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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 162 Loi modifiant la charte
de la ville de Québec
Projet de loi no 100 Loi modifiant la charte de la
ville de Montréal
Séance du mercredi 4 juillet 1973
(Onze heures)
M. PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Projet de loi no 162
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission des affaires municipales
continuera ce matin l'étude du projet de loi no 162, Loi modifiant la
charte de la ville de Québec. On propose certains amendements dont on
vous a distribué le texte tout à l'heure.
J'aimerais faire part aux membres de la commission de certains
changements. M. Lessard, du comté de Saguenay, remplace M. Léger,
de Lafontaine, et M. Perreault, du comté de L'Assomption, remplace M.
Saint-Germain, du comté de Jacques-Cartier.
J'aimerais faire la suggestion que M. Caron, du comté de Verdun,
soit nommé rapporteur. Est-ce que cette suggestion est
agréé?
M. VAILLANCOURT: Adopté.
M.PAUL: M. le Président, une question d'ordre technique, puisque
c'est l'étude du même projet de loi, est-ce que nous ne devons pas
garder le même rapporteur? De toute façon, c'est tout simplement
par acquit de conscience.
LE PRESIDENT (M. Picard): On vient de m'informer qu'il n'avait pas
été nommé.
UNE VOIX: Le député d'Yamaska. M. CARON: M. Faucher,
Yamaska. M. PAUL: En tout cas, peu importe. UNE VOIX: C'est Marchand...
M.PAUL: Ne prenons pas de risque, on va en prendre un gros.
UNE VOIX: Un autre président. UNE VOIX: A lieu d'en prendre
un...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes heureux de constater
la présence du maire de la ville de Québec et des
représentants de la capitale.
Ce sont essentiellement des détails qui étaient, ou
laissés en suspens, ou laissés sans rédaction
définitive, à l'occasion de notre étude du projet de loi.
Il y a eu quelques retouches depuis ce temps.
Au premier article, c'est-à-dire sur la première feuille
que nous avons devant nous, il y a eu des modifications additionnelles qui ont
été suggérées par les représentants de la
ville. Vous constaterez, M. le Président, que cet article a pour effet
de confirmer l'intention et l'obligation de la ville de régler le
problème du déficit actuariel du régime de retraite de ses
fonctionnaires avant l'année 1990.
Vous vous rappellerez que quand nous avons apporté des
modifications à cet article, nous avions premièrement
remplacé la date du 30 avril 1980 qui y paraissait par celle du 1er
janvier 1972. La ville soumet qu'il serait plus logique de travailler en
fonction de son année financière et de prendre comme chiffre de
base le déficit actuariel existant le 30 avril 1973. Nous croyons que
c'est logique et que c'est même honnête de la part de la ville de
suggérer cela.
Nous avions fait ajouter que ce déficit serait comblé
avant le 1er janvier 1990. Pour la même raison que je viens d'invoquer,
la ville suggère que ce soit le 30 avril 1990 et nous sommes
parfaitement d'accord.
M.PAUL: M. le Président, sûrement que la ville de
Québec se réjouira de cette nouvelle disposition de l'article 5,
de la Loi modifiant la charte de la ville de Québec. Si on se rappelle,
lorsque cet article est venu à l'étude, l'article 4 de
l'époque, le ministre s'est opposé farouchement à
l'adoption de cet article. Mais par la suite, il nous a dévoilé
la planification qu'il avait arrêtée au ministère, de 1880,
et, du même coup, la ville de Québec a gagné une
étape additionnelle de dix années. A ce moment-là, la
suggestion du ministre a semblé correspondre aux vues de
l'administration québécoise ici représentée par un
fort groupe des membres du conseil et par le dynamique maire de la ville de
Québec, M. Lamontagne.
Quant à nous, nous nous réjouissons de cet amendement
complété que nous soumet, ce matin, le ministre des Affaires
municipales.
