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Commission permanente des Affaires municipales
Etude des crédits
Séance du mardi 2 mai 1972
(Seize heures cinquante-cinq minutes)
M. PHANEUF (président de la commission des affaires municipales):
A l'ordre, messieurs!
La parole est à l'honorable député de Rimouski,
ministre des Affaires municipales.
Politique de l'habitation
M. TESSIER: M. le Président, lors de la dernière
séance, le député de Lafontaine m'avait posé trois
questions concernant la Société d'habitation du Québec, et
je m'étais engagé à lui fournir les réponses
dès la séance suivante. Par conséquent, il me fait plaisir
de répondre comme suit à ses trois questions et je les
répète: Le député de Lafontaine m'avait
demandé d'abord: Quel a été le nombre de logements
construits jusqu'à maintenant?
Deuxièmement: Quel a été le nombre de logements
rénovés jusqu'à maintenant?
Troisièmement : Quelle sera la politique de la
Société d'habitation du Québec au cours du présent
exercice financier?
A la première, je dois répondre qu'au 31 mars 1972, selon
les chiffres préliminaires actuellement établis, la
Société d'habitation du Québec avait consenti 340
prêts pour la construction de 13,877 logements et de 21,685 lits, pour un
engagement financier total de $365,886,000.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait? La question
était sur les logements à loyer modique. Est-ce que c'est sur
cela qu'il me répond?
M. TESSIER: Je vais vous donner les détails. Ces prêts ont
été répartis comme suit: 133 aux offices municipaux
d'habitation, pour des logements destinés aux familles à faible
revenu; 13 aux coopératives de locataires; 14 aux organismes sans but
lucratif; 123 pour des foyers d'hébergement; 30 pour des
résidences destinées à l'enfance exceptionnelle et 26 pour
des résidences d'étudiants.
Quant aux logements rénovés, leur nombre ne peut
être indiqué comme tel, parce que les travaux de restauration sont
réalisés, actuellement, dans le cadre de la mise en oeuvre des
programmes de rénovation urbaine.
Au 31 mars 1972, 37 programmes étaient en cours de
réalisation, à un coût global estimé à
$122,757,265 et comportant des subventions pour un montant de $87,565,845. Ces
programmes, réalisables en cinq ans, sont maintenant
complétés à plus d'un tiers, puisque les subventions
versées jusqu'à présent dépassent les $30
millions.
Au cours de 71/72, la société a aussi accordé un
remboursement d'intérêts à 3,200 nouveaux
propriétaires de maisons familiales, selon les dispositions de la Loi de
l'habitation familiale.
Pour l'exercice financier courant, la Société d'habitation
du Québec entend poursuivre sa politique de promouvoir la construction
de logements pour les familles à faible revenu et de favoriser
l'accès à la propriété privée. L'entente
intervenue le 28 mars 1972 avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement permettra à la Société
d'habitation du Québec de financer la construction d'environ 5,000
logements et de 2,000 lits. Si la programmation des divers organismes
intéressés entraîne une demande accrue, la
société pourra négocier l'obtention de crédits
additionnels. La Loi de l'habitation familiale, dont l'application se termine,
en principe, le 30 juin 1972 fera l'objet de recommandations quant à son
prolongement et à certaines modifications pour en améliorer la
portée.
Nous avons présentement devant l'Assemblée nationale le
bill 1 en ce qui concerne le prolongement pour une période additionnelle
de deux ans.
La société subventionnera, au cours de l'exercice 71/72,
des travaux de restauration d'environ 4,000 logements, à un coût
global estimé à $8 millions. La subvention atteindra au moins $1
million. Cette restauration s'effectuera à l'extérieur des zones
de rénovation et constituera une mesure préventive contre le
délabrement progressif.
D'autres mesures pour aider les citoyens du Québec à mieux
se loger sont à l'étude, et elles pourront faire l'objet de
recommandations au gouvernement. En effet, la société
complétera sous peu un dossier complet sur le secteur du logement, pour
soumission au Conseil du trésor et au conseil exécutif, dans le
cadre de la programmation, pour instaurer le système budget-programme
envisagé par le gouvernement.
A la question du député de Lévis concernant la
concurrence possible entre les offices municipaux d'habitation et l'entreprise
privée, une enquête de la société a permis
d'établir que les clientèles n'étaient pas les mêmes
et que les offices ne répondaient qu'à un besoin auquel le
marché privé ne pouvait subvenir. En effet, aucun
propriétaire ne peut administrer ses immeubles à perte, tandis
que les municipalités n'ont aucun pouvoir, ni aucun droit d'être
dans le commerce immobilier en vue d'un profit. C'est donc un service à
rendre à la population, comme je l'ai d'ailleurs expliqué
à la dernière séance.
M. LEGER: J'aurais quelques questions supplémentaires provenant
des renseignements qu'on m'a donnés. A un moment donné, le
ministre me parlait dans le cadre de la rénovation à
l'extérieur des zones de rénovation d'un programme de 4,000
logements pour un total de $8 millions et il parlait d'une subvention de $1
million.
Quand vous dites un programme de $8 millions, est-ce que vous voulez
dire que ce sont les $8 millions qui sont dépensés par le
ministère, la Société d'habitation du Québec, ou si
c'est le million qui est dépensé par la société?
Les $8 millions c'est le coût...
M. TESSIER: Le million de dollars, c'est le coût de la subvention.
Les $8 millions, c'est le coût des restaurations.
M. LEGER: Etant donné qu'il y a aussi quand même de la
rénovation à l'intérieur de zones de rénovation, ce
n'est pas ce domaine-là que vous allez toucher?
M. TESSIER: Non, ça, c'est compris dans le montant que j'ai
mentionné de $122 millions pour la rénovation urbaine, et
ça comprend effectivement à l'intérieur de ces zones de
rénovation la restauration de certains projets.
M. LEGER: Comme la Petite-Bourgogne, des choses comme ça.
Maintenant, est-ce que le ministre pourrait me dire quels seront
à l'avenir dans sa politique de rénovation urbaine, à
l'extérieur des zones bien précises de rénovation, les
critères qui seront suivis par le gouvernement?
Autrement dit, est-ce qu'on établit que, dans certaines
régions de Montréal, par exemple, il y a une vocation...
M. TESSIER: Continuez. Je vous écoute tout en parlant.
M. LEGER: J'ai attendu, mais je n'avais pas terminé ma question.
Je voulais que le ministre comprenne la question dans son ensemble.
Est-ce qu'il y a une politique à l'intérieur du
ministère, surtout au domaine de la rénovation des logements,
concernant la vocation d'une partie d'un territoire comme Montréal? Je
veux en venir aux problèmes d'un centre-ville qui devient de plus en
plus inhabité. Ce sont des endroits où il n'y a que des bureaux;
le soir, c'est complètement vide, et de plus en plus, les gens ne
demeurent plus dans ce secteur-là. Peut-être pourrait-on avoir une
politique très générale, comme exemple, de centre de
loisirs c'est-à-dire des endroits où les gens vont s'amuser: des
restaurants, spectacles, boites à chansons.
M. TESSIER: Comme dans le Vieux-Montréal.
M. LEGER: Est-ce qu'une politique générale prévoit
ça avant qu'on rénove des maisons dans des endroits qui
pourraient plus tard faire l'objet d'une politique à vocation bien
précise et où on aurait dépensé pour rien?
M. TESSIER: La restauration des édifices en dehors des zones de
rénovation urbaine se fait au moyen des programmes des
municipalités. Ce sont les municipalités elles-mêmes qui
font leurs propres enquêtes et qui déterminent les blocs
d'édifices à rénover dans certains secteurs de leurs
municipalités, et elles le font par règlement.
C'est ce qui existe dans la ville de Montréal. Mais ceci
s'étend à toutes les municipalités du Québec.
Ce n'est pas restreint à Montréal, quoique c'est à
Montréal puisqu'il faut donner le mérite à cette
municipalité que ce programme a originé. Le programme en
question doit être soumis à l'approbation de la
Société d'habitation, ce qui veut dire que la
Société d'habitation, lorsqu'ellle est saisie de tel ou tel
programme, mène, par la suite, sa propre enquête pour voir si,
réellement, il y a lieu de subventionner tel ou tel secteur. C'est de
cette manière que nous avons agi jusqu'à maintenant.
Je pourrais peut-être préciser j'ai d'ailleurs eu
l'occasion de le mentionner, je crois, dans le passé que nous
sommes présentement en négociation avec la Société
centrale d'hypothèques et de logement, justement, pour amener la
société centrale à participer également, elle
aussi, à ce programme de restauration.
M. LEGER: De restauration uniquement?
M. TESSIER: Oui, uniquement, dans une contribution qui pourrait
être au moins égale à la participation de la
Société d'habitation du Québec.
M. LEGER: Le ministre vient de nous dire, justement, que lorsque la
ville présente un projet de rénovation ou de restauration, la
ville de Montréal fait une demande au ministère et la
Société d'habitation du Québec détermine si elle va
subventionner tel secteur. Mais, suivant ma question précise, qui
détermine la politique de l'aménagement de ce secteur? Autrement
dit, quelle devrait être la vocation précise de ce secteur dans
l'avenir? Est-ce Montréal ou la Société d'habitation du
Québec qui a déterminé que tel secteur avait une vocation
bien spécifique et qu'on ne devrait pas restaurer puisque, plus tard,
d'autres immeubles se construiraient en cet endroit?
M. TESSIER: Evidemment, je crois que l'organisme qui est certainement le
plus compétent, c'est la ville parce que c'est elle, en somme, qui
établit son plan directeur de développement. C'est elle qui
planifie, c'est elle qui zone les parties de sa municipalité, c'est elle
qui peut prévoir comment elle entend développer tel ou tel
secteur de sa municipalité. Je crois que ce serait une ingérence
indue de la part du gouvernement du Québec que ce soit par
l'entremise de la Société d'habitation ou d'un autre organisme
que d'intervenir directement dans l'administration municipale et de les
forcer, par exemple, à donner telle ou telle vocation à tel ou
tel secteur de leur municipalité.
Ce que nous exerçons, par l'entremise de la Société
d'habitation du Québec, évidemment, c'est un droit de
contrôle, étant donné que nous subventionnons. Nous devons
nous assurer que l'argent est dépensé à bon escient, pour
des fins de rénovation.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, sur ce point, je voudrais demander au
ministre il me corrigera parce que je suis un peu en divorce avec la
pratique du droit...
M. TESSIER: Moi aussi, d'ailleurs.
M. DEMERS: Nous avons deux divorcés!
M. PAUL: Le ministre a parlé, tout à l'heure, du fait que
les zones de rénovation relèvent de la compétence des
autorités municipales.
M. TESSIER: Les zones de rénovation.
M. PAUL: Les zones de rénovation urbaine relèvent
de...
M. TESSIER: II y a deux choses. Parlez-vous de rénovation
urbaine? Nous parlions de restauration.
M. PAUL: Les deux.
M. TESSIER: C'est différent.
M. PAUL: II y a les zones qui sont décrétées.
Est-ce que le tout doit être approuvé par les électeurs
propriétaires, par référendum?
M. TESSIER: Non. Seulement, ce qui se produit, c'est que, lorsque la
municipalité adopte un règlement de rénovation ou de
restauration, la Société d'habitation fait une enquête sur
les lieux et convoque, après avis dans les journaux, tous les
propriétaires intéressés du secteur qui peuvent, eux,
faire des représentations, en audience publique.
M. PAUL: Dans ce secteur de l'habitation, est-ce que le ministre a
l'intention de mettre de côté, par amendement à certaines
chartes, les dispositions de l'article 426 de la Loi des cités et
villes?
M. TESSIER: Qui dit l'article 426?
M. PAUL: C'est le règlement de zonage, de construction,
d'habitation et c'est le référendum obligatoire...
M. TESSIER: Oui, tout ça c'est pour les zonages.
M. PAUL: Oui, oui,...
M. TESSIER: Cela n'a pas de rapport avec la rénovation
urbaine.
M. PAUL: Non, regarde les zones domiciliaires quand même par
analogie, alors est-ce que je pourrais...
M. TESSIER: II n'est pas question de les mettre de côté,
c'est un texte de loi.
M. PAUL: Non, je comprends. Mais, est-ce que le ministre a l'intention
de consentir à certaines municipalités des pouvoirs
spéciaux, pour mettre de côté l'application de cet article
426 de la Loi des cités et villes?
M. TESSIER: Pas généralement. Il peut arriver
évidemment que, dans certains cas particuliers, au cours des prochains
mois, certaines municipalités nous soumettent, par bills privés,
des demandes afin de pouvoir déroger comme on en a chaque
année évidemment à tel ou tel article de la Loi des
cités et villes, pour des raisons qu'ils doivent venir justifier ici,
devant la commission. Les demandes sont étudiées à leur
mérite, s'il y a lieu d'accorder les pouvoirs qu'on demande.
Mais, il n'y a pas de politique générale d'établie
dans ce domaine. Chaque cas a été un cas d'espèce.
Maintenant, je pourrais peut-être préciser que la loi-cadre de
l'urbanisme et de la planification va modifier complètement tout ce
chapitre de la Loi des cités et villes.
M. PAUL: Sur la galée du feuilleton d'aujourd'hui apparaissaient
certains projets de loi, certains bills privés présentés
par les municipalités. Je ne sais pas ce qu'il y a dans ces projets de
loi, mais est-ce qu'il ne serait pas de sage politique de la part du ministre
et de ses conseillers, d'inviter les municipalités à retenir
autant que possible les amendements à leur charte, en attendant cette
loi-cadre de fusion et du code municipal et de la Loi des cités et
villes?
M. TESSIER: Je pourrais répondre à mon collègue que
nous avons pris certaines précautions avant de donner un acquiescement
de principe, parce qu'on ne peut pas aller plus loin que l'acquiescement de
principe qui est toujours sous réserve d'être modifié au
cours de l'audition du bill.
Nous avons soumis ces cas à la commission de refonte des lois
municipales, qui comprend la Loi des cités et villes entre autres, afin
que les demandes puissent concorder. Nous sommes assurés que les
demandes concordent avec les recommandations qui nous seront fournies par la
commission de refonte. En d'autres termes, je pourrais peut-être
préciser qu'il est question d'abolir le référendum dans
les cas de zone et de confier des pouvoirs étendus à la
Commission municipale.
M. PAUL: Est-ce que cela aurait un effet rétroactif?
M. TESSIER: Non. La loi n'aura certainement pas un effet
rétroactif.
M. PAUL: Et ça ne pourra pas non plus mettre de côté
certains jugements même de la cour Suprême.
M. TESSIER: Ah bien ça, on en discutera en temps et lieu.
M. PAUL: Alors, je crois que le ministre m'a très bien
compris.
M. TESSIER: Je crois deviner à quoi le député de
Maskinongé fait allusion.
M. LEDUC: Si cela continue, ça ne sera pas "dull".
M. LEGER: Dans les réponses que le ministre me donnait, il disait
qu'il y avait eu au 31 mars 1972, 340 prêts pour $365,386,000. Quelle
portion de ce montant a été versée en subventions par la
Société d'habitation du Québec et quelle est la
participation que la Société centrale d'hypothèques a pu y
avoir?
M. TESSIER: C'est uniquement des prêts à long terme faits
par la Société d'habitation aux offices municipaux d'habitation
ou aux corporations sans but lucratif ou à des CEGEP ou autres, en ce
qui concerne les résidences d'étudiants.
M. LEGER: De ce montant, est-ce que le Québec seul qui a
prêté ou s'il y a eu des subventions du fédéral?
M. TESSIER: Le Québec seul a prêté ce montant.
Evidemment, la Société centrale d'hypothèque y participe
parce qu'elle prête elle-même l'argent à la
Société d'habitation qui, à son tour, la reprête au
même taux d'intérêt.
M. LEGER: Parfait. M. le Président, deux dernières
questions avant de terminer. Il y a le cas de maisons à loyer modique
faites soit par des organismes sans but lucratif ou par des organismes avec but
lucratif. Prenons l'exemple des vieillards qui ne vivent qu'avec une pension du
gouvernement fédéral et qui sont acceptés dans ces maisons
parce qu'ils ont les revenus correspondant au loyer demandé.
Après un certain temps, ils voient arriver des taxes d'eau, des taxes de
locataires d'un montant assez important pour déranger leur budget.
Y a-t-il un certain rajustement, au niveau du loyer, qui est fait par la
Société d'habitation du Québec, ou si cela relève
tout simplement du ministre des Affaires sociales?
M. TESSIER: C'est exactement la réponse que je dois vous donner.
A ce moment-là, le ministère des Affaires sociales
intervient.
M. LEGER: Uniquement? M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Dernièrement, il y a eu une question...
M. TESSIER: Je dois dire que, dans tous ces cas, il y a un dialogue
constant. Un protocole d'entente existe entre le ministère des Affaires
sociales et la Société d'habitation. Ni l'un ni l'autre dans
aucun cas n'agit sans se consulter.
M. PAUL: Mais il arrive très rarement que le ministère des
Affaires sociales consente une aide sociale à une personne
bénéficiaire d'une pension de sécurité de
vieillesse du fédéral, une pension fédérale. C'est
très rare, dans la vie courante, qu'il y ait un tel supplément
d'assistance versé par le ministère des Affaires sociales sous
prétexte que la pension est déjà accru en chiffres
ronds de $80 à $137.
Je crois que le ministre a certainement vécu l'expérience
avec des gens de son comté qui sont aux prises avec le même
problème. C'est pourquoi je trouve fort pertinente la question du
député de Lafontaine sur ce point.
M. LEGER: C'est une expérience vécue actuellement à
Anjou, dans un pavillon de vieillards qui voit arriver une augmentation de
taxes. Selon les informations que j'ai obtenues, une municipalité doit
imposer des taxes correspondant à ses besoins. Elle peut oublier ou ne
pas poursuivre une personne qui n'a pas payé. Quand une
municipalité est sous tutelle, le problème est le suivant: La
municipalité ne peut pas oublier les comptes de taxes de personnes qui
n'auraient pas les moyens de les payer, comme dans le cas précis que je
viens de mentionner, parce qu'en même temps, c'est la personne
responsable du gouvernement provincial qui dirige la municipalité
pendant qu'elle est en tutelle. Cela crée un problème que je
soumets au ministre. De quelle façon croyez-vous que ce problème
puisse être résolu?
M. TESSIER: Avez-vous un cas précis?
M. LEGER: Oui, le pavillon des vieillards de la ville d'Anjou. C'est une
ville sous tutelle. Ils ont reçu une augmentation de taxes d'eau
suffisamment importante pour déranger le budget d'une soixantaine de
personnes qui y demeurent.
M. TESSIER: II s'agit d'un foyer de vieillards?
M. LEGER: C'est cela. Ils sont dans une maison régit par un
organisme sans but lucratif.
M. TESSIER: Un organisme sans but lucratif subventionné par le
ministère des Affaires sociales?
M. LEGER: Je ne le sais pas.
M. TESSIER: Est-il subventionné par le ministère des
Affaires sociales?
M. LEGER: Je ne peux pas répondre précisément
à la question.
M. TESSIER: Je vous pose la question parce que je ne connais pas ce cas
en particulier. Il faudrait tout de même savoir s'il est
subventionné par le ministère des Affaires sociales. Je peux
prendre note de votre question qui m'arrive à brûle-pourpoint.
M. LEGER: Je vous donne un cas général, et je vous
explique...
M. TESSIER: Je pourrai peut-être vous fournir, d'ici quelques
jours, les renseignements à ce sujet.
M. LEDUC: M. le Président, parlant de cas comme ceux-là,
ce que viennent de souligner le député de Lafontaine et le
député de Maskinongé est très vrai dans son
application. En principe, lorsque l'office municipal de logement d'une
municipalité construit des logements, il y a une augmentation de taxes.
Je suis d'accord que c'est la ville qui se taxe elle-même parce que la
propriété, en fait, lui appartient.
La personne reçoit une pension de sécurité de la
vieillesse du gouvernement fédéral. Il y a une augmentation dans
le coût du loyer. En principe, selon le projet de loi 26, si ma
mémoire est bonne, le supplément doit être versé par
le ministère des Affaires sociales, mais dans les faits courants
et j'admets bien volontiers que ce n'est pas la responsabilité du
ministre ce n'est pas toujours ce qui arrive. L'on se retrouve avec des
personnes âgées qui sont dans une situation financière
assez embêtante, et je me demande quelle est la collaboration qui puisse
exister entre la Société d'habitation et le ministère des
Affaires municipales quant à la solution de ces cas, qui ne
répètent pas en très grand nombre, mais je sais qu'il y en
a chez nous. J'imagine que, s'il y en a chez nous, il y en a ailleurs. Il
devrait peut-être y avoir une meilleure collaboration à ce niveau.
C'est peut-être ce qui existe à Anjou disons que nous
pourrons avoir plus de détails dans quelques jours mais je sais
que, chez nous, ça existe et que ça crée préjudice
à des personnes qui avaient prévu un certain montant et qui se
voient, au bout de quelques mois, pénalisées parce que la ville,
pour subvenir à ses besoins, doit augmenter le taux de la taxe
foncière, l'évaluation, la taxe d'eau ou la taxe de service
enfin, peu importe comment on les appelle mais, de toute
façon, ce sont ces gens qui ont à la payer.
M. PAUL: II arrive, M. le Président, que, dans certaines
municipalités, il est à la connaissance du conseil municipal, du
maire et des conseillers, que X, par exemple, domicilié dans cette
paroisse, est financièrement incapable de payer ses taxes, soit
foncières, soit locatives, soit la taxe d'eau. Alors, le conseil,
à toutes fins utiles, ferme les yeux et laisse...
M. TESSIER: II en a le droit même...
M. PAUL: Oui, il laisse prescrire le compte...
M. TESSIER: II a même le droit de faire remise.
M. PAUL: C'est ça, il laisse souvent prescrire le compte, pour ne
pas créer de précédent, du moins évident. C'est le
problème soulevé par le député de Lafontaine. Si,
dans une ville comme Anjou, par exemple, il y a un administrateur de la
commission municipale qui gère et administre la ville qui se trouve sous
tutelle ça peut être une autre municipalité
cet administrateur ne montre pas autant d'indulgence et de compréhension
à l'endroit de ces indigents, sans vouloir attaquer, en aucune
façon, l'administrateur d'Anjou actuellement. Je ne parle ni de M.
Dinel, ni du notaire Desrosiers. C'est sans aucune référence que
je soulève le problème, et je crois que c'est pour...
M. TESSIER: La nouvelle s'est déjà rendue dans le
comté de Maskinongé?
M. PAUL: Les mauvais gestes du ministre sont vite connus.
M. TESSIER: Comme les bons gestes!
M. PAUL: Comme les bons gestes. Je crois que c'est ce point-là
qu'a soulevé le député de Lafontaine. Je suis sûr
que le ministre comprend parfaitement les difficultés que ça peut
présenter.
M. TESSIER: Oui, d'accord.
M. PAUL: Et je rejoins l'argumentation du député de
Taillon là-dessus.
M. TESSIER: D'accord, il y a des cas où ça peut
réellement être assez pitoyable. Il y a des cas individuels. Ce
sont sans doute des cas d'exception. Il y aurait peut-être lieu de faire
certaines représentations auprès du ministère des Affaires
sociales qui pourrait s'occuper de ces cas.
M. LEGER: Je l'ai déjà fait.
M. TESSIER: A tout événement...
M. LEGER: J'attends l'opinion du ministre des Affaires municipales.
M. TESSIER: Je demande au président de la Société
d'habitation, qui est à côté de moi, de regarder ce cas
particulier d'Anjou pour voir si l'on pourrait améliorer le sort de
certaines personnes qui sont des assistés sociaux, ou des vieillards,
qui peuvent être dans une situation difficile. Mais je voudrais tout de
même préciser que les cas ne sont pas multiples. Dans le cas
d'habitations à loyers modiques, qui sont la propriété de
l'Office municipal d'habitation, le taux de la taxe ne peut, en aucune
manière, influencer le coût du loyer. Je voudrais faire cette
précision.
M. LEGER: Directement non, mais indirectement oui.
M. TESSIER: Non, ni directement ni indirectement, M. le
Président. Le taux est fixé. Il doit être approuvé
par la Société d'habitation et, même s'il y avait une
augmentation de taxes foncières ou taxes de service, peu importe la taxe
une augmentation de 25 p.c. le loyer est gelé. A ce
moment-là, c'est évidemment un déficit d'opération
et pour lequel nous accordons une subvention jusqu'à concurrence de 75
p.c.
M. LEGER: Mais ce n'est pas le cas. Ce que je veux dire, c'est un
surplus...
M. LE PRESIDENT: Un instant, à l'ordre, s'il vous
plaît.
M. LEGER: C'est parce que j'ai été mal compris.
M. LE PRESIDENT: Non, c'est sur une question du député de
Maskinongé. Le député d'Argenteuil m'a signalé
aussi qu'il avait une question.
Si je laisse parler tout de suite le député de
Lafontaine... Il faudrait quand même procéder avec ordre et ne pas
aller, question, réponse. A l'ordre! Je donne la parole à
l'honorable député d'Argenteuil.
M. SAINDON: Ce n'était pas une question, M. le Président.
Je voulais justement, quitte à me faire corriger par le ministre... Au
sujet des logements pour personnes âgées, le loyer, comme disait
le ministre, est gelé. C'est toujours une question d'administration.
Alors, s'il y a un déficit, ça n'est certainement pas pour une
raison de taxes ou autres. Cela ne touche pas du tout le loyer que les
personnes âgées paient dans ces institutions. S'il y a un
déficit quelque part, il est absorbé en partie par le
ministère des Affaires sociales et en partie par la ville. Alors, le
prix que les personnes âgées paient est toujours le
même.
M. LEGER: Je ne parlais pas d'une taxe sur la bâtisse, je parlais
d'une taxe de service ou une taxe d'eau. A ce moment-là, cela n'augmente
pas le loyer. Mais ils ont à payer cette taxe en plus de leur loyer.
C'est le locataire qui a à payer cette taxe, ce n'est pas
l'administrateur.
M. SAINDON: II est compensé par le gouvernement.
M. TESSIER: Le locataire paie une taxe s'il habite dans le secteur
privé, en dehors de l'habitation à loyer modique qui est sous le
contrôle de l'office municipal d'habitation ou encore d'une corporation
sans but lucratif subventionnée par le ministère des Affaires
sociales.
Evidemment, s'il est dans le secteur privé, je suis parfaitement
d'accord. C'est celui qui habite un logement, n'importe où dans une
municipalité, pour lequel ni la municipalité, ni le
ministère des Affaires sociales n'a aucun contrôle.
M. LEGER: Non, mais dans le cas des vieillards qui demeurent dans une
maison à loyer modique et qui ont un loyer fixe et, qui, par la suite,
reçoivent une augmentation de taxe d'eau de locataire, le loyer
n'augmente pas mais il faut qu'ils paient cette taxe. Ce n'est pas la
corporation qui paie ça, ce sont les vieillards.
M. SAINDON: C'est la corporation qui paie à la ville. Le loyer
est gelé.
M. LEGER: Oui, mais le locataire doit payer sa taxe.
M. SAINDON: A ce moment-là, non.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LEGER: Oui, il doit la payer.
M. LE PRESIDENT: Pour le maintien de l'ordre et la facilité de
l'enregistrement, cela va devenir très difficile, si nous sautons, comme
cela, d'un à l'autre, sans attendre son droit de parole. Ce sera un
enregistrement inintelligible. Je demanderais à ceux qui veulent parler
de me le signaler, et je leur accorderai, à chacun son tour, le droit de
parole.
M. PAUL: M. le Président, je trouve que le maire de Lachute, qui
a une longue expérience municipale, peut certainement nous donner des
renseignements très précis sur le mécanisme de
fonctionnement. Il était à répondre, tout à
l'heure, au député de Lafontaine, et je suis bien désireux
d'entendre les propos du maire-député parce qu'il a vécu
et vit encore l'application pratique de tous ces problèmes.
M. TESSIER: En d'autres termes, il a de l'expérience!
M. PAUL: Je n'osais pas le dire, mais disons que vous avez
devancé...
M. LEGER: Du moment qu'il a une réponse à me donner.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Verdun a
signalé qu'il avait une question.
M. CARON: A Verdun, je connais beaucoup de cas d'assistés
sociaux. Sur le montant que le gouvernement alloue mensuellement, il y a un
montant pour le loyer, pour la nourriture, pour le téléphone et
un pour la taxe d'eau.
Alors, les gens ont leur montant. Naturellement, s'ils dépensent
cet argent ailleurs, il ne va pas dans les coffres de la ville.
M. DEMERS: Ce n'est pas ainsi que cela marche.
M. TESSIER: Je voudrais préciser, M. le Président, pour
répondre au député de Lafontaine, lorsqu'il parle des
taxes de services. Il a parlé de la taxe d'eau. Dans tous les logements
qui appartiennent à la municipalité ou à des corporations
reconnues par le ministère des Affaires sociales comme telles, toutes
les taxes sont comprises: taxe d'eau, le chauffage,
l'électricité, le téléphone, tout est compris. Il
ne peut pas y avoir d'augmentation. Il y a un prix global, disons de $75 par
mois, pour mentionner un montant, et cela comprend tout.
Même si la municipalité augmente sa taxe d'eau, la double,
cela ne peut pas affecter le prix du loyer qui comprend ces taxes-là.
C'est, je crois, ce que le député d'Argenteuil tentait d'exposer
il y a un instant.
M. SAINDON: Cela ne change absolument rien. Si la corporation, par
exemple, qui administre ces logements-là fait un déficit à
la fin de l'année, le pire qui peut arriver, c'est que la
municipalité, pour sa part, va peut-être perdre le revenu de ses
taxes. D'autre part, le montant des déficits est comblé par les
affaires sociales.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire que, pour une maison qui
serait administrée par une entreprise privée, une maison
administrée par une entreprise sans but lucratif, il y aurait une
différence de réglementation?
M. TESSIER: Evidemment.
M. LEGER: Autrement dit, les personnes dont je vous parle, la maison de
vieillards, chacune des 60 personnes résidant à
l'intérieur de ces maisons a reçu un compte de taxes d'eau
supplémentaire...
M. TESSIER: C'est l'entreprise privée à ce
moment-là.
M. LEGER: Au début, on ne savait pas si c'était
l'entreprise privée ou une entreprise sans but lucratif. Dans le cas
suivant, le revenu est limité par un chèque du
fédéral et le loyer est fixe. Par la suite, il arrive cette
augmentation de taxes. Je disais: Qu'est-ce que le service du bien-être
du Québec et le ministère peuvent faire dans ce
cas-là?
M. TESSIER: S'il s'agit d'entreprises privées, rien.
M. PAUL: II ne faudrait pas, par exemple, en conclure pour tout
ça que le député de Lafontaine a voulu exposer les
avantages du socialisme sur l'entreprise privée.
M. TESSIER: Je dois m'excuser un instant.
M. DEMERS: Parce que ce n'est pas dans sa pensée.
M. LEGER: Aucunement, pas dans cet exemple-là en tout cas.
Vous avez répondu à ma question, M. le ministre. J'en
aurais une dernière. C'était la question précise, parce
que c'est le seul endroit où on peut la poser. C'est la période
des crédits. Qu'est-ce que le ministère entend faire concernant
le projet de fusion de la ville de Saint-Hubert avec le jardin de Greenfield
Park. Je pense que le député de Taillon doit être au
courant. C'est dans sa région. Vous savez qu'il y a eu des
pétitions de gens qui ne voulaient pas que cette portion de Greenfield
Park soit annexée à la ville de Saint-Hubert. Est-ce que le
ministre sait où en sont rendues les discussions de ce
côté-là et ce que le ministère entend faire à
ce sujet?
M. TESSIER: Je puis répondre, M. le Président, que je n'ai
été aucunement saisi jusqu'ici de ce problème. Je serai
toujours prêt à l'étudier lorsque j'en serai saisi, mais
actuellement aucune démarche officielle n'a été faite
auprès du ministère des Affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: Si je comprends bien, les questions et réponses
sont terminées. L'article no 1...
M.LEDUC: Une toute petite question qui touche la Société
d'habitation du Québec, et ensuite j'aurai terminé. M. le
Président, les offices municipaux de logements font des appels d'offres
pour construire des maisons appartements ou des résidences. Ce que je
voudrais savoir du ministre, c'est si la Loi de la Société
d'habitation du Québec permet aux municipalités, plutôt que
de faire des suggestions, qu'elles puissent faire faire ses plans par des
architectes, des ingénieurs et ensuite aller faire des appels d'offres
quant à la réalisation de ces complexes
domiciliaires-là.
M. TESSIER: Absolument. D'ailleurs, la question de faire des suggestions
est plutôt
récente. Au tout début, on a toujours
procédé par des appels d'offres, mais on a tenté
l'expérience des propositions et cela s'est avéré une
excellente chose dans bien des cas. C'est à l'Office municipal
d'habitation ou au conseil municipal de décider quelle genre de
propositions ou d'appels d'offres elle veut avoir, quel genre de projets.
M. LEDUC: Alors un office municipal de logements peut, s'il le
décide, faire faire ses plans par ses architectes, ses ingénieurs
et ensuite soumettre son projet à la société d'habitation.
Celle-ci verra si cela rencontre les normes et, en conséquence, l'office
municipal des logements peut ensuite faire un appel d'offres pour
réaliser ce projet-là.
M. LEGER: M. le Président, concernant la question à
laquelle le ministre vient de répondre, je dois lui avouer que cela me
surprend qu'il me réponde qu'il n'a reçu aucune correspondance
concernant le problème de Greenfield Park avec ville de
Saint-Hubert.
J'ai devant moi une copie de la lettre qui a été
adressée au ministre lui-même qui dit, justement: "Vous trouverez
ci-jointe une photocopie de la charte de la nouvelle ville de
Saint-Hubert..."
M. TESSIER: De quelle date?
M. LEGER: Datée du 25 février 1972, et qui dit que la
grande majorité des résidents du secteur des jardins de
Greenfield Park s'opposent décidément à cette mesure et
ils disent: Nous comptons que ce projet arbitraire sera abrogé. J'ai un
dossier complet ici, et cela me surprend que le ministre me dise qu'il n'a rien
reçu dans ce domaine. Il devrait avoir au moins la même chose, ou
au moins être renseigné.
M. TESSIER: Justement, la lettre que le député vient de
lire ne vient pas de la municipalité.
M. LEGER: C'est adressé par un groupe de citoyens de Greenfield
Park; ils demandent au ministre de régler l'imbroglio qu'il y a
là. C'est adressé à vous.
M. TESSIER: Je comprends, mais cela, c'est ce qu'on appelle
communément une plainte.
M. DEMERS: Ce sont des lettres de touristes!
M. TESSIER: On reçoit quantité de ces choses, mais ce que
je veux dire c'est qu'on n'a pas été saisi par la
municipalité elle-même pour le projet de loi en question. On en a
entendu parler. La rumeur a apparemment circulé à Greenfield Park
ou à Saint-Hubert que la municipalité avait l'intention de
présenter un bill privé; on a voulu aller au-devant et on a
écrit la lettre à laquelle le député de Lafontaine
fait allusion, mais nous n'avons encore été saisis d'aucune
demande officielle de la municipalité. C'est ce que je voulais dire
lorsque j'ai dit que nous n'avons jamais reçu de demande officielle. Je
ne considère pas comme une demande officielle une plainte de ce
genre-là.
M. LEGER: Avec 155 signatures.
M. TESSIER: Quand bien même il y aurait 500 signatures!
M. LEDUC: Quand bien même il y en aurait 15,000!
M. TESSIER: Le problème n'est pas actuellement sur la table. Je
ne vous dis pas qu'il ne viendra pas éventuellement, mais il n'est pas
encore arrivé.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice.
Région aéroportuaire de
Montréal
M. DEMERS: Je voudrais savoir du ministre s'il prétend que ce
serait le moment de discuter d'une façon générale du
service d'aménagement du territoire de la région
aéroportuaire de Montréal ou s'il aime mieux attendre que nous
passions à l'article 15?
M. TESSIER: Non, je suis prêt à en parler tout de suite,
parce que, vu la réunion de fin de semaine à Montebello, à
laquelle assistait...
M.PAUL: Et qui a motivé une déclaration assez...
M. TESSIER: ... notre collègue le député
d'Argenteuil.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais préciser la demande que je veux
faire au ministre à ce sujet?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Devant l'énoncé du fait que, sur les $40
millions accordés par le fédéral, la moitié,
c'est-à-dire $20 millions, auraient servi à l'aménagement
de l'autoroute et que les municipalités qui devaient recevoir un montant
assez substantiel n'auraient reçu que $2 millions ou un million et demi,
les chiffres sont assez flous et qu'on aurait consacré
énormément d'argent à certaines études, est-ce que
le ministre peut préciser quelle a été l'utilisation
précise ou approximative des deniers qui nous viennent du gouvernement
fédéral dans ce domaine? Est-ce que l'affaire est fondée
ou si ce sont des propos jetés en l'air simplement non pas pour
énerver le ministre je sais qu'il n'est pas nerveux mais
pour lui permettre de répondre à certaines questions?
M. TESSIER: II est exact qu'environ la moitié du montant de $40
millions a été ou est en train d'être consacrée
à l'aménagement de réseaux routiers, mais toujours dans la
même région aéroportuaire.
M. PAUL: Est-ce qu'une dépense d'un tel montant était
prévue au début?
M. DEMERS: Je voudrais savoir si le fédéral a posé
des conditions lorsque l'entente a été faite.
M. TESSIER: Lorsque l'entente a été faite, elle a
été inconditionnelle.
M. DEMERS: On donnerait $40 millions...
M. TESSIER: Les $40 millions pour l'aménagement du territoire, en
laissant au Québec la liberté de dépenser cet argent dans
tel ou tel secteur de l'aménagement du territoire, que ce soit pour la
création de plans directeurs d'urbanisme, que ce soit pour des
études et l'examen des sols, que ce soit pour de la voirie, que ce soit
dans d'autres domaines. Je comprends qu'on puisse avoir des opinions
différentes, que certaines municipalités, certains groupes de
citoyens ou certains organismes puissent dire: On aurait
préféré que l'argent se dépense plutôt dans
tel secteur que dans tel autre. Mais je crois que ce qui compte, en
définitive, c'est que l'argent mis à la disposition du
Québec soit dépensé dans le secteur en question et pas
ailleurs, hors du secteur.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a un contrôle sur la
façon dont cet argent est dépensé?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: On dit en certains milieux que seulement 5 p.c. des montants
ont été affectés aux municipalités. Je trouve que
ce n'est pas beaucoup.
