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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît; La commission parlementaire de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux ce matin afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 216, Loi
modifiant la charte de la ville de Québec.
Je rappellerais simplement que nous avons un article en suspens, soit
l'article 5. J'appellerai donc l'article 102. Je demanderais à M. le
secrétaire de nous rappeler la liste des membres de notre commission
parlementaire. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Assad (Papineau), Mme Bacon (Chomedey),
MM. Beauséjour (Iberville), Ciaccia (Mont-Royal), Côté
(Charlesbourg), Desbiens (Dubuc), Fallu (Groulx), Mme Juneau (Johnson), MM.
Lafrenière (Ungava), Le Blanc (Montmagny-L'Islet), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Marquis (Matapédia), O'Gallagher
(Robert Baldwin), Rochefort (Gouin), Rocheleau (Hull), Rodrigue (Vimont),
Saintonge (Laprairie), Tremblay (Chambly), Vaillancourt (Orford), Marcoux
(Rimouski), Brouillet (Chauveau).
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il y a des changements
à annoncer?
M. Saintonge: II y aurait certains changements. Avez-vous la
feuille d'hier?
Le Président (M. Fallu): Oui.
Une voix: Nous voudrions remplacer M. Ciaccia par Mme...
Mme Bacon: ...par Mme Bélanger qui sera ici ce matin.
M. Saintonge: Donc, remplacer M. Assad par M. Rivest
(Jean-Talon), M. Ciaccia par Mme Bélanger (Mégantic-Compton) et
M. O'Gallagher par M. Doyon (Louis-Hébert).
Le Président (M. Fallu): Parfait. On doit rappeler
également que le ministre est membre de la commission ainsi que le
proposeur du projet de loi, le député de Chauveau, M.
Brouillet.
Article 102. M. le procureur, vous allez nous le présenter
rapidement.
Dépôt du budget
M. Jolicoeur (Pierre): II y a deux éléments
à l'article 102. Au premier paragraphe: Cette modification a pour but de
permettre à la ville de préparer son budget ou de déposer
son budget pour le 31 décembre, plutôt que le 20 décembre.
C'est en concordance avec la Loi sur les cités et villes et c'est pour
faciliter notre préparation.
Quant au deuxième paragraphe, c'est pour permettre de
réduire la réserve que l'on doit inclure dans le budget, soit la
réserve sur la perte sur la perception et l'imposition sur le budget,
qui était de 1%; on la réduit à 0,5 de 1%. C'est un ratio
du budget total. Le budget total augmentant, ce ratio est rendu maintenant trop
élevé. Il y a lieu de le réduire.
Le Président (M. Fallu): II y a accord des parties?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 103.
M. Jolicoeur: L'article 103 a pour but de permettre au conseil,
en cours d'année, d'acquitter des dépenses pour un montant plus
élevé que celui qui est prévu au budget, dans la mesure
où les sommes sont disponibles et font l'objet d'un certificat de
disponibilité émis par le trésorier.
Le Président (M. Fallu): Commentaire de la part du
ministre?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 104?
M. Jolicoeur: L'article 104 est une modification de concordance
en raison de la modification de la date du budget, qu'on vient de voir à
l'article 102, du 31 décembre. C'est une modification de
concordance.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que l'article 104 est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 105?
Dépense des sommes disponibles
M. Jolicoeur: L'article 105 n'est pas de concordance, c'est le
pendant de l'article 103 qu'on vient de voir, c'est pour permettre au conseil
d'effectuer des dépenses à même des sommes disponibles
lorsqu'elles font l'objet d'un certificat de disponibilité de la part du
trésorier entre la fin de l'exercice financier et la date à
laquelle le trésorier émet ses états financiers.
Le Président (M. Fallu): M. Mainguy, vous aimeriez vous
faire entendre?
M. Mainguy (Pierre): Oui, j'aimerais manifester mon
désaccord sur cette modification parce que cela aurait pour effet, par
exemple, à partir d'un budget voté en 1983, de prendre des sommes
du budget de 1983 pour les affecter à des dépenses de
l'année 1984. Par exemple, dans le mois de janvier, il pourrait y avoir
des dépenses du budget de 1984 qui seraient imputées au budget de
1983. Au point de vue de la clarté pour les citoyens, afin qu'ils
sachent quelles dépenses et quels revenus font partie de l'année
1983 et lesquels font partie de l'année 1984, cela pose des
problèmes.
Le Président (M. Fallu): Une remarque de la part du
procureur. Oui, nous vous écoutons.
M. Jolicoeur: Si vous me le permettez, M. le Président,
afin d'éclairer les membres de la commission, la ville de Québec,
à l'article 289, possède actuellement un pouvoir similaire.
Actuellement, lorsque les états financiers sont déposés,
la ville de Québec peut affecter le surplus à toute fin qu'elle
détermine. Le but de l'amendement est pour permettre de faire face
à des dépenses urgentes, qui pourraient se présenter entre
le 31 décembre de l'année et la date à laquelle les
états financiers sont disponibles, dans la mesure où le
trésorier nous dit qu'effectivement il y aura un surplus, que ces sommes
sont disponibles et qu'il est possible de les dépenser
immédiatement plutôt que d'attendre le dépôt des
états financiers pour les affecter à ce moment-là
seulement aux fins pour lesquelles le conseil le jugera à propos.
Le Président (M. Fallu): Des remarques de la part des
membres de la commission?
M. Marcoux: Nous sommes en partie en accord et en partie en
désaccord avec le projet d'article 105. En fait, nous souhaiterions
qu'il soit amendé pour supprimer le dernier membre de phrase: "toute
somme ainsi affectée est réputée avoir été
dépensée au cours de cet exercice financier". La modification,
comme on le dit, a pour but de permettre à la ville d'effectuer des
dépenses après la fin d'un exercice financier, à
même le surplus des revenus sur les dépenses de cet exercice.
La comptabilisation des livres doit être fidèle aux
dépenses qui ont été faites à telle date et non pas
dire que les dépenses effectuées par la suite peuvent être
payées sur des surplus budgétaires. En fait, l'objectif de la
ville, je le comprends, est de faire en sorte que les surplus d'une
année puissent servir à payer des dépenses de
l'année suivante. Je pense qu'en termes de comptabilité et
d'adéquation entre les dépenses et les revenus de telle
année et les surplus qui peuvent en découler, il doit y avoir un
équilibre. Nous sommes contre le fait d'adopter la dernière
partie de la phrase: "toute somme ainsi affectée est
réputée avoir été dépensée au cours
de cet exercice financier."
Le Président (M. Fallu): Une réaction de la part de
M. le maire?
M. Pelletier (Jean): Selon l'intervention du ministre, cela
voudrait dire qu'il faudrait modifier le budget de 1984 si ce n'est pas
imputé à l'exercice de 1983.
M. Marcoux: Ce qu'on veut, c'est que les dépenses de telle
année soient payées telle année, mais que vous ne puissiez
pas prendre les dépenses de 1984 et les faire payer à même
les surplus de 1983, ce que vous permettrait ce que vous proposez.
M. Pelletier: C'est-à-dire que ce que vous voulez, c'est
qu'on attende d'avoir déclaré le surplus et qu'une fois le
surplus déclaré - parce que nous, au niveau municipal, on parle
de surplus - à ce moment-là, on l'affecte à ce qu'on
veut...
M. Marcoux: Selon ce qui...
M. Pelletier: ...suivant le pouvoir qu'on a
déjà.
M. Marcoux: Selon le pouvoir que vous avez déjà,
mais, à ce moment-là, vous êtes obligé de
déclarer le surplus que vous avez. Les dépenses de 1984 sont
déclarées comme des dépenses de 1984. Il faut bien
comprendre que, théoriquement, dans la loi, le surplus de telle
année, c'est ce qui sert à payer... C'est le premier revenu de
l'année suivante. Juridiquement, les municipalités n'ont pas le
droit de thésauriser et de faire des surplus. Les surplus de telle
année sont les premiers revenus de l'année suivante.
Le Président (M. Fallu): J'aimerais comprendre. M. le
maire vous a posé une
question très précise: Est-ce que la ville ne serait pas
autorisée à piger à même ses surplus avant le
dépôt des états financiers? J'imagine que la réponse
est négative.
M. Marcoux: Non. Elle pourrait piger dans ses surplus, mais non
pour payer des dépenses de 1984. Elle ne peut affecter des
dépenses de 1984 à l'année 1983. Ce qui est
proposé, c'est de faire en sorte que les dépenses de 1984
puissent être affectées à l'année 1983, ce qui est
différent d'utiliser les surplus pour payer les dépenses de la
nouvelle année qui est commencée. C'est différent de
prendre les dépenses de 1984 pour les affecter à 1983 et de
prendre des surplus pour payer les dépenses de la nouvelle année.
C'est ce que poursuit l'article.
Le Président (M. Fallu): M. Mainguy.
M. Mainguy: C'est exactement le sens de l'intervention que je
faisais tantôt. On n'est pas d'accord pour qu'une dépense faite en
janvier 1984 soit comptabilisée comme étant une dépense
faite en 1983. Ce serait rendre les choses contraires à la
réalité.
M. Marcoux: Relisons le texte ensemble. La dernière phrase
est très claire. Si on ne la supprimait pas, cela donnerait: "toute
somme ainsi affectée est réputée avoir été
dépensée au cours de cet exercice financier." Une dépense
de 1984 aurait été réputée avoir été
faite en 1983. Je dis qu'on ne peut accepter ce projet.
Le Président (M. Fallu): Ce qui n'empêche pas la
ville, néanmoins, d'affecter, dès le mois de janvier, les surplus
avant même le dépôt...
M. Marcoux: Actuellement, elle peut le faire, mais elle ne peut
pas faire passer une dépense de 1984 comme étant une
dépense faite en 1983.
M. Pelletier: Je veux bien indiquer au ministre qu'il
n'était pas question pour nous de...
M. Marcoux: D'accord. (10 h 30)
M. Pelletier: ...faire passer des dépenses de
fonctionnement d'une année sur le budget de l'année
antérieure. Ce n'est pas cela du tout.
M. Marcoux: C'est ce que le texte dit.
M. Pelletier: Enfin, vous savez, un pouvoir qu'on donne, on peut
en abuser, M. le ministre. Je pense qu'on n'a pas abusé des pouvoirs que
vous nous donnez...
M. Marcoux: Non, ce n'est pas la question de...
M. Pelletier: ...et ce n'était pas notre intention d'en
abuser. Ce que je dis, par exemple...
M. Marcoux: Non, je ne prête... Je veux être bien
clair. Je ne prête d'intention à personne. Vous dites: Est-ce un
pouvoir dont vous pourriez abuser? Je ne prête aucunement d'intention. Je
dis que le texte proposé dit: toute somme affectée est
réputée avoir été dépensée au cours
de cet exercice financier, c'est-à-dire qu'une dépense faite en
1984 serait réputée, si on adoptait l'article que la ville
propose, avoir été faite en 1983. Je dis qu'on ne peut pas
accepter cela. Ici, je ne prête pas d'intention. Je lis un texte que vous
avez proposé.
M. Pelletier: Ce qui arrive, M. le ministre, c'est qu'on peut
recevoir... Par exemple, j'ai reçu, au mois de décembre de l'an
dernier, une demande de subvention du musée du séminaire. Le
fédéral et le provincial ayant donné 6 800 000 $, on nous
a demandé 150 000 $. Si je n'avais pas été assuré
parfaitement qu'il y aurait un surplus dépassant ce montant, je n'aurais
peut-être pas pris le risque, en décembre, de faire approuver par
le conseil le versement de la subvention qui, de toute façon, a
été voté à l'unanimité. Mais si, au moment
où on a fait les états financiers en janvier, on s'était
aperçu que l'exercice de 1983 se soldait avec un surplus qui aurait
dépassé les 150 000 $, on aurait pu, dès ce
moment-là, avec un certificat du trésorier, demander au conseil
de prendre une partie du surplus et de décréter la subvention
imputable à l'année précédente. Voilà ce
qu'on veut faire. Ce ne sont pas des dépenses de fonctionnement
payées à la police.
M. Marcoux: Pourquoi cela serait-il imputable à 1983 alors
que c'est versé et payé en 1984?
M. Pelletier: Parce qu'à ce moment-là je vais
être obligé d'amender mon budget de 1984 et de
décréter une dépense supplémentaire avec un revenu
supplémentaire. Au moment, M. le ministre, où j'adopte mon budget
de 1984, mon surplus de 1983 n'est même pas déterminé.
J'adopte mon budget de 1984 alors que l'année financière 1983
n'est pas terminée. Je ne peux pas savoir quel est mon surplus. Je ne
peux pas approprier mon surplus d'une année non terminée dans un
état financier, dans des budgets que j'adopte.
M. Marcoux: Mais pourquoi, à ce moment-là,
donnez-vous le pouvoir d'affecter
une dépense faite en 1984 à l'exercice de 1983? C'est cela
qui est demandé, qui est nouveau dans votre demande. C'est d'affecter
une dépense faite en 1984 à 1983.
M. Pelletier: C'est-à-dire que c'est la flexibilité
pour le conseil de pouvoir décider de l'emploi de fonds disponibles
pendant le temps où le surplus n'est pas déclaré. C'est ce
qu'on demande, point final.
M. Boutin (Denis): M. le ministre, si vous me permettez...
M. Pelletier: C'est le conseil qui décide et non
l'exécutif. Ce sont les fonds votés par le conseil et
prélevés par le conseil. Il n'y a rien de cela qui est secret ou
qui se fait en dessous de la table.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, vous êtes en
train de nous dire qu'en comptabilité municipale...
M. Marcoux: Ce que vous dites, vous l'avez...
Le Président (M. Fallu): M. le ministre...
M. Marcoux: Je m'excuse.
Le Président (M. Fallu): ... une ville ne peut pas
actuellement affecter des surplus qui ne sont pas connus, mais qui sont
soupçonnés tant qu'il n'y a pas le dépôt du rapport
financier.
M. Pelletier: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, il y a un problème
réel que vous soulevez.
M. Marcoux: Pour régler ce problème, dans la
première partie, on dit, par exemple, que vous ne pouvez affecter une
dépense de 1984 en 1983, et on est prêt à l'accepter. Vous
dites: Le conseil peut également affecter, pour les fins qu'il
détermine, après l'expiration d'un exercice financier mais avant
que le relevé des revenus et dépenses de cet exercice ne soit
établi par le trésorier, tout excédent des revenus sur les
dépenses de l'exercice financier terminé, ayant fait l'objet d'un
certificat de disponibilité émis par le trésorier. En
somme, si votre trésorier vous dit que vous avez des
disponibilités financières, vous pouvez l'affecter, mais vous ne
pouvez pas dire que c'est une dépense faite en 1983 alors que la
dépense est faite en 1984. On est prêt à accepter la
première partie de votre demande, mais la deuxième partie, que la
dépense faite en 1984 soit réputée faite en 1983, on ne
peut l'accepter.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le ministre, cela me semble
être un problème artificiel dû aux techniques de
comptabilité. Si, par hypothèse, notre surplus était
établi et les états financiers étaient
déposés dès le 31 décembre 1983 et qu'on
connaissait, dès le 30 décembre après-midi, ce qui va se
passer en matière de surplus, la journée du 31 décembre,
dans le cadre de l'exercice financier 1983, on pourrait décréter
des dépenses à même ce surplus anticipé ou ce
surplus réel.
M. Marcoux: Ce qu'on peut faire actuellement.
M. Boutin: Est-ce qu'on me suit jusque-là? Ce qu'on peut
faire actuellement, avec le pouvoir qu'on vient de se faire donner,
au-delà du 31 décembre, je ne peux plus le faire, sauf que c'est
la même réalité et je dépense toujours à
même des revenus imprévus ou un surplus de 1983. Si je le fais en
1984 et si j'accepte votre suggestion, je devrai modifier mon budget de 1984
pour l'augmenter en conséquence alors que ce sont les revenus de 1983
qui ont été augmentés.
Le Président (M. Fallu): Mais, entre-temps, une fois que
le dépôt du vérificateur est fait, les surplus que vous
utilisez en cours d'année, après le mois de mars, est-ce que vous
les imputez au budget de 1984 ou de 1983?
M. Boutin: Présentement notre charte -regardez la colonne
de gauche du document -ne précise pas ce point. Elle dit tout simplement
que le surplus peut être affecté par le conseil aux fins qu'il
détermine et ce point n'est pas précisé. Le budget de 1984
n'est pas modifié dans une telle circonstance. Il n'y a pas de
prescription dans la charte.
M. Pelletier: On décrète l'imputation, mais sans
affecter le budget.
M. Boutin: On veut préciser que c'est bien de l'argent de
1983. On veut l'embarquer sur le budget de 1983 et non pas l'embarquer sur le
budget de 1984. Ce n'est pas un revenu de 1984.
M. Marcoux: Le surplus de 1983 devient le premier revenu de 1984.
Il ne fait plus partie du budget de 1983 à partir du moment où il
n'a pas été dépensé en 1983. C'est pour cela qu'on
ne peut pas accepter votre demande.
M. Mainguy: Je veux simplement dire que, s'il faut changer le
budget de 1984, il faudra le faire en cours de route parce que,
si on acceptait cela, cela voudrait dire que pendant les mois de
janvier, février, mars, parce que les états financiers sont
déposés à la fin de mars, des fois au début
d'avril, il y a des dépenses qui pourraient même dans le mois de
mars être imputées à l'année 1983. Je pense que,
pour les citoyens, pour la population en général, c'est
très important de savoir ce qui a été perçu comme
revenu en 1983 et ce qui a été dépensé en 1983. Il
y a là une possibilité de jouer sur deux années qui
m'apparaît exorbitante.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: On a d'autres points peut-être plus
importants que celui-là. Si le ministre me dit qu'il est prêt
à me donner le texte jusqu'après les mots: et
déposé au conseil, tous les mots suivants étant
rayés, on l'accepte.
M. Marcoux: D'accord. Adopté avec amendement.
Le Président (M. Fallu): La commission se dit d'accord
pour retirer...
M. Marcoux: Je fais motion pour supprimer...
Le Président (M. Fallu): À la suggestion de la
ville et en accord avec la commission, M. le ministre propose que nous
retirions à la fin de l'alinéa après le point et virgule,
les mots: "toute somme ainsi affectée est réputée avoir
été dépensée au cours de cet exercice financier."
La motion d'amendement est adoptée. L'article 105 est adopté tel
qu'amendé. L'article 106.
M. Boutin: À l'article 106, on demande d'introduire dans
la charte - on doit aller au document jaune parce qu'il y a des modifications -
quatre nouveaux articles, c'est-à-dire les articles 309a, 309b, 309c et
309d. En ce qui concerne les articles 309a et 309b, j'ai des communications de
la part du ministère. On nous a fait une proposition de texte. Je vous
demanderais de suspendre l'étude de ces deux articles 309a et 309b pour
qu'on ait le temps de regarder cela et revenir cet après-midi à
ce sujet.
Le Président (M. Fallu): Suspendons simplement l'article
106...
M. Boutin: Au complet? D'accord. Le Président (M.
Fallu): Au complet.
M. Mainguy: Est-ce qu'on peut avoir une copie de ce texte
nouveau?
Le Président (M. Fallu): Oui et qu'une copie soit
disponible également pour les parlementaires. L'article 106 est
suspendu.
M. Pelletier: M. le Président, est-ce que vous suspendez
l'article 106 au complet?
Le Président (M. Fallu): Au complet, simplement pour
faciliter la procédure. C'est pour cela.
Une voix: On est en train de le faire. Le Président (M.
Fallu): D'accord.
M. Pelletier: C'est que, maintenant que la presse est ici,
j'aurais voulu parler de 309c.
M. Marcoux: La municipalité... Pas de problème,
309c.
Le Président (M. FaUu): D'accord, appelons 309c.
Système de taxation des terrains
patrimoniaux
M. Pelletier: M. le Président, je veux vous indiquer la
portée de cet article et le pourquoi de cet article. Il y a eu des
amalgamations de terrains à la ville de Québec au cours du
début des années soixante-dix qui ont intégré au
territoire de la ville des territoires qui sont, je dis, semi-urbains, mais ils
sont pratiquement ruraux et nous avons un cas qui me semble inéquitable
créé par la Loi sur la fiscalité municipale. Des terrains
qui ne sont pas compris dans la zone décrétée comme zone
agricole par la Commission de protection du territoire agricole sont donc
évalués comme des terrains urbains. Il s'agit de grands terrains
patrimoniaux, je dirais, qui ont été transmis par voie de
succession de génération en génération et qui font
que les propriétaires actuels se trouvent, par voie de succession... Ils
n'ont pas d'acquisitions; il ne s'agit pas d'avoir regroupé des terrains
pour des fins de spéculations là, il s'agit simplement d'un
héritage transmis de père en fils qui fait que les
propriétaires actuels sont propriétaires d'immenses terrains qui
ne peuvent pas être utilisés actuellement, qui ne peuvent pas
être morcelés, dont le développement n'est pas envisageable
du tout à l'heure actuelle et dont la taxation devient carrément
prohibitive, en particulier dans les territoires de Charlesbourg-Ouest et du
haut de Neufchâtel.
Ces gens là nous ont dit, à mon sens avec une
simplicité désarmante mais une vérité aussi
désarmante, que le système de taxation actuel était en
train de les sortir de leurs propriétés unifamiliales parce que,
comme simples propriétaires, avec cet immense terrain, ils avaient des
charges fiscales telles qu'ils ne pouvaient plus les
payer. Et, ils nous ont dit: Vous êtes en train tranquillement de
nous déposséder de notre bien parce qu'on ne sera plus capable de
satisfaire à nos obligations. Ce qu'on vous demande, c'est de trouver un
mécanisme qui nous permettrait de différer une partie du paiement
des taxes. On ne vous demande pas d'avoir une taxation différente pour
nous, on vous demande d'avoir la possibilité de différer une
partie. Cette partie différée, ce compte à payer aurait
évidemment privilège d'hypothèque sur l'ensemble. Dans dix
ans quand on fera notre coût d'argent parce qu'à ce moment on
réalisera l'ensemble de la vente de la propriété, de notre
gain de capital on vous paiera les arrérages de taxes
différées avec intérêt au taux convenu. Ces gens ont
simplement demandé qu'on les aide à ne pas sortir de chez eux.
Ils n'ont pas demandé qu'on les traite différemment. Ils ont
simplement demandé d'être admis à un paiement
différé. J'ai déjà soumis ce problème
à l'attention du ministère et des experts fiscaux. C'était
probablement un trop petit problème, il n'a pas fait l'objet de beaucoup
de considération. Il reste que, dans ma ville, il y a des gens qui sont
pénalisés et je voudrais être équitable à
leur égard comme aux autres.
Le Président (M. Fallu): M. le représentant.
M. Mainguy: M. le Président, justement le problème
que soulève M. le maire est dans un district que je représente.
Je crois que dans la loi qui est là il faudrait préciser
davantage les terrains qui sont visés. Dans notre vocabulaire on a
parlé de terrains patrimoniaux, c'est-à-dire ceux des personnes
qui héritent du bien familial ou des personnes assez âgées
qui se ramassent avec une grande propriété, qui n'ont pas
beaucoup de revenus et qui ne sont plus capables d'acquitter ses taxes.
J'aimerais que ce soit plus clair et qu'on vise ces propriétés.
Actuellement, comme le projet de loi est présenté, il peut y
avoir de ces grands terrains qui ne sont pas nécessairement dans le
territoire dont on vient de parler. Je pense qu'il devrait y avoir une
définition des terrains que l'on vise. Un peu plus loin on parle de
biens patrimoniaux de la ville mais je ne pense pas que cela fasse
référence à ce qu'on vise dans cet article. Il ne faudrait
pas favoriser non plus la spéculation dans un endroit plus près
du centre-ville, par exemple.
Le Président (M. Fallu): On constate également que
dans certains territoires agricoles qui sont en bordure de ville une partie
d'une ferme, soit la plus grande partie, est zonée verte mais qu'une
partie est zonée blanche et est actuellement en exploitation. La Loi sur
la fiscalité municipale fait que progressivement la taxe sur la partie
blanche va monter alors qu'il n'y a pas de services sur cette partie. Il n'y a
aucune possibilité de revente à qui que ce soit. En
conséquence, c'est un agriculteur qui devra voir progressivement ses
taxes grimper d'une façon assez faramineuse sur une partie de sa terre
qu'il continue à cultiver, selon un indice prévu dans la Loi sur
la fiscalité municipale.
Une voix: II est rendu au maximum, je crois.
Le Président (M. Fallu): Non, il commence seulement,
maintenant. M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Si je comprends bien la demande de la ville de
Québec, la ville deviendrait une sorte de créancier, une sorte de
prêteur de ces sommes et même un créancier
hypothécaire jusqu'à un certain point sur les terrains ainsi
protégés. (10 h 45)
D'autre part, l'opposition au conseil de ville de Québec
suggère qu'on légifère d'une façon
particulière pour un cas, ce qui est toujours assez odieux. Normalement,
quand on légifère, on légifère sur un principe. On
ne légifère pas pour dire: On exempte ou on n'exempte pas telle
personne. C'est assez rare qu'on le fait et c'est toujours assez odieux de le
faire.
De plus, c'est sûr que j'ai de la difficulté à
visionner le problème, mais ces terrains, qui semblent être quand
même assez grands, sont-ils présentement cultivés?
M. Pelletier: Certains le sont; certains ne le sont pas.
M. Tremblay: Sont-ils adjacents à une zone agricole?
M. Pelletier: Certains oui, certains non.
M. Tremblay: Alors, ce n'est pas un cas qu'on touche, c'est
plusieurs terrains.
M. Pelletier: C'est un type de cas, M. le député,
pas un cas.
M. Tremblay: Alors, à ce moment-là, je comprends
mal l'attitude de l'opposition qui dit légiférer sur un cas. Il
faudrait avoir une liste de cas, si je comprends bien.
M. Mainguy: Par exemple, il y a une chose qu'il faut remarquer:
c'est le conseil qui va décréter quel terrain va pouvoir
être privilégié par ces taxes différées.
Le Président (M. Fallu): Vous voudriez voir la liste des
lots inscrite dans une annexe de la loi?
M. Mainguy: Pardon?
Le Président (M. Fallu): Vous voudriez voir la liste de
ces lots inscrite en annexe de la loi?
M. Mainguy: Non, non, ce que je voulais simplement souligner
tantôt pendant mon intervention, et c'est aussi l'intention de M.
Gilbert, c'est qu'on a quand même une certaine inquiétude que
cette politique favorise une spéculation. Par exemple, un
spéculateur pourrait profiter de la politique... Non, non, laissez-moi
terminer, je veux seulement dire que, si on acceptait cette politique au
centre-ville pour une propriété immobilière où il y
a un immense terrain, on pourrait peut-être favoriser quelqu'un qui garde
son terrain inactif très longtemps et ainsi favoriser la
spéculation immobilière. Dans ces cas-là ce serait nocif,
mais dans les cas d'une partie de notre ville où c'est davantage
agricole, où c'est moins dense et où il y a moins ces
problèmes de spéculation, il y a un problème réel
qu'il faudrait résoudre. Mais, ce qui nous inquiète et c'est ce
qu'on voulait soumettre à la commission parlementaire, c'est que cette
politique aille encore plus loin et permette à des gens, davantage au
centre-ville, d'en profiter.
De plus, il y a aussi une chose remarquable là-dedans, c'est que
cela va devoir passer au conseil qui, dans l'article, va devoir se prononcer
à ce sujet. Alors, si des gens pensent que tel terrain risque
d'être transformé pour des raisons de spéculation urbaine
et non pas pour des raisons de services à des gens qui payent des taxes
très élevées dans une zone agricole, le débat
pourra peut-être se faire au conseil. Mais, il y a effectivement... Je
pose encore une fois la question pour faire suite à la remarque de M. le
député: Puisque c'est le conseil qui décréterait si
cela doit ou non faire partie de cette possibilité de différer
les taxes, à ce moment-là, n'y a-t-il pas deux poids, deux
mesures ou deux politiques différentes qui s'appliqueraient?
M. Tremblay: C'est un cas très délicat et
très dangereux. Les remarques du conseiller de l'opposition nous
démontrent la porte ouverte que cela peut créer dans le sens que
cela pourrait éventuellement vouloir dire que les municipalités
deviendraient créancières hypothécaires pour des gens
incapables de payer les taxes. Comme principe, si on doit accepter un article
comme celui-là, il faudra qu'il soit terriblement bien
balisé.
M. Pelletier: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, j'ai bien fait attention
dans mon exposé de départ d'indiquer qu'il s'agissait de terrains
patrimoniaux transmis par voie de succession de père en fils et non pas
de terrains sujets à la spéculation ou assemblés par la
spéculation. Il me semble avoir été clair à ce
sujet, de sorte que, lorsque j'ai entendu l'opposition au conseil de ville nous
prêter des intentions de peut-être favoriser des
spéculateurs... Je regrette beaucoup, on nous fait des procès
d'intention alors que j'ai bien indiqué que c'était un article
pour des terrains patrimoniaux transmis par succession dans Charlesbourg-Ouest
et Neufchâtel. J'ai balisé notre demande et j'ai
déjà informé le ministère que ce qu'on
désire, c'est régler le problème. Mettez-y toutes les
balises, les attaches, les fignolages, les couleurs que vous voudrez, si le
problème est réglé, je suis parfaitement d'accord à
vivre avec n'importe quel texte pourvu que ce problème-là se
règle.
Le Président (M. Fallu): M. Gilbert.
M. Gilbert (Gilles): Précisément, c'est pour dire
que je suis d'accord avec la solution qu'on veut apporter au problème.
Simplement, le sens de mon intervention est que je trouvais que l'article
présent semblait trop large et que je préférerais qu'il y
ait des balises parce que ce que M. le maire vient de dire, ce qu'il a
indiqué, les terrains patrimoniaux, ce qu'il a indiqué
très clairement, disons que ce n'est pas écrit dans la loi.
Peut-être que cela ne peut être écrit trop
précisément, mais je pense qu'il devrait quand même y avoir
quelques balises dans la loi pour savoir exactement quels sont les terrains que
l'on vise par cet article.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: J'aurais une question à poser au maire de
Québec. Qu'est-ce qui...
Le Président (M. Fallu): M. le maire, une question vous
est adressée.
M. Marcoux: Qu'est-ce qui fait que le problème s'est
amplifié dans les récentes années?
M. Pelletier: J'ai l'impression, enfin, j'ai senti cela
dès les élections de 1981 qui suivaient l'application de la
réforme fiscale; cela a été un tollé de la part de
tout ce monde et ce tollé existe depuis ce temps. Je me suis
engagé à ce moment à tenter de régler par une voie
législative le problème que je ne peux régler autrement.
Comme c'est la première fois qu'on se présente depuis ce temps,
sauf avec notre petit projet de loi de six articles l'an dernier, j'essaie de
le régler à la première occasion. Ces gens
ne sont pas dans la zone agricole.
M. Marcoux: Oui. Je veux savoir quel est le lien entre la
réforme de la fiscalité municipale et le problème de
taxation pour ces quelques familles dont vous parlez.
M. Pelletier: Malheureusement, M. le Président, notre
trésorier n'est pas ici. Ces gens, par l'application de la
réforme fiscale, ont vu leur compte de taxes monter de façon...
Je pense que l'évaluation des terrains à ce moment a
été révisée et l'évaluation a fait que la
valeur s'est accrue considérablement et, évidemment,
multipliée par le taux de taxes, cela fait.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Pelletier: Ils ne sont pas évalués comme des
terrains de zone agricole.
M. Saintonge: M. le maire, est-ce que vous pouvez nous dire:
C'est tout le jeu des articles 214 à 217, je pense, où vous aviez
un maximum pour une ferme à ce moment qui était imposé
à 375 $ l'hectare.
M. Pelletier: Ce ne sont plus des fermes, M. le
député.
M. Saintonge: C'est cela.
M. Pelletier: Ce ne sont plus des fermes.
M. Saintonge: C'est cela. Mais, précisément
à cause du fait qu'ils sont sortis de la zone verte - on est rendu dans
la zone blanche - les dispositions de l'article 217 prévoient que
pendant deux ans cela ne s'applique pas; aux quatrième, cinquième
et sixième années, on progresse jusqu'au maximum. À la
septième année, c'est le maximum de la taxe et, comme vous le
mentionnez, sur les terrains qui ne peuvent être
développés, où la ville n'est pas rendue, les gens sont
pris à payer des taxes considérables pour des terrains sur
lesquels ils ne peuvent absolument rien faire.
M. Pelletier: Et, de l'avis de la ville, ce ne sont pas tous les
terrains qu'on pourrait régler. On ne serait pas justifié
d'inclure tout cela dans la zone agricole, non plus de par la localisation de
certains terrains, mais le problème reste pareil pour eux.
M. Saintonge: À ce moment, ce que vous demandez par cela,
ce n'est pas que ces gens soient exemptés de la taxe mais que le
paiement soit différé: lorsque les terrains seront vendus, sur le
capital qu'ils récupéreront, ils régleront leur
problème de taxes.
M. Pelletier: Voilà.
M. Saintonge: D'accord.
M. Pelletier: Nous demandons cela sur le terrain, non sur les
édifices.
M. Saintonge: D'accord. Mais, de toute façon,
généralement, il n'y a pas d'édifice là-dessus.
M. Pelletier: Mais, il y a une maison. M. Saintonge: Oui.
D'accord.
M. Pelletier: Ordinairement, ils ont leur maison. Ils ne
pourraient différer 25% des taxes imputables à la
résidence. C'est uniquement sur le terrain.
M. Saintonge: Mais, à ce moment, l'exception ou le pouvoir
que vous demandez de faire s'appliquera indistinctement pour tous les terrains.
On ne vise pas des terrains particuliers. C'est un principe
général pour l'ensemble des terrains qui sont là. C'est
pour cela que la demande faite d'identifier certains terrains particuliers, si
on faisait cela, on arriverait pratiquement à un... On ne parle pas d'un
"spot zoning" mais d'un "spot taxing" contre certaines personnes, ce qui est
défendu finalement. C'est qu'on donne le principe général
d'application. Tous les cas visés sont compris là-dedans. Ce
n'est préjudiciable à personne.
M. Pelletier: C'est ce que j'avais à l'esprit, M. le
député, quand, tout à l'heure, en réponse au
député de Chambly, j'ai dit qu'on ne visait pas un cas, mais un
type de cas.
M. Saintonge: Exactement. M. Pelletier: Cas au
pluriel.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec le fait de viser un type de
cas particuliers et non pas d'identifier chacun des cas individuellement. Je
suis d'accord avec cela.
Je pense que le problème que vous soulevez est véridique.
On l'a déjà vu dans d'autres municipalités. Je pense que
la ville de Québec prend les moyens pour régler le
problème de ses contribuables; à mon point de vue, c'est un point
positif. À tout le moins, je serais peut-être favorable à
le faire et on pourra voir ce que cela pourrait donner éventuellement
comme situation. C'est une expérience première qui pourrait
être permise dans un cas comme cela. Cela s'applique
particulièrement à la ville de Québec. Si d'autres villes
sentent le besoin de le faire, à ce moment, on pourra venir le
demander. Si éventuellement on se rend compte que la situation
est généralisée dans plusieurs municipalités, on
peut dans ce cas intervenir par la loi générale pour,
précisément, la modifier. Mais, puisque c'est une situation
particulière qui dure depuis quelques années à
Québec, qu'on la dénonce et qu'on veuille la corriger au bienfait
des contribuables, tout en n'enlevant rien aux autres contribuables non plus
puisque des intérêts seront payés sur les montants dus, je
serais favorable à un tel principe, à tout le moins, pour voir ce
que ça pourrait donner. Cela m'apparaît conforme à une
réalité particulière pour les gens qui sont
affectés et qui se voient imposer un montant de taxes important qu'ils
ne peuvent pas payer, à moins de se départir de terrains à
un prix beaucoup moindre que ce qu'ils pourraient en retirer.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: Je veux juste ajouter que le principe de la
corporation municipale créancière, c'est déjà dans
la loi. Le privilège que nous avons sur le paiement des taxes
foncières, qui doivent être réglées avant tout, rend
la ville créancière hypothécaire, à toutes fins
utiles. C'est un principe que le législateur a déjà
reconnu.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, j'ai l'impression que la
ville de Québec a bien étudié le dossier. J'aurais
quelques questions à poser, je suis certain qu'on pourra répondre
à mes interrogations. À toutes fins utiles, ce que vous demandez,
c'est de pouvoir être le créancier hypothécaire de ces
terrains pour les montants des taxes plus les intérêts.
M. Pelletier: Pour le montant des taxes différées,
qui ne devraient pas dépasser un certain pourcentage, avec les
intérêts sur les montants dus et cumulés d'année et
année.
M. Tremblay: Qu'est-ce qui fait que ces gens, qui sont
propriétaires des terrains, ne peuvent pas hypothéquer leur
terrain annuellement, chez des prêteurs normaux, pour payer leurs
taxes?
M. Boutin: Un prêteur normal ne leur consentira pas un
prêt pendant dix ans sans qu'il y ait un remboursement entre maintenant
et la dixième année. Nous, ce qu'on leur offre, c'est que la
dette encourue chaque année de 1000 $, 2000 $, 10 000 $ n'est pas
exigible avant dix ans, de même que les intérêts dus.
M. Tremblay: Dans ce cas, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'envisager la possibilité, par exemple, que ces gens puissent emprunter
l'argent et donner le pouvoir à la municipalité de garantir le
paiement à ces personnes, au lieu que la ville emprunte pour faire cela,
finalement, pour faire la même opération?
M. Pelletier: C'est-à-dire qu'on ne perçoit pas, on
ne débourse pas d'argent, on en encaisse moins.
M. Tremblay: À ce moment-là, j'imagine que, dans
votre comptabilité, vous devriez emprunter pour payer les taxes pour ces
gens, quitte à avoir des intérêts équivalant
à ce que vous payez. Sinon, vous êtes injuste face aux autres
citoyens qui, cette année-là, n'obtiendront pas des services pour
leur argent puisque ces taxes n'auront pas été payées ou
seront considérées comme non payées.
M. Pelletier: Vous savez, M. le député, on est
toujours injuste quand on privilégie un citoyen ou une catégorie
de citoyens. Quand, avec le fonds industriel, je prête à une
industrie à un taux privilégié en bas du marché,
dans le fond, je suis un peu injuste par rapport aux autres qui empruntent
à un taux plus élevé sur le marché. Pourtant, je le
fais pour des raisons d'ordre public et de développement. Est-ce que,
sur le plan de l'équité et de la stabilité
financière de propriétaires qui le sont devenus un peu
malgré eux, je ne peux pas non plus consentir cela? Enfin! Vous savez,
on privilégie pour toutes sortes de choses toutes sortes de
clientèles dans notre société et de toutes sortes de
façons.
Je vous signale que la ville se finance quand même à un
taux pas mal inférieur à celui qu'un particulier pourrait avoir
pour le même montant sur le marché libre.
M. Tremblay: Peut-être. Par contre, on a vu plusieurs
municipalités, depuis quelques années, demander aux gens qui
développent d'offrir les services. Le principe que vous venez
d'énoncer est connu. La municipalité aime mieux ne pas s'endetter
et que ces prêts soient plutôt sur l'hypothèque des maisons
que sur la ville.
Je vous avoue que je trouve cela inquiétant. Je ne sais pas
quelle sorte d'attitude on a au ministère, mais je vous avoue que je ne
serais pas capable de prendre une décision là-dessus à ce
moment-ci.
Le Président (M. Fallu): M. Mainguy. (11 heures)
M. Mainguy: J'aurais une question à poser. Peut-être
que le procureur de la ville ou M. Pelletier lui-même pourrait me
répondre. À l'article 115, dans le cahier bleu on le retrouve
à la page 211, on fait aussi
référence à cette politique. Dans les notes
explicatives de la ville on dit: De plus, le propriétaire d'un tel
immeuble pourra bénéficier du privilège de reporter le
paiement de ses taxes conformément aux dispositions de l'article 309c.
Quand on regarde quel est ce genre d'immeuble auquel on fait
référence, on lit l'article 386a et on dit: La ville est
autorisée à préserver ou à mettre en valeur les
biens mobiliers ou immobiliers faisant partie ou ayant fait partie du
patrimoine municipal ou de celui de ses citoyens. Est-ce que, là, on
fait davantage référence explicitement aux terrains que l'on
visait par cet article?
M. Boutin: Si vous me le permettez, M. le Président, ce
sont deux choses distinctes. Il y a d'abord le principe du report de taxes pour
les grands terrains de Charlesbourg-Ouest, appelons-le comme cela.
M. Mainguy: Là, ce n'est pas Charlesbourg-Ouest, ce sont
les grands terrains en général.
M. Boutin: J'identifiais le problème, les grands terrains
qui sont à l'article 309c. Le principe du report de taxes est introduit
dans la charte à cet endroit. L'article auquel fait allusion M. Mainguy,
on y viendra plus tard. On en a déjà parlé dans une
réunion, c'est de créer un fonds pour préserver le
patrimoine urbain, préserver les biens meubles et immeubles à cet
égard. Dans le cadre de cet objectif, on ferait bénéficier
les propriétaires de terrains de la même possibilité de
reporter ces taxes. Ce sont deux choses différentes, tout d'abord le
principe du report de taxes qui est ici et on l'appliquera dans une autre
circonstance quand on viendra à cette demande-là.
Le Président (M. Fallu): Divers éclairages ayant
été apportés, M. le ministre.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne au ministère, à
la suite des exemples qui nous ont été donnés par la ville
de Québec et qui sont confirmés par ce que je peux voir par
l'expérience du député de Laprairie et du
député de Terrebonne...
Le Président (M. Fallu): De Groulx.
M. Marcoux: Votre histoire vous suit. Nous sommes conscients
qu'il peut y avoir des problèmes de paiement de taxes dans certaines
situations. Quant à ce qu'on nous demande d'adopter aujourd'hui ici par
l'étude du projet de loi privé de la ville de Québec,
c'est quand même un nouveau principe important de fiscalité
permettant le report de taxes. À la table
Québec-municipalités, nous venons de former un comité
technique conjoint, l'Union des municipalités, l'Union des
municipalités régionales de comté et le ministère,
pour examiner tout le suivi qui a été donné ou qui est en
train d'être donné et les conséquences de la réforme
de la fiscalité municipale, des suivis qui ont été
donnés au comité conjoint Québec-municipalités qui
a fait rapport en 1982. Nous croyons que, compte tenu de l'importance de ce
nouveau principe de report de taxes qui est proposé ici, cette question
devrait être référée au comité technique mis
sur pied par la table Québec-municipalités pour étudier
les ajustements à apporter à la réforme de la
fiscalité.
Il faut bien voir que la ville de Québec indique que c'est
à la suite de la réforme de la fiscalité. J'ai posé
la question pour savoir comment et en quelle circonstance ceci s'était
développé. Je reste un peu sur mon appétit à la
suite de la réponse puisque, s'il y a une brusque
réévaluation des terrains compte tenu que ces terrains-là
actuellement ne sont pas viabilisables ou ne sont pas exploitables à des
fins résidentielles ou autres, certainement qu'ils peuvent être
réévalués. Ces citoyens peuvent obtenir des
dévaluations, peuvent contester devant le bureau d'évaluation
foncière la valeur de ces terrains. Il y a plusieurs choses à
examiner sur les véritables causes de cette situation,
premièrement. Deuxièmement, d'autre part, le report de taxes
comme nouveau principe fiscal doit être examiné dans le cadre des
discussions sur la fiscalité municipale.
