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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du vendredi 24 mai 1974
(Onze heures cinq minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs!
Le programme 12: Aide à la gestion de l'eau.
M. BEDARD (Montmorency): Adopté!
Aide à la gestion de l'eau
M. LEGER: M. le Président, au départ de l'étude du
programme 12, c'est mon rôle, en tant qu'Opposition officielle au
Parlement du Québec, non pas uniquement comme Opposition au gouvernement
actuel, mais comme Opposition au régime actuel dans lequel nous vivons
nous sommes en pleines élections fédérales et il y
a des répercussions au Québec de ces élections
fédérales et c'est la responsabilité de tous les
représentants du Parti québécois qui contestent un
régime de prouver, à chaque occasion qu'ils ont, que le
fédéralisme dans lequel nous sommes n'est absolument pas rentable
pour les Québécois.
Je voudrais aujourd'hui donner un autre exemple de ce
fédéralisme non rentable dans le domaine du programme 12, qui est
celui de la Régie de l'épuration des eaux.
M. le Président, dans le budget actuel, nous comparons le budget
de 1973/74 à celui de 1974/75, nous voyons qu'il y a eu une augmentation
par la baisse, c'est-à-dire une diminution de 2 p.c. pour l'inventaire
de la qualité de l'eau, des cours d'eau. En 1973/74, il y avait un
budget de $2,091,700 et, cette année, il est de $2,049,800, donc une
diminution de $41,900.
Au deuxième point, l'alimentation en eau, encore là, nous
avons une baisse dans le budget, soit de $893,800 en 1973/74 par rapport
à $794,000, soit une baisse de 11.1 p.c. Pour la disposition des eaux
usées, domaine absolument vital, essentiel, important dans un secteur de
pointe, nous n'avons qu'une augmentation de 37.6 p.c, ce qui fait que nous
passons de $7,983,000 à $10,985,000. C'est donc dire que, sur deux
points sur trois, il y a une diminution et sur le point le plus important, soit
la disposition et le traitement des eaux usées, pour lesquels le
ministre se targue de vouloir présenter des subventions, une action
dynamique dans ce sens, il n'y a qu'une augmentation de 37.6 p.c.
Quand j'ai commencé cette déclaration, en voulant parler
du fédéralisme rentable, je voulais présenter au ministre
des chiffres qui dénotent encore une fois que le Québec ne
reçoit pas sa part normale dans un fédéralisme rentable.
Les sommes venant de la Société centrale d'hypothèques et
de logement, du fédéral, ne donnent aucunement sa part au
Québec. Voici les chiffres publiés dans une revue de la
Société centrale d'hypothèques et de logement qui
s'appelle "Cadre de vie", pour janvier à septembre 1973. On y indique
les sommes versées en prêts au Québec, pour le traitement
des eaux-vannes, l'épuration des eaux-vannes c'est l'article 51
du projet de la Loi nationale de l'habitation . J'espère que les
députés libéraux ne tomberont pas sur le dos. Regardez
bien la répartition des sommes. Pour le Canada dans son entier: $114
millions. L'Ontario, le parent chéri, le parent central, l'ami du
gouvernement central, a reçu $61,450,000, qui lui ont été
prêtés par le gouvernement fédéral.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse d'interrompre le
député, mais est-ce que vous êtes au courant de
l'allégeance politique de l'actuel gouvernement de l'Ontario?
M. LEGER: Cela n'a aucun rapport. L'allégeance politique du
premier ministre de l'Ontario n'a rien à voir avec le fait que l'Ontario
est le centre vital, nerveux, qui contrôle le Canada, au point de vue
économique.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse de vous avoir interrompu, cher
collègue.
M. LEGER: Et c'est la même chose, quels que soient les premiers
ministres en poste. Il y a eu $61 millions versés en Ontario. Le
Québec tout le monde est bien assis a reçu
$9,770,000 de la Société centrale d'hypothèques et de
logement, ce qui équivaut à 15.8 p.c. de la part de l'Ontario. Ce
sont les chiffres officiels de la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
M. GOLDBLOOM: A quelles fins?
M. LEGER: Pour l'épuration des eaux-vannes.
M. GOLDBLOOM: En quelle année?
M. LEGER: De janvier à septembre 1973.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président. Nous avons eu $24
millions.
M. LEGER: Je vous donne les chiffres de janvier à septembre 1973,
ce sont les chiffres publiés dans la revue de la Société
centrale d'hypothèques et de logement.
M. GOLDBLOOM: De janvier à septembre, d'accord. Mais, pour
l'année complète, c'est $24,500,000.
M. LEGER: Même si c'était $24 millions, vous êtes
encore bien en dessous, parce que cela veut dire que l'Ontario en a reçu
aussi dans les quatre derniers mois. Je vous donne les neuf premiers mois, vous
parlez de trois mois supplémentaires. Pouvez-vous me donner les montants
que l'Ontario a reçus durant ces trois mois supplémentaires?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas les montants, mais je peux informer le
député de Lafontaine que l'Ontario, dans le cadre de l'entente
Canada-Etats-Unis, pour l'assainissement des Grands Lacs, a conclu une entente
additionnelle avec le gouvernement fédéral, pour l'assainissement
des eaux usées le long des Grands Lacs, et c'est cela qui
représente l'augmentation considérable de la part de l'Ontario,
l'an dernier.
M. LEGER: N'y aurait-il pas eu moyen d'avoir la même chose pour le
Québec, pour des programmes qui touchaient le même point?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président. Nous aurons une augmentation,
cette année, selon nos besoins.
M. LEGER: Je continue en montrant que d'autres provinces, beaucoup plus
petites que le Québec, ont obtenu des sommes supérieures ou
quasiment identiques. La Colombie-Britannique a reçu $22,585,000
comparativement à $9,770,000 au Québec. Même l'Alberta a
presque reçu le même montant que le Québec: $8,900,000.
Vous avez une autre province, ce qui est assez surprenant, la Nouvelle-Ecosse,
qui a reçu $7,117,000. Tout cela pour montrer qu'en Ontario, 85 p.c. des
eaux sont traitées, tandis qu'au Québec, à peine 10 p.c.
des eaux sont traitées. Vous voyez immédiatement et que le
ministre tente de démentir ces chiffres qu'actuellement, la
situation de l'Ontario est telle, soit parce que le ministre de l'Ontario a
réussi à convaincre son homologue fédéral et que le
ministre actuel ou le précédent n'a pas réussi à
convaincre le fédéral, ou que le fédéralisme,
actuellement, n'est pas rentable pour le Québec. Les exemples que je
viens de lui donner font suite aux exemples que je lui ai donnés dans le
domaine de l'habitation, où, encore là, le Québec
reçoit même moins que la moitié de ce que l'Ontario
reçoit pour l'habitation. Or, les besoins sont aussi nombreux, sinon
plus, au Québec qu'en Ontario.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour la première fois
depuis le début de ces crédits, je dirai carrément au
député de Lafontaine que c'est faux.
M. LEGER: Qu'est-ce qui est faux? Les chiffres que je viens de
mentionner?
M. GOLDBLOOM : Oui. Les chiffres que vous venez de mentionner au sujet
de l'habita- tion. J'ai les chiffres ici, et je les déposerai tout
à l'heure.
M. LEGER: M. le Président, j'ai hâte de voir les chiffres
que le ministre va déposer tantôt, mais les chiffres que je viens
de mentionner ici proviennent des rapports exacts de la Société
centrale d'hypothèques et de logement pour neuf mois.
M. GOLDBLOOM: Voici le rapport pour douze mois.
M. LEGER: Pour douze mois, vous me direz combien l'Ontario a reçu
d'argent. A ce moment-là, cela ne veut pas dire que l'Ontario a
cessé de recevoir ses subventions, pas plus que la Colombie-Britannique
et l'Alberta. J'ai donné les neuf mois couverts par la revue de la
Société centrale d'hypothèques et de logement. Et
même si l'Ontario n'avait rien reçu de supplémentaire, et
que le Québec, par hasard, avait reçu des montants
supplémentaires, c'est encore moins que la moitié de
l'Ontario.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député de
Lafontaine sait fort bien que la raison pour laquelle le Québec n'a pas
réussi à profiter des montants disponibles au gouvernement
fédéral n'a rien à voir avec les relations
fédérales-provinciales.
Le gouvernement fédéral a indiqué clairement,
à plusieurs reprises, sa volonté d'augmenter les sommes mises
à la disposition du Québec. Le problème se situe à
notre niveau, notamment au niveau de nos municipalités, où le
fardeau financier est trop grand pour ce que les municipalités peuvent
supporter. Puisque les municipalités n'ont pas été en
meusre de payer leur quote-part, tel que prévu, et que la province
n'avait pas, jusqu'à l'automne dernier, été en mesure
d'augmenter sa contribution, il n'y avait pas de progrès.
Mais il y a du progrès. Nous avons utilisé une plus forte
proportion, l'an dernier, que par les années précédentes,
des montants d'argent du fédéral qui étaient disponibles,
soit presque la totalité. Il y avait $25 millions. Nous avons investi
plus de $21 millions. Les chiffres que j'ai ici indiquent que les
municipalités du Québec ont emprunté $24,500,000
c'est le montant que j'ai donné tout à l'heure dans le
domaine du traitement des eaux usées.
