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Commission permanente des affaires municipales
Etude des credits du ministère des Affaires
municipales
Séance du vendredi 25 mai 1973
(Onze heures)
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires municipales continue ses
travaux ce matin. Au tout début, j'aimerais signaler que le
député de Saint-Maurice remplace le député de
Maskinongé; le député d'Yamaska remplace le
député de Jacques-Cartier et le député de Verdun
est toujours considéré comme le rapporteur de cette
commission.
On m'informe que les programmes, 1, 2, 3, 4, 7, 8 et 9 sont
adoptés. Avec le consentement unanime, si le ministre n'a pas
d'objection, nous pourrions discuter du programme 5 ce matin. Je demande
à l'honorable ministre s'il peut nous donner quelques informations
concernant l'aide financière à la Société
d'aménagement de l'Outaouais.
Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais
M. DEMERS: M. le Président, pour éviter que le ministre
nous en donne plus que ce que nous allons avoir à demander, je voudrais
localiser la question que j'aurais à lui poser, et la préciser.
Je voudrais que le ministre nous dise en quoi consiste cette aide
financière. Qu'est-ce qui se fait au point de vue concret, avec l'aide
financière qui est fournie? Est-ce qu'il y a des développements
nouveaux? Est-ce qu'il y a des politiques nouvelles envisagées dans le
développement de la région de l'Outaouais?
M. GOLDBLOOM: C'est une subvention, comme l'indique le cahier. C'est un
organisme qui a été créé avec deux mandats
particuliers, celui de créer des parcs industriels dans la région
et celui de voir aux aménagements touristiques. J'ai visité les
bureaux de la société, il y a quelques semaines. J'ai pris
connaissance des cartes de la région et des projets
d'aménagement. Le programme se résume à ces deux
éléments dont j'ai parlé. C'est une société
qui a une bonne mesure d'autonomie, mais comme le ministre répond quant
aux activités de la société devant l'Assemblée
nationale, j'ai cru bon d'aller lui rendre visite et d'écouter la
présentation des projets.
Il me serait quand même un peu difficile de situer dans le
détail les divers dossiers. Il y a des développements du
côté industriel qui se poursuivent. En relation avec la fourniture
de services, dans la région d'infrastructure urbaine, la
Communauté régionale de l'Outaouais reçoit d'importantes
subventions de la part du gouvernement pour la construction d'un réseau
d'aqueducs, d'une usine de filtration qui est maintenant construite et en
fonction, d'un réseau d'égouts et d'une éventuelle usine
d'épuration. Il va sans dire que là où l'on veut
créer les installations industrielles, il faut que ces services soient
en place.
M. DEMERS: Est-ce que cette société travaille
parallèlement ou conjointement avec la Communauté urbaine de la
région? Est-ce qu'il y a une affiliation quelconque? Vous avez aussi
parlé de communauté régionale. Il y avait trois
structures.
M. GOLDBLOOM: II y a un représentant de la Communauté
régionale de l'Outaouais qui siège à la
société d'aménagement. Nonobstant le fait que le
territoire dont la société d'aménagement est responsable
dépasse largement le territoire de la communauté
régionale, il a été jugé essentiel que cette
coordination, que cette liaison soit assurée par un représentant
de la communauté régionale. Ce représentant ne se limite
pas à son propre territoire, mais participe avec les autres membres de
la société d'aménagement aux travaux, à
l'échelle de toute la région.
M. DEMERS: Dans sa visite, est-ce que le ministre a remarqué des
réalisations concrètes qui ont été accomplies par
cette société?
M. GOLDBLOOM: II y a des terrains de camping qui ont été
aménagés, ou qui sont en voie de l'être. Il y a un
développement dans le comté de Papineau, au sud du nouveau parc
Papineau-Labelle, qui est en discussion et qui fait l'objet d'une certaine
contestation. Les résidants de la région, qui est notamment celle
du lac Simon, sont inquiets de l'importance du développement
proposé.
J'ai rencontré l'Association des propriétaires du lac
Simon à plus d'une reprise; ces représentants ont
participé également à un colloque que nous avons tenu
à Montréal en février au sujet des lacs de la province.
J'ai dû constater que même les faits présents ou les faits
allégués par la société et par l'Association des
propriétaires ne concordent pas et, pour cette raison, j'ai
demandé à un membre de mon équipe de faire une petite
enquête personnelle pour me fournir un rapport précis.
Selon la société, le développement serait d'une
importance beaucoup moindre que celle crainte par les propriétaires de
la région et serait bien aménagé. On sait que partout dans
la province l'aménagement des terrains de camping laisse largement
à désirer, qu'il faut appliquer des normes et qu'il faut qu'un
organisme comme la Société d'aménagement ait un leadership
dans le bon aménagement d'un terrain de camping et dans la bonne
protection de l'environnement à même ce terrain.
M. DEMERS: Ce sera ma dernière question sur la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Je voudrais savoir
du ministre si, à son opinion, les montants qui sont accordés en
subvention valent réellement la peine de l'être. Je comprends que
le ministre ne peut pas avoir une opinion définitive dans cette
situation, étant donné qu'il vient non pas de naître mais
d'arriver à ce ministère. Je crois qu'avec le temps il pourra se
faire une idée plus objective et plus efficace, mais je voudrais savoir
si actuellement, à première vue, il est d'avis qu'il faille
continuer cette subvention et que cela en vaut réellement le coup.
M. GOLDBLOOM: J'ai cette impression, M. le Président. Il est vrai
que c'est un organisme prometteur qui n'a pas encore accompli un programme tel
que nous pourrions mettre en évidence les accomplissements et dire:
Voilà, toutes les subventions ont été justifiées.
Mais par plusieurs visites dans la région, outre celle au cours de
laquelle j'ai visité les locaux et ai examiné les dossiers, j'ai
eu l'impression, de la part des députés, des maires de
municipalités, du président de la Communauté
régionale de l'Outaouais, que l'on trouve que le travail est valable. On
ne s'est pas prononcé sur le montant précis de la subvention mais
sur le fait que certainement le travail est valable, que l'argent est
justifié et que la promesse de réalisation est une promesse
intéressante.
M. DEMERS: Pour autant que je suis concerné, cet article pourra
être adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): S'il n'y a pas d'autres questions,
nous allons considérer le programme 5 adopté. Programme 6:
Sécurité-incendie.
Sécurité-incendie
M. DEMERS: M. le Président, dans ce domaine, j'avais, hier soir,
attiré l'attention dans un autre programme et on m'a dit de revenir.
M. GOLDBLOOM: C'était peut-être avec un autre
président.
M. DEMERS: Avec un autre président. Maintenant, je crois que j'ai
une autre opinion que celle que j'avais hier soir, après avoir obtenu
des informations du sous-ministre. Comme on m'a assuré que le
problème que je voulais soulever trouverait une solution dans les jours
qui viendront, je n'ai plus aucune question à poser dans ce programme,
le programme no 6.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Lévis.
M. ROY (Lévis): Est-ce que vous me permettez une question au
ministre? D'abord, le ministre pourrait-il me dire combien de
municipalités sont protégées contre l'incendie?
UNE VOIX: Pousse ton micro.
M. ROY (Lévis): Comment, pousse ton micro?
UNE VOIX: Vous n'étiez pas "pluggé".
M. ROY (Lévis): A mon âge, ça ne fait pas une grosse
différence.
Je suis rendu à l'âge sage.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je peux fournir certains chiffres
en réponse à la question de l'honorable député de
Lévis. Approximativement, la moitié des municipalités du
Québec est desservie par un système de protection contre
l'incendie, soit parce que l'approvisionnement en eau est suffisant pour
permettre une lutte efficace, soit parce qu'il y a un service local ou par
entente avec des municipalités avoisinant es pour assurer la
présence d'équipement et de personnel. Nous avons dans le courant
de l'année dernière aidé 187 municipalités à
se doter d'un service, dont trois cités, 46 villes et 138
municipalités rurales, pour un total de 187.
M. DEMERS: C'est dans la moyenne des assistances données
ordinairement? Vous saisissez la question? C'est dans la moyenne du nombre
régulier?
M. GOLDBLOOM: Oui, oui. C'est parce que le montant disponible n'a pas
varié d'année en année et nous sommes à poursuivre
un programme, année après année, pour aider des
municipalités à se donner la protection nécessaire. Nous
avons dépensé en subventions, en chiffres ronds, $1,150,000. Il y
a de petits montants qui ont été retenus et qui n'ont pas encore
été versés.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je voudrais savoir du
ministre si, en rapport avec le programme de fusion de municipalités
dont on a tellement discuté hier, des mesures ont été
prises ou seront prises dans l'avenir pour que ces municipalités aient
au moins un service d'incendie à chaque municipalité. Je vais
vous dire pourquoi. Quand on a une municipalité éloignée
de 9 milles de l'autre municipalité, quand le service d'incendie est
à 9 milles, tout le monde a le temps de brûler et la maison aussi.
Je crois bien que le feu ne pardonne pas. C'est pour ça que je vous pose
des questions en rapport avec ça, parce que je crois bien qu'on ne doit
pas épargner pour sauver la vie humaine, c'est arrivé assez
souvent même chez nous, il faudrait faire l'éducation des conseils
municipaux des autres municipalités, parce que si une ville est bien
organisée on a une municipalité qui n'est pas loin, mais le maire
et les échevins n'y donnent pas la permission de répondre
à
l'appel d'un type dont la maison est en feu, on ne peut pas appeler
directement les pompiers, il faut commencer par chercher le maire, mais avant
de trouver le maire, qui travaille et que le maire ait
téléphoné au poste, la maison a le temps de brûler.
Ce sont des choses qui sont arrivées, et il faudrait faire une
éducation...
M. DEMERS: Cela prend la permission du maire pour sortir le camion
d'incendie?
M. ROY (Lévis): Oui. Je l'ai dit. J'ai prôné
cela...
M. DEMERS: Vous ne trouvez pas que cela a l'air un peu fou.
M. LEDUC: Juste pour ajouter un mot, assez souvent aussi, dans des cas
comme ça, ce sont des pompiers volontaires qui ne sont pas
nécessairement en devoir au moment où l'incendie se
déclare. Alors, en plus d'avoir le mécanisme de l'autorisation du
maire puis de communiquer, il faut ensuite rejoindre les pompiers volontaires,
ce qui fait que l'incendie peut être pas mal dommageable; c'est vrai,
ça.
M. ROY (Lévis): Ce sont des choses qui arrivent et qu'on a
à vivre. C'est pour ça que je demande si votre ministère a
l'intention de prendre les mesures nécessaires, et surtout quand on
parle de fusion, pour protéger ces gens autant que possible.
