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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi privés no
127,129,130,131,132 et 134
Séance du jeudi 27 juin 1974
(Dix heures vingt minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
Préliminaires
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission des affaires municipales
étudiera ce matin plusieurs bills privés. Au début de mes
remarques, j'aimerais mentionner aux porte-parole des différents
organismes qui viennent devant cette commission, lorsqu'ils se
présenteront au micro, de s'identifier. Pour la séance
d'aujourd'hui, M. Déom, du comté de Laporte, remplace M.
Bédard (Montmorency), et M. Séguin, de Pointe-Claire, remplace M.
Déziel, de Saint-François. J'aimerais suggérer le nom de
M. Chagnon (Lévis) comme rapporteur de la commission. Est-ce
agréé?
Le premier projet de loi serait le projet de loi no...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aimerais dire quelques mots au début de la séance et j'aimerais
suggérer, avec votre permission, un ordre pour l'étude des
projets de loi. Je commencerai pas cette proposition. J'aimerais
suggérer que nous commencions par le projet de loi no 127, Loi modifiant
la charte de la ville de La Prairie, que nous étudiions ensuite les lois
de Pierrefonds et de Kirkland, ensuite Boucherviïle et LaSalle,
sixième Verdun et septième, Lachine.
Je ne voudrais pas, en faisant cette proposition, causer des
inconvénients à qui que ce soit. Il est possible qu'il y ait des
personnes ici qui, pour des raisons majeures, voudraient être entendues
ce matin et pouvoir ainsi quitter Québec par la suite; j'aimerais le
savoir immédiatement. Ce n'est qu'une proposition sur laquelle je ne
voudrais pas insister outre mesure. Est-ce que je peux demander, par votre
intermédiaire, M. le Président, s'il y a effectivement dans la
salle des personnes qui subiraient des inconvénients importants si cet
ordre était suivi?
M. LEGER: M. le Président, j'aurais un mot à dire avant
qu'on commence.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je regarde la liste des
municipalités ou des villes qui ont demandé à être
entendues et je remarque spécialement que la ville de Verdun a ici
présentes des personnes qui s'opposeraient à des aspects de la
loi de Verdun. En regardant les différents projets de loi, je
m'aperçois qu'on retrouve dans plusieurs projets de loi de
différentes municipalités les mêmes articles qui se
trouvent dans le projet de loi concernant la ville de Verdun.
Il serait peut-être plus logique, pour la commission
parlementaire, de passer la ville de Verdun au début de façon que
les arguments, bons ou mauvais, acceptables ou inacceptables, devant certains
articles du projet de loi de Verdun soient clarifiés. S'ils sont
inacceptables, il n'y aura pas de problèmes pour passer les autres
municipalités qui ont des articles semblables. Si, par hasard,
c'étaient des articles dont les antagonistes pouvaient nous prouver le
bien-fondé de leur refus, par la suite il serait plus facile, quand les
articles s'appliquent à d'autres municipalités où personne
n'est venu se prévaloir de son droit à la dissidence, il serait
plus facile pour nous, à la commission parlementaire, de juger du
bien-fondé des autres articles qu'on retrouve dans les projets de loi
privés d'autres municipalités où personne ne
défendrait ces objectifs. Est-ce que le ministre serait d'accord pour
passer en premier le représentant de Verdun?
M. CARON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: ... au sujet du projet de loi de Verdun, je voudrais bien
savoir si les gens qui s'y opposent sont ici ce matin. Est-ce que vous pouvez
le demander?
M. LEGER: Je vois cela ici; il y a M. Bertrand, porte-parole, M.
Trudeau, de la Communauté urbaine, M. Fortin. Est-ce que M. Bertrand, M.
Trudeau et M. Fortin sont ici?
M. TAILLEFER: M. le Président, mon nom est Bernard Taillefer et
je remplace ce matin Me Marcel Trudeau, pour la Communauté urbaine de
Montréal.
M. CARON: Est-ce qu'il y a des porte-parole, ici ce matin, des gens qui
s'opposent au projet de loi de Verdun soit du groupe de la Ligue des
propriétaires ou de l'autre groupe? Vous avez nommé M.
Fortin.
M. MONGEON: Mon nom est Robert Mon-geon, je représente un groupe
privé, Metropolitan Structures of Canada Limited, qui a des
représentations à faire contre un aspect du projet de loi de la
cité de Verdun. Le nom de Metropolitan Structures of Canada n'est pas
sur le rôle de ce matin.
M. LEGER: Robert Bourgeon?
M. MONGEON: Robert Mongeon.
M. LEGER: Robert Mongeon.
M. GOLDBLOOM: Merci. M. le Président...
M. LEGER: Est-ce qu'il y en a d'autres, M. le Président? Est-ce
que M. Fortin est ici?
M. FORTIN: Mon nom est Yvan Fortin et je représente un groupe de
citoyens de Verdun.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. LEGER: Est-ce que M. Bertrand est ici?
M. FORTIN: M. Bertrand est en Europe. Il est censé avoir
délégué son avocat personnel.
M. LEGER: Est-ce qu'il est ici? M. FORTIN: Je ne crois pas. M. LEGER:
Bon.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'argument que vient de
présenter l'honorable député de Lafontaine vaudrait pour
d'autres projets de loi, pour les mêmes raisons. On peut étudier
le même article ou n'importe lequel des projets de loi. Il y a un
inconvénient majeur, dans sa suggestion, c'est que malheureusement le
projet de loi de Verdun n'est pas encore entre nos mains, il est à
l'impression.
M. LEGER: Oui, mais on en a tous un exemplaire ici, c'est un photostat;
et cela a été distribué en Chambre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous ne l'avons pas ici.
M. LEGER: Je peux vous en faire faire une photocopie, si vous voulez. On
l'a reçu en Chambre, cela a été distribué en
Chambre comme ça, avec les articles.
Je trouvais difficile pour des représentants de Verdun, de
quelque groupe qu'ils soient, de discuter d'articles dans un projet d'une autre
ville qui ne les concerne pas; on adopterait ces articles du projet d'une autre
ville, alors que, quand viendrait leur tour, il y aurait eu un
précédent. Si sur ces articles on nous apportait des arguments
qui nous permettaient de croire que c'est préférable que cet
article ne passe pas, on serait un peu mal placé au point de vue logique
de ne pas le permettre à une ville et de le permettre à une
autre.
M. GOLDBLOOM: Je comprends l'argumentation de l'honorable
député de Lafontaine. Je voudrais lui dire et
c'était mon intention de le dire dans mes remarques préliminaires
que le gouvernement, constatant ce que le député a
souligné, a l'intention d'adopter en général l'attitude
suivante. A moins que l'argumentation ne soit convaincante sur la
nécessité d'adopter pour une municipalité ou des
municipalités en particulier des articles de la nature que nous avons
ici, si les pouvoirs ou les dispositions en question sont bons pour les villes
qui présentent aujourd'hui des projets de loi, ils sont sûrement
bons pour toutes.
J'ai fait inscrire au feuilleton de la Chambre en appendice, hier,
l'avis de lois modifiant la Loi des cités et villes et le code municipal
et nous avons l'intention, si l'argumentation générale est
convaincante, d'adopter des modifications dès cet automne à la
Loi des cités et villes ou au code municipal, selon le cas, pour fournir
à toutes les municipalités qui pourraient
bénéficier de tels pouvoirs ou de telles dispositions la
possibilité de le faire.
M. LEGER: M. le Président, l'argument que le ministre vient de me
donner confirme ce que je disais. Vous dites que ce qui est bon pour une ville
peut être bon pour une autre. Je suis bien d'accord, mais il peut arriver
que dans certaines villes personne ne s'oppose à tel ou tel article.
Mais l'argumentation doit tenir des deux côtés. Ici il y a des
gens d'une municipalité qui ont décidé de venir s'opposer
à certains articles.
Si on les a, ces personnes, pour un projet de loi, est-ce que ce n'est
pas plus logique de les entendre, quitte à les accepter ou à les
confondre si cela n'a pas d'allure et, par la suite, on sera beaucoup plus
éclairé pour les autres projets de loi, et pas n'entendre qu'un
côté de la médaille dans les projets de loi où seuls
les représentants de la ville sont présents et ne pas voir... Il
ne faut pas oublier qu'on n'est pas des citoyens de ces villes. On regarde cela
du haut du palier provincial et on a besoin d'éclaircissement venant des
gens du milieu.
Je pense que notre commission, qui est suffisamment démocratique,
devrait être ici pour entendre ceux qui ont quelque chose à dire.
Comme il y a des gens qui s'opposent au projet de loi de Verdun, on verra si
cela a rapport avec les autres villes après. Je pense qu'il serait
beaucoup plus logique de commencer par Verdun, où l'on pourrait passer
les détails. Si on calcule que les arguments des opposants ne sont pas
valables, cela ira beaucoup plus vite pour les autres municipalités.
Si on calcule que pour Verdun les arguments sont valables mais
uniquement pour Verdun, on pourra peut-être laisser passer pour les
autres villes ce qui leur convient. Mais il va falloir nécessairement
que nous commencions par ceux qui ont des arguments concernant les articles
qu'on retrouve dans la plupart des autres bills.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour ma part, je n'ai pas
d'idée fixe. J'ai proposé un ordre pour faciliter le travail de
la commission.
II y a des raisons un peu particulières de vouloir étudier
le projet de loi de la ville de La Prairie. J'ai suggéré
Pierrefonds et Kirkland parce que l'ampleur de ces deux projets de loi n'est
pas énorme.
Je n'ai pas vraiment d'objection d'une manière ou d'une autre. Je
m'en remettrai à l'avis des membres de la commission. J'aimerais que
d'autres collègues s'expriment.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Sur la demande du ministre des Affaires municipales de
passer la ville de La Prairie, je sais qu'on retrouve dans ce projet de loi des
choses qu'on ne retrouvera pas, par exemple, pour la ville de Verdun. Donc, on
peut fort bien disposer de la demande de modifications de la charte de la ville
de La Prairie. Il faut tenir compte aussi du fait que moi, personnellement,
comme parrain de ce projet de loi, je suis quand même tenu d'assister
à une autre commission parlementaire et je viens de m'absenter pour
pouvoir venir présenter ce projet de loi.
Est-ce qu'il y aurait un inconvénient pour le
député de Lafontaine d'accepter que le projet de loi no 127 passe
en premier, compte tenu que cela n'a aucun impact sur ce que pourraient dire
ceux qui auraient des représentations à faire contre le projet de
loi de la ville de Verdun?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse d'interrompre mon
collègue de Saint-Jean. Si je peux faire une suggestion, comme je l'ai
dit, j'aimerais que nous puissions étudier le projet de loi concernant
La Prairie pour rendre service à deux collègues qui sont ici
à la table.
J'ai regardé les deux autres projets que j'ai mentionnés
en premier, concernant Pierrefonds et Kirkland, et je n'y trouve pas les
articles qui pourraient faire l'objet de discussions par rapport au projet de
loi concernant Verdun.
Si nous pouvions étudier ces trois-là et aborder
l'étude du projet de loi concernant Verdun après, est-ce que cela
pourrait convenir à tous les intéressés?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Laporte.
M. DEOM: M. le Président, je voulais juste reprendre ce que mon
collègue de Saint-Jean vient de dire. Je suis membre permanent d'une
autre commission, qui siège. Comme j'ai un projet de loi privé
qui est inscrit en premier, je pensais qu'on était pour suivre cet
ordre, d'autant plus que l'argument que nous a servi le député de
Lafontaine peut être retourné, dans le sens que, quand il n'y a
pas beaucoup d'opposition, cela passe beaucoup plus vite. Si on a à
rejeter ou à accepter, cela va passer beaucoup plus vite que si on
commence par les villes où il y a des oppositions.
M. le Président, j'insisterais pour qu'on passe, peut-être,
La Prairie en premier et Bou-cherville en deuxième.
M. LEGER: M. le Président, je ne comprends pas l'argumentation de
passer plus vite. Est-ce qu'on ne doit pas passer plus juste que plus vite?
M. DEOM: C'est toujours juste.
M. LEGER: Est-ce que vous permettriez à des représentants
d'une autre municipalité de venir s'exprimer sur un projet de loi d'une
autre municipalité. En effet, un article pourrait être
approuvé, à ce moment-là, en non-connaissance de cause par
des membres de la commission et cela va les concerner dans le projet de loi qui
vient après. Par la suite, on aurait accepté, pour un projet de
loi, un article et, pour l'autre, on le refuserait.
Trouvez-vous que c'est logique, que c'est juste? On n'est pas ici pour
passer cela en vitesse. On est là pour écouter des citoyens qui
ont quelque chose à dire.
M. VEILLEUX: M. le Président, les projets de loi concernant La
Prairie, Boucherville, Kirkland et Pierrefonds, n'ont aucun rapport avec le
projet de loi concernant la ville de Verdun. Pourquoi ne pas disposer de ces
projets de loi? Cela n'a pas d'impact.
M. LEGER: Est-ce que le député de Saint-Jean a lu le
projet de loi concernant Verdun?
M. VEILLEUX: J'ai lu les projets de loi et cela n'a aucun impact.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! J'ai eu assez
d'argumentation là-dessus.
Alors, voici ce que je suggère. Nous n'avons pas le projet de loi
imprimé pour la ville de Verdun; il n'a pas encore été
distribué à tous les députés ici en commission.
Nous ne l'avons pas en commission. La question d'étudier le projet de
loi 131 en premier lieu, il ne faut donc pas y penser pour le moment.
Projet de loi no 127
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous allons commencer par le projet de loi no
127, Loi modifiant la charte de la ville de La Prairie, et par la suite nous
prendrons les projets de loi des villes de Kirkland et Pierrefonds.
Est-ce que tout le monde est d'accord sur cette décision?
M. LEGER: M. le Président, je m'oppose à cette
décision.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, accepté sur division.
Projet de loi no 127, Loi modifiant la charte de la ville de La
Prairie.
M. VEILLEUX: M. le Président, concernant ce projet de loi, les
deux articles les plus importants sont les articles 2 et 10. Vous savez qu'une
compagnie, la Gulf Oil, a des investissements à faire dans la ville de
La Prairie sur une étendue de 3,000 acres. L'article 2 prévoit
pour le zonage des avis publics et, s'il y a opposition, qu'elle se fasse
à la Commission municipale qui fera une enquête et des
recommandations.
On retrouve d'ailleurs cet article dans la charte de deux autres villes:
Laval et Sainte-Foy. L'article 10 est pour demander à la compagnie que
je viens de mentionner, la Gulf Oil, ou à toute autre personne morale ou
physique qui aurait des projets de développement de cette envergure dans
la ville de La Prairie, de garantir à la ville de La Prairie le paiement
de taxes pour un certain nombre d'année avant d'obliger la
municipalité de La Prairie à réaliser des travaux publics
municipaux. C'est une garantie que la ville demanderait des investisseurs pour
ne pas faire faire des travaux importants sans être assurée de
taxes pouvant lui permettre de réaliser ces travaux.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le procureur de la ville de Laprairie, Me
Gilles Hébert.
M. HEBERT: M. le Président, messieurs, il me fait plaisir de vous
pesenter le bill de La Prairie. Je présume que vous allez
l'étudier article par article. La Prairie est une ville qui a
déjà 300 ans et qui, comme le mentionnait le parrain du bill
tantôt, est en voie de se lancer dans un grand
développement...
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse de vous interrompre, mais j'aimerais vous
inviter à nous présenter les personnes qui vous accompagnent, en
commençant par celles à votre droite.
M. HEBERT: M. le maire Jean-Marie Lamou-reux, M. Guy Dupré, qui
est secrétaire trésorier. Il y a des conseillers municipaux qui
sont ici, MM. Gagnon et Godin.
M. GOLDBLOOM: Merci, je m'excuse.
M. HEBERT: Très bien. Alors, l'article 1, M. le Président,
MM. les membres de la commission, est un article qui a été
accordé déjà par l'Assemblée nationale à
certaines villes. Je vais vous donner un exemple qui peut vous permettre de
comprendre l'application de cet article. Vous avez dans la plupart des
municipalités et, entre autres, à La Prairie, qui est une ville
de 300 ans, des rues, des ruelles et des terrains qui ont été
cédés comme rues, ruelles et parcs, et ça paraît
dans le titre de cession. Or, évidemment, après un certain nombre
d'années, il peut arriver et ça arrive actuellement
que ces rues, ruelles et parcs ne puissent plus être utilisés et
doivent être fermés et vendus. Cependant, à cause de cette
restriction, il est évident que la vente est extrêmement difficile
sinon impossible puisqu'aucun prêteur ne voudra prêter des sommes
d'argent sur des terrains ayant une telle restriction.
Alors, nous demandons que dans ces cas la ville puisse, aux conditions
que fixe la Commission municipale, vendre ces immeubles et que, par cette
vente, la restriction disparaisse. C'est le but de cet article 1. Sinon, nous
devrons, chaque fois qu'il y aura un problème, nous présenter ici
devant la commission pour régler avec un bill privé les
problèmes un à un, comme cela s'est fait d'ailleurs dans le
passé. Et c'est pour cela, souvent, que vous voyez des bills qui n'ont
qu'un seul article, pour régulariser ces ventes.
M. LEGER: Est-ce que vous pouvez nous dire quelles sont les raisons et
quels sont les terrains actuellement visés par l'article 1?
M. HEBERT: Nous nous lançons dans un grand développement
et, dans la vieille section de La Prairie, il y a certaines rues que nous
devrons fermer à brève échéance. Je ne peux pas
vous les spécifier, je n'ai pas de cas spécifique mais, suivant
les études qui ont été faites dans le règlement de
zonage, il semble que certaines rues qui nous ont été
cédées comme rues devront être fermées et il est
impossible actuellement de retracer les propriétaires.
M. LEGER: Maintenant...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de La Prairie.
M. LEGER: Un instant, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous n'avez pas terminé?
M. LEGER: Je n'ai pas terminé. Vous ne pouvez pas nous dire
actuellement quels sont les terrains visés particulièrement par
cet article?
M. HEBERT: Non, non!
M. LEGER: Quels sont, dans le grand projet de développement, les
promoteurs actuels de la ville qui s'occupent de faire de la promotion dans
votre territoire? Je pense qu'il y a un grand projet qui s'en vient.
M. HEBERT: Oui, il y a le projet de Gulf qu'on a mentionné. Le
parrain est considérable comme vous le savez, et il y a aussi
évidemment des promoteurs réguliers qui sont en train de
construire dans le territoire.
M. LEGER: Mais le gros promoteur pour le grand projet, comment
s'appelle-t-il?
M. HEBERT: C'est la compagnie Gulf Oil Québec Limitée.
M. LEGER: M. le Président, le ministre se rappellera fort bien de
la discussion que nous avions hier sur la possibilité qu'ouvre justement
le projet de loi 1, et on voit un exemple comme ceci: cela permet à une
municipalité, sans passer par Québec, d'acquérir des
terrains qui avaient une vocation précise et, par la suite, sans
même avoir le contrôle de la Commission municipale ou du ministre
des Affaires municipales, de les céder à des promoteurs. Cela
peut être très souvent pour des bons motifs et pour des bonnes
raisons, mais ça ouvre, je pense que le ministre va regarder ça
de très près, la possibilité, dans plusieurs
régions du Québec, que les municipalités fassent ce que
nous craignions dans le bill 1, c'est-à-dire, la possibilité que
des promoteurs demandent à la ville de faire ce travail pour eux,
d'acquérir des immeubles pour des projets personnels, ce qui peut
être bon parfois et dangereux en d'autres circonstances.
M. HEBERT: M. le Président, vous m'excuserez, le maire me dit
qu'on a justement la rue du Maire que nous fermons et où nous avons un
problème. Quant à ce que vous mentionnez, nous laissons justement
à la Commission municipale le soin de faire toutes les enquêtes
nécessaires et voir s'il y a spoliation des individus, si la ville a
fait toutes les démarches nécessaires pour retracer les
propriétaires. Je crois que la Commission municipale pourra faire un
travail sérieux et faire des recommandations en ce sens.
Si la ville se présente avec des projets qui ne sont pas
sérieux, évidemment ils seront rejetés par la
commission.
M. LEGER: C'est-à-dire que dans l'article, vous dites "vendre aux
conditions fixées"...
M. HEBERT: C'est ça.
M. LEGER: Mais ça veut dire des conditions...
M. HEBERT: Aux conditions que la Commission municipale va nous imposer.
Elle pourra nous imposer de retracer le propriétaire, par exemple, si
c'est une rue qui nous a été cédée il y a deux ans,
s'il existe encore puis qu'on n'a pas fait les approches auprès de lui,
elle va certainement nous demander de faire les approches nécessaires
avant d'autoriser la vente.
Maintenant, si c'est une rue qui nous a été
cédée il y a 100 ans, il est évident que les compagnies
sont disparues puis les propriétaires.
M. LEGER: Alors, le ministre pourrait peut-être me dire de quelle
façon la Commission municipale peut vérifier chacun des cas comme
ça à travers le Québec?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, d'abord l'article est
rédigé de façon restrictive. Le député de
Lafontaine tout à l'heure a offert l'argument que la ville pourrait
vendre de tels terrains à n'importe qui pour n'importe quelles fins. Ce
n'est pas ce que dit l'article. L'article dit: "avec une restriction imposant
qu'il soit utilisé exclusivement pour fins de rue, de ruelle ou de
parc".
M. LEGER: Qui était comme ça avant, mais qui ne sera plus
comme ça. Cela va être pour d'autres fins. Cela peut être
des fins de développement, ça peut être à n'importe
quelles autres fins. Ce sont ceux qui auparavant étaient faits dans
l'objectif de rue, ruelle ou parc qui deviennent maintenant
propriété de la ville et qui peuvent être
cédés à des promoteurs pour des bonnes fins parfois, mais
parfois aussi ça peut être pour d'autres fins.
M. GOLDBLOOM: Oui. Ce que le député souligne est vrai, que
l'on enlève cette... Pardon?
Il n'y a pas, dans ce qui est proposé ici... Remarquez bien, M.
le Président, que je n'ai pas indiqué la volonté du
gouvernement d'accepter l'article; nous écoutons les arguments de part
et d'autre. Il faut souligner que cette disposition n'éteint pas la
restriction d'utilisation de l'immeuble, ni, en conséquence, la
possibilité du vendeur ou du donateur d'exercer un recours contre la
ville, mais c'est évidemment, dans le cas du donnateur ou du vendeur, un
problème de l'indentifier. C'est le problème souligné par
Me Hébert, si on ne le connaît pas.
Me Hébert, j'aimerais vous poser la question. Voici une demande
formulée par la ville de La Prairie invoquant des projets de
développement. Si la Loi des cités et villes était
modifiée dans un sens analogue au cours de cette année, est-ce
que la situation de la ville serait extrêmement difficile à cause
de cela?
M. HEBERT: Si l'amendement avait lieu cette année et dans ce
sens, il n'y aurait pas de problème.
M. LEGER: M. le Président, sur le même sujet, justement,
entre autres, le bill de Verdun a le même article, comme je le disais
tantôt. Contrairement à ce que le député de
Saint-Jean disait, nous avons le même article dans le bill de Verdun. Je
sais que les représentants de Verdun ont des raisons à nous
donner, des raisons bien particulières, précises,
concrètes, quotidiennes, venant du milieu et qu'on n'a pas;
actuellement, nous avons une version. C'est probablement une bonne suggestion
qui vient de la ville de La Prairie, mais on ne sait pas toutes les
conséquences de cela.
Je sais que vous avez un projet de refonte des lois et je serais
peut-être d'accord avec le ministre pour attendre que cette loi soit
refondue pour toutes les municipalités et qu'il n'y ait
pas des municipalités avec des privilèges et d'autres qui
n'en ont pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: M. le Président, tout à l'heure, je
mentionnais et Me Hébert l'a mentionné aussi qu'il
y a un projet de développement, la Gulf Oil, sur 3,000 acres. La
municipalité peut fort bien aussi, de ses rues et ruelles, faire des
espaces verts, ce que le député de Lafontaine aime
énormément. J'ai l'impression que, si la ville décide de
fermer une rue ou une ruelle, elle va certainement demander aux
propriétaires le long de ces rues ce qu'ils en pensent.
M. HEBERT: C'est évident.
M. VEILLEUX: II faut quand même que la municipalité
prévoie, pour les propriétaires riverains de ces rues et ruelles,
un moyen de pénétrer sur leur terrain d'une autre façon.
Ce sont quand même des gens, aussi, qui ont été
démocratiquement élus à La Prairie. Il n'y a personne de
la municipalité de La Prairie qui vient s'opposer à cela. Alors,
je ne verrais pas pourquoi on suspendrait cet article sous prétexte que,
dans la cité de Verdun, il peut y avoir des gens qui ne sont pas
d'accord avec cela. Verdun et La Prairie, ce sont deux villes
différentes.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais dire deux choses
à ce moment précis. Je prends acte de ce que Me Hébert
vient de dire: Si une modification générale est apportée
au cours de l'année, les projets de la ville ne seraient pas compromis.
Nous avons étudié cet article au contentieux du ministère
et nous trouvons qu'il y aurait lieu de l'améliorer pour adoption dans
le cadre d'une modification à la Loi des cités et villes.
J'ai fait inscrire au feuilleton de la Chambre, hier même, un
projet de loi effectivement pour modifier la Loi des cités et villes. Je
crois que nous pouvons envisager une modification dans ce sens pour faciliter
le travail des municipalités sans adopter le texte que nous avons devant
les yeux dans le cas de cette ville en particulier et des autres villes. C'est
la première chose que je voulais dire.
La deuxième, c'est que je ne voudrais pas, pour ma part et
je me soumets à la décision du président sur ce point
interpréter les règlements qui gouvernent
l'activité de la Commission parlementaire de façon à
empêcher d'autres personnes qui sont dans la salle de pouvoir s'exprimer
sur ce projet de loi, même si ce n'est pas leur propre ville qui est
visée.
Je ne voudrais pas que nous ayons une situation où des gens se
sentiraient privés de la possibilité de s'exprimer sur un article
quelconque, puisque cette situation s'applique.
Puisque je viens de dire que je préférerais adopter un tel
article dans le cadre des amendements de cette année à la Loi des
cités et villes, peut-être que l'on peut laisser tomber la
discussion. Mais s'il y a des personnes qui désirent s'exprimer, pour ma
part, je ne voudrais pas les empêcher de le faire.
M. LEGER: M. le Président, sur... M. CARON: M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, je voudrais faire une suggestion. S'il
y a un groupe de Verdun ici, est-ce qu'on pourrait entendre ces gens, les faire
passer tout de suite et leur demander à quel article du bill ils
s'opposent?
M. LEGER: Spécialement s'ils ont quelque chose sur l'article
1.
M. CARON: Cela clarifierait... Moi, je n'ai pas d'objection si les
membres de la commission...
M. LEGER: On aurait l'occasion de voir exactement s'ils ont quelque
chose à dire sur l'article 1.
M. CARON: Oui, oui.
M. LEGER: Un cas concret qui n'est peut-être pas...
M. CARON: Oui, c'est ça, je n'ai pas d'objection.
M. LEGER: ... les seules raisons de s'opposer à ça, mais
ça peut être un exemple.
M. CARON: D'accord, moi je n'ai pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Laprairie.
M. BERTHIAUME: Avant qu'on étende le débat sur un autre
sujet, j'aurais une simple question à poser à Me Hébert.
Un court préambule: II y a dans la ville de La Prairie un quartier
historique. Comme l'a mentionné Me Hébert, la ville de La Prairie
est une des plus vieilles villes du Québec, ayant été
fondée il y a plus de 300 ans et, il y a un quartier historique dans la
ville qui vaut la peine d'être conservé. J'ai d'ailleurs
demandé à mon collègue, le ministre des Affaires
culturelles, de voir à la possibilité de protéger d'une
façon quelconque par les lois des Affaires culturelles ce quartier de la
ville de La Prairie. Je voudrais me faire confirmer par Me Hébert que
dans le projet dont il est question ce matin ce n'est pas l'intention ni de
cette compagnie Gulf Oil ni de
la municipalité de modifier de façon substantielle, par
les dispositions de l'article 1, le vieux quartier de La Prairie.
M. HEBERT: Au contraire, M. le ministre. D'abord, le nouveau nom de
cette compagnie qui va faire les travaux dans la ville, c'est la
Société de la Belle Prairie Inc. C'est le nom de la corporation
qui fera le travail. Ce sont des gens qui ont bâti Reston, Virginia; je
crois que vous connaissez l'endroit. C'est une compagnie qui a fait plusieurs
autres développements résidentiels considérables aux
Etats-Unis. Nous avons eu des discussions depuis au-delà d'un an avec
ses représentants. Ils sont très conscients de l'existence du
vieux quartier. Ils veulent le conserver et en faire un quartier
réellement historique en enlevant tout ce qui pourrait
déprécier ce secteur. Il sont très conscients de la
situation et ils tiennent à le conserver et à l'améliorer.
C'est évident.
Le but de tous les articles qui s'en viennent n'est certainement pas de
contrecarrer le développement historique de ce coin.
M. LEGER: Autrement dit, ils pourraient faire de la restauration?
M. HEBERT: C'est exact. Ils ont l'intention de faire des choses assez
exceptionnelles. Je crois que, dans quelques années, vous
réaliserez que c'est quelque chose d'assez exceptionnel.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que vous avez les pouvoirs de
vérifier tout projet touchant ce vieux quartier, comme le disait le
député de Laprairie?
M. HEBERT: Justement, certains des amendements que nous suggérons
ont pour but, spécialement dans le cas du zonage à l'article 2,
dans le cas de l'aménagement de terrains, par exemple, à
l'article 7, de nous permettre de faire de l'aménagement du
territoire.
L'article 7, je vous en parlerai tantôt, est un article assez
exceptionnel, c'est exact, mais il permet de faire la restauration du
territoire.
M. LEGER: M. le Président, suite à la suggestion du
ministre et à celle du député de Verdun, pour
éclairer la commission, j'aimerais que les représentants de
Verdun qui s'opposent à certains aspects du bill de Verdun, puissent se
faire entendre si elles ont quelque chose à dire sur l'article 1, que
vous voulez mettre de côté, pour qu'on connaisse une des raisons
pour lesquelles l'article 1, pour elles, est un obstacle?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais faire une suggestion.
Si nous sommes pour adopter un article, il serait logique que maintenant, avant
d'arriver au projet de loi de Verdun, nous entendions des objections puisque
j'ai fait la suggestion que cet article doive paraître dans la Loi des
cités et villes plutôt que dans des lois particulières. Je
pense que nous pouvons, sur cette considération, attendre d'arriver au
projet de loi de Verdun pour entendre les raisons particulières, dans le
cas de Verdun, pour s'opposer à un tel pouvoir.
M. LEGER: D'accord. Mais le ministre admettra que ma suggestion de
tantôt, de passer la ville de Verdun en premier, aurait été
beaucoup plus logique puisqu'il peut y avoir d'autres articles qui ont la
même conséquence. Je trouve malheureux qu'on se soit servi du fait
d'être nombreux à une commission pour mettre de côté
une suggestion qui était très valable devant les problèmes
auxquels nous avons à faire face aujourd'hui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Deux points, M. le Président. Tout d'abord, je crois
que nous ferions erreur et fausse route si, à l'intérieur d'un
projet de loi proposé par une municipalité, en l'occurrence La
Prairie, nous permettions des oppositions qui, normalement, devraient venir
d'un autre secteur. Je pense qu'on ouvrirait la porte à une série
de problèmes dans l'avenir; une municipalité présenterait
un projet de loi, ou une suggestion ou une demande d'amendement et, par la
suite, il y aurait des personnes venant d'ailleurs et n'ayant pas de rapport
direct qui pourraient s'opposer.
Si les opposants, les gens qui s'opposent à ce principe, qui
serait, pour autant que je le sache, contenu à l'intérieur du
projet de Verdun, et que ces gens viennent de Verdun, il faudrait qu'ils
attendent au moins que la ville de Verdun ait présenté son
mémoire. Je pense qu'on fait une fausse route ou on établit une
procédure nouvelle. Dans le passé, au cours des années, si
une municipalité présentait ou suggérait des amendements,
s'il y avait des opposants dans cette municipalité, c'est à ce
moment-là qu'ils devaient faire leur opposition.
Après avoir fait ces commentaires, et nonobstant ce qu'aurait dit
le procureur de la ville de La Prairie, je suis un peu concerné parce
que nous attaquons certainement un de nos principes de base. Dans le concept
que j'ai de la municipalité, même si c'est un pouvoir
délégué de la part du gouvernement provincial, j'ai
toujours cru et je continuerai de croire que dans une ville, une
municipalité un conseil dûment élu a la
responsabilité de tout le territoire à l'intérieur de ses
limites. Si tel est le cas et que nous acceptons les mesures qui garantissent
le droit des citoyens, tel que prévu dans la loi actuelle, je suis un
peu concerné. Une ville comme La Prairie est appelée à un
développement intense qui a déjà commencé et qui se
poursuivra dans les prochaines années. Je connais la routine qu'il faut
suivre pour ces développements, c'est-à-dire l'approbation de
subdivisions, l'approbation de plans d'ensemble pour un
développement. Le procureur considère que leur suggestion
à l'article 1 devrait se retrouver dans la loi générale,
ce qui serait très bien d'ailleurs. Personne, je pense, ne s'oppose
à ça, pour le moment du moins. Est-ce qu'il serait quasi
essentiel que la ville de La Prairie, dès maintenant et sans attendre
l'automne, ait le pouvoir de procéder à l'approbation de
certaines répartitions et subdivisions de son territoire, lesquelles ne
pourront pas être faites à moins que vous ayez le contrôle
des secteurs de rues, des anciens parcs ou les parcs qui ont déjà
été proposés il y a 200 ou 300 ans? Est-ce qu'il n'y a pas
une restriction, une entrave à la bonne procédure, à la
bonne marche de votre système de planification?
M. HEBERT: II y en a une, mais vous mentionnez toujours qu'il y aurait
un projet de loi au mois de septembre.
M. SEGUIN: Je ne sais pas si on a eu cette précision.
M. HEBERT: Est-ce que l'on peut attendre jusqu'au mois de septembre?
Oui.
M. SEGUIN: C'est que j'attends des amendements à la Loi
générale depuis 1966. Alors, je les attend depuis 1966. C'est
là qu'est le doute.
Je ne voudrais pas que cette commission s'ingère à
l'intérieur de ce qui est propre au contrôle municipal. C'est mon
point. Si c'est nécessaire de l'avoir tout de suite pour votre bonne
planification, qu'on le dise et la commission jugera si ces raisons sont
valables ou non.
M. BERTHIAUME: Dans le même ordre d'idées, quelle serait,
Me Hébert, la date limite pour le besoin de ces dispositions?
M. HEBERT: Au plus tard le 1er décembre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais ajouter au débat
un élément qui n'a pas encore été introduit. C'est
que l'article 429 de la Loi des cités et villes, au deuxième
alinéa du 37e paragraphe se lit comme suit: "Dans le cas où le
conseil a décidé la fermeture d'une rue, il peut, par vente ou
échange, de gré à gré, disposer du terrain qui
faisait partie de la rue dont la fermeture a été ordonnée,
pourvu que la Commission municipale du Québec ait approuvé le
contrat de vente ou d'échange".
C'est un pouvoir général qui existe déjà et
qui requiert seulement l'approbation de la Commission municipale. Ce qui est
proposé ici dans l'article étend ce pouvoir dans le sens de
permettre à la ville de passer outre aux conditions imposées par
un donateur ou un vendeur lors du transfert de ce terrain à la ville.
Est-ce que j'interprète bien, Me Hébert?
M. HEBERT: J'ai deux commentaires. Pre- mièrement, il est exact
que ce texte existe. On doit d'ailleurs réserver des sommes au cas
où il y aurait des dommages aux propriétaires riverains, dans un
paragraphe suivant. Il y a deux choses. Premièrement, cela s'applique
aux rues seulement. Il n'est pas question de parcs ou de ruelles.
Deuxièmement, je ne crois pas que ce texte puisse s'appliquer dans le
cas où le propriétaire nous l'a cédé avec
restriction d'utilisation comme rue. J'en doute.
M. GOLDBLOOM: C'est justement l'interprétation que notre
contentieux en fait et c'est pour cette raison que nous comprenons le
désir des municipalités d'avoir un pouvoir plus étendu. Je
compends, en même temps, l'inquiétude exprimée par
l'honorable député de Lafontaine. Pour cette raison, nous croyons
que nous pourrions arriver avec un article un peu plus étanche et
l'inscrire dans la Loi des cités et villes.
M. LEGER: M. le Président, puisqu'on parle de l'article 2
actuellement, l'article 2 dit que le règlement que la
municipalité peut faire doit être publié dans un journal de
langue française et de langue anglaise, " que les propriétaires
intéressés qui désirent s'opposer au règlement
peuvent faire connaître les motifs de leur opposition en s'adressant par
écrit à la Commission municipale du Québec".
