Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 162
Loi modifiant la charte
de la ville de Québec
Séance du 21 juin 1973
(Dix heures quatorze minutes)
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des Affaires municipales se réunit ce
matin pour procéder à l'étude du projet de loi no 162, Loi
modifiant la charte de la ville de Québec.
Préliminaires
M.PAUL: M. le Président, si vous me le permettez, je vous
signalerai que les représentants du Parti québécois et du
Ralliement créditiste arriveront dans quelques minutes.
M. CARON: Est-ce qu'ils sont partis à la Maison-Blanche?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Avant de procéder à
l'étude de ce projet de loi, j'aimerais signaler que le
député de Saint-Laurent remplace le député de
Duplessis, le député de Laurier remplace le député
de Jacques-Cartier, le député de Trois-Rivières remplace
le député de Stanstead et le député de Limoilou
remplace le député de Montmorency. Avec le consentement unanime,
le député de Limoilou agira comme rapporteur de cette
commission.
DES VOIX: Adopté.
M. PAUL: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Avant d'inviter les procureurs,
j'inviterais l'honorable ministre à prendre la parole, s'il a des
commentaires à faire sur le projet de loi.
M. GOLDBLOOM: Je pense, M. le Président, que c'est une rencontre
annuelle et traditionnelle à laquelle nous sommes très heureux
d'accueillir les représentants de la ville de Québec. Nous aurons
quelques commentaires mais ils ne seront pas très nombreux
au cours de la discussion. Je me permettrai de ne pas essayer de discuter en
termes généraux le projet de loi qui comporte un certain nombre
de dispositions assez précises. Nous les commenterons au fur et à
mesure que nous les étudierons article par article.
Mais je tiens à souhaiter une très cordiale bienvenue au
maire et à ses collègues qui représentent la ville de
Québec.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je joins ma voix à celle de
l'honorable ministre pour souhaiter la plus cordiale bienvenue à Son
Honneur le maire, à ses collègues du conseil municipal, au
brillant procureur qui nous éclairera de ses argumentations et à
tous ceux qui, de près ou de loin, s'opposent ou appuient le bill de la
ville de Québec.
Ce qu'il y a de nouveau, cette année, M. le maire, c'est que nous
avons un ministre qui est compréhensif, qui est moins têtu que son
prédécesseur. C'est pourquoi je suis convaincu que l'étude
de ce projet de loi se fera avec logique, rapidité et, surtout, avec une
bonne compréhension de la part du ministre des Affaires municipales.
J'ai été témoin, par le passé, de relations
parfois tendues entre les édiles qui venaient ici je ne dis pas
nécessairement le maire de la ville de Québec et
l'ex-ministre des Affaires municipales, M. Tessier.
C'est une amélioration qui nous honore tous de voir que c'est le
député de D'Arcy-McGee qui veille maintenant au grain au
ministère des Affaires municipales. Je comprends que la récolte
est tellement généreuse qu'il ne peut s'intéresser
à tous les problèmes de l'Union des conseils de comté,
mais ce matin nous étudions la loi concernant la charte de la ville de
Québec et nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue à tous
ceux qui sont présents à cette séance de notre commission
parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Avant de céder la parole
à M. le maire et à ses procureurs, j'aimerais signaler que le
député de Frontenac va remplacer le député de
Lévis pour cette séance. S'il n'y a pas d'autres commentaires de
la part des membres de la commission, j'inviterais M. le maire et ses
procureurs à prendre la parole.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président, M. le ministre, mes
chers amis les députés, vous aussi, votre temps est très
précieux; vous me pardonnerez donc si je ne fais pas de commentaires sur
la bienvenue qui m'a été faite d'un côté ou de
l'autre de la table.
Nous sommes ici pour essayer d'obtenir des pouvoirs
supplémentaires pour la ville de Québec afin de mieux administrer
les contribuables de votre capitale. L'un dans l'autre, je pense que ce sera
très expéditif. Il n'y a rien de très contentieux, je
dirais. La plupart des pouvoirs que nous demandons sont assez simples.
Je vous remercie de nous avoir reçus ce matin. Je pense qu'on
vous a demandé spécialement d'être reçus un peu
rapidement. On vous remercie donc de votre compréhension d'un
côté ou de l'autre de la table. Merci beaucoup.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Me Jean-Charles Brochu.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. Jean-Charles Brochu, chef du contentieux de
la ville présentera le bill avec les explications du maire ou d'autres
personnes, s'il y a lieu.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Nous vous écoutons, Me
Brochu.
M. BROCHU (Jean-Charles): Vous avez pu constater qu'on avait fait
distribuer, il y a quelques jours déjà, le fascicule comportant
trois colonnes. La colonne de gauche comporte le texte actuel lorsqu'il en
existait un, auquel nous demandons un amendement.
La colonne du centre reproduit l'article de l'amendement au projet de
loi. Et à l'extrême droite, dans la dernière colonne, nous
avons voulu reproduire aussi complètement que possible les commentaires
afin d'éviter des longueurs et des pertes de temps pour les membres de
la commission et d'accélérer les débats.
Vu que les commentaires sont en grande partie déjà
donnés, nous sommes ici avec les chefs de service de la ville pour
répondre aux questions qui pourront nous être posées
demandant des commentaires additionnels.
M. GOLDBLOOM: Nous procéderons article par article, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 1.
M. PAUL: C'est déjà prévu dans la Loi 87 que nous
avons votée, M. le Président, cette disposition. Ce n'est que
normal que tels pouvoirs soient accordés.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article 1?
M. PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Article 2.
M.PAUL: A l'article 2, le pouvoir existe déjà pour
certains parcs de la ville et vous voulez également obtenir ce pouvoir
de conclure une entente concernant le mail de Saint-Roch et le terrain de
stationnement.
M. BROCHU (J.-Charles): C'est exact.
M. PAUL: Ce n'est pas un pouvoir spécial; tout simplement, vous
voulez ajouter à certains pouvoirs que vous avez déjà pour
certains parcs de stationnement?
M. BROCHU (J.-Charles): Exact, pour les parcs de stationnement et le
mail Saint-Roch.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): On m'informe qu'avant l'article 2
le ministre a un amendement ou un papillon à soumettre, qui sera
considéré comme l'article 2.
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Lafontaine.
M. LEGER: Est-ce que je peux poser une question à Me Brochu?
M. BROCHU (J.-Charles): Oui.
M. LEGER: Les ententes que vous voulez conclure concernant les parcs et
terrains, c'est de quel genre? Est-ce que ce sont des parcs et terrains
à but lucratif ou non lucratif ou les deux?
M. BROCHU (J.-Charles): C'est surtout à but non lucratif.
Certaines sociétés ou corporations sont
spécialisées actuellement dans l'administration des parcs de
stationnement. Ce sont des sociétés sans but lucratif. C'est
à ce genre de sociétés qu'on veut confier
l'administration; elles remettent l'argent à la ville, et la ville
rembourse uniquement les frais d'administration.
M. LEGER: En ce qui me concerne, adopté. Il y a un amendement, je
pense?
Rémunération des membres du
conseil
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'amendement se lit comme suit:
"L'article 15 de la charte est remplacé par le suivant: L'article 64 de
la Loi des cités et villes n'a pas pour effet d'affecter la
rémunération que reçoivent de la ville depuis le 18
décembre 1968 les conseillers à titre de membres du comité
exécutif et le président du conseil. A compter du 1er
décembre 1973, les conseillers membres du comité exécutif
de la ville ont droit de recevoir, à ce titre, la
rémunération annuelle additionnelle de $10,500.00 et le
président du conseil, à ce titre, la rémunération
annuelle additionnelle de $1,500.00. Les dispositions de l'article 4 du
chapitre 68 des Statuts de 1970 continuent de s'appliquer.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'article 64 de la Loi des
cités et villes s'appliquant à la ville de Québec, il n'y
avait pas de mécanisme prévu pour la rémunération
des membres du conseil exécutif.
M. PAUL: Le ministre conviendra que c'était une
rémunération autre que celle prévue à l'article 64
de la Loi des cités et villes.
M. GOLDBLOOM : Oui.
M. PAUL: C'est une rémunération spéciale, bien
légitime, bien motivée.
M. GOLDBLOOM: C'est pour cela que cet amendement est
rédigé de façon à préciser que
l'article 64 n'affecte pas la rémunération donnée
depuis 1968 et, dans un deuxième alinéa, à prévoir
une rémunération additionnelle, qui est spéciale.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais que Son Honneur le maire,
messieurs les membres du conseil exécutif et messieurs les membres du
conseil de la ville de Québec prennent de bonne part les propos que je
veux tenir.
En principe, je crois que les fonctions que vous occupez méritent
et justifient une augmentation de salaire, une rémunération
additionnelle. C'est bien ça qu'on vous accorde par le deuxième
article?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Non, j'aimerais bien à préciser le
mot additionnel; ce n'est pas additionnel. Les membres du comité
exécutif reçoivent déjà $10,500; ce n'est pas
additionnel. C'est pour légaliser, si vous voulez, ce qu'ils
reçoivent depuis 1968.
M. PAUL: Alors, additionnel ne veut pas dire à ajouter à
compter du...
M. LAMONTAGNE (Gilles): Non, non, loin de là!
M. PAUL: Excepté que c'est additionnel au salaire que les
conseillers...
M. LAMONTAGNE (Gilles): Qu'un conseiller reçoit. Faisant partie
du comité exécutif, ils étaient payés $10,000, plus
leur salaire de conseiller, mais ça n'avait pas été
prévu dans la loi générale. C'est la façon dont le
ministère des Affaires municipales a pensé pour légaliser
tout ça.
M.PAUL: C'est parce que le mot additionnel m'a surpris.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Moi aussi. C'est pour ça que j'aime bien
préciser qu'additionnel n'est pas additionnel.
M. PAUL: Bon, très bien! Pour autant qu'il ne se fera pas de
soustraction, non plus.
M. LAMONTAGNE (Gilles): C'est très rare. M. LEGER : On laisse le
mot additionnel là?
M. GOLDBLOOM : C'est parce qu'on fait allusion, au début de cet
alinéa, aux conseillers. Alors, les conseillers reçoivent un
traitement annuel. Les conseillers qui sont en outre membres du comité
exécutif reçoivent une rémunération additionnelle,
à cause de cette fonction additionnelle. C'est le sens du mot.
M. LEGER: Quelle est la rémunération d'un conseiller qui
n'est pas membre du comité exécutif?
M. BROCHU (Jean-Charles): C'est $6,000.
M. LEGER: Celui qui est membre du comité exécutif
reçoit $16,500?
M. BROCHU (Jean-Charles): Exact.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
A l'ordre! Cet article va porter le no 2 et il est adopté.
M. PAUL: M. le Président, je suggérerais que les
légistes apportent les corrections qui s'imposent par la suite...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): C'est cela. M. GOLDBLOOM:
Certainement.
M. PAUL: ... au lieu de vous imposer l'odieux de dire l'ancien article 2
qui est devenu 3, etc.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'article 2.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Article 3.
M. PAUL: Cela ne vous fait pas tort et, pour les employés
concernés, c'est une sécurité de bon aloi.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Assurément.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Article 4.
