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(Onze heures douze minutes)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le vice-président, MM. les députés, M. le
ministre, M. le secrétaire, constatant que nous avons quorum, je
déclare la séance ouverte. M. le secrétaire va nous
annoncer le ou les remplacements à faire sur la liste des membres ce
matin.
Le Secrétaire: Membres présents: M. Assad
(Papineau), Mme Bacon (Cnomedey), M. Beauséjour (Iberville); M. Ciaccia
(Mont-Royal) remplacé par M. Polak (Sainte-Anne); M. Desbiens (Dubuc),
M. Fallu (Groulx), Mme Juneau (Johnson) et M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet).
Vérification d'engagements financiers
Organisation des travaux
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le secrétaire.
Nous sommes réunis, ce matin, en vue de vérifier les engagements
financiers de la compétence de la commission pour les mois de
février et mars 1984. On sait que nous terminons le premier trimestre
puisque le mois de janvier avait déjà été
étudié par le biais de l'ancienne commission des engagements
financiers. D'ailleurs, à cet égard, nous pouvons, ici, saluer le
député de Sainte-Anne qui nous accompagne ce matin, le
spécialiste, pour ainsi dire, des engagements financiers. On le dit sans
humour en lui souhaitant la bienvenue, d'ailleurs.
L'ordre du jour que nous vous proposons et qui nous est proposé
à la suite des discussions qui ont eu lieu entre les partis consisterait
en deux points. D'abord, la renonciation au délai de transmission de
l'avis de convocation et de l'ordre du jour et, ensuite, je fais état de
l'entente sur les travaux parlementaires pour les engagements financiers. Nous
recevrions, à l'instant, le ministre de l'Environnement et nous
suspendrions nos travaux lorsque ses engagements seraient étudiés
vers 12 heures, pour reprendre à 14 heures avec les engagements
financiers du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement,
suivis des engagements financiers du ministère des Affaires municipales.
Vers 16 heures, c'est l'Aménagement et le
Développement régional, le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche et le ministère des Transports que nous
allons étudier. Et après, nous avons reçu mandat de
l'Assemblée nationale d'étudier deux projets de lois
privés, soit le projet de loi de la ville de Val-d'Or et celui de
Saint-Eustache.
Donc, il nous faut à l'instant faire motion pour que la
commission renonce au délai de transmission de l'avis de convocation et
de l'ordre du jour. Est-ce que quelqu'un, au nom de la commission, veut
proposer une telle motion? Je rappellerai simplement que, comme nous sommes au
début de nos travaux parlementaires des nouvelles commissions, un
certain nombre de délais n'ont pas pu être respectés.
Néanmoins, il semble que les messages soient passés puisque le
ministre de l'Environnement est devant nous ce matin. Donc, l'effet est,
néanmoins, le même. Quelqu'un voudrait-il faire cette motion de
suspension de nos règles? Mme la députée de Johnson.
Merci. Est-ce adopté? La motion est adoptée.
Puisque c'est notre première séance de travail ensemble,
vous me permettrez de rappeler brièvement les règles de
procédure qui régissent notre commission pour l'étude des
engagements financiers. D'abord, j'aimerais rappeler - cela risque d'être
théorique - formellement le temps de parole pour chaque membre de la
commission. Ainsi, il est réservé 20 minutes pour chaque
engagement financier, comme le veut la tradition parlementaire, par
député ou membre de notre commission. C'est l'article 14, on se
le rappellera. Ce temps de parole peut être utilisé en une seule
fois ou en plusieurs étapes. Le ministre est invité à la
commission, mais il n'a, quant à lui, pas de limite dans son temps de
parole. Il est, néanmoins, invité à limiter ses
réponses au point touché par la question et est invité
également à la brièveté qui est de circonstance,
brièveté, au demeurant, qu'on souhaite également voir de
la part de tous les parlementaires.
On aborde les engagements financiers du mois de février du
ministère de l'Environnement. Par quel engagement la commission
veut-elle commencer ses travaux?
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: ...d'abord, je voudrais remercier la
vice-présidente de votre commission, la députée de
Chomedey, pour m'avoir invité à faire partie de son
équipe. Je suis un député qui n'a plus de dossier
intégral comme auparavant puisque la commission des engagements
financiers n'existe plus, malheureusement. Je suis un de ceux qui croient que
c'est très bon qu'il y ait une commission où on examine les
opérations de tous les ministères - il y a beaucoup de relations
entre les différents ministères - au lieu de voir les travaux
divisés.
M. Tremblay (Chambly): Est-ce que vous vous sentez inutile?
M. Polak: M. le Président, je réponds au
député de Chambly que je me sens très utile, que je me
sens très à l'aise. Aujourd'hui, j'ai laissé le
porte-à-porte dans le comté de Marie-Victorin; je limite mes
activités, ce soir, pour faire partie de l'équipe de la
députée de Chomedey.
M. le Président, voici ce que je suggère au point de vue
des questions; j'ai participé à beaucoup d'autres commissions qui
étudient les engagements financiers depuis le nouveau système. Il
y en a qui sautent d'un engagement à l'autre, sans trop suivre l'ordre.
Je pense que ce serait mieux si on suivait l'ordre, comme vous semblez le
préférer, en précisant un numéro. Il est important
pour l'enregistrement des débats qu'on lise le libellé de
l'engagement sur lequel on pose les questions.
Environnement Février
Donc, en ce qui me concerne, je suis prêt à poser une
première question sur l'engagement 28 qui se lit comme suit: "Contrat de
services pour l'affrètement d'hélicoptères de type Bell
206B équipés de flotteurs ou l'équivalent, pour une
période de deux ans. Plus bas soumissionnaire:
Hélicoptères Trans-Canada Ltée. Montant de l'engagement:
900 000 $."
Ma question est la suivante: Quel est le but de ce contrat de services?
Va-t-on arroser le terrain d'insecticide? Que va-t-on faire avec ces
hélicoptères? De plus, dans la soumission même, je note
qu'il y a deux soumissionnaires: Héli-Max et Verreault
Hélicoptères où on a mentionné: "appareil non
conforme". Donc, cela semble dire que l'hélicoptère en question
était non conforme. Peut-on me renseigner en quoi c'était non
conforme?
Le Président (M. Fallu): C'est l'engagement 28, je le
rappelle aux membres de la commission. M. le ministre.
M. Ouellette: Merci, M. le Président. Je remarque que le
député de Sainte-Anne regrette le changement de formule. Je veux
lui rappeler que c'est la réforme parlementaire qui a été
faite par l'Assemblée nationale et, pour autant que je sache, avec
l'accord de l'Opposition. Donc, ce genre de critique ne me paraît pas
appropriée ce matin.
Pour répondre au premier point de sa question qui porte sur la
non-conformité de certains appareils, cette non-conformité est en
relation avec l'usage qu'on entend faire de ces appareils. Ceux qui ont
été jugés non conformes n'étaient pas aptes
à transporter les mêmes quantités de matériel que
ceux dont on a retenu les services. C'est une question de taille de l'appareil,
en somme.
Quant à l'usage, M. le député de Sainte-Anne nous
parle de pulvérisation aérienne; alors, il n'en est aucunement
question. Je voudrais lui rappeler que, lorsque des pulvérisations
aériennes ont cours au Québec, c'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui le fait dans le cadre de ses
juridictions. Le rôle du ministère de l'Environnement est bien
plus de freiner les appétits du ministère de l'Énergie et
des Ressources que de procéder lui-même à ce genre
d'arrosage.
Il s'agit ici d'un certain nombre de services du ministère, tels
Urgence-Environnement, la Direction générale du
Nouveau-Québec, le service des eaux de surface, le service de la
qualité des eaux, le service de l'assainissement agricole, de
l'assainissement industriel, les études du milieu aquatique, le service
de l'exploitation des ouvrages et le service des études hydrauliques et
écologiques. Ce sont donc ces différents services du
ministère qui ont besoin, à l'occasion, d'utiliser ces appareils.
Cela représente très exactement la moitié du temps de
service.
Une voix: Pour Urgence-Environnement.
M. Ouellette: Pour Urgence-Environnement seulement.
Urgence-Environnement utilise abondamment ou assez fréquemment ce genre
d'appareil.
M. Polak: Ce montant total de 900 000 $, comment se compare-t-il
avec les dépenses des années précédentes? Est-ce
qu'il y a un moyen de contrôle sur la demande pour un tel service
d'hélicoptère?
M. Ouellette: II y a sûrement un contrôle. Je n'ai
pas sous les yeux les données des années
précédentes. On me signale que c'est 1 250 000 $ répartis
sur trois ans, en ce qui concerne le contrat précédent.
M. Polak: Je voudrais savoir ceci: S'il y
a une demande d'un service du ministère pour ce service
d'hélicoptère, est-ce qu'il y a certains barèmes à
suivre? Est-ce que c'est assez difficile d'obtenir de tels services? Je pense
toujours à la protection de la bourse publique.
M. Ouellette: En début d'année, chaque service
dispose d'une enveloppe budgétaire qu'il ne peut excéder. Il y a
un contrôle très sévère, il y a des normes
très précises d'utilisation qui sont fixées par le
ministère afin qu'il n'y ait pas d'abus dans l'utilisation de ces
appareils.
M. Polak: En ce qui concerne le fait que deux des
soumissionnaires présentaient des appareils non conformes, dans l'appel
d'offres, quand on a demandé la soumission, est-ce qu'il n'y avait pas
une description du type d'hélicoptères qu'on demandait? Comment
se fait-il qu'après avoir lu l'appel d'offres quelqu'un puisse venir
avec un appareil qui ne répond pas aux demandes? Est-ce que c'est
très technique?
M. Ouellette: II faut dire qu'un certain nombre d'entreprises ne
disposant pas d'appareils tels que définis aux appels d'offres n'ont
tout simplement pas présenté de soumissions. Certaines d'entre
elles ont pris une chance, sans doute, mais à l'examen de leur
soumission on s'est rendu compte de la non-conformité de l'appareil et
leur soumission a été mise de côté.
M. Polak: Quant à moi, M. le Président, cela
répond à cette question.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que quelqu'un veut poser
des questions sur l'engagement 28? Quel engagement veut-on maintenant
aborder?
M. Polak: J'irais à l'engagement 30.
Le Président (M. Fallu): Si vous me le permettez,
j'aimerais m'arrêter un moment à l'engagement 29.
M. Polak: Bien, oui.
Le Président (M. Fallu): Vous comprenez pourquoi,
d'ailleurs?
M. Polak: Le territoire.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, il s'agit donc,
à l'engagement 29, d'un "contrat pour la fourniture et l'installation de
dix vannes bascules et équipements connexes pour un ouvrage de
contrôle à l'entrée de la rivière des
Mille-Îles". C'est d'abord une précision sur la nature du contrat.
Dans l'engagement financier, on dit ici: dix vannes bascules et
équipements connexes. Ces équipements connexes, est-ce qu'il
s'agit des superstructures, des éléments de soutien, dont la
passerelle et la piste cyclable?
M. Ouellette: M. le Président, il s'agit ici exclusivement
des vannes qui vont être attachées à l'ensemble du barrage.
Cela n'inclut pas la piste cyclable, ni la passerelle
piétonnière.
Le Président (M. Fallu): Sométal est une division
de Marine Industrie. Est-ce que c'est une division de Marine à 100% ou
à quel pourcentage?
M. Ouellette: Je suis absolument incapable de répondre
à cette question, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous laissons la question
en suspens.
M. Ouellette: Quoique, comme son nom l'indique,
généralement une division est rattachée à une
maison mère, mais c'est par pure intuition que je vous donne cette
réponse.
Le Président (M. Fallu): D'accord. M. le
secrétaire, n'en prenez pas note, je saurai trouver ailleurs la
réponse, notamment dans le rapport...
M. Ouellette: Du ministère de l'industrie et du Commerce,
probablement.
Le Président (M. Fallu): ...de Marine Industrie. Merci, M.
le ministre. L'engagement 30?
M. Polak: L'engagement 30: "Subvention à dix
municipalités de la région du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie pour la réalisation de travaux d'urgence en raison d'une
tempête qui s'est abattue sur la péninsule gaspésienne et
la Côte-Nord en décembre 1983. Montant de l'engagement: 314 000
$." Quand on parle de travaux d'urgence, j'imagine que ce sont des travaux
effectués par la municipalité et non pas pour le
bénéfice de particuliers ou d'individus.
M. Ouellette: Généralement, dans de tels cas, ce
sont les municipalités qui effectuent le travail en régie. Dans
le cas qui nous intéresse, il y a eu un problème particulier. Par
exemple, la municipalité de Gaspé étant dans une situation
de grève de ses employés, on a dû effectuer
nous-mêmes au ministère et ce, en régie les travaux qui
devaient être effectués en régie par la
municipalité. Ces travaux ont été réalisés
au mois de mars et une autorisation a été obtenue par le CT
149595. Cela nous a permis de réaliser nous-mêmes - le
ministère
de l'Environnement - en régie, les travaux que la
municipalité ne pouvait pas faire à cause de la grève.
M. Polak: Maintenant, on parle de subventions à dix
municipalités; la liste des municipalités est attachée
à l'engagement financier. Sur quoi se basait-on? Est-ce qu'il y a des
normes à ce programme? On parle ici "d'une tempête qui s'est
abattue sur la péninsule". Est-ce que le bon Dieu a frappé juste
10 municipalités ou bien s'il y en a eu 50 et seulement 10 qui se sont
qualifiées? Quel est le système?
M. Ouellette: Chacune des municipalités frappée par
une situation de cette nature fait appel à Urgence-Environnement et au
ministère de l'Environnement qui visitent les lieux, effectuent des
analyses et essaient de déterminer approximativement, le plus justement
possible, le coût des travaux de réparation. Le ministère
procède alors par voie d'urgence et affecte des montants non seulement
pour aider les municipalités, mais pour assumer à 100% le
coût des travaux de réparation.
Dans le cas qui nous intéresse, je ne sais pas si plus de dix
municipalités ont fait appel à nos services, mais dix d'entre
elles, à tout le moins, ont reçu notre approbation et ont pu
recevoir les subventions leur permettant de réaliser en régie les
travaux de réparation.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Sur le même sujet? Sur
l'engagement 30?
M. Assad: Oui. M. le ministre, je me rappelle qu'en 1972 il y
avait eu un désastre - je ne me souviens pas où - un glissement
de terrain.
Une voix: Saint-Jean-Vianney.
M. Assad: C'est cela. Est-ce que la nature du programme est
toujours la même en cas d'urgence, c'est-à-dire que vous assumez
100%? Les dommages causés dans ces dix municipalités, cela a
dû être des dommages à l'infrastructure municipale.
M. Ouellette: M. le Président, il y a deux
éléments dans la question que soulève le
député. Il y a, en fait, deux types d'interventions qui peuvent
être effectuées par le ministère de l'Environnement.
Certaines visent la prévention; le cas échéant, l'aide
gouvernementale est de 50%. L'autre type d'intervention vise les situations
d'urgence pour réparer les dégâts; lorsque c'est
classé urgent, l'aide gouvernementale est portée à
100%.
M. Assad: Si une municipalité désire avoir de
l'aide dans le domaine de la prévention, vous avez certainement des
critères pour juger de la possibilité d'accorder une subvention
de 50%. Est-ce que c'est une définition assez large? (11 h 30)
M. Ouellette: Enfin, on procède par la méthode
internationalement reconnue de coûts-bénéfices. Lorsqu'on
parle de prévention, c'est bien sûr qu'on peut considérer
que des risques sont imminents à certains endroits. Si on pense, par
exemple, à des glissements de terrain en bordure des cours d'eau, on
évalue le coût des travaux qu'il faudrait faire pour éviter
que le glissement ne se produise et on évalue également le
coût des propriétés qui seraient ainsi
épargnées de ce genre de glissement. Il se fait un rapport entre
les bénéfices et les coûts appréhendés.
Lorsque celui-ci est supérieur à 1, nous intervenons pour faire
les travaux et les subventionner à 50%.
M. Assad: Est-ce qu'on peut inclure dans un programme semblable
la question des barrages? Dans le comté que je représente, on a
plusieurs lacs et nous avons, à cause de l'industrie des pâtes et
papiers, des barrages à plusieurs endroits. Avec le temps, les barrages
n'ont pas été entretenus, et le niveau des lacs a baissé
considérablement. Cela a nui à plusieurs endroits,
c'est-à-dire que ceux qui avaient construit des chalets autour des lacs
ont vu leur niveau d'eau baisser de trois ou quatre pieds. Est-ce que cela peut
entrer dans ce programme?
M. Ouellette: Là encore, la question est complexe, parce
que la situation l'est. Il y a des barrages qui sont propriété du
ministère de l'Environnement et il assume l'entretien total de ces
barrages. Certains barrages peuvent être de propriété
privée ou de propriété conjointe. Nous intervenons
généralement auprès du gouvernement fédéral
pour obtenir sa participation. Nous offrons une participation gouvernementale
québécoise et nous intéressons également le
propriétaire des ouvrages à participer aux coûts
d'entretien ou de réparation lorsque nous jugeons que la situation peut
être dangereuse.
Le Président (M. Fallu): II me reste deux engagements en
février, les engagements 31 et 32. Avez-vous des questions? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Une question sur l'engagement 31: "Contrat de services
pour la réalisation d'une étude d'avant-projet d'assainissement
dans les municipalités d'Iberville, Saint-Jean et Saint-Luc. Fournisseur
choisi: Enviraqua Inc. Montant de l'engagement: 196 000 $." Il est
également
mentionné: "Choisi par un comité de sélection." Je
note que, dans cet engagement, on parle du fichier des fournisseurs. Si j'ai
bien compris, on parle de Rosalie et on lui a demandé s'il y avait des
entrepreneurs qui seraient intéressés à obtenir tel
contrat. Quelle est la raison pour laquelle Enviraqua a été
choisie par le comité de sélection? Et combien d'autres
compagnies ont manifesté leur intérêt à obtenir ce
contrat? En allant au fichier des fournisseurs, est-ce qu'il y a d'autres
compagnies qui ont répondu affirmativement et combien?
M. Ouellette: On connaît la procédure. Il s'agit de
Rosalie, bien sûr, qui a été utilisée dans ce cas.
À ma connaissance ou selon les informations que j'ai, il y a cinq
entreprises qui ont présenté des soumissions et Enviraqua Inc., a
obtenu le maximum de points de la grille de sélection appliquée
par un jury de sélection. Delarue, Patry et Associés ont eu un
peu moins de points; les consultants Lapointe, Beauchamp, Raynolds,
Côté, Derome et Associés, légèrement plus
bas, Consad Inc. Finalement, Guy-A. Faubert n'a pas présenté
d'offres de services même si l'on avait fait appel à sa
soumission.
M. Polak: M. le Président, je voudrais porter à
l'attention du ministre le fait qu'auparavant, quand il y avait un contrat avec
un fichier de fournisseurs et un comité de sélection, le nom des
autres contractants était mentionné, ainsi que les chiffres parce
que c'était très important. C'est bien beau de me dire,
aujourd'hui: II y en a quatre ou cinq autres et voici les noms, mais on n'a pas
beaucoup de matériel pour comparer. Par exemple, ici, parmi les quatre
ou cinq autres, il serait intéressant de savoir le montant de leurs
soumissions. D'habitude, on recevait le cahier, dans le passé.
Peut-être qu'on devrait revenir à ce système à
l'avenir et mentionner le nom des autres soumissionnaires, ainsi que le montant
de leurs soumissions; on pourrait alors poser des questions. Par exemple, c'est
arrivé, on a vu des soumissions qui étaient de beaucoup moins
élevées que celle du fournisseur choisi, mais dans le
système de pointage du comité de sélection, pour une
raison ou une autre, ce fut accordé à quelqu'un qui avait
peut-être soumissionné pour un montant plus élevé
qu'un autre.
Mais là, il faut tout de même nous donner un peu de
matériel pour travailler. On ne demande pas de nous fournir tout un
cahier, mais de nous fournir au moins le nom des autres soumissionnaires; il y
en a quatre ou cinq autres, avec les montants aussi afin de mieux nous
préparer. En fait, dans cette remarque préliminaire, je voudrais
savoir si, parmi les quatre ou cinq autres soumissionnaires, il y en a qui ont
soumissionné pour un montant moindre que 196 000 $ du contrat
accordé à Enviraqua Inc.
M. Ouellette: M. le Président, je trouve la question du
député de Sainte-Anne très pertinente. Je peux
répondre à une partie en disant que les documents - je crois, en
tout cas - qui sont acheminés aux membres de l'Assemblée
nationale le sont par le Conseil du trésor, probablement comme
c'était le cas dans l'ancienne formule. Donc, c'est peut-être au
Conseil du trésor qu'il faudrait faire cette remarque. Quant à la
mécanique qui est choisie pour retenir ce genre de contrat, ce genre de
soumissionnaire, elle est fort complexe et elle n'est pas toujours en rapport
avec les coûts, comme c'est le cas lorsqu'on fait un appel d'offres pour
la construction d'un immeuble. Si le député de Sainte-Anne et les
gens de l'Opposition le permettaient, je demanderais au responsable d'expliquer
de façon succincte cette mécanique. Je pense que cela
éclairerait chacun des membres de la commission. Vous le permettez?
Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Fallu): Vous voulez vous identifier, s'il
vous plaît?
M. Bordeleau (Michel): Michel Bordeleau, directeur
général de l'assainissement, par intérim, et directeur des
finances et systèmes. Dans les cas de ce type, il s'agit d'engagement
d'experts-conseils. Les règles du Conseil du trésor nous obligent
à payer ces gens à un tarif horaire. On ne parle donc pas d'un
contrat avec un prix forfaitaire pour les travaux effectués.
Étant donné que le tarif horaire est une règle
gouvernementale qui s'applique à tout le monde, les critères
utilisés sont l'expertise ou le nombre d'années
d'expérience des personnes proposées par les entreprises, leur
possibilité d'assumer l'ensemble du contrat elles-mêmes sans aller
en sous-contrat, parce que cela peut entraîner des complications et des
délais dans les réalisations, leur possibilité de
respecter les échéanciers impartis à chacun des projets,
et des critères de ce genre. Donc, à la suite de l'examen par le
jury, il y a un pointage de coté et de remis pour chacune des
entreprises. C'est l'entreprise qui a le meilleur pointage qui reçoit le
contrat.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je comprends comment ce
système se déroule, mais même si le taux horaire est
déterminé par le gouvernement, qu'il n'y a pas de variation
possible dans le taux même, il peut y avoir
une variation dans le temps que cela prend pour compléter un
certain travail. Le député à côté de moi ici
peut peut-être faire un travail dans deux heures et moi, cela peut me
prendre quatre heures. Donc, nous recevons le même taux, sauf qu'il va
plus vite que moi. Je préférerais travailler avec lui
plutôt qu'avec moi dans un cas de soumissions publiques. On sait qu'il y
a plusieurs facteurs qui entrent en jeu.
En ce qui concerne ce fameux barème d'évaluation, on a
déjà discuté de cela dans le passé avec M.
Bérubé, lorsqu'il était président du Conseil du
trésor. Ce que nous voudrions, c'est donner le plus de chances possible
à d'autres entrepreneurs, pas toujours aux mêmes. À un
moment donné, on nous dit qu'un des barèmes dans votre fiche
d'évaluation, c'est l'expérience de l'entrepreneur. C'est lui qui
obtient le contrat si c'est considéré important qu'il ait
travaillé déjà, qu'il ait bien fait, qu'il connaisse le
domaine; on ne donne jamais une chance à un nouveau d'entrer dans le
champ. Donc, quand on voit ce document d'évaluation, on se demande s'il
n'y a pas trop de points d'accordés peut-être à
l'élément expérience, de sorte qu'il y a quelques
compagnies qui reviennent tout le temps et qui obtiennent les contrats. Les
nouvelles, qui sont peut-être des jeunes compagnies très
enthousiastes et qui veulent obtenir des contrats du gouvernement, n'auront pas
de chance de les obtenir. Quelle est la flexibilité dans le
système d'évaluation des contrats?
M. Ouellette: M. le Président, notre charmante Rosalie
traite de façon séquentielle les appels d'offres faits
auprès des entreprises, de telle sorte qu'une entreprise qui
détient déjà un contrat n'apparaît pas sur la liste
au moment où on fait un deuxième appel pour un deuxième
contrat. Il y a donc une rotation automatique qui se fait de cette
façon. À titre d'exemple, sur les pages qui font l'objet de nos
questions ce matin, il y a un certain nombre de contrats. Je ne crois pas que
la même entreprise apparaisse à deux endroits, même si ce
sont des travaux de même nature. Cela confirme que, lorsqu'une firme est
déjà retenue, elle n'apparaît plus au moment où le
prochain appel est fait compte tenu du fait qu'elle a eu sa part et qu'il faut
s'assurer que les autres l'ont en toute équité.
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Iberville. Pardon, avez-vous terminé sur le 31?
M. Polak: Non, excusez-moi, pas encore.
Le Président (M. Fallu): Non, d'accord.
M. Polak: M. le Président, je ne voudrais pas faire tout
un débat avec le ministre, mais je peux vous assurer que le nom de
Lalonde, Valois, Lamarre et Associés, qui reviendra plus tard dans le
mois de mars, pour de tels contrats, revient très souvent. Donc, il ne
faut pas nous dire que cette firme ayant eu un contrat, on ne la voit plus,
parce qu'on la voit très souvent. Il y a quelques entreprises ou
quelques firmes dont le nom revient très souvent.
On a reçu la réponse auparavant. Ce sont des gens
spécialisés. On parle de ceux qui sont capables de respecter
l'échéancier.
Il y a toujours la belle terminologie pour favoriser... Je ne dis pas
qu'il y a quelque chose de croche dans la manière dont les contrats sont
accordés, mais je pense qu'on ne donne pas assez de possibilité
à une nouvelle compagnie qui veut se lancer en affaires, qui a la
compétence et qui a beaucoup de nouvelles idées pour obtenir des
contrats comme ceux-là, de se développer. La manière dont
l'évaluation est faite joue après en faveur de ceux qui
travaillent déjà dans le domaine.
Je comprends qu'il faille accorder une certaine importance à ceux
qui ont une expérience dans le domaine. C'est un élément
à évaluer, mais je crois aussi qu'on devrait ouvrir la porte pour
que plus de gens dans le domaine aient une chance. Il y a de jeunes
ingénieurs qui sortent de l'université, qui sont très
capables et qui devraient avoir aussi une chance d'obtenir des contrats.
M. Ouellette: M. le Président, les remarques du
député de Sainte-Anne sont fort pertinentes, encore une fois.
Elles lui donnent raison tout en ne me donnant pas tort, puisque ce que j'ai
affirmé préalablement est toujours vrai. Cependant, il signale la
présence d'un des contrats qui est allé à Lalonde, Valois,
Lamarre et Associés. Il nous dit qu'il se peut que cette firme-là
apparaisse assez souvent. D'abord, j'aimerais dire que le ministère de
l'Environnement se soumet à une décision gouvernementale en
faisant appel au fichier central du gouvernement; il n'en est pas le
maître d'oeuvre. C'est une responsabilité qui a été
prise par le ministère des Travaux publics à l'époque et
qui se fait sous la surveillance du Conseil du trésor aujourd'hui. Donc,
je me ferai un plaisir de transmettre les remarques qu'il fait au
président du Conseil du trésor pour qu'il en tienne compte.
J'aimerais mentionner un fait qui justifie le retour
répété d'une firme comme Lalonde et Valois. Dans la
pondération faite au niveau de Rosalie, on attribue un certain nombre de
points en fonction de la taille de l'entreprise. Il est certain qu'une petite
firme d'ingénieurs-conseils très modeste recevra possiblement
moins de contrats qu'une très grande firme comme SNC-
Lavalin, etc. Alors, il y a une pondération qui fait que ces
très grandes firmes vont apparaître plus souvent qu'une petite
firme. C'est normal, on ne peut pas distribuer entre le géant Goliath et
un nain la même quantité de contrats parce que le nain se
trouverait, dans bien des circonstances, incapable de répondre à
l'ensemble des demandes qui lui seraient faites. Ce n'est pas
déterminant, mais il y a une pondération qui tient compte tout de
même de la taille de l'entreprise et de sa capacité d'absorber un
certain nombre de contrats. Mais, encore une fois, c'est véritablement
la responsabilité du Conseil du trésor de modifier ou non cette
façon d'attribuer les contrats.
M. Polak: Je voudrais seulement remarquer qu'on n'attaque pas le
système de Rosalie ou le système de faire un premier choix dans
le fichier des fournisseurs. Nous sommes tous pour cela. J'ai fait une visite
guidée il y a un an et demi. On est allé voir fonctionner cet
ordinateur; c'est très intéressant. Donc, il ne s'agit pas de
cela du tout. Je dis simplement qu'à un moment donné il y a
quatre à six noms qui sortent, comme ici, et un comité de
sélection détermine qui sera choisi parmi ces cinq ou six noms.
Il n'y en a pas seulement un de sorti, il y en a cinq ou six. Je comprends que,
pour le comité de sélection, ce n'est pas toujours le prix ou le
temps que cela prend pour faire les travaux; il y a toutes sortes
d'éléments qui entrent en jeu. (11 h 45)
Le ministre parle de la taille de l'entreprise. Pour un contrat de 120
000 $, ce n'est pas la taille de l'entreprise qui est importante. Ce n'est pas
un très gros contrat, on ne parle pas d'un contrat de 10 000 000 $
où ça prend une certaine expertise. Ici, ce ne sont pas de ces
contrats. Par exemple, pour l'avant-projet sur l'assainissement des eaux, je
suis certain qu'il y a beaucoup de consultants qui sont capables de faire un
tel travail.
Il faut regarder l'autre barème pour arriver au pointage. Tout ce
que je dis, c'est qu'on devrait peut-être, dans le barème du
comité de sélection, ouvrir la porte le plus possible à
ceux qui veulent se lancer dans ce domaine et ne pas les bloquer parce qu'on
travaille surtout dans la pondération, la taille de l'entreprise, le
degré de satisfaction du gouvernement envers l'entrepreneur. C'est un
autre élément qui entre en jeu. Mais pour une personne qui
commence à travailler, on ne peut pas dire qu'on en est satisfait, elle
n'a jamais eu de travail dans sa vie.
Donc, nous sommes pour l'ouverture et la concurrence afin d'obtenir les
meilleurs résultats possible. C'est un peu le sens de ma question. Je ne
demande pas qu'on écrive une lettre au Conseil du trésor pour
qu'il modifie son système, mais je pense plutôt au comité
de sélection.
Le comité de sélection, dans le cas de l'engagement 31 -
on prend cet engagement un peu comme modèle pour les autres, ce sont
à peu près les mêmes questions de principe et de base -
quand il a évalué les cinq soumissions, est-ce qu'il connaissait
le nom des soumissionnaires?
M. Ouellette: Je m'excuse, je n'ai pas compris.
M. Polak: Quand le comité de sélection a
regardé les cinq soumissions - cinq soumissions sont sorties de Rosalie
- est-ce qu'il connaissait le nom des cinq soumissionnaires ou si cela a
été fait de façon anonyme? Est-ce qu'on a
étudié une soumission sans savoir quelle compagnie a
présenté la soumission?
M. Ouellette: On me signale qu'au moment où ce choix est
fait par le jury de sélection il connaît non seulement le nom de
l'entreprise, mais le nom des gens à l'intérieur de l'entreprise
qui serait appelée à réaliser ces travaux. On se
réfère ici à des critères vraiment d'expertise.
Même si ces contrats peuvent paraître modestes, ils sont d'une
importance capitale dans la mise en place d'un système de traitement des
eaux usées. À l'intérieur des avant-projets, on retrouve,
entre autres, l'étude EPIC, qui vise à déterminer la
qualité des réseaux d'égout; c'est un travail très
spécialisé. On fait également la caractérisation
des eaux. Ce sont ces deux données qui vont déterminer et la
qualité et le volume des eaux à être traitées, donc
qui vont déterminer également la méthode de traitement qui
devra être retenue.
Le choix de cette méthode de traitement est vraiment capital,
parce qu'il peut avoir des impacts directs sur le coût des travaux, et,
qui plus est, sur le coût du fonctionnement de ces équipements
subséquemment. C'est un travail extrêmement important qui est fait
à l'intérieur de ces contrats. C'est pourquoi nous visons
à avoir toujours des firmes hautement compétentes parce que de
leurs travaux dépendent tous les travaux de construction et tous les
coûts de fonctionnement subséquents qui sont dévolus aux
municipalitées pour les 20, 30 ou peut-être 50 prochaines
années.
M. Polak: Qu'est-ce qui empêche un membre du comité
de sélection d'approcher un des cinq soumissionnaires pour lui dire:
Écoute, je pense que je peux faire quelque chose pour toi afin que tu
obtiennes le contrat? Je sais que tu as soumissionné là-dessus,
tu représentes une bonne firme, j'aime bien ton travail. Je ne sais pas
si tu es le numéro 1, mais tu as une bonne
chance, il y a peut-être moyen de faire quelque chose. Comment
peut-on se protéger contre une telle hypothèse?
M. Ouellette: M. le Président...
M. Polak: Je comprends très bien qu'on ne peut pas
décider aveuglément non plus parce que le facteur
d'expérience des gens avec qui on travaille, c'est important aussi. Je
comprends ça.
M. Ouellette: Les gouvernements, dans le passé, ont
été l'objet de critiques en tant que patroneux; on se souvient de
cela, que ce soit durant les années trente, quarante, cinquante ou
soixante. Les gouvernements sont sujets à être critiqués
par ceux qui n'obtiennent pas les contrats et qui auraient voulu les avoir.
Pour se mettre complètement à l'abri de ce genre de critique,
notre gouvernement a choisi la méthode du fichier central et de
l'ordinateur pour procéder au choix des firmes.
Ce faisant, bien sûr, il a délégué cette
responsabilité à des fonctionnaires compétents qui sont
à l'emploi du gouvernement. Je pense que, sur le plan de la morale et de
l'éthique, le gouvernement a fait tout à fait son devoir. Mais le
fait de remettre à d'autres le choix de ces firmes n'exclut pas - loin
de là, d'ailleurs - que les gens qui assument maintenant ces
responsabilités soient des gens honnêtes, intègres qui
recherchent l'équité. Nous les plaçons dans une situation
qui nous paraît la meilleure, c'est-à-dire qu'on leur remet les
enveloppes au moment même où siège le comité de
sélection, et ils ont devant eux les documents qui leur permettent de
porter un jugement. Donc, dans la quasi-totalité des cas - je suis
obligé de dire quasi-totalité, parce que remarquez que je n'ai
jamais assisté à cela et je suis obligé de me fier
à ce qu'on me dit - il n'y a pas de contact possible entre les firmes et
les membres du jury de sélection. De toute façon, il faut quand
même faire preuve d'un minimum de confiance à l'endroit des gens
qu'on désigne pour faire ce travail. C'est un travail délicat qui
les place, en principe, dans des situations qui pourraient être
conflictuelles. On fait appel à leur morale et à leur sens de
l'intégrité pour effectuer ce travail mettant ainsi les
gouvernements à l'abri de toute critique qui pourrait surgir à
tort ou à raison.
M. Polak: Maintenant, je comprends quand le ministre dit que,
quand le comité de sélection commence à siéger, il
reçoit ses enveloppes. Cela évite déjà en partie
les problèmes à condition que ce comité de
sélection ne soit pas nommé trop longtemps avant que commence la
séance. Quel est le système là-dedans? Est-ce qu'on a une
banque de gens qui travaillent dans un comité de sélection? On va
dire: Lundi prochain, vous allez siéger à tel endroit, et on vous
donnera vos enveloppes. Comment cela fonctionne-t-il en pratique?
M. Ouellette: Le jury est formé à la suite d'une
décision du sous-ministre qui désigne des gens qui doivent former
ce jury. Je rappelle une chose que j'ai oublié de mentionner tout
à l'heure. Chacun des membres du jury attribue un nombre de points
à la firme qui lui paraît la plus apte à effectuer
convenablement et rapidement les travaux qui font l'objet de ces appels
d'offres. Ce n'est que le cumul du pointage de chacun des membres du jury qui
détermine, finalement, la firme qui sera retenue dans ce contrat. C'est
donc dire qu'une seule personne ne peut prétendre désigner le
choix de la firme. Pour qu'il y ait risque de conflit d'intérêts,
il faudrait qu'il y ait connivence entre l'ensemble des membres du jury et une
firme en particulier. Je vous avoue qu'il n'y a que très peu de place
pour que cela se produise, compte tenu du fait que le jury est
désigné, chaque fois, différemment par le sous-ministre et
que le délai entre la formation du jury et la prise de décision
est toujours très court de façon à éviter qu'il n'y
ait des contacts possibles.
Si vous me le permettiez, M. le Président, j'ai toujours M.
Bordeleau à ma gauche qui connaît très bien le
fonctionnement. Peut-être pourrait-il apporter quelques petites nuances
additionnelles qui éclaireraient davantage les membres de cette
commission.
Le Président (M. Fallu): Ce serait apprécié.
Comme c'est notre première séance d'engagements financiers, il
est bon de se faire rappeler un peu ce qu'est Rosalie et tout le
mécanisme d'attribution des contrats, maintenant.
M. Bordeleau (Michel): Je vais vous parler d'abord de la
sélection des membres de jury. Selon leur expertise, il y a certains
fonctionnaires dans le ministère; on peut également faire appel
à des personnes de l'extérieur du ministère, selon nos
besoins d'expertise. Il y a présélection de membres de jury,
lesquels sont autorisés par le sous-ministre du ministère et
conservés à l'intérieur d'un fichier ou d'une banque pour
utilisation lorsqu'on a besoin de former des jurys. Il y a également un
secrétaire qui est nommé par le sous-ministre et qui assume le
secrétariat, la réception et les demandes au fichier des
fournisseurs pour l'ensemble des besoins du ministère. Il y a formation
de jury dans chacun des cas. Il y a rotation quant aux personnes qui peuvent
être affectées à la formation de chacun des jurys et
à l'affectation de chacun des jurys.
Également, sur chacun des jurys il y a une personne de
l'extérieur de l'unité administrative concernée.
Donc, supposons une étude d'avant-projet. On parle de la
Direction de l'assainissement de l'eau; il peut y avoir deux personnes de
l'assainissement de l'eau et une troisième qui vient de
l'extérieur de cette unité administrative. Donc, il y a beaucoup
d'éléments dans la procédure qui permettent
d'éviter des situations de connivence parce qu'elles ne se proposent pas
elles-mêmes; c'est choisi par quelqu'un d'autre et autorisé par le
sous-ministre dans chaque cas.
Le Président (M. Fallu): Merci. M. le député
d'Iberville, j'imagine que l'engagement 31 vous intéresse au plus haut
point.
M. Beauséjour: Je voudrais savoir quel genre
d'étude d'avant-projet est faite. Est-ce que cela entre dans le cadre de
l'épuration du Richelieu?
M. Ouellette: Ce sont des avant-projets dans le cadre du
programme d'assainissement des eaux qui vise un certain nombre de cours d'eau
et qui s'appliquent à chacune des municipalités
désignées. Comme je le disais tout à l'heure, ces
études d'avant-projets comportent des études EPIC
c'est-à-dire qu'on vérifie la qualité du réseau
d'égout existant pour en déceler les failles et les corriger.
Cela conduit à la réhabilitation du réseau par la suite.
Cela comporte également le calcul du volume d'eau qui sera appelé
à être traité, de même que sa caractérisation.
On précise la nature des éléments polluants qu'on retrouve
dans cette eau et cela fixe nécessairement la méthode de
traitement qui doit s'appliquer aux eaux ainsi caractérisées.
C'est donc l'élément premier de la mise en place du
système d'épuration dans une municipalité. C'est
déterminant, puisque c'est à ce niveau qu'on décide de la
méthode de traitement: est-ce qu'on ira vers le physico-chimique, parce
qu'on y retrouve certains types de polluants, ou est-ce qu'on ira vers les
étangs aérés beaucoup moins coûteux, parce que l'eau
à être traitée n'est que très peu polluée ou
l'est par des éléments organiques seulement? Ce début de
processus est donc très important puisque c'est lui qui fixe les
règles du jeu jusqu'à la fin.
M. Beauséjour: M. le Président, j'imagine que des
protocoles d'entente avec les municipalités viennent après que
ces études ont été faites.
M. Ouellette: De ces études sortent les objectifs de
traitement. C'est à la suite de cela qu'on peut faire une
première évaluation de coûts. C'est donc à cette
étape-là qu'on signe des protocoles d'entente avec les
municipalités pour fins de réalisation des travaux.
M. Beauséjour: Merci.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Papineau, vous avez une question.
M. Assad: Quand l'étude est accordée, est-ce que le
coût est attaché à l'ensemble du projet et que la
municipalité doit en payer une partie?
M. Ouellette: Pour cette partie, le gouvernement paye à
100% le coût des travaux.
M. Assad: Pour l'étude?
M. Ouellette: Pour l'étude. Le coût de
l'étude est en rapport avec le coût total des travaux.
M. Assad: Environ 10%?
M. Ouellette: C'est environ 2% à 3%, je ne le sais pas de
mémoire. C'est infiniment peu important par rapport au coût des
travaux eux-mêmes. C'est peut-être même 1%.
M. Assad: Une dernière question, M. le Président.
Les firmes qui sont engagées, je tiens pour acquis que ce sont toutes
des firmes qui ont de l'expérience dans l'assainissement des eaux.
Depuis combien de temps ces compagnies existent-elles? Dix, quinze ans. Il faut
dire que l'assainissement des eaux connaît un retard. La plupart des
firmes, sinon toutes, viennent du Québec.
M. Ouellette: Oui. Il faut dire que le programme d'assainissement
des eaux a été lancé avec emphase en 1978. C'est donc dire
que les firmes ont développé l'expertise et l'expérience
depuis cette date.
