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Commission permanente des Affaires municipales
Projet de loi no 84
Loi constituant la Commission de transport
de la rive sud de Montréal
Séance du mardi 7 décembre 1971
(Seize heures cinq minutes)
M. CARON (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Nous allons ouvrir la séance de la commission parlementaire pour
l'étude du bill 84.
M. TESSIER : Vous pouvez vous asseoir au centre, M. Robidas, afin qu'on
vous voie. M. le maire de Boucherville, approchez-vous donc, s'il vous
plaît, ce sera plus facile.
M. le Président, lors de la dernière séance de la
commission parlementaire des Affaires municipales, j'avais posé la
question, à ce moment-là: Est-ce qu'une rencontre officielle a eu
lieu avec la Commission des transports de la communauté urbaine de
Montréal? On m'avait répondu qu'il y avait eu des pourparlers
officieux, mais que jamais on n'avait discuté officiellement du
problème de l'intégration ou des possibilités pour la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal
d'étendre son service sur la rive sud.
La commission parlementaire avait émis le voeu qu'une telle
rencontre ait lieu et elle avait ensuite convenu que nous nous
réunirions de nouveau pour obtenir un rapport. J'aimerais demander
à M. le maire Robidas si, effectivement, une telle rencontre a eu
lieu.
M. ROBIDAS: M. le Président de la commission parlementaire, MM.
les membres de la commission parlementaire, mon collègue, le maire de
Boucherville. Effectivement, il y a eu rencontre, il y a un peu plus de dix
jours, avec M. L'Allier et un des hauts fonctionnaires de la Commission de
transport. Y étaient présents, en plus de moi-même, M. le
maire de Boucherville; M. le maire Darby, de Notre-Dame-du-Sacré-Coeur,
et des représentants des autres municipalités qui avaient
été délégués. A cette rencontre,
naturellement, la question a été discutée de
l'intégration possible ou de l'extension possible du service de la
Communauté urbaine de Montréal sur la rive sud. Comme il fallait
s'y attendre, cette question n'est pas considérée par la
Communauté urbaine de Montréal comme une possibilité.
Toutefois, on nous a dit que si une Commission de transport s'organise
sur la rive sud, il sera possible de compter sur l'appui technique de ceux qui
sont actuellement au service de la Communauté urbaine de
Montréal, au niveau du transport.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le maire, à la suite de ces
rencontres, est-ce que vous avez un document émanant de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal indiquant que ce
que vous venez de nous dire ce dont nous ne doutons pas,
évidemment est exact, afin qu'il y ait une pièce au
dossier qui prouve que la Commission de transport de Montréal n'est pas
intéressée.
M. ROBIDAS: Jusqu'à maintenant il n'y a pas de correspondance
très spécifique là-dessus. Il y a eu des démarches
et j'ai personnellement fait une démarche sur le parquet même de
la Communauté urbaine de Montréal. Si on peut lire le
procès-verbal de la communauté, on pourra retracer la
déclaration de M. Saulnier, qui a été
réitérée plusieurs fois par M. L'Allier, lors de
rencontres, à l'effet que la mission, si on veut, ou l'objectif de la
Communauté urbaine de Montréal est de doter l'île de
Montréal des services communautaires. Malheureusement, elle ne peut se
préoccuper du problème de transport en dehors de l'île de
Montréal, donc sur la rive sud, tant et aussi longtemps que des membres
de la Communauté urbaine de Montréal n'ont pas ce service. C'est
la raison qui nous a été donnée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous remercie, M. le maire. Je voulais
simplement avoir cette précision pour qu'il n'y ait pas
d'équivoque et que des gens, éventuellement, puissent revenir et
dire: Voilà, il y a eu des consultations verbales, mais il n'y a rien
qui prouve que ce qu'on nous a déclaré est formel et a fait
l'objet d'un accord.
M. TESSIER: M. le Président, est-ce que M. le maire de Longueuil
pourrait nous dire si on a fait une étude d'abord à la Commission
de transport de la Communauté urbaine de Montréal, au point de
vue des coûts?
Est-ce que l'on a essayé ou tenté de démontrer que
ce n'était pas rentable ou que cela aggraverait le fardeau des
contribuables?
M. ROBIDAS: Cela a été mentionné par M. L'Allier
lors de la dernière séance de la commission parlementaire et je
peux bien le répéter, puisque je l'ai entendu plusieurs fois dans
la bouche de M. Saulnier ou de M. L'Allier. C'est que, dans la
comptabilité actuelle de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal, on ne comptabilise qu'un seul
billet, c'est-à-dire celui qui est versé le matin dans l'autobus
à Longueil et, celui du soir est naturellement comptabilisé
à l'endroit où le passager a pris soit le métro, soit
l'autobus. Dans ces conditions, nécessairement, les chiffres prouvent
que le système actuel sera déficitaire. Nous contestons
naturellement cette façon de
calculer, puisque ce n'est pas exact. Si l'on voulait partager les
coûts entre les autobus et le métro à Montréal, on
arriverait à des chiffres qui seraient peut-être un peu
différents.