Fonds de retraite
M. GOLDBLOOM: A l'article 4, M. le Président, je ne sais pas si
les représentants de la ville voudraient faire un plaidoyer avant que je
ne commente l'article mais je suis obligé de dire tout simplement que
cet article ne peut être accepté. Une décision a
été prise par le gouvernement sur toute cette question de la
diminution du déficit actuariel des fonds de retraite. Cette
décision implique le calcul du déficit au 31 décembre
1971, 1er janvier 1972, cela revient à la même chose, et une
action assez précise est soutenue pour réduire ce déficit
actuariel.
La ville demande d'être dispensée de contribuer à la
diminution du déficit jusqu'au 30 avril 1980. Je regrette d'informer le
maire et les représentants de la ville que la décision du
gouvernement a été prise et ne peut être
modifiée.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président,
j'aimerais non pas faire un plaidoyer mais vous donner les raisons pour
lesquelles on ne veut pas se soustraire à cette exigence, M. le
ministre, mais simplement demander un délai. Vous savez que la loi qui a
été adoptée par le gouvernement à cet effet
implique pour la ville de Québec des montants de $2 millions à $3
millions et même $4 millions par année supplémentaire pour
couvrir le déficit actuariel qui existe depuis de nombreuses
années.
Nous n'avons pas prévu ce montant d'abord dans le budget de l'an
dernier; cette année, nous avons prévu un montant de $1 million
et demi ou de $2 millions.
Nous ne voyons pas comment la ville de Québec pourrait financer
cette augmentation de coût qui est due enfin à des
conséquences qui ne sont pas les nôtres. Le rapport Raynauld
comporte une étude très savante sur cette question, mais n'a pas
donné de solution au gouvernement comment les villes pourraient
être financées. Et les cas de Montréal et de Québec
sont peut-être des cas exceptionnels. Je ne sais pas quelle est votre
opinion sur Montréal, mais je sais que Montréal a des objections
de la même façon que nous, pour essayer de trouver une solution au
problème. C'est pour ça que nous avions mis 1980. Si vous
préférez, on peut mettre 1974 ou 1975 pour nous donner le temps
de régler notre problème financier avec le gouvernement.
C'est très facile pour le gouvernement de passer une loi comme
celle-là, mais lorsque cela implique une dépense de $2 ou $3
millions, automatiquement, pour une ville comme Québec, il n'y a qu'une
solution, c'est de taxer. D'ici quelques années, disons une couple
d'années, si vous vouliez mettre, au lieu de 1971, 1974 ou 1975, le
ministère, le gouvernement avec la ville de Québec, et la ville
de Montréal qui est dans la même situation j'en ai
discuté avec les autorités de Montréal, et eux aussi se
trouvent dans le même problème; eux, ce ne sont pas $2, $3 ou $4
millions, c'est peut-être $10 ou $12 millions par année
nous pourrions trouver une solution peut-être avec l'aide du gouvernement
ou autres. Ce sont les deux villes qui sont affectées le plus
radicalement par cette loi.
Pour moi, ce serait très simple, M. le ministre de dire:
Très bien, on accepte, on va mettre dans notre budget $3 millions et on
va monter la taxe de $0.30. C'est la façon la plus facile
peut-être de répondre à un problème comme
celui-là. Mais, je pense qu'on n'a pas le droit de faire ça avant
d'avoir exploré la situation avec le gouvernement et peut-être la
ville de Montréal qui a le même problème que nous, pour
voir comment, ensemble, on pourrait peut-être dans un délai d'une
couple d'années, arriver à la même solution et couvrir
peut-être un déficit qui existe, mais qui, encore là, est
peut-être discutable au point de vue actuariel. Il n'y a eu qu'une
étude de faite à ce niveau et peut-être qu'il y aurait
lieu, par des négociations ou discussions avec vous, le gouvernement et
Mont- réal, de trouver une solution moins coûteuse pour nos
contribuables. Si vous vouliez M. le ministre et je ne voudrais pas que
vous pensiez qu'on veut se soustraire à cette responsabilité
mais je pense que ça vaut la peine d'essayer de trouver une
solution d'ici une couple d'années pour voir comment nous pourrions le
faire sans trop toucher aux contribuables.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Maskinongé.
M.PAUL: M. le Président, si je comprends bien votre propos, M. le
maire, c'est qu'actuellement la ville contribue à part égale au
régime de retraite de ses employés.
M. LAMONTAGNE: Ou à peu près.
M. PAUL: Ou à peu près. Le point en litige, c'est
l'arrérage ou les arrérages des déficits que la ville doit
à ce fonds. Si je comprends votre argumentation, c'est que passé
le 31 décembre 1971, c'est déjà passé, normalement,
la ville de Québec devrait combler ce déficit. Et pour combler ce
déficit, la ville va être obligée d'imposer une taxe
additionnelle sur le dos des contribuables.
La ville ne demande pas d'être dispensée de combler ce
déficit.
M. LAMONTAGNE: Non, non!
M. PAUL: Vous demandez que l'échéance, pour ce faire, soit
reportée à quelques années.
Devant les propos que vient de tenir le maire de la ville de
Québec, je me demande si ce n'est pas notre devoir, à nous,
d'éviter aux contribuables de la ville des taxes foncières
additionnelles à celles, assez lourdes, que les contribuables paient
déjà. La ville de Québec n'est pas exempte de ce courant
qui nous fait constater que toutes les municipalités sont aux prises
avec des déficits énormes et que le taux des taxes
foncières et municipales monte constamment en flèche.
Je me demande si le ministre ne devrait pas se rallier à la
suggestion de compromis que vient de faire M. le maire de la ville de
Québec à l'effet que le délai pour combler ce
déficit soit reporté jusqu'au 30 avril 1975, par exemple. Cela
permettrait aux autorités municipales de la ville de Québec
d'exécuter les travaux les plus urgents déjà entrepris, et
peut-être qu'elles pourront planifier un budget municipal qui ne frappera
pas trop lourdement les contribuables de la ville de Québec.
Je comprends que le ministre a raison sur le principe. Mais il ne faut
pas oublier que le statut de la ville de Montréal et le statut de la
ville de Québec sont tout à fait particuliers par rapport
à tout autre statut des corporations municipales en
général, au Québec.
M. LAMONTAGNE: Je voudrais bien ajou-
ter aussi, M. le Président, qu'il n'est pas question de mettre en
danger les pensions des employés de la ville. Au contraire, elles sont
entièrement sécurisées. Les fonds sont là. Mais
c'est simplement ce déficit qu'il va falloir, évidemment, combler
tôt ou tard, d'une façon ou d'une autre...
M. PAUL: II est de l'ordre de combien de millions de dollars, M. le
maire?
M. LAMONTAGNE: Une trentaine de millions de dollars, de $30 millions
à $35 millions. Celui de Montréal, je pense, est de l'ordre d'une
centaine de millions de dollars.
C'est un peu le même problème que pour le gouvernement,
vous savez.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, M. le maire a raison de dire que
le rapport Raynauld n'a pas fourni une solution au problème. Le
gouvernement, en étudiant ce rapport, a dû chercher ses propres
solutions; il a dû, pour ce faire, concilier un ensemble
d'intérêts qui sont nécessairement disparates.
Vous avez également raison de dire que les deux de nos
principales municipalités, Montréal et Québec, sont des
cas particuliers qui ne peuvent être traités d'une façon
générale d'application provinciale. Nous reconnaissons cela.
Je dois souligner que nous avons, quand même, amené la
ville de Montréal, cette année, par son budget, à
contribuer, pour la première fois depuis un certain temps, d'une
façon tangible à la diminution du déficit actuariel. Nous
nous sommes fixé certains objectifs dans ces deux cas particuliers et
nous avons recommandé que le déficit actuariel, dans le cas de la
ville de Québec, soit éliminé d'ici à 1990.
Nous avons, évidemment, étudié le problème
financier qui est impliqué. Vous n'êtes sûrement pas sans
vous rappeler le geste posé, cette année, par le ministre des
Finances, geste qui n'était pas prévu par les
municipalités. Les municipalités qui préparaient leur
budget ne savaient pas que le ministre des Finances était pour ajouter
à leurs ressources financières. Donc, cela demeure un
problème double. Le déficit est là. L'inquiétude de
la part des employés demeure, et, du côté de la
municipalité, le problème de trouver les sommes
nécessaires demeure.
J'hésite, pour ma part, à accepter ce que propose la
ville, malgré les arguments offerts par vous-même, M. le maire, et
par l'honorable député de Maskinongé.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le ministre, on pourrait faire un long
débat sur la question financière de la ville de Québec. La
ville de Québec n'a pas les mêmes possibilités
financières que la ville de Montréal, évidemment, et nous
sommes déjà dans des difficultés de déficit annuel,
que nous essayons d'éliminer.
Je ne veux pas ici faire de politique, mais les charges que la ville de
Québec a sur le dos, avec certains gestes gouvernementaux, nous ont,
tout de même, fait un peu de mal. On est bien prêt à faire
des compromis de plus en plus. Si vous voulez aller au 30 avril 1974, cela nous
donnera peut-être une chance de nous retourner et de voir ce qu'on peut
faire l'année prochaine pour inclure dans notre budget $2 millions ou $3
millions. Mais, cette année, pour nous, c'est absolument impossible.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, en relisant l'article proposé dans
votre projet de loi, vous faites allusion au déficit actuariel qui
existerait le 30 avril 1980. D y a, quand même, une décision
gouvernementale; nous devons tenir compte du déficit actuariel qui
existait à la fin de 1971 ou au début de 1972.
Je viens de vous indiquer qu'il y a, dans notre esprit, un calendrier,
que nous voudrons établir et faire respecter, qui permettrait
d'éliminer ce déficit avant le 1er janvier 1990.
Si, tenant toujours compte du déficit actuariel calculé au
1er janvier 1972, nous modifions l'article pour tenir compte du calendrier
éventuel et, au lieu de dire que les contributions spéciales
relatives à un déficit actuariel peuvent se limiter au montant
annuel nécessaire pour prévenir toute augmentation de ce
déficit, si nous disions "au montant annuel nécessaire pour
combler ce déficit avant le 1er janvier 1990", vous auriez une souplesse
qui permettrait de discuter avec le gouvernement la façon de respecter
ce calendrier en vous soulageant peut-être d'une difficulté
extrême cette année. Mais tenant compte du fait que la loi
établirait une échéance très précise et
qu'il faudrait ensemble prévoir la façon de satisfaire à
cette échéance.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le ministre, le compromis est très
acceptable et, encore une fois, je pense que ce que M. Rémi Paul disait
de vous tantôt se confirme.
M. PAUL : Je ne dirai pas la même chose en campagne
électorale, par exemple.
M. GOLDBLOOM: Voici, M. le Président, ce que j'aimerais proposer
comme modification. Je me permets de lire l'alinéa en entier avec la
modification proposée: "162 b): Un règlement adopté en
vertu de l'article 162 a) n'a d'effet que s'il est approuvé par la
Commission municipale du Québec. Il est en outre soumis à la Loi
des régimes supplémentaires de rentes, mais des contributions
spéciales relatives à un déficit actuariel initial
existant le 1er janvier 1972 peuvent se limiter au montant annuel
nécessaire pour combler ce déficit avant le 1er janvier
1990".
