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Commission permanente des Affaires municipales
Crédit du ministère des Affaires
municipales
Séance du lundi 7 juin 1971
(Seize heures)
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Nous entreprenons l'étude des
crédits du ministère des Affaires municipales. L'honorable
ministre des Affaires municipales.
Rétrospective et perspective
M. TESSIER: M. le Président, je voudrais au tout début de
l'étude des crédits du ministère des Affaires municipales
faire un bref aperçu, une rétrospective et une perspective du
ministère des Affaires municipales.
Au cours du dernier exercice financier, le ministère des Affaires
municipales a connu une évolution assez rapide et des changements
importants se sont produits dans la structure administrative. Tous ces
changements affecteront d'une façon particulière le budget 71/72.
Notre personnel a été augmenté d'environ 300 personnes,
dont plus de 200 ont été mutées, du ministère des
Affaires sociales au nouveau service de la protection de l'environnement du
ministère des Affaires municipales.
D'autre part, la Société d'habitation du Québec,
qui doit ajouter annuellement à ses opérations un montant
d'environ $200 millions, a dû elle aussi augmenter ses effectifs en
conséquence. Tous ces changements nous ont forcés à
repenser l'administration du ministère et à centraliser tous les
services administratifs et auxiliaires afin d'en augmenter l'efficacité
et d'éviter la duplication.
Nos effectifs au niveau des services auxiliaires ont aussi
été légèrement augmentés. Nous avons
dû adopter un nouvel organigramme qui nous a permis de procéder
à un partage plus équitable des responsabilités entre les
officiers supérieurs du ministère des Affaires municipales. Ce
nouvel organigramme prévoit la division du ministère ou des
responsabilités du ministère en trois grands secteurs
d'activité qui sont la protection de l'environnement, l'habitation et la
rénovation, la gestion municipale. Tous les services auxiliaires qui
seront communs à chacun des trois principaux secteurs d'activité
sont placés sous la direction d'un sous-ministre adjoint qui est
responsable de l'administration générale du ministère. Ces
divers services comprennent le personnel, le budget-programme, l'organisation
et la méthode, la recherche et les statistiques, le service juridique,
les archives, la bibliothèque, l'information et les relations
pubi-ques.
Nous prévoyons au cours du présent exercice financier
mettre sur pied la direction générale de l'évaluation
foncière. Ce nouveau service du ministère aura la
responsabilité de la mise en application de la Loi de
l'évaluation foncière que j'ai l'intention de soumettre sous peu
à l'Assemblée nationale, ainsi que de la mise en vigueur d'un
manuel de l'évaluation foncière.
Nous prévoyons aussi une augmentation importante de nos effectifs
dans les secteurs de l'urbanisme et de la restructuration municipale pour
lesquelles j'ai aussi l'intention de proposer à l'Assemblée
nationale des projets de loi importants au cours de la présente
session.
Quant à la Société d'habitation du Québec,
les divers travaux subventionnés ou financés par celle-ci auront
une valeur globale d'au-delà de $200 millions. La Société
d'habitation du Québec continuera d'accorder des subventions aux
municipalités qui exécuteront une partie de leur programme
quinquennal de rénovation. La valeur de ces travaux au cours du prochain
exercice est établie à environ $32 millions, dont $8 millions
seront assumés par les municipalités elles-mêmes et $24
millions feront l'objet de subventions de la société. Celle-ci,
d'autre part, recouvrera de la Société centrale
d'hypothèques et de logement $16 millions.
De plus, pour la première année, la Société
d'habitation du Québec sera appelée à verser des
subventions pour les déficits d'exploitation encourus par les offices
municipaux d'habitation. Cette subvention estimée à $3,800,000
sera versée par la Société d'habitation du Québec,
dont $2,600,000 provenant de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Les déboursés
extra-budgétaires pour l'exercice 71/72 montrent une activité
globale de l'ordre de $167 millions qui seront versés comme avances sur
les prêts déjà consentis ou à être consentis
par la Société d'habitation du Québec.
M. LEGER: M. le ministre, est-ce que vous avez une copie du texte que
vous lisez là ou si on...
M. TESSIER: Non, je n'en n'ai pas de copie.
M. DEMERS: Cela va être au journal des Débats?
M. TESSIER: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela eût été bien utile
d'en avoir.
M. LEGER : Vous retardez nos questions d'une heure au moins.
M. TESSIER: Peut-être. On pourrait peut-être le faire
polycopier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous auriez pu nous l'autographier
ensuite...
M. TESSIER: C'est ça! Avec les Astérix. M. LEGER : Avec
votre photographie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II n'y a pas eu encore d'applaudissements.
M. DEMERS: Avec votre livre blanc, cela m'aurait fait deux
oreillers.
M. TESSIER: S'il n'y a pas d'applaudissements, il n'y aura pas
d'Astérix.
M. DEMERS: Avec votre livre blanc, cela me faisait deux oreillers.
Société d'habitation du
Québec
M. TESSIER : M. le Président, ceci représente la valeur
des activités aux chantiers de construction et non les engagements
financiers. Cette somme sur les travaux à parachever pour les programmes
d'habitations déjà approuvés ainsi que sur les travaux qui
seront entrepris par diverses mises en chantier au cours de l'exercice. Cette
somme de $167 millions sera fournie par la Société centrale
d'hypothèques et de logement pour un montant de $150 millions et par la
Société d'habitation du Québec pour un montant de
$16,700,000.
Des détails supplémentaires sur les activités de la
Société d'habitation du Québec pourront vous être
fournis au cours de l'étude détaillée des crédits
qui lui seront dévolus. Enfin, nous avons l'intention, au fur et
à mesure que les responsabilités et les compétences de nos
municipalités augmenteront par l'adoption de nouvelles lois et
l'amélioration de certaines autres, d'accroître le rôle et
la juridiction de la commission municipale du Québec.
Quant aux services de la protection de l'environnement et
l'évolution de la législation qui concerne les divers secteurs de
l'hygiène du milieu, de la qualité de l'eau, de l'air et du sol,
je laisserai à mon collègue, le ministre d'Etat, le Dr. Victor
Goldbloom, responsable de ce service, le soin de vous fournir les informations
pertinentes. Voilà en quelques mots, M. le Président, la
rétrospective et la perspective du ministère des Affaires
municipales qui se réflètent dans nos prévisions
financières. Je pourrai vous fournir plus de détails à
mesure que nous avancerons dans l'étude des crédits.
M. DEMERS: M. le Président, je ferai quelques petites remarques
brèves. Je voudrais poser une question d'abord au ministre des Affaires
municipales en ce qui a trait à la Société d'habitation du
Québec. L'an dernier, lors de l'étude du budget, il nous avait
dit qu'il rencontrerait dans quelques jours le ministre, M. Andras, et qu'il
devait obtenir pour le Québec des montants substantiels. Est-ce que
cette réunion a eu lieu, et quels ont été les montants
obtenus?
M. TESSIER : M. le Président, je voulais m'assurer du chiffre
exact. C'est celui que j'avais à la mémoire. En effet, une
rencontre a eu lieu, il y a déjà assez longtemps, avec le
ministre M. Robert Andras, responsable de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. A la suite de cette rencontre, nous avons
signé une entente qui couvre un montant de $150 millions que la
Société centrale d'hypothèques et de logement met à
la disposition de la Société d'habitation du Québec.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut avoir...
M. TESSIER: Les négociations, M. le Président, se
poursuivent en ce qui concerne la rénovation urbaine. Nous sommes
actuellement à négocier pour essayer d'obtenir de ce
côté un montant additionnel.
M. DEMERS: Est-ce que le Québec s'engage à rénover
dans le sens des demandes et des exigences d'Ottawa ou bien si le montant est
versé sans condition?
M. TESSIER: Le montant est versé sans condition. C'est le
Québec exclusivement qui décide où les montants doivent
être appliqués.
M. DEMERS: Vous ne vous engagez à rein? Vous ne faites
qu'accepter?
M. TESSIER: On ne s'engage absolument à rien, sauf à
recevoir le montant.
M. DEMERS: Ce n'est pas compromettant.
M. LE PRESIDENT: Excusez, messieurs. J'imagine que vous allez discuter
d'administration du ministère des Affaires municipales d'une
façon globale parce qu'en fait, on parle de la Société
d'habitation, actuellement, qui est au poste budgétaire 10.
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT: Je pense qu'avec ces...
M. DEMERS: Je parle du mémoire que le ministre nous a soumis. Il
a envisagé la refonte de son ministère, les perspectives et tout.
Au premier article, il étudiait les mutations et les changements qui
avaient lieu à la Société d'habitation. Si on ne doit pas
commenter le document qui vient de nous être déposé,
ça ne me fait rien. On en parlera quand on sera là.
M. TESSIER: M. le Président, dans les brefs commentaires du
début, j'ai parlé de la Société d'habitation. Quant
à moi, je crois qu'il est dans l'ordre qu'on pose des questions sur le
sujet, quitte à...
M. LE PRESIDENT: Je voulais tout simplement prévenir le cas.
M. TESSIER: ... revenir lorsqu'on arrivera à l'article en
question.
M. LE PRESIDENT: D'accord, c'est justement pour cette raison-là
que...
M. DEMERS: Je me rends de bonne grâce au voeu émis par le
président et je crois, pour qu'il n'y ait pas de
répétition, que nous envisagerons à chaque article les
morceaux du discours que M. le ministre nous a soumis afin d'en discuter plus
profondément lorsque nous passerons là. Pour ma part, je n'ai
rien à dire sur le document du ministre. Nous pourrons l'interroger
tantôt sur une foule de choses, comme le réaménagement, le
regroupement, dont il n'a pas parlé dans son document.
M. TESSIER: Oui, j'ai fait une allusion justement, au fait que nous
avons mis sur pied un service qui va s'occuper plus particulièrement des
communautés municipales.
M. DEMERS: Est-ce qu'on viendra, à propos du budget, à un
chapitre où nous pourrons traiter de nouveau...
M. TESSIER: Oui. Il y a des montants prévus aux crédits
pour ce service.
M. DEMERS: Nous y verrons.
M. LEGER: M. le Président, une petite question pour
éclaircir le commencement du débat.
A quel poste pouvons-nous trouver les montants que le ministère
se prépare à dépenser concernant la recherche? Est-ce
qu'il y a un endroit particulier ou si vous avez plusieurs endroits...
M. TESSIER: La recherche dans quel domaine?
M. LEGER: Est-ce que vous voulez déterminer la recherche, soit au
niveau de l'urbanisme, dans le domaine de l'habitation? Est-ce que vous avez un
montant global pour la recherche?
M. TESSIER: Non, nous n'avons pas un montant global pour la recherche.
Vous trouverez dans différents postes des montants qui sont
attribués pour la recherche, tant à la Société
d'habitation, tant à la protection de l'environnement que pour la
planification et l'urbanisme.
M. LEGER: ... H faudra en discuter à chaque étape et non
pas dans l'ensemble. Est-ce que le ministre pourrait nous donner, pour nous
faciliter l'étude de son ministère, ce que le ministre de la
Voirie et de l'Equipement, nous avait donné, soit un organigramme de son
ministère avec les principaux responsables de différents domaines
ainsi que toute la structure de son ministère? Est-ce que vous avez
actuellement un organigramme de votre ministère?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Est-ce qu'il y aurait possibilité d'en avoir un pour
qu'on puisse l'étudier?
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des changements majeurs?
M. TESSIER: Non, il n'y a pas de changements majeurs.
M. DEMERS: Je sais qu'un journal avait prétendu cela. C'est une
mauvaise information.
M. TESSIER: Une très mauvaise information.
M. DEMERS: Le ministre a mal été cité?
M. TESSIER: Non, ce n'est pas moi qui ai déclaré cela.
M. DEMERS: Non? Ah excusez!
M. TESSIER: Je n'étais même pas là. Il y a bien des
inventions qui se font. Des rumeurs.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous obtenir un organigramme
au début de la discussion pour qu'on puisse savoir un peu qui est
responsable de quoi?
M. TESSIER: Je n'ai pas d'organigramme mis sur papier. Je peux vous
expliquer un peu la structure.
M. LEGER: Ne pourrait-on pas avoir une photocopie de cela? Même si
c'est un brouillon.
M. TESSIER: Ce sont des notes que j'ai prises.
M. DEMERS: C'est le ministre qui est en haut?
M. TESSIER: On pourra peut-être vous en avoir des copies pour
demain.
M. LEGER: D'accord. M. TESSIER: D'accord.
M. LEGER: II n'y a pas moyen de l'avoir ce soir? Ce ne serait pas
tellement long de photocopier les grandes lignes. Je ne parle pas des
détails. Les différentes directions générales, les
sous-ministres...
M. TESSIER: Je vais vous expliquer tout cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On peut être sûr qu'en haut il y a
le ministre. Les sous-ministres...
M. LEGER: Est-ce que ça monte ou si ça descend?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...les directions
générales...
M. TESSIER : II y a le sous-ministre, M. Richard Beaulieu, qui s'occupe
plus particulièrement de l'administration générale, de la
coordination entre les différents services du ministère, de
même que des relations interministérielles et également de
la législation. De plus, le sous-ministre représente le
ministère sur l'OPDQ. Maintenant, je vous ai dit tout à l'heure
dans mes brèves remarques que le ministère était
divisé en trois grands secteurs.
Vous avez la Société d'habitation, d'un côté.
Vous avez la Protection de l'environnement, sous la direction du Dr Goldbloom,
qui a lui-même son sous-ministre, le Dr Bundock. Vous avez enfin
l'administration générale du ministère, la gestion du
ministère.
Il y a deux sous-ministres adjoints: M. Yves Bélanger s'occupe de
l'administration générale, c'est-à-dire qu'on pourrait
diviser cela en programmation budgétaire: organisation et
méthode, c'est-à-dire l'évaluation des tâches et des
effectifs; enfin, le personnel, le service juridique, l'information
relèvent de ce sous-ministre adjoint.
L'autre sous-ministre adjoint, M. Paul Blier, s'occupe plus
particulièrement de l'administration municipale proprement dite, la
prévention des incendies, l'évaluation municipale, qui est une
nouvelle tâche qui va lui être dévolue avec l'adoption de la
nouvelle loi, et également de l'urbanisme et de la planification, en
vertu d'une nouvelle loi que je présenterai au cours de la
présente session.
La structure de la Société d'habitation demeure ce qu'elle
a toujours été depuis sa formation.
M. DEMERS: Le président demeure moins que la structure?
M. TESSIER: II y a un président qui est là et qui est en
fonction. C'est un nouveau président.
M. DEMERS: C'est ça. L'autre?
M. TESSIER: L'autre a démissionné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour quelle raison?
M. TESSIER: II faudrait le lui demander. UNE VOIX: Raison de
santé?
M. DEMERS: II ne vous a pas donné de raison. Vous lui en avez
fourni.
M. TESSIER: Ce n'est pas à moi à donner les raisons de sa
démission, c'est à l'intéressé. S'il veut
lui-même les donner, cela le regarde. Je n'ai pas affaire à
dévoiler les raisons personnelles qui peuvent exister.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait d'autres fonctionnaires qui auraient
démissionné en même temps que lui?
M. TESSIER : Pas à ma connaissance.
M. LEGER: II n'a pas donné de raisons publiques.
M. TESSIER: S'il veut en donner, cela le regarde. Tout ce que je puis
vous dire, c'est que ce n'est certainement pas une raison de conflit personnel
avec le ministre, puisque en recevant sa démission comme
président de la Société d'habitation, je lui ai
immédiatement offert un autre poste au sein du ministère et il
l'a immédiatement accepté. Nos relations sont par
conséquent des plus cordiales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bizarre!
M. DEMERS: Qui a remplacé M. Dion?
M. TESSIER: M. Jacques Bernier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est M. Jacques Bernier?
M. TESSIER: II est ici. Il est assis devant le vice-président de
la Société d'habitation. Un très bon homme d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne mets pas en doute sa compétence,
mais je voulais savoir quelles avaient été ses fonctions
antérieures.
M. TESSIER: II a été auparavant au service de la ville de
Montréal pendant plusieurs années. Par la suite, il a
été à l'emploi de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. C'est de cette dernière
société qu'il est passé à la Société
d'habitation du Québec, lors de la période d'organisation. Il est
là depuis le tout début.
M. DEMERS: II est président depuis quand?
M. TESSIER: Depuis une quinzaine de jours.
M. LEGER: Est-ce qu'il vous est possible de dire que M. Dion
n'était pas d'accord sur la politique du ministère concernant son
domaine et qu'il serait plus heureux de travailler dans une autre partie du
ministère?
M. TESSIER: Je ne crois pas que ce soit la raison qui ait motivé
sa démission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand vous avez dit tout à l'heure
qu'à la nouvelle de l'annonce de sa démission vous lui avez
offert immédiatement un autre poste, donc M. Dion considérait
qu'il pouvait encore servir le gouvernement et le servir dans le cadre du
ministère des Affaires municipales. Donc il avait des raisons
particulières de quitter la Société d'habitation. Ces
raisons, j'imagine que vous en avez discuté au moment où vous
l'avez rencontré. Il n'a pas démissionné comme ça,
sans connaissance.
M. TESSIER: C'est évident. Ce sont des raisons personnelles. Par
conséquent il ne m'appartient pas de les dévoiler. Si M. Dion
lui-même veut les exposer, libre à lui de le faire. Ce n'est pas
moi qui vais l'en empêcher. Je ne suis certainement pas pour
dévoiler des raisons qui lui sont tout à fait personnelles.
M. DEMERS: Est-ce que la société est placée
maintenant sous la juridiction, d'un sous-ministre?
M. TESSIER: Non, aucunement. Je sais que vous faites allusion à
certains commentaires faits par les journaux.
M. DEMERS: Nous lisons beaucoup.
M. TESSIER: Je pourrais peut-être préciser, pour
l'information de mes collègues, que nous avons regroupé certains
services auxiliaires pour deux raisons majeures, raison de meilleure
efficacité et raison d'économie, pour éviter la
duplication.
Exemple: la gestion du personnel, service du personnel, service de
l'information, il y en avait autrefois à la Société
d'habitation, à la Régie des eaux et dans le ministère.
Trois parallèles. Nous avons regroupé le service de l'information
et le service du personnel, à titre d'exemple; un seul service qui
dessert à la fois la Société d'habitation, le Service de
protection de l'environnement, comme on l'appelle maintenant, qui comprend la
Régie des eaux et le ministère lui-même.
M. DEMERS: Maintenant, la Régie des eaux relèverait du Dr
Goldbloom?
M. TESSIER: Oui, directement.
M. PICARD: M. le Président, seulement une remarque en rapport
avec les changements que je considérais majeurs et qui sont faits
à l'intérieur de l'organisation de la Société
d'habitation du Québec, organisme qui existe, si ma mémoire est
fidèle, depuis à peu près 1965.
M. TESSIER: Depuis 1967.
M. PICARD: Mais la loi a été étudiée en
1965?
M. TESSIER: En 1967. La loi qui l'a formée a été
adoptée en 1967.
M. PICARD: II n'y avait pas une loi ou un document quelconque dans les
statuts en 1965?
M. TESSIER: Non, pas à ma connaissance.
M. PICARD: Dans ce cas, est-ce que le ministre pourrait nous dire
à quelle époque M. Dion est parti de la Société
centrale d'hypothèques pour assumer des fonctions à
Québec?
M. TESSIER: C'est ça, en 1965. M. PICARD: En 1965.
M. TESSIER: Justement, si ma mémoire est fidèle, c'est
qu'en 1965 le ministre des Affaires municipales du temps qui était
Pierre Laporte est allé chercher M. Dion et M. Bernier à la
Société centrale d'hypothèques dans le but de former la
Société d'habitation du Québec. Or, il s'est
écoulé environ deux ans d'étude, d'engagement de personnel
à mettre sur pied la structure, à préparer le texte de
loi, à étudier les responsabilités que devait avoir cette
Société d'habitation du Québec et c'est en 1967 que la
société a été créée par la loi.
M. PICARD: Maintenant, la remarque que je voulais faire, M. le
Président, c'est celle-ci: ce ne sera peut-être pas
agréable, mais si on regarde les réalisations de cet organisme
gouvernemental comme tel, cela semble assez impressionnant, mais si on compare
les réalisations de la Société d'habitation du
Québec avec un organisme à peu près similaire en Ontario,
on s'aperçoit qu'on était des enfants d'école. Quelle
était la raison de ce manque de réalisation, de ce manque de
dynamisme dans cet organisme qui est vital pour le Québec? Cela touche
à toute la construction. On a les rapports de la Société
centrale d'hypothèques d'Ottawa qui nous donnent une petite idée
de ce qui se passe dans les autres provinces et plus particulièrement en
Ontario et il semble qu'ici au Québec on a décidé de
créer un organisme séparé. Cet organisme-là ne
répond pas du tout ou du moins pas au même titre que le même
organisme qui existe en Ontario.
Je fais un voeu, je ne veux pas critiquer la personne qui était
responsable autrefois, M. Dion, je ne le connais pas. Mais ici, j'ai
derrière-moi M. Bernier, j'espère qu'il saura faire preuve de
dynamisme à l'intérieur de cet organisme-là qui est vital,
comme je l'ai dit tantôt, pour l'économie du Québec et que
tous les programmes qu'on met de l'avant en Ontario et dont on semble ici au
Québec ignorer l'existence, j'espère que M. Bernier aura la
collaboration de tous les officiers du ministère pour mettre de l'avant
les programmes qui sont à sa disposition à l'intérieur des
lois ou des
règlements prévus par la société centrale
à Ottawa.
Ceci dit, M. le Président, j'aimerais revenir à une
remarque qu'a faite le ministre tout à l'heure...
M. TESSIER: Si vous permettez, M. le Président, j'aimerais bien
répondre à cette remarque. Je suis parfaitement d'accord avec mon
collègue à l'effet que la Société d'habitation du
Québec est d'une extrême importance. J'aimerais également
souligner que la Société d'habitation de l'Ontario existe, je
crois, depuis dis-sept ans ou environ? Depuis 1950, le gouvernement de
l'Ontario avait un service de l'habitation. La Société même
d'habitation de l'Ontario n'existe que depuis 1964, c'est-à-dire depuis
sept ans, mais elle a tout simplement succédé à un autre
organisme qui existe ou existait, si on met les deux ensemble depuis 21 ans,
alors que chez nous, dans le Québec, c'est relativement nouveau, puisque
la Société d'habitation n'existe que depuis 1967, depuis à
peine quatre ans.
J'ai pleine confiance dans le nouveau président et en son
dynamisme; je sais qu'il mènera à bonne fin les programmes que
nous sommes à mettre sur pied. Tout de même, étant
donné qu'on a fait un parallèle et qu'on semble vouloir
prétendre que la société de l'Ontario est de beaucoup
supérieure à la nôtre, en quoi l'est-elle? Quel programme
ou quelle merveille a pu faire la Société d'habitation de
l'Ontario que nous n'avons pas faite au Québec?
M. LEGER: M. le Président, sur cette question-là, il y a
justement des chiffres pour confirmer ce que le député d'Olier
vient de dire. J'ai ici des chiffres qui montrent que sur 100 p.c. de la
finance que le fédéral pouvait offrir au Québec par la
Société centrale d'hypothèques, 90 p.c. ont
été récupérés par l'Ontario pendant que le
Québec n'en a pris que 3.9 p.c. Je pense qu'il y a quand même des
améliorations que le ministre est en train...
M. TESSIER: Ou prenez-vous vos chiffres?
M. LEGER: Ce sont des chiffres qui ont paru dans le Soleil du 25 mai
dernier...
M. TESSIER: Vous croyez à ça?
M. LEGER: J'ai d'autres chiffres d'ailleurs ici, mais quand même
c'est surtout...
M. TESSIER: J'aimerais mieux que vous ayez vos chiffres de la...
M. PICARD: De la Société centrale...
M. TESSIER: De la Société centrale d'hypothèques et
de logement.
M. LEGER: Ce sont des chiffres qui proviennent de la
Société centrale d'hypothèques et de logement et qui ont
été publiés par le Soleil.
M. TESSIER: Oui, mais...
M. LEGER: Mais quand même, là où je veux en venir,
M. le ministre, que ce soit 1 p.c. de plus ou de moins, d'accord, mais quand on
passe de 90 p.c. à 3 p.c, il y a une nuance. Je ne dis pas qu'il puisse
y avoir un petit pourcentage...
M. TESSIER: D'abord, les pourcentages que vous citez là, c'est
à partir de quelle année?
M. LEGER: Depuis le début, c'est pour ça que je voulais
continuer, depuis 1950.
M. TESSIER: Mais oui, depuis le début. Je vais vous donner un
exemple, c'est que... Vous voulez dire depuis 1967?
M. LEGER: Oui, ce sont des chiffres depuis le début, mais ce que
je veux donner au ministre avant de...
M. TESSIER: Le début de quoi?
M. LEGER: Depuis que la Société centrale
d'hypothèques et de logement du Canada...
M. TESSIER: Existe? M. LEGER: ... existe.
M. TESSIER: Ah bon! C'est bien avant 1967.
M. LEGER: C'est ça, mais ce que je veux vous apporter avant de
vous donner une réponse, c'est qu'il semble que ce soient des choses
existantes actuellement et non pas des choses projetées ou en
construction. Dans les choses en construction, on a quand même une
certaine amélioration puisqu'on voit ici dans les nouvelles habitations
sociales que le Québec en a environ 15 p.c. il y a une
augmentaiton de ce côté-là tandis que l'Ontario en a
environ 63 p.c. Ma question au ministre est la suivante: Devant cette
possibilité...
M. TESSIER: Ce que vous rapportez là, ce sont des
déclarations de Jacques Parizeau, du Parti québécois?
M. LEGER: Non, ces chiffres ont paru dans le Soleil, ce sont des
chiffres officiels qui ont été publiés dans le Soleil,
provenant...
M. TESSIER: Provenant de qui?
M. LEGER: Provenant des dossiers de la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
M. TESSIER: Provenant de qui: "C'est ce qu'a révélé
hier M. Jacques Parizeau du Parti québécois au cours d'une
entrevue accordée au représentant du Soleil."
M. LEGER: M. le Président, c'est indiqué au bas de
l'article: Préparé à l'occasion de la conférence
nationale des locataires de l'habitation sociale. C'est le 25 mai. Je ne parle
pas d'hier.
Je parle du 25 mai. C'est préparé à l'occasion de
la conférence nationale des locataires de l'habitation sociale.
Ma question est la suivante: Quelle que soit la provenance des chiffres,
qu'est-ce que le ministre entend faire en son ministère pour aller
chercher davantage cette source de revenus nombreux que d'autres provinces vont
aller chercher si on ne va pas les chercher?
M. TESSIER: Je pourrais vous dire qu'actuellement et depuis un an ou
deux, nous avons retiré plus que l'Ontario des avantages fiscaux.
M. LEGER: Parlez-vous du domaine de l'habitation?
M. TESSIER: Je parle du domaine de l'habitation et de la
rénovation. Mais, ce qui a fait défaut, c'est que l'Ontario a
obtenu des millions, des centaines de millions en rénovation et en
programmes différents parce qu'elle avait la structure, et qu'elle avait
sa propre société d'habitation. Et ça été
dans ce domaine, comme dans d'autres: le Québec n'était pas
prêt à en profiter. Il est évident que nous avons perdu, et
nous constatons constamment que, malheureusement, le gouvernement du
Québec n'avait pas les structures nécessaires.
C'est justement ça, en 1965, que le gouvernement d'alors
constatait qu'il allait vers l'Ontario des centaines de millions de dollars que
nous ne pouvions pas récupérer, que mon
prédécesseur, M. Pierre Laporte, à ce moment-là, a
eu l'idée justement d'aller récupérer cet argent, d'aller
le chercher. Et pour ce faire, il fallait qu'il forme la Société
d'habitation du Québec.
Mais depuis qu'elle est formée, la Société
d'habitation du Québec, je crois que nous avons eu tout ce qu'il y avait
moyen de retirer du gouvernement fédéral.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre j'aimerais vous poser une
question là-dessus. D'accord, il y a la Société
d'habitation du Québec dont on ne peut nier les mérites et la
valeur du travail. Elle a accompli un travail excellent jusqu'à
présent et je le sais parce que votre prédécesseur, le
docteur Lussier, avait travaillé très activement à la mise
en marche du programme d'habitation et de rénovation.
Maintenant le problème qui se pose c'est qu'il existe à
Ottawa une société qui a des fins analogues ou identiques, la
Société centrale d'hypothèques et de logement. On se
plaint et le député de Lafontaine vient de le dire tout
à l'heure que certains gouvernements, les Etats membres de la
fédération, notamment l'Ontario, ont reçu davantage de la
Société centrale d'hypothèques et de logement ou, par le
truchement de leur société d'habitation, ont reçu
davantage du gouvernement central.
Est-ce qu'il ne vous paraît pas qu'il y a là une
duplication de services d'abord, et est-ce que le gouvernement du Québec
ne pourrait pas, par une action énergique et en vertu du principe du
fédéralisme rentable, exiger du gouvernement central dans le
domaine de l'habitation comme dans le domaine des affaires sociales une remise
inconditionnelle de fonds afin que nous puissions préparer nos propres
programmes d'habitation en fonction des exigences du Québec?
Et je suggère tout de suite au ministre ceci, parce qu'il est
très important de le faire à un moment stratégique, c'est
qu'il se tiendra bientôt à Ottawa la conférence dite de
Victoria. Et j'imagine que le ministre des Affaires municipales qui est devant
nous a pressenti ses collègues, a pressenti également le
gouvernement central, notamment M. Andras, afin que l'on discute, lors de
l'examen de certains problèmes de partage des pouvoirs à
l'occasion de la conférence de Victoria, ce problème
spécifique du retour des fonds qui sont affectés à la
Société centrale d'hypothèques et de logement et qui
pourraient être remis inconditionnellement au Québec afin que la
Société d'habitation du Québec prenne l'essor qu'elle doit
prendre en fonction des besoins du Québec.
Parce qu'il arrive ceci, M. le Président, et il est très
important de le voir, et de le considérer, que le gouvernement central
via la Société centrale d'hypothèques et de logement
et j'en parle en connaissance de cause ayant été
député à Ottawa a une politique d'aide à
l'habitation.
Mais on ne peut pas dire que le gouvernement central ait une politique
d'habitation. Je m'explique. Voici ce qui se passe. Le gouvernement central
conçoit sa politique d'aide en fonction de tout le territoire et des
gouvernements des Etats membres de la Fédération. Il met à
la disposition de ces gouvernements certaines sommes d'argent. Les individus,
par le truchement des entrepreneurs, des sociétés d'assurance,
etc. font des demandes à la Société centrale
d'hypothèques et de logement qui les accepte, si elles sont conformes
aux normes prescrites par ladite société. On ne peut pas dire que
le gouvernement central ait une politique d'habitation tandis que la
Société d'habitation du Québec a été
pensée, a été conçue et elle a été
bâtie en fonction du Québec. Par conséquent, je m'attendais
tout à l'heure à ce que dans ses remarques préliminaires,
M. le Président, le ministre nous exposât les principes
généraux qui sous-tendent la politique d'habitation du
Québec. De ces principes, j'aurais aimé qu'il retînt
celui-ci: il y a d'abord un fait qui est la duplication de services à
cause de l'existence de la Société centrale d'hypothèques
et de logement. Que le gouvernement mette de l'avant, dans sa politique
d'habitation, le principe suivant: il doit être maître dans ce
domaine, avoir les outils économiques qui lui permettent
d'élaborer une politique d'habitation qui soit fonction des
besoins, des exigences actuels du Québec.
Le ministre le disait tout à l'heure, on a constaté par
exemple, que l'Ontario s'était prévalue peut-être plus que
d'autres Etats membres de la fédération des avantages offerts par
le gouvernement central. Elle avait des infrastructures et sa
société d'habitation et le service qui l'a
précédée, était plus vieux. Cela explique
peut-être qu'elle ait retiré pendant un temps plus d'argent que le
Québec n'a pu en retirer. Maintenant que nous avons notre
société d'habitation, comment ne serait-il pas possible
d'inventer une politique globale et via la Société d'habitation
du Québec proposer aux citoyens des mécanismes, des moyens
d'accroître le travail de développement dans ce domaine
particulier de l'habitation? Pour cela, il est extrêmement important de
retenir ceci: les besoins, c'est nous qui les avons. Les problèmes,
c'est nous qui les avons. Mais les moyens de les régler, qui sont des
moyens financiers, le gouvernement central les a, encore une fois.
Par conséquent, il serait extrêmement important, il serait
urgent qu'à l'occasion de la conférence de Victoria, le ministre,
le premier ministre ou les ministres qui seront présents à cette
conférence, exposent les problèmes du Québec, les besoins
du Québec en matière d'habitation et de logement. Il serait
urgent qu'il fasse comprendre à M. Andras et à tous ses
collègues, et particulièrement à M. Trudeau, que le temps
est enfin venu d'avoir nos propres moyens, nos propres instruments et d'avoir
en même temps l'argent nécessaire à administrer et à
faire fonctionner et à faire se développer une
Société d'habitation qui, elle, doit fonctionner comme l'exige la
situation actuelle du Québec dans le domaine de l'habitation.
J'aurais voulu tout à l'heure que, dans ses observations
préliminaires, le ministre nous exposât cette politique de
l'habitation. En commençant ses observations, le ministre nous a dit: Je
vais vous parler des réalisations de mon ministère et des
perspectives. Bon! D ne nous a, dans les réalisations du
ministère, à toutes fins utiles, parlé que des
réformes de structure qui sont en voie de s'accomplir, mais qui ne sont
pas encore vraiment inscrites dans les faits. H eût été
important de savoir du ministre quelles sont ses politiques en matière
d'habitation, quelles sont ses politiques en matière de protection de
l'environnement, quelles sont ses politiques en matière d'urbanisme et
quelles sont ses politiques en matière de gestion municipale.
Sur la question de la gestion municipale, nous en savons peut-être
un peu plus en raison des déclarations qu'a faites le ministre, mais, en
ce qui concerne la protection de l'environnement, en ce qui concerne le grand
problème de l'heure et qui est un problème universel, le
problème de l'urbanisme, par exemple, nous ne savons pas du tout de
quelle façon le ministre envisage l'avenir. Quelles sont ses
perspectives d'avenir? Quelles sont les prospectives aussi du ministère
dans ce domaine? C'est la même chose dans le domaine de l'habitation. Je
crois que l'inquiétude du député de Lafontaine provient
précisément du fait que le ministre ne semble pas avoir fait
d'allusion à ce que j'appelle un obstacle majeur, une barrière
quasi infranchissable, l'existence d'une double compétence d'une double
responsabilité, celle du gouvernement central et celle du gouvernement
du Québec, en un domaine comme celui de l'habitation, qui exige,
maintenant que nous avons l'outil de la Société d'habitation, que
nous ayons aussi les instruments financiers, c'est-à-dire les revenus
qui ne peuvent provenir que d'un nouveau partage des pouvoirs entre le
gouvernement central, le gouvernement du Québec et les autres
gouvernements des Etats membres de la fédération.
Ce sont là des observations générales que je fais
au ministre et je l'invite, justement à propos du cas spécifique
que l'on a évoqué, à nous exposer sa politique
d'habitation et nous dire exactement quel a été le contenu des
discussions qu'il a pu avoir avec ses homologues outaouais, afin que nous
voyions si le gouvernement a l'intention de récupérer de
l'argent, de demander de nouveaux points d'impôt, ou tout au moins
ce qui serait l'idéal plutôt le retour inconditionnel des
montants d'argent qui, normalement, sont administrés par la
Société centrale d'hypothèques et de logement.
Certes, on me dira: La Société centrale
d'hypothèques et de logement a un système de fonctionnement
très particulier. Je le connais, mais ce n'est pas parce qu'une chose
existe depuis longtemps, parce qu'elle fait l'affaire de telle ou telle
province du Canada qu'elle doive nécessairement faire l'affaire du
Québec. Au moment où le ministre nous parle d'une
réorganisation de son ministère et qu'il met l'accent sur la
protection de l'environnement, sur l'urbanisme, la gestion et l'habitation, on
peut s'attendre de lui, et on doit s'attendre de lui, qu'il nous expose
exactement sa politique en matière d'habitation et qu'il nous montre en
même temps de quelle façon il entend en discuter avec le
gouvernement central, sur quelle base, c'est-à-dire à partir de
quel principe.
M. TESSIER: M. le Président, j'ai soulevé les remarques
assez élaborées du député de Chicoutimi. Trois
grandes questions ont été soulevées: le parallèle
entre la Société d'habitation et la Société
centrale; deuxièmement, la protection de l'environnement et
troisièmement, l'urbanisme. Je puis déclarer que le premier
ministre est parfaitement conscient de cette situation en ce qui concerne
l'habitation, que des pourparlers sont présentement en cours, mais je ne
crois pas, tout de même, qu'il y ait, comme on l'a mentionné,
duplication entre les deux organismes, c'est-à-dire celui du
fédéral et celui du Québec.