La comptabilité de Montréal, c'est que l'on comptabilise
tous les passagers qui prennent le métro au métro et qu'on
comptabilise aux autobus ce qui est pris aux autobus. Evidemment, si l'on prend
la commission de transport sur la rive sud, antérieurement à
l'abolition du péage sur les ponts, il y avait un tarif qui était
spécial à la rive sud et qui ne comportait pas de correspondance
à Montréal. A ce moment-là, c'était facile de
vérifier si vraiment le service est déficitaire ou s'il ne l'est
pas.
Présentement, nous sommes tenus à la comptabilité
de la Communauté urbaine de Montréal. Malheureusement, cette
comptabilité n'est pas facile à percer pour savoir exactement si
oui ou non elle a raison.
M. TESSIER: Si je comprends bien, M. le Président, il semble
qu'il n'y ait pas d'accord possible et que les municipalités de la rive
sud de Montréal devront avoir leur propre commission de transport en
commun.
M. ROBIDAS: C'est, M. le Président, ce qui découle des
discussions nombreuses que nous avons eues. En tant que président de la
ville de Longueil, qui reçoit depuis près de 40 ans des services
de la commission de transport, c'est avec regret que nous devons nous dissocier
de cette commission de transport. Nous aurions souhaité naturellement
que son service soit prolongé, mais puisque la chose est impossible, il
ne reste qu'une solution, c'est de créer notre propre commission de
transport. Je souhaite que vous puissiez donner suite à cette
commission.
M. DEMERS: M. le maire, je me permets de vous demander si les neuf
municipalités qui semblent concernées dans cette future
commission de transport ont une étude précise de
rentabilité et, d'après ce que vous venez de nous dire, vous n'en
avez pas.
M. ROBIDAS: Si vous parlez de la commission de la rive sud, il n'y en a
certainement pas. La seule étude faite présentement et sur
laquelle nous pouvons baser quelques chiffres, c'est celle qui a
été faite sous l'égide du ministère des Affaires
municipales par MM. Lacasse et Poisson. Elle indique à peu près
qu'il serait possible d'établir un service de transport adéquat
sans frais additionnels pour les municipalités, même s'il s'agit
de négocier avec la Communauté urbaine de Montréal une
correspondance sur le métro.
M. DEMERS: A quelle année remontre le rapport Lacasse? En
1970?
M. LEDUC: Fin de mars, début d'avril 1970.
M. DEMERS: 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi, sur le même sujet, M. le
maire, est-ce que l'organisation de cette Commission de transport de la rive
sud de Montréal va avoir sur les usagers des répercussions telles
que les coûts seront assez importants? Est-ce que vous avez une
idée des coûts que cela pourra représenter pour les
usagers?
M. ROBIDAS: Lorsque l'on parle de l'usager, on parle de celui qui voyage
dans l'autobus. Présentement, le coût est environ de 30 cents pour
un voyage dans le circuit de la CTCUM de Longueuil, qui représente un
tiers de la ville et ceux qui veulent se rendre à Montréal. A
l'intérieur, c'est 30 cents et, pour se rendre à Montréal,
c'est également 30 cents. Pour les deux tiers qui ne sont pas couverts
présentement dans notre ville et dans les autres villes environnantes
qui ne sont pas couvertes par la Communauté urbaine de Montréal,
le tarif est de 25 cents et ceux qui doivent changer à la CTCUM doivent
prendre le billet de 30 cents, ce qui fait 55 cents.
Nous croyons, nous, et c'était la thèse
Lacasse-Poisson que $0.25 le billet intérieur, à
l'intérieur de la rive sud ou de zones de la rive sud, je ne sais pas
exactement comment les définir, conviendrait, mais également avec
une correspondance que l'on achèterait au métro, une
correspondance qui coûterait $0.10 ou 10 correspondances pour $1. Un
système comme celui-là avantagerait, à notre point de vue,
la population, les gens de notre ville; les usagers ne dépenseraient pas
beaucoup plus qu'ils ne dépensent présentement et, pour une bonne
part, dépenseraient beaucoup moins qu'ils ne dépensent
présentement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour compléter cette question que je
vous ai posée, est-ce que l'organisation d'une commission de transport
sur la rive sud de Montréal, compte tenu de ce que vous venez de nous
dire, ce que paient actuellement les usagers, ce qu'ils seront
appelés à payer est-ce que, dis-je, la création de
cette commission de transport de la rive sud de Montréal, en vue des
services que vous aurez à rendre, va exiger une capitalisation
importante? Est-ce que vous avez des chiffres? Est-ce que, s'il y a
capitalisation importante, cela doit avoir des répercussions sur les
coûts éventuels en ce qui concerne les usagers?
