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Commission permanente des affaires municipales
Etude du projet de loi no 1
Loi modifiant la loi de la
Société d'habitation du
Québec
Séance du mercredi 26 juin 1974
(Seize heures trente-sept minutes)
M. HOUDE Limoilou (président de la commission permanente des
affaires municipales): A l'ordre, messieurs! Commission des affaires
municipales, étude du projet de loi no 1, Loi modifiant la loi de la
Société d'habitation du Québec.
Le nom de M. Ostiguy (Verchères) est suggéré comme
rapporteur de la commission.
Adopté?
DES VOIX: Adopté. M. LEGER: Bien oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Bellemare (Rosemont) remplace M.
Leduc (Taillon).
Article 1.
M. LEGER: M. le Président, sur l'article 1, je ne sais pas si le
ministre a quelque chose à dire, mais on cite, à cet article, la
définition d'un organisme sans but lucratif. Etant donné que
cette définition va être faite selon les exigences des
règlements de la société, est-ce qu'il va y avoir une
définition de la coopérative, comme organisme sans but lucratif,
qui sera différente de celle des institutions financières? Parce
que, là aussi, il y a une définition d'une coopérative
comme organisme sans but lucratif.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): En attendant la réponse,
j'aimerais souligner un autre changement. M. Bonnier (Taschereau) remplace M.
Boutin (Abitibi-Ouest).
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est un point un peu technique.
Voici la réponse. D'abord, l'article actuel inclut, dans la
définition d'organisme sans but lucratif, les offices municipaux
d'habitation, ce qui prête à une certaine confusion. La nouvelle
rédaction exclut de la définition d'organisme sans but lucratif
l'Office municipal d'habitation.
M. OSTIGUY: Exclut ou inclut?
M. GOLDBLOOM: Exclut, pour lui laisser son statut normal d'office
municipal.
Quant à la définition d'association coopérative, la
réponse fondamentale est oui, nous suivrons la définition
donnée par le ministère des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives, mais selon la charte, l'acte constitutif de
chaque organisme. Si cet acte constitutif lui donne l'autorité voulue
pour procéder aux actions visées par l'aide financière de
la Société d'habitation, alors cette association
coopérative sera reconnue en vertu de la loi. C'est pour cette raison
que l'on ajoute "selon les exigences des règlements de la
Société".
C'est-à-dire que les deux éléments devront se
marier: D'abord que l'association coopérative ait dans son acte
constitutif le pouvoir nécessaire pour entreprendre des travaux de cette
nature et deuxièmement que ces travaux soient entrepris en vertu des
règlements de la société.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 2.
M. LEGER: Le ministre peut-il nous expliquer quel sera exactement
je ne sais pas si c'est à l'article 2 ou 3 qu'il en est question parce
que je n'ai pas la loi comme telle à côté de moi; c'est
là où on parle de la publication dans un quotidien ou d'un
hebdomadaire...
M. GOLDBLOOM: C'est l'année financière qui est
touchée par l'article 2, M. le Président.
M. LEGER: Je n'ai rien là-dessus, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 3.
M. LEGER: C'est dans l'article 3, je pense. En vertu de 3, on parle de
la publication dans un quotidien ou un hebdomadaire de langue française
et dans un quotidien ou un hebdomadaire de langue anglaise. Comment va
fonctionner cette publication d'avis et comment cela sera-t-il conforme au
projet de loi 22 sur la langue officielle du Québec?
M. GOLDBLOOM: A vrai dire, M. le Président, on n'a pas
cherché à faire la concordance parfaite, on a simplement
modifié les chiffres dans cet article. L'article 33 actuel de la loi se
lit actuellement: "Un avis de l'adoption du programme de rénovation doit
être publié sans délai, trois fois on modifie cela
pour mettre deux fois à au moins cinq jours d'intervalle
on modifie cela pour mettre au moins trois jours d'intervalle dans un
quotidien ou un hebdomadaire de langue française et dans un quotidien ou
un hebdomadaire de langue anglaise, circulant dans la municipalité, et
une fois dans la Gazette du Québec".
M. LEGER: Deux questions. Je reviendrai sur la question de pourquoi vous
diminuez de 3 à 2 et de 5 à 3, mais juste sur la question de la
publication dans la langue, cela c'est rendre bilingues tous les avis du
gouvernement. Le ministre l'admet.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il est évident que
l'adoption d'une loi sur la langue officielle aurait un effet sur toute mesure
dans ce domaine. Présentement, nous nous inspirons de la Loi des
cités et villes qui prévoit un mécanisme de cette
nature.
Il y a, si ma mémoire est fidèle, mais je ne suis pas en
mesure de citer des exemples précis, des lois du Québec qui
permettent une exemption s'il n'y a pas de publication de langue anglaise qui
circule effectivement dans la municipalité ou la région en
question. Mais nous avons, comme je l'ai dit au début, maintenu une
rédaction qui existe depuis plusieurs années en touchant
seulement les chiffres.
M. LEGER: Alors, cela veut dire de toute façon que vous croyez
que la loi 22 serait au-dessus de toute autre loi générale
présentée par le gouvernement. Donc, la Loi sur la langue
officielle tiendra compte de toutes les lois actuelles et de la façon
dont on se comporte pour les publications, les avis, etc.
M. GOLDBLOOM: C'est mon impression purement personnelle, M. le
Président, ce n'est pas un avis juridique. Il faudrait, je pense,
aborder cette question dans le cadre du débat sur le bill 22, mais ce
n'est pas notre intention d'agir autrement que selon les principes qui seront
établis par l'éventuelle loi sur les langues.
M. LEGER: Alors disons donc, pour conclure je ne veux pas en
faire un débat, à l'occasion le débat viendra mais
quand même cet article 2 vise à bilinguiser les avis à
travers le Québec concernant la Société d'habitation du
Québec?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas bilinguiser, M. le Président...
M. LEGER: Parce qu'il y a le mot "et". M. GOLDBLOOM: ... dans le...
M. LEGER: Le mot "et" fait toute la différence.
M. GOLDBLOOM: ... sens que c'est un article qui existe
déjà; bilinguiser, à mon sens, voudrait dire modifier
quelque chose, faire bilingue ce qui n'est pas déjà bilingue.
C'est déjà bilingue.
M. LEGER: Donc, c'est déjà bilingue? M. GOLDBLOOM: Oui
c'est déjà... M. LEGER: Par une loi faite...
M. GOLDBLOOM: Oui, mais je me permets de suggérer, M. le
Président, que si, dans une municipalité, il y a des personnes de
langue anglaise, elles devraient être en mesure d'ap- prendre par un avis
dans cette langue quelle est la proposition dans le cas d'un programme de
rénovation.
M. LEGER: Oui, c'est un autre problème ça. On en parlera
de la...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 3, adopté?
M. LEGER: ... rentabilité du français.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 4?
M. LEGER: En ce qui nous concerne, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 5?
M. LEGER: En ce qui nous concerne, M. le Président, pour ne pas
faire perdre le temps de la commission inutilement, à moins que des
députés aient des questions à poser, je n'ai rien à
ajouter, à moins que le ministre ait quelque chose à ajouter,
à partir de l'article 5 jusqu'à l'article 27 inclusivement. A
moins que le ministre ait des amendements à nous proposer. Je ne veux
pas enlever le droit à aucun député de présenter
des questions, des objections, mais de l'article 5 à l'article 27, en ce
qui nous concerne, c'est adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 27, inclus?
M. LEGER: Article 27 inclus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Articles 6 à 27 inclus,
adopté.
M. LEGER: Tous les députés sont d'accord?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais remercier le
député de Lafontaine de sa collaboration. Je voudrais quand
même vous prier d'attendre quelques secondes parce qu'il y a deux ou
trois petites modifications de rédaction que nous voudrions
apporter.
M. LEGER: Je vous ai pris par surprise par ma vitesse.
M. GOLDBLOOM: Je suis surpris, à l'article qui...
M. LEGER: J'aime parler longuement sur des points importants et ne pas
perdre de temps pour des choses sur lesquelles on est déjà
d'accord.
M. GOLDBLOOM: Je voudrais attirer votre attention sur l'article 17, M.
le Président, qui se
lit présentement comme suit: "Ladite loi est modifiée en
insérant, après l'article 51, le suivant: "51 a. Avec
l'autorisation de la Société et aux conditions qu'elle
détermine, toute municipalité peut, par résolution,
prendre une option sur tout immeuble devant faire l'objet d'un programme
d'habitation." Nous avons constaté à la réflexion que
cette autorisation aux municipalités devrait être étendue
aux organismes qui pourraient exercer des pouvoirs analogues. Pour cette
raison, je voudrais vous suggérer la rédaction suivante qui
introduit des mots additionnels après le mot "municipalité" dans
la troisième ligne du nouvel article 51 a.
L'article se lirait comme suit: "Avec l'autorisation de la
Société et aux conditions qu'elle détermine, toute
municipalité et tout organisme constitué en vertu de l'article 55
peut, par résolution..." et ainsi de suite jusqu'à la fin.
L'article 55 traite des offices municipaux constitués en
corporation. Les offices municipaux, alors, c'est simplement pour
élargir la portée.
M. LEGER: D'accord, adopté en ce qui nous concerne.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'amendement est adopté.
Article 17, adopté avec amendement.
M. GOLDBLOOM: Ensuite, M. le Président, à l'article
23...
