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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du mercredi 22 mai 1974
(Seize heures vingt-cinq minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission, pour aujourd'hui, sont les suivants: MM.
Bédard, de Chicoutimi, Bédard, de Montmorency, Boutin,
d'Abitibi-Ouest, Caron, de Verdun, Chagnon, de Lévis, Déziel, de
Saint-François, Goldbloom, de D'Arcy-McGee, Léger, de Lafontaine,
Osti-guy.de Verchères, Parent, de Prévost, Roy, de Beauce-Sud, et
Vaillancourt, d'Orford.
Programme 5: Sécurité-incendie.
L'honorable député de Lafontaine.
Sécurité-incendie
M. LEGER: Alors, le feu n'est pas pris, j'espère, je peux me
permettre...
M. GOLDBLOOM: Justement, M. le Président, j'allais
suggérer d'éteindre l'incendie d'abord et de passer à
l'autre sujet par la suite.
M. LEGER: D'ailleurs, de toute façon, dans l'autre programme,
celui de l'environnement, il y a beaucoup d'eau, alors on pourrait
éteindre le feu du programme 5, ou y jeter de l'huile. M. le
Président, sur le programme 5, j'ai seulement quelques questions
générales. D'abord, est-ce que le ministre peut me dire,
même avant d'aborder le domaine des incendies, étant donné
qu'on va tomber immédiatement après dans l'environnement, si,
actuellement, le ministre a suffisamment de personnel avisé? La
commission siège un peu par surprise, cet après-midi. Vous avez
été avisé à la dernière minute, comme
moi-même, est-ce qu'on a tout le personnel requis pour avoir des
réponses assez pertinentes dans le domaine de l'environnement? Le
ministre peut-il avoir le temps de voir à ce que son personnel soit
présent? J'ai été avisé à la dernière
minute.
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. M. Gilles Lamothe, le
directeur général de la prévention des incendies est ici.
M. Gilles Jolicoeur, directeur des services de protection de l'environnement
est aussi présent. Si nous avons besoin d'autres membres de
l'équipe, nous pourrons leur faire appel.
Village olympique M. LEGER: M. le Président, si le
ministre me permet, j'aurais voulu lui poser une question en Chambre, cet
après-midi là-dessus, avant de passer au programme 5, sur une
question d'ordre général. Je pense bien que le style de question
que je vais lui poser, va lui être agréable et qu'il n'aura pas
d'objection à cela. Cela concerne le parc Viau, le village olympique. Je
voudrais lui poser une question si c'est possible, sur la nouvelle loi que le
ministre veut faire adopter non seulement en principe, mais dans son entier, au
cours de la présente session. C'est la loi de l'habitation, le bill
1.
Est-ce possible, avec le bill 7, de voir à financer ou à
aider financièrement, sous le vocable expérimental de logement
social, un projet de HLM dans le plan de logement social, à titre
expérimental, un village qui pourrait devenir temporairement un village
olympique, quitte à ce que, par la suite, il soit transposé
ailleurs, un HLM permanent? Est-ce possible, avec cette loi, de le faire? Je ne
dis pas qu'il y a désir de le faire, je ne dis pas qu'il va le faire,
mais est-ce que la loi lui permettrait cela?
M. GOLDBLOOM: Je pense que je devrais relire le texte pour donner une
réponse définitive à cette question. Ma première
réaction serait affirmative. Si je comprends bien la question de
l'honorable député de Lafontaine, il suggère le genre de
structure qui, étant préfabriquée, pourrait être
installée à un endroit et ensuite démontée et
réinstallée, de façon permanente, ayant les
qualités de permanence suffisantes pour le permettre, à un autre
endroit.
M. LEGER: Le genre d'habitation modulaire.
M. GOLDBLOOM: Oui. Nous avons pensé à ce genre
d'habitation. Nous avons examiné les aspects de coût de
fabrication et de coût de transport. Nous avons l'exemple le mieux connu
de cette construction modulaire, Habitat 1967. Je pense l'avoir
mentionné l'autre jour. Mais un des obstacles était la lourdeur
des unités. Apparemment, aujourd'hui, des unités semblables
peuvent avoir la même résistance, mais être beaucoup plus
légères. Il serait certainement possible d'envisager cela.
Je voudrais indiquer c'est peut-être une
révélation que, sans avoir nécessairement tenu
compte de la forme que prendrait le village, ni des matériaux qui
pourraient être utilisés, nous avions abordé des
discussions avec le gouvernement fédéral pour la
présentation du village olympique dans la forme que nous aurions
aimé voir, comme présentation canadienne, à la
Conférence des Nations Unies à Vancouver, en 1976.
Ce qui nous a obligés à laisser tomber cette idée,
c'est le fait que le gouvernement fédéral a connu certaines
difficultés en voulant faire adopter un budget pour appuyer les projets
expérimentaux qui pourraient faire partie de la présentation
canadienne. Donc, nous n'avons pas eu, en temps utile, une réponse du
gouver-
nement fédéral. Quand cette réponse est venue, elle
n'était pas définitive, mais elle était plutôt
négative. Entre-temps, d'autres événements ou
l'absence d'événements depuis un certain nombre de mois
sont survenus. Maintenant, nous avons une réouverture du dossier dont je
suis extrêmement heureux, et il est possible que nous en arrivions
à une solution meilleure que celle que nous devions envisager à
regret, à la fin du débat de l'été dernier.
M. LEGER: C'est donc dire que la nouvelle loi possède des volets
permettant au gouvernement provincial de réaliser un village olympique.
Il y a beaucoup d'autres "attendu que", c'est sûr. Entre autres, si
c'était fait, cela permettrait de sauver le parc Viau, comme espace
vert. C'est donc dire que c'est au moins un objectif sur lequel le ministre
actuel responsable de la qualité de l'environnement et le
député de l'Opposition de Lafontaine sont d'accord. Il faut
sauver le parc Viau, entre autres.
Même si la loi le permettait, par ce volet, étant
donné les objectifs du ministre, étant donné aussi la
nature, c'est-à-dire le style de maire que nous avons à
Montréal, je conclus que le maire s'est trompé. Il a
échoué dans le but de réaliser un village permanent.
Malgré l'opposition des comités de citoyens, du groupe des
espaces verts, du Parti québécois et même du ministre
responsable de la qualité de l'environnement, même si on
s'opposait à la disparition du parc Viau, il a voulu aller de l'avant
avec un village permanent. Maintenant, il reste une chose. Selon encore cette
loi, ou selon le mode de fonctionnement de la Société
d'habitation du Québec, pour réaliser ce village temporaire,
est-ce que vous devez attendre une demande expresse de la ville, ou n'avez-vous
pas encore un autre volet dans la loi qui permettrait de lancer un projet de
village temporaire?
M. GOLDBLOOM: Je pense qu'il ne s'agit pas de la loi actuelle, ni du
projet de loi qui est au feuilleton de la Chambre, mais bien de la
responsabilité administrative des Jeux olympiques, qui appartient
toujours à la ville de Montréal et au COJO. Donc, il faudra que
la ville prenne une certaine initiative. Depuis hier, on me pose des questions
sur le sujet. Je réponds que je voudrais ouvrir les portes à la
discussion et faciliter la tâche. Il est peut-être délicat,
difficile pour les autorités municipales d'établir ce contact,
mais s'il n'y a aucun contact entrepris par la ville de Montréal, je ne
vois pas comment le gouvernement ou la Société d'habitation du
Québec, comme mandataire du gouvernement, pourrait, de son propre chef,
intervenir et décréter la construction d'un village
olympique.
M. LEGER: Autrement dit, il faut que l'initiative vienne de la ville de
Montréal.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Même pas si la ville confie à une firme le soin
de réaliser le village olympique. Cette firme qui demanderait l'aide du
gouvernement, est-ce que ce serait une autre possibilité ou est-ce
directement la ville, responsable du village olympique, qui doit le
demander?
M. GOLDBLOOM: Le député de Lafontaine me connaît
assez bien pour savoir que je serais disposé à rencontrer
n'importe qui qui est intéressé au problème. Si la ville
charge une firme de la préparation des plans et devis et si cette firme
envisage, à l'intérieur de la partie permanente, d'appliquer une
ou l'autre des deux thèses qui sont avancées aujourd'hui, qui
s'ajoutent à l'idée que nous retenions du débat de
l'été dernier et qui était seulement l'idée d'un
village permanent aujourd'hui, il y a deux autres options qui,
effectivement, ont été présentées la semaine
dernière aux autorités municipales: celle d'un village temporaire
et celle d'un village mi-permanent, mi-temporaire et...
M. LEGER: ... partiellement temporaire... M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Pas nécessairement moitié, moitié.
