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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du vendredi 17 mai 1974
(Onze heures cinq minutes)
M. HOUDE Limoilou (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
J'aimerais attirer votre attention sur un changement parmi les membres
de la commission: M. Dionne, de Compton, remplace M. Bédard, de
Montmorency.
M. le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, d'abord, j'aimerais donner avis
d'une motion. C'est la motion d'ajournement. J'ai l'intention de proposer
l'ajournement à midi et demi, si les membres de la commission y sont
consentants. C'est une question d'avion, qui m'oblige à être
à l'aéroport pour une heure. J'ai l'intention également de
demander à la commission que nous siégions mardi à 11
heures plutôt qu'à 10 h 30, également à cause d'un
problème de transport qui risque de m'empêcher d'arriver pour 10 h
30 précises. Donc, au lieu d'amener les membres de la commission pour 10
h 30 et de les obliger d'attendre, je préfère suggérer,
s'il n'y a pas d'objection, que ce soit à 11 heures.
M. LEGER: M. le Président, nous sommes très en forme. Nous
aurions voulu travailler jusqu'à une heure et commencer à 10 h
30, mais le ministre a été tellement gentil hier soir que nous
allons collaborer et terminer à 12 h 30 et recommencer à 11
heures, mais c'est à contrecoeur que nous le faisons. C'est pour
être gentils !
M. GOLDBLOOM: Maintenant que j'ai reçu la monnaie de ma
pièce, nous pouvons continuer.
J'aimerais faire une autre proposition de nature à faciliter la
procédure pour certains de nos fonctionnaires. Si les membres de la
commission n'ont pas d'objection, j'aimerais suggérer que, dans quelques
minutes, nous abordions le programme de la Société
d'aménagement de l'Outaouais, parce que les fonctionnaires en question
sont venus justement de l'Outaouais pour être présents, et, de
cette façon, ils pourraient être libérés plus
tôt. Je pense bien que nous aurions assez de temps pour discuter de cette
question.
M. LEGER: M. le Président, étant donné que nous
avions commencé le programme 1 hier, je n'ai pas d'objection à ce
que nous commencions immédiatement le programme 4, quitte à
revenir au programme 1 par la suite.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Si je comprends bien, les trois
motions sont adoptées?
M. LEGER: Non, pas les programmes, les motions.
Remarques préliminaires (suite)
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avant d'aborder la discussion du
programme de la Société d'aménagement de l'Outaouais,
j'aimerais apporter quelques précisions à des discussions que
nous avons eues hier. D'abord, nous avons discuté du problème
créé par la Loi sur l'évaluation foncière, quant
à l'éligibilité de locataires dans les
municipalités. Je voudrais souligner que le problème ne se pose
pas dans les municipalités régies par le Code municipal. C'est un
problème pour les cités et villes. Nous avons parlé un peu
de la ville de Montréal. J'ai exprimé l'intention du
gouvernement, et je réitère cette intention, de corriger la
situation, pour éviter que qui que ce soit soit empêché de
se présenter comme candidat au poste de maire ou de conseiller, dans
quelque ville que ce soit. Pour ce faire, il faudra examiner la charte de
chacune des villes qui ont une charte particulière, et être
assurés que la loi que nous adopterons couvrira ces cas
particuliers.
Mais je voudrais faire part à la commission d'une première
recherche que nous avons réussie. La charte de la ville de
Montréal, aux articles 196 et 197, assure au locataire son
éligibilité au poste de maire ou de conseiller.
La charte va plus loin et indique que celui qui est propriétaire
ou dont l'épouse ou l'époux est propriétaire dans la ville
de Montréal, même si cette personne habite une autre
municipalité de la Communauté urbaine, peut se présenter
au poste de conseiller. Le problème ne me semble donc pas exister pour
la ville de Montréal.
M. LEGER: Sauf que pour être maire ou candidat à la mairie,
à Montréal, il faut être résidant depuis deux ans
dans la ville de Montréal.
M. GOLDBLOOM: C'est exact.
M. LEGER: Le maire éloignait, comme on l'a vu à la
dernière commission parlementaire, des candidats de valeur à
l'extérieur de la ville de Montréal, qui avaient des
propriétés dans la ville de Montréal avec des
intérêts. On a vu cela la dernière fois.
M. GOLDBLOOM: Oui. C'est donc un problème un peu particulier que
nous ne discuterons pas ici, ce matin, je pense bien.
Deuxième série de précisions, M. le
Président: Nous avons parlé pendant un certain temps de
l'augmentation du budget du minis-
tère des Affaires municipales et l'honorable député
de Lafontaine a suggéré qu'avec un seul autre ministère,
le nôtre est le parent pauvre du gouvernement. Je voudrais attirer son
attention sur le fait que ce qui est important n'est pas le budget du
ministère. Ce qui est important est ce qui est reçu par les
municipalités qui doivent nécessairement compter sur une
contribution gouvernementale pour être en mesure de bien fonctionner.
Quand on examine le budget à ce titre, on trouve des choses
passablement intéressantes. On note, par exemple, que le budget de cette
année comprend une somme de $10 millions. Celui de l'an dernier, au
même poste, avait un chiffre de $20 millions. Il y a donc une diminution
apparente de $10 millions, mais la raison de cette diminution est qu'il s'agit
du programme des prêts aux investissements, d'un montant de $30 millions
réparti sur deux années et $20 millions étaient
consacrés à la première année et $10 millions
à la deuxième. C'est donc une diminution apparente. Il s'agit
cependant, tout simplement, d'un programme réparti de façon
inégale sur deux années et cette inégalité
était intentionnelle et était voulue pour permettre le
démarrage des projets dans la première année. L'impression
de cette faible augmentation est donc déjà passablement
changée.
Deuxièmement, il y a de l'aide donnée aux
municipalités qui ne figure pas au budget du ministère des
Affaires municipales. Il y a, par exemple, la hausse de la redistribution de la
taxe de vente, $25 millions. Il y a la redistribution d'une partie du revenu de
la taxe hôtelière, taxe sur les repas et sur les chambres, et
cela, $20 millions. Le rabais de l'impôt scolaire qui figure au budget du
ministère de l'Education est calculé à $18 millions. Je
dis calculé, parce que l'on sait que les diminutions effectués
par le passé ne se sont pas toujours traduites par une
disponibilité accrue dans l'assiette fiscale pour la taxation
municipale, mais c'est quand même un désir que nous avons.
Il y a aussi des montants, dont un, en particulier, est important, un
montant de $7 millions, qui paraissait au budget de l'an dernier et qui n'a pas
été utilisé et qui ne parait pas au budget de cette
année.
Ce montant de $7 millions était prévu par une loi qui
portait sur la formule de redistribution de la taxe sur la vente, et puisque
c'était en vertu d'une loi, nous ne pouvions nous servir de cet argent
à d'autres fins. Le montant, on le sait, a été
remplacé par les subventions statutaires per capita aux
municipalités. Là aussi, un montant qui paraissait au budget de
l'an dernier et qui ne paraît pas au budget de cette année donne
l'impression que l'augmentation est relativement faible, mais la
vérité, tel que je l'ai exposé, est assez
différente.
Il y a donc une hausse réelle qui est beaucoup plus importante
que celle qui a été indiquée par les simples chiffres
cités hier et même ceux cités par l'honorable
député de Lafontaine n'étaient pas les mêmes que
ceux que nous avons officiellement et dont je lui ai fait part.
Je voulais faire cette mise au point, M. le Président, et, en
terminant ces remarques préliminaires, je voudrais vous offrir quelques
exemplaires de l'organigramme du ministère, l'organigramme actuel. Nous
nous penchons sur cet organigramme, mais nous avons quelques exemplaires qui
sont présentement disponibles.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais bien faire remarquer au
ministre que ce que je contestais hier, ce n'était pas la question des
transferts, je suis d'accord que cela aide les municipalités,
c'était son budget de fonctionnement qui n'a pas été ou
que très peu augmenté. Entre autres, si on regarde le programme
1, il y a une diminution; à celui qui s'occupe de l'aide à la
planification et à la restructuration municipale, il y a une baisse de
près de $100,000. Dans le programme 2, il y a une baisse énorme
de $30 millions. Dans le programme pour la protection contre l'incendie, le
programme 5, il y a une augmentation de seulement 5 p.c. pour la
sécurité contre les incendies. C'était le budget de
fonctionnement.
Voici la raison pour laquelle je faisais ces affirmations hier. Le
ministre m'a dit que mon chiffre de 1.9 p.c. ne tenait pas compte des sommes de
transfert, etc., et que lui, il arrivait avec des chiffres, je pense, de 8 p.c.
d'augmentation. Même à 8 p.c. M. le Président, cela classe
le ministère non pas le deuxième avant-dernier, mais le
quatrième avant-dernier dans le budget. Parmi ceux je prends les
Affaires sociales qui auraient la même augmentation que le
ministère des Affaires municipales, 8 p.c, sur un budget de
$1,700,000,000, c'est une grosse somme comparativement à 8 p.c. sur un
budget de $100 millions.
