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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 100 Loi modifiant la charte de la
ville de Montréal
Séance du 26 juin 1973
(Dix heures douze minutes)
M. HOUDE (Limoilou) (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
Etude du projet de loi no 100 à la commission des affaires
municipales.
L'honorable ministre.
Remarques préliminaires
M. GOLDBLOOM : M. le Président, je voulais tout simplement
souhaiter une cordiale bienvenue aux représentants de la ville de
Montréal. C'est une rencontre annuelle que nous avons et qui porte,
comme d'habitude, sur la loi constitutive de la ville et sur les modifications
qui y sont proposées pour rendre l'administration de notre
métropole plus efficace.
Nous allons, si je comprends bien, passer une bonne partie de la
matinée sur le régime électoral, à Montréal.
Je me permets de suggérer que les représentants de la ville
commencent par exposer, en général, ce qui est visé par
cette modification en profondeur du régime électoral et
peut-être qu'après cela il sera plus facile d'en discuter en
détail, article par article.
Je crois comprendre, M. le Président, qu'il y a des membres de
l'assistance qui voudraient participer au débat et exposer d'autres
points de vue. Je leur demanderais d'agir de la même façon,
c'est-à-dire, présenter en termes généraux leurs
points de vue sur le régime électoral, avant que nous ne
plongions dans le détail de ce sujet qui est assez complexe.
Donc, avec ces quelques mots, il me fait plaisir de souhaiter la
bienvenue aux représentants de la ville de Montréal.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Un instant, s'il vous plaît!
Avant de continuer, j'aimerais apporter quelques changements aux membres de la
commission.
M. Marchand (Laurier) remplace M. Saint-Germain (Jacques-Cartier) et M.
Lacroix (Iles-de-la-Madeleine) remplace M. Vézina (Montmorency).
Il est suggéré le nom de M. Marchand (Laurier) comme
rapporteur de la commission. Adopté.
L'honorable chef de l'Opposition.
M. LOUBIER: M. le Président, c'est tout simplement pour abonder
dans le même sens que le ministre et souhaiter la bienvenue au maire et
à ses proches collaborateurs. Le ministre signalait tout à
l'heure qu'il s'agissait à toutes fins pratiques d'un pèlerinage
annuel concernant la constitution de la ville de Montréal. Tout ce que
je souhaite c'est que le tout se déroule dans cet esprit olympique qui
rapproche les gens au lieu de les opposer les uns aux autres.
Je souhaite également qu'au cours de cette étude nous
puissions, tous ensemble, en arriver à des conclusions qui seront
à l'avantage des contribuables de la ville de Montréal. Alors, je
réitère, au nom de mes collègues, la meilleure bienvenue
à M. le maire et à ses collaborateurs.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lévis.
M. LEGER: Je voudrais moi aussi souhaiter la bienvenue et je vais
simplement demander au ministre s'il a l'intention, avant d'arriver dans les
détails, article par article, de discuter un peu du principe qui
régit ce projet de loi. Est-ce qu'il y aurait possibilité de
poser des questions sur les principes de cette réforme électorale
ou si on va attendre de passer article par article?
M. GOLDBLOOM: C'est précisément ce que j'ai
suggéré, M. le Président, que nous discutions de
façon générale le principe de la réforme
électorale qui est prévue, avant d'entrer dans les détails
des articles.
M. LEGER: J'ai bien compris cette partie; ce que le député
de Taillon n'a pas saisi, c'est que le maire devait nous expliquer ça.
Mais j'ai demandé si nous, par la suite, on pouvait poser des questions
dans l'ordre du principe et non pas attendre aux articles.
M. GOLDBLOOM: C'est, je pense bien, le président qui est
maître de la discussion. M. le Président, pour ma part, je n'ai
aucune objection à la participation la plus libre des membres de la
commission.
M. CARON: Nous avons un bon président, il a fait sa marque; alors
il ne devrait pas y avoir de problème.
UNE VOIX: On va procéder article par article.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Son Honneur le maire de
Montréal.
Redistribution de la carte électorale
M. DRAPEAU: M. le Président, la meilleure façon de
témoigner à cette commission notre appréciation de la
bienvenue qu'on veut bien nous souhaiter, c'est d'assurer les membres de notre
collaboration la plus empressée, dynamique et expéditive pour ne
pas prolonger les
débats. Nous sommes parfaitement conscients que, pour les membres
de la commission comme pour tous les autres, c'est un surlendemain de la veille
et qu'à la veille du mois de juillet consacré comme le mois par
excellence des vacances, nous devons nous apitoyer, nous, sur le sort de ceux
qui continueront d'administrer les affaires de la province et de
légiférer et nous ne devons en rien contribuer à
étendre la durée de la sentence qu'ils semblent s'imposer, de
plus en plus chaque année, de siéger même pendant le beau
temps de l'été.
Je vous remercie donc au nom de mes collègues. Les divers points
soulevés seront présentés par l'avocat en chef de la
ville, Me Michel Côté.
On a signalé qu'il fallait commencer, et j'en suis, par le
chapitre des modifications à la loi, aux dispositions d'ordre
électoral: dans l'ensemble, je crois qu'on trouve ici, à
l'article 35, les explications. La modification apportée à cet
article a pour but de redéfinir la carte électorale de la ville
et d'en diviser les territoires en 19 districts électoraux, dont la
topographie a été révisée en conformité des
données démographiques actuelles.
Il faut dire, dans l'ensemble, que cela porte sur une modification de
territoire, une redistribution du nombre d'électeurs pour s'approcher le
plus possible de la perfection, sachant bien qu'elle n'est pas de ce monde,
modifier certaines formalités à la suggestion du directeur des
élections, qui est le greffier de la ville et qui a l'expérience
avec son personnel, et une question de délai aussi et de certains
principes auxquels nous n'avons pas voulu toucher parce qu'ils étaient
dans la charte et qu'ils semblaient ne pas se prêter à des
modifications justifiées pour cette année.
Nous ne voyons pas de discussion bien fondamentale pour ce qui est dans
notre ville. Si d'autres ont des suggestions à faire, nous nous
réservons évidemment le droit de discuter du principe qui serait
alors mis en cause par certaines modifications qui pourraient venir de
l'extérieur. Donc, modification de territoire, redistribution du chiffre
de population par district, changement de formalités imposées par
les circonstances qui seront expliquées au fur et à mesure de
l'étude de ces articles. Si des membres de cette commission, au moment
opportun, ont des questions à poser, parce qu'ils jugent à propos
que cela implique la remise en question d'un principe, nous serons à la
disposition de la commission pour en discuter quant au mérite.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Oui, veuillez vous identifier, s'il
vous plaît.
M. ARONOFF: Mon nom est Nat Aronoff, ancien conseiller municipal de la
ville de Montréal. Je représente les...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou):
Auriez-vous l'amabilité de parler devant un micro, s'il vous
plaît.
M. ARONOFF: M. le Président, mon nom est Nat Aronoff, ancien
conseiller municipal de la ville de Montréal. Je représente les
candidats indépendants de 1970 et aussi je parle au nom d'un parti de
Montréal qui présentait six candidats dans la ville de
Montréal aux élections.
Quand le maire de la ville de Montréal dit de commencer, de
partager et de diviser les districts, nous, nous sommes contre tout ce qu'il y
a et la première chose que nous aimerions discuter est ce que nous avons
avant d'en arriver à la distribution. Le maire de la ville de
Montréal veut faire une distribution qui lui plaira, mais ce n'est pas
une question de plaire au maire. C'est la question que tout le monde puisse en
arriver à être un conseiller efficace dans la ville de
Montreal.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais poser quelques questions
à monsieur le maire concernant les principes qui ont érigé
cette division territoriale. Est-ce que monsieur le maire pourrait nous dire
quel est le district le plus populeux et comparativement le district le moins
populeux? Quel est l'écart entre les deux extrêmes?
M. DRAPEAU: II y a un phénomène historique. C'est la
consécration du district de Sara-guay, qui compte environ 250
électeurs et le plus populeux serait celui de Mercier avec 75,000
électeurs.
M. LEGER: Actuellement...
M. DRAPEAU: Dans la nouvelle redistribution nous avons nos
collaborateurs ici c'est tout autour de 35,000. C'est cela.
C'était 75,000 dans l'ancienne mais ce n'est plus ça dans la
nouvelle. Nos techniciens ont tenté en travaillant sur la carte... Le
district le plus populeux compte 43,200 électeurs. Et au-dessus de
Saraguay, c'est Rivière-des-Prairies qui avait 6,400 électeurs;
ce nombre sera porté à près de 11,000
électeurs.
M. LEGER: 11,000.
M. DRAPEAU: ... et ensuite Sainte-Anne, qui compte 24,000
électeurs, nombre qui sera porté à 30,000.
M. LEGER: Donc, si on excepte les deux derniers cas de Saraguay et
Rivière-des-Prairies, cela oscille entre 30,000 et 43,000
électeurs.
M. DRAPEAU: C'est cela.
M. LEGER: Pour quelle raison avez-vous
jugé cette année de ne pas faire une division du
territoire avec autant de territoires qu'il y a de conseillers? Pour quelle
raison dans un territoire y aurait-il trois conseillers alors que, très
souvent, les citoyens ne se sentent pas représentés par une
personne en particulier? Les trois peuvent se renvoyer la balle. Il y en a qui
se sentent des obligations territoriales importantes. D'autres se sentent des
obligations beaucoup plus vastes et s'occupent moins de leur territoire.
Pour quelle raison ne pas avoir comme dans un comté provincial ou
fédéral un représentant par territoire au lieu d'en avoir
19, qu'on ait peut-être 57 petits territoires de 11,000, 12,000 ou 15,000
habitants.
M. DRAPEAU: Cette question a déjà fait l'objet ici, en
1961 ou 1962, d'une longue discussion. C'était au temps où le
bill de Montréal donnait lieu à un déploiement, à
des performances prolongées. Je me souviens très bien que nous
avions cette année-là établi un record étant
donné l'intérêt soulevé par toutes les questions. Il
avait même été suggéré qu'il faisait trop
chaud et que cette salle était trop petite. On avait même eu
à siéger, honneur non mérité, dans la salle
même de l'Assemblée nationale. Peut-être que c'était
le confort, mais nous avions eu besoin de six semaines pour étudier le
bill de Montréal et, à ce moment-là, plusieurs
participants avaient étudié, au cours d'une longue discussion, la
question de fixer le nombre de représentants par district.
Il faut dire qu'avant cela, c'étaient six par district. Il y
avait trois conseillers A, trois conseillers B. Jusqu'en 1960; trois
conseillers A, trois conseillers B et trois C non élus. Nous avions
demandé et obtenu un référendum, qui a eu lieu d'ailleurs
en I960, sur l'abolition de la classe C; donc, cela tombait à 66, tous
élus, et alors, au lieu d'être A et B, propriétaires et
locataires, c'étaient six élus par l'ensemble de la population
d'un district.
Il a été établi qu'entre six et un, la formule qui
pouvait donner le meilleur service aux électeurs, c'était trois,
parce que, lorsque l'électeur veut s'adresser à son conseiller,
il a plus de chance d'avoir du service s'il y en a trois que s'il y en a un
parce que s'il est malade ou absent, s'il a des affaires qui le retiennent en
dehors de la ville ou s'il n'a pas le temps de recevoir les gens, il a
été admis, à ce moment-là, par l'Assemblée
nationale du temps que le meilleur service à l'électeur
était procuré par trois plutôt que par un. D'autant plus
que les territoires ne sont pas tellement grands, que la population n'est pas
tellement nombreuse et qu'elle est sur un territoire très compact.
C'était la conclusion à laquelle l'Assemblée en
était arrivée. C'est la conviction que nous avons gardée
à l'expérience.
Pour pouvoir, à l'intérieur d'un district où il y a
trois conseillers, donner encore un meilleur service, les trois conseillers
peuvent de facto quand ils sont surtout du même parti, c'est plus
facile, cela aide, comme disait l'autre se répartir le
territoire. Mais étant entendu que quand il y en a un d'absent, il y en
a toujours au moins deux pour répondre aux appels des électeurs
et s'occuper du district.
C'était donc par excellence de service et nous avons
partagé cette opinion et nous sommes encore convaincus que c'est le
genre de représentation qui donne le meilleur service aux
électeurs.
M. LEGER: Moi, M. le Président, j'ai l'impression que c'est
beaucoup plus le contraire. Ce sont trois personnes qui semblent responsables
de tout et c'est personne qui n'est responsable de rien, en ce sens que si vous
avez trois personnes qui peuvent se renvoyer une responsabilité... Moi,
j'ai eu des plaintes de certains conseillers municipaux qui me disaient que
dans leur district, ils étaient obligés de s'occuper de toute la
besogne et que les deux autres ne s'en occupaient pas.
M. DRAPEAU: Donc, cela confirme notre point de vue. S'il y en a deux qui
ne travaillent pas, les électeurs sont toujours sûrs d'en avoir
un, mais s'ils en ont seulement un et que celui-là ne travaille pas, ils
n'ont personne pour s'occuper d'eux.
M. LEGER: Alors, c'est pour châtier ceux qui sont
réellement travailleurs?
M. DRAPEAU: Non. C'est pour ne châtier personne, c'est pour
assurer à l'électeur qu'il y en aura au moins un ou deux sur
trois. Parce qu'il y a une question de tempérament, il ne faut pas
oublier cela. Il y a des élus, députés comme conseillers.
Ce que je dis là, cela pourra s'adresser également aux
députés, et cela ne voudrait pas dire que dans un comté,
au provincial, au fédéral, ce ne serait pas mieux d'adopter le
régime de Montréal, parce qu'il y a aussi des gens qui nous
disent qu'ils ne sont pas capables d'atteindre leur député.
M. PAUL: C'est vrai.
M. DRAPEAU: Alors, le fait qu'il y ait trois conseillers, un citoyen qui
dit qu'il n'est pas capable d'atteindre son conseiller, c'est parce qu'il ne
veut pas. Alors, nous en sommes arrivés à la conclusion que
c'était la meilleure forme de service public.
Maintenant, il n'y a pas seulement ceux qui ne veulent pas. Parmi les
élus, il y a des gens qui vont s'intéresser plus à la
législation et un peu moins au service social et d'autres vont s'occuper
plus du service social et un peu moins de la législation. Alors, cela
permet de mettre à la disposition du citoyen un groupe de trois et je
dois dire que, comme chef de parti, on essaie de faire un groupe de trois
conseillers d'autres partis pourront se former et je n'ai pas
d'objec-
tion à ce qu'on révèle notre recette qui
territorialement peuvent être distribués ou qui, par leur
compétence complémentaire, assurent à un district une
meilleure représentation et un meilleur service. Voilà, les
conclusions auxquelles l'expérience nous a permis d'en arriver. Mais
j'admets, comme le député de Lafontaine, que sur le papier, cela
a l'air parfois choquant. Je l'admets cela. C'est pour cela que cela avait fait
une discussion qui avait duré plusieurs jours en 1961 ou en 1962.
M. LEGER: II faut admettre, quand même, M. le maire, que votre
point de vue serait réellement valable si, par hasard, dans un
même district il y avait des échevins de partis différents.
Là, il y aurait une saine émulation où chaque parti
pourrait, dans le même district, être responsable, venant de deux
partis. Mais là, actuellement, est-ce que vous avez souvent donné
des bons exemples?
Je me rappelle une fois, à l'occasion d'une commission
parlementaire, vous aviez montré combien de fois la province vous avait
volé certaines idées; j'avais même applaudi
là-dessus. Etant donné que le fédéral et le
provincial, eux-mêmes, n'ont pas retenu cette division, vous ne pensez
pas que c'est une bonne chose à adopter à Montréal,
d'avoir un représentant par territoire plus petit?
M. DRAPEAU: L'expérience démontre le contraire, d'autant
plus que lorsqu'il faut mettre d'accord trois personnes, dans un district,
trois représentants, c'est plus difficile que d'en manoeuvrer un. Au
point de vue de l'intégrité dans des projets de loi qui affectent
un district en particulier, c'est une meilleure garantie, parce que lorsqu'il y
a des questions qui intéressent plus particulièrement un
territoire et que les trois conseillers du district demandent au
président ou au maire ou à d'autres membres de l'exécutif
une entrevue et discutent, nous discutons à trois. Nous avons
trouvé qu'avec l'expérience c'est mieux. C'est
l'expérience qui le démontre. Si l'Assemblée nationale
voulait changer cela, on ne fera pas une bataille jusqu'à demain; nous
croyons qu'avec l'expérience on n'a pas de raison. Si on avait eu
à demander de changer ça, on l'aurait demandé. Mais on
serait à court de raisons donc nous sommes convaincus, parce qu'à
l'expérience ç'a bien marché.
Maintenant, qu'il n'y ait qu'un parti, encore une fois, personne ne m'en
tiendra responsable, j'espère.
M. LEGER: Ce n'est pas votre faute.
M. DRAPEAU: Ce n'est pas ma faute, non. Mais, si l'électorat veut
avoir deux conseillers du pouvoir et un de l'opposition, il pourrait toujours
le faire. Là, dans un même district, il y aura une réplique
de l'administration avec du pouvoir et de l'opposition. Quand ils ne seront pas
satisfaits d'un, ils pourront aller voir l'autre.
Autrement, quand il n'y en a qu'un, s'il siège dans l'opposition,
on dit: Cela ne sert à rien d'aller voir mon conseiller, il est dans
l'opposition; je vais aller voir le conseiller du district voisin, il est au
pouvoir. C'est à cause de tout ça qu'il se trouve qu'avec
l'expérience, dans les faits, le service est meilleur. Je pense qu'il
n'est pas inutile et indélicat de le soulever. On sait qu'il y a eu des
débats acrimonieux sur des questions de zonage, autrefois. Depuis le
nouveau régime, il n'y en a plus; personne n'est
soupçonné. Encore une fois, quand quelqu'un a à obtenir un
changement de zonage, quand il lui faut approcher trois conseillers pour
essayer de les convaincre, mon Dieu, il est obligé de trouver des
arguments plus forts. Il est obligé de s'en tenir strictement au-dessus
de la table. Nous croyons que ça aide énormément à
l'intégrité, dans la ville de Montréal. Je ne dis pas que
ça peut s'appliquer partout; à la ville de Montréal,
ça aide les conseillers. Parce que ce sont des hommes. On sait que les
tentations peuvent devenir fortes.
Il ne faut pas se le cacher. On sait assez ce qui se passe dans le monde
entier. Alors, quand il y en a trois qui doivent être d'accord, il suffit
qu'il y en ait un qui soit un peu plus scrupuleux ou un peu plus vigilant. Il
ne faut pas toujours dire qu'un conseiller ou un député succombe
parce qu'il est moins intelligent ou moins honnête que l'autre. Parfois
il est moins prudent, moins vigilant.
Quand il y en a trois... l'expérience le démontre et je
pense que les membres de cette commission et toute l'Assemblée nationale
rendront un témoignage à l'administration municipale, quelles que
soient les divergences d'opinions sur un tas d'autres points, que depuis que
nous avons ce régime, il n'y a pas eu de scandale de zonage, il n'y a
personne qui a eu à reprocher ou à insinuer quoi que ce soit
vis-à-vis du zonage à Montréal. Je donne cela comme
exemple, cela peut être les postes d'essence, cela peut être
n'importe quoi. Mais quand on est arrivé avec les postes d'essence qui,
également, faisaient bien parler d'eux pour toutes sortes de raisons, on
a présenté une loi, on a déclaré dans le
règlement sur quelles rues ils étaient permis, sur quelles rues
ils n'étaient pas permis, à quelle distance d'un parc et à
quelle distance d'un lieu public. On a adopté ce règlement, et
aujourd'hui, il n'y a personne qui va soupçonner, lorsqu'un permis de
poste d'essence est donné, qu'il y ait un conseiller dans le coup.
Alors, je pourrais continuer de donner des tas d'exemples pour illustrer
que ce sont les résultats de l'expérience qui font que la
qualité est mieux protégée, l'intégrité est
mieux protégée et le citoyen est mieux servi.
Voilà, messieurs, ce que j'avais à dire.
M. LEGER: Seulement deux dernières ques-
tions, M. le Président. Quant à la question de
Rivière-des-Prairies et de Saraguay, pour quelles raisons n'a-t-elle pas
été corrigée cette année?
M. DRAPEAU : C'est très simple. Nous avions, dans le
règlement, garanti un minimum d'années de représentation
sur la base qui existait avant l'annexion. Au-delà de ce minimum de la
loi, nous croyons qu'il y a peut-être un engagement moral envers cet
esprit de municipalités distinctes qu'il faut encore respecter.
Peut-être qu'à l'élection suivante, le moment, le
climat psychologique favorisera cela. Mais, mon Dieu ! cela ne change rien
à l'ensemble de l'administration de la ville qu'il y ait un conseiller
qui soit élu par 225. On s'est dit: Voici un district qui a des
caractéristiques particulières; la ville de Saint-Michel aussi a
encore des traditions que nous croyons souhaitables de respecter, tout
simplement.
M. LEGER: Ce n'est que temporaire?
M. DRAPEAU : Plus tard, peut-être à la prochaine
élection, quatre ans après, il pourrait paraître que le
moment est arrivé et que, localement, on accepterait l'idée,
d'autant plus que le nombre pas dans le cas de Saraguay mais dans le cas
de Saint-Michel de la population pourrait varier assez pour dire: Mon
Dieu ! maintenant, le climat le permet. On n'a pas d'autres idées en
tête que de respecter, au-delà de la loi, certaines traditions
locales et peut-être un sentiment qui permettra à ces villes de
savoir que l'on est allé au-delà de la garantie que nous leur
accordions. D'ailleurs, je dois dire qu'en fait, dans d'autres cas que
celui-là, lorsque cela relève du comité exécutif ou
du conseil, nous allons également un peu au-delà de ce que la loi
avait garanti, parce que nous voulons que ces gens sachent bien que ce
n'était pas une opération, mais que c'était une
philosophie d'unité à défendre le respect de certaines
traditions ou souhaits à caractère local.
M. LEGER : De toute façon, je pense, M. le maire, que vous
trouvez quand même injuste qu'un électeur de Mercier soit
représenté par 40,000 votants pour un électeur alors qu'il
y en a seulement 279 pour Saraguay? Mais c'est seulement temporaire quand
même, comme vous le dites.
M. DRAPEAU : C'est temporaire. D'ailleurs il faut toujours faire
attention aux statistiques et aux moyennes. Ce n'est pas tellement injuste
parce que si les électeurs de Mercier ont moins besoin de leurs
conseillers que les électeurs de Saint-Michel...
Je veux leur rendre ici un hommage, auquel ils ont pleinement droit.
C'est d'autant plus facile qu'ils ne sont pas ici. Les quatre conseillers de
Saint-Michel ont rempli jusqu'à présent leur mandat comme un
véritable sacerdoce.
Sachant qu'ils avaient à assumer la période de transition
d'une ville à un quartier de ville, ils ont été au service
des citoyens indistinctement de toute considération, au point
d'organiser du service régulier, spontané et à leurs
frais. Il n'y a jamais une période, une journée, où les
gens de Saint-Michel ne peuvent pas atteindre un ou deux de leurs conseillers
parce qu'il y a toujours, comme dans les presbytères, quelqu'un de
garde.
A cause précisément des traditions à sauvegarder,
ils avaient l'habitude d'aller voir leurs conseillers et tout le conseil.
Alors, ils sont vraiment au service des leurs, ils ont plus d'ouvrage à
quatre que dans certains autres districts à trois.
Alors, ce n'est pas nécessairement une question de nombre total
d'électeurs, c'est une question de services requis. Je peux dire qu'en
fait ils ne sont pas trop de quatre pour faire la besogne qu'ils ont à
faire à Saint-Michel.
M. LEGER: Une dernière question d'ordre général, M.
le Président, M. le maire pourrait-il nous dire pour quelle raison il
n'a pas jugé bon d'utiliser la nouvelle loi permettant le recours
à la liste électorale permanente provinciale et qu'il nomme quand
même des énumérateurs? Est-ce que l'on n'a pas l'intention
tôt ou tard de se servir de la liste électorale permanente
provinciale?
M. DRAPEAU: Nous le souhaitons, mais il ne faut pas oublier que nous
avons la liste des électeurs non résidants et la liste des
corporations. Si nous y arrivions moi, je peux vous dire tout de suite
que je ne m'y opposerais pas, j'allais dire que je serais le dernier à
m'opposer, non, je serais le premier à appuyer cela si on pouvait avoir
une liste d'électeurs permanente, j'approuverais ça à 100
p.c. et je suis sûr que mes collègues le feraient aussi. Mais nous
avons eu à respecter certaines données, nous ne voulions pas
avoir l'air de tout chambarder, il y a la corporation qui vote, il faut que la
compagnie envoie la résolution et s'inscrive, il y a l'électeur
absent, c'est-à-dire celui qui ne demeure pas à Montréal,
il y a des électeurs qui demeurent à San Francisco, à Los
Angeles et un peu partout dans le monde, il y en a qui demeurent en Europe;
parce qu'ils sont propriétaires à Montréal, ils ont...
Alors, ça ne pouvait pas nécessairement être la
même liste. Mais si on devait en venir, au cours de cette étude,
à adopter le principe qu'il faut demeurer dans la ville et qu'on prend
la liste électorale permanente, je serais tout à fait pour
cela.
M. LEGER: Avec la portion de noms manquants provenant des
propriétaires non résidants, des gens qui sont
déménagés, est-ce plus compliqué de prendre la
liste électorale permanente provinciale et d'y ajouter les noms qui n'y
sont pas que de faire un recensement à nouveau et au complet?
M. DRAPEAU: C'est que les limites territoriales ne sont pas les
mêmes pour un district municipal électoral et un comté
provincial ou fédéral. Je ne dis pas que c'est insurmontable;
à partir du moment où nos techniciens ont tous les noms, ils
peuvent peut-être délimiter et prendre les noms, ça
pourrait se corriger, ce serait une constitution de listes, ça ne peut
pas être les mêmes listes par rapport aux arrondissements mais une
fois les listes constituées, je ne dis pas que ce serait impossible de
faire un découpage de listes comme on a un découpage de
territoires. On a étudié ça avec nos techniciens et ils
nous ont dit que c'était plus compliqué. D'autant plus qu'il faut
quand même tenir compte des deux autres raisons. Si on en arrivait
à dire que, la corporation, comme telle, étant une personne
morale et non pas une personne physique, son droit de vote ne serait plus
reconnu, si l'électeur, pour voter, devait résider, là on
simplifierait de beaucoup, financièrement et au point de vue des
délais la constitution des listes. Par exemple, on va trouver un cas
où on demande de porter peut-être à deux ou trois semaines
plus tard la date de l'élection.
Ce n'est pas une question de choix, c'est que la date de
dépôt des évaluations municipales, pour avoir les noms et
adresses précisément des propriétaires absents, donner le
délai de dépôt des rôles, le greffier et le directeur
nous disent: On ne pourra plus arriver, les délais ne nous le
permettront plus. Si on n'était pas obligé d'inscrire ces noms
sur la liste, on ne serait pas obligé de changer la date
d'élection. H y a des engrenages comme cela. On dit : Pourquoi cela? A
cause de telle autre chose, à cause de telle autre chose; si on
enlève cela, il faut enlever toute chose aussi ou si on maintient cela,
il faut maintenir les autres. Mais sur le principe, je suis parfaitement
favorable à l'idée que, dans une ville comme Montréal, ce
soient seulement les résidants qui votent. Là encore, sur le
papier, cela a l'air d'être un accroc au principe que celui qui paie des
taxes devrait voter, mais, en fait, l'électeur non résidant ne
vote à peu près pas. Il a le droit de vote et il ne l'exerce pas.
Alors, quand on donne le pourcentage des électeurs qui votent, on arrive
toujours avec un pourcentage qui n'est pas même de 50 p.c. C'est que les
électeurs, qui ne demeurent pas dans Montréal,
généralement ne votent pas, mais comme ils sont sur les listes,
cela diminue le pourcentage de ceux qui votent. La proportion des
électeurs votant vraiment, par rapport à la liste
électorale, est toujours plus basse; alors, si les électeurs... D
y a combien, 35,000 noms à peu près? Oui, c'est
l'équivalent d'un district qui ne vote pas. Il y a 35,000 noms sur les
listes d'électeurs qui ont droit de vote et qui ne demeurent pas
à Montréal et, sur cela, 6 p.c. ont voté.
M. LEGER: Si j'ai bien compris tantôt, M. le maire, vous avez dit
que, si l'Assemblée natio- nale le voulait, vous seriez favorable
à ce que seuls les résidants aient droit de vote?
M. DRAPEAU: Ah oui! je n'ai pas objection. Je crois que si la personne
physique est résidante, je n'ai pas d'objection à cela du tout.
Si on l'avait apporté, on aurait pu penser qu'on voulait éliminer
des électeurs, mais ce sont des électeurs qui ne votent pas de
toute façon, 6 p.c, et cela coûte très cher et cela prend
beaucoup d'organisation je dis chez le greffier pour communiquer
les listes, pour tout communiquer, parce qu'ils reçoivent la même
chose que tous les autres électeurs.
M. LEGER: Je ferai remarquer au ministre que, l'année
dernière, nous avions proposé cet amendement. Le ministre
n'était pas responsable de ce ministère et je lui demande de
reconsidérer cela, étant donné que le maire lui-même
serait d'accord. Je pense que c'est une bonne amélioration concernant le
droit de vote à la ville de Montréal.
M. PAUL: Si vous me le permettez, M. le ministre, du même coup,
vous pourrez envisager également toutes les répercussions et le
précédent que ce nouveau système établirait et il
faudra par la suite l'étendre à tout le territoire du
Québec. Si on accepte le principe que seul le domicilié puisse
voter, il faudra que la même mesure s'applique aux propriétaires
de toutes les municipalités du Québec qui ne résident pas
à l'intérieur des limites territoriales de la
municipalité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je saisis cette occasion pour
informer les membres de la commission que la commission de refonte des lois
municipales, qui doit remettre son rapport à la fin d'octobre de cette
année, a étudié presque l'ensemble des
considérations, sauf de rares exceptions, et le régime
électoral au niveau municipal est de ce nombre d'exceptions. J'ai donc
l'intention de demander à cette commission de se pencher, quand elle
aura terminé son travail actuel, sur cette question fort complexe du
régime électoral au niveau municipal, et c'est pour cette raison
que le gouvernement n'a pas l'intention de se prononcer sur ce qui est
proposé ici, sauf sur certains détails, mais bien de l'accepter
si tel est le désir de la commission en attendant qu'une étude en
profondeur se fasse que nous puissions justement, comme vient de le
suggérer l'honorable député de Maskinongé,
étudier l'application des mesures d'un système dans toutes les
municipalités de la province.
M. DRAPEAU: J'allais justement terminer mes remarques en disant que nous
croyons qu'il y a des répercussions à l'échelle de la
province.
Alors nous ne touchons pas â cela parce que lorsque le moment
viendra, le législateur pourra appliquer ce principe à la ville
de Montréal et il n'y aura certainement pas d'objection sur ce
point.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Voulez-vous vous identifier, s'il
vous plaît?
M. COMEAU: Avec votre permission, M. le Président. Mon nom est
André Comeau. Je représente une formation politique sur le plan
municipal qui s'appelle Démocratie Montréal.
Nous avons soumis un bref mémoire devant cette commission
concernant divers amendements. Je pense que les membres en ont reçu une
copie et, puisqu'on a abordé l'article 55 concernant la
représentation, au nom de Démocratie Montréal, j'aimerais
faire quelques commentaires et recommandations â la commission.
Notre recommandation est la suivante. Nous recommandons qu'il y ait un
représentant seulement par district électoral et qu'un conseiller
ne devrait pas représenter une population supérieure à
20,000 personnes et inférieure à 15,000.
Ceci implique évidemment une refonte de la carte
électorale actuelle de Montréal; ce qui veut dire qu'au lieu
d'avoir 52 conseillers il faudrait qu'il y ait un nombre d'environ 50 ou 60
conseillers et, en conséquence, autant de districts.
Nous ne sommes pas d'accord avec monsieur le maire, avec tout le respect
que nous lui devons, concernant la qualité de service et la
représentation données par le système de trois
conseillers.
Et pour ne citer qu'un exemple qui, à mon avis, est assez
frappant, aux dernières élections de 1970, il y a eu un peu plus
de 83,000 voix d'annulées â cause de vices de forme; à
cause d'erreurs, les gens ne savaient pas pour qui voter; les gens ne savaient
pas quel conseiller les représentait; les gens ne savaient pas dans quel
quartier également ils étaient. Je pense que c'est un nombre
quand même assez imposant, compte tenu de la population.
L'autre aspect que j'aimerais souligner concerne les meilleurs services.
Je ne pense pas que la population de Montréal et tous les quartiers
peuvent bénéficier de la représentation qu'offre
Saint-Michel. Il y a peut-être quatre missionnaires à
Montréal, au conseil municipal, mais je ne pense pas que cela soit le
cas de tous les quartiers et de tous les districts à
Montréal.
Je soumets respectueusement que le principe de trois conseillers fausse
le principe de la démocratie et je pense qu'il enlève la valeur
représentative à laquelle ont droit un électeur et un
résident de Montréal.
Je soumets respectueusement, comme le soulignait M. Léger, qu'il
y a énormément d'accrocs dans le système à trois et
je pense qu'un contribuable a le droit d'être représenté
par une personne et que cette personne doit être dans un contexte
où elle puisse travailler â l'aise, c'est-à-dire ne pas
représenter 75,000 personnes mais un nombre X de personnes, et que si
elle ne remplit pas son mandat adéquatement, les électeurs
n'auront simplement qu'à agir en conséquence aux prochaines
élections. Et on ne peut pas dire à ce moment: On va se fier au
fait qu'il y a trois représentants et si un ne travaille pas, si un ne
fait rien, l'autre fera quelque chose, etc. L'électeur est vraiment
faussé là-dedans. Le jeu de la démocratie en prend pour
son rhume.
Ce sont mes commentaires sur ce point. Merci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Avez-vous d'autres commentaires, M.
Aronoff?
M. CARON: Démocratie Montréal représente un groupe
de combien?
M. COMEAU: Malheureusement, je n'ai pas les chiffres. Je suis conseiller
juridique. Je peux avancer un chiffre d'environ 1,000 personnes, sans compter
les sympathisants.
M. CARON: Merci.
M. DRAPEAU: Avec la permission du président, je crois qu'il y
aurait ici quelque chose d'intéressant à communiquer aux membres
de la commission.
Ce problème des bulletins rejetés a évidemment
retenu l'attention de l'administration après les dernières
élections et, lorsque tous les délais ont été
épuisés pour contestation, recomptage et tout, le greffier a
obtenu la permission, en tant que directeur des élections, et son
adjoint, de faire une étude de tous les bulletins rejetés pour
essayer de voir quel était le mal, pourquoi tant de bulletins
étaient rejetés.
Alors, voici les statistiques. Aux postes de conseiller, omission des
initiales du scrutateur à l'endos du bulletin, 211 sur 66,000 environ,
sur 65,991. Bulletins annulés volontairement par l'électeur,
7,550. Vote enregistré en faveur de plus d'un candidat sur le même
bulletin, 12,000 sur 66,000. Bulletins déposés en blanc, 27,000.
On pourrait également dire qu'il y a là 27,000 et 7,000, des gens
qui ne voulaient pas voter, soit qu'ils annulent leur vote, soit qu'ils le
mettent en blanc. Croix mal faites sur le bulletin, 6,396. Bulletins
marqués d'un autre signe que d'une croix, 8,243. Voix
enregistrées ailleurs que dans l'espace réservé à
cette fin, 1,296. Voix enregistrées à l'encre, 859. Bulletins
corrigés par l'électeur, 787. Bulletins déchirés,
567; bulletins valides qui, selon les experts du greffier-directeur, auraient
dû être admis, 530. Autrement dit, ils ont été
rejetés sans raison, parce qu'ils avaient apparemment été
déclarés invalides.
Tout cela a été étudié, afin de permettre
d'inspirer certaines des modifications qui seront soumises ici, et pour
faciliter d'abord à celui qui
veut voter de ne pas se priver lui-même de son droit de vote, car
s'il veut mettre un bulletin en blanc et s'il veut annuler son bulletin de la
sorte il n'y a pas de loi qui l'en empêche. Mais est-ce qu'on peut dire
que le fait de voter pour trois constitue un empêchement grave? Il y
aurait eu 12,000 bulletins ainsi rejetés. Mais là encore, ce peut
être volontairement. Dans quelle proportion cela a-t-il pu être
volontairement qu'un électeur mette plusieurs croix au lieu de une sur
un bulletin? Personne ne le saura, seul son coiffeur le sait.
Alors, il y a donc un maximum possible de 12,000 électeurs sur
72,000 qui auraient été induits en erreur sur 356,000 qui ont
effectivement voté; il y en a 12,000 dont on ne sait quelle est la
proportion qui l'ont faite volontairement ou par erreur.
M. LEGER : Est-ce que les bulletins étaient verts? Ils
étaient en trois couleurs? C'est parce que je voyais que 34,000 ont
laissé des espaces verts ou des espaces blancs.