M. GOLDBLOOM: Non, mais d'après les chiffres dont j'ai pu prendre
connaissance, cela serait quand même approximativement la moitié
du nombre d'unités de logement qui était prévu pour le
village.
C'est-à-dire que l'on prévoyait la nécessité
de fournir 1,800 unités de logement et, aujourd'hui, on parle d'une
structure permanente de 800 ou 900 unités et d'un village temporaire
pour abriter les autres athlètes. Dans un cas ou dans l'autre, il y
aurait certainement un avantage quant à la conservation des espaces
verts. C'est dans le deuxième cas, c'est-à-dire celui du village
partiellement temporaire et partiellement permanent, qu'il est possible qu'un
entrepreneur voulant inclure dans sa programmation la construction de logements
qui pourraient devenir des logements à loyer modique, des logements
subventionnés, veuille donc s'adresser au gouvernement pour avoir des
renseignements et pour avoir même de l'aide. S'il le fait, je
présumerai que ce sera avec la connaissance et l'approbation de la ville
de Montréal et je poursuivrai volontiers le dialogue.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que le ministre a une idée des
coûts possibles du village complètement temporaire proposé
par le groupe de l'Université de Montréal?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai qu'une idée générale. Je n'ai
pas pris connaissance du document.
M. LEGER: C'est dans quels critères? C'est dans les $10 millions,
quoi!
M. GOLDBLOOM: J'espère que le chiffre sera moindre.
Effectivement, depuis nos premiers calculs qui nous menaient à la
conclusion que le chiffre devrait être de $10 millions approximativement,
nous avons fait certains efforts pour trouver moyen de réduire ce
coût. Il y a un autre facteur qui intervient. C'est un facteur que nous
avions prévu et prédit. C'est que la structure permanente, s'il y
en a une, demeurera inoccupée pendant une période quand
même assez importante. La ville avait avancé la notion que le
village permanent ne coûterait rien directement à la ville, parce
que l'entreprise privée construirait l'immeuble, recevrait pour le faire
un bail emphytéotique qui ferait en sorte que le terrain serait
donné gratuitement; La ville récupérerait le terrain
à la fin du bail emphytéotique.
En retour de cette gratuité de terrain, la compagnie
constructrice mettrait à la disposition du COJO, gratuitement,
l'immeuble aux fins de logement des athlètes. Nous avons prévu
que ces calculs étaient quand même erronés:
c'est-à-dire que le coût de construction est calculé en
fonction de l'occupation, mais aussi immédiate que possible, de
façon rentable, des unités de logement. Nous avions donc
prévu d'abord que la mise sur le marché d'un coup sec de 1,800
unités de logement, dans un seul quartier de la ville, et de logement
qui s'adresserait à une clientèle assez bien nantie, serait un
problème assez important, que le marché n'absorberait que
difficilement l'arrivée de tant d'unités dans un seul quartier
d'un coup sec.
M. LEGER: Du point de vue de l'urbanisme, c'était une aberration,
je suis d'accord avec le ministre. Mais est-ce que le ministre, étant
donné que..
M. GOLDBLOOM: Si le député me permet de terminer, il y a
un deuxième élément. Nous avons également
prévu que la période d'inoccupation serait beaucoup plus longue
que prévue. Effectivement, on se rappellera que, devant cette même
commission parlementaire, le maire de Montréal a indiqué que les
logements devraient être disponibles pendant de nombreuses semaines,
c'est-à-dire que les athlètes voudraient arriver à
l'avance pour faire leur entraînement dans le climat et les conditions de
notre pays, et aussi qu'il avait l'intention de demander aux constructeurs de
laisser l'aménagement intérieur au strict minimum avant
l'occupation de l'immeuble par les athlètes. Il faut prévoir,
sans manquer de respect pour les athlètes, qu'il y aurait une certaine
détérioration de ce qui existe à l'intérieur et il
faudrait donc rétablir un bon aménagement, une salubrité
peut-être, et compléter, dans l'optique du maire de
Montréal, les détails de l'aménagement intérieur,
ce qui prendra sûrement de nombreuses semaines.
Nous avons donc calculé que le promoteur ayant investi son argent
et devant, selon son contrat avec la ville, mettre l'immeuble gratuite- ment
à la disposition de COJO, se trouverait à devoir supporter une
période de quatre ou cinq mois sans revenu, payer le loyer de l'argent
pendant cette période et subir, par la suite, la difficulté de ne
pas obtenir immédiatement l'occupation de tout son immeuble.
Nous avons donc dit: II y aura un coût additionnel qui n'a pas
été prévu, dans la déclaration que le village
permanent ne coûterait rien directement à la ville. C'est
approximativement ce qui semble maintenant se dessiner et nous attendons les
événements avec une ouverture d'esprit que nous voudrons aussi
large que possible.
M. LEGER: M. le Président, c'était sûr que pour
nous, l'année dernière, nous considérions qu'un village
permanent dans le parc Viau était une folie urbanistique et aujourd'hui,
on peut dire que c'est une folie financière puisqu'on n'aurait pas le
temps de le compléter, que l'augmentation du coût des
matériaux et de l'intérêt est tellement
élevé, en plus de tous les arguments que vous avez
apportés concernant l'inoccupation, etc., Le réaménagement
ferait que le village permanent serait désastreux pour les
entrepreneurs.
Prenons un montant de base hypothétique, parce qu'on ne le
connaît pas, le ministre me dit qu'il ne connaît pas non plus, le
prix d'un village complètement temporaire. Moi, je ne parle pas d'un
village mi-temporaire, ce que je voudrais, c'est sauver le parc Viau. Parlons
d'un village temporaire. Prenons la somme de $10 millions. Dans la loi de
l'habitation qui va être mise de l'avant, comment fonctionnerait le
financement provincial? Quel serait le pourcentage? Est-ce que ce serait le
même style que dans les HLM habituels? Est-ce que ce serait 95 p.c. de la
somme qui serait prêté? Est-ce que ce serait, soit 50 p.c, 40 p.c,
10 p.c. du financement? Est-ce que c'est le même style que dans les HLM
ordinaires?
M. GOLDBLOOM: Ce serait le même style s'il s'agit de logements
sociaux. Mais jusqu'à maintenant, nous n'avons aucune information selon
laquelle il y aurait des unités subventionnées dans une structure
permanente. Mais dans un village temporaire, c'est une chose qui n'est pas
vraiment prévue parce que l'on ne fournit pas de logements à
caractère temporaire à ceux qui ont besoin d'être
logés dans notre climat à longueur d'année. Ce n'est qu'en
été que nous pourrions le faire. Donc, ce serait un projet tout
à fait exceptionnel et notre appui financier serait lui aussi
exceptionnel.
Tout ce que je peux vous dire en ce moment, c'est que nous voulons
prendre connaissance des projets qui sont à l'étude quand nous le
pourrons, et nous sommes disposés à examiner la question
financière et davantage intéressés à le faire si ce
qui est proposé permet de conserver une proportion beaucoup plus forte
de l'espace vert que l'on appelle parc Viau.
M. LEGER: M. le Président, j'ai profité de l'occasion...
Si j'ai soulevé ce débat, c'est pour que la population ou les
entrepreneurs possibles du Québec et même la ville et les citoyens
de Montréal sachent maintenant qu'il est possible d'avoir un village
temporaire qui ne coûterait pratiquement rien à la ville avec les
chiffres qu'on vient de me donner, la question de subventions et de
prêts. Donc, c'est la réouverture complète du dossier du
parc Viau, possibilité de sauver les espaces verts du parc Viau, et
aussi, un point très important au point de vue des citoyens. En plus de
la qualité de l'environnement, il y avait cette espèce de
désespoir des citoyens qui disaient avoir réussi à
intéresser suffisamment de citoyens à la cause de la
préservation des espaces verts, de voir que malgré la
quantité énorme de personnes qui avaient signé cette
pétition... Cela touchait probablement 80,000 ou 100,000 noms. Il y
avait une centaine d'organismes qui avaient appuyé cela. Il y avait
même le ministre qui était de ce côté-là. Moi,
du Parti québécois, j'avais fait tout mon possible pour amener la
discussion, l'animer et poser des questions au ministre en Chambre, pour lui
permettre d'amener des réponses qui feraient des ouvertures un peu
partout. Malgré tout cela, le citoyen qui croit à la
démocratie se dit: On a beau prendre tous les moyens pacifiques,
logiques et démocratiques et les autorités en place ne nous
écoutent pas.