Et la dernière phrase demeurerait.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Ce déficit au 1er
janvier...
M. LEGER: L'amendement que le ministre vient de présenter, en
chiffres ça veut dire quoi? Vous parlez du montant annuel pour combler
par année ce déficit, capital et intérêts, et il
serait éteint au 1er janvier 1990? Cela équivaut à quel
ordre?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas les chiffres que je pourrais donner de
façon précise. Mais ça veut dire que la ville devra
continuer à chaque année à contribuer de la façon
actuelle, c'est-à-dire pour alimenter la caisse...
M. LEGER: Quelle caisse?
M. GOLDBLOOM: La caisse du fonds de retraite pour maintenir sa
santé actuelle. Mais, sa santé actuelle n'étant pas
parfaite, la ville devra prévoir, sur une période de 17
années, le règlement complet du problème. Mais, cette
année, la ville ne se trouvant pas en mesure de faire une contribution
suffisamment importante pour réduire de façon précise et
effective le déficit actuariel, il y aura des discussions avec le
gouvernement qui permettront, à partir de l'an prochain nous
pouvons le croire de commencer à poser ce genre de geste.
Entre temps, la ville et c'est le maire qui l'a dit
lui-même tout à l'heure assure à ses employés
la pleine sécurité de leur régime de retraite, et tous les
besoins qui peuvent se faire sentir pour qu'un employé fasse appel
à cette caisse seront comblés.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a dit beaucoup de mots,
mais très peu de chiffres. On est en train d'adopter...
M. PAUL: C'est la ville qui va planifier. M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Si vous voulez me permettre. On est en train d'adopter un
amendement, et cet amendement amène une différence dans les
chiffres. Je ne veux pas avoir un chiffre précis, mais l'article
présenté par la ville dit qu'il faudrait des contributions
spéciales relatives à un déficit actuariel annuel,
nécessaires pour prévenir l'augmentation. Cela équivaut
à un chiffre quand même. Et l'amendement dit "pour pouvoir
l'éteindre en janvier 1990". Cela équivaut à un autre
chiffre. Ces chiffres-là sont de quel ordre?
M. GOLDBLOOM: Je pense, quant à l'ordre des chiffres, que ce
sont...
M. PAUL: Bien, écoutez...
M. LAMONTAGNE (Gilles): Excusez-moi, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: Certainement, M. le maire.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Disons que pour les $30 millions de capital, si
vous prenez les intérêts pour cette période, si on les
calcule actuariellement, ça revient peut-être à une
cinquantaine de millions, dans 17 ans. Il s'agit de trouver la façon de
payer ces $50 millions d'une façon ou d'une autre. L'amendement du
ministre est de nous donner un an pour discuter de quelle façon on peut
échelonner ces paiements, de quelle façon la ville peut trouver
cet argent pour payer pendant cette période d'années.
M. LEGER: Mais le montant annuel que vous êtes obligé de
payer actuellement, selon votre proposition, c'était quoi? La
contribution de la ville en argent par année?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Dans le moment, nous avions prévu, la
première année, aux environs de $2.5 millions à $3
millions.
M. LEGER: Et, actuellement, vous n'êtes pas en mesure de savoir ce
que l'amendement du ministre apporte?
M. LAMONTAGNE (Gilles): II va falloir refaire un
échéancier selon les normes sur lesquelles on va s'entendre et,
alors, la ville devra payer annuellement...
M. GOLDBLOOM: II y a deux choses que je dois ajouter:
premièrement, la fin de cette modification est de donner une souplesse
additionnelle, c'est-à-dire que le montant ne devra pas
nécessairement être le même chaque année. Il sera
possible de commencer par des montants un peu moindres pour atteindre une
vitesse de croisière. Mais cela veut dire aussi que, quant à
l'attitude du gouvernement qui comporte une modification que nous venons
d'accepter à l'article, il faudra, à mon sens, que nous
prévoyions ensemble qu'un geste concret soit posé dans le budget
de l'an prochain. Il faudra un geste quelconque, et je pense que nous pouvons
nous entendre là-dessus.
M. LAMONTAGNE (Gilles): D'accord.
M. LEGER: L'avantage de l'amendement, est qu'il permet de ne pas
rapporter une solution encore aux calendes grecques; on commencerait
immédiatement à prévoir que ça va régler le
problème dans une date fixe.
M. GOLDBLOOM: C'est un problème qui est extrêmement
complexe et qui est clairement inacceptable. Personne ne peut prétendre,
personne n'a prétendu, sûrement pas les autorités de la
ville de Québec ni celles de la ville de Montréal, que c'est un
faux problème, que l'on peut permettre à la situation de durer.
Mais nous connaissons la situation financière des villes. Nous avons
exigé de Montréal cette année, par une étude
très détaillée que nous
avons effectuée en collaboration avec les autorités
municipales du budget, une contribution importante et une augmentation de ces
contributions avec les années pour éliminer le déficit
actuariel.
La ville de Québec n'a pas eu les mêmes discussions cette
année; nous n'avons donc pas prévu dans le budget de cette
année un montant de cette nature. Je trouve que la ville de
Québec, en acceptant que nous posions un geste avec le budget de l'an
prochain, acceptant aussi que la loi précise l'échéance de
1990, nous permet de procéder à la satisfaction des
intéressés, je le crois bien.
UNE VOIX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement ou sur l'article lui-même? Sinon,
adopté.
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 5?
M.GOLDBLOOM: C'est la transférabilité des fonds de
pension, M. le Président, parfaitement acceptable.
M.PAUL: Cela a été adopté à maintes
reprises.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 6?
Aménagement urbain
M. LEGER: A l'article 6, je voudrais simplement faire un petit
commentaire. Je suis très heureux que le maire ait proposé un
amendement comme celui-là, parce qu'il est grand-temps que les
compagnies de chemin de fer n'imposent pas leur conception d'aménagement
urbain. On a ce problème-là à Montréal avec les
usines Angus; le ministre connaît ce problème. Je pense que c'est
bon que la ville ait les pouvoirs nécessaires pour planifier son
aménagement urbain et pour avoir un service d'urbanisme qui aura les
pouvoirs de réaliser quelque chose de très beau à
Québec. Alors, je le félicite. Je suis d'accord avec cet
amendement.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Je ne sais pas si vous avez besoin de plus
d'explications.
M.PAUL: Seulement une question, M. le maire. Est-ce que, d'après
vous, la voie que vous prenez, c'est la meilleure pour résoudre le
problème des traverses à niveau dans le quartier Saint-Sauveur,
Saint-Roch, partout?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Nous sommes toujours dans la bonne voie.
M. PAUL: Très bien, merci.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Dorion.
M. BOSSE: Juste pour mon information, je voudrais demander au maire,
quitte à revenir en arrière, combien il y a d'employés, de
personnes qui travaillent à l'Office municipal d'habitation.
M. BROCHU (Jean-Charles): II y a environ dix-neuf employés. A
l'office municipal? Une vingtaine, dix-neuf ou vingt.
M. BOSSE: Dix-neuf ou vingt. Merci.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 6?
M. LEGER: Est-ce qu'il y a un but ou un projet précis,
actuellement, en faisant adopter cela?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Le fait de faire adopter une loi comme
celle-là nous donne un territoire bien défini qu'il va falloir
réaménager lorsque les voies ferrées seront
éliminées. Notre service d'urbanisme prend les dispositions
nécessaires, dans le moment, pour prévoir ce qu'il y aura dans
cette enclave entre les voies ferrées. C'est un projet qu'il va falloir
faire. Il n'est pas fait dans le moment, parce qu'évidemment nous
n'avions pas les pouvoirs de faire ce que nous vous demandons. En plus, il
reste encore certaines négociations et certaines ententes à
conclure avec le fédéral et le provincial, et avec les compagnies
de chemin de fer aussi.
Là aussi, je pense que je peux dire que c'est une question
extrêmement complexe où on a affaire à plusieurs organismes
gouvernementaux et aux compagnies, mais tout semble aller pour le mieux dans ce
domaine. Pour répondre à votre question, l'aménagement
sera proposé au conseil de ville, qui l'acceptera comme
réaménagement des voies ferrées lorsque tout cela nous
sera cédé.
M. LEGER: Mais, tel que je connais le maire, il n'a certainement pas
proposé tout cela sans avoir une petite idée. Alors, je
présume que vous vous en allez vers un projet qui n'est pas encore
définitif.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Ce n'est pas définitif, mais je pense
qu'on ne peut pas faire de projet qui soit pire que celui qui existe.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je souligne que cet article touche
deux sujets. Le deuxième, qui concerne l'article 186, demande de
permettre la formation de comités consultatifs pouvant être
constitués de citoyens. L'arti-
cle 68 de la Loi des cités et villes prévoit que les
membres de tels comités doivent être membres du conseil de la
ville, sauf dans le domaine de l'urbanisme.
C'est une innovation, un élargissement qui permettra aux citoyens
intéressés de siéger au comité consultatif. Je
pense que cela mérite d'être signalé.
M. GARON: Est-ce qu'il y en a qui ont été
rémunérés?
M. GOLDBLOOM : Adopté, M. le Président.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Non, la plus grande partie de nos comités
sont sans rémunération.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 6, adopté. Article
7.
M. PAUL : M. le procureur.
M. BROCHU (J.-Charles): L'article 7 ...
Enseignes et affiches
M. PAUL : Vous avez ici un bien bel article mais, quant à moi, je
m'oppose immédiatement et c'est pourquoi je veux vous signaler mon
objection. Je m'oppose à la quatrième et à la
cinquième ligne "déjà érigées ou qui le
seront à l'avenir." Pourquoi vouloir obtenir un pouvoir de
réglementation sur les enseignes déjà existantes?
M. BROCHU (J.-Charles): Si vous permettez, on a ici le directeur du
service d'urbanisme qui peut vous expliquer les problèmes que causent
les enseignes dans la ville de Québec. M. Jean Rousseau peut vous
expliquer cela.
M.ROUSSEAU: M. le Président, je pense que cette action s'inscrit
dans le même esprit que les lois qui ont déjà
été promulguées par le gouvernement en vue de
l'amélioration de l'environnement. Il est évident qu'on n'en a
pas contre les enseignes qui font partie du visage urbain mais il demeure quand
même qu'il y a eu, par le passé, certains abus et que la
réglementation actuelle ne nous permet pas de revenir en arrière.
Des modifications peuvent être apportées de toutes sortes de
façons à des enseignes qui défigurent continuellement la
ville et certains secteurs en particulier.