L'habitude du gouvernement a été que toutes les questions
reliées à la fiscalité municipale comme telle, ou qui
introduisaient des principes fiscaux, devaient aller dans la loi
générale sur la fiscalité et non faire partie d'une loi
particulière, soit celle de la charte de Montréal ou celle de la
charte de Québec. Nous ne nions pas qu'il y ait un problème; les
cas qui nous ont été confirmés par plusieurs
députés autour de cette table indiquent bien qu'il y a
sûrement des problèmes, entre autres dans les successions. Comme
il s'agit d'un principe vraiment important qui est en cause, même si ce
principe devait être reconnu, il y aurait certainement lieu de lui donner
certaines balises. L'extension de ce principe peut avoir des
conséquences importantes pour les municipalités.
En ce qui concerne le ministère des Affaires municipales, on
croit qu'il serait utile que cette question soit abordée dans le cadre
du comité conjoint de la table Québec-municipalités sur la
fiscalité municipale qui vient de commencer ses activités il y a
environ un mois.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Si je ne me trompe pas, le problème que vous
avez soulevé concernait
surtout des cas où les évaluations de terrains comme
fermes ou comme boisés sont modifiées à la suite du zonage
agricole; ce sont des cas semblables. Est-ce que c'est bien cela, M. le
maire?
M. Pelletier: La loi 57 a dit que les terrains devaient
être évalués à la valeur réelle. La valeur
réelle doit être la valeur marchande; la valeur marchande peut
être difficile à évaluer. Quand on évalue
l'édifice de l'Assemblée nationale, on ne sait pas exactement
quelle valeur marchande cela peut avoir. Ceci dit, quand on a
réévalué certains grands terrains, il y a eu des
évaluations qui ont été portées à ce qui est
censé être leur valeur marchande mais, puisqu'il ne se fait pas de
transaction - c'est dans des coins où il ne s'en fait pas - la personne
est aux prises avec une très haute évaluation; il n'y a pas de
transaction qui prouve que cela a diminué et cela continue à
s'appliquer d'année en année.
M. Marcoux: Selon les discussions préliminaires qu'on a
eues avant la commission parlementaire, cela pouvait viser sept, huit, dix ou
quinze terrains ou propriétaires. Est-ce qu'à votre connaissance
ces propriétaires ont contesté devant le bureau de
l'évaluation foncière l'évaluation donnée à
leur terrain? S'il n'y a pas de transaction dans un secteur et que le terrain
est évalué à 1000 $ l'acre ou lieu de 100 $ ou 150 $
l'acre, il y a certainement des arguments à invoquer devant le bureau
d'évaluation foncière.
Deuxième aspect, dans les discussions préliminaires
à la commission, vous aviez indiqué dans les exemples que vous
connaissiez qu'il y avait au moins un cas qui était assujetti au zonage
agricole et d'autres cas qui ne l'étaient pas et que les deux vivaient
par analogie le même type de situation. Ce n'était pas l'absence
ou la présence de zonage qui créait le problème. Vous avez
dit que vous connaissiez au moins un cas qui était zoné agricole
et qui avait ce problème de trop forte évaluation.
M. Pelletier: M. le ministre, je dois vous dire que je n'ai pas
devant moi tout le cahier qui soutient cela. Je n'ai pas pris la peine de
l'apporter parce que vous m'aviez prévenu que l'article ne serait pas
accordé. Je voulais poser le problème de façon officielle.
Il y a deux ans nous avions tenté de le soumettre au comité de la
fiscalité mais le président et le ministre du temps avaient
refusé. Je suis bien heureux que, cette fois-ci, le ministre dise oui.
On a au moins gagné que la question soit étudiée. Je pense
que c'est un problème qui n'est pas unique à la ville de
Québec.
La seule chose dans l'intervention du ministre qui m'a fait un peu peur,
c'est qu'il a dit que cela mettait en cause un principe de la fiscalité
municipale et que, conséquemment, cela devait retourner à la
table. C'est bien ce que vous avez dit, M. le ministre? J'ai lu dans le Devoir
hier ou avant-hier qu'il était question qu'on fasse un accroc pour les
villes de Québec et de Montréal au principe du crédit
fiscal qui avait été mis hors la loi par la réforme
puisque le principe de la réforme veut que tout le monde paie tout.
Là, on parle de crédit; est-ce que cela veut dire que le principe
en cause va aussi retourner au comité? Cela pourrait retarder certaines
décisions.
M. Marcoux: C'est de bonne guerre pour vous de parler du
deuxième. Le crédit de...
M. Pelletier: S'il n'y a pas de raison d'envoyer le
deuxième au comité, je ne vois pas plus de logique à
envoyer le premier.
M. Marcoux: Dans le cas du deuxième, nous sommes
empressés de voir que les municipalités de Montréal et de
Québec puissent participer pleinement à la relance de la
revitalisation de leur centre-ville, c'est-à-dire, à la
continuation pour celles qui ont commencé et à l'accentuation, je
dirais, de la revitalisation de leur centre-ville et à laquelle le
gouvernement du Québec est désireux de contribuer
financièrement.
Je ne veux pas prendre le prétexte de votre intervention pour
reporter l'étude devant le Conseil des ministres du projet de
crédit de taxe foncière dans le cadre de la revitalisation.
M. Pelletier: Cela m'a donné l'occasion d'apprendre que le
crédit serait peut-être compensé par des subventions. C'est
une bonne nouvelle, je vous en remercie.
Le Président (M. Fallu): En respectant ainsi le principe
d'intégrité.
M. Marcoux: D'apprendre... On en avait parlé; je peux vous
dire, M. le maire, que les discussions avec vos fonctionnaires sont très
avancées sur le sujet, et depuis déjà quelques jours. On a
convenu d'une formule qui pourra vous satisfaire.
Pour en revenir à la question, comme c'est une question -
plusieurs témoignages l'ont indiqué - qui peut toucher plusieurs
municipalités au Québec, dire que des citoyens peuvent, sur
autorisation de leur conseil municipal, reporter le paiement de leurs taxes sur
un certain nombre d'années, c'est une matière qui doit être
discutée par l'ensemble des municipalités du Québec. L'un
des mandats du comité technique qu'on vient de mettre sur pied,
Québec-municipalités, est de voir aux ajustements à la
suite de la
réforme. Il faut bien voir si le problème ainsi
créé est à la suite de la réforme sur la
fiscalité; j'en doute. C'est dû plutôt à la suite
d'une évaluation foncière qu'à la réforme de la
fiscalité elle-même. La réforme de la fiscalité
elle-même n'a pas augmenté la charge fiscale des
municipalités du Québec. Il s'agit de voir au niveau de la Loi
sur l'évaluation foncière... En somme, avant de dire quelle est
la solution, il faut voir les causes de ce qui s'est passé là et
de le voir comme une expérience.
Le Président (M. Fallu): Je reconnais M. Mainguy et
ensuite le député de Laprairie.
M. Mainguy: Je voudrais faire un commentaire. Puisque le ministre
suggère d'amener cela à la table du comité conjoint
Québec-municipalités, je voudrais faire remarquer - je pourrai
faire aussi la suggestion d'étudier cette proposition dans une autre
optique - qu'en 1981 - j'étais en campagne électorale - j'avais
fait la suggestion d'utiliser exactement ce système de taxes
différées pour un autre problème. Dans le quartier
Montcalm à Québec - un quartier où les gens reviennent
vivre, il y a eu une très forte demande pour ce type de
propriété - les maisons ont augmenté leur valeur sur le
marché de façon considérable. Le problème, c'est
que, lorsque la valeur marchande augmente, l'évaluation municipale monte
aussi. Des petits propriétaires, n'ayant pas de gros revenus, avaient
une maison qui valait un certain prix, à une certaine époque, et
qui ont vu ces prix augmenter de façon fulgurante, risquent de voir leur
évaluation municipale augmenter de façon considérable. Ces
gens n'ont pas le revenu courant pour assumer la hausse de taxes qui va
s'ensuivre après la hausse de l'évaluation. J'avais
suggéré justement d'appliquer un système de taxes
différées. Il y a bien des secteurs où on pourrait
appliquer ce genre de politique pour des problèmes particuliers.
M. Marcoux: C'est différent. Ce n'est pas d'un report de
taxe dont vous parlez, c'est d'un abaissement...
M. Mainguy: Non. C'est exactement le même système
que je suggérais: par exemple, pour les gens qui subissaient une hausse
d'évaluation importante, je suggérais de reporter à plus
tard le paiement d'une partie du compte de taxes, justement parce que ces gens
n'avaient pas le revenu courant. Au moment de la vente de leur
propriété, ils feraient un bon coup d'argent et cela leur
permettrait de rembourser les taxes qui ont été si
élevées pendant très longtemps.
M. Marcoux: Le crédit d'impôt foncier ne
règle pas cette situation pour les plus démunis.
M. Mainguy: Non. Ah!...
M. Marcoux: S'il y a une hausse de taxes et que les personnes
dont vous parlez -ce sont des gens à bas revenu - voient la valeur de la
propriété augmenter considérablement, donc leurs taxes
augmenter considérablement, le crédit d'impôt foncier qui
leur permet une récupération d'une partie de leur taxe
foncière...
M. Mainguy: Quand je parlais de bas revenu, je parlais de revenu
moyen, si vous voulez.
M. Marcoux: D'accord.
M. Mainguy: Puisque vous suggériez de l'étudier au
comité conjoint de Québec-municipalités, je
suggérais aussi l'application de cette politique proposée par la
ville dans une autre optique en même temps, M. le Président.
M. Marcoux: On va essayer que les deux engagements
électoraux soient étudiés.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie. (11 h 15)
M. Saintonge: M. le Président, tout en sachant que, si le
ministre le renvoie à Québec-municipalités, je suis bien
d'accord, je me souviens d'un problème, si M. Mainguy en discute. En
1982, sur une question du mercredi soulevée par mon confrère de
Mont-Royal, M. Ciaccia, le problème avait été
soulevé, des augmentations rapides d'évaluation dans la
région de Montréal, entre autres. On en a discuté cette
année aux crédits, dans le cas de la ville de Laval
également où certaines demandes avaient été faites
par des groupes de citoyens demandant qu'on examine une façon pour que
ces gens-là puissent finalement se sortir de la situation difficile qui
arrivait à un moment donné et de la répartir dans le temps
d'une quelconque façon. Différentes solutions pouvaient
être envisagées; votre prédécesseur aux Affaires
municipales s'était engagé à répondre à ce
problème en 1982 -on se retrouvait à ce moment-là vers le
mois de mars 1982 - à y répondre à l'automne et,
éventuellement, dans le rapport Québec-municipalités qui
devait sortir lequel rapport est sorti, finalement, en octobre ou en novembre
1982 - il n'y a pas de situation qui a été corrigée depuis
ce temps au niveau de quelque loi que ce soit ou dans la fiscalité
municipale, dans les projets de loi omnibus qui ont suivi, dans les deux
années qui ont suivi, fin 1982 et fin 1983. Dans le cas présent,
vous avez un problème qui est vraiment réel et que la
municipalité de Québec soulève.
Le problème peut se soulever également dans le cas de
terrains qui, à mon point de vue - ce que j'avais connu - par le fait de
la loi du zonage agricole, se retrouvaient dans la zone blanche et non pas dans
une zone verte. Il y avait des augmentations ou une répartition sur
l'augmentation éventuelle de l'imposabilité, c'est-à-dire
que la valeur imposable de la propriété pouvait progresser durant
la quatrième, cinquième et sixième année pour
atteindre le maximum au bout de la sixième année. Suivant la loi
de 1979, c'est maintenant cette année que cette chose-là
arrivera, que la valeur sera au maximum. Ces gens-là devront donc payer
dans une zone verte un montant de taxes considérable, alors que le
terrain ne peut pas être utilisé.
Au niveau du droit, on arrive pratiquement à une expropriation
déguisée qu'on pourrait même soulever d'une certaine
façon, puisque ces gens-là, ne pouvant pas construire, ne pouvant
pas utiliser leur terrain à des fins vraiment qui sont autres
qu'agricoles, peuvent continuer à cultiver du foin là-dessus. Il
n'y a pas de problèmes. Ils vont payer le même prix qu'un terrain
en zone blanche. Ils n'auront plus l'exemption maximale de taxes de 2% de la
valeur imposable qui était de 375 $ l'hectare et qui monte à ce
moment-là jusqu'à un maximum qui est la valeur marchande. Donc,
c'est un problème crucial pour ces gens-là. Il faudra s'y pencher
et apporter une solution, j'imagine. J'espère que lors du projet de loi
omnibus de décembre prochain, on pourra tenter de régler cette
solution.
Je dois dire également que, même à ce niveau, dans
certains cas particuliers, dans des municipalités à d'autres
endroits - je peux même référer, par exemple, à la
ville de Saint-Hubert - je me souviens fort bien que certains individus qui ont
des terrains, en dedans de trois ans se trouvent à payer en valeur de
taxes qu'on perçoit sur le terrain, la valeur du terrain même. Il
est évident qu'un individu ne peut pas payer. Il laisse aller ses
terrains à la municipalité et ne peut pas les reprendre. Il y a
eu une contestation importante à Saint-Hubert là-dessus. C'est
allé en cour. La ville de Saint-Hubert a perdu un tel dossier, si je me
souviens. C'est peut-être en appel à la Cour suprême. Je ne
me souviens pas si la décision a été rendue, mais c'est
après une taxe sur la superficie là-dessus entre autres qui
était appliquée. Il reste que ce sont toujours des cas semblables
où des taxes peuvent être imposées sur des terrains, peu
importe qu'une taxe en superficie soit là ou pas. Vous imposez des
terrains à un moment donné. Vous avez une taxation sur des
terrains...
M. Marcoux: On va...
M. Saintonge: Oui, à Saint-Hubert, mais vous avez des
taxations sur des terrains qui ne peuvent effectivement...
M. Marcoux: ...probablement avoir l'occasion d'en reparler.
M. Saintonge: Oui, vous avez des taxations quand même... Il
y a le cas de Saint-Hubert, mais cela peut s'appliquer ailleurs. Ce n'est pas
nécessairement une taxe en superficie. Le problème est accru
d'une certaine façon sur une taxe en superficie, mais . dans d'autres
cas, des individus ont à payer une taxe régulière alors
qu'ils ne peuvent pas utiliser leur terrain à quelque fin que ce soit.
Ils sont pris. Ils ne peuvent pas bâtir. C'est bloqué par le
règlement de zonage de la construction. On leur charge le gros prix.
C'est un peu comme à Québec. Je pense que le ministre devra se
pencher là-dessus et j'ose espérer, M. le Président -
c'est ce que je veux mentionner à la commission - que la situation, tel
que le demande de la ville de Québec actuellement ou comme d'autres
municipalités l'ont demandé, que cette situation pourra
être corrigée pour le mois de décembre prochain dans le
projet de loi omnibus au plus tard et qu'on donnera finalement une
réponse à des questions qui ont été posées
depuis plus de deux ans, mais pour lesquelles on n'a pas eu de réponse.
Une intervention du ministre est attendue dans le domaine par plusieurs
intervenants ou par plusieurs personnes qui ont eu à subir les
contrecoups des évaluations sur leur maison ou sur les terrains en
question qui ont été touchés par le régime de la
fiscalité municipale ou d'autres lois indirectement par les
augmentations de coûts que cela a entraînées.
M. Marcoux: Je dois dire que je ne peux pas prendre d'engagement
pour tout le monde et pour ceux... Cela, évidemment, c'est à
discuter avec des partenaires, mais je peux dire que je suis confiant d'aboutir
à des résultats en ce sens que le comité technique de la
table Québec-municipalités a déjà examiné la
réforme des approbations administratives, a déjà fait
rapport à la table Québec-municipalités et nous comptons
arriver avec un projet de loi bientôt dans ce sens. Ce même
comité conjoint va pouvoir aborder l'analyse d'autres sujets
spécifiques tels que ceux dont nous discutons aujourd'hui.
M. Saintonge: Je comprends que le comité puisse aborder
l'analyse et proposer une solution, mais, après cela, il faudra quand
même inclure une disposition de la loi pour corriger cela. En 1982, on a
dit: On attend le rapport Québec-municipalités; il est
arrivé au mois d'octobre. Dans la loi omnibus suivante, on n'a rien eu
qui aurait corrigé la
situation dénoncée. Éventuellement, on s'attend
à des cas semblables. Donc, je veux faire remarquer au ministre que, si
on apporte une solution éventuelle, qu'on la discute à
Québec-municipalités et qu'une solution est proposée, au
moins que le ministre l'examine et tente d'apporter une solution
précise. C'est bien beau de l'analyser, mais, s'il n'y a pas de suivi au
plan législatif, on est encore au même point qu'aujourd'hui.
M. Marcoux: Peut-être une phrase générale
pour ne pas prolonger inutilement. Concernant le comité conjoint
Québec-municipalités, qui avait fait son rapport en 1982 pour
évaluer les résultats des deux premières années de
l'application de la réforme, sur une soixantaine de recommandations, on
a fait un premier bilan et environ la moitié des recommandations ont
déjà eu des suites importantes.
Le Président (M. Fallu): De surcroît, il n'y en
avait aucune qui touchait à ce problème spécifique. Si
vous me permettez de conclure maintenant au nom de la commission, il semble
évident que nous allons retirer le 309c. M. le maire, je m'adresse
à vous comme vice-président de l'Union des municipalités
du Québec. Nous vous remercions d'avoir soulevé ce
problème, ici, ce matin. C'est un problème très
réel qui a été constaté de part et d'autre de la
table des parlementaires. Nous désirons demander à toutes les
parties en cause, que ce soit le monde municipal ou le ministère
lui-même, de privilégier, si on veut bien, cet aspect du
débat à la table sur la fiscalité
Québec-municipalités pour que nous arrivions, dès cet
automne, dans le projet de loi omnibus, à apporter certaines solutions
à ce problème. Selon la Loi sur la fiscalité municipale,
nous arrivons à la limite supérieure de taxation puisqu'il
était prévu qu'elle soit progressive. En 1985, nous atteindrons
cette limite supérieure.
Si vous me permettez, je prends sur moi de faire la motion de retrait de
l'article 309c.
M. Pelletier: Est-ce qu'on a retiré l'article? Le ministre
nous l'a refusé.
Une voix: De toute façon, l'article est suspendu.
M. Marcoux: M. le maire, vous avez souhaité hier que je
prenne mes responsabilités. Je pense qu'il serait
désagréable d'avoir à se battre parce qu'il n'y a personne
qui s'est prononcé contre le principe, ici, aujourd'hui. Si vous ne
voulez pas le retirer, j'ai indiqué quel serait le sens de...
M. Pelletier: Pour être agréable au ministre et
entretenir un bon climat, je retire le paragraphe 309c.
Le Président (M. Fallu): Le 309c.
M. Tremblay: Pour conserver le bon climat, 309c.
Le Président (M. Fallu): Donc, de l'article 106, la partie
309c est retirée. Nous gardons en suspens 309a et 309b. J'appelle
maintenant l'article 107.
M. Pelletier: Est-ce 309d ou 309b?
Le Président (M. Fallu): Pardon. L'article 309d est aussi
suspendu.
M. Boutin: L'article 106 est suspendu, sauf 309c qui est
retiré. C'est cela?
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Marcoux: On appellera 309d tantôt.
Le Président (M. Fallu): Où est 309d?
M. Marcoux: Le maire...
Une voix: Vous pouvez évacuer.
M. Pelletier: J'ai noté sa présence, mais je ne
note jamais ses absences.
Le Président (M. Fallu): Article 107.
M. Boutin: L'article 107 a pour but de permettre à la
ville de conclure des ententes avec l'Institut canadien de Québec, qui
est une corporation privée existant depuis le siècle dernier et
qui, dans les faits, administre et gère notre réseau de
bibliothèques publiques. D'une part, conclure des ententes avec cet
organisme et, d'autre part, faire en sorte de valider la situation de fait qui
existe depuis plusieurs décennies. Cette corporation administre le
réseau des bibliothèques publiques de la ville de Québec.
La ville de Québec a accordé des subventions
régulièrement, annuellement, à cette institution pour ses
activités de fonctionnement sur ses acquisitions de biens mobiliers,
volumes et tout l'acquis de la bibliothèque pour faire en sorte que, si
jamais cette corporation se dissout ou décide de cesser ses
activités, les biens de la corporation utilisés à des fins
de bibliothèques reviennent à la ville de Québec, parce
que ces biens ont été acquis avec les deniers publics de la ville
de Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Concernant l'article 107 sur l'Institut canadien,
nous avons eu des
discussions - il y a un autre article, plus loin, qui touche le
même sujet - avec la ville de Québec et, tel que j'ai compris la
situation, historiquement, l'Institut canadien a été
subventionné à la fois par le gouvernement et très
largement par la municipalité pour acheter des biens meubles et
immeubles, des volumes, etc.; elle fait la gestion du bien public que constitue
l'équipement culturel d'une bibliothèque municipale et, en
particulier, de la Bibliothèque municipale de Québec. La ville de
Québec voudrait bien s'assurer que ces biens, qui sont du domaine
public, même s'ils appartiennent à une corporation sans but
lucratif, quoi qu'il advienne, reviennent à la ville de Québec.
Comme la ville de Québec a entamé des discussions, des
négociations avec l'Institut canadien, mais qu'elle a
éprouvé des difficultés dans ses négociations, la
ville de Québec aurait souhaité que le législateur tranche
le débat dans le sens que ce qui a été largement
subventionné par les fonds publics, municipaux ou provinciaux, il est
évident qu'un jour ou l'autre, quoi qu'il advienne, cela devra
appartenir à la communauté de Québec.
J'ai indiqué clairement au maire de Québec que nous
étions sur la même longueur d'onde quant à l'objectif
visé. Dans la mesure où l'Institut canadien a été
subventionné pour acheter des volumes, des biens, des équipements
pour les citoyens de la ville de Québec, nous partageons son objectif de
s'assurer que cela demeure une propriété publique ou que cela
devienne éventuellement une propriété publique.
Nous avons convenu, si j'ai bien compris, que la ville de Québec
était prête à continuer les discussions quelque temps
encore avec l'Institut canadien pour essayer d'en arriver à ce qu'on
pourrait appeler un accord négocié ou un accord par consensus
avec l'Institut canadien, qui est quand même un institut historique
très important pour la communauté québécoise,
plutôt qu'imposer une solution par voie législative. Si j'ai bien
compris, cette attitude agréait à la ville. Je veux être
bien clair: en ce qui me concerne, dans la mesure où l'essentiel de ces
biens ont été payés par les citoyens de la ville de
Québec ou indirectement par les subventions gouvernementales, il ne
serait pas logique que l'Institut canadien puisse disposer à sa guise de
cette propriété.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: Je veux indiquer que l'Institut canadien a le
statut de bibliothèque municipale, même si c'est une corporation
séparée en vertu d'une décision du législateur qui
remonte à 1941. Depuis cette date, elle a toujours administré la
bibliothèque de la ville de Québec. Au lieu d'acheter et d'en
confier l'administration, la ville de Québec - cela a toujours
été fait de cette façon - a subventionné cet
organisme pour qu'il achète et administre, mais il ne faudrait pas que
la propriété ultime soit considérée comme une
propriété privée alors que, à toutes fins utiles,
ce sont des fonds publics, en particulier les fonds de la ville et beaucoup de
fonds du ministère des Affaires culturelles qui y a contribué ces
dernières années en vertu du programme des bibliothèques
publiques.
Je suis parfaitement disposé à retirer l'article pour
autant que le ministre nous assure que, si une négociation très
correcte et très honnête n'aboutissait pas, le législateur
trancherait par voie législative la propriété ultime de
ces biens que, personnellement, nous considérons comme des biens
publics..
M. Marcoux: C'est très clair en ce qui nous concerne, M.
le maire.
Le Président (M. Fallu): En appelant l'article 108, nous
souhaitons, M. le maire, que vous puissiez, de votre propre main, signer cette
entente au plus tôt.
Donc, l'article 107 est retiré. Article 108.
Signature des obligations émises par la
ville
M. Boutin: À l'article 108, M. le Président, comme
vous venez de souhaiter que le maire signe de sa propre main cette entente, on
reste dans le sujet, à l'article 325 de notre charte, le maire est
exempté de signer de sa propre main les obligations émises par la
ville de Québec. Ce n'est cependant pas le cas pour le trésorier
qui doit signer de sa propre main les obligations émises par la ville,
ce qui fait qu'il doit se taper, à certaines occasions, des
corvées de l'ordre de 25 000 ou de 30 000 signatures. Cet article a pour
but de permettre au conseil d'exempter le trésorier de cette
corvée. (11 h 30)
M. Marcoux: On est en train de distribuer une reformulation au
procureur de la ville pour qu'il regarde le changement que nous proposons.
En résumé, si j'ai bien compris, le premier alinéa,
c'est ce que vous demandez; le deuxième, c'est ce que vous avez
déjà.
M. Pelletier: Selon ce que mon contentieux me dit, à
toutes fins utiles, la demande qu'on fait est refusée. Ce qu'on vous
demande, c'est d'autoriser le trésorier à ne pas se rendre en
Europe pour effectuer 25 000 signatures. Je pense que le trésorier a
autre chose à faire que d'aller signer des obligations. Je trouve que
c'est une perte de temps. Je pense que le ministre des Finances
du Québec, chaque fois qu'il emprunte à New York ou
à Tokyo, ne passe pas une semaine à signer des billets ou
à signer des obligations chez les banquiers. Il faudra que cela se fasse
en toute sécurité...
M. Marcoux: On nous indique que c'est...
M. Pelletier: ...mais je pense que...
M. Marcoux: ...le délégué
général qui signe, ce qu'au service des obligations...
M. Pelletier: J'espère que le Délégué
général du Québec fait autre chose à Paris que de
signer les obligations des municipalités, M. le ministre, en tout
respect.
M. Marcoux: II en signe aussi. Au service des obligations, on
considère qu'il est préférable qu'il soit...
M. Pelletier: On le sait, c'est M. Quesnel qui ne veut pas cela.
C'est très simple. M. Quesnel est un bonhomme à cheval sur la
procédure qui n'a pas évolué. J'ai été dans
le courtage durant six ans et, dans toutes les compagnies qui empruntent, ne
vous en faites pas, le président et le trésorier de la compagnie
ont leur signature lithographiée sur toutes les obligations des
compagnies, à partir du Canadien Pacifique jusqu'à Dupont,
jusqu'à n'importe qui. Nous refuser cela, je trouve que c'est de
l'enfantillage.
M. Marcoux: Même pour les obligations en
général des municipalités que le ministre des Affaires
municipales doit signer, c'est un fonctionnaire qui signe à la main
l'ensemble des obligations.
M. Pelletier: Conservez-le pour vous, si vous voulez le
conserver. Moi, je n'en veux plus.
M. Marcoux: Vous n'en voulez plus...
M. Pelletier: Je suis prêt à me fier sur la
présence de votre délégué pour être sûr
que c'est bien fait.
M. Marcoux: C'est votre trésorier qui est le...
M. Boutin: M. le ministre, si vous me permettez, quelle est la
raison d'être de l'application d'une signature manuelle? Si on parle
d'authentification du document, je vous ferai remarquer qu'à regarder la
première obligation signée et la dernière, on dirait que
ce n'est pas la même personne qui a signé. La signature est
méconnaissable après 25 000. Oublions l'attestation du
document.
Qu'est-ce qui nous reste? Il nous reste le contrôle du nombre de
signatures. Le gars qui signe, après 25 000 signatures, il ne tient pas
trace du nombre de signatures, mais il y a quelqu'un dans le coin qui compte le
nombre d'obligations qui sont signées. Alors, on mettra quelqu'un dans
le coin qui va compter le nombre d'obligations imprimées. C'est
simplement une question de compter les obligations et une question de mesures
de sécurité à l'égard de ces documents.
M. Pelletier: C'est comme la signature fac-similé sur les
chèques. Écoutez, on ne signe pas tous les chèques, ni le
gouvernement, ni nous. Enfin, c'est fait mécaniquement et cela
n'empêche pas que cela fonctionne très bien.
M. Boutin: Remarquez que les à-côtés des
trois ou quatre jours de signatures sont bien agréables, mais les trois
ou quatre jours...
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: M. le Président, je voudrais ajouter mon
petit mot sur cet article. Étant donné que j'ai
déjà été délégué en Allemagne
et en France pour aller signer des milliers d'obligations, l'avocat de la ville
disait tout à l'heure...
M. Marcoux: Je propose de suspendre l'article...
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Orford a la parole.
M. Vaillancourt: Je veux simplement ajouter que j'ai
déjà été victime moi-même d'aller signer des
milliers d'obligations en Allemagne, en France et dans différents pays.
L'avocat de la ville disait, tout à l'heure, que la première
signature était un peu différente d'avec les dernières
signatures. Vous pouvez être assurés qu'on ne peut pas lire,
d'abord, tout ce qu'il y a sur le document. C'est toujours la même chose.
C'est une signature qu'il est inutile de faire à la main. Cela devrait
être lithographie. Je ne sais pas si la formulation de la demande de la
ville de Québec est correcte, je ne l'ai pas analysée, mais je
pense que cette méthode de signer à la main devrait être
changée.
M. Tremblay: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je pense que les représentants de la ville de
Québec ont des
arguments assez percutants, parce qu'ils parlent à des gens qui
sont déjà un peu convaincus de cela. On est tous signataires de
nombreux documents. On sait que l'exercice est assez fastidieux. En tout cas,
je pense qu'on pourrait trouver une façon pour que les gens n'aient pas
à signer 25 000 copies - cela n'a pas de sens - tout en s'assurant qu'il
y ait le moins de risques possible que des fraudeurs puissent...
M. Marcoux: De toute façon, je vais suggérer, M. le
Président, qu'on suspende la question jusqu'à la fin de la
journée ou le milieu de l'après-midi.
Le député de Chambly soulève la question de la
sécurité. Quant à la signature à l'étranger,
on m'a donné un exemple récemment. Le fait que ce soit un
fonctionnaire qui soit là en personne pour apposer des signatures, cela
a permis de régler sur place un important contentieux qui aurait
empêché la signature si cela n'avait pas été
quelqu'un qui connaisse le secteur et puisse négocier le
problème. Cela peut arriver, mais...
M. Pelletier: M. le Président, je ferai remarquer au
ministre que, si la négociation avait été mal faite, ce
n'est pas dans tous les cas.
M. Marcoux: Cela ne veut pas dire que...
M. Pelletier: Voyons!
M. Marcoux: ...la négociation a été mal
faite. Vous préjugez de ce que j'ai dit, mais il peut survenir des
problèmes. En tout cas, on va le faire vérifier pour voir si cela
pose des problèmes de sécurité. Je propose de suspendre
l'article.
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons l'article
jusqu'en fin d'étude. Nous avons trois articles de suspendus, les
articles 5, 106 et 108. Je demanderais d'ailleurs au ministre de prendre
conseil auprès de son sous-ministre, qui, lui-même, a signé
abondamment quelquefois et sans doute que pour lui ce sont de mauvais
souvenirs, à la Credit Bank notamment.
M. Pelletier: Selon moi, le président et le sous-ministre
ont fait un voyage ensemble.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 109.
M. Boutin: L'article 109, M. le Président, a pour but de
permettre à la ville d'emprunter temporairement, suivant les conditions
prescrites par la Loi sur les dettes et emprunts municipaux et scolaires, aux
fins de prêter aux personnes ou organismes à qui la ville est
autorisée à prêter. Par exemple, pour situer cela dans le
débat, la ville est autorisée à prêter à des
sociétés, comme la Société municipale d'habitation
de Champlain, pour lui constituer un fonds de roulement. Présentement,
ou on le verse à même l'argent de notre budget, l'argent
disponible, ou on est obligé d'emprunter à long terme. On n'a pas
de pouvoir d'emprunt à court terme pour cela. Or, c'est un fonds de
roulement. On peut être au début de l'année et, à la
fin de l'année, la société nous le rembourse. Alors, on
pourrait prendre cela...
M. Marcoux: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 110?
Affichage sur les voitures-taxis
M. Boutin: L'article 110 est très long. On intervient, par
l'article 110, dans l'article 336 de la charte de la ville de Québec qui
comporte 208 paragraphes. C'est notre pouvoir de réglementer. Alors, il
y a 1°, 2°, et on se rend jusqu'à 18°. Il va falloir faire
attention à la procédure pour ne pas qu'il nous en
échappe.
Le 1°, c'est une intervention au paragraphe 12° de notre article
336 pour confier à la ville le pouvoir de réglementer l'affichage
sur les véhicules automobiles et plus particulièrement, si vous
regardez le document jaune, parce que le texte original a été
modifié, sur les taxis. La ville est intéressée à
intervenir dans ce domaine pour que les taxis circulant dans la ville de
Québec ne soient pas transformés en vaste placard publicitaire ou
en arbre de Noël.
M. Pelletier: M. le Président, je pense que depuis
certaines années en particulier on a fait beaucoup pour assainir le
climat visuel de Québec. Nous avons eu d'ailleurs des pouvoirs de
l'Assemblée nationale qui nous ont permis, avec le temps, de faire
disparaître des enseignes à néon sur les toits, etc.; il y
a eu un bon ménage de fait. La responsabilité des taxis a
été donnée à la communauté urbaine alors que
la responsabilité de l'affichage est une responsabilité
municipale. Nous voudrions continuer à avoir la responsabilité de
l'affichage, y compris sur les voitures de taxi, donc toutes les voitures
automobiles.
Le Président (M. Fallu): Comme procédure, on va
appeler les alinéas les uns après les autres pour être plus
certain de l'authenticité des textes.
M. Marcoux: Concernant cet alinéa, le ministère
considère qu'il n'y a pas lieu d'accorder ce pouvoir à la ville
considérant
qu'il appartient à la Communauté urbaine de Québec,
au terme de la récente Loi sur le transport par taxi, qui a
été adoptée en 1983, de réglementer dans ce
domaine. Comme la communauté urbaine a déjà le pouvoir de
le faire et que cette loi vient d'être adoptée et s'applique,
entre autres, à ce territoire, on considère que cet article ne
devrait pas être adopté..
Le Président (M. Fallu): Mais le texte de la loi, il me
semble, était relativement explicite. C'était un pouvoir de
réglementer dans des domaines très précis: la
tarification... Bref, il me semble que la loi était très
descriptive et à la fois limitative.
M. Marcoux: L'analyse faite par le ministère des
Transports et par nous fait que...
Le Président (M. Fallu): Vous sauriez nous rappeler le
texte?
M. Marcoux: L'article 62, le paragraphe 2 de la loi de 1983.
M. Pelletier: Est-ce que le texte est disponible pour qu'on
puisse le regarder?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que la CUQ a effectivement
réglementé à ce sujet jusqu'à maintenant?
M. Marcoux: La loi vient d'être adoptée, donc
peut-être pas.
M. Pelletier: La communauté urbaine ne s'est pas encore
prévalue de ses pouvoirs.
M. Marcoux: L'article 62.2: interdire ou normaliser l'affichage
commercial sur un taxi. Cette loi a été adopté au mois de
décembre 1983.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que c'est la loi 46?
M. Marcoux: Elle a été adoptée le 21
décembre 1983.
M. Saintonge: Je vous ferai remarquer, M. le Président,
à ce sujet, lors de la fameuse loi 46, que je me souviens de la
représentation que l'Opposition avait faite au niveau municipal
concernant les consultations qui avaient été faites
antérieurement. On ne voulait pas transmettre les responsabilités
de réglementation aux communautés urbaines ou aux MRC et on avait
demandé que cela demeure au niveau local, c'est-à-dire aux
municipalités. C'étaient des représentations qui nous
avaient été faites à l'époque par l'Union des
municipalités du Québec de même que par l'Union des
municipalités régionales de comté. Malgré ce qu'on
avait vu comme rapport des commissions parlementaires où certains
groupes s'étaient fait entendre dans les mois précédents
et où toute l'orientation du débat semblait aller vers l'instance
locale - on se référait toujours aux instances municipales - on
avait cru bon dans la loi sur le taxi d'accorder cela aux communautés
ainsi qu'aux MRC, bien que l'Opposition s'était formellement
opposée à cela. Donc, c'est un choix qui avait été
fait par le ministre des Transports de l'époque.
On se retrouve avec un problème d'affichage ici, au niveau de la
ville de Québec, qui voudrait bien pouvoir réglementer. On l'a
donné à la CUQ. La seule question que je me pose, si la CUQ
n'exerce pas un tel pouvoir de réglementer, c'est: Est-ce qu'on donne la
possibilité aux municipalités, à l'intérieur du
territoire de la CUQ, de réglementer pour faire en sorte qu'une
réglementation s'applique? C'est la seule question qui reste à
débattre. Est-ce qu'il y aurait lieu, puisque la CUQ n'a pas
légiféré là-dessus, n'a pas
réglementé précisément sur ce problème,
est-ce qu'on donne à la ville de Québec la possibilité de
le faire en attendant que la CUQ réglemente à son tour? (11 h
45)
M. Marcoux: D'abord, la loi vient d'être adoptée en
décembre; il faut laisser le temps à la communauté urbaine
d'exercer ses pouvoirs en la matière; deuxièmement, je n'ai pas
participé au débat sur la loi 46 en commission parlementaire. Il
faut distinguer les villes, les municipalités régionales de
comté et les communautés urbaines. Quand on sait comme le tissu
urbain est relié dans la communauté urbaine de Québec, si
d'autres municipalités environnantes adoptent des réglementations
différentes sur l'affichage sur les taxis, quand on sait que tout ce
beau monde se promène, il est peut-être aussi défendable
d'avoir la même réglementation, la même interdiction sur
l'affichage sur les taxis pour l'ensemble de la communauté urbaine que
simplement 25% ou 30% des taxis de l'agglomération. Est-ce que
l'Assemblée nationale a erré en décembre? Je dois supposer
que non. Je pense que la ville de Québec peut faire des
représentations si elle souhaite qu'une réglementation soit
approuvée par la communauté urbaine; elle peut faire des
revendications à la communauté urbaine pour qu'une
réglementation soit faite.
Le Président (M. Fallu): Je mets aux voix l'alinéa
premier puisqu'il est manifeste que nous n'arriverons pas à un
consensus.
L'alinéa premier est-il adopté? M. Marcoux:
Rejeté.
Le Président (M. Fallu): L'alinéa second.
M. Boutin: Immédiatement avant l'alinéa second, je
voudrais introduire un nouvel article que vous retrouvez dans le cahier jaune,
à la page 29. Cet article a pour but de modifier le paragraphe 31 de
notre article 336. Cet article, présentement, nous permet de
réglementer ou de prohiber la garde des animaux et de prescrire
certaines choses sur les animaux dans la ville. La modification a pour but de
moduler cette réglementation par secteur de la ville. Cela s'inspire
d'un amendement qui a été apporté à la Loi sur les
cités et villes par le projet de loi 45, à la fin de la session
de 1983.
Le Président (M. Fallu): Vous auriez un amendement
à apporter qui insérerait, après le premier alinéa,
un nouvel alinéa. La proposition aurait pour effet d'apporter un
amendement introduisant un nouvel alinéa...
M. Marcoux: Deux nouveaux alinéas au paragraphe 31.
Le Président (M. Fallu): D'accord.
M. Boutin: Dans l'article 110 du projet de loi...
M. Marcoux: Adopté.
M. Boutin: ...on introduirait un paragraphe 1.1 - appelons-le
comme cela -qui modifierait le paragraphe 31 de l'article 336 de notre charte
en y ajoutant deux alinéas.
Le Président (M. Fallu): Parfait. On se comprend bien? Les
deux alinéas se liraient comme suit: Un règlement adopté
en vertu du présent paragraphe peut ne s'appliquer que dans un secteur
de la ville déterminé par le conseil. Les prescriptions du
règlement peuvent différer selon les secteurs de la ville et les
catégories d'animaux déterminées par le conseil. Un
règlement adopté en vertu du présent paragraphe prime une
disposition inconciliable de la présente loi ou de la Loi sur les abus
préjudiciables à l'agriculture, (L.R.Q., chapitre A-2).
Alinéa 2...
M. Boutin: Au paragraphe deuxième de l'article 110, on
intervient pour ajouter à l'article 336 de notre charte un paragraphe
31°a qui a pour but de permettre au conseil de réglementer ou de
prohiber la circulation des animaux dans la ville. Présentement, en
vertu du paragraphe 31, le conseil peut réglementer et prohiber la garde
de certains animaux dans la ville. Donc, en vertu des pouvoirs
présentement confiés au conseil, le conseil peut prohiber la
garde de lions, d'éléphants dans les limites de la ville de
Québec. Cependant, on ne peut pas en prohiber la circulation, ce qui
fait que, si un citoyen de Sillery a un lion à domicile, il pourra venir
se balader dans les rues de la ville de Québec. L'exemple est un peu
cocasse. Cependant, je dois vous dire qu'on vit régulièrement des
problèmes à cet égard. L'été dernier, on a
des gens qui se sont promenés avec des chèvres dans la rue
Saint-Jean.
M. Gilbert: Est-ce que je pourrais intervenir, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Gilbert.
M. Gilbert: Nous sommes d'accord avec l'esprit de ce paragraphe.
Je pense bien que l'alinéa vise surtout l'histoire des calechiers. C'est
un problème...
Une voix: Non.
M. Gilbert: Absolument pas?
Une voix: Absolument pas.
M. Gilbert: Parce qu'en fin de compte...
Le Président (M. Fallu): M. le maire, j'aurais une
question bien directe. Est-ce que la ville a l'intention de prohiber
dorénavant les calèches?
M. Pelletier: Absolument pas. J'ai indiqué que les
calèches, quant à moi, sont à Québec pour rester,
et de bonne façon, je l'espère, mais elles sont là pour
rester. Il n'est aucunement question de prohiber les calèches dans la
ville.
Le Président (M. Fallu): M. Gilbert.
M. Gilbert: Quelles que soient les intentions, je pense bien que
dans la loi les calèches vont entrer là-dedans. On parle de
traction animale.
M. Pelletier: Mettez une exclusion pour les calèches, si
vous voulez. Aucun problème.
M. Boutin: M. le Président, je comprends que,
théoriquement, on peut utiliser le pouvoir pour cela, mais, si l'on
s'amuse à faire des exclusions, on peut en faire longtemps. On va
exclure les calèches, les chiens, les chats, les poissons rouges, les
serins, continuons, et on va en mettre
beaucoup. C'est un pouvoir de réglementer; le conseil peut en
abuser, comme de tous les pouvoirs de réglementer confiés
à un conseil municipal.
M. Gilbert: Justement, M. le Président, le sens, c'est que
je changerais simplement "le comité exécutif" par "le conseil".