A ce moment-là, il y avait des gens qui disaient: Qu'est-ce qu'il
faut faire de plus? On a beau apporter des dossiers, avoir même l'appui
de spécialistes absolument non politiques, comme le directeur du service
d'urbanisme de Montréal, qui n'est absolument pas politicien, qui est un
type absolument dévoué à son travail, et qui avait
lui-même affirmé que c'était une folie urbanistique...
Malgré tout cela, malgré les citoyens qui s'étaient
réunis, les responsables de la protection des espaces verts, le travail
du ministre actuel, malgré cela, une autorité en place disait
non. A ce moment-là, c'était un exemple flagrant pour des
citoyens de dire: A quoi sert la démocratie? Des citoyens veulent
protéger leur quartier, leur milieu, ils font tout ce qui est permis,
tout ce qui est légal à l'intérieur de la
démocratie et on aboutit à un non.
Mais moi, je tiens à dire qu'il y a encore de l'espoir pour des
citoyens qui veulent démocratiquement se prononcer sur des
décisions de politiciens en place, que ce n'est pas uniquement à
tous les trois ans, quatre ans ou cinq ans que la démocratie peut
être utilisée et qu'il y a de l'espoir pour les gens qui veulent,
dans la participation pacifique, montrer qu'ils sont intéressés
à participer, avec les élus, à la solution de leurs
problèmes.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je suis limité dans les
commentaires que je peux faire à la suite de ce que vient de dire
l'honorable député de Lafontaine pour une raison bien simple.
Comme ministre des Affaires municipales, je ne suis pas en mesure de participer
aux élections municipales, à Montréal.
M. LEGER: Remarquez bien que moi non plus, parce que je ne suis pas
éligible.
M. GOLDBLOOM: Mais vous venez de le faire.
M. LEGER: C'est-à-dire que c'est le système que je
dénonce...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: ... antidémocratique, parce que, personnellement, je ne
peux pas participer à cela.
M. GOLDBLOOM: Oui. Je ne voudrais pas laisser passer un
élément de ce qu'a dit le député de Lafontaine,
parce que je voudrais que nous soyons tous les deux absolument honnêtes
à l'endroit des citoyens de Montréal.
Quand le député de Lafontaine dit qu'il y a une solution
qui, à toutes fins pratiques, ne coûterait rien aux citoyens de
Montréal...
M. LEGER: J'ai dit pratiquement rien.
M. GOLDBLOOM: Oui. ... il parle à la légère de $10
millions. Cela pourrait être un chiffre moindre et je
l'espère et il tient pour acquis que, s'il y a un coût que
le gouvernement assumera nécessairement, ce coût, en
totalité ou en bonne partie...
M. LEGER: M. le ministre, quand vous dites à la
légère, c'est que vous avez dit que vous espériez que ce
serait un peu moins de $10 millions. Je l'ai pris hypothétiquement. Je
ne voudrais pas que vous soyez trop victorieux.
M. GOLDBLOOM: Oui. Je m'empêche de l'être. Je voudrais dire
tout simplement qu'il n'est pas encore clair, on ne sait pas encore dans quelle
mesure le gouvernement serait disposé à contribuer et dans quelle
mesure il faudrait ajouter un montant au budget de COJO. Mais la porte est
ouverte à la discussion. J'ai dit et je répète que je
voudrais faciliter les communications. C'est pour cela que je m'abstiens de
toute déclaration sur le sujet. Je relate les faits. Je relate les
pensées que nous avons eues au cours de cette longue période de
débat et je fais état de certaines conclusions que nous avions
tirées, qui semblent, dans une certaine mesure au moins,
confirmées par ce que nous lisons dans les journaux, ces jours-ci. Je ne
vais pas plus loin que cela. J'attends les prochains
événements.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire quand même s'il a
entendu parler d'un
projet pour le village olympique, d'une firme Urbex?
M. GOLDBLOOM: Non. On vient de me poser cette question récemment.
Je connais la firme Urbex et je connais un de ses principaux membres. J'ai
discuté avec lui, au début de la période de discussion,
sur cette question, sur la possibilité que ses connaissances servent
à la présentation d'une hypothèse de village
temporaire.
Je n'ai pas, par la suite, été saisi d'un projet
précis, comme je comprends qu'il y a eu des projets précis
présentés la semaine dernière aux autorités
montréalaises. Mais, connaissant la firme, je ne serais point
étonné qu'elle soit en mesure de fournir un projet. Je pense
qu'aujourd'hui, le temps qu'il nous reste pour la prise d'une décision
et la construction ou la mise en chantier, d'une manière ou d'une autre,
d'un village olympique, est assez court.
Donc, si un projet n'a pas encore été mis au point, je
pense que ce serait assez difficile d'arriver maintenant avec un dossier
complet. Je pense que nous serons obligés je devrais dire la ville
de Montréal sera obligée de choisir entre les projets qui
sont maintenant connus.
M. LEGER: En terminant, M. le Président, comme conclusion
d'espoir, c'est que le dossier du parc Viau et du village olympique temporaire
est possible.
C'est maintenant à ceux qui sont responsables de poser les
prochains gestes pour voir à la réalisation de cela. Le dossier
est ouvert. Le ministre a donné les explications voulues. Je suis
heureux de voir que, maintenant, c'est encore possible, et que les efforts qui
ont été faits, l'année dernière, par les citoyens
qui s'intéressaient à leur quartier, ne soient pas
demeurés inutiles. La porte est ouverte et on va voir qui va
pénétrer.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais, tout d'abord, poser
certaines questions dans le domaine de l'incendie et les services de
prévention des incendies. Est-ce que le ministre peut me dire combien de
municipalités ont un système de pompiers, ou bien sont
associées pour cela à d'autres municipalités?
M. GOLDBLOOM: Je suis certain que nous avons ces chiffres.
Il y a un total de 923 corps de protection contre les incendies. Je
pourrais en faire la ventilation. Il y a treize unités
constituées de pompiers professionnels permanents. Il y en a sept qui
sont constituées de pompiers professionnels permanents et de
policiers-pompiers dans un certain nombre. Il y en a 19 où il s'agit de
la combinaison de pompiers professionnels permanents, policiers-pompiers et
pompiers volontaires. Il y en a aussi 19 où il y a pompiers
professionnels permanents et un certain nombre de volontaires. Il y en a neuf
où il y a des policiers-pompiers professionnels permanents. Il y en a
148 où il y a policiers-pompiers professionnels permanents et un certain
nombre de volontaires, et la très grande majorité, 708 corps de
protection contre les incendies sont composés de pompiers volontaires
seulement.
Sur ce total de 923, et c'est un point que je voudrais souligner avec
une certaine insistance, il y a 129 corps de protection contre les incendies
qui protègent une ou plusieurs municipalités, suivant des
ententes intervenues pour la mise en commun du service de la prévention
des incendies. Je souligne cela parce que nous avons de nombreuses demandes de
subventions de la part de municipalités pour les aider à acheter
de l'équipement ou à constituer des corps de protection contre
les incendies ou à bâtir des immeubles pour abriter
l'équipement et pour abriter le personnel également. Notre
réponse est d'abord d'encourager la mise en commun des services entres
les municipalités, et ensuite, selon la décision, d'être
plus généreux dans les subventions s'il y a mise en commun que
s'il s'agit d'une municipalité individuelle. Nous le faisons parce qu'il
est évident que, si nous pouvons amener des municipalités,
surtout celles de faible population, à mettre ensemble, sur un
territoire raisonnable, dans un rayon raisonnable, leurs corps de protection
contre les incendies, que nous avons de meilleures chances d'obtenir des corps
professionnels, nous avons la quasi certitude de pouvoir amener ces
municipalités en groupes à acheter ensemble de
l'équipement plus important, plus efficace, et donc, de mieux
protéger la vie et les biens des citoyens de toutes les
régions.
Nous faisons même une distinction entre la vraie mise en commun,
c'est-à-dire la fusion des services, la création d'une seule
unité, un seul corps avec une seule caserne qui dessert un rayon
raisonnable autour, et les ententes d'entraide qui existent entre
municipalité. Nous trouvons que ces ententes sont valables. Dans
certains cas, nous trouvons que la municipalité X achète un
camion avec certaines caractéristiques, et la municipalité Y, qui
lui est voisine, achète de l'équipement complémentaire.
C'est valable, mais ce n'est certainement pas dans de nombreux cas que cela se
produit.
Nous encourageons de façon morale et tangible la véritable
fusion des services de protection contre l'incendie.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire quel est le pourcentage
de la population du Québec qui est protégé par un corps de
pompiers et quelle est la proportion qui ne l'est pas? Que ces pompiers soient
volontaires ou non. Comme de raison, il y a toujours des pompiers volontaires
qui peuvent éteindre un feu, mais je parle d'un pompier
entraîné.