M. LEGER: Quelle est la portion de l'Ontario?
M. GOLDBLOOM: L'Ontario a eu beaucoup plus que cela, à cause de
son programme spécial des Grands Lacs.
M. LEGER: Le programme spécial de la Communauté urbaine de
Montréal, pour le traitement des eaux usées, n'aurait-il pas pu
être aussi ajouté, comme préoccupation, pour que le
fédéral contribue davantage?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si le député est au
courant du projet de la Communauté urbaine de Montréal, il sait
que cette dernière n'a pas eu à dépenser, jusqu'à
cette année, et que les dépenses prévues pour cette
année sont de $4 millions seulement. Il faudra une augmentation
extrêmement rapide de ces dépenses, au fur et à mesure que
la construction se poursuivra, mais la construction commence, cette
année.
M. LEGER: C'est justement pour cela. Si la Communauté urbaine de
Montréal avait demandé cet argent, et si le fédéral
le lui avait donné, comme il l'a donné en Ontario, cela aurait pu
être conçu beaucoup plus rapidement que cette année.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je tiens à vous dire que
l'an dernier, le gouvernement fédéral a placé à
notre disposition entre $25 millions et $26 millions.
Cette année, le gouvernement fédéral nous a
indiqué que déjà au départ, nous pourrons compter
sur $35 millions et dans un échange de correspondance avec le ministre
fédéral, nous avons indiqué que nous pourrions aller
jusqu'à $80 millions. Le gouvernement fédéral a
indiqué sa volonté d'examiner ces besoins et d'augmenter le
montant. Donc, parler du fédéralisme non rentable, c'est une
nette exagération.
Je profite du fait que j'ai la parole pour revenir sur mes autres
chiffres, puisque nous sommes dans le rapport annuel de la
Société centrale d'hypothèques et de logement.
Dans ce rapport annuel, je trouve les mêmes chiffres que j'ai
déjà rendus publics en Chambre, c'est-è-dire que le
Québec, sur un total de $589 millions consentis en prêts par la
Société centrale d'hypothèques et de logement pour fins
d'habitation, a reçu $148 millions. L'Ontario a reçu...
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire à quelle page de
son rapport?
M. GOLDBLOOM: A la page 23. Mais ce n'est pas le même rapport.
C'est le rapport annuel 1973 de la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
Je répète ce que j'ai dit en Chambre. Si l'on compare les
populations: 6 millions, en chiffres ronds, pour le Québec; 8 millions,
en chiffres ronds, pour l'Ontario; le Québec est favorisé en
proportion de sa population par comparaison avec celle de l'Ontario, dans ce
domaine.
J'ajoute, M. le Président...
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire la part que l'Ontario a
reçue comparativement...
M. GOLDBLOOM: $165 millions. Et j'ajoute que le chiffre, pour le
Québec, de $148 millions représente une augmentation, par rap-
port à l'année précédente, de $16 millions. Le
chiffre de $165 millions, pour l'Ontario, représente, en comparaison
avec 1972, une diminution de $19 millions. C'est pour l'habitation.
M. LEGER: Est-ce que le ministre...
M. GOLDBLOOM: Je prie l'honorable député de me permettre
de terminer. Il y a trois secteurs: l'habitation, l'acquisition de terrains et
le traitement des eaux usées. La situation dans le traitement des eaux
usées, nous en avons parlé. Je viens de parler de l'habitation.
Ensuite, dans le domaine de l'acquisition de terrains, le député
sait que le Québec, à cause de la rédaction actuelle de
ses lois et, notamment, de la Loi de la Société d'habitation du
Québec, n'est pas en mesure de profiter convenablement de ce nouveau
programme. Donc, nous avons déposé un projet de loi pour modifier
les pouvoirs de la Société d'habitation afin d'être en
mesure d'en profiter.
Deuxièmement, l'Ontario a réussi à négocier
avec le gouvernement fédéral des sommes de $139 millions pour
l'acquisition de terrains dont $50 millions pour le développement futur
de North Pickering, où il y a un projet de nouvel aéroport. Et,
cela pour des terrains acquis sur la période de l'année
précédente, c'est-à-dire à partir d'avril 1972.
Lorsque le Québec sera en mesure de profiter de ce nouveau programme, il
entreprendra le même genre de négociations pour pouvoir
acquérir des terrains.
Donc, lorsque l'on regarde les chiffres globaux, on peut dire que le
Québec n'a pas reçu autant que l'Ontario. Lorsque l'on regarde
les secteurs individuellement, nous trouvons que l'écart est dans le
secteur de l'acquisition de terrains à cause de la situation
législative, dans le secteur du traitement des eaux usées
à cause du problème financier que connaissent les
municipalités du Québec et à cause, d'un autre
côté, d'un programme spécial et
accéléré entrepris par l'Ontario en vertu d'une entente
Canada-Etats-Unis sur les grands lacs. Mais, dans le secteur de l'habitation,
le Québec est favorisé par rapport à l'Ontario.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
revenir pour qu'on parle de la même chose? Les chiffres que je lui ai
cités la dernière fois étaient les chiffres de 1973
concernant l'habitation aux groupes à faible revenu. Je lui ai
détaillé chacun des groupes à faible revenu. Est-ce que le
ministre peut me dire, dans son rapport, quels sont les chiffres qu'il a, pour
l'année 1973, pour l'Ontario et pour le Québec, des sommes, entre
autres, pour le programme de l'ensemble des projets pour personnes
âgées? Vous avez cela dans votre rapport annuel?
M. GOLDBLOOM: Non, je n'ai pas le rapport qui donne la ventilation de
cela. J'ai le
chiffre total de ce qui a été acquis par le Québec
pour les diverses fins d'habitation, c'est-à-dire les personnes
âgées, les HLM, l'aide aux particuliers pour leur permettre
d'acquérir leur maison, le même éventail de
considérations que nous avons discuté lors du débat sur
les programmes en question.
M. LEGER: Vous avez entré dans vos chiffres l'aide aux
particuliers, chose que je n'ai pas faite. Moi, je vous ai donné des
chiffres précis sur des programmes qui sont à la page 45. Le
programme sur l'habitation aux groupes à faible revenu comprend les
espèces d'activité suivantes, aux termes de la loi nationale sur
l'habitation, c'est-à-dire prêts aux promoteurs et aux
sociétés sans but lucratif, prêts en vue du logement social
et du logement pour étudiants, programme d'aide pour l'accession
à la propriété, logements sous forme de coopération
et ensembles fédéraux-provinciaux de logements destinés
à la location ou à la vente.
Autrement dit, j'ai parlé, entre autres, des
sociétés sans but lucratif où l'Ontario recevait
$1,364,000 comparativement à zéro pour le Québec. J'ai
parlé de l'étude de rénovation urbaine qui était le
seul endroit où il y avait une amélioration pour le
Québec, $964,000 pour l'Ontario et $1,340,000 pour le Québec.
Subvention de loyers, $5,581,000 pour l'Ontario et $854,000 pour le
Québec. L'ensemble de logements pour gens à faible revenu, c'est
la partie la plus importante de ce projet; l'Ontario a retiré
$105,324,000 contre $4,010,000. Subvention de loyers, $40,269,000 pour
l'Ontario contre $7,247,000 pour le Québec. Etudiants: $2,111,000 pour
l'Ontario contre $496,000 pour le Québec. Et l'ensemble des projets pour
personnes âgées, $75,422,000 contre $492,000 pour le
Québec. Ce sont les chiffres.
Est-ce que le ministre peut nier la véracité des chiffres
que je lui donne?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas l'intention de nier la véracité
de chiffres publiés sauf que le député sait fort bien que
la situation du Québec est différente de celle d'autres
provinces, que c'est effectivement la Société d'habitation du
Québec qui emprunte, qui émet des obligations en retour à
l'endroit du gouvernement fédéral, de la Société
centrale d'hypothèques et de logement, et qui se sert de l'argent
reçu à sa guise, selon les besoins identifiés pour le
Québec.
Le Québec a eu sa juste part dans le domaine de l'habitation et
la Société d'habitation s'en est servi pour répondre aux
besoins identifiés au Québec.
M. LEGER: M. le Président, j'aurais une série de questions
assez importantes. Est-ce qu'il existe au ministère une étude
assez détaillée qui ferait le point sur la situation des eaux
usées au Québec, les lacunes constatées et les moyens d'y
remédier? Est-ce que le ministre, s'il n'a pas la réponse
aujourd'hui, peut la déposer plus tard?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a une compilation qui a
été faite en 1969 et qui est tenue à jour depuis. Chaque
élément de renseignements que nous possédons est
ajouté au dossier. Je ne crois pas que ce dossier existe sous une forme
qui me permettrait de le déposer. Ce serait toute une série de
documents qui porteraient sur les municipalités, les cours d'eau, les
industries et qui nous permettraient d'avoir un portrait global du
Québec et de ses cours d'eau.
En outre, nous avons dans le programme de chaque année un certain
nombre de bassins, de rivières qui sont étudiés. Nous
avons travaillé en 1973/74 sur les rivières suivantes:
L'Assomption, Chaudière, Etchemin, Gatineau, Montmorency,
Châteauguay et le fleuve Saint-Laurent, de Varennes à Montmagny.