M. ROBIDAS: Personnellement, je n'ai pas fait d'étude, puisque je
ne suis pas un spécialiste en transport, mais je me fie au rendement
moyen d'un billet de $0.25: combien faut-il de personnes pour payer environ le
prix d'exploitation de $10 à $12 l'heure? Alors, si nous plaçons
sur les grandes artères des autobus d'un modèle correspondant au
volume de personnes qui doivent voyager, il est possible, selon le
rapport Lacasse-Poisson, de fournir un service d'une demi-heure, par
exemple, ou même de vingt minutes dans les zones plus peuplées,
à raison de $0.25 le billet pour les périodes où des gens
voyagent. Naturellement, lorsque l'autobus voyage avec un passager, cela ne
correspond pas au coût. Disons que la meilleure façon de
l'apprécier, c'est de dire que, pendant une heure de temps qui
coûte $12, à $0.25 le billet, il faut qu'il y ait 48 passagers qui
paient un billet pour pouvoir défrayer le coût d'exploitation d'un
autobus pendant une heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le maire, vous n'avez pas répondu de
façon précise à la première question que je vous ai
posée, est-ce que l'organisation de cette commission de transport va
exiger une capitalisation importante?
M. ROBIDAS: Je ne peux pas vous le dire présentement parce qu'il
y a quand même des inconnues dans la thèse que nous avons
proposée à notre dernière comparution devant la commission
parlementaire. Nous avons posé des conditions pour réduire ces
frais au strict minimum. C'est que lorsque l'on expropriera disons Chambly
Transport, par exemple, on ne paiera que la valeur réelle des actifs
dépréciés et non pas les valeurs au livre qui pourraient
exister et qui ne correspondent pas à la valeur de ce que l'on
achète. Nous avons demandé, par exemple, qu'il n'y ait qu'un
président et directeur général, un homme compétent,
un homme du métier, chargé d'administrer une telle commission
sans qu'il y ait pour autant d'obligations pour les villes à payer des
déficits, sauf s'il y a vraiment des ententes pour obtenir un service
plus adéquat. C'était cela la base de notre thèse et
personnellement, ne connaissant pas suffisamment le domaine du transport, je
n'ai pas voulu m'aventurer plus loin que ce que je vous ai
mentionné.
M. DEMERS: Combien de compagnies de transport y a-t-il à
exproprier?
M. LEGER: Excusez-moi, M. le Président, depuis tantôt que
je demande la parole, je voudrais bien m'exprimer sur le même sujet.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais c'est à tour de rôle. C'est
à votre tour, M. le député de Lafontaine.
M. LEGER: Etant donné que vous n'avez pas des chiffres pour baser
la rentabilité de la commission de transport, avez-vous pu obtenir, soit
de M. Saulnier ou de M. l'Allier, des chiffres concernant la quantité
d'usagers entre le métro Berri et la station de Longueuil? Avez-vous des
chiffres là-dessus?
M. ROBIDAS: Actuellement, disons que le nombre de personnes qui voyagent
matin et soir entre le métro Berri-deMontigny et Longueuil se situe
entre 35,000 et 50,000 par jour. Disons que les usagers dans notre ville,
présentement, se chiffrent environ entre 12,000 et 15,000 par jour. Les
usagers de Chambly Transport qui groupent naturellement plusieurs villes se
situent entre 15,000 et 18,000 par jour. Il y a également d'autres
passagers qui proviennent de la Compagnie de transport métropolitain sud
qui couvre naturellement un territoire beaucoup plus grand que ce que nous
considérons comme une zone de transport urbain.
M. LEGER: Lors de votre dernière rencontre avec M. Saulnier et M.
L'Allier, est-ce que vous avez discuté d'un échange gratuit de
correspondances entre les deux commissions de transport, celle de
Montréal et celle, éventuellement, de la rive sud?
M. ROBIDAS: Nous avons discuté à plusieurs reprises avec
M. Saulnier et il semblerait que nous pourrions nous entendre. Car il est
autant dans l'intérêt de la Commission de transport de
Montréal d'attirer des clients dans son métro que nous d'obtenir
certains privilèges pour nos citoyens.
Je croyais que la solution proposée par le rapport
Lacasse-Poisson était une question qui semblait heureuse puisque, en
quelque sorte, elle réduisait le coût du transport sur la rive
sud. Car le transport sur la rive sud, c'est quand même l'un de nos
objectifs. Nous voulons, autant que possible, que le transport, du
côté de la rive sud, puisse permettre aux personnes qui habitent
chez nous de se rendre au centre commercial, à l'école, à
l'église, à l'hôpital, enfin aux endroits qu'on a
prévus pour leur service.
Présentement, le problème c'est que l'accès est
extrêmement difficile et surtout très coûteux.
M. LEGER: C'est sûr que la Commission de transport de la rive sud
est une occasion de développement de la ville et des
municipalités limitrophes. Mais étant donné que vous
n'avez pas encore, à ce stade-ci, d'études de rentabilité
de cette commission vous êtes quand même au niveau seulement
du principe, je pense, d'avoir une commission de transport à ce
jour, quelles sont les municipalités qui sont d'accord sur ce principe
et quelles sont celles qui ne le sont pas et qui l'ont manifesté d'une
façon officielle?