M. PARENT (Prévost): M. le Président, un instant, pour une
clarification. Quand vous dites "toute municipalité" ou, disons, tout
organisme qui est fondé, ça lui donne pratiquement les
mêmes pouvoirs qu'une municipalité pour prévoir
l'acquisition, la location ou la restauration de logement.
M. LEGER: Avec l'autorisation des sociétés, cependant.
M. PARENT (Prévost): Oui, mais souvent on est pris avec un
fait...
M. GOLDBLOOM: C'est pour préparer des plans et pour prendre des
options, mais pour agir, pour acquérir des immeubles il faut une
résolution du conseil municipal.
M. PARENT (Prévost): Ah bon! on revient toujours à
l'autorité finale du conseil pour...
M. GOLDBLOOM: Alors, M. le Président, ce n'est pas à
l'article 23 mais plutôt immédiatement après que j'aimerais
introduire un article additionnel qui serait 23 a) et qui se lirait comme suit
: L'article 60 je lis un peu rapidement et l'on pourra en prendre le
texte après, si vous voulez, M. le Président de ladite loi
est modifié en remplaçant, dans la dernière ligne, la
lettre c par la lettre b. C'est une modification de concordance.
M. LEGER: A l'article 60. Oui, c'est le paragraphe b) plutôt que
le paragraphe c).
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Il faudrait retourner en arrière,
à l'article 22 de ce projet de loi qui remplace effectivement l'article
58 de la loi originale. Pour des fins de concordance, c'est maintenant le
paragraphe b) plutôt que le paragraphe c) qui est visé par
l'article 60.
M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: C'est un amendement de concordance. Je lis lentement, M.
le Président, le nouvel article 23 a): "L'article 60 de ladite loi est
modifié en remplaçant, dans la dernière ligne, la lettre
"c" par la lettre "b". On me dit que la rédaction normale met les
lettres c et b entre guillemets, M. le Président.
M. BONNIER: M. le Président...
LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): L'honorable député de
Taschereau.
M. BONNIER: ... j'avais commencé à étudier le
projet de loi, que je trouvais fort intéressant, en relation avec cela.
J'ai été effectivement surpris, et je félicite d'ailleurs
le député de Lafontaine pour nous avoir fait sauter à
l'article 27.
Je me demande si, en quelques mots, le ministre pourrait simplement nous
résumer quels sont les pouvoirs nouveaux qu'on donne à la
société par les articles sur lesquels on a passé assez
rapidement.
M. OSTIGUY: De l'article 1 à l'article 27.
M. BONNIER: Pas tout à fait de l'article 1. On était rendu
à l'article 3, quelque chose comme ça.
M. GOLDBLOOM: Nous étions rendus à l'article 5, M. le
Président.
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, mais, pour le
député que j'estime beaucoup, les notes explicatives, à
droite, expliquent tout ce que ça comprend de l'article 1 à
l'article 27. C'est tout marqué à la page 2 a): l'article 15,
l'article 16. C'est le résumé de tout ça. Alors, je ne
sais pas si c'est pour le journal des Débats ou si c'est pour votre
compréhension.
M. BONNIER: Non, non, ce n'est pas pour le journal des
Débats.
M. LEGER: C'est tout écrit là.
M. BONNIER: C'est pour ma compréhen-
sion. C'est parce que, des fois, en résumé, on peut donner
et dire exactement quels sont les nouveaux pouvoirs.
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection, si le ministre veut résumer
ça.
M. BONNIER: Je ne le sais pas; si c'est inutile, je n'insiste pas du
tout. Je peux le lire.
M. LEGER: Ce n'est jamais inutile de comprendre. Comme le ministre de la
Justice l'a dit tantôt: Souvent, il faut répéter. Je n'ai
pas d'objection, si le ministre veut répéter.
M. BONNIER Non, mais il ne parlait pas pour le député de
Taschereau.
M. GOLDBLOOM Je pense bien, M. le Président, que j'aurais
justement fait lecture des notes explicatives qui touchent presque tous les
articles. Je constate effectivement qu'en partant de l'article 5 jusqu'à
l'article 27 inclusivement il y a une note explicative pour chacun. Ce sont des
articles dont le but fondamental est d'accélérer le processus
administratif, de faciliter, donc, le travail de la société.
Il y a, par exemple, l'article 11 qui élargit les pouvoirs de la
cour Supérieure dans les cas où l'on contrevient à un
programme de rénovation, des choses administratives de cette nature. Ce
sera surtout quand nous arriverons aux articles suivants, c'est-à-dire
à partir de l'article 28 qui est un article assez volumineux et
important qu'il y aura des éléments de pouvoirs
additionnels. Il y a, cependant, l'article 20 qui précise les pouvoirs
des offices municipaux d'habitation et l'article 22 qui clarifie les pouvoirs
de la société d'accorder des allocations, des subventions et des
prêts pour fins d'habitation, mais le tout est essentiellement de nature
administrative. Rendu à l'article 28, on a une modification en
profondeur, parce que, là, on introduit dans la loi deux sections
nouvelles qui concernent effectivement les programmes d'amélioration de
quartiers et de dégagement de terrains et, ensuite, les programmes
d'acquisition et d'aménagement de terrains et les programmes
d'implantation de collectivités nouvelles.
Je pense que c'est à ce moment-là que nous constaterons
que des pouvoirs accrus sont prévus pour permettre à la
société d'agir d'une façon plus efficace et plus
vigoureuse vers la réalisation de programmes d'habitation et de
programmes connexes.
M. BONNIER Merci, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors l'article 23 a),
adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): D'autres amendements jusqu'à
l'article 27? Alors, c'est fait. L'article 28.
M. LEGER: Article 28?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 28.
M. LEGER: M. le Président, à l'article 28, peut-être
que c'est inutile, mais en tout cas je vais le faire quand même. Le titre
est: Section IV A). On y dit que cette section touche les programmes
d'amélioration de quartiers, programmes de dégagement de
terrains. Et on se réfère toujours à l'article 66 de la
Loi de la Société d'habitation qui, elle, a plusieurs
paragraphes: 66 a), b), c), d)... Je me demande si le titre ne devrait pas
s'appeler: Programmes d'amélioration de quartiers, de dégagement
de terrains, d'acquisition et d'aménagement de terrains, pour ne pas
séparer, en plein milieu, l'article 66, ou si c'est voulu
spécialement. Cela devrait être la même section, à
moins que ce soit voulu. Ce n'est peut-être pas majeur, ce que je dis
là. En réalité, c'est toujours l'article 66 qui est
corrigé. Alors, le titre devrait peut-être être plus gros,
et 66 a), qui se termine à 66 r)...
M. GOLDBLOOM: Je dirais, M. le Président, que si l'on
regarde...
M. LEGER: ... 66 q).
M. GOLDBLOOM: ... de 66 a) et 66 i), on constate que dans chaque cas on
commence par: "Le lieutenant-gouverneur en conseil détermine, par
règlement...". Il y a des éléments qui suivent pour
préciser ce que ces pouvoirs viennent faire dans l'économie de la
loi. Je pense que l'on aurait pu englober le tout dans une seule section.
M. LEGER: Ce n'est pas plus grave que ça.
M. GOLDBLOOM: Mais je pense que c'est peut-être un peu plus facile
de se retrouver avec une division en sections.
M. LEGER: D'accord. Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28, adopté?
M. LEGER: Non. Un instant, M. le Président, c'est le plus gros
article de toute la loi. Alors, je l'ai déjà dit je vais
attendre que le ministre ait terminé en deuxième lecture,
c'est là qu'on touche le point précis, je ne dis pas que c'est
facile pour le ministre de le régler, je ne dis pas que c'est voulu par
le ministre, mais il y a un problème qui est causé par l'article
66 i) qui est touché par l'article 28 de la loi.
L'article 66 i) se lit comme suit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil
détermine, par règlement, les critères
d'élaboration et les éléments de programmes d'acquisition
et d'aménagement de terrains destinés à permettre aux
municipalités d'acquérir, d'aménager et de revendre des
terrains ou des immeubles pour fins d'habitation et pour fins connexes ainsi
que les critères d'élaboration et les éléments de
programmes d'implantation de collectivités nouvelles."
Les mots "de revendre" je trouve cela très dangereux parce que
l'objectif majeur que l'on veut atteindre peut-être contourné
parce qu'on risque que les municipalités deviennent des
intermédiaires d'achat pour des promoteurs privés, se servant en
particulier des pouvoirs d'expropriation municipaux. Je ne prends pas le
ministre au dépourvu, je pense que je lui en ai parlé la
dernière fois. Il a peut-être trouvé des solutions à
cela. Que la municipalité puisse acquérir et aménager des
terrains pour ses propres fins d'habitation, soit, mais qu'elle puisse revendre
ces terrains à des promoteurs privés sans conditions
précises, je pense qu'il faudrait peut-être y songer,
peut-être s'y opposer ou trouver une formule quelconque.
Rien ne nous dit que la confirmation du lieutenant-gouverneur pourra se
faire sur une connaissance complète des tractations intervenues entre
des municipalités et des promoteurs privés. Il n'est pas interdit
de penser à des formations de programmes.
M. le Président, le problème no 1 qui me vient à
l'esprit, c'est le fait que ces choses se font loin du ministère. C'est
parfois par des dénonciations de personnes qui sont au courant ou qui
sont insatisfaites de ne pas être dans la "gimmick" que le
ministère peut l'apprendre. Mais il est pas mal loin pour être
capable de vérifier cela.