En 1974/75, nous compléterons l'étude de la rivière
Châteauguay; nous entreprendrons trois des quatre rivières
suivantes: La Richelieu, c'est certain; donc deux des trois autres, la
Saint-Maurice, la Nicolet, la Bécancour. Nous continuerons le travail
sur le fleuve Saint-Laurent pour le tronçon de Montmagny à
l'embouchure de la rivière Saguenay et cela, n'en déplaise au
député de Lafontaine, en collaboration avec le gouvernement
fédéral.
M. LEGER: Parfait. Pour l'année écoulée, quel est
le total réel et engagé des prêts de la
Société centrale d'hypothèques et de logement aux
municipalités du Québec, dans le cadre du programme de
prêts pour les eaux-vannes, les réseaux d'aqueducs et
d'égouts, qui ont été consentis à des fins
d'épuration des eaux usées? Quel est le total de ça?
M. GOLDBLOOM: Pour quelle année?
M. LEGER: Pour l'année qui vient de se terminer.
M. GOLDBLOOM: L'année qui vient de se terminer. Nous avons deux
chiffres ici : L'un de $21 millions et l'autre de $24 millions. Je crois que
c'est le chiffre de $21 millions qui est plus réaliste et que les trois
autres millions de dollars ont été affectés à des
projets connexes que je ne pourrais pas raisonnablement indiquer comme
étant pour le traitement direct des eaux usées.
M. LEGER: L'année dernière, quel fut le total réel
et engagé des subventions du ministère aux municipalités
à des fins d'épuration des eaux usées?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je viens de mal
saisir la question précédente et donc de mal répondre.
Les chiffres que j'ai donnés étaient pour l'année
précédente. Ce qui est prévu pour
l'exercice financier qui commence, c'est au moins $35 millions. Nous
avons la possibilité d'aller plus loin, si nous pouvons
développer, avec les municipalités, des projets de financement de
travaux additionnels.
M. LEGER: Alors, les $35 millions sont pour l'année qui s'en
vient.
M. GOLDBLOOM: Exact.
M. LEGER: Les $21 millions à $24 millions, c'est l'année
passée.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire combien de
systèmes d'épuration des eaux usées municipales sont en
fonctionnement, au Québec, actuellement et combien de personnes sont
desservies par ces systèmes?
M. GOLDBLOOM: Le chiffre qu'a donné le député de
Lafontaine, il y a quelques minutes il n'est pas nouveau, il est connu
depuis un certain temps de 10 p.c. de la population, c'est
approximativement la situation actuelle. Cela représente à peu
près 200 usines d'épuration, la plupart de faible
capacité.
M. LEGER: M. le Président, le ministre, durant les
dernières élections provinciales, avait sorti un chiffre
astronomique de $1 milliard pour l'épuration des eaux.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, ce n'était pas
pendant la période électorale. C'était à l'occasion
du congrès annuel de l'Union des municipalités du Québec,
au mois de septembre.
M. LEGER: Ce n'était pas loin du déclenchement des
élections, en tout cas. Ce sont des chiffres qui sont sortis pendant les
élections. De toute façon, que ce soit une semaine avant ou
très proche, c'est plutôt au point de vue des chiffres que je veux
des informations. Quel est le programme prévu pour ce $1 milliard et
comment seront consacrées les sommes pour le Service de la protection de
l'environnement?
M. GOLDBLOOM: Le chiffre que j'ai indiqué est de $925 millions et
le programme est de dix ans. Ceci remplace des chiffres de $600 millions
calculés en 1969 et un programme prévu, à ce
moment-là, de quinze ans.
M. LEGER: Quelle est, cette année, la somme précise pour
ce programme prévue dans votre budget?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, cela ne paraissait pas au budget
l'an dernier et ne paraît pas au budget cette année, parce que
c'est de l'extrabudgétaire. Ce sont des emprunts que nous contractons au
nom des municipalités. Ce sont, dans le cas du traitement des eaux
usées, les municipalités qui contractent les emprunts. Donc, il
n'y a pas de chiffres à notre budget, même si nous sommes
responsables du programme, des priorités et que nous donnons les
approbations nécessaires. Nous donnons cela paraît au
budget des subventions à deux organismes. Le Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain reçoit
$1 million à peu près. Nous avons ajouté à cela une
subvention spéciale de $3 millions, au mois d'avril de cette
année. Dans le cas de la Communauté régionale de
l'Outaouais, c'est $4.5 millions, dans le budget de l'an dernier et $8 millions
dans le budget de l'année qui commence.
M. LEGER: Est-ce que cela veut dire qu'il y aurait un emprunt d'environ
$92 millions au total cette année, puisque c'est $925 millions pour dix
ans?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que, quand on lance un
projet, on n'est pas en mesure de dépenser beaucoup d'argent dans la
première phase de la construction.
Donc, nous ne prévoyons pas la nécessité d'utiliser
autant d'argent que cela, même si nous pouvons compter sur une somme qui
dépasserait les $35 millions qui nous sont assurés par le
gouvernement fédéral. Nous emprunterons, au fur et à
mesure, selon nos besoins. Il est inutile d'emprunter sans être en mesure
de dépenser immédiatement l'argent nécessaire.
M. LEGER: Et combien les municipalités vont-elles engager dans ce
domaine, pour l'année 1974?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas de chiffre précis. M. le
Président, nous avons nécessairement les deux programmes majeurs
dont j'ai parlé; le Bureau d'assainissement des eaux du Québec
métropolitain, et la Communauté régionale de l'Outaouais.
Nous avons le programme de la Communauté urbaine de Montréal
où il faudra arriver à une formule d'aide qui n'avait pas
été prévue en 1971 quand notre ordonnance avait
été émise, et la communauté urbaine a
commencé à préparer son projet. Il y a des travaux en
perspective dans d'autres agglomérations importantes. Je prends le cas
de Laval comme exemple. Il y a plusieurs municipalités de taille
inférieure où des programmes sont déjà en cours.
D'autres seront entrepris au cours de l'année.
M. LEGER: Maintenant, votre projet était, dans un plan de dix
ans, d'atteindre, je pense, à traiter 70 p.c. des eaux usées du
Québec, est-ce que c'est exact?
M. GODLBLOOM: C'est à peu près cela.
M. LEGER: C'est donc dire que vous ne prévoyez pas atteindre 70
p.c. ou 80 p.c, comme l'Ontario, avant une dizaine d'années?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le territoire
québécois est différent de celui de l'Ontario. Nous avons,
comme le député le sait, 1,600 municipalités, en chiffres
ronds. Ce n'est pas seulement à cause de facteurs historiques. Ces
municipalités ne sont pas nécessairement conti-guës, elles
sont éparpillées sur notre territoire. Dans un grand nombre de
cas, il sera extrêmement difficile de bâtir un réseau
complet d'égouts et une usine d'épuration. Il faudra trouver
d'autres solutions, notamment des fosses septiques individuelles, et nous ne
sommes jamais entrés dans le domaine du financement de ces
équipements individuels.
Donc, le fait que nous pourrions atteindre 70 p.c. de la population par
le traitement systématique des eaux usées dans des
équipements publics municipaux ne veut pas dire que 30 p.c. de la
population n'aurait pas de traitement de ses eaux usées. Au contraire,
il faudrait que les eaux usées soient traitées partout, soit par
un système municipal, soit par une fosse septique.
M. LEGER: M. le Président, certaines sources rapportent que la
très grande partie des fonds du programme fédéral de
prêts aux municipalités, annoncé le 15 janvier 1973, a
été utilisée à d'autres fins que l'épuration
des eaux usées, alors qu'un montant de $35 millions était
disponible à cette fin. Est-ce exact?
M. GOLDBLOOM: Je n'en sais absolument rien, M. le Président.
M. LEGER: Que les municipalités auraient utilisé pour
d'autres fins que le programme des eaux usées.
M. GOLDBLOOM: Pas à notre connaissance, M. le Président.
Nous contrôlons chaque projet. D'ailleurs, nous sommes obligés de
percevoir chez les municipalités les sommes prêtées pour
l'habitation, par exemple, et cela par rapport aux emprunts que nous avons
contractés avec le gouvernement fédéral. Nous avons
à contrôler chaque projet. On sait que l'autorisation du
gouvernement est nécessaire pour l'acceptation de chaque projet, et
puisque nous contrôlons les usines, une fois construites, nous sommes en
mesure de contrôler les dépenses.
La seule chose que je peux suggérer c'est que, possiblement, dans
certains cas, les sommes d'argent ont été utilisées pour
la construction d'égouts collecteurs nécessaires pour
compléter le réseau par rapport à la création de
l'usine d'épuration, mais nous n'avons aucun renseignement qui nous
permettrait de croire que les municipalités auraient utilisé de
telles sommes d'argent à des fins autres que le traitement des eaux
usées.
M. LEGER: M. le Président, je dois lui dire que le ministre a
certainement lu le mémoire: Eléments de programme, traitement des
eaux usées, document de synthèse préliminaire du rapport
de son ministère. A la page 42, il est bien dit que ce nouveau
programme a été lancé le 15 janvier 1973 le
gouvernement fédéral aurait mis à la disposition du
gouvernement du Québec une somme de $117 millions dont $35 millions
seraient disponibles pour ce programme. Les types de travaux admissibles
comprennent la construction, la reconstruction, l'agrandissement, la
transformation ou la réparation d'usines de filtration ou
réparation d'égouts collecteurs ou de conduites maftresses
d'aqueduc et de bâtiments municipaux. Et voici: A l'exception de quelques
cas mineurs, ces fonds ont été utilisés aux autres fins du
programme que celle de l'épuration des eaux usées municipales.