M. GOLDBLOOM: Ce n'est qu'une impres-
sion, je donner le pourcentage sous réserve, mais
approximativement 90 p.c. de la population jouit d'une certaine protection
contre l'incendie.
Nous constatons qu'il y a en chiffres ronds peut-être 300
municipalités de petite taille où il n'y a pas de système
organisé de protection. Si l'on tient compte des chiffres que je viens
de fournir, c'est-à-dire 923 corps de protection contre l'incendie, dont
129 protègent plus d'une municipalité, on a certainement la
très grande majorité de la population parce qu'il est
évident que les plus importantes municipalités se trouvent
nécessairement à l'intérieur de ce groupe.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire l'évaluation
approximative des besoins de ces 300 municipalités en coût,
étant donné que c'est une priorité de protéger ces
300 municipalités?
M. GOLDBLOOM: C'est certainement un besoin. Il ne serait pas
défendable de dire à quelque Québécois que ce soit,
peu importe la région ou la municipalité qu'il habite, qu'il n'a
pas le droit à la protection contre l'incendie.
Il y a quand même certaines limites pratiques. On ne peut partout
dans la province créer des services efficaces. Prenons un exemple de ce
que nous ne pouvons faire partout. Nous ne pouvons construire des
bornes-fontaines sur tous les réseaux d'aqueduc. Le coût serait
prohibitif. Nous sommes donc obligés de travailler avec des
camions-citernes et d'avoir une source quelconque.
M. LEGER: Mais quelle est l'évaluation du coût d'un minimum
de services pour ces 300 municipalités qui représentent 10 p.c.
de la population du Québec?
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons pas d'estimation d'un montant global pour
cela. Je pense que nous pouvons dire que nous sommes rendus au point où
l'investissement doit être de plus en plus important pour une protection
valable à un nombre décroissant de citoyens du Québec et
c'est là où nous sommes obligés, comme dans tous les
domaines, de faire des choix.
Nous avons, par exemple, des municipalités où il existe
une protection, mais nous ne sommes pas pleinement satisfaits de la
qualité de cette protection. Nous devons donc investir dans une
augmentation des réserves d'eau, par exemple, ou dans l'extension de
certains réseaux d'aqueduc parce que nous avons peut-être des
secteurs résidentiels, peut-être des investissements industriels
et commerciaux à protéger et nous constatons que les
propriétaires, soit de maisons, soit d'immeubles commerciaux et
industriels sont obligés de payer des primes d'assurance-incendie
très élevées. Nous devons non seulement permettre la
diminution de ces coûts, mais aussi assurer une meilleure protec- tion
à la vie d'une agglomération, qui groupe quand même de
nombreuses personnes et souvent, dans une relation physique entre les maisons
qui rend l'incendie plus dangereux que dans une région rurale où
les maisons sont plus espacées l'une de l'autre.
Donc, il faut protéger aussi le gagne-pain des gens qui habitent
cette municipalité. II ne suffit donc pas d'examiner ce seul montant que
nous calculons peut-être à $15 millions.
C'est une approximation que nous offrons.
M. LEGER: Protection minimale.
M. GOLDBLOOM: Minimale, une protection de base. C'est pour fournir les
équipements, mais sans prévoir la fourniture de l'eau
nécessaire pour éteindre les incendies, parce que, dans de
nombreux cas, il faudrait bâtir un réseau ou au moins un
réservoir avec une station de pompage pour pouvoir constituer la
réserve nécessaire pour protéger contre l'incendie. Donc,
c'est une dépense très importante.il y a quand même
beaucoup de progrès dans le domaine. Nous avons réussi à
créer ou à améliorer de nombreux services au cours de
l'année qui se termine.
M. LEGER: M. le Président, concernant une possibilité de
loi provinciale, est-ce que le ministre a l'intention de présenter
bientôt une loi sur des règles minimales de protection contre les
incendies, indépendamment d'un code du bâtiment, je pense en
particulier aux gratte-ciel et aux grands édifices actuellement. Rien
n'oblige à prévoir des systèmes de gicleurs et d'alerte.
Est-ce que le ministre a l'intention de présenter une loi obligeant les
constructeurs à voir à ce qu'il y ait un système de
protection incendie?
M. GOLDBLOOM: Je voudrais d'abord souligner que le code du
bâtiment sera quand même un instrument important pour
l'amélioration de sa protection. Il y a un règlement qui est en
préparation sur la sécurité-incendie. J'espère que
nous pourrons le présenter prochainement et, s'il faut modifier les lois
existantes pour assurer une meilleure protection, nous n'hésiterons pas
à le faire.
M. LEGER: Voyez-vous, c'est que rien n'oblige les gratte-ciel à
avoir des gicleurs aux étages supérieurs. Comme le coût en
a été évalué selon certains experts à $0.50
ou $0.55 le pied carré, en plus du coût d'installation, mais que
les primes d'assurance vont baisser d'autant, peut-être pas d'autant,
mais au moins des deux tiers de la prime, c'est le locataire ou le futur
propriétaire qui va bénéficier de cette réduction
des primes d'assurance, tandis que pour l'entrepreneur, cela lui coûte
plus cher de bâtir sa maison. Pour le bien général, il
faudrait une loi qui oblige l'entrepreneur qui n'y voit pas un
bénéfice immédiat, à le faire, puisque le
bénéfice va aller à celui qui va résider
dans la bâtisse ou qui va en être le propriétaire.
M. GOLDBLOOM: Personne ne peut être indifférent à
cette considération et nous avons nettement l'intention
d'améliorer ce que nous faisons et ce que nous exigeons pour la
protection dans ce genre de bâtisse qui est quand même d'origine
relativement récente dans l'architecture de chez nous. Donc, il y a un
tas de nouveaux problèmes qui se présentent. On sait que ces
immeubles sont construits selon des principes qui les rendent
théoriquement à l'épreuve du feu. Il est vrai que
l'immeuble lui-même est résistant au feu, mais le contenu ne l'est
pas nécessairement.
M. LEGER: La fumée.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: La panique. Comme on a vu à Sao Paulo, il peut y avoir
un désastre. Prenez un endroit comme la Place Ville-Marie. Les personnes
aux étages supérieurs peuvent être traquées avant de
pouvoir descendre, les accenseurs peuvent être bloqués. Je pense
qu'il est très urgent que le ministre se penche sur ce
problème.
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, je tiens à souligner
que...
M. LEGER: Pas se pencher, se lever parce qu'on parle des
gratte-ciel.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Mais puisque j'ai mon bureau au 30ième
étage, je me penche.
M. LEGER: Penchez-vous mais ne sautez pas.
M. GOLDBLOOM: Je voulais souligner que nous avons quand même des
consultations professionnelles scientifiques que nous poursuivons; nos
consultants nous disent qu'il n'est pas prouvé que les gicleurs soient
nécessairement la meilleure solution à la protection des
édifices importants, des gratte-ciel. Il y a d'autres formules qui sont
possibles Je voulais tout simplement souligner que nous étudions la
question de façon scientifique et nous espérons arriver aux
meilleures conclusions. D'ailleurs, nous ne sommes pas seuls à suivre
les recherches qui se font pour arriver à déterminer ou inventer
les meilleurs moyens de protection contre l'incendie.
M. LEGER: Parce que le ministre est sans doute au courant que le dernier
gratte-ciel, qui a été bâti à Place Desjardins, que
l'on construit, a des gicleurs.
M. GOLDBLOOM: Les gicleurs sont un système très bien connu
et si l'on finit par opter pour un autre système, ce sera tout
simplement parce qu'il aura été démontré que cet
autre système est encore plus efficace.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire par là qu'il n'a pas
l'intention de présenter un projet de loi venant du ministère des
Affaires municipales, avant le code du bâtiment? Parce que les
conséquences pourraient être graves s'il arrivait un malheur en ce
sens. C'est pour cela que je lui dis que c'est urgent d'y voir, même si
le code du bâtiment est adopté beaucoup plus tard, il peut y avoir
des problèmes d'ici ce temps.
M. GOLDBLOOM: Le travail se fait en parallèle, et je pense que
nous serons en mesure de faire coincider, à toutes fins pratiques,
à peu d'intervalle, le dépôt des documents en question.
M. LEGER: A travers les subventions et directives, des plans et devis du
service de protection municipale, quelle part est faite à l'achat
d'équipement anti-incendie au Québec même? Est-ce qu'il y a
des directives qui ont été données à ce propos?