Antérieurement à cette date, il existait au Québec
au-delà - je ne voudrais pas être menteur - de 200
municipalités qui étaient équipées de
systèmes d'assainissement des eaux. Plusieurs d'entre eux étaient
devenus désuets à cause d'un mauvais entretien ou encore de
négligence. Il y avait déjà au Québec une bonne
expertise dans le secteur et cette expertise-là se développe de
façon remarquable depuis 1978. Nous avons au Québec toutes les
firmes compétentes pour répondre aux exigences du programme
d'assainissement des eaux, même accéléré.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 31 est donc
examiné. L'engagement 32, de la même façon. Cela termine
donc l'étude du mois de février.
Au mois de mars, le premier
engagement porte le numéro 43. Mars
M. Polak: Pour le mois de mars, M. le Président, je n'ai
qu'une question générale sur les engagements 43 et 44 qui sont
des contrats de services pour la réalisation d'une étude
d'avant-projet d'assainissement dans différentes municipalités.
Dans le mois de février, on a vu trois de ces contrats; dans le mois de
mars, il y en a deux, pour un total d'environ 511 000 $ déboursés
par le gouvernement pour ces études individuelles de différentes
municipalités.
Étant donné que le gouvernement est le cocontractant et
devient comme propriétaire de ces études d'avant-projet, est-ce
que le ministère a considéré la possibilité
d'engager son propre personnel expert, peut-être une couple
d'ingénieurs - avec 511 000 $, on peut payer des bons salaires - pour
faire de tels travaux? Parce que vous commencez à ramasser les
études de différentes firmes; à un moment donné, le
ministère pourrait devenir un très bon expert en la
matière et peut-être dire: On va former notre propre service et
économiser de l'argent à la fin, ou si cela n'est pas
possible?
M. Ouellette: M. le Président, la formule que
décrit le député a déjà été
retenue au ministère de l'Environnement en début de processus,
mais on a eu tôt fait de se rendre compte qu'il nous aurait fallu engager
une quantité de professionnels, une véritable armée de
professionnels pour continuer dans cette voie. À la demande de
l'entreprise privée en général, le ministère de
l'Environnement a préféré confier à l'entreprise
privée ce genre d'études, ce qui a pour effet de ne pas augmenter
le personnel de la fonction publique. Alors, nous nous limitons, au
ministère de l'Environnement, à maintenir une équipe qui
vérifie les études qui lui sont présentées par les
firmes privées, ce qui permet au sous-ministre, en vertu de l'article
32, d'autoriser les plans et devis qui lui sont soumis à la suite
à ces études.
Le Président (M. Fallu): Les engagements 43 et 44 sont
examinés. L'engagement 45?
M. Polak: Je n'ai pas autre chose.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 45 est de même
nature. Il nous reste donc deux engagements, 46 et 47.
M. Assad: L'engagement 47, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 47, M. le
député de Papineau.
M. Assad: M. le ministre, concernant la Société
québécoise d'aissainissement des eaux, je crois qu'elle a une
publication tous les mois ou tous les trois mois environ?
M. Ouellette: Je m'excuse, M. le député, j'en ai
perdu un petit bout.
M. Assad: La Société québécoise
d'assainissement des eaux a une publication tous les mois ou un peu moins
fréquemment peut-être. C'est un organisme qui n'est pas à
but lucratif. Son rôle - je vois que vous avez une subvention de 27 000 $
- c'est de promouvoir l'assainissement des eaux. Quels sont ses rôles
parce que vous lui avez accordé une subvention assez importante?
M. Ouellette: Dans le cadre du programme d'assainissement des
eaux et du programme de relance qui l'accompagne, évidemment la
Société québécoise d'assainissement des eaux a un
rôle particulier à jouer. Elle s'adresse aux municipalités
leur offrant son expérience, son expertise sur la gestion des projets,
c'est-à-dire sur la gérance de l'ensemble des projets pour aider
les municipalités qui peuvent connaître des
difficultés.
On lui a également confié une partie importante de la
publicité qui doit être faite au niveau du Québec
concernant la qualité des eaux et, en particulier, au sujet du programme
d'assainissement. Le montant dont il est fait mention ici, au point 7 des
documents ou 107 des vôtres, visait à profiter des manifestations
de Québec 84 pour sensibiliser la population. On a donc acquis, sous
forme de prêt, d'Hydro-Québec des disques biologiques qui ont
été utilisés à la Baie James, mais dont
Hydro-Québec n'a pas besoin présentement pour les installer sur
le site de Québec 84. Nous avons confié à la
Société québécoise d'assainissement des eaux le
soin de voir à ce que cela se réalise. Les 27 000 $ qui sont
là couvrent les dépenses de transport, d'implantation et de
location de kiosques de façon à offrir aux visiteurs de
Québec 84 l'occasion de voir fonctionner une des différentes
méthodes d'assainissement des eaux au Québec.
M. Assad: Accordez-vous durant l'année d'autres
subventions à cette société pour, pas
nécessairement de l'annonce, mais...
M. Ouellette: De cette nature, non, puisqu'il n'y a qu'un
Québec 84. Cependant, une partie des budgets gérés par la
Société québécoise d'assainissement des eaux sont
prévues pour la publicité. C'est ainsi que vous voyez circuler
à l'occasion des verres sur lesquels est inscrit: L'eau, c'est le temps
d'en traiter. Cela fait partie d'un programme de publicité qui a
été accordé par le gouvernement du Québec dont une
partie de
la responsabilité revient à la Société
québécoise d'assainissement des eaux et une autre partie au
ministère. Cela vise essentiellement à sensibiliser les
Québécois sur la nécessité de traiter les eaux
usées puisque nous sommes plusieurs années en retard au Canada
dans ce dossier.
Le Président (M. Fallu): Ainsi se terminent nos travaux.
Je déclare d'office les engagements financiers des mois de
février et mars pour le ministère de l'Environnement
vérifiés. Pour les fins du procès-verbal, j'indique
qu'aucune question n'a été laissée en suspens. Nous
suspendons nos travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise de la séance à 14 h 26)
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous continuons nos travaux engagés ce matin à la
commission permanente de l'aménagement et des équipements. Il
s'agit d'étudier à l'instant les engagements financiers des mois
de février et mars du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement. Nous saluons la présence de celui qui, encore pour
quelque temps, est ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement, en
attendant que ce ministère disparaisse.
Y a-t-il quelques remarques préliminaires ou si nous enclenchons
immédiatement, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: II n'y a pas de remarques. Nous pouvons commencer tout
de suite.
Une voix: Immédiatement.
Février
Le Président (M. Fallu): Quelqu'un veut-il appeler un
engagement en particulier? On commence à 63. Engagement 63, M. le
député de Papineau.
M. Assad: M. le ministre, concernant le contrat pour l'achat de
1900 écrans, est-ce que ce sont les quatre qui ont soumissionné
pour ce projet?
M. Marcoux: II y a eu sept soumissions demandées et sept
ont été reçues. On a octroyé le contrat au plus bas
soumissionnaire. Ce que vous avez ici, ce sont les trois autres
soumissionnaires par ordre de prix. En fait, vous avez les quatre plus bas
soumissionnaires ici. On a accordé le contrat au plus bas.
M. Assad: C'est d'accord pour celui-là.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 63 a
été examiné. Le suivant serait lequel?
M. Assad: L'engagement 66, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 66, oui.
M. Assad: M. le ministre, seriez-vous en mesure de nous donner
les détails concernant le supplément pour porter ce montant
à 319 000 $? Il y a un engagement additionnel d'environ 42 300 $.
Pourriez-vous nous donner des détails là-dessus? Il y a un
"supplément pour porter à 319 851,01 $ le coût des travaux
de consolidation du plafond du salon bleu de l'Assemblée nationale,
édifice A, Colline parlementaire." Le montant de l'engagement est de 42
321,01 $.
M. Marcoux: Je n'ai pas cela avec moi. M. Assad:
Pourrais-je vous demander...
M. Marcoux: On pourra vous le faire parvenir. Tout ce que je peux
indiquer, c'est que le contrat pour le plafond du salon bleu, c'était
une oeuvre originale, très spécifique sans possibilité de
prévoir tout ce qui pouvait être fait. Il y a beaucoup
d'imprévu dans ceci puisque, pour sa conservation, on a
étudié durant cinq ou six ans avant de se décider à
faire les travaux. Vous voyez qu'il était difficile de déterminer
comment on allait faire cette réfection. Cela ne me paraît pas
anormal qu'il y ait une croissance des coûts d'à peu près
15% par rapport au contrat initial. On pourrait vous faire parvenir le
détail des 42 321,01 $; il n'y a rien là.
M. Assad: Si je comprends bien, M. le ministre, c'est la
même personne qui fait tous les travaux.
M. Marcoux: C'est le même contrat initial. Ce sont des
suppléments, ce sont des ajouts au contrat initial de Verreault et
Fils.
Le Président (M. Fallu): Désirez-vous recevoir un
supplément d'information?
M. Assad: M. le ministre, vous avez suggéré que
vous pourriez envoyer...
M. Marcoux: Je peux vous faire parvenir les renseignements disant
en quoi consistaient ces 42 000 $ de travaux supplémentaires.
Le Président (M. Fallu): Nous notons au
procès-verbal que le ministre fera parvenir les renseignements
concernant la nature des travaux relatifs à cet engagement.
M. Marcoux: D'accord.
M. Assad: M. le Président, à l'engagement 68, il
s'agit d'un "contrat de services pour la préparation des plans et devis
préliminaires et définitifs, et la surveillance des travaux
d'architecture relatifs à la construction du palais de justice de
Longueuil. Le montant de l'engagement est de 500 000 $." M. le ministre,
pourriez-vous nous donner le coût total de ce projet?
M. Marcoux: Le coût total du palais de justice de
Longueuil, c'est environ 15 000 000 $.
M. Assad: 15 000 000 $.
M. Marcoux: Le nouveau palais de justice de Longueuil, le palais
de justice complètement neuf.
M. Assad: Jusqu'à maintenant, est-ce que le montant de 500
000 $ est le seul qui a été engagé ou si c'est 173 310
$?
M. Marcoux: Actuellement, ce qui est engagé, ce sont les
contrats pour les professionnels. La construction commencera dans environ un
an. Actuellement, c'est la fabrication des plans et devis. Les contrats
d'architecture et d'ingénierie ont été donnés.
M. Polak: M. le Président, concernant l'engagement 68,
j'ai une question additionnelle. J'ai noté que le fournisseur est la
firme Chartrand, Frappier, Brodeur, Tanguay, architectes, Longueuil, qui a
été choisie par un comité de sélection. Ce matin,
quand le ministre de l'Environnement était ici, je lui ai indiqué
que d'habitude on recevait, surtout dans le cas de plusieurs fournisseurs ou
d'un concours public, au moins le nom de quelques autres soumissionnaires afin
de nous permettre de faire des comparaisons. Ici, un comité de
sélection a choisi ce fournisseur. Y a-t-il d'autres fournisseurs?
M. Marcoux: D'autres fournisseurs pour l'engagement 68?
M. Polak: Oui.
M. Marcoux: Concernant l'engagement 68, on a
procédé par appel d'offres dans les journaux de la rive sud au
lieu de passer par le fichier. Comme on souhaitait que ce soient des firmes
professionnelles de la rive sud de Montréal qui obtiennent le contrat et
qu'il y avait suffisamment de firmes admissibles au niveau quatre du fichier,
on a fait un appel d'offres public où on indiquait que toutes les firmes
pouvaient soumettre leur candidature avec le dossier habituel, le curriculum,
qui serait chargé de projet, le niveau d'organisation de la firme. Ce
sont les mêmes critères de sélection que ceux
utilisés, qu'on utilise pour tous les autres, sauf qu'au lieu de prendre
des noms dans le fichier, compte tenu que cela dépassait 100 000 $ et
qu'on voulait qu'il soit attribué dans la région, on a
procédé par appel d'offres dans les journaux. N'importe quelle
firme de la région pouvait poser sa candidature.
M. Polak: On n'a pas besoin d'avoir toute la liste de ceux qui
ont...
M. Marcoux: On peut vous faire parvenir très rapidement la
liste de tous ceux qui ont fait une offre de services.
M. Polak: Aussi, ce matin, on a demandé au ministre de
l'Environnement qu'à l'avenir, quand plus d'un contractant soumissionne,
soit par appel d'offres public ou par un concours, on donne le nom des trois ou
quatre firmes suivantes et le montant pour qu'on puisse comparer.
M. Marcoux: Quand c'est une soumission avec un prix, je le
comprends. Par exemple, s'il y a eu dix ou douze firmes, comme elles ne
soumissionnaient pas sur des prix, mais que c'était une offre de
services, évidemment, cela augmenterait considérablement notre
volume de documents s'il fallait toujours rendre cela public. Pour les autres,
il n'y a pas de problème, c'est au fichier et les firmes en ont
été avisées. Dans ce cas, c'était un appel d'offres
public. C'était le gagnant et le montant n'est pas en jeu.
M. Polak: D'accord. Je comprends que la question de prix n'entre
pas en jeu dans cet engagement. Par contre, qu'on nous donne au moins le nom de
la deuxième et de la troisième firmes qui se sont classées
dans la finale.
M. Marcoux: Justement, ce n'était pas un concours
où elles avaient à présenter une maquette ou autre chose.
Il n'était pas question de finale. C'était un coût. Elles
présentaient leur candidature et toutes les candidatures étaient
évaluées en même temps, selon les critères
habituels: le degré d'organisation de la firme, qui serait chargé
de projet, l'expérience dans le domaine, etc. Je n'ai pas d'objection
à vous transmettre -puisque que vous le demandez, cela vous
intéresse - la liste de toutes les équipes qui ont
présenté un...
M. Polak: Seulement les noms. Le montant de 500 000 $, comment
fut-il déterminé? Comment peut-on savoir si une autre firme
n'aurait pas voulu faire le même travail pour 425 000 $?
M. Marcoux: Il est interdit, vous le savez, au gouvernement de
négocier le prix des contrats. C'est selon le coût
d'évaluation des travaux. Or, comme c'est un projet évalué
à 15 000 000 $, cela correspond, pour l'architecte, à environ 3%
du coût des travaux. Au contraire, l'entreprise privée, elle, peut
négocier, demander à différents professionnels de
négocier. Moi, comme ministre des Travaux publics, je souhaiterais bien
que le Code des professions soit changé pour qu'on puisse, comme cela se
fait dans les autres provinces, aux États-Unis et ailleurs,
négocier le prix des services professionnels, comme certaines
sociétés d'État le font, mais nous devons respecter les
règles gouvernementales. Il n'y a pas de négociation, c'est selon
le coût des travaux ou tant de l'heure.
M. Polak: D'accord. J'aimerais seulement savoir, à 68 -
c'est ma dernière question - qui faisait partie de ce comité de
sélection, le nom des membres du comité de sélection.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): C'est noté au
procès-verbal. Oui, M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le ministre, vous avez indiqué
que cela a été fait par concours...
M. Marcoux: Appel d'offres public dans les journaux.
M. Beauséjour: II y a eu appel d'offres public dans les
journaux; est-ce que cela arrive souvent?
M. Marcoux: Pour des gros projets, on le fait,
c'est-à-dire que, normalement, en bas de 100 000 $ d'honoraires, on
passe par le fichier central des fournisseurs. Mais, au-delà de 100 000
$ d'honoraires dans une discipline, on peut aller au fichier ou en appel
d'offres dans les journaux. Dans ce cas-ci, la raison qui nous a motivés
à procéder par appel d'offres, et à le faire seulement
pour la rive sud, c'est qu'on ne voulait pas que l'ensemble de la région
métropolitaine, que l'ensemble des firmes d'ingénieurs ou
d'architectes puisse se présenter; on voulait réserver cela
à la rive sud.
Le Président (M. Fallu): On voit bien là le souci
d'un ministre régional.
M. Beauséjour: M. le Président, si je prends le no
67, je suppose qu'on est passé par Rosalie?
M. Marcoux: Oui. De mémoire, on est passé par
Rosalie pour les ingénieurs. C'est seulement pour le contrat 68 qu'on
est passé par...
Le Président (M. Fallu): Cela va. L'engagement 68 est donc
réglé?
M. Assad: Oui.
Le Président (M. Fallu): Examiné. Lequel
désirez-vous que nous appelions?
M. Assad: Disons 69, M. le ministre. "Contrat pour travaux de
réaménagement du 2e étage à l'Édifice, 225
rue des Forges, Trois-Rivières, comté de Trois-Rivières.
Contrat: 39 960 $; imprévus et variations: 2 996 $", donc moins de 10%.
Est-ce qu'on tient pour acquis que le contrat va dépasser de 39 960 $ ou
est-ce que vous avez une politique concernant les imprévus et
variations? Est-ce qu'il y a des surplus parfois? Quand vous engagez des
crédits, de quelle façon pouvez-vous établir des
imprévus et des variations en indiquant un chiffre aussi précis
que 2 996 $?
M. Marcoux: Je vais le vérifier, mais, normalement, cela
doit être basé sur les habitudes passées.
M. Assad: Évidemment, quand le contrat est terminé,
il faut qu'il y ait une justification pour un montant additionnel,
c'est-à-dire l'imprévu, dans ce cas, de 2 996 $. Est-ce que vous
avez un barème?
M. Marcoux: Oui, mais dans tous les contrats il y a une clause
"imprévus et variations"; c'est un peu la clause "divers", si vous
voulez, d'un contrat parce que, quand on s'entend avec un propriétaire
pour qu'il fasse des travaux de réaménagement des locaux, des
murs ou des toilettes, etc., il y a des choses très précises
qu'on peut identifier, comme le coût des matériaux, le coût
de la main-d'oeuvre et tout cela mais, il y a souvent, aussi, des choses qu'on
peut prévoir, mais qu'on ne peut pas identifier élément
par élément; cela équivaut à environ tel montant du
coût des travaux. Dans ce cas-ci, il ne m'apparaît y avoir rien de
spécifique.
M. Assad: Selon la nature des travaux, forcément, il y a
des imprévus.
M. Marcoux: Ou un "divers", si vous voulez.
M. Assad: D'accord. Arrive-t-il parfois
que vous ayez des contrats où le plus bas soumissionnaire donne
un prix sans mentionner de variations ou d'imprévus?
M. Marcoux: Oui, cela arrive, mais, dans ces cas, ce n'est pas
par soumissions publiques. Lorsqu'on demande des modifications à un
local dont on est déjà le locataire, la plupart du temps, on fait
exécuter les travaux par le propriétaire lui-même. On sait
que cela nous coûte moins cher et que, souvent, on va l'intégrer
au prix du loyer par la suite; on va l'étaler sur le reste du bail.
C'est comme cela que l'on procède souvent.
Le Président (M. Fallu): Cela va-t-il?
M. Polak: J'ai une question à l'engagement 70: "Contrat
pour la fourniture, l'installation et l'entretien du groupe
électrogène de 35KM à la délégation du
Québec à Port-au-Prince. Fournisseur: Franz A. Siegel,
Port-au-Prince. Montant de l'engagement: 25 834 $."
Je veux juste avoir une explication. Je sais que Port-au-Prince se
trouve à Haïti. Qu'est-ce qu'on y fait? On est en train de fournir
notre propre électricité ou quoi? Ou nos propres
électriciens?
Le Président (M. Fallu): Si M. le député de
Sainte-Anne le permet...
M. Marcoux: Au montant de 25 834 $, c'est probablement un groupe
électrogène qui épargne de l'électricité,
etc. Probablement qu'on a la climatisation ou de la
réfrigération, non?
Le Président (M. Fallu): Non.
M. Marcoux: C'est quoi? Si le président a la
réponse, qu'il ne se gêne pas pour la donner.
Le Président (M. Fallu): Non, je veux bien la donner. Non,
il n'y a pas de climatisation, ni dans les bureaux de la
délégation à Port-au-Prince, ni dans la résidence
de notre délégué. Ce n'est pas un
délégué, d'ailleurs; il y a uniquement une personne qui
séjourne à Port-au-Prince officiellement au nom du Québec.
C'est un chargé d'immigration. 11 arrive qu'à Port-au-Prince une
grande partie de la journée et de la nuit il y a interruption du service
d'électricité. À Port-au-Prince et, notamment, à la
résidence du délégué, il y a une moyenne de quatre
heures d'électricité par jour seulement. Donc, il faut
compenser.
M. Marcoux: Comme j'ai peu voyagé, je n'étais pas
au courant de ces choses très importantes pour le fonctionnement de nos
délégations.
M. Tremblay (Chambly): Cela dénote la grande culture de
notre président qui a beaucoup voyagé. Nous pourrions faire une
suggestion: Peut-être devrions-nous faire le tour des maisons du
Québec partout, nous de la commission; peut-être que ce serait un
mandat que nous pourrions nous donner.
M. Polak: Partout en dehors, mais pas toujours le
président.
M. Tremblay (Chambly): Toujours ensemble; moi, je serais
même prêt à y aller avec vous.
Le Président (M. Fallu): Si vous en faites une proposition
formelle, M. le député de Chambly...
M. Polak: M. le Président, peut-être pourriez-vous
inscrire que, pour le prochain voyage à Port-au-Prince pour l'inspection
du chargé d'immigration, on a des volontaires.
Le Président (M. Fallu): Très certainement, M. le
député de Sainte-Anne; notre secrétaire se fera un plaisir
d'inscrire cela au procès-verbal.
M. Polak: D'accord, cela me répond bien.
Le Président (M. Fallu): Pour 70, cela va? L'engagement
71? L'engagement 72? L'engagement 73? Lequel vous convient-il d'appeler
maintenant, M. le député de Papineau?
M. Assad: 78 et 79 mais je vais lire seulement le premier:
"Renouvellement du contrat pour la location d'un local d'une superficie de
2324,11 mètres carrés situé au 675, rue Saint-Amable,
à Québec et destiné à loger les services du
ministère des Communications". Je vois le montant et celui de
l'engagement qui suit; comment expliquez-vous la différence entre les
coûts au mètre carré?
M. Marcoux: Quel numéro, M. le député?
M. Assad: L'engagement 79.
M. Polak: Pour le bénéfice du député,
il faut lire le libellé avec le nom et les chiffres parce que plus tard,
dans la transcription, cela ne dit rien à personne. Pour quelqu'un de
l'extérieur qui lit cela, cela ne veut rien dire. Il faut le lire. Pour
l'enregistrement, il faut procéder comme cela.
Le Président (M. Fallu): L'expérience
parle de pleine voix.
M. Beauséjour: Bravo pour votre cours! (14 h 45)
M. Marcoux: Je vais vérifier, mais, si je n'ai pas la
réponse aujourd'hui, je vais vous la transmettre plus tard. Ce sont
probablement des espaces à bureaux et, pour le reste, des espaces de
rangement, de garage ou d'entreposage. Au ministère des Communications,
il y a souvent beaucoup de messageries ou des choses du genre. Puisque c'est
à la même adresse, j'ai l'impression que ce sont des prix
séparés, compte tenu de la nature des locaux.
Le Président (M. Fallu): Et de la durée des baux,
l'un étant d'un mois et l'autre de cinq ans.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous inscrivons la
question: Pourquoi, à la même firme ou à la même
adresse, y a-t-il un bail de cinq ans à tel prix et un autre d'un mois
à tel autre prix?
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Voilà! Donc, pour notre
prochaine rencontre.
M. Assad: Et pour la même raison, existe-t-il une table
pour la location d'espace de votre ministère? Y a-t-il un avis de
recherche envoyé chaque fois que vous avez besoin d'espace? Dans ce
cas-là, cela se trouve à Québec, une autre fois cela peut
être à Trois-Rivières.
M. Marcoux: Là, c'est un renouvellement dans le même
local. Il n'y a même pas d'avis de recherche dans un cas semblable
puisque c'est un renouvellement de bail, un renouvellement du contrat pour la
location d'un local. Lorsqu'on cherche un nouveau local, à moins de
procéder par dérogation qui doit être autorisée par
le Conseil du trésor, on y va par avis de recherche.
M. Assad: Tous les renouvellements de baux sont-ils
négociés au mérite? S'il y a des améliorations
locatives de faites, avez-vous un genre de table?
M. Marcoux: Ah oui, il y a une table très précise
qui a été développée il y a déjà
plusieurs années et qui tient compte d'un taux de location de base, plus
les coûts d'exploitation: électricité, taxes
foncières. Il y a des choses qui varient chaque année et il y a
des choses stables. Le taux de location de base reste stable et ce qui peut
varier, c'est la taxe foncière, les coûts de l'énergie,
etc. Là, il y a des coûts ajustables. Alors, la grille de
négociation est la même depuis déjà plusieurs
années. Mais, à ce jour, il y a toujours des décisions de
prises. Par exemple, pour le gros dossier qu'on a eu à Place Ville-Marie
à Montréal où était le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, on a vu - et c'est la première
fois qu'on le faisait à Montréal - qu'il y avait d'excellentes
conjonctures immobilières à Montréal, et on a
décidé l'an dernier d'aller en soumissions publiques pour louer
des locaux pour le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme
et pour le ministère du Commerce extérieur. On a défini
des critères. Il y a eu sept groupes qui ont soumissionné et on
calcule qu'on a économisé un minimum de 1 500 000 $, ce qui
était très intéressant. Au même moment, Air Canada
venait de faire une transaction qui lui avait coûté 10 000 000 $
de plus que les coûts du marché, parce qu'elle avait
négocié directement avec un "chum". Nous sommes allés en
appels d'offres publics et on a économisé
considérablement. Disons qu'on tient compte des conjonctures du
marché. On n'a pas hésité à quitter la Place
Ville-Marie, qui est un endroit excellent, parce qu'on était convaincus
d'obtenir un bien meilleur prix pour des locaux de plus grande qualité
même ailleurs.
Le Président (M. Fallu): Prochain engagement, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Au même engagement 78, on parle du renouvellement
d'un contrat de location et le coût au mètre carré est de
129,80 $. Quelle sorte d'augmentation cela représente-t-il en
comparaison avec le bail qui a été renouvelé?
M. Marcoux: On va vous transmettre l'information.
Le Président (M. FaUu): Est-ce l'engagement 78?
M. Polak: Oui, l'engagement 78.
Le Président (M. Fallu): Donc, variation entre les deux
contrats.
M. Polak: Je voudrais avoir l'augmentation du loyer. À
l'engagement 79, je note, à moins que ce ne soit une erreur, qu'on parle
ici d'un bail d'un mois à compter du 1er février 1974. Est-ce que
cela se peut ou si 1974 devrait être 1984?
M. Marcoux: Cela doit être une erreur, cela doit être
1984.
M. Polak: J'imagine que cela doit être 1984, mais pourquoi
est-ce pour un mois?
M. Marcoux: Comme je vous le dis, c'est peut-être un espace
dont on n'avait pas besoin, parce qu'il a pu y avoir des
réaménagements. Dans la location du nouveau local, on a pu
restreindre l'espace. Vous savez qu'actuellement on profite de tous nos
renouvellements de baux pour diminuer l'espace en location à
Québec; on veut le diminuer de 70 000 mètres carrés en
cinq ans. On a déjà, si ma mémoire est bonne, 15 000
mètres de location de moins à Québec actuellement qu'il y
a deux ans. C'est donc quand on renouvelle des baux qu'on y met fin. Il est
fort possible que, dans ce cas, on ait eu besoin d'un coussin d'un mois...
M. Polak: En tout cas...
M. Marcoux: Mais en vous donnant le bail au complet, l'ancien
comme le nouveau, vous allez avoir la réponse à l'ensemble de ces
questions.
M. Polak: C'est parfait. M. le Président, j'ai une courte
question sur l'engagement 75. Il s'agit du renouvellement d'un bail à
Longueuil pour loger les services du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu. Le fournisseur est le Centre d'achats
Centreville (Longueuil) Inc., Longueuil, comté de Taillon. Le montant de
l'engagement est de 63 741,80 $. On parle ici d'un bail renouvelé d'une
durée de 20 mois à compter du 1er mars 1987. Est-ce que c'est
encore une erreur de frappe?
M. Marcoux: Cela doit être une erreur de formulation, j'ai
l'impression que c'est jusqu'au 1er mars 1987. Vu que c'est à
Longueuil, quand le palais de justice de Longueuil sera construit, on va
regrouper des services, qui sont distribués actuellement dans Longueuil,
à l'édifice Montval qui appartient au gouvernement du
Québec à Longueuil. La durée du bail est de 20 mois;
"à compter" devrait se lire "jusqu'au". Je suis convaincu que c'est cela
quand vous regardez l'engagement.
M. Polak: J'aurais bien voulu accepter l'interprétation
donnée par le ministre, mais je vois que, dans le même engagement,
à "imputation budgétaire", on parle, pour 1987-1988, d'un montant
de 3000 $ et, pour 1987-1988, de 38 000 $. Je commence à avoir peur,
quand je vois le nom de Longueuil car il y aura des élections partielles
lundi. On voulait peut-être rendre les gens très heureux avec un
bail par anticipation ou je ne sais pas quoi. Je n'accuse personne,
savez-vous.
Le Président (M. Fallu): Pourrait-on vous suggérer
de déposer le bail, simplement?
M. Marcoux: Oui, d'accord.
M. Tremblay (Chambly): Le député de Sainte-Anne
s'imagine qu'on fonctionne comme il fonctionnerait.
M. Polak: J'ai quelques questions et j'aimerais avoir des
réponses là-dessus. Peut-être qu'on exerce une option en
renouvelant, je ne sais pas, mais en tout cas.
M. Marcoux: Non, je suis convaincu d'une chose, c'est que c'est
dans le regroupement des locaux de l'aide sociale et de la main-d'oeuvre. On a
renouvelé beaucoup de baux en renégociant pour des
agrandissements ou des ajustements. C'est sûrement dans cette
perspective. On va vous donner le bail, mais après
l'élection.
M. Polak: D'habitude, quand on demandait un document comme cela,
on demandait au ministère une courte explication de quelques paragraphes
qui vient avec le bail. On procède comme cela, oui.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): C'est inscrit au
procès-verbal. Le prochain engagement?
M. Marcoux: Oui.
M. Assad: Engagement 81. "Fichier des fournisseurs. Contrat de
services pour procéder à la programmation, à la
documentation, aux essais, à l'implantation et à la mise en
fonction d'un système informatique pour le Service des achats du
gouvernement. Montant de l'engagement: 36 000 $." Si je comprends bien, le
montant du contrat est simplement pour le logiciel?
M. Marcoux: Non, non. C'est un "contrat de services pour
procéder à la programmation, à la documentation, aux
essais, à l'implantation et à la mise en fonction d'un
système informatique pour le Service des achats du gouvernement"; ce
sont des honoraires professionnels. Ce n'est pas un achat.
M. Assad: II n'y a aucun achat dans ce contrat.
M. Marcoux: Non, ce n'est pas un achat.
M. Assad: Et la durée du contrat?
M. Marcoux: On vous fera parvenir le contrat.
M. Assad: Avez-vous l'intention de mettre tout cela sur
informatique pour l'année prochaine ou avant la fin de
l'année
1984?
M. Marcoux: Je ne le sais pas. En vous transmettant le contrat,
on verra à joindre une note pour dire quand le système va entrer
en fonction. Au Service des achats, il y a déjà beaucoup de
choses qui sont entrées sur l'informatique; c'est probablement pour en
ajouter d'autres, pour développer un autre programme. Ici, c'est pour le
Service des achats.
Le Président (M. Fallu): Une note est laissée au
procès-verbal, à savoir que le contrat sera fourni avec une
courte note explicative.
Le prochain engagement?
M. Polak: 82.
Le Président (M. Fallu): 82. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 82. "Contrat de services pour la
préparation des plans et devis relatifs au projet de
réaménagement de la tour du complexe G. Fournisseur choisi:
Chabot, Gilbert et Associés. Montant de l'engagement: 150 000 $."
M. Tremblay (Chambly): M. le député, vous n'avez
pas lu l'autre nom. Il y a Chabot, Gilbert et...
M. Polak: ...Jarnuszkiewicz. Je savais que vous auriez un
problème pour comprendre ce nom, c'est un nom polonais.
M. Tremblay (Chambly): II ne s'agit pas de le comprendre. Un nom
ne se comprend pas...
M. Polak: Ah bon!
M. Tremblay (Chambly): ...cela se prononce.
M. Polak: Bon! Donc cela se prononce, je l'ai prononcé. M.
le Président, c'est inscrit que le fournisseur a été
"choisi par un comité de sélection." On parle ici du fichier des
fournisseurs. Je présume que le gouvernement est allé au fichier
demander le nom des soumissionnaires et il y en a plus qu'un. J'aimerais savoir
le nom des autres soumissionnaires.
M. Marcoux: Cela va.
M. Polak: Dans ce contrat, j'imagine que la valeur joue un
rôle. Est-ce que c'est un contrat où le prix était un
élément ou si le prix est donné d'avance?
M. Marcoux: On vous le dira, mais, d'après ce que je vois,
le prix ne devait pas être un élément parce que, quand on
parle d'un comité de sélection, c'est, encore là, sur la
base de l'organisation de la firme ou de la compétence des gens à
la firme. On parle d'un contrat de services; donc, c'est un contrat de services
professionnels pour des plans et devis. Je suis convaincu que c'est une
soumission selon les critères habituels. Il n'y avait certainement pas
de prix.
M. Polak: L'élément prix est un des
critères.
M. Marcoux: Non. Ce n'est pas un des critères pour choisir
la firme. Une firme n'a pas à nous dire: Je vous ferai les plans et
devis pour 150 000 $; une autre pour 160 000 $; une autre pour 130 000 $. Cela
ne se fait pas au gouvernement.
M. Polak: Pourquoi pas? Il y a un bureau d'ingénieurs
qui...
M. Marcoux: Je vous l'ai dit tantôt. Le ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement est tenu de respecter le Code des
professions, ce qui fait qu'on ne négocie pas les tarifs des
professionnels de génie, d'architecture.
M. Polak: Mais c'était parce qu'on parlait d'un contrat
différent. Cela, c'est un pourcentage du contrat total. Tout à
l'heure, on parlait du palais de justice à Longueuil. Est-ce que c'est
la même chose ici?
M. Marcoux: C'est la même chose. Le coût des travaux
dans ce cas est estimé à 2 000 000 $ ou 3 000 000 $ et on
prévoit donner 150 000 $ d'honoraires professionnels. C'est sur la
même base.
M. Polak: D'accord. À cet élément, tout ce
que je veux savoir, c'est le nom des membres du comité de
sélection.
M. Marcoux: Le nom des membres du comité de
sélection.
M. Polak: Et le nom des quelques autres soumissionnaires. Vous
n'avez pas besoin de tous les nommer, disons trois ou quatre.
M. Marcoux: Le maximum, c'est cinq.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Sainte-Anne, j'aimerais bien comprendre. Vous demandez le nom ou le nombre des
membres du comité?
M. Polak: Le nom des membres du comité de
sélection.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Le nom des membres du
comité de sélection.
M. Marcoux: Et la liste des autres firmes sorties par le
fichier.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Non pas les
soumissionnaires, mais les autres firmes tirées au hasard par le
fichier.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Alors, on continue.
M. Assad: Engagement 88.
Le Président (M. Fallu): Engagement 88.
M. Assad: "Contrat pour travaux d'aménagement d'un
entrepôt au hangar T-123 Dorval, comté de Jacques-Cartier." La
compagnie, c'est Laduca Construction, Saint-Laurent, comté de
Saint-Laurent. Le montant de l'engagement, 26 624 $. C'est pour loger quels
appareils, M. le ministre?
M. Marcoux: Engagement 88, un instant. On va prendre le
renseignement. Je ne sais pas pour quel ministère on a
réalisé ces travaux. C'est encore dans le fichier des
fournisseurs, ce sont des soumissions sur invitation. Il faudrait savoir pour
quel ministère les travaux ont été faits. On vous
informera, à savoir pour qui était la construction de
l'entrepôt et ce qu'on voulait faire avec cela.
M. Assad: Parfait.
M. Marcoux: Un entrepôt de 24 000 $, cela ne doit pas
être...
M. Assad: D'accord. Une brève question sur l'engagement
89. "Contrat pour travaux de remplacement de tapis et tuile vinyle amiante
à l'édifice administratif Marguerite-Belley, 3950, boulevard
Harvey, Jonquière, comté de Jonquière." Le plus bas
soumissionnaire était Barsetti/Survyl Inc., Charlesbourg, pour 99 900 $.
Est-ce que les autres soumissionnaires comme Couvre-Planchers Janor Inc., pour
102 969 $, étaient de la région de Jonquière? Je me rends
compte que le plus bas soumissionnaire venait de Charlesbourg. Il y a si peu de
différence dans la soumission. Est-ce qu'on ne devrait pas favoriser des
entrepreneurs locaux quand il y a très peu de différence entre
les deux contrats? (15 heures)
M. Marcoux: Cette question a été longuement
examinée au gouvernement à plusieurs reprises. Le choix a
toujours été le même: c'est le plus bas soumissionnaire
quelle que soit sa provenance régionale. Le remplacement de tapis, ce
n'est pas en construction; c'est nécessairement un contrat de
fourniture, donc, c'était par soumissions publiques et on prend le plus
bas soumissionnaire. On n'a jamais trouvé de règles qui nous
permettraient d'administrer facilement l'hypothèse que vous
manifestez.
M. Assad: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'élément 89
a été étudié et vérifié.
M. Polak: Juste une question, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Sur l'élément
89?
M. Polak: Oui, sur l'élément 89. Quand on parle de
soumissions publiques, comment est-ce que ceux qui sont
intéressés à soumissionner sont avisés? Disons que
je demeure à Jonquière et que je suis marchand de tapis et de
tuiles de vinyle. Ce n'est pas trop compliqué ce
métier-là, il y en a plusieurs. Comment est-ce que je sais qu'il
y a un contrat que je pourrais peut-être obtenir à
Jonquière? Est-ce qu'il y a une annonce dans le journal local ou
quoi?
M. Marcoux: II y a nécessairement une annonce dans le
journal local, dans les journaux régionaux. Ordinairement pour des
choses comme celle-là, fournitures de tapis, probablement qu'il y a
aussi eu une annonce dans Constructo ou dans des journaux qui rejoignent les
fournisseurs de l'ensemble du Québec pour faire la concurrence la plus
large possible.
Le Président (M. Fallu): Élément 89
vérifié. Quel numéro voulez-vous appeler, MM. les
députés?
M. Marcoux: Je suis prêt à passer aux Affaires
municipales.
Le Président (M. Fallu): N'oubliez pas que nous sommes
toujours en février. Nous n'avons pas encore entamé mars.
M. Tremblay (Chambly): Selon notre ordre du jour, c'est à
15 heures, pour les Affaires municipales. On a un problème.
Une voix: Pardon?
M. Polak: Aux Affaires municipales, il ne reste pas
jusqu'à 16 heures.
M. Tremblay (Chambly): C'est lui aussi, pour les Affaires
municipales.
M. Polak: II n'est pas disponible jusqu'à 16 heures.
Le Président (M. Fallu): Le ministre nous informe
qu'à 15 h 30...
M. Marcoux: Je vous ai demandé la permission, M. le
Président. J'ai un dossier à présenter au Conseil des
ministres. J'ai demandé au président si je pourrais être
libéré de 15 h 30 à 16 heures pour aller présenter
ce dossier.
M. Tremblay (Chambly): À 16 heures, ce seraient les
projets de loi privés.
Le Président (M. Fallu): À moins que nous ne
continuions les engagements financiers des Affaires municipales à 16
heures.
M. Polak: M. le Président, je voudrais, juste pour le
bénéfice du député de Chambly, dire qu'il faut
toujours rester flexible pour les engagements financiers. Le ministre doit
partir un peu plus tôt, je le comprends. D'autre part, si, pour un
ministère, on dépasse de cinq ou dix minutes, ce n'est pas, non
plus, la fin du monde. Le principe, c'est qu'aussi longtemps que la
matière n'est pas épuisée on continue. C'est juste une
estimation qu'on avait quant à l'heure.
M. Tremblay (Chambly): Je trouve que c'est très bien.
C'est tellement une opération importante.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Le prochain engagement, s'il vous
plaîtî
M. Polak: Quant à moi, il y a juste
l'élément 98, à moins que mon collègue n'ait
quelque chose. À l'élément 98, en février,
"supplément pour porter à 39 461,76 $ le coût des travaux
de gardiennage à l'édifice du 360 rue McGill, Montréal.
Montant de l'engagement: 26 371 $." Je fais un petit calcul ici: le contrat
d'origine était de 13 090 $ et il y a une augmentation de plus de 200%
en valeur; quelle en est la raison?
M. Marcoux: On vous l'enverra pour savoir si c'est un
prolongement dans le temps.
M. Tremblay (Chambly): 6000 $.
Le Président (M. Fallu): La question est posée,
donc, elle est inscrite au procès-verbal.
M. Polak: Quant à moi, cela complète.
Le Président (M. Fallu): Nous terminons février et
nous entreprenons mars. Le premier engagement commence à 102.
M. Tremblay (Chambly): J'aurais une question à 99.
Pourquoi 17 jours, à l'engagement 99? C'est le "renouvellement du
contrat de services pour effectuer l'entretien ménager au palais de
justice de Montréal pour une période de 17 jours. Fournisseur:
Entretien Chevalier Ltée. Montant de l'engagement: 53 882 12 $."
Le Président (M. Fallu): C'est un gros ménage en
quinze jours.
M. Tremblay (Chambly): Quinze jours, ce n'est pas beaucoup pour
effectuer l'entretien ménager.
M. Marcoux: Souvent, il s'agit de la fin d'un contrat, avant que
nous ayons le temps de signer l'autre. Parfois, il y a des délais de
signature et on doit couvrir la période intermédiaire. On
prolonge celui qui était déjà là ou on demande
à celui qui doit rentrer de commencer avant. C'est sûrement une
chose semblable.
M. Tremblay (Chambly): Et ça coûterait 3000 $ par
jour?
M. Marcoux: Le palais de justice de Montréal, c'est
grand.