Or, c'est l'inverse que le ministre vient de me dire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député de
Lafontaine prétend parler de quel programme et de quelles sommes
d'argent?
M. LEGER: Je viens de le dire, c'est un programme de $117 millions mis
à la dispositions du gouvernement du Québec par le
fédéral, dont $35 millions seraient disponibles pour ce programme
de prêts aux municipalités.
M. GOLDBLOOM: Exactement, M. le Président, il...
M. LEGER: 1973-1975.
M. GOLDBLOOM: ... ouvre un nouveau chapitre qui n'a rien à voir
avec le budget que nous discutons ici. Il parle du programme
fédéral-provincial de prêts aux investissements où
nous avons utilisé les sommes en prêts aux municipalités,
et la partie représentée par le coût de la main-d'oeuvre,
à raison de 100 p.c. en hiver et 50 p.c. en été, n'est pas
remboursable par la municipalité à la province, n'est donc pas
remboursable au fédéral par la province. C'est un programme que
nous avons utilisé selon les projets qui nous ont été
soumis par les municipalités, et qui dans la majorité des cas, ne
touchaient pas le traitement des eaux usées. C'était, dans bon
nombre de cas, la construction d'immeubles pour les fins municipales, la
construction d'arénas, la construction effectivement de réseaux
d'aqueducs et d'égouts, l'embellissement de certains espaces verts; les
projets ont été soumis par les municipalités. Nous en
avons fait la sélection la plus juste que nous pouvions.
M. LEGER: La question, M. le ministre, si vous me permettez, c'est que
certaines, et la plupart des municipalités, dans la partie du programme
qui touchait les eaux usées, ont utilisé ces sommes pour d'autres
fins. C'est la conclusion du rapport.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse, ces sommes
n'étaient pas destinées au traitement des eaux usées.
Est-ce clair?
M. LEGER: Alors, M. le Président, je suis prêt à
prendre la parole du ministre, mais c'est un rapport de son
ministère.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, si le
député a réussi à mettre la main sur un document
quelconque de régie interne qui a circulé à un moment
donné, il n'est pas en mesure de savoir qu'est-ce qui a
été décidé à la fin par le conseil des
ministres. Le conseil des minsitres a pris la décision, de concert avec
le gouvernement fédéral, d'inviter les municipalités
à soumettre leur programme, leurs projets. Il n'y avait rien dans
l'entente, ni au départ, ni à la fin, qui exigeait que les $35
millions soient utilisés pour le traitement des eaux usées. Et,
effectivement, si nous avions essayé d'utiliser cet argent à
cette fin, nous n'aurions pu aider qu'un faible nombre de
municipalités.
Nous avons constaté que de nombreuses municipalités qui
ont des projets ne reçoivent pas normalement de subvention de notre
part. Le but du programme était simple: la création de l'emploi.
C'est pour cela que la condition sine qua non était le non-remboursement
du coût de la main-d'oeuvre. Donc, en choisissant les projets soumis par
les municipalités, nous les avons choisis en fonction de la valeur du
composant main-d'oeuvre et nous avons essayé d'en tirer le plus grand
profit possible. Il n'y a rien là-dedans qui est destiné, comme
tel, au traitement des eaux usées; s'il y en a eu qui a
été affecté à cette fin, c'est parce que c'est dans
ces termes que les municipalités ont soumis leurs projets et ce sont des
cas relativement rares.
M. LEGER: M. le Président, je dois prendre la parole du ministre
mais est-ce que le ministre peut me dire pourquoi il n'a pas utilisé
plus de fonds qui étaient disponibles pour la création de
traitement des eaux puisque ces travaux auraient aussi créé
beaucoup d'emplois et que la possibilité était là?
M. GOLDBLOOM: Je regrette, M. le Président, nous constatons que
ce genre de travaux est relativement faible en coût de main-d'oeuvre.
Nous avons déterminé le pourcentage selon les chiffres
calculés par la municipalité, dans chaque cas, et nous avons
trouvé que la majorité des projets qui concernaient la
construction de réseaux d'égouts ou d'usines d'épuration
et il n'y en avait que quelques-uns représentait un
pourcentage en valeur de main-d'oeuvre de 10 p.c. à 15 p.c, tandis que
dans la construction d'autres sortes d'immeubles et dans d'autres
activités, où la valeur de la main-d'oeuvre était beaucoup
plus forte, nous pouvions atteindre 30 p.c. et 40 p.c, et même plus dans
certains cas.
Nous avons trouvé, donc, que le but étant de fournir du
travail aux Québécois, et surtout en hiver, c'était notre
responsabilité d'agir dans ce sens, et le gouvernement a choisi de le
faire parce que c'était une priorité bien humaine.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le gouvernement envisage de
modifier son pourcentage de subventions aux municipalités pour
l'épuration des eaux, et en particulier de le faire de façon
systématique?
Si oui, quel serait le pourcentage de ces subventions touchant
l'épuration des eaux et les autres domaines?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député sait
déjà, parce que je l'ai dit à maintes reprises, que c'est
jusqu'à concurrence de 50 p.c. Puisque c'est le gouvernement de la
province qui empruntera, il empruntera aussi la portion mise à sa
disposition par le gouvernement fédéral, c'est-à-dire
qu'avec la contribution fédérale, nous pourrions atteindre les
deux tiers du coût, cela par comparaison avec 50 p.c. seulement dans la
formule qui existait avant la décision prise en septembre par le conseil
des ministres.
J'ai assez longuement exposé notre politique de subventions aux
municipalités. J'ai indiqué clairement les critères que
nous utilisons. Pour cette raison, nous n'avons pas l'intention de faire de ces
subventions un pourcentage systématique, mais plutôt de tenir
compte de la capacité de payer des municipalités et de leurs
contribuables.
M. LEGER: M. le Président, relativement au programme
d'épuration des eaux, qu'est-ce qui empêche le gouvernement du
Québec de procéder comme l'Ontario, de construire, d'exploiter,
de financer, de posséder lui-même des usines d'épuration
à la place des municipalités qui ne peuvent pas la faire?
M. GOLDBLOOM: Une décision du conseil des ministres, M. le
Président.
M. LEGER: C'est la condition sine qua non, mais la motivation ou les
raisons, parce que le ministre est quand même celui qui va conseiller,
étant responsable du dossier, au conseil des ministres de le faire. Je
donne comme exemple l'Ontario, qui est propriétaire de 477 ouvrages
d'aqueduc et en exploite 390, selon le rapport de 1972. Quand vous dites: Bien,
c'est le conseil des ministres. Je suis d'accord, il ne l'a pas dit, mais
quelles raisons empêchent le conseil des ministres ou le ministre actuel
de le faire et de procéder, d'aller chercher de l'argent au
fédéral s'il le faut, pour remplacer les municipalités qui
ne sont pas capables de faire ces travaux?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la raison est simple. C'est que
pour le faire, il faudrait une augmentation très importante du
personnel
du gouvernement, et le gouvernement n'a pas cru bon augmenter son
personnel à un tel degré. Il y a une autre raison: c'est que le
gouvernement dans d'autres domaines aussi j'ai déjà
mentionné celui de l'évaluation foncière n'a pas
voulu qu'un énorme fonctionnarisme soit créé pour
gérer tout ce domaine au Québec.
Nous avons voulu respecter l'identité et l'autonomie des
municipalités et nous avons préféré leur fournir
des moyens financiers plutôt que de faire le tout en leur nom. Cela a
été une décision de politique gouvernementale qui a
été basée sur ces deux considérations.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre ne trouve pas
que la proposition que je lui mets de l'avant est très efficace, puisque
les résultats ont prouvé que 85 p.c. des eaux sont
traitées en Ontario, comparativement à 10 p.c. au
Québec?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous retournons au style de
questions posées par le député de Lafontaine. Ce qui
compte...
M. LEGER: C'est efficace ou pas en Ontario?
M. GOLDBLOOM: ... n'est pas l'opinion du ministre, c'est l'opinion du
conseil des ministres.
Le conseil des ministres a examiné la question et a pris sa
décision.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire que l'opinion du ministre
responsable, au courant de ce domaine, ne compte pas au conseil des ministres
pour obtenir cela? Les résultats sont fantastiques en Ontario, où
on obtient de l'argent du fédéral, et le ministre me dit que le
conseil des ministres ne veut pas.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est une question si farfelue que
je ne sais pas comment répondre.
M. LEGER: Mais les faits sont là.
M. GOLDBLOOM: Un conseil des ministres est un organisme collégial
qui prend ses décisions par consensus, et c'est parce que tout le monde
finit par être d'accord que les décisions sont prises. Si le
député veut jouer avec cette question de savoir qui a le plus
d'influence, il peut jouer aussi longtemps qu'il veut, mais je ne lui
répondrai pas sur ce plan-là.
M. LEGER: Si on revient à la question de fond, parce qu'on n'a
pas pu obtenir la forme, est-ce que le ministre veut dire qu'en Ontario existe
un immense fonctionnarisme pour gérer tous ces ouvrages d'aqueduc et
d'épuration?
M. GOLDBLOOM: Exactement, M. le Président. A peu près cinq
fois le fonctionnarisme québécois dans ce domaine,
c'est-à-dire plus de 2,000 employés.