Si cet article n'était pas adopté, est-ce que le ministre
peut nous dire, avec ses conseillers, si actuellement les citoyens doivent
s'opposer à la ville plutôt qu'à la commission municipale
avant que l'article 2 soit adopté?
M. GOLDBLOOM: On parle de l'article 2. M. LEGER: Oui.
M. GOLDBLOOM: Parce que l'on n'avait pas abordé les...
M. LEGER: Bien oui, on a dit que l'article 1 était remis.
M. GOLDBLOOM: Oui, bon.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faudrait le décider en commission.
Un instant, s'il vous plaît. Est-ce que la commission est d'accord pour
suspendre l'adoption de l'article 1 ou l'étude de cet article?
M. VEILLEUX: Avant, j'aurais une question à poser. Tout à
l'heure, Me Hébert a dit: Si avant le 1er décembre la loi
générale n'était pas amendée, cela peut leur
créer des problèmes. Compte tenu de la petite expérience
parlementaire que je peux avoir depuis quatre ans, je sais qu'il y a des
projets de loi qui dorment pendant de nombreux mois, après avoir
été déposés en Chambre.
Il n'y a eu personne... Pour m'en assurer, je repose la question au
représentant de La Prairie.
Lorsque vous avez discuté de cela au conseil municipal, est-ce
que vous avez eu des oppositions, des gens qui sont venus dire: Cela n'a pas de
bon sens, un article comme cela?
M. HEBERT: Absolument pas.
M. VEILLEUX: Cela a dû paraître dans les journaux.
M. HEBERT: Cela a paru dans les journaux, la Gazette officielle.
M. VEILLEUX: Est-ce que vous avez eu des oppositions?
M. HEBERT: Non, pas du tout.
M. LEGER: Dans quels journaux cela a-t-il été
publié?
M. HEBERT: Dans le journal local, à part ça, et dans la
Presse et dans la Gazette.
M. VEILLEUX: Moi je ne vois pas, M. le Président, ce qui peut
empêcher les membres de la commission d'accepter cet article, compte tenu
que, dans La Prairie, il n'y a pas eu d'opposition.
M. DEZIEL: Surtout si, éventuellement, cela pourrait être
ratifié par la Loi des cités et villes.
M. CARON: M. le Président, en plus de cela, la loi ne sera
jamais... pour le 1er décembre, nous allons peut-être
siéger ici jusqu'à la fin d'août, au commencement de
septembre. Avant de reprendre, alors...
M. LEGER: On pourrait la passer à ce moment-là.
M. CARON: Non, mais je suis d'accord pour que nous l'acceptions
immédiatement!
M. VEILLEUX: C'est qu'il y a quand même une disposition.
M. LEGER: Je me rallie au ministre, M. le Président.
M. VEILLEUX: ... dans cet article, c'est "aux conditions fixées
par la Commission municipale du Québec". Ce n'est pas la ville qui
décide cela subitement sous l'inspiration du moment, après une
nuit de sommeil. Il faut quand même qu'ils viennent ici à la
Commission municipale, et encore là, j'ai la très nette
impression que s'ils décidaient de fermer telle rue, telle ruelle ou tel
parc, ils pourront se prévaloir de leurs droits.
Je ne vois personnellement aucun inconvénient à ce que
nous acceptions cet article pour la municipalité de La Prairie. Nous ne
l'étendons pas à la province de Québec, c'est à la
ville de La Prairie.
M. LEGER: C'est une exception à ce moment-là. Chaque ville
pourra demander la même chose après.
M. VEILLEUX: Elle le demandera si elle en a besoin. La Prairie en a
besoin au moins à partir du 1er décembre, et je ne veux pas
prendre le risque, comme parrain de ce projet de loi, que La Prairie se
retrouve le 1er décembre sans amendement à la loi
générale. Appliquer un article comme ça, là, les
oppositions peuvent venir, si c'est d'ordre général dans toute la
province de Québec, parce qu'il y a des municipalités qui peuvent
s'y opposer. Mais dans le cas spécifique de La Prairie, personne ne s'y
oppose. Je ne verrais pas pourquoi on ne l'accepterait pas.
M. LEGER: Me Hébert pourrait-il nous dire quelles sont les
inconvénients majeurs que subirait la municipalité devant un
retard à adopter cet article 1?
M. HEBERT: Nous avons fait un nouveau règlement de zonage qui a
coûté tout près de $200,000 pour l'ensemble du territoire,
c'est à peu près ce qu'il y a de plus d'avant-garde. Dans ce
règlement, il est prévu évidemment des secteurs nouveaux,
de nouvelles utilisations du sol et de certaines rues. Il se peut que nous
soyons obligés de fermer certaines rues, pendant un certain temps ou de
façon définitive, pour apporter les services principaux, parce
que lorsqu'on fait un nouveau plan directeur pour 3,000 acres, on
prévoit évidemment longtemps à l'avance des services
à long terme. Nous allons être obligés, dans certains cas,
de fermer des rues.
M. LEGER: Dans le cas actuel, si ce n'est pas adopté, pour
réaliser votre plan, vous n'avez qu'à demander une permission
à la commission municipale.
M. HEBERT: Pour les rues oui, mais si elles nous sont
cédées avec une restriction. Même si la commission
municipale le voulait, je ne crois pas qu'elle le puisse, on ne pourra pas
revendre aux propriétaires riverains ces rues ou ces ruelles, parce
qu'il n'y a personne qui voudra prêter là-dessus.
M. VEILLEUX: Si une rue a été cédée il y a
250 ans comme rue, le gars est mort, on ne peut quand même pas lui
demander de se réveiller pour venir vous donner la permission et dire:
Cette restriction que j'ai établie dans l'acte de donation, je
l'enlève aujourd'hui. Ils ne peuvent pas.
M. GOLDBLOOM: Me Hébert, j'aimerais vous demander si
l'application de cet article se ferait dans le secteur de la ville nouvelle ou
seulement dans le vieux secteur de La Prairie.
M. HEBERT: Actuellement, ce serait le
vieux secteur qui serait concerné. Dans les autres, on
n'acceptera évidemment plus de cession de rues pour en faire des rues
justement pour ne pas être obligés d'appliquer continuellement cet
article.
D'ailleurs, dans toutes les municipalités nous recommandons que
les rues soient cédées purement et simplement, de sorte que la
municipalité puisse se conformer, dans le cas de rues toujours, à
cet article 429.
Autrefois, les gens ne voulaient pas, vous savez ce sont de vieux
titres, céder la rue à moins d'être sûrs que
ça demeure une rue et voulaient engager le conseil à ce qu'il y
ait des services. Aujourd'hui on a probablement plus confiance aux élus
municipaux; on sait qu'en cédant la rue on fera les services, et cela
bénéficie...
M. VEILLEUX: Adopté.
M. LEGER: Un instant, M. le député de Saint-Jean, vous
avez une hâte qui est assez dangereuse. M. le Président, je
voudrais quand même éclaircir deux points...
M. VEILLEUX: Question de privilège.
M. LEGER: ... dans une telle hâte dangereuse.
M. VEILLEUX: Question de règlement, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Question de règlement.
M. VEILLEUX: II n'y a absolument rien de dangereux là, c'est tout
simplement...
M. LEGER: Le député de Saint-Jean n'est pas dangereux, ce
n'est pas ça que je veux dire.
M. VEILLEUX: ... que le député de Lafontaine semble
vouloir faire un petit "filibuster" pour le plaisir d'en faire un, compte tenu
du sérieux qu'a mis le conseil municipal...
M. LEGER: M. le Président, ce n'est pas une question de
règlement.
M. VEILLEUX: M. le Président...
M. LEGER: M. le Président, je reprends la parole, ce n'est pas
une question de règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Question de privilège.
M. LEGER: II n'a même pas droit à une question de
privilège en commission, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je regrette, d'après le nouveau
règlement...
M. LEGER: Non, M. le Président, regardez votre...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... la procédure s'applique en
commission comme à l'Assemblée nationale.
M. LEGER: Non, M. le Président, cela a été
rediscuté, il n'y a pas de question de privilège; vous verrez le
président de l'Assemblée nationale.
LE PRESIDENT (M. Picard): Regardez ça, monsieur. On a eu...
M. LEGER: II n'y a pas de question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... une discussion sur ce point
précis.
M. LEGER: Cela a été rediscuté...
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a question de privilège en
commission.
M. LEGER: ... il n'y a pas de question de privilège.
M. VEILLEUX: Question de règlement, M. le Président.
M. LEGER: De toute façon, M. le Président, ne faisons pas
une tempête dans un verre d'eau...
M. VEILLEUX: M. le Président... M. LEGER: Le
député...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. VEILLEUX: ... question de règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean, sur une
question de privilège.
M. LEGER: M. le Président...
M. VEILLEUX: De règlement, M. le Président.
M. LEGER: ... il n'y a pas de question de privilège, pour la
tradition.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LEGER: La question de règlement, je suis d'accord.
M. VEILLEUX: Question de règlement, M. le Président. Je
voulais rétablir les faits, je les ai rétablis, par
règlement ou par privilège, cela n'a
pas d'importance pour autant qu'on les rétablisse.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sans engendrer de débat.
M. VEILLEUX: Que le député de Lafontaine continue son
petit jeu, et après ça on votera pour.
M. LEGER: M. le Président, il y a deux choses que je voudrais
dire. Premièrement, le ministre, qui connaît des dossiers beaucoup
mieux, je pense, que certain député au niveau des
municipalités de tout le Québec, qui connaît les
implications à travers tout le Québec beaucoup plus qu'un
député qui est concerné la plupart du temps uniquement par
son comté, s'il propose une loi générale qui serait
présentée avant le début de décembre, je peux lui
assurer ma collaboration pour que cette loi soit adoptée le plus
rapidement possible et qu'il n'y ait pas d'obstruction pour cette loi pourvu
qu'elle soit normale. Je lui assure ma collaboration.
Deuxième point, tantôt on avait dit que, si on voulait
adopter cet article, comme ça concerne d'autres municipalités
dont Verdun, je voudrais que le député de Pointe-Claire
maintenant...
M. SEGUIN: On couvre Robert-Baldwin.
M. LEGER: ... ouvre son esprit plus vaste, comme je le connais
habituellement pour qu'il réalise que toutes les municipalités au
Québec doivent être traitées sur un même pied. Quand
j'ai proposé que d'autres municipalités puissent s'exprimer,
c'est pour nous éclairer. Si vous avez un esprit ouvert, vous avez
à vous éclairer avant de vous prononcer. Il y a des cas
précis, je ne dis pas qu'ils sont exactement semblables d'une ville
à l'autre mais c'est un exemple qui peut éclairer des
députés de la commission. Si dans une municipalité on
s'oppose à l'article 1 pour telle ou telle raison, ça pourrait
être pour d'autres raisons que dans une autre ville on peut s'y opposer.
Mais ce qui est important, si jamais la commission veut adopter l'article 1,
c'est qu'on entende ceux qui ont des objections à cet article 1 pour
voir quelles sont les conséquences que nous, de la commission, ne
prévoyons pas à ce stade-ci. On est ici dans les hauteurs du
palier provincial et très loin des problèmes concrets de la
municipalité ou des citoyens qui s'intéressent aux choses
municipales et qui ont pris la peine de se déranger pour venir.
Je pense qu'en démocratie, si on a des citoyens qui viennent ici
pour s'exprimer, on doit les entendre. Si ça correspond à un
même article d'un autre bill, il serait peut-être bon, pour
éclairer les membres de la commission, qu'on sache pourquoi eux, dans
leur ville, voient une objection à cela, si c'est le cas.
M. VEILLEUX: Question de règlement, M. le Président. On a
dit tout à l'heure à la commission que cet article s'appliquait
à la municipalité de La Prairie; on va discuter de La Prairie et
quand arrivera le temps de Verdun, s'il y a des oppositions, il viendront les
donner pour Verdun. Mais je ne peux pas accepter, à l'instar de mon
collègue ici présent devant moi et aussi membre de la commission
parlementaire de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications sur le projet de loi 22, que des gens d'une autre
municipalité viennent dire que ça n'a pas de bon sens pour La
Prairie, ça n'a pas de bon sens pour Saint-Jean, ça n'a pas de
bon sens pour Iberville. Que les gens de La Prairie de Saint-Jean et
d'Iberville viennent le dire, comme ces gens ont le droit de le dire pour
Verdun.
M. LEGER: Question de règlement, M. le Président.
M. VEILLEUX: Quand Verdun arrivera...
M. LEGER: Question de règlement, M. le Président.
M. VEILLEUX: Je n'ai pas terminé ma question de
règlement.
M. LEGER: Question de règlement.
M. VEILLEUX: Je n'ai pas terminé la mienne.
M. LEGER: Ce n'est pas une question de règlement que vous
avez.
LE PRESIDENT (M. Picard): Question de règlement.
M. VEILLEUX: Oui, M. le Président. M. LEGER: Question de
règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine,
question de règlement.
M. VEILLEUX: Je n'ai pas terminé la mienne, M. le
Président.
M. LEGER: J'ai une question de règlement sur ce que vous dites
actuellement. La raison pour laquelle je demande que les gens de Verdun
s'expriment sur ce point, ce n'est pas pour qu'ils s'expriment sur le point de
vue de La Prairie mais c'est pour qu'ils éclairent la commission sur ce
que, eux, voient de danger dans cet article pour Verdun et sur les
conséquences semblables ou très rapprochées pour la ville
de La Prairie.
Je ne vois pas qu'un député soit assez borné pour
éviter d'être éclairé avant de prendre une
décision. C'est pour ça que je disais que je trouvais dangereuse
cette hâte du député de Saint-Jean de vouloir adopter cela
rapidement,
sans être renseigné par ceux qui vivent ces
problèmes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Que le député de Lafontaine dise les
qualificatifs qu'il voudra du député de Saint-Jean, je dis et je
répète que, s'il y a un problème à Verdun sur un
article comme celui-là, ça n'a aucun rapport avec la
municipalité de La Prairie.
M. LEGER: II ne comprend rien.
LE PRESIDENT (M.Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, on parle de Verdun depuis le
début. Il est déjà 11 h 15; qu'on fasse donc passer les
gens qui ont quelque chose à dire et, après ça, on en aura
le coeur net.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Simplement une mise au point, peut-être. Le
député de Lafontaine raisonne d'après certains principes
qu'il reconnaît; je ne lui en veux pas, il a droit à ses
idées là-dessus. Le principe, cependant, qu'il a
énoncé tout à l'heure, que ce qui était bon pour
une ville était bon pour une autre municipalité, je ne l'accepte
pas du tout.
M. LEGER: Moi, non plus.
M. SEGUIN: Non, plus ou moins. Autrement dit, vous pourriez appliquer la
Communauté urbaine dans toute la province; ce serait bon pour
Montréal, ce serait bon pour n'importe qui. Alors, non, je n'accepte pas
ça. Je vois une distinction et une différence ordinairement
très marquée d'une municipalité à l'autre.
Deuxième point sur lequel je ne suis pas d'accord. Il semble penser
qu'il y a des paliers de gouvernement. Je ne reconnais pas cet argument de
paliers de gouvernement. Il y a des juridictions bien distinctes, soit
fédérales, soit provinciales, soit municipales, et je ne crois
pas qu'il doive y avoir ingérence indue ou contrôle
sévère d'un palier à l'autre.
On se plaint parfois d'ingérence du gouvernement national
à Ottawa. Les municipalités ont le même droit de se
plaindre du fait qu'une fois qu'on leur donne un pouvoir dans la Loi des
cités et villes, on revient ensuite avec des accrochages pour les
empêcher ou rendre difficile l'application de ce droit de
légiférer qu'elles ont d'après la loi. Alors, c'est dans
ce contexte que je discute de cet article qui s'applique pour le moment
à La Prairie. Si c'est bon pour d'autres, nous le verrons en temps et
lieu, selon les projets de loi proposés par les différentes
municipalités.
Il faut aussi prendre en considération le contexte
d'accroissement municipal. Peut-être qu'à
Sainte-Rose-du-Dégelé on ne bâtira pas du "high rise" ou
des appartements ou qu'on n'a pas de projets pour développer la ville ou
refaire un nouveau plan maître, mais certainement dans La Prairie et dans
le milieu métropolitain il y a développement intense. Alors, on
devrait encourager et non pas empêcher ces municipalités de
progresser dans le bon ordre et selon la loi et les pouvoirs qu'on a
déjà.
M. VEILLEUX: II y en a eu à Anjou, il peut y en avoir à La
Prairie.
M. SEGUIN: C'est tout simplement pour dire que, sur ces
principes-là, peut-être le député de Lafontaine et
le député de Pointe-Claire ne sont pas d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Laporte.
M. DEOM: M. le Président, moi, j'aimerais bien entendre le
ministre pour savoir de sa part dans quelle mesure le fait d'accepter l'article
1 pour la ville de La Prairie ou pour d'autres villes qui pourraient venir par
la suite affecterait de façon négative la loi
générale que le ministre entend adopter avant le mois de
décembre. Si ça n'affecte pas la loi générale, je
me demande si, à ce moment-là, on ne serait pas mieux de
l'adopter pour permettre à La Prairie de ne pas être
handicapée dans son développement.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: J'aimerais répondre d'abord à la question
posée par le député de Laporte. Il y a deux façons
d'envisager une situation comme celle-ci. On peut dire et c'était
ma suggestion au départ que la loi générale devrait
s'appliquer partout, parce que, si un tel pouvoir est bon pour une
municipalité ou pour cinq ou six, il doit être bon pour les
autres. On peut, par contre, regarder le problème dans l'optique
suggérée par le député de Laporte.
La loi générale viendra quand elle viendra pour
établir un cadre uniforme pour tout le monde. Est-ce qu'il y a du mal,
entre-temps, à adopter pour une municipalité un article qui lui
permettrait d'agir?
Je pense que les honorables membres de la commission peuvent maintenant
comprendre pourquoi j'ai voulu commencer par le projet de loi de La Prairie.
C'est parce que je savais exactement que, dans le cas particulier de La Prairie
et je pense que c'est le seul des sept cas que nous avons devant nous
mais je peux me tromper il y a un projet qui doit se réaliser
à brève échéance et j'ai voulu examiner, avec les
membres de la commission, cet article dans la perspective de quelque chose qui
est particulier à la ville de La Prairie.
C'est une décision difficile, M. le Président. Je
reconnais ce que certains collègues ont mis de l'avant,
c'est-à-dire que les intentions que l'on peut avoir d'adopter une loi
générale peuvent être contrecarrées par des
événements imprévisibles et que l'on peut ne pas respecter
une date limite malgré sa bonne volonté de le faire. Je
reconnais, en même temps que nous avons, dans ce cas particulier, six
projets de loi, sur les sept qui sont devant nous aujourd'hui, qui proposent la
même chose. Je voudrais à la fois assurer un développement
important à La Prairie et ne pas créer un précédent
par rapport aux autres désirs.
Je pense que si les représentants de la ville de La Prairie
insistent pour que la date limite soit le 1er décembre, et qu'il n'y a
pas de possibilité de réussir convenablement un projet
très important si ce pouvoir n'existe pas, je pourrai, dans ce cas
particulier et sans créer un précédent pour les autres
et nous discuterons de nouveau cet article dans le cas des autres
projets de loi au cours de la journée l'accepter dans le cas de
La Prairie, mais c'est avec cette compréhension qui est avancée
par le parrain du bill, par le député du comté et par
d'autres députés autour de la table.
M. LEGER: M. le Président, moi, je ne puis pas accepter le
principe d'un article comme celui-là. Ce que je trouve regrettable,
c'est le fait qu'on ne permette pas on les a mises en dernier, en
sixième et en septième position aux deux villes où
il y a des personnes qui s'opposent à cela de s'exprimer en premier.
Moi, je n'aime pas cela du tout. Les deux seules villes de Verdun et de
Lachine, où il y a des représentants qui peuvent s'opposer
à cela, on les a mises en dernier de tout. Je pense que c'est soit
très habile ou inconscient d'une situation qui n'est pas acceptable pour
la démocratie d'une commission parlementaire comme celle-ci.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse. Quand je suis
arrivé ici, j'ai fait une proposition et je l'ai faite en demandant s'il
y avait des gens qui trouvaient qu'il y avait des inconvénients.
M. LEGER: Je l'ai dit personnellement, M. le Président.
L'Opposition officielle a dit qu'il y avait des objections à cela. C'est
la grosse majorité libérale qui l'a accepté, M. le
Président.
M. VEILLEUX: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Heard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: ... je tiens à dire ceci. Si je reprends les propos
du député de Lafontaine, je suis à me demander si, quand
une municipalité demande un amendement qu'on ne retrouve pas dans un
autre projet de loi présenté devant nous si je continue le
cheminement logique et intelligent du député de Lafontaine
il faudrait donner un avis public à travers toute la province de
Québec, disant-: Y a-t-il, à quelque endroit que ce soit au
Québec, quelqu'un qui s'y opposerait si un amendement comme
celui-là était dans sa municipalité?
Compte tenu de cela, on pourrait réunir toute la province de
Québec et dire: Mettons que, de tous les projets de loi, il y a
seulement La Prairie qui demande cela, mais au cas où cela aurait un
effet d'entraînement pour les autres municipalités, il faudrait le
prévoir et demander à toute la population du Québec de
venir dire ce qu'elle pense de cela à La Prairie au cas où
ça s'appliquerait dans d'autres municipalités. Cela n'a pas de
bon sens, M. le Président. C'est une demande faite pour un cas
précis. On a parlé de la Société de La Belle
Prairie Incorporée tout à l'heure, qui va faire des
investissements de l'ordre de plusieurs millions. Si ça dépasse
le 1er décembre, le député de Lafontaine sait ce qu'est la
hausse du niveau de vie, à l'heure actuelle.
Qu'est-ce que ça peut impliquer, financièrement parlant,
pour des gens qui ont des projets de développement comme celui-là
dans la municipalité de La Prairie? Moi, pour cela, je ne peux pas
prendre le risque que ce développement dans La Prairie ne
réussisse pas au cas où la loi d'ordre général ne
pourrait pas, pour une raison ou pour une autre, être transformée
ou amendée avant le 1er décembre. Il y a un cas bien
spécifique pour la municipalité de La Prairie, je ne peux pas
prendre ce risque. La population de La Prairie, loin de s'opposer à ce
projet de développement, l'a vu arriver avec plaisir, parce que cela a
quand même un impact dans la municipalité et ça revalorise
toutes les propriétés de la municipalité de La Prairie. Si
ce projet ne se réalise pas, dans le cas précis de La Prairie,
parce que la loi générale ne pourrait pas être
amendée avant le 1er décembre, je ne prends pas ce risque.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! J'ai entendu
suffisamment d'argumentation sur la discussion du projet de loi de la ville de
La Prairie pour rendre une décision.
M. LEGER: M. le Président, avant que vous rendiez votre
décision, je soulève un point de règlement, parce que je
m'aperçois que le député de Saint-Jean n'a rien compris.
Ou il a mal interprété mes paroles ou il a mal compris.
Ce que je veux faire comprendre à la commission je pense
que le ministre a très bien compris; il y a au moins lui qui a bien
compris c'est ceci: Nous avons devant nous sept projets de loi de
municipalités différentes dans lesquels se retrouvent, pas tous
les articles, mais plusieurs articles. Dans chacun de ces projets de loi
et spécialement dans le projet de Verdun et aussi dans le projet de
Lachine il y a des articles qu'on retrouve dans celui de La Prairie et
dans les autres projets de loi.
Par hasard, ce sont les deux seules municipa-
lités où il y a des opposants. S'il y a des opposants, qui
ont pris la peine de se déranger, je ne dis pas à tout le projet
de loi, mais à certains articles, alors ce serait, plus logique pour une
commission parlementaire, qui a à prendre des décisions les plus
équitables possibles pour toutes les municipalités, d'entendre
les opposants d'abord. Si leurs interventions ne valent pas grand-chose au
point de vue de l'argumentation, on les rejette et, par la suite, on est
beaucoup plus libre d'adopter rapidement les projets de loi qui ont les
mêmes articles. Cela va se faire rapidement, mais après qu'on aura
entendu les gens qui ont des objections sur des articles qui se retrouvent
ailleurs. Je ne dis pas qu'ils vont avoir à défendre tous les
projets de loi quand je vois le député de Saint-Jean
parler de les annoncer à travers la province je parle de ceux qui
ont des arguments précis qui devraient nous éclairer, nous
autres, et qui nous permettraient de savoir si on est injuste envers une
municipalité ou une autre. C'est ça que je demande, qu'on entende
ces gens. Cela finirait là.
M. CARON: M. le Président.
M. LEGER: Tel que le ministre l'a proposé.
M. CARON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs !
M. CARON: M. le Président, avant de rendre votre
décision...
LE PRESIDENT (M. Picard): Comme je l'ai dit tantôt, j'ai entendu
suffisamment d'argumentation...
M. CARON: M. le Président, s'il vous plaît, avant de rendre
votre décision...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Voici,
n'oublions pas qu'en commission...
M. CARON: Pourquoi ne pas entendre les gens de Verdun, une fois pour
toutes? On va les entendre, ça va prendre quelques minutes...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant. A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. CARON: On va en avoir le coeur net. Je suis d'accord avec le
député de Lafontaine...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... En commission parlementaire...
M. CARON: Qu'on les entende donc, les gens de Verdun...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je rappelle le député de Verdun
à l'ordre, s'il vous plaît.
M. CARON: ... qui se sont dérangés et qui ont fait 165
milles. On est en démocratie ici, et je suis prêt à les
entendre.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaft! Voici, messieurs,
en commission parlementaire, nous étudions présentement un projet
de loi un projet de loi, pas sept qui touche la ville de La
Prairie. Qu'est-ce que fait ce projet de loi? Il amende la charte de la ville
de La Prairie. Pourquoi avons-nous des chartes? C'est justement pour donner
à certaines municipalités des privilèges qui ne sont pas
prévus dans la Loi des cités et villes et dans le code municipal.
Présentement, nous avons, pour la ville de La Prairie exclusivement, un
amendement, l'article no 1 ici, à sa charte et non pas à la loi
générale des cités et villes.
Maintenant, l'argumentation du député de Lafontaine
à l'effet d'entendre des personnes, qui ne seraient pas
concernées par la ville de La Prairie, pour nous fournir des arguments,
ça on l'entendra en commission parlementaire lorsqu'on étudiera
un amendement à la Loi des cités et villes. Mais lorsqu'il
s'agira de la ville de La Prairie, je suis prêt à entendre
l'argumentation pour ou contre l'adoption, le rejet ou la suspension de
l'article 1, exclusivement en ce qui concerne la ville de La Prairie.
Maintenant, je ne pourrais pas tolérer et créer le
précédent de donner la parole à des personnes de
Chicoutimi, qui sont ici dans la salle, pour qu'elles disent: Si vous mettez
ça dans la charte de la ville de La Prairie, cela vous nous affecter,
nous à Chicoutimi. Ce n'est pas vrai. Cela va vous affecter si on change
la loi générale, la Loi des cités et villes, mais cela est
une particularité pour la ville de La Prairie.
Alors, je dois maintenant ramener le débat strictement sur
l'article 1, en ce qui concerne la ville de La Prairie. S'il y a des
argumentations...
M. LEGER: Une question de règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. LEGER: Question de règlement, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Question de règlement, le
député de Lafontaine.
M. LEGER: ... et je vous demande une directive. Je voudrais demander au
président s'il a bien entendu la solution que le ministre proposait
tantôt, soit, d'une part, de retenir l'article 1 jusqu'à...
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai dit que j'étais prêt
à entendre...
M. LEGER: Un instant, un instant.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... l'argumentation pour adopter, rejeter ou
suspendre l'article 1.
M. LEGER: Un instant. Si vous voulez me laisser finir, M. le
Président, je n'ai pas fini de parler. Premièrement, soit qu'on
retarde l'article 1 jusqu'à ce qu'il y ait une loi officielle et l'autre
suggestion était que, si on décide de l'adopter aujourd'hui, on
entende des personnes d'autres municipalités qui ont quelque chose
à dire sur cet article, vu que, par la suite, cela créerait un
précédent pour leur ville parce que cela a été
adopté pour une autre ville. C'était la proposition du
ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est une charte.
M. LEGER: Est-ce que le président peut, du haut de sa chaire,
s'opposer à une suggestion d'un ministre qui est responsable de toutes
les villes du Québec? Voyons donc!
LE PRESIDENT (M. Picard): Lorsqu'on étudiera un amendement
à la Loi des cités et villes, d'accord.
M. LEGER: C'est une suggestion du ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela est une charte. Autrement, il n'y aurait
pas de charte dans la province, nulle part. Ce serait la Loi des cités
et villes qui s'appliquerait pour tout le monde.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais dire ceci. J'ai
essayé d'expliquer aussi clairement que possible la raison, d'abord,
pour laquelle j'avais demandé que le projet de loi de La Prairie soit
étudié en premier lieu. C'est exactement à cause du
développement qui est prévu.
J'ai dit tout à l'heure je voudrais l'expliciter davantage
que, si je me laisse convaincre par les arguments que le
développement important à La Prairie pourrait être
compromis par l'absence de ce pouvoir, je pourrai faire exception, dans mon
esprit, à ce que je voulais faire, c'est-à-dire adopter un
article de portée générale, applicable à toutes les
villes, pour permettre à La Prairie d'agir. La Prairie, dans ce sens,
dans le cadre de ce développement, va agir de la façon la plus
publique et la plus visible possible.
Si nous arrivons, au cours des prochains mois, avec une modification
à la loi générale, le pouvoir particulier de La Prairie
durera ce nombre de mois et pas plus longtemps. Si les gens de La Prairie et
les députés autour de la table me convainquent qu'il est
indispensable d'avoir ce pouvoir je sais que ce pouvoir sera
exercé d'une façon extrêmement visible je n'aurai
pas peur d'accorder ce pouvoir dans le cas de La Prairie pour les fins du
développement en question, sans pour autant créer un
précédent par rapport aux cinq autres projets de loi.
Je voudrais, pour ma part là, j'apporte une nuance qui n'a
rien de machiavélique entendre les opposants sur les autres
projets de loi, mais dans le cadre de la question: Qu'est-ce que nous devrons
mettre dans la loi générale? Dans ce sens, j'aimerais
suggérer ceci: Que nous avancions le projet de loi de Verdun. J'aimerais
toujours prendre Pierrefonds et Kirkland parce que je pense que nous pourrions
libérer ces gens rapidement, mais je ne voudrais pas insister plus que
cela. Je serais prêt à avancer l'étude du projet de loi de
Verdun de façon à pouvoir entendre les intéressés,
mais j'aimerais pouvoir régler ce problème qui est particulier
et, pour le régler, je suis disposé à accepter, comme
exception par rapport aux autres projets de loi de la journée, cet
article pour le temps qu'il durera, parce qu'un article général
viendra le remplacer. J'ai déjà dit, dans mes remarques, que nous
ne sommes pas parfaitement satisfaits de la rédaction actuelle, que nous
voudrions en trouver une meilleure. Je voudrais avoir le temps
d'élaborer cette meilleure rédaction pour tenir compte de
certaines inquiétudes exprimées par certains
députés autour de la table.
M. LEGER: Est-ce que le ministre accepterait d'entendre, pour qu'on ne
revienne pas avec chacun des projets de loi, immédiatement après
le projet de loi 127, la ville de Verdun?
M. GOLDBLOOM: Oui, je l'accepte, M. le Président.
M. LEGER: En deuxième?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas d'objection à cela.
M. LEGER: A ce moment-là, je ne vais que m'opposer sans discuter
plus que cela.
M. VEILLEUX: M. le Président, je pense que parfois on est
conciliant avec les représentants du Parti québécois. J'ai
quand même, comme député...
UNE VOIX: ...
M. VEILLEUX: Non, je tiens à expliquer pourquoi je tiens à
ce que cela passe tout de suite, avant Verdun. Je vais vous le dire.
M. LEGER: C'est ça qu'on fait. Vous n'avez rien compris. On vient
de le dire, là. On va le régler et Verdun va venir
après.
M. VEILLEUX: Bon.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, article 1 du projet de loi no 127?
M. LEGER: On n'est pas sur la même longueur d'ondes.
M. VEILLEUX: Adopté.
M. LEGER: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté sur division.
Article 2, qui concerne le zonage. Me Hébert.
M. HEBERT: L'article 2 a pour but d'établir une nouvelle
procédure dans le cas d'adoption des règlements de zonage. On
remplace, comme vous le voyez, les 2e, 3e, 4e et 5e alinéas du
paragraphe 1 c) de l'article 426.
Le paragraphe dit en résumé ceci: Le conseil donne un avis
de motion, il adopte son règlement de zonage ou les modifications au
règlement de zonage. Lorsque le règlement est adopté, un
avis public est donné par le greffier disant à peu près
ceci: Le règlement tel no est adopté. Il a pour but de changer le
zonage ou d'implanter un nouveau zonage sur tel territoire. Telles personnes
sont concernées. Les personnes concernées,
intéressées peuvent, dans les 30 jours, s'adresser à la
Commission municipale, qui, sur réception de même une seule
opposition, vient faire une enquête publique. Elle fait ensuite rapport
au ministre des Affaires municipales et au conseil. Elle va faire, dans son
rapport, certaines recommandations. Il se peut qu'elle demande de faire des
modifications à la suite des représentations qu'elle a obtenues,
lors de son enquête.
Le conseil pourra donc, par résolution, pour donner suite
à ces recommandations de la Commission municipale, qui a fait
enquête, modifier le règlement dans le sens des recommandations.
Ensuite, le règlement est soumis au ministre pour approbation. C'est la
procédure nouvelle que nous demandons d'établir.
M. LEGER: M. le Président, sur cet article, pour la question de
zonage, il y a le problème suivant. Normalement, les citoyens qui
veulent s'opposer vont à la réunion du conseil de ville pour
exposer leurs griefs. Actuellement, vous leur demandez de s'opposer directement
à Québec, à la Commission municipale de Québec,
pour hâter les travaux?
M. HEBERT: C'est exact.
M. LEGER: Personnellement, M. le Président, si on veut permettre
la participation des citoyens j'ai eu des exemples dans plusieurs
municipalités à des décisions qui peuvent les
concerner, cet article peut hâter la réalisation de certains
projets mais cela rend plus difficile aux citoyens la possibilité de
s'exprimer, de donner leur point de vue, d'être réellement
capables de s'opposer à des choses auxquelles ils jugent bon de
s'opposer.
Il y a toute une procédure, actuellement, qui permet à des
citoyens de s'opposer auprès du conseil de ville, etc. Mais s'opposer
auprès de Québec ce n'est pas facile, pour des citoyens: Bon,
à Québec on écrit à qui et comment on écrit
cela? Est-ce dans le bon délai? Ce sont des difficultés. Est-ce
que c'est absolument essentiel? Moi, je trouve que ce n'est pas essentiel
puisqu'on peut procéder. Si le projet est bon, les citoyens peuvent
s'exprimer auprès de l'hôtel de ville et, s'ils ne sont pas
d'accord, c'est aux élus du peuple, pendant les quatre ans, de prouver
aux citoyens que leur idée est bonne et, si elle n'est pas bonne, de
suivre les moyens normaux. Pourquoi changer la situation actuelle? J'aimerais
avoir des renseignements. Pourquoi changer cela? Qu'est-ce que cela va amener
de plus? Pourquoi hâter et rendre plus difficile au citoyen d'exercer son
rôle démocratique de s'informer ou de s'opposer de cette
façon?
M. HEBERT: Actuellement, il est exact que, lorsque nous adoptons le
règlement municipal en assemblée publique, lors d'une
période de questions le citoyen peut toujours s'exprimer. Cependant, la
procédure actuelle indique que c'est lors d'une assemblée
présidée par le maire ou son suppléant et le greffier
qu'on lit le règlement. Et on attend que six personnes se prononcent et
demandent le référendum sur l'ensemble du territoire, si on veut,
ou dans une zone concernée.
Six personnes seulement peuvent s opposer.
Cela a été adopté il y a très longtemps, ce
texte. Six personnes peuvent bloquer considérablement il ne faut
pas se le cacher, même dans toutes les autres municipalités
le développement en demandant, pour des fins politiques ou autres, un
référendum qui est très coûteux dans chacun des cas.
Alors, vous pouvez avoir de l'obstruction systématique.
A mon avis, elles peuvent très bien, avec la formule actuelle, se
présenter devant la Commission municipale et faire valoir leurs
arguments. S'ils sont valables, la commission peut faire...
M. LEGER: A Québec?
M. HEBERT: Non, parce que ce texte existe dans d'autres
municipalités. La commission se rend sur le territoire même.
M. LEGER: Vous vous servez de l'argument du fait qu'une autre
municipalité le possède pour dire que vous devriez l'avoir, vous
aussi.