Le Président (M. Fallu): Nous allons au mois de mars
1984.
Mars
M. Assad: Engagement 103. "Contrat de services pour agir à
titre de président du concours d'architecture du Musée...
M. Polak: On va prendre l'autre avant. M. Assad:
Excusez-moi.
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement, engagement 102.
"Contrat pour l'achat de 14 000 paniers à correspondance et 7600 paires
de supports de panier, pour répondre aux besoins des différents
ministères. Fournisseur: Plastiques S.L. Inc. Montant de l'engagement:
66 544 $."
Quelle était la raison de cette commande soudaine de 14 000
paniers à correspondance? On ne les avait pas; on les remplace; on
commence un nouveau système? Cela m'a frappé quand j'ai vu
cela.
M. Marcoux: Souvent, on fait des commandes comme cela. Cela ne
veut pas dire que tout est livré le même jour. De plus en plus, on
fait ce qu'on appelle des commandes ouvertes. Pour avoir de meilleurs prix, on
fait un appel d'offres pour tant de paniers et cela peut être livrable
sur un an ou un an et demi. L'entrepreneur peut soumissionner à un
meilleur prix parce qu'il sait que c'est une grosse commande. C'est souvent ce
qui arrive.
M. Polak: Je voudrais simplement vérifier - à moins
que la réponse ne soit dans ses notes - sur quelle période la
livraison est prévue.
Le Président (M. Fallu): La question est donc
portée au procès-verbal. Sur quelle période la livraison
est-elle prévue?
Engagement 103, M. le député de Papineau.
M. Assad: Engagement 103. "Contrat de services pour agir à
titre de président du concours d'architecture du Musée d'art
contemporain de Montréal. Fournisseur: Raymond Affleck, architecte.
Montant de l'engagement: 30 000 $." Quels sont les critères pour avoir
choisi cette maison d'architectes?
M. Marcoux: On n'a pas choisi la maison; on a choisi
l'architecte. C'est parce que M. Affleck était l'architecte concepteur
de la Place des Arts. On a pensé que ce serait merveilleux si
l'architecte concepteur de la Place des Arts présidait le jury qui
aurait à choisir l'oeuvre pour la troisième partie de la Place
des Arts, après la Place des Arts centrale et la salle Maisonneuve, le
Musée d'art contemporain de Montréal. Son nom nous a
été suggéré par des architectes, peut-être
même par l'Ordre des architectes; nous étions très heureux
que M. Affleck accepte.
M. Assad: Vous me dites que c'est l'Ordre des architectes qui
a...
M. Marcoux: On a eu des consultations. Je dois vous dire que
c'est une proposition formelle de l'ordre; son nom nous a été
transmis par les architectes.
Le Président (M. Fallu): Cela va? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle relative à
l'engagement 103. C'est peut-être une rumeur - je n'accuse personne -
mais je la mentionne; parfois, il est mieux de mentionner une rumeur pour
l'étouffer avant qu'elle aille plus loin. J'ai entendu dire que le
monsieur en question était intéressé dans la firme qui a
gagné le concours. C'est une rumeur. Est-ce que le ministre pourrait le
vérifier et, si ce n'est pas vrai, nous le dire?
M. Marcoux: Je peux vous donner l'information
immédiatement. Quand M. Affleck a été choisi comme
président du jury en décembre dernier, il n'était pas
membre de la firme qui a obtenu le prix. Ce qui est arrivé entre les
deux - c'est un fait qui est public - c'est que M. Affleck s'est associé
à la firme Jodoin, Lamarre qui a obtenu le prix pour la
réalisation de la salle de l'Orchestre symphonique de Montréal
dans le projet Cadillac-Fairview. Il ne savait pas que la firme dont il
devenait membre avait soumis un projet dans le cadre du concours
d'architecture. Ce sont les faits; je ne peux pas aller plus loin parce que la
cause est devant les tribunaux actuellement, puisque le deuxième
lauréat du concours a contesté le fait que le premier
lauréat obtienne le prix. Vous comprendrez que je ne puisse pas aller
plus loin. Je vous ai donné les faits. Je peux vous assurer que, lorsque
M. Affleck est devenu membre de la société Jodoin, Lamarre, il ne
savait pas que cette société participait à ce
concours.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 103 est donc
examiné.
M. Assad: Engagement 105.
Le Président (M. Fallu): Engagement 105.
M. Assad: "Contrat pour la location d'un local d'une superficie
de 387,7 mètres carrés situé au 770 rue Sherbrooke ouest
à Montréal et destiné à loger les services du
ministère du Commerce extérieur. Le coût au mètre
carré est de 254 $ et la durée du bail est de dix ans à
compter du 1er avril 1984."
Est-ce que c'est le ministère du Commerce extérieur qui a
signé ce bail ou si c'est la nouvelle Société
immobilière du Québec?
M. Marcoux: C'est le ministère des Travaux publics; c'est
le contrat dont je vous parlais tantôt où on est allé en
appels d'offres. Je pense qu'il s'agit d'un agrandissement. C'est l'exemple
dont je vous parlais tantôt. Le ministère du Commerce
extérieur et le ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme étaient à la Place Ville-Marie; on est allé en
appels d'offres au cours de l'été 1983 et c'est la Place
Mercantile qui a présenté la meilleure offre et au meilleur
prix.
M. Assad: Après que le ministère des Travaux
publics eut négocié ce contrat-là, est-ce que vous avez
transféré cela à la Société
immobilière du Québec?
M. Marcoux: À partir du 1er octobre, toutes les
propriétés gouvernementales, moins les édifices A, B et C
du gouvernement...
M. Assad: ...vont être transférées.
M. Marcoux: ...vont être transférées à
la Société immobilière du Québec qui sera
propriétaire de tous les immeubles et qui sera l'héritier
légal de tous les baux. Place
Mercantile n'est pas une propriété, mais une location pour
une période de dix ans.
Le Président (M. Fallu): Prochain engagement? La
secrétaire de la commission sera très heureuse de ce long moment
de silence.
M. Polak: II y a beaucoup de renouvellements de contrats de
location. Je voudrais savoir si le gouvernement envisage la possibilité
de ne pas renouveler certains contrats et de choisir un autre locateur parce
qu'on peut obtenir un meilleur arrangement, comme on le fait dans l'industrie
privée. Je comprends que très souvent la surface demandée
est tellement grande que ce n'est pas toujours facile; on ne peut pas demander
à une petite ville si elle a un grand local pour loger un
ministère. Quand on parle de grandes villes comme Montréal,
Québec, il y a un choix de locaux. On peut dire: M. le locateur, on ne
renouvelle pas le bail avec vous; on va ailleurs parce que cela coûte
moins cher. (15 h 15)
M. Marcoux: Je peux vous dire qu'on examine cela chaque fois. Je
vous ai donné l'exemple tantôt de Place Ville-Marie, où il
aurait été très facile de dire: On prolonge le bail. Mais
on sait bien que Trizec nous demandait une hausse faramineuse de son taux de
base de location et de tout le reste. On a dit: Avec la hausse que cette
compagnie nous demande, on va aller en appels d'offres publics; il y a
tellement d'immeubles à bureaux qui se contruisent à
Montréal qu'on va avoir un prix merveilleux. De fait, on a eu, pour un
édifice neuf d'une plus grande qualité, un prix excellent. On
examine cela chaque fois. Mais on constate ceci: la plupart du temps, c'est
mieux de ne pas réveiller les morts. Lorsque l'on veut simplement
renouveler, en indexant pour les coûts d'exploitation qui augmentent,
etc., ordinairement le taux de base ne varie même pas ou presque. Alors
que, quand vous allez ailleurs, vous agitez tout le monde et vous allez souvent
dans des édifices plus neufs, plus récents, donc votre taux de
base est nécessairement plus élevé. Évidemment, on
cherche autant que possible à ne pas déménager.
Malgré les taux d'intérêt qui ont été
jusqu'à 25%, la moyenne de la hausse des coûts de location dans
les dernières années au ministère des Travaux publics a
été de 4%, 5%, 6% ou 6,5%. Évidemment, il y a seulement le
tiers des baux qui se renouvellent chaque année. Même pour ce
tiers des baux, malgré les hausse de coûts variables comme
l'électricité et le chauffage, etc., cela veut dire qu'on a
négocié à de très bons taux le renouvellement des
baux.
Le Président (M. Fallu): À l'engagement 114, M. le
député de Papineau.
M. Assad: Non, ce n'est pas 114, excusez-moi. Je suis en avance,
je suis rendu à l'engagement 124.
Le Président (M. Fallu): Engagement 124. À
l'engagement 114, il y en a un qui doit se mordre les pouces de ne pas avoir
initiale certains éléments de sa soumission. Engagement 124?
M. Assad: "Renouvellement du... M. Tremblay (Chambly):
Engagement 116.
Le Président (M. Fallu): Engagement 116, M. le
député de Chambly.
M. Tremblay (Chambly): S'il vous plaîti C'est un "contrat
pour travaux de réaménagement du poste de la Sûreté
du Québec au 1135, rue Hôtel de ville, à Saint-Hyacinthe.
Le plus bas soumissionnaire est Guilmaine et Frères Inc. Le montant de
l'engagement est de 27 500 $." Parmi les autres soumissionnaires, on retrouve
24 900 $ pour Harry Saint-Germain Inc.
M. Marcoux: C'est toujours la même chose. Il y a la
soumission et, pour tous les contrats, il y a des ajouts pour des
imprévus. Si le premier n'avait pas soumissionné...
M. Tremblay (Chambly): D'accord.
M. Marcoux: ...si on avait eu une soumission de 24 900 $, il y
aurait eu un ajout de 3600 $ ou de 3700 $.
M. Tremblay (Chambly): D'accord. Alors, la soumission de
Guilmaine et Frères est de 23 860 $ en fait.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Tremblay (Chambly): D'accord.
Le Président (M. Fallu): Engagement 124.
M. Assad: Renouvellement du contrat pour la location d'un local
d'une superficie de 3732 mètres carrés, situé à 505
rue Sherbrooke est, Montréal, et destiné à loger la
Commission des transports du Québec. Le coût au mètre
carré est de 182,98 $ et la durée du bail est de dix ans à
compter du 1er mai 1983. Le fournisseur est Dupuis et Frères Inc." Le
montant pour les dix ans est d'au-delà de 7 000 000 $. 182,98 $, c'est
un peu dispendieux, me semble-t-il. Je serais intéressé de savoir
ce que c'était avec le renouvellement du bail.
M. Marcoux: On va vous obtenir le montant d'avant. Je vais
regarder si je l'ai ici. Je ne sais pas ce qu'il était avant, mais
à 182 $ le mètre carré, ce n'est pas très
cher; on vient d'en passer un, à Place Mercantile, à 250 $ le
mètre carré. Cela comprend 96 $ de taux de base, les travaux
d'aménagement qu'on a demandés étalés sur le
paiement, 12 $; 27 $ pour les taxes estimées et 45 $ pour les frais
d'exploitation. Les frais d'exploitation sont de 45 $, les taxes
estimées sont de 27 $, les travaux d'aménagement sont de 12 $ et
la location de base est de 96 $, mais on peut vous donner l'ancien prix.
Le Président (M. Fallu): La question reste posée au
procès-verbal pour la prochaine rencontre. L'ancien prix de location
pour cette même unité, c'est-à-dire la Commission des
transports du Québec.
M. Polak: J'ai une question additionnelle sur l'engagement
124.
Le Président (M. Fallu): Sur l'engagement 124, oui.
M. Polak: Je note que le bail est renouvelé pour dix ans
à compter du 1er mai 1983. L'engagement porte la date de mars 1984.
Pourquoi fait-on un bail rétroactivement au 1er mai 1983?
M. Marcoux: Durant tout ce temps-là, on a
négocié pour essayer de trouver le meilleur prix et on a
examiné différentes hypothèses. Le précédent
bail finissait le 30 avril 1983 et on a continué à
négocier pour avoir le meilleur prix possible. C'est assez
fréquent.
M. Polak: Ce n'est pas toujours à notre avantage.
M. Marcoux: On continue à payer d'après l'ancien
prix et là, ce qu'il nous faut payer, c'est la différence.
M. Polak: De toute façon, j'aimerais avoir quelques
explications sur cela.
M. Marcoux: Autre chose qui a pu exister aussi, c'est la
Commission des transports. On a envisagé longtemps la possibilité
d'envoyer la Commission des transports ailleurs. Je me souviens, c'est un vieux
dossier. On a pensé l'envoyer dans une école de la Commission des
écoles catholiques de Montréal. On a négocié avec
la Commission des écoles catholiques de Montréal qui voulait nous
vendre à la valeur marchande, alors que le regroupement des commissions
scolaires avait une politique différente; il aurait été
d'accord pour nous le vendre 1 $ comme si c'était un immeuble public. On
a discuté de plusieurs possibilités et c'est probablement cela
qui a retardé la négociation. Je sais qu'on a examiné la
possibilité d'envoyer la Commission des transports ailleurs que dans cet
édifice, mais on n'a pas réussi.
M. Polak: M. le Président, on a déjà
demandé l'augmentation de loyer. Quel pourcentage?
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Bien. Prochain engagement?
M. Polak: Je n'en ai plus, à moins que... M. Assad:
Oui, engagement 133.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Papineau, engagement 133.
M. Assad: "Contrat pour travaux de construction d'une salle
d'ordinateurs à l'édifice no 2, 1601 boulevard Hamel, Duberger,
comté de Vanier. Plus bas soumissionnaire: J.E. Verreault et Fils
Ltée, Québec." Le même qui a eu le contrat auparavant pour
le plafond du salon bleu. De toute façon, les honoraires de
gérance 7200 $; estimation des travaux: 187 800 $. Après cela, on
a: autres soumissionnaires.
M. Marcoux: C'est pour les honoraires de gérance.
M. Assad: Seulement les honoraires. Donc, le montant de 7200 $
était pour des honoraires.
M. Marcoux: Honoraires, c'est cela. C'est 4800 $ de moins que
l'autre plus bas soumissionnaire.
M. Tremblay (Chambly): Cela ne vous a pas
inquiété?
M. Marcoux: Non.
M. Assad: C'est le même qui a fait les travaux très
délicats au salon bleu.
M. Tremblay (Chambly): C'est vrai et il les a bien faits.
Le Président (M. Fallu): Cela va? Ainsi se termine
l'examen des engagements financiers du ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement pour les mois de février et mars 1984, sous
réserve des questions qui sont maintenant inscrites au
procès-verbal et auxquelles le ministre saura donner réponses
dans les meilleurs délais, sinon à notre prochaine rencontre qui
se situera au mois d'août ou au début de septembre. La commission
le déterminera, cette fois, dans les délais et fera
également dans les délais les invitations.
M. Polak: Affaires municipales, encore une couple de minutes.
Le Président (M. Fallu): Nous appelons maintenant les
Affaires municipales. Pour le mois de février, c'est l'engagement 1 dans
le cahier jaune.
Affaires municipales
M. Polak: Avec la permission de mon confrère, nous
travaillons ensemble ici, je viens d'expliquer que le ministre doit partir dans
dix minutes. Dans dix minutes, vous devrez partir?
M. Marcoux: Si possible, pour revenir après.
M. Polak: Oui, si vous voulez. On a tout le temps, car on
travaille jour et nuit.
Le Président (M. Fallu): Nous vous croyons sur parole, M.
le député.
Février
M. Polak: Engagement 1. "Subventions à diverses
municipalités à titre de compensation pour l'effet de
plafonnement de l'impôt foncier sur les fermes ou boisés
situés sur leur territoire, pour l'année 1983. Montant de
l'engagement: 236 110,72 $." Je voudrais simplement savoir s'il s'agit ici d'un
programme où les normes sont établies, si toutes les
municipalités y sont admissibles, et s'il n'y a pas de restrictions ou
d'arbitraire là-dedans.
M. Marcoux: C'est prévu dans la loi. Il n'y a rien de
conditionnel dans cela; c'est prévu dans la loi. En une phrase, cela
s'exprime très bien: Lorsque les propriétés sont
évaluées à plus de 375 $ l'acre, c'est pour la perte de
revenu que constituerait pour les municipalités cette hausse. On sait
que l'agriculteur, même si son taux à l'acre peut être
évalué à plus de 375 $...
M. Saintonge: L'hectare ou l'acre?
M. Marcoux: Pardon?
M. Saintonge: L'hectare ou l'acre?
M. Marcoux: À 375 $ l'hectare, vous avez raison. Pour la
différence, c'est le ministère des Affaires municipales qui
compense la municipalité pour la perte de rentrées fiscales.
Alors, c'est simplement en vertu de la loi. Ce sont des engagements
budgétaires automatiques.
M. Saintonge: Quand on voit le mot "solde" à
côté de Amqui et de Matapédia, dans les notes, cela veut
dire qu'il y a déjà eu des montants versés
antérieurement pour l'année.
M. Marcoux: C'est exactement cela.
M. Saintonge: Cela complète à ce moment tout ce que
la municipalité a à recevoir pour l'année
financière en cours.
Le Président (M. Fallu): Le solde actuellement est de 10%
reporté au début de l'année suivante.
M. Marcoux: Un instant.
M. Polak: L'engagement 6, à moins que mes collègues
n'en aient d'autres. On y va par numéro.
Le Président (M. Fallu): Volontiers, on passe à
l'engagement 6.
M. Saintonge: Pour le solde, on disait quoi? Le président,
M. le député de Groulx, nous mentionnait qu'il y a un solde de
10% qui est gardé pour l'année subséquente?
Le Président (M. Fallu): C'est bien cela. L'ensemble des
compensations sont versées sauf un résidu.
M. Marcoux: On paye 90% avec les prévisions
budgétaires en deux versements durant l'année et 10% lorsqu'on a
les états financiers.
M. Saintonge: Les versements sont fixés à quelle
époque? En deux versements?
M. Marcoux: Soixante jours après la première fois
que l'on reçoit le compte de la municipalité et, ensuite, c'est
vers le 1er octobre pour le deuxième versement et 10% quand on a les
états financiers de la municipalité.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 6?
M. Polak: II y a une question à l'engagement 4, je
pense.
Le Président (M. Fallu): À l'engagement 4.
M. Polak: À l'engagement 6.
Le Président (M. Fallu): L'engagement 6.
M. Polak: "Subvention à la Corporation du village de
Laterrière, comté de Dubuc, à titre d'aide
financière pour fins d'établissement, dans le cadre de la Loi
favorisant le regroupement des municipalités. Montant de l'engagement:
62 100 $."
Je veux simplement savoir s'il s'agit d'un programme
déterminé.
M. Marcoux: Oui.
M. Polak: II n'y a pas moyen de dire: Je vais donner à
cette corporation un peu davantage en comparaison avec d'autres.
M. Marcoux: Non, c'est en vertu de la loi sur les fusions et les
annexions volontaires. C'est un programme d'encouragement aux fusions, qui
n'encourage pas beaucoup de monde à se fusionner, par exemple.
M. Polak: Et le montant est déterminé selon
certains barèmes.
M. Marcoux: Oui.
M. Polak: ...qui sont fixés d'avance.
M. Marcoux: Oui. Tout est normé dans cela.
M. Saintonge: Est-ce dans le cas de l'annexion avec
Chicoutimi?
Le Président (M. Fallu): Tout est fixé dans la loi,
si j'ai bien compris.
M. Marcoux: Je suis convaincu qu'il y a eu à cette
occasion une fusion municipale.
Le Président (M. Fallu): En l'occurrence, c'était
fixé dans la loi, si j'ai souvenance.
M. Marcoux: Non, mais il y a eu deux choses. On peut le
vérifier à nouveau dans ce cas. Je sais qu'à
Laterrière c'était déjà un regroupement de
municipalités. C'est un cas de fusion qu'il y a eu
antérieurement, indépendamment d'une annexion. C'est avant.
M. Saintonge: Ce n'est pas la loi 53. D'accord. C'était
à Laterrière village et paroisse, j'imagine.
M. Marcoux: C'est normé, c'est cela. Probablement. De
mémoire, je me souviens que, quand on en a parlé au Conseil des
ministres, il y avait déjà eu une fusion antérieurement.
"Conformément à la Loi favorisant le regroupement des
municipalités, sanctionnée le 23 décembre 1981, aux normes
et à la programmation approuvées par le Trésor, le
ministère des Affaires municipales est autorisé à verser
une aide financière de 62 100 $ à la Corporation du village
Laterrière, comté de Dubuc, en cinq versements
répartis..." Pour 1983-1984, c'est 12 000 $; 0,03 $ par année par
habitant de la nouvelle municipalité. Ce n'est pas lié à
la loi spéciale sur Laterrière.
M. Saintonge: Lorsqu'on dit l'imputation budgétaire, par
la loi, c'est réparti sur un nombre d'années?
M. Marcoux: C'est cela. Cinq ans. M. Saintonge: Cinq
ans?
M. Marcoux: C'est toutes les municipalités comme cela,
pour tous les cas de fusion.
M. Saintonge: Quand on dit: (5-1), est-ce que c'est la
deuxième année ou quoi, 1983-1984?
M. Marcoux: Non, cela veut dire la première année
d'un engagement de cinq ans.
M. Saintonge: D'accord. 1983-1984. (15 h 30)
M. Marcoux: C'est cela, 1983-1984, c'est la première
année.
M. Saintonge: Parfait.
M. Marcoux: Cela ne contredit pas ce que j'ai dit, mais ce n'est
pas ce que cela veut dire; c'est le programme 5, élément 1.
M. Saintonge: Ah bon!
M. Marcoux: C'est dans notre programmation budgétaire.
M. Saintonge: Où sont-ils rendus?
M. Marcoux: Mais c'est quand même vrai que c'est la
première année sur cinq.
M. Saintonge: Cela avait de l'allure. Avec le montant, j'ai
pensé que c'était cela.
M. Marcoux: Les deux explications sont vraies. Alors, je ne vous
ai pas menti, mais je ne vous ai pas dit la vérité.
M. Saintonge: Vous dites la vérité sans le
savoir.
M. Marcoux: C'est cela. Ah non, peut-être pas sur le
même sujet. Tous les autres, c'est normé. On laisse juste le
patronage à Ottawa, dans le domaine municipal.
M. Saintonge: On ne commencera pas cela.
Le Président (M. Fallu): Alors, est-ce que cela va pour
ces engagements?
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Avons-nous autre chose?
M. Marcoux: Février, adopté.
M. Polak: Je n'ai rien jusqu'à l'engagement 18. Mais si
mon confrère a d'autres...
M. Saintonge: Non, M. le Président. Je n'ai rien
d'autre.
Le Président (M. Fallu): Cela va. L'engagement 18?
M. Polak: M. le Président, si mon confrère trouve
d'autres éléments entre-temps...
M. Saintonge: Oui.
M. Polak: ...on a toujours le droit de revenir en arrière
ici.
Le Président (M. Fallu): Oui. D'ailleurs, M. le
député de Sainte-Anne, je voudrais même vous rappeler
qu'à cette commission nous pouvons, en tout temps, appeler des
engagements déjà vérifiés.
M. Polak: Oui, je le sais. À l'engagement 18:
"Renouvellement du contrat de services pour agir à titre
d'administrateur délégué pour l'exercice de la tutelle de
la Commission municipale du Québec à Bromont et de coordonnateur
de l'équipe de soutien pour la conduite de l'enquête de la
Commission municipale sur l'implantation de l'aéroport de Bromont, pour
une période d'un an. Fournisseur: Jean Buron. Montant de l'engagement:
75 000 $."
Je voudrais savoir depuis combien de temps dure cette enquête. Je
vois que le mandat est renouvelé...
M. Marcoux: Depuis 1981, en tout cas. M. Polak: ...pour
une autre année. M. Marcoux: Le 14 octobre 1981.
M. Polak: Est-ce que, à un moment donné...
M. Marcoux: Est-ce que cela va finir?
M. Polak: ...on ne devrait pas mettre un terme à ceci? Je
veux dire combien: Cela nous coûte-t-il? Avez-vous des renseignements
à nous donner là-dessus?
M. Marcoux: Non, pas pour le moment. M. Polak: C'est une
enquête.
M. Marcoux: C'est une tutelle et quand on considère que
les problèmes sont réglés, la tutelle finit.
M. Polak: Ce n'est pas encore réglé.
M. Marcoux: Non.
M. Polak: Là, il y a 75 000 $.
Combien cela a coûté jusqu'à présent au
ministère des Affaires municipales, grosso modo?
M. Marcoux: Un instant, on va essayer de vous dire cela. En 1981,
il y avait eu un engagement de 86 000 $.
M. Polak: De 86 000 $, oui.
M. Marcoux: En 1983, un engagement de 75 000 $.
M. Polak: Oui.
M. Marcoux: C'est tout, c'est le troisième engagement.
M. Polak: Le troisième. Ce M. Buron ne siège pas
sur une base permanente, j'imagine, comme administrateur. Comment cela marche?
Est-ce qu'il fait des visites de temps en temps à Bromont pour regarder
quelle est la situation? Est-ce qu'on lui demande le temps que cela peut lui
prendre? Quelle est l'idée? Est-ce qu'on siège?
M. Marcoux: Je veux vous donner les critères. Les
honoraires de M. Buron sont de 30 $ l'heure, avec un maximum de 32 heures et
demie par semaine. Les frais de séjour et de déplacement seront
payés conformément à la directive 774 du Conseil du
trésor.
M. Polak: Oui.
M. Marcoux: En conséquence, le montant prévisible
pour honoraires, que la commission pourrait être appelée à
payer à M. Buron d'ici le 31 décembre 1984, sera de 52 000 $. Les
frais de séjour et de déplacement estimés sont de 23 000
$. C'est prévu, mais il faut qu'il le fasse. S'il n'y va pas une
semaine, il n'est pas payé; s'il y va, il est payé.
M. Saintonge: Est-ce le même administrateur
délégué depuis le début de la tutelle?
M. Marcoux: On m'indique que, normalement, surtout pour une
municipalité de cette importance, l'administrateur
délégué se tient là à temps plein. Le
conseil continue d'exister, mais ses actes ne sont pas valides tant que
l'administrateur ne les a pas ratifiés. C'est comme lorsqu'un
hôpital est mis en tutelle, le conseil d'administration continue
d'exister et de délibérer, mais tant que l'administrateur
nommé par le gouvernement n'a pas ratifié les actes, ils sont
réputés non valides.
M. Saintonge: Est-ce que c'est le même administrateur
depuis le début?
M. Marcoux: Oui, le premier. En 1981, c'était M.
Buron.
M. Saintonge: Les critères de choix, est-ce que c'est une
banque de gens qui sont là?
M. Marcoux: En 1981?
M. Saintonge: Oui, pour les nommer.
M. Marcoux: C'est le président de la Commission municipale
du Québec qui les trouve. M. Poiré va vous donner les
caractéristiques biographiques de M. Buron.
M. Poiré (Alphé): En fait, je n'étais pas
à la sélection de M. Buron, mais je peux ajouter une chose: M.
Buron avait une certaine expertise dans le domaine municipal, étant un
ancien trésorier de la ville de Saint-Laurent. Deuxièmement, M.
Buron a été employé à l'ENAP et il s'occupait
particulièrement du secteur municipal. On sait que M. Buron avait fait
des démarches pour diversifier son expérience et retourner dans
le domaine municipal. Si ma mémoire est bonne, il avait offert ses
services à la Commission municipale. C'était un type tout
désigné pour jouer ce rôle.
M. Saintonge: J'ai déjà remarqué que, dans
le cas de tutelle, parfois, on déplace des gens d'assez loin; là,
je vois de Saint-Félix-du-Cap-Rouge, comté de La Peltrie,
à Bromont. Des administrateurs de Montréal ou de la région
de l'Estrie...
M. Marcoux: Mais, souvent, c'est un avantage.
M. Saintonge: ...pourraient faire le même travail.
M. Marcoux: On essaie de prendre les gens les plus
compétents, même si cela coûte un peu plus cher de les faire
déplacer. Je n'étais pas là, mais j'ai lu les journaux et
j'ai vu un peu l'historique. Le dossier de Bromont demandait probablement
quelqu'un d'une très grande compétence.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, je voudrais savoir
combien de temps cela peut durer. Là, le gouvernement paie 75 000 $ par
année - en tout cas, l'engagement est pour ce montant - y inclus les
frais de voyage, admettant que ce monsieur prenne l'autobus pour se rendre
là. Mais, à un moment donné, est-ce que cela devient,
comme on dit en anglais, "a life time job"? Le gars devient tuteur de Bromont
à 75 000 $ par année. C'est pas pire! On serait peut-être
mieux d'abolir la petite ville.
M. Marcoux: Simplement la dette de Bromont, qui faisait
problème, était d'environ 12 000 000 $. Il valait peut-être
la peine de payer 52 000 $ - il y a trois ans, ce n'était pas 52 000 $ -
cette année à quelqu'un pour donner des bons conseils de gestion
au conseil municipal de Bromont afin de rétablir sa situation
financière.
M. Polak: Le tuteur produit-il des rapports là-dessus?
Est-ce que le gouvernement et les ministères savent ce qui se passe?
Est-ce qu'on voit le résultat?
M. Marcoux: La Commission municipale sait ce qui se passe,
analyse les rapports et oriente l'évolution des travaux.
M. Polak: La tutelle sera-t-elle levée à un moment
donné, lorsque le patient sera guéri? Qu'arrive-t-il?
M. Marcoux: Bien oui, quand le patient est guéri, on
enlève la tutelle.
M. Saintonge: Vous n'avez pas d'indication à ce sujet?
M. Marcoux: Pardon?
M. Saintonge: Vous n'avez pas d'indication à ce sujet
aujourd'hui?
M. Marcoux: On sait que cela s'améliore et qu'au niveau de
la situation financière, maintenant, annuelle, cela s'est beaucoup
amélioré. Mais, si le président de la Commission
municipale n'a pas encore recommandé de mettre fin au mandat de M.
Buron, c'est qu'il considère que ce n'est pas encore
complété. Ce n'est pas une chose après laquelle on court
actuellement. Si ma mémoire est bonne, il y a seulement trois tutelles
sur 1600 municipalités au Québec.
Le Président (M. Fallu): En l'occurrence, à propos
de Bromont, il s'agit d'une tutelle partielle et non pas complète de la
municipalité.
M. Marcoux: Ah mon Dieu! Oui, c'est vrai.
Le Président (M. Fallu): À propos de Bromont, il ne
s'agit pas d'une tutelle complète, mais partielle seulement de la
municipalité.
M. Marcoux: Oui. Pour ceux qui lisent les journaux ces temps-ci,
à Bromont aussi, il y a eu un bon débat sur l'avenir de la
Commission de développement économique et des projets qui y
étaient impliqués. Le
commissaire industriel avait des projets très importants pour
Bromont, très coûteux aussi. Des changements d'orientation ont
été pris récemment, ce qui devrait être de nature
à assainir la situation.
Le Président (M. Fallu): MM. les députés,
les engagements financiers du mois de février sont donc
révisés?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Fallu): Alors, nous appelons les
engagements du mois de mars. Est-ce que nous avons suffisamment de temps ou si
reprenons-nous tout à l'heure, au retour?
Mars
M. Marcoux: J'aimerais bien passer ceux de mars tout de suite, si
c'était possible. Cela dépend si vous avez plusieurs sujets
prévus.
M. Polak: M. le Président, on n'a pas beaucoup de
questions concernant les engagements de mars. On pourrait peut-être
terminer, à moins que mon collègue ici...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie, vous avez quelques engagements à appeler?
M. Saintonge: Concernant la subvention à la
Communauté urbaine de Québec pour le schéma
d'aménagement...
Le Président (M. Fallu): Quel numéro, s'il vous
plaît?
M. Saintonge: Numéro 8.
M. Polak: II faut que vous le lisiez pour les fins de
l'enregistrement au journal des Débats.
M. Saintonge: "Subvention à la Communauté urbaine
de Québec pour rendre son schéma d'aménagement conforme
à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme."
M. Marcoux: Oui, c'est une subvention qu'on pourrait qualifier,
jusqu'à un certain point, de discrétionnaire, de 300 000 $ que
nous avons décidé d'accorder à la communauté
urbaine pour qu'elle révise son schéma d'aménagement,
parce qu'elle en avait déjà un, en fonction des articles 5 et 6
de la loi 125.
M. Saintonge: Vous avez dit "une subvention
discrétionnaire". Le montant a été estimé...
M. Marcoux: C'est-à-dire que, selon la politique du
Conseil du trésor pour l'ensemble des subventions aux
municipalités régionales de comté, il était
prévu 100 000 $ de subvention, pour la fabrication du schéma
d'aménagement, aux municipalités ayant au-dessus de 100 000
habitants.
Pour Québec, c'est une communauté urbaine, c'est plus
vaste, etc., on a discuté avec la Communauté urbaine de
Québec et on a offert une subvention de 300 000 $ qui a
été acceptée.
Vendredi dernier, j'annonçais pour Montréal une subvention
de 1 087 000 $ dans la même perspective.
M. Saintonge: Engagement 11. "Subvention à la
municipalité de Mont-Joli, à titre de compensation devant tenir
lieu d'une partie de la somme d'argent qui aurait été
versée à cette ville, en vertu de la section V, chapitre XVIII de
la Loi sur la fiscalité municipale, si l'annexion du territoire
visé à l'article 1 avait été réalisée
au 1er janvier 1980, soit 90 000 $."
M. Marcoux: C'est en vertu de la loi qui a été
adoptée par l'Assemblée nationale en décembre dernier.
Le Président (M. Fallu): C'est pour la fusion d'une partie
de Saint-Jean-Baptiste?
M. Marcoux: C'est cela, c'est-à-dire qu'il y a une
bretelle de faite pour inclure l'hôpital de Mont-Joli et le CLSC dans la
ville de Mont-Joli. Encore là, il y a une compensation qui est
donnée à la municipalité de Saint-Jean-Baptiste. Mais
cette compensation a été faite parce que, durant plusieurs
années, Mont-Joli a eu, on pourrait dire, un déficit fiscal. Le
gouvernement a fait un gain fiscal parce que l'hôpital n'était pas
dans la ville de Mont-Joli et avait donc un taux de taxation beaucoup plus
bas.
Je pourrais tout reprendre, mais le député de
Matapédia qui est ici...
M. Saintonge: II y avait une entente entre les parties
là-dessus. Il y avait un accord, je pense.
M. Marcoux: Oui, c'était dans la loi. Cet engagement donne
simplement suite à la loi adoptée par l'Assemblée
nationale.
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: Rien de plus, rien de moins.
M. Saintonge: En deux volumes.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Matapédia. La loi était suffisamment claire...
M. Saintonge: Et cela a été fait en deux
volets.
Le Président (M. Fallu): C'était à
l'époque la commission de l'animation municipale. Cela va?
M. Polak: On a complété les Affaires municipales
pour le mois de mars, en ce qui nous concerne
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Cela va, M. le Président.
M. Marcoux: Je vais essayer de revenir vers 4 h 15, 4 h 20, soit
dans environ 30 minutes.
Le Président (M. Fallu): Merci, nous apprécions.
Donc, il me faut déclarer les engagements financiers du ministère
des Affaires municipales révisés pour les deux mois.
Il n'y a pas de questions qui sont restées en suspens. Tel que
convenu entre les partis - je dois indiquer cet accord au procès-verbal-
en ce qui a trait aux engagements de l'Aménagement et du
Développement régional, ministère
délégué, ils sont considérés comme
révisés. De la même façon, pour les deux mêmes
mois, les engagements du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche sont révisés.
M. Polak: M. le Président, j'ai quelques questions sur ce
sujet. Je vais les poser au secrétaire qui les inscrira pour qu'on ait
la réponse plus tard.
Le Président (M. Fallu): Concernant le ministère
des Transports?
M. Polak: Oui, et dans tout. Donc, si vous voulez, on pourrait
repasser le cahier des mois de février et mars au complet.
On pourrait peut-être commencer par février.
Février
Le Président (M. Fallu): Nous enregistrons à
l'instant les questions. D'accord.
Conseil exécutif
M. Polak: Donc, au Conseil exécutif, en février,
j'aurais seulement une question. Engagement 23. "Subventions à divers
organismes à titre d'aide financière pour la réalisation
de divers projets dans le cadre du programme expérimental de
création d'emplois communautaires. Montant de l'engagement: 3 118 418
$."
Pour vous mettre au courant, M. le Président, il faut dire
qu'auparavant, lorsque nous avions la commission des engagements financiers, on
avait développé une formule dans le cadre de ce qu'on appelait le
programme PECEC, où l'Opposition prenait quelques exemples, trois ou
quatre échantillons sur la liste attachée et on faisait le suivi.
On demandait: Qu'est-ce qui est arrivé avec la subvention? Combien
d'emplois ont-été créés? (15 h 45)
II y a donc une formule qui existe au Conseil exécutif. Je vais
maintenant vous donner les numéros sur lesquels on pose des questions.
Cela veut dire que, la prochaine fois, on va nous donner la réponse. Au
lieu de faire faire la recherche sur tous ces engagements, ce qui est
impossible, on a convenu de prendre quelques échantillons.
Le Président (M. Fallu): D'accord pour faire un certain
nombre de suivis.
M. Polak: Oui. Vous voyez qu'à l'arrière de cette
liste de subventions il y a des détails. Je prends donc le numéro
d'engagement 1269, c'est le premier. Le nom de la compagnie est Création
David Emanuel Inc. À l'engagement 1303, c'est l'hôtel Chicoutimi.
Excusez-moi, j'en ai sauté un, l'engagement 1295, la Ganterie Fermark
Inc. Pour ces trois seulement, les engagements 1269, 1295 et 1303, on demande
au ministère de faire le suivi et de nous donner la réponse selon
la formule. Il nous a fallu des mois de travail pour déterminer une
formule où on pouvait poser une question sans toucher la
confidentialité du dossier. Il y a, tout de même, des
renseignements de nature confidentielle qu'on ne peut pas toucher. On ne peut
pas dire, par exemple: Cette compagnie serait-elle en faillite si elle n'avait
pas eu de subvention? Donc, pour éviter, justement, des questions de
nature confidentielle, on a développé une formule avec M.
Bérubé à l'époque, qui nous donne ces
renseignements et qui satisfait à la protection de
l'élément confidentialité. Cela complète le Conseil
exécutif pour février. On a terminé le ministère de
l'Environnement.
Loisir, Chasse et Pêche, en février.
Le Président (M. Fallu): Oui. Donc, le Conseil
exécutif...
M. Polak: Oui, cela ira peut-être plus vite comme cela. On
va faire tout le mois de février.
Le Président (M. Fallu): Loisir, Chasse et Pêche
pour février.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: Oui, je continue simplement
dans le cahier. On va le vider complètement. Au ministère
du Loisir, de la Chasse et de ia Pêche pour février, engagement
35, "Subvention à la Corporation du centre communautaire Dégelis,
comté de
Kamouraska-Témiscouata, à titre d'aide financière
pour fins de construction d'un édifice sociorécréatif". Le
montant de l'engagement est de 160 000 $. J'ai noté ici que le
coût du projet est de 855 000 $. Je voudrais savoir qui finance le reste
de cette construction. Y a-t-il une contribution de la part du gouvernement
fédéral? Y a-t-il une contribution de la part de la corporation
même ou d'autres organismes qui financent la différence entre le
coût du projet de 855 000 $ et le montant de la subvention du
gouvernement de 160 000 $?
Le Président (M. Fallu): C'est noté? C'est
bien.
Transports
M. Polak: Cela complète le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche. Ensuite, au ministère des Transports, en
février 1984, j'ai l'engagement 40. "Contrats négociés.
Contrat pour la location d'un appareil Convair pour effectuer le transport de
tout le personnel faisant partie de la mission technique sur la côte est
américaine au cours de la période du 26 février 1984 au 2
mars 1984. Le fournisseur est Quebecair. Le montant de l'engagement est de 25
000 $." Je voudrais avoir quelques détails sur ce que veut dire cette
mission technique. Je vois que cela a duré exactement cinq jours. On a
payé à Quebecair 25 000 $ pour cinq jours à faire quoi
exactement? Un peu de détails là-dessus.
Le Président (M. Fallu): Le détail de la
mission.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Fallu): De l'envolée et du retour,
en quelques paragraphes.
M. Polak: C'est cela, en quelques paragraphes très
sommaires, de quoi s'agissait-il?
Le Président (M. Fallu): Parfait.
M. Polak: À l'engagement 44 au ministère des
Transports, en février encore. "Fichier des fournisseurs. Contrat de
services pour effectuer les travaux d'arpentage, la préparation des
plans et les descriptions techniques... Le fournisseur est M. Laurent
Veronneau. Le montant de l'engagement est de 38 000 $." Je voudrais savoir s'il
y a d'autres soumissionnaires dont le nom est sorti dans le fichier; si oui,
qui? Les montants de leurs soumissions étaient-ils différents de
celui qui a obtenu le contrat?
Le Président (M. Fallu): Bien qu'il s'agisse de services
ici et non pas de...
M. Polak: Oui, il se peut, vu qu'il s'agit de services, que ce
soit toujours le même montant, que ce soit basé sur un taux fixe.
J'aimerais avoir quelques détails là-dessus.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Cela va?
M. Polak: Le secrétaire nous suit-il?
Le Président (M. Fallu): Oui, oui, cela va. Il nous fait
signe que oui.
M. Polak: On a terminé.
Le Président (M. Fallu): On passe donc au mois de
mars.
M. Polak: On passe au mois de mars. Mars
Le Président (M. Fallu): Au Conseil exécutif.
Conseil exécutif
M. Polak: On pourrait dire, M. le Président, que tous les
autres ministères sont complétés pour le mois de
février, quitte à obtenir les réponses aux questions
enregistrées par le secrétaire.