Chacun de ces deux organismes oeuvre dans des champs d'action distincts.
La loi qui a constitué la Société d'habitation du
Québec limite l'étendue de son champ d'action. J'ai
déjà, au mois de décembre dernier, apporté un
amendement à la Loi de la société d'habitation afin
d'étendre son champ d'action. Nous étudions actuellement d'autres
amendements à venir, afin de l'étendre davantage.
Présentement... est-ce pour le quorum?
UNE VOIX: Est-ce pour les crédits du ministère des Terres
et Forêts?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pourtant je suis ici! ... On peut envoyer une
estafette, vous le savez maintenant ou alors envoyer un courrier royal pour
s'enquérir de ce qui se passe en haut.
M. DEMERS: Un pneumatique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Qu'il nous rapporte un bleu et que l'on
sache exactement...
M. TESSIER: Lorsque la cloche a sonné, M. le Président,
j'étais justement à...
M. DEMERS: Vous étiez à faire un parallèle de deux
choses qui ne s'accordent pas.
M. TESSIER: faire un parallèle entre la Société
d'habitation et la Société centrale et vous dire que la loi
actuelle de la Société d'habitation ne lui permet pas
à la Société d'habitation de s'étendre dans
un champ assez vaste et que nous sommes présentement, justement,
à étudier les amendements qui pourraient être
apportés afin de donner un plus grand champ d'action à la
Société d'habitation du Québec.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut donner les limites actuelles qui
empêchent...?
M. TESSIER: Les limites actuelles. A titre d'exemple, la
Société centrale d'hypothèques et de logement prête
à l'entreprise privée pour la construction d'habitations à
être revendues. Nous n'avons pas, à la Société
d'habitation, ce pouvoir-là. Nous sommes limités à
prêter à des offices municipaux d'habitation pour la construction
d'habitations à loyer modique. Nous prêtons, également,
à des corporations sans but lucratif pour la construction de foyers de
vieillards et autres du même genre, le tout sous le contrôle et la
recommandation du ministère des Affaires sociales parce que, en somme,
c'est le ministère des Affaires sociales qui paie les déficits de
fonctionnement. Notre champ d'action est donc assez limité. D'autre
part, la Société centrale d'hypothèques et de logement,
comme je le mentionnais, prête à l'entreprise privée pour
des fins autres.
Maintenant, je voudrais aussi souligner que les montants qui sont
récupérés du gouvernement fédéral le sont
inconditionnellement, en ce sens que nous allons récupérer un
montant de $100 millions, de $150 millions, de $200 millions que nous
administrons comme nous voulons, et c'est nous qui choisissons les projets et
les programmes.
M. LEGER: Est-ce qu'il faut que vos projets soient donnés
avant?
M. TESSIER: Non.
M. LEGER: Alors pour quelle raison demanderiez-vous un montant du
fédéral si vous ne l'avez pas...?
M. TESSIER: Bien c'est parce que, évidemment, on ne peut pas en
demander plus que ce qu'on est capable de dépenser, et nous avons une
certaine limite...
M. LEGER: Et si vous...
M. TESSIER: ...et dans l'approbation et la mise en chantier de ces
programmes-là, nous avons augmenté, comme je l'ai souligné
tout à l'heure, sensiblement le personnel. Lors de la discussion de
l'article en question qui touche la Société d'habitation,
lorsqu'on examinera les crédits, je vous donnerai plus de détails
à ce sujet-là, sur le nombre d'employés. Mais nous sommes
tout de même limités par nos propres ressources aussi,
budgétaires.
M. LEGER: Vous n'êtes pas limités dans le domaine des HLM,
quand même?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Vous avez une proportion...
M. TESSIER: Mais encore là...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est là-dessus
que j'interroge le ministre, sur un plan général. Il vient de
nous dire qu'il songe à apporter d'autres amendements à la Loi de
la Société d'habitation. Bon, je suis d'accord, mais est-ce que,
justement, à l'occasion de l'examen de ces amendements éventuels
à la Loi de l'habitation, il ne serait pas possible d'apporter des
amendements qui couvriraient le domaine général de l'habitation
à partir des principes d'une politique d'habitation qui serait vraiment
québécoise et qui, de ce fait, ne permettrait plus, en somme ne
justifierait plus l'existence de la Société centrale
d'hypothèques et de logement...
M. TESSIER: Ah! Ce n'est pas ça...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...parce qu'à l'occasion de l'examen
des crédits...
M. DEMERS: Si vous voulez modifier la loi, pourquoi ne pas la modifier
dans ce sens-là?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. A l'occasion des crédits de
la Société d'habitation, nous pourrons discuter du type de
maisons, par exemple, que construit la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Dans quelle mesure correspondent-elles aux
besoins des Québécois et de quelle façon
s'intègrent-elles dans un plan général d'habitation qui
rejoigne les préoccupations des urbanistes à l'heure
actuelle?
C'est à ça que j'invite le ministre lorsque je lui demande
de nous dire un peu dans quel sens s'infléchit ou s'infléchira la
politique du ministère en matière d'habitation.
M. TESSIER: Je crois que j'ai répondu assez au point du
député de Chicoutimi. Je lui ai dit que présentement toute
cette question est à l'étude au ministère et à la
Société d'habitation en particulier pour voir de quelle
manière on pourrait étendre le champ d'action afin d'en arriver
au but que le député de Chicoutimi a soulevé à deux
reprises.
M. DEMERS: Est-ce que vous voulez augmenter les pouvoirs de la
Société d'habitation à tel point qu'elle sera analogue
à la Société centrale d'hypothèques et de
logement?
M. TESSIER: C'est ce que nous sommes à étudier, mais
nous...
M. DEMERS: Si vous faites les mêmes choses, faites-en
disparaître une.
M. TESSIER: Ce n'est pas à nous de faire disparaître la
Société centrale d'hypothèques et de logement.
M. DEMERS: Mais on pourrait peut-être en venir en ayant les
mêmes pouvoirs à ne plus avoir besoin de l'autre.
M. TESSIER: Peut-être, mais seulement il ne faut pas perdre de vue
que la Société d'habitation du Québec est encore
relativement et même très jeune. Nous ne pouvons pas mettre sur
pied du jour au lendemain toute une structure et augmenter, doubler et tripler
le personnel. Nous avons à peine actuellement malgré
l'augmentation de personnel la possibilité de faire face et
d'examiner tous les projets qui nous sont présentés.
M. LEGER: M. le ministre, vous n'avez pas tout à l'heure
répondu à une question sous-jacente à ce que vous venez de
dire. J'ai demandé tantôt quel était le budget total que
vous aviez concernant la recherche. Et vous m'avez répondu qu'il n'y
avait pas de point précis général et que vous aviez de la
recherche dans plusieurs domaines. J'ai l'impression que le budget de recherche
est insuffisant pour vous permettre de faire les recherches que vous voulez
trouver concernant les régions qui ont besoin de HLM ou d'autres
logements. Quels sont les types de logements dont nous avons besoin? Quel
nombre de pièces faudrait-il faire?
Pour revenir à ce que le député de Chicoutimi
disait: Quelle serait cette politique-là? Mais pour arriver à
cette politique, il faut quand même que vous ayez un service de
recherche. Alors, quel montant avez-vous précisément dans votre
ministère concernant uniquement la recherche?
M. TESSIER: Ce sont $55,000 qui sont prévus dans les
crédits pour la recherche dans le domaine que vous venez de
mentionner.
M. LEGER: $55,000. Tout à l'heure vous avez fait une affirmation
je suis convaincu que vous devez avoir des chiffres pour...
M. TESSIER: Je parle pour la Société d'habitation...
M. LEGER: Tout à l'heure M. le ministre a dit que l'année
dernière nous avions reçu plus d'argent du fédéral
que l'Ontario n'en a reçu. Les derniers chiffres que nous avons eus ici
de la Société centrale d'hypothèques et de logement
montraient qu'au mois d'août 1970 il y avait eu 2,331 logements au
Québec de parachevés, comparativement à 7,468 en Ontario.
Et en octobre 1970 c'est encore très proche 5,000 au
Québec et environ 10,000 en Ontario.
Quels chiffres auriez-vous pour nous dire que vous avez eu plus d'argent
que l'Ontario?
M. TESSIER: Ce sont des logements terminés, ça.
M. LEGER: Mais pour des logements commencés ce sont 2,794 contre
7,000.
M. TESSIER: On sait qu'il s'écoule un an, parfois deux ans,
parfois plus avant qu'un programme qui nous est soumis puisse être
réalisé en entier. Et quoique nous puissions
récupérer pour des programmes, des projets à venir,
souvent autant, même plus parfois dans certains domaines que l'Ontario,
par contre pour les motifs que j'ai déjà mentionnés, que
la Société d'habitation de l'Ontario était plus vieille,
mieux structurée que la nôtre, elle a certainement de l'avance sur
nous.
Nous sommes en train de reprendre ce retard. Mais ça ne peut pas
se faire du jour au lendemain.
M. LEGER: Mais avez-vous des chiffres précis? Le ministre
tantôt a affirmé qu'il y a eu plus d'argent au Québec qu'en
Ontario. Quels sont les chiffres que vous pourriez nous donner pour prouver ces
avances-là? Parce que, selon ce qu'on a ici, ce n'est pas le cas.
M. TESSIER: Si vous permettez, je vais prendre note de votre question et
je pourrai y répondre ce soir.
M. PICARD: J'avais fait une remarque préliminaire... j'aimerais
donner mon point de vue sur cette remarque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mon cher collègue, vous
permettez...
M. PICARD: Pas dix minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais simplement poser une petite
question au ministre à ce sujet.
M. PICARD: ... de vos petites questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais ce sont toujours des petites
questions. Non, tout à l'heure c'étaient des observations
générales. Alors, M. le Président, j'aimerais poser une
question au ministre à ce sujet. Je comprends très bien ce qu'il
nous a dit, savoir que, évidemment il faut préparer des projets,
quelquefois ça prend un an, deux ans, enfin, je connais les
délais. Il y avait une série de projets, par exemple, qui
devaient relever de la Société d'habitation, une série de
projets de construction de foyers d'hébergement. Un grand nombre de ces
projets ont été arrêtés par le gouvernement. Est-ce
que le gouvernement ne s'est pas trouvé à se priver d'un moyen de
négocier avec le gouvernement central le retour d'un montant beaucoup
plus important que celui dont il a parlé puisqu'on a coupé ces
projets, simplement six ou sept dans ma région.
M. TESSIER: Oui, d'accord! Mais ça, évidemment, ce n'est
pas à cause de la politique et de l'action de la Société
d'habitation du Québec, mais bien du ministère des Affaires
sociales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La politique du gouvernement.
M. TESSIER: Oui, mais du ministère des Affaires sociales. Et je
crois que le ministre des Affaires sociales a eu l'occasion d'apporter
certaines précisions à ce sujet. Lui aussi est limité par
son budget. Et, comme c'est le ministère des Affaires sociales qui
doit... Evidemment, je ne veux pas parler au nom de mon collègue, le
ministre des Affaires sociales. Il pourra élaborer davantage à ce
sujet. Mais, à cause des exigences budgétaires de son
ministère, il a dû suspendre, annuler et retarder
l'exécution de certains projets dont la construction de foyers de
vieillards. Ce n'est pas parce que la Société d'habitation,
manquait d'argent, mais parce que le ministère des Affaires sociales en
manquait dans son propre budget.
M. DEMERS: Pour sa quote-part. Ou la quote-part qu'il devait y
mettre.
M. TESSIER: Nous avançons l'argent. Nous sommes prêts
à construire des foyers de vieillards partout, mais qui paiera les
déficits d'administration pour ces foyers de vieillards? Ce n'est pas la
Société d'habitation. C'est le ministère des Affaires
sociales. Alors, vous pourriez peut-être poser votre question au ministre
des Affaires sociales qui pourra à ce moment-là donner plus
d'explications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous le ferons certainement.
M. TESSIER : Moi, en ce qui me concerne, en tant que ministre des
Affaires municipales...
M. DEMERS: C'est pour répondre à...
M. TESSIER: ... nous ne pouvons pas construire
théoriquement oui, mais dans la pratique, non des foyers de
vieillards sans que nous ayons une demande bien spécifique de la part du
ministère des Affaires sociales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous nous chargerons, M. le
Président, de rappeler cela au ministre des Affaires municipales en lui
indiquant que...
M. TESSIER : Le ministre des Affaires sociales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le ministre des Affaires sociales en lui
indiquant que le ministre des Affaires municipales serait extrêmement
désireux de voir s'accroître le nombre de projets.
M. TESSIER: Nous n'avons pas d'objection du tout.
M. PICARD: M. le Président, tout à l'heure, dans mes
remarques, j'ai fait mention du manque d'initiative à l'intérieur
de cette société. Elle existe maintenant, d'après ce que
nous a dit le ministre, depuis quatre ans. Je me pose la question, est-ce que
ça va prendre vingt ans avant que cet organisme se décide
à bouger? Le député de Lafontaine, tout à l'heure,
a soumis quelques chiffres. Maintenant, je dois informer le ministre que ce
n'est pas basé sur des chiffres de cette nature que j'ai fait la
remarque du début. C'est plutôt basé sur l'analyse,
l'étude que j'ai faite du rapport annuel de la Société
centrale d'hypothèques. Une des constatations que j'ai faites a
été qu'ici, au Québec, on semble ignorer même
l'existence d'un grand nombre de programmes mis de l'avant par la
Société centrale d'hypothèques. On ne semble même
pas connaître l'existence de certains de ces programmes.
M. TESSIER: Quels programmes entre autres?
M. PICARD: Là, je regrette, M. le ministre. On m'a informé
il y a à peine une heure que je devais siéger à cette
commission. Mais j'ai tous les dossiers pour ça. Je regrette que ces
dossiers soient à Montréal.
M. TESSIER: J'aimerais bien avant de faire...
M. PICARD: De mémoire, je peux vous faire mention, par exemple,
de projets du genre de condominium, basé sur du "row housing" qu'ils
appellent, dont on ignore complètement l'existence ici au Québec.
Ces rangées de maisons sont construites et administrées selon la
méthode du condominium. Chaque personne achète une partie de
cette rangée de maisons qui couvre toute une rue. Ici au Québec,
on ne semble même pas...
M. DEMERS: On n'en avait pas de copropriétaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il y en a à Montréal,
ça ne fonctionne pas. Vous en avez sur la rue Sherbrooke à
Montréal, un système de copropriété et ça
n'a pas fonctionné encore.
M. PICARD: Justement, probablement, parce que j'ai écouté
la radio ce matin, c'est que la population semble ignorer la façon dont
fonctionnent ces choses-là. Alors, il y a un manque d'éducation
de ce côté-là.
M. DEMERS: Le député est au courant que la Loi de la
copropriété a été adoptée seulement l'an
dernier.
M. PICARD: Oui, mais dans le cas des logements HLM, habitations à
loyer modique, la Société centrale a tout un programme qu'elle a
mis de l'avant et, en Ontario, on en a bénéficié. Ici, on
ne l'a pas fait.
M. DEMERS: C'est en marche.
M. PICARD: Le condominium dans le cas des maisons d'appartements qui se
vendent peut-être $15,000, $18,000, $20,000, $22,000 par logement, ce
n'est pas de ça que je parle du tout. Maintenant, j'aimerais revenir
à la question que je voulais poser au ministre au début, c'est
que...
M. TESSIER: Premièrement, j'aimerais bien que vous
précisiez les reproches que vous avez à adresser à la
Société d'habitation afin que je sois en mesure d'y
répondre.
M. PICARD: M. le Président, j'aimerais informer le ministre que,
même si je suis membre de cette commission-là à titre
seulement tempo- raire pour aujourd'hui, je me prévaudrai de mon
privilège de député et je viendrai au moment où
vous étudierez le poste 10 qui traite de la Société
d'habitation du Québec. A ce moment-là, j'apporterai ma
documentation et je pourrai prouver jusqu'à quel point la
Société d'habitation du Québec a été faible
au cours des quatre dernières années.
M. TESSIER: M. le Président, j'aimerais bien que le
député d'Olier dépose ses documents et donne ses
détails avant que nous arrivions au poste 10, afin que je sois en mesure
de lui fournir des précisions.
M. PICARD: Les seuls documents que j'ai à déposer, M. le
Président, ce sont les rapports annuels de la Société
centrale d'hypothèques. Vous verrez tous les genres de projets que cette
société-là met de l'avant à travers le Canada.
M. TESSIER: Alors, est-ce qu'il serait possible, M. le Président,
que le député dépose ces documents-là ce soir?
M. LEGER: II y en a au Parlement je suppose.
M. PICARD: Je ne faisais pas partie de cette commission-là.
M. LEGER: C'est officiel, il peut en avoir ici.
M. TESSIER: Je n'aime pas beaucoup, M. le Président, qu'on
soulève des points, qu'on fasse des affirmations alors qu'on n'est pas
en mesure de donner des précisions...
M. DEMERS: M. le Président...
M. TESSIER: ... afin de me permettre, parce qu'en somme c'est moi, en
tant que ministre des Affaires municipales, qui suis responsable de la bonne
gestion de la Société d'habitation du Québec, que je sois
en mesure de répondre point par point à ces questions. Si on
n'est pas en mesure d'apporter des précisions, je considère que
c'est irrecevable.
M. LEGER: M. le Président, juste une petite remarque au
député d'Olier, étant donné que c'est un document
officiel, il doit être capable de l'obtenir de la bibliothèque. Je
pense bien qu'il peut l'avoir avant la fin de la journée. Mais pendant
que...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que je peux me permettre une
suggestion? A moins d'un miracle auquel je ne crois pas, le poste 10 aux
crédits du ministère des Affaires municipales ne viendra
sûrement pas avant la journée de demain, peut-être mercredi.
Sachant que l'Opposition veut bien scruter les crédits du
ministère, est-ce que je peux suggérer au député
d'Olier
de se procurer les documents, et comme il le mentionnait tantôt,
au moment de l'étude des crédits au poste 10: la
Société d'habitation du Québec, qu'on puisse discuter plus
à fond du problème qui a été soulevé et, si
vous êtes d'accord, je vous suggère de revenir aux commentaires
généraux, quitte à passer poste par poste quand vous serez
prêts.
M. DEMERS: D'autant plus, on pourrait lors du rapport en Chambre, s'il y
a une question qui reste en suspens, la régler là.
M. TESSIER: Je préfère de beaucoup régler
immédiatement...
M. DEMERS: Je comprends mais...
M. TESSIER: ... la question, le plus tôt possible, mais pour cela,
il faut tout de même que j'obtienne les détails. C'est bien beau
de faire des grandes déclarations, dire que ça ne bouge pas, que
l'Ontario en a plus que nous, il y a quelque chose qui ne va pas, mais qu'on me
donne des précisions.
M. LEGER: En ce qui me concerne, M. le Président, les chiffres
que je vous ai donnés sont les chiffres des rapports mensuels de la
Société centrale d'hypothèques et de logement. Ce sont des
chiffres officiels que vous pourrez vérifier.
L'autre question que je voulais poser au ministre, M. le
Président, c'est que tout à l'heure il disait qu'il y avait
$55,000 de votés pour des crédits de recherche uniquement pour la
Société d'habitation du Québec. A quel endroit dans le
livre, dans les crédits peut-on voir ce chiffre-là? Je ne le vois
pas nulle part comme tel. Est-ce qu'il est inclus avec d'autres chiffres? Je ne
le vois pas du tout, ni au poste 10, ni ailleurs...
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 10, article 1, sous-article
3.
M. LEGER: Au poste 10, article 1, sous-article 3.
M. TESSIER: II est au poste 10, article 1, sous-article 3.
M. LEGER: C'est à honoraires et commissions.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Est-il possible, M. le Président, que le ministre nous
donne le montant total consacré au domaine de la recherche, pour qu'on
puisse évaluer quel montant le ministère est prêt à
débourser pour faire une recherche globale dans tous les services de son
ministère? Pas seulement à la Société d'habitation
du Québec, mais dans le domaine de l'urbanisme, dans le domaine de la
planification, pour qu'on puisse déceler dans ce domaine l'importance
que le ministère donne au service de la recherche pour améliorer
ses performances.
M. TESSIER: Certainement, M. le Président, c'est avec plaisir que
je pourrai ce soir fournir le total et le détail des montants qui
apparaissent aux budgets consacrés à la recherche.
Urbanisme et planification
M. LEGER: Merci, M. le Président. Selon certains articles de
journaux, il semble qu'on veuille donner moins d'importance à la
direction générale de l'urbanisme et aussi de la planification.
Est-ce que le ministre pourrait répondre à cette question?
M. TESSIER: C'est exactement le contraire, M. le Président. On
veut donner une expansion considérable au service de l'urbanisme et de
la planification, service qui était plutôt à l'état
embryonnaire.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez l'intention de faire appliquer le
rapport LaHaye?
M. TESSIER: Pas nécessairement. M. DEMERS: Pas tout, en tout
cas.
M. TESSIER: Pas nécessairement le rapport LaHaye mais nous sommes
parfaitement conscients, au ministère des Affaires municipales, de
l'importance de l'urbanisme et de la planification, tellement conscients que,
comme je l'ai déjà annoncé à quelques reprises, je
vais déposer au cours de la présente session une loi pour combler
une lacune qui existe présentement au ministère des Affaires
municipales parce qu'on n'a aucune loi d'urbanisme.
M. DEMERS: Cela serait pour obliger les municipalités à
tracer un plan, élaborer un plan d'urbanisme.
M. TESSIER: Et un contrôle également sur les
muncipalités et sur tous les plans directeurs d'urbanisme et les
schémas d'aménagement des futures communautés
municipales.
J'ai apporté un amendement à la Loi de la Commission
municipale également, si vous vous souvenez l'an dernier, pour augmenter
le nombre des membres. A cette occasion, j'avais précisé que
c'était pour nommer à la Commission municipale des
spécialistes en urbanisme et en évaluation municipale.
M. DEMERS: Est-ce que ça été fait?
M. TESSIER: Non, ça n'a pas été fait parce que la
loi n'a pas encore été adoptée.
M. DEMERS: C'est pour ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais entre-
temps, est-ce que vous avez demandé par exemple au
ministère de l'Education de s'occuper de la formation des urbanistes et
de mettre, soit au ministère de l'Education soit à votre budget,
un montant affecté spécialement aux recherches en urbanisme?
M. TESSIER: On a un montant...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les $55,000?
M. TESSIER: Non, ce n'est pas dans les $55,000. C'est en dehors de
ça et je vais vous donner le détail ce soir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va revenir au poste...
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: M. le Président, le ministre dit qu'il veut accorder
une attention spéciale et donner de l'importance à la direction
générale de l'urbanisme. C'est assez relatif. Je vois une
augmentation au budget de l'an dernier d'environ $400,000 seulement. On est
rendu à $3,681,000 concernant la direction générale de
l'urbanisme. A un autre côté, au niveau de la Commission
municipale du Québec, on n'a qu'un budget de $280,000. Je ne vois pas
comment on peut dire que c'est une intention bien précise, bien
importante, à ce domaine-là.
M. TESSIER: Si vous me permettez, M. le Président, lorsqu'on
arrivera à l'article en question, je pourrai détailler
évidemment pourquoi ces montants ont été mis dans le
budget. Il est évident que, même au point de vue
budgétaire, on est limité.
M. LEGER: D'accord.
M. TESSIER: Cela ne veut pas dire que le montant est
nécessairement suffisant.
Si le gouvernement du Québec pouvait disposer d'un milliard de
plus dans son budget général, je suis convaincu qu'aux Affaires
municipales, on pourrait en prendre une bonne partie, comme dans bien d'autres
ministères. Mais c'est toujours une question d'augmenter les revenus. Il
faut tout de même, à moins qu'on taxe davantage le contribuable,
se contenter...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a $800 millions à Ottawa, tout
près d'un milliard, qui doivent être
récupérés pour le recyclage de la main-d'oeuvre et les
allocations sociales. On imagine qu'à Victoria, vous allez les
récupérer. Si M. Trudeau...
M. TESSIER: On va pouvoir en récupérer une partie...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...veut accepter l'examen de l'article 94 a)
de la Constitution...
M. TESSIER: ...je ne peux pas m'avancer à prophétiser de
ce qui va arriver à Victoria, mais à tout
événement, il est évident que, dans le budget des Affaires
municipales, s'il y avait une possibilité d'avoir $25 millions de plus,
on saurait comment les utiliser.
M. LEGER: Je pense que le ministre sera d'accord sur ce que je vais
affirmer. C'est que dans l'avenir, en ce qui concerne les structures
administratives du Québec, le ministère des Affaires municipales
est un des ministères qui va devenir un des plus importants du
Québec avec l'Education et les Affaires sociales. Ce qui m'a surpris
et j'ai déjà posé une question au ministre en
Chambre je lui avais demandé si le ministère avait des
recherchistes qui s'étaient occupés de vérifier quels
devaient être les critères, les capacités administratives
des futures communautés municipales. Le ministre m'avait répondu
à ce moment-là et c'est ce qui m'avait surpris
qu'il n'avait pas de recherchistes dans ce domaine-là. Nous avons
certaines communautés qui ont fait elles-mêmes certaines
études là-dessus. Est-ce que le ministre a l'intention
d'établir dans ce domaine de la recherche quelles devraient être
les capacités administratives de ces communautés municipales afin
que ces gens ne s'organisent pas d'une façon absolument anarchique?
M. TESSIER: J'ai déjà eu l'occasion, M. le
Président, je crois, de déclarer à quelques reprises, en
Chambre, de même qu'au cours de la dernière conférence
provinciale-municipale et à plusieurs autres occasions, que le
ministère des Affaires municipales avait mis sur pied un nouveau service
d'aide technique aux municipalités dans le but de les aider dans la
formation de communautés municipales. Ce service existe
présentement. Il n'existait pas, il y a un an, mais il existe
présentement. Les contacts sont quotidiens, je pourrais dire, entre les
fonctionnaires de ce service et certains groupes de municipalités. Ce
service prendra de plus en plus d'importance, c'est-à-dire que nous
n'avons pas encore comblé tous les postes, mais au cours des prochains
mois, ces postes seront comblés. D'ailleurs, il n'y a pas encore une
extrême urgence puisque la loi-cadre n'est pas encore adoptée.
Elle est préparée. J'espère pouvoir la déposer
assez prochainement et, comme je l'ai déjà dit, convoquer par la
suite la commission parlementaire des Affaires municipales.
Immédiatement après le dépôt de la loi, je crois que
le travail va réellement commencer: travail d'information, travail
technique auprès des municipalités.
M. LEGER: M. le Président, le ministre sait
fort bien qu'il y a d'autres organismes qui s'occupent de recherche
urbaine. Vous avez le Conseil canadien de recherche urbaine régionale,
le Conseil national de recherche, la Société centrale
d'hypothèques et de logement; mais pour préparer son livre blanc
sur la restructuration des municipalités du Québec, est-ce qu'il
s'est surtout basé sur des recherches qui auraient été
faites par l'Union des municipalités du Québec, dont il
était le président auparavant, ou est-ce qu'il se serait surtout
basé sur des recherches qui étaient déjà faites par
l'Union Nationale avant que les libéraux ne prennent le pouvoir; ou
est-ce qu'il consulte régulièrement le bureau de recherche du
fédéral pour préparer justement ce projet, n'ayant pas
dans son ministère suffisamment de recherchistes et de budget pour le
faire?
M. TESSIER: Nous avons consulté tous les documents et les
organismes que vous avez mentionnés et d'autres encore. En somme la
rédaction du livre blanc a été faite
précisément en tenant compte des recherches, des études
qui ont été faites depuis quatre ou cinq ans, au moins, et des
différentes recommandations que ces mémoires contenaient, en
tenant compte également des recherches et des études qui ont
été menées sur la question de la restructuration
municipale.
M. LEGER: M. le Président, cela m'amènerait à
conclure que, jusqu'à maintenant du moins, je pense que ce n'est
pas l'intention du ministre de demeurer dans cette ligne-là on
s'est basé sur une somme de recherches provenant d'organismes ayant des
intérêts ou des priorités différentes de celles
d'une politique réellement québécoise au domaine des
municipalités. Si on a pris des renseignements provenant du
fédéral, provenant de l'Union des municipalités, c'est
quand même quelque chose de limité à leurs
priorités, à leurs intérêts proches, et le
Québec n'avait pas, à ce moment-là, de politique bien
définie, puisqu'il n'avait pas lui-même son domaine de recherche.
J'espère donc que le ministre va très bientôt
établir un système de recherche avec des fonds suffisants pour
pouvoir avoir comme le disait l'ancien ministre des Affaires culturelles, une
politique réellement québécoise des affaires
municipales.
M. TESSIER : Oui, mais le crois que nous avons pris ce qui provenait non
seulement des études faites par des organismes fédéraux,
mais même bien au-delà des frontières. Nous avons tenu
compte également de ce qui a pu se faire aux Etats-Unis, de ce qui a pu
se faire en France, de ce qui a pu se faire en Scandinavie, et nous avons
essayé de tirer ce qu'il y avait de mieux dans ceci et de l'adapter
à la mentalité québécoise.
M. LEGER: Je suis d'accord, M. le Président.
Le ministre a raison de dire qu'il faut aller voir ailleurs, dans les
différents organismes, même en dehors du pays, mais tout cela n'a
de valeur que pour autant que ce sera passé à travers le tamis ou
la mentalité d'un comité québécois de recherche.
Ces renseignements n'amènent pas nécessairement une façon
de déterminer la politique du Québec, si nous n'avons pas notre
propre service de recherche, suffisamment outillé en personnel et en
finance pour le faire.
M. TESSIER: Oui, mais nous avons tout de même, au ministère
des Affaires municipales, un service qui, même s'il est suffisant
et je l'ai mentionné tantôt, nous allons l'agrandir qui
existe tout de même. Nous avons également tenu compte de
recherches et d'études faites entre autres par l'Union des
municipalités, par l'Union des conseils de comté, ce qui est
exclusivement québécois, je crois.
M. LEGER: Oui, mais avec une mentalité de région.
M. DEMERS: On l'a vu au conseil provincial...
M. TESSIER: Ce sont tout de même des organismes composés
d'administrateurs municipaux d'expérience, et je crois que cela est
extrêmement important. C'est bien beau la recherche, mais il ne faut pas
non plus verser dans la théorie. Et c'est là le danger. Pour ma
part, j'aime mieux avoir les conseils d'un homme qui a été
pendant dix ans ou quinze ans dans l'administration municipale que d'avoir les
conseils d'un type qui sort avec une maîtrise de l'université,
mais qui n'a jamais été mêlé d'aucune manière
à l'administration municipale, qui est purement théorique.
M. LEGER: Je suis parfaitement d'accord avec le ministre, M. le
Président. Sur ce point-là, nous sommes d'accord, sur ce que vous
dites là, mais vous avez quand même remarqué à
l'occasion de la conférence provinciale-municipale que les organismes en
question avaient beaucoup à apporter au ministère. C'est
toutefois au ministère même, qui a une politique
générale provinciale, de prendre toutes ces données et
d'en tirer lui-même sa politique.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Je ne suis pas contre l'idée du ministre quand il dit
qu'il ne faut pas être seulement théorique en ne faisant appel
qu'à des spécialistes.
M. TESSIER: C'est ce que nous avons fait. Je crois il n'y a rien
de parfait, c'est évident que nous avons justement pris le bon
moyen, en publiant un livre blanc qui était un document de travail. Ce
livre blanc à partir de
ce moment-là, a forcé les municipalités et tous les
organismes municipaux ou paramunicipaux à s'asseoir, à
l'étudier, à le commenter, à nous présenter des
mémoires et des suggestions. Nous avons actuellement reçu au
ministère au-delà de cent mémoires contenant diverses
suggestions. Nous sommes actuellement à les compiler, à en faire
la synthèse, pour faire ressortir ce qu'il y a de mieux dans tout cela
et c'est avec ces éléments qu'on va rédiger le projet de
loi.
M. LEGER: M. le Président, moi, je suis prêt à
féliciter le ministre pour le geste qu'il a posé, je suis
d'accord qu'il a réellement décelé les problèmes du
Québec, qu'il a mis de l'avant les objectifs réalisables. A la
suite de ça, il faut maintenant établir une loi-cadre que le
ministre veut nous présenter, mais il n'a pas en main ce qu'il faut pour
la réaliser et, la preuve, c'est que les solutions recommandées
ne sont pas réalisables à moins que le ministère ait
étudié, par son service de recherche, quelles devraient
être les capacités administratives. Tout est là-dedans.
M. TESSIER: Tout ça a été étudié,
voyons, ne dites pas que ça n'a pas été
étudié. Je vous ai mentionné qu'il existait un service qui
était incomplet, mais il existait tout de même. Nous avons agrandi
ce service-là au cours des six derniers mois et nous continuons encore
à l'agrandir davantage afin que ce service soit le plus parfait possible
et c'est précisément à l'aide de ce service, de ces
techniciens, si vous voulez, qu'a été rédigé le
livre blanc et que sera rédigé le projet de loi sur les
communautés municipales. Cela ne tombe pas du ciel, ça.
M. LEGER: Alors, M. le Président, la réponse à la
question que je vous pose, je pense qu'on pourra la juger par
l'intérêt que le ministère donne à cette
solution-là, quand il nous donnera les chiffres ce soir du budget...
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: ... qu'il veut donner en total sur la recherche. On pourra
réellement évaluer si le budget est réellement suffisant
pour atteindre les buts...
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: ... que le ministère a présentés comme
objectifs lors de la conférence provinciale-municipale.
M. TESSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Si tout ce monde est d'accord, je pense qu'on pourrait
peut-être venir au poste 1 : Administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien voici.
Protection de l'environnement
M. LE PRESIDENT: A moins qu'il n'y ait d'autres considérations
d'ordre général.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais revenir
à l'exposé général et cela pourra
accélérer ensuite les travaux, l'exposé du ministre des
Affaires municipales dont nous avons heureusement reçu copie et nous en
remercions le ministre. Alors le ministre nous a parlé des divers
secteurs: protection de l'environnement, habitation et rénovation,
gestion municipale. Nous l'avons interrogé, je pense, assez longuement
sur le problème général de l'habitation, pas
nécessairement sur les détails parce qu'il nous en reparlera
lorsque nous étudierons l'article ou le poste, mais j'aimerais que le
ministre nous dise exactement quelle est enfin la conception qu'il se fait et
quelle pourrait être la politique générale du
ministère en ce qui concerne la protection de l'environnement. Il est un
fait évident aujourd'hui que tout le monde se plaint de la pollution,
c'est même devenu dans certains cas une sorte de manie, c'est une
nouvelle mode...
M. TESSIER: Est-ce que vous permettriez que je vous interrompe seulement
un instant?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous en prie, M. le ministre.
M. TESSIER: Je vous remercie. Voici, je l'ai souligné tout
à l'heure dans mes brèves remarques, en ce qui concerne la
protection de l'environnement, ce service du ministère a
été spécialement confié au ministre d'Etat. Le
ministre d'Etat s'excuse, il a été retenu à
Montréal aujourd'hui, et c'est d'ailleurs seulement vendredi soir que
nous avons su que nous allions étudier les crédits des Affaires
municipales cet après-midi, aussitôt que le Dr Goldbloom l'a
appris, il a communiqué avec moi en fin de semaine à Rimouski
pour m'informer que malheureusement il ne pourrait pas être
présent cet après-midi et ce soir. Mais il sera présent
demain. Alors si je puis faire une suggestion, je crois que nous devrions
attendre que...
M. DEMERS: ... le spécialiste revienne.
M. TESSIER: ... le Dr Goldbloom soit présent alors que vous
pourriez, à ce moment-là, lui poser toutes les questions et
lui-même, d'ailleurs, aura une déclaration de principe et de
politique pour ce service-là à exposer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, je remercie...
M. TESSIER: Je me suis entendu, M. le Président, avec mon
collègue, M. Goldbloom, pour qu'il prenne charge lui-même de tout
le
service de la protection de l'environnement, qu'il défende les
crédits et qu'il expose la politique de ce service. Nous nous sommes
réparti les tâches.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je remercie le ministre de cette mise au point
qu'il fait. Je comprends très bien que son collègue, le Dr
Goldbloom, est responsable de la protection de l'environnement. Naturellement
nous aurons l'occasion de l'interroger. Mais il m'apparaît que la
protection de l'environnement s'intègre dans le cadre
général d'une politique des Affaires municipales. Nous sommes
bien consentants, quant à moi, en tout cas je consens à entendre
la déclaration de principe du Dr Goldbloom. Est-ce que cette
déclaration de principe du ministre responsable de l'environnement
comprendra aussi l'aspect spécifique du grand problème
général de l'urbanisme?
