'hui sur les
amendements tels que proposés.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre et, ensuite, M. le
maire.
M. Marcoux: Ce n'est pas que le gouvernement n'a pas fait ses
devoirs et ce n'est pas que je ne suis pas d'accord avec les objectifs de
codification administrative, comme l'a indiqué le maire, de la Loi
électorale pour Québec, mais je ne voudrais pas que la commission
ait à faire le même travail deux fois. C'est la volonté des
parlementaires qui ont siégé à la commission de
l'Assemblée nationale lorsqu'ils ont discuté du rapport du
Directeur général des élections. D'autre part, il y a un
processus qui est entamé du côté du ministère des
Affaires municipales dans le même sens. Il y a à ce
moment-là de fortes probabilités pour qu'une nouvelle loi
concernant l'organisation électorale soit adoptée pour l'ensemble
du Québec. Je peux assurer que, dans la mesure où ce sont de
simples codifications ou de changements davantage administratifs que
d'orientation, à ce moment-là l'adoption tout de suite ou dans
quelques mois de ces mêmes propositions ne fera pas plus problème
si on voit qu'on ne peut pas respecter l'échéancier du
côté de la loi générale qui doit être refaite,
selon le désir exprimé par plusieurs parlementaires.
Je ne veux vraiment pas en faire un débat. Je comprends
l'attitude de la ville de Québec et je respecte son point de vue. Ce
n'est pas une question de débat sur la différence des objectifs.
C'est vraiment sur la démarche de ne pas faire faire à la
commission parlementaire un travail qui pourrait être inutile dans
quelques mois.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Marcoux: Et qui pourrait très bien être fait dans
quelques mois si on ne peut pas faire l'autre travail. C'est de ne pas faire
deux fois la même chose.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, j'ai
été un peu surpris tout à l'heure qu'un des membres de
cette commission nous suggère d'étudier tout cela durant
l'été. Je souligne que tous les textes sont tirés de lois
publiques actuellement en vigueur et votées par l'Assemblée
nationale. Nous n'avons rien inventé. Nous avons fait du copiage.
À partir de là, je ne vois pas en quoi un débat au conseil
de ville sur les textes votés par l'Assemblée nationale pourrait
être vraiment pertinent. Ce sont vos textes, MM. et Mmes les
législateurs, que nous avons copiés, rien d'autre. Je demande
très franchement à M. le ministre s'il accepte de
réfléchir une journée de plus, de consulter ses
collègues et de reporter la décision sur toute cette partie
à demain. C'est une démarche toute simple de clarification qu'on
veut faire pour que, au cas où le projet de loi public annoncé ne
serait pas voté à temps, on ne soit pas démuni face aux
échéances auxquelles on aurait à faire face, rien de plus.
Quand la loi viendra, vous abrogerez notre partie. On dit que la commission
parlementaire devrait faire une longue démarche, M. le Président,
pour passer à travers ces articles. Tous ces textes sont
déjà approuvés par l'Assemblée nationale. J'imagine
que cela va être moins long que si rien de tout cela n'avait jamais
passé par le tamis du processus parlementaire. Je demande vraiment au
ministre de reconsidérer sa décision. (12 h 30)
M. Marcoux: Je veux bien, de bonne grâce, accepter la
proposition du maire Pelletier d'en rediscuter avec mes collègues, mais
je peux vous assurer que la position que j'ai prise, c'est à la suite de
discussions que j'ai eues avec le Directeur général des
élections et avec mon collègue responsable de la réforme
électorale puisque vous savez que, pour tous les aspects d'un projet de
loi privé d'une municipalité qui concerne un autre
ministère, que ce soit le ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme, le ministère de la Justice ou tout autre
ministère, le ministère des Affaires municipales ne prend pas de
position sans avoir consulté les ministères ou ses
collègues à ce sujet.
Le maire de Québec me demande si c'est possible que j'en discute
à nouveau avec mes collègues, je veux bien.
M. Pelletier (Jean): Est-ce que le ministre accepterait de me
ménager avec lui, bien sûr, une rencontre, ainsi qu'avec M.
Côté et avec son collègue, M. Bédard? Je serais
très désireux de participer à cela. Il me semble que je
les convaincrais.
M. Marcoux: En insistant, à un moment donné,
parfois... Le maire Pelletier insiste tellement; c'est simplement une
codification, c'est strictement technique. À ce moment, la codification
étant strictement technique, cela peut très bien se faire en une
demi-journée ou une journée, cet automne ou en
décembre
ou février prochain; si on vote la loi générale
électorale. Mais, je pense qu'on ne peut pas demander aux parlementaires
de dire: On sait qu'il y a autre chose qui s'en vient, qu'il y a une
perspective de travail dans ce sens, mais en même temps adoptez une loi
que vous pourrez déclarer dans un article inutile dans quelques mois,
qui n'aura même pas eu à s'appliquer. Alors, on nous demande de
faire deux fois la même chose: de la faire immédiatement et que,
dans quelques mois, on adopte un article de loi disant: Tout ce qu'on a
étudié durant une journée ou une demi-journée pour
codifier telle loi, selon ce qui s'appliquait, c'est à exclure de la
charte de la ville de Québec puisque, maintenant, il y a une nouvelle
loi électorale qui s'applique. Je pense qu'il vaut mieux maintenir la
démarche, mais je veux bien, à la demande du maire Pelletier, en
parler à nouveau à mes collègues.
Le Président (M. Fallu): Je dois signaler, en ce moment,
qu'il est présentement 12 h 30 ou quelque chose de semblable et que nos
travaux doivent s'arrêter à l'instant.
Une voix: M. le Président, c'est mercredi.
Le Président (M. Fallu): C'est mercredi, oui, mais on sait
que par entente on doit, de toute façon, terminer nos travaux à
cause de travaux de groupes parlementaires.
Des remarques très brèves, Mme la
vice-présidente.
Mme Bacon: Si vous me le permettez, M. le Président,
est-ce que le ministre avait déjà discuté avec les
représentants de la ville de Québec de cette décision
qu'il prend ce matin, de vouloir faire rejeter des...
M. Marcoux: Et la ville de Québec m'avait informé
qu'elle insisterait auprès de la commission.
Mme Bacon: Deuxième question: Est-ce que le ministre
accepterait, pendant la suspension de nos travaux, de rediscuter, comme il
vient de le dire, avec ses collègues et peut-être les
représentants de la ville de Québec et de revenir cet
après-midi nous informer du fruit de ses discussions? Est-ce qu'il a
informé la ville de Québec de sa décision il y a longtemps
ou récemment?
M. Marcoux: Il y une dizaine de jours que nous avons
regardé l'ensemble du projet de loi privé.
M. Pelletier (Jean): Environ une semaine.
M. Marcoux: Environ une semaine.
Le Président (M. Fallu): Non seulement suspendons-nous nos
travaux pour le moment du déjeuner, mais davantage nous suspendons aussi
ces décisions qui seraient éventuellement prises. Pardon, M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt: Je veux dire un petit mot avant de suspendre les
travaux. C'est pour informer le ministre que, dans le passé, les villes
de Québec et de Montréal ont toujours été des
leaders pour apporter des amendements comme nous en voyons ici ce matin dans le
projet de loi de la ville de Québec. Je pense que ce serait bon que le
ministre, pendant la suspension...
M. Marcoux: Dans ce cas, M. le député d'Orford, on
nous dit que les amendements ne changent rien aux lois actuelles.
M. Vaillancourt: Non, mais c'est une clarification de la
codification, je pense, qui est importante, étant donné qu'il y a
beaucoup, dans la charte de la ville de Québec aussi bien que dans la
charte de la ville de Montréal, d'amendements qui ont été
apportés et, par la suite, ils ont été mis dans la loi
générale. C'est ce que le maire de la ville de Québec
demande, que cette chose se fasse immédiatement quitte à
l'abolir, à l'abroger lorsque la loi générale sera
amendée. Je pense qu'il n'y a rien là.
Le Président (M. Fallu): Nous nous donnons rendez-vous
après la période des affaires courantes de l'Assemblée
nationale, c'est-à-dire vers seize heures, mais ne tenez rien pour
acquis.
M. Vaillancourt: M. le Président, est-ce que ce pourrait
être avant seize heures?
Le Président (M. Fallu): Non, c'est techniquement
impossible puisque les affaires courantes commencent à quinze heures
seulement. Donc, ce ne peut pas être avant seize heures. Nos travaux sont
suspendus.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
(Reprise de la séance à 16 h 20)
Le Président (M. Fallu): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend sa séance, qui
devra se terminer à 18 heures. Quant à demain, on nous informera
au cours de l'après-midi de l'heure de la reprise de nos travaux.
M. le secrétaire, vous avez un changement à nous
signaler.
Le Secrétaire: M. Ciaccia (Mont-Royal) sera
remplacé par Mme Bélanger (Mégantic-Compton).
Le Président (M. Fallu): Merci. Quelqu'un demande la
parole? Rappelons que le débat porte sur l'ensemble des articles 1
à 87 et sur la pertinence de les retirer ou de les adopter.
M. Marcoux: Comme l'avait suggéré le maire de
Québec, j'ai eu une nouvelle consultation avec mon collègue
responsable de la réforme électorale et leader parlementaire.
Compte tenu des discussions qu'il avait déjà eues avec le
Directeur général des élections, on maintient
l'orientation dont j'ai parlé ce matin. Je donne l'assurance à la
ville de Québec que nous sommes prêts à prendre les moyens,
s'il n'y a pas de réforme électorale possible à court
terme - ce que nous souhaitons, ce à quoi nous avons commencé
à travailler -pour que la ville de Québec puisse fonctionner
selon la codification que ses représentants ont proposée ici.
J'ai fait cette nouvelle consultation et notre orientation est la
même.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, la ville de
Québec le regrette très très vivement. J'indique au
ministre que, pour que les règles du jeu nouvelles puissent ne pas
perturber le processus électoral de Québec, les projets de loi
privés ou publics devront être sanctionnés avant Noël
1984.
Une voix: Nous l'espérons.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je veux manifester les
mêmes regrets que le maire Pelletier, surtout que le projet de loi de la
ville de Québec a été déposé au mois
d'octobre.
M. Pelletier (Jean): C'est de l'entêtement.
M. Tremblay: M. le Président...
M. Saintonge: Est-ce que j'ai la parole, M. le
Président?
Le Président (M. Fallu): Non, il y a une question de
règlement.
M. Tremblay: ...je pense qu'on pourrait se passer des remarques
comme celle que vient de faire le maire de Québec. Je vous demanderais
de le rappeler à l'ordre.
Le Président (M. Fallu): M. le député, la
liberté de parole existe ici.
Une voix: Heureusement.
Le Président (M. Fallu): C'est plutôt à
chaque individu de prendre ses responsabilités. Je n'ai pas de
commentaire à formuler. M. le député de Laprairie, vous
avez la parole.
M. Saintonge: Je disais donc que je concourais au regret du maire
de Québec, surtout que le projet de loi - comme on m'en a informé
- a été déposé en octobre dernier; cela fait
déjà un bon bout de temps. On aurait eu le temps, je pense,
d'analyser la situation sur les articles comme tels, surtout que ce n'est pas
du droit nouveau. Il s'agit simplement de faire en sorte que les amendements
apportés à d'autres lois puissent être
intégrés dans la charte de la ville de Québec pour
simplifier la procédure d'élection et pour renseigner tous les
citoyens de Québec sur les prescriptions de la loi qui leur sont
applicables.
Je regrette formellement ce point de vue et j'espère qu'on
rappellera au ministre ce qu'il vient de dire, à savoir qu'il s'engage,
si la loi générale n'est pas adoptée, ce qui est
prévu pour décembre prochain, à faire en sorte que les
amendements que la ville de Québec a colligés puissent être
intégrés à sa charte pour clarifier la situation.
M. Marcoux: Peut-être une précision. Je pense bien
que l'intention générale, à savoir décembre
prochain, m'apparaît réaliste; mais je n'ai pas
vérifié les délais pour savoir s'il faut absolument que ce
soit le 22 décembre, si le 15 février, ce serait trop tard. Mais,
sur l'intention générale - je sais bien que cela prend toujours
plusieurs mois à mettre en vigueur ces changements, même si
souvent ce sont des changements techniques - je partage votre point de vue, M.
le député de Laprairie.