M. GOLDBLOOM: Simplement pour la précision qui s'impose, je
crois, la date proposée par la ville, du 30 avril 1980, était
celle à partir de laquelle la ville aurait commencé à
calculer les remboursements, parce que le déficit actuariel qui aurait
existé à ce moment-là aurait été la base des
calculs. Nous avons ramené cela en 1972, maintenant nous acceptons que
ce soit en 1973 et nous avons amené la ville à accepter que la
planification proposée par le gouvernement, c'est-à-dire
l'élimination du déficit au
cours des 17 prochaines années fasse partie de la loi. Alors, je
suis très heureux que nous adoptions cet article.
M. PAUL: Comme dans le domaine des emprunts municipaux, le ministre ne
veut pas qu'il existe en 1980 ce que l'on appelle une balloune qui imposerait
à la municipalité, à la ville de Québec,
l'obligation à ce moment-là de refinancer ce remboursement
exigé en vertu de la Loi des régimes supplémentaires de
rentes.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LESSARD: M. le Président, tout le monde...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: ... a l'air heureux, alors adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les députés sont
d'accord?
DES VOIX: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'article 4 numéroté 5
est adopté. Article 9 renuméroté 10 aura pour effet
d'insérer après le deuxième alinéa de l'article 453
a) édicté par cet article l'alinéa suivant: "Le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition d'immeubles
pour fins industrielles".
M. GOLDBLOOM: Cela a été demandé par le ministre de
l'Industrie et du Commerce et accepté par la ville. C'est simplement
pour confirmer cela, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que cet amendement est
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 10 tel
qu'amendé est adopté. Adopté. Article 12,
renuméroté 13 après l'amendement. "Ladite charte est
modifiée en insérant après l'article 557, le suivant: 557
a) "Le comité exécutif peut autoriser la destruction des dossiers
terminés depuis plus de trois ans, relatifs aux infractions, aux lois du
Québec ou aux règlements municipaux."
M. GOLDBLOOM: Cette disposition avait été acceptée,
M. le Président, et si nous présentons cette rédaction
précise, c'est parce qu'elle est identique à celle que nous avons
adoptée pour la ville de Montréal entre-temps.
M. PAUL: Mais nous allons plus loin que ce que la ville de Québec
demandait. La ville de Québec demandait la destruction des dossiers
relatifs aux infractions de la circulation et là, à ce moment-ci,
si j'examine l'article 557 a), ce sont les dossiers relatifs aux infractions
aux lois du Québec ou aux règlements municipaux; mais le ministre
nous explique que c'est une loi de concordance de texte avec le pouvoir
consenti à la ville de Montréal.
M. GOLDBLOOM: Oui et si ma mémoire est fidèle, il s'agit
de la cour Municipale.
M.PAUL: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: Pas à d'autres tribunaux évidemment.
M. PAUL: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ce nouveau paragraphe 557 a) est
adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 21 est
remplacé par le suivant, le nouveau numéro est 22: L'article 20
du chapitre 72 des lois de 1949 remplacé par l'article 6 du chapitre 66
des lois de 1963, première session est modifié en
remplaçant le deuxième alinéa par le suivant: "L'exercice
de tel pouvoir est soumis à l'approbation préalable (...) du
ministre de l'Industrie et du Commerce."
M. GOLDBLOOM: Les parenthèses veulent dire qu'il y avait des mots
qui sont maintenant omis.
LE PRESIDENT (M. Picard): Bon.
M. GOLDBLOOM: C'est une concordance avec la disposition que nous venons
d'adopter. Le ministre de l'Industrie et du Commerce a voulu avoir un droit de
regard sur certaines activités qui concernent la création de
parcs industriels, de concentration d'industries et la ville a accepté
que cette collaboration s'établisse de façon formelle dans la
loi.
M. PAUL: Si je comprends bien l'amendement, M. le Président,
c'est que l'article 6 du chapitre 66 dans son deuxième alinéa est
conservé, le deuxième paragraphe est conservé, dans ce
sens qu'on le remplace par un nouveau texte alors que la ville de Québec
voulait tout simplement la radiation du deuxième paragraphe.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. PAUL: Nous, nous gardons un deuxième paragraphe mais dans la
formulation du texte d'amendement que vous nous proposez.
