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Commission permanente des Affaires municipales
Crédits du ministère des Affaires
municipales
Séance du mercredi 9 juin 1971
(Onze heures treize minutes)
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Avant de commencer l'étude des crédits,
c'est-à-dire de poursuivre l'étude des crédits du
ministère des Affaires municipales, je suis convaincu que nos
collègues qui n'ont pas pu assister à l'étude des
crédits seront intéressés à lire le journal des
Débats. En conséquence, au cours des deux premières
séances que nous avons eues, l'enthousiasme a voulu que plusieurs
personnes parlent à la fois et que malheureusement au journal des
Débats on ait une difficulté sérieuse à pouvoir
identifier ceux qui participaient au débat. Je me permets de vous
demander de bien vouloir signifier votre intention de poser des questions et de
ne pas engager de débat afin que la postérité ou nos
successeurs puissent lire les crédits de cette année avec
beaucoup d'enthousiasme et qu'ils puissent comprendre ce que nous aurons
discuté.
Nous étions rendus au poste 3, sous-article 31. Si ma
mémoire est bonne, il s'agissait tout simplement pour le ministre des
Affaires municipales d'expliquer la contribution du gouvernement du Canada.
C'était la dernière question qu'il y avait sur ce
sujet-là, si je me souviens bien. Il y avait aussi le sous-article 11,
au poste 1, que nous avions retenu. Le ministre doit donner des détails
à ce sujet.
Le ministre des Affaires municipales.
Rapport annuel du ministère
M. TESSIER: M. le Président, en effet, je voudrais
répondre d'abord à une question qui m'avait été
posée par le député de Saint-Maurice, je crois,
relativement à l'impression du rapport annuel du ministère des
Affaires municipales qui a été fait pour l'année 1970
à l'imprimerie Bellavance Inc. de Rimouski. La question qui
m'était posée par le député était de savoir
si cette impression ou ce contrat, avait coûté plus cher que celui
fait l'année précédente par mon
prédécesseur, le Dr Lussier, impression qui avait
été faite à Repentigny.
J'ai devant moi les factures des deux imprimeries. Bellavance Inc. de
Rimouski a chargé au ministère des Affaires municipales, pour
l'impression de 3,500 copies du rapport annuel, une somme de $5,804.28. Le tout
certifié, conforme au tarif par l'éditeur officiel du
Québec et conforme à l'arrêté en conseil
numéro 2476 de 1965.
L'année précédente, le rapport annuel du
ministère des Affaires municipales avait été fait par G.M.
Printing Inc. à Repentigny; on avait à ce moment-là
imprimé 2,550 brochures, soit 950 de moins que le rapport 1970 et le
coût a été de $8,599.94. C'est donc dire qu'il y a eu une
économie dans la dernière impression chez Bellevance Inc. de
$2,795.66 et près de 1,000 copies de plus, plus exactement 950 copies de
plus. C'est donc dire que l'impression faite à Repentigny était
d'au mpins 50 p.c. plus élevée que l'impression faite à
Rimouski.
M. LAVOIE (Wolfe): Une minute, s'il vous plaît, M. le
Président...
M. TESSIER: Vous permettez tout de même que je termine ma phrase.
Je veux souligner par là qu'il y a eu non seulement économie pour
les contribuables du Québec, mais qu'il y a eu également une
meilleure efficacité administrative au ministère des Affaires
municipales comparativement à l'année
précédente.
M. LAVOIE (Wolfe): Supposons que le ministre dit juste je n'en
doute pas d'ailleurs mais de quelle façon est-ce calculé
la valeur d'un volume? Est-ce au nombre de pages, à la qualité de
l'impression, à la qualité du bottin, à ses feuilles? Il y
a certainement un tarif quelconque sur lequel on se base.
M. TESSIER: L'aspect typographique et l'aspect graphique sont
contrôlés par l'éditeur officiel du Québec. C'est
lui-même qui prépare en somme le devis de l'impression qui est
fourni à l'imprimeur et tout est sous le contrôle de
l'éditeur officiel du Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): Comment se ferait-il que l'éditeur n'aurait
pas vu cette différence les années passées?
M. TESSIER: Je ne peux pas répondre pour...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela va par soumissions?
M. TESSIER: Non, pas par soumissions. Je ne peux pas répondre
pour ce que l'éditeur officiel a pu faire alors que je n'étais
pas là. Je tiens à souligner que, depuis que je suis là,
il y a eu tout de même une économie d'au-delà de 50 p.
c.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela était une économie
voulue? Est-ce que vous en avez eu connaissance lorsque vous avez
accordé le contrat ou si vous vous en êtes rendu compte seulement
hier en revoyant les factures?
M. TESSIER: Je le savais avant mais je ne pouvais pas préciser
des chiffres au moment où la question m'a été
posée. C'est pourquoi j'ai
fait sortir les deux factures pour pouvoir donner des renseignements
exacts et non pas des renseignements approximatifs. Je savais qu'il y avait une
différence appréciable. Je voulais donner un renseignement
précis.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous voulez dire que le G.M. Printing de
Repentigny a chargé un tarif exagéré?
M. TESSIER: Je ne veux pas dire que son tarif a été
exagéré. Je veux simplement dire qu'il y a eu économie en
faisant imprimer le rapport annuel à Rimouski.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que le ministre pourrait nous
dire en importance quelle différence il peut y avoir entre le rapport
demandé par l'ancien ministre des Affaires municipales et le ministre
actuel en nombre de pages? Est-ce que c'est un volume standard ou à peu
près équivalent...
M. TESSIER: C'est exactement l'équivalent. C'est la même
qualité.
M. SIMARD (Témiscouata): Je parle du nombre de pages.
M. TESSIER: C'est à peu près le même nombre de
pages. Je n'ai pas compté les pages. Cela serait facile de le faire si
on avait les deux rapports. Je n'ai pas les deux rapports.
M. SIMARD (Témiscouata): Les années
précédentes, est-ce qu'on pourrait savoir combien cela a
coûté le même rapport?
M. TESSIER: Oui, il y aurait moyen de le savoir.
M. SIMARD (Témiscouata): Depuis les dix dernières
années par exemple. Le nombre de copies et le prix depuis dix ans.
M. TESSIER: Je vous fournirai le détail des dix dernières
années.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'on continue à retenir ce
sous-article ou si on l'adopte avec l'entente que le ministre donnera les
informations?
M. SIMARD (Témiscouata): En attendant que le ministre nous donne
les informations demandées.
M. TESSIER: Je produirai le détail des dix dernières
années.
UNE VOIX: Le sous-article 11 est adopté. M. LE PRESIDENT: Le
poste 11 est adopté.
M. TESSIER: M. le Président, mon collègue, le docteur
Goldbloom, responsable de la protec- tion de l'environnement doit être
à Washington ce soir. Je crois qu'il doit prendre son avion à 4
heures cet après-midi.
Si mes collègues sont d'accord, nous pourrions suspendre pour le
moment l'étude des crédits à l'article où nous
sommes rendus et nous passerions immédiatement au poste de la protection
de l'environnement. Ce sera le Dr Goldbloom qui fournira les détails et
répondra aux questions.
M. LE PRESIDENT: S'il y a consentement des membres de la commission,
nous irons à la page 36, poste 12: Service de protection de
l'environnement. L'honorable ministre Goldbloom.
Service de protection de l'environnement
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous me permettrez de faire
quelques remarques préliminaires, un exposé général
de l'attitude et des politiques générales des services que j'ai
l'honneur de diriger.
De nos jours, les pollutions du milieu naturel représentent un
danger important du monde moderne et sont la cause de nombreux problèmes
sanitaires et socio-économiques. Elles agissent en effet sur tous les
êtres vivants soit directement, soit indirectement, par les aliments
souillés, par la diminution de l'ensoleillement, par l'action
dépressive qu'elles exercent sur l'individu humain. Les pollutions
agissent encore sur l'ensemble des éléments constituant le milieu
extérieur, la végétation, la faune aquatique, les cours
d'eau et les mers, les monuments, les sites historiques et
l'atmosphère.
A l'instar des autres pays à fort degré
d'industrialisation et d'urbanisation, le Québec subit les
conséquences des nouveaux développements technologiques et fait
face lui aussi à des problèmes plus ou moins aigus suivant les
régions et causés par la pollution de l'eau, de l'air et du
sol.
En décembre dernier, le gouvernement du Québec m'a
confié la responsabilité de la qualité de l'environnement,
avec mandat précis d'assurer l'efficacité maximale des
remèdes visant à combattre la pollution et en même temps de
prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer l'utilisation
rationnelle des ressources de l'environnement. Depuis, trois ensembles de
services ont été regroupés au sein des services de
protection de l'environnement, soit la direction générale de
l'hygiène du milieu, qui faisait autrefois partie du ministère
des Affaires sociales, la direction générale des
équipements en eau du ministère des Affaires municipales et la
Régies des eaux du Québec. Les services de protection de
l'environnement font partie de ce dernier ministère.
La mise en commun de ces effectifs constitue la première
étape que le gouvernement du Québec propose en vue d'intensifier
et de
mieux coordonner la lutte qu'il a déjà entreprise contre
la pollution et avec la collaboration des ministères et autres
organismes intéressés, à procéder à une
planification intégrée et à long terme des ressources de
l'environnement.
Le gouvernement souhaite la participation active des corps
intermédiaires, des milieux scientifiques, de l'industrie et du public
en général dans l'accomplissement de son mandat. Nous croyons que
dans l'état actuel des connaissances scientifiques et avec l'appui de
tous nous pouvons et devons contrôler la majorité des pollutions
et préserver la qualité de l'environnement à son
maximum.
Quant à nos politiques générales, M. le
Président, nous en avons dans cinq secteurs, et je voudrais les
énumérer et les expliquer brièvement. Je commence par le
problème de l'air. Il faut un programme très intensifié en
comparaison avec celui que nous avons connu jusqu'à maintenant. Il y a
deux classes de pollution de l'air, les sources fixes et les sources mobiles.
Nous sommes à faire le catalogue des sources fixes des milliers
d'industries à travers le Québec dont une proportion importante
constitue une source de pollution atmosphérique.
Quand ce catalogue sera terminé, nous procéderons de la
même façon que j'exposerai dans quelques instants quant à
l'eau, c'est-à-dire par l'émission de directives et d'ordonnances
à l'endroit des industries. C'est un travail qui se poursuit
déjà, cas particulier par cas particulier, mais qui devra
s'organiser de façon beaucoup plus systématique, et c'est notre
intention.
Quant aux sources mobiles, nous avons évidemment le
problème des véhicules automobiles, des avions, des locomotives.
Nous avons des interventions à entreprendre qui dépendent en
partie des actions entreprises par d'autres gouvernements. On ne peut se faire
d'illusions, le marché québécois de l'automobile n'est pas
celui qui jouera de façon déterminante sur les intentions des
fabricants d'automobile. C'est le gouvernement fédéral des
Etats-Unis qui est en relation avec l'industrie de l'automobile et qui exerce
des pressions très fortes sur cette industrie pour que soient
développés au cours des prochaines années, avant la fin de
cette décennie, non seulement des dispositifs pour limiter la pollution
émise présentement par les véhicules que nous connaissons
mais également de nouveaux moteurs pour que les combustibles soient
différents et pour que les effets sur l'environnement soient de beaucoup
limités.
Dans le domaine de l'eau, notre politique générale a trois
volets. Il y a celui du programme industriel et nous avons là des
directives qui ont été émises déjà à
l'endroit de cinq ou six groupes d'industries. Il y en a d'autres en
perspective et nous avons déclaré, lors de la conférence
provinciale-municipale il y a deux semaines que, d'ici trois ans, plus de 90
p.c. des industries québécoises auront été
visées par des directives générales et par des exigences
précises et particulières.
Nous avons un programme municipal que nous voudrions faire
démarrer aussitôt que possible sachant qu'il y a des
municipalités qui ne demanderaient pas mieux que d'être
informées de la formule par laquelle le financement de ces travaux se
fera et nous sommes en train de négocier cette formule avec les autres
paliers du gouvernement.
Nous avons évidemment une situation qui nous inquiète
considérablement, parce que la forte majorité des
municipalités québécoises n'a pas d'usine de traitement de
ses égouts et il faudra procéder à corriger cette
situation indésirable aussi rapidement que possible. Mais il faut dire
qu'aussi rapidement que possible cela veut quand même dire un nombre
important d'années.
Troisième volet, dont j'ai fait état dans une
déclaration ministérielle il y a également deux ou trois
semaines, la récupération de la qualité des eaux
récréatives du Québec. Nous avons annoncé
l'étude de 34 lacs, un nombre sans précédent. Nous avons
l'intention de poursuivre l'étude de plusieurs rivières. Je ne
suis pas encore en mesure de donner le détail, mais il y aura un
programme sur des rivières du Québec qui sera poursuivi cet
été.
Dans le domaine de la protection du sol, il y a un travail tripartite
qui se poursuit en collaboration avec le ministère de l'Agriculture qui
dirige ces travaux et celui des Terres et Forêts, et qui nous mène
vers une législation dans ce domaine plus particulièrement quant
aux substances chimiques qui sont utilisées sur la flore du
Québec.
Le quatrième élément, c'est la disposition des
déchets. C'est un problème majeur partout où il y a des
agglomérations urbaines, même en milieu rural. On trouve partout
au Québec des dépotoirs. A ces dépotoirs, il se fait
malheureusement, des brûlages à ciel ouvert. Ce n'est pas de cette
façon que les déchets du Québec devraient être
disposés. Nous avons l'intention de publier, l'an prochain, un livre
blanc sur cette question pour définir une politique
générale de la disposition des déchets.
Il serait hautement désirable que nous soyons en mesure de
recycler autant de nos déchets que possible. Pour ce faire, il faut
connaître et créer les marchés. Les marchés qui
existent présentement ne nous permettraient pas de tout recycler,
même ce qui est présentement recyclable. Il y a moyen d'aller
chercher des substances qui présentement ne sont pas utilisées,
qui ne sont pas rentrées dans les cycles de la nature et
développer de tels cycles et développer de telles industries.
C'est notre intention de le faire.
Entre-temps, il faudra quand même poursuivre une politique
d'incinération là où l'incinération est la seule
façon de traiter convenablement les déchets. Cette méthode
est certainement acceptable si des normes de génie sont
respectées. Mais ce n'est quand même pas la façon la plus
désirable parce que l'on détruit
des substances de valeur et on pollue, même avec la meilleure
incinération, dans une certaine mesure l'atmosphère qui
reçoit la fumée.
Nous aimerions éventuellement réduire
l'incinération autant que possible, mais pour un certain temps, il
faudra la poursuivre. Il y a moyen de convertir beaucoup de nos
dépotoirs en lieux d'enfouissement sanitaire. Ce serait certainement
désirable. Ce serait beaucoup plus esthétique et beaucoup plus
agréable pour la population environnante. Puisqu'il faut faire la carte
de la province et identifier les endroits où l'incinération devra
se poursuivre, les endroits où l'enfouissement sanitaire sera possible,
les endroits où des usines de transformation de déchets pourront
être implantées, nous avons l'intention, par un comité qui
est déjà constitué, d'étudier toute la question et
de publier un document à ce sujet qui nous mènera là aussi
vers une législation plus générale.
Je ne voudrais pas, M. le Président, que vous croyiez que le fait
d'attendre ce document pour légiférer de façon globale
nous empêchera d'intervenir auprès des propriétaires de
dépotoirs où les conditions sanitaires ne sont pas les
meilleures. Nous avons l'intention d'intervenir et de façon ferme. Nous
recevons des plaintes assez nombreuses sur cette question.
Enfin, nous avons une politique de collaboration avec les autres
gouvernements. Je tiens à insister là-dessus parce qu'il y a eu
certains commentaires qui ont été formulés par des
personnes surtout de l'exérieur du Québec qui ont laissé
sous-entendre que le gouvernement du Québec manquerait de fermeté
dans ce domaine. Je tiens à dire de façon très
précise que nous avons donné l'engagement aux autres
gouvernements canadiens, au gouvernement fédéral et aux autres
provinces et par le truchement de la responsabilité
internationale du gouvernement du Canada à tous les pays du monde
que nous allons adopter et respecter les mêmes normes, que nous les
appliquerons avec une certaine souplesse mais que nous les appliquerons de la
même façon que nos voisins en visant les mêmes objectifs et
que nous réussirons le même degré d'amélioration de
la qualité de notre environnement.
Pour accomplir tout ceci il est évident que la
responsabilité gouvernementale ne suffit pas. Il faut également
la responsabilité municipale, celle des établissements
d'enseignement qui font des recherches, celle du citoyen qui doit assumer
individuellement lui aussi sa part de responsabilité pour la protection
de l'environnement dont il dépend pour sa vie et surtout, à cause
des tendances que nous connaissons depuis un certain temps, pour la vie de ses
enfants et de ses petits-enfants.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aimerais avoir un peu plus d'information concernant
les relations qui peuvent exister entre le gouvernement du Québec, le
gouvernement canadien et le gouvernement des autres provinces et des autres
pays. Est-ce que le ministre pourrait élaborer son information à
ce sujet-là?
M. GOLDBLOOM: Certainement. Premièrement quant au gouvernement
fédéral, il y a des discussions qui se poursuivent parce qu'il y
a des domaines où les juridictions respectives ne sont pas clairement
définies. Si je commence par ceci ce n'est pas pour lui donner plus
d'importance qu'il ne mérite. Nous avons la conviction que nos
conversations nous mèneront à une définition plus claire
dès responsabilités qui doivent exister de part et d'autre. La
collaboration qui est l'élément le plus important se poursuit par
des communications régulières au niveau ministériel, au
niveau des sous-ministres et au niveau des équipes techniques.
Nous avons été invités à participer à
plusieurs occasions à des études menées par le
gouvernement fédéral. Nous avons bénéficié
de la collaboration d'équipes d'experts fédéraux dans
l'élaboration de certains programmes et dans l'éclaircissement de
certains problèmes et nous sommes invités, comme le ministre des
Affaires municipales l'a souligné, à participer à des
discussions sur le plan international, précisément ce soir et
demain sur la dépollution des Grands-Lacs.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous êtes invité seulement à
titre d'observateur, n'est-ce pas?
M. GOLDBLOOM: Au contraire, la délégation canadienne est
composée de quatre ministres: l'honorable Mitchell Sharp, ministre
fédéral des Affaires extérieures; l'honorable Jack Davis,
ministre fédéral de l'Environnement; l'honorable George Keir,
ministre ontarien de l'Environnement ce n'est pas le titre qu'il porte
présentement c'est ministre de l'Energie et de la Gestion des
ressources, mais il sera bientôt ministre responsable de l'Environnement
et votre humble serviteur.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans ces rencontres, vous ne pouvez pas parler au nom
du gouvernement canadien? Est-ce que vous pouvez parler au nom du gouvernement
du Québec?
M. GOLDBLOOM: Oui, parce qu'il s'agit ici d'une discussion qui porte sur
la qualité des eaux des Grands Lacs. Les deux gouvernements
fédéraux cherchent une entente sur un calendrier et un programme
de dépollution.
Le travail se poursuit depuis à peu près neuf mois entre
trois provinces canadiennes et huit Etats américains. Les trois
provinces sont le Québec, l'Ontario et le Manitoba. Le Manitoba n'a pas
participé de façon très importante. Donc seules l'Ontario
et le Québec sont invitées à faire partie de la
délégation canadienne. Je me
permets de croire sans avoir vu la composition de la
délégation américaine que les Etats
intéressés seront également représentés du
côté américain.
M. LAVOIE (Wolfe): Y a-t-il des ententes internationales dans le domaine
de la pollution?
M. GOLDBLOOM: Il y en a quelques-unes jusqu'à maintenant qui sont
gérées par les Nations Unies. Il y a quelques ententes qui
existent entre deux pays. Cela sera en quelque sorte un précédent
qui sera créé, un précédent qui découle de
la création par nos deux pays de la Commission mixte internationale sur
les Grands Lacs, il y a un certain nombre d'années. C'est surtout
l'initiative de l'Ontario, initiative que nous avons appuyée et qui a
mené les Etats et les provinces à tenir des
réunions,à constituer un comité d'action et à
tracer un programme qui sera maintenant entériné par les deux
gouvernements fédéraux.
M. LAVOIE (Wolfe): Même en signant des ententes internationales,
il faut absolument que les ententes soient signées par le gouvernement
fédéral avec l'approbation des provinces.
M. GOLDBLOOM: C'est clair. M. le Président, me permettriez-vous
de corriger une erreur de ma part. J'aimerais présenter aux membres de
la commission parlementaire l'équipe de fonctionnaires qui m'accompagne.
A ma droite, le docteur J.-Benoît Bundock sous-ministre adjoint,
derrière moi M. Jean Roy qui dirige la direction générale
de l'hygiène du milieu, M. Roger Desjardins, régisseur à
la Régie des eaux du Québec, M. Réal L'Heureux, qui dirige
la direction générale des équipements en eau. Les autres
membres de l'équipe sont de l'équipe de Me Tessier,
c'est-à-dire que nous partageons évidemment les ressources
humaines de ce ministère et avec beaucoup de plaisir.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Je voudrais d'abord féliciter le ministre d'Etat,
responsable de la qualité de l'environnement pour le dynamisme avec
lequel il s'attaque à une tâche difficile. Je le félicite
parce qu'il semble vouloir apporter comme mandat de dépolluer le
Québec. Peut-être que, dans quelques années, on pourra lui
donner le surnom de M. Net avec les résultats qu'il aurait pu
obtenir.
De toute façon, je le félicite. Je voudrais lui poser
plusieurs questions, je voudrais qu'il n'y voie que des questions constructives
qui ont pour but d'avancer et de me renseigner moi-même sur la politique
du gouvernement. Tout d'abord, je voudrais aussi le féliciter sur un
point précis. Contrairement au reste du ministère des Affaires
municipales il y a une propor- tion très importante dans le budget,
accordée aux recherches. Vous avez $600,000 sur un budget de $8 millions
pour la recherche. Cela équivaut peut-être à 7 p.c. de
votre budget. Le reste du ministère des Affaires municipales a à
peine 1.2 p.c. qui est alloué à la recherche, ce qui n'est pas
tellement encourageant pour le dynamisme de ce ministère. Dans le
domaine de l'environnement, je sais qu'il y a pratiquement tout à faire.
Je vois pourquoi vous avez un budget de recherches dans ce domaine. Au
départ, je voudrais vous demander la question suivante: quels sont les
rapports administratifs actuels ou envisagés, entre la Régie des
eaux et la direction générale des équipements en eaux et
le ministre responsable de l'environnement?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous me permettrez de ne
répondre que sur la situation actuelle. L'avenir nous mènera
à la définition d'un organigramme qui fera partie de celui du
ministère des Affaires municipales. Il est présentement à
l'étude. Donc, je ne serais pas en mesure de répondre sur ce qui
pourra être en perspective d'ici quelques semaines.
Quant à la situation actuelle, la Régie des eaux du
Québec, par sa loi constitutive, a une responsabilité assez large
et assez clairement définie.
Cette initiative lui permet d'étudier les problèmes en
réponse à des demandes formulées et de les étudier
de sa propre initiative, d'émettre des rapports là-dessus,
d'émettre des directives et des ordonnances et d'agir également
comme tribunal pour dés questions, comme par exemple la
répartition des coûts de certains travaux, là où
plusieurs municipalités sont impliquées et où ces!
municipalités n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur
une répartition. Il faut dire que la partie quasi judiciaire de
l'activité de la régie n'est pas la partie la plus importante,
c'est le travail technique qui constitue la majorité de la
responsabilité de la régie. Les relations se poursuivent de
façon régulière, des consultations se tiennent, je dirais
de façon hebdomadaire et même quotidienne quand c'est
nécessaire.
M. LEGER: La question précise que je posais c'est que la
régie dépend de votre ministère.
M. GOLDBLQOM: Oui, dans un certain sens, mais la régie
étant un organisme autonome n'est pas simplement un service du
ministère. Le ministre répond devant l'Assemblée nationale
pour la régie mais n'a pas d'autorité précise pour diriger
le travail de la régie. C'est pour cette raison que la collaboration
s'est établie de façon constructive pour que le travail du
ministre et celui de la régie se coordonnent mutuellement et qu'il n'y
ait pas de conflit quant aux intentions et quant aux politiques et quant aux
priorités.
M. LEGER: La régie elle-même n'a pas
juridiction sur le domaine de l'air au niveau de la pollution, c'est
uniquement au niveau des eaux, je pense.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Présentement là je me
permets de donner une petite perspective de l'avenir la fonction de la
régie étant limitée à l'eau, il serait
désirable qu'il y ait des éléments semblables pour les
autres secteurs de notre activité. C'est une question sur laquelle nous
nous- penchons présentement pour trouver une formule.
M. LEGER: Quand un lac ou une partie du lac devient pollué,
est-ce que cela demande encore, actuellement, une protestation ou une demande
d'un propriétaire riverin concernant le voisin qui pourrait être
la cause de cette pollution et qu'il doit passer par toute la procédure
judiciaire habituelle ou si la régie, d'elle-même, peut
immédiatement poursuivre et hâter la solution de ce
problème?
M. GOLDBLOOM: Ceci dépend, M. le Président, de la nature
de la source de pollution. Si c'est une source municipale ou une source
industrielle, la régie a l'autorité voulue pour intervenir de son
propre chef. Quand il s'agit d'un propriétaire individuel, la
régie je n'ai pas le texte de sa loi constitutive devant moi
j'ai l'impression que la régie pourrait, dans un certain sens,
intervenir. Mais, puisque nous avons maintenant en main le rapport de la
commission Legendre, le député sait sûrement que ce rapport
fait état des lacunes dans notre législation actuelle et nous
incite, et c'est une politique générale qui a été
acceptée par le gouvernement, à faire en sorte que la ressource
de l'eau devienne une responsabilité publique, une responsabilité
de l'Etat et que l'Etat se donne les pouvoirs d'intervenir directement pour
protéger la qualité de l'eau.
Présentement, dans bien des cas je ne suis pas avocat,
donc je m'excuse si je ne suis pas en mesure de donner toutes les
précisions qu'un avocat pourrait donner mais si je comprends
bien, dans l'état actuel des choses, dans bien des cas, celui qui peut
intervenir et intenter une poursuite devant la cour, c'est le
propriétaire qui se trouve en aval et qui peut prouver qu'il a subi des
dommages.
M. LEGER: Une aggravation de servitude.
M. GOLDBLOOM: Oui. S'il peut prouver cela, alors il peut demander
à la cour d'intervenir, d'édicter les mesures
nécessaires.
M. LEGER: Excusez-moi, est-ce que vous prévoyez présenter
une loi qui permettrait directement à la régie de poursuivre et
éviter ces longueurs et ces dépenses onéreuses pour le
particulier.
M. GOLDBLOOM : Nous avons l'intention,
M. le Président, c'est clair, de présenter une loi-cadre.
Nous avons promis dans le passé, la publication d'un code de l'eau, et
c'est le rapport Legendre qui nous y aidera. Vous avez sans doute
remarqué que le gouvernement n'a pas pris position sur tous les
éléments du rapport, il a appuyé simplement la
thèse générale. Nous attendons les trois autres volumes
qui s'en viennent au cours de l'été, nous dit-on, et qui
préciseront certaines modifications qui devraient, à l'avis de la
commission, être apportées à peut-être une centaine
de lois existantes. A cause de la complexité de cette situation, tout ce
que je peux dire en ce moment, c'est que ce rapport nous permettra de
préparer une nouvelle législation, sans préciser où
se situera l'autorité dans l'appareil gouvernemental. L'autorité
sera constituée pour, justement, éviter les longueurs et les
dépenses qui incombent à des particuliers pour que la
qualité des eaux soit protégée.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, le ministre parle du
rapport Legendre, je veux vous demander pour quelles raisons, selon le rapport
Legendre... Il y avait des directives bien précises de données,
et dans le rapport du ministre, on a résumé cela dans une phrase
qui pour moi est beaucoup plus courte et beaucoup moins directe. Je parle de
l'article qui disait qu'à cause de l'accessibilité
nécessaire à l'eau, on en arrivait à la conclusion,
à l'article 33, de l'abolition pure et simple des clubs privés de
chasse et pêche, la dissociation du droit de coupe de bois, du droit
d'usage exclusif du territoire, la dissociation des droits d'utilisation de
l'eau, des droits afférents au bail minier. Alors, trois directives bien
précises, et dans le rapport du ministre, je vois ici quelque chose de
très vague, on résume tout cela dans cette phrase-ci: "L'exercice
de ce droit fondamental soit par l'Etat sur toutes les terres publiques, y
compris celles présentement affectées par des baux de chasse, de
pêche, droit de coupe de bois et baux miniers." Pour quelle raison a-t-on
tellement assoupli cela que cela pourrait permettre même, en vertu de la
loi que vous allez présenter, beaucoup d'ouvertures contrairement
à la présentation du rapport Legendre?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le rapport a été
reçu par le gouvernement et confié à un comité
interministériel, il y avait cinq ministères qui étaient
représentés. Chaque ministère à exprimé son
point de vue sur les recommandations, et chaque ministre concerné aura
à présenter la législation précise dans son
domaine. Nous avons déjà l'exemple d'un premier geste posé
par le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et c'est le
début d'un programme que le ministre voudrait ordonné
d'accessibilité à la ressource de l'eau. Le député
sait fort bien que l'accessibilité pourrait entraîner des dommages
considérables à l'environnement, si cette accessibilité
n'est pas planifiée.
M. LEGER: Contrôlée.
M. GOLDBLOOM: C'est ce que le ministre du Tourisme est à faire.
Je ne voudrais pas répondre pour elle, il me semble qu'il serait normal
que le député pose des questions précises à chaque
ministre intéressé dans chacun de ces domaines. Mais, je tiens
à lui dire que chacun des ministres est très au courant des
recommandations, et prépare en conséquence ses propres actions
législatives.
M. LEGER: Autrement dit, chaque ministère, selon la politique de
son ministère, a choisi dans le rapport Legendre, la partie qui
correspondait à sa façon de voir le problème dans son
ministère. C'est une question que je pourrais poser au ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. GOLDBLOOM: Oui, et voyez-vous, M. le Président, nous devons
tenir compte du mandat confié à celui qui vous parle, je suis
chargé de conseiller le gouvernement sur la législation pour la
protection de l'environnement. Mais cela ne veut pas dire que c'est le ministre
d'Etat responsable de la qualité de l'environnement qui doit
présenter tous les projets de loi. Bien au contraire, il ne serait pas
désirable que le ministre responsable de l'environnement empiète
sur les champs d'action des autres ministères. Il serait mal vu
même si le ministre en titre, le ministre des Affaires municipales,
présentait des projets de loi dans des domaines qui n'étaient pas
les siens.
M. LEGER: D'accord. Maintenant, M. le Président, quels sont les
rapports entre la régie et le CEQUEAU, le Centre québécois
des sciences de l'eau à l'Université du Québec?
M. GOLDBLOOM: C'est une relation de collaboration, nous avons
d'excellentes relations avec toutes les universités dont la plupart
oeuvrent dans le domaine des recherches sur l'environnement et il n'y a pas,
à ma connaissance, de relation organique plus précise que cela.
Le député me permettra peut-être de vérifier ici
auprès du régisseur qui est présent.
Je suis informé, M. le Président, que la Régie des
eaux a un représentant qui siège au comité de recherches
de cet organisme. Tout comme la Régie des eaux est
représentée ailleurs à des organismes qui oeuvrent dans ce
domaine et, justement, il me fait plaisir d'indiquer que M. Roger Desjardins,
qui est ici présent et qui est régisseur à la Régie
des eaux, a été désigné pour cette année
président de l'Association québécoise des techniques de
l'eau.
M. LEGER: M. le Président, vous avez dit tantôt que la
régie avait le pouvoir immédiatement de poursuivre des industries
et des municipalités alors que, pour les propriétaires
individuels, c'est un peu plus long. Alors, pour les industries, est-ce que la
régie fait un rapport, une étude sur la responsabilité
précise d'une industrie et qu'après cela, c'est confié au
ministère de la Justice qui doit poursuivre ou pas, ou est-ce qu'il doit
poursuivre ou seulement une recommandation générale?
M. GOLDBLOOM: Il me semble, M. le Président, que dans le cas de
toute poursuite intentée par le gouvernement du Québec, il y a
recommandation par un ministère mais le ministère de la Justice
peut juger que ce n'est pas dans l'intérêt public ou
l'intérêt du gouvernement, ou que la cause n'est pas
justifiée pour des raisons techniques et peut dire, non, on ne
procédera pas. C'est pour cela que le ministère de la Justice
existe.
Dans l'état actuel des choses, nous sommes obligés de
demander au ministère de la Justice d'assumer la responsabilité
principale pour les poursuites mais ce ministère a souvent l'habitude de
confier par la suite le dossier au conseiller juridique du ministère en
question. Il existe ailleurs, c'est-à-dire dans d'autres juridictions,
un pouvoir exécutoire entre les mains du ministre pour que le ministre
émette des ordonnances et impose lui-même des amendes. Et nous
étudions cette formule pour juger de quelle façon nous devrions
exprimer l'autorité gouvernementale dans notre propre
législation.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire aussi où en sont
rendues les poursuites contre les compagnies de pâtes et papier dont on
avait recommandé la poursuite?
M. GOLDBLOOM: C'est un excellent exemple, M. le Président. La
Régie des eaux a émis l'ordonnance, la date limite du 1er juillet
1970 ayant été franchie sans que toutes les usines se trouvent en
conformité avec les exigences de la régie, la régie a fait
appel au ministère de la Justice et ce ministère a pris la
décision d'aller de l'avant et a demandé au conseiller juridique
du ministère des Affaires municipales de préparer les causes. Les
causes sont préparées, leur inscription a été
demandée et c'est au calendrier judiciaire que se trouveront ces causes
au fur et à mesure que les cours pourront les entendre.
M. LEGER: Vous avez, M. le Président, préparé un
plan de cinq ans, je pense, à peu près, pour la compagnie Union
Carbide à Beauharnois pour dépolluer son système. Est-ce
que vous avez l'intention de faire le même travail avec toutes les
industries du Québec il me semble que ce serait un peu long
ou est-ce que vous allez très bientôt présenter une
loi qui permettrait d'aller plus vite que cela?
M. GOLDBLOOM: Evidemment, M. le Président, j'ai donné
quelques chiffres généraux. Il y a plusieurs milliers
d'industries au Québec, il y en a au moins 1,000 dans la région
métropolitaine qui constituent une source fixe de poilu-
tion de l'air et il y a la pollution de l'eau également qu'il
faut régler. Il serait impensable d'aller individuellement demander
à chaque industrie la préparation d'un projet qui serait ensuite
approuvé.
Il faudra nécessairement procéder par directives
générales à l'endroit de certains groupes d'industries. Il
faudra aussi, ce que nous sommes à faire, mousser le
développement d'association d'industries. Plusieurs existent
déjà et d'autres sont en voie de formation sur une base
régionale. Ceci pour que ces groupes prennent leurs propres
responsabilités et déterminent un programme collectif de
dépollution. Il est évident que certains cas particuliers devront
être étudiés pour un avenir assez lointain. Nous avons
l'intention de faire de même chaque fois que ce sera nécessaire.
Il y a des industries, et c'est le cas de l'Union Carbide, qui nous
présentent des projets pour notre approbation. Dans chaque cas, nous
sommes obligés d'étudier ce qui nous est présenté,
de l'évaluer et de fournir la réponse qui s'impose.
M. LEGER: M. le Président, j'aurais beaucoup d'autres questions,
mais je ne voudrais pas accaparer tout le temps. Je sais qu'il y a d'autres
députés. Si vous voulez me permettre d'y revenir tout à
l'heure afin de permettre aux autres aussi de poser leurs questions.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Le député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, il me fait plaisir, pour
une fois, de me joindre au député de Lafontaine pour
féliciter le ministre. Pour des gens de l'Opposition qui n'ont jamais
administré, c'est plus facile de féliciter un ministre. Ils sont
moins chatouilleux que les gens qui ont déjà été
administrateurs. J'ai aimé votre intervention. Avant d'aller plus loin,
j'essaierai d'être bref. Je pensais passer la semaine quand j'ai vu que
le député de Lafontaine posait des questions aussi
élaborées. Il avait des questions assez intéressantes et
auxquelles le ministre répondait intelligemment.