M. HEBERT: Je dis que cela s'est fait à Laval; cela existe
à Sainte-Foy, je crois. C'est la procédure qui est
appliquée actuellement et qui fonctionne depuis un très grand
nombre d'années. La Commission municipale, suivant ce que j'ai su,
à ce jour, se rend directement à l'hôtel de ville pour
entendre même un seul opposant qui serait contre l'adoption de ce
règlement. Ensuite, elle fait rapport au conseil et il est
évident que le ministre ne fera pas l'approbation du règlement si
le conseil, par la suite, n'a pas donné suite aux recommandations de
la
commission. Mais le citoyen s'exprime très bien dans une
enquête publique tenue à l'hôtel de ville devant la
Commission municipale.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je trouve que ce que M. Hébert vient de dire est
très important. C'est une arme à deux tranchants. Il peut y avoir
un groupe organisé, comme il l'a dit, qui s'oppose
systématiquement. D'autre part, il peut y avoir trois ou quatre
personnes qui ont des motifs vraiment raisonnables pour s'opposer à un
projet comme celui-là et, si elles ne sont pas six, elles n'ont aucune
chance. En étant une, deux ou trois, elles envoient une note
écrite à la Commission municipale et celle-ci est obligée
de se rendre dans la municipalité et d'entendre le ou les trois ou
quatre citoyens. Je trouve que c'est protéger encore plus le citoyen et
protéger en même temps encore plus la municipalité
d'établir une procédure comme celle-là plutôt que de
laisser ça comme c'est présentement. Surtout pour une
municipalité comme LaPrai-rie, qui a connu ces dernières
années et qui en connaîtra encore d'ici quelques années un
essor considérable, je pense que c'est donner une meilleure protection
à chaque citoyen que d'accepter une procédure comme
celle-là, compte tenu du projet qui est en voie de
réalisation.
M. LEGER: Dans la ville de Laprairie, combien y a-t-il de places pour
les citoyens aux séances du conseil?
M. HEBERT: A peu près 75 places.
M. LEGER: Est-ce qu'habituellement les citoyens assistent aux
séances du conseil? Ces séances sont-elles annoncées
publiquement et régulièrement?
M. HEBERT: En vertu d'un règlement qui fixe la date des
séances, c'est toujours le deuxième mardi du mois et le maire me
dit que c'est toujours plein.
M. LEGER: Le deuxième mardi de chaque mois, c'est officiel, il y
a toujours...
M. HEBERT: II y a également des assemblées
spéciales.
M. LEGER: Et cela se fait le soir.
M. HEBERT: Cela se fait toujours le soir.
M. LEGER: Comment sont annoncées les séances
spéciales?
M. HEBERT: La loi ne requiert pas actuellement d'avis public pour les
séances spéciales.
M. LEGER: Alors, s'il y a des séances spéciales les
citoyens ne sont pas au courant qu'il peut y avoir des projets ou des
règlements qui sont préparés à ce moment-là
et ça peut être à leur insu.
M. HEBERT: En vertu de la loi générale actuelle, non, il
n'y a pas de procédure qui oblige la publication d'un avis pour les
séances spéciales.
M. LEGER: Vous n'avez pas prévu cela dans votre charte?
M. VEILLEUX: Mais tandis que dans cet article-là...
M. LEGER: Un instant. En plus de cela, ne croyez-vous pas que pour des
citoyens directement concernés par un règlement de zonage qui
n'assistent pas aux réunions, qui n'auraient pas lu les journaux et qui
se font dire après un certain temps que les 30 jours sont
expirés, ne croyez-vous pas, dis-je, que c'est quand même plus
difficile avec l'article que vous avez là de s'opposer qu'auparavant?
Quant à l'argument du député de Saint-Jean qu'ils ne sont
que trois, ce n'est pas difficile de trouver les trois autres pour venir
avec...
M. HEBERT: La procédure actuelle pour la convocation des gens
à l'assemblée publique est encore plus sévère que
celle-là parce que l'assemblée est plus rapprochée.
Autrement dit, il faut que les gens s'y rendent à un jour fixe, une
heure fixe, à sept heures ou à huit heures au plus tard.
Si, dans l'heure, six personnes n'ont pas demandé le
référendum, il passe. Alors, si cette personne est prise ce
soir-là, elle ne peut pas se rendre. Actuellement, elle a 30 jours; les
avis publics sont publiés dans le journal local, les gens les suivent
très bien. Maintenant, que voulez-vous, s'il y a des gens qui ne veulent
pas s'occuper de leurs affaires, il ne faut tout de même pas blâmer
ceux qui s'en occupent; c'est à eux d'assister aux séances et de
vérifier ce qui se passe.
M. LEGER: Je suis d'accord sur cet argument, mais on s'en sert souvent
à l'inverse aussi. La majorité silencieuse qui est satisfaite
parce qu'elle ne s'exprime pas.
M. HEBERT: Bien là, elle a le choix de vérifier dans les
journaux et de s'exprimer dans 30 jours.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais dire tout simplement
que, dans ma philosophie et mon optique, les projets de loi privés
présentés par les municipalités sont des cas d'exception.
On a une Loi des cités et villes, on a un code municipal. Il est vrai
que plusieurs
municipalités ont leur charte, mais je trouve que, dans la mesure
du possible, nous devrions faire appliquer à toutes les
municipalités d'une même classe une loi
générale.
Mais je trouve que, par rapport à ce qui est proposé dans
La Prairie, il y a devant nous, en ce moment, un cas d'exception. Pour cette
raison, je voudrais que les membres de la commission sachent que nous avons
examiné cet article, c'est-à-dire le paragraphe a) de l'article
2, parce qu'il y a deux autres paragraphes, b) et c), qui ne portent pas sur le
même genre de sujet, et que nous avons trouvé que, dans ce cas
d'exception, l'article 2 serait justifié. Je suis prêt à
l'accepter, laissant pour plus tard l'étude des paragraphes b) et
c).
M. LEGER: Bon, sur le paragraphe a), M. le Président, j'ai
d'autres choses à dire bien précises avant l'adoption. Avant, je
voudrais quand même faire remarquer au ministre que, quand il y a trop de
lois d'exception, ça crée beaucoup de précédents
qui font justement, comme Me Hébert vient de le dire, qu'on dit: Bien,
on a vu ça dans d'autres lois et ce serait bon pour nous autres aussi. A
un moment donné, ça crée dans chacune des
municipalités des besoins qu'elles n'avaient pas avant et il n'y a pas
d'équité si elles ne l'ont pas, selon elles.
C'est donc dire que la conclusion des mémoires de ce matin, ainsi
que la situation au Québec, dénotent et je pense que le
ministre en est conscient l'urgence de faire une refonte des lois
municipales pour éviter toutes ces lois d'exception. C'est la
première partie de mon intervention.
La deuxième partie, c'est que, dans l'article 2 a), on dit: "Le
secrétaire-trésorier doit publier dans un journal de langue
française ou dans un journal de langue anglaise". C'est donc dire qu'il
peut fort bien, avec cet article, ne le publier que dans un journal de langue
anglaise, par exemple, alors que ça devrait être au moins "et", en
attendant, quitte à se faire corriger par le bill 22, si jamais il est
adopté.
M. BERTHIAUME: M. le Président, sur ce point...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Laprairie.
M. BERTHIAUME: ... je pense qu'il serait assez facile d'éliminer
cette exigence de la langue anglaise, d'autant plus qu'à La Prairie il
n'y a pas de journaux anglais.
M. LEGER: Alors, doit publier dans un journal de langue
française?
M. BERTHIAUME: En ce qui me concerne.
M. LEGER: Bon, si vous enlevez "dans un journal de langue anglaise", je
n'ai pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous en faites une motion
d'amendement?
M. BERTHIAUME: Non, je ne suis pas membre de la commission.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que nous
créerions, quand même, un certain précédent et je
préférerais, pour ma part, que l'on remplace le mot "ou" par le
mot "et". Je pense qu'il y a quand même des gens qui sont
intéressés et l'on a évoqué l'intérêt
que peuvent avoir des citoyens d'autres municipalités. Je pense qu'il ne
serait pas mauvais que ce soit dans les deux langues.
LE PRESIDENT (M. Picard): Motion d'amendement?
M. GOLDBLOOM: Oui, s'il vous plaît, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, il y a une motion d'amendement à
l'effet de changer le mot "ou" pour le mot "et" dans la cinquième ligne
du paragraphe a) de l'article 2. Cet amendement est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Le paragraphe a) est-il
adopté tel qu'amendé?
M. LEGER: Un autre point, M. le Président. Dans le
troisième alinéa du paragraphe a) je pense, on voit, à la
fin, "ce dernier (cela veut dire le conseil municipal) peut, par
résolution, modifier le règlement". Pour quelle raison ce n'est
pas "doit"? Puisque, auparavant, on dit "à l'expiration de ce
délai, la Commission municipale du Québec, dans le cas
d'opposition, tient une enquête publique dont elle fait rapport au
ministre des Affaires municipales et au conseil municipal. "Ce dernier peut..."
Pourquoi pas doit? Si le rapport de la Commission municipale dit qu'il faut
changer quelque chose, pour quelles raisons la ville serait libre de ne pas le
faire?
Oui, mais si la recommandation du ministère des Affaires
municipales ou du ministre et de la Commission municipale dit qu'on doit
modifier le règlement, c'est doit et non pas peut. Cela c'est à
la discrétion des municipalités au détriment des
recommandations de la Commission municipale. Cela peut être
modifié, ça peut être enlevé
complètement.
M. HEBERT: En fait vous n'enlevez pas le choix. Il se peut que le
conseil municipal, à la suite de la recommandation, dise: On s'est
trompé, on retire. Là, à ce moment, il faudrait qu'il
passe obligatoirement cette...
M. LEGER: Je ne suis pas avocat, mais quand on dit modifier le
règlement, on peut le
modifier en enlevant tout le règlement que vous voulez adopter.
Le modifier ça peut-être...
M. HEBERT: A ce moment-là, je pense bien que lorsque le
règlement arriverait chez le ministre, voyant qu'ils n'ont pas
donné suite aux recommandations de la commission, ce ne serait pas
accepté. Là, vous obligez la municipalité, à la
suite d'une recommandation, à agir alors qu'actuellement elle a le
pouvoir d'agir ou de ne pas agir. Elle peut tout simplement le retirer ou le
laisser tel quel, puis l'envoyer au ministre, puis le ministre dit: Non, je ne
l'approuve pas parce qu'elle ne donne pas suite aux recommandations. Il faut
laisser le choix au conseil de retirer le règlement, s'il voit que la
recommandation est trop onéreuse ou...
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire, Me Hébert, que vous attribuez
au ministre la décision finale.
M. HEBERT: Oui.
M. GOLDBLOOM: Et c'est le cas présentement d'un tel
règlement, c'est le ministre qui a la décision finale.
M. HEBERT: Actuellement oui.
M. LEGER: Je ne sais pas si on voit ça comme ça
là-dedans? Je sais qu'il y a un danger, comme dit Me Hébert, mais
d'un autre côté, si votre recommandation, dans votre rapport,
c'est de ne pas faire tel règlement, le conseil peut, par
résolution, modifier le règlement. Il peut, mais ne doit pas
donner suite à votre recommandation.
M. GOLDBLOOM: Mais si l'on tient compte de l'alinéa suivant qui
donne au ministre l'autorité ultime pour approuver ou ne pas approuver,
c'est un droit d'appel, si vous voulez, qui va un pas plus loin que la
Commission municipale; c'est à peu près cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est-à-dire que si on le lit comme, vous
permettez, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... je viens juste d'arriver. Si on lit
justement ce dernier paragraphe, j'aimerais beaucoup mieux qu'on y
insère cette possibilité d'une façon plus
éclatante, cette possiblité du ministre des Affaires municipales
d'accepter ou de ne pas accepter; là on semble faire une affirmation.
Dans un premier temps, on dit: Ce dernier peut, par résolution, modifier
le règlement pour donner suite aux recommandations comprises dans le
rapport. Ensuite le règlement est approuvé par le ministre des
Affaires municipales. C'est comme si c'était une affirmation, il est
approuvé.
M. VEILLEUX: J'aurais une information à demander au ministre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous permettez, c'est à titre
d'information également que je le demande au ministre. Peut-être
qu'il y aurait avantage là au moins à modifier ce dont parlait le
député de Lafontaine tantôt, ou à modifier le
dernier paragraphe à l'effet que l'approbation du règlement est
du ressort final du ministre des Affaires municipales. En ce cas on ne le sait
pas. Le règlement est approuvé. Est-ce que c'est une affirmation
qu'il doit être approuvé?
M. LEGER: Est-ce qu'on ne pourrait pas plutôt proposer ceci: Ce
dernier doit, par résolution, donner suite aux recommandations comprises
dans le rapport. Le rapport peut permettre, soit d'enlever le règlement
ou le modifier ou le laisser tel quel. Alors ça pourrait s'inscrire
comme suit: Ce dernier doit, par résolution, donner suite aux
recommandations comprises dans le rapport. C'est le rapport du ministère
ça.
M. HEBERT: De la commission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François a demandé la parole tout à l'heure.
M. DEZIEL: M. le Président, j'aimerais poser une question au
ministre, si vous me permettez. Considérant cet article 2 a), est-ce que
c'est l'intention du ministre d'insérer ça éventuellement
à l'intérieur d'un article qui amenderait la Loi des cités
et villes, un article général?
Personnellement, en tant qu'échevin de la ville de Sherbrooke,
j'ai déjà eu à vivre la situation du
référendum à six, je peux dire qu'il se produit
réellement des anomalies.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne sais si ça rejoindrait
l'idée qu'on veut exprimer, le dernier paragraphe pourrait se lire: Le
règlement doit au lieu de est être approuvé
par le minsitre des Affaires municipales. Il me semble que c'est plus...
M. GOLDBLOOM: D'abord, M. le Président, je voudrais
répondre à l'honorable député de
Saint-François. Toute cette question est nécessairement à
l'étude présentement. Toute la question du
référendum doit faire l'objet d'une décision qui
découlera de cette étude. Je reviens à ce que je disais
tout à l'heure. Nous avons devant nous un cas d'exception où il
faut assurer un développement très particulier et de très
grande importance. Mais je pense que nous devons interpréter
l'alinéa que nous avons cité: "Le règlement est
approuvé par le ministre des Affaires municipales", de façon
à accorder au ministre le pouvoir d'approuver ou de désapprouver.
S'il faut une redaction un peu diffé-
rente pour confirmer cela, on peut sans doute en trouver une, par
exemple: Le règlement n'entre en vigueur qu'après approbation par
le ministre des Affaires municipales, ou quelque chose comme cela.
Me Hébert, est-ce que vous êtes d'accord?
M. HEBERT: Ce que ça veut dire, en fait, c'est que le
règlement, pour être valable, doit être approuvé par
le ministre à la fin, tout simplement.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. HEBERT: Cela ne dit pas que le ministre est obligé de
l'approuver ou non. En fait, on sait très bien, et tout le contenu de la
Loi des cités et villes est dans ce sens-là, que le ministre a la
discrétion d'approuver ou de ne pas approuver. Même si on dit que
le règlement d'emprunt est approuvé par le ministre ou quoi que
ce soit...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. HEBERT: ... on sait très bien que le ministre a la
liberté, en vertu de ses pouvoirs, de l'approuver ou non.
M. GOLDBLOOM: Donc, une rédaction pourrait se lire comme suit: Le
règlement n'entre en vigueur qu'après approbation par le ministre
des Affaires municipales.
M. HEBERT: D'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela va, ça rencontre exactement le sens
de l'amendement que je voulais faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous en faites un amendement?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous me donner le texte?
M. GOLDBLOOM: "Le règlement n'entre en vigueur..."
LE PRESIDENT (M. Picard): "Le règlement n'entre en
vigueur..."
M. GOLDBLOOM: "... qu'après approbation par le ministre des
Affaires municipales, ou après l'approbation du ministre".
LE PRESIDENT (M. Picard): "... qu'après l'approbation du
ministre".
M. GOLDBLOOM: Oui, "après l'approbation du ministre des Affaires
municipales".
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Le paragraphe a), tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. LEGER: M. le Président, tout le long du projet, je dois
avant d'avoir entendu les personnes qui ont des choses à dire
là-dessus non pas m'opposer, mais je dois...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, adopté sur division.
M. LEGER: Sur division, pour le moment.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b). Est-ce que Me Hébert
pourrait nous donner...
M. HEBERT: Le contenu?
LE PRESIDENT (M. Picard): ... l'essence même de cet article?
M. HEBERT: Vous voyez, en fait, que c'est un amendement à
l'article 426, dix-septième paragraphe, qu'on répète. La
seule modification, c'est qu'on porte de $5 à $25 le maximum qu'on peut
prévoir au règlement lorsqu'on émet des billets. Vous
savez très bien qu'aujourd'hui, avec un stationnement de $5, ça
coûte moins cher de rester dans la rue. Les gens stationnent dans la rue
et on leur donne un billet de $5. La plupart des municipalités demandent
qu'on augmente ce montant. Par exemple, à Montréal, c'est rendu
à $25.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est un maximum.
M. HEBERT: C'est un maximum. La municipalité peut, dans son
règlement, placer des montants à l'intérieur de ce
maximum.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté sur division?
M. LEGER: Un instant, M. le Président.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, je m'excuse.
M. LEGER: A quel montant avez-vous l'intention de fixer les amendes ou
les billets?
M. HEBERT: Il faudra regarder ce qui se fait...
M. LEGER: Mais vous avez demandé d'augmenter le montant à
$25. Vous avez certainement discuté...
M. HEBERT: Oui, $25 et on va certainement augmenter les montants de $2
et $5 qu'on a actuellement. Dans le cas du stationnement, ce sera aux environs
de $10, certainement.
M. LEGER: Un stationnement, $10.
M. HEBERT: Actuellement, ça coûte moins cher de rester
stationné dans la rue et vous bloquez la circulation.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le gouvernement a
étudié cette question dans le cadre de son projet éventuel
d'amendement à la Loi des cités et villes et n'a pas voulu se
prononcer sur la question jusqu'à maintenant. Il y a plusieurs autres
articles où la même situation se présentera. Puisqu'il ne
s'agit pas ici d'un élément particulier nécessaire pour la
réalisation du développement, je vais recommander que ce
paragraphe soit biffé et que nous présentions, en temps et lieu,
des amendements à la Loi des cités et villes qui s'appliqueront
à toutes les municipalités.
M. VEILLEUX: D'accord, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, la commission est d'accord pour biffer
le paragraphe b) de l'article 2.
M. HEBERT: Bien d'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe c)?
M. GOLDBLOOM: II en est de même du paragraphe c), M. le
Président.
M. VEILLEUX: Le parrain est en faveur. Après discussion avec la
municipalité, on peut attendre après le 1er décembre pour
ces articles-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe c) biffé. D'accord.
L'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. LEGER: Sur division, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur division. Article 3.
M. HEBERT: L'article 3 ajoute un alinéa au paragraphe 11 de
l'article 427, qui décrète que nous pouvons imposer une
compensation pour l'enlèvement des déchets. La
municipalité perd beaucoup de taxes à cause de la fluctuation de
la population, et avec le développement, elle est appelée
à en avoir beaucoup plus. Alors la municipalité voudrait, par
règlement, que cette compensation pour l'enlèvement des
déchets puisse être imposée aux propriétaires
seulement. Ils s'occuperaient, eux, ensuite, de faire les arrangements
nécessaires avec leurs locataires.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, présentement, cette chose
est imposée soit au propriétaire, soit au locataire, soit
à l'occupant. C'est un problème réel, dans certains cas la
percep- tion des taxes n'est pas possible et les municipalités perdent
de l'argent, mais là aussi je serai assez sévère au cours
de la discussion de ces articles. Ce problème concerne plus de
municipalités que le nombre représenté par les projets de
loi que nous avons devant nous aujourd'hui, et je crois que cela devrait
figurer à la Loi des cités et villes.
M. LEGER: Je suis bien de votre avis, M. le Président. Est-ce que
vous...
M. GOLDBLOOM: Biffé.
M. LEGER: Biffé, M. le Président, ça va aller
à la Loi des cités et villes.
M. GOLDBLOOM: Oui. Il y en aura plusieurs, M. le Président.
M. LEGER: Cela va même presser le ministère, en voyant les
problèmes, à présenter ça très
tôt.
M. VEILLEUX: La municipalité peut se permettre de perdre de
l'argent pendant quelques mois, en attendant la loi générale?
M. HEBERT: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, biffé. Article 4.
M. HEBERT: L'article 4 ajoute le paragraphe 20 a) à l'article
429. Cela a été accordé, comme je l'ai mentionné,
à d'autres municipalités. La Prairie est une ville plus vieille,
les marges de recul avant, on n'en avait pas. Le terrain du propriétaire
se trouve à la limite de la rue, alors on voudrait obtenir le droit de
passer des règlements pour autoriser la ville à souffler la neige
sur les terrains privés, tout en prenant évidemment les
précautions nécessaires dans le cas de dommages. Cela
n'enlève pas au propriétaire les actions en dommages qu'il
pourrait avoir contre la ville en cas de négligence de sa part.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai l'impression que c'est un
pouvoir exercé par de nombreuses municipalités qui ne l'ont
jamais demandé...
M. HEBERT: C'est ça.
M. GOLDBLOOM: ... à la commission parlementaire.
M. LEGER: Comment prévoyez-vous réaliser cela, souffler la
neige sur les terrains?
M. HEBERT: Sur les terrains privés. En fait, légalement,
les municipalités le font actuellement sans pouvoir, de le faire,
à travers la province, en plus de cela. Il peut arriver, dans
une urgence de neige, qu'on reçoive des injonctions pour
arrêter ces choses. Cela s'est vu dans certaines
municipalités.
M. LEGER: Je laisse le ministre décider là-dessus.
M. GOLDBLOOM: Franchement, M. le Président, je pourrais
l'accepter. Il y aura probablement quelque chose dans la loi
générale, mais si, par hasard, on n'était pas en mesure
d'arriver avant la première tempête avec une telle modification,
j'aurais l'air bête.
M. LEGER: ...
M. GOLDBLOOM: Au moins à La Prairie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, adopté.
M. VEILLEUX: Cela se fait dans certaines villes.
M. LEGER: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, adopté sur division. Article
5.
M. HEBERT: Vous voyez, à l'article 5, que de plus en plus les
taxes municipales quelles qu'elles soient, justement pour faciliter la
perception, sont imposées au propriétaire. Or, il peut arriver,
et cela arrive dans plusieurs cas, que les logements soient libres pendant un
certain nombre de mois. Alors nous demandons que la municipalité puisse
déterminer dans son règlement qu'elle peut faire des
réajustements de taxes lorsque des immeubles ont été
inoccupés pendant un certain nombre de mois, sur une preuve suffisante
évidemment de son inoccupation.
Actuellement, encore une fois, plusieurs municipalités le font,
mais sans droit.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est un pouvoir d'ordre
général et un problème qui affecte de nombreuses
municipalités. Nous avons attribué à un groupe de travail
l'étude de l'ensemble de ces considérations et je pense que nous
devrions attendre l'avis du groupe de travail de M. Castonguay avant de nous
prononcer sur ces questions de taxation. Je comprends le problème, mais
je crois bien qu'il ne serait pas juste d'essayer de le régler cas par
cas. C'est un règlement général que nous devrions
chercher.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Je voudrais si possible prévenir une situation qui
serait peut-être assez difficile. C'est qu'il ne faut jamais oublier
qu'une taxe municipale est perçue sur la propriété et non
pas sur le fait qu'un édifice soit occupé ou non. Je ne vois pas
dans une suggestion semblable que le fait que le logement soit vide pendant
deux, quatre, six mois, un an ou deux ans puisse avoir de l'importance en ce
qui concerne la perception de taxes. Peut-être dans le cas de la taxe
d'eau, mais certainement pas pour une taxe autre que celle d'eau ou de
services. Oui, c'est simplement l'eau.
M. VEILLEUX: Après discussion avec la municipalité, cela
peut attendre.
M. SEGUIN: Oui.
M. HEBERT: Quand même...
M. SEGUIN: II y a un danger de principe...
M. HEBERT: ... je suis heureux que cette loi générale s'en
vienne parce qu'en fait, il ne faut pas se le cacher, toutes les
municipalités le font sans droit, depuis de très nombreuses
années. Et il y a un article, très clair, qui nous dit qu'on n'a
pas le droit de faire de remise de taxes. Alors, on en fait indirectement, sans
droit, depuis de très nombreuses années.
M. SEGUIN: II ne faudrait pas retenir votre souffle en attendant que la
loi soit changée.
M. LEGER: Me Hébert, je peux ajouter que le fait que vous
représentez plusieurs municipalités quant aux mêmes
articles, cela va pousser le ministère à amener cette loi et vous
allez être un des responsables de cette loi provinciale.
M. HEBERT: Non, non...
M. LEGER: Un des responsables.
M. HEBERT: ... parce qu'il y a d'autres municipalités, qui sont
représentées par d'autres avocats, qui ont obtenu des pouvoirs
semblables au cours des années précédentes.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 5 est biffé, sur
division?
M. LEGER: II est biffé, c'est biffé.
M. VEILLEUX: Je suis d'accord pour le biffer et le député
de Lafontaine ne l'est pas. Est-ce ça?
M. LEGER: Qu'est-ce que tu veux que je dise? C'est biffé, je ne
peux pas voter ni pour, ni contre.
M. VEILLEUX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 6?
M. HEBERT: L'article 6, c'est un article...
M. LEGER: ... d'abord, cet article, je le trouve très bien.
M. HEBERT: ... qui a déjà été accordé
à certaines municipalités. On répète l'article 472
paragraphe 2 et on y ajoute les mots "nouveau suivant". C'est pour permettre
à la municipalité de décréter nuisance le fait pour
certains propriétaires ou locataires ou occupants d'immeubles d'y
laisser séjourner des véhicules automobiles non
immatriculés et hors d'état de fonctionner. Cela est une plaie
à travers la province, comme vous le savez, et nous l'avons chez nous
également.
UNE VOIX: Dans toutes les villes.
M. LEGER: Est-ce que je peux dire au ministre que même si cela
s'en vient dans une loi générale, toutes les municipalités
qui demanderont cela, il faut le leur donner en attendant?
M. GOLDBLOOM: Je suis d'accord, M. le Président. C'est le
ministre de l'environnement qui parle.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 6, adopté à
l'unanimité.
M. VEILLEUX: Le député de Lafontaine n'attend pas la loi
générale pour adopter ça?
M. LEGER: Celle-là, elle est tellement pressante.
M. VEILLEUX: D'accord, d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 7, qui concerne l'aménagement
du territoire.
M. HEBERT: A l'article 7, c'est un pouvoir qui permet à la
municipalité d'acquérir des terrains, de les subdiviser, d'y
installer des services publics et ensuite de les aliéner aux conditions
fixées par la Commission municipale de Québec. Vous remarquerez
qu'elle est obligée, pendant cette période, de payer les taxes
foncières à la commission scolaire, en vertu du troisième
paragraphe. Et le conseil peut contracter des emprunts qui requièrent
l'approbation du ministre et de la commission pour décréter ces
acquisitions.
Alors, cela nous permet, par exemple, dans certains cas où il y a
d'anciennes subdivisions, par exemple, de 25 pieds de large, où il n'est
pas possible suivant les nouveaux règlements de zonage de bâtir
quoi que ce soit, de faire l'acquisition de toutes ces petites subdivisions, de
refaire une nouvelle subdivision et de vendre les terrains pour les bâtir
au plus tôt et récolter des taxes. C'est le but de cet
article.
Vous remarquerez que les règlements d'emprunts sont toujours
soumis à Québec. C'est un pouvoir large mais, quand même,
il y a une surveillance qui est exercée par la commission qui a le
devoir de vérifier l'utilité et l'opportunité de tel
règlement.
M. LEGER: Est-ce que Me Hébert peut nous dire ce qu'on entend par
"toute autre fin"? Cela vous donne des pouvoirs jusqu'à quelle
limite?
M. HEBERT: En somme, "toute autre fin"...
M. LEGER: Cela veut dire qu'elle pourrait revendre cela à des
particuliers?
M. HEBERT: Oui, c'est exact. Disons que vous avez deux terrains de 25
pieds et que les propriétaires ne s'entendent pas. Cela fait 50 ans que
les terrains sont comme cela. On les acquiert soit pour faire un parc, pour une
fin communautaire quelconque ou également pour des fins
résidentielles et on les vend par la suite.
M. LEGER: M. le Président, le ministre est au courant de mes
réticences sur un article qui permet à une municipalité de
s'approprier des terrains et, après cela, de les revendre à
n'importe quel groupe ou d'être un intermédiaire entre des
promoteurs qui demandent à la ville d'exproprier pour leur propre
profit.
M. VEILLEUX: Mais d'après un article de la loi, M. le
Président, si j'ai bien compris Me Hébert, une
municipalité ne peut pas le faire si, à la fois, la Commission
municipale et le ministre ne sont pas d'accord. Cela prend l'approbation non
seulement du conseil municipal mais, en plus, de la Commission municipale et du
ministre.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est dans le sens de la question que je voulais
poser parce que dans la rédaction de l'article, ce n'est peut-être
pas aussi clair que le laisse entendre...
M. VEILLEUX: "Le conseil peut, pour les fins du présent..."
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous permettez qu'on finisse, c'est au niveau
d'une information. Le premier paragraphe ne parle pas de
nécessité d'approbation du ministre des Affaires municipales
lorsqu'il s'agit d'acquérir. Le deuxième, d'accord, lorsqu'il
parle de détenir, de louer et d'administrer. Cela, c'est une fois que
l'acquisition est faite. A ce moment-là, très clairement, on
requiert l'approbation de la Commission municipale du Québec.
Je ne trouve pas aussi clair qu'on nous le dit, d'après la
rédaction de l'article, que le fait d'acquérir, lui, demande
l'approbation des...
M. HEBERT: Nous n'avons pas d'objection à ce que ce soit
indiqué: Avec l'approbation de la Commission municipale et du ministre.
Autrement dit, vous couvririez un nouveau cas, qui est celui où on
n'emprunte pas pour acquérir.
Actuellement, il est évident que dans ces achats, il va falloir
emprunter pour acquérir.
M. BEDARD (Chicoutimi): Parce que c'est normal, je crois et en
cela, j'appuie l'intervention du député de Lafontaine
cette capacité des municipalités d'acquérir comme cela du
terrain ou des immeubles, quand on pense qu'il faut que ce soit vraiment des
lois d'exception et, encore là, jusqu'à quel point on peut
être d'accord avec cela, c'est qu'il y a quand même, d'une part,
les lois de fonds industriels.
Il ne faut pas oublier que si on accepte cela, on est en train de
toucher d'une façon très précise, d'une part, au code de
procédure. D'autre part, il y a les lois de l'expropriation qui existent
aussi. Cela peut avoir des conséquences, en plus du danger qu'une
municipalité devienne l'agent entre différents groupes au niveau
de l'achat de terrains ou de profits à réaliser, ce qui la
mettrait dans une situation qui n'en serait pas une...
UNE VOIX: De conflit d'intérêts.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans une situation de conflit
d'intérêts, en plus de cela. Ce qui peut être beaucoup plus
important aussi, c'est qu'on touche très clairement à des lois
déjà existantes, à un code de procédure
déjà existant et à des lois d'expropriation. A ce
moment-là, je pense qu'il faut être très prudent avant de
permettre un amendement.
M. HEBERT: M. le Président, il est évident que lorsqu'une
municipalité exproprie, elle doit suivre exactement la procédure
prévue actuellement au code et plus tard dans la Loi de l'expropriation.
Elle doit suivre les procédures de signification d'un avis
d'expropriation aux personnes touchées, et c'est entendu par la
Régie des services publics quant au quantum que nous devons payer, aux
dommages que nous devons payer à la personne que nous exproprions. C'est
le code de procédure qui s'applique quant à la procédure
d'expropriation.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, hier, cette même commission
parlementaire, siégeant sous la présidence de l'honorable
député de Limoilou, a adopté un projet de loi qui modifie
la Loi de la Société d'habitation du Québec. Si cette loi
est adoptée en troisième lecture prochainement, des pouvoirs qui
n'existaient pas auparavant seront accordés à des
municipalités.
Ce sont des pouvoirs analogues à ceux que l'on demande à
cet article 7. Je voudrais souligner que ce qui est demandé ici
dépasse ce que nous avons accordé, l'an dernier, à la
ville de Québec et à la ville de Sainte-Foy. Nous avons
également, à la demande du ministre de l'Industrie et du
Commerce, refusé à ces deux importantes municipalités des
pouvoirs par rapport à l'acquisition d'immeubles pour des fins
industrielles.
Je crois que je dois revenir au principe que j'ai énoncé
tout à l'heure, que ce qui est justifié par un problème
d'exception peut être étudié dans le cadre d'un projet de
loi privé; ce qui est un pouvoir général devra être
prévu dans la loi générale. Pour ma part, je
préférerais, surtout avec les pouvoirs accordés par ce qui
a été adopté à l'étape de la commission
parlementaire hier, m'en tenir à ces pouvoirs, pour l'instant, et
suggérer que nous laissions tomber cet article, pour y arriver par une
loi générale.
M. LEGER: Je suis d'accord, M. le Président, d'autant plus que le
quatrième paragraphe permet de contracter des emprunts par
règlement sans que la population, comme telle, puisse avoir droit
à un référendum. Avec ce projet de loi, nous avons des
articles qui enlèvent de plus en plus de pouvoirs aux citoyens qui
commencent à être beaucoup plus conscients qu'avant qu'il faut
avoir une démocratie non pas tous les quatre ans, mais
régulièrement. Il ne faut pas enlever des pouvoirs à la
population de s'exprimer, d'avoir un droit de surveillance. Les maires et les
conseillers qui participent avec les citoyens à l'élaboration de
projets sont réélus très facilement et ils le seront
facilement, mais ceux qui veulent faire adopter des règlements
rapidement, en essayant d'éloigner le plus possible la participation des
citoyens, un jour, ne seront pas réélus, parce que la population
devient de plus en plus éveillée à cela. Cet article,
entre autres, enlève à la population la possiblité d'une
surveillance par des référendums et on remet tout cela encore
entre les mains de la Commission municipale avec des pouvoirs très
éloignés de la population, alors que c'est à l'hôtel
de ville que ces choses doivent se régler.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission est d'accord pour biffer
l'article 7? Article 7, biffé. Article 8 qui devient l'article 5?
M. HEBERT: Cet article 8 est utile pour la raison suivante: en vertu de
la Loi des cités et villes, et ce depuis tout près de trois ou
quatre ans, la municipalité doit avoir un budget
équilibré. Or, à cause de tempêtes de neige et de
l'enlèvement de la neige, il se peut d'année en année que
les montants varient considérablement à cet article du budget.
Cela oblige le conseil régulièrement soit à augmenter ou
à baisser sa taxe. Pour tout ceci, nous demandons de constituer ce qu'on
appelle un "fonds de stabilisation des dépenses de déneigement"
pour répartir sur cinq ans ces dépenses annuelles qui varient
considérablement. A l'expiration des cinq ans, le surplus ou le
déficit est reporté au budget général. C'est un
article que certaines
villes ont obtenu; j'ai communiqué avec elles, elles en sont
satisfaites et sont prêtes à l'appliquer.
Si on veut ne pas faire varier régulièrement les taxes,
seulement à cause des dépenses de déneigement, il faut
absolument avoir ce pouvoir.
M. LEGER: M. le Président, en ce qui me concerne, je pense que
c'est une bonne initiative parce que trop souvent, certaines années, on
est pris par surprise et, d'autres années, il y a un surplus. Je pense
que l'esprit de l'article est une bonne, une sage décision
d'administration.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je sais que c'est une bonne
idée. Je dois faire part aux membres de la commission, cependant, que
nous étudions toute cette question.
Il est vrai que le problème se pose d'une façon plus
spectaculaire à cause des tempêtes pendant certains hivers dans ce
domaine mais dans d'autres domaines aussi il y a le problème de pouvoir
pallier les imprévus. Nous aimerions trouver une façon
générale de permettre aux municipalités de constituer
certaines réserves pour pouvoir régler des problèmes de
cette nature. Nous travaillons là-dessus présentement et je
préférerais, pour ma part, sans avoir une objection majeure
à cet article, que nous attendions les mesures
générales.
M. HEBERT: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Cela peut attendre, M. le Président, après
consultation avec le conseil municipal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'article 8 du projet de loi original
est donc biffé. L'article 9 devenu l'article 5.
M. HEBERT: L'article 9 permet au conseil d'adopter des règlements
pour prohiber ou restreindre l'utilisation des armoiries, papeterie, tout ce
qui a trait aux armoiries de la ville et leur utilisation. Je vais vous donner
un cas, qui me paraît un peu ridicule mais quand même ça
nous est arrivé récemment : un vendeur de pizza faisait imprimer
les armoiries de la ville sur ses boîtes. On n'a absolument rien pour
l'empêcher de faire quoi que ce soit. Alors, on vous demande cela pour
qu'au moins les gens sachent que ce n'est pas la ville qui est
propriétaire de son restaurant.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, cela devrait être
généralisé. Il y a beaucoup de précédents
pour un article de cette nature, et je pense qu'il est dans
l'intérêt des citoyens et de la municipalité que ce pouvoir
soit accordé immédiatement au conseil municipal.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 9 devenu 5...