M. GOLDBLOOM: Pour être précis, quant à
l'explication, la ville a une certaine somme
d'argent qui provient de la vente de certains immeubles.
La ville voulait avoir la liberté de s'en servir. Le ministre de
l'Industrie et du Commerce a dit qu'en principe il n'avait pas d'objection mais
qu'il faisait quand même une planification de l'implantation des
industries à l'échelle de la province et qu'il aimerait
être consulté parce qu'il y a d'autres concentrations d'industries
dans la région métropolitaine de Québec. C'est dans ce
sens seulement que cette addition est proposée.
M. PAUL: Est-ce qu'il n'y a pas un danger à un moment
donné que le ministre refuse à la ville de Québec
l'utilisation de ses fonds de remboursement? Je parle toujours
théoriquement.
M. GOLDBLOOM: Théoriquement, je pense bien que...
M. PAUL: C'est parce que le ministre nous a dit théoriquement
tantôt. Je verrais sur le plan de la théorie.
M. GOLDBLOOM: Non seulement théoriquement mais c'est ce que dit
le texte. C'est l'approbation préalable du ministre de l'Industrie et du
Commerce. Je pense bien que des discussions ont eu lieu entre l'administration
municipale et le ministère de l'Industrie et du Commerce et on s'est
entendu sur le fait que le ministre devrait avoir son mot à dire.
M. ROY (Lévis): Cela veut dire que le ministre aura le dernier
mot pour régler les situations.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est adopté?
M. PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 22, renumérotez 23 et
insérez après le mot "peut" dans la deuxième ligne de
l'article 39 remplacé par cet article les mots ",avec l'approbation du
ministre de l'Industrie et du Commerce,".
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, l'article
précédent était de portée plus
générale et celui-ci précise qu'il s'agit de l'utilisation
du surplus de la vente des usines de Saint-Malo et c'est la même chose
quant à l'approbation du ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ceci, messieurs, termine l'étude du
projet de loi 162. Je vous remercie.
M. GOLDBLOOM: Merci, messieurs.
Projet de loi no 100
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît !
La commission des Affaires municipales étudiera maintenant
certains amendements apportés au projet de loi no 100, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal. Il s'agit de l'article 6
rénuméroté 8 qui serait remplacé par le suivant:
"Article 8. L'article 201 de ladite charte, remplacé par l'article 6 du
chapitre 70 des lois de 1970, est modifié en remplaçant les mots
"de l'estimateur" par les mots "du greffier" et les mots "l'estimateur" par les
mots "le greffier".
M. GOLDBLOOM: M. le Président, deux choses, je pense que nous
devrons adopter sous réserve le numéro attribué à
cet article parce qu'il faudra vérifier les numéros tout au long
de la loi. Sous cette réserve, je pense que nous pouvons adopter
l'article. Vous remarquerez que, dans le projet de loi initial, c'était
l'article 6, à ce moment-là, il y avait un seul remplacement; or,
en relisant l'article original, on a trouvé deux endroits où
paraissaient les mots "l'estimateur". Il y a donc deux remplacements à
faire. C'est une technicité nécessaire à la bonne
administration de la loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. ROY (Lévis): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Un nouvel amendement qui aurait
pour effet d'insérer avant l'article 101 le suivant... Avant l'article
101, cela va être 102.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, mais, avant cela, il
y a un autre papillon qu'il faudra retrouver.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement proposé toucherait
l'article 70 renuméroté 71, lequel sera remplacé par le
suivant: "Article 71. Ladite charte est modifiée en insérant,
après l'article 964 a), le suivant: 964 b) Nonobstant toute loi à
ce contraire, la ville est autorisée à acquérir, de
gré à gré ou par expropriation, tout immeuble dont
l'acquisition est jugée appropriée pour fins de réserve
foncière ou d'habitation et pour les travaux connexes à ces fins,
ainsi que tout immeuble dont l'occupation est jugée
désuète ou nocive." "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aussi aménager ces immeubles et y installer les
services d'utilité publique. Elle peut également les
aliéner aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour
couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble
concerné. "Le présent article ne s'applique pas à
l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles."