M. GOLDBLOOM: Certainement, M. le Président, dans mon esprit,
j'associe ce service à celui qu'offre un hôpital. Il faut qu'on
soit en mesure d'aider les gens qui ont besoin d'aide immédiatement. Je
n'accepterai pas, pour ma part, qu'un système bureaucratique
empêche de donner les services.
Je voudrais souligner aussi qu'à même les montants que nous
avons à voter ici je n'ai pas le chiffre, je peux faire la
ventilation, si on le veut il y a un montant qui sert à la
formation du personnel. Nous donnons cette formation là où nous
le pouvons. Il va sans dire que, tout comme nous n'avons pas, dans toutes les
municipalités du Québec, un hôpital avec services d'urgence
et le reste, il y a des contraintes que nous sommes obligés de subir.
Nous n'avons pas les ressources financières pour donner, à toutes
les municipalités, immédiatement, tous les services de protection
contre l'incendie que nous voudrions donner. C'est pour cela que nous devons le
faire, année après année. Mais il est très clair
que, là où l'on constate, fusion ou pas fusion, qu'il y a une
agglomération qui grandit, qui devient plus nombreuse, il faut que nous
respections les besoins de protection de cette agglomération de
population et que nous facilitions l'accès aux services.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Verdun.
M.CARON: Est-ce qu'il y aurait possibilité, quand le gouvernement
subventionne, qu'il y ait un service obligatoire d'entraide avec les
municipalités ou les villages environnants? Ce serait une
économie et un meilleur service. Nous avons cela à Verdun depuis
quelques années. Nous avons eu un gros feu, je pense bien que beaucoup
de gens en ont eu connaissance, dans mon arrondissement. Maintenant, il y a un
service d'entraide, entre Verdun, Lachine et LaSalle, qui économise et
qui donne un très bon rendement.
M. GOLDBLOOM: Oui. M. le Président, je trouve que la suggestion
de l'honorable député de Verdun, qui a une expérience dans
le domaine municipal, est...
UNE VOIX: ... une expérience.
M. GOLDBLOOM: Malheureusement... tout à fait valable. C'est un
peu pour cela que, tout à l'heure, j'ai dit fusion ou pas fusion. Je ne
veux pas jouer avec une question de cette nature pour amener des
municipalités à se fusionner. Il n'en est pas question. S'il y a
une agglomération, un centre populeux où il faut fournir les
services, nous allons mousser le genre d'entente d'entraide et faciliter, dans
les mêmes termes qu'a suggérés le député de
Lévis, les communications pour que les services arrivent et vite.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Taillon.
M. LEDUC: Tantôt le ministre mentionnait que le ministère
aidait, financièrement, certaines municipalités à
l'entrainement de pompiers ou de pompiers volontaires. Est-ce qu'il y a une
école qui existe, actuellement, au Québec quant à
l'entrafnement, un peu comme l'école de police? Je ne parle pas de celle
de Nicolet, mais je sais que les candidats dans des municipalités des
environs de Montréal, pendant un bout de temps, allaient à
l'Ecole de police de Montréal. Est-ce qu'il y a quelque chose
d'identique au Québec?
M. GOLDBLOOM: Nous nous penchons présentement, et nous avons
consulté l'organisme qui groupe les chefs de service de protection
contre l'incendie, sur la formation des pompiers, en général. Il
y a, au niveau collégial, des cours qui sont en préparation. De
mémoire, je ne me rappelle pas si déjà il y a des cours
qui s'offrent. Nous avons déjà certains CEGEP qui participent au
programme. Mais nous n'avons pas ce que, en termes médicaux,
j'appellerais un internat. Nous n'avons pas la formation pratique que nous
pouvons offrir. C'est dans ce domaine particulier que nous essayons
d'envisager, avec l'Association des chefs de service de protection contre
l'incendie, des stages qui permettraient aux candidats de connaître, par
une expérience vécue, les problèmes, les façons de
lutter contre les diverses formes d'incendies.
Je dois dire aussi que nous nous penchons, avec les pompiers, sur leur
propre plan de carrière parce que l'on sait que, physiquement, c'est un
travail qui est très exigeant. Même si l'on peut continuer
d'être député jusqu'à n'importe quel âge, on
ne peut...
UNE VOIX: Jusqu'à la pension de vieillesse!
M. GOLDBLOOM: C'est cela, ou presque. Mais on ne peut être pompier
après un certain âge. Ce n'est plus pensable, ce n'est plus
physiquement possible. Mais il y a des gens qui ont l'expérience
vécue, la compétence, les connaissances et qui pourraient servir
soit à l'enseignement, soit à des mesures préventives,
à l'enseignement populaire, si vous voulez, l'inspection un peu partout.
C'est vers ce genre de services que nous travaillons avec les
intéressés.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, dans l'octroi des subventions, via le
commissariat des incendies, je me suis laissé dire que les
municipalités, pour en bénéficier, devaient toujours
prendre la plus basse soumission, lorsqu'elles font une dépense, et que
le ministre voyait son pouvoir de ministre un peu brimé par cette loi.
Est-ce que cela existe, en fait?
M. GOLDBLOOM: Cela existe en fait, M. le Président.
M. DEMERS: Si le ministre déclare quelque chose, même s'il
décide, après avoir étudié le dossier, qu'il peut
accorder une subvention à telle municipalité, avec la loi des
subventions ou un règlement, je ne sais pas, l'avis du ministre est
contrecarré.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour rendre la situation
précise et claire elle est embêtante si une
municipalité, pour des raisons absolument valables, demande au ministre
l'autorisation d'accorder le contrat au deuxième plus bas
soumissionnaire, par exemple, à un soumissionnaire autre que le plus
bas, le ministre peut juger ces raisons valables et autoriser l'octroi du
contrat à un soumissionnaire autre que le plus bas mais, par le fait
même, la municipalité perd son droit à une subvention.
Nous nous penchons sur cette question parce que je ne crois pas qu'elle
soit juste.
M. DEMERS: Pour autant...
M. GOLDBLOOM: Je ne voudrais pas je n'ai pas besoin, je pense,
d'insister là-dessus que la discrétion du ministre soit
utilisée pour contrecarrer tout le système des soumissions
publiques. Mais, dans le domaine particulier de l'achat des camions à
incendie, nous avons des rapports fournis par certaines municipalités
qui ont fait affaires avec diverses compagnies et nous avons des rapports
techniques. Ce n'est pas simplement un avis à savoir que
l'équipement était moins bon et que le service était moins
efficace. Il y a des chiffres à l'appui pour montrer que, par exemple,
dans un cas, le camion offert par le deuxième plus bas soumissionnaire
avait une échelle qui était plus longue et qui permettrait
d'aller plus haut pour sauver des vies, que le poids que pouvait supporter le
camion, dans ce cas, était de beaucoup supérieur au poids que
pouvait supporter le premier camion.
Alors avec des considérations de cette nature, qui impliquent la
sécurité d'êtres humains qui sont nos concitoyens, je pense
que nous nous devons de nous pencher sur cette question et de la
réviser.
M. DEMERS: J'exhorte le ministre à se pencher sur
l'échelle des pompiers, à voir à cela parce que je suis
d'avis que c'est impensable, lorsqu'un ministre a donné l'autorisation
à une municipalité, après avoir étudié le
dossier. Je comprends que cela a été fait pour éviter le
rôle discrétionnaire et l'abus mais il reste une chose, c'est que
les ministres qui sont en titre et qui administrent sérieusement leur
ministère ne doivent pas se faire brimer par des gens qui font juste du
"rubber stamp".
J'insiste et le ministre peut être assuré de mon appui,
là-dessus, parce que je trouve cela non pas odieux mais difficilement
pensable, lorsqu'on fait valoir des arguments tels que ceux que le ministre
vient de nous sortir, une échelle plus longue, un camion plus fort, un
réservoir plus grand, pour avoir plus d'eau; il y a toutes sortes de
points là-dedans. A part cela, l'aspect financier du type avec qui on
fait affaires n'entre pas en ligne de compte. La subvention est biffée
automatiquement par ces messieurs.
Je pense que le ministre pourra faire quelque chose en ce sens, sans se
donner des pouvoirs trop discrétionnaires. Ses successeurs pourraient
abuser, n'est-ce pas, parce qu'il peut y avoir toutes sortes de choses. Mais,
les lois, on les modifiera dans ce temps-là. De toute façon, je
pense que c'est un facteur important et qu'il faut y accorder l'attention
requise.
M. GOLDBLOOM: Un dernier point là-dessus, il va sans dire que le
ministre doit, en même temps, examiner l'ensemble des problèmes
financiers de la municipalité, et s'il ne peut, de par les lois et
règlements actuels, accorder une subvention dans ce domaine et que la
municipalité est mal prise, il peut aider la municipalité
à rétablir sa santé financière.
M. DEMERS: D'une autre façon.
M. GOLDBLOOM: D'une autre façon.
M. DEMERS: On ira combattre les incendies
indirectement. C'est ce que je viens de comprendre.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): Vous avez des grandes villes qui ont un service
de pompiers et un service de police. Et vous avez des municipalités,
comme chez nous, qui ont un service de pompiers-policiers. Avec les nouvelles
conventions de travail, nous avons un peu de difficultés à faire
travailler un pompier-policier. Il dit: Je suis pompier ou policier. C'est
correct, là? Il n'est pas les deux, suivant les nouvelles conventions de
travail.
Est-ce que le ministre prend en considération ces lacunes? Et il
va falloir mettre dans la loi que soit un chef de pompier... Chez nous, nous
avons eu un chef pompier et on lui a fait suivre des cours. Il était
censé donner des cours à nos policiers qui sont
policiers-pompiers, parce que notre ville comptait 15,000 à 18,000 de
population. On ne peut pas se permettre une "gang" de pompiers quand il n'y a
pas de feu et une "gang" de policiers quand il n'y a pas de vol.
Les deux servent. Il y en a qui mettaient le feu pour voler, mais
ça n'arrive pas chez nous, parce que c'est du bon monde.
M. DEMERS: Je comprends.
M. LEDUC: Mais il n'y a jamais de vol en même temps qu'un feu chez
vous.
M. DEMERS: II n'y a plus rien à voler avec les gars qui restent
là.
M. LEDUC: C'est très sérieux.
M. DEMERS: C'est le problème d'une foule de petites
municipalités.
M. LEDUC: C'est très vrai, ça.
M. ROY (Lévis): Est-ce que le député veut insinuer
que j'ai volé tout le monde chez nous et qu'il ne reste plus rien?