Le projet de loi-cadre d'urbanisme prévoyait justement de
conférer aux villes des pouvoirs additionnels en cette matière au
niveau des arrondissements historiques. Dans les modifications qui ont
été apportées également à la Loi sur les
biens culturels, on a prévu de telles modalités. Et je pense que,
dans le cas précis de la ville de Québec, qui doit quand
même conserver un visage distinctif de capitale, le problème est
peut-être plus aigu à cause également de l'échelle
de la ville qui est défigurée, vous le savez, par des enseignes
nombreuses et pas nécessairement à l'échelle de ce qu'on
pourrait attendre. Il est évident qu'il ne s'agit pas pour la ville
d'agir inconsidérément; il y a un problème de droits
acquis qui existe là et il ne s'agirait pas d'éliminer
d'enseignes sans prévoir certaines modalités, certaines
discussions. Déjà une collaboration s'est amorcée dans ce
sens-là avec les fabricants, avec les compagnies et entreprises qui
s'affichent déjà, mais il reste qu'on est démuni de
pouvoir pour ce qui concerne les droits existants. Un tel pouvoir existe
déjà et a été conféré à la
ville de Montréal, et c'est le même pouvoir qu'on voudrait
obtenir.
M. PAUL : Au sujet des droits existants, vous parlez de certaines
modalités; pourriez-vous préciser là-dessus?
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président, on avait l'intention
d'adopter un règlement, à la suite de cette autorisation, pour
donner un délai de cinq ans. Si, par exemple, quelqu'un avait un
affichage de $10,000 il y a des annonces qui sont très
dispendieuses si on décide que c'est inapproprié d'avoir
ce genre d'annonce-là à l'endroit où elle est, on lui
donnera un délai de cinq ans et on pourra lui dire: Pendant cinq ans,
vous pourriez déprécier, amortir votre coût et, à ce
moment-là, elle disparaîtra. On n'a pas l'intention d'arriver
d'une façon très catégorique et dire: Demain matin,
enlevez votre annonce de là. C'est évident qu'on n'a pas
l'intention de faire cela.
M. PINARD (Pierre): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Voulez-vous vous identifier, s'il
vous plaît?
M. PINARD (Pierre): Mon nom est Pierre Pinard. Je suis membre de
l'étude Viau, Bélanger, Hébert & associés et je
représente le Conseil des services d'affichage du Québec, qui est
également connu sous le nom de Quebec Outdoor Advertising Council. J'ai
le mandat de m'opposer à l'adoption de cet article, du moins, tel que
rédigé. Je crois comprendre que le sens pratique de cet article,
tel que vient de l'expliquer le directeur du Service d'urbanisme de la ville de
Québec, est précisément de faire disparaître les
droits acquis. Je crois que ce n'est pas une tradition chez nos gouvernements,
tant les précédents que l'actuel, de permettre ce que l'on
pourrait appeler l'équivalent d'une expropriation sans idemnité.
Je comprends qu'il puisse exister, dans des cas précis, des
problèmes avec des affiches existantes que la ville aimerait voir
disparaître. Je soumets bien respectueusement qu'il existe des lois
d'expropriation qui permettent précisément de faire enlever ou de
faire disparaître ce qui ne semble pas
conforme à l'esthétique, mais moyennant
indemnité.
Si la ville de Québec réclame le privilège
d'exproprier pour des fins d'embellissement, je crois que ce pouvoir devrait
lui être accordé, pour autant qu'il ne soit pas trop
discrétionnaire. Evidemment, le pouvoir d'expropriation comporte sa
contrepartie, qui est l'obligation de payer une indemnité. Je serais
très surpris que l'actuel gouvernement accepte d'accorder ce pouvoir
d'expropriation sans indemnité à la ville de Québec, alors
qu'il est sur le point de se doter d'une nouvelle loi d'expropriation, à
l'échelle de toute la province, qui va couvrir aussi les besoins de la
ville de Québec et dont le but principal est précisément
d'éviter ces abus. Le but principal de la nouvelle loi d'expropriation
qui semble sur le point d'être votée, du moins je l'espère,
aura, semble-t-il, pour effet d'empêcher des abus criants qui se sont
faits en matière d'expropriation.
Comment, d'un côté, adopter des lois qui ont pour but
d'empêcher ces abus et, d'autre part, accorder à un corps public
le pouvoir, en pratique, d'exproprier sans indemnité? Je crois que ce
serait nettement contraire à toutes nos traditions en ce domaine. Je ne
pense pas que cela se soit fait dans le passé. Lorsque la ville de
Montréal a réclamé le même privilège, il y a
de ça plusieurs années, on a obligé la ville à
adopter un moratoire de dix ans. La teneur de l'article 958 a) de la charte de
la ville de Montréal est quelque peu moins sévère et moins
générale que l'article 7 dont on se propose de demander
l'adoption, ce matin. Ce sont les remarques que j'avais à faire, M. le
Président.
M. PAUL: Est-ce que vous avez l'article 959 de la charte de la ville de
Montréal?
M. PINARD (Pierre): Je ne l'ai malheureusement pas avec moi. C'est
l'article 958 a) qui accorde un moratoire de dix ans.
M. BROCHU (Jean-Charles): Si vous me permettez, M. le Président,
cet article 958 a) de la charte de la ville de Montréal a
été accordé en 1965, alors qu'en 1971 la ville de
Montréal a obtenu le pouvoir que nous demandons aujourd'hui. J'ai ici le
texte je peux vous le lire et ça touche également
les panneaux-réclame déjà érigés. Le texte
se lit comme suit: "Réglementer la construction, l'installation, la
modification et l'entretien de tous panneaux-réclame et enseignes
déjà érigés ou qui le seront à l'avenir et
exiger pour leur maintien ou leur installation, suivant le cas, un permis dont
il détermine le coût; empêcher toute construction,
installation, modification et réparation qui ne sont pas conformes et
faire cesser et pourvoir même à la démolition ou à
l'enlèvement du panneau-réclame ou de l'enseigne".
C'est exactement le même. Je comprends qu'il peut y avoir des
droits acquis, il peut y avoir des enseignes qui ne sont pas conformes aux
règlements, que la ville va vouloir faire démolir, faire enlever,
mais les tribunaux sont là pour prévoir, dans ces cas,
l'indemnité à être payée. Je ne crois pas que ce
soit ici, ce matin, qu'on puisse déterminer l'indemnité à
être payée aux gens qui possèdent déjà des
enseignes.
Si un préjudice est causé à quelqu'un, il est
certain que la ville aura à corriger le préjudice et à
payer une indemnité. Les tribunaux sont là pour ça.
M. PINARD (Pierre): II faudrait l'inclure dans, l'article alors.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Dorion.
M. BOSSE: M. le Président, je suis très heureux que vous
m'ayez reconnu. J'ai l'impression, à lire l'article, que la demande de
la ville de Québec a pour objet uniquement de conserver, d'une part, le
caractère historique et d'embellir, de plus en plus, la ville de
Québec, de faire en sorte que, touristiquement parlant, elle soit de
plus en plus rentable et de plus en plus alléchante et, d'autre part,
d'empêcher aussi certains abus.
A chaque commission parlementaire, on retrouve toujours ces fameux
droits acquis que tout le monde nous réclame. Et, Grand Dieu! M. le
maire en sait quelque chose, en ce qui a trait aux taxis, des droits acquis par
ci, des droits acquis par là.
M. PAUL: On va revenir dans le taxi, ce matin!
M. BOSSE: M. le Président, je crois avoir enfin le droit de
m'exprimer. Alors, pour ma part, si on a accordé à
Montréal de tels droits je me souviens de cette campagne qu'avait
lancée M. Saulnier, dans le temps où on avait des choses aussi
ridicules que Montcalm Auto Body Service et tous ces machins-là, et qui
voulait mettre de l'ordre là-dedans justement en tenant compte du
caractère auquel s'est référé, tout à
l'heure, le représentant d'une association provinciale, de ce
caractère très particulier d'une ville je pense que c'est
très légitime, de la part d'une ville, de vouloir
réglementer. Le maire nous a fait part qu'il était prêt,
dans une période de cinq ans, à une espèce de moratoire,
à consentir, à convenir de ne pas procéder
radicalement.
Alors, connaissant l'esprit démocratique du maire Lamontagne,
nous savons très bien qu'il n'y aura pas d'abus de ce côté.
Et les pouvoirs qui lui sont accordés ici ne dépassent pas les
pouvoirs de la ville de Montréal.
Conséquemment, je ne peux faire autrement que d'être
d'accord avec la ville de Québec et ses représentants.
M. PAUL: Quelle logique!
M. BOSSE: C'est une logique.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Trois-Rivières.
M. BACON: M. le Président, je vais avertir le maire de
Québec, immédiatement, que je n'ai absolument rien à lui
vendre. Je ne...
M. BOSSE: Vous ne voulez pas insinuer que je vends quelque chose!
M. BACON: Je ne veux pas dire que mon collègue... Il doit avoir
un taxi à lui passer quelque part!
M. PAUL: C'est ça.
UNE VOIX: Ce n'est pas un sapin, c'est un taxi!
M. BACON: Disons que mon coeur balance, au sujet de cet article. Je
pense que, d'une part, la ville a raison et que, d'autre part, il y a
peut-être cette chose des droits acquis dont on parle toujours. Mais il
reste quand même, je pense, qu'on doit en arriver, à un moment
donné, â une réglementation.
Si on donnait un moratoire de dix ans, comme on l'avait fait dans le cas
de la ville de Montréal, est-ce que cela ferait? Je fais cette
suggestion, j'aimerais avoir vos commentaires là-dessus.
M. BROCHU (J. Charles): Dans l'article, que je viens de vous lire, qui
amende la charte de Montréal, on ne parle plus du moratoire de dix ans.
On parle...
M. PINARD (Pierre): La ville a déjà eu son moratoire de
dix ans.
M. BROCHU (J. Charles): ... du maintien...
M. BOSSE: Dans un premier temps, ils ont eu dix ans.
M. BROCHU (J. Charles): C'est ça. M. BOSSE: Dans un premier
temps. M. BROCHU (J. Charles): En 1965. M. BOSSE: Cela fait déjà
au moins cinq ans.
M. BACON: Attends donc un peu, c'est encore moi qui ai la parole.
M. BROCHU (J. Charles): En 1971, Montréal est revenu et, le
moratoire, il n'en est plus question dans l'article que je vous ai lu tout
à l'heure.
M. LAMONTAGNE (Gilles): J'ai l'impression, M. le
Président,...
M. BACON: Dix ans, cela ne fait pas votre affaire?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Dix ans, écoutez c'est aussi bien de ne
pas en faire, dans le fond, parce que si on attend dix ans pour déplacer
ce qui réellement est nuisible ou que l'on pense que dans cinq ans ce
serait peut-être possible, trois ou cinq ans...
M. BACON: Cinq ans, cela ferait votre affaire?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Donnez-nous une marge pour pouvoir...
M. BACON: Cinq ans, cela ferait mieux votre affaire?
UNE VOIX: Ils ont le temps d'amortir dans cinq ans.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Dans cinq ans, ils ont le temps d'amortir.
M. PINARD (Pierre): La solution alternative, ce serait qu'on puisse
toutes les exproprier maintenant, mais moyennant une indemnité.
UNE VOIX: Ah! UNE VOIX: Non!
M. BOSSE: II y en a peut-être qui ont été
posées...
M. CARON: C'est comme les taxis, j'imagine...
M. LEGER: M. le Président,...
M. CARON: ... que les droits acquis, on doit les respecter aussi.
UNE VOIX: Oui, mais pas acquis...
M. PAUL: M. le Président, si c'était un moratoire de cinq
ans...