M. GOLDBLOOM: C'est pour rendre le texte identique à celui qui
parait au projet de loi de la ville de Québec, M. le Président.
C'est ce que nous venons d'adopter pour Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a des commentaires?
M.PAUL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Un dernier amendement. Ici, on
dit: "Insérer avant l'article 101, l'article 102".
M. GOLDBLOOM: C'est à cause du numérotage, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est à cause du numérotage, je
suppose.
M. PAUL: L'article 101 de la loi. M. LESSARD: Ce serait l'article
101.
M. GOLDBLOOM: Parce que, dans le texte qui nous a été
soumis, l'article 101 porte sur la mise en application de certains articles. Il
serait donc logique que l'article en question, avec le renumérotage de
tout le projet de loi...
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici le texte de l'amendement. Article 102;
"Premièrement. Le montant de la pension alimentaire accordé
à Pacifique Plante par le conseil de la ville de Montréal le 12
juillet 1965 est fixé à $9,619.74 au lieu de $7,000, à
compter du 12 juillet 1965, avec intérêt sur l'excédent
dudit montant de $9,619.74 sur celui de $7,000; deuxièmement, Pacifique
Plante peut, dans les douze mois de la date de l'entrée en vigueur de la
présente loi, par requête à la cour Supérieure ou
à l'un de ses juges, demander un jugement déclaratoire pour faire
déterminer tout droit, même éteint par prescription, qu'il
aurait pu faire valoir à titre d'employé ou d'ancien
employé de la ville de Montréal. Ce jugement a les mêmes
effets et est sujet aux mêmes recours que tout autre jugement final de la
cour Supérieure." Cet amendement est-il adopté?
M.PAUL: Un instant. M. le Président, je regrette, lorsque cet
article est venu pour étude devant la commission des affaires
municipales, j'étais retenu en haut. J'avais participé à
la séance de la matinée et, lorsque cet article est venu pour
étude, j'étais retenu à l'Assemblée nationale.
Malheureusement, je n'ai pas pu prendre les informations que je voudrais
obtenir, si possible, ce matin. Est-ce que cette modification, cet amendement
à la charte de la ville de Montréal a été
présenté par le maire de la ville de Montréal, au nom du
conseil de la ville de Montréal? C'est ma première question.
M. GOLDBLOOM: Ce qui est arrivé, M. le Président, c'est
que le ministre de la Justice est venu participer aux travaux de la commission
et l'honorable député de Verdun, si ma mémoire est
fidèle, a présenté une proposition qui n'était pas
rédigée à ce moment-là. Plus tard, dans la
journée, parce qu'il n'y avait pas moyen de prendre une décision
immédiate sur cette question, mais à la suggestion du ministre de
la Justice, nous avons laissé cet article possible en suspens et l'avons
réservé pour la fin de l'étude du projet de loi.
Entre-temps, Me Pacifique Plante est venu lui-même, a demandé le
droit de témoigner devant la commission et a été entendu.
Suite à cela, il a été décidé par la
commission, avec l'assentiment des représentants de la ville de
Montréal, qu'un article serait rédigé et que les
conseillers juridiques intéressés s'en chargeraient. Pour les
fins de cette rédaction, je sais qu'il y a eu des consultations avec la
ville de Montréal et des consultations avec Me Plante lui-même.
C'est à cause de ces consultations et c'était
décidé au moment de la clôture de nos travaux ce
jour-là que la ville de Montréal a accepté que la
rédaction se fasse entre conseillers juridiques et, comme on peut le
constater, elle a décidé de ne pas comparaître de nouveau
devant la commission parlementaire à l'occasion de la discussion de
l'article.
M. PAUL : Est-ce que le montant avait été
arrêté entre la ville de Montréal et le ministère
des Affaires municipales et Pacifique Plante?
M. GOLDBLOOM: Le seul montant qui a été
arrêté est le montant de $9,619.74 c'était à
ce moment-là un chiffre approximatif mais on a été
informé qu'il y avait eu une erreur commise au moment où la ville
avait accordé une pension de $7,000 à Me Plante et que cette
pension aurait dû être de $9,600 en chiffres ronds.