M. GOLDBLOOM: Il y a des directives générales qui
régissent les achats par le gouvernement et par les corps publics. Avant
de poser la question au directeur général et au sous-ministre, je
voudrais informer le député que les approbations que je suis
invité à signer et les documents, qui portent sur l'achat
d'équipement, m'indiquent que cet équipement est acheté
chez nous presque sans exception. Je parle de camions notamment.
M. LEGER: Est-ce que le ministre songe à rendre les subventions
conditionnelles à ce que ce soit acheté au Québec.
Actuellement, si c'est le cas, ce n'est pas un problème.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes déjà
approximativement à 98 p.c. d'achat chez nous, je pense que cela ne
changerait pas grand-chose.
M. LEGER: Une dernière question dans le domaine des incendies.
Est-ce que le ministre peut me donner certains détails concernant l'aide
financière aux municipalités pour fins de prévention des
incendies? Quelle sorte de dépenses sont faites pour cela?
M. GOLDBLOOM: Nous offrons des subventions, je l'ai indiqué au
début de cette partie de notre discussion, pour la construction des
immeubles nécessaires, pour l'achat de l'équipement et nous
encourageons la constitution de corps de protection contre l'incendie,
notamment la fusion des services entre les municipalités.
Les éléments d'équipement que nous subventionnons
sont les pièces majeures, notamment
les camions, les réserves d'eau, les postes, c'est-à-dire
les casernes, les garages et ainsi de suite et les équipements de
communication.
M. LEGER: Qu'est-ce que vous voulez dire par là? Vous voulez
dire...
M. GOLDBLOOM: La radio. M. LEGER: ... l'alarme et les...
M. GOLDBLOOM: Tout cela. J'ai essayé, comme dans d'autres
domaines d'ailleurs, de minimiser l'aspect discrétionnaire de l'octroi
des subventions et d'établir un barème de 50 p.c. C'est un
barème décroissant avec l'augmentation de la population. Nous
présumons que les plus importantes municipalités
prévoient, dans leur budget, le coût de l'équipement et de
l'administration du service. Nous aidons donc les petites municipalités
de façon préférentielle et, quand il y a mise en commun,
nous accordons 75 p.c. au lieu de 50 p.c. des coûts impliqués. Je
voudrais ajouter que nous n'acceptons pas n'importe quelle dépense, que
nous insistons pour approuver nous-mêmes toutes les dépenses
impliquées.
Nous n'accordons la subvention que dans la mesure où nous avons,
au préalable, approuvé les achats ou les investissements en
question.
M. LEGER: Je pense que je puis me permettre de dire que, selon nos
informations, la direction au ministère des Affaires municipales qui se
préoccupe du domaine de la prévention des incendies fait un bon
travail et je dois lui donner un coup de chapeau. Quand c'est le temps, il faut
que je le fasse. Je le félicite parce que je pense que, même si
c'est un peu routinier, c'est un domaine qui fonctionne bien. Je le
félicite pour ce service.
M. GOLDBLOOM: Le député a parfaitement raison et je pense
que cette direction générale a obtenu des félicitations un
peu partout dans la province. Nous sommes très fiers de ce que nous
avons pu faire. Nous ne nous leurrons pas, il reste beaucoup à faire.
Nous avons touché tout à l'heure certains des
éléments qui ne sont pas encore en place en vue d'une protection
intégrale de la vie et des biens au Québec. Mais nous sommes
effectivement très heureux du travail qui se fait à cette
direction générale.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions au programme 5?
Adopté. Programme 10: Salubrité du milieu.
Ville de La Prairie
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si vous le permettez, j'aimerais
suggérer que nous commencions plutôt par le programme 11. Je pense
bien que le député de Lafontaine...
M. LEGER: Le ministre a une déclaration à faire au
début, oui? Un résumé.
M. GOLDBLOOM: Avant même d'aborder les autres programmes je
viens de suggérer au président que nous commencions par le
programme 11 plutôt que par le programme 10 j'aimerais apporter
des réponses à des questions qui ont été
posées hier et au sujet desquelles j'ai réservé la
réponse. D'abord, la ville nouvelle à La Prairie. La superficie
totale de l'actuelle ville de La Prairie est approximativement de 8,000 acres.
La superficie des terrains qui seront mis en valeur en créant la ville
nouvelle est de 2,600 acres. En espaces verts à caractère public
(il y a un élément que l'on inclut dans les espaces verts qui,
selon la stricte définition, ne conviendrait pas, ce sont des lacs, mais
puisque ce sont des éléments de récréation
collective, j'en parle dans ces termes) ce serait 520 acres,
c'est-à-dire 150 acres pour un terrain de golf, 130 acres en terrains de
jeu et de sport, 80 acres en sentiers pour les piétons, 60 acres en lacs
et 100 acres en zones tampons. Si l'on ajoute à cela un chiffre...
M. LEGER: Est-ce que vous pourriez répéter la partie pour
les jeux?
M. GOLDBLOOM: 130. Si nous ajoutons à cela un chiffre que nous
n'avons pas de façon précise, c'est celui qui
représenterait les espaces verts autour des maisons individuelles,
c'est-à-dire propriétés privées mais, quand
même, espaces verts, parce que le dégagement des maisons sera
assez important, nous arrivons au tiers de la superficie totale, et c'est le
chiffre que j'ai donné hier.
M. LEGER: Le tiers de la superficie totale des 520 acres ou des 2,600
acres?
M. GOLDBLOOM: Des 2,600 acres.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire, actuellement, avant que
commencent les travaux je ne sais pas s'ils sont commencés
des 1,000 logements dont on parlait hier, quel est l'espace qui n'est pas
occupé? Vous dites que la ville de La Prairie a 8,000 acres. Mais la
ville de La Prairie comprend la partie occupée, ça comprend aussi
le territoire de la ville de La Prairie qui n'est pas occupé. Comme on
sait que les entrepreneurs veulent bâtir, sur 2,000 acres, 1,000 maisons,
quelle est la totalité actuelle d'espace, qui n'est pas
nécessairement d'espace vert, mais d'espace vide, je dirais, d'espace
inoccupé?
M. GOLDBLOOM: Sur les 8,000 acres, selon nos chiffres, il y a
approximativement 600 acres qui sont occupées présentement. C'est
la vieille ville de La Prairie.
Cette vieille ville a besoin d'une certaine rénovation urbaine;
il est à prévoir que l'amélio-
ration économique de la municipalité avec la
création de la ville nouvelle permettra de financer la rénovation
urbaine dans le vieux secteur, le secteur existant.
M. LEGER: Est-ce que vous voulez dire qu'actuellement il y aurait 7,200
acres dans La Prairie qui est un territoire non occupé?
M. GOLDBLOOM: 7,400 acres, oui. M. LEGER: 7,400, oui.
M. GOLDBLOOM: Ce sont les chiffres que nous avons.
M. LEGER: C'est ce qui veut dire qu'après l'occupation il ne
restera que 520 acres, divisées en terrains de jeu, sentiers, lacs,
zones tampons?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président. Cela voudrait dire
qu'après l'occupation il resterait 5,800 acres non occupées, et,
plus de 520 acres, approximativement 800 acres, en espaces verts.
M. LEGER: Alors...
M. GOLDBLOOM: A l'intérieur de la ville nouvelle, de la partie
qu'on appelle ville nouvelle.
M. LEGER: Donc, est-ce que le ministre a l'intention de voir à ce
que l'on protège le reste des 5,800 acres?
M. GOLDBLOOM: Oui, certainement, parce qu'il y a des terres agricoles
aussi qui devront être protégées. Nous avons nettement
l'intention, et c'est ce que nous avons déjà commencé
à faire... Nous avons, en finançant en bonne mesure le travail,
lancé la préparation d'un schéma d'aménagement de
tout le territoire comprenant non seulement LaPrairie, mais si ma
mémoire est fidèle, huit autres municipalités
avoisinantes.
M. LEGER: Mais c'est resté à l'étude? C'est un
projet? Il n'y a pas de réglementation...
M. GOLDBLOOM: Non. Je m'excuse... M. LEGER: Oui.
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas encore de
réglementation parce que l'étude n'est pas
complétée, mais ce n'est pas simplement une étude
théorique, c'est la préparation du schéma
d'aménagement qui présidera à l'implantation de la ville
nouvelle. Les répercussions de cette ville nouvelle seront
prévues; donc, les interventions seront faites dans les
municipalités environnantes, pour protéger les autres espaces.
Nous ne voudrions pas effectuer un déséquilibre de toute la
région, même si le projet est valable.
Ce projet pourrait peut-être donner naissance à d'autres
projets où l'on voudrait créer d'autres agglomérations
semblables sur le même territoire régional. Nous ne voulons pas
permettre que cela se fasse en dehors d'un programme d'aménagement qui
sera déterminé à l'avance, pas pour le seul territoire de
la ville nouvelle, pas pour le seul territoire de la ville de La Prairie, mais
pour les huit ou neuf municipalités du secteur.