M. le Président, le problème est le suivant: il faut
arriver, non pas à rendre les municipalités continuellement
dépendantes de subventions arbitraires, et quand je dis arbitraires, je
veux dire ne dépendant pas de critères bien définis, mais
à permettre aux municipalités d'avoir des sources de revenus
autonome équivalant aux responsabilités de plus en plus grandes
qu'elles doivent assumer. Si ces municipalités n'ont pas bientôt
un nouveau mode de fiscalité, de revenu autonome, on ne pourra pas
permettre à ces municipalités de planifier elles-mêmes leur
propre développement, de former elles-mêmes leur propre politique,
puisque tout projet de planification générale dépendra
toujours de revenus qui ne sont pas assurés selon des critères
bien définis par la loi.
Autrement dit, quand on se prépare à faire un
investissement ou un programme quelconque, on ne peut pas le faire sans, au
préalable, avoir envisagé l'ensemble des revenus possibles d'une
façon régulière.
On ne peut continuer à laisser les municipali-
tés se financer par un régime pompier de subventions parce
qu'une municipalité plus dynamique qu'une autre va dire: il me le faut
absolument et ça nous prend tel montant. A ce moment-là, le
ministère dit: On va essayer de vous donner une subvention.
Je l'ai déjà dit, le régime des subventions rend
les municipalités plus dépendantes et un budget du
ministère des Affaires municipales qui aurait été
augmenté et qui aurait eu comme préoccupation d'avoir un
leadership nécessaire dans toutes les politiques municipales au
Québec, aurait peut-être empêché ce besoin que les
municipalités ont de dire: Si le gérant de la province ne veut
pas me donner ce dont j'ai besoin, on va aller plus haut, au
fédéral qui, lui, a l'argent.
Une personne a déjà dit, je ne me souviens pas de
laquelle, je ne fais pas mienne cette discussion: Les municipalités ont
des problèmes, la province de Québec a la juridiction, le
fédéral a l'argent.
C'est donc comme un employé de bureau qui ne peut pas avoir
d'avancement parce que son gérant le bloque pour différentes
difficultés, ou par un manque de leadership, ou un manque d'ouverture,
ou un manque de crédit, comme c'est le cas ici, alors on est donc
porté à dire: On va aller voir le propriétaire, celui qui
a de l'argent et on va passer par-dessus celui qui a la juridiction. C'est un
exemple qui ressemble pas mal à la situation actuelle et qui fait que
les municipalités sentent le besoin de converser directement avec le
fédéral.
M. le Président, je pense que la critique que j'ai
formulée était basée beaucoup plus sur la
dépendance des municipalités et sur des subventions.
Actuellement, c'est une solution, on ouvre graduellement le champ de 5 p.c. par
année de la taxation scolaire qui va aller aux municipalités. Il
y a certaines subventions qui vont venir, je suis d'accord, mais comment
voulez-vous qu'une municipalité puisse aller de l'avant et que des
politiciens, au niveau municipal, puissent réellement réaliser
qu'ils sont en mesure de préparer une politique bien planifiée
quand ils n'ont pas les revenus suffisants, et des revenus autonomes, pour se
financer et avoir des politiques d'avancement?
C'est ce point que je contestais, M. le Président, et ce n'est
pas la question des transferts. Actuellement, il ne faut quand même pas
priver les municipalités des revenus, mais il faut voir plus loin et
c'est dans le domaine de la planification et dans le domaine des
différentes directions où l'on voit que le ministère a eu
des baisses de revenu qui font que la somme totale d'augmentation
reconnaît que le ministère des Affaires municipales, au niveau des
préoccupations gouvernementales, est encore un parent pauvre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'argumentation de l'honorable
député de Lafontaine est passablement curieuse, voire même
farfelue à plusieurs points de vue. D'abord, il nous dit que c'est le
budget de fonctionnement qui est important et qu'il n'est pas
intéressé aux transferts.
M. LEGER: M. le Président, je regrette, mais je n'ai pas dit que
je n'étais pas intéressé aux transferts. J'ai dit que je
suis d'accord qu'il y ait des sommes de transferts actuellement, mais cela ne
peut pas être continuellement ainsi. Il va falloir que le
ministère des Affaires municipales se penche davantage. Actuellement il
faut faire des transferts, il faut des subventions, il n'a pas d'autres sources
de revenu, mais ce ne sont que des palliatifs.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, les transferts sont statutaires et
il y a une politique de plus en plus systématisée de subventions
statutaires pour permettre aux municipalités d'agir avec leurs propres
ressources dans la mesure où nous pouvons obtenir ces ressources. Il y a
à rétablir un meilleur équilibre, d'accord, entre le
palier provincial et le palier municipal. Mais quand on parle de transfert, et
je voudrais mettre l'accent là-dessus, il y a des éléments
importants qui nous viennent du gouvernement fédéral.
Cette idée qui est lancée de temps en temps qu'il y a un
problème dans le régime fédéral savoir que c'est
parce que le gouvernement de la province n'accorde pas assez d'attention aux
municipalités qu'elles disent qu'elles vont s'adresser directement au
gouvernement fédéral, je pense, M. le Président, que nous
sommes dans ce pays assez évolués et assez adultes pour
être en mesure de nous asseoir et de régler nos problèmes,
de prendre les positions qu'il nous faut prendre et de nous entendre sur la
meilleure distribution de nos ressources.
C'est ce que nous faisons et nous continuerons de travailler de concert
avec le gouvernement fédéral et avec les autres provinces dans ce
sens.
Mais, quand on parle d'un budget de fonctionnement et quand on veut
augmenter le budget de fonctionnement, il est clair que le budget de
fonctionnement j'insiste sur ce mot est le budget qui alimente le
fonctionnarisme. Le fonctionnarisme est un outil nécessaire pour nous,
et celui que nous avons en est un dont nous sommes fiers, mais nous n'avons pas
l'intention d'augmenter notre budget de fonctionnement pour créer une
énorme bureaucratie à Québec. C'est exactement l'inverse
de ce que préconise le député de Lafontaine en
suggérant qu'il y ait un grand budget de fonctionnement.
Il parle en même temps de l'autonomie des municipalités.
J'en suis, et nous avons posé des gestes substantiels. La proportion de
nos subventions qui est discrétionnaire est minime. J'arrive cependant
à discuter de cette petite proportion discrétionnaire, parce que
le député de Lafontaine, et ce n'est pas le premier ou le
seul à le dire, semble vouloir que le gouvernement de la province
prenne toutes ses ressources disponibles et les distribue de façon
automatique à toutes les municipalités.
Regardons l'effet d'un tel geste, M. le Président. Les
municipalités nous demandent deux choses. Elles nous demandent un revenu
régulier et nous essayons de fournir, dans autant de cas que possible,
ce revenu régulier, prévisible, per capita. Elles nous demandent
en même temps des subventions très importantes pour
l'accomplissement de travaux qui dépassent non seulement leurs moyens
mais de beaucoup les montants que l'on pourrait raisonnablement donner en
subventions statutaires, ou les montants que pourraient raisonnablement
récolter ces municipalités à même leur propre
assiette fiscale. Si l'on a une population de 20,000 âmes on est
limité dans le montant que l'on peut récolter par une taxation
quelle que soit la nature de cette taxation; quelle soit foncière,
quelle soit l'impôt sur le revenu, elle est limitée quant aux
ressources qui peuvent être développées. Et ce n'est pas
avec $6 per capita, ce qui dans une telle municipalité donnerait
$120,000, que l'on peut bâtir un réseau d'égouts, un
réseau d'aqueduc, que l'on peut régler les problèmes
majeurs de ces municipalités.
Le gouvernement devra donc toujours dans un avenir prévisible, et
peut-être imprévisible, garder une masse monétaire
importante en réserve et s'en servir de façon
discrétionnaire. Je dis discrétionnaire, sans vouloir
suggérer que c'est un outil qui est utilisé à des fins
autres que de répondre aux besoins des citoyens dans leur
municipalité. Mais si nous sommes pour donner des subventions, qui dans
certains cas se chiffrent per capita à $1,000 et plus, il faudra une
masse monétaire entre les mains du gouvernement pour pouvoir le faire.
Et si cet argent est distribué de façon statutaire per capita, si
une portion de l'assiette fiscale est cédée aux
municipalités, sans discrimination entre ces municipalités,
celles d'une certaine taille en profiteront davantage, ayant des besoins
réguliers et prévisibles, proportionnels plus ou moins à
leur population. Il y a un écart de proportion avec l'augmentation de la
population, passé un point qui se situe entre 25,000 et 50,000 de
population.
Mais, si nous n'avons pas entre nos mains les sommes nécessaires,
d'où viendront ces sommes pour permettre à la petite
municipalité de bâtir son réseau d'égouts, de
bâtir son usine de filtration, de bâtir son réseau
d'aqueduc. Il n'y a pas d'autres sources possibles que le gouvernement
provincial et le gouvernement provincial doit garder entre ses mains les outils
nécessaires pour répondre aux besoins. S'il n'est pas possible de
répondre à tous les besoins, encore moins à tous les
désirs, au cours d'un seul exercice financier, il faut choisir. Et
gouverner c'est choisir, c'est ce que le gouvernement fait. Il le fait avec la
plus grande objectivité possible.
Ce n'est pas en augmentant son budget de fonctionnement qu'il le pourra
parce que, dans la mesure qu'il augmente son budget de fonctionnement, il
diminue d'autant la possibilité de donner l'argent aux
municipalités qui en ont besoin.