Conseil exécutif, engagement 22. "Subventions à divers
organismes à titre d'aide financière pour la réalisation
de divers projets dans le cadre du programme expérimental de
création d'emplois communautaires. Montant de l'engagement: 2 201 618
$." On réfère au questionnaire comme tout à l'heure et on
prend trois numéros d'engagements, 1326, 1340 et 1342. Dans le
libellé, on parle toujours du nombre d'emplois créés. Je
voudrais savoir s'il s'agit dans tous ces cas-là d'emplois
créés ou d'emplois retenus qui auraient été perdus
autrement. Je crois que cela fait partie du questionnaire.
Le Président (M. Fallu): En plus de la grille d'analyse,
du moins si cela n'en fait pas partie, ajouter cette distinction entre emplois
maintenus ou créés. Y-a-t-il d'autres questions relatives au
Conseil exécutif?
M. Polak: Conseil exécutif, mars 1984, engagement 42.
"Subvention spéciale à la Société d'édition
de la revue Forces à titre de contribution du ministère au
redressement et à la poursuite des objectifs de la revue.
Montant de l'engagement: 25 000 $."
On a vu des subventions de ce même montant de 25 000 $ au
ministère de l'Énergie et des Ressources et à un autre
ministère. Il y a maintenant trois ministères qui fournissent 25
000 $ chacun pour ce redressement, pour un total de 75 000 $. Je voudrais
simplement savoir pourquoi cela n'a pas été coordonné par
un organisme. Pourquoi différents ministères donnent-ils des
subventions? On a, d'ailleurs, posé la même question quand on a
étudié les engagements financiers du ministère de
l'Énergie et des Ressources. On va probablement avoir la réponse
d'une source centrale.
On a vérifié les engagements financiers du
ministère de l'Environnement ce matin. Je n'ai pas de questions
relatives aux engagements financiers du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. Il reste le ministère des Transports.
Le Président (M. Fallu): À partir de l'engagement
63.
Transports
M. Polak: Ministère des Transports, mars 1984, engagement
94. "Subvention à la Ligue de taxis de Montréal Inc.,
représentant le paiement des dépenses nécessaires à
la tenue d'une consultation des propriétaires de taxis sur le programme
de rachat de permis envisagé pour ce territoire. Montant de
l'engagement: 100 100 $."
Ce programme de rachat est maintenant en vigueur. Quel est le montant
total déboursé par le ministère des Transports en relation
avec ce programme de rachat de permis? Ici, il s'agit d'un montant de 100 000
$, mais il y a eu d'autres dépenses auparavant. Quel est le montant
total jusqu'à maintenant?
Le Président (M. Fallu): Auparavant, voulez-vous parler de
l'appui qui a été donné à la Ligue A-11 depuis
quelques années?
M. Polak: Non, seulement en relation avec le programme de rachat
des permis.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que cela inclut ce qui est
maintenant prévu à la suite de l'adoption de la loi à
l'Assemblée nationale?
M. Polak: Oui, c'est cela. Nous avons eu cette loi et c'est
depuis ce temps. Donc, je ne demande pas de détails sur les frais ou le
montant payé au comptable pour faire la vérification des livres.
Je ne parle pas de cela. Le total en relation avec le programme de rachat de
permis seulement. Il se peut que la réponse soit seulement 100 000 $
ici, mais je crois qu'il y a peut-être d'autres montants.
Le Président (M. Fallu): Je pense que, dans le
règlement, il y avait du moins des prêts de consentis pour partir
leur fonds de rachat.
M. Polak: Les Travaux publics de mars ont été
faits. Cela complète, quant à nous, M. le Président, aussi
le mois de mars, toujours sujet aux questions transmises.
Le Président (M. Fallu): Donc, les engagements financiers
des mois de février et mars qui sont de notre juridiction sont tous
examinés sous réserve, évidemment, des questions qui sont
inscrites au procès-verbal et auxquelles on devra répondre
bientôt.
Nous avons terminé la première partie de notre mandat pour
aujourd'hui, c'est-à-dire l'étude des engagements financiers, et
nous suspendons nos travaux pour entreprendre tout à l'heure
l'étude des projets de loi privés.
(Suspension de la séance à 15 h 57)
(Reprise de la séance à 16 h 59)
Le Président (M. Fallu): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux après
sa deuxième suspension aujourd'hui pour compléter son mandat, qui
consiste à faire l'étude en deuxième lecture
c'est-à-dire l'étude du principe et l'étude
détaillée également, de deux projets de loi privés
d'intérêt municipal: l'un présenté par la ville de
Saint-Eustache, le projet de loi 239, le second présenté par la
ville de Val-d'Or, le projet de loi 224.
En l'occurrence, puisqu'il s'agit de l'étude d'un projet de loi,
le ministre des Affaires municipales est pour cette séance, membre de la
commission. M. le ministre, j'ai le plaisir de vous saluer.
J'imagine que nous aurons volontiers l'approbation de tous les membres
de cette commission... Puisqu'il s'agit de projets de loi privés
municipaux, la tradition veut que le ou les députés qui
présentent ces projets de loi soient également membres de cette
commission. Il faut néanmoins faire motion pour que ces remplacements
aient lieu.
M. le secrétaire, voulez-vous nous indiquer de quels
remplacements il s'agit?
M. Saintonge: M. le Président, je dirais qu'en plus des
députés qui présentent des projets de loi, il y a aussi
certaines demandes de substitution.
Le Président (M. Fallu): Nous y agréerons sans
doute avec plaisir. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Remplacements: M. Ciaccia (Mont-Royal) par
M. Polak (Sainte-
Anne); M. O'Gallagher (Robert Baldwin) par M. Marx (D'arcy McGee); M.
Vaillancourt (Orford) par M. Rivest (Jean-Talon).
Le Président (M. Fallu): II nous faut également
ajouter le parrain du projet de loi 224, M. Bordeleau (Abitibi-Est), qui est
membre d'office de la commission.
Étude détaillée du projet de loi
239
M. le maire, j'ai le plaisir de saluer un voisin, M. Guy Bélisle,
maire de la municipalité de Saint-Eustache. L'occasion m'est
donnée de vous accueillir à cette commission. C'est une occasion
à la fois heureuse et malheureuse puisque je dois ici, d'office,
remplacer mon collègue, le député de Deux-Montagnes, M. de
Bellefeuille qui est retenu pour cause de maladie. Celui-ci n'avait d'ailleurs
pu être en Chambre lors de la présentation en première
lecture.
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue et rappeler brièvement
que l'objet principal de ce projet de loi consiste à régulariser
la façon dont la ville de Saint-Eustache prélevait sa taxe d'eau,
depuis 1951. Pour éviter que le ville n'encoure quelque problème
judiciaire que ce soit, l'Assemblée nationale se portera très
certainement volontiers au secours de la ville, M. le maire.
Cette bienvenue étant souhaitée, je demanderais au
ministre de prendre la parole à l'instant.
M. Marcoux: Je voudrais d'abord excuser l'absence de votre
parrain. Je suis convaincu qu'il aurait aimé être avec nous, mais
vous savez sûrement qu'il a subi une intervention chirurgicale, ce qui
explique son absence. Je voudrais vous souhaiter, en mon nom et au nom de mes
collègues, la bienvenue à cette commission parlementaire, M. le
maire de Saint-Eustache, ainsi qu'à vos collaborateurs.
M. Saintonge: M. le Président, au nom de l'Opposition, je
voudrais souhaiter la bienvenue à M. le maire Gilles Bélisle,
à M. Biard, directeur général, et à Me Delorme. Je
veux vous assurer de notre collaboration dans l'étude de votre projet de
loi.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, la parole est
à vous puisque, comme citoyen corporatif, vous vous adressez de plein
droit à l'Assemblée nationale. C'est un droit reconnu par la Loi
de l'Assemblée nationale que tout citoyen peut s'adresser à cette
Assemblée en vue de faire reconnaître des droits anciens ou
nouveaux. La parole est à vous. Si vous voulez d'abord nous
présenter les gens qui vous accompagnent.
M. Bélisle (Guy): M. le Président, M. le ministre,
Mmes et MM. les députés, j'ai le plaisir de vous
présenter, d'une part, M. Ronald Biard, à ma droite, directeur
général de la ville de Saint-Eustache, et Me Michel Delorme,
à ma gauche, le procureur de la ville relativement au projet de loi
239.
Avec vous, nous déplorons l'absence de notre député
du comté de Deux-Montagnes, M. Pierre de Bellefeuille, qui, comme vous
l'avez dit, est retenu pour raison de maladie. C'est lui qui devait parrainer
ce projet de loi. Je profite de l'occasion pour lui souhaiter un prompt
rétablissement et également pour remercier M. Élie Fallu,
président de cette commission, d'avoir accepté de parrainer ce
projet de loi à sa place.
Le projet de loi 239, un projet de loi privé que la ville de
Saint-Eustache présente à cette commission, a pour principal but
de corriger certaines anomalies qui existaient concernant notre
réglementation. Comme vous l'avez mentionné, M. le
Président, cela s'applique particulièrement à la taxation
de l'eau imposée par différents règlements et aussi
à l'autorisation de pouvoir continuer cette forme de taxation pour
l'avenir.
Le projet de loi a pour but de réglementer ou d'obtenir le
pouvoir de réglementer, de prohiber certains établissements dont
les activités causent énormément de préjudice
à notre municipalité, non seulement au niveau administratif mais
aussi au niveau moral, particulièrement en ce qui concerne les salons de
massage, les spectacles érotiques et autres choses de même
nature.
Je tiens également à vous mentionner qu'à la
lecture du projet de loi, nous avons décelé qu'un article avait
été oublié qui devrait s'inscrire au tout début. Il
s'agit du paragraphe 17 de l'article 412 de la Loi sur les cités et
villes, qui se retrouve à peu près intégralement dans
notre projet de loi, mais à une petite modification près. Nous
vous expliquerons d'ailleurs pour quelle raison nous demandons que cet article
fasse désormais partie de la charte modifiée de la ville de
Saint-Eustache.
Sans plus tarder, M. le Président, nous serions prêts
à commencer l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Merci de cette
présentation. J'appelle donc l'article 1. M. le procureur.
M. Delorme (Michel): M. le Président, nous avons ici un
document qui reprend le texte de l'article 1, étant donné que le
texte n'a pas été reproduit dans le projet de loi 239 que vous
avez devant vous, tel que nous l'avions suggéré. Alors, au tout
début, au moment de la transmission de nos documents aux personnes
concernées, j'ai ici un texte
que l'on pourrait distribuer.
Le Président (M. Fallu): Oui, s'il vous plaîti
M. Delorme: Essentiellement, l'article 1 reprend celui qui a
été imprimé dans le texte que vous avez devant vous, en
plus d'une modification au paragraphe 19.1 qui est conforme au texte que nous
avons déjà transmis aux personnes concernées, au cours de
l'automne dernier.
Évidemment, les avis ont déjà été
donnés au moment où on a fait nos publications
générales concernant cet article. Le premier alinéa de cet
article 1 se lirait tel qu'on le retrouve dans le texte que je viens de
distribuer, par le remplacement du paragraphe 19.1 par le suivant. Et le
paragraphe 19.1 prend essentiellement le texte de paragraphe 19.1 de l'article
412 de la Loi sur les cités et villes, sauf que nous avons ajouté
à la fin du sous-paragraphe C les mots "ou de toute personne ou
organisme que celle-ci peut désigner". C'est la seule différence
qui existe entre le paragraphe 19.1 tel qu'il se retrouve dans la Loi sur les
cités et villes, et le paragraphe 19.1 tel que nous en demandons
l'adoption ici devant vous.
En définitive, si nous demandons l'addition de ces mots, c'est
essentiellement pour répondre aux contrats qui sont déjà
intervenus et qui sont en cours actuellement à Saint-Eustache. C'est que
cet article, tel qu'il est prévu dans la Loi sur les cités et
villes, indique la vente au profit de la municipalité. Alors, on dit:
pour interdire au propriétaire ou au gardien de laisser errer des
animaux dans la municipalité et en autoriser l'élimination d'une
manière sommaire ou la mise en enclos public et la vente au profit de la
municipalité ou de toute personne ou organisme que celle-ci peut
désigner.
Aux termes des contrats qui interviennent entre la municipalité
et les personnes qui sont responsables du ramassage des animaux, les animaux,
lorsqu'ils sont vendus, ne sont pas vendus au profit de la municipalité
mais au profit des personnes qui ont un contrat avec la municipalité.
Incidemment, c'est exactement un texte qui s'inscrit dans le sens des pouvoirs
que vous avez déjà accordés à d'autres
municipalités, en 1982; je cite les exemples suivants: Verdun, Vanier,
Kirkland, LaSalle, Repen-tigny et Anjou. Ce sont donc des pouvoirs que vous
avez déjà accordés à d'autres municipalités
en 1982, tel que je viens de l'indiquer, au moins dans le cas de six
municipalités.
Le Président (M. Fallu): Donc, cet article 1 a
déjà été adopté dans la loi 45, si j'ai
bonne mémoire.
M. Delorme: Sauf celui-ci. Ce qu'on a repris, M. le
Président, c'est l'article 4... Le même texte qui avait
été accordé à Verdun, Vanier, Kirkland, LaSalle,
Repentigny et Anjou on l'a modifié pour tenir compte des dispositions du
projet de loi 45, l'article 51 qui avait donné aux municipalités
un pouvoir additionnel dans ce domaine-là mais qui ne reproduit pas
précisément ce qu'on retrouve dans les pouvoirs accordés
aux autres municipalités à savoir de permettre la vente au profit
de personnes autres que la municipalité.
Le Président (M. Fallu): Parfait. M. le ministre.
M. Marcoux: Je voudrais indiquer, en ce qui nous concerne, une
première réaction. C'est que vous avez indiqué
vous-même qu'on a modifié la loi générale en
décembre dans le but d'octroyer des pouvoirs additionnels aux
municipalités en matière de réglementation et de
prohibition des animaux, et que précisément dans ces amendements
apportés en décembre on ne prévoit que la vente au profit
de la municipalité. Je ne serais pas porté à être
d'accord pour accorder dans une loi particulière ce que
l'Assemblée n'a pas jugé bon de donner à l'ensemble des
cités et villes au mois de décembre dernier. Vous dites que dans
les autres municipalités on a accordé les mêmes pouvoirs;
on n'a pas accordé le pouvoir que vous sollicitez en disant que la vente
puisse être faite au profit de d'autres organismes que la
municipalité.
M. Delorme: M. le Président, en réponse à la
question du ministre, non ce qui a été accordé à
Verdun, Vanier, Kirkland, LaSalle, Repentigny et Anjou en 1982, c'est
précisément un texte qui comporte ou de toute personne ou
organisme que celle-ci peut désigner. On demande...
M. Marcoux: Verdun, Vanier, quels endroits encore?
M. Delorme: Verdun, c'est le chapitre 95, Vanier, le chapitre 78,
Kirkland, 74, LaSalle, le chapitre 115, Repentigny, le chapitre 113 et Anjou,
le chapitre 73. C'est exactement la même chose que l'on veut sauf qu'on a
adapté ce texte-là au nouveau texte de la Loi sur les
cités et villes, article...
Le Président (M. Fallu): Qui est particulier à la
ville de Saint-Eustache. M. le maire.
M. Bélisle: M. le Président, si on demande cette
ajout à l'article en question, c'est précisément qu'on a
des cas précis. Or, on a eu ce qu'on appelle un ramassage de
chiens à Saint-Eustache comme ailleurs dans la plupart des
villes. Il y a toutes sortes de choses qui peuvent se produire et qui se sont
effectivement produites. C'est certain que même si le type qui a eu le
contrat doit exterminer les bêtes après un certain temps, il peut
arriver - parce qu'on n'a aucun contrôle - qu'il les vende. On a dit
à ce moment-là il faudrait peut-être arrêter d'avoir
une telle exigence de les exterminer, et après un certain temps lui
permettre de les vendre. (17 h 15)
Sauf qu'on est quand même en présence d'une personne qui
est contractuelle, qui prend des décisions et qui peut engager la ville
hors du contrôle de la ville. Or, il est arrivé que cette personne
ou ces personnes ont ramassé un chien, par exemple, et l'ont
gardé un certain temps. Le propriétaire du chien lui demandant si
effectivement il avait ramassé le chien, cette personne peut lui dire
"oui, mais je l'ai exterminé", alors qu'il ne l'a pas exterminé.
Je vous raconte un fait précis. La personne a changé tout
simplement et c'est son conjoint qui a appelé pour demander s'il n'y
avait pas un chien à vendre, et elle lui a donné les mêmes
caractéristiques que le chien en question à quelques
différences près. Le type a dit: Je peux avoir quelque chose qui
pourrait vous accommoder. Les personnes se rendant à la fourrière
s'aperçoivent tout à coup qu'il s'agit du même chien. Le
type a racheté son propre chien, lequel était censé
être exterminé. Il l'a racheté à un certain prix.
Par la suite, il a pris une action conjointement contre la ville et contre le
ramasseur en question.
Il peut arriver autre chose aussi. Il peut arriver que le type, s'il est
mandataire de la ville, puisse vendre des bêtes de race à de vils
prix à des amis. On n'a aucune expertise dans cela, on n'a aucun moyen
de contrôle. C'est bien sûr qu'on n'est pas pour maintenir un
fonctionnaire municipal dans une fourrière comme cela huit ou dix heures
par jour. Or, on demande tout simplement, par notre modification, de soustraire
la responsabilité de la ville dans de telles ventes qui sont faites par
une personne et où la ville n'a presque pas de contrôle. On se
dit: dans le passé cela a déjà été
accepté. On se demande même si dans l'article actuel, dans la loi
actuelle, tout simplement cela n'aurait pas été oublié. On
sait que la plupart des municipalités agissent comme nous en
dépit de la loi actuelle. Or, ce que nous demandons c'est de le mettre
désormais dans notre charte.
M. Marcoux: Je comprends le point de vue de la ville de
Saint-Eustache. Je ne veux pas signifier que vos arguments ne sont pas
convaincants, mais quand vous dites que six ou sept villes ont
déjà eu ce pouvoir, elles l'ont eu antérieurement à
l'adoption de la loi 45. Or, dans l'étude du projet de loi 45, en
décembre dernier, on a retenu un certain nombre d'idées
générales puisqu'il y avait de plus en plus de
municipalités qui demandaient des pouvoirs par rapport à la
réglementation ou la prohibition des animaux sur leur territoire, mais
on n'a pas retenu l'idée que la vente puisse se faire au profit de
d'autres que la municipalité. Je ne vous dis pas que votre idée
n'est pas pertinente mais je crois qu'il vaut mieux la réexaminer dans
le cadre d'une loi générale. Et comme à chaque
année il y a au niveau des Affaires municipales des projets de loi
omnibus, qu'une loi générale vient juste d'être
adoptée en décembre dernier, et que même si elle vient
juste d'être adoptée, votre municipalité dit: Mon
problème n'est pas réglé, je souhaiterais que ce soit
changé... Je pense qu'il vaut mieux réexaminer la chose dans le
cadre de la loi générale. C'est pourquoi je souhaiterais que vous
retiriez l'article ou que l'article ne soit pas adopté par la
commission.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, j'aimerais simplement
savoir du ministre pourquoi, dans la loi générale, on n'a pas
accordé cet élément du dernier bout de phrase du
paragraphe c, 19.1 actuellement? Est-ce par oubli administratif ou quoi?
M. Marcoux: C'est par choix. Cela avait été...
M. Saintonge: Quel est le fondement exact?
M. Marcoux: Le fondement est que si les municipalités
veulent subventionner des groupes elles peuvent le faire, mais la vente de ces
produits le ministère des Affaires municipales souhaitait qu'elle soit
faite au profit de la municipalité - c'est simplement le motif -
plutôt qu'au profit d'un autre organisme de la municipalité.
M. Saintonge: Est-ce une question d'entente entre la
municipalité et l'autre organisme au sujet de l'administration de ce
problème? Je pense que si on l'a donné...
M. Marcoux: Mais la municipalité a le pouvoir de donner
des subventions. La vente pourrait être faite à votre profit et
que vous subventionniez cet organisme...
M. Saintonge: Mais si on l'a accordé tout de même.
M. le ministre cela a été accordé à un certain
nombre de municipalités et on dit aujourd'hui: On va le
réexaminer dans une loi générale. Avant d'arriver à
la loi générale, cela veut dire que certaines
municipalités ont démontré qu'il y avait un certain
besoin et que la commission et le ministre des Affaires municipales avaient
accepté de donner un tel pouvoir à certaines
municipalités. Dans la loi générale on ne prévoit
pas cela, mais aujourd'hui une autre municipalité arrive et elle dit: La
loi générale c'est cela, mais le pouvoir qu'on a accordé
à certaines municipalités il fait notre affaire à nous et
il réglerait un problème majeur, un problème réel
pour la municipalité. Dans un tel cas, je ne verrais pas pourquoi on ne
pourrait pas dire que la municipalité de Saint-Eustache pourrait
bénéficier d'un pareil pouvoir qu'au minimum 6 autres
municipalités au Québec ont réussi à obtenir en
faisant la preuve qu'elles avaient un besoin de le faire.
M. Marcoux: Ma réaction vient un peu à la suite des
discussions que nous avons eues il y a 15 jours ou 3 semaines, lorsque nous
avons étudié quelques projets de loi privés. Je pense que
l'attitude qu'il faut avoir à l'avenir, c'est que ce qui est un
problème général ou qui peut s'adresser à beaucoup
de municipalités doit être inclus dans la loi
générale, soit le Code municipal ou la Loi sur les cités
et villes, et non dans des amendements en chaîne aux chartes des villes.
Or, la situation que nous étudions peut être
généralisée et je pense que c'est davantage à
travers la loi générale qu'on doit y remédier.
Le Président (M. Fallu): Une question
supplémentaire, M. le maire.
En l'occurrence chez vous c'est un organisme, et ce n'est pas un
organisme bénévole?
M. Bélisle: Non.
Le Président (M. Fallu): Donc, il est payé par la
municipalité pour faire le ramassage. C'est un contrat que la
municipalité accorde avec soumissions publiques?
M. Bélisle: Oui.
Le Président (M. Fallu): II existe plusieurs organismes
qui font de telles soumissions, j'imagine bien?
M. Bélisle: C'est très restreint. En fait on peut
avoir, M. le Président, 10 soumissions, comme on peut en avoir 2 ou 3.
Et les organismes sérieux en la matière sont des organismes qui,
pour la plupart, font déjà le commerce des animaux, en
particulier des chiens dont il est question. Or, étant donné que
nous sommes déjà liés par un engagement contractuel et que
cet engagement contractuel est très directement lié au prix que
nous avons obtenu par soumissions c'est certain que le prix n'aurait pas
été le même si, dans la clause de l'engagement contractuel,
nous n'avions pas mis cette faculté de pouvoir vendre le chien
après un certain délai; et cela va aussi loin que d'annuler
complètement la pension de la bête durant le temps qu'elle a
été à la charge de celui qui l'a ramassée, si elle
n'est pas réclamée. Cela a réellement une incidence
très importante sur le prix du contrat...
M. Marcoux: Est-ce que vous dites que, dans le contrat que vous
avez actuellement, le profit de la vente est à l'entrepreneur?
M. Bélisle: Oui.
M. Marcoux: Donc, à la limite actuellement vous êtes
dans l'illégalité.
M. Bélisle: Oui.
M. Marcoux: Bon, pour simplifier les choses... Je n'ai pas
d'objection de principe; d'autres municipalités l'ont
déjà, on va l'accepter, mais on va l'intégrer dans un
omnibus. Je vous le dis: c'est vraiment la dernière série de
projets de loi privés que nous adoptons comme cela. C'est vraiment
contre ma... À l'avenir, je voudrais donner aux projets de loi
privés...
On va l'accepter, mais à l'automne, on va
généraliser d'autres pouvoirs.
M. Bélisle: On vous remercie bien, M. le ministre. Cela
nous enlèvera une épine du pied.
M. Saintonge: Avec un grand plaisir.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement consiste
à modifier l'article 412 de la Loi sur les cités et villes,
(L.R.Q., chapitre C-19), pour la ville de Saint-Eustache, premièrement
par le remplacement du paragraphe 19.1 par le suivant. Je ne fais pas lecture,
nous l'avons ici devant les yeux.
Nous allons donc adopter l'amendement.
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Fallu): II y a maintenant un
deuxièmement à cet article premier qui reprend substantiellement
l'article 1 du projet de loi imprimé. M. le procureur?
M. Delorme: M. le Président, c'est exactement le
même texte que celui qui se retrouve à l'article 1, qui
était à l'origine dans les textes que nous avons soumis le
paragraphe deuxième. Alors simplement pour une meilleure
compréhension, nous l'avons inclus dans le texte que nous vous
soumettons. Mais c'est exactement ce qui se
retrouve ici.
Le Président (M. Fallu): D'accord.
M. Delorme: C'est un pouvoir qui a été
accordé jusqu'à maintenant en 1983 et même en 1984. On
m'informe ce matin que ce pouvoir a été accordé à
la ville de Granby la semaine dernière ou il y a 15 jours. C'est un
pouvoir qui a été accordé également à
Drummondville, en 1983, de même qu'à LaSalle, Repentigny et Anjou,
en 1982, et, partiellement, à Beauport, en 1983. Cela répond
à un besoin à l'intérieur de la municipalité de
réglementer les systèmes d'alarme. Ce besoin est manifesté
par les rapports que nous ont fournis les services de pompiers et les services
de police de la ville.
Une voix: ...
Le Président (M. Fallu): L'article 1 est donc
adopté tel qu'amendé.
Une voix: Et l'amendement, M. le Président?
Le Président (M. Fallu): L'amendement consistait à
ajouter un premier paragraphe...
Une voix: II y un autre amendement que j'ai ici.
Le Président (M. Fallu): II y a un second amendement,
pardon. Il y aurait une insertion après le paragraphe 23.2. Cet
amendement est proposé par le ministre. Il consiste à...
M. Marcoux: Est-ce que nous avons accordé que... C'est le
même texte que nous avons accordé à d'autres
municipalités. L'article 23.3° se lirait comme suit: "Pour
réglementer l'installation et le fonctionnement des systèmes
d'alarme et exiger un permis à cette fin, aux conditions fixées
par le conseil; pour permettre à la ville de réclamer le
remboursement des frais encourus par elle dans les cas de
défectuosité ou du mauvais fonctionnement de tels
systèmes. "Pour faire des arrangements spéciaux avec les
contribuables intéressés afin de relier leur système
d'alarme à un tableau central installé dans un édifice
municipal et pour autoriser le prélèvement d'une charge
appropriée pour bénéficier de ce service."
Le Président (M. Fallu): Bon, l'amendement consiste,
entendons-nous bien, puisque nous allons le prendre comme amendement et non pas
comme article principal, à insérer un deuxième
alinéa à l'article 1 qui se lirait comme suit: "2° Par
l'insertion, après le paragraphe 23.2°, du suivant, 23.3°...
M. Marcoux: Oui, celui-ci.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté et
je...
M. Saintonge: Si je comprends, l'amendement proposé par le
ministre par rapport au texte de la ville de Saint-Eustache, c'est qu'on change
un mot, c'est-à-dire qu'au lieu de "frais engagés", ce soit des
"frais encourus".
M. Marcoux: C'est cela. Et "montant approprié" à la
place de "charge appropriée". D'accord?
Le Président (M. Fallu): L'article 1 tel
qu'amendé...
M. Marcoux: Cela ne change pas le sens.
M. Delorme: C'est d'ailleurs le texte que nous avions soumis
nous-mêmes à l'origine et qui a été reproduit d'une
autre façon. Alors, nous n'avons évidemment aucune objection.
Le Président (M. Fallu): Aucune objection.
M. Delorme: Le texte tel qu'adopté présentement
était celui que nous avions soumis.
Le Président (M. Fallu): L'article 1 tel qu'amendé
est adopté.
J'appelle l'article 2. M. le procureur.
M. Delorme: M. le Président, j'ai ici un deuxième
texte pour modifier cet article 2, à la suite des discussions que nous
avons eues avec les légistes du ministère des Affaires
municipales et du ministère de la Justice. Je comprends qu'on vous
distribuera un nouvel article 2.
Si on le compare au texte qui a été...
Le Président (M. Fallu): On remplace l'ensemble du
texte...
M. Delorme: ...page 1...
Le Président (M. Fallu): ...par le nouveau.
Réglementation des salons de massage et autres
lieux
M. Delorme: C'est cela, par une partie seulement de ce qui
était à l'origine le deuxième paragraphe de l'article 2.
En définitive, la ville de Saint-Eustache renonce au premier paragraphe
de son article 1, à la
suite de discussions qui ont eu cours avec les légistes des deux
ministères concernés, soit le ministère de la Justice et
le ministère des Affaires municipales et, également, en tenant
compte du fait qu'il ne s'agit pas d'un problème immédiat pour
elle. Cependant, elle demande l'adoption d'une partie du deuxième
paragraphe qui se lirait comme suit, simplement pour réglementer les
clubs, plages ou camps de nudistes.
M. le maire Guy Bélisle va maintenant vous exposer quelles sont
les préoccupations de la ville à ce point de vue et il vous
expliquera que cet article, tel que nous le suggérons maintenant, a un
lien avec l'article 5 du texte que vous avez devant vous et qui concerne la
réglementation des salons de massage. (17 h 30)
M. Bélisle: M. le Président, la raison
première pour laquelle nous demandons d'insérer cet article est,
comme vient de le dire Me Delorme, très directement reliée
à l'article 5 que nous étudierons un peu plus tard. Il s'agit
d'un problème qui, à un moment donné, a été
particulièrement important sur le territoire de notre ville, le
problème des salons de massage. C'est à un point tel que dans un
journal à fort tirage, même à la radio, à une ligne
ouverte, on a baptisé la ville de Saint-Eustache la capitale nationale
des salons de massage. Inutile de vous dire que la fierté de nos
citoyens a en pris un dur coup et que nous nous devons de réagir
fortement à cette espèce de calamité qui s'est
répandue dans la ville.
Heureusement, une surveillance policière très
étroite et une volonté politique absolument formelle ont fait en
sorte que la plupart des salons de massage à Saint-Eustache sont
maintenant fermés - il en reste encore deux - pour des raisons autres
que pour l'activité qui s'y déroulait. C'est-à-dire qu'ils
ont été fermés pour des raisons de prostitution. Nous
avons des jugements dans ces dossiers et le contenu de ceux-ci nous incite
maintenant à appréhender qu'une certaine transformation de
l'appellation, sans nécessairement amener une transformation de
l'activité, pourrait faire que ces salons puissent désormais
échapper à la réglementation municipale.
C'est la raison pour laquelle, après avoir quand même
dépensé un fort montant d'argent... Inutile de vous dire qu'un
corps policier d'une municipalité comme la nôtre dispose de moyens
financiers très limités et qu'il nous a fallu, jusqu'à
présent, dépenser un fort montant d'argent pour monter ces causes
afin de réussir à faire fermer certains salons de massage. Nous
craignons fort que désormais ces salons de massage puissent être
appelés clubs, plages ou camps de nudisme. Déjà dans
certains salons de massage, on annonçait qu'il y avait du nudisme. On
annonçait également que les clients pouvaient
bénéficier de certaines choses directement reliées au
nudisme.
Nous considérons aussi important le fait de pouvoir
réglementer désormais les clubs privés, plages ou camps de
nudisme. Quand on parle de camps de nudisme, cela peut aussi bien être
à l'intérieur qu'à l'extérieur. Nous
considérons que si nous n'avions que le pouvoir de réglementer
les salons de massage, un caprice de la loi pourrait permettre aux exploitants
de continuer pratiquement la même activité, mais sous un autre nom
et apparemment sous une autre vocation, bien que l'activité demeure de
même nature.
Je le fais au nom des citoyens de ma ville. Comme je vous le dis, ce
fut, à un moment donné, une véritable calamité. Je
le fais aussi au nom de l'impossibilité financière de notre part
de pouvoir continuer une surveillance policière comme celle que nous
avons exercée jusqu'à présent, pour finalement essayer de
les faire fermer pour des raisons de prostitution. C'est bien certain que, pour
arriver à gagner une cause dans un cas de prostitution, cela
présume une filière et une surveillance permanente durant un
certain temps. Nous n'avons pas les moyens de continuer. L'adoption de cet
article dans la présente loi, nous permettrait d'avoir une juridiction
additionnelle. Nous ne demandons plus de les prohiber, nous demandons
maintenant de les réglementer.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Vous avez abordé l'ensemble de la question. Il
y a plusieurs articles, l'article 2 et l'article 5. On va les traiter l'un
après l'autre. Notre attitude sera différente selon chaque
partie.
Si on prend l'article 2, alinéa 1, par l'insertion après
le paragraphe 5 du premier alinéa du suivant: "pour réglementer
les spectacles érotiques, les prohiber, les autoriser, en certains lieux
seulement et à certaines conditions". Cela a été
retiré. On se comprend bien.
Le paragraphe 2, vous remplacez 10.1 par un nouveau texte que vous venez
de nous donner. Je regrette, mais notre attitude est la même et pour les
mêmes raisons dont on vous avait fait part déjà, par
l'intermédiaire du député de Deux-Montagnes, soit que ce
pouvoir constituerait un précédent pour les municipalités.
Il vise à réglementer les clubs, plages ou camps de nudisme. Le
service juridique du ministère, comme celui du ministère de la
Justice, s'oppose à l'octroi de ce pouvoir à votre
municipalité.
En effet, on indique que le champ d'application de ce pouvoir risquerait
d'entrer en conflit avec les dispositions du code criminel, qui est de
juridiction fédérale. La ville de Gatineau avait demandé
des pouvoirs semblables en 1983, dans la même
perspective, et à ce moment-là le ministère de la
Justice s'était également opposé pour les mêmes
raisons.
Je sais que vous avez manifesté votre bonne volonté en
présentant un amendement, mais dans notre perspective et dans celle du
ministère de la Justice, on tire de celui-ci les mêmes
conséquences jusqu'à un certain point. Comme c'est vraiment un
projet de nature à toucher au code criminel, s'il devait y avoir des
amendements à un moment donné, nous préférerions
que le gouvernement intervienne par une loi générale.
Le Président (M. Fallu): Me Delorme.
M. Delorme: Pour répondre au ministre, c'est à la
suite des entretiens que nous avons eus avec les représentants et du
ministère des Affaires municipales et du ministère de la Justice
que le texte que nous venons de vous transmettre a été
suggéré par la ville.
En définitive, nous comprenons les préoccupations qui vous
habitent. C'est d'ailleurs pourquoi on a modifié le texte de telle sorte
qu'on ne parle plus de prohibition et qu'enfin, on a éliminé
complètement la deuxième partie pour ne parler maintenant que de
réglementation. Nous croyons que le texte tel que modifié change
substantiellement l'étendue du problème tel qu'il a pu être
considéré par le ministère de la Justice. Nous ne visons
en rien à créer ou à punir une infraction criminelle, ce
qui serait de juridiction fédérale. Notre but est de
réglementer la prévention du crime et, en vertu de la
jurisprudence, nous sommes d'avis que c'est de juridiction purement
provinciale.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: En lisant l'article, c'est difficile de dire si c'est de
juridiction provinciale ou de juridiction fédérale, parce qu'on
ne sait pas ce que vous allez faire. À sa face même, cela peut
bien être de compétence provinciale et de compétence
municipale. Mais le fond de l'affaire c'est de savoir quel genre de
règlement vous voulez adopter. Si c'est un règlement qui dit que
dans les clubs et dans les camps de nudisme, il faut porter des
vêtements, c'est une façon de prohiber. Si c'est une question de
moralité, de forcer des gens à porter des vêtements dans
les camps de nudistes, on pourrait bien se poser la question si c'est du droit
criminel ou si c'est de la réglementation municipale. Au moins, vous
avez dit - et je pense que vous avez raison de le dire - que le nouvel article
10 constitue plus de la réglementation que l'ancien qui prévoit
la prohibition. Donc, c'est déjà un pas en avant. Mais je ne sais
pas si vous avez pris le deuxième pas et si un deuxième pas est
nécessaire.
Le Président (M. Fallu): M. Delorme.
M. Delorme: M. le Président, en réponse à la
question du député, c'est sûr qu'on peut utiliser à
des fins ultra vires n'importe quel pouvoir qui peut être accordé
à une municipalité, mais, à partir du moment où
nous avons un pouvoir accordé dans le sens où on le
suggère, nous continuons à demeurer sujets au contrôle et
à la surveillance des tribunaux. Ce qui, à notre point de vue,
doit primer ici, c'est de savoir si c'est un pouvoir de nature provinciale
plutôt qu'un pouvoir de nature fédérale. Nous
suggérons, nous sommes d'avis que, tel que présenté
maintenant, il s'agit d'un pouvoir qui peut être exercé dans le
cadre de la compétence provinciale.
C'est sûr qu'on demeurera toujours sujets à ce que, si,
comme le député vient de le suggérer, nous adoptions un
règlement qui dirait que le nudisme doit se pratiquer habillé, je
pense qu'aucun tribunal ne mettrait de côté un tel
règlement en disant qu'on prohibe alors qu'on n'a pas le droit de
prohiber.
M. Marx: Oui, mais le problème c'est qu'avec le
contrôle des tribunaux c'est bien théorique, car si vous
poursuivez un salon de massage qui veut se défendre, souvent les gens
n'ont pas l'argent pour aller à la Cour suprême du Canada, quoique
plusieurs villes peuvent se payer le luxe d'y aller. D'ailleurs, vous savez que
souvent des règlements sont appliqués par les villes et que les
gens n'ont pas les moyens de se défendre.
Je pense que c'est assez commun: peut-être pas dans votre ville,
mais dans d'autres villes. En lisant la jurisprudence, on voit souvent cela.
C'est un contrôle exercé par les tribunaux, mais, dans beaucoup de
cas, c'est assez théorique.
Le maire peut-il répondre à ma question, à savoir
quel genre de réglementation vous visez en vertu de l'article 10.1?
J'imagine que vous avez déjà pensé à un genre de
réglementation. Est-ce la salubrité sur les plages? Est-ce le
stationnement près des plages? J'imagine que vous avez une idée
de ce que vous voulez faire.
M. Bélisle: M. le Président, pour répondre
à la question du député de D'Arcy McGee, comme
réglementation précise nous n'avons rien en vue, sauf que nous
voulons empêcher la transformation des lieux - ou réglementer,
à tout le moins, la transformation des lieux - en clubs, plages ou camps
de nudistes.
L'esprit de cet article, c'est que, lorsque quelqu'un est
condamné à fermer un salon, disons un salon de massage,
l'amende
lui pèse très peu au bout des doigts à cause des
profits déjà réalisés. Cette personne n'a pas du
tout l'intention de poursuivre plus haut, pour l'excellente raison que la
publicité faite autour du salon en question éloignera très
très rapidement la clientèle qui ne tient pas
particulièrement à avoir une publicité quant à
elle. (17 h 45)
Ce qui arrive, c'est que le salon, le local ou le commerce devient
immédiatement en vente. La personne condamnée à deux ans
de probation ne peut pas tenir un commerce comme celui-là durant deux
ans, sur un territoire d'une juridiction donnée. De toute façon,
elle peut aller à côté, elle a déjà vendu son
commerce. Et finalement, on s'aperçoit que ce sont pratiquement toujours
les mêmes personnes. Cela change de personnes. On voudrait aussi
empêcher, par notre réglementation, que cela change de nom, sans
changer nécessairement l'activité qui s'y déroule. C'est
bien certain qu'un salon de massage, dans son essence même, ce n'est pas
un lieu de prostitution; un salon de massage doit être un lieu de
santé finalement. Or, loin d'être un lieu de santé, le
genre de salon de massage qui existe, ce n'est pas particulier à
Saint-Eustache, cela existe un peu partout... Ils préfèrent aller
s'installer en banlieue justement parce qu'ils connaissent les moyens
limités des municipalités concernant la surveillance
policière. Ils pourraient venir à bout de nous parce que nous
n'aurions plus les moyens de les surveiller pour détecter la
prostitution; car c'est actuellement le seul moyen mis à notre
disposition pour les faire fermer.
Nous espérons pouvoir obtenir, tout à l'heure, la
juridiction pour réglementer les salons de massage. À ce
moment-là, nous aimerions aussi pouvoir réglementer les clubs,
les plages, les camps de nudistes qui auront les mêmes activités
que les salons de massage. C'est bien sûr que notre réglementation
ne défendra pas ce genre de club, de place ou de camp de nudistes, comme
vous dites; nous n'obligerons pas les gens à s'habiller, mais on
réglementera le genre d'activités qui pourraient s'y
dérouler et qui ne sont pas reliées essentiellement au nudisme ou
aux plages comme telles.
M. Marx: Donnez-moi des exemples d'activités que vous
voulez réglementer?
M. Bélisle: Par exemple, ce genre d'annonces: "Venez
passer une heure avec une jeune..."
M. Marx: Vous ne pouvez pas réglementer cela, s'ils
mettent cela dans la Presse de Montréal.
M. Bélisle: Mais "venez passer une heure avec une jeune
fille nue", bon et puis...
M. Marx: Si c'est dans le Journal de Montréal, qui circule
à Saint-Eustache, vous ne pouvez pas réglementer une telle
annonce.
M. Delorme: À l'extérieur, de toute façon,
cela pourrait être réglementé. Je pense que c'est ce que M.
le maire vise.
M. Marx: S'ils annoncent dans le... Une voix: ...
M. Marx: Je ne sais pas, je ne vois pas comment vous pouvez
réglementer l'annonce que l'on mettra dans une fenêtre, dans une
vitrine dirais-je.
M. Bélisle: Ce n'est pas l'annonce que l'on veut
réglementer, ce n'est pas la publicité que l'on veut
réglementer, c'est l'activité que l'on veut réglementer.
Nous n'empêcherons pas que l'annonce paraisse dans le Journal de
Montréal, comme vous dites, mais on veut réglementer
l'activité et, au fur et à mesure de l'expérience que nous
aurons, nous pourrons parfaire notre règlement pour éviter que la
moralité, particulièrement chez les jeunes... parce que nous
avons quand même une série de jugements: on s'aperçoit
justement que c'est loin d'être sain pour les jeunes actuellement.