M. ROBIDAS: Comme je l'ai dit lors de la dernière commission
parlementaire, je ne peux pas parler au nom des autres municipalités, je
ne parle qu'au nom de la ville de Longueuil qui représente quand
même 50 p.c. de tous les usagers possibles. D'autres maires j'ai
ici à mes côtés Clovis Langlois, maire de Boucherville, qui
peut certainement parler pour sa ville, lui aussi, j'imagine, et il y a le
maire de Saint-Hu-
bert qui, la dernière fois, je pense, s'est prononcé
favorablement.
Quant aux autres maires, c'est-à-dire le comité qui a
étudié pour eux la partie ouest, ils ont semblé vouloir se
limiter à une entente avec la Communauté urbaine de
Montréal et pas plus. Je ne sais pas quelle est maintenant leur opinion,
je ne la connais pas.
M. LEGER: Est-ce que vous avez eu une réunion des maires ou des
représentants des municipalités pour établir qu'il y avait
tant pour cent de population représenté par les villes qui
était en faveur d'un projet, au moins du principe, et qu'il y en avait
tant pour cent contre. Avez-vous pu définir quelles municipalités
étaient en faveur et celles qui étaient contre? Il y avait les
cinq, la dernière fois, qui étaient ici. Est-ce que, parmi les
autres municipalités, elles sont toutes d'accord sur le projet, du moins
pas en son entier mais sur le principe?
M. ROBIDAS: On peut bien dire M. Clovis Langlois pourra parler
pour Boucherville j'ai compris en tout cas que les seuls dissidents
à la dernière commission parlementaire étaient la ville de
Saint-Lambert et les petites villes qui gravitent autour comme ville Lemoyne,
Brossard, Greenfield Park et Notre-Dame-du-Sacré-Coeur.
M. LEDUC: Je pense, M. le Président, pour répondre un peu
davantage à la question du député de Lafontaine, si on se
souvient de ce qui s'est passé à la dernière commission
parlementaire, qu'il y avait quatre ou cinq villes qui voulaient d'abord
explorer un peu plus à fond la possibilité que la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal "extende"
si le mot existe son service sur la rive sud. Comme il n'y avait pas eu
de rencontre officielle avec la Commission de transport de Montréal, on
avait dit: Faites une rencontre et voyez ce qui peut se faire.
Suite à cette rencontre vendredi soir, j'ai
rencontré M. Darby, qui est le maire de la ville de Notre-Dame, qui m'a
dit que, pour autant que les autres municipalités étaient
concernées, c'est-à-dire les quatre ou cinq qui voulaient avoir
cette rencontre il y en a d'autres qui les ont accompagnés,
remarquez bien les municipalités étaient d'accord sur le principe
d'une commission de transport sur la rive sud parce qu'ils étaient
maintenant conscients que la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Montréal ne voulait pas venir sur le territoire de la rive
sud, bien qu'elle fût prête, au point de vue technique, à
prêter ses ingénieurs à la Commission de transport de la
rive sud pour la période initiale du réseau routier de la
commission.
Il n'y a pas eu, depuis, de rencontre officielle, si vous voulez, de
toutes les municipalités. Mais ce qui se dégage des conversations
que nous avons eues peut nous permettre aujourd'hui de dire que, sur le
principe d'une commission de transport, en tenant compte peut-être de
quelques petits changements à la loi si c'est nécessaire, et si
on retourne aux commentaires qui ont été faits à la
session du 19 août, elles sont d'accord au sujet du principe de la
loi.
M. DEMERS: M. le Président, si je ne m'abuse, le but de cette
réunion, c'est simplement pour avoir le rapport de la Commission urbaine
de Montréal...
M. LEDUC: De la rencontre qui a eu lieu...
M. TESSIER: Disons que c'est le but principal.
M. DEMERS: Le but principal. Non, non je pense... Cela se centre
là-dessus.
M. TESSIER: C'est ça!
M. DEMERS: Ils ne sont pas à la barre comme des témoins,
ils sont là pour venir nous faire un rapport des rencontres qu'ils ont
eues et du concensus qui a eu lieu.
M. TESSIER: C'est ça et ajouter en même temps d'autres
commentaires ou recommandations s'ils veulent en faire.
M. LEDUC: Si les membres de la commission veulent poser d'autres
questions, j'imagine qu'ils sont bien libres de le faire.
M. DEMERS: Je pense qu'il serait très important que les membres
de la commission reçoivent à nouveau le rapport Lacasse
Poisson, s'il y avait possibilité. La capitalisation et la
rentabilité sont certainement utilisées dans ce
rapport-là.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, quand je parle de M.
Poisson, c'est celui qui est président du transport de la
Communauté urbaine du Québec?
UNE VOIX: Exactement.
M. ROY (Lévis): Exactement. Est-ce que M. Poisson s'est
basé, pour décider de la rentabilité qu'il pourrait avoir
chez vous, de la rentabilité qu'il avait eue ici, à
Québec?