M. TESSIER: Affectés peut-être directement aux
municipalités, mais si vous me permettez, je vais vous dire ce qui a
été fait. C'est une petite proportion du montant qui a
été affectée aux études, et non pas une forte
proportion. Je ne peux pas citer de chiffres précis, mais si vous le
voulez, il est facile de relever exactement combien il a été
dépensé jusqu'à maintenant.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut avoir un rapport de cela?
M. TESSIER: Oui, je pourrai certainement vous donner des
précisions à ce sujet.
M. PAUL: Mais si le ministre était assez aimable je sais
qu'il se proposait de le faire de nous donner un compte rendu des notes
qu'il a devant lui, ça pourrait peut-être aider à clarifier
la situation.
M. DEMERS: II semble avoir préparé son fusil.
M. TESSIER: Je m'attendais un peu à la question, parce que
l'assemblée de Montebello a fait plusieurs manchettes en fin de semaine.
Je ne suis donc pas surpris du tout que la question me soit posée. J'ai
même l'impression que s'il n'y avait pas eu la commission parlementaire
siégeant pour étudier les crédits des Affaires municipales
j'aurais eu certainement à l'Assemblée nationale une question sur
le sujet. C'est en prévision de cela que j'ai demandé un rapport
à mes officiers qui assistaient à la réunion.
M. PAUL: Ce n'est pas pour contredire qui que ce soit, c'est tout
simplement pour préciser certains faits.
M. TESSIER: Exactement. Il ne s'agit pas d'engager un débat ni de
contredire qui que ce soit, mais je voudrais tout de même préciser
les réalisations de SATRA avec les sommes mises à notre
disposition par le gouvernement fédéral.
D'abord, la construction de l'usine de filtration à
Saint-Jérôme; la construction d'une conduite d'eau à
Saint-Jérôme, Sainte-Scholasti-que et à l'aéroport;
la relocalisation de 15 milles de voie ferrée; la construction d'un
incinérateur pour desservir une partie de la région
aéroportuaire; la coordination de travaux dans la ville de Lachute; ces
travaux sont notamment le barrage, l'aménagement de services dans un
parc industriel, la conduite principale d'approvisionnement en eau...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez les montants?
M. TESSIER: Non, je n'ai pas les montants parce que c'est un rapport
incomplet.
M. DEMERS: Ce n'est pas fini?
M. TESSIER: Non, plusieurs de ces travaux sont encore en cours. Il y en
a qui sont terminés, mais d'autres sont en cours.
M. PAUL: Est-ce qu'on peut demander au maire de Lachute s'il a
été bien satisfait des travaux réalisés chez
lui?
M. DEMERS: Dans sa ville, ça va pour le barrage?
M. SAINDON: II est sûr que nous sommes satisfaits des travaux
qu'on a exécutés.
M. DEMERS: Avez-vous eu le droit d'en exécuter?
M. SAINDON: Bien, ceux qui ont été exécu-
tés, nous ne les aurions pas exécutés si nous n'en
avions pas eu le droit.
M. DEMERS: Non, mais est-ce que vous avez le droit d'exécuter la
totalité des travaux?
M. SAINDON: II est sûr qu'il n'y avait pas d'argent disponible
pour les demandes de travaux que nous avons faites, mais nous ne sommes pas les
seuls.
M. TESSIER: II n'y en a pas. Il faut tout de même ajouter ceci,
c'est que le montant n'est pas épuisé. Quand on dit qu'il n'y a
pas d'argent disponible, il peut bien ne pas y avoir d'argent disponible dans
un exercice financier ou budgétaire, mais il peut y en avoir dans le
suivant.
M. PAUL: Mais tout ça, c'est payé par Ottawa.
M. TESSIER: Oui. Si vous me permettez... M. PAUL: Oui, oui, ça
va.
M. TESSIER: ... j'aimerais bien terminer.
Il y a des travaux qui sont effectués par différents
ministères en collaboration avec SA-TRA. En ce qui concerne la voirie
puisque justement on a soulevé cette question il y a la
construction de plusieurs routes: amélioration de la route 8,
amélioration de la route 11, prolongement de l'autoroute 640 et
éclairage de l'autoroute des Laurentides.
M. PAUL: Pour ces travaux, y a-t-il eu des crédits de
versés à l'Office des autoroutes?
M. TESSIER: Je ne pourrais pas vous le dire.
M. PAUL: Vous ne savez pas par qui les travaux ont été
exécutés?
M. TESSIER: Non, je ne pourrais pas faire la distinction entre le
ministère de la Voirie et l'Office des autoroutes. Il faudrait poser la
question au ministre de la Voirie.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais poser une question précise au
ministre? Je voudrais savoir, au sujet des $40 millions accordés par le
gouvernement central, si les travaux sont sous la surveillance du ministre des
Affaires municipales de la province de Québec?
M. TESSIER: Pas nécessairement. M. DEMERS: Qui les surveille? M.
TESSIER: Les ministères respectifs. M. PAUL: Oui, mais quelle est la
tête...
M. TESSIER: Les ministères concernés. Le rôle...
M. DEMERS: Y a-t-il un comité interministériel?
M. TESSIER: Oui, il y a un comité interministériel. C'est
exact.
M. PAUL: Présidé par qui? M. TESSIER:
Présidé par...
M. DEMERS: Par qui? Il siège tous les soirs?
M. TESSIER: Présidé par le ministre des Affaires
intergouvernementales...
M. PAUL: C'est logique.
M. TESSIER: ... dont, entre autres, je fais partie avec le ministre de
l'Industrie et du Commerce...
M. DEMERS: Celui de la Voirie aussi.
M. TESSIER: Je peux vous dire, aussi brièvement que possible, la
façon dont ça fonctionne. Le rôle du ministère des
Affaires municipales par l'entremise de son service qui s'appelle SATRA est
plutôt un agent coordonnateur de tout cela. Notre rôle est de nous
occuper du développement, de la planification du territoire
aéroportuaire qui comprend également les villes satellites comme
Lachute, Saint-Jérôme, Terrebonne, Sainte-Thérèse
il y en a cinq et Deux-Montagnes. Evidemment dans tous les cas,
il y a coordination et entente entre SATRA et les divers ministères
concernés. Lorsqu'il s'agit de voirie, évidemment il y a
consultation au préalable et le ministère de la Voirie suit le
plan général qui a été établi pour
l'ensemble du territoire.
Lorsqu'il s'agit d'affaires culturelles, c'est le ministère des
Affaires culturelles qui, à ce moment, est le maître d'oeuvre.
M. PAUL: Là-dedans, il y a des affaires culturelles?
M. TESSIER: Oui. Par exemple, il y a eu un inventaire des
bâtiments à caractère historique...
M. DEMERS: C'est pour les murales.
M. TESSIER: ... ou architectural qui a été fait par le
ministère des Affaires culturelles; c'est réalisé, c'est
déjà fait.
M. DEMERS: Pour les murales, à l'aéroport, et ces
choses-là?
M. TESSIER: Non, à l'intérieur de l'aéroport, c'est
le gouvernement fédéral. On ne s'occupe pas de ça, je
parle du territoire. Notre travail est de voir à l'aménagement du
territoire;
c'est notre mandat, et il nous a été confié
d'ailleurs par la loi.
M. PAUL : On a pris un risque, cette fois-là.
M. TESSIER: Oui, mais vous avez voté pour, je pense.
M. PAUL: Oui.
M. TESSIER: Bon! Régie des eaux...
M. DEMERS: Oui, mais ce n'était pas...
M. TESSIER: ... alors, il y a eu la préparation d'un plan de
disposition des eaux usées et de l'alimentation en eau potable de toute
la région.
M. DEMERS: Cela doit relever de vous, des Affaires municipales, la
Régie des eaux?
M. TESSIER: Oui, mais directement de notre collègue, le Dr
Goldbloom.
M. DEMERS: Ah oui, l'environnement, très bien.
M. TESSIER: Tourisme, chasse et pêche, il y a eu
l'aménagement du Parc d'Oka. Encore du tourisme, de la chasse et de la
pêche, mais conjointement avec la Régie des eaux et le
ministère des Richesses naturelles, il y a eu la préparation de
la mise en valeur de la rivière du Nord, ce qui inclut des
aménagements de parcs, la dépollution de la rivière et la
régularisation des eaux.
Ministère de l'Industrie et du Commerce: On fait des
études qui sont présentement en cours dans le but de
préparer les plans d'un parc industriel aéroportuaire.
Ce n'est pas limitatif, je vous donne les principales
réalisations, si vous voulez, jusqu'à présent de
SATRA...
M. PAUL: Des réalisations de l'ordre de combien?
M. TESSIER: ... en collaboration avec les divers ministères
concernés.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Argenteuil.
M. PAUL: Une demi-minute, M. le Président, avec votre
permission.
M. DEMERS: On va questionner, puis...
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire quel est le montant
d'argent dépensé jusqu'à présent?
M. TESSIER: Je ne pourrai pas vous le dire immédiatement, mais je
pourrai vous fournir...
M. PAUL: Approximativement. M. TESSIER: Un instant.
M. DEMERS: Votre comité interministériel pourrait
peut-être nous sortir ça un matin?
M. TESSIER: Non, le comité interministériel...
M. DEMERS: Cela relève...
M. TESSIER: ... ne nous sortira pas ça, mais évidemment si
j'avais avec moi le directeur de SATRA il a été retenu
à Montréal aujourd'hui je pourrais vous donner au moins
des chiffres approximatifs, mais je vais vous les fournir.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Argenteuil.
M. SAINDON: Est-ce que le ministre me permettrait quelques mots qui
pourraient, je pense, éclaircir un peu la situation? Je pense qu'on
chicane le ministre à tort, mais il arrive que dans les sommes d'argent
qui étaient mises à la disposition de la zone spéciale,
par exemple, la distribution de ces sommes n'est pas faite par le ministre des
Affaires municipales et ni par SATRA. Ce qui est arrivé...
M.PAUL: Qui l'a fait?
M. SAINDON: Bien, c'est fait plus haut que ça.
M. DEMERS: Comment haut?
M. SAINDON: C'est fait dans une autre Chambre, à
côté.
Ce qui est arrivé, c'est que SATRA et le ministre des Affaires
municipales ont beau recommander tel et tel projet dans la zone
spéciale, mais si lorsque vient le temps ils acceptent les
projets mais lorsque vient le temps de dire: Très bien, votre
projet vous pouvez le réaliser, l'argent est disponible. Mais si on dit:
Vous pouvez le réaliser, mais il n'y a pas d'argent, l'argent a
été mis ailleurs, alors qu'est-ce qu'il arrive?
Ce n'est pas SATRA qui dit: Vous avez tant d'argent pour cela et tant
d'argent pour cela. Ce n'est pas eux qui distribuent l'argent. Ils font les
recommandations.
M. DEMERS: Qui détermine cela? On voudrait savoir qui.
M. TESSIER: Je vais répondre à cette question. Je pense
que c'est à moi de répondre à la question. Le
député d'Argenteuil a parfaitement raison lorsqu'il dit que
l'argent n'est pas mis à la disposition de SATRA. Cet argent est
accordé à la suite d'une entente
fédérale-provinciale, en vertu des zones spéciales.
Or, comme on le sait, M. le Président, les zones spéciales
relèvent de l'OPDQ. Et, par conséquent, c'est pris à
même le budget de l'OPDQ, avec les montants qui sont mis à sa
disposition par le gouvernement fédéral, en vertu des ententes.
Pour plus de précisions sur cette question-là, je crois que ce
n'est pas devant cette commission parlementaire que la question doit être
posée, mais devant soit le conseil exécutif ou le
ministère des Affaires intergouvernementales, de qui relève
maintenant l'OPDQ.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire, devant ces
difficultés de fonctionnement interne qu'on voit...
M. TESSIER: Le député de Maskinongé avait raison,
c'est le conseil exécutif, et vous allez trouver cela à la page
88 du budget.
M. LEGER: ... devant ces difficultés de fonctionnement interne
quand même, parce qu'il y a beaucoup de ministères qui sont
impliqués là-dedans, et que SATRA ne fait que coordonner et
planifier...
M. TESSIER: Et coordonner, c'est son rôle, et non pas être
maître d'oeuvre.
M. LEGER: ... L'OPDQ est quand même celui qui définit
finalement l'acceptation ou non de la subvention.
M. TESSIER: Oui, exactement. C'est lui qui va décider si l'argent
est disponible ou non.
M. LEGER: Bon, alors devant ces difficultés-là et devant
aussi le fait que le territoire que le gouvernement fédéral s'est
réservé était plus grand que nécessaire
comme cela a été affirmé à plusieurs endroits
est-ce que la responsabilité du ministère des Affaires
municipales, dans ce domaine-là, est-ce qu'il y a une relation
très harmonieuse entre les trois paliers de gouvernement, ou s'il y a
des difficultés de fonctionnement à cause, justement, de ces
problèmes de juridiction fédérale et de
responsabilité précise du ministère des Affaires
municipales dans ce domaine-là?
M. TESSIER: Non, il n'y a pas de conflit... M. LEGER: Tout fonctionne
bien!
M. TESSIER: ... entre les trois paliers de gouvernement. Du
côté fédéral-provincial, il y a eu, jusqu'à
présent, une collaboration parfaite entre ces deux paliers de
gouvernement; en ce qui concerne les municipalités, je puis assurer les
membres de cette commission qu'il n'y a également aucun conflit. Il peut
y avoir, et il y a, et c'est tout à fait normal qu'il y en ait,
divergences d'opinions dans l'application du plan d'aménagement. A titre
d'exemple, lors de la réunion de la semaine dernière à
Montebello, SATRA a soumis un plan de développement dans lequel on
suggérait, entre autres, la création d'une ville nouvelle.
M. DEMERS: De 80,000 âmes.
M. TESSIER: Possiblement. Les municipalités ont réagi
assez violemment contre cette proposition, et elles se sont objectées
à la création d'une ville nouvelle, sauf une seule qui
était, évidemment, la ville concernée de
Sainte-Scholastique. Cela ne veut pas dire qu'il y ait conflit. C'est justement
cela le but de la rencontre: engager le dialogue avec les municipalités.
Il ne s'agit pas d'imposer le plan à aucune municipalité.
M. PAUL: C'est une espèce de fusion.
M. TESSIER: On veut que ce plan-là soit discuté. On veut
connaître les réactions des municipalités. On veut avoir
leurs recommandations. On veut avoir leurs suggestions. Par exemple, on
recommande qu'il y ait cinq villes principales qui se développent avec
des vocations bien précises. Tout le monde était d'accord pour
les cinq villes, qu'il y ait cinq pôles. Mais lorsque l'idée ou la
proposition de créer une sixième ville ou un sixième
pôle est arrivée, il y a eu désaccord. Evidemment, que nous
allons retenir cette réaction qui nous est venue de la part de la
population, des représentants de la population, qui sont les
administrateurs municipaux. Nous allons tenir compte de cela et nous allons
tout probablement abandonner cette proposition de la création d'une
nouvelle ville.
C'est le dialogue, en somme, qui s'engage constamment, ce n'est pas la
première rencontre qui ait lieu, c'est peut-être la
dixième. Personnellement, j'ai assisté à au moins quatre
de ces rencontres. Au fur et à mesure, l'on avançait dans
l'aménagement du territoire ou dans la confection du plan directeur
d'aménagement; le plan est pratiquement terminé. On l'a
déposé, on l'a discuté; on a aussi voulu connaf-tre les
réactions et on va le modifier en conséquence.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice.
M. TESSIER : Je voudrais simplement préciser que c'est un plan
d'ensemble qui couvre un grand nombre de municipalités, 37 en tout, je
pense.
M. SAINDON: Trente-quatre, il y a 34 maires.
M. TESSIER: Trente-quatre. Chacun, par la suite, est libre et devra
même avoir confectionné son propre plan directeur à
l'intérieur du plan général ou du plan global.
M. DEMERS: M. le Président, je demanderais au ministre s'il ne
pense pas que, dans l'utilisation des sommes ce n'est pas une question
de chicaner pour des choses dont il n'est pas responsable il y aurait
peut-être une recommandation à faire afin que les gens qui se
basent sur le plan provincial puissent savoir quand il y a de l'argent à
utiliser et comment l'utiliser. Peut-être qu'il faudrait le
définir un peu, même si c'est le fédéral qui paie.
Je trouve qu'il y a quelque chose qui accroche parce qu'il n'y a pas eu du
mécontentement de la part du député d'Argenteuil
simplement pour le plaisir de la chose. Il a senti que quelque chose n'allait
pas. Quand on est rendu à dire qu'il y a 5 p.c. qui sont allés
à une municipalité, que $20 millions sont allés à
la route et qu'on ne sait pas trop ce qui arrive, quand on accepte des projets
et qu'on n'a pas d'argent, peut-être que, pour le gouvernement
provincial, par ce comité interministériel, le SAPRA ou ce que
vous voulez, il serait temps que quelqu'un soit mandaté et puisse savoir
ce qu'il y a à dépenser, pour qui ça va être
dépensé et comment ça va être dépensé.
Je pense qu'il faudrait peut-être ça pour éviter des
complications. Un matin, vous allez arriver je pense bien que c'est ce
qui va arriver $40 millions seront engloutis et il y aura des
municipalités qui n'auront rien eu des choses qui boiteront.
M. TESSIER : Je n'ai pas de crainte de ce côté-là,
mais il est évident que les municipalités et c'est bien
naturel veulent avoir la plus grande part possible du gâteau et
voudraient s'en servir pour leur infrastructure. Ce sont des demandes normales.
Nous, par contre, nous croyons que l'argent doit être
dépensé non pas pour favoriser une municipalité
plutôt qu'une autre, mais pour l'aménagement global du territoire,
et c'est là peut-être que la discussion s'engage. A tout
événement, nous continuons le dialogue et la consultation avec
les municipalités. Comme je le mentionnais il y a un instant, les $40
millions sont loin d'être dépensés. Il va en rester encore
plusieurs...
M. DEMERS: Vous attendez la production de ces rapports dans quelque
temps?
M. TESSIER : Quant aux précisions sur les montants
dépensés, je réitère ma demande au
député de Saint-Maurice de poser sa question à la
commission du conseil exécutif, lors de l'étude des
crédits du conseil exécutif.
M. DEMERS: Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous avons vidé le sujet sur
l'article 15; nous pourrions peut-être suspendre nos travaux
jusqu'à huit heures et quart.
M. TESSIER: M. le Président, avec le consentement de mes
collègues, étant donné que, d'après l'horloge que
nous avons ici, il reste encore deux minutes et vu que ce soir mon
collègue, le Dr Goldbloom, entreprendra l'étude de ses
crédits sur la protection de l'environnement...
M. PAUL: Ce soir, nous allons être privés de la
présence du ministre?
M. TESSIER: Oui, le Dr Goldbloom...
M.PAUL: C'est un de nos préférés, pourtant!
M. TESSIER: ... doit s'absenter; il doit nous quitter pour l'Europe
assez prochainement et il aimerait bien passer ses crédits avant son
départ.
J'aimerais faire juste une petite déclaration, ou mise au point,
ou apporter un éclaircissement quant à la réduction du
montant total. Je le fais en particulier pour la presse.
M. PAUL: La réduction totale de quoi? Du budget?
M. TESSIER: Du budget, parce qu'on semble insister sur ce point. J'ai lu
à plusieurs reprises dans les journaux qu'au ministère des
Affaires municipales, il y a eu une réduction de $10 millions dans les
crédits. En effet, les crédits de l'an dernier étaient de
$64 millions et ils sont réduits cette année à $54
millions. Je dis que c'est un montant absolu, mais que, dans la
réalité, ça demande quelques précisions. Il y a eu
plutôt une augmentation, à la plupart des postes, de $4,115,200 et
voici comment: Ses crédits de $10,784,300 ne sont plus requis. Il s'agit
des subventions d'établissement pour les Communautés urbaines de
Montréal et de l'Outaouais qui ont pris fin en 1971, ceci pour un
montant de $2,376,100; il y a la subvention de l'opération de la
Communauté urbaine de Montréal pour l'exercice 1972 qui
représentait $6,658,200 et qui a été remplacée par
un nouveau mode de financement qui a été agréé par
la Communauté urbaine de Montréal, c'est-à-dire les
$9,500,000 qui ont été annoncés d'ailleurs par le ministre
des Finances dans son discours sur le budget; il y a également, une aide
spéciale qui avait été accordée à la ville
de Québec pour un montant de $1,750,000 et qu'il n'y a pas lieu de
renouveler cette année; d'autre part, la subvention spéciale
à la ville de Québec, qui était de $3 millions, est
réduite à $400,000 par suite du parachèvement des travaux
de construction des murs de soutènement requis pour l'aménagement
de la rivière Saint-Charles et par suite de la fin de la subvention de
$500,000 dont le dernier versement s'est effectué en 1972,
conformément aux statuts.
Si on tient compte des montants que je viens de mentionner, vous avez
une réduction de $13,884,300, près de $14 millions.
M. DEMERS: Cela fait un montant de $4 millions de plus que l'an
passé.
M. TESSIER: C'est ça. En réalité, le budget des
Affaires municipales témoigne d'une augmentation réelle dans les
autres postes d'environ $4 millions et non pas d'une diminution de $10
millions. C'est ce que je voulais préciser.
M. DEMERS: Le ministre des Affaires municipales est un prestidigitateur,
plus il diminue, plus il augmente. C'est fort.
M. PAUL: C'est une diminution des subventions statutaires.
M. TESSIER: C'est ça. Il s'agit de subventions qui ont
cessé d'exister, justement, je vous remercie de l'avoir
précisé, de subventions statutaires qu'il n'y a pas lieu de
renouveler.
M. DEMERS: Parce que les besoins des communautés urbaines...
M. TESSIER: Non, non, il y en a qui ont été
remplacées.
M. DEMERS: La ville de Québec accepte ça?
M. TESSIER: Bien oui, mais la rivière Saint-Charles,
c'était $3 millions. C'est fini, les travaux sont terminés ou
presque. D reste $400,000 à verser. On l'a inséré au
budget.
M. DEMERS: C'est bon.
M. PAUL: M. le Président, est-ce qu'on pourrait savoir
jusqu'à quand le ministre va nous priver de sa présence dans
l'étude de ses crédits? Est-ce que nous aurons le plaisir de le
revoir demain?
M. TESSIER: Cela dépend du leader du gouvernement, c'est lui qui
le détermine. Vous allez me revoir, sûrement.
M. PAUL: Oui, parce que cet après-midi il a été
convenu...
M. TESSIER: J'étais là, cet après-midi, puis...
M. PAUL: Bon, demain, nous faisons l'étude des
crédits.
M. TESSIER : Demain, je vais être là, par exemple.
M. PAUL: On voudrait épuiser le ministre jusqu'à la fin de
ses crédits.
M. DEMERS: Jusqu'à la lie.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons nos travaux jusqu'à huit heures
et quinze.
(Suspension de la séance à 18 h 5)
Reprise de la séance à 20 h 27
M. PHANEUF (président de la commission des Affaires municipales):
A l'ordre, messieurs!
L'honorable ministre responsable de l'environnement.
Question de règlement
M. PAUL: Je m'excuse, M. le Président, auprès de
l'honorable ministre. Je voudrais soulever une question de règlement.
Nous avons un nouveau règlement qui prévoit la formation de
commissions élues. A l'article 140, nous voyons que la commission des
affaires municipales est une des commissions élues de l'Assemblée
nationale.
Je voudrais vous référer à l'article 156 pour
connaître les tâches des commissions élues. Vous verrez que
l'une des principales, du moins la première, c'est l'étude des
crédits. Nous avons effectivement commencé jeudi dernier,
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
Or, ce soir, on nous invite à étudier un service du
ministère des Affaires municipales, même si ce service est de la
compétence, de la juridiction et sous la surveillance de l'honorable
député de D'Arcy-McGee. Il s'agit donc de l'étude d'un
service du ministère. Si je me réfère aux crédits
des Affaires municipales nous voyons, à la page 31, le service de la
gestion municipale; aux pages 32 et suivantes, le service des finances
municipales, le service de l'évaluation foncière, le service de
l'urbanisme, le service des structures municipales; les services techniques; le
service de la formation; le service de la protection municipale et la Direction
générale de la prévention des incendies; ce n'est pas tout
à fait un service. A la page 36: autres services et, finalement, le
service de la protection de l'environnement.
Or, il arrive qu'en vertu tant des usages parlementaires que des
coutumes, en vertu de l'économie du droit parlementaire, il appartient
à un ministre de défendre ses crédits. Je soumets
respectueusement que la présence du ministre des Affaires municipales
est requise pour étudier tous les postes budgétaires de son
ministère.
Bien qu'il s'agisse du service de protection de l'environnement, je dis
qu'il n'est pas différent de tout autre service du ministère des
Affaires municipales.
Si le ministre des Affaires municipales n'est pas présent, je
soumets respectueusement que le ministre dit attaché à la
protection de l'environnement ne peut pas défendre les crédits du
ministère des Affaires municipales et ce pour deux raisons:
Premièrement, au chapitre 169 des Statuts refondus du
Québec, Loi du ministère des Affaires municipales, à
l'article 1, nous lisons que le ministre des Affaires municipales a
l'administration et la direction du ministère des Affaires municipales.
Je comprends que, dans
de nombreux ministères, il peut y avoir des ministres d'Etat
attachés à un ministère. Mais, le ministre d'Etat est sous
la responsabilité, la gouverne du ministre titulaire et, dans le cas
présent, nous n'avons pas un ministre attaché aux Affaires
municipales. Nous avons un ministre dit attaché à la protection
de l'environnement.
Or, dans la Loi de l'Exécutif, au chapitre 9 des statuts
refondus, je soumets respectueusement que nulle part il n'est question d'un
ministre attaché à la protection de l'environnement. Dans les
circonstances, je soumets donc, M. le Président, que toute étude
des crédits des Affaires municipales, même si nous attaquons ou
voulons nous attaquer à l'article 11, service de protection de
l'environnement, ne peut être continuée sans la présence du
ministre des Affaires municipales, qui lui pourra permettre au ministre,
député de D'Arcy-McGee, de répondre aux questions des
députés.
Comme nous n'avons pas de responsable, soit le titulaire du
ministère des Affaires municipales, et tel que le veut l'article 1 du
chapitre 169, il ne nous est pas possible de procéder à
l'étude des crédits de l'article 11, service de protection de
l'environnement.
C'est pourquoi je proposerais, en vertu de l'article 170, que la
commission ajourne ses travaux.
M. LEGER: M. le Président, sur la même question de
règlement.
M. LE PRESIDENT: Sur la même question de règlement,
l'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Sur le point de règlement, étant d'accord sur le
principe que défend le député de Maskinongé, je
suis quand même convaincu d'une chose: le ministre des Affaires
municipales devrait défendre ses crédits parce que c'est lui qui
en a la responsabilité. Je vois très mal, cependant, comment le
ministre des Affaires municipales, qui a de la difficulté à
répondre à nos questions dans le domaine des affaires
municipales, pourrait parler du domaine de l'environnement. Ce n'est
certainement pas lui qui pourrait répondre aux questions.
M.PAUL: Non, mais il pourrait autoriser son ministre à
répondre.
M. LEGER: Sur le plan légal, oui. Sur le plan de la
procédure, oui. Ce que le député de Maskinongé
vient de prétendre nous amène à la conclusion que la
responsabilité du service de protection de l'environnement est telle que
la personne qui en est chargée devrait être responsable de ces
crédits. A cause de l'avenir que ce futur ministère pourrait
avoir, à cause des implications et de l'importance du domaine de la
pollution, je pense que ce service devrait, très tôt, être
changé en un ministère autonome où le ministre actuel, M.
Goldbloom, pourrait défendre lui-même ses crédits.
De toute façon, sur le point de la procédure, j'appuierai
le député de Maskinongé. Sur le plan pratique, je pense
que cela ne nous apporterait pas grand-chose. Je voulais quand même faire
valoir le point que le ministère de l'Environnement devrait être
créé au plus tôt afin de de permettre au ministre de
répondre lui-même de l'administration des crédits.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, sur le point de règlement. Il
est possible je ne prétends pas être un procédurier
aussi averti et connaissant aussi bien les règlements que le
député de Maskinongé que le député de
Maskinongé ait raison. Je me base un peu sur un précédent,
sur ce qui s'est passé lors de l'étude des crédits de l'an
dernier et sur ce que j'ai cru comprendre le député de
Maskinongé pourra me corriger, puisqu'il est leader parlementaire, il
est fort possible qu'il y ait eu entre les leaders parlementaires une entente
différente de ce que je vais amener quant à la discussion
qui avait eu lieu entre les leaders parlementaires.
Je crois que la présence du ministre responsable de la
qualité de l'environnement justifie l'étude du chapitre dont il
est responsable et je ne pense pas que ça change tellement et sur
ce point, je rejoins le député de Lafontaine la
procédure à l'intérieur de l'étude des
crédits du ministère des Affaires municipales. L'on se souvient
de certains précédents qui ont été
créés, par exemple, en 1967 ou 1968, lors de l'étude des
crédits du ministère du Travail alors que l'honorable Maurice
Bellemarre, qui en était le titulaire, avait, à un certain
moment, fait appel à ses officiers pour donner des explications. Cela a
créé un précédent mais qui a été
accepté par tous les membres de la commission parce que ça
rendait service aux membres de la commission d'avoir les détails, les
renseignements nécessaires. Je ne pense pas que ça change
tellement.
En fait, le but que nous recherchons ici c'est d'étudier les
crédits, les services qu'il y a à l'intérieur d'un
ministère, et je crois que ce serait peut-être légalement
très justifié je ne conteste pas, je ne suis pas en mesure
de le contester, loin de là et bénéfique à
tout le monde de donner l'occasion au ministre responsable de l'environnement
de discuter de son service, de ses projets, sans pour cela se cimenter les
pieds à l'intérieur d'une procédure qui est
peut-être justifiée mais qui ne changerait pas tellement
l'étude des crédits et les réponses que le ministre
pourrait nous donner, qui ne changerait pas tellement l'explication de la
politique du gouvernement quant à la qualité de l'environnement,
le travail qui se fait au ministère des Affaires municipales à ce
niveau.
Je pose la question. Le député de Maskinon-
gé n'a-t-il pas, peut-être, soulevé un point qui est
valable et qu'il faudra peut-être étudier plus à fond, un
peu plus tard, peut-être lors de la réunion de la commission
parlementaire de l'Assemblée nationale mais qui, pour le besoin de la
discussion de ce soir, ne ferait pas avancer les travaux en laissant au
député de Maskinongé le privilège de faire valoir
son point. Qu'il soit étudié plus tard, mais que l'on
procède quand même à l'étude de l'article 11 des
crédits du ministère des Affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice et
ensuite, l'honorable député de Montcalm.
M. DEMERS: M. le Président, sur ce point de règlement, je
me permets de différer d'opinion avec le député de
Taillon.
L'an dernier, la même chose s'est présentée, mais le
ministre des Affaires municipales était présent.
M. LEDUC: Pas tout le temps.
M. DEMERS: II allait faire un tour dans la salle et il revenait.
Antérieurement, dans le temps de l'ancien ministre du Travail, on a
autorisé les réponses de sous-ministres en présence du
ministre. Si on admet ce précédent non pas que je veuille
diminuer les capacités de l'honorable ministre dans ce domaine il
viendra un temps où, si on court à la compétence, ce
seront les sous-ministres qui répondront et qui siégeront
à nos places. Il y a une foule de domaines où les sous-ministres
sont plus compétents que les ministres. Je crois que, pour ces raisons,
on se doit d'être assez scrupuleux sur l'application de ces
règlements. C'est pourquoi je me rallie à l'opinion du
député de Maskinongé, leader officiel de l'Opposition. Je
sais et j'admets comme vous tous que la compétence dans le domaine de
l'environnement et de la pollution, c'est M. Goldbloom, député de
D'Arcy-McGee, qui la possède, mais il reste que la responsabilité
du ministère, c'est le député de Rimouski qui l'a. Nous
sommes appelés à étudier un budget, à
étudier des postes, nous sommes aussi appelés à voter des
crédits, à donner des pouvoirs à un ministre pour faire
des dépenses et le ministre n'y est pas. Que l'on conclue de la
façon qu'on voudra, mais je pense qu'au point de vue de la
procédure, si on a des règlements en Chambre, il faut les
appliquer.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Avant que le ministre responsable de la qualité de
l'environnement ne réponde, je voudrais lui poser la question suivante.
Quand ce ministre répond en Chambre à des questions concernant la
politique du gouvernement en ce qui a trait à l'épuration des
eaux ou telle sphère d'activité de l'environnement, est-ce que
c'est sa politique ou celle du ministre des Affaires municipales? Lequel des
deux défend au conseil des ministres la politique précise et les
dépenses précises du budget de l'environnement?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne sais même pas si,
selon le député de Maskinongé, j'ai le droit de
répondre à la question du député de Lafontaine. Si
vous me le permettez, je répondrai.
Le député de Lafontaine pose une question qui, à
mon sens, a deux implications. Qui est responsable de conseiller le conseil des
ministres sur des questions dans le domaine de l'environnement? La
réponse à cette question, c'est que c'est le ministre qui a
été désigné par le conseil des ministres pour
occuper ces fonctions.
Qui est responsable de la politique? Je pense bien que c'est le
gouvernement comme tel; c'est le conseil des ministres qui, par la voix d'un de
ses membres, exprime sa politique. Mais quand on répond aux questions en
Chambre à ma connaissance, le député de
Maskinongé n'a pas posé d'objection au fait que je réponde
à des questions c'est au nom du conseil des ministres parce que
c'est là que se situe la responsabilité.
Est-ce que vous me permettez, M. le Président, de poser une
question au député de Maskinongé?
M. PAUL: En vertu des règlements, on ne peut pas le faire.
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. PAUL: En vertu des règlements, vous ne pouvez pas le faire.
Cela ne fait rien, je vais la recevoir quand même.
M. GOLDBLOOM: C'est extrêmement gentil!
Est-ce que le député de Maskinongé exigerait que le
ministre des Affaires municipales, selon son interprétation,
c'est-à-dire celle du député de Maskinongé, soit
obligé de rester ici continuellement ou s'il suffirait que le ministre
vienne et annonce à la commission qu'il est disposé à
accorder à son collègue le droit de répondre aux
questions?
J'aimerais, en même temps, poser une deuxième question.
Quand la commission a suspendu ses travaux, cet après-midi, j'ai
été obligé d'être absent parce que j'étais
à Montréal. Est-ce qu'à ce moment-là le
député de Maskinongé était déjà
informé que l'article 11 serait discuté ce soir et est-ce que le
député de Maskinongé a soulevé la question qu'il
pose maintenant?
M. PAUL: M. le Président, est-ce que l'honorable ministre a
d'autres questions? Il n'a que ces deux-là?
M. GOLDBLOOM: Pour l'instant.
M. PAUL: Premièrement, je voudrais, sur ce point, répondre
à l'honorable ministre. Quand le ministre répond à des
questions qui lui sont posées en Chambre, il est sur le même pied
qu'un adjoint parlementaire. La preuve, c'est que le député de
Fabre, avec le consentement de la Chambre, a répondu à des
questions concernant le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. Nous avons vu, dans le cours de la semaine dernière, le
député de Beauharnois, en tant qu'adjoint parlementaire,
répondre à une question d'un député concernant la
politique des emplois d'été.
Quand le ministre me demande si, d'après lui, la présence
du ministre des Affaires municipales devrait être permanente durant
l'étude des crédits du service de la protection de
l'environnement, poser la question, c'est y répondre parce qu'autrement
je n'aurais pas soulevé le problème, par un rappel au
règlement, au tout début de cette séance. Pourquoi? Parce
que c'est le ministre des Affaires municipales qui est responsable des
crédits de son ministère.
Deuxièmement, M. le Président, il y a une autre question
que m'a posée l'honorable député de D'Arcy-McGee, à
savoir pourquoi, à la suspension de nos travaux, ce soir, je n'ai pas
formulé d'objection à la présence du député
de D'Arcy-McGee pour l'étude des crédits du service de la
protection de l'environnement. Si l'honorable ministre avait connu ses
règlements, il aurait très bien su que passé six heures
nous ne pouvons pas continuer les travaux de toute commission parce que les
travaux sont suspendus.
Le ministre des Affaires municipales nous avait demandé de
prolonger nos travaux de quelques minutes aux fins de fournir des informations
quant aux objections qui circulaient à l'effet que les crédits de
son ministère avaient été diminués de $10 millions.
Par conséquent, passé six heures, je ne pouvais formuler aucune
objection dans le sens de celle que j'ai formulée ce soir.
Je voudrais également, M. le Président, avec votre
permission, répondre à deux objections soulevées par
l'honorable député de Taillon. Premièrement, il s'est
référé à une autre époque. Vers les
années 1966-1967, c'était un autre règlement qui
s'appliquait, puisque depuis le 1er avril, nous avons un nouveau
règlement. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, nous vivons avec lui
durant cette session-ci.
Deuxièmement, l'honorable député de Saint-Maurice a
répondu à quelques objections ou à quelques
précédents qu'avait voulu soulever le député de
Taillon.
Je voudrais, M. le Président, qu'il soit bien inscrit au journal
des Débats que c'est par considération pour le ministre,
député de D'Arcy-McGee, que je reconnais comme un excellent
travailleur, comme un homme réfléchi, comme un homme de valeur,
que je regrette qu'il se contente d'un poste aussi peu reluisant dans le
cabinet Bourassa. J'espère que l'humiliation qu'il subit ce soir le
poussera à faire les représentations qui s'imposent,
auprès du premier ministre pour que l'on puisse finalement avoir un
ministère de l'Environnement au Québec. Je suis sûr que le
député de D'Arcy-McGee, à ce moment-là, sera
hautement qualifié pour remplir un tel poste.