M. LEGER: M. le Président, je voudrais poser une question au
maire. Dans cette campagne d'embellissement et du contrôle concernant les
panneaux-réclame, etc., le maire de Québec a quand même une
grande responsabilité. Et, quand il est le maire d'une ville qui est en
même temps la capitale du seul gouvernement à majorité
francophone en Amérique du nord. Lorsque l'on se promène dans la
ville et que l'on voit une série d'annonces unilingues anglaises, est-ce
que le maire a, actuellement, certains pouvoirs pour imposer un minimum de
bilinguisme, si ce n'est pas au moins des panneaux-réclame
français étant donné que c'est une ville qui attire
justement l'Américain par son caractère français et non
pas parce qu'ils sont
capables aussi de parler anglais? Les Américains le savent.
Est-ce que vous avez les pouvoirs pour qu'il y ait au moins du français
sur chaque panneau-réclame? S'il reste encore de l'anglais, bien on le
prendra.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Disons que nous n'avons aucun pouvoir de
réglementer ce qu'on écrit sur l'annonce. Simplement, si vous
avez pu remarquer, dans le Vieux-Québec, par exemple, sur la rue
Saint-Louis, nous avons fait changer toutes les annonces qui étaient
là et il y a seulement du français.
On essaie, autant que possible, d'y garder un caractère culturel,
que la capitale doit avoir, surtout au point de vue historique. Mais nous
n'avons aucun pouvoir pour dire: Vous allez changer un mot anglais en
français. D'ailleurs, on ne voudrait pas entrer dans une juridiction qui
n'est pas la nôtre.
M. LEGER: Cela veut dire que, pour réellement réaliser
quelque chose, vous avez besoin que le gouvernement actuel se grouille avec une
politique d'affichage en français?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Ordinairement, on obéit.
M. LEGER: Si le gouvernement bouge, vous allez être capables de
faire quelque chose?
M. BOSSE: Je pense, M. le maire, que votre spécialité,
c'est d'attirer l'Américaine!
M. LAMONTAGNE (Gilles): Savez-vous, j'aime autant la Canadienne!
M. BOSSE: Si j'ai semblé faire erreur, c'est que je pensais
à votre épouse!
M. PAUL: Jocelyne Bourassa aime bien cela, "La Canadienne"!
M. PERREAULT (Jacques): L'attirer, c'est bien, mais la retenir, c'est
mieux!
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président, en conclusion, nous
serions prêts, si vous voulez, à accepter un moratoire de cinq
ans. Si nous devons agir en dedans de ces cinq ans, pour des raisons
d'esthétique ou n'importe quoi, on verra à indemniser, à
ce moment-là.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Saint-Laurent a une question.
M. PEARSON: M. le Président, au niveau des principes, il y a une
absolue nécessité de réglementer l'affichage. Je pense que
tout le monde est d'accord là-dessus. C'est simplement sur la
façon, sur les moyens. Quant à la question des droits acquis, je
pense que le maire, tantôt, a mentionné qu'il y a toujours une
possibilité de recours aux tribunaux et que la ville ne s'oppose
aucunement à cela. Alors, de ce côté, il n'y a aucun
problème; ce qui veut dire que la ville elle-même a l'intention,
par la bouche du maire, de faire une réglementation qui est souple et
qui permettra, quand même, à ceux qui auraient des droits acquis
d'être indemnisés selon les décisions des tribunaux. Quant
à moi, je suis d'accord sur cet article.
M. GOLDBLOOM: Me Pinard, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. PINARD (Pierre): Oui, je voudrais peut-être apporter une petite
correction. C'est que l'indemnité devient purement
discrétionnaire, parce que, dans ce texte de loi, il n'y a aucune
obligation que ce soit pour la ville de Québec d'indemniser. Je ne vois
pas en vertu de quoi la ville de Québec sera tenue d'aller devant un
tribunal d'expropriation pour faire fixer une indemnité, si l'article ne
le prévoit pas. Cet article prévoit qu'on peut faire
démolir ou enlever, mais je n'ai pas vu les mots "avec ou moyennant
indemnité".
M.PAUL: En 1964, si ma mémoire est bonne, le législateur a
adopté une loi obligeant les individus à se départir de
leurs cimetières d'autos ou de certaines annonces le long de nos routes.
A ce moment-là, le législateur n'a pas prévu
d'indemnité, mais petit à petit, les gens se sont soumis à
la loi et on a corrigé un problème, presque dans sa
totalité.
M. PINARD (Pierre): Je pense que, quand on accepte le principe d'un
moratoire, c'est en substitution du principe de l'indemnité. Au lieu de
donner de l'argent, on donne du temps. Mais je ne pense pas qu'on puisse
enlever les deux à la fois.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: Me Pinard, j'aimerais vous poser une question. Nous avons
entendu lire l'article qui est actuellement dans la Charte de la ville de
Montréal. Avant que cet article ne soit adopté, il y a deux ans,
il y en avait un autre, adopté en 1965, qui indiquait assez clairement
l'intention de la ville d'agir dans ce domaine. Maintenant, depuis deux ans, la
ville a des pouvoirs additionnels. Mais ces pouvoirs additionnels ont
été demandés pour une raison, sûrement. Ce
n'était pas une chose inconnue auparavant, parce qu'il y avait eu un
autre article.
Donc, voici ce que je voudrais savoir: Est-ce que vous êtes au
courant de cas que vous qualifieriez d'abus de ce pouvoir, dans la ville de
Montréal, depuis les deux années que le nouvel article
existe?
M. PINARD (Pierre): A ma connaissance je suis bien placé
pour le savoir parce que je
représente actuellement les compagnies qui fabriquent les
panneaux-réclame et affiches, telles que la compagnie Claude Néon
et d'autres, à Montréal la ville de Montréal n'a
jamais utilisé ce pouvoir, évidemment à l'intérieur
du délai de dix ans, qui est écoulé maintenant. Depuis ce
temps, les affiches qui ont été enlevées sont celles
seulement qui étaient vraiment non conformes à l'ancienne
réglementation.
M. GOLDBLOOM: Je vous remercie de cette réponse. Oui, je
m'excuse.
M. PINARD (Pierre): Seules les affiches non conformes au
règlement 2889, qui était en vigueur il y a dix ans, ont
été enlevées.
M. GOLDBLOOM: Je voudrais simplement adresser une question à M.
le maire. Vous demandez ce pouvoir et, comme dans le cas de Montréal, ce
n'est pas pour rien. C'est pour faire quelque chose. Vous avez sûrement
un programme d'embellissement.
Ce programme, est-ce qu'il implique, dans les projets de la ville que
vous connaissez présentement, la disparition d'un grand nombre
d'enseignes? Est-ce que c'est davantage l'amélioration de la
qualité esthétique et linguistique des enseignes qui existent ou
est-ce qu'il y a véritablement un important nombre d'affiches qui
doivent disparaître en vertu des programmes d'embellissement de la
ville?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Nous avons dans le moment fait un inventaire de
toutes les enseignes qui existent dans la ville de Québec, ce qui n'a
pas été un maigre travail. Nous voulons, par un programme
comme je vous le disais tantôt pas nécessairement
coercitif, éliminer certaines enseignes qui sont nuisibles, même
au niveau de la circulation dans bien des cas et aussi au point de vue
esthétique.
Mais, comme le disait Me Pinard, je pense que le fait d'avoir le pouvoir
comme la ville de Montréal incite énormément
à la collaboration ceux qui vendent de la publicité. Nous n'avons
pas l'intention encore une fois, ce n'est pas une promesse
électorale que je fais d'être coercitifs ou de commencer un
ravage dans la ville de Québec.
Nous comprenons que les gens qui ont une enseigne qui coûte de
$5,000 à $10,000, on ne peut pas leur demander demain matin d'enlever
ça. On a l'intention de leur donner du temps. Et si, par hasard, on ne
peut pas leur donner du temps à cause des priorités, on les
indemnisera.
M. GOLDBLOOM : La ville de Québec est une richesse
particulière pour notre province et pour notre pays. Nous reconnaissons
ce fait en accordant une subvention annuelle à la ville pour qu'elle
joue son rôle de capitale et qu'elle soit un attrait pour ceux qui
viennent chez nous pour voir ce que nous avons préservé ici comme
histoire. Et la ville de Québec a mieux préservé son
histoire, c'est-à-dire notre histoire, que presque n'importe quelle
autre ville de l'Amérique du Nord.
Si la ville veut améliorer son attrait pour les visiteurs en
demandant un pouvoir de cette nature, pour ma part, je n'y ai pas d'objection.
La ville a suggéré la possibilité d'un moratoire de cinq
ans; si elle veut le suggérer je vais l'accepter. Pour ma part, je
n'aurai pas à insister là-dessus.
M. LAMONTAGNE (Gilles): On préfère ne pas le mettre dans
la loi, mais je peux vous dire que le conseil municipal fera une
réglementation à cet effet. Je peux vous dire ça.
M. GOLDBLOOM: Cet engagement qui est public me satisfait pleinement, M.
le Président.
M. PAUL: Je me rallie au texte qui nous est proposé à la
suite des renseignements qui nous furent donnés par les autorités
de la ville de Québec.
M. BOSSE: M. le Président, je voudrais reprendre quand même
les représentations qui ont été faites...
M. PAUL: Avez-vous une deuxième automobile à demander, un
deuxième taxi?
M. BOSSE: Non, c'est très sérieux ce que je vais dire. Je
voudrais qu'on m'écoute attentivement. Je voudrais reprendre quand
même les remarques faites par le représentant des
intérêts privés qui, en ce qui a trait à ces
annonces publicitaires, parlait d'arbitraire.
Je crois que lorsqu'on a installé un certain nombre de ces
immenses laideurs, ç'a été fait aussi d'une façon
arbitraire. Il y a certaines obligations qui incombent à une ville de
faire en sorte qu'il y ait une réglementation, qu'on conserve la
beauté et qu'on tienne compte de l'aspect esthétique.
D'autre part aussi, dans le même sens que le représentant
du Parti québécois, je suis d'accord et j'inciterais fortement
les autorités de la ville de Québec à tenir compte
elles-mêmes en sont conscientes du caractère
français de la ville, dans leur meilleur intérêt.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Dois-je comprendre, M. le
ministre, que les légistes vont s'entendre avec les autorités de
la ville pour rédiger?
M. PAUL : Non.
M. BOSSE: C'est adopté intégralement.
M. GOLDBLOOM: Moyennant l'engagement de la ville de réglementer
d'une façon raisonnable l'application de l'article.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Le
député de Lafontaine.
Ecuries et calèches
M. LEGER : L'article 7 comprend plusieurs alinéas a), b), c)
etc., et j'ai autre chose à dire ailleurs sur cet article. Je voudrais
simplement toucher à un point, demander des informations au maire. Au
paragraphe c), on parle de l'alinéa 43 et, à la onzième
ligne, on dit: "... prohiber la construction, l'occupation et le maintien de
manufactures, usines, buvettes, salles de danse, salle de billard, salles de
quilles... et là, on arrive aux écuries. Cela veut dire la
possibilité de faire disparaître les écuries. Est-ce que
c'est l'intention du maire Lamontagne de faire disparaître les
écuries? Et si c'est le cas, par quoi va-t-il les remplacer puisque,
parmi les attraits de la ville de Québec il y a quand même
l'aspect des calèches.