Le Président (M. Fallu): En ce qui a trait à nos
procédures parlementaires, nous sommes ici devant une alternative: que
la ville de Québec nous indique son intention de retirer les articles ou
alors il nous faudrait les appeler soit article par article ou ensemble et
techniquement les défaire à cette commission par l'expression
d'un vote.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, simplement pour
raccourcir le temps de travail de cette commission qui s'ébranle
très lentement, nous allons retirer en bloc tous les articles,
simplement pour faciliter la procédure et économiser du temps.
Mais nous ne les retirons pas de bon coeur.
Le Président (M. Fallu): Nous apprécions la
compréhension que vous avez de nos travaux, M. le maire. Il s'agit donc
des articles 1 à 87.
M. Boutin: Les articles, qui seraient retirés ou qui font
partie du bloc électoral sont les articles 1, 3, 4 et 6 à 87.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 1...
M. Marcoux: L'article 1, en ce qui nous concerne, on était
prêt à l'adopter.
M. Boutin: Si vous le permettez, M. le ministre, c'est un article
de définition...
M. Marcoux: Oui.
M. Boutin: ...qui est intimement intégré à
la refonte électorale. Les articles de définition qu'on vient
modifier sont fonction de notre refonte électorale et non pas des autres
articles.
M. Marcoux: II n'y a aucun lien avec les autres articles.
M. Boutin: Aucun.
M. Marcoux: D'accord. En ce qui nous concerne, nous étions
prêts à faire adopter les articles 1 et 3, mais, si vous ne voulez
pas les faire adopter, libre à vous. C'est selon votre jugement.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous voulez me les
indiquer à nouveau? L'article 1...
M. Boutin: Les articles qui sont retirés sont les articles
1, 3 et 4, ainsi que 6 à 87 inclusivement.
Le Président (M. Fallu): Alors, qu'il nous soit donc
permis d'appeler l'article 2.
M. Boutin: La modification que nous désirons apporter
à l'article 2 a pour but de permettre à la ville d'étendre
le mode d'aliénation de ses biens, tant mobiliers qu'immobiliers.
La charte actuelle nous permet de disposer de nos biens uniquement
à titre onéreux, d'une part, par trois moyens: à
enchère, par soumissions publiques ou d'une autre façon qui
nécessite l'approbation de la Commission municipale.
Le processus est lourd. Les expériences ont
démontré qu'il est nécessaire d'aliéner dans
certaines circonstances autrement qu'à titre onéreux, de faire
des dons, notamment en matières mobilières; je pourrais vous
donner des exemples, si besoin est. En matières immobilières, il
y a souvent lieu d'aliéner à une valeur autre que la valeur
marchande, en tenant compte d'autres considérations qui peuvent
être examinées par le conseil.
Je comprends, parce que cela nous a été acheminé
jusqu'ici, que le service juridique du ministère a une proposition
à faire à l'égard de la formulation de cet article, avec
laquelle nous pourrions sûrement être d'accord, si la formulation
pouvait être faite.
Le Président (M. Fallu): Un amendement sera, d'abord,
apporté à la septième ligne. Il s'agirait de retrancher le
mot "donner" à la septième ligne du deuxième alinéa
de l'article 2 de la charte de la ville de Québec.
M. Saintonge: De l'article 2 du projet de loi et de l'article 4
de la charte de la ville de Québec.
Le Président (M. Fallu): Ce que nous avons devant nous ne
fait pas référence à un article déjà
existant à la ville de Québec.
Une voix: Deuxième alinéa de l'article 4.
Le Président (M. Fallu): Parfait, j'y suis. Merci. Donc,
de retrancher le mot "donner" à la septième ligne du
deuxième alinéa de l'article 4 de la charte de la ville de
Québec, tel qu'édicté par l'article 2 du présent
projet de loi. Y a-t-il accord?
M. Boutin: II y a accord là-dessus.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est adopté.
Il y a un second amendement: ajouter à la fin du deuxième
alinéa la phrase suivante: "La corporation peut également donner
ses biens meubles et immeubles quand elle n'en a plus besoin; toutefois, dans
le cas des biens immeubles, l'autorisation du ministre des Affaires municipales
est requise". Cela vous convient-il?
M. Boutin: C'est d'accord, quant à nous.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est-il
adopté?
M. Saintonge: Une seconde, M. le Président.
Le Président (M. FaUu): Oui, M. le député de
Laprairie, je vous en prie.
M. Saintonge: Je voudrais me situer.
M. Marcoux: En somme, cela veut dire que la municipalité
pourra donner ses biens meubles mais, en ce qui concerne les immeubles, il faut
l'autorisation du ministre.
M. Saintonge: Est-ce qu'un tel pouvoir est donné à
d'autres municipalités ou à
d'autres villes, M. le ministre, comme la ville de Montréal?
M. Marcoux: La ville de Montréal a ce pouvoir...
Une voix: Sans autorisation.
M. Marcoux: ...sans autorisation. Mais, dans le cadre de la
réforme des approbations administratives qui s'en vient, nous voulons
plutôt l'harmoniser dans le sens que nous proposons aujourd'hui.
M. Saintonge: D'accord, adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 2 est adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 5. Au départ, y a-t-il des
propositions d'amendements nouveaux? Aucune dans le cahier jaune?
Régime de retraite
M. Boutin: Non, il n'y en a aucune dans le cahier jaune, mais il
y en a une, cependant, qu'on vous distribuera ici. J'avais des documents
à faire distribuer. C'est un nouvel article complètement, une
nouvelle rédaction, M. le Président. L'article tel que
déposé dans le projet de loi avait pour but d'indexer des
pensions déjà versées aux élus municipaux qui ont
pris leur retraite depuis quelques années. Le papillon que nous allons
vous distribuer change l'optique. Il ne s'agit plus d'une indexation, mais
plutôt d'une augmentation de la pension de l'ordre de 100% pour les
pensions qui sont venues au monde avant 1969 et de 50% pour celles qui sont
devenues exigibles après 1969.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier (Jean): Je voudrais indiquer ici qu'il s'agit d'un
vieux régime de retraite qui était celui des élus
municipaux il y a plusieurs années et qui, évidemment, n'a plus
cours. Il n'y a, actuellement, que deux membres du conseil qui ont
adhéré et qui ont fait le choix de rester avec ce régime
quand le régime nouveau, qui sera apparemment lui-même
amendé, est entré en vigueur. Il y a des gens qui ont pris leur
retraite en 1962, 1965, 1959, 1977, 1965, 1965, 1962. C'est donc un vieux
régime. Les pensions, sauf une seule, sont toutes en dessous de 5000 $
et de beaucoup, 1500 $, 750 $, 1500 $, 1500 $, 1500 $, 750 $. La veuve de
l'ancien maire, M. Hamel, reçoit 4500 $. C'est 750 $, 1500 $, 2640 $,
2640 $, 1500 $ et 1500 $. Il y en a une seule qui est à 15 120 $.
Il reste que, pour ces gens qui ont des pensions depuis la date de leur
retraite, ces pensions n'ont jamais été augmentées.
Personnellement, compte tenu du coût de la vie, je trouve que ce n'est
pas équitable. Nous avions pensé à une pleine indexation
depuis 1968, même si certaines de ces personnes avaient pris leur
retraite en 1962 et en 1965. J'ai ici les chiffres. La pension de M. Henri
Beaupré, qui a pris sa retraite en décembre 1962, est de 1500 $.
Si elle était indexée, elle serait de 4271,93 $. Suivant le
papillon qui vient d'être déposé ou qui va l'être
bientôt, il y aurait une règle qui ferait que, pour certaines
pensions, on doublerait, donc 100% d'augmentation et, pour les plus
récentes, seulement 50% d'augmentation. Les chiffres auxquels on arrive
sont inférieurs à ceux qui, de toute façon, seraient ceux
d'une indexation.
M. Marcoux: M. le maire, est-ce que vous avez indiqué
qu'il y a une de ces personnes qui, actuellement, reçoit 15 000 $?
M. Pelletier (Jean): Il y a une de ces personnes qui
reçoit 15 000 $.
M. Marcoux: À ce moment-là, elle atteindrait 22 500
$ ou 30 000 $.
M. Pelletier (Jean): Elle atteindrait 22 680 $.
M. Marcoux: Si la commission le permettait, j'aimerais qu'on
suspende l'article. La première orientation qu'on avait indiquée
à la ville de Québec était de lui demander de retirer cet
article puisque vous savez que les discussions ont commencé depuis un
certain nombre de mois avec l'Union des municipalités du Québec
sur le régime général de retraite pour les élus,
les conseillers et les maires. Certaines hypothèses ont
été soumises à l'Union des municipalités du
Québec; on attend des réactions dans les semaines qui vont venir
puisqu'il y a plusieurs mois que ces hypothèses ont été
soulevées. Dans le cadre d'une révision du régime de
retraite des conseillers pour l'avenir, évidemment, c'est plus facile
dans une espèce de cohérence de faire une révision pour le
passé également et de voir s'il y a des ajustements ou des
modifications à faire.
Il y avait aussi un deuxième principe, mais il est changé.
Tout à l'heure, le procureur m'a informé de ce projet
d'amendement. L'autre principe était l'indexation. On sait que plusieurs
enseignants et enseignantes âgés du Québec ont souvent des
régimes de retraite très faibles parce que l'indexation
n'était pas intégrée dans nos moeurs. Le principe de
l'indexation rétroactive de vieux régimes de retraite demandait
à être examiné plus longuement avec la CARR, Commission
administrative du régime de retraite.
On nous a informés il y a environ
quinze minutes d'une nouvelle approche qui ne serait qu'une hausse des
montants sans référence à quelque indexation que ce soit.
Si la commission était consentante, j'aimerais qu'on suspende l'article
jusqu'à demain matin, étant donné que c'est une nouvelle
orientation. Si cela avait été l'article tel quel, vous
connaissez déjà notre position.
M. Pelletier (Jean): C'est pour cela que nous avons
préparé un papillon. Je comprends qu'on veut faire beaucoup mieux
dans l'avenir, mais, entre-temps, il faudrait peut-être essayer de les
aider un peu.
M. Marcoux: Vos arguments ne sont pas sans importance. Au lieu de
simplement dire non, j'aime autant le revoir.
Le Président (M. Fallu): Mme la
Vice-Présidente.
Mme Bacon: Seulement une question, M. le maire. Est-ce que vous
avez l'intention par la suite d'utiliser l'indexation annuellement?
M. Pelletier (Jean): Non, madame.
Mme Bacon: Vous ne faites que l'augmentation
immédiate.
M. Pelletier (Jean): Nous ne le pourrions pas parce que nous n'en
avons pas le pouvoir.
Mme Bacon: D'accord.
M. Pelletier (Jean): Le ministre vient d'indiquer qu'il n'est pas
prêt à nous donner un pouvoir d'indexation.
M. Marcoux: Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai indiqué
que, lorsqu'on connaît la plupart des régimes de retraite
instaurés au Québec au cours des années cinquante,
soixante, peut-être jusqu'en 1972, jusqu'aux grandes réformes, la
plupart de ces régimes n'incluaient pas l'indexation. Je connais le
secteur des enseignants et des enseignantes; ils avaient des régimes et
ils n'étaient pas du tout indexés. Des enseignants à leur
retraite reçoivent encore des sommes aussi marginales que les exemples
que vient de donner M. le maire.
Est-ce que, parce que dans le cas de la ville de Québec on est
disposé à augmenter -les montants sont très peu
élevés, on m'a indiqué que c'était environ 60 000
$, globalement, le coût de ceci - à faire agir l'indexation
rétroactivement, il faut le faire? Il y a ce principe qui est en jeu,
alors que beaucoup de régimes de retraite n'allaient pas dans ce
sens-là. Ce n'est pas un non que j'indique, mais je
préfère le regarder jusqu'à demain matin, 10 heures.
Une voix: Ils ne l'auront pas!
Le Président (M. Fallu): En conséquence, nous
suspendons l'article 5 jusqu'à demain matin. Il nous faut maintenant
appeler l'article 88. Aucun papillon, au départ, à
présenter?
M. Boutin: Aucun papillon de départ en ce qui concerne
l'article 88, M. le Président. Chaque fois qu'il y aura une modification
au texte, en début de présentation, je ferai
référence à la page pertinente du cahier jaune.