M. ROBIDAS: Je vais vous dire. Répondre à cela, c'est
difficile, parce que je ne sais pas sur quoi il s'est basé. Une chose
est certaine, c'est qu'au moment où le rapport Lacasse-Poisson a
été rédigé, la Communauté urbain de
transport de la Commission de Québec n'existait pas. Il ne peut donc pas
se baser sur des renseigne-
merits qu'il n'avait pas. Je pense que les renseignements ont
été obtenus de la Communauté urbaine de Montréal,
de Chambly Transport et de Métropolitain sud. C'est là-dessus
qu'ils se sont basés pour affirmer ce qu'ils ont affirmé dans
leur rapport.
M. ROY (Lévis): M. le Président, M. le maire, ils se sont
probablement basés sur la quantité de gens qui voyagent
actuellement?
M. ROBIDAS: C'est exact.
M. ROY (Lévis): Puis, ils ont tenu compte des dépenses
qu'ils feront pour acheter des autobus?
M. ROBIDAS: C'est exact.
M. ROY (Lévis): C'est ça qui les ont amenés
à donner un rapport disant qu'une communauté ou un transport en
commun du côté de la rive sud serait rentable?
M. ROBIDAS: Exactement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons entendu M.
le maire. J'ai l'impression que ceux qui l'accompagnent sont de son avis. Il
semble que les grandes objections, les objections majeures qui avaient
été formulées sont tombées, du moins en partie.
Nous avons eu des renseignements qui proviennent des représentants de la
Communauté urbaine de Montréal. Alors, évidemment, sous
toutes réserves de ces renseignements et de tout ce que nous pourrions
obtenir par ailleurs, je ne vois pas la nécessité de poursuivre
cette étude en commission. Nous sommes prêts, nous, à
examiner le projet de loi comme tel. On me permettra...
M. TESSIER: Je suis tout à fait d'accord, M. le Président.
Il y aurait peut-être le maire de Boucherville qui aurait quelque chose
à ajouter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On me permettra justement et ça
va permettre à M. le maire de nous dire ce qu'il a à nous dire
de faire observer ceci. Nous n'avons quand même pas beaucoup de
renseignements sur la rentabilité de cette future commission des
transports, sur ce qui existe actuellement, la capitalisation éventuelle
que cela exigera, les services, le coût aux usagers. Evidemment, ce n'est
peut-être pas la responsabilité de messieurs les maires de nous
dire cela, mais nous serions beaucoup plus à l'aise pour discuter du
projet de loi en Chambre et l'adopter si tous ces renseignements nous avaient
été fournis. A tout événement, moi, je suis
désireux d'entendre M. le maire de Boucherville nous expliquer son point
de vue.
M. LE PRESIDENT: M. Clovis Langlois, maire de Boucherville.
M. LANGLOIS: M. le Président, M. le ministre, messieurs de la
commission. Comme on vient de le dire, le but principal de cette rencontre, je
crois, était de faire suite à notre rencontre avec M. Lasnier de
la Commission de transport de Montréal. C'est très
véridique ce que M. le maire Robidas vient de dire. On nous l'avait dit
précédemment. C'est ce qu'on a dit ici au mois d'août. Mais
on voulait tenter une dernière rencontre. Nous avons eu cette rencontre
et, assurément, comme on vient de le dire, M. Lasnier nous a bien dit
qu'il n'était pas intéressé du tout.
En plus, il nous a même fait comprendre qu'il serait
peut-être plus dispendieux d'avoir les services de la commission de
transports. A ce moment-là, je dois dire que je penche un peu vers cette
idée, bien que, comme vous nous le dites, messieurs, c'est
évident que si on veut se payer un service, à mon sens, il faut
s'attendre à peyer. Parce que jamais je n'ai entendu dire qu'on obtient
quelque chose sans avoir à faire certains déboursés. Je
crois, pour un maire de la rive sud, depuis quelques années que nous
discutons de ce problème du transport en commun, que pour une population
d'environ deux cent mille âmes au plus, il y a lieu... Et c'est le
problème majeur, c'est une nécessité si on veut continuer
le développement rationnel pour l'avenir et voir à planifier nos
villes, chacun chez nous, sur la rive sud.
Evidemment, il faut prendre en considération bien des cas. Comme
mon collègue le dit, il ne faudrait pas sauter à toutes les
grandeurs et s'engager dans des dépenses formidables qui pourraient
apporter des coûts et des déficits très
élevés.
Personnellement, si vous voulez mon opinion, je ne crois pas à la
rentabilité au départ de cette dite commission. Par contre, je
dois bâtir et je crois qu'il est de mon devoir en tant qu'administrateur
de dire: Cette commission est nécessaire si on voit un peu vers
l'avenir. Alors, les mesures que nous devrons prendre et les placements, la
capitalisation et là je me reporte au rapport de mon conseil
qu'on a déposé ici au mois d'août mon conseil leur
était favorable suivant le rapport du mois d'août, avec quelques
modifications. Evidemment, on compte bien que notre gouvernement pensera
à nous pour ces frais de capitalisation qui seront passablement
élevés, mais, il ne faut pas, tel qu'on vient de le dire, payer
des choses qui n'ont pas leur valeur. Qu'on dédommage des gens qui
exploitent présentement pour la valeur réelle, d'accord; mais
qu'on ne nous endette pas, nous, pour des années et des années
avec des montants qui seraient exagérés.