De toute façon, j'ai présenté une motion. Je
m'attends à ce qu'elle soit défaite mais j'aurai soulevé
un point de règlement que je considérais comme essentiel de
soulever pour éviter, à l'occasion de l'application de notre
nouveau règlement, tout précédent contraire à notre
droit parlementaire et contraire aux dispositions du chapitre 169 des Statuts
refondus du Québec et contraire au chapitre 9 du pouvoir
exécutif.
M. LE PRESIDENT: Si vous me le permettez, je vais essayer de
résumer le problème qui est devant nous ce soir.
M. SAINT-GERMAIN: Je m'excuse, M. le Président, mais j'avais
demandé la parole.
M. LE PRESIDENT: C'est vrai. Alors, l'honorable député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Je voulais simplement dire qu'au point de vue de la
procédure, le leader parlementaire de l'Opposition officielle a
probablement raison. Seulement, il est de tradition, au niveau des commissions,
que par entente mutuelle et de façon à pouvoir travailler de
façon constructive et positive, de déroger à l'occasion
à ces règlements qui, s'ils sont faits pour protéger le
droit de parole de chaque député et de l'Opposition, peuvent
aussi, lorsqu'ils sont appliqués d'une façon trop rigoureuse,
retarder nos travaux, nous amener bien des discussions stériles et
priver la population de certains renseignements auxquels elle aurait droit.
Le leader de l'Opposition officielle sait pertinemment que le Dr
Goldbloom est celui qui, au nom du gouvernement, s'occupe du milieu et de la
pollution, qu'il a, depuis qu'il occupe ce poste, constamment parlé au
nom du gouvernement. Personne n'y a apporté d'objection. Et s'il est
avec nous ce soir, c'est que, même si le ministre était ici, il
est probable que la très grande majorité sinon toutes les
questions relativement au milieu et à la pollution seraient en fait
relayées au Dr Goldbloom qui est celui qui, au gouvernement, est le plus
renseigné sur ces problèmes.
Je dis que le leader de l'Opposition, au point de vue de la
procédure, est probablement dans la bonne voie, mais c'est tout de
même une façon de voir qui me surprend énormément,
d'autant plus que le Dr Goldbloom est ici ce soir non pas pour se rendre
responsable de l'argent dépensé mais simplement pour renseigner
l'Opposition, comme nous d'ailleurs, et la
population par ricochet, sur ses activités, sur le progrès
de ses études et le progrès de ses travaux.
Et le leader de l'Opposition sait aussi pertinemment que, s'il a besoin
de renseignements supplémentaires du ministre responsable, il a toute la
liberté d'action de les avoir en temps et lieu. Alors, il serait
ridicule, je crois, M. le Président, de discuter de procédure,
nous passerions la soirée à le faire pour arriver au même
résultat, un résultat pas plus positif, que si
immédiatement on levait la séance.
Je voulais simplement vous dire que je suis désappointé de
cette façon de voir et j'espère que nous ne discuterons pas trop
longtemps de ce sujet. Si tous ont dit ce qu'ils avaient à dire, ce
serait aussi bien de prendre le vote, si on l'exige.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Juste quelques mots pour souligner que, moi aussi, je suis
d'accord pour dire que le ministre responsable de l'environnement fait un
travail très intéressant et très utile, qu'il est
très compétent, mais que je me devrai, quand même,
d'appuyer la motion du député de Maskinongé. En effet, si
c'est le ministre des Affaires municipales qui doit répondre du budget,
le ministre responsable de l'environnement ne pourrait ce soir, selon la
logique du député de Jacques-Cartier, que nous donner des
réponses concernant la politique générale, les intentions
du gouvernement dans le domaine de l'environnement et non pas sur les
crédits. Je pense que le ministre des Affaires municipales devrait
être présent, puisqu'il semble, d'après les réponses
du député de D'Arcy-McGee, ne pas être celui qui
répond auprès du Conseil des ministres, des politiques et
même des projets du service de protection de l'environnement, mais que ce
soit plutôt le député de D'Arcy-McGee. Alors, il serait
peut-être bon que, pour un ministère aussi important que les
Affaires municipales qui comprend le domaine de l'environnement, le ministre
soit là pour défendre les crédits et pour parler soit de
la quantité ou du manque de fonds qu'il y a dans le domaine de
l'environnement.
C'est la raison pour laquelle je n'ai rien contre le
député de D'Arcy-McGee, au contraire j'ai beaucoup d'estime et
d'amitié pour lui même si elle doit être
défaite, je me dois d'appuyer la motion du député de
Maskinongé.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, seulement quelques mots. Je
voudrais remercier le député de Maskinongé pour sa
courtoisie à mon égard. Je ne me sens pas humilié, car je
crois avoir consacré à ce travail mes énergies, avec
certains résultats au cours des quinze derniers mois. Je comprends ce
que le député de Maskinongé met en question et, au moins
pour une partie de ses remarques, l'interprétation qui peut être
donnée à la Loi de l'Exécutif, qui accorde au Conseil
exécutif le droit de désigner à une responsabilité
définie un ministre, mais qui est peut-être moins claire sur
d'autres aspects de ses attributions. Le député de
Maskinongé souligne un problème qui, à ses yeux, est
posé ici, ce soir.
Je pense bien qu'on peut, dans la restructuration d'un appareil
gouvernemental, attribuer des responsabilités de plusieurs façons
à plusieurs personnes. Peut-être qu'on le fait parce qu'on a un
pouvoir général. On crée alors des divergences de vues
quant à l'interprétation qui est donnée aux autres
implications de ce geste fondamental de désigner un ministre à
une responsabilité définie.
M. PAUL: Jamais à l'intérieur d'un autre
ministère.
M. GOLDBLOOM: D'accord. Donc, c'est une chose qui doit être
éclaircie peut-être, mais, quant à l'intérêt
que nous avons tous autour de la table ici, pour ma part, ça ne me fait
absolument rien. Le député de Maskinongé sait que je suis
généralement ici, sauf à de rares exceptions. Que le
débat se fasse ce soir ou à un autre moment, ça ne me fait
rien. J'ai, quand même, des fonctionnaires avec moi, ici, qui ont un
travail à accomplir et il serait nettement regrettable que ces
fonctionnaires soient obligés de revenir à un autre moment.
Je pense que le député de Maskinongé, avec tout le
respect qu'il a pour le règlement et pour les précédents
que l'on peut créer, pourrait quand même songer à retirer
sa motion et nous permettre de procéder en la matière à
laquelle nous sommes tous intéressés.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai pas l'intention de continuer le
débat juridique avec le député de D'Arcy-McGee. Je vous
demande d'appliquer l'article 162, parce qu'il y a déjà plus d'un
représentant du Parti libéral qui a parlé sur la motion.
Je vous prie de demander le vote tel qu'il est prévu.
M. LE PRESIDENT: Avant de prendre le vote, me permettrez-vous de parler
sans faire un aparté? De toute façon, si je me base strictement
sur le nouveau règlement sans toucher à la jurisprudence de
l'ancien, si on continue à discuter en commission parlementaire, les
discussions de ce soir n'engagent en rien le ministre des Affaires municipales
dans ses budgets.
Sur le plan légal, le ministre d'Etat responsable de la
qualité de l'environnement ne peut engager les fonds du
ministère. Il reste à savoir maintenant si la commission veut
continuer l'étude en questionnant le ministre Goldbloom.
M. PAUL: M. le Président, je pense bien que vous pouvez
résoudre beaucoup plus rapidement le problème. J'ai fait motion
pour l'ajour-
nement de nos travaux. Si ma motion est défaite, comme je m'y
attends, j'aurai fait inscrire un principe et, en second lieu, ce sera aux
membres de la commission de décider s'ils doivent quand même
continuer l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales qui a débuté jeudi dernier.
M. LE PRESIDENT: Ceux qui sont en faveur de la motion du
député de Maskinongé. Ceux qui sont contre la motion du
député de Maskinongé. La motion est rejetée. La
parole est au député de D'Arcy-McGee.
Exposé général du
ministre
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le sujet étant vaste et le
temps limité, il serait peut-être préférable que je
ne fasse qu'une très courte déclaration et que nous passions aux
questions qui pourraient intéresser les députés.
Depuis quinze mois, nous avons des services de la protection de
l'environnement. Nous avons essayé d'être actifs dans tous les
domaines qui composent l'environnement: la protection de l'air, la protection
de l'eau, la protection du sol, l'élimination des déchets,
l'amélioration des conditions de travail dans les usines.
Il y a, à l'intérieur de chacun de ces domaines, des
préoccupations particulières. Les sources de pollution de l'air
sont multiples; il y en a qui sont directement de notre responsabilité,
par exemple, le secteur industriel; il y en a qui ne sont pas
entièrement de notre responsabilité au niveau provincial.
Je pense aux véhicules automobiles. La fabrication de ces
véhicules étant de juridiction fédérale, il y a une
législation qui s'applique et il y a très clairement une
influence prépondérante du gouvernement fédéral des
Etats-Unis sur l'industrie de l'automobile. Ce que nous faisons, à notre
niveau, c'est nous occuper de l'inspection et d'établir certaines
exigences au niveau de la vente des véhicules.
Dans le domaine de l'eau, nous avons un programme industriel, un
programme municipal et un programme de la récupération de la
qualité des eaux récréatives, c'est-à-dire des lacs
et rivières au Québec. Nous menons cette campagne en prenant soit
le bassin hydrographique comme unité. Nous avons déjà
commencé un travail sur deux rivières où des interventions
importantes sont en cours; la rivière Outaouais et la rivière
Yamaska. Les autres principales rivières seront traitées
année après année avec la préparation, dans chaque
cas, d'un plan d'aménagement du bassin qui tiendra compte des vocations
différentes que peuvent avoir les diverses rivières de la
province.
Dans le domaine du sol, il y a en préparation, au
ministère de l'Agriculture, une loi sur les pesticides, et ceci avec la
collaboration de nos services. E y a aussi, chez nous, un travail qui se fait
dans le domaine des déchets et surtout des déchets organiques qui
peuvent être rentrés dans les cycles naturels et redevenir partie
du sol. C'est un procédé qui retient l'intérêt de
beaucoup de monde et nous avons l'intention de nous prononcer là-dessus,
dans un contexte québécois, au cours de l'année.
Tout le sujet des déchets est extrêmement complexe et, l'an
dernier, nous avons constitué un groupe de travail qui achève
présentement son étude et qui est à la rédaction de
son rapport. Quand ce rapport sera déposé devant le conseil des
ministres, un livre blanc sur la disposition des déchets sera
préparé en partant des constatations de ce rapport, sera
publié et recommandera une politique générale de la
disposition des déchets au Québec.
Enfin, dans le domaine de la protection de la santé en relation
avec les conditions de travail, nous avons l'intention, cette année,
d'intensifier nos efforts. Tout ce que nous faisons est essentiellement
axé sur la protection de la santé publique. Voilà des
situations où la santé peut être menacée de
façon particulière. Nous avons hérité de cette
responsabilité de l'ancien ministère de la Santé, devenu
aujourd'hui le ministère des Affaires sociales, et nous avons
l'intention, en collaboration avec le ministère du Travail, qui lui
aussi est présent dans les usines, qui lui aussi s'occupe des conditions
de travail, de faire en sorte que ces conditions s'améliorent
progressivement là où elles laissent à désirer.
Dans l'ensemble, il y a moyen de rapporter progrès. Il y a aussi
moyen d'exprimer, pour l'avenir, un certain optimisme. Il y a, dans la
société québécoise, des prophètes de malheur
qui voudraient nous donner l'impression qu'il est presque trop tard. Je ne suis
pas de ce nombre. Je pense que les efforts que nous menons et les
résultats que nous commençons maintenant à obtenir nous
permettent d'envisager un meilleur avenir, nous permettent d'envisager un jour
où les polluants industriels seront considérablement
réduits, où les égouts des municipalités du
Québec ne seront pas déversés sans traitement dans nos
cours d'eau, où l'eau potable sera vraiment potable un peu partout au
Québec, et où les conditions de travail seront décentes
pour tous les travailleurs québécois dans les 11,000 usines et
dans les bureaux que nous avons partout sur notre territoire.
Voilà M. le Président, un très bref
résumé très général de nos
intérêts, et je suis certain que nous pourrons approfondir des
éléments de ces considérations par les questions qui
seront posées par les députés.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, je remercie le ministre du lai'us
qu'il vient de nous faire en cernant le très vaste champ de
l'environnement et en mettant en évidence certains points de sa
politique pour mettre un terme à la pollution sous toutes ses formes
dans notre province. Ce
n'est pas d'hier qu'il a commencé à en parler. On pourra
dire que jamais on en a autant parlé.
Dès 1970, le ministre annonçait que Québec ne
créerait pas un superministère de l'environnement. C'était
au mois de novembre qu'il entendait faire disparaître les bouteilles. Il
disait que des industries ne s'installeraient pas au Québec afin de
profiter du manque de législation antipollution. Le ministre Goldbloom
s'engageait à Drummondville en 1970 à travailler efficacement
contre la pollution. Le Soleil rapportait, le 30 novembre 1970: "La province se
dotera d'outils nécessaires pour lutter contre la pollution". Et on
insistait sur l'importance de mobiliser l'opinion publique et les divers
groupes de pression qui ont un rôle important à jouer dans la
lutte antipollution.
Le 9 décembre 1970, le ministre annonçait l'adoption d'une
loi très prochaine sur la protection de l'air et de l'eau. Il disait,
à Jonquière, que cette loi ne saurait tarder. Il insistait,
à Montréal, quelques jours plus tard, pour dire que Québec
créerait un ministère de l'environnement dès qu'il aurait
assez de fonds. Les fonds ne sont pas arrivés. "Une loi de
l'environnement ne tardera pas au Québec", disait-il à Joliette,
au mois de décembre. Le même ministre reconnaissait la juridiction
internationale d'Ottawa en matière de contrôle de l'environnement,
à Montréal, le 29 janvier 1971. Le 19 janvier 1971, le ministre
annonçait qu'il utiliserait le fisc dans sa lutte contre la pollution.
Afin d'inciter les industries à dépasser les normes de
contrôle minimum, le ministre annonçait un
dégrèvement d'impôt. Et ça continuait, M. le
Président.
Une loi concernant le problème de la pollution de l'air
était annoncée par le ministre, à Sorel, et c'était
au mois de janvier 1971. Le Star parlait de la même mesure, le 13 janvier
1971. A Lakeshore, on avait encore la même déclaration, et tout
à coup, le 18 février 1971, le ministre annonçait qu'il
n'y aurait pas de ministère de l'environnement mais presque
l'équivalent. La Tribune de Sherbrooke nous rapportait: "Le gouvernement
ne pourra pas enrayer la pollution, il s'agit, pour notre ministère, de
limiter la pollution et de voir à ce que l'on ne crée plus
d'autres sources de pollution. C'est ainsi pendant deux ans, quinze mois que
m'a dit le ministre. On a parlé d'antipollution.
On a même parlé du chauffage à
l'électricité qui viendrait enrayer la pollution. C'était
en 1971, Place Normandie, à Saint-Nicholas. Le ministre tenait ces
propos au mois d'avril 1971: "II faut donner, aux gens la notion de
l'environnement et de sa protection" disait-il à Saint-Hyacinthe. Le
programme de la dépollution municipale coûtera $600 millions,
disait le ministre, député de d'Arcy-McGee. C'était
clair.
Il a même donné aux industriels une formule pour ramasser
l'anhydride sulfureux, trouver des débouchés industriels au
soufre, pour que la lutte contre la pollution de l'air soit efficace.
C'était un tour de force assez extraordinaire.
Il fait appel aux chercheurs pour que soient développés de
nouvelles utilisations pour le souffre et ses composés et que soient
étudiés la disponibilité future de combustibles
dépolluants, comme le gaz naturel et le gaz propane, et le remplacement
par ceux-ci du charbon ou du mazout dans les procédés
actuels.
On a eu des recettes antipollution à pleine page et un autre
dossier aussi volumineux que celui-là; si le ministre est encore sur sa
chaise demain, on pourra lui en faire lecture. De toute façon, on aura
entendu parler énormément de la pollution. Ce serait, à
mon sens, le ministre qui en a le plus parlé. Je voudrais lui poser les
questions suivantes: Qu'a-t-il fait, au point de vue pratique, et quelles sont
les priorités du ministère des Affaires municipales, via le
service de l'environnement, pour pallier la pollution qui existe actuellement
dans la province de Québec? Où est la loi? Comment
s'amorce-t-elle? Avec le budget qui est affiché ce soir, 72/73, alors
que le ministre dit que cela va coûter $600 millions pour régler
simplement la pollution de l'air, je me demande où on va aller et
où on va arriver. Avec $10 millions cette année alors que cela
prendrait $600 millions on peut mettre peut-être $12 millions avec
l'aide que l'on pourra avoir du programme d'initiatives locales quand le grand
frère du fédéral viendra nous donner la main je
demande au ministre ceci: Quelles sont ses priorités? Je n'ai pas de
conseil à lui donner, mais je verrais d'un très bon oeil qu'il
applique ses efforts à un domaine spécifique de la pollution.
Là, il couvre tous les domaines: L'eau des lacs, l'eau des mers, le
ciel, la terre et toutes choses connues. Il court après la pollution
sous toutes ses formes. Je crois qu'en diversifiant tellement ses efforts on va
se réveiller, après de grands efforts, avec beaucoup de verbiage
et très peu de mesures antipollution.
Que le ministre nous établisse ses priorités et qu'il nous
précise la date de l'échéance de cette loi que nous
attendons tous avec impatience, le calendrier de ses activités afin que
nous sachions qu'à tel mois telle mesure sera envisagée,
préconisée et mise en place afin de pallier la pollution; qu'on
sache où nous allons si le gouvernement a une politique définie.
Dans son lai'us de tantôt, il nous a parlé de tout, qu'il avait
envisagé la pollution sous toutes ses espèces dans le secteur
industriel, dans le secteur privé, dans le secteur de l'air, dans le
secteur de l'eau. Nous n'avons, malheureusement, aucune place où nous
pouvons dire: Dans tel domaine, cela marche. Il nous a nommé deux
rivières, l'Outaouais et la Yamaska. Nous aimerions savoir quels sont
les montants qui ont été affectés, les progrès
réalisés, les travaux qui ont été faits, le
résultat obtenu. Nous aimerions savoir si cela dépollue, si cela
paraît, si le comptage bactérien s'améliore, où on
va, qu'est-ce qu'on fait.
Nous avions, au début, vécu la pollution mercurielle.
Toutes les rivières et tous les lacs
de la province étaient pollués. Ce n'était pas
dangereux pour les poissons, mais c'était dangereux pour ceux qui les
mangeaient. Depuis quelque temps, le taux du mercure est plus bas. Les poissons
sont meilleurs. Je me demande sur quel barème on s'appuie pour en
arriver à ces conclusions.
M. PAUL: C'est parce qu'on a changé de ministre !
M. DEMERS: Autrefois, ce n'était que du mercure. Maintenant,
moins de mercure et le poisson est rendu comestible. Je voudrais savoir
exactement où on en est.
D y a un autre problème voisin de la pollution: la fluoration de
l'eau. Certaines personnes prétendent que cela pollue l'eau potable. Je
voudrais que le ministre nous donne son opinion sur la fluoration de l'eau. On
sait que l'un de ses collègues est pour la fluoration massive, en
dépit des décisions contradictoires qui sont
énoncées par certaines facultés et certains scientifiques.
Le ministre pourrait, avec avantage, nous informer et nous répondre sur
les sujets que je viens de lui signaler.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, avant de passer à la
période de questions, j'aimerais apporter quelques commentaires.
Premièrement, de la façon que le député de
Saint-Maurice traite la question, il semble vouloir dire au ministre
responsable de la qualité de l'environnement qu'il s'est étendu
sur tellement de sujets qu'il n'a pas pu les régler tous et même
qu'il n'a pas pu en régler un seul d'une façon
définitive.
On pourrait peut-être conclure que: qui trop embrasse manque le
train. Or, le train que le ministre va manquer, c'est justement de pouvoir,
à l'intérieur d'un petit budget de $10 millions, atteindre tous
les objectifs qu'il s'est fixés.
Il y a deux points que je veux soulever, M. le Président.
D'abord, le ministre affirme, dans sa courte intervention, que la pollution par
les automobiles ne relève pas de lui parce que c'est une
responsabilité fédérale. Je me demande, M. le
Président, s'il n'y aurait pas moyen, quand même, de repenser
cette affirmation en réalisant que le Québec émet, pour
les automobiles, les plaques d'immatriculation; que le Québec a une taxe
de vente sur les automobiles et que, peut-être, par le biais de ces deux
taxes, il pourrait avoir une politique de correction de la pollution par les
automobiles.
Comme exemple, peut-être pourrait-on réduire les taxes sur
les automobiles qui seraient munies de dispositifs antipollution. Il faudrait
renseigner la population sur le fait que, pour une automobile qui serait munie
d'un dispositif antipollution, la taxe de vente ne serait que de 5 p.c. et que,
pour les autres, elle serait de 10 p.c. La plaque d'immatriculation pourrait
coûter moins cher à ceux qui ont accepté d'avoir une
automobile munie de ce qu'il faut pour enrayer la pollution.
De toute façon, il y a des moyens, par le biais de la iuridiction
provinciale, d'amener des réalisations dans le domaine de la protection
de l'environnement.
Le deuxième point que je voulais soulever, avant d'arriver
à toute ma série de questions, c'est le fait que le ministre nous
affirmait tantôt qu'il avait des projets concernant une loi qui serait
préparée par le ministère de l'Agriculture, en
collaboration avec ses services, concernant le contrôle des herbicides,
des fongicides et des insecticides, qui sont des fertilisants, alors qu'il
avait justement dit cela, suivant le journal des Débats en
réponse à une question que je lui avais posée
l'année dernière. Il m'avait dit qu'on était en train de
la rédiger, de concert avec le ministère de l'Agriculture.
Il m'avait aussi dit, l'année dernière, en réponse
à une autre question que je lui avais posée, qu'il
préparait un livre blanc sur le traitement des déchets. Donc,
l'année dernière, à la même question, j'ai eu la
même réponse. C'est la même chose pour un projet de loi sur
la pollution de l'air, qui avait été annoncé en janvier
1971. Le ministre nous arrive avec les mêmes réponses.
Cela me fait un peu penser à ce que le premier ministre disait,
cet après-midi, concernant les aéroports de Toronto. Il m'a fait
la même réponse qu'il m'avait faite il y a deux mois. Le premier
ministre m'avait dit, il y a deux mois, qu'il n'était pas au courant des
problèmes des compagnies aériennes européennes qui avaient
le droit de débarquer à Toronto.
M. le Président, c'est un exemple.
M. LE PRESIDENT: Je pense, quand même, que nous étudions
les crédits des Affaires municipales. Il ne faudrait pas se
référer à ce qui a été dit en Chambre sur
d'autres sujets que ceux dont il est question ici.
M. LEGER: C'est une allusion très courte, M. le Président,
qui montre que l'on répète beaucoup de choses sans en faire une
politique précise.
Je laisserai au ministre le soin de répondre à ces
quelques questions très vagues pour passer par la suite à des
questions d'ordre général sur la politique du
ministère.
M.PAUL: Avant que l'honorable ministre réponde aux
différentes questions qui lui ont été posées par
mes collègues de Saint-Maurice et de Lafontaine, j'aimerais qu'il nous
apporte certaines précisions quant à la réglementation
dont il s'était chargé lui-même concernant
l'aménagement du territoire de la baie James et toute la pollution qui
en résulterait. L'hono-
rable ministre disait, le dimanche 6 juin 1971 il en a fait, des
déclarations, le ministre que l'environnement de la baie James
serait soumis à une réglementation et qu'il verrait
lui-même à la préparer: "La grande entreprise de
l'aménagement de la baie James provoquera une perturbation de la
condition naturelle du territoire, a dit le Dr Goldbloom. Il faudra qu'elle
soit menée de façon à préserver la qualité
de l'environnement".
L'honorable ministre est-il avancé dans cette
réglementation? Pourrons-nous avoir le texte de son règlement
à la prochaine séance de la commission des richesses naturelles,
qui doit se pencher sur tout le problème de la baie James?
Ce serait l'occasion toute choisie pour faire part de cette
réglementation aux directeurs de la baie James et de
l'Hydro-Québec. Enfin, où en est rendu le ministre dans toute
cette planification dont il nous a parlé ce soir? Dans quel domaine
précis le ministère a-t-il posé des actes, adopté
des réglementations? Et dans quel domaine a-t-il pris des sanctions?
Dans quelle mesure a-t-il stimulé la lutte contre la pollution? Est-ce
dans le domaine de l'air? Dans l'aménagement du sol? Dans le domaine
touristique? Dans le domaine du son? Où en est-on? Où va-t-on?
Que fait-on? Que réalise-t-on? Pourquoi $10 millions?
Je vous laisse la parole, M. le ministre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre responsable de la qualité
de l'environnement.
M. GOLDBLOOM: Merci, M. le Président. Je vais pour une fois
emprunter un ton dont je n'ai pas l'habitude. Je suis très
intéressé par la série de questions posées par les
députés de l'Unité-Québec parce que c'est un
gouvernement qui a été au pouvoir pendant quatre ans et qui n'a
rien fait, mais strictement rien dans ce domaine.
M. PAUL: Cela remonte à 50 ou 60 ans.
M. GOLDBLOOM: J'avais voulu éviter un long récit de ce que
nous avons fait, pensant que les députés renseignés dans
certains cas sur les problèmes de l'environnement poseraient des
questions constructives sur ce qu'il faut savoir. Mais, si on est pour citer
des coupures de journaux avec l'interprétation qui passe par les
articles, on peut...
M. PAUL: M. le Président, par un appel au règlement, je
dirai à l'honorable ministre que je l'ai cité au texte. Parce que
ce que j'ai cité était entre guillemets.
M. DEMERS: Et à part ça, M. le Président, par un
appel au règlement, je ferai remarquer à l'honorable ministre que
nous ne sommes pas ici pour étudier les crédits de l'Union
Nationale. Nous sommes dans l'opposition et nous étudions les
crédits du ministère. S'il ne s'est rien fait nous le
concédons il n'y avait rien de fait contre la pollution. Mais
nous lui demandons ce qu'il a fait, lui. C'est ça qui est sa "job".
M. GOLDBLOOM: Cela s'en vient, et j'étais sur le point de changer
de ton et de revenir à mon ton habituel et au sérieux qui devrait
présider à nos discussions.
On m'a demandé ce que nous avons fait. Bon, je commence. Dans le
domaine de l'air, nous avons posé des appareils d'échantillonnage
dans les centres industrialisés du Québec. Nous n'avons pas eu
à le faire dans la région métropolitaine, parce que la
Communauté urbaine de Montréal s'en charge. Néammoins, la
communauté urbaine, par consultation avec nos services, a demandé
une collaboration qui nous mènera cette année à ajouter
à ce réseau d'échantillonnage, et d'une façon un
peu particulière. C'est-à-dire que, présentement, les
appareils permettent une analyse qui doit être faite par un technicien
qui monte sur le toit d'un bâtiment et fait lecture des données
fournies par l'appareil.
Il y a déjà dans certaines villes du monde, notamment
à Toronto et dans une ville aux Pays-Bas qui s'appelle Rijnmond, des
réseaux automatisés branchés sur une ordinatrice qui
permet d'avoir d'heure en heure des résultats. C'est notre intention de
doter la région métropolitaine d'un tel réseau. Avec lui,
et en passant par l'ordinatrice les prévisions atmosphériques, on
peut prévoir et espérons-le, par un réseau
téléphonique à l'endroit des industries
éviter les crises de pollution atmosphérique qui tout de
même ont été moins nombreuses et moins graves cet hiver que
l'hiver précédent.
Si l'on regarde les chiffres pour Montréal, il y a eu une
amélioration graduelle avec les initiatives prises et par nos services
et par ceux de la Communauté urbaine.
Nous avons donc centré nos activités en dehors de la
région métropolitaine, là où des
agglomérations comprennent des groupes d'industries. Nous avons
déjà publié la première partie d'un rapport sur
Beauharnois, un rapport sur Joliette, et un autre sur Sorel. Les postes
d'échantillonnage ont été transportés ailleurs pour
que nous fassions le même genre d'études dans d'autres villes
où la santé publique peut être menacée par la
pollution atmosphérique.
Je parle notamment de la ville d'Asbestos où le problème
est un peu particulier.
Je souligne que nous laissons les appareils en place pendant six mois
à la fois, et dans le cas d'Asbestos, où le problème a des
caractéristiques un peu spéciales, nous allons les laisser en
place pendant une année. Il y a d'autres villes pour lesquelles les
rapports sortiront au cours de l'année. Je n'ai pas encore un calendrier
qui me permette de dire quelle ville à quelle date, mais au fur et
à mesure que ces rapports seront complétés, il s'agit de
la région de Québec ici et de la région trifluvienne.
II y a également des appareils, dans d'autres villes, qui ont
été posés récemment, et nous allons publier ces
rapports au fur et à mesure que nous les obtiendrons. Et ces rapports
qui tiennent compte de la rose des vents permettent d'identifier les sources de
pollution, et ceci plus facilement que dans la vaste région
métropolitaine. Nous avons donc émis des instructions, à
l'endroit des industries concernées. Ayant étudié avec
elles, avec leurs ingénieurs, les problèmes particuliers, ayant
trouvé des solutions technologiques, nous avons donné des
instructions à plusieurs de ces industries, et nous allons
compléter ce travail dans chaque cas.
Nous avons entrepris un projet de recherche qui a été
confié à un groupe universitaire qui nous a demandé un
appui financier pour lui permettre de poursuivre une étude de la
relation précise entre les polluants atmosphériques et les
maladies respiratoires. Je me permets de croire qu'à cause des talents
des personnes impliquées nous aurons, d'ici trois ans parce que
c'est un travail de longue haleine un rapport qui fera honneur à
la science québécoise.
Dans le domaine de l'eau, nous avons pris en main 52 lacs l'an dernier.
Nous avons constaté que, par les années
précédentes, c'était deux, trois, quatre lacs par
année, nous en avons fait 52. Dans chaque cas, nous arrivons, nous
faisons constituer une association de propriétaires riverains; nous
trouvons que c'est un élément essentiel au succès du
travail. Avec cette association de propriétaires riverains, nous faisons
l'analyse de la qualité de l'eau, en constituant une carte du lac, la
carte indiquant sur l'eau la qualité trouvée par des analyses
bactériologiques, par d'autres analyses dans le cas où il y a un
effluent industriel, et sur la terre la classification des fosses
septiques.
Ceci a été accompli pour une trentaine de lacs; pour 18,
le travail a été complété pour la première
partie et la deuxième, c'est-à-dire la classification des fosses
septiques, se fera cette année. Il y a d'autres lacs dont je n'ai pas
encore le nom, mais nous allons ajouter de nouveaux lacs dont nous ferons
l'étude complète cette année. Nous aurons donc une
deuxième liste de lacs et, année après année, nous
allons poursuivre ce travail.
Dans le cas des municipalités et je souligne que la
moitié du problème se situe dans la région
métropolitaine nous avons émis des ordonnances à
l'endroit de la communauté urbaine de Montréal. Notre ordonnance
du 27 juillet dernier a eu pour effet de faire démarrer l'initiative de
la Communauté urbaine qui a la responsabilité sur son territoire.
Les 29 municipalités ont voté à l'unanimité pour
accepter cette ordonnance et passer à l'action. Elles ont voté
à l'unanimité pour aller chercher les $300 millions
nécessaires.
On sait qu'il y a eu par la suite certaines difficultés
financières qui ont amené le minis- tre des Affaires municipales
à entreprendre une enquête sur la Communauté urbaine de
Montréal. Mais, malgré cette enquête, le travail sur le
réseau collecteur et sur le traitement des égouts sera entrepris
et nous serons en mesure de rattraper assez facilement les quelques mois perdus
au cours de cette année.
Dans le cas des industries, nous sommes rendus maintenant à
l'émission de sept séries de directives. Chaque directive
comporte des normes précises et un calendrier qui doit être
respecté.
Nous avons pris le temps, surtout avec les dernières
séries de directives, de consulter l'industrie intéressée,
de l'impliquer dans les discussions. Nous avons été heureux de
constater l'acceptation que nous avons eue de la part des industries. Je vous
en donne la liste: les pâtes et papier, les raffineries de
pétrole, les mines, l'industrie laitière, l'industrie du sciage,
l'industrie de la transformation de la viande, l'industrie du textile. En
préparation présentement: les conserveries, les poisonneries et
l'industrie chimique, la dernière n'étant pas des moindres. Dans
chaque cas, nous collaborons avec nos voisins, nous collaborons avec le
gouvernement fédéral pour qu'il y ait uniformité des
normes et des mesures à travers le Canada.
Nous avons entrepris un travail sur plusieurs rivières.
L'étude a été faite de la rivière du Nord, de la
rivière des Mille Isles, de la rivière des Prairies, de la
rivière Etchemin et de deux autres que j'oublie pour l'instant. Nous
avons, en même temps, poursuivi la préparation d'un plan
d'aménagement du bassin de la Yamaska. Il y a quelques semaines, avec
les prévisions qui ont été indiquées par le
ministre des Finances, nous nous sommes trouvés en mesure de donner le
feu vert à cinq municipalités du bassin de la Yamaska. En effet,
nous sommes venus facilement à la conclusion que nous n'avons pas besoin
d'un plan d'aménagement et même d'analyses bactériologiques
de l'eau pour savoir que, si une municipalité déverse ses
égouts directement dans une rivière, il faut que ces
égouts soient traités.
Dans chaque cas, nous faisons faire une étude de la nature des
effluents industriels. Dans certains cas, une usine municipale peut recevoir
les effluents industriels sans modification. Dans d'autres cas, il faut soit
apporter des modifications à l'usine municipale, soit exiger un
prétraitement au niveau de l'industrie, soit, dans certains cas, exiger
une usine individuelle de traitement à cause de la toxicité des
effluents. Ces études sont complétées dans certains
cas.
Je profite de cette occasion pour répondre à la demande du
député de Bourget. Nous avons préparé la liste des
municipalités qui ont présentement une usine de traitement. Nous
avons ajouté la liste des municipalités qui ont reçu
l'approbation pour leur projet et qui ont, donc, l'autorisation de
procéder. C'est, pour ces municipalités, dans certains cas, un
problème
financier que nous tâcherons de régler. Nous avons ici la
liste que je ferai distribuer tout à l'heure.
Pour les cinq municipalités dont je viens de faire mention, la
municipalité du lac Brome, de Cowansville, de Farnham, de Granby et de
Waterloo, nous avons déjà, dans certains cas, l'analyse des
effluents industriels; dans d'autres cas, c'est encore à
compléter. Dans chaque cas, nous accorderons immédiatement, sur
réception des derniers rapports complets, l'autorisation pour que soit
construite l'usine de traitement des égouts. Nous allons continuer dans
le même sens avec d'autres rivières. J'en ai la liste ici. Nous
venons de rendre public un rapport sur les municipalités de la partie
basse de la rivière l'Assomption. Nous avons également en
perspective un travail sur la Chaudière et sur le Saint-François.
Du travail se fait sur la Richelieu par un comité Canada-Québec
en relation avec les Etats-Unis, parce que la source de cette rivière se
trouve au lac Champlain, aux Etats-Unis.
Nous avons, en perspective, des interventions à d'autres
endroits. Je voudrais tracer un tableau de ce que nous essayons d'accomplir
pour l'assainissement de la ressource hydraulique au Québec, tenant
compte du fait que, sauf le coin de la baie James dont je parlerai dans
quelques instants, tout le Québec constitue un seul bassin
hydrographique.
Tous les tributaires se déversent dans le Saint-Laurent et, si
nous sommes pour améliorer la qualité des eaux du Saint-Laurent,
il faut nous attaquer aux tributaires et aux principales sources de pollution.
Donc, il y a la région métropolitaine. Il y a la région de
Valleyfield, où nous avons autorisé la préparation de
plans et devis et ultérieurement ce sera, et de façon
immédiate, la construction d'une usine de traitement des égouts.
Nous avons présenté un rapport aux municipalités de la
région de Laprairie. Nous avons invité les municipalités
à faire des commentaires sur ce rapport. Nous avons reçu ces
commentaires, nous allons donc procéder, cette année, à
autoriser la construction d'une usine de traitement, à cet endroit, ce
qui dégagera complètement la baie de Laprairie, et l'effluent
même traité ne sera pas renfermé à
l'intérieur de la voie maritime mais sera transporté dans le
fleuve lui-même. Nous avons la rivière Outaouais pour laquelle
nous avons publié conjointement avec l'Ontario un rapport, un
début de plan d'aménagement, un calendrier précis qui
n'est pas encore en application parce que les dernières
négociations sur le financement restent à être
complétées avec le fédéral, mais ce sera
prochainement. Nous avons également fait des études sur les
sources de pollution le long du lac des Deux-Montagnes, rive du comté de
Vaudreuil-Soulanges et rive du comté des Deux-Montagnes. Nous savons
qu'à ces endroits il y a des plages qui ne sont pas utilisables, il n'y
en a que quelques-unes qui sont en bon état. Le fait qu'il y en ait
quelques-unes en bon état nous mène à la conclusion qu'il
y a des sources locales de pollution, que les installations sanitaires sur bien
des plages laissent à désirer quant à leur
efficacité. Nous avons donc l'intention de revenir sur ces plages, cette
année, non seulement faire l'analyse de la qualité de l'eau mais
bien aller sur la grève vérifier les installations sanitaires et
insister sur l'amélioration du fonctionnement de ces installations.
Un peu partout dans la province, nous faisons l'inspection des terrains
de camping, des colonies de vacances. Nous surveillons, avec beaucoup de
misère, il faut l'avouer, les dépotoirs; nous avons beaucoup de
plaintes quant aux dépotoirs. Nous essayons, par notre politique
qui est en voie de développement de l'élimination des
déchets de trouver une solution régionale au problème et,
en trouvant cette solution, de fournir des moyens de recycler tout ce qui est
recyclable, tout ce pour quoi nous pouvons trouver un marché,
après transformation.