Je voyais que, dans une annonce publicitaire de la ville de
Québec, sur une carte de la ville, on met en premier, comme attrait, une
calèche. Alors, est-ce que le maire peut nous donner des explications
là-dessus?
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président, je suis bien heureux
qu'on me pose la question parce que c'est un sujet sur lequel j'ai toujours
essayé autant que possible de composer. Je voudrais bien faire remarquer
que la ville de Québec a beaucoup d'attraits; les calèches c'est
un attrait, mais les écuries ça n'en est pas. C'est ça la
différence dans le projet de loi que nous présentons. Dans le
moment, il y a des écuries dans des quartiers résidentiels. Nous
avons une multitude de plaintes des gens du secteur, qui disent avoir une
écurie en avant, à côté, en arrière de chez
eux. Je pense que nous pouvons dire sans nous engager et sans faire de promesse
que, si nous avions voulu éliminer ces écuries dès demain
matin, nous aurions appliqué les règlements d'hygiène ou
autres d'une façon stricte et sévère.
On a considéré que, comme vous le disiez, M. le
député, les calèches sont un attrait touristique de
Québec et nous ne voulons pas les éliminer définitivement.
Nous essayons seulement d'améliorer ce qui existe. Nous voulons essayer
de trouver une formule de rechange, comme vous avez dit. Laquelle? Je n'en ai
pas dans le moment. Tout ce que nous savons c'est que les gens du voisinage
veulent se débarrasser des écuries; nous temporisons avec ces
gens-là malgré les nombreuses plaintes que nous avons. Nous
allons essayer de trouver une façon de leur donner une
possibilité d'avoir des écuries dans la ville de Québec
mais qui ne nuisent pas à la population qui est là.
Mais si vous me demandez quand, à quel endroit, comment, je n'ai
pas de réponse. Je pense qu'il faut tout de même se donner une
porte de sortie; à un moment donné il faudra absolument demander
à certains propriétaires d'écuries de
déménager. D'ailleurs, nous ne leur avons jamais menti. La rumeur
qu'on veut faire disparaître les calèches revient
périodiquement; surtout en temps d'élections, les gens semblent
plus nerveux. Mais, si nous avions voulu les faire disparaître, nous
l'aurions fait la première année du dernier mandat, il y a trois
ans, mais nous ne l'avons pas fait. Parce que, comme vous, M. le
député, et les autres qui sont en avant de moi, on réalise
que c'est presque nécessaire. Mais cela crée des
inconvénients et nous essayons autant que possible de les minimiser.
Je peux dire à l'endroit des caléchiers qu'il y a eu
énormément d'améliorations dans la façon dont ils
procèdent, dont ils guident, dont ils observent les règlements.
Nous avons serré la vis à certains moments et ils l'ont compris.
Je pense qu'aujourd'hui on semble être arrivé avec les
caléchiers à un bon modus vivendi.
Les écuries, c'est une autre question. Nous essayons de
résoudre le problème, M. le député, je n'ai pas de
réponse claire et nette à vous donner dans le moment sur ce que
nous avons l'intention de faire. Je peux vous dire que nous n'avons pas
l'intention d'enlever aux propriétaires de chevaux pour calèches
leur façon de gagner leur vie ou leur façon de vivre ou
d'exploiter un commerce qui est tout de même un attrait pour la ville de
Québec. Si ça peut rassurer les gens qui sont ici, il nous faut
dans cette loi éliminer des quartiers résidentiels les
écuries qui existent.
M. BOSSE: En somme, les caléchiers conservent leur droit de
cité.
M. LEGER: Si vous me permettez, M. le député de
Dorion.
DES VOIX: A l'ordre!
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'inviterais le
député de Dorion à être persévérant et
à donner la chance au député de Lafontaine, qui n'a pas
terminé.
M. BOSSE: II est d'une persévérance telle qu'il a
noté, en s'adressant à la présidence...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je reconnais le
député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, le maire vient de dire que la ville
avait déjà des pouvoirs suffisants pour faire appliquer les
règlements, si ça ne correspond pas aux normes d'hygiène.
Mettons-nous à la place de ces propriétaires. Si on donne ces
pouvoirs, ils seront quand même dans une certaine crainte que c'est
seulement selon la bonne volonté du conseil municipal qu'ils ne
disparaîtront pas. Est-ce qu'il n'y aurait pas une solution de rechange?
Est-ce qu'il y a eu une rencontre dernièrement avec les
caléchiers? Ils ont besoin d'endroits pour faire
la réparation de leurs calèches, le dépôt de
leurs chevaux; s'ils sont mal situés, il faut quand même leur
donner l'occasion de se déplacer, de se trouver un autre endroit. N'y
aurait-il pas une possibilité, je fais une suggestion, de temporiser, de
les rencontrer pour trouver une solution qui conviendrait aux deux parties? Je
me mets à leur place et ils ont une crainte. Ils peuvent dire : C'est
une épée de Damoclès sur notre tête. Ils peuvent
l'appliquer ou pas.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Oui, mais écoutez, on vous demande une
loi pour le faire. Il y a une autre chose qu'on aurait pu faire très
bien. Si on avait voulu réellement les enlever, les écuries, on
avait seulement à décréter qu'on avait besoin de
stationnement dans ce coin-là ou quelque chose comme ça et les
exproprier tout simplement Je pense que ç'aurait été une
façon, peut-être malhonnête, de le faire, dans le fond,
même si on avait eu le droit. On ne l'a pas fait, encore une fois. Nous
demandons le pouvoir évidemment de les déménager.
Mais l'article prévoit aussi une indemnité qui est tout de
même la marque d'une bonne volonté de notre part. On dit qu'on ne
les envoie pas comme ça et je peux vous dire qu'on est convaincu qu'il
faut les garder dans la ville de Québec, mais où? Tantôt je
parlais à certains cochers, je leur ai dit: Peut-être dans les
environs, par exemple, de l'autoroute Dufferin où il n'y a pas de
résidence, où il n'y a rien. Il y a peut-être moyen de
construire là une écurie qui serait à leur avantage au
lieu d'être dans le quartier résidentiel.
M. LEGER: Tantôt vous avez dit que vous aviez l'intention de...
mais que vous ne pouviez pas l'affirmer officiellement. Est-ce que vous
pourriez quand même, comme tantôt, affirmer que si vous avez
à les déménager vous verriez à ce qu'ils puissent
se loger ailleurs?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Je pense qu'ils peuvent prendre la parole du
maire que normalement on prend soin de ces gens-là.
M. LEGER: Alors bon, si vous me dites ça, moi je...
M. LAMONTAGNE (Gilles): Non, je le fais publiquement, il n'y a pas
de...
M. LEGER: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: Je ne saisissais pas le raisonnement du député
de Lafontaine. Je trouvais ça curieux d'essayer de donner un
privilège spécial aux écuries qu'on n'accordait pas, juste
avant ça, aux manufactures, aux usines, aux buvettes puis à tous
les autres.
M. LEGER : Ce que je veux simplement dire, je ne sais pas si le
député a remarqué, je disais que...
M. PEARSON: Non, mais je croyais saisir qu'il voulait que ce soit
retiré de la loi.
M. LEGER : Non, non! Comme c'est un attrait touristique pour la ville de
Québec, si on enlevait les écuries comme telles il n'y aurait
plus de place pour réparer les calèches, pas de place pour
entretenir les chevaux, alors je me demandais si c'était possible qu'il
y ait une entente entre eux. Mais comme le maire dit qu'il ne veut pas leur
disparition, qu'il verrait à les déplacer s'il le faut, puis
qu'il s'assurerait qu'ils pourraient aller ailleurs, cela répond
à la question. , M. PEARSON: Ce raisonnement devrait s'appliquer
également aux manufactures, c'est-à-dire que la ville, si elle
décide qu'une manufacture ou une buvette devrait se déplacer, il
faudrait qu'elle-même trouve l'endroit pour les reloger. Il ne faut pas
pousser le raisonnement trop loin. Cela devient dangereux.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Dorion.
M. BOSSE: Comme vous le savez sans doute, M. le maire, je
m'intéresse aux questions de transport, et le député de
Lafontaine, lui, s'intéresse surtout aux chevaux, comme son parti,
d'ailleurs...
M. LEGER: Ce qui compte, c'est le bon cheval.
M. BOSSE: C'était à la blague. Alors on peut donc assurer
les calèchiers...
M. BACON: On ne parle pas de vous autres.
M. BOSSE: ... je parle de ceux qui exercent la profession de
transporter les touristes avec leurs chevaux que quelles que soient les
modifications en ce qui a trait au déplacement des écuries
ce qui est très sanitaire d'ailleurs, de transporter le fumier ailleurs
que parmi la population, je pense que c'est évident d'accord, je
pense, M. le député de Maskinongé, on peut donc les
assurer qu'il n'y a pas de danger pour eux de perdre leur profession.
Merci.
M. GAGNON (Robert): M. le Président, mon nom est Robert Gagnon,
de l'étude Grondin, Lebel, Morin, ici à Québec, et je
représente ce matin l'Association des propriétaires de
calèches. La préoccupation est peut-être moins à
l'égard des chevaux qu'à l'égard des propriétaires
de calèches, des cochers, des gens qui en vivent.
M. le maire a lui-même admis tout à l'heure
que, comme attrait touristique, ça fait partie du visage
général de Québec. C'est tellement vrai que les
dépliants publicitaires qui sont publiés par l'Officie municipal
de tourisme montrent les calèches. J'ai ici la publicité qui est
faite dans une revue américaine où on voit encore des
calèches. Egalement la maison Hilton qui viendra à Québec
bientôt fait état de la présence des calèches, et
l'Office municipal dit même, en anglais, aux Américains: "In
Quebec City, a calèche ride is a must".
Et le problème, pour nous, est le suivant: pas d'écurie,
pas de calèche. Et pas de calèche, pas d'emploi non plus. Nous
avons eu déjà, à un certain moment, des discussions avec
la ville sur un certain nombre de sujets qui avaient trait soit à la
circulation, soit à d'autres problèmes, et finalement on a
trouvé des solutions. Sauf que maintenant, ce que nous voulons
éviter, c'est de nous retrouver avec une épée de
Damoclès qui pourrait vouloir dire demain que 125 personnes au moins qui
vivent directement de cette industrie sans compter les bénéfices
qui en sont tirés de façon générale par l'aspect
touristique mais 125 personnes qui dépendent de ça
risquent de perdre leur emploi à ce moment-ci.
Ce que nous avons demandé à la ville, c'est d'accepter de
prévoir que, s'il y a déplacement nous sommes bien
d'accord qu'on ne peut pas avoir des écuries n'importe où, tout
comme nous sommes d'accord pour respecter les règlements
d'hygiène que la ville peut formuler nous voulons nous assurer
qu'il y aura des endroits accessibles dans la ville où il pourra y avoir
des installations d'écuries.