M. DEMERS: Je mentionnais...
M. ROY (Lévis): Je ne sais pas comment tu l'as dit.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'ai l'impression que le
député de Saint-Maurice est en train d'enlever le "punch" au
député de Lévis. J'inviterais l'honorable
député de Lévis à continuer.
M. ROY (Lévis): Est-ce que, dans la nouvelle loi, ou les
amendements qui seront apportés à la loi, des mesures seront
incluses et qu'on pourra dire que, dans une ville de tant de population, les
députés... Pas les députés, les pompiers.
UNE VOIX: C'est la même chose.
M. ROY (Lévis): Comme policiers, oui. Ils n'éteignent pas
la même chose. Est-ce que les pompiers pourront être policiers? Et
les policiers pourront être pompiers, dans des municipalités moins
grosses? Quand on arrive à 50,000 ou 60,000 de population, on peut se
permettre les deux.
M. GOLDBLOOM: Je comprends facilement.
M. DEMERS: Les conventions collectives, nous, je ne pense pas que le
ministre puisse... Il pourrait.
M. LEDUC: Cela ne peut sûrement pas être dans une loi,
ça. Pas que je sache.
M. ROY (Lévis): Je pourrais le recommander.
M. GOLDBLOOM: C'est la réponse que j'étais pour donner moi
aussi. C'est un problème syndical, et il faudra que nous en discutions
en long et en large avec tous les intéressés. Je comprends
facilement le problème. Nous constatons cependant qu'avec
l'évolution de notre société, de la carte de notre
province, il y a une certaine diminution, année après
année, du nombre de municipalités où on a le
policier-pompier. Et il y a une distinction qui se fait de plus en plus.
Il y aura lieu d'examiner la tendance et de voir ce qu'il y aura moyen
de faire sur une période de temps.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté?
M. DEMERS: Adopté, quant à moi.
M. LEDUC : Programme 6, adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. GOLDBLOOM: Puisque nous arrivons maintenant aux quatre derniers
programmes qui touchent tous le secteur de l'environnement, comme nous l'avons
fait hier, peut-être que nous pourrons les étudier en bloc.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): II s'agirait des programmes 10,
11,12 et 13.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. DEMERS: Dans le programme 11...
LE PRESIDENT (M. Croisetière) : J'aimerais, à ce stade-ci,
signaler que l'honorable député de Saint-Jacques remplace
l'honorable député de Lafontaine.
M. CHARRON: Vous avez parfaitement deviné...
Environnement
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Au programme 11, M. le Président, je crois que c'est
à ce chapitre que l'on traite des réseaux d'aqueducs et
d'égouts...
M. GOLDBLOOM: En effet.
M. DEMERS: ... les subventions qui y sont accordées. Est-ce que
la préparation des plans est laissée à la
discrétion de la municipalité totalement, ou si le
ministère a des prévisions pour aider certaines petites
municipalités qui n'ont pas le personnel technique et les moyens
financiers de préparer des plans de réseaux d'aqueducs et
d'égouts?
M. GOLDBLOOM: Nous avons toujours, je l'ai dit il y a quelques instants,
la responsabilité générale d'aider les
municipalités. Mais la réponse doit être plus
précise que cela. Généralement, nous laissons à la
municipalité la responsabilité de la préparation des plans
et devis pour l'infrastructure ordinaire, les réseaux collecteurs ou
distributeurs, selon le cas. Mais quand il s'agit d'une étude
régionale, et nous encourageons les études sur une base
régionale, impliquant plus d'une municipalité, nous essayons d'en
assumer la responsabilité. Mais si nous assumons cette
responsabilité, ce n'est pas pour la simple construction d'un
réseau d'égouts, par exemple, c'est pour traiter, au bout de ce
réseau, le produit des égouts.
M. DEMERS: Une usine d'épuration.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Donc en relation avec la construction d'une
usine d'épuration, nous assumons une large part de
responsabilités pour les études.
M. DEMERS: Cela ferait pendant à la Loi de la protection de
l'environnement? Ces subventions sont-elles discrétionnaires? Comment
sont-elles accordées ordinairement? Je voudrais, avant que le ministre
me réponde, attirer son attention sur une espèce je ne
sais pas l'expression juste de "pedlage" de ce que font certains
professionnels dans les petites municipalités. Il y a certains
professionnels qui vont offrir leurs services aux municipalités, leur
disant: Si vous voulez, nous allons planifier votre réseau d'aqueducs et
d'égouts et, ensuite, nous ferons les démarches voulues pour
obtenir les subventions auprès du ministère. Et alors, on ne sait
pas exactement si le ministère pourra donner la subvention et lorsque la
subvention est accordée, il n'y a pas de problème pour la
municipalité. Et il n'y en a pas non plus pour l'ingénieur. Mais
ce qui arrive c'est que si, par malheur ou par hasard ou pour toute autre
raison, la subvention ne peut être accordée ou on ne veut pas
l'accorder à cause de certains vices de forme ou toutes sortes de
raisons, la municipalité est prise avec des travaux de génie et
elle n'a pas de réseau d'aqueduc; et comme c'est une petite
municipalité, elle n'a pas les moyens, à moins d'instaurer une
taxe supplémentaire pour payer les honoraires de ce monsieur, de faire
le tour de la question et de régler son problème. J'attire
l'attention du ministre et je pense que je ne lui apprends rien en lui parlant
de ce sujet.
M. GOLDBLOOM: Premièrement, aucune municipalité n'a besoin
d'un intermédiaire quelconque pour s'adresser au ministère. Et je
voudrais insister là-dessus. Et je remercie le député de
Saint-Maurice de m'avoir permis de faire cette déclaration que je
voudrais claire et précise. Deuxièmement, nous avons une
responsabilité qui est double: nous devons approuver les plans et devis
quant à leurs aspects techniques, et ensuite nous devons étudier
la situation financière de la municipalité. Et nous posons ces
deux gestes dans l'ordre que je viens d'indiquer.
Je dirai cependant qu'en réexaminant le tableau,
présentement, nous avons justement l'impression que nous avons, dans un
sens, laissé un peu trop d'initiatives aux municipalités.
C'est-à-dire, nous ne voulons pas empêcher une municipalité
de présenter un projet mais nous nous sommes limités,
jusqu'à maintenant, à dire: Oui, c'est un projet qui est conforme
aux normes et qui répondrait à des exigences pour créer un
bon réseau d'aqueduc, par exemple.
Mais nous ne conseillons pas les municipalités quant à un
ordre de priorité que nous devrons, je crois, établir pour le
Québec. C'est un peu dans le même sens que nous discutions tout
à l'heure les services de protection contre l'incendie. Il n'y a pas
moyen de dire que les réseaux d'égouts ne sont pas
nécessaires.
Mais nous avons des ressources financières qui sont
limitées, que nous devons distribuer d'une façon
équitable, mais aussi utile pour la collectivité sur la carte du
Québec. Donc, il faut une responsabilité provinciale que nous
voudrons assumer de plus en plus pour amener les municipalités à
s'intégrer à un système de planification, parce que nous
avons toujours le problème grave des égouts municipaux au
Québec qui ne sont pas traités et nous faisons des efforts. En
faisant ces efforts, nous constatons que les municipalités ne sont pas
en mesure d'assumer ce qui est prévu comme leur partie de
responsabilités.
Donc, nous devons trouver une meilleure formule et nous sommes toujours
à la recherche de cette formule.
M. DEMERS: Sur quels critères repose l'octroi de ces subventions
aux municipalités? Est-ce que c'est le besoin signalé ou bien si
vous avez des critères spécifiques? Disons que la demande se
fait, s'achemine normalement. Si c'est acceptable et accepté, pour
autant que le ministère a des montants, il donne des subven-
tions ou bien s'il a d'autres critères qui prévalent? Vous
m'avez dit tantôt que, dans les réseaux régionaux, pour une
usine d'épuration, par exemple, vous aviez des critères dont vous
teniez compte et avec plus de rigueur. Mais dans les subventions, par exemple,
à une municipalité isolée?
M. GOLDBLOOM: Ce que nous essayons de faire, c'est de juger le fardeau
assumé par le contribuable municipal; de juger aussi de l'ensemble des
obligations assumées par la municipalité; et de juger ensuite,
selon notre caisse, si nous avons l'argent qui nous permettrait de
subventionner. Quand nous constatons que notre caisse est limitée, et
c'est le cas à chaque année, c'est dans cette optique que nous
essayons d'établir certaines priorités et d'amener certaines
municipalités à remettre, à une année ou deux, un
projet qui ne semble pas devoir être prioritaire.
M. DEMERS: Les subventions s'échelonnent sur tant
d'années? Est-ce que c'est statutaire ça ou bien si c'est...
M. GOLDBLOOM: Non, ce n'est pas statutaire, c'est l'art du possible.
Généralement c'est dix années. Dans certains cas, on a
dû échelonner les paiements sur vingt années. Dans d'autres
cas, surtout où le montant n'est pas très grand, nous avons
donné le montant sur une période plus courte ou même, dans
quelques cas, en un seul paiement. Il y a dans chaque cas des avantages et des
désavantages. Si nous prolongeons la période de paiement, nous
assumons une plus forte proportion du service de la dette.
Par contre, quand nous donnons une subvention sur une période
assez courte, notre période de paiement ne correspond pas à la
période de remboursement de l'emprunt encouru par la
municipalité. Et aux termes de notre période de paiement, la
municipalité revient pour nous demander une subvention additionnelle
pour l'aider à continuer jusqu'au bout de ses
responsabilités.
Mais, il faut quand même tenir compte du fait que si nous
acceptons aujourd'hui de payer pendant dix années, par exemple, un
montant X par année, au bout de cette période de temps, la
situation financière de la municipalité peut aussi être
meilleure. Il est possible que la municipalité n'ait pas besoin d'aide,
à ce moment-là, surtout s'il s'agit d'une municipalité en
plein essor.
Donc, nous préférons garder une période que
j'appellerai mitoyenne, pour réviser la situation à la fin de
cette période.
M. DEMERS: II y a une contribution du gouvernement fédéral
dans ces subventions à moins que je ne me trompe. C'est via, je suppose,
la Société centrale d'hypothèques et de logement.
M. GOLBLOOM: C'est cela.
M. DEMERS: Est-ce qu'on a la proportion? Est-ce que nous pourrions avoir
les montants que la Société centrale d'hypothèques et de
logement fournit à la province dans ses subventions?
M. GOLDBLOOM: Le montant global était de $11 millions l'an
dernier. Je n'ai pas de prévision pour cette année parce que ce
sont les municipalités qui en prennent l'initiative. Nous agissons comme
intermédiaires.