Je voudrais citer quelques chiffres, M. le Président, pour donner
une idée de l'envergure de notre travail, et je peux facilement fournir
ces chiffres aux membres de la commission. Nous avons inspecté 558
campements forestiers dans la province; le nombre total de ces inspections
s'élève à 1571. Le nombre de recommandations qui
découlent de ces inspection: 1452. Nous avons fait 695 visites
d'éducation sanitaire, 4,015 visites d'inspection des viandes, 708
inspections du lait, 29,542 inspections d'autres aliments, et ainsi de suite.
C'est une responsabilité qui est vaste. il est facile de dire : Puisque
vous avez fait seulement certaines choses, il y en a d'autres que vous n'avez
pas faites. D'accord, mais, au moins, nous sommes lancés, au moins il y
a progrès et nous allons le maintenir.
M. DEMERS: Le ministre me permettrait-il une question?
M. GOLDBLOOM: Oui, monsieur.
M. DEMERS: C'est au sujet de l'énuméra-tion des
inspections que vous avez faites. Vous n'avez pas créé ça.
L'inspection sanitaire des camps de bûcherons, ça existait; ce
n'est pas d'hier. Les inspections sanitaires du lait, ce n'est pas une
invention de votre ministère. Vous êtes peut-être parti de
zéro, mais il y avait peut-être un petit peu quelque chose
au-dessus de zéro.
Toute l'inspection sanitaire était réglementée.
L'inspection sanitaire se faisait dans les lacs ou ailleurs. Les inspecteurs
sanitaires, qui existaient avant que vous arriviez là, y étaient
toujours. Je pense que c'est beau d'en mettre, mais ne donnez pas l'impression
aux gens qu'avant vous le lait, on ne l'examinait pas dans la province de
Québec.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député
de Saint-Maurice a raison, et je ne voudrais pas laisser cette
impression-là. Je fais une énumération des
activités que nous poursuivons qui contribuent à la luttre contre
la pollution. Jusqu'à ce moment-là et jusqu'à ces
éléments qu'il a cités, c'est de l'innovation presque
entièrement. Il a d'ailleurs posé lui-même certaines
questions auxquelles je voudrais répondre...
M. GAGNON: Mais avant d'aller plus loin, le ministre pourrait-il dire,
parmi toutes les inspections qu'il a mentionnées, quelles sont les
inspections qui s'appliquaient à des plaintes qui ont été
faites concernant le lait, concernant la viande? C'est ça qu'il serait
important de savoir: combien il y a eu d'inspections de faites à la
suite des plaintes que la population a adressées au ministère? Le
nombre d'inspections, c'est bon, mais quand on sait le nombre de plaintes que
la population a faites, c'est là qu'on s'aperçoit de la
gravité du problème. S'il n'y a pas de plainte, tout de
même c'est qu'il y avait une certaine...
M. GOLDBLOOM: II ne faut pas toujours attendre les plaintes,
évidemment, M. le Président. Il faut un système
d'inspection régulier...
M. GAGNON: Oui, oui, mais est-ce qu'il y a eu des plaintes?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas devant moi les chiffres qui indiqueraient le
nombre des plaintes. Peut-être que les fonctionnaires pourront obtenir
ces chiffres, et je les fournirai avec plaisir. Je voudrais revenir à
quelques questions précises posées par le député de
Saint-Maurice, II a parlé du mercure. Je n'ai pas suivi très bien
la question qu'il voulait poser. Il a dit lui-même qu'il y a diminution
de la présence de mercure, du dosage de mercure, et c'est vrai. Nous
avons réussi, en travaillant avec les quelques industries
québécoises qui produisent ou se servent de mercure, à
éliminer plus de 95 p.c. des déversements. Je profite de cette
occasion pour souligner que, quand on trouve du mercure dans la chair du
poisson, ce n'est pas nécessairement à cause d'un
déversement industriel. Tout le bouclier laurentien est fortement
minéralisé, et il y a du mercure qui se trouve présent
naturellement. Il se trouve donc dans la chair des poissons. Ceci veut dire,
premièrement, que nous ne faisons pas face à un problème
créé par nous-mêmes; ceci veut dire en même temps,
cependant, que nous devons éviter à tout prix d'ajouter à
ces concentrations de mercure qui existent déjà parce que, pour
certaines personnes, des concentrations plus élevées pourraient
certainement constituer un danger. Nous avons constaté que, même
dans les cas où nous avons fait, diminuer le déversement de
mercure vers l'eau, il y avait un problème secondaire; l'émission
de vapeurs de mercure vers l'atmosphère. Nous avons donc
travaillé à ce problème et nous avons constitué un
groupe qui collabore avec le fédéral, le gouvernement
fédéral ayant des expertises dans ce domaine. Nous avons donc
poursuivi une étude globale du problème du mercure au
Québec. Le député de Maskinongé a posé des
questions sur ce sujet. Nous avons pu, en suivant les concentrations de mercure
dans la chair des poissons, libérer certaines espèces pour
permettre de nouveau la pêche. J'espère que les résultats
des interventions auprès des industries auront cet effet. Nous cherchons
d'autres moyens de permettre la pêche commerciale pour certaines fins
dans des régions où présentement nous n'avons pas
été en mesure, à cause de normes qui sont acceptées
presque à l'échelle du monde, d'accorder une telle
permission.
Le député de Saint-Maurice, si je ne me trompe, m'a
demandé mon opinion sur la fluoration. Il ya beaucoup d'émotion
dépensée autour de cette question. Il y en a qui disent: Le fluor
est un poison, il est impensable de l'ajouter à l'eau potable.
M. le Président, soyons clairs. Nous nous servons quotidiennement
de toutes sortes de substances qui sont des poisons. Il s'agit d'en juger la
dose. La posologie étant recommandée ou les habitudes
quand il s'agit d'aliments étant bien connues, aucun
problème ne se pose. Je pense bien que le député de
Saint-Maurice sait que le sel ordinaire est un poison si l'on en prend trop.
L'aspirine est certainement un poison, mais on en prend.
M. DEMERS: L'alcool.
M. GOLDBLOOM: L'alcool également. La vitamine D, qui est
essentielle pour prévenir le rachitisme, est un poison grave si l'on en
prend trop. Il y a toutes sortes d'exemples que l'on pourrait donner. Nous
devons concevoir le problème comme étant celui-ci: à
certains endroits, la nature a fourni une concentration de fluor qui semble
avoir des effets bénéfiques. A d'autres endroits, la nature n'en
a pas fourni. Les effets manquent. La carie dentaire se présente avec
une incidence plus importante. On essaie de corriger cette déficience,
tout comme on corrige la déficience qui existe chez nous, en ce qui
concerne la vitamine D, parce que nous n'avons pas de période aussi
longue de soleil que d'autres parties du continent nord-américain.
Voilà que nous comblons ces déficits et que nous prévenons
le rachitisme. C'est essentiel que nous le fassions. C'est dans cette optique,
en prenant toutes les précautions, que nous avons commencé
à donner des cours de recyclage à nos techniciens pour que soit
surveillée la concentration réelle de fluor dans l'eau potable.
Dans certains cas, on dit qu'une certaine dose a été
ajoutée. Cela ne veut pas dire que c'est vrai. Cela ne veut pas dire
que, dans l'eau potable, on trouve la concentration désirée. On
peut en trouver plus ou moins. Nous imposons un contrôle et nous allons
poursuivre ce contrôle non seulement sur l'eau
potable qui sera le véhicule principal de la fluoration, mais sur
des aliments et sur d'autres sources possibles de fluor.
Enfin, la baie James. Le député de Maskinongé a dit
lui-même qu'à partir du 11 mai la commission parlementaire des
richesses naturelles siégera. Pour lui faire l'historique de la
question, des études ont été faites par des
ingénieurs, et ces études ont indiqué qu'il y avait moyen
de développer les ressources hydro-électriques de la baie James.
Des exemples ont été donnés.
Au mois d'avril de l'an dernier, le premier ministre a
annoncé...
M. PAUL: Avant ou après?
M. GOLDBLOOM: Cela a été, plus
précisément...
M. DEMERS: C'est parce que la baie James a été
découverte le 29 avril.
M. PAUL: Au Colisée de Québec.
M. GOLDBLOOM: Oui, effectivement. C'est bien cela.
M. DEMERS: Ils ont commencé à chercher l'argent beaucoup
après.
M. GOLDBLOOM: Oui. Avec la déclaration de l'intention du
gouvernement de procéder au développement des ressources
hydro-électriques de la baie James, j'ai pris la responsabilité
de constituer une équipe scientifique multidisciplinaire pour
entreprendre des études écologiques dans la région.
Au mois de juillet, quand le projet de loi qui proposait la
création de la Société de développement de la baie
James était devant la Chambre, j'ai pu annoncer que cette équipe
était déjà constituée et était prête
à commencer ses activités. Effectivement, c'est ce qu'elle a
fait. Quand la société elle-même a été
constituée officiellement, le 13 septembre, déjà, il y
avait un bon travail d'accompli. Nous avons publié un rapport
préliminaire qui était un inventaire des problèmes et qui
recommandait la poursuite d'autres études. Ces études seront
poursuivies. La Société de développement et le
gouvernement se sont engagés à poursuivre ces études.
La Société de développement, tenant compte de tous
les éléments, présentera non pas le projet qu'elle a
reçu d'autres sources mais son projet. Ce projet sera connu
bientôt. Je me permets de croire que les questions que pourront poser le
député de Maskinongé et d'autres députés
devant la commission parlementaire des richesses naturelles recevront des
réponses assez précises qui leur permettront de comprendre
davantage non seulement le projet tel qu'il sera finalement proposé mais
également l'implication de ce projet pour l'environnement et pour les
peuples autochtones parce qu'il y en a au moins deux de la
région concernée.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais poser quelques questions
précises au ministre qui, depuis un bon bout de temps, effleure beaucoup
de sujets, mais dont certains le sont d'une façon plutôt
superficielle. Je voudrais lui poser des questions pour qu'il aille plus en
profondeur. Je suis sûr qu'il doit avoir des réponses à ces
questions.
Je vais lui en présenter quatre qui sont reliées ensemble.
Premièrement, dans tout ce qu'il a dit, il a été question
de la participation de certaines industries dans le domaine de la recherche. Le
ministre peut-il nous dire si, d'après lui, après une
année complète de travail, dans son secteur, il commence à
envisager une stratégie globale, dans la lutte contre la pollution,
concernant les coûts impliqués? Est-ce que, selon lui, dans les
cas de pollution faite par les entreprises, cela devrait être payé
entièrement par ceux qui polluent, c'est-à-dire les entreprises
ou si, par le biais de subventions ou de dégrèvements
d'impôt, la collectivité participerait d'une façon
importante à ces études et sur les moyens apportés
à la solution de ce problème de la pollution causée par
les entreprises?
La deuxième question, M. le Président. Un peu plus
tôt, le ministre disait que des instructions avaient été
données à plusieurs entreprises de respecter certaines normes,
certains critères pour corriger les problèmes de la pollution. Je
ferai remarquer au ministre qu'il n'y a quand même pas de
réglementation et que rien n'oblige ces compagnies à le
faire.
Ceci m'amène à une troisième question concernant le
cas précis de l'usine Union Carbide, à Beauharnois, sujet sur
lequel le ministre a passé très rapidement tantôt. Vous
savez, M. le Président, qu'une équipe de l'université
McGill, dirigée par le Dr McDonald, a été
constituée, subventionnée justement par son ministère,
pour établir la relation entre les taux de pollution
atmosphérique et les maladies respiratoires. Au début, cette
compagnie, Union Carbide, avait refusé que ces enquêteurs
procèdent à des recherches sur le territoire de son usine. Le
ministre pourrait-il me dire si, dans un cas semblable, il a les moyens
légaux de poursuivre ces recherches? Sinon, qu'entend-il faire dans ce
domaine?
Quatrièmement, M. le Président, je dois quand même,
tout en posant une question précise, admettre qu'il y a un
problème de sensibilisation à la pollution, de façon
à l'intéresser au problème de la pollution. On sait que
dans tous les pays du monde, les gouvernements, autant ceux, d'en dehors du
pays que ceux du pays, n'agissent souvent que lorsqu'il y a des pressions sur
eux pour trouver des solutions à des problèmes précis. Le
ministre a-t-il quelque part, dans son budget, des subventions pour des
organismes sérieux qui s'occuperaient, justement, de sensibiliser la
population
au problème de la protection de l'environnement et de
l'écologie, de façon que le résultat d'actions
concrètes auprès de la population pourrait amener des actes
concrets de la part des gouvernements, entre autres le sien?
M. GOLDBLOOM: Je répondrai aussi précisément que
possible aux quatre questions posées par le député de
Lafontaine.
La première concernait le financement des efforts de
dépollution faits par les industries. Je voudrais dire,
premièrement, qu'un calcul rapide et peut-être même
incomplet nous indique qu'en 1971 les industries du Québec se
sont engagées à dépenser plus de $50 millions pour la
protection de l'environnement. Ceci comprend notamment les nouvelles industries
qui sont venues s'implanter. Nous avons exigé de ces industries qu'elles
incorporent, dans leur projet d'investissement et de construction, la meilleure
technologie disponible pour la protection de l'environnement.
Ceci représente dans certains cas des dépenses de $5
millions, $10 millions et $15 millions additionnelles.
Nous partons du principe que c'est l'industrie qui doit faire les frais
de sa dépollution. Mais dans certains cas peut-être que le
seul exemple que l'on peut apporter pour l'instant est celui des pâtes et
papier il y a eu des arrangements un peu particuliers pour permettre
à cette industrie qui connaît une conjoncture difficile de
procéder quand même à améliorer la qualité de
son effluent. Nous constatons, malgré certains retards et certains cas
difficiles, une amélioration globale au point où il y a
déjà des usines au Québec qui ont dépassé
les futures normes qui ne sont pas encore en application.
Des avantages sont consentis sur le plan de la taxation; vous savez que,
sur tout l'équipement, le ministre des Finances vient d'abolir la taxe
de vente. Mais avant cela le ministre des Affaires municipales avait
indiqué son intention d'exempter des calculs pour fins de taxation
foncière l'équipement et les immeubles qui abritent cet
équipement, qui sert à la protection de l'environnement.
M. PAUL: Les articles 15, 16 et suivants du bill 48.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Et il y a aussi une dépréciation
accélérée qui est consentie par le ministre du Revenu pour
l'équipement en question.
M. LEGER: C'est une subvention indirecte de la collectivité. Ma
question est: Qui d'après vous depuis un an de travail dans ce
domaine-là devrait être le responsable et payer pour la
pollution? Est-ce la collectivité? Ou y a-t-il une proportion, selon
vous, qui devrait être faite par la collectivité via des
dégrèvements d'impôt ou bien l'octroi de subventions?
M. GOLDBOMM: Je crois que la collectivité doit apporter une
certaine contribution. Si l'on examine la liste des 11,000 usines du
Québec, on constate qu'il y en a un certain nombre qui constituent des
industries importantes et riches, mais que nous avons beaucoup de petites
industries. Il faut être en mesure de consentir un certain encouragement.
Il faut tenir compte aussi d'une chose. Ces avantages consentis amènent
l'industrie à poser des gestes auxquels elle aurait pu peut-être
résister pour un certain temps. Le fait que le geste est posé
veut dire que de l'équipement est acheté, que des emplois sont
créés, peut-être temporaires, pour la construction et la
pose de l'équipement, mais il y a des emplois plus permanents dans les
autres industries qui produisent l'équipement en question.
Donc, il y a un équilibre d'avantages et de désavantages
à calculer. Ceux qui sont experts dans ce domaine s'occupent de faire
ces calculs et d'essayer de juger les meilleures façons de stimuler
l'activité industrielle. Je parle des deux genres d'activités,
celle de l'industrie qui pollue et qui doit se munir d'équipements
antipollution et celle de l'industrie qui produit cet équipement. Les
deux sont importantes pour l'économie québécoise.
M. LEGER: C'est l'aspect positif, incitateur, motivant, mais il y a
aussi l'aspect coercitif. Je voulais faire allusion au 18 compagnies de
pâtes et papier puisque le ministre parlait de celles-ci
qui avaient refusé de suivre les ordonnances de la régie et qui
avaient passé devant la justice; seulement sept jugements avait
été rendus pour un total d'amende de $1,225 pour sept grosses
industries. Est-ce que le ministre entend prendre des mesures pour hausser les
amendes pour les atteindre, non seulement du côté de la
motivation, mais aussi du côté de la pénalité?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, et nous avons pris
l'engagement envers l'Ontario de fixer les amendes au même niveau que nos
voisins. Ces amendes se chiffrent au maximum à $10,000 en Ontario avec,
si ma mémoire est fidèle, $1,000 par jour après l'amende
initiale. C'est une différence assez importante par rapport au maximum
de $500 que nous avons présentement.
M. LEGER: On n'a qu'à regarder la sévérité
du juge Pelletier, comme exemple, pour les compagnies de pâtes et
papier.
M. DEMERS: Oui, dans les injonctions.
M. GOLDBLOOM: Pas de commentaires, M. le Président.
UNE VOIX: Cela aurait du bon sens.
M. GOLDBLOOM: Je voudrais cependant dire qu'il me semble que dans les
premiers mois d'un programme de cette nature, on doit faire
confiance à la bonne foi de la plupart des responsables de la
pollution. Ce n'est qu'après un certain laps de temps et je fais
exception de ce cas particulier des pâtes et papier qui est un
problème assez compliqué à cause de la conjoncture
qu'il faudra arriver un peu plus tard avec des amendes très
sévères. Mais quand nous arrivons, comme nous l'avons fait cette
année, devant l'industrie du textile, devant l'industrie de la
transformation de la viande, disant: Voici un calendrier, voici des normes, et
que l'industrie nous répond: D'accord, nous avons étudié
avec vos ingénieurs le programme que vous avez tracé, nous
acceptons ce programme et nous allons faire le nécessaire, il faut, il
me semble, accorder à cette industrie une période raisonnable
selon le calendrier prévu avant d'en traiter les responsables comme des
criminels. On me demande souvent: Est-ce que vous allez demander des peines
d'emprisonnement, pour les dirigeants des industries qui ne se conforment pas?
C'est aux légistes de déterminer ce genre de choses. Je peux dans
mon esprit personnel envisager des peines de cette nature, mais si, vraiment,
il y a des délits criminels. Je ne voudrais pas que dans chaque cas
où il y a un petit retard sur le calendrier, on dise que c'est
criminel.
Il y a souvent des circonstances qui doivent être comprises, mais
le juste milieu nous mènera sûrement à poursuivre le
travail actuel et à être muni des instruments de
sévérité qui nous permettront d'agir contre les
récalcitrants. Le député m'a demandé...
M. LEGER: Excusez-moi, la question des pâtes et papier aussi bien
la passer immédiatement. Le ministre sait quand même que, pour les
industries de pâtes et papier, l'ordonnance ne touche que le taux de
matière solide en suspension et ne touche pas du tout l'ordonnance
concernant d'autres polluants venant de ces compagnies, les matières
toxiques en suspension comme le phénol, par exemple. Est-ce que le
ministère a l'intention de corriger et d'intensifier le degré de
sévérité concernant ces ordonnances pour les compagnies de
pâtes et papier?
M. GOLDBLOOM: Nous avons même émis des ordonnances ad hoc
dans certains cas où il y a eu déversement de substances toxiques
qui ont eu un mauvais effet sur la vie aquatique. Nous avons émis une
ordonnance spéciale pour que cesse cette pratique à cet endroit.
Nous allons préparer et publier des ordonnances plus précises sur
ces éléments toxiques. Nous encourageons les industries
concernées à recycler, à récupérer les
agents chimiques dont elles se servent.
Nous allons également, par les nouvelles normes, exiger une
diminution importante de la demande biologique d'oxygène, qui n'est pas
vraiment influencée par ce que nous faisons jusqu'à
maintenant.
Le député de Lafontaine a demandé ce que nous avons
comme instruments pour obliger les compagnies à faire le
nécessaire. Il y a la loi constitutive de la Régie des eaux, qui
donne des pouvoirs à cet organisme; il y a aussi la Loi de
l'hygiène publique qui est toujours appliquée. Là aussi,
les peines, les amendes sont limitées, mais c'est quand même un
instrument dont nous nous servons avec une certaine efficacité. Le
député m'a posé des questions sur la Union Carbide.
Là aussi, je voudrais être très précis. Nous avons
réussi, avec cette compagnie, un programme de dépollution. Ce
programme s'échelonne sur quatre années et quelques mois, ce qui
se compare assez précisément à ce qu'a exigé
l'Ontario pour la même compagnie, pour le même genre
d'installation, soit un programme de quatre ans.
La première unité sera en fonction cet automne; elle est
prévue pour le mois de septembre, et elle réussira une
réduction de 45 p.c. de la pollution en poussière de silice qui
est émise par les cheminées de cette industrie.
M. LEGER: Pour la première année? M. GOLDBLOOM:
Pardon?
M. LEGER: C'est le degré à atteindre après une
année, 45 p.c?
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire que le premier four représente
45 p.c. et sera traité à partir de septembre de cette
année. Le deuxième, qui représente 40 p.c. additionnels,
suivra dans à peu près un an et demi, en chiffres ronds; les
troisième et quatrième, qui représentent le solde de 15
p.c, seront traités avant la fin de 1975. Cela sera fait avec un
équipement comparable à ce qui est utilisé aux Etats-Unis
pour le même genre de four avec une récupération d'au moins
99 p.c. de l'émission.
M. LEGER: Le ministre me permettrait-il la question suivante? Le
ministre se fie à la loi ou aux règlements de la Régie des
eaux. Concernant Union Carbide ou des compagnies qui polluent l'air,
étant donné qu'il n'y a pas de loi sur la pollution de l'air, sur
quelle loi le ministre peut-il se baser pour obliger les compagnies, incluant
Union Carbide, à réaliser cette diminution du taux de
pollution?
M. GOLDBLOOM: Les lois existantes, notamment celle de l'hygiène
publique, sont à la base de notre action. Il est clair que, quand nous
aurons une loi plus précise de la protection de l'environnement, l'effet
de cette loi sera encore plus précis. Jusqu'à maintenant, la
collaboration est telle que le problème ne se pose vraiment pas, il se
posera par la suite.
Le premier ministre a annoncé que la loi sera
présentée à cette session, et elle le sera.
Je voudrais compléter le rapport sur Union Carbide par deux
autres éléments. Premièrement, il y aura l'implantation
d'un nouveau
four. Ce four sera muni, dès le début de son
activité, du même appareil de récupération à
99 p.c. de la pollution. Deuxièmement, le député a raison
de dire que, par le passé, des demandes formulées par des
équipes universitaires pour des renseignements et pour une collaboration
de la part de la compagnie ont été refusées, mais,
maintenant, nous avons obtenu sa collaboration pour l'étude que j'ai
annoncée et qui sera, justement, menée par une équipe de
McGill avec des consultants de l'Université de Montréal,
Enfin, la sensibilisation est importante. Le député sait
que j'en assume personnellement une certaine responsabilité, ce qui a
permis au député de Saint-Maurice d'accumuler un beau dossier
dont je le remercie.
M. DEMERS: C'est ça. Je vous l'enverrai, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: Merci, c'est très gentil. Mais je dois dire
qu'ayant des montants qui sont nécessairement limités, même
si le chiffre, pour cette année, est de $12,100,000 et cela
représente une augmentation de 40 p.c. sur l'an dernier je me
crois dans l'obligation de consacrer l'argent mis à notre disposition
surtout aux gestes concrets qui ont pour effet d'améliorer la
qualité de l'environnement, d'améliorer l'eau potable, de faire
traiter les égouts, de faire corriger des problèmes de traitement
des déchets là où il y a contamination à partir des
dépotoirs ou pollution atmosphérique parce qu'il y a
brûlage à ciel ouvert.
Pour ces raisons, je me sens très limité quant au budget
que je peux accorder à l'information. Dans nos propres services, nous
recevons beaucoup de demandes de documentation. Il y a beaucoup d'enfants, dans
les écoles, qui reçoivent de leur professeur le devoir
d'écrire quelque chose sur la pollution et qui nous écrivent pour
avoir des renseignements. Nous avons un peu de documentation; nous avons
même un document audio-visuel sur la dépollution d'un lac. Nous
avons heureusement, grâce à la collaboration du ministère
de l'Education, la perspective d'obtenir d'autres documents audiovisuels qui
seront utilisés dans les écoles à partir de cet automne.
Mais je me sens très limité, et c'est regrettable dans un sens,
quant aux montants que je peux mettre à la disposition des organismes
reconnus qui luttent pour sensibiliser la population.
M. LEGER: Si le ministre me le permet, quand vous retournerez au conseil
des ministres pour le prochain budget, est-ce le ministre d'Etat responsable de
la qualité de l'environnement qui demandera une augmentation de
crédits pour le service de l'environnement ou si c'est le ministre des
Affaires municipales?
M. DEMERS: Vous n'êtes pas obligé de répondre,
M. GOLDBLOOM: Justement, M. le Président, je ne suis pas
obligé de répondre, parce que ce qui se passe au conseil des
ministres n'est pas discuté publiquement.
M. PAUL: Je vous attendais là-dessus. Cela aurait
été grave.
M. GOLDBLOOM: Mais, je...
M. LEGER: La raison pour laquelle je pose la question suivante, c'est
que si c'est le ministre des Affaires municipales qui pose les questions, il
devrait être présent pour se rendre compte de l'ampleur des
problèmes et poser la bonne question au cabinet des ministres.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, un effort collégial se
fait, et la discussion étant très ouverte, les opinions de tous
sont entendues. Je n'ai pas, pour ma part, de difficultés à
causer avec le ministre des Finances pour lui expliquer l'importance de nos
responsabilités. Le ministre des Affaires municipales est au courant et
est d'accord, et c'est au ministre des Finances de prendre les décisions
à ce sujet.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que je pourrais souligner
qu'il est dix heures dix?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous proposez l'ajournement?
M. DEMERS: J'aimerais mieux laisser ça au responsable qui nous
est envoyé par...
M.PAUL: Le député de Verdun pourrait proposer
l'ajournement.
M. CARON: Je propose l'ajournement.
M. LE PRESIDENT: Alors la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 13)
Séance du mercredi 3 mai 1972
(Seize heures cina minutes)
M. PHANEUF (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Avant de débuter il y a quelques changements que j'aimerais que
l'on note au procès-verbal: M. Goldbloom, député de
D'Arcy-McGee, remplace M. Vaillancourt, de Stanstead, et M. Houde, de Limoilou,
remplace M. Vézina, de Montmorency.
Est-ce qu'on prend le chapitre 1?
Service de protection de l'environnement
M.TESSIER: Nous allons continuer, M. le Président, sur l'article
11, avec l'environnement, pour pouvoir libérer le Dr Goldbloom.
M.PAUL: Vu la présence du ministre, aujourd'hui, je ne mets
aucune objection.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le député de
D'Arcy-McGee avait terminé son exposé hier, ou s'il
préfère qu'on lui pose d'autres questions dans le domaine
général?
M. GOLDBLOOM: Je pense, M. le Président, que nous étions
déjà rendus à certaines questions précises que le
député de Lafontaine avait commencé à poser. Je
n'ai pas de déclaration générale à faire
présentement. Je serai heureux de répondre aux questions.
M. LEGER: M. le Président, j'aurais des questions à poser
dans trois ordres d'idées: j'en ai une certaine concernant une politique
globale de l'environnement, et j'aurai, par la suite, des questions
précises d'ordre général, mais des questions
d'activités et, finalement, des questions d'ordre très
général.
Premièrement, à la suite des questions que j'avais
déjà posées au ministre, au cours de l'année,
concernant le traitement primaire des eaux pour les deux grandes usines de
traitement de la communauté urbaine de Montréal, je lui avais
demandé si c'était possible, au lieu d'avoir un plan de
traitement des eaux primaires, de mettre immédiatement en application un
traitement des eaux secondaires, et le ministre m'avait répondu qu'il
n'était pas, à ce moment-là, tout à fait
fixé. Et la raison pour laquelle je lui posais cette question est la
suivante: le résultat d'un traitement primaire qui, comme il le sait
très bien, amène la partie importante du traitement des eaux, qui
est la réoxygénation des substances organiques, ne corrige
qu'environ 35 p.c. de la situation, alors qu'au niveau secondaire elle en
corrige 90 p.c.
Selon des chiffres obtenus de différentes sources, que le
ministre n'a pas confirmés mais qu'il n'a pas non plus niés,
l'installation de ces deux usines pour la Communauté urbaine de
Montréal coûtait, au niveau primaire, $300 millions, tout
inclus, alors que les chiffres que nous avions obtenus nous disaient que, pour
les rendre efficaces au niveau d'un traitement secondaire, cela n'aurait
coûté que $100 millions à $125 millions de plus, parce que
ce sont les installations de base qui coûtent le plus cher. Est-ce que le
ministre peut répondre à ma question, en me disant si,
maintenant, il est fixé pour déterminer quel système de
traitement il y aura pour la Communauté urbaine de Montréal?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais être aussi
précis que possible. Dans l'ordonnance du 27 juillet, émise par
la Régie des eaux du Québec à l'endroit de la
communauté urbaine, il n'y a pas de spécification quant au
degré de traitement. Il est vrai que le montant calculé de $300
millions représente le coût de traitement primaire aux deux
usines, qu'il faudrait des sommes additionnelles pour pouvoir aller jusqu'au
secondaire.
Le député de Lafontaine a indiqué des coûts
additionnels de $100 millions à $125 millions. Cela
représenterait une augmentation de 30 p.c. ou 40 p.c. du coût.
C'est une somme assez importante qui absorbe, effectivement, le tiers de tout
le solde pour assainir les eaux usées de tout le reste de la province.
Donc, le problème se pose à l'échelle de la province.
Pouvons-nous immédiatement consacrer $100 millions additionnels
à la région métropolitaine et priver un tiers de toutes
les autres municipalités de la possibilité d'aller de l'avant
pendant cette même période, ou n'y a-t-il pas urgence ailleurs
dans la province où il faut traiter, et à un degré au
moins secondaire, les égouts des autres municipalités?
Nous avons préféré laisser la question ouverte;
elle demeure ouverte. Mais, entre-temps, nous avons pris contact avec des
groupes et des firmes d'ingénieurs spécialisés qui sont en
train d'envisager des études, des recherches qui pourraient nous
permettre d'offrir, je l'espère je ne puis l'affirmer, les
résultats des recherches ne sont pas encore connus à la
Communauté urbaine de Montréal un traitement plus efficace et
plus économique, et peut-être en sortant des cadres connus du
traitement primaire, secondaire et tertiaire comme nous les définissons
aujourd'hui.
La communauté urbaine est au courant et est enthousiaste de cette
façon de procéder. Nous comptons parce que le programme
prévu est de cinq années pour la construction du réseau
collecteur et cinq années par la suite pour la construction du
système de traitement utiliser peut-être la moitié
seulement de cette première période, soit deux ans, trois ans au
plus, pour la poursuite des recherches. A ce moment, peut-être
serons-nous en mesure il y a déjà des idées
prometteuses qui sont avancées d'économiser et d'avoir un
traitement plus efficace.
Ayant dit cela, je dois ajouter, avec autant de clarté que je
suis capable, qu'il faut aller plus loin que le traitement primaire. Il n'est
pas question de rester à Montréal avec le traitement primaire.
Les résultats que nous obtenons sur l'état du Saint-Laurent
indiquent qu'il ne faut pas rester avec le primaire. Je suis convaincu qu'il
faudra aller au tertiaire si nous voulons vraiment rétablir la
qualité des eaux du Saint-Laurent.
M. LEGER: M. le Président, la question que je posais au ministre
amène quand même un choix politique que le gouvernement doit
faire. En d'autres mots, le gouvernement a une somme à attribuer pour un
problème précis à résoudre et la question que je
pose est celle-ci: Est-ce que ça vaut la peine de n'aller qu'à
une étape de réalisation alors que tout sera peut-être
à recommencer? Je vais donner un exemple. C'est que si on ne fait que le
traitement primaire et qu'on ne touche qu'à 35 p.c. de
l'élimination des matières putrescibles pour atteindre le seuil
de la réoxygénation, si on arrive à ce seuil et que
ça ne vaille pas la peine au point de vue du résultat puisque ce
n'est pas suffisant pour régler le problème, il est à
recommencer. C'est comme si on avait une grosse côte à monter, et
que selon l'élan qu'on se donne, on irait au tiers de la côte, aux
deux tiers ou au faîte de la côte. Si on ne se donne pas
l'élan suffisant pour aller au haut de la côte, non seulement on
ne reste pas aux deux tiers, on retourne en bas. Autrement dit, actuellement,
si on ne fait pas immédiatement au moins le traitement secondaire qui
permettrait de dépasser le stade de non-retour de la pollution, on fait
ce travail pratiquement inutilement parce qu'on n'aura pas atteint au moins un
stade de réoxygénation des eaux.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. TESSIER: Le Parti québécois n'a pas de freins?
M. LEGER: Oui, mais vous autres, en avez-vous quand vous descendez la
côte comme vous le faites actuellement?
M. TESSIER: Si vous vous donnez un élan, vous montez aux deux
tiers, vous pouvez mettre les freins, vous allez rester là.
M. LEGER: En avez-vous quand vous descendez la côte actuellement?
Vous dégringolez de ce temps-ci.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député de
Lafontaine me permettra sûrement de différer d'opinion avec lui.
Si on doit aller jusqu'au traitement secondaire et, éventuellement, au
traitement tertiaire, il faut commencer quand même par l'installation
d'une usine primaire. Cela veut dire qu'effectivement on monte le tiers de la
côte et qu'on reste là. On ne glisse pas en bas simplement par le
fait que l'on ne procède pas au départ avec un élan qui
conduit jusqu'au sommet.
Nous avons déterminé qu'il y a moyen de prévoir
dans la construction de l'usine l'expansion nécessaire pour prendre
soin, premièrement, de l'augmentation de la population et,
deuxièmement, des autres éléments de traitement qui
devront être ajoutés.
Donc, c'est justement en vue de continuer et d'aller plus loin.
J'espère sincèrement que, d'ici à la fin de cette
décennie, avec l'entrée en exploitation de l'usine de
Montréal, nous aurons réglé assez de problèmes
ailleurs dans la province qu'à ce moment nous serons en mesure de
consacrer de l'argent additionnel pour aller immédiatement plus
loin.
M. LAURIN: M. le Président, je ne doute pas que le ministre
reconnaisse le caractère...
M. LE PRESIDENT: Un instant. Je m'excuse, mais je dois quand même
signaler, en vertu du règlement 40 qui me donne ce droit, que l'article
153 de nos nouveaux règlements dit: "Tous les députés ont
accès aux commissions, mais ceux qui n'en sont pas membres et les autres
personnes doivent obtenir la permission pour se faire entendre".
Je m'excuse, mais je dois quand même demander le consentement.
M. PAUL: M. le Président, si vous vous en souvenez, vendredi
dernier, à la salle 81-A, il y avait eu consentement unanime pour
qu'à l'occasion de l'étude des crédits du ministère
des Affaires municipales nous puissions laisser les députés poser
toute question qui pourrait les intéresser. Je pense que l'honorable
ministre se rappelle...
M. TESSIER: D'accord.
M. PAUL: ... qu'il y avait eu consentement à ce sujet.
M. LE PRESIDENT: Alors, je m'excuse.
M. LAURIN: Merci, M. le Président. A l'appui de la remarque de
mon collègue sur le caractère urgent de cette réforme, je
suis sûr que le ministre sera d'accord avec nous, surtout s'il a pris
connaissance des résultats de l'étude de la mission
écologique du Saint-Laurent qui vient de conclure que l'eau potable,
dans la région de Québec, et particulièrement près
de l'île d'Orléans, est de qualité douteuse et parfois
même dangereuse. Ces résultats montrent aussi que le degré
de fermentation bactériologique dans le bassin de Québec, ici,
commence à atteindre des proportions dangereuses et que ceci est
attribuable directement à l'absence d'usine de traitement des eau
usées. Il est donc possible que le danger soit plus proche et plus
grand qu'on ne l'avait même imaginé il y a quelques
années.
M. GOLDBLOOM: Je dois souligner, cependant, que la pollution
bactérienne a tendance à disparaître sur une distance
relativement courte. S'il y a un problème à l'île
d'Orléans, c'est sûrement à cause de Québec et pas
à cause de Montréal. L'étude de Centreau, l'organisme de
recherche de l'université Laval, qui a été
dévoilée avant-hier par le Dr Alain Soucy, indique que, tout le
long du fleuve, il y a des déversements d'égouts et d'effluents
industriels qui ont eu un effet assez mauvais sur la qualité de l'eau.
Justement, il faut se mettre à la tâche pour corriger tout cela.
J'ai déjà indiqué, hier, qu'il y a des pourparlers en
cours avec le gouvernement fédéral pour que soient poursuivies
non seulement des études, mais des interventions également, ce
qui est essentiel pour corriger la situation.
Comme je l'ai dit également hier, dans bien des cas, on n'a pas
besoin d'études pour savoir qu'il faut un traitement. Il faut y aller et
y aller rapidement. Justement, si nous avons toute cette longueur du fleuve
à traiter, s'il faut arriver à traiter quelque chose à
Québec, par exemple, il ne faudra pas dépenser tout l'argent
à Montréal. Il y a également des considérations de
coûts de fonctionnement. Quand on parle d'une usine de niveau secondaire,
on doit multiplier par une fois et demie, peut-être, le coût
d'exploitation; dans le cas du tertiaire, ça arrive à deux fois.
Ce sont également des éléments dont on doit tenir compte.
L'étude de la situation financière de la communauté
urbaine qu'a demandée mon collègue, le ministre des Affaires
municipales, va nous aider à prévoir plus facilement le
financement de tout cela. C'est une question importante.
C'est une première étape, et nous irons plus loin, sans
aucun doute. Comme le député de Bourget et comme le
député de Lafontaine, je voudrais, pour ma part, trouver le
moyen, soit par un meilleur financement, soit par des recherches qui nous
amèneraient à un traitement plus économique, de raccourcir
les délais et d'y arriver plus rapidement.
M. PAUL: M. le Président, le ministre, dans une de ses nombreuses
déclarations l'automne dernier, a mentionné que son programme
nécessiterait une mise de fonds totale d'environ ou d'au moins $600
millions pour mener une lutte efficace dans tous les domaines de la
pollution.