M. DEMERS: ... pas mal.
M. TESSIER: C'est difficile pour moi de répondre avant d'avoir
entendu moi aussi la déclaration de principe que le Dr Goldbloom pourra
faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais je concevrais mal que le Dr Goldbloom
fasse une déclaration qui n'aurait pas été auparavant
visée par le ministre des Affaires municipales. A toutes fins utiles, le
Dr Goldbloom est responsable d'un service du ministère et on sait dans
la hiérarchie d'un ministère ce qu'est un service, ce n'est pas
une direction générale. J'imagine qu'avant de faire une
déclaration le Dr Goldbloom a consulté le ministre des Affaires
municipales et que sa déclaration va s'insérer dans le cadre
général de la politique des Affaires municipales. Et c'est pour
ça que je demande au ministre si le Dr Goldbloom parlera de l'urbanisme.
Entre la protection de l'environnement et l'urbanisme il y a une relation
étroite, mais l'urbanisme est au-dessus de tout cela.
M. TESSIER : Evidemment nous avons eu des consultations. Nous avons
constamment des consultations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas pour le texte.
M. TESSIER: Pas pour le texte, non.
M. DEMERS: Sur la façon de nous affronter.
M. TESSIER : Est-ce que le Dr Goldbloom touchera la question de
l'urbanisme dans son texte? Pour le moment je l'ignore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, comme le ministre ne sait pas si le Dr
Goldbloom parlera de l'urbanisme et que le ministre des Affaires municipales
est responsable de l'urba- nisme, nous imaginons bien qu'à la suite de
ces consultations qu'il vient tout juste d'évoquer, le ministre est
capable de nous faire un petit topo sur le problème
général de l'urbanisme et comment son ministère le
conçoit en fonction des besoins de la société moderne,
société technologique avec ses grandes concentrations, ses
grandes agglomérations urbaines. C'est un problème d'affaires
municipales, extrêmement sérieux...
M. TESSIER: M. le Président, je crois que...
M. LE PRESIDENT: Si vous me permettez, nous sommes actuellement à
discuter des grands problèmes qui ont été soulevés
au cours de l'intervention du ministre au début. Nous avons parlé
de la protection de l'environnement et il semble y avoir consentement pour
garder ce sujet lors du retour du Dr Goldbloom. C'est quand même une
discussion générale. Si demain, lorsque le Dr Goldbloom sera ici,
nous sommes à étudier des points bien spécifiques du
budget, je voudrais qu'on s'entende bien et qu'on revienne à ce
moment-là à une discussion générale, quitte
à entrer dans les détails. Je ne voudrais pas par le fait que
nous serons à étudier les points spécifiques du budget que
l'on dise qu'on ne peut pas discuter le sujet de l'environnement sur une base
générale.
Est-ce que nous sommes d'accord sur ce point? Je voudrais bien que nous
nous entendions avant de parler d'urbanisme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre, dans son texte à la page
4, disait ceci: "Nous prévoyons aussi une augmentation importante de nos
effectifs dans les secteurs de l'urbanisme et de la restructuration
municipale." Donc le ministre, dans son exposé général,
nous indiquait quelle direction prenait son ministère. Il a
touché certains aspects qui sont de politique générale.
C'est pour ça que je lui demande s'il est en mesure je ne le
presserai pas, je ne le torturerai pas pour qu'il le fasse à
l'heure présente de nous dire un peu quelles sont les orientations
générales du ministère des Affaires municipales en ce qui
concerne le problème de l'urbanisme.
M. TESSIER : J'ai couvert ce point il y a quelques minutes. Je ne sais
pas si mon collègue, le député de Chicoutimi était
distrait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah non! Je n'étais pas distrait, au
contraire, je signais des lettres.
M. TESSIER: Je vais répéter ce que j'ai dit il y a
quelques instants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je buvais les paroles du ministre.
M. DEMERS: Oui, mais il n'est pas paqueté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je m'en enivrais.
M. TESSIER: J'ai pourtant, M. le Président, expliqué assez
clairement que le ministère des Affaires municipales était
présentement à préparer une loi-cadre de l'urbanisme et de
la planification, que nous avions mis sur pied un service de l'urbanisme qui
est à se compléter présentement, que la Loi de la
Commission municipale avait été amendée afin de
créer un nouveau poste qui sera occupé par un expert en urbanisme
et que la Commission municipale aura des pouvoirs accrus, des pouvoirs
étendus pour couvrir justement tout le champ d'application de
l'urbanisme dans les municipalités et les communautés
municipales.
C'est là, je crois, l'exposé d'une politique très
précise au ministère des Affaires municipales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre nous dit
que c'est là l'exposé d'une politique très précise.
C'est une politique précisément générale. Alors, le
ministre nous dit: D'accord! Nous allons...
M. TESSIER: L'exposé.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... légiférer très
probablement en matière d'urbanisme par le truchement d'une loi-cadre,
mais sans demander au ministre de nous dire quels sont exactement les
éléments de cette loi, les prescriptions impératives de
cette loi, j'aimerais que le ministre nous dise par exemple si on a
examiné un aspect de l'urbanisme. H y a l'urbanisme de la ville et il y
a aussi l'urbanisme qui est périphérique, si vous voulez.
L'urbanisme, il ne faudra plus maintenant le concevoir à partir de
l'éthymologie du mot "urbanisme", mais le concevoir selon la notion
ancienne de l'urbs, la cité. Or, la cité ce n'est plus simplement
la ville, l'agglomération comme telle, c'est tout ce qui va s'y
rattacher. Le ministre va se rendre compte, en étudiant le
problème de l'urbanisme, qu'il va devoir engager des pourparlers avec
son collègue du ministère du Tourisme et tous ceux qui sont
responsables des loisirs...afin...
M. TESSIER: Même de la Voirie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même de la Voirie, bien entendu, on
verra ça avec le premier ministre de l'Equipement... On va devoir
envisager le problème de toutes ces minivilles qui se constituent dans
ce qu'on appelle les centres de récréation et de plein air. Il y
a par exemple un problème qui est absolument effarant à l'heure
actuelle: c'est que les gens quittent la ville pour aller bâtir des
chalets en campagne, autour d'un lac ou quelque part on a qu'à
voir ici à Québec et on s'aperçoit tout à
coup que dans ces petits lieux dits de campagne on a recréé
exactement la ville avec tous les inconvénients qu'elle comporte moins
les services qu'on trouve normalement dans une ville.
Lorsque je pense urbanisme, je pense donc la notion en fonction de
l'urbs, la cité, l'organisation de la vie en cité.
M. TESSIER: Vous avez tout ça, M. le Président, dans le
livre blanc.C'est justement un des motifs invoqués pour la
création de communautés municipales. Toute cette question qui
vient d'être décrite...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Brillamment!
M. TESSIER: ... nous en sommes parfaitement conscients.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Brillamment!
M. TESSIER: Brillamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci!
M. TESSIER: Brillamment, à la demande du député de
Chicoutimi.
M. DEMERS: Plaidoyer pro domo. Cela ne fait pas tort.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Approuvé...
M. TESSIER: Est-ce qu'en plus il faudrait applaudir?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non. M. DEMERS: Pas plus que seize
fois.
M. TESSIER: Alors, nous allons applaudir silencieusement le
député de Chicoutimi.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre si, dans les chiffres qu'il a mentionnés sur cette
question-là...
M. TESSIER: Excusez-moi, je voudrais terminer là.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, terminer?
M. TESSIER: Non, j'ai dit que je voudrais terminer...
UNE VOIX: Vous avez dit...
M. TESSIER: Non, je n'ai visé personne en particulier. J'ai dit :
Je voudrais terminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais peur que le ministre m'assomme!
M. TESSIER: Terminer ma phrase ou terminer l'exposé de
l'idée que j'avais.
C'est que précisément, un des motifs de la création
de communautés municipales, c'est de voir, de résoudre les
problèmes qui viennent d'être si brillamment soulevés, M.
le Président, par le député de Chicoutimi. Une
autorité, une obligation même que la loi-cadre prévoira,
c'est précisément ça, cette question de l'urbanisme qui
deviendra obligatoire dès la formation même d'une
communauté municipale.
M. LEGER: A la grandeur de la province.
M. TESSIER: A la grandeur de la province, pour prévoir et la
pollution et toute la question de l'urbanisme en dehors des limites d'une
ville, afin de donner des pouvoirs qui vont s'étendre bien
au-delà des limites d'une municipalité. C'est ça qui sera
prévu dans deux lois, on peut dire même dans trois. Dans la
loi-cadre des communautés municipales, dans la loi-cadre de l'urbanisme
et de la planification, et enfin par un amendement à la Loi de la
commission municipale, qui donnera des pouvoirs bien précis à la
commission municipale pour s'assurer que cette loi, ou ces lois, seront
respectées, et que les municipalités et les communautés
municipales veilleront à l'application de la future loi de
l'urbanisme.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je peux demander au
ministre...
M. DEMERS: ... au ministre que ça se réalise et ça
presse.
M. TESSIER: C'est très urgent.
M. DEMERS: Nous avons des places d'été en Mauricie
où c'est pollué au maximum, on n'a...
M. TESSIER: C'est très urgent et nous sommes très en
retard. Ceci aurait dû être fait il y a dix ans et plus.
M. DEMERS: Parce que l'urbanisme pour planifier et ordonner des villes,
quand elles sont bâties, on n'a plus besoin de ça, les villes sont
bâties.
M. TESSIER: Exactement.
M. DEMERS: II faut aménager ce qui s'en vient en arrière,
c'est important aussi.
M. TESSIER: M. le Président, le député de
Saint-Maurice a absolument raison et je suis 100 p. c. d'accord avec lui sur
l'urgence. C'est pour ça que nous sommes à rédiger cette
loi-là qui aurait dû normalement être adoptée il y a
dix ans.
M. DEMERS: C'est ça, durant votre premier mandat.
M. LEGER: M. le Président, tout à l'heure j'ai
demandé au ministre...
M. TESSIER: A ce moment-là, je n'y étais pas.
M. DEMERS: C'est vrai, il connaissait ça.
M. TESSIER: Je n'y étais pas à ce moment-là.
M. LEGER : Le ministre nous a dit tantôt qu'il était pour
nous apporter ce soir les chiffres qui concernaient les différentes
recherches. Est-ce qu'il pourrait en même temps il pourrait me le
dire tout de suite concernant l'environnement, dire quelle est la
portion de budget dans le domaine de la recherche qui pourra être
consacrée au domaine de la recherche au niveau du problème
d'environnement? Est-ce que vous avez ça immédiatement?
M. TESSIER: Non, je vous le donnerai ce soir. Je vous ai dit que je vous
donnerais ce soir le montant total consacré à la recherche, et
que je le détaillerais par service.
M. LEGER: Est-ce qu'en même temps vous pourriez...
M. DEMERS: II va falloir que cela vous saute aux yeux!
M. TESSIER: II faut tout de même le retirer de ça.
M. LEGER: C'est ça, d'accord. Maintenant...
M. TESSIER : Si vous voulez qu'on ajourne quinze minutes,
évidemment, je peux vous le trouver mais...
M. DEMERS: Non, d'accord.
M. TESSIER : II vaut mieux que ce soir je vous arrive avec des chiffres
précis et que je vous dise: Voici, tel montant dans tel secteur, dans
tel service.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, aussi, dans le
domaine des loisirs ça a été touché dans ces
communautés municipales quelle portion du budget touchera aux
loisirs au point de vue municipal? Est-ce que c'est son ministère qui va
subventionner les municipalités concernant les loisirs ou si ça
doit relever d'un autre ministère?
M. TESSIER: II n'y a aucun montant dans le budget qui concerne les
loisirs.
M. LEGER: De quelle façon prévoyez-vous inclure une
responsabilité de loisirs pour les municipalités via les services
de votre ministè-
M. TESSIER: Au sujet de loisirs, il y a eu des pourparlers dont certains
sont assez récents, entre le ministre de l'Education, le ministre du
Tourisme, le Haut-Commissariat et moi-même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les seuls ministères?
M. TESSIER : Je ne dis pas nécessairement que ce sont les seuls,
mais nous avons eu des pourparlers...
M. LEGER: Les Affaires culturelles?
M. TESSIER: Oui, également Affaires culturelles. Je vous remercie
de me le rappeler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre nous a dit non lorsque je l'ai
interrogé. Je me suis étonné de voir que le
ministère des Affaires culturelles n'avait pas été
consulté.
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: C'est parce qu'ils ne se reconnaissent pas entre eux.
M. TESSIER: Oui, au contraire. En ce qui concerne les
bibliothèques municipales, nous avons eu des pourparlers très
précis, justement avec le ministère des Affaires culturelles. Je
crois même qu'il en a été question au cours de la
conférence provinciale-municipale, dans les déclarations de mon
collègue, M. Cloutier, de la collaboration qui sera dans l'avenir
apportée par son ministère aux municipalités et aux
futures communautés municipales.
M. LEGER: M. le ministre, de quelle façon cela fonctionnera-t-il,
étant donné qu'il y a plusieurs ministères
concernés dans le domaine des loisirs et que ça touche
effectivement des municipalités? Est-ce que, concernant les subventions,
ça passera par votre ministère ou si c'est un autre
ministère qui le fera, concernant les directives précises au
niveau de l'urbanisme pour établir des espaces verts? Est-ce que votre
ministère aura un rôle prédominant? Est-ce par son
ministère que ce sera organisé ou si ce sont différents
ministères qui...
M. TESSIER: II y a deux aspects au problème que vous soulevez.
D'abord, il y a la question des espaces verts. C'est l'aménagement du
territoire. A ce moment, c'est définitif, le contrôle se fera par
le ministère des Affaires municipales. Il s'agit d'un schéma
d'aménagement à ce moment-là. La deuxième question
est: Qui aidera? Il y aura une aide technique évidemment de la part du
ministère des Affaires municipales. Lorsqu'il s'agira de subventions
directement aux municipalités, actuellement il n'y a rien de
prévu pour les loisirs dans le budget actuel du ministère des
Affaires municipales. Ce sont d'autres ministères actuelle- ment qui ont
à leur budget des montants pour des subventions aux
municipalités, que ce soit pour la construction de piscines,
d'arénas, de bibliothèques publiques, de conservatoires de
musique...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre fait erreur.
M. TESSIER: ...ou autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre fait erreur. Il n'y a pas de
budget pour construction de conservatoires de musique.
M. TESSIER: Sûr?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien non. M. TESSIER: Bien oui. Dans
certains... M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où?
M. TESSIER: Dans le budget de l'ODEQ, par exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah, oui? M. TESSIER: Ah, oui!
M. DEMERS: Cela dépend de quelle musique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de coordination entre le
ministère des Affaires culturelles et celui des Affaires municipales. Le
ministre nous a dit qu'il n'y avait rien sauf le projet que j'avais mis en
marche d'ériger un conservatoire, c'est-à-dire d'établir,
d'implanter un conservatoire de musique à Rimouski. Je pensais au
ministre à ce moment-là.
M. DEMERS: Il y a des artistes dans ce coin-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a mis de côté le projet de
conservatoire de Sherbrooke. On n'a pas encore logé le conservatoire de
Trois-Rivières ni celui de Hull. Par conséquent, le ministre n'a
pas raison de me dire qu'il y a de l'argent pour les conservatoires. De
même que pour les subventions aux bibliothèques publiques, je
tiens à avertir le ministre qu'il n'y a aucune bibliothèque
publique qui sera créée cette année'parce qu'il n'y a rien
au budget.
M. TESSIER: II y a des montants prévus dans les budgets de l'ODEQ
sur ces deux questions: conservatoires de musique, musées,
bibliothèques publiques...
M. DEMERS: Soyez assez bon de le dire au ministre des Affaires
culturelles !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre des Affaires culturelles...
M. TESSIER: Ah oui! Il est parfaitement au courant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, le ministre des Affaires culturelles...
un instant, M. le Président, c'est sérieux ce que le ministre dit
là. Il fait une affirmation parce que nous venons tout juste
d'étudier le budget des Affaires culturelles. Or, le ministre m'a dit
carrément qu'il n'y avait pas de budget pour la création de
bibliothèques publiques, pas de budget pour la création de
conservatoires, qu'il n'y avait pas de budget pour la création de
musées. Je vais vous dire plus que cela. On devait implanter un
musée à Chicoutimi, d'ailleurs, c'était tout
réglé...
M. TESSIER: Je vous parle de l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Le ministre des Affaires
culturelles est censé savoir ce qui se passe également à
l'ODEQ, à moins que le gouvernement ait déménagé
cela à Ottawa, je pense que l'ODEQ est dans le Québec et que
ça relève du gouvernement du Québec. El était bien
clair qu'on n'établissait pas de musées régionaux et, je
le sais parce que ma région en est victime puisque le musée
régional devait s'implanter chez nous. Nous avions l'édifice et
tout cela, et le gouvernement, au lieu d'y installer un musée, a
déménagé les fonctionnaires de la Voirie dans le lieu qui
avait été loué pour l'implantation du musée de
Chicoutimi.
M. TESSIER: Je ne suis pas en mesure de parler de la situation qui peut
exister à Chicoutimi, mais je sais d'autre part et je le
réaffirme que dans l'entente Canada-Québec, pour l'est du
Québec, c'est-à-dire le budget de l'ODEQ, en d'autres termes, ou
de l'ODPDQ, dans cette entente qui est actuellement en négociations, qui
je l'espère bien sera signée bientôt, il y a là des
montants prévus pour les trois questions que vous venez de soulever,
soit conservatoires de musique, bibliothèques publiques et
musées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous allez appeler votre
collègue pour lui dire cela.
M. DEMERS: Il va être enchanté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II va être très heureux parce
qu'il a déploré avec moi le fait qu'il n'y ait pas de budget pour
ce genre d'implantation.
M. TESSIER: Cela ne peut pas s'appliquer évidemment à
Chicoutimi ou à Trois-Rivières.
M. DEMERS: Où cela va-t-il s'appliquer?
M. TESSIER: Je vous ai parlé de l'est du Québec. Je vous
ai parlé de l'ODEQ. Alors, M. le Président...
M. DEMERS: L'Office de développement de l'est du
Québec.
M. TESSIER: ... il semblerait que le député de
Chicoutimi... il faudrait lui définir ce qu'est l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. M. le Président, je vais faire
plutôt ceci. Il semblerait que le ministre des Affaires municipales ne
sache point qu'il existe un ministère des Affaires culturelles et qu'on
fasse des implantations dans l'est du Québec ou dans d'autres
régions, la plus élémentaire exigence serait que le
ministre des Affaires municipales en informe son collègue afin qu'il
renseigne les députés de cette Chambre qui lui ont posé
des questions lors de l'étude de son budget. Je lui ai demandé
s'il y avait des sources autres de financement parce que et là je
le précise pour le ministre mon ancien sous-ministre, M.
Morissette, que vous avez délogé avec une désinvolture
insolente, avait préparé tout le programme dont vous vous servez
actuellement pour l'est du Québec, le programme de négociations
et il était compris là-dedans un musée à Rimouski,
un autre musée dans la région de Gaspé. Egalement,
étaient compris le Conservatoire de musique de Rimouski et
l'implantation d'une grande bibliothèque centrale de prêts.
M. TESSIER: II n'y a rien de cela qui a été
enlevé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voyez que le député de
Chicoutimi est très au courant. C'est lui qui avait fait les
premières négociations, qui avait fait préparer le
dossier.
Et le ministre des Affaires culturelles, alors que je l'interrogeais,
l'autre jour, n'a pas été capable de nous renseigner sur les
consultations qui, normalement, auraient dû avoir lieu entre
lui-même et son collègue des Affaires municipales. Alors,
là, il y a une absence de coordination qui provient de je ne sais trop
quoi.
M. TESSIER: Malheureusement, M. le Président, je n'étais
pas présent lors de l'étude des crédits du
ministère des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous fussiez-vous renseigné!
M. TESSIER: Mais, je sais fort bien que ce que je viens d'avancer
existe. Cela fait partie des négociations en cours, pour la signature
d'une nouvelle entente quinquennale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre ne m'en convaincra pas. C'est moi
qui les ai négociées ces choses. C'est moi qui les ai fait mettre
au programme de l'ODEQ.
M. TESSIER: Elles le sont encore au programme de l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne comprends pas que le ministre des
Affaires culturelles ne soit pas informé par son collègue des
Affaires municipales, c'est tout. Nous n'en faisons pas un drame, c'est un
constat.
M. DEMERS: Ils vont s'écrire.
M. TESSIER: C'est faux. Je dois relever cette affirmation. Il y a eu
consultation. Mon collègue, le ministre des Affaires culturelles est
parfaitement au courant. Mais, il est fort possible qu'il l'ait oublié
au moment où il en a été question. Peut-être bien.
Mais, cela existe.
M. DEMERS: M. le Président, j'ai une question à poser.
M. TESSIER: Je voudrais tout de même préciser qu'il y a
consultation.
M. LEGER: M. le Président, nous étions en train de parler
de loisirs quand nous avons dérapé gentiment, mais d'une
façon très intéressante.
M. TESSIER: Nous sommes rendus dans les Affaires culturelles.
M. LEGER: Au domaine des loisirs, j'ai participé avec M. Houde
à un "teach-in".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est ce que c'est que cela?
M. LEGER: C'est une occasion de permettre à la population de
poser des questions aux panélistes. M. Houde nous disait, à la
suggestion que je lui faisais de prévoir une loi-cadre au domaine des
loisirs au Québec, qu'un des problèmes majeurs qu'il y avait est
que, concernant les loisirs, il y a environ 150 lois dispersées dans
tous les ministères et dont une grande partie dans le ministère
des Affaires municipales et les municipalités du Québec.
M. TESSIER: Lesquelles?
M. LEGER: Ecoutez, c'est une affirmation de M. Houde.
M. TESSIER: Quelles lois?
M. LEGER: Mais qu'il y ait des lois qui donnaient il y en a
150.
M. TESSIER: Ecoutez, vous faites une affirmation...
M. DEMERS: Cent cinquante lois! Il n'y a pas cela dans le code municipal
!
M. TESSIER: Quelles lois des Affaires municipales touchent les
loisirs?
M. LEGER: Moi, personnellement, je ne les connais pas. M. Houde affirme
cela.
M. TESSIER: Avant d'affirmer qu'il en existe, il faut tout de même
être en mesure de les nommer.
M. LEGER: Ecoutez, je vais vous poser la question différemment.
Est-ce que vous voulez dire qu'il n'y a aucune loi qui touche votre
ministère, en rapport avec les loisirs?
M. TESSIER: A ma connaissance, non.
M. LEGER: J'espère que vous n'avez pas de blanc de
mémoire.
M. TESSIER: A moins que vous soyez en mesure de les nommer, ou d'en
nommer une.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que les municipalités n'ont pas, par
une loi, les possibilités d'organiser les loisirs dans leur
municipalité?
M. TESSIER: Evidemment, la Loi des cités et villes et le code
municipal leur donnent un pouvoir de réglementation et même un
pouvoir d'emprunt.
M. LEGER: Bon, à la suite de cette affirmation, est-ce que, dans
votre loi-cadre il y aura quelque chose concernant l'organisation des loisirs,
provenant de votre ministère?
M. TESSIER: Au point de vue budgétaire?
M. LEGER: Au point de vue de la réglementation.
M TESSIER: Certainement, oui. La loi-cadre prévoira des pouvoirs
aux communautés municipales.
M. DEMERS: Elles les ont, actuellement.
M. TESSIER: Oui. Elles les ont actuellement, en' vertu de la Loi des
cités et villes. Mais, là, on pose la question au sujet du projet
de loi.
M. DEMERS: On ne sera pas jeune!
M. TESSIER: J'espère que nous ne serons pas trop vieux et que le
projet de loi pourra être adopté au cours de la reprise de la
session à l'automne.
Mais il y aura certainement des prévisions dans la loi-cadre
concernant les loisirs et des pouvoirs qui y seront donnés aux
communautés municipales. D'ailleurs, ça fait un peu partie du
schéma d'aménagement de tout l'équipement des loisirs. Les
pourparlers qui existent actuellement entre le ministère des Affaires
municipales et différents ministères, comme je l'ai
souligné il y a quelques instants, se continuent.
A quel chapitre du prochain budget cela apparaîtra-t-il? Est-ce
qu'il y aura un montant ou un article spécial dans le prochain budget
des Affaires municipales pour cela? Ou est-ce que ce sera attribué au
Haut-Commissariat? C'est en discussion.
Commission municipale de Québec
M. LEGER: Nous avions commencé toute cette argumentation en
partant de l'organigramme que vous étiez en train de nous expliquer. Je
vois à l'ancien organigramme que les trois services principaux ou
généraux étaient la Commission municipale, la Régie
des eaux et la Société d'habitation. Aujourd'hui, on dit que les
trois grands secteurs d'activité seraient la Protection de
l'environnement, qui correspondrait probablement à la Régie des
eaux, l'habitation et la rénovation qui pourrait être la
même Société d'habitation, et la gestion municipale.
Comment la Commission municipale serait-elle répartie dans ce
grand service? Quel serait son rôle? Serait-il diminué,
augmenté? Et où pourrait-elle être placée dans cet
organigramme?
M. TESSIER: La Commission municipale, en vertu de la loi qui l'a
constituée, relève directement du ministre des Affaires
municipales. J'ai expliqué tout à l'heure que nous allons
l'amender de nouveau nous l'avons déjà fait une fois pour
augmenter le nombre des commissaires pour accroître ses pouvoirs
notamment dans deux domaines bien spécifiques, soit celui de
l'évaluation foncière et celui de l'urbanisme et de la
planification, pouvoirs que la Commission municipale ne détient pas
actuellement.
M. LEGER: Alors la direction générale de la planification,
elle relèverait de la commission municipale.
M. TESSIER: Non, ne relève pas de la Commission municipale. Non,
le service de planification?
M. LEGER: Oui, vous avez...
M. TESSIER: C'est un service parmi les services qu'on appelle les
services accessoires. Ils font partie, ils sont intégrés à
l'intérieur des cadres du ministère. Ils ne relèvent pas
de la Commission municipale. Ils relèvent par exemple directement du
ministre et du sous-ministre.
M. LEGER: Maintenant, les trois sous-ministres seraient responsables
chacun de ces trois secteurs: la protection de l'environnement, l'habitation et
la gestion municipale?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Il n'y aurait pas de sous-ministre responsable de la
Commission municipale?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Elle est en relation directe avec le ministre?
M. LEGER: Comme la direction générale de la planification
relevait directement du ministre?
M. TESSIER: Comme la commission de planification?
M. LEGER: Non. La direction générale de la planification
que vous avez à l'article 2 ici, relèverait directement du
ministre?
M. TESSIER: Non, pas nécessairement. Elle relèverait
directement du sous-ministre.
M. LEGER: Lequel? Celui de la gestion municipale?
M. TESSIER: Le sous-ministre en titre, Richard Beaulieu.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais... M. LE PRESIDENT: Certainement.
M. DEMERS: ... poser une petite question au sujet de la future loi-cadre
sur l'évaluation municipale: Est-ce pour bientôt, d'abord? Si le
ministre voulait répondre immédiatement.
M. TESSIER: Je puis vous dire qu'il y a eu encore ce matin une
séance du comité de législation qui, pour mettre au
point... Mon sous-ministre qui siège sur ce comité de
législation me dit que, normalement, à moins d'imprévu, on
devrait terminer la rédaction définitive de la loi demain soir.
Ce qui veut dire qu'immédiatement après, elle ira à
l'impression. Je peux même ajouter que la traduction est
déjà commencée et même très avancée.
Alors j'ai bon espoir que je serai en mesure de la déposer en
première lecture dès la semaine prochaine.
M. DEMERS: Elle est au feuilleton, on a un avis.
M. TESSIER: Oui, oui, c'est ça.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait me dire si elle s'appliquera
simplement aux communautés urbaines ou bien si vous allez envisager
l'administration de tout?
M. TESSIER: Non, non, la loi-cadre de l'évaluation
foncière municipale s'appliquera à l'ensemble du territoire du
Québec, c'est-à-dire à toutes et chacune des
municipalités du Québec et sera obligatoire.
M. DEMERS: Dans ce cas, est-ce que vous laissez le pouvoir aux
municipalités de confectionner leur rôle d'évaluation?
M. TESSIER: Oui, lorsque les municipalités ne seront pas
formées en communauté municipale.
M. DEMERS: Cela veut dire que les normes qu'ils devront appliquer alors
seront fournies, données par la loi?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: En application probablement du livre qui vous a
été soumis et qui était en confection en 1969 pour
établir les critères et les normes. En partant de là, les
municipalités devront confectionner leur rôle
d'évaluation?
M. TESSIER: C'est exact!
M. DEMERS: Est-ce que l'évaluation serait à pleine
valeur?
M. TESSIER: A la valeur réelle.
M. DEMERS: A la valeur réelle de la propriété. Si
cela se fait je vous féliciterai.
M. TESSIER: Merci d'avance de vos félicitations.
M. LEGER: M. le Président, avant d'ajourner, est-ce que
tantôt le ministre nous a dit que ce soir il pourrait nous apporter un
genre d'organigramme de son ministère?
UNE VOIX: Faites-lui en donc un, un organigramme!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Retranscrivez son devoir d'écolier, son
petit papier, là!
M. TESSIER: Oui. Ah oui! J'ai fait ça moi-même.
M. DEMERS: Le ministre aurait changé un peu d'idée, si je
retourne encore aux journaux. Vous venez de me dire tantôt que vous
laisserez aux municipalités le pouvoir...
M. TESSIER: Attendez un peu. Avant de dire que le ministre aurait
changé d'idée si vous vous en reportez aux journaux, est-ce que
ce ne seraient pas plutôt les journaux, parfois, qui ne rapporteraient
pas toujours la même chose?
M. DEMERS: C'est parce qu'on vous cite encore, M. le ministre. On dit:
Les municipalités ne pourront garder le pouvoir de faire leurs codes
municipaux parce qu'on ne pourra pas appliquer la loi-cadre de
l'évaluation.
M. TESSIER: Qui a écrit ça?
M. DEMERS: C'est le ministre qui a dit ça.
M. TESSIER: Où ça?
M. DEMERS: Dans un journal lumineux qui s'appelle Le Soleil!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II n'y a pas d'applaudissements !
M. TESSIER: A quel endroit aurais-je dit cela?
M. DEMERS: Vous parlez partout!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre devrait avoir un petit livre pour
tenir son journal intime.
M. DEMERS: Le 31 octobre 1970. C'est pas mal avant l'élaboration
de la loi. Vous ne saviez pas qu'il y aurait ça dedans,
probablement.
M. TESSIER: Le 31 octobre 1970, nous étions à ce
moment-là à préparer le projet de livre blanc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont vos gardes du corps qui s'occupaient
de ça. Ils s'occupaient de rédiger vos textes.
M. TESSIER: Au 31 octobre, possible!
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, nous suspendons le travail de la
commission jusqu'à huit heures quinze.
Reprise de la séance à 20 h 17
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales.
M. TESSIER: Je n'ai rien à dire, M. le Président,
j'attends les questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comment, M. le Président, le ministre
n'a rien à dire!
M. TESSIER: J'ai dit ce que j'avais à dire cet après-midi
sur différents points.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II a l'habitude d'être beaucoup plus
disert que ça. C'est un peu court jeune homme. On pouvait dire, ô
Dieu, bien des choses en somme en variant le ton par exemple. Moi, monsieur, si
j'avais un tel nez! ... Continuons.
M. DEMERS: Je voudrais qu'on me l'amputât.
M. LEGER: A propos de l'organigramme, M. le ministre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, j'aurais une question...
M. TESSIER: M. le Président, l'organigramme est prêt, il
est à la photocopie actuellement. D'ici dix ou quinze minutes...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais encore une question d'ordre
général à poser au ministre. Le ministre dit à la
page 7 de son lumineux exposé: "Enfin, nous avons l'intention, à
mesure que les responsabilités et compétences de nos
municipalités augmenteront par l'adoption de nouvelles lois et
l'amélioration de certaines autres, d'accroître le rôle et
la juridiction de la Commission municipale de Québec." Je pense que nous
en étions justement à ce point-là quand nous avons
suspendu l'examen des crédits avant le dfner. Qu'est-ce que le ministre
entend par accroître le rôle et la juridiction de la Commission
municipale de Québec?
M. TESSIER: M. le Président, pour la troisième fois, je
vais répéter au député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La répétition est la mère
de la science et les professeurs qui sont les moins clairs ont à
répéter beaucoup plus souvent.
M. TESSIER: II me semble que j'ai été assez clair mais il
y a des esprits qui ont quelquefois de la difficulté à
comprendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On sait que vous avez affaire à des
esprits curieux.
M. LEGER: Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et
les mots pour le dire arrivent aisément.
M. TESSIER: C'était bien clair pour ceux qui veulent
comprendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, vous avez affaire à des esprits
curieux.
M. TESSIER: II n'y a rien de pire qu'un sourd qui ne veut pas
comprendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Je ne suis ni sourd ni n'ai de mauvaises intentions...
M. DEMERS: Et vous voulez comprendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...au contraire, je veux comprendre, je veux
comprendre tout le ministre. Or, parce que le ministre est très subtil,
il arrive que nous ne saisissions point tout ce qu'il a d'intéressant
à nous dire. J'aimerais qu'il répète, comme il l'a dit,
pour la troisième fois, quels seront les nouveaux pouvoirs de la
Commission municipale.
M. TESSIER: M. le Président, comme je viens de le dire, pour la
troisième fois, je vais répéter pour le
bénéfice du député de Chicoutimi, qui semble assez
distrait, à l'avantage...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que, pour le bénéfice est
un anglicisme. C'est "for the benefit".
M. TESSIER: Ouj, alors, il est un linguiste, mon cher
collègue...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dois dire cela au ministre des Affaires
municipales aussi.
M. TESSIER: Cela, j'en doute énormément. Je pense que vous
êtes mieux de demeurer linguiste et député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais m'in-former auprès de la
population de Rimouski.
M. TESSIER : Je n'ai aucune objection.
M. LE PRESIDENT: May I, for the benefit of the members of the
commission, revenir à la question du...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): You are right, Mr. Chairman, you are
right.
M. TESSIER: Alors voici, M. le Président, quand j'ai parlé
d'accroître le rôle et la juridiction de la commission municipale,
il s'agissait
de deux projets de loi en particulier: celui de l'évaluation
municipale et celui de l'urbanisme et de la planification.
J'ai longuement expliqué cet après-midi et lorsque ceux
qui liront les Débats constateront que je me répète
souvent à la demande du député de Chicoutimi...
M. DEMERS: Vingt fois sur le métier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse
et le repolissez... et souvent.
M. TESSIER: Lorsque ces deux lois auront été
adoptées nous comblerons non seulement, deux postes vacants à la
commission municipale, postes qui devront être occupés par des
experts en évaluation municipale et en urbanisme et planification...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a présentement des experts en
évaluation municipale?
M. TESSIER: Oui, il y en a plusieurs au Québec.
M. DEMERS: On les appelle comment, des "appraisers" ou quoi?
M. TESSIER: On les appelle des évaluateurs municipaux.
M. DEMERS : Qui travaillent sous les normes qui...
M. TESSIER: II y a plusieurs maisons d'éva-luateurs municipaux au
Québec. Il y a certainement des gens très compétents.
Evidemment je n'ai pas encore porté mon choix sur aucune de ces
personnes...
M. DEMERS: On vous fait confiance pour ça.
M. TESSIER: ... ça viendra. Alors, je vous remercie de votre
confiance, mon cher collègue.
M. DEMERS: Cela me surprendrait gros si vous vous trompiez...
M. TESSIER: Vous êtes bien aimable, je vous remercie.
M. DEMERS: Sur la couleur.
M. TESSIER: Seulement sur la couleur. Non, mais écoutez, vous
amoindrissez vos remarques.
M. DEMERS: Non, je ne déprécie rien.
M. TESSIER: Vous m'avez dit que je ferais un bon choix. Alors, je
présume que ce sera sur toute la ligne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais on imagine que vous ne souffrez de
daltonisme que dans le cas du bleu.
M. TESSIER: Non, je suis loin de souffrir de daltonisme et veuillez
croire, M. le Président, que je ne suis pas...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne souffrez de rien.
M. TESSIER: ... de ceux qui sont politisés au point de ne pas
reconnaître les mérites et les qualifications de bons hommes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Peut-être pas comme le
député de Hull.
M. LE PRESIDENT: Après avoir quitté quelques instants,
veuillez revenir aux sources s'il vous plaît.
M. TESSIER: Là, je ne veux faire de comparaison avec
personne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas avec le député de Hull.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous revenir aux sources, s'il vous
plaît?
M. TESSIER: Je ne veux faire de comparaison avec personne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas avec le député de Hull.
M. TESSIER: On ne fera pas de personnalité, si vous voulez. On
serait hors d'ordre et M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je pense qu'on devrait revenir à la
discussion municipale.
M. TESSIER: Il s'agit d'apporter certains amendements à la Loi de
la Commission municipale pour étendre les pouvoirs de cette commission
afin qu'elle puisse surveiller et contrôler l'application de ces deux
lois afin de voir à ce que, d'abord dans le cas de l'évaluation,
les municipalités respectent la loi, également, dans certains
cas, recevoir les griefs ou les plaintes de la part de contribuables, ordonner
des enquêtes, s'il y a lieu. Dans le cas de l'urbanisme, il y a un
contrôle...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais cela veut dire que vous allez en faire un
organisme quasi judiciaire?