Nous demandons à la commission s'il y aurait une objection
fondamentale à ce qu'on prévoie dans le texte même
étant donné que cela fait partie du caractère historique,
que c'est un attrait pour la ville que la ville devrait soit permettre,
au moins à certains endroits, une installation d'écuries, en lui
laissant entièrement le choix, soit encore les fournir
communautairement. Nous sommes ouverts à toutes les solutions.
Ce que nous voulons enlever, c'est le pouvoir arbitraire de faire
supprimer, demain matin, toutes les écuries, ce qui entraînerait
un résultat inévitable. Si on enlève les pompes à
essence, il n'y a plus d'automobiles. C'est la même chose pour nous. Pour
nous, la question est là; ce n'est pas de savoir si les écuries
doivent demeurer dans des quartiers résidentiels. On est tout à
fait ouvert à n'importe quelle solution avec la ville de
Québec.
UNE VOIX: Un chalet pour chevaux.
M. BOSSE: Un centre communautaire pour chevaux.
M. GAGNON (Robert): Ce pourrait être sur un terrain de la ville
qu'elle louerait. Il y a des centres communautaires que la ville a bâtis
dans le quartier historique pour des automobiles; c'est une utilisation
communautaire du terrain. Quelle que soit la solution, nous demandons cela
parce que nous avons des raisons de craindre vraiment que cette industrie
puisse être appelée à disparaître, par le biais de ce
pouvoir. On a parlé des buvettes et des manufactures; je pense qu'on
n'est pas tout à fait dans la même position, même au plan
politique, qu'une buvette.
Si la ville décidait, demain matin, qu'il n'y aura plus une seule
buvette dans la ville de Québec, il y aurait peut-être plus de
monde qu'il n'y a de caléchiers pour se plaindre. Ce n'est
peut-être pas tout à fait la même solution; ce n'est
peut-être pas tout à fait le même problème. Ce que
nous demandons à la commission, ce n'est pas de sanctionner seulement le
principe de l'indemnité. Si les gens qui possèdent actuellement
des écuries sont indemnisés, cela ne règle pas le
problème des propriétaires de chevaux, cela ne règle pas
le problème des cochers, cela ne règle pas le problème de
l'industrie. Nous demandons à la ville de garantir qu'elle va permettre,
au moins à certains endroits qui sont accessibles,
l'établissement d'installations d'écuries, qu'il s'agisse d'un
terrain public ou autre. Ce pourrait être près de la nouvelle
autoroute Dufferin, loin des maisons d'habitation, mais il nous faut avoir une
assurance parce qu'on a sincèrement et vraiment de bonnes raisons de
croire qu'à brève échéance cela pourrait
disparaître.
On a l'impression qu'actuellement ce qu'on demande à la
commission, c'est un chèque en blanc qui permettrait de faire cela de
façon absolue, alors que, par les règlements d'hygiène,
dans la mesure où nous nous y conformons, on ne peut pas faire quoi que
ce soit. C'est évident que, si nous nous conformons aux
règlements d'hygiène et nous sommes prêts à
le faire la ville ne peut plus se servir de ses règlements
d'hygiène alors que, sans aucun motif à fournir, par la
disposition qui est demandée, de façon absolue, elle pourrait
nous chasser éventuellement. Sans remettre en question la
crédibilité du maire qui est ici, on sait que la ville est
permanente et, parfois, les maires ne le sont pas. Ce règlement sera
là pour longtemps. Ce que nous voulons assurer, c'est la survie d'une
industrie et de quelque chose qui appartient non seulement à la ville de
Québec, mais, comme l'a dit un des honorables députés tout
à l'heure, aussi à l'héritage et au visage du
Québec.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: Me Gagnon, est-ce que votre plaidoyer se résume
à une recommandation de modification au texte que nous avons devant
nous? Si oui, dans quel sens?
M. GAGNON (Robert): Nous demandons
soit de nous donner un délai qui nous permettrait avec la ville
la ville l'a fait tout à l'heure de vous ramener une
solution qui serait acceptée par les parties, soit, à
défaut, d'ajouter un amendement qui serait à peu près dans
le sens suivant. On pourrait dire qu'à l'égard des
écuries, la ville permettra leur installation à des endroits
déterminés par elle, mais ne pas permettre qu'on supprime, comme
résultat définitif, toutes les installations
d'écuries.
M. PAUL: Vous ne vous contenteriez pas d'un engagement moral, comme l'a
fait tout à l'heure M. le maire à l'endroit des enseignes et des
panneaux-réclame?
M. GAGNON (Robert): Si j'avais devant moi les futurs maires de la ville
de Québec, cela me satisferait peut-être. Ce n'est pas parce que
c'est M. le maire; lui, c'est un cas, mais le règlement sera
peut-être plus long que M. le maire, je ne sais pas, ou peut-être
l'inverse.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Trois-Rivières.
M. BACON: Me Gagnon, vous ne pensez pas, dans l'intérêt de
la ville, que vos craintes sont moins fondées? Vous avez
mentionné toute cette publicité qui est faite autour des
calèches, ce qui est un peu une marque pour Québec.
Je ne vois pas que ce soit le maire Lamontagne ou son successeur
l'intérêt qu'il pourrait y avoir de faire disparaître
les calèches.
M. GAGNON (Robert): Cette situation a déjà
été envisagée.
M. BACON: Pardon?
M. GAGNON (Robert): II y a déjà eu des discussions
où on a laissé entrevoir qu'il pourrait arriver qu'on fasse
disparaître les calèches.
M. BACON: Moi, je serais un peu surpris. M. le maire, est-ce que les
discussions...
M. LAMONTAGNE (Gilles): D'abord, probablement que M. Gagnon
n'était pas là lorsqu'on a discuté, parce qu'il est trop
jeune, mais...
M.GAGNON (Robert): A cette époque, quand j'étais
journaliste, M. le maire, vous m'accordiez des entrevues, et vous ne me
trouviez pas trop jeune pour ça.
M. PAUL: Qui vous dit qu'il ne le regrette pas?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Non, je ne le regrette pas, franchement. Prenez
ma défense non la vôtre, d'accord. Mais je pense que nous n'avons
jamais envisagé définitivement l'élimi- nation des
calèches. Ce que nous avons essayé de faire depuis plusieurs
années, c'est de réglementer et améliorer l'aspect
touristique, la conduite et aussi l'apparence des caléchiers comme des
calèches. La question, ce matin, n'est pas du tout là-dessus. Je
pense que vous avez raison, M. le député. Si le maire
décidait demain matin de faire disparaître les calèches,
j'ai l'impression que même au niveau des députés j'en
aurais plusieurs échos. Je pense que ce n'est pas la question.
Là, c'est une question d'écuries. Il est primordial que nous
ayons un pouvoir comme ça pour pouvoir améliorer l'environnement.
Si on ne fait rien, vous avez peut-être des centaines de résidents
dans ce coin qui s'en plaignent. Mais, comme je vous dis, malgré le
délai que M. Gagnon voulait tantôt, on pourrait fermer les
écuries demain matin. Pourquoi ne le fait-on pas? Parce qu'on est
conscient qu'il faut essayer de trouver une formule de rechange.
M. BACON: Si c'était votre intention, vous l'auriez probablement
fait à l'heure actuelle?
M. LAMONTAGNE (Gilles): Certainement, on avait tout en main pour le
faire.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): M. Blanchet.
M. GAGNON (Robert): Pas dans la mesure où effectivement on se
conformait aux règlements. Il reste qu'on ne peut pas faire ça de
façon arbitraire.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. Gagnon, je peux vous dire que les
règlements d'hygiène actuels, vous êtes pratiquement dans
l'impossibilité de les respecter.
M. BLANCHET (Jules): M. le Président, pour les fins de la
discussion, je pense qu'il serait bien agréable qu'on puisse revenir au
texte. Si je pouvais lire la phrase au lieu de retenir seulement un mot dans la
phrase. "Pour prohiber la construction, l'occupation et le maintien de
manufactures, usines, buvettes, salles de danse, salles de billard, salles de
quilles, (écuries), écuries de louage, (étables),
étaux de boucher, épiceries ou autres magasins dans certaines
rues ou parties de rue ou sur des terrains ayant front..." S'il fallait que
tous ceux qui sont propriétaires des établissements qui sont
nommés ici viennent dire: Ma foi, on veut nous sortir de la ville de
Québec! Il ne faut pas aller, je pense, trop loin dans les discussions
particulières. C'est dans certaines rues, je pense que ça
éclaire... Un député m'a donné cette idée
tout à l'heure, lorsqu'il a dit en répondant à un autre
qu'il y avait des manufactures et des usines aussi. Je pense que le texte
couvre bien les intentions de la ville de Québec. Sans plus, c'est mon
argument.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté? DES VOIX:
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 7, adopté. Article
8.
M. GOLDBLOOM: L'article 8, M. le procureur, si vous voulez l'expliquer,
d'accord.
M. BROCHU (Jean-Charles): L'article 8 concerne les ouvertures de rues
à moins de 66 pieds de largeur. La ville pouvait déjà
élargir une rue déjà établie à une largeur
d'au moins 40 pieds, sans aucune autorisation, si on regarde l'ancien texte ou
le texte actuel avec l'amendement. Pour l'ouverture de nouvelles rues à
moins de 66 pieds, il fallait obtenir la permission du ministre des Affaires
municipales, ce qui, d'ailleurs, n'a jamais été refusé. Je
pense que c'était un geste automatique.
On veut tout simplement faire enlever cette autorisation qui devient
peut-être un lourd fardeau pour le ministre.
M. GOLDBLOOM: Les autres municipalités moins importantes quant
à leur population sont obligées de demander cette autorisation.
Nous ne croyons pas que ce soit nécessaire pour la ville de
Québec. Nous sommes bien heureux d'accepter l'article.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 8, adopté. Article
9.
Rénovation urbaine
M. BROCHU: A l'article 9, j'aurais une modification â proposer, si
vous le permettez, M. le Président. Est-ce qu'il y a quelqu'un pour
distribuer ça?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je vais lire l'amendement de
l'article 9.
Ladite charte est modifiée en insérant, après
l'article 453, le suivant: "453 a). Nonobstant toute loi à ce contraire,
la ville est autorisée à acquérir, de gré à
gré ou par expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est
jugée appropriée pour fins de réserve foncière,
d'habitation ou de rénovation et pour les travaux connexes à ces
fins, ainsi que tout immeuble dont l'occupation est jugée
désuète ou nocive. "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aussi aménager ces immeubles et y installer les
services publics nécessaires. Elle peut également les
aliéner aux conditions qu'elle détermine pourvu que le prix
d'aliénation soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses
relatives à l'immeuble concerné".
M. PAUL: En résumé, cela veut dire quoi, M. le
Président?
M. BROCHU (J.-Charles): En somme, M. le Président, ce sont les
pouvoirs que les villes de Longueuil, Saint-Hubert et Chambly ont obtenus en
1971 et 1972. Il s'agit tout simplement de permettre à la ville
d'acquérir, souvent à bon compte, des immeubles qui sont en vente
et pour lesquels la ville prévoit, à long terme ou à plus
ou moins court terme, des projets de rénovation.