Le Président (M. Fallu): S'il vous plaît: M.
Boutin: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Quelques observations rapides sur
cette demande d'amendement à votre charte.
Dépenses de nature capitale
M. Boutin: Oui. Cette demande d'amendement est de concordance
avec une autre demande qui intervient à l'article 126 du projet de loi.
À l'article 126 du projet de loi, on demande de permettre au conseil
d'autoriser, par simple résolution, des dépenses de nature
capitale dans la mesure où la ville dispose des fonds nécessaires
à cette fin. C'est une modification à l'article 457 de notre
charte. Cet article 457 de notre charte permet au conseil d'adopter des
résolutions pour décréter la construction
d'édifices municipaux seulement. Ce que nous allons vous demander
à l'article 126, c'est d'étendre ce principe à toute
dépense de nature capitale dans la mesure où il y a des fonds
disponibles, dans la mesure où il n'y a pas de nécessité
d'adopter un règlement d'emprunt. Il n'y a aucune espèce
d'objection à ce que cela se fasse par résolution. C'est la
demande de l'article 126 du projet de loi, l'article 457 de notre charte.
L'article 88 que l'on étudie maintenant - ce n'est qu'une
corrélation ou une concordance - détermine les pouvoirs du
conseil. Au paragraphe c de l'article 159a, il faut préciser que le
conseil a autorité pour adopter des règlements et des
résolutions relatifs aux acquisitions. C'est l'objet de cette
modification à l'article 88.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter
l'article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. Gilbert.
M. Gilbert: M. le Président, nous aurions des objections
à cet article parce que nous préférerions que les
acquisitions continuent de se faire par règlement, car nous pensons
qu'il s'agit là d'une meilleure réflexion. Lorsqu'il s'agit d'un
règlement, il y a toujours un temps. Il y a deux lectures et il y au
moins quinze jours entre les deux et je pense qu'à ce moment-là
les élus peuvent réfléchir davantage sur la
décision qu'ils prennent. Cela accorde une certaine importance à
la décision. Évidemment, il est aussi question de
règlement qui décrète les travaux ou les acquisitions.
Nous sommes même un peu surpris de ceci parce que, dernièrement,
nous avons acquis l'édifice Price par résolution. Je me demande
alors si on n'aurait pas dû faire un règlement. Dans les faits,
déjà, la ville de Québec a acquis par
résolution.
M. Marcoux: Est-ce que la ville de Québec a payé
comptant?
M. Gilbert: Oui. Cela nous a un peu surpris. Je parlais de temps
de réflexion. Lorsqu'on a le document le vendredi et que la
décision doit se prendre le lundi, on se sent un peu bousculés,
en tant que conseillers, devant l'importance d'une telle décision. C'est
pour cela que nous voudrions que cela continue, pour des acquisitions de cette
importance, de se faire par règlement.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il y a des commentaires
du côté ministériel ou du côté de
l'Opposition?
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, il y a quand même des
garanties par la résolution. C'est à l'ordre du jour du conseil,
à ce moment-là; ce n'est pas l'exécutif. Vous recevez
l'ordre du jour du conseil 48 heures avant. C'est à l'intérieur
des sommes déjà prévues au budget. Je ne crois pas devoir
changer d'avis. Ce sera, évidemment, plus rapide. Je pense à la
transparence de la décision vu qu'elle est faite au conseil. C'est
différent que si c'était fait par l'exécutif parce
qu'à l'exécutif il est vrai que vous n'avez pas l'ordre du jour
avant, comme l'a indiqué tantôt M. le maire, mais vous recevez le
compte rendu par la suite. (16 h 45)
De toute façon, probablement que ce genre de résolution
devrait passer à l'exécutif avant. Si cela passe avant à
l'exécutif, le compte rendu du conseil exécutif sera
reçu... Quels sont les délais de réception du compte rendu
des décisions de l'exécutif? Parce que cela prendra certainement
une décision de l'exécutif pour présenter au conseil la
résolution.
M. Gilbert: Oui.
M. Marcoux: Est-ce qu'on peut dire qu'avant toute séance
du conseil l'ensemble des conseillers a reçu le compte rendu de la
dernière réunion de l'exécutif qui a eu lieu?
M. Boutin: La procédure habituelle, M. le ministre, est la
suivante: les comités exécutifs ont lieu le mercredi de chaque
semaine et les conseils ont lieu deux fois par mois, mais le lundi
habituellement. Il peut donc y avoir entre une semaine et quatre jours de
délai. Les résolutions de comité exécutif sont
distribuées - c'est la pratique du greffe - le vendredi. C'est le
vendredi qui est le onzième jour précédant le conseil ou
le vendredi qui est le troisième jour précédant la
séance du conseil que les documents sont disponibles.
M. Marcoux: Quand on parle de 48 heures pour l'ordre du jour du
conseil, est-ce 48 heures de jours ouvrables ou 48 heures à partir du
vendredi? Pour la séance du conseil du lundi soir, quand les conseillers
reçoivent-ils l'ordre du jour du conseil?
M. Boutin: Les conseillers ont tous leurs documents le
vendredi.
M. Marcoux: D'accord. Donc, c'est 48 heures avant.
M. Gilbert: Oui. On a quand même tenu des exécutifs
spéciaux, même le lundi après-midi, pour le conseil du
lundi soir.
M. Marcoux: Oui, mais, à ce moment-là, comme cela
doit être à l'ordre du jour du conseil et que ce ne peut pas
l'être puisque vous devez recevoir l'ordre du jour 48 heures à
l'avance, si l'exécutif le lundi matin adoptait un projet de
résolution devant être soumis au conseil pour acheter un immeuble
le lundi matin, il ne pourrait pas passer à la séance du
conseil.
M. Pelletier (Jean): Techniquement, M. le ministre, on pourrait
le faire, mais je pense bien qu'on ne ferait pas cela. M. le conseiller
infère qu'on essaierait de faire ce petit jeu. Quand il y a des
comités exécutifs immédiatement avant le conseil un lundi,
c'est pour des matières urgentes. Il n'y a jamais eu, à mon avis,
de sujets contentieux en soi passés de cette façon par la baratte
du conseil municipal et il n'y en aura pas, quant à moi.
M. Marcoux: Je vais vous citer un exemple concret: l'achat de
l'édifice Price. C'est un immeuble important que la ville a acquis et
j'apprends qu'elle l'a payé comptant probablement parce qu'elle avait
quelque surplus.
M. Pelletier (Jean): Ce sont les taux
d'intérêt sur la dette de la ville qui ont baissé et
qui nous ont laissé un surplus qu'on a affecté là, M. le
ministre.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Pelletier (Jean): Je pourrais vous envoyer les
prévisions budgétaires et les résultats de l'année.
Vous le verrez.
M. Marcoux: Je ne fais pas de commentaires sur la
décision. Au contraire, je dis que vous devez être dans une
situation financière intéressante. Eût-il été
possible que le lundi matin l'exécutif de la ville se réunisse,
adopte une résolution achetant l'édifice Price et que, le lundi
soir, à la séance du conseil, le conseil soit appelé
à se prononcer pour adopter une résolution pour acheter
l'édifice Price?
M. Pelletier (Jean): Techniquement, oui, M. le ministre. Bien
sûr.
M. Marcoux: Techniquement, oui.
M. Boutin: Techniquement, c'est possible et c'est fait dans les
cas spéciaux, notamment pour les émissions d'obligations, par
exemple. Pour les émissions d'obligations, le comité
exécutif siège durant quelques minutes avant le conseil.
M. Marcoux: Je comprends cela, parce qu'on vient me
réveiller la nuit pour signer les obligations des villes.
M. Boutin: Alors, techniquement, la possibilité est
là. Effectivement, je ne peux pas le nier.
M. Pelletier (Jean): J'aimerais que l'opposition nous dise si
elle a vraiment eu à se plaindre de la gaminerie possible, telle qu'elle
l'infère, de l'administration à cet égard.
M. Marcoux: Non, ce n'est pas une question de gaminerie. Je pense
qu'il faut quand même fonctionner dans un climat de...
M. Pelletier (Jean): De confiance.
M. Marcoux: ...confiance et je sais bien que l'achat de
l'édifice Price, de toute façon, ne pouvait pas passer
inaperçu, que ce soit avant ou après. S'il avait fallu que les
conseillers commettent une erreur, cela aurait été doublement une
erreur si cela avait passé à la sauvette.
M. Pelletier (Jean): Ils avaient voté pour.
M. Marcoux: C'est pour cela que j'ai choisi un exemple qui vous
unissait plutôt qu'un exemple qui vous divisait.
M. Pelletier (Jean): Vous étiez au courant du vote?
M. Marcoux: Non, parce que cela n'a pas fait de bruit. Je me suis
dit que, si cela vous avait divisés, cela aurait fait du bruit. Cela
m'amène plutôt à un autre sujet qui n'est pas relié
à cela. Enfin, qui n'est pas relié... Les surplus des
municipalités maintenant sont tellement considérables que
plusieurs décisions d'investissements majeurs peuvent être prises
par les municipalités sans qu'elles aient recours au règlement
d'emprunt. Là, je m'aperçois d'une chose, que l'intention
générale de la loi, depuis des années, c'est que les
municipalités ne pouvaient pas thésauriser à la place des
citoyens. Les citoyens ne paient pas des taxes pour que la municipalité
les placent et en tirent des intérêts. Si les surplus des
municipalités deviennent tellement considérables qu'ils leur
permettent de faire des investissements immobiliers majeurs sans avoir à
faire un règlement d'emprunt, je pense que c'est une question sur
laquelle il faudra réfléchir. Je sais que le mot "surplus"
n'existe pas dans la loi, que c'est interdit; on appelle cela des
dépenses non faites ou quelque chose du genre. Comment appelle-ton
cela?
Le Président (M. Fallu): Des trop-perçus, comme
dans les coopératives.
M. Marcoux: En tout cas, disons que j'avais indiqué
l'intention générale. Il y a tellement de fils qui permettent
d'assurer la visibilité des dépenses des municipalités,
que ce soit une résolution ou un règlement d'emprunt. Mais vous
m'avez inquiété un peu, M. le maire, quand vous avez dit que cela
pouvait se faire dans la même journée.
M. Gilbert: En pratique, même si on reçoit l'ordre
du jour, disons, le vendredi, on sait que le samedi et le dimanche sont des
jours chômés, les bureaux de l'hôtel de ville sont
fermés; l'accès à l'information, à toutes fins
utiles, on l'a le lundi. À ce moment-là, pour des dépenses
de l'ordre de 2 500 000 $ ou pour un achat d'immeuble, qui sont toujours,
généralement, des dépenses importantes, je continue
à croire que cela devrait faire l'objet d'un règlement.
M. Marcoux: En tout cas, puisque cela va au conseil, nous, on est
prêt à l'adopter tel que proposé par la ville, mais cela va
alimenter ma réflexion.
Le Président (M. Fallu): Donc, il y a consensus de la part
des parlementaires. L'article 88 est adopté. L'article 89?
M. Boutin: M. le Président, avant l'article 89, il y a
trois articles à insérer que vous retrouvez dans le cahier jaune,
à la page 13, pour le premier; les autres vont suivre.
M. Marcoux: À la page 15 et à la page 16.
M. Boutin: Page 13. M. Marcoux: Page 13?
M. Boutin: Page 13 pour un et pages 15 et 16 pour les deux
autres.
M. Marcoux: C'est parce que je ne l'avais pas noté. Je
m'excuse.
M. Boutin: J'ai introduit cet article à cet endroit parce
qu'on est rendu à l'article 160 de la charte et que c'est l'endroit
où il doit s'insérer.
M. Marcoux: D'accord. Adopté en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous faisons motion pour
insérer, après l'article 88, un nouvel article qui se lirait
comme suit: L'article 160 de cette charte, remplacé par l'article 4 du
chapitre 85 des Lois de 1966-1967, est modifié par le. remplacement du
troisième alinéa par le suivant: "Les employés de la ville
qui sont nommés par le comité exécutif peuvent être
destitués par ce comité." Adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Un second article...
M. Boutin: Un article 162 à insérer, qui est un
article de concordance avec celui qu'on vient d'adopter.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Je vous en fais lecture. Donc, un
second article à insérer. L'article 162 de cette charte,
remplacé par l'article 6 du chapitre 68 des Lois de 1970, est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa.