Ce n'est donc pas en augmentant son budget de fonctionnement, dis-je,
qu'il va résoudre le problème des municipalités.
M. LEGER: M. le Président, si j'étais méchant je
dirais au ministre que l'assistance a répondu à l'argumentation
du ministre.
Je voudrais quand même faire remarquer au ministre que, quand un
ministère n'est pas en mesure d'avoir des statistiques quantitatives sur
le nombre et le coût de tous les terrains en spéculation au
Québec, quand le ministère n'est pas en mesure d'avoir des
statistiques sur la quantité et la qualité de l'habitation au
Québec, il manque d'argent pour avoir un service qui serait capable, au
niveau du fonctionnement, de lui donner les données de base lui
permettant d'avoir une politique en ce sens.
Le ministre me dit que le fonctionnement de son ministère est
actuellement suffisant et qu'il ne peut pas me donner, jusqu'à
aujourd'hui, des chiffres sur un problème crucial, chiffres que
possède la Société centrale d'hypothèques et de
logement au niveau du Canada mais qu'on n'a pas au niveau de la province.
Autant au niveau de la spéculation foncière qu'au niveau de
l'habitation, je dis que le ministère n'a pas entre les mains les outils
pour avoir une politique dans ce domaine-là. Je sais qu'il est
maintenant président de ce comité d'étude mais
normalement, à l'intérieur de son ministère, il aurait
dû avoir les statistiques présentement., ce qui démontre un
manque de budget pour beaucoup d'autres domaines que je ne mentionne pas
encore. Je lui réserve des surprises pour d'autres programmes qui s'en
viennent prouvant les avancés que je viens de faire.
M. GOLDBLOOM: C'est très bien, M. le Président. Nous
attendrons les surprises et nous répondrons dans la mesure de nos
moyens. C'est la nature même de notre débat sur les crédits
du ministère. Je pense, M. le Président, que nous avions
envisagé une période raisonnable pour l'examen des crédits
affectés à la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. LEGER: Je suis d'accord qu'on commence immédiatement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, passons immédiatement
au programme 4: Aide financière à la Société
d'aménagement de l'Outaouais.
Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais
M. LEGER: Est-ce que le ministre a une
déclaration ou s'il veut que je lui pose des questions
immédiatement?
M. GOLDBLOOM: Passons aux questions, M. le Président. L'organisme
en question, qui existe depuis déjà un certain temps, qui a
entrepris des travaux intéressants, est certainement assez bien connu
pour que je ne sois pas obligé d'en faire l'éloge. Le
président étant ici, je voudrais profiter de sa présence
pour fournir les renseignements que voudraient obtenir les membres de la
commission.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander au
président, pendant qu'il est ici, de nous donner un compte rendu du
fonctionnement de la société, des difficultés qu'il a
à affronter ainsi que de ses relations avec la Commission de la capitale
nationale. Je voudrais savoir comment ça fonctionne là-bas,
quelles sont les difficultés, enfin un tour d'horizon de la situation
dans l'Outaouais.
M. GOLDBLOOM: Avec le consentement de la commission, M. le
Président, je pense que nous pouvons inviter M. Grégoire à
prendre lui-même la parole pour fournir les renseignements
demandés par l'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Et le ministre prend à son compte ce que le
président va dire à la commission. C'est cela?
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Grégoire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je veux d'abord remercier la
commission d'avoir interverti l'ordre de son programme de travail pour nous
permettre de répondre à des questions et de retourner chez nous
poursuivre notre travail. La Société d'aménagement de
l'Outaouais entame sa cinquième année d'existence. Elle a pu,
grâce à des moyens que nous avons estimés suffisants et
venant du gouvernement par le truchement du ministère des Affaires
municipales, mettre sur pied une équipe de travail qui se chiffre
maintenant par environ 60 personnes, laquelle équipe s'adonne, en
particulier, à la promotion ou au développement industriel et
commercial ainsi qu'au développement touristique et
récréatif de la région de l'Outaouais dans laquelle elle
peut exercer son action.
Cette région comprend les quatre comtés municipaux de
Pontiac, Papineau, Gatineau et Hull. Elle comprend environ 13,000 milles
carrés et 102 municipalités. Donc, le territoire, par voie de
comparaison, est de beaucoup plus vaste que celui sur lequel la CCN peut, elle
aussi, exercer une certaine action. Le territoire de la CCN au Québec
est d'environ 750 milles carrés.
La Société d'aménagement de l'Outaouais, depuis son
existence, a pu, sans interférences locales ou régionales de la
part soit des municipalités ou soit de la CCN, lancer des projets
concrets d'aménagement dans les domaines de sa compétence. Par
exemple, dans la question des parcs industriels, nous avons fait les
acquisitions nécessaires de terrains pour aménager dans
l'agglomération de Hull trois parcs industriels qui puissent nous
permettre de faire face à la demande pour les dix ou quinze prochaines
années.
Dans le domaine touristique et récréatif,
évidemment à une échelle plus large, parce qu'à ce
moment on tombe forcément, sur le plan physique, dans la partie rurale
de la région, nous avons entrepris simultanément l'implantation
d'un réseau comprenant neuf complexes touristiques, dont trois à
échelle plutôt réduite dans l'agglomération de Hull
et les six autres en secteur strictement rural, partant du Plateau de Pontiac,
en passant par Maniwaki dans la Haute Gatineau. Egalement, cela comprend des
interventions dans les vallées de la Lièvre, dans la
région, par exemple, de Buckingham, et aussi dans les vallées de
la Petite Nation et de la Petite Rouge. Donc, ce réseau pourra offrir
d'abord à la population de l'Outaouais des équipements qui lui
manquaient et aussi ouvrira la porte davantage à l'industrie touristique
qui découle, évidemment, des objectifs contenus dans la Loi de la
Société d'aménagement de l'Outaouais.
En ce qui concerne la question peut-être plus précise qui
m'a été posée, à ce jour, nous n'avons pas connu de
problèmes particuliers qui mériteraient, à mon avis,
d'être signalés à l'égard de la Commission de la
capitale nationale. Ceci ne signifie pas que, pour autant, nous soyons toujours
et nécessairement sur la même longueur d'ondes. Par exemple, pour
illustrer ma remarque, dans le domaine industriel, nous savions et nous savons
encore que la CCN ne voyait pas du même oeil que nous l'importance que
nous donnions aux acquisitions de terrains industriels et, en particulier, au
parc industriel qui est de loin le plus important des trois que j'ai
mentionnés et qui se trouve à l'est de l'agglomération de
Hull. Cela ne nous a pas empêchés, en aucune manière, de
procéder quand même. Nous avons reçu les approbations du
ministère des Affaires municipales et du lieutenant-gouverneur en
conseil, avec le résultat que ce sont là des décisions
concrètes qui ont été mises en réalisation.
Je ne sais pas, M. le Président, si, pour tout de suite, cela
couvre le gros, en tout cas, de la question qui m'a été
posée, mais je pourrais poursuivre, si on le désire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Cela va.
Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Dans le domaine récréatif, entre
autres, pour le nouveau parc que la CCN veut installer, je pense, dans
la vallée de la Gatineau, pas loin de la vallée de la Gatineau,
est-ce qu'il y a une heureuse entente entre les deux groupes ou s'il y a des
problèmes que vous voyez actuellement?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, cette question a fait l'objet de
commentaires de divers groupes populaires dans l'Outaouais, récemment,
selon lesquels la SAO serait peut-être, dans cette question, à la
remorque de la CCN vis-à-vis d'un projet à caractère
touristique dans la vallée de la Gatineau, comme on l'a signalé
il y a une seconde, plus précisément près de Wakefield,
à peu près à une vingtaine de milles au nord de la ville
de Hull.
Or, c'est justement l'inverse qui s'est produit. Ce projet
d'aménagement à caractère touristique est axé
principalement sur l'aménagement d'un jardin zoologique dans
l'Outaouais. Depuis plusieurs années, il est fortement question d'un zoo
dans l'Outaouais, et ce jardin zoologique pourrait aussi bien s'implanter du
côté ontarien que du côté
québécois.
Or, la SAO a pris l'initiative de faire préparer une étude
quant au site idéal d'implantation d'un tel équipement dans la
région. Notre étude a démontré que l'endroit par
excellence était l'endroit dont il est question présentement,
près de la municipalité de Wakefield, à vingt milles de
Hull. Nous avons eu des discussions avec la CCN, parce que nous croyons qu'elle
devrait, elle aussi, participer à la mise en place d'un tel
équipement parce que c'est une intervention assez coûteuse. Nous
savions que, déjà, la CCN nourrissait des intentions d'implanter
un tel jardin zoologique, mais sans savoir si ce serait en Ontario ou au
Québec. Alors forts de cette information, nous avons incité la
CCN à considérer conjointement avec nous de réaliser un
tel projet.
Evidemment, c'est l'avenir qui dira dans le détail
jusqu'où le rôle de l'un et de l'autre se rencontreront dans une
entente à intervenir. Cette question est présentement à
l'étude ici, au gouvernement, aux Affaires municipales et aussi aux
Affaires intergouvernementales. Mais il reste que si le projet en question voit
le jour, ce sera dû à l'initiative de la SAO et non pas à
celle de la CCN comme il a été mentionné
récemment.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que M. Grégoire peut
nous dire s'il a été consulté sur le lieu de ce nouveau
parc, ainsi que sur les composantes de ce complexe touristique?