Jusqu'à maintenant, le débat qu'on a fait, c'est qu'on accorde
toujours beaucoup de pouvoirs au comité exécutif et vous allez
voir que, à mesure que les propositions arrivent, à la fin, on va
se ramasser avec beaucoup plus de pouvoirs au comité exécutif.
Donc, c'est un débat qui, encore une fois, devrait être fait par
le conseil parce que, théoriquement, le débat sur les
calèches peut se faire d'après ce règlement et cela
devrait se faire au conseil parce que cela a une influence très
très importante sur les citoyens.
Le Président (M. Fallu): Que vous en semble, M. le
maire?
M. Boutin: Sur l'histoire du comité exécutif -
situons cela dans le débat - c'est un pouvoir de réglementer du
conseil. Le conseil peut réglementer la circulation prohibée et
prescrire l'identification des animaux de la façon que va le prescrire
le comité exécutif. Le comité exécutif va se
prononcer uniquement sur le mode d'identification des animaux et c'est le
conseil qui va donner ce pouvoir.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Donc, vous soulevez
qu'il n'y a pas lieu de changer les mots "le comité exécutif" par
"le conseil", en l'occurrence?
M. Boutin: À mon sens, non.
Le Président (M. Fallu): L'alinéa deuxième
est adopté? M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, comme nous l'avions
indiqué à la ville, nous souhaiterions qu'elle retire les mots
"ou prohiber", pour conserver le pouvoir de réglementer la circulation.
Il faut voir que c'est un nouveau pouvoir, c'est un article qui n'existait pas
du tout. Nous considérons que la ville, ayant le pouvoir de
réglementer la circulation des animaux ou de certains d'entre eux et des
véhicules à traction animale, etc., ce pouvoir nous paraît
suffisant.
M. Pelletier: M. le Président, je ne souscris pas à
la suggestion du ministre. Je pense que de me donner le pouvoir de
réglementer la vitesse des éléphants, cela ne me donne
rien, mais de me donner le pouvoir de dire qu'ils sont interdits dans le
Vieux-Québec, cela me donne quelque chose. On demande un pouvoir, je
pense qu'on est des élus en culotte longue, on n'est pas en culotte
courte, on est parfaitement capable, au conseil municipal, de décider ce
qui est logique et intelligent par rapport à ce qui serait abusif. Je
regrette beaucoup, mais je laisse l'article tel qu'il est. Que le ministre me
le refuse s'il le veut, mais je trouverais cela abusif.
M. Marcoux: Je veux faire une motion d'amendement pour biffer les
mots "ou prohiber", parce que si l'on prend l'exemple de
l'éléphant... Vous pourriez réglementer en ce sens qu'il
puisse y avoir des éléphants à Québec, mais dans
une cage. Vous réglementez...
M. Pelletier: Je trouve que c'est abusif comme position
ministérielle et je demande au ministre de cesser de traiter les
élus municipaux comme des élus mineurs. On n'est pas en culotte
courte, on est élu par le même monde que lui, qu'il nous donne des
pouvoirs dans notre ville dont on répondra au niveau de notre
électorat. C'est un pouvoir au conseil, je trouve cela aussi insultant
que le maudit dix piastres d'hier.
M. Marcoux: La ville demande des pouvoirs réglementaires.
On va en regarder plusieurs, on va les regarder un à un. Selon notre
jugement, je considère que le fait que la ville, qui n'avait pas ce
pouvoir, ou, en tout cas, qui demande à le préciser, obtienne le
pouvoir de réglementer la circulation avec tout le reste de l'article,
est suffisant et je fais motion pour proposer de biffer les mots "ou
prohiber".
Le Président (M. Fallu): J'appelle cette motion
d'amendement. Est-elle adoptée?
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Adopté sur division.
M. Pelletier: II faudrait manifester que les élus de la
ville de Québec se sentent insultés par cette position du
député de Rimouski.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que le paragraphe deux tel
qu'amendé est adopté?
M. Pelletier: Aïe, ça fait!
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, je pense que la commission
parlementaire et le gouvernement du Québec ont toujours leur juridiction
sur les municipalités et, que je
sache, les municipalités ne sont pas des gouvernements souverains
dans le sens qu'ils ont à rendre compte de leurs pouvoirs au
gouvernement du Québec. En ce sens, je trouve assez insultants les
propos du maire de Québec au ministre et à la commission. Je
pense, M. le Président, que les commissions parlementaires ne sont pas
un prolongement du poste CJRP et que nous devons tous ici conserver un minimum
de dignité.
M. Pelletier: Et de franchise.
Le Président (M. Fallu): Adopté sur division.
Une voix: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Tel qu'amendé,
d'accord.
M. Saintonge: Juste une correction, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Saintonge: L'article, le paragraphe, adopté tel
qu'amendé, d'accord; ce n'est pas sur division, mais l'amendement est
adopté sur division.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, nous sommes ici
à l'Assemblée nationale et, vu qu'il y a déjà
quelques remarques venant des membres de l'Assemblée, je demanderais
également aux membres de la commission parlementaire de faire en sorte
que le niveau de nos débats soit toujours le plus élevé
dans le respect des uns et des autres, et, comme l'a souligné le
député de Chambly aussi, dans le respect des institutions. Je
cite de mémoire une phrase d'un ancien premier ministre, M. Lesage, qui
rappelait un jour à l'Assemblée nationale que le pouvoir
municipal, tant celui de la division territoriale que celui de
l'autorité qui est confiée aux municipalités,
relève de plein droit de l'Assemblée nationale. Tel en veut non
seulement nos traditions, mais également notre constitution.
M. Pelletier: M. le Président, est-ce que cela veut dire
que, parce que nous sommes soumis, nous devons être béatement
silencieux?
Le Président (M. Fallu): Ce...
M. Pelletier: Est-ce que la franchise n'a pas aussi ses
droits?
Le Président (M. Fallu): Ce n'est pas ce que je dis.
M. Pelletier: Si j'écoute de temps en temps vos
débats parlementaires, j'ai l'impression que sur le plan de la franchise
vous nous donnez parfois des leçons.
Le Président (M. Fallu): II ne s'agit pas de franchise, M.
le maire, il s'agit simplement d'attitude et de niveau de langue. Quand je dis
niveau de langue, je ne m'intéresse pas nécessairement à
la vôtre.
M. Pelletier: Si j'ai employé des mots antiparlementaires,
M. le Président, je les retire tous. Vous voudrez bien me les
indiquer.
Le Président (M. Fallu): Je vous aviserais de les retirer,
je vous demanderais de les retirer. Incident clos, si vous le permettez.
M. Marcoux: M. le Président, si le maire de Québec
a pensé me faire quelque ombrage en m'appelant le député
de Rimouski, le ton sur lequel il l'a fait, je peux dire qu'il ne fait aucun
ombrage ainsi puisqu'il m'appelle par le plus beau titre que je puisse
posséder dans cette Assemblée nationale. Quant au reste, je le
laisse suivre son cours...
Le Président (M. Fallu): L'incident est clos,
j'appelle...
M. Marcoux: ...et, pour chaque proposition qui sera faite par la
ville de Québec, on adoptera l'attitude selon notre bon jugement,
indépendamment des esclandres.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'alinéa
troisième.
M. Boutin: L'alinéa troisième est
particulièrement long. Je vais vous dire de quoi il s'agit globalement
et on va l'attaquer paragraphe par paragraphe. Les articles 40,
deuxièmement, et 40, troisièmement, de l'article 336 de la charte
de la ville confient à la ville les pouvoirs en matière de
zonage, lotissement et construction. La législation publique au
Québec a été modifiée substantiellement ces
dernières années avec l'adoption de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et une reformulation complète des
pouvoirs des municipalités en matière de zonage, construction et
lotissement a été faite à cette occasion, aux articles
113, 115 et 117 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, si mon
souvenir est exact. Nos articles dans la charte de la ville de Québec
s'avéraient un peu décalés par rapport à ces
articles empreints d'une certaine désuétude. L'exercice qu'on
fait au paragraphe troisième de l'article 110 de notre projet de loi est
d'incorporer, d'une part, dans notre charte les dispositions de la Loi sur
l'aménagement
et l'urbanisme en y apportant quelques légères
modifications qui sont, je pense, des améliorations; d'autre part, de
localiser dans les paragraphes subséquents d'autres pouvoirs qui
appartiennent déjà à la ville ou qu'on veut avoir en sus
de ceux existant dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pour
répondre à notre réalité, la réalité
de la ville de Québec.
Alors, si on commence avec le paragraphe 40, deuxièmement, qui
comprend dans le projet de loi tel que déposé neuf
sous-paragraphes - si vous allez voir au document jaune, il en contient 10; il
y en a un dixième qui a été ajouté...
Le Président (M. Fallu): Avez-vous une proposition
à nous faire pour l'étude qui puisse nous permettre d'observer
des blocs?
M. Boutin: On pourrait fonctionner...
Le Président (M. Fallu): Ou préférez-vous
que nous analysions chacun des éléments des paragraphes et des
sous-paragraphes? (12 heures)
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, si on peut
accélérer...
Le Président (M. Fallu): Puis-je savoir s'il y a
déjà accord sur...
M. Boutin: Oui, il y a des accords sur un paquet de choses et il
y a des points sur lesquels il va falloir attirer l'attention.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, pouvez-vous
déjà nous indiquer les points de convergence?
M. Marcoux: Dans l'alinéa 3, le point 42°, de 1
à 9 inclusivement, en ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à les adopter. Il y a le point 10 sur lequel nous aimerions apporter des
précisions et indiquer une volonté différente.
Le Président (M. Fallu): La municipalité nous
souligne qu'elle aimerait apporter un amendement au paragraphe 8.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à l'accepter, avec
l'amendement proposé par la ville de Québec.
M. Boutin: M. le Président, pour les fins du débat,
je suggère de procéder par paragraphe de l'article 336: 42°,
42°a, 42°b, et on va défiler chacun de ces paragraphes de
l'article 336 qui comprend des sous-paragraphes. Je pense qu'on pourra aller
avec 1, 2, 3, 4 en disant: il n'y a pas de problème, et attirer
l'attention au moment où il y a des modifications.
Le Président (M. Fallu): D'accord.
M. Boutin: Alors, si on prend le paragraphe 42° de l'article
336, de 1 à 7, je pense qu'il y a accord avec le ministère. Au
paragraphe 8, il y a une modification à apporter qui est dans le cahier
jaune et qui a fait l'objet d'une discussion avec le ministère. La
première phrase du paragraphe 8 se lirait comme suit: 8- "fixer des
amendes minimales plus élevées lorsque celui qui fait
défaut d'obtenir", et le texte demeure identique.
Le Président (M. Fallu): Je déclare donc
adopté, au paragraphe 42°, les sous-paragraphes 1, 2, 3, 4, 5 et
6.
M. Boutin: Et 7.
Le Président (M. Fallu): Et 7, pardon. Également,
adopté avec amendement le sous-paragraphe 8 en remplaçant,
après le mot "amendes", les mots "supérieures à celles
déterminées en vertu de l'article 394" par les mots "minimales
plus élevées".
M. Boutin: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est-il
adopté?
M. Boutin: M. le Président, également, en
supprimant à la fin le mot "et".
Le Président (M. Fallu): Et en supprimant à la fin
le mot "et".
M. Boutin: M. le Président, quant au sous-paragraphe 9, il
faut le modifier pour y ajouter à la fin le mot "et".
Le Président (M. Fallu): Et on supprime au
début...
M. Boutin: Le mot "pour".
Le Président (M. Fallu): Le mot "pour". Donc, nous
supprimons au début du sous-paragraphe 9 le mot "pour" et nous enlevons
à la fin le point-virgule pour y ajouter le mot "et". Adopté?
M. Marcoux: Un instant, M. le Président. Compte tenu des
remarques que j'aurai sur le sous-paragraphe 10, ces ajustements ne seront
probablement pas nécessaires.
Le Président (M. Fallu): Pour le "et", si on ajoute...
M. Marcoux: Oui. Pour le mot "pour", il faudra revenir à
l'ancienne... Non? Le mot "pour" peut demeurer.
Le Président (M. Fallu): Alors, on suspend le mot
"et".
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): En conséquence, nous
suspendons le sous-paragraphe 9 pour faire le débat sur le nouveau
paragraphe 10.
M. Boutin: Le mot "pour" est déjà enlevé.
Cela n'a rien à voir avec le sous-paragraphe 10.
Le Président (M. Fallu): Le "pour" est déjà
enlevé.
M. Marcoux: D'accord.
Certificats d'occupation des logements
aménagés illégalement
M. Boutin: Quant au sous-paragraphe 10, nous désirons
l'ajouter à cet article aux fins suivantes et je vais vous faire le
portrait de ce qui existe présentement: la ville de Québec est
une ville qui a un stock d'habitations relativement ancien. Les habitations
sont construites en vertu de permis de construction comme dans n'importe quelle
municipalité. Or, nous avons constaté un phénomène
et il existe, j'imagine, dans toutes les municipalités de la province.
Il se produit en cours de vie d'un bâtiment un certain nombre de
transformations, certaines avec permis, beaucoup d'autres sans permis. Je pense
notamment au propriétaire d'un bungalow qui, en 1950, est venu chercher
son permis de construction et qui a construit son bungalow; en cours de vie, il
a un jour aménagé son sous-sol pour en faire une salle de jeu,
ensuite une chambre pour son enfant et, en cours de vie toujours, parce qu'il
est près d'un hôpital, d'une école, d'un centre commercial
ou quoi que ce soit, il a transformé la chambre de son fils, qui est
parti à l'université, en une chambre de location.
Éventuellement, ces choses-là deviennent des logements. Ces
logements ou ces chambres que vous retrouvez dans des sous-sols des maisons un
peu partout dans la province dans les quartiers domiciliaires sont pour la
vaste majorité en dérogation d'un certain nombre de normes
prescrites par les codes du bâtiment et de construction applicables.
Présentement, à la ville de Québec, nous sommes
à mettre sur pied un programme de certificat d'occupation ou de permis
d'occupation des bâtiments de façon à pouvoir
contrôler notre stock de bâtiments et éviter les
transformations pirates dans l'avenir, et surtout les usages illégaux
des bâtiments.
Le problème épineux que nous allons rencontrer en
décernant des permis d'occupation à l'ensemble des
bâtiments de la ville, c'est qu'on va entrer dans
énormément de bâtiments où on va retrouver de tels
logements ou de telles chambres qui ont été transformés
dans le temps et qui sont présentement en dérogation d'un certain
nombre de codes. Les dérogations auxquelles on fait allusion sont des
dérogations matérielles du genre de celles qui exigent une
hauteur plancher-plafond de huit pieds, du genre de celles qui exigent une
superficie de fenêtre d'une pièce égale ou
supérieure à 10% et un certain nombre d'autres dispositions comme
cela.
Ce que l'on propose, c'est d'insérer un arbitre pour pouvoir
juger de la pertinence ou de la non-pertinence de permettre l'occupation de ces
logements. L'arbitre que l'on suggère est un organisme qui existe
déjà à la ville de Québec et qui est la Commission
d'urbanisme. On suggère que des permis d'occupation - je reviendrai sur
le texte tout à l'heure - puissent être émis pour ces
logements malgré certaines dérogations, pourvu que, de l'avis de
la commission - je suis d'accord et c'est un jugement d'opportunité qui
devra être posé, mais quelqu'un doit le poser - la santé et
la sécurité des gens soient protégées.
Cela permettra à la commission d'établir un système
d'équivalence du genre: D'accord. Votre plafond a seulement sept pieds
et dix pouces, mais, comme vous avez 25% de superficie vitrée, on
considère que les règles d'hygiène sont respectées,
et vice versa. Cela permettra à la commission d'établir ce genre
d'équivalence et de permettre l'émission d'un permis d'occupation
qui ne pourra pas être émis en l'absence de telle
équivalence et qui fera en sorte qu'on va devoir intervenir pour fermer
des logements, ce qui n'a pas de sens.
Le Président (M. Fallu): J'aimerais savoir s'il s'agit des
logements déjà transformés ou si cet article vaut
également pour l'avenir, c'est-à-dire pour mon sous-sol que je
pourrais éventuellement transformer et qui n'aurait pas ces deux
mètres quarante.
M. Boutin: L'amendement vise directement les logements
déjà transformés. Si on veut s'appliquer et s'asseoir sur
le respect intégral des lois et des règlements par tous les
citoyens, on peut dire, bien artificiellement, qu'on n'aura plus besoin de cet
article dans l'avenir parce que tous les gens vont venir chercher leur permis
de construire et tous les travaux seront faits en conformité des
règlements applicables. C'est peut-être se mettre un peu la
tête dans le sable.
Bien que les règlements le prescrivent, si vous voulez
transformer votre sous-sol en salle de jeu, il y a un fort pourcentage de la
population qui ne vient pas chercher de permis. D'autre part, il n'y a rien
présentement dans la réglementation qui me permette de vous
empêcher d'aménager une
chambre dans votre sous-sol pour votre fils même si votre plafond
n'a que sept pieds et dix pouces. Cependant, au moment où vous ferez un
logement dans votre sous-sol avec cette même chambre et qu'un tiers du
même âge que votre fils viendra y habiter, la situation sera en
dérogation des règlements à ce moment.
Alors, c'est un peu se mettre la tête dans le sable que de penser
que pour l'avenir un tel pouvoir ne sera pas utilisable ou pas utile. Tous les
bungalows qui se construisent maintenant, en 1984, en conformité des
lois et règlements en vigueur, je suis persuadé que, si on
retourne les voir dans dix ans, il y aura de la dérogation comme cela.
Malgré toute la bonne volonté et tous nos inspecteurs qu'on fait
circuler dans les rues pour essayer d'attraper les gens qui font des travaux
sans permis, ce genre de chose va arriver. Sauf qu'avec le permis d'occupation
qu'on met en vigueur on va périodiquement être mis au courant que
quelqu'un veut changer l'occupation. On passe d'un système d'habitation
du fils de la famille en un logement, puis on va constater qu'il y a un
défaut. On va constater qu'il manque deux pouces de plafond. Qu'est-ce
qu'on fait avec ce logement? Si, de l'avis de la commission, les normes de
santé, de salubrité et de sécurité sont
assurées, il n'y a pas de raison qu'on empêche les gens d'y
demeurer.
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je vois que vous indiquez aussi dans
l'article: La Commission d'urbanisme et de conservation de Québec. Je
suppose qu'à Québec, étant donné qu'il y a des
édifices historiques et anciens, cela va prendre l'approbation de cet
organisme de telle façon qu'il y a plusieurs édifices qui ne
correspondent pas toujours aux normes de hauteur et de largeur, compte tenu que
ce sont des édifices du XIXe siècle.
M. Boutin: La commission d'urbanisme a comme juridiction
d'approuver tous les permis de la ville; la commission d'urbanisme approuve les
permis dans la mesure où ils sont conformes aux règlements. Elle
ne peut pas donner des permissions de déroger aux règlements,
sauf si la loi l'y autorise. C'est ce qu'on demande.
M. Beauséjour: Cela répondrait au cas de ces
édifices anciens qui ne répondent pas aux normes.
M. Boutin: Pas uniquement les anciens, M. le
député. Si on va à Neufchâtel où il s'est
bâti des bungalows en quantité dans les années
soixante-dix, faites le tour des sous-sols et je suis persuadé que vous
trouverez des logements illégaux en grande quantité.
M. Beauséjour: Surtout dans le Vieux-Québec
où il y a d'anciens édifices; cela règle beaucoup de ces
problèmes.
M. Boutin: Le problème est le même dans le
Vieux-Québec; ça règle énormément de ces
problèmes. Je peux vous donner un exemple dans du recyclage de
bâtiment. Récemment, on a vécu le problème d'une
école de danse qui a été recyclée en condominium.
L'école de danse était située dans un bâtiment
peut-être comme ici, avec une énorme hauteur plancher-plafond.
Lorsqu'on a voulu recycler le bâtiment, on a voulu faire deux
étages avec cette énorme hauteur plancher-plafond. Quant au
deuxième, on a eu de très sérieux problèmes parce
que ça ne faisait pas huit pieds. On a dû jouer avec des histoires
de mezzanines, de toits en pente et trouver des solutions très
artificielles pour se sortir des problèmes, mais ces problèmes
sont vécus également dans le Vieux-Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Nous partageons les objectifs poursuivis par
l'alinéa 10 en ce sens que la municipalité ait le pouvoir
d'accorder des dérogations pour satisfaire aux règles de
construction. Ce que le ministère de l'Habitation et de la Protection du
consommateur nous indique, c'est qu'il s'oppose à l'adoption de
l'article à cause de l'entrée en vigueur du règlement sur
l'application du Code du bâtiment. Le Code du bâtiment vient
d'entrer en vigueur au Québec et il permet au ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur de déléguer
à des organismes sur le territoire le pouvoir d'accorder des
dérogations au Code du bâtiment.
La commission d'urbanisme de la ville de Québec pourrait
être un organisme reconnu pour accorder de telles réglementations.
Ce que le ministère nous dit, c'est ceci: Si le pouvoir demandé
par la ville de Québec était accordé, il y aurait donc
dédoublement de ce règlement qui s'applique sur l'ensemble du
territoire québécois. Comme le Code du bâtiment s'applique
et qu'il permet de reconnaître des organismes pouvant accorder des
dérogations, la commission d'urbanisme pourra le faire.
Cela peut déjà se faire pour les édifices publics
puisque la partie du Code du bâtiment est déjà en vigueur
pour les édifices publics; quant aux édifices privés, le
pouvoir réglementaire sera possible à partir de l'automne. Le
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur demande
à la municipalité de retirer ce paragraphe 10 ou de ne pas
l'adopter.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: Je suis d'accord avec ce que vient de dire le ministre
et j'ai des modifications à apporter au texte dont on a discuté
la semaine dernière à la lumière des nouvelles
dispositions du Code du bâtiment. Pour répondre à cela, je
vais modifier mon paragraphe 10. Je vais vous expliquer la
problématique.
Le Code du bâtiment, tel qu'adopté pas plus tard que la
semaine dernière, permet maintenant des équivalences, ce qui
n'existait pas dans l'ancien Code du bâtiment. Pour cette raison - je
fais référence à des discussions qu'on a eues la semaine
dernière - nous allons retirer certains articles où on vous
demandait ce genre d'équivalence sous juridiction de la commission
d'urbanisme.
Le Code du bâtiment réglera et légalisera,
cependant, les dérogations pour les constructions uniquement dans les
cas de transformations ou d'additions à un bâtiment construit
avant le 25 mai 1984. Cependant, cela ne valide en aucune façon les
aménagements faits illégalement depuis les vingt dernières
années. En vertu du nouveau Code du bâtiment, lorsque quelqu'un se
présentera à la ville de Québec demain matin pour avoir un
permis de construire et aménager un logement dans un sous-sol de sept
pieds huit pouces, oui, je pourrai le lui donner s'il me donne des
équivalences. Je règle le problème pour le futur.
Cependant, lorsque mon inspecteur en bâtiment se présentera demain
matin dans un bungalow où il y a dans un sous-sol, depuis les cinq
dernières années, un logement aménagé
illégalement à sept pieds huit pouces, je ne peux pas solutionner
le problème avec le Code du bâtiment parce que la situation est
là, le logement est construit et il ne s'agit pas de travaux de
transformation ou d'addition puisque cela a tout été fait il y a
cinq ans. Il s'agit pour la ville d'émettre un permis d'occupation pour
permettre l'occupation de ce bâtiment ou de ce logement construit en
dérogation il y a déjà cinq ans. Le Code du bâtiment
n'apporte pas de réponse à mon problème. (12 h 15)
Ce que je vais faire, M. le Président, pour répondre
à cette objection et pour en tenir compte au paragraphe 10, je suis
prêt à enlever les mots "les permis de construction, certificats
d'autorisation ou", à la première ligne. Ce qui fait que
l'article se lirait "émettre les certificats d'occupation
mentionnés au sous-paragraphe 3 pour des logements". À ce
moment-là, cet article s'appliquerait uniquement en matière de
certificats d'occupation. Ces certificats de construction - je suis d'accord
avec vous -pour le futur, je n'en ai plus besoin. Pour les certificats
d'occupation que je vais émettre maintenant pour des bâtiments
déjà en place, j'ai encore besoin de ce pouvoir malgré
l'adoption du Code du bâtiment.
M. Marcoux: Ce que je pourrais vous dire, c'est qu'on va faire
les vérifications avec le ministère de l'Habitation et de la
Protection du consommateur puisque le ministère a vu, à ma
connaissance, votre projet. Les commentaires qu'il nous a fournis
l'étaient sur la base du projet que vous lui avez transmis. Je pense
qu'il est normal que j'entre en contact avec le ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur pour savoir si
l'interprétation que vous donnez du règlement actuel et du
règlement complémentaire qui va entrer en vigueur à
l'automne pour le secteur résidentiel confirme votre
interprétation.
M. Boutin: Je comprends votre prudence, M. le ministre, mais le
Code du bâtiment est un code de construction. C'est évident qu'il
ne s'attaque pas au problème de l'occupation. Il vaut pour l'avenir. Il
crée des outils de souplesse pour les bâtiments existants.
M. Marcoux: II peut aussi donner des pouvoirs dérogatoires
pour le passé comme pour l'avenir. Il s'agit de le vérifier.
M. Boutin: Pas en matière d'occupation, c'est un code de
construction. Il édicte des normes pour construire et non des normes
pour occuper.
M. Marcoux: Oui, dans la mesure où il édicte, on
peut déroger à ces normes de construction. Cela peut être
une façon de permettre que des lieux tels qu'occupés n'ont pas
à être changés pour continuer -à être
occupés et satisfaire aux autres lois.
M. Boutin: Je vous laisse faire la vérification.
Le Président (M. Fallu): Nous allons donc suspendre ce
projet d'article du paragraphe 10 pour la fin de journée. Nous
suspendons également provisoirement le sous-paragraphe 9.
M. Boutin: Cela termine l'article 42°.
Le Président (M. Fallu): Nous passons maintenant au
42°a qui a un grand nombre de...
M. Boutin: II en a 20.
Le Président (M. Fallu): II en a 20
précisément.
M. Boutin: Jusqu'au paragraphe 9 inclusivement - le ministre me
corrigera - il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que c'est confirmé,
M. le ministre?
M. Marcoux: Article 42°a? M. Boutin: Oui.
M. Marcoux: D'accord. Il y a seulement 10... Les paragrahes 1
à 9, cela va.
Le Président (M. Fallu): Les paragraphes 1 à 9 sont
adoptés.
M. Boutin: Au paragraphe 10, il y a un changement par rapport au
texte déposé. Le texte déposé dit: "régir ou
restreindre, par zone, l'excavation du sol..." Il est reformulé et il se
lit maintenant, tel que vous l'avez dans le document jaune: "régir ou
prohiber, par zone, l'excavation du sol..." La raison de ce changement, de
cette prohibition est que dans la ville de Québec, en raison de la
géographie, de la topographie accidentée, on a des
rivières, on a des falaises, on a vécu dans le passé de
douloureuses expériences de remplissage ou d'excavation de lots ou de
terrains en bordure de rivières, en bordure de falaises sur des terrains
que la ville considère comme prioritaires pour aménager des parcs
ou des espaces verts. Le remplissage ou l'excavation du sol fait par certains
citoyens, soit désireux de monnayer le sol arable sur leur terrain, soit
pour s'aménager un superbe terrain dominant toute la région, met
en péril les projets et les plans de la ville à l'égard de
l'aménagement, notamment, de nos parcs, ainsi que le
développement intelligent de ces terrains. La ville croit
nécessaire d'obtenir le pouvoir, non seulement de réglementer,
mais de prohiber de tels remplissages.
M. Marcoux: On serait prêt à adopter l'amendement et
l'alinéa.
Le Président (M. Fallu): L'amendement qui consiste
à remplacer le mot "restreindre" à la première ligne par
le mot "prohiber" est adopté. Le sous-paragraphe 10 tel qu'amendé
est adopté.
M. Boutin: Au paragraphe 11, il y a également une
correction qui a été apportée à la suggestion du
contentieux du ministère. Quatre lignes avant la fin, il y a une phrase
qui commence par: "dans le cas de démolition, le permis peut être
refusé..." Il faut insérer après les mots "dans le cas de
démolition," les mots "sous réserve des articles 412.1 à
412.26 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19), le
certificat d'autorisation peut être refusé".
Le Président (M. Fallu): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'amendement
et l'alinéa.
M. Boutin: II n'y a pas de problème aux paragraphes 12 et
13. Au paragraphe 14, nous avons une légère modification pour
insérer, après...
Le Président (M. Fallu): Nous avons une liturgie à
suivre. Vous dites que le sous-paragraphe 12...
M. Boutin: Les sous-paragraphes 12 et 13 ne créent pas de
problème.
Le Président (M. Fallu): Les sous-paragraphes 12 et 13.
sont adoptés, M. le ministre?
M. Marcoux: Les sous-paragraphes 12 et 13 sont adoptés,
oui.
Le Président (M. Fallu): Parfait.
M. Boutin: Au sous-paragraphe 14, il y a une légère
modification, M. le Président. On y lit présentement:
"régir ou prohiber l'emplacement et l'implantation des maisons mobiles
et des roulottes;" Le texte devient: "Régir ou prohiber, par zone,...".
Il faut introduire l'expression "par zone" après le mot "prohiber",
entre virgules.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est
adopté?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Le sous-paragraphe 14 est
adopté tel qu'amendé. Sous-paragraphe 15.
M. Boutin: Au sous-paragraphe 15, il y a une légère
correction. Je ne sais pas si on doit l'appeler sous-sous-paragraphe. À
b il y avait un "et" à la fin du point-virgule. Il faut supprimer le
"et".
Le Président (M. Fallu): Donc, au sous-paragraphe 15b,
enlever le "et".
M. Marcoux: Au sous-paragraphe 15, j'ai un changement.
Le Président (M. Fallu): Vous avez des remarques?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Ce petit changement...
M. Marcoux: Lequel?
Le Président (M. Fallu): Enlever "et" ausous-paragraphe 15b, ça va?
M. Marcoux: Cela va.
Le Président (M. Fallu): Cet amendement est donc
adopté. M. le ministre.
M. Marcoux: Le dernier alinéa du sous-paragraphe 15,
à notre sens, devrait être retranché. Il est inutile en
droit... Le législateur n'est pas censé parler pour ne rien dire.
En fait, l'article dit: "L'exercice des droits accordés par le
présent paragraphe ne confère aucun droit à une
indemnité aux titulaires des droits acquis." Le fait qu'on ne le dise
pas dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pourrait laisser croire
que le droit est différent dans cette loi puisqu'on le dirait.
Le Président (M. Fallu): Que tout aménagement
constitue une expropriation déguisée.
M. Marcoux: On propose de retirer cet alinéa ou de ne pas
l'adopter.
M. Boutin: D'accord, M. le ministre.
Le Président (M. Fallu): Nous retirons donc
l'alinéa qui se lit ainsi: "L'exercice des droits accordés par le
présent paragraphe ne confère aucun droit à une
indemnité aux titulaires des droits acquis." Les sous-paragraphes 16, 17
et 18...
M. Boutin: 16, 17 et 18...
Le Président (M. Fallu): ...sont-ils adoptés?
M. Boutin: ...ne causent pas de problème.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le sous-paragraphe 19?
M. Boutin: Je dois vous dire que nous allons retirer le
sous-paragraphe 20. Par conséquent, au sous-paragraphe 19, il faut
supprimer le mot "et" pour le mettre au sous-paragraphe 18.
Le Président (M. Fallu): Donc, au sous-paragraphe 18, un
amendement vise à ajouter, après le point-virgule de la fin, le
mot "et"; à retirer, à la fin du sous-paragraphe 19, le mot "et"
et à retirer le sous-paragraphe 20.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'amendement et le
sous-paragraphe sont-ils adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): En conséquence, le
paragraphe 42°a est adopté tel qu'amendé.
Paragraphe 42°b.
M. Boutin: Au paragraphe 42°b, M. le Président, les
sous-paragraphes 1, 2 et 3 ne causent pas de problèmes. J'ai une
intervention au sous-paragraphe 4.
Le Président (M. Fallu): Donc, le sous-paragraphe 1 est-il
adopté?
M. Marcoux: Un instant! Adopté.
Le Président (M. Fallu): Sous-paragraphe 2.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Sous-paragraphe
3.
M. Marcoux: II y a des changements.
M. Boutin: Non, il n'y a pas de changement au sous-paragraphe 3.
Ce serait au sous-paragraphe 4.
Le Président (M. Fallu): Ce serait au quatrième.
Donc, le troisième est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le quatrième?
M. Boutin: Au quatrième, M. le Président, avant la
dernière phrase, qui commence par: "Le recueil ou la partie de
celui-ci..." il y aurait une phrase à insérer qui se lit comme
suit. Vous avez le texte dans le cahier jaune à la page 36: "Le greffier
publie un avis de l'adoption de cette résolution dans un journal
français publié dans la ville." C'est une modification faite
à la suggestion du contentieux du ministère.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté tel
qu'amendé. Donc, l'amendement est adopté et le sous-paragraphe 4
est adopté tel qu'amendé.
Sur division?
M. Saintonge: L'amendement sur division.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté
sur division.
M. Saintonge: Seulement une question pour préciser. On
parle d'un journal français. Je ne veux pas susciter un débat
juridique de fond là-dessus. Il y a seulement cette question de donner
l'information sur le pourcentage de citoyens anglophones que vous
avez, dans quel cas cela est possible ou non, les obligations de la loi,
la réglementation qui peut changer. Dans ce cas-là, je l'admets
simplement.
M. Boutin: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, le paragraphe 42°b est
adopté tel qu'amendé/ On me signale qu'il est 12 h 28 et que nos
travaux doivent se terminer à 12 h 30.
M. Marcoux: On pourrait adopter le paragraphe 42°c au
complet.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 42°c au
complet.
M. Boutin: Le paragraphe 42°c au complet ne cause pas de
problème.
Le Président (M. Fallu): II n'y a aucun
problème.
M. Boutin: Pour les neuf sous-paragraphes.
Le Président (M. Fallu): Les neuf sous-paragraphes. Donc,
nous adoptons en bloc le paragraphe 42°c. Nous suspendons nos travaux
jusqu'après la période des affaires courantes,
c'est-à-dire, pour vous donner une indication, quelques minutes
après 15 heures. Le rendez-vous est donc donné.
M. Pelletier: Est-ce à 15 heures ou à 16 heures
ici?
Le Président (M. Fallu): À 15 heures, puisque la
période des questions et les affaires courantes ont lieu aujourd'hui
à 14 heures.
M. Pelletier: Très bien. (Suspension de la séance
à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 15 h 36)
Le Président (M. Fallu): Nous reprenons nos travaux. Nous
savons déjà que nous les poursuivrons jusqu'à 18 heures
pour reprendre à 20 heures jusqu'à ce que nous ayons
adopté les principes et les détails de la loi 216, Loi modifiant
la charte de la ville de Québec. Les articles suivants sont maintenant
suspendus: l'article 5, une partie de l'article 106, l'article 108 et une
partie de l'article 110.
Rappelons-le, avant la suspension de la séance pour le
déjeuner, nous avions adopté, à l'article 110, le
paragraphe 42°c. J'appelle donc le paragraphe 42°d. Est-ce que chacun a
retrouvé ses papiers? M. le procureur. Nous sommes au paragraphe
42°d.
Avez-vous une réaction à ce projet d'amendement?
Zonage par quotas
M. Boutin: Le projet d'amendement en provenance du
ministère, en ce qui a trait à la réserve concernant la
Loi sur les biens culturels, cela nous va. Cependant, nous notons à
regret que le pouvoir qu'on demandait de zoner en prescrivant des
quantités maximales de plancher dans une zone, bien que le ministre soit
d'accord pour nous l'accorder à l'intérieur de l'arrondissement
historique de Québec, nous le demandions non seulement à
l'intérieur de l'arrondissement historique de Québec mais
à l'extérieur également dans des zones adjacentes audit
arrondissement historique qui seraient déterminées par le
conseil. Dommage! Je reviens à la charge sur ce point parce qu'il est
important. Je vais faire le tour du problème pour bien l'identifier pour
les membres de la commission. Il s'agit de ce qu'on peut appeler dans notre
jargon du zonage par quotas. Dans les années 1974 et 1976 on a
vécu, à l'intérieur de l'arrondissement historique de
Québec, une prolifération d'établissements de restauration
ou de divertissement, établissements détenant des permis de la
Régie des permis d'alcool. De concert avec le ministère des
Affaires culturelles à l'époque, nous avons tenté de
trouver une solution pour arrêter cette prolifération.
En matière de zonage, les outils qui sont offerts à la
ville sont très restreints. Le zonage permet de prohiber certains usages
ou de les permettre. La seule solution qu'on a réussi à mettre en
oeuvre à l'époque en vertu des pouvoirs qu'on avait, c'est de
prohiber, ce qui fait qu'aujourd'hui, à l'intérieur du
Vieux-Québec, sur la rue Saint-Jean, sur la Côte de la Fabrique,
au Château Frontenac, où vous voulez à l'intérieur
du Vieux-Québec, les restaurants, les bars, les établissements
détenant un permis d'alcool sont prohibés, ce qui n'a
carrément aucun sens et ce qui fait qu'on vit un difficile
système de droits acquis où il y une plus-value terrible
accordée au propriétaire d'un immeuble qui contient
présentement un établissement qui détient un permis de la
Régie des permis d'alcool. Pour palier ce problème, nous
demandons à la Législature de nous donner le pouvoir de fixer des
quotas à l'intérieur d'une zone, c'est-à-dire que par
règlement on établirait que dans une zone
déterminée il peut y avoir 1000, 2000, 10 000 ou 15 000 pieds
carrés de plancher attribués à la fonction restauration ou
divertissement, par exemple, ce qui permettrait, lorsqu'un établissement
ferme, qu'il puisse s'en ouvrir un autre deux portes plus loin, ce qui
présentement ne peut pas être fait. Si un établissement
ferme, le seul
endroit où il peut s'en ouvrir un, c'est, immédiatement
après, dans le même local exactement, ce qui fait qu'il y a un
marché noir terrible des locaux en matière de restauration et de
divertissement.
Je suis conscient que le ministre est d'accord pour nous l'accorder
à l'intérieur de l'arrondissement historique de Québec,
sauf que les problèmes que nous avons vécus en 1974 et en 1976
à l'intérieur de l'arrondissement historique de Québec
sont rendus sur la Grande-Allée et sur la rue Cartier. Il est important
que nous agissions à ces endroits avant qu'il soit trop tard, avant que
quelque chose arrive et qu'on dise dans la presse que ce sont des rues
où il y a des bars à ciel ouvert. Il faut intervenir maintenant.
Dans l'arrondissement historique de Québec, je ne dis pas que le
problème est réglé, parce qu'on vit avec un système
difficile de droits acquis, mais depuis 1974, à toutes fins utiles, il
n'y a pas de nouveaux établissements qui s'y sont installés. Sur
la Grande-Allée et sur Cartier, vous pouvez prédire, aussi
certain que je suis là, que la pression va se déplacer vers le
secteur du palais de justice, celui du bassin Louise, etc., avec tous les
projets qui sont prévus dans ces coins-là dans un avenir
très rapproché. Il est important qu'on obtienne les mêmes
pouvoirs de zoner par quotas ou de zoner par maximum dans ces zones adjacentes
au Vieux-Québec, parce que c'est une pression qui se déplace.
À partir du moment où on a arrêté la pression dans
l'arrondissement historique de Québec, elle s'est déplacée
sur la Grande-Allée. La Grande-Allée devenant saturée,
celle-ci se déplace sur la rue Cartier. C'est un problème de
pression qui se déplace, et il faut intervenir dans une certaine
périphérie qui est plus large que celle de l'arrondissement
historique de Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Comme l'a indiqué le procureur de
Québec, compte tenu des problèmes rencontrés par la ville
de Québec qui l'ont obligée à intervenir non pas pour
faire du zonage par quotas...
M. Boutin: On a prohibé, M. le ministre.
M. Marcoux: ...mais pour prohiber la croissance de
nouveaux...
M. Boutin: On a prohibé les usages. (15 h 45)
M. Marcoux: Le maire de Québec nous expliquait la semaine
dernière que l'effet direct est une surévaluation très
importante d'un édifice par rapport aux édifices voisins,
peut-être une espèce d'iniquité due à la valeur au
marché de certains établissements par rapport aux immeubles
voisins et que cela entraîne même des problèmes de droits
acquis s'il arrivait des événements, etc. Comme c'est
l'arrondissement historique de Québec et qu'on doit respecter la Loi sur
les biens culturels et compte tenu de la situation décrite par la ville,
on est prêt à accepter ce zonage par quotas, mais, avant
d'étendre la question à l'ensemble de la ville de Québec,
nous devons faire une certaine réflexion, parce qu'il y a d'autres
villes au Québec où il y a des rues dites commerciales, des rues
de récréation ou des rues où il y a beaucoup de
restaurants, de bars, de clubs, etc. Où s'étend la limite? Vous
dites que le problème dans l'arrondissement historique s'est
déplacé vers la Grande-Allée et la rue Cartier. Si on fait
du zonage par quotas sur la Grande-Allée, la partie où il y a
beaucoup de bars et de restaurants, etc., le problème va se
déplacer ailleurs aussi. Il y a un besoin d'espace pour tel type
d'activités commerciales ou économiques. Par rapport aux
perspectives d'aménagement la question se pose: Est-ce que le zonage par
quotas doit être généralisé ou s'il doit être
limité à des situations très spécifiques? Je sais
que cela ne peut être entièrement à votre satisfaction. Je
pense que c'est tout de même une simplification de la situation et que
cela va vous aider dans la question de l'arrondissement historique de
Québec.
Quant au reste, je crois qu'il faut poursuivre notre réflexion
ensemble.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: Si je peux me permettre, M. le ministre, je pense
qu'il n'est pas faux de dire - et tous les gens qui vivent à
Québec sont en mesure de s'en rendre compte - que le centre-ville,
appelons-le le centre de divertissement de Québec, qui, il y a dix ans,
était exclusivement situé dans le Vieux-Québec, intra
muros, en est sorti depuis plusieurs années. La référence
à l'arrondissement historique de Québec est commode parce qu'elle
existe dans une loi. Cependant, ce qu'on vise ce n'est pas l'arrondissement
historique dans sa qualité d'arrondissement historique mais comme centre
de divertissement de notre centre-ville. Si tout le monde est conscient que ce
centre de divertissement a débordé de l'arrondissement historique
de Québec, alors, agrandissons notre périmètre de
contrôle. Je suis peut-être d'accord avec vous que lorsqu'on dit
"dans toute zone adjacente déterminée par le conseil" on peut
nous servir l'argument qu'avec les zones adjacentes on peut se rendre
jusqu'à Neufchâtel. Loin de là est notre intention. Je
serais tenté de vous faire une...
M. Marcoux: En tout cas, je peux vous dire que ce n'est pas cela
nécessairement l'objection.
M. Boutin: Je serais tenté de vous faire une
contre-proposition et de parler de l'arrondissement historique de Québec
ou de toute zone située dans un périmètre d'un
kilomètre et demi ou deux kilomètres de l'arrondissement
historique. On va agrandir le périmètre pour vraiment cerner
notre centre de divertissement qui nous cause des problèmes ou qui est
en train de devenir un bar à ciel ouvert mur à mur.
