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Étude des projets de loi nos 23, 24, 26, 32 et
33
(Vingt heures trente minutes)
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires intergouvernementales est réunie pour
étudier article par article le projet de loi no 24, Loi concernant les
villages cris, projet de loi présenté par le ministre des
Affaires municipales; le projet de loi no 23, Loi concernant les villages
nordiques et l'Administration régionale Kativik, présenté
par le ministre des Affaires municipales; le projet de loi no 26, Loi
constituant le Conseil de zone de la Baie James, présenté par le
ministre délégué à l'énergie; le projet de
loi no 32, Loi constituant la Société des travaux de correction
du Complexe La Grande, présenté par le ministre
délégué à l'énergie; et le projet de loi no
33, Loi constituant la Société de développement autochtone
de la Baie James, présenté par le ministre
délégué à l'énergie.
Les membres de la commission sont: M. Perron (Duplessis), M. Goulet
(Bellechasse), M. Tardif (Crémazie), M. Ciaccia (Mont-Royal), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Rancourt (Saint-François), M. Joron
(Mille-Îles), M. Levesque (Bonaventure), M. Morin
(Louis-Hébert).
Les intervenants sont: M. Brochu (Richmond), M. Charbonneau
(Verchères), M. Couture (Saint-Henri), M. Garneau (Jean-Talon), M.
Johnson (Anjou), M. Morin (Sauvé), M. Raynauld (Outremont), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Je proposerais le député de Duplessis comme rapporteur
officiel de nos travaux. Êtes-vous d'accord?
M. Perron (Duplessis): D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Duplessis agira comme rapporteur.
Nous allons d'abord étudier le projet de loi no 23. Avant
d'entreprendre l'étude article par article, avez-vous quelques remarques
générales, M. le ministre?
Projet de loi no 23
M. Tardif: Non, M. le Président. Je pense que les
remarques d'ordre général ont été faites en Chambre
hier, à l'occasion de la deuxième lecture. Il y a une
série d'amendements qui seront proposés, en fait, au projet de
loi no 23, cinq amendements relativement mineurs. Je crois qu'ils ont
déjà été distribués.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que je pourrais les
avoir?
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. Avons-nous une
copie des amendements pour le président?
Évidemment, compte tenu de la longueur de ce projet de loi, et du
fait qu'il reprend à peu de choses près l'entente intervenue dans
ce qu'il est convenu d'appeler la convention de la baie James et du Nord
québécois et que, d'autre part, certaines des dispositions
reprennent à peu près intégralement les dispositions
existantes de la Loi des cités et villes, du Code municipal et
même des dispositions des lois régissant les communautés
urbaines, je proposerais que l'on procède à une adoption chapitre
par chapitre de ces lois, attendu, évidemment, que si, sur des articles
particuliers les membres de cette commission désirent intervenir, qu'on
le fasse.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je remarque qu'il y a
certains amendements qui ont été apportés par le ministre.
J'avais moi-même certains amendements à ces articles. Je
vérifie. Je n'en avais pas à l'article 13.
Puis-je demander au ministre si l'amendement qu'il suggère
à l'article 13 a été fait en consultation avec les parties
intéressées?
M. Tardif: M. le Président, en effet, on m'a dit qu'avant
de rédiger un tel article sur la consultation, on a
procédé à des consultations. En fait, ce que permet le
nouvel article, ici, c'est quand même d'aller peut-être un peu plus
loin que le texte actuel où on dit: "Avant de soumettre une
recommandation, le ministre procède aux consultations..." Je vais lire
le nouveau texte: "... à des consultations auprès des habitants
de la partie du territoire visée et auprès de l'administration
régionale, si au moment de ces consultations, l'article 239 est en
vigueur, et à toute autre consultation qu'il juge opportune". Cet
article nous semble...
M. Ciaccia: Je crois que l'article oblige une consultation avec
les gens du territoire, ce qui était envisagé dans le chapitre
13, je crois, de la convention.
M. Tardif: C'est cela. Article 12, chapitre 12, à la page
207, M. le Président. Le nouveau texte se rapproche beaucoup plus des
termes mêmes de l'entente.
M. Joron: II est plus exigeant.
M. Ciaccia: Je n'ai pas de commentaires au sujet du chapitre
I.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Avant de commencer
l'étude article par article, est-ce qu'il y a des remarques
générales de la part du député de Bellechasse?
M. Goulet: Non, M. le Président. En ce qui me
concerne, les remarques générales ont été
faites hier soir. Après consultation avec le conseiller juridique d'au
moins un de ces peuples, les Cris, je ne peux faire autrement que de
recommander l'adoption de ces articles. J'avais la même question que le
député de Mont-Royal avait posée. Est-ce que sur les
amendements, ces gens ont été consultés? Le ministre m'a
répondu que oui, alors cela répond à mes
préoccupations.
M. Tardif: Les procureurs ont été informés
des amendements et tous les amendements leur semblent acceptables.
M. Goulet: Les procureurs ont été consultés
et ils les acceptent, alors je prends la parole du ministre là-dessus,
M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Comme vous me l'avez
suggéré avant le début des travaux de cette commission...
Vous avez proposé qu'au lieu de nommer chaque article, on nomme les
articles où il y a des amendements à proposer par un des membres
de la commission, et qu'on adopte ensuite en bloc les articles à partir
de 1 jusqu'à la fin.
M. Ciaccia: Oui, M. le Président, parce qu'il y a 415
articles et...
Le Président (M. Marcoux): Cela va être long et...