M. LEGER: Juste avant l'adoption, quel est le nom du journal de La
Prairie?
M. HEBERT: Le Reflet.
M. LEGER: Ce n'est pas Le Reflet de La Prairie?
M. HEBERT: II est imprimé à La Prairie, mais son nom c'est
Le Reflet.
M. LEGER: Entre autres, cela ne pourrait pas permettre à un
journal de s'appeler Le Reflet de La Prairie, etc?
M. HEBERT: Non.
M. LEGER: Votre article empêcherait cela?
M. HEBERT: On ne veut surtout pas qu'ils utilisent les armoiries. Cela
peut se faire aussi pour n'importe quelle association sportive qui, en
utilisant les armoiries de la ville, peut laisser penser aux citoyens que
l'argent s'en va directement à la ville comme contribution, ce qui n'est
pas le cas. Alors, il faut empêcher ces choses pour que les gens ne
soient pas leurrés.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 5, adopté. Article 10
devenu 6.
M. HEBERT: Alors, l'article 10. Nous savons que la Société
de la belle prairie Incorporée et même d'autres constructeurs ont
l'intention d'apporter de grands développements à La Prairie.
Nous voulons cependant nous protéger et nous voulons, par des contrats
et des cautionnements, soit des obligations de quelque gouvernement que ce soit
ou comptant, obtenir des garanties certaines avant d'installer des services
publics pour desservir certains terrains, de sorte qu'on ne soit pas pris avec
des services en plein champ à un moment donné. Alors ces
gens-là, en plus de la taxe, ont une garantie personnelle de la
compagnie...
UNE VOIX: D'accord.
M. HEBERT: ... ou d'un autre constructeur.
M. LEGER: Je pense que c'est un bon principe.
UNE VOIX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 6 adopté à
l'unanimité?
M. LEGER: C'est toujours sur division, le
projet complet comme tel, mais les articles, à mon point de vue,
je les apprécie.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 11 devenu 7, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors ceci termine l'étude du projet de
loi 127; au nom des membres de la commission, je désire remercier Me
Hébert de sa belle collaboration et des explications savantes qu'il nous
a fournies, et j'espère que M. le maire sera satisfait du travail de la
commission.
M. HEBERT: Messieurs, au nom de M. le maire et de MM. les membres du
conseil, je vous remercie infiniment de votre patience pour l'étude de
ce bill et de votre compréhension. Je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, messieurs.
Projet de loi no 131
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a consentement pour que nous
procédions maintenant au projet de loi controversé numéro
131? Loi modifiant la charte de la cité de Verdun. Le
député de Verdun, parrain du bill.
M. CARON: M. le Président, en l'absence de mon collègue M.
Springate qui est retenu à Ottawa, un homme bien occupé, le
botteur...
M. LEGER: II est allé parler du bill 22, quoi?
M. CARON: Je ne le sais pas, je ne le lui ai pas demandé.
J'aimerais saluer la présence de M. le maire J. Albert Gariépy,
du conseiller Georges O'Reilly qui suit les traces de son père,
ex-maire, ex-député et conseiller législatif; M. Raymond
Savard, un nouvel élu, et M. Bruno Fortin. On a un journaliste en la
personne de M. Jim Vany. On a M. Oulton, qui est ici, de Metropolitan
Structures. Je vois que M. Fortin est ici aussi; je pense qu'il
représente le Parti québécois. Attendez un peu, là,
j'en cherche un autre. J'ai dit ça, M. le Président, parce
que...
M. LEGER: Est-ce que le député de Verdun pourrait demander
qui représente M. Fortin?
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas ce qui est indiqué sur la
liste. M. Fortin est le "porte-parole d'un groupe de contribuables de
Verdun".
M. LEGER: Si le député de Verdun veut faire de la
politicaillerie, il va en avoir.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! La parole est au
député de Verdun.
M. CARON: Alors...
M. LEGER: Est-ce que je pourrais demander à ceux qui ont des
choses à dire sur le bill 131, soit ceux qui représentent la
ville, comme ceux qui s'opposent, de venir à la table en avant pour
pouvoir s'exprimer? M. Fortin, je pense, devrait être présent
aussi à la table.
M. HEBERT: M. le Président, est-ce qu'il serait possible d'avoir
une copie du bill? Je n'ai que l'épreuve ici. Je sais qu'entre cette
impression et l'impression finale il y a eu des modifications.
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous faisons la distribution
immédiatement.
M. CARON: M. le Président, je ne sais pas si ce serait dans
l'ordre; est-ce qu'on peut faire passer ceux qui s'opposent, pour
commencer?
M. BEDARD (Chicoutimi): Ceux qui présentent le projet
normalement, ceux qui s'y opposent, après.
LE PRESIDENT (M. Picard): On va laisser la parole à Me
Hébert.
M. HEBERT: Je présume que vous allez encore une fois
procéder article par article. Il me fait plaisir de vous
présenter M. le maire, comme l'a fait le député de Verdun.
La ville de Verdun également est une ville assez ancienne et nous avons
des projets dans ce qu'il est convenu d'appeler le secteur May-Brassard, tout
près du pont Champlain, où nous avons justement refait
l'étude complète du territoire et nous sommes en train de
préparer un nouveau règlement de zonage. Certains des
problèmes, pas tous, que nous rencontrons dans la ville de La Prairie,
nous les retrouvons à Verdun pour les mêmes raisons. Alors,
l'article 1, c'est le même que celui de tantôt qui concerne la
vente de certains immeubles acquis avec des restrictions.
M. GOLDBLOOM: J'ai cru comprendre que certaines personnes ici
présentes s'opposent à l'adoption de cet article. J'aimerais
entendre leur point de vue, si tel est bien le cas.
M. FORTIN: M. le Président, on s'opposait...
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous vous identifier.
M. FORTIN: Yvan Fortin, citoyen de Verdun. On s'opposait à ce
règlement de la loi, parce qu'il était impossible d'obtenir des
informations de la cité de Verdun. La Ligue des
propriétaires a demandé si on a soumis cet
amendement, il y avait quelque chose en dessous; on n'a pas apporté
ça pour rien quel projet ça concernait et il était
impossible de le savoir...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre. M. Fortin, un instant, s'il vous
plaît. J'ai ici la liste du secrétariat des commissions; on dit
ici que vous êtes le porte-parole d'un groupe de contribuables de Verdun.
Pouvez-vous m'identifier ce groupe de contribuables? Est-ce une association de
locataires, de propriétaires, de marchands ou quoi?
M. FORTIN: Nous sommes de simples citoyens, on est huit. On a
envoyé une lettre on s'est enregistré.
LE PRESIDENT (M. Picard): Huit personnes. Alors, vous êtes le
porte-parole d'un groupe de huit personnes contribuables dans Verdun.
M. FORTIN: C'est ça. On a formé un comité, puis on
surveille les affaires municipales. On assiste à toutes les
réunions du conseil, tous les lundis. On a tous les papiers, on
étudie cela et on surveille, disons, les intérêts des
citoyens.
LE PRESIDENT (M. Picard): On voudrait tout simplement établir
l'identité exacte du groupe que vous représentez. Allez !
M. FORTIN: D'accord. Disons que c'est parce qu'il n'y avait pas moyen de
savoir quel projet il y avait en dessous, May-Brassard. On s'opposait à
cela parce qu'on n'était pas capable d'avoir de renseignements. M.
Hébert l'a dit, c'est bel et bien le projet May-Brassard. Donc, on n'a
pas d'opposition parce qu'on croit que c'est un projet qui est bon.
M. LEGER: Vous n'avez pas d'opposition à tout le projet ou
à l'article 1?
M. FORTIN: Au projet May-Brassard. Disons que c'est un projet qui va
développer Verdun, etc., mais ce sont les modalités qu'on veut
prendre pour le mettre en marche.
M. LEGER: D'accord.
L'article 1 était l'article controversé dans le bill de La
Prairie; c'est le même.
M. HEBERT: Oui, je ne ferai pas d'autres commentaires.
M. LEGER: Cela permet, ni plus ni moins, d'utiliser les immeubles qui
pourraient avoir comme destination des fins de rues, de ruelles ou de parcs, de
les acquérir. Est-ce ces immeubles-là pour Verdun ou si c'est
tout immeuble acquis? Cela va toucher spécialement des immeubles qui
pourront être revendus à May-Brassard?
M. HEBERT: C'est exact, dans le secteur May-Brassard, oui.
M. LEGER: Bon.
M. HEBERT: A qui? C'est impossible de le savoir.
M. LEGER: Alors, vous ne savez pas à qui ils appartiennent?
M. HEBERT: Actuellement, les noms sont enregistrés au bureau
d'enregistrement et il est impossible de retracer les propriétaires. Ce
sont de vieilles cessions de rues il y a 30 ou 40 ou 50 ans, lorsque les
premières compagnies ont commencé à développer
Verdun.
M. GOLDBLOOM: Me Hébert, pouvez-vous indiquer l'urgence ou la
nature exceptionnelle de cette requête?
M. HEBERT: Le problème que nous avons à La Prairie, c'est
le même ici; c'est exactement la même chose. A quel moment cela va
déclencher à Verdun, par exemple? Je ne peux pas vous le dire
exactement. A La Prairie, je pouvais vous le donner.
M. CARON: M. le Président, là-dessus, c'est dans un
secteur où il y a une station de métro qui est commencée.
La ville a déjà des offres pour quelques projets. C'est une
nécessité pour la ville de Verdun de développer ce secteur
afin d'aller chercher des revenus additionnels qui pourront aider, comme M.
Fortin le disait tout à l'heure, le petit contribuable de Verdun. Je
pense que nous ne devrions pas le retarder, nous devrions l'accorder
immédiatement.
M. LEGER: Je ne vois pas pourquoi le député dit petit
contribuable. Est-ce que les contribuables ne sont pas...
M. CARON: Non, non, je veux dire qu'à Verdun il y a de petits
contribuables. Ce sont des "payeurs de taxe", c'est une ville-dortoir et c'est
dans ce sens-là que je l'ai dit. Je ne veux pas que vous pensiez que je
le dis dans un autre sens. On a un taux de taxe assez élevé
à Verdun et, de la façon qu'on va, on aura encore une autre
augmentation, probablement, pour l'année à venir; si on peut
mettre ce projet-là, de plusieurs millions, en marche, je pense que
c'est à l'avantage de tous les contribuables.
M. LEGER: Quelle est l'ampleur exacte de ce projet? Est-ce que ça
dépasse les $100 millions?
M. CARON: II y a quelques offres et ça peut varier entre $35
millions jusqu'à $200 millions. Cela dépend des types qui vont
développer le territoire.
M. BEDARD: (Chicoutimi): Les types, vous voulez parler des
personnes?
M. CARON: Les investisseurs.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que, d'une part,
la ville achèterait ou s'approprierait et pourrait revendre?
M. CARON Non, non, ça complète. Dans l'ensemble, c'est un
terrain privé qui appartient à une compagnie. C'est pour marier
avec les alentours de ce terrain. C'est une nécessité.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas le sens de ma question.
M. HEBERT: C'est un projet global dans lequel il y a d'anciennes rues
qu'il va falloir fermer. C'est complètement différent, vous avez
toutes des propriétés en rangée de trois étages
avec des escaliers extérieurs. Evidemment, on ne bâtit pas comme
ça aujourd'hui, on fait un aménagement extérieur beaucoup
plus vaste. A certains endroits, il y a des terrains qui nous ont
été cédés comme rues, qui sont utilisés
comme rues et que nous ne pourrons pas vendre aux promoteurs, à moins
d'avoir une clause semblable.
Le concept est complètement différent, on ne bâtit
plus maintenant en carré comme autrefois. Je ne sais pas si vous
êtes allés à l'Ile des Soeurs, vous allez voir que c'est
complètement différent comme aménagement. C'est dans ce
sens-là que nous allons avoir le développement May-Brassard.
M. LEGER: Quelle est la valeur exacte des terrains que vous voulez
acquérir pour le projet May-Brassard, la valeur actuelle, soit le
député ou...?
M. HEBERT: Cet article est pour les rues qui sont à
l'intérieur de ce projet et que nous devrons vendre au prix du
marché à ce moment-là, suivant ce que la Commission
municipale nous autorisera de faire.
M. LEGER: Oui, mais l'évaluation de ces terrains est-ce que le
conseiller de Verdun la connaît?
M. HEBERT: L'ensemble du territoire...
M. CARON: Cela varie. Environ $3 le pied carré, entre $2.50 et
$3.
M. LEGER: Mais tout le terrain dont vous avez besoin pour le remettre au
projet May-Brassard, ça équivaut à une évaluation
de combien?
M. CARON: Tout dépend du projet qui sera déposé. On
a quelques groupements...
M. LEGER: Le député ne me comprend pas. Ce n'est pas parce
qu'on est contre le projet que je lui pose la question.
M. CARON: Non, non, je le sais.
M. LEGER: Je veux clarifier la question. Je lui demande il est
conseiller, il a étudié ce projet, en plus d'être
député du comté la valeur actuelle des terrains qui
devraient être expropriés. Est-ce qu'il a des raisons de ne pas le
dire?
M. CARON: Tout va dépendre de la nécessité...
M. LEGER: L'évaluation des terrains.
M. CARON: ... de l'évaluation du projet. Il y a quelques
promoteurs qui veulent venir s'installer à Verdun. Mais, actuellement,
on ne sait pas lequel viendra alors tout va dépendre... Quand on
aura...
M. LEGER: Le député ne comprend pas ma question.
M. CARON: ... quelque chose.
M. LEGER: Actuellement, par cette loi, vous allez pouvoir
acquérir certains terrains, pour le projet May-Brassard.
M. HEBERT: A l'article 1, M. le député, c'est seulement
pour les rues. On ne les acquiert pas, on les possède
déjà, c'est pour les vendre.
M. LEGER: Bon.
M. HEBERT: A l'article 1, c'est seulement pour vendre certaines rues qui
nous ont été cédées pour fins de rues et qu'on
n'utilisera plus pour fins de rues.
M. LEGER: II y a certainement une grandeur...
M. HEBERT: De ces rues-là?
M. LEGER: Oui.
M. HEBERT: Ah! mon Dieu!
M. LEGER: Cela équivaut à quoi, en valeur, cette
évaluation-là?
M. CARON: M. le maire.
M. LEGER: Mais ça devient des terrains pour bâtir. Il va
falloir qu'ils les vendent.
M. GARIEPY: M. le Président, messieurs, en tant que maire, tout
ce que je pourrais vous dire, c'est que le terrain qu'on appelle May-Brassard
et qui est détenu par des intérêts privés est de
l'ordre de 1,500,000 pieds, mais la superficie exacte des rues, des parcs et
des ruelles qui appartiennent à la ville et dont on demande la cession,
je ne pourrais pas vous en donner l'idée. Maintenant, quant à
l'ampleur du projet, comme un membre de l'Assemblée
nationale vient de le mentionner notre conseiller, M. Caron
suivant l'ampleur du projet, ça pourra aller de $15 ou $20
millions à $200 millions, suivant les possibilités de
l'investisseur. Dans le secteur privé, nous ne pouvons pas
évaluer combien cela pourrait se vendre, mais on n'a que les rues, les
ruelles et les parcs qui seraient situés là, qu'on serait
appelé à vendre pour permettre le développement. Ce
développement est très important pour la ville et je pense que
c'est une des raisons pour lesquelles on a inclus cela ici, comme
c'était nécessaire tantôt, quand vous avez parlé du
bill de la ville de La Prairie.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, dans le cas précédent, celui de
La Prairie, nous avons obtenu un certain calendrier, une certaine date limite,
passé laquelle il serait très difficile pour la
municipalité de réaliser de la façon prévue un
développement important.
Est-ce que vous êtes en mesure de nous donner un calendrier
précis pour le développement en question?
M. GARIEPY: Encore hier, nous avons rencontré un groupe de
promoteurs et, à une heure, nous avions une assemblée avec les
membres du conseil où il y a eu différentes propositions qu'on
doit soumettre à la prochaine assemblée du conseil qui sera
tenue, le lundi 8 juillet. Maintenant, ce qui a peut-être retardé
un autre promoteur, c'est le déclenchement de l'élection
fédérale, parce qu'il était en négociation avec la
Société centrale d'hypothèques à Ottawa. Je crois
que le déclenchement de l'élection fédérale a
retardé aussi ce promoteur. Mais même ceux que nous avons
rencontrés hier à une heure prétendent qu'ils pourraient
nous présenter quelque chose d'ici six mois, si on donnait l'approbation
demandée à la prochaine assemblée du conseil qui sera
tenue le 8 juillet.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, êtes-vous prêt à affirmer
devant la commission que le manque de ce pouvoir qui est prévu par votre
article 1 vous empêcherait de conclure des ententes avec les
promoteurs?
M. GARIEPY: Vous savez, M. le ministre, je regrette, ça fait
déjà trois ans je suis heureux de voir que M. Fortin, qui
représente les contribuables, est ici que ce projet de
May-Brassard trame. Premièrement, nous avions fait faire une
étude de rénovation urbaine et cela a été
refusé par la Société d'habitation du Québec, parce
qu'à ce moment-là, la ville ne détenait pas 90 p.c. du
terrain. C'était une propriété privée.
Alors, cela a retardé l'étude de la rénovation
urbaine. Et, en dernière instance, cela a été
refusé parce que le propriétaire privé détenait 90
p.c. du terrain. Alors, on n'a pas pu compléter notre rénovation
urbaine de ce secteur.
Maintenant, à cause de la construction du métro et
à une station de métro dans cet environnement, je pense que si
l'on retarde ça, cela va retarder automatiquement nos
négociations et on trouve déjà qu'il y a eu un
délai assez prolongé à essayer de régler le
problème. Ce serait très avantageux, je pense, pour
l'immédiat, si on pouvait avoir ce privilège.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dois dire que les paroles du
maire et celles du député du comté semblent indiquer la
nécessité de donner ce pouvoir, encore une fois parce que c'est
une situation exceptionnelle. Il faudra que nous arrivions avec un article
général qui pourra peut-être modifier la rédaction
que nous avons ici. Mais je ne voudrais pas, pour ma part, gêner un
développement aussi important.
Et, comme dans le cas de La Prairie, comme exception, je serai
disposé à adopter l'article.
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: ... je pense qu'on vient de distribuer, à la demande de
la commission, une lettre d'un M. Bertrand. Il représente l'Association
des propriétaires de Verdun. Il dit ceci, entre autres, à la page
2: "En 1972, par bill privé, à Verdun, on a obtenu, malgré
la contestation des citoyens à l'hôtel de ville par
référendum, un emprunt contesté, d'une part, et un
privilège, se rapportant à l'article 593 de la Loi des
cités et villes, obligeant 300 propriétaires à contester
au lieu de 100 comme dit dans la Loi des cités et villes en
réalité, c'est 100 et là c'est 300 Ceci est une
discrimination grave à l'endroit des Québécois en
général et ne peut être que désapprouvé en
cour Supérieure et dont vous êtes obligatoirement mis en cause et
responsables."
Disons qu'à Verdun, il semble que des citoyens se soient
présentés et aient contesté je ne sais pas quel
règlement. C'est la lettre qu'on a ici, je ne sais pas si le maire en a
eu une copie. Je ne dis pas que ce qui est là est exact mais, comme
membre de la commission, je reçois ça et je me demande si c'est
bien de donner des privilèges. Remarquez bien que le projet
May-Brassard, à première vue, je pense que c'est quelque chose
qu'il faut que vous réalisiez chez vous. Je n'en suis pas
là-dessus du tout. Je suis d'accord pour que cela se réalise. Je
pense que les citoyens, en général, sont d'accord. C'est dans la
façon de procéder. Encore là, en faisant une exception
avec l'article 1, comme on l'a fait tantôt pour La Prairie, eh bien on
permet pratiquement à une municipalité de passer outre à
des habitudes normales des citoyens de s'opposer par réglementation ou
par référendum à des modalités de fonctionnement
dans une municipalité.
Là, on l'a accordé à La Prairie et chacun des
maires peut arriver et dire: Nous, c'est urgent, M. le Président, M. le
ministre, il faut que vous nous l'accordiez. Je pense que c'est un sujet sur
lequel le ministre est sur des charbons ardents. C'est dangereux de donner des
pouvoirs aussi discrétionnaires, qui peuvent enlever la
possibilité à des citoyens de s'exprimer librement auprès
de leur municipalité. Je ne parle pas spécialement pour Verdun.
Je parle en général. Les citoyens doivent être capables de
s'exprimer et suivre la réglementation. Je vois qu'on donne un pouvoir
très fort avec l'article 1.
D'après ce qu'on dit dans la lettre, je ne sais pas si c'est
exact, maintenant cela prend 300 propriétaires pour contester au lieu de
100, selon la loi générale des cités et villes. Je pense
qu'il est grand temps qu'on mette de l'ordre dans la refonte de la Loi des
cités et villes.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je suis évidemment d'accord
qu'il faut s'adapter à l'évolution la Loi des cités et
villes. Je ne voudrais pas que les citoyens soient empêchés de se
prononcer sur les actions de leur conseil municipal. Je voudrais cependant
informer la commission parlementaire que j'ai reçu, au cours des
récents mois, de nombreuses lettres de municipalités se plaignant
amèrement de l'article 593 de la Loi des cités et villes, qui a
un effet paralysant sur l'action normale et honnête d'une conseil
municipal.
J'aimerais demander au maire de Verdun quelle est la population
approximative de sa municipalité.
M. GARIEPY: Nous avons ici un recensement du 31 décembre 1972:
80,318.
M. GOLDBLOOM: Cela veut dire, M. le Président, que le chiffre de
300 personnes indiqué dans la lettre dont le député a fait
lecture en partie représente moins de 0.4 p.c. de la population de la
ville. Au premier abord et dans la perspective d'un article
général qui essaierait d'établir un équilibre entre
la responsabilité des citoyens de contrôler et d'influencer les
décisions du conseil municipal et la marche normale du travail d'une
municipalité qui essaie de bien faire, 0.4 p.c. ne me semble pas un
chiffre exagéré pour une exigence à l'endroit des citoyens
de montrer leur opposition sérieuse à un projet dans une
municipalité de cette importance.
M. LEGER: M. le Président, je ne parle pas spécialement
contre la municipalité de Verdun comme telle. C'est le principe que je
veux défendre pour toutes les municipalités du Québec. Une
municipalité peut avoir 50,000 ou 80,000 de population et une autre
100,000 ou 200,000. Quel est le nombre de citoyens qui doivent être
éveillés à un problème particulier? On
connaît, non pas la léthargie, mais le peu d'intérêt
que souvent les citoyens présentent devant des choses qui les
concernent. Quand on arrive à mobiliser 100 personnes et que 100
personnes sont contre un projet, c'est du monde, M. le Président, quand
on voit la participation des gens à l'administration publique.
Vous écoutez les "hot lines" tous les jours. Vous voyez comment
les gens sont démunis devant l'administration autant municipale,
provinciale que fédérale ou scolaire. M. le Président, ce
n'est pas une question de dire: Tant de population, cela prend tant de
personnes. Cela se peut qu'on doive changer le chiffre 100 mais le chiffre 100
dénote quand même qu'il y a 100 personnes qui s'opposent.
Alors ici, dans l'article 1, on permet... Ce n'est pas hors-d'ordre, M.
le Président. La municipalité, sans avoir à demander un
référendum ou une rencontre avec les citoyens, peut directement
réaliser quelque chose pourvu qu'elle en ait parlé à la
Commission municipale et, par la suite, d'après les autres articles, un
citoyen peut écrire une lettre.
Mais plus on rend difficile à un citoyen ou à un groupe de
citoyens les possibilités de s'intéresser et de participer
à l'élaboration des politiques à quelque niveau que ce
soit, je juge que c'est antidémocratique. On essaie souvent de dire
qu'il y a des citoyens qui veulent bloquer tout simplement d'une façon
malhonnête des réalisations. Quand des maires dans toutes les
municipalités du Québec fonctionnent avec les citoyens, qu'ils ne
craignent pas de les rencontrer, de leur exposer les plans et qu'ils les
écoutent, par la suite, si leur projet est bon, ils peuvent le faire
adopter par les lois normales. Mais le citoyen est-il aussi informé de
tous ses droits que cela? Je pense que c'est le principe qu'il faut
préserver. Je n'ai rien contre la ville de Verdun: je connais le maire
O'Reilly, je connais des conseillers, je suis bien ami avec le
député de Verdun. Mais c'est le principe qu'on essaie de
défendre aux articles 1 et suivants. Je connais le maire Gariépy;
j'ai d'ailleurs des parents qui demeurent dans la ville de Verdun, alors!
M. GARON: Des parents du député de Lafontaine sont des
résidents de la belle ville.
M. LEGER: Oui. Alors, je pense que c'est le principe. Le ministre vient
de dire qu'il faisait une exception. J'ai dit tantôt que, quand on fait
une exception pour une ville, l'autre ville arrive après, en disant:
Vous l'avez accordé à l'autre ville. J'ai entendu le brillant
défenseur, Me Hébert, dire à plusieurs occasions, pour
d'autres articles: Vous avez accordé cela à Laval, d'autres
municipalités l'ont.
Dès qu'on établit un précédent, on est pris
avec. Vous l'avez fait pour la ville de LaPrairie, en disant: Peut-être
que c'est absolument essentiel avant le 1er décembre. Verdun va dire la
même chose, d'autres municipalités diront la
même chose. Je pense que c'est un principe que je ne peux pas
accepter.
M. GOLDBLOOM: Le contexte est quand même un peu différent,
M. le Président. D'abord, le pouvoir existe déjà dans la
Loi des cités et villes, mais s'applique seulement aux
propriétés cédées pour fins de rues.
M. HEBERT: Actuellement, nous n'avons pas consulté les
électeurs sur cet article 1; qu'on l'obtienne ou non, il faut consulter
l'Assemblée nationale. Ce ne sont pas les électeurs qu'on
consulte en vertu de l'article 1 ; on n'enlève rien aux
électeurs, ils ne seraient jamais consultés de toute
façon.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortin.
M. HEBERT: Est-ce que ça veut dire qu'il faudrait les consulter
pour vendre des rues que nous possédons?
M. FORTIN: M. le Président, concernant cet article 593, il
faudrait voir dans quelle situation on a obtenu que ce soit 300
propriétaires au lieu de 100. C'est qu'à Verdun il y a eu deux
projets de patinoires et trois conseillers se battaient pour les avoir chacun
dans son quartier. Il y avait une bataille de paroisse. La Ligue des
propriétaires, qui est le seul chien de garde du conseil de ville, car
elle est la seule qui peut arrêter un projet de loi, selon la Loi des
cités et ville, voulait un projet plus grand, non seulement une
patinoire, mais un curling avec gymnase; elle voulait, en fait un centre
récréatif. Elle est venue ici à Québec et a
bloqué les projets de loi successivement. La ville, pour passer outre
à cela, est venue ici, a demandé un amendement pour avoir 300.
Comme cela, elle l'a traversé. Deuxièmement...
M. CARON: M. Fortin...
M. FORTIN: M. le Président, je n'ai pas terminé mon
intervention. Deuxièmement, il faudrait voir aussi comment a
tourné ce projet d'aréna. L'aréna était
censée coûter $650,000.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, M. Fortin. J'aimerais vous rappeler
que vous êtes en train de discuter l'amendement qui a été
apporté à la charte de la ville de Verdun en 1972. Cela ne
paraît pas dans le projet de loi présentement en discussion.
M. FORTIN: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous n'en sommes qu'à l'article 1 du
projet de loi, qui est un amendement qui est tout autre que celui que vous
discutez présentement.
M. FORTIN: D'accord, je suis hors d'ordre, mais je voudrais continuer
sur ce que j'avais...
M. LEGER: M. le Président, avant de permettre à M. Fortin
de continuer, il faut comprendre que les gens sont venus ici pour illustrer les
conséquences du fonctionnement d'une municipalité. Je pense que
les illustrations qu'ils peuvent donner sont des cas concrets qui nous
permettent de voir, quand on accorde des principes comme dans les articles qui
viennent, ce qui peut en résulter. Je comprends que celui qui est devant
nous n'est pas un législateur et ne connaît pas le
règlement.
M. CARON: M. le Président...
M. LEGER: Mais il illustre les conséquences de cela et je pense
qu'on devrait l'écouter; je ne dis pas de passer la matinée
là-dessus mais...
M. CARON: M. le Président, juste une mise au point.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: Je dois faire une mise au point. Quand on a eu les pouvoirs
spéciaux d'emprunter pour de la glace artificielle à Verdun, on a
passé probablement par-dessus les propriétaires, mais les 300
sont venus en même temps. Or, on a eu les mêmes pouvoirs en
même temps que les 300, dans le même bill. Alors, il n'était
pas question de revenir devant les propriétaires. Pour autant que je
suis concerné, j'aime autant construire des arénas pour nos
jeunes que construire des prisons; j'aime autant vous dire ça en
passant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je demanderais...
M. LEGER: II n'y a aucun rapport avec les...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... à M. Fortin de s'en tenir au
principe...
M. FORTIN: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... et d'éviter...
M. LEGER: J'espère que les journaux de Verdun vont écrire
ce que vous avez dit.
M. CARON: A part ça, c'est bien beau, vous avez ici une lettre
signée par un M. Bertrand, président de la Ligue des
propriétaires. M. Bertrand n'est pas ici et il devait envoyer son
procureur; on a demandé, il n'y a pas de procureur. J'aimerais savoir
combien ils sont de membres dans la Ligue des propriétaires...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! On va
laisser continuer M. Fortin, mais je vais vous demander de vous en tenir...
M. FORTIN: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... au principe. Vous avez commencé
à mentionner le coût de l'aréna et toutes ces
choses-là.
M. FORTIN: D'accord, on va continuer sur l'article 193. Ils ont obtenu
300 propriétaires; alors selon la Loi des cités et villes,
l'article du vote, il est impossible de faire voter 300 propriétaires
parce que ça doit être fait en dedans de deux heures. Alors, la
cité de Verdun, les propriétaires en ont fait l'expérience
lors des arénas, le maximum de propriétaires qu'on peut faire
voter dans deux heures a été 135. Pourquoi? Les gens se
présentent, il faut vérifier sur la liste s'ils sont
réellement bien enregistrés au rôle d'évaluation;
alors, le gars prend son temps, il fouille dans ses papiers, on retarde le
vote. Il y a 135 personnes maximum qui ont voté dans deux heures,
à ce jour. Donc, 300 c'est impossible à obtenir.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre a une question.
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas pour une question, M. le Président,
c'est pour un commentaire. Ce que vient de dire M. Fortin est important. Dans
notre étude de cette question du mécanisme du
référendum, nous examinons précisément la
durée de la possibilité pour les citoyens de voter. Justement, la
demande de la part des municipalités que j'ai mentionnées et qui
m'ont écrites à ce sujet est d'augmenter considérablement
le nombre exigé. Il y a des municipalités qui demandent 20 p.c.
de la population; dans le cas de Verdun ce serait 16,000 personnes, ce serait
beaucoup.
M. HEBERT: M. le ministre, ce ne sont pas seulement les
propriétaires qui sont concernés. Sur 80,000 personnes à
Verdun, il y a 7,000 propriétaires.
M. GOLDBLOOM: Bon, M. le Président, je voudrais dire, cependant,
que nous avons l'intention de nous pencher sur cette question précise:
la durée de l'ouverture des boites de scrutin pour des
référendums. Mais je voudrais aussi souligner que l'article 26 de
la Loi des cités et villes et c'est l'article qui est en
question, l'article dont la modification est proposée n'est pas
présentement exposé aux commentaires des citoyens. L'approbation
est donnée à Québec, pas par les citoyens. A moins de ne
vouloir tout changer l'article 26, pour exiger que des citoyens, par voie de
référendum, puissent se prononcer sur des questions de cette
nature, on ne peut, en discutant de cet. article, discuter de l'article 593 de
la Loi des cités et villes qui porte sur les
référendums.
M. LEGER: Mais là c'est parce qu'on est sur l'article 1.
Habituellement on parle du principe général d'un bill.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors je cède de nouveau la parole
à M. Fortin.
M. FORTIN: Je voudrais faire une dernière remarque au ministre
Goldbloom concernant l'article 593, c'est qu'il n'y a que les
propriétaires qui ont droit de voter, d'arrêter des projets de loi
et s'exprimer. Je voudrais lui faire remarquer que les locataires payent des
taxes aussi et ont le droit de vote pour élire ces représentants.
Nous, on a un comité et on surveille la ville, mais on ne peut rien
faire, excepté venir ici puis s'exprimer.
J'aimerais aussi qu'il donne le droit de vote aux locataires.
M. GOLDBLOOM: Une autre question qui est très importante, M. le
Président : On dit que ce sont les propriétaires qui, par leurs
taxes foncières, appuient directement les projets. Il est évident
que les taxes foncières imposées aux propriétaires sont
passées aux locataires dans le loyer, dans bien des cas, et alors il y a
un problème qui est réel et humain et social et qu'il faut
examiner.
Je ne suis pas en mesure, aujourd'hui même, de me prononcer
là-dessus, mais je suis bien conscient du problème soulevé
par M. Fortin. Je crois qu'il faut revenir, pour une décision, à
l'article 1 et arriver à une certaine conclusion.
Je me permets d'énoncer de nouveau le principe que j'ai
souligné au cours de notre discussion. C'est que je dois être
convaincu qu'il s'agit d'une urgence et je dois être convaincu qu'il
s'agit d'une situation exceptionnelle pour vouloir accepter ce qui, en
principe, devrait paraître dans la Loi des cités et villes avec
application générale à toutes les municipalités
régies par cette loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous avez d'autres commentaires, M.
Fortin?
M. FORTIN: Oui, je voudrais demander si on pourrait abolir cet
amendement qui a été obtenu par Verdun demandant 300
propriétaires au lieu de 100, comme pour toutes les autres villes, parce
qu'il est inacceptable et inapplicable dans notre ville.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faudrait qu'il y ait un papillon pour
l'ajouter au projet de loi.
M. HEBERT: M. le Président, M. Fortin dit qu'il est impossible
que 300 personnes puissent se prononcer en deux heures. J'ai vécu
moi-même, comme conseiller juridique d'une municipalité qui est
tout près de la sienne, une situation où, en deux heures,
c'est-à-dire une heure et demie, 984 personnes sont venues demander le
référendum. On ne me fera jamais croire qu'il n'est pas possible
pour 300 personnes de le faire en deux heures. Les gens, où ça
s'est passé, étaient présents. On a fait une
assemblée publique et 984 personnes se sont présentées en
une heure et demie. De huit heures et demie à neuf heures, personne ne
s'est présenté.
Je pense qu'il ne faut pas jouer avec ces choses sans avoir des
statistiques évidentes. Je les ai, moi, et je suis prêt à
les fournir à la commission en temps et lieu.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, il est une heure. La commission va
suspendre ses travaux jusque vers quatre heures cet après-midi, soit
après la période des questions à l'Assemblée
nationale. A ce moment-là, je céderai de nouveau la parole
à M. Fortin.
M. FORTIN: Est-ce qu'on pourrait finir cet article?
LE PRESIDENT (M. Picard): Non.
M. LEGER: II est une heure et on va pouvoir revenir cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 16 h 10
M. PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales va continuer l'étude du
projet de loi 131, Loi modifiant la charte de la cité de Verdun.
Pour la séance de cet après-midi, M. Séguin
(Pointe-Claire) remplace M. Leduc (Taillon). Tel qu'entendu à la
suspension de nos travaux, la parole était à M. Fortin.
M. FORTIN: M. le Président, ce matin, vous m'avez dit, avant de
partir, qu'on pouvait présenter un papillon, un genre d'amendement. J'en
ai préparé un. Je l'ai ici. Est-ce que je peux vous le remettre?
Quelles sont les modalités? Allez-vous l'amener en temps opportun?
M. LEGER: On peut en discuter tout de suite.
M. CARON: M. le Président, on l'apportera au dernier article.
M. LEGER: Avez-vous vu l'article? M. CARON: Non, je ne l'ai pas vu. M.
LEGER: Parce que je l'apprends.
M. CARON: II faut en prendre connaissance. On l'apportera en dernier
lieu.
M. FORTIN: On en a discuté ce matin, pendant une demi-heure
environ.
M. LEGER: Je n'ai pas objection à ce qu'il soit
présenté à la fin du projet de loi de Verdun. Je n'y ai
pas objection.
M. CARON: Moi non plus. Il faut en prendre connaissance.
M. LEGER: C'est une affaire de deux lignes. C'est moins grave qu'un
projet de loi d'une telle grosseur. L'amendement proposé à
l'article 593 est que le chiffre 300, obtenu par la cité de Verdun
antérieurement, soit ramené à 100. Je n'ai pas objection
à ce que ce soit ramené à la fin, mais habituellement,
est-ce qu'un projet de loi ne va pas par ordre des articles qui sont conformes
à la Loi des cités et villes? Nous sommes rendus à
l'article 64a. Peut-être qu'on pourrait l'amener quand on sera rendu
â l'article 593, ce qui devrait être après l'article 8, ou
à l'article 11, peut-être.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, il est important d'établir
qui va proposer cet amendement. Est-ce que le député de
Lafontaine accepte de proposer cet amendement?