M. Marcoux: M. le procureur, ce n'est pas simplement
l'étendue du territoire, c'est le principe même, en dehors de
certaines circonstances spécifiques, du zonage par quotas qui doit
être discuté en termes d'aménagement ou de perspective
d'aménagement. Vous décrivez pourquoi cela vous inquiète,
le développement commercial de la Grande-Allée et de la rue
Cartier, la quantité de restaurants, bars ou clubs qui peuvent s'y
installer. Il s'agit de voir s'il est utile que votre municipalité -
comme d'autres municipalités - puisse avoir la possibilité de
faire du zonage par quotas sur son territoire, que ce soit à un
kilomètre ou à un kilomètre et demi de plus. Nous voulons
poursuivre notre réflexion de ce côté.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, cela m'apparaît un
peu drôle de croire que, parce que la maladie a été
diagnostiquée dans le Vieux-Québec, elle a acquis une noblesse
telle qu'on va lui trouver un remède spécifique. Que la maladie
soit dans le Vieux-Québec ou ailleurs, c'est la même maladie. Je
trouve un peu étrange qu'après avoir diagnostiqué une
maladie et après avoir diagnostiqué un remède on veuille
limiter l'application du remède à une partie du corps. Si
quelqu'un a un cancer dans les pieds, j'espère qu'on va le soigner dans
les pieds et le remède peut être le même que pour les jambes
ou les bras. Je vous avoue que j'ai de la misère à trouver la
logique dans les propos du ministre, avec tout le respect que je lui dois,
parce que le problème qu'on a d'abord vécu dans le
Vieux-Québec se déplace. Alors, ce qu'on veut faire, c'est
appliquer un remède qui fait qu'on va pouvoir contrôler
l'expansion des établissements avec permis d'alcool sans automatiquement
conférer ou une dépréciation à ceux qui n'en ont
pas dans les immeubles ou une plus-value à ceux qui en ont. On va faire
cela pour un secteur, et le secteur qui est juste de l'autre côté
de la rue, où la même maladie qu'on a voulu corriger va se
continuer, on ne pourra pas y aller, dépasser la limite.
Je trouve utile la proposition de notre procureur disant: Enlevons
toutes les zones adjacentes déterminées par le règlement
du conseil, ce qui peut peut-être faire peur un peu, même si ce
n'est pas le Bonhomme Sept Heures, et mettons un périmètre, car
ce que l'on vise c'est justement la géographie du lieu de divertissement
dans Québec, et pas autre chose. Alors, je trouverais
intéressante l'avenue de mettre un périmètre, mais de dire
qu'il va y avoir un remède pour telle partie parce que la maladie est
là et dire qu'on n'aura pas le même remède pour telle autre
partie si la maladie est là, je ne vois pas trop...
M. Marcoux: En fait, c'est qu'on peut vouloir se donner aussi le
loisir de réfléchir sur le remède. Puisque vous avez
déjà parlé de culotte, je peux vous dire que ce pouvoir a
déjà été revendiqué par Montréal et
avait été refusé il y a quelques années. On veut
tenir compte de l'arrondissement historique de Québec. Compte tenu des
mesures que Québec a déjà dû prendre,
c'est-à-dire la prohibition, pour arriver à certaines fins, de
l'équilibre du développement du secteur de l'arrondissement
historique, de ses conséquences sur l'évaluation de tel
bâtiment, plutôt que tel autre qui est à côté,
et des droits acquis, on veut bien faire en sorte que les problèmes qui
ont pu entraîner la prohibition, que vous nous avez largement
décrits, puissent être diminués en vous donnant la
possibilité de faire dans l'arrondissement historique de Québec
un zonage par quotas.
De là à dire que nous pouvons généraliser ce
pouvoir, lorsqu'on parle de zones adjacentes dans un certain
périmètre, nous voulons réfléchir pour savoir si le
zonage par quotas, parce que ce même type de problème peut se
passer dans d'autres centre-villes... On n'a simplement qu'à penser
à la rue Prince-Arthur à Montréal, à la rue
Saint-Denis, aux rues Saint-Hubert, Duluth, etc., où l'abondance, la
surabondance - pour les clients cela n'est sûrement pas la surabondance
parce que c'est populaire - de certains types de restaurants ou de bars, etc.,
par rapport à l'aménagement du territoire, peut poser des
problèmes. Il s'agit de savoir si c'est le zonage par quotas qui
apparaît la solution dans la mesure où on considère que
c'est un problème.
Je reconnais que la proposition d'amendement que nous faisons ne donne
pas entièrement satisfaction à la ville de Québec mais
nous voulons continuer à réfléchir sur la
nécessité ou l'utilité d'étendre cette solution
à un plus grand territoire.
Le Président (M. Fallu): On me permettra de rappeler les
débats ici en cette Chambre lorsque la ville de Montréal a
demandé un tel pouvoir habilitant, appuyée
notamment à ce moment par certains citoyens demandant des quotas.
On faisait essentiellement référence aux rues Prince-Arthur et
Duluth. On avait également presque tenu une conversation à
l'Assemblée nationale sur la sociologie urbaine. Puisque la naissance de
la rue Prince-Arthur, naissance qui arrive comme cela, et l'éclosion un
peu à l'improviste de la rue Duluth transforment des habitudes de vie,
elles ont pour conséquence une véritable revitalisation du tissu
urbain. Il y a des gens qui reviennent en ville, à Montréal, que
ce soit sur la rue Laval ou Saint-Urbain, précisément parce que
la ville a repris un peu un sens urbain: un endroit où on peut marcher,
un endroit où on peut faire de la bicyclette, on endroit près
duquel on a un parc et, notamment, des endroits où on peut se
recréer.
On sait que, dans la société québécoise, la
récréation principale, c'est la bouffe, c'est l'industrie de
l'alimentation hôtelière, des restaurants, c'est une industrie
beaucoup plus florissante que ne l'était jadis le cinéma ou,
hélas! peut-être - enfin, c'est une réalité -le
théâtre. Donc, que ce soit ici à Québec, la rue
Cartier ou une autre, cela fait partie de la revitalisation d'un tissu urbain.
Si les maisons ont plus de valeur dans le quartier Montcalm qu'elles n'en
avaient il y a quelques années, ou si, maintenant, elles commencent
à en avoir dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, c'est que les gens ont
près de chez eux, maintenant, des centres d'attraction.
La montée des prix et la restauration du quartier
Saint-Jean-Baptiste, à mon avis, ne sont pas étrangères
à la restructuration de la rue Cartier, à titre d'exemple.
M. Pelletier: Ce n'est pas le cas qu'on souligne ici, M. le
Président. Le cas qu'on souligne ici, c'est que, dans le zonage, de ne
pouvoir contrôler la prolifération des bars en rendant simplement
les bars dérogatoires a fait que ceux qui existaient continuent
d'exister en vertu d'un droit acquis, droit qui est attaché au local
dans l'immeuble où ils sont. Ceux qui ont ce droit exclusif en vertu des
droits acquis prennent plus de valeur par rapport au voisin où ne peut
pas s'ouvrir un établissement commercial doté d'un permis.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, est-ce que les
pouvoirs que la ville possède actuellement lui permettent
d'établir qu'aucun bar nouveau ne peut se situer, sur une rue, à
telle distance d'un autre?
M. Boutin: Ces dispositions ont été à moult
reprises déclarées illégales par les tribunaux. Je ne peux
pas, par un règlement de zonage, dire: II n'y aura pas plus qu'un bar
toutes les trois portes ou tous les 150 pieds.
Le Président (M. Fallu): Pourtant, certaines
municipalités le font en ce qui a trait aux postes d'essence.
M. Boutin: Oui, c'est justement dans une cause de poste d'essence
que cela a été déclaré illégal. Si on
examinait les règlements de zonage de l'ensemble des
municipalités du Québec à la lumière de ce qui est
légal et de ce qui n'est pas légal, on aurait de joyeuses
surprises, je peux vous le dire.
Le Président (M. Fallu): Merci de cette observation. Une
journée où on n'apprend rien est une journée perdue. M.
Mainguy.
M. Marcoux: M. le procureur, dans nos discussions vous avez
émis la possibilité - je ne sais pas - de prohiber en donnant un
droit acquis à un établissement, ce qui fait qu'à 500
pieds autour tout est gelé... Vous ne nous avez pas parlé de
cela?
M. Boutin: Non, ce que je vous dis c'est que...
M. Marcoux: C'est sur un autre sujet.
M. Pelletier: Quand un édifice est classé, il y a
une zone de protection de 500 pieds autour mais c'est quelque chose de bien
différent.
M. Marcoux: D'accord, c'est par le classement.
M. Boutin: En matière de zonage, le principe premier est
que le conseil municipal permet ou prohibe; c'est le principe de base. À
partir du moment où il y a une prohibition, les gens qui sont devenus
prohibés mais qui s'étaient installés avant la prohibition
bénéficient de droits acquis. S'ils arrêtent de se
prévaloir de leurs droits acquis, ils les perdent et doivent revenir
à un usage autorisé dans la zone. C'est uniquement avec les
droits acquis qu'on joue. Le conseil ne peut pas donner moins de droits acquis
que ce que reconnaissent la loi et la jurisprudence mais le conseil a la
possibilité d'en donner plus. C'est ce qu'on a fait à
Québec et c'est le système compliqué qu'on a mis sur pied.
On a dit: Quand quelqu'un voudra arrêter d'exploiter un bar, même
s'il arrête pendant un an, deux ans ou trois ans, il pourra reprendre son
bar. Mais c'est dans le même local, suivant la même dimension, le
même usage, selon un certain nombre de critères
énoncés par la jurisprudence. Ainsi, même si on a ouvert la
chemise, la camisole était quand même bien étroite.
Le Président (M. Fallu): M. Mainguy.
M. Mainguy: M. le Président, vous disiez tantôt que
c'est un phénomène de revitalisation, ces bars, ces restaurants
qui arrivent dans un quartier. Il y a quand même un problème avec
cela, c'est que parfois ces bars, qui sont peut-être plus rentables qu'un
autre genre d'activité, vont faire disparaître d'autres
activités comme des services aux résidents qui sont dans
l'environnement immédiat. Le barbier va peut-être se faire
déloger parce qu'il va vendre son commerce pour un bon prix à
quelqu'un qui va vouloir installer un bar à cet endroit. C'est
peut-être pour cela que la mesure peut devenir importante.
Maintenant, je suis quand même étonné de voir cette
demande être introduite par la ville de Québec. Il y a deux
séances du conseil de cela, soit le 14 mai, sur une proposition du
Rassemblement populaire on a été battus 18 contre 4 parce qu'on
proposait de trouver une solution au problème de la prolifération
des bars et des restaurants. On nous a battus en disant que ce problème
n'était pas un véritable problème et que cela n'existait
pas.
M. Pelletier: Ce n'est pas cela que vous avez demandé.
Vous avez demandé une commission d'étude et notre projet de loi
était déposé depuis des mois. C'est la deuxième
fois qu'on vient devant l'Assemblée nationale.
M. Boutin: Jamais cela n'a été mentionné
dans...
M. Pelletier: Vous avez un peu de recherche à faire.
M. Mainguy: Ah!, voilà, il faudrait des moyens.
Le Président (M. Fallu): II faudrait peut-être un
service de recherche.
M. Pelletier: Je peux vous dire une chose, s'il commençait
par être à l'hôtel de ville une fois de temps en temps, il
pourrait travailler.
Le Président (M. Fallu): Nous ne réglerons pas ici
les problèmes de la ville de Québec.
M. Pelletier: Voilà.
Le Président (M. Fallu): La majorité et
l'opposition. (16 heures)
M. Mainguy: Je tiens à dire que c'est tout à fait
ridicule d'affirmer, ici, qu'on n'est pas à l'hôtel de ville.
M. Pelletier: Je ne vois pas pourquoi on rappelle, ici, des
débats. De toute façon, si on en rappelle, on va en rappeler, M.
le Président, des deux côtés.
Le Président (M. Fallu): Voilà! M. le maire,
nous...
M. Pelletier: Je suis parfaitement d'accord pour ne pas en
rappeler.
Le Président (M. Fallu): Nous prenons acte, mais je ne
voudrais surtout pas que ce débat se poursuive, parce que le
débat doit avoir lieu, ici, entre les parlementaires.
M. Marcoux: Je n'ai rien à ajouter. On a proposé un
papillon à la ville. Je ferais motion pour amender le texte original
déposé par la ville afin qu'il se lise ainsi: 42°d. "Pour
prescrire, sous réserve de la Loi sur les biens culturels (L.R.Q.,
chapitre B-4), à l'intérieur de l'arrondissement historique de
Québec, la superficie maximale de plancher ou de terrain pouvant
être utilisée pour un usage ou pour un groupe d'usages
défini par règlement et pour prohiber l'utilisation à ces
fins de toute superficie de plancher ou de terrain au-delà de la
superficie maximale prescrite par le règlement."
Le Président (M. Fallu): Une dernière
réaction de la part de la ville? Si vous nous dites que...
M. Boutin: À défaut du tout, on va prendre la
partie.
Le Président (M. Fallu): Voilà. Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Est-ce que
l'alinéa 42°d tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'alinéa 42°e.
M. Boutin: À l'alinéa 42°e, M. le
Président, il y a une petite correction, plutôt trois corrections
que vous retrouvez dans le document jaune.
Le Président (M. Fallu): Au sous-paragraphe 1 et au
sous-paragraphe 5.
M. Boutin: Au sous-paragraphe 1 et aux premier et deuxième
alinéas du sous-paragraphe 5. Au sous-paragraphe 1, on fait en sorte que
l'exemption visée s'applique également aux bâtiments
déjà construits; en ce, on s'inspire d'une modification
accordée dans le projet de loi 200 de la ville de Montréal,
à l'automne 1983. Montréal, ayant déjà un pouvoir
semblable, l'a fait appliquer
aux sites déjà construits. Au paragraphe 5, ce sont les
corrections faites à la suggestion du ministère de la
Justice.
Est-ce que vous voulez....?
Le Président (M. Fallu): Nous allons dans l'ordre, le
sous-paragraphe 1; des réactions de la part du ministre?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté et le sous-paragraphe 1 est adopté.
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Tel qu'amendé. Le
sous-paragraphe 2.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Aucun problème,
adopté. Le sous-paragraphe 3.
Une voix: 3, 4, 5.
Le Président (M. Fallu): Attention, à 5 il y a une
proposition d'amendement.
Une voix: Oui, c'est vrai.
Le Président (M. Fallu): Donc, 3 est adopté, 4 est
adopté et nous arrivons à 5. M. le procureur.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter les
amendements à 5, tels que proposés par la ville.
M. Boutin: Est-ce que vous voulez qu'on lise les amendements?
Le Président (M. Fallu): Ils sont déjà
enregistrés dans l'article souligné.
Une voix: Amendements à 5, adopté.
Le Président (M. Fallu): Amendements à 5,
adopté. Le sous-paragraphe 5 est adopté et le paragraphe 42°e
est adopté.
Paragraphe 42°f.
Normes particulières de construction
M. Boutin: Le paragraphe 42°f, M. le Président, a pour
but de permettre au conseil d'adopter, dans des règlements, des
dispositions particulières en matière de construction de
bâtiments ou d'aménagement de terrains lorsque les bâtiments
ou les terrains sont destinés à être utilisés par
une clientèle particulière.
Je m'explique en donnant un exemple qui fera comprendre la nature du
problème.
Présentement dans nos règlements de zonage et de
construction, on prescrit un nombre de cases de stationnement obligatoires que
le propriétaire doit aménager lorsqu'il construit certains types
de bâtiments. À titre d'exemple, quelqu'un qui veut construire un
cinéma de 300 places devra aménager un nombre X de places de
stationnement. En matière de logement, quelqu'un qui veut construire une
conciergerie, on lui impose un ratio de 1,1 case de stationnement par logement.
Ce qui fait qu'un édifice de 10 logements doit avoir 11 cases de
stationnement pour le desservir. Ceci est la norme de construction.
Cependant, l'expérience démontre nous avons de plus en
plus ce genre de problème - que certains bâtiments, dès le
moment de leur construction, sont dédiés à une
clientèle particulière, notamment - c'est ce qu'on vit
présentement - les personnes âgées. Ce
phénomène existe avec des constructions d'organismes publics et
d'organismes privés, également. Certaines personnes construisent
des conciergeries qu'elles destinent d'abord à des personnes
âgées. Or, l'expérience démontre qu'en
matière d'espaces de stationnement, notamment, l'exigence qui est
normale et souhaitable lorsque le bâtiment est habité par une
clientèle habituelle devient de beaucoup supérieure à ce
qui est nécessaire lorsqu'on parle des personnes âgées.
Lorsqu'on parle des personnes âgées, la norme pourrait être
de 10% de la norme générale, et ce serait amplement suffisant.
Notre intention, c'est de donner au conseil le pouvoir d'adopter des normes
particulières en raison de l'occupation particulière de certains
bâtiments.
Cette pratique existe déjà dans certains organismes
publics qui construisent des bâtiments destinés à certaines
personnes. J'ai à l'esprit la Société d'habitation du
Québec. Lorsque la Société d'habitation du Québec
se présente dans une ville pour construire des logements destinés
à des personnes âgées, elle nous demande de modifier les
règlements de zonage pour descendre à zéro ou à 10%
la norme d'espaces de stationnement prescrite, ce que nous ne pouvons faire
à moins de faire du "spot zoning" et de zoner seulement le terrain sur
lequel est situé le bâtiment de la SHQ. On continue d'exiger 11 ou
22 espaces de stationnement et la SHQ ne construit pas 11 ou 22 espaces de
stationnement, elle construit ce qu'elle veut bien construire, se
réfugiant derrière le paravent d'être une
société de la couronne et qu'elle n'est pas assujettie à
nos règlements de zonage.
Le promoteur privé, la Société municipale
d'habitation Champlain ou l'Office municipal d'habitation de Québec qui
veut faire exactement la même chose ne peut pas se prévaloir de ce
paravent. On veut établir
des règles uniformes pour tout le monde de façon que,
lorsqu'un bâtiment sera destiné à des clientèles
particulières, on pourra avoir des normes de construction
particulières qui vaudront tant et aussi longtemps que le bâtiment
sera habité ou occupé à ces fins.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous à la ville de
Québec un règlement comme celui qui existe à la ville de
Trois-Rivières, qui a été accordé il y a à
peine un an et demi, stipulant un peu la même chose que le
règlement sur les parcs? Au lieu de construire soi-même des
stationnements ou de démolir le voisin pour établir des espaces
de stationnement, on peut contribuer à un fonds commun de stationnement
qui permet à la municipalité, par la suite, d'en construire
elle-même pour un quartier ou une portion de quartier.
M. Boutin: M. le Président, la commission vient de nous
donner ce pouvoir, il y a à peu près 30 secondes au paragraphe
42°e. Nous ne l'avions pas auparavant.
Le Président (M. Fallu): Bon. Je m'excuse. On l'a
adopté trop rapidement. C'était quel article?
M. Boutin: Le paragraphe 42°. "Pour exempter, par
résolution, une personne qui projette de construire un
bâtiment...". C'est celui qu'on vient de voir. Si vous prenez le document
jaune, c'est à la page 37.
Le Président (M. Fallu): D'accord, oui. Une voix:
Premièrement.
Le Président (M. Fallu): Le premièrement. Mais
est-ce que ce n'est pas suffisant pour régler le problème qu'au
lieu de donner des espaces de stationnement on donne une compensation
financière?
M. Boutin: Ce n'est pas suffisant, parce que le besoin de
stationnement n'est pas là. Si on parle des corporations publiques, non
seulement ce ne sera pas suffisant, mais elles vont nous en vouloir
jusqu'à la fin des temps, parce que le fait de ne pas aménager
d'espaces de stationnement ou d'en aménager un nombre moindre fait en
sorte qu'elles peuvent rentrer dans le ratio de tant de milliers de dollars par
logement qui leur sont attribués. Si j'exige en plus une contribution
à un fonds de stationnement, cela n'entrera pas dans les frais
prévus. Le besoin de stationnement n'est pas là non plus. Cette
disposition est là pour prévoir du stationnement ailleurs, mais
en fonction de la clientèle.
Le Président (M. Fallu): Vous ne parlez certainement pas
du quartier Saint-Jean-
Baptiste.
M. Boutin: Je souligne également, M. le Président,
qu'on parle de stationnement et que c'est l'exemple qu'on met sur la table,
mais cela peut être toutes sortes d'autres normes. Cela peut être
le nombre de chambres à coucher. Dans notre règlement de zonage,
dans certains quartiers de la ville, on prescrit que les édifices
à logements multiples doivent avoir tel pourcentage de logements qui ont
plus de deux ou trois chambres à coucher. C'est évident que, si
on réserve ces édifices à une clientèle de
personnes âgées, dans les logements de plus de trois chambres
à coucher il risque d'y avoir des chambres inoccupées.
Le Président (M. Fallu): D'accord. M. le ministre.
M. Mainguy: J'avais une question.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Mainguy.
M. Mainguy: Selon le procureur de la ville, quand un promoteur
privé aura obtenu du conseil de pouvoir construire de cette
façon-là, qu'est-ce qui assure qu'après un certain nombre
d'années le propriétaire ne changera pas l'orientation de sa
clientèle d'habitation? Si on n'a pas construit de stationnements ou si
on a permis moins que les normes des chambres à coucher, qu'est-ce qui
nous assure qu'il ne pourra pas se virer de bord et changer son orientation de
la clientèle?
M. Boutin: D'office, on n'a aucune garantie formelle mais on
tombe exactement dans la même problématique du respect de nos
règlements de zonage. Lorsqu'il est permis à quelqu'un d'utiliser
un sous-sol pour en faire un bureau d'optométriste ou un bureau de
médecin et que le lendemain c'est un magasin de chaussures, je n'ai pas
non plus la certitude - s'il ne vient pas me le dire - qu'il va continuer
à l'occuper à titre de médecin et qu'il ne changera pas
pour un magasin de chaussures. En plus, la réglementation pourrait
prescrire que les bâtiments et terrains construits ou
aménagés conformément à ces normes ne peuvent
être occupés que par... Donc, on n'a pas le droit d'en changer
l'usage, c'est un problème d'application des règlements que de
surveiller que les gens s'y conforment. Le problème n'est pas
différent que de surveiller que quelqu'un qui est censé vendre
des chaussures ne transforme pas son local en cabinet de médecin.
À un moment donné, on s'en aperçoit par des manifestions
extérieures ou par des dénonciations des voisins, et c'est la
seule façon.
M. Mainguy: Et le règlement pourrait quand même
l'empêcher.
M. Boutin: Le règlement va l'interdire. C'est un
problème de contrôle.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: J'aurais une question à poser à la
ville de Québec. Les exemples que vous donnez ont trait
régulièrement à la question des stationnements. Est-ce
qu'actuellement c'est vraiment la norme de construction que vous voudriez voir
assouplie? Le pouvoir que vous demandez est vraiment très large,
c'est-à-dire de pouvoir déterminer toute catégorie de
personnes, de normes... Je comprends que l'intention est extrêmement
positive; par contre, au ministère des Affaires municipales, nous avons
reçu le mandat, dans le cadre de la politique de revitalisation des
centres-villes, de réfléchir à une douzaine de mesures
législatives supplémentaires à celles adoptées dans
le cadre de la loi 45 favorisant la revitalisation des centres-villes, entre
autres la question du crédit de taxes foncières sur laquelle
notre réflexion est complétée et sur laquelle nous avons
eu des échanges avec la ville de Montréal et la ville de
Québec.
Si votre intention est d'abord de régler les problèmes de
stationnement, seriez-vous consentants à reformuler le sous-paragraphe
en le restreignant pour le moment à cette question-là? Comme on
poursuit la réflexion... Cela touche notre ministère mais aussi
d'autres ministères et l'ensemble de la politique gouvernementale face
à la revitalisation. On n'a pas l'intention de se traîner les
pieds dans cela; on a déjà adopté plusieurs amendements
dans le cadre de la loi 45 en décembre. D'ici la fin de la session,
j'espère pouvoir faire adopter par le projet de loi omnibus la notion de
crédit de taxes foncières. On n'a pas l'intention de se
traîner les pieds; au contraire, on veut faire en sorte que nos
programmes de revitalisation fonctionnent au maximum, y compris à
Québec.
Tel que formulé, ce sous-paragraphe nous apparaît
très large; on a eu des interrogations, sinon des objections, à
le faire adopter ainsi, entre autres du ministère de l'Habitation. Si
cela ne vise que le stationnement et que vous pouvez me fournir une formulation
qui, pour le moment, permettrait de régler cette chose-là...
L'exemple que vous donnez est évident; un édifice de 20 logements
pour personnes âgées ne nécessite pas la même
superficie de stationnement qu'un édifice de 20 logements pour
familles.
M. Boutin: Si vous me le permettez, M. le Président, je
n'ai pas d'objection pour l'instant à mettre des balises à notre
article de façon à permettre la réflexion à
laquelle vous faites allusion. Je ne suis pas expert en construction, les
permis de construction ne me passent pas dans les mains, cependant,
immédiatement, je peux vous dire qu'il y a un autre problème
vécu et qui est la question du nombre de chambres. Nos règlements
prescrivent un nombre minimal de chambres devant être
aménagées dans un logement et, lorsqu'il s'agit de logements pour
personnes âgées, cela fonctionne plus ou moins bien. (16 h 15)
Ce que je proposerais plutôt comme balise, c'est
d'immédiatement viser une seule clientèle, celle des personnes
âgées, et que l'on puisse avoir des normes différentes
lorsque le bâtiment est destiné à être utilisé
pour les personnes âgées. Immédiatement, je peux vous dire
qu'on va en avoir des spéciales sur le stationnement et sur le nombre de
chambres. Si les gens des permis de construction étaient ici, ils
pourraient peut-être vous en donner d'autres. Mais limitons sur la
clientèle plutôt que sur un type d'intervention. C'est la
proposition que je pourrais faire.
Une voix: ...discrimination.
M. Boutin: Elle va continuer d'exister. C'est de la
discrimination positive.
M. Marcoux: Si vous pouvez nous soumettre un texte qui serait de
concordance avec la charte, cela ne poserait pas de problème d'accepter
que, pour les personnes âgées, vous puissiez établir des
critères spécifiques.
M. Boutin: Est-ce que l'on peut suspendre l'adoption de ce
paragraphe?
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons...
M. Marcoux: Suspendons. Peut-être qu'à 20 heures ou
20 h 30 on...
Le Président (M. Fallu): ...l'alinéa 42°f, pour
le moment. Avez-vous noté, M. le secrétaire?
M. Marcoux: Les gens du ministère de la Justice viennent
de me dire que la charte ne causait pas de problème. Merci pour la
chartel
Le Président (M. Fallu): De toute façon, nous
suspendons...
M. Marcoux: Nous suspendons parce qu'il faut le reformuler pour
le lier à la catégorie de personnes.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Nous
appelons l'article 42°g, sur lequel vous avez déjà un
papillon.
Droits acquis et zonage
M. Marcoux: Le sens des amendements que nous vous
suggérons aurait trait, en fait, à donner le droit acquis aux
utilisateurs actuels, au moment où vous décrétez le
zonage, et de le donner pour une période d'un an, renouvelable
jusqu'à cinq ans. Cela empêcherait l'implantation de nouveaux
usages dérogatoires.
Le Président (M. Fallu): On pourrait le prendre
globalement, si cela vous convient.
M. Boutin: Discutons globalement du principe et ensuite on verra
ce qu'il y a lieu de faire comme modifications.
Le Président (M. Fallu): D'accord, je vous
écoute.
M. Boutin: M. le Président, il s'agit d'un amendement qui
a pour but de permettre à la ville d'accorder des permissions
personnelles et non transférables d'occuper ou de continuer d'occuper un
immeuble, et ce malgré le zonage, pour une période de temps
qu'elle détermine.
Voici la problématique. Dans le cadre de notre zonage, à
la ville de Québec, de la revitalisation de certaines parties de la
ville, de la réorientation de certaines parties de la ville, celle-ci a
des projets précis en matière d'habitation, notamment le long des
berges de la rivière Saint-Charles.
Le long de la rivière Saint-Charles, c'est l'intention de la
ville d'y faire des zones d'habitation. Il y a déjà trois ou
quatre ans, on a refait le zonage dans ce coin et on a dit: II y aura de
l'habitation le long de la rivière Saint-Charles. Le zonage ne permet
donc que de l'habitation.
Présentement en bordure de la rivière Saint-Charles - et
dans d'autres secteurs de la ville, je donne cela comme exemple - il y a de
l'industrie, il y du commerce et il y en a beaucoup. C'était un secteur
industriel, historiquement, parce que la rivière est un moyen de
transport et s'y sont établies beaucoup d'industries. C'était une
section à vocation industrielle. On veut y donner une vocation
résidentielle. On a donc, première étape,
procédé par zonage.
Théoriquement, en vertu des règlements de zonage que je
vous ai expliqués tantôt, les usages industriels peuvent continuer
sauf qu'à partir du moment où il y a un arrêt de l'usage on
doit réimplanter des usages conformes au zonage". Je peux jouer un peu
avec les droits acquis, pourvu que se soit le même usage,
l'étendre plus longtemps, je peux taponner un petit peu avec cela. Ce
qui se produit, c'est que, dans ces zones où on a une intention à
moyen terme d'intervenir, à chaque jour la vie commerciale continue. Il
se produit des faillites, il se produit des abandons des affaires, il y a des
gens qui veulent changer leur type de commerce, leur type d'occupation.
Or, le gabarit des constructions est un gabarit de constructions
industrielles et commerciales qui ne peuvent se recycler rapidement en
habitations. Quant à la ville de Québec, on n'est pas prêt
immédiatement à intervenir pour promouvoir la résidence
dans ce coin-là, à injecter des fonds et mettre en oeuvre notre
plan résidentiel dans ce coin parce que c'est un projet à moyen
terme. À court terme, on a d'autres secteurs à préserver;
à moyen terme, on arrivera à cet endroit-là. Pour
préserver nos arrières, on a zoné résidentiel pour
ne pas qu'il y ait de nouvelles entreprises qui viennent s'y implanter.
Qu'arrive-t-il lorsqu'une entreprise fait faillite, abandonne les
affaires? Quelqu'un qui veut liquider ses affaires et partir pour la Floride,
qu'arrive-t-il? Il arrive qu'il y a des bâtiments conçus et
fabriqués pour être des bâtiments industriels ou
commerciaux, non recyclabes à des fins d'habitation sinon en rasant le
bâtiment et en recommençant. On est devant la situation où
ils n'ont aucune viabilité économique. Il n'est pas possible d'y
réintroduire de nouveaux usages commerciaux parce que le
règlement le prohibe. Les droits acquis ne sont pas assez souples pour
permettre une vie intelligente et commerciale. L'amendement a pour but de
permettre au conseil municipal d'accorder au propriétaire d'un tel
établissement une autorisation personnelle, non transférable,
limitée dans le temps, d'utiliser son bâtiment à des fins
non autorisées par le zonage.
Par exemple, un garage d'automobiles vient à faire faillite. On
en a vu une tonne dans les dernières années. Il y a des cas qu'on
a vécus comme cela. Un garage d'automobiles n'est pas facilement
transformable en logements, vous serez d'accord avec moi là-dessus. La
seule solution est de le raser et de rebâtir. Ce pouvoir permettrait au
conseil municipal d'autoriser le propriétaire de ce bâtiment
à l'utiliser à des fins, disons d'entrepôt de gros, pendant
une période de quatre ou cinq ans, parce qu'on sait qu'au bout de la
cinquième année on sera rendu là avec nos plans
d'aménagement au point de vue résidentiel. Cela permet donc au
propriétaire, d'une part, d'assurer la viabilité
économique de son bâtiment jusqu'à ce temps et, d'autre
part, quant à la municipalité, de protéger ses
arrières, faire en sorte que, au moment où l'on sera prêt,
les sites et les bâtiments seront disponibles. Cela semble une solution
équitable pour tout le monde.
C'est l'intention et le texte tel que nous l'avons déposé.
M. le ministre a déposé
une proposition d'amendement qui, je pense, ne répond pas
à nos attentes et ne corrige pas les problèmes que l'on vit. La
proposition du ministre supprime les mots "occuper" et "exercer", alors que
dans notre texte on dit qu'on peut donner "une autorisation personnelle et non
transférable d'occuper ou de continuer d'occuper, d'exercer ou de
continuer d'exercer un usage". La proposition du ministre enlève ces
mots.
Or, c'est précisément au moment où une
activité ou une occupation est interrompue que le problème se
pose. Si cette activité n'est pas interrompue, les droits acquis font en
sorte que cela continue et tout le monde est heureux dans le meilleur des
mondes.
M. Pelletier: Pas besoin d'article.
M. Boutin: Mais c'est effectivement au moment où
l'occupation est interrompue et où je me retrouve avec un édifice
vacant et l'impossibilité d'y introduire un nouvel usage commercial que
le problème se pose. Enlever ces mots, c'est ne donner aucune
signification à l'article.
Le Président (M. Fallu): Quant au cinquième
amendement qui serait apporté d'introduire un nouvel alinéa:
"Cette autorisation est accordée pour une période
n'excédant pas un an et est renouvelable jusqu'à concurrence
d'une durée maximale de cinq ans"?
M. Boutin: Nos commentaires à cet égard sont les
suivants: la problématique que je vous ai soumise et les intentions du
conseil de réaliser son programme d'intervention en matière
résidentielle et dans tel et tel secteur de la ville varient en fonction
des projets d'intervention et en fonction des secteurs. À un endroit
où je suis prêt à intervenir seulement dans sept ou huit
ans, je serais un peu boiteux avec un article tel celui-là.
Il est évident que, si vous nous donnez le pouvoir, je suis moins
bien servi que si l'autorisation peut être pour une période plus
longue et que je puisse l'ajuster en fonction de la réalité dans
chaque cas.
M. le maire me parle d'amortissement, d'emprunt et de capacité de
financer les nouvelles occupations. C'est évident que, si une personne
qui désirerait introduire un commerce d'entrepôt dans le commerce
d'automobiles dont on parlait tantôt se présente chez le banquier
avec une autorisation d'un an seulement, elle n'ira pas très loin.
Alors, il faudrait que l'autorisation soit pour la durée prévue
par le conseil comme étant la date cible d'intervention dans le secteur,
mais ne pas parler d'un an à la fois. Le financement de ces corporations
ne pourra pas se produire.
M. Marcoux: J'accepterai une formulation dans ce sens, parce que
je conçois que...
M. Boutin: Oui, il y a deux choses...
M. Marcoux: On pensait qu'il était important de
prévoir un moment où les choses changent...
M. Boutin: II est important de prévoir un moment où
les choses changent, mais, à mon sens, il est important que cette
discrétion soit laissée au conseil dans chaque cas. Si vous me
dites demain matin que c'est sur la rive sud de la rivière
Saint-Charles, je peux vous dire que ce sera dans deux ans; sur la rive nord de
la rivière Saint-Charles, dans tel secteur, ce ne sera pas avant six,
sept ou huit ans. C'est en fonction de nos secteurs d'intervention.
M. Marcoux: Pour les occupations existantes, par rapport aux
emprunts ou à des choses comme cela, les problèmes doivent se
poser moins souvent.
M. Boutin: Pour les occupations existantes, M. le ministre, il
n'y a aucun problème, parce que cela continue par les droits acquis. Le
problème se pose uniquement lorsqu'il y a une interruption d'usage et
qu'un local est vacant. Qu'est-ce qu'on fait du local vacant jusqu'à ce
que la ville soit prête ou jusqu'à ce que le développement
résidentiel arrive à cet endroit?
M. Saintonge: Dans le fond, ils ont le droit acquis de continuer
d'exercer. Ce n'est pas la cessation d'une occupation. Cela vient faire...
M. Boutin: S'il n'y a pas interruption, s'il n'y a pas
changement, cela continue et on n'a pas un mot à dire...
M. Saintonge: On n'a pas besoin de texte de loi...
M. Boutin: ...et cela peut même continuer au-delà de
notre intention de réaménager.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Simplement à titre d'information. Dans
l'hypothèse où, à la suite du nouveau zonage et de la
nouvelle réglementation, une industrie maintiendrait ses
activités et subirait des dégâts d'incendie, est-ce que
vous déterminez dans vos règlements, si l'édifice est
endommagé à plus de 50%, qu'il doit être détruit et,
par le fait même, qu'il n'y aura pas de permis
de construction, ou est-ce que vous permettez tout simplement la
reconstruction? (16 h 30)
M. Boutin: Nos règlements sont plus souples que cela. Nos
règlements permettent présentement, lorsqu'il y a une destruction
par cas fortuit - l'incendie que vous alléguez - de reconstruire le
même gabarit, la même chose. Nos règlements sont souples
à ce point de vue là.
Le Président (M. Fallu): Mais si cela dépasse 50%
de destruction?
M. Boutin: II y a certains secteurs de la ville où on le
permet et d'autres où on ne le permet pas. Il faut penser qu'à la
ville de Québec nous avons des secteurs nouvellement construits,
où l'on peut être plus sévère, et des secteurs
vieux, où on est moins sévère, mais on permet ce genre de
choses dans certains secteurs de la ville".
M. Marcoux: Compte tenu de ce que vient de dire le procureur de
la ville, j'aimerais que l'on suspende pour un moment, pas pour un moment, mais
pour...
Le Président (M. Fallu): On y reviendra donc à la
fin.
Je pense que l'on s'entend un peu sur les principes de base. Il s'agit
de trouver les bonnes formulations.
Donc, l'alinéa 42°g est suspendu provisoirement.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): J'appelle donc maintenant la
division quatrième et on va procéder...
M. Boutin: M. le Président avant de l'appeler, il y aurait
un texte, 42°h, à introduire que vous retrouvez à la page 40
de votre document jaune.
Le Président (M. Fallu): En effet, 42°h. "Pour
prohiber la location d'espaces de stationnement dont l'aménagement est
prescrit par règlement pour desservir les usagers d'un immeuble à
des personnes autres que les usagers de cet immeuble."
M. Boutin: Pour énoncer rapidement le problème, M.
le Président, nous avons pris conscience récemment qu'une
pratique commençait à avoir cours de façon
fréquente, notamment, si je peux vous faire plaisir, dans le quartier
Saint-Jean-Baptiste, où le stationnement commence à se faire
rare. La ville, par règlement municipal, prescrit d'aménager un
certain nombre d'espaces de stationnement. Prenons encore notre cinéma
de 500 places où j'exige qu'il y ait 250 ou 300 places de stationnement.
Nous nous sommes rendu compte que les propriétaires d'immeuble de qui on
a exigé l'aménagement d'un certain nombre d'espaces de
stationnement pour desservir leur clientèle... Si on demande 250 espaces
de stationnement pour un cinéma, c'est en fonction de l'usage, un
édifice à bureaux c'est tant par pied carré, un logement
c'est tant par logement. C'est pour cet usage-là. Or, les
propriétaires de bâtiment, récemment, ont commencé
à louer à long terme les espaces de stationnement qui sont sur
leur terrain ou dans leur bâtiment à des tiers qui n'ont
absolument rien à voir avec la vie du bâtiment ou avec l'usage
pour lequel on exige ces cases de stationnement.
Exemple, le cinéma en question pourrait louer la totalité
des espaces de stationnement à des fonctionnaires, à un
hôtel ou à des travailleurs du secteur ou à qui que ce
soit, ce qui fait que le citoyen pour qui on a promis des espaces de
stationnement dans notre règlement ne peut plus bénéficier
de ces espaces de stationnement, stationne sur rue ou ne peut carrément
pas se stationner. Ce serait pour mettre fin à cette pratique.
M. Marcoux: Adopté, en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Fallu): L'amendement 42°h est
adopté. Voilà, rien à ajouter.
M. Boutin: On ne peut adopter le paragraphe 3° tout de suite.
Il y a des articles suspendus encore.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous passons au paragraphe
4°. La ville elle-même n'annonce aucun amendement à son
projet?
M. Boutin: Quant au paragraphe 4°, non. Il s'agit de modifier
le paragraphe 43°b de l'article 336 de notre charte. C'est pour permettre
au conseil d'adopter un règlement visant à l'élimination
des auvents, abris ou autres structures de toile ou de matériaux souples
ou semi-rigides qui sont installés dans la ville et qui sont en
dérogation de la réglementation. La ville a obtenu, il y a
quelques années, en 1976 - si mon souvenir est exact - une disposition
similaire en matière d'enseignes. Rappelons-nous ce que les enseignes
avaient l'air, dans la ville de Québec, il y a dix ans. Il y avait des
enseignes au néon, des enseignes à éclats, des enseignes
de tous les genres. La ville a fait un virage assez important en matière
de réglementation pour prescrire certaines règles, quant aux
enseignes, pour que cela soit esthétique et agréable, compte tenu
du caractère de la ville. À ce moment-là, nous avions
obtenu - pardonnez-moi l'expression -un "phasing out" pour que les enseignes
dérogatoires soient éliminées. On revient à la
charge en ce qui concerne les auvents, les marquises et les
constructions de toile, de la même façon.
M. Marcoux: En ce qui concerne l'article 43°b, on est
prêt à l'adopter. Un instantl Est-ce là qu'il y a la date
de 1986?
M. Boutin: Oui.
M. Marcoux: Accepteriez-vous d'aller jusqu'en 1988?
M. Boutin: Acceptez-vous 1987?
M. Marcoux: 1988. Alors, un amendement à...
M. Boutin: Au troisième paragraphe.
M. Marcoux: Alors, 1988. À la septième ligne on
lirait: quatre ans et sept ans comme délai, en conséquence.
Le Président (M. Fallu): Donc, on lirait quatre ans au
lieu de deux ans et sept ans au lieu de cinq ans.
M. Marcoux: Et à la dernière ligne: 1er janvier
1988.
Le Président (M. Fallu): Par mesure de
sécurité, j'indique donc qu'il s'agirait d'un amendement au
troisième paragraphe de 42°b se lisant comme suit: À la
septième ligne, de changer "deux" par "quatre" et "cinq" par "sept".
M. Boutin: "Deux" par "quatre", M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Deux par quatre...
M. Boutin: J'avais entendu "deux" par "sept", d'accordi
Le Président (M. Fallu): ...et "cinq" par "sept". À
la dernière ligne du même paragraphe, de changer six par huit.
M. Saintonge: Donc, 1988 au lieu de 1986. Est-ce que la ville de
Québec est d'accord avec cela?
M. Boutin: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que le paragraphe 4°
est maintenant adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Adopté tel
qu'amendé. Le paragraphe 5°.
M. Boutin: M. le Président, nous retirons le paragraphe
5° en raison des commentaires que j'ai faits ce matin sur la question du
nouveau Code du bâtiment. Cela règle nos problèmes.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Donc, on aura
facilité, sans doute, à mieux interpréter, tout à
l'heure, l'article que nous avons suspendu. Alors, le paragraphe 6°: par
l'addition, après le paragraphe 44° de la charte de la ville de
Québec, du paragraphe 44°a.
M. Boutin: Ce texte est modifié, M. le Président,
à la page 42 de votre texte jaune.