M. Tremblay: Par le retranchement, M. le Président, qui
est inscrit.
Le Président (M. Fallu): Par le retranchement, pardon! Ah
oui, en effet! Un troisième article à insérer...
M. Boutin: Un troisième article à insérer
à cet endroit. Ce troisième article s'inspire d'une disposition
du projet de loi 45 qui est le bill omnibus des Affaires municipales, qui a
été adopté à la fin de la session, en 1983, pour
assujettir l'ensemble des fonctionnaires de la municipalité à
l'autorité du gérant et, plus particulièrement, les
fonctionnaires dont les devoirs et obligations sont déterminés
par la loi, les assujettir également à l'autorité du
directeur général, mais uniquement dans le cadre de son
rôle de gestionnaire des ressources humaines, matérielles et
financières de la ville, sans que le directeur général
puisse avoir pour effet d'entraver l'exercice des fonctions prévues par
la loi. C'est l'essence de notre papillon.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'article,
mais nous demanderions à la ville d'introduire un amendement pour que,
à la troisième ligne du deuxième alinéa,
après les mots "de la ville", on ajoute "à l'exception du
vérificateur".
Une voix: D'accord.
M. Boutin: Nous acceptons l'amendement, M. le
Président.
M. Marcoux: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): On me permettra, puisque tous les
membres de la commission ont le cahier jaune, de ne plus faire lecture des
amendements. Donc, le tout sera consolidé avec M. le secrétaire.
Néanmoins, ici, insérer à la troisième ligne...
M. Saintonge: Sauf que, M. le Président, je voudrais que
cela soit clair, que les bonnes références soient faites. Il est
déjà arrivé dans certains cas qu'on ne savait plus
à quoi on se référait.
M. Marcoux: On va procéder plus lentement. Le temps
gagné à ne pas lire servira à bien préciser ce
qu'on corrige.
Le Président (M. Fallu): II s'agit du troisième
article à insérer après l'article 88 et qui porte sur
l'article 173b. Il y a un sous-amendement, de notre point de vue, qui consiste
à insérer à la troisième ligne, après les
mots "la ville", les mots "à l'exception du vérificateur". Est-ce
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 89? On fera une motion de
renumérotation à la fin.
M. Boutin: D'accord. À l'article 89, il y a
également un texte modifié que vous trouverez dans le cahier
jaune, à la page 17. Je vous souligne les différences entre letexte déposé dans le projet de loi et le texte qui est dans
le cahier jaune. À la
première ligne du projet de loi, le mot "obligations" a
été supprimé dans l'énumération: "Tous
règlements, résolutions..." À la troisième ligne
où on disait: "... pour approbation et signature ou ...", on a
inséré les mots "ou, s'il s'agit de contrats, pour signature,
à la personne désignée..." Les corrections sont
soulignées dans le texte qui est en jaune.
Il s'agit, M. le Président, d'une modification relativement
technique qui concerne les délais dans lesquels, d'une part, le greffier
doit soumettre au maire les documents pour signature. Ce délai est
passé de 48 heures au délai qu'on retrouve dans la Loi sur les
cités et villes et qui est "dans les meilleurs délais". D'autre
part, le délai de signature du maire a été étendu
à 96 heures pour qu'il ait le temps de se retourner et de signer les
documents. La modification tient compte d'un autre amendement qui viendra un
peu plus tard et qui permettra au président du comité
exécutif, que la charte charge de signer tous les contrats de la ville,
de déléguer à quelqu'un d'autre son pouvoir de
signature.
M. Marcoux: Nous sommes entièrement d'accord avec ces
changements proposés. En fait, nous sommes d'accord pour adopter
l'article tel que libellé dans les pages jaunes.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté et
l'article 89 est adopté tel qu'amendé. Article 90?
M. Boutin: II n'y a pas de modification à l'article 90
quant au premièrement, parce qu'il y a plusieurs paragraphes à
cet article.
Le Président (M. Fallu): Si vous le permettez, nous allons
les adopter dans l'ordre. Le premier paragraphe est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le premier paragraphe est
adopté. Le second paragraphe est-il adopté?
M. Marcoux: Le paragraphe 1 de l'article 90 est adopté. Le
paragraphe 2 est adopté.
Le Président (M. Fallu): Paragraphe 2, adopté.
M. Marcoux: Paragraphe 3, adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Quant au
paragraphe 4, il y a un papillon.
M. Boutin: Au paragraphe 4, il y a un nouveau texte. C'est
l'article dont je parlais tantôt qui permet au président du
comité exécutif de déléguer le pouvoir de signer
certains documents à des fonctionnaires désignés. La
modification a été apportée à la suggestion du
contentieux du ministère des Affaires municipales pour faire en sorte
que cette délégation soit laissée à l'initiative du
président du comité exécutif. Le comité
exécutif pourra déléguer le pouvoir de signer certains
contrats à certains fonctionnaires pourvu que cela soit sur proposition
du président du comité exécutif, puisque c'est lui qui a
ce privilège présentement.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, on est prêts à
adopter le paragraphe 4 tel qu'il est dans les pages jaunes. (17 heures)
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté au paragraphe 4. Le paragraphe 4, adopté tel
qu'amendé. Les paragraphes 5, 6 et 7 sont adoptés.
M. Marcoux: Au paragraphe 7, il y a un papillon.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Gilbert.
M. Gilbert: J'aurais un commentaire à faire sur...
M. Marcoux: Sur lequel?
M. Gilbert: Le cinquième.
Le Président (M. Fallu): Le cinquième.
M. Marcoux: Si vous pouvez nous prévenir le plus tôt
possible, dès que vous avez un commentaire.
M. Gilbert: D'accord.
M. Marcoux: Cela va vite, n'est-ce pas?
M. Gilbert: M. le Président, il y a également le
paragraphe 4 sur lequel on aurait voulu intervenir. C'est qu'on donne un
nouveau pouvoir au conseil exécutif. On veut, maintenant, que
l'exécutif puisse décider des contrats allant jusqu'à 50
000 $; avant, c'était jusqu'à 10 000 $. Nous voulons nous opposer
à cela parce que, sous prétexte d'une administration plus rapide,
bien souvent, il y a des décisions qui peuvent être d'origine
politique. On est d'avis que ces décisions devraient se prendre au
conseil. On ne voudrait pas que l'inflation serve de couverture pour prendre
davantage de décisions au comité exécutif. C'est pour cela
qu'on aimerait que le montant reste tel qu'il est déterminé dans
le texte actuel.
M. Marcoux: Les ministres sont à 4999 $! Mais disons que,
pour le gouvernement comme tel, cela va au Conseil des ministres lorsque c'est
un contrat qui
engage pour plus de 1 000 000 $. Entre 5000 $ et 1 000 000 $, c'est le
Conseil du trésor, donc, cinq ministres. On pourrait presque dire que le
Conseil du trésor est l'exécutant des volontés du Conseil
des ministres, même si quelquefois il étend son rôle; en
gros, sa marge de décision est de 5000 $ à 1 000 000 $, si vous
voulez, comme approbation à l'intérieur des budgets
prévus. Ce qu'il faut voir ici, c'est que ces 50 000 $ de travaux, c'est
à l'intérieur des enveloppes financières
déjà votées à l'intérieur des
règlements d'emprunt, etc., des fonds disponibles, des notes de
crédit, en fait, pour chaque poste. Il nous apparaît
réaliste que le comité exécutif puisse engager des
dépenses de la ville, au niveau de travaux en régie, allant
jusqu'à 50 000 $; c'est tout à fait normal maintenant.
Une voix: Adopté.
M. Marcoux: Et même, je ferais l'hypothèse que, si
un jour le Rassemblement populaire forme le conseil exécutif, il va nous
demander d'indexer cela.
M. Gilbert: L'avenir le démontrera. M. Beauséjour:
M. le Président...
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: ...je voudrais savoir du ministre si ce
montant a déjà été accordé à d'autres
municipalités.
M. Marcoux: II faudrait voir pour Montréal de quel montant
il s'agit. C'est de 25 000 $, actuellement, à Montréal. J'ai
été ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement et je
sais que, pour 50 000 $ de travaux en régie, quant à
déplacer deux portes et trois fenêtres...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: C'est un peu comme l'amendement à l'article
3 où on portait cela à 50 000 $ aussi. On revient à des
concordances un peu semblables.
Le Président (M. Fallu): C'est la remarque que vous alliez
faire?
M. Boutin: C'est ce que j'allais dire. D'une part, c'est une
concordance avec l'article 3; d'autre part, l'article 3 ne vient
qu'institutionnaliser ce qui existe déjà à la ville de
Québec. La charte, telle qu'elle existe présentement, c'est vrai,
donne au comité exécutif le pouvoir de dépenser
jusqu'à 10 000 $. Cependant, il y a un article qui existe
déjà, qui permet au conseil d'autoriser le comité
exécutif à dépenser jusqu'à concurrence de 50 000
$. Or, il y a belle lurette que le conseil a autorisé le comité
exécutif à dépenser jusqu'à 50 000 $. Alors, le
premier mouvement qu'on a fait, c'est d'institutionnaliser cette
chose-là, que ce ne soit plus une autorisation du conseil, mais que dans
la loi il y ait une autorisation jusqu'à 50 000 $. Et le
deuxième, au paragraphe 17, ou le 5 de l'article 90, c'est une
concordance. Si le comité exécutif peut donner des contrats
à l'extérieur jusqu'à concurrence de 50 000 $, je ne vois
pas pourquoi il ne pourrait pas le faire en régie.
Le Président (M. Fallu): Voilà. Donc, l'article 5
est adopté. L'article 6 est adopté.
M. Saintonge: Vous dites article, mais c'est le paragraphe.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe, pardon. Le
paragraphe 7 est adopté.
Des voix: Pas le paragraphe 7.
Le Président (M. Fallu): Pardon. Il y a un amendement
à apporter.
M. Marcoux: Pas de papillon à cet article parce qu'il faut
le lire en concordance avec celui qu'on a adopté tantôt qui fait
que pour tout bien immeuble cela prend l'autorisation du ministre. Cela va.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article...
M. Marcoux: Je ne sais pas si l'interprétation juridique
est la bonne.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 7 est adopté
et l'article 90, tel qu'amendé, est également adopté.
J'appelle l'article 91. Signalons, d'abord, une faute de frappe à
la troisième ligne du premier alinéa. Il faut enlever les "s"
à la fin des mots "leurs" et "soummissions" II faut également
enlever un "m" au mot "soummissions". Pour le reste, aucune remarque?
M. Marcoux: Est-ce que vous voulez décrire votre intention
avant?
M. Boutin: Pour ce qui est de l'article 91, il s'agit de
permettre à la ville de mettre sur pied un mécanisme concernant
l'adoption d'un budget dans une année d'élection. Les
élections de la ville de Québec ont lieu le deuxième
dimanche de novembre. La préparation des budgets, dans un contexte de
campagne électorale, est difficile, sinon impossible. L'amendement a
pour but de prévoir une espèce d'adoption de budget
intérimaire d'une période de trois
mois pour dépasser la fin de l'exercice financier.
Le Président (M. Fallu): Donc, une dérogation sans
avoir à demander l'autorisation au ministre.
M. Boutin: C'est cela, d'office dans la loi.
M. Pelletier (Jean): Je veux indiquer, M. le Président,
qu'en 1981 nous étions pour la première fois devant cette
éventualité parce que notre année financière a
été changée par la réforme de la fiscalité.
Elle était autrefois du 1er mai au 30 avril et elle a été
ramenée du 1er janvier au 31 décembre. Alors, nous avons pour la
première fois eu à faire face à ce problème en une
année d'élection et le ministre des Affaires municipales du temps
nous avait donné une dérogation, mais il me semble qu'elle
devrait être carrément automatique dans la loi pour chaque
année d'élection. Pour faire une bonne campagne
électorale, on n'a pas le temps de faire un bon budget et, si on fait un
bon budget, on fait une mauvaise campagne électorale.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Nous souhaitons que la ville retire cet article parce
que, de toute façon, cela a déjà été
accordé comme exemption. Cela ne veut pas dire qu'il faudrait l'accorder
chaque fois, d'autant plus que c'est une demande qui nous est faite à
l'occasion. Dans le cadre d'une révision des lois en
général, du Code municipal et de la Loi sur les cités et
villes, il faudrait réfléchir à des changements à
ce compte-là, mais nous ne sommes pas prêts à l'accorder
immédiatement pour que ce soit automatique, dès qu'il y aura une
élection à la ville de Québec. L'intérêt peut
aussi être dans le sens inverse pour le citoyen, puisque cela peut
être l'occasion, comme le budget doit être préparé
pour le 31 décembre, de faire un état de la situation
financière de la municipalité même avant l'élection.