M. TESSIER: C'est déjà un organisme judiciaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais vous allez faire davantage.
M. TESSIER: Oui, mais cela l'est déjà.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais vous allez accroître ces
pouvoirs-là.
M. TESSIER: La Commission municipale joue justement ce rôle.
Exactement! Vous me demandez d'expliciter ma pensée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez être obligé de nommer
un juge?
M. TESSIER : Les commissaires sont des juges. Le président
lui-même est un juge. Les commissaires sont des juges ou des assesseurs
qui deviendront compétents chacun dans son domaine respectif. Dans le
cas, par exemple, de l'urbanisme, nous prévoirons des dispositions qui
imposeront aux municipalités de soumettre pour approbation à la
Commission municipale tout changement en ce qui concerne, en particulier, le
zonage.
M. le Président, vous n'êtes pas sans savoir que, lorsqu'on
parle de mauvaise administration, même de fraudes, souvent de
pots-de-vin, dans l'administration municipale, dans 90 p. c. des cas, c'est
lorsqu'il s'agit de changer des règlements de zonage. C'est là
que, dans l'administration municipale, sont les problèmes qui suscitent
le plus de critiques, et avec raison, de la part du public.
A l'avenir, lorsqu'une municipalité voudra modifier son plan
directeur d'urbanisme, son règlement de zonage, elle devra le soumettre
à l'approbation de la Commission municipale et la Commission municipale
aura également les pouvoirs de recevoir des plaintes...
M. LEGER: Des contribuables.
M. TESSIER: Des contribuables. Vous avez sûrement comme moi
à l'idée certaines de ces municipalités.
M. LEGER: Oui, oui.
M. TESSIER: Sans les mentionner, nous allons justement essayer de
couvrir ces cas qui, malheureusement, ont dans le passé beaucoup
porté ombrage à l'administration municipale. Il y aura par
conséquent ce contrôle de la Commission municipale. C'est ce que
je veux dire lorsque je dis que nous allons accroître le rôle et la
juridiction de la Commission municipale, particulièrement sur ces deux
points-là.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut me
permettre une question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela explicite beaucoup ce que vous avez dit
cet après-midi, j'ai bien fait de vous poser la question. Quand vous
parlez de fraude, de patronage, ainsi de suite, je me fie à votre
expérience de maire.
M. TESSIER: Dans quel sens?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre est
tellement intelligent qu'il a tout compris. La preuve, c'est qu'il me pose une
question!
M. TESSIER: Je pourrais surtout dire l'expérience que j'ai eue,
non pas comme maire, mais dans mes contacts avec plusieurs maires du
Québec.
M. LEGER: Est-ce que cela relèverait de la Commission municipale,
l'étude de la partie de budget qu'une municipalité peut consacrer
au paiement de la dette de la municipalité? Autrement dit, il y a eu
dernièrement une étude qui a été faite sur les
prévisions budgétaires de 147 municipalités du
Québec, d'au-delà de 5,000 de population. On avait alors
découvert que le taux moyen d'endettement était de quelque 28 p.
c. contrairement à Montréal, qui avait une moyenne de 22 p.c, je
pense. Quelle surveillance exerce le ministère? Est-ce que c'est par la
Commission municipale que le ministère peut surveiller cette
possibilité d'augmenter l'endettement des municipalités?
M. TESSIER: On l'a automatiquement, parce que tout règlement
d'emprunt doit être soumis pour approbation au ministre des Affaires
municipales, sur recommandation de la Commission municipale. Alors, ce
contrôle-là s'exerce quotidiennement.
M. LEGER: Prenons la ville d'Anjou, par exemple, où on a quand
même...
M. TESSIER: Je m'attendais à entendre citer un nom!
M. DEMERS: Vous êtes un cas d'exception.
M. LEGER: Le montant dépasse énormément la
norme.
M. DEMERS: Dans la moyenne des municipalités de la province de
Québec, vous dites combien de municipalités?
M. LEGER: Cent quarante-sept municipalités.
M. DEMERS: Qui sont endettées à plus de 22 p.c?
M. LEGER: Dont la moyenne est de 28.4 p.c.
M. DEMERS: Comment ont-elles pu se rendre là avec le
contrôle? Des municipalités...
M. TESSIER: Cela dépend du rôle d'évaluation.
M. DEMERS: On refuse des règlements d'emprunt?
M. TESSIER: On en refuse de temps en temps.
M. DEMERS: Oui, mais quand la dette est rendue à tel...
M. TESSIER: Justement, on refuse. C'est justement, on refuse. Est-ce que
le contrôle a toujours été très efficace dans le
passé? C'est une question que l'on peut se poser. Pour ma part, M. le
Président, je peux vous dire que depuis que j'ai quelque chose à
dire dans ce domaine-là, il y a un contrôle très
sévère qui s'exerce.
M. BOIS: M. le Président, à la page 5 du rapport de M. le
ministre, il est dit que la Société d'habitation du Québec
sera appelée à verser des subventions au déficit
d'exploitation encouru par les offices municipaux d'habitation. Est-ce que ceci
pourrait inclure certains déficits d'opération en ce qui concerne
les logements à prix modique à la suite de faillites qui ont pu
arriver, par exemple; est-ce qu'il y aurait une partie qui pourrait être
incluse dans cet article-là?
M. TESSIER: Vous voulez dire faillites de la part des entrepreneurs qui
ont construit?
M. BOIS: Oui, justement.
M. TESSIER: Les habitations à loyer modique?
M. BOIS: Oui. Est-ce que...
M. TESSIER: Certainement pas, parce que c'est une tout autre question.
Lorsque l'on parle de déficit d'opération, on ne parle pas de
déficit de construction sur un contrat. C'est de l'exploitation,
c'est-à-dire que l'on détermine le prix du loyer suivant la
capacité de payer du locataire et, à ce moment-là, il y a
un déficit d'opération qui peut pas nécessairement
mais il peut y avoir un déficit d'opération qui est
défrayé actuellement à 50 p.c. par la
Société centrale d'hypothèques et de logement, 25 p.c. par
la Société d'habitation du Québec et 25 p.c. par les
municipalités. Nous sommes présentement à
réétudier cette question-là pour voir s'il n'y aurait pas
lieu d'augmenter la participation de la Société d'habitation dans
le paiement du déficit d'opération afin de soulager, d'autre
part, la municipalité.
M. BOIS: Je vous remercie.
M. BURNS: M. le Président, j'ai entendu le ministre tantôt
dire qu'à l'avenir, des changements entre autres de règlements de
zonage seraient soumis à la Commission municipale-, quand il dit
à l'avenir, est-ce qu'il veut dire que cela exclut le cas de la ville de
Hull, j'imagine ou qui est visée par le bill 96 à l'avenir?
M. TESSIER: Oui. Cela ne peut pas avoir un effet
rétroactif...
M. DEMERS: Cela s'est déjà vu.
M. TESSIER: ... je comprends, mais la loi prendra son effet le jour de
sa sanction suivant les dispositions qui seront contenues au texte.
M. BURNS: Concernant ce fameux projet de loi, est-ce que le ministre a
été appelé à donner son opinion à ce
sujet-là?
M. TESSIER: Au sujet du projet de loi de Hull?
M. BURNS: Oui.
M. TESSIER: Mais on ne parle pas de la communauté là?
M. BURNS: Non, je parle du bill concernant les règlements de
zonage.
M. TESSIER: D'un projet de loi privé de la ville de Hull, je
donnerai mon opinion en temps et lieu lorsque le bill sera
présenté.
M. BURNS: Mais est-ce que le ministre a été
consulté?
M. TESSIER: Consulté, j'ai pris connaissance du projet de loi,
oui.
M. BURNS: Parce que justement je considère que...
M. TESSIER: Consulté au préalable, non. J'ai pris
connaissance du projet de loi lorsque le texte a été
déposé et que j'en ai reçu copie au ministère.
M. BURNS: Le ministre va faire valoir son opinion en temps et lieu.
M. TESSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous n'avez pas d'autres remarques
d'ordre... L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Le ministre devait m'apporter tantôt des chiffres
concernant les recherches en général pour le ministère
ainsi que pour les différents articles en particulier.
M. TESSIER: Ce ne sera pas long, si vous voulez m'accorder trente
secondes.
M. DEMERS: Divisé par six, ça fait cinq. M. TESSIER: II me
reste à faire l'addition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II me semble que ces chiffres auraient
dû vous être fournis
sous forme de documents officiels pour que vous puissiez en
déposer une copie ici, comme il a été demandé.
M. TESSIER: Pourquoi avez-vous toujours besoin de copies?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons besoin de documents, nous les avons
demandés cet après-midi.
M. TESSIER: Vous m'avez posé une question, je vous
réponds. La question ne m'a pas été posée par
écrit, elle m'a été posée verbalement, alors je
vous réponds verbalement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons demandé que des documents
soient déposés.
M. BURNS: Nous allons être obligés d'envoyer des subpoenas
au ministre maintenant.
M. TESSIER: Le seul document qu'on m'a demandé de déposer
est l'organigramme et il sera déposé dans quelques minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On avait aussi demandé des documents
pour ces chiffres-là.
M. TESSIER: Pour l'information du député de Lafontaine, je
comprends qu'il est très intéressé à...
M. LEGER: Votre ministère au complet.
M. TESSIER: Oui, mais en particulier aux études, la
recherche.
M. LEGER: C'est ça!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A toute question.
UNE VOIX: Nous avons besoin de tout ça. Recherche
M. TESSIER: Le montant total que nous avons à notre budget
concernant la recherche est de $1,385,560. Le détail est le suivant: Au
poste budgétaire 1, article 1, sous-article 3...
M. LEGER: A l'article 1: Administration.
M. TESSIER: C'est ça! Vous avez un montant de $121,200 qui est
exclusivement pour des fins d'étude et recherche.
M. LEGER: Au complet.
M. TESSIER: Au complet. Au sous-article 12 du même article,
à même le montant de $40,000, il y a $18,000 consacrés
à la recherche. A l'article 2: Direction générale de la
planification, sous-article 1 du même poste, le montant de $235,000 est
exclusivement pour des fonctionnaires et des recherchistes à honoraires.
Ce montant, dis-je, est exclusivement consacré à la recherche et
aux études.
Au poste budgétaire 2, article 2, sous-article 1 dans le montant
de $581,600 sont compris $58,160 en salaires et honoraires de recherche.
C'est le service de la gestion municipale. Au poste 2, article 3,
sous-article 1, service des finances municipales, dans le montant de $343,300
est compris un montant de $34,300 pour fins d'études et de
recherches.
A la direction générale de l'urbanisme,
c'est-à-dire au poste 7, article 2, sous-article 1, service de
l'urbanisme, dans le montant de $187,600 est compris un montant de $46,900 pour
les mêmes fins. Au poste 15...
M. LEGER: Vous n'allez pas au poste 10?
M. TESSIER: Un instant, je vais y revenir tout à l'heure. Au bas
de la page 37, le poste 15, sous-article 1, dans le montant de $358,100 est
compris $179,500 pour fins d'études et de recherches. Et au poste 15,
sous-article 3, il y a la moitié du montant, c'est-à-dire
$37,500, pour fins d'études et de recherches. Au poste 12, protection de
l'environnement, article 1, sous-article 3, il y a $600,000 sur les $768,000
qui sont exclusivement consacrés aux études et aux recherches
pour la protection de l'environnement à travers le Québec. Pour
revenir à ce que vous mentionniez à l'instant,
c'est-à-dire à la Société d'habitation, poste 10,
article 1, sous-article 3, je l'avais mentionné d'ailleurs cet
après-midi...
M. LEGER: II ne reste plus grand-chose.
M. TESSIER: ...$55,000 pour des recherches sur la législation et
les politiques d'habitation, de même que les recherches sur les
différentes propositions qui nous sont soumises.
M. LEGER : Ce que vous nous avez donné ici fait un total...
M. TESSIER: Ce qui fait un total de... M. LEGER: De $1,385,000. M.
TESSIER: ...de $1,385,560.
M. LEGER: D'après le ministre, ça fait un total pour son
ministère, qui a une vocation très importante au Québec,
de $1,385,000 pour un budget total de $64 millions. Ce n'est même pas 2p.
c. du budget considéré à la recherche.
Est-ce que le ministre calcule qu'un pourcentage de 2 p. c. dans le
domaine où il y a tellement à faire est suffisant pour
considérer que le ministère trouvera réellement les
solutions aux problèmes de l'administration des municipalités du
Québec?
M. TESSIER: Je trouve, M. le Président, que
c'est un montant très appréciable. Mais admettre qu'il est
suffisant, non. Si nous pouvions disposer d'un montant plus élevé
ce serait préférable. Mais il faut tout de même tenir
compte des priorités. On ne peut pas affecter toutes les sommes au
même poste.
M. LEGER: M. le Président, vous avez...
M. TESSIER: C'est certainement un bon début de réforme
à l'intérieur du ministère. C'est la première
année que nous avons autant d'argent pour ces fins.
Habitation
M. LEGER: Pour revenir à la question que posait le
député d'Olier, à laquelle je souscrivais, vous avez quand
même $55,000 pour un budget de $1 million dans le domaine de
l'habitation. Une première question me vient à l'esprit:
Concernant des projets HLM directement lancés par la
Société d'habitation du Québec...
M. TESSIER: II n'y en a aucun qui soit une initiative de la
Société d'habitation.
M. LEGER: Je suis d'accord, c'est pour cela que je pose la question. Ne
pensez-vous pas qu'il serait utile que la société elle-même
prépare des programmes dans ce sens?
M. TESSIER: Peut-être, oui. Seulement, j'ai l'impression que ce
sont les municipalités qui connaissent, qui sont les premières
à connaître leurs propres besoins. Nous étudions, à
la Société d'habitation, les programmes ou les projets qui nous
sont soumis.
M. LEGER: M. le Président, le ministre doit admettre quand
même que les municipalités n'ont pas, en général,
les moyens de faire des études dans ce domaine.
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Une question en passant. Est-ce que votre ministère a
étudié la possibilité, pour les HLM, de recourir à
des méthodes de préfabrication qui pourraient coûter
beaucoup meilleur marché. Des études nous ont montré que
ça pouvait coûter 20 p. c. à 30 p. c. meilleur
marché qu'une construction...
M. TESSIER: Lorsqu'un projet nous est soumis dans ce sens, il est
étudié à son mérite. Peu importe le genre de
matériau ou la manière dont la construction peut se faire. Cela
peut être du préfabriqué, sûrement.
M. LEGER: Le ministre me répond: Si on me soumet des projets.
Mais est-ce que ce n'est pas un peu le rôle du ministère de faire
preuve de dynamisme et de préparer et de promouvoir des plans pour le
Québec, pour les municipalités qui ne sont pas en mesure de le
faire?
M. TESSIER: M. le Président, la Société
d'habitation est en contact constant avec tous les offices d'habitation du
Québec, avec même des entrepreneurs, avec les conseils municipaux.
Des études se poursuivent quotidiennement avec les représentants
des administrés sur différents projets ou différents
programmes.
M. LEGER: M. le Président...
M. TESSIER: Je ne crois pas qu'il y ait une grande lacune de ce
côté.
M. LEGER: Le ministère donne un budget de $55,000 à la
Société d'habitation du Québec; les chiffres que j'ai
mentionnés tantôt prouvaient jusqu'à quel point nous
étions en retard sur l'Ontario. J'attends toujours les chiffres du
ministre qui doit me dire...
M. MARCHAND: Est-ce que je pourrais poser une question au
député?
M. LEGER: Juste une seconde, je vais vous répondre après.
Le ministre doit me dire justement où il a pris ses chiffres pour dire
que le Québec avait eu plus du fédéral dans le domaine de
l'habitation au Québec que l'Ontario. Je lui donnais des chiffres qui
prouvaient le contraire. Dans le domaine de la recherche, le ministre me dit:
Bon, on a $55,000. Comment voulez-vous rattraper le retard si vous n'avez pas
dans votre ministère les revenus suffisants?
M. TESSIER: Ce ne sont pas les études. C'est le personnel. C'est,
en somme, c'est...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est l'examen des demandes.
M. TESSIER: ... c'est l'examen des demandes, mais il n'y a pas seulement
cela. La Société d'habitation, c'est nouveau. Il y a un rodage
c'est le mot que je cherchais.
M. LEGER: Le rodage dure depuis quatre ans, M. le ministre, depuis
1967.
M. TESSIER : L'Ontario a commencé en 1950 à s'occuper de
l'habitation. Le Québec a commencé en 1967. C'est tout
récent. Quand vous voulez établir des comparaisons avec
l'Ontario, on y a tout de même commencé joliment avant nous. Il
faut roder notre affaire. Nous sommes encore en période de rodage
jusqu'à un certain point quoique présentement on commence
à prendre de l'avance. L'Ontario a commencé avant nous.
Au-delà de vingt ans avant nous dans ce domaine. Nous commençons,
nous débutons. Malgré que nous ne fassions que débuter
dans le domaine de l'habitation, nous marchons tout de même à pas
de
géant. Avant de faire des études, avant de consacrer de
l'argent et d'engager des gens pour faire des études, ça prend
tout notre temps pour obtenir des techniciens, des experts, des hommes
compétents, des ingénieurs, des architectes pour étudier
les projets qui nous sont soumis. C'est ce que nous faisons
présentement.
M. LEGER: Je suis d'accord avec le ministre quand il dit qu'il veut y
aller à pas de géant, mais il y a deux choses que vous pouvez
faire pendant votre période de rodage: soit prendre les méthodes
que l'Ontario a prises et qui lui ont servi ou encore avoir votre propre
système de recherche afin de voir comment on peut rattraper l'Ontario.
Ce n'est pas avec un budget de $55,000 que vous allez pouvoir le faire.
M. MARCHAND: M. le Président, je voudrais revenir sur ce qu'a dit
le député de Lafontaine tout à l'heure lorsqu'il a
mentionné que le gouvernement devrait s'occuper de faire des plans soit
préfabriqués ou à l'avance; je pense que nous ne pouvons
pas faire le travail des entrepreneurs, des architectes, des ingénieurs.
Nos entrepreneurs et nos architectes sont assez bons hommes d'affaires pour
pouvoir aller au plus économique en donnant toujours la meilleure
qualité. Je pense que si on vend une bâtisse $100,000 ou $120,000,
il y aura une question de qualité là-dedans. Si on prend du
préfabriqué, c'est sûr qu'il y aura une qualité
là-dedans aussi. Je pense qu'on doit laisser quand même à
nos entrepreneurs, à nos ingénieurs et à nos architectes,
le loisir de pouvoir choisir ce dont ils ont besoin. Ce sont les plus aptes
à choisir, souvent plus même que les recherchistes...
M. LEGER: Voici, M. le Président, une réponse à ce
qu'il vient de dire parce qu'il a parlé justement de ce que je venais
d'affirmer. Je pense que le député de Laurier n'a pas compris le
sens de ma question.
M. MARCHAND: J'ai compris!
M. LEGER: C'est que si le service de recherche découvre que la
construction préfabriquée peut coûter 20 p.c. à 30
p.c. meilleur marché, chose qui a été
étudiée dans d'autres domaines, ça sera cela de moins que
le gouvernement du Québec aura à donner comme subventions via la
Société d'habitation du Québec. C'est une économie
pour le Québec si on fait de la recherche dans ce domaine-là.
M. MARCHAND: Lorsque nous prenons un prêt de la centrale
d'hypothèques ou de la Société du Québec, nous
payons quand même un intérêt et c'est payé, alors,
c'est la qualité qui compte. Je pense que tous les bons entrepreneurs
vont dire qu'une maison bien bâtie est mieux lorsqu'elle n'est pas
préfabriquée.
M. LEGER: II n'est pas question de la qualité. C'est une
conception. Mais la question n'est pas là. La question, c'est de savoir
s'il y a des études de faites pour savoir quels sont les plans qui
seraient au meilleur coût possible, avec la même qualité et
à ce moment-là, c'est une économie pour le Québec.
C'est la raison pour laquelle j'ai posé ma question au ministre, si dans
le domaine de la recherche on étudie pour savoir si c'est
possible...
M. MARCHAND: Au sens pratique, c'est impossible.
M. LEGER: ... de prendre des études sur le
préfabriqué et non pas pour dire...
M. TESSIER: Pourquoi insistez-vous tant sur la recherche? Je vous pose
la question, avec votre permission.
M. LEGER: La question est simple. Je m'aperçois que votre
ministère qui, comme je l'ai dit cet après-midi, est un
ministère qui va devenir un des ministères les plus importants du
Québec, mais, si jusqu'à maintenant, nous sommes tellement en
retard sur la province de l'Ontario, du moins dans le domaine de la
Société d'habitation du Québec, comme je l'ai dit
tantôt, il y a deux choses qu'il faut faire: ou prendre les
méthodes de l'Ontario ou bien, nous-mêmes, par des recherches,
trouver des solutions pour les rattraper.
Les chiffres s'en viennent !
M. TESSIER: Pour votre information, lorsque vous dites que nous sommes
tellement en retard, malgré que nous soyons partis bien en retard, c'est
vrai, avec vingt ans de retard, au-delà.
Les chiffres pour l'année 1970. J'attire immédiatement
votre attention sur le fait que l'année budgétaire de la
Société centrale d'hypothèques n'est pas la même que
celle de la Société d'habitation, alors que l'organisme
fédéral est du 1er janvier au 31 décembre. C'est dangereux
de faire des comparaisons avec notre propre année financière.
Pour 1970, l'année terminée pour laquelle nous avons des chiffres
complets, le Québec, premier chiffre pour le Québec, second pour
l'Ontario: Au sujet des prêts aux corporations sans but lucratif: Nombre
de projets approuvés: Québec: 39 - Ontario: 10; nombre de
logements: Québec, 1,294 -Ontario, 120; nombre de lits: Québec
2,701 -Ontario: 376.
UNE VOIX: Ce sont les lits qui nous sauvent!
M. LEGER: Ce sont des projets commencés. M. TESSIER: Oui,
oui.
M. LEGER: Et non pas parachevés. D'accord.
M. TESSIER: II y en a qui sont parachevés. Il y en a d'autres qui
sont à se construire. Je vous dis des projets approuvés. Des
projets qui sont en marche. D y en a qui sont terminés, parmi
ceux-là. Montant des prêts: Québec $36,132,000
Ontario $3,804,000. Maintenant, pour les offices municipaux d'habitation,
nombre de projets: Québec 57 Ontario 98; nombre de logements:
Québec 5,392 Ontario 10,385; montant des prêts:
Québec, $64,023,000 Ontario $128,438,000. C'est évident
que dans ce domaine l'Ontario a encore une avance, mais nous nous rapprochons.
L'écart diminue constamment, l'Ontario est partie au-delà de
vingt ans avant nous. Le total de tout ceci, à titre d'exemple, c'est
qu'au Québec, en chiffres ronds, $100 millions ont été
investis en 1970, comparativement à l'Ontario: $131 millions. Or, si
vous tenez compte de la population, de l'écart des deux provinces dans
bien d'autres domaines, je crois que dans ce domaine-là, l'écart
n'est pas si considérable. Et cet écart se rétrécit
de mois en mois. Je pense que là il faut mettre fin, une fois pour
toutes, à ces déclarations intempestives et à cette forme
de critique à l'effet que la Société d'habitation du
Québec, comparativement à celle de l'Ontario, ça ne va
pas.
Au contraire, avec une société jeune, nous sommes en train
de rattraper à grands pas l'écart immense qu'il y avait il y a
quelques années entre l'Ontario et le Québec en ce qui concerne
le logement.
M. LEGER: M. le Président, le ministre admettra quand même
avec moi que ce n'est pas un total cumulatif qu'il m'a donné, c'est le
total d'une année.
M. TESSIER: D'une année. C'est la dernière année
pour laquelle nous avons des chiffres.
M. DEMERS: Ils n'ont pas commencé avant 1967.
M. LEGER: ... mais ce que j'ai dit, c'est que si nous sommes si en
retard que cela actuellement je parle de total cumulatif, parce que
l'Ontario a commencé avant nous nous ne rattraperons pas si nous
n'avons pas au moins plus que l'Ontario actuellement.
M. TESSIER: Nous marchons à la limite de nos capacités
avec le personnel qui nous est autorisé. On ne peut pas du jour au
lendemain bouleverser toute la structure de la Société
d'habitation. C'est nouveau. Cela a grossi à pas de géant, mais
il faut tout de même tenir compte d'un facteur humain.
M. LEGER: M. le Président, il faut tout de même admettre
que l'argent est au gouvernement fédéral pour aller le chercher,
il est à notre disposition.
M. TESSIER: L'argent est là.
M. LEGER: Si cela ne va pas plus vite que cela...
M. TESSIER: II ne faut tout de même pas en prendre plus que nous
sommes capables d'en investir.
M. LEGER: C'est là le rôle du ministère de voir
à rattraper ce terrain perdu. C'est la question que je vous posais.
M. TESSIER : Nous sommes en train de le rattraper.
M. LEGER: Non, nous sommes encore loin de l'Ontario actuellement. Nous
sommes en retard. Pour une année, nous sommes en retard.
M. MARCHAND: Si nous en regagnons tous les ans, cela veut dire que vous
allez en regagner.
M. TESSIER: ...Avant de commencer à investir dans de nouveaux
secteurs...
M. BOIS: M. le Président, je ne voudrais libérer le
ministre de ses engagements. D'un autre côté, je me demande
comment on pourrait investir tant de millions, par exemple, sur des budgets de
recherche, alors que, dans la pratique, je crois bien que ce que monsieur le
ministre désire c'est l'exécution.
M. TESSIER: C'est cela.
M. BOIS: Alors, ce à quoi il faut passer dans ce
domaine-là, c'est à la construction et c'est cela que les gens
attendent. Je me demande comment on peut économiser tant de millions en
faisant des épreuves sur des HLM de quatre étages ou cinq
étages. A un moment, il faudrait peut-être penser à les
mettre en béton. Est-ce que cela serait si bon marché?
M. MARCHAND: Qui va payer encore? Ce sont les municipalités.
UNE VOIX: C'est ça.
M. TESSIER: II faut contrôler les prix...
M. MARCHAND: De temps en temps, il faut avoir un peu de sens
pratique.
M. TESSIER: ...à un moment donné, nous avons eu des
expériences. On nous a soumis des projets inacceptables qu'on a
été obligé de reviser et cela nous prend évidemment
un personnel très compétent, qui doit d'abord examiner en
détail chacun des projets pour voir si le projet est acceptable et
comment il peut être modifié afin de satisfaire des normes
acceptables. Quand on parle de construction de
HLM et que l'on nous soumet des projets de $20,000 par logement, c'est
inacceptable. Il faut trouver des moyens de réduire le coût aux
environs de $15,000 ou $16,000 comme coût moyen.
M. LEGER: M. le ministre, est-ce que l'Ontario a dans son
ministère un service qui met en marche lui-même ses projets de
HLM?
M. TESSIER: Oui, l'Ontario, non seulement les met en oeuvre, mais
l'Ontario, la Société d'habitation de l'Ontario, est le
maître d'oeuvre des projets d'habitation, c'est-à-dire que la
société construit elle-même les habitations.
M. LEGER: Est-ce que vous avez l'intention de le faire bientôt?
Est-ce dans vos projets?
M. TESSIER: Pas nécessairement. J'en ai discuté à
plusieurs reprises avec des gens d'expérience que nous avons à la
Société d'habitation et même à l'extérieur de
la Société d'habitation et il y a dans tout ceci du pour et il y
a du contre. Est-ce que les désavantages sont plus considérables
que les avantages? C'est ce qui reste à déterminer, mais ce n'est
pas nécessairement bon.
M. DEMERS: En Ontario, est-ce que vous avez un rapport sur la
qualité, est-ce que c'est efficace?
M. TESSIER: Cela a certains inconvénients et c'est justement cela
qui nous inquiète jusqu'à un certain point et qui ne nous porte
pas à aller de l'avant trop vite dans ce domaine.
M. LEGER: Mais quels sont les points qui ont été si
avantageux pour l'Ontario dans ses méthodes pour obtenir que le
fédéral...
M. TESSIER: Ecoutez, je vous répète encore pour la
nième fois que l'Ontario a commencé en 1950 et que nous avons
démarré en 1967.
M. LEGER: D'accord, mais vous avez quand même
réalisé ce qui a été fait en Ontario depuis quatre
ans.
M. TESSIER: L'Ontario a 27 ans d'avance sur le Québec.
M. DEMERS: C'est comme un club de baseball qui entre dans la ligue
nationale les Expos, pourquoi ne sont-ils pas capables d'être au
sommet? C'est parce qu'ils sont 50 ans en arrière.
M. TESSIER : Je pense que vous venez d'avoir une excellente
réponse du député de Saint-Maurice.
M. LEGER: Mais vous n'avez pas fait votre repêchage dans un club
de l'Ontario quand même?
M. BOIS: M. le Président, il y a une chose que je demanderais
ici. Est-ce que vous avez fait de l'expertise pour savoir si dans les
possibilités, en prenant plus petit, soit dans des 4 logements, qui
pourraient assez bien se fabriquer il y aurait pour votre ministère un
encouragement pratique à donner au lieu du HLM, au lieu de très
gros édifices? Est-ce que vous avez étudié cette
chose-là?
M. TESSIER: Oui et nous en faisons. Remarquez qu'on a dans le public une
fausse conception des HLM. On s'imagine qu'un HLM c'est une maison
d'appartements de huit ou dix étages. Ce n'est pas nécessairement
ça. Nous avons des HLM qui sont des maisons unifamilia-les,
bifamiliales, des "duplex", des maisons en rangée. Ce sont des HLM et
les offices municipaux d'habitation en construisent constamment. Nous acceptons
ces projets-là.
M. BOIS: C'est accepté, comme ça?
M. TESSIER: Non seulement c'est acceptable, mais il y en a même
qui sont en marche.
M. LEGER: Quels sont vos projets pour l'année prochaine dans le
domaine de l'habitation? Est-ce que vous avez une planification de faite pour
l'année prochaine concernant la Société d'habitation du
Québec? Vous avez eu 57 projets cette année. Quelles sont vos
projections pour l'année prochaine?
M. TESSIER: Nous sommes actuellement à examiner une centaine de
projets pour l'an prochain. Ces projets je ne sais pas si vous
êtes au courant sont compliqués.
M. LEGER: Je suis d'accord.
M. TESSIER: Nous ne pouvons pas accepter un projet comme ça du
jour au lendemain lorsqu'il nous est soumis.
M. LEGER: Mais depuis tantôt, le ministre me dit: Nous attendons
qu'on nous fasse des projets. Et depuis tantôt j'essaie de lui demander
si son ministère ne pourrait pas prévoir des projets qu'il
pourrait soumettre à des municipalités qui ne sont pas toutes
équipées pour en construire. C'est la question que je pose depuis
cet après-midi.
Le ministre semble toujours dire: On nous soumet des projets. On
étudie. C'est compliqué. Mais est-ce que tôt ou tard le
ministère ne pourrait pas préparer des projets?
M. TESSIER: Toutes les municipalités importantes où il y a
un problème de logement sont parfaitement au courant des avantages
qu'offre la Société d'habitation du Québec et toutes ces
municipalités d'ailleurs ont déjà en place un office
municipal d'habitation. Les contacts sont constants, presque quotidiens entre
la Société d'habitation et les offices municipaux
d'habitation.
M. LEGER: Je ne voudrais pas être méchant avec le
ministre...
M. TESSIER: Excusez-moi, mais je vais compléter. Lorsque nous
rédigerons le projet de lois-cadre sur les communautés
municipales, c'est un des pouvoirs que nous donnerons aux communautés
municipales de s'occuper de l'habitation, afin que les plus petites
municipalités qui aujourd'hui n'ont pas les moyens, ni de structure, ni
compétences dans leur organisation, ni fonctionnaires municipaux, ni
d'office municipal d'habitation, pourront en profiter.
Nous allons par l'entremise de futures communautés municipales
étendre davantage les bienfaits de la loi ou de la Société
d'habitation du Québec à un plus grand nombre de petites
municipalités, qui, aujourd'hui n'en profitent pas.
M. LEGER: Est-ce que je ne voudrais pas être méchant
le ministre pourra me répondre justement le fait que le
ministère n'a pas lui-même pris l'initiative de présenter
ou de préparer des projets pour être soumis à la
municipalité, ce n'est pas une de ces raisons pour lesquelles les
municipalités ont soumis l'intention de transiger directement avec le
fédéral, parce que le provincial ne leur apportait pas des
réponses à ce qu'elles cherchaient.
M. TESSIER: C'est absolument faux. Citez-moi un cas.
M. LEGER: Je parle des municipalités...
M. MARCHAND: En avez-vous des cas? Vous faites des affirmations depuis
cet après-midi.
M. TESSIER: M. le Président, le député de
Lafontaine fait des assertions. Alors qu'il les prouve! Citez-moi un
exemple.
M. LEGER: J'ai posé en Chambre, à quelques occasions, des
questions au ministre lui demandant s'il était d'accord que les
municipalités, réunies en groupe puissent participer directement
avec le fédéral. Le ministre m'avait répondu, à ce
moment: Je n'ai pas d'objection. Alors, je lui avais demandé: Est-ce
qu'il n'y a pas danger justement d'ingérence du fédéral
dans le domaine du provincial? C'est la raison pour laquelle je posais la
question. On veut, ces municipalités...
M. TESSIER: Là, vous patinez! M. le Président, vous
patinez! Ce n'est pas vous, M. le Président qui patinez, mais le
député de Lafontaine.
Il a fait des affirmations. Je lui ai demandé de me citer un
exemple concret et il n'est pas capable de m'en citer.
M. DEMERS: Je pense que le mémoire...
M. TESSIER: Le député de Lafontaine, M. le
Président, parle à travers son chapeau, comme d'habitude.
M. DEMERS: M. le Président, je pense que le ministre...
M. LEGER: Ce n'est pas une question de parler à travers son
chapeau. Je n'ai pas donné de cas précis où une
municipalité a voulu transiger. J'ai dit...
M. TESSIER : Vous revenez en arrière, là.
M. LEGER: Non, du tout. Vous relirez ce que j'ai dit. J'ai bien dit que
les municipalités comme telles voulaient directement consulter Ottawa.
C'est la question qui a été soulevée en Chambre à
plusieurs reprises. Alors il n'est pas question...
M. DEMERS: La question des subventions.
M. LEGER: ... précisément qu'une
municipalité...
M. TESSIER: II n'a jamais été question que les
municipalités voulaient consulter, M. le Président, directement
Ottawa.
M. DEMERS: Je pense que le député de Lafontaine confond
avec la déclaration que le ministre aurait faite à Halifax. C'est
exact! Si vous pouviez défaire ça autrement ou le
réorganiser autrement.
M. MARCHAND: J'espère qu'il peut confondre.
M. LE PRESIDENT: M. l'honorable député de...
M. TESSIER: J'espère que le député de Lafontaine,
M. le Président, est confondu.
M. LEGER: Je ne suis ni confondu ni convaincu. Je parle de l'attitude
des municipalités du Québec qui voulaient être capables
d'aller directement au fédéral pour une consultation. Je ne dis
pas qu'elles voulaient avoir de l'argent directement. Ce n'est pas la question
que j'ai posée. Je n'ai pas parlé d'une municipalité en
particulier, pour des cas en particulier. Je parle comme attitude
générale. Une dernière question, je ne sais pas si
on...
M. TESSIER: Comme attitude générale c'était
absolument inexact ce que vous avez avancé.
M. LEGER: Tant mieux! Une dernière question, M. le
Président, concernant...
M. TESSIER: D'ailleurs, les municipalités du Québec font
affaires exclusivement avec la
Société d'habitation du Québec. Exclusivement.
Est-ce que c'est bien compris? Exclusivement. Ceux qui font affaires avec la
Société centrale d'hypothèques et de logement sont des
entrepreneurs privés qui veulent réaliser des projets
d'habitation et en retirer un bénéfice. Ce sont des projets
commerciaux en ce sens qu'il est question de faire un profit, d'en retirer un
profit.
M. LEGER: La dernière question que je voulais poser au ministre.
Concernant la politique d'achat d'automobiles pour le ministère aux
différents sous-articles, il y a plusieurs sous-articles 8 au niveau des
crédits. Quelle sorte d'automobiles le ministère a-t-il choisies
ou a-t-il actuellement en sa possession? Quelle est la marque d'automobile?
M. TESSIER: Comment aux sous-articles 8?
M. LEGER: Tous les sous-articles 8 concernent les véhicules.
M. TESSIER: Les véhicules moteurs, oui.
M. LEGER: Bon, alors vous en avez. Je veux dire dans l'ensemble, je ne
parle pas d'un cas en particulier. Je parle de tous les sous-articles de
politique d'achats.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On entre dans des détails.
M. TESSIER: Ecoutez là, je pense qu'on entre dans les
détails et puis...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Les détails des postes.
M. TESSIER: ... quand on sera à ces sous-articles je vous
donnerai les explications. Si vous voulez avoir le numéro du moteur et
le numéro de série je pourrai vous les fournir.