M. DRAPEAU : Je m'aperçois cependant que le cahier d'étude
est disponible. On a encore de ces copies, si des membres de cette commission
ou d'autres membres de l'Assemblée nationale aimaient obtenir un tel
cahier, si on veut bien nous le faire savoir, on en enverra un pour
étude parce que c'est une étude qui peut même servir
à examiner d'autres lois électorales; car on était
certainement intéressé à savoir pourquoi les gens en si
grand nombre votaient mal, si c'était parce qu'ils ne savaient pas voter
ou... Alors, on l'a ici en détail.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Pour continuer, j'aimerais apporter
un autre changement à la commission. M. Gratton, de Gatineau, remplace
M. Gallienne, de Duplessis. M. Aronoff.
M. ARONOFF: M. le Président, je m'excuse si je ne parle pas
très bien le français, mais quand j'ai étudié le
français, la langue française, dans l'Esprit des lois,
Montesquieu a dit: "Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi. Elle doit
être loi parce qu'elle est juste". Cela fait depuis 1940 qu'on n'a pas eu
un système démocratique. Nous venons ici depuis 1960, avides de
changer pour avoir un système démocratique. Si le maire est ici
pour faire la preuve que noir est blanc, que blanc est noir, cela n'est pas
ceci qu'on veut, pas du tout. Il dit qu'on a un meilleur service. Avant de dire
ceci, c'est pour cela qu'on dit à Montréal : Plus cela change
à Québec, plus cela reste pareil. La même chose reste.
J'espère cette fois-ci, bien honnêtement et bien
sincèrement, que vous allez prendre note que malgré les
événements d'octobre, plus de 25 p.c. des électeurs ont
voté contre le Parti civique sans obtenir un homme ici dans la ville de
Montréal pour parler pour nous.
Ah oui! on a des conseillers bilingues qui disent: Adopté;
adopted. C'est tout ce qu'il y a dans la ville de Montréal. Le temps est
arrivé pour que ce système change une fois pour toute. On dit
trois conseillers. On va prendre le district Saint-Louis. Fernand Alie demeure
dans Town of Mount Royal; l'autre, M. Hyman Brock, dans la ville de
Saint-Laurent, et essayez de trouver un conseiller. Je vais vous donner $1,000,
si vous passez par toutes les portes dans le district et trouvez deux personnes
parmi 1,000 qui peuvent vous nommer les trois conseillers; plus que ceci, si on
peut nommer un conseiller qui est leur représentant. Qui souffre le plus
dans la ville de Montréal? Ce sont les personnes âgées qui
souffrent le plus; c'est parce qu'on n'a pas dans la ville de
Montréal... Est-ce que vous appelez cela de la démocratie? Il n'y
a pas un homme dans l'Opposition.
M. PAUL: Vous allez admettre... M. ARONOFF: Quoi, monsieur?
M. PAUL : Vous allez admettre que c'est la majorité populaire qui
l'a voulu. Alors, en face d'une telle situation, quelle est votre suggestion
pour que l'Opposition se fasse entendre à l'hôtel de ville?
M. ARONOFF : M. Rémi Paul, vous avez posé une question
grave. Si vous retournez à la commission Paul Champagne, c'est noir sur
blanc qu'à Montréal, une démocratie ne peut pas exister
sans opposition. De temps en temps, quand je viens ici pour parler, il y a
toujours notre petit dieu à l'hôtel de ville le grand Dieu
au ciel, le petit dieu à l'hôtel de ville qu'est-ce qu'il y
a ici? On va prendre les trois conseillers à Snowden, parmi les trois,
est-ce que vous pouvez me trouver, dans l'annuaire du téléphone,
où l'un d'eux demeure? L'un est un avocat, il faut le voir à son
bureau, si vous pouvez le trouver; l'autre, pas du tout... Oui, il y a trois
conseillers, pour ne rien dire; personne ne les connaît. Plus que cela,
le maire de la ville de Montréal, il y est, lorsqu'on se présente
avec 40,000 et plus d'électeurs. Combien est-ce que cela coûte, M.
Rémi Paul, M. le député? Pourquoi? Est-ce qu'un homme peut
se présenter comme ceci pour protéger les pauvres, pour faire de
l'imprimerie? Aujourd'hui, un timbre-poste coûte $0.08 pour gagner $5,000
par année? Les députés gagnent beaucoup plus, mais je veux
dire que les conseillers sont trop payés pour ce qu'on fait à la
ville de Montréal. C'est parce que je ne paierais pas moi-même
deux sous.
M. PAUL: Je vous écoute avec beaucoup d'intérêt,
mais j'aimerais que vous répondiez à ma question. Comment
contourner cette difficulté?
M. ARONOFF: M. Rémi Paul, je vais vous expliquer. A mon
idée, on fait un nouveau
district. J'ai ici le Montreal Star qui a fait un sondage au
début d'octobre. Je ne parle pas du maire de la ville de
Montréal, comme je dis, je constate que pour le moment, il est le bon
Dieu. Mais, je parle en général. On a fait un sondage. Il y avait
70 p.c. de la population qui a demandé et qui a voulu avoir une
opposition à l'hôtel de ville. J'ai aussi le cas du Montreal Star
qui a demandé après: Qu'est-ce que vous pensez maintenant que
l'élection est passée à Montréal? Est-ce qu'on a
besoin d'une opposition? 71 p.c. ont dit qu'on avait besoin d'une opposition.
Si, maintenant, vous arrivez pour voter, vous avez à le faire trois,
quatre ou cinq fois dans Saint-Michel; c'est la même chose qu'au bingo.
C'est la même chose dans Montréal. Vous ne savez pas comment
voter, pour qui voter, vous entrez... Si le maire veut que ça reste
comme ça, quatre, cinq, six conseillers, le moins que vous puissiez nous
donner, c'est que les trois ou quatre hommes qui ont la plus grande
majorité soient déclarés élus.
Je ne veux pas me présenter tout de suite, j'ai trois hommes
contre moi avec leur grande caisse électorale. Où est-ce qu'on va
prendre cet argent-là? C'est pour ça que je dis: Une fois pour
toutes, il faut l'éliminer. Si, aujourd'hui, croyez-moi, M. Voltaire
vivait, il dirait: Ecrasez l'infâme qui existe dans la ville de
Montréal.
M. LEGER: Est-ce que je pourrais demander au ministre des Affaires
municipales...
M. CARON: II y a deux choses...
M. ARONOFF: Pour répondre à M. Rémi Paul, le maire
suggère qu'on ait encore un district. Je pense ceci. Nous
suggérons, pour le moment, que, si le maire veut avoir une
élection dans un an, pour le 7 octobre, de donner les deux hommes. Moi,
je n'ai pas perdu mon dépôt, j'ai été battu une fois
à 137 voix, 250; la dernière fois, 2,000 ou 3,000, je n'ai pas
perdu mon dépôt. Il y en avait un autre à l'est, M.
Léopold Lavoie: prenez tout de suite les trois, les deux qui n'ont pas
perdu leur dépôt, choisissez un autre homme, pour le moment, pour
un an. Nous serons là pour représenter l'opposition à
l'hôtel de ville. C'est ça que je suggère. Une fois pour
toutes, je veux dire ce qui arrive dans la ville de Montréal. Si vous ne
voulez pas comprendre, comme les taxes augmentent de jour en jour, comme toutes
les choses marchent mal, ça marche bien pour le maire de la ville de
Montréal, ce sont 52 marionnettes. Mais je parle pour le pauvre monde
qui demeure dans la ville de Montréal. Est-ce que vous voulez que tout
le monde s'en aille à Toronto et vienne ici à Montréal
comme visiteur? Quand un homme peut dire: Prenez-en quatre dans le parc Viau,
soustrayez-en deux, et on reste avec six, ça ne marche pas.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Verdun.
M. CARON: M. Aronoff, j'aimerais savoir sur quoi vous vous basez quand
vous dites que les conseillers, à Montréal, qui ont $5,000,
gagnent trop, tandis qu'il y a d'autres villes, en banlieue, où les
conseillers gagnent $6,000 ou $6,500. Sur quoi vous basez-vous?
M. ARONOFF: Monsieur, essayez, demandez-le de porte en porte si on peut
trouver le conseiller.
M. CARON: Je ne suis pas d'accord avec vous, M. Aronoff; à
$5,000, je crois qu'ils les méritent. Pour être conseiller
à Montréal ou ailleurs, si on veut avoir des conseillers
honnêtes, je crois qu'on doit les payer.
M. ARONOFF: Je suis d'accord avec vous. Je ne parle pas
d'honnêteté. Si un conseiller fait son travail, si on peut trouver
le conseiller, si on peut revenir avant 1940, alors qu'on avait un
échevin, il avait un bureau, on était là pour recevoir le
monde...
M. CARON: On ne peut pas demander à un conseiller de tenir un
bureau ouvert tous les jours, à $5,000 par année, en 1973.
M. ARONOFF: Pas du tout, monsieur. Quand on connaît des banlieues
ou d'autres places, je ne dis pas ceci. Vous parlez de la ville de
Montréal. Je dis encore, comme conseiller, dans la ville de
Montréal, il ne mérite pas deux sous aujourd'hui. Vous allez
avoir des hommes qui vont travailler pour le peuple, très bien. Je dis
que $10,000 ne sont pas assez. Je suis d'accord avec vous, très
bien.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lafontaine.
M. CARON: Un instant, je veux juste souligner en passant que je ne
connais pas tous les conseillers de Montréal, mais je peux vous dire que
les conseillers qui sont dans l'arrondissement de la ville de Verdun sont des
gens qui sont disponibles et travailleurs. Cela s'adonne qu'ils sont dans
l'équipe du maire. Je ne voudrais rien envoyer au maire parce que
parfois, je ne suis pas d'accord, en tant que citoyen d'une ville de banlieue,
sur ses vues, mais il faut admettre que, depuis que le maire de Montréal
dirige l'équipe civique, il y a une grosse amélioration au point
de vue du zonage et de l'honnêteté et je dois rendre cet hommage
au maire de Montréal ce matin.
Je suis un homme d'affaires, j'ai vécu, j'ai vu certaines choses
qui se passaient il y a quelques années et je dois rendre cet hommage au
maire de Montréal.
M. ARONOFF: Monsieur, si vous êtes prêt à voter pour
l'augmentation du salaire du maire de la ville de Montréal, je suis avec
vous. Vous voulez voter pas loin de $50,000?
M. CARON: On ne parle pas du salaire du maire de la ville de
Montréal actuellement. Vous avez dit que les conseillers municipaux,
à Montréal, étaient trop payés et je ne suis pas
d'accord avec vous...
M. ARONOFF: Les conseillers... M. CARON: ... je tiens à vous le
dire.
M. ARONOFF: Messieurs, est-ce que vous êtes d'accord avec moi sur
le point que, dans la ville de Montréal, l'on a voté plus de 25
p.c. contre le Parti civique malgré les événements; je ne
veux pas parler des événements maintenant. Si vous voulez, je
vais en parler un petit peu, concernant les événements.
C'était un vote de crainte. Vous le savez. Mais pour l'argent... Vous
dites qu'un conseiller, dans la ville de Montréal, doit gagner plus.
Pour le moment, très bien, je vais être d'accord avec vous mais
sur le point... Pour arriver quelque part, n'êtes-vous pas d'accord que
l'on ait, avant une élection, une petite opposition dans la ville de
Montréal?
H y a une autre chose, monsieur. Par exemple, vous avez le Parlement ou
l'Assemblée, mais il y a le "speaker of the House" qui est comme le
président. Le maire, dans la ville de Montréal, doit être
comme le "speaker", pas comme celui qui contrôle le Parti civique ou
celui qui est toute chose.
Lisez la commission de Paul-E. Champagne. Malheureusement, je ne l'ai
pas en français. On peut y lire ceci et c'est dit simplement: "The
Commission recommended last August that the Mayor should have less and less
administrative powers and it wishes to emphasize today that it has not changed
its mind in that matter. It also appears abnormal that a Mayor, who may be
leader of a party and consequently the main one concerned in the debate, should
have to be impartial and preside over meetings of the Council, which are
debating societies".
C'est ce qui est important. Le salaire que l'on gagne n'est pas aussi
important que d'avoir un conseiller ou une opposition à l'hôtel de
ville pour ceux qui ont voté contre le Parti civique.
M.PAUL: M. le Président, sur un point de règlement. J'ai
écouté les arguments de M. Aronoff. Il m'a vivement
impressionné mais je regrette de vous signaler qu'à mon humble
point de vue, il faut observer les règles de la pertinence du
débat. Le principe que nous étudions actuellement est le principe
de la redistribution de la carte électorale et les arguments
avancés par M. Aronoff sont à l'effet qu'il faudrait
peut-être envisager un changement du mode de scrutin. Alors, cela me
semble être un élément nouveau dans l'étude de la
charte de la ville de Montréal.
Donc, personnellement, je croirais que le point de vue que M. Aronoff a
très bien exposé, peut nous être suffisant pour commencer
l'étude du projet de loi de la ville de Montréal.
M. LEGER: M. le Président, sur le point d'ordre, je veux quand
même, avec le respect que j'ai pour le député de
Maskinongé, lui rappeler que, quand la commission parlementaire pour la
réforme électorale, au point de vue provincial a
été présentée...
M. PAUL: Vous ne vous en êtes pas mêlé du tout!
M. LEGER: ... il y avait le problème suivant: Si l'on voulait
changer la carte électorale, il avait été
mentionné, à ce moment, qu'il fallait aussi penser en même
temps, au mode de scrutin...
M. PAUL: Vous avez été contre cela?
M. LEGER: ... parce que l'un n'allait pas sans l'autre.
Alors, M. le Président, je pense que M. Aronoff avait le droit de
présenter son point de vue et je veux simplement lui dire que je pense
que le point de vue qu'il veut faire ressortir, c'est qu'un conseiller
municipal qui ne rencontre pas ses électeurs et qui est difficile
à atteindre, comme un député, gagne peut-être trop
cher, mais qu'un conseiller municipal qui fait son travail ne gagne pas assez
cher. Je pense que cela résume ce que voulait dire M. Aronoff!
D'abord, M. le Président, est-ce que le ministre, qui parlait
tantôt d'études concernant la restructuration municipale, a
l'intention de se pencher sur une possibilité, avec les implications que
cela peut donner, d'un mode de scrutin proportionnel pour les
municipalités? Ce qui pourrait peut-être corriger les
difficultés que nous avons eues à la dernière
élection, permettant ainsi d'avoir quelques conseillers élus
selon le mode de scrutin.
Du moins, je n'apporte pas une solution, mais je demande: Est-ce que le
ministre a l'intention de se pencher sur ce problème? Parce qu'une saine
démocratie et une bonne émulation au point de vue politique
demandent une opposition.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai l'intention de demander
à la commission de refonte des lois municipales de se pencher sur la
question, mais je n'ai pas l'intention de lui donner d'instructions
précises quant aux détails de son étude. Ce sera à
elle de faire ses recommandations. Je pense bien que, le sujet ayant
été discuté au niveau provincial devant la commission
parlementaire, la commission de refonte voudra prendre connaissance de cette
documentation et voudra étudier tous les éléments qui
peuvent être apportés. J'inclus là-dedans les points qui
ont été soulevés avec éloquence par M. Aronoff et
Me Comeau aujourd'hui.
Ce que je retiens de cette discussion, c'est que d'un côté
l'on suggère que l'élection de trois conseillers par
circonscription assure aux citoyens une présence; de l'autre
côté, l'on suggère que le fait, pour la circonscription,
d'être assez grande et de compter un grand nombre d'électeurs rend
difficile pour celui qui ne fait pas partie d'un organisme quelconque, d'un
parti politique, de trouver les ressources nécessaires pour se
présenter, pour rejoindre les électeurs, pour faire valoir sa
candidature. Ce sont autant d'éléments qu'il faudra
étudier avec tout le sérieux possible.
Je ne voudrais pas, pour ma part, comme ministre des Affaires
municipales, que nous entreprenions, tous les trois ou quatre ans, une refonte
du système électoral à Montréal. Mais je pense bien
que ce qui est proposé aujourd'hui est en quelque sorte un
élargissement de ce qui existe et que nous pourrons, dans le courant de
la prochaine année, disons, au cours de 1974, nous pencher sur la
question et apporter peut-être des propositions qui intéresseront
non seulement la ville de Montréal, mais les autres municipalités
de l'île de Montréal et les autres municipalités de toute
la province. Ce sera une discussion très importante qui devra ce
n'est pas un reproche que je fais être préparée
beaucoup plus longtemps à l'avance que ce débat que nous
engageons aujourd'hui.
M. LEGER : M. le Président, de toute façon, en terminant,
étant donné que ça va être remis, je tiens à
signaler, malgré les arguments très éloquents de M. le
maire, que nous n'avons pas été convaincus que la meilleure
solution serait d'avoir trois représentants par district. Et je tiens
à faire valoir à cette commission que nous sommes encore
convaincus qu'une personne doit être représentant et responsable
d'un quartier. Je veux que ce soit noté, c'est la raison pour laquelle
je le dis.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 1.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avant d'étudier l'article 1
qui paraît au texte que nous avons devant nous, je dois porter à
votre attention un papillon que j'ai reçu il y a quelques minutes, qui
propose une modification de l'article 10 de la charte de Montréal.
Puisque notre règlement exige que les modifications soient
étudiées dans l'ordre existant des articles, il faudra
nécessairement en faire l'article 1 et renuméroter les autres
articles qui suivront.
Maintenant, M. le Président, quant à moi et ce
n'est qu'une suggestion personnelle si la commission
préfère prendre connaissance de cet article, mais le laisser en
suspens jusqu'à ce que nous ayons épuisé l'étude
des article, mais le laisser en suspens jusqu'à ce que nous ayons
épuisé l'étude des articles qui portent sur le
système électoral et revenir par la suite, je n'aurai aucune
objection. Ce serait peut-être un meilleur déroulement de notre
discussion et ça permettrait aux membres de la commission de prendre
connaissance du texte et de s'exprimer là-dessus un peu plus tard dans
la journée.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord?
M. LEGER: Sur l'amendement?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Non, non, on va procéder et on
reviendra sur l'amendement.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 1?
M. COTE: M. le Président, Michel Côté, avocat en
chef de la ville. Je comprends donc, selon une décision que votre
honorable commission vient de prendre, que la numérotation des articles
fera l'objet d'une décision à la fin de l'étude.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. COTE: Pour le moment, nous en traiterons dans l'ordre qui
apparaît au projet de loi...
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. COTE: L'article 1, M. le Président, traite de la
redéfinition de la carte électorale et de la division. Je
m'excuse de la coquille qui apparaît à la note explicative que
nous avons imprimée très tard; ce n'est pas 18, bien sûr,
mais 19 districts. Ce cahier qui est devant vous je n'en parlerai qu'une
seule fois est un essai pour faciliter la compréhension de ces
amendements nombreux. On a donc, tout à fait à gauche, le texte
actuel; au centre, une photocopie du projet de loi, article par article, et sur
la page de droite, les notes explicatives qui le concernent. Il s'agit donc des
districts redéfinis, en tenant compte des données
démographiques actuelles, de façon à éviter les
trop grandes disparités en nombre.
M. PAUL: M. Côté, pourriez-vous nous dire qui a
travaillé à la redistribution du territoire de l'île de
Montréal en 19 districts?
M. COTE: Le président des élections, le greffier de la
ville et son personnel, qui a son adjoint présent ici. Peut-être
qu'il peut répondre à votre question plus facilement que moi.
M. PAUL : Très bien, merci.
M. COTE: Avez-vous des questions à lui poser? Ce n'est pas
moi.
M. CROISETIERE: Ce n'est pas vous.
M. PAUL : Cela ne veut pas dire que cela aurait été moins
bon si cela avait été vous, vous le savez.
M. COTE : Je pense que...
M. PAUL: Je suis certain qu'ils ne peuvent pas toujours vous mettre de
côté.
M. COTE: Ce n'est pas mon chemin de Damas, M. Paul.
LE PRESIDENT (M. Houde, limoilou): Article 1, adopté?
M. PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 2.
Nombre de conseillers
M. GOLDBLOOM : Pour l'article 2 je pense que Me Côté
est au courant il faudra insérer un article, parce que nous avons
trouvé, dans la charte de la ville de Montréal, un article qui
limite le nombre de conseillers. Pour permettre l'augmentation prévue
par l'article 1, il faudra un nouvel article, n'est-ce pas?
M. COTE: C'est-à-dire que je pense que, puisqu'il est probable
que nous ne pourrons pas finir ce matin j'ai lu tout à l'heure la
remarque du sous-ministre des Affaires municipales, qui m'en a fait part
c'est bien vrai que l'article 54 de la charte parle de 45 conseillers. D'autre
part, il a été trois fois amendé de façon
implicite, sinon explicite, par des règlements d'annexion qui ont
été mis en vigueur soit par une loi, soit par un
arrêté en conseil. Je pense qu'il faudrait tout de même
qu'on se penche là-dessus, à l'heure du déjeuner. Je
suggérerais qu'on suspende cette question et qu'on revienne à la
fin de l'audition avec l'article 54. De toute façon, je crois
qu'actuellement on ajoute cinq conseillers; il faudra vérifier les
concordances, parce qu'il y en a une bonne partie.
Je suis certain, qu'avec la coopération de vos très
savants et compétents officiers, M. le ministre, on pourra parvenir
à le faire, à l'heure du midi.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 2.
Budget
M. COTE: II s'agit d'un oubli. L'an dernier, alors qu'on avait
modifié la date du dépôt du budget au bureau du greffier,
pour la porter du 15 mars au 15 avril, l'article 89 avait été
oublié, étant dans un chapitre à part; c'est une
concordance.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 3.
Eligibilité
M. COTE : Depuis la modification de l'âge des votants, de
l'âge de la majorité, dans le code civil, le texte qui parlait de
majorité parle maintenant pour ce qui est de la candidature à la
charge de conseiller municipal... le texte proposé remplace le mot
majorité par "21 ans".
M. GOLDBLOOM: Me Côté, il me semble je vous le dis
bien humblement, comme ministre et comme pédiatre qu'il vous
faudrait de très bons arguments pour obtenir dans une telle loi une
exception à ce que l'Assemblée nationale a décidé,
il y a un certain temps, pour application générale dans la
province. L'âge de la majorité est maintenant de dix-huit ans et
pourquoi celui ou celle qui a dix-neuf ans, vingt ans ou pas tout à fait
vingt et un ans, ne serait-il pas admissible ou acceptable comme candidat, si
tel est le désir des citoyens? C'est une personne de l'âge de la
majorité. Je vous écoute sur la question.
M. COTE: Après vous avoir écouté, M. le ministre,
nous demeurons cois et nous nous penchons devant la sagesse de l'Etat qui a
changé ses lois, il n'y a pas de bataille là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Dix-huit ans. L'article 3 est
annulé.
M. LEGER: II est annulé ou corrigé? Il serait
corrigé à "dix-huit"!
M. COTE: Ce serait biffé, tout simplement. Il s'agirait de biffer
l'article 3. Nous aurons moins de problèmes de numérotation tout
à l'heure.
M. GOLDBLOOM : Qu'il soit majeur et de citoyenneté
canadienne.
M. COTE: On n'a pas besoin de modifier l'article, car majeur, c'est
maintenant 18 ans. La seule modification consiste à changer le mot
majeur par "âgé de 21 ans". On n'a qu'à biffer l'article 3
du projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 4.
M. COTE: C'est la même chose.
M. GOLDBLOOM: C'est la même chose.
M. COMEAU: Avec votre permission, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Comeau.
M. COMEAU: Je ne voudrais pas retarder inutilement l'assemblée,
mais nous avons soumis des représentations à l'article 197 de la
charte de la ville de Montréal concernant un régime
électoral; en sus de l'amendement qui avait été
présenté par la ville elle-même et sur lequel nous
n'insistons pas, nous avions ajouté certaines modifications, à
savoir que les conditions pour être candidat à la mairie de
Montréal devraient être les mêmes que pour être
conseiller.
C'est la recommandation que nous entendons faire aujourd'hui,
étant donné l'ampleur que prend la ville de Montréal,
étant donné la Communauté urbaine qui existe actuellement
et les incidences des décisions prises par la ville de Montréal
sur toutes les municipalités qui font partie de la Communauté
urbaine et qui l'entourent.
Nous suggérons que les critères d'admissibilité au
poste de la marie soient exactement les mêmes que pour les conseillers et
qu'une personne qui réside dans une municipalité de la
Communauté urbaine puisse également se présenter à
la mairie comme maire. C'est la recommandation que nous faisons.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Aronoff.
M. ARONOFF: Sur le même article, nous pensons aussi à en
arriver à l'âge de 18 ans pour avoir droit d'être conseiller
dans la ville de Montréal. Ici, il est dit qu'il faut demeurer 24 mois
dans la ville de Montréal avant d'être capable de se
présenter. Est-ce qu'on peut changer ceci: "... elle est
domiciliée dans la ville depuis au moins..." à la place de 24
mois, de mettre douze mois? Ce n'est pas un grand changement, mais nous
demandons si c'est possible de changer 24 mois pour 12 mois.
M. GOLDBLOOM: Je dois souligner à l'attention de M. Aronoff et
des membres de la commission que la loi générale prévoit
24 mois, c'est d'application générale dans toute la province. Il
serait bien difficile de changer cela pour la ville de Montréal sans
changer le même article de loi qui s'applique aux autres
municipalités. Mais j'aimerais entendre les représentants de la
ville de Montréal sur l'autre modification qui est proposée et
qui rendrait les exigences pour la candidature à la mairie les
mêmes que celles qui s'appliquent au poste de conseiller.
M. DRAPEAU: J'aimerais bien que l'on précise un petit peu non pas
qui on vise mais ce qu'on vise comme changement. Je vois simple- ment que
quelqu'un qui demeure n'importe où puisse être candidat â la
mairie de Montréal. Si c'est cela, qu'il demeure n'importe où ou
qu'il demeure dans le territoire de la Communauté urbaine, cela aussi
avait fait l'objet d'un long débat, mais c'est normal que les questions
soient remises en débat ici. Mais je suis peut-être mal
placé. Je suis né à Montréal, je n'ai jamais
demeuré ailleurs et je pense que c'est tout à fait normal que
quelqu'un qui veut se présenter à la mairie de sa ville soit au
moins depuis 24 mois résidant de la ville.
Si quelqu'un qui demeure en banlieue peut se présenter à
la mairie de Montréal, il est bien évident que cela n'est pas
dans l'ordre. Cela choque tellement le sens que je dis qu'il n'y a rien de plus
difficile à prouver que l'évidence.
Si quelqu'un veut se présenter à la mairie de sa ville et
si, jusqu'à ce moment, la ville n'est pas assez bonne pour qu'il y
demeure, je me demande pourquoi on lui permettrait de se présenter.
M. LEGER: Monsieur le maire, est-ce que vous voyez quand même une
analogie avec beaucoup de députés qui ne demeurent pas dans leur
comté?
M. DRAPEAU: Us demeurent dans la province où ils se
présentent.
M. LEGER: Bien oui.
M. DRAPEAU: II faut au moins demeurer dans Montréal, dans la
ville où on se présente. Pour illustrer l'exemple, il faudrait
dire que quelqu'un qui demeure en Ontario peut se présenter
député au Québec puisqu'on dit que quelqu'un qui demeure
en dehors de Montréal peut se présenter à la mairie de
Montréal.
Si on veut faire une comparaison, je vais la faire comme cela. Il y a
à Montréal des gens qui ne sont pas obligés de demeurer
dans leur district. C'est normal, comme pour les députés qui ne
sont pas obligés de demeurer dans leur comté. L'exemple est
parfait. Autrement, l'exemple est boiteux.
M. LEGER: Mais les conseillers n'ont qu'à être
propriétaires ou locataires sans être résidants. Alors, je
me rappelle bien, l'année dernière, dans une des argumentations
du maire, vous aviez dit qu'une personne qui a des propriétés
dans une ville est intéressée à l'administration de cette
ville. Alors, quelqu'un qui pourrait avoir une propriété sans
résider dans la ville a des intérêts dans cette ville. Il
suit comment elle fonctionne.
M. DRAPEAU: Oui mais là...
M. LEGER: Remarquez bien que je n'étais pas de cet avis
l'année dernière mais je vous le ramène parce que, cette
année, cela revient dans le même esprit.
M. DRAPEAU: Il y a une double fonction dans la fonction du maire qu'on
ne retrouve pas dans la fonction de conseiller. Il y a la partie administrative
et la partie représentative. Et je pense bien que les Montréalais
je comprends qu'ils auront toujours le droit de voter contre
n'aimeraient pas qu'un principe soit établi ici, que celui qui peut
être appelé à se porter candidat pour les
représenter préférerait demeurer ailleurs que de demeurer
avec eux. Si l'Assemblée nationale veut adopter cela, elle l'adoptera.
Moi, je crois devoir dire, au nom de mes concitoyens, que ce principe
illustré par un texte de loi serait très malvenu chez les
citoyens comme dans n'importe quelle autre ville. Je pense qu'il faut pouvoir
vivre avec ses concitoyens pour aspirer non seulement à administrer mais
également à les représenter, parce qu'il y a une fonction
représentative très lourde.
M. LEGER: Donc, il y a une question non pas uniquement
financière, mais aussi de la vie qu'il a à...
M. DRAPEAU: II faut vivre avec ses concitoyens et voir à ce que,
dans l'ensemble, on ne soit pas tiraillé par le fait qu'on ne demeure
pas là ou qu'on demeure là. Je ne veux pas en faire une
suggestion mais ce serait cinq ans et je dirais qu'il n'y a pas de raison de le
réduire. Donc, c'est 24 mois. Il ne faut pas le réduire non plus.
Il ne faut pas aller jusqu'à la Constitution américaine et exiger
d'être né à Montréal, parce qu'il y en aurait
plusieurs qui seraient disqualifiés du même coup et il n'est pas
question d'en disqualifier.
M. LEGER: Donc, c'est en suivant votre logique au bout que toute
personne qui n'est pas résidante dans la ville ne devrait pas avoir non
plus le droit de vote. Ce n'est pas parce qu'elle a des
propriétés ou des valeurs qu'elle...
M. DRAPEAU: Non, non, je ne vais pas jusque-là parce que, dans la
fonction de maire, il y a une partie représentative importante. Sur le
plan administratif, je suis plus prêt à composer. Je ne dirais pas
que je me battrais jusqu'à demain avec la même fougue que sur
d'autres questions, mais je suis prêt à admettre que c'est une
question sur laquelle on peut composer et dire que quelqu'un qui a des
intérêts dans Montréal doit être électeur. Et
s'il est électeur et qu'il demeure dans le territoire décrit des
municipalités voisines, il peut être éligible. Je ne suis
pas pour faire une bataille contre cela; je ne ferai pas une bataille
jusqu'à demain pour cela, non plus. Et je ne me sens pas l'âme
à me battre ni pour l'un ni pour l'autre. Alors, on ne change rien pour
cela.
M. LEGER: De toute façon, il pourra y avoir de solides candidats
dans le futur village où l'on ramènera des professionnels, comme
vous l'avez dit, dans le parc Viau, qui pourront demeurer là. Alors, on
aura des gens en place.
M. DRAPEAU: Exactement. Quoiqu'on ait des gens qui demeurent dans leur
district de l'Est et qui sont d'excellents conseillers très disponibles
à leurs électeurs.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le maire, vous attachez beaucoup d'importance au domicile
pour être qualifié à la candidature de maire de la ville de
Montréal. Est-ce que vous étendriez cette juridiction à
tout le territoire du Québec?
M. DRAPEAU: Là, je vais être obligé de dire: A quel
titre m'appelez-vous comme témoin?
M.PAUL: Vous n'êtes pas obligé de répondre.
M. DRAPEAU: J'ai l'habitude...
M. PAUL: Disons que Montréal est une métropole et que cela
prend un traitement spécial.
M. DRAPEAU: Non, moi, je dis toujours que j'ai assez de m'occuper de mes
problèmes. Si un jour je veux m'occuper d'autres problèmes...
J'ai déjà d'ailleurs offert mes services pour m'occuper d'autres
juridictions et l'électeur n'a pas voulu. Alors, j'en ai tiré la
conclusion qu'ils étaient bien prêts que je m'occupe des
Montréalais mais pas d'ailleurs. Alors, je demanderais d'être
dispensé de répondre à la question.
M. PAUL: Parce que votre réponse aurait pu être utile.
M. DRAPEAU: Si je reçois un ordre de comparaître, je me
soumettrai.
M. COMEAU: M. le Président, si on me permet de dire quelques mots
à M. le maire, l'amendement qu'on propose, c'est au sujet de
critères d'éligibilité et, jusqu'à un certain
point, M. le maire est d'accord sur ce que nous proposons à savoir
qu'une personne pour être mise en candidature au poste de la mairie doit
être domiciliée dans une municipalité de la
communauté urbaine, c'est le premier critère et,
deuxièmement, qu'elle ou son conjoint soient inscrits au rôle
d'évaluation en tant que propriétaire.
Sur ce dernier point, M. le maire semblait d'accord et je ne pense pas
que ce soit vraiment exagéré dans le contexte vu l'ampleur que
prend Montréal actuellement, vu l'incidence de la communauté
urbaine par rapport à la ville de Montréal et l'incidence de la
communauté urbaine par rapport à la ville de Montréal et
l'influence des décisions qui sont rendues par Montréal. Je pense
que cet amendement-là est tout à fait logique. Ce n'est pas
illogique qu'un type qui demeure à Outremont, qui désire se
présenter à Montréal, s'il est propriétaire
à Montréal, puisse se présenter là. Moi, je peux
demeurer à Outremont et avoir des propriétés pour $10
millions à Montréal et je ne pourrais pas me présenter
comme maire. Je trouve le contraire illogique actuellement et je ne pense pas
que cela fausse la démocratie qu'un candidat qui ne demeure pas dans la
ville de Montréal depuis 24 mois et qui demeure dans une
municipalité de la communauté urbaine se présente. Je
pense que c'est tout à fait logique, tout à fait dans l'ordre
pour la population et les contribuables.
M. PAUL: M. le Président, quant à moi, je suis prêt
à accepter le texte de loi qui nous est proposé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: Effectivement, il n'y a pas de texte qui nous est
proposé, dans ce sens que l'article 4 du projet de loi est
retiré, mais est-ce que le député de Maskinongé
fait allusion à ce qui est proposé par Me Comeau et M.
Aronoff?
M. PAUL: Oui.
M. COTE: Je n'ai pas le texte de Me Comeau. Nous n'avons pas le texte
sur l'article 197 par Me Comeau.
M. COMEAU: Je pense qu'il a été distribué à
tous les membres de l'assemblée ici. Il est très clair et
précis. Je ne pense pas qu'il y ait de confusion possible.
M. COTE: J'ai un texte de Me Comeau, mais je ne crois pas qu'il propose
une modification à l'article 197.
M. DRAPEAU: C'est, un nouveau cela. Le texte ne faisait pas partie de
l'autre?
M. PAUL: Le document 3-A.
M. COTE: Ce n'était pas rendu ici.
M. PAUL: M. Comeau, vous vous opposeriez à ce qu'un majeur puisse
être candidat à la mairie de Montréal? Vous gardez cette
restriction de 21 ans?
M. COMEAU: Non. J'ai informé auparavant que je n'insistais pas
là-dessus. Je peux me désister. Par contre, j'insiste sur les
paragraphes a) et b), c'est l'amendement majeur de toute façon.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous constatons une
légère différence entre ce qui est proposé par Me
Comeau et la loi générale. La loi générale exige
une résidence. L'article qui est proposé n'exige pas de
résidence dans la ville qui serait gérée par la personne
une fois élue, exige une résidence dans une des
municipalités de l'île de Montréal, pas
nécessairement dans Montréal, mais exige d'être inscrit au
rôle d'évaluation comme propriétaire d'un immeuble d'une
certaine valeur, et le reste. Donc, la différence avec la loi
générale serait l'élargissement du territoire où
pourrait se trouver la résidence.
M. COTE: Cela, M. le Président, se comprendrait peut-être
pour une très petite ville qui manque de candidats, mais c'est difficile
à expliquer, dans une ville aussi grande que Montréal, qu'on
craigne ne pas pouvoir y trouver de candidats en qualité ou
quantité suffisantes pour se présenter à la mairie.
M. PAUL: De candidats valables.
M. COTE: Oui, ce serait vraiment extraordinaire.
M. COMEAU: Si on me permet, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Comeau.
M. COMEAU: ... ce n'est pas une question de pénurie de candidats
ou d'absence de candidats, mais ce sont quand même les droits
fondamentaux d'un type qui est propriétaire dans Montréal et qui
réside à l'extérieur. Il a un intérêt
particulier, c'est un contribuable, et je pense qu'en vertu de l'esprit de la
loi, il a le droit de faire valoir ses droits et d'occuper les postes qui sont
à la disposition des personnes impliquées là-dedans.
Ce n'est d'aucune façon une question de candidats. Un candidat,
un type qui aurait des intérêts majeurs dans la ville de
Montréal elle-même, qui demeure à l'extérieur et qui
désire se présenter, point. Je ne pense pas, à ma
connaissance, que tous les territoires de la ville de Montréal soient
détenus par des résidants de la ville de Montréal, je
pense que c'est plutôt le contraire, surtout à l'ère
où nous vivons, les chiffres vont prouver ça de plus en plus.
M. CARON: M. Comeau, vous ne trouvez pas que le fait que le maire
réside dans la ville qu'il représente est avantageux pour la
ville? II est là continuellement, c'est un citoyen. Ce serait faire
fausse route si on élargissait les cadres. Je pense que le fait de
demeurer dans une ville, quel que soit le maire, est plus avantageux pour
donner des services. Les gens rencontrent le maire de plusieurs façons,
au restaurant, à l'église, le matin quand il part. S'il demeure
en dehors, ce ne sera pas tous les jours
qu'on va pouvoir le rencontrer. Je pense qu'élargir les cadres ne
serait pas en faveur des concitoyens de Montréal, pour ma part.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Laurier.
M. MARCHAND: M. le Président, je pense qu'au point de vue de
l'efficacité, on doit respecter les anciens termes de la loi. Je vois
très mal un candidat qui demeure à 20, 40 ou 50 milles de
Montréal devenir maire de Montréal, ou un citoyen de Los Angeles
ou de Paris, comme le maire Drapeau l'a dit au début. Je pense que le
maire de Montréal doit être un résidant de Montréal,
c'est une assez grande ville et on ne peut pas se permettre d'avoir un maire de
l'extérieur.