À l'article 13, le ministre propose de changer le deuxième
alinéa qui se lirait dorénavant comme suit: "Avant de soumettre
une recommandation, le ministre procède à des consultations
auprès des habitants de la partie du territoire visée et
auprès de l'administration régionale, si au moment de ces
consultations, l'article 239 est en vigueur, et à tout autre
consultation qu'il juge opportune". Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 13 sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. Une voix: Tel
qu'amendé.
M. Tardif: Les articles 1 à 12 peuvent être
adoptés, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): Oui, c'est cela, je vais faire
une proposition globale à la fin.
M. Tardif: Très bien. Le deuxième amendement, M. le
Président, a trait à l'article 16. L'article 16 actuel dit: "Les
habitants et les contribuables d'une municipalité érigée
en vertu de l'article 13 forment une corporation sous le nom de Corporation du
village nordique". Là, le nom est donné dans les lettres
patentes. Il est suggéré d'ajouter un deuxième
alinéa qui se lirait comme suit: "La corporation peut aussi être
désignée sous le nom inuit de on pardonnera ma
prononciation
Nunalit Gavamapinga Corporasanga, (nom donné dans les lettres
patentes) et sous le nom anglais de Corporation of the Northern Village, nom
donné également dans les lettres patentes".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 16 tel
qu'amendé sera adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 239.
M. Tardif: C'est un amendement, M. le Président, au
même effet que le précédent, c'est-à-dire de pouvoir
désigner la corporation régionale par son nom inuit et,
également, désignation anglaise. Donc, il faut ajouter un
deuxième alinéa qui se lirait: "L'Administration régionale
peut aussi être désignée sous le nom inuit de "Kativik
Nunalilimat Govamanga" et sous le nom anglais de "Kativik Regional
Government".
M. Perron: Si je comprends bien, M. le Président, c'est un
article de concordance. C'est pour faire en sorte que...
M. Tardif: C'est-à-dire que dans le premier cas,
c'était pour permettre...
M. Perron: ... à l'article 16 devienne effectivement la
même chose qu'à l'article 239.
M. Tardif: Oui, enfin, c'est la même idée,
c'est-à-dire de pouvoir désigner, dans le cas de l'article 16, la
municipalité sous son nom inuit ou anglais et, dans le cas de l'article
239, il s'agit de la corporation régionale cette fois et non pas des
municipalités locales qui, également, pourrait être
désignée sous son nom inuit.
M. Perron: Merci.
M. Ciaccia: Dans le projet de loi aussi, il y a des
prévisions pour permettre que la langue autochtone soit utilisée
dans les délibérés...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: ... et les documents, les procédures de ces
différents organismes. C'est vraiment pour faire concordance avec ce
principe de permettre que le gouvernement régional et l'administration
locale puissent être désignés sous leur nom...
Le Président (M. Marcoux): L'amendement à l'article
239 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 239 tel
qu'amendé, adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 245.
M. Tardif: À l'article 245, M. le Président,
alinéa 1, il faut aller à la dixième ligne qui se trouve
en fait la quatrième ligne de la page 69, pour remplacer les mots
et là j'apporte un amendement au papillon lui-même "la
corporation municipale" par les mots "l'Administration régionale". De
sorte que le texte maintenant se lirait, le dernier bout de phrase: "N'est pas
considérée un contrat avec l'Administration régionale
l'acceptation ou la réquisition de services municipaux mis à la
disposition des contribuables suivant un tarif établi."
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 245, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Perron: Adopté. Le
Président (M. Marcoux): Article 342.
M. Tardif: M. le Président, à l'article 342, il est
proposé de rayer la deuxième phrase du deuxième
alinéa, non pas le deuxième paragraphe; donc, c'est celle qui
commence par "Elle est adressée à la Cour supérieure
".
M. Ciaccia: Elle doit articuler... Une voix: C'est cela,
c'est laquelle?
M. Ciaccia: ... d'une manière claire et
précise...
M. Tardif: ... elle doit articuler, c'est cela?
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Tardif: Un moment, je le prends en note pour vérifier.
On enlève, en fait: "Elle doit articuler d'une manière claire et
précise les moyens invoqués à son soutien, et être
accompagnée d'une copie de l'acte attaqué." Cela est
enlevé; c'est cela? Très bien.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, M. le Président,
entre "elle " et "attaqué", on enlève tout et on reste tout de
même avec "Elle est adressée à la Cour
supérieure."
M. Tardif: Quant au troisième alinéa, il est
biffé complètement, M. le Président.
M. Perron: Est-ce que je pourrais poser une question au ministre,
M. le Président? Est-ce qu'on pourrait me donner la raison pour laquelle
le troisième alinéa a été biffé? On a eu
à regarder la loi telle quelle, et cependant, on est placé dans
une position où on ne connaît pas la loi.
M. Tardif: C'est parce que c'est couvert à l'article 349,
M. le Président: "Le droit de demander la cassation d'une ordonnance se
prescrit par trois mois à compter de son entrée en vigueur."
D'accord?
M. Perron: Merci, M. le Président. (20 h 45)
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le premier
amendement visant à biffer la deuxième phrase du deuxième
alinéa est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Est-ce que
l'amendement visant à rayer le troisième alinéa est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 342 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Mont-Royal a d'autres amendements à l'article 343 et...
M. Ciaccia: Non, ils ont été couverts par les
remarques du ministre à l'article 342.