M. LEGER: M. Langlois, est-ce que vous me permettez une question? Moi,
je suis bien d'accord sur ce que vous venez de dire; je pense qu'au
départ, il faut un service public, une commission de transport sur la
rive sud, c'est une nécessité. Il ne faut pas uniquement
s'atten-
dre à la rentabilité pour la créer. Je pense que le
service public est plus nécessaire. Mais, d'un autre côté,
même si on s'attend à un déficit, est-ce que vous ne pensez
pas qu'il devrait y avoir quand même une étude sérieuse
pour établir à combien le déficit pourrait
s'établir précisément, pour qu'on puisse pallier et
s'organiser en conséquence, plutôt que d'aller à
l'aveuglette? Est-ce qu'il n'y aurait pas une étude de
rentabilité avant, même si on sait que ce ne sera pas rentable au
départ et que ça ne devrait pas être un obstacle à
créer une commission de transport de la rive sud, parce que c'est un
besoin public? Ne devrait-il pas y avoir quand même une étude pour
établir jusqu'où on peut aller dans ce déficit?
M. LANGLOIS: Voici, si vous voulez...
M. LEGER: Pour ne pas se réveiller à un moment
donné avec le gouvernement qui ne subventionnerait pas, comme on a vu
à Shawinigan, pour les jeux.
M. LEDUC: On ne parle pas de la même chose. Je pense là, M.
le Président, sans vouloir vous interrompre, M. Langlois...
M. LEGER: Est-ce que vous pourriez permettre qu'il réponde
à ma question par exemple?
M. LEDUC: Oui, mais avant de s'en aller sur quelque chose... Je pense
que c'est une erreur que le rapport Lacasse-Poisson n'ait pas été
déposé en Chambre. C'est une erreur, j'imagine, que le rapport
Lacasse-Poisson n'ait pas été remis aux membres de la commission.
Je peux vous assurer que demain ou jeudi, au plus tard, ce rapport sera remis
à chacun des membres de la commission. De mémoire, sans que ce
soit une étude exhaustive des coûts, il y a quand même des
chiffres qui y sont mentionnés et, en plus de cela, il y a une autre
étude qui a été faite par la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal je crois que ça
s'appelait "Un pas en avant en l'an 2000" où, justement, dans
l'un des chapitres de cette étude, on discute de la contribution de la
ville de Longueuil où la commission de transport de la rive sud aurait
à débourser, en supposant qu'il y avait une association avec la
commission de transports de la Communauté urbaine de Montréal. E
n'y a pas, évidemment, de chiffres peut-être aussi précis
que les membres de la commission aimeraient avoir, mais quand même, il y
a un squelette qui est là et qui pourra sûrement guider les
membres de la commission sur leur appréciation du problème, au
départ, et, ensuite, sur les possibilités de déficit. Il y
a une chose aussi: il faudrait être bien conscient du problème qui
existe.
Je sais, pour en avoir causé avec la majorité des membres
de la commission, qu'on est au courant du problème qui existe pour le
trans- port sur la rive sud, même si on n'y demeure pas. Les membres de
la commission en sont très conscients. Cette commission de transport
répond à un voeu qui a été émis par chacune
des municipalités depuis plusieurs années.
M. LEGER: Le député de Lafontaine a une question.
M. LEDUC: Certainement.
M. LEGER: Je voudrais d'abord que le député sache que,
personnellement, je suis pour le principe d'une commission de transport pour la
rive sud. C'est un besoin, c'est essentiel, c'est un service public qu'il faut
donner. Mais quand le député parle du rapport Lacasse-Poisson
ainsi quand une étude de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal, est-ce que ces
études-là vous permettent de nous donner jusqu'à quelle
ampleur ces déficits pourraient aller? Vous avez quelques chiffres
là-dessus?
M. LEDUC: Non, c'est cela que j'ai essayé de dire tantôt,
je me suis peut-être mal exprimé. Cela va donner un ordre de
grandeur, cela n'ira pas dans des chiffres si c'est $1,500,000 ou
$7,180,000 mais cela va donner un ordre de grandeur. Je n'aime pas qu'on
utilise le mot "déficit". Je préférerais qu'on dise tout
simplement que c'est le coût d'un service à une population. Ce
serait peut-être mieux. Ce coût de service à la population,
on peut en avoir un ordre de grandeur en regardant, en étudiant le
rapport Lacasse-Poisson. Je pense qu'on va avoir une idée assez
générale, mais qui peut quand même nous fixer dans un
cadre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. DEMERS: ...étudier assez sérieusement pour en arriver
à la conclusion que le billet pourrait se vendre $0.25, il faudrait
toujours qu'ils partent d'une capitalisation, du coût d'entretien et le
reste pour en arriver à la recommandation de $0.25. On n'a pas le
rapport malheureusement, mais avant de le...