J'ai été très heureux d'entendre tout à
l'heure que le ministre voulait nous présenter un livre blanc. Dans ce
livre blanc, il nous disait qu'il serait probablement question d'enfouissement
sanitaire. L'enfouissement sanitaire est une chose qui a déjà
existé dans la province de Québec. Il a été, je
crois, abandonné, si ma mémoire est fidèle. Vous me
corrigerez si ce n'est pas exact. D'après les preuves que je pourrais
vous apporter, des cités et villes ont essayé de faire de
l'enfouissement sanitaire après en avoir fait pendant dix années.
A un certain moment une compagnie est arrivée avec
l'incinération. Elles ont décidé d'abandonner
l'enfouissement sanitaire et d'obliger la population à se servir de
l'incinérateur. Ce ne sont pas des choses arrivées sous ce
gouvernement, ni sous l'autre gouvernement, mais je peux prou- ver que c'est
déjà arrivé. Ce sont des choses pour lesquelles je fais
confiance au ministre actuel. Avec la présentation qu'il nous a faite,
il a l'air assez rigide. Il sera juste sur ce rapport. Avant de poser d'autres
questions, je voudrais savoir si le ministère, quand il s'agit de faire
de l'enfouissement sanitaire, fournira aux municipalités
concernées les normes, les conditions qui seront appliquées soit
pour le terrain et l'emplacement. Des inspecteurs feront-ils cela? La
cité n'aura pas besoin de payer et de dépenser de l'argent, comme
il est arrivé dans les cas dont je vous parlerai tout à l'heure,
pour faire des recherches. Si elles ont un terrain approprié, est-ce que
le ministre prétend qu'une municipalité pourra, dans un terrain
déterminé, se servir de celui-ci pour disposer de ses
déchets?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est précisément ce
que nous voudrions faire. Nous voudrions établir des normes pour toutes
les municipalités du Québec. Cela ne veut pas dire que les normes
seront identiques parce que celles qui conviendraient à Montréal
ne conviendraient pas à Rivière-du-Loup ou à Noranda. Il y
a évidemment des endroits où des marchés existent pour des
produits qui peuvent être recyclés. Là, nous aimerions,
pour faciliter le transport vers ces marchés, choisir les sites
d'implantation d'usines de recyclage. Quant à l'enfouissement sanitaire,
s'il a été une pratique je ne dirais pas
généralisée parce que cela n'a jamais été le
cas bien connue dans le passé et beaucoup moins connue
aujourd'hui, ce n'est pas à cause d'une initiative autre qu'une
initiative locale. Il est clair qu'il est plus facile dans bien des cas de
faire l'incinération, mais, comme je l'ai déjà dit, je la
trouve moins désirable comme moyen de traiter les déchets.
L'enfouissement sanitaire est de beaucoup préférable aux
dépotoirs que nous connaissons.
Il faudra donc établir des normes comme le demande le
député de Lévis pour que les terrains soient choisis. Ce
n'est pas n'importe quel terrain qui convient pour l'enfouissement sanitaire.
Il faudra que la planification se fasse en vue de l'utilisation de ce terrain
une fois éventuellement rempli et en vue du choix d'autres terrains
éventuels pour remplacer ce site qui aura été rempli et
utilisé à d'autres fins.
C'est le genre de politique générale que nous voudrions
établir. La pagaille je m'excuse du mot qui existe
présentement nous amène à vouloir concevoir une politique
générale et à procéder de façon
ordonnée plutôt que de dire : Pour l'instant à tel endroit,
nous allons trouver telle solution. Nous allons essayer de régler les
problèmes particuliers et surtout les problèmes d'urgence, au fur
et à mesure. Mais l'an prochain, j'espère que nous aurons un
document sur lequel nous aimerons recevoir des commentaires.
C'est pour cela que je voudrais commencer par la publication d'un tel
document, plutôt que par la présentation immédiate d'un
projet
de loi. Il y a trop d'intérêts et de complications en
perspective pour que nous disions tout simplement: C'est cela! sans consulter
les intéressés. Nous avons l'intention de les consulter au cours
du travail de la commission et de façon publique après que le
texte sera publié.
M. ROY (Lévis): Si ça peut rendre service au ministre
si vous permettez M. le Président j'ai connu
l'enfouissement sanitaire pendant dix ans. Après quinze ans, nous avons
pu construire sur ces places des bâtisses et une grosse école
à Lauzon. Il n'y a pas eu de problème, tout était
correct.
Pour les usines de compost, c'est la même chose. Le ministre dans
sa deuxième intervention, en parlait. Le compost, quand il y aura moyen
on pourra en tirer profit par des engrais chimiques, des choses qui engraissent
la terre.
Pour les incinérateurs, le ministre devrait être bien
sévère. On a des usines d'incinération et nous avons
beaucoup de plaintes. Même si aujourd'hui avec la nouvelle technique on
leur fait poser des grandes cheminées avec des filtres, des
déchets qui brûlent ce sont des déchets qui brûlent.
Il en sort toujours une odeur qui n'est pas tellement agréable pour qui
que ce soit. Quand le temps est bas, nous avons à subir... Je pense que
le ministre a raison à ce sujet.
Pour la pollution de l'air, cela comprend un peu... Nous avons dans
plusieurs comtés des usines qui brûlent des déchets, j'en
ai une même dans mon comté. Je voudrais demander au ministre si,
encore là on aura des lois assez rigides pour permettre à ces
industries qui ont de la difficulté à survivre, si le
ministère pourra leur dire: Avec telle chose vous améliorerez
votre situation. Encore là les empêcher de faire des recherches,
ce serait assez coûteux.
M. GOLDBLOOM: Sur les incinérateurs, nous avons
déjà des normes qui sont assez précises. Je sais qu'elles
ne sont pas respectées universellement. Nous allons renforcer notre
équipe d'inspection c'est un de mes plus ardents désirs
pour être en mesure de contrôler tout ce qui se fait dans ce
domaine comme dans beaucoup d'autres.
Je voudrais souligner que nous sommes à fournir à nos
inspecteurs une formation additionnelle pour qu'ils deviennent polyvalents et
puissent assumer une responsabilité assez globale pour l'environnement
en parcourant nos comtés.
Nous avons également l'intention je m'excuse, le
deuxième point que le député avait soulevé...
M. ROY (Lévis): Pour les usines déjà
existantes.
M. GOLDBLOOM: ... d'exiger de chaque usine un programme. Si cela peut se
faire comme le suggérait le député de Lafontaine
tout à l'heure sur un plan général en groupant les
industries, ce sera plus facile. Mais l'inspection et le contrôle devront
toujours se faire de façon locale et individuelle.
Il nous faudra une équipe de personnes bien renseignées
qui auront les instruments de vérification nécessaires. Nous
irons plus loin que cela. Nous avons l'intention d'établir des
réseaux d'échantillonnage continus qui nous permettront d'avoir,
dans certains cas avec traitement par ordinatrice ici à Québec,
une idée assez précise à n'importe quel moment de ce qui
se passe dans des régions importantes où la pollution peut
constituer une inquiétude majeure. C'est dans ce sens-là que nous
travaillons.
M. ROY (Lévis): Ma dernière question traite de
l'épuration des eaux. On a trop souvent déploré dans
l'administration des villes et des cités l'honorable ministre des
Affaires municipales pourra me démentir si je suis dans la mauvaise voie
le fait que dans le passé nous avions à dépenser,
au moment où nous demandions l'expansion d'aqueduc et d'égouts
surtout les égouts $10,000 par année pour faire
faire des études pour une usine d'épuration future et on n'en a
pas encore. Cela veut dire que cela dure depuis 10 ans. C'est pour cette raison
que je demande au ministre s'il sera rigide dans les lois et leur application.
Dans la même question, je voudrais demander au ministre si les
étangs d'épuration des eaux, comme il y en a à
Rivière-Ouelle ou à Saint-Louis-de-Pintendre, seront encore
acceptés dans la nouvelle réglementation dans son livre blanc?
Est-ce qu'il pourra accepter ces usines qui sont épurées par les
voies naturelles, comme le soleil, quand elles sont bien clôturées
et que personne ne peut avoir de contact direct et indirect avec ces
étangs d'épuration parce qu'ils sont moins coûteux qu'une
usine d'épuration mécanisée?
M. GOLDBLOOM: Evidemment, chaque cas devra être
étudié de façon individuelle et surtout régionale.
Nous avons l'intention, dans la perspective qu'a donnée le ministre des
Affaires municipales de la coordination des activités et
responsabilités municipales dans une région donnée, de
concevoir les services de la même façon. Je réponds
à la question précise: Est-ce que certains types d'étangs
seraient acceptables? Si les normes de génie sont respectées, il
n'y a pas de formule obligatoire; dans certains cas, ce sera fait de cette
façon; dans d'autres cas, il faudra implanter de l'équipement
très complexe non seulement pour que soient éliminés des
bactéries et des solides en suspension mais également pour que
soient retirés des eaux-vannes des produits chimiques comme les
phosphates. Tout cela est à étudier.
Jer voudrais peut-être corriger une impression que peut avoir le
député de Lévis quant à l'envergure de ce livre
blanc. Ce livre portera sur la disposition des déchets. Il y a autre
programme qui a déjà été publié par la
Régie des eaux du Québec, qui vise l'épuration des
eaux-vannes à travers la province. C'est un domaine où nous
tirons, comme je l'ai déjà dit, de l'arrière de
façon inquiétante et il faut procéder. Nous cherchons
présentement les moyens de procéder rapidement dans ce domaine et
de fournir à chaque municipalité le traitement de ses
égouts et la sécurité de la qualité de son eau
potable.
M. ROY (Lévis): Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'ai remarqué que l'on
avait remarqué excusez l'expression que je n'avais pas
félicité le ministre pour son magnifique travail. Je savais que
le ministre ainsi que tous les membres de l'Opposition officielle connaissaient
mes sentiments à son égard. S'il faut que ce soit absolument
inscrit au journal des Débats, alors je le mentionne, le travail est
magnifique.
M. GOLDBLOOM: Merci bien!
M. LAVOIE (Wolfe): Une chose que j'ai remarquée, M. le
Président, c'est que la Chambre de commerce du Québec a fait une
annonce à la télévision concernant une campagne
d'éducation sur la pollution et je dois vous dire que cette campagne a
certainement porté fruit parce que j'en ai remarqué les effets
bénéfiques, il y a quelque semaines. Je pense que les gens ont
pris conscience de l'effet de la pollution des eaux et de l'air, surtout de la
pollution des eaux. Je me demande si le ministre a l'intention de donner plus
d'ampleur à cette éducation par la télévision car
cela pourrait certainement aider le ministre dans son travail.
M. GOLDBLOOM: Sûrement, M. le Président, et nous
travaillons pour constituer non seulement une équipe plus forte pour
faire de l'éducation populaire, mais aussi une banque de matériel
audio-visuel que nous pourrons utiliser à des congrès, dans des
expositions et surtout dans les écoles pour sensibiliser la
population.
Je tiens à dire, cependant, que je ne voudrais pas que par une
telle campagne d'information populaire nous finissions par tourner en rond;
c'est-à-dire qu'il faudra par cette information, par cette
éducation, amener le citoyen à assumer sa responsabilité,
il faudra donc lui donner des choses pratiques qu'il pourra faire
lui-même. Si le seul résultat est de provoquer des lettres qui
sont envoyées au gouvernement et aux députés disant: Il
faut faire quelque chose, nous n'aurons pas réussi grand-chose. Nous
sommes, de part et d'autre, des deux côtés de la Chambre
sensibilisés au problème et à la nécessité
d'intervenir. Nous connaissons les difficultés qui nous obligeront
à mettre un certain temps à corriger tous les défauts que
nous constatons dans notre système industriel, municipal et le reste.
Mais il y a des choix que peut faire le citoyen individuel, des choix de pro-
duits, des choix de contenants, et il faut le guider vers ces choix sans pour
autant empêcher une industrie qui travaille dans l'intérêt
public de continuer ses activités. Mais il faut quand même
indiquer que certaines substances sont plus dangereuses que d'autres pour
l'environnement.
Il y aura moyen aussi, si le député me permet,
d'établir, et c'est mon intention, une journée annuelle ou une
fin de semaine annuelle de nettoyage du Québec. Cela s'est fait au
Vermont avec un grand succès. J'ai rencontré récemment mon
homologue du Vermont qui m'a fourni des renseignements très
précis sur l'organisation d'une telle journée. Ce qui m'a
impressionné, c'est la complexité de l'organisation.
Si je puis suggérer par exemple au ministre de l'Education de
demander aux écoliers de sortir une fin de semaine sur les routes et
nettoyer, ramasser les bouteilles, les déchets, les papiers de toutes
sortes, il serait hautement désirable de le faire, mais je ne
permettrais pas à des groupes d'écoliers de sortir sur les routes
sans leur fournir toute la protection nécessaire, c'est-à-dire
réseau de postes de premiers soins, communications un peu
spéciales pour qu'on puisse savoir ce qui se passe n'importe où,
à n'importe quel moment.
M. LAVOIE (Wolfe): Autrefois, M. le ministre, je me rappelle, lorsqu'on
allait à l'école, de temps à autre, on avait une
journée de nettoyage.
M. GOLDBLOOM: Cela a été sur un plan plutôt local ou
régional. J'ai l'intention de créer cela à
l'échelle de la province, et peut-être que ce sera possible cet
automne après la rentrée des classes, je ne suis pas certain si
nous pouvons tout mobiliser, mais sûrement pour l'an prochain...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est surtout pour le printemps que c'est
pratique.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LAVOIE (Wolfe): Si je mentionnais cela au ministre tantôt,
c'est parce que j'ai remarqué... Justement je suis allé dans le
comté de Rimouski, le comté du ministre des Affaires municipales
il n'y a pas tellement longtemps, je suis allé...
M. GOLDBLOOM: J'y suis allé aussi, c'était bien
agréable.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le député de Lévis...
M. TESSIER: Est-ce que vous avez fait une bonne pêche?
M. LAVOIE (Wolfe): Excellente pêche. J'ai remarqué
justement qu'à la suite de ces annon-
ces à la télévision, les gens qui avaient
l'habitude de jeter leurs canettes de bière vides à l'eau, les
ramassaient dans leur bateau, et autre chose aussi: on voyait que cette
campagne d'éducation avait porté profit.
M. GOLDBLOOM: Oui, nous sommes en voie de préparer des
dépliants et des brochures, et nous sommes à collaborer avec
beaucoup d'organismes comme par exemple la chambre de commerce. Nous avons
l'intention d'être présents aux congrès. Vous avez
peut-être pu le constater, M. le Président, j'ai
déjà assumé moi-même une responsabilité dans
ce domaine de l'information du public. Depuis le début de
l'année, je suis en tournée dans la province et j'accepte autant
d'engagements que possible pour prendre la parole devant des groupes
intéressés ou moins intéressés, mais après
ma visite, j'espère qu'ils sont plus intéressés
qu'auparavant.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, M. le Président, aux alentours des
lacs, je crois qu'on exige maintenant des fosses septiques pour tous les
résidants d'été, à tous les chalets. C'est une
chose assez surprenante qu'on exige des fosses septiques pour les
résidants d'été quand les municipalités envoient
leurs égouts à gros tuyaux dans le lac. Je trouve que ce n'est
pas normal, et ces municipalités-là devraient avoir des usines
d'épuration. Leurs moyens financiers de construire de telles usines ne
le leur permettent pas. Est-ce que le ministère des Affaires municipales
ou votre organisme, M. le ministre de l'Environnement, prévoit d'aider
les municipalités pour organiser des usines d'épuration
convenables.
M. GOLDBLOOM: C'est clair, je viens de le dire il y a quelques instants,
M. le Président, c'est peut-être la plus importante de nos
tâches quant à l'envergure et quant au coût. Nous avons
l'intention de faire démarrer ce programme aussitôt que possible.
Nous avons un membre de notre équipe qui a été
chargé de la préparation de l'élément clé de
ce programme, c'est-à-dire la formule de financement.
Et c'est ce que les municipalités nous demandent. Nous en avons
discuté de façon générale, lors de la
conférence provinciale-municipale et nous procédons maintenant en
consultation avec le gouvernement fédéral. Je suis allé
à Ottawa rencontrer le ministre fédéral responsable du
logement, une semaine exactement avant l'ouverture de la conférence
provinciale-municipale parce que c'est le ministre qui est responsable de la
Société centrale d'hypothèques et de logement qui fournira
une portion importante des sommes nécessaires sous forme de prêts
dont une partie ne sera pas remboursable.
Alors nous cherchons à déterminer de façon
définitive la formule et à permettre aux municipalités de
procéder.
Le député de Wolfe a nettement raison en soulignant la
disproportion entre les exigences à l'endroit du propriétaire
individuel quant à sa fosse septique, quant à son bateau de
plaisance, par exemple. Nous n'avons pas encore les règlements qu'ont
nos voisins mais, à cause des règlements qui existent en Ontario,
au Vermont, dans l'Etat de New York, il faudrait que nous adoptions à
l'endroit des propriétaires de bateaux de plaisance des
règlements semblables. Et il y en a déjà de ces
propriétaires qui nous disent: Vous nous demandez de faire installer
dans le bateau des dispositifs nécessaires pour prévenir la
pollution mais, sur les lacs et sur les rivières, il y a les
municipalités qui déversent sans traitement le produit de leurs
égouts de façon importante.
Alors, nous sommes clairement au courant de cette disproportion et nous
avons l'intention de poursuivre de façon vigoureuse la campagne de
dépollution des égouts du Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a quelque temps, je pense un an ou deux, la
Régie des eaux a décidé de faire un travail antipollution
sur la rivière Yamaska. Elle a décidé d'en faire un autre
aussi sur la rivière Saint-François. Ce que je ne peux pas
comprendre, c'est que sur la rivière Saint-François, on commence
les travaux antipollution à partir du lac Louise, à Weedon, en
allant vers le fleuve. Tandis que ces travaux devraient commencer plus en avant
que cela et en allant vers le grand lac Saint-François, dans le
comté de Frontenac. Il me semble que ce serait normal de commencer au
début d'un cours d'eau et non de commencer peut-être au milieu
d'un cours d'eau.
M. GOLDBLOOM: Le député de Wolfe a certainement raison. En
principe, on doit commencer à la source en amont et s'en aller vers
l'aval. Il y a peut-être des raisons particulières qui ont
motivé cette décision et je ne suis pas en mesure de lui donner
une réponse précise.
M. LAVOIE (Wolfe): Le lac Aylmer, qui est en aval du lac Louise,
demanderait certainement des travaux de recherche très actifs dans ce
sens-là parce que, je crois, il devient dangereux.
M. GOLDBLOOM: La régie et les services techniques ont dû se
limiter à la partie qui s'appelle rivière Saint-François
comme telle, mais ils savent fort bien qu'ils devront remonter à la
source et avoir soin des lacs en amont qui constituent la source de la
rivière. C'est un programme en perspective.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ces études seront faites
prochainement? Nous avons beaucoup de plaintes actuellement. Nous avons un
très beau lac, le lac Aylmer, mais il est de plus en plus pollué
et sera bientôt dangereux. Cela inquiète la population.
M. GOLDBLOOM: Le député connaît encore mieux que moi
la carte du Québec. Il sait combien de cours d'eau nous causent des
inquiétudes. On a commencé, avant mon arrivée, par la
Yamaska et la Saint-François, connaissant la situation
inquiétante de ces deux rivières. Nous avons l'intention de
poursuivre dans à peu près je dis à peu près
le même ordre de priorités les travaux d'assainissement.
Cela veut dire que ça ne devrait pas tramer. Nous devrons au cours des
quelques prochaines années être en mesure de faire un travail
utile et obtenir des résultats désirables sur ces deux
rivières importantes.
M. LAVOIE (Wolfe): Une dernière question, M. le Président.
Je voudrais savoir quelle est l'intention du ministre, concernant les
insecticides, les substances chimiques, les engrais chimiques et les
détergents. Est-ce qu'il a prévu quelque chose pour combattre les
effets nocifs de ces produits?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. Le député a
énuméré plusieurs catégories de substances. La
réponse serait un peu différente dans chaque cas. Quant aux
pesticides et dans ce terme générique, j'englobe les
insecticides, les fongicides, les herbicides il y a une loi en
préparation, j'y ai fait allusion, c'est un travail tripartite avec
l'Agriculture, les Terres et Forêts et nos services, c'est le
ministère de l'Agriculture qui mène ce travail et qui
présentera le projet de loi.
Actuellement, il n'existe pas au Québec un système de
permis pour l'utilisation commerciale de ces substances. Nous avons
été informés par des personnes hautement responsables et
compétentes qu'à cause de cette lacune il y a des compagnies qui
se voient refuser des contrats ailleurs et qui s'en viennent au Québec
et obtiennent des contrats parce qu'on y offre des coûts plus
réduits en comparaison de ceux que nos compagnies
québécoises compétentes sont obligées de demander.
Elles disparaissent évidemment avant qu'on ne puisse constater les
dommages occasionnés à l'environnement.
Il s'agit non seulement d'établir une loi avec une
réglementation qui découlera de la loi sur chaque classe de
substance, mais il faudra aussi une loi pour exiger un permis selon les
conditions qui seront énumérées. Nous avons pris les lois
qui existent ailleurs, notamment celle de l'Ontario, et nous sommes à
adapter cette loi à nos besoins. Je me permets de croire qu'au cours des
prochains mois je ne l'ai pas demandé tout récemment au
ministre de l'Agriculture, donc je ne suis pas en mesure de donner une date
plus ou moins précise nous aurons ce projet de loi.
Le député sait qu'il y a approximativement deux ans, le
ministre de la Santé du temps, le député de Montmagny, a
pris la responsabilité en collaboration avec d'autres gouvernements de
bannir le DDT au Québec et il y a eu d'autres interventions de cette
nature.
Quant à des substances comme les phosphates qui se trouvent dans
les détergents, le problème est fort complexe. Il faudra penser
non seulement à une diminution de la concentration de phosphates dans
les détergents, mais aussi à des traitements à
l'intérieur de l'usine de traitement pour enlever les phosphates avant
que le produit de cette usine ne soit déversé et cela à
certains endroits où les montants sont considérables. 11 y a une
loi fédérale qui a permis d'édicter une baisse de la
concentration des phosphates à 20 p.c, alors que par le passé
ça atteignait 35 p.c. et peut-être même 40 p.c.
Il y a une amélioration mais on ne croit pas que cette
amélioration suffise pour régler le problème sans d'autres
interventions et elles sont en perspective.
M. LAVOIE (Wolfe): Une petite question pour terminer. Lorsque quelqu'un
veut faire analyser une eau quelconque, c'est la Régie des eaux qui
s'occupe de ça, par exemple dans un lac où on veut prendre un
échantillon d'eau. Est-ce que c'est la Régie des eaux ou si c'est
l'unité sanitaire de la région qui s'occupe de ça?
M. GOLDBLOOM: Actuellement, c'est la direction générale
dé l'hygiène du milieu qui s'occupe des lacs et c'est la
Régie des eaux qui s'occupe des rivières. C'est grosso modo la
répartition des tâches présentement.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est 12 h 30. Nous allons suspendre les
travaux de la commission et nous les reprendrons à 2 h 30.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'aurais une chose à
demander. Vu que le ministre va partir cet après-midi, en ce qui me
concerne, je serais prêt à aller jusqu'à 1 heure pour
terminer ça.
M. LEGER: En ce qui me concerne M. le Président, étant
donné que le ministre doit s'en aller à 4 heures et voyant la
quantité de questions intéressantes, nécessaires des
autres députés et les questions que j'ai moi aussi à
poser, cela ne sera certainement pas terminé à 4 heures
même si on commençait à 2 h 30. Si on allait jusqu'à
1 heure, je suis convaincu que cela ne sera pas terminé. Est-ce que le
ministre sera de retour demain?
M. GOLDBLOOM: Je dois passer la journée de demain à
Washington. Je serai peut-être de retour en soirée, mais je ne
suis pas certain d'arriver pour la reprise des travaux à 20 h 15. Je
serai ici vendredi.
M. LEGER: Même si on continue jusqu'à 1 heure et qu'on
recommence à 2 h 30, j'ai certainement beaucoup d'autres questions
à poser, c'est un domaine important, d'actualité, et je me
demande comment on pourra conti-
nuer à étudier cette question-là si le ministre ne
peut pas être ici avant vendredi.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je serais disposé soit
à rester, soit à revenir à 2 h 30 ou un peu avant, si les
députés sont de cet avis. Je voudrais aussi souligner que le
ministre des Affaires municipales a eu la gentillesse de me permettre de
commencer ces discussions aujourd'hui et je ne voudrais pas que tout son
calendrier soit bouleversé à cause de mon obligation et
m'absenter cet après-midi et demain.
M. TESSIER: M. le Président, je ne vois pas où est le
problème. Nous pouvons reprendre à 2 h 30 jusqu'à 3 h 30.
Nous suspendions l'étude du poste 12, le poste de l'environaement, nous
continuerons l'étude des autres postes et vendredi matin nous
reprendrons la question de l'environnement au retour du Dr Goldbloom.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est très intéressant, M. le ministre
nous donne aimablement des renseignements précis et c'est très
agréable.
M. LE PRESIDENT; Messieurs, à 2 h 30 cet après-midi.
Reprise de la séance à 14 h 32
M. SEGUIN (président suppléant de la commission permanente
des Affaires municipales): A l'ordre, messieurs,!
Le député de l'Assomption avait demandé la parole.
M. le député.
M. PERREAULT: M. le Président, ayant été
associé comme maire aux problèmes municipaux depuis une dizaine
d'années, et ayant fait partie de l'Union des municipalités, nous
avons dû faire face à des problèmes de disposition des
ordures ménagères, comme le dépotoir.
Comme on le sait, dans les municipalités, on connaît
actuellement quatre sortes de dépotoirs, les dépotoirs à
ciel ouvert, les dépotoirs avec enfouissement sanitaire, les
dépotoirs à usine de compostàge et les dépotoirs
à usine d'incinération. Nous avions dans la ville où
j'étais maire un dépotoir à ciel ouvert. Nous avons voulu,
à un moment donné, améliorer notre situation et nous avons
pensé au moins coûteux des trois, après étude avec
le ministère de la Santé, soit l'enfouissement sanitaire.
Même là, nous nous sommes aperçu très vite que, pour
réaliser cet enfouissement sanitaire-là, il faudrait que les
municipalités aient au moins une population de 25,000 à 30,000
âmes. Il est donc extrêmement important que ce soit au niveau de la
communauté municipale. Il est donc heureux que le ministre responsable
de l'Environnement siège tout près du ministère des
Affaires municipales. Si on veut réaliser ces dépotoirs à
enfouissement sanitaire ou à usine de composta je, il' va falloir qu'on
l'envisage du côté régional; Quant aux terrains, le
ministère responsable de l'Environnement devra aider à les
choisir parce que, d'après l'expérience que nous avons
vécue au comité intermunicipal, nous n'avons pu nous entendre sur
le site d'aucun terrai».
Il va donc falloir que le ministère de l'Environnement
étudie lui-même l'emplacement approprié de ces
dépotoirs.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est nettement notre intention de
le faire et de planifier sur une base régionale la disposition des
déchets, pour la raison que le député vient de souligner
lui-même, c'est-à-dire qu'il faut une certaine population pour
justifier l'implantation d'un centre de traitement. Je considère un lieu
d'enfouissement sanitaire comme centre de traitement parce que c'est un peu
différent de simplement laisser les déchets sur la surface de la
terre.
M. PERREAULT: Je voulais soulever un deuxième point. Le
député de Lévis a mentionné la rigidité des
autorités au point de vue des usines municipales d'épuration.
Nous avons vécu cette période de rigidité pendant un
certain nombre d'années, quand le Dr Gustave Prévost était
président de la Régie des eaux. Il
s'est produit des anomalies qu'on regrette encore aujourd'hui dans une
ville voisine de chez moi, dans le comté de Berthier, dont mon ami M.
Gauthier est le député. A Lavaltrie, on a exigé une usine
d'épuration pour une population de 800 habitants, cela leur a
coûté tout près de $1 million. Us se sont endettés
à vie et l'usine ne marche pas depuis ce temps-là.
Je pose donc la question au ministre, est-ce que son ministère en
prévoyant une étude va avoir les pieds à terre, et tenir
compte du financement de ces projets de façon réaliste? La
solution technique existe, mais il reste que c'est pour une municipalité
une question de $7,000.
M. GOLDBLOOM: C'est très clair. Il faut être logique dans
cette planification, et c'est pour cela que nous avons voulu avoir une vue
d'ensemble et proposer une approche systématique à la disposition
des déchets, au traitement des égouts et, évidemment,
à la question la plus aiguë à certains endroits,
l'approvisionnement en eau potable. Il faudra également que nous
poursuivions des discussions, avec le gouvernement fédéral
surtout, parce que ces autres projets ne sont pas présentement
prévus pour une formule de financement. Nous voudrions savoir si le
gouvernement fédéral, qui a offert une certaine contribution
à la construction des usines de traitement, serait disposé
à faire de même pour des installations de traitement des
déchets.
Je tiens à dire que nous avons présentement une vingtaine
de projets de régionalisation qui sont à l'étude et qui
seront complétés au cours des mois à venir.
M. PERREAULT: Le problème suivant, je l'ai mentionné.
Est-ce que des mesures ont été prises pour éviter la
multiplication de ces usines de filtration d'eau?
Chaque municipalité, dans le passé, voulait avoir son
usine de filtration. Est-ce que des mesures énergiques ont
été prises pour éviter cette multiplication d'usines de
filtration?
M. GOLDBLOOM: Elles sont maintenant prises. La planification est en
cours de la façon la plus rationnelle possible.
M. PERREAULT: J'ai un cas, chez moi, dans mon comté, où il
se construit dans le moment une école polyvalente. Il n'y a pas d'eau et
la municipalité ne veut pas aller chercher l'eau à la ville
voisine. Elle voudrait construire son propre système. Je crois que pour
une population de 1,500 habitants, cela n'a aucune logique.
M. GOLDBLOOM: Le député souligne un cas particulier. Il y
en a des centaines et probablement des milliers à travers la province.
Il y a une chose que j'aimerais faire. C'est une idée qui m'est venue
récemment à l'esprit et que je voudrais développer au
cours des prochaines semaines et des prochains mois, c'est qu'il y a tant de
problèmes particuliers même si nos services techniques sont
au courant de ces problèmes, les députés qui nous font
part de leurs difficultés ne sont pas toujours au courant de ce qui se
fait, ils ne sont pas toujours au courant des études qui ont
été menées et des décisions qui sont en perspective
et se sentent également un peu exclus de ce processus d'étude et
de planification j'aimerais donc avoir l'occasion de rencontrer, par
groupes régionaux, peut-être, les députés, pour
discuter avec eux des questions particulières et pour leur fournir les
renseignements que possèdent nos services techniques, souvent de
façon plus importante et plus poussée que les
députés peuvent penser. Ce serait une façon pour moi de
connaître davantage les problèmes locaux et de mieux
établir une échelle de priorités. Pour les
députés, ce serait une façon de connaître davantage
le travail de nos services.
M. PERREAULT: Ma dernière question est celle-ci: L'an dernier,
lors de la comparution de Sidbec à la commission parlementaire, il a
été question de la pollution des cours à ferraille,
carcasses d'automobiles et ainsi de suite. Le président de Sidbec nous
déclarait à ce moment-là que pour Sidbec, il n'est pas
rentable d'aller récupérer sur le champ ces carcasses. Est-il de
l'intention de votre ministère de procéder à des
études de rentabilité en conjonction avec Sidbec, pour
étudier des méthodes pour aller récupérer cette
ferraille et nettoyer le sol du Québec?
M. GOLDBLOOM: Il y a déjà une ou deux usines qui
transforment les carcasses d'automobiles. Le problème en est le
transport. Si l'on va chercher les vieilles automobiles plus loin que on
me dit 75 milles de l'usine...
M. PERREAULT: C'est justement.
M. GOLDBLOOM: ... ce n'est plus rentable de le faire.
J'ai eu tout récemment, il y a peut-être une semaine, un
appel d'un monsieur qui se vante d'avoir de l'équipement mobile.
M. PERREAULT: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: Mais je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis. Je lui ai
demandé de m'écrire et de me fournir les détails de son
équipement. Il serait évidemment intéressant pour nous de
pouvoir faire appel à un tel équipement qui parcourrait la
province, ramasserait les carcasses et les transformerait en métal
utilisable. Mais je n'ai pas encore de ses nouvelles.
On m'informe qu'il y a à peu près 3,000 cimetières
d'autos dans la province et qu'il y a 250,000 carcasses qui attendent un
traitement utile; ces cimetières sont extrêmement laids
évidemment quant aux considérations
esthétiques.
M. PERREAULT: Le président de Sidbec, M. Gignac, avait
mentionné qu'il connaissait l'équipement mobile utilisé
aux Etats-Unis mais que même avec cela, cela n'était pas pour
Sidbec rentable même d'aller sur place. J'aimerais savoir s'il y aura
possibilité que votre ministère étudie le problème
conjointement avec Sidbec, quitte à ce qu'il y ait une participation
provinciale et municipale, dans ces cas, pour justifier l'action de ramasser
cette ferraille.
M. GOLDBLOOM: J'ai l'intention d'entrer en communication avec M. Gignac
pour que la question soit rediscutée. Cette suggestion m'est venue des
officiers de mes services. J'ai l'intention de poursuivre ces
conversations.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe sur le même
sujet.
M. LAVOIE (Wolfe): Lors de l'étude des crédits du
ministère de la Voirie, il avait été question des
carcasses d'automobiles. Il y a une loi, qui relève du ministère
de la Voirie, concernant cette affaire de cimetières d'automobiles. Je
voudrais savoir si le ministre est au courant qu'une compagnie de France, les
Ferrailles de France ou un autre organisme d'Italie, conjointement avec une
compagnie québécoise, s'occuperait d'avoir des hauts fourneaux
à Bécancour dans l'intention de faire fondre ces carcasses
d'automobiles. Le ministre est-il au courant de cela?
M. GOLDBLOOM: Je ne me suis pas encore informé. Je m'informerai
et je pourrai fournir les renseignements au député.
M. LAVOIE (Wolfe): Le ministre de la Voirie avait déjà eu
des rencontres avec le général Allard, à ce sujet, qui est
président d'une compagnie québécoise. Il devait s'occuper
de ce domaine. J'aimerais être au courant.
M. GOLDBLOOM: Nous essaierons d'obtenir les renseignements. Je dois
préciser que le chiffre, que j'ai donné, de 250,000 carcasses
n'est pas seulement le nombre qui attend d'être traité, mais il y
en a 250,000 par année qui sont abandonnées.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Sur le même sujet, vous avez parlé tantôt
des ferrailles qui trament sur les terrains. Je connais plusieurs endroits
où il y a des débosseleurs qui louent un terrain, par exemple en
face de leur industrie, et laissent tramer des paquets de ferrailles. Il y a le
côté laideur et le côté senteur des déchets.
Qu'est-ce que la population peut faire au point de vue légal pour faire
enlever cela? Est-ce qu'il y a une loi qui empêche cela? Est-ce une loi
municipale ou s'il faut faire affaires avec...?
M. GOLDBLOOM: Il est clair que nos lois sont inadéquates et
incohérentes présentement. Une autorité est
accordée à un ministère pour un élément du
problème, à un autre ministère pour un autre
élément. C'est justement pour cette raison que nous avons
l'intention, premièrement, de publier le livre blanc et,
deuxièmement, de présenter une législation-cadre. Ce n'est
pas seulement en relation avec le ministère de la Voirie, sur cette
question précise, mais en relation avec plusieurs ministères,
qu'il y a une refonte à faire de la législation.
Nous préparons cette refonte je l'ai déjà
dit en Chambre, je pense par un réseau d'agents de liaison que
nous avons avec chacun des ministères intéressés. Nous
établissons, avec chaque ministère, un protocole de collaboration
signé par les deux ministres et par les hauts fonctionnaires. Nous en
avons déjà deux ou trois qui sont prêts. Ils fonctionnent
très bien. Ceci nous permet de voir à la refonte de la
législation sans donner l'impression de vouloir bâtir un empire
chez l'environnement. Il faut que les autres ministères s'occupent de
leurs propres activités et ces activités ont quand même une
influence sur l'environnement. Donc, la collaboration est indispensable. Nous
concevons la fonction de nos services comme étant, en quelque sorte,
horizontale auprès des autres ministères en même temps
qu'il y a un champ d'action défini sur lequel nous avons une
responsabilité verticale.