M. LEGER: Sommes-nous rendus au point d'en discuter?
LE PRESIDENT (M. Picard): Non. Mais si nous l'acceptons comme papillon.
Je pense que si vous amendez l'article 593, vous amendez la Loi des
cités et villes et non pas la charte de la cité de Verdun.
M. FORTIN: Non, parce qu'il y a déjà eu un amendement. On
abolit un amendement déjà adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faudrait référer à
l'article de la charte de la cité de Verdun, pour amender cela.
M. FORTIN: Nous sommes allés à l'hôtel de ville et
ils n'ont pas de copies disponibles dans le moment.
M. HEBERT: J'aime bien me faire charrier, M. le Président, mais
il y a les Statuts refondus et c'est dans les Statuts refondus qui sont
publiés et qui sont en arrière, et dans les statuts annuels
aussi, on peut avoir copie de tous ces amendements. Qu'on arrête de nous
charrier ici, en disant qu'on ne peut pas obtenir les documents à la
ville. Tous les documents sont à la disposition des citoyens, quand ils
sont prêts à payer les honoraires fixés, comme la loi le
prévoit. Les textes sont là et les projets de loi sont publics,
on peut les prendre. Ils existent partout. Je ne veux pas qu'on nous charrie
comme cela tout l'après-midi. Nous avons des choses importantes à
vous soumettre, je pense.
M. LEGER: M. le Président, je m'excuse, mais je dois quand
même, à ce stade, faire remarquer à la commission
parlementaire que les citoyens n'ont pas tous les mêmes moyens,
financiers et autres, de se défendre devant les gouvernements
municipaux, provinciaux et autres. Et nous en avons la preuve actuellement.
Parfois, les municipalités ont les moyens de se payer un conseiller
juridique pour leur donner les renseignement voulus. Nous avons devant nous un
citoyen de la ville de Verdun, qui est intéressé à la
chose municipale et qui, avec les moyens du bord, n'ayant pas les
possibilités financières de son groupe, vient nous
présenter quelque chose ici.
Je pense qu'on devrait considérer qu'un citoyen est à part
égale avec n'importe quel organisme qui a les moyens financiers.
Quand une personne vient nous dire qu'elle a de la difficulté
avec un hôtel de ville pour obtenir tel ou tel volume, je ne sais pas si
c'est vrai ou pas, je ne veux pas mettre sa parole en doute, c'est
peut-être cela ou ce n'est peut-être pas cela. Cala démontre
les difficultés normales que de simples citoyens ont à trouver
des solutions à des problèmes municipaux. Aujourd'hui, on nous
présente un amendement. Je n'ai pas objection à ce que l'on en
discute plus tard, mais de là à dire que c'est parce qu'ils n'ont
pas la compétence, la technique d'un avocat pour le faire, il faut quand
même tenir compte que ce sont des citoyens comme les autres. Ils sont
là pour se faire entendre.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai posé la question tout à
l'heure au député de Lafontaine pour savoir s'il acceptait de
parrainer ce papillon à cet amendement?
M. LEGER: Oui, M. le Président, et pour la raison suivante.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous acceptez. A l'ordre!
M. LEGER: Un instant, je vais donner une raison, par exemple. Ce matin,
le député de Verdun ou un représentant de la ville
je ne me souviens pas lequel des deux a dit : Ecoutez, on a monté
cela de 100 à 300, il ne faut pas oublier qu'il y a 80,000
citoyens...
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous entrez dans le fond...
M. LEGER: Non, une seconde, M. le Président, si je parraine cela,
c'est que j'ai appris ce matin qu'il n'y a que 7,000 propriétaires
à Verdun. Cela veut donc dire que ce qui a été dit ce
matin, c'est beaucoup plus bas...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, vous acceptez?
M. LEGER: ... et c'est la raison pour laquelle j'ai accepté de
parrainer cela
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous voulez que cette question soit
discutée à la fin du projet de loi...
M. LEGER: A l'article 11.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... je vous conseille de le faire libeller
différemment parce qu'il va être refusé lorsque vous le
présenterez.
M. LEGER: Pourquoi?
LE PRESIDENT (M. Picard): Ecoutez, vous amendez la Loi des cités
et villes et non pas la Loi de la charte de la ville de Montréal.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, d'abord je voudrais faire une
distinction entre l'esprit du fonctionnement de notre système
démocratique et la question de la recevabilité d'un papillon. Je
pense que nous sommes tous d'accord sur le principe que les citoyens devraient
pouvoir s'exprimer et devraient pouvoir avoir une influence sur le
déroulement des travaux de la commission parlementaire. Nous sommes ici
effectivement pour les écouter.
Nous avons devant nous un projet de loi et ce projet de loi est
présenté en bonne et due forme. Nous pourrons, je pense,
avantageuse-
ment continuer l'étude du projet de loi de la façon
prévue, et entre-temps, voir à cette question de
recevabilité. Il est possible que l'honorable député de
Lafontaine veuille apporter des retouches à ce papillon pour en assurer
une meilleure chance d'être reçu et qu'à la fin de
l'étude du projet de loi, tel que présenté, nous
examinions d'abord la recevabilité de ce papillon. Ensuite, s'il est
jugé recevable, discuter de son contenu.
M. LEGER: M. le Président, sur le même sujet, je pense que
si l'on veut en discuter, pour la partie de la recevabilité, il faut le
faire dans l'ordre du projet de loi de la ville de Verdun. Le projet de loi est
libellé projet de loi 131, selon lequel un citoyen a droit, selon la
loi, de venir contester un projet de loi. S'il a le droit de venir contester un
projet de loi, il a aussi le droit d'y apporter des amendements, quitte
à ce qu'ils soient battus, mais il a le droit d'apporter des
amendements. Cet amendement qui est proposé devrait être
présenté au moment, ou à peu près, où l'on
touche à l'article de la Loi des cités et villes qui est
l'article 593, c'est à l'article 11 de la Loi de la charte de la
cité de Verdun.
Si les gens ne veulent pas, qu'ils le disent, si les
députés ne veulent pas, qu'ils le disent; mais à ce
moment-là, je pense que c'est tout à fait normal que dans le
projet de loi 131, des citoyens de la ville de Verdun veuillent apporter une
modification, et c'est à nous de la refuser ou pas. Pour la
recevabilité, je ne vois pas quelle objection on aurait à ne pas
accepter un papillon quand arrivera le point précis où l'on
parlera de l'article 593, puisque c'est à l'intérieur de la loi
131, de la charte de la cité de Verdun.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, quand j'ai parlé de
recevabilité, j'ai parlé de la recevabilité du texte, non
pas du papillon comme tel. J'ai tenu pour acquis que le député de
Lafontaine assume la responsabilité de présenter un papillon
à la commission.
Nous avons, à maintes et maintes reprises, reçu des
mémoires de la part d'organismes et de particuliers où des textes
différents ont été proposés pour des projets de loi
qui étaient en discussion.
Je ne conteste donc pas la possibilité pour un citoyen ou un
organisme de présenter une recommandation de textes différents,
mais je crois bien que dans le rouage normal d'une commission parlementaire, il
faudra qu'un député propose quelque chose. Je pense que nous
sommes d'accord là-dessus.
Je pense qu'il faudra examiner ce que nous proposera le
député de Lafontaine, le moment venu, que ce moment soit
après l'article X, Y ou Z, ou à la fin, ce n'est pas tellement
important, sauf que je pense qu'il y a intérêt à suivre un
projet de loi présenté par des gens qui l'ont
préparé de façon à le rendre aussi cohérent
que possible.
M. le Président, pouvons-nous revenir à l'article 1, qui
n'est pas encore adopté, et dont j'avais proposé l'adoption?
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant de procéder à la
discussion de l'article 1, j'aimerais qu'on établisse à quel
moment nous pourrons discuter de ce papillon. Le député de
Lafontaine a mentionné après l'article 11.
Si vous remarquez à l'article 16, on apporte un amendement
à un article du chapitre 83 des lois de 1950. A l'article 17, un
amendement aux lois de 1960/61. A l'article 18, un amendement aux lois de 1964.
A l'article 19, un amendement aux lois de 1971. Je suis d'avis que ce devrait
être après l'article 19, parce que c'est dans les Statuts refondus
de 1972.
Est-ce que tout le monde est d'accord pour revenir à ce papillon
après l'article 19?
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous n'avez pas d'objection. Alors, M. Fortin,
la discussion sur l'article 1.
M. FORTIN: Je vais parler maintenant sur le projet May-Brassard, sur
lequel nous étions. M. le ministre Goldbloom a dit, ce matin, qu'il
accepterait des projets à caractère d'urgence. Le conseil de
ville de Verdun n'a pas réussi, jusqu'à maintenant, à
prouver que le projet May-Brassard était urgent. De l'aveu même du
maire de Verdun, le projet trame depuis trois ans. Il l'a dit ce matin. On ne
sait pas exactement sur quel terrain le projet sera construit. On ne
connaît pas la valeur exacte des terrains, c'est à peu près
$3 le pied carré, selon ce qu'on a dit ce matin. On n'a pas le nombre
exact de projets soumis et leur valeur exacte cela varie entre $35
millions et $200 millions ni des promoteurs de chacun de ces projets. On
n'a pas une étude complète, sur chaque projet, de comparaison
entre ces projets et la préférence justifiée du conseil de
ville pour un de ces projets. On n'a pu, ce matin, fournir de cheminement
critique sur le projet qu'on préfère. On prétend que c'est
une urgence, mais on avoue qu'on en est encore au stade des
préliminaires du projet, tout cela, après trois ans
d'étude. Nous demandons le rejet de cet article, pour permettre à
la cité de Verdun de faire préparer ces études et de
revenir devant la commission des affaires municipales à une date
ultérieure.
M. LEGER: Une question de règlement, M. le Président.
M. SEGUIN: M. le Président, sur un point d'ordre et de
procédure de la commission. Je ne suis pas aussi aimable peut-être
que le ministre l'a été tout à l'heure à l'endroit
de gens qui se présentent ici, devant la commission. Je m'en excuse.
Nous sommes en face d'une municipali-
té, la ville de Verdun. Huit conseillers, plus un maire, ont
été élus il y a six mois à peine, avec la
responsabilité de gérer et de voir à la bonne
administration de leur municipalité. Ils sont ici avec un projet de loi,
devant cette commission.
M. LEGER: Une question de règlement. LE PRESIDENT (M. Picard): A
l'ordre!
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela n'a aucun rapport avec le projet de loi
May-Brassard.
M. SEGUIN: M. le Président, je prétends que nous ne sommes
pas ici à un forum pour discuter un problème local. Si M. Fortin
a un problème à discuter avec son administration locale, qu'il
s'en prenne à son conseil, à l'en iroit où il faut le
faire et au moment où il faut le faire, s'il n'est pas satisfait, mais
pas ici, devant la commission.
Nous avons devant nous un projet de loi dûment
présenté et en bonne forme, par les responsables de la ville. Je
ne demanderai pas à M. Fortin s'il a été élu. Je ne
lui demanderai pas quand sont ses élections. Je ne lui demanderai pas
quel mandat il a pour représenter le peuple de Verdun ici.
M. FORTIN: II paie des taxes, par exemple, monsieur !
M. SEGUIN: Comme tout le monde!
M. CARON: M. le Président, là-dessus, j'aimerais dire un
mot.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. CARON: Le président de la Ligue des
propriétaires...
M. BEDARD (Chicoutimi): Une question de règlement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur une question de règlement, le
député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ma question de règlement, M. le
Président, serait d'exiger que le député qui vient
d'intervenir puisse m'exprimer...
M. SEGUIN: Je suis le député de Pointe-Claire. Si vous
n'êtes pas au courant, je vais vous le dire.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord. Je n'ai pas à me prononcer. Je
parle tout simplement sur la question de règlement. Je voudrais savoir
au nom de quel principe le député de Pointe-Claire a pu se
permettre d'interrompre un des opposants qu'on soit d'accord avec
l'opposant ou pas, je n'en suis pas là mais au nom de quel
principe? Surtout, je crois que l'opposant que l'on soit d'accord ou
pas, même moi, personnellement je crois que toute son
argumentation était à partir d'arguments et de constatations
qu'il a faits à partir d'une discussion qui s'est tenue ici
même.
M. SEGUIN: Vous avez un représentant, M. le
député...
M. BEDARD: (Chicoutimi): Permettez-moi de terminer. Je vous ai
laissé terminer.
M. SEGUIN: Je n'avais pas terminé, vous m'avez interrompu.
M. BEDARD (Chicoutimi): Sur votre question de règlement... Toute
son argumentation, tous les arguments dont il vient de parler, à mon
sens, sont issus à partir d'une constatation qu'il a faite, suite
à la discussion que nous avons depuis ce matin à la commission
parlementaire. Je ne vois donc pas en quoi on peut se permettre, au niveau
d'une question de règlement, de l'interrompre...
M. SEGUIN: Je peux certainement user de mon droit et intervenir comme
membre...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... quitte à donner son opinion
après.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! J'ai accordé le
droit de parole à M. Fortin. Je lui demanderais donc de continuer.
La commission a accordé le droit de parole.
M. SEGUIN: Vous avez un représentant non officiel de huit
citoyens qui vient ici occuper le temps...
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela n'a pas rapport avec cela, monsieur.
M. LEGER: Est-ce que le député de Pointe-Claire va vous
mettre le bâillon? Qu'est-ce que cette affaire?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs!
M. LEGER: Est-ce sa conception de la démocratie?
M. BEDARD (Chicoutimi): Que le député de Pointe-Claire
fasse confiance autant à lui-même qu'à l'Opposition. On est
capable de savoir ce qu'il représente. On le sait, il l'a dit au
début de la commission, c'étaient huit personnes. On est capable
de juger, je pense, tous ceux qui sont ici, mais qu'il en représente
huit ou un seul...
M. SEGUIN: Son problème est au niveau municipal, non au niveau de
la commission.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à savoir lui-même, ce n'est pas
une raison pour l'empêcher de parler, alors qu'il est parfaitement dans
la légalité. C'est sur ce point.
M. SEGUIN: Son problème est au niveau municipal, M. le
député.
M. LEGER: Lui enlevez-vous le droit de venir s'exprimer ici et de
contester un projet de loi qui concerne sa ville?
M. SEGUIN: Le président de leur association n'est même pas
ici.
M. LEGER: Est-ce que vous lui enlevez ce droit? Vous n'avez pas le droit
d'enlever le droit à un citoyen de venir à la commission
parlementaire des affaires municipales pour donner son point de vue. Je pense
que c'est une attitude qui démontre justement le sens de la
démocratie que le Parti libéral a actuellement.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! L'incident est clos. Je
cède la parole à M. Fortin.
M. FORTIN: J'espère que M. Goldbloom n'a pas perdu le fil de mon
idée avec cette intervention et qu'il se rappelle ce que j'ai dit avant,
mais je vais continuer.
Nous demandons le rejet de cet article pour permettre à la
cité de Verdun de parfaire ses études et de revenir devant la
Commission municipale à une date ultérieure pour présenter
des projets concrets sur lesquels les citoyens pourront s'exprimer
démocratiquement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. Fortin. Article 1,
adopté?
M. LEGER: Non, un instant, M. le Président. M. BEDARD
(Chicoutimi): M. le Président...
M. LEGER: Le ministre a écouté l'argumentation qui
dénote, en deux points, le caractère du projet contre lequel M.
Fortin a des objections, pas sur le projet, mais sur l'article, et contre
lequel nous-mêmes, nous nous sommes opposés à cause du
principe. Le ministre, ce matin, a dit qu'à moins d'un caractère
urgent, il préférerait que ce soit accepté par une loi
générale et il a donné une exception à la ville de
La Prairie, ce que je redoutais, et la ville de Verdun redemande maintenant la
même chose.
M. le Président, étant donné que l'argumentation
était qu'il n'y a pas un caractère urgent de ce
côté, mais que cela n'empêche pas que le projet May-Brassard
doive se réaliser aussi, cela n'empêche pas d'attendre une loi
générale pour éviter que chaque municipalité
demande des exceptions.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, M. le maire, vous me permettrez
une seconde pour faire un commentaire. Je ne voudrais pas exagérer le
rôle que doit jouer le ministre, ici, à la commission
parlementaire, mais je l'associe à celui d'un juge. Je voudrais saisir
cette occasion pour souligner qu'à cause de ce concept que j'ai du
rôle du ministre, ici, à la commission, au moment où nous
discutons de projets de loi privés et nous entendons les opinants sur
ces projets de loi, à cause de ce concept du rôle, j'ai
refusé de discuter des projets de loi avec des intéressés,
avant la séance d'aujourd'hui.
Je ne suis pas certain que cela ait toujours été
l'habitude de mes prédécesseurs. J'ai l'intention de continuer
cette politique et je ne parlerai pas avec les intéressés avant
leur comparution, ici, à la commission parlementaire. Je pense que je
suis obligé d'écouter, de faire la part des choses et de proposer
des décisions à la commission. Je ne suis pas le seul à
pouvoir proposer une décision, chaque député a ce droit,
mais le ministre a quand même une certaine responsabilité
particulière et j'ai l'intention d'exprimer cette responsabilité
en proposant ce qui est en effet un jugement sur les témoignages offerts
par les intéressés, les pour et les contre.
Nous venons donc d'entendre une opinion qui est contre l'adoption de cet
article. J'aimerais recevoir, de la part d'autres intéressés,
leur témoignage et nous essaierons de faire la part des choses.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je suis très heureux que le
ministre...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... ait énoncé son principe et la
conception qu'il a du rôle qu'il a à jouer à cette
commission et, étant donné qu'il a émis, ce matin, quand
même un principe général, à savoir que, comme c'est
une loi d'exception, il est nécessaire de prouver l'urgence de la
situation pour que le gouvernement puisse intervenir ou se croit
justifié d'intervenir. Il me semble qu'après l'intervention qui
vient d'être faite par M. Fortin, il y aurait beaucoup avantage à
ce que si cela n'a pas été fait, j'ai l'impression que
l'on peut pallier la situation les autorités municipales nous
donnent peut-être, dans le fond, plus de détails sur la question
de l'urgence, sur la preuve de l'urgence qu'elle se doivent de faire, dans le
fond.
M. VAILLANCOURT: Cela a été fait.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, je pense que les... J'étais ici, ce
matin, remarquez, et parmi les remarques qu'a faites M. Fortin, en toute
objectivité, il y en a quelques-unes que je ne partage pas, mais il y en
a d'autres au sujet desquelles je lui donne raison. Notre discussion,
jusqu'à maintenant, n'a pas permis, peut-être parce que la
cité n'a pas eu d'occasions suffisantes de le faire, de prouver
l'urgence dans le sens que l'on a parlé de développement, de
promoteurs de projets, de terrains, de prix. Mais tout cela, à moins que
l'on veuille se fermer les yeux, c'était quand même flou et il me
semble, je l'espère, que peut-être, par l'intermédiaire de
M. le maire, on pourrait avoir plus d'explications, ce qui nous permettrait de
ne pas nous prononcer à peu près, quand même.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire de Verdun.
M. GARIEPY: M. le Président, je vous remercie de me donner
l'occasion de pouvoir répondre à des remarques faites
tantôt. J'ai quand même répondu à la question du
ministre ce matin qui demandait s'il était urgent d'adopter l'article 1.
J'ai bien insisté sur le fait que c'était urgent. Je crois que
c'est bien de la politique municipale que, si vous avez deux ou trois personnes
intéressées à l'aménagement d'un secteur, on ne
peut dévoiler à l'avance les plans qu'elles peuvent soumettre aux
membres du conseil municipal.
Ce matin j'ai mentionné qu'encore hier, à une heure, nous
recevions d'autres promoteurs à qui j'ai laissé entendre que je
présenterais leur présentation d'aménagement à la
prochaine assemblée du conseil, le 8 juillet. Je pense, qu'étant
donné que c'est urgent, d'ailleurs notre conseiller et membre de
l'Assemblée nationale, le député de Verdun, M. Caron, a
répondu d'emblée, en même temps que moi ce matin, au
ministre à l'effet que c'était urgent et qu'il ne pouvait
être question d'attendre l'adoption d'une loi générale en
septembre ou en décembre. Je pense que là c'est urgent.
Il est vrai qu'on a mentionné que le projet est retardé
depuis deux ou trois ans. J'ai expliqué pourquoi, ce matin. D'abord,
c'est qu'on avait fait une procédure de rénovation urbaine.
Après, la Société d'habitation du Québec nous a dit
qu'étant donné qu'une industrie privée était
propriétaire d'au-delà 90 p.c. de l'espace du terrain, la ville
ne pouvait plus entreprendre la rénovation urbaine dans ce secteur.
Devant cette attitude, la ville de Verdun est restée neutre dans cette
affaire étant donné qu'elle ne pouvait entamer les
procédures nécessaires pour la rénovation urbaine. De
là est venu, si on peut dire, trois différentes propositions. Il
est vrai qu'elles n'ont pas été dévoilées aux
électeurs-propriétaires. Le problème est que tant
et aussi longtemps qu'on n'aura pas quelque chose de sérieux avec des
preuves à l'appui, des garanties financières, des plans
adéquats et approuvés par le conseil municipal qu'on ne
peut pas dévoiler à l'avance le développement qu'on
préconise.
Je pense que c'est quand même urgent que l'article no 1 soit
adopté, pour aider le conseil municipal à négocier ce
développement dans le plus bref délai possible. Quant aux
finances, on l'a mentionné dans le projet de loi de La Prairie ce matin,
si on retarde davantage, le coût de la construction, les
intérêts et le financement de ce projet, tout cela sera rendu
à un coût inaccessible qui nous fera peut-être perdre
l'occasion d'un développement qui aiderait énormément la
cité de Verdun, au point de vue de revenus éventuels.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais bien que M. le maire soit
convaincu que le projet qu'il a à réaliser, soit celui de
May-Brassard, est important pour Verdun et qu'il doit se réaliser.
Le problème auquel nous faisons face est le suivant: Aujourd'hui,
nous avons une série de projets de loi de différentes
municipalités qui réclament toutes cet article qui, selon nous,
au point de vue général, sur le plan du principe dans tout le
Québec, est dangereux. C'est une porte ouverte à beaucoup d'abus.
Je ne dis pas que c'est le cas pour la cité de Verdun, mais je pense que
vous avez besoin de certains pouvoirs pour réaliser un projet
d'envergure qui est important pour Verdun.
Etant donné qu'on revoit la même chose à la
cité de Lachine, dans les autres municipalités dont les projets
s'en viennent, n'y aurait-il pas moyen pour le ministre de trouver une
façon de permettre, pour le projet May-Brassard, que ces gens aient la
possibilité d'acquérir les terrains dont ils ont besoin, sans
toutefois permettre de donner une ouverture complète à la ville
de Verdun, et par la suite, à d'autres municipalités qui vont la
demander, tant que vous n'aurez pas fait l'étude nécessaire pour
adopter une loi générale qui engloberait toutes les
municipalités du Québec qui veulent avoir des conditions à
peu près semblables.
Je pense que c'est le principe que nous devons défendre, au point
de vue général au Québec, tout en n'empêchant pas la
ville de Verdun de réaliser son projet, sans obtenir des pouvoirs qui,
selon moi, ouvrent une porte à bien d'autres municipalités, entre
autres, sur des dangers de fonctionnement public et de terrains publics, etc.
M. le maire sait très bien ce que je veux dire.
M. GARIEPY: M. le Président, si vous me permettez, il y a une
chose. On vient de mentionner l'achat de terrains. Il n'est pas question
d'achat de terrains. Dans l'article, il est bien dit ceci: "soit utilisé
exclusivement pour fins de rue, de ruelle, ou de parc". Nous ne sommes pas
propriétaires du terrain actuel. Si le développement se faisait,
à ce moment, la ville serait appelée à fermer des rues,
des ruelles ou des parcs. L'article ne prévoit pas de vente, ni
d'exploitation de terrains. L'article ne prévoit que la fermeture de
rues, de ruelles ou de parcs, pour permettre un ensemble, une
agglomération, un projet de développement.
M. LEGER: Ce n'est pas cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aurais une question à vous poser, M. le
maire. Seriez-vous d'accord pour que les droits que vous demandez, à
l'article 1, soient circonscrits, quant à leur application, seulement
pour le développement May-Brassard dont vous avez besoin? Est-ce que
cela vous satisferait, à ce moment-là?
M. GARIEPY: Non. M. le Président, je regrette. Il y a trois
secteurs possibles de développement, toujours dans la section
May-Brassard, mais si, à ce moment-là, on se limite à la
rue Rushbrooke, à la rue May, au boulevard Lasalle, qu'on appelle
May-Brassard, il y a aussi éventuellement une possibilité d'aller
plus loin que cela, mais cela ferait une agglomération totale. C'est
pour cela que j'ai bien mentionné ce matin que cela peut varier de $20
millions à $200 millions, si on fait toute l'agglomération et si
on allait même jusqu'à construire des rues souterraines.
Je ne peux pas dévoiler ici quoi que ce soit qui pourrait
être soumis, parce que les membres du conseil ont accepté de
garder le statu quo et de ne rien dévoiler, tant et aussi longtemps que
les personnes intéressées à ce développement
n'auront pas les garanties financières à tout point de vue. Comme
je l'ai mentionné ce matin, ils ont des demandes faites à la
Société centrale d'hypothèques et de logement. C'est
certainement le jeu des élections fédérales qui ne nous a
pas permis de régler cela avant aujourd'hui. C'est pour cela que je dis
que c'est urgent que l'article 1 soit adopté tel quel. C'est bien
expliqué. C'est pour fins de rue, de ruelle ou de parc. On ne peut pas
déterminer et faire une limite de territoire de May-Brassard, parce que
cela peut s'étendre un peu plus loin que cela.
M. LEGER: M. le Président, si on lit l'article tel quel,
tranquillement pas vite, ça permet à la municipalité de
"vendre, aux conditions fixées par la Commission municipale du
Québec, tout immeuble qui a été acquis avec une
restriction imposant qu'il soit utilisé exclusivement pour les fins de
rue, de ruelle ou parc, lorsqu'un tel immeuble n'est plus requis pour ces
fins". C'est la question de revendre un immeuble qui avait une tache, je
dirais, qui était celle de ne servir que de rue, de ruelle ou de parc.
Donc, c'est l'acquisition et la revente de tout terrain ou immeuble.
M. HEBERT: On ne parle pas d'acquisition, on parle de vente.
M. LEGER: Pour cela, il faut que vous l'ayez acquis.
M. HEBERT: C'est parce que nous l'avons déjà, et il y a
une restriction dessus. Nous voulons seulement le vendre, c'est juste cela.
C'est déjà notre propriété.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends ça.
M. HEBERT: Vous nous reprochez, en somme, à première vue,
d'être prévoyants. Si nous ne l'étions pas, on viendrait
probablement avec quatre ou cinq bills privés, peut-être d'ici six
mois ou un an, pour vous demander dans chacun des cas: autorisez-nous à
céder. Là, nous vous disons: donnez-nous une autorisation
générale, et mettez la commission municipale, qui viendra les
étudier les unes après les autres. Sinon, rayez-le et nous allons
vous présenter des bills privés, au moins cinq ou six,
peut-être dix, d'ici un an pour régler chacun des cas; c'est
ça l'affaire, c'est aussi simple que cela.
M. LEGER: L'article 1 dit: les immeubles que vous avez, qui sont
déjà acquis. Mais l'article 8, plus loin, vous permettrait, s'il
était adopté, d'en acquérir d'autres immeubles et à
ce moment-là vous pourriez faire, avec les articles 1 et 8, pas mal de
choses.
M. HEBERT: Vous savez très bien ce qui est arrivé à
l'article semblable dans l'autre bill.
M. LEGER: Nous allons probablement faire la même chose aussi.
M. HEBERT: Mais si vous voulez, M. Léger, prenez les statuts en
arrière, et vous avez des centaines de ventes comme ça qui ont
été ratifiées par des bills privés. Je ne sais pas
si vous savez ce que coûte un bill privé, ne serait-ce que,
enlevons les honoraires d'avocats, pour les publications dans la Gazette
officielle du Québec et dans les journaux, c'est un minimum de $1,500
à $2,000. Alors, nous pouvons revenir dix fois si vous le voulez,
ça va nous coûter $20,000 pour régler les cas qui-vont se
présenter au cours de l'année. Nous étions
prévoyants, nous nous excusons de l'être.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous permettez, si vous ne pouvez pas
circonscrire l'application de cet article du point de vue territorial je
pense que M. le maire a quand même donné d'assez bonnes
explications tout à l'heure pouvez-vous le circonscrire dans le
temps, dans ce sens que ce n'est pas un laissez-passer pour dix ans à
venir, vous le faites en fonction de quelque chose que vous nous dites qui est
urgent. A partir du moment où c'est urgent, je pense qu'on est en droit
de s'attendre à ce que ça bouge très vite, sinon le
caractère d'urgence n'existe plus. Ce que je vous demande tout
simplement, ne pouvant pas être circonscrit du point de vue territorial,
est-ce que ça pourrait être circonscrit quant à son
application dans le temps?
M. HEBERT: Si on disait: vendre aux conditions fixées par la
commission municipale tout immeuble acquis avant l'entrée en vigueur de
la présente loi, ce qui ne nous permettrait pas d'en acquérir par
la suite et de procéder de la même façon cela concernerait
en somme toutes les anciennes acquisitions avant la sanction du présent
bill.
M. LEGER: Vous seriez d'accord là-dessus, cela vous irait?
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortin.
M. GOLDBLOOM: Je pense que je serais d'accord sur cela, M. le
Président. Nous avons discuté longuement de cet article, et
à deux reprises maintenant, et j'essaie d'en analyser la portée.
Je me rappelle l'article 26 de la Loi des cités et villes, celui qui
serait modifié par cet article, qui donne un pouvoir et qui soumet
l'exercice de ce pouvoir à l'approbation de la Commission municipale du
Québec. La même chose est prévue ici, ce pouvoir est
restreint par le fait que seules les rues sont indiquées, et si l'on
ajoute ruelle et parc, c'est pour permettre un développement plus
rationnel. Je trouve que la restriction que Me Hébert, au nom de la
ville, a proposé de s'imposer donne des garanties, et si la ville ne se
trouve pas gênée par une telle restriction, je suggérerais
l'adoption de l'article avec cet amendement dont je me fais...
M. BEDARD (Chicoutimi): Peut-être que M. Hébert pourrait
nous lire...
LE PRESIDENT (M. Picard): Pourriez-vous nous donner, Me Hébert le
texte de l'amendement?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense qu'il l'a exprimé correctement
tout à l'heure.
M. HEBERT: Alors: Vendre aux conditions fixées par la Commission
municipale du Québec tout immeuble acquis avant l'entrée en
vigueur de la présente loi, avec une restriction imposant qu'il soit
utilisé, etc....
M. BEDARD (Chicoutimi): Acquis avant l'entrée en vigueur de la
présente loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, voici l'amendement proposé
à la commission: C'est qu'à l'article 1, paragraphe f)...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a un problème
technique, c'est que l'article porte sur la Loi des cités et villes et
la présente loi, dans le sens que l'on voudrait donner à
l'article, est le projet de loi no 131. Donc il faudra trouver une
rédaction...
M. BEDARD (Chicoutimi): De concordance.
M. GOLDBLOOM: ... de concordance qui fait allusion au projet de loi no
131.
M. le Président, le contentieux du ministère fait une
suggestion: C'est que l'on adopte l'article tel quel. Mais, à la fin du
projet de loi, on a déjà un article qui porte sur l'effet de
l'article 2. Alors, que l'on introduise, avant cet article, un article qui
porterait sur l'effet de l'article 1 et qui dirait: L'article 1 ne s'applique
qu'aux immeubles acquis avant l'entrée en vigueur de la présente
loi.
M. HEBERT: C'est bien ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): A partir de ce moment-là, je pense que
c'est conforme à ce qui est demandé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on serait d'accord pour
procéder de cette façon? Y a-t-il d'autres commentaires sur
l'article 1?
Pas d'autres commentaires; article 1, adopté.
Article 2.
M. LEGER: M. le Président, sur l'article 2, je voudrais donner
je pense que Me Hébert a peut-être quelque chose à
dire avant, je vais vous laisser vous exprimer, allez-y donc.
M. HEBERT: J'allais donner le résumé: C'est pour permettre
au maire et aux conseillers de voter par règlement une pension aux
membres du conseil; le maire et les conseillers $6,000 pour le maire et
$2,000 pour les conseillers après huit années d'exercice
dans chacune des fonctions.
Suivant le texte que nous possédons actuellement, il y a deux
modifications, à savoir les $5,000 sont portés à $6,000 et
les $1,500 sont portés à $2,000 ce n'est pas une
augmentation sensationnelle et les 12 ans sont portés à S
ans, soit deux mandats.
M. LEGER: M. le Président, sur ce point, si le ministre veut bien
m'écouter, je suis convaincu d'une chose. C'est que les personnes
publiques, comme les maires, les échevins, les commissaires, les
députés, de quelque palier que ce soit, ont certainement un
manque de sécurité. Il est très important qu'on se penche
sur le problème des pensions qu'on doit accorder à des personnes
publiques qui donnent une partie de leur vie active, si ce n'est pas la
totalité souvent, qui donnent souvent une partie importante de leur
santé pour se dévouer pour des contribuables. Qu'on pense
à leur donner une pension de façon à ce que, quand ils ont
donné la partie active de leur vie à leurs contribuables, ils
puissent jouir d'une pension qui leur donne une sécurité bien
méritée.
Je suis convaincu, je connais le maire Ga-riépy et certains
échevins, qu'ils ont fait beaucoup pour leur municipalité et
qu'ils méritent, comme beaucoup d'autres maires et d'autres
échevins, une certaine sécurité quand ils vont
laisser leur tâche.
C'est pour cette raison que chaque année depuis quatre ans que je
suis député à l'Assemblée nationale nous avons
toujours demandé au ministre qui précédait le ministre
actuel, ainsi qu'au ministre actuel, quand il y aura une loi provinciale qui
amènera d'une façon nationale québécoise une
pension, dépendant de la grosseur des municipalités, des
possibilités financières des municipalités. Nous avons
demandé qu'il y ait une loi générale là-dessus.
Je pense que ça a été demandé chaque
année. La preuve de cette nécessité, c'est que chaque
municipalité nous exprime le besoin d'amender sa charte, par une loi
privée ou par des amendements spéciaux, le fait qu'on s'occupe
des pensions pour les maires et les conseillers. M. le Président, je
pense qu'il est grand-temps que le ministre prenne une décision
là-dessus, qu'il y ait une loi nationale là-dessus. C'est
absolument essentiel. Je ne voudrais pas passer pour quelqu'un qui veut
empêcher des municipalités d'avoir ce montant, mais je me demande
si toutes les municipalités, à ce jour, ont la chance de pouvoir
défrayer des sommes que demande un bill privé pour
présenter leur demande. Celles qui ne peuvent pas le faire ou qui n'ont
pas pu le faire à ce jour se trouvent réellement démunies
ou traitées d'une façon inéquitable comparées aux
municipalités qui ont dépensé les sommes qu'il fallait
pour le demander. Je pense que c'est un problème provincial et que le
ministre devrait nous promettre aujourd'hui, s'il ne l'a pas déjà
dans son esprit, soit de nous présenter une loi nationale
québécoise sur le problème des pensions pour qu'on ne soit
pas pris chaque fois à accorder, je dirais, quasiment des
privilèges. Cela leur est dû, ils ont besoin de cela, les maires
et les conseillers, mais ce sont des privilèges que nous accordons
actuellement, parce qu'on ne l'accorde qu'à ceux qui viennent le
demander, alors qu'ils en ont tous besoin, M. le Président.
On a établi les salaires des maires et des conseillers
basés sur le prorata des électeurs. Pour quelle raison n'y
aurait-il pas une loi qui prévoit aussi, au prorata des électeurs
des municipalités, des pensions qui donneraient cette
sécurité? Moi, M. le Président, je ,trouve ridicule qu'on
soit obligé, pour faire bouger le ministère des Affaires
municipales, de dire qu'on est contre une chose, alors qu'on est d'accord sur
le principe général au Québec.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, mon problème, c'est que je
l'ai déjà promis.
M. LEGER: Le ministre nous a précédés aussi
quelques fois.
M. GOLDBLOOM: Exactement, M. le Président, et, pour cette raison,
des articles de cette nature ont été refusés presque
systématique- ment au cours des deux dernières années,
justement, en invoquant l'intention du gouvernement de présenter un
projet de loi pour créer un régime général, et ce
régime serait rétroactif à 1972, au moment où l'on
a commencé à refuser les propositions particulières.