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est-à-dire que le complexe comme tel
comprend deux éléments: un élément majeur et un
autre de beaucoup moindre importance. L'élément majeur, c'est
celui qui représente justement ce jardin zoologique, et non seulement
nous avons été consultés mais, encore une fois, nous avons
pris l'initiati- ve de faire l'étude à ce sujet et de proposer le
projet comme tel.
L'autre élément qui ferait partie d'un tel complexe, en
fait, est plutôt un autre aménagement qui est situé
à une distance quand même assez considérable du site du zoo
lui-même et qui serait un genre de point terminal pour la CCN qui veut,
au cours de l'été prochain, se servir du rail de chemin de fer
pour faire la navette, au moyen d'un train à caractère
touristique, entre Hull et Wakefield et, rendu à Wakefield, d'y
aménager un genre de centre d'accueil, plutôt sur le plan
extérieur, si vous voulez, le plan jardin, etc. Mais c'est que je
sache du moins, à ce moment-ci quelque chose de très
mineur par rapport au projet le plus important qui est celui du zoo
situé à peut-être deux ou trois milles de là, qui
est l'objet de l'initiative de la SAO.
M. LEGER: Est-ce que le président peut nous dire si ce parc est
dans le territoire de la CCN?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas sur une propriété de la CCN,
mais ça tombe à l'intérieur du territoire dans lequel la
CCN peut exercer son action en vertu de sa loi constitutive.
M. LEGER: Est-il exact que la CCN a comme objectif de créer une
région avec la ville de Hull, un genre de ville des administrateurs, des
fonctionnaires, avec un plan récréatif, et que la
Société d'aménagement de l'Outaouais a plutôt comme
objectif plusieurs projets qui visent non pas la partie
récréative mais le développement industriel ainsi que
d'autres secteurs?
Est-ce qu'il n'y a pas une différence entre les deux objectifs de
ces deux groupes-là, la Société d'aménagement de
l'Outaouais, la Commission de la capitale nationale?
M. GOLDBLOOM: La politique véritable de la CCN à ce sujet
n'est pas connue d'une manière officielle. L'ex-président, M.
Fullerton, s'exprimait dans le sens où il n'y avait pas de place dans la
région pour le développement industriel. Il est sûr
qu'à ce point de vue-là nous divergeons d'opinion, c'est pour
cette raison que nous avons mis en place des parcs industriels qui puissent
faire face à la demande d'ici les dix ou quinze prochaines
années.
Avec le président actuel, M. Gallant, il n'y a pas eu de
déclaration de ce genre venant du président présentement
en poste, et il reste que la CCN comme telle ne prône pas officiellement
une telle politique. Mais il est un fait concret, c'est que le
fédéral, du côté québécois, est
responsable de l'embauche à raison d'environ 23 p.c, à l'heure
actuelle, que cette influence sur l'emploi peut être susceptible de
s'accroître avec les années. Et face à cette situation, et
pas du tout d'une manière négative, mais pour pouvoir diversifier
au maximum les sources
d'emplois, nous prônons évidemment un développement
industriel accéléré, non pas dans le sens de grandes
industries de transformation ou même secondaires comme le domaine de
l'automobile, mais quand même dans le domaine de l'industrie de pointe,
l'industrie de services, afin d'avoir un éventail, si on veut, de
disponibilité d'emplois plus vaste quand même que la seule
fonction publique fédérale.
M. LEGER: Est-ce que, selon votre opinion personnelle, franche,
précise, vous ne trouvez pas qu'il serait plus efficace qu'il y ait un
seul organisme qui s'occupe du développement régional
plutôt que deux organismes qui pourraient avoir des objectifs
différents?
M. GOLDBLOOM: II reste une chose difficile à oublier, c'est que
le fédéral, avec ses propriétés qui contiennent ses
édifices, ses réseaux de promenade, aussi bien du
côté d'Ottawa que du côté de Hull, de la
rivière Outaouais, a besoin d'une boîte quelconque pour s'occuper
de la gestion et de l'entretien, etc. de ses équipements. Du
côté de la SAO, par exemple, se rappelant que nous existons depuis
un peu plus de quatre ans, il fallait, pour commencer, venir au monde,
entreprendre des actions concrètes, faire la preuve, quoi, du
bien-fondé du législateur lorsqu'on a pensé à cette
formule pour l'Outaouais. Et à chaque journée qui passe, je
dirais, notre action s'inscrit davantage dans la région et dans les
domaines qui sont de notre compétence. Je crois que nous faisons de plus
en plus la preuve que nous pouvons nous occuper de ces domaines d'une
façon satisfaisante et qui laisse évidemment de moins en moins de
place à la CCN d'entreprendre de nouvelles actions dans ces
domaines.
Nous réalisons ce genre de prise de conscience, si vous voulez,
des diverses instances gouvernementales en place. Il faut dire qu'auparavant il
n'y avait à peu près rien pour répondre à cette
présence et à cette action de la CCN dans la région,
laquelle présence est souventefois très positive, mais il reste
que nous sommes en mesure, je crois, de remplir efficacement le domaine de nos
compétences.
Là j'aimerais mentionner que nous le réalisons nous
l'avons fait, à ce jour, en nous appuyant d'une façon très
directe, très concrète sur les ministères
québécois en évitant de devenir une machine trop
considérable, pour conserver le maximum d'efficacité, et nous
faisons appel constamment aux effectifs humains et financiers des divers
ministères québécois.
M. LEGER: Mais le président n'a pas répondu à ma
question. Est-ce qu'il calcule qu'il serait plus efficace qu'il n'y ait qu'un
organisme qui dirige cela plutôt que deux qui ont des objectifs
différents?
M. GOLDBLOOM: Je n'en suis pas convaincu, M. le Président,
à moins que ce soit dans des domaines d'intervention identiques. A ce
moment, il est sûr qu'il est préférable que nous
conservions, dans le domaine de nos compétences, l'exclusivité.
Mais il reste qu'il y a des besoins à caractères
fédéraux dans la région et qu'il faut un interlocuteur
pour les représenter, avec qui nous avons trouvé assez facile,
jusqu'à présent en tout cas, de discuter de choses qui peuvent
nous toucher conjointement. A l'heure actuelle, du moins, cela ne
présente pas de problème concret ou insurmontable.
M. LEGER: Est-ce que vous ne pouvez pas admettre quand même, que
dans les besoins du gouvernement fédéral, actuellement, qui
devraient être de gérer les bâtisses du gouvernement
fédéral, la CCN déborde son mandat en voulant s'occuper de
l'aménagement de zoos, de l'aménagement de parcs industriels, de
l'aménagement de stations de ski? Est-ce que ce n'est pas
déborder son mandat et entrer directement dans une compétence qui
relève de votre administration?
M. GOLDBLOOM: Bien, M. le Président, la CCN ne s'occupe pas
présentement de parcs industriels du côté
québécois. Elle le fait du côté ontarien. Je
n'aimerais pas risquer une opinion vis-à-vis de cette question en ce qui
touche le côté ontarien.
Du côté québécois, nous avons
l'exclusivité de l'action dans le domaine industriel. Donc, nous avons
occupé ce champ d'action. Du côté d'une intervention, comme
l'implantation d'un zoo, nous avons pris l'initiative. Nous voulons la
conserver dans la réalisation, dans l'exploitation, mais nous croyons
que le gouvernement fédéral devrait participer
financièrement.
Est-ce qu'il y avait une autre facette de la question à
laquelle...
M. LEGER: Voici. Vous avez dit, tantôt, que le gouvernement
fédéral avait besoin d'une boîte pour gérer les
édifices gouvernementaux.
M. GOLDBLOOM: Oui, d'accord.
M. LEGER: Est-ce que ce n'est pas déborder que de s'occuper de
zoos, du domaine récréatif et de ski?
M. GOLDBLOOM: En fait, c'est que la loi, je crois, dépasse
passablement la seule préoccupation des édifices
fédéraux depuis déjà assez longtemps. La CCN joue
un rôle vis-à-vis de l'ensemble du territoire. Elle a, comme bien
d'autres citoyens je ne voudrais pas risquer la comparaison
beaucoup de propriétés. Alors, lorsqu'on est propriétaire,
il y a certains droits, j'imagine.
M. LEGER: Et inconvénients.
M. GOLDBLOOM: Oui, cela peut jouer, cela dépend du point de vue.
Alors, il est possible
que la CCN puisse déborder son mandat s'il n'y a pas d'organisme
pour remplir certains champs de juridiction. Mais, dans les cas qui ont
été soulevés dans la question, cela ne s'est pas
présenté parce que, justement, nous avons pu, grâce
à la loi qui permet notre action et aux moyens mis à notre
disposition, agir de façon pratique pour éviter cette
situation.
M. LEGER: Pour éviter de trop vous aventurer dans un domaine qui
est passablement plus politique qu'administratif, je vais poser la question au
ministre. Est-ce que ce mandat ne déborde pas la juridiction
fédérale, et l'aménagement du territoire ne
relève-t-il pas du Québec?