Le Président (M. Fallu): Après les mots
"l'aménagement paysager", ajouter: "lorsque ces travaux de pavage ou
d'aménagement sont visés par des programmes d'aide
défrayant au moins 25% de leur coût de réalisation" et par
l'ajout, également...
M. Boutin: M. le Président, je note qu'il manque un
point-virgule après "réalisation".
Le Président (M. Fallu): Après
"réalisation"?
M. Boutin: Oui, il manque un point-virgule et on recommence avec
"pour décréter".
Le Président (M. Fallu): Alors, on ajoute donc un
point-virgule après "réalisation". Et par l'ajout après
"recouvrer le côut", de "déduction faite des subventions
prévues par les programmes d'aide".
M. Boutin: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Voulez-vous nous le
présenter, s'il vous plaît?
M. Boutin: M. le Président, il s'agit de donner au conseil
le pouvoir d'adopter un règlement pour obliger le propriétaire
d'un terrain qui est au beau milieu d'une aire qui fait l'objet d'un programme
d'interventions ou de subventions, qui refuse ou qui néglige de le
faire, à se prévaloir de nos programmes de subventions pour
renipper son terrain; on veut le forcer à le faire ou pouvoir recouvrer
le coût, le cas échéant.
M. Marcoux: Le paragraphe 44°a, adopté.
Le Président (M. Fallu): Donc, il s'agit de pavage ou
d'aménagement; il ne s'agit pas seulement d'asphalte, mais cela peut
être aussi de la verdure.
M. Boutin: Plantation d'arbres, bordures
de gazon.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 6; adopté
tel qu'amendé. Le paragraphe 7 ?
M. Boutin: Au paragraphe 7°, le texte est modifié,
vous avez cela à la page 43 du cahier jaune.
M. Marcoux: Adopté avec l'amendement que vous avez
proposé.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté; le paragraphe 7 est adopté tel qu'amendé. Le
paragraphe 8 ?
M. Boutin: Le texte est également modifié, M. le
Président, à la page 44 de votre texte jaune.
M. Marcoux: Adopté avec l'amendement de la ville.
Le Président (M. Fallu): Paragraphe 8°, adopté.
L'amendement est adopté tel qu'amendé. Le paragraphe 9 ?
M. Boutin: Au paragraphe 9 , il n'y a pas de modification, M. le
Président.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Le paragraphe
10°? Vous avez un amendement à nous proposer.
M. Marcoux: Le paragraphe 10°, adopté avec
l'amendement proposé par la ville.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté;
le paragraphe 10 , adopté tel qu'amendé. Le paragraphe 11 ? Aucun
amendement nouveau. Est-ce que vous avez un papillon?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Au paragraphe 11°. Est-ce
qu'il est déjà distribué? On nous annonce un papillon.
M. Marcoux: Au paragraphe 11°, nous voudrions proposer que
vous preniez la même formulation que dans la charte de la ville de
Montréal; on va vous la distribuer.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur, une
première réaction? Ce paragraphe nous rappelle d'énormes
bagarres entre les citoyens et la ville de Montréal et le consensus qui
était intervenu en commission parlementaire, jadis. (16 h 45)
Affichage public
M. Boutin: Première réaction, M. le
Président, mauvaise! Nous étions bien conscients du texte de
Montréal lorsque nous avons bricolé le texte de notre paragraphe
74 a. Le texte de Montréal, vous connaissez le problème, c'est
celui de l'affichage, que je qualifie d'affichage sauvage sur les murs, sur les
clôtures, un peu partout, sur les équipements municipaux.
Présentement, la réglementation est telle que pour poursuivre un
contrevenant, quelqu'un qui fait de l'affichage sans permis, nous devons
intercepter la personne qui est en train de coller son affiche aux petites
heures de la nuit. On doit attraper la personne, le petit gars de quatorze ans
en train de poser l'affiche. C'est lui qui pose une affiche illégalement
ou sans permis, c'est lui qui passe devant la Cour municipale, c'est lui qui
est sanctionné. Premièrement, il y a difficulté
d'application parce qu'on doit attraper les gens en flagrant délit et,
deuxièmement, ce ne sont pas, à mon sens, les personnes qui sont
responsables de la chose qu'on réussit à attraper en fin de
compte.
Le texte de Montréal est relativement bien construit quant
à ses paragraphes a), b), c) et d). Il va très bien quant
à ces paragraphes. On place la problématique et on dit qu'il doit
y avoir, sur les affiches, le nom de la personne pour qui le travail est fait,
le nom de l'imprimeur, et toute la mécanique pour aller chercher le
véritable responsable. Mais, lorsqu'on arrive au paragraphe e), on dit:
obliger ceux qui sont responsables de la distribution à exercer une
diligence raisonnable pour s'assurer du respect des exigences du
règlement. C'est là que le bâts blesse, c'est là
où cela devient absolument inapplicable comme réglementation.
Il me semble que les personnes qui engagent, que ce soit des enfants ou
des adultes, pour faire de l'affichage devraient être responsables des
actes des personnes qu'elles engagent et des instructions qu'elles leur
donnent. Ce sont elles qui parfois prennent des gens irresponsables et leur
donnent de mauvaises instructions. Ce sont ces gens qu'il faut aller attraper
et le texte de Montréal qu'on nous propose est un pis-aller, c'est une
demi-solution. Il ne permet pas de solutionner le problème et d'aller
pénaliser vraiment la personne qui donne les instructions et qui est
responsable de l'affichage.
Le Président (M. Fallu): II est manifeste que vous ne
réglez pas avec un tel article le problème des graffitis. Il
s'agit vraiment de placards, d'affiches et d'annonces. D'aucune manière,
personne n'empêchera non plus des groupuscules d'afficher d'une
façon sauvage, soit sur une clôture, soit un poteau de
téléphone, soit
sur une boîte postale, etc.
M. Boutin: II ne s'agit pas de graffitis et, lorsqu'il nous
restera seulement le problème des groupuscules, on aura
réglé 90% de nos problèmes.
Présentement, prenons n'importe quel spectacle qui passe en
ville, de gens de relative bonne foi. Je ne veux pas prendre de nom au hasard,
un aVtiste quelconque vient en ville la semaine prochaine. Alors, par une belle
nuit d'été, la ville se placarde de la photographie de cet
artiste, sur toutes les clôtures, sur tous les poteaux de
téléphone qu'on peut voir aux alentours, en contravention des
règlements. La personne responsable de cela, c'est la personne qui donne
instruction d'aller se promener. Il est impossible pour moi de faire la preuve
que cette personne n'a pas pris les moyens raisonnables de s'assurer du respect
du règlement. Il sera toujours possible pour cette personne de dire:
J'ai dit à mes gens de l'afficher convenablement, mais ils ne l'ont pas
fait. Quel genre de témoins puis-je amener en cour pour dire que c'est
faux?
M. Marcoux: L'alinéa 1. Si on regardait les quatre
premiers alinéas de la formulation de Montréal.
M. Boutin: Si on ajoutait, à la fin de l'alinéa d),
les mots: "aux frais de la personne responsable de leur affichage".
M. Marcoux: Responsable de l'affichage?
M. Boutin: "De leur affichage". Et par concordance, à c),
il faut que sur l'affiche apparaisse la mention de la personne responsable de
l'affichage.
M. Marcoux: Par concordance, à c), il faudrait
qu'apparaisse...
M. Boutin: Au paragraphe c), il faut qu'apparaisse sur l'affiche
le nom de la personne responsable de l'affichage, de l'organisme ou du bureau
publicitaire.
M. Tremblay: Selon ma compréhension du paragraphe c), cela
est déjà prévu en disant qu'une mention spécifique
des personnes qui les ont réalisées ou pour le compte de qui
elles ont été posées, maintenues, vendues ou
réalisées doit y apparaître.
M. Boutin: Ce n'est pas la même personne. La personne pour
le compte de qui elles ont été réalisées, c'est
l'artiste ou le commerçant. La personne que je veux viser, c'est le
publicitaire, celui qui est responsable de la campagne de publicité.
C'est lui qui donnera des instructions. Le responsable de l'affichage, c'est
lui qu'on veut attraper.
M. Marcoux: Souvent, celui qui imprimera l'affiche ne
connaîtra pas le nom du responsable de...
M. Boutin: Cette personne et tout cela, il aura l'obligation de
le marquer et de s'informer.
M. Pelletier: "Imprimé par pour le compte de."
M. Boutin: C'est la même chose que pour les affiches
électorales.
M. Marcoux: C'est la Loi électorale à
l'année? Dire "Imprimé par... pour le compte de", cela va, mais
"Affiché par", on ne peut pas souvent le savoir à l'avance.
M. Boutin: Cela devient une prescription de la loi de mentionner
qui est la personne responsable de l'affichage. Qu'ils le mettent sur
l'affiche.
M. Marcoux: Mais quand...
M. Tremblay: "Imprimé par... pour le compte de", il me
semble que cela soit inclus dans cela. Les personnes qui les ont
réalisées, c'est "imprimé par", et, "pour le compte de",
cela me dit pour qui cela a été fait.
M. Boutin: "Imprimé par l'Imprimerie ABC Inc., pour le
compte de la maison de publicité CDE Inc.," mais cela sera
affiché par la maison de distribution XYZ.
M. Marcoux: C'est possible de retrouver cela, mais parfois cela
peut être connu après l'impression. Admettons que, lors d'un
spectacle de Jean-Pierre Ferland, l'imprésario décide de faire
imprimer des affiches. Il accorde le contrat d'impression...
M. Boutin: Dans la mesure où cela devient une
obligation...
M. Marcoux: ...pour 30 000 $. Il ne sait pas
nécessairement à ce moment quelle agence fera l'affichage.
M. Boutin: Dans le mesure où cela devient une obligation
juridique de l'inscrire sur l'affiche, il trouvera avant. On lui impose cette
obligation. Il va trouver. Si on ne lui impose pas, il ne trouvera pas, c'est
certain. Mais, si on lui impose, il va se brancher.
M. Marcoux: Oui, mais cela va même plus loin que la Loi
électorale. Dans la Loi électorale, il n'est pas indiqué
"Distribué par".
M. Pelletier: Dans la Loi électorale, M. le ministre, on
ne peut les enlever et on ne peut punir personne.
M. Marcoux: Non, mais on trouve déjà que la Loi
électorale a beaucoup d'exigences, c'est-à-dire que c'est
très formaliste pour l'ensemble de l'affichage. Exiger de l'agence
d'affichage ou de la personne qui affichera que son nom soit connu pour que
l'imprimeur puisse l'imprimer, c'est...
M. Boutin: Je suis d'accord que c'est exigeant, mais c'est
à ce prix seulement qu'on peut régler le problème.
Une voix: Parlez-lui du coût économique.
M. Boutin: Si je peux citer un exemple d'ennuis et
d'inconvénients que cela peut apporter à la corporation
municipale, en plus... Là, il y a des inconvénients quant
à l'aspect esthétique et l'apparence d'une ville, mais il y a des
coûts économiques directs pour les personnes sur la
propriété desquelles on affiche. Je vais vous citer un exemple,
simplement en ce qui concerne la municipalité et les deniers
publics.
Il n'y a pas terriblement longtemps, dans une rue particulière,
en vertu d'un beau programme de rénovation de quartier, on a
sablé et repeint au complet les lampadaires métalliques. Cela ne
faisait pas une semaine que les lampadaires métalliques étaient
sablés et repeints que sont apparues sur chacun de ces beaux lampadaires
- chaque fois qu'il n'y a pas d'affiche, c'est très tentant d'en mettre
une - des affiches collées de façon telle qu'on n'a pas pu les
décoller sauf en resablant et en repeignant. Cela a coûté
plusieurs centaines de dollars par poteau.
Ce sont des coûts à la ville. Parlez-en aux
propriétaires privés. Je ne veux pas dire qu'il s'agit de
vandalisme, mais cela y ressemble parfois.
M. Vaillancourt: On a eu les mêmes problèmes chez
nous...
M. Marcoux: Chez nous...
Une voix: C'est dans le coeur des Québécois.
M. Marcoux: Je pense que, vraiment, c'est aller trop loin
d'obliger toute personne qui commandera des affiches à connaître
à l'avance qui les affichera. En connaissant déjà
l'imprimeur et pour le compte de qui, vous pouvez retracer qui a eu le contrat
ou qui a eu la responsabilité de l'affichage.
M. Boutin: Si vous me permettez...
M. Marcoux: C'est sûr que vous pouvez nous donner l'exemple
de choses que vous avez vécues et qui ont coûté de l'argent
à la ville. Depuis une heure ou deux, on adopte beaucoup de pouvoirs
réglementaires, mais je pense quand même que l'application de ce
pouvoir réglementaire est suffisamment large pour pouvoir assainir le
décor visuel.
M. Boutin: M. le ministre, je comprends que c'est un certain
fardeau pour l'organisateur de l'événement. Vous le qualifiez de
lourd - je ne le juge pas - mais ce n'est quand même pas très
lourd face au fardeau social qu'on vit avec l'affichage sauvage un peu
partout;
M. Marcoux: Non, mais il y a...
M. Boutin: Lorsque vous pesez les deux dans la balance...
M. Marcoux: ... un fardeau pour la municipalité lorsqu'il
y a une infraction et que vous ne pouvez pas retrouver le coupable, et vous
devez payer. C'est aussi un fardeau pour tout le monde. Vous devez
nécessairement connaître l'agence ou le particulier - ce ne sont
pas nécessairement des agences - qui va faire l'affichage avant
même que soit donné le contrat d'impression. Je vous demanderais
d'accepter la formulation de Montréal, avec ou sans e), selon votre
convenance.
M. Boutin: M. le ministre, je comprends que vous n'êtes pas
d'avis d'introduire dans le paragraphe c) la mention de la personne responsable
de l'affichage," mais, quant au paragraphe d), ajouter les mots "aux frais de
la personne responsable de leur affichage", est-ce que cela va? On la trouvera
d'une autre façon.
M. Tremblay: Pour apporter une clarification au paragraphe c),"
on pourrait ajouter, après les mots "exiger qu'une mention
spécifique", les mots "des nom et adresse des personnes qui les ont
réalisées ou pour le compte de qui elles ont été
posées".
M. Boutin: Je vous ferai remarquer que la mention "nom et
adresse" était dans notre proposition...
M. Tremblay: Oui.
M. Boutin: ...mais je retiens votre suggestion.
M. Tremblay: Cela irait?
M. Boutin: Oui, cela polit le texte.
Une voix: Cela aide.
M. Tremblay: Cela nous aiderait à identifier la personne,
comment aller chercher la personne.
M. Boutin: Cela facilite la recherche.
M. Tremblay: II me semble que, dès le moment où tu
sais pour qui cela a été posé, tu as une bonne
poignée pour aller le chercher. Si tu ne sais pas qui a collé
l'affiche, c'est moins grave, tu sais que quelqu'un l'a collée pour un
autre.
M. Boutin: Ce serait plus facile.
M. Tremblay: II me semble que c'est assez pour empêcher les
gens de payer quelqu'un seulement pour faire une affiche sans se
préoccuper de la coller ou non.
M. Marcoux: À l'idée d'ajouter "aux frais du
contrevenant", de toute façon, vous avez des recours au civil pour faire
payer toute infraction à un règlement municipal?
M. Boutin: On ne parle plus d'infraction, on parle de frais de
remise en état, de déboursés, les quelque 100 $ le
poteau.
M. Marcoux: Oui, des déboursés
entraînés à la suite de l'infraction à la
municipalité.
M. Pelletier: C'est la remise en état.
M. Marcoux: Vous avez des recours. Je ne vois pas ce que...
M. Boutin: Peut-on le suspendre? On va préparer un texte
global et on va revenir là-dessus.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons provisoirement le
projet d'amendement au paragraphe 11° - et le paragraphe 11°, en
conséquence - pour entreprendre l'étude du paragraphe 12°. Il
s'agit d'une abrogation.
M. Boutin: Au paragraphe 12°, M. le Président, c'est
une modification de concordance. Le paragraphe 12° prévoyait
l'émission des permis d'occupation. En adoptant les articles 42°,
42°a, 42°b, 42°c, on a mis de l'ordre là-dedans et on n'a
plus besoin de 96°.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Le paragraphe 12°
est adopté.
Une voix: II est adopté?
Le Président (M. Fallu): Oui. Le paragraphe 13°? (17
heures)
M. Boutin: II est retiré, je pense.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 12 est
adopté du fait qu'il s'agit d'une concordance. La ville n'a plus besoin
de l'article 96°a puisque nous avons prévu des mesures
compensatoires ailleurs.
M. Marcoux: Le paragraphe 13° est retiré?
M. Boutin: On est au paragraphe 12°. Je vais reprendre mon
explication. Quant au paragraphe 12°, il s'agit de l'abrogation du
paragraphe 96°a de la charte qui prévoyait l'émission des
permis d'occupation. Cette disposition se retrouve maintenant dans les
dispositions refondues, 42°, 42°a, 42°b; on n'en a donc plus
besoin. On en propose l'abrogation.
Le Président (M. Fallu): Parfait, adopté.
Paragraphe 13°?
M. Boutin: Pour ce qui est du paragraphe 13°, nous le
retirons.
Le Président (M. Fallu): Retiré. Il y a un papillon
au paragraphe 14°.
M. Boutin: Oui, le texte a été
légèrement modifié à la suggestion du contentieux
du ministère.
M. Marcoux: Adopté avec amendement.
Le Président (M. Fallu): C'est une disposition que nous
retrouvons assez régulièrement dans les chartes; peut-être
une de celles que nous retrouverons bientôt dans un projet de loi
omnibus.
Paragraphe 15°?
M. Boutin: Ce paragraphe permet à la ville, par
règlement, de conclure des ententes avec des sociétés ou
corporations pour confier l'application du règlement concernant les
calèches. Le but est de confier certains morceaux à la
Société protectrice des animaux.
M. Marcoux: C'est l'article sur les écuries?
M. Boutin: Ce n'est pas l'article sur les écuries.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Paragraphe 15°,
adopté.
M. Marcoux: Paragraphe 16°, adopté avec
amendement.
Le Président (M. Fallu): L'amendement tel qu'il
apparaît...
M. Boutin: II y a plusieurs amendements.
Le Président (M. Fallu): ... au cahier jaune. Il y en a
deux.
M. Pelletier: II y a un seul amendement.
M. Marcoux: II y en a un seul. J'en vois juste un.
Le Président (M. Fallu): II s'agit d'ajouter à la
fin...
M. Boutin: ...un alinéa supplémentaire.
Le Président (M. Fallu): Donc, on ajoute...
M. Marcoux: Paragraphe 16°, adopté avec
amendement.
Le Président (M. Fallu): ...comme amendement, cet
alinéa. Le paragraphe 16° est adopté tel qu'amendé.
Paragraphe 17°?
M. Boutin: Le paragraphe 17° a pour but de corriger ou de
préciser le texte inséré dans la charte de la ville de
Québec au projet de loi omnibus de 1982 où, par la loi publique,
on est intervenu dans la charte de la ville de Québec pour permettre
à la ville de prohiber les salles de jeux électroniques, salles
de pool, salles de billard, trous-madame, etc. La façon dont cela a
été introduit dans la charte de la ville est inconsistante avec
nos pouvoirs. Il s'agit de polir notre texte pour qu'on puisse bien faire ce
qu'on veut faire. Je vous réfère au texte qui dit que cette
prohibition va s'attacher aux appareils utilisés ou exploités
à des fins commerciales ou de façon accessoire à un usage
commercial seulement, afin que cela n'ait pas pour effet de prohiber les jeux
Atari et les jeux vidéo qu'on peut avoir à domicile.
Deuxièmement, on demande le pouvoir au conseil de prescrire
l'âge minimal des personnes fréquentant ces établissements.
Je pense que le débat est sur la place publique depuis un grand bout de
temps et vous le connaissez.
M. Marcoux: Concernant cet article, nous demandons à la
ville de retirer la dernière phrase sur la prescription de l'âge
minimal, compte tenu du fait que ce débat est actuellement devant
la Cour suprême. Nous sommes prêts à adopter le paragraphe
208 tel que proposé, moins la dernière phrase.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il s'agit, pour le
reste, de la même formulation que la Loi sur les cités et villes?
Est-ce que les billards se retrouvaient dans la Loi sur les cités et
villes?
M. Boutin: C'est exactement le même vocabulaire que la Loi
sur les cités et villes.
M. Marcoux: On ajoute à la Loi sur les cités et
villes les mots "utilisés ou exploités à des fins
commerciales ou de façon accessoire à un usage commercial."
Le Président (M. Fallu): II est donc proposé de
retirer la dernière phrase qui se lit comme suit: "Pour prescrire
l'âge minimal que doit posséder toute personne utilisant ces jeux
et ce, malgré la Charte des droits et libertés de la personne
(L.R.Q., chapitre C-12)".
M. Pelletier: M. le Président, j'ai assez de plaintes sur
ce problème, notamment en regard de l'âge des enfants admis dans
les établissements, je suis désolé, mais il n'est pas de
l'intention de la ville de retirer la dernière phrase de sa demande.
M. Marcoux: Alors, je fais motion pour que cette dernière
phrase soit retirée.
M. Saintonge: C'est adopté sur division.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 17° est
adopté?
M. Saintonge: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Adopté, tel
qu'amendé. Au paragraphe 18°, il y a un ajout de paragraphe.
M. Boutin: Au paragraphe 18°, M. le Président, il y a
une modification que vous allez retrouver à la page 49 de votre document
jaune, modification apportée à la suite des suggestions du
ministère de Justice.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il y a accord sur cet
amendement? Actuellement, il n'y a aucune disposition dans la charte de la
ville à cet effet.
Réglementation du commerce rue du
Trésor
M. Boutin: Présentement, il n'y a aucune disposition dans
la charte de la ville. Voici, M. le Président, il s'agit du
phénomène que l'on vit sur la rue du Trésor. La rue du
Trésor est une rue réservée aux artistes-peintres depuis
au-delà, de mémoire d'homme... Autant que je sache, cela fait
plus de 20 ans qu'il y a des artistes dans cette rue-là. Or, la ville a
constaté en cours
de route que d'une galerie d'artistes, d'une galerie d'oeuvres d'art,
cette rue est en train de se transformer en une boutique à ciel ouvert
où on n'y vend plus d'oeuvres d'art, mais des imprimés et des
photocopies tirés à des milliers et des milliers
d'exemplaires.
La ville a inscrit cela dans le cadre de sa possibilité de
réglementer le commerce sur rue. Partout dans la ville, le commerce sur
rue est prohibé sauf quant à la rue du Trésor et pour les
artistes-peintres. Il y a lieu que le conseil obtienne les pouvoirs
nécessaires de réglementer à cet égard pour que
l'on s'assure que cette rue soit effectivement réservée à
des artistes-peintres pour qu'on y vende des oeuvres d'art et non pas de la
marchandise ou des imprimés.
Le Président (M. Fallu): Est-ce à dire que sur la
rue Sainte-Anne on ne pourrait plus faire tirer son portrait?
M. Boutin: Je m'excuse, j'ouvre une petite parenthèse.
J'ai parlé du problème de la rue du Trésor, parce que la
rue Sainte-Anne est, quant à moi, accessoire. Notre règlement
permet les portraitistes sur la rue Sainte-Anne et les artistes-peintres sur la
rue du Trésor; c'est un pouvoir de réglementer les deux. Exemple:
les portraitistes. Le type de réglementation visée, c'est de
faire en sorte qu'ils ne soient pas empilés les uns sur les autres,
qu'ils aient des aires de dégagement minimales, qu'ils ne soient pas en
face des commerces, ce genre de choses-là, en face des entrées
piétonnières. Mais il est hors de question de modifier le
caractère et de la rue du Trésor, et de la rue Sainte-Anne, mais
d'encadrer cela de façon que ce soit réservé à des
artistes et non à des commerçants.
Le Président (M. Fallu): Mais d'où viennent de
telles demandes? Moi, je suis un peu étonné. Il me semble qu'il y
a une certaine liberté, une autonomie, une floraison qui se fait dans le
coin, une spontanéité des gens. Est-ce qu'il y a des demandes
très pressantes qui vous viennent de citoyens ou de commerçants,
quoi que ce soit, ou si c'est une volonté de la ville de vouloir
réglementer une telle chose?
M. Boutin: II y a deux choses: il y a d'abord une volonté
qui vient du milieu même, et je pourrai vous en parler, et une
volonté de la ville de réglementer le commerce sur rue. Comme je
vous l'ai dit, le commerce sur rue dans la ville est prohibé partout. La
seule exception, c'est la rue du Trésor et, à cause du
caractère des choses que l'on permet, la vente d'oeuvres d'art par des
artistes. Or, en l'absence de pouvoir de réglementation
spécifique, on se rend compte que cela est en train de nous
échapper et que ce ne sont plus des oeuvres d'art qui sont vendues, mais
des souvenirs imprimés à des milliers et des milliers
d'exemplaires à Hong Kong ou ailleurs. Il y a, en plus, une demande du
milieu, parce qu'il s'est vécu des problèmes importants dans le
milieu, sur la rue même. En raison de la longueur quand même
limitée de cette rue, du grand nombre de gens qui veulent s'y implanter,
il s'y produit des choses qu'il y a lieu de réglementer, disons.
Remarquez, M. le Président, que les modifications
apportées à la suggestion du ministère de la Justice
avaient justement pour but de prévenir cela; c'est qu'un
règlement adopté par la ville de Québec n'atteindra en
aucune façon la liberté d'expression des artistes. On ne
réglementera pas le contenu de l'oeuvre ou ce qu'on veut mettre sur un
portrait ou un médium. Ce que l'on veut réglementer, c'est le
médium lui-même, c'est-à-dire qu'on va permettre des
originaux, des sérigraphies, des lithographies, etc., mais on veut se
permettre de prohiber l'impression sur la rotative à des dizaines de
milliers d'exemplaires.
Le Président (M. Fallu): Alors, la ville de Québec
autorisera à combien d'exemplaires une sérigraphie faite par un
artiste? Cinquante, cent, deux cents, trois cents, puisqu'il est question de
réglementer le nombre maximal d'exemplaires d'une même oeuvre?
M. Boutin: Actuellement, on fonctionne suivant un système
un peu boiteux d'accords avec une association qui existe et avec les normes qui
sont suggérées par celle-ci; c'est 500 exemplaires d'une
lithographie, ce que la ville de Québec accepte, mais il faut faire
attention au terme "lithographie", quand vous creusez un peu quant à la
signification des termes: le journal Le Soleil est imprimé au moyen de
lithographies.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Si cet article n'était pas adopté,
quels sont les pouvoirs de réglementation que vous avez actuellement qui
peuvent s'appliquer à la rue du Trésor et à la rue
Sainte-Anne? Vous avez déterminé tantôt que les
portraitistes avaient accès à la rue Sainte-Anne. Quels sont les
pouvoirs que vous avez actuellement?
M. Boutin: Les seuls pouvoirs qu'on a présentement, c'est
d'autoriser leur présence ou non, puis à certaines personnes.
Mais, quand on en arrive au type de procédés, la lithographie et
tout cela, on n'a pas de pouvoir. On a trouvé artificiellement - je dis
bien très artificiellement - un moyen de s'immiscer là-dedans:
ces gens sont sur la
rue et on leur loue un morceau de la rue. En tant que locateur, on dit:
Je consens à te louer, pourvu que tu ne vendes que tel genre de produits
ou que tu ne fasses que tel genre de chose. Mais c'est très boiteux
comme système parce que c'est une relation contractuelle et non pas un
droit donné à n'importe quel citoyen qui veut s'en
prévaloir.
M. Pelletier: Je voudrais intervenir ici pour dire que, l'an
dernier, nous avons dû intervenir sur la rue du Trésor parce qu'il
y avait du désordre. Il ne faut pas se le cacher, il y avait du
désordre. Il y avait des commerçants un peu animés de gros
bras qui avaient décidé de faire la règle de la rue du
Trésor aux dépens d'artistes plus démunis de moyens, mais
qui avaient, à mon sens, parfaitement des droits.
Nous avons donc demandé aux artistes de se regrouper. Nous avons
fait affaires avec une association qui les a regroupés. J'ai
indiqué, à ce moment-là, que notre désir
était qu'ils s'autodisciplinent et qu'on leur en donnait la chance.
C'est à cause de cette association que nous en sommes venus à
certains accommodements temporaires qui, pour le moment, donnent satisfaction,
mais qui, sur le plan juridique, de l'avis de notre contentieux, ne sont pas ce
qu'ils devraient être.
L'intention de l'année dernière n'est modifiée en
aucune façon par notre demande de pouvoirs. C'est pour faciliter la
même intention que nous demandons ces pouvoirs. L'an dernier, on a
été obligé d'établir qui avaient été
les premiers arrivés, qui était artiste et qui ne l'était
pas. Il y a eu toute une procédure administrée par l'association.
Quand on est arrivé à la fin pour des demandes d'espaces
où il n'y avait pas de droits acquis, on a procédé par
tirages au sort. Cela a mis la paix sur la rue et, l'été dernier,
on n'a pas eu de problème.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Non, M. le député de Gouin.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Oui. M. le Président, une question à
M. le maire. Vous dites qu'un des objectifs de l'association était de
leur demander de s'autodiscipliner. Est-ce que cela a donné des
résultats...
M. Pelletier: Bien oui, c'est à cause de cela...
M. Rochefort: ...intéressants, oui?
M. Pelletier: ...qu'on a réussi à mettre de l'ordre
sur la rue, alors qu'eux-mêmes le demandaient.
M. Rochefort: Oui. Je suis assez agacé quand on dit "pour
leur imposer des règles de conduite et de discipline." Non?
M. Boutin: Je vous ferai remarquer qu'on a également ce
pouvoir concernant les cochers dans la ville, le pouvoir de leur imposer des
règles de conduite et de discipline. Je ne pense pas qu'on en ait
abusé jusqu'à aujourd'hui, si vous les voyez se promener.
M. Rochefort: Non, je ne prétends pas que l'objectif soit
d'abuser, mais on ne sait pas qui utilisera cet article-là dans quelques
années.
M. Boutin: Le conseil de l'époque.
M. Marcoux: Compte tenu des réponses que vous venez de
donner au président de la commission et à mon collègue et
compte tenu du fait que vous dites que vous avez réussi, en impliquant
le milieu, en travaillant avec une association, à mettre de l'ordre en
bonne partie sur la rue du Trésor...
M. Pelletier: Mais c'est fragile, M. le ministre, très
fragile!
M. Marcoux: Oui.
M. Boutin: M. le ministre, je sens vers quoi vous vous dirigez.
Ce sont des moyens boiteux qui sont extrêmement fragiles...
M. Marcoux: Oui. (17 h 15)
M. Boutin: ...et je peux vous dire que, depuis qu'on a mis sur
pied le système, on a déjà eu plusieurs tentatives
juridiques pour ébranler l'oeuvre et j'aimerais bien que l'oeuvre ne
soit pas ébranlée.
M. Marcoux: En tout cas, nous n'avons pas eu de
représentations du milieu.
M. Pelletier: Est-ce que le ministre a eu des
représentations du milieu?
M. Marcoux: Non.
M. Pelletier: Je pense que c'est bon signe.
M. Marcoux: C'est parce que vous demandez, dans les pages jaunes
- entre autres, la bonne conduite, la discipline, ce sont là des
pouvoirs généraux de bon ordre dans une municipalité - de
"prescrire les procédés de réalisation des oeuvres mises
en vente, ainsi que le nombre maximal d'exemplaires d'une même oeuvre."
Moi, je
veux que les citoyens aient encore le droit d'acheter des horreurs,
s'ils le veulent, ou d'acheter des oeuvres répétitives,
même si c'est à 600 exemplaires au lieu de 500 exemplaires, une
sérigraphie à...
M. Pelletier: On va laisser la rue aux imprimeurs, M. le
ministre. C'est justement ce qu'on ne veut pas. C'est de cela, justement, que
se plaignent les vrais artistes qui ont vu leur rue envahie par des imprimeurs.
Est-ce qu'on pourrait suspendre cet article, M. le ministre, peut-être
jusqu'après le souper?
Le Président (M. Fallu): Si vous le permettez, M. le
maire, j'aurais une question supplémentaire. Est-ce que cette
formulation a fait l'objet de débats entre les officiers de la ville et
cette nouvelle association d'artistes de la rue du Trésor?
M. Boutin: Cette formulation n'a pas fait l'objet d'une
discussion avec les gens de la rue du Trésor.
Le Président (M. Fallu): Mais l'intention, pour le moins,
de légiférer?
M. Boutin: L'intention arrêtée de la ville est bien
connue des gens du milieu. Dès que nous aurons les pouvoirs requis par
règlement, on veut mettre sous forme de règlement l'espèce
d'édifice boiteux qu'on a présentement. Étant donné
que cet édifice boiteux a reçu l'assentiment des vrais gens du
milieu, les artistes, cette réglementation va être à la
satisfaction des artistes également, pas à la satisfaction des
imprimeurs, mais à la satisfaction des artistes, oui.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je prétends que cet article est une
protection pour les artistes. Effectivement, dans plusieurs milieux, on a eu
des craintes et même on nous a demandé d'essayer de régir
cela pour éviter qu'il n'y ait une reproduction trop massive de
certaines photos ou de certaines peintures. Je pense que c'est une question de
protection. Lorsqu'on en vient à la discipline, je pense que c'est
important. Que je sache, je n'ai pas l'impression qu'une municipalité ou
une ville qui a des pouvoirs les impose pour le plaisir de la chose.
J'aimerais poser une question à M. le maire. On a demandé
qu'une association soit mise sur pied, avec la bénédiction de la
ville. Est-ce que l'association, comme telle, a des règlements qui
permettent d'y adhérer? Est-ce qu'il est nécessaire d'être
artiste, etc? Est-ce que l'association elle-même a le pouvoir de
démettre certains membres qui sont moins bienvenus que d'autres?
M. Pelletier: Si vous le permettez, Me Ouimet, qui est en contact
avec l'association, répondra à ma place.
Le Président (M. Fallu): Très volontiers. Me
Ouimet.
M. Ouimet (Paul): M. le député, ce qui est
arrivé, c'est qu'à partir du moment où la ville a
demandé à une association de se former et de travailler en
collaboration avec nous pour mettre de l'ordre sur la rue cette association
s'est incorporée formellement selon la troisième partie de la Loi
sur les compagnies. C'est maintenant connu sous le nom d'Association des
artistes-peintres de la rue du Trésor. Elle est en train de mettre en
branle toute la procédure interne. Elle veut se doter de règles
de conduite, se donner un véritable code d'éthique au niveau de
la production des oeuvres, avec une procédure de jury pour lui
permettre, justement, de surveiller ce qui se fera ou qui pourra le faire dans
l'association, toujours par rapport à un contrôle interne au sein
de l'association. Nous sommes actuellement dans des étapes
intérimaires où c'est la ville, conjointement avec l'association,
qui essaie de créer la situation la plus favorable possible.
M. Rocheleau: Cela veut donc dire que, si, éventuellement,
la ville n'avait pas certains pouvoirs, elle ne pourrait ni aider ni favoriser
l'implantation des règlements de l'association auprès de ses
membres. Si l'association comme telle impose certains règlements qui ne
sont pas suivis, à ce moment-là, l'association peut demander
à la ville d'intervenir".
M. Ouimet: Exactement.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: M. le Président, M. le ministre a dit
tantôt - c'est la principale objection qu'on fait à cette
démarche et je l'ai entendu d'un grand nombre de personnes - Si
quelqu'un veut acheter un souvenir ou quelque chose qui est imprimé
à 1000 exemplaires, il a le droit de l'acheter. Fort bien! On est bien
conscient de cela, mais il ira l'acheter dans une boutique, dans un magasin.
L'intention de la ville, ce n'est pas de faire de la rue du Trésor un
magasin et une boutique, c'est d'en faire une rue réservée aux
artistes pour qu'ils y mettent leurs oeuvres en vente. C'est, à toutes
fins utiles, une galerie d'art à ciel ouvert. Si on veut vendre des
cartes postales, cela se vend dans des boutiques, des cartes postales. Il n'est
pas de l'intention de la ville de Québec
d'ouvrir une rue pour qu'on y vende des cartes postales.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Tout nous porte à vouloir accorder ce droit
à la ville de Québec. L'objectif est noble; en tout cas, il nous
apparaît noble. Le problème qui se pose, c'est: Allons-nous donner
un pouvoir qui, dans l'avenir, pourra être utilisé par d'autres
pour empêcher des gens qui ne feraient pas leur affaire, pour toutes
sortes de raisons, pour des raisons politiques ou idéologiques, de
vendre leurs peintures? Il doit y avoir un moyen de formuler une proposition
qui fera en sorte qu'on soit capable d'atteindre les objectifs qu'on se donne,
c'est-à-dire que sur la rue du Trésor ce soient des peintres qui
puissent vendre, que ce soit une véritable galerie d'art, et qu'en
même temps on ne risque pas que dans l'avenir il y ait des abus.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est comme n'importe quel
des pouvoirs qui peut être accordé à une
municipalité. Si on s'arrêtait à se demander s'il peut y
avoir abus, il pourrait y avoir abus dans presque tous les règlements
qu'une municipalité peut adopter. Je pense que c'est une question de
confiance dans les élus du peuple, d'une municipalité ou de son
conseil, de décider pour et au nom du mieux-être de la
collectivité. Je pense que c'est une question de confiance.
M. Tremblay: M. le Président, si on acceptait cette
théorie, nous deviendrions des robots qui diraient: Bon, la
municipalité demande tel droit, nous lui faisons confiance. Bang! On
l'accepte.
M. Rocheleau: L'autonomie.
M. Tremblay: Bien oui! De toute évidence, ce n'est pas
cela. Il y a une volonté de donner de l'autonomie aux
municipalités, mais on pourrait faire seulement un règlement
disant: Les municipalités sont autonomes et font ce qu'elles veulent.
Là, on n'aurait plus à faire le processus qu'on fait ici
régulièrement. Vu que ce n'est pas cela qu'on a adopté
encore comme méthode de fonctionnement au Québec, on a à
regarder s'il n'y a pas des possibilités d'abus dans chacun des
règlements et des droits que les municipalités nous
demandent.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous le permettez, je
pense qu'en somme nous sommes ici, justement, pour légiférer. On
légifère pour qui et pourquoi? On légifère parce
qu'il y a des besoins et on légifère pour le peuple. Le principal
intervenant du milieu, le gouvernement local, qui, dans différentes
régions du Québec peut être saisi de problèmes
différents, peut demander à l'Assemblée nationale,
à l'intérieur de sa région, de sa municipalité, de
légiférer afin de lui permettre de réglementer de telle ou
telle façon. À Québec, dans le cas de la rue du
Trésor, il n'y en a pas 50, il y en a une. C'est pour protéger le
cachet touristique et historique du Vieux-Québec et, en même
temps, pour garder un certain cachet à cette rue.
Le fait d'avoir un règlement permet d'imposer une certaine
discipline aux récalcitrants et non à ceux qui suivent le droit
chemin et qui se plient aux volontés de l'association qui a
été créée avec des règlements à
venir. Ce que je détecte dans le point qui est soulevé par la
ville de Québec, c'est que, si l'association, de par sa corporation, se
dote d'un cahier de règlements à l'égard de ses membres,
que ses membres sont récalcitrants pour une raison ou pour une autre et
que l'association dûment formée veuille se débarrasser de
quelqu'un, d'un individu ou d'un artiste qui ne rencontrerait pas les grands
objectifs que poursuit l'ensemble des artistes de la rue du Trésor et
que cela crée des problèmes tout à fait particuliers, la
ville, de par ses pouvoirs, son règlement et la discipline qu'elle peut
imposer, pourrait aider l'association à faire appliquer ses propres
règlements de discipline.
M. Tremblay: M. le Président, je voudrais simplement faire
remarquer au député que le droit demandé par la ville de
Québec ne touche pas seulement la rue du Trésor et la rue
Sainte-Anne. C'est l'objectif immédiat, mais il touche toutes les rues
de la ville, notamment la rue du Trésor dans le cas présent.
J'ajouterai que notre rôle comme législateurs est de regarder un
peu plus loin que notre nez. J'avoue que dans nos deux cas, M. le
député, cela fait déjà pas mal long, mais il faut
quand même regarder un peu plus loin que là. Je suis toujours
persuadé que la demande de la ville de Québec est légitime
et saine. Je me dis que les savants avocats qui nous entourent ici doivent
être capables d'arriver à une formulation qui nous permette
d'arriver à ce qu'on veut sans risquer qu'à l'avenir il y ait
mauvaise utilisation du règlement.
Le Président (M. Lafrenière): Y a-t-il d'autres
interventions? M. le ministre.
M. Marcoux: M. le maire, j'ai entendu la plupart de mes
collègues. Je vais donner ma réaction à moi et la
conclusion que j'en tire. Quand on regarde l'ensemble de la loi que nous sommes
en train d'étudier, il y a une quantité énorme,
peut-être 40 ou 45
pouvoirs réglementaires accordés à la
municipalité. Quand on regarde tous les discours prononcés depuis
quelques années par nos concitoyens, c'est: Cessez d'adopter des lois,
cessez d'adopter des règlements, d'encadrer nos vies dans tous les
secteurs et d'organiser des parties de notre vie, malgré nous,
jusqu'à un certain point.
A la lecture de l'amendement que vous proposez, au paragraphe 18°,
ma réaction spontanée a été de dire: C'est vrai que
la rue du Trésor n'est plus ce qu'elle était il y a dix ou quinze
ans et qu'il y a eu des changements dans le type d'oeuvres qui y sont vendues
ou exposées, et pas dans le sens d'une amélioration. C'est clair.
L'article tel que proposé, visant à donner le pouvoir à la
municipalité de prescrire les procédés de
réalisation des oeuvres qui pourraient être mises en vente
là et la quantité qui pourrait être imprimée de
chaque oeuvre, je trouve que c'est beaucoup, l'ensemble. Mais, pour deux
raisons, comme cela se situe dans une démarche que vous avez entreprise
pour assainir la gestion de ces deux rues et comme l'ensemble de mes
collègues partage votre point de vue, je vais me rallier et proposer
l'adoption de l'amendement.
Le Président (M. Lafreniëre): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Marcoux: Adopté avec l'amendement, malgré mes
réserves.
M. Boutin: Je comprends qu'il est adopté avec les
amendements qui apparaissent sur le document jaune, à la page 49?
M. Marcoux: Oui. (17 h 30)
Le Président (M. Lafrenière):
Paragraphe 18°, à la page 50.
M. Pelletier: II y a le 210°, là.
M. Boutin: Si vous me le permettez, M. le Président, nous
sommes au paragraphe 18° de l'article 110 par lequel on veut ajouter deux
paragraphes à l'article 336 de notre charte, c'est-à-dire le
209° et un autre qui est le 210°. Cependant, en ce qui concerne
l'article 210°, nous retirons notre demande.
M. Marcoux: Où sommes-nous rendus?
M. Boutin: Je reprends.
M. Marcoux: 210° a-t-il été retiré?
Une voix: Retiré.