Je pense que c'est un trou dans la loi. D'un autre côté, je
comprends le ministre quand il dit...
M. GOLDBLOOM: J'ai constaté tout à l'heure un trou dans le
français du député!
M. LEGER: Avec le mot "gimmick"? C'est tellement imagé. Je
n'oserais même pas dire: Est-ce qu'on a un mot français pour cela?
Ce serait peut-être mal dit.
Je pense que l'objectif, pour la municipalité, c'est d'être
capable d'acquérir des terrains selon une planification bien
précise, selon un schéma d'aménagement du territoire, avec
une vocation de créer des habitations selon des besoins
planifiés. C'est ainsi que le fait peut-être Marathon Realties
pour le Canadien Pacifique. Elle achète des terrains, des maisons et
tranquillement, sans qu'on le sache, elle achète tout un carré de
maisons qui vaut beaucoup plus cher que chacune de ces maisons parce que le
carré de maison peut amener la possibilité de construire en
hauteur tout un édifice, et cela vaut cher. Il a fallu qu'on planifie,
sachant que ce territoire bien délimité, dans l'esprit des
promoteurs, est important.
A ce moment-là, la municipalité a peut-être besoin
de ces terrains-là. Mais la conjoncture ayant changé, elle n'a
peut-être plus l'intention de construire là et elle est prise avec
ces terrains; il faut peut-être qu'elle puisse le revendre. Je comprends
ce problème. D'un autre côté, on connaît ceux qui
aiment à passer à côté de la loi. Chaque loi
sévère qui est apportée pour corriger une situation qui
permet à des gens malhonnêtes de fonctionner, immédiatement
les gens malhonnêtes trouvent un moyen de la contourner.
Je voyais un trou là. Alors est-ce que le ministre a pensé
à une solution à cela?
M. GOLDBLOOM: Je pense que oui, M. le Président, et je voudrais
exposer d'abord le contexte dans lequel cet article a été
concçu.
Présentement, les municipalités sont limitées quant
à l'acquisition de terrains à des fins dites municipales et
à des fins comme la création d'un parc industriel, et cela avec
certaines autorisations.
Il y a des municipalités je prends un exemple dans la
région métropolitaine, la ville de Longueuil qui ont
conçu l'idée, que nous avons trouvée extrêmement
valable, d'acheter des terrains sur une superficie beaucoup plus importante que
l'espace vert que la municipalité veut créer et en faire au moins
un secteur de rénovation urbaine et même, selon les termes
utilisés par cette municipalité, une collectivité
nouvelle. L'idée étant que, du fait d'acquérir des
immeubles d'un certain âge, d'une certaine vétusté et de
les remplacer par un espace vert au centre, en laissant des terrains en
périphérie qui pourraient être acquis par d'autres
personnes qui pourraient alors bâtir des maisons à
côté d'un espace vert, on donne une valeur beaucoup plus
importante à ces terrains. La revente de ces terrains, donc, peut
représenter, pour la ville, la récupération de tout le
coût d'acquisition de ce qui demeure comme espace vert.
Nous avons trouvé cette idée très constructive et
nous avons voulu l'appuyer. Nous avons, cependant, reconnu le danger que vient
de souligner le député de Lafontaine. J'attire l'attention des
membres de la commission sur l'article 29 qui est à la page 14 du projet
de loi. Au paragraphe c), qui commence vers le milieu de la page, on verra que
le lieutenant-gouverneur en conseil déterminera par règlement les
conditions auxquelles et je saute à la fin de ce paragraphe
"seront soumis les actes d'aliénation d'immeubles détenus
en vertu de la présente loi". Or, ce n'est pas à n'importe quelle
condition que la municipalité pourra revendre les terrains. Ce sera
selon un règlement qui sera établi pour justement régir ce
genre de transactions.
M. LEGER: Je comprends que le ministre veut me toucher par l'argument
des espaces
verts, parce que je suis sensible de ce côté-là.
C'est un exemple qui est bon, entre autres, et l'objectif est louable en
général, mais le problème n'est pas là. Qu'est-ce
que le ministre peut faire pour empêcher des promoteurs dans une ville
éloignée de déterminer que, dans tel quartier, dans tel
secteur de la municipalité, ça leur convient de bâtir
là, mais que ça leur coûterait trop cher de commencer
à acheter? Ils le font exproprier par la municipalité et,
après quelque temps, la municipalité fait une transaction. Des
personnes à l'intérieur de la municipalité peuvent
être impliquées ou non avec cette compagnie de promoteurs,
ça peut être les deux cas, mais, à ce moment-là, ils
le rachètent tout simplement. Ils se sont servis des pouvoirs
d'expropriation de la municipalité pour obtenir des terrains qui vont
leur donner l'occasion de faire de l'habitation ou autre chose. Le
lieutenant-gouverneur en conseil n'est pas au courant de ces
choses-là.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'une réponse
plus précise se trouve à la page précédente
à l'article 66 m). C'est au deuxième alinéa du paragraphe
e), en haut de la page 13. On verra que non seulement il y aura un
règlement général, mais que, dans chaque cas, les
acquisitions, locations ou aliénations de gré à gré
prévues dans un programme financé par la société
requièrent l'autorisation de la société et celle du
Conseil du trésor".
Alors-, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement par un
règlement général; c'est également par une
approbation de chaque transaction que nous avons un contrôle.
M. LEGER: Cela ne vous dit pas quand même que l'expropriation de
la municipalité a été faite à la demande
précise de certains promoteurs privés.
M. GOLDBLOOM: Je comprends l'inquiétude exprimée par le
député et je me demande si l'on peut rendre une telle loi
totalement étan-che. Mais chaque programme, dès le départ,
exige l'approbation de la société, ratifiée par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Je signe à toutes les semaines des
projets d'arrêtés en conseil qui sont ensuite signés par le
premier ministre s'ils sont approuvés, pour confirmer les programmes des
municipalités. En beaucoup de détails, ce sont des documents qui
couvrent souvent trois, quatre et cinq pages à simple interligne. Donc,
c'est une approbation extrêmement détaillée. Nous ajoutons
par la suite, une fois le programme approuvé cette protection que si ce
programme comprend l'acquisition pour la revente, celle-ci doit faire l'objet
d'une approbation précise de la société et du Conseil du
trésor.
M. LEGER: Alors, les moyens de contrôle à ce jour sont la
Société d'habitation elle-même, la commission municipale et
le lieutenant-gouverneur en conseil?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: C'est quand même, il faut l'admettre, très loin
de la municipalité. Vous avez les paroles des gens qui sont venus, et la
municipalité qui est venue dire: Bien, nous avons notre programme, notre
projet c'est cela; et puis, vous approuvez. Tout semble normal à ce
moment-là.
M. GOLDBLOOM: Mais il y a les audiences publiques qui peuvent être
tenues...
M. LEGER: Une dénonciation de quelqu'un qui n'est pas heureux de
ne pas faire partie de cette "gimmick" je cherche le mot
français.
M. BONNIER: Entreprise.
M. LEGER: Une "gimmick", non, c'est pire que ça. De toute
façon, ce n'est peut-être pas français, peut-être que
ça n'arrive pas chez... En tout cas, je sais...
M. GOLDBLOOM: Cela arrive partout.
M. LEGER: Cela arrive, il y a un autre mot pour ça.
M. GOLDBLOOM: Les mots changent mais les "gimmicks" sont les
mêmes.
M. LEGER: Je pense que le problème est là. Il n'y a pas
moyen de le vérifier à moins d'avoir une dénonciation; les
audiences publiques permettent à ceux qui ne sont pas satisfaits de se
plaindre.
M. GOLDBLOOM: Mais quelle est l'alternative, M. le Président? Je
souligne en passant que les audiences publiques ont lieu avant
l'approbation.
M. LEGER: Mais vous avez retardé cela. Est-ce que c'est pour cela
que vous avez retardé, trois jours au lieu de cinq, les avis et tout
cela, plus loin? On en a parlé tantôt, aux amendements.
M. BONNIER: Ce sont les avis. M. LEGER: Les avis, oui.
M. GOLDBLOOM: C'est en parallèle, M. le Président. Dans un
cas c'est pour les acquisitions, et dans d'autres cas, c'est pour des projets
de rénovation. C'est une concordance. Nous avons trouvé qu'il
était fastidieux de devoir publier trois fois à cinq jours
d'intervalle, et dans la Gazette officielle aussi, quoiqu'il faut admettre que
la cote de lecture de la Gazette officielle n'est pas telle que l'on puisse
vraiment compter là-dessus pour informer la population. Ce n'est pas la
population en général qui en fait lecture.
M. LEGER: Est-ce que le ministre dirait que ce serait trop fort
d'enlever les mots "de revendre"? Est-ce que ça veut dire que les
municipalités pourraient être prises avec des terrains qu'elles ne
pourraient pas revendre si on enlevait les mots "de revendre"?
M. GOLDBLOOM: Et elles en feraient quoi, à ce
moment-là?
M. LEGER: Je sais que c'est fort, M. le Président, je ne suis pas
encore convaincu que j'ai complètement raison; je soumets ça
parce qu'on est ici pour trouver une solution. Il y a un problème, le
ministre n'a pas trouvé de solution, moi non plus. S'il y a des
députés qui ont trouvé des solutions, dites-nous les. Le
problème est le suivant: la municipalité va exproprier des
terrains. Ce n'est pas sûr que c'est elle qui le voulait par un projet
bien précis de sa part, pour le bien-être des citoyens. Il se peut
fort bien que certains promoteurs aient des intérêts précis
à faire un développement qui leur rapportera de l'argent et aient
dit aux municipalités: faites-le pour nous. Cela a eu l'air que c'est
vous qui avez fait ça. La municipalité veut le faire pour
l'intérêt de ces promoteurs-là.