Je pense cependant, M. le Président, que nous avons devant nous
un problème qui est exceptionnel. Je ne suis pas certain que nous
pourrions rendre justice à ce cas exceptionnel par le régime
général que nous pourrions envisager. Si je comprends bien, le
problème particulier découle du fait qu'en 1963 des
élections municipales ont eu lieu dans la ville de Verdun. Par la suite,
la date des élections municipales a été modifiée
pour qu'elles aient lieu en novembre. A cause de ce fait, la loi
générale qui prévoit douze années ne peut
s'appliquer à un nombre restreint de personnes qui, à cause de ce
changement de date, auraient complété trois mandats, mais avec
onze années et quelques mois. Si je saisis bien la portée de cet
article, ce serait pour permettre à ces personnes d'avoir droit,
d'abord, à ce que prévoit la loi générale qui
accorde aux municipalités de plus de 50,000 âmes le droit de
créer un régime de retraite pour les maires et conseillers.
Dans ce sens, je voudrais poser deux questions aux représentants
de la ville, parce que je constate, dans l'article tel que
rédigé, deux choses, trois même. D'abord, on propose que le
chiffre douze quant au nombre d'années de services soit remplacé
par le chiffre huit, ce qui créerait une distinction nette quant
à la loi générale, et cela de façon
générale et permanente, à moins que nous n'abolissions
pour les futurs maires et conseillers ce régime qui existe
présentement. Cette décision n'est pas encore prise. Est-ce
qu'une loi éventuelle créant un régime
général devrait remplacer pour les futurs maires et conseillers,
même dans les municipalités de plus de 50,000 âmes, ce
régime qui existe?
Mais je note aussi le dernier alinéa qui indique qu'en calculant
une telle période de huit années, une partie d'année est
comptée comme une année entière. Ma première
question est donc: Est-ce que la loi actuelle prévoit qu'en calculant
une période de douze années, on peut compter une partie d'une
année comme une année entière?
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, le problème,
c'est que dans la loi actuelle de la ville de Verdun, qui remonte au 30 avril
1964, il est dit douze ans et plus. Dans la loi générale, vous
avez dit qu'une partie d'année comptait pour une année mais
actuellement, dans la charte de Verdun, on dit douze années et plus. Tel
que vous l'avez mentionné tantôt, M. le ministre, en 1963, il y a
un membre du conseil qui s'est retiré, après avoir fait un terme
de trois ans. En 1966, il a fait trois ans et sept mois, à cause du
prolongement du mois d'avril
au mois de novembre et, en 1969, il a fait quatre ans. Il a donc dix ans
et sept mois. Alors, selon la loi actuelle de Verdun, qui dit douze ans et
plus, il n'est pas qualifié.
Je remarque aussi qu'en 1971, la ville de Laval, le 30 juin, a obtenu
une loi spéciale pour 50 p.c. de la rémunération annuelle,
aussi bien du maire que des conseillers; Longueuil, le 10 juillet 1971, a
obtenu exactement ce que nous demandons, $6,000 pour le maire et $2,000 pour
les conseillers, après huit années; Saint-Hubert, le 30 juin
1972, qui est une municipalité beaucoup plus petite en comparaison, a
$6,000 aussi, après huit ans, et $2,000 pour les conseillers, et la
dernière, qui remonte au 30 juin 1972, Saint-Laurent, est à
$8,000 pour le maire et $4,000 pour les conseillers.
Le problème, c'est que je ne voudrais pas faire de politique. Je
ne veux adresser de blâme à personne, mais ce qui m'a
frappé, c'est que dans les débats de l'Assemblée
nationale, jour pour jour, date pour date, le 27 juin 1973, M. le ministre,
vous répondiez justement à une demande de notre conseiller et
membre de l'Assemblée nationale, M. Lucien Caron, que vous aviez
l'intention de passer une loi générale avec
rétroactivité au 1er septembre 1972. A ce jour, la loi n'est pas
adoptée et on voudrait protéger un de nos conseillers qui s'est
retiré. Etant donné que tous les mandats sont maintenant de
quatre ans, nous avons de nouveaux conseillers élus cette année,
alors ça leur demandera deux termes, le terme actuel plus un autre, pour
être éligibles à la pension de huit ans.
C'est pour ça que douze ans, tel que le dit la charte de Verdun,
n'est plus acceptable aujourd'hui avec les conditions de vie, les conditions de
finance et tout ce que vous voudrez. C'est pour ça que nous revenons
à la charge avec huit ans; cela couvrirait un de nos conseillers
retiré et ça couvrirait les quatre nouveaux conseillers qui
viennent d'être élus qui feraient deux mandats de quatre ans et
qui seraient éligibles. C'est pour ça que nous revenons avec ce
projet de loi. Nous aimerions bien que ce soit accepté sur cette
base.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortin.
M. FORTIN: M. le Président, nous ne sommes pas opposés
à ce que les membres de l'administration municipale aient des
augmentations, si on considère qu'ils le méritent. Il y a un
petit point, par exemple, que tout le monde a oublié, c'est qu'il y a un
paragraphe qui a été biffé quand on a retranscrit cela: la
contribution de 5 p.c. au fonds d'administration générale est
supprimée. Cela existe dans la Loi des cités et villes
actuellement mais on l'a oublié. Donc, en plus d'avoir une augmentation,
ils n'ont plus besoin de fournir 5 p.c. de leur salaire à ce fonds. Ils
obtiennent ainsi une autre augmentation indirectement.
Ensuite, je crois que ceci crée une situation d'exception. C'est
discriminatoire pour les gens de Verdun de payer plus cher de pension à
d'anciens administrateurs municipaux que les villes environnantes. Je suis
d'accord, si ça doit être fait, si c'est juste pour Verdun,
ça doit être fait pour tout le monde, mais que ça devienne
une loi générale.
Ensuite, il y a le dernier paragraphe: "En calculant une telle
période de huit années, une partie d'année compte pour une
année entière". Donc, les élections étant
maintenant statutaires c'est au début de novembre novembre
et décembre comptent pour un an et, avec l'autre partie de
l'année qui vient avec, on ramasse cinq ans en quatre ans. Donc, il est
très facile d'aller ramasser les huit ans.
Ensuite, M. le maire dit qu'on veut protéger un ancien
conseiller. J'aimerais savoir quel est ce conseiller et s'il est
réellement dans le besoin.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Gariépy.
M. GARIEPY: M. le Président, je crois bien que le principe des
pensions n'a pas été basé sur la question d'un conseiller.
M. le ministre a bien souligné tantôt, justement à cet
effet, qu'il est d'accord pour accorder des pensions justement pour le travail
qui se fait par les édiles municipaux. Je pense qu'on ne doit pas ici
faire entrer en ligne de compte le fait que le conseiller qui s'est
retiré en ait besoin ou non. Je pense que cette pension est
accordée à tout le monde, comme la pension de vieillesse à
l'âge de 65 ans. Il n'est pas question de dire qu'un homme, à 65
ans, en a besoin ou n'en a pas besoin; c'est une loi générale et
la pension de vieillesse se paie à tout le monde.
Le conseiller que j'ai mentionné, c'est l'ancien conseiller du
quartier 4, M. Raymond Campeau, qui a, comme je l'ai mentionné
tantôt, dix ans et sept mois de services. Si on reste avec la charte
actuelle, cet homme-là aura donné dix ans et sept mois de sa vie
et il n'aura eu aucune rétribution sur une base de pension. Je ne veux
pas, non plus, faire de comparaison, mais, à l'heure qu'il est, la ville
de Verdun, paie déjà des pensions à plusieurs conseillers.
Je pense qu'il est logique et normal que ceux qui sont en fonction soient
admissibles au même palier.
Le principe, c'est que, si vous mettez dix ans, ça veut dire
qu'il faudrait que les quatre nouveaux conseillers actuels, fassent deux
mandats et demi. C'est pour cela qu'on insiste sur huit années. Quant
à moi, si la loi était adoptée à dix ans, je serais
couvert. Alors, je ne parle pas qu'à mon niveau personnel. Quand j'aurai
fini mon mandat j'aurai onze ans et sept mois. Alors, si la loi actuelle de la
ville de Verdun demeurait à douze ans et plus, je ne serais pas
admissible. Alors, quand je parle de huit ans, je ne parle pas
spécifiquement de moi. Je pense aux quatre nouveaux conseillers qui
viennent de se faire élire. Je pense à protéger un
conseiller qui a donné dix ans et sept mois de sa vie. Je pense que
c'est normal de revenir avec cette
question de huit ans, étant donné, comme je le disais
tantôt, qu'il y a un an on a déjà discuté en vue
d'adopter une loi générale. Je pense qu'après un an on est
justifié de redemander cet article par un amendement à notre
charte.
M. LEGER: M. le Président, je pense M. le maire, que vous avez
raison de dire "toute personne". Ce n'est pas parce que quelqu'un a un peu plus
d'argent ou moins qu'il n'a pas droit à sa pension. Il a fait son
travail de service public. Je pense que toute personne qui est admissible par
un service public a droit à sa pension quels que soient ses revenus et
l'état de ses richesses.
Maintenant, il y a deux questions. La première: Est-il vrai, M.
Gariépy, qu'avec votre article vous vous trouvez à ne pas
contribuer au fonds de pension ou si c'est à cause d'une coquille que
l'article qui permettait de fournir 5 p.c. a été oublié ou
quoi?
M. GARIEPY: Non, c'est parce que, dans notre charte actuelle qui remonte
au 30 avril 1964, avec l'article actuel de douze ans, nous n'avons pas de
contribution. Alors, nous avons toujours marché avec ce qu'on avait en
main dans le temps, qui remonte au 30 avril 1964. Il n'y avait pas de part
contributoire à ce moment-là.
M. LEGER: II n'y a rien de changé de ce
côté-là.
M. GARIEPY: II n'y a rien de changé. On peut rester avec le texte
qu'on a du 30 avril 1964. Tout ce qu'on voudrait c'est amender le montant et
les années de service.
M. LEGER: D'accord. Mais est-ce que le ministre peut me répondre
à une dernière question? D'abord, quand le ministre
prévoit-il déposer une loi sur cette pension pour toutes les
municipalités? Est-ce que le ministre prévoit, dans cette loi,
avoir quelque chose qui ressemble un peu à celle de l'Assemblée
nationale? Au lieu de mettre, comme le souligne si bien le maire
Gariépy, des années, est-ce que ça ne pourrait pas
être des mois? A l'Assemblée nationale, si une personne a
siégé cinq ans, elle a droit à 5/8 des 75 p.c. de ses
contributions. Si elle a siégé six ans, c'est 6/8. Est-ce qu'il
ne pourrait pas y avoir des paliers de pension, une échelle permettant
justement de régler ce cas de onze mois? Moi, je trouverais ridicule que
M. Gariépy, avec onze ans et sept mois il lui manque trois mois
pour faire ses douze ans n'ait droit à absolument rien.
M. GARIEPY: II manque cinq mois.
M. LEGER: Cinq mois, excusez-moi. Je n'ai jamais voulu faire un
comptable, non plus. Onze ans et sept mois, il manquerait...
M. GOLDBLOOM: C'est de l'économique péquiste.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire si cette loi s'en
viendrait d'ici la fin de l'année?
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je ne reprendrai pas les
arguments qui ont été apportés tout à l'heure
à l'effet qu'après un certain temps de service public, de la part
d'un individu, il est assez normal que celui-ci, ayant surtout employé
son temps à servir le public, ne l'ayant pas employé à
d'autres fins ou tout au moins seulement d'une façon partielle, puisse
bénéficier d'une pension.
C'est quand même le genre d'article qui nous place dans un dilemme
dans le sens suivant c'est que encore une fois, une loi-cadre serait
nécessaire le plus vite possible, qu'on adopte cet article, ça
crée sûrement un état d'injustice, pas un état
d'injustice concernant les conseillers qui le demandent, la ville qui le
demande, mais envers ceux qui ne peuvent pas le demander pour des raisons
financières ou pour d'autres raisons.
On est presque obligé de faire le raisonnement par l'absurde,
ceci pour faire suite à votre règlement, à votre remarque
tantôt concernant l'arithmétique péquiste; on est presque
obligé de faire le raisonnement qu'à force de créer des
injustices comme ça, peut-être que le gouvernement va venir
à bouger une bonne fois.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais d'abord dire,
simplement et clairement, que nous avons l'intention de déposer un
projet de loi cette année. La promesse est là, la
rétroactivité a été indiquée jusqu'en 1972.
Il ne serait pas logique de tramer une telle situation, surtout avec une
rétroactivité impliquée. Je voudrais cependant souligner
que ce que nous avons devant nous, présentement, découle de
l'existence d'une loi. Cette loi existe. Si la loi générale
s'appliquait à la ville de Verdun, plutôt qu'un article de sa
charte, il y aurait deux différences, trois différences.
Il y aurait d'abord le fait que les trois personnes en question seraient
admissibles au régime, avec leur onze années et quelques mois,
parce qu'une partie d'une année serait admissible, en vertu de la loi
générale. Tel n'est pas le cas, parce que la charte de la ville
de Verdun dit: douze années et plus. Alors, c'est une chose à
régler. Deuxièmement, si la loi générale
s'appliquait, il y aurait une contribution, mais la charte de la ville n'en
prévoit pas et il faut se demander quelle est la façon la plus
juste de régler ce problème immédiat.
Je dois dire entre parenthèses et c'est le seul
commentaire que je me permets sur le contenu d'une éventuelle loi
qu'il est difficile aujourd'hui, devant les problèmes que nous
connaissons avec beaucoup de régimes de retrai-
re, de défendre la thèse d'un régime de retraite
non contributoire. Mais il y a une situation particulière qui existe et
il y a des personnes à Verdun qui devraient avoir droit à ce
à quoi leurs collègues ont droit, et je voudrais chercher justice
dans cette situation.
Toisième point de différence et c'était la
deuxième question que j'allais poser et que je n'avais pas posée
c'est sur les montants, parce que les montants prévus dans
l'article ne sont pas ceux de la loi générale. L'article propose
$6,000 pour le maire, la loi générale en prévoit $5,000.
L'article propose $2,000 pour les conseillers, la loi générale en
prévoit $1,500. M. le Président, l'analyse que je fais de la
situation, c'est que le projet de loi général devra être
déposé prochainement, devra donc mettre tout le monde sur un pied
d'égalité, mais pour l'avenir. Ici, nous discutons surtout du
passé et je pense que pour mettre les gens de Verdun sur un pied
d'égalité avec leurs collègues d'autres
municipalités et avec leurs propres collègues de la ville de
Verdun, la chose la plus logique serait, pour l'instant, de prendre les
montants de la loi générale.
Je comprends le plaidoyer qu'a fait le maire pour une augmentation des
montants, mais je pense que ceux de la loi générale devraient
s'appliquer. Si, au lieu de huit années, à la quatrième
ligne de l'article 64 a), on mettait douze années, mais avec le dernier
alinéa, qui permettrait de compter la partie de la douzième
année, il y aurait justice pour les personnes impliquées, et la
loi générale viendra s'appliquer à tout le monde à
partir de 1972.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre veut dire par
là que la loi générale prévoit douze
années?
M. GOLDBLOOM: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président.
J'ai indiqué clairement que je ne suis pas en mesure de dévoiler
le contenu de l'éventuelle loi générale, mais que ce que
nous avons devant nous est un accroc à la loi existante. Quand j'ai
parlé de loi générale, j'ai parlé de la loi
existante qui accorde, aux municipalités de 50,000 âmes et plus,
le pouvoir de créer un tel régime. Je voudrais que nous adaptions
la situation de Verdun à cette loi existante, qui est une loi
générale pour les municipalités de 50,000 âmes et
plus, et reconnaître en même temps le fait qu'en 1963 des personnes
ont été élues de bonne foi, ont été
élues deux fois par la suite. Leur compréhension était
qu'avec trois mandats, elles auraient droit à un régime de
retraite; par cet accident de l'histoire, un nombre restreint de personnes est
privé de l'accès au régime. Je voudrais leur donner
l'accès au régime.
M. LEGER: Ceux qui n'ont pas contribué, comme c'est le cas pour
Verdun et probablement pour d'autres municipalités, au moment où
vous déposez cette loi, il faudra que toutes les municipalités
commencent à contribuer. Celles qui n'ont pas contribué auraient
quand même droit à une pension, même si elles n'ont pas
contribué?
M. GOLDBLOOM: Là aussi, M. le Président...
M. LEGER: La question que je pose est un peu vicieuse, peut-être,
mais c'est...
M. GOLDBLOOM: Elle n'est pas vicieuse, mais vous...
M. LEGER: ... pour permettre aux municipalités de savoir que s'il
y a une loi qui s'en vient et qui va exiger qu'on contribue à un fonds
de pension, il faudrait qu'elles commencent déjà à en
mettre dans le fonds de pension.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai indiqué que le
gouvernement pourrait difficilement proposer un projet de loi qui ne
comporterait pas de contribution de la part du maire ou du conseiller, mais je
ne pourrais aller plus loin que cela. Je regrette, sans vouloir être
désobligeant, mais je ne pourrai permettre à l'honorable
député de Lafontaine de me tirer les vers du nez.
M. LEGER: Non, non, ce que je voulais dire... Je ne veux pas avoir le
contenu de la loi; d'ailleurs, vous avez dit: prochainement. Prochainement,
pour nous, on ne sait pas trop ce que ça veut dire. C'est dans la
même année?
M. GOLDBLOOM: Cette année.
M. LEGER: Cette année. Ce que je voulais demander au ministre,
c'est ceci. Je donne un exemple concret. Supposons que la loi soit
déposée dans quelques mois. Il y a ceux qui n'auraient absolument
rien contribué, et si vous dites qu'il faut y avoir contribué, il
faut quand même tenir compte de ceux qui n'auraient jamais
contribué et ceux qui auraient contribué seulement un peu; il
faudrait tenir compte de la situation de fait qu'il y en a qui n'ont pas
contribué; il y en a qui peuvent commencer à contribuer et qui en
ont donné très peu et d'autres qui vont commencer à
contribuer. Ceux qui paient leur pension immédiatement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous ne pouvons faire, maintenant,
le débat futur sur le projet de loi. Je voudrais simplement porter
à l'attention de l'honorable député de Lafontaine qu'il y
a des régimes de retraite qui permettent à des candidats
d'investir, par le rachat d'un certain nombre d'années et, ainsi,
être admissibles aux bénéfices par la suite. On peut
examiner ce genre de mécanisme.
M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: II y a sûrement, dans une transition entre une
situation qui comporte une loi générale, pour les
municipalités de plus de 50,000 âmes et l'absence de régime
pour les autres municipalités, sauf les quelques-unes qui ont obtenu un
régime spécial par une loi privée; dans cette
période de transition, il y aura certainement des cas particuliers qu'il
faudra examiner à leur mérite et nous avons l'intention de le
faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le Président,
seulement deux questions d'information à M. le ministre. Est-ce que la
demande qui est faite aujourd'hui serait un premier précédent,
à savoir le délai de huit ans? Ma première question
d'information serait celle-ci.
UNE VOIX: C'est clair.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, je n'ai pas été si clair que
cela.
UNE VOIX: II en a nommé cinq ou six, tantôt.
M. GOLDBLOOM: La réponse est non, ce ne serait pas un premier
précédent mais depuis deux années nous essayons de
maintenir un statu quo de façon à pouvoir arriver avec un
régime général.
M. BEDARD (Chicoutimi): Légalement parlant, je m'excuse, mais
à titre d'information, est-ce que pour un conseiller qui retire une
pension à la suite des fonctions qu'il a occupées du point de vue
municipal, la pension qu'il retire s'ajoute à toute autre pension qu'il
pourrait avoir pour d'autres services ou d'autres mandats au service du
public?
M. GOLDBLOOM: Je crois que oui, M. le Président. Si je propose ce
que j'ai proposé, c'est parce que les conseillers élus aux deux
dernières élections ont été élus connaissant
il faut le présumer la charte de la ville de Verdun qui
prévoit douze ans. Je suis prêt à accepter que le
problème créé en 1963 soit réglé pour ces
personnes-là, mais je ne voudrais pas créer un
précédent additionnel quant à cette situation,
présentement, car nous arriverons prochainement, cette année,
avec un projet de loi général.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois que si vous l'étendez à
douze ans, si on compare cela avec la possibilité de pension qu'ont les
députés à l'Assemblée nationale, après cinq
ans, cela crée quand même... On demande cinq ans pour les
députés et douze ans pour les conseillers. C'est quand même
du temps, douze ans, dans la vie d'un homme. C'est une longue période et
je me demande jusqu'à quel point l'argument que vous apportez, voulant
qu'on se base, à ce moment-là, sur le fait que les conseillers
qui ont été élus l'ont été en vertu d'une
charte qu'ils devaient connaître, à savoir celle de leur ville...
Maintenant, si on regarde l'autre argument, à savoir que
déjà des précédents c'est pour cela que je
vous ai posé la question ont été acceptés
pour d'autres conseillers d'autres municipalités d'une importance
semblable, je ne sais pas où se situe, en termes de
précédents, la justice ou l'injustice.
M. GOLDBLOOM: Oui, il n'y a que trois municipalités, à
notre connaissance, qui font exception à la règle de douze ans:
ce sont Laval, Saint-Laurent et Longueuil.
M. GARIEPY: Et Saint-Hubert, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: Saint-Hubert aussi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. GARIEPY: M. le Président, si vous me le permettez, je voudrais
tout simplement...
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord, M. le maire, allez.
M. GARIEPY: ... revenir. Par la charte du 30 avril 1964, nous avons
déjà des droits acquis qu'on ne voudrait pas perdre au point de
vue de la pension non contributive. C'est le premier point que je voulais
souligner. Etant donné l'ambiguité peut-être de nos droits
acquis en 1964 et étant donné qu'il y a déjà
pour répondre à la question qui a été
posée quatre municipalités qui ont des termes de huit ans
avec les mêmes conditions que celle que nous sollicitons, et même
plus avantageuses... Saint-Hubert n'est pas à comparer avec Verdun au
point de vue de la population, et c'est $6,000 et $2,000. Cela a
été accepté le 30 juin 1972.
Quant à Longueuil, Saint-Laurent et Laval, ce sont certainement
des municipalités... Longueil et Saint-Laurent sont comparables à
Verdun, et Laval est la deuxième municipalité. Il faut
reconnaître aussi que le maire... Quant à moi, à Verdun, je
suis quasiment en devoir 24 heures par jour. Je veux bien respecter le principe
de la loi générale de $5,000 et $1,500, mais je pense que la
demande n'est pas exagérée de $6,000 et $2,000. Maintenant, si on
ne veut pas accepter le principe de huit ans, j'insisterais quand même
pour qu'on accepte notre article no 2, quitte à l'amender et à
mettre dix ans, de façon à couvrir notre conseiller qui est parti
et qui a dix ans et sept mois de fait. Lui, il serait couvert.
M. GOLDBLOOM: Dix ans et sept mois. M. GARIEPY: Oui.
M. GOLDBLOOM: J'avais compris onze ans et sept mois.
M. GARIEPY: Moi, personnellement, M. le ministre, j'ai dit que j'aurais
onze ans et sept mois.
M. GOLDBLOOM: Ah, très bien. J'avais compris que chacune des
personnes visées avait fait onze années et quelques mois.
M. GARIEPY: Non, M. Campeau a été élu, la
première fois, en 1963. Il a fait trois ans. En 1969, il avait
été élu pour trois ans mais il a eu une extension de sept
mois car nos élections qui avaient lieu le premier lundi d'avril ont
été reportées au premier dimanche de novembre. Il a fait
un terme de trois ans et sept mois. Son dernier terme a été de
quatre ans. Il a donc fait dix ans et sept mois.
Alors, si vous persistez dans la loi générale à
douze ans, cet homme n'est pas couvert. Si vous voulez, si c'était
possible qu'on accepte l'article 2 tel quel mais amender les années de 8
à 10 ans, je pense que je n'aurais pas d'objection et cela serait
satisfaisant en somme pour régler le litige. J'accepterais 10 ans, mais,
si possible, laisser $6,000 et $2,000 sans contribution, parce qu'on a
déjà ces droits acquis depuis 1964.
M. GOLDBLOOM: Même si l'on mettait onze ans avec le dernier
alinéa, cette personne, M. Campeau, serait couverte.
M. GARIEPY: M. Campeau serait couvert et moi-même je serais
couvert, j'ai expliqué mon cas personnel. Moi, j'aurais onze ans et sept
mois faits à la fin de mon temps.
M. GOLDBLOOM: Je serais prêt à accepter l'article avec le
chiffre onze ans.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency a
toujours sa question. Je m'excuse auprès du député, tout
à l'heure je n'avais pas vu le maire.
M. GARIEPY: A ce moment-là, M. le Président, M. le
ministre, il faudrait mettre onze ans et partie d'année, parce
que...
M. GOLDBLOOM: "Partie de l'année" se trouve au dernier
alinéa de l'article que vous proposez.
M. BEDARD (Montmorency): M. le Président, j'aimerais faire
seulement une rectification à l'énoncé fait tout à
l'heure par M. Fortin, dans son calcul des années. Je n'aimerais pas
qu'une personne puisse quitter la salle en pensant, du moins de la façon
que lui l'a exprimé, que le nombre des années est calculé
de la façon suivante: Si une personne est élue au mois de
novembre et s'en va au mois de janvier, ça lui donne deux ans, parce
qu'il y a une fraction d'année de 1974 et une fraction d'année de
1975. Je pense que les années sont comptées de la façon
suivante: La date d'entrée en fonction avec la date de démission
ou la date de non-présentation ; cela fait un total de quatre ans ou de
trois ans et sept mois, trois ans et huit mois. Le dernier article c'est de
là qu'il est complété. Donc, l'argumentation qui avait
été apportée par M. Fortin, je pense, n'est pas tout
à faite juste. Parce que lui parlait d'un mandat de quatre ans qui
pourrait devenir cinq ans à cause du dernier alinéa.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que l'honorable ministre pourrait me
donner les amendements qu'il propose à cet article?
M. GOLDBLOOM: Le seul amendement, M. le Président, est...
LE PRESIDENT (M. Picard): A la quatrième ligne.
M. GOLDBLOOM: Quatrième ligne de la partie qui est
intitulée 64 a), le mot "huit" est remplacé par le mot
"onze"'.
LE PRESIDENT (M. Picard): Onze ou douze?
M. GOLDBLOOM: Onze.
LE PRESIDENT (M. Picard): Pour concordance...
M. GOLDBLOOM: Concordance au dernier alinéa, première
ligne du dernier alinéa, le mot "huit" est remplacé par le mot
"onze".
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que ces deux amendements à
l'article 2 sont adoptés?
M. LEGER: M. le Président, l'amendement nous amène un
article qui crée un autre précédent. On va permettre
à une municipalité d'avoir un privilège que d'autres
municipalités n'auront pas. Moi, c'est sur le principe
général que je veux faire le point. Je serais d'avis d'accepter
cet article 2 au complet à condition que le ministre nous affirme ici
qu'il y aura une loi générale présentée sur ce
sujet, au cours de l'année.
M. GOLDBLOOM: Je l'affirme, je l'ai déjà dit, M. le
Président.
UNE VOIX: II l'a déjà dit.
M. LEGER: Alors, à cause de son affirmation que, cette
année, il y aura une loi générale pour toutes les
municipalités du Québec concernant les pensions, pour cette
fois-ci j'ai confiance au ministre et je vais lui faire confiance encore.
J'accepterai, contrairement à ce que je m'étais proposé de
faire à cet article.
M. GOLDBLOOM: Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 2, adopté. Article 3. M.
Hébert.
UNE VOIX: ... confiance au ministre. M. LEGER: Sur certaines choses.
M. HEBERT: L'article 3, évidemment à a) et b) ce sont les
mêmes remarques que ce matin. Nous allons le retirer, je comprends
très bien.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. HEBERT: Dans ce cas-ci il n'y a pas d'urgence.
M. LEGER: Dans l'article 3, b) etc) sont retirés. Est-ce que le
paragraphe a) vous le retirez aussi?
M. HEBERT: a) et b), oui. L'article 3 a) etb).
M. LEGER: Article 3, a) et b). Et c)? M. GOLDBLOOM: II n'y a pas de c).
M. HEBERT: L'article 3 au complet.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article au complet.
M. HEBERT: Est-ce que vous avez un c)? M. GOLDBLOOM: L'article au
complet.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article au complet, d'accord.
M. HEBERT: II n'y a pas de c).
M. GOLDBLOOM: Non, il n'y en a pas.
M. LEGER: Oui, il y a un c).
M. HEBERT: Je crois que vous avez la galée seulement.
M. LEGER: Bon.
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous avons le projet de loi imprimé et
il n'y a que a) et b).
M. GOLDBLOOM: Vous voyez, M. le Président, pourquoi je n'ai pas
voulu étudier la loi à même les galées.
M. LEGER: On ne peut même plus se fier aux Gallois!
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, biffé. Article 4, qui
devient l'article 3.
M. HEBERT: L'article 4, c'est pour nous permettre de souffler la neige,
particulièrement à Verdun.
M. GOLDBLOOM: Cela a été accordé dans le cas de La
Prairie.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 4, devenu 3, est adopté.
Article 5, qui devient 4.
M. HEBERT: L'article 5, c'est un cas nouveau. C'est le pouvoir pour le
conseil de décréter par règlement que la compensation pour
l'eau, la taxe d'eau en fait, pourrait être imposée aux
propriétaires seulement dans le cas où il y a sept logements ou
plus. Ce sont les immeubles où il se fait de plus en plus de
déménagement, où il est très difficile de percevoir
la taxe d'eau et où la ville accumule un déficit
considérable à cause de ça. C'est sept logements, de sorte
que la personne qui a un duplex, par exemple, ne serait pas touchée par
ça.
Je dois vous aviser aussi qu'il y a plusieurs villes qui font cette
chose, qui font une discrimination sans avoir les droits pour ce faire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je crois bien que le fait que
certaines villes ou certaines personnes agissent d'une façon
illégale n'est pas une raison de confirmer une situation que l'on ne
voudrait pas accepter pour d'autres raisons.
C'est un article dont la portée est assez importante, assez
lourde. Il y a des implications qui ont déjà soulevé des
protestations dont j'ai été saisi, ce midi, par des
télégrammes que j'ai reçus. Je pense que c'est un sujet
qui devrait être examiné à fond. Nous avons demandé
au groupe de M. Castonguay de le faire et je suis extrêmement
hésitant à accepter cet article.
M. LEGER: M. le Président, sur ce point, moi aussi, je trouve que
cela devrait faire partie de votre loi générale qui va venir,
parce que ça implique une certaine discrimination entre certains
locataires qui sont dans des immeubles de huit logements et plus et des
locataires qui sont dans des immeubles de sept logements et moins. Je trouve
qu'on devrait avoir une loi générale qui affecterait toutes les
municipalités là-dessus, plutôt que faire un cas bien
précis. Quelle différence y a-t-il?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. PARENT (Prévost): Je ne vois pas pourquoi... La
municipalité va payer d'une façon ou d'une autre. Si elle perd
des revenus d'une part, elle va les chercher par une taxe foncière.
Maintenant, cet article je ne dis pas d'aller directement aux locataires,
mais d'y aller sur une base comme celle-ci. A mon point de vue,
en fonction de mon expérience municipale, je trouve que c'est la
façon la plus valable et la plus équitable.
M. LEGER: Mais pourquoi...
M. HEBERT: Le problème est que dans une loi
générale, vous allez avoir des textes qui s'en viennent, parce
que plusieurs éprouvent les mêmes difficultés. Dans
certaines municipalités, suivant le genre de construction, on mettra
cinq logements et plus, mais ici, suivant notre genre de construction, on
indique sept. Alors, si on met ça dans une loi générale,
est-ce qu'il appartiendra au conseil de déterminer le nombre de
logements? J'aime autant l'avoir dans un texte clair ici. Dans une loi
générale, je me demande ce que ça pourrait faire.
M. LEGER: Mais, c'est clair...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, je trouve aussi cet article
très bien. Je dis comme mon collègue, le député de
Prévost: Qu'est-ce qui arrive? Une personne qui n'a pas les moyens, on
la force de payer. Je vais vous donner un exemple. Une personne qui a 65 ou 68
ans et qui demeure dans une certaine section de la ville va payer sa taxe d'eau
par paiements, en quatre fois. La personne dont je vous parle, touche sa
pension. Une autre personne gagne $20,000 par année... Vous allez dans
un autre secteur de la ville, parce qu'on demeure dans un "high rise", que le
loyer est trois fois celui des personnes qui ont de la difficulté
à payer, on ne paie pas, on déménage, et la ville perd. Je
pense que ce n'est pas juste. C'est le petit qui est "magané" et celui
qui demeure dans le "high rise", ne veut pas payer, il s'en va. A tous les ans,
on perd énormément d'argent à Verdun, puis je pense que ce
n'est pas juste. Ce serait une façon de mettre tout le monde sur le
même pied, riches ou pauvres. Le propriétaire, étant
responsable, va ajouter la somme à son loyer. Je vais aller plus loin
que ça. Pour les assistés sociaux, la ville de Montréal,
elle, ne perd rien.
Mais nous, à Verdun, s'ils ne veulent pas payer la taxe d'eau,
ils ne la paient pas et on la perd. Alors, je pense que ce serait une
façon. Si on alloue $80 pour le loyer de l'assisté social, si le
propriétaire paie la taxe d'eau, il va monter son loyer à $90 et
c'est l'aide sociale qui va payer.
Alors, de cette façon, la ville ne perdra rien et on n'a pas les
moyens de perdre quoi que ce soit. Cet article, je trouve qu'on devrait le
garder.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je cons- tate que le premier
alinéa de l'article proposé reproduit textuellement l'actuel
article 449 et l'on ajoute deux alinéas. Alors j'aimerais demander
à Me Hébert pourquoi la ville ne trouve-t-elle pas suffisant
l'article 449, tel que rédigé présentement, qui lui permet
de décréter, par règlement, que "la compensation pour
l'usage de l'eau devra, dans tous les cas, être payée par les
propriétaires"? Pourquoi cet article ne suffit-il pas?
M. HEBERT: II y a 80,000 de population à Verdun et il y a 7,000
propriétaires. Vous constatez, à ce moment-là, que c'est
un fardeau considérable que les propriétaires doivent absorber
actuellement. Leur imposer, en plus de ça, généralement
toute la taxte d'eau... Même si on pense que le locataire absorbe toute
la taxe que le propriétaire est obligé de payer, c'est faux. Avec
la Régie des loyers aujourd'hui, vous savez très bien, avec les
augmentations de 2 p.c. ou 3 p.c, comme on l'a vu,
décrétées récemment, que le propriétaire
n'entre pas sa taxe là-dedans. La Régie des loyers a permis des
augmentations de 3 p.c, récemment, dans Verdun.
M. LEGER: Mais c'est le contraire de l'argumentation du
député de Verdun.
M. HEBERT: A l'effet que?
M. LEGER: Bien, le député de Verdun vient justement de
dire qu'ils...
M. CARON: Non, non, pour les assistés sociaux.
M. LEGER: ... pourraient augmenter les loyers et que, si c'est un
assisté social, il a son augmentation.
M. HEBERT: Oui, mais pas dans tous les cas. Il y a certains
propriétaires qui peuvent le faire et on ne veut pas pénaliser...
C'est dans les grandes maisons d'appartements que cela se présente, pas
à d'autres endroits.
M. LEGER: Oui.
M. HEBERT: C'est pour cela, dans notre demande qu'on indique que c'est
seulement en haut de sept logements. En bas de ça, les gens surveillent
leurs locataires et ils voient à ce que les gens paient leurs taxes.
Mais, dans les grands immeubles, où il y a des changements continuels,
cinq ou six fois par année, il est évident qu'on ne peut pas
suivre tout ça.
M. LEGER: Mais ce sont les propriétaires qui la paient à
ce moment-là.
M. HEBERT: Avec le texte actuel, non; on la perd tout simplement. Mais
avec le texte proposé...
M. LEGER: Non, non. Si vous la faites payer aux
propriétaires...
M. HEBERT: Oui.
M. LEGER: ... tel que vous l'avez là, c'est le
propriétaire du gros immeuble qui va la payer et il va l'inclure dans
son loyer.
M. CARON: Actuellement, il est libre. M. LEGER: C'est ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je pense que la question
du ministre était la suivante. Je ne sais pas si M. Hébert l'a
bien compris; du moins, c'est la façon dont je l'ai compris. Le ministre
vient de vous faire mention que le premier paragraphe de l'ancien
règlement et le premier paragraphe du nouveau règlement
proposé, ce sont tous les deux le même paragraphe. Ce paragraphe
dit que, par règlement, vous pouvez imposer aux
propriétaires...
M. HEBERT: A tous les propriétaires, oui. Le conseil ne
désire pas le faire.
M. BEDARD (Montmorency): Pourquoi?
M. HEBERT: Actuellement, il ne peut pas le faire avec le taux de taxe
qui existe actuellement.
M. GOLDBLOOM: Si je comprends bien...
M. HEBERT: Avec le taux de taxe actuel, vous arrivez au-delà de
$2, $2.10. Alors, vous voyez. Et la taxe d'eau rapporte un montant qui
obligerait de monter considérablement la taxe chez le
propriétaire.