M. COMEAU: Si on me permet, M. le Président, je pense que
l'amendement ne prévoit pas qu'un résidant de Los Angeles puisse
se présenter à la mairie de Montréal. L'article 197 b) est
très explicite, on parle du territoire de la communauté urbaine.
Je pense que c'est tout à fait logique.
Pour répondre à la question que l'on m'a posée
précédemment, le fait de rencontrer M. le maire à
l'épicerie ou au restaurant du coin personnellement, je ne l'y ai
jamais rencontré et si j'avais à le rencontrer, je n'irais pas au
restaurant du coin est une valeur sentimentale qui a pu exister dans le
temps des villages et des patelins, mais en 1973, il faut être plus
professionnel que ça, c'est une question d'administration. Je ne vois
pas, avec tout le respect que je vous dois, que le fait...
M. CARON: Cela veut dire que si on le fait pour Montréal, on va
être obligé de le faire pour les autres villes aussi. On ouvre la
porte pour les autres villes et je pense que ce n'est pas trop bon, à ce
moment-ci.
M. MARCHAND: M. le Président, avec tout le respect que j'ai pour
mon ami le député de Verdun, je vois très mal un citoyen
de Verdun devenir maire de la ville de Montréal. Ses
intérêts sont â Verdun et il va faire plus pour la ville de
Verdun que pour la ville de Montréal. Actuellement, comme existe la
Communauté urbaine de Montréal, il sera plus favorable à
une agglomération qu'à une autre. Cela prend un citoyen de
Montréal pour être maire d'une ville aussi grande que la ville de
Montréal. Quant à moi, je m'opposerai tant que je serai
là, à ce règlement.
M. COMEAU: M. le Président, le texte mentionne bien qu'une des
conditions est qu'il ait des intérêts dans Montréal
à titre de propriétaire. La résidence physique en 1973
importe peu et est changeante. Demain matin, je peux demeurer à 50
milles de Montréal et avoir des intérêts pour $2 millions
â Montréal. Je vais avoir les deux bras croisés et je ne
pourrai absolument rien faire.
M. MARCHAND: Je crois que pour les intérêts de la ville de
Montréal, on a actuellement un maire qui demeure dans la ville de
Montréal et il prend vraiment les intérêts de la ville de
Montréal. Je pense que c'est essentiel. Je m'opposerai, tant que je
serai là, à ce qu'il y ait un maire qui vienne d'une autre ville
que celle de Montréal.
M. COMEAU: Je respecte votre opinion.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. le maire.
M. DRAPEAU: Je me permets d'ajouter un mot. En supposant toujours qu'on
adopte le principe, il faudrait au moins, premièrement, que ce principe
soit réversible. Que quelqu'un de Montréal aille se
présenter maire en banlieue, est-ce que les villes de banlieue sont ici
pour dire ce qu'elles entendent de ça? Je pense qu'on ne pourrait pas
trancher la question en leur absence, et dire que dorénavant, par le
fait même, on va amender leur charte, on va amender la loi, et que
quelqu'un de l'extérieur de leur ville pourra aller se présenter
chez elles. Ce serait tout de même une correction.
Deuxièmement, à cause précisément de la
communauté urbaine, on sait que le législateur a essayé de
prévoir des mécanismes qui puissent pondérer les votes. Si
quelqu'un demeurant dans une banlieue de la communauté devient maire de
Montréal ou se présente, il peut prendre suffisamment de voix
pour fausser le verdict populaire, amener à la mairie de Montréal
quelqu'un qui serait l'élu d'une minorité et qui devrait
précisément la récompense à un maire de banlieue
d'avoir divisé le vote.
Ou alors est-ce que ce serait le soin que le législateur a pris
à voir à ce que les intérêts de Montréal par
rapport aux banlieues et des banlieues par rapport à Montréal
soient calculés suivant un mode qui vaut ce qu'il vaut? Mais il y a un
mode. Le législateur a manifesté le souci d'avoir des forces
à peu près équivalentes. A toutes fins pratiques, si une
mesure n'est pas adoptée à l'unanimité, elle n'est jamais
adoptée à la communauté urbaine. Or, si le maire peut
demeurer dans une municipalité de banlieue, il peut faire pencher la
balance contre Montréal en faveur des banlieues. Je ne vois pas comment
cela peut fonctionner même sur le plan administratif. Je parlais
tantôt du plan représentatif mais puisque le procureur de ce
groupement invoque qu'à cause de la communauté urbaine cela
devrait être ça, je dis que c'est le contraire à cause de
la communauté urbaine et des mécanismes qu'il y a là pour
protéger le poids des deux partis, l'influence des deux partis; il ne
faut pas toucher à cela. Au moins, il ne faut pas improviser. Il n'y a
rien de pire que la législation faite sur le coin du pupitre. On a eu
assez
d'expériences dans le passé. Si cela devait être
étudié, qu'on l'étudie et qu'on l'étudie avec tous
les partis présents.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Taillon.
M. LEDUC : M. le Président, je propose l'adoption de l'article 4,
tel qu'il est indiqué au projet de loi 100.
M. GOLDBLOOM : M. Le président, je m'excuse auprès de mon
honorable collègue de Taillon...
M. LEDUC: Pardon! Qu'il disparaisse.
M. GOLDBLOOM: ... mais nous devions biffer l'article 4 et je pense que
c'est la décision qu'il faut retenir. L'argument qui m'a
impressionné est celui qui a été avancé par mon
collègue de Verdun et qui a été repris par M. le
maire.
Il faudra que cela joue dans les deux sens et ce serait très
dangereux de proposer un tel changement sans pouvoir consulter tous les
intéressés.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'article 4. Biffé.
M. LEGER: Le ministre de la Justice ne pourra jamais se présenter
à la mairie de Montréal.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 5. A l'ordre, s'il vous plait
!
M. CHOQUETTE : Je n'ai aucune ambition.
Cens électoral
M. COTE: II s'agit, M. le Président, de déterminer le
moment précis où le cens électoral est atteint,
c'est-à-dire, 18 ans, le jour du scrutin.
M. CHOQUETTE : Je voudrais consigner cela au procès-verbal. Je
n'ai aucune ambition.
M. LEGER: Pour le moment!
M. CHOQUETTE : A la mairie de Montréal.
M. COTE : M. le Président, la rue Nelson est tellement
près des limites de la ville de Montréal...
M. DRAPEAU: M. le Président, je crois que la déclaration
du ministre va trop loin. C'est un homme qui a des ambitions mais pas dans ce
domaine. Il me l'a déjà dit.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 5.
M. CHOQUETTE: Ma principale ambition est de bien servir la justice au
poste que j'occupe à l'heure actuelle.
M. PAUL : Avec ou sans conseil.
M. COTE: L'article 5, M. le Président, vise à
déterminer le moment précis où le cens électoral
est atteint, c'est-à-dire 18 ans révolus le jour du scrutin, et
vise également à transporter le contrôle des procurations
qui étaient autrefois chez l'évaluateur en chef de la ville;
depuis que le commissaire à l'évaluation de la communauté
urbaine a les évaluations en main, il va de soi que les procurations de
vote vont chez le président des élections.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 6.
M. COTE: II s'agit d'une concordance, eu égard au dernier
article.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté?
M. GOLDBLOOM : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 7.
M. COTE: II s'agit d'une concordance, eu égard au régime
général qui remplace le secrétaire de l'élection
par le président adjoint aux élections.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. PAUL : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 8.
M. COTE: La même remarque s'applique à ceci, eu
égard à l'article 200.
M. LEGER: Est-ce que l'article 8 donne une augmentation de pouvoir au
greffier ou si ce sont les mêmes pouvoirs qu'il avait avant?
M. COTE: Non, il s'agit simplement, dans ce cas, du même pouvoir
qu'avait le commissaire à l'évaluation, ancien estimateur en
chef, et le pouvoir de remettre cette procuration passe au greffier,
forcément puisque l'autre n'est plus en vigueur.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 8. Adopté.
M. LACROIX: Corriger le mot "cens électoral" et le mettre en
français.
M. COTE: On n'a pas changé le texte actuel dans le reste de la
charte. Je pense qu'il faudrait faire les concordances, si l'on veut faire
cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 8. Adopté. Article
9.
Recensement
M. COTE: Au deuxième alinéa, comme vous pouvez le voir, on
avance de sept jours le début de la période de recensement des
électeurs pour faciliter la tâche et l'inscription des
électeurs. Au quatrième alinéa, il s'agit d'une
concordance eu égard au rôle du commissaire à
l'évaluation et du greffier.
M. LEGER: Concernant le fait que l'on ajoute justement le
problème de l'enregistrement dans les maisons d'appartements, avez-vous
déjà eu des problèmes avec les concierges dans les maisons
d'appartements ou est-ce qu'il y a des choses qui pourraient être
organisées permettant aux concierges de faire eux-mêmes un certain
recensement contrôlé par le recenseur?
M. COTE: C'est le but de l'article 206 a) qui fait partie de la
résolution de l'article 9, de façon à pouvoir se servir de
recenseurs sur place dans les grandes ou moyennes conciergeries, à
partir de dix appartements et plus, je crois. A ce moment-là, ça
permettrait d'accélérer le mouvement et de s'assurer qu'un
recenseur étranger à la maison ne fera pas des erreurs que le
concierge pourra très bien vérifier. Vous verrez plus loin, dans
le régime électoral, que la décentralisation du
système, permettant à des présidents de district de
vérifier ça permettra également, je crois, d'inscrire un
plus grand nombre d'électeurs, qui ont le droit de vote, sur les listes
et d'éviter ainsi de les priver de leur droit de suffrage.
C'est là un des buts poursuivis qui répond, je pense,
à une question que l'un des membres de cette commission a posée
plus tôt, demandant pourquoi on ne se sert pas des listes
générales suivant la loi provinciale. C'est que ces
listes-là, eu égard au nombre d'électeurs inscrits et au
retard qu'elles ont sur l'actualité de l'événement de la
résidence, souffrent d'une assez profonde carence par rapport à
celles que nous pouvons faire en vertu de la loi projetée.
M. LEGER: Cela veut dire que les concierges qui seraient choisis comme
recenseurs seraient payés au même tarif qu'un recenseur
régulier.
M. COTE: C'est le but, dans les grandes conciergeries, autant que faire
se peut, de se servir du concierge qui connaît mieux ses résidants
que personne d'autre.
M. LEGER: Je pense que c'est une bonne amélioration parce que,
durant le dernier recensement de la commission scolaire, il y a eu des
difficultés avec les concierges un peu partout. Certains concierges
refusaient de laisser entrer le recenseur. D'autres concierges exigeaient un
pot de vin. C'était même prévu par les présidents
d'élection des districts scolaires de donner un certain montant sous la
table pour amener les concierges de les laisser entrer. Je pense que
c'était frôler l'illégalité et je pense que vous
corrigez justement une situation qui aurait pu devenir dangereuse.
M. COTE: Nous préférons l'avoir dans un texte de loi que
de tenter d'appliquer des mesures qui ne seraient pas souhaitables.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: ... je souligne quand même que l'article 206 a) qui
est proposé va très loin. Il s'agit d'autoriser le
président d'élection à requérir du
propriétaire, de l'administrateur, du concierge, d'être recenseur.
Ce n'est pas simplement la permission, ce n'est pas simplement rendre possible
la désignation de la personne responsable de la bâtisse comme
recenseur, c'est de lui dire : Si vous êtes nommé par le
président d'élection, et si vous n'assumez pas votre
responsabilité, vous êtes passible d'une amende et vous êtes
passible d'emprisonnement si vous ne payez pas l'amende. Je trouve que c'est
aller drôlement loin. J'aimerais avoir des explications
là-dessus.
M. COTE: M. le Président, je crois que le ministre a là
une remarque fort valable et je pense qu'on peut corriger la force du texte
sans trop l'affaiblir, en ajoutant au second alinéa, après les
mots: "quiconque viole", les mots: "sans excuse légitime";
évidemment, si une personne est malade, souffrante, infirme, etc., il
appartiendra au magistrat d'en décider. Je pense que déjà
c'est faire une large part à l'excuse légitime que les tribunaux
interprètent d'une façon assez libérale, soit dit au sens
propre du mot.
M. GOLDBLOOM: Votre adoucissement ne va pas très très
loin, il faudra quand même que la personne comparaisse devant la cour et
fasse valoir ses excuses.
M. COTE: Je pense que le président d'élection se servira
tout de même de son jugement et ne fera pas comparaître devant les
tribunaux des personnes à l'égard de qui il aura jugé
lui-même qu'il y a excuse légitime. Il faudra tout de même
qu'il y ait une poursuite d'intentée et il y a la discrétion de
la poursuite qui est tout de même assez... il ne faut pas présumer
que le président d'élection va s'intéresser
quotidiennement à poursuivre les gens alors que ce
qui l'intéresse c'est de trouver un recenseur et non pas chercher
à en éliminer.
M. LEGER: II faudrait quand même tenir compte du problème
suivant. Si un concierge refuse l'accès à n'importe quel
recenseur est-ce que le ministre peut m'écouter un peu si
le concierge refuse l'entrée à un recenseur étranger,
parce qu'il veut absolument garder une discrétion de la maison dont il
est responsable, à ce moment-là, il y a une difficulté
comme celle qu'on a éprouvée à la commission scolaire.
Est-ce qu'un concierge peut s'opposer à avoir la
possibilité, par la loi, d'avoir un revenu, comme recenseur de la
bâtisse dans laquelle il vit, dont il connaît tous les occupants?
Je pense que c'est quand même une bonne chose qu'il ait cette occasion.
Tout ce qu'il a à faire, c'est de remettre, d'une façon
légale, les noms des résidants de son immeuble pour
l'élection; sans cela, il y a des dangers.
M. GOLDBLOOM: Non seulement je trouve que c'est une bonne chose, je
trouve que c'est un travail intéressant pour le concierge d'être
payé, la somme n'est pas énorme, mais quand même,
d'être payé tant par nom. Je suis tout à fait d'accord sur
cette idée et sur le problème que posent certaines maisons
d'appartements, mais quand même je trouve que les pénalités
qui sont prévues dans le cas de refus sont assez
sévères.
M. CHOQUETTE: M. le Président, au risque de perturber les
réunions paisibles de cette commission, je vais vous dire que cela me
frappe, enfin que je ne suis pas convaincu, de prime abord, qu'on impose une
fonction juridique, légale, qui appartient, en somme, â un
officier public, à un concierge d'agir comme recenseur. Je veux dire
que, à mon sens, c'est quelque chose qui sort de l'ordinaire des lois;
qu'on lui impose la tâche de fournir toute l'assistance nécessaire
pour faciliter l'enregistrement des résidants, là peut-être
qu'on peut quand même comprendre la pensée du législateur
qui dit: II connaît les résidants de l'immeuble, par
conséquent il doit donner son assistance au président de
l'élection, mais qu'on lui impose de devenir en quelque sorte un
recenseur, c'est-à-dire qu'il ait une fonction publique, moi, cela me
répugne.
M. COTE: Je pense que je peux essayer de satisfaire tout le monde, M. le
Président. Je pense que le texte va plus loin que la pensée de
son auteur.
M. GOLDBLOOM: Je le crois.
M. COTE: Je pense qu'on peut très bien arriver au même but.
L'idée du président et du président adjoint des
élections était de pouvoir demander au concierge d'agir comme
recenseur et de pouvoir requérir de lui des renseigne- ments. Je pense
qu'on peut tout simplement biffer, dans la sixième ligne, les mots
"agisse comme énumérateur ou" et on atteindra le même
but.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Laurier.
M. MARCHAND: M. le Président, j'aurais un amendement ou une
suggestion à faire â l'article 206 a), qui pourrait se lire
à peu près comme ceci: "Le président de l'élection
peut requérir du propriétaire, administrateur, gérant,
concierge ou toute autre personne responsable de l'administration ou d'une
autre personne demeurant dans ledit bâtiment nommée par le
président d'élection". A ce moment-là, on n'impose pas
à une personne le fait d'être recenseur, mais on le confierait
à une personne qui accepterait d'être recenseur dans ledit
bâtiment et serait nommée par le président
d'élection.
M. LEGER: M. le Président, je pense qu'on n'atteint pas le
but.
M. MARCHAND: Vous donnez au moins la liberté.
M. LEGER: Le but, M. le Président, est de s'assurer que toute
personne résidant dans une maison d'appartements soit recensée.
Le danger est qu'il y ait des concierges refusant l'entrée à des
recenseurs. C'est le premier danger. Qu'on le nomme recenseur ou que par la loi
le concierge soit obligé de laisser passer un recenseur c'est une de ces
deux choses qu'il faut faire. Il faut qu'il soit obligé de le faire
légalement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la modification que vient de
proposer Me Côté me sourit parce que, premièrement, il y a
le volontariat qui demeure possible. Si le concierge accepte la nomination, il
devient recenseur. Il n'y a pas lieu de lui imposer le rôle de recenseur,
mais il y a lieu d'exiger que les renseignements soient obtenus. Je pense que
vous l'avez dans la rédaction qui est proposée.
M. LEGER: Dans la rédaction, est-ce qu'on indique que, s'il ne
donne pas l'assistance nécessaire, il y a une pénalité qui
demeure, le deuxième paragraphe demeure?
M. GOLDBLOOM: C'est cela. On exige de lui qu'il fournisse au
président d'élection toute l'assistance nécessaire pour
faciliter l'enregistrement des résidants.
Adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'article 206 a), M.
Côté, voulez-vous me dire
exactement, dans le projet de loi, où cela se situe?
M. COTE: L'article 206 a) qui fait partie de l'article 9 du projet de
loi, M. le Président, sera modifié en biffant dans la
sixième ligne les mots "agisse comme énumérateur ou".
C'est cela, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: D'accord!
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, on biffe les mots "qu'il
agisse..."
M. COTE: Pas le mot "qu'il". On le laisse. On biffe les mots "... agisse
comme énumérateur ou..."
M. LEDUC : Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 206 a) adopté tel
qu'amendé et l'article 9 adopté tel qu'amendé.
M. GOLDBLOOM: A l'article 10, il y a une omission par rapport avec
l'article original qui me semble devoir être corrigée. On laisse
tomber l'âge de l'électeur et pourtant c'est un
élément de preuve de son droit de vote, n'est-ce pas?
M. COTE: Cette suggestion a été faite par le personnel du
bureau du président des élections parce qu'on a
réalisé que, dans bien des cas, malheureusement des cas
où la preuve de l'âge ne semble pas essentielle pour prouver le
cens électoral dans bien cas, l'âge est faussé. Cela
semblait, dans une très grande proportion, une mention qui était
pratiquement inutile. De toute façon, les serments prévus aux
diverses formules prévoient qu'on peut, si on a un doute quant à
l'âge de la majorité, assermenter la personne pour lui faire
prouver qu'elle a 18 ans. Que cela apparaisse ou non sur les listes
électorales, le recenseur n'est pas en mesure de le vérifier,
mais le scrutateur, dans le bureau de scrutin, est en mesure de le
vérifier et, de toute façon, la loi prévoit qu'une
personne doit avoir 18 ans pour voter, et cela déplaisait à bien
du monde de voir leur âge sur la liste.
M. GOLDBLOOM: Mais, Me Côté, cela va plus loin que
ça. Si l'âge parait sur la liste électorale, s'il y a
quelqu'un qui veut user de substitution de personne et si la personne qui se
présente a clairement 21 ans et la personne inscrite est
enregistrée comme ayant 55 ans, le scrutateur peut savoir assez
rapidement qu'il s'agit d'une fraude qui est proposée.
M. COTE: Nous nous en remettons à la suggestion du ministre
là-dessus. Si on veut remettre l'âge, nous n'avons aucune
objection. Ce sont des suggestions qui nous avaient été faites
par diverses personnes et nous y avions agréé. Nous n'avons
aucune objection.
M. GOLDBLOOM: L'âge est requis partout et je pense qu'il ne
faudrait pas faire exception ici.
M. COTE: D'accord. Mais la mention que nous faisons disparaître
à la fin, par exemple, celle du propriétaire ou locataire qui n'a
plus de raison d'être puisque maintenant, on fait un recensement
universel.
M. DRAPEAU: Je me permettrais de vous signaler une chose. Que cela soit
recommandable ou non, il y a une réalité. Il y a des personnes
qui vont plutôt refuser de s'inscrire que de s'inscrire en donnant leur
âge. Est-ce qu'on est mieux de ne pas mettre l'âge et s'inscrire au
lieu de dire: Si vous ne donnez pas votre âge, vous perdez votre droit de
vote? Il faut prendre la situation telle qu'elle est. Il y a des personnes
on ne fera pas de différence de sexes parce qu'il y a des hommes
qui sont femmes sur ce rapport qui n'aiment pas donner leur âge.
Et si elles sont obligées de donner leur âge au recenseur...
Parfois, le recenseur est un voisin et elles n'aiment pas cela donner leur
âge. Elles disent: Dans ce cas, je ne donne pas mon nom et je n'irai pas
voter. Est-ce qu'on est mieux de dire: Vous allez donner votre âge sous
peine de perdre votre droit de vote? Quel est le moindre mal? Avoir l'âge
ou avoir le nom? Ou quel est le mieux? Avoir le nom sans l'âge ou pas de
nom parce qu'il n'a pas voulu donner son âge? J'attire simplement
l'attention pour ne rien laisser de côté.
M. LEGER: Au niveau provincial, est-ce que la loi fédérale
et la loi provinciale contiennent les mêmes obligations?
M. PAUL: La même obligation. M. DRAPEAU: Avec l'âge.
M. CROISETIERE: Dans les milieux urbains, pas dans les milieux
ruraux.
M. DRAPEAU : Encore une fois, c'est que les recenseurs rapportaient
qu'il y a des gens qui n'aiment pas donner leur âge.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): L'âge de 18 ans, d'après moi est
plus... Quand un gars est rendu à 50 ans, on ne peut pas penser qu'il
peut avoir 18 ans. Si le gars a le droit de vote à 70 ans, à 75
ans ou à 80 ans, il a le droit de vote, si l'âge part à 18
ans. Ce dont on doit s'occuper, c'est de l'âge de départ, ce n'est
pas de l'âge d'arrêt. Il arrête quand il est mort. Il a le
droit de vote jusqu'à ce qu'il meure.
M. LEGER: On parle de l'âge inscrit sur le
bulletin de vote. Il n'est pas question de limite. C'est l'âge
inscrit sur la liste.
M. ROY (Lévis): Oui, mais il n'est pas obligé de le donner
passé... L'âge qui compte, c'est 18 ans.
M. CHOQUETTE: On ne peut pas empêcher les personnes
âgées de voter.
M. ROY (Lévis): Non, mais elles ne veulent pas donner leur
âge. Cela les empêche de voter. Pourquoi faire inscrire un gars qui
a 70 ans? Vous allez dire que je parle pour moi. Je ne suis pas rendu
là.
M. CHOQUETTE: C'est une question d'identification...
M. ROY (Lévis): Question d'identification.
M. CHOQUETTE: ... parce qu'il peut y avoir deux personnes du même
nom, dans le même domicile. 11 y en a un qui a 20 ans et l'autre a 45
ans.
M. ROY (Lévis): C'est cela.
M. CHOQUETTE: Pour moi, c'est strictement une question pour permettre
d'identifier l'électeur quand il se présente pour voter. C'est la
seule fin qu'on recherche par l'âge.
M. ROY (Lévis): Parce que le point important, c'est qu'il ait 18
ans et plus.
M. CHOQUETTE: On pourrait préciser que les femmes ont le droit de
mentir sur leur âge. C'est de commune renommée.
M. COTE: Sur ce qui est de commune renommée, il n'est point
besoin de statuer.
M. LEGER: Si c'est dans la loi provinciale et dans la loi
fédérale, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas dans la loi
municipale.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'amendement tel que
proposé: "Après chaque électeur, ajouter son âge".
Adopté?
M. COTE: "Son âge", M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): "Son âge". Alors, l'article 10,
adopté. L'article 11.
Calendrier électoral
M. COTE: Ils'agit d'une modification qui recherche la
concordance avec le nouveau calendrier électoral. Plutôt que de
mettre une date, on met maintenant le jour du calendrier à rebours, tout
simplement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12 ?
Révision des listes
M. COTE: L'article 12 vise à modifier deux articles de la charte.
Le premier, article 211, il s'agit de modifications qui sont de concordance
avec les modifications à venir à 213 et à 223 qui visent
à remplacer le mode d'examen et de correction des listes
électorales par un système de révision
décentralisé mieux adapté aux besoins du suffrage
universel et destiné à faciliter aux électeurs les
demandes et l'obtention de corrections par eux.
La dernière fois, il y avait eu des séances interminables
devant les juges de la cour Municipale. Cela avait paralysé le tribunal
pendant des semaines. On veut maintenant décentraliser cette
révision dans chacun des districts plutôt que de les faire
à un endroit central et le faire au niveau des vice-présidents et
des réviseurs. C'est le but de la modification à 211. Pour ce qui
est de 212, c'est également la même chose. C'est le même
système. Jusqu'à 217, c'est le même système.
M. LEGER: A l'article 212, je pense qu'il y a quelque chose
d'inacceptable concernant un avis d'opposition et l'avis d'un jour franc. Je
pense que c'est inacceptable qu'une personne puisse être radiée
par une autre et que, s'il y a une erreur et qu'on envoie un avis d'un jour
pour lui dire qu'elle est radiée, la personne peut tout simplement
arriver le soir chez elle et ne pas avoir le temps de se réinscrire.
Deuxièmement, on dit aussi que si l'avis est envoyé par la poste
et sous pli recommandé à l'adresse où, d'après la
liste, la personne visée est censée avoir son domicile. S'il est
retourné par la poste sans avoir été livré ou si la
personne fait défaut de se présenter dans un délai qui est
mentionné, le réviseur doit rayer le nom de la liste. Ily
a une personne qui peut être absente cette journée-là, elle
reçoit un avis ou ne le reçoit pas, la lettre ne lui est pas
parvenue, elle revient et elle est automatiquement rayée. Je pense que
c'est aller un peu loin et on devrait donner un minimum de trois jours francs
pour cela, sans cela il y a beaucoup de personnes qui vont perdre leur droit de
vote, comme on a eu l'expérience à la dernière
élection provinciale où, il y avait d'autres
considérations, mais quand même, il y a des gens qui n'avaient pas
la possibilité physique de se rendre au bureau de révision pour
se faire réinscrire. Je pense que c'est une partie qui devrait
être corrigée et qu'on devrait mettre au moins trois jours
francs.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): D'autres commentaires?
M. COTE: M. le Président, est-ce que je peux répondre
à cela, seulement pour éclairer les membres de la commission. Cet
extrait est tiré mot à mot de l'article 95 de la Loi des
élections du Québec. Il faudrait peut-être les modifier
tous. La majorité de ces choses sont tirées de cette
loi.
M. LEGER: Vous supposez que dans la loi provinciale, sans avoir
été livré ou si la personne fait défaut de se
présenter... je ne pense pas que ce soit dans la loi provinciale.
M. COTE: "Avant de prendre en considération une demande de
radiation, la commission de révision doit donner ou faire donner par son
secrétaire un avis spécial suivant la formule 21 à toute
personne dont on demande de rayer le nom. Deuxièmement, l'avis est d'un
jour franc. Troisièmement, il est envoyé par la poste sous pli
recommandé à l'adresse où, d'après la liste, la
personne visée est censée avoir son domicile. S'il est ensuite
retourné par la poste sans avoir été livré, il y a
présomption que cette personne ne doit pas figurer sur la liste".
UNE VOIX: Adopté.
M. LEGER: M. le Président, c'est peut-être dans la loi
provinciale mais il faut quand même soulever un point, savoir que c'est
très dangereux de priver de leur droit de vote, beaucoup de gens.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12, adopté.
M. LEGER : Un instant, M. le Président, c'est important.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, non.
M. LEGER: On ne prive pas ainsi les gens du droit de vote.
M. CHOQUETTE: Dans le comté du député de
Lafontaine, cela s'est produit aux dernières élections, je m'en
rappelle très bien.
M. LEGER: II a fallu qu'on mette une machine pour aller chercher 800
électeurs par jour pour les faire réinscrire.
M. LEDUC: Dans le comté de Lafontaine, une machine
électorale?
M. LEGER: Une machine de transport! Près de 3,000 personnes ont
été privées de leur droit de vote inutilement et il a
fallu faire un effort fantastique pour les faire réinscrire.
M. LEDUC: Cela a pris trois ans pour vous faire admettre que vous aviez
une machine.
M. LEGER: Alors, une journée, M. le Président, même
si c'est dans la Loi électorale provinciale, c'est une chose à
corriger; ce n'est pas parce que, comme disait M. Aronoff, c'est
déjà inscrit dans la loi, si ce n'est pas juste, qu'on doit le
garder.
M. GOLDBLOOM: Je retiens, M. le Prési- dent, l'argumentation du
député de Lafontaine et je pense que c'est un sujet sur lequel il
faudra se pencher. J'ai un autre sujet à toucher à
l'intérieur de cet article, si celui que nous venons de discuter est
réglé.
A l'article 213, il est proposé que le président de
l'élection devienne d'office le réviseur. Là, je pense
bien, Me Côté, qu'il n'y a pas de concordance avec la loi
provinciale qui désigne trois personnes. Sans mettre le moindrement en
doute la qualité, l'intégrité de la personne qui est
aujourd'hui impliquée, je me demande si ce n'est pas trop demander en
intégrité à une seule personne. Je comprends que cela
peut, dans une certaine mesure, faciliter l'administration du processus, mais
j'ai beaucoup de réticence à accepter que ce soit une seule
personne qui se charge de la révision au lieu d'en avoir trois comme au
niveau provincial.
M. COTE: Remarquez qu'il y a les réviseurs de district que le
président d'élection nomme: ils président à la
révision, mais dans la loi fédérale, il n'y en a qu'un qui
préside à la révision. D'autre part, dans la loi
provinciale, il y en a trois, mais je comprends qu'ils sont nommés par
les divers partis, encore faudrait-il qu'ils soient présents pour en
nommer dans le cas qui nous occupe.
M. PAUL : Pour le moment, c'est le président des élections
qui décide du cas qui lui est soumis par les réviseurs.
M. COTE: Oui. Là, il nomme des vice-présidents, au fond,
ce sont eux qui font dans chaque district la révision, il préside
un comité de vice-présidents et il y en a autant qu'il y a de
districts. Alors, l'article, vu seul, peut sembler peut-être un peu
draconien, mais vu avec les autres, je pense que c'est clair, de leur
texte.
M. GOLDBLOOM: Nous essayons évidemment de bien protéger
les intérêts des citoyens, c'est ce que nous examinons ici.
M. COTE: Sûrement.
M. GOLDBLOOM: Je me pose la question et je vous la pose. Est-ce que l'on
peut assurer au citoyen une protection intégrale de ses droits s'il y a
une seule personne?
M. COTE: Je le crois. L'article 214, M. le Président,
prévoit la nomination d'un réviseur dans chaque district; plus
tard, à 216, on voit les dates d'avis, le nom des réviseurs est
publié, Au fond, ce que le président d'élection fait,
plutôt que d'être un réviseur seul, un comité, une
troika, il préside un comité d'autant de réviseurs qu'il y
a de districts. C'est cela qui est marqué.
M. PAUL : Et la loi, à cet article-là prévoit que
le président d'élection, en plus de sa
fonction de président, a également le pouvoir de
réviseur. Il est nommé réviseur par la loi en même
temps qu'il occupe la fonction de président d'élection.
M. COTE: D'accord. Mais il doit nommer des réviseurs
d'élection.
M. PAUL : Et c'est à lui, en sa qualité de
président, de nommer des réviseurs.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12, adopté?
M. LEGER: Un instant, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lafontaine.
M. LEGER: Je pense que c'est un article très important, et si on
a l'intention de le corriger plus tard au niveau provincial, est-ce que ce
serait illégal de le corriger au niveau municipal pour le moment? C'est
ce texte qui nous arrive devant nous. Je dis que la façon que c'est
rédigé et même dans la loi provinciale, il est possible
pour un parti mal intentionné, je ne veux prêter de mauvaise
intention à personne, la loi le lui permettrait, justement dans les
derniers jours, de faire la radiation d'une quantité énorme de
citoyens dans un comté ou dans un district et ne pas permettre à
ces citoyens-là d'avoir le renseignement à temps. Je prends
l'exemple d'une personne et d'une lettre sous pli recommandé. Alors,
sous pli recommandé, si cette personne est absente le jour, elle ne
reçoit pas cette lettre-là parce qu'elle n'est pas là,
elle travaille. Elle n'est pas avisée qu'elle va être
radiée. Elle arrive le soir, la lettre n'est pas là puisque cela
doit être sous pli recommandé. Elle n'est pas au courant. Par la
suite, quand la liste électorale finale est remise aux partis, elle
s'aperçoit qu'elle n'est pas sur la liste. Je pense qu'on peut en mettre
plus quand même dans cette loi-là. Je dis que ce ne serait
certainement pas illégal de mettre trois jours dans les affaires
municipales, quitte à le corriger plus tard dans la loi provinciale.
C'est un sujet très délicat et très important: on ne doit
pas, d'un revers de la main, laisser subsister la possibilité de priver
les citoyens de leur droit de vote.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Côté.
M. COTE: Je crois, M. le Président, qu'il ne faudrait pas
oublier, je suis certain que l'honorable député de Lafontaine ne
l'a pas oublié, il a omis de le mentionner, que pour la lettre
recommandée, lorsqu'une personne n'est pas là pour la recevoir,
le facteur laisse une carte.
Et la personne a le jour où la carte est laissée, le jour
franc et le jour suivant jusqu'à la fermeture des heures de bureau, pour
aller chercher la carte et se rendre au bureau du réviseur, qui n'est
plus centralisé mais dans son district.
M. LEGER: M. Côté, vous devez quand même
admettre...
M. COTE : C'est beaucoup plus généreux que ça ne
l'était.
M. LEGER: Supposons qu'elle reçoit la lettre le 1er du mois et
qu'elle reçoit la petite carte; le lendemain, elle travaille toute la
journée et le bureau de poste a les mêmes heures de travail. Ce
n'est pas faciliter à un citoyen le sens de son rôle de
participation à une élection. Il va dire: Ils m'ont radié,
je n'ai pas le temps, je vais perdre une journée de travail, je n'y vais
pas. C'est nuire au citoyen à ce moment-là. Je dis que si on
donne au moins trois jours, il a peut-être l'occasion de se trouver du
temps dans trois jours. La personne reçoit son renseignement une
journée; le lendemain son horaire est complet toute la journée et
elle dit: Je n'ai pas le temps entre les deux, je n'irai pas. Je pense que
c'est une anomalie qu'il faudrait corriger. Cela ne dérange rien pour la
municipalité de mettre trois jours.
M. COTE: Je suis bien d'accord pour la suggestion de l'honorable
ministre des Affaires municipales à l'effet que c'est là un cas
qui devrait être étudié par la commission de
révision des lois municipales, à l'occasion. D'autre part, je
voudrais bien faire remarquer à l'honorable député de
Lafontaine qu'il y a les deux maux et qu'entre les deux il faut choisir le
moindre. Si on allongé la période de recensement et de
révision et si on étend le calendrier électoral, on va
dire: C'est pour franchiser ou pour éviter de défranchiser
excusez ces mots calqués de l'anglais moins de gens. Si on fait
ça, on va en priver d'autres de leur droit de vote. Parce qu'il y en a
qui seront partis, d'autres qui seront arrivés. Plus on allonge une
période de révision et de recensement, plus ça devient
difficile d'avoir, le jour de l'élection, une liste qui soit à
jour, au point de vue des révisions. Evidemment, il faut l'allonger
suffisamment pour inscrire le plus de gens possibles, la totalité s'ils
voulaient tous coopérer, mais il faut, d'autre part, éviter de
l'allonger au point qu'elle devienne désuète le jour du scrutin.
C'est là la jauge constante qu'il faut garder à l'esprit.
M. LEGER: Avec $300,000 pour faire une élection municipale et si
on allonge cela de deux jours, permettant ainsi à tous les citoyens
d'avoir une occasion de se réinscrire, je pense que ça vaut le
coup.
M. CHOQUETTE: Je voudrais poser une question à Me
Côté, si vous permettez. Supposons qu'on donne suite à la
suggestion du député de Lafontaine, que la période de
trois jours soit édictée pour le processus de la
contestation d'une radiation, est-ce que ça allonge
automatiquement votre calendrier électoral de deux jours ou bien est-ce
que vous pouvez le faire à l'intérieur du calendrier tel que
prévu? Parce que je vous dirai que, sur le fond du problème, je
serais porté à sympathiser avec la suggestion du
député parce que notre expérience en matière
électorale est que, quand quelqu'un reçoit un avis à
l'effet qu'il est radié, le plus souvent à cause de ses
occupations, il n'est pas politisé au point qu'il est propulsé
vers le bureau de révision pour aller faire étudier son cas dans
un délai d'un jour; je trouve que c'est court comme délai.
Evidemment, vous avez apporté la question du calendrier
électoral ; si on est pour bouleverser tout le calendrier
électoral, les implications de votre suggestion sont tellement
étendues qu'on l'étudiera plus tard.
M. COTE : Nous serons fort heureux, à la suggestion du ministre,
de réviser le calendrier électoral dès que le
ministère des Affaires municipales ou de la Justice nous dira: Nous
avons l'intention de réviser les lois générales. Nous
avons simplement voulu suivre la loi électorale du Québec. Nous
serons fort heureux de coopérer avec vos ministères pour la
réviser. Mais, dans le moment, allonger le délai maintenant,
ça nous mettrait à part des autres à cet égard, ce
n'est peut-être pas grave, on l'est à d'autres
égards...
M. LEGER: Vous serez peut-être à l'avant-garde.
M. COTE: D'autre part, oui, ça bouleverserait le calendrier; il
faudrait le réécrire d'ici à cet après-midi.