M. LEGER: C'est un schéma d'aménagement pour la
région.
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. LEGER: C'est un schéma d'aménagement pour la
région des huit villes autour de La Prairie?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Mais, est-ce que c'est un schéma qui est fait
actuellement par le ministère responsable de la qualité de
l'environnement ou des Affaires municipales ou par un groupe responsable de
cette région, mandaté par votre ministère, ou s'il y a des
représentants de chacune des villes qui participent avec le
ministère à ce schéma?
M. GOLDBLOOM: C'est cela, M. le Président. Nous n'avons pas voulu
le faire de façon autoritaire, nous avons voulu que les
municipalités participent. En rendant le projet public, j'ai
invité les municipalités à siéger à la table
de préparation du schéma d'aménagement. C'est sous notre
direction, nous en sommes les coordonnateurs; il y a des professionnels qui
font le travail et il y a les municipalités qui siègent avec le
ministère pour surveiller tout ce qui se fait.
M. LEGER: Je félicite le ministre sur ce point-là.
Maintenant, est-ce que le ministre ne voit pas une occasion possible, dans son
projet de loi d'aménagement du territoire, de diviser le territoire du
Québec en régions possibles, avec des affinités communes,
pour réaliser, à l'intérieur de ces régions, leur
schéma d'aménagement du territoire, basé sur des
directives générales, des critères généraux
provinciaux, permettant à ces régions "de réaliser leur
schéma à l'intérieur des critères provinciaux"?
M. GOLDBLOOM: C'est précisément ce que nous faisons, M. le
Président. Nous en avons fait l'expérience dans quelques cas,
notamment dans la région aéroportuaire de Mirabel où nous
avons réussi à amener toutes les municipalités,
divisées en cinq secteurs, à s'asseoir ensemble et faire le
travail selon des directives générales fournies par le
gouvernement.
Dans ce cas particulier, il y a évidemment des
considérations spéciales. C'est une intervention majeure qui a
rendu nécessaire la confection de schémas d'aménagement
pour les territoires environnants. En général, nous voudrons que
ce soit plus spontané, que l'initiative émane de la base de la
région ou du secteur, mais nous faisons présentement ce genre de
travail à plusieurs endroits dans la province.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire si, actuellement, il
pourrait nous donner, géographiquement, combien de régions sont
créées... Je dis sur papier parce que je pense bien que toutes
les régions n'ont pas été averties de cela, mais vous avez
certainement préparé un genre de schéma du nombre de
régions au Québec, sur une carte géographique, pour dire
cela pourrait être une région, etc. Combien y aurait-il de
régions au Québec? Ce ne sont pas nécessairement les
mêmes régions administratives.
M. GOLDBLOOM: II y a trois éléments de réponse
à cela, M. le Président. D'abord, il y a les régions
administratives que l'on connaît. Là, l'OPDQ je l'ai dit
hier prépare, dans les grandes lignes avec de grands traits, la
définition des vocations du territoire.
M. LEGER: Combien y a-t-il de ces régions administratives, par
l'OPDQ?
M. GOLDBLOOM: II y a...
M. LEGER: Ce sont les dix grandes régions.
M. GOLDBLOOM: Neuf.
M. LEGER: Neuf?
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire qu'il y en a dix au total...
M. LEGER: Au Nouveau-Québec.
M. GOLDBLOOM: ... mais il y en a neuf où nous faisons le
travail.
Deuxièmement, il y a les cinq cas particuliers où nous
avons effectué ou effectuons ce genre de travail, c'est-à-dire de
coordonner la responsabilité locale et la responsabilité du
gouvernement.
M. LEGER: Quelles sont ces cinq régions?
M. GOLDBLOOM: II y a la région aéroportuaire de Mirabel.
Il y a la rive sud de Montréal, la région de Laprairie. Il y a,
troisièmement, la région de Sherbrooke. La quatrième est
celle du haut Saguenay. La cinquième est celle de la capitale, ici,
à Québec.
M. LEGER: Quand vous dites le haut Saguenay, parlez-vous du
Saguenay-Lac-Saint-Jean ou du comté de Saguenay?
M. GOLDBLOOM: Du comté de Saguenay. Malgré son
affinité au député, c'est la région du haut
Saguenay.
M. LEGER: Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. GOLDBLOOM: C'est cela, mais surtout le haut Saguenay,
c'est-à-dire...
M. LEGER: Non.
M. GOLDBLOOM: ... de Jonquière vers l'est plutôt que la
région qui entoure le lac lui-même.
M. LEGER: Et la capitale nationale?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Vous voulez dire Ottawa?
M. GOLDBLOOM: Non.
M. LEGER: Québec?
M. GOLDBLOOM: La capitale provinciale.
M. LEGER: La capitale provinciale, pour nous, nationale, c'est
parfait.
M. GOLDBLOOM: II y a aussi un certain nombre et c'est le
troisième élément de la réponse de projets
particuliers que nous entreprenons pour certaines municipalités
où des problèmes particuliers se posent. L'exemple, qui me vient
immédiatement à l'esprit, est Bécancour. Un autre exemple
est Saint-Gérard-des-Laurentides, par rapport au parc national de la
Mauricie.
M. LEGER: Cela ne me donne pas la totalité des régions, le
découpage actuel dans le Québec. Vous avez une carte
géographique du Québec. Le Québec est divisé en
combien de régions où il y aurait une affinité pour plus
tard leur donner l'occasion de s'exprimer sur le schéma
d'aménagement de leur territoire, basé sur des critères
provinciaux?
M. GOLDBLOOM: Nous avons défini une soixantaine
d'agglomérations urbaines où un tel travail sera
nécessaire. Le résultat de ce travail s'insérera dans le
grand portrait régional que fournira l'OPDQ, qui ne sera pas la
détermination de l'aménagement du territoire mais simplement la
circonscription de certaines portions du territoire en fonction d'une vocation
particulière et surtout en fonction du développement
économique.
M. LEGER: M. le Président, personnellement, tant que je ne verrai
pas ce projet, je ne pourrai pas me prononcer, mais je suis très heureux
de voir que vous êtes rendus à ce point, à diviser le
territoire du Québec en régions où il y a des
affinités pour fins de la qualité de
l'environnement et, comme de raison, de l'aménagement du
territoire où le problème de l'environnement est une des
constantes que nous aurons à revoir bientôt. Nous arrivons,
d'ailleurs, à cela. Est-ce que le ministre a aussi d'autre documents
à déposer?
Commissions de transport
M. GOLDBLOOM: Oui, j'ai d'autres réponses à fournir. Nous
avons eu hier, la question au sujet du processus de décision
budgétaire sur les commissions de transport. Nous avons
préparé, ici je n'ai que deux exemplaires, mais nous en
ferons faire des photocopies le processus dans chaque cas. La
comparaison indique que le processus est approximativement le même dans
chaque cas, mais je note une différence entre Montréal, par
exemple, et Québec. C'est la distinction que le député de
Lafontaine m'a demandée de faire.
M. LEGER: Une décision budgétaire concernant les
commissions de transport, je pense.
M. GOLDBLOOM: Oui, les commissions de transport. C'est cela.
C'est que, dans le cas de Montréal, la Communauté urbaine
est chargée de remettre à la Commission de transport, dans les
quinze jours qui expirent, qui suivent l'expiration du délai de 30 jours
après que la communauté est saisie du budget, du
déficit...
M. LEGER: Du déficit ou du budget prévisible?
M. GOLDBLOOM: Du déficit.
M. LEGER: Donc, la Communauté urbaine ne voit que le
déficit, elle n'est pas présente pour prévoir...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il serait peut-être bon que
je recommence au début, et que j'établisse exactement ce qui se
fait. Je prends le cas de Montréal. La Commission de transport dresse
son budget et le dépose chez le secrétaire de la
Communauté urbaine avant le 1er octobre. Le budget est soumis au conseil
de la Communauté urbaine, au plus tard le 15 novembre, lors d'une
assemblée spéciale. Si le budget n'est pas adopté le 15
décembre, il entre en vigueur automatiquement à cette date.
Cependant, dix membres du conseil représentant la ville de
Montréal ou cinq membres du conseil de la communauté
désignés par d'autres municipalités, peuvent s'adresser
à la Commission municipale du Québec avant le 1er janvier pour
faire modifier, en tout ou en partie, le budget. La Commission municipale du
Québec doit rendre sa décision avant le 1er février.