Au rythme que les crédits seront mis à la disposition du
Service de protection de l'environnement, il est à prévoir que la
lutte ne pourra être complète, ou les résultats se faire
sentir, avant une quarantaine d'années.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le chiffre global de $600 millions
pour presque la totalité des égouts municipaux de la province a
été calculé par la Régie des eaux. Son programme a
été publié il y a peut-être un an et demi, avec un
calendrier de quinze ans en trois phases, avec les bassins de rivières
identifiés selon les priorités qui semblaient logiques.
Sur ces $600 millions, les deux tiers viendraient du gouvernement
fédéral par le truchement de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Cela laisse, pour la province, $200
millions à trouver. Sur quinze ans, cela se chiffre par à peu
près $13 millions par année. La moitié de cette somme est
incluse dans le programme de financement qui est maintenant prévu pour
la Communauté urbaine de Montréal. Donc, cela nous laisse un
montant d'à peu près $7 millions par année à
trouver, pour pouvoir jouer pleinement notre rôle.
Nous avons examiné la situation et nous avons trouvé que,
malgré notre bonne volonté et celle des municipalités, il
n'y aurait pas moyen, dans une première année, de dépenser
plus de $1 million et demi, peut-être, ou, en forçant la note, $2
millions. Nous avons $1,200,000 cette année. C'est le début. Il
faudra très clairement des augmentations avec les années, mais je
pense que nous serons en mesure d'avoir ces augmentations et de
compléter le programme dans les délais prévus.
M. PAUL: Le ministre n'a-t-il pas l'impression que les crédits
seraient beaucoup plus élevés s'il y avait un ministère de
l'Environnement?
M. GOLDBLOOM: Le député de Maskinongé revient
à cette question que je ne suis pas en mesure de commenter. Je dirai
tout simplement ceci, M. le Président...
M. PAUL: Je ne parle pas de l'opportunité de former un
ministère. Je demande si le ministre n'a pas l'impression que les
crédits, que la bourse du ministre des Finances serait plus largement
ouverte s'il y avait un ministère de l'Environnement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le gouvernement juge les besoins
de la façon la plus objective possible et attribue aux diverses
responsabilités les sommes qui sont trouvables. Nous avons, cette
année, une augmentation de 40 p.c. Nous avons été
choyés, quant à cela, parce que beaucoup d'autres ministres
auraient voulu avoir des augmentations d'une telle proportion et ne les ont pas
eues. C'est certainement parce que le gouvernement, dans son ensemble,
reconnaît l'importance de ce travail qu'il y a eu une telle
augmentation.
Il aurait été possible d'avoir un ministère
autonome avec le même budget que l'an dernier. C'est le cas de plusieurs
ministères. Et on n'aurait pas été plus avancé. Je
pense bien que le gouvernement reconnaît ses responsabilités et,
dans la mesure de ses moyens, dans la mesure des moyens des
Québécois, satisfait à ses obligations.
M. LEGER: M. le Président, le ministre sait que, d'ici les quinze
prochaines années, le Québec, son gouvernement, ses
municipalités, ses industries devront dépenser, probablement, une
somme de plus de $1 milliard pour lutter contre la pollution de l'air et de
l'eau. Une grosse partie de cette somme servira à la fabrication, sous
différentes formes, d'équipements spéciaux, filtres ou
systèmes divers.
Le ministre a-t-il prévu, avec l'aide du ministre de l'Industrie
et du Commerce, un plan efficace de façon que la plus grande partie de
ces équipements soient fabriqués au Québec au lieu de
servir à exporter à l'étranger des emplois et du
développement?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. Je ne serais pas capable de
dire ici, aujourd'hui, qu'il y a déjà un plan en application mais
c'est justement ce à quoi, présentement, les deux
ministères travaillent.
C'est notre désir parce qu'il y a lieu de créer de
nouvelles industries dans ce domaine de procéder de cette
façon-là. Et selon le principe fondamental de
l'économique, s'il y a un besoin, il y a, espérons-le, quelqu'un
qui verra dans son intérêt et dans l'intérêt public
la prise de cette responsabilité et la production de ce qu'il faut.
J'espère que l'industrie québécoise répondra de
cette façon et que nous serons en mesure d'acheter au Québec la
plupart de l'équipement dont nous aurons besoin.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire quel est le pourcentage
de l'équipement qui peut être fabriqué actuellement au
Québec?
M. GOLDBLOOM: Ce qui est présentement fabriqué ou ce qui
pourrait être fabriqué à l'avenir?
M. PAUL: Ce qui est.
M. GOLDBLOOM: Présentement, je n'ai pas de chiffres.
Peut-être que, si vous m'excusiez une seconde, je vais demander...
M. PAUL: Non, je n'insiste pas davantage. C'est au cas où le
ministre aurait eu tout simplement l'information.
M. GOLDBLOOM: C'est relativement nouveau et, dans certains cas, il ne
s'agit pas nécessairement d'aller acheter de l'équipement
déjà fabriqué, mais bien de bâtir, par exemple, des
clarificateurs qui sont d'énormes bassins où il y a
décantation, sédimentation de résidus. Ces
choses-là sont fabriquées au Québec par des
Québécois.
Dans certains cas, il faut aller aux Etats-Unis ou peut-être dans
les autres provinces du Canada pour obtenir de l'équipement très
spécialisé. Selon le marché qui pourra exister au
Québec à l'avenir, nous espérons qu'il y aura moyen de
mousser le développement de ces industries chez nous.
Je dois dire que, dans certains cas, des industries visées par
nos directives viennent nous voir pour nous dire non seulement qu'elles
voudraient répondre à nos désirs, mais qu'elles
travaillent dans leurs laboratoires, à leurs projets-pilotes, dans leurs
usines, des mécanismes qui peuvent aider à la lutte contre la
pollution. Et nous encourageons ce genre d'efforts, parce qu'évidemment
c'est dans l'intérêt de tous.
M. LEGER: Concernant une coordination des efforts dans le domaine de
l'eau, y a-t-il actuellement une banque de données centrales où
toutes les informations éparses dans les différents
ministères de l'eau pourraient être recueillies? Exemple,
concernant la pollution: la composition des sols immergés, les bassins
de drainage, les débits d'eau, etc. qui pourraient être
regroupées de façon que tous les organismes
intéressés pourraient aller chercher de la documentation.
M. GOLDBLOOM: Nous sommes à constituer des banques de
données dans deux sens. Les données fournies par les observations
des ministères et les données scientifiques qui proviennent en
partie de nos propres laboratoires, mais surtout du milieu universitaire.
Les universités du Québec sont parmi les plus
avancées du monde dans bien des domaines et sont branchées sur le
réseau international de connaissances scientifiques. Nous avons donc
accès, par l'intermédiaire des universités, à des
renseignements extrêmement utiles, ce qui nous empêche de
répéter des expériences déjà tentées
ailleurs, de chercher nos propres résultats, sauf là où
les conditions québécoises sont particulières et
nécessitent une recherche particulière par nos hommes de
science.
A l'intérieur du gouvernement, comme le député le
sait, un traitement électronique des données est fait dans la
plupart des ministères. Il y a une capacité qui est pourtant
limitée, chaque ministère ne peut avoir tout le temps qu'il
voudrait à l'ordinatrice. Il faut donc une coordination qui est en train
de se faire.
Justement, autour du document auquel fait allusion le
député de Lafontaine, le rapport Legendre, il y a eu une
rencontre interministérielle, cinq ministères étaient
représentés, et la coordination s'est faite et se fera de cette
façon-là.
M. LEGER: Est-ce que le ministre croit qu'un réseau de
téléinformatique serait très utile s'il en existait
un au Québec pour que les régions éloignées
puissent avoir accès à cette banque de données?
M. GOLDBLOOM: Certainement. C'est évidemment une question de
coût et de priorité.
Il est un peu difficile dans tous les cas de fournir tout ce que l'on
voudrait fournir, mais l'idée est excellente.
M. LEGER: M. le Président, l'année der-
nière, à l'occasion de l'étude des crédits,
le ministre avait parlé d'un catalogue d'identification des sources
fixes de pollution au Québec, qui devait être
réalisé. Où en êtes-vous maintenant avec ce
catalogue?
M. GOLDBLOOM: II y a deux catalogues ou plutôt un catalogue en
deux parties: une pour la pollution de l'eau et une pour la pollution de l'air.
J'ai fait allusion, hier, à ce catalogage qui se fait. Dans le cas de
l'eau, le catalogue est assez bien construit et j'ai donné, hier, la
liste des industries déjà visées et celles pour lesquelles
des directives sont en préparation. Surtout après
l'expérience des premières directives dont l'application
n'était peut-être pas réussie aussi bien que nous l'aurions
voulu, nous avons appris à visiter chacune des usines dans la mesure du
possible. Dans le cas de l'industrie de la viande, par exemple, nous avons
visité chacune des 214 usines du Québec, avant d'émettre
des directives et nous avons rencontré quatre associations industrielles
pour les impliquer dans la préparation des directives avant d'aller de
l'avant. C'est ce genre de catalogage que nous poursuivons.
Dans le cas de l'air, quand nous avons commencé nos
activités l'an dernier, le catalogue n'existait pas. Nous avions
nécessairement la nomenclature des industries québécoises,
fournie par le ministère de l'Industrie et du Commerce, mais il n'y
avait pas de classification selon les procédés, selon le genre de
polluants qui peuvent sortir des cheminées. C'est pour cela, entre
autres raisons, que nous avons pris l'approche géographique, en
identifiant des régions comme celles que j'ai citées:
Beauharnois, Joliette, Sorel, pour étude concentrée.
Nous reconnaissons qu'en ce faisant nous sommes peut-être injustes
à l'endroit de certaines compagnies. En effet, notre approche, dans le
domaine de l'eau, se fait à l'échelle de la province et toutes
les industries qui poursuivent le même genre d'activités sont
visées en même temps, tandis que l'approche géographique
impose des obligations à une industrie à Beauharnois, par
exemple, mais l'industrie qui est en concurrence avec elle et qui n'est pas
visée parce que sa ville n'a pas encore été
étudiée a un avantage injustifié.
Pour cette raison, nous essayons de rendre notre approche globale, comme
dans le cas de l'eau. Cela se poursuit assez bien, mais je dois dire que,
grosso modo, nous sommes une année en retard pour l'air en comparaison
de ce qui est déjà fait pour l'eau. Les directives sont là
pour en témoigner.
M. LEGER: Le ministre vient de parler de Vinspection de la viande. On
sait que Montréal a un bureau d'inspection de la viande. Est-ce qu'au
niveau de tout le Québec, d'abord, ça relève de votre
ministère et comment est institué le service d'inspection de la
viande, s'il y en a un en dehors de Montréal?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce n'est pas de l'inspection de la
viande que j'ai parlé, mais bien des industries de transformation de la
viande et de leurs effluents. Nous avons imposé des directives qui ont
commencé à s'appliquer le 1er février. Nous avons
défendu, à partir du 1er février de cette année, le
déversement de sang de quelque façon que ce soit. D'autres
mesures sont nécessaires pour retenir les matières grasses, les
solides et les sous-produits dissous qui peuvent contaminer l'eau. On sait que
les abattoirs sont des sources de plaintes considérables, et nous
comptons sur une amélioration très importante au cours des deux
ou trois prochaines années, à cause de ces interventions.
L'inspection de la viande se fait à un autre niveau et deviendra de plus
en plus, je crois bien, la responsabilité d'un organisme qui
relèvera probablement du ministère de l'Agriculture.
M. LEGER: Très bien.
M. PAUL: L'inspection de la viande se fait également par un
organisme fédéral?
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est cela, mais une inspection se fait aussi au
niveau du Québec, par le ministère de la Santé et par
l'Agriculture. Pa la Santé surtout.
M. LEGER: Est-ce que l'évaluation, même primaire, des
coûts qu'entraînerait la dépollution industrielle au
Québec a été effectuée par types d'industries?
Est-ce que la répartition de ces coûts a été
établie aussi au niveau des municipalités, du gouvernement du
Québec et des industries elles-mêmes? Est-ce qu'un calendrier a
été établi dans ce sens-là pour savoir la
répartition des coûts?
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons que des chiffres fragmentaires quant aux
diverses classes d'industries mais le chiffre global, qui rejoint le calcul
fait par le député de Lafontaine lui-même, est d'environ
$400 millions pour les industries. Je parle de la pollution de l'eau. Avec les
$600 millions pour les municipalités, cela fait $1 milliard pour
dépolluer l'eau du Québec. C'est, en chiffres ronds, ce que nous
calculons. Il faudra un montant à peu près égal
c'est un calcul très approximatif que je fais pour le traitement
des cheminées afin d'éviter la pollution de l'atmosphère.
Ce sera au moins $400 millions et peut-être plus parce que dans bien des
cas, sur le plan technologique, le traitement des gaz d'échappement est
plus coûteux et plus complexe.
M. LEGER: M. le Président, où en sont les sept
études régionales commandées par votre ministère
à des entreprises privées sur la planification et les
équipements de traitement des eaux usées à
l'échelle régionale?
M. GOLDBLOOM: A quelles études le député fait-il
allusion?
M. LEGER: Ce sont des renseignements qui étaient donnés
dans le rapport de la Régie des eaux. On disait qu'il y avait des
études faites au niveau de la planification de l'équipement et du
traitement des eaux usées au niveau régional. Autrement dit, il y
aurait des régions d'établies où il y aurait ces
installations.
M. GOLDBLOOM: Plusieurs régions ont été
visées et je pense que, depuis la publication du rapport, d'autres ont
été ajoutées. Il y a des régions comme le bassin de
la rivière l'Assomption; nous avons produit ce rapport. Nous n'avons pas
encore produit le rapport global sur la Yamaska, mais nous avons
identifié des sources de pollution municipale. Nous avons donné
des instructions pour que l'on procède au traitement de ces
égouts.
Nous avons une étude sur la région de Sherbrooke qui est
maintenant complétée et que je serai en mesure de rendre publique
prochainement. L'étude sur la région de Laprairie a
été rendue publique et nous passerons à l'action dans
cette région ainsi que dans la région de Valleyfield. Nous avons
entre-temps commandité d'autres études comme, par exemple, sur la
région de Châteauguay où une étude est en cours.
Nous avons entrepris, conjointement avec le gouvernement fédéral,
une étude importante dans la région de Sainte-Scholasti-que pour
l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées pour
toute la région aéroportuaire. En outre, puisqu'on parle de cette
région, certaines études sur le traitement des déchets ont
été poursuivies et des conclusions viennent d'être
transmises aux municipalités de la région de Deux-Montagnes et de
Saint-Eustache.
M. LEGER: Au cours de son exposé d'ouverture, le ministre a
parlé de la possibilité du dépôt très
bientôt de sa loi concernant la pollution de l'air. Comme, l'année
dernière, le ministre avait dit que cette loi était au stade du
comité de législation, est-ce qu'il pourrait nous dire si ce sera
déposé avant l'été ou si ce sera à
l'automne?
M. GOLDBLOOM: Premièrement, nous avions commencé, parce
que nous croyions que c'était le problème le plus urgent, par la
préparation d'une loi sur la pollution de l'air, mais le conseil des
ministres, en étudiant ce projet, a décidé d'aller plus
loin et de fondre cet élément de législation en un
ensemble qui deviendra une loi-cadre de la protection de l'environnement.
Ce projet de loi devait être déposé l'automne
dernier.
Le premier ministre avait indiqué son intention de déposer
ce projet de loi au cours du mois de novembre. Mais entre-temps l'on
sait que ce n'est pas le parti ministériel qui détermine la
durée des débats des débats sur d'autres sujets se
sont prolongés et, à la fin de novembre ou au début de
décembre, il fallait réviser le calendrier législatif.
Puisqu'il ne restait que quelques jours de débats à ce
moment-là, peut-être une quinzaine il fallait
prévoir au moins deux et peut-être trois jours pour un tel projet
de loi il n'était pas possible de procéder, à la
dernière session, à sa présentation.
Pour cette raison, le comité de législation, aux prises
avec les autres qui avaient été apportés, n'a pas
terminé le projet, et ce sera fait très prochainement. J'ai tout
lieu de croire qu'avant l'ajournement pour l'été le projet de loi
sera déposé.
M. PAUL: Sur ce point, M. le Président, est-ce que je pourrais
rappeler à l'honorable ministre que des ministres ont reçu des
traitements de faveur puisque, dans les derniers jours de la session, le
gouvernement a présenté le projet de loi no 23 concernant la
Commission des transports? Il y a eu la présentation d'une loi
concernant le parc de la Mauricie. Il y a eu la présentation d'une loi
créant ou fusionnant le ministère de la Voirie et le
ministère des Transports. Alors, si la loi était prête, ce
n'était pas très long de l'appeler en première lecture. A
ce moment-là, nous aurions pu en prendre connaissance durant
l'intersession. En vertu de la motion omnibus présentée par le
leader du gouvernement aux tout derniers jours de la session, le projet de loi
du ministre aurait repris place au même stade où il était
lors de l'ajournement de la Chambre.
Depuis l'ouverture de la session, le 18 mars dernier, jusqu'au 4 mai, le
ministre prétend que le temps a manqué pour appeler cette loi en
première lecture?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président. J'ai
dit que le comité de législation s'est penché sur d'autres
choses et n'a pas encore pris les dernières décisions quant
à...
M. PAUL: Comme cela, cela ne dépend pas de l'Opposition. Tout
à l'heure, vous avez dit...
M. GOLDBLOOM: J'ai dit, M. le Président, que le calendrier
législatif avait été modifié parce que les
débats sur d'autres choses s'étaient prolongés. C'est tout
ce que j'ai dit.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. LEGER: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: ... je vais poser une question qui
peut paraître surprenante pour un gouvernement provincial. Mais
est-ce que le ministre a un plan concret et réalisable? Est-ce qu'il
existe actuellement, ce plan, advenant dans le fleuve Saint-Laurent une
situation urgente et grave causée par le naufrage d'un navire ou d'un
pétrolier, comme c'est arrivé il y a un certain temps près
des côtes des Maritimes? Actuellement, au niveau fédéral,
il existe quand même un certain plan. Est-ce que dans la région du
fleuve il y a quelque chose de précis et de concret de
préparé avec le gouvernement du Québec?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. Le gouvernement du
Québec participe au plan fédéral avec les autres
provinces. L'entente signée par MM. Trudeau et Nixon sur les Grands Lacs
comporte la préparation d'un plan d'urgence, d'entraide, dans le cas
d'un déversement accidentel de substances dangereuses.
M. LEGER: Sur le plan fédéral. Il n'y a pas de
participation provinciale.
M. GOLDBLOOM: Le fleuve est surtout de juridiction
fédérale.
M. LEGER: Mais les conséquences sont provinciales.
M. GOLDBLOOM: Je ne dirais pas que les berges sont nécessairement
de juridiction fédérale. Des installations sur les berges
pourraient être l'objet d'un accident quelconque qui créerait un
déversement. Il faudrait que nous soyons en mesure de parer à
cette éventualité. Nous avons la collaboration de nos voisins et
nous leur offrons notre collaboration. Nous n'avons pas cru nécessaire
de créer un plan indépendant pour le Québec mais bien de
participer à un plan global où toutes les ressources des
gouvernements seraient mises en application pour corriger la situation.
Il y a des recherches, on le sait, qui ont été poursuivies
au Québec et se poursuivent toujours pour trouver de meilleurs et de
meilleurs moyens d'absorber l'huile, surtout, et d'autres substances
dangereuses qui peuvent être déversées.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre envisage
d'interdire aux municipalités du Québec, aux principaux centres,
de déverser directement dans le fleuve, ou dans les rivières ou
les lacs, la neige que les villes recueillent à l'occasion du
déblaiement et qui contient beaucoup de calcium et de sable, ce qui est
une source de grande pollution? Ce règlement existe dans le Toronto
métropolitain.
M. GOLDBLOOM: La situation à Toronto est plus aiguë
qu'à Montreal pour deux raisons: la première, c'est que le cours
d'eau qui se trouve devant la ville est un lac, tandis que nous avons une
rivière; la deuxième, c'est que la proportion de calcium
utilisée semble beaucoup plus élevée à Toronto que
chez nous. Nous nous servons davantage de sable et de cendre, quoique nous nous
servions de quantités importantes de calcium également.
Nous n'avons pas voulu, jusqu'à maintenant, aller jusqu'à
l'interdiction, mais il faut que nous étudiions très
soigneusement cette question et que nous arrivions à une conclusion,
surtout en ce qui concerne l'île de Montréal. C'est là que
le volume est nécessairement le plus important.
IL me semble désirable, par simple principe, que l'on ne
déverse pas dans les rivières, même si leur capacité
d'assimilation est plus grande que celle du lac Ontario, du sel à base
de calcium, mais il semble, pour le moment, difficile d'imposer une
interdiction immédiate et absolue. Au cours de cette année, avant
l'hiver prochain, nous allons nous pencher sur le problème avec les
autorités municipales pour trouver de meilleures solutions, des endroits
où on peut emmagasiner sur terre ce qui est déblayé, ce
qui est enlevé avec la neige.
M. LEGER: M. le Président, le ministre avait demandé, en
octobre 1971, aux compagnies minières de la région de Thetford,
de préparer des projets pour enrayer la prolifération des
poussières d'amiante. Est-ce que le ministre peut nous dire,
aujourd'hui, où en sont rendues ces recherches?
M. GOLDBLOOM: Oui. Il s'agissait surtout du dégagement de
poussière de la surface des montagnes de résidus qui se trouvent
autour de la ville. Il fallait choisir entre les divers centres
d'activité minière dans la région de l'amiante, et c'est
Asbestos que nous avons choisie. Mais nous avons des données
scientifiques, des résultats de recherche médicale quant à
l'effet de la poussière d'amiante sur la santé de ceux qui
travaillent dans les mines et dans les usines de transformation. Curieusement,
on trouve que c'est dans les usines de transformation que le danger est le plus
grand. Nous n'avons pas de données sur l'effet sur la santé des
voisins du dégagement de cette poussière qui contient de
l'amiante, mais en concentration réduite, parce qu'on en a extrait une
bonne proportion. Nous ne savons pas dans quelle mesure cela peut constituer un
danger pour la santé.
Nous allons donc commencer par étudier cette question et c'est en
partie pour cette raison que nous avons posé les appareils
échan-tillonneurs à Asbestos et que nous avons demandé
à l'équipe médicale dont j'ai parlé, qui entreprend
l'étude de la relation de cause à effet entre les polluants et
les maladies respiratoires, de se pencher sur cette question en ce qui concerne
la santé de la population en général.
Deuxièmement, nous avons travaillé avec d'autres
ministères et avec d'autres équipes universitaires pour essayer
de trouver une utili-
sation pratique pour ces résidus. Ce travail est à peine
commencé et je n'ai pas de résultat dont je peux informer la
commission.
Troisièmement, nous avons commencé à étudier
la possibilité de faire pousser de l'herbe ou des arbres sur la surface
de ces montagnes. Ceci a été réussi à certains
endroits, avec un certain succès à Sudbury, en Ontario.
Lundi de cette semaine, je suis allé dans le comté de
Pontiac et j'ai visité des mines à Bristol où,
effectivement, il y a un travail de cette nature. On met une couche de six
pouces de terre sur la surface de résidus. On peut récolter de
l'avoine, on peut faire pousser des arbres sur cette surface. C'est plus facile
à cet endroit parce qu'il s'agit de résidus inertes et qui n'ont
ni une acidité ni une alcalinité très prononcées.
Mais, dans le cas des résidus d'amiante, une neutralisation est
nécessaire et, ensuite, d'autres procédés qui,
espérons-le, permettront de couvrir de gazon ces résidus et de
protéger l'esthétique et surtout la santé en même
temps. C'est à l'oeuvre, mais ce n'est pas encore réussi.
On m'informe aussi que, quant à l'échantillonnage de
l'air, nous prévoyons dans notre programme que nous arriverons dans la
région de Thetford aussi en 72-73, donc, au cours de la prochaine
année financière.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que les différents
projets, dans le cadre des initiatives locales fédérales portant
sur la pollution, sont faits en collaboration avec la régie et selon ses
priorités? Je donne l'exemple d'un montant de $75,000 qui avait
été donné pour un inventaire sur la pollution des eaux par
les industries de la Communauté urbaine de Montréal. Une somme a
aussi été donnée à la Saint-Vincent-de- Paul de
Montréal pour une campagne d'information. Est-ce que ces projets
d'initiatives locales touchant la pollution sont faits en conformité et
en collaboration avec la régie du Québec?
M. GOLDBLOOM: Dans la mesure où nous sommes informés de
ces projets, nous collaborons et nous essayons, justement...
M. LEGER: Informés par qui? Par le fédéral ou par
les gens qui ont demandé des subventions?
M. GOLDBLOOM: Généralement par les requérants qui
nous écrivent pour nous informer du projet et pour demander la
collaboration surtout de nos services techniques afin que le travail soit
coordonné avec nos propres programmes et aussi que nous offrions une
surveillance technique. En effet, dans bien des cas, le personnel qui fait le
travail n'est pas expérimenté et n'a pas de formation; ce n'est
pas sa faute, mais c'est un fait. Nous essayons donc, dans la mesure du
possible, d'obtenir des résultats valables par la présence, au
moins à temps partiel, de notre personnel.
M. LEGER: Si je peux conclure, selon ce que le ministre vient de dire,
c'est que le fédéral, en règle générale,
n'avertit pas le Québec qu'il va donner une subvention pour tel ou tel
groupement qui est de juridiction provinciale. Il ne s'en occupe pas. Vous
devez le savoir, soit par vos propres moyens ou si ces groupes ont pris la
peine de vous en informer.
M. GOLDBLOOM: Certains renseignements nous viennent du
fédéral dans le cas du programme des initiatives locales, comme
dans le cadre de Perspectives-Jeunesse.
M. LEGER: Mais, en général, non.
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas parfait. Je ne pourrais affirmer que nous
avons tous les renseignements sur tous les projets. Nous avons, quand
même, un bon nombre de projets qui sont coordonnés avec nos
propres activités.
M. LEGER: M. le Président, le ministre m'a déjà
répondu, dernièrement, qu'il avait l'intention d'aller à
la conférence internationale de Stockholm. Est-ce qu'il a l'intention
aussi d'aller à la conférence internationale sur la pollution par
l'automobile, qui aura lieu à Toronto les 26, 27 et 28 juin prochains,
même s'il a dit qu'il ne pensait pas que c'était directement de la
responsabilité du Québec?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, j'ai dit que le gouvernement
fédéral a une responsabilité et une influence au niveau de
la fabrication des automobiles, qui dépassent ce que peut faire un
gouvernement provincial quel qu'il soit. Nous avons quand même
l'intention d'être présents à la conférence de la
fin de juin, à Toronto, sur la pollution causée par les
automobiles. Je dirigerai la délégation québécoise.
Le ministre de la Voirie et des Transports a désigné des membres
de son équipe pour faire partie de la délégation
québécoise, et j'ai déjà indiqué notre
intention de participer activement à cette conférence.
M. LEGER: On parle surtout de la pollution de l'air et de l'eau, mais il
y a aussi la pollution par le bruit ou acoustique. Je vois que le ministre ne
l'avait pas mentionnée au début. Etant donné qu'il y a eu
des études prouvant que, dans les endroits où la population
était dense et où c'était très bruyant, le taux de
surdité avait augmenté, est-ce que le ministre a fait quelque
chose dans ce domaine-là?
M. GOLDBLOOM: Nous avons pris contact avec une
équipe-universitaire qui se spécialise dans les problèmes
de l'ouïe et qui a offert une collaboration qui pourrait aller
jusqu'à la formation de certains techniciens qui, dans les industries,
pourraient procéder à des examens de l'ouie et déterminer
le niveau du bruit, l'intensi-
té du bruit qui émane des machines qui sont
exploitées dans les usines en question.
Nous avons retenu les service d'un spécialiste en problème
du bruit. Il a commencé son travail il y a à peine quelques mois.
H est seul pour l'instant, mais nous lui avons acheté de
l'équipement et nous espérons pouvoir augmenter les effectifs
dans ce domaine. J'ai indiqué, hier soir, que nous travaillons de
concert avec le ministère du Travail dans les usines pour surveiller les
conditions de travail. Nous avons également une collaboration de la
profession médicale, surtout sur une base individuelle, quand nous avons
besoin de renseignements. La profession médicale, c'est-à-dire la
spécialité de l'oto-rhino-laryngologie, est alertée du
problème de la surdité qui peut être attribuable au bruit.
L'audiogramme montre un dessin assez caractéristique que l'on peut
identifier. Nous avons de tels audiogrammes de certaines industries. Nous
constatons que le contact prolongé avec un bruit intense peut endommager
de façon permanente l'ouië du travailleur.
D'un autre côté, nous avons eu des plaintes émanant
d'un quartier bruyant, par exemple, d'une région métropolitaine,
et nous avons obtenu des médecins des résultats d'un audiogramme.
Les médecins ont indiqué assez clairement que la surdité
n'est pas attribuable au bruit dans les cas que nous avons eu à
examiner. Ces cas ne sont pas nombreux. Nous n'avons pas l'intention de
négliger le bruit que nous pourrions appeler communautaire. Nous avons
l'intention de centrer nos efforts sur le bruit à l'intérieur de
l'usine, parce qu'il y a véritablement danger, et nous constatons que la
Commission des accidents du travail reconnaît la surdité
professionnelle pour des fins de compensation. Nous avons une collaboration
excellente de cette commission.
M. LEGER: Quelle est l'opinion du ministre concernant le projet "Un
fleuve, un parc", entre Sorel et Montréal?
M. GOLDBLOOM: J'ai déjà exprimé une opinion
favorable. C'est une idée que je trouve excellente. Il y a des terres
qui ne sont pas développées présentement et qui pourraient
être utilisées pour des fins récréatives. Je
trouverais cela hautement désirable. Je n'ai pas encore obtenu de ceux
qui ont conçu cette idée, ni des divers services gouvernementaux,
des calculs de ce que coûterait le développement d'un parc sur la
totalité ou sur une partie du territoire qui est visé. Mais, nous
avons, devant des projets très constructifs de cette nature et devant
des problèmes difficiles de l'autre côté,
décidé de convoquer une conférence sur l'avenir du
Saint-Laurent. Je l'ai annoncée pour le 15 mai. C'est une consultation
des intéressés, et je compte sur la présence de ceux qui
ont eu l'idée du projet "Un fleuve, un parc". J'espère que nous
aurons l'occasion d'en discuter dans la perspective d'une planification qui
impliquera l'aménagement rationnel du territoire.
Je ne pourrai aller plus loin que cela pour l'instant, mais je trouve
l'idée formidable.
M. LEGER: M. le Président, il existe plusieurs substances
toxiques du type mercuriel ou des pesticides qui circulent dans l'eau de
presque toutes les rivières du Québec, comme le disait hier le
député de Saint-Maurice, et on sait, entre autres, que le
procédé de filtration des eaux, essentiellement, en ajoutant du
chlore, ne détruit pas les effets toxiques de ces substances chimiques
ou minérales.
Est-ce que des tests autres que bactériologiques sont
effectués sur les eaux traités au chlore?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, et j'ai déjà
indiqué que nous avons entrepris une étude assez importante sur
la présence de mercure. Nous surveillons la présence dans l'eau
potable de plusieurs autres métaux, notamment dans la région
métropolitaine. C'est là où se trouve la plus forte
concentration d'industries et c'est là où nous puisons de l'eau
qui vient des régions industrialisées des Grands Lacs. Nous
surveillons des éléments comme l'arsenic, l'argent, le plomb. Je
pourrais fournir la liste au député si ça
l'intéresse. Nous avons eu des renseignements de certaines
équipes universitaires qui nous ont menés à élargir
l'éventail des épreuves faites régulièrement sur la
qualité de l'eau. Nous ajoutons maintenant le fluor et, je l'ai
indiqué hier, nous avons déjà un programme de
vérification de la teneur en fluor de l'eau potable. Avec la fluoration
qui pourra être introduite à divers endroits, dans diverses
municipalités, nous allons surveiller la teneur réelle de fluor
pour protéger la santé.
Nous avons, dans certains cas très précis parce que
nous savons qu'il y a un effluent fait les analyses nécessaires
pour déterminer la source précise, la teneur, la concentration de
la substance en question. C'est normal que nous le fassions.
M. LEGER: Mais, hier, le ministre...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plait.
L'honorable député d'Argenteuil.
M. SAINDON: M. le Président, sommes-nous ici, aujourd'hui, pour
assister à un cours de biochimie ou sommes-nous ici pour étudier
les crédits?
M. LE PRESIDENT: De toute façon, je pense que le règlement
stipule quand même que chaque personne a le droit de parler vingt minutes
sur chacun des articles du budget. Je crois que le député de
Lafontaine a parlé beaucoup plus de vingt minutes sur l'article 11 et
son droit de parole serait normalement épuisé.
M. LEGER: M. le Président, je ne sais pas si c'est vous qui
présidiez à l'ouverture de la commission des affaires municipales
pour l'étude des crédits mais on avait, à l'article 1,
permis au député de Maskinongé de parler une heure et on
a, à ce moment-là, permis aux autres de le faire. Maintenant,
nous sommes encore à la politique générale parce
que...
M. LE PRESIDENT: Non, non!
M. LEGER: Un instant, M. le Président, si vous voulez me
permettre.
M. SAINDON: Un cours de biochimie.
M. LEGER: La politique générale du ministère des
Affaires municipales comprend aussi la section de l'environnement. La section
de l'environnement avait été exclue de l'entrée en
matière du ministre des Affaires municipales. Il avait bien dit: Vous
pourrez poser vos questions au moment où le ministre viendra.
J'ai parlé à la première séance une dizaine
de minutes, le reste a été des questions à
différents articles. Je ne pense pas avoir écoulé mon
temps de parole. Les questions que je pose touchent à différents
secteurs de la pollution et j'apprécie énormément la
qualité et la précision des réponses que le ministre nous
donne. Si des députés se sentent lésés, parce que
je pose des questions sur tout le Québec, je veux leur faire remarquer
que je n'ai pas que de mon comté à m'occuper, peut-être
parce que nous ne sommes pas nombreux du Parti québécois, mais
nous devons toucher à des problèmes généraux du
Québec parce que nous nous sentons impliqués.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais vous sentez carrément...
M. SAINDON: Un cours de biochimie, ça se donne à
l'université, ça ne se donne pas ici.
M. LE PRESIDENT: Qu'on me corrige si je me trompe, mais je pensais,
très sérieusement, qu'on avait laissé les
généralités parce qu'on devait revenir à l'article
1, si vous vous souvenez, lorsqu'on avait ajourné une certaine
journée, je ne sais pas laquelle. On est revenu, et je pense qu'on
discute actuellement l'article 11. Nous ne sommes plus dans les
généralités.
M. LEGER: Le ministre nous a dit qu'on ne pouvait pas parler du
problème de la pollution à l'article 1, puisque le ministre
n'était pas là.
M. LE PRESIDENT: Mais, par contre, on est à discuter l'article 11
dans son ensemble.
M. LEGER: Oui, mais les généralités concernant
l'environnement n'ont pas pu être discutées à l'article 1,
puisque le ministre nous a dit qu'on pourrait parler de ces choses quand le
ministre responsable de la qualité de l'environ- nement viendrait passer
la journée avec nous là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Bien, voici le danger à ce moment-ci...
M. PAUL: Si vous permettez, est-ce que l'honorable député
de Lafontaine peut nous dire combien il lui reste de questions
préparées à poser encore?
M. LEGER: Bien, il peut me rester une dizaine de minutes,
peut-être.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour-rais-je vous demander et, par
votre intermédiaire, demander aux députés de l'Opposition
quelle serait la disposition du temps qui nous reste? Si je comprends bien,
nous aurons bientôt épuisé la période
réservée pour l'étude des crédits du
ministère des Affaires municipales.
Si l'on peut avoir une idée du temps que désireraient
consacrer les députés à l'étude de cet article et
s'il reste des questions à poser à mon collègue des
Affaires municipales on pourrait peut-être juger.
M. PAUL: Quant à nous, M. le Président, nous n'avons pas
l'intention d'intellectualiser les problèmes. Nous voulons aller
à des questions simples, précises, pratiques, d'information
administrative. Nous avons cru que l'intellectualisation de tout le
problème de la pollution ne nous intéressait pas trop
après tous les renseignements que nous a fournis l'honorable
député de D'Arcy-McGee.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais quand même faire
réaliser que le domaine de l'environnement est un domaine d'avenir, que
notre façon d'envisager le rôle de l'Opposition concernant ce
domaine et je pense que le ministre est d'accord là-dessus
est d'ouvrir le débat sur tous les aspects de l'environnement pour que,
les réponses nous étant données aujourd'hui, nous
puissions, par la suite, étudier, au cours de l'année, les
réalisations du ministre responsable de ce domaine pour pouvoir l'aider
davantage par nos questions, par nos objections, par nos recommandations au
cours de l'année. Le seul endroit où nous pouvons le faire, c'est
à la commission des crédits; et si nous ne pouvons pas poser ces
questions à la commission des crédits, je pense que nous ne
pouvons pas le faire à l'Assemblée nationale parce qu'on nous
répond continuellement: Vous poserez ces questions lors de
l'étude des crédits. Nous sommes à étudier les
crédits et si on veut empêcher des députés de
remplir leur rôle, quelle que soit la façon que l'on peut
l'entrevoir de l'autre côté...
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. LEGER: Je ne parle pas du président, je parle des
députés d'en face.
M. LE PRESIDENT: Je ne me sens pas visé, mais ce que je veux
trancher actuellement c'est que, pour moi, il existe un règlement. On a
quand même accordé une période de temps, dès le
départ, pour une espèce de règle du jeu, on a parlé
des généralités. Pour moi, une chose est très
claire. Actuellement, nous ne sommes plus dans les
généralités, nous devions prendre le chapitre 1 et le
soir, lors de l'ajournement, on a décidé de discuter du chapitre
11, traitant spécialement de l'environnement. Nous ne sommes plus dans
les généralités, je m'excuse, j'ai été quand
même très spécifique là-dessus. Si on relit le
journal des Débats, on pourra constater que j'ai bien appelé le
chapitre 11 et que les généralités, à l'ouverture
tantôt, on les avait débattues quand même durant neuf heures
et quart; nous avons déjà dépassé les
généralités, parce que nous n'avons pas un article
d'approuvé actuellement. Pour moi et je suis très clair
là-dessus nous étudions actuellement l'article 11, et j'ai
bien l'intention d'ailleurs de demander que l'article 11 soit adopté
après que la discussion sera terminée. Pour moi ce sera
réglé.