M. LEGER: De toute façon, est-ce que ce fonctionnarisme ne se
retrouvera pas quand même au niveau des municipalités?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que c'est l'entreprise
privée qui fait la partie la plus importante du travail. Puisque une
fois le travail complété, c'est une responsabilité de
surveillance, par la suite, on n'a pas besoin d'autant de personnel pour la
surveillance, mais nous aurions besoin d'un personnel additionnel si nous
devions entreprendre la construction nous-mêmes.
M. LEGER: La question que je vous posais, c'est qu'il n'est pas
absolument essentiel que ce soit le gouvernement qui construise lui-même,
par ses employés comme tels, cela pouvant être donné par
sous-contrats. Je parlais de la possession et de la gérance de
l'affaire.
M. GOLDBLOOM: On revient à ce que j'ai dit tout à l'heure,
M. le Président. Le conseil des ministres a examiné la question
et, pour les raisons que j'ai données, il a préféré
maintenir le régime actuel.
M. LEGER: Le statu quo. Actuellement, quand une municipalité ou
une communauté urbaine s'équipe pour épurer ses eaux, quel
est le pourcentage des équipements fabriqués au Québec, en
valeur, en dollars? Incluant les collecteurs, le coût des usines, les
équipements de filtration, etc.?
M. GOLDBLOOM: C'est difficile de donner un chiffre, mais notre
impression est que ce n'est pas loin de 90 p.c. C'est au moins 80 p.c, pas loin
de 90 p.c.
M. LEGER: M. le Président, je félicite le ministre de
surveiller cela; de ce côté, je suis satisfait.
Concernant la Communauté urbaine de Montréal, pourquoi la
décision a-t-elle été prise en décembre dernier de
ne construire qu'une seule usine d'épuration sur l'île de
Montréal, au lieu des deux prévues?
M.GOLDBLOOM: C'était la recommandation des ingénieurs de
la Communauté urbaine que nous avions chargés, par notre
ordonnance de 1971, d'examiner plusieurs éléments de ce que nous
avions mis de l'avant. Nous n'étions pas suffisamment convaincus que les
études de génie faites jusque là permettaient de tirer des
conclusions définitives sur plusieurs points. Par contre, nous ne
voulions pas attendre plus longtemps. C'était, si ma mémoire est
fidèle, la première ordonnance que nous avons émise, que
j'ai dû signer à titre de ministre de l'Environnement. Nous avons
reçu l'avis des
ingénieurs de la Communauté urbaine, nous avons
examiné cet avis et nous sommes venus à la conclusion qu'il
était fondé.
Il y a eu aussi le problème que le quartier de l'auto-parc
Victoria est devenu, entre-temps, davantage un quartier résidentiel
l'île des Soeurs n'est pas loin, et il y a d'autres
aménagements résidentiels qui sont à côté
et il semble que ce terrain sera utilisé à d'autres fins.
Donc, l'espace nécessaire pour une usine d'épuration ne semblait
pas devoir être disponible. Même sans cette question d'espace, la
recommandation des ingénieurs de la CUM était de bâtir une
seule usine à l'extrémité est de l'île.
M. LEGER: Quel sera le coût de la modification apportée en
décembre?
M. GOLDBLOOM: D'après les chiffres que nous avons, il n'y a
aucune augmentation nécessaire.
M. LEGER: Maintenant, avec l'augmentation du coût des travaux, de
la main-d'oeuvre et des matériaux, le coût, qui était
approximativement, au début, de $300 millions, serait maintenant rendu
à quel prix?
M. GOLDBLOOM: Approximativement, $380 millions, aujourd'hui.
M. LEGER: Quand les travaux, d'après vous, seront-ils
terminés à Rivière-des-Prairies?
M. GOLDBLOOM: En 1981, selon le calendrier prévu depuis le
début.
M. LEGER: Maintenant, pourquoi les ordonnances de 1970/71 de la
Régie des eaux concernant les travaux de mise en place des collecteurs
d'eaux usées n'ont-elles pas eu de suite?
M. GOLDBLOOM: Mais, M. le Président, je ne dirais pas que...
M. LEGER: Un suite si tardive.
M. GOLDBLOOM: C'est surtout parce que les ingénieurs de la
Communauté urbaine ont eu besoin de ce temps pour préparer tout
le projet. C'est leur recommandation et leur réputation professionnelle
qui nous ont fait accepter l'intervalle qui ne constitue pas un délai,
parce que ces mêmes ingénieurs nous assurent que le travail sera
complété selon la calendrier déjà prévu.
M. LEGER: Pour terminer le projet au complet, il y aura des
égouts collecteurs qui vont recueillir, tout autour de l'île, les
déchets provenant des égouts individuels, je pense. Actuellement,
combien y a-t-il d'égouts qui se déversent directement dans le
fleuve, de tuyaux d'égout? Je pense qu'il y a des tuyaux majeurs et des
tuyaux mineurs.
M. GOLDBLOOM: II y a de nombreux déversements directs dans le
fleuve.
M. LEGER: Est-ce que le chiffre de 2,000 petits tuyaux est
exagéré?
M. GOLDBLOOM: II y a 50 émissaires importants et il y a de petits
tuyaux ici et là dont nous n'avons pas le nombre exact.
M. LEGER: Mais vous ne savez pas quelle quantité.
M. GOLDBLOOM: Non, je regrette, M. le Président, je n'avancerai
pas de chiffre. Mais il y a une cinquantaine de collecteurs majeurs.
M. LEGER: Donc, le réseau d'égouts collecteurs va
recueillir les 50 émissaires?
M. GOLDBLOOM: Va recueillir tous les émissaires, M. le
Président.
M. LEGER: Incluant les petits aussi? M. GOLDBLOOM: Incluant les
petits.
M. LEGER: Je croyais que les petits étaient dirigés
directement vers les émissaires et qu'il y en avait d'autres. Je voulais
savoir combien il y en avait qui allaient directement dans le fleuve.
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas ce chiffre, M. le Président, mais c'est
notre intention d'abolir tout déversement non traité dans le
fleuve.
M. LEGER: Maintenant, vu que ce plan amène, par des égouts
collecteurs, l'ensemble des égouts de l'île de Montréal
vers Rivière-des-Prairies, est-ce que le ministre ne craint pas que le
déversement à un seul endroit du fleuve des eaux usées
traitées de façon primaire, aux deux sens du mot, ne crée
pas à cet endroit une situation de pollution grave?
M. GOLDBLOOM: Nous ne le croyons pas, M. le Président,
d'après les études de génie qui ont été
faites. Il reste que nous ne pouvons être indifférents à
cette question et que nous devrons, comme dans le cas de toutes les usines
d'épuration, vérifier la quantité et la qualité des
effluents après traitement. Mais je voudrais souligner je ne sais
pas combien de fois je l'ai fait par le passé encore une fois que
nous n'avons pas l'intention de permettre une pollution du fleuve par les eaux
résiduaires de cette usine. Nous travaillons présentement
à la détermination des mesures additionnelles à prendre,
soit l'augmentation du degré de traitement dans le cadre que l'on
connaît, primaire, secondaire, tertiaire, soit une nouvelle forme de
traitement qui est présentement à l'étape de la recherche
et qui n'a pas encore fait ses preuves. Mais nous avons encore le temps de
profiter du fruit des recherches qui se poursuivent présentement.
M. LEGER: Quelle méthode?
M. GOLDBLOOM: C'est un autre système d'élimination de ces
eaux usées, qui n'est pas encore déterminé, mais qui est
effectivement à l'étude chez nous.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait me dire du calendrier
prévu après le traitement primaire pour passer au traitement
secondaire et au traitement tertiaire? Est-ce qu'il y a un calendrier
prévu?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que, justement, je
viens d'expliquer que ce n'est pas nécessairement cette voie que nous
suivrons. Il n'est pas obligatoire que nous ajoutions à l'usine primaire
qui est présentement prévue un traitement classique secondaire et
ensuite tertiaire. Il y a d'autres systèmes qui sont possibles. Il y a
même des systèmes qui permettent de sauter ce que l'on appelle
communément le secondaire et de passer directement au tertiaire et il y
a des techniques un peu spéciales dont je ne peux parler
présentement.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire, au point de vue
technique, parce que j'avais entendu parler d'un passage du primaire au
tertiaire sans toucher au secondaire, quel pourcentage d'épuration de
l'eau amènerait le passage du primaire au tertiaire? Autrement dit,
quelle serait en pourcentage la qualité de l'eau traitée qui
serait déversée dans le fleuve si on passait au primaire et au
tertiaire en même temps?
M. GOLDBLOOM: Nous pourrions atteindre à peu près 80 p.c.
de réduction des solides en suspension et de la demande biologique
d'oxygène.
M. LEGER: Est-ce que le ministre croit que cette solution de primaire et
tertiaire, la réduction des solides, le domaine biologique
d'oxygénation, tout cela amènerait dans le fleuve, à
l'endroit où c'est déversé, la possibilité de ne
pas dépasser le seuil de regénération naturelle dans
l'eau?
M. GOLDBLOOM: C'est ce que nous visons, M. le Président, je n'ai
pas la compétence professionnelle pour pouvoir répondre
précisément au député sur les chiffres. Mais je
peux lui dire qu'il y a présentement en cours des études du
comportement du fleuve en aval de l'emplacement prévu pour l'usine et
surtout en aval du lieu de déversement, parce qu'il y aura
nécessairement un tuyau qui apportera les eaux rési-duaires dans
le débit maximum du fleuve. Nous poursuivons ces études de
façon à pouvoir identifier le degré de traitement
nécessaire, la forme de ce traitement et cela, par rapport à
l'impact sur le fleuve des eaux qui y seraient déversées.