La Commission de transport répartit son déficit en
proportion de l'évaluation imposable des municipalités dans les
30 jours qui suivent le dépôt du rapport des vérificateurs
de la Commission de transport, et la quote-part de chaque municipalité
est exigible par la Communauté urbaine dans les 30 jours qui suivent. La
Communauté urbaine doit remettre à la Commission de transport,
dans les quinze jours suivant l'expiration de ce délai, le montant
requis pour combler le déficit. Donc, c'est une responsabilité de
la Communauté urbaine comme telle, de remettre à la Commission de
transport, le montant nécessaire pour combler le déficit.
M. LEGER: Tout ce que le ministre vient de me dire, cela correspond aux
dépenses d'un budget qui a été réalisé dans
l'année précédente. Vous n'avez pas parlé d'un
budget prévisible pour l'année qui vient. Quand vous parlez de la
présentation d'un budget...
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, j'ai parlé du
budget, et j'ai parlé de l'approbation de ce budget. Seul le dernier
article porte sur le déficit encouru et la répartition du
déficit. Il va sans dire qu'en présentant son budget pour
l'année qui commence, la Commission de transport doit faire état
de son déficit pour l'année qui se termine.
M. LEGER: Le déficit qu'elle prévoit avoir selon ses
obligations de l'année qui vient, c'est cela?
M. GOLDBLOOM: Oui, le budget se solde toujours par un déficit, et
ce déficit doit être comblé. Mais là, on parle, si
je comprends bien...
M. LEGER: Ce ne sont pas des dépenses qui ont été
faites déjà. Ce sont des dépenses qu'on prévoit
faire, et on prévoit un déficit de...
M. GOLDBLOOM: C'est le déficit prévu.
M. LEGER: Donc, la Communauté urbaine, à ce
moment-là, par le processus décisionnel, peut ou essaie du moins,
de prévenir un déficit trop élevé avant qu'il n'ait
été dépensé.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Alors, vous avez l'exemple du contraire avec la Commission de
transport de Québec.
M. GOLDBLOOM: II n'y a que peu de différence, et je ferai lecture
de ce que nous avons au sujet de la CTCUQ. "La Commission de transport dresse
son budget et le dépose chez le secrétaire de la
Communauté avant le 1er octobre. Le budget est soumis au conseil de la
Communauté au plus tard le 15 novembre lors d'une assemblée
spéciale. Si le budget n'est pas adopté le 15 décembre, il
entre automatique-
ment en vigueur à cette date. Cependant, cinq membres du conseil
de la Communauté..." il n'y a aucune prévision
spéciale pour le rôle d'une municipalité comme dans le cas
de Montréal "... peuvent s'adresser à la Commission
municipale du Québec avant le 1er janvier pour faire modifier en tout ou
en partie le budget. La Commission municipale doit rendre sa décision
avant le 1er février". Tout cela est identique, sauf pour le chiffre de
cinq. "Au cours du mois de mars qui suit la clôture d'un exercice
financier..." Voici certaines différences. Je répète: "Au
cours du mois de mars qui suit la clôture d'un exercice financier, la
Commission de transport détermine, par résolution, la quote-part
du déficit payable par chacune des municipalités. Cette
résolution transmise à chacune des municipalités et au
comité exécutif, avec un avis d'au moins 30 jours de la date de
sa présentation à la Commission municipale du Québec pour
approbation". Il y a un mot qui manque. On aurait dû lire: "Cette
résolution est transmise à chacune des municipalités et au
comité exécutif, avec un avis d'au moins 30 jours de la date de
sa présentation à la Commission municipale du Québec pour
approbation". La Communauté urbaine et chacune des municipalités
peuvent faire toutes les représentations à la Commission
municipale du Québec. La résolution ne prend effet que sur
l'approbation de la Commission municipale. Or, le mécanisme est
différent. Il n'est pas prévu de façon précise
qu'une somme est remise effectivement à la Commission de transport.
M. LEGER: Est-ce la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Québec qui facture chacune des municipalités?
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. LEGER: Est-ce la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Québec qui facture chacune des municipalités ou est-ce
la Communauté urbaine de Québec qui facture chacune des
municipalités?
M. GOLDBLOOM: Je crois l'honorable député de
Montmorency pourra me corriger si je fais erreur que c'est la Commission
de transport qui envoie les factures. C'est certainement elle qui
détermine la répartition. D'ailleurs, c'est la controverse que
l'on connaît fort bien dans la région.
M. LEGER: Je sais que, pour Montréal, c'est un problème,
mais il semble que, pour Québec, le problème soit encore plus
crucial du fait que vous avez, d'une part, la Communauté urbaine de
Québec et les municipalités qui peuvent s'opposer ou faire un
grief à la Commission municipale, et il se peut que la Communauté
urbaine l'accepte et que ce soient les municipalités qui ne soient pas
satisfaites. Vous avez deux groupes qui ont des revendications à
faire.
A ce moment, les municipalités, individuellement, peuvent
s'opposer. C'est la Commission municipale qui, chaque fois, doit trancher la
question.
M. GOLDBLOOM: Oui. Justement, c'est la Commission municipale qui doit
trancher. Il faut un tribunal quelque part pour trancher un litige.
M. LEGER: Pour quelle raison le ministère des Affaires
municipales n'a-t-il pas proposé une formule qui soit à peu
près identique pour les deux communautés urbaines plutôt
que d'avoir le problème que la Commission de transport, dans un cas,
facture elle-même ses municipalités et n'ait pas à
transiger avec la Communauté urbaine de Québec comme telle comme
à Montréal?
M. GOLDBLOOM: En toute franchise, je ne suis pas au courant de
l'historique de chacune de ces lois et j'ai l'impression que ce sont tout
simplement des accidents de l'histoire du Québec.
M. LEGER: On en a eu plusieurs dans l'histoire du Québec.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Montmorency): Je pourrais peut-être compléter la
réponse, étant donné que je suis maire d'une ville de la
Communauté urbaine. Le fait que la Commission de transport produise des
comptes ne crée aucun problème parce qu'en fait les comptes sont
produits par le service d'informatique de la Communauté urbaine de
Québec comme les comptes de taxe de toutes les villes de la
Communauté urbaine sont transmis par les services d'informatique de la
Communauté urbaine.
C'est pourquoi vous auriez posé votre question peut-être au
commun des mortels, et 99 p.c. vous auraient répondu que le compte de
taxe vient de la Communauté urbaine. Etant donné que ce sont
toutes des formules semblables, tout le monde pense que c'est de là que
vient le gros litige, aussi la grosse controverse qui a lieu aujourd'hui dans
l'agglomération urbaine de Québec. Etant donné que ce sont
toutes les mêmes formules, celles de la Communauté urbaine, pour
l'envoi des comptes de taxes, on pense que le déficit de la Commission
de transport est dû à l'administration de la Communauté
urbaine, alors que ce sont deux organismes complètement
différents.
M. LEGER: Alors comment le ministre voit-il une solution à ce
problème qui est quand même...
M. BEDARD (Montmorency): II n'y a pas de problème.
M. LEGER: II n'y a pas de problème dans la région de
Québec avec la Commission de transport et la Communauté urbaine
de Québec et les municipalités?
M. BEDARD (Montmorency): Non, je ne vois aucun problème. Je pense
qu'on parle toujours du mode de répartition, quand on parle de la taxe,
parce que tel qu'on l'a discuté tout à l'heure, le 15
décembre de l'année précédente, ou le 15
décembre 1973, même si le budget n'est pas accepté de la
part du grand conseil de la Communauté urbaine, il est automatiquement
accepté à minuit le soir. On se souvient de la dernière
assemblée du 15 décembre dernier. N'eût été
l'octroi de $2.5 millions offert par le ministre, je pense qu'il n'y aurait pas
eu d'acceptation de la part du grand conseil. Par contre, le budget est
accepté quand même. Alors, ceux qui donnent des mauvaises
informations dans le public selon lesquelles le conseil de la Communauté
urbaine ne discute pas des budgets de la Commission de transports, c'est
complètement faux.
M. le ministre vient de vous donner l'échéancier. Lorsque
le budget est présenté à l'exécutif, le 1er
octobre, entre le 1er octobre, on dit au plus tard le 15 novembre. On fait
notre assemblée le 15 novembre pour l'acceptation du budget, mais entre
le 1er octobre et le 15 novembre, il peut y avoir deux ou trois
assemblées d'information. C'est cela qui est arrivé cette
année. On essaie de discuter le budget. On essaie de couper, mais enfin
ce sont des services qui sont donnés à la population. Vous savez,
même avec les dernières augmentations dues au pétrole, on
va se ramasser encore avec un déficit d'au-delà de $5 millions
pour le prochain budget.