Le Président (M. Marcoux): Les articles du projet de loi
no 23, articles 1 à 415 inclusivement seront-ils adoptés tel
qu'amendés?
M. Ciaccia: Adopté, M. le Président. Il faudrait
remarquer que c'est une reproduction quasi textuelle de l'annexe qui se trouve
déjà dans la Convention de la baie James au chapitre 12.
Le Président (M. Marcoux): Comme l'annexe a
été bien rédigée...
M. Ciaccia: Comme l'annexe a été bien
rédigée, M. le Président, vous avez raison, nous n'avons
pas de raison d'apporter d'amendements au projet de loi.
M. Joron: ... pas encore par qui.
Projet de loi no 24
Le Président (M. Marcoux): Le projet de loi no 23 est
adopté. Le projet de loi no 24, Loi concernant les villages cris. Y
a-t-il des remarques générales?
M. Tardif: Non, M. le Président, mêmes
commentaires.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je ne crois pas qu'il y ait d'amendements... Je crois
que le projet de loi no 24 a été fait en collaboration et avec la
coopération et l'acceptation des représentants des autochtones,
des Cris, et il semble se conformer aux prévisions de l'entente de la
baie James.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Bellechasse?
M. Goulet: Non, M. le Président, aucun commentaire.
Le Président (M. Marcoux): Les articles 1 à 104
inclusivement seront-ils adoptés tels que rédigés?
M. Perron: Adopté.
M. Goulet: Une question, M. le Président, sur le dernier
article, l'entrée en vigueur... C'est le gouvernement, à un
moment donné, qui décidera... La date d'entrée en vigueur
de ces lois, normalement, c'est le jour de la sanction, mais dans le cas
présent...
M. Tardif: Le jour de la proclamation. M. Ciaccia: ... une
question au ministre.
M. Tardif: M. le Président, c'est que dans ce cas, il faut
que la loi 34, d'abord, concernant les autochtones soit adoptée pour
qu'ensuite, celle-ci puisse entrer en vigueur.
M. Goulet: Mais, c'est automatiquement après la loi 34,
parce que ce n'est pas dit dans l'article, si le gouvernement peut, à
son gré... On adopte ces lois demain ou seulement dans un an,
c'est-à-dire on les met en vigueur? Dans l'article on ne le dit pas.
M. Tardif: Non, d'accord. Maintenant, il semble qu'il est
prévu une adoption...
M. Goulet: Si le gouvernement voudrait traîner cela en
longueur, il pourrait le faire, d'après le dernier article du projet de
loi que nous venons d'adopter et celle...
M. Tardif: M. le Président, le fait de rendre une loi
opérante à partir d'un arrêté en conseil n'est pas
une formule nouvelle. Les lois, en tout ou en partie, entrent en vigueur le
jour d'une proclamation du gouvernement. Dans ce cas, vu l'interrelation qu'il
y a entre une série de lois il semble nécessaire de faire entrer
ceci en vigueur en même temps. Il est prévu une proclamation
à la fin de juin, à cet effet. Donc, il n'est pas de l'intention
du gouvernement de retarder ceci.
M. Ciaccia: À l'article 21, M. le Président, il y a
une référence au droit de la corporation de faire des
règlements relatifs à l'environnement. Dans la convention, il y a
un chapitre quant au régime de l'environnement, et je remarque que le
projet de loi qui devrait traiter de l'environnement n'a pas encore
été déposé par le gouvernement. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire si le gouvernement entend le déposer
prochainement?
M. Tardif: Sur cette question, je devrai me renseigner,
n'étant pas le ministre responsable de l'Environnement. Je ne sais pas
quand mon collègue sera prêt, mais je vais me renseigner. Un
instant! On m'informe, M. le Président, que le projet de loi est assez
avancé et il va être possible de déposer un tel projet de
loi à l'automne.
Le Président (M. Marcoux): Le projet de loi no 24, Loi
concernant les villages cris, est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Projet de loi no 26
Le Président (M. Marcoux): J'invite le ministre
délégué à l'énergie à venir nous
parler du projet de loi no 26, Loi constituant le Conseil régional de
zone de la Baie James.
M. Joron: M. le Président, comme je vous en ai abondamment
parlé hier soir, je vais être plus avare de mes commentaires ce
soir. À moins que mes collègues aient des remarques
préliminaires qui soient agréables à entendre.
M. Ciaccia: J'ai une question quant à ce projet de loi. La
convention, à l'article 11b-0.14, prévoit que, sous
réserve des dispositions du présent chapitre, la
municipalité de la Baie James n'a pas le droit d'adopter de
règlements relatifs aux terres de catégorie 2, à moins que
le Conseil régional de zone de la Baie James n'ait été
requis auparavant d'adopter un règlement sur l'objet que ladite
municipalité veut réglementer. Il ne me semble pas avoir
trouvé exactement cette disposition dans le projet de loi. Je regarde
à l'article 27, mais il ne me semble pas y avoir une obligation dans le
projet de loi pour la municipalité de la Baie James de demander au
Conseil régional de la zone de la Baie James, son avis, sa consultation
avant d'adopter un règlement.
M. Joron: Peut-être qu'on pourrait lire ensemble l'article
29, j'ai l'impression que cela répondrait à votre question. C'est
dit d'une façon différente: La municipalité de la Baie
James peut adopter des ordonnances affectant la partie du territoire qui est de
la compétence du conseil si, après avoir soumis à ce
dernier un projet d'ordonnance, il ne l'adopte pas dans les quatre-vingt-dix
jours.