M. LEGER: Vous verrez où je veux en venir tantôt.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, s'il vous plaît.
M. TESSIER: Est-ce que le député de Lafontaine est
intéressé dans la vente d'automobiles, de camions?
M. LEGER: Si vous continuez à me poser des questions
immédiatement... mais je vais attendre au sous-article 8.
M. LE PRESIDENT: Je pense que le député d'Abitibi-Ouest
avait une question à poser d'ordre général.
M. AUDET: Dans les recherches, jusqu'à maintenant, est-ce que le
ministère favorise la construction de maisons de quatre logements?
M. TESSIER: Oui.
M. AUDET: Ou s'il favorise encore ces gros éléphants de
ciment?
M. TESSIER: Le ministère, au contraire, favorise davantage la
construction de maisons, de duplex, de maisons unifamiliales, de maisons en
rangée. Mais, je dois ajouter ceci: que nous étudions
évidemment les projets qui nous sont soumis. Dans une partie de la
province, ça peut être un type d'habitation différent qui
convient mieux au milieu que dans une autre municipalité. Alors, chaque
cas est étudié à son mérite.
M. AUDET: Maintenant le coût doit influencer beaucoup le choix de
ces...
M. TESSIER: Evidemment, parce que ce que l'on regarde, c'est que le
coût moyen de l'unité de logement doit être maintenu le plus
bas possible. Nous essayons d'avoir comme normes entre $15,000 et $16,000,
normes ne devant pas être dépassées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'imagine, M. le Président, que le
député d'Abitibi-Ouest comprend toute l'ampleur du
problème lorsqu'il s'agit de maisons en rangée, de duplex, etc.
Il y a d'abord toutes les questions de services que les municipalités
doivent apporter. Si on multiplie les maisons en rangée sur un
territoire très grand, comme c'est arrivé sans plan d'urbanisme,
dans certaines villes du Québec, cela coûte extrêmement
cher. Il y a le coût d'acquisition des terrains aussi qui donne lieu
souvent à des spéculations, et on sait très bien que, dans
certaines villes, les terrains restent limités. Prenez le cas d'une
ville comme Sillery. Elle est singulièrement limitée dans son
espace, et la ville de Québec elle-même est très
limitée. Même Montréal. Cela explique qu'à certains
moments, on doive construire des maisons dites HLM, à étagement
beaucoup plus accentué que dans certains endroits où le terrain
est libre et où il ne coûte pas cher, et où il faut quand
même apporter tous les services, toutes les commodités que les
municipalités sont ensuite appelées à payer,
c'est-à-dire les contribuables, soit elles-mêmes ou par le
truchement du gouvernement.
M. AUDET: M. le Président, je...
M. TESSIER: Je remercie le député de Chicoutimi des
informations additionnelles qu'il vient de fournir parce que ceci me permet
justement de préciser que, lorsque j'ai parlé, tout à
l'heure, d'un coût moyen par unité de logement, entre $15,000 et
$16,000, ceci comprend le coût d'achat du terrain, toute l'infrastructure
de ce terrain, tous les services d'é-gouts, d'aqueduc, trottoirs,
éclairage, pavage des rues. Il comprend également parce
qu'on en exige toujours des terrains de stationnement et
également des terrains de jeu pour les
enfants, parce qu'il s'agit, dans la plupart des cas, de familles
nombreuses.
Il faut également tenir compte de cela. Si un projet nous est
soumis, par exemple, sans terrain de jeu pour les enfants, il est
refusé. C'est tout cela qui augmente le coût parce que si vous
prenez simplement la structure, les matériaux et le coût de la
main-d'oeuvre, cela peut être seulement de $13,000 par logement. Mais si
vous additionnez à cela tout ce que je viens de mentionner, c'est ce qui
fait monter le coût. Justement, comme le soulignait le
député de Chicoutimi, il est impensable de croire que l'on
puisse, dans une ville comme Québec ou Montréal, surtout dans un
centre-ville, dans un milieu populeux, construire les maisons en rangée.
C'est impensable. Alors on est nécessairement obligé de
construire en hauteur.
M. AUDET: Le montant est...
M. TESSIER: A cause du coût des terrains.
M. AUDET: Mais c'est combien plus humain de rester dans une
maison...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, M. le Président, c'est
beaucoup plus humain.
M. TESSIER: Cela dépend des endroits, nous le regardons, nous le
considérons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est beaucoup plus humain naturellement, M.
le Président, de vivre dans une maison séparée ou dans des
duplex, mais il y a quand même des servitudes qui sont imposées
par les lieux, que ce soit à Montréal ou à
Québec.
M. AUDET: ... la politique actuelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, là, M. le Président, il
faut être honnête à l'endroit de quelque gouvernement que ce
soit. Dans une ville comme Montréal, on n'imagine quand même pas
qu'on va faire des parcs comme en forêt; c'est une ville. Et quand on est
obligé d'apporter tous les services dans les municipalités qui se
développent, il y a tout ce qui s'ensuit. Quand les gens sont
bâtis, il faut déneiger, il faut entretenir les rues, il faut
éclairer, il faut apporter les services de police, d'incendie, etc.
Alors, cela accroît d'autant le coût. Je suis d'accord avec le
député d'Abitibi-Ouest que c'est plus humain de vivre dans une
maison dite familiale et privée, mais il reste que ce n'est pas possible
partout.
UNE VOIX: Sur l'île de Montréal, même si on le
voulait, il n'y a pas assez d'espace.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même ici à Québec, dans la
région métropolitaine, on commence à manquer d'espace.
UNE VOIX: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Sauveur.
M. BOIS: Merci, M. le Président. La semaine dernière,
j'avais posé à M. le ministre, à propos d'environnement,
une question qui concernait par exemple les riverains qui sont situés le
long des cours d'eau ou des lacs. A un moment donné, plusieurs personnes
veulent obtenir de la municipalité un règlement pour voir
à ce que l'eau soit conservée propre...
M. TESSIER: M. le Président...
M. BOIS: C'est parce qu'il y a quelque chose, M. le ministre,
M. TESSIER: Oui, d'accord et si le député de Saint-Sauveur
avait été présent cet après-midi, j'ai...
M. BOIS: J'ai été présent, j'ai manqué une
demi-heure, en tout cas.
M. TESSIER: Vous avez manqué ce qui a été
discuté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous nous sommes entendus pour en
discuter...
M. BOIS: Alors, vous répondez à ma question avant que je
la pose. Je vous remercie beaucoup.
M. LE PRESIDENT: En toute honnêteté, le
député de Saint-Sauveur m'avait averti qu'il devait quitter avant
et, au moment où il était absent, nous nous étions
entendus pour que la discussion sur l'environnement se fasse demain lorsque le
ministre responsable de l'environnement sera présent. Ce qui explique la
question du député de Saint-Sauveur. Mais en toute
honnêteté, il m'avait averti qu'il serait absent et je pense qu'on
ne doit pas lui faire reproche de son absence, pas du tout.
Le député de Bourassa.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est peut-être pour ma propre gouverne,
M. le ministre. Admettons qu'il y a beaucoup de constructions soit sur quatre
ou six étages, je ne partage pas l'opinion du député
d'Abitibi-Ouest, parce qu'on voit à Montréal ou dans d'autres
villes, les services qu'on donne dans des maisons de plusieurs logements. Il y
a toutes sortes de services qu'on offre, peut-être, qu'on ne
possède pas dans un bungalow, par exemple. Il faut faire peinturer,
etc.
Ce qui me touche le plus excusez-moi, je n'étais pas ici
cet après-midi c'est la verdure qu'on peut avoir par mille de
population. Vous en avez peut-être parlé, mais je crois que la
verdure est ce qui donne de la beauté; surtout en fonction de l'avenir
de ces nouvelles constructions, il faut s'occuper de la verdure qu'on
peut donner aussi à ces gens-là. Vous parliez de parcs il
y a quelques instants.
Est-ce qu'il y a des normes; tant de mille de population, tant de
verdure? Disons 5,000, 3,000 ou 10,000 mais qu'il y ait tant de verdure pour
ces personnes?
M. TESSIER: Evidemment, nous tenons compte de tout cela dans
l'acceptation des projets par la Société d'habitation du
Québec. Mais là, on tombe plutôt dans un autre
problème qui est celui de la planification et de l'urbanisme.
Malheureusement, pour le Québec, il n'y a jamais eu une telle loi.
Encore dans ce domaine et je le déplore nous sommes en
retard. Et nous je l'espère, du moins avec une nouvelle
loi de la planification et de l'urbanisme, au moins si nous ne pouvons pas
réparer les dommages qui ont été causés par les
constructions antérieures, par un développement non
planifié de la plupart de nos municipalités au Québec,
nous allons au moins pour les années à venir voir à ce que
le développement de nos municipalités se fasse suivant une
planification bien établie dans laquelle il y aura des flots de
verdure.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela veut dire que tous les projets que vous
examinez, avant de les accepter, vous exigez sans avoir de
réglementation ou de loi qu'ils comportent de la verdure.
M. TESSIER: Absolument.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai vu ce que cela aurait donné dans
certaines régions de Montréal, si on avait eu plus de verdure. Au
lieu d'avoir des taudis dans cinq ans, on va les avoir immédiatement;
parce qu'il n'y a pas de verdure, les gens n'ont pas le même sentiment.
Pour toutes ces raisons, je vous demandais de prévoir de la verdure avec
les nouvelles constructions. Je crois que sans avoir de loi, le bon ministre
des Affaires municipales pourra s'assurer, avant d'accepter toutes ces
nouvelles constructions, qu'il y aura assez de verdure pour que les enfants, au
lieu de jouer dans la rue, puissent aller sur des terrains de jeu, avoir des
arbustes, des arbres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci pour mes enfants, mon Georges.
M. TESSIER: Le député de Bourassa, M. le Président,
a parfaitement raison et c'est une de nos préoccupations à la
Société d'habitation du Québec.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions d'ordre
général?
M. LEGER: Je viens seulement d'avoir, depuis une demi-heure, je pense,
l'organigramme du ministre et l'organigramme...
M. TESSIER: Ah! vous l'avez?
M. LEGER: Oui, je l'ai. Et le comparant à celui de l'année
dernière, je vois que l'année dernière on avait une
direction générale de la planification et de l'urbanisme...
M. TESSIER: Trouvez-vous qu'il est amélioré ou non?
M. LEGER: C'est écrit à la main, c'est un peu miteux.
M. TESSIER: II y aurait une façon de l'améliorer.
M. LEGER: Mais, au point de vue du contenu, je me demande si c'est
amélioré au niveau de l'importance que le ministre veut donner
à la planification et à l'urbanisme, étant donné
qu'avant c'était une direction générale et que maintenant,
ce sont de simples comités: comité de la planification, au
même titre que la législation et la régie interne; et pour
l'urbanisme, au même titre que l'évaluation municipale et la
prévention des incendies, alors qu'auparavant c'était une
direction générale.
Est-ce qu'on doit conclure par là qu'il y aurait maintenant une
moindre importance dans le ministère pour ces deux services? ... ainsi
qu'à la planification?
M. TESSIER: M. le Président, pour répondre au
député de Lafontaine, ce qu'il voit à l'organigramme, par
exemple, comme comité de planification et pour les trois comités
qui sont rattachés directement au sous-ministre, ce ne sont pas des
services, ce sont des comités de régie interne. En somme, c'est
pour que le sous-ministre ait une coordination...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec le directeur général.
M. TESSIER: ...mais il faudrait demain prendre la page plus bas et
aborder les services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le mécanisme qui permet
d'établir la coordination avec les directions générales ou
les services.
M. TESSIER: C'est cela. Les services demeurent.
M. LEGER: Les services demeurent, mais est-ce que le personnel pour ces
deux directions générales qui gardent leur titre de directions
générales, est à peu près le même personnel
pour les deux cas?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je pense que nous allons retrouver les
directions générales aux postes du budget et, si je peux me
permettre de vous suggérer d'aller à l'article 1: Administration,
sous-article 1 : Traitements. Le
premier sujet de discussion est le sous-article 1 : Traitements,
salaires et allocations.
Administration
M. DEMERS: J'abonde dans le sens du président. Je souhaiterais
qu'on prenne l'organigramme et qu'on suive avec le budget. Au fur et à
mesure qu'un article passera, on se référera à
l'organigramme. L'organigramme est la base de tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article: Traitements, j'aimerais
savoir du ministre j'ai quelques petites questions à lui poser
rapidement, combien il a de personnes à son emploi à son
cabinet?
M. TESSIER: Est-ce que vous comptez les sténo dactylos?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Je parle des secrétaires dits
particuliers.
M. TESSIER: Bon! Trois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez un secrétaire
particulier...
M. TESSIER: J'ai un chef de cabinet...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un directeur de cabinet.
M. TESSIER: Un directeur de cabinet et deux...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... secrétaires. M. TESSIER: ...deux
secrétaires adjoints.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez un secrétaire de
presse?
M. TESSIER: Oui, c'est un des secrétaires adjoints.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est l'un des deux.
M. TESSIER: C'est cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez trois personnes. Dans votre
comté, combien avez-vous de personnes y compris les
secrétaires?
M. TESSIER: Deux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez deux personnes.
M. TESSIER: J'ai un secrétaire de comté et une
sténodactylo.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un secrétaire de comté et une
personne qui sert de sténodactylo.
M. LEGER: C'est inclus dans cela?
M. TESSIER: Non, non, ce n'est pas inclus dans cela. On a parlé
du cabinet, dans le comté, ce n'est pas le cabinet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je parle des personnes qui sont
immédiatement au service du ministre. Vous avez un chauffeur?
M. TESSIER: Oui. C'est le chauffeur de mon prédécesseur,
le Dr Lussier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais ça ne m'intéresse pas
de savoir qui il est.
M. TESSIER: Je l'ai gardé en place.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne m'intéresse pas de savoir qui
c'est.
M. TESSIER: Oui, mais, moi, ça m'intéresse de le dire.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah! Ah!
M. DEMERS: Cela n'enlève pas le mérite du chauffeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pose ces questions
simplement parce que je veux accuser le ministre formellement de
scandale...
M. TESSIER: Hein?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...parce qu'il a...
M. DEMERS: Le scandale des...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. M. le Président, que le
ministre ne s'énerve pas, il va falloir que je me porte à son
secours.
M. TESSIER: Je ne m'énerve pas du tout!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un scandale que d'avoir autant de
personnes que son prédécesseur en avait selon ce que disait l'an
passé le ministre de la Fonction publique et l'ami de M. Desrochers, le
ministre actuel des Finances, M. Garneau, il avait déclaré que
d'avoir trois personnes à son service au cabinet, que d'avoir deux
secrétaires dans le comté, d'avoir un chauffeur, c'était
un grand scandale. Je vois qu'on a maintenu le scandale. Je regrette que le
ministre n'ait pas plus de monde à son service parce que, vu
l'importance de son ministère, il doit à certains moments trouver
qu'il n'a pas assez de monde.
M. TESSIER : Ah oui ! J'en ai assez !
M. DEMERS: Vous en avez assez? M. TESSIER: J'en ai assez.
M. DEMERS: Ou ce sont eux qui en ont assez de vous?
DES VOIX: Ah! Ah! Ah! Ah!
M. TESSIER: II ne semble pas, car on s'entend très bien. J'ai un
excellent service, une excellente coopération.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que le sous-article 1 est
adopté?
M. DEMERS: Vous avez une augmentation de salaires, avec une diminution
de personnel. Est-ce que cela se pourrait? C'était 83 et 87 l'an
passé.
M. TESSIER: C'est lorsque cela a été imprimé, ou
lorsque cela a été préparé pour l'impression. Je
puis vous donner les derniers chiffres au 31 mai. Pour l'effectif
autorisé, c'est 93 et, en place, 92.
M. DEMERS: Le sous-article 1, adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté, le sous-article 2 :
Frais de déplacement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3: Honoraires et commissions.
M. LEGER: Une simple question. Dans le budget 70/71, il y avait
$204,000, et cette année, la totalité des $121,000 est pour la
recherche. Est-ce que cela voudrait dire que vous avez diminué la partie
consacrée à la recherche ou si c'était pour autre
chose?
M. TESSIER: Non, cela veut dire qu'on a affecté au complet ce
sous-article là à la recherche.
M. LEGER: Et les $83,000, qu'est-ce que c'est? Ce n'était pas de
la recherche?
M. DEMERS: C'était compris l'an passé dans les
$204,000.
M. TESSIER: L'an dernier nous avions un comité sur
l'évaluation, qui était présidé par M. Roger
Pomminville, sur lequel siégeait une quinzaine de membres, d'experts, et
également le comité sur la fiscalité municipale.
M. DEMERS: Ces deux rapports ont été
présentés.
M. TESSIER: Ces deux rapports ont été
présentés et ils font l'objet d'ailleurs de projets de loi.
Alors, c'est ça qui est disparu.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, adopté; le sous-article 4,
adopté; le sous-article 5, adopté; le sous-article 6,
adopté; le sous-article 7, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, je
voudrais savoir quelque chose au sous-article 7. Ce n'est pas pour embarasser
le ministre, mais il y avait $6,000 l'an passé. De ces $6,000, combien
ont été dépensés au 31 mars 1971?
M. TESSIER: Ils sont dépensés au complet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La comptabilisation était faite au 31
mars ou elle a été faite depuis.
M. TESSIER: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. DEMERS: On triple le montant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, le sous-article 7, adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 8.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ici, M. le Président, je
voudrais savoir si le ministre a une voiture, s'il a une limousine.
M. TESSIER: J'ai celle que le gouvernement précédent avait
achetée, avant les dernières élections.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous maintenez le scandale qu'ont
dénoncé M. Lesa-ge et M. Garneau.
M. DEMERS: Vous n'avez pas encore fait de ventes de
véhicules?
M. MARCHAND: Ils n'ont pas la même valeur.
M. TESSIER: II faudrait poser la question au ministre des Travaux
publics...
M. DEMERS: Mais, vous y étiez dans le temps.
M. TESSIER: ... de qui relève ceci. Vous demandez si on a fait
des ventes dernièrement. Alors, je vous dis: Posez votre question au
ministre des Travaux publics, de qui relève l'entretien des
véhicules.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui m'intéresse simplement, c'est de
savoir que vous avez limousine et chauffeur. Et, est-ce que, comme le ministre
des Affaires culturelles, votre chauffeur a une casquette?
M. TESSIER: II semble que oui. C'est la même casquette qui avait
été achetée par l'Union Nationale.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des cassettes dans vos voitures?
M. TESSIER: Pas dans la mienne. M. DEMERS: Pas de
téléphone?
M. TESSIER: Non plus. Ni cassettes, ni téléphone.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, où achetez-vous les voitures?
M. TESSIER: Nous n'achetons pas de voitures, nous nous servons des
mêmes voitures achetées par l'Union Nationale.
UNE VOIX: On savait acheter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez en trouver d'autres plus tard.
M. TESSIER: A ma connaissance, aucune nouvelle voiture n'a
été acheté par le présent gouvernement depuis un
an.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! Je vous demande pardon, M. le
Président, pour que tout soit clair.
M. TESSIER: Je parle des voitures pour les ministres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! pardon. Le ministre des Affaires
culturelles m'a dit qu'il avait acheté une voiture nouvelle, une
Chrysler verte.
M. TESSIER: C'est possible. C'était hors de ma connaissance.
Mais, aux Affaires municipales, non.
M. DEMERS: Le ministre du Travail m'a assuré qu'il s'était
acheté une petite Dauphine. D arrive là-dedans, c'est très
bien.
M. TESSIER: Qui?
M. DEMERS: Le ministre du Travail.
M. BOIS: Même le moraliste Lafontaine risquerait de marcher
à dos d'âne. En fait, à l'article 8, est-ce que c'est
subtantiel?
M. TESSIER: Le sous-article 8...
M. LEGER: Les $4,500 sont pour une voiture ou pour plusieurs?
M. TESSIER : C'est pour remplacer une voiture familiale qui sert
à la direction générale 'de la prévention des
incendies. Elle est de modèle Chevrolet 1966. Elle a actuellement
au-delà de 80,000 milles. Par conséquent, il faut de toute
évidence la remplacer. C'est pour cela. Le remplacement n'a pas encore
été fait, mais il se fera incessamment si les crédits du
budget sont adoptés.
M. LEGER: M. le Président, la question que je voulais poser
tantôt je la pensais d'une façon générale. C'est
pour cela que je la pose ici. La politique générale d'achat
futur, il semble que vous n'avez pas acheté dernièrement de
voitures, est-ce que ce serait d'acheter des voitures d'une compagnie, comme
Renault, laquelle est partiellement la propriété du
gouvernement?
M. TESSIER: M. le Président, ce n'est pas le ministère des
Affaires municipales qui s'occupe de l'achat des voitures, c'est le service des
achats. Alors, le député pourra poser sa question en temps et
lieu lorsque les crédits du service des achats...
M. LEGER: Votre ministère n'a pas le loisir de choisir ses
propres automobiles.
M. TESSIER: Nous donnons les spécifications. Nous disons que nous
voulons avoir une familiale pour remplacer telle autre voiture usagée au
point qu'il faut la remplacer. Le service des achats procède.
Maintenant, comment procède-t-il? Je l'ignore. Est-ce que la voiture qui
est actuellement une Chevrolet 1966 sera remplacée par une autre
Chevrolet ou par un autre modèle ou une autre marque...
M. DEMERS: Une Manic.
M. TESSIER : ...je ne sais pas du tout. Pour autant que cela
répond à nos spécifications...
M. LEGER: Est-ce que ce n'est pas une politique générale
d'acheter soit d'une compagnie dans laquelle le gouvernement a des
investissements, soit d'une compagnie qui fabrique directement au
Québec, comme General Motors.
M. DEMERS: La Manic, par exemple, à Granby.
M. LEGER: Mais n'est-ce pas un potentiel de pression pour obtenir de
General Motors ce que le ministre a essayé d'obtenir
dernièrement?
M. TESSIER: Nous n'allons pas nous-mêmes en soumissions. Nous ne
négocions pas avec les vendeurs d'automobiles. Nous plaçons tout
simplement une commande au service des achats.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, un
instant, je tiens à faire une précision ici. Le ministre ne me
parait pas
renseigné sur la procédure d'achat des voitures. Il
devrait interroger son collègue des Affaires culturelles qui nous a bien
expliqué que l'on avait maintenu la politique qui existait depuis des
années. Il y a appel d'offres et soumissions. On spécifie quel
genre de voiture on veut avoir et ensuite on demande à des
concessionnaires de présenter des soumissions. Une fois que l'on a
reçu ces soumissions, le ministre, enfin le service des achats, sur la
recommandation du ministre, accepte la voiture ou choisit la voiture plus
précisément. C'est ce que nous a expliqué la semaine
dernière le ministre des Affaires culturelles lorsqu'il a acheté
sa Chrysler. Vous ne faites pas cela vous autres?
M. TESSIER:Non.
M. DEMERS: II n'est pas matérialisé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Pinard a Drummondville. Vous n'avez pas
d'intérêt là-dedans.
M. TESSIER : Je ne me suis jamais occupé de cela. Cela ne
m'intéresse pas à part cela de savoir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'autres collègues s'en occupent
beaucoup plus.
M. TESSIER: ...que la familiale Chevrolet 1966 sera remplacée,
soit par une Ford, soit par une Pontiac, ou peu importe. Cela ne
m'intéresse pas du tout.
M. DEMERS: Détaché.
M. LEGER: Alors, vous ne croyez-pas, M. le ministre, que c'est une bonne
politique de concentrer ses achats à l'endroit où cela peut
rapporter au gouvernement.
M. TESSIER: Oui, parfaitement d'accord.
M. MARCHAND: M. le Président, je voudrais quand même dire
à ce sujet que ceux qui possèdent des agences au Québec,
General Motors, Chrysler ou Ford sont quand même des
Québécois qui font vivre un grand nombre de travailleurs
québécois. Ils ont le droit d'être encouragés parce
que eux aussi paient des taxes et de gros impôts aux gouvernements
provincial et fédéral. Alors, ces gens ont besoin de travailler
aussi. Si on leur coupe les vivres, ce sera nous qui aurons des gens sur le
bien-être social.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, adopté. Sous-article 9.
M. TESSIER: Dans le sous-article 8, je pensais qu'on soulèverait
qu'il y a eu une diminution sensible dans les coupures. Il y a eu une grosse
coupure de $15,000 à $4,500.
M. DEMERS: Vous avez l'air d'un gars qui a acheté du...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, de ces
$15,000 combien avait-on dépensé au 31 mars 1971?
M. TESSIER: Je vais vous le dire dans un instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tiens à le savoir.
M. TESSIER: L'an dernier ont été dépensés
$13,225.15 sur le total de $15,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quoi cela a-t-il été
affecté? A des choses certainement utiles puisqu'on avait prévu
un sous-article.
M. TESSIER: C'étaient deux Meteor pour la protection des
incendies et la troisième pour les commissions au ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tiens à dire ici qu'il n'y a donc
pas d'économie, comme le prétend le ministre, puisque l'an
passé on avait prévu un poste de $15,000 dont on a
dépensé $13,225 pour acheter lesdites voitures dont on vient de
parler. Cette année, évidemment comme elles sont neuves, on n'a
pas besoin de les remplacer. Donc, il n'y a pas d'économie. L'an
passé on a dû mettre le sous-article parce qu'il était
nécessaire de remplacer les véhicules, cette année on ne
le met pas, mais il reste qu'on va acheter une voiture, une Chevy, un
machin...
M. TESSIER: J'ai dit qu'il fallait remplacer une Chevrolet 1966 qui a
80,000 milles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand on a besoin de les remplacer on a un
sous-article au budget et quand on n'en a pas besoin on n'en met pas. Donc, il
n'y a pas d'économie. Tout simplement on a constaté qu'on n'avait
pas besoin cette année d'acheter des véhicules.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Donc, pas d'astériques et pas de
répétition...
M. TESSIER: On peut tout de même en rire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel endroit sont prévus les montants
pour les dépenses des voitures?
M. DEMERS: L'entretien?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'entretien, etc. Cela parait ordinairement au
même poste. Du moins à mon ministère...
M. TESSIER: Cela paraît au sous-article 6: Fournitures et
approvisionnements, $14,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et on a prévu combien pour les voitures
là-dedans?
M. DEMERS: Elles doivent rouler à l'huile. Cela doit rouler au
diesel, parce que ce n'est pas fort.
M. TESSIER: II y a deux familiales pour l'incendie, un fourgon, un
camion-pompe, $9,000 pour l'entretien de cela. Et une voiture
et deux familiales au ministère, $6,000, ce qui fait les
$14,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, les économies du ministre sont
fondues.
M. TESSIER: II n'y a pas d'économie là-dedans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme vous en aviez parlé tout à
l'heure au sous-article 8...
M. TESSIER: Il ne peut pas y avoir d'économie dans
l'entretien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... nous voulions vous le faire dire que c'est
normal...
M. DEMERS: Vous économisez parce que vous n'avez pas besoin
d'acheter. C'est exactement comme nous.
M. TESSIER: C'est ça. C'est exact. C'est comme dans le budget
familial.
M. DEMERS: C'est exactement comme chez nous.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 10, les loyers, de quoi
s'agit-il $35,800. Est-ce que ce sont des Xerox?
M. TESSIER: Ce sont des loyers de Xérox, il y en a quatre. Deux
grosses et une petite à Québec et une petite à
Montréal. C'est ce qui fait le loyer de $35,800.
M. DEMERS: Est-ce que c'est avec ça que vous avez imprimé
mon livre blanc?
M. TESSIER: Non, ça n'a pas été imprimé avec
une Xérox. Votre livre blanc, M. le député, n'a pas
été imprimé avec une Xérox. Et le mien non plus
d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le mien?
M. TESSIER: Le vôtre, je ne le sais pas, je l'ignore.
M. BOIS: Généralement, en parlant des loyers, M. le
ministre, à part les services de location de machinerie de bureau,
est-ce que, dans les loyers, vous en avez, par exemple, à votre charge
ou si ça relève directement du ministère des Travaux
publics? J'entends des locations, des baux d'édifices publics, par
exemple.
M. TESSIER: Vous voulez dire là où est situé par
exemple le ministère des Affaires municipales?
M. BOIS: Si vous avez des bureaux à l'extérieur.
M. TESSIER: Cela est payé par le ministère des Travaux
publics. Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 10. Adopté. Sous-article
11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est que ces services
contractuels, M. le Président? De quoi s'agit-il exactement? Combien
a-t-on dépensé, d'abord, l'an dernier des $67,000?
M. DEMERS: Ce sont des calculs qui sont faits par...
M. TESSIER: Cela comprend en grande partie la publicité et
l'information. Vous en avez pour $45,500.
M. DEMERS: Publicité et information.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par qui est-ce fait?
M. TESSIER: C'est fait par le ministère. M. DEMERS: Par
l'office...
M. TESSIER: Vous voulez dire par la compagnie...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, là il s'agit de services
contractuels.
M. DEMERS: Vous donnez ça à contrat?
M. TESSIER: Oui, il y a des appels d'offres et les impressions...
M. DEMERS: Est-ce que cela appelle fort ou si ça n'appelle pas
fort?
UNE VOIX: Cela dépend du "call". M. TESSIER: Cela varie, c'est
ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les publications que vous avez
publiées l'an passé et qui ont exigé un débours de
$67,000?
M. TESSIER: II y a d'abord les statistiques sur l'incendie. Il y a le
rapport annuel du ministère des Affaires municipales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où a été imprimé
le rapport annuel?
M. TESSIER: Je ne peux pas vous le dire pour l'instant, je ne le sais
pas.
M. DEMERS: II dit que ça l'intéresserait l'an
prochain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On sait que c'est maintenant l'éditeur
officiel du Québec qui s'occupe de cela, mais c'est très souvent
donné à contrat. J'aimerais savoir du ministre s'il ne
peut pas me le dire ce soir j'aimerais qu'il me le dise demain qui a
imprimé le rapport du ministère.
M. DEMERS: Et avec quelle compagnie y a-t-il eu un contrat pour faire de
la publicité?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... quand j'étais ministre, le rapport
du ministère était imprimé là. Après
soumissions.
M. CARON: Je ferais pareil, moi.
M. TESSIER: On me dit que le rapport annuel a été
imprimé chez Bellavance Inc., à Rimouski.
M. DEMERS: On vient juste de le lui dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a négocié le...
M. DEMERS: Encore un peu, si on ne vous l'avait pas demandé, vous
ne l'auriez pas su.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a négocié...
M. LEGER: Vous ne sembliez pas le savoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le contrat?
M. TESSIER: Des fonctionnaires, ce n'est sûrement pas moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Je tiens à avoir un
renseignement précis du ministre. On sait que le rapport officiel d'un
ministère est sous la responsabilité du ministre qui
s'abouche...
M. TESSIER: ... qui a apparemment le privilège du choix de
l'imprimeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Le ministre va me laisser
poursuivre.
M. DEMERS: II doit faire un appel d'offres avant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au moment où on décide de faire
imprimer le rapport, le ministre a la liberté de choisir un imprimeur,
dis-je. Est-ce que le ministre a procédé par appel d'offres? Et
quels sont les imprimeurs qui ont été pressentis?
M. TESSIER: C'est le directeur de l'information qui a personnellement
négocié avec l'imprimeur en question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et est-ce qu'il a négocié avec
d'autres imprimeurs, est-ce qu'on a...?
M. TESSIER: Je ne pourrais le dire, je ne sais pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous devez le dire.
M. TESSIER: Je ne sais pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous allons retenir le sous-article, M.
le Président, parce que je tiens à savoir cela. Je tiens à
savoir exactement de quelle façon cela s'est fait puisque...
M. TESSIER: Le directeur de l'information a négocié avec
l'imprimeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais il s'agit de savoir s'il a
négocié aussi avec d'autres. Ordinairement, on exige trois
soumissions.
M. TESSIER: On me dit que non, il n'a pas négocié avec
d'autres.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): II n'a pas négocié avec
d'autres.
M. TESSIER: Non.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous n'avez pas procédé
selon la procédure qui est indiquée, à la fois par le
directeur du service des achats et par l'éditeur officiel du
Québec.
M. TESSIER: Je ne connais pas personnellement cette
procédure...
M. DEMERS: Non, vous êtes chanceux.
M. TESSIER: Non, pas du tout, mais on me dit que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le Conseil du trésor ne vous a pas
demandé de raisons lorsque vous avez présenté le nom de
cet imprimeur?
M. TESSIER: Apparemment pas. Parce qu'il semble que, lorsque
l'impression du rapport annuel d'un ministère doit se faire, il y a
négociation avec un imprimeur, et c'est le directeur de l'information
qui a fait cette négociation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui est directeur de l'information chez
vous?
M. TESSIER: M. Roch Lessard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il a négocié
lui-même avec l'imprimeur de Rimouski, et le Conseil du trésor a
approuvé cela, encore qu'il n'y ait pas eu appel d'offres?
M. TESSIER: II semble bien.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est assez étrange.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir le montant du contrat qui a
été négocié avec Bellavance?
M. TESSIER: $10,000.
M. DEMERS: $10,000. Combien avait coûté, l'année
d'avant le rapport des Affaires municipales? Vous n'avez pas cela? On pourrait
faire un parallèle à savoir si le ministre a encore
ménagé là.
M. TESSIER: On pourra vous donner cette information...
M. DEMERS: Parce qu'il a ménagé tantôt en n'achetant
pas d'automobiles...
M. TESSIER: On pourra vous donner cette information demain matin.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bon, nous retenons le poste.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12.
M. LEGER: M. le Président, au sous-article 12, vous avez...
M. TESSIER: On me dit que, tout à fait par hasard, l'année
précédente l'imprimeur était de Repentigny.
M. LEGER: C'est un commencement de rumeur, M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. TESSIER: Demain, je pourrai vous donner le montant du contrat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de
savoir si c'est dans le comté de X ou de Y. Ce qui m'intéresse,
c'est de savoir la procédure que le ministre a suivie.
M. TESSIER: Je vous l'ai bien expliquée, c'est que le directeur
de l'information a négocié directement avec cet imprimeur.
M. DEMERS: II a regardé les précédents, il a pris
l'annuaire téléphonique, il a regardé le nom des
imprimeurs qu'il y avait à Rimouski, leur a écrit et leur a dit:
Fais-moi ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II a dit: Fais moi ça et fais-moi
ça aussi bien que les "posters" de ma campagne électorale.
M. TESSIER: C'est ça. Cet imprimeur ne l'a jamais fait.
M. DEMERS: Le "poster"?
M. TESSIER: Non, pas pour ma campagne électorale...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Heureusement.
M. DEMERS: II va en faire le prochain coup.
M. TESSIER: Je ne sais s'il en a fait pour d'autres, mais il n'en a pas
fait pour moi.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TESSIER: II y a une bonne raison pour ne pas en avoir fait, c'est
que...
M. MARCHAND: L'autre de Repentigny en a fait, lui; je le connais,
moi.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que je peux vous suggérer
gentiment d'en venir au sous-article 12?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela nous détend.
M. LEGER: J'ai tenté de questionner le ministre au sujet du
sous-article 12. E me disait tantôt qu'il avait un budget de $18,000,
pour la recherche; il reste donc $22,000 au niveau des subventions. En quoi
consiste le reste du montant des subventions?
M. TESSIER: Au sous-article 12, il y a la différence entre
$18,000 et $40,000...
M. LEGER: Cela fait $22,000.
M. TESSIER: Alors, vous voulez savoir à qui...
M. LEGER: En gros, c'est quoi?
M. TESSIER: Ce sont les subventions qui ont été
payées à l'Association des estimateurs municipaux, à
l'Association des gérants municipaux, à l'Association
québécoise des techniques de l'eau, au comité
intergouvernemental de recherche urbaine et régionale, à la
Corporation des secrétaires municipaux du Québec, à
l'Ecole polytechnique, à l'Institut des officiers municipaux...
M. LEGER: Est-ce que je peux interrompre le ministre? Ce ne sont pas
tellement les noms, je veux savoir dans quel but ces subventions ont
été données?
M. TESSIER: Ce sont des subventions qui sont données à
différents organismes s'occupant d'affaires municipales. Vous avez dans
la nomenclature l'Union des conseils de comté et l'Union des
municipalités.
M. LEGER: Ce que je veux dire, pour quelles raisons a-t-on donné
une subvention?
M. TESSIER: C'est pour aider ces organismes qui rendent des services au
ministère des Affaires municipales par des études qu'ils font,
par des recherches également...
UNE VOIX: Des banquets!
M. TESSIER: ... par des mémoires présentés. C'est
une coutume, je crois, qui remonte à une très longue date.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A des temps immémoriaux.
M. TESSIER: Oui, assurément.
M. LEGER: Ce sont des encouragements.
M. DEMERS: Les bonnes oeuvres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans ce budget, combien d'argent a
été affecté à ce document qui comportait les signes
des applaudissements? Est-ce que ç'a passé là-dedans?