C'est le chiffre précis qui paraît ici.
M. PAUL: Qui vous a donné cette information d'erreur dans la
computation de la pension de M. Plante?
M. GOLDBLOOM: C'était le conseiller juridique de la ville de
Montréal, M. le Président. Les autorités élues de
la ville ont également confirmé qu 'il y avait eu une telle
erreur. Nous disons erreur; Me Plante a suggéré qu'il y avait une
erreur intentionnelle à son endroit à cause d'un changement de
régime; c'est une affirmation que je ne reprends pas mais que je cite,
parce que c'est ce qu'il a dit.
M. PAUL: En résumé, nous accordons à M. Plante le
montant de pension auquel il aurait eu
normalement droit, n'eût été cette erreur
mathématique de calcul qui lui a causée un certain
préjudice.
M. GOLDBLOOM: C'est exact, M. le Président. C'est
l'interprétation donnée premièrement par la ville
elle-même et deuxièmement par le ministère de la Justice
qui a examiné la question, et c'est ainsi que l'honorable
député de Verdun a pris l'initiative de présenter la
proposition.
M. LESSARD: Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y ait des normes
très précises lorsqu'il s'agit de fixer à un moment
donné un montant de pension. Est-ce que Me Plante n'avait pas d'autres
moyens de faire valoir ses revendications, que d'avoir un article
spécial dans la loi?
Je sais que c'est un long problème qui dure depuis...
M. PAUL: ... de communiquer avec les intéressés, où
il demeure actuellement.
M. GOLDBLOOM: II était privé de certains moyens n'ayant
que $7,000 par année, ce qui lui rendait le trajet un peu difficile sur
le plan financier.
M. LESSARD: Est-ce que les conseillers juridiques du ministère
ont pu vérifier s'il s'agissait véritablement d'une erreur par
rapport au fonds de pension qui existait à ce moment?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, quant aux chiffres, oui.
Personne n'a mis en doute la validité des chiffres qui sont
présentés ici. Me Plante est allé jusqu'à dire
je ne voudrais pas mal le citer mais si ma mémoire est
fidèle en quelque sorte que c'était une espèce de
vengeance politique contre lui, que l'on a fixé sa pension à
$7,000 au lieu de $9,600 en invoquant des raisons qui étaient, à
son avis, farfelues.
Maintenant, quand...
M. PAUL: Si vous permettez, là-dessus, M. le ministre?
M. GOLDBLOOM: Certainement.
M. PAUL: Je pense bien qu'il serait peut-être plus prudent pour M.
Plante de ne pas soutenir un tel allégué parce que ce matin,
quelqu'un me téléphonait de Montréal et me demandait si la
pension qu'on accorde à M. Plante est la récompense de sa
participation et de son témoignage devant la commission d'enquête
spéciale sur le crime organisé. Cela joue des deux
côtés. Que M. Plante réserve son jugement et
peut-être qu'il se trouvera à l'abri de certains malins qui
prétendraient que sa pension qu'on accorde à M. Plante est la
récompense de ses bons services dans l'USECO.
M. GOLDBLOOM: Voilà, M. le Président, c'est
précisément pour cette raison que le deuxième
alinéa de l'article proposé place entre les mains de la cour
Supérieure la décision quant aux droits prétendument
enlevés de M. Plante à l'occasion de la décision sur sa
pension alimentaire et à d'autres occasions où l'on aurait pu,
selon lui, lui accorder certains droits, certains avantages.
M.LESSARD: Donc, M. le Président, le ministre peut nous assurer
qu'il ne s'agit pas d'un précédent au sujet de M. Plante; il
s'agit strictement de reconnaître une injustice ou un fait qui, de toute
façon, aurait dû être reconnu en 1965. C'est strictement lui
donner le montant auquel il avait droit en 1965.
M. PERREAULT: Il s'agit simplement de corriger une décision
arbitraire prise à ce moment-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je comprends que les
députés qui...
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous rapprocher votre micro, s'il vous
plaît?