M. Ciaccia: Ce n'est pas tout à fait la même chose.
En lisant l'article 29, je pensais moi aussi que cela pouvait répondre
aux exigences de 11b-
0.14, mais, selon l'article 29, la municipalité de la Baie James
va adopter les ordonnances et elle va les soumettre au conseil régional,
tandis que l'obligation faite dans la convention, c'était, avant de
faire cette démarche, d'adopter un règlement. Elle aurait donc
dû demander un avis ou une consultation du conseil régional.
On...
M. Joron: C'est peut-être un peu à cause de la
formulation inversée dans un sens, est-ce qu'il ne serait pas logique
d'interpréter la loi de la façon suivante: Si pour adopter une
ordonnance qui est de la compétence du conseil de la
municipalité, il ne peut l'adopter qu'après l'avoir soumis,
est-ce que l'inverse n'est pas vrai, à savoir que sans l'avoir soumis,
il ne peut pas l'adopter, finalement?
M. Ciaccia: Ce qu'on voulait éviter, c'est de... on
voulait essayer de donner des droits à ceux qui étaient
affectés, de faire leur propre règlement sujet à
l'approbation de la municipalité, et on voulait éviter des
actions unilatérales. Personne n'aime les actions unilatérales,
on critique à tous les niveaux du gouvernement les actions
unilatérales. De la façon dont votre article 29 est
rédigé, cela serait plus facile que la municipalité fasse
le règlement et, après 90 jours, si personne n'a rien dit, qu'il
vienne en vigueur; tandis que l'autre façon de le rédiger
obligeait la municipalité à demander au conseil régional
et après cette demande, elle aurait pu...
M. Joron: J'imagine qu'à ce moment-là, on devait
avoir prévu, aussi, que le conseil régional devait donner un avis
à l'intérieur d'un certain délai; autrement ça
aurait pu traîner à l'infini. Même si on l'avait
exprimé de façon inversée, on aurait été
obligé, également, d'imposer le délai au conseil
régional, dans le sens suivant: Si au bout d'un certain temps, vous ne
nous avez pas donné votre avis, à ce moment-là, on
procédera. C'est inversement ce que le projet de loi dit.
M. Ciaccia: Je ne ferai pas un long débat, on va quand
même approuver l'article, mais je voudrais signaler la nuance; c'est une
grande différence parce qu'à l'article 29, c'est la
municipalité...
M. Joron: Cela n'apparaît pas de la même
façon; je suis d'accord avec vous.
M. Ciaccia: La municipalité va le rédiger et va le
soumettre. Ce n'est pas la même chose de faire l'acte initial de la
rédaction sans consulter, tandis que l'autre façon,
c'était même avant de le rédiger. Vous savez comme moi
qu'une fois qu'une municipalité, une administration a
rédigé un règlement, c'est pas mal difficile de la
convaincre de le changer. Elle a déjà son "input " et ses
intérêts dans ce règlement; tandis que l'autre façon
était que même avant la rédaction... C'est seulement de
cette façon qu'on aurait pu avoir la participation plus intense de ces
parties...
M. Joron: Remarquez...
M. Ciaccia: ... de dire: Avant que je ne rédige le
règlement, je vais vous demander ce que vous en pensez, quelles sont vos
exigences, qu'est-ce que vous demandez, et ensuite, on pourra le
rédiger. Légalement, je suis d'accord avec le ministre que
l'effet légal, c'est la municipalité, mais cela avait une
nuance...
M. Joron: Une apparence différente... c'est exact.
M. Ciaccia: Cela aurait permis une plus grande participation par
les Cris dans la municipalité plutôt que de toujours se faire
envoyer des règlements. C'est ce qui arrivera avec cela, la
municipalité va leur envoyer des règlements en disant: Si dans 90
jours, ce n'est pas adopté, ce sera la loi.
M. Joron: Remarquez que même dans le cas où on
aurait adopté une présentation inversée, si on peut dire,
on ne les aurait quand même pas consultés avant d'avoir une
espèce de texte préliminaire de base à montrer; donc, on
aurait probablement rédigé avant de consulter, ce qui, à
toutes fins utiles, va revenir au même, parce que l'article dit
carrément qu'on a beau rédiger, on ne peut adopter
qu'après avoir soumis le projet rédigé au conseil
régional qui a 90 jours pour en prendre connaissance.
M. Ciaccia: II est adopté tel quel.
M. Joron: S'il n'y a pas de réaction de la part du
conseil.
M. Ciaccia: Je vois la main de la municipalité de la baie
James dans la rédaction de cet article; j'en vois la fine main.
M. Goulet: S'il y a objection...
M. Joron: Le député de Mont-Royal les a
fréquentés plus longtemps que moi; c'est pour cela qu'il peut
déceler...
M. Ciaccia: Je les connais...
M. Goulet: S'il y a objection du conseil...
M. Ciaccia: ... ils se protègent, ils savent
protéger leur juridiction.
En tout cas, je crois que légalement, ce n'est pas tellement une
différence qu'une nuance. Je n'apporterai pas une motion d'amendement,
mais je souhaiterais, avant de procéder à la rédaction de
ces règlements, que l'esprit de l'entente prévaille...
M. Joron: ... la langue...
M. Ciaccia: ... et qu'on consulte même avant de commencer
à rédiger les règlements.
M. Joron: Nous en faisons un souhait unanime, M. le
député.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires?
M. Ciaccia: Mais parfois, nos souhaits... (21 heures)
M. Goulet: S'il y a objection du conseil régional, cela ne
change rien. Il demande à la municipalité de changer son
ordonnance négociée.