Cela peut être utile au débat sur la vie municipale. En ce sens,
nous ne pensons pas que cela soit absolument nécessaire.
M. Boutin: Est-ce que je peux souligner qu'un pouvoir semblable a
déjà été accordé par la Législature
en 1982 - cela ne fait pas une éternité - à la ville de
Montréal? La possibilité accordée à la ville de
Montréal, à cette occasion, dans les articles 670a, 670b et 675
de sa charte, permet d'adopter un budget de fonctionnement dans une
année d'élection des trois quarts du budget de l'année
antérieure, alors que, nous, on se limite au tiers, d'une part. D'autre
part, cette décision n'est pas entre les mains des élus comme
l'est notre proposition, mais c'est un simple certificat du directeur du
service compétent qui fait en sorte que le budget est prolongé de
75%.
M. Marcoux: Comme je vous l'avais indiqué lorsqu'on s'est
rencontrés il y a quelques jours, c'est une demande qui revient à
plusieurs reprises par plusieurs municipalités du Québec. Nous
voulons examiner l'ensemble du portrait. Montréal l'a actuellement, mais
je constate qu'un des travaux principaux du ministère des Affaires
municipales est souvent de modifier les lois municipales pièce par
pièce. Lorsqu'il y a un sujet qui est d'intérêt pour
plusieurs municipalités, il vaut mieux le trancher dans un sens ou dans
un autre pour l'ensemble des municipalités. Dans ce sens, je
souhaiterais que la ville retire cet article.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je tiens pour acquis
que le ministre nous a refusé cet article.
M. Saintonge: Si vous ne le retirez pas, on va le battre. C'est
cela.
M. Pelletier (Jean): Non, je pense qu'il faut quand même
que chacun prenne sa responsabilité politique. Nous, on a pris la
responsabilité politique de faire des demandes. Que le gouvernement
prenne sa responsabilité de nous les accorder ou de nous les
refuser.
Une voix: C'est bien.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il des remarques?
M. Tremblay: Un petit problème technique va-t-il se poser
à ce point-ci?
Le Président (M. Fallu): Non.
M. Saintonge: Pas de vote enregistré demandé.
Le Président (M. Fallu): S'il n'y a pas de vote
enregistré, l'article 91 est-il adopté? Je m'adresse ici aux
membres de la commission.
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Fallu): II est rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Sur division. Donc, l'article 91
est rejeté sur division. J'appelle l'article 92. M. le procureur.
M. Boutin: L'article 92, M. le Président, n'est qu'une
modification que
j'appellerais cosmétique. On profite de nos visites à
l'Assemblée nationale pour moderniser un peu notre charte. Dans notre
charte, on faisait référence, à l'article 188, à la
Loi sur les enquêtes, c'est-à-dire que cet article 188 permet au
conseil de demander au juge en chef de la Cour municipale de faire des
enquêtes sur différents aspects de l'administration municipale.
Cet article prescrivait que, dans le cadre de l'exercice de cette juridiction,
le juge de la Cour municipale devait utiliser les pouvoirs qui lui
étaient conférés par la Loi sur les enquêtes, statut
fédéral. On modifie cela pour revenir à la Loi sur les
commissions d'enquête provinciale, chapitre C-37.
M. Marcoux: À la neuvième ligne, à la suite
de nos discussions avec le ministère de la Justice, le ministère
de la Justice souhaiterait que nous introduisions un amendement indiquant que
le juge en chef "pourrait" plutôt que "devrait" faire cette
enquête. En somme, à la neuvième ligne, il s'agirait de
changer le mot "doit" par le mot "peut". Alors, cela se lirait ainsi: "Le juge
en chef de la Cour municipale peut alors faire cette enquête et il est
investi..."
M. Pelletier (Jean): Qu'arrive-t-il, M. le Président, si
le juge refuse?
M. Marcoux: Le ministère de la Justice pense que la
discrétion doit être donnée au juge de juger s'il y a
matière à enquête et de la faire à ce
moment-là.
M. Pelletier (Jean): Oui, mais, enfin, s'il fait enquête
pour savoir s'il doit faire enquête, il fait déjà
enquête en ce faisant.
M. Marcoux: Oui, mais le juge peut voir, à partir des
éléments qui lui sont donnés pour lui demander de faire
enquête, s'il y a lieu de faire enquête.
M. Saintonge: Le juge doit être saisi...
M. Marcoux: En fait, on veut lui donner la discrétion. Le
ministère de la Justice nous a dit que la discrétion doit
appartenir au juge de décider s'il fait enquête.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je vais citer mon
procureur qui me dit que le ministère semble vouloir profiter
d'amendements cosmétiques pour nous imposer des amendements de fond. Je
regrette, mais je pense qu'il est parfaitement sain que le conseil municipal,
qui agit de façon souveraine, dans les limites de sa juridiction, puisse
dire à son juge municipal: Voulez-vous, s'il vous plaît, monsieur,
faire enquête sur tel sujet?
Je pense qu'il peut s'avérer excellent qu'une enquête ait
lieu. Je pense que, faite par un juge, c'est pas mal mieux que par n'importe
qui. Mais, lorsqu'on dépose une procédure en cour, le juge ne
demande pas si on a le droit; il en dispose. Le juge de la Cour
supérieure, de la Cour du magistrat ou de n'importe quelle cour ne
décide pas quelles sont les causes qu'il veut entendre et celles qu'il
ne veut pas entendre. Il les entend.
M. Marcoux: Oui, mais je ne sais pas, je ne suis pas juriste.
M. Pelletier (Jean): II en dispose.
M. Marcoux: Je ne suis pas juriste, mais je sais que la Cour
suprême dit: Vous nous demandez de nous prononcer sur telle cause. Nous
considérons que ce n'est pas à la Cour suprême de se
prononcer, de porter un jugement sur telle situation. Par exemple, elle vient
de le faire dans le cas de la taxation scolaire dans la région de Hull
où il y avait un conflit; des citoyens s'étaient rendus jusqu'en
Cour suprême et la Cour suprême a dit: Nous ne nous saisissons pas
de cette question. Je ne sais pas si cela a une quelconque analogie, parce que
je n'ai pas d'expérience juridique.
M. Pelletier (Jean): Sur une permission d'appeler.
M. Marcoux: Je ne sais pas s'il y a d'autres cas où les
juges peuvent décider de faire enquête ou non.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, nous retirons
l'article.
M. Marcoux: On peut suspendre durant deux minutes.
M. Pelletier (Jean): Nous retirons l'article. On va vivre avec la
loi fédérale. On retire l'article. (17 h 15)
Le Président (M. Fallu): Juste un moment.
M. Marcoux: Le motif du ministère de la Justice est le
suivant: on demande aux juges de la Cour municipale d'exercer une fonction qui
est en dehors de leurs fonctions régulières. À ce
moment-là, s'ils refusaient de faire enquête, vous avez le pouvoir
d'aller devant la Cour supérieure pour demander de faire cette
enquête. Alors, les recours de la municipalité ne sont pas
épuisés pour autant. Comme ce n'est pas une fonction
régulière des juges de la Cour municipale, le ministère de
la Justice pense qu'il faut laisser aux juges de la Cour municipale le choix de
la faire ou de ne pas la faire.
M. Boutin: Si vous le permettez, M. le ministre, quand vous dites
qu'on demande aux juges de faire enquête sur quelque chose qui n'est pas
de leur juridiction habituelle, le législateur a déjà, il
y a moult années, dit que c'était de la juridiction du juge de la
Cour municipale de faire enquête lorsque le conseil le demandait. On ne
demande pas quelque chose de neuf. C'est déjà là dans la
charte de la ville de Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Pour répondre à l'argument du
ministre, dans un tel cas, si on va à la Cour supérieure et qu'un
pouvoir est donné à un juge de la Cour municipale, la Cour
supérieure va s'enquérir s'il n'y a pas quelqu'un d'autre qui a
le pouvoir de faire l'enquête. Elle va refuser d'agir parce que le
pouvoir est accordé à une autre instance. On le voit dans la Loi
sur la fraude et la corruption dans les affaires municipales, par exemple. La
Cour supérieure n'interviendra pas parce que la loi sur la fraude
prévoit la possibilité d'intervenir.
M. Marcoux: En fait, comme la municipalité de
Québec désire conserver le pouvoir qu'elle a maintenant, mais que
la Justice ne lui donnerait plus, et que le maire propose de retirer le projet
d'amendement, peut-être qu'à ce moment-là vous garderiez le
statu quo.
M. Pelletier (Jean): C'est cela. On va garder notre statu quo,
avec notre mot "doit" et notre loi fédérale. Donc, l'article est
retiré.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 92 est
retiré. À l'article 93, voulez-vous nous expliquer rapidement les
motifs qui vous amènent à demander l'abrogation de l'article 190
de votre charte, s'il vous plaît?
M. Boutin: M. le Président, on va en retrouver
quelques-uns comme cela au cours du bill. Comme je vous l'ai dit, on fait un
peu de ménage chaque fois qu'on vient vous voir. Il s'agissait d'une
obligation de transmettre au Conseil d'hygiène provincial certains
rapports de santé. Le Conseil d'hygiène provincial n'existe plus.
Dans les lois qui l'ont fait disparaître, il n'y a pas de disposition
transitoire permettant de faire l'acheminement à un nouvel organisme. Il
y a de nouvelles dispositions et de la nouvelle législation qui imposent
ce genre de choses. Cet article est inopérant.
Le Président (M. Fallu): II s'agit de
désuétude qu'il faut corriger.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Alors, cet article est
adopté. L'article 94? On aura un papillon. Encore faudrait-il
s'entendre. Il circule deux papillons: il y en a un qui vient de chez vous, en
page jaune, et une suggestion qui viendrait du ministre. Est-ce bien cela?
M. Boutin: Je n'ai pas vu celui du ministre, mais il y a des
chances que ce soit le même.
M. Marcoux: Si vous voulez regarder la nouvelle formulation qu'on
vous propose et qui, je pense, est conforme au genre de discussion qu'on a
eue.
M. Pelletier (Jean): On serait d'accord, M. le Président,
avec le papillon tel que soumis par le ministère.
M. Marcoux: Cela rejoint le sens de la discussion qu'on a
eue.
M. Pelletier (Jean): Cela va. M. Marcoux: Oui?
M. Pelletier (Jean): II y a peut-être la partie de la
Grande-Allée où je me posais des questions parce qu'elle n'est
pas tout à fait dans le périmètre historique. Enfin, on
classera des maisons sur le parcours et il y aura le périmètre de
500 pieds d'une à l'autre qui nous sauvera.
Le Président (M. Fallu): Voilà. Pour les fins de
nos travaux, il s'agit d'un papillon d'amendement à l'article 94. Nous
l'adoptons tel qu'il apparaît maintenant sur ce papillon qui a
été distribué. L'amendement est donc adopté.
L'article 94 est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 95.
Aucun papillon? Une justification rapide.
M. Boutin: II s'agit de s'assurer que les immeubles du Grand
Théâtre, M. le ministre, soient bien imposés.
M. Pelletier (Jean): Mais le cas particulier, M. le
Président, de la Place des Arts a déjà été
réglé par voie législative; celui du Grand
Théâtre a été oublié. On voudrait que l'oubli
soit corrigé. Les administrateurs du Grand Théâtre ont eu,
à un moment donné, la velléité de se servir de la
même procédure à laquelle avaient songé les
administrateurs de Place des Arts pour essayer de se soustraire à la Loi
sur la fiscalité municipale adoptée en 1980.
M. Marcoux: Bon.
Le Président (M. Fallu): C'est une question de combien de
millions de dollars?
M. Marcoux: Pour le moment, ce n'est pas une question de millions
puisque c'est pour régler un problème appréhendé.