M. LEGER: M. le Président, si vous me le permettez, je dois vous
dire que, de mon côté, je pourrais immédiatement,
après avoir posé mes questions, adopter en bloc les
crédits qui sont là, je n'ai pas de question précise sur
les points de fournitures et autres. Je fais confiance au gouvernement sur sa
façon d'administrer. Ce sur quoi je ne lui fais pas confiance, et
où je me dois de jouer mon rôle d'opposition et de poser des
questions, c'est sur la politique générale, la politique locale
dans le domaine de la pollution, et je pense que c'est mon rôle de le
faire.
En ce qui me concerne, quand j'aurai terminé mes questions
d'ordre général, je ne poserai probablement aucune autre
question, les crédits seront adoptés d'un bloc.
Deuxièmement, je pense que le problème de la pollution est
un problème technique et que, si notre rôle n'est pas de poser des
questions techniques, on ne pourra pas régler grand-chose dans le
domaine de la pollution comme parti de l'Opposition. Finalement, à
l'article 11, nous avions bien dit, au début, quand le ministre des
Affaires municipales a pris la parole, qu'on pourrait parler de choses
générales pour le domaine particulier des articles concernant ce
domaine là en particulier. J'ai, par exemple, posé la question au
ministre qui m'a répondu: Quand nous arriverons à l'article sur
la Société d'habitation. Pourrons-nous poser des questions
d'ordre général sur la Société d'habitation
seulement? Et on avait accepté la même chose pour d'autres
domaines.
Là, nous arrivons au domaine spécifique de l'environnement
où nous ne pouvions poser des questions de politiques
générales au départ parce que le ministre des Affaires
municipales n'est pas celui qui est responsable. Vous nous avez dit: Vous les
poserez quand le ministre responsable de l'environnement viendra. Il est
là et je ne vois pas pourquoi vous nous empêchez de poser ces
questions.
M. LEDUC: M. le Président, je pense que votre décision est
sage. Hier soir, nous avons commencé à discuter la politique
générale du ministre responsable de la qualité de
l'environnement à neuf heures moins cinq, nous avons ajourné
à dix heures vingt, ce qui veut dire que nous avons étudié
hier soir, d'une façon générale, durant 1 h 25.
Cet après-midi, nous avons commencé, si ma mémoire
est bonne vers quatre heures, il est cinq heures dix, ce qui veut dire que nous
en sommes aujourd'hui à près de deux heures et demie sur la
politique générale.
En supposant que chacun des partis ferait la même chose
j'ai eu l'occasion de me référer à nos règlements
on aurait pu en discuter pendant 20 minutes à l'article 11. Je
pense que nous avons été chacun, des deux côtés de
cette Chambre, en mesure de poser toutes les questions d'ordre
général au ministre et que maintenant il devrait peut-être
être avantageux qu'on revienne aux points spécifiques en laissant
l'occasion à chacun des membres de tous les partis de poser les
questions auxquelles ils désirent avoir des réponses.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, en ce qui a trait à l'adoption
des crédits en bloc, de l'article 11 des crédits, ce n'est pas
mon intention, parce que je crois que, dans tout système parlementaire,
c'est le devoir d'une opposition éclairée de poser des questions
sur l'administration du ministère. C'est le but de l'étude des
crédits et les grandes théories, les grandes planifications se
résument ordinairement assez rapidement pour passer à
l'étude administrative des crédits.
Dès maintenant, je veux vous assurer et les
collègues membres de la commission de mon intention de
procéder avec logique, sans obstruction et surtout sans le souci de
m'amener un journaliste pour avoir bonne presse à l'occasion de
l'étude des crédits des Affaires municipales.
M. SAINDON: J'ai une question au ministre responsable de la
qualité de l'environnement, M. le Président. J'aimerais savoir si
le service que le ministre dirige a à sa disposition un dispositif
quelconque qui pourrait dépolluer l'environnement de notre pays de la
présence du PQ.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Moi, j'ai quand même une
décision à rendre là-dessus. Pour moi en tout cas c'est
très clair, j'ai appelé l'article 11. Je m'excuse, mais le
temps alloué, selon le règlement, pour la discussion
générale à l'article 11 est écoulé. Alors,
je suis obligé de probablement reprendre l'article 1 ou de vous demander
si vous voulez adopter l'article 11 à ce moment-ci.
M. PAUL: M. le Président, nous savons que le ministre doit nous
quitter bientôt, pour l'Europe, pour une mission officielle; alors nous
serions disposés, quant à nous, à étudier l'article
11, pour libérer le ministre.
M. LE PRESIDENT: L'article 11.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je dois conclure par cela
que vous m'enlevez le droit de parole, à ce stade-ci, sur le domaine de
l'environnement?
M. LE PRESIDENT: Oui, si je m'explique bien, on va reprendre
tantôt sous-article par sous-article et le député de
Lafontaine aura tout le loisir, les vingt minutes qui lui sont allouées
sur chacun des sous-articles, de discuter encore une fois; on a quand
même fini le temps des généralités. Alors, c'est
très clair dans mon esprit, puis on veut discuter actuellement. On va
prendre l'article 11, sous-article 1, Administration, et on va en discuter.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire
comment il se fait que, son personnel étant augmenté de trois, il
y aurait une augmentation globale de $61,000? Est-ce que, dans cette
augmentation, l'on tient compte des augmentations de salaire de l'enveloppe
globale que le gouvernement a envisagée comme étant
l'augmentation à consentir à ses fonctionnaires?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a des augmentations de
salaire qui sont calculées, mais l'augmentation importante est
attribuable surtout au fait que les trois postes additionnels sont
détenus par des fonctionnaires supérieurs qui ont
été transférés de l'administration
générale du ministère des Affaires municipales vers nos
services, et ce sont trois salaires relativement importants qui ont
été ajoutés. C'est la raison de l'augmentation.
M. PAUL: Quant à nous, adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PAUL: Sous-article 3. Est-ce que le ministre peut nous expliquer
l'augmentation des services de transport et des communications de l'ordre
d'environ $43,000 à $45,000?
M. GOLDBLOOM: Deux raisons, M. le Président.
Nous sommes obligés d'aller un peu partout dans la province
répondre à des plaintes et examiner des situations. Le personnel
administratif participe à cette activité. Le ministre
lui-même visite des usines, rencontre les dirigeants et les
syndiqués dans chaque cas, visite des municipalités pour discuter
avec les dirigeants municipaux de leurs problèmes. Nous avons
constaté que le montant prévu pour l'an dernier ne suffisait pas.
Nous avons donc prévu un montant plus important cette année.
M. PAUL: Que signifie exactement le mot "communication" dans cette
catégorie? Est-ce que cela comprend les dépenses
téléphoniques, les interurbains? Parce que le service interurbain
du gouvernement doit relever et relève effectivement du ministère
des Travaux publics.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, le mot "communication" fait
allusion surtout au service d'information et là, nous avons
augmenté le budget de $15,000. J'ai indiqué hier, en
réponse au député de Lafontaine, que nous ne nous sentons
pas en mesure de dépenser de très importantes sommes dans ce
domaine, ayant à faire face à des problèmes très
réels qui doivent être résolus. Mais, quand même,
nous avons voulu, en réponse aux demandes multiples qui nous sont
adressées, fournir un peu plus de matériel'à la population
qui en demande. Donc il y a un montant de $15,000 d'augmentation dans le
secteur de l'information, et c'est à cela que fait allusion le mot
"communication".
M. PAUL: M. le Président, quant à nous, les
catégories 3, 4, 6, 7, 8 sont adoptées.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Les catégories 3, 4,6,7, 8,
adopté. Catégorie 15. Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. PAUL: II y a tellement de compétence, M. le Président,
dans ce service que nous n'osons pas critiquer son administration.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1, Administration, adopté
sous-article 2?
M. PAUL: Je ne voudrais pas qu'il croit les propos que j'ai tenus.
M. LEGER: M. le Président, concernant le sous-article
Régie des eaux, le ministre se souviendra sans doute que l'an
passé il avait soumis publiquement une liste de 34 lacs où ses
services avaient l'intention de concentrer des efforts particuliers.
Finalement, il y a eu étude sur 52 lacs, et il nous disait justement
qu'il y en avait environ 10.6 p.c. qui répondaient aux normes
établies. Qu'est-ce que la régie entend faire au sujet de ceux
qu'on découvre pollués?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, premièrement, ce n'est pas
la régie comme telle qui
assume cette responsabilité dans la pratique. C'est un autre
service, mais peu importe. Deuxièmement, nous avons pu porter avant la
fin de l'été le nombre de lacs qui ont été
étudiés à 52. Dans chaque cas je l'ai
expliqué un peu hier la cartographie du lac est faite, la
qualité de l'eau et la classification de la fosse septique sont
identifiées et indiquées sur la carte. Par l'intermédiaire
de l'Association des propriétaires riverains, nous exigeons
l'amélioration de la fosse septique. Nous constatons qu'au moins 90 p.c.
des fosses septiques que nous avons étudiées au Québec
sont dans un état qui laisse à désirer.
Ceci implique des dépenses qui se chiffrent en moyenne à
$300 par propriétaire. Nous réussissons dans la plupart des cas,
justement parce que l'association des propriétaires est désireuse
de voir la qualité de l'eau améliorée et exerce, comme
organisme, des pressions sur les membres individuels. Les $300 sont facilement
consentis dans presque tous les cas. Nous constatons cependant que, dans
certaines régions, les dimensions du terrain, la superficie, ne
suffisent pas pour l'absorption du produit de la fosse septique, même si
la fosse septique fonctionne normalement. Ceci présente un
problème que nous espérons pouvoir régler avec le temps,
c'est-à-dire par une réglementation qui exigera des dimensions
suffisantes pour permettre l'absorption totale.
M. LEGER: M. le Président, on se rappelle le problème
qu'on a eu à Mercier, dans le comté de Châteauguay. A la
suite de la construction et de la mise en opération prochaine d'une
usine spécialisée dans le traitement des effluents, on a
laissé entendre que le gouvernement légiférerait de
façon que tout effluent liquide soit traité convenablement, de la
sorte. Est-ce exact?
M. GOLDBLOOM: C'est exact, M. le Président. Nous nous penchons
présentement sur la forme que devrait prendre cette loi ou
réglementation. Nous allons plus loin, parce qu'on sait que l'usine de
Mercier ne pourra traiter que certaines classes de résidus liquides. La
plus forte proportion sera traitée, mais il restera quand même
peut-être 2 p.c. ou 3 p.c. qui contiennent des substances dangereuses.
Nous nous penchons déjà, avec des chercheurs, sur des
méthodes de traitement qui pourraient nous permettre de protéger
l'environnement contre ces substances. Nous exigerons que chaque résidu
liquide qui provient de nos industries soit traité d'une façon
acceptable par l'industrie elle-même, si elle en est capable, ou dans un
centre comme celui qui ouvrira ses portes justement la semaine prochaine.
M. LEGER: Est-ce que ce sera à l'occasion de la
présentation de la loi sur la pollution en général ou si
ce seront des réglementations?
M. GOLDBLOOM: A cause de la situation qui prévaut à
Mercier, il n'est pas exclu que nous passions à l'action par une loi ou
réglementation immédiate. Si la Loi de l'hygiène publique
ou la Loi de la Régie des eaux nous permet de le faire efficacement,
nous le ferons de cette façon. S'il faut une loi spéciale, c'est
probablement de cette façon que nous procéderons.
M. LEGER: Dans votre loi-cadre sur l'environnement, avez-vous
l'intention d'inclure des dispositions concernant le problème de la
pollution acoustique?
M. GOLDBLOOM: Certainement, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté? Adopté.
Catégorie 3, adopté? Adopté. Sous-article 2,
adopté. Sous-article 3.
M. LEGER: M. le Président, à la suite de la
décision de la Compagnie des mines de cuivre de Gaspé
limitée de récupérer une portion plus importante du soufre
et d'anhydride sulfurique, dans sa nouvelle usine de Murdochville, le ministre
peut-il nous informer du pourcentage actuel d'émission d'anhydride dans
cette usine, qui était une des plus polluantes au Québec?
M. GOLDBLOOM: Présentement, on récupère
approximativement 45 p.c. de ce qui est émis par la cheminée.
J'espère ne pas me tromper en donnant ce chiffre. Je le donne sous une
certaine réserve. Malgré l'augmentation de la production, nous
aurons une récupération de 85 p.c. avec la nouvelle usine de
production d'acide sulfurique qui accompagnera l'expansion de la fonderie
elle-même. Ceci est le maximum qui semble possible par la technologie
existante, parce qu'il s'agit d'un minerai à forte teneur en soufre.
M. LEGER: Comme nous sommes au sous-article "Equipement en eau",
concernant la publication des études écologiques
effectuées par le Centre de recherche sur l'eau de l'université
Laval, vous aviez déjà laissé entendre votre intention
d'édicter des normes générales d'utilisation des
embarcations à moteur. Pourriez-vous préciser ces normes? Parce
qu'il y a des lacs où c'est absolument défendu et d'autres lacs
où on le permet. Il y a discrimination.
M. GOLDBLOOM: Présentement, c'est une responsabilité
municipale. Nous constatons qu'il y a une énorme variation dans
l'attitude des municipalités et qu'il y a même des lacs où
le contrôle est impossible parce que la périphérie
appartient à plusieurs municipalités. Elles ne se mettent pas
d'accord sur la réglementation à imposer. Pour cette raison, nous
avons l'intention de déterminer des normes de superficie et
défendre jusqu'à une certaine superficie
l'utilisation des embarcations à moteur et, jusqu'à une
superficie encore plus importante, le ski nautique et l'utilisation des moteurs
à fortes puissances.
J'aimerais, pour ma part ce n'est qu'une opinion personnelle que
j'exprime, en ce moment que nous trouvions un mécanisme qui
permettrait aux propriétaires riverains d'exprimer leur désir de
voir exclu de leurs lacs un certain type d'embarcations, même si, selon
les règlements généraux, la présence de ces
embarcations serait permise.
M. LEGER: Une dernière question sur ce sujet, M. le
Président. Le ministre se souviendra qu'en juin dernier la compagnie CIP
avait déversé une substance toxique dans la rivière
Saint-Maurice tuant des milliers de poissons. Le ministre a laissé
entendre qu'il songeait à poursuivre cette compagnie. Où en
est-on rendu maintenant, puisqu'on n'en entend plus parler?
M. GOLDBLOOM: C'est entre les mains du ministère de la Justice,
mais je dois souligner que nous n'avons pas eu de plainte de la part de
citoyens de ce bassin alléguant une perte de revenus ou un autre
inconvénient.
M. PAUL: C'est surtout des barbottes qui ont été
ramassées dans ma région. C'est vrai.
M. GOLDBLOOM: Il y avait même des maskinongés.
M. PAUL: Oui, mais très peu.
UNE VOIX: C'étaient surtout des barbottes.
M. PAUL: C'est surtout dans le lac Maskinongé à
Saint-Gabriel-de-Brandon. Je vais revenir sur le lac Maskinongé
tantôt.
M. GOLDBLOOM: Le lac Maskinongé, ah bon! Là, nous parlons
de la rivière Saint-Maurice. Nous avons émis une directive
précise à l'industrie pour que le déversement cesse, et
nous avons obtenu l'assurance que la compagnie procédera par
incinération de ces résidus plutôt que par le
déversement. Le ministère de la Justice a toujours le dossier en
main. Je n'ai pas de rapport là-dessus. Mais, entre temps, si nous n'en
entendons plus parler c'est en partie parce qu'il n'y a pas eu de plainte
individuelle formulée contre l'usine.
M. LEGER: Et le ministère de la Justice ne procède que par
une plainte formulée par un citoyen?
M. GOLDBLOOM: Je ne dirai pas cela. C'est au ministère de la
Justice de juger. D y a évidemment l'intérêt public en
général qui est en jeu. Si je comprends bien, sans être
avocat, le ministère de la Justice pourrait choisir d'inten- ter une
poursuite parce que des dommages avaient été constatés,
même s'il n'y avait pas de plainte individuelle. Il est difficile de
déterminer les dommages. Les poissons sont morts, mais apparemment c'est
de la pêche sportive qui s'y fait surtout plutôt que de la
pêche commerciale, si je comprends bien.
M. PAUL: Dans le cas auquel se réfère le ministre, c'est
un fait, il y avait eu commission d'un acte qui pouvait être
qualifié de criminel, mais également l'enquête a
prouvé qu'il n'y avait pas eu mens rea, parce qu'il y avait eu
également accident à l'occasion de la commission de cet acte,
d'où réserve très prudente de la part du ministère
de la Justice dans des plaintes susceptibles d'être portées contre
la compagnie CIP.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a fait une distinction: le
pêcheur commercial et le pêcheur sportif. Je ne sais pas si le
ministre a pris connaissance d'une question que je lui avais posée en
Chambre, et à laquelle il ne m'a pas encore donné de
réponse concernant le droit de pêche qui avait été
retiré aux pêcheurs commerciaux du réservoir Gouin qui,
eux, calculaient qu'il n'y avait pas de danger. Ils avaient fait une demande
précise au ministère de l'Environnement pour qu'il
établisse qu'il n'y a pas de problème de pollution concernant le
poisson à pêcher pour qu'ils puissent avoir leur permis de
pêche. Est-ce que le ministre peut me répondre
immédiatement? S'il n'est pas au courant de la question...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'honorable député
de Lafontaine trouvera au journal des Débats de vendredi dernier, si ma
mémoire est fidèle, la réponse à sa question. Pour
la répéter rapidement, nous avons constaté une variation
assez large des résultats d'analyse du taux de mercure dans la chair des
poissons. Mais, puisqu'il y a un pourcentage important de résultats qui
dépassent la norme, nous sommes obligés de maintenir
l'interdiction. Cependant, pour cette année, nous allons
répéter les analyses évidemment et voir s'il n'y a pas
moyen de permettre la pêche commerciale. Il y a un autre
élément de problème. C'est que nous avons l'impression
avec cette première année d'analyse qu'il y a une variation
saisonnière et qu'il y a une tendance à augmentation de la
concentration de mercure pendant la période de l'été. Si
c'est le cas et c'est évidemment la saison de la pêche la
plus intense ce serait une raison additionnelle pour ne pas ouvrir de
façon précipitée la pêche commerciale. Mais nous
cherchons, non seulement par des analyses de mercure mais aussi par d'autres
moyens, des façons de permettre la pêche dans cette
région.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté? M. PAUL: Adopté.
M. GAUTHIER: M. le Président, tout à l'heure, en
réponse à une question du député de Lafontaine
concernant la réglementation de l'usage des hors-bord sur les lacs, le
ministre a répondu que c'était du ressort municipal. Est-ce que
les municipalités ont autorité pour réglementer ça
autrement qu'en faisant une sorte de règlement de zonage et en demandant
aux riverains de voter sur le projet?
M. GOLDBLOOM: Je crois bien, M. le Président et là
je m'aventure un peu parce que je n'ai pas la formation juridique que,
si le lac est totalement entouré par une municipalité, ce conseil
municipal peut adopter un règlement qui régit l'utilisation des
embarcations sur le lac. Dans le cas de lacs entourés de plusieurs
municipalités, il faut une entente quelconque. Je ne suis pas
suffisamment versé dans ces questions pour savoir si, par exemple, un
citoyen qui n'était pas d'accord sur cette interdiction intentait une
poursuite contre la ou les municipalités pour avoir agi ultra vires,
quelle serait la décision du juge. Je n'en sais rien. Mais, plutôt
que de nous pencher sur ces éléments de la question, je pense
qu'à partir de notre loi générale nous devrions avoir une
réglementation à l'échelle de la province. Elle est
certainement désirée par la plupart des citoyens qui habitent
autour des lacs.
M. GAUTHIER: Sauf erreur, je pense que, dans un cas identique à
Saint-Michel-des-Saints, la question s'était posée et,
après information auprès de qui de droit, on s'était fait
dire que la municipalité comme telle n'avait pas autorité sur
cela autrement qu'en demandant aux riverains de procéder comme pour
l'adoption d'un règlement. C'est pour cela que je voulais savoir d'une
façon certaine s'ils ont autorité ou non.
M. GOLDBLOOM: Comme je le dis, M. le Président, puisque nous
avons l'intention d'agir à l'échelle de la province, nous n'avons
pas demandé d'avis juridique là-dessus. Je pourrais en demander
si le député de Berthier est intéressé.
M. GAUTHIER: Merci.
M.PAUL: Sur le même point, M. le Président c'est
là que je vais glisser mon Maskinongé l'honorable ministre
pourrait-il envisager une consultation avec les autorités
fédérales? Le problème auquel se réfère mon
collègue, le député de Berthier, se pose dans cette partie
inférieure au lac Taureau qui est de juridiction fédérale
parce que, dans cette partie-là, c'est un lac navigable et
flottable.
C'est la même chose pour le lac Maskinongé, à
Saint-Gabriel-de-Brandon, qui est entouré de trois municipalités:
Saint-Charles-de-Mandeville, la municipalité de la paroisse de
Saint-Gabriel-de-Brandon et la ville de Saint-Gabriel-de-Brandon. Nonobstant
l'entente qui pourrait exister entre les trois municipalités, il reste
toujours que c'est un lac navigable et flottable, au sens de la loi, et la ou
les municipalités décréteraient un règlement ultra
vires. J'inviterais l'honorable ministre à entrer en communication avec
les autorités fédérales pour se faire consentir ce droit
qui pourrait lui permettre d'atteindre le but qu'il vise dans cette
réglementation qui deviendrait constitutionnelle par rapport aux
embarcations circulant sur les susdits lacs. Ce n'est pas seulement à
ces deux lacs que mes remarques s'appliquent, mais également à
tout autre lac qui pourrait être considéré comme navigable
et flottable à l'intérieur du territoire du Québec.
M. GAUTHIER: Ce n'est pas à ce cas-là que je faisais
allusion; c'est au lac Simon, à Saint-Michel-des-Saints, qui est un lac
public, tout simplement.
M. GOLDBLOOM: Je remercie le député de Maskinongé
de sa suggestion et j'en discuterai avec le fédéral. Je voudrais
ajouter, en réponse additionnelle au député de Lafontaine,
que nous avons également l'intention de réglementer le traitement
des déchets et du produit des cabinets d'aisances des embarcations. Ceci
présente un problème important de pollution sur certains cours
d'eau.
M. GAUTHIER: Le ministre a-t-il l'intention de légiférer
dans le cas de flottage de bois?
M. GOLDBLOOM: II ne semble pas possible, pour l'instant, de
légiférer de façon générale pour interdire
le flottage du bois. En toute logique, si on est pour l'interdire, il faut
avoir prévu d'autres moyens de transport pour permettre aux industries
de s'approvisionner en bois. Nous avons réussi une diminution du
flottage un peu partout au Québec. Il y a quand même certaines
rivières où le flottage demeure important. Nous avons nettement
l'impression qu'il y a des pertes économiques plus importantes que ne
peuvent le penser certaines personnes, parce qu'il y a des billots qui
sombrent. Quand on a interdit le flottage et qu'on a entrepris la
récupération de ce bois, on a été
étonné du montant de bois qui a été
récupéré.
La perte semble assez importante, à part le fait que la
présence du bois sur le fond de la rivière absorbe de
façon continue l'oxygène et diminue les éléments
vitaux nécessaires à la vie des poissons et ceci a son influence
sur la pêche sportive et même commerciale.
Nous avons le désir d'interdire le flottage mais c'est par
étapes que nous le ferons en fournissant aux usines d'autres moyens de
s'approvisionner en bois, évidemment en collaboration avec le
ministère des Terres et Forêts.
M. GAUTHIER: Dans le cas particulier du lac Taureau, à
Saint-Michel-des-Saints, c'est comme tout le monde le sait, un lac artificiel
dans lequel se déversent plusieurs grandes rivières où le
flottage du bois s'est fait depuis X années. La Consolidated-Bathurst
aménage présentement un nouveau lieu d'opérations
forestières, et elle aurait l'intention de faire encore le flottage du
bois sur la rivière du Milieu, alors qu'apparemment il serait facile,
avec la construction d'une route d'une longueur d'environ 12 milles,
d'éviter complètement tout flottage de bois et, par là,
éviter toute pollution de ce lac. Y aurait-il lieu de
s'enquérir?
M. GOLDBLOOM: II s'agit du lac Taureau?
M. GAUTHIER: Taureau.
M. GOLDBLOOM: Bon, je ferai enquête.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? Adopté.
Catégorie 3. Adopté? Adopté. Catégorie 4?
M. PAUL: Le ministre peut-il nous donner la justification de ce nouveau
crédit de $147,500? C'est pour quelles fins?
M. GOLDBLOOM: C'est pour l'étude des lacs, M. le
Président. Ce montant paraissait ailleurs, l'an dernier, ou était
puisé à un autre article dans une somme globale destinée
à la pollution de l'eau. Cette année, nous avons fourni un
montant... Je m'excuse, M. le Président, je pense m'être
trompé quant à l'attribution de cette somme. C'est une somme
prévue pour des études sur des rivières importantes. Les
lacs paraissent ailleurs, je m'excuse. C'est pour retenir les services de
consultants, soit universitaires soit des ingénieurs professionnels,
pour des études de bassins de rivières.
M. PAUL: Merci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 13. Adopté?
Adopté. Le sous-article 3 est adopté. Sous-article 4,
catégorie 1.
M. LEGER: Je voudrais poser une question générale au
ministre concernant l'hygiène du milieu. Concernant la fluoration, le
ministre ne croit-il pas qu'il est un peu exagéré c'est
une question et non une affirmation d'administrer à l'ensemble de
la population un médicament destiné surtout, au point de vue des
bienfaits, aux enfants en bas de 14 ans et aux vieillards qui, pour la
solidification des dents, ont besoin de cela alors que la population entre ces
deux âges-là n'en a pas besoin et qu'absorbé à dose
assez forte ce peut être toxique, d'autant plus que les adultes, en
buvant du thé ou avec d'autres boissons, prennent déjà du
fluor suffisamment?
N'est-ce pas dangereux d'administrer à toute une population un
médicament qui est surtout bon aux deux extrêmes des âges de
la population?
M. GOLDBLOOM: La réponse la plus simple est non, M. le
Président. Je dois ajouter que c'est le ministre des Affaires sociales
qui est responsable de cette décision, mais nous collaborons avec lui.
Nous avons l'intention non seulement de surveiller la teneur en fluor de l'eau
potable mais également de nous pencher sur cet élément de
problème qu'a touché tout à l'heure le
député de Lafontaine, c'est-à-dire la véritable
absorption globale par l'être humain de fluor de toutes les sources
possibles, de source alimentaire et peut-être autres.
Je peux souligner deux choses: premièrement, même s'il y a,
à certains endroits, du fluor dans l'atmosphère, les
études scientifiques démontrent que ce fluor n'est pas
absorbé en quantité appréciable par l'organisme humain.
Deuxièmement, nous avons reçu des suggestions. Je mets de
côté l'émotivité de certaines personnes.
Nous avons reçu des suggestions et des mises en garde
extrêmement constructives sur toute cette question. Parmi les suggestions
se trouvait l'utilisation d'autres véhicules, le lait par exemple, pour
fournir le fluor aux enfants sans en fournir aux adultes qui peut-être
n'en ont pas besoin. Mais il n'est même pas certain que les adultes n'en
aient pas besoin et n'en bénéficient pas.
Les études très approfondies et détaillées
poursuivies par le ministère des Affaires sociales, en collaboration
avec nos services, ont démontré que c'est en
sécurité et avec la plus grande efficacité et
économie que l'on peut fournir le fluor dans l'eau potable. C'est pour
cela que la décision a été prise. Elle n'a pas
été prise à la légère.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? M. PAUL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4.
M. GAUTHIER: A la catégorie 4, à quelles fins auriez-vous
l'intention d'utiliser cette augmentation importante?
M. GOLDBLOOM: C'est là où entrent les lacs. Il y a
à peu près $150,000 pour les lacs. Il y a aussi des honoraires
à verser à des consultants pour des études et analyses
dans le secteur de l'air et celui du traitement des déchets.
Nous avons par exemple cette année c'est une chose que je
n'avais pas mentionnée hier soir déjà retenu les
services de firmes d'ingénieurs-conseils pour poursuivre des
études régionales, des études pilotes sur le traitement
des déchets, ce qui se fait présentement et ce qui pourrait se
faire au sujet des sites d'implantation de centres de collection ou de
transformation.
Nous allons poursuivre ce genre de travail et pour ce faire nous avons
besoin de services de consultants.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté? Catégorie
7?
M. GOLDBLOOM: Si vous me permettez d'ajouter un élément
à la dernière réponse, il y a aussi un montant pas
très important, mais quand même un montant pour le traitement
électronique des données, qui est greffé à ces
services de consultants que nous retiendrons.
M. PAUL: Vous n'inscrivez pas ça à la catégorie 7,
Fournitures et approvisionnements?
M. GOLDBLOOM: Non, à la catégorie 7, c'est l'achat
d'équipement de bureau et aussi de certains produits chimiques qui sont
nécessaires pour les analyses qui sont faites.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7. Adopté? UNE VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté? UNE VOIX:
Adopté.
M. GOLDBLOOM: C'est pour de l'équipement de laboratoire, qui doit
augmenter nécessairement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire les critères de base qui vont être reçus par lui pour
permettre le versement de subventions? A qui ces subventions vont-elles
être versées? Est-ce que le ministre a l'intention d'adopter la
politique du titulaire du ministère des Affaires municipales, le
principe, "pour vous être personnellement agréable"? Est-ce qu'il
a l'intention d'utiliser cette formule dans la considération des deman-
des de subventions qui peuvent venir des municipalités et
pistonnées c'est un mot très français par
les députés?
M. GOLDBLOOM: Je suis personnellement agréable à l'endroit
de tous les députés dans la mesure où ils me sont
personnellement agréables. C'est aux municipalités que seront
versées les subventions, et les critères sont les critères
du ministère des Affaires municipales, c'est-à-dire
l'évaluation par les services économiques, par la Commission
municipale du Québec, de la capacité de payer au niveau
municipal.
On sait que les deux tiers nous en avons parlé à
plusieurs reprises au cours de ce débat sont fournis par la
Société centrale d'hypothèques et de logement. Selon les
recommandations des services économiques de la Commission municipale,
nous sommes prêts à verser une subvention jusqu'au tiers si
c'est la recommandation ou une subvention moindre si la Commission
municipale indique que la municipalité a quand même la
capacité d'en payer une portion.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5. Adopté? UNE VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 11, adopté?
Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous me permettrez de remercier
les députés pour leur participation au débat et, surtout,
pour leur courtoisie et la nature constructive de leurs questions et
commentaires. Je veux remercier, tout particulièrement, ceux qui
travaillent, à cette occasion, dans l'ombre, les fonctionnaires qui
m'accompagnent. Je les remercie globalement, ne voulant pas prendre le temps de
la commission pour les identifier individuellement.
M. LE PRESIDENT: Merci. Article 1, catégorie 1 ?
Administration
M. PAUL: M. le Président, j'avais envie de poser une question
assez enchevêtrée au ministre des Affaires municipales, mais, pour
lui être personnellement agréable, je la retiens.
M. TESSIER: Merci. Le député de Maskinongé est
très agréable !
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 2. Adopté?
M. PAUL: M. le Président, ici, est-ce que le ministre pourrait
nous dire en quoi consiste l'utilisation de cette catégorie
"Contributions de l'employeur; pensions"? C'est en vertu de quelle loi ou de
quel principe?
M. TESSIER: M. le Président, ce sont les frais d'hôpitaux
pour les accidentés du travail qui ont été il y a
une différence de $1,500 réduits de 75 p.c. à la
suite de l'entrée en vigueur du plan d'assurance-maladie. Alors, la
somme de $500 sert à payer certains frais d'administration de la
Commission des accidents du travail.
M. PAUL: Très bien. Merci. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M.PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté? Adopté.
Catégorie 4. Adopté?
M. PAUL: A la catégorie 4, M. le Président, est-ce que
cela comprend le salaire de certains des spécialistes dont nous a
parlé le ministre, jeudi dernier? A quelles fonctions précises ou
à quel travail précis cela se rapporte-t-il?
M. TESSIER: Dans ceci sont compris les engagements de professionnels
faits par le Bureau des affaires municipales à l'ODEQ, ainsi que par la
Commission de refonte des lois des cités et villes, du code municipal,
ainsi que d'autres lois de nature municipale.
M. PAUL: II n'y a aucun salaire pour les fonctionnaires, parce que je
comprends...
M. TESSIER: Non.
M. PAUL: ... que ce n'est pas permis. Très bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté? Ah! je m'excuse.
M. SAINDON: J'aurais une question à poser au ministre, M. le
Président. Est-ce que le financement des CRD est compris dans ce montant
pour les services professionnels de la catégorie 4?
M. TESSIER: Aucunement. Les CRD sont financés par l'OPDQ.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 4, adopté.
Catégorie 5. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6?
M. PAUL: Adopté.
M, LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8? Adopté.
Catégorie 10? Adopté. Catégorie 11? Adopté.
Catégorie 15?
M. PAUL: Nous ne voudrions pas froisser le ministre; est-ce que cela va
trop vite?
M. TESSIER: Non, non, non! Je n'ai pas dit un mot !
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15? Adopté. Alors, l'article 1,
adopté.
Direction générale de l'administration
municipale
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 1, catégorie 1?
M.PAUL: Est-ce que le ministre peut nous donner certaines
précisions quant aux réformes qu'il a apportées au sein de
son ministère dans la Direction générale de
l'administration? Je sais que le ministre, à une couple de reprises
spécialement jeudi dernier a parlé du départ
de certains êtres indésirables au sein de son ministère, et
il a augmenté son personnel.
Alors, en quoi a consisté, de façon précise, ce
changement à la direction générale de
l'administration?
M. TESSIER: Je pense que j'ai déjà assez longuement
élaboré...
M. PAUL: Seulement, peut-être, pour nous rafraîchir la
mémoire.
M. TESSIER: ... au début, mais je pourrais peut-être
simplement ajouter ceci...
M. PAUL: Parce qu'il y a une phrase que j'aime toujours entendre de la
bouche du ministre.
M. LEGER: C'est du sadisme! M. PAUL: Intellectuel.
M. TESSIER: Le député de Lafontaine dit que c'est du
sadisme, est-ce que vous insistez?
M. PAUL: Ah! on se comprend, M. le ministre.
M. LE PRESIDENT: Article 1? Adopté. Article 2?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté? Article 2, catérogie
1? Adopté.
M. PAUL: Un instant! D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3? Adopté.
Catégorie 3, sous-article 1? Adopté.
M. PAUL: Sous-article 1?
M. LE PRESIDENT: Oui. Sous-article 3, catégorie 1?
M. PAUL: Le ministre peut-il nous expliquer pourquoi il y a eu
réduction du personnel dans ce service des finances municipales? Est-ce
qu'il y a eu mutation?
M. SAINDON: Une bonne administration, pour sauver de l'argent.
M. PAUL: Est-ce là que les têtes ont été
coupées?
M. TESSIER: Non, non! Il n'y a pas eu de tête coupée nulle
part. D y a eu des démissions.
M. PAUL: Ah! des démissions. Vous avez le don de
persuasion...
M. TESSIER: Ces gens-là ont été remplacés
et, comme je l'ai déjà expliqué, évidemment, il y a
eu des réaffectations. En somme ceux qui étaient dans un
service...
M. PAUL: II y a eu des démissions volontaires dans les
services...
M. TESSIER: Alors, cela a été réparti dans
plusieurs services. C'est ce qui explique à ce sous-article qu'il y ait
eu une coupure dans le nombre des employés et par conséquent, qui
réflète sur le montant des salaires.
M. PAUL: Merci.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 3, adopté. Sous-article
4?
M. LEGER: Sous-article 4: Service de l'évaluation
foncière?
M. LE PRESIDENT: Non, catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres, du sous-article 3, de l'article 2? Adopté.
Catégorie 6 : Loyers?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Service de l'évaluation
foncière?
M. LEGER: Au sous-article 4, est-ce que le ministre pourrait me dire si
les traitements et salaires sont pour des employés du ministère
qui vont participer à cette fameuse évaluation qui est maintenant
une responsabilité de certaines municipalités dans une
région? Est-ce le salaire des employés qui vont aller dans des
régions ou si c'est pour les employés qui demeurent au
ministère?
M. TESSIER: Ce sont des employés à être
engagés.
M. PAUL: A être engagés?
M. TESSIER: A être engagés, oui. Pour le service de
l'évaluation.
M. PAUL: Vous avez passé par la Fonction publique toujours?
M. TESSIER: Evidemment, forcément.
M. PAUL: Forcément, c'est à regret, mais...
M. TESSIER: On n'a pas le choix.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a compris la question que je lui ai
posée? Je pense qu'il est en train de chercher...
M. PAUL: II a répondu. M. TESSIER: Non, je l'ai.
M. LEGER: J'ai demandé si les gens que vous allez employer seront
des gens qui vont travailler au ministère même ou qui auront
à visiter les villes qui font justement le rôle de
l'évaluation.
M. TESSIER: Oui, il va certainement y avoir une équipe volante
là-dessus, au point de vue technique, pour aller rencontrer les
secrétaires-trésoriers des municipalités et leur
expliquer, en somme la portée de la loi, etc.
M. LEGER: Quand le ministre parlait qu'il y aurait un genre de volume,
de méthode de comptabilité pour les municipalités...
M. TESSIER: C'est en dehors de cela.
M. LEGER: ... à quel article peut-on voir le budget établi
pour cela?
M. TESSIER: Je vais vous le dire. C'est au sous-article
précédent, le sous-article 2: Service de la gestion
municipale.