M. CHOQUETTE: Cela repousse le calendrier de deux jours.
M. COTE: Cela repousse l'impression de la liste électorale, la
distribution des listes électorales aux candidats, l'affichage des
listes définitives, oui. Il faudrait tout revoir le calendrier.
M. LEGER: C'est la question du principe, est-ce que ça vaut le
coup, est-ce que c'est important de permettre aux citoyens d'avoir l'occasion
de s'exprimer démocratiquement? C'est la base d'un système. Ce
n'est pas une question d'argent ou de deux jours; c'est que chaque citoyen a le
droit de vote.
M. COTE: II ne faut pas oublier qu'une demande de radiation,
premièrement, c'est fait par écrit et, deuxièmement, c'est
fait sous serment. Tout de même, il y a un minimum de sérieux
à la base. Troisièmement, on envoie un avis écrit, on
donne un jour franc et c'est par courrier recommandé. C'est
déjà pas mal.
Maintenant, je vous le dis, nous sommes très ouverts à
cette modification â la loi générale et nous ne voudrions
que la suivre, le cas échéant. Mais je ne pense pas que ce soit
le moment, dans le milieu d'une assemblée électorale, de risquer
de le bouleverser et de faire des erreurs.
M. PAUL: Me Côté, voulez-vous nous dire, par
expérience, quel est le nombre de demandes de radiation que l'on a
habituellement dans les élections municipales â
Montréal?
M. LEMAY: Le nombre de demandes de radiation par tierce personne, tel
que..., il y en a eu 142, dans toute la ville.
M. COTE: 142, en 1970. Ce n'est pas beaucoup, n'est-ce pas?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. le maire.
M. DRAPEAU: II fallait soulever un point que le procureur a
soulevé. Le dénonciateur, lui, s'identifie par écrit, sous
serment. Alors, si un électeur est privé de son droit de vote, il
peut toujours poursuivre, déposer une plainte pour parjure contre...
C'est le dénonciateur. Celui qui court le risque de dénoncer et
de faire annuler une inscription, il s'expose; il joue gros jeu.
M. LEGER: M. le maire et les politiciens savent très bien les
résultats des poursuites, après une élection. Ces
poursuites pour parjure, etc., après une élection... Une
élection est gagnée, surtout quand elle se gagne par quelques
voix dans un comté. C'est la différence.
M. DRAPEAU: Oui, mais on sait aussi, à titre d'expérience,
ce que c'est que de laisser sur les listes des noms de personnes qui n'ont pas
droit ou qui n'existent pas.
M. LEGER: D'accord!
M. DRAPEAU: Or, s'il y en a seulement 146, est-ce qu'il y a eu beaucoup
de protestations?
UNE VOIX: Aucune.
M. DRAPEAU: L'expérience démontre qu'il vaut mieux les
enlever. Il y a moins d'ennuis que de les laisser. Cela est moins dangereux au
point de vue démocratique.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense bien que les membres de
la commission ont pu constater que le gouvernement est fort sympathique
à cette idée et voudrait protéger les
intérêts des électeurs. Par contre, il y a un
problème technique. Il faudrait revoir tout le calendrier et l'on
risquerait, en le faisant à
la dernière minute, de commettre des erreurs.
Je pense que, vu le nombre assez restreint de cas qui se sont produits,
la dernière fois, on peut accepter que le sujet soit
étudié dans le contexte général des
élections au Québec et que l'on retienne pour étude
très sérieuse la question posée de façon
très légitime par le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, concernant cet avis qui doit
être retourné, s'il est retourné. On dit, ici, dans
l'article: "Le réviseur doit donner le nom de la liste, s'il y a un
retour". Cela prend quand même plus d'une journée pour le retour
d'une lettre recommandée?
Alors, supposons qu'en même temps la personne n'ait pas
été présente et que la lettre ait été
retournée, et que, si elle voulait aller au bureau de révision,
elle pourrait... Je ne sais pas, mais enfin, si elle a appris qu'elle a
été radiée d'une façon ou d'une autre, parce que
quelqu'un était présent au bureau de radiation, à ce
moment-là et la lettre arrive, une journée ou deux
après... Donc, le retour de la lettre ne se fait pas dans la même
journée ni le lendemain?
M. COTE: II faut remarquer, M. le Président, que l'avis
prévu dans la loi, c'est le minimum. Le réviseur ne pourra pas
radier le nom, tant qu'il n'aura pas eu retour disant que la lettre n'a pu
être livrée. Alors, à ce moment-là, il y aura
peut-être eu deux ou trois jours de passés, ce qui donne une
chance supplémentaire pour l'électeur.
M. LEGER: Et il ne peut pas se réenregistrer?
M. COTE: Mais ce qui est arrivé dans la majorité des
cas...
Oui, il peut aller voir le réviseur et s'opposer. C'est
arrivé dans la majorité des cas. Les gens ne viennent pas
s'opposer à cela, parce que, lorsqu'il y a une déposition sous
serment demandant la radiation d'un nom d'une liste électorale, notre
expérience est que la demande est faite parce que cette personne
n'existe pas. C'est la principale raison pour laquelle on ne s'oppose pas
à la radiation.
M. LEGER: Oui, mais vous dites que la personne peut revenir mais ne peut
dépasser le jour franc?
M. COTE: Oui, tant qu'elle n'est pas radiée, elle veut venir s'en
plaindre et tant que le réviseur n'a pas radié, son nom est
toujours sur la liste. Si elle vient prouver son existence, même
après le délai, pourquoi la radierait-il?
C'est simplement une présomption. Il peut la radier mais non pas
doit la radier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12. Adopté. Article
13.
M. LEGER: Adopté sur division.
M. DRAPEAU: Un petit moment, M. le Président, s'il vous
plaît. Vu que l'on a crié "sur division", on signale à mon
attention un point qui pourrait peut-être rallier tout le monde. A
l'article 212, il est dit: "Toutefois les demandes en inscription ou en
radiation doivent être déposées au plus tard le
vingt-sixième jour avant celui du scrutin", et on me signale qu'à
ce moment-là il reste encore quatre jours, effectivement. Il ne reste
pas une journée! Il faut que la demande en inscription ou en radiation
soit déposée, au plus tard, le vingt-sixième jour avant
celui du scrutin. On attire l'attention sur le fait qu'à ce
moment-là il reste quatre jours pour intervenir. Alors, il suffirait
peut-être simplement de dire que de toute façon, dans le cas des
radiations, le président ne peut procéder aux radiations que le
dernier jour dans le délai permis.
Il y a cinq jours pour la révision, et la radiation ne se fera
que le dernier jour de la révision. Et là, il y aura eu un
délai de quatre jours effectivement, pas d'un.
M. LEGER: Alors, ce serait inscrit dans la loi comme tel, avez-vous
un...?
M. DRAPEAU: C'est dans l'article 212, dans le projet que vous avez
là: "Toutefois les demandes en inscription ou en radiation doivent
être déposées au plus tard le vingt-sixième jour
avant celui du scrutin". Et si elle arrive le 27e jour, la demande en radiation
ne compte pas, et si c'est fait le 26e jour au plus tard, il y aura encore
quatre jours pour se présenter. Il n'y a pas un jour, l'avis de
délai, une journée d'avis, ça induit à penser qu'il
n'a qu'une journée, alors qu'au pire il a quatre jours pour se
présenter.
M. COTE: Oui, il y a la journée du dépôt de la
demande de radiation, la journée de l'envoi de l'avis, la journée
de la réception, le jour franc, le jour qui suit ça fait quatre
jours. Mais évidemment il faut prévoir le mécanisme. Je
pense que c'est satisfaisant.
M. LEGER: Le ministre prend ça en note, de voir à trouver
une solution plus claire, plus précise.
M. GOLDBLOOM: Avec plaisir, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12, adopté
unanimement. Article 13?
M. COTE: Concordance, M. le Président.
M. CHOQUETTE: ...le bon environnement électoral.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 14?
M. COTE: C'est une concordance, c'est toujours le mode de
révision.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 15?
M. COTE: Jusqu'à 223, ce sont des concordances avec le mode de
révision et le dépôt du rôle d'évaluation pour
ces fins.
M. PAUL: Ce sont des réviseurs par district. M. COTE: Oui,
monsieur.
M. PAUL: C'est ça, c'est ce dont vous nous avez parlé tout
à l'heure.
M. COTE: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 16?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 17?
M. COTE: II s'agit là d'une concordance avec les articles 213
à 223 que nous venons de modifier. Il y en a beaucoup évidemment.
Il s'agit dans ce cas-ci encore de calendrier à rebours, de calendrier
électoral et c'est le dépôt de la liste corrigée et
les avis de changements et le rapport sur les corrections. C'est tiré de
la Loi électorale du Québec.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 18?
Adopté?
M. COTE: C'est la même chose, on n'a plus besoin de ceci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. COTE: A l'article 18, il s'agit d'une disposition
désuète qui remonte au moment où la liste était
confectionnée à partir des rôles.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 19?
M. LEGER: M. le Président, à l'article 19, je trouve que
c'est pas mal exagéré le montant qu'on demande pour obtenir une
liste de district qui est de $200, et une liste complète de $1,500. Pour
quelle raison avez-vous mis un montant si élevé pour qu'un
candidat puisse obtenir cette liste électorale, $200 pour son district
et de $1,500 pour toute la ville? La loi provinciale permet aux partis
provinciaux et fédéraux d'avoir gratuitement des listes une fois
qu'ils sont candidats. Alors, pour quelle raison est-ce si cher?
M. GOLDBLOOM: C'est pour éliminer les péquistes
indépendants qui pourraient embêter les péquistes
réguliers.
M. MARCHAND: Cela frappe. M. LEDUC: Adopté.
M. LEGER: Alors, M. le Président, est-ce que M. le maire,
après qu'on a ri...
M. CHOQUETTE: Dans le comté de Laval où M. Unterberg est
contesté.
M. LEGER: Pour revenir à des choses sérieuses maintenant,
est-ce que le maire ou ses conseillers peuvent nous donner une réponse
là-dessus?
M. DRAPEAU: A ce moment-là, il n'est pas candidat. C'est pour
éviter que le greffier, le directeur des élections, soit tenu de
donner des listes électorales à tous ceux qui en demandent,
qu'ils soient candidats ou non.
M. LEGER: C'est sûr, je parle des candidats.
M. DRAPEAU: C'est ça et c'est: "Dès qu'il a reçu de
l'imprimeur les copies imprimées de la liste électorale, le
président de l'élection, lorsque la demande est formulées
au cours de la période électorale, est tenu de livrer à
toute personne..." Ce ne sont pas seulement les candidats, ça. Quand il
est candidat, il les a gratuitement.
M. LEGER: Moi, je suis d'accord pour ceux qui ne sont pas candidats,
mais est-ce qu'il y a un endroit dans la loi qui dit qu'un candidat peut
l'avoir gratuitement?
M. DRAPEAU: Ce n'est pas modifié, c'est dans la loi.
M. LEGER: C'est dans la loi générale.
M. DRAPEAU: Ce n'est pas dans le projet de loi, c'est dans notre charte
ce n'est pas modifié. C'est bien évident.
M. LEGER: Dans la loi générale, les candidats qui ont fait
leur caution auront droit...
M. DRAPEAU: Ils auront droit à des listes. C'est ça. Mais
si quelqu'un, avant de décider s'il va être candidat ou non, veut
consulter la liste électorale, qu'il paie. Il y en a qui les demandent,
à part ça, pour des fins commerciales.
M. COTE: C'est surtout ça. M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 19, adopté. Article
20? Adopté. Article 21? Adopté.
M. COTE: Ce sont des concordances au calendrier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 22?
M. ARONOFF: Un moment, M. le Président. Concernant l'article sur
le deuxième dimanche dans le mois de novembre, est-ce qu'on discute
ceci?
UNE VOIX: On vient de l'adopter.
M. ARONOFF: Est-ce qu'on discute si l'élection doit avoir lieu le
deuxième dimanche de novembre?
M. GOLDBLOOM: On est allé plus loin que cet...
Date de l'élection
M. ARONOFF: On est allé plus loin, c'est parce que les
numéros que j'ai... J'ai voulu parler sur ceci, cela est passé si
vite. C'est parce que nous avons, vous le savez très bien, M. le
Président, la température dans la ville de Montréal...
Naturellement, on veut pousser l'élection au mois de novembre. Ceci
empêche des personnes âgées de voter et on ne veut pas ceci.
Si on est pour la démocratie, moi je pense qu'on peut se préparer
pour avoir l'élection le premier dimanche d'octobre et non pas le
deuxième dimanche de novembre. Je veux qu'on parle un peu de ceci, si
c'est possible. Le dernier dimanche d'octobre est assez tard, mais pas le mois
de novembre. On a des tempêtes dans ce temps-là. Les personnes
âgées ne voteront pas. Est-ce qu'on veut se retrouver avec 33 p.c.
des personnes qui votent dans la ville de Montréal, 36 p.c. des
personnes qui votent dans une élection municipale, ou veut-on donner
l'occasion le plus possible aux personnes de voter?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Verdun.
M. CARON: J'aimerais avoir les commentaires de M. le maire
là-dessus.
M. DRAPEAU: M. le Président, nous n'avons pas
intérêt à ce que ce soit en octobre, novembre ou
décembre, c'est que plus on veut accorder de délais de
révision et de confection de listes et tout cela, et les bureaux
provisoires, cela amène, d'après nos techniciens, qu'ils ne
seront pas prêts à tenir l'élection au mois d'octobre; il
faut retarder de deux ou trois semaines. Ce n'est pas nous qui avons choisi la
date, c'est le résultat des délais qui sont plus grands pour le
recensement, la révision et les bureaux, c'est tout.
M. MARCHAND: M. le Président, l'article est adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais dire à M.
Aronoff que cela devra faire partie de l'examen général que nous
allons faire de la question électorale, parce que je suis sensible au
point qu'il a soulevé. Cela pourrait être aussi tard que le 14
novembre et l'on a eu des tempêtes le 14 novembre mais, par
contre il faut dire que, si on applique ce principe à l'échelle
de la province ou à l'échelle du pays, on limiterait
drôlement, par la loi, la période de l'année pendant
laquelle on pourrait tenir des élections générales. C'est
quand même la discrétion du premier ministre qui est
traditionnellement le facteur déterminant quant à la date des
élections fédérales et provinciales.
M. PAUL: L'expérience nous a montré, M. le
Président, que le 29 avril, c'est trop de bonne heure.
M. GOLDBLOOM: Et il y avait un 5 juin qui était trop tard?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 22?
M. COTE: Cette abrogation est rendue nécessaire par l'insertion
du contenu dans d'autres articles déjà adoptés.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
L'article 23?
M. COTE: C'est une concordance avec l'article 232.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
L'article 24?
M. COTE: La même remarque s'applique. DES VODC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
L'article 25.
Boite de scrutin
M. COTE: II s'agit d'assurer des scellés efficaces aux boites de
scrutin. La loi actuelle prévoit qu'on doit les fermer à clef et
on les
scelle seulement après la fin du scrutin. On ne voit pas que cela
soit très utile; on préfère les sceller avant, une fois
qu'elles sont fermées, et les désceller seulement pour compter
les votes. Je pense que l'article était désuet et il risquait
d'être mal interprété. C'est conforme aux lois provinciales
et fédérales.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
L'article 26?
M. COTE: II s'agit de concordance avec l'article 232, tel
qu'adopté par l'article 21 du projet.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 27.
M. COTE: II s'agit de concordance avec le calendrier électoral eu
égard aux dates.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. COTE: Plutôt que de nommer les dates, on nomme les jours du
calendrier à rebours.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28.
Bulletin de présentation
M. LEGER: M. le Président, je note qu'auparavant nous avions
besoin de 25 signatures pour le maire et dix pour les conseillers. Là,
on demande pour le maire 250 signatures alors que pour le premier ministre, on
n'en demande que 25. Pour quelle raison en veut-on autant que cela pour le
maire?
M. DRAPEAU: Le premier ministre n'est pas élu dans l'ensemble de
la province, il est élu dans un district, un comté, comme pour
les autres députés. On n'a pas de bataille à faire
à ce sujet.
Seulement, cela nous revient souvent. Alors, on a dit: Nous allons le
porter devant l'Assemblée nationale et elle mettra le nombre qu'elle
voudra. Seulement, autant cela peut paraître exagéré,
autant un petit nombre parait exagérément bas.
Quand quelqu'un â la dernière minute peut arriver avec dix
de ses amis et signer un bulletin en vitesse, dix minutes avant la mise en
nomination, est-ce que cela est souhaitable? Nous portons le bébé
sur les fonts baptismaux, c'est à vous de dire...
M. LEGER: Autrement dit, le territoire est beaucoup plus vaste pour un
maire que pour un premier ministre.
M. DRAPEAU: II a 700,000 ou 800,000 électeurs.
M. LEGER: ... au niveau fédéral.
M. DRAPEAU: C'est cela. Il n'y a pas un député qui a
cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28. Adopté?
M. DRAPEAU: Encore une fois, si on trouve que c'est trop, que c'est
antidémocratique, on va le rayer. Il n'y a pas de bataille à
faire.
M. LEGER: Ce n'est pas antidémocratique, on applaudit.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28. Adopté. Article
29.
M. COTE: A l'article 29, il s'agit d'une concordance avec le
précédent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 30.
M. COTE: II s'agit là de moderniser un texte qui parlait encore
de monnaie or et argent et billet de banque à charte.
M. PAUL: Je m'aperçois que vous faites disparaître la
Banque du Canada â l'article 262.
M. COTE: On ne la fait pas disparaître. Je pense qu'elle est
encore légale. On parle de monnaie légale. On parlait de la
Banque du Canada dans le texte actuel par voie de distinction avec les banques
â charte privée. Et maintenant qu'on ne parle plus des banques
à charte privée, seulement de la monnaie légale, il n'y a
plus de raison de faire la mention d'une institution qui est la seule au pays
à frapper monnaie, pour le moment.
M. GOLDBLOOM: Puisque le candidat qui reçoit un nombre suffisant
de voix retrouve son argent à la fin, c'est effectivement un prêt
sans intérêt.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 30. Adopté.
M. ROY (Lévis): Quand le ministre aura compris qu'il peut s'en
servir, cela sera la prospérité de la province de
Québec.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 31.
M. COTE: C'est une modification de concordance avec l'article 258 et
l'article 259 que nous venons d'adopter.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 32.
M. COTE: II s'agit d'une concordance avec le calendrier électoral
à rebours.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 33.
M. COTE: La même remarque s'applique.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 34.
M. COTE: II s'agit là de moderniser l'usage de la marque
universelle qui n'est plus nécessairement la croix et que l'on a
maintenant dans toutes les lois électorales. C'est pour éviter de
priver quelqu'un de son droit de vote.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
UNE VOIX: On ne donne pas la couleur du papier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 35.
M. COTE: II s'agit d'une concordance avec l'article 208 de la charte qui
est non modifié. On prévoit 300 électeurs par bureau de
scrutin au lieu de 325.
UNE VOIX: Adopté.
M. PAUL: Un instant.
M. COTE: C'est le maximum, 300.
M. PAUL: Mais pourquoi mentionner 300, numéroter de 1 à
300? Je comprends, mais si vous avez quatre ou cinq électeurs qui se
sont trompés en se présentant au bureau de scrutin et qui
demandent un nouveau bulletin, vous ne pourriez pas le leur donner à ce
moment?
M. COTE: Ils ont un livret additionnel dans chaque bureau de scrutin. Je
vous avoue qu'il y a une question de technique, là...
M. PAUL: Mais ne prenez pas la technique du comté de Gatineau,
par exemple.
M. COTE: Ce sont les talons qui sont numérotés. Nous y
avions pensé, mais nous ne l'avons pas retenu.
M. GOLDBLOOM: Prenez plutôt celle du comté de
Maskinongé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 36.
M. COTE: Les modifications proposées rejettent les mentions
désuètes d'une part, et d'autre part, assurent la concordance
avec l'article 232 qui a déjà été
adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 37.
M. COTE: C'est une concordance avec l'article 284 déjà
adopté précédemment.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 38.
M. COTE: II s'agit de conserver le même nombre d'heures ouvrables
au bureau de scrutin mais d'avancer la période d'une heure le matin, ce
qui s'est avéré plus pratique. La même chose que pour les
élections provinciales.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 39.
M. COTE: C'est une concordance avec l'article 244.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 40.
M. COTE: II s'agit du scellé de la boite. C'est une concordance
avec l'article 244 et l'article 293.
LE P RESIDENT (M. Houde, Limoilou) : Adopté. Article 41.
M. COTE: C'est la question du crayon qu'on mettait dans l'isoloir et
maintenant, on peut se servir de n'importe quelle plume, ce qui existe dans
d'autres lois, n'est-ce pas? Pour éviter la privation du droit de vote,
encore une fois. Dans la loi fédérale, c'est comme cela
maintenant.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 41, adopté. Article
42.
M. LEDUC: Article 42, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 43.
Bureaux de scrutin spéciaux
M. COTE: II s'agit de l'introduction des bureaux spéciaux de
scrutin pour éviter de priver de leur droit de vote les gens qui
travaillent dans les autres bureaux de scrutin qui ne sont pas ceux de leur
domicile. C'est inspiré de la loi provinciale entièrement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Maintenant, il faut
revenir à l'amendement proposé par le ministre.
M. GOLDBLOOM: Non, on n'a pas encore terminé la section sur les
élections, je pense bien. Il reste quelques articles?
M. PAUL: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 44.
M. COTE: II s'agit de passer de deux à quatre heures, la
période de congé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 45, adopté. Article
46.
M. COTE: Concordance avec l'article 244.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 47.
M. COTE : Concordance avec l'article 232.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 48.
M. COTE: Concordance avec l'article 232 également.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 49.
M. COTE : Même remarque.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 50.
M. COTE: Même remarque.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 51.
M. COTE : Même remarque.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 52.
M. COTE: Avec l'article 232 aussi.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Débits de boisson
M. COTE: II s'agit là d'une concordance de l'article 53 du projet
avec l'article 73 de la Loi de la commission de contrôle des permis
d'alcool.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 54.
M. COTE: La même chose.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 55.
M. GOLDBLOOM : On arrive ici à la fin de la série sur les
élections. Je peux proposer que l'on reprenne le papillon qui deviendra
l'article 1 mais on prévoira, avec le consentement des membres de la
commission, que le numérotage sera refait après l'étude du
projet de loi
M. COTE: M. le Président, il y a également d'autres
articles qui traitent d'élections; ce sont les articles 94 à 99
à la fin qui traitent des formules mais ce sont des concordances. On
pourra les passer dans leur ordre, si vous le désirez.
M. GOLDBLOOM: C'est une question du nom, de l'écusson, des armes,
du blason de la ville.
M. COTE: Oui, il s'agit, dans cet article, de journaux,
périodiques, revues, programmes, brochures ou publications ou cartes
d'affaires. Je pense qu'aujourd'hui, comme il y a tellement de moyens, par des
objets tant corporels qu'incorporels de se servir de ces armes sans permission,
il faut moderniser le texte pour le généraliser. Il faut penser
également à certains usages commerciaux qui pourraient être
indésirables surtout au moment des olympiques de 1976, pour
éviter qu'on galvaude les armes de la ville sur des objets de peu de
valeur et ceci, sans la permission de la ville. Le but poursuivi est le
même mais on modernise le texte tout simplement.
M. GOLDBLOOM: Adopté quant à moi.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le nouvel article 1, adopté.
Article 55.
Cour Municipale
M. COTE : II s'agit de dispositions concernant la cour Municipale. Le
but est de permettre au tribunal d'accorder à un défendeur un
délai pour s'acquitter du paiement de l'amende et des frais. La
disposition actuelle ne le permet pas et elle demande d'être assouplie,
parce que des défendeurs condamnés pour des délits
beaucoup plus graves, au code criminel peuvent obtenir, en vertu de la loi, des
délais et en vertu de la charte, ils ne le pouvaient pas. Il y a donc
lieu de le faire.
M. PAUL: Je crois que Québec a obtenu ce pouvoir, l'an
dernier.
M. COTE: Oui, mais notre charte n'était pas à jour
à cet égard.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 56.
Contrôle du bruit
M. COTE: II s'agit ici d'un pouvoir qui a été
accordé à la ville de Québec par l'article 30 du chapitre
68 des lois de 1970, celui du contrôle du bruit. C'est là un mode
de pollution qui s'aggrave de plus en plus dans nos villes et qu'il y a lieu de
contrôler. C'est le même pouvoir que celui accordé à
la ville de Québec.
M.PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire ce qu'il pense de cet
article en regard de la loi 34?
M. GOLDBLOOM: Voici. J'aimerais suggérer qu'on laisse cet article
en suspens jusqu'à cet après-midi.
Je présume que nous n'aurons pas le temps d'épuiser le
projet de loi. La loi de la qualité de l'environnement s'applique,
évidemment, et la municipalité peut devenir, en quelque sorte, le
mandataire du gouvernement pour l'application des normes et des mesures, peut
même aller plus loin avec l'approbation du ministre, en adoptant des
règlements qui portent sur tout sujet qui implique la protection de
l'environnement. Mais, on se rappellera que l'an dernier, quand la
Communauté urbaine de Montréal a présenté un projet
de loi privé, le ministre des Transports a demandé que l'allusion
aux véhicules automobiles soit enlevée à cause de la
législation générale qu'il préparait et qui a
maintenant été adoptée. J'ai remarqué ce point ce
matin seulement, je m'en excuse. J'aimerais pouvoir consulter mon
collègue des Transports avant d'étudier cet article. Ce n'est pas
parce qu'on est en désaccord avec la protection contre le bruit, cela va
sans dire.
M. COTE: Nous sommes d'accord pour suspendre l'étude de cet
article-là. Je voudrais simplement faire remarquer à l'honorable
ministre et aux membres de la commission que nous prévoyions qu'un tel
règlement n'entrerait en vigueur qu'avec l'approbation du ministre, bien
sûr.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'article 56 est suspendu.
M. PAUL: Alors, c'est le premier article qui se trouverait suspendu.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 57.
Evaluation foncière M. COTE : A l'article 57, il s'agit
d'ajouter ici "aux fins qui sont déjà prévues" au
sous-paragraphe 2 de l'article 524 de la charte, à des fins culturelles.
Le but présentement poursuivi est celui de permettre que la
reconstruction prévue par le chapitre 21 des lois de 1972
du Musée est Beaux-Arts de Montréal puisse se faire malgré
la zone dans laquelle il est actuellement. Plutôt que d'y aller d'un
texte spécial, je pense qu'il y a lieu, puisque nous avons
généralement ces pouvoirs dans la charte de la ville, d'ajouter
les fins culturelles à ces pouvoirs qui permettent de donner une
permission spéciale qui soit incessible et personnelle.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 58.
M. GOLDBLOOM : M. le Président, j'aimerais demander aux
représentants de la ville de bien vouloir retirer l'article 58 parce que
le gouvernement a l'intention de proposer ces jours prochains des modifications
à la Loi de l'évaluation foncière et il y aurait, fort
possiblement, un manque de concordance dans ce cas-là. La loi
générale s'appliquera à Montréal.
M. COTE: M. le Président, à cet égard-là,
bien sûr que nous n'y avons pas d'objection, je n'en n'entends pas autour
de moi, parce que vous avez pu voir sans doute aux notes explicatives que nous
donnons, que nous cherchions là la plus haute concordance avec le texte
du gouvernement, eu égard à ceux qui sont exemptés. A
cause justement d'une carence dans la Loi de l'évaluation
foncière déjà modifiée et à remodifier
les nouvelles lois ont besoin d'être améliorées
forcément, comme tout ce qui est nouveau, il faut encore faire le
renouveau il reste qu'à Montréal il existe
traditionnellement une imposition considérablement
dégrevée à toutes les oeuvres charitables, culturelles et
récréatives. Cette année, malheureusement et c'est
là la raison d'un des derniers articles du projet qui prévoyait
la rétroactivité de ce dégrèvement au premier mai
dernier si ce dégrèvement-là n'arrivait pas
à temps, le directeur des finances devra adresser des comptes de taxes
très élevés à des institutions charitables,
religieuses ou de récréation.
Je crains que ceci ne leur cause un préjudice très
considérable. Nous sommes à la disposition du ministre et des
officiers de son ministère pour coopérer avec eux à faire
cette concordance dans nos lois afin de ne pas surcharger ces gens de taxes
qu'ils ne devraient pas payer.
M. GOLDBLOOM: Me Côté, je crois pouvoir vous assurer que
nous en tiendrons compte dans la rédaction des amendements à la
loi générale.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 58, biffé.
M. COTE: Nous le retirons à la suggestion du ministre.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 59.
Fonds de retraite
M. COTE: L'article 59 est une modification qui nous a été
demandée par une ordonnance de la Régie des services publics de
façon à pouvoir contribuer à un niveau suffisant au
régime de pensions des employés de la commission des services
électriques de la ville. La somme de $75,000 actuellement prévue
n'est pas suffisante, annuellement, et la Régie des services publics,
dans son ordonnance du 19 juin 1972, a recommandé fortement à la
ville de faire modifier sa charte le plus tôt possible afin de pouvoir
verser des sommes suffisantes. Nous prévoyons que ce niveau de $100,000
par année sera suffisant pour les dix prochaines années.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 60.
M. COTE: II s'agit là d'une concordance avec la taxe de services
qui a été créée l'an dernier; partout où les
mots "taxe de l'eau" apparaissent, on ajoute les mots "ou de services". Ceci a
été ajouté ici l'an dernier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 61.
M. COTE: II s'agit là d'une concordance avec l'article
précédent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 62.
M. COTE: Lors de l'audition devant la Commission municipale qui
remplaçait, à cet égard, la Régie des eaux du
Québec, on a vu qu'il a fallu à la Législature une loi
spéciale pour étendre le délai. Je crois qu'il serait au
moins sage de l'étendre déjà de 15 jours dans la loi, en
espérant que, dans les années prochaines, le problème
étant moins vaste parce que mieux connu par la commission, ce
délai suffira.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. GOLDBLOOM: Le changement que vous proposez est un changement de date
seulement et c'est pour accorder une période de 15 jours pour adapter le
budget de la ville à une décision possible de la commission.
M. COTE: On remplace la date du 15 avril par la date du 1er avril. Le
budget de la ville doit être déposé au plus tard le 15
avril et la décision de la commission devait nous arriver le 15 avril.
Cela rend pratiquement impossible l'impression des documents requis pour les
présenter à la séance du conseil. D faut au moins 15
jours.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 62, adopté. Article
63.
M. COTE: II s'agit là d'une uniformisation sur le plan de la
terminologie, de dispositions analogues de la charte de la ville concernant la
cotisation locale relative aux travaux permanents de construction de trottoirs
et de pavage et replacer ainsi dans son contexte le contenu de l'actuel article
1030.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 64.
M. COTE: D s'agit ici d'un but d'uniformisation de terminologie encore
une fois, dans le même domaine.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 65.
M. COTE: On recherche là un but de concordance avec les deux
articles précédents.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 66.
M. COTE: Cette modification est rendue nécessaire par
l'entrée en vigueur de la loi pour favoriser le développement
scolaire de l'île de Montréal. Les dispositions de cette loi
prévoient l'établissement d'une taxe scolaire seulement au 1er
juin et notre budget doit être déposé le 15 avril.
Alors, forcément nous devons faire une estimation provisoire,
quitte à la réviser par la suite lorsque le ministre approuvera
le taux des taxes scolaires.
M. GOLDBLOOM: C'est normal.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 67.
M. COTE: L'article suivant comporte les mêmes explications. C'est
une concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, LimoUou): Adopté. Article 68.
M. COTE: II s'agit, ici, de faire passer de $60 millions à $100
millions le fonds de roulement de la ville, dont l'augmentation est requise en
regard de la courbe générale de progression des budgets et des
dépenses administratives.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 69.
M. COTE: II s'agit là de rendre plus conforme au code de
procédure civile la procédure de vente d'immeubles pour taxes
dans la ville. On exigeait une description "par tenants et aboutissants" de
lots complets, au risque que la définition donnée au
shérif soit différente de celle qui apparaît au livre de
renvoi. Or, cela est dangereux. Nous sommes parfaitement satisfaits de nous
conformer au code de procédure civile à cet égard
plutôt que d'avoir une disposition spéciale qui ne faisait
qu'embêter tout le monde.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 70.
Acquisition d'immeubles
M. GOLDBLOOM: A cet article, M. le Président, il y a deux
commentaires que j'aimerais faire.
Nous avons étudié un article semblable mais pas identique,
présenté il y a quelques jours par la ville de Québec, et
nous avons demandé à la ville de Québec de retirer le mot
"rénovation", cette préoccupation appartenant à la
Société d'habitation du Québec. C'est ce que la ville de
Québec a accepté de faire.
Je suis donc obligé de demander la même chose â la
ville de Montréal. On parle de réserve foncière et
d'habitation mais on laisse de côté le mot rénovation pour
l'instant, cette responsabilité appartenant à la
Société d'habitation du Québec.
M. COTE: II suffirait, M. le Président, de biffer les mots, "ou
de rénovation".
M. GOLDBLOOM: Et de mettre "réserve foncière ou
d'habitation" au lieu de la virgule qui paraît présentement.
M. COTE: Alors, après "réserve foncière", remplacer
la virgule par le mot "ou".
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. COTE: Et biffer les mots "ou de rénovation", dans la ligne
suivante.
M. GOLDBLOOM: L'on comprendra facilement que ce n'est pas parce que l'on
s'oppose à la rénovation, bien au contraire, mais c'est une
question de juridiction.
M. COTE: C'était d'ailleurs à la demande de la
Société d'habitation que nous avions proposé cette
modification. Si elle a dépassé leur pensée comme la
nôtre, nous sommes fort satisfaits de la rendre conforme à celle
du ministre.
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est un...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, la virgule à l'article
964 b) est enlevée.
M. PAUL: Le ministre a quelque chose à ajouter.
M. GOLDBLOOM: D'accord, Me Comeau, vous pouvez y aller.
M. COMEAU: Cet amendement qui touche, en fait, l'article 964 b) de la
charte de la ville de Montréal, nous ne voyons pas, quant à nous,
l'opportunité d'un tel amendement qui parle de réserve
foncière. Je pense que le bill 88, qui est actuellement en cours,
prévoit tout le mécanisme en question et, dans cette addition
à l'article existant déjà, ce que je vois en fait, c'est
une soustraction aux dispositions du bill 88 qui prévoit l'expropriation
et qui prévoit le tout.
Je m'inquiète donc de cet article.
M. GOLDBLOOM: Me Comeau, je dois porter à votre attention le fait
que le projet de loi 88 prévoit le mécanisme mais ici, il s'agit
du droit de le faire et ce droit doit être consacré.
J'aimerais et c'est ma deuxième remarque porter
à l'attention des représentants de la ville de Montréal le
fait que l'article que nous avons adopté pour la ville de Québec,
il y a quelques jours, comportait des éléments additionnels, soit
notamment que la ville de Québec est autorisée à
détenir des immeubles et les aliéner, avec l'approbation de la
Commission municipale de Québec. Cet élément ne se
trouvant pas dans l'article proposé par la ville de Montréal,
j'aimerais suggérer qu'on laisse l'article en suspens jusqu'à cet
après-midi et qu'on vous propose une rédaction semblable à
celle de Québec pour vous donner ce pouvoir additionnel.
M. COTE: D'autre part, je pense, M. le Président, que la ville de
Québec n'a pas dans sa charte les dispositions générales
d'aliénation qui sont dans la nôtre, soit les détentions
d'immeubles. Nous sommes â votre disposition pour ça, il faudrait
peut-être réexaminer toutes les dispositions qui apparaissent aux
articles 1079 et suivants de notre charte qui est différente à
cet égard de celle de Québec et le problème se
réglera peut-être de lui-même.
M. GOLDBLOOM: II y aura lieu de profiter d'un intervalle pour examiner
cette question et voir si vous avez vraiment besoin ou non de cette
précision dans l'article.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais simplement poser une
question au maire. Justement à l'article 70, on parle d'expropriation,
etc. Quand la ville détermine, selon un plan d'aménagement ou
d'urbanisme, un plan qui englobe tout un district, je fais allusion au
district de Rivière-des-Prairies, où il y a tout un
schéma d'aménagement de proposé, un plan qui permet
d'envisager un embellissement de la région, etc., mais qui aussi
crée des problèmes au niveau de l'homologation, etc.,
c'est dans le bill 88 actuellement est-ce que la ville de
Montréal a un mécanisme permettant aux citoyens d'un district
comme tel, qui était anciennement une ville et ces citoyens-là
vont voir, tout à coup leur environnement changer, cela peut être
pour le mieux, mais il peut y avoir beaucoup de choses qui ne soient pas
conformes à la réalité de tous les jours de ces
citoyens... est-ce que la ville de Montréal a des mécanismes de
consultation des citoyens de ce milieu pour qu'ils puissent, eux,
déterminer ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas et confronter le
plan fait par des technocrates avec ceux qui auront à le vivre? Est-ce
qu'il y a un mécanisme de consultation dans ce sens?
M. DRAPEAU: Le service d'urbanisme et celui de l'habitation ont
été fusionnés en un seul et le service en question
pratique tellement la consultation dans les secteurs affectés par des
décisions à venir, au moment où elles sont
étudiées, que parfois des gens se réfèrent à
ce service comme à un service de consultation sociale, tant le directeur
et son personnel se donnent le mal de rencontrer les gens, d'écouter ce
qu'ils ont à dire, afin de préparer une loi qui tienne compte le
plus possible des représentations faites.
Ensuite, je dois dire qu'un schéma d'ensemble, comme celui du
district de la rivière des Prairies, c'est le premier aussi vaste qu'il
nous soit donné de pouvoir envisager. Le service a consacré
beaucoup de temps et d'études à la préparation pour
précisément tenir compte de toutes les répercussions et
pouvoir entrer en communication avec tous ceux qui pouvaient être
affectés. Jusqu'à présent si le
député de Lafontaine, a des cas en vue, j'aimerais les savoir
il ne semble pas qu'on ait eu de représentation à l'effet
que les parties n'avaient pas eu l'occasion de faire valoir leur point de vue
au service.