Moi je me dis, si la municipalité a acquis des terrains, c'est
dans le but et d'empêcher la spéculation, d'une part, et, d'autre
part, peut-être d'avoir des projets domiciliaires intéressants
pour développer une partie de son territoire qui a une vocation
résidentielle ou autre. Est-ce qu'elle doit absolument les revendre,
pour que ça fonctionne bien? Est-ce qu'elle doit les revendre à
l'entreprise privée qui, elle, va bâtir avec un profit, ou quoi?
Je veux dire, ça peut être revendu nécessairement ou
ça peut demeurer la propriété de la ville.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense, d'abord, que si nous
enlevions le mot "revendre", nous bloquerions immédiatement le projet de
Longueuil, et il y a d'autres municipalités qui se préparent
à agir à l'instar de ce genre de projet. Nous ne voulons pas que
les municipalités soient dans le commerce des terrains. Nous ne voulions
pas non plus qu'elles puissent contribuer volontairement ou involontairement
à augmenter la spéculation. Mais, il me semble que nous devons
regarder la majorité des municipalités et
l'intégrité de leurs administrateurs élus et nommés
et croire que, dans la forte majorité des cas, il y aura une transaction
qui servira l'intérêt du bien commun et que, dans les cas
d'exception où l'on pourrait finir par trouver une transaction que l'on
n'aurait pas voulu approuver, il y aurait eu une intervention de la part de
quelqu'un qui aurait alerté l'opinion publique et qui aurait
demandé que ces transactions ne soient pas approuvées.
H me semble que la municipalité, en vertu de ce qui est
proposé ici, conserve une liberté d'action qui comprend
également ce que, pour ma part, je trouve souhaitable: la conservation
par la municipalité de la propriété du terrain et la
location du terrain, par bail emphytéotique par exemple, pour permettre
un déblocage valable, sans nécessairement laisser partir la
propriété. Et l'on sait, c'est un sujet que nous avons
discuté à d'autres moments, que cette notion de municipalisation
du sol en est une qui est appuyée par des personnes bien
renseignées qui regardent notre système de
propriété privée et qui disent avec raison: Nous sommes
limités dans notre liberté d'action pour mettre à la
disposition de la collectivité certains terrains et pour empêcher
certains développements que nous ne trouvons pas louables par le fait
que nous ne sommes pas propriétaires du terrain.
Donc, pour ma part j'aimerais encourager les municipalités
à agir de cette façon, si elles peuvent se permettre
d'acquérir d'importants terrains, d'en développer pour des fins
publiques et de louer les autres, retirant ainsi un certain profit par les
conditions du bail. Je pense que ce serait une chose excellente, mais les
conditions ne sont pas identiques d'une municipalité à une autre,
et je pense qu'il faudra, pour les fins du genre de projet que j'ai
décrit à Longueuil, permettre la revente avec des
précautions qui sont inscrites dans la loi.
M. LEGER: M. le Président, moi ce n'est pas en
répétant 22 fois le même argument, que je pense être
capable de convaincre le ministre. Mon rôle était de lui faire
admettre qu'il y avait une possibilité d'abus et d'ouverture dans cette
loi.
Si le ministre me dit qu'il est satisfait des contrôles qu'il peut
y avoir, après les différents articles qu'il m'a dits, je vais
prendre sa parole mais je me dis qu'il y a des ouvertures possibles et que le
ministre devra être vigilant. Les différents paliers qui ont
à surveiller les modalités d'acquisition et de vente de terrains
par les municipalités ou les offices municipaux devront être
très vigilants sur ce point-là.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la discussion a été
très constructive. Je voudrais, en toute simplicité, demander au
député de Lafontaine s'il a une suggestion. Il a
suggéré, tout à l'heure, d'enlever le mot "revente" en
reconnaissant...
M. LEGER: J'ai dit que c'était peut-être trop fort.
M. GOLDBLOOM: Oui, justement, j'allais ajouter qu'il avait reconnu
lui-même que c'était un geste qui pourrait être lourd de
conséquences et qui pourrait modifier, de façon radicale, toute
l'économie de ce qui est prévu mais, justement, il a
suggéré lui-même que d'autres députés
pourraient avoir des idées pour bonifier cet article. En a-t-il
lui-même?
M. LEGER: Jusqu'à présent, je n'en ai pas comme telles
parce que c'est assez complexe.
Vous arrivez avec un projet de loi que, comme vous l'avez
remarqué, nous avons appuyé en deuxième lecture parce que
ça part d'un objectif qui est bon. Comme de raison, quand on arrive avec
des lois pour atteindre de bons objectifs, il y a des trous et c'en
était un que je voyais. Vous avez mis certains contrôles à
des paliers que je trouve un peu élevés. C'est loin des endroits
où on peut surveiller. Autrement dit, quand les petits sont loin, ils
peuvent faire des mauvais coups et les parents ne le savent pas. C'est un peu
le cas dans ce domaine-là.
C'est possible qu'il y ait des difficultés à trouver une
solution pour empêcher ce tripotage possible dans les affaires
municipales. Moi, tout ce que je peux dire c'est que je n'ai pas de solution,
jusqu'à maintenant. Si j'étais à la place du ministre,
peut-être que j'aurais commencé à fouiller avec les
différents spécialistes qui l'entourent pour essayer de trouver
quelque chose dans ce sens-là. Peut-être qu'il pourrait nous
apporter, je ne sais pas, des amendements plus tard, à un autre stade,
ayant fait fonctionner cette loi-là pendant un certain temps afin de
voir quelle est la meilleure solution.
M. GOLDBLOOM: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Taschereau.
M. BONNIER: M. le Président, je pense que le député
de Lafontaine a fait état de certains abus de fonctionnement qui
n'enlèvent pas du tout la bonté même de cet
article-là.
Moi, au contraire, j'insisterais pour que le pouvoir de revente demeure
à la municipalité. Depuis plusieurs années on parle contre
la surenchère des terrains, surtout autour de certaines villes, et de la
nécessité de constituer des banques de terrains. Je pense que cet
article permet, selon les règlements qui seraient adoptés,
à certaines municipalités, qui devraient être
encouragées, à mon avis, à le faire, de constituer des
banques de terrains. A ce moment-là, elles sont obligées de les
revendre.
Le député de Lafontaine dit qu'il peut y avoir des abus.
Cela est sûr dans n'importe quel domaine mais je pense qu'il y a beaucoup
de bien dans cet article. Moi, j'aimerais poser une question pour aller plus
loin et demander au ministre si, dans les règlements, il a l'intention
d'encourager, par une certaine contribution, sous forme de prêts
peut-être aux municipalités, à constituer des banques de
terrains. Est-ce dans sa philosophie, à l'heure actuelle?
M. GOLDBLOOM: C'est certainement notre désir et c'est un
système de prêts qui est prévu à cette fin. C'est
évidemment un des programmes que prévoit la Loi nationale sur
l'habitation et qui devra faire l'objet d'une entente très
prochainement.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire quelle est sa
définition de l'amélioration de quartiers?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas la mienne qui compte, c'est celle du
gouvernement fédéral. La nôtre a été la
rénovation urbaine en petit.
M. LEGER: Mais un quartier, pour vous, c'est une partie d'une ville,
quoi, ou d'un village?
M. GOLDBLOOM: Oui, oui.
M. LEGER: La rénovation ou la restauration de cela, quelle est sa
philosophie, là-dedans?
M. GOLDBLOOM: Nous aimerions avoir une plus grande marge de manoeuvre
que celle que nous avons présentement.
Effectivement, il y a des projets qui ont été
lancés en vertu de l'ancienne version de la loi nationale sur
l'habitation qui ont dû rester en plan ou rester incomplets à
cause de la modification apportée par le gouvernement
fédéral. Actuellement, nous avons le genre de programme qui
permettrait une certaine rénovation et une certaine aide
financière aux propriétaires individuels à
l'intérieur d'un quartier désigné pour ces fins. Mais ce
n'est quand même pas le genre de programme intégral de
rénovation que nous aimerions pouvoir poursuivre.
M. LEGER: Qu'est-ce que le ministre veut dire par rénovation de
quartiers? Est-ce, dans un quartier donné, certaines maisons qui sont
rénovées ou si c'est un territoire de ce quartier complet qui
peut être rénové. Qu'est-ce que c'est, votre
définition? Parce que vous avez un titre qui touche la rénovation
de quartiers. Ce n'est pas la même chose que quelques maisons soient
rénovées et qu'D y ait un quartier complet qui disparaisse qui
est rénové.
M. GOLDBLOOM: Justement, M. le Président, il y a une distinction
à faire entre ce qu'on appelle rénovation urbaine qui va en
profondeur et amélioration de quartiers qui est plus superficielle, ce
dont on discute sans avoir précisé une définition dans les
deux cas. Il me semble que nous avons voulu poursuivre des programmes de vraie
rénovation urbaine, que nous sommes présentement limités
à faire un travail parcellaire et à aider certains
propriétaires à améliorer leur maison dans un quartier
désigné à cette fin.