M. DEMERS: Pardon? Comment les municipalités prennent-elles
l'initiative? Via quel organisme? Chacune individuellement?
M. GOLDBLOOM: Via nos services, oui. Et quand nous autorisons la
poursuite d'un projet, nous autorisons en même temps les communications
avec la Société centrale d'hypothèques et de logement.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait une subvention en vertu de l'entente
Canada-Québec pour l'est du Québec?
M. GOLDBLOOM: II y a des montants qui sont...
M. DEMERS: Est-ce que cela est statutaire ou si cela est encore selon
l'initiative de l'Est du Québec?
M. GOLDBLOOM: Quand on parle de l'Est du Québec, on parle d'une
région qui est visée par un programme et l'initiative est
assumée, en partie, par l'Office de planification et de
développement du Québec. Et il y a des projets qui sont mis de
l'avant par l'OPDQ sans attendre, nécessairement, que chaque
municipalité entreprenne ses propres travaux.
Nous avons, également, au ministère à assumer
certaines initiatives, constatant la nécessité de faire certains
travaux. Je donne l'exemple de la baie de Gaspé où nous avons
entrepris, nous, des études des courants et ensuite, l'étude des
affluents qui sont déversés dans la baie pour savoir comment les
traiter. C'était une collaboration. A vrai dire, je ne sais pas si le
premier geste a été posé par le ministère ou par
les autorités municipales de Gaspé. Je soupçonne que
l'initiative est venue de notre côté, puisque nous savions que les
autorités municipales étaient inquiètes de l'état
de l'eau devant leur municipalité.
M. DEMERS: Est-ce que cela peut s'étendre à d'autres
secteurs de la province ou bien est-ce un terme générique? L'Est
du Québec.
M. GOLDBLOOM: II y a une entente Canada-Québec qui porte sur
cette région.
M. DEMERS: L'Est du Québec. Est-ce que
nous pourrions avoir les montants qui ont été investis ou
distribués dans le développement via l'OPDQ dans la vallée
du parc dans le comté de Laviolette? C'était
antérieurement dans le comté de Saint-Maurice. Est-ce que vos
officiers pourraient nous fournir ces montants? Est-ce que cela est de votre
juridiction?
M. GOLDBLOOM: Comme ministre des Affaires municipales, non. Comme membre
du groupe ministériel de l'OPDQ, oui, mais ce ne sont pas ces
crédits que nous discutons aujourd'hui.
M. DEMERS: A quel endroit pourrions-nous avoir ces informations? Parce
qu'il y a, je crois, une réglementation spécifique pour obtenir
ces montants d'argent. Il faut que cela soit, je crois, dans une seule
municipalité et que cela ne chevauche pas sur deux municipalités.
Je voudrais avoir ces informations et j'aimerais que le ministre si cela
n'est pas trop lui demander me dise à quelle place, à quel
ministère, à quelle étude des crédits je pourrais
les avoir.
M. GOLDBLOOM: Je me demande si les crédits de l'OPDQ sont
discutés à l'intérieur de ceux du Conseil exécutif
ou du ministère des Affaires intergouvernementales. Je ne suis pas
certain. C'est au Conseil exécutif.
M. DEMERS: Au Conseil exécutif. Ce n'est pas encore
étudié.
M. GOLDBLOOM: Je ne le crois pas.
M. DEMERS: On ira là. Est-ce qu'il y a des subventions suivant
les ententes sur les zones spéciales? Elles seraient administrées
par votre ministère? Non?
M. GOLDBLOOM: II y en a selon le champ d'action...
M. DEMERS: Oui.
M. GOLDBLOOM: ...qui est impliqué et j'ai fait mention, hier, de
montants que nous avons dépensés par l'intermédiaire de
SATRA...
M. DEMERS: Ah oui!
M. GOLDBLOOM: ...pour l'étude de la distribution d'eau potable et
du traitement des eaux usées dans la région aéroportuaire
de Mirabel. Les crédits sont venus de SATRA mais nous avons aussi
contribué à financer ces travaux. C'était à peu
près moitié provincial, moitié fédéral.
Le gouvernement fédéral a accepté de payer une
petite proportion additionnelle pour des frais d'administration.
M. DEMERS: Dans les subventions en vertu d'ARDA, est-ce qu'il y a des
montants qui reviennent comme aide dans l'établissement des
réseaux municipaux, du service d'aqueduc?
M. GOLDBLOOM: II y a des sommes d'argent qui peuvent venir par le
truchement d'ARDA, mais les contributions du gouvernement fédéral
sont régies par les critères imposés par la
Société centrale d'hypothèques et de logement. Ces
critères sont en discussion présentement avec le gouvernement
fédéral et on est limité par la dimension du tuyau et ce
sont les principaux...
M. DEMERS: D'après les autorités fédérales,
faut-il un tuyau plus gros, ou bien qui se rétrécit à un
bout?
M. GOLDBLOOM: Nous aimerions que le fédéral ait un tuyau
plus gros pour la distribution de l'argent, mais nous ne l'avons pas encore
obtenu.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Pour l'information des membres de
la commission, au programme 5 du Conseil exécutif, c'est l'OPDQ ; au
programme 4, nous pourrons discuter de l'entente ARDA, au Conseil
exécutif.
M. DEMERS: Je vous remercie, M. le Président. J'avais ces
questions-là, j'en aurai d'autres tantôt. Voici mon
collègue de Lévis.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je voudrais savoir du
ministre... Je crois que le gouvernement ou son ministère doit avoir un
bureau d'ingénieurs compétents pour étudier le traitement
des eaux usées. Nous avons des problèmes dans des
municipalités où on a à faire de nouveaux
aménagements. Dans les municipalités, on est obligé de
dépenser $10,000 à chaque fois qu'on demande allongement
d'aqueduc et d'égouts, pour un nouvel aménagement. Je voudrais
savoir si cela existe encore, parce que je peux vous nommer des
municipalités que je connais qui ont dépensé pendant X
années. A chaque fois qu'un nouveau développement arrivait on
nous obligeait à dépenser $10,000 pour étudier le
traitement des eaux usées.
M. GOLDBLOOM: Est-ce un chiffre approximatif ou précis?
M. ROY (Lévis): C'était...
M. DEMERS: C'était le tarif que l'ingénieur exigeait.
M. ROY (Lévis): Non, on était obligé de
dépenser cette somme. Je voudrais savoir si cela existe encore, savoir
que les municipalités qui demandent un allongement d'égouts ou
d'aqueduc pour l'aqueduc ce n'est pas grave mais les
égouts sont encore obligées de faire des
études. Les municipalités, les cités ou les villes sont
obligées de dépenser X montant pour avoir la permission de faire
le nouvel aménagement.
M. GOLDBLOOM: A qui ces montants d'argent seraient-ils
versés?
M. ROY (Lévis): Ces montants d'argent sont versés à
des ingénieurs, à des bureaux d'ingénieurs, mais
c'était sur l'approbation...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. ROY (Lévis): ... du ministère des Affaires
municipales...
M. GOLDBLOOM: Voici...
M. ROY (Lévis): ... parce qu'on ne pouvait pas être
accepté sans cela.
M. DEMERS: Mais vous n'aviez pas fait un plan d'ensemble d'égouts
avant. Il me semble que vous n'auriez payé qu'une fois.
M. ROY (Lévis): Non, ce n'est pas la question. Vous savez ce
qu'est le développement d'une ville.
M. DEMERS: Je sais ce que c'est.
M. ROY (Lévis): Vous savez ce que c'est.
M. DEMERS: Ah oui!
M. ROY (Lévis): Le gars n'est pas toujours prêt à
faire un plan d'ensemble... Nous avons fait venir des ingénieurs et des
urbanistes. Nous avons été obligés de prendre le plan de
l'urbaniste, je ne le nommerai pas, et de le mettre de côté parce
qu'il n'était plus bon, parce que les circonstances viennent que, si on
fait un plan d'ensemble, on n'est pas capable de le suivre avec les
circonstances qui arrivent après. Je voulais savoir si c'est encore dans
la loi. Dans le temps, cela devait être dans la loi, parce qu'on
était obligé de venir au ministère des Affaires
municipales pour faire accepter cela. Ce n'était pas accepté si
on ne faisait pas de dépenses pour le traitement des eaux
usées.
M. GOLDBLOOM: Je peux me tromper, mais je ne connais aucune loi qui
exigerait une dépense de cette nature. Je reviens à la
réponse que je donnais tout à l'heure à l'honorable
député de Saint-Maurice, savoir que dans le cas de
l'infrastructure urbaine, nous trouvons que c'est la responsabilité de
la municipalité. Nous approuvons les plans sur les aspects techniques et
nous aidons la municipalité avec une subvention. Il va sans dire que, si
la municipalité ne peut que difficilement se permettre une
dépense de cette nature, mais a besoin quand même de la
construction du réseau, que nous allons tenir compte de cette
dépense avec les autres, en jugeant le montant de subvention que nous
pourrions donner à la municipalité.
Présentement, nous n'avons pas la possibilité d'assumer
toute la responsabilité de l'étude des projets d'aqueducs et
d'égouts. Nous nous limitons aux projets qui impliquent le traitement de
l'eau, soit sa filtration avant sa distribution, soit son épuration
avant son déversement dans un cours d'eau récepteur.
M. DEMERS: M. le Président, si on me le permet, ce qu'a voulu
demander le ministre, le député futur ministre...
M. ROY (Lévis): On m'a appelé de même hier soir.
M. DEMERS: Oui. On est habitué. C'était après le
cocktail. Je crois que ce qu'a voulu dire le député de
Lévis, c'est qu'à chaque fois que la municipalité,
à laquelle il fait allusion, a voulu faire des extensions de services,
cela prenait au préalable des plans et toutes les municipalités
sont comme cela. Il n'y a pas de loi pour cela. C'est qu'avant que la
Commission des affaires municipales ou le ministère accepte un projet,
cela prend un plan. Cela coûtait $10,000 à la municipalité
pour payer le plan, l'ingénieur qui préparait le plan.
M. LEDUC: Non. Je m'excuse, mais je pense que ce que le
député de Lévis a voulu dire, c'est
qu'indépendamment du plan de réseau d'aqueduc et d'égouts,
en plus de cela, il fallait qu'il y ait une étude faite en fonction de
cette extension...
M. ROY (Lévis): C'est cela.
M. LEDUC: ... pour donner des suggestions quant à
l'épuration des eaux-vannes, enfin des eaux usées après.
Ce qui voulait dire que si, dans un an, il y avait trois extensions qui se
faisaient au réseau d'égouts et d'aqueduc, si je comprends
bien...