M. LEGER: Vous avez seulement un budget de $20,000 de plus que l'an
dernier pour réaliser la belle politique que le ministre nous a mise de
l'avant dans son discours d'ouverture.
M. LE PRESIDENT: Je signale quand même une prudence. C'est que
nous revenons sur un point qui est déjà adopté quand
même. Je ne pense pas qu'on puisse permettre la question.
M. TESSIER: Pour cela, il n'est pas nécessaire d'avoir des
fonctionnaires additionnels. Ceux du ministère, déjà en
place, font le travail de la rédaction du manuel. Par la suite
quelques-uns d'entre eux se rendront sur place, pour mettre en application le
manuel de comptabilité.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté?
Le sous-article 3, adopté? Le sous-article 4 est adopté.
Le sous-article 2 est adopté.
L'article 3.
Services d'aqueducs et d'égouts
M. PAUL: M. le Président, à l'article 3, dans le cours de
mes remarques générales, au tout début de l'étude
des crédits du ministère, j'avais demandé au ministre de
considérer le problème des municipalités qui sont
financièrement incapables de réaliser des travaux d'urgence
d'égouts ou d'aqueducs. J'avais dit qu'il y aurait avantage à
réviser les normes de subvention. Le ministre a envie de rire! Je ne
fais aucunement allusion à Chicoutimi-Nord, loin de moi cette
idée.
M. TESSIER: A Louiseville?
M. PAUL: Non, pas à Louiseville. Il y en a beaucoup. C'est un
fait. Actuellement, il y a des municipalités qui ne rencontrent pas les
critères de base, à cause de la population et du manque de
services. Alors, je demanderais au ministre de reconsidérer, si
possible, toute cette structure.
M. TESSIER: Ce qui manque le plus dans tout cela, c'est l'argent. Je ne
pense pas qu'il y ait lieu de modifier les normes. Lorsqu'on arrive avec une
municipalité, par exemple, où cela va coûter $1,500,000
pour desservir 200 abonnés par un service d'aqueduc, on trouve que c'est
absolument disproportionné. Ordinairement, on est obligé de
financer pratiquement à 100 p.c, dans des municipalités
très très pauvres, parce que les gens sont la plupart sur le
service social et n'ont pas les moyens de contribuer financièrement. On
est obligé, dans certains cas, d'éliminer ces subventions
lorsqu'on a des demandes qui nous proviennent d'autres municipalités
où, pour le même montant de subventions, on peut desservir 700
contribuables. Alors, quand on est pris entre les deux et qu'on a des
restrictions budgétaires, il faut nécessairement en tenir compte.
On dit: La subvention, au moins, va favoriser l'établissement d'un
réseau d'aqueduc pour desservir 700 contribuables, au lieu, dans un
autre cas d'en desservir seulement 150.
M. PAUL: Cela n'empêche pas que les contribuables de ces
municipalités sont pris avec des problèmes.
M. TESSIER: Je suis parfaitement d'accord. Et le député
l'a bien exprimé, je crois, lorsqu'il a dit que c'était un
problème d'argent. Si nous avions un budget du double ou du triple de
celui que nous avons à l'article des subventions, on pourrait,
évidemment, favoriser un plus grand nombre de municipalités.
M. PAUL: II y a les cités et villes aussi qui voudraient obtenir
des subventions généreuses de la part du ministre. Il y a une
quinzaine de jours, je faisais route vers Ottawa. J'ai circulé sur la
route 8, je suis arrêté à Lachute...
M. TESSIER: Est-ce que le député de Lafontaine vous
accompagnait?
M. PAUL: Non, non, non! M. LEGER: J'y suis déjà
allé!
M. PAUL: Quant à moi, je ne m'en allais pas dans un pays
étranger!
Alors, j'ai pris mon petit déjeuner à Lachute. Là,
j'ai questionné des gens très aimables, qui m'ont parlé
avec avantage du dynamique maire de cette ville. Ils m'ont signalé qu'il
y avait un problème d'approvisionnement, de travaux d'égouts,
d'aqueducs et qu'il semblait manquer de dialogue entre leur
député-ministre et le ministre des Affaires municipales. Qu'ils
n'étaient pas toujours sur la même longueur d'ondes! A ce
moment-là, je me suis engagé, à l'occasion de
l'étude des crédits, d'appuyer, comme médiateur, la
requête du maire, du député d'Argenteuil, pour tâcher
de résoudre son problème. C'est pour cela que j'ai soulevé
le problème.
M. TESSIER: II ne manque certainement pas de dialogue entre le
député d'Argenteuil, maire de Lachute.
M. PAUL: II manque de compréhension?
M. TESSIER: Non. Il y a une compréhension totale et un dialogue
continuel. Les deux députés s'entendent très bien.
M. PAUL: Est-ce que j'ai fait cela comme vous m'aviez demandé de
le faire?
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Argenteuil.
M. SAINDON: M. le Président, je trouve cela étrange, mais
le député de Maskinongé a dit exactement ce qui
existe.
M. TESSIER: II vous l'a dit, il est arrêté à
Lachute.
M. SAINDON: Je le remercie sincèrement.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je peux vous faire
remarquer qu'il est six heures?
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux sine die.
M. PAUL: N'y aurait-il pas possibilité de terminer demain
après-midi?
M. TESSIER: Je ne le sais pas. Il va falloir consulter le leader, c'est
pour cela qu'on ne peut pas déterminer absolument le jour.
M. PAUL: Ah! C'est juste, cela.
M. TESSIER: C'est lui qui détermine cela. Cela ne dépend
pas de moi, je suis disponible. Je suis toujours disponible.
M. PAUL: Nous sommes bien partis.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux sine die.
(Séance ajournée à 18 h 1)
Séance du jeudi 4 mai 1972
(Seize heures quarante minutes)
M. PHANEUF (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Pour l'enregistrement au procès-verbal, il y a un changement
à noter: M. Croisetière remplace M. Gauthier. Hier, quand nous
avons laissé nos travaux, nous étions à l'article 3.
M. PAUL: II a été adopté, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Non, j'ai vérifié. Nous n'avions pas
adopté l'article 3, malheureusement. Nous avions fini les discussions,
je pense.
M.PAUL: Adopté, avant que les étrangers arrivent!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4.
Subventions aux municipalités
M.PAUL: M. le Président, à l'article 4, le ministre
m'excusera si je suis obligé de déployer, de montrer d'une
façon aussi publique mon ignorance, est-ce que le ministre pourrait nous
donner un peu de précision sur le rôle, le travail, les fonctions
du Service de la protection municipale? A la page 34.
M. LE PRESIDENT: Non, c'est à la page 29: c'est l'article S
4.
M. TESSIER: C'est cela, c'est à la page 29.
M. LE PRESIDENT: Nous n'avons pas les détails des articles S 4, S
5 et S 6; ce sont des subventions, alors il y a un S devant.
M. TESSIER: A l'article S 4, ce sont les subventions spéciales
aux municipalités de 50,000 âmes et plus. C'est statutaire.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela va? Adopté.
M. PAUL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Articles 4, adopté. Article S 5: Subvention
spéciale à la ville de Québec, adopté?
M. PAUL: Maintenant, pour la subvention à la ville de
Québec, est-ce que le ministre peut nous dire s'il a reçu des
protestations de Son Honneur le maire ou du député de Limoilou,
par exemple, sur l'insuffisance de la subvention qui est réduite d'une
façon draconienne de $3 millions à $400,000? Est-ce que cette
coupure résulte de la fin des travaux de la rivière
Saint-Charles?
M. TESSIER: Exactement.
M. PAUL: C'est bien cela?
M. TESSIER: C'est bien cela, ce n'est pas autre chose que cela.
M. PAUL: De toute façon, le député de Limoilou n'a
pas fait de représentations pour majorer ce montant-là?
M. TESSIER: Non, aucunement.
M. LE PRESIDENT: Article S 5, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article S 6, adopté?
M. PAUL: Statutaire, M. le Président, adopté.
M. TESSIER: C'est une subvention décroissante, comme on le
voit.
Direction générale de l'urbanisme
Service de l'urbanisme
M. LE PRESIDENT: Article 7: Direction générale de
l'urbanisme; sous-article 1 : Service de l'urbanisme: catégorie 1:
Traitements.
M. PAUL: M. le Président, il y a une réduction de $70,000
environ. Est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi? Est-ce qu'il
s'agirait de transfert de fonds à la Direction de l'environnement? Il y
a un employé de plus et il y a près de $70,000 de moins.
M. TESSIER: La diminution de $69,100 s'explique ainsi: $61,500 avaient
été réservés en 71/72 pour l'application de
l'éventuelle loi de l'urbanisme.. Or, étant donné que le
moment de l'adoption de la loi n'était pas encore connu au moment des
prévisions budgétaires, le Conseil du trésor nous a
demandé de soustraire ce montant.
M. PAUL: Mais, effectivement, est-ce qu'il y a eu un virement de fonds?
Est-ce que les $61,000 ont été utilisés quand même
par d'autres services du ministère des Affaires municipales?
M. TESSIER: L'an dernier, non.
M. PAUL: Ce devait être à la joie du ministre des
Finances.
M. TESSIER: Ah oui! cela fait son affaire. Il jubile, à ce
moment-là!
M. PAUL: Vous n'avez pas pensé lui demander de vous céder
cela pour, par exemple, l'article 3: Subventions pour l'établissement de
services municipaux d'aqueducs et d'égouts?
Le ministre disait hier, avec raison, qu'il manquait de fonds. Il avait
l'occasion d'en préserver au moins une somme de $61,000 pour ces
territoires.
M. TESSIER: On ne peut pas changer d'un article à un autre.
M. PAUL: Oui, mais...
M. TESSIER: C'est la loi. Il faut se conformer à la loi.
M. PAUL: II faudra qu'on retourne là, M. le Président,
pour mettre de l'ordre dans tout cela.
M. TESSIER: Les législateurs doivent être les premiers
à donner l'exemple, à se conformer à la loi.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 1. Adopté?
Catégorie 3?
M. TESSIER: Le transport.
M. PAUL: Adopté.
M. TESSIER: C'est le même montant.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4?
M. CROISETIERE: II y a $81,000 de plus M. le ministre.
M. TESSIER: De plus, oui. C'est qu'évidemment on prévoit
que la loi sera adoptée au cours de la présente année.
M. PAUL: Il y a ce travail, aussi, qui est fait avec l'Ontario, je
crois, dans l'urbanisme.
M. TESSIER: C'est-à-dire qu'on veut faire un protocole
d'entente.
M. PAUL: Un protocole d'entente. UNE VOIX: Adopté.
M. TESSIER: Si on va à la catégorie 15, on voit que c'est
le même montant. C'est l'imputation de l'ODEQ, en ce qui concerne
l'urbanisme.
M.PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 15? C'est la même
chose.
M. CROISETIERE: Même réponse.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 1 est adopté.
Sous-article 2, catégorie 1.
Service des structures municipales
M. CROISETIERE: Au Service des structures municipales, le ministre
aurait-il des renseignements à nous donner relativement aux traitements,
salaires et allocations, parce qu'il y a un montant assez intéressant de
différence.
M. TESSIER: C'est que le nombre a été augmenté de 9
à 14.
M. PAUL: M. le Président, cela fait longtemps que je retiens ma
question, mais je pense que je vais en discuter.
Par suite de l'aménagement de la finance, suite au projet de loi
que nous a présenté le ministre des Finances, le ministre peut-il
nous donner une distinction entre les mots "traitements", "salaires" et
"allocations"? Qui, en vertu de ce réaménagement je ne
dirai pas fiscal mais administratif parmi les fonctionnaires, a droit
à un traitement, qui a droit à un salaire, qui a droit à
des allocations? Et est-ce que la Loi de la fonction publique comporte une
distinction administrative à cette fin?
M. TESSIER: M. le Président, justement, je crois que la question
est hors d'ordre à cette commission. La question devrait être
posée à la commission de la fonction publique.
M.PAUL: Mais je connais tellement l'intelligence du ministre. Il
pourrait quand même...
M. TESSIER: J'ai assez de m'occuper de mes propres affaires, aux
Affaires municipales, sans m'occuper des affaires d'un autre
ministère.
M. PAUL: M. le Président, je dois déclarer, ici,
instanter, immédiatement, que le ministre a raison.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? Adopté.
M. PAUL: Sur ce point seulement. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TESSIER: Merci, M. le député de Maskinongé.
M. PAUL: Je vous verrai à la porte pour ma subvention.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4?
M. CROISETIERE: Services professionnels. Est-ce que c'est encore le
nouveau programme d'urbanisme?
M. TESSIER: Oui. Ce sont des honoraires à être payés
pour des études que l'on fait faire dans la but de créer des
unités de regroupement. Actuellement, il y en a qui se poursuivent dans
la Communauté urbaine de Québec. Il y en a qui se poursuivent
dans la Communauté régionale de Hull, entre autres.
M. PAUL: Et, entre autres, M. le Président, je ferais remarquer
au ministre qu'il y a encore une imputation de $100,000, pour ce même
montant.
M. TESSIER: L'imputation va aux dépenses de transfert.
M. PAUL: Donc à la catégorie 10. Très bien.
M. CROISETIERE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 15. Adopté?
Sous-article 3.
Subventions pour le regroupement municipal
M. PAUL: Est-ce que cela découle du bill 276, M. le
Président? Subventions pour le regroupement municipal.
M. TESSIER: Où sommes-nous rendus?
M. PAUL: Allons-nous trop vite pour vous?
M. TESSIER: Non, non. Mais est-ce à l'article 7, sous-article 3?
A l'article 7, sous-article 3, il y a $400,000 de plus. C'est une subvention
pour les regroupements municipaux.
M. PAUL: Oui, mais est-ce que cela découle de l'application du
bill no 276?
M. TESSIER: Exactement.
M. PAUL: Je crois que c'est tant par acre.
M. TESSIER: C'est-à-dire que le ministre est autorisé
à payer jusqu'à un maximum de ...
M. PAUL: C'est ça.
M. TESSIER: ... $15 per capita, répartis sur cinq ans, en raison
de $3...
M. PAUL: Ce n'est pas par électeur, c'est per capita.
M. TESSIER: Per capita.
M. LEGER: Quelles sont vos prévisions pour l'année
prochaine? Vous n'aurez pas plus que $400,000 de plus.
M. TESSIER: Non, non. C'est un montant minimum. Cela peut fort bien
dépasser ce montant.
M. LEGER: Les $800,000 de l'année dernière ont servi
à quoi? Est-ce aux fusions volontaires?
M. TESSIER: Bien, nous avons donné... M. LEGER: Les fusions
volontaires?
M. TESSIER: Les $800,000 de l'an dernier n'ont pas tous
été utilisés. Nous en avons utilisé à peu
près la moitié pour des fusions volontaires.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quel a
été le montant total des crédits périmés du
ministère?
M. TESSIER: Ils ont été de $10,782,000.
M. GAUTHIER: Vous avez probablement déjà donné
cette information. Est-ce que vous pourriez me la répéter?
Jusqu'à présent, est-ce que plusieurs municipalités se
sont prévalues de ces avantages pour entreprendre l'étude d'une
fusion?
M. TESSIER: Actuellement...
M. PAUL: Le ministre avait parlé de 41, à part...
M. TESSIER: Quarante et un dossiers. M. PAUL: Oui.
M. TESSIER: ... qui impliquaient environ 96 municipalités.
M. PAUL: C'est ça.
M. TESSIER: J'étais pour dire une centaine.
M. PAUL: Ce sont les chiffres que le ministre nous a
donnés...
M. TESSIER: Oui, c'est ça. M. PAUL: ... jeudi soir dernier.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LEGER: Dans le mot "fusion", cela comprend, la plupart du temps, deux
municipalités, rarement trois. Le mot "regroupement", cela veut dire
plusieurs.
M. TESSIER: C'est-à-dire que, jusqu'à présent, les
unités de regroupement qui ont été créées
contiennent deux ou trois municipalités.
M. LEGER: La moyenne est un peu plus de deux municipalités.
M. PAUL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté.
M. TESSIER: Certaines fusions n'ont pas encore été
décrétées parce que je veux donner une explication
cela demande des études assez poussées,
préliminaires pour délimiter les unités de regroupement.
C'est pour cela que c'est plus long que dans le cas, par exemple, de deux
municipalités de village ou de paroisse ou deux municipalités
adjacentes qui nous demandent: Nous voudrions étudier les avantages et
les désavantages d'une fusion. A ce moment-là, nous
décrétons l'unité.
M. LEGER: Est-ce que vous prévoyez, dans votre optique, dans vos
objectifs futurs, que, tôt ou tard, vous aurez des unités de
regroupement théoriques, basées sur des études quand
même, qui couvriraient tout le Québec? Autrement dit, vos
anciennes communautés municipales, il y en aurait pratiquement autant,
même si ce ne sont pas les mêmes structures exactes?
M. TESSIER: Certainement que des unités théoriques seront
créées pour l'ensemble du territoire du Québec, mais elles
ne couvriront pas nécessairement 100 p.c. des municipalités.
Parce qu'il y en a où c'est patent qu'il ne peut pas y avoir de
regroupement. Si vous avez deux municipalités qui sont
éloignées à 50 milles l'une de l'autre, dans le nord, il
ne sert à rien de songer à une unité de regroupement.
M. LEGER: Vous prévoyez cela...
M. TESSIER: Cela couvrira certainement 90 p.c. des
municipalités.
M. LEGER: Prévoyez-vous avoir ces résultats au cours de
l'année?
M. TESSIER: Non. M. LEGER: Non.
M. TESSIER: Certainement pas au cours de l'année parce que, comme
je l'ai mentionné à plusieurs reprises, nous avons établi
certaines priorités. Nous sommes limités tant par le nombre des
fonctionnaires que par notre propre budget. Nous allons procéder sur les
priorités.
Mais je puis vous dire que les études sont actuellement
très avancées. A titre d'exemple, on me soumettra, la semaine
prochaine, une carte de tout le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean où
les études sont terminées et où on me fera des
recommandations pour la création d'un certain nombre
d'unités.
M. PAUL: A ce moment-là...
M. TESSIER: C'est la même chose pour Sherbrooke
également.
M. PAUL: ... le ministre se prévaudra des dispositions de
l'article 5 de la loi no 276 pour décréter des...
M. TESSIER: L'article 2.
M. PAUL: ... l'article 2 de la loi no 276 pour décréter
des unités de regroupement...
M. TESSIER: C'est ça.
M.PAUL: ... pour que le mécanisme qu'il nous a expliqué
soit immédiatement mis en marche.
M. TESSIER: C'est ça. Je dois vous dire qu'actuellement j'ai sur
mon bureau une dizaine de dossiers, qui attendent ma signature, pour
décréter des unités de regroupement. C'est le temps qui
m'a manqué pour les signer.
M. GUAY: Est-ce qu'il y a quand même plusieurs
municipalités qui demandent le regroupement, qui demandent que le
gouvernement fasse l'étude, ou si elles-mêmes
présentent...
M. TESSIER: II y a sûrement au-delà d'une centaine de
municipalités qui ont adopté des résolutions pour demander
des études.
M. GUAY: Est-ce surtout en milieu rural ou en milieu urbain?
M. TESSIER: Les deux.
M. GUAY: Prenons, par exemple, le cas de paroisses où il y a deux
municipalités. J'en ai plusieurs dans mon comté. Eventuellement,
elles seront appelées à se regrouper ou fusionner, si vous
voulez.
M. TESSIER: Bien ça, c'est la troisième priorité.
On n'en est pas encore rendu là, mais ça va se faire cette
année.
M. GUAY: Maintenant, c'est assez facile de décréter, par
exemple...
M. TESSIER: Bien, c'est assez facile. Il faut tout de même les
repasser. On ne peut pas arriver et décréter ça comme
ça, "at large", au hasard.
M. GUAY: Non, d'accord. Mais du moment que ces deux municipalités
désirent se regrouper et s'il y a référendum dans les deux
municipalités et qu'elles vous présentent ça,
l'étude est faite en quelque sorte. Là, c'est assez facile.
M. TESSIER : Actuellement, on procède seulement dans les cas qui
nous ont été demandés par résolution.
M. GUAY: Bon, d'accord.
M. TESSIER: A ce moment-là, on dit qu'il n'est pas
nécessaire de faire l'étude, elles demandent elles-mêmes de
créer une unité de regroupement.
M. GUAY: Sans étude du ministère.
M. TESSIER: C'est le cas des 41 dossiers que j'ai mentionnés.
M. GUAY: D'accord.
M. GAUTHIER: Est-ce que quelqu'un en particulier de votre
ministère a été mandaté et autorisé par vous
pour s'occuper de pareilles demandes?
M. TESSIER: Ah oui! Nous avons un service, qui est sous la direction de
M. Jean Comtois, qui comprend...
M. LEGER: Comment s'appelle ce service exactement?
M. TESSIER: C'est le service des fusions et annexions. Il y a 14
fonctionnaires qui font partie du service.
M. LEGER: Les dépenses de ce service entrent-elles dans le
sous-article 3: Subventions pour le regroupement municipal, ou ailleurs?
M. TESSIER: Non.
M. LEGER: C'est au sous-article 2?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: M. le Président, sur l'île de Montréal, en
plus des municipalités de l'ouest qui avaient fait la demande, avez-vous
eu des demandes soit par résolution ou si on vous en a parlé?
M. TESSIER: Je veux rectifier. Les municipalités de l'ouest n'ont
jamais fait de demande.
M. LEGER: D'elles-mêmes, elles n'en ont pas fait?
M. TESSIER: Non. Les municipalités de l'ouest de l'île de
Montréal m'ont tout simplement informé officiellement qu'elles
procé-
daient elles-mêmes à des études de regroupement,
mais elles n'ont demandé aucune aide technique, jusqu'à
présent, du ministère et n'ont pas demandé que je
décrète une unité de regroupement.
M. LEGER: Mais avez-vous eu des demandes ou avez-vous été
informé d'intentions précises dans les municipalités de
l'est? Il a été question un temps de Montréal-Est,
Pointe-aux-Trembles, Anjou, Montréal-Nord.
M. TESSIER:Non.
M. LEGER: II n'y a rien eu du côté de l'est.
M.TESSIER: Non.
M. LEGER: Vous n'avez même pas été informé de
façon officielle ou officieuse?
M. TESSIER: Officieuse, peut-être, oui, verbalement. A l'occasion,
les maires de l'île de Montréal me parlent du sujet et me disent:
Bien, nous autres, nous sommes bien d'accord pour étudier cette question
de regroupement. Mais évidemment, c'est au cours de conversations. Rien
n'est officiel.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, j'ai deux questions à poser
à l'honorable ministre. La première, je ne veux pas lui faire de
remarques, à une question qui lui a été posée par
le député de Lafontaine qui a parlé du personnel requis
pour l'application de cette politique de fusion, le ministre a dit que le
salaire des employés était prévu justement à ce
sous-article 3. Peut-être que je me trompe, subventions...
M.TESSIER: Non, non, au sous-article 2, par au sous-article 3. Je n'ai
jamais dit le sous-article 3. J'ai dit à l'article 7, sous-article
2.
M. PAUL : Très bien.
M.TESSIER: Article 7, sous-article 2, catégorie 1.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a reçu des
demandes de mémoire, il ne pourra peut-être pas
répondre de décréter l'unité de regroupement
dans cette région du Québec que l'on appelle le Haut-Richelieu et
qui impliquerait Saint-Luc et Saint-Jean, par exemple?
M. TESSIER: Pas à ma connaissance, mais c'est possible.
Evidemment, je ne suis pas au courant de toutes les demandes qui peuvent
entrer. Lorsque ces demandes arrivent au ministère, elles sont
dirigées immédiatement vers le service en question qui
procède à une étude et ensuite me fait rapport.
M. PAUL: Et c'est lorsque...
M. TESSIER: Je ne peux pas, de mémoire, vous dire toutes les
demandes que nous avons eues.
M. PAUL: De toute façon, vous ne vous rappelez pas avoir
signé...
M. TESSIER: Une unité de regroupement, non. Je peux
sûrement vous le dire, parce que cela vient devant moi et je me souviens
de celles que j'ai signées.
M. PAUL: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, au sujet du Haut-Richelieu, je sais
que le CDHR le Conseil de développement du Haut- Richelieu
a eu une rencontre assez récente, il y a à peu près un
mois, un mois et demi, où il y avait eu l'expression d'un voeu pour
demander une unité de regroupement. C'est peut-être à cela
que fait allusion le député de Maskinongé. Mais, que je
sache le territoire chez moi faisant partie de ce Conseil de
développement du Haut-Richelieu je ne pense pas qu'une
résolution ait été passée demandant au
ministère, soit par les municipalités ou par le conseil de
développement, de faire une unité de regroupement. Mais j'ai eu
connaissance qu'un voeu a été exprimé à ce sujet.
Je ne pense pas que cela ait été plus loin que cela.
M.PAUL: L'honorable député peut constater que je
m'intéresse également à sa région.
M. LEDUC: C'est-à-dire que l'honorable député
constate que vous êtes un homme d'équipe.
M. PAUL: Avec beaucoup de respect pour la présidence.
M. LEDUC: Exactement.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le mandat du comité
Hanigan concerne les fusions à l'intérieur de la
communauté urbaine?
M. TESSIER: Oui, c'est exact.
M. LEGER: Maintenant, s'il arrivait que des municipalités comme
Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, Anjou, Montréal- Nord,
arrivaient à fusionner, elles se trouveraient à étouffer
la partie de Montréal qu'est la rivière des Prairies. Est-ce que
le ministère aurait des objections de principe à ce qu'une partie
du territoire de Montréal passe dans une autre municipalité que
Montréal?
M. TESSIER: Je ne peux pas vous répondre actuellement. Il serait
prématuré, pour moi, de faire une telle déclaration. Il
faut d'abord attendre que les études soient poursuivies et, comme la
question de l'île de Montréal est assez complexe, j'ai
accordé un délai jusqu'au 31 décembre pour me soumettre un
rapport avec des recommandations précises sur la création
d'unités de regroupement sur l'île de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté?
M. LEDUC: M. le Président, on parle de la Communauté
urbaine de Montréal, des unités de regroupement et du mandat qu'a
reçu la commission ou le comité Hanigan d'étudier non
seulement l'île de Montréal comme telle, mais, si je me souviens
bien, il a été mentionné d'étudier aussi les
implications directes et indirectes quant à la possibilité d'une
éventualité pour la ville de Laval et la rive-sud de faire partie
peut-être d'un organisme géant. Quant à moi, je ne veux en
aucune façon influencer les études qui se feront, mais, à
moins de changements majeurs, j'espère qu'en aucun temps la rive sud de
Montréal aura à s'associer de quelque manière que ce soit
avec le géant qu'est l'île de Montréal.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Berthier.
M. TESSIER: M. le Président, le mandat du comité
d'étude créé pour la CUM en ce qui concerne le
regroupement municipal est étendu également aux
municipalités de la rive sud de Montréal, ce qui concerne le
député de Taillon.
Un autre sous-comité étudiera les structures de la
Communauté urbaine de Montréal. Toute modification qui pourrait
être apportée dans les structures viendra de ce sous-comité
qui, en même temps, pourra étudier les implications d'incorporer,
à l'intérieur de la Communauté urbaine de Montréal,
et Laval et les nouvelles municipalités qui seront créées
sur la rive sud. Ce sont deux études complètement
différentes.
M. LEGER: D'abord, il n'est aucunement question de la rive nord,
c'est-à-dire de la ville de Laval, dans ces études.
M. TESSIER: Pas au point de vue du regroupement. Sûrement pas.
Cela a déjà eu lieu.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire si les personnes qui font
partie de ce comité ne pourraient pas établir que la
Communauté urbaine de Montréal serait un centre comme le
ministre aime bien le dire qui rivaliserait victorieusement avec
Toronto? Cependant, pour que cela fonctionne bien, ce pourrait être des
villes plus petites, enfin de grosses villes plus petites que Montréal
ne l'est actuellement. Et, peut-on prévoir que la conclusion des
études ne pourrait certainement pas amener à raccourcir ou
à diminuer la grandeur de la ville de Montréal comme telle?
M. TESSIER: Ce n'est pas le but poursuivi. Bien au contraire, ce serait
plutôt, s'il y a quelque chose qui se produit, de l'augmenter.
M. LEGER: La grandeur de la ville de Montréal, et non pas de la
communauté urbaine.
UNE VOIX: Et de la communauté aussi peut-être.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Berthier.
M. TESSIER: Nous pouvons en parler bien longtemps, mais je pense que
c'est pas mal inutile. C'est bien théorique parce qu'en somme, c'est
à la fin des études que nous aurons des recommandations
précises. Je prendrai alors mes responsabilités. Sur une question
comme celle-là, ce sera le gouvernement qui prendra les décisions
définitives.
M. LEGER: On peut quand même me permettre de dire que le
comité, avec les personnes qui le constituent, ne peut pas, au
départ, arriver à la conclusion que la ville de Montréal
pourrait être sectionnée.
M. TESSIER: Non, je ne crois pas.
M. LEGER: Cela ne se pourrait-il pas, comme à Toronto à un
moment donné, qu'il y ait des villes plus petites qui forment un grand
tout très puissant mais qui aient une dimension plus humaine que celle
de la ville de Montréal au point de vue du rapport avec les
citoyens?
M. TESSIER: II y a deux questions, évidemment, qui sont connexes
et qui peuvent difficilement être dissociées l'une de l'autre.
C'est d'abord celle du regroupement à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Montréal et sur la rive sud et, d'autre
part, une nouvelle structure possible à la Communauté urbaine de
Montréal. C'est plutôt dans le contexte de la deuxième
question que nous pourrons voir si Montréal sera agrandie ou
diminuée.
M. LEGER: Les difficultés de fonctionnement à
l'intérieur de la Communauté urbaine de Montréal, c'est
qu'il y a un gros géant avec 27 ou 28 petites municipalités. En
en regroupant quelques-unes, elles n'auront jamais l'influence que peut avoir
Montréal. Tant qu'il n'y aura pas de subdivision de Montréal
je ne dis pas que c'est ce que je désire mais une des
difficultés, c'est qu'il y a un géant et, quand il parle, les
autres se tassent. C'est le problème.
M. TESSIER: Actuellement, je considère qu'il y a un
déséquilibre dans la représentation
des forces au conseil de la communauté. C'est ce qu'il faudra
tenter d'équilibrer davantage. Les statistiques et les prévisions
démontrent que, dans les prochaines années, la population va
croître davantage et de beaucoup parce que Montréal a une tendance
à diminuer de population alors que celle des municipalités de
banlieue augmente. Les nouvelles villes qui seront créées,
à la suite du regroupement, d'ici quelques années, auront
peut-être une population supérieure à celle de la ville de
Montréal.
Un tas d'hypothèses peuvent être envisagées
là-dessus. C'est pour ça que je dis qu'il est
prématuré d'en parler à ce stade-ci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Berthier.
M.GAUTHIER: De tous ces projets d'études, de fusions, de
regroupements municipaux, découle, j'imagine, de la part du ministre et
du ministère, une intention bien arrêtée de faire
disparaître les territoires non organisés qui sont habités
et qui pourraient être greffés logiquement ou
géographiquement à une municipalité déjà
existante et contiguë.
M. TESSIER: II n'y a pas de doute là-dessus. Dans les
études qui se font présentement sur le regroupement,
quelques-unes, au moins six ou sept, concernent les territoires non
organisés.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
M. GUAY: Je voudrais demander ceci au ministre. Quand il décide
de former ce que l'on appelle une unité de regroupement, quels sont les
principaux critères dont il se sert?
M. TESSIER: Les critères me sont fournis par le service des
structures municipales, particulièrement le service des fusions et
annexions qui examinent toute la question, les budgets, les services
donnés, savoir s'il y aurait possibilité, intérêt,
avantage, pour le mieux-être de la population de ces
municipalités, qu'il y ait regroupement. C'est une étude
préliminaire, c'est prima facie, et l'on crée une unité de
regroupement.
C'est à partir de ce moment-là, quand l'unité de
regroupement a été créée, que les études
réelles débutent.
M. GUAY: Une fois que l'unité de regroupement est
décidée...
M. TESSIER: Cela ne veut pas dire qu'il y aura nécessairement
fusion.
M. GUAY: Cela veut dire que ça peut être contesté
par les municipalités concernées à savoir si
l'unité de regroupement peut être changée.
M. TESSIER: D'ailleurs, elle peut toujours être
modifiée.
M. PAUL: Sur un rappel au règlement, M. le Président,
jeudi soir dernier, je comprends que l'honorable député de
Dorchester n'était pas le représentant de son parti, mais le
ministre nous a donné des explications abondantes, claires, pour une
fois, bien précises. J'inviterais mon collègue, l'honorable
député de Dorchester, à se référer au
journal des Débats, autrement nous allons reprendre toutes les
explications que le ministre nous a données, qui étaient simples,
claires, et qui ont été, je crois, utiles à tous les
membres de la commission.
M. TESSIER: Je remercie le député de Maskinongé. Je
ferais juste une petite remarque, c'est qu'à cette occasion, il avait
employé la même expression: claire pour une fois, et j'avais dit:
C'est la dixième fois qu'il le dit.
M. PAUL: C'était sur le même sujet.
UNE VOIX: Aujourd'hui, c'est la onzième fois.
M. PAUL: Non, M. le Président, c'est parce que c'est sur le
même sujet; ce qui était clair jeudi l'est encore aujourd'hui; et
c'est ce que je ne veux pas, je ne voudrais pas que le ministre se mêle
de nouveau.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester a-t-il une
question d'ordre différent ou s'il a l'intention de poursuivre?
M. GUAY: Je voudrais remercier le député de
Maskinongé et le ministre de nous indiquer que c'est discuté,
mais étant donné que tous les membres de la commission semblaient
plongés tête première dans le regroupement, je pensais que
c'était une question qui se posait.
M. TESSIER: Le député de Lafontaine est-il satisfait des
réponses que je fournis?
M. LEGER: Oui, de toute façon, je relis le journal des
Débats comme livre de chevet le soir.
M. TESSIER: Est-il satisfait depuis le début?
M. LEGER: Des réponses que vous me donnez?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Ah oui! Je ne dis pas que je suis satisfait des
conséquences mais le ministre répond bien aux questions. Je suis
satisfait.
M. TESSIER: C'est parce que, M. le Prési-
dent, j'ai été étonné de lire au journal des
Débats que, mardi soir, alors que j'étais absent...
M. PAUL: Vous étiez présent jeudi soir.
M. TESSIER: Mardi soir j'étais absent, c'est le Dr Goldbloom, la
fameuse motion.
M. PAUL: C'est-à-dire que c'est votre directeur de service...
M. TESSIER: Lors du débat sur la motion du député
de Maskinongé, il y a eu une intervention de la part du
député de Lafontaine qui a dit: De toute façon, même
si le ministre avait été ici, il n'aurait pas pu nous donner de
réponse claire; il n'est jamais capable d'en donner. Il ne pourra donner
de réponse ni d'explication à aucune question que nous allons lui
poser.
M. LEGER: C'était écrit, M. le Président...
M. TESSIER: C'est pour ça que je posais la question tout à
l'heure.
M. LEGER: J'ai demandé que ce soit inscrit au journal des
Débats avec sourire.
M. TESSIER: Alors, je suis bien heureux d'apprendre de mon
collègue, le député de Lafontaine, qu'il amende
l'intervention qu'il a faite mardi soir.
M. LEGER: M. le Président, je veux bien que ce soit clair, c'est
que la question que le ministre m'a posée, c'est: Est-ce
qu'actuellement, depuis le début de cette nouvelle commission
aujourd'hui, c'était clair? J'ai dit oui. Ce que j'ai dit mardi soir
concernait le problème de l'environnement. Je disais: que le ministre
soit là ou pas, il ne peut pas nous clarifier la situation parce que,
dans l'environnement, ce n'est pas sa compétence et,
deuxièmement, aussi, très souvent ce n'est pas clair quand il
nous explique quelque chose.
M. TESSIER: Ah bon! Je retiens que... M. LEGER: Je ne voudrais
pas...
M. TESSIER: C'est tout de même assez curieux que, quand je suis
présent, les réponses sont bien plus aimables que quand je suis
absent.
M. PAUL: Cela prouve que quelquefois nous apprécions votre
présence.
M. TESSIER: Que les absents ont tort.
M. LE PRESIDENT: Une chose que je retiens, c'est que le ministre et le
député de
Lafontaine ont certainement le même livre de chevet.
Alors, sous-article 3, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Subvention à la
Société d'aménagement de l'Outaouais, c'est la même
subvention.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, l'article 7 en entier est
adopté.
M.PAUL: Adopté.
Direction générale de la
prévention des incendies
M. LE PRESIDENT: Article 8: direction générale de la
prévention des incendies.
Sous-article 1: Administration. Catégorie 1, traitements,
salaires et allocations.
M. GUAY: Pouvons-nous faire un commentaire général
à l'article 8?
C'est un commentaire assez bref. On se rend compte de plus en plus qu'il
est difficile pour les municipalités de s'organiser du côté
des incendies. Il y a peut-être des points bien précis pour se
prévaloir d'un service de protection contre les incendies. On communique
avec la direction générale pour la prévention des
incendies et on nous reporte toujours aux calendes grecques. Nous avons
énormément de difficulté de ce côté. Je
voudrais demander au ministre s'il prend d'abord le temps de regarder les
demandes des municipalités concernant ces services.
M. TESSIER: Sûrement.
M. GUAY: Est-ce que le ministre y donne toujours suite?
M. TESSIER: Toujours. Vous voyez que ce n'est pas long. Je ne peux pas
dire que cela ne m'appuie pas.
J'ai seulement à le mentionner et les pompiers accourent.
M. PAUL: Même si vous aviez planifié, vous ne seriez pas
arrivé à temps comme ça.
M. GUAY: Etant donné la rapidité du service au
ministère...
M. TESSIER: Vous direz qu'il n'y a pas de planification au
ministère des Affaires municipales.
M. GUAY: Cela pourrait presque clore mon commentaire. Ce que je veux
dire, c'est qu'il y a
eu des études, dans certains cas, de regroupement de services
dans le domaine des incendies.
M. TESSIER: Vous voulez dire qu'il y a eu des demandes de regroupement
et que nous ne nous en sommes pas occupés.