M. LEGER: Le ministre disait tantôt qu'il y avait une certaine
planification qui se faisait concernant les demandes d'usines
d'épuration pour les municipalités, peut-être pas une usine
d'épuration, mais une usine...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi un instant. Y aurait-il d'autres questions
sur le sujet dont nous venons de traiter?
M. LEGER: Tantôt, vous disiez qu'il y avait des
municipalités comme le disait le député de
l'Assomption qui demandaient au gouvernement de les aider pour
bâtir une usine d'épuration. Vous avez, d'une façon
générale, dit qu'il y aurait une planification de ce
côté.
Est-ce que dans l'ensemble, c'est-à-dire plus en détail,
quand différentes municipalités de la province ont besoin de
cela, votre ministère verrait à étudier s'il n'y a pas de
municipalités autour, afin de créer en même temps des
usines qui pourraient servir à deux ou à trois
municipalités?
M. GOLDBLOOM: Je pourrais préciser que nous avons
premièrement en main le programme de la Régie des eaux qui a
été complété et publié il y a à peu
près un an et demi. C'est un
programme qui s'échelonne sur une période de 15
années, par trois étapes.
Puisque 70 p.c. des égouts du Québec, ce qui veut dire 90
p.c. des égouts urbains du Québec, sont impliqués dans ce
programme, presque toutes les municipalités figurent à ce
tableau.
Entre-temps, parce qu'il y a eu un certain laps de temps, il y a des
municipalités qui ont fait des études de leur propre chef. Elles
sont prêtes à agir, à procéder. Il se peut que, dans
la liste proposée par la Régie des eaux, une telle
municipalité se trouve à la deuxième étape
plutôt qu'à la première. Il se peut donc que nous
révisions un peu cet ordre de priorités, mais en termes
généraux, la base de notre planification, c'est le programme de
la Régie des eaux.
M. LEGER: Maintenant, un petit exemple précis. La ville de
Saint-Jean et la ville d'Iberville sont deux villes côte à
côte. Celle d'Iberville a une usine quand même assez moderne, je
pense. Celle de Saint-Jean est assez vieille, elle ne fonctionne pas selon les
besoins et on désirerait en faire une autre. Peut-être, s'il y
avait une sorte, je ne sais pas, de tuyau qui rejoignait les deux villes, la
même usine pourrait servir aux deux. Il y a une certaine question
d'économie aussi.
M. GOLDBLOOM: Je pourrais dire que là où une demande est
formulée, nous ne nous contentons pas de répondre à la
simple demande. Nous étudierons la région avec les conseils des
ingénieurs, les nôtres et ceux dont nous retenons les services,
pour que nous ayons une planification, région de... Nous essayons de
proposer... Cela a déjà été fait à plusieurs
endroits de la province. J'ai eu l'occasion récemment, par exemple,
d'aller à Laprairie où il y a six ou sept municipalités
qui sont impliquées. Nous avons proposé un réseau en
disant que certaines municipalités devraient être incluses
directement dans le réseau et d'autres qui sont plus
éloignées devraient prévoir un traitement sur place. Il ne
serait pas économique actuellement de les raccorder avec le
réseau. C'est ce genre d'étude qui est exigé par la
régie et qui est poursuivi dans tous les cas.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, ce matin, le ministre
disait qu'il y avait parfois des subventions ou des contributions du
gouvernement fédéral dans le domaine de la pollution ou de
l'environnement. Est-ce que le ministre pourrait me dire, selon sa conception
personnelle, si le domaine de l'environnement, les responsabilités
juridiques relèvent prioritairement du provincial ou du
fédéral ou si cela est parallèle.
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas en mesure de donner une définition
précise sur le plan constitutionnel ou juridique parce que c'est en
négociation présentement. Il y a chevauchement, on le sait. Il y
a présentement une attitude de notre part qui accorde au gouvernement
fédéral une responsabilité sur le plan international et
qui implique une collaboration de la part des provinces. Selon notre
idée, les provinces devraient accepter et suivre les mêmes normes
avec de très petites variations selon les conditions locales.
De cette façon, il y a un rôle que le fédéral
doit jouer pour convoquer les provinces, obtenir leur collaboration et les
consulter quant aux normes et objectifs à définir. Quant à
l'application des mesures pour corriger la pollution, nous sommes convaincus
que c'est une juridiction provinciale. Nous devrons conserver entre nos mains
l'application de toutes les mesures même si, dans certains cas, il y a
des éléments de pollution qui peuvent être retracés,
à leur source, en dehors de nos frontières. Quand même le
problème se pose sur le plan local, l'application des mesures se fait
localement, cela doit être à la province.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que vous pouvez vous permettre
d'établir une politique provinciale quitte à demander, en
n'étant pas tellement en dehors des normes du fédéral,
l'aide financière du fédéral pour des politiques
définies par la province?
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons pas d'objection à ce que le
gouvernement fédéral contribue financièrement à la
réalisation de certains projets. Nous avons un excellent exemple qui est
en discussion présentement, la rivière Outaouais.
Une étude a été faite conjointement par l'Ontario
et le Québec. Les deux provinces se sont mises d'accord sur le rapport
de ce comité et s'étant mises d'accord, elles se dirigent
maintenant vers le gouvernement fédéral pour discuter le
financement qui permettra de procéder avec les améliorations et
les correctifs nécessaires.
M. LEGER: Ce qui vous retient, c'est simplement la question du
financement. Vous êtes d'accord sur les procédés. Est-ce
que vous avez prévu des crédits du provincial ou si vous attendez
de savoir quelle portion le fédéral peut fournir?
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons pas encore négocié cette
question avec le fédéral. La rencontre est à venir, mais
vous remarquerez au sous-article 7 qu'il y a un montant de $3 millions pour la
Communauté régionale de l'Outaouais. C'est
précisément dans le cadre de l'assainissement de la
rivière Outaouais parce que c'est destiné au traitement des
égouts de la ville de Hull.
M. LEGER: Mais au niveau de l'assainissement des eaux, j'ai vu qu'un
rapport a été préparé sur le Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain dans lequel on
fait
une étude prouvant que deux usines d'épuration qui
seraient nécessaires et pourraient coûter environ $18 millions,
que l'entretien et l'opération pourraient coûter un montant de
près de $300,000 annuellement et que vous aviez eu à ce
moment-là une autre proposition pour une usine de diffusage,
c'est-à-dire le procédé de diffusion des déchets,
qui aurait coûté quelque chose comme $4 millions et qui
était beaucoup meilleur marché. Ce rapport c'est le
rapport Piette-Audy semblait dire que ce procédé
était meilleur marché.
Le procédé de diffusion des déchets règle
peut-être le problème organique du déchet, mais ne
règle pas le problème chimique. Quand on sait que des
études à venir jusqu'à maintenant ont prouvé que le
seuil de régénération naturelle de l'eau était
dépassé, ne pensez-vous pas que se servir de cette méthode
de diffuseur va simplement retarder la correction au niveau de la pollution des
eaux plutôt que de recourir à une usine d'épuration?
M. GOLDBLOOM: Je ne voudrais pas exprimer une opinion là-dessus
n'ayant pas la formation technique nécessaire.
M. DEMERS: L'honorable député pourrait nous définir
ce que c'est la diffusion?
M. LEGER: La diffusion, c'est que...
M. DEMERS: Le procédé, la façon dont ça
fonctionne,
M. LEGER: Je ne suis pas un technicien, mais je peux vous dire en gros
que c'est le phénomène physique par lequel des particules fluides
provenant d'une région donnée de l'espace occupé par le
fluide se dispersent dans l'ensemble de la masse fluide. Au lieu de laisser
tous les déchets à la même place, c'est diffusé
d'une façon répartie assez...
M. DEMERS: C'est une dilution ni plus ni moins.
M. LEGER: C'est à peu près ce qu'on veut dire.
M. DEMERS: C'est pratiqué dans la nature depuis longtemps.
M. LEGER: C'est ça. Mais comme on a dépassé le
seuil de régénération naturelle de l'eau...
M. DEMERS: Le seuil de régénération naturelle,
c'est là...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il arrive souvent que
l'égout qui conduit vers ou dans le cours d'eau le produit d'une usine
de traitement soit équipé d'un diffuseur qui aide à
minimiser les effets néfastes d'une concentration trop forte. C'est un
seul aspect de la considération globale.
Dans le cas particulier de la Communauté urbaine de
Québec, il y a une première étape qui a été
approuvée, mais le projet n'a pas été approuvé dans
son ensemble de façon définitive. Nous sommes appelés
constamment à recevoir des points de vue divergents sur des questions
techniques, des questions de génie. Nous les étudions
c'est surtout le travail de la Régie des eaux avec les services
techniques de la régie et ceux du ministère, et nous sommes
appelés à prendre une décision dans la meilleure
objectivité possible.
Dans plusieurs cas, il est évident que nous sommes
confrontés par des divergences très marquées et nous
sommes obligés d'aller au laboratoire et de faire nous-mêmes des
vérifications sur les effets possibles d'une solution ou d'une autre et
d'arriver à une décision de cette façon.
M. LEGER: J'ai bien aimé que vous ayez parlé tout à
l'heure d'avoir des échantillonnages provenant d'un peu partout dans la
province pour avoir une idée constante du degré de pollution ou
de dépollution qui existe. Je pense que c'est une façon de
régler le problème.
M. BOIVIN: J'aurais une question additionnelle.
M. LEGER: Cela ne me fait rien de vous laisser poser une question
additionnelle mais je ne veux pas perdre mon droit de parole par
après.
M. LE PRESIDENT: Nous allons essayer d'épuiser chaque sujet au
fur et à mesure.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais quand même vous dire
que ce matin j'ai eu la malheureuse idée, voyant que j'avais
parlé un peu longtemps, de laisser la parole à d'autres et je
n'ai pu la ravoir de la matinée. Comme le ministre s'en va et que j'ai
beaucoup de questions à lui poser, je suis bien d'accord pour laisser le
député poser sa question mais je ne veux pas perdre mon droit de
parole après.
M. ROY (Lévis): M. le Président, ce n'est pas juste...
M. DEMERS: Un pourcentage de 24 p.c. des votes ne veut pas dire...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il n'y a aucun problème en ce qui
concerne la présidence et les membres ici. Il s'agit de s'accorder un
peu sur le même sujet. Le député de Lévis a-t-il une
question à poser? Ensuite, ce sera le député de Dubuc.
M. ROY (Lévis): J'essaie d'avoir la parole depuis quelque temps.
Je suis bien tolérant et le député de Lafontaine est
très intéressant mais je crois qu'il pose des questions
techniques qui nous dépassent. Ce qui nous regarde, nous les
représentants des comtés, ce sont des choses de finances.
Le ministre nous a déclaré tout à l'heure qu'il y aurait
probablement des prêts je ne dirai pas sans intérêt,
mais ça veut dire la même chose qui seraient consentis
à des municipalités qui seront remboursables en partie, et
l'autre partie pourra être donnée. Est-ce ça, M. le
ministre?
Maintenant je sais que le ministre est au courant de son affaire mais
depuis quelques années les techniciens, les ingénieurs
recommandent aux cités et villes de mettre trois tuyaux, un tuyau
d'égout pour les déchets domestiques, un pour les égouts
de surface et un tuyau d'alimentation pour l'aqueduc.
Je crois que, si ma mémoire est fidèle, le tuyau qui
égoutte les eaux de surface ne doit pas passer par l'usine
d'épuration. Les villes qui existent depuis X années ont
installé ces trois tuyaux dans leurs nouveaux secteurs, tel que
recommandé par les ingénieurs. Les prêts auxquels le
ministre a fait allusion tout à l'heure pourront-ils servir aux
municipalités qui existent depuis nombre d'années pour alimenter
et pour refaire la construction d'un troisième tuyau? Car le
système à deux tuyaux pour les déchets domestiques et les
égouts de surface, a toujours été un problème pour
les municipalités. Dès qu'il y a des orages, les eaux reviennent
alors dans les caves. S'il n'y a pas des eaux de surface, elles s'en vont
directement au fleuve et je ne crois pas qu'elles soient polluées.
M. BOIVIN: Ma question est un peu dans le même domaine quoique
posée de façon différente. Quand vous parlez de la
responsabilité du fédéral et du provincial, il est entendu
que le domaine municipal relève du provincial. Le provincial s'en charge
mais en passe ensuite la charge aux municipalités. Je voudrais savoir
dans quelle mesure le gouvernement provincial prendra ses
responsabilités à même son budget ou s'il va se
décharger de ses responsabilités envers les municipalités.
Parce que vous le savez, dans le domaine de la voirie, on diminue les
responsabilités du gouvernement mais on charge les municipalités
de déblayer les rues régionales. Dans le domaine de la pollution,
vous me dites que c'est la responsabilité du provincial. Si la province
se décharge de ses responsabilités envers la municipalité,
nous devons savoir dans quelle mesure elle le fera?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'essaierai de répondre de
la façon le plus complète mais aussi la plus concise possible. Il
serait peut-être utile que je donne un aperçu de la formule de
financement qui est proposée actuellement et que nous aimerions
évidemment améliorer.
Le gouvernement fédéral, par le truchement de la
Société centrale d'hypothèques et de logement, peut
consentir des prêts. Ces prêts peuvent être affectés
à la construction d'usines de traitement. Il y a le problème des
égouts qui seraient raccordés avec cette usine: c'est un
problème qui relève davantage du ministère des Affaires
municipales. Mais le montant total de ce prêt peut atteindre les deux
tiers du coût.
M. BOIVIN: Il prête à qui? Au gouvernement provincial ou
à la municipalité?
M. GOLDBLOOM: A la municipalité.
M. BOIVIN: Alors, c'est la municipalité, en
réalité, qui va avoir toutes les charges. C'est la
propriété foncière qui va supporter tout ce poids.
M. GOLDBLOOM: Il me semble, M. le Président, qu'il serait plus
facile, pour la compréhension de la situation, si je complétais
l'explication de la formule qui est présentement proposée. Alors,
il y a les deux tiers qui peuvent être financés, sous forme de
prêts à long terme, par la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Si le remboursement se fait de
façon normale, ce ne sont que les trois quarts de ce montant qui doivent
être remboursés; le dernier quart est laissé comme don,
comme subvention à la municipalité. Ces trois quarts des deux
tiers, ça veut dire la moitié du coût global; le
sixième n'est pas remboursable et devient une subvention
fédérale. Il reste le tiers à trouver. Puisque la
Société centrale d'hypothèques et de logement ne
dépassera pas les deux tiers, c'est au niveau provincial qu'il faut
trouver le tiers qui reste et c'est là où nous en sommes
présentement.
Mais on nous dit qu'il y a d'autres formules qui ont été
proposées. On nous dit qu'il y en a une autre qui a été
proposée pour la ville de Hull, qui est un tiers, un tiers, un tiers.
J'ai consulté le gouvernement fédéral à ce sujet.
Le ministre fédéral m'a dit que cette formule n'est pas encore
définitive. Nous ne savons pas si, vraiment, c'est une formule qui
pourrait constituer une modification de ce qui est déjà
proposé. Une troisième formule a été
suggérée par l'Association québécoise des
techniques de l'eau. Je me suis permis d'en parler, même si à ma
connaissance, cette association ne l'a pas encore rendue publique, mais elle
m'en a informé. On demanderait au gouvernement fédéral
d'en assumer la moitié; un quart incomberait à la province, un
quart seulement à la municipalité.
Evidemment, si la municipalité est appelée à
choisir, elle choisira la dernière formule. Mais il faut des
négociations. Elles sont en train de se poursuivre et elles nous
amèneront, je l'espère, à un règlement rapide.
Même si la première formule demeure, celle qui est offerte aux
municipalités, je crois bien que beaucoup de municipalités seront
en mesure de procéder et c'est ce que nous voulons. Le remboursement
pourrait s'échelonner sur une période de 40 ans, au maximum,
mais...
M. BOIVIN: Mais, ici, M. le Président, je rejoins le
député de Lévis. C'est que nous n'avons pas encore
trouvé la formule de financement. Mais depuis plusieurs années,
on exige deux tuyaux, comme il disait, pour la surface et l'eau. Ce sont le
municipalités qui écopent totalement de la lutte contre la
pollution.
M. GOLDBLOOM: Je dois dire que cette question des égouts
séparés fait encore l'objet d'études
considérables.
M. BOIVIN: Oui, mais on l'exige dans nos municipalités, dans les
règlements de $500,000. Y aviez-vous pensé?
M. GOLDBLOOM: D'accord, mais il y a une nouvelle planification qui est
en cours. Il y a, malgré cette exigence, des municipalités, et
pas les moindres, qui ont des égouts combinés et si l'on dit
que...
M. BOIVIN: On ne permet plus d'égouts simples pour l'utilisation
domestique et de surface. Ce sont deux tuyaux qu'on exige.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes pris
présentement avec des égouts combinés à plusieurs
endroits et l'argument est présenté, d'un côté, que
si l'on mélange les deux sources d'eaux-vannes, on dilue tellement le
contenu des égouts domestiques, que l'on ne permet pas un traitement
efficace au niveau de l'usine. D'un autre côté, on dit que les
eaux de surface ne sont pas nécessairement libres de pollution et n'ont
pas besoin d'être traitées.
C'est là que se situe l'argument, présentement. Nos
services techniques se penchent là-dessus pour essayer d'arriver
à des conclusions. Il serait désirable de trouver un moyen de
traiter toutes les eaux qui passent par les égouts pour les assainir
avant de les déverser dans les cours d'eau.
M. BOIVIN: Est-ce que les municipalités pourront compter sur des
subventions pour ce qu'elles font actuellement? Les eaux
séparées.
M. GOLDBLOOM: Les municipalités peuvent compter sur une formule
de financement qui sera annoncée aussitôt que possible...
M. BOIVIN: Ce sera rétroactif?
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas celui qui peut répondre à
cette question. Il faudra la poser au ministre des Finances pour avoir une
réponse définitive.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je peux prendre mon droit
de parole que j'ai laissé aller... Voici, j'ai le comté, je
pense, qui a le plus de pollution parce qu'on dit : Quand on ne sait pas
où est le comté, on le sent! Les villes de Montréal-Est et
de Pointe-aux-Trembles ont toutes deux des raffineries de pétrole qui
amènent, justement, cette pollution de l'air et de l'eau. Est-ce que,
d'après vous, c'est la municipalité qui devrait avoir la
responsabilité de corriger cette pollution-là, autant pour les
industries que pour la population? Est-ce que dans la loi actuelle que vous
préparez, les responsabilités de ces usines-là ne
devraient pas prendre une partie du budget consacré à la
dépollution par elles, et la partie touchant la population par les
municipalités?
M. GOLDBLOOM: Il y a deux éléments à cette
question. Il est évidemment désirable, sur le plan technique,
à beaucoup d'endroits, que les égouts industriels soient
raccordés aux égouts municipaux qui mènent vers l'usine de
traitement, et que le traitement se fasse à un seul endroit en tenant
compte de tous les éléments de pollution qui sont
présentés à l'usine de traitement. Mais si l'on permet
à des industries de profiter d'un certain financement municipal pour
être exemptées des dépenses qui seraient autrement
exigées d'elles, je pense qu'il y a un avantage qui n'est pas
justifié et que nous devrons, dans notre planification, tenir compte de
la contribution néfaste de l'industrie à la pollution, et trouver
une façon de faire participer l'industrie au coût de
l'épuration et du traitement.
M. BOIVIN: Mais elles paient déjà des taxes
foncières industrielles.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BOIVIN: Alors, c'est évident que la municipalité a des
responsabilités. C'est presque scandaleux la façon dont les
villes qui retirent des taxes industrielles disposent de leur budget. Par
exemple, deux villes: une ville industrielle et une ville résidentielle
où vous avez la même population, où le budget se multiplie
par dix. On donne, par exemple, des montants fabuleux pour les loisirs dans
certaines villes industrielles, quand elles devraient garder ces sommes
d'argent pour épurer leurs égouts.
M. LEGER: M. le Président, sur la question du
député, je ne suis pas tellement d'accord. Il y a quelques
années, le problème de la pollution n'était pas aussi
évident. Il était là, mais il n'était pas aussi
évident. A ce moment-là, il y avait une partie des taxes qui
provenait des industries et l'autre partie de la population. Aujourd'hui, on a
fait des études et on s'aperçoit que la pollution vient, en
très grande partie, de ces usines-là. Alors, il faudrait rajuster
les taxes parce que le pourcentage de responsabilité de la pollution est
beaucoup plus du côté des industries que du côté de
la population. Voici, je rattache cette question-là à la
déclaration que le ministre a faite concernant l'Union Carbide, à
Beauharnois. Il donnait comme exemple que d'ici cinq ans, nous pourrions
arriver à une dépollution de 85 p.c. Peut-être que
je déforme les paroles du ministre?
M. GOLDBLOOM: Vous devrez me permettre de corriger cela. La suggestion a
été faite que nous étions prêts à accepter 85
p.c. de dépollution seulement. C'est absolument faux. Nous avons
prévu un programme en trois étapes, en effet. Une première
étape sera complétée à la fin de 1972; la
deuxième, à la fin de 1974, et la troisième, en 1975, au
plus tard en 1976.
La première étape est de 40 p.c, la deuxième
étape de 45 p.c, pour en faire 85 p.c. et la troisième
étape, les 15 p.c. qui resteront.
Nous avons approuvé de l'équipement qui est identique
à ce qui est présentement en fonction aux Etats-Unis pour des
usines semblables. Nous avons envoyé nos équipes techniques faire
l'inspection de cet équipement avant de l'approuver; nous sommes
satisfaits que nous aurons ces 99 p.c. de dépollution qui sont atteints
ailleurs. On avait suggéré que le calendrier que nous avions
accepté soit beaucoup plus long; je crois comprendre, par les
renseignements que j'ai pu obtenir, que le programme, aux Etats-Unis,
s'échelonne sur trois ou quatre ans et le nôtre, sur quatre ou
cinq ans. Il aurait été possible de poursuivre les discussions
plus longtemps, pour arriver à raccourcir les délais. Mais si
nous l'avions fait parce que la compagnie était prête
à procéder et en effet, les travaux de génie sont
déjà en cours et la construction commencera en septembre
si nous avions perdu deux mois en 1971, avec 100 p.c. de pollution, avec les
tonnes de poussière de silices qui sortent de la cheminée, deux
mois, cette année, ç'aurait été l'équivalent
d'une année complète à 15 p.c. de pollution en 1975 ou
1976.
C'est pour cela que nous avons donné une approbation
immédiate et que nous avons accepté que ce soit
échelonné sur peut-être un peu plus de temps
qu'ailleurs.
M. LEGER: Pour en arriver à 100 p.c. M. GOLDBLOOM: C'est
cela.
M. LEGER: Maintenant, dans le cas précis de la Gaspé
Copper Mine qui a décidé dernièrement de faire un fort
investissement pour tripler la capacité de son usine de Murdockville,
ces installations n'étaient pas conformes aux normes du ministère
telles que vous les avez énoncées et elle a passé outre.
Qu'est-ce que le ministère a l'intention de faire dans ce
cas-là?
M. GOLDBLOOM: Des données ont montré que, par les
procédés actuels, il y a une pollution qui se crée et qui
dépasse à certains moments les normes fixées. Nous avons
donné une approbation conditionnelle à un projet qui impliquerait
la récupération d'une importante proportion de l'anhydride
sulfureux pour que l'usine se conforme à ces normes. Si les normes ne
sont pas respectées, l'approbation n'est plus valide et il faudra que
nous travaillions pour assurer le respect de ces normes.
M. LEGER: Cela veut dire qu'il va falloir intenter une poursuite parce
que l'installation est déjà faite actuellement.
M. GOLDBLOOM: Ah non! il y a...
M. LEGER: On n'est pas complètement installé, mais on en
est à s'installer.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président. Je suis allé sur place
et j'ai visité l'usine. Je suis en mesure de dire que l'expansion n'est
même pas commencée et que c'est en relation avec le projet
d'expansion que la compagnie a accepté, a proposé de bâtir,
à côté de l'usine, une autre usine de transformation de
l'anhydride sulfureux en acide sulfurique. C'est par ce traitement que l'on
réduira l'émission d'anhydride sulfureux vers
l'atmosphère.
M. BOIVIN: Question additionnelle sur le même sujet.
M. ROY (Lévis): M. le Président, sur un point d'ordre.
Est-ce que pour faire plaisir au député de Lafontaine on va
être obligé de passer une par une les usines de toute la province
de Québec afin d'en discuter une par une? Je crois que nous sommes ici
sur un sujet général et que nous devons discuter du sujet en
général. Si on commence à sortir les usines du
comté de Lévis et les usines d'un autre comté, on va
devenir...
M. LEGER: Je vais rétablir les faits, M. le Président.
C'est une question de politique générale qui est à
s'établir et je suis content de la façon que le ministre
l'explique. Ce qui se passe à la Gaspé Copper Mine va se faire
partout dans le reste de la province. Je pense que c'était une question
générale.
M. BOIVIN: Il y a des cas qui sont particuliers. Prenez, par exemple, la
relocalisation des sinistrés de Saint-Jean-Vianney. Certains maires ont
affirmé qu'il y avait de la pollution à l'endroit où l'on
veut les relocaliser. Est-ce qu'il y a eu une demande d'étude de faite
par le comité de relocalisation au conseil des ministres, pour que l'on
étudie la valeur de l'atmosphère sur les lieux où on doit
les relocaliser?
Il y a un maire qui a même affirmé qu'il avait
acheté le troupeau qui se trouvait justement sur le terrain où on
veut les localiser, qui subissait la pollution à Arvida.
M. GOLDBLOOM: Tout ce que je peux dire, M. le Président, c'est
que je n'ai pas reçu personnellement une telle demande. Il se peut que
nos services techniques l'aient reçue. Je ne
l'ai pas vue moi-même. Mais nous sommes toujours prêts
à faire le nécessaire, à faire les études.
Même si nous n'avons pas les effectifs qui nous permettraient de
répondre immédiatement à toutes les demandes, il me semble
qu'il y a des priorités à établir. Le cas tragique de
Saint-Jean-Vianney est sûrement un cas qui devrait être
prioritaire.
M. BOIVIN: Alors peut-on considérer la demande du
député du comté afin qu'une telle étude soit
faite?
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président. Je suis heureux
d'accuser réception de ia demande. Nos services techniques me
conseilleront quant aux mesures à prendre. Je serai heureux de fournir
un rapport au député.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, juste un moment. Tantôt, le
député de Lévis a fait un commentaire. Le
député de Lafontaine a aussi fait un commentaire au sujet du cas
de Murdochville, par exemple. Je pense qu'au moment de l'étude des
crédits, c'est le moment tout choisi pour demander à un ministre
responsable d'un service ou d'un ministère d'expliquer sa politique. Le
député de Lafontaine est bienvenu à demander cette
politique de service de protection de l'environnement. D'un autre
côté, je pense que la remarque du député de
Lévis est bien justifiée. Qu'on se serve d'un ou deux exemples
pour demander à un ministre d'expliquer sa politique, d'accord, mais je
pense bien qu'on ne pourrait pas passer à travers chaque cas, les isoler
les uns après les autres pour avoir des détails.
Alors si on veut bien s'entendre là-dessus: qu'on cite un ou deux
exemples pour bien expliciter sa question, nous pouvons tous être
d'accord là-dessus. Mais de là à passer chaque usine ou
chaque village ou lac de la province...
M. LEGER: Juste pour mon comté, nous en aurions pour deux
jours.
M. LE PRESIDENT: Alors avec l'énoncé de principe et les
détails que peut donner le ministre, je pense que nous pouvons nous en
tenir là.
Le député de Robert-Baldwin avait demandé la parole
depuis déjà un certain moment.
M. LEGER: Avez-vous calculé que j'ai fini mon intervention?
M. LE PRESIDENT: Non, non. Vous n'avez pas fini, pas du tout. Vous
reviendrez.
M. LEGER: C'est sur le même sujet, je suppose?
M. LE PRESIDENT: J'imagine que ce sera sur le même sujet.
M. SEGUIN: Question tout à fait d'ordre général, M.
le Président. Est-ce que le ministère concerné, soit le
ministère responsable du contrôle de l'environnement ou encore la
Régie des eaux du Québec, est-ce que le service ou la
régie aurait déterminé les méthodes
d'épuration d'égout acceptables? Par exemple, est-ce qu'on
reconnaît les méthodes conventionnelles encore comme les boues
activées ou est-ce qu'on opte pour des méthodes comme, par
exemple, bloc-rapide? Est-ce qu'encore on accepte des méthodes à
aération hydraulique, comme il s'en est produit sur le terrain de
l'Expo, par exemple? C'était une autre façon de traiter
l'égout ou les eaux-vannes, des bassins de rétention. Est-ce que
le ministère présentement reconnaît certaines
méthodes de traitement d'égouts et est-ce que ce même
ministère, par la recherche ou d'après les études qu'on
aurait faites, rejetterait d'autres méthodes qu'on emploie ou d'autres
méthodes de traitement qu'on a utilisées dans différents
secteurs pour des unités peut-être plus petites que la
municipalité?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est une responsabilité
très importante que nous assumons en donnant notre approbation à
quelque projet que ce soit. Il nous arrive, évidemment, d'être
confrontés par des idées nouvelles et nous sommes obligés
de les évaluer, et de les évaluer de la façon la plus
objective et la plus complète possible. Si nous sommes pour approuver
quelque chose d'inusité, il faut que nos services techniques, nos
consultants, soient d'accord que l'on peut prendre cette responsabilité
de dire, non seulement pour le cas particulier, mais pour l'ensemble de la
province que c'est une méthode acceptable. Alors nous poursuivons des
recherches. Nous avons certaines ressources dans ce domaine, nous ne nous
contentons pas des ressources que nous avons, mais nous faisons appel aux
ressources encore plus importantes du gouvernement fédéral.
Nous sommes en communication, par exemple, avec le Conseil national de
la recherche, non seulement pour des évaluations de
procédés, mais aussi parce que nous recevons le fruit de
l'imagination fertile de ceux qui sont convaincus d'avoir inventé un
dispositif pour corriger la pollution de telle ou telle nature. Il se peut que,
parmi ces projets, ces dispositifs, il y ait des choses valables. Nous ne
voudrions pas les négliger.
Donc, nous faisons appel également aux universités pour
collaborer avec nous dans la recherche scientifique. Alors, à tout ce
qui semble, à notre avis, prouvé scientifiquement et
accepté, l'autorisation est donnée. Si nous ne sommes pas
convaincus de la preuve, nous ne pouvons nous permettre de donner
l'approbation.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous
donner des chiffres concernant le pourcentage des municipalités qui
traitent actuellement leurs eaux résiduaires, sur les
1,600 municipalités? Avez-vous des chiffres là-dessus?
M. GOLDBLOOM: On pourra vous en donner.
M. BOIVIN: Le principal agent de pollution, ce sont d'ailleurs les
industries.
M. GOLDBLOOM: Il ya environ 200 usines de traitement au Québec,
ce qui représente le traitement des égouts d'une population de
300,000 personnes sur les 6 millions au Québec. Cela veut dire à
peu près 5 p.c.
M. SEGUIN: Dans le même ordre d'idées, sur les 200 usines
en exploitation ou en construction, sur les 200 qu'on a mentionnées,
quel est le pourcentage de celles qui font le traitement secondaire ou encore
tertiaire?
M. GOLDBLOOM: C'est un pourcentage très faible.
M. SEGUIN: C'est en partie le traitement primaire.
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. SEGUIN: C'est en grande partie du primaire.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. SEGUIN: Lorsqu'on parle des 200 usines.
M. GOLDBLOOM: On m'informe qu'il y a 160 usines qui fournissent un
traitement secondaire. Seulement 40 font un traitement primaire.
M. SEGUIN: Alors, il y en a 40 qui ne font, en somme, que remuer les
égouts et les remettre à 70 p.c. dans le courant ou dans les
eaux...
M. LEGER: Le ministre a répondu à la deuxième
question que je me préparais à lui poser. La première,
c'était quel pourcentage des municipalités il y en a
presque 1,600 au Québec, je pense qu'il y en a 1,582 traite leurs
eaux-vannes? Je voulais vous poser la deuxième question à
laquelle vous avez répondu tout de suite: le pourcentage de la
population qui est touchée, soit 300,000. Combien de
municipalités traitent leurs eaux résiduaires?
M. GOLDBLOOM: Il faudrait calculer ce chiffre à partir des 200
usines sur 1,600 municipalités, en tenant compte du fait que quelques
usines servent plus d'une municipalité; soit 16 p.c. à peu
près.
M. LEGER: A peu près 16 p.c.
M. SEGUIN: Dans le comté de Lafontaine, c'est 0 p.c. Dans le
comté de Robert-Baldwin, c'est 35 p.c.
M. LEGER: Il est temps qu'on prenne le pouvoir! Plusieurs
autorités scientifiques remettent en question la fluoration de l'eau, en
ce sens qu'il a été établi que la quantité de fluor
qu'il pouvait y avait dans l'eau n'était bonne en réalité
que pour à peu près 10 p.c. de la population, surtout les
enfants. Pour les adultes, il pourrait y avoir danger, étant
donné qu'ils peuvent ingurgiter du fluor autrement que par l'eau. Est-ce
que des études ont été faites là-dessus par la
régie et qu'est-ce que cela a donné comme résultat
jusqu'à présent?
M. GOLDBLOOM: Il y a des études qui se poursuivent
présentement, qui sont faites surtout par le ministère des
Affaires sociales. J'ai fourni au ministre des Affaires sociales une
documentation importante sur ce sujet. Nous sommes très conscients des
divergences de vues qui entourent la fluoration.
Nous étudions présentement d'autres formules, d'autres
méthodes de fournir le fluor aux enfants. La question est
entièrement à l'étude présentement, il n'y a pas de
décision de prise.
Il y a deux choses que l'on sait avec certitude au sujet du fluor. On
sait, premièrement, qu'il a un effet bénéfique pour la
protection de l'émail dentaire, surtout chez l'enfant, pendant la
période de développement de ses dents. Deuxièmement, on
sait que c'est une substance qui peut empoisonner. C'est une question de
quantité; en quantité strictement limitée, il n'y a pas de
danger. Il s'agit donc de trouver la meilleure méthode de fournir le
fluor et c'est ce que le ministre des Affaires sociales étudie
présentement en collaboration avec nos services.
M. LEGER: Est-ce que votre ministère a aussi des consultations
avec le ministère des Transports sur l'inspection des automobiles, pour
éliminer les matières polluantes qui s'en dégagent?
M. GOLDBLOOM: Nous étudions justement la question des inspections
qui peuvent être poursuivies pour vérifier la qualité des
gaz qui émanent des tuyaux d'échappement. Nous sommes
informés que l'équipement nécessaire est assez
coûteux et que le rendement n'est pas très encourageant, en ce
sens que l'on peut passer au maximum une dizaine d'automobiles par heure. Cela
veut dire que l'appareil pourrait avoir une certaine utilité, mais nous
sommes informés qu'il coûte de $100,000 à $125,000, et que
certaines municipalités ou provinces qui s'en sont servies n'ont pas
été parfaitement satisfaites.
Donc, nous poursuivons nos études avant de faire une
recommandation précise.
M. GAGNON: Mais on sait à ce sujet-là,
qu'évidemment le pays qui sera à la pointe de la pollution
de l'air par rapport aux gaz d'échappement des véhicules moteurs
sera les Etats-Unis. Même si le Canada s'occupe actuellement du
problème, les Etats-Unis sont ceux qui engagent des sommes fantastiques
pour essayer de trouver une solution. Est-ce que le ministère des
Affaires municipales entretient une correspondance avec les compagnies
d'automobiles ou surtout avec le gouvernement américain pour
connaître les progrès qui sont ou seront faits relativement
à la pollution de l'air, causée par les véhicules moteurs.
Et également avec le gouvernement du Canada? Est-ce que le
ministère qui relève de la compétence du ministre a une
correspondance qui la tiendra à la page, si je peux dire ainsi,
relativement à ce problème qui en est un de taille actuellement?
Il est très grave, surtout pour ceux qui sont dans les campagnes et qui
se déplacent vers les villes, eux qui ont l'odorat beaucoup moins
préparé à la senteur de l'air et je trouve
ça incroyable. Si on ne se réveille pas d'ici X années,
pas très loin, il va y avoir une génération qui va tout
simplement être empoisonnée à un âge relativement
jeune.