M. Marx: Si la publicité prévoit une
activité qui n'est pas illégale, cela finira là; si c'est
illégal, il y a le Code criminel. Mais comment voulez-vous
réglementer la publicité qui prévoit une activité
qui est légale.
M. Delorme: M. le Président, à partir du moment
où nous avons ce pouvoir de réglementer les clubs ou les endroits
où il se pratique du nudisme, dès lors que l'on dira que le
nudisme ne peut se pratiquer qu'en des endroits qui comportent à la fois
des espaces extérieurs et intérieurs de telle superficie,
entourés de tel type de clôture, on se trouvera essentiellement
à réglementer le nudisme, et on est certain qu'on va
empêcher que se pratique le nudisme dans ce qui constitue aujourd'hui des
salons de massage. Vous dire le texte exact qu'on adopterait, je ne le sais
pas, mais je sais qu'essentiellement, ce serait un texte qui ressemblerait
drôlement à ce que je viens de vous dire. Alors, en vertu de la
réglementation du nudisme, on empêcherait que se pratique du
nudisme dans les deuxièmes étages où sont les salons de
massage, hypothétiquement. Ce serait quelque chose du genre.
M. Marx: Si c'est un club de nudisme bona fide. Il y a des gens
qui croient en cela de bonne foi; ils ne sont pas des
prostitués. On va les empêcher de le faire au
deuxième étage d'un édifice? Ce sont des gens bona fide
qui veulent pratiquer le nudisme...
M. Delorme: M. le Président, on empêche les
restaurants à certains endroits, ou les emplacements commerciaux
à certains endroits...
M. Marx: Faites cela par une loi de zonage.
M. Bélisle: Non, on n'a pas le droit. M. Delorme:
On ne peut pas.
M. Bélisle: M. le Président, pour répondre
à la question du député, je pourrais répondre par
une acceptation ou une juridiction qu'ont actuellement certaines
municipalités. On sait, par essence, qu'un salon de massage doit
être en même temps thérapeutique et avoir des effets
bénéfiques pour le corps humain. Or, on sent le besoin de
réglementer les salons de massage parce que ce n'est pas
l'activité principale qui s'y pratique. C'est exactement à partir
de ce même principe qu'on veut désormais avoir la juridiction de
réglementer aussi les clubs, les plages et les camps de nudistes. C'est
exactement pour la même raison, pas pour d'autres raisons. On ne veut pas
empêcher le nudisme, on ne veut pas empêcher l'activité sur
les plages et on ne veut pas défendre non plus la création de
clubs privés. C'est exactement pour la même raison.
Le Président (M. Fallu): Vous jugez être
suffisamment éclairés. Est-ce que quelqu'un d'autre veut
s'exprimer sur ce sujet?
M. Marcoux: J'inviterais la municipalité à retirer
l'amendement, sinon j'inviterais la commission à ne pas adopter cet
amendement 10.1.
M. Marx: C'est le ministre qui dit toujours le dernier mot.
Le Président (M. Fallu): Non. En l'occurrence, c'est la
commission.
M. Marx: Non, cela...
M. Rochefort: C'est parce que le terrain avait été
bien défriché par le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: J'ai dit cela. J'ai constaté. Je n'ai pas...
Le Président (M. Fallu): Nous ne sommes pas à un
endroit de dialogue, mais de débat.
M. Bélisle: M. le Président, M. le ministre, compte
tenu de la connaissance qu'on a de ce dossier, nous préférons
nous en remettre à votre décision plutôt que de retirer
notre article.
M. Marcoux: L'article est rejeté.
Le Président (M. Fallu): Puisque la municipalité a
retiré un certain nombre de paragraphes, nous avions accepté,
à tous égards, de prendre l'amendement comme étant
maintenant le nouvel article 2. Je mets aux voix l'article 2. Est-il
adopté?
M. Marcoux: Rejeté. M. Marx: C'est cela. Le
Président (M. Fallu): II est rejeté.
Une voix: Dites-le. Vous n'êtes pas gêné
d'habitude.
Le Président (M. Fallu): L'article 2 est donc
rejeté.
M. Marx: J'ai entendu le député de...
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 3. Si vous le
permettez, puisqu'il y a trois divisions, nous allons l'appeler alinéa
par alinéa. Donc, l'alinéa 1, l'alinéa 2 et
l'alinéa 3. Nous vous écoutons, M. le procureur, sur
l'alinéa premier.
M. Delorme: M. le Président, j'ai un nouveau texte
à l'article 3 à la suite de certaines modifications.
Le Président (M. Fallu): Pour le premier alinéa
seulement.
M. Delorme: Sur le premier alinéa, non, je ne pense
pas...
M. Marx: ...on commence cet article.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: J'aimerais poser une question parce que le maire a
soulevé le problème des salons de massage.
Le Président (M. Fallu): À l'article 5.
M. Marx: Ou l'autre; les plages et les clubs c'est la même
chose pour moi. Qu'est-ce que le ministre suggère que la ville fasse
dans ces cas? Le maire a soulevé un problème. On a rejeté
l'article qui touche cette réglementation.
M. Marcoux: Je pense que le maire a donné une bonne partie
de la réponse dans
son argumentation. Il a dit que le problème était beaucoup
plus grave il y a quelques années que maintenant, à
Saint-Eustache. Je suppose que les différents moyens qu'il a pris
à ce moment-là étaient, en bonne partie, suffisants pour
atteindre l'objectif de paix sociale ou de paix publique, je ne connais pas les
expressions...
M. Marx: Les deux.
M. Marcoux: ...les deux, en tout cas en bonne partie. Il y a un
argument que je n'ai pas évoqué tantôt. Ce genre de pouvoir
de réglementation des camps, en tout cas de nudisme, etc., s'il devait
être accordé un jour, je pense que c'est dans le cadre d'une loi
générale qu'il faudrait vraiment étudier des balises
à y mettre.
Le Président (M. Fallu): Nous revenons à l'article
3, alinéa premier. L'amendement est suggéré par la
municipalité.
M. Delorme: Je voulais simplement dire que nous avons reproduit
l'article 3 parce qu'il comporte certains amendements par rapport à ce
que vous avez devant vous, à la suite des discussions qu'on a eues avec
les représentants des ministères et des Affaires municipales et
de la Justice. J'ai entre mes mains ce texte-ci qui peut vous être
distribué.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que vous êtes au
courant que du côté du ministre il y a également un
papillon?
M. Delorme: Oui. On est d'accord avec le texte du ministre.
Le Président (M. Fallu): En ce qui a trait à
l'alinéa premier.
M. Delorme: L'alinéa premier. Nous sommes d'accord
avec...
Le Président (M. Fallu): Le nouveau texte.
M. Delorme: ...le nouveau texte tel que suggéré par
le ministre. D'ailleurs, je pense que c'est le texte que nous avions
proposé, qui reproduit en fait ce qui a déjà
été accordé à Drummondville et LaSalle.
Le Président (M. Fallu): Si vous me permettez, je ferai la
lecture de l'amendement: "9°a) Pour prescrire et réglementer la
construction et l'usage de voies pour bicycles ou bicyclettes sur toute rue,
allée ou place publique. "Pour décréter
l'aménagement de voies piétonnières ou des pistes pour
bicycles ou bicyclettes dans toute rue, ruelle ou place publique ou tout autre
endroit sur lequel la ville possède des droits ou des servitudes et en
régler la construction et l'usage et permettre au préposé
de la ville de voir à l'application de ce règlement." Ce texte
vous convient?
M. Delorme: Oui, oui.
Le Président (M. Fallu): Je le mets aux voix. L'amendement
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'alinéa second.
M. Delorme: L'alinéa second comporte des modifications.
J'ai donc le texte ici devant moi. Je reproduis le texte de l'article 3 au
complet.
M. Marcoux: On est rendu au paragraphe 2?
Le Président (M. Fallu): Au deuxième paragraphe,
vous avez une façon explicite-On me souligne, effectivement, qu'à
9°a) au début du deuxième paragraphe, il y a une faute de
frappe: il faut biffer le "s" à "des", parce qu'il s'agit de pistes pour
bicycles ou bicyclettes. La version anglaise, je ne l'ai pas sous les mains
pour le moment.
M. le procureur, vous nous proposez... À l'alinéa 2 est-ce
qu'il y a des amendements?
M. Delorme: Oui.
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Delorme: Oui. Nous suggérons, à la suite des
discussions que nous avons eues, de retirer la cinquième,
quatrième et troisième lignes de la fin, les mots "ou dans le cas
de véhicules routiers de six roues ou plus ou de plus de 9072 kilos des
frais de touage qui ne doivent pas excéder 200 $." De sorte que le texte
devrait se lire: "des frais de touage qui ne doivent pas excéder 50 $ et
les frais de remisage qui ne doivent pas excéder un loyer basé
sur les taux courants du garage intéressé pour le remisage
des"... nous suggérons "véhicules" plutôt qu'"automobiles",
ce qui nous semble plus conséquent avec ce qui
précède.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: II s'agit d'un pouvoir - On est au paragraphe 10,
c'est cela? particulier qui permettrait à la ville de facturer des frais
de touage au montant de 50 $ ou, dans le cas des véhicules routiers de
six roues ou plus, pouvant aller jusqu'à 200$. Il s'agirait d'un
précédent et sur cette base il n'y aurait pas lieu d'accorder
un tel pouvoir. Par ailleurs, on a modifié la loi
générale, en décembre dernier, dans le but
précisément de majorer à 30 $ les frais de touage,
à la suite de plusieurs demandes en ce sens qui avaient
été faites lors de projets de loi privés par des
municipalités dans le passé. Comme l'Assemblée nationale
vient de modifier les taux très récemment, je propose que cet
article soit retiré ou qu'il ne soit pas adopté. Je peux dire
que, même si nous venons d'adopter ce texte récemment à
l'Assemblée nationale, dans le projet de loi omnibus d'automne nous
allons augmenter ces taux, parce qu'il m'apparaît qu'à 30 $...
Mais comme l'Assemblée vient de le faire, je pense qu'il vaut mieux le
faire pour l'ensemble des municipalités dès l'automne prochain.
(18 heures)
M. Delorme: M. le Président, dans l'amendement tel que
nous le suggérons, nous proposons de ne conserver finalement que
l'augmentation de 30 $ à 50 $ des frais de touage. Cette demande que
vous fait la ville de Saint-Eustache est essentiellement basée sur des
faits. M. Ronald Biard a un rapport qui peut vous indiquer dans quelle
situation se trouve la ville au moment où elle doit procéder au
remisage de véhicules sur la base actuellement prévue dans la Loi
sur les cités et villes, à savoir un taux de 30 $. On se retrouve
devant la situation - M. Biard sera en mesure de vous donner des chiffres
précis - où c'est le fonds général de la ville,
donc l'ensemble des contribuables, qui doit supporter le fait qu'il y ait des
personnes qui se trouvent en contravention des règlements municipaux
concernant le stationnement. M. Biard.
M. Marcoux: On le sait, on a vos données. Mais comme
l'Assemblée vient à peine de modifier la loi en décembre
dernier et que je désire la modifier à nouveau d'ici la fin de
l'année, dans le cadre de projet de loi omnibus général,
et que cela s'applique à l'ensemble des municipalités, je
préfère attendre ce moment-là. Je sais bien que 30 $, ce
n'est pas beaucoup. On le fera pour l'ensemble des municipalités.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que l'engagement que vous
prenez vaut non seulement pour le touage mais également pour le
remisage?
M. Marcoux: En tout cas, certainement pour le touage, puisque, de
toute façon, c'est l'amendement qu'on propose. Pour le remisage...
Le Président (M. Fallu): II est 18 heures.
M. Marcoux: ...on va l'examiner en même temps.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que nous suspendons pour reprendre à
20 heures ou si je peux faire une intervention et la reprendre à la
reprise des travaux?
M. Marcoux: On reprendra à 20 heures.
Le Président (M. Fallu): À 20 heures. Vous aurez la
parole d'entrée. La commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise de la séance à 20 h 18)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre! La commission
de l'aménagement et des équipements reprend à l'instant
ses travaux, momentanément suspendus pour le dîner. Nous sommes
toujours à l'étude du projet de loi privé 239, Loi
concernant la ville de Saint-Eustache. Nous avions adopté l'article 1.
Nous avons rejeté l'article 2. Nous sommes à l'article 3. Nous
avons déjà adopté le premier alinéa. Le
débat se poursuivait sur le second. M. le député de
Laprairie avait demandé la parole.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. C'était
simplement une question de me rafraîchir la mémoire sur ce dont on
parlait. Ce que je voulais mentionner, c'était la question des amendes
ne devant pas excéder 50 $. Le ministre mentionne que,
éventuellement, dans un projet de loi omnibus, il pourra tenter de
régler cette situation.
Je voudrais rappeler le fait... Je me souviens que dans les cas de
certains projets de loi privés, il y a plus d'un an, entre autres
Saint-Léonard, Longueuil, on a discuté de ce problème,
où les municipalités sont aux prises avec un problème au
sujet des frais de touage à 30 $. Dans plusieurs cas, les statistiques
que M. Biard pouvait nous proposer, le ministre a dit qu'il les connaissait.
Finalement, c'est évident, cela a été
démontré en commission parlementaire, au cours des 15 ou 18
derniers mois, que les frais de touage, c'est toujours plus que 30 $. Je me
souviens pertinemment que Longueuil et Saint-Léonard ont
démontré que, dans un tel cas, la municipalité
fonctionnait à perte, que ni plus ni moins les frais de touage
excédaient ces montants et que c'était à la charge des
contribuables de la municipalité de payer pour un véhicule en
infraction.
Dans ce cadre-là, la loi aurait dû être
modifiée dans la dernière loi omnibus. Votre
prédécesseur disait: On verra, éventuellement dans une loi
omnibus, à modifier le montant
de 30 $ et à l'augmenter à 50 $ ou plus, pour tenir compte
des contraintes matérielles qui sont imposées par
l'évolution des coûts des garagistes. Dans le cadre
présent, je vous dirai simplement que puisque la ville de Saint-Eustache
réclame un tel pouvoir et réclame de porter le montant
jusqu'à 50 $, étant donné qu'on sait pertinemment qu'en
pratique, la municipalité a débousé un montant
supérieur à ce que la Loi sur les cités et villes accorde
- 30 $ - je ne verrais pas pourquoi on ferait payer par les contribuables des
municipalités le montant supplémentaire que la
municipalité a déboursé aux garagistes pour finalement
récupérer ses frais. Ce sont les contribuables qui paient
entièrement ce qui excède le montant que l'on charge au
propriétaire du véhicule concerné. Si c'est de l'orde de
50 $, ce sera 50 $, si c'est 40 $, j'imagine que la municipalité ne
chargera pas 50 $ si cela lui en coûte 40 $.
Dans le texte proposé, les frais ne doivent pas excéder 50
$. Cela permettra à la municipalité à tout le moins, de
couvrir ses frais et dans ce cadre, je serais d'accord pour que la proposition
présentée par la municipalité soit agréée.
Je comprends que d'autres municipalités n'auront pas ce pouvoir mais
elles ne l'ont pas demandé. Celles qui paient plus cher et qui demandent
le pouvoir, qu'on leur accorde à ce moment là pour le
bénéfice de l'ensemble de leurs contribuables.
M. Marcoux: Je l'ai indiqué tantôt. Je ne veux pas
insister davantage. Je voudrais indiquer de façon
générale, des problèmes qui se retrouvent dans plusieurs
municipalités doivent être réglés par l'amendement
à la Loi sur les cités et villes, sinon on fait des lois en
série où des problèmes généraux sont
réglés projet de loi par projet de loi privé.
S'il y avait deux ou trois ans que l'Assemblée nationale avait
décidé d'imposer des frais de touage à 30 $, je serais
d'accord pour changer d'orientation. Mais cela a été fait
seulement en décembre dernier. J'ai déjà indiqué
que dans le prochain projet de loi omnibus, je proposerais de hausser ces
montants de telle façon que cela puisse être fait de façon
automatique par la suite plutôt que de revenir amender la loi à
chaque année ou à chaque deux ou trois ans. On le réglera
à ce moment-là.
M. Saintonge: Je dois réitérer, M. le
Président, le fait qu'avant décembre dernier, dans le cas de
discussion de projets de loi privés, cela avait été
porté à l'attention de votre prédécesseur que les
municipalités avaient payé plus que 30 $. Il y a eu un incurie de
la part de votre prédécesseur de ne pas augmenter à 50 $
le montant et de le laisser à 30 $. Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui,
on pénaliserait une municipalité parce qu'une loi omnibus a
été faite de façon à ne pas respecter les demandes
qui avaient été formulées antérieurement. Pourquoi
est-ce qu'on pénaliserait une autre municipalité dans le cadre
d'un projet de loi privé qui vient demander et qui prouve que vous
acceptez et que vous reconnaissez que M. Biard pourrait vous démontrer
que les coût engendrés par la municipalité excèdent
30 $? Pourquoi faire payer par l'ensemble des contribuables de la ville de
Saint-Eustache, dans le cas présent, qui vient et demande un projet de
loi privé pour augmenter ce montant? Pourquoi leur faire payer un
montant supplémentaire pour lequel ils ne sont pas en cause? Qu'on fasse
payer à ceux qui contreviennent au règlement le prix de leur
incurie. Je vous répéterai que je comprends aussi que dans un
projet de loi privé, c'est sans doute malheureux de le faire par projets
de loi privés à la suite l'un de l'autre, mais il faut dire qu'au
mois de décembre, on n'a pas pris la peine de faire
référence aux statistiques qui avaient été
citées au ministre. Je me souviens pertinemment de Longueuil et de
Saint-Léonard. C'était bien démontré et le ministre
le reconnaissait. Il disait: on y verra et on corrigera la situation. Mais il
ne l'a pas corrigée. On ne doit pas faire payer maintenant par d'autres
municipalités l'incurie du ministre précédent.
Le Président (M. Fallu): Au moment de conclure, je
rappellerai l'engagement du ministre de revoir le montant qui a trait au
touage. Je me permets de lui signaler que la ville de Saint-Eustache va bien
au-delà puisqu'il s'agit également de remisage.
M. Marcoux: Sur le deuxième aspect, j'ai répondu
qu'on l'examinerait. Je ne peux pas me prononcer.
Le Président (M. Fallu): Non, j'en conviens. En ce qui a
trait aux pouvoirs qui pourraient être automatiques, ce serait
peut-être une avenue à explorer. Certains pourraient dire qu'il
s'agit de pouvoirs discrétionnaires, ce seraient des pouvoirs
réglementaires accordés au ministre.
M. Saintonge: M. le Président, un point
supplémentaire car vous m'avez ouvert la porte en disant que cela va
plus loin au niveau du remisage. Je vous ferai remarquer que le texte de la loi
proposé démontre que cela se fait selon le taux courant du garage
intéressé. Ce n'est pas un taux qui sera fixé pour la
municipalité, ce sera le taux courant appliqué au garage. Dans
d'autres projets de loi précédents, on a déjà
demandé des pouvoirs semblables.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, ce serait la
conclusion, vraisemblablement.
M. Bélisle: Nous tenons pour acquis que le ministre s'est
engagé à inclure cet article dans le cadre d'un projet de loi
omnibus qui devrait être adopté avant le 22 décembre 1984.
Je tiens à souligner qu'au moment de l'adoption, d'un montant de 30 $,
en décembre 1983, il avait déjà été
accordé, en 1978, 30 $ à la ville de Laval, ce qui fait qu'en
1983, on n'avait pas du tout tenu compte de l'inflation de 1978 à 1983.
Je comprends, M. le ministre, qu'il s'agit d'une responsabilité qui ne
relevait pas de vous personnellement, qu'il s'agissait plutôt de votre
prédécesseur. Ce que le ministre des Affaires municipales
espère des municipalités, c'est qu'elles administrent bien leur
ville.
Si je peux faire une suggestion, ce serait simplement d'enlever la
réticence ou la limite qui existe dans l'article 10. Au lieu de dire
"sur paiement des frais de touage qui ne doivent pas excéder 50 $",
qu'on dise "sur paiement des frais de touage". A ce moment, on pourra,
année par année, ajuster le montant au coût réel que
la municipalité a pu encourir. À ce moment, le fonds
général de la municipalité ne sera pas obligé de
compenser pour ce que les délinquants ne paient pas.
Pour notre part, au nom de la municipalité, nous sommes
prêts à faire confiance au ministre là-dessus pour faire
une révision de ces règlements à l'automne. Notre
suggestion est très incisive à savoir qu'on ne devrait pas fixer
de limite, mais tout simplement dire que cela devrait correspondre aux frais de
touage réellement encourus par la municipalité.
Le Président (M. Fallu): Les choses sont dites. Quelles
sont les dispositions de la municipalité? Retirez-vous l'article?
M. Saintonge: Je tiens simplement à dire que vous
n'êtes pas obligés de retirer l'article. Vous pouvez le maintenir.
Cette proposition sera battue par le vote de la commission et l'article sera
adopté sur division, je vous le dis tout de suite.
Le Président (M. Fallu): Néanmoins, comme
président, je dois d'abord poser la question à M. le maire.
Est-ce que vous retirez l'article?
M. Bélisle: J'aimerais tout d'abord entendre la
réponse du ministre.
M. Marcoux: Tout ce que je peux vous dire, c'est de ne pas me
demander, aujourd'hui, de trancher la question de savoir si ce sera une formule
avec un montant de base et une indexation annuelle ou le taux réel. Je
trouve que le coût réel est une formule raisonnable. Si, dans une
municipalité, cela coûte 20 $ et que dans l'autre, c'est un autre
montant... On voit ici, selon vos données, que le jour, c'est 22 $ ou 20
$, la nuit, 35 $ ou 30 $, pour le taux de base. Le taux horaire est de 22 $, 30
$ ou 55 $, c'est très variable.
Que ce soit le taux réel, cela me paraît une suggestion
raisonnable. Quand on va regarder cela, ce ne sera pas très long
à regarder, on va étudier l'ensemble des possibilités et
je peux vous dire tout de suite que je préférerais avoir une
formule souple afin qu'on ne soit pas obligé d'amender la loi chaque
année sur le montant. (20 h 30)
Quant au principe d'avoir une formule souple où on ne sera pas
obligé d'amender la loi à tout bout de champ, je peux vous
assurer de cela.
M. Bélisle: À la suite de la réponse du
ministre, M. le Président, nous sommes prêts à retirer cet
article, mais en ayant bien confiance que notre suggestion sera retenue et que,
si, dans tel coin du Québec, cela coûte 20 $, que la
municipalité charge 20 $ et, si, en d'autres coins du Québec,
cela coûte 50 $ ou 80 $, que la municipalité charge le taux
réel.
Le Président (M. Fallu): L'alinéa 2 est
retiré. L'alinéa 3?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 3 est adopté tel
qu'amendé. L'article 4?
M. Delorme: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, M. le procureur,
oui.
M. Delorme: Je pense qu'il y a un dernier paragraphe à
l'article 3 dont vous n'avez pas saisi les membres de la commission.
Le Président (M. Fallu): Dans ce papillon que vous nous
avez fait parvenir?
M. Delorme: Oui.
Le Président (M. Fallu): Je m'en excuse.
M. Delorme: Et qui se retrouve d'ailleurs dans le texte qui a
été imprimé.
Le Président (M. Fallu): Mais c'est le même
texte...
M. Delorme: Oui, c'est le même, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): "Pour réglementer ou
prohiber le stationnement des véhicules sur tout terrain ou dans
tout
bâtiment destinés au stationnement,
déterminés par règlement, après entente avec le
propriétaire."
M. Marcoux: C'est adopté cela. M. Delorme: Adopté?
Merci.
Le Président (M. Fallu): C'est déjà
adopté. Voilà. L'article 4. M. le procureur»
M. Delorme: Oui, l'article 4, M. le Président, vise
à permettre à la municipalité d'imposer sa taxe d'eau sur
la base de la valeur locative des places d'affaires, des commerces et des
industries dans la municipalité. Il s'agit, pour la municipalité,
d'ajuster la situation, de rendre conforme à la loi ce qui se produit
actuellement dans son territoire, et ce depuis 1951.
D'ailleurs, à l'article 8, on demande à l'Assemblée
nationale de bonifier, de corriger cette situation à laquelle je viens
de faire référence, mais, pour l'avenir, la municipalité
souhaiterait être autorisée à poursuivre ce même mode
de taxation, c'est-à-dire d'imposer la taxe d'eau selon la valeur
locative, mais seulement dans le cas des commerces et des industries.
À titre de référence, on peut citer l'exemple de
Montréal, mais, également, le cas des municipalités qui
achètent de l'eau de Montréal, tel que cela appert de l'article
628 de la charte de la ville de Montréal; alors je fais
référence aux villes de Saint-Pierre, Outremont,
Côte-Saint-Luc et Westmount qui, en 1979, ont obtenu le pouvoir de
prélever la taxe d'eau sur la base de la valeur locative.
C'est la référence que l'on peut faire et c'est pourquoi
la municipalité, se basant sur ce précédent et sur son
expérience personnelle depuis 1951, demande de se faire accorder ce
pouvoir.
M. Marcoux: Concernant cet article, je rappellerais aux membres
de la commission que nous avons eu la même discussion concernant la ville
de Saint-Laurent. Tantôt, nous serons d'accord pour adopter l'article 8
avec un amendement protégeant les causes pendantes. Mais, en ce qui
concerne cet article, j'ai indiqué aux membres de la commission, il y a
quelques semaines, que, parmi les travaux que la table
Québec-municipalités a choisi de retenir et sur lesquels nous
voulons travailler, il y a le suivi du comité conjoint
Québec-municipalités sur la fiscalité municipale qui a
remis son rapport en 1982.
Nous avons décidé, à la table
Québec-municipalités, de voir ce qui a été
réalisé dans ce rapport et ce qui serait à
réaliser. Un des sujets importants, c'est la tarification. D'ailleurs,
j'ai déposé déjà un texte d'une dizaine de pages,
ou environ, à la table Québec-municipalités, sur la
question de la tarification et sur les principes qui pourraient nous guider par
rapport à la tarification. Comme cela touche la fiscalité
municipale et que c'est un sujet très important pour nous, nous
demanderions, soit à la municipalité de retirer, soit à la
commission de ne pas adopter cet article qui préjuge des travaux de la
table Québec-municipalités sur l'orientation de la tarification.
D'autant plus que si vous êtes appelés aujourd'hui à
soulever cette hypothèse, c'est que des jugements des tribunaux ont
contesté la validité de cette tarification.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Bélisle: M. le Président, est-ce qu'il nous
serait permis, à la suite des observations du ministre, de lui demander
quand il pense que cette tarification ou la loi relative à la
tarification pourrait être adoptée?
M. Marcoux: Je ne vous dis pas du tout qu'il y en aura une. Je
vous dis qu'on en discute actuellement à la table
Québec-municipalités et que c'est dans le cadre des lois
habilitantes concernant la fiscalité municipale. C'est un sujet
très important. Le comité conjoint
Québec-municipalités a demandé de faire le tour de la
question et de voir les hypothèses pour faciliter ceci, ainsi que les
critères. Est-ce qu'il faut, dans la loi, préciser des
critères? La tarification, on peut être facilement d'accord que ce
soient ceux qui reçoivent un service qui doivent payer pour ce service.
C'est cela le principe de la tarification. Mais quels sont les
éléments qui rentrent dans la tarification? Qu'est-ce qui rentre
dans la taxe foncière générale? Est-ce qu'on doit
préciser, dans la loi, des critères de tarification ou ne pas en
préciser? Est-ce qu'il y a, oui ou non, des recours du citoyen contre
des tarifications qui pourraient lui être imposées? Ce sont toutes
des questions qu'on a commencé à étudier. On a eu une
première discussion à la table
Québec-municipalités. Il y a également la question que
plusieurs municipalités au Québec font de la tarification de
façon illégale. Alors, il y aura lieu d'amender des lois au moins
pour légaliser certains types de tarification, mais la tarification est
basée sur la valeur locative, par exemple, pour la taxe d'eau, compte
tenu des jugements des tribunaux, etc. Cela doit être repris dans un
débat général, parce que cela touche véritablement
une question de fond de la fiscalité municipale.
M. Bélisle: M. le Président, relativement à
cet article, nous comprenons et nous sommes bien conscients que,
déjà,
cette demande avait été faite par la ville de
Saint-Laurent et nous étions déjà au courant.
Saint-Laurent, c'est en même temps une ville industrielle, commerciale et
résidentielle, mais qui compte une forte proportion d'industries qui,
déjà, possèdent un compteur et qui sont déjà
équipées pour une tarification au compteur.
En ce qui concerne la ville de Saint-Eustache, il s'agit d'une ville de
services, d'une ville où se concentrent la plupart des industries de la
région de Deux-Montagnes et également la plupart des commerces de
la région de Deux-Montagnes. Comme notre procureur vient de vous le
mentionner, nous avons, depuis 1951, imposé une taxe à la valeur
locative, la taxe d'eau à la valeur locative. Jusqu'à
présent, il n'y a aucune cause pendante ni aucune contestation
légale qui ait été faite.
Nous sommes également très respectueux de la table
conjointe Québec-municipalités. D'ailleurs, nous serions les
derniers à ne pas encourager la tenue d'une telle table. Cependant, il
pourrait arriver que les conclusions de cette table de concertation
débouchent sur une tarification qui ne serait pas nécessairement
une tarification au compteur. Notre seule porte de sortie pour en arriver
à une taxation la plus équitable possible, si elle n'est pas
basée sur la valeur locative, serait nécessairement
l'installation de compteurs d'eau. Nous savons tous que les compteurs d'eau
demeurent toujours la propriété de la ville, qu'ils sont
entretenus par la ville et que c'est la ville qui en administre l'imposition.
Notre suggestion, dans un tel contexte, ne serait pas d'emblée de
refuser ou de ne pas être d'accord que la taxe ne doit pas être
imposée à l'évaluation, à la valeur locative. Notre
suggestion serait: qu'il nous soit au moins permis, pour éviter un
investissement s'élevant entre 500 000 $ et 1 000 000 $, de ne pas
être obligés ou contraints d'acheter des compteurs d'eau qui
pourraient peut-être servir deux ans ou trois ans et, par la suite, ne
seraient plus d'aucune utilité. Qu'il nous soit permis de continuer
jusqu'à ce qu'une décision sur la tarification des services soit
définitivement prise à la table
Québec-municipalités et qu'à ce moment-là, on se
conforme à cette décision.
Si la décision est que la tarification d'eau ne doit et ne devra
jamais être basée sur la valeur locative, nous nous conformerons.
Par contre, nous trouverions injuste, puisque nous avons utilisé ce mode
de taxation depuis 1951, que pour deux ou trois ans nous soyons obligés
d'investir tant d'argent qui, finalement, serait une capitalisation en grande
partie inutile. C'est tout simplement dans cet esprit et non pas dans un esprit
négatif que nous faisons cette proposition.
M. Marcoux: Ce n'est pas votre esprit que je conteste et tout
ça. Je comprends que vous le faites dans un esprit positif. Je ne peux
présumer du résultat des travaux de la table
Québec-municipalités ni du temps que ça prendra, ni du
moment où, même s'il y avait un accord sur le moment, il pourrait
y avoir une loi et quand cette loi entrera en vigueur. Par contre, je sais
qu'il y a des jugements de cour qui font que cette taxation sur la valeur
locative, cette taxe d'eau sur la valeur locative a été
déclarée illégale. Je ne peux accepter votre demande de la
prolonger durant un, deux, trois ou quatre ans, de façon
indéterminée. Je pense que comme d'autres municipalités
ont réussi à trouver des solutions qui permettent quand
même d'assurer un revenu pour la taxe d'eau, pour payer le coût des
taxes d'eau, je pense bien que Saint-Eustache peut le faire
également.
M. Bélisle: C'est bien sûr que le plus facile serait
d'installer des compteurs et d'imputer ces compteurs au fonds
général. Ce serait pénaliser nos citoyens
impunément. Il me semble qu'il y aurait quand même
possibilité de trouver...
M. Marcoux: Vous pouvez établir une compensation par
catégories d'immeubles. C'est une solution...
M. Bélisle: Oui. Nous pourrions établir une
compensation, c'est-à-dire une tarification selon la catégorie de
la nature du commerce. Nous avons, dans la municipalité, des commerces
de même nature qui n'ont aucun point de comparaison. Par exemple, un
commerce d'assemblage de pièces d'autos, il y en a un qui a une
superficie d'environ 4000 à 5000 pieds. Il y en a un autre qui a une
superficie d'environ 100 000 pieds.
M. Marcoux: Vous pouvez faire des catégories
d'immeubles.
M. Bélisle: Le nombre d'employés, à ce
moment, on tombe... En tout cas, on se rapproche de plus en plus de la
tarification.
M. Marcoux: II faut faire des catégories d'immeubles. Le
nombre d'employés, je n'en ai jamais entendu parler, mais les
catégories d'immeubles, cela est certain.
M. Bélisle: On peut peut-être trouver une autre
formule, mais pour nous, la formule la plus équitable était et
demeure toujours la tarification selon la valeur locative. A priori, à
première vue de notre part, l'autre tarification qui
représenterait une justice équitable pour tout le monde serait le
compteur d'eau. Cela ne veut pas dire que nécessairement on ira dans ce
sens,
mais il me semble qu'un délai additionnel réglerait toute
l'affaire. (20 h 45)
M. Marcoux: De toute façon vous avez jusqu'au 1er janvier.
La taxe de cette année est déterminée. Comme maintenant on
va très vite pour l'étude des projets de loi privés et que
cela fait à peine quelques jours que le vôtre est
déposé, je pense que vous avez six bons mois devant vous pour
trouver la solution la plus judicieuse pour vos concitoyens. Si on était
au 21 décembre, je vous dirais que la loi s'applique pour un an de plus
peut-être, mais on est quand même à la mi-juin. Je pense que
vous avez toutes les ressources pour trouver une solution.
M. Bélisle: M. le Président, en ce qui nous
concerne, notre argumentation est terminée.
Le Président (M. Fallu): Terminée. Je dois
comprendre, en conséquence, que M. le ministre a à proposer
à la commission un projet d'amendement à l'article 4 puisque,
d'une part...
M. Marcoux: Non, c'est à l'article 8 que j'aurai un projet
d'amendement, mais, à l'article 4, j'aurais à proposer que la
municipalité le retire ou qu'il soit rejeté par la
commission.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Article 4?
M. Saintonge: Quant à nous, M. le Président, je
peux dire au nom de l'Opposition que je suis parfaitement d'accord avec la
position du ministre puisque la Loi sur les cités et villes ne permet
pas actuellement l'imposition réclamée. Cela a été
déclaré illégal d'une certaine façon et je pense
que la tendance précédente a été, à
l'égard des municipalités qui avaient de telles taxes
imposées sur la valeur locative, de légaliser pour le
passé mais non pour l'avenir. Je pense que c'est, effectivement, un cas,
comme le ministre l'a mentionné, qu'on devrait revoir
éventuellement, mais, si le ministre a soumis ses considérations
par des notes au niveau de la table Québec-municipalités, je peux
dire ici que j'apprécierais recevoir ses considérations puisqu'on
ne fait pas partie de la table Québec-municipalités. Cela a
été discuté à quelques occasions en commission lors
des projets de loi privés mais, de ce côté, j'appuie la
position du ministre»
M. Marcoux: Vous aviez déjà le texte, c'est pour
cela que je ne vous l'ai pas envoyé, mais je peux le faire.
M. Saintonge: Vous présumez des choses.
Le Président (M. Fallu): Donc...
M. Bélisle: M. le Président, en ce qui nous
concerne, conditionnellement, l'approbation de l'article 8 qui...
Le Président (M. Fallu): Qui vaudra pour le
passé.
M. Bélisle: Nous, on est prêt à retirer notre
article sans diminuer d'autant l'importance des représentations qu'on a
faites relativement à cet article. On comprend la position actuelle et
l'attitude antérieure du gouvernement sur ce point.
Le Président (M. Fallu): Donc, je constate que l'article 4
est retiré, vous souhaitant donc de vous hâter pour trouver la
solution de catégories d'immeubles ou autre chose. L'article 5?
M. Delorme: L'article 5, M. le Président, comportait
à l'origine deux alinéas. Ils n'ont pas été
reproduits tous les deux dans le texte que vous avez devant vous pour des
raisons que nous ignorons. Je pense, cependant, que vous avez maintenant en
votre possession le papillon qui a été...
Le Président (M. Fallu): Pour faciliter le travail de la
commission, je vais prendre sur moi comme président de faire lecture de
cet article 5 et de le considérer comme étant l'article de
départ des travaux de la commission. L'article 5 se lirait comme suit:
"L'article 460 de cette loi est modifié pour la ville par l'addition
après le paragraphe 23° des suivants..." Je fais lecture d'un
papillon qui, s'il vous agrée, au départ, quitte à y
ajouter par la suite, pourrait être vu comme votre proposition sinon
celle du ministre. Alors, à vous de juger par la suite. Je fais lecture,
article 5. "L'article 460 de cette loi est modifié, pour la ville, par
l'addition après le paragraphe 23 des suivants: 23° Pour
réglementer les... - cela deviendrait 24 en l'occurrence - on corrige
d'office 24, et 24 devient 25.
M. Marcoux: Ils vont vérifier sur les numéros. Le
paragraphe 22 devient 23.
Le Président (M. Fallu): II nous faut apporter une
correction d'office à la deuxième ligne, paragraphe 22 et non pas
23. Je reprends la lecture: "5. L'article 460 de cette loi est modifié
pour la ville par l'addition, après le paragraphe 22° des suivants:
23° Pour réglementer les boutiques où l'on vend ou offre en
vente des marchandises à caractère érotique; 24° Pour
réglementer les salons de massage."
M. Delorme: M. le Président, quant au
paragraphe 23 c'est un texte qui se trouvait dans les documents que nous
avons transmis ou le projet de loi que nous avons transmis à l'origine
au gouvernement. Il s'agit d'un pouvoir qui a été accordé
à un bon nombre de municipalités.
Le Président (M. Fallu): Un moment. Donc, ce texte dont je
viens de faire lecture, vous le faites vôtre.
M. Delorme: Ah oui! On s'entend, M. le Président, le
paragraphe 23. Quant au paragraphe 24, 460.24°...
Le Président (M. Fallu): Un moment, nous avons une
liturgie à respecter à cette séance. Donc...
M. Marcoux: Donc, faites le grand prêtre.
Le Président (M. Fallu): Du moins un acolyte, un servant.
L'article 5 du projet de loi doit se lire tel que j'en ai donné lecture
tout à l'heure et c'est le texte de départ et non plus ce qui
apparait dans le projet de loi imprimé. Je vous écoute.
M. Delorme: Sur le paragraphe 23, il s'agit...
M. Marcoux: Le paragraphe 23, je le considérais comme
adopté.
M. Delorme: Bon, alors on ne discute pas de 23.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 23,
adopté.
M. Delorme: Le paragraphe 23, adopté.
Le Président (M. Fallu): Le paragraphe 24.
M. Delorme: Le paragraphe 24 maintenant.
M. Marcoux: Est-ce que vous faites vôtre notre
proposition?
M. Delorme: Pas tout à fait, M. le ministre. C'est
évidemment le point crucial, l'élément essentiel qui nous
amène devant vous. Cet article tel que nous l'avions
suggéré dans le texte que vous avez qui a été
imprimé dans le projet de loi 239 nous semble davantage répondre
aux exigences que nous imposent les faits et dans le but de prévenir le
crime. Alors, M. le maire Bélisle, vous a déjà entretenus
à ce propos. Il a des représentations additionnelles à
vous faire relativement au texte que devrait comporter cet article 5,
paragraphe 24.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, sur le paragraphe
24.
M. Bélisle: M. le Président, en relation avec cet
article 24 pour réglementer les salons de massage, permettez-moi
peut-être d'ajouter comme commentaire le texte des jugements de
condamnation qui ont été rendus. Il y a 19 jugements de
condamnation que j'ai ici. Vous me permettrez de ne mentionner ni les noms, ni
les adresses, ni le titre ou la raison sociale sous laquelle fonctionnaient
certains salons de massage. Maintenant, dans les condamnations, 5 jugements
rendus par des juges différents mentionnent l'amende, probation de deux
ans et deux mois qui se détaille comme suit: Interdiction absolue de
tenir ou d'exploiter un salon de massage, de bronzage ou autre
établissement semblable dans le district de... pour une période
de deux ans et quant au reste de la province pour une période de deux
mois. Cinq jugements mentionnent mot à mot cette condamnation. Quatorze
jugements mentionnent l'interdiction pour les mêmes délais. Il y a
le montant de l'amende qui varie entre 1500 $ et 3000 $; interdiction absolue
de tenir ou d'exploiter un salon de massage et de bronzage. Ce qui veut dire
qu'il n'y a pas que les salons de massage qu'on réglemente, mais aussi
les salons de bronzage et autres établissements semblables.
M. le Président, je ne veux pas insister plus qu'il ne le faut,
mais il m'apparaît essentiel de revenir sur l'article 2 et tout
simplement suggérer à cette commission d'ajouter à
l'article 24: "pour réglementer les salons de massage, les salons de
bronzage et les établissements où se pratique le nudisme", parce
que nous considérons absolument interreliées ces appellations de
"salon".
Nous sommes prêts à laisser tomber la prohibition comme
telle; nous sommes prêts à laisser tomber l'autorisation que l'on
pourrait donner en certains lieux et à certaines conditions, mais, dans
les circonstances actuelles, nous considérons essentiel d'ajouter: pour
réglementer non seulement les salons de massage, mais aussi les salons
de bronzage et les établissements où se pratique le nudisme, en
se basant sur les condamnations judiciaires qui sont intervenues relativement
aux salons de massage qui ont été fermés chez nous.
M. Marcoux: Combien?
M. Bélisle: Combien y a-t-il de salons de massage?
M. Marcoux: Non, non, qui ont été
fermés.