M. ROY (Lévis): ... étaient absents ont droit à des
informations. Je reconnais que le ministre est très sympathique de leur
en donner. Mais l'Union Nationale était très bien
représentée par deux membres; le Ralliement créditiste
était représenté et le Parti québécois
était représenté et ç'a été
accepté à l'unanimité, avec les questions qu'on avait
posées aux représentants de la ville de Montréal, qu'on
changeait ces articles suivant le texte qui est donné aujourd'hui et
qu'on était prêt à les accepter. Je ne vois pas aujourd'hui
pourquoi on recommencerait à...
M. PAUL: C'est le principe qui était accepté, un
instant.
M. ROY (Lévis): Oui, le principe.
M. PAUL: Là, c'est le texte. Un instant.
M. ROY (Lévis): Mais suivant le texte qui est donné, le
principe avait été accepté parce que des questions avaient
été posées aux représentants de la ville de
Montréal qui sont, je crois, des gars compétents et des
administrateurs avertis.
Je ne crois pas qu'ils aient des cadeaux à faire à
personne. Les trois partis étaient représentés et on ne
doit pas recommencer une discussion indéfiniment sur cet article. Je
comprends que le ministre est bien sympathique à donner des
informations, mais on ne doit pas recommencer tout un débat sur cette
affaire, en l'absence des gens qui ne peuvent pas nous fournir de
renseignements supplémentaires.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: M. le Président, j'étais présent
lors de la discussion avec Me Plante à la commission parlementaire. Nous
avons donné notre consentement sur le principe. Les chiffres
étaient pour être établis entre la ville de Montréal
et... Les chiffres allaient nous être soumis. Nous prévoyions que
cela allait être à peu près ce qu'on nous présente
aujourd'hui, $9,600.
Dans son plaidoyer, si ma mémoire est fidèle, Me Plante a
souligné même que son bras droit, M. Courval, avait
été rétabli dans ses droits. J'ignore le montant qu'on lui
a donné, mais à tout événement, il semblait plaider
peut-être davantage. Je ne sais pas quel montant il avait à
l'esprit à ce moment. Si la ville de Montréal consent à
faire ratifier par la commission des affaires municipales ici, ce matin, le
montant de $9,600, le principe avait été accordé et mon
collègue de Maskinongé est en plein droit de poser les questions
relativement au montant qui nous est présenté ce matin. C'est
seulement le principe que nous avions accepté la semaine
dernière.
M. LESSARD: M. le Président, il ne s'agit pas de mettre en doute
le bon travail de M. Plante anciennement, il s'agit de savoir si le montant qui
est prévu correspond exactement au montant qui normalement aurait
dû être versé à M. Plante. C'est tout.
M. GOLDBLOOM: Je crois, M. le Président, ne pas faire erreur en
déclarant que nous étions unanimes d'un côté comme
de l'autre de la barre, sur la nécessité d'améliorer la
pension alimentaire de Me Plante, qu'il y avait eu une erreur. Nous
étions prêts à accepter un chiffre de cet ordre, $9,600
qui, à mon humble avis, tenant compte du coût de la vie, n'est pas
exagéré. Si $7,000 aujourd'hui semblent ne pas rendre justice aux
besoins de Me Plante et s'il invoque en outre le fait qu'il y avait eu une
erreur au départ, je pense que c'est simplement corriger cette erreur en
lui donnant le montant qui était accepté de part et d'autre,
comme étant son dû.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre accepterait de
préciser les termes du premier paragraphe de l'article 102 e), à
l'avant-dernière ligne, où on lit ceci: A compter du 12 juillet
1965, avec intérêt sur l'excédent dudit montant de...
Est-ce qu'il n'y aurait pas nécessité d'ajouter
"intérêt au taux légal"?
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous en faites une motion
d'amendement?
L'amendement du député de Maskinongé aurait pour
effet d'ajouter, à l'avant-dernière ligne de l'article 102
premier alinéa, après le mot "intérêt", "au taux
légal".