M. ROY (Lévis): C'est cela.
M. LEDUC: ... il y avait trois études...
M. DEMERS: C'est évident...
M. LEDUC: ... qui se faisaient et qui, d'après ce que j'ai cru
comprendre, ne donnaient aucun résultat réel, mais amenaient une
dépense de $10,000 pour mettre un chiffre chaque fois. C'est cela que
j'ai compris. Cela serait, d'après le député de
Lévis, soit dans la réglementation ou dans la
législation.
M. ROY (Lévis): Bien, je ne le sais pas. C'est ce que je veux
savoir.
M. GOLDBLOOM: Je voudrais dire tout
simplement et clairement que je ne trouve pas que des dépenses
progressives de cette nature soient justifiées, si on invoque le
traitement éventuel des eaux usées pour dire que de telles
dépenses sont nécessaires. Je préférerais que les
municipalités s'adressent au ministère pour que nous assumions la
responsabilité de ces études. C'est ce que j'ai dit auparavant.
Quand il s'agit de traitement des eaux usées et de leur
épuration, nous allons en assumer la responsabilité. Nous allons
évidemment prendre une certaine initiative, comme nous l'avons fait dans
d'autres domaines, pour viser un bassin de population plutôt que de
répondre seulement à la demande d'une municipalité. Nous
allons dire, si nous assumons la responsabilité, nous allons regarder
tout le bassin et trouver une solution régionale. Dans le cas d'une
municipalité isolée, ce sera pour cette municipalité,
parce qu'il n'y en aura pas d'autres dans un voisinage suffisamment proche. Je
suis prêt à assumer cette responsabilité.
M. ROY (Lévis): Bon. C'est ce que je voulais savoir. Maintenant,
je ne veux pas non plus être mal interprété, mais on a
été obligé de faire des dépenses à un moment
donné pour amener l'eau à la même place, dans un tuyau
collecteur pour ne pas... On ne peut toujours pas bâtir dix usines
d'épuration, je comprends cela. Ce que je voudrais savoir du ministre,
c'est si l'épuration dans des étangs et dans des lacs est encore
acceptée.
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est... M. DEMERS: A ciel ouvert.
M. ROY (Lévis): Bien, à ciel ouvert. On en a à
Rivière-Ouelle, dans le Bas-du-fleuve. Ils y ont creusé un
immense étang et sont obligés d'y garder une quantité
d'eau; leurs égouts s'en vont là. Est-ce que c'est encore
acceptable et accepté par les ingénieurs?
M. GOLDBLOOM: II y a des sortes d'étangs qui sont
acceptées, de préférence des étangs qui permettent
l'oxygénation, l'aération. Ainsi, on réduit
considérablement les odeurs; on accélère le processus
d'épuration. Dya aussi des étangs de sédimentation qui
sont utilisés par des industries pour permettre la sédimentation
de certains résidus. Tout cela peut être normal. Je ne pourrai me
prononcer de façon plus générale que cela et dire que tous
les étangs sont acceptables. Nous avons des normes quant à la
distance des étangs d'une zone résidentielle, d'une habitation et
le reste. Mais il y a des cas où le meilleur procédé aux
yeux des ingénieurs est un étang quelconque.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Saint-Jacques.
M. CHARRON: Puisqu'on est en train de parler du traitement des eaux, je
voulais demander au ministre si la construction des diffuseurs, annoncée
par le Bureau d'aménagement des eaux du Québec
métropolitain... On avait parlé, en 1970, d'un montant d'environ
$7 millions. D'après les soumissions reçues et retenues, on n'en
est qu'à $12 à $15 millions. Je veux demander au ministre sur
quoi est basée l'augmentation non prévue. Quel a
été le facteur qui a fait que les soumissions sont si
élevées, alors qu'on avait annoncé un prix
inférieur de $5 millions?
M. DEMERS: C'est $12 à $15 millions?
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas en mesure de commenter les soumissions
présentées par les firmes en question; je n'ai pas la
compétence pour les évaluer, c'est quand même une
expérience que nous vivons à petite échelle et à
grande échelle, un peu partout dans la province. Il y a des
prévisions qui sont présentées par ceux qui font
l'étude, mais quand les soumissions sont ouvertes, il y a un
écart qui est considérable.
M. CHARRON: II est très considérable. M. GOLDBLOOM: II
est...
M. DEMERS: Est-ce que le dossier vous a été remis par le
Bureau d'assainissement des eaux?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. DEMERS: Et à votre opinion, trouvez-vous ça fort?
M. GOLDBLOOM: Oui. M. DEMERS: Moi aussi.
M. GOLDBLOOM: Fort, oui, mais je ne suis pas en mesure de dire que ce
n'est pas justifié. Je pense bien que nos ingénieurs ont
examiné le dossier et que je peux affirmer que nous avons trouvé
les soumissions conformes, tout en regrettant l'augmentation du coût.
Cette augmentation pose des problèmes graves pour le BAEQM et les
subventions gouvernementales avaient été calculées en
fonction de coûts moins élevés, donc le dossier est en
suspens pour l'instant.
M. CHARRON: Est-ce qu'on a continué des études de
coûts pour greffer aux études du BAEQM les études des
traitements secondaire et tertiaire des eaux? Vous aviez annoncé
auparavant qu'il y avait des études en cours, est-ce que ces
études ont augmenté?
M. GOLDBLOOM: Je pense que nous poursuivons des études je
m'excuse, j'ai été distrait un instant nous poursuivons des
études, oui. Dans le cas précis de la région de
Québec, ici, nous savons qu'il n'y aura pas moyen de
procéder immédiatement à la construction d'une usine
d'épuration, c'est une étape ultérieure. Nous
espérons, comme dans le cas de Montréal, que l'intervalle nous
permettra d'améliorer par les recherches scientifiques et industrielles
qui se poursuivent la qualité du traitement et d'améliorer
l'économie du système. Donc, nous poursuivons ces études
de façon générale, pas spécifiquement pour
Québec, pas spécifiquement pour Montréal, sauf que dans le
cas de Montréal, le bassin de population étant tellement
énorme, il faut faire une étude qui tienne compte de l'importance
de ce bassin. Il faut donc comparer ce que nous pouvons faire à
Montréal avec ce qui se fait dans d'autres agglomérations de
même nature. Nous avons, par exemple, des renseignements sur
Détroit que nous étudions avec beaucoup d'intérêt,
parce que c'est un bassin comparable.
M. CHARRON: Quelle proportion des eaux usées sont actuellement
traitées? Je ne parle pas seulement de Québec et de
Montréal, mais dans l'ensemble du Québec.
M. GOLDBLOOM: Le chiffre est donné entre 5 p.c. et 15 p.c, je dis
généralement 10 p.c. comme moyenne. Il faut dire que ce
pourcentage ne reflète pas nécessairement la qualité du
traitement, il y a des eaux traitées, mais insuffisamment.
M. CHARRON: Avez-vous une projection, quant à la réduction
progressive des eaux qui sont déversées sans traitement?
M. GOLDBLOOM: Oui, nous avons des projections et l'obstacle est toujours
le même, c'est l'argent. C'est un travail assez coûteux. C'est
coûteux parce que rien n'a été fait. Nous avons toujours
profité de notre richesse en ressources eaux pour déverser dans
nos rivières et lacs toutes sortes de choses, par incurie, par
ignorance.
Aujourd'hui, conscients depuis très peu de temps de l'ampleur du
problème, nous sommes obligés de compenser sur une assez
brève période, à toute la négligence du
passé. Donc, il s'agit de centaines de millions de dollars. Nous
finirons par dépenser plus de $1 milliard pour corriger cette situation
à l'échelle de la province. Ce n'est pas dans une seule
année que nous pouvons le faire et le programme n'est pas encore
financé.
M. CARON: M. le Président, M. le ministre, avec les
créditistes, il n'y a pas de problème, ils impriment l'argent,
ils peuvent faire cela dans la même année.
M. DEMERS: M. le Président, j'aurais une question à poser
au ministre...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: ... concernant l'inventaire des équipements en eaux
des municipalités riveraines du fleuve Saint-Laurent de Cornwall
à Varennes. Il y aurait une firme, j'en précise le nom, Lalonde
et Valois, qui aurait fait ces études. Dans quel but cela a-t-il
été ordonné?
M. GOLDBLOOM: J'ai perdu le début de la question, je m'en
excuse.
M. DEMERS: Pour l'inventaire des équipements en eau des
municipalités riveraines du fleuve Saint-Laurent, de Cornwall à
Varennes, une firme... Là vous venez de me saisir.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. DEMERS: Je voudrais savoir dans quel but on a ordonné ces
travaux, et quelles sont les municipalités concernées.
M. GOLDBLOOM: Oui. C'est dans le cadre d'une étude diagnostique
du fleuve Saint-Laurent que nous avons entreprise en 1972, première
année sur cinq, parce que ceci est un programme de cinq ans, en
collaboration avec le gouvernement fédéral, qui en partage les
coûts à 50 p.c. avec nous. Nous avons divisé le travail en
douze éléments et ces divers éléments ont
été accordés à divers organismes. Il y a eu des
firmes d'ingénieurs-conseils, il y a eu des équipes
universitaires, il y a eu des équipes gouvernementales et nous avons
défini ce tronçon de Cornwall à Varennes. Cette
année, nous procédons de Varennes à Montmagny et nous
continuerons jusqu'au golfe pour compléter le diagnostic total de la
rivière, et si le député me demande quelle
municipalité, en principe, ce sont toutes les municipalités.
M. DEMERS: Le long du parcours, le long de la rive.
M. GOLDBLOOM: Oui. Après tout, là où il y a un
déversement d'eaux usées, soit d'origine municipale, soit
d'origine industrielle, il faut que nous sachions où se trouve le
déversement, quel en est le volume, quelle en est la composition
chimique, quel est le traitement nécessaire. C'est ce diagnostic que
nous voulons faire.
M. DEMERS: Dans le contrat, il est fait mention d'un questionnaire
préparé par la régie. Quel questionnaire?
M. GOLDBLOOM: Un questionnaire pour obtenir des renseignements. C'est
simplement pour demander à la municipalité d'identifier l'endroit
où se trouve sa prise d'eau et les endroits où se trouvent les
déversements d'é-gouts et d'affluents industriels aussi.
M. DEMERS: Le contrat spécifie en plus qu'un rapport devrait
être présenté au 31 mars 1973 contenant les
résultats de l'inventaire ainsi que les plans de chaque
municipalité. Est-ce que la chose a été faite?