M. Joron: Parce que la convention n'allait pas plus loin, de
toute façon.
Le Président (M. Marcoux): Alors, les articles...
M. Goulet: Je me demandais pourquoi le délai de 90
jours.
M. Joron: Comme la convention le prévoyait, si les parties
ne s'entendent pas, c'est le gouvernement, finalement, qui tranche.
M. Ciaccia: Dans l'article 11b de la convention, le processus est
un peu plus long, parce que cela continuait le fait que le conseil devait
adopter le règlement demandé par la municipalité dans les
90 jours suivant cette demande. Mais cela prévoyait qu'advenant le cas
où le conseil n'arrivait pas à un accord concernant l'adoption du
règlement demandé, ou le cas où le conseil adoptait un
autre règlement, il n'était pas subséquemment
ratifié par la municipalité de la baie James; cela obligeait la
municipalité. Elle pouvait adopter ce règlement sur cet objet et
l'administration régionale crie devait pouvoir faire part de ses
commentaires sur le règlement ainsi adopté par ladite
municipalité avant que le lieutenant-gouverneur en conseil prenne une
décision relativement audit objet. Il y avait une protection. Si la
municipalité consultait ce que le conseil régional de zone
n'était pas d'accord, la municipalité pouvait réglementer
quand même, mais en aviser le lieutenant-gouverneur en conseil, cela veut
dire venir à Québec rencontrer les ministres. À ce moment,
le conseil régional aurait pu dire: Je ne veux pas ce règlement
pour telle, telle et telle raison...
M. Goulet: II peut le faire, selon...
M. Ciaccia: Mais cette protection n'existe pas dans l'article
29.
M. Goulet: Selon le deuxième alinéa, elle existe.
"Une pareille ordonnance doit, pour être valide, être
approuvée par le gouvernement le mot "doit" est là
qui peut y apporter les modifications qu'il juge opportunes. Le gouvernement
doit toutefois avoir préalablement demandé à ce sujet
l'avis de l'administration régionale". Cela veut dire que si
l'administration régionale n'est pas pour l'adoption de cette ordonnance
comme telle, elle fera valoir ses arguments auprès du gouvernement et le
gouvernement pourra la changer. C'est le gouvernement qui sera le dernier
maître, parce que, d'une façon ou d'une autre, qu'elle soit
acceptée ou non, en premier lieu, il faut qu'elle vienne devant le
gouvernement. C'est cela? À ce moment, le conseil régional pourra
faire ses revendications, et il a la même protection que celle que vous
venez d'expliquer.
M. Ciaccia: Oui, vous avez changé "lieutenant-gouverneur
en conseil", par "gouvernement".
M. Goulet: Par "gouvernement".
M. Joron: On oblige le gouvernement...
M. Goulet: Ils n'ont plus de lieutenant-gouverneur
déjà!
M. Ciaccia: C'était l'ensemble.
M. Joron: Ce sont des budgets d'austérité, le
gouvernement coûte moins cher.
Le Président (M. Marcoux): II y a deux amendements du
ministre à l'article 1. Voulez-vous les présenter?
M. Joron: Oui, c'est cela, M. le Président, j'allais vous
proposer deux amendements au même article. À l'article 1, de
remplacer, à la deuxième ligne, où l'on lit: "un sens
différent, on entent par" remplacer, dans le mot "entent ", le t par un
d. C'est une faute de frappe.
L'autre amendement, c'est au paragraphe e). à la cinquième
ligne, on lit les mots: "Loi concernant les "autochtones", il faudrait changer
pour "autochtones".
Le Président (M. Marcoux): Les deux amendements sont-ils
adoptés?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 1 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Les articles 1 à 37
inclusivement seront-ils adoptés?
M. Ciaccia: Adopté. M. Goulet: Adopté.
Projet de loi no 32
Le Président (M. Marcoux): Maintenant, nous
étudierons article par article le projet de loi no 32. Loi constituant
la Société des travaux de correction du Complexe La Grande. M. le
ministre.
M. Joron: Je n'ai pas de remarques préliminaires, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Pas d'amendements?
M. Joron: Oui, j'ai des amendements. À moins que mes
collègues n'aient des remarques à faire.
M. Ciaccia: Je n'ai pas de remarques préliminaires.
M. Joron: Puis-je vous proposer quelques amendements?
Le Président (M. Marcoux): Pouvez-vous distribuer les
amendements?
M. Joron: Oui, volontiers. En avons-nous d'autres copies?
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres copies des
amendements sur le projet de loi no 32?
M. Joron: M. le Président, à l'article 2, à
la première ligne, vers la fin de la ligne, on lit: "est
constitué". Il faudrait ajouter un "e" au mot "constitué" pour
que cela se lise au féminin.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement sera-t-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 2 sera
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 5?
M. Joron: À l'article 5, M. le Président, à
la quatrième ligne, remplacer le mot "et" par "une". C'est à la
toute fin de la phrase où on lit: "sur leurs activités de chasse
par une virgule oui, d'accord, je voyais l'entre-guillemets autour de
"une". Activités de chasse, "virgule". Le "et" disparait et cela devient
de pêche.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Deuxième amendement,
l'article 5 également.
M. Joron: À la cinquième ligne, ajouter à la
toute fin in fine les mots "et de piégeage".
Le Président (M. Marcoux): L'amendement sera-t-il
adopté?