M. LEGER: Je vais vous donner un cas particulier. Dans le cadre des
assemblées mensuelles avec les électeurs que je tiens dans mon
comté, 250 citoyens du district de rivière des Prairies, en
colère, sont venus à ma réunion et m'ont fait part des
problèmes qu'ils avaient eus concernant des solutions individuelles et
des solutions collectives. On me disait qu'il y avait un numéro de
téléphone, à la ville de Montréal, pour les
solutions individuelles où les citoyens pouvaient
téléphoner pour demander des renseignements. Cela existe, mais il
semblait que ces renseignements étaient tout simplement des
réponses plus ou moins vaguement à leurs préoccupations,
qu'on s'en occupait, etc. mais comme groupe de citoyens... Si un groupe de
citoyens du district de la rivière des Prairies, qui s'est formé
justement à cette occasion pour présenter au maire... Je ne sais
pas si vous avez reçu la lettre actuellement, ce comité va vous
envoyer une lettre vous demandant d'être consulté sur ce
schéma. Est-ce qu'il y a un mécanisme concernant les groupes?
Là, je ne parle pas de l'individu, des groupes.
M. DRAPEAU: Généralement, les groupes représentent
collectivement des problèmes particuliers. Ou bien des particuliers ont
déjà fait connaître leurs problèmes et ont eu
l'occasion, si ce groupe... On a l'habitude de les recevoir, on n'a jamais
refusé de recevoir un groupe pour mieux discuter.
M. LEGER : II n'y a pas de mécanisme comme tel.
M. DRAPEAU: Ce mécanisme est le plus souple possible. Ils ne sont
soumis à aucune prescription exclusive; ils n'ont qu'à faire
savoir qu'ils veulent en discuter ou bien on va les recevoir et on va
jusqu'à déléguer des gens du service, dans le district
même, pour rencontrer des citoyens après les heures, quand cela
les accommode plus.
M. LEGER: D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait; j'ai demandé
à un représentant de la ville d'assister à ma
réunion pour répondre aux questions, mais il était
dépassé par les questions d'ordre de groupe.
Autrement dit, cela n'est pas uniquement un ensemble de problèmes
individuels, des problèmes de groupe. Parce que, individuellement, cela
peut être le problème d'une propriété qui est
homologuée, etc., mais comme groupe, il y a l'environnement de ces gens
qui sera pertubé en mieux ou en pire par ce projet.
M. DRAPEAU: Oui.
M. LEGER: Je prends la parole du maire me disant qu'il est prêt
à recevoir ces citoyens, pour discuter avec eux de ce projet.
M. DRAPEAU: C'est-à-dire que, très probablement, ce seront
les gens du service qui sont encore plus au courant. Nous allons les recevoir.
Nous allons surtout voir à ce qu'ils soient entendus et que les
représentations que ces gens ont à faire soient
étudiées.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 70 est suspendu. Article
71.
M. COTE: II s'agit là de faire disparaître certains
éléments périmés et d'uniformiser la terminologie
eu égard aux travaux permanents, comme plusieurs articles que nous avons
déjà représentés plus tôt ce matin. Une
concordance réellement au point de vue de la terminologie.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 72.
M. PAUL: II faut vous dire que c'est la même remarque.
M. COTE: La même remarque s'applique.
M. GOLDBLOOM: Je vous ferais remarquer qu'il est une heure, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La commission suspend ses travaux
à 16 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance 16 h 15
M. HOUDE (Limoilou, président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
Dès le début, je voudrais apporter un changement aux
membres de la commission. M. Croisetière (Iberville) remplace M. Paul
(Maskinongé). Maintenant, je donne la parole à M. Aronoff.
M. ARONOFF: Est-ce qu'on peut changer pour que M. Comeau vienne avant
moi?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, M. Comeau.
Proposition d'amendements
M. COMEAU: Avec votre permission, M. le Président, nous aimerions
présenter certains amendements qui n'ont pas été
touchés par la ville de Montréal et qui ne sont pas visés
ultérieurement dans le projet présenté ici, cet
après-midi. J'aimerais faire certaines représentations sur
l'article 70 qui continue, cet après-midi, concernant les
réserves foncières et ensuite, j'aurais des
représentations spécifiques à faire sur quatre ou cinq
articles qui vous ont été distribués
précédemment avec un texte approprié. Alors, j'attends
votre réponse, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Allez-y.
M. COMEAU: Concernant l'article 70 qui vise les réserves
foncières, il y a une question que j'aimerais poser à la ville de
Montréal concernant les pouvoirs additionnels qui sont demandés
par est article. La position du type de démocratie de Montréal
est celle-ci. C'est que présentement, la ville a actuellement tous les
pouvoirs à sa disposition pour exproprier, pour agir selon les fins
d'utilités publiques et selon les fins qui sont prévues par la
loi.
Je prétends que, si on accorde cet amendement, cela règle
le cas de la ville de Montréal face au bill 88, premièrement et,
deuxièmement, je soumets respectueusement que le texte tel qu'il est
rédigé laisse place à un certain trafic, à un
certain commerce d'immeubles. Pour autant que je suis concerné, je ne
vois pas l'utilité pour la ville d'acquérir un immeuble
désuet, qu'il vaille $50 ou $500,000. Je ne vois pas l'utilité
pour la ville d'acquérir cet immeuble. Actuellement, si un immeuble est
désuet et qu'il ne correspond plus aux normes, elle a les pouvoirs en
vertu de la charte de le faire démolir.
Elle a simplement à se conformer aux dispositions prévues
et je réfère le président au cas de l'incendie de Park
Avenue où il y a eu sept morts et où il y a eu une série
d'immeubles
désuets qui ont été incendiés. La ville
avait à ce moment-là la possibilité de le faire fermer, de
le faire condamner et elle n'a pas besoin d'une disposition semblable pour
acquérir. Je pense que ceci peut laisser place à un trafic,
à une spéculation sur des immeubles et à toutes fins
pratiques, si on se fie au texte tel qu'il est rédigé, dans dix
ans la ville pourra devenu propriétaire du sol foncier à
Montréal et il n'y aura personne qui pourra lui faire une objection en
ce sens.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Aronoff, voulez-vous
répondre?
M. COTE: M. le Président, là-dessus, j'avais compris que
cet article 70 était suspendu, qu'on procédait dans l'ordre
à l'étude du projet de loi et qu'on revenait aux articles
suspendus par la suite. Maintenant, aux suggestions que nous a faites ce matin
le ministre des Affaires municipales, nous avons rencontré son
sous-ministre et ses légistes ce midi et nous avons des modifications
additionnelles qui rendront le texte conforme à celui de la charte de la
ville de Québec, telle qu'adoptée ici il y a très peu de
temps. Je pense que, lorsqu'on reviendra à l'article 70, je me
permettrai, avec votre permission, de réintroduire ces textes qui vous
sont distribués actuellement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Verdun.
Pension à M. Pacifique Plante
M. CARON : Dans le même ordre d'idées, M. le
Président, j'aimerais porter à l'attention des membres de la
commission ici et des représentants de la ville de Montréal, le
sujet de M. Pacifique Plante. L'an dernier, l'Assemblée nationale a
passé un projet de loi dans le but d'aider l'inspecteur Courval, qui a
eu, durant ses fonctions, certaines irrégularités à son
égard et je crois que dans le cas de M. Plante, c'est à peu
près dans le même sens. Il a été renvoyé en
1958 et je me demande si les autorités de la ville de Montréal
n'auraient pas quelque chose à suggérer pour qu'on puisse aider
l'ancien directeur, soit par une pension ou autrement, dans le but d'aider...
Je ne sais pas si M. le maire voudrait prendre cela en
considération.
M. DRAPEAU: M. le Président, à ce sujet, nous avons fourni
au ministre et au ministère de la Justice tous les renseignements de
base qui pouvaient permettre d'établir la solution que le
ministère souhaiteriait voir adopter et cette commission est tout
à fait habilitée à décider en fonction des
renseignements que nous avons fournis.
La solution que la commission parlementaire et que l'Assemblée
nationale adopteront, la ville de Montréal a déjà fait
savoir qu'elle n'avait aucune objection.
M. CHOQUETTE: M. le maire, il y a quelques éclaircissements que
je voudrais avoir au sujet de la situation de M. Plante. Je comprends qu'il
bénéficie actuellement d'une pension qui lui est versée
par la ville de Montréal depuis 1965 et qui a été
votée, je pense, en vertu de la charte qui autorisait la ville à
lui donner une telle pension. Avant ça, il n'avait pas reçu,
depuis son renvoi en 1958, d'indemnité quelconque ou de pension
quelconque à la suite de son départ, c'est-à-dire entre
1958 et 1965. Maintenant, est-ce que des études juridiques ont
été faites à la ville, des avis juridiques ont
été préparés à la ville sur la situation
quelque peu exceptionnelle de M. Plante qui, au cours de sa carrière, a
subi toutes sortes de tribulations, entre autres celle de son renvoi par une
autre administration que la vôtre en 1958, son renvoi antérieur,
en 1948, alors qu'il était assistant directeur de la police, qui a
duré jusqu'après l'enquête Caron et jusqu'après
votre élection en 1957? Est-ce qu'il y a des études juridiques
qui ont été faites sur sa situation, sur ses réclamations,
sur ses droits? J'aimerais savoir, sur le plan de l'équité, ce
que vous pensez aussi de sa situation.
M. DRAPEAU: Je suis informé en effet que des études ont
été faites, non seulement elles ont été faites,
mais des copies ont été remises au ministère.
M. CHOQUETTE: Certaines copies d'études nous ont
été remises, mais je ne sais pas si ça couvrait
tout...
M. DRAPEAU: Les dernières ont été remises il y a
une demi-heure, parce qu'on avait gardé l'impression que ça
devait se régler autour de la table et que nous avions fait savoir que
nous n'avions pas d'objection.
M. CHOQUETTE: Nous avions l'intention de soulever le problème
publiquement pour le débattre avec les députés parce qu'on
sait que l'année dernière, dans le cas de M. Courval, qui avait
été l'objet d'une cause pour parjure et qui avait
été condamné indûment... D'ailleurs, je tiens
à faire remarquer ici que le gouverneur général a
donné un pardon absolu à M. Courval. C'est très rare que
le gouverneur général donne un pardon absolu. Je tiens
également à faire remarquer qu'à l'enquête sur le
crime organisé, actuellement en cours, des témoins sont venus
expliquer comment on avait pratiqué un "frame-up" sur M. Courval. Je ne
dis pas que la situation de M. Plante soit absolument identique, mais il a subi
quand même des renvois.
Je regarde sa situation avec sympathie. Je crois que c'est un homme qui
a servi l'intérêt public dans son temps, je pense que le maire le
reconnaftra facilement, vu qu'il a été son collègue
à cette époque. Mais j'ai quelque peu de difficultés
à apprécier la situation sur le plan juridique et sur le plan de
l'équité vis-à-vis de M. Plante.
M. COTE : M. le Président, peut-être que je puis tenter
d'éclaircir un peu la situation, en parlant d'abord de la distinction
qui existe entre les deux cas. D'une part, la base législative
même du règlement de l'affaire Courval avait pour source le fait
que M. Courval ayant obtenu son pardon quelque 18 années après la
condamnation avait vu, sans que rien ne puisse être fait de sa part dans
l'intervalle, son recours s'il en était un, se prescrire parce que le
pardon, ayant effet rétroactif en droit criminel, n'a pas effet
récroactif en droit civil; donc, sa réclamation, s'il en
était une, était prescrite.
Dans le cas de M. Plante, il y eu en effet une opinion de
demandée au contentieux d'alors je n'y étais pas en 1965
à savoir s'il y avait une réclamation possible de sa part.
Par son opinion du 12 juillet 1965, l'avocat chef par intérim de ia
ville, d'alors, avait répondu que, en effet, il y avait eu
possibilité dans son opinion d'une réclamation par M. Plante que
ce dernier avait laissé prescrire. Dans ce cas, et là on parle en
droit et non du point de vue de l'équité, la distinction doit se
faire entre les deux cas. D'une part, prescription a été acquise
contre Courval hors de son gré, hors de son contrôle et hors de
toute possibilité de sa part d'intervenir, parce qu'il était
condamné au moment où la prescription a été
acquise. Dans le cas de M. Plante, il l'a laissé acquérir pour
des motifs évidemment qu'il nous est impossible d'éclaircir ou
d'identifier complètement à cause de l'écoulement du
temps.
Or, l'avocat chef par intérim du temps avait dit le 12 juillet
1965: "Nous sommes d'avis que Me Plante a raison de dire qu'il n'y avait pas de
motifs apparents (ou du moins avouables) à son renvoi, ce qui, entre
avis, lui donnait dans les cinq années suivant la date de son renvoi
l'occasion de faire valoir une réclamation en justice. Une repasse faite
dans nos plumitifs a démontré que Me Plante n'a pas fait de
réclamation contre la ville dans les cinq années qui ont suivi la
date de son renvoi et qu'il a laissé la prescription s'établir
contre lui.
Cependant "ajoute l'avocat chef du temps," nous sommes d'avis que le
comité et le conseil peuvent, de concert, réparer quand
même toute injustice qu'ils croiraient sincèrement avoir
été commise à l'égard de Me Plante, malgré
la prescription acquise." Ce qui est arrivé à ce
moment-là, c'est que le conseil a voté à M. Pacifique
Plante une pension de $7,000 par année, un montant forfaitaire qui ne
correspondait pas exactement à ce qu'il aurait dû obtenir s'il
n'avait jamais été renvoyé auparavant. La pension qu'il
aurait dû obtenir aurait dû être de quelque $9,600. Le motif
du calcul, il n'en est point puisque ça n'a pas été un
calcul, mais un montant forfaitaire de décidé qui, grosso modo,
pouvait ressembler à ce à quoi il aurait eu droit. Mais il avait
retiré ses cotisations au fonds de pension à ce moment-là
et je présume que c'est là un peu la cause de l'ajustement du
montant de la pension.
D'autre part, le comité exécutif du temps a adopté
une résolution, le 2 juillet 1965, résolution 4039, qui dit: "Vu
la lettre de Me Pacifique Plante, en date du 15 juin 1965, et vu le rapport du
conseiller médico-légal en date du 21 juin 1965, le comité
exécutif est d'avis de reconnaître les droits que Me Pacifique
Plante a toujours eus comme employé de la ville depuis son
congédiement et notamment son droit à la pension, aux conditions
ordinaires de remboursement et de cotisation, jusqu'au 21 juin 1965." A la
suite de ça, on a demandé un autre avis au contentieux du temps,
croyant qu'on pouvait intégrer ce paiement de pension dans le
règlement de pension des fonctionnaires. On ne pouvait malheureusement
pas. Il avait servi pendant un temps comme fonctionnaire, pendant un temps
à titre de policier, c'étaient deux fonds de pensions
séparés et, ni dans l'un, ni dans l'autre, il ne pouvait jouir de
la pension puisqu'il n'avait pas fait, dans l'un ou dans l'autre, mais bien
dans les deux, les dix années minimales de base requises pour obtenir sa
pension. C'est le motif pour lequel on lui a, à ce moment-là,
remis ses contributions suivant les règlements afférents et qu'on
lui a voté une pension alimentaire purement et simplement de $7,000. Les
chiffres que nous avons fournis à la demande de vos officiers, M. le
ministre, démontrent que le calcul de cette pension n'en était
pas parfaitement exact, c'est bien évident.
M. CHOQUETTE: Vous semblez d'ire que le calcul aurait dû
s'établir à $9,600 à l'époque?
M. COTE: S'il n'avait pas retiré ses cotisations au fonds de
pension, c'eût été une pension de $9,619.74.
M. CHOQUETTE: M. Côté, je crois que l'avis juridique de
l'avocat chef de la ville à l'époque, qui était, je pense,
Me...
M. COTE: L'avis préparé par Me Philippe Beauregard...
M. CHOQUETTE: ... Me Beauregard...
M. COTE: ... et signé par Me Jean Mercier qui agissait comme
intérim pour l'avocat chef, en l'absence de Me Pagé.
M. CHOQUETTE: Elle portait sur le renvoi de Me Plante en 1958, n'est-ce
pas?
M. COTE: Elle portait sur son renvoi de 1958.
M. CHOQUETTE: Est-ce que vous pouvez nous dire... et non pas son renvoi
de 1948?
M. COTE: Non, qui avait été corrigé, dans un
certain sens, par sa réintégration.
M. CHOQUETTE: Ah oui!
M. COTE: Au moment de sa réintégration, on n'avait pas
fait valoir en sa faveur les arrérages de traitement, tout de
même,
M. CHOQUETTE: Quel était son salaire, en 1958, lorsqu'il a
été renvoyé?
M. COTE: Lors de son renvoi en 1958, le salaire de Me Pacifique Plante
était, sauf erreur c'est de mémoire de $14,375 par
année. Je vais le vérifier. Il était de $14,375, c'est
exact. Sur la base de ce salaire, la pension aurait dû être le
chiffre que je vous ai mentionné il y a un instant.
M. CHOQUETTE: De $9,600.
M. COTE: De $9,619.74 s'il n'avait pas retiré ses
cotisations.
M. CHOQUETTE: Cette pension de $7,000 a commencé à lui
être payée en 1965.
M. COTE: Cette pension de $7,000 a été payée
à compter du 12 juillet 1965.
M. CHOQUETTE: Pas rétroactivement... M. COTE: Sans
rétroactivité, M. le ministre. M. CHOQUETTE: ... à 1958?
M. COTE: Non, ce sont les faits.
M. CARON: M. le maire, si on pouvait lui remettre la différence
avec un certain montant...
M. DRAPEAU: On n'a pas d'objection, j'avais même l'impression que
tout était réglé.
M. CARON: Je pense que les membres de la commission sont bien
consentants à faire quelque chose.
M. DRAPEAU: On avait fait savoir que la ville n'avait aucune objection
à la somme que l'on fixerait ici, et la ville va payer.
M. CARON: Je crois que nous allons continuer à étudier les
articles et, à la fin, avec le ministre de la Justice, on va s'entendre
sur un montant.
M. COTE: Parfait, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 70. Vous avez un papillon? M.
Comeau.
Acquisition d'immeubles (suite)
M. COMEAU: Est-ce qu'on me permet de continuer sur les autres
amendements ou si on termine le problème de l'article 70?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): On va terminer le problème de
l'article 70, pour le moment.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que vous avez d'autres choses à...
M. COMEAU: Pas sur l'article 70.
M. GOLDBLOOM: Pas sur l'article 70.
M. COMEAU: Sur d'autres amendements.
M. GOLDBLOOM: Quant à l'article 70, si c'est la décision
de terminer cela, il y a un papillon qui a été distribué
et qui présente un deuxième alinéa. On se rappellera qu'il
y a eu une correction faite au premier alinéa. Il y a un
troisième alinéa que je dois vous proposer, qui est
demandé par le ministre de l'Industrie et du Commerce et qui se lit tout
simplement: "Le présent article ne s'applique pas à l'acquisition
d'immeubles pour fins industrielles." C'est une demande de la part du ministre
de l'Industrie et du Commerce et je tiens à souligner que cet
alinéa qui n'a pas été inscrit à la Loi de la ville
de Québec le sera avant l'adoption de cette loi. Il y a toute une
série de relations entre le ministère de l'Industrie et du
Commerce et les municipalités quant à l'acquisition de terrains
et d'immeubles pour ces fins. Cela serait une addition. Je relis: "Le
présent article ne s'applique pas â l'acquisition d'immeubles pour
fins industrielles."
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté quant à moi, M. le Président.
Il y avait également, puisqu'on est...
M. COTE: Au long, cela serait l'article tel que modifié au
premier alinéa ce matin, plus le second alinéa que nous avons
distribué, et ce troisième que vous venez de lire et qui vient
d'être adopté.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Nous avions laissé en suspens un autre
article, l'article 56, et en le réétudiant avec la collaboration
du ministre des Transports, nous sommes disposés à accepter
l'article qui prévoit l'approbation de mon collègue, le ministre
des Transports, pour la mise en application des mesures qui sont
prévues. Si la commission est consentante, on pourrait adopter l'article
56 aussi.
M. CROISETIERE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 56. Adopté tel
quel.
M. GOLDBLOOM: Me Comeau, je pense que vous aviez des choses.
Octroi de contrats
M. COMEAU: M. le Président, le prochain amendement, c'est sur le
cas de l'article 107 de la charte de la ville de Montréal; on demande
dans notre mémoire qu'il soit abrogé.
J'ai fait distribuer deux feuilles comportant les articles 98 et 107
pour pouvoir étudier la corrélation entre les deux articles. Si
vous me permettez, le texte de l'article 98, au deuxième paragraphe,
à mon humble avis, est en nette contradiction avec l'article 107 de la
même charte. Le sujet concerné, c'est l'octroi de contrats sans
soumissions avec ou selon l'approbation du conseil par le comité
exécutif. En tant que nous sommes concernés, ce que nous
demandons, c'est qu'il soit purement et simplement abrogé puisque
l'article 107 est en contradiction avec 98 et permet de faire ce que 98
défend, 10 articles auparavant.
Si M. le Président insiste, j'aurai des exemples assez frappants
à apporter concernant la confusion et l'exercice fait par la ville de
Montréal de l'article 107 actuellement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Côté.
M. COTE: Nous regrettons de ne pas être d'accord avec notre savant
confrère. Ces deux articles n'ont jamais été
interprétés comme étant en contradiction l'un avec
l'autre. Il y a une distinction extrêmement importante entre soumettre un
projet de contrat et accorder un contrat et il y a une distinction
également importante entre soumettre un projet de contrat et demander
des soumissions publiques pour ce contrat.
Il faut se rappeler que l'article 107 de la charte disait $5,000 pour
l'exemption, lorsque le conseil le désire et le permet au comité
exécutif, et il permettait de le faire par règlement
jusqu'à $10,000. On a simplifié en 1971 la procédure en
disant tout simplement $10,000. C'est la même terminologie qui
apparaît dans la Loi de la Communauté urbaine de Montréal
et le comité exécutif soumet au conseil tous les contrats de
$10,000 et plus, mais il peut se faire dispenser par le conseil de faire des
appels d'offres publiques, de soumissions publiques dans les cas de moins de
$10,000, et c'est ce qui se fait. Il n'y a de contradiction ni apparente ni de
fait d'aucune sorte.
Abroger cet article obligerait, dans le cas de menus travaux de quelque
somme que ce soit, de faire la forte dépense et d'encourir le long
délai des soumissions publiques, ce qui n'a pas été je
pense jusqu'à maintenant la philosophie en droit municipal pour les
travaux jusqu'à un certain montant.
M. COMEAU: L'article 98 prévoit une limitation aux pouvoirs du
conseil de déléguer certains pouvoirs au comité
exécutif. Sur le principe même de la délégation,
nous nous demandons si c'est dans la logique des choses et si c'est absolument
démocratique qu'un conseil municipal, en fait, par une résolution
délègue tous les pouvoirs concernant des contrats ou des achats
ou quoi que ce soit à un comité exécutif et après
cela, se croise les deux bras et n'ait plus rien à faire.
Je pense que l'application de ces deux articles a quelque chose à
voir actuellement avec le contexte bien spécial qui règne au
conseil municipal de la ville de Montréal. L'article 98, paragraphe 2,
crée une limite de $10,000, à moins qu'il y ait erreur, où
le conseil peut déléguer ses pouvoirs et autoriser sans
soumissions publiques une dépense par le comité exécutif.
Alors, dès qu'on retourne à l'article 107, on voit que cet
article n'a pas de limitation.
Tout ce qu'on dit à l'article 107, c'est que le conseil peut
autoriser le comité exécutif à faire des dépenses
qui sont au-delà de $5,000, à condition que le comité
exécutif lui-même soit d'accord ce qui est tout à
fait normal ensuite qu'il y ait un rapport du directeur du service
intéressé. Ce qui veut dire qu'à ce moment-là cet
article 98 n'a plus d'application, parce que du moment où un directeur
de service fait un rapport et que le comité exécutif demande au
conseil d'être exonéré d'une soumission publique, il n'y a
absolument pas d'application de l'article 98. Il n'y a pas de limitation.
M. COTE: Est-ce que je peux aider mon savant confrère, M. le
Président? Celui-ci se réfère à une contradiction
apparente entre le second alinéa de l'article 98 et l'article 107. Je le
comprends, mais depuis deux ans, il n'existe plus de second alinéa
à l'article 98, c'est pourquoi il voit une contradiction apparente. Son
édition de notre charte aurait grand avantage d'être mise à
jour. Cet alinéa de l'article 98 a été abrogé par
l'article 8 du bill 100, en 1971. Alors, c'est pourquoi il y a là une
contradiction apparente. La concordance a été faite, je peux l'en
assurer.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas d'autre commentaire, sauf pour demander
à Me Comeau de présenter ses autres points.
M. COMEAU: Si on me permet, M. le ministre, j'aurais quand même un
commentaire sur cet article 107. Je me rallie à la position de mon
confrère qui mentionne qu'il y a eu un amendement récent. Je
m'excuse de l'ignorer, s'il y en a eu un, mais ce que je dis, c'est que le
principe, le mécanisme prévu par l'article 107, en fait, permet
à la ville de Montréal, au comité exécutif, d'agir
en roi et maître vis-à-vis de quelque dépense que ce soit,
de quel qu'ordre
que ce soit. Je peux vous mentionner des exemples de $307,000, etc.,
sans retourner devant le conseil, de sorte que ces subventions, sans soumission
publique et ces dépenses ne reviennent jamais devant le conseil,
à toutes fins pratiques. Comme il n'y a pas de comptes publics dans ce
sens-là, personne ne peut savoir exactement ce qui se passe au sein de
la ville de Montréal, parce que le comité exécutif par une
délégation de pouvoir du conseil est roi et maître en vertu
de l'article 107. Je pense qu'on devrait amender l'article 107 et fixer un
certain montant jusqu'où le conseil pourrait autoriser le comité
exécutif à donner un contrat sans soumission. Dès qu'il y
a soumission, il devient public. Alors la population, les contribuables savent
où vont leurs deniers. De la façon que cela est fait
actuellement, il n'y a pas moyen de savoir où vont les deniers à
cause de l'article 107.
M. DRAPEAU: Une minute.
M. COMEAU: Laissez-moi parler, s'il vous plaît, vous n'êtes
pas au conseil municipal, ici.
M. DRAPEAU: Je veux bien qu'on parle, mais là, il y a une
limite.
M. COMEAU: Si on permet...
M. DRAPEAU: ...on ne sait pas où les deniers vont; on ne peut pas
laisser passer cela.
M. COMEAU: Vous n'êtes pas habitué à l'opposition,
M. le maire.
M. DRAPEAU: C'est grave. M. le Président; c'est grave, cela. Je
ne peux pas laisser passer cela, avocat ou pas avocat, de dire qu'on ne sait
pas où vont les deniers, alors qu'ils sont votés par le conseil
municipal. On peut diverger d'opinion sur la procédure, mais aller dire
qu'on ne sait pas où les deniers vont au conseil municipal, quand ils
sont votés, pour justifier un amendement, ce n'est pas sérieux,
c'est malhonnête.
M. COMEAU: Je vais donner un exemple pour satisfaire la curiosité
de M. le maire. Le 16 janvier 1973... Je lis un résumé de la
résolution du comité exécutif et non pas du conseil,
où on dit ceci. C'est le no 62162: Sur recommandation du directeur du
service des travaux publics, il est résolu: d'autoriser une
dépense de $305,000 pour l'exécution d'un programme
d'aménagement forestier, urbain dans divers parcs de la ville. Là
on continue et on parle d'imputation. Je reviendrai sur l'imputation, là
où ont été pris les deniers, les crédits
votés pour appliquer cela. Je ne pense pas qu'il y ait un contribuable
à Montréal qui soit au courant, sauf ceux qui ont pu être
concernés directement, puisque le comité exécutif n'est
pas revenu devant le conseil pour faire approuver cela. On avait des deniers
disponibles et, à ce moment-là, en vertu d'une
délégation, on s'est servi de $305,000 pour l'appliquer à
des parcs ou à des choses semblables, un terme très vague.
Personne ne sait où sont allés ces $305,000, puisque ce n'est pas
revenu devant le conseil pour être approuvé de quelque
façon que ce soit. Cela c'est en vertu de l'article 107. C'est un
exemple, parmi tant d'autres. Je ne retarderai pas inutilement ici la
commission avec des exemples, c'est un exemple parmi tant d'autres. Il s'agit
quand même de $305,000. Alors, notre recommandation est celle-ci: II
devrait y avoir une limite dans la délégation des pouvoirs de la
part du conseil à l'égard du comité exécutif. Si le
législateur a prévu un comité exécutif et un
conseil, il a prévu des fonctions bien définies et c'est inutile
d'avoir un conseil, si on permet à ce conseil de se croiser les deux
bras et de déléguer tous les pouvoirs à un comité
exécutif qui après fait la pluie et le beau temps. C'est le cas
qui existe actuellement. Alors, nous recommandons fortement qu'il y ait une
limitation ou une abrogation de cet article et qu'il soit reformulé
autrement. Le conseil a des responsabilités et c'est à lui de les
prendre; ce n'est pas au comité exécutif. Le conseil et les
contribuables ont le droit de savoir où vont les deniers publics et vous
en avez un exemple frappant ici.
M. DRAPEAU: Cela, M. le Président, ce sont tout simplement des
affirmations mensongères.
M. COMEAU: Je regrette.
M. DRAPEAU: C'est un grand mot, mais je l'emploie quand même.
Les crédits sont autorisés par le conseil, avec une liste
d'attribution et ensuite, lorsque les crédits sont attribués
vraiment par le comité exécutif, n'importe qui, c'est de
connaissance publique, peut savoir où sont allés les
crédits. Nous avons fait distribuer encore il n'y a pas longtemps,
à la suite de la demande d'un conseiller, un relevé complet de
tous les crédits vraiment attribués à chacun des parcs de
Montréal. C'étaient des dossiers ça d'épais, parc
par parc, montant par montant. Quand on dit qu'on ne peut pas savoir où
ça va, ou bien on est mal renseigné ou bien on veut mal
renseigner l'Assemblée nationale. Les arbres sont même
numérotés dans les parcs.
M. COMEAU: Bravo, vous aviez des Indiens avant ça. M. le
Président, pour bien expliquer le point de vue de la formation que je
représente, je vous réfère à l'amendement suivant
suggéré à l'article 720 de la charte de la ville de
Montréal. Peut-être que certains ne l'ont pas en main
actuellement; il dit ceci: "Le conseil peut, sur rapport du comité
exécutif, prolonger le délai durant lequel un crédit
voté reste disponible pourvu qu'il accorde cette prolongation avant
l'expiration de ce délai." L'amendement que nous suggérons
à l'article 720 est celui-ci:
"Nonobstant toute autre disposition contenue dans la présente
charte et sous réserve de l'article 719." L'article 719 dit ceci:
"Lorsqu'un crédit est voté pour une fin spécifique et
qu'il n'est pas utilisé durant l'année en cours, il reste
disponible pour l'exercice financier suivant", ce qui veut dire, au maximum,
deux ans. En se basant sur l'article 720, actuellement, le
procédé qu'on emploie est celui-ci: On vote un crédit sous
un article quelconque qui peut s'appeler réaménagement des parcs
ou des rues ou de quoi que ce soit, on vote un crédit de l'ordre de un
demi-million, $2 millions ou $3 millions, puis cinq ans, six ans ou huit ans
plus tard, le comité exécutif, qui ne revient pas devant le
conseil en vertu de l'article 107, fait une imputation de deniers. L'imputation
de deniers dans le cas que j'ai soumis précédemment, je vais vous
le lire exactement; il faut que le comité exécutif explique
où il a pris les $305,000 pour faire ça. Alors la
résolution du comité exécutif dit ceci: Imputation,
crédits votés par le conseil le 7 mars 1966 pour
l'exécution de travaux d'aménagement de parcs et de terrains de
jeux à même l'emprunt autorisé. Alors, en vertu de
l'article 720, on prolonge des crédits votés qui ne sont jamais
utilisés, puis cinq ans, dix ans plus tard, on les utilise à la
fin qu'on veut puisqu'ils ont été votés sur un terme
très général et qui englobe beaucoup de choses. J'ai
également un autre exemple si M. le président me le permet. C'est
une résolution assez récente qui dit ceci: Sur recommandation du
directeur du service des travaux publics, il est résolu: d'autoriser une
dépense de $20,000 pour l'achat et l'installation, en totalité ou
en partie soit en régie ou par contrat, de système d'ozonisation
pour la piscine du parc Masson, y compris les frais d'ingénieurs, etc.,
avec tous les travaux qui s'y rapportent. On marque imputation: Crédits
votés par le conseil le 7 mars 1966 pour l'exécution de travaux
d'aménagement de parcs et de terrains de jeux à même
l'emprunt autorisé, article 316 modifié, article 16. Ce cas se
répète à des centaines et des centaines d'exemplaires
où à un moment donné, le conseil est appelé
à autoriser des crédits d'une centaine de mille dollars pour une
fin quelconque. Ensuite, il s'écoule dix ans et le comité
exécutif, en vertu de l'article 720, proroge les délais et au
bout de dix ans, on s'en sert pour l'imputer sous un autre article. Puisque
j'ai parlé de l'article 720, la recommandation et la suggestion à
l'amendement est celle-ci, c'est qu'il n'y ait aucune imputation qui puisse
être faite des deniers publics, sauf le cas de l'article 719 qui
prévoit qu'un crédit reste disponible pour une année en
cours. Après, s'il n'est pas utilisé au bout de l'année en
cours, l'année suivante, il devrait retourner au trésor et c'est
tout â fait normal pour que les contribuables soient informés
lorsqu'on aura besoin d'un demi-million ou de $2 millions pour un travail
quelconque plus tard. Je pense que ces amende- ments sont extrêmement
sérieux et qu'ils ont quelque chose à voir avec l'administration
municipale de la ville de Montréal, quoiqu'on en pense.
M. LEDUC: Le document que vous avez en main est un document qui,
j'imagine, est public. Ce n'est pas un document secret.
M. COMEAU: C'est un document qui est public théoriquement et vous
pouvez faire le tour des comtés de la ville de Montréal mais vous
n'en trouverez pas beaucoup dans la ville de Montréal.
M. LEDUC: Je pense que c'est l'argument le plus faible que vous pouvez
apporter. Toute la législation que l'on passe ici est publique.
Promenez-vous dans la province de Québec et sur les 6 millions de
résidants du Québec, vous ne trouvez pas 5,900,000 copies d'une
loi.
C'est un document qui est disponible. C'est cela? Est-ce qu'il y a une
cachette là-dedans?
M. COMEAU : Non. Il n'y a absolument rien.
M. LEDUC: Le bonhomme qui est intéressé à ce qui se
passe dans la ville, est-ce qu'il peut se procurer ce document?
M. COMEAU: Il n'y a absolument pas de cachette, mais si vous me
permettez, M. le député...
M.LEDUC: Alors, vous représentez 1,000 personnes sur le million
cent mille résidants de la ville de Montréal?
M. COMEAU: Je ne pense pas que la représentation, M. le
député, ait quelque chose à voir avec le fond du
problème que nous présentons, ici, en Chambre
M. LEDUC: Démocratie Montréal!
M. COMEAU : Je pense bien que l'on n'exige pas de vous que tous vos
électeurs votent pour vous pour être présent, ici, dans
votre comté...
M. LEDUC: Non, mais il y en a plus de 1,000 par exemple. Dans la
proportion, je pense que, si on avait à faire une comparaison, vous
seriez en arrière. D'accord?
M. COMEAU: Tant mieux pour vous. Vous n'êtes pas dans l'Union
Nationale...
Alors, ce que je veux exprimer devant la commission, c'est qu'en 1966,
lorsque l'on a voté les $305,000, le conseil a voté cela, je ne
pense pas qu'il savait que ce serait pour être dépensé de
telle façon et de telle façon. Il n'entend plus parler du conseil
après cela après 1966, puisque c'est le comité
exécutif, en vertu de l'article 107, après, qui dispose de ces
fonds, simplement sur une résolution du comité après
une approbation du directeur de service et une recommandation du
comité exécutif. Alors, ce que je suggère, c'est que
l'article 107 soit abrogé ou tout au moins modifié, que l'on
mette une limite quelconque pour obliger le comité exécutif
à revenir devant le conseil et à agir en conséquence,
voter pour ou contre. Mais la situation actuelle, la charte de la ville de
Montréal ne permet pas cela actuellement et je pense que c'est une
lacune grave avec l'administration que comporte la ville de Montréal. Ce
sont les deux amendements que je soumets respectueusement et j'en aurai un
autre plus tard si M. le Président et M. le ministre me le
permettent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Me Côté.
M. COTE: M. le Président, d'abord d'une part, il faut savoir
distinguer entre un emprunt, un crédit, un vote, un appel d'offres
publiques, une attribution de fonds et une imputation de crédits. Ce
sont toutes des choses différentes en matière d'administration
municipale et je crains fort que notre confrère en confonde
quelques-unes. Egalement, je voudrais peut-être faire un très
court rappel historique et financier des dispositions qu'il attaque à
l'article 720 et qu'il veut modifier en les rendant pratiquement
inopérantes. Cet article 720 n'a pas été introduit dans la
charte par hasard. Cet article 720 est la reproduction intégrale de
l'article 35 du règlement 1735 que le conseil municipal de
Montréal adoptait en 1944 lors de la réorganisation
financière de la ville de Montréal, qui a eu pour effet de faire
un emprunt sur les marchés mondiaux du temps de quelque $430 millions,
si ma mémoire est fidèle. Cet emprunt n'est pas encore
entièrement remboursé et c'est grâce à des garanties
telles que celles qui apparaissent à l'article 720 et aux autres
articles issus du règlement 1735 que la ville de Montréal est
actuellement capable, sur les marchés étrangers, d'emprunter
à des taux aussi favorables qu'elle l'a fait le mois dernier à 6
3/4 p.c, avec un achat de $99.5 les $100 d'obligations, soit à un taux
qui se rapproche énormément de 7 p.c. converti en méthode
nord-américaine, un taux beaucoup plus avantageux que ceux des
municipalités qui n'ont pas ces garanties financières dans leur
charte.