M. GOLDBLOOM: Je le crois. Le rapport a été remis, c'est
un travail qui se continue en descendant la rivière et il n'y aura pas
lieu, je crois, d'essayer de tirer des conclusions d'un seul rapport sur douze,
qui porte sur un seul tronçon sur cinq. Nous essaierons de publier un
ensemble de documentation, mais cela ne veut pas dire que nous ne
procéderons pas à des interventions là où il y a
des problèmes qui ont été identifiés. Je pense bien
que les rapports pourront subir une certaine évolution avec
l'acquisition d'autres connaissances et notamment, puisque nous avons
partagé le travail entre douze organismes, il faudra colliger tout cela
et faire la concordance entre les divers rapports pour pouvoir publier un
rapport global sur ce tronçon de fleuve.
M. DEMERS: Douze organismes qui sont quels organismes?
M. GOLDBLOOM: J'ai indiqué la distribution...
M. DEMERS: Oui, mais c'est chapeauté. Est-ce qu'il y a une
tête dirigeante dans cette histoire-là? Est-ce que le gouvernement
a un représentant?
M. GOLDBLOOM: Ah oui! La tête dirigeante vous fait face, cher
monsieur.
M. DEMERS: Bon, ce n'est pas mal, comme réponse.
M. GOLDBLOOM: II y a évidemment...
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut avoir le montant qui a été
payé jusqu'à présent parce que si le rapport devait
être fait le 31 mars pour un secteur, il doit y avoir eu des montants de
versés?
M. GOLDBLOOM: Oui, le montant global a été de $200,000
pour le gouvernement du Québec et $200,000 pour le gouvernement du
Canada. Cette année, les montants seront doublés, $400,000 pour
chaque palier de gouvernement, et je crois que les montants ont
été largement versés déjà.
M. DEMERS: La firme Lalonde et Valois aurait reçu $200,000 de
notre gouvernement?
M. GOLDBLOOM: Non, non, c'est pour les douze organismes, c'est la somme
globale. C'est à peu près $35,000 pour Lalonde et Valois pour ce
travail.
M. DEMERS: J'aurais quelques autres petites questions. Le ministre
m'assure que le rapport a été déposé?
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est ce dont je suis informé. Je voudrais
préciser davantage, quant à la responsabilité que nous
assumons, qu'il y a un haut fonctionnaire qui représente le ministre,
évidemment, et il y a, du côté fédéral, un
haut fonctionnaire qui est responsable au ministre fédéral de
l'environnement, c'est cette mesure collégiale, c'est une
responsabilité normale.
M. DEMERS: Que se passe-t-il sur la Gatineau? Est-ce que le ministre
pourrait nous dire ce qu'il y a ou ce qu'il y aura?
M. GOLDBLOOM: Oui. Il y a un problème qui est assez grave et que
je considère prioritaire dans le bassin de la rivière Gatineau,
c'est celui de l'eau potable. Nous avons fait l'an dernier un relevé de
tous les puits. Je ne dirai pas que nous sommes allés dans
l'arrière-pays, loin de la rivière, pour vérifier tous les
puits, mais tout le long de la rivière, dans les limites des
municipalités, nous avons vérifié tous les puits, et nous
avons trouvé que 50 p.c. des puits sont contaminés. Cette
année, il faudra donc trouver la source de contamination. C'est
généralement une fosse septique, un puisard ou peut-être
l'absence d'équipement de cette nature. Nous allons entreprendre ce
travail cette année.
M. DEMERS: Mais je parle de la rivière.
M. GOLDBLOOM: D'accord, j'y arrive. M. DEMERS: Vous y arrivez.
M. GOLDBLOOM: Deuxièmement, il y a la rivière
elle-même. Nous savons que les municipalités y déversent
presque sans exception leurs égouts, qu'il y a des industries le long de
la rivière. Nous considérons que ce travail, quoique dans un sens
plus important quant au volume des eaux usées, est un peu plus facile
à accomplir et nous allons le commencer cette année; probablement
qu'il faudra une deuxième année pour le compléter tout le
long de la rivière.
Troisième élément, c'est une région
touristique et de villégiature, et les lacs, comme un peu partout
où les lacs sont habités, sont développés, sont
contaminés par les eaux usées des chalets. Ce fait peut nuire
à l'industrie touristique de la région, qui est vraiment la
principale industrie. Donc, nous avons décidé de commencer
également cette année l'étude diagnostique d'au moins un
lac, plus d'un, si nous le pouvons, nous le saurons au cours des prochains
jours, nous allons pouvoir rendre publique la liste des lacs à
l'échelle de la province qui seront étudiés, et nous
allons faire au moins un des lacs importants de la région. Selon notre
pratique habituelle, nous publions la carte du lac, nous invitons les
autorités locales, soit municipales, soit l'Association des
propriétaires riverains, à afficher la carte pour indiquer quel
est l'état de la fosse septique de chaque maison et c'est une incitation
à la correction que nous trouvons la plus efficace.
M. DEMERS: M. le Président, quels sont les montants qui sont
attaches, au point de vue budgétaire, à l'épuration ou aux
études d'épuration d'antipollution dans la région de
Gatineau? Est-ce que vous avez un montant fixe?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, et pour une raison simple,
c'est que nous avons l'impression c'est pour cela que j'ai dit tout
à l'heure que la rivière elle-même ne présentait pas
un problème terriblement complexe que nos propres équipes
pourront assumer au moins une partie de cette responsabilité. C'est ce
que nous étudions présentement. Il va sans dire que si les
fonctionnaires peuvent, avec leur compétence, faire une bonne partie du
travail, puisqu'ils sont rémunérés de toute façon,
nous épargnerions de l'argent au trésor public.
M. DEMERS: Parce que Le Droit d'Ottawa nous rappelait, mercredi le 14
octobre 1972, que le ministre responsable de l'environnement du Québec
effectuerait bientôt une étude d'envergure sur la rivière
Gatineau: "C'est ce que déclarait hier soir le ministre
québécois responsable de l'environnement, le Dr Goldbloom,
à 125 personnes réunies à Farrellton dans le cadre de la
campagne électorale de Michel Gratton". C'est là que l'on voit
qu'il y a un peu de distance de la coupe aux lèvres.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse. Je viens de confirmer
ce que j'ai dit en octobre et c'est un travail qui doit se faire en
été.
Ce n'est pas quand la rivière est couverte de glace que l'on peut
en faire l'étude et il faut, pour bien savoir quel est le degré
de pollution, que les maisons de villégiature soient occupées et
que l'on se serve des installations sanitaires pour contaminer la
rivière. Autrement, nous aurions un portrait faussement bon de
l'état de la rivière.
M. DEMERS: M. le Président, j'ai posé la question
tantôt au ministre lui demandant quel était le montant? D n'y a
rien d'établi. Alors, l'envergure sera relative, je pense bien.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le jour où...
M. DEMERS: C'est peut-être le seul reproche que je fais au
ministre ce matin et je crois qu'il est fondé dans ce cas précis.
On ne peut, dans des politiques générales, tenir les mêmes
propos à une commission parlementaire qu'à des rassemblements
politiques en fonction d'une élection complémentaire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse. Le
député de Saint-Maurice va chercher loin ses reproches qui ne
sont point fondés. Je viens de confirmer que l'étude que j'ai
annoncée l'automne dernier sera faite. J'ai toujours dit qu'il faudrait
une période de deux années pour accomplir ce travail. Je viens de
lui dire que nous constatons, en examinant le projet d'étude de la
rivière, qu'il est possible que nous puissions épargner au
trésor public des montants importants en faisant faire une bonne partie
du travail par nos propres équipes et c'est pour cette seule raison que
je n'ai pas de montant que je peux lui donner. C'est parce que tout montant que
j'aurais pu donner il y a quelques semaines est maintenant réduit parce
que nous sommes convaincus que nous pourrons le réduire en faisant faire
le travail par nos propres équipes. Et le travail sera fait tel que
promis.
M. DEMERS: Avec les excuses que le ministre vient de me faire, je
m'excuse moi aussi d'avoir posé la question.
UNE VOIX: Adopté.
M. DEMERS: Un instant, s'il vous plait.
Est-ce qu'il existe ou qu'il existera, dans les règlements de la
loi 34, un règlement qui empêcherait les entreprises
forestières de raser à peu près tout le bois autour des
lacs?
M. GOLDBLOOM: Je pense que oui, M. le Président.
M. DEMERS: Je crois qu'il existe actuellement, n'est-ce pas?
M. GOLDBLOOM: II existe dans nos lois une réserve de trois
chaînes qui a été conçue pour protéger les
berges des lacs et des rivières. Il y a des exceptions qui ont
été accordées par le passé. Nous savons maintenant,
sur le plan scientifique, qu'il faut protéger les berges contre
l'érosion et que cette érosion peut détruire les
frayères de poissons, détruire l'activité biologique dans
les eaux peu profondes le long des berges. C'est pour cette raison que nous
allons édicter, soit par les lois du ministère des Terres et
Forêts, soit par la Loi de l'aménagement des territoires, soit par
les règlements de la Loi de la qualité de l'environnement, des
exigences quant à cela.
Je peux dire que c'est dans ce sens très précis que nous
avons imposé des exigences à une importante compagnie qui
entreprendra une exploitation forestière sur la Côte-Nord. Nous
avons dit: Vous ne couperez pas jusqu'au bord de la rivière parce que ce
sont des rivières à saumon et ce sont des rivières
à frayères de saumon. Nous avons dit à la compagnie: Non
seulement vous ne couperez pas jusqu'au bord de la rivière, mais vous ne
placerez pas vos chemins le long de la rivière. Vous les placerez
à une certaine distance de la rive.
M. DEMERS: Avec les moyens de coupe qui sont en cours actuellement, avec
le système de "timber jack" que le ministre me passe cette
expression, je n'en connais pas de française on
détruit toute la végétation dans la forêt et,
lorsqu'on arrive près des rivières et des lacs avec ces machins,
on en a pour plusieurs années. Je pense que c'est un spectacle de
désolation qui se présente, il faut avoir passé en
forêt pour réaliser exactement les dégâts qui se
font. Si on ne protège pas le pourtour des lacs, comme le disait le
ministre tantôt, l'érosion s'en empare et les frayères sont
déplacées. Lorsqu'on viendra pour réaménager ce
territoire pour servir à la collectivité dans le camping et le
sport de plein air, il faudra encore réinvestir. Je pense que le
ministre pourrait, avec son collègue du ministère des Terres et
Forêts, édicter un règlement précis afin de
préserver ce territoire qui est bien à nous.