M. Shaw: ...
M. Joron: Cela lit donc: leurs activités de chasse, de
pêche et de piégeage.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé sera adopté?
M. Shaw: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20?
M. Joron: À l'article 20, M. le Président, à
la sixième ligne et à la dixième ligne. Prenons la
sixième d'abord où on lit: "Par résolution de leur conseil
d'administration respectif" il faudrait rayer le mot "d'administration", parce
qu'on fait référence au conseil régional ici, si je
m'abuse. Il n'y a pas de conseil d'administration d'un conseil régional;
c'est le conseil comme tel. Attendez, on va relire. C'est cela, c'est parce
qu'on fait référence à l'Administration régionale
et à la Société d'énergie simultanément; or,
il y en a une, bien entendu, qui a un conseil d'administration à la
Société d'énergie, mais l'Administration régionale
comme telle n'a pas de conseil d'administration. Elle a un conseil
d'administration générale, si bien que le mot "d'administration"
était erroné pour l'une des deux parties auxquelles on fait
référence.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): À la dixième
ligne c'est...
M. Joron: La même chose se produit apparemment à la
dixième ligne...
Le Président (M. Marcoux): ... peut se retirer du
conseil?
M. Joron: C'est à la douzième ligne. À la
fin du deuxième alinéa, l'alinéa se termine par les mots
suivants "par résolution de son conseil d'administration". Il faudrait
mettre un point après "conseil" et rayer le mot "d'administration".
M. Goulet: À la fin du deuxième alinéa?
M. Joron: Oui, à la fin du deuxième alinéa,
ce sera plus clair comme cela.
M. Goulet: Enlever le mot "administration".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 21?
M. Joron: À l'article 21, il y avait une erreur de
référence, à la quatrième ligne. Il y a une phrase
qui commence comme suit: "Sous réserve de l'article 30", c'est une
erreur. On devrait lire: "Sous réserve de l'article 27".
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Ciaccia: À l'article 21, est-ce qu'il y a une raison
spéciale au fait que le projet de loi est rédigé
conformément à l'article 8.9.4 de l'entente plutôt que de
donner l'échéancier de toutes les sommes qui seront
déboursées et de les inclure directement dans le projet de
loi?
M. Joron: L'article 27 se lit comme suit...
M. Ciaccia: Non, c'est l'article 21; il réfère
au...
M. Joron: Ah bon! Vous posez la question à propos de
l'article 21, "La Société d'énergie de la Baie James verse
à la société conformément à l'article 8.9.4.
de la convention.."
M. Ciaccia: Quand vous référez à 8.9.4...
c'est ma première question, y a-t-il une raison spécifique de
référer seulement à l'article, plutôt...
M. Joron: Plutôt qu'à la convention
générale?
M. Ciaccia: Non, non, de référer à la
convention plutôt que d'expliciter dans le projet de loi les sommes qui
seront versées à SOTRAC. D'après 8.9.4. commençant
avec l'année 1976 jusqu'à 1986, il y avait obligation de verser
certaines sommes chaque année à SOTRAC. Je crois que l'engagement
est tout de même là.
M. Joron: On me dit que c'est à la fois les Cris et la
Société d'énergie qui conjointement ont proposé
cette rédaction et qui la préféraient...
M. Ciaccia: De la façon dont on réfère
à 8.9.4. dans la convention, à 8.9.4. on stipule qu'à
compter du 1er janvier 1983, la SOTRAC acquerra son autonomie financière
et la Société d'énergie de la Baie James lui versera comme
suit le solde de $21 millions: là, on a une cédule: $2 millions
le 1er janvier 1983, jusqu'à $15 millions en 1986. Je me demande si,
quant à l'autonomie de SOTRAC, on ne réfère pas
spécifiquement à son autonomie dans ce projet de loi-ci.
M. Joron: C'est la convention qui parle.
M. Ciaccia: C'est la convention, alors par
référence à la convention, cela va subsister.
M. Joron: Qu'est-ce qu'on voulait dire, dans la convention, par
autonomie financière, en passant?
M. Ciaccia: Qu'elle devenait une société
complètement à part des autres sociétés, comme
Société d'énergie.
C'est couvert parce que je vois que dans l'article 21, c'est
conformément audit article de la Société d'énergie,
etc., verse aux dates stipulées. Très bien.
Le Président (M. Marcoux): À l'article 21,
l'amendement est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 21 est adopté
tel qu'amendé. Est-ce que les articles 1 à 30 du projet de loi no
32, Loi constituant la Société des travaux de correction du
Complexe La Grande, les articles 1 à 30 seront-ils adoptés?
M. Ciaccia: Adopté. M. Joron: Adopté.
Projet de loi no 33
Le Président (M. Marcoux): Le projet de loi no 33, Loi
constituant la société de développement autochtone de la
Baie James.
M. Joron: M. le Président, je n'ai ni remarques
préliminaires, ni amendements à soumettre.
M. Goulet: Le principal actionnaire sera le ministre des
Finances?
M. Joron: Non, le principal actionnaire sera la
société de développement qui détient 51% des
actions votantes, mais celui qui fournit l'argent, en réalité,
par voie des actions non votantes, mais qui sont appelées de
catégorie A, c'est le ministre des Finances. (21 h 15)
M. Ciaccia: L'entente prévoyait que ce soit une filiale;
pour être une filiale, il faut que la majorité des actions...
M. Joron: Qui sont filiales de la SDBJ, c'est cela.
M. Ciaccia: C'est ce que l'entente prévoyait et 51%
rencontrent ces exigences.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a des remarques
générales, des amendements au projet de loi no 33?