M. TESSIER: Je pense que le problème, M. le Président, ne
se trouve pas là. Il y a actuellement deux ou trois compagnies de
transport qui desservent les municipalités de la rive sud et il n'y a
aucune coordination entre ces compagnies-là. Le public en souffre. Il y
a une déficience évidente dans le transport en commun sur la rive
sud. Il faut créer d'abord, par un texte de loi, une commission de
transport de la rive sud qui, à son tour, pourra faire les
études, pourra continuer les études déjà
commencées et essayer, en collaboration avec les conseils municipaux
concernés, de trouver la meilleure solution pour pouvoir
améliorer le service de transport à la population, aux meilleures
conditions possibles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense que le
ministre pose le problème tel que nous l'avons tous posé au
départ. C'est une question de service public, compte tenu...
M. TESSIER: C'est cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...de la situation qui prévaut
là-bas. Seulement, vous comprendrez qu'avant de donner notre
agrément à un projet de loi, nous avons tenu à interroger
les maires responsables, à leur poser des questions sur la
rentabilité, sur les coûts, sur la capitalisation. Nous comprenons
aussi très bien qu'ils n'aient pas tous ces renseignements d'ordre
technique, mais nous sommes assurés, compte tenu de leur
compétence, de leur expérience et des moyens qu'ils ont de se
renseigner et de recueillir les données essentielles, nous savons qu'ils
feront ces études qui nous permettront de voir exactement dans quelle
direction s'orientera cette commission de transport. Pour le reste, nous sommes
d'accord. La seule chose qui nous préoccupe, c'est que, n'ayant pas
toutes les données, nous avons l'impression d'aller un peu à
l'aveuglette, mais cela est un peu normal. Une fois que les pouvoirs auront
été donnés par la création de cette commission de
transport, nous faisons confiance aux autorités municipales
responsables, aux experts qu'ils appelleront à travailler avec eux, afin
de doter la rive sud parce que c'est là le problème
d'un service public qui rende vraiment le service qu'en attendent les gens mais
qui, d'autre part, ne fasse pas peser sur les contribuables un fardeau qui
excéderait des limites normales. Ce sont là nos
inquiétudes. Le peu de renseignements que nous avons fait que nous nous
interrogeons là-dessus, ce qui ne met aucunement en cause la
nécessité de la création de cette commission de transport,
compte tenu du fait que la Communauté urbaine de Montréal refuse
de donner lesdits services.
M. TESSIER: Afin que les membres de la commission soient
renseignés davantage, comme l'a mentionné mon collègue, le
député de Taillon, je verrai à ce que les copies du
rapport Lacasse soient distribuées d'ici quelques jours aux membres de
la commission.
UNE VOIX: Illico.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien.
M. TESSIER: Alors sur ce, M. le Président, je propose, non pas
que nous ajournions, mais que nous terminions définitivement
l'étude du projet de loi no 84 en commission parlementaire des Affaires
municipales que le président fasse rapport à l'Assemblée
nationale et que nous poursuivions l'étude, article par article, en
comité plénier...
M. LEGER: Avant l'adoption, j'aurais une question à poser aux
deux maires, une simple question.
M. TESSIER: ... ou devant la commission parlementaire, si c'est
possible.
M. LEGER: Avant de passer à ça, j'aurais une question
à poser aux deux maires. Dans ce projet de loi on propose, à un
article, la nomination de commissaires. J'aimerais avoir l'opinion des maires
de Longueuil et de Boucherville. Selon la façon dont on veut nommer les
commissaires, un commissaire serait nommé par le conseil des
municipalités, un autre par le gouvernement et un troisième
serait choisi par le gouvernement sur une liste proposée par le conseil
des municipalités.
Personnellement, je trouve que c'est une façon très
compliquée et je me demande si les maires qui sont ici présents
ne trouveraient pas plus simple que les trois membres de la commission soient
nommés par le conseil des maires. Quelle est votre opinion
là-dessus? M. Robidas?
M. ROBIDAS: M. le Président, je me suis prononcé lors de
la première commission parlementaire sur un principe que j'ai fait
accepter par mon conseil. C'est que, pour ne pas augmenter
démesurément l'appareil administratif au point de vue du
coût, au point de vue de la lourdeur, nous avons suggéré de
réduire tout ça, les trois commissaires, à un seul
président et directeur général nommé par le
gouvernement. Disons que, dans la critique populaire, on dira que c'est le
gouvernement qui mènera. De toute manière, je ne vois pas comment
les municipalités peuvent arriver à se mettre d'accord pour
nommer de façon très consciente l'homme le plus compétent
pour assumer un tel poste.
Je pense qu'un concours public pour le président et directeur
général que le gouvernement de la province de Québec
ferait...
M. DEMERS: A la Fonction publique?
M. ROBIDAS: Pardon?
M. DEMERS: A la Fonction publique?
M. ROBIDAS: Disons un concours public; j'entends, je ne sais pas...
M. DEMERS: ... bien fort, vous allez être heureux.
M. ROBIDAS: Le nommer, entendons-nous...
M. LEDUC: ... pas à la Fonction publique.
M. ROBIDAS: Moi, je vous propose actuellement que vous le nommiez, vous
de la commis-
sion parlementaire, enfin ceux qui ont la compétence pour le
faire. Je vous le dis franchement: en ce qui me concerne, comme maire de
Longueil, ne me demandez pas de vous proposer des gens pour être
commissaires de la commission de transport de la rive sud. Je ne le ferai
pas.