M. TESSIER: Non. M. le Président. Je répète encore
parce que le député de Chicoutimi je ne sais pas si c'est
volontairement ou non ne semble pas vouloir comprendre et surtout
retenir ce que l'on dit. Dans ,1e cas du texte en question de ce discours
auquel il fait allusion...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne croyais pas tant demander.
M. TESSIER: ... assez régulièrement, ni de près ni
de loin, ni le ministère, ni le gouvernement, ni moi-même y avons
été reliés d'aucune manière tant du point de vue
technique que du point de vue du coût. Je l'ai reçu comme tout le
monde et en même temps que tout le monde, j'ai su que c'était le
CRD qui avait à cette occasion une machine à enregistrer et qui a
enregistré le discours, l'a fait dactylographier à son propre
bureau et qui en a ensuite distribué des copies. J'en ai reçu une
de ces copies et je vous avouerai bien franchement que, lorsque la question m'a
été posée en Chambre d'en distribuer des copies, je l'ai
fait photocopier sans même le lire.
J'ai appris en même temps que le député de
Chicoutimi qu'il y avait des "astériques". Heureusement que le
député de Chicoutimi a soulevé la question parce que je ne
m'en serais jamais aperçu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des Astérix...
M. DEMERS: C'est exactement comme votre nom propre.
M. TESSIER: Cela n'a aucune relation avec le ministère ou le
ministre des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, ça m'intéressait parce
qu'on m'a dit que l'original était rendu aux archives du
théâtre...
M. DEMERS: Du Grand Théâtre.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté?
M. DEMERS: A la place de l'autre.
M. LE PRESIDENT: Oui. Sous-article 29: Autre dépenses,
$10,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le coussin du ministre cela au
cas...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 33...
M. TESSIER: C'est une réserve évidemment.
M. LEGER: Quelques explications, M. le ministre, sur les
imputations.
M. DEMERS: Sur les autres dépenses? M. LEGER: Sur les
imputations.
M. TESSIER: Ce montant de $50,000 provient de l'OPDQ...
M. DEMERS: Vous diminuez de $30,000?
M. TESSIER: ... par l'entremise de l'ODEQ. Il y a un montant au budget
de l'OPDQ de $50,000 qui nous est imputé...
M. DEMERS: Au lieu de $80,000?
M. TESSIER: L'explication, c'est que le ministère des Affaires
municipales comme d'ailleurs plusieurs autres ministères, la
plupart des ministères, devrais-je dire a un bureau à
Rimouski. Le gouvernement fédéral, d'après l'entente
Canada-Québec, a consenti à défrayer une partie du salaire
de ces employés du ministère des Affaires municipales. Nous avons
à Rimouski, entre autres, un coordonnateur, nous avons des urbanistes,
nous avons des...
M. LEGER: Recherchistes.
M. TESSIER: ... des recherchistes.
M. DEMERS: Vous en aviez des recherchis-tes-là?
M. TESSIER: Oui, oui. Nous en avons même trop.
M. LEGER: Je suis convaincu que vous devez en avoir trop.
M. DEMERS: Oui, c'est garanti.
M. TESSIER: II y a 75 p.c. payables par le gouvernement
fédéral et 25 p.c...
M. DEMERS: Est-ce qu'ils trouvent quelque chose?
M. TESSIER: ... par le gouvernement provincial. C'est une manière
d'aller récupérer de l'argent du fédéral pour payer
les salaires des employés du gouvernement du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une petite compensation !
M. TESSIER: Mais tout de même, elle est là, elle est
là la compensation.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un autre sous-article au budget pour parler
du CRD?
M. TESSIER: Non, c'est dans le budget de l'ODPQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est là que étudierons vos
relations avec les gens du CRD.
M. TESSIER: C'est exact!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Direction générale de la
planification, sous-article 1 : Traitements, salaires et allocations.
Direction générale de la
planification
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je
sais,évidemment d'office je ne sais rien je voudrais savoir du
ministre quelle est sa conception de la planification au ministère des
Affaires municipales. Quelles sont les fonctions qu'il a attribuées
à la direction générale de la planification pour
l'exercice financier qui vient de commencer, enfin qui est commencé
depuis déjà quelques mois maintenant? Est-ce que le
ministère ou le ministre a donné, a tracé une ligne, a
préparé un échéancier de travail au service de la
planification en vue des politiques à mettre en oeuvre au cours de
l'exercice financier actuel?
M. TESSIER: M. le Président, comme vous le constatez, il y a
à ce poste une augmentation substantielle pour les traitements et
salaires à la direction générale de la planification.
Comme je l'ai expliqué cet après-midi, la planification, qui
comprendra également l'urbanisme, va prendre une expansion assez
considérable. Il y a lieu d'engager du personnel additionnel et cette
direction verra, bien entendu, à l'application de la nouvelle loi qui
sera présentée, la Loi de la planification et de l'urbanisme.
M. DEMERS: Mais je comprends difficilement votre augmentation de
personnel lorsqu'on considère que vous aviez 26 personnes et que vous
réduisez ça à 24. Cela va progresser drôlement
à moins que mes chiffres ne soient pas bons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y avait des effectifs
autorisés...
M. TESSIER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien?
M. TESSIER: Nous avons des effectifs autorisés de 21, c'est parce
qu'il y a...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En plus des 24?
M. TESSIER: II y a actuellement 17 personnes qui sont en place, mais il
y a un transfert...
M. DEMERS: Les gens du bien-être social.
M. TESSIER: Non, voici: il y a un transfert à l'urbanisme.
M. DEMERS: D'où viennent ces gens?
M. TESSIER: II y a un transfert de 13 postes qui vont à
l'urbanisme.
M. DEMERS: Ils partent de chez vous pour aller à l'urbanisme, ou
bien s'ils reviennent du bureau du bien-être social?
M. TESSIER: Comment, le bureau du bien-être social?
M. DEMERS: Vous avez parlé des fonctionnaires du service
social.
M. TESSIER: C'est pour la protection de l'environnement. Cela n'a pas de
rapport avec ça.
M. DEMERS: Je pensais que vous en aviez dans le groupe des 200.
M. TESSIER: Non, non. Cela va à l'environnement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais que le ministre me dise exactement,
il n'a pas encore répondu à ma première question...
M. TESSIER: Je vais y répondre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, qu'est-ce que veut dire le 24 et
qu'est-ce que c'est que le 21 dont a parlé le ministre?
M. TESSIER: Alors, c'est parce que cette année, on a
divisé. Si vous référez au poste 7: direction
générale de l'urbanisme, vous en avez treize. On a divisé
en deux la planification et l'urbanisme.
M. DEMERS: Si on regarde à service de l'urbanisme, il y en avait
douze, on voit qu'il y en aura treize, et il y en avait trois dans les
traitements et salaires, et il en restera trois.
M. TESSIER: Un instant, je vais vous dire cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On les a perdus dans la nature !
M. DEMERS: Vous ne les comptez pas tous les soirs?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela prend des recherchistes pour les
trouver!
M. DEMERS: S'il y avait de la recherche, à
votre ministère, comme le veut le député de
Lafontaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y en aurait pour les rechercher tous les
soirs!
M. DEMERS: Ils vous trouveraient cela. M. TESSIER: Continuez à
vous amuser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministère des Affaires municipales,
c'est agréable.
M. DEMERS: Surtout des bons députés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas bon à tous égards,
mais c'est amusant.
M. TESSIER: II y en a treize. C'est ce que je voulais vérifier. 0
yena treize au service de l'urbanisme.
M. DEMERS: Il y en avait douze. Cela ne simplifie pas notre
problème.
Je pense que notre ministre serait mieux d'aller se coucher, se
reposer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est dix heures, M. le Président, on
va donner au ministre la nuit pour réconcilier ces chiffres.
M. TESSIER: Je peux vous dire cela avant.
M. DEMERS: C'est entendu. Plus vous nous expliquez cela, plus c'est
clair.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous suspendons les travaux de la commission
et les reprendrons demain matin à 10 h 30.
(Fin de la séance: 22 h)
Séance du mardi 8 juin 1971
(Dix heures trente-sept minutes)
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
S'il faut faire la prière, je prie le Seigneur de vous inspirer
de façon que le voeu du député de Saint-Maurice soit
exaucé et que nous ayons terminé à six heures. Je crois
que le ministre des Affaires municipales a des commentaires à faire.
M. DEMERS: Veuillez les faire. L'esprit est prompt, la chair est
faible.
M. TESSIER: Je voudrais faire une certaine rectification sur un point
soulevé hier soir par notre bon ami le député de
Chicoutimi lorsqu'il m'a posé la question sur les fonctionnaires qui
composaient mon cabinet. Je lui ai donné
l'énumération...
M. DEMERS: Vous en avez trouvé d'autres cette nuit?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Votre recherchiste en a trouvé
d'autres?
M. TESSIER: Non, cela n'a pas changé durant la nuit. Cela demeure
à trois. Le salaire des trois que j'ai nommés hier, Claude Morin,
qui est directeur de mon cabinet, Jean Lemieux et Clarence White, totalise
$42,000.
Mon prédécesseur puisque c'est là-dessus
qu'on a soulevé la question, en disant qu'on avait crié au
scandale à l'effet qu'il y avait trop de monde dans le gouvernement
précédent avait à son cabinet sept
secrétaires qui totalisaient un salaire de $98,600. En plus, deux autres
secrétaires adjoints étaient payés par le cabinet et
travaillaient à l'extérieur et leur salaire totalisait
$30,000.
De plus, on m'a demandé hier combien il y avait de personnes dans
mon bureau de comté. A cela j'ai répondu que j'avais un
secrétaire et une sténodactylo, dont les salaires combinés
totalisent $15,000. Mon prédécesseur, d'autre part, avait
à Repentigny quatre personnes, deux secrétaires, dont sa soeur,
Mlle Claire Lussier, dont le salaire totalisait $29,600.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme M. Pinard à son bureau de
Drummondville. Il en a quatre, c'est lui-même qui me l'a dit.
M. TESSIER: Cela le regarde. Nous sommes en train de discuter non pas
les crédits du ministère de la Voirie ni des Travaux publics,
mais ceux des Affaires municipales.
M. DEMERS: Nous n'avons pas demandé le salaire que vous payez
à votre personnel, nous vous avons demandé combien de personnes
vous aviez à votre emploi. Vous nous en donnez
plus qu'on ne vous en demande. Nous allons vous poser d'autres questions
tantôt.
M. TESSIER: D'accord! Mais je pense que tout de même cela vaut la
peine de faire cette mise au point.
M. DEMERS: Je comprends. Cela ne vous fait pas tort. C'est encore une
économie que vous avez faite.
M. TESSIER: Oui, une économie très substantielle.
M. DEMERS: Comme dans l'achat des voitures.
M. TESSIER: Ah non! C'est réel là, bien réel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me réserve de revenir sur ce que
vous venez de dire..
M. TESSIER: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... pour vous prouver que ce que vous venez
d'affirmer n'est pas exact: les fonctionnaires dont se servait M. Lussier
n'étaient pas du tout affectés à son cabinet directement.
C'étaient des gens qui étaient détachés de
différents services et qui représentaient auprès du
cabinet certaines régies qui dépendent du ministère des
Affaires municipales et je le tiens de source très précise. Ce
sont des gens qui étaient détachés de divers
ministères. Alors, le ministre...
M. TESSIER: Neuf étaient directement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que c'étaient dix...
M. TESSIER: ...Sept étaient directement attachés au
cabinet et neuf en tout étaient payés à même
l'article budgétaire des dépenses du cabinet du ministre.
M. DEMERS: Mais c'est assez fort tout de même. Il avait moins
d'argent que vous et il y avait plus de monde qui travaillait pour lui. C'est
ce que je ne comprends pas.
M. TESSIER: Pourquoi? Il devait certainement y en avoir à ne rien
faire.
M. DEMERS: Non, il avait moins d'argent que vous et il y avait plus de
monde qui travaillait. Les gens étaient moins payés.
M. TESSIER: Bien, j'ai les salaires là et ils n'étaient
certainement pas moins payés.
M. DEMERS: Vous l'avez dans vos...
M. TESSIER: C'est-à-dire qu'il y a eu une réduction tout
simplement dans le personnel du cabinet et du bureau de comté. Et
voilà.
M. DEMERS: Nous avions posé une autre question à
l'honorable ministre au sujet des impressions du rapport du ministère
dans son comté, à savoir si cela avait été fait par
voie de demande d'offres.
M. TESSIER: Oui, j'ai répondu à cela.
M. DEMERS: Est-ce qu'on avait répondu...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avions repris là-dessus...
M. TESSIER: J'ai dit que non, que c'était une coutume, à
ce qu'on me dit, qui a toujours existé, que quant au rapport annuel d'un
ministère d'ailleurs mon collègue le député
de Chicoutimi, je présume que, lorsqu'il était ministre des
Affaires culturelles était parfaitement au courant apparemment
c'est le ministre qui désigne l'imprimeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Après appel d'offres. Après
approbation du Conseil du trésor, du service des achats et de
l'éditeur officiel.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez un parallèle entre le montant
versé dans le temps de votre prédécesseur et votre
époque?
M. TESSIER: Malheureusement non. M. DEMERS: J'avais demandé
ça hier.
M. TESSIER: Oui, on a essayé depuis ce matin...
M. DEMERS: Vous avez plus de difficulté à trouver
ça que les autres chiffres. Vos recher-chistes ne sont pas si bons que
ça...
M. TESSIER: Non, c'est que la personne qui est en charge de ça
est à l'Environnement, je crois.
M. DEMERS: Je comprends!
M. TESSIER: Alors je vous donnerai l'information assez rapidement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me permets de vous dire, M. le ministre,
que toutes les personnes qui ont préparé le service
d'environnement et tout ça ont dû travailler immédiatement
auprès du ministre, ce qui, aux termes des règlements et de la
Loi de la Fonction publique, n'en faisait pas des secrétaires de cabinet
au même titre que ceux que vous avez actuellement, puisque le Dr Lussier
avait exactement le même personnel...
M. TESSIER: Ah non!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... plus certaines gens détachés
pour des fonctions spécifiques.
M. TESSIER: C'est inexact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre aura à nous le prouver,
nous l'interrogerons en Chambre.
M. TESSIER : Je peux vous donner les noms. Je suis d'ailleurs assez bien
placé pour le savoir parce que, justement, un de ceux-là fait
encore partie de mon cabinet. Il connaît tout de même ceux qui
travaillaient avec lui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais il aurait dû vous informer sur
les fonctions...
M. TESSIER: Je peux vous donner les fonctions de chacune de ces
personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A tout événement, vous en donnez
plus que le client en demande, et ça ne change rien aux observations que
nous avons faites hier, à savoir que vous maintenez le scandale...
M. TESSIER: Bien au contraire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avez-vous besoin d'un chauffeur, d'une
secrétaire, etc?
M. TESSIER: C'est absolument faux, M. le Président, nous avons
fait les réductions qui s'imposaient.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour un ministre, c'est scandaleux.
M. DEMERS: Oui, nous avions retenu à la direction
générale quelques petites questions sur le nombre de postes aux
sous-articles, 24, 26. Vous aviez fait un calcul 13, 17. Plus vous nous donniez
d'explications, moins on comprenait. Sans doute étions-nous
fatigués.
M. TESSIER: Peut-être que tout le monde l'était.
M. DEMERS: On ne peut pas mettre ça sur la lucidité des
informations que vous nous avez données.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le ministre qui l'était.
M. LEGER: Le ministre peut-il nous expliquer pendant qu'il cherche ces
détails, quelle est la définition des effectifs
autorisés.
M. TESSIER: Je ne recherche rien, j'ai simplement...
M. LEGER: Non, mais vous pouvez chercher la réponse que je vous
demande, la définition d'effectifs autorisés comparativement aux
chiffres de...
M. TESSIER: Les effectifs autorisés à la direction
générale de la planification sont de 21 personnes et il y en a 20
en place. Maintenant et c'est là-dessus que j'ai
recommencé hier soir à donner les explications, lorsque nous
avons ajourné..
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Que signifie le chiffre 24 qui apparaît
là? Est-ce que c'est 21 plus 24 ou 21 employés autorisés
dont 20 en poste?
M. TESSIER: Le chiffre 24 est une erreur. M. DEMERS: II faut le
remplacer par quoi? M. TESSIER: II faut le remplacer par 20.
M. DEMERS: Comme ça, il y aurait une diminution de 6 et une
augmentation de salaire de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, voici...
M. TESSIER: C'est ça qu'il faut comprendre.
M. DEMERS: Cela, c'est votre problème, plus vous divisez le
personnel plus vous...
M. TESSIER: Laissez-moi vous donner des explications. C'est là
que c'est un peu compliqué...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est là qu'on va retrouver les postes
du Dr Lussier.
M. TESSIER : Non, pas du tout.
M. DEMERS: Pour moi, vous aviez couverts.
M. TESSIER: C'est que le ministère des Affaires municipales M. le
Président, à son bureau de Rimouski, pour l'est du Québec,
a cinq employés.
Lorsque le budget a été préparé, à ce
moment-là, il était question de rapatrier ces cinq
employés de Rimouski, c'est-à-dire de les mettre au budget des
Affaires municipales. Actuellement, ces employés sont payés par
l'ODEQ. H y a avantage, évidemment, à ce que leurs salaires
continuent d'être payés par l'ODEQ. A ce moment-là, il y a
une contribution de 75 p.c. du gouvernement fédéral sur le
salaire de ces cinq employés.
Or, lorsque nous avons indiqué ici $235,100, cela comprenait le
salaire de ces cinq employés.
M. DEMERS: Payés par l'ODEQ.
M. TESSIER: Oui. Ce qui faisait qu'à ce
moment-là au 31 mars, je crois ou plutôt au 28
février il y avait 24 employés en place, 19 à
Québec et cinq à Rimouski. Par la suite, il a été
décidé de maintenir au budget de l'ODEQ les cinq employés
de Rimouski. Il y a donc là un montant de $50,000 affecté au
salaire des employés de Rimouski qu'il faudra déduire des
$235,100.
M. LEGER: C'est $50,000 de...
M. TESSIER: Alors, ce poste budgétaire en réalité
est de $185,000.
M. LEGER: Ce ne sont pas les $50,000 du sous-article 33, "imputations,"
que vous aviez dit hier?
M. DEMERS: II n'y avait pas de la recherche dans ce que vous nous avez
donné hier à ce sujet?
M. TESSIER: Un instant, les $50,000 de...
M. LEGER: Au sous-article 33, vous avez dit $50,000, fournitures de
l'ODEQ.
M. TESSIER: Non.
M. LEGER: Vous avez dit l'OPDQ excusez.
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: II y a de la recherche dans ce sous-article.
M. LEGER: Dans les $235,000 vous aviez $235,000 de recherche.
M. TESSIER: Oui, mais il y a un autre... c'est une seconde imputation de
$50,000 qui doitaller au poste budgétaire 1, article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait pas mal d"'imputasseries".
M. LEGER: Alors, ces $50,000 n'apparaissent nulle part?
M. TESSIER: Non, ils n'apparaissent pas.
M. DEMERS: Plus ça va, moins je comprends.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi aussi.
M. TESSIER: Alors, je vous ai dit que c'était assez
compliqué.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez me dire si les gens de Rimouski qui
travaillent pour l'ODEQ sont-là depuis plusieurs années?
M. TESSIER: Ce ne sont pas toujours les mêmes. Il y en a qui sont
là depuis plusieurs années. C'est exact.
M. DEMERS: Depuis quand le bureau est-il ouvert?
M. TESSIER: Depuis 1968, je pense, 1967 ou 1968 lors de la formation de
l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a eu combien de transferts, de mutations
cette nuit?
M. TESSIER: Ah! Ah! Ah! Il n'y a eu aucun transfert. Les cinq
employés sont en place. Il y en a déjà eu plus que cela
d'ailleurs. Je pense qu'il y en a déjà eu jusqu'à 8.
M. DEMERS: Ils sont payés en totalité par le
fédéral?
M. TESSIER: Non, pas en totalité. Ils sont payés à
même le budget de l'ODEQ, c'est-à-dire à raison de 75 p.c.
par le fédéral et 25 p.c. par le provincial.
M. LEGER: Pourriez-vous m'expliquer la différence qu'il y a ? Le
ministre dit qu'il y a 5 employés à Rimouski, 19 à
Québec, ce qui fait 24. Mais il nous dit que c'est le chiffre 20 qui
devrait aller là, en place.
M. TESSIER: En place, 20 oui. Les cinq employés de Rimouski ne
paraissent pas là.
M. LEGER: Cela fait 19 d'abord. M. TESSIER: Non, cela ferait 25.
M. LEGER: Oui, cela ferait 25 avec un de plus.
M. TESSIER: Cela ferait 25. Il y en a 20 en place, pour le montant de
$185,000. A cela, il y a lieu d'en ajouter 5 autres qui sont à Rimouski,
mais qui sont payés par le budget de l'ODEQ, c'est-à-dire de
l'OPDQ, si vous voulez.
M. LEGER: D'accord. Mais tantôt, j'ai posé une question
à savoir comment vous définissez l'effectif autorisé.
Autorisé par qui? Par le ministère...
M. TESSIER: Autorisé par la Commission de la fonction
publique.
M. LEGER: Vous avez le droit d'en ajouter un au cours de l'année,
mais pas plus qu'un.
M. TESSIER: Non, à moins d'avoir une nouvelle autorisation.
Evidemment, si cela se justifie. Et il y a aussi le ministère des
Finances qui a son mot à dire, le Conseil de la trésorerie...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est la Fonction publique qui
autorise ou la DGRT?
M. TESSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est la direction
générale des effectifs qui autorise ou la Fonction publique qui
autorise les postes?
M. TESSIER: II faut passer par la Ponction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais ce n'est pas la direction
générale des effectifs qui autorise?
M. TESSIER: Oui, aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon! C'est une nuance importante.
M. DEMERS: Les $185,000, M. le Président, est-ce qu'on peut
savoir comment ils seront dépensés? A quoi serviront-ils ces
$185,000?
M. TESSIER: A payer les traitements des... M. DEMERS: Oui, je comprends
mais...
M. TESSIER: ... 21 fonctionnaires autorisés à ce
poste.
M. DEMERS: C'est 21 maintenant?
M. TESSIER: C'est 21 autorisés. Il y en a actuellement 20 en
place, c'est-à-dire qu'il y a une vacance à combler.
M. LEGER: Hier, vous avez dit que le total des $235,000 au complet
était affecté à la recherche et maintenant, vous me dites
qu'il y a $50,000 qui proviennent de l'ODEQ pour payer les employés de
Rimouski. Cela veut dire qu'il y a $185,000 total...
M. TESSIER : Cela ne change rien parce que les $50,000 qui sont payables
par le budget de l'ODEQ sont pour de la recherche. Alors, prenez-les dans l'un
dans l'autre, cela ne change rien dans le total que je vous ai donné
pour la recherche.
M. LEDUC: Le sous-article 1, adopté; le sous-article 2,
adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. DEMERS: II n'y a pas
d'économie.
M. LE PRESIDENT: Poste 2, article 1, sous-article 1.
Direction générale de l'administration
municipale
Administration
M. DEMERS: Un instant, que je regarde mon organigramme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les devoirs d'écoliers qu'on nous a
retranscrits!
M. DEMERS: C'est ça. Vous avez une augmentation et une diminution
de postes, du nombre de personnes. Sont-elles passées par Rimouski,
elles aussi?
M. TESSIER: Dans la direction générale, il y a quatre
postes autorisés.
M. DEMERS : II y en avait trois, et il n'y en a que deux seulement.
M. TESSIER: II y en a deux en place. Il y a deux vacances à
combler, là.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez l'intention de les combler?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que ce sont des vacances récentes? Des vacances
de congé de maladie ou quoi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce sont des vacances-tablettes, des
vacances récentes ou des vacances de congés de maladie?
M. TESSIER: Alors, c'est un fonctionnaire, M. Lamothe...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Wellie?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Le ranch!
M. TESSIER: Pas Wellie. M. Lamothe, qui est passé à la
direction de la protection contre l'incendie, avec sa secrétaire, qui
l'a suivi. Cela fait environ un an.
M. DEMERS: C'est bon qu'elle le suive.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne faut pas séparer ce que Dieu a
uni.
UNE VOIX: C'est méchant!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comment, c'est méchant! Lisez la
Bible.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 1, adopté.
M. LEGER: Un instant. J'ai déjà posé la question
l'année dernière, le ministre a sûrement eu le temps d'y
penser concernant les municipalités au niveau des endettements
anormaux. Je parle de la ville d'Anjou, en exemple, où, à cause
d'une administration mal orientée et malsaine, on a eu des
déficits d'opération accumulés qui amènent une
dette de $7 ou $8
millions, si je me souviens bien, ce qui fait que les revenus actuels
sont insuffisants et ce qui porte la portion de remboursements de dettes...
M. DEMERS: Est-ce que l'affaire de ville d'Anjou est encore sub
judice?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Vous voulez dire les personnes, pas le problème que les
citoyens ont à subir.
M. DEMERS: Quand on parle de ville d'Anjou, on doit les relier l'un
à l'autre, je pense...
M. TESSIER: Le tout est devant les tribunaux.
M. LEGER: Je m'excuse, mais c'est quand même...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II soulève un point d'ordre
général.
M. LEGER: ... un cas qui peut se soulever partout ailleurs dans la
province et je veux savoir ce que le ministère peut faire pour aider les
contribuables qui, quand même, avaient droit à la surveillance du
ministère. Quel que soit le gouvernement au pouvoir depuis plusieurs
années, il avait le devoir de surveiller l'administration. D y a eu des
demandes d'enquête qui avaient été faites auparavant et,
quand ça s'est fait tout à coup, il était tellement tard
que les résultats font que les citoyens ont un des plus hauts taux de
taxe municipale de la province.
Qu'est-ce que le ministère peut faire dans ces
circonstances-là?
M. TESSIER: J'ai répondu hier qu'il y a eu certainement un manque
de surveillance sur les emprunts municipaux et qu'actuellement la Commission
municipale est beaucoup plus sévère dans l'examen des
règlements d'emprunt, et va refuser à l'occasion des
règlements d'emprunt si de tels règlements peuvent avoir pour
effet d'augmenter la taxe à un taux anormal.
M. LEGER: Quel est d'après le ministre la normalité d'un
taux pour une municipalité en général?
M. TESSIER: D n'y en a pas, cela dépend de la capacité de
payer du contribuable. C'est un des critères qui est examiné.
M. DEMERS: Le pourcentage d'endettement.
M. LEGER: Cela varie entre 22 p.c. et 28 p.c.
M. DEMERS: On pourrait nous dire qu'on a déjà tenu compte
d'un 16 p.c. ou d'un 20 p.c.
M. TESSIER: Le pourcentage d'endettement normalement ne devrait pas
dépasser environ 35 p.c. le service de la dette sur le budget.
M. DEMERS: Pour autoriser à un règlement d'emprunt?
M. LEGER: Vous ne trouvez pas ça fort?
M. TESSIER: Pas nécessairement. On me demande là quel est
le taux maximum tolerable. Cela ne doit pas dépasser 35 p.c.
M. LEGER: Le ministre parle pour l'avenir, mais pour les cas
présents, qu'est-ce qui peut être fait pour une
municipalité comme la ville d'Anjou et probablement d'autres qui vont
venir bientôt parce qu'il y a d'autres enquêtes qui s'en
viennent?
M. DEMERS: C'est un spécial.
M. TESSIER: Actuellement tout ce que je peux vous dire c'est qu'il n'y a
aucun montant de prévu au budget sous forme d'aide, de subventions
à des municipalités pour les aider à baisser leur
dette.
M. LEGER: Mais il n'y a pas eu d'exemples je n'ai pas de cas
précis à l'esprit, à moins que le ministre ne me le dise
mais il me semble que j'ai vu des endroits où on a fait des
prêts sans intérêt à des municipalités pour
justement les aider à ne pas payer uniquement de l'intérêt
sur des dettes.
M. DEMERS: Cela, c'était une théorie d'un parti
politique.
M. LEGER: Non, je ne parle pas de ça. J'ai lu ça
dernièrement et je ne me souviens pas où.
M. TESSIER: II n'y a jamais eu de prêts faits par le
ministère des Affaires municipales aux municipalités.
M. DEMERS: N'y aurait-il pas moyen, M. le ministre, en passant par le
président...
M. TESSIER: Il y a eu dans certains cas... M. DEMERS: Cela demande une
réponse.
M. TESSIER: II y a eu dans certains cas, par exemple, de l'aide qui a
été accordée à l'occasion d'une fusion. Il me vient
à l'idée un cas qui peut ressembler, peut-être, à
celui d'Anjou, le cas de Jacques-Cartier, par exemple, où, comme on le
sait, l'administration était...
M. DEMERS: Mise en tutelle.
M. TESSIER: ... bien déficiente et l'endettement était
assez considérable. A ce moment-là: mon
prédécesseur, je suis heureux de lui rendre hommage
à ce sujet a incité une fusion de Jacques-Cartier avec
Longueuil afin justement d aider Longueuil qui pouvait absorber toutes les
dettes de Jacques-Cartier. Il avait
alors promis une subvention. J'ai eu l'occasion, par la suite, lorsque
je suis arrivé au ministère des Affaires municipales de respecter
cet engagement en accordant une subvention de $1 million à Longueuil,
payable à raison de $200,000 par année pendant cinq ans. Le
premier versement est...
M. DEMERS: Je pense que c'est ce qui a prévalu dans certaines
communautés urbaines, afin de pouvoir rétablir certaines choses,
normaliser les...
M. TESSIER: Alors, c'est une forme d'aide possible. Mais cela s'est
toujours fait justement à l'occasion d'une fusion et non pas directement
à la municipalité. Ceci, pour aider surtout la nouvelle
municipalité formée.
M. LEGER: C'est ça! M. le Président, votre ministre et
collègue de l'Industrie et du Commerce...
M. TESSIER: J'ai déjà eu l'occasion de discuter avec
certains contribuables d'Anjou. J'ai même déjà émis
l'opinion que ce serait peut-être une solution si Anjou se fusionnait
avec une autre municipalité. On pourrait alors lui apporter une
aide.
UNE VOIX: Annexée à Montréal.
M. LEGER: Ou à une autre municipalité. M. le
Président, pour terminer, votre collègue de l'Industrie et du
Commerce a présenté un projet de loi qui formait la
Société de développement industriel. Celle-ci permettait
de prêter à des compagnies sous certaines conditions. Elle leur
permettait aussi de payer leurs intérêts d'emprunt, etc. Est-ce
qu'il n'y aurait pas possibilité pour des municipalités qui ont
des problèmes de cette envergure de faire la même chose qui se
fait dans l'industrie et le commerce?
M. TESSIER: II y a toujours une possibilité, oui. Cela
mérite d'être étudié.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Ouest.
M. TESSIER: Cela dépend des priorités que l'on peut avoir
au point de vue budgétaire. Je le répète encore, on est
toujours limite.
M. AUDET: Puisqu'on parle de taux d'intérêt et on aime
ça quand vous en parlez. Vous disiez tout à l'heure que le
maximum prévu...
M. TESSIER: La Banque du Canada.
M. AUDET: Non, on ne parlera pas de la Banque du Canada. C'est une autre
suggestion en passant. Le maximum prévu dans le budget municipal pour le
service de la dette est de 35 p.c.
Si nous savons que les municipalités ne peuvent d'aucune
façon se créer des fonds de réserve, elles doivent taxer
les contribuables pour autant qu'ils doivent payer des dettes ou ont des
projets en marche pour ce faire.
Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité d'accorder aux
municipalités le droit de se créer des fonds de réserve
pour ne pas avoir à aller sur le marché de l'emprunt toutes les
fois qu'elles ont un projet quelconque de construction, de quelque nature que
ce soit? Parce que, n'ayant aucun fonds de réserve, la
municipalité doit obligatoirement, lorsqu'elle veut construire quelque
chose, passer par le marché de l'emprunt. Elle doit emprunter du tout au
tout dès qu'elle construit. Donc, il faut absolument que, si la
municipalité veut construire quelque chose, elle doit aller à
l'emprunt et payer l'intérêt perpétuel sur tout ce qu'elle
entreprend.
C'est là que je voudrais faire une suggestion, si on accordait
à la municipalité le droit de se créer un fonds de
réserve pour prévoir des projets quelconques, de construction
d'aqueduc, ou de services municipaux quels qu'ils soient, nous verrions la
possibilité d'en sortir, d'arrêter de grever les budgets
municipaux au tiers pour le service de la dette.
M. TESSIER: M. le Président, mon collègue devrait savoir
que la loi permet de créer des fonds de roulement et les
municipalités...
M. AUDET: Des fonds de roulement?
M. TESSIER: Des fonds de roulement. Les municipalités ont le
droit de se créer des fonds de roulement. Alors, ce que vous venez
d'énoncer existe déjà et les municipalités ont la
permission de le faire. Evidemment, très peu s'en servent. Pardon?
M. AUDET: Ce ne sont pas des fonds de réserve?
M. TESSIER: Ce sont des fonds de roulement. C'est la même
chose.
M. DEMERS: Le député voudrait que la municipalité
place de l'argent à la banque et garde de l'argent pour le moment
où elle en aura besoin.
M.AUDET: Oui, quand on a un gros projet par exemple, on...
M. DEMERS: ... prendre l'argent des contribuables et le placer.
M. AUDET: Justement, en retirer de l'intérêt plutôt
que d'en payer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La caisse de Noël.
M. AUDET: Arrêtez de faire des farces, ce n'est pas si drôle
que ça. C'est très sérieux. Au lieu de grever un budget
municipal à 35 p.c, juste pour le service de la dette, imaginez-vous...
Comment peut-on payer des services après avoir payé 35,p.c.?
M. DEMERS: Est-ce que le député me permet une
question?
M. AUDET: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous seriez d'avis qu'on doive, dans votre
cas,vous imposer une taxe spéciale tous les ans pour faire un fonds de
réserve?
M. AUDET: Certainement. M. DEMERS: En plus...
M. MARCHAND: En plus de ce que vous payez de taxes par
vous-mêmes?
M. DEMERS: Vous avez dû placer de l'argent vous-mêmes pour
payer vos taxes...
M. AUDET: Cela va être beaucoup moins dispendieux que de payer 35
p.c. de notre budget.
M. DEMERS: Mais vous ne seriez pas mieux de placer votre argent
vous-même pour pouvoir payer vos taxes quand vous recevrez vos
comptes.
M. AUDET: On se créerait des comptes communautaires sur lesquels
on retirerait de l'intérêt au lieu d'en payer.
M. TESSIER: Oui, mais je me demande si on a bien
interprété la question des 35 p.c.. Lorsqu'une
municipalité arrive avec un service de sa dette de 35 p.c. elle a
atteint un point critique...
M. AUDET: Je m'excuse, on sait qu'il y a des municipalités qui
dépassent ce 35 p.c.
M. TESSIER: On commence à surveiller, mais avant ça,
évidemment... Quand on arrive à 35 p.c, c'est le temps de mettre
le frein.
M. BOIS: M. le Président, est-ce que dans les 35 p.c. par
exemple, M. le ministre tient compte... C'est entendu que
généralement vous les basez sur l'évaluation, les 35
p.c?
M. TESSIER: Non, les 35 p.c, c'est sur le budget de la
municipalité, 35 p.c. des revenus du service la dette.
M. BOIS: A même ça, M. le ministre, est-ce que, par
exemple, vous tenez compte dans les municipalités du fluide qui
peut-être entré comme paiement des taxes? Parce qu'en pratique on
peut avoir une municipalité qui aura peut-être une proportion
seulement de 20 p.c mais dont les arrérages de taxes municipales vont
être extrêmement élevés. C'est-à-dire que
l'évaluation peut être assez bonne en regard de la dette publique,
mais où les paiements de taxes pour des raisons pratiques, par exemple,
ne viennent pas.
J'ai déjà vu ça dans une municipalité,
l'autorisation à un règlement municipal, un règlement
d'emprunt, alors qu'en réalité il y avait des redevances de taxes
qui étaient extrêmement élevées. Est-ce que vous
tenez un peu compte de ce facteur dans l'autorisation de...
M. TESSIER: Sûrement qu'on en tient compte.
M. DEMERS: C'est un actif possible.
M. TESSIER: Sûrement qu'on en tient compte.
M. BOIS: C'est un actif, mais ce que je veux dire, M. le
Président, c'est que si les gens vivant dans un endroit quelconque, par
exemple, n'ont pas le pouvoir de payer leurs taxes aussi vite, je crois que
ça devient un facteur déterminant pour...
M. TESSIER: On tient compte de plusieurs facteurs. On tient compte de
l'évaluation totale; on tient compte du pourcentage par rapport à
la valeur réelle, au rôle d'évaluation, parce qu'il y a des
municipalités qui sont évaluées à 20 p.c., 25 p.c.
ou 30 p.c. de la valeur réelle; on tient compte du taux de taxe; on
tient compte de la dette, on tient compte de la capacité de payer du
contribuable...