Lorsque la fin municipale immédiate n'est pas là, on n'a
pas le pouvoir d'aller acquérir un immeuble. Alors, il faut payer
beaucoup plus cher plus tard pour acquérir le même immeuble
lorsqu'il aura été vendu et rénové peut-être
et alors que cela fera peut-être partie d'une zone de rénovation
dans quelques années.
M. PAUL: Le texte que vous nous proposez remplace celui que vous...
M. BROCHU (J.-Charles): Oui. Ce texte-là correspond un peu
à la demande que Montréal doit vous faire, j'imagine, cette
année. C'est inclus à l'article 19 du projet de loi de la ville
de Montréal, premier alinéa.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a deux choses dans la
nouvelle rédaction qui nous est proposée que je dois mettre en
doute.
Au premier alinéa, à la cinquième ligne, le mot
"rénovation" paraît. Je ne mets pas en doute l'importance de la
rénovation mais c'est quand même sous l'autorité de la
Société d'habitation du Québec. Je pense que nous ne
pouvons accepter que le mot "rénovation" paraisse dans l'article. A part
cela, nous n'avons pas d'objection à cet alinéa-là.
Au deuxième alinéa, il y a un changement plus important;
la rédaction originale soumettait à l'approbation de la
Commission municipale une certaine action. La nouvelle rédaction
élimine cette approbation. Ma première réaction est
d'être réticent devant cette proposition. Je préfère
insister sur l'approbation par la Commission municipale.
M. BROCHU (J.-Charles): Nous n'avons pas d'objection. D'accord.
M. GOLDBLOOM: Alors, on rétablit cela. La rédaction devra
être modifiée.
M. BROCHU (J.-Charles): On ajoute l'approbation de la commission.
M. GOLDBLOOM: Accepté, M. le Président.
M.PAUL: M. D'Amours, vous allez rédiger le texte.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, avec la nouvelle
rédaction formulée et soulignée par l'honorable ministre,
l'article 9 est adopté
avec l'amendement présenté, avec les corrections.
M. PEARSON: Il y a le mot "rénovation" qui est
ôté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est enlevé. Les mots "ou de
rénovation" sont enlevés au premier alinéa.
M. GOLDBLOOM: Refaire la rédaction pour dire "ou
d'habitation".
Si je comprends bien, M. le Président, avant de quitter
l'article, ce mécanisme permet la constitution d'une banque de terrains.
Si, par hasard, la ville voulait conserver ces terrains comme espaces verts, ce
serait une bonne idée des fois.
UNE VOIX: Le message.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Très bien, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 10.
M. BROCHU (J.-Charles): L'article 10 est une modification mineure qui
permet de désigner, par règlement, la personne qui émet
les permis plutôt que de désigner cette personne dans la loi.
M. GOLDBLOOM: C'est vous libérer d'une contrainte inutile...
M. BROCHU (J.-Charles): C'est ça.
M. GOLDBLOOM: ... et permettre, effectivement, à des inspecteurs
qui vont dans ces bâtiments d'émettre les permis et les
autorisations. Parfait.
M. BOSSE : Vous vous êtes inspirés de Montréal, je
crois. Pourriez-vous, juste pour des fins d'explications, nous dire comment
Montréal procède?
M.PAUL: On verra le bill de la ville de Montréal, la semaine
prochaine.
M. BOSSE: Rapidement.
M. PAUL : II ne faut pas mêler la capitale et la
métropole.
M. BOSSE: Je crois qu'un député peut s'informer, ici,
brièvement.
M. ROUSSEAU: Simplement, la charte était spécifique. Elle
donnait à l'ingénieur de la ville le pouvoir de signer les
permis, alors qu'aujourd'hui le Service d'inspection de permis fait partie du
Service d'urbanisme. La ville devrait pouvoir déléguer à
une personne qu'elle juge...
M. BOSSE: A propos.
M. ROUSSEAU: ... à propos le pouvoir de signer ces permis,
simplement. C'est s'affranchir d'une contrainte qui est trop spécifique,
comme le disait M. le ministre.
M. BOSSE: Merci. C'était si simple.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. BOSSE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 11.
M. GOLDBLOOM : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Article 11,
adopté. Article 12.
M. GOLDBLOOM: A l'article 12, M. le Président, nous reconnaissons
facilement l'avantage, pour la ville, d'être autorisée à se
départir de certaines paperasses, après un certain temps. Pour
autoriser, cependant, la destruction de documents, il faut imposer certaines
normes de sécurité face au besoin éventuel d'avoir recours
à ces documents.
Nous notons que la ville de Montréal a eu une autorisation qui
comporte un délai de cinq ans, plutôt qu'un délai de deux
ans. Je ne sais pas s'il y a une raison très particulière pour
laquelle la ville de Québec demande deux ans. Nous
préférerions insister sur cinq ans, comme dans le cas de la ville
de Montréal.
M. BROCHU (J.-Charles): Puisqu'on parle de la ville de Montréal,
nous n'avons pas voulu copier Montréal, qui demande, cette année,
un an.
M. PAUL: Est-ce que vous vous entendriez pour trois ans?
M. BLANCHET (Jules): Quel serait l'avantage de les garder cinq ans, M.
le ministre?
M. GOLDBLOOM: Je pense, M. Blanchet, qu'il serait aussi difficile pour
moi d'invoquer des risques avec des exemples que, pour vous, de prouver qu'il
n'y en a pas. On est dans l'arbitraire. On doit trouver un chiffre quelconque
qui semble raisonnable. Le chiffre de cinq ans nous a semblé
raisonnable. Si vous avez des arguments pour nous convaincre de le
réduire, je suis bien prêt à les écouter.
M. BROCHU (J.-Charles): M. le ministre, il faut tenir compte qu'il
s'agit uniquement des dossiers de la cour Municipale, relatifs aux infractions
de la circulation. Les autres dossiers, on n'en parle pas. On prévoit,
cette année encore, une addition de 20,000 dossiers de cette nature.
M. PEARSON: Est-ce que vous avez une idée, à peu
près, du pourcentage ou de la proportion des recours à ces
dossiers? Est-ce qu'il y en a beaucoup ou s'il n'y en a pas du tout?
M. BROCHU (J.-Charles): II n'y en a pas, il n'y en a pas. Il n'y a aucun
intérêt à garder ces dossiers.
M. PEARSON: Pratiquement aucun recours.
M. BROCHU (J.-Charles): Non, aucun intérêt.
M. PAUL : Vous savez, les députés...
M. BROCHU (J.-Charles): Pour une courte période, d'accord, mais
pas après deux ans.
M. PAUL: ... qui paient des billets de stationnement à la ville
de Québec en gardent le souvenir au moins durant quatre ans!
M. BACON: On aimerait que ce soit cinq ans, que cela reste
longtemps!
M. LAMONTAGNE (Gilles): Les dossiers qui vont à la cour ne sont
jamais détruits. Ce sont ceux qui sont au comptoir ou, enfin, qui sont
payés immédiatement.
M. BACON: Ceux qu'on paie.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Ceux qu'on paie régulièrement.
Lorsqu'il y a un dossier de cour, on est obligé de le conserver.
M. BACON: Cinq ans.
M. PAUL: M. le maire, M. le ministre, est-ce que je pourrais vous
suggérer de considérer l'opportunité d'un délai de
trois ans plutôt que de cinq ans? Ce ne serait peut-être pas trop
odieux à la ville de Québec, trois ans au lieu de cinq.
M. GOLDBLOOM: Pour ma part, je réglerais pour trois ans.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Mais il ne faudrait pas que vous accordiez un an
à Montréal!
M. PAUL: On vous félicite pour le souci que vous avez à
l'endroit de l'administration municipale de Montréal.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'article 12 va être
adopté avec la modification de "trois ans", au lieu de "deux ans".
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté. Article 13.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voulais simplement dire que,
quant à moi, je suis prêt à aller jusqu'au bout, si les
autres collègues n'ont pas d'autres commentaires, mais, s'ils en ont, je
ne voudrais pas les priver de l'occasion.
M. BACON: Oui, j'aurais besoin d'explications sur l'article 22. Est-ce
que vous me le permettez, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Si vous voulez, s'il n'y a pas
d'objection, nous allons les adopter jusqu'à ce que vous
présentiez des objections.
Article 14, adopté. Article 15, adopté. Article 16,
adopté.
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 17.
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 18.
M. BACON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 19.
M. BACON: Adopté. Article 20, adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 20, adopté.
Article 21, adopté. Article 22.
M. BACON: Est-ce que je pourrais avoir un peu d'explications sur cet
article 22, avant de faire des commentaires? J'aimerais avoir un peu le
portrait des besoins de l'article. Comment est venu cet article? J'ai des
commentaires à faire.
M. LAMONTAGNE (Gilles): Nous avions autrefois une commission
industrielle qui avait ramassé des fonds, etc. Maintenant que cette
juridiction de la promotion industrielle relève de la communauté
urbaine, nous ne pouvons plus faire ce que nous faisions avec la commission,
nos droits ayant été donnés à la communauté
urbaine.
On s'est demandé comment on pourrait employer les fonds qui sont
dans cette commission, qui montent à envrion ce n'est pas
tellement énorme $1 million ou $1.5 million, qui sont
déjà engagés en grande partie par des prêts,
etc.
Et nous avons pensé qu'on pourrait se servir de ces fonds pour
certaines choses. Par exem-
ple, tantôt on parlait de la relocalisation de certaines
industries, dû à l'élimination des voies ferrées. Il
y a certains prêts, certaines indemnisations qu'on pourrait faire. On
voudrait se servir de ce fonds pour essayer de continuer à aider cette
industrie dans ce sens, sans empiéter sur aucun pouvoir que
possède déjà la communauté urbaine.
M. PAUL: Le problème pour vous se présente parce que vous
vivez aujourd'hui à l'intérieur de la communauté urbaine
et qu'elle a ces pouvoirs. Le statut de la ville de Québec est tout
à fait contraire par exemple à celui de la ville de
Trois-Rivières, de Sherbrooke, de Verdun, qui ne sont pas comprises dans
une communauté urbaine.
Je comprends parfaitement la crainte qu'éprouve mon
collègue, député de Trois-Rivières, crainte bien
justifiée, curiosité de bon aloi. D'ailleurs, c'est sa marque de
commerce d'être toujours à l'affût de la solution de tous
les problèmes sérieux, et je l'en félicite. Mais je crois
que les raisons que nous a données ce matin le maire de la ville de
Québec, quant à moi, font disparaître les craintes que
j'avais.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, le chiffre que nous avons ici est de
$1,756,519. C'est une somme considérable.
M. LAMONTAGNE (Gilles): C'est une somme considérable; tout
simplement on peut l'employer à meilleur escient avec ces pouvoirs.
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons pas d'objection.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Article 22, adopté. Article
23, adopté. Article 24, adopté. Article 25, adopté.
M. LAMONTAGNE (Gilles): M. le Président, M. le ministre, tous mes
remerciements pour la compréhension que vous avez eue pour les pouvoirs
que nous vous demandions. On vous remercie infiniment de nous avoir
reçus ce matin.
M. GOLDBLOOM: Merci, M. le maire.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le projet de loi 162 modifiant la
charte de la ville de Québec est adopté avec amendements. La
séance est levée.
(Fin de la séance à 11 h 48)