M. LEGER: Oui, mais, actuellement, qu'est-ce qui empêche le
ministère des Affaires municipales de faire la restauration d'un
quartier? Est-ce parce qu'il y a des programmes conjoints
fédéraux-provinciaux et que vous devez tenir compte de ce que le
fédéral veut faire là-dedans ou s'il y a une
possibilité pour la Société d'habitation du Québec
elle-même d'avoir des
projets de rénovation de quartiers comme tels sans s'occuper du
fédéral, sauf peut-être pour lui demander de l'argent si
c'est nécessaire?
M. GOLDBLOOM: La possibilité existe, M. le Président.
C'est un problème financier. C'est une question de trouver l'argent
nécessaire. Pour préciser davantage la distinction entre
rénovation urbaine et amélioration de quartiers,
rénovation urbaine, c'est plus précisément la prise en
main de tout un quartier et l'établissement d'un programme pour la mise
à jour, pour l'amélioration des immeubles, le remplacement de
certains immeubles par des immeubles mieux construits, plus modernes, la
restauration de maisons à l'intérieur et à
l'extérieur, si elle peuvent être conservées. Tandis que
les programmes d'amélioration de quartiers sont axés sur la
restauration d'immeubles par leur propriétaire. C'est donc plus
limité et plus limitatif.
M. LEGER: Les propriétaires, à ce moment-là,
doivent payer une partie, je pense, de la restauration. C'est quoi, 40 p.c.
où 60 p.c?
M. GOLDBLOOM: 25 p.c.
M. LEGER: 25 p.c. Le provincial fournit quel montant pour une
restauration?
M. GOLDBLOOM: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
C'est ce que je voulais corriger; c'est l'inverse. C'est le
propriétaire qui doit assumer 75 p.c. et la participation provinciale et
municipale se chiffre par 25 p.c.
M. LEGER: Donc, dans la restauration d'une maison, le
fédéral n'entre pas du tout en ligne de compte?
M. GOLDBLOOM: II va entrer avec la signature d'une entente, M. le
Président, et cela jusqu'à concurrence de $2,500 par
propriété.
M. LEGER: Maintenant, quel est l'objectif du ministre dans l'avenir au
point de vue de la restauration de quartiers, de la restauration de maisons? Je
lui ai fait mentionner, lors du discours de deuxième lecture, que selon
un des derniers rapports que nous avons, le rapport Charney, par exemple, dans
la ville de Montréal, on avait fait disparaître 12,500 maisons qui
étaient encore récupérables et qu'on a remplacé
ça par 2,000 HLM, en tout. Donc, on a une perte nette de 10,000
maisons.
On a, à Montréal, des rues comme la rue Sherbrooke, la rue
Saint-Denis, où on a de belles grandes maisons de sept à huit
pièces sur le même plancher qui vieillissent, mais qui sont encore
solides et qui pourraient être conservées. Les immeubles modernes,
ce n'est pas toujours ce qui est le mieux. Il y a des endroits où cela
vaut la peine d'avoir des immeubles modernes Mais il y a parfois des maisons...
Je prends ici, la Grande-Allée, s'il fallait qu'on mette ça
à terre pour dire qu'on va bâtir de belles maisons modernes... Il
y a des restaurations qui doivent être faites pour garder le cachet et,
même si une maison est vieille, pourvu qu'elle soit solide, confortable,
avec un intérieur rénové, restauré,... Quelle est
la politique du ministère à ce sujet?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense d'abord qu'il y a une
distinction à faire. La Société d'habitation du
Québec, pour laquelle le ministre répond en Chambre et avec
laquelle le ministre collabore, n'est pas l'autorité supérieure
et universelle dans le domaine de l'habitation, de la construction et de la
démolition. Il y a des activités qui sont menées par des
intérêts privés. Je fais la distinction entre ce que nous
aimerions faire dans des quartiers où il y a de la rénovation
à accomplir et l'entreprise privée qui arrive, démolit et
bâtit.
Je pense que le député de Lafontaine, en encourageant le
ministre à prévoir de bons programmes de rénovation
urbaine, ce que le ministre voudrait faire avec la collaboration de la
société et par son truchement, tombe peut-être dans une
certaine confusion, dans ce sens qu'il voudrait que, par le truchement de ces
programmes, nous ayons un contrôle et une autorité sur les
activités dans tout le domaine de l'habitation, ce que nous n'avons pas,
ce que nous n'aurons pas avec l'adoption de cette loi et ce que nous ne
pourrons pas avoir.
Il y a, cependant, certains gestes que nous pourrions poser. Je tiens
à dire, entre parenthèses, que nous en étudions un
présentement, qui a été suggéré tout
récemment, il y a quelques jours à peine, par un groupe qui vise
la protection des immeubles de valeur, qui, n'étant pas en hauteur, par
exemple, ne représentent pas autant de revenus que pourrait en
représenter un nouvel immeuble qui les remplacerait et qui serait un
gratte-ciel. C'est la suggestion que toutes les municipalités, au moins
toutes les cités et villes aient le pouvoir de refuser, bloquer la
démolition de n'importe quoi sur leur territoire. Je n'ai pas encore
examiné toutes les implications d'un tel geste. J'ai appris
déjà, cependant, qu'il y a des villes qui, par leur loi
constitutive, ont ce pouvoir et la ville de Québec en est un des
meilleurs exemples. Donc, il serait certainement intéressant pour nous
d'examiner cette possibilité et ainsi d'empêcher des
développements qui ne répondraient pas aux considérations
esthétiques, historiques et sociales de nos principales
agglomérations.
Quant à des programmes de rénovation urbaine que nous
pourrions envisager, je répète ce que j'ai dit il y a quelques
instants. Le problème financier est majeur. Les propriétaires
n'ont pas, généralement, les moyens eux-mêmes. La
municipalité, en général, n'en a pas, non plus. La
province n'en a pas présentement. Il faudra, avec le temps,
développer des ressour-
ces plus importantes. Mais, en ce moment, ces ressources sont
disponibles du gouvernement fédéral et nous en profitons.
Nous avons dû régler certains problèmes cette
année à cause de modifications à la Loi nationale sur
l'habitation, mais je crois bien que ces questions sont en voie d'être
réglées et que nous serons en mesure de profiter, à
l'avenir, de ces programmes. Il est vrai que des conditions sont
imposées par le gouvernement fédéral, et des restrictions,
comme dans le cas de la rénovation urbaine. Nous pouvons ne pas
être d'accord avec cela. Mais il faut au moins profiter de ce qui est
disponible; ne pas laisser passer cet argent, mettre cet argent au profit du
Québec et des Québécois. C'est ce que nous avons
l'intention de faire.
M. LEGER: Dans votre schéma d'aménagement, ne voyez-vous
pas un commencement de solution, de possibilité de planification
provinciale, régionale et locale?
M. GOLDBLOOM: Effectivement, M. le Président. C'est un
problème complexe qui a des implications financières lui aussi et
qui implique également une décision que nous n'avons pas encore
senti la possibilité de prendre. Mais c'est une décision quant
à l'équilibre entre l'autorité centrale,
représentée par la province, et l'autorité locale,
représentée par les citoyens et leur conseil municipal.
Le député se rappellera que le dépôt de
l'avant-projet de loi de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire a
provoqué des réactions de la part de nombreuses
municipalités et de leurs citoyens, à cause de la formule
préconisée qui ne semblait pas faire l'affaire de ceux qui
voudraient que l'autorité locale et l'expression de la volonté
populaire soient plus déterminantes dans la décision
éventuelle que cet avant-projet ne le prévoit.
Donc, il y a encore des décisions à prendre et le
gouvernement n'est pas encore en mesure de les prendre; il ne se sent pas
encore suffisamment convaincu de l'une ou l'autre des formules possibles pour
se brancher immédiatement.
M. LEGER: En terminant, une dernière question, avant de laisser
la parole aux autres députés sur ce sujet. Avec les
difficultés que le ministre voit à réaliser ces objectifs,
concernant les limitations des revenus et des décisions
fédérales, moi, je vois le ministre très joyeux, avec tout
le budget fédéral qui revient au Québec dans les affaires
municipales, avec un beau projet d'aménagement, avec un schéma,
une politique où il n'a à demander aucune permission au
gouvernement fédéral et voit à s'administrer avec les
municipalités. Je pense qu'il serait très heureux, à ce
moment-là, de réellement pouvoir réaliser quelque chose
dans son ministère sans obstacle venant de l'extérieur,
uniquement avec des consultations venant de l'intérieur.
M. GOLDBLOOM: Oui, d'accord, M. le Président...
M. LEGER: C'est parfait, M. le Président. Maintenant que le
ministre m'a répondu...
M. GOLDBLOOM: ... mais il y a d'autres raisons de vouloir participer
à une association historique vieille de 107 ans, que la majorité
des Québécois n'est pas encore prête à
abandonner.
M. LEGER: H y a des fils d'araignée après!
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
L'Islet.
M. GIASSON: M. le Président, je ne sais pas si j'ai bien compris
le ministre lorsqu'il a voulu apporter de l'information sur la politique
nationale de l'habitation, c'est-à-dire les amendements qui ont
été apportés à cette loi. Est-ce que les
subventions à l'intérieur de la loi, seraient accordées
non pas aux municipalités mais aux citoyens qui font de la
rénovation?
M. GOLDBLOOM: Dans le cas des programmes d'amélioration de
quartiers, il y aurait une contribution fédérale aux
propriétaires, jusqu'à concurrence de $2,500.