M. PAUL: Oui et une deuxième demande que je soumets
respectueusement au ministre des Affaires municipales ou à ses
conseillers. Pourquoi, à la toute fin de l'article, ces mots: "Ce
jugement a les mêmes effets et est sujet aux mêmes recours que tout
autre jugement final de la cour Supérieure". Quand est-ce qu'on ne peut
pas faire appel d'un jugement de la cour Supérieure? Pourquoi ce texte
que je calcule, quant à moi, bien humblement comme étant
inutile?
LE PRESIDENT (M. Picard): Deuxième motion d'amendement?
M. PAUL: Non. J'interroge.
M. GOLDBLOOM: Je n'ai certainement pas la compétence
professionnelle pour répondre M. le Président, vous me permettrez
de...
M. PAUL: On pourrait peut-être demander à M. Roy qui nous
reprochait tout à l'heure de ne pas avoir accepté à prime
abord le texte qui nous était proposé.
LE PRESIDENT (M. Picard): II s'agirait de biffer le mot "final",
après le mot "jugement", dans la dernière ligne du
deuxième alinéa.
M.PAUL: C'est-à-dire, après la ville de Montréal,
mettre un point.
LE PRESIDENT (M. Picard): Rayer complètement la
dernière...
M. PAUL : Pas pour le moment, je ne fais pas de proposition
d'amendement, j'interroge tout simplement les conseillers juridiques du
ministre quant à la nécessité d'avoir un tel texte.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans ce cas-là, est-ce qu'on pourrait
prendre en considération le premier amendement, étant
donné qu'il y a une motion d'amendement?
Ajouter, comme je l'ai mentionné tantôt, à
l'avant-dernière ligne de l'article 102, premier alinéa,
après le mot "intérêt", "au taux légal". Cet
amendement est-il adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
M. PAUL: II n'y a pas de virgule après le mot
"intérêt". C'est avec "intérêt au taux
légal"', qu'il faut dire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ah bon! Ce sous-amendement est-il
adopté? Le premier alinéa de l'article 102 est adopté tel
qu'amendé.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, puisque
l'on est sur les virgules, je me demande si cette deuxième est
nécessaire et si elle ne complique pas l'article. C'est
l'intérêt au taux légal sur l'excédent. Alors, on
n'a pas besoin...
M.PAUL: Je rejoins le ministre... UNE VOIX: Vous enlevez l'autre
virgule. M. PAUL: Oui.
M. CROISETIERE: Un autre sous-amendement sur l'autre virgule.
M. PAUL: On va l'effacer.
M. GOLDBLOOM: Donc, pas de virgule. Quant à la dernière
phrase du deuxième alinéa, les conseillers juridique m'informent
que le ministère de la Justice s'inquiétait à savoir si le
jugement déclaratoire serait effectivement exécutoire, si l'on ne
renforçait pas l'article en ajoutant la dernière phrase.
M. PAUL: A ce moment-là, pour rejoindre l'opinion du ministre et
de ses conseillers juridiques, qu'arrivera-t-il si la cour d'Appel se prononce?
C'est donc dire qu'il n'y aura pas d'appel à la cour Suprême.
M. GOLDBLOOM: Quant aux intéressés, les
intéressés sur le plan juridique et l'intéressé
principal, Me Plante, tous semblent d'accord que l'on devrait pouvoir faire
appel du jugement de la cour Supérieure jusqu'en cour Suprême.
M. PAUL: Alors, pourquoi le dire? On peut appeler de tout jugement de la
cour Supérieure. C'est un principe. Alors, pourquoi le mentionner? Si
vous le mentionnez, vous excluez indirectement l'appel à la cour
Suprême, de la cour d'Appel à la cour Suprême. Vous en
faites à ce moment-là un texte restrictif. Cela devient
limitatif. Dans le cas de Courval, c'est la cour Suprême qui, en dernier
ressor, a disposé du cas.
M. GOLDBLOOM: C'est parce que le jugement qui est demandé
à la cour Supérieure, au départ, n'est pas un jugement
ordinaire, mais bien un jugement déclaratoire, expression que les
conseillers juridiques ont choisie à dessein.