M. GUAY: C'est le ministère qui a demandé le regroupement
de services. Il y a eu des études, mais il y a eu de la contradiction
entre la direction générale de la prévention des incendies
et le ministère des Affaires municipales. On a fait trois études
et les trois...
M. TESSIER: II ne peut pas y avoir de contradiction, la direction
générale des incendies est à l'intérieur du
ministère des Affaires municipales.
M. GUAY: Les spécialistes, peut-être, qui s'occupent de la
direction générale de la prévention, à un
point...
M. TESSIER: II peut y avoir des idées différentes,
à l'intérieur du service, entre deux fonctionnaires, c'est
possible.
M. GUAY: Est-ce qu'il y a véritablement de la coordination entre
ces différents services?
M. TESSIER: Oui, il y en a.
M. GUAY: J'ai été surpris par la rapidité du
service tantôt.
M. TESSIER: Je tiendrais à préciser au
député de Dorchester que je n'ai jamais eu de plainte d'aucune
municipalité de ce côté-là. Si le
député de Dorchester a un cas précis, je lui demanderais
de bien vouloir me le soumettre et je vais m'en occuper personnellement.
M. GUAY: Je vais me faire un plaisir de le soumettre. D'ailleurs, je
pense qu'il n'y a rien de commencé encore, que c'est encore au
stade...
M. TESSIER: Soumettez-moi votre cas. Si le député de
Dorchester veut m'adresser une lettre, me donner les détails de
l'affaire, je vais m'en occuper immédiatement.
M. GUAY: D'accord.
M. PAUL: Tout cela pour vous être personnellement
agréable.
M. TESSIER: Exactement. Je n'ai pas voulu le dire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? Catégorie 3:
Services de transport et de communication.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8: Matériel et
équipement.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Administration, adopté.
Sous-article 2: Services techniques.
Catégorie 1: Traitements, salaires et allocations,
adopté.
Catégorie 3: Services de transport et de communication.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Services techniques, adopté.
Sous-article 3: Service de la formation.
Catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
M. GUAY: Service de la formation, ça comprend quoi?
M. TESSIER: C'est un service du ministère qui se rend dans les
municipalités pour donner des cours sur et la prévention des
incendies et la manière de combattre le feu.
M. GUAY: Je tiens à souligner que j'ai déjà suivi
ces cours qu'on appelle des cours de pompiers volontaires. Ils sont
adéquatement donnés. Je pense que toutes les municipalités
qui sont munies d'appareils de prévention devraient si ce n'est
pas fait encore suivre ces cours. C'est vraiment intéressant et
ça peut éviter des accidents lorsqu'on utilise ces appareils.
C'est surtout dans le milieu rural. Dans les villes, la question ne se pose
pas, ou elle se pose moins, parce que c'est toujours un service qui est
pratiqué de façon rotative. Mais en milieu rural, je pense que
ça s'imposait et ça s'impose encore.
M. TESSIER: Au nom des fonctionnaires qui font partie de ce service de
mon ministère, je vous remercie de votre témoignage
d'appréciation.
M. LEDUC: Je voudrais demander au ministre quelle est la durée
des cours. Est-ce que ce sont 48 heures de cours?
M. TESSIER: Ou 48 jours?
M. GUAY: ... cela au ministre de l'Education, parce qu'il a eu de la
difficulté à comprendre.
M. TESSIER: II y a eu un traducteur à un moment donné.
M.PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire si certains de ces
professeurs ou techniciens ont suivi un cours à l'Institut de police de
Nicolet?
M. TESSIER: L'institut de police, c'est une autre affaire. Vous ne
parlez pas des cours de pompiers.
M.PAUL: Je comprends, mais est-ce qu'il n'y a pas du personnel?
M. TESSIER: II n'y a pas de cours de pompier là.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 1. Adopté?
Catégorie 3: Services de transport et de communication,
adopté.
Catégorie 4: Services professionnels, administratifs et
autres.
M. GUAY: II y a une augmentation de $11,000. Est-ce que vous la
justifierez?
M. TESSIER: C'est parce que nous avons engagé deux professeurs
pour donner des cours destinés à la formation d'un plus grand
nombre de pompiers volontaires dans les régions les plus
éloignées.
M. GUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements.
Adopté.
Catégorie 8: Matériel et équipement.
Adopté.
Sous-article 3. Adopté.
Sous-article 4: Service de la protection municipale.
Catégorie 1: Traitement, salaires et allocations.
Adopté.
Catégorie 3: Services de transport et de communication,
adopté.
Catégorie 5: Subventions aux municipalités pour la
prévention des incendies.
Adopté.
M. LEGER: Quels critères servent pour donner ces subventions?
M. TESSIER: C'est la capacité de payer des municipalités.
En règle générale, les subventions ne dépassent pas
50 p.c. lorsqu'il s'agit d'un service à une municipalité seule.
Mais, on incite à ce moment-là les municipalités à
regrouper leurs services et là on augmente la subvention jusqu'à
80 p.c.
M. GUAY: J'ai eu dans mon comté un problème à ce
niveau. Le ministère a tenté de regrouper les services de deux
municipalités, mais les conditions il y a des côtes
la situation géographique ne permet pas...
M. TESSIER: Topographique.
M. GUAY: ... à un camion-incendie...
M. TESSIER: De monter la côte.
M. GUAY: II peut monter la côte, mais ça prend trop de
temps.
M. TESSIER: Quand il arrive le feu est fini.
M. GUAY: II n'est pas toujours fini, mais il est souvent
avancé.
M. GUAY: A partir de là, elles ont demandé au
ministère d'avoir un service pour chacune des municipalités et le
ministère a refusé au début. J'ai communiqué avec
la direction générale...
M. TESSIER: II a refusé la subvention... M. GUAY: II a
refusé de subventionner.
M. TESSIER: ... à cause de la côte.
M. GUAY: Je pense que le ministre ne me comprend pas.
M. TESSIER: J'ai compris. S'il n'y avait pas eu de côte, ça
aurait marché et à cause de la côte ça n'a pas
marché.
M. GUAY: Bien sûr que les accidents géographiques qui
existent entre ces deux municipalités ne permettaient pas la fusion des
services. C'est clair? Le ministre comprend ça.
M. TESSIER: J'ai compris tout de suite.
M. GUAY: A partir de là, le ministère a refusé
disant que les deux municipalités ne voulaient pas regrouper leurs
services. Je voudrais demander au ministre pourquoi. Je pense qu'il est normal,
dans les années 1971-1972, que chaque municipalité soit munie
d'appareils préventifs contre les incendies.
M. TESSIER: Moi, je ne peux pas vous répondre pour la
municipalité en question.
M. GUAY: Mais vous pouvez répondre pour le ministère.
M. TESSIER: Je ne connais pas ce cas particulier. Mais je renouvelle
l'offre que j'ai faite au député de Dorchester. S'il veut me
soumettre le cas, qu'il m'écrive un mot à ce sujet.
M. GUAY: Ce n'est pas le même, il s'agit d'un autre.
M. TESSIER: Au sujet de ce cas particulier, je vais demander un rapport
immédiatement à la direction générale de la
prévention des incendies et je pourrai transmettre copie du rapport au
député qui après ça pourra me faire connaître
son appréciation ou ses commentaires.
M. PAUL: Est-ce que le ministre va avoir besoin du degré de la
pente?
M. TESSIER: Cela doit être au dossier.
M. GUAY: Est-ce que c'est le but du ministère que toute
municipalité soit munie d'appareils de protection contre les
incendies?
M. TESSIER: Oui.
M. GUAY: Je peux ajouter la question suivante. Est-ce que...
M. PAUL: D'ailleurs beaucoup de municipalités bénificient
de machines de la protection civile qui sont mises à leur
disposition...
M. TESSIER: Aussi.
M. PAUL: ... pour suppléer justement à l'effort du
ministère des Affaires municipales parce qu'il ne dispose pas des
crédits nécessaires. Il y a tout un équipement de valeur
qui est mis à la disposition de beaucoup de municipalités.
M. TESSIER: Oui, les ponts, surtout.
M. LEGER: Y aurait-il une possibilité topographique de fusionner
les services entre deux municipalités qui ne pourraient pas
bénéficier des 80 p.c. de subvention, qui ne
bénéficient que de 50 p.c. parce qu'elles sont
séparées? Est-ce qu'il devrait y avoir une exception pour un cas
comme celui-là?
M. TESSIER: La subvention a été refusée.
M. LEGER: Elle a été refusée sous prétexte
que les deux municipalités refusaient de regrouper leurs services.
M. TESSIER: J'ai compris que la subvention avait été
refusée. Maintenant, je ne suis pas au courant du cas particulier et
c'est pour cela que je vous ai suggéré de m'écrire
à ce sujet-là. Je demanderai un rapport.
M. GUAY: Dans le cas où cela a été
refusé...
M. TESSIER: Oui, mais on veut connaître les raisons. Il y a
peut-être d'autres raisons que la côte.
M. GUAY: Disons que depuis le temps, il y a eu deux invitations.
M. TESSIER: Peut-être aussi qu'on voulait de l'équipement
qui n'est pas approuvé. Il y a des standards et il arrive justement
qu'on refuse des subventions à cause de cela. Il peut y avoir d'autres
raisons que la côte.
M. GUAY: II y a peut-être également des raisons que je ne
connais pas.
M. TESSIER: C'est pour cela que je vais demander, avec plaisir, un
rapport et je le transmettrai au député de Dorchester.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté? Adopté. L'article
8 est adopté en entier.
Article 9: Société d'habitation du Québec.
Sous-article 1: Administration.
Société d'habitation du
Québec
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je n'étais pas ici
lorsque vous avez discuté de la Société d'habitation du
Québec pour la bonne raison que je suis membre d'une autre commission
qui siégeait en même temps. J'aurais une petite question, si vous
permettez.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Chez moi, je constate je ne sais pas si vous
avez discuté de cela, c'est un cas un peu particulier mais c'est
peut-être la même situation au niveau de la province que les
assistés sociaux qui demeurent dans des logements à prix modique
paient plus cher de loyer, relativement à leur revenu, que le type qui
travaille. Par exemple, un type qui travaille...
M. TESSIER: Vous parlez des HLM? M. SAINT-GERMAIN: Oui, c'est cela.
M. TESSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... et qui gagne $2,500 par année, disons, le
loyer est fixé selon son revenu, mais le type qui vit des allocations
sociales paie plus cher de loyer que le premier. Il devrait y avoir une
philosophie, une façon de résoudre cette situation.
M. TESSIER: Le loyer de l'assisté social est payé
directement par le ministère des Affaires sociales. Il y a eu une
entente entre la Société d'habitation et le ministère des
Affaires sociales déterminant les prix des loyers dans différents
HLM municipaux. Ces loyers sont payés directement par le
ministère des Affaires sociales. Dans le cas des gens qui ne
reçoivent pas l'allocation du service social, le taux du loyer
est déterminé après entente entre l'Office
municipal d'habitation et la Société d'habitation selon une
échelle uniforme établie.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce une politique établie depuis
longtemps?
M. TESSIER: Depuis le 1er janvier 1972.
M. SAINT-GERMAIN: Je vous dis cela, M. le Président, parce que,
chez moi, cette situation a créé certains inconvénients.
Premièrement, lorsque les pensionnés des allocations sociales se
sont présentés pour obtenir un logis ils ont été
mal informés. Je ne dis pas que c'est de la mauvaise volonté; il
y a probablement eu des erreurs administratives mais ils ont été
mal renseignés relativement au coût de ces loyers.
Ils ont trouvé intérêt à aller demeurer dans
les HLM, mais lorsqu'on a signé le bail, on a trouvé que les
loyers étaient beaucoup plus élevés que les premiers
renseignements qu'on leur avait soumis.
M. TESSIER: Comme il s'agit d'un cas particulier, est-ce que je pourrais
également, comme je l'ai fait pour le député de
Dorchester, inviter le député de Jacques-Cartier à
rencontrer le président ou un officier de la Société
d'habitation du Québec afin de discuter de ce cas particulier?
Il pourra vous fournir tous les renseignements appropriés.
M. SAINT-GERMAIN: Je l'ai déjà fait, M. le
Président. Je ne dis pas que le service n'a pas été bon
mais ça m'a pris plusieurs lettres, plusieurs appels
téléphoniques.
M. TESSIER: Peut-être qu'au cours d'une entrevue cela irait
mieux.
M. PAUL: Avez-vous fait cela quelques jours avant la grève?
M. TESSIER: C'est un cas particulier.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je me demande si on ne
généralise pas cette situation qui s'est créée au
tout début.
M. TESSIER: Cela peut exister. Nous admettons qu'il y avait une lacune
et nous avons pris les moyens appropriés, depuis le 1er janvier 1972,
pour clarifier cette situation.
M. SAINT-GERMAIN: J'ai cru qu'il manquait peut-être un peu de
coordination entre le ministère des Affaires sociales et la
Société d'habitation.
M. TESSIER: C'est possible.
M. SAINT-GERMAIN: Ce qui est arrivé, en fait je crois
devoir le dire c'est que les gens croyaient ils ont
été mal informés que l'argent qu'ils recevaient des
allocations sociales restait le même après qu'ils avaient
signé leur bail. Qu'est-ce qui arrivait? Si le ministère des
Affaires sociales allouait $70 pour un logis, $15 pour
l'électricité, $15 pour le chauffage, ces gens-là
pouvaient, en économisant l'électricité et en étant
très prudent pour le chauffage, économiser quelques dollars par
mois pour se nourrir.
Lorsqu'on est arrivé dans les HLM, tout à coup on s'est vu
retrancher un montant fixe. Avant que le lien se fasse entre la
Société d'habitation du Québec...
M. TESSIER: Non, je m'excuse d'interrompre le député de
Jacques-Cartier, mais la Société d'habitation du Québec
n'est aucunement mêlée à cela; c'est le ministère
des Affaires sociales, exclusivement.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais il y a un joint.
M. TESSIER: Je suis informé que le ministre des Affaires sociales
a fait une déclaration publique dans laquelle il a expliqué toute
la situation. Il a fait, en somme, la mise au point qui s'imposait.
M. SAINT-GERMAIN: II y aurait peut-être une autre chose que
j'aimerais mentionner. Dans les HLM, que ce soient des assistés sociaux
ou des gens qui gagnent leur vie, habituellement ce sont des gens à
revenu modeste. Habituellement, c'est assez populeux, il y a beaucoup de
logements dans la même bâtisse et ils se connaissent très
peu. Il y a très peu de vie communautaire là-dedans. Je me
demande s'il n'y aurait pas moyen, en coopérant entre les deux
ministères, de créer une atmosphère qui serait un peu plus
acceptable pour les enfants et pour les gens qui y vivent. Bien des fois ces
gens-là sont isolés du centre de la ville, ils en sont sortis
jusqu'à un certain point.
M. TESSIER: C'est peut-être dans les premiers HLM qui ont
été construits parce que j'en ai visité plusieurs à
travers la province, un peu partout dans différentes
municipalités, et tous ceux que j'ai visités avaient justement
des emplacements pour des rencontres communautaires. Vous avez des terrains de
jeux pour les enfants, vous avez des salles communautaires. Dans tous les HLM
que j'ai visités depuis deux ans, j'ai constaté que cela
existait.
Ceux que j'ai visités, sont ceux qui ont été
inaugurés depuis deux ans. Antérieurement, je n'en ai pas
visité. Actuellement, c'est prévu dans tous les derniers projets
qui ont été exécutés ou qui sont en cours.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Le ministre pourrait peut-être me donner un petit
résumé là-dessus. Est-ce possible que dans un même
HLM vivent des pensionnés du fédéral, des assistés
sociaux du Québec et d'autres personnes qui ont un revenu très
modeste?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Les trois types de personnes peuvent vivre dans un même
HLM?
M. TESSIER: Certainement.
M. LEGER: Rapidement, quelles sont les trois méthodes
employées pour fixer le prix du loyer de chacun de ces trois groupes de
personnes qui reçoivent leur revenu d'une façon
différente?
M. TESSIER: Dans les cas des assistés sociaux, je l'ai
expliqué.
M. LEGER: Le loyer est payé directement.
M. TESSIER: Directement par le ministère des Affaires sociales et
dans les autres cas, c'est suivant l'échelle établie par la
Société d'habitation, qui tient compte à la fois et du
revenu de la personne et du nombre d'enfants.
M. LEGER: Alors le pensionné du fédéral, lui, a un
revenu fixe et son loyer il le paie lui-même, mais selon un barème
qui équivaut à ses revenus. La personne qui a un revenu modeste
mais qui travaille, elle aussi c'est la même chose.
M. TESSIER: Elle va payer un peu plus selon le barème
établi.
M. LEGER: Mais quand arrive une augmentation ou une taxe quelconque,
comme je le disais la semaine dernière, l'assisté social n'a pas
de problème parce que la taxe est payée; ça ne touche pas
son loyer.
M. TESSIER: Cela ne peut pas exister dans les HLM ce
problème-là. C'est ce que j'ai expliqué. On a
discuté ça l'autre jour pendant une demi-heure au moins. Dans les
HLM ça ne peut pas varier; quelles que soient les augmentations de
taxes, c'est inclus dans le loyer. Le loyer n'augmente jamais.
A ce moment-là, ça peut augmenter peut-être le
déficit de fonctionnement de l'Office municipal d'habitation, mais
ça ne peut pas affecter le loyer.
M. LEGER: C'est ça. Parce que le HLM appartient toujours à
la Société d'habitation du Québec.
M. TESSIER: Je parle du HLM.
M. LEGER: Oui, le HLM appartient, comme bâtisse, à...
M. TESSIER: A l'Office municipal d'habitation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lévis.
M. ROY (Lévis): J'en ai discuté l'autre jour de ces
bâtisses-là; je n'étais pas tellement pour ça, je ne
le suis pas encore. Le ministre a tenté de nous donner des explications.
Est-ce que le ministre pourrait me dire si les loyers sont basés, dans
ces bâtisses, sur le revenu d'une semaine d'un locataire?
M. TESSIER: Le loyer n'est pas payable à la semaine, mais au
mois.
M. ROY (Lévis): Non je ne dis pas qu'il paye à la semaine,
je dis qu'il est basé sur le revenu hebdomadaire.
M. TESSIER: Mensuel.
M. ROY (Lévis): Si un gars gagne $66 par semaine, il paiera un
loyer de $66.
M. TESSIER: Non, il est basé sur le revenu mensuel.
M. ROY (Lévis): Mensuel en le divisant par semaines, si vous
voulez. On m'a toujours dit que ces logements-là étaient faits
pour des gens qui peuvent payer à peu près ce qu'ils gagnent par
semaine; les trois autres semaines c'est pour vivre.
M. TESSIER: Vous voulez dire qu'on se sert comme critère du
revenu hebdomadaire, mais pas obligatoirement.
M. ROY (Lévis): Pas obligatoirement.
M. TESSIER: D'autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme
par exemple le nombre d'enfants, le nombre de personnes à charge; on en
tient compte également.
M. ROY (Lévis): Cela veut dire que dans la même
bâtisse il peut y avoir différents prix pour les logements suivant
le salaire de la personne ou les dépenses qu'elle a.
M. TESSIER: Pour des logements absolument identiques dans le même
HLM vous pouvez avoir cinq, six taux différents de loyer.
M. ROY (Lévis): Cela doit être assez difficile à
contrôler dans tous les cas parce que j'en ai des logements, puis je sais
combien c'est difficile à contrôler. On est pire qu'une
supérieure de communauté. Il ne faut pas donner une "toast" de
plus à une religieuse qu'à l'autre. Vous savez ça,
ça doit être assez difficile.
M. TESSIER: Je ne sais pas, je n'ai jamais donné de "toast" aux
religieuses.
M. ROY (Lévis): Je n'en ai pas donné, mais j'en ai vu
donner. En ce qui regarde les assistés sociaux, le ministre pourrait-il
nous expliquer vu la baisse des logements accordée par l'assistance
sociale, qui va absorber la différence? Encore la municipalité,
le gouvernement provincial ou fédéral? On payait jusqu'à
$87 par mois, si ma mémoire est fidèle; aujourd'hui on le baisse
à $66 ou $70. En tout cas, ce sont des chiffres. On le baisse cette
année, parce que le ministre a déclaré que tous les loyers
seraient baissés cette année. Est-ce que le déficit de ces
bâtisses va être absorbé par le fédéral, le
provincial ou le municipal?
M. TESSIER: C'est ça.
M. ROY (Lévis): Cela va encore empirer la chose qu'on avait, que
j'ai signalée la semaine dernière.
M. LEDUC: Les "toats" vont être brûlées.
M. ROY (Lévis): Les religieuses n'en auront pas.
M. TESSIER: Empirer la chose, évidemment...
M. ROY (Lévis): Cela va empirer.
M. TESSIER: Je vous ai expliqué qu'il y avait une question
sociale là-dedans qui devait prédominer, parce que là je
comprends que vous faites la relation entre l'entreprise privée et le
HLM municipal.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Quels sont les barèmes dont on se sert pour
déterminer si une personne a droit à un logement ou pas?
M. TESSIER: On se base sur les personnes à revenu modique, en
tenant compte, évidemment, du nombre de personnes à charge.
M. SAINT-GERMAIN: C'est parce que je remarque que, chez moi, il y a
même des personnes seules qui ont un logement.
M. PAUL: Célibataires.
M. TESSIER: C'est vrai qu'il peut y avoir des personnes seules qui ont
un logement, sûrement s'il y a de la place.
D'ailleurs, des comités sont formés, qui comprennent des
représentants de la ville, des représentants du ministère
des Affaires sociales, des représentants de la Corporation des HLM,
l'Office municipal d'habitation. Ils reçoivent les demandes des familles
et examinent chaque cas à son mérite. Evidemment, ils ont tant de
logements. C'est toujours limité, il y a toujours beaucoup plus de
demandes qu'il n'y a de logements disponibles.
Alors, ils prennent ceux qui sont les plus mal logés et puis ceux
qui ont été, par exemple, évincés de leur logement
à cause d'une rénovation urbaine. Ceux-là ont la
priorité.
M. ROY (Lévis): M. le Président, qui détient ce
pouvoir?
M. TESSIER: C'est l'Office municipal d'habitation.
M. ROY (Lévis): II n'y a aucune politique là-dedans?
M. LEDUC: Jamais.
M. ROY (Lévis): Bien, pas avec ce gouvernement-là, mais je
parle d'un autre gouvernement qui pourrait arriver.
M. LEDUC: Bien, ce n'est pas un gouvernement municipal, ici; c'est un
gouvernement provincial. S'il y a de la politique, ce sont les
municipalités.
M. ROY (Lévis): Parce qu'ils doivent examiner la situation de
tout le monde.
M. TESSIER: Je n'ai pas entendu dire qu'on faisait de la politique
partisane dans les offices municipaux d'habitation.
M. ROY (Lévis): Non, non, ce n'est pas une accusation; je le
demande.
M. PAUL: M. Brochu n'est pas encore rendu jusque-là.
M. GUAY: M. le Président, dans les conditions d'admission pour
ceux qui veulent devenir désormais résidents de ces HLM, il y a
quand même certaines exigences à rencontrer autres que le
revenu.
M. TESSIER: J'ai mentionné que c'étaient des personnes
déplacées.
M. GUAY: Maintenant, est-ce qu'il faut être résident, par
exemple, de la région? Ce sont des questions que j'ai déjà
posées et on m'a répondu, par exemple, qu'une famille de
Saint-Léon-de-Standon, qui est ma paroisse, peut désormais
habiter un HLM à Québec. Est-ce qu'il faut qu'il soit
résident, d'abord, de Québec ou de la banlieue?
M. TESSIER: Oui, les règlements de la société
exigent qu'il faut qu'il soit résident de la région, à
moins qu'il n'y ait trop de logements vacants.
M. GUAY: Ah bon! cela dépend... M. TESSIER: C'est ça.
M. GUAY: ... du nombre de logements vacants.
M. TESSIER: S'il y a des logements vacants et qu'il y a des demandes de
l'extérieur, bien, ils vont en tenir compte.
M. LEDUC: M. le Président, certains députés ont
soulevé des cas particuliers. Il peut y avoir des problèmes qui
découlent des travaux qui sont faits grâce aux subventions de la
Société d'habitation, mais je pense qu'en général,
si on regarde au niveau du territoire de la province, cela a quand même
amené d'excellents résultats et je crois que ça
répond à un besoin. J'aurai juste deux commentaires à
faire. Le premier, c'est que ce besoin-là devient de plus en plus grand,
de plus en plus aigu. Il faudrait peut-être que la Société
d'habitation essaie d'injecter de plus grandes sommes d'argent dans ce
domaine-là, soit avec l'aide du fédéral ou autrement.
Deuxièmement, m'appuyant sur la très petite expérience que
j'ai eue avec le personnel de la Société d'habitation, je me
permets de lui rendre hommage et de le remercier. Oui, j'encense le personnel,
M. le Président, à la suite du geste du ministre...
M. PAUL: Non, ça ne fait rien.
M. LEDUC: ... du député de Maskinongé.
M. TESSIER: De l'ancien ministre.
M. LEDUC: De l'ancien ministre. Je crois, quand même, que nous
avons, chacun d'entre nous, une excellente collaboration du personnel et je
souhaite que ça continue. Tout laisse croire que le passé est
garant de l'avenir, à ce niveau.
M. TESSIER: Je me fais l'interprète, M. le Président, des
officiers et autres fonctionnaires de la Société d'habitation du
Québec pour remercier le député de Taillon de l'hommage
qu'il vient de leur rendre.
M. PAUL: M. le Président, je vous signale qu'au tout début
de l'étude des crédits, jeudi dernier, j'avais fait tous ces
compliments d'usage qui s'imposaient, parce qu'à ce moment-là
j'étais animé d'un désir sincère de leur rendre
hommage devant leur compétence, devant leur esprit de service, devant
leur honnêteté et j'en passe pour ne pas blesser leur
humilité.
M. TESSIER: J'avais répondu, à ce moment-là, de la
même manière que je viens de faire.
M. PAUL: C'est ça.
M. TESSIER: M. le Président, je voudrais faire une rectification
sur le chiffre de $10 millions que j'ai mentionné, il y a un instant,
sur les crédits périmés. On m'informe que les
crédits périmés pour 71/72 seraient d'environ $5 millions
au lieu de $10 millions.
M. LE PRESIDENT: Avec la permission de la commission, est-ce que nous
pourrions passer aux catégories maintenant?
M.PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3: Services de transport et de
communication?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6: Loyers?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11 : Autres
dépenses? Adopté.
Tout le sous-article 1, administration, est adopté.
Sous-article 2: Direction de l'habitation, catégorie 1,
traitements, salaires et allocations?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PAUL: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3: Services de transport et de
communication?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 2: Direction de
l'habitation, adopté.
Sous-article 3: Direction de la rénovation,
catégorie 1, traitements, salaires et allocations? M.PAUL:
Adopté.
M. GUAY: M. le Président, on dit, adopté, adopté.
Cela va vite. Mais lorsque nous parlons de la direction de la
rénovation, on rénove quoi?
M. LEDUC: M. le Président, je ne voudrais... M. GUAY: Bien,
écoutez.
M. LEDUC: Cela a tout été couvert pendant des heures.
M. GUAY: Cela a été discuté! Excusez. Alors, je
n'ai pas d'objection.
UNE VOIX: Ah oui!
M. LEDUC: Si le député de Dorchester n'a pas d'objection,
je pourrai lui envoyer des photocopies...
M. TESSIER: Nous avons passé au moins...
M. LEDUC: ... des extraits du journal des Débats...
M. TESSIER: ... une heure...
M. LEDUC: ... que j'ai à mon bureau.
M. TESSIER: ... à parler de la rénovation urbaine.
M. GUAY: Je m'excuse, M. le Président. J'ai dû participer
à une autre commission.
M. TESSIER: Non, non. Ce n'est pas un reproche que nous vous faisons.
Mais simplement, nous vous référons au journal des
débats.
M. GUAY: Parfait.
M. LEDUC: Cela a été couvert.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté? Adopté?
M. PAUL: C'est la direction de l'architecture.
M. LE PRESIDENT: Pardon? Donc, sous-article 3: Direction de la
rénovation, adopté en entier.
Sous-article 4: Direction de l'architecture, catégorie 1,
traitements, salaires et allocations. Adopté.
Catégorie 3? Services de transport et de communication,
adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Direction de l'administration des
propriétés, catégorie 1.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 3: Services de transport et de communication,
adopté.
Le sous-article 5: Direction de l'administration des
propriétés, adopté.
Sous-article 6: Autres services, catégorie 1, traitements,
salaires et allocations, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres?
M.PAUL: Adopté.
M. GUAY: Là, il y a une somme de $50,000 qui n'a pas l'habitude
d'apparaître et qui est là. Elle n'y était pas l'an dernier
dans autres dépenses. Une somme de $50,000, c'est quand même une
somme assez importante.
M. LEDUC: C'est une somme de $50,000 de trop.
M. TESSIER: Cela est pour compléter le
déménagement, je devrais dire...
M. PAUL: La relocalisation.
M. TESSIER: C'est le mot que je cherchais, je vous remercie. ... la
relocalisation des sinistrés de Saint-Jean-Vianney.
M. PAUL: Et, incidemment, dont nous commémorons malheureusement,
l'anniversaire aujourd'hui. Cela fait un an aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT: Alors, les catégories 4 et 11.
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7: Subventions, adopté?
M.PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada, adopté.
Catégorie 15. Adopté?
Article 9, Société d'habitation du Québec,
sous-article 8, prêts et avances. Adopté.
Catégorie 15, imputations?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, l'article 9 est adopté en
entier.
M. PAUL: L'article 11, M. le Président, nous l'avons
adopté.
UNE VOIX: Non, c'est l'article 10. M. PAUL: Ah! l'article 10.
Subventions aux nouveaux logements
M. LE PRESIDENT: L'article 10: Subventions pour faciliter la
construction de nouveaux logements: Loi de l'habitation familiale.
M. TESSIER: Cela est la ristourne de 3 p.c. sur
l'intérêt.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 11 est adopté.
M. PAUL: L'article 11 est adopté, M. le Président, mai:?
sûrement que dans un avenir rapproché, le ministre aura un
responsable de ce service et aura l'occasion de faire des commentaires sur la
déclaration qu'un ministre fédéral a faite hier au sujet
de la non-participation suffisante du Québec dans le domaine de la
pollution. Je sais que le ministre a pris connaissance de cette
déclaration et nous réservons nos commentaires, lorsqu'il y aura,
sans doute, une déclaration ministérielle à cet effet.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. GOLDBLOOM: Je crois que je vais priver le député de
Maskinongé du plaisir d'entendre ma déclaration là-dessus
puisque nous avons adopté l'article, mais peut-être demain, en
Chambre.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
Commission municipale du Québec
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 11 est adopté. Article 12:
Commission municipale du Québec. Catégorie 1 : Traitements,
salaires et allocations, adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication, adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11: Autres dépenses,
adopté. Alors, l'article 12 est adopté dans son entier.
Article 14.
UNE VOIX: L'article 13.
M. LE PRESIDENT: L'article 13, un instant.
M. LE PRESIDENT: Article 13: Loi de la Communauté urbaine de
Québec?
Loi de la Communauté urbaine de
Québec
M. LEDUC: C'est statutaire cela.
M. LE PRESIDENT: Un instant! Voyons. Article 13: Loi de la
Communauté urbaine de Québec. Adopté? Article 14:
Commission d'aménagement de la Communauté urbaine de
Québec. Catégorie 1 : Traitements. Adopté?
DES VOIX: Adopté.
Commission d'aménagement de la
Communauté urbaine de Québec
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10: Dépenses de transfert?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 14 est adopté dans son
entier. Article 15: Service d'aménagement du territoire de la
région aéroportuaire de Montréal?
M. PAUL: Le ministre nous a fourni d'amples informations sur le travail
de SATRA. Alors, je pense que nous pouvons adopter cet article.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires, allocations.
Adopté? Adopté. Catégorie 3 : Services de transport et de
communication. Adopté? Adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres. Adopté? Adopté.
Catégorie 7 : Fournitures et approvisionnements. Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11 : Autres dépenses.
Adopté? Adopté. L'article 15 est adopté.
Article 16, statutaire: Loi concernant les environs du nouvel
aéroport international. Adopté? Adopté. Article 17, Loi
concernant la municipalité de la Côte-Nord du golfe
Saint-Laurent.
DES VOIX: Vous avez un rapport?
M. LE PRESIDENT: II y a un rapport. Catégorie 1 : Traitements,
salaires et allocations. Adopté? Adopté. Catégorie 3:
Services de transport et communication, adopté? Adopté.
Catégorie 4: Services professionnels, administratifs et autres.
Adopté? Adopté. L'article 17 est adopté dans son
entier.
L'article 18, statutaire, adopté?
DES VOIX: Adopté.
Loi de l'organisation municipale de certains
territoires
M. LE PRESIDENT: Article 19: Loi de l'organisation municipale de
certains territoires. Catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations. Adopté? Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et communication, adopté? Adopté. Catégorie 4:
Services professionnels, administratifs et autres. Adopté?
Adopté. L'article 19 est adopté dans son entier.
M. TESSIER: Les crédits du ministère des Affaires
municipales sont adoptés en entier.
M. LE PRESIDENT: Les crédits du ministère des Affaires
municipales sont adoptés, avec réserve d'un article en vertu
de...
M. PAUL: Un des 184 articles.
M. TESSIER: M. le Président, je voudrais, avant que cette
séance ne soit levée, remercier tous mes collègues de
l'excellente collaboration que j'ai reçue d'eux. Cela a
été très agréable de poursuivre l'étude des
crédits du ministère des Affaires municipales,
particulièrement cette année. J'espère que cette bonne
habitude se continuera encore l'an prochain.
Je voudrais également profiter de cette occasion pour remercier
tous les fonctionnaires qui m'accompagnent de leur apport précieux dans
l'étude de ces crédits et des renseignements qui m'ont
été fournis par eux à chacun des articles.
M. PAUL: M. le Président, je ne dirai pas ce que je serais
tenté de dire, parce que le ministre des Affaires municipales va me
reprocher de me répéter constamment.
M. TESSIER: Non, non.
M. PAUL: Je voudrais souligner l'atmosphère vraiment amicale, une
atmosphère qui se prêtait énormément à une
étude complète de tous les problèmes municipaux. Nous
remercions le ministre des Affaires municipales et ses conseillers pour leur
excellent travail. Nous souhaitons que le ministre continue d'être
personnellement agréable à tous les députés de
l'Opposition, de quelque Opposition que ce soit...
M. TESSIER: ... ou de quelque comté, pour compléter votre
pensée.
M. PAUL: ... ou de quelque comté que ce soit. Oui. De toute
façon, nous sommes heureux d'avoir contribué à
l'étude des crédits de ce ministère et je suis sûr
que le ministre va se sentir surveillé de près et qu'il fournira
un effort encore plus grand que celui qu'il a donné jusqu'ici dans ses
réponses et dans ses déclarations publiques. Pour ce qui a trait
au ministre et député de D'Arcy-McGee, je m'en voudrais de ne pas
le féliciter pour la sincérité, les efforts qu'il
déploie dans cette lutte gigantesque qu'il a entreprise pour combattre
la pollution sous toutes ses formes.
Si le ministre a semblé quelque peu surpris de la motion que j'ai
présentée mardi soir, qu'il sache qu'elle n'était
aucunement dirigée contre lui parce qu'il sait toute l'estime et la
considération que je lui porte. C'est un principe que j'ai cru de mon
devoir de défendre, mais je le sais assez large de vue, je le sais assez
compréhensif pour réaliser l'objectivité avec laquelle je
me suis vu moralement obligé de présenter ma motion. Non pas que
je le regrette. Dans les mêmes circonstances, je le ferais à
nouveau si, par hasard, le ministre n'était pas promu à des
responsabilités plus reluisantes que son expérience, son esprit
de travail lui mériteraient.
Merci, messieurs les ministres, messieurs les fonctionnaires.
M. GUAY: Je voudrais faire un bref commentaire. Je voudrais m'excuser
d'avoir posé des questions, aujourd'hui, auxquelles on avait
déjà répondu. Etant donné que j'ai dû
m'absen-ter au début de la commission et que la manière de
procéder varie légèrement d'une commission à une
autre, je voulais m'excuser, devant les membres de la commission, d'avoir
peut-être répété des questions qui avaient
déjà été posées par d'autres membres de la
commission. Je vous remercie, M. le Président.
M. ROY (Lévis): M. le Président, si vous me
permettez...
M. PAUL: Qui parle? Parlez-vous au nom du Crédit social
enregistré?
M. ROY (Lévis): Non, il parle en son nom personnel.
M. PAUL: Enregistré, vous?
M. ROY (Lévis): Non, je ne suis pas enregistré.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je voudrais, de mon
côté, remercier le ministre, remercier l'Assemblée,
remercier la commission. Je crois
que nous ne devons pas frapper les morts. Je n'ai pas été
le gars qui a essayé de retarder la commission. Je pense que j'ai fait
mon possible pour en tirer le meilleur de moi-même pour écouter
les commentaires, dont les questions intelligentes qui avaient
été posées par d'autres députés. Je crois
que nous ne devons pas essayer de retarder la commission parlementaire pour
essayer de nous donner du prestige dans les débats de la Chambre et tout
ce que vous voudrez. Ce n'est pas mon cas.
Je vous ai toujours dit que j'étais plutôt administrateur
que politicien. Je voudrais aussi remercier le ministre de l'Environnement, de
qui j'ai toujours un accueil assez sympathique et qui prend toutes les demandes
en considération. D'abord, il a compris, comme bien d'autres, que les
demandes que je lui faisais étaient des demandes intelligentes. Donc, il
n'a pas de difficulté à les accepter et à les
étudier.
M. PAUL: Pour les comprendre, il faut qu'il soit extrêmement
intelligent.
M. ROY (Lévis): J'aurais pu me dispenser des commentaires du
député de Maskinongé, mais, en tout cas, c'est son droit.
J'aurai peut-être l'occasion de me reprendre dans un avenir assez
rapproché.
Merci beaucoup.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Nous ajournons la séance en
vertu de l'article 134.
(Fin de la séance à 17 h 58)