M. Tremblay: 211°.
M. Boutin: J'y viens.
M. Marcoux: Adopté, en ce qui nous concerne.
M. Boutin: Je voudrais que 211° devienne, cependant,
210°, 212°, 211° et 213°, 212°.
M. Marcoux: On peut renuméroter tout cela à la
fin.
M. Saintonge: C'est le numéro de la charte de la
ville.
M. Boutin: Ce sont les numéros de la charte de la ville;
ce ne sont pas les numéros du projet de loi.
M. Marcoux: D'accord.
M. Saintonge: 211° devient 210°.
M. Marcoux: Ah oui, parce que 210° disparaît. La motion
de renumérotation à la fin, cela comprend tout, parce qu'il y a
toujours des amendements que l'on fait disparaître.
M. Pelletier: Y compris les numéros de la charte de la
ville.
M. Marcoux: 211° est devenu 210° et est adopté;
212° aussi?
M. Tremblay: Mais ces pouvoirs ne sont pas dans la charte
générale, dans la loi générale?
M. Saintonge: La discussion a eu lieu lors de l'adoption de la
Loi sur les cités et villes, de la modification par le projet de loi 45
sur cet élément. L'Opposition avait demandé que l'on
intègre une disposition dans la Loi sur les cités et villes
disant que cette disposition s'appliquait également à la ville de
Québec. Le ministre des Affaires municipales à l'époque
avait préféré attendre la discussion de votre charte et
faire en sorte que ces dispositions que nous adopterons aujourd'hui...
M. Pelletier: C'est le problème de la ville. Quant on
vient avec notre charte, on attend la loi générale et, quand la
loi générale arrive, on attend notre charte.
M. Saintonge: Donc, aujourd'hui, au niveau du contrôle de
l'étalage des imprimés erotiques, cela va permettre à la
ville de Québec d'être sur le même pied que toutes les
municipalités du Québec qui avaient ce pouvoir-là depuis
décembre dernier. Toutes les municipalités l'avaient, sauf la
ville de Québec.
M. Boutin: Remarquez qu'au point de vue juridique je
préfère de beaucoup cette
formule d'intervention directement dans la loi privée
plutôt que par le biais ou par la bande d'une loi publique; c'est
beaucoup plus facile de s'y retrouver.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que 212°
est adopté?
M. Marcoux: Adopté. 212° va devenir 211° et
213° va devenir 212° également.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté. M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Article 111.
M. Marcoux: II y a 330.
Le Président (M. Lafrenière): 337a.
M. Boutin: On vient de sortir de l'article 110, qui était
l'article qui modifiait tous nos pouvoirs de réglementer. On arrive
à l'article 111 du projet de loi.
M. Marcoux: Le gros kit.
M. Boutin: C'est un gros morceau, disons. Remarquez qu'il y a en
à l'extérieur. L'article 336...
M. Marcoux: II va y avoir de l'ouvrage pour vous pendant
plusieurs mois.
M. Boutin: Ce n'est pas parce que nous sommes sortis de 336 que
nous sommes sortis de tous nos pouvoirs de réglementer; 337a en est un
également. On achève, là.
Le Président (M. Lafrenière): On reviendra sur
l'article 110 étant donné qu'il y a des articles qui sont
suspendus.
M. Marcoux: D'accord. En tout cas, 111, 337a, tel que
reformulé, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): 111,
adopté.
M. Marcoux: 112, adopté.
M. Marcoux: L'article 113 est adopté avec l'amendement
à la page jaune proposé par la ville.
M. Boutin: II y a deux modifications qui apparaissent dans le
texte tel que modifié. Il y a "sous réserve des pouvoirs de la
Communauté urbaine de Québec", qui a été introduit
au début et il y a le deuxième alinéa de l'article 361a
qui a été supprimé. Est-ce que cela va comme
ça?
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
113 tel qu'amendé est adopté? M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
114. L'article 114 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 115.
M. Pelletier: L'article 115 vise le patrimoine municipal et
demande que nous soit donné le pouvoir de le préserver et de le
mettre en valeur, le pouvoir aussi de créer un fonds du patrimoine
municipal destiné à être utilisé à cette
fin.
La ville de Québec est une ville qui est riche d'histoire. On a,
quand même, 375 ans. Il y a beaucoup de choses qui sont reliées
à l'histoire dans les municipalités. On veut avoir le pouvoir de
s'en occuper et de constituer un fonds pour ce faire. Il y a déjà
des personnes qui m'ont indiqué que, si un tel fonds existait, elles
pourraient contribuer à l'alimenter. Éventuellement,
j'espère que cela débouchera dans quelques années sur
l'établissement d'un musée municipal.
Le Président (M. Lafrenière): Sur l'article 115, on
va attendre quelques secondes. Suspension de quelques secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise de la séance à 17 h 40)
Le Président (M. Lafrenière): À l'ordre,
s'il vous plaît! J'appelle l'article 115. Est-il adopté?
M. Marcoux: Non. En ce qui concerne l'article 115, nous
souhaiterions que la ville le retire pour la raison suivante: c'est que,
actuellement, le ministère des Affaires culturelles a
déposé un projet à la table
Québec-municipalités concernant l'ensemble des biens culturels et
la participation possible des municipalités à la conservation,
à l'exploitation du patrimoine, etc. Ce document a été
déposé à la dernière séance et sera
discuté dans les semaines à venir. Le ministère des
Affaires culturelles souhaiterait arriver à l'automne avec un projet de
loi à ce sujet. Évidemment, comme la perspective du
ministère des Affaires culturelles touche aussi aux biens culturels de
la ville de Québec comme à ceux de l'ensemble du Québec,
nous souhaiterions que l'article soit retiré. Lorsque la loi du
ministère des Affaires culturelles, qui sera discutée à la
table Québec-municipalités, sera présentée, on
pourra prévoir dans celle-ci les possibilités
particulières pour la charte de la ville de
Québec et pour celle de Montréal, s'il y a lieu, puisque
l'on sait que la plupart du temps les lois générales ne
s'appliquent pas à ces deux villes.
Le Président (M. Lafrenière): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, je ne peux pas être
d'accord avec ce point de vue. D'abord, je ne peux pas accepter que la ville de
Québec, sur le plan patrimonial, puisse être traitée comme
n'importe quelle autre. Je ferai remarquer que nous ne demandons rien au
gouvernement. On demande simplement un pouvoir pour faire quelque chose
nous-mêmes. On n'a pas demandé de subventions, on n'a pas
demandé d'argent. On a demandé de pouvoir s'occuper du patrimoine
de notre ville qui a 375 ans. Je ne sais pas si les gens réalisent que
c'est la plus vieille ville au Québec. Alors, je suis un peu ahuri de
voir cela. On nous dit: Tout le monde doit s'occuper du patrimoine. Quand on
veut s'en occuper, on ne nous donne pas les pouvoirs pour le faire. Je vais
commencer à croire que je suis mieux de laisser mon avocat
présenter les points de vue, il a plus de chance que moi quand il les
explique!
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre.
M. Marcoux: Je n'ai pas de commentaire à ajouter.
Une voix: Est-ce que l'article est retiré?
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
est retiré?
M. Pelletier: L'article ne sera pas retiré.
Le Président (M. Lafrenière): Non.
Rejeté?
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
M. Pelletier: Je ne ferai pas d'autre scène, mais je n'en
pense pas moins. La vieille culotte, le prêt-a-porter!
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
lié.
M. Boutin: L'article 116, M. le Président, a pour but de
mettre sur pied un instrument pour faciliter la communication et la publication
des règlements municipaux de façon qu'une compilation
administrative puisse être certifiée par le greffier et avoir
réputation d'être un acte authentique jusqu'à preuve du
contraire. Il y a des problèmes pratiques de diffusion des
règlements municipaux qui existent présentement et ce pouvoir
vient régler ces problèmes pratiques.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
M. Pelletier: Continuez, M. le procureur!
M. Boutin: Article 117...
M. Marcoux: On peut être de bon compte. C'est facile pour
le maire de choisir d'intervenir sur des articles sur lesquels on a
déjà eu des discussions et sur lesquels il savait qu'on avait des
réserves et, après, de dire: Quand j'interviens, le ministre
demande des changements aux amendements ou est contre.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 117?
M. Boutin: L'article 117, M. le Président...
M. Pelletier: Je n'ai pas de commentaire à mon tour. (17 h
45)
M. Boutin: ...a pour but de créer une infraction pour les
assauts, pour les personnes qui assaillent et frappent nos agents de
stationnement - ceux dont on a parlé hier - qui circulent dans la ville
pour distribuer les contraventions. Ces gens sont victimes, fréquemment,
plus que de quolibets; on pourrait vous raconter le genre de choses qui leur
arrivent dans l'exercice de leurs fonctions. Cet article a été
modifié quant à sa rédaction, à la suggestion de la
Justice. Vous retrouvez le mot "infraction" dans le document jaune, à la
page 53, plutôt que le mot "offense". Cela a été
papillonné à la suggestion des gens de la Justice pour que le
texte les satisfasse.
Le Président (M. Lafrenière): Â l'article
117, l'amendement est-il adopté?
M. Marcoux: Oui, adopté avec l'amendement.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
118.
M. Boutin: M. le Président, nous retirons l'article
118.
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
119.
M. Boutin: Je comprends qu'à l'article 119 un amendement
s'en vient de la part du ministère.
M. Pelletier: Ils sont mêlés dans leurs papiers.
M. Boutin: Quant à nous, M. le Président, nous
avons apporté certaines modifications au texte tel que
déposé, que vous retrouverez à la page 54 du document
jaune. Je m'excuse, oubliez ce que je viens de vous dire à la page
54.
Nous sommes à l'article 119 qui parle de l'article 453 de la
charte. Une modification est suggérée par le ministère
-elle s'en vient - avec laquelle nous manifestons notre accord. La modification
suggérée qui vient de vous être distribuée, on est
d'accord avec elle.
M. Marcoux: Adopté avec l'amendement.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 119 tel
qu'amendé est adopté. L'article 119.2 est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): J'appelle l'article
120.
M. Boutin: L'article 120, M. le Président, a pour but de
permettre à la ville de se constituer une réserve foncière
permanente et d'y verser non seulement les immeubles qu'elle acquiert en vertu
des pouvoirs qu'elle possède déjà - la ville
possède déjà le pouvoir d'acquérir des immeubles
aux fins d'une réserve foncière et de les verser dans cette
réserve foncière -mais tout autre immeuble qu'elle possède
déjà et dont elle n'a plus besoin. La réserve
foncière existe déjà dans la ville de Québec, mais,
en vertu des dispositions de la loi visant à promouvoir la construction
domiciliaire, et cela vient à terme en 1986. Alors, on veut créer
cela de façon permanente.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 121.
M. Boutin: L'article 121 est une modification de concordance avec
une modification qu'on apportera à l'article 453f, un peu plus loin dans
le projet de loi, à l'article 124. L'article 121 a pour but de supprimer
le cinquième alinéa de l'article 453b qui donnait à la
ville le pouvoir d'emprunter les sommes nécessaires pour prêter
à la corporation créée en vertu de cet article. On
retrouvera ces dispositions un peu plus loin, à l'article 124.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 121 est-il
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
J'appelle l'article 122.
M. Boutin: M. le Président, je demanderais la suspension
de l'article 122. Il fait partie d'une série d'articles qu'on a
suspendus, 309a, b et c. Une rédaction s'en vient du contentieux. On
redéposerait tous ces articles en même temps. C'est sur la
question des pouvoirs de subvention.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 122 est
suspendu. J'appelle l'article 123.
M. Marcoux: Article 123, suspendu aussi parce qu'il fait partie
du même...
M. Boutin: Suspendons-le en même temps que 453c.
Le Président (M. Lafrenière): Suspendu. M.
Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Lafrenière): Article 124?
M. Boutin: II va falloir suspendre l'article 124
également, parce qu'on y fait référence aux articles 453b,
c et d. Je suggère de suspendre également l'article 124.
Le Président (M. Lafrenière): Article 124,
suspendu. Article 125?
M. Boutin: L'article 125, c'est une intervention dans l'article
453g de notre charte. C'est l'article qui concerne les SIDAC, les
Sociétés d'initiative et de développement des
artères commerciales. Les modifications apportées aux paragraphes
un, deux et trois ont pour but de faciliter l'application de l'imposition des
cotisations à l'égard des membres et de préciser qui est
membre et qui n'est pas membre. Ce sont des modifications relativement
techniques
qui, je pense, ont été vues par les autorités du
ministère. Il y a des additions, cependant, à quatre et cinq. Je
ne sais si un, deux, trois posent des problèmes.
M. Marcoux: Article 125, adopté avec l'amendement...
M. Boutin: Qui est le paragraphe quatrième qu'on a
ajouté.
M. Marcoux: ...qui est le paragraphe quatrième.
Le Président (M. Lafrenière): 125, adopté
tel qu'amendé?
M. Boutin: Un instant, M. le Président. Il y a un
amendement au paragraphe quatrième. Je comprends qu'il vient
d'être adopté, mais on a un autre amendement à apporter, un
cinquième, qui n'apparaît pas dans le cahier jaune et qu'on va
vous distribuer. La demande qu'on fait par ce cinquième paragraphe de
l'article 125 est la suivante. Vous êtes au courant qu'une SIDAC, c'est
un arrondissement, une zone déterminée sur laquelle la
juridiction d'une corporation privée qui a pour but de promouvoir les
intérêts de ses membres, les commerçants de
l'arrondissement. Or, il arrive qu'à l'intérieur des
arrondissements il y a des professionnels qui ne bénéficient pas
nécessairement ou qui ne bénéficient pas directement du
but premier d'une SIDAC qui est d'organiser une publicité commune. Il
est bien évident que, si la SIDAC du Vieux-Québec ou la SIDAC du
mail Saint-Roch fait de la publicité et attire des gens dans le mail, il
y a des gens qui vont vendre plus de chaussures et plus de boîtes de
conserve, mais il n'est pas certain qu'il va y avoir plus de clients dans les
cabinets de notaires ou plus de clients dans les études de
médecins. Alorsj cet amendement a pour but d'exclure, comme membres de
la SIDAC, les professionnels au sens du Code des professions.
M. Marcoux: Alors, nous ne sommes pas d'accord avec cette
proposition. J'ai eu l'occasion d'en discuter lundi dernier avec des
représentants du regroupement des centres-villes du Québec que
j'ai eu l'occasion de rencontrer. Les professionnels situés dans ces
zones profitent également de l'accroissement de l'achalandage, de la
revitalisation ou de la vie qu'il y a dans les centres-villes. Je ne suis pas
d'accord pour que nous adoptions cet amendement.
Le Président (M. Lafrenière): Alors, est-ce que
l'amendement est rejeté?
M. Saintonge: Rejeté sur division, M. le Président.
Il y a des commentaires qui avaient été faits, je m'en souviens,
lors de l'adoption de la loi sur les SIDAC, dans une nuit fébrile de
décembre 1982, si je me souviens bien.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
125 est adopté?
M. Marcoux: C'était déjà adopté.
D'accord, l'amendement, le paragraphe quatre est adopté. L'article 125,
tel qu'amendé, adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 125, tel
qu'amendé, adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Article 126?
M. Boutin: 126, M. le Président, fait
référence à quelque chose dont on a discuté ce
matin pour permettre au conseil ou au comité exécutif, en
fonction de leur juridiction respective, d'autoriser des dépenses de
nature capitale dans la mesure où les sommes sont disponibles. On en a
parlé ce matin.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Article 126...
M. Marcoux: Selon la formulation des pages jaunes. 126?
M. Boutin: Oui, M. le ministre, merci. Je vous souligne que la
formulation avait été modifiée à la suggestion des
Affaires municipales. Vous retrouvez le texte, tel que modifié, à
la page 60 du document jaune.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Gilbert: Seulement pour faire le commentaire que nous avons
déjà fait, à savoir qu'on donne cela au comité
exécutif et on voudrait que ce soit au conseil. Simplement, je dirais
que, si la ville voulait nous entendre et apporter une modification, à
savoir que l'exécutif soit public, eh bien, notre position pourrait
être révisée sur nos remarques.
M. Marcoux: La question, c'était?
M. Gilbert: Que les séances du comité
exécutif deviennent publiques. Si je comprends bien, il faudrait que ce
soit la ville qui l'apporte.
M. Marcoux: C'est un échange qui risque peu d'être
accepté. Donc, 126, adopté tel que proposé dans les pages
jaunes par la ville de Québec.
M. Saintonge: Est-ce que l'on adopte l'amendement?
M. Marcoux: Oui, adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): 126, adopté
tel qu'amendé. Article 127?
M. Boutin: À 127, M. le Président, il y a une
nouvelle formulation que vous trouvez à la page 61 du document jaune. Le
but de cet article est le suivant: depuis un certain nombre d'années, la
ville installe ce qu'il est convenu d'appeler maintenant du mobilier urbain,
pour autant qu'on sache la définition exacte de cela, des poubelles, des
poteaux de signalisation, des enseignes directionnelles, un certain nombre de
choses. Les problèmes vécus le sont particulièrement en
matière d'éclairage.
Lorsque la ville désire implanter ces éléments du
mobilier urbain sur la propriété privée et qu'un
propriétaire refuse de l'accorder, il ne reste qu'une solution à
la ville, c'est d'exproprier cet individu-là, d'exproprier quatre pouces
carrés sur son mur pour aller y ficher un lampadaire. Les coûts et
la procédure sont onéreux et, souvent, restreignent la
liberté de la ville d'installer pour le grand-bien être des
citoyens l'éclairage et l'affichage aux endroits où ce serait le
mieux de les installer. L'amendement a pour but de créer une
procédure plus expéditive et plus simple, de procéder par
voie d'arbitrage pour fixer cette indemnité et se sortir du processus
lourd et pénible d'une expropriation.
M. Marcoux: Le ministère de la Justice et le
ministère des Transports s'opposent à l'adoption de cet article,
car il aurait pour effet de créer un second système
d'expropriation parallèle à celui qui existe déjà
en vertu de la Loi sur l'expropriation. Le ministère de la Justice et le
ministère des Transports considèrent qu'il n'y a pas lieu de
déroger par une loi privée à la loi générale
sur l'expropriation.
Le Président (M. Lafrenière): Cet article est
rejeté?
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Lafrenière): II est 18 heures, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise de la séance à 20 h 35)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre!
Je remercie les membres de la commission de m'avoir gentiment attendu
pendant que j'allais faire mon discours à l'Assemblée nationale.
Non, je pense qu'il n'y a aucun lien de cause à effet. Il s'agit
plutôt d'ententes à l'arrière du trône;
espérons que les ficelles attachées serviront de guides pour nos
travaux à l'instant. Nous appelons l'article 128. Pas de
commentaire?
M. Marcoux: L'article 128, un instant. Cela va,
adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. J'appelle
l'article 129. Avez-vous quelques réticences, M. le ministre?
M. Marcoux: Pour ce qui est de l'article 129, on souhaiterait que
la ville le retire ou qu'il ne soit pas adopté, puisqu'on
considère que la détermination de la responsabilité doit
toujours continuer à relever des tribunaux, puisqu'il est question de
responsabilité par rapport à des faits.
M. Pelletier: Retiré.
Le Président (M. Fallu): L'article 129 est retiré.
J'appelle l'article 130.
M. Marcoux: Avec les amendements proposés par la ville,
adopté.
Le Président (M. Fallu): Alors, constatons donc qu'il y a
des amendements, à savoir d'ajouter un paragraphe 1° et un
paragraphe 2 , donc, deux alinéas. Est-ce que cela vous convient, M. le
maire?
M. Boutin: Ce ne sont pas des additions d'alinéas, M. le
Président. Le texte de l'article 130, tel que déposé, est
remplacé au complet par un nouveau texte. L'article 130 intervenait
seulement pour abroger un alinéa; maintenant, on intervient à
deux endroits dans le texte: 1 par le remplacement, aux troisième,
quatrième et cinquième alinéas, de l'expression "10 000 $"
par l'expression "50 000 $"; 2° par le remplacement du dernier
alinéa par un nouveau dernier alinéa, dont vous trouvez le texte
à la page 62 du cahier jaune.
Le Président (M. Fallu): Ce texte vous convient
toujours?
M. Boutin: Toujours.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté.
L'article 130, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article
131.
Commission de l'exposition provinciale
M. Boutin: L'article 131, M. le
Président, a pour but de permettre à la ville de remplacer
l'actuelle Commission de l'exposition provinciale de Québec qui est une
créature hybride, une créature incestueuse du conseil municipal,
dont on a des doutes sur la paternité exacte et qui a un statut
juridique un peu ambigu. Le but de l'amendement est de permettre au conseil de
remplacer cette commission par une société juridiquement
indépendante de la ville. Comprenons bien que la Commission de
l'exposition provinciale de Québec, qui administre les terrains de
l'exposition provinciale, exerce une activité qui est de nature
carrément commerciale. Elle exploite un édifice qui s'appelle le
Colisée de Québec; elle fait de la promotion; elle fait des
spectacles; elle exploite un hippodrome; elle tient des expositions. Ce sont
des activités carrément de nature commerciale.
Présentement, on oeuvre via une commission qui est très
près de la ville, qui est conçue en fonction du domaine
municipal. Il serait préférable de permettre au conseil de
créer une société qui serait régie par la
troisième partie de la Loi sur les compagnies, qui aurait beaucoup plus
de marge de manoeuvre pour agir dans un domaine qui nécessite ce genre
de marge de manoeuvre.
M. Marcoux: Alors, nous avons...
Le Président (M. Fallu): Un moment. Une
représentation du conseiller Mainguy.
M. Marcoux: D'accord pour l'entendre.
M. Mainguy: Je veux simplement dire que nous ne sommes pas
d'accord sur la création de cette société sans but
lucratif pour remplacer la Commission de l'exposition provinciale de
Québec. Actuellement, la Commission de l'exposition provinciale de
Québec est une commission du conseil, où siègent certains
conseillers, à l'exclusion de membres de l'opposition. On sait que cette
commission a des procès-verbaux que l'on réclame depuis le tout
début de notre présence au conseil de ville et auxquels on n'a
jamais accès. C'est une commission qui fonctionne en vase clos et nous
craignons, encore une fois, qu'avec son passage de la forme de commission
à celle de société sans but lucratif, il nous
échappe encore davantage de renseignements sur cette Commission de
l'exposition provinciale.
M. Marcoux: À l'article 130, nous avons déjà
permis à la ville de Québec de créer un exécutif au
sein de cette commission parce qu'on sait que c'est une commission d'une
quinzaine de membres, si ma mémoire est bonne. Cette commission est
composée de membres venant de différents secteurs
d'activité et, pour la rendre plus efficace, nous avons accepté
la formation d'un exécutif. Nous souhaiterions que la ville de
Québec retire l'article 131 ou que cet article ne soit pas
adopté.
M. Pelletier: Je continue à croire que des
activités comme celles de la Commission de l'exposition devraient
être sous une corporation, de la même façon que la
Régie de la Place des Arts ne dépend pas des Affaires
culturelles, pas plus que le Grand Théâtre. Nous nous sommes fait
là-dessus une idée bien précise. Si le gouvernement ne
veut pas y acquiescer, c'est sa décision. Nous maintenons notre
article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Quels sont les motifs qui poussent le ministre
à refuser?
M. Marcoux: Lorsqu'on regarde les projets de loi privés
actuellement, il y a une tendance dans beaucoup de municipalités
à proposer la création de beaucoup de sociétés
d'exploitation, de gestion, etc.
M. Pelletier: L'exemple vient de haut, des Travaux publics.
M. Marcoux: Oui, mais nous avons aboli le ministère et,
à ce que je sache, vous ne proposez pas d'abolir la ville de
Québec, ni son conseil municipal.
M. Pelletier: C'est sans rapport.
M. Marcoux: J'ai compris que c'était sans rapport.
Nous pensons qu'il est sans doute temps de s'interroger sur l'ensemble
de ce phénomène puisqu'il correspond à des situations
à régulariser. Normalement, l'ensemble des activités de
ces corporations doit encore dépendre directement du conseil des
municipalités. Je ne dis pas que notre jugement sera le même dans
quelques mois ou dans quelques années, mais, pour le moment, on ne nous
a pas fait la preuve que la commission qui administre actuellement le site de
l'exposition éprouve des difficultés majeures de fonctionnement.
On m'a fait valoir que, s'il y avait un exécutif, cela faciliterait les
choses, parce que réunir quinze personnes pour administrer les choses
courantes, c'est compliqué et cela ralentit les décisions. On l'a
accepté à l'article précédent, mais de là
à créer... C'est la tendance dans plusieurs municipalités
de proposer de créer des mini-sociétés d'État
dépendant du conseil. On le voit dans le domaine de la construction,
dans le domaine de l'habitation, dans le domaine des garages, etc., dans
plusieurs secteurs au niveau municipal. On pense qu'il faut s'interroger
sur l'ensemble du phénomène.
Comme il n'y a pas, jusqu'à maintenant, de difficultés
majeures à la commission - même, il n'y a pas de difficulté
notable, sauf pour la rapidité des décisions - on pense qu'avec
un exécutif de la commission qui dépend directement du conseil on
peut atteindre sensiblement le même objectif.
M. Saintonge: C'est pour l'exposition provinciale, mais est-ce
que, par exemple, à Montréal avec Terre des hommes, on ne se
trouve pas dans une situation semblable à ce que la ville de
Québec demande? On a une corporation sans but lucratif qui administre
Terre des hommes. On se retrouverait avec une situation un peu analogue
à Montréal dans un cadre comme cela, ici, avec une exposition
provinciale qui est quand même un événement qui existe
depuis longtemps, dont les preuves sont faites et qui administre le
Colisée en plus.
M. Marcoux: Je ne dis pas que la solution proposée par la
ville de Québec est nécessairement mauvaise, mais on ne pense pas
qu'elle soit absolument nécessaire actuellement. On voudrait davantage
évaluer ce phénomène, qui semble vouloir se
répandre dans l'ensemble des municipalités, de multiplier les
corporations de gestion, d'exploitation ou de développement qui agissent
au nom des municipalités, et pour lesquelles la seule
responsabilité du conseil est de payer les déficits, s'il y en a,
sans aucune responsabilité par rapport à l'adoption du budget,
etc.
Nous avons d'autres exemples dans d'autres domaines, que ce soit
l'habitation, la construction domiciliaire, etc. Il y a actuellement une telle
tendance dans les municipalités et nous pensons que le
phénomène mérite d'être analysé et plus
longuement réfléchi.
Le Président (M. Fallu): M. Mainguy.
M. Mainguy: Je veux simplement ajouter que, lorsque ces
sociétés sont créées - à Québec,
c'est le cas - cela échappe au contrôle du conseil. En tout cas,
cela a été le sens de mon intervention.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Jean-Talon.
M. Pelletier: Le budget est voté par le conseil. Je ne
voudrais pas que la commission ait une autre impression.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Le ministre, d'une part, dit avoir constaté que
plusieurs municipalités, à l'occasion de projet de loi
privés, avaient tendance à faire cela. C'est peut-être pour
des raisons administratives ou des raisons de gestion. Je ne voudrais pas que
le ministre donne l'impression que c'est purement négatif.
M. Marcoux: C'est exactement ce que j'ai dit, M. le
député de Jean-Talon. J'ai dit que c'est un
phénomène quelque peu récent, qui semble se
développer depuis quelques années, et qu'il faut analyser avant
de dire qu'on pense que le développement municipal devrait aller dans ce
sens en particulier.
M. Rivest: Ma deuxième question est sans doute pour les
administrateurs municipaux et aussi pour les gens qui s'intéressent
à ces questions. Quand le ministre nous dit qu'il analysera le
problème ou la tendance à faire des demandes analogues,
pourrait-il, pour être plus précis, indiquer au milieu municipal
en général quand le gouvernement sera prêt à donner
des orientations qui pourront diriger ou éclairer les administrateurs
municipaux?
M. Marcoux: Je ne peux donner absolument aucun délai. Il y
a tellement de choses auxquelles un ministre des Affaires municipales doit
réfléchir et sur lesquelles il doit rendre des décisions
rapides. Je pense que ce genre de question nécessite une analyse plus
approfondie et plus longue dans le temps. Je peux vous dire que ce n'est pas
simplement une préoccupation du ministre des Affaires municipales. Lors
de ma première rencontre avec le président de la Commission
municipale, le juge Beaulieu, c'est l'un des principaux sujets sur lesquels il
m'a demandé de porter mon attention. Je pense que, lorsque le
président de la Commission municipale prend la peine de suggérer
au ministre des Affaires municipales de porter son attention sur un sujet, d'y
réfléchir et d'examiner les différentes hypothèses,
c'est qu'il vaut la peine de le regarder en profondeur. Je n'ai pas
décidé, du jour au lendemain, de dire que ce type de question
demande réflexion et une plus profonde analyse.
Le Président (M. Fallu): En conclusion, j'appelle
l'article 131. Est-il adopté?
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Rejeté sur division. Vous
avez une suggestion de nouvel article, je crois, l'article 131.1?
Règlements pour la tenue
d'événements spéciaux
M. Boutin: Avant d'appeler l'article 132, il y a ce qu'on peut
peut-être appeler l'article 131.1 pour introduire dans la charte un
article 544. M. le Président, le but de l'article 544 est de pallier un
certain nombre d'inconvénients qui seront vécus durant
l'été 1984 et à l'occasion d'événements
similaires susceptibles d'avoir un impact sur la paix, le bon ordre et le
confort des citoyens de la ville de Québec.
La ville de Québec, en raison de son caractère de capitale
et de capitale touristique surtout, a vécu par le passé, vivra
cette année et à l'avenir des événements
spéciaux ayant un impact important sur la circulation, le confort et le
bien-être de ses citoyens.
Le but du présent amendement est de permettre au conseil de
suspendre l'application de certains règlements pendant la durée
de ces événements et d'édicter des normes temporaires
pendant cette même période. Il est à remarquer que cela ne
donne pas de nouveaux pouvoirs au conseil; les pouvoirs qu'il exercera sont les
pouvoirs de réglementation qu'il a déjà. Il s'agit de
suspendre des règles pendant la durée des
événements seulement.
Je cite deux exemples pour illustrer. En matière de zonage, il
existe du zonage permanent dans la ville de Québec,
décrétant des zones résidentielles, des zones
commerciales, des zones industrielles, etc. Or, on sait que, durant les
événements de 1984, il y aura de l'hébergement temporaire
partout dans la ville, dans n'importe quel secteur. Des écoles et des
couvents seront transformés en auberges temporaires. Québec 1984
a mis sur pied un comité d'hébergement où les citoyens,
dans leur résidence, pourront accueillir des visiteurs et cela, avec la
bénédiction de la Loi sur l'hôtellerie quant à
l'accréditation des chambres.
C'est bien. Tout le monde est bien d'accord avec les fins visées,
sauf que cet hébergement se fera dans des zones où
l'hébergement n'est pas autorisé. Cela va se faire dans des zones
commerciales et cela va se faire dans des zones résidentielles. Que
pouvons-nous y faire? Suspendre nos règlements? J'ai besoin d'un pouvoir
spécial. L'autre solution serait de modifier notre règlement pour
le permettre. Mais gardons bien à l'esprit que, si on modifie le
règlement pour le permettre et que quelqu'un se prévaut de cet
usage, nouvellement permis, je viens de faire naître des droits acquis
à de l'hébergement commercial dans toutes les zones
résidentielles de la ville, ce qui est hautement non souhaitable.
Deuxième exemple: nos règlements - on a des
règlements concernant toutes sortes d'activités et encadrant
toutes sortes de choses - sont faits pour des implantations, des usages de la
vie permanente dans la ville de Québec. Prenons comme exemple un
problème dont on a discuté à maintes reprises aujourd'hui,
le nombre de cases de stationnement exigé pour un commerce. Pour un
restaurant de tant de places, nos règlements de zonage prescrivent que
cela prend un nombre X de places de stationnement. Or, on sait fort bien qu'il
y aura des commerces de nature temporaire implantés sur un site
limité par une clôture ou des commerces temporaires qui
bourgeonneront un peu partout dans la ville, parce qu'il n'y aura pas des
fêtes uniquement dans le Vieux-Port, c'est une épidémie qui
se répand partout dans la ville. Il serait possible, pour le conseil,
avec un pouvoir du genre d'édicter des normes temporaires qui seraient
adaptées aux circonstances, du genre de la suivante: II est permis, dans
le cadre des événements et des fêtes, d'avoir un restaurant
en n'ayant pas le nombre de places prescrit dans le règlement pourvu
qu'il y en ait de disponibles et publiques à proximité, pourvu
que... Les "pourvus" que le conseil voudra bien associer à ce genre de
chose. Ces pouvoirs sont indispensables pour que le déroulement des
fêtes se produise dans la légalité et avec ordre à
l'intérieur des limites de la ville.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, une
réaction?
M. Marcoux: 544 adopté, mais nous souhaitons qu'il y ait
un 544.1 dont nous avons informé la ville de Québec et qui se
lirait comme suit... Une secondel Ce qu'on vous avait indiqué dans notre
discussion, c'est qu'on souhaitait que ces pouvoirs spéciaux soient
accordés pour les deux événements spéciaux qui s'en
viennent et prennent fin à ce moment-là.
M. Pelletier: Je comprends qu'on ne nous fait pas confiance
après la visite du pape.
M. Marcoux: Bon! Non, ce n'est pas la question. Je sais que le
maire de Québec invoque, chaque fois que j'ai eu l'occasion de diverger
d'opinion depuis deux jours, l'aspect de non-confiance, mais je pense tout
simplement, comme j'ai déjà eu l'occasion de le lui dire, que les
pouvoirs réguliers de la ville de Québec doivent pouvoir
satisfaire à des événements annuels, comme le Carnaval de
Québec, comme l'Exposition provinciale. Si la réglementation, les
pouvoirs réguliers de la ville de Québec ne peuvent lui permettre
d'administrer, dans la ville, des événements annuels qui se
répètent depuis 30 ou 40 ans, il faut modifier, à ce
moment-là, ces règlements ou ces lois plutôt que d'accorder
des pouvoirs spéciaux. C'est ce
que j'ai indiqué. Le maire de Québec revient en disant que
c'est une preuve de non-confiance. C'est simplement pour dire que l'utilisation
de pouvoirs spéciaux lui permettant de suspendre ou d'abolir la
réglementation régulière doit être faite lors
d'événements vraiment spéciaux. J'admets que 1534-1984 et
la visite du pape en sont. C'est en ce sens. Je suis désolé que
le maire de Québec le voie encore comme étant une preuve de
non-confiance.
M. Pelletier: M. le ministre, je vais vous expliquer. Je vais
adopter votre 544.1, mais votre 544.1, c'est simplement pour dire que vous,
ministre des Affaires municipales, ou vos successeurs, vous pourrez nous donner
la permission. Ceci veut dire que le jugement des élus municipaux n'est
pas bon, que celui du ministre est meilleur. Très bien, nous
l'adoptons.
M. Marcoux: Non. Je propose un amendement s'accordant avec votre
esprit -à ce moment-là, on reviendra à la charte de la
ville de Québec - que l'article 544.1 -j'en fais motion, M. le
Président - se lise comme suit: "Le pouvoir prévu à
l'article 544 ne peut être exercé après le 30 septembre
1984."
M. Rivest: Vous l'enlevez?
M. Marcoux: Non, je le maintiens.
M. Rivest: Sur quelle autorisation l'enlevez-vous?
M. Marcoux: Je propose que l'article 544.1 se lise ainsi: "Le
pouvoir prévu à l'article 544 ne peut être exercé
après le 30 septembre 1984.
M. Pelletier: Les couteaux volent bas!
M. Rivest: Franchement! Vous avez un drôle de style.
M. Marcoux: Non, non.
M. Saintonge: Vous sanctionnez les remarques que le maire a
faites en étant plutôt rigide.
M. Marcoux: Non. L'autre hypothèse d'amendement qui
était indiquée, que nous avons distribuée, c'était
que, s'il y avait d'autres événements, le ministre des Affaires
municipales consulterait l'ensemble de ses collègues et au nom du
gouvernement, indiquerait que tel événement est de nature
tellement spéciale qu'à ce moment-là il serait normal que
l'ensemble ou des parties de la réglementation de la ville de
Québec puissent être suspendus de façon temporaire.
M. le Président, je fais motion pour que l'article 544.1 se lise
ainsi: "Le pouvoir prévu à l'article 544 ne peut être
exercé après le 30 septembre 1984."
Le Président (M. Fallu): J'appelle cet article. Est-il
adopté?
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que l'article 544 a
été adopté?
Le Président (M. Fallu): L'article 131.1 a
été adopté. Il s'agirait ici de 131.2.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Adopté sur division.
M. Pelletier: Le respect du mandat des élus municipaux,
c'est cela.
M. Tremblay: L'article 544 est-il adopté?
Le Président (M. Fallu): Non, c'est l'article 131.2.
Article 132?
M. Boutin: Article 132, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le procureur. À
moins que M. le ministre ne nous indique qu'il a des remarques
particulières ou M. le député de Laprairie, article 132
adopté.
Article 133? Il faut référer au cahier jaune.
M. Boutin: À l'article 133, on intervient pour
insérer trois articles après l'article 545b de la charte. Quant
au premier, il n'y a aucun changement; cela ne cause pas de problème, si
les informations sont exactes, de la part du ministère.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le ministre.
M. Marcoux: Avec les amendements proposés dans les pages
jaunes.
M. Boutin: À l'article 545c, il n'y a pas d'amendement et
cela ne cause pas de problème avec le ministère. À 545d,
il y a des amendements mineurs. L'expression "Ce tarif de déplacement ou
de remorquage du véhicule est ajouté" est devenue "Ces frais de
déplacement ou de remorquage sont ajoutés".
Nous allons retirer l'article 545e.
M. Marcoux: C'est cela; parfait.
Le Président (M. Fallu): Si cela convient aux parties, on
va procéder dans l'ordre dans lequel on vient de le faire.
Article 545c, adopté. M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): À l'article 545d, il y a
un amendement.
M. Marcoux: Adopté avec un amendement en trois petits
mots.
Le Président (M. Fallu): II est donc adopté tel
qu'amendé. L'article 545e est retiré. L'article 133 tel
qu'amendé est adopté.
Article 134?
M. Boutin: De la même façon, M. le Président,
on intervient pour remplacer trois paragraphes de notre article 546a, soit les
paragraphes 6, 7 et 8. Je vous propose de procéder de la même
façon. Au paragraphe 6, premier alinéa, il y a une
légère modification suggérée par le
ministère de la Justice. Les derniers mots du premier alinéa qui
se lisaient: "égal au montant de l'amende prévue", deviennent
"égal au montant de l'amende minimum prévue."
Quant au paragraphe 7, nous le retirons. Au paragraphe 8, il s'agit
simplement de faire la renumérotation pour qu'il devienne 7.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il y a accord sur ces
textes?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Gilbert.
M. Gilbert: Nous nous opposons à cet amendement parce que
nous pensons qu'à l'article 134, alinéa 6, on laisse trop
d'arbitraire à l'agent lorsqu'on parle de "motifs raisonnables." Je
crois que dans notre société on a toujours une présomption
d'innocence; cela va un peu contre un de nos principes de justice où on
est présumé innocent jusqu'à preuve de culpabilité.
(21 heures)
Alors, pour ce qui est de ces infractions aux règlements de la
circulation, si l'on regarde le cas de la ville de Québec, on
s'aperçoit que ceux qui sont aux prises avec des difficultés de
stationnement, bien souvent c'est dans des quartiers aussi peut-être
où on est moins favorisé au point de vue économique et ce
n'est pas sûr que les gens ont toujours sur eux le montant d'argent
nécessaire pour payer leurs infractions.
À ce moment-là, c'est un article qui devient très
arbitraire et c'est donner trop de pouvoir, d'après nous, à un
agent de la paix.
M. Marcoux: Le ministère de la Justice nous indique que
l'article proposé par la ville de Québec est semblable à
un article déjà inclus dans la Loi sur les poursuites sommaires
et que cela ne constitue pas un abus de droits que ce sont déjà
des pratiques prévues par le code.
M. Boutin: Ce sont également des dispositions qui ont
été insérées dans la charte de la ville de
Montréal récemment.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter l'article 134 tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 134 est
adopté tel qu'amendé.
L'article 135? Aucun amendement, adopté.
M. Marcoux: L'article 136 a déjà été
adopté.
Le Président (M. Fallu): Tel qu'amendé. L'article
137?
M. Marcoux: L'article 137, nous sommes prêts à
l'adopter.
Le Président (M. Fallu): Adopté, donc, l'article
137.
L'article 138?
Commission d'urbanisme
M. Boutin: L'article 138, M. le Président, a pour but de
permettre à la ville de rémunérer les membres de la
commission d'urbanisme de la ville de Québec, qui sont des élus.
La commission d'urbanisme de la ville de Québec est unique dans la
province, en ce sens qu'elle est la seule qui possède les pouvoirs
qu'elle possède. La commission d'urbanisme de la ville de Québec
doit examiner et approuver tous et chacun des permis de construction qui sont
émis dans la ville. Ce n'est pas une commission consultative comme les
autres dans la province; c'est une commission qui a un pouvoir
décisionnel. Les membres de cette commission siègent
régulièrement chaque mardi, 52 semaines par année;
peut-être qu'à Noël ils ne siègent pas, on peut
s'entendre pour 51 et les séances de la commission durent un gros
après-midi plein. La demande a pour but de permettre à la ville
de rémunérer les membres de la commission qui sont des
élus et qui sont présentement les seuls de cette commission qui
ne sont pas rémunérés pour leur fonction.
M. Marcoux: Alors, en ce qui nous concerne, nous souhaitons que
cet article soit retiré ou ne soit pas adopté, puisque...
Une voix: Retiré.
M. Marcoux: Vous le retirez? D'accord. L'article 138 est
retiré.
Le Président (M. Fallu): L'article 139?
M. Rivest: Sur le dernier article, je signalerais au ministre
que, lorsqu'il y a des députés qui ont des charges
additionnelles, ils sont rémunérés.
M. Rochefort: Combien recevez-vous, M. le député de
Jean-Talon?
M. Rivest: 8000 $.
M. Saintonge: Combien il y en a dans l'Opposition par rapport
à nous?
M. Rivest: C'est curieux, ce qui s'applique à
l'Assemblée nationale, c'est interdit aux villes. Avec les 27 adjoints
parlementaires que vous vous êtes donnés. En tout cas, passons, M.
le Président, c'est adopté je suis hors du sujet.
M. Rochefort: II y a des présidents de commission et
vice-présidents qui sont dans l'Opposition. Les présidents de
séance, les leaders adjoints, les whips adjoints. On aurait même
un salaire pour votre chef, s'il rentrait en Chambre.
Le Président (M. Fallu): M. le Vice-Président de la
commission, je vous saurais gré de m'assister. À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Marcoux: Tout allait bien jusqu'à la présence du
député de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est parce que je suis
rémunéré.
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît.
J'ai appelé l'article 139. M. le procureur?
M. Boutin: L'article 139 a pour but de préciser la
juridiction de la commission d'urbanisme. Présentement, la commission
d'urbanisme approuve les plans de subdivision de terrains ou de lots.