M. BOIS: C'est justement ce que je demande.
M. TESSIER: ...et du revenu moyen du contribuable. Dans tous les
rapports de la Commission municipale, dans toutes les études qui sont
faites, on tient compte du revenu moyen. Vous avez des municipalités qui
sont beaucoup plus riches que d'autres. Alors, évidemment, on tient
compte de tout ça.
Ce n'est pas nécessairement, vous savez, le pourcentage du
service de la dette. Si vous avez une municipalité très pauvre,
vous avez 60 p.c. des gens qui sont en chômage ou sur le bien-être
social, à ce moment-là on ne permettra pas d'endetter davantage
parce qu'on va dire: Ils ne seront jamais capables, les contribuables n'ont pas
la capacité financière de payer plus de taxes.
M. AUDET: M. le Président...
M. DEMERS: Vous voulez parler des municipalités qui sont trop
pauvres pour s'endetter.
M. TESSIER: C'est ça, exactement.
M. AUDET: ...tenez-vous compte aussi du fait que les
municipalités doivent payer sur la totalité de toutes les
entreprises qu'elles mettent en marche, payer toujours l'intérêt
sur le tout, parce qu'elles doivent recourir constamment au marché de
l'emprunt pour faire quelque chose, n'importe quoi?
M. TESSIER: Pas constamment. C'est faux de dire qu'une
municipalité a recours constamment à des règlements
d'emprunt.
M. AUDET: ... capitalisation à même le budget.
M. TESSIER: D y a des municipalités qui ont des...
M. AUDET: Je ne parle pas...
M. TESSIER: ... surplus considérables et pratiquement pas de
taxes...
M. AUDET: ... des constructions, mais des services...
M. TESSIER: ... et la preuve c'est qu'il y a certaines
municipalités dans le Québec qui n'ont même pas
d'impôt foncier, qui vivent uniquement avec les revenus de la taxe de
vente ou encore avec certaines grosses compagnies, ça peut être
l'Hydro-Québec, ça peut être une autre grosse industrie qui
fait vivre toute la municipalité.
M. DEMERS: Evidemment, avec un pont à péage.
M. TESSIER: II y en a moins.
M. DEMERS: J'avais une question, une suggestion en corollaire de
l'avancé du député de Lafontaine.
N'y aurait-il pas moyen, pour protéger les contribuables contre
les abus possibles des administrations malsaines, qu'il y ait une espèce
de "bonding", un bon de garantie qui serait émis en faveur du
contribuable pour le protéger contre la mauvaise administration comme
nous en avons pour les secrétaires des municipalités.
M. TESSIER : Pour protéger la municipalité?
M. DEMERS: Pour protéger les contribuables contre les mauvais
administrateurs. On a par exemple un bon de garantie qui est émis en
faveur d'un secrétaire au cas où il partirait avec la caisse. Si
c'est le conseil municipal qui part avec la caisse, on pourrait avoir un bon de
garantie de la même façon.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
M. DEMERS: Non, mais cela vous fait rire! Pourquoi exige-t-on cela d'un
secrétaire? Le maire et le conseil peuvent être des voleurs "au
coton" et les contribuables ne sont jamais protégés contre ces
gens-là !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'exige pas cela du ministre.
M. DEMERS: Non, mais je comprends. Il y a tellement de
recherchistes!
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
M. TESSIER: On va confier cela aux recherchistes.
M. DEMERS: Je soumets cela... je ne comprends pas que ça fasse
rire le ministre.
M. CARON: L'hôtel de ville aurait des roulettes et il y en a qui
partiraient.
M. DEMERS: Cela serait la prison en permanence.
M. CARON: Dans certaines villes. C'est là que ça demande
une surveillance.
M. TESSIER: M. le Président, nous allons confier cette suggestion
à nos recherchistes.
M. DEMERS: Vous prenez donc bonne note.
M. BOIS: Mon confrère a demandé au ministre si, à
l'heure actuelle, il est exact que dans la Loi des cités et villes,
comme dans la loi des autres municipalités, il est possible de faire des
prévisions pour "réserve", strictement une réserve pour
des projets de construction. Est-ce que c'est permis?
M. TESSIER: Cela ne s'appelle pas une réserve, mais un fonds de
roulement.
M. BOIS: Vous avez le droit à l'heure actuelle et c'est
permis légalement . de faire des accumulations...
M. TESSIER: Oui. Une municipalité peut, par exemple, avoir un
fonds de roulement de $50,000.
M. DEMERS: Et le prendre à même son budget?
M. TESSIER: Oui, mais elle est obligée évidemment d'aller
chercher ces $50,000 sous forme de taxes. Ces $50,000 peuvent être
utilisés à l'occasion pour construire des trottoirs, pour payer
des rues ou autre chose...
M. AUDET: Dans ce fonds de roulement...
M. DEMERS: Cela peut devenir un moyen de financement assez efficace.
M. TESSIER: Oui. Je sais personnellement que plusieurs
municipalités avaient autrefois recours à des fonds de roulement.
Mais la situation financière des municipalités, le taux
d'intérêt et l'expansion que les municipalités ont dû
prendre ont eu pour effet que ces fonds de roulement ont été
épuisés dans la plupart des cas et n'ont pas été
renouvelés parce que cela coûtait trop cher de les renouveler.
Evidemment, les fonds de roulement sont ordinairement créés
durant des périodes de grande prospérité. Le taux
d'intérêt est bas, la capacité
de payer des contribuables est élevée. A ce
moment-là, on crée des réserves sous forme de fonds de
roulement pour s'en servir durant les mauvaises années. Or, comme nous
venons de traverser et que nous traversons encore de mauvaises années,
la plupart des fonds de roulement des municipalités sont actuellement
épuisés.
M. AUDET: M. le Président, est-ce que, dans ce même fonds
de roulement, le ministère des Affaires municipales accepterait un
projet d'envergure, par exemple, 10 ans à l'avance? Dans le fonds de
roulement, est-ce qu'il y a un montant suffisant pour prévoir une
construction d'aqueduc, par exemple, dans une dizaine d'années?
M. TESSIER : Oui, il n'y a rien qui l'empêche.
M. AUDET: Cela serait accepté par les Affaires municipales?
M. TESSIER: Oui, il n'y a rien qui l'empêche.
M. DEMERS: La municipalité qui va faire cela va avoir de la
misère à s'équilibrer aux élections.
M. BOIS: Je pense, M. le ministre, que mon confrère a
demandé ici en réalité si au cas où vous
envisageriez un projet municipal de l'ordre de $200,000, votre
ministère, permettrait l'accumulation, par exemple, de $30,000 à
$50,000 chaque année jusqu'à atteindre 60 p.c. ou 75 p.c. du
coût global du projet.
M. TESSIER: La municipalité n'a qu'à se créer un
fonds de roulement de $100,000 ou de $150,000.
M. BOIS: Vous parliez tantôt d'un maximum de $50,000...
M. TESSIER: Je n'ai jamais parlé d'un maximum de $50,000. Je n'ai
jamais dit cela. J'ai dit que cela pouvait être $150,000 ou $200,000.
M. BOIS: Je veux dire, M. le ministre, qu'il n'a fait qu'une mention et
que ce n'est pas un maximum. C'est bien cela?
M. TESSIER: Non, ce n'est pas un maximum.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2?
M. DEMERS: Un instant, s'il vous plaît, au sous-article 2: Frais
de déplacement, d'accord.
Service de la gestion municipale
M. LE PRESIDENT: Article 2: Service de la gestion municipale.
Sous-article 1.
M. LEGER: Je voudrais demander au ministre quel est le rôle
précis du service de la gestion municipale? En quoi consistent ses
responsabilités?
M. DEMERS: Qu'est-ce que ça fait cela?
M. LEGER: Qu'est-ce que ça mange en hiver?
M. DEMERS: Est-ce que la gestation est longue dans la gestion?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a $581,600 pour fins de recherche.
M. LEGER: C'est $58,000; 10 p.c?
M. DEMERS: Est-ce $58,000 pour de la recherche?
M. TESSIER: La gestion municipale, entre autres, est un service
général, qui comprend l'analyse budgétaire, l'analyse de
la capacité financière des municipalités, l'inspection et
la vérification des livres de la municipalité, les examens et
l'étude des demandes de subventions. Il y a également une aide
technique pour le perfectionnement des administrateurs municipaux.
M. DEMERS: De combien est-elle cette aide technique? Avez-vous
ça?
M. TESSIER: Que voulez-vous dire?
M. DEMERS: Pour le développement et le perfectionnement des
administrateurs municipaux?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour la formation de vos administrateurs
municipaux.
M. DEMERS: Quel est le montant affecté à cela?
M. TESSIER: Le montant n'est pas séparé. Il est pris
globalement dans le montant de $581,600.
M. DEMERS: Est-ce qu'il se donne des cours régulièrement
?
M. TESSIER: Oui, il se donne des cours.
M. DEMERS: Comment la technique opère-t-elle?
M. TESSIER: Les cours se donnent aux
secrétaires-trésoriers. Le ministère a fait des
arrangements avec l'Université du Québec, entre autres, pour
qu'elle puisse donner ces cours aux secrétaires-trésoriers.
M. DEMERS: Ils se donnent régionalement?
M. TESSIER: Oui, ils se donnent régionalement.
M. LEGER: Sont-ils à une date précise? Est-ce qu'on a fait
une publicité?
M. TESSIER: Il y en a à l'année.
M. LEGER: A l'année. Alors, quand un secrétaire est
nommé, est-ce que, immédiatement, il reçoit un avis? Parce
que le ministère sait qu'il y a un nouveau secrétaire dans telle
ville. Est-ce que c'est une possibilité ou s'il y a une publicité
régulière pour que les municipalités soient au
courant?
M. TESSIER: Les secrétaires-trésoriers font partie d'une
association de secrétaires-trésoriers qui publie, d'ailleurs, un
bulletin. C'est dans ce bulletin, qui est adressé
régulièrement par l'association des
secrétaires-trésoriers, que ceux-ci sont informés, en
même temps et de la date des cours et de l'endroit où les cours se
donnent.
M. LEGER: Est-ce payé par le ministère? M. TESSIER: C'est
payé par le ministère.
M. DEMERS: Le nombre de postes a diminué, M. le ministre, de 60
à 53 et le montant affecté a augmenté.
M. TESSIER: Actuellement, dans ce service, il y a 55 fonctionnaires en
place, sur un effectif autorisé de 60.
M. DEMERS: II y en a 55.
M. TESSIER: II y en a 55 en place, actuellement.
M. DEMERS: II y en a deux de plus depuis que le budget a
été livré à l'imprimeur.
M. TESSIER: C'est ça.
M. DEMERS: Cela me suffit, moi.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, je voudrais demander au
ministre ceci. Il a parlé, parmi les responsabilités du service
de la gestion municipale, de l'inspection et de la vérification des
livres. Est-ce que ce service d'inspection des livres des municipalités
est suffisant pour être en mesure de déceler des problèmes
d'administration, comme à Saint-Léonard, où on a
demandé une enquête, ou à la ville d'Anjou? Est-ce
suffisant pour déceler cela ou si cela prend une demande d'un
contribuable pour l'exiger?
M. TESSIER: Non, les inspections se font
régulièrement.
M. LEGER: La qualité, en profondeur, de l'inspection est-elle
suffisante pour déceler cela? Ou si c'est une affaire de routine?
M. TESSIER: Dans la plupart des cas, oui. Lorsque les inspecteurs
décèlent des irrégularités assez sérieuses,
le tout est rapporté à la Commission municipale. La Commission
municipale, à ce moment-là, peut poursuivre une enquête
plus en profondeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agit tout simplement et
je pense que c'est là l'intention du député de Lafontaine
d'une vérification comptable? On regarde les livres et on dit:
Cela a l'air correct et on passe?
M. TESSIER: Non. On ne se contente pas simplement de regarder les
livres. On questionne aussi. On va aux pièces justificatives, s'il y a
lieu. En somme, les fonctionnaires, je crois, font leur travail
consciencieusement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais comment se fait-il que remarquez
que je ne mets pas en cause les fonctionnaires, je sais qu'ils font leur
travail consciencieusement après toutes ces vérifications
régulières à un moment donné on
décèle des choses qui provoquent les scandales dont le
député de Lafontaine a parlé tout à l'heure?
M. TESSIER: Cela arrive et c'est malheureusement arrivé dans le
passé. Mais nous essayons d'être de plus en plus
sévères comme je l'ai mentionné. Les instructions ont
été données en conséquence.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une différence entre une
vérification comptable où les chiffres s'équilibrent et
une vérification de l'administration, derrière les chiffres?
Est-ce une vérification de routine ou une vérification
complète des motifs pour telle ou telle dépense, pour tel ou tel
achat?
M. TESSIER: Si on s'aperçoit que l'inspection démontre que
la municipalité a une tendance ou le conseil municipal est mal
administré, immédiatement les instructions sont données,
nous attirons l'attention des administrateurs municipaux, nous essayons de
corriger la situation. Nous n'avons pas les pouvoirs de remplacer les
administrateurs municipaux, ce sont des gens qui sont élus, ils sont en
place. On ne peut pas aller jusqu'à les démettre de leurs
fonctions, mais on fait des recommandations bien précises et assez
sévères à l'occasion.
M. LEGER: Et c'est la Commission municipale qui peut prendre la
décision à ce moment-là.
M. TESSIER: Après ça, c'est la Commission municipale,
lorsqu'il y a réellement mauvaise administration, qui prend l'affaire en
main et mène sa propre enquête.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les pouvoirs nouveaux qui seront
dévolus à cette commission, est-ce que ça va lui donner
des instruments plus efficaces pour faire cette inspection des livres et
prendre des dispositions qui s'imposent à certains moments?
M. TESSIER: II n'y aura pas de changement dans les pouvoirs de ce
côté-là. Lorsque j'ai parlé de plus de pouvoirs
à la Commission municipale, c'est pour jouer un nouveau rôle en ce
qui concerne l'évaluation municipale et l'urbanisme, mais la Commission
municipale a déjà par la loi qui l'a créée tous les
pouvoirs d'enquête.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle en a suffisamment à votre
avis?
M. TESSIER: Elle a des pouvoirs absolus d'enquête.
M. DEMERS: La seule à blâmer devant l'inefficacité,
ce serait la commission si elle a tous les pouvoirs etqu'elle n'agit pas.
M. TESSIER: C'est ce que j'ai dit et répété
à quelques reprises; malheureusement on ne s'est pas toujours servi de
ces pouvoirs, on n'a peut-être pas suffisamment surveillé
l'administration municipale, mais on la surveille de plus en plus, afin
précisément d'éviter la répétition de
certains cas que vous avez à l'idée.
M. DEMERS: J'avais posé une question tantôt, l'augmentation
du montant de $573,800 à $581,000, avec une diminution de l'effectif.
Est-ce qu'il y a une augmentation de salaire?
M. TESSIER: II n'y a pas une diminution d'effectif, il y a 60 postes
d'autorisés.
M. DEMERS: II y avait 60 postes d'autorisés l'an passé, et
vous me dites qu'il y en a 55 cette année.
M. TESSIER: Non, je vous dis qu'il y a 60 postes d'autorisés
cette année dans le présent budget, il y en a 55 en place.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une augmentation des postes autorisés
cette année comparativement à l'an passé?
M. TESSIER: Je ne sais pas le nombre de postes qu'il y avait l'an
dernier.
M. DEMERS: C'était 60 l'an passé. Mais il y a une
augmentation du montant.
M. TESSIER: C'est le même nombre. L'augmentation n'est pas bien
substantielle, il y a $8,000, c'est l'augmentation normale des salaires. D y en
a qui sont reclassés à la suite d'examens de la Fonction
publique; régulièrement, à chaque semaine des
fonctionnaires au ministère se présentent à des examens et
sont reclassés dans un échelon supérieur, ce qui motive
une augmentation de salaire. C'est normal, il faut le prévoir.
M. LEGER: Le ministre est en pleine période de préparation
d'un plan de restructuration des municipalités. A l'article 2, soit au
Service de la gestion municipale où nous sommes, ou soit
généralement dans la direction générale de
l'administration municipale, est-ce qu'il y a eu ou y a-t-il actuellement ou y
aura-t-il des études de faites pour déterminer une
capacité administrative, soit des municipalités actuelles, soit
des fusions possibles, soit des communautés municipales concernant, par
exemple, la population qu'il devrait y avoir pour donner des services minimums
à une population, pour déterminer la densité
nécessaire pour permettre de donner une capacité administrative
suffisante pour la population intérieure?
Quels seraient les autres critères comme, je ne sais pas,
l'évaluation de la démographie, des gens qui entrent et des gens
qui s'en vont? Est-ce qu'il y a des centres de polarisation suffisants pour
attirer les gens à demeurer toujours dans un centre polarisateur? Est-ce
qu'il y a des études qui vont être faites ou qui ont
été faites pour évaluer ça, donner quelles sortes
de services?
M. TESSIER: Les études se font présentement et surtout se
feront dès que le projet de loi-cadre des communautés municipales
aura été déposé. C'est précisément
mon intention d'incorporer une disposition dans ce projet de loi pour rendre
obligatoires les études...
M. LEGER: Par le ministère.
M. TESSIER: ... par le ministère et par les municipalités
elles-mêmes. Ces études doivent se faire conjointement et en
collaboration avec les officiers du ministère. C'est là qu'on
étudiera au cours des rencontres des municipalités s'il est
avantageux ou non de former une communauté municipale, s'il y avait lieu
ou non d'effectuer certaines fusions à l'intérieur d'une
communauté municipale, quels sont les services qui devraient être
mis en place. Est-ce que les municipalités concernées ou les
contribuables qui composent ces municipalités ont les moyens soit
d'améliorer le service existant, soit de créer un nouveau
service? Comme évidemment, la situation varie considérablement
d'une partie à l'autre de la province cela devient des cas
particuliers, des cas d'espèce. Il est difficile d'établir
des critères de base qui peuvent s'appliquer uniformément
à toutes les municipalités ou à toutes les futures
communautés municipales.
M. LEGER: M. le Président, je suis d'accord avec le ministre
qu'on ne peut pas dire qu'une norme générale puisse s'appliquer
partout. Je suis d'accord. Mais, depuis hier, il me semble que le ministre
attend des initiatives des municipalités en disant: Je vais collaborer
avec elles, je donnerai les services techniques, on étudiera ensemble.
Il en est ainsi de la Société d'habitation du Québec.
Alors, moi je pense que ça devrait être la responsabilité
du ministère d'établir des critères basés sur les
quatre points que je donnais tantôt: la quantité de population, la
densité nécessaire, une évaluation démographique et
des centres de polarisation généraux. A la lueur de ces normes
générales provinciales le ministère disait: Cela prend
tant de population pour avoir à peu près tel résultat ou
tel service à donner aux gens qui sont à l'intérieur de
cette communauté. A la lueur de ça et après ça, les
municipalités peuvent venir vous demander: Bien, nous autres on voudrait
se fusionner, former une communauté municipale. Là, à la
lueur des critères et des études faites d'une façon
générale, on peut établir, dira le ministère, que
dans votre région vous avez à peu près les qualifications
pour ça. Est-ce que ça ne revient pas au ministère
d'être prêt à leur donner les services plutôt que
d'attendre l'initiative des municipalités?
M. TESSIER: M. le Président, j'ai dit hier que depuis environ
huit mois ces études se poursuivent et ces études ont
commencé à peu près en même temps,
c'est-à-dire vers le mois de septembre ou octobre dernier, en même
temps que nous avons préparé la rédaction du livre blanc.
Les études se poursuivent encore actuellement et, pour préciser
davantage, dès que la loi-cadre aura été
déposé, à ce moment-là les études ne se
feront pas d'une manière théorique, mais dans le champ, sur les
lieux mêmes, après les rencontres qui seront provoquées par
le ministère.
Nous n'attendrons pas que les municipalités le demandent, c'est
le ministère lui-même qui va prendre l'initiative de réunir
un certain nombre de conseils municipaux et de discuter avec ces conseils
municipaux, sur place, de leurs problèmes. Evidemment, ces études
pourront se poursuivre par la suite pour un groupe donné de
municipalités, disons de quinze municipalités, pendant des mois.
H n'y aura pas seulement une rencontre mais plusieurs rencontres
successives.
M. DEMERS: Est-ce qu'au budget, M. le Président, il y aura un
montant affecté à ces études?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Et de combien?
M. LEGER: Mais vous avez $58,000 dans la gestion municipale et $34,000
dans les finances municipales.
M. TESSIER: C'est ça qui fait le montant total que je vous ai
donné hier. Evidemment, ce n'est pas tout pour la même chose
mais...
M. LEGER: Vous avez seulement $92,000.
M. TESSIER: II y aura des études sur l'environnement et sur
toutes sortes de choses.
M. DEMERS: On a demandé hier la recherche qui sera faite. C'est
qu'il avait paru dans le temps un article de journal disant que $500,000
seraient affectés au budget dès cette année...
M. TESSIER: Oui, mais ça c'est une autre chose.
M. DEMERS: ... pour mettre en marche...
M. TESSIER: C'est une autre chose, c'est pour les subventions per
capita. On retrouve ça...
M. DEMERS: Pour mettre en marche une nouvelle politique de
regroupement.
M. LEGER: ... $600,000, à la protection de l'environnement.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): On a perdu $500,000!
M. LEGER: H y a des systèmes de recherche qui coûtent
$500,000?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il va falloir encore un recherchiste!
M. DEMERS: II va falloir que le ministre se recouche encore.
M. LEGER: II n'y a pas de $500,000 dans ce que vous nous avez
donné hier.
M. DEMERS: Non, il n'y avait pas de $500,000 hier.
M. TESSIER: C'est $800,000, excusez-moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez ça à quel endroit?
M. TESSIER: Vous avez ça au poste 7, article 4.
M. LEGER: $800,000, poste 7, article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Poste 7, article 4.
M. LEGER: Subventions pour l'implantation de communautés
municipales.
M. TESSIER: A la page 32.
M. DEMERS: Ce serait pour faire des études dans les
régions?
M. TESSIER: Non, ce sont des subventions pour la création de
communautés urbaines.
M. DEMERS: De communautés urbaines.
M. LEGER: Est-ce à dire, M. le Président, que le ministre
n'avait pas d'études préparées en présentant son
livre brun ou son livre blanc? Vous étiez au début de votre
recherche?
M. TESSIER: Non. Il y a eu des études qui se sont poursuivies
pendant environ six mois. J'ai dit que ces études avaient
débuté au début d'octobre; or, le livre blanc a
été imprimé au début de mars et
déposé au cours du même mois. Il y a donc eu des
études pendant au moins six mois.
M. DEMERS: Je m'en souviens comme si c'était hier.
M. LEGER: Est-ce possible d'avoir un dépôt de ces
études ou si c'est terminé?
M. TESSIER: Non, on ne peut pas déposer des documents qui
servent...
M. LEGER: Elles ne sont pas terminées?
M. TESSIER: Elles ne sont certainement pas terminées, elles vont
se poursuivre.
M. AUDET: A propos de la loi-cadre dont vous parliez tout à
l'heure, est-ce qu'elle sera mise en application? Vous disiez que des
rencontres seront provoquées.
M. TESSIER: Oui.
M. AUDET: Quand on parle de provocation, ça veut dire
imposées.
M. TESSIER: Oui, imposées, d'accord.
M. AUDET: Donc, lorsque la loi-cadre sera en application, où
devrions-nous voir la belle liberté de décision que vous avez
semblé garder jusqu'à maintenant?
M. TESSIER: Par les municipalités elles-mêmes, mais il faut
tout de même que les municipalités soient éclairées,
qu'on leur explique les avantages d'un regroupement en communauté
municipale.
M. AUDET: Elles sont libres jusqu'à la loi-cadre, mais
après cela, elles ne seront plus libres.
M. TESSIER: Elles sont entièrement libres, ce sont
elles-mêmes qui vont décider si oui ou non elles vont se former en
communauté. Mais avant, pour que ces municipalités-là
puissent prendre une décision en toute connaissance de cause, il faut
que des études obligatoires soient faites en collaboration avec des
fonctionnaires du ministère des Affaires municipales.
M. AUDET: Donc, les municipalités demeureront libres encore de
décider si oui ou non elles se fusionnent.
M. TESSIER: C'est exact, M. le Président.
M. AUDET: C'est ce que je voulais vous entendre dire.
M. LEGER: M. le Président, je dois féliciter le ministre
sur un point qu'il a énoncé lors de la conférence
provinciale-municipale. Il a dit, à un certain moment que si on
s'aperçoit qu'une région devrait se former en comité
municipal, il obligerait les responsables à participer à des
études.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Maintenant, où je ne le félicite pas c'est
qu'à la suite de ces études obligatoires, si on en vient à
la conclusion qu'il faut nécessairement qu'il y ait une
communauté municipale pour donner les services nécessaires
à la population, il laisse encore les gens libres de le faire, il ne les
oblige pas à se former en communauté municipale.
M. TESSIER: Oui, tout de même...
M. LEGER: Si le besoin est présent et si on a donné aux
gens l'occasion d'étudier mais qu'ils ne le veulent pas pour d'autres
raisons qui ne sont pas objectives, mais des raisons très partisanes ou
d'esprit de clocher, ou de rivalité de petites municipalités, si
le ministère ne veut pas les obliger, à ce moment, la population
en subit les conséquences.
M. TESSIER: Je ne suis pas prêt à dire ça.
Evidemment, tout en respectant, M. le Président, l'opinion du
député de Lafontaine, je ne suis pas prêt à dire
que, dans le cas d'une communauté municipale qui serait forcée,
dont la création viendrait par la force, nécessairement, ce
serait à l'avantage des contribuables. Je crois qu'il est sage
d'essayer, de tenter un moyen terme entre les deux. Ce moyen terme est de fixer
un pourcentage dans le livre blanc. Je mentionnais 75 p.c. mais, à la
suite des représentations, des suggestions reçues de la part de
municipalités ou d'organismes municipaux, j'ai décidé de
réduire ce pourcentage à 60 p.c. Lorsque 60 p.c. d'un groupe de
municipalités, représentant 60 p.c. de la population,
décideront qu'il est dans l'intérêt des contribuables de
former une communauté municipale
pour améliorer les services ou en créer de nouveaux,
à ce moment-là, une charte sera émise, créant la
communauté municipale.
M. BOIS: M. le Président, à la suite de la remarque du
député de Lafontaine, je voudrais mentionner que ce n'est pas
toujours à la suite d'un esprit de clocher que les municipalités
refusent de s'unir ou encore de conclure ensemble des ententes. C'est à
la suite de l'esprit du porte-monnaie. C'est un esprit qui prévaut dans
bien des cas.
M. TESSIER: C'est exact.
M. LEGER: Pourriez-vous expliciter? Est-ce que ça veut dire
porte-monnaie personnel ou de la population?
M. BOIS: Non, porte-monnaie de la population. D y a des populations qui
acceptent d'augmenter leurs services M. le Président. Mais, il reste
quand même que si les services deviennent trop dispendieux, il y a des
municipalités qui hésitent avant de s'unir et qui
préféreront rester au statu quo.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: J'aimerais bien qu'on ne déforme pas ma pensée,
M. le Président. J'ai dit tantôt que, à la suite
d'études, si le ministère a conclu que dans une région une
communauté municipale est nécessaire et que ça donnerait
des services supplémentaires à un coût normal je ne
dis pas à un coût prohibitif; c'est entendu que ce ne serait pas
une conclusion du ministère de dire qu'ils ont besoin d'une
communauté municipale si ça coûte trop cher mais si,
logiquement, pour des raisons très objectives et non partisanes, c'est
une nécessité, à ce moment-là, je me dis que
souvent ça peut-être, je ne dis pas nécessairement tout le
temps, des raisons très personnelles, très individualistes qui
empêchent la création de cette communauté municipale.
M. TESSIER: Maintenant, je vais même aller un peu plus loin dans
ce que j'ai dit, pour compléter le tableau. C'est mon intention,
également, d'incorporer dans la loi une disposition par laquelle je
pourrais ordonner un référendum...
M. LEGER: C'est une bonne solution. M. TESSIER: ... sur la question.
M. DEMERS: Dans une proportion comme 1/50?
M. TESSIER: Non, la même proportion...
M. DEMERS: A 60 p.c?
M. TESSIER: ... à 60 p.c. mais...
M. DEMERS: Lorsqu'on adopte un règlement d'emprunt, pourquoi vous
n'établiriez pas les mêmes critères, les mêmes
normes?
M. TESSIER: Quant au règlement d'emprunt, M. le Président,
on y viendra plus tard.
M. DEMERS: Pourquoi y aurait-il pour une fusion une obligation de...
M. TESSIER: Parce que c'est bien différent. Ma conception,
à tort ou à raison, est que si l'on fait un mariage forcé,
si c'est 50/50, je calcule qu'il y a autant de contribuables ou de conseillers
municipaux qui sont contre qu'il y en a de favorables.
Je vois difficilement comment on pourrait gérer une nouvelle
communauté municipale si, au départ, vous avez une opposition qui
est aussi forte ou à peu près que les administrateurs qui sont
favorables. Je pense que là on rencontrerait dans l'administration d'une
communauté municipale, réellement, un écueil qui ne serait
pas dans l'intérêt des contribuables.
M. LEGER: Si, par hasard, la communauté municipale une fois
formée après qu'elle aura eu le minimum de 60 p.c. d'approbation,
il y avait, à cause d'inefficacité ou de problèmes qui
surviendraient, un autre pourcentage de 60 p.c. à 70 p.c. de gens qui ne
voudraient plus participer, est-ce qu'il est trop tard pour revenir ou si cela
peut se disssoudre?
M. TESSIER: La loi ne prévoira pas le divorce.
M. LEGER: II faudra aller à Rome.
M. DEMERS: Je reste d'avis qu'à 60 p.c. il n'y aura pas de
communauté urbaine.
M. TESSIER: Vous avez le droit d'émettre cette opinion. Vous me
permettez, M. le Président, tout de même...
M. DEMERS: 51 p.c. et ça prend tout!
M. TESSIER : ...de ne pas partager votre avis.
M. DEMERS: Je comprends, mais vous allez le risquer?
M. TESSIER: C'est cela.
M. DEMERS: L'expérience le dira.
M. TESSIER: Exactement, c'est l'avenir qui nous le dira.
M. BOIS: M. le Président, pourquoi ne pas prévoir le
divorce quand on le prévoit tellement aujourd'hui sur le plan humain,
par exemple? C'est quand même un plan humain ça, l'alliance
municipale.
M. TESSIER: A ce moment-là, on viendra avec une loi
spéciale.
M. BOIS: Pourquoi ne pas l'incorporer immédiatement?
M. TESSIER: Non. Non.
M. DEMERS: Ils ne peuvent pas essayer pendant quinze jours et
dételer après.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): J'espère que les gens du Ralliement
créditiste sont contre le divorce.
M. TESSIER: Parce qu'à ce moment-là, on aura le fardeau de
la preuve...
M. BOIS: Le député de Chicoutimi devrait savoir que le
Ralliement créditiste n'a rien à voir au mariage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Heureusement parce que ça ferait des
enfants faibles.
M. TESSIER: On devra présenter un bill privé et prouver
que c'est dans l'intérêt des contribuables de dissoudre la
communauté.
M. LEGER: Le ministre avait déterminé au début sept
responsabilités directes pour les communautés municipales.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que je peux vous suggérer
d'avoir une seule réunion à la fois. L'honorable
député de Lafontaine.
M. LEGER: Merci. Le ministre avait déterminé sept
compétences ou responsabilités des communautés municipales
et par la suite on les connaît c'était l'aménagement
du territoire, la promotion, l'économique, l'évaluation
foncière, le traitement des données, les voies de circulation,
l'Office de l'habitation et l'environnement il a déterminé
qu'il y en aurait trois essentielles et que les quatre autres
responsabilités pourraient être divisées ou choisies par
les communautés municipales ou par les villes. Est-ce que le ministre
peut nous dire pourquoi il a changé cette détermination de
base?
M. TESSIER: Encore là, à la suite de
représentations faites dans des mémoires par des
municipalités et des organismes, l'Union des municipalités, entre
autres. Elle n'était pas la seule. C'est que les sept pouvoirs que vous
avez mentionnés vont demeurer des pouvoirs des communautés
municipales. Ce n'est pas limitatif, ces sept-là. Il y en aura d'autres
aussi parce que la loi prévoira qu'à peu près tous les
services pourront être intégrés...
M. LEGER : Vous avez dit que c'est essentiel quand même.
M. TESSIER: ...et mis en commun c'est cela mais qu'au
départ, lors de la formation même de la communauté, lors de
l'émission de la charte d'une communauté municipale, il y en aura
trois qui seront obligatoires au départ. Les quatre autres seront
également obligatoires, mais pourront faire l'objet d'études
à savoir à quelle époque il y aura lieu de les rendre
obligatoires. Exemple: le traitement des données. Au début, il
est fort possible que la municipalité n'ait pas les moyens. Il est assez
difficile de forcer à ce moment-là une petite communauté
municipale parce qu'il va y en avoir des petites. Il faut tenir compte de
l'étendue des territoires, de la géographie. On ne pourra pas
empêcher, par exemple, une quinzaine, une dizaine ou une douzaine de
municipalités, disons en Gaspésie, de se former en
communauté municipale parce qu'elles ont développé entre
elles un esprit communautaire.
Est-ce qu'on peut exiger, à ce moment-là, que dès
le départ, par exemple, cette nouvelle petite communauté
municipale qui va être formée de peut-être seulement 10,000
ou 12,000 de population rende obligatoire le traitement des données?
S'il arrivait que, par la suite, dans les années
subséquentes, il se forme d'autres communautés à
proximité, à ce moment-là, deux ou trois ou quatre ou cinq
petites communautés municipales auront peut-être les moyens,
elles, de donner ce service additionnel à leurs contribuables.
M. LEGER: C'est probablement la raison. C'est parce que le ministre
continuait à poursuivre des études à la suite de son livre
blanc et il s'est aperçu que c'était trop de
responsabilités au départ et que cela aurait empêché
trop de communautés municipales de se former parce que les
critères étaient trop rigides.
M.TESSIER: C'est exact.
M. LEGER: Et probablement qu'en continuant vos études vous allez
réaliser autre chose.
M. TESSIER: Les études se poursuivent constamment. On peut dire
dès maintenant que l'on va essayer de faire la loi aussi bonne que
possible. On décèlera sûrement des lacunes après un
an, deux ans ou trois ans d'application. Ce sont justement ces études
qui se poursuivront et qui, avec l'application pratique nous montreront qu'il y
aura lieu à ce moment-là d'apporter des amendements pour
améliorer la loi. On ne peut pas prétendre, avec la nature
humaine, qu'on est capable du premier coup de sortir une loi parfaite.
M. LEGER: Même pas au deuxième! M. TESSIER: Même pas
au deuxième!
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a senti qu'avec les $5 par
contribuable, versés aux
municipalités, cela allait faciliter la chose ou s'il fallait
qu'il en mette un peu plus?
M.TESSIER: Actuellement, tous les conseils municipaux que j'ai
rencontrés semblaient favorables et n'ont pas exigé
d'augmentation. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas lieu de l'augmenter
éventuellement. C'est possible. C'est encore là
l'expérience qui nous le dira. Mais, c'est un point de départ.
Evidemment, c'est une subvention statutaire pour aider les municipalités
à poursuivre leurs propres études sur l'intégration des
services mais ce n'est pas uniquement cela que les municipalités vont
recevoir. Il y a toute la question de la fiscalité municipale,
évidemment, qui entre là-dedans. Il va falloir trouver les
moyens. D'ailleurs le ministre des Finances a déjà ouvert la
porte à ce sujet-là. Toute la question de la fiscalité
municipale continue de faire l'objet d'études. Il faut accroître
nécessairement les revenus des municipalités.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que le ministre, en
extrapolant, pourrait nous dire combien il y aura de communautés
urbaines créées à la fin de 1972? Je ne vous demande pas
cela d'une façon définitive.
M. TESSIER: C'est bien difficile évidemment de prophétiser
mais je crois qu'il y en aura une vingtaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre peut nous dire,
étant donné l'état actuel des recherches et des
études, quelles sont les projections plutôt les chances de
succès de la création d'une communauté urbaine du
Haut-Saguenay? Il y a beaucoup de résistance de ce
côté-là.
M. TESSIER: J'ai eu l'occasion d'aller à deux reprises dans cette
région du Haut-Saguenay et du Lac-Saint-Jean. Je crois que les chances
sont bonnes de former dès la première année une ou deux
communautés municipales dans cette région.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Sauveur.
M. BOIS: M. le Président, si le ministre des Affaires municipales
prévoit des subventions, par exemple, lorsque des municipalités
s'affilieront, est-ce qu'il va aussi prévoir que les mêmes
subventions, si elles étaient accordées à des
municipalités seules, pourraient atteindre les mêmes
résultats? Est-ce qu'elles pourraient aussi être
accordées?