M. LEGER: Autrement dit, il faudrait bien que l'impôt foncier
tranquillement disparaisse.
M. HEBERT: Bien, il y a un problème. Vous savez que l'impôt
foncier est statique; ce n'est pas l'impôt sur le revenu qui augmente au
fur et à mesure de l'inflation.
M. LEGER: C'est ça.
M. HEBERT: Le seul endroit où c'est statique, c'est au
municipal.
M. LEGER: C'est ça.
M. HEBERT: Alors, c'est un ou l'autre qui le paie. Il est impossible
d'augmenter nos revenus. Si on le perd chez le locataire, on ne le reprendra
pas complètement chez le propriétaire, c'est évident. Ce
serait trop élevé.
M. LEGER: C'est ça.
M. HEBERT: La taxe sera tout simplement trop élevée. Le
propriétaire ne pourra pas l'absorber.
M. SEGUIN: II y a des cas d'exception, M. le Président. Le cas de
Verdun est un cas exceptionnel en ce qui concerne le logement. On a
indiqué qu'il y avait une très grande majorité de la
population qui était locataire. Alors, ils sont plus touchés
peut-être que d'autres villes. Montréal peut être un autre
exemple, parce qu'il y en a un gros pourcentage dans Montréal
même. Mais, à comparer avec d'autres villes où la
différence entre le nombre de locataires et le nombre de
propriétaires est plus proportionnée, on n'a pas le même
problème. C'est dans ce contexte-là.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. SEGUIN: Surtout c'est une clause qui est plutôt je ne
parle pas de certains groupes, mais je parle de la classe normale,
régulière, ou ordinaire à Verdun reconnu comme une
classe ouvrière. La ville n'est pas industrialisée.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que je peux alors saisir l'opinion de l'honorable
député de Pointe-Claire? Est-ce qu'il est favorable à
l'adoption de cette partie au moins de l'article?
M. SEGUIN: Oui, pour Verdun.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je n'ai pas la compétence
personnelle pour juger si le chiffre est bien choisi. Je comprends le
problème avec les explications données. Je n'ai pas le moyen de
savoir si 7 est un chiffre qui est bien choisi ou non. Je pourrais être
convaincu d'accepter cette partie de l'article, mais je dois souligner que le
troisième alinéa a été refusé dans le projet
de loi de La Prairie et que nous devrons être conséquents avec
nous-mêmes en le refusant ici.
M. LEGER: Quant à l'argumentation du député de
Pointe-Claire, je pense que la proportion de Verdun, pour les
propriétaires-locataires, est à peu près la même que
pour Montréal.
M. SEGUIN: Non, non! Je disais que peut-être à
Montréal...
M. LEGER: Propriétaires-locataires.
M. SEGUIN: ...on pourrait relater un peu. Verdun est un cas d'exception.
Cela ne ressemble pas à Longueuil, cela ne ressemble pas à
LaSalle.
M. LEGER: Cela ressemble à Montréal.
M. SEGUIN: Vous savez, dans le grand Montréal, c'est une ville
d'exception.
M. GOLDBLOOM: Il y en a d'autres...
M. SEGUIN: Bien oui, alors vous avez là...
M. GOLDBLOOM: Y a-t-il dans la salle d'autres opinants qui voudraient
s'exprimer sur la question?
M. HEBERT: Vous avez demandé pour quelle raison nous avons choisi
7. Les compagnies d'assurances commencent à faire une distinction entre
la conciergerie et le logement à loyers multiples à 7.
Après cela, c'est un logement à loyers multiples. Autrement dit,
c'est une nouvelle catégorie d'habitations dès qu'on frappe
7.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. MONGEON: M. le Président, mon nom est Robert Mongeon. Je
représente la compagnie Les Structures Métropolitaines du Canada
Ltée. Cette compagnie est, en fait, la compagnie qui développe
l'Ile des Soeurs, le complexe de l'Ile des Soeurs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je m'excuse, Me Mongeon, est-ce que vous avez
dit Les Structures Métropolitaines...
M. MONGEON: Du Canada Ltée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Parce qu'on m'avait donnée de
Montréal Ltée.
M. MONGEON: Ah non! Le nom corporatif exact est Les Structures
Métropolitaines du Canada Ltée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Du Canada Ltée.
M. MONGEON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Allez.
M. MONGEON: Cette compagnie, comme je le disais, administre tout le
complexe résidentiel de l'Ile des Soeurs. En son nom, évidemment,
cet article ne peut être accepté tel quel. Je vais traiter
peut-être, d'abord, du chiffre 7, qui était le dernier point
débattu.
La compagnie Les Structures Métropolitaines du Canada Ltée
possède ou administre environ 50 p.c. des immeubles qui comportent plus
de sept logements. Ces immeubles qui comportent plus de sept logements, dans
une proportion de tout près et même un peu plus de 50 p.c, se
retrouvent dans le complexe de l'Ile des Soeurs. Dans le reste du territoire de
la municipalité de Verdun, on en retrouve que très peu
comparativement à l'Ile des Soeurs. Alors, on se demande jusqu'à
quel point le chiffre 7 ne créerait pas une certaine situation de
discré-mination vis-à-vis de ce complexe qui, déjà,
est très lourdement taxé pour des raisons de développement
urbains, qu'il n'est peut-être pas nécessaire de mentionner ici.
Mais à l'Ile des
Soeurs il y a un autre facteur qui existe. C'est que la taxe
foncière est là comme partout et il y a des taxes
spéciales qui ont été imposées, qui mettent un
fardeau fiscal sur le dos du propriétaire de l'île. Alors,
demander au propriétaire d'avoir la responsabilité de payer
à la municipalité la taxe d'eau représente un fardeau
fiscal additionnel de $500,000, d'après les chiffres que nous avons.
Alors, c'est un problème qui devient extrêmement important
pour ce contribuable en particulier. En fait, la taxe d'eau est une des
dernières taxes qui, de coutume, étaient toujours payées
par le locataire, par l'occupant.
La laisser comme taxe d'occupation mais avec la responsabilité au
propriétaire en ferait, en fait, une taxe foncière, purement et
simplement. Cette taxe va nécessairement devoir être
compensée par une augmentation de loyer. Forcer le propriétaire
à la payer ne fait qu'augmenter les coûts de fonctionnement du
propriétaire, qui, naturellement, va essayer d'augmenter son loyer le
plus possible et contribuer à l'augmentation du coût du logement
qu'il y a déjà dans la région du grand Montréal,
à l'heure actuelle.
C'est un argument économique qui, quand même, doit
être considéré. En fait, ce que nous proposerions, c'est
qu'on regarde pourquoi la municipalité désire faire cela. Ce
n'est pas un problème de responsabilité, c'est un problème
de perception. On tente par là, peut-être, d'augmenter
l'entrée des fonds à la municipalité et de minimiser le
montant des sommes qui sont perdues par l'impossibilité de les
percevoir. Nous soumettons, dans le fond, que les propriétaires ne sont
pas nécessairement dans une meilleure position que la
municipalité pour faire cette perception. Si la municipalité ne
peut pas le faire, le propriétaire ne le peut pas beaucoup plus dans
bien des cas. Alors, on demande à ce moment-là au
propriétaire d'assumer la perte que la municipalité assume
actuellement, ce qui ne devrait peut-être pas être le cas non
plus.
M. GOLDBLOOM: Me Mongeon, je m'excuse, mais que répondez-vous
à l'argument avancé par un de mes collègues tout à
l'heure, que, si la perception ne se fait pas, la ville, étant en manque
de revenus, doit augmenter ses taxes foncières de toute
façon?
M. MONGEON: On a une proposition à soumettre, qui serait la
suivante. Nous croyons que le manque de perception ou le manque
d'efficacité dans la perception vient du fait que la municipalité
n'a pas toujours le temps et n'a pas toujours l'information pour être au
courant des changements d'occupation. Alors, sans nécessairement mettre
sur le dos du propriétaire l'obligation de payer, on peut mettre sur le
dos de ce même propriétaire l'obligation d'informer la
municipalité de tout changement d'occupation ou de toute nouvelle
occupation, ce qui
donnerait, sur réception d'un avis écrit, par exemple,
dans les 30 jours, la possibilité à la municipalité de
préparer un compte de taxe d'eau, de le présenter au nouveau
locataire et dire: Monsieur, payez votre taxe d'eau, ou payez-la en versements
ou n'importe comment.
C'est le problème. Le problème, ce n'est pas qu'on ne veut
pas la payer. On ne veut évidemment pas avoir cette
responsabilité mais on va être dans le même problème
que la municipalité, les propriétaires. Parce que percevoir d'un
monsieur qui n'a pas les moyens de payer, que ce soit la municipalité ou
le propriétaire qui poursuive, le résultat est le même. Le
résultat, c'est zéro.
Alors, la municipalité pourrait être avisée. Mettons
qu'on prend le 1er juin comme la date de renouvellement des baux ou la date de
déménagement, à Montréal; avant le premier juillet,
le propriétaire aura l'obligation d'aviser la municipalité de
tous les nouveaux changements par un avis, en bonne et due forme. On pourra
prévoir des modalités efficaces. Seulement si cet avis a
été envoyé à l'intérieur d'un délai
quand même assez restreint, le propriétaire pourra se
dégager de sa responsabilité et la responsabilité de la
taxe d'eau, à ce moment-là, reviendra au locataire, à
l'occupant qui devrait la payer normalement.
Alors là, on va régler le problème du
propriétaire, qui peut difficilement assumer un fardeau fiscal
additionnel, parce que lui aussi il va avoir des empêchements de
perception, à moins de fonctionner par des systèmes qu'on tente
d'éliminer, c'est-à-dire de percevoir ses taxes avant son loyer
ou ses frais d'administration avant son loyer. On va permettre à la
municipalité d'agir d'une façon très efficace sur
réception d'un avis qui dit: M. Untel vient d'emménager dans tel
appartement. A ce moment-là, ils peuvent prendre les dispositions
nécessaires et, dans les 30 jours, présenter un compte de taxe
qui va être payé.
Le "turnover"qui empêche cette perception, comme le
député de Verdun en faisait mention tout à l'heure, va
être éliminé. Comme cela, je crois que le système
sera efficace. Il s'agit d'essayer d'améliorer l'efficacité du
système de perception et non pas changer le fardeau du contribuable.
M. GOLDBLOOM: Me Mongeon, quelle pénalité
prévoiriez-vous pour le propriétaire qui ne fournirait pas le
renseignement en temps utile?
M. MONGEON: La responsabilité de la taxe, c'est-à-dire
que, si le propriétaire n'envoie pas son avis dans les 30 jours, c'est
lui qui paiera la taxe, c'est lui qui aura la responsabilité juridique
de la payer. Il pourra se décharger de sa responsabilité en
envoyant l'avis, c'est tout.
Je crois que c'est un système qui est juste parce que c'est une
pénalité qui est très lourde.
Quand on prend un immeuble, un propriétaire qui a un simple bloc
de quatre logements, avec une valeur locative, je ne sais pas, de $200 par mois
par logement, il y a une taxe d'eau à payer de $800 par année.
Alors, s'il n'envoie pas ses avis, il les paiera, lui, les $800, mais s'il
envoie l'avis, il devrait normalement être déchargé de la
responsabilité de payer la taxe même si le locataire, lui, fait
défaut.
Alors dans ces cas, les mauvaises dettes de la municipalité vont
être réduites, seulement dans les cas où les gens n'ont
vraiment pas les moyens financiers de payer. Sinon, on donne au
propriétaire l'obligation de compenser les mauvaises dettes de la ville.
D'accord, il y a augmentation des taxes foncières par en dessous, mais
il y a aussi le même mécanisme qui se ferait, c'est que le
propriétaire qui voit sa responsabilité financière accrue
en retour va augmenter son loyer.
La Régie des loyers va finalement être obligée
d'accepter ce fait comme elle accepte, par exemple, l'augmentation de n'importe
quel coût d'opération dans des proportions normales. Alors obliger
le propriétaire à payer cette taxe ne va, en fait, que contribuer
à l'augmentation des coûts de logement.
Nous soumettons qu'on ne devrait pas contribuer à l'augmentation
des coûts de logement. On devrait garder l'obligation au locataire de
payer cette taxe d'eau, et le propriétaire restera responsable de la
taxe dans l'éventualité où il n'aura pas envoyé cet
avis dans un délai court, de façon à permettre à la
municipalité d'agir en conséquence. Ce sera aux
municipalités de faire en sorte que les comptes de taxe soient
envoyés rapidement. S'il faut envoyer quelqu'un cogner à la porte
et percevoir la taxe de main à main, elles le feront, si les
municipalités le jugent à propos. Comme cela, tout le monde va
pouvoir agir dans un contexte beaucoup plus acceptable.
Alors sans nécessairement avoir préparé un texte
final d'amendement à l'article 449, j'ai rédigé
rapidement, à la main, un texte que je peux peut-être lire. Je
crois que ce qu'on dit actuellement est enregistré. Il sera donc dans
vos documents, messieurs. Si c'est nécessaire, je pourrai en faire
préparer des copies pour tout le monde, mais je ne pourrai pas vous les
donner avant demain.
L'article 449, si on l'amendait c'est une simple suggestion pour
le moment pourrait se lire de la façon suivante: Le conseil peut
décréter par règlement que la compensation pour l'usage de
l'eau devra être payée par les propriétaires.
J'enlèverais ici simplement les mots "dans tous les cas", dans le
premier alinéa.
Le reste du texte pourrait se lire comme suit: Cependant, ces
propriétaires pourront se voir relever de l'obligation prévue
à l'alinéa précédent ainsi que de toute
responsabilité qui en découle envers la cité en donnant un
avis écrit à la cité de toute occupation de toute
unité de logement avant l'expiration d'un délai de 30 jours du
début de telle occupation.
Sans nécessairement les avoir rédigés, je
suggérerais que les modalités de ce que doit contenir l'avis
soient stipulées aussi dans le
texte amendé, avec les nom, adresse, description du logement,
etc. et que peut-être une formule standard d'avis soit prévue.
Cela devrait être très court.
Les propriétaires auront à remplir ces avis sous peine de
payer la taxe eux-mêmes.
C'étaient les représentations que nous avions à
faire. Aussi, il y a une autre chose. Ce mécanisme devrait normalement
s'appliquer à toutes les unités de logement. Nous comprenons
très mal la différence entre un propriétaire qui a un
logement et un qui en a dix ou un immeuble qui en a sept ou qui en a huit.
Le fait que les compagnies d'assurance coupent cela à sept ou
pas, je ne crois pas que ce soit logique. Un propriétaire peut
être un très gros propriétaire et avoir 250 duplex. Lui, il
va être protégé. Tandis qu'on peut avoir un plus petit
propriétaire, qui va avoir un immeuble de dix appartements, et lui, il
va être pincé. Je ne vois pas du tout la raison de ce point de
coupure à sept logements. La responsabilité et le fardeau
devraient être les mêmes partout.
Je laisse simplement à l'appréciation des membres de la
commission le fait que si on laissait cela à sept, le
propriétaire qui en possède 50 p.c. dans la ville de Verdun,
c'est l'Ile des Soeurs. Alors eux vont avoir un fardeau fiscal terrible sur les
bras. C'est vraiment injuste à leur égard.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Hébert.
M. HEBERT: Dans la formule proposée par mon collègue, vous
comprendrez très bien, lors d'actions prises à la cour, quel sera
le fardeau de la preuve de part et d'autre. Il faudra que la ville prouve
qu'elle n'a pas reçu les avis des propriétaires, et le
propriétaire viendra dire: Je vous l'ai fait parvenir sous pli
recommandé ou tout ce qu'on voudra. Mais nous, il faudra prouver qu'on
ne l'a pas reçu. Imaginez, ce sera cela qu'il faudra prouver. Ce n'est
pas facile.
Au point de vue de la preuve, je me demande exactement comment on
pourrait faire la preuve que cet avis n'a pas été reçu. Je
me pose la question. C'est une procédure extrêmement
compliquée actuellement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le délai est difficile à
déterminer aussi.
M. VAILLANCOURT: Je voudrais poser une question à Me
Hébert. Quel est le montant perdu par la ville, chaque année, en
taxe de locataire non perçue?
M. GARIEPY: Actuellement, M. le Président, comme l'a
mentionné tantôt le député, les chiffres que nous
vous donnons incluent aussi les personnes qui reçoivent des prestations
du bien-être social et qui ne peuvent pas payer leur taxe d'eau, ce que
nous sommes obligés de tolérer. Il y a aussi quelques
retraités, pensionnés qui ont beaucoup de difficulté
à payer leur taxe d'eau. Je peux vous dire que nous perdons, en moyenne,
$150,000 par année. C'est un peu pour cela que nous essayons de
résoudre le problème de la perception. Je comprends très
bien le problème présenté par Me Mongeon. Nous voulons
bien collaborer, mais il s'agit de trouver la façon la plus efficace de
faire la perception de notre taxe d'eau. C'est très important pour les
revenus de la ville.
M. VAILLANCOURT: Quel est le montant...
M. CARON: M. le Président, naturellement, c'est entendu que cela
touche l'Ile des Soeurs. C'est tout à fait normal, parce que c'est le
secteur où il y a du "high rise". C'est peut-être difficile pour
moi, mais je pense que quand on parle d'injustice, on essaie le plus possible
de l'éliminer. M. le maire vient de dire que cette année, la
ville perd en moyenne $150,000. Mais, au moment où je vous parle
il est vrai que les cols blancs sont en grève chez nous depuis trois
semaines il y avait $300,000 d'arrérages dans la perception de la
taxe d'eau. Nous sommes au 27 juin. On empiète donc sur la prochaine
année. Cela veut dire que pour cette année ce ne sera pas
$150,000 mais à peu près $300,000. On ne récolte pas
grand-chose sur ce qui n'est pas perçu au cours de l'année. Dans
les maisons d'appartements, vous savez, il y a un va-et-vient continuel. C'est
de là que viennent les pertes. Je suis encore à dire que quand
celui qui occupe un logement de $300 ne paie pas sa taxe d'eau et qu'un autre
qui occupe un logement de $80 est obligé de la payer par petits paiement
de $3 ou $4, cela devient une injustice pour le petit. C'est mon point de
vue.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Mongeon.
M. MONGEON: M. le Président, je crois que pour ce qui est de
l'Ile des Soeurs, la proportion des résidents qui sont actuellement en
défaut ou qui ont été en défaut de payer leur taxe
d'eau est certainement extrêmement minime. Je crois qu'il serait
même juste de penser que s'il y a $150,000 de taxe d'eau qui ne sont pas
perçus annuellement dans la cité de Verdun, la proportion qui
n'est pas perçue des résidents de l'ile des Soeurs où il y
a quand même des baux de plus d'un an, le "turn-over" qu'il y a à
l'Ile des Soeurs comparativement au reste de la municipalité ne se
compare pas du tout. Là où il y a des pertes, ce n'est pas au
niveau du "high rise", c'est beaucoup plus au niveau des petits appartements,
des appartements meublés où une personne va louer un logement
pour un mois ou deux ou pour des parties d'année. Finalement, à
cause du fait qu'un locataire change six ou dix fois dans un an, à un
moment donné, personne ne sait plus qui doit payer la taxe d'eau. Ce
sont de petits comptes de taxe d'eau parce que ce sont de petites valeurs
locatives. De plus, on dit que $150,000 ne sont pas perçus par
année. Je
serais intéressé de connaître du maire, s'il a cette
information, quel est le montant total du rôle d'évaluation
locative pour fins de taxe d'eau. On parle de $150,000 par rapport à
quoi? Si la municipalité a 2 p.c, 3 p.c. ou 5 p.c. de mauvaises dettes
sur sa taxe d'eau, ce n'est pas terrible. Si c'est 40 p.c, c'est un autre
problème. Il faudrait peut-être connaître le chiffre total
avant de regarder le montant de $150,000 comme étant un montant
important. Quant à la remarque de mon collègue sur la
difficulté de preuve de l'avis, je crois que le législateur peut
trouver un moyen efficace pour contourner ce problème. Il y en a un qui
est bien simple, c'est de laisser au propriétaire le fardeau de la
preuve, c'est de le laisser prouver que la municipalité l'a
reçu.
Si cela veut dire que le propriétaire est obligé de se
déranger avec sa liasse de paperasses et d'aller faire contresigner par
le greffier de la ville, qu'il a bien donné ses avis chaque fois pour
qu'il y ait une preuve qui va tenir en cour, il le fera. Nous ne voulons pas
compliquer la machine administrative municipale. Mais nous ne voulons pas
nécessairement devoir subir la même machine qui, pour des raisons
parfaitement justifiables, a une certaine difficulté.
Ce qu'on propose, c'est un moyen, en fait, de permettre à la
municipalité de devenir extrêmement efficace dans sa collection de
taxe d'eau. Et comme ça, les deux parties vont en
bénéficier. Mais si cette responsabilité fiscale est mise
sur le dos des propriétaires, je crois qu'il est bien logique, surtout
maintenant, de voir qu'il y a des propriétaires qui ne sont pas si
riches que ça.
On va oublier Metropolitan Structures pour quelques minutes, mais il y a
des petits propriétaires dans Verdun qui ont un immeuble, et le loyer
qu'ils en retirent, c'est ce qu'ils ont pour vivre et il faut qu'ils
entretiennent leur immeuble avec ça, etc., et ce sont des loyers de $110
et $115 par mois et ils ont deux logements à louer dans leur triplex.
Ils ont trimé toute leur vie pour acheter cet immeuble.
Alors, mettre sur le dos de ce propriétaire l'obligation d'avoir
un fardeau fiscal additionnel au cas où son locataire fait
défaut, je ne crois pas que ce soit très juste. Il ne faut pas
penser non plus que le fait d'avoir un immeuble de plus de sept logements
implique nécessairement le facteur richesses, le facteur "ability to
pay" au bout de la ligne. Parce que le propriétaire de l'immeuble de dix
logements n'a peut-être pas plus les moyens, et encore bien moins que le
locataire, de payer la taxe d'eau, parce que ses coûts d'opération
lui mangent à peu près tout le profit qu'il peut faire.
Je crois que la suggestion du ministre des Affaires municipales devrait
être retenue dans le fond et que, ou bien l'article 449 devrait
être amendé selon les termes que j'ai énoncés tout
à l'heure, ou bien ceci devrait faire l'objet d'une loi spéciale
et reportée à l'amendement de loi-cadre d'ordre plus
général.
Je crois que ce serait très dangereux à ce point de vue.
Je crois qu'aucune municipalité d'ailleurs, dans tout le Québec,
n'a ce pouvoir de faire payer la taxe d'eau par les propriétaires dans
le cas de sept logements. Pas une municipalité n'a imposé au
propriétaire l'obligation de payer la taxe d'eau. Je crois même
qu'à Montréal la chose a été proposée
plusieurs fois par différentes personnes et que le conseil de ville de
Montréal s'est toujours opposé à ça.
Je vois mal la requête de la ville de Verdun sur ce plan.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): M. le Président, pour renseigner les
membres de la commission on vient de se faire des signes nous
sommes quatre maires qui administrons des villes et, chez nous, la taxe est
envoyée directement au propriétaire et nous n'avons jamais eu de
problèmes. Il ne faudrait pas faire d'avancé de la sorte. Et je
me vois comme administrateur de la ville de Verdun, s'il fallait que je
contrôle tous les locataires qui se présentent à chacun de
ces immeubles, il semble, Me Mongeon, que vous voulez donner à la
municipalité cette charge administrative qui sera passablement
lourde.
Il est entendu que pour simplement 500 ou 1,000 logements, si on
s'entend que tout le monde quitte le 1er juin de chaque année, je pense
que le problème n'est pas trop grave. Mais avec le "turn-over" que nous
avons dans la majorité des logements et on sait un peu quel genre
de personnes habitent ces logements il demeure toujours que la
municipalité n'a aucun contrôle sur le qualité du
locataire, tandis que le propriétaire peut avoir ce contrôle. Si
celui-ci fait la charge, on a la taxe d'eau, je pense que la même
question se pose pour la taxe des ordures ménagères aussi.
Et je sais que, chez moi les autres membres qui ont la chance
d'être maires pourront peut-être répondre à leur tour
le même problème se pose concernant la taxe pour les
ordures ménagères. Et chez moi, 40 logements ou 60 logements, il
y en a plusieurs, la taxe est imposée au propriétaire et, une
chose est certaine, ce n'est pas lui qui paie de sa poche. Elle est
chargée à la bonne place et lui s'en occupe.
Il y a plusieurs locataires, le proprétaire s'occupe de la
qualité de ses locataires et si le gars ne paie pas, lui aussi, selon la
loi, a certains recours auxquels il a droit, parce qu'il fait signer des
papiers. Nous, nous ne sommes pas au courant de ça. Il faut penser que
chaque fois qu'on crée une charge administrative plus lourde dans notre
municipalité, ce n'est pas le propriétaire qui va payer, ce sont
tous les petits locataires, les petits propriétaires de la
municipalité concernée.
M. MONGEON: Je vous ferai remarquer, M. le député, qu'en
fait on ne crée pas une charge administrative à la ville.
La charge administrative existe déjà pour la ville. Ce
qu'on réalise actuellement, c'est que dans la charge administrative que
la municipalité a depuis des temps immémoriaux, il y a des
problèmes de résultats. C'est un problème purement et
simplement de perception. La municipalité ne veut pas, semble-t-il,
augmenter sa machine administrative pour devenir un percepteur de taxes
efficace, c'est parfaitement compréhensible, et c'est là le
problème.
M. BEDARD (Montmorency): C'est ça.
M. MONGEON: Mais là où la solution doit être
apportée, c'est là-dessus, au lieu de prendre ce problème
et, pour régler le problème, donner un fardeau fiscal à
quelqu'un d'autre qui n'en a pas déjà et il y en a
déjà pas mal de fardeaux fiscaux.
La proposition que nous faisons est de tenter de forcer le
propriétaire à améliorer le système administratif
avec un mécanisme d'avis. Et je crois que c'est la technique;
peut-être que le procédé n'est pas assez complet, comme je
l'ai proposé, mais c'est la technique qu'on devrait employer.
M. LEGER: M. le Président, il est six heures. Je voudrais
simplement, avant qu'on suspende les travaux, poser une question au maire pour
qu'il puisse me trouver des chiffres à l'heure du souper. Vous avez dit
qu'il y a 80,000 citoyens dans Verdun, dont 7,000 propriétaires. Cela
veut dire qu'il y a environ 73,000 locataires. Combien de locataires,
approximativement, toucheriez-vous chez ceux qui habiteraient des maisons de
plus de sept logements? Avez-vous ce chiffre approximatif ici? Vous pouvez me
le donner après souper, à huit heures et quart?
M. GARIEPY: Je peux vous dire que nous avons dans Verdun 25,510
logements. Quant à ceux qui excèdent sept logements, c'est assez
difficile de vous en donner le nombre. Le principe, c'est que je voudrais quand
même faire une mise au point. Me Mongeon a mentionné tantôt
que le propriétaire de duplex, quand même il en aurait 20, n'est
pas affecté. On parle de sept logements par unité de
logements.
Le type qui a 50 duplex n'est pas affecté, il n'a pas 100
logements. Je voudrais faire cette mise au point.
M. VAILLANCOURT: C'est ce qu'il a dit.
M. BEDARD (Montmorency): II disait que c'était là que
c'était injuste.
M. GARIEPY: Je m'excuse, j'avais mal interprété. J'avais
compris qu'on taxait même le propriétaire qui avait un duplex,
qu'il était pénalisé.
M. HEBERT: M. le Président, j'aurais seulement une remarque. Il
serait possible pour nous actuellement, avec la loi telle qu'elle existe, de
taxer tous les propriétaires. Cela, c'est exact.
M. BEDARD (Montmorency): Faites-le.
M. HEBERT: Actuellement, nous disons: Essayons de faire une distinction.
Avec quels propriétaires avons-nous de la difficulté? Suivant nos
statistiques, c'est avec ceux qui ont des immeubles de plus de sept logements.
Juste avec ceux-là. En bas de ça, ça va assez bien.
M. LEGER: Est-ce que je peux proposer la remise, M. le Président?
Il faut revenir et...
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures et quinze ce soir, même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
Reprise de la séance à 20 h 20
M PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
La commission des affaires municipales continue ce soir à
étudier le projet de loi 131, Loi modifiant la charte de la cité
de Verdun. Pour la séance de ce soir, il y a certains changements dans
la composition de la commission: M. Séguin (Pointe-Claire) remplace M.
Leduc (Taillon) et M. Springate (Sainte-Anne) remplace M. Ostiguy
(Verchères).
Nous étions rendus à l'article 5, devenu 4.
M. HEBERT: M. le Président, je vous demanderais, si vous n'aviez
pas d'objection, de suspendre cet article. Nous allons tenter de nous
rencontrer dans quelques minutes je présume que d'autres villes
vont venir par après pour tenter de trouver une formule
équitable, qui pourrait rendre justice à tous les gens. Je pense
bien que nous pourrons trouver une solution. Nous pourrons vous le dire de
toute façon, si nous en trouvons une ce soir, sinon, il appartiendra
à la commission de prendre sa décision.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Mongeon.
M. MONGEON: M. le Président, c'est simplement une question de
temps.
Après notre réunion, que nous allons tenir maintenant, si
nous avions quelque chose à proposer à la commission, serait-il
possible, à ce moment-là, de suspendre la discussion qui aura
lieu pour tenter de terminer celle qui porte sur l'article 4 et de
régler le problème ensuite simplement? Parce que si nous revenons
devant la commission pour proposer quelque chose, notre proposition devrait
être très courte, parce que nous nous serons sans doute entendus.
Evidemment, si nous sommes obligés de rouvrir le débat, il faudra
reporter cela à une date ultérieure, sans doute. C'est simplement
pour permettre d'entériner un accord que nous pourrions obtenir ce soir,
avant de quitter Québec.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dois-je comprendre que, pour arriver à
une entente au sujet de l'ancien article 5, vous devez tous les deux vous
consulter?
M. MONGEON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, nous pouvons difficilement continuer
l'étude de ce projet de loi.
M. HEBERT: Au moins quant à cet article, oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on peut continuer sur les
autres?
M. GOLDBLOOM: Nous pouvons certaine- ment, M. le Président,
suspendre l'étude de l'article, sans suspendre l'étude du projet
de loi. Je pense qu'il serait dans l'intérêt de tout le monde que
nous continuions l'étude du projet de loi. Il y a d'autres articles
qu'il faut discuter. Je voudrais cependant que nous soyons en mesure
d'étudier les autres projets de loi, ce soir. Nous avons fait
déplacer des gens de plusieurs municipalités. Déjà,
nous en avons perdu une. Le projet de loi de Boucherville ne sera pas
discuté par cette commission ce soir. Les dirigeants municipaux ont
dû retourner chez eux au cours de la journée, ce que je regrette.
Je ne voudrais pas que d'autres se trouvent dans la même situation.
L'on se rappellera, M. le Président, qu'au début, j'avais
proposé un ordre, justement pour éviter ce genre de situation et
non pas pour bafouer la démocratie.
M. LEGER: M. le Président, je dois quand même, moi aussi,
regretter que les représentants de la ville de Boucherville soient
partis, mais nous avons perdu une heure et demie ce matin sur l'article 1, avec
la ville de La Prairie. Si nous avions pu en discuter avec les gens de la ville
de Verdun au départ, il y aurait eu beaucoup de chemin de fait, parce
que je disais qu'il fallait en discuter avec une municipalité où
il y avait des opposants. Cette heure et demie a été perdue parce
qu'on n'a pas choisi la première ville qui avait des oppositions
à cela.
M. GOLDBLOOM: Mon ami de Lafontaine me permettra de ne pas être
d'accord avec lui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les membres de la commission sont consentants
à suspendre l'ancien article 5. Tout le monde est d'accord?
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 6.
M. LEGER: En ce qui me concerne, M. le Président, on l'a
adopté à La Prairie, on peut l'adopter immédiatement, si
le ministre est d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Avec la permission des membres de la
commission, on ne numérotera pas les articles tant qu'on n'aura pas
décidé de l'ancien article 5. Ancien numéro 6,
adopté? Article 7.
M. HEBERT: Par cet article, la ville veut donner une nouvelle
appellation à la taxe d'eau, parce qu'en fait que ce soit à
Montréal ou ailleurs, que ce qu'on appelle aujourd'hui une taxe d'eau,
ce n'est pas, en fait, une taxe d'eau. C'est une taxe de services où
sont incluses les taxes d'eau, de locataires, de l'enlèvement des
vidanges, de la neige. En fait, c'est une taxe que l'on appelle encore taxe
d'eau parce que l'on n'a pas trouvé d'autre nom, mais qui sert à
payer une foule d'autres services généraux.
C'est pour cela que nous voulons l'appeler taxe de services publics,
tout simplement.
M. LEGER: M. le Président, cela me rappelle un débat,
où justement Me Michel Côté était présent
avec le maire Drapeau, sur le problème de la taxe d'eau où on
revendait la taxe d'eau plus cher que le prix que cela coûtait pour
couvrir d'autres taxes, à cause d'un manque de revenu pour les
municipalités. Je comprends le problème. Je ne sais pas si le
ministre est d'accord.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, puis-je demander à Me
Hébert si la ville de Verdun fournit de l'eau à d'autres
municipalités?
M. HEBERT: Non, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: Au moins le problème est simplifié dans
cette mesure.
M. HEBERT: Mon collègue de la ville de Montréal je
le remercie m'indique que maintenant à Montréal, la taxe
s'intitule "taxes d'eau et de services".
M. LEGER: C'est cela. C'est depuis deux ans.
M. le Président, à l'article 7, je voudrais me
prévaloir de cette occasion je suis d'accord sur la partie qui
est présentée mais je voudrais proposer un amendement
immédiatement à ce stade-ci, à cet article plutôt
qu'à un autre, pour la raison que c'est à peu près
l'article le moins substantiel qui existe pour présenter cet amendement
que je remets au président et au ministre. Je n'ai pas de copies pour
tout le monde, mais au moins j'en ai une pour la ville.
Cet amendement se lirait comme suit, pour répondre aux
aspirations des citoyens de Verdun qui ont présenté tantôt
un papillon qui n'était pas tout à fait rédigé
selon les normes légales: "Que l'article 7 de la Loi modifiant la charte
de la cité de Verdun, Lois de Québec 1971, chapitre 102, soit
amendé en ramplaçant dans les 31e et 32 e lignes les mots "trois
cents" par le mot "cent".
Actuellement, M. le Président, au chapitre 102, page 902 de la
charte de Verdun, au paragraphe de la procédure, on y lit ceci: "Le
greffier, agissant comme secrétaire de l'assemblée, lit le
présent article et le règlement et soumet celui-ci aux
électeurs présents et habiles à voter sur ce
règlement. Si, avant qu'il se soit écoulé deux heures
depuis l'ouverture de l'assemblée, 300 électeurs présents
demandent que le règlement soit soumis pour approbation aux
électeurs municipaux, etc., propriétaires d'immeubles imposables,
le président de l'assemblée doit fixer le jour du vote sur ces
règlements à une date appropriée dans les quarante jours
suivant cette assemblée".
Ce sont les lignes, les 31e et 32e lignes, qui touchent les mots "trois
cents" par le mot "cent" Je m'explique. Au début de la journée,
on avait expliqué le fait que les propriétaires de la ville de
Verdun, quand ils voulaient s'opposer pour quelque raison que ce soit il
fallait que les gens votent en dedans d'une heure et le député de
Verdun m'avait dit à ce moment-là: Vous savez, il y a 80,000
citoyens à Verdun, il faut donc augmenter le nombre de 100, parce que
n'importe qui peut bloquer une ville.
Je pense qu'il faut réaliser que ce sont des propriétaires
et qu'il n'y en a que 7,000. De toute façon, réunir 100 personnes
pour voter contre un projet, M. le Président, cela dénote
immédiatement un intérêt bien précis et 300 c'est
passablement trop fort. C'est la motion que je présente maintenant au
ministre et à la commission parlementaire, soit de remplacer 300 pour
100, comme c'est le cas dans la Loi des cités et villes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que je pourrais demander au
député de Lafontaine sur quoi il se base pour présenter
cet amendement à l'article 7 alors que la commission avait
décidé préalablement que tout amendement de cette nature
serait présenté et là j'avais le consentement de la
commission à l'article 20.
M. LEGER: M. le Président, je pense que, pour la bonne
compréhension, l'amendement se présente... Je peux le mettre
ailleurs, si vous voulez, mais c'était tout simplement le fait que vous
aviez proposé cela. A ce moment-là, je ne voyais pas
d'objection..
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela a été accepté par la
commission.
M. LEGER: C'est-à-dire que vous avez proposé cela, mais
cela ne veut pas dire que, même si cela a été
accepté si c'est le cas, ce n'est pas un problème
c'est à un endroit où l'article est le moins lourd, le moins
substantif que l'on peut présenter cela. De toute façon, que ce
soit là ou ailleurs, il est présenté, je le
présente là, M. le Président, il s'agit de le voter ou
pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si les membres de la commission veulent
accepter qu'il soit présenté à ce stade-ci de nos
délibérations, je ne vois aucune objection.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Je suis contre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne veux pas être
désagréable à l'endroit de qui que ce soit, mais il me
semble que nous avions tout à l'heure abordé la discussion de
l'article 7 et l'article 7 ne porte pas sur le sujet de l'amendement que vient
de nous proposer l'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: II n'y a aucun article qui porte sur cet amendement, M. le
Président.