M. GIASSON: Contribution qui serait une subvention directe.
M. GOLDBLOOM: Oui, pour la restauration de la maison.
M. GIASSON: Complétée par un prêt. Au-delà de
la subvention, il y aurait également des prêts de consentis,
c'est-à-dire que le programme conjoint fédéral Loi
nationale de l'habitation versus Société d'habitation du
Québec pourrait compléter l'autre partie qui serait des
prêts.
M. GOLDBLOOM: Oui, il y aurait des prêts mais il est
également possible d'emprunter ailleurs que chez le gouvernement,
évidemment.
M. GIASSON: Est-ce que dans votre conception de l'application d'une
politique de rénovation de quartier, vous accepteriez d'aller plus loin
que l'habitation comme telle, c'est-à-dire d'étendre cette aide,
soit sous forme de subvention ou sous forme de prêt, pour
l'amélioration des services publics à l'intérieur du
quartier? Je pense particulièrement aux services d'aqueduc et
d'égout, ces choses-là.
M. GOLDBLOOM: II y a certains éléments du nouveau
programme, de la nouvelle version du programme qui permettraient d'aider dans
ce domaine, mais c'est quand même un programme plus limitatif à
cet égard que l'ancien. Il y a cependant les membres de la
commission le savent bien un programme provincial d'ai-
de aux municipalités pour l'infrastructure. C'est une
responsabilité qui est entièrement nôtre, jusqu'au point
où on arrive aux éléments que l'on peut appeler
épuration des eaux usées et là il y a une participation
fédérale sous forme majoritaire d'emprunt et minoritaire de
subvention.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: M. le ministre, si vous me permettez, je regarde ici le verbe
aménager, et évidemment vous venez de répondre en grande
partie à ma question, à savoir que la restauration était
incluse. Mais lorsqu'on parle de rénovation urbaine, de restauration ou
de revitalisation de centre-ville ou de reconstruction de quartiers, est-ce
qu'il y a des dispositions à l'intérieur de cette loi ou y
aurait-il possibilité d'en avoir pour que certains édifices, soit
commerciaux ou publics, bénéficient d'améliorations? Cela
aiderait à compléter le décor. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de leur apporter de l'aide?
M. GOLDBLOOM: La difficulté ne réside pas dans la loi de
la Société d'habitation mais dans la Loi des cités et
villes, qui défend aux municipalités de donner de l'aide aux
entreprises commerciales. Il faudrait modifier la Loi des cités et
villes pour le permettre.
M. DEZIEL: Est-ce que ce serait souhaitable d'après vous?
M. GOLDBLOOM: C'est une question d'une certaine complexité. Nous
avons vu que dans certains cas un programme de rénovation urbaine
et je choisis bien ce terme impliquerait le déménagement
d'une industrie par exemple. L'industrie, étant là depuis de
nombreuses années, a ce que l'on peut appeler des droits acquis et elle
nous dit: Nous sommes bien où nous sommes, nous n'avons pas besoin de
déménager. C'est votre initiative et votre désir qui nous
font déménager; ce n'est pas à nous de payer les frais de
ce déménagement.
Nous sommes empêchés de contribuer directement à
couvrir ces frais. Alors, il y aurait peut-être lieu d'examiner un
élargissement, un assouplissement de ces règles, mais je ne pense
pas que nous soyons présentement en mesure de le faire. On comprendra
que des précédents très larges seraient
créés si nous acceptions de modifier toute l'économie de
ce système d'aide pour permettre de financer la rénovation
d'édifices commerciaux ou le déplacement d'industries ou des
choses de cette nature. Il est évident que dans certains cas le
ministère de l'Industrie et du Commerce peut vouloir aider à un
développement industriel et offrir une aide qui servirait au
déménagement; ce serait possible, mais c'est une décision
qui relève du ministre en question.
M. PARENT (Prévost): M. le Président, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu un jour de commencer à penser à l'enfouissement
de fils et qu'une certaine aide soit apportée de ce
côté-là, même en fonction de la rénovation? Ce
qui arrive c'est que c'est toujours aux frais des municipalités. Vous
abordez une rénovation urbaine et finalement, si on parle au sens des
rénovations, on reste toujours avec les fils, les poteaux et les
transformateurs.
M. GOLDBLOOM: Je suis certainement d'accord, M. le Président,
mais je ne suis pas en mesure d'annoncer une contribution financière
à cette fin. Il y a des ententes à prendre avec
Hydro-Québec par exemple et l'Hydro, dans certains de. ses projets,
prévoit dès le départ l'enfouissement des fils. Mais il y
a des municipalités, j'en connais, où tout d'un coup, en
traversant la ligne de démarcation entre une municipalité et une
autre, les fils sortent de la terre et sont là sur les poteaux. C'est un
problème réel.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député
d'Iberville.
M. TREMBLAY: M. le Président, permettez-moi de souligner au
ministre qu'il en va des municipalités, je pense bien, comme il en va
des hommes et de toute autre chose, des partis politiques par exemple; il y en
a qui atteignent la gloire, d'autres ont des réussites un peu moins
spectaculaires. A toutes fins pratiques je crois bien qu'au Québec il y
a une forte proportion de municipalités que l'on pourrait qualifier de
moyennes, entre 6,000,7.000, 8,000, 9,000, 10,000 et 11,000 de population.
Et, entre parenthèses, il est regrettable que ces petites
municipalités n'aient pas accès aux nouvelles
réglementations de la loi que vous avez déposée
aujourd'hui en Chambre mais nous aurons l'occasion de nous en reparler sans
doute. Alors, je reviens au fond de ma question: Une ville d'environ 10,000 de
population, je l'imagine dans mon esprit, et qui est dans mon comté, qui
a vécu pendant peut-être 100 ans à l'ombre d'une
municipalité beaucoup mieux située qu'elle au point de vue
stratégique, économiquement parlant...
M. LEGER: Saint-Jean d'Iberville.
M. TREMBLAY: ... et qui, finalement, aujourd'hui, a besoin des services
modernes, a besoin de se renouveler jusqu'à un certain point, mais qui a
beaucoup de difficultés à emboîter le pas à
l'expansion mais qui fait face tous les jours à des problèmes
majeurs, justement, un programme comme celui-là, je vois quelques rues
de cette municipalité qui gagneraient beaucoup à être
améliorées, au point de vue de l'esthétique, des
propriétés et le reste.
Pour un député, pour un maire et un conseil de ville d'une
municipalité semblable, ce sont des problèmes de tous les jours,
et je me demande de quelle façon ce projet de loi, par
exemple, en particulier cette modification à la Loi de la
Société d'habitation du Québec, pourrait aider
concrètement une municipalité qui, en réalité, n'a
pas les moyens de contribuer elle-même puisqu'elle est déjà
surchargée et que ses citoyens paient, par exemple, $1.85 des $100 et le
reste. C'est une question un peu générale, mais je pense, M. le
ministre, que vos paroles ne tomberont pas dans des terres stériles
parce que la plupart des députés ici ont des municipalités
qui sont la majorité des municipalités du Québec au
fond.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, d'abord le projet de loi ajoute de
nouvelles sections mais n'élimine pas celles qui existent
déjà. Il est évident que certaines municipalités
connaissent des difficultés plus grandes que d'autres et que la taille
de la municipalité est un facteur, parce que si l'on a 50,000 de
population, on a nécessairement une assiette fiscale qui est plus
importante, et quel que soit le mode de taxation, on peut obtenir des sommes
plus importantes que si l'on n'a que 5,000. Que l'on taxe par impôt sur
le revenu ou par imposition foncière, 5,000 personnes ne peuvent
rapporter autant d'argent que 50,000. Et pourtant, leurs besoins en
infrastructures, en programmes de rénovation peuvent être, en
proportion, beaucoup plus forts, peuvent être même identiques en
chiffres absolus, en coûts absolus parce que, probablement, la
municipalité de 5,000 n'a pas jusqu'à ce moment-ci eu l'occasion
de suivre un processus de développement qui la place dans une situation
où elle peut tout simplement ajouter à des réseaux
déjà existants.
Donc, c'est un problème qui est réel. Il y a des
conditions de financement que nous voudrions aussi avantageuses que possible.
Nous avons des municipalités aussi petites que de 3,000 âmes qui
ont fait adopter des programmes et qui se sont fait financer par la
société d'habitation pour la réalisation de ces
programmes.
Je pense que nous devrions prendre chaque cas individuellement,
encourager chaque municipalité à développer son plan et
à en discuter avec la Société d'habitation. Si
l'approbation est donnée, le financement suivra.
Le député sait que, même si nos ressources
financières sont nécessairement limitées, nous essayons de
les utiliser au meilleur escient et sans privilégier un groupe de
municipalités par rapport à un autre. Dans le cas des
municipalités de 5,000 ou de 10,000 âmes, il est évident
que, ces municipalités étant nombreuses, elles n'ont pas toutes
des besoins importants la même année. Si nous donnons en
subventions statutaires per capita l'argent que nous avons à notre
disposition à toutes les municipalités année après
année, nous n'aurons pas la masse monétaire qui nous permettra
d'aider de façon beaucoup plus importante celles qui en ont besoin cette
année. C'est dans ce sens seulement que l'on a fait la distinction.