M. GOLDBLOOM: La réponse, M. le Président, c'est oui. Nous
avons des communications régulières surtout avec le gouvernement
du Canada et avec le gouvernement de l'Ontario. Je suis informé, mais
pas encore officiellement, que le gouvernement de l'Ontario se penche sur la
question d'une législation provinciale. Si c'est le cas, et je
rencontrerai ce soir même le ministre ontarien nous allons suivre
cet exemple et légiférer en parallèle pour exiger
l'installation d'un dispositif ou d'un système à
l'intérieur du moteur pour toutes les automobiles vendues au
Québec.
Nous avons en même temps des renseignements qui nous viennent de
l'industrie elle-même. Nous avons pu, le ministre et des membres de
l'équipe, participer à des colloques non seulement avec des
représentants de l'industrie de l'automobile mais avec des personnes qui
n'ont pas de cause à plaider et qui peuvent se pencher en toute
objectivité sur le problème. Nous sommes assurés que les
nouveaux véhicules vendus en 1971 sont munis de systèmes
antipollution qui ont déjà réussi à diminuer un peu
la somme totale de polluants dans l'atmosphère pour deux sur trois des
principaux polluants qui émanent des automobiles.
M. BOIVIN: Cela coûte plus cher d'essence. M. GOLDBLOOM:
Pardon?
M. BOIVIN: Cela coûte plus cher d'essence et le moteur est moins
efficace.
M. GOLDBLOOM: C'est un problème qui sera résolu avec le
temps, mais qui nous permettra de corriger de façon encore plus
complète le problème de la pollution...
M. GAGNON: Je crois même que le gouvernement américain
si ma mémoire est bonne a donné un ultimatum aux
grandes compagnies d'automobiles afin que, d'ici 1974 ou 1975, elles aient
trouvé une solution au problème.
M. GOLDBLOOM: L'ultimatum a été donné pour 1975. Il
a semblé être accepté par l'industrie au départ mais
plus récemment, l'industrie a dit que ce ne serait pas possible, qu'on
sera rendu à 1980 avant d'avoir inventé un nouveau moteur qui se
servirait d'un autre carburant que l'essence que nous connaissons
aujourd'hui.
Cependant, entre-temps, il y a d'autres améliorations en
perspective et c'est dans cette perspective que les nouvelles essences à
faible teneur en plomb ont été introduites sur le marché.
Nous espérons que progressivement, avec la recherche qui se fait sur les
moteurs, avec l'introduction de nouveaux systèmes antipollution sur les
moteurs existants et avec, espérons-le, l'application de dispositifs
pour améliorer ce qui se produit présentement dans les moteurs,
il y aura dorénavant d'année en année une
amélioration.
M. LEGER: Une loi a été passée je crois que
c'est au Manitoba pour obliger les fabricants à utiliser des
contenants retournables plutôt que les contenants non retournables qui
augmentaient la pollution des déchets. Est-ce que le ministère a
l'intention de travailler dans ce sens-là?
M. GOLDBLOOM: Je répondrai à cette question, M. le
Président, et par la suite, je serai malheureusement obligé de
vous quitter.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, si vous voulez permettre au
ministre de partir, il nous avait dit qu'il pouvait rester avec nous
jusqu'à trois heures trente.
M. GOLDBLOOM: J'ai le temps de répondre à la question.
C'est un autre des domaines auxquels nous collaborons avec les autres
provinces. La province qui a agi le plus récemment, c'est la
Colombie-Britannique, en même temps que l'Etat d'Oregon, et c'est par
l'introduction de l'exigence d'un dépôt de $0.05 par bouteille.
Nous sommes en communication surtout avec l'Ontario pour savoir quelle est sa
philosophie. Nous avons l'intention de légiférer dans ce
domaine-là sur les contenants uniservice. Est-ce que ce sera en les
bannissant? Est-ce que ce sera en imposant un dépôt comme ont fait
d'autres provinces? Cela reste à déterminer. Les pourparlers se
poursuivent et nous aurons une législation là-dessus
bientôt.
M. LE PRESIDENT: Avant que le ministre nous quitte, je voudrais faire la
suggestion suivante. Nous avons discuté de
généralités pendant à peu près deux heures
et demie. Est-ce que l'on pourrait s'entendre, lorsque l'on reviendra à
l'étude des crédits du service de
protection de l'environnement vendredi, pour procéder
immédiatement poste par poste en réservant les questions que vous
avez préparées pour pour les poser à chacun des postes?
Ceci veut dire que vos questions, vous les poserez quand même, et on
s'assurera que l'on reviendra pas sur les sujets déjà
discutés.
M. LEGER: M. le Président, en ce qui me concerne, j'en aurais
pour à peu près quinze minutes d'idées
générales; autrement, on ne me le permettra pas aux articles.
M. LE PRESIDENT: Si on s'entend pour quinze minutes vendredi matin et
sans être dictateur, on sera...
M. TESSIER: M. le Président, est-ce que c'est quinze minutes de
questions et de réponses ou quinze minutes simplement de questions?
M. LE PRESIDENT: J'imagine que c'est aussi...
M. TESSIER: A ce moment-là, ça peut être deux heures
de réponses.
M. LEGER: Je ne sais pas combien ça va prendre de temps.
M. GOLDBLOOM: Le ministre se sent visé.
M. LE PRESIDENT: J'imagine que, sans viser le ministre ou le
député...
M. LEGER: Je tiens à dire que le ministre répond d'une
façon adéquate et qu'il a très rarement affaire à
ses spécialistes. Ceci veut dire qu'il est réellement au courant
de son domaine. Je le félicite.
M. LE PRESIDENT: En conséquence, nous sommes assurés que
ce seront quinze minutes qui ne dureront pas plus qu'une demi-heure.
Merci, M. le ministre.
M. TESSIER: On va s'arranger pour lui répondre.
DES VOIX: Bon voyage.
M. GOLDBLOOM: Merci beaucoup.
M. LE PRESIDENT: On revient à la page 31 de l'étude des
crédits 71/72. Poste 3. Je crois que le ministre des Affaires
municipales avait une réponse à donner pour que l'on puisse
ensuite passer au poste 7.
Subventions pour l'établissement
de services municipaux d'aqueducs et d'égouts
(suite)
M. TESSIER: Alors, M. le Président, au poste 3, je voudrais
préciser qu'il y a une augmentation dans le budget actuel de $1,225,000
pour subventions aux municipalités dans l'établissement de
services d'égouts et d'aqueducs. L'an dernier, nous avons donné
des subventions pour $4,690,000. Il reste disponible, engagé dans
l'année financière courante, un solde de $1,335,000. Maintenant,
vous remarquerez, M. le Président, qu'il y a une imputation de
$4,140,000. C'est la partie payée par le gouvernement
fédéral dans le cadre de l'entente Canada-Québec en ce qui
concerne l'ODEQ, c'est-à-dire l'Office de développement de l'est
du Québec.
Ces $4,140,000 se répartissent en $2 millions pour infrastructure
industrielle; $1,640,000 pour infrastructure municipale et $500,000 pour un
système d'aqueduc aux Iles-de-la-Madeleine.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien pour les Iles-de-la-Madeleine?
M. TESSIER: Un demi-million.
M. LAURIN: Est-ce que le ministre aurait objection à donner le
détail des emplois de ces sommes?
M. BOIVIN: Les normes sur lesquelles vous distribuez vos octrois.
M. TESSIER: J'ai déjà tout expliqué ça hier,
la question m'a été posée.
M. LE PRESIDENT: La question et les montants se retrouveront au journal
des Débats, c'était tout simplement...
M. GAGNON: Le montant par poste a été donné hier.
Très bien.
M. TESSIER: Oui. Il me restait cette explication-là à
fournir hier, lors de l'ajournement.
M. LE PRESIDENT: Poste 3, adopté. Poste 7, article 1.
M. LEGER: M. le Président...
M. TESSIER: Il faut aller avant ça, il faut retourner en
arrière.
M. LE PRESIDENT: Les poste 4,5 et 6 sont statutaires et on n'a pas
à adopter ces postes. Poste 7: Direction générale de
l'urbanisme.
Direction générale de l'urbanisme
Administration
M. LEGER: M. le Président, concernant la direction de
l'urbanisme, comment s'appelle la personne responsable de l'urbanisme dans
votre ministère?
M. TESSIER: Il s'agit de M. Robert Robert.
M. GAGNON: Je crois qu'au niveau de la direction générale
de l'urbanisme, le ministère des Affaires municipales manque
certainement de personnes qui pourraient répondre davantage aux besoins
des municipalités, surtout pour les municipalités qui n'ont pas
les moyens nécessaires de s'organiser dans le service d'urbanisme. Elles
font de plus en plus appel au ministère des Affaires municipales,
service de l'urbanisme. A ce moment-là, le ministère des Affaires
municipales n'a certainement pas tout le personnel dont il aurait besoin soit
pour répondre à toutes les demandes des municipalités,
soit même pour envoyer quelqu'un qui pourrait être, à titre
de conseiller, dans des projets que les municipalités ou les jeunes
villes désirent mettre de l'avant.
Je comprends qu'il ne s'agit pas de remplacer l'industrie privée
des urbanistes. Tout de même le gouvernement, peut donner de l'aide aux
municipalités par les emprunts, parce qu'on sait qu'au niveau des
emprunts le gouvernement a des officiers compétents qui dirigent les
municipalités, qui leur donnent des informations et qui prennent
même en charge de bien diriger la vente d'obligations et qui
évitent des problèmes à des municipalités et
même leur épargnent considérablement d'argent. Au niveau de
l'urbanisme, c'est un peu la même chose. Je ne sais pas si le ministre
envisage, au cours de l'année, que son personnel soit augmenté,
qu'il soit mieux structuré de façon à mieux
répondre à toutes les exigences des municipalités dans la
mesure du possible, de façon à assurer un bon urbanisme sur tout
le territoire du Québec.
M. TESSIER: M. le Président, je remercie mon collègue
d'avoir soulevé cette question. Je suis parfaitement d'accord avec
lui.
Les dispositions ont d'ailleurs été prises pour doubler le
nombre d'urbanistes au service de l'urbanisme. Evidemment, nous sommes à
étudier la direction générale de l'urbanisme et nous
pouvons passer à l'article suivant, article 2: Service de
l'urbanisme.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que cela veut dire que l'autre
est adopté, parce que j'avais des questions valables à poser.
M. TESSIER: Pour répondre à la question, je retombe
à l'article 2 pour pouvoir répondre à la question du
député de Gaspé-Nord.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut réserver la réponse,
passer l'article: Administration, traitements, quitte à arriver au
service de l'urbanisme après?
M. GAGNON: D'accord.
M. LEGER: C'étaient des questions plutôt
générales que je voulais poser avant...
Service de l'urbanisme
M. TESSIER: Si vous permettez, M. le Président, je vais
compléter ma réponse qui s'appliquera en même temps
à l'article suivant. C'est que nous avions aux Affaires municipales la
direction de l'urbanisme et le service de l'urbanisme, parce qu'on ne peut pas
détacher l'un de l'autre, est un service que nous sommes à
étendre. C'est un service plutôt nouveau, actuellement nous avons
un effectif autorisé de treize fonctionnaires, nous en avons douze en
place à cause d'un départ très récent que nous
n'avons pas pu encore combler parce que c'est depuis quelques semaines
seulement, mais nous avons une demande pour augmenter l'effectif à 26,
c'est-à-dire le doubler.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est facile, M. le ministre, d'avoir des
effectifs dans ce domaine-là?
M. TESSIER: Ce n'est pas facile parce qu'il n'y a pas d'urbanistes
compétents à tous les coins de rue. Nous sommes obligés,
évidemment, de faire des recherches, de faire des contacts. Mais nous
croyons qu'il sera possible au cours de l'année budgétaire de
combler ces postes-là et précisément dû au fait
qu'une nouvelle loi-cadre sur l'urbanisme et la planification sera
déposée au cours de la présente session.
M. LEGER: M. le Président, le ministre nous décrit le
rôle précis qu'il devrait appartenir à l'urbanisme. Quel
est le rôle précis qu'il devrait entreprendre?
M. TESSIER: C'est un rôle d'aide technique aux
municipalités et également aux futures communautés
municipales. Cela aidera les municipalités à mettre sur pied leur
schéma d'aménagement de plan directeur d'urbanisme.
M. LEGER: M. le Président, vous avez dit hier que vous aviez un
budget consacré à la recherche de $46,900 pour réaliser
des recherches. Quel est le nombre de projets que vous avez déjà
en place, et en même temps, quel est le nombre précis de
recherchistes qui s'occupent dans le domaine de l'urbanisme...
M. TESSIER: Que voulez vous dire par le nombre de projets?
M. LEGER: Est-ce que vous avez des projets de recherche dans le domaine
de l'urbanisme? Vous parlez de schéma directeur, de plan
d'aménagement, etc.
M. TESSIER: Actuellement, toute l'équipe travaille sur la
préparation de la loi-cadre. Il n'y a pas encore de projets
spécifiques qui sont à l'étude.
M. LEGER: Ce sont plutôt des recherchistes
au niveau juridique, qui s'occupent de législation.
M. TESSIER: C'est cela, afin de pouvoir présenter le plus
tôt possible ce projet de loi, et ensuite, évidemment, ces
même urbanistes qui auront travaillé à la rédaction
de la loi-cadre, verront à son application en collaboration avec les
municipalités et les communautés municipales.
M. LEGER: M. le Président, il me semble que c'est mettre...
M. BOIVIN: Est-ce que vous avez du personnel qui se rend dans les
municipalités pour aider techniquement ces municipalités à
organiser la réglementation de la construction?
M. TESSIER : Oui, nous répondons aux demandes des
municipalités, mais, comme je l'ai souligné tout à
l'heure, le personnel n'est pas encore suffisant pour pouvoir répondre
avec efficacité à toutes les municipalités qui en font la
demande. Mais les fonctionnaires qui font partie de ce service vont par exemple
aider une municipalité à préparer un règlement de
zonage ou un règlement de lotissement.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que ce n'est pas mettre un peu
le cheval en arrière de la charrue que d'avoir actuellement uniquement
des recherchistes au niveau juridique et de la législation et qu'il ne
semble pas, d'après ce que le ministre vient de nous dire, que vous ayez
des urbanistes comme tels et non pas des légistes ou des
ingénieurs?
M. TESSIER : M. le Président, je corrige mon collègue. Ces
gens ne sont pas des légistes, ce sont des experts en urbanisme qui
aident les légistes à rédiger la loi et à
préparer des programmes.
M. LEGER: D'accord, mais ces personnes sont en train de préparer
une loi-cadre qui devrait je peux me promper, le ministre me dira si je
me trompe être la conclusion de recherches en urbanisme.
M. TESSIER: D'accord.
M. LEGER: Et non pas la loi avant que les urbanistes aient
déterminé les plans.
UNE VOIX: Il y a eu de la recherche. M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Mais vous me dites qu'actuellement vous n'avez pas
d'urbanistes qui travaillent à autre chose que le domaine
législatif.
M. BOIVIN: Non, il y a des aides techniques qui viennent aider les
municipalités.
M. TESSIER: Ce n'est pas seulement de la législation. Il s'agit
dans la rédaction de la loi de voir quelles seront les
conséquences et l'application de cette loi. Cela prend des experts et
non pas des légistes.
M. LEGER: C'est ça. D'accord.
M. TESSIER : Des recherches considérables d'ailleurs ont
été faites par la commission LaHaye.
M. LEGER: Tout le monde en parle mais on n'en a pas beaucoup...
M. TESSIER: Je pense que le temps des études est aujourd'hui
terminé. Le député de Lafontaine parle constamment de
recherchistes, d'études, mais je crois que ces études ont eu lieu
et que ç'a coûté suffisamment cher aux contribuables.
Aujourd'hui, il s'agit, avec tous les rapports et toutes les études qui
ont été faites, notamment le rapport LaHaye, de rédiger un
projet de loi et de voir à son application, afin de pouvoir en faire
bénéficier l'ensemble des municipalités du Québec.
C'est ce que nous sommes en train de faire au ministère des Affaires
municipales.
M. BOIVIN: Pour permettre aux villes de prendre certaines
initiatives.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Je suis bien d'accord qu'il faut arriver très tôt
dans le domaine des réalisations, mais si on arrive et qu'on dise: C'est
fini les études, parce que nous sommes prêts aux solutions, cela
veut dire que vous avez toutes les solutions. Mais contrairement à ce
que vous pensez affirmer, je dis que, d'après le livre blanc que vous
avez présenté, c'est une ébauche de travail très
intéressante et très utile. Mais vous n'avez pas par ce livre
blanc apporté les solutions. Je trouve réellement drôle
qu'on dise: Ce n'est plus le temps de la recherche, c'est le temps des
solutions. Les solutions, vous ne les avez pas, puisque le rapport ne les a pas
données.
M. TESSIER: Excusez-moi de vous interrompre, mais je n'ai jamais dit que
les recherches cesseraient. J'ai dit qu'il était temps, après
toutes les recherches qui ont déjà été faites, de
mettre le résultat de ces recherches en pratique par une loi. Cela ne
veut pas dire qu'on ne continuera pas les recherches. C'est évident
qu'on va continuer à faire des recherches, mais il ne faut pas tout de
même qu'au ministère des Affaires municipales on concentre tous
nos efforts actuels et une partie de notre budget à faire uniquement des
recherches, quoiqu'il y ait eu des recherches considérables qui ont
été faites par la commission LaHaye je crois que ça
a duré quatre ans ...
M. PERRAULT: Douze volumes.
M. TESSIER: ... il y a donc suffisamment de matière maintenant et
de recherche qui a été faite pour qu'on en vienne au point de vue
pratique.
M. LEGER: Je suis d'accord quand le ministre dit qu'il veut continuer la
recherche, mais quand je vois le budget de $46,000 pour la recherche sur un
budget de $3 millions pour l'urbanisme, ça ne fait même pas 1 p.c.
et quelque chose. Je vais vous poser une question bien précise: Est-ce
que votre service de recherche en urbanisme a fait une étude concernant
la pertinence de la construction d'une autoroute dans le centre-ville de
Montréal actuellement, puisque c'est une question qui ressort de
l'urbanisme et non pas uniquement de la Voirie et des Transports?
M. TESSIER: Le ministère des Affaires municipales n'a fait aucune
étude de ce côté et on ne lui a pas demandé d'en
faire non plus...
M. LEGER: Qui a déterminé que l'autoroute devait se faire
à cet endroit?
M. TESSIER : Je présume que la ville de Montréal...
M. BOIVIN: C'est le service d'urbanisme...
M. TESSIER: ... qui a son propre service d'urbanisme en a sûrement
fait des études.
M. LEGER: Vous dites sûrement, mais vous n'êtes pas
sûr.
M. TESSIER: J'en suis sûr.
M. LEGER: Vous êtes assuré que la ville de Montréal
avait un plan d'urbanisme en coopération avec le gouvernement provincial
pour installer l'autoroute qui passait dans la zone est-ouest.
M. TESSIER: On m'a assuré que la ville de Montréal avait
fait des études. Ces études-là ont été
faites par le service d'urbanisme de la ville de Montréal. Le tout a
été discuté avec le ministère de la Voirie et les
deux en sont venus à un accord. Il semble que, depuis ce
temps-là, il a pu y avoir de nouveaux développements. Mon
collègue, le ministre de la Voirie, pourrait donner plus de
précisions sur cette question...
M. MARCHAND: D'ailleurs, j'ai donné aux études...
M. SEGUIN: Il s'agirait de se référer au plan de l'an 2000
que Montréal a rendu public, il y a une couple d'années, pour se
rendre compte qu'on a fait des études sur les autoroutes et la
circulation en masse, et c'est tel que produit par le bureau de la
planification de la ville de Montréal.
M. TESSIER: M. le Président, je tiens à ajouter,
après la remarque qui a été faite suivant laquelle il y
avait seulement $46,000 prévus pour les recherches en urbanisme, que le
rapport LaHaye a coûté environ $400,000. Je pense qu'il faut tenir
compte de cela.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait me
dire si, en plus des spécialistes en urbanisme qui travaillent à
l'élaboration de la loi-cadre, il y a d'autres personnes qui travaillent
dans le domaine de la recherche au niveau de projets précis? Quels sont
ces projets? Et combien de personnes travaillent à ces projets,
actuellement?
M. TESSIER: Non. Il n'y a personne qui travaille à des projets
précis actuellement, sauf à la préparation de la
loi-cadre. Lorsque la loi sera sanctionnée, le service d'urbanisme sera
à ce moment-là assez bien structuré et verra à
l'application de la loi et à fournir toute l'aide technique aux
municipalités et aux communautés municipales.
M. BOIVIN: Le problème de l'urbanisme se situe dans les villes.
Les villes prennent des initiatives que vous approuvez?
M. TESSIER: C'est cela.
M. LEGER: Pour que le ministère les approuve, il faut quand
même que son service d'urbanisme ait eu des contacts avec les villes.
M. TESSIER: Les contacts sont constants avec les villes.
M. LEGER: M. le Président, une dernière question sur
l'urbanisme. Est-ce que le ministère a des urbanistes qui
étudient, non seulement pour la ville de Montréal, toutes les
autoroutes qui devraient être construites, soit l'autoroute
transquébécoise ou d'autres autoroutes dans la province de
Québec, pour justement, que cela entre dans un plan d'ensemble
d'urbanisme à travers toute la province?
M. TESSIER: Il n'y a aucun travail fait par le ministère des
Affaires municipales en ce qui concerne les autoroutes.
M. LEGER: Est-ce que vous avez l'intention d'en faire?
M. TESSIER: Le ministère lui-même, non. Non. Je ne
considère pas que c'est du domaine du ministère des Affaires
municipales que de planifier les autoroutes. Je considère, d'autre part,
que la loi-cadre des communautés municipales prévoira le pouvoir
et même l'obligation, précisément, de préparer des
schémas d'aménage-
ment. Or, ces schémas d'aménagement seront
préparés par les futures communautés municipales, avec
l'aide technique du service d'urbanisme du ministère des Affaires
municipales qui pourront travailler en collaboration avec le ministère
de la Voirie pour déterminer l'emplacement des grandes voies de
circulation à travers le Québec.
M. LEGER: M. le Président, il faut quand même admettre que
les municipalités actuelles, qui pourront bientôt se regrouper en
communautés municipales, verront des autoroutes passer sur leurs
territoires. A ce moment-là, je pense bien que ce n'est pas à
chacune des petites municipalités uniquement à déterminer
au plan général d'urbanisme pour la province alors que les
autoroutes passent à travers plusieurs communautés municipales et
plusieurs villes. Je pense que ça devient une responsabilité du
ministère, dans le domaine de l'urbanisme.
M. TESSIER: C'est une responsabilité du ministère de la
Voirie qui doit travailler en collaboration avec les municipalités et
les futures communautés municipales.
M. LEGER: Vous ne voyez pas une responsabilité à votre
ministère, une loi d'urbanisme pour toute la province pour les
autoroutes qui passeront à travers les municipalités?
M. TESSIER: Non. Non.
M. BOIS: Il y a une chose que je veux demander. En me
référant aux crédits 70/71, je vois que, dans cet article
à peu près similaire, il y avait quand même 57
employés. Cela veut dire, comme le ministre le mentionne, que la
sanction du rapport LaHaye, au point de vue du paiement, peut être
été donnée dans ce temps-là, alors qu'aujourd'hui,
il y aurait 16 employés pour ces postes.
Ma seule question est celle-ci: Est-ce qu'à l'heure actuelle le
rapport La Haye constitue une unité de projections assez moderne qui
pourrait servir de base au développement de la plupart de nos
cités et villes?
M. TESSIER: Absolument.
M. PERRAULT: Une question additionnelle sur le sujet. Le
député de Lafontaine parle beaucoup de recherche mais il ne
faudrait pas oublier aussi que les universités ont des budgets de
recherche, en particulier l'Université de Sherbrooke qui a
créé il y a à peu près six mois un centre de
recherche en matière urbaine. Je crois que l'information qu'il se
procure est accessible au ministère. Il ne faut pas penser qu'il n'y a
pas de recherche. Il y en a dans toutes les universités du
Québec: l'Université de Montréal, McGill, Laval, il y a
là de la recherche en matière urbaine.
M. LEGER: Je suis d'accord. Mais je trouve que le ministère
laisse tellement d'initiative un peu partout qu'il manque de dynamisme pour
susciter ça. Il y a des endroits où l'on s'en acquitte
très bien et le ministère est heureux d'en profiter mais je
trouve que le dynamisme devrait être l'affaire du ministère. C'est
ce que je dis depuis hier au ministre.
M. TESSIER: C'est ce que j'étais à expliquer, que nous
étions à doubler le nombre des fonctionnaires dans le service de
l'urbanisme. Nous sommes en train d'accroître considérablement en
l'espace d'un an, le service d'urbanisme et nous aurons bientôt une
loi-cadre d'urbanisme que nous aurions dû avoir depuis des années
et que nous n'avons pas encore. Il est urgent que cette loi-là soit
présentée le plus tôt possible et c'est pourquoi j'insiste
pour qu'elle soit adoptée au cours de la présente session. J'ai
l'impression qu'il y a contrairement à ce que déclare le
député de Lafontaine énormément de dynamisme
au ministère des Affaires municipales en ce qui concerne l'urbanisme et
que nous sommes parfaitement conscients de l'importance de ce problème.
Je vous en donne la preuve.
M. LEGER: De toute façon, on pourra applaudir ou juger à
son mérite le résultat de ce dynamisme, quand la loi-cadre
paraîtra.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, article 1 ...
M. SEGUIN: J'entends le ministre qui parle de dynamisme au
ministère. Ayant travaillé pendant nombre d'années avec
des urbanistes, et les reconnaissant comme des individualistes, je sais qu'il
est très rare de rencontrer deux urbanistes qui peuvent tomber d'accord
sur le sujet. Vous en avez déjà 13 au ministère et vous
voulez augmenter le nombre à 26. Quel est le secret du ministre pour
essayer de coordonner ce groupe de 26 afin d'arriver à un plan
d'ensemble qui puisse s'appliquer à toute la province?
M. TESSIER : Le président me souffle de répondre: de la
patience!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'on peut procéder par sous-articles
si le député de Dubuc n'a pas d'objection? Le sous-article 1
adopté. Le sous-article 2; frais de déplacement. Avez-vous une
question là-dessus?
M. BOIVIN: Oui. Comment cela se fait-il qu'il y ait une diminution de
$28,800 à $15,500? Y a-t-il moins de services techniques aux
municipalités?
M. LE PRESIDENT: Frais de déplacement, article 2. Sous-article 1,
adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 2: Service de l'urbanisme, le sous-article 1
adopté.
M. BOIVIN: Aux frais de déplacements: $28,800 à $15,500
est-ce qu'il y a une diminution parce qu'ils voyagent moins?
M. TESSIER: Non, c'est parce que nous avons beaucoup coupé de
représentations à divers congrès.
UNE VOIX: Vous avez acheté des Renault?
M. LEGER: Est-ce que le ministre y va lui-même maintenant?
M. TESSIER : Non, mais seulement au lieu d'en envoyer cinq à la
fois on en envoie un.
M. BOIVIN: Parce que l'essence est d'un prix plus élevé,
et je trouvais ça curieux.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2, adopté. Le sous-article 3,
adopté. Le sous-article 6, adopté. Le sous-article 11,
adopté. Le sous-article 33, adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a un montant de $40,400 qui devait être
dépensé en 70/71 et il y a seulement $10,000 en 71/72.
M. TESSIER: Voici pourquoi. Il y avait $44,400 qui ont été
affectés pour la plus grande partie à des impressions pour l'ODEQ
l'an dernier.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que l'impression a été faite
à Rimouski?
M. TESSIER: Je ne sais pas où l'impression a été
faite. Etant donné que le siège social de l'ODEQ est à
Rimouski, j'ai bien l'impression que ce doit être à Rimouski.
M. MARCHAND: Vous n'auriez pas pu donner une chance aux gens de
Rivière-du-Loup de temps en temps?
M. TESSIER: Je n'avais rien à voir avec l'ancien budget et je ne
sais pas où mon prédécesseur a fait faire ses impressions,
possiblement à Repentigny.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Article 3 : Service des
structures municipales, sous-article 1, traitements.
Service des structures municipales
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. BOIVIN: Sous-article 2 : Frais de déplacement; il y a encore
une baisse, malgré la hausse de l'essence.
C'est qu'il devrait y avoir une augmentation. Sur quel taux
paie-t-on?
M. TESSIER: Les frais de voyage ont été...
M. BOIVIN: A quel taux payez-vous vos fonctionnaires qui voyagent? Cela
a augmenté.
M. TESSIER: Il y a $600 de moins. C'est pour les mêmes raisons que
celles que j'ai déjà données précédemment.
Il y aura peut-être plus de voyages de faits, mais moins de
fonctionnaires voyageront en même temps.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, pourriez-vous me dire quel
est le but du travail du service des structures municipales? Qu'est-ce que
c'est exactement?
Savez-vous que l'étude des crédits, c'est une bonne
affaire. Le ministre apprend bien des choses.
M. TESSIER: Les structures municipales comprennent les études de
fusions et d'annexions des municipalités, l'assistance technique que
nous pouvons apporter aux municipalités, afin de connaître s'il
est avantageux ou non de mettre en commun certains services, l'étude du
financement et de la rentabilité de services additionnels. Cela comprend
également la consultation avec les municipalités. C'est à
venir, bien entendu, c'est-à-dire que cela se fait actuellement, mais
cela s'accroîtra davantage avec l'adoption de la loi-cadre des
communautés municipales. Il y a également l'assistance aux
municipalités pour étudier les avantages de la formation de
communautés municipales. En somme, voilà, dans les grandes
lignes, le service des structures municipales.
M. LAVOIE (Wolfe): Très bien.
M. BOIVIN: Subventions de $50,000 au sous-article 12.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté.
M. TESSIER: Les subventions sont en relation avec...
M. BOIVIN: Il n'y en avait pas l'an passé.
M. TESSIER: ...c'est une imputation de $50,000, ce qui veut dire que ce
montant-là est payé par l'ODEQ.
M. LAVOIE (Wolfe): L'explication est donnée plus bas.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12, adopté. Sous-article 33,
adopté.
Article 4: Subventions pour l'implantation de communautés
municipales.
Subventions pour l'implantation de communautés
municipales
M. PERREAULT: M. le Président, quel montant a été
effectivement versé? Il y avait un
budget de $500,000, combien a été versé l'an
dernier là-dessus?
M. TESSIER: Un montant de $364,000 a été versé aux
municipalités à cet article-là.
M. PERREAULT: Pour des fusions? M. TESSIER: Pour des fusions, oui.
M. BOIS: M. le Président, ces subventions sont-elles des
encouragements pour les services d'incendie...
M. TESSIER: Cela, c'est pour les fusions et l'implantation de
communautés municipales.
M. GAGNON: Y a-t-il des municipalités faisant partie de
communautés municipales qui se sont plaintes que les subventions
étaient nettement insuffisantes face aux nouveaux problèmes qui
surgissaient à l'intérieur de ces nouvelles communautés.
Le ministre a-t-il reçu des plaintes ou des suggestions?
M. TESSIER: Actuellement il n'y en a que trois.
M. GAGNON: Mais, tout de même, ça donne une espèce
de variante qui peut...
M. TESSIER: Des arrangements spéciaux ont été pris
avec la Communauté urbaine de Montréal. Tout cela a
été discuté lors de la présentation du projet de la
communauté de Montréal pour la construction du métro.
C'est la seule communauté qui a demands des subventions
additionnelles, dans l'ordre des statutaires.
La Communauté urbaine de Québec a des subventions
statutaires comme la Communauté urbaine de Montréal. La
Communauté urbaine de Hull en a également, mais la ville de
Montréal, pour le prolongement de son métro, a demandé des
subventions additionnelles consenties par le gouvernement pour une
période de dix ans.
M. LAVOIE (Wolfe): De quelle façon le ministre voit-il l'avenir
concernant ce regroupement, ces communautés urbaines, est-ce que
ça semble...
M. TESSIER: En ce qui concerne les trois communautés en place ou
d'autres à venir?
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça regarde bien, y en a-t-il
d'autres qui vont se regrouper?
M. TESSIER: J'ai eu l'occasion d'en parler longuement au début
avec vos collègues, le député de Chicoutimi et le
député de Saint-Maurice. Ils m'ont longuement questionné
sur ce point-là.
M. LAVOIE (Wolfe): Je regarderai le journal des Débats. C'est
parce que j'étais à la commission du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté. Article 5.
Subvention à la Société
d'aménagement de l'Outaouais
M. LEGER: Concernant les subventions, je pense que le directeur actuel
est un M. Fernand Philips? Le ministre pourrait-il me le confirmer ou me
l'infirmer?
M. TESSIER: C'est M. Antoine Grégoire qui est président de
la Société d'aménagement de l'Outaouais.
M. LAVOIE (Wolfe): Le montant de l'an passé était de
$2,500,000 et celui de cette année est de $2,500,000, est-ce que c'est
toujours...?
M. TESSIER: La Société d'aménagement de
l'Outaouais, oui,...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous dites oui, et les fonctionnaires disent non.
M. TESSIER: Cela veut dire que c'est statutaire dans un sens, c'est que
la loi qui l'a créée a accordé $25 millions. Il y a $25
millions statutaires mais les versements ne doivent pas dépasser plus
que $5 millions annuellement. Or la Société d'aménagement
nous soumet un budget de ce qu'elle croit pouvoir dépenser et le montant
de $2.5 millions est conforme au budget qu'on nous a soumis. L'an prochain cela
peut peut-être être de $4 millions. Cela ne peut pas
dépasser $5 millions annuellement.
M. LEGER: M. le Président, quel était le poste
occupé par M. Camille Poliquin dans la Société
d'aménagement de l'Outaouais?
M. TESSIER: On me dit, M. le Président, qu'il était un des
membres de la Société d'aménagement et il aurait
été remplacé par M. Philips.
M. LEGER: Quelle était sa responsabilité précise
dans ce...?
M. TESSIER: Il était membre de la commission. Il était
commissaire.
M. LAVOIE (Wolfe): Sur recommandation de qui a-t-il été
nommé?
M. TESSIER: Je crois que c'est le conseil des ministres qui les
nomme.
M. LEGER: Quelle est la raison du limogeage de M. Poliquin? Etait-ce une
démission, ou a-t-il été remercié?
M. TESSIER: J'ignore la raison.
M. LEGER: Quelle serait la raison, quels seraient les qualités
que M. Fernand Philips aurait eues pour être nommé à la
place de M. Poliquin?
M. TESSIER: Je l'ignore également. C'est une nomination du
conseil des ministres tout simplement qui a décidé de changer le
commissaire.
M. LEGER: Et il n'y a eu aucune question de patronage dans ça, je
veux dire, il n'y a pas eu de favoritisme, rien de ça?
M. TESSIER: Ecoutez, je ne connais ni l'un ni l'autre quant à
moi, alors c'est pour ça...
M. LEGER: C'est ni le patronage ni le favoritisme que vous ne connaissez
pas, ou ni votre...
M. TESSIER: Je ne les connais pas, ni l'un ni l'autre. Je ne peux pas
parler de leur compétence et vous dire lequel des deux est le plus
compétent, je l'ignore totalement.
M. GAGNON: Mais est-ce que ce problème si situerait dans le
contexte du problème qu'on a connu par les journaux avant-hier et dont
M. Roy Fournier est bien au courant dans le comté de Hull? Cela ferait
partie de l'ensemble des problèmes qu'on reproche au
député actuel de Hull? Possible. Possible.
M. TESSIER: Je l'ignore totalement. Je ne sais pas s'il peut y avoir des
relations.
M. LEGER: Est-ce que les nominations sont terminées au
comité d'étude sur la situation du transport en commun dans
l'Outaouais?
M. TESSIER: Le président a été nommé, comme
vous le savez.
M. LEGER: Comment s'appelle-t-il?
M. TESSIER: M. Pierre Caron. Et il reste maintenant à la
Communauté régionale de l'Outaouais à nommer les deux
commissaires.
M. LEGER: Ils ne sont pas nommés actuellement?
M. TESSIER: A ma connaissance, non.
Direction générale de la
prévention des incendies
Administration
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté. Nous passons au poste 9:
Direction générale de la prévention des incendies. Article
1, Administration. Sous-article 1, Traitements, salaires et allocations.