M. GOLDBLOOM: Nous avons nettement l'intention de le faire.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, le député de
Saint-Maurice vient de faire allusion à la réglementation du bill
34. Je ne sais pas si la question avait été posée
auparavant, mais toute cette réglementation, quand sera-t-elle
prête? Le ministre a-t-il encore l'intention, comme il l'avait promis au
moment du débat, de la soumettre aux audiences publiques?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. La première
publication doit se faire cette semaine, le premier projet de règlement
qui porte sur les eaux embouteillées et dont j'ai déjà
saisi les intéressés qui étaient en congrès la fin
de semaine dernière. D'ailleurs, nous avions poursuivi des consultations
avec les producteurs et importateurs de ces eaux au cours de la
préparation des règlements. Nous avons une série de
quatorze projets de règlements qui seront déposés et
publiés dans la Gazette officielle au cours de cette année. Il y
a un éventail assez large de sujets qui est couvert. Nous allons, dans
chaque cas, respecter nécessairement les exigences de la loi:
publication d'un projet de règlement dans la Gazette officielle,
période de soixante jours d'attente. Si, au cours de ces soixante jours
personne ne demande des audiences publiques, il n'y en aura pas. Mais si des
audiences publiques sont demandées de façon sérieuse, il y
en aura. Je pense bien qu'à moins d'une urgence particulière nous
n'insisterons pas sur les soixante jours pour l'entrée en vigueur des
règlements et nous attendrons la fin des audiences publiques, s'il faut
plus de temps que les soixante jours pour mettre les règlements en
vigueur.
M. DEMERS: En parlant des règlements, est-ce un travail
énorme?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. DEMERS: La loi était volumineuse et détaillée.
Vous aurez des règlements pour chaque article. Avez-vous une idée
d'ensemble du nombre de règlements?
M. GOLDBLOOM: A un moment donné, nous avions parlé de 250
règlements. Je pense bien qu'à la lumière des examens que
nous avons faits des règlements existants il convient de les grouper de
façon à en réduire le nombre. Mais disons qu'il y a
sûrement 250 sujets qui devront être touchés. Le
député de Saint-Maurice se rappelle l'envergure de la loi.
M. DEMERS: Oui. On s'en rappelle et vous aussi, vous vous en
rappelez.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. DEMERS: M. le Président, j'aurais quelques autres questions au
sujet de la vente d'emplacements pour fins touristiques.
C'est relatif à la concession des terres, mais je pense que le
ministre, qui voit à la sauvegarde de l'environnement, devrait avoir son
mot à dire là-dedans.
Est-ce que le gouvernement, par un comité
interministériel, aurait défini une nouvelle politique pour
réglementer le pourcentage des rivières et des lacs qui
appartiennent à la couronne, mais qui devront rester à
l'état sauvage?
M. GOLDBLOOM: C'est en préparation et nous avons fermement
l'intention de définir par règlement un pourcentage qui devra
être conservé à l'état naturel et un pourcentage qui
devrait être laissé pour utilisation collective, pour
récréation ou autres.
M. DEMERS: Est-ce que le gouvernement a une politique définie
dans ce domaine?
M. GOLDBLOOM: Nous avons des idées qui sont à
l'étude présentement; des pourcentages ont été
suggérés. Le chiffre que j'entends le plus souvent, c'est 25 p.c.
du périmètre d'un lac, mais je n'ai pas encore de rapport des
écologistes, qui me permettrait d'affirmer que c'est le chiffre qui sera
retenu.
M. DEMERS: Est-ce que le service d'arpentage a reçu des
instructions en ce sens ou bien si c'est juste à l'état de voeu,
cette politique?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas encore un règlement qui peut
être appliqué en vertu d'une loi.
M. DEMERS: Pour ce qui est de la prévention et de l'utilisation
des eaux-vannes, on n'en est pas encore rendu à obliger les
municipalités à réglementer l'épuration autour des
lacs. Est-ce qu'il y a une politique d'établie? Est-ce qu'on peut dire
que des instructions définitives ont
été données aux municipalités au sujet de
l'aménagement des fosses septiques et de tout ce système pour
empêcher la pollution de nos lacs?
M. GOLDBLOOM: On sait, M. le Président, que c'est une situation
très confuse présentement. Il y a des municipalités qui
ont adopté de bons règlements; d'autres qui n'ont rien fait, qui
ont même refusé de procéder à la protection de leurs
lacs. Devant ce fait, nous avons décidé de réglementer la
situation à l'échelle de la province. Le projet de
règlements est en préparation et sera parmi les premiers à
être publié. Plutôt que de dire à la
municipalité d'adopter un règlement, il y aura un
règlement à l'échelle ...
M. DEMERS: Provinciale.
M. GOLDBLOOM: ... provinciale.
M. DEMERS: Je pense que c'est la seule formule, qui soit efficace.
M. GOLDBLOOM: Nous le croyons et il faudra aussi que nous nous
prononcions sur les dimensions des lots autour d'un lac.
M. DEMERS: Oui.
M. GOLDBLOOM: Dans bien des cas, c'est parce qu'il n'y a pas une
superficie adéquate pour recevoir les eaux usées et les
épurer qu'un lac est contaminé. C'est difficile de le faire,
surtout sur le plan social. Un terrain plus large coûte plus cher. On
diminue ainsi la proportion de la population qui peut se permettre d'aller
acheter un tel lot. Mais si, en permettant à des gens moins bien nantis
pas parce que c'est leur faute; ce n'est pas du tout leur faute
d'acheter des lots qui ne sont pas d'une superficie adéquate, on
détruit la qualité de notre ressource eau, nous allons
détruire le Québec et il n'y aura plus d'intérêt,
sauf pour des raisons purement visuelles, d'aller à la campagne. Donc,
il faut une protection à long terme et c'est ce que nous avons
l'intention d'imposer.
M. DEMERS: Est-ce que, dans vos règlements éventuels, vous
avez envisagé la possibilité aussi de nous débarrasser,
à l'entrée des municipalités, de ces maisons de second
ordre, de ces villages de tôle, afin d'obliger les municipalités
parce qu'il y a toujours une municipalité concernée
là-dedans à établir des règlements et
à les faire appliquer? Dans certaines municipalités, le village
même est très propre, coquet. Si on s'en va un petit peu à
l'extérieur, il y a un ramassis de cabanes. Je pense que, d'abord, c'est
antisocial, antihygiénique, anti tout ce que vous voudrez. Si la
municipalité réglementait pour empêcher de construire ces
choses-là, maintenant qu'on a la loi de la
Société d'habitation du Québec, il y a moyen de
loger ces gens dans des milieux qui sont plus adéquats, qui rendraient
service à la collectivité et qui ne dépareraient pas
l'environnement.
M. GOLDBLOOM: Nous allons le faire. Nous avons des bidonvilles et nous
avons des parcs de maisons mobiles...
M. DEMERS: Bon, il y a cela aussi.
M. GOLDBLOOM: ...qui se situent immédiatement à
l'extérieur des limites d'une municipalité qui, elle, a bien
réglementé l'utilisation de ses terrains et la construction de
ses maisons. C'est inacceptable et nous allons appliquer, là aussi, une
réglementation à l'échelle de la province. Nous allons
exiger que chaque parc de maisons mobiles ait les services et les
infrastructures nécessaires, que les espaces entre les maisons mobiles
soient suffisants pour permettre une bonne utilisation de ce terrain sur le
plan social. Nous allons, par exemple, dans les territoires non
organisés parce que là on peut s'établir avec des
constructions ou des maisons mobiles qui ne répondent pas aux normes
appliquer des normes pour que la municipalité, qui vient par la
suite annexer ce territoire ou lui fournir des services, ne soit pas prise avec
une situation qui est absolument inacceptable.
L'aspect le plus difficile est celui qu'a évoqué
l'honorable député de Saint-Maurice, où un bidonville,
disons, a été construit juste à la porte de la
municipalité. La municipalité, par fusion ou annexion, acquiert
ce territoire avec les maisons qui sont là. Même si on peut
critiquer la situation, on doit reconnaître que, dans bien des cas, ce
n'est pas la faute de l'occupant de la maison. Pour corriger la situation, il
faudrait lui imposer des dépenses énormes. On
préférera sûrement éviter ce genre de fait accompli
et ce conflit humain d'être obligé d'imposer des dépenses
très importantes à des gens qui ne sont pas responsables des
dégâts. C'est dans ce sens que nous allons
légiférer.
M. DEMERS: M. le Président, pour éviter cette situation,
je ne sais pas s'il y aurait possibilité qu'une loi, à envergure
provinciale, stipule qu'aucun permis de construction ne devrait être
donné aux endroits où les services ne sont pas rendus. Je
comprends que c'est draconien, que c'est dur. L'équivalent serait qu'ils
soient établis par l'entreprise privée. Parce qu'on est parvenu
à limiter l'expansion de la ville dans laquelle j'ai travaillé
pendant plusieurs années en arrêtant l'exploitation et des
développements à outrance aux quatre coins d'un territoire
énorme où tout le monde crève en même temps et
où on n'a pas de services. On en était venu, par voie municipale,
à réglementer dans ce sens-là, en disant qu'il n'y aurait
pas de permis de construction d'accordé là où les services
ne seraient pas rendus. Cest peut-être draconien, mais je pense qu'au
point de vue de
l'efficacité, avec le temps, c'est comme cela qu'on bâtit
les municipalités qui ont un peu de cadres et un peu de sens. Je vois
que cela inquiète un peu le député de Lévis.
M. ROY (Lévis): Je trouve cela draconien un peu. Maintenant,
est-ce que cela comprend les cités et villes ou les
municipalités?
M. DEMERS: Bien, que cela comprenne les cités et villes et qu'on
mette, dans l'équivalence, par exemple: là où il n'y a pas
de services ou des services jugés adéquats. Si un type se fait un
très bon puisard et qu'il a un très bon puits artésien, il
n'y a pas de problème.
M. ROY (Lévis): S'il est assez proche du puits, il ne manque
jamais d'eau.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je ne serais pas
prêt à m'aventurer aussi loin que le député de
Saint-Maurice, avec une réglementation aussi draconienne. Ce que nous
visons surtout, c'est que le permis de construction soit exigé, de
façon véritable, avant que ne soit entreprise quelque
construction que ce soit. Il nous semble désirable qu'un deuxième
permis, qui serait un permis d'occupation, soit donné par notre
inspecteur quand le travail sera terminé pour confirmer que ce qui a
été exigé a bel et bien été accompli, ce qui
n'est pas toujours le cas.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président est-ce que cela veut dire
que, si un type veut se construire il devra se soumettre, parce qu'il y a des
municipalités qui n'accordent même pas de permis?
M. DEMERS: C'est cela.
M. ROY (Lévis): Le gars se construit où bon lui semble
dans une municipalité et ils ne sont pas capables de le contrôler.
On a encore vécu cela, il n'y a pas longtemps.