M. TESSIER: Les mêmes subventions?
M. BOIS: Oui. Le même prorata de subventions. Si vous accordez des
subventions parce que des municipalités vont s'unir ou s'allier, est-ce
que vous allez étudier aussi la possibilité qu'en accordant le
même prorata de subventions à une municipalité quelconque,
si elle est aussi avantagée, à quoi lui sert-il en fait de
s'affilier à une autre municipalité?
M. TESSIER: Avec ça, nous n'atteindrons pas le but que nous nous
proposons, soit d'améliorer les services pour le bénéfice
des contribuables. Ce n'est pas en donnant des subventions à une
municipalité que nous allons atteindre notre but. Mais c'est en donnant
des subventions à un groupe de municipalités qui décident
d'améliorer en commun leurs services aux contribuables.
M. BOIS: Ne croyez-vous pas qu'en agrandissant les territoires vous
prenez une chance d'augmenter le prix de certaines liaisons? On parlait hier de
la question des terrains. A ce sujet, je suis d'accord avec le
député de Chicoutimi lorsqu'il parlait des terrains situés
dans les villes et des terrains qui sont situés dans les campagnes. Vous
avez la même chose. Si vous unissez des municipalités pour leur
donner des services d'aqueduc connexes, vous avez certainement une chance de
parcourir dans bien des cas cinq ou six milles où il n'y aura pas une
seule résidence, un seul contribuable.
M. TESSIER: Les décisions ne se prendront pas comme ça.
Elles se prendront après des études sérieuses qui seront
faites. S'il s'avère que ce n'est pas rentable, que c'est un fardeau
trop lourd pour les contribuables, il est évident qu'il ne peut pas
être question d'intégration pour un service d'aqueduc. Il faut
prendre chaque cas en particulier. Tout dépend des régions, de la
densité de population.
M. LEGER: Pour en revenir encore à la capacité
administrative, est-ce qu'à l'étape de vos recherches vous avez
pu déterminer quelle était la population minimum
nécessaire pour avoir un niveau d'administration qui dépasserait
la simple routine, qui dépasserait la conception technique mais qui
serait au niveau de la planification? C'est-à-dire qui serait capable de
faire des études, de fixer des objectifs, d'établir des
programmes à long terme, d'évaluer l'impact éventuel des
décisions qui peuvent être prises à ce niveau de
conception, de planification de l'administration municipale, quel serait le
minimum de population qu'une communauté urbaine ou qu'une
communauté municipale devrait avoir?
M. TESSIER: II est bien difficile d'arriver avec des chiffres
précis. Tout dépend des circonstances, de la région, de la
richesse, de l'industrialisation de la région. Une communauté
municipale peut très bien fonctionner avec une population de seulement
25,000 à 30,000 habitants. Je crois que pour obtenir les services
essentiels...
M. LEGER: C'est un minimum?
M. TESSIER: C'est un minimum. Par contre ailleurs, cela peut être
100,000.
M. LEGER: Le ministre a certainement fait des études sur la
quantité de municipalités regroupées selon les 131
secteurs d'aménagement municipaux. Si, tels quels, ils formaient une
communauté municipale, théoriquement, s'il y en avait 87 sur 131
qui n'atteignaient même pas les 30,000, cela veut dire qu'il n'y en
aurait pas beaucoup qui pourraient réellement atteindre le niveau de la
communauté municipale que vous avez mentionnée tantôt.
M. TESSIER: C'est exact. Mais cela reste un point de départ. D
peut fort bien arriver avec le temps que l'on puisse voir des fusions de
communautés municipales également. Pas seulement des fusions de
municipalités, mais des fusions de communautés municipales. Je
vais vous donner tout de suite un exemple de ça.
Dans le comté de mon prédécesseur, le comté
de l'Assomption, l'annexe au livre blanc qui a divisé le territoire du
Québec en 131 communautés municipales en avait prévu trois
pour le comté de l'Assomption. J'y suis allé il y a dix jours
où j'ai rencontré la plupart des maires et la majorité des
municipalités de ce comté ont déjà adopté
des résolutions, ont déjà manifesté ouvertement
leur désir de ne former qu'une communauté municipale.
Alors, vous voyez tout de suite là, même avant la
création, déjà trois futures communautés
municipales qui ont décidé de n'en former qu'une seule parce
qu'elles ont poursuivi des études en collaboration avec des
fonctionnaires du ministère des Affaires municipales. Ces études
ne sont pas terminées encore. Nous sommes à poursuivre ces
études. Dès maintenant on s'est aperçu qu'il y avait plus
d'avantages à avoir une communauté plus forte, mieux
structurée que d'en avoir trois. A titre d'exemple, la même chose
peut arriver ailleurs. Cela peut arriver dans le Haut-Saguenay
peut-être.
M. DEMERS: En Mauricie, avez-vous des nouvelles fraîches sur les
communautés urbaines?
M. TESSIER: En Mauricie?
M. DEMERS: Vous n'avez pas de détails spécifiques?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Vous y êtes venu assez souvent?
M. TESSIER: Oui, à quatre reprises.
M. LEGER: M. le Président, pour donner suite à ce que je
disais tantôt, est-ce qu'au niveau des études où vous
êtes rendus, est-ce que vous avez quand même pensé, comme
vous le disiez tantôt, qu'il faudrait peut-être qu'il y ait des
fusions de communautés municipales pour arriver à cette
capacité administrative nécessaire? Est-ce qu'il pourrait y avoir
dix à vingt régions ou sous-régions dans la province de
Québec? Est-ce que ça ne serait pas là que pourrait
être, disons comme hypothèse, la formation de ces grandes
communautés urbaines, communautés municipales du Québec,
une vingtaine à peu près dans la province qui auraient
réellement les possibilités, le centre de polarisation, le
contrôle démographique, la densité de la population?
M. TESSIER: Non. Une vingtaine, moi, ça me parait utopique.
M. LEGER: Si on prend les régions administratives actuelles et si
on les divise en sous-régions?
M. TESSIER : Cela me paraît absolument utopique à cause de
l'étendue du territoire. Ce qui voudrait dire ça, si je prends
simplement deux régions en particulier, la Gaspésie et le
Nord-Ouest québécois, je ne vois pas comment une
communauté municipale pourrait fonctionner si elle a 150 et 200 milles
de longueur.
M. DEMERS: Les gars qui vont aller aux feux...
M. LEGER: Remarquez bien, M. le Président, que l'esprit dans
lequel je vous présentais ça, est qu'un gouvernement
régional, du moins, qui pourrait être une grosse communauté
municipale n'enlève pas le palier de municipalités qui peuvent
être fusionnées, un peu plus grosses qu'elles ne le sont
actuellement. Est-ce que, dans cette optique-là, cela n'enlève
pas des responsabilités locales parce que le territoire serait pas mal
grand pour ces régions? Je parle de pouvoirs donnés à ces
communautés, à cause du pouvoir de taxation de la population
qu'il y aurait; je parle de donner les services nécessaires et par la
suite, l'autre palier de fusion de quelques municipalités peut donner
des services immédiats prioritaires.
M. TESSIER: II n'y a rien qui empêche, M. le Président, et
qui empêchera dans l'avenir qu'il y ait entente entre deux ou trois
communautés municipales voisines pour intégrer certains
services.
M. LEGER: Mais vous rejetez à priori des gouvernements
régionaux ou sous-régionaux.
M. TESSIER: A ce stade-ci, oui.
M. LEGER: Alors vous continuez vos études qui pourraient
peut-être vous amener à changer d'avis.
M. TESSIER: Je ne crois pas.
M. LEGER: Vous préjugez des études...
M. TESSIER: Non, non, parce que cette question a été
étudiée, et elle est actuellement rejetée. Elle n'est pas
retenue présentement.
M. DEMERS: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable, mais lorsque nous allons étudier la loi, nous
pourrons repasser ces choses-là.
M. TESSIER: Je suis ici pour répondre à vos questions,
messieurs.
M. LEGER: C'est quand même...
M. TESSIER: Alors, je réponds à vos questions.
M. DEMERS: Ah oui! C'est de la gestion. Mais ça gestionne de plus
en plus...
UNE VOIX: C'est la digestion qui est difficile à... C'est
l'assimilation dans votre cas.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je m'excuse...
M. TESSIER: Si on veut prendre un peu d'avance sur l'étude du
projet de loi...
M. DEMERS: Ne vous illusionnez pas, M. le Président. Que le
ministre ne s'illusionne pas à ce sujet-là!
M. TESSIER: Ah non! Ah non! Je n'ai pas l'habitude de me faire des
illusions.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je m'excuse d'être
arrivé en retard, mais je suis comme les autres, j'ai des
difficultés dans mon comté. Je voudrais demander au
ministre...
UNE VOIX: Si vous commencez à avoir des difficultés ,
changez de député!
M. ROY (Lévis): Moi, je ne suis pas libéral au
gouvernement!
M. TESSIER: C'est pour ça, M. le Président, que le
député de Lévis a des difficultés dans son
comté. C'était un bel aveu qu'il y a lieu de noter que, s'il
était libéral, il n'y aurait pas de problèmes dans son
comté.
M. LEGER: S'il était au pouvoir, il n'aurait pas de
difficultés.
UNE VOIX: II en aurait peut-être autant, mais il les sentirait
moins.
M. LE PRESIDENT: Si vous me permettez, on pourrait peut-être
discuter de la question des députés lorsqu'on parlera des
crédits du président d'élections, on pourra
peut-être parler des crédits du ministère des Affaires
municipales...
M. TESSIER: II y aurait peut-être une solution immédiate
à ça, ce serait que le député de Lévis
démissionne et que nous tenions des élections partielles.
M. ROY (Lévis): M. le Président, j'excuse même le
ministre des Affaires municipales, j'ai des ennuis dans mon comté depuis
qu'il est passé. S'il n'y était pas venu, je n'aurais aucune
difficulté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. ROY (Lévis): M. le
Président...
M. TESSIER: M. le Président, j'aimerais bien que le
député de Lévis nous explique ses ennuis à ce
moment-là.
M. DEMERS: II faut vivre en société.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je voudrais savoir du
ministre pourquoi on est si pressé actuellement. Je comprends que
l'Union Nationale a été pressée à un moment
donné de former des communautés municipales, mais c'était
avant une élection et elle avait promis de le faire, etc.
M. DEMERS: M. le Président, je m'oppose.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député est dans les
patates.
M. ROY (Lévis): On reviendra là-dessus. M. le
Président, j'ai siégé pendant seize ans dans une ville
assez importante. Nous avons des fonctionnaires à la Commission
municipale actuelle qui sont compétents, je crois. Nous avions des
choses à demander, nous avions des choses à expliquer, nous
allions à la Commission municipale, nous étions reçus, et
on disait: C'est ça, ça, ça. On était à
reformer un autre gouvernement. C'est vrai ou c'est faux? Le taux des
communautés urbaines pour unir des villes... J'ai justement des ennuis
je vous en ferai part en temps et lieu qui me sont arrivés
ce matin. Ce ne sont pas des ennuis personnels, des ennuis
généraux qui vont vous prouver que ce n'est pas si bon que
ça les communautés urbaines. Je voudrais savoir pourquoi le
ministre est aussi acharné à faire des conférences. Je
comprends que la population moyenne se laisse prendre par des subventions, $2
par tête...
M. DEMERS: $5.
M. ROY (Lévis): Il est rendu à $5? Je m'excuse, je
n'étais pas là. Je comprends que
ces municipalités ou ces villes ont besoin d'argent.
M. MARCHAND: Qu'est-ce que vous entendez par population moyenne?
M. ROY (Lévis): Disons que la population moyenne, ce sont les
gens qui n'ont pas l'avantage de voir les défauts du gouvernement actuel
que j'ai l'avantage de connaître actuellement. Ils n'ont pas les
informations voulues.
M. MARCHAND: Mais est-ce que le député de Lévis ne
les informe pas dans son comté?
M. ROY (Lévis): Je les informe tant que je peux, mais je ne peux
toujours pas faire le tour de 35,000 électeurs chaque semaine pour leur
donner toutes les informations. Les journalistes, je m'en excuse, donnent les
informations qu'ils veulent. D'accord? C'est pour ça que je voudrais
savoir pourquoi le ministre est tellement acharné à faire des
communautés urbaines aussi vite.
M. TESSIER: M. le Président, le ministre ne s'acharne pas sur
quoi que ce soit, et encore moins sur les électeurs du comté de
Lévis.
M. ROY (Lévis): Non, pour les élections, on arrangera cela
en temps et lieu. Je vous parle comme administrateur. On est à tout
chambarder de la même façon qu'on a chambardé le domaine de
l'Education. On se reverra, M. le ministre, si la Providence nous donne la vie.
Même si je suis obligé d'aller à Rimouski, mon club est
là, et j'irai vous voir chez vous.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est là le représentant d'une
population dont il dit qu'elle est pauvre.
M. TESSIER: Un club privé! M. DEMERS: Un club privé!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un scandale!
M. TESSIER: Un véritable scandale! M. DEMERS: Un vrai
scandale!
M. TESSIER: Le député de Lévis a le moyen d'avoir
un club privé!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends que le député ait
des troubles...
M. TESSIER: Moi, je n'ai pas les moyens d'avoir un club
privé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et que les gens soient
scandalisés.
M. DEMERS: II va revenir dans son comté prêcher la
pauvreté !
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je sais, étant donné que le
ministre est à ma droite, qu'il bout du désir de répondre
non pas à la question du club mais à la question de la
communauté municipale...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a une aussi grande importance, le
club.
M. LE PRESIDENT: ... posée par le député de
Lévis.
M. MARCHAND: Avez-vous remarqué qu'il nous avait dit qu'il avait
travaillé dans son comté toute la journée hier?
M. ROY (Lévis): Non.
M. TESSIER: Ce sont des ennuis de pêche que le
député de Lévis a eus?
M. ROY (Lévis): Les ennuis sont survenus seulement ce matin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Revenons au sérieux et essayons de
découvrir où est le poisson.
M. DEMERS: II s'ennuie de sa femme.
M. ROY (Lévis): C'est sérieux, je vous l'ai dit, on s'en
reparlera.
M. TESSIER: On s'en reparlera à la pêche?
M. ROY (Lévis): Non, on s'en reparlera. Je peux vous inviter.
UNE VOIX: Non, non, c'est son comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En plus, vous avez le moyen de l'inviter!
M. ROY (Lévis): Dans mon comté à part
ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne savez pas ce que ça coûte
pour...
M. ROY (Lévis): Je peux vous dire que le ministre actuel fait de
gros travaux pour me donner un beau chemin pour aller à mon club.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a du scandale.
M. DEMERS: Vous venez de le préciser.
M. BOIS: M. le Président, dans le sujet qui préoccupe le
ministre actuellement, je prévois, par exemple, des affiliations
normales qui sont survenues à Québec, par exemple, où vous
avez
trois municipalités qui, de bon gré, se sont
affiliées à la ville de Québec, qui l'ont fait
volontairement; elles y ont vu des avantages et en réalité il y
en a, M. le Président.
Je trouve curieux qu'à la suite du livre blanc, par exemple, on
va sortir encore des gouvernements de communauté urbaine du
Québec quand je sais que la majeure partie des députés qui
ne sont pas de mon parti présentement s'unissent même à
l'heure actuelle pour empêcher un bill de la Communauté urbaine du
Québec d'être adopté tel que prévu ou tel que
pressenti.
M. TESSIER: Vous pourrez dire ça lors d'un comité de la
Communauté urbaine.
M. BOIS: Soyez sans inquiétude, M. le ministre.
M. TESSIER: Je pense qu'on est un peu loin des crédits.
M. DEMERS: Je proposerais qu'on adopte le poste 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je serais toujours
désireux d'entendre le ministre répondre au député
de Lévis parce qu'il a un problème...
M. TESSIER: Je pense que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... soit l'acharnement du ministre à
vouloir créer des communautés urbaines, faire des regroupements,
des fusions, etc. quand le député de Lévis nous dit que
ça entraîne des conséquences désastreuses dans un
comté qu'il observe de loin en allant à la pêche.
M. TESSIER: Oui, il observe de loin.
M. ROY (Lévis): Disons que le député de Chicoutimi
aurait pu s'exempter de dire le dernier paragraphe, en tout cas.
M. TESSIER: Alors, voilà, sans commentaires.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté; sous-article 2,
adopté. Article 3, Service des finances municipales, sous-article 1.
Service des finances municipales
M. LEGER: M. le Président, je demanderai au ministre de nous
donner rapidement, comme tantôt, le rôle de ce service ainsi que
ses responsabilités.
M. TESSIER: Tout à l'heure, M. le Président, j'ai mis
ensemble la gestion municipale et les finances municipales parce que, en somme,
ce sont deux directions qui marchent de pair. Je comprends qu'au point de vue
budgétaire ce sont deux articles différents mais en ce qui
concerne les finances municipales, le mot le dit, c'est l'examen de toutes les
finances municipales et c'est également l'étude plus
particulièrement de toute la question de la fiscalité municipale.
Nous avons un comité en permanence qui siège pour essayer de
trouver les moyens d'accroître, d'une part, les revenus des
municipalités sans pour cela, d'autre part, accroître le fardeau
des contribuables.
M. DEMERS: Sans diminuer les revenus du gouvernement.
M. TESSIER: Sans diminuer les revenus du gouvernement...
M. DEMERS: Envisagez-vous de...
M. TESSIER: C'est-à-dire plutôt sans accror-tre les revenus
du gouvernement par des taxes additionnelles. C'est ce qu'on devrait dire.
M. LEGER: Est-ce que ce n'est pas un peu une des responsabilités
de l'article 4, l'évaluation foncière, le domaine de la
fiscalité?
M. TESSIER: Non, pas du tout.
M. LEGER: II y a seulement une question de normes.
M. TESSIER: L'évaluation foncière, c'est
complètement à part.
M. LEGER: Vous déterminez les normes... M. LE PRESIDENT:
Sous-article 1, adopté?
M. DEMERS: Traitements, il y a une augmentation du nombre de
personnes?
M. TESSIER: Le nombre de personnes. Il y en a 41 en place, 41
fonctionnaires et il y a un effectif autorisé de 42. C'est-à-dire
qu'il y a une vacance à combler dans ce service.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2, adopté.
Sous-article 9, adopté. Sous-article 10.
M. DEMERS: Pour sauver les normes vous économisez. Je voudrais
toujours avoir la raison de vos économies lorsque ç'a
coûté $6,000 et que ça va coûter $2,500. Est-ce que
vous vous assurez moins ou bien...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des contrats qui sont renouvelables
tous les trois ans.
M. TESSIER: C'est à quel article, M. le Président?
M. DEMERS: J'ai eu la réponse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je lui ai donné la réponse.
M. TESSIER: Pour l'assurance?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Contrats renouvelables...
M. TESSIER: Pour trois ans. M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10, adopté?
Sous-article 29.
M. DEMERS: M. le Président, les autres dépenses...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Autres dépenses, ça fait un
montant assez important.
M. DEMERS: C'est pour quelles autres dépenses?
M. BOIS: M. le Président, au sous-article 9, il y a une question.
Malheureusement on l'a adopté...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, il y a une question qui est
posée et qui mérite réponse.
M. BOIS: Certainement!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme disait Lionel Chevrier: II y a une
question qu'y faut qu'a soit répondue. Oui, il disait cela comme cela en
Chambre.
M. DEMERS: C'est en français. Lui, il parlait
français!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était son français de
Cornwall. Il était à l'époque député de
Laurier.
M. TESSIER: M. le Président, il faut remonter assez loin pour
cela. C'est un montant qui revient régulièrement, à chaque
année, au budget. C'est pour prévoir le défaut des
municipalités de rembourser des prêts faits aux
municipalités par le gouvernement fédéral. On se souvient
que le gouvernement fédéral avait mis à la disposition des
municipalités du Québec une somme de $115 millions devant servir
à des infrastructures. Ces prêts comportaient une subvention
à l'effet que les municipalités remboursent à long terme.
Elles ont fait des emprunts, c'est-à-dire à long terme, en vertu
de cette loi spéciale du fédéral de prêts aux
municipalités...
M. DEMERS: C'était garanti par le fédéral.
M. TESSIER: ...et les derniers 25 p.c. ne sont pas remboursables. A ce
moment, pour que les municipalités puissent bénéficier de
ces prêts, les gouvernements provinciaux se sont engagés à
garantir le remboursement des prêts par les municipalités.
M. LEGER: Sauf les 25 p.c?
M. TESSIER: Evidemment. Si une municipalité faisait
défaut, si quelques municipalités faisaient défaut de
rembourser leur quote-part du prêt, le gouvernement du Québec
serait obligé de payer au lieu de la municipalité. C'est une
réserve que l'on met dans le budget à chaque année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on l'a utilisée l'an
passé?
M. TESSIER: Le gouvernement n'a jamais perdu d'argent.
M. DEMERS: Est-ce que ça serait un gros péché de ne
pas rembourser le fédéral?
M. TESSIER: C'est à vous de décider!
M. LEGER: On va vous donner l'absolution, une absolution
immédiate.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non seulement, à mon sens, ça ne
serait pas un péché, mais ça serait vraiment une action
méritoire.
M. TESSIER: A tout événement on...
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les gens récupérables...
M. BOIS: Au sous-article 9, on a dit "adopté", mais j'avais
quelque chose. Seulement une question.
M. LE PRESIDENT: D'accord! Le sous-article 29 a été
adopté, mais on revient au sous-article 9. On garde 29 et on revient
à la question du député de Saint-Sauveur.
M. BOIS: Sous-article 9. Dans la question des assurances, le ministre
peut-il nous dire si les assurances sont généralement
achetées du consortium des sociétés
canadiennes-françaises ou si on les achète de compagnies
américaines?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela relève du surintendant des
assurances.
M. BOIS: Le surintendant des assurances?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela relève des Finances.
M. BOIS: Excusez, M. le Président, je veux simplement demander,
en fait, si le ministère achète ses assurances directement. Quand
ce sera le temps de discuter des crédits du surintendant des assurances,
on en parlera.
M. TESSIER: M. le Président, c'est le ministère des
Finances qui prend les assurances. Ce type d'assurances est pour
protéger le transport des obligations des municipalités de la
Commission municipale, du ministère des Affaires municipales aux
municipalités ou aux courtiers, après qu'elles ont
été signées.
M. BOIS: Et vous ne savez pas si ce sont des sociétés du
Québec?
M. DEMERS: La Brink's les transporte en Ontario.
M. TESSIER : Effectivement, c'est encore la Brink's.
M. LEGER: Elle joue un rôle important dans la province, la
Brink's!
M. TESSIER: Le ministère des Finances charge au ministère
des Affaires municipales la prime pour cette assurance, et c'est ce
montant-là que vous voyez.
M. BOIS: M. le ministre aurait-il la gentillesse de demander à M.
le ministre des Finances si ce sont des sociétés du Québec
qui couvrent ces assurances-là, ou des sociétés
étrangères?
M. TESSIER: Le député pourrait lui-même poser sa
question au ministre des Finances.
M. BOIS: II me semble que, dans l'administration de son budget, le
ministre pourrait peut-être avoir un mot à dire.
M. TESSIER: Je crois que le député pourrait poser
lui-même sa question. Est-ce qu'il est trop gêné pour la
poser?
M. BOIS: Je vais la poser, soyez sans inquiétude.
M. TESSIER: Alors, vous la poserez.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis heureux que le député de
Saint-Sauveur ait posé cette question, parce qu'il y a un ancien
candidat du Ralliement créditiste qui est venu m'offrir de l'assurance
de la Prudential of England.
M. LE PRESIDENT: Alors, pour revenir au sous-article 29, le
député de Lafontaine avait une question à poser.
M. DEMERS: Pas même traduit en français!
M. LEGER: J'ai une question à poser au ministre. Il parlait
tantôt de prêts du fédéral aux municipalités
dont la province devait garantir le remboursement. Disons
hypothétique-ment que c'est un prêt de $100,000 et que la
municipalité paie un intérêt au fédéral sur
ce montant-là. Hypothétiquement, disons qu'elle a $50,000 de
remboursés, il resterait $50,000 à rembourser. Est-ce que la
raison de la garantie de la province, c'est pour vider les premiers $25,000
pour que la municipalité n'ait pas d'intérêt à payer
sur les 25 p.c. dont elle n'est plus responsable?
M. TESSIER: Non, non. Le montant est là au cas où une
municipalité ferait tout simplement défaut de rembourser son
versement annuel au gouvernement fédéral. Alors, à ce
moment-là, le gouvernement du Québec serait obligé de le
faire à la place de la municipalité.
M. DEMERS: Alors, c'est une réserve.
M. LEGER: Qu'est-ce qui arriverait si elle ne le faisait pas? Si la
municipalité ne le faisait pas, qu'est-ce qui arriverait?
M. TESSIER : Je ne sais pas ce qui arriverait. Cela ne s'est pas produit
encore.
M. DEMERS: M. le Président, qu'est-ce qui se produirait,
advenant, par impossibilité hypothétique, que
l'indépendance du Québec soit décrétée, un
matin, dans le cas des emprunts?
M. TESSIER: C'est tout à fait hypothétique, M. le
Président.
M. LEGER: Ce sont des choses à prévoir, parce que M.
George Hees a déjà dit qu'il fallait prévoir
l'éventualité prochaine.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
M. ROY (Lévis): Quel est l'intérêt des $150,000 en
prévision des intérêts non payés par une
municipalité, advenant le cas où le gouvernement est
obligé des les payer? Est-ce que le gouvernement provincial a droit de
recours envers la municipalité qui n'a pas payé ses
intérêts?
M. TESSIER: Oui, évidemment.
M. ROY (Lévis): Vous avez un droit de recours pour vous faire
payer. C'est seulement pour garantir et, si vous êtes obligé de
payer, c'est comme le gars qui cautionne pour un autre gars, et si le gars ne
paie pas, lui, il paie. Mais il a toujours le droit de recours auprès du
gars, s'il a de l'argent.
M. TESSIER: C'est ça. C'est comme lorsque vous endossez un
billet.
M. ROY (Lévis): Et si cela ne fait pas, il prend la
municipalité en tutelle et il en fait une communauté urbaine.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 29 est adopté. Nous passons
maintenant à l'article 4: Service de l'évaluation
foncière.
Service de l'évaluation foncière
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire, étant
donné qu'il se prépare à présenter une
évaluation normalisée dans la province de Québec, ce que
ce service fait actuellement dans ce domaine, quelles sont ses
responsabilités?
M. TESSIER: Ce service a été créé justement
en vue de l'application de la nouvelle loi.
M. DEMERS: On en a parlé pendant une heure hier soir.
M. LEGER: Est-ce que vous pouvez donner quelques responsabilités
précises? Est-ce qu'on fait une étude à même tout un
système d'évaluation? Il n'y a pas de recherche là-dedans,
ça me surprend.
M. MARCHAND: On pourrait en créer pour le député de
Lafontaine.
M. LEGER: Des recherchistes!
M. TESSIER: Comme je viens de le dire, c'est un service nouveau qui a
été créé au sein du ministère des Affaires
municipales en vue de l'application de la nouvelle loi-cadre de
l'évaluation foncière municipale. C'est un service qui va
fonctionner au cours de l'année.
M. DEMERS: II sera relié à la direction
générale.
M. TESSIER: C'est pour ça qu'il faut prévoir les
crédits nécessaires au budget.
M. DEMERS: Vous aurez quoi là-dedans?
M. TESSIER: II y aura 14 postes qui sont demandés.
M. DEMERS : Quatorze postes et vous avez seulement $99,500 pour tout
ça?
M. TESSIER: C'est que les postes ne sont pas encore comblés, ils
vont l'être au cours de l'année. Cela représente tout
simplement quelques mois sur le budget.
M. DEMERS: Vous attendez la veille de Noël pour les nommer.
M. TESSIER: Peut-être pas à la veille de
Noël, mais ça se fera au cours de l'été ou de
l'automne. Avant que le service ne soit complété, nous serons
peut-être rendus au terme de l'année budgétaire.
M. DEMERS: Vous avez l'intention de les nommer avant ou après
l'adoption de votre loi-cadre d'évaluation?
M. TESSIER: Dès que la loi sera adoptée. Nous
commençons déjà à faire du recrutement, mais il n'y
a personne qui soit encore en place.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Sous-article 11.
M. LEGER: Ce sont des contrats à donner à des organismes
pour faire des études, pour faire des plans sur l'évaluation?
M. TESSIER: On y indique services contractuels, mais c'est pour faire
l'impression de brochures et de guides relatifs à la nouvelle loi de
l'évaluation municipale.
M. DEMERS: Cela va aller à Rimouski.
M. TESSIER: Je ne sais pas. Cela pourrait peut-être aller à
Rimouski.
M. LEGER: Cela peut aller dans le comté de Laurier aussi.
M. TESSIER: Cela peut aller un peu partout. Cela peut aller à
Chicoutimi aussi, à Montréal ou à Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai de forts doutes. J'ai l'impresssion que
M. Bellavance va écoper.
M. DEMERS: II va avoir une avance notable sur les autres.
M. LE PRESIDENT: Puis-je vous suggérer de prendre une belle
avance? Est-ce qu'on peut aller au poste 3: Subventions...
M. DEMERS: ... pour l'établissement des services municipaux
d'aqueducs et d'égoûts. Il y a $10 millions, une augmentation
majeure.
Subventions pour l'établissement de services
municipaux d'aqueducs et d'égoûts
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que la politique du ministère
est changée dans ce domaine? Est-ce que le ministre pourrait nous dire
s'il y a eu des changements dans les normes, critères, pour l'octroi de
subventions?
M. DEMERS: Dans ce qui avait déjà été
accepté...
M. TESSIER: Il n'y a pas de changement dans les normes. Les
critères sont les mêmes.
M. DEMERS: Est-ce que vous allez en avoir un peu pour remettre...
M. TESSIER: Pas du tout. Nous examinons toutes les demandes, mais je
dois vous dire qu'il y a un nombre considérable de demandes
actuellement. Les critères sont les suivants, voici la procédure,
une municipalité...
M. DEMERS: Qui n'a pas d'eau.
M. TESSIER: ... qui a un projet d'égout ou d'aqueduc, qui a fait
préparer ses plans et devis...
M. DEMERS: Une municipalité qui n'a pas d'eau ce serait le temps
qu'elle en ait. C'est un critère.
M. TESSIER: Alors nous examinons la situation financière de la
municipalité, sa capacité de payer, son service de la dette, le
taux de la taxe, le revenu moyen du contribuable. Nous avons comme base que
ça ne doit pas, en général, dépasser environ $75
par contribuable pour le service, pour son service d'eau annuellement.
M. DEMERS: Par an. Annuellement.
M. TESSIER: Si ça dépasse ce montant, disons
qu'après avoir calculé le montant du projet on arrive à un
coût de $100 ou $125 par contribuable, alors c'est là-dessus qu'on
fixe le montant de la subvention.
M. LEGER: A $75 il est taxé par la municipalité et le
surplus est remboursé par...
M. TESSIER: Le contribuable. Quelquefois cela peut aller à $85,
cela dépend. Si le revenu moyen du contribuable le lui permet et que les
taxes sont déjà basses dans la municipalité, à ce
moment-là, on peut considérer que la municipalité n'a pas
besoin de subvention. D'autre part, si ça dépasse la
capacité de payer du contribuable, on accordera une subvention qui,
normalement, ne doit pas dépasser 30 p. c.
M. DEMERS: Est-ce que vous exigez une évaluation assez
sérieuse avant de donner une subvention?
M. TESSIER: Ah oui!
M. DEMERS: Et quelle est-elle à peu près?
M. TESSIER: Une étude très minutieuse est faite par la
Commission municipale. Et la Commission municipale fait une recommandation au
ministre sur le montant de la subvention à être
accordée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési- dent, est-ce que M. le
ministre pourrait nous dire sur quelle base de calcul est établie la
contribution du gouvernement du Canada?
M. TESSIER: La contribution du gouvernement du Canada...
M. DEMERS: Sur les infrastructures?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Pas du tout. Les imputations, qu'est-ce
ça veut dire?
M. DEMERS: Ah! C'est à l'autre sous-article.
M. TESSIER: Ah bon! Ah oui!
M. DEMERS: Nous n'avons pas encore terminé.
M. LEGER: Nous n'avons pas terminé l'autre, est-ce que...
M. DEMERS: J'aurais une question à poser.
M. TESSIER: Les imputations sont pour la partie de l'ODEQ et...
M. DEMERS: Cela va encore dans la région de Rimouski?
M. TESSIER: Seulement Québec. M. LEGER: Notre
région...
M. TESSIER: Certainement puisque le dernier s'applique exclusivement au
territoire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, c'est-à-dire
de la Pocatière à...
M. DEMERS: Avant d'aller là, M. le Président, j'aurais une
remarque à faire. Lorsqu'il y a une subvention' d'accordée disons
pour l'aqueduc, n'y aurait-il pas moyen d'envisager qu'on règle en
même temps le problème des égoûts? L'autre jour, avec
le ministre de l'Agriculture, nous assistions à un dévoilement de
l'aqueduc et nous remarquions que dans la municipalité concernée
il n'y avait pas de réseau d'égouts.
Cela veut dire que, dans deux ou trois ans, ça pourrait
être la semaine prochaine, par une ordonnance du ministère de la
Santé ou des Affaires sociales, on pourrait être obligé
dans cette municipalité-là de recreuser de rebriser l'asphalte et
de remettre l'égout.
M. TESSIER: M. le Président, c'est que je ne connais pas le cas
en particulier...
M. DEMERS: II doit y en avoir d'autres dans la province.
M. TESSIER: ... qui est cité par mon honorable collègue
mais c'est certainement un cas d'exception. Dans la plupart des projets
je vois les dossiers un par un...
M. DEMERS: Vous les menez parallèlement.
M. TESSIER: Non, pas parallèlement mais un par un, les
dossiers...
M. DEMERS: Non, je parle de l'eau et de l'égoût.
M. TESSIER: Ah oui! Dans tous les cas, sauf quelques rares exceptions et
ces exceptions-là sont ordinairement l'achat de systèmes
d'aqueduc existants qui étaient des systèmes privés. Il
existe encore dans le Québec et c'est assez surprenant un
nombre considérable de systèmes d'aqueduc privés. Or,
comme on le sait, nous ne pouvons pas...
M. LEGER: Des personnes...?
M. TESSIER: Oui, des personnes et parfois des corporations qui ont leur
propre système et vendent l'eau aux contribuables. La régie des
eaux fixe le montant de l'abonnement aux services d'aqueduc mais comme on le
sait le ministère des Affaires municipales ne peut pas accorder de
subventions à l'entreprise privée. Il arrive que ces
systèmes d'aqueduc privés deviennent défectueux, ont
besoin de réparations considérables. D faut leur apporter une
expansion. Alors, les municipalités viennent souvent nous trouver et
nous disent: Vous ne pouvez pas donner de subvention à M. Untel qui est
propriétaire mais, si la municipalité s'en portait
acquéreur, est-ce que nous pourrions bénéficier d'une
subvention? C'est ce qui arrive dans bien des cas où une
municipalité se porte acquéreur d'un système d'aqueduc
privé, va l'améliorer, va étendre le réseau et va
bénéficier à ce moment-là de subventions.
M. DEMERS: Lorsque c'est un projet nouveau par exemple où il n'y
a pas de système d'aqueduc établi dans une municipalité le
ministère exige qu'on fasse les deux en même temps.
M. TESSIER: C'est ça.
M. DEMERS: C'est ce que je veux savoir.
M. LEGER: M. le Président, une dernière question avant
d'ajourner, dans le cas précis du rang Saint-Isidore, près d'Oka,
est-ce que le ministère peut aider, avec des subventions, cette
municipalité qui a un problème d'eau actuellement? Qu'avez-vous
l'intention de faire de ce cas-là? Est-ce que ça relève de
votre juridiction?
M. TESSIER: Je ne connais pas le cas de Saint-Isidore en
particulier.
M. LEGER: C'est dans les journaux depuis quelques jours, la mine qui
était là je ne veux pas l'affirmer a probablement
fait sauter des veines d'eau qui servaient justement aux gens de la place et il
y a un problème de manque d'eau actuellement. Les gens n'ont pas les
moyens financiers, c'est le rang Saint-Isidore, près d'Oka.
Actuellement, il y a un problème majeur d'approvisionnement d'eau.
Est-ce que c'est dans votre ministère? Il y a une subvention possible,
je crois.
M. TESSIER: Oui, je me souviens maintenant que c'est à
l'étude présentement à la Commission municipale.
M. LEGER: Ce ne sera pas une étude du genre recherche comme je
disais tantôt, parce qu'on y a besoin d'eau tout de suite.
M. TESSIER: Non, il s'agit de trouver les moyens nécessaires pour
rétablir le service d'eau le plus rapidement possible et de voir dans
quelle mesure on peut aider cette municipalité.
M. LEGER: Normalement, de telles subventions sont prévues dans
cet article?
M. TESSIER: Oui, c'est ça.
M. DEMERS: II est midi et trente, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'après la
période des questions de cet après-midi, en Chambre.
C'est-à-dire que le poste 3 n'est pas encore adopté.
(Fin de la séance: 12 h 30)