M. GOLDBLOOM: II va sans dire, M. le Président, que
l'aménagement du territoire est une responsabilité
québécoise, et nous l'exerçons. D'ailleurs, c'est
justement pour cette raison que la Société d'aménagement
de l'Outaouais a été créée. Mais le
député de Lafontaine essaie de faire passer sa thèse qui
est que...
M. LEGER: Qui devrait être la thèse du ministre qui doit
protéger la juridiction provinciale. J'ai déjà
affirmé très souvent qu'un ministre du gouvernement provincial,
comme vous l'avez fait pour la conférence tripartite et je vous
ai félicité devrait se tenir debout et empêcher
l'intrusion du gouvernement fédéral, même dans un
fédéralisme que nous dénonçons. Même à
l'intérieur du fédéralisme temporaire dans lequel nous
vivons, le ministre c'est sa responsabilité doit
éviter l'intrusion des juridictions fédérales dans des
domaines de compétence provinciale. On devrait être d'accord
là-dessus au moins.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le ministre qui vous parle et le
gouvernement qu'il représente ont également la mission qu'ils se
sont donnée et que la population leur a donnée de conserver le
régime fédéral, avec les quelques inconvénients que
ce régime comporte. Si, à certains moments, une bureaucratie
comme celle de la CCN déborde un peu, il faut voir qu'il y a des
voisins, dans la vie privée, qui débordent un peu sur les
plates-bandes et les intérêts des autres et qu'on doit leur parler
un peu. Ce n'est pas la fin du monde.
De fait, le député de Lafontaine et quelques autres
personnes de l'Outaouais n'étaient pas en nombre suffisant pour modifier
le résultat que l'on connaît. Donc, les objections au rôle
de la CCN ne semblent pas une préoccupation prédominante dans
l'Outaouais. Si ces personnes voient un mal terrible dans le fait que la CCN a
un certain entregent et a des idées qu'elle avance, pour notre part,
nous ne trouvons pas que c'est une chose grave et nous avons une relation
soutenue avec le gouvernement fédéral. Nous sommes vigilants et
nous discutons objectivement de nos points de vue. Mais, puisque nous sommes
convaincus de la valeur du régime fédéral, nous essayons
de négocier et d'arriver à des conclusions utiles, plutôt
que de chercher à monter en épingle chaque différend qui
peut exister, pour prouver que le régime fédéral est
mauvais.
Il n'est pas parfait, mais il n'est pas mauvais et nous avons
l'intention de le conserver.
M. LEGER: M. le Président, quand le ministre dit "monter en
épingle", c'est là que nous, nous sommes vigilants, parce que
nous voyons, d'une façon systématique, régulière,
une ingérence fédérale dans différents domaines
provinciaux.
J'apporte un exemple au ministre. Si un organisme comme la CCN venait
à Montréal dans le but de voir à l'administration des
édifices fédéraux et qu'en plus de cela, il prenait
ce qu'ils font dans l'Outaouais comme mandat de voir à
donner des parcs, des zoos, des stations de ski, etc., aux gens des
ministères fédéraux qui sont installés à
Montréal, est-ce que le ministre dirait la même chose? Est-ce
qu'il accepterait cela? Est-ce que ce n'est pas une ingérence?
Même si c'est du côté de l'Outaouais, très proche de
l'Ontario et d'Ottawa, est-ce que ce n'est pas la même chose? C'est une
ingérence précise dans un domaine de juridiction provinciale.
M. GOLDBLOOM: Ingérence, c'est le mot que choisit le
député de Lafontaine.
M. LEGER: Intrusion.
M. GOLDBLOOM: Qu'il y ait des divergences de vues, qu'il y ait des
chevauchements de définition de responsabilité et de mandat, ces
choses existent. Nous n'en avons pas l'exclusivité au Canada. Nous
essayons de régler ces problèmes et de définir qui fait
quoi.
Nous savons que le Canada a été créé, il y a
bientôt 107 ans, par un document qui a des lacunes et qui ne
précise pas qui fait quoi dans bien des domaines. Nous sommes pris,
depuis, avec un certain nombre de problèmes que nous devons
régler.
De temps en temps, il y a des discussions plus intenses, des
affrontements même, entre le gouvernement fédéral et des
provinces, pas seulement le Québec. Nous avons pu constater ces
inconvénients, que nous ne qualifions pas, dans la majorité des
cas, d'ingérences. Il y a eu des ingérences; mais je pense bien
que, du point de vue fédéral, il y a des gens qui diraient qu'il
y a eu des ingérences de la part des provinces, quoique les provinces
n'aient pas autant de moyens de réussir des ingérences. Mais nous
essayons...
M. LEGER: Cela dépend du dynamisme des ministres. On peut prendre
directement les responsabilités qui nous conviennent avant que le
fédéral le fasse.
M. GOLDBLOOM: Oui, cela dépend du dynamisme, si vous voulez, mais
si l'on écoute le genre de dialogue que mène le Parti
québécois, souvent, avec ses divers interlocuteurs, dynamisme,
agressivité et tout simplement le fait d'être
désagréable, ce ne sont pas nécessairement les
façons ou de régler des problèmes ou d'attirer l'appui du
public.
Nous voulons régler des problèmes. Pour cette raison, il
ne faut pas confondre politesse et ouverture d'esprit avec manque de
dynamisme.
M. LEGER: II ne faut pas confondre, non plus, ouverture d'esprit et
laisser-aller. Le ministre a quand même évité la question,
comme il le fait très souvent. Je lui ai posé une question
précise. Si le même cas arrivait pour les édifices
gouvernementaux fédéraux à Montréal, et qu'on
allait jusqu'à permettre les zoos, les parcs d'amusement, les stations
de ski, etc., est-ce qu'il accepterait cela à Montréal?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que Montréal
n'est pas en relation géographique directe avec la capitale du pays.
Puisqu'il y a un problème un peu particulier dans l'Outaouais, nous
acceptons cette collaboration qui est exceptionnelle, et cette collaboration a
été établie par la création de certains organismes,
dont la CCN. La CCN a, sur papier, certains pouvoirs, et c'est à nous,
simplement, de prendre nos responsabilités et de continuer notre
collaboration, mais de façon à assurer que les
intérêts du Québec et des Québécois soient
respectés et soient maintenus et développés. Le fait que
la CCN pose certains gestes à certains moments ne nous effraie pas et ne
nous amène pas à remettre en question toute la situation.
Pour répondre de nouveau précisément à la
question du député de Lafontaine, non, nous n'accepterions pas
une telle situation ailleurs dans la province. Les seuls endroits où
nous acceptons ce genre de relations sont au nombre de trois: L'Outaouais, le
parc national de la Mauricie et le parc national Forillon.
M. LEGER: Est-ce que le ministre considère que le sol
québécois de l'Outaouais est moins québécois que le
reste du Québec?
M. GOLDBLOOM: Ceci est une question bien péquiste! C'est une
...
M. LEGER: Qui embarrasse le ministre.
M. GOLDBLOOM: Pas du tout! C'est une mentalité que je ne partage
pas.
M. LEGER: Voulez-vous dire que vous ne l'admettriez pas à
Montréal, mais parce que l'Outaouais est proche d'Ottawa, il faut faire
certaines concessions? Le sol québécois de l'Outaouais est aussi
important à préserver que le sol québécois dans le
reste de la province.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a deux choses dans ce que
vient d'avancer le député de Lafontaine. D'abord, l'idée
que, pour être Québécois, il ne faut pas être
Canadien, cela, je ne l'accepte pas. Nous sommes les deux, et nous devons
partager notre identité, comme nous la partageons en termes de notre
municipalité, en termes de notre religion, en termes de notre langue, en
termes d'une foule de qualités. Nous partageons notre identité
entre divers éléments et, pour nous, il y a un partage
d'identités entre être Québécois et être
Canadien. On n'est pas moins Canadien pour être Québécois.
On n'est pas moins Québécois pour être Canadien. Donc, il
ne s'agit pas de déterminer de quelle façon on protège ce
qui est québécois, contre le fait d'être Canadien! Ce n'est
pas une protection nécessaire.
Deuxièmement, il y a une présence fédérale
du côté québécois de la rivière des
Outaouais. Si nous ne voulons pas collaborer avec le gouvernement
fédéral, faisons disparaître les institutions, les
édifices fédéraux, faisons disparaître le travail
créé dans la région de l'Outaouais québécois
par le gouvernement fédéral. Nous serons plus purs et plus
pauvres, comme nous l'avons été dans l'Outaouais
québécois pendant trop longtemps.
Nous sommes heureux d'y voir la présence fédérale.
Cette présence est réelle. Il faut un organisme pour
représenter cette présence. Si cet organisme a une
définition de tâche qui va un peu plus loin que celle que nous
aimerions admettre à certains moments, nous allons travailler, à
la fois pour faire modifier cette définition de tâche et pour
faire notre travail, pour éviter qu'il soit nécessaire que
d'autres le fassent pour nous. Mais l'identité demeure double, et
continuera de l'être.
M. LEGER: M. le Président, l'identité double, je n'y crois
pas.
Mais je voudrais ramener le ministre à la dénonciation de
la commission Dorion qui dénonçait justement cette intrusion
systématique et régulière. Le gouvernement national des
Québécois, qui est le gouvernement québécois,
devrait donner suite à cette recommandation de la commission Dorion qui
disait que dans le domaine de la juridiction provinciale, il ne faut à
aucun prix permettre l'intrusion du fédéral parce qu'à ce
moment, on dilue davantage le pouvoir possible du Québec et on
l'appauvrit pour le moment et pour plus tard.