Maintenant, en raison des multiples opérations cadastrales qui peuvent
se réaliser, il y a lieu de réajuster cette juridiction pour
qu'on ne parle plus seulement de subdivision, mais de toute opération
cadastrale qui peut se passer sur le territoire.
M. Marcoux: En ce qui nous concerne, nous sommes prêts
à adopter cet article.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 139 est
adopté. J'appelle l'article 140.
M. Boutin: L'article 140 parle toujours de la juridiction de la
commission d'urbanisme; il s'agit de préciser qu'elle a effectivement
juridiction sur les panneaux-réclame, les enseignes, ainsi que les
auvents et les structures temporaires. Présentement, ce n'est que par
interprétation qu'on peut en arriver à la conclusion qu'elle a
cette juridiction. Ces éléments faisant partie des constructions,
elle aurait juridiction, mais il y a lieu de clarifier cette chose pour
s'assurer de la juridiction de la commission d'urbanisme à cet
égard.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la ville de
Québec a déjà le pouvoir de taxer les enseignes?
M. Boutin: De?
Le Président (M. Fallu): De taxer.
M. Boutin: Si elles sont embarquées dans le certificat
d'évaluation que l'évaluateur nous fait, oui; mais il n'y a pas
de taxe spécifique sur les enseignes, pour répondre à
votre question.
Le Président (M. Fallu): Ce fut un long débat avec
Montréal, il y a quelques années. M. le ministre.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à accepter cet article
moyennant deux amendements qui se liraient comme suit: Article 548a, il y
aurait lieu d'ajouter, à la cinquième ligne, après les
mots "à cette fin" les mots "et sous réserve de la Loi sur les
biens culturels (L.R.Q., chapitre B-4)".
M. Boutin: Cela nous va, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté.
L'article 140, en conséquence, est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 141.
M. Marcoux: L'article 141, adopté, en ce qui nous
concerne.
Le Président (M. Fallu): L'article 141,adopté. J'appelle l'article 142.
M. Boutin: Est-ce l'article 142, M. le Président?
Le Président (M. Fallu): Oui, je vous en prie, on vous
écoute.
M. Boutin: L'article 142 a pour but de préciser, dans la
charte de la ville de Québec que la charte de la ville et les
règlements adoptés en vertu de cette charte s'appliquent
également à la couronne, ses sociétés et
mandataires. Nous sommes une
ville dans laquelle la couronne est très présente, ses
sociétés et mandataires également. Nous avons vécu,
par le passé, des expériences de dérogations à nos
règlements plus ou moins intéressantes. Je vous soulignais, ce
matin, les dérogations à peu près systématiques de
la Société d'habitation du Québec quant à nos
problèmes de stationnement. Il y a d'autres genres de dérogations
qui sont moins sympathiques. Le maire me souligne que, pour la construction du
Complexe G, il n'y a eu aucun permis de construction d'émis.
M. Pelletier: L'autoroute Dufferin.
M. Boutin: Cela s'est fait hors de la connaissance de la ville.
Il y a des sociétés d'État - je pourrais vous citer des
cas, je ne les citerai pas - qui désirent construire des immeubles
à quatre étages dans une zone où la construction est
limitée à trois étages. La ville ne peut rien y faire,
malgré ses plans d'urbanisme et ses plans de zonage.
L'amendement a été ainsi fait pour édicter,
d'abord, le principe que la couronne, ses sociétés et mandataires
sont assujettis aux règlements, mais pour permettre, quand même,
à la couronne de s'en dégager dans la mesure où le
gouvernement, par décret, dit que, dans tel et tel cas, il n'y a pas
lieu de suivre les règlements. Cela me semble une solution
équitable, c'est-à-dire d'édicter le principe que la
couronne soit sur le même pied que les autres citoyens à
l'égard du respect des règlements municipaux et, par ailleurs, de
reconnaître le principe de la suprématie de la couronne et de
permettre à la couronne, lorsque les raisons d'État l'exigent, de
se soustraire à cette réglementation. Je reprends par là
un schéma ou un scénario qui a déjà
été élaboré dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme où il est spécifié que la couronne est
liée par les schémas d'aménagement, mais où, par
ailleurs, dans un autre article, on permet à la couronne, via un
mécanisme assez compliqué, beaucoup plus compliqué que ce
que nous proposons, de se dégager de l'obligation de respecter les
schémas.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous vous adressez au
ministre des Affaires municipales ou au ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement? M. le ministre.
M. Boutin: Je suis heureux d'avoir eu un double
interlocuteur.
Le Président (M. Fallu): Deux bons interlocuteurs à
la fois!
M. Marcoux: À ce que je sache, le ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement a toujours respecté les
règles de la ville de Québec; en tout cas, depuis que nous sommes
là. Ce n'est pas que je préjuge que les gouvernements
antérieurs n'ont pas respecté les volontés de la ville de
Québec. Je parle en ce qui nous concerne.
En ce qui nous concerne, par rapport à l'article 142, on sait
déjà qu'en vertu de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, seuls les schémas d'aménagement et les
règlements de contrôle intérimaire des municipalités
régionales de comté et, par extension, de la Communauté
urbaine de Québec, lient le gouvernement. Nous souhaiterions que la
ville de Québec, en conséquence, retire cet article ou qu'il ne
soit pas adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 142 est-il
adopté?
M. Marcoux: L'article est rejeté.
Le Président (M. Fallu): L'article 142 est rejeté.
J'appelle l'article 143.
M. Boutin: Nous retirons cet article. Le problème est
maintenant réglé en vertu de la nouvelle Loi sur les
archives.
Le Président (M. Fallu): D'accord.
M. Saintonge: Je vous ferai remarquer que la
réglementation n'est pas encore en vigueur. Le problème a
été soulevé la semaine dernière et on attend avec
impatience la réglementation du ministre des Affaires culturelles.
M. Marcoux: C'est la première fois que j'entends un
député de l'Opposition avoir aussi hâte qu'une
réglementation soit publiée. Pardon, ce n'est pas la
première fois parce que la loi 48, vous la désirez depuis
longtemps. C'est donc la deuxième fois, à ma connaissance.
M. Saintonge: On n'engagera pas un débat là-dessus.
Simplement, vu que les muncipalités ont demandé, pour des cas
bien précis, une réglementation qui ferait en sorte qu'elles
puissent détruire des dossiers accumulés, dans certains cas, fort
nombreux et qui causent des problèmes d'espace, pourquoi attendre aussi
longtemps? Si on attend un an, deux ans, trois ans pour la
réglementation, on ne sera pas plus avancé. Le ministre nous
disait que le réglementation s'en venait rapidement. On attend donc
cette réglementation le plus tôt possible.
Le Président (M. Fallu): Cette réglementation est
promise, semble-t-il, pour l'automne.
J'appelle l'article 144.
M. Boutin: L'article 144 fait partie des articles un peu
cosmétiques qu'on vous
présente. Il s'agit de moderniser le texte de notre article 567
qui permet de nommer des juges municipaux suppléants ou des "recorders"
suppléants, comme on les appelait. Le texte fixait dans la loi leur
rémunération à un maximum de 5000 $. Nous proposons de
faire fixer le traitement des juges municipaux par le conseil municipal, par
résolution. Également, nous précisons que l'exercice de
cette fonction n'est pas incompatible avec l'exercice d'une fonction d'avocat
dans la mesure où on ne pratique pas devant cette même Cour
municipale.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'article
144.
Le Président (M. Fallu): L'article 144 est adopté.
J'appelle l'article 145.
M. Boutin: L'article 145 est l'abrogation d'une disposition
désuète qui imposait certaines obligations au greffier en vertu
de la loi concernant les statistiques judiciaires qui est disparue. Ces
obligations sont remplacées maintenant par d'autres lois en vigueur.
Un voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 145 est adopté.
Nous avions déjà fait lecture de l'article 146 et il avait
été retiré. J'appelle l'article 147.
M. Boutin: C'est une autre disposition désuète.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 147 est adopté.
J'appelle l'article 148.
Cour municipale M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 148 est adopté.
J'appelle l'article 149.
M. Boutin: L'article 149 est encore une fois un article qui
comprend plusieurs paragraphes.
Le Président (M. Fallu): Précisons, d'une part, que
la municipalité demande d'ajouter un paragraphe qui se
numéroterait 608e; d'autre part...
M. Boutin: On peut les passer un par un, M. le Président;
notons l'intention d'ajouter 608e, f, g, h, i, j. On peut les voir les uns
après les autres.
Le Président (M. Fallu): Alors, dans l'ordre.
(21 h 15)
M. Boutin: Dans l'ordre ou par groupe. Les articles 608a à
608d ont pour but de mettre en place un système qui permettra de
simplifier les procédures en Cour municipale dans le cas de
constatations d'infractions, passez-moi l'expression, lorsqu'il y a un flagrant
délit. Présentement, lorsqu'il y a une infraction à un
règlement concernant la circulation, c'est-à-dire qu'un agent de
la paix ou un agent de police vous intercepte alors que vous brûlez un
feu rouge ou que vous circulez à l'envers dans un sens unique, il y a
interception et la contravention qu'on vous remet consiste également en
un billet d'assignation. Alors, si vous n'effectuez pas le paiement
libératoire dans le délai prévu, ce document dont vous
avez reçu copie - car chaque fois il y a interception, il y a contact
avec l'individu - constitue le bref d'assignation qui est réputé
avoir été dûment signifié et le dossier de cour est
ouvert dès ce moment.
D'un autre côté, en ce qui concerne les autres types
d'infractions à des règlements municipaux, par exemple, si un
policier constate une infraction à un règlement concernant le
bruit en faisant sa ronde ou en patrouillant sur le trottoir, le policier qui
constatera l'infraction concernant le bruit devra retourner à la
centrale de police, fabriquer un rapport; ce rapport devra être transmis
à la Cour municipale; une plainte sera rédigée, un bref de
sommation sera rédigé et ce bref de sommation sera
signifié à nouveau.
Vous voyez tout de suite les procédures additionnelles, le temps,
les énergies et les coûts requis pour en arriver aux mêmes
fins. Nous proposons que le policier municipal ou l'agent qui constate une
infraction, où il y a un flagrant délit, où il peut mettre
la main au collet de la personne qui commet l'infraction, lui remette
immédiatement, sur-le-champ, un billet d'assignation décrivant la
nature de l'offense, billet d'assignation qui, si le contrevenant ne se
prévaut pas de sa possibilité d'effectuer un paiement
libératoire, constituera la première pièce au dossier de
la cour.
Cela accélère les choses pour le contribuable ou le
contrevenant et pour la municipalité en accélérant et en
réduisant les coûts. Quant au contribuable qui a reçu la
visite de la police venue lui dire: Ta radio joue trop fort, il lui dit: Oui,
ma radio joue trop fort. Ce n'est que deux ou trois semaines plus tard qu'il
reçoit un bref d'assignation par la poste, que la procédure
judiciaire est enclenchée et qu'il doit se rendre à la Cour
municipale pour payer ou aller plaider, etc.
S'il recevait, dès ce moment, un ticket comme tout le monde, une
contravention ou un billet d'assignation, il connaîtrait le montant de
son amende et la nature de
l'infraction, il pourrait se prévaloir du paiement
libératoire et, comme la ville de Québec fournit les enveloppes,
mettre son argent dans l'enveloppe et les problèmes seraient
réglés. C'est le but des articles 608, 608a, b et c.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, sur l'article
608.
M. Marcoux: Concernant les articles 608, 608a, b ou c, je n'ai
pas l'intention de me prononcer sur le contenu, mais le ministère de la
Justice me prie de ne pas adopter ces articles, puisqu'il est en train
d'élaborer une réforme globale du régime pénal
québécois et qu'il entend consulter les municipalités,
normalement cet automne, sur la réforme de ce régime pénal
québécois.
M. Rivest: Quand cela va-t-il être prêt?
Une voix: Un automne chaud. M. Rivest: Réponse
classique.
M. Marcoux: Non, on m'indique que, normalement cet automne, les
municipalités pourront être consultées sur la
réforme globale de ce régime pénal
québécois.
Le Président (M. Fallu): Pour simplifier les
procédures, puisque les jeux sont faits, j'appelle donc l'article 149 en
entier.
M. Marcoux: Rejeté.
M. Boutin: Pardon, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Je vous en prie.
M. Boutin: II y a autre chose à cette procédure.
Cette procédure que je viens d'énoncer était comprise
à l'article 608, 608a, 608b et 608c. Quand on prend e, f jusqu'à
j, on change de sujet.
Le Président (M. Fallu): Ce n'est pas dans le même
article. C'est à l'article 150 et aux suivants.
M. Boutin: Ah! D'accord. Je me corrige.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Alors, l'article 149
est rejeté.
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président. Nous aurions
été d'accord avec ces dispositions qui, à mon point de
vue, auraient amélioré l'administration de la justice dans les
municipalités. Dans ce sens, en tant qu'ancien procureur de la couronne
dans des municipalités, je comprends fort bien les amendements que la
ville de Québec suggérait tout comme ceux que d'autres
municipalités...
M. Marcoux: Je vais en informer mon collègue de la
Justice.
M. Rivest: Est-ce que le ministre pourrait au moins nous indiquer
une des interrogations qu'il a ou que le ministère de la Justice a?
Citez un inconvénient qu'il y aurait à cette procédure
accélérée une difficulté que vous
prévoyez.
M. Marcoux: Je ne peux pas vous indiquer une difficulté.
Comme le ministère de la Justice veut une réforme globale du
régime pénal québécois et qu'il entend consulter
les municipalités cet automne sur ce régime, je prends bonne note
du fait que l'Opposition, le porte-parole du Parti libéral au niveau des
Affaires municipales, partage le point de vue ou les demandes de la ville de
Québec. Je les transmettrai à mon collègue du
ministère de la Justice.
Une voix: Mince consolation!
Le Président (M. Fallu): C'est bien. Article 150? M. le
procureur.
M. Boutin: L'article 150, M. le Président, doit être
retiré. C'était simplement un article de concordance pour la
numérotation en fonction de l'article 149. Il doit donc être
retiré.
Le Président (M. Fallu): 150 retiré.
M. Marcoux: 150 retiré.
Le Président (M. Fallu): Maintenant...
M. Boutin: Avant 151, nous désirons introduire, cependant,
ce que vous retrouvez dans le document jaune aux pages 74, 75 et 76 et ce qui
était numéroté 608e jusqu'à j.
M. Marcoux: 608e, adopté.
Le Président (M. Fallu): 608e, adopté.
M. Boutin: M. le Président, cependant, je dois noter que,
d'une part, l'introduction de l'article devra changer pour se lire: Cette
charte est modifiée par l'addition après l'article 608 et non
plus 608d.
Le Président (M. Fallu): Vous dites 608. M. Marcoux: Cela
devient 608a? M. Boutin: Non, 608 tout seul.
Le Président (M. Fallu): 608.
M. Boutin: Oui, "après l'article 608, des suivants"; il
s'appellera 608a.
Le Président (M. Fallu): II s'appellera 608a. Parfait.
M. Boutin: Dans les suivants, il y a ce qui s'appelait 608f
à 608j.
Le Président (M. Fallu): Je signale aux membres qu'il
s'agit, en effet, pour nous, ici à la commission, de l'article 150.1.
Donc, le paragraphe a est adopté. Le paragraphe f deviendrait b.
M. Boutin: M. le Président, ces paragraphes 608f
jusqu'à 608j reprennent textuellement les dispositions accordées
à la ville de Montréal par le projet de loi 200, du mois de
décembre 1983, qui concernent ce qu'il est convenu d'appeler maintenant
le sabot de Denver. Je pense que vous connaissez ce qu'est le sabot de Denver,
l'utilité du système pour une municipalité quant à
la perception des amendes imposées auprès des contrevenants qui
sont récalcitrants à payer les amendes pour lesquelles ils ont
été jugés et condamnés. Le texte qui est reproduit
à l'article 608f à 608j reprend ce qui a été
donné à Montréal qui, pour autant que je comprenne, a
été élaboré en étroite collaboration avec le
ministère de la Justice quant au libellé de ces articles. Je
pense que cela énonce la problématique.
M. Marcoux: Même si ce qui est dans la charte de la ville
de Montréal avait été élaboré conjointement
avec le ministère de la Justice, constatant toutes les procédures
qui sont actuellement devant les tribunaux, etc., nous souhaitons que cet
article soit retiré ou qu'il ne soit pas adopté, soit de 608f
à 608j.
M. Saintonge: Est-ce à cause des procédures qui
sont enclenchées contre les...
M. Marcoux: Je pense que nous devons attendre la fin des
procédures judiciaires concernant le sabot de Denver. À ce
moment-là, compte tenu de ce qui sera décidé par les
tribunaux, nous aviserons ou les municipalités aviseront pour l'ensemble
des municipalités.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: Je veux vous souligner, M. le ministre, que le geste
que posera la commission, ce soir, c'est de donner à la ville le pouvoir
requis pour implanter le système. Le geste, ce soir, ne nous permet pas,
demain matin, d'aller implanter des sabots de Denver. Je présume que le
conseil municipal aurait la sagesse d'attendre que les débats
judiciaires soient terminés. Mais que l'Assemblée nous donne une
réponse favorable ferait en sorte que le texte serait déjà
dans notre charte, que l'outil serait là. Lorsque les savants textes
concoctés par le ministère de la Justice seraient validés
par les tribunaux, on serait prêt à agir.
M. Marcoux: S'ils n'étaient pas validés, nous
n'aurions pas le problème de les retirer. Alors, nous proposons que ces
articles soient retirés ou qu'ils ne soient pas adoptés.
Le Président (M. Fallu): Ils n'ont pas été
proposés; donc, ils n'ont pas à être adoptés.
Une voix: Oui, ils ont été proposés.
Le Président (M. Fallu): Non, ils n'ont pas
été proposés. Ils ont été
suggérés. L'article 151?
M. Boutin: Est-ce que je comprends qu'il y aura une modification
de concordance dans le début de l'article 150.1 où on dit
après 608 "des suivants"? Est-ce que cela va devenir "du suivant"?
Le Président (M. Fallu): "Du suivant." Il n'y a plus de a;
il y a un article unique.
M. Boutin: Non, ce sera 608a parce qu'il existe un article 608
dans la charte.
Le Président (M. Fallu): On corrige: "Cette charte est
modifiée par l'addition, après l'article 608, du suivant".
M. Boutin: II va devenir 608a.
Le Président (M. Fallu): Merci. Article 151?
M. Boutin: C'est une simple modification de concordance. Le texte
de notre charte actuelle réfère aux dispositions de l'ancien Code
de procédure civile. C'est simplement la concordance; on a pris les
dispositions pertinentes de l'actuel Code de procédure civile.
Le Président (M. Fallu): Adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 152?
M. Boutin: Nous proposons un nouveau texte que vous trouverez
à la page 77 du document jaune. Ce nouveau texte a
été rédigé en collaboration avec les gens du
ministère de la Justice. Je pense qu'il répond
aux objectifs de tout le monde.
M. Marcoux: Article 152 tel qu'amendé dans les pages
jaunes.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté et
l'article est adopté tel qu'amendé.
Article 153?
M. Marcoux: Nous sommes prêts à l'adopter.
Le Président (M. Fallu): Article 154?
M. Boutin: L'article 154 comprend plusieurs articles. Je propose
qu'on procède article par article. On insère après
l'article 642 de la charte une série d'articles subsidiaires, de 642a
à 642g. Je propose qu'on procède morceau par morceau.
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter l'article
642a tel qu'amendé dans le cahier jaune de la ville de
Québec.
M. Boutin: Le texte se trouve à la page 78.
M. Marcoux: C'est cela. Adopté avec amendement.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté et
le paragraphe est adopté tel qu'amendé.
M. Boutin: Pour l'article 642b, vous n'avez pas de texte jaune.
Cependant, à la suggestion du ministère de la Justice, j'aurais
une correction à effectuer. Les premiers mots qui se lisent
"Malgré le Code de procédure civile" seraient remplacés
par les suivants "Malgré l'article 588, la signification de toute
pièce de procédure émise."
M. Marcoux: Adopté avec l'amendement.
Le Président (M. Fallu): Nous disons donc: "Malgré
l'article 588..."
M. Boutin: Il ne s'agit pas de l'article 588 du Code de
procédure civile. C'est: "Malgré l'article 588..."
Le Président (M. Fallu): Donc, malgré l'article 588
de la charte.
M. Boutin: C'est l'article 588 de la charte, mais il n'est pas
nécessaire de le dire.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté et
le paragraphe 642b est adopté.
À l'article 642c, vous avez un nouvel amendement à nous
suggérer.
M. Boutin: On a une nouvelle formulation pour l'article 642c qui
a été cheminée jusqu'au ministère de la Justice. Je
n'ai pas eu les recommandations finales du ministère relativement
à cet article. Je ne sais pas si le ministre les a eues.
M. Marcoux: Pour ce qui est de l'article 642c, nous souhaitons
qu'il soit retiré ou qu'il ne soit pas adopté compte tenu que je
peux faire la même remarque que face à l'article 608. Cela fait
partie de la révision du Code pénal. Cela sera soumis à
l'attention des municipalités dans les mois qui viennent.
M. Boutin: M. le Président, nous retirons le paragraphe
642c.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 642c est
retiré.
J'appelle le paragraphe 642d.
M. Marcoux: Article 642d, adopté. Article 642e,
adopté.
Le Président (M. FaUu): Article 642e, adopté.
Vous avez une nouvelle formulation pour l'article 642f.
M. Boutin: II y a des changements qui font le bonheur du
ministère de la Justice.
M. Marcoux: Pour ce qui est de l'article 642f, nous sommes
prêts à adopter l'article tel qu'inclus dans les pages jaunes de
la ville de Québec. Toute la renumérotation sera faite. (21 h
30)
Le Président (M. Fallu): L'article 642g?
M. Boutin: L'article 642g, M. le Président, a pour but de
rendre physiquement réalisable ce sur quoi tout le monde s'entend. La
ville de Québec dispose d'une Cour municipale bien structurée,
bien organisée, qui est capable de manipuler un nombre important de
causes.
La Loi sur les cours municipales permet aux municipalités de
prendre entente entre elles pour qu'une municipalité confie à la
Cour municipale de sa voisine l'application de ses lois et règlements.
En raison du fait que la charte de la ville de Québec a ses
particularités qui font en sorte que nos procédures
diffèrent de celles utilisées dans les autres
municipalités de banlieue qui, elles, sont prescrites par la Loi sur les
cités et villes, malgré la bien bonne volonté de tout le
monde et une tentative qui a été faite à cet égard
de fusionner deux cours municipales, notamment en ce qui concerne
Sainte-Foy, lorsque l'on s'est assis tout le monde autour d'une
même table pour tenter de faire fonctionner tout cela à
l'intérieur d'une même cour municipale, qui était la Cour
municipale de la ville de Québec, on s'est rendu compte que toute fusion
de cours municipales ne se ferait qu'à partir d'une unification des
procédures et des pouvoirs.
L'amendement proposé à 642g a pour but, lorsqu'il y a
intention arrêtée de deux municipalités, de la ville de
Québec et d'une autre municipalité, que toute la cour municipale
soit traitée par la Cour municipale de la ville de Québec, que
les procédures et règlements de la ville de Québec
s'appliquent dans les autres municipalités. Ce n'est qu'aux
dépens de cela qu'une régionalisation des cours municipales
pourra se faire dans la région de Québec.
M. Marcoux: Vu que nous avons actuellement un projet de
réforme des cours municipales, nous considérons qu'il n'y a pas
lieu, pour le moment, d'accorder ce pouvoir. D'après ce que le
ministère de la Justice nous indique et d'après la
réflexion que nous sommes amenés à faire au
ministère des Affaires municipales dans la perspective où
plusieurs municipalités rurales actuellement et même de ville, qui
désirent faire adopter ou respecter leur réglementation, nous
demandent de faire une réflexion importante sur les cours municipales,
conjointement, Affaires municipales et Justice, nous allons entreprendre cette
réflexion.
Nous pensons que, pour le moment, il n'y a pas lieu d'adopter cet
article.
Le Président (M. Fallu): Donc, le paragraphe 642g est
rejeté.
M. Boutin: L'article 154, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous allons adopter
maintenant l'article 154, tel qu'amendé.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 155, une
abrogation?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 156?
M. Marcoux: L'article 156 est adopté avec un amendement
proposé par la ville.
M. Boutin: C'est cela. Il apparaît à la page 81 du
document jaune.
M. Marcoux: L'article 157 est adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 157 est
adopté.
M. Marcoux: L'article 158 est adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 158 est
adopté.
M. Marcoux: L'article 159 est adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 159 est
adopté.
M. Boutin: Si vous voulez l'adopter, je vous ferai remarquer que
ce sont les cédules en matière de refonte électorale.
M. Marcoux: Retiré.
Une voix: Adopté.
M. Marcoux: Non rejeté.
Le Président (M. Fallu): L'article 160?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 161?
M. Boutin: Nous retirons, M. le Président, l'article 161,
c'est un corollaire du problème de l'Institut canadien qu'on a vu, ce
matin, je crois.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Marcoux: L'article 161 est retiré.
Le Président (M. Fallu): On la sentait venir,
celle-là, depuis que nous avions parlé de l'Institut
canadien.
L'article 162?
Ratification de certains contrats
M. Marcoux: Les articles 162 à 174 sont adoptés, M.
le Président.
Le Président (M. Fallu): À 173 de
préférence.
Est-ce qu'il y a quelque objection à les adopter en bloc?
M. Marcoux: Nous sommes prêts à adopter chacun des
articles, de 162 à 172 inclusivement, mais en enlevant les cinq derniers
mots: "et constitue un titre incontestable", puisque nous aurons un article qui
couvrira l'ensemble. Alors, les articles 162 à 172 inclusivement,
adoptés, mais en supprimant, dans chacun des articles, les mots: "et
constitue un titre incontestable".
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le procureur.
M. Boutin: À la suite de l'article 172, il y a deux autres
contrats à ajouter dans la même série des articles 162
à 172. Est-on rendu là?
Le Président (M. Fallu): D'accord. M. Marcoux: Dans les
jaunes... M. Boutin: Pages 82 et 83.
M. Marcoux: ...papillon 07-05, "le contrat intervenu le 25
octobre 1977 entre la ville de Québec et Raymond Tanguay." C'est la
même chose, nous sommes prêts à l'adopter en enlevant les
mots "et constitue un titre incontestable".
Le Président (M. Fallu): Qui se numéroterait
173?
M. Saintonge: Non, 172.1.
Le Président (M. Fallu): Pardon, 172.1.
M. Marcoux: L'article 172.2: "Le contrat intervenu le 28
décembre 1974 entre la ville de Québec et Pauline Cauchon." Nous
sommes prêts à l'adopter en enlevant les cinq derniers mots: "et
constitue un titre incontestable".
Le Président (M. Fallu): L'article 172.2,
adopté.
M. Marcoux: Dans les feuilles jaunes qui nous ont
été distribuées, ce qui est 175 devient 172.3. Nous sommes
prêts à l'adopter tel que proposé par la ville de
Québec.
M. Boutin: Sauf que, M. le ministre, si vous me permettez,
à la deuxième ligne...
M. Marcoux: Oui.
M. Boutin: ...on dit 162 à 174. Cela va devenir 162
à 172.1.
M. Marcoux: Oui, à 172.2.
M. Boutin: À 172.2, pardon. Également, au
deuxième alinéa, 162 à 175, cela devient 162 à
172.3; et, deux lignes avant la fin, 162 à 174 devient 162 à
172.2.
M. Marcoux: Un instant. L'article qui est marqué 175 se
lirait 172.3: "Le seul vice de titre couvert par les articles 162 à
172.3, 172.2...
Le Président (M. Fallu): L'article 172.2. Puisqu'il se
réfère au contrat précédent, et non à
l'article 172.3.
M. Marcoux: ...consiste dans le fait que les représentants
de la ville de Québec ont signé les actes mentionnés avant
que la ville n'ait obtenu toutes les approbations ou autorisations requises. Le
greffier de la ville fait enregistrer par dépôt, au bureau de la
division d'enregistrement de Québec, les articles 162 à 172.3 de
la présente loi. Le registrateur de la division d'enregistrement de
Québec inscrit en marge des actes ratifiés par les articles 162
à 172.2 la mention "ratifié par les dispositions
législatives enregistrées sous le numéro..."
Je propose que l'article 172.3 soit adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Vous n'avez qu'à en
proposer l'adoption puisque ce n'est pas un amendement, c'est un nouvel
article.
M. Marcoux: Alors, je propose que cet article soit
adopté.
Le Président (M. Fallu): Tel que nous l'avons lu
précédemment.
M. Marcoux: C'est cela. Maintenant, nous arrivons au papillon
25-05.
Le Président (M. Fallu): II faut rayer "et constitue un
titre incontestable", aux articles 162 et suivants, jusqu'à l'article
172.
M. Marcoux: L'article 172.2.
Le Président (M. Fallu): Jusqu'à l'article 172.2.
C'est bien.
M. Marcoux: Maintenant, nous sommes rendus au papillon 25-05 que
nous sommes prêts à adopter.
M. Boutin: À la page 85 du document jaune?
M. Marcoux: Qui deviendra 172.4. Il commence par: "Aucune
disposition d'un règlement de zonage, de lotissement ou de
construction." C'est pour prévoir la construction d'un tunnel entre
Place Québec et le stationnement de Place d'Youville, moyennant la
contribution de Trizec.
La page suivante, le papillon 24-05.
M. Boutin: À la page 86.
M. Marcoux: Oui. Nous sommes prêts à l'adopter tel
que proposé par la ville de Québec, tel que formulé et tel
que je le propose.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous avez des
amendements?
M. Marcoux: Avant d'adopter l'article 173, il faut revenir aux
articles en suspens.
M. Boutin: Si vous le permettez, M. le
Président, il y aurait, après 172.5, un nouveau papillon.
J'ai transmis une version au service juridique. On l'appellerait 172.16. C'est
pour régler un problème bien particulier. 172.6, pardon.
J'espère qu'on ne se rendra pas à 16.
M. Marcoux: On ne sait jamais. Il y a à peine dix jours
qu'on s'est rencontré et vous nous avez transmis tout ce cahier dont une
bonne partie dépend de nos discussions. On ne doit jamais sous-estimer
l'aspect prolifique des procureurs.
M. Boutin: J'espère que le fruit de nos discussions fera
en sorte que ce sera une amélioration par rapport à ce qu'il y
avait avant.
M. Marcoux: Oui, cela a considérablement
accéléré nos débats.
Taxation du bateau-hôtel amarré à
Québec pendant l'été 1984
M. Boutin: L'article 172.6 vise un problème vraiment ad
hoc qu'on vivra durant l'été 1984. Vous avez sans doute lu dans
les journaux que prochainement arrivera à quai, à
l'intérieur des limites de la ville de Québec - je dois vous
préciser que les limites de la ville de Québec s'étendent
jusqu'au milieu du fleuve - un navire de croisière qui sera
amarré à Québec pour une partie importante de
l'été et qui servira d'hôtel pour décongestionner la
demande de chambres en raison de l'afflux touristique qu'on va vivre pendant
l'été 1984.
Sans qu'on puisse en faire grief à personne, la Loi sur la
fiscalité municipale, ainsi que la charte de la ville de Québec
n'ont pas prévu un tel cas, soit qu'un bateau vienne s'amarrer et soit
exploité de la même façon et au même titre qu'un
hôtel. Cela fait en sorte que, présentement, ce bateau-hôtel
est considéré comme un bien meuble et, par conséquent,
échappe au certificat d'évaluation du commissaire à
l'évaluation de la Communauté urbaine de Québec et, ce qui
en découle, échappe à toute taxe foncière ou
d'affaires. Ce navire sera exploité pendant la période de 1984 de
la même façon que le Concorde, le Hilton ou le Château
Frontenac, mais échappera à toute taxation à
l'intérieur des limites de la ville de Québec.
Nous croyons que c'est une situation injuste pour l'ensemble des
contribuables, pour les concurrents. Le chiffre d'affaires de ce bateau serait
estimé à quelque chose comme 8 000 000 $ durant
l'été. Je pense qu'il y a lieu de remédier à ce
vacuum qui existe. Le vacuum ne dépend de personne. Je ne pense pas que
le législateur ait pensé à une telle situation lorsqu'il a
rédigé la Loi sur la fiscalité municipale. Je suis
également persuadé que, si cette situation se perpétuait,
si on voyait un navire aller s'amarrer à Montréal pour être
exploité de façon permanente comme hôtel, ou à
Québec, le législateur interviendrait également.
Il s'agit d'intervenir de façon ad hoc pour 1984 afin de
permettre une taxation de ce navire. Appelons-le navire, c'est un bien meuble,
mais c'est un gros bien meuble à déménager et rappelons
qu'il sera exploité exactement comme le Château Frontenac, le
Hilton, le Concorde ou les gros hôtels. Ses chambres seront ouvertes non
pas à ses passagers, mais au' public en général. Ses
établissements de restauration, de divertissement, ses bars seront
ouverts à la clientèle de la ville de Québec. Il sera
exploité exactement, de la même façon que tout autre
hôtel de la ville de Québec.
Ce que nous proposons pour permettre une taxation que l'on
considère juste et équitable, c'est d'aller directement imposer
un "en lieu" de taxes, "en lieu" de taxes que nous proposons à 345 $ par
chambre offerte en vente ou en location pendant l'été. Cela
représente quelque chose comme 6 $ par soir. Ce montant de 345 $ a
été établi de la façon suivante: le
trésorier de la ville a fait le relevé des rentrées de
taxes à la ville de Québec, taxes foncières et d'affaires
des grands hôtels existants, le Hilton, le Concorde et le Château
Frontenac. Le tout divisé par le nombre de chambres de chacun de ces
établissements nous donne une rentrée d'argent annuelle de 2036
$, 1800 $ et 2116 $, respectueusement, pour chaque hôtel. On a
tiré une moyenne de 2000 $ de revenu par chambre pour ces grands
établissements hôteliers et ce navire s'y compare de façon
parfaite. C'est un navire de 460 chambres, des chambres de luxe qui seront
louées entre 100 $ et 395 $ par nuit; alors, il s'agit d'un
établissement de luxe. (21 h 45)
Nous avons tiré le revenu par chambre que nous apportent les
grands hôtels de Québec; nous l'avons divisé par le nombre
de jours des événements de 1984, 63 jours, ce qui nous donne une
contribution, pour tenir lieu de taxe foncière et de taxe d'affaires, de
345 $ par chambre. Nous croyons que c'est une solution juste et
équitable de mettre ce navire sur le même pied que tous les autres
établissements faisant affaires dans la ville de Québec durant
cette période.
Le Président (M. Fallu): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. J'aimerais savoir de
la part des gens de la ville de Québec - lorsqu'on demande des taxes
comme celles-là, habituellement, on offre des services - quels services
vous allez offrir.
M. Boutin: Cet établissement devient un hôtel
à l'intérieur des limites de la ville de Québec. Il
bénéficiera des mêmes services. On y fera
l'enlèvement des vidanges; des ententes spéciales ont
été prises pour la fourniture des services d'aqueduc et de
pompiers. Ce matin, on avait une réunion avec le chef de la
sécurité-incendie de ce navire et on a pris des ententes pour
fournir des services spéciaux de pompiers. Ce navire
bénéficiera des mêmes services que les grands hôtels
présentement. Je peux vous dire qu'il nous coûtera plus cher que
ce que nous coûtent actuellement les grands hôtels à cause
du fait que c'est un navire et que des dispositions spéciales doivent
être prises. C'est une situation particulière et spéciale.
Cela va nous coûter plus cher que les services normalement fournis
à la population.
Mme Juneau: Mais les services seront sensiblement les mêmes
que ceux que reçoivent présentement...
M. Boutin: Si des problèmes surviennent dans un bar, la
police va y aller; c'est un établissement situé dans les limites
de la ville de Québec. Les cuisines seront inspectées et
assujetties aux règlements municipaux concernant l'hygiène. C'est
un établissement hôtelier à l'intérieur des limites
de la ville de Québec. Sa seule particularité qui fait en sorte
qu'il échappe à toute taxation, c'est qu'il est un bien meuble.
C'est un bien meuble.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la compagnie qui
gérera cet hôtel flottant était prévenue des
intentions de la ville de demander un tel pouvoir de taxation avant de prendre
sa décision?
M. Boutin: De demander un pouvoir de taxation, non, M. le
Président. Cependant, la compagnie, dans les jours qui ont
précédé, est venue nous voir pour savoir ce qui arriverait
au point de vue de la taxation. On lui a dit: On a l'intention de vous traiter
comme tous les autres établissements dans la ville...
M. Marcoux: On n'y avait pas pensé.
M. Boutin: Le problème est exceptionnel. C'est la
première fois qu'on le vit. Il a fallu éplucher les lois
pertinentes et se rendre compte qu'il y avait un vacuum juridique. On a dit
à ces gens: On a l'intention de vous taxer autant qu'on va pouvoir. On
vous considère comme un autre hôtel de la ville et on a
l'intention de vous taxer autant qu'on va pouvoir et de trouver les moyens de
vous taxer.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le ministre.
M. Marcoux: Si je comprends bien, la ville de Québec
pourrait très bien conseiller n'importe quel ministre des Finances du
Canada ou d'ailleurs. Vous avez décidé de taxer tout ce qui
bouge. On pourrait appeler cela une charge flottante. C'est une taxe sur les
"boat people".
M. Boutin: Disons, M. le ministre, qu'on a décidé
de taxer un bâtiment.
M. Marcoux: Donc, c'est une charge flottante. Bon. Mais la
question que j'avais à poser était celle du président de
la commission. Les propriétaires du bateau savent - c'était ma
principale question - que vous avez présenté un tel amendement et
qu'il y aura une telle charge fiscale. Cela m'apparaît très
important, parce qu'une des règles de l'Assemblée nationale,
c'est que les projets de loi privés soient diffusés, qu'ils
soient connus, etc. Il y a des règles très strictes pour que les
citoyens ou les gens impliqués puissent faire des représentations
éventuellement.
Dans ce cas, cet amendement nous arrive aujourd'hui. Personnellement, je
pense que le ministère en a été prévenu hier ou il
y a quelques jours à peine. Je voudrais savoir, de façon
formelle, si les propriétaires du bateau le savent. S'ils ont
déjà fixé le prix de leurs chambres depuis plusieurs mois,
qu'ils ont déjà des engagements avec des clients et qu'on leur
arrive, même si c'est seulement avec 6 $ par chambre ou 345 $ par chambre
pour la saison, s'ils n'ont pas été prévenus suffisamment
pour qu'ils puissent l'inclure dans leurs coûts, à ce
moment-là, j'aurais des réserves.
M. Boutin: M. le ministre, je vais être bien honnête
avec vous. Mon confrère qui a eu des discussions avec le groupe et les
représentants du groupe vient de me le confirmer: nous n'avons pas
avisé le groupe que nous déposions cet amendement dans la forme
où il est aujourd'hui. Cependant, nous leur avons dit que nous ferions
tout en notre pouvoir pour aller les taxer et que, si les lois actuelles ne
nous permettaient pas de les taxer, nous ferions les demandes
nécessaires à la Législature pour essayer de les
taxer.
M. Marcoux: Ils savent que vous voulez faire les démarches
pour les taxer.
M. Boutin: Ils savent qu'on a l'intention de faire tout le
nécessaire, y compris les démarches auprès de la
Législature, pour les taxer.
M. Marcoux: D'accord.
M. Boutin: Ils savent cela depuis la semaine dernière, M.
le ministre. Cela ne
s'est pas fait avant parce que ces gens ne sont pas venus nous voir
avant. Cela arrive, cette histoire-là. Je ne voudrais pas qu'on nous
fasse grief de ne pas être venus deux mois avant; il n'y en avait pas de
bateau il y a deux mois.
M. Marcoux: Quant à l'autre question soulevée par
la députée de Johnson, vous avez indiqué devant cette
Chambre qu'ils profiteraient d'autres services, les services qui sont fournis
à la communauté québécoise qui sera ici ou aux
visiteurs durant l'été. En ce qui nous concerne, on aurait
préféré qu'ils soient avisés officiellement, mais,
compte tenu de ce que vous indiquez, je suis prêt à adopter
l'article.
Le Président (M. Fallu): Il y a une disposition dans le
Code municipal qui prévoit qu'un établissement qui n'est pas
soumis à la taxation foncière, par exemple, un presbytère
ou une église, peut néanmoins offrir, en négociation, une
valeur de compensation pour l'équivalent des taxes non incluses comme
les taxes d'eau ou les taxes de vidanges. Avez-vous tenté de
négocier avec eux selon ce principe?
M. Boutin: Tous ces concepts, M. le Président, font
référence à des immeubles occupés à des fins
de... Ce qui nous... J'allais dire: Ce qui nous coupe l'herbe sous le pied,
mais je n'embarquerai pas dans ce genre d'allégorie, c'est le fait que
ce n'est pas un immeuble. C'est un bien meuble.
M. Vaillancourt: Est-ce que la taxe d'eau est incluse dans les
345 $ ou si c'est en plus?
M. Boutin: Tous les services municipaux. On va traiter cet
établissement comme n'importe quel autre service hôtelier.
Une voix: D'accord, cela va.
M. Boutin: Sauf qu'au lieu d'exiger des taxes, on lui demande un
montant fixe parce que, si on voulait taxer, il faudrait évaluer le
navire et là on embarquerait dans une situation juridique absolument
impossible de dérogation en toutes sortes de points.
Le Président (M. Fallu): Nous introduisons donc l'article
172.6 et il est adopté.
M. Marcoux: Oui, adopté.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Maintenant, est-ce que nous revenons aux articles en
suspens?
Articles en suspens
Le Président (M. Fallu): Oui. Si vous voulez les
étudier dans l'ordre, le premier qui a été suspendu est
l'article 5.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Êtes-vous prêts
à procéder sur l'article 5?
M. Marcoux: Oui.
M. Boutin: Nous sommes prêts à procéder. Nous
attendons la réponse du ministre. Nous avons proposé un
amendement selon lequel on évitait le principe de l'indexation des
pensions pour proposer une augmentation fixe.
M. Marcoux: Je ne sais pas si les membres de la commission ont
encore l'amendement, mais je suis prêt à accepter le nouvel
article présenté par la ville de Québec qui, au lieu
d'indiquer une indexation, indique une augmentation globale, selon tel
pourcentage, des pensions.
M. Boutin: Pour la présidence, je crois que cet amendement
n'est pas dans le cahier jaune. Je ne sais pas si vous avez encore le
texte.
M. Marcoux: Vous l'aviez distribué.
M. Boutin: Oui.
Le Président (M. Fallu): Oui, d'accord.
M. Marcoux: Est-ce qu'on peut en avoir une autre copie pour que
je le lise tout simplement?
Le Président (M. Fallu): Si vous le permettez, je vais
demander au secrétariat qu'on nous fournisse une copie.
M. Marcoux: Voici, cela se lirait comme ceci: "15f. À
compter du premier janvier 1984, les pensions versées en vertu des
articles 16e et 15b...
M. Boutin: 15a et 15b, M. le ministre.
M. Marcoux: D'accord, c'est parce que c'est une photocopie.
...15a et 15b sont majorées de 100% pour celles devenues exigibles avant
le 31 décembre 1969 et de 50% pour celles devenues exigibles
après cette date."