M. Goulet: Comme la SDI... M. Joron: La SDI?
M. Goulet: C'est comme la SDI qu'on connaît actuellement,
mais spécifiquement pour les au-
tochtones là-bas; c'est semblable. C'est plus large que cela,
surtout pour le développement économique.
M. Joron: Non, je pense que c'est plus large parce que la SDI a
quand même des limitations quant au genre de placement qu'elle peut
faire, elle ne peut pas placer plus que tant pour cent de ses actifs dans une
même affaire, elle a des limitations de cette nature. Il faudrait
peut-être comparer s'il faut trouver une comparaison avec
la SGF plutôt qu'avec la SDI. Cela permet d'avancer des fonds, mais cela
permet d'agir comme "holding company", comme une société
détenant un capital, comme une société de gestion pour
différents projets, différentes compagnies, c'est assez
large.
M. Ciaccia: Pour les sommes spécifiées à
l'annexe, est-ce qu'il y a des projets prévus pour cela, ou si c'est un
engagement minimal que le gouvernement entreprend?
M. Joron: Je vais vous demander d'attendre un petit moment,
j'aurais besoin d'information supplémentaire.
On me dit qu'au moment où on a négocié cet
échéancier et ces montants, il a été
évoqué des projets possibles, mais pas de projet
spécifique; des projets possibles comme par exemple, de créer une
société d'entretien des chemins pour offrir ces services dans le
territoire, des choses de cette nature. C'est plutôt donné
à titre d'exemple qu'à titre de projet vraiment précis et
prêt à démarrer. Non, il n'y en a pas, à toute fin
pratique.
M. Goulet: ... également au développement
industriel, l'industrie comme telle. Vous donnez l'exemple...
M. Joron: Dans le domaine des services, oui, cela aurait pu
être...
M. Goulet: La mise en marché de leurs produits,
peut-être la transformation sur place, des choses comme cela, surtout. Le
développement économique à l'intérieur de ces
régions par eux-mêmes.
M. Joron: J'ai l'impression qu'au début, ils vont penser
à des choses plus modestes ou plus immédiatement
réalisables et, avec le temps, ils auront peut-être des projets de
plus en plus d'envergure et d'audace, souhaitons-le.
M. Shaw: M. le Président, il y aurait de toutes petites
corrections à faire dans le texte anglais pour mettre en concordance...
de petites corrections qui ne sont pas graves à l'article 10, en
anglais, qui dit: "assist him and the correction recommended is "assist such
person in obtaining..." C'est un petit changement dans le contexte, "him" et
"such person", ce changement-là... Il y en a un autre à l'article
16; si on peut l'inscrire au journal des Débats, dans la
rédaction du texte anglais, ces corrections peuvent être...
M. Joron: ... des questions purement de syntaxe?
M. Shaw: Ce sont de petites choses...
M. Joron: C'est une question de syntaxe, le mauvais pronom
avec...
M. Shaw: C'est cela; c'est une question de concordance avec le
texte français. L'autre est à l'article 16 "third parties are
bound that" instead of comply with "see that the proceeding is observed and
cannot be invoked by or against them".
M. Joron: C'est encore...
M. Shaw: C'est seulement un petit changement dans le texte pour
mettre en concordance avec le texte français. Ce n'est pas moi, c'est M.
O'Reilly; c'est seulement pour essayer parce que les autochtones vont employer
le texte anglais...
M. Joron: ... d'améliorer la langue.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, pour revenir au montant que le
gouvernement ou le ministre des Finances doit souscrire, il y avait un montant
minimum de $4 millions. Je pense qu'on avait parlé en deuxième
lecture de ce montant global autorisé de $15 millions qui est inclus
dans l'article 11. Mais je regarde à l'article 15, je regarde
premièrement l'annexe et cela donne l'échéance de la
souscription pour les $4 millions. Vous ne vous êtes pas trop
forcés, cela va jusqu'en 1987, cela fait neuf ans. Mais je regarde
l'article 15, même l'échéance que vous avez à votre
annexe qui va jusqu'à l'année 1987, vous pouvez la changer
d'après l'article 15. L'article 15 se lit comme suit; "Le ministre des
Finances paiera à la société, à même le fonds
consolidé du revenu, les sommes d'argent mentionnées à
l'annexe, aux dates fixées ou subséquemment pour le nombre
d'actions de catégorie A indiqué". Cela veut dire que si on s'en
tient aux droits qui sont conférés au ministre d'après
l'article 15, vous pourrez retarder... Même ces $4 millions, par exemple,
c'est 30 jours après l'entrée en vigueur de la loi, à $1
million, mais d'après l'article 15, cela veut dire, "ou
subséquemment", cela peut être un an, deux ans, après
l'entrée... Ce n'est pas un engagement ferme. Il me semble que si vous
vous engagez pour $4 millions, même si c'est une échéance
assez étendue, vous devriez au moins avoir l'obligation de respecter ces
dates, sans vous donner une porte de sortie pour les retarder. J'aimerais qu'on
enlève les mots "ou subséquemment" à l'article 15.
M. Joron: On me dit que pour les mots "ou subséquemment",
si vous vous référez à l'article 28.2.3 de la
convention...