M. GOLDBLOOM: Je pense que nous sommes engagés sur une voie sans
issue parce que le député de Lafontaine a ses idées et
nous avons les nôtres et les deux séries d'idées ne sont
pas superposables. Effectivement, nous avons demandé à la
population de trancher entre les deux et elle l'a fait.
M. LEGER: Je regrette. La population ne s'est pas prononcée entre
les deux puisque le
ministre lui-même disait hier combien un référendum
est compliqué, qu'une question est tellement complexe, que par un oui ou
un non, on ne peut pas régler le problème. Mais je voudrais quand
même vous demander si vous pouvez répondre.
M. GOLDBLOOM: C'est le post mortem habituel.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a des consultations
régulières avec la SAO et la CCN?
M. GOLDBLOOM: Nous avons des consultations régulières avec
les organismes québécois d'une façon très
concertée. Ce n'est pas du tout de la même façon avec la
CCN. Il arrive que lorsque nous entrevoyons, soit une confrontation possible
sur le plan des idées, soit une action conjointe parce que nous nous
trouvons, par un concours de circonstances, intéressés à
des choses qui sont plus ou moins identiques, à ce moment, nous avons
des consultations. Nous avons certaines consultations directement. Nous en
avons d'autres qui se font par le truchement du ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. LEGER: Est-ce qu'on vous consulte, habituellement, quand il y a des
projets ou est-ce que vous l'apprenez par les journaux?
M. GOLDBLOOM: Dans le passé, non, parce que nous n'existions pas.
Il a fallu arriver en place et je dirais que maintenant, du moins pour autant
qu'on puisse en juger, la CCN nous consulte énormément plus
qu'auparavant et met les organismes québécois au courant de ses
intentions et de ses projets.
M. LEGER: A chaque fois?
M. GOLDBLOOM: Que je sache.
M. LEGER: Quelles sont les relations de la SAO avec l'OPDQ?
M. GOLDBLOOM: Les relations de la SAO avec l'OPDQ, là aussi,
contrairement à celles que nous entretenons avec beaucoup d'autres
ministères depuis les débuts, étaient à peu
près inexistantes, sauf que depuis environ quatre ou cinq mois, l'OPDQ
s'est impliqué dans la région d'une façon très
intense. A l'heure actuelle, nous avons d'excellentes relations avec l'OPDQ
même si au tout début, nous nous sommes interrogés sur la
manière de procéder de l'OPDQ vis-à-vis de la
région.
Depuis ce temps, je crois que nous en sommes arrivés à
être sur la même longueur d'ondes et, présentement, les
relations sont excellentes.
M. LEGER: Je voudrais maintenant deman- der au ministre des
détails sur les transferts que je vois ici à la catégorie
10, de $1,100,000 comparativement à $1,150,000. Qu'est-ce que ce sont
les transferts? C'est dans la ventilation des crédits.
M. GOLDBLOOM: Ce dont parle l'honorable député s'applique
à la ventilation du programme 5. Les ventilations sont en face, à
gauche.
M. LEGER: Ce sont plutôt $3 millions. La ventilation est de $3
millions. C'est à la page 3-12 et non pas 3-14.
M. GOLDBLOOM: Je vous pensais à gauche.
M. LEGER: Comme vous le savez, à gauche c'est toujours le
progrès.
M. GOLDBLOOM: Au risque de provoquer un retour à un débat
antérieur, je dois souligner que l'augmentation du montant à
attribuer à la SAO, de $2,500,000 à $3,000,000, est pour lui
permettre de participer au financement de la Place du centre.
M. LEGER: Est-ce que le ministre entrevoit la possibilité que,
dans le domaine de l'aménagement du territoire, en y incluant les parcs,
les jardins zoologiques, il ne serait pas préférable que les
sommes que la CCN veut dépenser soient remises à la
Société d'aménagement de l'Outaouais pour voir
elle-même à le réaliser selon ses propres
préoccupations et ses propres schèmes de fonctionnement?
M. GOLDBLOOM: II va sans dire que, si nous pouvions augmenter les
ressources de la SAO, elle pourrait faire davantage. Il est
évident...
M. LEGER: Cela dépend de la somme que le fédéral
veut dépenser.
M. GOLDBLOOM: D'accord, j'ai compris la question. Il est évident
que si nous pouvions l'obtenir du gouvernement fédéral, ce serait
une source utile. Je pense bien que c'est une chose qui est essentiellement en
négociation continue et nous allons continuer ces discussions. Il n'y a
pas d'entente à ce sujet présentement. Donc, je ne pourrai faire
plus que d'indiquer notre intérêt évident à
acquérir ces sommes, mais non pas au risque de faire disparaître
la CCN de la région de l'Outaouais; tel n'est pas notre objectif
présentement.
M. LEGER: Mais il y a actuellement des négociations pour obtenir
que les sommes soient versées à la SAO par le
fédéral pour l'aménagement du territoire?
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas en mesure d'affirmer qu'il y a eu des
discussions récentes
qui portent sur cette question, mais l'on sait qu'il y a des discussions
soutenues, assez régulières, et que le gouvernement a
demandé au ministre de la Fonction publique, ministre d'Etat aux
Affaires intergouvernementales, de poursuivre ces conversations, ce qu'il fait
d'une façon régulière.
M. LEGER: Ce n'est pas un monologue, c'est un dialogue?
M. GOLDBLOOM: C'est un dialogue.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a l'intention, étant
donné que vous n'êtes pas informé, à ce stade, qu'on
a l'intention de négocier pour que des sommes affectées par le
fédéral du domaine de la juridiction provinciale soient
transmises, de le demander dans les négociations.
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas au courant d'une décision du
gouvernement aussi précise que celle-là. Nous allons continuer
d'essayer de faire affecter les sommes disponibles, quelle que soit l'instance
de responsabilité, aux meilleurs intérêts du Québec
et de l'Outaouais québécois. Je pense bien que, pour le
gouvernement, si la CCN coordonne ses actions, ses interventions, ses
dépenses avec les programmes que nous visons, si nous nous entendons sur
les programmes, nous seront satisfaits.
M. LEGER: Comme le président disait tantôt qu'il
n'était pas à la remorque de la CCN, mais qu'il était
plutôt le maître d'oeuvre, qu'il voulait avoir le leadership
là-dessus, est-ce que ce n'est pas justement une occasion d'avoir le
leadership pour avoir les sommes du fédéral pour
l'aménager tel que ce semble être la politique du
président, de ne pas être à la remorque, mais d'être
le maître d'oeuvre de l'aménagement du territoire?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il faudrait peut-être
ajouter aux remarques que j'ai faites tout à l'heure que,
vis-à-vis des douze projets que nous sommes en voie d'aménager,
nous le faisons seuls avec principalement de l'argent qui vient du
Québec, mais, dans un cas précis, celui d'un port de plaisance
sur le lac Deschênes, qui est un élargissement de la
rivière des Outaouais, à l'égard de ce projet, il y a de
l'argent du fédéral qui y est consacré sans pour autant
que ce soit un projet conjoint.
Nous en conservons le plein contrôle. Nous en exercerons la
gestion totale. Cette participation vient par le truchement du ministère
fédéral des Travaux publics.
Il n'y a aucun projet encore où nous sommes impliqués
conjointement dans son aménagement, sauf peut-être dans le cas du
parc et du lac Leamy qui existaient depuis des années
déjà, qui sont la propriété du
fédéral. A l'intérieur de ce parc, il y a un petit lac en
plein milieu de l'agglomération de Hull et où, également,
la ville de Hull, avant notre existence, s'occupait de l'administration des
équipements récréatifs. Nous avons pris cela en main de la
ville de Hull, par voie de bail avec la CCN, mais là encore, nous avons
pleine latitude d'exercer notre action. Ce serait peut-être dans un cas
qui est présentement envisagé, celui de l'aménagement d'un
parc zoologique, qu'il pourrait y avoir une entente impliquant les deux
instances. Maintenant, cette question est à l'étude aux Affaires
intergouvernementales. Qu'est-ce qui en résultera? Je n'ai
sûrement pas la réponse aujourd'hui. Nous procéderons,
évidemment, en concordance avec les décisions qui
émaneront de ce ministère et, également, finalement, selon
les directives du ministère des Affaires municipales.
M. LEGER: M. le Président, en ce qui nous concerne, ce que nous
voulons éviter à chaque occasion, quels que soient les
ministères concernés, spécialement aux Affaires
municipales aujourd'hui, c'est l'érosion du pouvoir
québécois dans ses juridictions. Nous ne voulons pas, comme le
ministre le disait tantôt, monter en épingle des cas. C'est
l'ensemble des cas qui nous permet de réaliser, après un certain
temps, qu'il y a danger qu'on vende des parties de territoire
régulièrement du Québec au fédéral, ce qui
fait que nous aurons, quand le temps sera venu et que la population sera
prête à faire son indépendance, à négocier
moins de choses que le gouvernement précédent aura laissé
aller. Alors nous allons surveiller énormément les attitudes du
gouvernement du Québec actuellement pour qu'il conserve et qu'il aille
même plus loin dans le retour du pouvoir québécois dans les
différentes juridictions qu'il laisse trop souvent aller, de
façon qu'il se tienne debout pendant qu'on est encore dans le
fédéralisme et qu'il y en ait moins à
récupérer quand il sera question d'un Québec qui sera
à nous autres.