Non seulement ces garanties financières existent dans la charte
et celles que l'on attaque aujourd'hui, pour les rendre soi-disant plus
fortes, l'amendement à la modification aurait pour effet de les
affaiblir mais la ville s'est engagée envers les prêteurs
en 1944 à ne les point modifier et s'étant ainsi engagée
dans ses prospectus et dans ses contrats obligataires à ne les point
modifier, elle a fait davantage. Elle s'est adressée à la
Législature d'alors pour les faire intégrer dans la charte
elle-même afin que les prêteurs étrangers comme canadiens
sachent qu'il s'agit ici d'une loi publique qui ne sera pas modifiée
tant que ces emprunts ne seront pas remboursés.
Je pense que c'est là un peu l'historique financier de la ville
de Montréal. Les dispositions ont l'avantage de servir les clients ou
les commettants de Me Comeau de façon à réaliser qu'il
n'est pas si simple qu'il apparaît, à la surface, d'administrer
des sommes publiques aussi fortes. Aux questions qu'on lui posait tout à
l'heure, j'ai été fort heureux pour ma part de sa réponse
a savoir que ces documents, qui sont ceux du comité exécutif,
sont disponibles à toute personne qui en fait la demande au bureau du
greffier, d'autant plus que le document dont il a donné une lecture,
quoique quelque peu tronquée, n'était pas un vote de
crédit, mais était simplement une imputation d'un crédit
déjà voté à un usage particulier, usage tout
à fait conforme à celui pour lequel le conseil avait voté
ce crédit. J'ai entendu de sa part deux phrases que je ne peux
concilier, la première, c'est de dire qu'il faudrait modifier la charte
pour empêcher des choses semblables et la seconde et la dernière,
c'est de dire que ces choses-là ne sont pas permises par la charte.
Je crois que la première n'est pas réaliste et que la
seconde est tout simplement le contraire de la vérité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): D'autres amendements à
proposer, M. Comeau?
M. COMEAU: Mon confrère a mal compris. Ce que j'ai dit, c'est
ceci: En vertu du texte actuel, il y a une situation qui existe à cause
justement d'une structure de base qui est l'application de certains articles de
la charte de la ville de Montréal. Pour remédier à
ça actuellement, il n'y a pas d'autre solution, à mon humble
avis, qu'un amendement, une limitation quelconque et d'autres dispositions qui
pourraient être incluses et qui sont la responsabilité de la
commission ici.
Je pense que c'est la place où un contribuable peut se faire
entendre actuellement, puisque c'est le gouvernement qui a juridiction pour
accepter ou refuser des amendements. Je pense que c'est l'endroit pour faire
valoir ses droits ici.
M. GOLDBLOOM: M. Comeau, est-ce que je peux vous poser une seule
question?
M. COMEAU: Allez-y.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que la Loi des cités et villes est plus
sévère ou moins sévère que ce que l'on trouve dans
la charte de la ville de Montréal?
M. COMEAU: A ma connaissance, elle est moins large que la charte de la
ville de Montréal actuellement.
M. COTE: Les dispositions de la charte de
Montréal sont beaucoup plus sévères et exigeantes
que les dispositions de la loi générale. Depuis 1944 elles l'ont
toujours été.
M. GOLDBLOOM: C'est l'impression que j'ai, M. le Président, que
ce qui est exigé de l'administration montréalaise est plus
sévère que ce qui est exigé des autres
municipalités.
M. COMEAU: Avec tout le respect que je vous dois, M. le ministre, je me
rallie à votre position, je la respecte, mais j'aimerais quand
même que la commission qui doit terminer ses travaux dans quatre ou cinq
mois, se penche quand même sur les amendements que nous avons soumis ici,
dont vous avez copie. D y a quand même une matière très
sérieuse et ce n'est pas folichon de venir représenter ça
ici. Il y a quand même un autre point que j'aimerais souligner quand je
parle d'imputation de deniers et de crédits votés, etc. Je vois
mal une administration qui puisse plaire à tous les électeurs
c'est impossible mais quand même qui puisse satisfaire
beaucoup de monde. Si, comme je viens de le mentionner, on peut se permettre de
voter $2 millions ou $3 millions à tel moment, sous un thème
général et, dix ans plus tard, prendre ces deniers-là et
les imputer à des fins bien spécifiques, le conseil municip; 1,
au moment où le comité exécutif lui présente une
demande de crédits, devrait révéler au moins une fin
beaucoup plus spécifique que, par exemple: Réaménagement
de parcs et de pavés ou quoi que ce soit. Les conseillers savent
exactement sur quoi voter et la population également sait le rôle
que remplit son conseiller et est en mesure de faire valoir son opinion en
conséquence.
Je n'ai pas insisté ce matin sur ce point, mais lorsque M.
Rémi Paul s'est informé à mon confrère pour savoir
quels seraient les changements actuellement, ce qui pourrait amener une
certaine opposition ou une saine opposition, je pense que le début et la
seule façon, c'est justement dans les structures actuelles de la charte
de la ville de Montréal qu'il faut chercher et c'est la raison pour
laquelle nous sommes ici.
Pendant que je discute de ce point, je vais faire mention du dernier
amendement que je veux présenter devant cette commission, c'est
l'amendement qui s'applique lorsqu'un poste de conseiller devient vacant.
L'article actuel mentionne qu'il y a une procédure bien spéciale
du conseil pour l'élection d'un autre conseiller. Notre recommandation
dans ce sens, c'est que si un conseiller démissionne ou
décède, ou, pour une raison ou pour une autre, son poste devient
vacant, je crois qu'on devrait recourir au suffrage universel. Ce devraient
être les électeurs du quartier ou du district, si la commission
retient nos recommandations de ce matin concernant la représentation,
qui ont droit de parole et qui ont le droit de dire: Nous votons pour M. Untel
ou ne votons pas, nous voulons telle personne ou nous ne la voulons pas.
Actuellement, ce sont les procédures du conseil ou du
comité exécutif qui prévoient l'élection d'un poste
vacant. Je pense que c'est le seul palier gouvernemental où de
semblables situations existent. Je pense que cela s'insère dans le cadre
de l'amendement concernant la représentation d'un conseiller par
district, tel que nous l'avons suggéré ce matin. Je suis
sûr que le ministre fera le nécessaire auprès de la
commission pour que ces représentations s'acheminent à bon
terme.
M. GOLDBLOOM: Je pense bien, Me Comeau que les deux choses se greffent
ensemble. Vous invoquez cette situation parce qu'il y a plus d'un conseiller
par district électoral. On va examiner tout cela ensemble, je pense
bien.
M. COMEAU: Je vous remercie, M. le ministre ainsi que les membres de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Aronoff.
M. ARONOFF: Sur le même sujet, soit un conseiller par district, si
par hasard, le comité ici, M. le Président et M. le ministre...
Je ne veux pas accepter et je veux que cela reste trois et quatre et qu'une
personne qui vote reçoive cinq feuilles et, comme on l'a
expliqué, elle est toute mélangée. On veut qu'une personne
qui entre vote pour les conseillers et pour le maire. Dans ce cas, elle va
recevoir deux feuilles. Si on veut que cela reste, nous allons accepter, par
exemple, s'il y a trois sièges, que l'on puisse voter pour trois
conseillers; s'il y a quatre sièges, que l'on puisse voter pour quatre
et après ceci, on votera et ceux qui auront eu le plus grand nombre de
votes vont être déclarés élus.
Naturellement, nous disons ceci: Trois conseillers par un siège.
Je suis certain qu'il n'y a pas un député ici qui dira qu'il veut
siéger sur un des sièges avec deux autres. J'en suis certain.
Cela n'existe nulle part, une chose comme cela.
Je pense, M. le Président, qu'il doit y avoir un conseiller par
district. Comment est-ce qu'un homme qui se présente pour un
siège puisse avoir tout le district à voter pour lui? Je ne suis
pas d'accord avec le maire quand il dit que trois est mieux qu'un. Non, je ne
veux pas dire ceci du tout, M. le Président.
Je dis que j'aimerais et nous aimerions, comme je l'ai dit et je le dis
encore, je parle au nom des gens qui se présentaient â la
dernière élection et qui n'avaient pas de chance du tout dans ce
système, que vous discutiez à l'assemblée
générale de la possibilité de changer cela.
Autre chose, on dit, par exemple: Où est-ce que c'est? Où
est-ce que cela peut exister, M. le Président, un homme qui est
élu et qui démissionne ou qui meurt deux ou trois mois
après et qu'après le maire de la ville de Montréal
contrôle, lui qui n'est pas président de
l'assemblée? Il contrôle le conseil et aujourd'hui il n'est pas
nécessaire... Je ne sais pas pourquoi on fait une élection, je ne
sais pas pourquoi. C'est parce que les 52 conseillers ne comptent pour rien;
l'exécutif ne compte pour rien. Cela doit finir une fois pour toutes; il
faut changer le système ou un des deux. Cela ne peut pas exister. Je ne
sais pas le mal qui a été fait, mais je suis sûr que
certains d'entre vous se souviennent quand on a établi ce
système. Il y a un grand écrivain, un grand poète,
Shakespeare qui a dit ceci:... Est-ce que je l'ai? Ce n'est pas
nécessaire que je le cherche. Il dit: "The evil" (le mal) "the evil that
men do lives after them. The good is often buried with their bones". Le mal
qu'on fait existe tout le temps; il reste. Vous, c'est votre
responsabilité de changer le mal. C'est pour ces deux choses que je dis
qu'on doit se donner sérieusement. Ce n'est pas parce que c'est Me
Aronoff qui parle, je parle au nom de 25 p.c. des électeurs de la ville
de Montréal qui, malgré les événements, n'ont pas
voté pour le Parti civique. Plus que ça, il y a un autre point.
Est-ce que cela peut exister, entre vous?
Moi, j'ai demeuré dans un district; j'ai vu les élections
provinciales et fédérales; il y a des bannières sur les
balcons n'est-ce pas? Si un homme, par exemple, veut mettre son nom et voter
pour un tel monsieur pendant une élection, il peut le faire. Où
dans une démocratie, est-ce que vous avez, messieurs, jamais vu ceci?
Nul candidat ou autre personne ne doit fournir ou procurer à qui que ce
soit des drapeaux, étendards, pavillons, bannières, couleurs
distinc-tives, rubans, etc. Cela me fait de la peine de lire ceci. Ce n'est pas
constitutionnel. Pas du tout! C'est contre les lois humaines. Ce n'est pas la
justice. Je regrette que le ministre de la Justice ne soit pas ici. Il
comprendrait que ceci n'est pas la justice. M. le maire de la ville de
Montréal, est-ce que c'est de la justice le fait qu'il utilise, tous les
dimanches, le canal 10? Il dit son côté. Où est l'autre
côté de la médaille? Cela n'existe pas dans la ville de
Montréal. Est-ce que nous pouvons expliquer notre cas? Nous ne pouvons
l'expliquer nulle part. Il y a le CRTC, c'est une autre grande farce, qui
promet des choses comme cela.
Pour les anglophones, nous avons un autre poste: CJAD. Tous les
dimanches matin, on l'utilise pour expliquer. Nous avons notre code. Nous
pouvons expliquer ces choses. Par exemple, je vais vous expliquer un cas. On a
besoin d'un métro. J'ai fait une lutte pour le métro. Il faut
avoir des métros dans la ville de Montréal. Il y a des stations:
Sherbrooke, à Montréal, vous passez la rue Marianne, la rue
Duluth, la rue Cherrier, l'avenue des Pins; vous passez à peu
près quatre ou cinq coins. Vous savez, à la ville de
Montréal, entre Montréal et Sherbrooke. Après ceci, au
lieu d'avoir le métro, un local pour prendre le monde, il y a l'autobus
30 qui prend le monde et le conduit au métro. Est-ce que cela a du bon
sens? Vous utilisez sur les deux côtés Ontario. Vous utilisez les
autobus. Quand vous construisez un métro, vous construisez pour deux
cents ans. Pas comme c'est fait. On ne vous donne pas les toilettes, mais on
vous donne de la musique. On joue de la musique. Qu'est-ce que la musique donne
quand on a besoin des toilettes? Je vous pose la question. Est-ce quelqu'un
peut me répondre? Le maire a répondu; naturellement, il n'a pas
d'opposition. Il dit: Nous, dans la ville de Montréal, nous n'avons pas
besoin des toilettes. Je ne sais pas, peut-être! Je ne comprends pas du
tout ces choses. Je peux parler, je peux commencer le matin et finir le soir,
de tout ce qui se passe dans la ville de Montréal. Tout ce que je dis,
et je pense que ce n'est pas nécessaire... Si vous pouvez nous accorder
la chance de changer ceci, par exemple: Pourquoi avoir des élections
tous les quatre ans? A Toronto, c'est à tous les deux ans; à
Vancouver, tous les deux ans, â Calgary, tous les deux ans. Nous sommes
uniques, ici. Pas de toilettes, rien! Nous sommes traités comme des
fous! C'est pour cela que nous sommes uniques, ici, dans cette province, dans
la ville de Montréal. Ne changez rien, parce que, pour moi, c'est fini.
Mais je parle pour ceux qui vont venir, les jeunes garçons de langue
française! Malheureusement, je ne parle pas bien le français.
J'aimerais parler mieux la langue que je ne la parle. C'est dommage, mais je
fais mon possible pour expliquer, à ma manière, dans ma langue
que je peux parler dans la province de Québec, dans ma province, dans ma
ville, et c'est pour cela que je travaille.
Si vous pensez qu'il faut retourner à un système
démocratique, il faut, M. le ministre de la Justice, éliminer cet
article 374 et l'article 375 qui vont permettre à un homme qui veut se
présenter et qui n'a pas assez d'argent, sans la pègre, sans la
rue Saint-Jacques, de se présenter et peut-être de mettre quelques
bannières sur ses balcons. C'est vous qui allez juger mais,
malgré les événements, j'ajoute ceci encore, malgré
les événements, on a voté plus de 25 p.c. et on n'a pas eu
un homme dans le conseil pour défendre des personnes âgées,
les petits propriétaires qui, de jour en jour, paient les taxes qui
augmentent d'une année à l'autre. Mais juger pour nous, on laisse
notre cas entre vos mains. Merci, M. le Président et M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense bien que nous avons
enregistré ce que M. Aronoff et Me Comeau ont dit. Vous avez
été extrêmement généreux en les
écoutant mais nous avons quand même parce que ces messieurs
ont évoqué le fait qu'ils doivent retourner à
Montréal et je pense qu'il y en a d'autres qui doivent retourner
à Montréal aussi une trentaine d'articles encore à
étudier et je suggère que nous revenions maintenant à la
poursuite de notre travail. Nous étions à quel article?
M. COTE: A l'article 72, mais ce matin, lors du débat,
l'honorable ministre des Affaires municipales a fait remarquer qu'il y avait
tout de même une concordance qu'il fallait faire aux articles 54 et 55,
eu égard à la nouvelle distribution électorale. Nous avons
fait distribuer les papillons à ce sujet. A votre aise, nous pouvons les
étudier à la fin ou les voir maintenant. Si vous voulez voir les
choses dans l'ordre, on pourra les passer maintenant. C'est une concordance
pure et simple.
Vous avez des modifications additionnelles aux articles 54 et 55 de la
charte de la ville, qui ont été distribuées. Ils devraient
être renumérotés par les légistes, suivant l'ordre
chronologique par la suite.
M. GOLDBLOOM: C'est simplement pour ajuster le nombre de
conseillers.
Nombre de conseillers
M. COTE: C'est cela. L'article porte le nombre 45, mais avait
déjà été modifié à quelques reprises
mais sans qu'il soit consolidé On consoliderait maintenant l'article
pour le rendre conforme au calendrier existant, pour dire que le conseil de la
ville se compose d'un maire et de 55 conseillers.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 54, adopté avec
amendement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour l'intelligence de ce que nous
faisons, si je comprends bien, Me Côté fait allusion aux articles
54 et 55 de la charte de la ville de Montréal et non aux articles 54 et
55 du projet de loi qui est devant nous.
M. COTE: II s'agit d'un article qui devrait être incorporé
au projet de loi, dans l'ordre chronologique des articles de la charte, et qui
vise à modifier l'article 54 de la charte.
M. GOLDBLOOM: Nous en assumerons la responsabilité. Ce sera
inscrit au projet de loi.
M. COTE : Toute notre coopération vous est acquise à cet
égard.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, les articles 54 et 55 de la
charte de la ville de Montréal sont adoptés. L'amendement est
adopté.
M.LEDUC: M. le Président, pour ne pas créer de
précédent, spécialement face à la nouvelle
réglementation que nous avons adoptée il y a quelques mois, je
pense qu'il faudrait bien s'entendre qu'un amendement qui doit être
proposé doit être d'abord présenté par un
député membre de la commission. Alors, pour la bonne marche de la
séance, s'il y a des amendements qui sont suggérés par des
gens à la barre, ils devront d'abord, pour simplifier
énormément la marche de la commission, éviter toute
procédure éventuelle qui pourrait être
présentée en Chambre lorsque le projet de loi revient à
l'Assemblée nationale, que tous ceux qui ont des amendements à
présenter s'assurent qu'il y a un parrain qui est un
député membre de la commission qui présente cet
amendement. Pour ceux qui ont été faits, s'il y en a eu
aujourd'hui, à venir jusqu'à ce moment, nous pourrons les
accepter sans difficulté si la commission est d'accord. A l'avenir, il
faudrait s'assurer, pour simplifier et éviter toute
procédure...
On a un illustre parti qui est absent. Je ne voudrais pas le nommer,
c'est le Parti québécois, parce que je ne veux pas être
méchant, mais ce parti séparatiste pourrait nous créer des
ennuis lorsque le projet de loi reviendra à l'Assemblée
nationale.
M. MARCHAND: C'est parce qu'on est tous des Québécois.
M. LEDUC: C'est tout simplement une mise au point, M. le
Président. Je suis sûr que cette mise au point vous alliez la
faire, je m'excuse de vous avoir enlevé la parole, mais c'était
pour rétablir la situation.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour la bonne marche des travaux
de la commission, je pense bien, de mémoire, que la plupart des
modifications ont été proposées par celui qui vous parle.
Je serais heureux que toutes les modifications jusqu'à maintenant soient
attribuées au ministre, si cela peut faciliter la bonne marche des
travaux.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 72.
M. COTE: Nous remercions notre parrain, M. le Président. C'est
une adoption qui nous fait chaud au coeur. L'article 72 propose des
modifications aux articles 1015 b) et 1015 c) en déplaçant tout
simplement le contenu des articles 1015 et 1016 actuels pour les grouper dans
un ensemble cohérent concernant les dispositions relatives à la
cotisation des travaux publics locaux dont nous avons déjà
traité ce matin à d'autres articles. C'est vraiment
matière de concordance,
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 73.
M. COTE: L'article 73 est également une question de concordance
avec les articles 1015, 1015 b) et 1015 c) de la charte.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 74.
M. COTE: La modification à l'article 1018 et l'adjonction
à la charte de deux nouveaux articles 1018 a) et 1018 b) servent les
mêmes buts, introduire dans la charte aux fins de la cotisation, du
coût de construction et de réfection du pavage cette
méthode de calcul à résultante variable basée sur
la moyenne des trois dernières années d'expérience. Sur le
plan technique, la modification uniformise les modes de recouvrement
auprès des contribuables de ces travaux permanents; sur le plan
administratif elle a pour résultat d'assouplir davantage la
réglementation qui collera à la réalité et suivra
graduellement la courbe de progression des coûts et des dépenses
dans ces matières.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 74.
M. COTE: Il s'agit ici d'établir la concordance eu égard
aux modifications apportées précédemment à
l'article 1018.
M. GOLDBLOOM: Adopté. M. LEDUC: Article 75, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 76.
M. COTE: D s'agit ici de déplacer le contenu de l'ancien article
1030 a) pour le ramener dans un groupe cohérent avec les autres. H n'y a
pas de changement de substance.
M. LEDUC: Adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 77.
M. COTE: Rendu nécessaire par le précédent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 78.
M. COTE: Question de terminologie pour la rendre concordante avec
1018.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 79.
M. COTE: Même remarque.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 80.
M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. COTE: A 80, c'est la même chose.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 81.
M. COTE: La même chose.
M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): 82.
M. COTE: Egalement.
M. LEDUC: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 83.
M. COTE: Aussi. M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 84.
M. COTE: De même.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 85.
M. COTE: Là, il s'agit d'une affaire différente. La loi de
1914 qui permettait à la ville d'acquérir dans les limites des
municipalités voisines, particulièrement Verdun et Lasalle, des
terrains pour les fins de son aqueduc obligeait la ville à conserver un
contrôle exclusif et à perpétuité sur des terrains.
Aujourd'hui, ces municipalités expriment le désir
d'acquérir certaines parties de ces terrains qui ne sont plus utiles
à l'aqueduc municipal et qui pourraient être utilisées pour
des fins de rue ou de boulevard dans ces municipalités. C'est le but de
la modification proposée de façon à permettre à
Montréal de vendre à ces municipalités voisines les
terrains qu'elle y détient et qu'elle était obligée de
détenir à perpétuité autrefois.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 86.
M. CARON: On va aller vous voir.
Infractions à la circulation
M. COTE: II s'agit de permettre, en matière de circulation
seulement, durant la cour Municipale, de dégager les juges municipaux
d'un travail routinier à plusieurs milliers et dizaines de milliers
d'exemplaires par année, qui permet seulement au greffier de faire ce
qu'il fait actuellement, d'inscrire le nom du juge sur une procédure
et les juges en reçoivent des piles, plusieurs milliers
pour fins de signature, de faire ce qu'un greffier d'une cour civile fait,
rendre un jugement par défaut, mais en matière de circulation
seulement.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. CHOQUETTE: S'il vous plaît.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre de la
Justice.
M. CHOQUETTE: Voici, Me Côté, je comprends les raisons
pratiques qui motivent la demande de la ville de Montréal. Je sais que
le nombre de causes est très considérable devant la cour
municipale de votre ville. Mais j'ai quelque peu de difficulté à
me réconcilier avec au moins l'alinéa c), où en fait, on
donne au greffier le droit de rendre jugement à la place du juge. En
fait, on peut se demander si on n'est pas en train d'ouvrir la porte à
des procédures hautement simplifiées qui débarasseraient
les juges d'une certaine quantité de travail, sans aucun doute. Mais
cela me paraît contre les bases mêmes de notre système qu'on
délègue à un greffier d'une cour le droit de rendre un
jugement dans ces circonstances.
M. COTE: M. le Président, le protonotaire de la cour
Supérieure rend un jugement par défaut sur une lettre de change
de $1 million, aujourd'hui. Demain, on voudrait refuser aux greffiers d'une
cour de circulation, de rendre, par défaut, un jugement pour lequel la
sentence mandatoire serait de $20 et les frais. Je ne pense pas.
M. CHOQUETTE: Oui, mais M. Côté, il n'y a pas de greffier
qui rend jugement par défaut dans les causes civiles pour des montants
comme ça. Pas du tout.
M. COTE: Oui, sûrement. Sur des lettres de change, le protonotaire
de la cour Supérieure rend jugement par défaut de
comparaître. Tous les jours.
M. CHOQUETTE: Le protonotaire, ce n'est pas la même chose que le
greffier.
M. COTE: Le greffier de la cour Provinciale aussi, jusqu'à
$3,000. Il n'y a pas d'amendes, là-dedans, qui dépassent $100 ou
$150. Et encore, ce sont les amendes du code de la route qui sont beaucoup plus
sévères que les amendes de nos règlements municipaux. Il
s'agit ordinairement de $20, $5 ou $10. Dans 99 p.c. des cas et plus. Nous
n'avons pas d'objection à laisser ça aux juges.
M. CHOQUETTE: La procédure actuelle?
M. COTE: La procédure actuelle, sur un règlement de
circulation, s'il y a défaut de comparaître, il y a une date
ultérieure qui est fixée. Le juge doit, séance tenante
enregistrer ou en prononçant les mots solennels: "Défaut,
jugement à vérifier", c'est lui qui doit recevoir le dossier. En
pratique, le greffier doit rédiger le jugement. Le juge qui a
passé une semaine dans une salle de circulation peut recevoir facilement
devant lui, au début de la semaine suivante ou à la fin de cette
même semaine, une pile de jugements qui doivent recevoir sa signature au
nombre de 5,000 ou 6,000 ou 7,000. Je ne pense pas qu'il les lise. Je me
demande si le greffier qui lui, les rédige et les lit, ne serait pas
mieux d'être responsable de la signature qu'il y met avec,
évidemment, appel au juge au cas d'erreur de sa part.
M. CHOQUETTE: Je comprends tout ça, je demande à
réfléchir sur ça, parce que c'est un
précédent important. Je me demande si, au lieu d'être dans
la charte de la ville de Montréal, ce genre de procédure ne
devrait pas être envisa-gé...
M. COTE: Dans la Loi des poursuites sommaires?
M. CHOQUETTE: Oui, c'est ça.
M. COTE: Mais c'est bienvenu. On ne demanderait pas mieux. La raison
pour laquelle on le met là, c'est parce qu'on ne l'a pas eu ailleurs
jusqu'à maintenant et nous sommes les seuls à avoir un tel
volume. Peut-être qu'il n'est pas mauvais, dans le cas où il
existe dans la province un seul cas où on a un tel volume de 500,000,
600,000 ou 700,000 dossiers semblables par année... Forcément,
c'est mille milles de rues sur lesquelles il faut contrôler la
circulation. Je me demande si c'est nécessaire d'envisager je
comprends votre hésitation de mettre une telle procédure
dans la loi générale, alors qu'il n'y a qu'un endroit dans la
province où ça cause des problèmes. C'est pour ça,
une loi spéciale.
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas tellement d'hésitations. C'est
simplement sur la question de principe. Le fondement du droit, que ce soient
les greffiers qui se mettent à rendre jugement dans les matières
pénales... On pourrait suspendre, pour le moment, si vous voulez.
M. COTE: A votre aise.
LE PRESIDENT: Article 86, suspendu. Article 87.
Plaintes verbales
M. COTE: Dans ce cas-ci, il s'agit des cas fameux et malheureusement
désagréables, des personnes qui sont trouvées pour
employer les mots du règlement gisant ivres sur la voie
publique.
En vertu de la charte actuelle, depuis fort longtemps, il n'est pas
nécessaire, dans ce cas-là, en vertu de la loi actuelle de
Montréal qui date depuis fort longtemps, de porter la
dénonciation par écrit. Il suffit que le constable se
présente devant le juge et dise: Voici M. Untel que j'ai ramassé
comme d'habitude, à tel coin de rue; il était couché sur
le trottoir, ivre, à quatre heures du matin. Alors, le juge l'envoie se
dégriser en cellule pour quelques jours. Le juge le condamne à
trois jours et l'accusé dit: Donnez-moi donc un mois. Il fait froid,
c'est l'hiver, j'aurais besoin de repos et à Bordeaux on mange bien.
Cela, c'est l'aspect verbal. Alors, la charte prévoit que l'on ne
doit pas nécessairement porter cette accusation par écrit. Il
suffit que l'agent fasse un rapport verbal, un véritable
procès-verbal d'autrefois. Tout le monde s'en satisfait fort bien.
D'abord les policiers ne dépendent plus de la ville on pourrait
en parler mais de la Communauté urbaine par le truchement du
conseil de sécurité. C'est le problème du temps
supplémentaire. Le policier qui travaille la nuit, s'il doit venir le
matin faire ce rapport remarquez que c'est toujours le même
implique plusieurs heures de temps supplémentaires, même s'il ne
doit être présent à la cour que quelques minutes. C'est
assez considérable. Tout ce que l'on demande, c'est que l'officier de
liaison qui est à la cour en temps régulier, qui a
déjà le droit de porter la plainte par écrit en vertu de
la Loi des poursuites sommaires, puisse faire la même plainte verbale que
fait le constable, sans être obligé de faire venir cet agent
après ses heures de travail devant le tribunal. Que l'officier de
liaison puisse simplement déposer le rapport de l'agent qui est toujours
porté par écrit sur la formule 43 ainsi
désignée dans la police la formule de
procès-verbal, d'interpellation ou d'arrestation d'un citoyen. Remarquez
que le projet proposé, déposé devant votre commission,
prévoit tout de même que si l'accusé l'exige, la plainte
sera portée par écrit, comme suivant la procédure
ordinaire. Mais c'est souvent lui qui est pressé de quitter les cellules
temporaires qu'il occupe pour s'en aller dans des quartiers plus confortables,
dans les prisons de l'Etat, où il sera bien nourri, bien logé,
lavé tous les jours et beaucoup mieux traité qu'il ne l'est
malheureusement sur les trottoirs où il git la nuit. C'est un cas
malheureux mais pour ces pauvres gens il faut accélérer la
procédure. Nous n'y voyons pas de difficultés techniques,
d'autant plus qu'on leur laisse le droit de demander la plainte par
écrit s'il le désire.
M. CHOQUETTE: Mais à quel moment cette lecture verbale de la
plainte se fait-elle?
M. COTE: Lors de la comparution le matin, le plus tôt possible,
pour ne pas les laisser en cellule trop longtemps.
M. CHOQUETTE: Mais l'accusé n'est évidemment pas en
état d'ivresse à ce moment-là? Il est
dégrisé.
M. COTE: On n'amène pas ce citoyen devant le tribunal s'il n'est
pas dégrisé, par respect pour la cour, bien sûr et par
respect pour la compréhension qu'il doit avoir des procédures;
d'autant plus qu'il faut au moins le dégriser pour qu'il puisse dire au
juge combien de temps il veut, parce que, ordinairement il en veut un peu plus
que les juges veulent lui en donner.
C'est un fait.
M. MARCHAND: Ces gens ne sortent pas souvent en libération
conditionnelle!
M. COTE: Ils n'en désirent pas tellement parce qu'ils retombent
dans leurs vieux péchés et ils sentent la protection plus forte
en prison.
M. CHOQUETTE: Oui, mais à un moment donné vous allez
être obligé d'avoir une plainte écrite dans ce dossier,
même si vous faites...
M. COTE: II y a déjà un écrit de l'agent, la
formule 43, qui est déposée dans le document. Ce que l'on fait,
c'est un nouveau document sous la forme d'un papier de cour qui est
assermenté. C'est cela.
M. CHOQUETTE: Qu'est-ce que la formule 43?
M. COTE: C'est un procès-verbal d'arrestation par un policier
à la Communauté urbaine. C'est la formule 43 du service de la
police.
Je m'excuse si j'emploie ces termes du métier mais ...
M. CHOQUETTE: Ces termes ésotériques, quant à
nous.
M. COTE: On vous en fournira une copie.
M. CHOQUETTE: A un moment donné vous allez être
obligé d'avoir une plainte écrite dans ce dossier?
M. COTE: II n'y en a pas actuellement. La charte actuelle
prévoit, dans tous les cas de procès intentés pour
ivrognerie ou à des personnes arrêtées à vue par un
agent ou un officier de police, en raison de quelque infraction ou disposition
de la présente charte ou d'un règlement du conseil, il n'est pas
nécessaire de déposer une plainte écrite. Cela date de
II,
Georges V. Ce n'est pas d'hier. On n'innove pas. Tout ce que l'on dit,
c'est que l'agent qui, physiquement était là, au lieu qu'il soit
obligé de venir, l'officier de liaison puisse être porteur de son
procès-verbal pour le déposer à sa place verbalement.
C'est tout.
La plainte devant le juge est assermentée verbalement. L'officier
de liaison dit qu'il croit et qu'il a raison de croire que le rapport de
l'agent est véridique et conforme aux faits. Il a lui-même
interrogé l'agent d'ailleurs, à ce moment-là, dans bien
des cas.
Remarquez que cela existe. On n'innove pas, sauf pour permettre à
l'officier de liaison de faire ce que l'agent faisait. Remarquez qu'en vertu de
la loi générale, l'officier de liaison a déjà le
droit de faire cela par écrit s'il le désire sans l'intervention
de l'agent et il y a plus de 4,000 cas semblables par année, à
Montréal, malheureusement.
M. CHOQUBTTE: Pourquoi limitez vous cela, dans ce cas-là,
seulement aux règlements municipaux concernant l'ivresse?
M. COTE: Pourquoi les limitons-nous à cela?
M. CHOQUETTE: Oui.
M. COTE: Parce que nous ne voudrions pas aller au-delà de cela
à moins qu'on nous l'offre bien sûr, pour toutes les questions de
réglementation parfois fort complexes.
Je ne vois pas une accusation de violer un règlement de zonage
faite verbalement. Arrestations à vue pour ivresse. C'est parce qu'il y
a 4,000 répétitions. Il y a 4,000 cas par année et je ne
sais pas s'il y a plus de deux cents personnes qui sont concernées pour
ça. Cela se passe la nuit, c'est fait le matin et je vous avoue qu'on
m'a dit que les autres prisonniers n'apprécient pas outre mesure la
présence prolongée de ces gens dans les cellules. Il paraît
qu'ils ont une haleine qui n'est pas toujours agréable, polluante,
j'oserais dire, pour l'environnement des cellules, M. le ministre.
M. CHOQUETTE: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 88?
Plaidoyers écrits
M. COTE: L'article 88 prévoit de permettre à un
défendeur de comparaître et d'enregistrer son plaidoyer par
écrit devant la cour Municipale. Il y a un très grand nombre de
défendeurs poursuivis en vertu de règlements municipaux, soit de
circulation, soit autres, qui nous écrivent, qui nous appellent et qui
disent: Moi, je voudrais plaider coupable. Il n'y a aucune disposition dans
notre loi qui nous permette de leur dire: Ecrivez: Je plaide coupable à
l'accusa- tion telle que portée dans la cause tel numéro et
postez ça au greffier. Il faut que la personne se présente. Cela
l'oblige à se déplacer devant le tribunal, lui occasionnant
ainsi, pour des infractions très mineures, des déplacements
inutiles et ce sont les défendeurs qui s'en plaignent. Et c'est à
la demande d'un très grand nombre de prévenus en matière
municipale, en matière d'infractions souvent légères, qui
nous demandent: Est-ce qu'on pourrait pas enregistrer par écrit un
plaidoyer? Dans les matières de circulation, ils peuvent faire ce qu'on
appelle, en vertu de notre loi, le paiement libératoire, comme pour le
code de la route. Mais dans les autres matières d'infractions souvent
mineures des règlements municipaux, ils sont obligés de se
déplacer, de perdre parfois des heures de travail et de venir à
la cour Municipale. Alors, c'est à leur demande. Le greffier a
compilé un grand nombre de cas, le greffier de la cour. Les gens lui
écrivent et il doit leur répondre. Cela implique une
correspondance très considérable disant "malheureusement, nous ne
pouvons accepter de plaidoyer écrit : Veuillez vous présenter
devant le juge". Ils viennent devant le juge, ça dure quinze secondes.
Ils ont perdu deux heures.
M. CHOQUETTE: En somme, vous voulez étendre la procédure
qui existe déjà à la Loi des poursuites sommaires...
M. COTE: Qui n'existait pas, qui, en vertu de...
M. CHOQUETTE: ... pour les fins de circulation.
M. COTE: C'est ça, l'étendre aux règlements
municipaux.
M. CHOQUETTE: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 88, adopté. Article
89?
Contraventions
M. COTE: L'article 89 vise à modifier l'article 1139 de la charte
pour permettre l'utilisation éventuelle d'un seul et même billet
de contravention. On en a plusieurs sortes actuellement et on a une très
bonne expérience avec une des formules de billet. On voudrait,
plutôt qu'avoir un billet pour contravention ou infraction en
stationnant, contravention ou infraction en circulant, contravention au code de
la route, avoir une seule forme de billet. Le langage vise à uniformiser
la forme de la contravention écrite, c'est tout. Maintenant, avec les
techniques d'informatique, ça devient beaucoup plus utile d'avoir une
seule formule que de faire des programmes pour trois formules
différentes. C'est tout.
M. OSTIGUY : Est-ce que ça va permettre de diminuer le prix, le
prix des contraventions?
M. LEDUC: Le prix des amendes.
M.MARCIL: M. le Président, je vais me présenter. Mon nom
est Guy Marcil, je suis le président de la Fraternité des
policiers de Montréal. Je suis accompagné de notre procureur, Me
Mario Létourneau. A cet article, disons que sur le fond, sur
l'amendement comme tel, il n'y a pas d'objection. Je pense que c'est simplifier
la procédure actuelle. Simplement, sur le texte actuel, ce texte porte
à confusion. Présentement, il y a une loi d'ordre public, les
Lois du Québec, chapitre 93, qui donne la juridiction exclusive à
la communauté urbaine et au conseil de sécurité en
matière de sécurité publique. On voit, au premier
paragraphe, à la fin du premier paragraphe: "Dans les cas de violation
d'un règlement municipal relatif à la circulation et à la
sécurité publique...". Alors, je dis simplement qu'il y a une loi
présentement, la sécurité publique relève du
conseil de sécurité et de l'employeur qu'est la CUM.
Oui, mais, remarquez bien, c'est sur le fond. Quand la loi a
été votée en décembre 1971, quand le bill 281 a
été adopté, les concordances qui auraient dû se
faire à ce moment-là à la charte de Montréal, lui
donnant les pouvoirs de mettre en vigueur la sécurité publique,
pour que ce soit le rôle de la ville de Montréal, sont aujourd'hui
passées à la CUM par le biais du conseil de
sécurité. C'est bien cela.