M. Ciaccia: 28.2.3... Un instant!
M. Joron: Page 441, au bas de la page, si on prend la
dernière partie de la dernière ligne, il y a un point virgule,
après cela, on lit dans la convention: "Si le versement pour une
année je m'en vais à la page 442 n'est pas fait ou
n'est fait qu'en partie, il peut être effectué
subséquemment". C'était la convention; on me dit qu'à
l'avant-projet de loi, si vous voulez, qui a été
négocié avec les Cris, le texte sur lequel les Cris auraient
donné leur accord, au moment de l'avant-projet, se lisait comme suit:
"Advenant qu'un versement ne soit pas effectué à la date
indiquée à l'annexe ou ne le soit que partiellement, il pourra
être payé subséquemment". Ils l'avaient eux-mêmes
déjà rédigé tel quel dans leur...
M. Ciaccia: ... l'intention de l'article 28.2.3, c'est que si,
pour une raison ou une autre, le versement n'était pas effectué,
il ne faudrait pas que les Cris perdent le droit à ce versement; alors,
c'est une obligation de le verser quand même, même s'il
n'était pas fait. La façon dont vous l'avez transposé dans
l'article 15, c'est que ce n'est pas seulement le fait que les Cris auront le
droit et que vous aurez l'obligation de le verser, mais vous prenez le droit de
le verser subséquemment.
M. Joron: II me semble que les Cris avaient implicitement
accepté ce droit, puisqu'ils avaient eux-mêmes agréé
un texte qui se serait lu comme suit, si on avait pris cette formulation,
j'avais quand même ajouté une phrase complète qui se
lisait: "Advenant qu'un versement ne soit pas effectué à la date
indiquée à l'annexe ou ne le soit que partiellement, il pourra
être payé subséquemment." C'est donc qu'ils reconnaissaient
le droit de... Le texte que vous voyez, on me dit que c'est le texte auquel les
Cris avaient donné leur accord.
M. Ciaccia: Je préférerais, même si on
traduisait les mots de la convention textuellement... je vais vous dire
pourquoi. Implicitement, dans la convention, il y a une obligation de le verser
aux dates fixées, mais s'il n'est pas versé, il put l'être
subséquemment; tandis qu'à l'article 15, il y a une autre nuance,
il y a les dates fixées ou subséquemment. Je n'aurais pas
d'objection à ce qu'on s'en tienne à la rédaction de la
convention, mais...
M. Joron: Non, mais c'était la suggestion du
député de Mont-Royal, s'il veut en faire un amendement pour
supprimer les mots "ou subséquemment", j'y souscrirai.
M. Ciaccia: Je préférerais enlever... par un
amendement, en retranchant à la troisième ligne de l'article 15,
les mots "ou subséquemment" pour que l'article se lise comme suit: "Le
ministre des Finances paiera à la société, à
même le fonds consolidé du revenu, les sommes d'argent
mentionnées à l'annexe, aux dates y fixées, pour le nombre
d'actions de catégorie A y indiqué."
M. Joron: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Les mots "ou
subséquemment" sont biffés. L'article 15, comme c'est un article
à incidence financière, est-ce que l'amendement ne doit pas
être proposé par le ministre? Normalement, je pense que ce serait
plus prudent.
M. Goulet: Ce n'est pas une dépense. M. Ciaccia: La
dépense est déjà là. M. Goulet: C'est une
situation de dépense. M. Ciaccia: Si le ministre veut le
faire...
M. Goulet: Pourquoi, dans la convention, y a-t-il un tel
paragraphe?
M. Ciaccia: C'était pour dire que si le montant
n'était pas payé, il avait l'obligation de le payer
après.
M. Goulet: S'il n'est pas payé à la date y
fixée, à la date...
M. Ciaccia: Non, mais de la façon dont c'est
rédigé, le ministre a le droit de décider de le payer
à cette date ou plus tard, tandis que dans la convention, il y avait une
obligation de le payer à une certaine date.
M. Goulet: Oui, ou plus tard aussi. M. Ciaccia: Bien
non!
M. Goulet: S'il ne le payait pas à cette date, qu'est-ce
qui arrivait, dans le paragraphe que le ministre a lu?
M. Ciaccia: La convention créait une obligation de le
payer à une certaine date; ce n'était pas l'intention que le
ministre ait la décision unilatéralement de remettre le paiement.
S'il ne payait pas pour une raison ou une autre, il avait l'obligation de le
payer après.
M. Goulet: Oui.
M. Joron: M. le Président, si vous me permettez... Si on
peut revenir en arrière, sur ce qu'on vient de faire, apparemment, on me
dit qu'en technique législative, comme l'amendement en question peut
avoir une incidence financière, il appartiendrait au gouvernement de
proposer l'amendement. Je veux bien le faire; inspiré de la bonne
suggestion du député de Mont-Royal, je propose qu'à la
troisième ligne de l'article 15, on raye les mots "ou
subséquemment".
(21 h 30)
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 15, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Les articles 1 à 24
inclusivement, y compris l'annexe, seront-ils adoptés?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Le projet de loi no 23, Loi
concernant les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik,
le projet de loi no 24, Loi concernant les villages cris, le projet de loi no
26, Loi concernant le Conseil régional de la zone de la Baie James, le
projet de loi no 32, Loi concernant la Société des travaux de
correction du Complexe La Grande et le projet de loi no 33, Loi constituant la
Société de développement autochtone de la Baie James, ont
été adoptés article par article.
La commission prie le rapporteur, le député de Duplessis,
de faire rapport à l'Assemblée nationale qu'elle a
complété les travaux qu'on lui avait demandé de faire.
La commission des affaires intergouvernementales ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 21 h 32)