En ce qui nous concerne, M. le Président, pour le programme 4,
nous sommes prêts à adopter les crédits.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, programme 4...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avant l'adoption des
crédits, je voudrais quand même répondre aux
dernières remarques du député de Lafontaine. Je pense bien
que la situation actuelle du Québec est telle que nous pouvons dire que
notre rôle n'est pas en état d'érosion, mais bien en
état d'augmentation, de renforcement, de précision, que nous
avons fait beaucoup...
M. LEGER: Avez-vous des exemples de ce que vous venez de dire, des
preuves de ce que vous venez de dire, qu'on est en période
d'augmentation?
M. GOLDBLOOM: Certainement, M. le Pré-
sident. Nous avons réglé des problèmes dans le
domaine de l'éducation où il y avait des...
M. LEGER: Affaires sociales, entre autres? M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Vous avez gagné aux Affaires sociales; oui? Vous
admettez cela, oui?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous savez, c'est une philosophie
je n'ai pas l'intention de retourner là-dessus mais c'est
une philosophie qui est basée sur l'idée que nous ne devons
vraiment pas collaborer pleinement avec nos voisins. Nous devons ériger
un mur autour de nous et vivre à l'intérieur de ce mur avec nos
propres ressources et suffire totalement à nos besoins. M. le
Président, je me demande où nous serions au Québec si nous
n'étions pas à l'intérieur du Canada. Le
député de Lafontaine a invoqué le rapport Dorion. Il me
semble que la thèse fondamentale du rapport Dorion était celle
d'une politique de présence. Nous sommes présents, nous
renforçons notre présence. Nous avons l'intention...
M. LEGER: Présents, mais non spectateurs, présents
agissant.
M. GOLDBLOOM: Oui, exactement. C'est cela la SAO. C'est pour cela que
nous l'avons créée. Nous n'avons pas cet esprit "chambar-deur",
si je peux utiliser un tel mot, pour...
M. LEGER: Non, c'est retourner aux sources, ce n'est pas chambarder.
C'est que la source du pouvoir fédéral provient des
délégations du gouvernement provincial. Alors, on retourne aux
sources.
M. GOLDBLOOM: Si, pour retourner aux sources, nous devons oublier les
liens que nous avons bâti pendant 107 ans, M. le Président, je
pense que les Québécois sont dans un état d'esprit qui les
amène à maintenir ces liens et c'est dans cet état
d'esprit que nous travaillons. Nous n'irons pas très loin si nous
essayons de faire tout le débat sur le fédéralisme et le
séparatisme autour de la SAO. Nous avons, entre-temps, à faire
des choses dans l'Outaouais. Je voudrais féliciter M. Grégoire et
son équipe pour ce qu'ils font afin de faire avancer les
intérêts du Québec et les rendre présents dans
l'Outaouais québécois.
Je pense que nous pouvons effectivement adopter avec une certaine
fierté les crédits augmentés qui sont accordés
cette année à la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. LEGER: Je voudrais, de mon côté, féliciter le
président, M. Grégoire, de son travail et l'assurer de notre
appui total, chaque fois qu'il aura des difficultés dans ses
négociations avec la CCN, pour la préservation de nos droits et
la réalisation de tous les projets qui sont de juridiction
provinciale.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Merci, M. Grégoire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, M. Grégoire remercie la
commission et retourne dans sa région doublement satisfait et
confiant.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 4, adopté.
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 1.
Aide à la planification et à la
restructuration municipale
M. LEGER: M. le Président, au programme 1, nous étions en
train, hier, de discuter des communautés urbaines, des regroupements
municipaux. Je vais demander au ministre où en est rendu le regroupement
municipal dans le Lac-Saint-Jean où trois unités de regroupement
ont été décrétées, mais on nous dit que dans
deux cas, rien ne se passe. Le ministre peut-il faire le point
là-dessus?
M. GOLDBLOOM: II y a effectivement une unité de regroupement
où un intérêt actif est constaté. Parmi les quatre
municipalités qui constituent cette unité de regroupement, il y
en a trois, la ville de Jonquière, la ville de Kénogami et la
paroisse de Saint-Dominique-de-Jonquière qui ont demandé au
ministère de faire siéger les divers comités
d'étude qui sont prévus par la Loi sur le regroupement, d'envoyer
les fonctionnaires nécessaires à la poursuite de ce travail et un
calendrier de travail a été établi.
La ville d'Arvida, quatrième membre de l'unité, a
préféré ne pas participer, et cela, en vertu d'un
référendum qui a été tenu dans cette
municipalité et qui a donné un résultat négatif
quant au projet de fusion. La ville d'Arvida a exprimé l'avis que ce
référendum, étant l'expression de l'attitude des citoyens
à ce moment-là, tout au moins, ne permettait pas au conseil
municipal de siéger. Quand même, la ville d'Arvida a fourni au
groupe de travail tous les renseignements demandés et, en retour, j'ai
assuré à la ville d'Arvida la disponibilité de tous les
renseignements qui seraient fournis à ces diverses tables d'étude
par les autres municipalités ainsi que toute conclusion ou
recommandation qui pourrait découler de ces discussions. C'est ainsi que
nous suivons l'évolution de ce dossier.
Dans les deux autres unités, il n'y a pas d'activité
présentement, sauf que dans l'unité qui entoure Chicoutimi, il y
a un intérêt
exprimé par Chicoutimi-Nord et Rivière-du-Moulin dans la
poursuite des études.
Les deux autres municipalités, c'est-à-dire la ville de
Chicoutimi et le canton de Chicoutimi, ne se sont pas prononcées
directement sur cette question. La ville de Chicoutimi a cependant émis
son avis dans un mémoire.
La troisième unité est celle de la Baie-des-Ha! Ha! .
Là, il n'y a pas présentement d'activité quant à
l'étude d'un regroupement possible, mais il y a certaines expressions
d'intérêt qui me sont parvenues. Si une demande est
formulée, nous agirons dans ce cas comme dans les autres,
c'est-à-dire que nous placerons nos ressources à la disposition
des municipalités intéressées pour la poursuite de
l'étude. Il va sans dire que la mise à jour et l'analyse de
toutes les données seront rendues publiques quand le tout sera
complété dans chaque cas pour permettre à la population
d'en prendre connaissance et de s'exprimer de façon valable
là-dessus.
M. LEGER: Merci, M. le Président. Le ministre m'a
évité une question supplémentaire, il a répondu
à Chicoutimi. J'ai écrit au ministre le 21 février dernier
une lettre dans laquelle je le mettais au courant des problèmes
qu'affrontent les citoyens de la municipalité fusionnée de
Shawbridge. Cette municipalité, comme le ministre le sait, provient de
la fusion, le 20 janvier 1973, des villages de Shawbridge, Prévost et
Lesage. Je n'ai jamais reçu ni d'accusé réception, ni de
réponse à cette lettre. Est-ce que le ministre peut me dire
pourquoi?
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, est-ce que le
député de Lafontaine me dit qu'il n'a pas reçu de
réponse à sa lettre?
M. LEGER: Ni d'accusé de réception.
M. GOLDBLOOM: Parce que je lui ai écrit et j'ai
utilisé...
M. LEGER: On peut se servir du problème de la poste et de la
grève de la poste. Peut-être que cela a été...
M. GOLDBLOOM: Non. Je n'invoque pas cela, parce que c'est quand
même la poste interne, mais je lui ai écrit et j'ai employé
des termes un peu plus vigoureux que d'habitude pour lui répondre.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me résumer ce qu'il m'a
répondu?
M. GOLDBLOOM: Oui. M. le Président, si nous faisons allusion
à la même lettre, le député de Lafontaine m'a
écrit pour me demander de donner suite à la demande du nouveau
conseil municipal en vertu d'un référendum qu'il a
qualifié lui-même, si ma mémoire est fidèle, de
quasi-référendum. Il a été tenu l'automne der- nier
dans cette municipalité et a donné un résultat qui
favorisait, mais sans majorité absolue, ceux qui ont exprimé leur
avis en optant pour que cette municipalité porte le nom de
Prévost. Il y avait, je pense, 627 pour Prévost, 609 pour
Shawbridge et un peu plus de 100 voix en faveur du nom de Lesage.
Le député de Lafontaine m'a écrit qu'il faudrait
donner à cette municipalité un nom vraiment
québécois. Il a ainsi terminé sa lettre: Veuillez
agréer, M. le ministre, l'expression de mes sentiments les plus
québécois. Je lui ai répondu que je trouvais je ne
me rappelle pas le premier mot que j'ai utilisé c'était
peut-être déprimante ou décevante, ou quelque chose comme
cela, et j'ai ajouté voire insultante sa prétention que ce qui
est d'origine anglophone, par le fait même n'est pas
québécois. Cela, je ne l'accepte pas.