M. COTE: M. le Président, je pense qu'on pourrait avoir un
échange là-dessus. Je suis un peu surpris; je comprends
l'intervention de M. Marcil, qui est toute positive, j'en suis certain, comme
toujours. D'autre part, il faut bien penser que l'article 1139 de la charte ne
vise pas à administrer un service de police ou des matières de
sécurité publique; il vise à dire comment les infractions
à des règlements seront poursuivies devant notre cour Municipale,
qui, elle, n'est pas passée à la CUM, et au moyen de quel
document. Je pense que la ville, comme toutes les villes de la
communauté urbaine, a conservé et conserve le pouvoir de dire
lorsqu'un agent de la paix constatera une infraction à nos
règlements qu'ils remettra tel document au contrevenant. Cela
n'empêche pas le directeur de la police, le conseil de
sécurité et toute autorité du ministère de la
Justice ayant juridiction sur eux, de veiller à la conduite des
policiers et aux façons dont ils doivent agir, au tarif suivant lequel
ils doivent être payés, etc. Il s'agit là, devant la Cour
municipale de la ville, de dire comment la procédure qui devrait avoir
lieu devrait être faite au préalable. Il ne faut pas oublier en
effet que cet avis de contravention que donne l'agent de la paix est une
sommation de notre cour; c'est là que nous avons besoin de
l'intervention de la Législature pour en uniformiser la facture.
Certes, on pourrait bien laisser cela comme c'est dans le moment, mais
si on le laisse comme c'est dans le moment, on continuera à avoir
diverses formes de billets au lieu de simplifier le travail des policiers qui
ne désirent eux, n'en avoir qu'une seule. D'ailleurs, c'est à la
suggestion du service de la police de la CUM et après discussion avec
son directeur qu'on a introduit cette modification dans le projet de loi. Parce
qu'ils nous disent que cela leur complique inutilement la vie d'avoir plusieurs
formules que les policiers doivent tramer avec eux ; une seule ferait aussi
bien. D y a nombre d'exemples dans les villes nord-américaines,
où vous avez une seule formule de billet, avec 25, 30 ou 40 options que
peut cocher dessus l'agent, au lieu d'avoir dans ses poches cinq, six ou sept
livrets.
M. MARCIL: Si on regarde, M. le Président, le même article,
si on retourne à la page à la fin, au paragraphe 6... Oui, M. le
ministre...
M. CHOQUETTE: Je parlais à mes collègues ici,
excusez-moi.
M. MARCIL: Si on regarde le paragraphe 6, vous voyez que ce paragraphe 6
englobe ce qui précède. On dit ceci: "Dans tous les cas
prévus au présent article, le conseil peut, par règlement,
attribuer au directeur du service de la circulation ou à tout autre
officier ou employé désigné par ce dernier, l'exercice de
tous les pouvoirs et devoirs attribués par le présent article
à l'agent de la paix ou à l'agent spécial". Vous retournez
au tout début et vous voyez "maintenir l'ordre ou la
sécurité publique".
Je ne le sais pas, je n'ai pas de cours de droit, je vous donne
l'interprétation que j'ai de cet article comme tel.
M. COTE: On va essayer d'éclaircir cela.
D'abord, je veux simplement faire remarquer aux membres de cette
commission que des modifications dans cet article, il n'en est qu'au paragraphe
a) et au paragraphe b) du paragraphe numéroté 1. Vous aurez
sûrement remarqué que nous avons, pour fins de clarté du
texte, renuméroté les paragraphes de 1 à 6 inclusivement.
Le texte est inchangé à part les modifications du début
qui visent à uniformiser les billets de contravention.
Le paragraphe 6 de l'article 1139 était tout simplement le
dernier alinéa, mais il y avait un problème
d'interprétation. Ce n'est pas tout le monde qui, à la
première lecture, pouvait voir dans le texte actuel, que vous trouvez
à gauche, dans la page du cahier qui traite de l'article 1139, que le
paragraphe b) du premier alinéa se continuait par deux autres
alinéas; celui qui commence par "Une autre copie" et qui commence par
"le jour fixé" et que celui qui suivait était vraiment le
troisième alinéa de l'article. C'est pour cela qu'on les a
numérotés, à la suggestion, d'ailleurs, des
légistes du gouvernement et après discussion avec tous les gens
du
service de la police, qui nous ont dit qu'ils avaient des
problèmes de lecture avec cet article au point de vue de ses
numéros. Je pense qu'il y a avantage à les numéroter. On
les a simplement numérotés. Pour ce qui est du reste, je ne pense
pas que l'on puisse trouver dans cet article un seul mot, une seule phrase, un
seul groupe de mots disant que les inspecteurs de circulation peuvent veiller
à l'ordre et à la sécurité publics. Un inspecteur
de circulation, qui installe une affiche quelconque ou spéciale en
matière de circulation et qui fait un relevé, peut très
bien constater une infraction et c'est déjà, depuis fort
longtemps, depuis une quinzaine d'années, je pense, permis dans la
charte de la ville que d'autres inspecteurs de la ville que les policiers
eux-mêmes puissent à certains égards émettre des
billets de contravention. Cela se fait très peu ou pas. Il n'y a pas de
plan, à ma connaissance, dans le moment, pour changer ça. On a
renuméroté les alinéas tout simplement, sans en changer le
contenu, sauf lorsqu'il s'agit de stationnement on l'a modifié pour dire
"contravention en matière de circulation et de sécurité
publiques." C'était restreint au stationnement. Il y avait d'autres
articles qui traitaient des autres contraventions. On avait deux formes de
billets; on n'en a plus qu'une. Ce n'est pas changé pour le fond. C'est
un changement de forme.
M. LETOURNEAU: Si vous me permettez, M. le Président, pour
clarifier les questions qu'on posait parce que, en fin de compte, vous n'avez
pas le texte de l'amendement soumis devant vous, on voulait simplement faire
clarifier les intentions de la ville de Montréal quant à
l'utilisation que nous prétendons qu'elle pourrait faire du paragraphe
qui est maintenant le paragraphe 6 de cet article. Evidemment, il existait
déjà à l'article dans la charte, c'est clair, mais cet
article existait bien avant l'adoption du bill 281 et bien avant
l'intégration des forces policières sur l'île de
Montréal, avec le résultat qu'il nous semble qu'en utilisant le
sixième paragraphe de cet article, le conseil, par règlement,
pourrait attribuer au directeur du service de la circulation le pouvoir de
faire remplir par des employés du service de la circulation des
fonctions qui sont actuellement des fonctions policières remplies par
des policiers, c'est-à-dire, par exemple, distribuer les billets de
stationnement. Tout ce qui concerne la circulation, les infractions au
règlement de la circulation, il nous semble que la ville pourrait le
faire faire par des employés du service de la circulation et c'est
actuellement fait par des policiers. Evidemment, cela existait dans la charte
et la ville ne s'en est pas servie jusqu'à maintenant, mais on voulait
simplement connaître les intentions de celle-ci parce que les conventions
collectives qui existent actuellement prévoient, entre autres, que les
fonctions policières actuellement remplies par des policiers vont
continuer de l'être. Si on faisait mettre des tickets par des gens de la
circulation... On pourrait être d'accord sur le principe ou non que ce ne
soient pas des policiers qui écrivent les tickets et qui les mettent sur
les automobiles. Mais je pense que, si cela devait être changé,
cela devrait l'être dans le cadre d'une loi générale qui
permettrait non seulement à la ville de Montréal d'agir ainsi,
mais à toutes les villes qui ont des corps policiers. Il nous semble,
à nous, que si la ville décidait d'utiliser les pouvoirs qui sont
dans sa charte et qui l'étaient d'ailleurs, elle pourrait aller à
l'encontre, premièrement du bill 281, chapitre 93 de nos lois,
deuxièmement, à l'encontre de la convention collective que nous
avons. Nous n'avons pas proposé d'amendement, je le
répète, mais on voudrait quand même avoir de la ville une
affirmation à l'effet que ce n'est pas ce qu'elle vise à faire et
qu'elle ne le fera pas, au moins tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas fini
de régler le problème de l'intégration et de
définir les fonctions de policiers intégrés.
Je vous souligne que, quand on parle de sécurité publique,
comme le mentionnait M. Marcil, cela peut aller loin. Cela peut même
vouloir dire qu'on va faire faire par des gens préposés à
la circulation la surveillance des foules, le contrôle des foules. Enfin,
on veut savoir où la ville s'en va avec cet article, tout
simplement.
M. COTE: Je crois, M. le Président, que, lorsque viendra le
temps, peut-être, si les ministres compétents jugeaient à
propos, avec les gens de la communauté urbaine, qui ne sont pas ici
représentés, de modifier la Loi de la communauté urbaine
pour prendre certains pouvoirs qui sont dans la charte de la ville et les
passer à la CUM on n'a jamais entendu la ville s'en plaindre
je pense qu'il faudrait tout de même éviter de créer
un hiatus quelconque et d'enlever à la charte de la ville des pouvoirs
avant d'avoir fait examiner par les légistes et avocats conseils de la
CUM quel effet cela aura chez eux.
Les policiers n'ont pas à être inquiets. Notre seul but,
dans le présent cas, c'est la question qu'on nous pose, c'était
d'uniformiser les deux billets en un seul et c'est tout. Pour le reste, on peut
bien laisser tomber la renumérotation si vous voulez. Seulement, je
pense qu'elle est utile pour la lecture de l'article et cela n'en change pas la
substance. Je ne sais pas, je n'ai jamais entendu dire et je crois être
au courant du dossier, que la ville avait l'intention de modifier son attitude
à l'égard de ces choses à l'avenir. D'autre part, elle
n'entend pas non plus se faire priver, par le biais d'une crainte
hypothétique, des pouvoirs qu'elle possède et qu'elle entend
garder jusqu'à preuve de leur non-nécessité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. L'honorable ministre
de la Justice.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je pense que la discussion qui a
eu lieu sur cet alinéa de l'article 1139, en fait, se situe dans le
contexte suivant. Nous sommes dans une période transitoire, entre le
régime qui existait autrefois, c'est-à-dire le régime en
vertu duquel la police de la ville de Montréal appliquait
elle-même les règlements de la circulation et, par voie de
conséquence, les règlements relatifs au stationnement, tandis
qu'aujourd'hui ces fonctions ont été déplacées vers
la Communauté urbaine de Montréal et le conseil de
sécurité.
Egalement, je pense qu'il faut prendre conscience qu'il y a des
tâches qui n'appartiennent pas exclusivement aux policiers comme tels. Je
parle du contrôle de stationnement. A mon sens, c'est une
absurdité que nous vivons à l'heure actuelle, s'il faut que tout
billet de stationnement soit apposé par un agent de la paix alors qu'on
pourrait avoir une main-d'oeuvre qui n'a pas la même formation que celle
des agents de police et qui n'a pas non plus les mêmes salaires que ceux
des agents de police qui sont nécessairement assez
élevés.
Tout le monde va reconnaître ici je ne demande pas
d'admission de la part de M. Marcil mais je pense qu'il est temps qu'il
y ait une évolution et qu'un partage des fonctions raisonnable
s'établisse entre les policiers d'une part, que nous voulons bien
rémunérés et, d'autre part, des fonctionnaires que l'on
pourrait appeler des traffic wardens ou désignés sous une autre
appellation...
Ces fonctionnaires pourraient poser les gestes qui sont
nécessaires pour constater des infractions â la circulation ou au
stationnement. Mais, comme je l'ai dit, au début de mes observations,
ces questions ne sont pas encore clarifiées d'une façon
définitive. A mon sens d'ailleurs c'était prévu au
bill 281 une loi d'ordre général, qu'elle figure par voie
d'amendement à la Loi de la communauté urbaine ou qu'elle soit
contenue dans une loi à portée générale de la
province, serait nécessaire pour établir un tel régime qui
me paraîtrait objectivement désirable tant du point de vue du
coût que les contribuables seraient obligés d'assumer sur
l'île de Montréal, tant aussi du point de vue du travail normal de
la police. Mais, étant donné qu'on est dans une situation qui est
en état de gestation, à l'heure actuelle, j'hésite
à intervenir sur le plan législatif. C'est la raison pour
laquelle je préférerais qu'on laisse les textes tels quels,
quitte à ce qu'ils soient amendés, parce qu'il faut se rappeler
que le conseil de sécurité a même reçu le mandat,
par la loi 281, de viser à l'uniformisation des règlements
municipaux sur le plan de la circulation et il y a l'aspect de la convention
collective qui intervient aussi. Alors, tout cela est un ensemble de
problèmes très vastes et, à l'heure actuelle, je ne pense
pas que nous puissions et même que nous devions tenter de les trancher
même partiellement aujourd'hui.
A mon sens, l'article 6 est inutile dans le texte de loi, mais je ne
vois pas de raison de l'enlever pour le moment. Je crois qu'il faudra
légiférer plus généralement et négocier
aussi avec les policiers de façon plus extensive, ce problème.
C'est pourquoi je ne voudrais pas, à ce moment-ci pour ma part,
déranger le statu quo.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Marcil.
M. MARCIL: M. le ministre, je serai très bref. Pour la
philosophie de celui qui doit donner des billets (est-ce que cela doit
être fait par un policier ou non? ) je pense que c'est une philosophie
qui pourrait être débattue assez longuement. Simplement, je dois
vous dire que la même commission ici a référé
â la commission de police la demande de la ville de Québec qui
voulait embaucher des gens ou des citoyens pour donner strictement des billets
de stationnement. A ce moment-là, le comité a dit: Donnons la
responsabilité à la Commission de police qui est sans doute, plus
habilitée et qui a plus de documents à sa portée pour
porter jugement. Jusqu'à maintenant, je ne crois pas que la Commission
de police ait rendu une décision en la matière. La
deuxième chose, vous l'aviez dit tantôt. Le conseil de
sécurité doit uniformiser les règlements de la
circulation. Je pense que c'est important. Présentement nous avons 200
policiers de la ville de Montréal, du secteur de Montréal qui
sont assignés dans les autres villes et ces policiers ne connaissent pas
les règlements de circulation de ces villes. Il est impératif que
le conseil de sécurité uniformise le plus rapidement possible le
règlement de circulation. Il reste aussi que les villes pourront
j'ai toujours peur d'une loi d'ordre général, remarquez bien
lorsque le directeur, en vertu de l'article 53 sur la
présentation de son plan d'intégration; doit faire
connaître ses vues sur le plan d'intégration des ressources
humaines et physiques, à ce moment-là les villes ont le droit
d'appel au conseil de sécurité et à la Commission de
police.
Je pense que, dans ce décor ou dans cet ensemble, les gens
pourront faire voir leur point de vue et, une fois pour toutes, régler
la situation qui doit donner suite au billet de stationnement.
M. CHOQUETTE: M. Marcil, si on me permet d'ajouter un autre facteur qui
vient compliquer la situation actuelle, c'est celui par lequel, en vertu de la
loi 281, la loi qui a intégré les corps de police, les policiers
sont sous l'autorité du conseil de sécurité tandis que les
fonctionnaires tombent sous l'autorité de la CUM et non pas de la ville
de Montréal. Là aussi, on a une autre situation complexe qui
mérite d'être clarifiée. C'est assez difficile, par
exemple, quand on parle des brigadiers scolaires qui font circuler les enfants
aux heures où ceux-ci traversent les rues, car ces brigadiers
scolaires
qui sont des assistants de policiers, qui se rapportent dans les postes
de police tous les matins, ces assistants tombent sous l'autorité de la
CUM tandis que les policiers tombent sous celle du conseil de
sécurité. Cela nous montre que la situation n'est pas
entièrement cristalisée et réglée à l'heure
actuelle. Pour ma part, dans ces circonstances, vu qu'il y aurait tellement de
choses à corriger, je l'admets, j'aime autant ne pas intervenir, laisser
faire les choses, quitte à ce qu'on ait des discussions avec la ville de
Montréal, la communauté urbaine, le conseil de
sécurité, la fraternité de policiers, pour tenter de
régler ces problèmes une fois pour toutes et déterminer
à qui appartiennent les responsabilités dans ce domaine.
M. MARCIL: Ce qu'on recherchait dans cet amendement, c'est la position
de la ville de Montréal. Ce qu'on voulait, c'est que la ville de
Montréal définisse sa position. Remarquez bien qu'on est
conscient des problèmes que ça apporte, c'est déjà
dans la charte depuis des années. Simplement, nous voulions
connaître, par la commission la position de la ville de
Montréal.
M. CHOQUETTE: Je pense que votre intervention, M. Marcil, est non
seulement utile pour permettre de préciser les intentions de la ville de
Montréal en la matière, mais je pense qu'elle aide à
cerner ce problème du partage et de la définition des
responsabilités dans le domaine.
M. COTE: Parfaitement d'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoulou): Article 89. Adopté. Article
90.
M. COTE: II s'agit d'une modification de concordance avec le
précédent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 91.
Destruction des dossiers
M. GOLDBLOOM : A l'article 91, je souligne qu'il y a quelques jours nous
avons discuté de cette question avec la ville de Québec, nous
avons réglé pour trois ans. Il y a eu une certaine
inquiétude exprimée que les documents en question pourraient
quand même être nécessaires comme preuve dans d'autres
causes et pour la bonne marche des choses...
M. COTE: Notre premier projet se lisait: Trois ans, lors de l'audition
des modifications devant le conseil municipal. La suggestion d'un conseiller a
été de réduire cela à un an. Il avait parfaitement
raison, je pense, sur une base pratique, en disant qu'après tout ces
choses se prescrivent par six mois et que l'on parle de destruction une
année complète après que tout est terminé, ce qui
veut dire assez souvent deux ans et demi. Trois ans, cela prendrait un peu plus
d'espace dans nos voûtes, M. le Président, mais cela nous
satisfait.
M. GOLDBLOOM: C'est présentement cinq ans, si je comprends
bien.
M. COTE: C'est présentement cinq ans et trois ans, cela nous
satisfait.
M. GOLDBLOOM: Alors, nous pouvons faire l'essai de trois ans et
peut-être réduire par la suite.
M. COTE: II s'agirait donc de modifier la quatrième ligne de
l'article 1149 a) pour remplacer les mots d'un par les mots de trois et mettre
un s au mot an.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors l'article 91 avec amendement,
adopté.
M. BURNS: M. le Président, je trouve cela un petit peu
drôle quand même, si l'on pense à l'ensemble des
problèmes du droit où les lésions corporelles se
prescrivent par un an, que de simples problèmes comme ceux-là se
prescrivent par deux ans. Je pose seulement la question.
M. COTE: M. le Président, ce n'est pas une prescription. Je pense
que le député de Maisonneuve...
M. BURNS: A toutes fins pratiques, c'en est une.
M. COTE: Aujourd'hui, on détruit les casiers judiciaires
après un an dans bien des cas. Alors, vous savez, c'est pour cela
que...
M. BURNS: M. Côté, si vous voulez faire de l'enculage de
mouches, il n'y a pas de problème. Ce n'est pas la même chose du
tout.
M. COTE: Je ne crois pas.
Il s'agit d'un dossier d'une infraction...
M. BURNS: Mineure.
M. COTE: ... mineure en matière municipale. Nous disons que
lorsque la condamnation a été prononcée depuis plus d'une
année et que l'amende a été payée ou lorsque
l'acquittement a été prononcé depuis plus d'une
année, on pourrait détruire les dossiers. On le fait au bout de
cinq ans aujourd'hui. Le ministre nous suggère trois ans. Nous sommes
bien d'accord. On les gardera deux années de plus, ce qui veut dire que,
pendant deux années de plus, les documents resteront là, qu'ils
ont constaté une infraction à la circulation ou une infraction
à une loi municipale, une infraction mineure.
M. BURNS: Je n'ai pas d'objection mais...
M. COTE: On a dit trois ans pour la ville de Québec. Nous sommes
d'accord pour l'uniformité.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous avons promis deux choses
à la ville de Québec. La première était
d'étudier la question plus en profondeur et la deuxième de ne pas
accorder une chose différente à Montréal.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. COTE: Promesse tenue.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 91. Adopté avec
amendement. Article 92.
M. COTE: A l'article 92, on prévoit d'y modifier l'article 1162
de la charte dans le but de rendre le texte conforme à un objectif
d'uniformisation de la procédure en matière de circulation.
On a constaté qu'on avait dit, la dernière fois qu'on
avait modifié cet article, que le directeur du service de police de la
CUM et ses adjoints avaient certains pouvoirs. Malheureusement, dans
l'état actuel des choses, il n'y a pas d'adjoint comme tel à la
CUM, il y a des adjoints par territoire et il y avait un problème
d'interprétation. On veut simplement qu'il y ait une
délégation hiérarchique qui soit plus conforme à la
réalité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 93.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 94.
M. GOLDBLOOM: Les six articles suivants...
M. COTE: Les articles 94 à 99 du projet de loi visent des
formules qui sont de concordance avec les articles visant le régime
électoral. J'attire l'attention des membres de cette commission sur le
fait ça plaira sans doute à tout le monde que
j'accepterais bien le parrainage du ministre des Affaires municipales pour
modifier l'article 99 afin d'y remplacer les mots sujet britannique par les
mots citoyen canadien.
DES VOIX: Adopté.
M. COTE: C'était des choses qu'on avait laissé passer,
mais à la lecture on les a notées.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Les articles 94 à 98
inclusivement sont adoptés. Article 99 adopté, avec
amendement.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 100.
M. COTE: Il s'agit d'une rectification d'acte par lequel une vieille
donation qui avait été faite d'un fond de rue à la ville
de Maisonneuve en 1884, elle avait été faite par voie de promesse
de porte-fort par Me Alphonse Desjardins pour ses enfants et il apparaît
que ceux-ci ne l'ont jamais confirmé et c'est une rue de la ville
actuellement. La ville voudrait clarifier son titre à cette rue.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 101.
M. COTE: L'article 101 vise la rétroactivité de certains
dégrèvements de taxes eu égard à la taxe d'eau dans
le cas des institutions charitables. Maintenant, il y a un de ces articles qui
a été gardé en suspens à la demande du ministre des
Affaires municipales, si on me permet de vérifier un instant, c'est
l'article 58 qui a été retiré cela vise également
les articles 60 et 61. Les articles 60 et 61 ont été
adoptés. Je suggérerais qu'on retire les chiffres 58 de la phrase
tout simplement.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. COTE: Ce sont les articles 60 et 61. On les retrouve à
l'article 58.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 101, adopté avec
amendement. Nous allons revenir à l'article 86.
Infractions à la circulation (suite)
M. CHOQUETTE: Sur l'article 86, j'ai compris les problèmes
pratiques de la ville de Montréal mais, à mon sens, c'est un pas
qui est difficile à franchir à ce moment. Ce n'est pas que je
sois timoré et que je ne comprenne pas les problèmes d'envergure
qui sont ceux de la cour Municipale de Montréal ainsi que ceux de la
ville. Là, nous allons donner le droit aux greffiers de rendre des
jugements, de fixer des sentences, d'émettre des mandats
d'emprisonnement à défaut de paiement de l'amende et des frais,
accorder des modes spéciaux de significations...
M. COTE: Je pense...
M. CHOQUETTE: ... et autoriser les retraits de plaintes. Ce sont des
pouvoirs que vous voulez confier aux greffiers. Personnellement, à ce
moment, je ne suis pas prêt à donner suite à cette
suggestion; je crois qu'elle requiert plus de réflexion et je vous
suggère de...
M. COTE: M. le President, on pourra peut-être se mettre d'accord.
Je peux comprendre très bien les craintes du ministre à
l'égard au paragraphe c); peut-être eût-il fallu que nous
passions plus de temps avec les officiers de son ministère pour en
discuter et cela pourra revenir à une autre date? Si on retirait le
paragraphe c)...
M. CHOQUETTE: Le paragraphe d).
M. COTE: ... il reste tout de même que recevoir le plaidoyer,
c'est un peu en concordance avec les plaidoyers écrits qu'on a
demandés. Sinon, il faudra présenter cela devant un juge chaque
fois, mais recevoir le plaidoyer !
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas tellement d'objection sur la réception
du plaidoyer mais c'est dans la fixation...
M. COTE: Fixez une date.
M. CHOQUETTE: ... de la sentence.
M. COTE: Suspendons le paragraphe c) pour l'instant. Prenons-les un par
un. Le premier: "Recevoir un plaidoyer". L'individu, qui est accusé
d'une infraction de circulation ou d'une infraction à la loi municipale,
désire déposer un plaidoyer de culpabilité ou de
non-culpabilité. Le greffier le reçoit et il l'enregistre.
Actuellement, il doit aller devant le juge pour faire cela. Cela lui
économise du temps et des déplacements. C'est à la demande
des contrevenants qu 'on fait cela.
M. CHOQUETTE: Oui, mais on vous a autorisé, par ailleurs,
à produire des plaidoyers écrits.
M. COTE: C'est une concordance avec cela.
M. CHOQUETTE: Vous aurez juste à déposer au dossier...
M. COTE: C'est une concordance.
M. CHOQUETTE: ... le juge rendra un jugement sur cela.
M. COTE: C'est une concordance; il ne rend pas de jugement, on retient
le paragraphe c); c'est une concordance avec cet article pour le paragraphe
a).
Pour ce qui est du paragraphe b), la personne se présente
et c'est souvent un cas au greffe de la cour Municipale; tous ne le font
pas par écrit. Le contrevenant dit: Je désire enregistrer un
plaidoyer : Non coupable. On dit: Vous devez aller devant le juge. Le greffier
n'a pas le droit actuellement de recevoir ce plaidoyer de non coupable. Il va
aller devant le juge. Le juge a fixé cette cause à quatre jours
et il y a déjà 150 personnes devant lui ce matin-là; donc
il devra revenir. Ce n'est pas nous qui le demandons, c'est un contrevenant. Il
devra revenir. On veut que le greffier, au moyen d'une liste, d'un rôle
que prépare le juge en chef, puisse dire: Parfait, on enregistre votre
plaidoyer, vous le déposerez au dossier par écrit, signez ici: Je
plaide non coupable cela ne l'engage sûrement en rien et
votre procès sera le 23 du mois prochain" une date que lui a
donné le juge, sans obliger le contrevenant à attendre son tour
pour passer à la cour.
C'est tout simplement cela, fixer la date.
M. CHOQUETTE: Non. M. Côté, vous plaidez bien...
M. COTE: Ce n'est pas plus que cela.
M. CHOQUETTE: ... et vous nous amenez, peu à peu, avec des
arguments d'ordre pratique à simplifier.
M. COTE: C'est brique par brique qu'on bâtit un mur!
M. CHOQUETTE: Oui, c'est vrai. Mais je crois que vous allez franchement
trop loin. Pour le moment, je serais enfin, avec les autres
collègues, s'ils sont de mon avis prêt à aller
jusqu'au point où le greffier pourrait recevoir un plaidoyer de
culpabilité.
M. COTE: Les modes spéciaux de signification sont accordés
par les greffiers de toutes les cours civiles.
M. CHOQUETTE: Je comprends, mais nous sommes dans le domaine
pénal, c'est un peu différent. Je ne suis pas prêt à
aller aussi loin que cela. Sur le plan pratique, si on habilitait les greffiers
à recevoir des plaidoyers de culpabilité, cela concorderait avec
l'autre droit qu'on vous a donné d'avoir des plaidoyers
écrits.
M. COTE: Oui.
M. CHOQUETTE: Vous pourriez simplifier la procédure à ce
point de vue. Pour le reste, cela a trop d'implications pour qu'on
décide cela comme cela.
M. COTE: Si je peux, M. le Président, simplement ajouter un mot,
sans insister davantage, le ministre va sans doute remarquer que la
dernière ligne du second alinéa se lit comme suit: Sous
l'autorité du juge municipal en chef. Evidemment, c'est sous
l'autorité du juge municipal dans la mesure où il permet au
greffier de le faire. C'est très concordant avec ce qu'on a
déjà eu à d'autres égards. C'est sous
l'autorité du juge qu'il le fait. C'est vraiment le juge municipal en
chef...
M. CHOQUETTE: Je comprends que le juge Champagne fait très bien
cela. C'est un excel-
lent administrateur de sa cour. J'ai entièrement confiance en
lui. Mais il y a les questions de principe qui se posent.
M. COTE: Vous avez totalement confiance, M. le ministre, si M. le
Président me le permet, que tout juge municipal en chef que nommerait le
cabinet serait sûrement un excellent juge municipal en chef.
M. CHOQUETTE: Probablement, oui. Cela me paraît pas mal
évident.
M. COTE: Le contraire m'aurait surpris! M. CROISETIERE: II reste
à vie.
M. CHOQUETTE: Ce que je suggérais, c'est qu'on autorise des
greffiers à recevoir des plaidoyers de culpabilité.
M. COTE: Ou de non-culpabilité.
M. CHOQUETTE: Dans le cas de non-culpabilité, la complication est
qu'il faut que le greffier fixe la date du procès.
M. COTE: C'est dans ces cas que les contrevenants se plaignent le plus
qu'ils ont à revenir deux fois pour connaître la date future. Cela
ne me fait rien, mais je vous le dis, c'est à la demande d'un grand
nombre de personnes qui nous écrivent.
M. CHOQUETTE: Votre greffier devient une espèce de juge de paix,
parce que c'est dans les pouvoirs d'un juge de paix.
M. COTE: Ce n'est pas mauvais!
M. CHOQUETTE: Je ne dis pas que c'est mauvais, mais pourquoi ne pas le
dire au juge de paix? M. le Président, vraiment, je crois que cela
requiert plus de réflexion.
Ces problèmes sont complexes et dans l'ensemble de l'article, il
y a du pour, il y a du contre, il y a des principes, il y a de la pratique.
M. COTE: Alors, pour me rallier à la suggestion du ministre de la
Justice, M. le Président, je ne fais d'ailleurs que ça...
M. CHOQUETTE: C'est une bonne habitude.
UNE VOIX: Une fois n'est pas coutume.
M. COTE: Cela semble vouloir devenir coutumier depuis quelques
années, je pense, parce que c'est un sujet qui...
M. CHOQUETTE: Non, non. Ne me gâtez pas à ce
point-là.
M. COTE: ... me touche de plus près puisque j'ai les
problèmes administratifs de ce service sous mon autorité,
heureusement ou malheureusement. Je pense alors qu'il faudrait dire "peut, sous
l'autorité du juge municipal en chef là remplacer les deux
points par une virgule, biffer le petit a et la parenthèse et concinuer
la phrase en disant recevoir un plaidoyer de culptabilité."
M. CHOQUETTE: C'est ça.
M. COTE: C'est votre voeu? M. CHOQUETTE: Oui.
M. COTE: Votre voeu sera loi.
M. BURNS: Même là, M. le Président, et M. le
ministre, il arrive très souvent qu'un juge je ne blâme pas
le greffier de ne pas se poser ce genre de question dise à un
prévenu, surtout lorsque celui-ci dit: Je plaide coupable, avec
explications: Quelles sont vos explications et qu'il lui dise: Ne plaidez pas
coupable à ça. Est-ce que le greffier va se poser la même
question? Est-ce qu'il va avoir le même discernement à
l'égard de tout ça? En tout cas, je ne le sais pas.
M. CHOQUETTE: Le député de Maisonneuve...
M. COTE: C'est sous l'autorité du juge municipal en chef.
M. BURNS: Mais écoutez, M. Côté, vous allez admettre
avec moi qu'aussi gentil, aussi agréable et aussi intelligent que soit
le juge Champagne, il ne pourra pas vérifier chacun des gestes des
greffiers posés individuellement au niveau...
M. COTE: Non, mais il peut...
M. BURNS: Et je le blâmerais de le faire parce qu'il y a bien
autre chose à faire que ça.
M. COTE: Non, M. le Président, mais je pense que la remarque est
très bien prise, est à point. Le juge en chef peut très
bien dire au greffier: Les instructions qui vous sont données sous mon
autorité en vertu de l'article 1112 de la charte sont de recevoir et
d'accepter les plaidoyers de culpabilité pure et simple seulement et de
référer aux juges siégeant en matière de
circulation ou en la matière concernée tout plaidoyer qui
comporte des explications. Il peut très bien dire ça.
Maintenant voulez-vous mettre dans une loi un plaidoyer de
culpabilité pure et simple?
M. BURNS: Bien non, mais c'est ça...
M. COTE: Alors que le plaidoyer avec explication est vraiment quelque
chose qui est créé par la coutume et non pas par le texte. J'en
doute.
M. BURNS: C'est ce que ne dit pas la loi, M. Côté, et
même si vous m'assurez d'avance que le juge va donner ces instructions,
avec le temps, surtout, dans les premiers mois mais avec le temps, je ne suis
pas sûr que ces instructions vont être suivies, avec toute la bonne
foi que j'accorde aux greffiers concernés.
M. COTE: II ne faudrait pas M. le Président, que le dossier, la
transcription des débats démontre que je m'engage à
l'avance pour les juges municipaux qui ne feront que telle ou telle chose.
Je vous dis simplement ceci, c'est que je présume tout de
même une saine administration d'un tel texte que s'empressera de changer
le gouvernement s'il y voyait des abus. J'en suis certain.
M. BURNS: Moi, je ne peux pas raisonner comme cela, M.
Côté.
M. COTE: Nous ne sommes pas tous...
M. BURNS: C'est comme cela que j'agis, ce n'est pas de cette
façon-là.
M. COTE: Heureusement qu'on ne... C'est la voix de l'Opposition.
M. BURNS: Heureusement qu'on n'agit pas de la même façon.
Sans cela, votre bill aurait été adopté hier.
M. COTE: II n'y aurait eu qu'une seule note explicative. Le projet de
loi est de concordance avec l'intérêt public.
M. BURNS: Vous en parlez à M. Cournoyer, il a trouvé une
définition à l'intérêt public, au bien-être
public...
M. COTE: La vôtre, j'aimerais l'entendre. M. BURNS: ...elle est
parfaite.
M. CHOQUETTE: M. Côté, pour tenir compte du
côté des principes et de la fonction judiciaire, d'une part, et,
d'autre part, du côté pratique, je crois que nous pourrions aller
jusqu'à ce que le greffier puisse recevoir un plaidoyer de
culpabilité. Si le citoyen veut tout simplement envoyer un plaidoyer de
culpabilité parce que cela simplifie ses déplacements, il y aura
un plaidoyer de culpabilité écrit au dossier et le juge rendra
jugement, probablement qu'il imposera le minimum ou quelque chose comme cela.
Mais je ne vois pas vraiment comment on peut aller au-delà de cela.
M. BURNS: M. le Président, j'avais tendance à suivre le
ministre de la Justice quand il disait que tout ce problème-là,
c'est-à-dire tout le problème soulevé par l'article 86
devrait peut-être être rediscuté plus tard, y compris celui
du plaidoyer de culpabilité et...
M. COTE: M. le Président... M. BURNS: Une minute. M. COTE: Je
vous en prie.
M. BURNS: D y a un certain nombre de choses que déjà la
Loi des poursuites sommaires permet, qui simplifie, et j'ai été
entièrement d'accord avec le ministre de la Justice quand il a
proposé ces mesures-là pour alléger le fardeau des cours
Municipales. Mais là, je pense que permettre à des greffiers qui
font un travail utile, il n'y a pas de doute là-dessus... Mais les
greffiers eux-mêmes vont admettre qu'ils ne sont pas des juges et
eux-mêmes vont admettre qu'on va leur mettre entre les mains une
espèce de discrétion judiciaire qui, à l'occasion, va
risquer d'être mal utilisée, non pas parce que ce ne sont pas des
juges, mais parce qu'à un moment donné, le prévenu ne sera
peut-être pas entendu d'une façon croyable. Cela, M. le
Président, je soumets au ministre de la Justice que c'est une chose
drôlement importante que le justiciable sache qu'il s'adresse à la
justice, que justice va lui être rendue et qu'on pourra lui rendre
justice selon les formes minimales habituelles.
M. CHOQUETTE: Mais, actuellement, en vertu de la Loi des poursuites
sommaires, une personne peut envoyer, par écrit, un plaidoyer de
culpabilité.
M. BURNS: Pas de problème.
M. CHOQUETTE: C'est simplement pour assurer cette concordance, mais
ça n'autorise pas le greffier à rendre un jugement. C'est dans ce
sens. C'est une extension.
M. COTE: Est-ce qu'on peut ajouter, le mot écrit après,
"plaidoyer de culpabilité? "
M. BURNS: Non, ce n'est pas la même chose. C'est que le plaidoyer
écrit est habituellement un plaidoyer qui est fait en vertu de la Loi
des poursuites sommaires, qui est fait par la poste, etc. Si je reçois
un avis de contravention à un règlement municipal, on m'envoie
ça, et je le signe, toute l'affaire est réglée.
M. COTE: C'est justement là la concordance. La loi des poursuites
sommaires s'applique aux procédures devant la cour Municipale de
Montréal pour autant que la charte y est concordante, dit la loi. C'est
pour ça qu'on voulait la rendre concordante pour permettre l'application
de la Loi des poursuites sommaires partout dans les infractions en vertu de la
loi. Cela ne va pas plus loin.
J'ajouterais, pour rejoindre votre pensée... "Recevoir un
plaidoyer de culpabilité écrit."
M. BURNS: Pourquoi ne dirait-on pas, Me Côté, que les
dispositions de la Loi des poursui-
tes sommaires relativement à tel article s'appliquent
également aux poursuites intentées devant la cour Municipale de
Montréal?
M. COTE: La cour Municipale de Montréal préexiste. Elle
existait, la cour Municipale, avant que la loi des poursuites sommaires
actuelle et celle qui l'a précédé n'existent. Il y a des
différences de procédures qui sont telles qu'il faudrait faire
une refonte en profondeur. Nous serions bien d'accord que la Loi des poursuites
sommaires générale remplace toutes nos procédures de notre
charte à cet égard mais ce n'est pas le moment.