M. LEGER: Parlant des traitements habi- tuels, primaire, secondaire,
tertiaire, combien en coûterait-il de plus pour installer un traitement
secondaire à l'usine, étant donné que, pour le traitement
primaire, ça coûterait $380 millions en y incluant la construction
de la bâtisse, et je pense que les égouts collecteurs sont inclus
là-dedans? Cela coûterait combien de plus pour faire un traitement
secondaire?
M. GOLDBLOOM: Pour un traitement secondaire classique, au moins $80
millions de plus; pour un traitement tertiaire, ce serait une augmentation
encore plus importante.
M. LEGER: Tertiaire, après le secondaire? Le tertiaire
immédiatement après le primaire coûterait combien?
M. GOLDBLOOM: Dans un tel cas, ce ne serait pas tellement le coût
de la construction additionnelle, de l'équipement additionnel, qui
serait un fardeau majeur pour les contribuables mais bien les frais
d'exploitation, qui seraient augmentés considérablement.
M. LEGER: Mais vous n'avez pas de chiffres là-dessus?
M. GOLDBLOOM: Malheureusement non. Mais nous sommes dans un domaine
hypothétique, parce que le choix n'est pas fait; il sera fait en
fonction, premièrement, de la protection du fleuve, deuxièmement,
en fonction des coûts impliqués.
M. LEGER: Dans combien de temps prévoyez-vous que le choix sera
fait entre les deux options, le traitement secondaire ou en passant directement
au traitement tertiaire?
M. GOLDBLOOM: Ou autre chose. M. LEGER: Ou autre chose.
M. GOLDBLOOM: Approximativement, deux ans d'ici.
M. LEGER: Cela veut dire qu'il n'y aurait pas d'autre traitement que le
primaire d'ici deux ans?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il n'y aura pas beaucoup de
traitement avant 1981 à cause du calendrier et de l'immensité des
travaux. Nous avons donc, le temps, même si nous
préférerions de beaucoup pouvoir accélérer le
programme de construction. Déjà, c'est un fardeau énorme
pour tous les intéressés.
Mais nous avons le temps de poursuivre les recherches, de suivre celles
qui sont faites par d'autres et d'arriver à des conclusions en temps
utile pour ne rien retarder. Je pense que le domaine scientifique étant
ce qu'il est, nous voudrons attendre la dernière minute avant de prendre
la décision. Il est toujours possible que,
d'ici un mois, on lise dans une revue scientifique: Une nouvelle
technique de traitement des eaux usées plus économique et plus
efficace. Nous ne devrions pas prendre une décision définitive et
irréversible avant le point de non-retour.
M. LEGER: C'est sûr. Je comprends le ministre. C'est que, comme le
traitement primaire ne se fera pas avant 1981, il se peut que les deux ans
cela ne veut pas dire deux ans additionnels à 1981 les
deux ans d'étude sont encore à l'intérieur de cette
période de 1981. Même si vous aviez une décision possible
de prise, vous attendriez, au cas où la science aurait découvert
autre chose, permettant peut-être, en 1981, d'avoir quelque chose de plus
efficace.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais être bien
précis. Si je parle de deux ans, c'est à partir de 1974.
M. LEGER: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: Nous croyons donc qu'en 1976, 1977 au plus tard, il faudra
prendre la décision et il faudra qu'elle soit irréversible
à partir de ce moment-là. Donc, nous nous donnons ce jeu de deux
ans ou peut-être un peu plus, mais nous ne pourrons attendre plus
longtemps que cela. Nous devrons prendre la décision en 1976 ou 1977, en
vertu des connaissances scientifiques que nous aurons à ce
moment-là et en fonction des preuves qui auront été
fournies de l'efficacité des systèmes mis de l'avant. Parce que
le député sait fort bien qu'il y a des projets pilotes et
même des systèmes ou des équipements qui sont mis sur le
marché, qui n'ont pas fait leurs preuves suffisamment et, après
une expérience d'un certain temps, ils sont abandonnés, ou
modifiés en profondeur. Donc, avec une dépense aussi importante,
nous ne pourrions faire de l'usine de la Communauté urbaine de
Montréal un projet expérimental. Il faudra que nous y
introduisions quelque chose de prouvé.
M. LEGER: De toute façon, je pense que le ministre peut me dire
que, la décision étant prise aux alentours de 1976, 1977, quel
que soit l'un des trois choix que l'on a mentionnés, soit le traitement
secondaire, soit le traitement tertiaire, soit une autre solution, que la
minute que la décision sera prise, on pourrait même commencer
immédiatement, avant 1981, à ajouter des éléments
à cette solution pour que, possiblement en 1981, on n'ait pas uniquement
une usine de traitement primaire, mais possiblement une amélioration du
traitement primaire en 1981.
M. GOLDBLOOM: Le député comprendra sûrement qu'une
fois la construction engagée dans le détail, une fois les
équipements com- mandés et leur installation prévue, la
marge de manoeuvre sera moindre. Mais, à n'importe quel moment, d'ici
1976, d'ici 1981, et immédiatement après l'entrée en
fonction de l'usine, il sera toujours nécessaire de prévoir des
améliorations.
M. LEGER: Où en sont exactement rendus les travaux au moment
où on se parle?
M. GOLDBLOOM: Nous avons toujours, depuis plusieurs mois, la promesse
que les travaux commenceront en septembre de cette année et les
ingénieurs de la CUM mettent la dernière main aux plans pour le
réseau collecteur. Il y a déjà...
M. LEGER: II n'y a aucun pourcentage de tuyaux de posés
jusqu'ici? Dans le tuyau collecteur?
M. GOLDBLOOM: Sauf des améliorations locales. Il y a des travaux
déjà accomplis au cours des années
précédentes: Les intercepteurs majeurs, les collecteurs que l'on
connaît, que l'on est toujours obligé de payer, les coûts
ayant été assez élevés.
Mais je voudrais informer les membres de la commission que la firme
d'ingénieurs-conseils et l'architecte ont déjà
été choisis pour l'usine d'épuration.
M. LEGER: Mais les travaux de l'usine ne sont pas commencés
encore?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président.
M. LEGER: Quant au traitement des eaux usées, le ministre
pourrait-il faire le point sur le système de Québec et
l'état des travaux du BAEQM, Bureau d'aménagement des eaux du
Québec métropolitain?
M. GOLDBLOOM: D'assainissement des eaux du Québec
métropolitain.
M. LEGER: D'assainissement des eaux du Québec
métropolitain, en particulier.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce programme procède. Il y
a eu un certain délai au cours de l'année qui vient de se
terminer et cela, surtout à cause de l'augmentation très
importante des coûts. Nous avons, pour cette raison, fourni une
subvention additionnelle de $3 millions. Si nous ne l'avions pas fait au moment
où ce geste devenait possible, nous aurions dû accepter une
solution qui n'aurait pas été très satisfaisante, une
espèce de moyen terme qui aurait permis de déverser, à un
endroit dans le fleuve, les eaux usées qui, autrement, auraient
été déversées près de l'embouchure de la
rivière Saint-Charles. Il y aurait eu refoulement dans la rivière
Saint-Charles et nous aurions dû, par la suite, perdre la valeur de cet
investissement
parce qu'il aurait fallu abandonner ce tuyau et le remplacer par autre
chose.
Par contre, les deux diffuseurs qui ont été prévus,
non seulement nous semblent toujours nécessaires, mais concordent avec
le projet d'usines d'épuration. Donc, nous avons pu accuser
progrès, même si nous n'avons pas encore résolu tous les
problèmes financiers du BAEQM et ces problèmes ne sont
certainement pas la faute de l'administration de cet organisme. Bien au
contraire, c'est une administration qui semble avoir fonctionné
très bien.
M. LEGER: De quelle façon les diffuseurs concordent-ils avec le
projet d'épuration des eaux futures?
M. GOLDBLOOM: Ce seront les émissaires.
M. LEGER: Avec les usines d'épuration, je veux dire.
M. GOLDBLOOM: Oui. Ce seront les émissaires pour les eaux
usées...
M. LEGER: Autrement dit, elles pourraient être
détournées vers une usine d'épuration avant d'être
envoyées dans le fleuve.
M. GOLDBLOOM: Les usines, étant construites, seront
raccordées aux diffuseurs et les eaux résiduaires qui passeront
par les diffuseurs seront, à partir de ce moment, des eaux
traitées au lieu d'être des eaux non traitées.
M. LEGER: Quelle est la longueur des collecteurs posés
actuellement?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas de longueur, j'ai des dollars, plus de $30
millions de dépensés.
M. LEGER: Jusqu'à maintenant par le BAEQM?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Les travaux encore à faire coûteront combien?
M. GOLDBLOOM: $25 millions pour compléter le réseau. Pour
les usines, nous n'avons pas de chiffres très précis, mais cela
pourrait être $35 millions.
M. LEGER: Cela ferait $60 millions, ce qui resterait à faire?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Les diffuseurs vont coûter combien?
M. GOLDBLOOM: Les chiffres que nous avons sont de $12 millions. Nous
avons contribué pour $3 millions jusqu'à maintenant.