M.PAUL: Je rejoins l'idée du ministre. Alors, pour éviter
encore les règles d'interprétation, je le soumets bien
respectueusement; pourquoi n'adopterait-on pas le texte suivant: "Ce jugement a
les mêmes effets et est sujet aux mêmes recours d'appel que tout
autre jugement"?
M. VAILLANCOURT: Cela revient au même.
M. PAUL: Non, non. Un instant. Cela ne revient pas au même parce
qu'en vertu du texte qui est là, vous pouvez avoir des doutes quant
à la possibilité d'en appeler de la cour d'Appel à la cour
Suprême. A mon humble point de vue, si vous adoptez ce texte, je crois
que vous ne placez pas dans un champ clos l'appelante ou le
requérant.
M. GOLDBLOOM: Le texte pourrait donc se lire: Ce jugement a les
mêmes effets et est sujet aux mêmes recours d'appel que tout autre
jugement...
M. PAUL: De la cour Supérieure.
M. GOLDBLOOM: ... de la cour Supérieure. Le mot "final"
disparaît.
M.PAUL: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Une motion d'amendement?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est adopté. Alors, le
deuxième alinéa de l'article 102 se lirait comme suit: à
la dernière phase... voulez-vous porter attention, s'il vous
plaît, je vais vous le lire, si c'est le texte que vous voulez adopter?
"Ce jugement a les mêmes effets et est sujet aux mêmes recours
d'appel que tout autre jugement de la cour Supérieure."
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a un autre détail.
Nous avons remarqué que, en cours de route, en étudiant le projet
de loi de la ville de Montréal, nous nous sommes trouvés à
apporter une modification à la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal.
Pour cette raison, il faudrait modifier le titre de la loi pour qu'il se
lise: Loi modifiant la charte de la ville de Montréal et la loi de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. PAUL: Est-ce que la Communauté urbaine a été
consultée parce qu'à ce moment, on va amender son acte
constitutif sans qu'elle en soit légalement informée?
M. GOLDBLOOM: Oui. Le maire qui est membre du conseil exécutif de
la communauté a affirmé que celle-ci avait été
informée de la modification proposée. Loi modifiant la charte de
la ville de Montréal et la loi de la Communauté urbaine de
Montréal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement au titre du texte de loi est-il
adopté?
M.PAUL: Adopté.
J'aurais une demande à faire si notre travail est terminé.
J'aurais une demande à faire au
ministre. De consentement, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité de profiter de la présence de M. Moreau de l'Union
des conseils de comté et de ceux qui l'accompagnent pour avoir
l'avantage de l'entendre sur les implications de la loi 33?
Nous pourrions faire d'une pierre deux coups.
M. GOLDBLOOM: On sait que ce projet de loi n'est pas présentement
déféré à cette commission parlementaire, mais
puisque M. Moreau et ses collègues sont ici à mon invitation
parce que j'ai rencontré M. Moreau en fin de semaine et je lui ai
suggéré de se mettre à la disposition du
législateur pour ces jours qui pourront être ceux pendant lesquels
nous étudierions le projet de loi je pense qu'il y aura lieu
d'examiner cette question bien soigneusement. Il y a d'autres
intéressés, notamment l'Union des producteurs agricoles dont les
principaux représentants étaient ici il y a quelques instants et
il y a eu des conversations avec cet organisme également.
Nous allons prendre la meilleure décision possible au cours
de...
M.PAUL: Je félicite le ministre de sa pru- dence et je remercie
M. Moreau de sa bonne coopération, mais me serait-il possible
également de faire une invitation pressante au ministre actuel des
Affaires municipales, invitation qui serait d'assurer également la
présence de son prédécesseur, l'honorable
député de Rimouski, au cas où nous aurions des
renseignements à lui demander ou des opinions à obtenir de lui et
je constate que cela rejoint l'assentiment de nos illustres visiteurs.
UNE VOIX: Au moins, cela les fait sourire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, messieurs. Ceci termine les travaux de
la commission qui ajourne...
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire que l'honorable député
de Maskinongé prévoit des problèmes de travaux publics
à l'intérieur de la Loi de l'évaluation
foncière?
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 11 h 44)