Alors, la question que le député de Lafontaine posait tout
à l'heure, un budget de commission de transport, c'est un budget qui
amène toujours un déficit. C'est pour cela qu'on mêle
parfois le déficit de l'année précédente avec le
déficit du budget qui s'en vient.
M. LEGER: Mais quand le budget est déposé pour approbation
par la Communauté urbaine de Québec, est-ce qu'il y a aussi la
répartition du coût pour chacune des municipalités dans ce
budget?
M. BEDARD (Montmorency): Non, la répartition vient seulement au
mois de mars. D'ailleurs, on vient de recevoir pour notre assemblée du
mois d'avril, le premier lundi d'avril, la répartition juste du
déficit, mais c'est de l'année précédente. C'est
toujours parce que l'audition vient d'être faite au 31 décembre,
le rapport présenté au 31 mars pour l'année 1973, alors on
paie toujours une année en retard.
M. LEGER: Justement, une municipalité qui peut s'opposer, elle
pourrait le faire pour le déficit total et elle peut s'opposer seulement
plus tard sur la portion de ce déficit qu'elle devra assumer. Ce sont
deux étapes différentes.
M. BEDARD (Montmorency): Oui, mais le déficit est payé au
prorata de la population. Si la population n'a pas changé durant
l'année...
M. LEGER: C'est là qu'il ne faut pas qu'elle s'enthousiasme dans
le nombre de leurs citoyens.
M. BEDARD (Montmorency): Cela nuit.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais comprendre un peu mieux
ce que voudrait le député de Lafontaine. Il y a de petites
différences de mécanisme entre les Commissions de transport et
les Communautés urbaines là où il y en a quant au
fonctionnement.
Mais, est-ce que l'uniformité est nécessaire?
M. LEGER: Non. Ma question était la suivante si j'ai mal
compris, le ministre me corrigera: II semble que la Commission de transport de
la communauté urbaine de Montréal voit son budget adopté
par la Communauté urbaine de Montréal et les municipalités
comme telles, à Montréal, ne font pas de réclamation ou
d'objection à la Commission municipale, alors qu'à Québec,
chaque municipalité peut le faire. Est-ce que ce n'est pas une
différence majeure?
M. GOLDBLOOM: La formule est différente, mais les
représentations sont faites, dans le cas de Montréal, par dix
membres qui représentent la ville de Montréal, ou cinq membres
qui représentent les autres municipalités. Je ne crois pas, dans
l'interprétation que je donnerais à ce mécanisme, qu'il
soit exclu qu'une municipalité peut être en dehors des cinq qui,
au minimum, seraient nécessaires pour protester contre le budget
proposé, et que cette municipalité soit empêchée de
se présenter devant la Commission municipale et de faire valoir son
point de vue. Connaissant la Commission municipale, elle n'a pas l'habitude de
refuser d'entendre des parties intéressées. Si c'est
défini un peu différemment, si l'on établit un nombre
minimum, je pense que c'est protéger les intéressés,
notamment la Commission de transport, contre des gestes farfelus de la part
d'une personne qui voudrait mettre des bâtons dans les roues du
système. Pour être certain que ce sera une action sérieuse,
on exige qu'il y ait un certain nombre de personnes.
Je remarque que, dans le cas de Montréal, c'est la formule que
nous venons de répéter; dans le cas de Québec, c'est cinq
membres du conseil de la communauté; dans le cas de l'Outaouais, c'est
cinq membres du conseil de la communauté régionale; dans le cas
de la Rive sud, c'est trois membres du conseil des maires, parce que les huit
maires siègent, et, dans le cas de Laval, c'est cinq membres du conseil
de la ville qui peuvent demander que la Commission munici-
pale étudie la question. Je trouve que ce n'est que dans le cas
de Québec qu'il est précisé que les municipalités
ou la Communauté urbaine elle-même peuvent se présenter
devant la Commission municipale. Je n'interprète pas cela comme un
empêchement, dans les autres cas, aux municipalités...
M. LEGER: Alors, je remercie le ministre. Est-ce que le ministre va nous
remettre ce document?
M. GOLDBLOOM: Oui, certainement.
De Grasse et Gallix
M. LEGER: Est-ce que vous avez d'autres documents à
déposer? Il y avait la question de la ville de De Grasse et de la ville
de Gallix.
M. GOLDBLOOM: Le député parle de dépôt de
documents, mais ce sont simplement des réponses que je voudrais lui
donner. Dans le cas de De Grasse, il y a eu, l'an dernier des assemblées
d'information tenues dans cette agglomération qui n'a pas le statut de
municipalité et ces assemblées ont eu lieu les 14 juin, 27 juin,
17 juillet et 21 août. A la suite de ces assemblées d'information
et à la demande de certains membres de la population, l'administrateur a
demandé au ministre d'émettre une ordonnance
décrétant l'élection d'un comité local et cela, en
vertu de l'article 10 du chapitre 54 des lois de 1971.
L'ordonnance a été émise le 22 août; une
présidente d'élection a été désignée
et la mise en candidature a été décrétée
pour le 30 août, la votation, si nécessaire, le 6 septembre, cela
pour l'élection d'un comité local. A l'occasion de
l'assemblée de mise en candidature, il n'y en a pas eu. Il y a eu des
protestations de la part d'autres citoyens qui ne voulaient pas la constitution
d'un comité local, qui protestaient contre la possibilité que
l'existence d'un tel comité aurait pour résultat l'imposition de
taxes pour payer les services. Pourtant, ces mêmes personnes semblaient
désirer certains services, surtout l'éclairage des rues et des
équipements de loisir.
On en reste là. Il n'y a pas eu de mise en nomination, donc il
n'y a pas eu d'élection. Donc, il n'y a pas de comité local et
l'administrateur continue d'assumer seul la responsabilité. Je dois
souligner qu'il assumerait de toute façon, seul, la
responsabilité mais que l'existence d'un comité local lui
fournirait un organisme consultatif qui établirait un lien un peu plus
précis avec la population. Mais c'est la population elle-même qui
a fini par choisir de ne pas le constituer.
Dans le cas de Gallix, si je comprends bien la situation, il s'agit
d'une de celles qui se présentent dans des municipalités de
villégiature où il y a des propriétaires qui sont
présents à longueur d'année et d'autres qui sont
propriétaires et contribuables mais qui ne sont là que pendant
une certaine période de temps. Il y a eu une petite lutte entre les
résidants perma- nents et les villégiateurs. Effectivement, si
mes informations sont bonnes, c'est quand même un villégiateur de
Sept-Iles qui a été élu pour combler le poste vacant
laissé par la démission d'un autre qui, lui aussi, était
de Sept-Iles. Il y a deux ou trois membres du groupe qui sont de Sept-Iles. Il
y a eu un changement de dates qui a découlé là aussi, si
je suis bien informé, de la brièveté du délai pour
la préparation de la tenue des élections et quand on a
constaté qu'il fallait remettre la date des élections, il y a eu
des pressions pour que les élections se tiennent un jour de semaine
plutôt qu'un dimanche. C'est un phénomène que l'on
rencontre un peu partout où il y a des villégiateurs.
M. LEGER: Je vous remercie, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Revenons au programme 11: Aide
financière à la construction de réseaux d'aqueducs et
d'égouts.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais savoir pour quelle raison
vous ne commencez pas par le programme 10 plutôt que par le programme
11.
M. GOLDBLOOM: La raison est simplement que les programmes 10, 12 et 13
sont précisément et exclusivement les programmes de
l'environnement.
Le programme 11 chevauche les deux éléments de
responsabilités et implique le ministère des Affaires municipales
comme tel dans le programme de subventions pour la construction de
réseaux d'aqueducs et d'égouts.
Donc, nous pourrions plus facilement libérer les fonctionnaires
du ministère des Affaires municipales comme cela. Je n'insiste pas plus
que cela, M. le Président.
M. LEGER: De toute façon, nous sommes rendus à 17 heures
55, on ne pourra pas tellement avancer dans ce domaine.
M. GOLDBLOOM: J'avais constaté la même chose, M. le
Président, et je n'aurais pas d'objection pour six minutes, à
proposer l'ajournement pour que nous puissions avoir de la suite dans nos
idées et dans notre discussion quand nous aborderons le sujet.
M. LEGER: Alors on pourra commencer demain matin à 10 hres
30.
M. GOLDBLOOM: C'était prévu pour dix heures.
M. LEGER: Alors, dix heures demain matin.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors la commission ajourne ses
travaux à demain matin, dix heures, à la salle 91.
M. LEGER: Pas au salon rouge?
LE PRESIDENT (M.Houde, Limoilou): 91. C'est cela.
(Fin de la séance à 17 h 53)