M. LEGER: $12 millions chacun?
M. GOLDBLOOM: Non, au total, pour les deux.
Une nouvelle demande de soumissions sera lancée dans quelques
jours.
M. LEGER: Quand le système de collecteurs sera-t-il
prêt?
M. GOLDBLOOM: Le réseau est complété, à
toutes fins pratiques, M. le Président. Il reste certains
équipements à ajouter, comme une station de pompage. Les
diffuseurs sont maintenant l'étape qu'il faut compléter et,
après cela, les usines.
M. LEGER: Comment va se faire la facturation aux municipalités de
tout ce coût?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas encore déterminé de
façon précise, M. le Président, et, d'ailleurs, il faudra
que nous examinions ce problème dans le même esprit que les autres
problèmes de finances municipales, pour voir dans quelle mesure le
gouvernement provincial pourra aider à diminuer ces coûts.
Nous avons, évidemment, la perspective du régime de
financement dont nous avons parlé pour les usines elles-mêmes.
Peut-être que d'autres éléments pourraient être
admissibles à ce régime de financement auquel le gouvernement
fédéral contribue, mais il y a certains modes différents
qui sont prévus comme possibles dans la loi du BAEQM et c'est une
décision ou au moins une recommandation qui devra être
formulée par le conseil d'administration de l'organisme.
M. LEGER: Pourquoi toute la partie de Sillery, du versant sud de
Sainte-Foy et une partie de Québec ne sont-elles pas incluses dans les
travaux du BAEQM?
M. GOLDBLOOM: C'est le secteur qui reste à être
complété. Je n'ai pas voulu induire le député en
erreur tout à l'heure, en parlant de travaux additionnels et en disant
que le réseau est complet. Le réseau est complet, sauf ce
secteur. C'est la majeure partie des $25 millions qui restent à
dépenser et cela complétera le réseau sur tout le
territoire; mais, sur les autres parties du territoire, le réseau est
complet.
M. LEGER: Quand cette partie sera-t-elle incluse?
M. GOLDBLOOM: C'est en partie un problème financier. C'est une
question de pouvoir toucher les montants d'argent nécessaires pour
permettre d'engager les travaux.
M. LEGER: Est-ce que vous allez faire d'autres demandes au
fédéral là-dessus?
M. GOLDBLOOM: C'est entre le BAEQM et
le gouvernement provincial que les transactions se font. Je ne peux pas
donner de réponse. Le député sait que nous n'avons pas
l'intention de laisser traîner un travail aussi important, mais par
contre, pour faire n'importe quoi, il faut pouvoir le payer.
M. LEGER: Est-ce que les plans sont prêts pour cette partie?
M. GOLDBLOOM: A toutes fins pratiques, oui.
M. LEGER: Combien de municipalités ont maintenant un plan
directeur d'épuration des eaux? Quelle population serait desservie par
cela?
M. GOLDBLOOM: II y a de nombreuses municipalités qui ont un plan
directeur de leur réseau d'égouts qui prévoit, à la
fin de cela, la construction d'une usine d'épuration, mais il y a une
trentaine d'agglomérations importantes où il existe
présentement un plan directeur qui est véritablement un plan
d'épuration.
Evidemment, ce sont des cas où le problème est plus
complexe. Donc, il faut un plan plus sophistiqué. Dans le cas d'une
petite municipalité, ce que nous faisons c'est de prévoir d'abord
dans la planification du réseau l'éventuel traitement,
deuxièmement, de ne pas approuver en même temps la construction du
réseau et la construction de l'usine. La raison est simple: nous avons
parfois des surprises quant au...
M. LEGER: Je ne sais pas si le ministre répond à ma
question. Je ne sais pas si je me suis mal exprimé. Je demandais combien
il y avait de municipalités, en général, au Québec
qui avaient un plan directeur d'épuration des eaux usées, pas
seulement celles autour de la ville de Québec.
M. GOLDBLOOM: Non. J'ai parlé de l'ensemble du territoire. Je
voudrais compléter ma réponse en indiquant que nous
évitons d'approuver en même temps le réseau et l'usine
parce que nous avons souvent des surprises quant à l'importance de
l'usine qui est nécessaire une fois le réseau
complété, soit parce qu'il y a eu d'autres développements
qui ont ajouté des raccordements, soit parce que le fait peut-être
de créer un réseau d'aqueduc en même temps a
augmenté la consommation, donc, par ricochet le déversement
d'eaux usées.
C'est pour cette raison que nous faisons le travail en deux
étapes.
M. LEGER: Mais vous n'avez pas de chiffre. Est-ce que vous m'avez
donné un chiffre dans tout cela? Il me semble que je n'ai pas entendu
cela.
M. GOLDBLOOM: Toutes les municipalités de plus de 5,000
âmes ont un tel plan directeur...
M. LEGER: Cela veut dire à peu près 150.
M. GOLDBLOOM: ... et il y a 30 centres régionaux où il y a
un plan régional.
M. LEGER: Est-il exact que sur les 150 usines d'épuration
actuelles, une centaine auraient un rendement plutôt bas?
M. GOLDBLOOM: Je ne voudrais pas confirmer le pourcentage précis,
mais il est certain que le rendement d'un certain nombre de ces usines n'est
pas ce qu'il devrait être.
M. LEGER: Quelles en sont les causes?
M. GOLDBLOOM: Généralement, c'est que ce sont des usines
qui ont été bâties il y a un certain temps et qui devaient
desservir une certaine population, qui sont devenues surchargées par la
suite; ou bien, ce sont de petites usines dont, par le fait même, le
fonctionnement est moins sûr.
Troisièmement, c'est parce que dans les petites
municipalités, il n'y a généralement pas le personnel
nécessaire pour bien gérer le fonctionnement de l'usine. Cela est
un problème.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des études de faites pour
éviter de répéter les mêmes erreurs?
M. GOLDBLOOM: Certainement, M. le Président. Nous sommes
très exigeants quant aux firmes d'ingénieurs-conseils qui nous
remettent des rapports sur des projets de traitement des eaux usées.
Nous insistons pour prévoir 30 ou 40 années à l'avance les
besoins et donc, le bon fonctionnement de l'usine.
Nous nous occupons également indirectement et même
directement, dans une certaine mesure, de la formation d'un personnel
compétent. Nous en avons parlé l'autre jour. J'ai indiqué
que nous sommes heureux de constater qu'il y a effectivement des
débouchés sur le marché du travail pour les
diplômés des quelques CEGEP où des cours de techniciens
sont offerts.
M. LEGER: Où en sont rendus les plans d'épuration du
bassin de la rivière du Nord?
M. GOLDBLOOM: II y a le rapport que j'ai déposé qui
prévoit l'épuration des eaux usées des principales
agglomérations et d'autres améliorations, notamment en ce qui
concerne les industries le long de la rivière. J'avais
déjà déposé aussi, même avant d'avoir le
rapport sur le bassin dans son ensemble, un rapport d'étude par des
ingénieurs-conseils pour l'agglomération Sainte-Adèle et
Mont-Rolland. Il faudra compléter le dossier par des études
précises de l'agglomération Saint-Jérôme et
l'agglomération Lachute-Brownsburg. Entre-temps, les industries sont
sous étude; notamment et ce n'est pas exceptionnel, au contraire,
c'est notre
règle nous étudions dans chaque cas la
possibilité de faire traiter dans le système municipal, les
effluents industriels. Il y a, au moins en nombre d'usines, peut-être pas
en volume d'effluents, une majorité qui se prête à ce
traitement combiné.
M. LEGER: Qu'en est-il de la pollution causée par les entreprises
de pâtes et papiers? On se rappelle qu'il y avait eu 18 compagnies qui
avaient été trouvées coupables sous ce chef en 1971. Des
poursuites partielles avaient été entamées, j'en avais
parlé au ministre hier; des amendes ridicules subies, en particulier,
par cette compagnie totalisaient $1,225 soit $175 par compagnie... Où en
est-on rendu maintenant par la pollution causée par ces compagnies?
M. GOLDBLOOM: C'est ce que prévoyait la loi à
l'époque. C'est à la fin de 1972 que la Loi de la qualité
de l'environnement a été adoptée. Nous avions émis
une directive à l'endroit des usines de pâtes et papiers. Nous
avions obtenu des améliorations, mais elles ne suffisaient pas. Par la
suite, nous avons indiqué que conjointement avec le gouvernement
fédéral, il y avait une deuxième série de
directives qui étaient pour être imposées. Effectivement,
notre règlement dans ce domaine sera prêt dans quelques
semaines.
Entre-temps, nous avons convoqué à plus d'une reprise
toutes les compagnies. Nous leur avons fait part des exigences qui
étaient et sont en perspective pour qu'elles puissent commencer à
se préparer à cette deuxième ronde
d'améliorations.
Il y a une variété de problèmes dans ce domaine et
il y a certaines usines qui constituent des problèmes un peu
particuliers, dont l'exemple le plus frappant est celle qui, autrefois,
était le moulin Kipawa de la CIP et qui est aujourd'hui l'usine Tembec
des gens de Témiscamingue.
C'était la pire usine polluante des 55 ou 56 usines de
pâtes et papiers du Québec. Nous avons été dans une
situation extrêmement embêtante. Nous avons assisté à
la fermeture de l'usine. Nous avons assisté aux efforts extraordinaires
de la part de la population locale pour acheter et exploiter l'usine pour leur
propre compte. Nous avons dû imposer un coût de $4 millions, au
moment même où les quelques milliers de citoyens de
Témiscamingue cherchaient à faire fonctionner de nouveau leur
gagne-pain, un coût de $4 millions en épuration des eaux.