Alors, comme cela touche à la fiscalité municipale et que nous ne
sommes pas du tout en désaccord avec le contenu de l'objectif que vise
le maire de Québec, c'est-à-dire que le gouvernement du
Québec continue à payer des taxes sur le Grand
Théâtre, nous croyons qu'au lieu d'être dans la charte de la
ville de Québec, puisque cela touche à la fiscalité
municipale, comme pour la Place des Arts, cela devrait se retrouver dans la Loi
sur la fiscalité municipale. Alors, nous demandons à la ville de
le retirer si c'est possible et nous le mettrons dans la Loi sur la
fiscalité municipale, à l'occasion de modifications à la
Loi sur la fiscalité municipale.
Il faut être bien clair: C'est pour régler un
problème appréhendé, parce que, actuellement et depuis
1980, le gouvernement du Québec a toujours payé ses "en lieu" de
taxes.
M. Pelletier (Jean): La vérité, M. le ministre,
c'est que l'appréhension était en train de se vérifier au
moment où vous avez amendé le cas de la Place des Arts et ils ont
retraité.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Pelletier (Jean): On ne veut pas qu'ils retrouvent
l'idée!
M. Marcoux: On comprend votre souci d'être sûr, mais
on préfère l'insérer dans la loi sur la fiscalité
puisque cela touche vraiment à la fiscalité.
M. Pelletier (Jean): Vous allez faire cela dans la prochaine loi
sur la fiscalité?
Le Président (M. Fallu): Dans le projet de loi omnibus des
Affaires municipales.
M. Marcoux: Dans la prochaine loi sur la fiscalité. Il y
en a souvent. Ce sera peut-être dans le projet de loi omnibus, mais,
comme ce n'est pas un problème réel et que c'est pour
prévenir, à la prochaine occasion, dans la loi sur la
fiscalité, on le clarifiera parce qu'il est vrai qu'il ne serait pas
mauvais que ce soit clarifié.
M. Pelletier (Jean): Je suis prêt à faire confiance
au ministre de ne pas nous oublier. Pour une deuxième fois, on le
retire. On a été oublié, la première fois,
lorsqu'on a fait l'amendement pour la Place des Arts. On aurait dû mettre
le Grand Théâtre en même temps et on ne l'a pas fait.
M. Marcoux: Vous avez été oubliés parce
qu'il n'y avait pas de problème actif, je suppose. Non?
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 95 est
retiré, mais avec l'engagement du ministre que nous y reviendrons
bientôt. Retiré. J'appelle l'article 96.
Tarifs des biens et services
M. Boutin: À l'article 96, M. le Président, il y a
une nouvelle formulation qui apparaît au cahier jaune et qui a
été faite à la suggestion du contentieux du
ministère des Affaires municipales, afin de mieux cerner la
problématique. Il s'agit de permettre au comité exécutif
de fixer les tarifs des différents services et biens offerts aux
citoyens. On pense aux tarifs pour avoir accès aux piscines, aux tarifs
de location d'équipements sportifs, aux tarifs d'ouverture de
bornes-fontaines, etc. Ce sont de simples actes d'administration courante et
nous ne pensons pas qu'il y ait lieu d'aller au conseil avec ce genre de
décisions.
Le Président (M. Fallu): M. Gilbert.
M. Gilbert: Nous considérons que ce pouvoir devrait
être dévolu au conseil, car c'est peut-être simplifier un
peu le problème que de dire que cela se limite au tarif d'ouverture des
bornes-fontaines. On sait qu'à l'heure actuelle la tarification devient
un mode de financement pour les municipalités. On parle aussi des
utilisateurs de ces services que sont les citoyens. Je pense que, dans cette
histoire, il y a des choix politiques. Cela devrait donc être fait au
conseil. De plus, on sait que, lorsque c'est fait au conseil, c'est davantage
public et je pense que le citoyen a plus de chance de savoir ce qui se passe
que lorsque c'est fait par le comité exécutif. C'est pourquoi on
changerait tout simplement la formulation en disant que le conseil est
autorisé à fixer la tarification des services rendus.
M. Marcoux: C'est-à-dire que vous proposez le statu
quo.
M. Gilbert: Avant, il n'y avait aucun texte.
M. Marcoux: Actuellement, lorsque des tarifs sont établis
par la ville, ils ne sont approuvés par personne, quoi?
M. Boutin: Présentement, il y a silence dans la charte. En
cas de silence, tout ce qui n'est pas prescrit comme étant une
juridiction du comité exécutif est une juridiction du
conseil.
M. Marcoux: D'accord.
M. Boutin: Mais, en pratique, je dois vous avouer que la
tarification, souvent, est faite... Je pense, notamment, à la
tarification d'admission des piscines, il n'est pas certain qu'on se
rende au conseil. Le prix de location des gilets de hockey dans les
arénas, il n'est pas certain, non plus, que cela se rende au conseil
municipal. Notre intention est de mettre de l'ordre.
M. Marcoux: Est-ce que cela se rend au comité
exécutif?
M. Boutin: Une partie de cela s'y rend. Lorsque le comité
exécutif aura les pouvoirs nécessaires, on fera le ménage
là-dedans et on adoptera des tables de tarification annuelles pour
l'ensemble des biens et services offerts aux citoyens par la ville.
M. Gilbert: Il appartiendrait au conseil d'établir les
politiques d'ensemble. Sans se rendre jusqu'à la location des gilets au
conseil, selon nous, les politiques d'ensemble devraient appartenir au
conseil.
M. Marcoux: En tout cas, il nous apparaît normal que le
comité exécutif ait le pouvoir d'établir des tarifs pour
les services que les citoyens obtiennent. Je pense que c'est une
prérogative du domaine exécutif. Je sais qu'il y a des secteurs
où cela revient, c'est inscrit dans la loi; donc, c'est
l'Assemblée nationale qui les adopte. Toutefois, il est fréquent
que ce soit au niveau exécutif que les tarifs se décident,
puisque, souvent, de toute façon, ces tarifs sont plutôt
basés sur les prix de revient, en somme, sur l'observation des
coûts d'exploitation d'une activité en partie ou en
totalité.
M. Rolland: M. le Président, je pourrais ajouter un
commentaire. En fait, on sait la résistance qu'il y a eu face à
l'idée du ticket modérateur. Je pense que, souvent, les
tarifications peuvent être une façon de transférer une
nouvelle taxe aux citoyens.
M. Marcoux: Là, vous êtes en train de me
convaincre.
M. Rolland: Je pense qu'il est important que ce privilège
demeure au conseil. Il y a beaucoup de mécontentement chez les citoyens
qui est lié à ces différentes tarifications. Il me semble
qu'il est important que le conseil ait son mot à dire
là-dessus.
M. Marcoux: L'argument que vous évoquez ne me convainc
pas. Ce n'est pas parce que des tarifs pourraient constituer des frais
modérateurs qu'ils deviendraient mauvais. Au contraire, cela peut amener
une rationalisation des services et de meilleurs services à ceux qui en
ont vraiment besoin.
M. Rolland: On ne dit pas qu'ils sont mauvais en soi.
M. Marcoux: Non, mais...
M. Rolland: Sauf qu'il est sûr qu'il faut pouvoir en
décider au conseil au niveau d'une politique globale et que les citoyens
puissent savoir quels services ils paieront, lesquels seront gratuits, pourquoi
il faut les payer et pourquoi d'autres sont gratuits. (17 h 30)
M. Marcoux: Pouvez-vous me citer un exemple, selon vous, qui
illustrerait que cela ne devrait pas être le comité
exécutif? Il y a l'aspect administratif et l'aspect de choix
d'orientation. Le type de service qui est tarifé dans une
municipalité - on parle des piscines, des centres de loisir, des choses
semblables - est-ce que cela remet en question l'orientation?
M. Rolland: Évidemment, ne participant pas au conseil...
Parmi les gens que je côtoie, par exemple, le hockey, je sais que cela
coûte cher pour ceux qui veulent s'équiper. Il y a des
coûts. Ce sont des exemples comme cela qui font que, finalement...
M. Marcoux: D'accord. Disons qu'il y a des abus. Les conseillers,
en général, indépendamment de la question des partis
politiques, vont soulever cette question au conseil ou ailleurs. Un
comité exécutif peut corriger ses erreurs, comme un gouvernement
peut corriger ses erreurs. Par contre, une chose que je sais, c'est qu'il y a
souvent un paquet de tarifs à établir. Ce sont vraiment des actes
administratifs réguliers et qui demandent bien plus que simplement...
C'est de la gestion. Évidemment, il y a des élus qui doivent
décider, à un moment donné. En tout cas, moi, il
m'apparaît, jusqu'à preuve du contraire, qu'on devrait adopter
l'article proposé par la ville.
Le Président (M. Fallu): Vous nous garantissez, M. le
maire, que ce sera un progrès sur le passé pour la
démocratie à Québec.
M. Pelletier (Jean): Vous savez, le nom de mon parti l'indique,
M. le député.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Chambly.
M. Tremblay: Je voudrais seulement porter ceci à votre
réflexion. On est en train de demander un pouvoir qui ne semble pas
exister du tout au niveau municipal. Les villes le font, mais il semblerait que
cela n'existe pas légalement. La ville de Québec veut avoir ce
pouvoir. Ma réflexion est que, si l'objectif est de donner à la
ville la possibilité d'établir des tarifs, il ne nous
appartient pas de déterminer qui, dans la municipalité,
doit les établir. Si on donnait le pouvoir au conseil d'établir
les tarifs, cela voudrait dire que le conseil pourrait transférer ce
pouvoir au conseil exécutif, parce que, si je comprends bien, le conseil
peut donner au conseil exécutif des pouvoirs qu'il doit normalement
assumer.
M. Boutin: Lorsque le pouvoir est accordé au conseil en
vertu de la règle du delegatus non potest delegare, le conseil ne peut
pas le déléguer à un fonctionnaire ou même à
un autre organisme qui s'appellerait le comité exécutif.
M. Tremblay: Alors, tous les gestes qui sont posés par le
comité exécutif sont reconnus dans la charte de la ville de
Québec.
M. Boutin: C'est cela.
M. Tremblay: D'accord. Merci.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 96, tel qu'amendé, est adopté.
L'article 97.
M. Boutin: À l'article 97, M. le Président, je vous
souligne qu'il y a une nouvelle formulation qui apparaît dans le texte en
jaune qui vient préciser et limiter la portée de l'article tel
que déposé. Les mots ajoutés sont soulignés et
apparaissent dans le texte en jaune. Cet amendement a pour but de permettre
à la ville d'établir un mécanisme différent en
regard de la perception de la taxe d'amusement sur le site de la Commission de
l'exposition provinciale de Québec. Voici que la Loi concernant les
droits sur les divertissements est ainsi construite que la taxation est faite
en fonction du prix d'admission que quelqu'un doit payer pour participer
à un amusement. Or, sur le site de l'exposition provinciale,
annuellement, il y a un paquet d'amusements qui existent et qui nous causent de
monstrueux problèmes de perception, et je m'explique. Il y a de nombreux
amusements, et vous en avez sûrement déjà vu, qui
consistent à littéralement jeter l'argent par les fenêtres,
à lancer de l'argent dans des verres, à lancer de l'argent sur
une table où il y a de petits ronds rouges et, si votre pièce de
0,25 $ tombe sur le petit rond rouge, vous gagnez un toutou, une chope ou
quelque chose d'autre. Donc, le prix à payer pour participer à
l'amusement, ce sont ces pièces de monnaie qui sont lancées en
l'air. Les kiosques sont construits avec accès sur les quatre faces et
l'argent est lancé. Présentement, notre mode de perception est le
suivant: on doit faire des espèces de relevés dans le temps; il y
a un inspecteur qui passe, qui s'embusque dans un coin et qui compte les
pièces de 0,25 $ qui sont lancées par terre pendant une
période de quinze minutes et, là, on fait des projections et on
va voir l'exploitant à la fin de la journée et on lui dit: C'est
cela, ton chiffre d'affaires, il y a telle somme d'argent qui a
été payée pour participer à l'amusement, donc la
taxe d'amusement est de tel montant. Cela nous cause de sérieux
problèmes et cela est régulièrement contesté. On a
de sérieux problèmes de perception de cette taxe.