M. Bélisle: II y en a cinq qui ont été
fermés; il en reste deux actuellement...
M. Marcoux: Et vous n'avez pas eu de réglementation vous
permettant de les prohiber?
M. Bélisle: Oui. On a eu besoin, en fait, et je
répète l'argumentation qu'on a apportée cet
après-midi, M. le ministre: Nous n'avons absolument pas les moyens
financiers que peut avoir la Communauté urbaine de Montréal ou le
service de police de la ville de Laval, ou la Communauté urbaine de
Québec, pour établir les dossiers que nous avons établis.
Il était de toute première importance pour nous de
dépenser les sommes d'argent requises pour arriver à nos fins.
Mais c'est absolument impensable que l'on puisse continuer à longueur
d'année de dépenser ces montants qui impliquent
nécessairement une surveillance de plusieurs jours et également
un état de fait basé sur une répétition d'actes
criminels. Alors, pour ces raisons, nous pensons qu'une réglementation
adéquate, incluant non seulement les salons de massage, mais aussi les
salons de bronzage et les établissements où se pratique le
nudisme, à ce moment-là, cela pourrait être une
espèce de réglementation parapluie qui ferait que nous ne soyons
pas soustraits à l'application ou au fait que nous pourrions être
responsables d'une réglementation inconstitutionnelle. Nous en prenons
nous-mêmes la responsabilité et nous vous assurons que la
réglementation adoptée sera selon les principes de la
constitution. Mais, les juridictions étant ce qu'elles sont, nous
pensons que nous pourrions quand même continuer ou réglementer
à l'avenir les salons de massage, les salons de bronzage et les
établissements où se pratique le nudisme. En fait, au lieu de
dire les camps de nudistes, nous nous limiterions désormais aux
établissements où se pratique le nudisme, les endroits
fermés comme tels. (21 heures)
M. Marcoux: M. le Président, je remarque que la ville, et
c'est son droit, n'est pas d'accord avec le texte que nous proposons. Ce texte
est le texte qui s'applique dans plusieurs municipalités au
Québec qui nous ont demandé de semblables pouvoirs. Comme c'est
une matière très délicate et compte tenu des arguments qui
nous ont été donnés par le ministère de la Justice
et compte tenu du fait que la municipalité semble tenir à sa
proposition de l'ancien paragraphe 25 qui est devenu le paragraphe 24, je ferai
motion pour que la commission adopte le paragraphe 24 tel que
proposé.
Le Président (M. Fallu): Pour la bonne
compréhension de tous les membres, le paragraphe 24 se lirait: "24°
pour réglementer les salons de massage...". M. le maire.
M. Bélisle: M. le Président, je m'excuse, est-ce
que je peux avoir la parole?
Le Président (M. Fallu): Oui, je vous la cède.
M. Bélisle: M. le Président, si on invoque les
arguments provenant du ministère de la Justice, nous avons justement une
proposition du ministère de la Justice qui nous a été
fournie vers la fin de l'après-midi à savoir que pourrait
être acceptable l'article suivant: "Pour réglementer les salons de
massage, les autoriser seulement dans des locaux contingus à des locaux
ou à des terrains utilisés principalement pour la pratique d'un
ou de plusieurs sports, activités à caractère sportif. Les
règlements adoptés en vertu du présent paragraphe....
M. Marcoux: M. le Président, j'ai lu tout ça et
vous avez eu des échanges avec le ministère de la Justice et avec
nos conseillers, mais le ministère n'a pas l'intention de donner des
pouvoirs supplémentaires à votre municipalité qui
n'auraient pas déjà été donnés à
d'autres municipalités par rapport à ce type de dossier.
M. Bélisle: De votre ministère ou du
ministère de la Justice?
M. Marcoux: Je suis ici au nom du gouvernement et comme ministre
des Affaires municipales. Cela n'empêche pas d'avoir des discussions avec
des avocats. Je sais qu'il y a eu ce type d'échanges et je sais pourquoi
on a parlé de ceci, mais en ce qui me concerne, ce type de pouvoir a
été revendiqué par plusieurs municipalités et nous
entendons donner un pouvoir semblable ou identique à l'ensemble des
municipalités. Si un jour le gouvernement veut donner aux
municipalités du Québec des pouvoirs beaucoup plus étendus
de réglementation, de prohibition ou autres concernant l'ensemble de ces
commerces ou de ces services ou autres qualificatifs, il le fera, mais pour le
moment, je pense qu'il est sage de donner les mêmes pouvoirs aux
municipalités.
M. Biard (Ronald): M. le Président, est-ce que je peux
avoir la parole?
Le Président (M. Fallu): Oui, M. Biard.
M. Biard: J'aimerais renchérir un peu sur ce que M. le
maire vient de mentionner. Les jugements auxquels il a fait
référence tantôt sont quand même des jugements
récents. Ce sont des jugements à la suite des perquisitions de
novembre 1983, de mars 1984, de février 1984 et de janvier 1984.
J'ai l'impression qu'il s'agit d'un nouveau phénomène
où les gens qui oeuvrent dans le milieu ont trouvé une autre
appellation pour pratiquer les mêmes activités. Alors qu'avant il
s'agissait de salons de massage, maintenant, il s'agit de salons de bronzage et
ce sont exactement les mêmes activités qui ont lieu.
D'ailleurs, le tribunal, dans ces quatre cas, a quand même
été très réceptif et a considéré que
les salons de bronzage étaient l'équivalent des salons de
massage, puisqu'il en fait clairement mention dans ses jugements. Il s'agit
peut-être d'un nouveau phénomène, mais je pense qu'il
serait aussi important de considérer la réglementation au niveau
des salons de bronzage tout autant qu'au niveau des salons de massage. Je tiens
à vous préciser...
M. Marcoux: M. le directeur général, les exemples
qui ont été donnés par le maire illustrent que les juges,
à partir même des textes législatifs actuels, ont la marge
qu'il faut pour déterminer la nature des activités qui ont cours
dans ce type d'établissement. On exerce des pouvoirs dans ces cas au
niveau de la sanction, ce n'est pas nécessairement au niveau de la loi,
et ils peuvent même décider de les fermer ou de les interdire.
Vous m'avez donné des exemples tantôt, vous indiquiez que les
juges...
M. Bélisle: Pour la prostitution seulement.
M. Biard: Précisément le tribunal n'a pas
fermé les salons de massage, il a condamné ces individus à
ne pas exploiter des salons de massage ou de bronzage, mais ce sont les
individus. Pour terminer ce que j'ai commencé tantôt, je veux tout
simplement vous mentionner qu'un de ces individus est par la suite venu voir la
municipalité pour demander un permis de salon de bronzage - là ce
n'était plus un salon de massage - même s'il y avait un jugement
contre lui. Je pense qu'on fait une analogie entre les deux.
M. Marcoux: M. le directeur général, si on met
l'expression bronzage, s'il est condamné en fonction de cela, il va
appeler cela salon de réception civique ou autre chose. Par les exemples
de jugement que vous avez donnés tantôt, on voit que cette
expression de salon de massage a permis aux municipalités qui voulaient
réglementer de le faire d'une façon raisonnable et aux tribunaux
de sanctionner également de façon raisonnable.
M. Bélisle: M. le Président.
M. Marcoux: Sur le fond, vous avez raison sur plusieurs points
que vous invoquez. Compte tenu de la nature du sujet impliqué, je pense
que, si le gouvernement voulait donner de nouveaux pouvoirs, de nouvelles
responsabilités aux municipalités ou étendre les
responsabilités des municipalités à cet égard, il
devrait le faire de façon générale et de façon
identique pour l'ensemble des municipalités.
Le Président (M. Fallu): M. le maire.
M. Bélisle: M. le Président, il ne faut pas oublier
que tous les jugements ne nous ont jamais autorisés et aucun jugement ne
nous a autorisés à réglementer de quelque façon que
ce soit les salons de massage.
M. Marcoux: Là, vous voulez l'avoir.
M. Bélisle: Toutes les condamnations ont été
faites parce que ce n'est pas du massage qui a été fait mais de
la prostitution.
M. Marcoux: Vous allez pouvoir réglementer les salons de
massage.
M. Bélisle: On aurait le pouvoir de les
réglementer. Si on a seulement le pouvoir de réglementer les
salons de massage, vous risquez que dans un an on vienne de nouveau vous
demander la permission de réglementer les salons de bronzage. D'autres
viendront pour réglementer les salons de nudisme. À ce
moment-là, on sent à l'expérience qu'on a à
Saint-Eustache...
M. Marcoux: À ce moment-là si cela se pose, M. le
maire, je vous dis très clairement que plusieurs municipalités
sont venues ici avec ce problème. On en fera une analyse globale et
générale par rapport à l'ensemble des municipalités
urbaines où cela se pose davantage. Si le gouvernement veut
élargir les pouvoirs réglementaires des municipalités, il
le fera à ce moment-là pour l'ensemble. Je vous dis, en tout cas
ce soir en ce qui me concerne que, ce qu'on peut accepter, c'est un pouvoir
réglementaire que vous n'aviez pas et que vous aurez, peut-être
pas aussi étendu que vous le souhaitez, mais qui peut vous aider
à améliorer la situation.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, compte tenu que le
débat a eu lieu, semble-t-il, pour le moins, est-ce que vous
êtes prêt à accepter ce nouveau pouvoir soit celui de
réglementer les salons de massage?
M. Bélisle: Pour l'accepter, c'est certain, M. le
Président, c'est certain que nous acceptons le pouvoir de
réglementer les salons de massage bien que nous considérions
que...
Le Président (M. Fallu): ...que le pouvoir n'est pas
suffisamment étendu de votre côté...
M. Bélisle: ...dans la même loi nous pourrions aussi
étendre à d'autres domaines qui sont de même nature et
qu'on ne serait pas obligé, à ce moment-là, de solliciter
de nouveau un pouvoir de réglementation. C'est bien sûr qu'on
n'est pas pour refuser le pouvoir de réglementer les salons de
massage.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Vous savez, M. le
maire, que c'est votre projet de loi mais une fois qu'il est
déposé à l'Assemblée nationale vous ne pouvez plus
de vous-mêmes apporter des amendements. Il revient aux parlementaires
d'apporter des amendements. J'imagine que si vous étiez parmi nous, vous
auriez un amendement formel à déposer. Or, aucun amendement
n'apparaissant, à l'exception de celui que le ministre lui-même a
apporté, à savoir que dorénavant l'Assemblée
nationale autoriserait la ville de Saint-Eustache à réglementer
les salons de massage, je vais donc mettre aux voix ou déclarer
adopté cet amendement.
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président. Pour la
ville de Saint-Eustache, il resterait à souhaiter qu'on ne
réglemente pas les salons de bronzage et qu'il fasse soleil 12 mois par
année et chaud également.
M. Marcoux: Adoptée, la motion du député de
Laprairie.
Le Président (M. Fallu): En conséquence l'article 5
est adopté tel qu'amendé.
M. Bélisle: Merci, M. le Président. Je suis un peu
gêné de vous inviter à nos salons de bronzage.
Le Président (M. Fallu): Par ailleurs, M. le maire, je
suis très heureux d'apprendre, ce soir, que, comme le disait jadis un
informateur de radio, Saint-Eustache n'est plus la capitale des salons de
massage.
L'article 6.
M. Delorme: L'article 6, M. le Président, demande un
amendement à l'article 461 de la Loi sur les cités et villes de
façon à permettre de disposer de véhicules automobiles qui
ont été enlevés ou déplacés dans le cadre
des pouvoirs qui sont accordés à la municipalité aux
termes du paragraphe 10 de l'article 415: "si le propriétaire n'en a pas
recouvré la possession après deux mois". Alors, 415.10 de la Loi
sur les cités et villes permet aux municipalités de
déplacer des véhicules pour y faire procéder à des
travaux publics et, notamment, au déblaiement de la neige. Cette demande
qui est faite devant vous résulte d'un problème particulier
auquel a dû faire face la ville de Saint-Eustache qui est le suivant:
Lorsque l'on déplace des véhicules automobiles, lorsqu'on
procède à l'enlèvement de la neige, ces véhicules
doivent être remisés dans des garages et aux termes de l'article
461, tel qu'il a été modifié, je pense, il y a deux ans,
on ne peut disposer de ces véhicules que lorsqu'ils ont sept ans
d'âge, ce qui signifie qu'il peut très bien y avoir des
véhicules que les propriétaires désirent abandonner et
dont on ne peut pas disposer conformément à l'article 461,
à moins que ces véhicules aient sept ans d'âge. Prenons
l'exemple qui peut facilement nous venir à l'esprit: un véhicule
de 1979 est remorqué parce qu'il s'agit de procéder à
l'enlèvement de la neige. Le propriétaire dit: Oui, je vais aller
le chercher, et les mois passent et jamais le propriétaire ne vient
chercher ce véhicule. Vous ne pouvez pas en disposer en vertu de
l'article 461 tel qu'amendé parce qu'il n'a pas sept ans. On s'est donc
retrouvé devant la situation où, précisément, les
propriétaires refusaient de venir chercher ces véhicules
après avoir fait maintes promesses de le faire, refusaient de venir
chercher ces véhicules et à la suite, notamment, d'une faillite,
la municipalité a dû faire face à une demande du syndic
d'acquitter les montants que représentaient les coûts de remisage
du véhicule parce que, précisément, le propriétaire
n'était pas intéressé à venir chercher ce
véhicule et si on prend l'article 461 à la lettre, il est
impossible d'en disposer. Il est à remarquer, d'ailleurs, qu'avant que
l'article 461 ne soit rédigé tel qu'il l'est à l'heure
actuelle, donc avant qu'on introduise le deuxième alinéa de 461,
on aurait vraisemblement pu le faire mais, puisque maintenant il y a une
disposition expresse concernant le pouvoir de disposer de véhicules
automobiles qui ont été abandonnés, on doit tenir pour
acquis qu'on n'a plus ce pouvoir de disposer des véhicules qui
n'auraient pas sept ans d'âge. Je vous réfère à
l'article 461, au deuxième alinéa, qui dit: Elle peut de la
même manière disposer - en parlant évidement de la
corporation municipale - de véhicules automobiles fabriqués
depuis plus de sept ans et qui sont sous sa garde, abandonnés ou
trouvés, ou non réclamés après soixante jours, etc.
Pour disposer de véhicules qui auraient été toués,
lors de l'enlèvement de la neige, il faudrait que ceux-ci aient
nécessairement plus de sept ans. Or, c'est un problème auquel on
a eu à faire face et auquel on peut s'attendre à faire face
à l'avenir.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Le problème soulevé par la ville de
Saint-Eustache est sûrement réel. Il est vrai que, pour pouvoir
disposer après deux mois d'une automobile, il faut que cette automobile
ait sept ans d'âge. C'est probablement un peu exagéré mais
c'est, évidemment, exactement l'exemple typique. Vous ne pouvez pas
plaider que Saint-Eustache a des caractéristiques particulières
à cet égard et que, la moyenne d'âge des automobiles
abandonnées à Saint-Eustache étant plus
élevée qu'ailleurs, vous souhaitez une disposition
particulière dans la charte de la ville de Saint-Eustache. Ce que je
peux vous dire, je vais peut-être le répéter rapidement,
c'est ma première expérience d'étude des projets de lois
privés et c'est fort agréable de façon
générale mais il y a une chose que je remarque, c'est que les
trois-quart du contenu des projets de loi privés... En fait,
normalement, la procédure qui devrait être suivie devrait
être constituée simplement de résolutions des
municipalités demandant d'amender la charte des cités et villes
de façon générale ou le Code municipal pour les ajouter
à la réalité. Mais, au lieu de cela, les villes demandent
de faire des amendements à leurs projets de lois privés sur des
situations qui concernent certainement plusieurs municipalités. (21 h
15)
Dans ce cas, c'est un exemple typique. J'ai déjà
donné des instructions au ministère, qui va préparer le
prochain projet de loi omnibus pour l'automne, de considérer les
demandes faites dans les projets de loi privés, depuis quatre ou cinq
ans, vu qu'une bonne partie de ces projets de loi, comme je le disais, les
trois quarts, comporte des demandes en vue d'accorder ce qui était
accordé à Saint-Eustache, à Saint-Bruno, à
Valleyfield etc. C'est une chaise musicale. Alors, il vaut mieux
procéder autrement. Comme dans n'importe quel secteur, pourquoi cela
serait-il différent avec les municipalités? Lorsqu'on veut des
changements légaux, on fait soit des résolutions ou on
écrit des lettres, on demande des changements légaux. Là
c'est un moyen assez coûteux de demander des changements légaux
que de faire des projets de loi privés. C'est coûteux pour les
municipalités, c'est coûteux pour le temps et l'énergie de
l'Assemblée nationale, etc. Je pense que la procédure
régulière, c'est de demander un changement à la loi pour
l'adopter. Je retiens que l'esprit de l'article 6 que vous proposez c'est que
vous souhaitez un changement à la loi des cités et villes pour
faire en sorte que ce soient des mesures plus réalistes. Je partage
votre point de vue et on va essayer de le faire encore là dans le projet
de loi omnibus de cet automne. Je vous demanderais de retirer l'article, sinon
nous allons le rejeter.
Le Président (M. Fallu): Le jugement semble sans
appel.
M. Saintonge: M. le Président, je constate une chose, je
sais qu'on va se préparer pour avoir un gros travail au mois de
décembre dans le projet de loi omnibus, cela va être un projet de
loi omnibus volumineux.
M. Marcoux: Je peux indiquer au député de
Laprairie, que j'ai probablement inquiété à bon droit, que
je veux travailler dans la perspective - je ne sais pas si j'y réussirai
-de déposer un projet de loi omnibus assez tôt cet automne, le
plus près de la réouverture de la session quitte à ce que
s'il y a d'autres projets qui arrivent par la suite, on dépose un autre
projet de loi omnibus avant Noël qui sera adopté plus tard.
Pourquoi faudrait-il qu'on dépose un projet de loi omnibus vers le 1er
novembre et que tout soit adopté entre le 1er novembre et le 20
décembre, parce que c'est là qu'est le summun de
l'activité législative et que tout le monde veut faire
régler son problème pour avant-hier? Pourquoi faudrait-il tout
ajouter et faire un deuxième projet de loi omnibus aussi volumineux
qu'on adopterait immédiatement?
Cela ne me dérangerait pas de déposer un deuxième
projet de loi omnibus municipal dans la même année, avant
Noël, mais qu'il soit adopté en mars ou en avril ou quand on sera
prêt. C'est l'orientation dans laquelle je voudrais fonctionner. Au point
de départ, ce que je veux d'abord pour le premier projet de loi omnibus
à déposer au début de l'automne, c'est de partir de ce qui
nous est demandé par les municipalités et de trouver la solution
qui peut s'adapter au plus grand nombre de municipalités et dire: Vous
le savez pour la deuxième partie, parce qu'on a travaillé
ensemble depuis trois semaines sur ces sujets, tout maintenant ce qui viendra
dans un projet de loi privé et qui sera de nature à
présenter des mesures générales d'ailleurs, cela ne vous
donne rien de les présenter, on ne les étudiera pas.
Présentez-les dans le cadre des lois générales.
Je pense que notre travail va être plus cohérent à
l'Assemblée nationale parce que souvent on accorde à une
municipalité cinq pouces et à une autre on accorde six pouces, et
à une autre on accorde quatre pouces et trois quarts et c'est le
même sujet qui est là.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, nous prenons acte
et nous vous informons que la commission de l'aménagement et des
équipements a une existence légale de deux ans depuis le 13 mars
dernier. Nous serons donc là très certainement pour assurer la
suite de vos engagements.
L'article 6. Vous le retirez, M. le
maire, ou nous le rejetons? Une voix: ...
M. Marcoux: C'est à peu près cela. C'est cela que
j'allais ajouter mais je ne voulais pas indisposer le député de
Laprairie ce soir.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que l'article est
retiré ou si... M. Biard.
M. Biard: On a écouté religieusement les propos du
ministre. Je suis évidemment satisfait du fait qu'il nous propose des
amendements à la loi générale. Vous savez on a tout de
même déposé un projet de loi privé qui a, de notre
part, entraîné des efforts. Un projet de loi tout de même
minime de neuf articles. J'aurais apprécié qu'on reconnaisse
aussi les efforts que la ville a mis dans son projet de loi. Je comprends que,
en ce qui concerne cet article, il y aura des amendements à la loi
générale mais d'ici à ce temps il peut arriver
différentes situations qui peuvent se présenter et
peut-être que cet article sera modifié ou qu'il ne sera pas
modifié. On ne le sait pas. Alors, s'il faut revenir l'an prochain pour
avoir un tel pouvoir, je ne trouve pas cela des plus important dans l'ensemble
du projet de loi mais c'est quand même un effort qu'on a voulu faire.
M. Marcoux: J'ai compris, M. Biard. M. Biard: Pardon?
M. Marcoux: Si vous revenez l'an prochain, supposons que d'ici
à décembre, un changement à cela n'est pas adopté
et que vous revenez l'an prochain avec le même sujet, en ce qui me
concerne, il ne sera pas plus recevable, en ce sens que c'est un sujet qui
touche beaucoup de municipalités et qui doit être traité
dans les amendements à la loi générale des cités et
villes. L'objet d'un projet de loi privé est de régler un
problème unique à une municipalité, alors que les projets
de loi privés sont rendus... J'exclus Montréal et Québec
dont toute leur charte est un projet de loi privé, mais pour l'ensemble
des autres municipalités, le projet de loi privé n'a pas pour
objet de changer la loi générale pour telle municipalité
en particulier. Un projet de loi privé est pour régler tel
problème exclusif à telle municipalité, parce que si cela
touche six, sept, huit ou dix municipalités, que ce soit les
problèmes de stationnement, les problèmes qu'on nous pose de
création de fonds d'autoassurance, etc., cela se pose de façon
générale. À ce moment-là, trouvons une solution
générale. Comme je vous le dis, je ne reproche pas à la
municipalité d'avoir fait son travail pour ses citoyens et de nous avoir
proposé l'amendement pour mieux administrer la municipalité, au
contraire, mais je dis que contrairement aux projets de loi privés,
à l'avantage de l'Assemblée nationale comme des
municipalités, je pense qu'il faut revenir au sens premier des projets
de loi privés.
Le Président (M. Fallu): Toutefois, j'aimerais vous
rappeler, M. le directeur général, M. le maire et M. le
procureur, les trois citoyens devant nous, que l'Assemblée nationale
reste en tout temps réceptive au projet de loi privé puisque
c'est un droit fondamental.
M. Marcoux: Ah oui.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie, en conclusion peut-être.
M. Saintonge: Non, non, après l'article, M. le
Président. J'ai demandé une intervention après l'adoption
de l'article.
Le Président (M. Fallu): Après l'adoption ou,
enfin, après que nous ayons disposé de cet article. Je ne veux
pas préjuger des décisions de la commission. L'article 6?
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Fallu): L'article 6 est rejeté.
L'article 7?
M. Saintonge: M. le Président, auparavant, je demanderais
le consentement des membres de la commission...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: ...pour faire immédiatement une
modification, en incluant M. Johnson, député de
Vaudreuil-Soulanges, en lieu et place de M. Assad, député de
Papineau.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il consentement de la part
des membres de la commission?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Merci. Par la même occasion, on vous
manifeste notre consentement à ce que la commission puisse
siéger, malgré l'ordre du leader qui nous arrêtait à
18 heures. On comprend qu'après 20 heures on a repris et c'est de
consentement tacite. Je vous donne le consentement verbal de l'Opposition.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Nous vous en
remercions infiniment. D'ailleurs, nous aurons peut-être besoin
tout à l'heure d'autres consentements.
M. Marcoux: ...venu faire un discours sur la part du
député de Vaudreuil-Soulanges.
Une voix: Cela viendra; cela viendra.
Le Président (M. Fallu): Cela viendra. Sans doute a-t-il
un article...
M. Marcoux: Mais, ce que j'ai compris, c'est qu'au lieu de
s'ennuyer à l'adoption du projet de loi 69 sur l'harmonisation des lois
fiscales, il préfère venir à des sujets plus
intéressants et passionnants: les amendements aux lois municipales.
Le Président (M. Fallu): Sans commentaire, M. le
ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sans commentaire, sauf,
qu'étant donné qu'il y en a eu un, ma présence ici
s'explique par le fait qu'on a déjà disposé de 250
articles de la loi fiscale, ce qui explique que maintenant je suis libre pour
venir ici. Je ne m'ennuyais pas du tout là-bas, de toute
façon.
Le Président (M. Fallu): Alors, soyez le bienvenu, M. le
député. L'article 7? M. le procureur, si vous vouiez nous
expliquer le sens de la demande de la ville.
M. Delorme: L'article 7 vise à corriger une
difficulté à laquelle la ville de Saint-Eustache a à faire
face, laquelle est le fait que dans bien des cas, la taxe d'affaires
imposée par la municipalité représente un montant moindre
que le coût de la perception de cette taxe d'affaires.
Le directeur général, M. Biard, a des données
à vous fournir à ce sujet.
Le Président (M. Fallu): Eh bien, pourriez-vous nous
fournir à titre d'exemples, quelques cas particuliers qui pourraient
illustrer?
M. Biard: Oui, M. le Président. Sur le territoire de
Saint-Eustache, sur le nombre d'établissements commerciaux et
industriels, on retrouve environ 175 établissements ou locaux qui
possèdent une valeur locative de 1000 $ ou moins. C'est quand même
minime comme valeur locative. Le taux de la valeur locative chez nous est de
7%. Je comprends qu'il aurait pu être plus élevé, mais il
faut aussi comprendre qu'il y a des valeurs locatives beaucoup plus
élevées sur le territoire, alors le conseil a tranché sur
une valeur locative de 7%. Alors, si on considère une valeur locative
moyenne de 560 $ pour ces 175 locaux, cela fait quand même un taux de
valeur locative minimal. Il ne rencontre même pas les frais
d'administration produits par l'émission des comptes et par
l'établissement de ladite valeur locative. Avec chiffres à
l'appui, on peut vous mentionner que l'établissement d'une valeur
locative crée environ 80 $ de frais. Dans ce montant, j'ai inclus
environ 25 $ réclamés par l'évaluateur qui établit
la valeur locative et tous les frais administratifs qui concernent
principalement les rencontres avec le locataire, l'étude de la demande,
la visite des locaux, l'étude des baux, l'émission de permis
d'occupation, et, en fin de compte, tout le temps administratif requis pour
établir cette valeur locative.
Ce sont des montants qui apparaissent dans nos livres et celui de 25 $,
c'est l'entente qu'on a avec nos évaluateurs. Pour certains locaux, on
est quand même pris avec un montant très minime de taxe d'affaires
annuelle qui ne rencontre même pas nos frais.
Le Président (M. Fallu): Vous parlez encore de 25 $. Il
n'est pas récurrent annuellement.
M. Biard: Il n'est pas annuel, sauf qu'il y a des mises à
jour annuelles, évidemment, qui sont moindres que 25 $ et dont je n'ai
pas les tarifs. Le montant de 25 $, c'est évidemment
l'établissement original de la valeur locative.
Le Président (M. Fallu): Vous êtes en train de
plaider pour que la municipalité ait le pouvoir de donner
elle-même mandat aux évaluateurs de poser tel ou tel geste
plutôt que tel ou tel autre en-dedans de cinq ans, si je ne m'abuse.
M. Biard: Non, non. En principe, il faut établir la valeur
locative. L'évaluateur établit la valeur locative. Il
l'établit pour deux, trois ou quatre ans, c'est évident. Mais
tout le travail administratif qui provient de l'émission d'un compte de
taxes de 35 $ ou de 38 $, évidemment, c'est impossible de couvrir les
frais. Ce qu'on demande, c'est un minimum de taxation pour au moins couvrir nos
frais annuels.
Le Président (M. Fallu): Dans la pensée de la
ville, ce serait quoi un montant minimum?
M. Bélisle: M. le Président, je pense que ce serait
assez difficile de fixer un montant minimum. Les coûts évoluant
d'une année à l'autre, nous préférerions tout
simplement dire que nous aurions le droit de fixer un montant minimum qui
correspondrait au moins au coût. Nous n'avons aucune espèce de
velléité de faire un profit avec cela. Nous voulons tout
simplement au moins couvrir nos coûts de perception de la taxe.
C'est la raison pour laquelle nous avons libellé cet article dans
les termes qui apparaissent dans le projet de loi.
Le Président (M. Fallu): D'accord. M. le ministre, vous
avez une première réaction?
M. Marcoux: Oui. En fait, cet article prévoit que la ville
peut fixer par règlement un montant minimum de la taxe d'affaires devant
être payée par tout établissement d'affaires. Cela, c'est
l'objectif, et il y a un montant minimum de la taxe d'affaires. Ce que je
voudrais dire, c'est qu'une telle disposition dérogerait au
régime de la fiscalité municipale établi par la Loi sur la
fiscalité municipale. En conséquence, à notre sens, cet
article ne doit pas être adopté.
Lors de l'étude de la Loi sur la fiscalité municipale,
à la conférence Québec-municipalités, il y a eu de
longues discussions sur l'ensemble de la révision des règles de
la fiscalité municipale et, en particulier, sur la taxe d'affaires. Ce
qu'on demande ici, c'est de déroger à une règle
générale qui s'applique à l'ensemble des
municipalités sur la façon de déterminer un montant
minimum ou le taux de la taxe d'affaires. Encore là - vous allez dire
que je me répète - c'est le même type de situation. Je ne
pense pas qu'il soit sage pour le législateur d'amender pour une
municipalité en particulier la Loi sur la fiscalité municipale
qui s'applique à l'ensemble des municipalités du Québec et
qui touche un secteur clé comme la détermination de la taxe
d'affaires.
M. Bélisle: M. le Président...
M. Marcoux: En conséquence, j'inviterais la
municipalité à retirer cet article ou la commission à ne
pas adopter l'article 7. (21 h 30)
M. Bélisle: M. le Président, nous avons entendu
l'argumentation du ministre là-dessus. Nous hésitons à
retirer l'article, même si nous allons probablement le retirer, parce
qu'il y a quand même des principes de saine gestion qui sont mis en cause
là-dedans. Il n'y a aucune corporation publique qui peut penser boucler
son budget si cela lui coûte plus cher de percevoir que le montant
qu'elle retire. Je ne sais pas, mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas
et que des municipalités privément soient obligées d'en
arriver à inclure dans un projet de loi privé un tel article, je
pense que cela devrait au moins susciter des interrogations sérieuses de
la part du gouvernement et sûrement de la part de la table de
concertation Québec-municipalités.
C'est le deuxième article de ce projet de loi qui fait que cela
va nous coûter plus cher que ce qu'on retire. Il y a une espèce de
contradiction flagrante qui frise sûrement la mauvaise gestion.
Maintenant, je ne sais réellement pas quelle attitude adopter dans un
cas comme celui-là puisqu'on nous demande de bien gérer les fonds
municipaux et de bien administrer.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, je vais conclure que
vous demandez instamment au ministre des Affaires municipales de porter ce cas
à la conférence Québec-municipalités. D'autre part,
vous demandez de soumettre l'article 7 à la commission. J'appelle
l'article 7.
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Fallu): L'article 7 est rejeté.
L'article 8?
M. Delorme: M. le Président, nous avons pris connaissance
du texte suggéré par le ministère des Affaires municipales
j'imagine qu'il vous a été distribué - qui se lirait
maintenant comme suit: La taxe d'eau imposée par règlement
suivant la valeur locative est valide et les règlements nos 660, 739,
750, 1016, 1036 et 1057 sont déclarés valides et incontestables
pour les exercices financiers 1979 à 1984 et le présent article
n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au
13 juin 1984. À la suite des discussions que nous avons eues avec les
représentants du ministère des Affaires municipales, nous sommes
d'accord avec ce texte.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Saintonge: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: Un mot là-dessus. Pour l'Opposition, puisque
c'est le même texte qu'on a retrouvé dans le projet de loi de
Saint-Laurent, sauf les numéros des règlements en question, avec
les réserves qu'on avait apportées à ce moment-là,
je comprends que le texte en question est proposé pour valider le
principe d'imposition de la taxe d'affaires sur la base de la valeur locative.
Dans le cas présent, comme dans le cas de Saint-Laurent, au niveau du
texte, on déclare les règlements valides et incontestables pour
les exercices financiers 1979 à 1984, et pour tout le contenu d'un tel
règlement. Dans le cadre présent, nous aurions aimé, du
côté de l'Opposition, comme nous l'avions mentionné dans le
cas de Saint-Laurent, avoir une réserve sur le fait que les
règlements soient déclarés valides et incontestables quant
à l'imposition de la taxe
d'eau sur la base de la valeur locative uniquement. Pour ces motifs, et
évidemment aussi pour les motifs de la phraséologie de l'article
en question dont j'avais discuté lors du projet de loi de Saint-Laurent,
nous, de l'Opposition, adopterons cet article sur division.
M. Marcoux: Je voudrais peut-être indiquer ceci parce que
j'avais eu des discussions avec les avocats du ministère; quand on lit
bien l'article, pour nous, en tout cas, c'est très clair que c'est
à cette fin. On dit: La taxe d'eau imposée par règlement
suivant la valeur locative est valide et les règlements numéros
sont déclarés valides et incontestables pour les exercices
financiers. N'importe quelle interprétation, on dit très bien que
c'est la taxe d'eau imposée par règlement qui est
déclarée incontestable et valide. De notre point de vue, cela
créerait un problème d'interprétation que d'ajouter que
c'est simplement "au titre de..." ...ou "les parties du règlement qui
visent seulement..." On pense que la formulation comme telle ne prête
aucunement à interprétation. Je comprends que M. le
député de Laprairie veuille maintenir sa division.
M. Saintonge: M. le Président, on dit que ce sont les
règlements qui sont déclarés valides et incontestables et
non pas la taxe. Donc, je maintiens ma division pour les mêmes motifs
tout en étant d'accord avec le principe de la ville
là-dessus.
M. Marcoux: D'accord, adopté sur division.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est adopté
sur division. L'article 8 est adopté tel qu'amendé sur division.
L'article 9?
M. Marcoux: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'aurais peut-être une question pour les municipalités.
Dans la mesure ou comme membre occasionnel de cette commission du temps du
prédécesseur du ministre, c'était assez variable la
fréquence, la régularité avec laquelle on voyait
l'équivalent ou le mot à mot de l'article 9 dans les projets de
loi privés. Dans la mesure où c'est un projet de loi privé
qui émane de la municipalité, je me demandais ce qui vous avait
incité à inclure l'article 9. Certaines municipalités ne
le font pas. D'autres disent: On a une résolution du conseil qui nous
demande de l'inscrire. Il y en a qui disent: On n'a pas de résolution de
l'inscrire. Le prédécesseur du ministre disait: Dans ce cas, si
vous n'avez pas de mandat, on ne le mettra pas. J'essayais de voir, dans votre
cas...
M. Delorme: M. le Président, on a examiné cette
question et on a vu quels étaient les avantages pour la
municipalité d'inclure un tel article. On a tenu pour acquis qu'il
était préférable pour la municipalité de l'inclure,
compte tenu du fait que cela permettait de soustraire la municipalité,
du moins en ce qui concerne ce texte et l'application de certaines dispositions
de la charte fédérale. Après discussion, on en est venu
à la conclusion qu'il était préférable de
l'inclure. Alors, on a examiné précisément le fondement de
cet article avant de l'inclure dans le projet.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Qu'aviez-vous retenu comme argument pour protéger vos
contribuables ou la municipalité contre l'application de la charte des
droits?
M. Delorme: À ce moment-là, on s'est dit qu'il
demeurait toujours le texte de la charte provinciale qui pouvait donner une
protection que l'on considérait comme suffisante.
M. Saintonge: Vous savez quand même que la charte
provinciale, au bon gré du gouvernement, peut être suspendue de
ses effets, comme on l'a vu, particulièrement en décembre
dernier, dans un cas qui concernait un projet de loi sur la question des
conventions collectives.
M. Delorme: C'est une question d'opportunité, M. le
Président. Nous, on a jugé que c'était
préférable de l'inclure.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le conseil municipal a
évidemment adopté une résolution sur le contenu total de
ce projet.
M. Bélisle: Nous avons adopté une
résolution...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. C'est variable. Je disais que j'essayais de voir... À
l'occasion, il y avait des mandats et, d'autres fois, il n'y en avait pas.
Parfois, il y avait des explications et, d'autres fois, il n'y en avait pas.
Incidemment...
Le Président (M. Fallu): L'article 9 est-il
adopté?
M. Saintonge: Dans certains cas, M. le Président, il y
avait des incitations très fortes du côté du gouvernement
pour faire inclure cet article également.
Le Président (M. Fallu): L'article est adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Sur division. M. Marcoux:
L'article 10.
Le Président (M. Fallu): L'article 10 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Je propose la renumérotation du projet de
loi.
Le Président (M. Fallu): Merci. La renumérotation
est adoptée.
M. Marcoux: L'adoption du titre du projet de loi.
Le Président (M. Fallu): Adopté? M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le projet de loi tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: Je voudrais remercier la ville de Saint-Eustache de
sa collaboration, même si j'ai eu à tenir des propos qui ont
sûrement déplu à l'occasion, le maire de Saint-Eustache et
ses collaborateurs qui avaient fait beaucoup de travail pour venir
présenter ce projet de loi privé. Au meilleur de notre jugement,
on doit tenir compte de ce qui se passe dans l'ensemble des autres
municipalités pour essayer d'en arriver à un certain
équilibre.
Je souhaite que les articles essentiels que vous souhaitiez faire
approuver aient été retenus. Je pense en particulier à la
réglementation sur la taxe d'eau, etc. Je souhaite que nous ayons
l'occasion de nous revoir, mais dans le cadre que j'ai défini.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je voudrais
évidemment saluer les gens de Saint-Eustache. J'espère qu'ils
auront quand même été satisfaits de la réception
qu'ils ont eue à l'Assemblée nationale lors la
présentation de ce projet de loi privé. Nous souhaitons,
évidemment dans les mêmes conditions que le ministre vient de
dire, que vous trouviez votre meilleur agrément... Au plaisir de vous
revoir.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, M. le directeur
général, M. le procureur, chers voisins...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Fallu): ...au nom de tous les membres de
la commission, on vous remercie de ce travail qui a été fait et
qui a été très utile, ici dans cette commission, pour la
ville de Saint-Eustache et, également, pour un certain nombre
d'éclairages supplémentaires qui ont été
apportés sur la vie municipale.
Je ne doute pas que ce débat, même si vous vous en
retournez avec des poches un peu vides, de votre point de vue, et même si
votre loi vous a coûté très cher, aura favorisé
l'avancement de la législation municipale. Nous saurons le
démontrer devant cette commission, à l'automne, d'ici quelque
temps. M. le maire.
M. Bélisle: Merci de votre collaboration.
M. Delorme: M. le Président, si vous me permettez tout
simplement de joindre à vos commentaires nos plus sincères
remerciements pour l'accueil que vous nous avez réservé et
l'occasion que vous nous avez donnée de nous faire entendre sur notre
projet de loi. Bien sûr, nous aurions préféré nous
en retourner avec tous les articles en poche, mais une chose est certaine, nous
sommes convaincus que, malgré tout, les décisions ont
été prises dans l'intérêt collectif de tous nos
concitoyens, vous, à l'échelle provinciale, et nous, à
l'échelle municipale. Finalement, nous espérons que les
représentations que nous avons faites permettront d'apporter un
élément additionnel aux réformes à faire. Il y a
quand même une petite réticence que je mentionne: parfois, il est
extrêmement difficile d'assurer une saine administration et une saine
gestion, quand les contraintes législatives ne correspondent pas aux
impératifs administratifs.
Nous espérons que la synthèse des deux pourra se faire le
plus couramment possible et avec le plus de souplesse possible et qu'on ne sera
pas obligés, chaque fois, de recourir à une loi privée
pour saisir le gouvernement de cette articulation qui devrait toujours exister.
Merci beaucoup, encore une fois, M. le Président. Merci, M. le ministre.
Merci, Mme et MM. de la commission parlementaire.
Le Président (M. Fallu): Au revoir. Si vous le permettiez,
collègues de la commission, nous sommes rendus à la
septième manche et nous prendrions deux minutes de suspension.
Une voix: D'accord. (Suspension de la séance à 21 h
42)
(Reprise de la séance à 21 h 55)
Étude détaillée du projet de loi
224
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons les travaux après cette brève
intermission et nous recevons à l'instant la ville de Val-d'Or. J'ai le
plaisir de saluer devant nous son maire, M. André Pelletier, pour faire
l'étude du projet de loi privé 224. M. le député
d'Abitibi-Est en est le proposeur et je lui cède à l'instant la
parole.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): Merci, M. le Président.
Simplement un mot d'introduction, je ne voudrais surtout pas prolonger le
débat mais, comme vous l'avez mentionné, je veux saluer le maire
de Val-d'Or, M. André Pelletier, son procureur Me Jean Beaulieu, et un
intervenant, M. Robert Landry, et son procureur, qui auront l'occasion de faire
valoir leur point de vue devant notre commission. Quant à moi, à
la demande expresse et rapide de la ville de Val-d'Or, il m'a fait plaisir de
collaborer et de déposer le projet de loi 224. Je pense qu'il y avait un
problème important et le projet de loi devrait précisément
régler ce problème. En ce sens, il m'a fait plaisir d'appuyer la
demande de la ville et d'y répondre, pour que le projet de loi soit
présenté le plus rapidement possible afin d'éviter un
certain nombre de procédures et d'actions possibles. J'espère,
bien sûr, que la commission pourra adopter le projet de loi ce soir, donc
le plus rapidement possible, pour éviter d'autres délais et
d'autres procédures possibles. Je laisserai les intervenants faire
valoir leur point de vue devant les membres de la commission. Je vous remercie,
M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais aussi
profiter de l'occasion pour saluer le maire de Val-d'Or, M. André
Pelletier, ainsi que son procureur, Me Beaulieu, et les intervenants qui se
sont présentés, M. Landry et son procureur, Me Tremblay, et vous
assurer de la collaboration de l'Opposition afin d'examiner ce projet de loi
dans la plus grande équité pour l'ensemble des citoyens et de la
municipalité de Val-d'Or.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, nous vous
cédons la parole.