Heureusement que les divers paliers du gouvernement ont pu aider. Nous
avons donc déjà le début de ce programme d'assainissement
pour cette usine.
Je voudrais donner la liste des compagnies qui ont déposé,
au 1er mai de cette année, un programme de dépollution en vertu
des exigences que nous avons imposées: Abitibi, Building
Products, CIP, Consolidated Bathurst, Domtar, Donohue, Eddy, John Ford,
Gaspesia, Kruger, McLaren, Price, Price Wilson, Quebec North Shore, Rolland,
Saint-Raymond, Scott Paper, Soucy, Tembec et Rayonier Québec. On voit
qu'il y a...
M. LEGER: II y a 21 compagnies sur 55 ou 56.
M. GOLDBLOOM: II n'y en a que cinq dont nous n'avons pas encore
reçu le programme.
M. LEGER: Est-ce que ces programmes ont un calendrier? Il porte à
quelle date la réalisation de ces programmes?
M. GOLDBLOOM: Le règlement comportera un calendrier comme les
autres règlements et directives que nous avons déjà
publiés. Je ne pourrais, en ce moment, donner un chiffre précis.
Je ne le connais pas.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire si les ordonnances
déjà émises ont été respectées?
M. GOLDBLOOM: Dans la majorité des cas, oui, M. le
Président, surtout les ordonnances récentes. Nous avons
constaté, dans le passé, des difficultés d'application et
nous avons essayé d'être plus efficaces dans la publication et
dans l'application des ordonnances.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des inspections spécifiques pour ces
usines et quel est le nombre que vous avez eu l'année
dernière?
M. GOLDBLOOM: Toutes les usines du Québec qui sont, aujourd'hui,
je pense, 54, ont été visitées par nos équipes
professionnelles. Toutes les usines.
M. LEGER: Les 56?
M. GOLDBLOOM: Oui. Il y en a 54 maintenant, apparemment.
M. LEGER: L'usine de Châteauguay de traitement des affluents
industriels traite les affluents de quel type d'usines?
M. GOLDBLOOM: De toutes les usines où les résidus liquides
sont combustibles. C'est un éventail assez large, parce que même
l'eau peut être combustible si on la mélange avec d'autres choses
qui brûlent facilement. Effectivement, dans les résidus liquides
qui parviennent à cet incinérateur, il y a souvent une forte
teneur en eau, mais, quand même, il est possible de les éliminer
par combustion. Evidemment, c'est la vapeur qui sort par la
cheminée.
M. LEGER: Combien d'usine sont traitées par cela?
M. GOLDBLOOM : II y a à peu près 40 p.c. des
résidus, probablement un peu plus, près de 50 p.c. maintenant. On
est entre 40 p.c. et 50 p.c. des...
M. LEGER: Les usines chimiques sont comprises dans cela?
M. GOLDBLOOM: Essentiellement, M. le Président, sauf que dans le
cas des usines chimiques et d'autres industries aussi, il y a certains
résidus qui ne peuvent être incinérés en
sécurité. Nous travaillons, là aussi, en visitant chaque
usine avec une équipe spécialisée pour déterminer
la meilleure façon d'éliminer les autres types de
résidus.
M. LEGER: Est-ce que cela inclut seulement les usines de l'île de
Montréal ou un certain rayon autour?
M. GOLDBLOOM: Un rayon assez important d'à peu près 125
milles autour de Montréal.
M. LEGER: Quelles obligations sont faites aux compagnies de faire
traiter leurs affluents à cet endroit?
M. GOLDBLOOM: L'obligation est formelle. Il faudra que le
règlement qui était adopté avant la Loi de la
qualité de l'environnement, et donc en vertu de l'ancienne Loi de
l'hygiène publique, soit converti en règlement en vertu de la Loi
de la qualité de l'environnement, ce qui le rendra plus efficace, parce
que les amendes, on le sait, sont beaucoup plus importantes. Cela fait partie
du calendrier que je déposerai, tout à l'heure. J'ai des
exemplaires pour les membres de la commission.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire le coefficient de
fonctionnement de cette usine?
M. GOLDBLOOM: A peu près 50 p.c. de sa capacité
présentement. C'est variable, évidemment. Il y a des jours
où il y a beaucoup de résidus à brûler, et il y en a
d'autres où il n'y a pas grande activité. Mais l'usine fonctionne
au moins la moitié du temps, et comme j'ai dit, nous avons entre 40 p.c.
et 50 p.c. des résidus que nous avons pu identifier qui sont
présentement traités. Il y a une nette amélioration depuis
quelques mois.
M. LEGER: Est-ce que l'usine est subventionnée actuellement?
M. GOLDBLOOM: Non, l'usine n'est pas subventionnée. La seule
contribution du gouvernement est notre responsabilité financière
pour l'élimination des résidus qui avaient été
déversés dans les lagunes de Mercier à côté
de l'incinérateur actuel. Nous avons accepté de payer
l'évacuation et l'incinération de ces résidus. Ce n'est
donc pas une subvention à la compagnie. C'est plutôt une
subvention à la municipalité et à ses contribuables.
M. LEGER: Le ministre a fait ressortir, le 7 mai dernier, les
difficultés d'inspecter les déchets toxiques de type industriel.
Il a même mentionné l'emploi de policiers. Mais
concrètement, quelles mesures précises entend-il prendre pour
améliorer la qualité de ces inspections?
M. GOLDBLOOM: Nous avons créé cette équipe
spécialisée et nous l'avons chargée de visiter chacune des
usines. J'ai fait, tout récemment, la compilation des importantes usines
qui n'envoient pas, présentement, leurs résidus à
l'incinérateur ni, apparemment, aux autres centres approuvés qui
sont surtout des centres de recyclage. Je ne peux exclure la possibilité
que, parmi ces usines, il y en a qui ont développé un
système de recyclage sur place, ou d'autres traitements sur place, et
qui ne nous en ont pas informé. C'est possible, mais notre équipe
de vérification l'apprendra au cours de ses visites. Ces visites sont
déjà en cours depuis plusieurs mois. Il y a approximativement 400
usines à visiter. Nous sommes presque à mi-chemin. 170 usines ont
déjà été visitées, et l'on comprendra que
c'est une visite assez détaillée. Il y a des
éléments très particuliers qu'il faut examiner, et ce
n'est pas en l'espace d'une heure ou deux que l'on peut compléter
l'inspection d'une telle usine.
M. LEGER: La liste que le ministre avait déposée le 8 mai
n'était pas tout à fait complète. Est-ce que le ministre a
l'intention de faire quelque chose contre ceux qui négligent de traiter
leurs déchets chimiques et liquides d'une façon
régulière? Qu'est-ce que le ministre va faire avec ces pollueurs
invétérés?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, mais je pense qu'il faudra
avoir visité chaque usine de façon détaillée avant
de pouvoir le faire.
M. LEGER: M. le Président, j'avais promis au ministre
d'arrêter à midi trente, parce qu'il devait partir. Est-ce que le
ministre doit partir? Est-ce qu'on peut ajourner sine die, quitte, le temps
qu'on aura pour le terminer...
M. GOLDBLOOM: Si j'ai bien compris, M. le Président, l'honorable
député avait indiqué qu'à midi trente, il aurait
terminé son interrogatoire.
M. LEGER : Ce que je disais hier, c'était qu'à midi trente
je serais prêt à arrêter, pourvu qu'on ait adopté les
autres programmes hier. Maintenant, comme il reste encore beaucoup de questions
importantes, je suis d'accord qu'on ajourne sine die, quitte à y revenir
quand vous aurez le temps, plus tard dans le cours des
autres semaines. A moins qu'on n'aille jusqu'à une heure, mais je
sais bien que le ministre a hâte de partir; je ne veux pas le retenir. Si
vous ajournez sine die, ça veut dire que, dans le reste des autres
périodes...
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire que... M. LEGER: ... des
crédits, plus tard...
M. GOLDBLOOM: ... le député en a pour 25 minutes.
M. LEGER: II faudrait compresser, mais on ferait un tour pas mal
superficiel d'un sujet aussi important.
M. GOLDBLOOM: Je ne suis pas en mesure, M. le Président, de
promettre que la commission siégera de nouveau pour étudier ces
questions. Cela sera décidé par le leader parlementaire en
consultation avec les autres leaders.
M. LEGER: D'accord. M. le Président, en ce qui me concerne, il y
a beaucoup de sujets à discuter dans ce domaine, mais je pense qu'il y
aura d'autres périodes dans la semaine et demie qui reste pour adopter
le reste des crédits. Ce serait plus facile et on travaillerait moins
à la course pour aller au fond des questions, si c'était sine
die, quitte à ce qu'à la première minute où le
ministre est libre et qu'il y a un autre ministre qui ne l'est pas, puis qu'on
veut prendre un crédit, bien, on puisse terminer cette partie-là.
D'ailleurs, on a pratiquement tout adopté, sauf le programme 12.
M. GOLDBLOOM: J'en discuterai avec le leader parlementaire du
gouvernement. Je pense que nous pouvons, alors, M. le Président,
proposer l'ajournement de la commission sine die.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 37)