On propose donc de taxer au pied linéaire ou au mètre
linéaire de comptoir ou autre chose de ce genre d'amusement. La
précision qu'on a apportée à la suggestion du contentieux
du ministère dans le document que vous trouvez en jaune, c'est
d'utiliser ce mode de perception uniquement à l'égard des
amusements pour lesquels le montant payé pour participer à
l'amusement n'est pas perçu sous la forme d'un prix d'admission encore
circonscrit. C'est là la nature de notre modification, car on a de
sérieux problèmes de perception de cette taxe.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, cette demande illustre sans
doute qu'il faudrait éventuellement rafraîchir la Loi concernant
les droits sur les divertissements, mais nous ne croyons pas que l'adoption
d'un projet de loi privé modifiant la charte de la ville de
Québec soit le lieu de le faire. En conséquence, nous
demanderions à la ville si elle voudrait bien retirer ce projet
d'article.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je ne peux pas
retirer ce qui m'apparaît bon pour faire de la bonne administration. Que
le gouvernement me le refuse, pas de problème. Moi, je ne le retire pas.
Je le retirerai si le ministre prend l'engagement que cela sera
réglé d'ici un an. La Loi concernant les droits sur les
divertissements, quand sera-t-elle amendée? Peut-être dans cinq
ans, peut-être dans dix ans. Entre-temps, la ville de Québec perd
des sommes importantes et cela est injuste pour les autres qui, eux, paient
leurs pleines taxes alors que certains amusements, du fait qu'il y a
difficulté de perception, ne paient pas leur juste part.
M. Marcoux: II faudrait préciser le sens de la position du
ministère des Affaires municipales. C'est qu'évidemment il y a
des expositions agricoles, commerciales, etc., à l'année,
particulièrement durant les deux ou trois mois d'été, dans
toutes les régions du Québec. Le type de situation ou de
problème que vit la ville de Québec et qui vient de nous
être décrit rapidement peut se reproduire dans l'ensemble. Or,
c'est, évidemment, un amendement à la Loi concernant les droits
sur les divertissements et on pense que, si un tel amendement doit
être fait pour permettre un autre type de perception des droits,
cela doit être fait en modifiant la loi générale
plutôt qu'en modifiant la charte de la ville de Québec.
Quant à l'engagement que me demande de prendre le maire de
Québec, je ne peux le prendre parce qu'il y a toujours beaucoup de
projets de loi qui touchent le ministère des Affaires municipales. La
Loi concernant les droits sur les divertissements doit être une loi du
ministère du Revenu; donc, cela implique plusieurs ministères
dont le ministère des Finances. Je ne peux donc pas prendre cet
engagement, mais je comprends la position de la ville de Québec et, en
ce qui nous concerne, nous voterons contre le projet.
Le Président (M. Fallu): Quant à moi, je dois
souligner au ministre des Affaires municipales que, régulièrement
ou une fois pas année depuis les dernières années, les
municipalités viennent ici faire référence à la
vétusté de cette Loi concernant les droits sur les
divertissements. Nous avons, d'ailleurs, corrigé certains articles
déjà par le biais de lois omnibus de la Justice ou même,
à une occasion, par le biais d'un bill omnibus des Affaires municipales.
Il nous faudra donc très certainement...
M. Marcoux: Je peux bien le regarder. C'est possible, par une loi
omnibus qui pourrait s'appliquer à l'ensemble du Code municipal et de la
Loi sur les cités et villes, de l'introduire. Je ne peux pas m'engager
aujourd'hui, comme le souhaite le maire de Québec, à ce que d'ici
un an la Loi concernant les droits sur les divertissements soit changée
dans cette perspective.
Le Président (M. Fallu): Nous avons déjà
fait un amendement, ici, en commission parlementaire des affaires municipales,
de cette loi qui portait sur la reconnaissance par les villes des associations
dites d'amusement, que les villes reconnaissaient automatiquement, mais qui
donnait également à ces associations des pouvoirs
considérables de recueillir des fonds et nous avions balisé, il y
a deux ans ou trois ans tout au plus, ces pouvoirs. M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: Puisque l'amendement s'applique à la charte
de la ville de Québec, c'est quand même une exposition importante.
Si cela apporte de sérieuses difficultés, je suis d'avis qu'il
aurait fallu faire une consultation. Si le ministre responsable de la Loi
concernant les droits sur les divertissements est le ministre du Revenu, il
faudrait s'assurer qu'il est d'accord avec l'amendement proposé. Si le
travail n'a pas été fait, je comprends qu'on peut difficilement
l'amender ici, mais je maintiens la même chose: La charte devait
être déposée en octobre et on est rendu le 30 mai; cela
fait déjà sept mois qu'on attend des amendements. Je dois dire
que j'aurais souhaité qu'on puisse répondre aux besoins de la
ville de Québec dans ce cas précis, surtout si on nous souligne
que non seulement cela cause des difficultés, administratives mais que
cela entraîne certaines injustices à certains égards.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Hull.
M. Rocheleau: Un commentaire, M. le Président, s'il vous
plaît! Disons que j'appuie très fortement les propos du maire de
Québec et de plusieurs maires du Québec qui, à maintes
reprises, ont fait des demandes similaires dans le but de voir modifier
certains articles qui touchent cette loi, tenant compte de la
vétusté et des problèmes que cela crée de plus en
plus aux municipalités. Le ministre et les ministres qui l'ont
précédé nous mentionnent, occasionnellement, qu'on va
revoir cela dans un projet de loi omnibus. C'est une échappatoire
quelconque pour dire: On y verra dans le temps. Cela ne règle pas le
problème des municipalités qui ont à le vivre
quotidiennement et cela crée des embêtements au niveau des
commerces déjà établis, lesquels défraient leur
taxe d'affaires.
Je me souviens que, chaque fois qu'on a la visite de M. le maire de
Montréal, M. Drapeau, on semble se courber assez facilement pour
satisfaire à ses exigences. Je n'ai jamais vu le maire Drapeau repartir
d'ici les mains vides. Je prends la ville de Québec, qui est
drôlement importante au Québec. C'est l'une des villes les plus
importantes du Québec, sinon la ville d'importance à cause du
Parlement de Québec et des nombreux touristes qui y viennent. Quand elle
nous fait des demandes de cet ordre, quand on connaît le sérieux
de l'administration municipale de Québec, je pense qu'on devrait se
pencher d'une façon tout à fait particulière pour y
accéder et être plus rapide afin d'apporter les correctifs qui
s'imposent.
M. le Président, ce n'est sûrement pas l'équipe qui
manque au sein du cabinet du ministre des Affaires municipales. On se sent
toujours un peu dépourvu de recherchistes et de personnel quand on
examine les projets de loi dont on doit traiter. Mais, si le ministre des
Affaires municipales, demain matin, disait à son équipe de mettre
les bouchées doubles et d'arriver avec une entente quelconque, je pense
qu'on pourrait satisfaire non seulement le maire de Québec, mais aussi
d'autres municipalités qui ont fait les mêmes demandes au cours
des dernières années.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, vous me permettrez deux ou
trois remarques. D'abord, j'apprécie la présence du
député de Hull, qui vient de temps à autre participer
à nos travaux. Quand il participe à nos travaux, d'habitude, il
apporte un enrichissement concret. Mais là, je m'aperçois qu'il
est de passage et qu'il voulait envoyer des fleurs à la ville de
Québec. Je peux dire que je vais me joindre et ajouter des fleurs, et il
n'y aura pas de pot, en disant que, en ce qui me concerne, je considère
que l'administration de la ville de Québec est une administration
compétente, intéressée à défendre ses
citoyens, etc.
Le Président (M. Fallu): Puis-je savoir de la part de la
commission...
M. Marcoux: Non, mais il reste que, M. le Président...
Le Président (M. Fallu): ...si l'article est...
M. Marcoux: ...vous avez permis des propos
généraux, dirais-je, ou d'introduction au député de
Hull qui nous fait l'honneur de sa présence. Je l'apprécie
beaucoup, mais je voudrais être très clair...
Le Président (M. Fallu): Je ne voudrais pas que la
commission dégénère...
M. Marcoux: Moi non plus.
Le Président (M. Fallu): ...en débat de
deuxième lecture.
M. Marcoux: Moi non plus, M. le Président, parce que je
veux très bien expliquer que l'attitude que j'adopte comme ministre des
Affaires municipales face à chacun des amendements qui est
proposé n'est pas de dire qu'on est pour ou contre la ville de
Québec, mais bien de regarder chacun des amendements qui est
proposé et, selon notre jugement, de voir si c'est le moment d'adopter
tel amendement ou si on est d'accord. La meilleure preuve, c'est qu'on a
travaillé ensemble et qu'il y a beaucoup de travail qui a
été fait en commun. On essaie d'améliorer les projets qui
sont présentés. (17 h 45)
Quant aux choses techniques, il faut bien lire l'article qui est
proposé: "Malgré la Loi concernant les droits sur les
divertissements, la ville est autorisée à imposer, relativement
aux activités tenues durant la période et sur le site du parc de
l'exposition provinciale ou quant à certaines d'entre elles, des droits
sur les divertisssements basés sur le mètre linéaire de
façade d'occupation ou de toute autre façon
décrétée par le conseil."
Comme c'est une loi qui s'applique à l'ensemble du Québec,
qui concerne les divertissements et les amusements et qui est reliée
à la taxation en général, je pense qu'il vaut la peine de
la regarder dans ce contexte-là. Je pense que ce n'est pas faire injure
au travail de la ville de Québec, de porter un jugement sur la
volonté ou les désirs de la ville de Québec d'agir
ainsi.
Le Président (M. Fallu): J'appelle donc l'article 97.
Est-il adopté? M. le ministre, l'article 97 est-il adopté?
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Rejeté sur division.
L'article 98? M. le procureur.
M. Boutin: L'article 98, M. le Président, a pour but de
permettre au comité exécutif de fixer des frais d'administration
qui pourront être exigés lorsque des chèques sont
refusés lors de leur présentation pour paiement à une
institution financière.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous quelque amendement
à proposer? M. le ministre propose une nouvelle formulation?
M. Marcoux: On accorde la même chose qu'à la ville
de Montréal.
M. Pelletier (Jean): Cela va prendre probablement cinq ans avant
que l'on revienne; cela veut dire que nous serons gelés à 10 $,
même si cela coûte 15 $. Moi, je trouve que ce n'est pas une
façon de faire et je dis que vous devriez davantage faire confiance aux
élus.
M. Tremblay: Moi, M. le ministre, je suis d'accord avec le maire
de Québec.
M. Pelletier (Jean): Si nous sommes incapables de fixer
nous-mêmes dans notre ville un tarif pour des chèques sans
provision, je ne sais pas le diable qu'est-ce que l'on fait à se faire
élire par 100 000 personnes.
M. Marcoux: D'accord, M. le maire.
Le Président (M. Fallu): S'il y a accord, cela serait du
comté de Laprairie également.
M. Saintonge: Surtout que l'on fait supporter aux contribuables
la mauvaise façon de régler des comptes de certains
contribuables.
M. Marcoux: Sur le principe, je peux vous assurer que je suis
entièrement d'accord avec la ville; c'est sur le mode
d'établissement du montant. Je suis d'accord que ceux qui
présentent des chèques sans provision, c'est à eux de
payer le coût de leur erreur et non pas à l'ensemble des citoyens.
Quant à établir le quantum, c'est parce que, pour la ville de
Montréal, le montant avait été fixé à 10
$.
Une voix: La ville de Montréal va revenir.
Le Président (M. Fallu): Donc, le papillon est
retiré et les parlementaires de la commission donnent leur accord pour
accorder cet amendement à la charte de la ville de Québec.
L'article 98 est donc adopté. L'article 99?
M. Boutin: À l'article 99, M., le Président, il y a
deux objets visés par la modification de l'article 265 de notre charte.
La première a pour but de faire disparaître la prescription
attachée au privilège relatif aux taxes. Notre charte
présentement stipule que le privilège rattaché aux taxes
s'éteint après deux années échues, alors que les
taxes elles-mêmes s'éteignent après trois années. Il
n'y a aucune espèce de raison pour lesquelles le privilège, qui
est l'accessoire de la créance, s'éteindrait avant la
créance elle-même. Alors, nous remettons les choses dans l'ordre;
ceci est au premier alinéa.