Adopté?
M. LEGER: Nous sommes au poste 9?
M. LE PRESIDENT: Poste 9, au bas de la page 32.
M. LEGER: Seulement une question générale au ministre.
Quand le ministère accorde une subvention pour la prévention des
incendies, est-ce que le service fait une enquête pour savoir s'il n'y
aurait pas possibilité pour un village ou une ville d'utiliser
conjointement le service d'incendie d'une autre ville? C'est le même
problème que l'on a eu tantôt au point de vue de la pollution,
quand une ville installe une usine d'épuration ou une usine de
traitement et que la ville voisine pourrait en bénéficier,
chacune, à des étapes différentes, en sentant le besoin.
Est-ce qu'il y a une planification pour le même service au niveau des
incendies?
M. TESSIER: Bien oui, c'est justement une des tâches de la
direction générale de la prévention des incendies,
d'examiner tous ces cas que vous venez de soulever et de faire des
recommandations aux municipalités. A ce moment, nous octroyons des
subventions au besoin. Dans le cas d'intégration, les subventions sont
supérieures, justement pour favoriser l'intégration.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une étude régulière,
permanente pour éviter justement des duplications et des coûts
inutiles?
M. TESSIER: Une étude constante. M. LAVOIE (Wolfe):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2: Frais de
déplacement, adopté?
M. MARCHAND: M. le Président, pour le député de
Dubuc, il y a une différence de $6,000 à $10,000 pour les frais
de déplacements.
UNE VOIX: On va le demander, ça va aller mieux.
M. BOIVIN: Je ne sais pas ce que le ministre va répondre cette
fois-là. Plus loin, là, il y a ...
M. TESSIER: Bien, c'est que nous exerçons, M. le
Président, un meilleur contrôle sur les dépenses.
UNE VOIX: On voyage plus.
M. LAVOIE (Wolfe): Au sous-article suivant, il y a une augmentation de
dépenses.
M. BOIVIN: Bien oui. Ce n'est qu'un changement de sous-article.
M. LAVOIE (Wolfe): Direction générale de la
prévention des incendies.
M. BOIVIN: C'est un déplacement de personnel, probablement.
M. TESSIER: C'est ça. Ah oui! Mais ça, c'est le nombre des
employés.
M. LE PRESIDENT: Frais de déplacement, sous-article 2,
adopté. Sous-article 3: Honoraires et commissions, adopté.
Sous-article 4: Frais de bureau, adopté.
M. BOIVIN: Frais de déplacement.
M. LE PRESIDENT: Services contractuels, adopté. Nous passons
au...
M. LAVOIE (Wolfe): Les services contractuels, cela concerne quoi?
M. TESSIER: Cela concerne le traitement électronique des
informations relatives à la prévention des incendies. Ces
informations sont d'ailleurs publiées annuellement dans deux
publications statistiques sur les incendies au Québec et le
répertoire des services municipaux de prévention des
incendies.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre donne des subventions
occasionnellement pour les pompiers juniors, pour les entraîner, leur
donner une certaine expérience?
M. TESSIER: On a tout un service de cours pour les pompiers volontaires
et les nouveaux pompiers. Nous leur payons aussi leurs frais de
déplacement. Nous allons d'ailleurs retrouver cela plus loin à
l'article 3 du poste 9.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Services contractuels, adopté.
Services techniques
M. LE PRESIDENT: Article 2 : Services techniques. Sous-article 1,
Traitements, salaires et allocations, adopté. Frais de
déplacement, est-ce qu'on pose la question standard?
M. BOIVIN: C'est augmenté encore. C'est le prix de l'essence
probablement. Augmentation de personnel? Prix de l'essence?
M. MARCHAND: Ils ont mis tout l'essence à ce poste.
M. TESSIER: Cela a été augmenté parce que, l'an
dernier, le montant de $15,000 a été insuffisant. Nous avons
dû faire un virement de fonds pour combler la différence. Cette
année, afin d'éviter un tel virement de fonds, nous avons
dû augmenter ce poste.
M. PERREAULT: Budget réaliste.
M. BOIVIN: Et où cela a diminué, c'est parce qu'il y a
moins de personnel?
M. TESSIER: Oui, évidemment. Il y a une raison.
M. BOIVIN: J'aime mieux cette raison que celle que vous avez
donnée tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Alors sous-article 2, adopté. Article 3: Service
de la formation, sous-article 1, Traitements, salaires et allocations,
adopté?
Service de la formation
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a onze personnes dans ce service, n'est-ce
pas?
M. TESSIER: C'est exact. Il y a un effectif de onze qui est
autorisé. Il y en a onze en place.
M. BOIVIN: Il y a eu une augmentation.
M. TESSIER: Il y a eu une augmentation pour les mêmes raisons que
j'ai mentionnées tout à l'heure. Le montant l'an dernier
n'était pas suffisant et nous avons dû faire un virement de fonds
également d'un autre poste.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2: Frais de
déplacement.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3, Honoraires...
M. LAVOIE (Wolfe): On remarque une augmentation là aussi. Il n'y
a pas seulement des diminutions, il y a des augmentations.
M. LE PRESIDENT: Honoraires et commissions, sous-article 3,
adopté. Sous-article 6: Fournitures et approvisionnements,
adopté. Sous-article 8.
M. BOIVIN: C'est l'automobile du ministre, $25,000?
M. TESSIER: Non, non, c'est un camion-pompe.
M. BOIVIN: Excusez-moi.
M. TESSIER: Pour donner des cours de formation aux pompiers.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le camion est acheté?
M. TESSIER: Non, il n'est pas encore acheté. On vient à
peine de compléter les plans et devis. Ces camions sont faits
évidemment sur commande. Alors on a préparé des plans
et
devis au ministère et on vient simplement de les
compléter. On fera un appel d'offres très prochainement.
M. BOIVIN: C'est acheté par soumissions? M. TESSIER: Par appel
d'offres. M. BOIVIN: Les plus bas soumissionnaire? M. TESSIER: C'est
ça.
M. BOIVIN: Est-ce que ce camion passera dans les différentes
municipalités pour donner des cours?
M. TESSIER: Oui, ce camion est appelé à aller dans
différentes municipalités pour donner des cours sur place.
M. BOIVIN: Il n'a pas été acheté en Ontario. M.
TESSIER: Il n'est pas acheté encore.
M. BOIVIN: Les soumissions n'ont pas encore été
demandées?
M. TESSIER: Non. On fera un appel d'offres prochainement.
M. LAVOIE (Wolfe): Il ira dans les municipalités qui en feront la
demande?
M. TESSIER: Oui, là où ce sera nécessaire pour
donner des cours aux pompiers volontaires justement.
M. PERREAULT: M. le Président, la protection civile, dans le
moment, passe dans certaines municipalités et donne des cours aux
pompiers volontaires. Est-ce qu'on lui accorde une subvention? Y a-t-il quelque
chose pour cela à votre budget?
M. TESSIER: Protection civile, non.
M. PERREAULT: La protection civile donne des cours aux pompiers
volontaires dans les municipalités.
M. TESSIER: La protection civile ne relève pas du
ministère des Affaires municipales. Elle a déjà
relevé du ministère des Affaires municipales. Maintenant, je
crois qu'elle relève du ministère de la Justice.
M. PERREAULT: Elle donne des cours régulièrement, elle est
venue chez nous.
M. BOIVIN: Mais c'est seulement pour les sinistres, on ne peut pas s'en
servir pour les incendies.
M. PERREAULT: Oui, elle vient donner des cours pour les incendies. Dans
ma municipalité, elle est venue il y a un mois.
M. BOIVIN: Oui, elle donne des cours, mais c'est surtout pour les grands
sinistres.
Service de la protection municipale
M. LE PRESIDENT: Alors sous-article 8, adopté. Article 4,
sous-article 1: Traitements, salaires et allocations, adopté. Frais de
déplacement, adopté. Article 5: Subventions aux
municipalités, adopté?
Subventions aux municipalités pour la
prévention des incendies
M. GAGNON: Non, M. le Président, un instant. On constate qu'il y
a une augmentation sur l'année dernière d'environ $150,000. Alors
si on tient compte que dans ces crédits toutes les promesses
d'engagement que le ministère a envers les municipalités qui
s'échelonnent sur X années, l'augmentation de ces subventions aux
municipalités pour cette année est peu élevée. Je
sais que le ministère des Affaires municipales s'engage sur une
période variant de trois à cinq ans pour des subventions. Chaque
année la partie des subventions qui n'est pas versée
apparaît dans l'article 5 du poste 9.
Alors je ne sais pas quel montant, le ministre pourrait nous le dire, a
été engagé cette année pour les
municipalités, ce qui dans mon opinion ne représente pas une
somme considérable.
M. TESSIER: Il y a $913,330 d'engagés sur $1,250,000.
M. GAGNON: Il y a, cette année, de nouveaux engagements pour
environ $337,000 pour les municipalités qui ont fait parvenir des
demandes au ministère des Affaires municipales sur tout le territoire du
Québec.
M. TESSIER: Oui.
M. GAGNON: Je sais de source officieuse que le ministre, lorsqu'il a
préparé son budget pour le présenter au ministre des
Finances, avait demandé un montant beaucoup plus considérable que
le montant qui apparaît, soit une somme de $64 millions et quelques
milliers de dollars. Le ministre des Finances réduit
considérablement les demandes du ministre. On imagine, à ce
moment-là, surtout à cet article, que d'autres
municipalités ont fait plusieurs demandes d'aide financière. Le
ministre n'a pas pu répondre à ces demandes. Alors de quelle
façon ces municipalités peuvent-elles s'organiser
financièrement? Il s'agit d'un domaine assez important puisqu'il s'agit
du service d'incendie municipal?
M. TESSIER: Il est exact que, s'il y avait moyen d'avoir un demi-million
de plus à cet article, nous saurions l'utiliser pour aider davantage les
municipalités dans leur protection contre l'incendie. Comme le
député de Gaspé-
Nord vient de le mentionner, nous sommes limités dans notre
budget.
C'est la même chose à d'autres articles du budget. C'est la
même chose, en somme, à peu près dans n'importe quel
ministère.
M. GAGNON: Non mais ce sont les besoins...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre actuel respecte les
engagements qui ont été pris antérieurement par le
ministre des Affaires municipales?
M. TESSIER: Oui. La seule chose est que l'engagement n'est pas
nécessairement respecté automatiquement parce qu'il a
été fait. Chaque dossier est étudié de nouveau. Si
l'on trouve que la promesse de subventions, par exemple, était trop
basse, il peut arriver, dans certains cas qu'il y ait lieu de l'augmenter en
considérant les finances de la municipalité.
M. LAVOIE (Wolfe): N'arrive-t-il pas plus souvent de la baisser?
M. TESSIER: Non. Je dirais plutôt qu'il arrive beaucoup plus
souvent qu'elle soit augmentée qu'elle soit abaissée.
M. BOIVIN: M. le ministre, je ne trouve rien à cet article... Le
sinistre, c'est un peu l'incendie, si vous voulez. De quelle façon
paierez-vous le sinistre de Saint-Jean-Vianney? La municipalité que vous
fermez doit environ $450,000, je crois. De quelle façon allez-vous
acquitter la dette municipale?
M. TESSIER: M. le Président, je ne pense pas que ceci entre dans
l'article en question. On parle de subventions aux municipalités, de
protection contre l'incendie.
M. BOIVIN: Oui.
M. TESSIER: Le problème de Saint-Jean-Vianney est un
problème bien différent.
M. BOIVIN: Mais est-ce que cela fait partie du budget ou est-ce que ce
sera un autre budget?
M. TESSIER: Ce sera un autre budget. Evidemment, puisque vous me posez
la question...
M. BOIVIN: Cela ne relève pas...
M. TESSIER: ... même si elle est hors d'ordre, M. le
Président, je répondrai pour renseigner mon collègue. Le
conseil des ministres a chargé la Société d'habitation du
Québec de faire une enquête complète et d'estimer les
coûts de la relocalisation de tous les habitants de Saint-Jean-Vianney et
d'une partie de la municipalité de Shipshaw. Cette étude se pour-
suit actuellement. Un montant spécial sera accordé par le
ministère des Finances à la Société d'habitation
pour couvrir ces frais. Egalement, nous sommes actuellement à
négocier avec le gouvernement fédéral pour obtenir une
contribution du gouvernement fédéral dans le même but.
M. BOIVIN: Au lieu de la relocalisation des sinistrés, la
municipalité concernée recevra-t-elle des subventions pour
apposer des services publics, dans le domaine de vos subventions?
M. TESSIER: La municipalité cessera d'exister. Il n'est pas
question...
M. BOIVIN: Non, non. La nouvelle municipalité.
M. TESSIER: La nouvelle municipalité. Il n'y aura pas de nouvelle
municipalité.
M. BOIVIN: La relocalisation.
M. TESSIER: Ces gens déménageront dans une
municipalité existante.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je crois que nous devrions, discuter cela au
poste 10: Société d'habitation du Québec...
M. BOIVIN: D'accord, nous y reviendrons.
M. LE PRESIDENT: Le député de Verdun avait demandé
la parole.
M. CARON: M. le Président, de quelle façon votre
ministère procède-t-il pour donner des subventions? Est-ce qu
point de vue de l'équipement?
M. TESSIER: Le ministère, d'abord, comme je l'ai expliqué
tout à l'heure, poursuit des études constantes. Il étudie
les services de protection de l'incendie des municipalités. Il fait des
recommandations très précises aux municipalités au point
de vue de leur équipement et des normes qui doivent être suivies.
Par la suite, il y a une étude des finances de la municipalité
qui est entreprise.
M. CARON: Qui entre en jeu.
M. TESSIER: Si l'on considère que la municipalité n'a pas
les moyens de se procurer, par exemple, un camion à incendie additionnel
alors que nous considérons, au service de la protection des incendies,
qu'il est essentiel pour cette municipalité d'avoir un second camion ou
une seconde pompe, à ce moment, nous leur donnons une subvention.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le système continue à
exister quand même...
M. TESSIER: Ce sont les mêmes normes. M. LAVOIE (Wolfe): Les
mêmes normes.
M. TESSIER : Il n'y a pas eu de changements dans les normes pour
l'évaluation des subventions.
M. MARCHAND: M. le Président, je crois que le chef des pompiers
de Verdun serait intéressé à avoir un autre
camion-citerne.
M. GAGNON: Pour résumer la critique de l'article 5, le ministre
pourrait-il nous dire combien de municipalités ou de villes ont fait la
demande de subventions comprises à l'article 5? Quel est le nombre de
celles qui en ont reçu? Egalement, serait-il possible d'en donner la
liste?
M. TESSIER : Je vais essayer, M. le Président, de fournir ce
renseignement le plus rapidement possible.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la qualité du député
du comté compte pour beaucoup dans l'émission des
subventions?
M. TESSIER : Nous avons actuellement reçu, au ministère,
307 demandes de subventions. Il y en a actuellement 205 parmi celles-là
qui ont reçu des subventions.
M. GAGNON: Alors c'est dire... Oui?
M. TESSIER: Nous continuons à examiner chaque cas. Il y en aura
encore évidemment plusieurs douzaines qui pourront être
considérés favorablement.
M. GAGNON: Si on faisait la moyenne des crédits disponibles cette
année, soit $317,000, cela représenterait environ $1,200 à
$1,300 par municipalité, si toutes les municipalités voyaient
leurs demandes acceptées, n'est-ce pas? Comme moyenne, j'entends.
M. TESSIER: Oui.
M. GAGNON: Parce qu'il y en a environ 300.
M. TESSIER : Si vous faites une moyenne, d'accord. Mais
évidemment, nous ne nous servons pas de moyennes.
M. GAGNON: A ce moment-là, quand...
M. TESSIER: Nous nous servons de normes bien établies et des
besoins des municipalités.
M. GAGNON: C'est cela. C'est dire...
M. TESSIER : Une municipalité peut recevoir $50,000 et une autre
seulement $1,500.
M. GAGNON: C'est cela. Des municipalités, évidemment,
verront leurs demandes refusées. Est-ce qu'à ce moment-là
le ministre leur dit d'attendre et de mettre leur projet en exécution
une autre année?
M. TESSIER : Nous tenons toujours compte des priorités. Comme il
arrive dans tous les cas de subventions, il est toujours impossible de
satisfaire la totalité des demandes de subventions. Nous
répondons aux municipalités que le budget de subventions pour
cette fin est épuisé pour la présente année
budgétaire et que nous tiendrons compte, en priorité, de leur
demande lors du prochain budget.
M. LEGER: C'est la formule usuelle?
M. TESSIER: Il est bien difficile de répondre autre chose que
cela.
M. LE PRESIDENT: Alors adopté.
Poste budgétaire 10, article 1, sous-article 1.
M. LEGER: M. le Président...
Société d'habitation du
Québec
M. BOIVIN: M. le Président, la Société d'habitation
du Québec est-elle une corporation qui évolue de façon
autonome?
M. TESSIER: Semi-autonome.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, messieurs.
Si vous me le permettez, pour éviter des
répétitions des discussions que l'on a eues pendant un peu plus
d'une heure hier sur les politiques générales de la
Société d'habitation, je pense que l'on devrait procéder
poste par poste, quitte à poser des questions à ce
moment-là.
M. GUAY: Je m'excuse, mais du moins en ce qui nous concerne, nous avons
posé des questions générales. Au poste 10, sur le domaine
précis de l'habitation, il y a des questions d'ordre
général particulières à la Société
d'habitation. Quand ce fut la question générale de
l'administration des ministères, nous avons fait un survol. Je ne
verrais pas qu'on nous empêche de poser des questions d'ordre
général sur le sujet de l'habitation au poste 10. Je ne parle pas
de l'article 1, je parle du poste 10.
M. LE PRESIDENT: Voici, je pense qu'il faudrait essayer d'être le
plus spécifique possible afin d'éviter, lorsque nous arriverons
à d'autres postes, de répéter les débats de la
veille ou de l'avant-veille.
Chacun des députés a le droit c'est son droit
strict que nous respectons de poser toutes les questions pertinentes aux
crédits que nous étudions. D'autre part, par respect pour
les membres de la commission, je ne voudrais pas que l'on se
répète et que l'on entende à nouveau les réponses
à des questions qui ont déjà été
posées.
M. BOIVIN: M. le Président, est-ce une question qui a
été posée, celle-ci? La Société d'habitation
du Québec est une corporation semi-autonome, à votre avis.
Qu'est-ce que cela veut dire?
M. TESSIER: Cela veut dire que...
M. BOIVIN: Cela voudrait dire que ce sont des fonctionnaires qui font
partie de la corporation.
M. TESSIER: ...la Société d'habitation du Québec a
été formée par une loi spéciale en 1967 afin de
s'occuper du programme d'habitation au Québec. La Société
d'habitation relève directement du ministre des Affaires municipales par
la loi qui l'a formée.
Ceci veut dire que les officiers de la Société
d'habitation sont des fonctionnaires du ministère des Affaires
municipales...
M. BOIVIN: Merci.
M. TESSIER: ...qui s'administrent d'une manière assez
indépendante, à l'intérieur de la société,
mais qui relèvent directement du ministre des Affaires municipales en ce
sens qu'il y a consultation constante entre la direction de la
Société d'habitation et le ministre sur l'approbation de projets
d'habitation.
M. BOIVIN: Merci.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous avez présenté, à
la commission hier, le nouveau président?
M. TESSIER: Oui. On me dit que oui. Pour ceux qui n'étaient pas
hier à la commission, je suis heureux, M. le Président et mes
chers collègues, de vous présenter M. Jacques Bernier, le nouveau
président de la Société d'habitation du Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): M. Bernier était déjà membre de
la Société d'habitation.
M. TESSIER: M. Bernier était vice-président et membre de
la Société d'habitation du Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): Qui a remplacé M. Bernier à son
poste?
M. TESSIER: Le poste de vice-président n'est pas encore
comblé.
M. LAVOIE (Wolfe): Y a-t-il un nouveau membre nommé pour le
remplacer?
M. TESSIER: Pas encore.
M. BOIVIN: Alors, on peut dire que c'est une société de la
couronne qui trouve son équivalent fédéral... dans la
Société centrale d'hypothèques.
M. TESSIER: Dans un sens oui, si l'on considère M. Robert Andras
est le ministre responsable de la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
M. PERREAULT: M. le Président, j'aimerais que les membres
relisent le journal des Débats; je l'ai moi-même relu,
étant absent, et il y en a exactement pour huit pages
là-dessus.
M. LEGER: Cela démontre l'importance de la Société
d'habitation du Québec.
M. MARCHAND: D'autant plus que le député de Dubuc
était ministre lorsque cela s'est passé; il devrait être au
courant un peu pour notre information?
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Nord avait
demandé la parole.
M. MARCHAND: Hier, on nous a donné toutes ces
informations-là.
M. GAGNON: Concernant la Société d'habitation du
Québec, les nouvelles filtrent et elle ne semblent pas trop bonnes
à savoir que tout ne tournerait pas rond à l'intérieur de
la société, qu'il y a des fonctionnaires qui seraient mal
à l'aise, qu'il y aurait des éminences grises, politisant en
dehors de la députation, qui joueraient un peu un rôle qui ne
serait pas toujours sain et que la société aurait des
difficultés. J'aimerais que le ministre, si c'était possible,
nous renseigne sur ces difficultés qui sont connues et nous dise de
quelle façon il entend corriger la situation, avec l'aide du
président actuel, que nous félicitons pour sa nomination.
M. TESSIER: M. le Président, les rumeurs auxquelles mon
collègue, le député de Gaspé-Nord, vient de faire
allusion sont absolument non fondées, absolument fausses. Tout marche
très bien à la Société d'habitation, bien au
contraire. La Société d'habitation prend une expansion
considérable, comme d'ailleurs, j'ai eu l'occasion d'élaborer sur
ce sujet très longuement, hier ou avant-hier.
M. GAGNON: Ce serait évidemment sur certains projets qui seraient
mis...
M. TESSIER: M. le Président, si le député a des
points précis, je lui demanderais de les soulever. J'y
répondrai.
M. GAGNON: Ce serait sur certains projets de construction.
M. TESSIER: Quels projets de construction?
M. GAGNON: Des projets de construction qui seraient pilotés, qui
seraient acceptés et autorisés par la Société
d'habitation et dont des personnes, à ce moment-là, feraient des
gorges chaudes pour exercer une certaine exploitation.
M. TESSIER: M. le Président...
M. GAGNON: Je demande des informations au ministre. C'est là que
le ministre peut le mieux me renseigner.
M. TESSIER : Je crois que si le député veut essayer de
nous faire croire qu'il y a certains projets qui ne marchent pas normalement,
il devrait nommer ces projets. Qu'il précise.
M. GAGNON: Ecoutez, on a des informations qu'on donne au ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Un moment, s'il vous plaît. Hier ou
lundi, je ne me souviens pas quelle journée, nous avons vécu un
incident où justement il y avait de ces commentaires qui étaient
passés et le député ne voulait pas ou ne pouvait pas ou
n'était pas en mesure d'amener des cas bien spécifiques. Il avait
été entendu à la commission que si on amenait les cas,
plutôt que de parler dans des termes très généraux,
le ministre serait prêt à y répondre. Je crois que si on a
accepté cela lundi ou mardi, la journée exactement où on a
discuté cela, je m'excuse, je ne m'en souviens pas, je pense qu'on
devrait maintenir la même chose et peut-être accepter la suggestion
qu'a déjà faite le ministre, que si cela ne peut pas se discuter
publiquement à la commission, de le référer au ministre ou
au président de la Société d'habitation. Le ministre a
insisté en effet à plusieurs reprises que lorsqu'on faisait des
commentaires comme celui que fait le député de Gaspé-Nord,
commentaires qui sont probablement très bien fondés d'ailleurs,
je ne le conteste pas, ces commentaires devraient être bien
explicités de façon qu'on puisse répondre correctement
dans les cas spécifiques plutôt que d'aller dans des
généralités.
M. GAGNON: Evidemment, pour préciser, je n'ai pas porté
d'accusation. J'ai parlé au ministre de certains cas que je lui soumets,
d'une façon peut-être un peu générale, mais je
prends tout de même la réponse du ministre. Le ministre nous dit
que c'est absolument faux, que tout va très bien; à ce
moment-là, cela répond à la demande que je lui faisais,
parce que ce n'est pas une accusation que j'ai portée. J'ai dit que cela
semblait, suivant les informations qu'on a. Quand j'aurai des informations
précises sur tel projet, évidemment, ce serait malhabile qu'on
vienne citer ici les noms des personnes. Je crois qu'on le soumet au ministre
ou au ministre de la Justice. C'était d'une façon
générale et le ministre a bien répondu. Il a dit qu'il n'y
en avait pas, tant mieux pour la satisfaction de tout le monde.
M. LEGER: J'aurais peut-être un cas précis à
soumettre au ministre. Est-ce que la démission de l'ancien
président, M. Dion, n'était pas en rapport avec un projet
patronné par le fédéral, de $41 millions, dont $25
millions étaient un prêt et $16 millions une subvention, sur un
projet précis d'habitation à la Société
d'habitation du Québec?
M. LE PRESIDENT: Je regrette, mais c'est justement le genre de question
que j'ai tenté...
M. LEGER: Vous avez demandé un cas précis.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je regrette, c'est justement le
genre de question auquel je faisais allusion au tout début, lorsqu'on
est arrivé au poste 10. Lorsqu'il a été question hier de
la démission de M. Dion, le ministre a dit que c'était pour des
raisons personnelles. Le député de Chicoutimi a insisté
pour que le ministre donne les raisons personnelles et le ministre a dit
à deux ou trois reprises que c'était à M. Dion de donner
les raisons, que cela n'appartenait pas au ministre, puisque c'étaient
des raisons personnelles. Je ne voudrais pas qu'on recommence un débat
qu'on a déjà fait hier ou lundi et auquel le député
de Lafontaine était présent.
M. LEGER: M. le Président, je regrette, mais la question que je
pose est précise, le projet patronné par le
fédéral. Le ministre, je pense, est prêt à me
répondre à la question. Si ce n'est pas le cas, il me le dira,
mais c'est un cas précis que le président m'a demandé de
donner.
M. TESSIER: M. le Président, je tiens à répondre
à cette question et à nier catégoriquement le
bien-fondé des motifs qui viennent d'être invoqués pour la
démission de M. Dion. Il n'y a aucune relation. Je connais
personnellement les négociations qui ont été entreprises
avec la Société centrale d'hypothèques et de logement et
je sais qu'il n'y a aucune relation entre ces négociations et la
démission de M. Dion.
M. LEGER: Je prends la parole du ministre. Maintenant, M. le
Président, je vais demander au ministre probablement qu'il pourra
me répondre là-dessus quels sont les efforts de recherche
qui sont faits dans le domaine de l'habitation au Québec pour
rationaliser l'industrie de la construction? Je donne un exemple. J'avais
parlé des projets de maisons préfabriquées et d'usinage de
maisons préfabriquées. Contrairement à ce que le
député de Laurier disait l'autre jour, pensant peut-être
que je
parlais de maisons pour lesquelles on construisait des panneaux, je
parle d'usinage complet de maisons, dont la compagnie Alcan se fait une
spécialité. Ce sont des maisons unifamiliales, mais la recherche
à la compagnie Alcan se dirige vers des maisons multifamiliales,
préfabriquées à l'usine, ce qui entraînerait, selon
nos sources, un coût moindre de 20 p.c. à 30 p.c. sur la
fabrication et aurait comme conséquence un investissement beaucoup moins
grand de la part de la Société d'habitation pour ses
subventions,, puisqu'elle aurait à payer ce montant de moins et qu'elle
pourrait l'affecter à d'autres projets.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, j'aimerais poser une question au
député de Lafontaine. Il parle de l'Alcan. Est-ce que la
compagnie CIP ne fabrique pas aussi des maisons préfabriquées
à Drummondville?
M. LEGER: Je pense que oui.
M. PERREAULT: Je voudrais corriger le député de Lafontaine
quand il parle de 20 p.c. ou 30 p.c. Ce n'est pas le cas. Il s'en construit,
dans une entreprise de construction où, sur une maison de $12,000, il y
a $1,000 de différence, soit un douzième.
M. LEGER: Il peut y avoir des cas où c'est plus cher, mais les
chiffres que nous avons viennent de la maison Alcan. Je n'ai pas eu les
chiffres de la maison que le député de Wolfe mentionnait. Je
dirai même qu'en France, il y a des sociétés qui se
spécialisent là-dedans actuellement, entre autres une compagnie
qui s'appelle Tracoba qui arrive avec des coûts qui vont jusquà 40
p.c. meilleur marché quand la maison est complètement faite
à l'usine. Alors, est-ce qu'il y a un service de recherche qui s'occupe
de cela actuellement?
M. TESSIER: M. le Président, je dois dire qu'à la
direction du service de l'architecture de la Société
d'habitation, le personnel professionnel de ce service est en contact constant
avec tous les fabricants. J'ai eu notamment l'occasion de rencontrer il y a
quelques mois le président de la CIP qui fabrique des maisons à
Drummondville. Je suis même allé à l'inauguration d'une
entreprise à Sainte-Thérèse-Ouest où le
président a eu l'occasion justement, de féliciter la
Société d'habitation et m'a remercié en tant que ministre
des Affaires municipales de toute la collaboration qu'il avait reçue et
qu'il continuait de recevoir de la part du service de l'architecture et des
professionnels, ingénieurs et autres de la Société
d'habitation.
Les mêmes contacts se font également avec la compagnie
Désourdy, à Saint-Luc, qui fabrique des maisons
préfabriquées également. La Société
d'habitation reçoit également les publications et maintient les
contacts, même en dehors du Québec, avec des entreprises
américaines, et même européennes, afin d'améliorer
les standards et d'abaisser autant que possible les coûts de
construction.
M. LEGER: Est-ce que les conclusions du ministre sont qu'il y a des
chances qu'on touche à ce domaine-là, parce que ça
pourrait être un domaine où on pourrait épargner beaucoup
de coûts?
M. TESSIER: Nous sommes quotidiennement dans ce domaine.
M. LEGER: Mais vos conclusions ne sont pas prêtes aujourd'hui?
M. TESSIER: Jusqu'à maintenant, nous n'avons vu encore aucun
projet susceptible d'abaisser substantiellement les coûts de construction
de la maison préfabriquée.
M. BOIVIN: Est-ce que la province...
M. LEGER: Je ne dis pas préfabriquée par panneaux, mais
terminée complètement à l'usine. Il y a une
différence entre les deux.
M. TESSIER: Dans les deux cas. La Société d'habitation
continue encore ses contacts...
M. LEGER: Et ses recherches.
M. TESSIER: ... et ses recherches avec l'espoir que, peut-être, on
réussira à trouver le type de maison usinée qui
conviendrait, qui satisferait aux normes et qui pourrait abaisser le coût
de la construction.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, le ministre doit être
au courant que la maison-roulotte devient de plus en plus populaire et qu'il se
forme des villages complets de maisons-roulottes. Est-ce que la
Société d'habitation envisage la possibilité d'aider ces
gens?
M. TESSIER: D'aider ces gens-là, de quelle manière?
M. LAVOIE (Wolfe): Soit à acheter leur maison-roulotte ou...
M. TESSIER: Ah non! D'ailleurs, ce n'est pas le rôle de la
Société d'habitation de faire affaires avec des individus. Nous
faisons des prêts...
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais si la même chose se...
M. TESSIER: ... à des offices municipaux d'habitation ou à
des...
M. LAVOIE (Wolfe): Justement, si la même chose se
présentait...
M. TESSIER: ... corporations sans but lucratif.
M. LAVOIE (Wolfe): Justement, mais si la chose se présentait
qu'une corporation sans but lucratif veuille ériger un genre de village
avec des roulottes, est-ce que ça pourrait être
considéré?
M. TESSIER: Evidemment, si ça répondait aux normes, le
projet pourrait être soumis à la Société
d'habitation. Il n'y a aucune objection à ce que le projet soit soumis.
Il sera examiné. S'il est trouvé valable, il pourrait
peut-être faire l'objet de financement, mais je dois dire, M. le
Président, qu'à ma connaissance nous n'avons jamais encore eu,
depuis la fondation de la Société d'habitation du Québec,
un tel projet ou de tels projets qui nous ont été soumis.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais je m'aperçois que ça
devient de plus en plus populaire. Alors peut-être que la demande viendra
un jour.
M. TESSIER: C'est possible. Alors, si la demande vient, nous
l'examinerons.
M. BOIVIN: Est-ce que la province a un code de construction? Et est-ce
que le ministre des Affaires municipales ou la Société
d'habitation du Québec songe à établir dans la province un
code de construction particulier?
M. TESSIER: Le Québec, actuellement, n'a pas son code de
construction. Mais nous sommes précisément à en
rédiger un.
M. BOIVIN: Est-ce que le ministre est au courant que toutes ces
roulottes ne répondent pas aux normes du ministère de la
Santé, par exemple, qui exige, du plancher au plafond, huit pieds, et
que ces roulottes nous arrivent avec six pieds et demi et sept pieds? Est-ce
que c'est à la Société d'habitation ou au ministère
des Affaires municipales de faire observer les règlements de la
province? Si on n'a pas de code de construction, il faudrait au moins faire
observer les règlements de la province. Je ne sais pas à qui
ça appartient.
M. TESSIER: Actuellement, et tant que nous n'aurons pas de code
québécois du bâtiment, je crois que seuls les
règlements municipaux peuvent réglementer cette
questions-là. Evidemment, s'il y a une question d'hygiène ou de
santé, ça serait au ministère approprié, qui n'est
pas le ministère des Affaires municipales, à intervenir.
M. BOIVIN: Maintenant, si nous utilisons le code national d'habitation,
à Vancouver, par exemple, on n'a pas besoin de doubles fenêtres,
mais je ne vois pas de maisons dans la province de Québec où il
ne soit pas nécessaire de metttre de doubles fenêtres.
On a fait des propositions, dans ma municipalité, pour construire
des maisons sur pilotis; ce n'est absolument pas acceptable dans la province de
Québec. Cela veut dire qu'il est urgent que l'on établisse un
code de construction particulier pour la province.
M. TESSIER: Oui ça presse, mais, seulement, vous parlez de votre
municipalité. Si votre municipalité était bien
structurée, elle aurait des règlements municipaux précis
et elle n'accorderait pas de permis de construire si ce n'était pas
conforme aux règlements.
M. BOIVIN: Nous n'en accordons pas non plus, mais nous sommes en conflit
avec le code national d'habitation qui permet un plafond à sept pieds et
qui permet de constructions sur pilotis, dans la province, et qui permet des
fenêtres simples, comme à Vancouver, alors c'est urgent.
M. TESSIER: Je suis parfaitement d'accord, M. le Président, mais
le code national du bâtiment...
M. BOIVIN: Les municipalités ne peuvent pas faire de
règlements qui ne seraient pas autorisés par la province. On nous
réfère au...
M. PERREAULT: Chaque municipalité peut avoir son code de
construction, la ville de Montréal l'a, elle peut prendre n'importe
quelle partie du code national.
M. BOIVIN: Je ne pense pas, nous ne pouvons pas baisser...
M. PERREAULT: Vous pouvez prendre, dans votre règlement,
n'importe quelle partie du code national.
M. BOIVIN: Non, ce que permet la loi seulement. Nous pouvons faire des
règlements municipaux que la loi provinciale nous permet de faire. Il y
a un règlement d'hygiène qui dit que nous ne pouvons pas avoir de
maison qui ait moins de huit pieds. Alors il se produit des conflits avec les
règlements municipaux qui peuvent permettre, par exemple, une
construction à sept pieds. Il faudrait que nous ayons un code
particulier pour la province, moi je trouve que c'est urgent.
M. TESSIER: Oui, je suis parfaitement d'accord, M. le Président,
que c'est urgent; c'est justement pourquoi j'ai souligné, tout à
l'heure, que nous avions un code québécois du bâtiment en
préparation.
M. LEGER: M. le Président, un autre point très important,
pour la Société d'habitation du Québec, touche le domaine
de la spéculation urbaine. Selon des renseignements provenant du service
d'urbanisme de Montréal, qui a fait des études là-dessus,
il paraît qu'en 1961 il y avait à Montréal 60,000 acres de
terres non aménagées
sur l'île de Montréal et 90 p.c. de ces terres non
aménagées de l'île Jésus servaient à la
spéculation. Ce qui a amené comme conséquence que
près de $600 millions ont été dépensés
à cause de la spéculation et qu'annuellement la ville de
Montréal sortait les chiffres suivants ça faisait un
surplus d'investissment, pour les acheteurs utilisateurs de terrains, de $40
millions.