M. Pelletier (André): M. le Président, madame et
messieurs de la commission, j'aimerais en premier lieu remercier le parrain de
ce bill privé, le député d'Abitibi-
Est, M. Jean-Paul Bordeleau. J'aimerais aussi remercier l'Opposition
d'avoir donné son consentement, son accord, pour que l'étude de
ce projet de loi privé se fasse dans les plus brefs délais afin
d'éviter à notre ville de trop graves préjudices dans les
circonstances.
Par ce projet de loi 224, la ville de Val-d'Or souhaite
régulariser certaines procédures concernant la promulgation de
certains de nos règlements municipaux. Notre démarche ne vise
donc que le seul intérêt public. Nous ne recherchons aucun
privilège pour l'administration municipale et nous souhaitons la
même réciprocité quant aux individus et aux corporations de
notre communauté. Je sais qu'il y aura peut-être opposition
d'ordre pratique concernant le texte de notre projet de loi. Avec votre
permission, je laisserai immédiatement la parole au procureur de la
ville de Val-d'Or, Me Jean-R. Beaulieu, afin qu'il puisse vous signaler
pourquoi il est nécessaire que ce projet de loi privé soit
adopté dans sa forme actuelle, et, au besoin, demeurer disponible pour
toute autre explication ou tout autre renseignement supplémentaire.
M. Beaulieu (M. Jean-R.): M. le Président,
évidemment, je pourrais argumenter à l'avance sur l'opposition
qu'on va nous présenter, maintenant, je pense que les règles
veulent qu'on procède à l'étude des articles. Non?
Le Président (M. Fallu): Non, je vous inviterais
peut-être à nous exposer brièvement l'objet du
litige...
M. Beaulieu: L'argumentation de base?
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Beaulieu: Cela va.
Le Président (M. Fallu): La situation de la ville et les
conséquences éventuelles ou potentielles.
M. Beaulieu: Comme vous l'a signalé M. le maire Pelletier,
il s'agit de certains règlements de la ville de Val-d'Or qui, avant le 6
juin 1983, n'ont pas été adoptés, ne sont pas
réputés adoptés au sens légal du mot par faute
d'avis de publication. Il s'agit d'un certain type de règlements,
à savoir ceux qui nécessitaient ou qui pouvaient
nécessiter l'approbation du public. Par exemple - et cela se
résume à cela d'ailleurs - ce sont des règlements
d'emprunt et des règlements de zonage. Pour tout vous dire, aussi loin
qu'on puisse remonter, par exemple, à Val-d'Or, et à cause de
cette erreur d'écriture, il n'y a jamais eu de règlement de
zonage, au moins depuis 1964. Ceci pose évidemment le problème
que vous
feront valoir les opposants, qui en est un concernant la
rétroactivité. Je pense que le principe du projet de loi
présenté par la ville de Val-d'Or ne constitue pas en soi de
difficulté parce que cette Assemblée et cette commission l'ont
accordé textuellement à plusieurs municipalités, par
exemple Mont-Laurier, Vaudreuil. Il y a eu également Bedford,
Plessisville. Il y a eu beaucoup de municipalités, et je pense qu'il y
en aura encore et, plus cela va aller, plus on va en découvrir.
Sous réserve de quelques petits changements de termes, sur
lesquels je me suis entretenu avec Me Turmel, sur lesquels je suis d'accord et
sur lesquels la ville est d'accord, c'est-à-dire le problème du
projet de loi au complet, je ne pense pas que cela pose de
difficulté.
En ce qui a trait à la rétroactivité, voici ce qui
amène les opposants - et je me garde bien de plaider à leur place
- je vais vous exposer le problème aussi objectivement que je le peux.
C'est qu'il y a présentement à Val-d'Or, devant la Cour
supérieure du district d'Abitibi, trois recours en mandamus
intentés par les Immeubles Gilles Houde Inc. contre la ville de
Val-d'Or. Ces trois brefs de mandamus visent une seule et même chose,
soit l'émission d'un permis de construction pour un même immeuble,
pour le même genre d'installation à savoir, en l'occurrence un
poste d'essence libre-service au centre-ville. Les procédures en
mandamus ont été entamées aux dates suivantes, soit le 15
avril 1983 - il y a plus d'un an, dans le premier cas, et, dans le
deuxième cas, il y a eu deux poursuites intentées le 5 octobre
1983 - il y aura bientôt un an. À l'origine et jusqu'à tout
récemment, c'est-à-dire jusqu'à la fin de mai 1984, le
débat n'était engagé que sur l'interprétation du
règlement 870, qu'on pensait être notre règlement de
zonage. Dans ce débat, d'une part, les requérants nous disaient:
Nous nous conformons dans nos demandes de permis à votre
règlement 870, vous devez nous émettre les permis. En tout
respect pour l'opinion contraire, nous étions plutôt d'avis qu'ils
ne respectaient pas les normes du règlement 870, donc qu'ils ne
pouvaient avoir les permis de construction. Alors, je dirais que, jusque dans
la semaine du 22 mai 1984, le débat était engagé depuis
au-delà d'un an dans un cas et de presque un an dans les deux autres cas
sur l'interprétation du règlement.
Voilà qu'en cours de vérification dans la
préparation de la cause qui devait être entendue à Val-d'Or
le 31 mai, on découvre que l'avis de publication pour le
règlement 870 n'a jamais été donné. On
découvre simultanément, évidemment, la même carence
pour les règlements du même type.
Il y a immédiatement une résolution d'adoptée par
la ville de Val-d'Or pour régulariser la situation, évidemment
par projet de loi privé. Je pense que la résolution de la ville
de Val-d'Or est du 22 mai. Quoi qu'il en soit, elle a été
produite en même temps que le projet de loi. Le 22 mai, je pense
c'était un lundi ou un mardi, ce serait donc dans la semaine
précédente qu'on aurait découvert le problème. Le
25 mai de cette année, nous recevions signification de la part des
requérants, les Immeubles Gilles Houde Inc., de trois requêtes
pour amender les procédures initiales et pour avoir la permission de la
cour, entre autres choses d'invoquer maintenant l'inexistence légale du
règlement 870. En mots très simples, on prétendait
maintenant que, un an et quelques jours après et presque un an
après dans les deux autres cas, notre règlement 870 n'existait
pas, qu'on pouvait bâtir n'importe quoi et que nous n'avions pas le droit
de leur interdire. Le même jour, le 25 mai 1984, et je dirais même
un peu avant, chronologiquement, à la minute, le projet de loi
privé que nous avions préparé était
déposé entre les mains de M. Bordeleau, député
d'Abitibi-Est. (22 heures)
Le projet de loi a effectivement été déposé
ici au bureau du directeur de la législation le 29 mai 1984. La
requête en amendement qui nous avait été signifiée
le 25 mai 1984 a été présentée devant la Cour
supérieure le 31 mai 1984, soit deux jours après le
dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale. Je
dois dire que je pense que le 31 mai coïncidait également avec le
dépôt du projet de loi en première lecture.
Après audition de la requête sur amendements, les
amendements ont été permis, incluant l'amendement invoquant que
le règlement 870 n'avait aucune existence juridique. Toutefois, à
notre demande, pour divers motifs, et notamment pour cause
d'intérêt public, parce que nous avions avisé la cour
à ce moment, preuve à l'appui que nous avions
déposé un projet de loi privé, une remise a
été accordée à la ville de Val-d'Or et l'audition a
été remise à une date subséquente, la cause devant
prendre son rang au rôle à nouveau.
En résumé, la situation est la suivante: le débat
était engagé de bonne foi entre une corporation privée et
une corporation publique sur l'interprétation d'un règlement. De
bonne foi, les débats se dirigeaient uniquement sur cette question et,
tout à coup, arrive subitement un élément qu'on invoque
dans les procédures et, simultanément, la ville de Val-d'Or tente
de corriger par la voie ordinaire, qui est le projet de loi privé, la
seule voie qui lui est donnée d'ailleurs pour le faire. Aujourd'hui, on
viendra sûrement prétendre qu'on devrait appliquer le principe de
non-intervention du législateur dans un débat judiciaire.
Je dois vous dire que nous reconnaissons que la jurisprudence est
très
claire, à savoir que si le règlement 870 n'a pas
d'existence légale faute d'avis de publication, il est clair que ce
règlement n'a aucune existence légale. C'est donc dire
qu'à coup sûr, la Cour supérieure devra dire, si jamais le
projet de loi privé n'est pas adopté: Vous n'aviez pas raison
d'appliquer un règlement inexistant. Il est certain que la Cour
supérieure ne se penchera pas sur l'interprétation de quelque
chose qui n'existe pas.
Dans la plupart des cas que j'ai étudiés et qui m'ont
été soumis, à ma demande, par le bureau du directeur de la
législation et grâce à des fouilles que j'ai faites et
à des nombreux entretiens téléphoniques que j'ai eus avec
des procureurs de ville, etc., j'ai cru déceler que le fameux principe
de non-intervention du législateur dans un débat judiciaire que,
soit dit en passant, je partage dans une certaine mesure, c'étaient des
municipalités ou des corporations privées qui venaient vous voir
pour dire: M. le législateur, on nous poursuit pour une erreur qu'on
n'aurait pas dû faire. S'il vous plaît, adoptez notre projet de loi
et mettez fin au débat judiciaire. Ce n'est pas ce que la ville de
Val-d'Or vous demande. La ville de Val-d'Or vous dit ce soir: II y avait un
débat de bonne foi engagé entre des citoyens,
représentés par leur conseil municipal, et un citoyen ou, si vous
voulez, une corporation de la ville, un débat de bonne foi engagé
sur l'interprétation d'un règlement que tout le monde croyait
existant, s'il vous plaît, laissez persister ce débat sur la base
sur laquelle il est engagé.
Au contraire, n'allez pas, par une réserve unique, donner aux
requérants dans les procédures judiciaires une passe gratuite qui
leur permettrait, presque à coup sûr, de gagner leur cause par
défaut et de nous présenter la facture qu'ils réclament,
soit les dommages de 1000 $ par jour, depuis la date des premières
demandes de mandamus.
Alors, on demande au législateur de ne pas intervenir dans un
débat judiciaire; par contre, si le législateur nous accorde le
privilège de continuer le débat tel qu'il est entamé, rien
ne change, on continue les procédures telles qu'engagées, donc on
ne met pas fin aux procédures judiciaires; au contraire, on les
continue. Par contre, si vous accordez le privilège que requiert
l'opposant, c'est certain que les procédures judiciaires se terminent.
Où sera alors l'intervention dans le processus judiciaire?
J'ai pris connaissance également de la coutume qui veut que,
généralement, on fasse abstraction des causes pendantes au jour
du dépôt du projet de loi devant la commission. Permettez-moi
d'attirer l'attention de la commission sur un danger que cela peut
représenter actuellement. Il est certain que, depuis des années,
la ville de Val-d'Or refuse des permis de construction sur la foi d'un
règlement qui est son règlement 870, et auparavant sur la foi de
son précédesseur, le règlement 490. Il y a eu plusieurs
demandes de refus de construction dérogatoire, il y a eu plusieurs refus
d'usage dérogatoires, il y a eu beaucoup de refus d'implantation et il y
a eu notamment des démolitions.
En vertu de l'article 2224 du Code civil, tout le monde sait maintenant
qu'il n'est pas nécessaire, pour interrompre la prescription, de
signifier une procédure. Il suffit de la faire timbrer et qu'elle soit
signifiée dans les soixante jours de son timbre. Il est également
non nécessaire qu'une procédure entamée contre la ville de
Val-d'Or soit commencée dans le district judiciaire de l'Abitibi. Elle
peut être commencée ailleurs, dans n'importe quel district
judiciaire du Québec, et, par la suite, évidemment sur
requête, elle serait transférée dans le district, mais elle
serait toujours existante.
En tenant pour acquis la forte publicité qui a entouré
cette affaire - je dois vous dire que la cause des Immeubles Gilles Houde avec
la ville de Val-d'Or est très célèbre en Abitibi - on ne
sait pas actuellement les recours qui nous pendent au bout du nez. On ne sait
pas combien de brefs ont été timbrés dans les
différents greffes dans le Québec à l'intention de la
ville de Val-d'Or en dommages et intérêts pour refus abusif ou
refus injustifié de permis de construction, pour démolition, etc.
On en a peut-être pour 1 000 000 $, 2 000 000 $, 10 000 000 $, on ne le
sait pas.
Ce problème n'est pas inhérent seulement à la ville
de Val-d'Or, mais je vous signale respectueusement que légiférer
en disant dans un projet de loi privé qu'on fait abstraction ou qu'on
réserve les recours des causes pendantes, c'est très dangereux
pour les corps publics comme les municipalités.
Je dois vous signaler, comme je le signalais un peu au départ de
mon exposé, qu'il y a probablement beaucoup de municipalités
encore qui viendront vous voir à ce sujet. S'il est bien établi
dans la pratique parlementaire qu'automatiquement une réserve est faite
quant aux recours judiciaires pendants devant la cour, imaginez-vous ce qui va
arriver quand les autres municipalités du Québec vont devoir,
suivant les règles de l'Assemblée nationale, produire les avis
publics de la modification d'une loi, d'une charte ou tout simplement de la
présentation d'un projet de loi à l'Assemblée
nationale.
Il pourrait s'ensuivre certainement, avec la publicité qui va
s'en venir là-dessus, une course aux greffes des différentes
cours de la province pour enregistrer des poursuites contre la
municipalité. Par exemple, à
supposer que, demain, la ville de Rivière-du-Loup vienne demander
la même chose, on sait maintenant qu'il est bien acquis, parce qu'on
vient de le faire encore une fois dans le cas de la ville de Val-d'Or, qu'on
réserve les recours intentés à la date de la commission,
cela veut dire que c'est une invitation publique à intenter tous les
recours qui s'imposent en temps utile. Évidemment, ici, notre projet de
loi a été étudié avec une
célérité extraordinaire, en vertu de l'accord de la
Chambre, mais je vous signale qu'en vertu des règles actuelles de
l'Assemblée nationale, notre projet de loi aurait dû être
étudié à la session suivante. Imaginez-vous le temps que
ça laisse à des citoyens qui veulent se faire un peu d'argent sur
le dos des contribuables ou de leurs concitoyens pour enregistrer des brefs et
avoir automatiquement gain de cause, puisque la pratique bien établie de
cette commission serait de toujours faire réserve de recours judiciaires
pendants à la date de la présentation devant la commission.
J'expose respectueusement qu'il s'agit d'un danger public qu'il faut
à tout prix éviter. Même si ce n'est pas ce cas qui nous
intéresse spécifiquement, cela aurait pour effet également
d'amplifier les dangers de poursuites qu'on pourrait ignorer dans le moment.
Cela, c'est pour la ville de Val-d'Or. Bref, vis-à-vis de l'opposition
qui s'annonce - je ne parle pas de l'Opposition ici à
l'Assemblée, mais de l'opposition à ma gauche-Une voix:
C'est toujours à gauche l'opposition.
M. Beaulieu: Oui.
Une voix: Ce n'est pas sûr.
M. Beaulieu: ...nous alléguons respectueusement que notre
projet de loi privé devrait être - sauf les corrections mineures -
approuvé par cette commission sans réserve, non pas pour mettre
fin à un débat judiciaire, mais pour justement permettre à
un débat judiciaire de se continuer dans l'intérêt des
citoyens. Alors, on vous demande de faire droit à un projet de loi
déposé le 29 mai 1984 au bureau du directeur de la
législation et de ne pas considérer des amendements intervenus
devant la cour le 31 mais 1984 pour soulever les points que l'on veut corriger
par ce projet de loi.
Finalement, je vous signale que plusieurs personnes m'ont dit
aujourd'hui que cela créerait un précédent. Cela pourrait
créer un précédent si on mettait fin à des
procédures judiciaires, mais ce n'est pas du tout le cas. Je signale
respectueusement que, dans le cas de Vaudreuil, un projet de loi qui ne portait
peut-être pas sur un objet identique mais qui avait pour résultat
d'interférer directement dans un recours judiciaire a quand même
été adopté par cette commission. Si je ne m'abuse, il y en
a eu un également à La Sarre, et il y a eu également un
projet de loi privé qui concernait l'Union-Vie, une compagnie
d'assurances, ratifiant des règlements qui n'avaient pas
été adoptés légalement depuis des années. Je
ne dis pas que ces projets de loi mettaient fin directement à un
processus judiciaire engagé, je l'ignore mais je sais pertinemment que,
dans le cas de Vaudreuil, cela avait eu pour effet de retirer au moins un moyen
très sérieux au requérant ou au demandeur dans cette
cause. Pour ma part, je pense que M. Saintonge est au courant de cette
affaire-là. Je n'ai malheureusement pas le nom des parties.
M. Saintonge: Je peux donner une précision dans le cas de
Vaudreuil. Après renseignements pris aujourd'hui, je pense que le projet
de loi privé date de 1978 ou 1981. Je pense que c'est plutôt 1978,
je ne sais pas la date exacte.
M. Beaulieu: En 1978.
M. Saintonge: Dans le cas de Vaudreuil, c'étaient des
règlements d'emprunt et des règlements de zonage qui pouvaient
aussi s'appliquer. La cause était prévue pour procès
à une date ultérieure. Avant la date où la cause a
été fixée, le procureur de la municipalité s'est
rendu compte d'un défaut de publication dudit règlement. Suivant
même la discussion que j'ai eue avec le procureur de la
municipalité, il m'a informé alors que la seule façon de
corriger la chose était par projet de loi privé. Il a justement
demandé un projet de loi privé pour valider le règlement
rétroactivement. Le règlement a effectivement été
validé rétroactivement, sauf que, lors de l'étude en
commission parlementaire du projet de loi privé, le procureur de la
municipalité a fait part de trois causes pendantes - si je me souviens
bien - qui existaient à ce moment-là. Les trois causes pendantes
dans la question en litige ne concernaient aucunement à ce
moment-là la validité du règlement. La Législature
étant informée à ce moment-là des causes pendantes
et des motifs sur lesquels l'action était fondée dans chacun de
ces cas-là et de la question de la non-validité du
règlement, à cause de la non-publication de l'avis de publication
du règlement - même si on dit deux fois le mot "publication", ce
sont les termes de la loi -a cru bon de statuer, de reconnaître le projet
de loi privé.
Ce que je ne sais pas dans ce cas-là -cela n'importe pas à
la présente matière -c'est si la date effective du projet de loi
privé était, à ce moment-là, la date où
l'adoption de principe a été faite en commission
parlementaire en deuxième lecture ou la date de la sanction du projet de
loi, puisque ce n'était pas en cause, car la question n'avait pas
été soulevée à ce moment-là, mais il y a une
distinction importante avec la cause de la ville de Val-d'Or. (22 h 15)
Dans votre cas, il reste quand même que la procédure
n'étant pas à l'étape d'être jugée par le
tribunal, avant que le tribunal ait entendu la cause, je comprends que le
demandeur, sur le bref en mandamus a présenté une requête
pour modifier son action et a plaidé dans son action à ce
moment-là, la non-validité du règlement pour défaut
de publication dudit avis de publication.
M. Beaulieu: Est-ce que vous parlez de notre cause?
M. Saintonge: De votre cause à ce moment-là.
M. Beaulieu: On n'a pas plaidé là-dessus;
l'amendement a été reçu.
M. Saintonge: Je dis que la requête en amendement des
procédures a quand même été signifiée au mois
de mai - si je me souviens bien, c'est le 25 mai - et c'était avant la
date de publication de l'avis de présentation d'un projet de loi
d'intérêt privé gui s'est faite le 30 mai, suivant le
journal Echo abitibien, que j'ai devant moi et je rappellerai que le projet de
loi en question a été déposé à
l'Assemblée nationale le 5 juin.
Le Président (M. Fallu): ...j'allais vous interrompre,
puisqu'il y avait eu demande de complément...
M. Beaulieu: M. le Président, la seule chose que je veux
dire, c'est que le député s'intéresse à notre
cas.
Le Président (M. Fallu): Je ne voudrais pas que vous
refassiez le débat.
M. Beaulieu: Non, d'accord, pas du tout.
Le Président (M. Fallu): Une simple présentation
générale.
M. Beaulieu: II y a simplement un point qu'il me reste à
faire valoir, à la suite de l'intervention du député, je
veux signaler que, dans notre cas, le 25 mai, c'était une requête
pour amender. On sait, dans le milieu juridique, qu'une requête pour
amender, lorsque la contestation est liée, n'a aucune valeur tant que ce
n'est pas reçu par la cour. Or, cela a été reçu par
la cour le 31 mai 1984, date de sa présentation, à certaines
conditions dont, notamment, la remise pour des motifs d'intérêt
public. À ce moment-là, le projet de loi était
déposé à l'Assemblée nationale depuis deux
jours.
Succinctement, comme conclusion finale - je n'ajouterai plus un mot -
vous ne voulez pas intervenir dans le processus judiciaire, comme avocat, je
trouve que c'est très louable. Je vous demande de ne pas intervenir dans
le processus judiciaire; laissez le débat judiciaire se poursuivre tel
qu'il était constitué il y a de cela plus d'un an. Au contraire,
votre intervention aurait pour effet d'y mettre fin, si vous décidez
d'accorder une réserve à l'opposant.
Le Président (M. Fallu): Une simple correction, M. le
procureur. Le dépôt à l'Assemblée nationale a
été fait, techniquement, le 5 juin. Pour nous, le
dépôt, on vient de le vérifier, c'est le dépôt
devant la Chambre et non pas au greffier en loi.
M. Beaulieu: Écoutez-moi bien. Je ne veux pas induire la
commission en erreur. Quand je parlais du dépôt, c'était
que le député l'avait déposé auprès du
directeur de la législation, conformément aux nouvelles
règles de l'Assemblée nationale, le 29 mai. La date m'a
été - je n'étais pas là -officiellement
communiquée comme étant le 29 mai.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): M. le Président, j'ai la
lettre avec laquelle je présentais le projet de loi à M. Pierre
Duchesne, et elle est datée du 28 mai. C'est le 28 mai que le projet a
été envoyé à la direction de la
législation.
Le Président (M. Fallu): Pour l'organisation de nos
débats, vous me permettrez d'appeler maintenant Me Jacques Tremblay, qui
est le procureur des Immeubles Gilles Houde Inc., afin qu'il puisse aussi faire
état de son point de vue dans le litige pour que nous soyons
informés au départ de l'ensemble du dossier.
Ensuite, nous appellerons l'article 1 et le débat s'enclenchera
sur le projet de loi lui-même.
Me Tremblay.
M. Tremblay (Jacques): Je vous remercie, M. le Président.
M. le ministre, madame, MM. les membres de la commission, il me fait plaisir ce
soir de venir établir le point de vue de mes clients, les Immeubles
Gilles Houde Inc., qui, sur le territoire de la ville de Val-d'Or, ont
actuellement un projet d'installation d'un établissement commercial pour
vente d'essence de type libre-service.
Effectivement, tel qu'on l'établissait tout à l'heure,
nous avons des actions en
mandamus pour faire émettre les permis de construction à
cet effet. Ces actions sont pendantes depuis le printemps et l'automne dernier.
Je voudrais immédiatement rectifier une information transmise tout
à l'heure à la commission selon laquelle l'amendement
alléguant spécifiquement la non-entrée en vigueur du
règlement de zonage qu'on nous opposait n'a pas été
accepté par le juge le 31 mai mais bien le 30 mai, tel que
l'établissent les notes sténographiques que j'ai ici de la
décision du tribunal ainsi que des argumentations qui ont
été présentées par les deux parties.
M. Beaulieu: Je m'excuse, c'est une erreur.
M. Tremblay (Jacques): C'est nous également qui avons,
lors d'une visite à l'hôtel de ville, pour la préparation
du dossier, effectivement signalé à la ville
l'irrégularité majeure dans l'ensemble de ces règlements
d'emprunt et de zonage, soit l'absence de l'avis de promulgation. Plutôt
que d'utiliser cette information, nous l'avons transmise ouvertement à
la ville officieusement - et nous avons également, par un processus
d'amendement, avisé précédemment que nous entendions
soulever cette question au procès qui devait s'instruire le 30 mai.
Actuellement, le débat judiciaire, tel qu'engagé, a deux
facettes importantes, soit celle de savoir si le règlement est opposable
à la compagnie Gilles Houde Inc., et de savoir également si, ce
règlement étant éventuellement jugé applicable, il
prohibe le projet que nous entrevoyons depuis un an.
Ce que nous demandons ici à la commission ce soir, c'est tout
simplement d'ajouter la mention que l'effet rétroactif des dispositions
de la présente loi n'affecte pas les causes pendantes en date
d'aujourd'hui ainsi que les jugements rendus, s'il y a lieu.
Pourquoi formulons-nous cette demande? Tout simplement pour le respect
de l'un de nos principes les plus fondamentaux de notre régime
politique, soit celui de la non-intervention du législatif dans le
processus judiciaire. J'entendais notre ministre de la Justice il y a quelque
temps rappeler ce principe très important, fondamental. Effectivement,
le principe d'une rétroactivité des lois est formellement
l'exception et on doit faire le plus attention possible pour éviter que
des droits individuels soient perdus par cet effet rétroactif.
J'ai très rapidement brossé une liste de
précédents, c'est-à-dire de lois dans lesquelles on
régularisait certains processus municipaux, entre autres exactement le
même type d'informalité que nous avons ce soir qui vous est
soumis, soit pour la ville de Saint-Bruno-de-Montarville en 1984, par le projet
de loi 215; tout en accédant à la demande de la ville, on avait
prévu que cela n'affectait pas les causes pendantes. J'ai ici huit ou
neuf projets dont j'ai la liste, si les membres de la commission voulaient en
prendre connaissance. Ce sont toutes des lois qui ont reconnu le principe de la
rétroactivité, mais également que cela ne devait pas
affecter les causes pendantes telles qu'elles existaient au moment de
l'étude en commission parlementaire.
Il y a également au soutien de cette prétention l'article
23 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec,
qui accorde à toute personne le droit à une audition impartiale
devant un tribunal. Or, je pense que nous avons droit - le procureur de la
ville le reconnaît - à faire statuer par un tribunal, soit la Cour
supérieure, que le règlement qu'il nous oppose depuis un an pour
refuser notre projet n'a jamais été mis en vigueur et est donc
inopposable, à nous particulièrement. C'est un droit que nous
avons. L'intervention que la ville de Val-d'Or sollicite ce soir aurait pour
effet de nous faire perdre ce droit par le simple fait de son adoption dans son
état actuel.
J'entendais également tout à l'heure le ministre des
Affaires municipales déplorer le fait d'avoir des demandes par projet de
loi privé qui, normalement, devraient être traitées dans un
système de loi omnibus; je craindrais que la majorité des
procès contre des corporations municipales qui s'engageront fassent
l'objet tout d'abord d'une vérification si on devait venir valider des
procédés municipaux par le biais de l'adoption d'une loi
privée. Cela ne serait pas, je pense, un procédé à
recommander ou à conseiller.
Vous vous demandez également probablement si le fait d'invoquer
l'absence d'avis de promulgation pourrait permettre à quelqu'un de
réaliser un projet sur le territoire de la ville de Val-d'Or qui serait
totalement contraire à l'intérêt public de la ville de
Val-d'Or ou même contraire à la sécurité publique.
Je prends note du fait que les présentateurs du projet de loi n'ont
soulevé aucun motif à cet égard, c'est tout simplement
parce que le projet que la compagnie les Immeubles Gilles Houde Inc. entrevoit
n'est nullement à l'encontre de la sécurité publique
puisque tous les plans ont été faits par des professionnels
qualifiés. Nous avons reçu les attestations au niveau des permis
provinciaux pour la vente des distributions d'essence. En plus de cela, au
niveau du zonage actuel, l'usage de postes d'essence libres-services est permis
dans la zone où se situe l'immeuble sur lequel porte le litige.
Conséquemment, le seul point qui nous sépare, c'est
l'interprétation - et je dis bien l'interprétation - d'une
disposition sur le rapport plancher-terrain, à savoir si nous devons
compter la cabine ou le dépanneur, etc.
Conséquemment, il s'agit d'une disposition purement technique qui
permet à la ville, nonobstant l'entrée en vigueur du
règlement, de maintenir un refus inexplicable à mon point de vue
d'un permis de construction depuis un an. Même en termes d'environnement,
nous ne sommes nullement en cause, et je ne pense pas que le projet entrevu par
mes clients nuise...
M. Marcoux: D'après ce que vous dites, comme cela, il n'y
a pas de problème, vous pouvez continuer à aller devant les
tribunaux et vous allez gagner?
M. Tremblay (Jacques): J'ai parlé
d'interprétation.
M. Marcoux: À votre place, je ne me risquerais pas trop.
Vu que vous êtes tellement sûr de gagner sur le fond, je ne vois
pas pourquoi vous nous demandez de ne pas pas appliquer la loi...
M. Saintonge: ...
Le Président (M. Fallu): M. le procureur, vous avez la
parole.
M. Marcoux: Non, c'est une question. Je veux comprendre
pourquoi...
Le Président (M. Fallu): Mais les questions
viendront...
M. Marcoux: Ce n'est pas pour porter un jugement sur la
défense, c'est pour comprendre pourquoi ils plaident sur le fond, alors
que...
Le Président (M. Fallu): ...un moment, s'il vous
plaît! M. le ministre, s'il vous plaît! M. le ministre, nous avons
convenu que les exposés se feraient et, par la suite, que nous
interviendrions comme parlementaires.
M. Marcoux: Pourquoi plaident-ils sur le fond?
M. Tremblay (Jacques): M. le Président, M. le ministre,
j'ai signalé au départ que la volonté que j'avais
n'était pas de plaider sur le fond. Je ne veux pas faire ici, ce soir,
le procès que nous aurions fait il y a quelques jours, n'eût
été de la demande de remise de la part de la ville de
Val-d'Or.
Je veux souligner que, malgré mon opposition, vous n'êtes
pas en présence d'un projet qui, par une informalité, aurait pour
effet de créer un problème public ou contraire à la
sécurité publique sur le territoire de Val-d'Or. C'est ce que je
voulais vous indiquer, M. le ministre. C'est pour vous rassurer, si vous aviez
des doutes ou des craintes, sur les suites à donner, puisque, tel que
l'avoue la ville, elle devra émettre un permis, si le règlement
était jugé non en vigueur à l'égard de Immeubles
Gilles Houde, par une clause de cause pendante.
En conséquence, je veux vous indiquer, M. le ministre, que nous
ne sommes pas en présence d'un projet, par exemple, d'une industrie en
zone résidentielle et qui aurait peut-être une allure un peu
aberrante. Nous ne sommes pas en présence de cela. Nous sommes en
présence d'un usage autorisé dans la zone concernée. Ce
qui divise les parties ou qui aurait pu faire l'objet d'un débat
judiciaire, c'est la question de savoir - là, il y a matière
à interprétation - si nous respectons un rapport
plancher-terrain, donc, quelque chose de tout à fait technique.
M. Marcoux: En somme, le refus... Je veux bien comprendre, c'est
pour cela que... peut-être que la façon dont je vous ai
interpellé a pu laisser comprendre à mes collègues que je
voulais vous empêcher de plaider sur le contenu. Je voulais comprendre
pourquoi vous plaidiez sur le fond, alors que l'amendement que vous allez nous
proposer d'adopter est précisément de dire que vous n'avez pas
à vous prononcer, on le sait, sur le fond, mais que c'est sur la
forme.
M. Tremblay (Jacques): D'accord. Mais, c'était pour vous
rassurer.
M. Marcoux: Mais, en somme, je veux bien comprendre, puisqu'on
parle du fond, que ce n'est pas par rapport à l'établissement du
poste de service là où vous voulez l'établir. Ce n'est pas
un problème de zonage sur l'aspect suivant, c'est-à-dire que ce
n'est pas un garage que vous voulez établir dans une zone
résidentielle, c'est dans une zone commerciale.
Les motifs de refus d'octroyer le permis sont sur le rapport
terrain-plancher, la dimension du bâtiment par rapport à la
grandeur du terrain, à son recul, à la route ou des choses
semblables.
M. Tremblay (Jacques): C'est exact. C'est cela. D'ailleurs, on
respecte les marges de recul.
M. Pelletier: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le maire et, ensuite le
débat s'engagera ici à la table.
M. Pelletier: Seulement quelques secondes
d'éclaircissement, car on ne discute peut-être pas du même
fond lorsqu'on parle de débat de fond. Depuis 20 ans, les citoyens de
notre ville vivent avec ce règlement. Depuis 20 ans, on a un
quadrilatère au centre-ville qui n'a pas ce genre de commerce. Entre
autres, pour que tout le
monde comprenne, la demande est d'installer des réservoirs a
essence en face de l'hôtel de ville. (22 h 30)
Depuis 20 ans, on vit avec ce règlement et on a une très
belle ville. La demande est d'installer un réservoir à essence en
face de notre hôtel de ville ou à quelque 100 pieds. On a dit
tantôt que cela n'amènerait pas de problème; il y aura
sûrement des problèmes énormes et aigus de circulation,
mais je ne veux pas m'embarquer dans des questions de pieds et de
matériaux de construction. Nous prétendons que la demande de
règlement d'un permis n'était pas en fonction du
règlement; on prétend le contraire. Dans des cas semblables, on
fait étudier et trancher la discussion par les tribunaux et c'est ce
qu'on fait depuis un an.
Dans ce sens-là, la ville de Val-d'Or ne veut pas brimer
l'opposant à plaider sa cause, à la gagner ou à la perdre.
On ne veut pas le brimer dans le sens d'aller plaider devant les tribunaux sur
le fond, le texte ou le terme du règlement. On ne veut tout simplement
pas que cette cause soit automatiquement gagnée par rapport à une
erreur d'écriture d'un fonctionnaire. On veut que cela se fasse sur le
fond et que chacun, la corporation et la ville, puisse se défendre sur
le texte et le but de notre règlement et non perdre ou gagner la cause
en vertu d'une erreur d'écriture d'un fonctionnaire.
Notre ville vit très bien avec ce règlement depuis 20 ans.
On veut simplement que l'erreur en question soit homologuée; et que
notre règlement de zonage devienne loi par promulgation. Tout le
processus a été bien fait et c'est tout simplement l'écrit
dans la vitre qui n'a pas été collé. On veut simplement
régulariser cette erreur d'écriture. On veut que le processus
juridique continue et soit jugé par le tribunal au mérite et non
décidé par une passe gratuite à la suite d'une erreur
d'écriture qu'on admet, mais qu'on a pris tous les moyens de corriger.
On n'a pas été averti il y a un an de cela; on a
été averti trois jours avant de se présenter à la
cour.
Pour moi, c'est tellement évident. On parle de réservoirs
à essence, mais cela pourrait bien être n'importe quelle
monstruosité.
Le Président (M. Fallu): Merci, M. le maire. Merci, MM.
les procureurs, de ces explications. Je me permets maintenant d'appeler
l'article 1. Nous ferons le débat sur le projet de loi lui-même,
puisque déjà l'article 1 nous donne l'occasion d'ouvrir le
débat au complet.
On nous a donc déjà dit, dans l'attendu et dans
l'exposé qu'on nous a soumis il y a quelques secondes, l'objet de
l'article 1.
M. Marcoux: Présentez-le-nous et, après cela, on
engagera vraiment la discussion sur le tout, puisque...
Le Président (M. Fallu): M. le procureur de la ville.
M. Beaulieu: Je m'excuse, je n'ai rien compris.
M. Marcoux: On est rendu à l'article 1; si vous voulez
nous présenter son objet.
M. Beaulieu: Je vous fais grâce du préambule que
j'ai fait tantôt sur l'historique qui nous a amenés ici. Depuis le
6 juin 1983, à la suite d'un congrès des officiers municipaux, on
a appris que ce problème pouvait prévaloir dans certaines villes.
Quand je dis "on", cela exclut la personne qui parle et cela exclut le conseil
de ville, qui n'était pas au courant. Depuis le 6 juin 1983, il semble
que la procédure soit bien suivie. C'est la raison de la date qui est
là.
Sur la question des avis de motion, on a mis "complet" parce qu'on a
remarqué que, dans certains amendements au règlement de zonage,
on n'a peut-être pas été assez complet, si on s'en tient
à la rigueur de la loi. Il faut vous dire que, de toute façon, la
jurisprudence là-dessus est mitigée; la jurisprudence actuelle
semble dire que, pourvu qu'on soit bien capable d'identifier que c'est un
amendement à tel règlement, c'est suffisant. Le contentieux des
Affaires municipales, pour éviter toute confusion et pour éviter
de savoir ce qu'est un avis complet et un avis incomplet, nous suggère
de rayer le mot "complet". On est d'accord avec cela.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Beaulieu: Pour le reste, c'est l'article usuel qu'on retrouve
dans tous les projets de loi du même type. Cela ne me donnerait rien de
l'expliquer plus en détail.
M. Marcoux: D'accord. M. le maire, Me Beaulieu, la
décision qu'on aura à prendre comme parlementaires ne sera pas
nécessairement facile. Je voudrais indiquer, sur l'objectif, ce sur quoi
on s'entend et qui est clair et net; il vaut mieux ne pas s'étendre
longtemps là-dessus. Le fait d'adopter dans un projet de loi
privé un article qui donne force de loi à tous les
règlements adoptés avant le 6 juin 1983, que ce soient des
règlements d'emprunt ou de zonage, adoptés soit sans avis de
motion ou sans avis de publication, il n'y a aucun problème, nous sommes
prêts à adopter cet aspect de votre demande.
Quant à ne pas inclure dans votre projet de loi que les causes
pendantes devant les tribunaux... Avant de compléter, j'aimerais vous
poser la question: À votre
connaissance, y a-t-il d'autres causes pendantes devant les tribunaux
non pas nécessairement sur des choses comme celles soulignées par
M. Houde, mais sur tous les règlements d'emprunt ou de zonage
adoptés avant le 6 juin 1983?
M. Beaulieu: À notre connaissance, non. On vous signale
encore une fois la teneur de l'article 2224. Quant à savoir s'il y en a
eu aujourd'hui de signifiés à la ville, nous l'ignorons aussi.
À notre connaissance, non.
M. Marcoux: D'accord, jusqu'à aujourd'hui, mais je parle
d'avant. Par prudence, il serait sage pour la commission d'inclure la clause
des causes pendantes devant les tribunaux même si, à votre
connaissance, il n'y en a pas actuellement.
Quant à la divergence qu'il y a entre vous et le procureur de M.
Landry, je voudrais vous entendre sur le point suivant: l'habitude de cette
commission parlementaire depuis des années, sinon depuis toujours, est
de pencher du côté de la protection des droits individuels,
d'abord, par rapport aux droits collectifs. Une autre chose: la tendance des
membres de l'Assemblée nationale et de la commission depuis des
années a toujours été de protéger les causes
pendantes devant les tribunaux sans distinguer celles qui sont pendantes en
vertu d'une question de forme ou de fond. J'ai fait relever les dates d'autres
projets de loi privés où on a dit que la loi ne n'applique pas
aux causes pendantes. Le plus tôt qu'on peut remonter c'est à la
date de publication à la Gazette officielle ou à la date de
l'adoption en première lecture, au dépôt du projet de loi,
soit au moment d'une étude en commission parlementaire, soit même
au moment de la sanction de la loi. Mais il n'y a aucune fois où la
protection des causes pendantes est intervenue plus tôt qu'à la
date de la publication à la Gazette officielle. En ce qui me concerne,
la publication à la Gazette officielle est le 2 juin, donc
postérieure à l'inscription du mandamus devant les tribunaux pour
changer la nature du débat et à la requête pour amender la
loi.
Je ne dis pas qu'il n'est jamais arrivé que l'Assemblée
nationale ait légiféré de façon rétroactive
ou de façon déclaratoire; cela n'arrive pas fréquemment,
mais cela arrive à l'occasion dans les lois fiscales en particulier,
mais pour des motifs vraiment importants et graves et qui ne visent pas un
individu en particulier. Dans l'hypothèse où nous retiendrions
l'argumentation de la ville, il est évident que là nous disons:
Eu égard à telle cause qui vise tel individu ou telle corporation
en particulier, la loi s'applique même à cette cause pendante.
C'est, à toutes fins utiles, adopter une loi à deux objectifs:
l'objectif de rendre légale l'ensemble de votre réglementation
municipale, mais, d'autre part, de déterminer que, pour une personne
dans votre communauté, nous décidons que les droits qu'elle avait
en fonction des lois ne s'appliquent pas à elle. Je vous avoue que
j'aimerais vous entendre sur ces différents points.
M. Beaulieu: Je n'ai, malheureusement, pas accès à
toutes les demandes qui ont été faites et à toutes les
décisions qui ont été prises par la commission. Je sais,
de commune renommée, qu'il y a eu des projets de loi privés
adoptés sans réserve, même lorsqu'il y avait des litiges.
Mais, à tout événement, M. le ministre, vous nous dites:
On n'a jamais remonté plus loin qu'à la date de publication dans
la Gazette officielle. Sur ce, je vous dirai qu'il y a toujours place à
l'amélioration et je vais dire pourquoi. De plus en plus - vous l'avez
vu par le nombre de demandes que vous avez déjà reçues et
vous le verrez encore par d'autres projets de loi privés que vous
recevrez de cette nature - l'avis public va devenir une invitation à
prendre des recours judiciaires contre la municipalité. C'est cela que
le législateur risque et c'est finalement, l'effet d'entraînement
que cela va donner.