Au deuxième alinéa, nous intervenons pour préciser
que les taxes spéciales, compensations ou autres charges qui sont
à la charge d'un propriétaire d'immeuble soient
privilégiées sur son immeuble de façon à assurer,
encore une fois, la préservation de nos créances et à
faire en sorte que l'on puisse percevoir les sommes dues à la ville de
Québec.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'article
99.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie également? Alors, l'article 99 est adopté. L'article
100?
M. Boutin: Pour l'article 100, M. le Président, je vous
réfère au texte qui est à la page 23 du document jaune.
Encore une fois, nous avons modifié le texte à la suggestion et
en accord avec le contentieux des Affaires municipales.
Il s'agit de donner la possibilité à la ville de
s'entendre avec la Commission des écoles catholiques de Québec
quant à la perception de ses taxes. Présentement, les lois
existantes prévoient que la ville de Québec perçoit des
taxes pour la Commission des écoles catholiques et qu'elle doit verser
à la Commission des écoles catholiques les taxes le 1er avril de
chaque année. Or, nous versons des taxes que nous n'avons pas encore
perçues. Alors, l'amendement proposé a été soumis
aux autorités de la Commission des écoles catholiques qui sont
d'accord avec le texte. Il s'agira de s'entendre quant à un mode de
perception. En cas de désaccord, on peut faire intervenir la Commission
municipale.
Avant que vous adoptiez le texte, cependant, il y a une toute
dernière modification que je désire vous souligner. Si on parle
du texte jaune que vous avez sous les yeux, à la deuxième ligne
soulignée, le souligné commence par les mots "les frais de
perception ainsi que le taux de la retenue". Il faudrait introduire,
après le mot "taux", les mots "ou le montant". Cela se lirait ainsi:
"les frais de perception ainsi que le taux ou le montant de la retenue à
être faite pour compenser", et le texte suit. Cette modification a
été communiquée aux gens de la Commission des
écoles catholiques, de même qu'au directeur du contentieux du
ministère de l'Éducation, avec qui je parlais ce matin, et ils
ont manifesté leur accord.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, êtes-vous
prêt à en faire une proposition?
M. Marcoux: Oui, c'est cela. Je suis prêt à en faire
une motion. Techniquement, le directeur des services juridiques du Bureau de
l'Assemblée nous informe que je dois faire la motion d'amendement.
Le Président (M. Fallu): Ou qu'un député
membre fasse la motion.
M. Marcoux: Je propose la motion d'amendement d'ajouter,
après "perception de ces taxes", à la septième ligne: les
frais de perception ainsi que le taux de la retenue ou le montant à
être faite...
M. Boutin: M. le ministre. M. Marcoux: Oui.
M. Boutin: "Le taux ou le montant de la retenue".
M. Marcoux: Pardon?
M. Boutin: "Le taux ou le montant de la retenue".
M. Marcoux: D'accord: "le taux ou le montant de la retenue
à être faite pour compenser les pertes par non-recouvrement sont
fixés par le conseil".
M. Saintonge: M. le Président, je comprends qu'on ajoute
à la huitième ligne, après le mot "taux", les mots "ou
le
montant".
M. Marcoux: Oui, mais sur les jaunes. M. Saintonge: Sur les
jaunes, c'est cela.
M. Marcoux: Pour les fins du journal des Débats, il faut
que je fasse une motion pour l'ensemble. Dans le journal des Débats, on
se base sur le projet de loi initial. Pour les fins de nos travaux, on
m'informe que je dois faire motion. Cela va?
Le Président (M. Fallu): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Fallu): L'article 100 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 101. M. le
procureur.
Taux d'intérêt sur les
créances
M. Boutin: L'article 101, M. le Président, a pour but de
permettre à la ville de faire varier, en cours d'exercice financier, le
taux d'intérêt sur les sommes dues à la ville. C'est la
deuxième fois qu'on se présente devant cette commission et devant
l'Assemblée nationale avec une telle demande. Nous jugeons qu'elle est
aussi importante cette fois-ci qu'elle l'était la dernière fois.
Présentement, le conseil municipal doit fixer le taux
d'intérêt qui sera exigé aux contribuables sur les sommes
dues à la ville une fois en début d'année, ce qui fait
qu'on est à la merci des hausses ou des baisses de taux
d'intérêt.
S'il y a hausse des taux d'intérêt, le
phénomène immédiat perçu en matière de
collecte des taxes, c'est que, dès que le taux d'intérêt
dépasse ou approche celui qu'on demande sur les taxes, les contribuables
préfèrent garder leur argent, ne pas payer leurs taxes et faire
des placements avec leurs taxes. C'est une pratique courante qu'on note
régulièrement. La seule solution qui s'offre à nous est de
fixer des tarifs de taux d'intérêt à des montants
faramineux pour se protéger de cela. Je dois vous dire que cette
tactique a été employée dans certaines
municipalités de la région. On parle de taux
d'intérêt de 24% sur des taxes municipales qui ont eu cours dans
les dernières années pour se prémunir contre ce genre de
chose.
Pour assurer la perception des taxes, il est nécessaire que ce
pouvoir existe. Il est autant à l'avantage du contribuable que de la
ville du contribuable, d'une part, parce qu'il s'assurera que les taxes de
l'ensemble des citoyens entrent et, d'autre part, s'il y a une baisse de taux
d'intérêt, la ville pourra aussi s'ajuster à une baisse de
taux d'intérêt.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Je suis entièrement d'accord avec les
principes et le contenu de la demande de la ville de Québec. Mais,
comme, jusqu'à maintenant, le ministère des Affaires municipales
a toujours refusé à toutes les municipalités ce type de
demande déjà faite dans le passé, en ce qui nous concerne,
je pense que ce qui est proposé est plus équitable, dans tous les
sens, pour le citoyen. J'ai l'intention de l'introduire dans le prochain bill
omnibus du ministère des Affaires municipales pour l'appliquer à
l'ensemble des municipalités du Québec. À ce moment, il
s'appliquera à l'ensemble. Mais, comme c'est déterminé, on
va trouver la formulation technique, puis on va l'offrir à l'ensemble
des municipalités.
M. Boutin: Si vous me le permettez... M. Marcoux:
Pardon?
M. Boutin: ...M. le ministre, la ville de Québec est
régie par une charte spéciale. On a une disposition dans notre
charte qui traite de la fixation du taux d'intérêt. Lorsque vous
interviendrez dans un bill omnibus, vous devrez venir modifier par une loi
publique la loi spéciale de la ville de Québec. On est
présentement dans des modifications à la loi spéciale de
la ville de Québec.
M. Marcoux: Je le sais, mais on le fera en même temps pour
l'ensemble des citoyens du Québec qui sont touchés par la
taxation municipale. Jusqu'à maintenant, l'orientation du
ministère a été de le refuser à l'ensemble des
municipalités qui l'ont demandé, et plusieurs l'ont
demandé. Je partage les objectifs de votre demande, mais je souhaite
pouvoir l'apporter en même temps pour l'ensemble des municipalités
du Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je voudrais simplement suggérer au ministre
qu'au moment où il fera cette modification il établisse un
plafond en fonction du taux préférentiel à certaines
périodes de l'année, ce qui permettra aux municipalités de
jouer là-dedans et de faire en sorte que cet outil ne devienne pas une
forme de taxation, mais une façon pour que les citoyens paient leurs
taxes comme tout le monde.
M. Marcoux: Disons que ma première réaction
à ceci serait plutôt négative, parce que jusqu'à
maintenant, comme l'a indiqué le procureur de la ville de Québec,
la fixation étant seulement une fois par année, la tendance des
municipalités a sûrement été de mettre leurs taux
d'intérêt les plus élevés en
disant: La tendance est à la hausse et, même si c'est
à la baisse, cela va s'arrêter à un moment donné,
mais pas plus que cela. De toute façon, comme c'est un troisième
niveau de gouvernement, c'est certain que les taux d'intérêt
fixés au niveau municipal -on le constate depuis toujours - sont
beaucoup plus élevés qu'au niveau du Québec et ceux du
Québec sont plus élevés que ceux du gouvernement
fédéral.
J'ai longuement réfléchi à cette question lorsque
j'étais ministre du Revenu. Je pense que le meilleur critère pour
que les citoyens disent: Je suis autant intéressé à payer
mes comptes à la municipalité ou au gouvernement qu'à
garder mon argent à la caisse, c'est de se baser sur les taux
d'intérêt personnels. Mais c'est mon point de vue à moi.
C'est ce que j'appliquais lorsque j'étais ministre du Revenu;
c'était de se baser sur les taux de prêts personnels. À ce
moment-là, le citoyen se dit: Entre emprunter pour payer ma dette ou
payer à tempérament, c'est le même niveau.
En tout cas, j'y penserai. Je ne dis pas que c'est un refus
carré, net, à votre suggestion, M. le député de
Chambly, d'un maximum, mais un maximum, encore là, quand on a vu ce qui
s'est passé dans les trois dernières années où les
taux d'intérêt sont passés de 10% à 25% - c'est cela
la réalité; dans les municipalités, c'est allé
jusqu'à 24% ou 25% - un taux basé même sur...
M. Tremblay: Le taux préférentiel, c'est cela. Si
vous dites, par exemple, un maximum de 6%...
M. Marcoux: C'est que ceux qui ne paient pas leurs comptes,
d'habitude, aux municipalités comme au gouvernement ne sont pas
nécessairement ceux qui peuvent obtenir de la caisse ou de la banque un
prêt au taux préférentiel. Ils obtiennent le taux courant
et, des fois, probablement plus 1/2% ou 1%. Disons qu'on pourrait en
rediscuter, mais, pour le moment, je souhaite que ce changement, avec lequel je
suis d'accord, se fasse pour l'ensemble des municipalités du
Québec en même temps. De toute façon, c'est plus facile
d'informer l'ensemble des citoyens que tel changement est intervenu.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier (Jean): M. le Président, je suis
désolé qu'on ne veuille pas régler un problème
quand la charte particulière d'une ville vient en révision. Des
fois, j'ai l'impression qu'on a de bonnes idées et que le ministre veut
en garder la paternité pour une loi générale. J'aimerais
bien être crédité, de temps en temps, de mes bonnes
idées.
M. Marcoux: M. le maire, je peux vous assurer, me connaissant
quelque peu, que je rendrai bien justice à la ville de Québec -
je sais que d'autres villes l'ont demandé, mais qu'on l'a constamment
refusé - de revenir à la charge sur ceci et de m'avoir
permis...
M. Pelletier (Jean): Mais, M. le ministre...
M. Marcoux: ... d'indiquer ma position. Quant à la
paternité, vous savez, en politique... Je sais que votre souci, ce n'est
pas d'abord d'être père ou pas d'un changement quelconque; c'est
de régler les problèmes pour vos citoyens. Vous avez eu
l'impression de leur demander de trop hauts taux d'intérêt
jusqu'à maintenant. Bon! À l'avenir, vous voulez leur demander
des taux d'intérêt plus en rapport avec le marché.
M. Pelletier (Jean): Mais on n'y arrivera pas.
M. Marcoux: Pardon?
M. Pelletier (Jean): On n'y arrivera pas, parce que vous nous
refusez le pouvoir qu'on vous demande, justement, pour y arriver.
M. Marcoux: Je veux qu'on y arrive pour l'ensemble des citoyens
du Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Pelletier (Jean): C'est la sacrée culotte uniformei
M. Saintonge: C'est en plein ce que j'allais dire, M. le maire.
De toute façon, il semble que ce soit la position du ministre
là-dessus: on va attendre que les habits sur mesure que le
ministère va confectionner soient prêts. Après cela, vous
pourrez en prendre livraison.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, nous appelons
l'article?
M. Pelletier (Jean): Certainement.
Le Président (M. Fallu): L'article est appelé.
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Rejeté sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article est rejeté sur
division.
Alors, puisqu'il est maintenant 18 heures, nous suspendons nos travaux
jusqu'à demain, 10 heures.
M. Pelletier (Jean): 10 heures, demain
matin.
Le Président (M. Fallu): Oui, nous avons confirmation.
C'est bien 10 heures, demain matin. C'est un rendez-vous. Cela vous convient,
M. le maire?
M. Pelletier (Jean): Très bien, nous serons ici. Nous
n'avons pas grand choix.
(Fin de la séance à 18 h 1)