Cette spéculation a une importance vitale, je pense, dans le
domaine de la Société d'habitation du Québec, puisque s'il
n'y a pas de contrôle de la spéculation, on va voler
littéralement une partie remarquable des investissements gouvernementaux
en habitation.
Je sais qu'il y a un projet de loi qui traîne depuis plusieurs
années, on parle même des années 1959, 1960 ou de cette
époque, pour régir réellement la spéculation
foncière et faire épargner des sous au Québec.
Quelle représentation le ministre a-t-il faite au comité
de législation? Est-il au courant de ce problème-là? Et
qu'entend-il faire pour régir le domaine de l'habitation?
M. PERREAULT: M. le Président, est-il à prévoir
dans l'avenir que les offices municipaux d'habitation pourront acheter des
terres en réserve pour leurs développements?
M. BOIVIN: C'est très facile pour une municipalité de
lutter contre la spéculation, elle n'a qu'à mettre des services
à plusieurs endroits.
M. PERREAULT: Non, pas les municipalités.
M. BOIVIN: Elles n'ont qu'à donner des services à
différents endroits et les gens se battent pour vendre les terrains
à meilleur marché.
M. PERREAULT: On ne bâtit pas les services...
M. BOIVIN: Peut-être pas à Montréal, c'est plus
difficile. Chez nous, on fait la lutte à la spéculation.
M. LEGER: La ville de Montréal a grandi. Les villes grandissent.
Il y a des territoires qui seront, dans quelques années, très
importants et les spéculateurs qui ont l'argent peuvent les acheter
alors qu'il n'y a pas de services.
M. TESSIER: M. le Président, je réponds au
député de Lafontaine sur la question de spéculation. La
société d'habitation met sur pied présentement une
commission d'étude qu'elle va financer pour étudier ce
problème de la spéculation à Montréal.
M. LEGER: Demain...
M. TESSIER: Le député de l'Assomption avait posé
une question?
M. PERREAULT: Une question à propos des offices municipaux
d'habitation, est-ce qu'on leur permettrait d'acquérir des terres pour
prévoir à leur développement domicilaire?
M. BOIVIN: Les municipalités vont acheter...
M. TESSIER: La Loi actuelle de la société d'habitation ne
le permet pas...
M. PERREAULT: Je le sais.
M. TESSIER: ... mais il y a un projet d'amendement à la loi qui a
été approuvé en principe par le Conseil des ministres sur
ma recommandation et qui est actuellement devant le comité de
législation. Maintenant, j'espère pouvoir le déposer en
Chambre le plus tôt possible, mais tout cela dépend des travaux de
la Chambre et du comité de législation.
M. LEGER: M. le Président, concernant les loyers à prix
modique, j'ai un cas bien particulier qui peut servir d'exemple. La compagnie
Habitat a bénéficié d'un prêt de la
Société d'habitation du Québec à
Montréal-Nord pour bâtir 158 logements. Et les prix des logements
se situent à $125 par mois pour un logement avec une chambre à
coucher et $145 pour un logement avec deux chambres à coucher. Or ici,
avant de poser la question précise, les statistiques de Canadian Housing
Statistics concernant du logement du Canada démontraient que dans les
HLM à Montréal, l'année dernière, il y avait des
emprunteurs habitant des logements à prix modique gagnaient en moyenne
$8,242 par année, à Montréal. Alors que pour le reste de
la province de Québec, cela varie entre $6,000, $7,000 et $8,000. Devant
cette habitude de créer des logements à prix modique avec des
loyers trop chers pour réellement favoriser les personnes qui vont les
habiter, qu'est-ce que la Société d'habitation du Québec
peut faire pour corriger cette direction, qui fait que ce ne sont plus des
loyers à prix modique, mais des habitations pour des personnes qui ont
un revenu quand même assez élevé?
M. TESSIER: M. le Président, je voudrais d'abord souligner tout
de suite que, dans le cas spécifique que l'on mentionne, soit celui
d'Habitat, ce n'est pas un HLM, ce n'est pas une habitation à loyer
modique. C'est un genre d'habitation qui est considéré comme
habitation économique sans profits et c'est là qu'il faut faire
la distinction avec les habitations à loyer modique.
M. LEGER: Avant que le ministre continue, pour clarifier le style de ma
question, je donnais un exemple précis où il y avait des
logements à des prix élevés et j'arrivais avec la moyenne
de ces demandes de prêt qui étaient consenties à des
personnes qui n'en n'avaient pas nécessairement besoin au niveau du
revenu qu'elles
possédaient déjà. Je parle donc de la politique
générale de la Société d'habitation du
Québec. Est-ce qu'elle va continuer, dans ce domaine-là, d'aider
des maisons qui seront trop dispendieuses pour la moyenne des personnes, ou
s'il y a un correctif à apporter? Quelle est la politique de la
Société d'habitation dans ce domaine-là?
M. TESSIER: Actuellement, ce sont les habitations qui sont
subventionnées par la Société d'habitation du
Québec sous le contrôle des offices municipaux d'habitation.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je pense que le député de
Lafontaine, s'il n'a pas d'objection, devrait garder sa question, si la
commission est d'accord, quitte à y revenir aux crédits des
Affaires intergouvernementales ou du Conseil exécutif. Le premier
ministre demande au ministre des Affaires municipales, responsable de l'ODEQ,
de se présenter, je ne sais pas combien de temps ça peut
prendre.
M. TESSIER: M. le Président et mes collègues, je m'excuse
mais malheureusement il y a deux commissions qui siègent en même
temps. On vient de terminer à l'autre salle, 91-A, l'étude des
crédits des Affaires intergouvernementales et l'on commence actuellement
l'étude des crédits du Conseil exécutif, qui comprend
l'OPDQ et l'ODEQ dont je suis le ministre responsable. Je suis dans
l'obligation de demander l'ajournement.
M. LAVOIE (Wolfe): Avant de demander l'ajournement, M. le
Président, est-ce que le président de la Société
d'habitation du Québec ne pourrait pas répondre au nom du
ministre aux questions? Cela se fait à la Voirie, ça se fait
à d'autres commissions.
M. LEGER: Il y a une question de technicité.
M. LAVOIE (Wolfe): Il pourrait répondre très facilement,
ça avancerait les travaux de la Chambre, on pourrait peut-être
finir avant 6 h.
M. TESSIER: Personnellement, je n'ai pas d'objection, si vous voulez lui
poser des questions techniques.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça.
M. TESSIER : Evidemment, les questions de politique, vous pourrez les
réserver pour plus tard.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est tout, c'est parce qu'on pourrait progresser
dans nos travaux.
M. TESSIER: Pour la prochaine séance.
M. ROY (Lévis): Pour les questions de politi- que, on
réserve ça à l'honorable ministre qui représente le
comté de Rimouski.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous voulez dire...
M. TESSIER : Ce n'est pas à titre de représentant de
Rimouski que je suis à cette commission.
M. LAVOIE (Wolfe): Croyez-vous qu'on puisse continuer?
M. TESSIER: Je n'ai pas d'objection si vous avez des questions
techniques à poser au président de la Société
d'habitation.
M. LAVOIE (Wolfe): S'il y a des questions de politique et si le
président ne veut pas répondre, on réservera les questions
pour quand vous serez présent.
M. ROY (Lévis): Je suis prêt à accepter la demande
du ministre des Affaires municipales. Même si je le considère
comme un homme très intelligent, il ne peut toujours pas se
séparer en deux pour siéger la moitié de sa personne ici
et la moitié de l'autre côté. Il doit se rendre aux
demandes du premier ministre.
M. BOIVIN: ...une liste?
M. TESSIER : Malheureusement je n'en ai pas.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous avez l'unanimité à ce
sujet-là?
M. LEGER: Je ne suis pas d'accord que le ministre ne soit pas
présent. Il est question qu'il mêle les côtés
technique et politique. Je pense que nous travaillerions pour rien, il faudrait
revenir sur les questions.
M. LE PRESIDENT: Je ne pense pas qu'on siège demain, parce qu'il
y a la commission des bills privés et publics qui siégera et
où le ministre des Affaires municipales devra être présent.
Comme tous et chacun d'entre nous sommes constamment présents à
l'Assemblée nationale, nous nous fierons à l'ordre du jour qui
nous sera proposé peut-être pour vendredi matin.
La commission suspend ses travaux sine die.
M. TESSIER : Peut-être que nous pourrons siéger aussi
demain, ça dépend de la commission des bills privés. Si
cela va assez vite, nous pourrons peut-être reprendre demain
après-midi.
M. LAVOIE (Wolfe): Même en même temps que la commission des
bills privés et publics. Nous n'y allons pas tous.
(Fin de la séance: 17 h 6)
Séance du jeudi 10 juin 1971(Seize heures quinze
minutes)
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
Nous continuons l'étude des crédits du ministère
des Affaires municipales. Nous sommes rendus au poste 10: Société
d'habitation du Québec. Tel que convenu, le député de
Lafontaine a la parole.
M. TESSIER: Si vous me permettez, M. le Président, avec la
permission du député de Lafontaine, on m'avait demandé de
déposer le coût de l'impression des rapports annuels pour les dix
dernières années. Nous avons fouillé dans toutes les
archives du ministère pour constater que nous ri'avons ces documents que
pour cinq ans, c'est-à-dire l'année courante, l'an dernier
c'est déjà produit et les trois années
précédentes. Préalablement à il y a cinq ans, ce
n'était pas le ministère des Affaires municipales qui
était chargé de l'impression et du paiement. Cela n'entrait pas
au budget du ministère des Affaires municipales. Nous n'avons par
conséquent aucune pièce justificative et nous ne pouvons vous
fournir ce renseignement. Je crois que vous serez satisfait, du moins je
l'espère. Mon collègue, le député de Wolfe, je
pense, avait posé la question.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, en 65/66, cela avait coûté
$4,227.44.
Pour le rapport de 66/67: $5,198; pour 67/68: $4,566.52. Vous avez les
cinq dernières années.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, est-ce que je pourrais avoir le nom des
compagnies, des imprimeurs?
M. TESSIER: Avec plaisir, en 65/66, la Tribune Inc. de Sherbrooke
était l'imprimeur. En 66/67, c'était Paradis et Vincent
ltée de Montréal. En 67/68, ce fut l'Action sociale Ltée,
de Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord, je suis bien satisfait des réponses.
Merci beaucoup.
M. LEGER: M. le Président, l'Institut des sciences commerciales
de Beaumont aurait obtenu un prêt de $377,000 de la Société
d'habitation du Québec aux termes de la Loi des prêts aux maisons
des étudiants. Il semblerait, d'après la publicité qui a
été faite dans les journaux, que ledit lieu ne servirait pas
nécessairement à cette fin; ce serait plutôt un genre de
club social de Dupuis Frères, présidé par Marc
Carrière. A la suite de ces accusations, depuis que ce fait a
été dénoncé, est-ce que la Société
d'habitation du Québec a fait une enquête pour savoir si les
montants investis ont réellement servi aux fins pour lesquelles ils ont
été donnés?
M. TESSIER: M. le Président, d'après les informations qui
m'ont été fournies, la Société d'habitation du
Québec a effectivement été saisie d'un rapport à
l'effet qu'on désirait utiliser ou qu'on utilisait le bâtiment
pour des fins autres que celles pour lesquelles il était destiné
et pour lesquelles on avait fait une demande de prêt. La
Société d'habitation ayant été saisie de ce fait a
immédiatement fait enquête.
L'enquête a révélé que les faits
étaient exacts et qu'on avait détourné le but pour lequel
le prêt avait été obtenu. En conséquence, la
Société d'habitation du Québec a immédiatement
requis le remboursement intégral du prêt et les arrangements ont
été conclus pour que le remboursement se fasse le 1er septembre
1971.
M. LEGER: Si le remboursement ne se faisait pas, il y aurait des
procédures?
M. TESSIER: L'affaire n'en restera sûrement pas là, si nous
ne sommes pas remboursés. Nous prendrons les moyens légaux pour
voir à ce que le remboursement soit effectué. ta. LEGER: M. le
Président, étant donné que des cas comme celui-ci peuvent
arriver assez souvent et qu'on n'aura pas toujours l'occasion d'avoir, par
hasard, des journalistes qui sont au courant et qui vous mettent au courant de
la situation, est-ce qu'il y a des moyens de contrôle réguliers et
permanents pour suivre les prêts qui peuvent être faits par la
Société d'habitation du Québec?
M. TESSIER: Actuellement, la Société d'habitation a mis
sur pied un service d'administration et de contrôle des prêts, ce
qui n'existait pas auparavant. Aujourd'hui, tous les prêts sont suivis et
contrôlés constamment.
M. LEGER: Merci, M. le Président. Maintenant, une autre question.
A la suite des différentes réponses que le ministre nous a
données concernant la procédure d'administration de son
ministère, est-ce que le ministre peut me dire s'il a l'intention de
modifier la loi régissant la Société d'habitation du
Québec pour que celle-ci puisse entreprendre elle-même,
directement, la construction de logements non pas uniquement en fonction de la
capacité de payer des municipalités ou de l'initiative qu'elles
peuvent avoir, comme souvent on me le dit, mais selon les besoins réels
de la population qui peut en être empêchée par le fait que
la municipalité ne peut pas s'en occuper parce qu'elle n'est pas assez
grosse ou qu'elle n'a pas l'initiative voulue ou qu'elle n'a pas la
capacité financière de le faire?
M. TESSIER: En réponse à cette question du
député de Lafontaine, je dois dire que j'ai soumis, pour
approbation de principe au conseil des ministres, certains amendements à
la loi de
la Société d'habitation du Québec. Ce projet de loi
est rédigé. Il attend d'être examiné par le
comité de législation. Ce qui normalement devrait se faire au
cours des prochains jours. C'est une des lois prioritaires que le gouvernement
espère pouvoir faire adopter avant l'ajournement de cette session pour
les vacances d'été.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y en a plusieurs au programme.
M. TESSIER: Il y en a plusieurs. Evidemment, tout dépendra de la
longueur des débats sur ces projets de loi. Je ne crois pas que, dans le
cas de l'amendement à la loi ou des amendements à la Loi de la
société de l'habitation, le débat ne sera pas trop long et
que tout le monde sera d'accord. Il s'agit, en somme, d'étendre les
pouvoirs de la Société d'habitation précisément
pour le cas qui vient d'être soulevé. En effet lorsqu'il n'existe
pas d'office municipal d'habitation, la Société d'habitation
pourra elle-même devenir le maître d'oeuvre dans la
réalisation de projets d'habitation.
M. LEGER: Je vous appuie entièrement, M. le ministre. Une
dernière question à ce sujet. Parmi vos recherchistes, quel en
est le nombre qui s'occupe effectivement de vérifier à travers la
province les endroits où la population aurait besoin de ces choses?
M. TESSIER: Le président de la Société d'habitation
me dit qu'il y a six personnes qui s'occupent plus particulièrement de
faire enquête constamment, un peu partout à travers la province,
sur les problèmes d'habitation et à cela viennent s'ajouter,
à l'occasion, trois ou quatre autres personnes.
M. LEGER: M. le ministre, comme vous allez présenter une loi pour
résoudre ce problème-là et je vous en
félicite ne pensez-vous pas que le nombre ne devrait pas
être augmenté pour réellement être efficace?
M. TESSIER: Oui. C'est la même chose que ce que j'ai
déjà déclaré dans tout le domaine de la recherche.
Evidemment, tout dépend des possibilités budgétaires. La
Société d'habitation est encore, on peut dire, presque à
ses débuts et nous améliorons constamment les services. Le
personnel augmente, mais il faut que cela se fasse graduellement. Nous ne
pouvons pas arriver, du jour au lendemain, et mettre cinquante recherchistes en
place. Il y a des priorités qu'il faut suivre. Il y a toujours de la
place à de l'amélioration dans tous les services, que ce soit aux
Affaires municipales proprement dites ou que ce soit à la
Société d'habitation en particulier. C'est sûr et certain
que ce service va aller en s'améliorant.
M. LAVOIE (Wolfe): Vos fonds doivent être limités
aussi.
M. TESSIER: C'est sûr.
M. SEGUIN: Je ne sais pas si le député a fini, mais dans
le même ordre d'idée, M. le Président, j'aurais une
question à poser au ministre. Cela m'étonne quelque peu et
peut-être que ma position est différente un peu de celle des
autres, à chacun son métier. Ce que vous suggérez, si j'ai
bien compris, c'est une loi qui irait davantage au point de la nationalisation
de l'habitation et surtout dans le domaine de l'habitation à coût
modique ou de l'habitation pour l'ouvrier. J'ai toujours
préconisé, plutôt, que c'était une opération
ou une oeuvre qui devait être laissée à l'entreprise libre.
Puis-je vous demander ou est-ce trop tôt pour le dire? S'il y avait une
loi qui ferait que la Société d'habitation se chargerait d'une
façon totale, quel serait le montant que la province aurait à
engager dans des entreprises semblables? Est-ce qu'on pourrait avancer les
chiffre de $500 millions, ou $700 millions, au cours d'une période de
cinq ans? Est-ce qu'on a des estimations sur l'engagement que la province
aurait à faire dans une entreprise semblable?
M. TESSIER: Non, nous n'avons pas d'estimation sur les montants.
Evidemment, nous étudions les besoins et nous recevons des demandes de
la part d'offices municipaux d'habitation.
Il n'y a aucun doute que le rôle de la Société
d'habitation va toujours grandissant et au fur et à mesure des besoins,
nous négocions des ententes avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement qui est en somme le principal
prêteur.
M. LEGER: Je ferai remarquer au ministre que chaque fois que le
gouvernement provincial investirait dans ce domaine, il va chercher 18 fois
plus de la Société centrale d'hypothèques du
fédéral et c'est une façon de se faire rapporter de
l'argent au Québec.
UNE VOIX: Je comprends que c'est une considération...
M. TESSIER: Actuellement, nous négocions encore des prêts
additionnels. La dernière négociation de $150 millions que nous
avons signée en décembre dernier est pratiquement engagée
à l'heure qu'il est et nous sommes présentement à
négocier une nouvelle entente avec la Société centrale
d'hypothèques.
Le député de Robert-Baldwin, au tout début de ces
remarques, a parlé de nationalisation et en somme d'une concurrence
vis-à-vis de l'entreprise privée. Je voudrais préciser que
lorsque j'ai parlé d'un nouveau rôle ou d'étendre le
rôle de la Société d'habitation, ce n'est pas pour venir en
concurrence avec l'entreprise privée. Ce n'est pas non plus pour venir
en concurrence avec les offices municipaux d'habitation. Il ne s'agit pas de se
substituer aux organismes existants, mais
il s'agit tout simplement d'un programme de suppléance lorsqu'il
y a carence d'organismes, absence par exemple d'un office municipal
d'habitation. C'est à ce moment-là que la Société
d'habitation pourra entreprendre des constructions.
Il n'est pas question pour la Société d'habitation de
construire elle-même, le tout se fera à la suite d'appel d'offres
et par l'entreprise privée. Mais lorsqu'on parle de suppléer
à l'absence d'organismes, c'est en ce qui concerne l'administration. La
Société d'habitation pourrait à ce moment-là
administrer elle-même certaines habitations à loyer modique
lorsque par exemple les structures municipales dans certaines parties de la
province ne sont pas suffisamment fortes pour créer un office municipal
d'habitation.
M. LEGER: Je voudrais appuyer le ministre à ce sujet. Souvent on
en arrive aux grands mots rapidement. Le député de Baldwin parle
de nationalisation. L'Etat, si on veut qu'il remplisse son rôle efficace,
a un rôle de régulateur de l'économie. Cela veut dire que
lorsqu'une entreprise privée, sous l'égide du libéralisme
économique, se fait beaucoup plus à des profits qu'à des
besoins réels ou que ce soient des besoins réels pour essayer de
faire des profits, on est d'accord, mais cela ne règle pas le
problème du Québec. L'Etat doit être capable de venir
régulariser la situation en étant, pas nécessairement, en
concurrence avec l'entreprise privée. Si le besoin de la population y
est, on devrait appuyer des mouvements comme celui-ci. M. le ministre, vous
avez entièrement mon appui sur des sujets comme ça.
M. TESSIER: Je remercie le député de Lafontaine de son
appui.
M. SEGUIN: Vous n'aurez pas les mêmes remerciements à me
faire. On peut discuter de la valeur de la concurrence loyale que le
gouvernement ou ses agences pourraient faire vis-à-vis de l'entreprise
libre. C'est un faux concept parce qu'immédiatement l'entreprise libre
n'est pas dans la même position, ni pour ses emprunts, ni pour ses
facilités au point de vue de réglementation et de
législation que le gouvernement, peu importe le ministère,
vis-à-vis de la population.
Ce n'est pas le besoin du Québec que j'envisage, c'est le besoin
de fournir une habitation salubre à l'individu. Le problème
existe d'un bout à l'autre du pays, ce n'est pas seulement au
Québec. Au lieu que la province engage directement ou indirectement des
montants qui affectent son crédit qu'on le veuille ou non cela
l'affecte autant que la Régie de l'Hydro et d'autres entreprises du
genre, cela affecte notre crédit et notre pouvoir d'emprunt
est-ce qu'il n'y aurait pas moyen que cette Société d'habitation
comble la différence dans des endroits où la construction par
l'entreprise libre n'est pas rentable, il y a toujours l'offre et la
demande aussi. On ne bâtit pas des maisons quand il n'y en a pas besoin.
S'il y a un besoin, on veut bâtir... A plusieurs moments, à
plusieurs reprises, ce n'est pas rentable à l'entreprise libre de le
faire. Pour elle, il y a le bon motif de profit qu'on semble oublier
aujourd'hui. Il y a aussi des effets économiques très avantageux
pour la population. Au lieu d'établir un programme qui coûte
énormément cher où il y a des engagements directs ou
indirects exorbitants, est-ce que dans certains cas où l'entreprise
libre ne trouve pas la rentabilité d'un projet de construction, le
gouvernement pourrait combler cette différence? Alors, c'est beaucoup
moins onéreux de s'engager pour 75 p.c., 80 p.c. ou 85 p.c. d'un
projet.
M. TESSIER: C'est exactement le rôle que joue la
Société d'habitation.
M. SEGUIN: Je parle de votre futur projet de loi qui doit changer ce qui
existe peut-être présentement.
M. TESSIER: Je ne sais pas si le député a bien compris, M.
le Président, mais j'ai dit qu'il ne s'agissait pas de se substituer
mais de suppléer lorsqu'il y a absence, lorsque l'entreprise
privée ou une municipalité, lorsqu'il y a besoin de logements et
que nous ne pouvons trouver personne pour s'en occuper. C'est à ce
moment-là, seulement et uniquement, que l'office municipal d'habitation
interviendra et seulement quant à l'administration et non pas quant
à la construction.
M. DUMONT: Pourquoi ne pas favoriser les coopératives à ce
moment-là?
M. SEGUIN: Là encore c'est défavorable pour l'entreprise
libre.
M. TESSIER: Nous collaborons, M. le Président, à 100 p.c.
avec l'entreprise privée et les municipalités. D'ailleurs, je
puis ajouter que le contact entre la Société d'habitation et
l'entreprise privée est quotidien. Il ne se passe pas une journée
sans qu'il n'y ait plusieurs contacts avec l'entreprise privée et, dans
chaque cas, à ma connaissance, l'entreprise privée est
très satisfaite de la collaboration qu'elle reçoit de la
Société d'habitation.
M. DUMONT; Et rien avec les coopératives d'habitation?
M. TESSIER: Exactement la même chose. Quand je parle de
l'entreprise privée je veux parler également des
coopératives d'habitation.
M. LEGER: M. le Président, il y a quand même un concept
bien important qu'on est en train d'établir là. Je vois le
député de Baldwin dire que l'entreprise privée va
construire pour le bon motif: le profit. Le projet, c'est peut-être
un des motifs. Mais si l'entreprise privée n'a que le profit en
tête et qu'elle ne s'occupe que des choses rentables, à ce
moment-là, cela décèle tout le problème du
Québec. C'est qu'on veut laisser au gouvernement tout ce qui n'est pas
rentable et ce qui l'est, l'entreprise privée en fait son profit. Alors
le problème, je pense, devrait être où est le besoin et non
seulement que le gouvernement devrait suppléer, je suis d'accord
là-dessus, mais il devrait aussi être un dynamo pour
entraîner les organismes privés à embarquer dans un plan et
le gouvernement pourra travailler au même niveau et même au niveau
compétitif.
M. SEGUIN: Voici, mon cher collègue, je ne veux pas
éterniser ce débat parce qu'il y aura un projet de loi de
présenté et nous aurons l'occasion d'y revenir, mais voici ce qui
arrive, que ce soit à n'importe quel endroit, s'il y a
rentabilité, l'entreprise libre s'en occupe. C'est notre système
normal. Il n'y aura jamais d'hésitation. Mais à certains moments,
dans certains endroits, pour toutes sortes de raisons, un projet de
construction ne sera pas rentable au point de vue d'une entreprise libre,
c'est-à-dire quand il faut considérer le motif profit et tous les
autres motifs qui peuvent découler de cette opération
d'entreprise libre.
Je dis tout simplement que, dans des cas semblables, une fois qu'il est
établi que la Société d'habitation, au lieu de s'engager
pour 85 p.c. d'un projet d'après ce qui existe aujourd'hui, pourrait
s'engager pour un pourcentage moindre et faire en sorte que l'entrepreneur peut
obtenir ou réaliser avec cette assistance un projet rentable. Cela
n'affectera pas le coût de celui qui occupera la propriété,
cela ne changera absolument rien, excepté que la province sera moins
engagée. Je suis fatigué, écoeuré, si vous voulez,
de ces demandes constantes que l'on fait au gouvernement provincial où
l'on s'engage pour des centaines de millions par année sous
l'égide de: On va faire du bien aux pauvres, on va faire du bien
à l'ouvrier, on va faire du bien à un autre. Il y a aussi une
question d'initiative de la part de chacun, il ne faut jamais l'oublier. On est
à créer une race de paresseux et de parasites.
M. GAGNON: Je voudrais simplement enchaîner sur ce
problème. Evidemment, il y a toujours une espèce
d'équilibre à maintenir dans les différents organismes.
Mais il y a une chose que vous avez dû constater concernant le
problème de la construction qui a été étudié
devant la commission, c'est qu'il n'y a qu'un organisme qui est venu devant la
commission et qui a parlé aux députés, qui a
été clair, qui a été précis, qui a
été intelligent, qui a été vrai. C'est l'avocat qui
représentait les entrepreneurs en construction d'habitations.
S'il y a quelqu'un qui est venu devant la commission, concernant le
problème de la construction, qui a fait un exposé intelligent et
clair, c'est seulement lui. Je me rappelle encore qu'un membre du syndicat a
voulu intervenir dans son exposé. Il a été battu en
brèche parce que c'étaient des arguments qui venaient surtout
d'un économiste. X multiplié par Z égale K, ça ne
donnait pas grand-chose.
Alors, il est venu un avocat qui représentait l'Association des
constructeurs. Tous les députés ont parfaitement bien compris,
c'était clair, précis. Je sais qu'il y a des
députés qui étaient présents. J'ai pensé
à ce moment-là que l'Association des constructeurs savait
où elle allait, savait ce dont elle discutait et donnait clairement les
chiffres, comme si elle n'était pas en cause. Elle n'avait qu'un but,
celui d'éclairer les membres de la Législature. Je me rapporte
ici, pour enchaîner, à un article paru dans la Presse du 4 mars
1971, qui s'intitulait: "Les constructeurs d'habitations veulent une meilleure
répartition des crédits de la société". Sur $200
millions, affectés pour la construction, on dit que la grande
majorité est allée à Hull, à Montréal et
à Québec. On se plaignait qu'il n'y ait pas une
répartition plus juste dans toute la province. Même certaines
sociétés, au moins trois des treize associations
régionales de l'organisation provinciale qui groupent 1,000 membres, se
sont senties lésées parce qu'on dit que le groupe d'entrepreneurs
intéressés à ces maisons était assez restreint.
Je ne sais pas de quelle façon ça a pu intervenir
relativement au nombre restreint. Je sais que ce sont treize associations qui
sont importantes...
M. TESSIER: Excusez-moi, M. le Président, d'interrompre mon
collègue de Gaspé-Nord. Il réfère à un
article paru dans la Presse en date du 4 mars. Lorsqu'il parle de
sociétés, est-ce que l'article mentionne la Société
centrale d'hypothèques et de logement?
M. GAGNON: Mais il n'y a pas, disons...
M. TESSIER: Alors, tout ce que vous venez de dire est absolument hors
d'ordre. Nous sommes à étudier les crédits, à
Québec, au Parlement de Québec, de la Société
d'habitation du Québec. Vous soulevez un problème qui est
exclusivement fédéral.
M. GAGNON: Non, il me semble qu'il y a une relation. La
Société d'habitation du Québec conclut des ententes avec
la Société centrale...
M. TESSIER: Non, nous n'avons absolument rien à voir
là-dedans.
M. GAGNON: Pas ceux-là, dans quel domaine interviennent-ils
lorsque la Société d'habitation fait certaines ententes? Secteur
public seulement, je m'excuse. Je croyais que c'était la même
chose que dans les centres d'accueil pour personnes âgées.
M. TESSIER: Non. C'est complètement séparé des
activités de la Société d'habitation du Québec.
M. GAGNON: Secteur public.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Mégantic.
M. DUMONT: Merci, M. le Président. Pour reprendre un peu les
paroles du député de Robert-Baldwin, je dis que l'esprit de
créativité que nous réclamons très souvent est bien
inspiré par l'entreprise privée qui a fait des miracles, bien des
fois. Socialisme mitigé, on accepte les coopératives. Pour le
reste, je suis d'accord avec le député de Robert-Baldwin, toutes
les fois que l'entreprise privée, pour la construction d'habitations,
peut aller de l'avant, elle accomplit des miracles.
Je voudrais poser une question, M. le Président, au ministre. Je
ne veux pas reprendre les discussions qu'il y avait tout à l'heure, au
sujet de la Société centrale d'hypothèques et de logement.
Je me demande si la Société d'habitation du Québec fait la
même chose. J'ai vu par exemple à Saint-Pamphile, Saint-Camille de
Bellechasse, des projets de systèmes d'égouts, d'aqueduc, surtout
d'égoûts. Ceux-ci ont été financés par la
Société centrale d'hypothèques et de logement à des
taux d'intérêt assez bas. Est-ce que vous avez la même
initiative à la Société d'habitation du Québec?
M. TESSIER: Cela est un programme qui a été
abandonné.
M. DUMONT: L'année dernière encore, il y a eu un
prêt à Saint-Camille de Bellechasse, $40,000, je crois.
M. TESSIER: C'est un programme fédéral qui se rapporte
à l'épuration. Il prête aux municipalités
directement. La Société centrale d'hypothèques prête
directement aux municipalités, dans certaines municipalités, pour
combattre la pollution jusqu'à un certain point, pour la construction de
systèmes d'égoûts et d'aqueduc.
M. DUMONT: Et vous n'avez rien à la Société
d'habitation du Québec.
M. TESSIER: Pas à la Société d'habitation, mais aux
Affaires municipales, nous avons des subventions que nous donnons aux
municipalités.
M. DUMONT: D'accord. Mais, il n'y a pas de projets de prêts par
l'entremise de votre société?
M. TESSIER: Non, sauf s'il s'agit évidemment de construction
d'habitations à loyer modique où évidemment ça
comprend également tout le système de l'infrastructure.
M. LEGER: M. le Président...
M. DUMONT: Une deuxième question, si vous permettez. Est-ce que
la Société d'habitation du Québec était
concernée ou avait des montants à disposer pour
Saint-Jean-Vianney?
M. TESSIER: J'ai répondu à cette question hier...
M. DUMONT: J'étais à la commission des...
M. TESSIER: ... au sujet de Saint-Jean-Vianney. Alors, pour
résumer très brièvement, c'est que le gouvernement a
confié à la Société d'habitation du Québec
tout le problème de la relocalisation des habitants de
Saint-Jean-Vianney. Des études se poursuivent présentement, au
point de vue du temps technique, sur la possibilité de
récupérer certaines maisons, de les transporter ailleurs. On
étudie également le côté financier à savoir
combien ça va coûter tout ça. Et, en même temps, nous
entreprenons actuellement des pourparlers avec le gouvernement
fédéral afin d'obtenir sa participation dans ce coût.
M. DUMONT: Est-ce que ces gens étaient déjà
financés par la Société centrale d'hypothèques et
de logement? Est-ce que vous avez pu négocier une entente?
M. TESSIER: Nous négocions présentement avec la
Société centrale.
M. DUMONT: Merci, M. le Président.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministère a
l'intention de favoriser par des mesures quelconques l'établissement de
condominiums?
M. TESSIER: Oui, la loi a justement été amendée
à la dernière session dans ce sens. Actuellement, nous avons six
projets, depuis l'amendement à la loi, qui nous ont été
présentés et qui sont présentement à l'étude
et en négociation.
On me dit même que les projets ont été
approuvés et que, pour certains de ceux-là, les travaux sont
déjà débutés.
M. LEGER: Cela revient encore à la même question. Je suis
sûr qu'il y a des projets qui vous sont présentés d'une
façon régulière. Mais est-ce que la société
comme telle a des projets elle-même à présenter ou à
préparer dans ce sens?
M. TESSIER: La société elle-même, non.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministère a
l'intention de faire une revendication ferme auprès du
fédéral, pour lui demander l'abolition au plus tôt de la
taxe de 11 p. c. sur les matériaux?
M. TESSIER: Excusez-moi, voulez-vous reprendre, s'il vous
plaît?
M. LEGER: Donc, si je la formulais autrement, la taxe de 11 p. c. sur
les matériaux de construction a toujours été un obstacle
à l'élargissement de la construction au Québec et
ailleurs. Est-ce que le ministère a l'intention de faire des
représentations fermes au fédéral pour que cette taxe soit
abolie?
M. TESSIER : Nous avons des négociations à ce sujet avec
le gouvernement fédéral et nous avons réussi partiellement
à ce jour à enlever la taxe de 11 p. c. dans le cas des foyers
d'hébergement. Alors, on a gagné un certain point et nous
continuons évidemment nos démarches dans ce sens-là.
M. LEGER: Quels sont les autres projets sur lesquels vous aimeriez que
le fédéral partage les frais?
M. TESSIER: Bien, sur les projets des HLM, entre autres.
M. LEGER: La raison pour laquelle je pose cette question, c'est qu'on
sait, et votre gouvernement le sait il en a déjà
parlé que le pouvoir de taxation et de dépenses du
fédéral augmente et les besoins et les responsabilités du
Québec augmentent en n'ayant pas ces pouvoirs-là. C'est la raison
pour laquelle je me place toujours dans l'optique du Québec, je ne
verrais pas pourquoi on enlèverait les 8 p. c. au provincial, parce
qu'on en a besoin pour gérer notre administration provinciale. Au niveau
fédéral, je pense qu'il faut faire des efforts et je
félicite le ministre pour la partie qu'il a obtenue et je l'engage
à continuer fortement dans d'autres domaines pour faire
disparaître complètement cette taxe de 11 p. c.
M. TESSIER: Nous continuons nos efforts, M. le Président, dans ce
sens.
M. GAGNON: Je ne sais pas si le ministre avait des nouvelles à
nous annoncer. Il se rappellera, que la délégation des paroisses
marginales est allée le rencontrer à Rimouski, et je
l'accompagnais.
On a demandé au ministre s'il n'y avait pas possibilité de
soumettre au conseil des ministres une demande pour que les personnes qui sont
déplacées de paroisses marginales, entre autres le Parc Forillon
également, puissent bénéficier du plan, des HLM,
personnellement, puissent construire leur maison quitte, dans les
périodes d'hiver où elles sont sans emploi, à la terminer
elles-mêmes. Je sais que le ministre avait été assez
prudent. Il avait dit: "C'est une chose qui ne regarde pas seulement le
ministre des Affaires municipales, c'est une décision du conseil des
ministres, d'autant plus qu'il faut consulter la Société
d'habitation. Je ne sais pas s'il y a des nouvelles, si cela a
été discuté et si le ministre envisage de faire
bénéficier personnellement ces gens qui ont toujours
été des propriétaires et à qui on éviterait
peut-être d'habiter des maisons à logements multiples, parce
qu'ils sont habitués surtout à les plans unifamiliaux.