M. LEGER: M. le Président, si le ministre a cru voir que le mot
Shawbridge ou un terme anglophone n'était pas Québécois,
combien de fois je lui ai dit que les Anglophones québécois pour
moi, font partie de la communauté québécoise et sont
Québécois à part entière! Si le ministre a compris
cette lettre dans ce sens, il a mal interprété ma lettre parce
que ce que je voulais lui dire c'est qu'il y avait eu un
référendum où on mettait trois noms. Comme de raison, dans
le jeu d'un référendum, ce n'est pas toujours concret,
précis. En mettant un troisième nom plutôt que le choix
entre deux noms, c'est certain que cela pouvait diviser les voix. Mais la
majorité des citoyens s'était exprimée pour le terme de la
ville de Prévost.
Nous avons maintenant, sur le terme québécois, un
comté qui s'appelle le comté de Prévost. Comme et le
conseil municipal et les citoyens s'étaient prononcés en
majorité pour Prévost et que le conseil a même
téléphoné au ministre et je ne sais pas si c'est
son secrétaire ou quelqu'un de son ministère qui a
répondu: La réponse va venir maintenant du ministre, est sur le
bureau du ministre ... On n'a pas eu de réponse depuis ce
temps-là. Est-ce que le ministre a l'intention, grand démocrate
comme je le connais, de donner suite à une décision provenant
d'une majorité qui désire le nom Prévost et du fait que le
conseil de ville aussi soit pour le nom de Prévost?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le maire et le
secrétaire-trésorier sont venus me voir et j'en ai discuté
avec eux. Il y a aussi certaines personnes qui m'ont écrit et le nombre
de ces personnes est très élevé. Le problème est un
peu plus complexe que le portrait qu'en donne l'honorable député
de Lafontaine. Il y a de nombreuses personnes, directement
intéressées, qui prétendent que les négociations
qui ont mené les trois municipalités à leur fusion, ont
été conclues sur la base d'une entente tripartite, que par cette
entente, l'ancienne municipalité de Lesage devait conserver
l'hôtel de ville de la
nouvelle municipalité, Prévost devait conserver certains
services essentiels et Shawbridge devait conserver le nom. Les citoyens en
question m'écrivent, plusieurs centaines, pour me faire savoir que dans
leur optique, c'était un élément sine qua non de l'entente
qui a créé la nouvelle municipalité et que si cette
condition n'avait pas été acceptée de part et d'autre, ils
n'auraient pas accepté la fusion. Ils auraient voté contre la
fusion.
Deuxièmement, il y a de nombreuses personnes qui
m'écrivent pour m'informer qu'elles n'étaient pas
informées de la tenue du référendum et quelles
étaient ainsi privées de leur droit de vote. On affirme depuis
qu'un avis a été envoyé à tous les contribuables,
à tous ceux qui ont le droit de vote, mais j'ai de très
nombreuses lettres qui sont des attestations du fait que ces personnes n'ont
rien reçu. Selon elles, il y a eu une affiche sur la porte de
l'hôtel de ville et il n'y a pas eu d'autre avis de la tenue d'un
référendum.
Pour ces deux raisons, j'ai voulu être extrêmement prudent.
Je voudrais souligner que les lettres que j'ai reçues qui protestent
contre le changement de nom et qui invoquent l'un ou l'autre des deux facteurs
que je viens de mentionner, viennent dans une proportion importante, de la part
de citoyens francophones de la nouvelle municipalité. Devant ces faits,
je suis à me demander si l'on ne doit pas prévoir un nouveau
référendum. Je ne parle pas en vertu d'un pouvoir légal de
décréter un tel référendum, je ne suis pas certain
d'avoir ce pouvoir, mais je pense que je peux au moins suggérer que la
question soit tranchée une fois pour toutes, par un nouveau
référendum. Je ne veux pas agir contre l'intérêt
démocratique des citoyens, mais pour agir, il faut être certain
que l'on respecte la démocratie et les facteurs que j'ai invoqués
tout à l'heure, sur lesquels je ne me prononce pas je fais
rapport de ce qui m'a été rapporté ces deux
facteurs me laissent suffisamment songeur, suffisamment hésitant pour ne
pas vouloir poser un geste et dire oui à l'un ou l'autre des groupes
intéressés.
C'est pour cette raison que je n'ai pas pris de décision et que
j'ai demandé à mes conseillers juridiques d'examiner en grand
détail la question. Spontanément, ma suggestion personnelle comme
démocrate, c'est que l'on tienne un nouveau référendum si
c'est vraiment le désir de la population.
Je souligne que la loi permet à un conseil municipal, n'importe
quand, en suivant les procédures normales, de proposer le changement du
nom de sa municipalité. Ce pouvoir n'est pas en doute et il n'est pas en
jeu.
M. LEGER: Sans référendum?
M. GOLDBLOOM: J'hésite à répondre. Je ne crois pas
que le référendum soit obligatoire. Le conseil municipal peut
demander au gouvernement de reconnaître un nouveau nom. Nous l'avons fait
dans certains cas. Pas loin de la municipalité en question, il y a
l'ancienne ville de Sainte-Thérèse-Ouest qui est aujourd'hui la
ville de Boisbriand et il y a de nombreux autres changements que nous avons
connus, Abbots-ford qui est devenue Saint-Paul-D'Abbotsford et ainsi de suite.
La procédure est donc bien connue.
C'est parce que des citoyens de la municipalité ont
informé le ministre qu'à leurs yeux le geste posé par le
conseil municipal ne respecte pas une entente formelle apparemment, il
n'y a rien d'écrit là-dessus, mais j'ai de nombreux
témoins à cela; je tiens à souligner que mon
collègue, le ministre des Affaires culturelles, qui était
à l'époque député du comté, confirme cette
même impression ...
M. LEGER: Est-ce que, dernièrement, il a fait une affirmation
sous serment?
M. GOLDBLOOM: Je ne sais pas, mais le député sait que dans
le régime parlementaire, ce qui est déclaré de son
siège, par un député, doit être accepté.
M. LEGER: Cela n'a pas été confirmé par la suite,
en tout cas...
M. GOLDBLOOM: Mon collègue, l'ancien député du
comté, confirme qu'il avait l'impression claire que c'était une
entente formelle et que les citoyens de l'ancienne ville de Shawbridge
acceptaient la fusion parce qu'il était entendu que le nom demeurerait.
Quand par la suite, j'ai de nombreuses protestations contre la façon
dont le référendum a été tenu, à ce
moment-là, je dois réexaminer le dossier avec beaucoup de soin et
je crois que je devrais suggérer la tenue d'un nouveau
référendum.
M. LEGER: M. le ministre, je sais que vous devez partir. Je voudrais
tout simplement dire que je trouve quand même illogique qu'à la
suite d'une entente ou une supposée entente pour la fusion, le nom de
Shawbridge devait être conservé et que, par la suite, il y en ait
609 qui soient allés voter lors d'un référendum; il est
normal que les perdants puissent faire du "lobby" pour empêcher de
réaliser ce qui a été fait par référendum.
Je sais que c'est normal. Les perdants trouvent souvent de bonnes raisons.
M. GOLDBLOOM: C'est un argument que j'ai servi tout à l'heure
à l'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: Oui et c'est pour cela que je le souligne. M. le
Président, je trouve quand même illogique qu'il y ait eu un
référendum qui a amené 1,336 personnes, probablement,
à voter lors de ce référendum.
Je ne fais que souligner le problème et éveiller le
ministre à ce sujet; si c'est sa solution,
qu'il y ait un nouveau référendum, je n'ai pas
d'objection. Si la ville peut faire elle-même le changement de nom et
qu'elle a devant elle le résultat de son référendum, je
pense qu'elle a aussi l'occasion de le faire sans référendum. Il
y a les deux solutions, je pense.
M. GOLDBLOOM: Elle ne peut le faire sans l'approbation du gouvernement
et c'est pour cette raison que le ministre est impliqué.
Je pense qu'il y a plus que cela ici. Laissant de côté les
éléments particuliers de ce dossier, voici une fusion volontaire,
et cette fusion volontaire a été réussie parce que les
citoyens des trois municipalités se sont consultés, se sont assis
à une même table et en sont venus à une entente. Si, par la
suite, il y a une plainte que cette entente n'a pas été
respectée, il y a des implications pour d'autres cas, dans l'avenir, de
fusions volontaires.
C'est une dimension que j'ajoute au problème pour indiquer
pourquoi je suis extrêmement prudent en traitant cette question et
pourquoi je voudrais que le tout soit très clair avant qu'une
décision soit prise, qui sera, je crois, une décision permanente.
Je me permets de dire, entre parenthèses, que, comme ministre, je
verrais d'un mauvais oeil des changements fréquents de noms de
municipalités. Je ne pense pas qu'il soit logique qu'une
municipalité change continuellement de nom.
M. LEGER: Ce n'est pas le cas, là.
M. GOLDBLOOM: Pour cette raison, puisque la marge est faible entre les
deux principaux groupes qui se sont exprimés, je pense qu'il serait
préférable que nous retournions à un
référendum. Je suggérerai je n'ai pas
l'autorité pour l'imposer que l'on choisisse entre les deux
noms.
M. LEGER: Un référendum à deux tours où le
perdant du premier tour disparaît.
M. GOLDBLOOM: Si vous voulez.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La commission ajourne ses travaux
à mardi, onze heures.
(Fin de la séance à 12 h 43)