Nous comptons sur les subventions statutaires per capita pour suffire,
règle générale, sauf d'importantes exceptions, aux besoins
des municipalités de plus de 25,000 âmes; tandis que, dans le cas
des municipalités de moindre taille, nous devons arriver avec des
subventions qui atteignent parfois $40 et $50 per capita, afin de permettre
l'accomplissement d'un important projet.
M. LEGER: Ce que le député d'Iberville a dit est
réellement important, dans ce sens que plus il y a de population dans
une municipalité, plus il y a de revenus pour la municipalité,
donc plus elle peut donner des services, donc plus elle attire d'autres gens
à venir vivre là. A l'inverse, moins il y a de gens, moins il y a
de revenus, moins il y a de services, et moins elle attire les gens à y
aller, c'est sûr. Mais, dans votre projet, vous avez quand même
quelque chose de bien qui est la possibilité d'entreprendre des projets
d'habitation.
Mais j'avais dit au ministre, à l'occasion de la deuxième
lecture, que cette initiative possible de la Société d'habitation
du Québec auprès des municipalités ne vaudra qu'en autant
qu'il se fait une évaluation systématique et continue des besoins
en habitation de ces municipalités. Les municipalités n'ont pas
jusqu'à maintenant tous les moyens de vérifier les besoins
qu'elles ont et d'avoir le personnel voulu pour faire cette étude de
planification qui permettrait de soumettre à la Société
d'habitation du Québec des plans bien détaillés. Quels
sont les moyens que la Société d'habitation entend mettre de
l'avant pour s'assurer d'avoir elle-même la connaissance des besoins des
municipalités, même si ces municipalités, pour
différentes raisons, ne le font pas?
M. GOLDBLOOM: Je pense, M. le Président, que, d'abord, il faudra
que le ministère ait ces connaissances et les partage avec la
société et, deuxièmement, que la société
et c'est son intention augmente son personnel, de façon
à pouvoir répondre à ce besoin. Il est évident que,
si la société doit assumer une plus importante
responsabilité, elle devra être à la hauteur de sa
tâche et avoir le personnel compétent pour le faire.
Il est certain que nous n'approuvons pas tous les projets
proposés par les municipalités. Il y en a que nous approuvons,
mais après modifications sur lesquelles nous insistons, et c'est normal
qu'il en soit ainsi.
C'est un principe que celui qui fournit l'argent doit avoir son mot
à dire quant à l'utilisation de cet argent.
Je souligne que l'article 33, paragraphe c), prévoit que "la
société peut, avec l'autorisation du lieutenant-gouverneur en
conseil et aux conditions qu'il détermine, accorder des subventions pour
des études et des recherches sur l'habitation et pour la
réalisation de programmes expérimentaux dans le domaine de
l'habita-
tion; la société peut aussi, aux mêmes conditions,
réaliser elle-même de tels projets ou programmes".
M. LEGER: Mais c'est malheureux que tous les maires ne l'utilisent pas,
cet article. Le ministre comprend de quel maire je veux parler.
M. BONNIER: C'est nouveau, cet article.
M. GOLDBLOOM: Oui, mais il n'est pas encore adopté.
M. BONNIER: Ce n'est pas encore adopté.
M. LEGER Non, mais un maire qui aurait l'intention de se servir de cela
pour bâtir un village olympique...
M. BONNIER: On doit comprendre que le député de Lafontaine
est d'accord.
M. LEGER: ... attendrait que le ministre l'adopte et que l'Opposition ne
fasse aucune objection. Il s'en servirait. En ce qui me concerne, je serais
prêt à adopter l'article 28 à moins que d'autres
députés aient d'autres questions...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou) Autres questions à l'article
28?
M. VAILLANCOURT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28, adopté. Article
29.
M. LEGER: En ce qui me concerne, M. le Président, de 29 à
32, à moins que le ministre ait des amendements...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a... M. LEGER: ... je n'ai
rien.
M. GOLDBLOOM: ... une modification à apporter à l'article
66 n).
M. LEGER: A l'article 28?
M. GOLDBLOOM: Toujours à l'article 28, oui, à la page 13.
A la sixième ligne, on voit 50 ans et il faudra remplacer cela par 25
ans.
M. LEGER: Quelle est la raison?
M. GOLDBLOOM: C'est une période maximale de financement. Pour des
terrains, c'est pour ne pas permettre à la municipalité de trop
s'étendre.
M. LEGER: D'accord, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Sous-article 66 n), au lieu de 50
ans, 25 ans.
M. LEGER: Est-ce que vous avez des amendements jusqu'à 32? Je
serais prêt à adopter jusqu'à 32, inclusivement.
M. GOLDBLOOM: Inclusivement? M. LEGER: Inclusivement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Un instant, je pense que le
député d'Iberville avait d'autres questions à poser.
M. TREMBLAY: M. le Président, je voulais remercier le ministre
pour cette explication.
M. LEGER: Est-ce que le député est allé appeler la
ville d'Iberville pour lui dire les bonnes nouvelles?
M. TREMBLAY: Ils sont toujours à l'écoute de leur
député.
M. PARENT (Prévost): ... souhaiter la fusion.
M. GOLDBLOOM: Et l'inverse est également vrai, M. le
Président, le député est toujours à
l'écoute.
M. TREMBLAY: Ne prononcez surtout pas ce mot-là ici, monsieur.
Non, c'est pour dire au ministre que les explications qu'il vient de donner me
situent un peu mieux l'esprit qui prédominait et la façon dont il
a préparé ce projet de loi pour donner des subventions per capita
aux municipalités de 25,000 habitants et plus. Cela veut dire que pour
nos petites et moyennes municipalités, ce sera au mérite, et,
comme d'habitude, nous serons toujours, nous l'espérons, M. le ministre,
les bienvenus à votre cabinet.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 28,' adopté avec un
amendement.
M. LEGER: M. le Président, je pense qu'il y a un amendement qu'il
faudrait apporter.
M. GOLDBLOOM: Oui. M. le Président, je dois m'excuser
auprès de vous-même et des membres de la commission, je viens de
vous induire en erreur. Nous avons touché, tout à l'heure,
à l'article 66 n) et ce n'était pas à cet article que nous
devions toucher. Je m'excuse. Je vous prie de rétablir le chiffre 50
dans l'article 66 n) et de revenir en arrière, à l'article 66 f).
C'est là où, à la cinquième ligne, le chiffre 50
doit être remplacé par 25, et la raison est la loi
fédérale qui ne permet pas un financement sur une période
plus longue.
M. LEGER: Encore le fédéralisme. A l'article 66 n), pour
quelle raison laissez-vous 50 ans?
M. GOLDBLOOM: Cela reste à 50 ans. M. LEGER: Mais pourquoi?
UNE VOIX: Sur bail emphytéotique de 50 ans.
M, LEGER: Bail emphytéotique.
M. GOLDBLOOM: C'est possible que ce soit un bail emphytéotique.
Alors 66 f), cinquième ligne, 25 ans au lieu de 50.
M. LEGER: Parfait, M. le Président, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors 66 f), 50 ans remplacé
par 25 ans. Article 28, adopté avec amendement. Article 29.
M. LEGER: Moi, j'ai dit que c'est adopté jusqu'à 32
inclusivement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 30, adopté. Article 31, adopté. Article 32?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 33.
M. LEGER: M. le Président, à l'article 33...
M. GOLDBLOOM: A l'article 33, M. le Président, je m'excuse
d'interrompre l'honorable député de Lafontaine et effectivement
de lui couper la parole, mais c'est parce que j'aimerais qu'il sache qu'il y a
une nouvelle rédaction que j'aimerais proposer pour le paragraphe...
M. LEGER: c)
M. GOLDBLOOM: ... b). Le paragraphe c) n'est pas touché; je
pourrais distribuer immédiatement le nouveau texte qui est
proposé en remplacement.
M. LEGER: Cela change pas mal.
M. le Président, cet article b), est-ce que ça veut dire
que la Société d'habitation peut le faire à la place de la
municipalité? Mais, à ce moment-là, est-ce que ce sont les
électeurs de ces municipalités qui vont défrayer le
coût d'un emprunt ou si c'est la Société d'habitation qui
va faire les dépenses? Comment cela va fonctionner au point de vue
financier?
M. GOLDBLOOM: Cela ne change rien aux arrangements financiers, M. le
Président. La société, en faisant le travail, offrirait
les mêmes conditions de financement que si l'initiative avait
été prise par la municipalité.
Mais il y a certaines raisons pour lesquelles il semble désirable
que la société puisse prendre cette initiative. Je prends un seul
exemple: des municipalités de petite taille, dans une région
relativement éloignée, qui ont besoin chacune de la construction
de quelques logements à loyer modique ou pour personnes
âgées, le nombre d'unités de logement étant petit,
les soumissions sont demandées et il n'y a même pas de
réponse. Un entrepreneur n'est pas intéressé d'aller
construire quatre ou cinq ou six unités de logement dans une petite
municipalité relativement éloignée des principaux
centres.
Nous avons voulu donner à la société la
possibilité de grouper, sur un territoire raisonnable, plusieurs projets
de cette nature pour faire un ensemble de 25 ou 50 unités de logement et
ainsi obtenir des soumissions et probablement à des conditions
meilleures. Il y a aussi des situations, il faut l'avouer, où des
municipalités n'agissent pas de la façon que leurs citoyens le
voudraient, que la collectivité le voudrait. Nous croyons que c'est
essentiel pour la Société d'habitation du Québec d'avoir
l'autorité pour intervenir, de préparer un projet et de le mettre
en application.