M. TESSIER: Je crois qu'il y a moyen d'atteindre ce but qui avait
été proposé par les familles déplacées de
certaines paroisses marginales de la Gaspésie, en particulier du
comté de Gaspé-Nord, parce que, lorsqu'on parle de construction
d'habitations à loyer modique, cela ne veut pas dire des habitations
à logements multiples, ça peut tout aussi bien être des
maisons unifamiliales ou des maisons bifamiliales. C'est d'ailleurs ce que la
Société d'habitation fait présentement aux abords du parc
Forillon, notamment à Rivière-au-Renard et à
Cap-des-Rosiers où ce sont des maisons individuelles. Ce sont des
projets pris globalement. Je crois que nous pouvons satisfaire les familles en
question du comté de Gaspé-Nord. Il s'agit tout simplement
d'étudier un projet et de voir à sa réalisation.
M. GAGNON: Evidemment, si les gens se sont plaints, c'est parce
qu'à l'intérieur de l'administration municipale, on voulait
placer de ces gens dans des endroits à logis multiples et je sais
d'ailleurs que le ministre avait eu des plaintes. Les nouveaux résidants
se plaignaient même qu'il n'y avait pas de caves. Or, toutes ces gens
avaient beaucoup de marchandises, ils étaient des cultivateurs et
disaient qu'ils ne pouvaient pas entreposer toute la marchandise qu'ils
avaient.
M. TESSIER: Oui, d'accord, M. le Président. A la suite de ces
plaintes, tous les plans de ces maisons ont été revisés.
Je ne sais pas si le député a eu l'occasion d'aller sur les lieux
dernièrement, mais il va constater que toutes les maisons auront des
caves.
M. GAGNON: Très bien. Il y a également un autre
problème qui se pose au niveau de la Société d'habitation
du Québec. Bien des organismes ont fait des représentations
à savoir que, lorsqu'on faisait enquête pour établir le
coût du loyer, il devait s'établir sur le revenu brut de
l'individu, alors qu'on semblait enquêter sur l'ensemble de toutes les
contingences de ce revenu. J'ai ici entre autres, deux documents qui disent que
la Société du Québec forçait à faire une
enquête dans à peu près toute la province. A Joliette, on
avait fait des recommandations et on disait entre autres choses qu'avec un
revenu brut de $113 par semaine on donnait un exemple on
chargeait, $85 de loyer. Il fallait ajouter à cela
l'électricité, ce qui faisait $95 de loyer mensuel pour un revenu
brut d'environ $113 par semaine.
M. TESSIER: Est-ce que c'est sur le projet des HLM?
M. GAGNON: Non. La Société d'habitation du Québec.
Pour cette fois-ci, je ne suis pas dans l'erreur!
M. TESSIER: Le président de la Société d'habitation
me dit que toute la question des normes fait actuellement l'objet d'une
étude intensive de la Société d'habitation. Les
dispositions seront prises en temps et lieu, dès que nous aurons les
conclusions de cette étude.
Il y a plusieurs facteurs, évidemment, qui entrent en ligne de
compte, et il faut également profiter de l'expérience. S'il y a
lieu de faire une révision, nous ferons une révision.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, hier, après la
séance qui s'est terminée assez abruptement parce que vous deviez
aller au Conseil exécutif, M. le ministre, j'ai rencontré le
président de la Société d'habitation, je lui ai fait une
réflexion et j'aimerais qu'elle soit consignée au journal des
Débats. Je prétends que les constructions à logis
multiples qui sont bâties pour remplacer les taudis, vu la qualité
de la construction, que je ne trouve pas des meilleures, seront des taudis
à nouveau dans une dizaine d'années. J'aimerais que le ministre
me réponde à ce sujet, après avoir eu la réponse de
M. Bernier.
M. TESSIER: Je ne suis pas d'accord sur l'énoncé qui vient
d'être fait quant à la qualité de la construction. Il a pu
arriver dans certains cas, que la qualité n'ait peut-être pas
été aussi bonne qu'il était prévu, mais, en
règle générale, la Société d'habitation, par
ses experts, étudie avec soin la qualité des matériaux.
Personnellement, pour en avoir visité plusieurs parmi les
dernières qui ont été inaugurées depuis six mois ou
environ, je prétends que la qualité des matériaux est
sûrement excellente.
M. LAVOIE (Wolfe): A combien revient un logement dans une maison
d'appartements, si vous voulez? Quel est le coût de la construction?
M. TESSIER: Le coût moyen de revient des logis est actuellement de
$14,283, par logement. Je crois que si vous consultez des experts, vous allez
constater que, pour le prix de $14,283 par logement, vous avez une excellente
qualité.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que c'est la
Société d'habitation du Québec ou l'office d'habitation
des municipalités qui est responsable d'octroyer les contrats?
M. TESSIER: C'est l'office municipal, après, évidemment,
approbation du projet par la société.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe avait-il
d'autres questions?
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, j'aimerais savoir s'il y a eu des
enquêtes de faites et, si vous êtes au courant, combien manque-t-il
de logis actuellement dans la province et combien doit-il se bâtir de
logements d'ici quelques années? Et considérant la forte baisse
de la natalité dans la province, dans combien d'années
croyez-vous que le marché de la construction sera saturé?
M. TESSIER: Je ne peux pas répondre à cette question.
Evidemment, les enquêtes démographiques et autres ne sont pas
assez complètes pour pouvoir donner une réponse précise
à une telle question. Nous étudions les projets au fur et
à mesure des besoins. Nous faisons, comme je le mentionnais
tantôt, des études constantes sur les besoins à travers la
province, mais en quelle année exactement aurons-nous suffisamment de
logements? C'est impossible, je crois, de répondre à une telle
question.
M. LAVOIE (Wolfe): Concernant la région de Québec, je vois
dans un article de journal que la Société d'habitation,
non les HLM, ce n'est pas la Société d'habitation...
M. TESSIER: Non, les HLM sont les offices municipaux d'habitation.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a plusieurs problèmes, à Place
Bardy et ailleurs. Je voulais savoir si c'était réglé.
M. TESSIER: Ce sont des problèmes des municipalités.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis, sur
le même sujet.
M. ROY (Lévis): L'honorable ministre disait tout à l'heure
que vous établissiez le coût des logements à $14,283.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle est la grandeur de ces
logements? Sont-ce des logis de quatre ou cinq pièces? Vous parliez de
$14,283 pour des maisons d'appartements.
M. TESSIER: Oui, c'est le coût moyen.
M. ROY (Lévis): De $14,283 par logement.
M. TESSIER: Oui, par logement, c'est le coût moyen. Il peut y
avoir des deux-pièces, des cinq-pièces, évidemment, on
prend alors le coût moyen de l'ensemble.
M. ROY (Lévis): Cela ne peut pas marcher.
M. TESSIER: Oui, c'est le coût moyen.
M. ROY (Lévis): Mais, qu'est-ce que vous entendez par le
coût moyen?
M. TESSIER : Vous avez un projet, par exemple, de 100 logements.
Or, dans ces 100 logements, après des études et des
études assez poussées, on réclame 20 logements d'une
pièce et demie, suivant évidemment la localisation, la
municipalité, le quartier de la ville où c'est construit, on a
besoin de 30 logements de deux pièces et demie, et de 20 logements de
trois pièces et demie, etc. Il reste 20 logements de cinq pièces.
Alors on croit que cela répond aux besoins. Le coût total du
projet est de X milliers de dollars. Vous faites la division par 100 et vous
arrivez à un coût moyen de $14,283.
M. ROY (Lévis): Le ministre est-il au courant qu'on se fait
construire une seule bâtisse à $16 le pied, une bâtisse de
25 pieds par 40 pieds, constituée de cinq pièces, plus chambre de
bain, cuisine et salon, par l'entreprise privée à $16,000. Et
quand on parle de deux pièces et demie, c'est là où je
veux en arriver, c'est qu'il y a peut-être exagération dans le
coût des petits logements.
M. TESSIER : Il n'y a pas exagération, parce que lorsqu'on prend
le coût moyen, ce ne sont pas simplement les matériaux et la
main-d'oeuvre pour le bâtiment lui-même, mais ceci comprend l'achat
du terrain, l'aménagement du terrain, les infrastructures, les parcs
parce que nous exigeons des parcs pour les familles nombreuses où
il y a des enfants les terrains de stationnement, l'éclairage
extérieur des terrains de stationnement et autres, les trottoirs, le
pavage des avenues et les avenues pour s'y rendre, tout cela est compris dans
le coût. Vous avez tout de suite là $2,000 qui doivent être
impliqués sur les $14,000 uniquement pour ce que je viens
d'énumérer.
M. ROY (Lévis): D'accord, je me renseigne.
M. GAGNON: Pour mon expérience personnelle, je trouve que le prix
n'est pas exagéré...
M. TESSIER: Je vois que le président, M. Séguin, ne peut
plus poser de questions.
M. GAGNON: ... et très convenable dans les circonstances
actuelles. Et même face aux augmentations de salaire qui sont consenties
au niveau de la construction, il est à prévoir que cela va
augmenter substantiellement.
M. TESSIER : Le coût moyen que je vous ai donné de $14,288
est sur 5,000 logements construits à ce jour.
M. ROY (Lévis): Est-ce que vous exigez des ascenseurs quand il y
a plus de trois étages?
M. TESSIER: Evidemment. Si cela a huit étages de haut, et qu'il
n'y a pas d'ascenseur...
M. ROY (Lévis): Il doit y avoir une norme, trois étages et
plus ou...
M. TESSIER: A partir de quatre étages.
M. LE PRESIDENT (Seguin): Le député de
Mégantic.
M. DUMONT: M. le Président, M. le maire, M. le
député, il a tellement de titres, j'aimerais poser une question
concernant le plan de rénovation tout près de Thetford-Mines,
à la paroisse Saint-Maurice...
M. TESSIER: Avez-vous dit M. le maire?
M. DUMONT: C'est-à-dire, M. le Président, qui est maire,
qui est député... qu'a toutes les qualités... Le plan de
rénovation de l'année dernière a été de $10
millions, subventionné par la Société d'habitation du
Québec et aussi par la Société centrale
d'hypothèques et de logement et là, c'est un déplacement
dû aux mines d'amiante qui avancent vers la ville, surtout la paroisse
Saint-Maurice. Or cette année, un projet...
M. TESSIER : A quel endroit avez-vous dit?
M. DUMONT: Dans la paroisse Saint-Maurice, près de
Thetford-Mines.
M. TESSIER: Ah oui!
M. DUMONT: C'est le problème de la mine d'amiante qui oblige de
replacer la ville dans un autre endroit. Concernant ce projet, il y a quelque
chose maintenant dans l'évaluation à cause d'abord du
décret de la construction qui a augmenté la charge d'à peu
près $1 million. Selon les soumissions, on refuserait apparemment de
subventionner ce projet considérant que ce montant de $1 million
supplémentaire n'est pas la faute de...
M. TESSIER: Ce n'est pas la Société d'habitation qui
refuse. Nous sommes toujours prêts à payer. Ce qui est
arrivé c'est que c'est un projet spécial de rénovation
urbaine dans lequel le gouvernement fédéral contribuait à
50 p.c. Le projet a été accepté, il est vrai qu'il a
coûté plus cher que prévu.
Nous sommes actuellement en négociation avec le gouvernement
fédéral pour qu'il paie sa part des 50 p.c. sur l'excédent
du coût prévu.
M. DUMONT: Et ce serait le fédéral en ce moment qui
bloquerait le début de ces opérations qui fait du chômage
dans la région? C'est le fédéral qui bloque l'entente?
M. TESSIER: On ne peut pas dire que l'entente est bloquée. Le
gouvernement fédéral
s'étant retiré du programme conjoint de rénovation
urbaine, nous sommes forcément obligés de renégocier avec
le gouvernement fédéral. On ne peut pas dire qu'il a
refusé à ce jour. Il a dit ni oui, ni non.
M. DUMONT:Noui.
M. TESSIER: Nous tentons d'obtenir ce montant additionnel.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ce qui retarde les travaux à Thetford
Mines.
M. TESSIER: Les négociations sont en cours actuellement.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la décision est prise concernant
l'entrepreneur qui devra faire le déménagement des maisons?
M. TESSIER: Non, il s'agit là d'une autre phase. C'est une
question distincte de celle qui m'a été posée. Il s'agit
ici, dans le cas en question, de la première phase dont le coût a
excédé les prévisions. H y a une deuxième phase que
la ville Thetford Mines voudrait réaliser et, encore là, il va
falloir négocier avec le gouvernement fédéral
l'exécution de cette deuxième phase afin de l'amener à une
participation.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela veut dire que les travaux ne commenceront pas
cette année.
M. TESSIER: Non, je ne veux pas dire qu'ils ne se feront pas cette
année. Si les négociations aboutissent favorablement au cours des
prochaines semaines, à ce moment-là, les travaux pourront
débuter.
M. DUMONT: Actuellement, le chômage qui existe dans la
région est dû à ce manque d'approbation du projet final. Je
demanderais au ministre d'attacher une attention spéciale à ces
négociations, surtout au moment de conférences
fédérales-provinciales. Il ne faudrait pas qu'on nous
empêche de créer des emplois les 100,000 emplois qui
permettront que ce projet aille de l'avant.
M. TESSIER: Je peux assurer mon honorable collègue que nous
faisons toutes les démarches nécessaires pour essayer d'obtenir
du gouvernement fédéral sa participation dans ce
domaine-là comme dans bien d'autres et plus précisément
dans des programmes conjoints. Vous comprenez les difficultés que nous
avons, lorsque à un moment donné le gouvernement
fédéral qui a mis sur pied un programme décide de
l'abandonner subitement et sans avis.
M. LAVOIE (Wolfe): Trouvez-vous ça normal, M. le ministre?
M. TESSIER: Non, ce n'est pas normal.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela arrive dans tous les domaines. Dans les ententes
fédérales-provinciales, à tout moment le
fédéral arrête de contribuer tout d'un coup.
M. TESSIER: J'ai eu l'occasion à maintes reprises d'exprimer mon
opinion à ce sujet-là et de me plaindre de ce retrait de
programme conjoint sans avis. J'ai souvent cité à titre d'exemple
les travaux d'hiver, dont bénéficiaient autrefois les
municipalités. Celles-ci avaient souvent entrepris des projets de
construction et rendues à la moitié du projet, pour le
réaliser sur deux années, après la première
année, le programme a cessé.
M. DUMONT: Est-ce que l'on pourrait suggérer au ministre de se
rendre à Victoria pour aider à hâter les
négociations pour ça?
M. TESSIER: A Victoria, si je comprends bien, les négociations se
font sur une question constitutionnelle et non pas sur des programmes
conjoints.
M. DUMONT: Et monétaires.
M. TESSIER: Oui, mais pas sur des programmes conjoints. C'est une
affaire à négocier directement à part les
conférences fédérales-provinciales entre le
gouvernement du Québec et le gouvernement central.
M. SEGUIN: Le ministre est peut-être au courant du fait que la
semaine prochaine, à Saskatoon, tous les maires du Canada seront
réunis et encore une fois sur cette question, on fera encore toute la
pression voulue pour essayer d'obtenir comme dans le passé
certains avantages par l'entremise de la fédération canadienne
mais aussi et surtout sur cette question de taxes dont on parlait tout à
l'heure. Cela revient à chaque année.
M. LEGER: C'est comme la Constitution, cela revient à chaque
année.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine revient
aussi régulièrement, c'est son tour de revenir avec des
questions.
M. LEGER: J'ai terminé.
Administration
M. LE PRESIDENT: Cela va. Article 1 : Administration. Sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. ROY (Lévis): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. LEGER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4.
M. ROY (Lévis): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, tout ça, c'est très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Sous-article 29,
adopté.
Direction de l'habitation
M. LE PRESIDENT: Article 2: Direction de l'habitation, sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. LEGER: A cet article; Direction de l'habitation, est-ce que le
ministre pourrait me dire en quelques mots quelles sont les
responsabilités précises? Qu'est-ce que cet organisme de
direction a comme responsabilités précises?
M. TESSIER: Au sous-article 9? M. LEGER: A l'article 2.
M. LE PRESIDENT: Direction de l'habitation à la page 34.
M. LEGER: Nous avons adopté vite.
M. TESSIER : Direction de l'habitation, attendez un peu, je n'ai pas eu
le temps de vous suivre, cela allait trop vite! La direction de l'habitation
est un service qui s'occupe de l'étude de tous les projets
d'habitation.
M. LEGER: Qui lui sont soumis? M. TESSIER: Qui nous sont soumis.
M. LEGER: Mais elle ne s'occupe pas de préparer elle-même
des projets d'habitation.
M. TESSIER: Non.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel était le personnel l'an dernier à
ce poste?
M. TESSIER: Le personnel... ah! l'an dernier...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. TESSIER: Je peux vous dire que les effectifs en place sont de 46,
avec un effectif autorisé de 49. Maintenant, l'an dernier...
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a une moyenne augmentation dans le budget.
M. LEGER: Le chiffre 32 n'est pas bon.
M. TESSIER: Le chiffre 32 ce n'est pas pour l'an dernier. C'était
le bordereau de paye. C'était au 1er mars.
M. LEGER: Actuellement vous en avez 46 et 49 autorisés.
M. TESSIER: Actuellement c'est 46.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsque le budget a été
préparé, vous avez pensé de mettre $388,000 à ce
sous-article et il était question de 32 employés...
M. TESSIER: Non, il était question de 49 puisque l'effectif
autorisé était de 49. Alors nous avons, depuis le 1er mars, comme
vous le constatez, augmenté de 32 à 46, c'est-à-dire qu'il
y a eu 14 poste de comblés depuis le 1er mars à venir au 31
mai.
M. LEGER: Frais de recherchistes? Je ne pense pas, ce n'est pas dans
votre budget.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors c'est ce qui fait la différence entre
$263,000 et $388,000.
M. TESSIER: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Article 3: Direction de la rénovation. Sous-article
1.
Direction de la rénovation
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais avoir quelques
renseignements sur le rôle? Je donne un exemple précis. Dans la
ville de Montréal, il y a dans une région, des taudis ou de
maisons qui commencent à être désaffectées, à
être plus ou moins habitables et le propriétaire décide de
faire une amélioration, est-ce que cela entre dans le domaine de la
rénovation? Peut-il bénéficier à ce
moment-là de je voyais ici 50 p. c. de la
Société centrale d'hypothèques, 25 p. c. du Québec
et 25 p. c. du municipal? Est-ce à cet article...?
M. TESSIER : Nous avons justement eu une rencontre il y a environ un
mois et demi à Ottawa. Nous accompagnaient, le maire de Montréal
et le président du comité exécutif de la ville de
Montréal. Nous avons rencontré à cette occasion le
président de la Société centrale d'hypothèques de
même que M. Robert Andras, responsable de la Société
centrale.
Nous avons présenté, à ce moment, au gouvernement
fédéral la nécessité d'une participation de la
Société centrale, précisément dans le cas
d'amélioration, de rénovation à des logements
vétustes que nous pourrions tout de même conserver en leur
apportant certaines améliorations. Il a été convenu de
former un comité tripartite composé de représentants du
gouvernement fédéral, du gouvernement provincial et de la ville
de Montréal.
Les nominations ont été faites la semaine dernière.
Les six personnes formant le comité tripartite sont en place, elles vont
se réunir, la première réunion a déjà
peut-être eu lieu, mais si elle n'a pas eu lieu, elle aura lieu
incessamment. Tout le problème sera étudié. Après
ça, il y aura évidemment rapport et une nouvelle rencontre avec
la société centrale pour voir de quelle manière on pourra
réaliser ce programme.
M. LEGER: Ce sont des innovations dans des milieux où la plupart
des logements sont vétustes. Est-ce prévu aussi dans d'autres
endroits, soit à Montréal ou ailleurs, où il y aurait
quelques maisons vétustes, difficilement habitables, dans une
région où les autres maisons sont normales?
M. TESSIER: Vous voulez dire en dehors de Montréal?
M. LEGER: Soit dans Montréal pour un cas, et en dehors de
Montréal aussi. Je ne parle pas de plans dans des régions...
M. TESSIER: Ce n'est pas seulement pour un secteur particulier,
l'étude qui se fait.
M. LEGER: Oui.
M. TESSIER: Cela se fait pour l'ensemble.
M. LEGER: Mais l'entente dont vous parlez, c'était pour
Montréal.
M. TESSIER: Oui, pour la ville de Montréal.
M. LEGER: La même chose peut se faire pour les autres villes.
M. TESSIER: Oui, c'est évident, il s'agit de faire accepter le
principe. Si on le fait accepter pour la ville de Montréal, c'est bien
l'intention du ministère des Affaires municipales de négocier
pour l'ensemble du Québec. Alors, il pourra aussi bien s'appliquer
à Laval, ou à la rive sud de Montréal ou n'importe
où ailleurs au Québec.
M. LEGER: Oui, mais la question que je posais au ministre, c'est que
dans votre budget, vous avez quand même établi un budget pour la
rénovation. A ce moment-là, l'entente n'était pas encore
signée, complétée. Est-ce qu'il y a aussi d'autres
domaines au niveau de la rénovation où il y a la participation
des trois paliers de gouvernement?
M. TESSIER: Oui, il y en a à l'article 7, à subventions.
Il y a une participation, à ce moment-là, des trois paliers de
gouvernement.
M. LEGER: Ce n'est pas tout à fait la question que je posais.
Vous avez répondu partiellement à la première question,
mais c'est quand même au plan bien particulier dont vous parlez, c'est
une entente récente. Mais au sous-article qui est imprimé ici,
vous avez comme responsabilités, au niveau de la rénovation,
d'autres choses que les loyers vétustes. La rénovation, ça
comprend d'autre chose. Alors, qu'est-ce que ça comprenait?
M. TESSIER: Oui, il y a d'autres programmes qui sont en marche.
M. LEGER: C'est ça que je veux savoir.
M. TESSIER: Il y a des programmes qui vont l'être incessamment.
Par exemple, la Petite Bourgogne, l'aire 10, à Québec, et
d'autres programmes. Il y a Alma, je crois, Jonquière où un
programme est en cours, il y en a différents comme ça qui sont
actuellement en cours, et c'est justement de ces programmes-là que
s'occupe la direction...
M. LEGER: De la rénovation. M. TESSIER: De la
rénovation.
M. LEGER: Tantôt je parlais de quartiers défavorisés
qui peuvent entrer dans ce domaine-là. Mais dans d'autres quartiers, par
exemple, le quartier d'Anjou comme tel est quand même assez bien, il y a
des parties d'Anjou où il y a des maisons très pauvres à
côté d'une maison très bien constituée. Est-ce que
ces maisons-là, que les propriétaires voulaient rénover,
entrent dans ce plan-là?
M. TESSIER: Non, elles pourront entrer dans le plan futur,
c'est-à-dire le projet qui est présentement à
l'étude par le comité tripartite.
M. LEGER: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté.
M. LEGER: Un moment, j'avais encore une question là-dessus. Le
cas précis d'un propriétaire qui veut faire une
amélioration à sa maison. Est-ce qu'il va voir directement la
ville qui, elle, s'occupe d'avoir les subventions du provincial et du
fédéral...
M. TESSIER: Actuellement, il n'existe pas de tels programmes.
M. LEGER: A Montréal il y en a.
M. TESSIER: Il y en a eu.
M. LEGER: Il y en a eu, c'est arrêté, quoi?
M. LAVOIE (Wolfe): C'étaient des travaux d'hiver.
M. LEGER: Non, pas nécessairement des travaux d'hiver.
M. TESSIER: De la ville même de Montréal. M. LEGER: Oui,
avec participation. M. TESSIER: Sans participation.
M. LEGER: Ah bon! Il n'y a pas de participation, seulement
Montréal.
M. TESSIER: Précisément, on veut, si vous voulez,
connaître une réponse plus précise. Nous, de la
Société d'habitation, nous sommes désireux de participer
à ces programmes, mais à la condition que le
fédéral y vienne également. Je ne veux exclure aucune
participation, mais nous voulons, actuellement, que le fédéral y
participe.
M. LEGER: Je suis content que le ministre réponde dans ce
sens-là, c'est le genre de solution que je proposais hier pour
l'ensemble du ministère, non seulement celui qui attend les projets,
mais que ce soit l'innovateur qui pousse les communautés justement les
communautés municipales, les villes à lancer des programmes et
non pas attendre que les municipalités lui en proposent.
M. TESSIER: C'est précisément pour cela que nous avons
fait ces démarches auprès du gouvernement fédéral
et que nous avons réussi à faire former ce comité
spécial, comité ad hoc.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Article 4, Direction de l'architecture.
Direction de l'architecture
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y a augmentation de personnel aussi,
c'est marqué 24 ici.
M. TESSIER: Pardon? A la rénovation? M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. TESSIER: Là, actuellement, nous avions 24 au 1er mars, nous
avons actuellement en place 25. Et nous avons un effectif autorisé de
34.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelles sont les qualifications du personnel pour la
rénovation?
M. TESSIER: Ce sont des architectes.
M. LAVOIE (Wolfe): Plus loin, à la direction de l'architecture,
ce doivent être des architectes?
M. TESSIER: Il n'y a pas d'architectes là-dedans. Il y a
plutôt des urbanistes, des administrateurs et des sociologues.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord, accepté.
M. LE PRESIDENT: Article 4: Direction de l'architecture, sous-article 1,
adopté.
M. LEGER: Quelles sont les responsabilités précises?
Est-ce que c'est pour l'approbation des plans qu'on lui soumet?
M. TESSIER: C'est en somme de faire un examen complet de tous les plans
des projets qui nous sont soumis...
M. LEGER: Ce n'est pas vous qui les soumettez.
M. TESSIER: ...en général dans le domaine de
l'habitation.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ce sont tous des architectes dans cette
direction?
M. TESSIER: Ce ne sont pas tous des architectes. Il y a également
des assistants évidemment aux architectes.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien sont-ils d'architectes?
M. TESSIER: Huit architectes.
M. LAVOIE (Wolfe): Le chiffre 39 qui est mentionné ici a-t-il
été augmenté encore?
M. TESSIER: Il est augmenté actuellement, il y en a 47 en place.
Et avec un effectif autorisé de 66.
Les concours ont d'ailleurs été tenus pour des inspecteurs
c'est ce qui nous manque le plus actuellement pour combler des
postes et plusieurs doivent entrer en fonction d'ici quelques jours.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a une chose que je voudrais faire remarquer au
ministre concernant ces concours. Est-ce qu'il y a un âge de
mentionné excusez-moi si je n'ai pas vu le concours
concernant un inspecteur? C'est parce que je connais beaucoup de
contremaîtres de chantiers de construction qui ont une cinquantaine
d'années, si vous voulez, et qui ont une vaste expérience de la
construction. Ils feraient d'excellents inspecteurs.
M. TESSIER: Evidemment, je ne peux pas répondre au nom de la
Commission de la
fonction publique et je ne suis pas des plus familiers, d'ailleurs, avec
les normes de la Fonction publique. Mais je crois qu'il n'y a pas de limites
d'âge dans ce cas particulier des inspecteurs.
M. LEGER: Les qualifications normales sont quelqu'un...
M. TESSIER: C'est l'expérience qui prédomine.
M. LAVOIE (Wolfe): Si c'est ça, c'est bon parce qu'il y en a
certainement d'excellents.
M. TESSIER: Je pourrais peut-être ajouter ceci pour l'information
de mes collègues, M. le Président. C'est qu'il s'agit là
non pas d'un nouveau service mais je dois vous dire que tout le personnel de ce
service, à venir jusqu'à tout récemment, faisait partie du
personnel de la Société centrale d'hypothèques et de
logement qui nous l'avait prêté. Nous allons maintenant avoir,
pour la première année, notre propre personnel en place.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour l'inspection mais pas les autres membres.
M. TESSIER: Tout le service.
M. LAVOIE (Wolfe): Tout le service?
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Article 5: Direction de l'administration des
propriétés, sous-article 1.
Direction de l'administration des
propriétés
M. LEGER: M. le Président, est-ce que ce sont, pour
l'administration, des maisons qui appartiennent à la
Société d'habitation ou quel est le rôle?
M. TESSIER: C'est pour l'administration des HLM et également de
tous les prêts hypothécaires.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la Société d'habitation va
continuer à prêter pour la construction de foyers pour
vieillards?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Les HLM n'appartiennent pas...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ne veut pas dire la même chose. Un
fonctionnaire ça ne veut pas dire la même chose.
M. TESSIER: Des foyers pour les vieillards?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. TESSIER: Certainement. A la suite d'en- tentes avec le
ministère des Affaires sociales, la Société d'habitation
prête à des sociétés sans but lucratif.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'elle continuera? Est-ce qu'il y a des
projets en cours?
M. TESSIER: Il y a des projets en cours. Il y en a qui sont en
construction présentement.
M. LAVOIE (Wolfe): Il semble que le ministre des Affaires sociales avait
pensé de réduire beaucoup...
M. TESSIER: C'est pour cela que nous ne pouvons pas nous lancer dans de
telles constructions sans l'approbation préalable c'est l'entente
qui a eu lieu entre les deux ministères du ministère des
Affaires sociales. En définitive, c'est le ministère des Affaires
sociales qui est appelé à payer les déficits
d'exploitation. Il y a une question de limitation budgétaire du
côté du ministère des Affaires sociales.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous voulez dire qu'il s'en construira beaucoup moins
dans l'avenir que dans le passé?
M. TESSIER: Oui.
M. ROY (Lévis): Le ministre des Affaires sociales a laissé
entendre en Chambre qu'il était de moins en moins
intéressé à payer les déficits de ces maisons. Ces
maisons devraient à l'avenir subvenir à leurs besoins.
M. TESSIER: C'est exact. Mais je vous réponds en tant que
ministre des Affaires municipales. Je n'ai pas à établir la
politique du ministère des Affaires sociales.
M. ROY (Lévis): Mais il y aura encore des prêts sur
ces...
M. TESSIER: S'il y a des demandes de la part du ministère des
Affaires sociales.
M. ROY (Lévis): Ah bon!
M. TESSIER: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. LEGER: Vous avez dit que c'était pour l'administration des
prêts hypothécaires et des HLM. Les HLM n'appartiennent pas...
M. TESSIER: C'est-à-dire que le contrôle de
l'administration des HLM...
M. LEGER: Pendant ou après la construction?
M. TESSIER: Ce n'est pas l'administration même.
M. LEGER: Après?
M. TESSIER: Ce n'est pas l'administration même. Les HLM sont
administrés par des offices municipaux d'habitation. Mais, nous
exerçons tout de même un contrôle constant sur
l'administration de ces HLM par les offices municipaux d'habitation.
M. LEGER: Un genre d'inspecteurs? M. TESSIER: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2?
M. LAVOIE (Wolfe): Un instant. Au sous-article 1. Encore une
augmentation de personnel?
M. TESSIER: Oui. Une augmentation, M. le Président, assez
substantielle. Il y avait au 1er mars 13 fonctionnaires en poste. Actuellement,
il y en a 17 et nous avons un effectif autorisé de 24.
M. LAVOIE (Wolfe): Les locaux de la Société d'habitation
sont encore aux Affaires municipales?
M. TESSIER: La justification, M. le Président, si vous permettez,
de cette augmentation, est que la Société d'habitation administre
actuellement, simplement pour les HLM, $173 millions de prêts. Nous avons
à examiner tous les budgets et états financiers des offices
municipaux d'habitation qui gèrent ces HLM parce que, en somme, nous
devons partager les déficits d'exploitation, à raison de 75
p.c.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les locaux de la Société
d'habitation sont encore au ministère des Affaires municipales?
M. TESSIER: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): N'est-il pas question que l'un ou l'autre, le
ministère des Affaires municipales ou la Société
d'habitation, aille ailleurs?
M. TESSIER: Nous sommes comme la plupart des ministères. Nous
attendons que les complexes de la colline parlementaire, G, H, I, J, soient
complétés pour déménager. Nous
déménagerons, à ce moment-là, le ministère
des Affaires municipales et la Société d'habitation,
l'environnement qui sont actuellement à l'édifice Lafayette.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Article 6: Autres services, sous-article 1.
Autres services M. LEGER: Est-ce qu'on peut avoir quel- ques
explications concernant ces autres services?
M. TESSIER: Les autres services, M. le Président, comprennent
deux services: le service de l'habitation familiale et le service de
l'évaluation des immeubles. Nous avons actuellement en poste neuf
fonctionnaires au service de l'habitation familiale et seize au service de
l'évaluation.
Le service de l'évaluation, comme je l'ai mentionné, est
pour l'évaluation des propriétés lors de l'acquisition de
propriétés de gré à gré, par exemple, par
l'office municipal d'habitation. Nous devons faire une enquête et
évaluer les terrains, le coût de construction, etc. Comme je viens
de le mentionner, le total des deux services est de 25 actuellement en place,
sur des effectifs autorisés de 34.
M. LE PRESIDENT: Alors sous-article 1, à moins qu'il n'y ait
d'autres questions, adopté. Sous-article 2, adopté. Article 7:
subventions, adopté.
Subventions
M. LEGER: Seulement une question à l'article 7: Subventions. Sur
les $30 millions que le gouvernement se prépare à distribuer, ce
sont pour les quelque cent projets dont vous avez parlé il y a deux
jours?
M. TESSIER: Non, les $30 millions de subventions sont uniquement pour
des programmes de rénovation.
M. LEGER: Alors il n'est aucunement question de logements?
M. TESSIER: Non, il n'est pas question de logements.
M. LEGER: Quelle est la proportion de la contribution du
fédéral pour les $30 millions que le provincial va investir?
M. TESSIER: Le fédéral contribue pour la moitié,
pas tout à fait la moitié. Il y a une imputation de $19 millions,
c'est-à-dire qu'il y a une imputation de $21,293,400. C'est l'imputation
des subventions de $30,471,600.
M. LEGER: Mais, M. le ministre, il me semble qu'il avait
été question qu'une certaine entente se faisait au niveau de la
rénovation pour que le fédéral fournisse 50 p.c. et le
provincial 25 p.c. Comment se fait-il que la moitié est du
fédéral au lieu du double, la moitié du provincial et non
pas le double?
M. TESSIER: Bien là, on parle d'accords qui sont
déjà conclus. On a parlé tout à l'heure de
négociations relativement à la...
M. LEGER: Rénovation urbaine.
M. TESSIER: ...rénovation urbaine, pour amener le
fédéral à participer à d'autres programmes.
Actuellement, ce sont des ententes déjà conclues.
M. LEGER: Cela devient une entente de 60-40, 60 pour le provincial, 40
pour le fédéral.
M. TESSIER: Alors, c'est un tiers, deux tiers.
M. LEGER: Alors deux tiers pour le provincial, un tiers pour le
fédéral.
M. TESSIER: Non, c'est le contraire, deux tiers par le
fédéral et un tiers par le provincial.
M. LEGER: Ah oui! Les $30 millions, ce n'est pas le provincial, ce sont
le total des subventions.
M. TESSIER: C'est ça. M. LEGER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors adopté, article 7, sous-article 31,
sous-article 33. Article 8?
M. LEGER: J'ai une question à imputations-charges, $2 millions,
qu'est-ce? Sous-article 33.
M. TESSIER: Un instant, je vais vous dire ça. Ah! $2,177,000,
c'est imputé par l'OPDQ. C'est payé à 100 p.c. par le
fédéral. Cela comprend la zone spéciale de Sept-Iles en
partie et l'ODEQ dans un cas. Je peux vous détailler le montant de
$2,177,000...
M. LEGER: Non, cela va.
M. TESSIER: ...mais il y aurait $1,400,000 de l'ODEQ et $777,000 dans la
zone spéciale de Sept-Hes, payés 100 p.c. par le
fédéral.
M. LE PRESIDENT: Alors sous-article 33, adopté. Article 8,
sous-article 33, je pense bien que...
Prêts et avances
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-ce que c'est ça à l'article 8,
$388,000: Prêts et avances, imputations: $387,000?
M. TESSIER: Ce montant s'applique encore à la zone
spéciale de Sept-Des.