Le Président (M. Fallu): Alors, est-ce que cet amendement
convient?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Et l'article 5, en
conséquence, est adopté tel qu'amendé. Le second qui
était resté en suspens, il s'agit de l'article 106, mais il
faut...
Une voix: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Oui, un moment. 15e ou 15a.
M. Marcoux: 15a, après c'est 15b. 15a et 15b.
Pour accélérer nos travaux, nous allons suspendre quelques
minutes pour distribuer la série de reformulations et de papillons.
Le Président (M. Fallu): Alors, les travaux sont suspendus
quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 56)
(Reprise de la séance à 22 h 6)
Le Président (M. Fallu): Mesdames, messieurs, à
l'ordre!
Il nous faut d'abord un consentement pour poursuivre au-delà de
22 heures.
Une voix: Accordé.
Le Président (M. Fallu): Autorisation accordée pour
poursuivre au-delà de 22 heures.
M. Marcoux: C'est à la convenance de la ville de
Québec; en ce qui me concerne, je suis disponible.
Le Président (M. Fallu): Vous êtes disponibles, M.
le maire et MM. les procureurs?
M. Marcoux: Je n'ai pas de rendez-vous dirimant.
Le Président (M. Fallu): Merci. En termes de
procédure, nous savons que nous sommes maintenant à l'article
106. À l'article 106, le paragraphe 309c a été
retiré, ce matin. On nous propose maintenant, pour fins de
procédure, de retirer les paragraphes 309a et 309b, de revenir à
des papillons d'amendement qui auraient pour effet de remplacer les articles
304 à 308 par de nouveaux libellés, 304, 305, 306 et 307. Est-ce
bien cela? Donc, en termes de procédure, nous allons simplement retirer
les paragraphes 309a et 309b.
Nous allons procéder de la façon suivante. Le nouvel
article 106 se lirait maintenant comme suit: "Les articles 304 à 308 de
cette charte, édictés par l'article 20 du chapitre 42 des Lois de
1982, sont remplacés par les suivants: "Article 304...
M. Marcoux: C'est l'alinéa 304.
Le Président (M. Fallu): "Alinéa 304: Le conseil
peut, par règlement, aux conditions et dans les secteurs de la ville
qu'il détermine, adopter un programme d'intervention ou de
revitalisation prévoyant, notamment, que la ville accorde une subvention
pour la construction, la reconstruction, la rénovation, la
transformation, la restauration, l'agrandissement, la relocalisation, le
déblaiement, l'aménagement, le réaménagement ou la
démolition de tout immeuble. "Le montant de cette subvention ne doit, en
aucun cas, excéder 75% du coût réel des travaux."
M. Marcoux: J'ai dit un alinéa; en fait, ce sera un
article de la charte. Donc, tantôt, lorsque vous avez fait la
lecture...
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Marcoux: ...vous avez indiqué "article" et j'ai dit:
Non, c'est un alinéa, mais c'est un article.
Le Président (M. Fallu): Effectivement, c'est un article
de la charte.
M. Marcoux: Alors, nous sommes prêts à
l'adopter.
M. Boutin: Cela nous va, M. le ministre.
M. Marcoux: Cela va. Alors, je propose l'article 304.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Donc, c'est le
nouvel article 304.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): On ajoute donc un nouvel article
305. Est-ce l'article 305 ou l'article 309?
M. Marcoux: L'article 309.
Le Président (M. Fallu): L'article 309.
M. Marcoux: L'article 309d de la charte devient...
Le Président (M. Fallu): L'article 309d de la charte
devient 305, avec la modification suivante. Il y a lieu de retrancher dans cet
article les mots "lorsque le gouvernement du Québec ou l'un de ses
organismes, mandataires ou agents participe directement ou indirectement au
financement du projet."
M. Boutin: M. le Président, on comprend bien que c'est
l'article 309d de la charte, tel que proposé sur le document jaune.
M. Marcoux: C'est cela, exactement.
M. Boutin: De la page 26.
Le Président (M. Fallu): Un moment.
M. Marcoux: À la page 26 du document jaune, c'est cela, il
y a un article 309d qui est proposé; nous proposons que cet article 3Q9d
devienne l'article 305.
Le Président (M. Fallu): Si vous me le permettez, il ne
s'agit pas d'un amendement, mais d'un nouvel article.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): De cette proposition, nous
retirons "lorsque...
M. Marcoux: À la septième ligne, "lorsque le
gouvernement du Québec" jusqu'à "du projet".
Le Président (M. Fallu): "Lorsque le gouvernement du
Québec ou l'un de ses organismes, mandataires ou agents participe
directement ou indirectement au financement du projet". Donc, le nouvel
article, si vous le permettez, intitulé 309d, est
renuméroté 305 et se lit comme suit: "Le conseil peut, par
résolution, autoriser le versement d'une subvention au
propriétaire d'un immeuble partiellement ou totalement incendié,
délabré, abandonné ou vacant qui désire
entreprendre un projet de rénovation, de restauration, de
réaménagement ou de reconstruction de cet immeuble. Le montant
maximum de cette subvention ne peut dépasser le coût réel
des travaux".
M. Boutin: Cela nous va.
Le Président (M. Fallu): II s'agit d'un nouvel article 305
à la charte de la ville de Québec.
M. Boutin: C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Ici, c'est donc un alinéa
de l'article 106. Ce nouvel article est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté. L'article 306?
Le Président (M. Fallu): Un nouvel article 306. Je lis
l'article 306: "Les articles 304 et 305 s'appliquent malgré la Loi sur
l'interdiction de subventions municipales (L.R.Q., chapitre 1-15)".
M. Boutin: C'est 1-15, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): 1-15. Ce nouvel article 306 de la
charte de la ville de Québec est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Un nouvel article 307. "Aux fins
de l'article 304, le conseil peut établir des catégories parmi
les immeubles qui y sont visés. "11 peut décréter que la
subvention n'est accordée qu'à l'égard d'une ou de
plusieurs de ces catégories mais non de toutes. Il peut établir
des conditions différentes selon les catégories. "Il peut
également se prévaloir des deux premiers alinéas d'une
façon différente selon les secteurs de la ville qu'il
détermine en vertu de l'article 304".
M. Boutin: Si vous me le permettez, dans votre lecture,
après la première phrase, vous n'avez pas mentionné qu'il
y avait un alinéa. Il serait important de le faire, parce que, à
la fin, on dit: "II peut également se prévaloir des deux premiers
alinéas".
Le Président (M. Fallu): Bon, alors...
M. Marcoux: Après les mots "qui y sont visés".
Le Président (M. Fallu): Après le mot
"visés", il faut donc faire un alinéa.
M. Marcoux: Alors, l'article 307 est adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 307 est adopté.
En conséquence, l'article 106 est adopté selon les
modalités d'amendement que nous avons adoptées. J'appelle
maintenant l'article 110 dans lequel nous avions laissé un certain
nombre et même beaucoup de choses en plan. À l'article 110,
d'abord le paragraphe 42 , 9 et 10. L'article 110 de la loi présente...
Ohl pardon. L'article 108 avait également été suspendu. Je
m'excuse. À l'article 108, y a-t-il du nouveau?
M. Marcoux: Non, pas à l'article 108.
Une voix: II n'y a aucun papillon à l'article 108.
Le Président (M. Fallu): Quelle décision est prise
ou doit être prise par cette commission à propos des
fac-similés de signatures? Est-ce que nous ferons du droit nouveau ce
soir ou cette nuit?
Une voix: Non.
Une voix: Merci.
(22 h 15)
M. Marcoux: M. le Président, n'ayant pu compléter
toutes les consultations que j'aurais souhaité obtenir du
ministère des Finances, en particulier, et compte tenu qu'un projet
semblable a été refusé récemment, en
décembre dernier, si ma mémoire est bonne, à la
Communauté urbaine de Montréal, je suis sensible aux
représentations qui ont été faites par la ville de
Québec, mais pour le moment je souhaiterais que la ville de
Québec accepte le projet de rédaction que nous avons fait de
l'article 325 et que nous avons distribué cet après-midi. Mais je
peux m'engager à le reconsidérer dans les meilleurs délais
et, si possible, à faire les amendements nécessaires dans le
prochain projet de loi omnibus. Pour le moment, compte tenu des consultations
que j'ai pu faire cet après-midi, je ne peux pas aller plus loin que ce
qui est indiqué dans l'article 325, tel que le ministère l'a
reformulé.
Le Président (M. Fallu): Puisque vous l'avez sous les
yeux, voulez-vous en faire lecture, s'il vous plaît?
M. Marcoux: L'article 325 se lirait comme suit: "Le
fac-similé de la signature du maire peut être gravé,
lithographié ou imprimé - voici ce qui est ajouté par
rapport à la situation actuelle - sur les billets, obligations ou bons
et tel fac-similé a le même effet que si la signature
elle-même y était apposée."
Alors, dans ce premier paragraphe, par rapport à l'article 325 de
la charte actuelle, on ajoute les mots: "les billets ou bons", parce
qu'actuellement ce sont seulement les obligations qui sont couvertes. On dit,
au deuxième alinéa: "Le fac-similé de la signature du
trésorier peut être gravé, lithographié ou
imprimé sur les coupons attachés aux bons ou obligations
émis par la ville et tel fac-similé a le même effet que si
la signature elle-même y était apposée."
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, je comprends qu'on a
essayé de rejoindre certaines personnes sans succès, mais est-ce
que ne serait pas possible de penser qu'au niveau de la troisième
lecture, les consultations ayant été entre-temps menées,
si jamais il y avait lieu de l'accorder, on puisse le réintroduire
dès ce moment-là?
M. Marcoux: Excellente idée.
Est-ce que vous souhaitez garder votre article original ou celui-ci en
tout état de cause? Car celui que je viens de lire permet, pour les
bons, les billets, un fac-similé de la signature du maire.
M. Boutin: Nous allons accepter la proposition que vous venez de
nous faire, sujet à une révision pour la troisième lecture
et que vous reveniez à notre texte original.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté et l'article 108 est adopté, tel qu'amendé.
Nous passons à l'article 110, il s'agit de savoir si, oui ou non,
nous ajoutons un 10° au paragraphe 42°. En conséquence, il nous
faudrait ajouter un "et" au début de l'alinéa 9.
M. Boutin: M. le Président, au niveau de la
procédure, j'ai pris connaissance d'un projet de modification qui nous a
été transmis par les autorités du ministère et, si
l'article était adopté avec les modifications qui sont comprises
dans ce projet, cela ferait notre bonheur.
M. Marcoux: Est-ce que je peux voir le texte?
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il a été
distribué déjà?
M. Marcoux: Si l'on revient à la page 32 des pages jaunes,
à l'alinéa 10 il y aurait lieu de retrancher, aux deux
premières lignes, les mots "permis de construction, certificat
d'autorisation ou".
Il faut retrancher, après le mot "émettre", les mots "les
permis de construction, certificats d'autorisation ou" et ajouter à la
fin de cet article l'alinéa suivant: "Le premier alinéa ne
s'applique pas aux immeubles construits depuis le 25 mai 1984." Il y aurait un
nouvel alinéa qui dirait: "Le premier alinéa ne s'applique pas
aux immeubles construits depuis le 25 mai 1984 qui constituent un
édifice public au sens de la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics (L.R.Q., chapitre S-3)".
M. Boutin: M. le Président, si vous le permettez, il y a
une correction de concordance qu'il faudra apporter également au
début de l'alinéa. On a supprimé les mots "permis de
construction, certificats d'autorisation ou"; alors, cela doit se lire
"émettre les certificats d'occupation". Par concordance, il faudrait
continuer un peu plus loin dans le texte pour que cela se lise: "Émettre
les certificats d'occupation mentionnés au sous-paragraphe - au
singulier - 3 pour des logements ou des pièces..."
M. Marcoux: "Au sous-paragraphe", au singulier, 3. D'accord.
L'article se lirait au début: "Émettre les certificats
d'occupation mentionnés au - au singulier - sous-paragraphe 3 pour des
logements ou des
pièces."
M. Boutin: C'est cela.
M. Marcoux: Et l'alinéa suivant que j'ai lu...
Le Président (M. Fallu): Un moment! Vous désirez
donc ajouter un alinéa après la fin de ce qui apparaît
actuellement dans le texte en jaune.
M. Marcoux: Oui, et que j'ai lu. C'est un texte
détaché, mais tel quel. "Le premier alinéa ne s'applique
pas aux immeubles construits depuis le 25 mai 1984 qui constituent un
édifice public au sens de la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics (L.R.Q., chapitre S-3)."
Le Président (M. Fallu): Ajouter à la fin de cet
article l'alinéa suivant: "Le premier alinéa ne s'applique pas
aux immeubles construits depuis le 25 mai 1984 qui constituent un
édifice public au sens de la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics (L.R.Q., chapitre S-3)." C'est un alinéa qui est
ajouté ici. Il s'agit de savoir numéroter.
Ce nouvel alinéa 10, tel qu'il apparaît maintenant, est
adopté.
M. Marcoux: C'est un alinéa composé de deux
alinéas.
Le Président (M. Fallu): Peu importe, nous n'étions
pas sur le texte même de la loi 216. Néanmoins, il nous faut
revenir à l'alinéa 9 que nous avions également suspendu;
il nous faut ajouter à la fin, après le point-virgule, un "et"
pour faire la jonction...
M. Marcoux: D'accord. Je fais motion pour que le mot...
Le Président (M. Fallu): ...et enlever, au début,
le premier mot, "pour".
M. Marcoux: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 9 est
adopté tel qu'amendé. Il faut y mettre un article 10 maintenant,
qui est adopté. J'appelle l'article 110, paragraphe 42 f.
M. Marcoux: Revenons à la page 185 du cahier aux feuilles
blanches.
M. Boutin: Paragraphe 42°f, article 336 de la charte.
M. Marcoux: Paragraphe 42°f de l'article 336 de la
charte.
M. Boutin: Pour les fins des débats, M. le
Président,...
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Boutin: ...j'ai pris connaissance d'un texte proposé
par le ministre et qui nous agrée également.
Le Président (M. Fallu): Et il vous agrée?
M. Boutin: Oui.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous amendons le paragraphe
42°f par l'adoption de ce nouveau texte.
M. Marcoux: Est-ce que je pourrais avoir le plaisir de le
lire?
Le Président (M. Fallu): Et nous l'adoptons. Est-il
nécessaire que vous le lisiez?
M. Marcoux: 42°f, remplacer ce paragraphe par le suivant.
Le Président (M. Fallu): Est-ce vraiment
nécessaire? Nous l'adoptons.
M. Marcoux: Oui, adopté, d'abord, M. le Président,
si vous insistez. J'aurais voulu montrer toute la souplesse.
Le Président (M. Fallu): 42°g, s'il vous plaît,
maintenant.
M. Marcoux: L'article 336, paragraphe 42°g, se lirait comme
suit: "Pour permettre, par règlement, malgré les dispositions
d'un règlement de zonage, de lotissement ou de construction, pour une
période qui ne peut excéder cinq ans, dans les secteurs de la
ville et aux conditions qu'il détermine l'exercice d'un usage à
l'égard d'un immeuble ou partie d'immeuble, même si cet usage
n'est pas autorisé par les règlements en vigueur ou si l'immeuble
ou la partie de l'immeuble n'est pas conforme aux prescriptions des
règlements en vigueur, compte tenu de l'usage qui en est fait."
M. Boutin: Cela nous va, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Cela va. Donc, l'amendement est
adopté et le paragraphe 42°g est adopté tel qu'amendé.
Maintenant, nous passons à l'article 110, paragraphe 11 , page 59 du
projet de loi.
(22 h 30)
M. Marcoux: Au paragraphe 11, ce qu'on lirait c'est: Remplacer le
paragraphe 74 a de l'article 336 de la charte de la ville de Québec, tel
qu'introduit par le paragraphe 11 de l'article 110 du projet de loi, par le
suivant: 74 a. "a) Autoriser ou réglementer la pose et la vente des
placards, affiches ou annonces; "b) Stipuler des exigences relatives aux lieux
où il est permis ou interdit de les poser, faire poser ou maintenir; "c)
Exiger qu'une mention spécifique identifiant les personnes qui les ont
réalisés, ou pour le compte de qui ils ont été
posés, maintenus, vendus ou réalisés, y apparaisse; "d)
Ordonner, au cas de dérogation au règlement, leur suppression et
la remise en état des lieux, dans un délai imparti ou, à
l'expiration de ce délai, autoriser la ville à procéder
elle-même à la remise en état des lieux."
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Boutin: M. le Président, on est d'accord avec le fond
mais, quant à la formulation, on a un petit problème. Il s'agit
du paragraphe 74 a de l'article 336. Tel que libellé cela dit 74,
paragraphe a: Autoriser... Je suggérerais de dire 74 a 1) Autoriser; 2)
Stipuler; 3) Exiger; 4) Ordonner, ce qui éviterait toute confusion.
M. Marcoux: Avec notre ouverture d'esprit, on est prêt
à accepter ce changement.
Le Président (M. Fallu): La correction de forme, c'est
adopté. Quant au fond, cela...
M. Boutin: Quant au fond, cela va.
Le Président (M. Fallu): C'est bien. L'amendement est
adopté. Le paragraphe 11° de l'article 110 est adopté tel
qu'amendé.
L'article 122. Il nous en reste exactement trois. Les articles 122, 123
et 124.
M. Boutin: M. le Président, je pense qu'on est prêt
à adopter l'article 110 maintenant. Il n'y a plus rien en suspens dans
l'article 110.
Le Président (M. Fallu): L'article 110 est adopté
tel qu'amendé. L'article 122.
M. Boutin: M. le Président, sur l'article 122, qui est
à la page 54 du texte jaune.
Une voix: Page 54, dans le cahier jaune.
M. Boutin: À la page 54 dans le cahier jaune, on a le
texte original de l'article 122. J'ai pris connaissance d'une proposition de
modification de cet article qui est en provenance du ministère. Nous
sommes d'accord avec la modification proposée par le
ministère.
Le Président (M. Fallu): M. le secrétaire, vous les
avez en main?
L'amendement est adopté et l'article...
M. Marcoux: Il y a deux amendements.
Le Président (M. Fallu): Qu'importe, on le prend
globalement.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): L'article 122 est adopté.
L'article 123?
M. Marcoux: L'article 122 est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Boutin: M. le Président, nous retirons l'article
123.
Le Président (M. Fallu): Il est retiré. L'article
123 est retiré. L'article 124, le dernier.
M. Boutin: L'article 124 peut être adopté sans
modification. Nous avions des réticences quant à la concordance
des articles auxquels nous référions mais tout va bien
maintenant.
Le Président (M. Fallu): L'article est adopté.
Maintenant, nous avons un certain nombre d'annexes qu'il nous faut
adopter. Avez-vous des modifications à proposer aux annexes?
M. Boutin: M. le Président, nous avons retiré
l'article qui introduisait les annexes de nature électorale.
Le Président (M. Fallu): Cela était relatif aux
élections.
D'accord.
Les titres du projet de loi sont adoptés. Quant au titre
lui-même du projet de loi, il faut signaler une correction de forme. La
correction est adoptée puisque le mot "charte" est au féminin
d'habitude. Donc, le titre est adopté tel qu'amendé.
Également le dernier article, 173.
M. Boutin: M. le Président, avant d'adopter l'article de
clôture, je dois vous dire qu'on vient de me souligner qu'on a commis un
impair lorsqu'on a modifié la
charte. On a baptisé un article 608a. On constate qu'on a
déjà un article 608a dans la charte. Alors, il faudrait ajouter,
après l'article 608a, l'article 608b.
M. Marcoux: À quelle page?
M. Ouimet: À la page 74 du cahier jaune.
Le Président (M. Fallu): Aux pages 74 et 75. Donc, c'est
cet article qui commence par "toute personne qui a un billet
d'assignation"?
M. Boutin: Non, il y a eu beaucoup de changements. C'est
l'article 150.1 du projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Oui, en effet, nous avons
déjà un article 608a à l'article 149. À l'article
150.1 il nous faut sortir nos papillons... Un moment, s'il vous
plaît!
M. Boutin: M. le Président, je vous réfère
à l'article qu'on a adopté comme étant l'article 150.1 du
projet de loi. Dans la forme dans laquelle on l'a adopté, il se lisait
comme suit: "Cette charte est modifiée par l'addition, après
l'article 608, du suivant: 608a. "Cela doit devenir: "...est modifiée
par l'addition, après l'article 608a, du suivant: 608b", parce que dans
notre charte il existe déjà un article 608a et cela n'a pas
été traité ici aujourd'hui.
Le Président (M. Fallu): Alors, nous ouvrons cet article
et nous l'adoptons tel qu'amendé maintenant. L'article 150.1 est
adopté à nouveau.
L'article 173?
M. Tremblay: M. le Président, il faudrait demander avant
à la ville de Québec si elle veut inclure l'article
constitutionnel, qui est une tradition dans cette commission. Elle n'est pas
forcée, elle peut le faire, l'accepter ou le refuser. Nous ne l'imposons
pas.
M. Pelletier: M. le Président, ce n'est pas une
décision qui relève de nous, c'est une chicane entre Ottawa et
Québec et je ne suis pas pris par cela. Je comprends que c'est
l'habitude pour l'instant que ce soit inscrit dans toutes les lois et c'est
adopté sur division. J'imagine que cela va être cela. Je suis
d'accord avec cela.
Le Président (M. Fallu): Nous constatons donc que M. le
maire se réfère à la commission pour l'adopter. Je
l'appelle. Cet article est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Rivest: Sur division.
M. Rochefort: Contribution marquante aux travaux de la
commission.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 172.1...
Une voix: Sa présence aura été utile.
M. Tremblay: À noter que c'est le critique...
M. Rivest: Contrairement à la vôtre à cette
conférence constitutionnelle.
M. Tremblay: ...officiel de l'Opposition en affaires
intergouvernementales canadiennes.
M. Rivest: C'est à ce moment-là qu'on a
regretté que vous ayez perdu le droit de veto par ineptie.
M. Tremblay: Le veto qu'on n'avait jamais eu apparemment.
Le Président (M. Fallu): Ces paroles n'étant pas
enregistrées... L'article 173, "la présente loi entre en vigueur
le jour de sa sanction", est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Tremblay: Renumérotation.
Le Président (M. Fallu): Quelqu'un nous présente
une motion de renumérotation puisque nous en avons largement besoin. M.
le député de Chambly.
M. Tremblay: Oui.
Le Président (M. Fallu): Cette motion est
adoptée.
Le projet de loi 216 tel qu'amendé modifiant la charte de la
ville de Québec est-il adopté dans ses principes et article par
article?
M. Tremblay: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le projet de loi 216 est donc
adopté. M. le maire.
M. Pelletier: M. le Président, nous avons fait des
représentations auprès du leader du gouvernement pour que ce
projet de loi soit, si possible, sanctionné au cours de la semaine
prochaine.
Le Président (M. Fallu): C'est à l'Opposition qu'il
faut dire cela, M. le maire.
M. Pelletier: Je m'adressais à vous, M.
le Président, mais je vais me tourner. Alors, j'espère que
tous les parlementaires vont collaborer à cela étant donné
que nous attendons la sanction pour tenir une réunion spéciale de
la ville et adopter certaines résolutions concernant les fêtes de
1984. Vous comprenez que le temps presse si nous voulons avoir le temps de
donner les avis et de mettre tout cela en marche avant le début des
fêtes. Je demande la collaboration des parlementaires à cet
égard.
M. Rivest: Accordé.
Le Président (M. Fallu): Elle vous est acquise, M. le
maire. Oui? M. le ministre.
Conclusions M. Alain Marcoux
M. Marcoux: Après ces deux journées de travail, je
ne veux pas être très long. Je tiens quand même à
souligner que le député de Rimouski et le ministre des Affaires
municipales sont très satisfaits du déroulement des travaux de
ces deux journées de travail. Je sais que l'évaluation du
résultat du travail de la commission peut être partagée
mais en ce qui me concerne, indépendamment des remarques qui ont pu
être faites à l'occasion par le maire de Québec, je peux
assurer la ville de Québec, également les représentants de
l'Opposition qui ont assisté à l'ensemble de ces travaux, qu'en
ce qui me concerne il y a une seule attitude qui m'a guidé dans l'examen
de chacune des propositions faites par la ville de Québec, soit de voir
si chacune de ces propositions pouvait véritablement aider à
régler les problèmes que voulait résoudre la ville de
Québec et de faire en sorte que ces propositions soient toutefois en
harmonie avec les orientations gouvernementales générales face
à la vie municipale mais telles qu'elles doivent se concrétiser
dans chacune des municipalités.
Je sais évidemment, et c'est normal, que le maire de
Québec et son entourage auraient sûrement souhaité que nous
approuvions en bloc l'ensemble des propositions qu'ils avaient faites mais les
choses sont ainsi faites que les membres de l'Assemblée nationale ne
sont pas là pour faire simplement de l'estampillage ou simplement
ratifier les propositions qui sont soumises par les municipalités
lorsqu'elles présentent des projets de loi privés. Ils doivent
aussi, dans leur meilleur jugement -le jugement est une chose partagée -
arriver à se faire une opinion sur ce qui est préférable
ou non dans telle ou telle circonstance.
C'est pourquoi je n'ai aucun problème à accepter les
divergences d'opinions entre la ville de Québec et le ministère
des Affaires municipales sur les différentes décisions que nous
avons été amenés à prendre. Toutefois, j'ai plus de
difficulté à accepter le climat et le ton de certaines remarques
du maire de Québec qui, à quelques occasions, ne portaient pas
sur le contenu des orientations que je prenais, que le ministère des
Affaires municipales prenait, mais qui laissaient entendre que nous avions des
intentions malveillantes ou cachées ou que ces différences
d'opinions reposaient sur une non-confiance présumée à
quelque endroit par rapport aux élus municipaux en général
et aux élus municipaux de la ville de Québec en particulier.
Je veux assurer à nouveau le maire de Québec, les citoyens
de la ville de Québec et l'ensemble de leurs représentants
membres du conseil municipal que ce n'est pas du tout dans cet état
d'esprit que j'ai analysé avec mes collaborateurs chacune des demandes
faites par la ville de Québec. Personnellement, je suis
extrêmement satisfait du travail de cette commission et en particulier de
la collaboration de l'Opposition et des remarques qui ont été
faites à plusieurs occasions par mes collègues
députés à cette commission parlementaire. Je veux y voir
le nouvel esprit des travaux à la suite de l'adoption du
règlement de l'Assemblée nationale. Je peux assurer cette
commission qu'il y a certaines propositions que j'ai acceptées - je l'ai
dit même à l'occasion -que je n'avais pas l'intention d'accepter
au point de départ, mais, à la suite des remarques de certains de
mes collègues qui m'ont convaincu qu'il fallait accepter ces
propositions présentées par la ville de Québec, j'ai
changé d'avis bien volontiers. Chaque fois, j'ai analysé les
faits, les exemples qu'on nous apportait pour nous convaincre, et ce
n'était pas du tout en fonction de quelque attitude négative ou
de non-confiance face aux élus de la ville de Québec. (22 h
45)
Je suis convaincu que nous aurons l'occasion de continuer à
travailler ensemble. Je pense bien que la ville de Québec voudra revenir
nous voir bientôt puisque le maire a semblé regretter, à
quelques occasions durant ces travaux, que ça faisait déjà
presque quatre ans qu'il n'y avait pas eu d'amendement important ou majeur
apporté par cette commission.
Je veux dire publiquement, parce que je souhaite que la réflexion
soit publique, que c'est la première fois que je vis cette
expérience d'un projet de loi privé proposé par la ville
de Québec, et je dois m'interroger sur le processus législatif
qui est de mise dans de telles circonstances. Comme ministre des Affaires
municipales, j'ai dû, à plusieurs occasions, me prononcer sur des
orientations qui concernent l'ensemble du gouvernement, sur un ensemble de
politiques déjà adoptées qui peuvent avoir
des conséquences sur l'avenir, sans que mes collègues du
Conseil des ministres ou du comité de législation aient eu
à se prononcer, ni directement, ni indirectement, sur ce projet de
loi.
Je ne suis pas sans m'interroger sur la façon dont il faudrait
procéder, à l'avenir, pour étudier de tels projets de loi,
que ce soit d'éventuels amendements à la charte de la ville de
Montréal ou à celle de la ville de Québec. J'ai eu
l'occasion de constater que, pour l'essentiel, ce qui était
proposé par la ville de Québec concernait des orientations
gouvernementales souvent fondamentales et importantes, sur lesquelles le
gouvernement avait déjà fait des choix dans plusieurs lois
fondamentales dans le passé et qui auraient pu orienter l'avenir.
Dans ce type de situation, j'aurais trois interrogations. Est-ce que ce
genre de projet de loi ne devrait pas plutôt être un projet de loi
public plutôt que privé? Deuxièmement, est-ce que ce genre
de projet de loi ne devrait pas être examiné par le comité
de législation? Troisièmement, dans la mesure où il peut
avoir des incidences sur l'ensemble de l'action du gouvernement, est-ce que
certaines parties ne pourraient pas faire l'objet d'un examen de la part du
Conseil des ministres lui-même?
Il m'apparaît que ce projet de loi est fondamentalement
différent du type de projets de loi privés que nous
étudions pour beaucoup d'autres municipalités au Québec
qui viennent nous demander, par exemple, de ratifier un certain nombre de
gestes qu'elles ont posés en toute bonne foi et pour lesquels elles
demandent une signature ou de leur permettre d'adopter telle
réglementation particulière à telle situation vraiment
spécifique qui n'est pas applicable à l'ensemble des
municipalités.
Je ne veux pas être plus long. Si j'ai tenu à rendre public
le fruit de ma première réflexion, c'est que c'est la
première fois que j'ai l'occasion de vivre une telle expérience:
pas une expérience de législation, mais une expérience
d'adoption de projet de loi privé vraiment important. Si on regarde ce
projet de loi, globalement, il a non seulement une densité physique,
mais une densité de contenu vraiment importante. C'est ce qui fait
peut-être, aussi, que j'ai pu avoir, à un moment donné,
certaines hésitations et demandé une suspension pour
réfléchir davantage sur les conséquences de certains
articles qui pouvaient être adoptés.
Ceci pour dire que je serai tout disposé, à l'avenir,
à collaborer avec la ville de Québec dans tout projet de loi
privé qu'elle voudra bien nous soumettre et, autant que possible, nous
essaierons de l'étudier dans un délai plus court. Je suis bien
conscient que la ville de Québec a attendu plusieurs mois avant que ce
projet de loi soit étudié. C'est un peu contraire à ce qui
s'est passé depuis un mois, alors que nous étudions toujours les
projets de loi privés déposés par d'autres
municipalités quelques jours à peine après leur
dépôt à l'Assemblée nationale. J'espère que
cela pourra devenir l'habitude de cette Assemblée, pour des projets de
loi peut-être moins denses.
Je ne veux pas être plus long et je remercie les
représentants de la ville de Québec, en particulier le maire et
son procureur, de la collaboration qu'ils nous ont offerte dans le passé
et durant les deux jours de travaux de cette commission.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Jean-Talon.
M. Jean-Claude Rivest
M. Rivest: Brièvement, au nom de mon collègue, le
député de Laprairie, qui a dû retourner dans sa
circonscription ce soir, je veux remercier les autorités de la ville de
Québec et les gens qui ont participé aux travaux de la
commission. Bien sûr, comme, entre autres fonctions, l'Opposition - sans
doute que le conseiller Mainguy sera d'accord avec moi - a un rôle
pacificateur, je ne m'immiscerai pas dans les propos du ministre et certaines
interventions qui ont pu être faites à la commission. Cependant,
je veux au moins soulever une inquiétude qui me vient à l'esprit
lorsque le ministre - je ne sais pas si c'était le sens de son
intervention - compte tenu des difficultés que pose l'adoption de ces
projets de loi privés, particulièrement peut-être pour la
ville de Québec et la ville de Montréal, pensé à la
possibilité d'en faire des projets de loi publics, ce qui
enlèverait aux élus municipaux, de Montréal et
Québec entre autres et peut-être d'autres municipalités qui
ont une charte, le droit de présenter publiquement eux-mêmes un
certain nombre de projets qu'ils ont pour leur municipalité et qui font
souvent l'objet de délibérations au niveau des conseils
municipaux avant de nous arriver ici, alors que cela prendrait la voie du
comité de législation ou du Conseil des ministres et que
l'opinion publique serait complètement enlevée de cela, sauf
à l'intérieur d'un projet de loi.
Enfin, je ne veux pas préjuger des réactions de la ville
de Québec là-dessus, mais comme première réflexion
je comprends le ministre des Affaires municipales d'avoir soulevé les
difficultés de la formule des projets de loi privés puisque
effectivement plusieurs dispositions de chartes municipales ne relèvent
pas strictement du domaine des affaires municipales. Je veux simplement le
signaler au passage et indiquer aux autorités municipales de la ville de
Québec et au ministère des Affaires municipales que mon
collègue de Laprairie et les députés de l'Opposition qui
travaillent dans le domaine
municipal vont continuer d'essayer d'apporter, dans toute la mesure du
possible, leur meilleure contribution.
Le Président (M. Fallu): M. le maire. M. Jean
Pelletier
M. Pelletier: M. le Président, les propos du ministre et
du représentant de l'Opposition pourraient nous inspirer des
commentaires fort longs. Je n'ai pas l'intention de faire les miens très
longs. Je vais plutôt réfléchir à certains propos
qui ont été tenus. Ce que je dirai, par ailleurs, c'est que je
trouve personnellement que la législation publique, ces dernières
années, est trop orientée vers une culotte uniforme. On parle de
la diversité du Québec dans le Canada et on a parfaitement
raison. On ne peut pas prétendre faire croire que le Québec n'a
pas aussi son lot de diversifications à l'intérieur de ses
frontières. Aussi, quant à moi, je suis partisan, lorsque
nécessaire, du taillé sur mesure et non pas du
prêt-à-porter. C'est ainsi que les propos du ministre, qui
amorçait simplement comme il l'a dit - une réflexion publique,
m'ont un peu inquiété quand il s'est demandé si
l'initiative des projets de loi de Québec ou de Montréal, qui ont
des chartes particulières, ne devrait pas être l'affaire du
gouvernement et non pas l'affaire des élus locaux.
Je suis parfaitement d'accord avec ce que le député de
Jean-Talon vient de dire. Il me semble qu'il y a là une forme de respect
du mandat des élus qui ne devrait pas être changée puisque,
voyant dans nos tissus urbains respectifs des problèmes particuliers,
ayant à notre service une impressionnante fonction publique municipale,
nous sommes peut-être plus à même de creuser les
problèmes, d'élaborer des solutions et d'en suggérer
l'adoption au gouvernement. Fort souvent, les lois omnibus sont largement
inspirées des problèmes apportés à travers les
projets de loi privés. Je pense que je pourrais énumérer
bien des exemples à cet égard.
Quoi qu'il en soit, je remercie le ministre de nous avoir reçus.
Il y avait à peu près quatre ans que nous attendions notre tour
pour venir avec un projet de loi substantiel. Je dis carrément que c'est
un délai qui est trop long pour la ville de Québec. Il faudra
trouver un meilleur moyen pour servir les contribuables de la capitale dans
leur vie quotidienne que de les faire patienter pendant quatre ans. Je ne fais
pas la critique d'hier, je souligne simplement ce long délai. Nous avons
eu ici et là des petits projets de loi de deux et trois articles, mais
il y a quand même trop de problèmes pour que nous ne puissions pas
avoir accès à l'Assemblée nationale plus souvent.
Comme le ministre vient d'entrer en fonction et que, dès son
entrée en fonction, il nous a reçus, j'aurais mauvaise
grâce de ne pas l'en remercier et j'ai bien compris ses
hésitations sur certaines questions. Par ailleurs, je me dis qu'il est
important que les élus entre eux, à tout niveau, se fassent
confiance les uns les autres. Je pense que nous avons tous un mandat qui est le
même dans ses fondements. Nous sommes tous élus par les
mêmes citoyens à travers une même boîte de scrutin. La
seule chose qui rend nos mandats respectifs différents, c'est la
tâche qui nous est confiée. Le reste, nous sommes - pour reprendre
une expression qui est assez connue - dans la position de nous parler
d'égal à égal, si je peux le dire, même si les
règles du jeu sont faites ici et que nous, nous jouons le jeu.
Ceci dit, M. le Président, je voudrais vous remercier vous, M. le
ministre, tous les membres de la commission et je voudrais associer à
mes remerciements, aussi, tous les fonctionnaires qui assistent la commission
et le ministère; ils nous ont tous été d'un
précieux secours.
M. Élie Fallu
Le Président (M. Fallu): M. le maire, je voudrais au
départ me faire rassurant puisque la Loi sur l'Assemblée
nationale est garante de l'accès à l'Assemblée nationale,
notamment en laissant le pouvoir d'initiative du citoyen, certes par le biais
d'un membre de l'Assemblée nationale... Le citoyen, la personne physique
ou morale peut présenter, non seulement des pétitions, des
requêtes, mais également des demandes sous forme de projet de loi
privé. La commission est garante de ces droits des citoyens.
Quant à l'accélération des procédures, je
pense que l'instauration des nouvelles commissions parlementaires
présage bien puisque nous pouvons déjà annoncer que nous
étudierons, le 13 juin, un projet de loi qui n'est qu'en préavis
à l'Assemblée nationale. Quant à tous les autres projets
de loi déposés le 16 mai, ils sont tous actuellement
déjà étudiés ici, devant cette commission. C'est
l'assurance que vous avez maintenant, je crois, de l'accélération
des procédures.
Je voudrais vous remercier, M. le maire, remercier vos officiers,
remercier les membres de l'Opposition pour les éclairages multiples, les
débats que nous avons eus ensemble. Je crois que cela a
été utile pour non seulement la ville de Québec, mais
aussi pour le monde municipal.
Une dernière remarque à M. le ministre, si vous permettez.
Nous avons, depuis plusieurs années, un certain nombre d'engagements des
ministres à cette table de la commission parlementaire à propos
de la loi sur le Code civil, la loi sur les amusements, sur et sur, etc. Je
vous
suggérerais, M. le ministre, de faire faire une analyse par
quelqu'un de chez vous qui pourrait relever l'ensemble de ces engagements pris
depuis que nous sommes ici, un peu maître du jeu comme parti
gouvernemental, pour vérifier les engagements qui ont été
pris. Vous auriez sans doute un très fort projet de loi omnibus à
nous proposer en plus de celui que vous vous proposez de nous proposer.
J'aimerais avoir une réponse.
M. Marcoux: Je devrais peut-être reprendre
brièvement certaines remarques que j'ai faites à la suite d'une
question ou d'un commentaire du député de Hull, la semaine
dernière, alors que la ville de Québec n'était pas
là, qui indiquent bien ceci: Ce que nous avons constaté, c'est
que dans la plupart des projets de loi privés il faut vraiment mettre
Québec et Montréal complètement à part du reste,
mais aussi, dans le projet de loi privé de Québec, nous avons
constaté que, souvent dans ce genre de projet de loi, les trois quarts
des demandes sont d'ajouter des articles qui ont été
acceptés dans une autre charte six mois, trois mois, un an ou deux ans
auparavant. Or, j'ai indiqué à cette Chambre, et je tiens
à le redire publiquement, que j'ai demandé à mes
collaborateurs de faire le relevé dans les dernières
années de tous les projets de lois privés qui nous ont
été présentés par les municipalités et de
regarder dans ces éléments tout ce qui n'était pas, je
dirais, d'intérêt unique pour une municipalité qui voulait
régler tel dossier mais qui était simplement l'ajout de quelque
chose qu'on avait trouvé dans d'autres champs. On sait qu'il y a des
membres de la digne profession de juriste qui s'intéressent beaucoup
à faire obtenir pour d'autres municipalités ce que certaines
municipalités ont obtenu. Plutôt que de légiférer de
chaîne en chaîne, si vous voulez, à l'avenir, nous
examinerons la possibilité, en deux opérations, pour les projets
de loi privés passés, de regarder tout ce qui est
d'intérêt commun afin de voir ce qui peut être extrait et
s'appliquer à l'ensemble des municipalités du Québec.
Deuxièmement, à l'avenir - nous examinons ceci depuis
quelques jours à peine à la suite de l'expérience que nous
vivons ensemble depuis quinze jours - à chaque fois qu'un projet de loi
privé nous sera présenté par une municipalité nous
distinguerons, au point de départ, ce qui est là pour
régler un problème de telle municipalité en particulier -
on a tous des exemples à l'esprit - sur lequel il faut intervenir et
tout ce qui concerne des projets d'importation de choses qui ont
été acceptées ailleurs ou qui pourraient s'exporter
ailleurs, dans les deux sens. Je pense que cette démarche que nous
venons d'enclencher va produire le type de résultat que vous souhaitez,
c'est-à-dire un relevé des engagements d'examen ou d'analyse de
certains sujets qui ont été repris par mes
prédécesseurs et qui auraient avantage à être
récupérés dans un projet de loi omnibus ou autrement et
qui donneraient à l'ensemble des municipalités des pouvoirs que
cinq, six, sept ou huit d'entre elles jugent excellents pour elles.
Je me permettrais une deuxième remarque rapide. Le maire de
Québec souhaitait depuis peut-être trois ou quatre ans avoir des
amendements majeurs à la charte de la ville de Québec. Je vais
simplement noter que ce projet de loi a été déposé
l'automne dernier. Évidemment, c'est sept ou huit mois d'attente mais,
avant ces mois d'attente, il y a eu plusieurs mois de réflexion de la
part des élus municipaux de la ville de Québec.
Le Président (M. Fallu): M. le conseiller Gilbert.
M. Gilles Gilbert
M. Gilbert: Simplement deux mots, M. le Président. Au nom
de mon collègue Pierre Mainguy et en mon nom, je voudrais remercier la
présente commission de nous avoir entendus. Je pense qu'on s'est senti
dans un climat de confiance, de réceptivité. Cependant, on
ressent un certain malaise vis-à-vis ce bill privé. Vu qu'il n'a
pas été présenté au conseil, on sent une
espèce de cercle vicieux en ce sens que les amendements qu'on voudrait
doivent être présentés par la ville, et l'on sait qu'elle
ne les présentera pas. C'est un peu un sentiment de malaise que nous
ressentons. En terminant, M. le maire faisait part du désir de traiter
d'égal à égal; je peux simplement lui rappeler qu'au
conseil c'est lui qui fait les règles du jeu. Il peut, à ce
moment, traiter d'égal à égal et j'espère que cela
se réalisera au conseil de ville de Québec.
M. Pelletier: Personne n'a rien, il n'y a rien de plus
égal.
Le Président (M. Fallu): En conclusion, j'aimerais
remercier tous les officiers qui nous ont accompagnés et signaler,
notamment, quelqu'un dont on ne signale à peu près jamais la
présence, c'est Mme Reny, qui est de la Direction de la
législation et qui, on le sait, nous accompagne dans nos projets de loi
privés régulièrement. Je voudrais vous remercier de votre
bon travail, madame, et tous ceux qui, également, nous accompagnent
à ces heures tardives.
Sur ce, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 5)