Vous me dites que le législateur est là pour
protéger les droits privés. J'en conviens aisément, mais
le législateur est là aussi pour favoriser la paix sociale et
éviter que des municipalités ne se retrouvent dans un gouffre
absolu parce qu'un avis de publication d'un projet de loi privé va
devenir synonyme d'invitation à entamer un processus judiciaire
gagné d'avance, et tous les requérants, dans tous les recours,
vont venir ici devant vous et vont vous dire: On veut avoir la même passe
gratuite que vous avez donnée aux Immeubles Gilles Houde Inc., à
Val-d'Or. C'est cela, un précédent!
M. Marcoux: Me Beaulieu, je ne peux pas avoir la certitude que
vous n'aurez pas raison dans l'avenir, mais ce que je peux vous dire avec
certitude, c'est que, depuis des années que cette Assemblée
nationale, chaque fois qu'il y un projet de loi tel que celui que vous
proposez, inclut - soit que le projet l'inclue dès le point de
départ ou qu'on demande de l'ajouter - la clause de protection des
causes pendantes ou des jugements non prononcés, un tel assaut de
requêtes ou de causes devant les tribunaux ne s'est pas passé. La
plupart du temps, les projets de loi qui nous sont présentés sont
précisément pour rendre légales des choses qui ne
l'étaient pas pour des vices de forme ou d'autres types de choses, mais
il ne s'est pas passé dans les années que nous venons de vivre -
je parle d'années et non pas de mois - le type de réaction dont
vous parlez.
M. Beaulieu: Parce que ce n'est pas public, M. le ministre. Mais
moi, ce que je vous suggère...
M. Marcoux: Pardon. Au contraire, je peux vous dire que c'est
tout à fait l'inverse. Avant les nouvelles procédures de
l'Assemblée nationale, les projets de loi privés pouvaient
traîner avec des avis de six mois, un an, un an et demi, deux ans avant
d'être étudiés devant les commissions parlementaires. Le
degré de connaissance, de visibilité, etc., était total
et, d'habitude, ce genre de chose est assez bien couvert dans les médias
locaux, alors qu'actuellement je dirais que c'est l'inverse. Nous adoptons des
projets de loi privés, depuis trois semaines, environ trois, sept, dix
ou quinze jours après qu'ils sont déposés à
l'Assemblée nationale. Peut-être que d'autres personnes pourraient
soutenir devant nous qu'à la vitesse à laquelle nous adoptons les
projets de loi privés maintenant nous empêchons la bonne
information des citoyens. (22 h 45)
M. Beaulieu: Je vais terminer juste sur une humble
recommandation, M. le ministre. Maintenant que les règles de
l'Assemblée nationale sont modifiées, à la lecture des
nouvelles règles, il m'a semblé que le processus
législatif en matière privée commence par le
dépôt d'un projet de loi auprès du directeur de la
législation. Il y aurait peut-être lieu, à l'avenir, en
légiférant, que la rétroactivité soit
prononcée à cette date. Alors, dans le cas qui nous occupe, la
rétroactivité serait prononcée à la date du
dépôt auprès du directeur de la législation et
comprendrait les procédures qui alléguaient ce qu'on veut
corriger à cette date du dépôt. Évidemment, cela va
favoriser la ville de Val-d'Or dans ce cas, mais, à l'avenir, cela va
protéger - tant mieux s'il n'y a pas eu de désastre à ce
jour - les municipalités qui vont se présenter devant la
commission pour présenter un projet de loi privé. Ainsi, la
rétroactivité sera prononcée lors du dépôt
auprès du directeur de la législation, qui semble être un
geste maintenant officiel avec les nouvelles règles et l'avis qui va
suivre ou qui sera simultané ne sera pas une invitation à la
contestation publique.
M. Pelletier: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le maire.
M. Pelletier: ...j'aimerais que M. le ministre puisse m'expliquer
ou me faire comprendre la logique qu'une cause qui est pendante soit
gagnée par automatisme. C'est ici le cas. Automatiquement, parce qu'elle
est pendante, elle est gagnée. C'est le cas devant lequel nous sommes.
Je veux comprendre cela avant de m'en aller d'ici.
M. Marcoux: On ne détermine pas qu'elle est gagnée;
on détermine que ce projet de loi ne s'applique pas aux causes
pendantes. C'est cela que nous déterminons. Nous ne déterminons
pas qu'elle est gagnée.
M. Pelletier: Oui.
M. Marcoux: Si, dans les circonstances, dans ce cas, elle est
gagnée, ce n'est pas par l'effet de la loi, c'est par l'effet de la
situation que vos règlements n'étaient pas ou n'auraient pas
été légaux - je ne veux pas me prononcer - au moment
où la cause a été déposée ou a
été modifiée dans ce cas.
M. Pelletier: Oui, mais c'est le cas présent. Je ne peux
pas me prononcer pour d'autres cas qu'on peut avoir soulignés, mais,
dans le cas présent, par suite d'une erreur d'inscription - ce n'est pas
une erreur monstrueuse; c'est l'erreur d'un fonctionnaire - la cause est
automatiquement gagnée, elle n'a même pas besoin d'être
plaidée. C'est cela.
M. Marcoux: M. le maire, cette commission n'a pas à
décider si c'est une erreur marginale, fondamentale, essentielle ou
autre - c'est aux tribunaux d'en juger -ou si elle est recevable ou non. Ce que
je sais, c'est que les parlementaires se sont toujours refusés à
cela dans le passé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exception. Je sais
que, dans les lois fiscales, il arrive qu'il y a à faire des lois
déclaratoires, à légiférer rétroactivement,
sauf que, dans des cas comme celui que vous nous présentez, je suis
sûr ici qu'il n'y a personne qui a objection à rendre
légale, au contraire, toute la réglementation. Mais il est de
tradition pour cette Assemblée que les causes devant les tribunaux,
c'est aux tribunaux d'en décider sur la base des faits au moment
où les causes ont été inscrites.
M. Pelletier: C'est cela qu'on vous demande. On vous demande que
la cause qui est devant le tribunal continue.
M. Marcoux: Non, non, les faits au moment où la cause a
été inscrite. Pour nous, inscrit, c'est inscrit et qui peut
être modifié. Il y a là une cause d'inscrite. Mais avant
que l'Assemblée nationale... Si vous voulez jouer sur les mots, j'avoue
que je ne suis pas avocat.
M. Pelletier: Non, non.
M. Marcoux: Alors, quand vous dites cause d'inscrite, c'est telle
que modifiée au moment où la loi sera adoptée ou telle
qu'entendue. On dit que même pour les
causes déjà entendues, mais dont le jugement n'est pas
prononcé ou même pour les causes qui sont simplement inscrites,
mais qui ne sont pas entendues, en somme, pour l'ensemble de ces causes, on ne
veut pas intervenir.
M. Beaulieu: M. le ministre, si la cause était entendue,
vous pouvez être sûr que nous ne serions pas ici.
M. Marcoux: Non, mais entendue, je veux dire qu'il y a une
audition de faite.
Le Président (M. Fallu): Je donne la parole à M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Juste un point que je voudrais souligner. On a dit
que la rétroactivité de la loi pourrait aller jusqu'au moment
où le projet de loi privé est déposé auprès
de la Législature. Dans votre cas, c'était le 28 mai. À
cet égard, je vous dirai que, comme député de
l'Opposition, il n'y a pas tellement longtemps - c'était une erreur de
ma part - je croyais que le projet de loi concernant un certain point
particulier était un projet de loi public. J'ai demandé à
ma secrétaire de téléphoner à la Législature
et de demander une copie du projet de loi en question. La réponse que
j'ai eue est que ce projet de loi était un projet de loi privé et
que j'en aurais connaissance uniquement lors de son dépôt à
l'Assemblée nationale. Je n'ai pu obtenir d'aucune façon copie
dudit projet de loi avant son dépôt à l'Assemblée
nationale. Cela répond à un des arguments que vous avez
donnés tantôt.
Ce que je voudrais également souligner, pour l'expliquer à
M. le maire, c'est qu'il reste quand même que, dans le cas
présent, ce que vous recherchez par le projet de loi, c'est une
correction à une erreur d'écriture, si vous voulez, un
privilège pour la municipalité. Le privilège que vous
recherchez est un privilège accordé à la requérante
du projet de loi privé, c'est-à-dire la ville de Val-d'Or. Dans
le cas dont vous parlez, il me semble retenir de vos propos que le
privilège qu'on semble vouloir énoncer, c'est le privilège
de l'opposant que vous semblez mettre en cause. L'opposant n'a aucun
privilège à demander à la Législature; c'est la
municipalité qui demande un privilège à la
Législature, c'est-à-dire de valider, si vous voulez, un
règlement qui n'a pas passé par toutes les formalités et
toutes les prescriptions de la loi pour être légal, pour avoir
force de loi. C'est ce que la municipalité de Val-d'Or vient demander
à la Législature.
Dans ce cadre-là, vous soumettez respectueusement que le fardeau
de la preuve est d'une certaine façon à la ville. Le
privilège est donc accordé à la municipalité et non
à l'opposant, mais ce sont les droits de l'opposant que la
Législature doit protéger à ce moment-ci, à mon
point de vue, et surtout dans le cadre d'un projet de loi privé. Ce sont
les droits de l'ensemble des particuliers qui se soumettent à un
régime de droit.
La municipalité a le pouvoir d'adopter des règlements sur
son territoire auxquels les intervenants seront soumis. Vous admettrez avec moi
que, dans le cas de règlements de zonage plus particulièrement,
un règlement de zonage consiste d'une certaine façon en
l'expropriation de certains droits privés des individus. Un
règlement de zonage a toujours pour effet de limiter les droits des
individus, c'est donc un règlement qui demande une interprétation
stricte. Dans le cas présent, nous sommes en matière de zonage et
puisque nous sommes en matière de zonage, si les prescriptions ne sont
effectivement pas observées strictement, on ne peut pas lier un individu
là-dessus et le privilège en question que vous semblez accorder
à ce moment-là à l'intervenant n'est pas le
privilège de l'intervenant, je regrette; c'est un droit fondamental qui
est reconnu par l'intervenant. Puisqu'il y a un défaut, c'est malheureux
que le défaut soit là, mais il y a un défaut dans
l'adoption du processus réglementaire de la municipalité et la
municipalité doit en subir les conséquences, malheureusement. On
ne pourrait impunément revenir en arrière pour sanctionner un tel
défaut, surtout dans le cadre où une procédure judiciaire
est engagée.
Dans le cadre d'un processus judiciaire, si on disait actuellement que,
si le projet de loi est adopté avec une clause restrictive
protégeant les causes pendantes, on irait contre tout principe qui
sous-tend notre législation. Si on acceptait dans ce cadre-là
qu'on puisse venir modifier rétroactivement la loi, changer, si vous
voulez, l'application du principe en rétroactivité, puisqu'il y a
une cause pendante, c'est nier aussi d'une certaine façon le fait que,
lorsque le processus législatif est enclenché, tant que le
jugement n'est pas rendu, surtout en matière de zonage, vous pouvez
toujours modifier une procédure et amener au tribunal des faits nouveaux
qui sont à votre connaissance à ce moment-là. Je vous
dirai que, personnellement, à ce point de vue, j'ai déjà
plaidé une cause où, après qu'elle a été
entendue au fond par le tribunal - nous en étions rendus au moment
uniquement de la plaidoirie - mon confrère a plaidé
l'illégalité d'un règlement pour dépôt dans
un avis de motion et le tribunal a accepté de modifier les
procédures pour intégrer la possibilité de plaider un tel
point, même s'il n'avait pas été mis en preuve. Le jugement
a été rendu à ce moment-là contre la
municipalité. On l'a perdue en Cour supérieure. Finalement, la
cause s'est réglée en Cour d'appel sur un autre point de droit
où la municipalité a eu
gain de cause. Mais il ne s'agissait pas, comme vous l'avez
mentionné tantôt, d'empêcher un recours de s'exercer,
puisque la Législature viendrait ici donner sa bénédiction
à l'opposant, donner un privilège. Ce n'est nullement la question
en cause, à mon humble opinion.
M. le maire, l'autre point que je veux vous demander, c'est par rapport
à ce que vous avez dit. J'arrêterai après avec cela.
Êtes-vous d'accord à ce moment-ci que, dans la zone où le
permis est demandé pour exploiter un libre-service, dans cette zone
où est situé le terrain en question, il y a une
possibilité d'exploiter un libre-service généralement non
pas sur le terrain spécifié, mais dans la zone où est
situé le terrain? Est-ce qu'au niveau du zonage vous reconnaissez qu'il
y a une possibilité, à l'intérieur du règlement de
zonage, d'exploiter une station-service ou un libre-service dans cette
zone?
M. Pelletier: Je vous répondrai que la ville de Val-d'Or
aura 50 ans l'an prochain et que, dans cette zone, il n'y a jamais eu de
station-service.
M. Saintonge: M. le Président, ma question n'est pas
à savoir s'il y a ou s'il n'y a pas une station-service. Ce n'est pas ce
qui est en cause. Est-ce que vous reconnaissez que, dans la zone définie
par le règlement de zonage où est situé le terrain en
cause, selon la réglementation applicable à une zone commerciale,
il est possible d'exploiter une station-service, à certaines conditions
déterminées par le règlement?
M. Pelletier: Pas en vertu du règlement de zonage. C'est
pour cela que nous sommes devant la cour depuis un an. En tout cas, c'est ce
que nous, à la ville, prétendons.
M. Saintonge: À certaines conditions. Je ne sais pas si
vous comprenez ma question.
M. Pelletier: En vertu du règlement de zonage qui nous
gouvernait, nous, à la ville, prétendons qu'on ne pouvait pas
permettre qu'il y ait un réservoir d'essence à cet endroit.
M. Saintonge: Je vais reprendre ma question. Peut-être
pourrez-vous m'aider, ou que votre procureur pourra nous éclairer
là-dessus. La zone où est situé le terrain, c'est une zone
C-1, j'imagine, ou quelque chose comme cela. Est-ce bien le cas? C'est une zone
commerciale. Est-ce exact?
M. Beaulieu: Oui. Disons que, sur le principe du
règlement, l'usage pourrait en être permis.
M. Saintonge: L'usage pourrait en être permis?
M. Beaulieu: Oui.
M. Saintonge: Donc, on se comprend. Le terrain est situé
dans une zone commerciale où l'usage d'exploiter une station-service
pourrait être permis. Il reste à déterminer si, sur le
terrain en question, selon les conditions d'émission du permis, c'est
possible ou non. Est-ce bien cela?
M. Beaulieu: C'est tellement cela qu'il y a eu trois demandes
différentes. À notre avis, pas une seule n'est conforme.
M. Saintonge: D'accord, je vous remercie. Je suis
éclairé là-dessus.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, compte tenu de la nature de
nos débats et de la prise de position que j'ai indiquée, je
demanderais qu'on distribue un texte de projet de loi que je souhaiterais que
la municipalité fasse sien. Il regroupe les articles 1, 2 et 3 ensemble
en en faisant un seul article, il retient les articles 4 et 5 tels quels et,
évidemment, il ajoute l'idée dont nous parlons,
c'est-à-dire que les causes pendantes devant les tribunaux ou pour
lesquelles un jugement a déjà été rendu ne sont pas
touchées.
M. Beaulieu: Est-ce qu'on pourrait avoir une très courte
suspension de deux minutes, s'il vous plaît?
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Oui, très volontiers.
(Suspension de la séance à 22 h 59)
(Reprise de la séance à 23 h 12)
Le Président (M. Fallu): Au début de la
séance, j'ai eu une demande de droit de parole du député
de Laprairie.
M. Saintonge: Oui, M. le Président, c'est simplement pour
donner un autre point par rapport à toute cette chose. On a
mentionné, au tout début - je ne sais pas si c'est M. le maire ou
le procureur - comme argument que, si on n'agréait pas la demande de la
ville par le projet de loi tel que présenté, on pouvait donner
l'opportunité à des contribuables ou à certains individus
de faire de l'argent sur le dos de la municipalité ou de l'ensemble des
contribuables. On citait, particulièrement dans le cas présent,
le règlement de zonage.
À ce point de vue, je vous ferai remarquer qu'en droit - je ne
veux pas nécessairement donner une leçon de droit - à
partir du moment où la municipalité constate que le
règlement de zonage en question n'est pas en vigueur pour un
défaut d'avis de publication, la municipalité, pour éviter
tout autre recours, même en attendant que le projet de loi privé
soit adopté, peut utiliser au moment du dépôt du projet de
loi privé, au moment de l'adoption du principe en deuxième
lecture ou même de la sanction de la loi, un moyen infaillible que vous
retrouvez à l'article 114 de la loi 125 et que vous retrouviez
antérieurement à l'article 426 de la Loi sur les cités et
villes. Ce moyen est simplement que la ville donne un avis de motion de
présentation d'un règlement de zonage.
Si la ville, à ce moment, donne un avis de motion de
présentation d'un règlement de zonage au même effet que
celui qui n'était pas en vigueur, elle a 60 jours pour adopter ce
règlement de zonage et deux mois supplémentaires, selon la loi
125, pour le mettre en vigueur. Dans un tel cas, aucun permis ne peut
être émis à l'encontre dudit règlement, si vous
l'adoptez. Disons qu'un gel d'office est là, de par la loi, et qu'aucun
permis ne pourra être émis pour un usage qui serait
dérogatoire au contenu du règlement qui sera
présenté. C'est la possibilité que donne la loi. Dans un
cas comme celui-là, à mon avis, les droits de la
municipalité sont quand même protégés par le fait
que la loi donne cette possibilité aux municipalités.
Le Président (M. Fallu): M. le procureur.
M. Beaulieu: M. le député m'a très mal
compris, s'il a compris ce qu'il vient de dire. On n'a jamais prétendu
qu'on était en danger pour l'avenir, ni qu'on a été en
danger à partir de la découverte de cela. On avait un moyen
beaucoup plus simple que celui qu'il nous propose. On a publié le
règlement. On est protégé là-dessus.
Ce n'est pas cela, l'affaire. Ceux à qui on a refusé des
permis, ceux qu'on a fait démolir, ceux à qui on a dit: C'est
dérogatoire, vous n'avez pas le droit de faire tel usage, ce sont ces
gens qui peuvent nous poursuivre parce qu'on n'avait même pas le droit de
leur dire cela. C'est ce que l'on dit.
M. Saintonge: Mais s'il n'y a pas...
M. Beaulieu: Je remarque que le papillon qui nous a
été distribué ne nous protège même pas encore
contre cela. On ne prend même pas la peine d'ajouter, après le mot
"pendantes", le mot "signifiées à cette date". Cela veut dire
qu'il peut traîner des brefs dans toute l'Abitibi contre la ville de
Val-d'Or et qu'on n'est même pas protégé contre
cela. Je ne dis pas qu'on accepte le papillon, mais je dis qu'en plus on ne
nous protège même pas contre cela.
M. Saintonge: Mais les droits des parties seront établis
au moment du dépôt de la demande. Si vous n'avez pas de
dépôt de la demande, même si la personne venait faire une
demande éventuellement, comme il n'y a pas de demande de permis, on ne
peut pas procéder en mandamus contre la municipalité.
M. Beaulieu: Je ne parle pas des demandes de permis; je parle des
actions en dommages.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous que, entre le moment
où les gens l'ont connu et le temps où vous avez donné
votre avis de publication, si des causes avaient été inscrites
les gens auraient eu soixante jours pour les signifier. Je suis d'accord avec
vous. Mais que voulez-vous? Une erreur d'écriture a été
commise qui est fondamentale au niveau de la loi et la municipalité doit
vivre avec cela. Ce ne sont pas les contribuables...
M. Beaulieu: Alors, on aurait 10 000 000 $ de poursuites sur le
bureau de l'avocat et on ne serait pas protégé contre cela?
M. Saintonge: Ce n'est pas 10 000 000 $ de poursuites que vous
pouvez avoir dans un tel cas. Ce sont des poursuites qui pourraient faire en
sorte que quelqu'un voudrait exploiter quelque chose à l'encontre de ce
qui a été prévu dans le règlement de zonage.
M. Beaulieu: Non, non, je vais vous donner un exemple
précis. Il y a quelques mois, j'ai fait démolir un solage parce
qu'il était trop élevé par rapport à la norme du
règlement de zonage. Qu'est-ce que ce gars aurait pu faire, s'il y a un
bref de timbré en dommages-intérêts contre la ville pour
tous les coûts qu'on lui a occasionnés illégalement?
M. Saintonge: La ville va vivre avec cela, M. le procureur, on
n'a pas le choix.
M. Beaulieu: D'accord. On va dire cela à la population de
Val-d'Or, monsieur!
M. Saintonge: C'est la loi qui est comme ça, M. le
procureur, que voulez-vous que je vous dise?
M. Beaulieu: On vous demande, au pis-aller, si vous ne nous
donnez pas le projet de loi que la population de Val-d'Or veut, de nous
protéger au moins en mettant le mot
"signifiées" après les mots "causes pendantes". Je vous
signale humblement que vous devriez le faire pour tout le monde.
M. Saintonge: À ce moment-là, M. le procureur, le
seul argument que je peux apporter, c'est qu'il faudrait modifier le Code de
procédure civile et non pas, par une loi privée, modifier une
disposition s'appliquant à la ville de Val-d'Or.
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): Je ne suis pas juriste et je ne veux
pas entreprendre un débat comme d'autres plus forts en droit. Ce qui
m'intéressait dans ce projet de loi que j'ai accepté de
parrainer, c'est de voir à ce qu'on ne brime les droits d'aucun citoyen
de Val-d'Or. À moins que je ne comprenne mal - peut-être n'ai-je
pas une bonne logique - à partir du projet de loi même, à
partir de ce qu'on m'explique également, quand on me dit que tous les
recours sur le fond demeurent possibles par des opposants, cela me satisfait et
je serais prêt à faire adopter le projet de loi tel quel.
À mon sens, en y ajoutant l'amendement du ministre, ça
fait en sorte qu'on intervient dans le processus judiciaire -même si les
juristes me diront le contraire -et qu'on donne finalement une cause gratuite
à un citoyen sans que nécessairement il ait besoin de plaider sa
cause, alors que, par le projet de loi original, on lui permettait quand
même de continuer à plaider sa cause sur le fond et non sur la
forme.
M. le Président, je voulais dire simplement que je m'opposerai
à l'amendement du ministre.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, une suggestion a
été faite tout à l'heure pour ajouter, après les
mots "causes pendantes", le mot "signifiées".
M. Marcoux: Je ne peux retenir ce projet d'amendement puisque la
définition de "causes pendantes", c'est la définition qui
s'applique - le député de Laprairie l'a indiqué - selon le
Code de procédure civile. On n'est pas pour dire qu'il y a deux sortes
de causes pendantes, des causes pendantes qui commencent à telle date et
qui finissent à telle date, et c'est spécifique à tel
projet de loi. Quand on dit que la rétroactivité ne s'applique
pas aux jugements rendus avant telle date ou aux causes pendantes, c'est
à l'ensemble des jugements ou des causes pendantes. Je ne peux pas
accepter le projet d'amendement que propose la ville de Val-d'Or.
Le Président (M. Fallu): Nous avons devant nous un projet
d'amendement qui aurait pour effet de substituer aux articles 1, 2 et 3 un
article 1 qui se lirait comme suit: "1. Les règlements adoptés
par le conseil de la ville de Val-d'Or avant le 6 juin 1983 et qui n'ont pas
été publiés conformément à la loi ou
précédés d'un avis de motion sont réputés
être en vigueur et avoir force de loi depuis la date de leur adoption ou,
le cas échéant, depuis celle de leur approbation
définitive dans le cas où ils ont été soumis
à une ou plusieurs approbations. "Aucune irrégularité ou
illégalité ne peut être soulevée à l'encontre
de ces règlements du fait qu'ils n'ont pas été
publiés ou précédés d'un avis de motion,
conformément à la loi. "Le greffier doit inscrire dans le livre
des règlements du conseil de la ville, à la suite de chaque
règlement visé par le premier alinéa, un renvoi à
la présente loi. "La rétroactivité du présent
article n'affecte pas un jugement rendu avant le 13 juin 1984 ni un cause
pendante à cette date."
M. Marcoux: Si j'ai bien compris, la municipalité
n'accepte pas, ne veut pas faire sien le projet de l'article 1?
M. Beaulieu: M. le ministre, en tout respect, ce n'est plus le
projet de loi de la ville de Val-d'Or.
M. Marcoux: Si je comprends bien, vous ne souhaitez pas alors que
le projet de loi soit adopté.
M. Beaulieu: Ce n'est pas cela qu'on a dit, mais on a dit que ce
n'était pas le projet de loi qu'on présente.
M. Marcoux: Je veux dire que c'est un projet de loi privé.
L'Assemblée n'a pas à imposer à une municipalité un
projet de loi. L'Assemblée peut, quand même, faire des motions
d'amendement ou des choses comme celles-là, si c'est pour le rendre
conforme à l'esprit de nos lois en général. Je vais vous
poser la question suivante: Dans la motion d'amendement - puisque vous ne
souhaitez pas la faire, de toute façon, techniquement, c'est à un
membre de la commission de la faire - je voudrais quand même savoir si,
au niveau du principe, vous voulez toujours qu'il y ait un projet de loi
privé aux fins de rendre légaux l'ensemble des règlements
qui n'ont pas reçu d'avis de motion ou d'avis de publication.
Le Président (M. Fallu): Vous me permettrez de
préciser un point de droit parlementaire. Lorsque l'Assemblée est
saisie d'un projet de loi, il appartient à la commission de s'en
dessaisir ou non au nom
de l'Assemblée. Toutefois, les règles de procédure
permettent aux requérants de se dessaisir d'eux-mêmes d'articles
du projet de loi, mais non pas du projet de loi dans son entier. Je pense que,
pour la suite du débat, il est utile de préciser la
procédure parlementaire.
M. Marcoux: M. le Président, je fais motion pour que
l'article 1 proposé dans le papillon que j'ai fait distribuer soit
adopté.
Le Président (M. Fallu): Le débat étant
clos, j'appelle...
Quelqu'un d'autre demande la parole. Oui, M. le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): M. le Président, je veux
simplement vous indiquer que j'aimerais que ce soit un vote
enregistré.
Le Président (M. Fallu): Que ce soit un vote
enregistré. Je constate que nous avons le quorum.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): Ou un vote nominal.
M. Beaulieu: M. le Président, si vous me le permettez,
avant d'enregistrer le vote...
Le Président (M. Fallu): Oui.
M. Beaulieu: ...je reviens sur la question de "recours
signifié". Je me demande si la commission, au pis-aller, ne serait pas
d'avis qu'il y aurait lieu d'indiquer, après les mots "13 juin 1984",
les mots "ni un recours judiciaire signifié à cette date".
À ce moment-là, on enlève "causes pendantes"; on n'a plus
deux sortes de causes pendantes; on a "ni un recours judiciaire signifié
à cette date."
M. Marcoux: Je regrette, M. le procureur, mais cet article est le
même genre d'article que nous avons dans l'ensemble des lois publiques et
non seulement dans les lois privées. L'article protégeant les
causes pendantes, il est fréquent que, dans les projets de loi publics,
il soit indiqué. On ne définit pas que les causes pendantes
commencent à telle date plutôt qu'à telle date. C'est dans
d'autres genres de lois qu'il faudrait définir ce qu'est une cause
pendante, à quel moment elle commence et à quel moment elle se
termine.
M. Saintonge: De toute façon, M. le Président, un
tel amendement aurait pour effet de rendre inopérants un article de
droit public et le Code de procédure civile, qui permet une
signification dans les 60 jours qu'il a été déposé
à la cour.
Le Président (M. Fallu): Le vote enregistré est
demandé. Nous passons au vote, M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Marcoux (Rimouski)? M. Marcoux:
Pour.
Le Secrétaire: M. Bordeleau (Abitibi-Est)?
M. Bordeleau (Abitibi-Est): Contre.
Le Secrétaire: M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet)?
M. Le BLanc: Pour.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Secrétaire: M. Rochefort (Gouin)?
M. Rocherfort: Pour.
Le Secrétaire: M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour. Le Secrétaire:
M. Saintonge? M. Saintonge: Pour, M. le Président. Le
Secrétaire: M. Fallu (Groulx)?
Le Président (M. Fallu): II y a majorité, je n'ai
pas à voter. Les résultats sont cinq voix pour et deux
contre.
À l'article 1, l'amendement est donc adopté. Par voie de
conséquence, en l'occurrence, l'article 1 est adopté tel
qu'amendé.
M. Bordeleau (Abitibi-Est): Sur division.
Le Président (M. Fallu): Sur division, oui.
J'appelle l'article 2, qui constitue en fait... Pardon. J'appelle
l'article 4.
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Excusez, M. le Président. Vous appeliez
l'article 4...
Le Président (M. Fallu): ...qui sera
renuméroté.
M. Saintonge: D'accord. Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 5.
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge: Adapté.
Le Président (M. Fallu): L'attendu du projet de loi est-il
adopté?
M. Marcoux: Un instant. M. Saintonge: Adopté. M.
Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le titre du projet de loi?
M. Marcoux: Adopté. La renumérotation.
Le Président (M. Fallu): Oui, la motion de
renumérotation est-elle adoptée?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Le projet de loi
224 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Marcoux: Adopté. Des voix: Sur division.
Le Président (M. Fallu): Sur division. Par mesure de
sécurité et pour respecter la procédure, je fais
également motion de retrait des articles 2 et 3.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, nous reconnaissons
la déception de la ville de Val-d'Or, sans doute, mais sans nous
immiscer dans le processus judiciaire qui devra suivre, nous devons
néanmoins souhaiter au maire et aux citoyens de Val-d'Or une issue moins
malheureuse dans les poursuites qui ne manqueront pas de suivre en cour.
J'aimerais, par ailleurs, M. le maire, vous rendre hommage pour votre
courage, votre détermination. Je vous connais depuis un certain temps et
je sais à quel point la ville de Val-d'Or a eu un souci constant de
l'aménagement de sa zone urbaine. C'est toujours un plaisir de voir
comment Val-d'Or est restée avec son immense rue principale de style,
devrais-je dire, colonial, fin XIXe, début du XXe siècle, une
sorte de monument architectural dans le paysage québécois. C'est
sans doute l'une des plus belles villes du Nord-Ouest et, à mon avis, la
plus caractéristique. Je vous souhaite de pouvoir la conserver ainsi le
plus fidèlement possible et je comprends les luttes que vous menez pour
sa conservation.
M. le ministre.
(23 h 30)
M. Marcoux: Je comprends que vous partiez déçu des
travaux de cette commission. Je pense que vous devrez reconnaître avec
nous que c'est un type de loi très particulier puisque, par le pouvoir
de l'Assemblée nationale, on va rendre légaux plusieurs
règlements - on ne connaît pas la quantité - soit
d'emprunt, soit de zonage qui ont été adoptés par votre
municipalité, de bonne foi, au cours des années, mais qui, au
sens strict de la loi, n'avaient pas force de loi. Cette ratification
donnée par l'Assemblée nationale à beaucoup de gestes qui
ont été posés est un acquis très important qui
protège l'essentiel de ce que votre municipalité a fait ou
bâti au cours des années par l'adoption de ces
règlements.
Une dernière phrase sur le sujet qui nous a divisés, mais
qui est vraiment, selon moi, fondamental, a trait à la distinction que
non seulement cette Assemblée nationale, mais le régime
parlementaire a toujours voulu faire entre l'exécutif, le
législatif et le judiciaire. Je n'oserais pas dire que le
législatif n'est jamais intervenu dans le judiciaire dans le
passé - probablement que ce serait faux et inexact - mais, de
façon régulière, la règle qui s'applique, c'est que
les lois qui sont adoptées par l'Assemblée nationale ne doivent
pas interférer avec le processus judiciaire déjà
enclenché. En ce sens-là, je peux vous assurer que, même si
vous le voyez peut-être comme un traitement personnel à votre
municipalité, l'attitude des membres de la commission a
été dans le même esprit que celui avec lequel nous abordons
l'ensemble des lois publiques, non seulement les lois privées, lorsque
nous protégeons les causes qui sont devant les tribunaux.
Je regrette que nous ne soyons pas tombés d'accord, mais je suis
convaincu que l'acte législatif que nous venons de poser est quand
même très important en lui-même. Ne serait-ce que par la
ratification, la légalisation de combien d'actes qui me remplissaient
pas toutes les formalités de la loi, cet acte-là est
déjà très important.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Sans vouloir
répéter les paroles du ministre, je veux dire au maire de la
ville de Val-d'Or, à son procureur et aux intervenants que le rôle
du législateur n'est pas facile. Dans le cas présent, comme le
ministre l'a mentionné, ce n'est pas une question de traitement
personnel à l'égard de la ville de Val-d'Or. Le rôle du
législateur, tant au niveau ministériel qu'au niveau de
l'Opposition, doit tenir compte de l'équité et de la protection
des droits de l'ensemble des gens. C'est dans ce sens-là que nous
avons
voulu étudier le projet de loi. L'Opposition a voulu
l'étudier de la façon la plus éclairée possible.
J'avais reçu des représentations des gens de la ville de Val-d'Or
comme des opposants dans le cadre du projet de loi, comme je le fais chaque
fois qu'on nous contacte pour nous faire part de certaines
représentations qu'on veut faire entendre à l'Opposition avant
l'étude d'un projet de loi.
Je répète que nous avons voulu analyser la situation dans
un rôle que la loi nous confie, c'est une question d'équité
et de protection des droits de tout le monde. Dans ce cadre-là, nous
avons dû en arriver à la conclusion que nous étions
d'accord avec le projet de loi tel qu'adopté et tel que proposé
par le ministre. Nonobstant ce qui a pu se dire tantôt, je vous avouerai
que le projet de loi et les remarques que j'ai faites ne visaient nullement les
citoyens de Val-d'Or. À cet égard, je dirai que l'opposant qui
était ici ce soir, selon moi, est également un citoyen corporatif
de la ville de Val-d'Or, Gilles Houde Inc. Je vous souhaite un bon retour
malgré le déroulement de l'étude du projet de loi et son
aboutissement qui n'est peut-être pas selon les vues originales de la
ville de Val-d'Or. Je pense que nous avons tenté d'accomplir notre
travail dans le meilleur intérêt de la justice.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce sera tentant, quand vous
retournerez chez vous avec ce résultat, pour des gens - pas
vous-même, manifestement, à cause des responsabilités que
vous occupez - de faire preuve d'amertume et de dire: A Québec, on n'a
rien compris à notre affaire. Cela fait bien longtemps qu'on
s'administre avec un règlement, 870, enfin, qui a fait l'objet de
contestations, puis, à Québec, quand on a voulu régler un
problème, ils ne nous ont pas compris. Ce que j'aimerais retenir de
façon non partisane, c'est que je pourrais être d'accord
qu'à Val-d'Or on commence à dire que le gouvernement n'a rien
compris. Cela pourrait être, de façon partisane étroite,
à l'avantage de la formation politique à laquelle j'appartiens,
mais je suis, moi aussi, membre de la commission et j'ai regardé le
problème pour savoir comment on peut protéger la règle de
droit qui nous gouverne. Il y a des dispositions à différents
niveaux du gouvernement qui s'appliquent quant à la façon dont
les lois, de façon stricte, doivent être adoptées parce
qu'elles affectent les droits des citoyens. C'est vrai dans toutes sortes de
matières, c'est vrai dans celle-là; la règle de droit
qu'on doit aspirer à toujours protéger s'est manifestée
concrètement aujourd'hui, à mon sens, et la commission devrait
être extrêmement heureuse d'avoir agi de cette façon.
L'Assemblée nationale devrait être heureuse de voir que la
commission s'est ainsi acquittée de son mandat et, à mon sens,
les citoyens de Val-d'Or et d'un peu partout au Québec devraient
être rassurés de voir qu'on a dans notre système des
institutions comme celle-ci qui protègent la règle de droit. Cela
m'apparaît essentiel et c'est l'aspect positif que vous auriez
probablement avantage à faire ressortir devant ceux qui feront
peut-être preuve de déception à l'endroit du processus
législatif de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Fallu): M. le maire, à vous le mot
de la fin.
M. Pelletier: Je pense que tantôt quelqu'un disait
déçu. C'est un mot bien poli. Je ne parlerai pas pour les
citoyens de ma ville, mais, en ce qui me concerne, je suis
écoeuré. La décision a été prise en
arrière d'une règle de droit. Je ne suis pas un avocat, mais je
sais que cela ne respecte pas la volonté de l'ensemble de mes
concitoyens. La décision a été prise en fonction de
juristes ou de savants fonctionnaires. Je ne peux pas comprendre, c'est ce que
je n'ai pas compris pendant toutes ces quelques heures où on a
discuté, qu'en arrière de juristes et de fonctionnaires, aussi
savants qu'on puisse se prétendre, on puisse permettre qu'une cause ne
soit pas jugée sur le fond, mais sur une erreur, en d'autres mots,
qu'une cause puisse ne pas être entendue sur le fond, mais puisse
être blanchie par erreur. C'est cela que je ne peux pas comprendre. Vous
autres, vous avez des termes légaux et vous avez, en droit, une victoire
éclatante, mais je ne suis pas capable de comprendre que, par un vice de
forme, une cause soit automatiquement gagnée.
Il n'y a plus d'issue au niveau légal. Plus tôt, quelqu'un
a dit qu'on allait trouver d'autres issues. Il n'y en a plus d'issue au niveau
légal concernant la cause pendante. Il n'y a plus de procédures
légales, elles sont terminées. Au moment d'adopter ce que vous
venez d'adopter, tout est fini, on n'a plus aucun recours. La cause est
gagnée automatiquement. Quand une cause est gagnée, elle est
gagnée! II n'y a pas d'autre compréhension de cela, c'est que la
cause est gagnée automatiquement. Je peux peut-être me
réjouir pour celui qui l'a gagnée, mais, pour l'ensemble des
citoyens de la ville de Val-d'Or, on n'a même pas eu la chance de la
plaider. Au moins, on voulait la plaider, cette cause. On n'a même pas eu
la chance de défendre notre règlement. Notre règlement, on
n'a pas eu la chance de le défendre et, par un automatisme de l'ordre
des lois, la cause est gagnée. Que voulez-vous que je vous dise? On doit
tout simplement subir la situation, mais je suis convaincu que, si le Parlement
avait été devant une cause semblable, de cette
importance, il y aurait eu une loi rétroactive qui aurait
protégé adéquatement l'ensemble du Parlement. Si demain
matin, par suite d'une erreur technique d'un fonctionnaire, on
découvrait qu'on peut mettre une porcherie sur la pelouse en avant, je
suis convaincu que l'Assemblée nationale ferait, avec raison, une loi
d'exception rétroactive, qu'elle réglerait le cas et ne
permettrait pas un non-sens. Je ne veux pas aller plus loin. Merci.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre me demande la
parole à nouveau.
M. Marcoux: M. le Président, il est peut-être
difficile de tenir les propos que je vais tenir, mais, tout de même, il
faut resituer certaines choses. Je ne suis pas avocat, moi non plus, je ne suis
pas juriste, moi non plus. Cela fait sept ans et demi que je suis
député à l'Assemblée nationale. Il peut arriver que
cela nous donne une certaine sensibilité à ce qu'on peut appeler
les droits individuels et les droits des citoyens et qu'il faille mettre ces
droits en équilibre - je n'ai pas du tout de formation juridique - avec
les droits de la collectivité, les droits que l'État ou les
municipalités peuvent avoir.
Implicitement, par vos propos, vous avez laissé entendre, et je
sais que d'autres l'ont laissé entendre, que c'était une
décision des fonctionnaires de vous demander cet article, etc. Je peux
vous assurer que, si vous aviez été ici en commission
parlementaire il y a quinze jours ou trois semaines quand nous avons
étudié des projets de loi privés qui n'incluaient pas cet
article, c'est moi-même qui ai proposé d'inclure un tel article
sans que les fonctionnaires ne me le demandent ou suggèrent. Je sais que
c'est une des choses auxquelles l'Assemblée nationale et l'ensemble de
ses membres sont le plus attentifs. Je suis convaincu que d'autres
députés auraient été à notre place ici, des
deux côtés de la Chambre, et qu'ils auraient tenu à
l'inclusion de cet article.
Une des choses dont vous saurez gré à cette commission,
c'est que, pour un projet de loi déposé le 5 juin, qu'il soit
adopté le 13 juin, le moins qu'on puisse dire, c'est que la
rapidité avec laquelle on a fait valoir les droits de Val-d'Or est
très claire et très nette et même expéditive par
rapport à ce qu'on manifestait tantôt, que les citoyens soient
informés. Je pourrais indiquer une autre chose. Si nous avions
adopté le projet de loi tel que proposé, nous aurions pu
facilement être accusés aussi - nous ne l'avons pas
évoqué dans le débat - de faire une législation
pour un citoyen corporatif ou pour un citoyen en particulier pour
l'empêcher d'exercer des recours qu'il aurait ou qu'il peut avoir devant
les tribunaux, ce que d'autres indiqueront. En ce sens, je pense que l'un des
rôles que nous avons comme députés et membres de
l'Assemblée nationale, c'est de faire en sorte que ses droits soient
protégés.
Quand vous dites que, si la même chose était arrivée
au gouvernement lui-même ou à ses sociétés, il
aurait modifié la loi rétroactivement, j'ai indiqué
très clairement tantôt - je ne l'ai pas caché - qu'il
arrive que le gouvernement fasse des projets de loi déclaratoires. Cela
arrive, entre autres, à l'occasion dans le domaine fiscal, mais c'est
très rare et c'est pour des raisons majeures et très graves pour
l'ensemble des citoyens. Mais, dans le type de dossier que vous nous
présentez, à ma connaissance, le gouvernement n'a pas
adopté de loi à effet rétroactif pour se donner des usages
sur le territoire qu'il n'aurait pas eus autrement. Je comprends vos
sentiments, mais, quant au contenu qui peut les justifier, je me dois
d'être en désaccord.
Le Président (M. Fallu): Il nous faut maintenant ajourner
nos travaux. Comme nous avons terminé le mandat que l'Assemblée
nationale nous avait confié, nous ajournons donc sine die.
(Fin de la séance à 23 h 45)