C'est une somme de $388,000 qui est prêtée à la
municipalité de Sept-Iles et dont $387,000 sont remboursés. En
réalité, c'est une technicité budgétaire. C'est
remboursé à 100 p.c, mais on me dit...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous êtes mieux de ne pas préparer le
budget...
M. TESSIER: ... que pour qu'on puisse mettre une imputation, il faut
qu'il reste au moins $1,000, sans quoi cela n'apparaîtrait pas au
budget.
M. LAVOIE (Wolfe): ... vous-même, vous vous mêlez dans les
milliers et les millions.
M. LE PRESIDENT: Article 8, sous-article 33, adopte".
M. GAGNON: Est-ce que ce prêt à la ville de Sept-Iles porte
intérêt?
M. TESSIER : Il porte intérêt, mais je n'en connais pas le
taux.
M. LE PRESIDENT: Nous allons au poste 13: Commission municipale du
Québec, page 37.
Commission municipale du Québec
M. LEGER: Vous aviez dit que la Commission municipale était un
organisme de surveillance et qu'elle aurait une autorité
augmentée prochainement.
M. TESSIER: Sur deux points, sur l'évaluation foncière
municipale et sur l'urbanisme et la planification.
M. GAGNON: On sait que la Commission municipale est un organisme
extrêmement important qui a joué un rôle très utile
aux municipalités, surtout au niveau financier municipal puiqu'on
rencontre là des gens très compétents et qui ont su, avec
beaucoup d'adresse et beaucoup de connaissances, jouer un rôle dans les
finances municipales. On sait que cet organisme est également
appelé à se développer davantage, surtout comme le
ministre vient de le dire, en fonction de l'évalutation technique,
laquelle, je crois, fera peut-être l'objet d'un projet de loi au cours de
la prochaine session. Je ne sais pas si le ministre pourrait...
M. TESSIER: Au cours de la présente session.
M. GAGNON: ... dire si la Commission municipale pourra répondre
à une organisation aussi fantastique conséquente à la mise
en marche de l'évaluation technique sur tout le territoire de la
province, savoir, premièrement, si elle est capable de mettre en place
ces structures...
M. TESSIER : J'arrête tout de suite mon collègue. Je n'ai
jamais dit que la Commission
municipale va voir à l'application de la loi. Nous avons un
service justement nous sommes passés dessus l'autre jour
de l'évaluation. Le rôle de la Commission municipale sera de
recevoir des plaintes, de rendre des décisions. Quant à
l'application même de la loi, il ne peut être pensable qu'elle soit
appliquée le même jour dans les municipalités. Elle le sera
au fur et à mesure que, d'après la Loi des cités et villes
ou le code municipal, les municipalités seront obligées de
confectionner un nouveau rôle d'évaluation.
C'est donc dire que cela prendra un minimum de trois ans avant que la
loi trouve son application dans l'ensemble du territoire du Québec.
M. GAGNON: C'est là évidemment que la Commission
municipale même si c'est sur une période de trois ans
va être appelée à jouer un rôle incroyable,
parce qu'on est porté à croire que l'évaluation technique
est un peu ce qu'on disait autrefois, l'offre et la demande. Je ne la vois pas
à ce niveau-là. Je la vois plutôt en fonction de
l'économie d'une région.
M. TESSIER: Il ne faut pas confondre la confection d'un rôle
d'évaluation et les plaintes qui vont devant un bureau de
révision. Ce ne sera pas le rôle de la Commission municipale. Les
services municipaux ou des communautés municipales verront à la
confection des rôles. La Commission municipale s'occupera de voir
à ce que, lorsque des rôles d'évaluation sont
confectionnés, les normes soient bien suivies.
Maintenant, il va continuer, comme présentement, à y avoir
des plaintes sur l'évaluation; ces plaintes-là seront entendues
par un comité de révision et par les tribunaux qui pourront, dans
certains cas la cour Provinciale trancher certaines plaintes ou
des requêtes en annulation de rôle d'évaluation.
M. GAGNON: Somme toute, le rôle de la Commission municipale
serait...
M. TESSIER : Un rôle de surveillance.
M. GAGNON: ... de surveiller l'application des normes qui auraient
été prévues à l'intérieur d'un projet de
loi.
M. TESSIER: C'est bien ça.
M. GAGNON: Evidemment, il faut attendre le projet de loi pour le
savoir.
M. SEGUIN: Au sujet du rôle d'évaluation, ai-je bien
compris que le projet ou la suggestion qui viendra sous le contrôle de
cette commission a un rôle de trois ans, c'est-à-dire que le
nouveau rôle confectionné...
M. TESSIER: C'est-à-dire qu'avant qu'il ne trouve son application
dans toutes les municipa- lités et les communautés municipales,
il s'écoulera un délai de trois ans.
M. SEGUIN: Mais subséquemment?
M. TESSIER : Subséquemment, on parle en somme d'un projet de loi
qui n'est pas encore déposé. Je pourrais tout de même vous
livrer un secret, un "scoop", en vous disant que le projet de loi
prévoira qu'à l'avenir le rôle sera confectionné
à tous les cinq ans.
M. SEGUIN: Avec ajustements ou corrections à ce rôle
régulièrement.
M. TESSIER: Tous les ans il y aura une révision.
M. SEGUIN: Une révision annuelle, mais quand même, les
corrections au rôle se feront chaque mois?
M. TESSIER: Oui. C'est évident que, si un immeuble est
incendié, par exemple, le montant de l'évaluation, quant à
l'immeuble lui-même ou l'édifice lui-même, est
rayé.
M. SEGUIN: Les nouvelles constructions et les améliorations
pourront être ajoutées au rôle.
M. GAGNON: Mais les normes de l'application qui sera inscrite à
l'intérieur d'un projet de loi, à quel endroit le ministre
va-t-il prendre la base de ces normes pour être convaincu qu'elles
répondent précisément...
M. TESSIER: Je répondrai au député lorsque nous
étudierons le projet de loi.
M. SEGUIN: Vous ne voulez pas vous avancer davantage.
M. LE PRESIDENT: J'hésite sérieusement à vous
laisser...
M. TESSIER: M. le Président, nous sommes complètement hors
du sujet.
M. LE PRESIDENT: Oui, nous nous éloignons de l'objet du
débat. Si vous voulez suivre ma suggestion, nous allons revenir à
la Commission municipale du Québec. S'il y a d'autres questions,
d'accord, sinon nous allons passer à l'adoption des postes.
M. GAGNON: Evidemment, il y a une augmentation globale de $65,000,
est-ce que c'est précisément en relation avec...
M. TESSIER: C'est précisément l'augmentation des effectifs
prévus à la Commission municipale. D'ailleurs, nous avons deux
postes vacants au titre de commissaire qui seront comblés, dans un cas
par un spécialiste en
évaluation municipale, et dans le second par un
spécialiste en urbanisme.
M. GAGNON: Est-ce qu'il s'agit de démissions ou de
départs?
M. TESSIER: Non, ce sont des postes non comblés encore. J'ai fait
amender la loi, l'hiver dernier, pour créer quatre nouveaux postes
à la Commission municipale afin de porter le nombre de six à dix.
Deux ont été nommés parce qu'il y avait trop d'ouvrage,
ils étaient seulement six commissaires. Comme on le sait, les
enquêtes se multiplient de plus en plus à travers la province,
alors il fallait augmenter le nombre des commissaires simplement pour les
affaires courantes.
Suivant les pouvoirs actuels de la Commission municipale, nous avons
également, du même coup, pour ne pas être obligés de
revenir quelques mois après, créé deux autres postes qui
ne sont pas encore comblés et que nous comblerons dès que les
lois de l'évaluation municipale, de l'urbanisme et de la planification
auront été sanctionnées.
M. GAGNON: Quels sont les salaires payés aux commissaires?
M. TESSIER: Ils sont de $19,000. UNE VOIX: Ce n'est pas beaucoup!
M. GAGNON: C'est plus que pour un député.
UNE VOIX: On travaille plus fort.
M. TESSIER: Est-ce que vous ambitionnez le poste?
M. GAGNON: Je l'envisage sérieusement. M. LE PRESIDENT:
Sous-article 1, adopté.
M. GAGNON: Ce sont mes commettants qui ne voudraient pas.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de déplacement.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3, adopté.
UNE VOIX: Adopté.
Service d'aménagement du territoire de la
région aéroportuaire de Montréal
M. LE PRESIDENT: Nous allons au poste 15: Service d'aménagement
du territoire de la région aéroportuaire de Montréal.
UNE VOIX: Adopté.
M. LEGER: M. le Président, quelles sont les relations entre le
SATRA, le fédéral et votre ministère, en plus de nous dire
qu'elles sont bonnes et cordiales.
M. TESSIER: Vous demandez quelles sont les relations entre SATRA et mon
ministère et le fédéral?
UNE VOIX: Elles sont bonnes!
M. GAGNON: Les relations d'affaires.
M. LEGER: Oui, comment cela fonctionne.
M. TESSIER: Le SATRA est un service du ministère des Affaires
municipales, complètement intégré au ministère des
Affaires municipales.
M. LEGER: Mais il n'est pas autonome.
M. TESSIER: Il n'y a aucune autonomie. C'est un service que je pourrais
qualifier de temporaire parce que son rôle est de voir à
l'aménagement des environs du futur aéroport international de
Sainte-Scholastique. Dès que cet aménagement sera terminé,
c'est-à-dire vers 1974, SATRA n'aura plus sa raison d'être et ce
sera un service appelé à disparaître.
M. LEGER: Quelles sont ses relations avec le fédéral.
M. TESSIER: Ses relations avec le fédéral sont
excellentes, comme elles le sont...
M. LEGER: Je savais. J'avais prévu la réponse.
M. TESSIER: Comme le sont d'ailleurs les relations du ministère
des Affaires municipales avec le fédéral.
M. LEGER: Mais ja vais expliciter ma question puisque le ministre veut
l'éviter. Il semble qu'au niveau de l'implantation d'industries, il y a
presque une douzaine d'industries qui commencent à s'implanter non pas
au Québec, mais sur les bords de l'Ontario, dans Hawkesbury
particulièrement.
M. COITEUX: Il n'y a pas de séparatistes là.
M. LEGER: Est-ce que le ministère ne pourrait pas voir à
ce que ces industries puissent s'implanter au Québec et non pas rester
en Ontario tout en étant proches d'un futur aéroport?
M. TESSIER: M. le Président, ce n'est pas le rôle du
ministère des Affaires municipales de voir à l'implantation
d'industries. Le rôle que joue le ministère des Affaires
municipales, par l'entremise de son service qui s'appelle SATRA, est de
préparer l'aménagement du territoire et
de prévoir, dans ce territoire-là, les zones industrielles
et toutes les infrastructures nécessaires à desservir ces futures
zones industrielles. Notre rôle se limite à cela.
M. LEGER: Mais il y a quand même une relation assez étroite
de conséquences pour inviter les industries à venir
s'établir là et non pas à s'établir en Ontario.
M. TESSIER: Ce n'est pas mon rôle et ce n'est pas le rôle
des Affaires municipales de rechercher l'implantation industrielle. C'est
plutôt de préparer l'aménagement du territoire de
manière qu'un autre ministère, par exemple le ministère
des l'Industrie et du Commerce, puisse leur offrir à ce moment-là
les avantages que nous, nous allons leur préparer.
M. LEGER: Mais conséquemment, M. le Président, le ministre
doit réaliser qu'il peut faire tout ce beau territoire-là pour
des industries inutilement si elles ne viennent pas. Alors, il doit y avoir une
relation à tenir soit avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce. Est-ce qu'il y a quelque chose qui se fait en ce sens?
M. TESSIER: Il y a des relations au niveau ministériel...
M. LEGER: Excellentes, oui.
M. TESSIER : A l'intérieur du gouvernement
québécois, il y a un comité du conseil des ministres qui
s'occupe de l'aménagement du territoire. Il est sous la
présidence du premier ministre et il est composé du ministre de
l'Industrie et du Commerce, du ministre des Affaires municipales, du ministre
des Communications. A ce comité, siègent un représentant
de SATRA et un représentant de la Société de
développement de Montréal.
M. LEGER: Est-ce qu'il n'y a pas eu aussi un rapport avec le
ministère des Transports d'Ottawa?
M. TESSIER: Evidemment, les rapports sont constants avec la partie
fédérale.
M. LEGER: Vous êtes quand même sur ce
comité-là, et il n'y a pas de politique précise qui
cherche à amener des industries au Québec à l'endroit
où SATRA s'efforce d'établir des territoires invitants. Il n'y a
pas de résultats précis.
M. TESSIER: Il est très difficile, M. le Président,
d'amener des industries actuellement avant que les infrastructures soient en
place.
M. LEGER: Mais il y en a une douzaine qui sont en train de s'installer
à Hawkesbury actuellement.
M. TESSIER: D'accord, et...
M. LEGER: Si on le fait là, cela peut être fait au
Québec aussi.
M. TESSIER: Il y en a peut-être une douzaine, mais ce
comité-là a été mis sur place il y a environ un an.
A ce sujet, si je dois dire quelque chose, c'est que le gouvernement
précédent, si on s'en souvient, a pendant plus d'un an combattu
l'emplacement de l'aéroport avec le résultat que nous avons pris
un an de retard.
M. LEGER : M. le Président, je ne veux pas être
méchant, mais on peut quand même déceler, de la
façon que ça s'implante, la force de persuasion du gouvernement
fédéral pour que le choix soit à Sainte-Scholastique et
non pas ailleurs, quand on voit les industries s'implanter sur le bord de
l'Ontario.
M. TESSIER: Non, je ne suis pas d'accord du tout que ce soit un motif
que le gouvernement fédéral ait pu avoir à ce
moment-là. Il est évident que toute la région...
M. LEGER: Aucune persuasion du...
M. TESSIER: La région métropolitaine de Montréal,
vous savez, dépend du reste de la province. Elle s'étend
certainement à l'est de l'Ontario.
M. GAGNON: Tout de même, est-ce que le ministre a dit que...
M. TESSIER: M. le Président, je pense qu'on est bien en dehors du
sujet lorsqu'on parle d'implantation industrielle alors que l'on discute des
crédits du ministère des Affaires municipales.
M. GAGNON: Non, M. le Président... M. LEGER: Le SATRA quand
même...
M. TESSIER: Ce n'est pas le rôle de SATRA de faire de la promotion
industrielle. Son rôle est bien précis, c'est l'aménagement
du territoire et pas autre chose.
M. GAGNON: Je crois, M. le Président, que si on parle de
l'aménagment du territoire, il s'agit de savoir si le ministère
des Affaires municipales a tout mis en oeuvre, en collaboration avec la
municipalité où la ville, en vue de la création de parcs
industriels qui pourraient intéresser les investisseurs de la même
façon que l'on a créé le parc industriel à
Bécancour, pour ne pas prendre de retard par rapport à l'Ontario.
Et si le ministre a dit tout à l'heure qu'il y avait eu un retard d'un
an, ça explique pourquoi le Québec s'est battu: c'est parce qu'il
savait ce qui s'en venait. Le député dit qu'il y a une dizaine
d'industries déjà qui s'établissent en Ontario. Si
l'aéroport de Sainte-Scholastique avait été plus à
l'intérieur du Québec, il n'y aurait pas ce
problème-là.
Alors, les gouvernants du temps avaient prévu le problème
que ça pouvait créer. Deuxièmement, je parlais de
création...
M. TESSIER: Je ne suis pas d'accord du tout. Tout en respectant
l'opinion de mon collègue, M. le Président, je ne suis pas du
tout d'accord avec lui.
M. GAGNON: Non, mais les faits donnent raison tout de même. Alors,
il s'agit de savoir si le ministère des Affaires municipales, à
ce moment-là, a eu une collaboration parfaite avec le conseil municipal
pour la création et l'aménagement d'un parc industriel et si le
ministère des Affaires municipales a pu garantir au conseil qu'il
était prêt à participer et accélérer
même les travaux pour que les investisseurs arrivent à
faire...
M. TESSIER: C'est évident, M. le Président, mais on ne
peut pas créer...
M. GAGNON: C'est là qu'il y a une collaboration importante.
M. TESSIER: On ne peut pas créer un parc industriel du jour au
lendemain. Il faut procéder par étapes. Mon collègue, M.
le Président, sait fort bien avec son expérience qu'il faut faire
de la planification, il faut préparer un schéma
d'aménagement et nous avons procédé le plus rapidement
possible. La première étape a été d'abord de
fusionner quatorze municipalités en une seule. C'était absolument
nécessaire si l'on voulait faire un réel schéma
d'aménagement et donner à la nouvelle municipalité des
structures qui s'imposaient. Actuellement nous sommes, avec tous les
ministères et également avec la partie fédérale,
à choisir l'emplacement des réseaux routiers, des voies de
chemins de fer, à faire les études des sols, à pouvoir
ainsi déterminer exactement dans quelles parties de ce
territoire-là devront se situer des parcs industriels et quelle sera la
vocation de ces parcs industriels. Parce qu'il peut y avoir de l'industrie
lourde, de l'industrie légère et un genre d'industrie que l'on
peut appeler mixte mi-industrielle, mi-commerciale et tout
ça est à l'étude par des experts actuellement.
Mais on ne peut pas, du jour au lendemain, procéder. Le
problème est extrêmement complexe, vous savez. S'il y a quelqu'un
qui le sait, c'est bien moi puisque je siège à ce comité.
Il y a la question d'approvisionnement en eau potable, il y a la question
d'épuration.
Il faut qu'une décision soit prise dans chacun de ces cas, et
évidemment, en collaboration avec le gouvernement
fédéral.
M. LEGER: Le ministre dit que ce n'est pas le rôle de SATRA et de
son ministère de voir à l'implantation des industries. Je suis
d'accord. Si on pose la même question au ministère de l'Industrie
et du Commerce, il dira: Ce n'est pas moi qui m'occupe de l'implantation de
SATRA. Le ministère de l'Industrie et du Commerce a quand même la
responsabilité de voir à ce que les industries viennent
s'implanter. Si on pose la question au ministère du Travail concernant
justement le retard, les problèmes qu'on a eus à
Sainte-Scholastique concernant les normes pour les centres de la main-d'oeuvre,
il dira: Je ne fais que cela. Si on parle des routes, le ministère de la
Voirie, dira: Cela dépend du plan d'aménagement. Si on dit qu'il
y a un retard ans le parc industriel, ça prend de la planification. Le
ministre disait hier: Dans d'autres domaines, il faut aller vite, il faut
arrêter de penser, il faut agir. Tout cela amène le
problème suivant: Celui de la langue de travail. Je voyais justement que
le fédéral est en train de mettre sur pied un organisme
expérimental d'unités francophones de travail. On avait comme
problème numéro un l'implantation de la compagnie Air Canada, qui
s'en allait là et qui avait une majorité des travailleurs qui
parlaient anglais, des anglophones.
A quel endroit, M. le Président, puis-je demander au ministre
où l'on peut réellement régler ce problème qui
relève de plusieurs ministères? Je pense que le centre de cela
est SATRA qui prépare tout l'emplacement des choses, des plans
d'aménagement.
M. TESSIER: SATRA ne s'occupe pas du problème de langues. SATRA
ne s'occupe pas de faire de la promotion industrielle.
M. LEGER: Qui fait le lien avec tous ces problèmes?
M. TESSIER: Ce sont des questions bien distinctes. A chaque
ministère ses responsabilités. Quant à moi,...
M. LEGER: C'est votre comité d'organisation.
M. TESSIER: ... comme ministre des Affaires municipales, ma
responsabilité est de voir que le travail de SATRA se fasse le plus
rapidement possible pour mettre en place toutes les infrastructures afin de ne
pas retarder l'implantation industrielle davantage.
M. LEGER: D'accord.
M. TESSIER: Et c'est ce que nous faisons.
M. GAGNON: Le ministère des Affaires municipales est le principal
intéressé au niveau de l'urbanisme et au niveau des structures
municipales. A ce moment, je ne sais pas si le ministre des Affaires
municipales ne pourrait pas faire une suggestion et je me demande si
elle n'est pas en retard pour qu'il y ait un comité de
planification entre les trois ou quatre ministères qui sont directement
intéressés. Entre autres, il y a le ministère de la
Voirie, le ministère de
l'Industrie et du Commerce qui sont intéressés au niveau
de l'implantation et de parcs industriels. Pour les autres ministères,
qu'il y ait un comité de planification qui fasse une liaison très
étroite...
M. TESSIER: Il y en a un. Cela existe et je viens de vous le dire. C'est
ce comité interministériel, comité du conseil des
ministres.... sous la présidence du premier ministre et composé
de trois autres ministres. Nous nous réunissons
régulièrement à peu près toutes les semaines ou au
moins à tous les quinze jours. C'est le comité de
coordination.
A ce comité, également, sont invités d'autres
ministres. Exemple: A la dernière réunion, le ministre de la
Voirie était présent, avec son sous-ministre, parce que nous
avions consacré cette réunion exclusivement à la question
de la voirie. A une autre occasion, nous allons inviter le ministre de
l'Agriculture parce que nous devons déterminer les zones agricoles dans
le territoire et l'aménagement agricole du territoire, et ainsi de
suite. Alors, le comité de coordination existe. Mais, là, on
parle de SATRA, en particulier. Je vous ai décrit, je crois, assez
explicitement le rôle de SATRA.
M. LEGER: Mais, qu'est que le ministre, comme participant à ce
comité de coordination, pourra faire pour empêcher l'installation
de toutes ces industries en Ontario, alors qu'on en a tellement besoin au
Québec?
M. TESSIER: Je vais faire comme je le fais toujours. A chaque fois qu'on
s'aperçoit qu'il se produit un fait que nous croyons possible
d'éviter, nous sommes en contact avec le collègue
concerné, en l'occurrence le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, il est 6 heures. A moins que vous n'ayez
des objections, s'il n'y a pas trop de questions, on pourrait peut-être
adopter le poste 15, et demain le poste 17, pour ensuite étudier
l'environnement. Le poste 17, c'est une loi qu'on pourrait peut-être
adopter tout de suite, ce qui nous éviterait de revenir sur ce sujet,
pour ne toucher que l'environnement, demain.
M. TESSIER: Si nous avons le consentement unanime, M. le
Président, il ne nous reste que le poste 17 à adopter, en
somme.
M. LE PRESIDENT: Alors, juste un moment, pour les besoins du journal des
Débats, le poste 15, en totalité?
M. GAGNON: Non, un instant. Tout simplement pour les fins de discussion
du poste 15, le ministre pourrait-il nous résumer très
brièvement le montant de $358,100 payé en traitements et
salaires? A qui est-il versé, et quelles sont les fonctions, grosso
modo, de chacun? C'est une somme assez considérable.
M. LEGER: Combien de personnes?
M. GAGNON: Tout l'aménagement de ce territoire implique une
dépense d'un demi-million de dollars, alors, je ne sais pas s'il
pourrait faire la synthèse de tout le personnel et les fonctions qui
s'appliquent à chacun.
M. TESSIER: ... Il y a 28 fonctionnaires actuellement dans le service.
Les fonctions de chacun...
M. GAGNON: La compétence de chacun.
M. TESSIER: Il y a un urbaniste ici qui est payé $15,950;
également un urbaniste senior. Voulez-vous les noms?
M. GAGNON: Non.
M. TESSIER: Il est payé $18,150; un ingénieur estimateur
$14,982; un ingénieur en transport $17,050...
M. GAGNON: Ce sont tous des gens à temps plein?
M. TESSIER: Oui. Il y a un gestionnaire $15,950. Voulez-vous que je
continue l'énumération? Un préposé à la
planification $9,521...
M. LEGER: Juste une question, M. le ministre, pour ne pas prolonger.
Vous aviez dit qu'il y avait $179,000 d'affectés à la recherche
à cet article-là. Combien cela comprend-il de personnes cette
recherche?
M. TESSIER: Ce sont tous ceux là qui font de la recherche.
M. LEGER: Les urbanistes, les ingénieurs, les estimateurs, tout
cela est de la recherche.
M. TESSIER: Oui.
M. SEGUIN: En plus d'autres choses.
M. TESSIER: Ce ne sont pas des exécutants, ces gens-là, ce
sont des recherchistes, des spécialistes. Je dois dire qu'en plus, ce
montant-là comprend également des honoraires pour des expertises,
engagement temporaire de recherchistes ou d'experts dans telle ou telle
matière.
M. LEGER: Une dernière question avant d'adopter. Est-ce qu'on en
est venu à une conclusion pour le nom de Sainte-Scholastique?
M. TESSIER: Non pas encore, mais nous ouvrons un concours...
M. LEGER: Prenez le mien en partant: Colombey.
M. TESSIER: ...et vous allez voir prochaine-
ment, dans tous les journaux de la région et les journaux de
Montréal, également, des avis pour un concours qui va être
ouvert et qui se terminera, je crois, le 1er septembre. Nous formerons
également un jury qui n'est pas encore formé qui
recommandera un ou plusieurs noms au conseil municipal de Sainte-Scholastique
qui lui-même pourra faire sa propre recommandation.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Sous-article 3, adopté. Sous-article 4, adopté.
Sous-article 29, adopté.
Loi concernant la municipalité de la Côte
nord du golfe Saint-Laurent
M. LE PRESIDENT: Poste 17: Loi concernant la municipalité de la
Côte Nord du golfe Saint-Laurent. Sous-article 1: Traitements, salaires
et allocations.
M. GAGNON: Comme vous le savez, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté. Le sous-article 2,
adopté. Le sous-article 4, adopté.
M. GAGNON: Combien y a-t-il d'employés qui s'occupent
exclusivement de l'administration de cet immense.
M. TESSIER: Il y a un administrateur de la municipalité de la
Côte Nord qui est M. Jean-Paul Daigle. Il est assisté d'une
secrétaire.
M. GAGNON: Est-ce que parfois le ministre a des plaintes des gens de ce
territoire?
M. TESSIER: Moi, personnellement, je n'en ai pas eu.
M. GAGNON: Ou le ministère des Affaires municipales qui aurait
à se plaindre d'une administration peut-être trop
éloignée ou certains services qui auraient besoin...?
M. TESSIER: J'ai de temps en temps des rencontres avec l'administrateur
qui me soumet assez régulièrement des rapports. Dans aucun de ces
rapports je n'ai vu des plaintes.
M. GAGNON: L'administrateur s'occupe de quoi, dans ses fonctions
proprement dites?
M. TESSIER: Il s'occupe d'administrer.
M. GAGNON: D'administrer quoi?
M. TESSIER: Administrer la municipalité.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 4, adopté. Le sous-article 5,
adopté.
M. GAGNON: Un instant, le ministre a des informations.
M. TESSIER: Mon collègue sait que cette municipalité a
été formée en vertu d'une loi spéciale. Il n'y a
pas de conseil municipal sur la Côte nord, c'est un administrateur.
Alors, c'est lui le conseil municipal. Son rôle est de se tenir
constamment sur les lieux. Ce qu'il fait, il demeure là.
M. GAGNON: Il ne perçoit pas de taxes sur le territoire.
M. TESSIER: Non. Il voyage constamment. Il voit à ce que tout le
monde soit le plus heureux possible.
M. GAGNON: Avec rien.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 9, adopté. Le sous-article 29,
adopté.
Autres subventions
M. LE PRESIDENT: Messieurs, avant il faudrait revenir à la page
28 pour adopter le poste budgétaire 19 qui est une subvention à
la ville de Québec au montant de $1,750,000.
M. GAGNON: $1,750,000.
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est ça.
M. GAGNON: Pourquoi cela a-t-il été gardé en
suspens?
M. TESSIER: La ville de Québec, comme capitale, reçoit
$250,000 pour l'aider à s'acquitter des obligations nouvelles que lui
impose la fusion de municipalités voisines et $1,500,000 pour lui
permettre de faire face aux obligations inhérentes à son statut
de capitale.
Déboursés
extrabudgétaires
M. LEGER: A la page 28, dans le bas, il est marqué:
Déboursés extrabudgétaires. Est-ce qu'on a adopté
ça quelque part les $166,000,000? Avec les $150,000,000 de la
Société centrale d'hypothèques, il y avait
$16,700,000.
M. LE PRESIDENT: A ma connaissance, ce n'est pas un poste qu'on adopte,
je pense que c'est strictement une entrée comptable.
M. TESSIER: C'est là à titre d'information simplement.
M. GAGNON: C'est ça, c'est parce que c'est fait en vertu des
prêts à long terme. Et c'est à l'intérieur de
l'administration de la Société d'habitation.
M. TESSIER: C'est ça!
M. GAGNON: Alors, nous arrêtons à S18 et nous terminerons
demain matin.
M. LE PRESIDENT: Evidemment, le poste 19 est approuvé. On revient
demain au poste 12 qui est le poste...
M. TESSIER: Au poste 19, je viens de vous le donner, M. le
député, c'est la subvention à la ville de
Québec.
Lois concernant les municipalités
de Gaspé et de Percé
M. GAGNON: Non, je parle de S18: Lois concernant les
municipalités de Gaspé et de Percé.
M. TESSIER: C'est statutaire.
M. GAGNON: J'ai des renseignements à demander au ministre. C'est
important.
M. TESSIER: Oui, mais ce sont les montants statutaires.
M. GAGNON: Très bien, mais même si elles sont statutaires
on a toujours des renseignements à demander qui couvrent tout l'ensemble
du territoire.
M. TESSIER: C'est parce que demain matin, je ne sais pas... J'aimerais
mieux prendre encore cinq minutes peut-être si vous n'avez pas
d'objection.
M. GAGNON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: En fait, pour la bonne marche des crédits du
ministère des Affaires municipales, il faudrait aussi qu'on approuve le
poste 14. Alors si vous...
M. TESSIER: Le poste 14, c'est l'environnement.
M. LE PRESIDENT: Non, c'est: Subvention à la commission
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec.
Subvention à la commission d'aménagement
de la Communauté urbaine de
Québec
M. LEGER: Poste 14.
M. GAGNON: Elle est incluse, je suppose, dans le poste
préparatoire du budget qui donne l'ensemble du budget : Subvention
à la commission d'aménagement de la Communauté urbaine du
Québec, $82,000.
M. LE PRESIDENT: On peut continuer sur ces deux postes-là ou
revenir demain. C'est au gré des membres de la commission.
M. TESSIER: Alors, au poste 14, parge 27, est-ce qu'il y a quelque
chose?
M. LEGER: Qu'est-ce que cette subvention à la commission
d'aménagement?
M. TESSIER: C'est un service qui est à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Québec et qui est placé sous
l'autorité du ministère des Affaires municipales. On doit, en
vertu du chapitre 83 de la loi qui a créé la Communauté
urbaine de Québec, défrayer le coût des membres de la
commission. Alors, il y a un président, dont le salaire est de $10,000,
c'est Jean Cimon; Maurice Gravel, $5,000; Jean Brousseau, $5,000; Armand
Trottier, $5,000 et Hector Verret, $5,000.
En plus de ça, il y a le personnel de bureau, c'est-à-dire
une sténodactylo, une réceptionniste et les frais d'entretien du
local.
M. LEGER: M. Trottier...
M. TESSIER: Tout ça se monte à $82,000.
M. LEGER: Jean Trottier, ce n'est pas le président de la
Communauté urbaine de Québec?
M. TESSIER: Pardon?
M. LEGER: Jean Trottier...
M. TESSIER: Armand Trottier, oui.
M. LEGER: Celui qui a $5,000? Le président de la
Communauté urbaine de Québec n'a pas seulement $5,000?
M. TESSIER: Non, mais comme président de la Communauté
urbaine de Québec, il siège ex-officio à la
Société d'aménagement.
M. LEGER: Et il a un salaire en plus.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 14, adopté. Poste
budgétaire 18, le député de Gaspé-Nord avait
quelques questions à poser.
M. GAGNON: Poste 18, il s'agit de subventions pour les villes de
Gaspé et de Percé. Concernant la formation de la
Communauté urbaine de Gaspé, le ministre a certainement eu des
plaintes relativement à l'organisation de cette ville.
M. TESSIER: Pardon!
M. GAGNON: Le ministre a certainement eu des plaintes relativement
à l'organisation de cette ville. Si le montant, en supposant que la
subvention pourrait être d'environ de $10,000 ou $12,000, il est à
se demander si elle pourra répondre aux exigences...
M. TESSIER: Ce n'est pas une subvention, M. le Président. C'est
pour payer le salaire de l'administrateur et de l'administrateur-adjoint et de
la secrétaire.
M. GAGNON: Alors, l'administrateur, je ne sais pas s'il a fait rapport
au ministre...
M. TESSIER: Je le vois constamment.
M. GAGNON: Le ministre entend-il prendre une disposition? On m'a fait
part que le ministre aurait informé que ce ne serait pas
définitif. Le secteur se serait plaint amèrement du territoire de
cette ville. J'ai entre autres un dossier assez volumineux de la chambre de
commerce et de certaines villes. On fait part à ce sujet qu'il y aura
environ, sur un nombre de 14,043 familles, 95.7 p. c. seraient totalement
mécontentes...
M. TESSIER: Au début, M. le Président, évidemment
c'est normal. La chose s'est produite partout ailleurs où il y a eu,
pour des raisons tout à fait spéciales, des regroupements
forcés. Avant que les gens comprennent qu'ils font partie d'une nouvelle
municipalité, ça prend un certain temps. J'ai moi-même
reçu des requêtes et je suis d'ailleurs allé rencontrer ces
gens. L'administrateur les rencontre régulièrement, et au fur et
à mesure que des explications leur sont fournies, les plaintes
diminuent.
Il faut admettre qu'il s'écoulera deux ou trois ans encore,
peut-être même cinq ans.
Si on prend le cas de Laval, par exemple, il y a encore des gens qui ne
se sont pas rendu compte qu'ils habitent une nouvelle ville. Ils s'imaginant
qu'ils vont payer plus cher de taxes. Evidemment, ça prend un temps
assez long avant que ces gens soient renseignés, mais la situation est
loin d'être tragique, au contraire.
J'ai eu l'occasion, encore dernièrement, de rencontrer les
anciens maires, entre autres celui de Rivière-au-Renard, celui de
Cap-des-Rosiers, qui sont maintenant conseillers municipaux de la nouvelle
ville de Gaspé, et eux-mêmes me disaient que les choses se
tassent.
M. GAGNON: Alors le ministre n'a pas l'intention suivant ce que m'ont
dit des gens du territoire, de faire un changement quelconque?
M. TESSIER: De faire un changement? Aucun.
M. GAGNON: Cela demeure dans l'esprit de la loi qui a été
adoptée...
M. TESSIER: Absolument.
M. GAGNON : ... en vertu du bill 66.
M. TESSIER: Absolument, et ce serait une erreur considérable, M.
le Président, de faire un changement alors que l'on procède
à l'aménage- ment de nouveaux territoires afin que ces gens
puissent profiter non seulement des investissements mais puissent profiter de
l'essor économique que va donner le parc Forillon. Donc, ils seront les
premiers bénéficiaires.
M. GAGNON: Investissements. Maintenant, il y a un administrateur de
nommé. Il s'appelle?
M. TESSIER: M. Picard.
M. GAGNON: Est-ce qu'il a des assistants?
M. TESSIER: Oui, il a un assistant qui est M. Jacques Belleau.
M. GAGNON: M. Jacques Belleau. Alors, il n'a pas d'autres
assistants?
M. TESSIER: Non.
M. GAGNON : Et le ministre ne prévoit pas faire d'autres
nominations...
M. TESSIER: Non.
M. GAGNON: ... relativement à la...
M. TESSIER: Est-ce que vous auriez voulu poser votre candidature
à un poste?
M. GAGNON: Non. On m'avait dit que mon candidat défait aux
dernières élections semblait très intéressé
au poste et que le ministre lui avait témoigné une
sensibilité bien compréhensible.
M. TESSIER: S'il est intéressé, malheureusement, il n'y a
pas d'autres postes. Nous n'envisageons pas de créer d'autres
postes.
M. GAGNON: Il aurait laissé entendre qu'il aimait mieux aller
là. Aux prochaines élections il s'attend au même
résultat.
M. TESSIER: C'est ce que nous verrons, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux jusqu'à
demain, vendredi, après la période des questions.
M. TESSIER: J'ai l'impression, M. le Président, que c'est le
député de Gaspé-Nord qui voudrait essayer de le placer au
plus vite pour ne pas l'avoir comme adversaire aux prochaines
élections.
M. GAGNON: C'est un adversaire que je n'ai jamais craint. Les
résultats m'ont donné raison.
(Fin de la séance: 18 h 17)