M. DEMERS: C'est parce qu'il n'y a pas de règlements
municipaux.
M. ROY (Lévis): II y a un règlement qui n'est pas en
vigueur.
M. GOLDBLOOM: Qui n'est pas appliqué, c'est cela.
M. DEMERS: Selon un article de la loi que nous avons adoptée, la
loi 34, je pense que les municipalités vont être obligées
d'avoir des règlements municipaux.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. ROY (Lévis): II y a une autre affaire. Il faudrait aussi
prévoir que vous aurez encore à déplorer, dans des
municipalités sans contrôle, d'avoir deux ou trois maisons
mobiles, une couple de maisons et, après un petit bout, encore deux ou
trois maisons mobiles. Ce n'est pas regardable. Il faudrait encore qu'une
réglementation soit faite pour que ces municipalités-là
cela ne coûte rien aux municipalités fassent des
règlements pour qu'il y ait un parc de roulottes quelque part, sous la
juridiction des inspecteurs du gouvernement qui pourront contrôler les
puits et les fosses septiques. Je trouve cela déplorable, quand on s'en
va le long des routes, de voir cela. Je trouve que ce n'est pas acceptable.
M. DEMERS: M. le Président, c'est dans la protection de
l'environnement. Une entente aurait été signée avec Ottawa
pour protéger l'environnement de la baie James. C'est rapporté en
date du 10 mars 1973 et l'entente aurait été signée le 24
novembre dernier. Est-ce exact que l'entente a été signée
au mois de novembre?
M. GOLDBLOOM: Je sais que l'entente a été signée.
Quant à la date, je ne la connais pas de mémoire, mais l'entente
a été signée il y a quelques mois.
M. DEMERS: Pourquoi l'entente a-t-elle été signée
avec Ottawa? Est-ce qu'on peut me donner la nature de cette entente?
M. GOLDBLOOM: C'est parce que, quand nous avons entrepris, à
l'été de 1971, des études préliminaires de l'impact
écologique du projet de la baie James, nous l'avons fait conjointement
avec le gouvernement fédéral. Nous avons déposé ce
rapport au début de février 1972 et ce rapport comprenait toute
une série d'études additionnelles qui étaient
recommandées. Entre-temps, la Société de
développement de la baie James avait été
créée et avait établi un service de protection de
l'environnement. C'est la société qui, avec notre collaboration,
s'est adressée au gouvernement fédéral pour demander la
même collaboration pour la poursuite des études
recommandées dans le rapport préliminaire.
C'est exactement ce qui se fait présentement. Le gouvernement
fédéral a accepté de contribuer de façon importante
au coût et à fournir des équipes de
spécialistes.
M. DEMERS: Quelles en sont les implications financières au point
de vue de votre ministère et de la province?
M. GOLDBLOOM: Pour le ministère directement, il n'y en a à
peu près pas. Nous avons un représentant qui siège au
comité central de cet effort, mais, présentement, c'est à
même les fonds de la Société de développement de la
baie James et les fonds du gouvernement fédéral que se paieront
les études.
M. DEMERS: Le maître d'oeuvre, dans ce domaine, serait le
gouvernement fédéral, quoi?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas ce détail. Ce serait principalement la
Société de développement de la baie James.
M. DEMERS: Que vient faire le fédéral dans cette entente?
Est-ce la présence d'aborigènes qui l'a amené à
venir étudier cela? Il me semble que c'est le territoire du
Québec.
M. GOLDBLOOM: C'est le territoire du Québec ; c'est
également le territoire du Canada.
M. DEMERS: Je comprends ça, mais est-ce que la juridiction, dans
le domaine de l'environnement, quand c'est le territoire du Québec et
qu'il n'y a pas, je crois... Ah! il y a peut-être des eaux navigables
dans ce coin-là! C'est peut-être cela aussi.
M. GOLDBLOOM: II y en a et toute la question de la protection de
l'environnement, au fur et à mesure que nous l'examinons avec nos
conseillers juridiques, semble être un domaine de juridiction
partagée; c'est assez complexe. Quoique tel ne semble pas être le
cas, on aurait pu soupçonner des effets possibles du
développement de la baie James sur l'Ontario, sur les territoires du
Nord-Ouest, par exemple. Il y a un intérêt fédéral
là-dedans.
Puisque le coût est assez élevé, $4 millions, il
était utile pour nous de pouvoir compter sur une contribution
fédérale. Notamment, je pense que je devrais attacher plus
d'importance à ceci, la participation d'équipes
spécialisées du gouvernement fédéral. Le
ministère fédéral de l'Environnement et d'autres
ministères fédéraux ont des experts de réputation
mondiale qui sont à notre disposition et, au lieu d'avoir toujours
recours à l'entreprise privée, si nous avons à l'emploi de
l'un ou l'autre des paliers du gouvernement les compétences
nécessaires, nous nous en servirons.
M. DEMERS: Parce que la société de développement
n'avait pas elle-même le personnel et les ingénieurs voulus dont
on bénéficie.
M. GOLDBLOOM: L'équipe de la société est assez
limitée; notre équipe, qui est un peu plus importante, ne suffit
quand même pas à la tâche.
M. LEDUC: Alors, les quatre éléments sont adoptés,
je crois, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a d'autres
questions de la part des membres?
M. DEMERS: Je n'en ai pas.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avant de clore, il y a des mises
au point que j'aimerais apporter pour le journal des Débats. Il y a
premièrement, une réponse à une question posée hier
par l'honorable député de Beauce, qui remplaçait hier soir
l'honorable député de Lévis. Je pense que c'est le
député de Beauce qui a posé la question.
M. DEMERS: ... à laquelle vous deviez répondre.
M. GOLDBLOOM: J'espère ne pas me tromper quant à
l'identité. Le nombre et le montant des emprunts à long terme et
à court terme, oui. Alors...
M. DEMERS: C'est bien lui, c'est garanti. Même si je n'avais pas
été là, je vous dirais que c'est lui.
M. BOLDBLOOM: Le nombre d'emprunts à long terme assumés
par nos municipalités, 2,152, pour une valeur totale de $423 millions.
Les emprunts temporaires, 3,567, pour un montant global de $2,134,000,000,
divisés entre le secteur municipal et le secteur scolaire comme suit:
$640 millions pour le secteur municipal, $1,494,000,000 pour le secteur
scolaire. Je pourrai passer le petit papier à mon collègue de
Lévis pour le remettre.
Deuxième point, nous avons parlé hier du travail de la
commission de refonte des lois municipales et nous avons remarqué un
chiffre de $184,000 et je n'avais pas la ventilation précise de ce
chiffre; il y a $110,000 qui représentent le coût du travail de
cette commission et $74,000 pour d'autres consultants dans d'autres secteurs de
notre activité.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, le programme 10 est
adopté?
M. DEMERS: Oui, monsieur.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Programme 11: Aide
financière. Adopté?
M. DEMERS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Programme 12: Lutte contre la
pollution de l'eau. Adopté?
M. DEMERS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Programme 13: Direction et gestion
interne des programmes de l'environnement. Adopté?
M. DEMERS: Adopté. M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Maintenant, dois-je comprendre que
l'élément 5 du
programme 2, qui a été ajouté dans les
crédits supplémentaires, a été adopté?
M. LEDUC: Adopté aussi, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Cela comprend l'aide
financière aux municipalités, parce que c'est mon devoir de faire
adopter le tout.
M. GOLDBLOOM: Ce sont les montants additionnels qui ont
été indiqués par le ministre des Finances dans...
M. DEMERS: $26 millions.
M. GOLDBLOOM: $26 millions, c'est cela.
M. DEMERS: Le premier budget n'était pas adopté qu'on
avait déjà un budget supplémentaire. Adopté, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, élément 5,
adopté.
M. GOLDBLOOM: II ne faut pas s'en plaindre, il y aurait peut-être
des montants pour le comté de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Ah! mais j'espère, M. le Président.
M. LEDUC: Continuez à espérer. Il y en a sûrement
pour le comté de Taillon, M. le ministre?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il est de mon devoir
de vous remercier, de remercier les membres de la commission qui ont
participé aux débats et de remercier les membres de mon
équipe qui ont fourni les renseignements que je n'avais pas au bout des
doigts, ni au bout des lèvres.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Nous considérons que les
crédits du ministère des Affaires municipales sont adoptés
et, sans plus de préambule, je lève la séance.
M. DEMERS: Est-ce que vous me permettriez, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: ... au nom de l'Opposition? Moi aussi, je remercie votre
personne et celui qui vous a précédé ainsi que le
personnel du ministre et tous les collègues qui sont venus ici. Je pense
que cela a été assez agréable. Il y a, parfois, de petits
accrochages, mais lorsque nous nous demandons pardon mutuellement, comme nous
venons de le faire tous les deux, le ministre et moi, il ne subsistera rien de
ces accrochages.
M. GOLDBLOOM: D'ailleurs, le député de Saint-Maurice et
moi-même avons habité la même maison pendant un certain
temps.
M. ROY (Lévis): Cela vous a permis d'apprendre à vous
accrocher!
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. ROY (Lévis): Moi aussi, j'ai aimé l'étude des
crédits du ministère des Affaires municipales. Cela m'a toujours
intéressé. Et j'ai trouvé, en plus, que le ministre, quand
il y a eu des accrochages, avait un très bon caractère. Il ne
s'emporte pas. Il fait le tour, il s'explique et nous, Canadiens
français, avons un peu le défaut d'être durs et
d'être vite. Dans le système anglais, ils font le tour
jusqu'à ce qu'ils gagnent leur point. S'ils ne le gagnent pas
aujourd'hui, ils le gagnent demain. Le ministre travaille un peu dans ce sens
et je l'ai...
M. DEMERS: J'aime cette étude de moeurs. C'est plus fort que
Deniers.
M. ROY (Lévis): J'ai appris cela quand j'ai siégé
à Ottawa.
M. DEMERS: Ah! Ah! Cela ne vous tente pas de retourner? Vous auriez
encore à roder votre affaire, parce que vous êtes bouillant
parfois.
M. ROY (Lévis): Nous, les Canadiens français, sommes vite
et portés à nous fâcher tandis que l'Anglais n'est pas vite
et n'est pas porté à se fâcher. Nous veillons tard et, le
matin, nous oublions de nous lever tandis qu'un Anglais se couche à dix
heures et il est là le matin. Et c'est là qu'on se fait faire. Et
après cela, on se plaint qu'on se fait faire par les Anglais.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je remercie les membres de la
commission de leur collaboration, ce qui m'a facilité la tâche de
diriger ces travaux.
La séance est levée.
(Fin de la séance à 12 h 43)