M. LEGER: M. le Président, je suis bien d'accord, et je trouve
que c'est une bonne initiative. J'appuie le ministre sur ça. C'est une
bonne initiative. Je trouve que la Société d'habitation du
Québec se donne des pouvoirs réellement intéressants.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-François.
M. DEZIEL: D'après ce que je comprends, c'est lorsqu'il y a
demande d'une municipalité et, deuxièmement, lorsqu'il y a
incompétence d'une municipalité pour procéder par voie
normale. Est-ce ça, M. le Président?
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, M. le Président, j'ai
été distrait un instant.
M.DEZIEL: De la façon que j'ai lu ça, je crois comprendre
que c'est, en premier lieu, lorsqu'il y a demande d'une municipalité de
procéder et, deuxièmement, lorsqu'il y a incompétence
d'une municipalité de poursuivre selon les voies de la
Société d'habitation du Québec.
M. GOLDBLOOM: Cette incompétence peut être
financière, disons, utilisant le mot "incompétence" dans son sens
le plus large possible. Ce n'est pas l'intention, même si le pouvoir est
large, de substituer de façon systématique aux
municipalités. Au contraire, nous voudrions que chaque
municipalité prenne ses initiatives et devienne collaboratrice de la
société pour l'accomplissement des travaux.
C'est un équilibre un peu différent qui est
prévu ici mais ce n'est quand même pas l'exclusion des
municipalités; tel n'est pas notre désir. C'est un pouvoir de
réserve, si vous voulez, qui nous permettrait d'intervenir s'il le
fallait. La demande peut venir de la municipalité, d'un organisme
gouvernemental ou de la société elle-même.
Nous croyons que c'est important de pouvoir le faire. Mais je voudrais
assurer les municipalités que ce n'est pas l'intention du gouvernement
de modifier la situation actuelle et de les empêcher d'avoir l'initiative
de leur programmation et le reste. L'approbation sera toujours
nécessaire de la part de la société et du
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. DEZIEL: Mais la décision de procéder n'est pas
spécifique. Est-ce qu'elle est spécifique, ici, dans
l'article?
M. GOLDBLOOM: Non, mais...
M. DEZIEL: Elle est laissée à la discrétion?
M. GOLDBLOOM: On peut regarder ce paragraphe en deux parties. La
première implique l'initiative de la municipalité. Ce n'est que
la deuxième qui implique l'initiative de la société
qu'elle exercera, si elle croit que c'est nécessaire de le faire et avec
l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil. On verra que la
rédaction est un peu différente mais que quand même, le
sens est le même que le paragraphe b) que nous avions dans le projet
original. C'est le lieutenant-gouverneur en conseil qui peut autoriser la
société à se substituer aux municipalités dans la
préparation de programmes et à exécuter ces programmes.
Mais c'est surtout après entente et avec le concours de la
municipalité. Nous ne voudrions pas nous substituer de façon
systématique.
M. LEGER: Article 33b), adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 33b), adopté,
remplacé par le papillon. Article 33c).
M. LEGER: M. le Président, toujours dans l'article 33, je trouve
que cela a été une occasion pour la Société
d'habitation de se donner un pouvoir supplémentaire. Je suggère
un amendement au ministre. Je ne vois pas pourquoi il pourrait refuser
cela.
Dans l'article 33, on touche l'article 78 de la loi de l'habitation.
Dans l'article 78a), c'est indiqué: La société peut
préparer un programme de relogement des personnes
déplacées par suite du sinistre de Saint-Jean-Vianney, etc. Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, etc.
Je me demande si ce ne serait pas le temps d'en profiter pour apporter
l'amendement suivant et ajouter les mots "personnes déplacées par
suite d'un sinistre majeur". Autrement dit, là, actuellement, c'est
vieux cela. Saint-Jean-Vianney, le problème est réglé.
Alors, si on lisait l'article 78a) comme ceci: La société peut
préparer un programme de relogement des personnes
déplacées par suite d'un sinistre majeur et, par la suite, le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, etc. Cela rendrait l'article
général, pour la Société d'habitation, pour des cas
précis.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous croyons que ce pouvoir est
accordé par le paragraphe b) que nous venons d'adopter. Ce que nous
venons d'adopter, le papillon.
M. LEGER: On ne parle pas de sinistre majeur.
M. GOLDBLOOM: Non, non, on ne parle pas de sinistre mais on dit que le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement, autoriser la
société à faire le nécessaire. C'est très
général.
Je tiens à souligner qu'il est déjà arrivé
que les gouvernements successifs aient accordé à la
Société d'habitation un mandat spécial pour accomplir
quelque chose qui ne se trouvait pas strictement à l'intérieur de
ses prérogatives telles que la loi les a définies.
M. LEGER: Si je demandais cela, c'est d'abord parce que je n'avais pas
prévu votre amendement et, deuxièmement si c'était
clairement défini comme tel. Dans les régions qui sont
sinistrées, il y a des maires qui sont dépourvus. J'ai vu, en fin
de semaine, à Val-David, que le maire était dépourvu
devant un sinistre du fénitrothion; je ne me souviens plus du terme
exact, mais c'était des problèmes de chenilles que l'on appelle
des tordeuses des bourgeons de l'épinette. Toute la municipalité
était atteinte et je présume que, dans la municipalité
voisine, c'était la même chose. Le maire était
démuni, il ne savait pas quoi faire. Quand c'est clair dans la loi que,
devant un sinistre majeur, on peut faire quelque chose, à ce
moment-là, les maires disent: On le sait; d'après la loi, on peut
faire cela, on peut appeler. Cela crée dans l'opinion publique une
possibilité de faire des réclamations.
M. GOLDBLOOM: Pour autant que l'habitation est concernée, nous
sommes convaincus que le nouvel article que nous venons d'adopter permet
d'agir. C'est toujours le lieutenant-gouverneur en conseil qui doit prendre une
décision devant un sinistre quant à la compensation. Par exemple,
lors de l'évacuation de personnes de maisons menacées par des
possibilités de glissements de terrains nous avons eu plusieurs
cas de cette nature la société a été
autorisée à agir. Cela répond certainement aux besoins
exprimés par le député.
M. LEGER: Le ministre s'est rendu aux
demandes répétées il était de cet
avis, d'ailleurs du Parti québécois depuis quatre ans de
permettre à la Société d'habitation du Québec
d'entreprendre des programmes d'habitation et de rénovation.
Je veux, en terminant, demander au ministre, quelles sommes il
prévoit pour l'année 1974, jusqu'au prochain budget, affecter
à ces nouveaux pouvoirs qu'il a pour la Société
d'habitation du Québec.
M. GOLDBLOOM: Nous prévoyons pour cette année, M. le
Président, $90 millions dans le secteur de l'habitation, $20 millions
pour l'amélioration de quartiers, $10 millions pour l'acquisition de
terrains mais nous revenons à la charge pour chercher une
augmentation importante de cette somme que nous voudrions porter à $50
millions . Et il y a également la restauration...
M. LEGER: Comment désirez-vous revenir à la charge? Au
niveau du prochain budget, à l'intérieur d'un budget
supplémentaire ou par des négociations avec le
fédéral?
M. GOLDBLOOM: Par des négociations. Nous avons été
dans la situation où la loi existante ne permettait pas à la
société d'en profiter; c'est d'ailleurs pour cela que nous
présentons ce projet de loi. Puisque nous n'avons pas eu le pouvoir, le
gouvernement fédéral n'a prévu qu'une somme
limitée, mais nous croyons que maintenant, avec le pouvoir ajouté
à nos ressources, nous pourrons en obtenir davantage.
M. LEGER: Quel que soit le résultat des élections du 8
juillet?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 33 c), adopté?
M. LEGER: Articles 33 à 36, en ce qui nous concerne,
adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 34, adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-François.
M. DEZIEL: M. le Président, à l'article 33 c), j'aurais
voulu faire une observation en félicitant le ministre et ses officiers
d'avoir inséré cet article de loi à l'intérieur des
dispositions. Ce qui arrive, c'est que cet article devient extrême- ment
important; cela milite en faveur du bon sens, surtout lorsqu'on
considère que certains logements à prix modique, pour personnes
âgées entre autres, peuvent être bâtis à
certains endroits où va avoir lieu automatiquement un mariage
architectural, comprenez-vous, concernant certains projets. Je pense que cet
article a une grande valeur, et je félicite le ministre et ses officiers
d'y avoir pensé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 34, adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 35, adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 36?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Le projet de loi 1 est
adopté avec amendements.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais en terminant
féliciter le ministre pour nous avoir présenté ce projet
de loi avec les quelques nuances que je suis obligé d'y mettre quand
même il l'a vu au cours du débat et féliciter
aussi le président de la Société d'habitation du
Québec, M. Bernier, ainsi que ses collaborateurs, pour le bon travail
qu'ils ont fait. Je suis convaincu que le projet pourra aller beaucoup plus
loin maintenant que le premier pas a été franchi.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais à mon tour
remercier tous les membres de la commission et remercier les dirigeants de la
Société d'habitation du Québec qui m'offrent depuis les
seize mois que je suis là une collaboration à toute
épreuve. Je suis très heureux que nous ayons pu adopter dans une
période relativement limitée un projet de loi de cette importance
qui, effectivement, aidera à la réalisation de meilleurs
programmes d'habitation dans les diverses municipalités du
Québec. Merci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 18 h 7)