M. DEMERS: Vous êtes mieux de ne pas le faire, si vous voulez
l'être.
M. LEGER: M. le maire de Boucherville, est-ce que vous êtes du
même avis?
M. LANGLOIS: Voici, pas tout à fait et je le regrette pour mon
collègue, M. Robidas. J'ai toujours eu pour principe... Evidemment
ça apporte un peu plus de dépenses administratives s'il y a trois
personnes plutôt que deux. Je ne parle pas pour le moment de la
façon de choisir les représentants. Mais je ne crois pas en une
seule personne qu'on peut appeler, si vous voulez, l'exécutif de ladite
commission ou quoi que ce soit, parce que je crois d'abord que de trois
personnes, on peut sortir un peu plus que d'une seule.
Je ne demeure, malheureusement, pas d'accord sur ce point. Je crois
encore à la possibilité d'avoir trois personnes. De quelle
façon ces personnes devraient-elles être choisies? Ce qu'on nous
propose maintenant nous dit qu'une personne sera choisie et nommée par
le lieutenant-gouverneur, l'autre par les municipalités, suivant le vote
de points partant de population. Evidemment, ça pourrait peut-être
être compliqué; j'admets bien candidement que c'est
compliqué.
La troisième, d'après ce que la loi dit
présentement, serait choisie sur une liste de noms qui lui serait
fournie par les deux premières personnes choisies et là, le
lieutenant-gouverneur nommerait la troisième personne. Cela est mon
point de vue; je veux dire par là que la façon de ce choix est
peut-être un peu compliquée, je l'admets. Est-ce que nous, des
municipalités, quand arrivera le moment, parce que je l'ai
déjà vécu...
M. TESSIER: C'est ce que nous avons fait, M. le maire, pour la ville de
Laval, et ça a très bien fonctionné.
M. LANGLOIS: Cela a bien fonctionné? Peut-être. Remarquez
bien que je n'ai rien affirmé non plus. Est-ce que ça
répond, monsieur, à votre question?
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est très bien, Messieurs les
maires...
M. LEGER: M. le Président, je n'ai pas fini, je voudrais quand
même donner mon opinion là-dessus à ce stade-ci. C'est que
je trouve que c'est malheureux que l'on remette entre les mains du gouvernement
une responsabilité que les municipalités auront par la suite
à prendre, c'est-à-dire d'avoir un certain contrôle, comme
la commission de transport de Montréal, de ce qui se passe à
cette commission-là.
Qu'il y ait trois commissaires, selon le maire de Boucherville, je suis
d'accord là-dessus et que si, ces gens-là ont un mandat, ils
devraient faire rapport au maire. Si les maires n'ont pas eu la
responsabilité de voir à les nommer, ils auront beaucoup moins la
possibilité d'avoir un contrôle sur l'administration du
fonctionnement de cette commission. Je veux certainement donner mon opinion
là-dessus, je trouve que ce n'est absolument pas normal.
M. TESSIER: Ils vont produire une liste, M. le Président, ils
vont suggérer des noms parmi les gens qu'ils croient compétents
parce qu'évidemment il s'agira de choisir les plus compétents
parmi ceux-là, et le gouvernement choisira sur la liste.
M. DEMERS: Selon la reconnaissance.
M. LE PRESIDENT: Monsieur, nous vous remercions.
M. TESSIER: M. le Président, avec votre permission, je voudrais
rectifier ce que j'ai dit, il y a un instant, à l'effet que le
président devra faire rapport à l'Assemblée nationale pour
que nous procédions à l'examen, article par article. Mais je
voudrais signaler que le projet de loi n'a été adopté
qu'en première lecture, et que nous devrons d'abord procéder au
débat sur la deuxième lecture avant que nous puissions aller en
comité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laborieux.
M. LE PRESIDENT: M. le maire de Boucherville...
M. LANGLOIS: J'ai une petite question, M. le Président. Est-ce
que je pourrais demander, au nom de nos municipalités, que l'on soit au
courant de ce qui va suivre à la suite d'aujourd'hui, un peu tout de
même? J'entends par là, est-ce que cela doit passer en
deuxième lecture?
M. DEMERS: A la vitesse que cela va, vous allez voir venir ça de
loin.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LEDUC: Nous allons tout faire pour que vous sachiez à
l'avance, s'il y a moyen, à quel moment nous irons en deuxième
lecture et en comité plénier pour autant que faire se peut.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça. M. LANGLOIS: Je vous
remercie.
M. TESSIER: M. le maire, il y a un excellent député dans
le comté de Taillon qui va se charger d'aviser tous les
intéressés.
M. LEDUC: Je suis bien d'accord avec le ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le maire,
M. le Président, il y a dans le comté de Chicoutimi un
meilleur député encore, pour rappeler cela au nouveau
ministre.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, la commission parlementaire siégeant
sur le bill 84 est ajournée sine die.
(Fin de la séance à 16 h 48).