M. BURNS: Non, vous ne m'avez pas compris, M. Côté. Ce que
j'ai voulu dire, c'est que la disposition ou les dispositions concernant le
plaidoyer écrit qui se trouvent actuellement dans la Loi des poursuites
sommaires, par référence, on pourrait facilement dire, dans votre
charte que ces procédures s'appliquent.
M. COTE: Je ne m'engagerai pas à rédiger un texte à
cet égard sans passer plusieurs heures. Parce que celui-là, je
suis certain qu'il est concordant.
M. BURNS: C'est parce que je ne suis pas certain de ce qu'il veut dire,
celui-là.
M. COTE: Cela veut dire que le greffier peut recevoir un plaidoyer
écrit de culpabilité. Vous n'étiez pas ici malheureusement
tout à l'heure, mais lorsqu'on a permis d'obtenir par écrit
coupable, c'est la concordance, sinon il faudrait réviser les autres
articles à rebours.
M. BURNS: Même si je n'y étais pas, je ne pense pas que
ça veuille dire la même chose.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre de la
Justice.
M. CHOQUETTE: Si l'on retire complètement l'article 86, on attire
mon attention sur le fait que la situation que vous voulez couvrir par votre
plaidoyer de culpabilité écrit devant le greffier va être
couverte par l'article que nous avons déjà adopté,
c'est-à-dire 88, qui prévoit des plaidoyers de culpabilité
écrits. Or, on n'a pas besoin de le répéter deux fois.
Alors, je crois que vous avez réussi ce que vous vouliez, Me
Côté, c'est-à-dire avoir des plaidoyers de
culpabilité écrits, mais ce seront les juges qui rendront
jugement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'Article 86. Abrogé.
Intégration des employés de
l'électricité
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il reste deux choses. Je pensais
qu'il n'en restait qu'une. Généralement, on trouve un cheveu sur
la soupe mais moi, je trouve un papillon sur la soupe. Je me demande s'il y a
un représentant de la Communauté urbaine de Montréal qui
est ici, présent. Apparemment il n'y en a pas et M. le Président,
il y a...
M. CHOQUETTE: II paraît que c'est la même chose.
M. GOLDBLOOM: ...ici, un papillon dont peut-être les
représentants de la ville ont connaissance, qui a pour effet de retarder
l'intégration des employés dans le domaine de
l'électricité de la ville de Montréal à la
communauté urbaine.
M. DRAPEAU: Si l'on me permet, c'est un article qui a reçu
l'assentiment du comité exécutif de la CUM,
particulièrement le président et le vice-président
à ma connaissance personnelle et à la connaissance personnelle du
président M. Niding. C'est une disposition qui impose à la ville
de Montréal de faire quelque chose en passant cela à la CUM.
Alors, je n'ai pas besoin de vous dire que les membres du comité
exécutif étaient assez heureux de voir que l'on ne tenait pas du
tout à passer cela et donc cela pouvait être abrogé.
Même à la rigueur cela pourrait être abrogé tout
simplement.
Alors, dans le délai, cela n'est pas possible ou bien c'est
à partir de 1975, ou cela pourrait être abrogé et il n'y
aurait pas de préjudice à la CUM. Au contraire, c'est une
obligation de la CUM de moins. Alors, à la rigueur l'article en
question, je pense que Me Côté pourrait confirmer, pourrait
être tout simplement abrogé.
M. COTE: Rapidement, M. le Président, la Commission des services
électriques de la ville de Montréal est un organisme quelque peu
semi-autonome qui comporte trois associés véritables, la ville de
Montréal, l'Hydro-Québec et les autres usagers des conduits
souterrains qui sont sous les trottoirs et les rues de la ville,
vidéocâble, etc., la compagnie de téléphone Bell
Canada, etc.
Or, cet organisme qui s'autoadministre au moyen de certains fonds mis
à sa disposition, compte capital, par la ville, il avait
été prévu lors de la Loi de la communuauté urbaine
originale qu'on devait à une certaine date l'intégrer. Le travail
immense exigé au point de vue technique pour tenter d'intégrer un
tel organisme dans la CUM ne pourrait très certainement ni sur le plan
technique, ni sur le plan pratique, être fait dans les délais
impartis. Le voeu de la CUM, par la résolution de son comité
exécutif, qui a subi le sort des autres modifications à sa loi
lors d'une séance de son conseil que tout le monde connaît par la
voie des journaux et autres media, est resté sur la table. D'autre part,
la ville de Montréal ne pouvait pas laisser sous silence cette
modification requise,
pour que la CUM ne soit pas en défaut de présenter un tel
projet, et aujourd'hui, on ne prévoit même pas la
possibilité de faire une telle intégration avant 1975. C'est
pourquoi on voudrait faire commencer le délai à ce
moment-là et laisser à la décision du comité
exécutif de la CUM le soin de voir à intégrer ou à
ne pas intégrer éventuellement. La CUM aura toujours le pouvoir
de le faire, mais on ne peut dans le moment prévoir ces délais.
Le délai était trop sévère et même si la loi
prévoit que le lieutenant-gouverneur en conseil peut agri, à
défaut par la CUM de faire une chose qui lui est imposée par sa
loi dans le délai qui y est imparti, c'est compréhensible que ni
la CUM, ni la ville ne veuillent, à cet égard, être en
défaut. En effet, je ne pense pas que même le
lieutenant-gouverneur en conseil pourrait trouver un moyen de préparer
un plan d'intégration aussi complexe que tout le réseau des fils
électriques sous les rues de la ville de Montréal dans l'espace
d'une année. Je ne le pense pas.
M. GOLDBLOOM: Me Côté, si je vous comprends bien, cet
article additionnel est nécessaire?
M. COTE : II est nécessaire pour éviter que la CUM ne soit
en défaut, tout simplement, mais elle pourra toujours agir dans le
délai imparti, si elle le désire, et avec l'assentiment du
ministre, comme le prévoit la loi. Il faut l'assentiment du ministre des
Affaires municipales pour exercer ce pouvoir, mais la CUM ne croyait pas
vouloir être en défaut et la ville de Montréal non plus ne
voudrait pas voir du tout l'un de ses services, dans lequel il y a des
associés de l'extérieur, Hydro-Québec, compagnies de
téléphone, de vidéo-câble, etc., être en
défaut de faire une intégration et de ne pas savoir exactement
sur quel pied danser pendant plusieurs années à ce
moment-là.
M. DRAPEAU: L'article 356, on pouvait l'abroger, mais non pas abroger le
projet d'amendement, abroger l'article, qui obligeait la Communauté
urbaine, il ne disait pas d'abroger ça.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes saisis d'un projet
d'article additionnel. Nous n'avons pas devant nous toute la Loi de la
communauté urbaine pour pouvoir examiner l'effet de l'abrogation de
l'article en question. Si ce qui est présenté ici et que nous
trouvons conforme à ce qui serait désirable fait l'affaire, je
préférerais, pour ma part, que nous adoptions cet article
additionnel plutôt que d'aller abroger quelque chose dans la Loi de la
communauté urbaine.
M. COTE: Ce serait un délai, à ce moment-là, et
cela n'enlève pas de pouvoir.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'en fais le parrain et on
pourra ajouter cet article qui a été distribué, je pense,
et qui est une technicité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Un nouvel article: "L'article 356 de
la Loi de la Communauté urbaine de Montréal (1959, chapitre 84)
modifié par l'article 6 du chapitre 92 des lois de 1971, est de nouveau
modifié comme suit: a)en remplaçant les deux premières
lignes du premier alinéa par les suivantes. "356. A compter du 1er
janvier 1975, le comité exécutif peut adopter et soumet." b)en
remplaçant le deuxième alinéa par le suivant: "Les
articles 354, 354 a) à 354 d) et l'article 355 s'appliquent à ce
règlement." Adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
M. CARON: M. le Président, vers quatre heures, après la
période des questions, j'ai proposé un amendement et je vois que
M. Pacifique Plante est ici dans la salle. Je demanderais à M. Plante
s'il peut nous faire un exposé de la façon qu'il y aurait eu une
certaine injustice.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Plante.
Pension à M. Plante (suite)
M. PLANTE: M. le Président, je suis venu ici d'urgence, je dirais
sans préparation particulière, parce que j'ai eu des entretiens
avec M. le maire de la ville de Montréal, l'avocat en chef, et je crois
que ces entretiens que nous avons eus et ce qu'il a été convenu
entre nous ait été soumis au président de
l'exécutif, M. Niding. L'avocat chef m'a donné une copie de ce
qui était peut-être un projet de loi après avoir ou avant
d'avoir communiqué avec des avocats du ministère. Si l'on me
demande quelle est l'origine des préjudices que j'ai subis, je vais
essayer de résumer le plus possible.
Alors que j'étais avocat de la couronne à la cour
Municipale, j'ai offert au directeur de police d'assumer la
responsabilité de ramener l'ordre dans la ville de Montréal en ce
qui concerne ce qu'on appelait à ce moment le vice commercialisé
et qu'aujourd'hui on appelle le crime organisé.
En 1946, vous vous rappellerez que non seulement la ville de
Montréal mais que toute la province déplorait les conditions
absolument révoltantes qui existaient dans la ville de Montréal,
qui faisaient que la ville était saturée, absolument
saturée au point de vue des maisons de jeu, des maisons de pari, des
maisons de prostitution, pas tellement, mais la prostitution se pratiquait dans
les clubs de nuit qui restaient ouverts jusqu'aux petites heures du matin.
Le directeur de police a accepté mon offre, secrètement,
me disant que les autorités ne lui permettraient pas de m'accorder cette
faculté. Dans l'espace de quelques mois, avec les mêmes policiers,
en vertu des mêmes lois, devant les mêmes juges, sans
dépenser un cent de plus, simplement en appliquant la loi et surtout en
donnant confiance aux policiers que je commandais, en leur promettant que s'ils
faisaient leur devoir et que s'ils étaient attaqués, pour
employer l'expression que j'ai employée vis-à-vis d'eux à
ce moment, je mettrais ma tête sur le billot pour eux, c'est la seule
façon dont j'ai pu les convaincre de faire leur devoir.
On avait toujours dit: On n'a pas les lois, les juges sont
cléments, il y en d'autres qui sont teintés, la pègre est
toute puissante, elle en a des millions, elle souscrit aux caisses
électorales, elle fait ce qu'elle veut, elle achète tout le
monde.
Le problème s'est réglé dans deux mois.
L'administration à ce moment, avait à régler le
problème de la succession de M. Dufresne, le directeur de police, qui,
une fois la tempête passée, s'est retiré tout
simplement.
Les élections avaient lieu au mois d'octobre, il fallait nommer
un directeur de police au mois de juillet. Le président du comité
exécutif de l'époque a fait de moi un hommage dithyrambique
devant le conseil. Il a recommandé que je sois nommé directeur
adjoint de la police de Montréal avec autorité et
responsabilité pour la moralité, la cour Municipale, en ce qui
concerne ses avocats et ses employés, et avec la responsabilité
de l'octroi des permis de police, des permis municipaux qui requièrent
l'assentiment du directeur de police. J'ai été nommé trois
jours avant le directeur Langlois. C'est moi qui ai exigé d'être
nommé avant. Je ne veux pas entrer dans les détails. Pourquoi? Je
ne voulais devoir absolument rien à M. Langlois et je voulais pouvoir
continuer mon travail.
Au bout de quelques mois, deux mois à peine, par toute sorte de
moyens, le chantage, les traquenards, on a commencé par attaquer mon
bras droit, le lieutenant Armand Courval. Il a été
démontré à l'enquête sur le crime comment les
criminels de Montréal, les chefs de la pègre se sont
organisés, ont fait des collectes parmi les cabaretiers qui ouvraient
à toutes les heures, enfin les gens qui étaient
intéressés dans tous les rackets, pour tendre un piège
à M. Courval, amener des gens à témoigner faussement
contre lui et, à ce moment-là, je me suis porté à
la défense de Courval.
Simplement dans l'accusation originelle qui était portée
contre Courval, accusation portée par le directeur Langlois, celui-ci
m'a demandé de transmettre cette accusation à M. Courval. J'en ai
pris connaissance. J'ai vu qu'elle était absolument fausse. Je lui ai
fait remarquer qu'elle était fausse mais que c'était son droit et
que je respectais ce droit. C'était sa responsabilité de porter
des accusations. Je l'ai supplié de ne pas se servir de moi comme
instrument pour transmettre une lettre tout simplement au lieutenant
Courval.
M. Langlois a dit: Très bien, vous ne voulez pas, je vais la
faire transmettre par un autre. Il a appuyé sur un bouton et ses deux
assistants sont arrivés. Ils étaient toujours en civil
généralement. Ils sont arrives en grand uniforme et là,
solennellement, M. Langlois m'a demandé: Est-ce que vous refusez de
transmettre la lettre? Avec tout ce qui s'était tramé contre moi
dont j'avais fait part au directeur des services de l'époque, M.
Hétu, en présence d'un membre du comité exécutif,
M. Dozois... A ce moment-là, c'était M. Hétu.
Peut-être que c'était... Je ne crois pas que ce fût M.
Lapointe, parce qu'à ce moment-là, M. Lapointe était
déjà parti. A tout événement, je me rappelle
très bien que j'ai fait part de ces circonstances au directeur des
services, qui était mon grand patron, en présence d'un membre du
comité exécutif et nous en sommes venus à la conclusion
qu'à la suite de la guerre sournoise qui s'était montée
contre moi, j'étais acculé au pied du mur et que la situation
était devenue intenable. Ce qui me restait, c'était probablement
de me faire lancer de l'acide ou de me faire tuer ou de disparaître. On
avait déjà tiré sur moi. Il a été
prouvé à l'enquête qu'on avait chargé des gens de la
pègre de m'écraser également avec un camion. On m'a
renvoyé sommairement à ce moment-là.
A suivi l'enquête Caron. Le jugement de l'honorable juge Caron
était absolument explicite. Il disait que j'avais été
renvoyé pour la simple raison que M. Langlois ne pouvait pas souffrir la
prépondérance que j'avais. La vraie raison que nous avions
mentionnée dans la requête, c'était qu'il voulait rouvrir
la ville. Nous n'avons pas pu faire cette preuve-là pour une raison
technique. Je pense bien que ce n'est pas l'honorable ministre de la Justice
qui va me contredire à l'effet que c'est assez difficile de monter une
enquête sur le crime organisé, surtout quand on est tout seul, un
homme tout seul à prendre tant de décisiona Evidemment, j'ai
été aidé en me mettant la tête sur le billot.
Le premier qui a subi le choc de la pègre, ç'a
été moi en voulant protéger Courval tel que j'avais
convenu de le faire. Je suis revenu à mes fonctions en 1954, au mois de
novembre: M. Langlois est allé en appel, la cour d'Appel lui a
donné raison, un des juges, le juge Rinfret a dit que Langlois ne
s'était pas rendu compte qu'il avait un processus mental lent; il ne se
rendait pas compte qu'en mettant un cadenas sur une fausse porte, ça ne
fermait pas la maison. A tout événement, c'est le jugement de la
cour d'Appel. M. Langlois revient en triomphe à Montréal; le
comité exécutif me nomme au contentieux avec l'autorisation du
directeur. Je suis prêté au contentieux avec mission de refondre
les règlements municipaux. J'étais à faire ce travail pour
lequel on avait considéré que j'étais compétent.
Quelques mois après, je rencontre, par hasard dans l'ascenseur, le maire
de Montréal. On se connaît intimement; il me
dit: II se fait des pressions énormes sur nous: pourquoi est-ce
que tu ne démisionnes pas? Autrement, il va falloir te mettre
dehors.
J'ai dit: De quoi allez-vous m'accuser? On ne t'accusera de rien; on va
te mettre dehors tout simplement.
UNE VOIX: Qui était maire, dans le temps?
M. PLANTE: C'était le sénateur Fournier, c'est lui qui
m'a... Il s'est passé des choses qu'il serait impossible de
répéter aujourd'hui. Le policier est protégé
aujourd'hui, heureusement. Voici un extrait du procès-verbal du
comité exécutif du 20 février 1958. Vous allez voir que
c'est d'une brièveté éloquente: "Sur recommandation du
directeur du service de la police, il est résolu de rayer le nom de Me
P. R. Plante des cadres du service de la police." Cela vient de finir. On me
donne 15 jours de salaire comme on donne à un pelleteur de neige et puis
on me renvoie simplement. Les menaces que j'avais reçues de la
pègre, directement, se sont amplifiées et on m'a dit; Là,
tu as perdu toute ta protection, tu n'as plus tes body guards, tu ferais mieux
de t'en aller ou bien on va y voir. C'est dans ces circonstances que je me suis
exilé au Mexique où, évidemment, je ne pouvais pas
pratiquer ma profession, où il m'était défendu de
travailler, à moins que vous ne deveniez inmi-grados, ce qui prend
plusieurs années.
La ville de Montréal, dans un procès-verbal du 13
décembre 1954, lors de ma réinstallation dans mes fonctions, qui
couvre trois pages on cite le jugement Caron. Les conclusions du comité
exécutif, à ce moment-là, étaient de dire: Le
tribunal a fait son devoir. Il reste maintenant la ville de Montréal...
C'est elle qui a posé à l'égard de Me Plante le geste que
le juge Caron a qualifié d'injure publique en le démettant de ses
fonctions. Pour que la réhabilitation soit complète, il faut que
ce geste malheureux de 1948 soit en quelque sorte effacé et j'ai repris
mon poste de directeur adjoint.
A ce moment-là, je suis tout simplement retourné à
mon poste et je n'ai reçu aucune compensation pour avoir
été démis pendant six ans, sept mois et huit jours.
J'avais, avec le concours du maire de Montréal, M. Drapeau,
dirigé l'enquête sur le crime organisé. Nous avons
reçu chacun la pitance de $15,000 pour quatre ans de travail. Je dis
pitance, parce que si vous vous en rapportez, messieurs, à
l'enquête de 1924, l'enquête Coderre qui a duré quelques
mois, et qui a été préparée par des
enquêteurs, l'avocat Brossard, à ce moment-là, a
reçu d'après le jugement, $15,000. Alors, vous voyez la
différence, le coût de la vie, etc., la portée.
Ce n'est qu'en 1965, au mois de juillet, que le conseil de la ville de
Montréal m'a voté une pension de $7,000 qui n'avait aucune
rétroactivité.
Tant en 1954 qu'en 1965, j'ai raison de croire que l'administration de
Montréal reconnaissait mes droits.
D'ailleurs, les écrits sont là. Ce procès-verbal de
1954 qui me rétablit dans mes fonctions et cet autre
procès-verbal de 1965 qui dit, après avoir obtenu
évidemment l'opinion juridique de l'avocat en chef: "Le comité
exécutif est d'avis de reconnaître les droits que Me Pacifique
Plante a toujours eus comme employé de la ville de Montréal."
J'ai été renvoyé sans aucune raison-, je défie qui
que ce soit d'avancer que j'ai été renvoyé, ces deux
fois-là, pour quelqu'autre raison que ce soit sauf de m'être
attaqué à la pègre. Tous les policiers qui ont
été accusés ou qui ont été amenés
comme témoins à l'enquête Caron ont tous dit: On se rendait
compte qu'on ne faisait pas notre devoir. D'un autre côté, nous
savions qu'en faisant notre devoir, nous allions nous faire mettre à la
porte ou nous faire framer ou peut-être nous faire tuer. Tous ont
été unanimes à dire ça. C'était ça le
grand obstacle. Je me suis rendu compte personnellement que l'immense
majorité des policiers était honnête et qu'ils ne
demandaient pas mieux que de faire leur devoir, à condition qu'on les
protège.
Lorsque j'ai été renvoyé en 1948, les chambres de
commerce de Montréal, de même que le Board of Trade
particulièrement, M. Dozois, membre du comité exécutif,
ont dit sensiblement la même chose: Avant de renvoyer M. Plante, pensez-y
deux fois parce qu'il y a un danger considérable, très grave, de
dégoûter à jamais les fonctionnaires publics qui sont
appelés à remplir des besognes difficiles.
J'étais avocat. Je comprends que je me suis offert. On pourrait
dire: Bien, mon Dieu, tu t'es offert et il t'est arrivé ce qu'on t'avait
promis, parce que M. Dufresne m'avait bien averti de ce qui m'arriverait et il
m'avait demandé de promettre de ne jamais aller brailler dans son
bureau. Je ne suis jamais allé brailler. C'est la première fois
que je m'adresse... M. le maire et M. le président de l'exécutif
sont parfaitement au courant de ça; je ne me suis jamais plaint à
eux, je n'ai jamais menacé la ville de Montréal de les
poursuivre, bien que j'aurais pu le faire. Je suis avocat et je sais que
j'avais bien des droits. Mes droits sont absolument clairs. On se demandera
pourquoi je ne l'ai pas fait. Cela me répugnait.
Si j'avais eu une autre mentalité particulière; alors que
la ville était entièrement fermée et que j'ai reçu
des offres absolument alléchantes de la part de la pègre, je
pense bien que si cela avait été dans mon caractère,
à ce moment-là, je ne serais pas ici, à 65 ans, alors que
c'est vital pour moi et que c'est assez humiliant de présenter un
plaidoyer pro domo, que je ne pensais jamais avoir à faire.
D'autre part, j'apprécie et je me réjouis
énormément. Je suis venu seulement deux fois au parlement. La
seule fois que je suis venu, j'étais dans la galerie et un
député a dit, en s'adressant au premier ministre: Faites
attention à ce que vous allez dire, Pax Plante est là. Je
n'étais pas persona grata à ce moment-là. Aujourd'hui, je
sens que je suis persona grata,
parce que c'est le premier gouvernement qui s'attaque à fond
à la pègre et j'ai confiance que vous allez réussir.
De même, j'ai constaté avec énormément de
plaisir que l'Opposition s'est ralliée lorsqu'il a été
question de prendre des mesures, qui seraient de taille à fournir
à la police des instruments proportionnés à la tâche
qu'on leur demande vis-à-vis du crime organisé. Je suis
très heureux et je suis à votre disposition, M. le
Président, MM. les ministres, pour répondre à quelque
question que ce soit, jugée pertinente.
L'entente... Vous êtes au courant; c'est la ville de
Montréal qui a calculé l'indemnité minimum qu'elle
pourrait m'accorder. C'est cela, n'est-ce pas? Est-ce que vous avez des
questions à me poser?
M. CROISETIERE: M. le maire...
M. DRAPEAU: Je peux dire d'abord, et je m'empresse de le faire, que je
trouve infiniment pénible la situation dans laquelle les circonstances
placent subitement Me Pacifique Plante, que les circonstances se soient tout
à coup enchaînées pour que Me Plante soit obligé de
venir ici, presque demander lui-même ce que nous croyons être une
solution qui avait été acceptée et qui devait être
soumise aujourd'hui et à laquelle nous avions accepté de ne
présenter aucune objection, puisque cela fait déjà
quelques mois qu'il en a été question, Me Plante. Moi, je tenais
mes collègues du comité exécutif au courant que la
question d'une indemnisation, sous une forme ou sous une autre, pourrait
venir.
J'ai bien assuré Me Plante qu'il pouvait compter sur la
collaboration de la ville pour fournir tous les renseignements qui pourraient
lui être utiles quant au chiffre, quant au calcul afin de permettre au
ministère de la Justice de préparer une solution et que celle qui
serait soumise ici recevrait l'agrément de la ville de
Montréal.
Nous avons pensé que la situation était telle qu'il
fallait, à cause, encore une fois, de tout un concours de circonstances,
que cette forme d'indemnisation puisse être calculée par le
ministère du gouvernement du Québec et que la solution soit
présentée ici, ayant assuré toutes les parties et le
ministre et Me Plante que nous accepterions la solution. Par la suite, le chef
du contentieux a été dûment requis par nous d'avoir
à obtenir des archives tous les renseignements qui pouvaient être
utiles au calcul d'une forme quelconque d'indemnisation.
Et nous avons assuré de nouveau que les conclusions auxquelles en
arriverait le ministère recevraient notre agrément.
Je l'ai dit tout à l'heure avant que Me Plante n'arrive, nous
avons accepté cette formule et nous attendions que la proposition se
fasse ici autour de la table et que nous accepterions la solution quelle
qu'elle soit que le gouvernement jugerait à propos de soumettre ici, par
acte de la Législature.
Je concours donc avec ce que Me Plante a dit. Lorsqu'il a
été réengagé, réinstallé une
première fois, j'étais au poste de maire de Montréal.
J'ai, dans les circonstances que l'on sait, été moi-même
libéré de cette responsabilité pendant trois ans et,
lorsque je suis revenu, nous avons eu des entrevues. S'il avait
été en mesure, comme il l'a dit lui-même... Il avait fait
une offre d'être repris, de reprendre son travail au service de la ville
de Montréal. Nous avions accepté de le reprendre, si l'examen
médical permettait d'établir qu'il était en mesure de
reprendre son poste. L'examen médical n'a pas conclu dans un sens
favorable. Il avait exprimé, dans la lettre, le voeu que si l'examen
médical ne permettait pas sa réinstallation, une pension lui soit
accordée. Nous avons examiné la situation à ce moment et
sans demander le remboursement des cotisations, puisque cela n'était pas
le fonds de pension qui allait faire les paiements, nous avons soumis au
conseil municipal une demande d'autorisation pour que la ville paie à Me
Plante $7,000 par année.
C'est ce qui avait été accepté à ce moment,
compte tenu encore une fois du fait que les cotisations avaient
été reprises et qu'il n'était pas tenu de rembourser ni de
fonds de pension, ni la ville, d'un montant équivalent.
Par la suite, nous avons eu des entrevues. Cela fait déjà
trois mois au moins, peut-être quatre, et je lui ai toujours dit que nous
n'aurions pas la moindre objection à toute solution à laquelle le
gouvernement aurait songé. Nous le réitérons
aujourd'hui.
M. CHOQUETTE: Voici, M. le maire...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre de la
Justice.
M. CHOQUETTE: ...je voudrais clarifier quelques aspects sur
l'intervention du maire de Montréal. C'est exact que nous avons eu des
discussions au sujet d'une indemnité à être payée
à M. Plante, compte tenu des renvois qu'il a subis à certaines
époques, mais nous n'avons pas obtenu tous les renseignements qu'il
était nécessaire d'avoir. Entre autres, cet après-midi
seulement, on nous a donné cet avis juridique de l'avocat chef de la
ville de Montréal, du 12 juillet 1965, époque à laquelle
on avait fixé la pension de M. Plante à $7,000. C'est devant
l'imprécision dans les faits que M. Plante s'est présenté
ici, volontairement, sachant que son cas faisait l'objet d'une étude. Je
tiens à dire à ce sujet que, pour le gouvernement, il ne s'agit
pas de décider cette affaire en catimini et qu'il ne s'agissait pas
d'arriver avec une solution toute faite à un problème, où
le gouvernement doit faire quelque chose sur le plan de l'équité
et de la justice vis-à-vis de M. Plante, mais il faut qu'elle se fasse
à ciel ouvert, sans que le gouvernement arrive avec une solution toute
fabriquée et toute faite d'avance.
C'est dans cet esprit que la discussion a été entreprise
aujourd'hui et personnellement, je ne
vois rien de répréhensible à une façon de
procéder comme cela, même si, dans un certain sens, ce n'est pas
très agréable pour M. Plante, ce que je comprends. Après
tous les désagréments qu'il a subis dans le passé, aux
mains de certaines administrations, je pense que pour la foi qu'il trouve dans
une administration gouvernementale il y a donc une épaule
charitable il ne faudrait quand même pas imputer au gouvernement
une indécision, qui n'a pas l'intention de demeurer une
indécision mais qui cherche à se préciser à la
lumière des faits que nous pouvons obtenir de la ville de
Montréal et de M. Plante lui-même. C'est cela la situation.
M. DRAPEAU: M. le Président, j'ai bien dit que je trouvais
pénible; je n'ai pas dit que je trouvais
répréhensible.
Alors, M. le ministre vient de dire que ce n'était pas
répréhensible, je n'ai pas dit répréhensible, j'ai
dit pénible et quand le ministre dit qu'il comprend que ce n'est pas
agréable, je vais reprendre son expression et je vais dire: Je comprends
que ce n'est pas agréable pour M. Plante et on va être
d'accord.
M. CHOQUETTE: M. le maire, je suis content que vous dissipiez cette
équivoque. Je crois que, vis-à-vis de M. Plante, nous avons
peut-être la chance de réparer une injustice ou des injustices qui
ont été commises à son égard. Je crois qu'il faut
laisser la discussion à ce niveau-là. Maintenant, si on me
permettait de faire une suggestion, peut-être que nous pourrions avoir
une discussion, les membres de la commission ici, pour regarder les dimensions
du problème, je crois que les députés, usant de leur
conscience, à quelque parti qu'ils appartiennent, vont tenter de voir
quelle solution pourrait être trouvée à ce problème.
Il y a des problèmes de droit, il y a des problèmes
d'équité dans tout cela, il faudra équilibrer un peu toute
cette situation. Si les députés sont d'accord pour qu'on
étudie cette question.
M. BURNS: M. le Président, je partage entièrement le point
de vue du ministre de la Justice à ce sujet. Me Plante, avec toute
l'estime et tout le respect que j'ai pour vous, je pense que vous admettrez
qu'on ne prenne pas une décision rapidement dans ce cas,
c'est-à-dire instanter. Je pense que vous avez très clairement
fait valoir votre point de vue, je pense que M. Drapeau également a
appuyé votre point de vue. Je pense d'autre part qu'il serait
incompréhensible que la commission parlementaire, d'un seul coup,
règle le problème d'un trait de plume. Je suis entièrement
d'accord qu'on doive se pencher sur ce problème, qu'il soit
nécessaire de corriger le plus rapidement possible toute injustice que
Me Plante a subie. On est saisi de ce problème en fin
d'après-midi, je ne pense pas qu'on puisse régler ce
problème immédiatement. Ce que je suggère, je ne sais pas
si c'est cela que le ministre de la Justice disait, mais qu'on se pose la
question, qu'on y pense et qu'on arrive à une solution en pleine
lumière devant l'opinion publique. Je suis entièrement d'accord
que toute décision qui sera prise à ce sujet soit connue et
claire aux yeux de tout le monde, que cela n'ait pas l'air de favoriser M.
Plante ou quoi que ce soit. En ce qui me concerne, j'aimerais bien songer au
problème, réexaminer avec les collègues de cette
commission parlementaire ce qui doit être fait. Maintenant, est-ce que
c'est dans quelques heures ou dans quelques jours? Je n'ai pas l'intention que
ce problème-là traîne, mais, de toute façon, je
laisse la porte ouverte là-dessus.
M. CHOQUETTE: J'aurais préféré qu'on se
réunisse entre nous en dehors et qu'on discute des différents
aspects, peut-être même quitte à le faire tout de suite, et
ne pas obliger les gens de Montréal à revenir.
M. BURNS: Je pose la question suivante, je la pose à M. Drapeau
et à M. Plante, aux deux en même temps. La solution que vous
envisagez, est-ce une solution qui impose quoi que ce soit au budget de la
ville de Montréal, qui demande quelque chose, d'autre part, parce que
ça peut être l'autre option qui demande quelque chose au
gouvernement du Québec ou quoi que ce soit? Parce que tôt ou tard,
cette question devient pécuniaire. Est-ce une question que vous voulez
pour autoriser la ville de Montréal, parce que la solution ne nous a pas
été proposée clairement?
M. CHOQUETTE: La solution que nous envisageons, c'est un montant, ou
enfin une amélioration des conditions de pension qui sont celles de M.
Plante à l'heure actuelle. Comme on sait, la pension de M. Plante a
été fixée en 1965 à $7,000. L'avocat de la ville,
quand il s'est exprimé sur la question plus tôt cet
après-midi, nous a dit que la pension aurait dû être
fixée à $9,600 en 1965 de telle sorte qu'il me paraît qu'au
moins comme point de départ, il y a une différence entre les
$7,000 et les $9,600 qui devraient être compensés
rétroactivement à 1965.
M. COTE: A 1974, c'a été le calcul fait...
M. CHOQUETTE: II faut également tenu-compte du renvoi de 1957 qui
s'est prolongé par la suite. Mais là, c'est une question qui
requiert un peu de réflexion quant à savoir ce que nous devons et
ce que nous pouvons faire. Parce qu'après tout, nous disposons des fonds
publics et même s'il y a de multiples aspects à cette situation,
nous devons quand même tenir compte du fait que ce sont des fonds publics
dont nous disposons à l'heure actuelle.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Berthier.
M. GAUTHIER: En parlant au nom de mon parti l'Union Nationale, je
pourrais dire que nous sommes d'accord, en principe, pour rétribuer
certainement... essayer de corriger une injustice. Quant à entrer dans
les modalités, je pense bien que ça demanderait un peu plus de
réflexion. Quant à moi, je demanderais qu'on ait le temps
d'examiner le problème sous toutes ses facettes. En principe, nous
serions d'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lévis.
M. ROY (Lévis): Moi de même, au nom de mon parti, j'ai
écouté les versions et j'ai toujours été le type
qui a donné l'occasion aux gens en place, principalement aux gens qui
sont élus par le peuple, de prendre des décisions. Quand on voit
un maire comme le maire Drapeau qui se prononce en faveur d'une pension, je
crois que nous ne devons pas hésiter. Mais encore là, on peut
peut-être avoir des renseignements qui vont nous rendre service et on
pourra décider en...
M. CHOQUETTE: Voici ce que je vais suggérer. Le gouvernement va
étudier la situation, le gouvernement va faire une proposition au moment
où il le jugera opportun, c'est-à-dire avant que le bill de
Montréal soit adopté. Je pense que nous avons suffisamment
délibéré sur la situation actuelle pour que le
gouvernement arrive avec une solution à ce problème.
M. BURNS: J'exprime le voeu, pour ne pas avoir l'air du
trouble-fête, que la suggestion gouvernementale se fasse le plus
tôt possible. Le ministre s'est déjà imposé un
délai. Je suis entièrement d'accord avec lui, c'est-à-dire
qu'avant la troisième lecture, avant d'adopter le projet de loi, qu'on
tente de régler le problème.
M. CHOQUETTE: Nous apporterons un amendement au bill de Montréal
qui visera à indemniser M. Plante.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. DRAPEAU: M. le Président, si on me permet une suggestion,
étant donné que la pègre n'a pas dit son dernier mot, en
ce sens qu'il y a toujours des gens qui marquent le pas, qui ont un espoir
qu'un jour, à la faveur de toutes sortes de circonstances, ils puissent
prendre la tête, je voudrais bien que, quant à régler le
problème de Me Plante, qu'il soit réglé une fois pour
toutes. Alors, que le texte de loi soit obligatoire et quels que soient les
bouleversements municipaux qui pourront arriver, qu'il ne puisse pas y avoir
d'autorisation à laquelle une autre administration pourra mettre fin, en
prétextant toutes sortes de choses.
Alors, si cela doit être un texte de loi, que ce soit un texte de
loi définitif et que la question se tranche au niveau du gouvernement.
Alors là, il sera parfaitement protégé, quels que soient
les bouleversements.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Plante.
M. PLANTE: Voulez-vous me permettre une observation? Merci, M. le
Président. Il y a eu le cas qui a été réglé
l'an dernier, je crois, de mon premier assistant, M. Armand Courval. Comment
avons-nous procédé? Je crois que la même norme s'applique.
On dit que moi, je n'ai pas été tramé devant les
tribunaux. Très bien. Je n'ai pas été traîné
devant les tribunaux. Il faut le voir. J'étais avocat. C'est moi qui ai
pris cette initiative d'attaquer la pègre. Je n'ai pas pu pratiquer ma
profession, d'autant plus que, lorsque l'on m'a offert des propositions, si je
voulais lâcher pendant l'enquête, on m'a dit: Si tu ne veux pas, on
va te rendre la situation tellement difficile que tu ne pourras plus pratiquer
dans la province de Québec. Or, je m'étais
spécialisé dans le droit criminel. Pensez-vous que j'étais
persona grata parmi certains avocats qui se spécialisent dans le droit
criminel? Je ne pouvais plus pratiquer ma profession et, au Mexique, je n'ai
pas pu travailler. Il a fallu que je végète. Cela va
réjouir bien des gens de la pègre. Cela va peut-être
également faire réfléchir bien des policiers aussi, avant
de se mettre au blanc. Alors vous avez le cas du lieutenant Courval, de
l'inspecteur Courval, vous l'avez réglé, c'est cette Chambre qui
l'a réglé. Vous l'avez, la base. Pour M. Courval, on a tenu
compte de certaines normes. Je crois que ce sont de ces normes dont la ville
s'est servie. Ils sont unanimes, ils connaissent bien le cas.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que, premièrement,
la commission devra recevoir la suggestion et en discuter. Ce sera plus facile
pour la commission de le faire que de trouver la procédure pour proposer
cela en Chambre. Donc, si les représentants de la ville de
Montréal sont consentants, ce sera un dernier article qui sera
ajouté sans qu'ils ne soient obligés de revenir.
La commission aura à siéger demain. D y aura aussi au
moins un autre moment avant l'ajournement de l'été où elle
devra siéger. Je pense que nous aurons donc l'occasion, M. le
Président, s'il y a consentement à cet effet, de discuter et
d'adopter les mesures nécessaires.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Est-ce que l'on peut accepter
l'article 102?
UNE VOIX: Adopté.
M. GOLDBLOOM: Provisoirement. Sachant qu'il y aura un article qui sera
ajouté avant ce dernier article.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'article 102,
adopté.
Le projet de loi no 100, adopté avec amendements, sujet à
l'incorporation d'un article touchant le cas...
M. DRAPEAU: M. le Président, je sais qu'il est tard, mais je
voudrais au moins dire merci. Ces tout ce qui me reste à dire.
Merci.
M. GOLDBLOOM: Merci.
(Fin de la séance à 19 h 4)