M. GOLDBLOOM: D'accord, mais il me semble...
M. le Président, nous avons essayé d'examiner et de
respecter l'économie du projet de loi et la tradition de ce genre de
projet de loi. Ce que nous propose le député de Lafontaine, je me
permets en toute amitié de lui suggérer qu'il devrait en modifier
la rédaction, parce que ce n'est pas l'article 7 de la Loi modifiant la
charte de la cité de Verdun aux lois du Québec 1971, chapitre
102, qu'il devrait modifier, c'est l'article 593 de la Loi des cités et
villes qu'il devrait viser.
M. LEGER: M. le Président, vous avez la copie de la Loi de la
charte de la cité de Verdun et c'est à l'article 7 qui, lui,
modifie l'article 593. C'est là qu'il faut donc le faire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je lui suggère...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! J'aimerais que l'on
décide avant si on discute cet amendement maintenant?
M. GOLDBLOOM: Je propose, M. le Président, puisque nous discutons
présentement une modification à l'article 538 a) de la Loi des
cités et villes, que nous disposions de cet article et que nous prenions
ensuite l'article 593.
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection, mais étant donné que le
7 est un petit article, cela aurait pu être après cela, l'article
qui s'appellerait 8, si vous voulez. Je l'ai mis là parce que c'est un
article très court, très petit, et cela permettrait d'ailleurs
aux j»ens de Verdun, qui doivent s'en aller, d'être au courant si
cet article va passer ou non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission
veulent rescinder la décision qui a été prise avant la
suspension de nos travaux pour discuter de cet amendement à l'article
20?
Ceux qui sont en faveur?
M. DEZIEL: Je propose le statu quo.
M. LEGER: Vous voulez dire que vous voulez en discuter seulement
à l'article 18 ou à l'article 19?
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est cela. Nous continuons donc avec
l'article 7. Est-ce que cet article est adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a un problème pratique
qui se pose, ici, dont je devrai saisir les membres de la commission, c'est que
la personne visée par les diverses taxes qui seraient réunies en
une seule n'est pas toujours la même. La taxe pour l'enlèvement de
la neige est à la charge du propriétaire, la taxe de locataire
est à la charge du locataire, la taxe d'eau est à la charge du
locataire en attendant une décision sur l'article que nous avons
laissé en suspens, à moins que le conseil ne la mette à la
charge du propriétaire, le tarif pour l'enlèvement des vidanges
est à la charge du locataire. Comment ces taxes pourraient-elles
être réunies pour fins de perception vu qu'elles ne sont pas
payables par la même personne?
M. HEBERT: C'est une bonne question, M. le ministre. Quant à la
taxe d'eau et à la taxe de locataires, je pense qu'il n'y a pas trop de
problèmes, mais peut-être pour la taxe d'enlèvement des
vidanges, parce que l'on ne peut pas la mettre sur le locataire seulement.
C'est un problème.
Je vais vous apporter un texte où on va faire la
différence qui va vous permettre de l'appeler comme telle. Est-ce que
vous avez eu des contestations... Il y a actuellement des contestations dont
vous êtes parfaitement au courant sur cette question de la taxe d'eau. On
y inclut d'autres choses; certaines personnes mentionnent, certains juges sont
d'avis que l'on ne peut pas faire, par exemple, des profits avec la taxe
d'eau.
La compensation pour l'eau ne sert qu'à payer le coût de
l'eau, alors que, dans la plupart des municipalités, encore une fois, ce
n'est pas le cas.
M. GOLDBLOOM: Me Hébert, je pense qu'il y a une distinction
à faire. Les objections portent sur la vente d'eau par une
municipalité à d'autres, et ces autres disent: Vous n'avez pas le
droit de nous charger à l'intérieur de votre taxe d'eau d'autres
services que vous rendez à vos propres contribuables...
M. HEBERT: D'accord.
M. GOLDBLOOM: ... mais pas à nous-mêmes, pas aux
nôtres.
M. HEBERT: Le problème est le suivant, ce qu'on appelle taxe
d'eau, est-ce que c'est une taxe ou compensation suffisante reliée aux
services seulement? A ce moment, on ne peut pas faire de profit avec l'eau.
Est-ce qu'on ne peut faire que le paiement du coût du service d'aqueduc?
Actuellement, ce n'est pas le cas. On l'appelle taxe d'eau, et il y a des
contestations.
M. GOLDBLOOM: La Commission municipale du Québec a rendu une
décision quant à la vente d'eau par une municipalité
à une autre.
M. HEBERT: D'accord.
M. GOLDBLOOM: Elle a dit en effet que la municipalité vendeuse
n'a pas le droit de
dépasser la valeur du service rendu en imposant une taxe aux
contribuables d'une autre municipalité. Mais, à
l'intérieur de sa propre municipalité, en l'absence d'un avis de
la Commission municipale, je crois, que l'on ne peut empêcher une
municipalité d'établir un taux de taxe d'eau qui lui fournirait
un profit en couvrant donc d'autres services.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Je voudrais savoir de Me Hébert si le
but de faire une seule taxe comme ça serait que vous auriez aussi
l'intention de faire un seul règlement pour la perception ou si vous
procéderez par quatre règlements différents.
M. HEBERT: Ce seraient des règlements différents. Mais le
compte de taxes sera unique. Et ce qu'on appelle la taxe d'eau pourra inclure
d'autres services. C'est ça, en fait.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Est-ce que le mot taxe ne pourrait pas
être simplifié en mettant un "s" à taxes? Taxes des
services publics?
M. GOLDBLOOM: Le problème demeurerait que la personne
visée n'est pas la même dans tous les cas.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Cela fait taxes, taxes.
M. GOLDBLOOM: Je pense que je suis obligé d'appliquer le principe
que j'ai déjà énoncé: Est-ce qu'il y a un
élément d'urgence ou d'exception dans ce que...
M. HEBERT: Si vous avez l'intention de le prévoir dans la loi
générale, c'est urgent quand même, parce que vous savez
très bien que toutes les municipalités de la province, dans ce
qu'elles appellent taxe d'eau, font toutes un profit. En fait, on appelle
ça taxe d'eau, mais la loi dit compensation. Alors, une compensation,
c'est pour un service égal. Il y a question de taxe et compensation. Il
faudra absolument que ce soit étudié par vos légistes dans
la rédaction de...
M. GOLDBLOOM: Me Hébert, je vous ai écouté
soigneusement, et vous avez indiqué que le problème est urgent,
mais qu'il s'applique à toutes les municipalités.
M. HEBERT: C'est exact, oui.
M. GOLDBLOOM: Je pense que nous devons...
M. HEBERT: Quand c'est le cas, je le dis. M. GOLDBLOOM: Je dois donc
m'engager à étudier la question rapidement de façon
à pouvoir présenter un projet général et refuser
l'article dans la loi de Verdun.
M. HEBERT: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 7, biffé. Article 8.
M. LEGER: Je pense que l'article 8 a été biffé pour
la ville de La Prairie. Je propose que ce soit la même chose pour la
ville de Verdun.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, j'ai été distrait un
instant.
M. LEGER: J'ai dit que l'article 8 avait été biffé
pour la ville de La Prairie, et je propose que ce soit la même chose pour
la ville de Verdun. C'est contraire...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: ... aux objectifs qu'on...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8, biffé? Article 9.
M. HEBERT: L'article 9, c'est le même problème que ce
matin.
M. GOLDBLOOM: II a subi le même sort.
M. HEBERT: L'article 9 avait été accordé, si je me
souviens bien.
M. LEGER: Accordé, oui.
M. HEBERT: Stabilisation des dépenses de déneigement.
M. LEGER: Non.
M. GOLDBLOOM: Non, je regrette.
M. LEGER: Oui, je pense.
M. HEBERT: Mais c'est excellent quand même de faire avancer le
législateur dans ce sens. L'article...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 9 avait été
biffé.
M. GOLDBLOOM: II a été biffé pour La Prairie, il
faudra qu'il soit biffé pour Verdun.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, biffé. Article 10.
M. HEBERT: Celui-ci a été adopté ce matin.
M. GOLDBLOOM: II a été adopté ce matin, et je suis
d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 10,
adopté. Sur division? Adopté à l'unanimité.
Article 11.
M. HEBERT: L'article 11, c'est un article que possèdent certaines
municipalités où il s'agit de soumettre à la population
elle peut se prononcer par référendum sur ce sujet
un plan de développement de cinq ans, pour des immobilisations. On
soumet à la population, soit pour un plan maximum de cinq ans, pour des
immobilisations dans la municipalité. Les gens se prononcent
là-dessus et, ensuite, on fait les développements, on construit
les immobilisations par des règlements d'emprunt qui ne sont soumis
qu'à la Commission municipale et au ministre des Affaires municipales
puisque les gens ont pu se prononcer au départ sur le plan global.
M. LEGER: Mais c'est quand même enlever un droit aux citoyens
directement concernés de se prononcer.
M. HEBERT: Ils se prononcent dès le départ sur le plan. Ce
plan et ses modifications doivent recevoir les approbations requises pour les
règlements d'emprunt. Alors, si on fait un plan d'immobilisation de $2
millions, par exemple, pour les quatre prochaines années à
Verdun, indiquant, par exemple, qu'il va y avoir une aréna de $600,000
pour telle année, de $300,000 pour une piscine à telle
année, etc., sur quatre ans, les gens se prononcent là-dessus,
sur le plan global.
Mais, à la suite de ça, chaque règlement n'est pas
soumis de nouveau puisqu'au départ, ils se sont prononcés en
faveur de ce plan quinquennal.
M. LEGER: Mais qu'est-ce qu'il arrive si des gens peuvent être
vaguement d'accord au départ, que c'est un projet qui englobe beaucoup
de choses et, à la suite de l'année qui vient, des citoyens, sur
une partie de ce plan, peuvent être opposés, de façon plus
précise, parce qu'il a pu y avoir une évolution? Vous
empêchez ces gens de s'exprimer sur une partie d'un projet qui peut avoir
évolué différemment de ce qu'ils avaient prévu au
début.
M. HEBERT: A ce moment, il faudra faire des modifications et les
modifications elles-mêmes sont soumises aux électeurs.
M. LEGER: Je trouve que c'est un pouvoir assez
discrétionnaire.
M. GOLDBLOOM: Je trouve que le but est louable, mais la mesure
proposée est très large et le gouvernement lui-même n'a pas
encore réussi à roder un système de planification. Nous
essayons sur trois années et nous n'avons pas encore réussi
à établir effectivement un système qui nous permet de
savoir, exactement, comment nous serons obligés de fournir les sommes
nécessaires sur une période plus longue qu'une année
à la fois.
Je constate que, par exemple, la ville de Longueuil a obtenu ce pouvoir
il y a trois ans, mais ne l'a pas encore exercé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Moi, je regarde ça et je trouve
ça un peu dangereux parce qu'à mon point de vue, c'est un peu
impliquer la politique d'un conseil municipal pour les prochaines
années, lequel peut avoir une politique totalement différente de
celle du conseil qui a été défait antérieurement.
Si un conseil a été défait sur certains règlement
ou des choses comme ça, on se trouve, dans l'ensemble, à
continuer une politique sur laquelle des citoyens n'étaient même
plus d'accord.
M. HEBERT: A ce moment, vous n'êtes pas obligés
d'année en année de voter vos règlements...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): C'est justement, il faudrait qu'ils soient
obligés. Je ne suis pas tellement en faveur.
M. HEBERT: De toute façon... C'est une façon de
prévoir une saine administration.
M. PARENT (Prévost): Excellente idée. UNE VOIX:
L'idée est très bonne.
M. CARON: Si les gens ne veulent pas, ils sont bien plus portés
à s'opposer quand c'est un gros montant qu'un petit montant.
Si on arrive avec un gros montant d'emprunt ou si le projet est trop
gros, qu'il ne fait pas l'affaire des contribuables, il est bien plus facile de
se rendre et de s'opposer que seulement pour un emprunt bien ordinaire.
M. HEBERT: II n'y a pas de doute dans la situation actuelle, avec les
coûts qui changent régulièrement, c'est un problème,
mais de là à dire que ce n'est pas réalisable, je ne suis
pas d'accord. Il est certainement possible de planifier sur trois ou quatre ans
dans une municipalité pour y établir des arénas ou des
piscines. Que le gouvernement ne puisse pas le faire, c'est
compréhensible, parce que c'est une énorme machine. D'ailleurs,
les Etats-Unis ont abandonné le PPBS il y a longtemps, mais dans une
petite municipalité, qu'on ne soit pas capable de déterminer sur
trois ou quatre ans ce qu'on va faire !
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense quand même qu'il y
a une différence entre planifier sur une période de cinq ans, on
peut toujours le faire, et demander aux citoyens d'accepter pour cinq
années à l'avenir, plutôt
qu'année après année. Il y a certainement un plan
dont on doit faire part aux citoyens. Ces citoyens peuvent s'exprimer sur le
plan, mais leur demander de s'engager pour cinq années à venir
plutôt que de leur demander d'accepter un budget annuel, c'est une
différence que nous trouvons importante et profonde.
Pour cette raison, nous sommes hésitants à accepter
l'article.
M. HEBERT: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 11 est biffé. Article 12?
M. HEBERT: L'article 12 a pour but de constituer un fonds de
stationnement. Le stationnement à Verdun est un problème
considérable. Les maisons ont été bâties en
rangées, écrasées les unes sur les autres. On n'a jamais
prévu de stationnement, surtout sur les avenues à Verdun. Pour
ceux qui connaissent la ville, c'est un problème
considérable.
Nous avons pensé qu'une des façons de le résoudre
était d'adopter des règlements, de construire des terrains de
stationnement ou des immeubles de stationnement, d'acquérir du terrain
à ces fins et, par la suite, de louer des espaces, soit, par exemple,
aux locataires de ces appartements qui n'ont aucun garage sur toutes ces
avenues, de leur louer des espaces au mois, comme le prévoit un des
paragraphes; de confier à des entreprises, des sociétés
commerciales ou corporations sans but lucratif l'administration même de
ces terrains de stationnement. Nous voulons n'imposer une taxe que si
l'administration elle-même, si la perception de tous ces loyers n'est pas
suffisante, nous voulons avoir le droit d'imposer une taxe aux
propriétaires ou aux locataires, suivant la valeur locative.
Vous aurez une taxe, à ce moment-là, sur un certain nombre
de commerces, dans un secteur où on peut utiliser ces terrains de
stationnement. Le maire, d'ailleurs, l'a prôné. On sent
très bien que c'est un problème considérable. C'est la
seule façon de le faire, à notre avis, que de créer un
fonds autonome de stationnement, pour accélérer ce travail.
M. LEGER: M. le Président, je pense que ce pourrait être un
précédent assez dangereux, en ce sens que si on commence à
créer un fonds de stationnement, on va pouvoir créer un fonds
pour des parcs, pour des égouts ou pour une quantité de services
pour les municipalités. Je sais qu'à Verdun il y a des
problèmes de stationnement, mais quand on vient de mentionner qu'il faut
aider les habitants des maisons d'appartements qui n'ont pas de garage, je
pense que les entreprises elles-mêmes devraient y voir. Quand elles
bâtissent une maison à plusieurs logements, qu'elles
prévoient aussi du stationnement. Ce n'est pas à la
municipalité à payer des stationnements pour des entreprises.
D'ailleurs, on l'a vu avec le projet de Hull, à la Place du
centre, où il a été bien démontré que la
partie du stationnement dans toute entreprise est la partie la moins rentable.
C'est un service qu'on rend. Pour quelle raison les municipalités
seraient-elles obligées d'assumer la partie la moins rentable, alors que
ce devraient être les entreprises elles-mêmes qui voient à
avoir du stationnement, soit pour leurs clients, soit pour leurs locataires ou
d'autres fins?
Je pense que c'est un précédent dangereux d'avoir des
fonds de stationnement, parce qu'après cela, il faudra avoir des fonds
pour des parcs, des égouts, etc. On a retardé le fonds pour le
déneigement, à cause d'une loi spéciale. Je pense qu'on
devrait repenser cela, pour permettre à la municipalité d'avoir
peut-être des stationnements, mais pas dans l'optique qu'on doive faire
des stationnements, parce que l'entreprise privée n'a pas prévu
de le faire pour ses propres besoins.
M. HEBERT: Autrefois dans le zonage, on ne prévoyait pas cela et
on n'exigeait pas d'avoir certains espaces de stationnement et on est pris avec
le problème.
Deuxièmement, vous parlez des différents fonds. Il n'y a
absolument rien de compliqué là-dedans. Vous avez actuellement
des fonds industriels. Vous avez des fonds de roulement. En créer un de
plus, qu'est-ce que cela change? Cela donne au contraire aux citoyens
l'opportunité de savoir, dans le stationnement, ce que cela coûte,
ce que cela rapporte, ce que cela va coûter.
Qu'on crée un fonds différent, je ne vois pas de
problème là-dedans. Il y a des fonds industriels, des fonds de
roulement. Tout le monde en a, toutes les compagnies en ont.
M. LEGER: Est-ce que le terrain de stationnement serait payant ou
gratuit?
M. HEBERT: II y en a tellement à Montréal et ils vivent
tous bien, à ce que je sache.
M. LEGER: Si ce sont des fonds?
M. HEBERT: Je pense bien que, si c'est bien administré, on
peut...
M. LEGER: Stationnements payants.
M. HEBERT: ... le faire pour que ce soit rentable.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, sur la question du fonds de
stationnement, pour ma part, je suis bien d'accord parce que cela s'impose
à Verdun. A Verdun, actuellement, on ne fait pas payer. Avec ce fonds,
tous les stationnements vont devenir payants, comme cela se fait à
Montréal et ce ne sera pas le propriétaire qui paiera. Au
fur et à mesure qu'on va avancer dans nos dépenses, on va piger
cela dans notre fonds de parcomètres. Même on veut que ce ne soit
pas la police, mais que ce soit des surveillants qui puissent émettre
des billets. Cela ne coûtera rien aux propriétaires, c'est
seulement une garantie pour pouvoir emprunter pour commencer.
Si on a les pouvoirs M. le maire va parler là-dessus
on pourra tout de suite mettre un système pour faire payer afin
de commencer le fonds. En plus, j'ai reçu un télégramme.
Excusez, M. le maire, je vais lire le télégramme, "Lucien Caron,
député de Verdun, bureau 267, édifice A, cité
parlementaire, Québec. L'Association des marchands de Verdun Inc.
désire manifester son appui à l'article 12 du projet de loi 131
et vous prions d'accorder à la cité de Verdun le pouvoir de
constituer un fonds connu sous le nom de stationnement. L'Association des
marchands de Verdun Inc., par son président, Arsène Brodeur."
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi- Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): C'est simplement pour une clarification. Ce
que le député de Lafontaine mentionnait tout à l'heure est
à l'effet que les citoyens payaient pour le stationnement, en fait, pour
la ville. Mais est-ce qu'actuellement vous n'avez pas prévu, dans votre
règlement de zonage ou de lotissement pour toutes les nouvelles
constructions, d'obliger à certains montants de...
M. HEBERT: Maintenant, oui, mais ce sont de vieux immeubles.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Oui, je suis d'accord, c'est seulement
cela.
M. HEBERT: C'est une des villes les plus vieilles de la province.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): D'accord.
M. HEBERT: Une chose est certaine. Vous n'avez pas de centre commercial
à Verdun. Vous avez justement de touts petits marchands le long de la
rue qui sont en train de crever, parce qu'ils n'ont pas de stationnement. Les
gens ne sont plus intéressés à aller magasiner là,
évidemment. Il va falloir donner un énorme coup de barre pour
retourner la situation et créer ces espaces de stationnement. On ne peut
pas les mettre très loin parce que, à ce moment-là, ils
vont aller dans les centres commerciaux.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): J'ai compris que c'était pour les
anciens, mais pour les...
M. HEBERT: Ce n'est pas...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): ... nouveaux, c'est prévu dans les
règlements qu'ils sont obligatoirement obligés.
M HEBERT: Je crois qu'on n'a qu'à venir à Verdun et
circuler sur les avenues pour voir que c'est un problème monumental. On
n'a pas pensé, à ce moment-là, qu'il ne pourrait jamais
exister d'automobiles.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire.
M. GARIEPY: M. le Président, messieurs, c'est la clause que je
considère la plus importante dans la présentation de ce bill
privé, car il nous faut sans faute créer un fonds autonome de $2
millions pour donner des espaces de stationnement. Mais comme le
député vient de le mentionner, dans Verdun, tout est gratuit
jusqu'à maintenant. On stationne dans les rues; on stationne tout
partout sans aucuns frais. Alors, nous avons préconisé durant la
campagne municipale et plusieurs membres du conseil ont favorisé de
créer un fonds autonome, d'être autorisés à avoir un
fonds autonome de $2 millions pour nous permettre de donner des terrains de
stationnement adjacents aux quatre rues commerciales. Les plus importantes sont
la rue Wellington, l'avenue de l'Eglise, Verdun et Bannantyne.
On veut être autorisé et, à ce moment-là,
suivant la grandeur des terrains de stationnement, on mettra, soit des
parcomètres, soit des surveillants et ce seront les usagers des terrains
de stationnement qui feront automatiquement l'autofinancement du projet
d'emprunt de $2 millions.
C'est pour ça qu'on ajoute ici la petite clause. Les surplus ne
peuvent être versés au fonds général. Au fur et
à mesure qu'il y aura des surplus qui pourront s'accumuler dans ce
fonds, tout en faisant l'autofinancement des $2 millions, on pourra continuer
à créer des terrains de stationnement, surtout d'abord pour les
commerçants, les rues commerciales de Verdun et aussi pour les rues
transversales où il y aura des maisons de trois étages et dont
plusieurs familles auront deux ou trois automobiles. Le problème est
crucial à Verdun et à ce moment on pourra mettre des
parcomètres sur les rues commerciales pour permettre la rotation des
voitures et on pourra vendre des permis mensuels de nuit, et je pense qu'on
pourra régler le problème aussi bien commercial que
résidentiel si nous avons accès à ce fonds de
stationnement qui sera totalement un fonds autonome.
M. LEGER: Vous m'auriez presque convaincu...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît, le ministre
avait demandé la parole.
M. LEGER: Allez-y, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, j'ai écouté votre plaidoyer et
en vous écoutant, je lisais l'article 429 de la Loi des cités et
villes, sixième paragraphe, qui se lit comme suit, c'est que le conseil
municipal a autorité pour adopter des règlements: "Pour
établir et entretenir des endroits ou bâtiments où peuvent
stationner les véhicules automobiles, installer des chronomètres
de stationnement et fixer des tarifs pour l'usage de ces endroits". Alors, vous
avez ce pouvoir et je ne comprends pas pourquoi vous avez besoin d'un fonds
spécial de $2 millions pour exercer ce pouvoir que vous avez
déjà.
M. GARIÉPY: M. le Président, M. le ministre, si je
comprends bien, c'est que même avec cette loi, je ne suis pas, au point
de vue l'avocat, de la technique, de la légalité c'est quand
même... Même si nous sommes autorisés par l'article 429, il
faudra venir devant les propriétaires pour être autorisés
à faire le règlement d'emprunt. Et je pense que les
propriétaires s'opposeront tandis que ce que nous voulons, c'est de ne
pas taxer les propriétaires. On veut que ce soient les usagers des
terrains de stationnement qui payent pour s'en servir. Alors, que ce soit par
le revenu de parcomètre sur les rues commerciales, ce qui permettrait la
rotation des voitures, que ce soit derrière l'hôpital ou tout le
bord de l'eau où nous avons des activités commerciales et
culturelles, on pourra louer tous nos espaces, aussi bien pour des permis de
nuit. On pourra donner des permis mensuels. Je suis convaincu qu'avec les $2
millions, on pourra faire l'autofinancement et avec les surplus qui pourraient
rester dans le fonds autonome du terrain de stationnement, on pourra
créer des espaces additionnels.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, je regarde aussi le troisième
alinéa du paragraphe c) de l'article que vous proposez. Je constate
qu'il se lit comme suit: "Le conseil peut confier à toute personne,
société commerciale ou corporation sans but lucratif
l'administration et l'exploitation, en son nom, de ces terrains ou
édifices de stationnement". Vous avez souligné un peu plus loin,
dans le même paragraphe, "les surplus ne peuvent être versés
au fonds général". Vous avez suggéré que les
sommes, les profits pourraient être conservés dans ce fonds
spécial et je ne comprends pas pourquoi vous proposez que le conseil
puisse confier à toute personne et à toute société
commerciale cette activité. Si vous proposiez que ce soit à toute
corporation sans but lucratif, la chose me semblerait, dans cette mesure, plus
compréhensive et plus acceptable.
M. GARIEPY: M. le Président, je pense que cet article a
été mis dans le but qu'au moment où l'association des
marchands... Quelques citoyens, quelques membres du conseil ont discuté
de ça, c.est que si c'était autorisé, on aurait pu
peut-être créer une commission qui s'occu- perait totalement du
stationnement. Et c'est pour ça qu'on a dit: société
commerciale, corporation sans but lucratif, ce serait tout simplement une
commission d'administration pour bien surveiller les revenus et les
dépenses telles que l'entretien de ces terrains de stationnement, le
déneigement pour que les frais exigés soient conformes à
ce qui sera dépensé sur les terrains.
C'est le but nécessairement de former peut-être une
commission pour intéresser les gens. Maintenant, je n'ai pas d'objection
si, à l'occasion, il faut l'enlever, on l'enlèvera. Mais le
principal, c'est d'être autorisé et je suis convaincu qu'avec
ça ce seront les usagers des terrains de stationnement qui paieront tout
ça, au lieu des propriétaires.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a une proposition qui nous
est faite par une autre municipalité qui n'est pas encore
adoptée, qui n'est pas encore à l'étude par la commission
parlementaire, mais qui nous semblerait acceptable. Je me permets d'en faire
lecture pour que vous puissiez apprécier ce que nous trouverions
raisonnable dans ce domaine: "Confier à toute société ou
corporation sans but lucratif l'administration et l'exploitation en son nom de
ses terrains ou édifices de stationnement. La ville peut approprier les
revenus provenant du stationnement d'une partie ou de toute la ville au
remboursement des emprunts contractés pour l'établissement de
terrains ou de bâtisses destinés au stationnement".
Vous remarquerez, M. le Président, M. le maire, que, là,
on précise une société ou corporation sans but lucratif et
que l'on indique justement, comme vous l'avez suggéré, que la
ville peut approprier les revenus et s'en servir pour rembourser des emprunts
nécessaires. Aussi, dans ces deux paragraphes que je viens de citer, on
n'exclut pas le droit des propriétaires de se prononcer sur les emprunts
en question, ce qui nous semble une considération fondamentale.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Justement, au départ, en allant souvent à Verdun
j'y vais toutes les semaines j'avais remarqué que, sur les
rues Hick-son, je pense, et Ethel sur différentes rues, près des
quatre rues commerciales, il y avait des centres de stationnement gratuit.
Maintenant, vous m'aviez presque convaincu, tantôt, M. le maire, en
disant que c'était pour cela. Ma première question est: II n'est
aucunement question de faire des terrains de stationnement, entre autres, pour
des entreprises comme le projet de May-Brassard? Il n'y a aucune raison de ce
côté-là. Ce sont uniquement quelques terrains de
stationnement à l'intérieur du quadrilatère. C'est cela
votre objectif?
M. GARIEPY: Oui, c'est ça.
M. LEGER: Bon. Mais une autre question, justement, c'est un peu ce que
le ministre disait tantôt: Pourquoi craignez-vous tant que les
propriétaires se prononcent contre?
M. GARIEPY: Voici, c'est que...
M. LEGER: Ce sont leurs droits, si c'est bien expliqué, ils vont
voter pour. S'ils sont contre, bien, qu'est-ce que vous voulez faire?
M. GARIEPY: Si on fait un règlement d'emprunt et si on le met sur
le dos des propriétaires, je suis convaincu que les propriétaires
vont venir et vont dire: Ecoutez, on n'a pas d'affaire à assumer cela.
D'ailleurs, je pense que, déjà, à l'heure qu'il est, une
certaine opposition s'est faite parmi le public. Quand j'ai parlé
plusieurs membres du conseil en ont parlé durant la campagne municipale
de novembre 1973 qu'on s'adresserait à la Législature pour
créer un fonds autonome et non taxer les propriétaires et que ce
seraient plutôt les usagers des terrains de stationnement qui feraient
l'autofinancement de ces terrains.
M. LEGER: Mais, pour partir, votre fonds de $2 millions, vous allez le
prendre où? Par un emprunt?
M. GARIEPY: Par un emprunt.
M. LEGER: Tout sera financé uniquement par les revenus provenant,
soit de parcomètre... Est-ce que c'est financé aussi par les
billets de stationnement?
M. GARIEPY: Non, non. M. LEGER: Non.
M. GARIEPY: C'est-à-dire les billets de stationnement, oui. S'il
y a quelqu'un qui dépasse le temps limite, à ce moment-là,
oui, les billets de stationnement qui seront apposés, parce qu'ils ont
dépassé leur temps, iront dans ce fonds, mais s'il reste encore
des rues où il n'y a pas de parcomètre, puis qu'il y a un terrain
de stationnement, c'est-à-dire que la limite c'est 30 minutes ou 60
minutes, les billets, à ce moment-là, resteront encore à
la cour Municipale. Ce seront seulement les terrains de stationnement où
il y aura violation du temps accordé. Si on donne deux heures pour
$0.25, par exemple, quand les deux heures seront écoulées et si
on applique un billet de stationnement, il faudrait qu'il reste dans le fonds
de revenu du stationnement.
M. LEGER: Est-ce que cela va exiger aussi des expropriations, pour faire
d'autres terrains de stationnement?
M. GARIEPY: Eventuellement, oui, c'est pour ça qu'on parle
d'acquérir de gré à gré par voie d'expropriation
des immeubles. En même temps, peut-être, aussi de créer, en
hauteur des garages ouverts, un peu comme cela s'est fait à
Sherbrooke.
Mais cela sera toujours adjacent à une rue commerciale et non
pour des immeubles privés. Cela sera le long de la rue Wellington, le
long de l'avenue de l'Eglise, le long de l'avenue Verdun, le long de l'avenue
Bannantyne et nous avons huit conseillers, dont deux conseillers
représentant chaque quartier. Alors, il faudra répartir le
coût des $2 millions un peu par quartier, donner des espaces suffisants
de stationnement.
LE PRESIDENT (M. Heard): Le député de Verdun.
M. CARON: En plus, on veut intéresser la population. Si on forme
un comité de surveillance, il n'y aura pas seulement les membres du
conseil. On ira en dehors chercher des gens qui feront partie de l'organisation
pour faire la surveillance, pour intéresser la population.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): Suivant les explications du maire, je comprends
qu'il veuille autofinancer son terrain de stationnement, mais l'article c),
quatrième paragraphe me chicote un peu: "Afin de pourvoir au paiement
des emprunts décrétés pour l'établissement de ces
immeubles, leur entretien et leur administration, le conseil est
autorisé à imposer une taxe foncière conformément
aux dispositions de l'article 522 de la Loi des cités et villes".
M. GARIEPY: C'est en prévision... Si à un certain moment,
comme le conseiller juridique l'a dit tantôt, les revenus d'un terrain de
stationnement n'étaient pas suffisants, on pourrait imposer une taxe par
secteur, aux environs. Cela sera soient les marchands ou les... Par secteur de
taxation, sur base de valeur locative. C'est une sécurité. Il
faut faire l'autofinancement du règlement d'emprunt. On garde cela en
cas, mais, encore une fois, je suis contre le principe de le charger au
propriétaire. Cela sera, à ce moment, déterminé par
secteur et on imposera une taxe spéciale, soit sur le commerce ou autre
chose.
M. GOLDBLOOM: Mais monsieur le maire, je suis obligé de constater
que vous proposez d'abord d'exclure les contribuables de l'expression de leur
avis sur le règlement d'emprunt et ensuite, vous proposez, en vertu de
l'article 522 de la Loi des cités et villes, que la ville impose une
taxe sur laquelle les mêmes contribuables n'auraient aucun mot à
dire.
Je trouve que c'est aller un peu loin et aller un peu fort. Je
trouverais que les deux paragraphes que je vous ai suggérés vous
donneraient une certaine liberté de manoeuvre, sans entraver
un système érigé depuis assez longtemps qui permet
aux contribuables d'avoir leur mot à dire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à se prononcer sur ce article 12?
M. SEGUIN: J'ai une question que j'adresserais au maire ou au procureur
ou à un autre officier. Quel est le pourcentage à Verdun de votre
dette par rapport à vos évaluations ou à vos valeurs
mobilières?
M. HEBERT: C'est une des plus basses de la province, actuellement.
Regardez et...
M. SEGUIN: De quel pourcentage parlez-vous? De 20 p.c, de 18 p.c?
M. HEBERT: Vous êtes aux environs de 7.80 p.c. alors que la
plupart des villes se tiennent à l'alentour de 19 p.c. ou de 18 p.c.
M. GARIEPY: Je peux vous donner des chiffres que j'ai apportés
avec moi. L'évaluation taxable, actuellement, dans Verdun est de
$208,086,315 et notre dette capitale est de $18 millions, ce qui fait à
peu près 9 p.c. et je pense que dans toutes les municipalités de
50,000 âmes et plus, nous avons la dette per capita la plus basse,
réellement.
M. SEGUIN: Je vous en félicite. D'ailleurs, le but de ma
question, naturellement, s'en suit.
M. HEBERT: Le problème justement, c'est parce qu'il n'y a rien de
fait. C'est pour cela qu'il faut...
M. SEGUIN: Je me pose la question suivante? Pourquoi l'hésitation
de consulter les citoyens quand votre position financière est aussi
je ne dirai pas réaliste excellente que vous le dites?
Vous avez déjà vos preuves...
M. CARON: Cela ne veut pas dire que si on a un pouvoir de $2 millions
que demain matin, on va les dépenser. Si c'est accepté, on va
tout de suite commencer à percevoir, à trouver une solution pour
recueillir l'argent. Cela ne veut pas dire qu'on va dépenser les $2
millions immédiatement.
M. SEGUIN: Cela ne serait pas juste de penser que vous voulez
protéger vos 9 p.c. et rester en tête de la province...
M. CARON: On va essayer.
LE PRESIDENT (M. Picard): le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Je voudrais seulement demander au ministre
des Affaires municipales s'il voudrait relire l'article qu'il a lu tantôt
au sujet de l'autre municipalité?
M. GOLDBLOOM: Je cite, M. le Président: "Confier à..." Je
pense qu'il serait bon que je commence par relire le paragraphe 6 de l'article
429 de la Loi des cités et villes, et ensuite, les deux alinéas
que nous accepterions pour Verdun et pour d'autres municipalités. Il va
sans dire que c'est le pouvoir du conseil municipal d'adopter des
règlements, et je cite: "Pour établir et entretenir des endroits
ou bâtiments où peuvent stationner les véhicules
automobiles, installer des chronomètres de stationnement et fixer des
tarifs pour l'usage de ces endroits". Fin de la citation de la Loi des
cités et villes.
Les deux paragraphes que l'on pourrait ajouter: "Confier à toute
société ou corporation sans but lucratif l'administration et
l'exploitation, en son nom, de ces terrains ou édifices de
stationnement". "La ville peut approprier les revenus provenant du
stationnement, d'une partie ou de toute la ville, au remboursement des emprunts
contractés pour l'établissement de terrains ou de bâtisses
destinés au stationnement".
M. HEBERT: Cela me convient, M. le ministre. Il y a deux choses
auxquelles nous tenons beaucoup. C'est cette forme de taxation prévue. A
l'article 522, il n'y a pas de problème évidemment. Si on prend
le texte de l'article 429-6, on ne retrouve pas cette taxe sur la valeur
locative qu'on voudrait imposer aux locataires de magasins, comme c'est le cas
chez nous.
M. GOLDBLOOM: Vous êtes à quel alinéa de l'article,
Me Hébert?
M. GARIEPY: Au quatrième de c).
M. LEGER: C'est une taxe foncière, ce n'est pas une taxe de
commerce.
M. GOLDBLOOM: Mais si l'article 522 existe et est à la
disposition de la municipalité, pourquoi doit-on y faire allusion dans
ce projet de loi pour confirmer que la ville peut s'en servir?
M. HEBERT: D'accord, M. le ministre. Il y a également le dernier
paragraphe. L'on sait très bien qu'une municipalité ne
possède pas de pouvoirs tant qu'elle n'a pas clairement, dans sa charte,
ces pouvoirs. Ici, je crois que le dernier paragraphe est très clair. On
peut, par règlement, régir l'administration, la surveillance, la
sécurité et la circulation dans et auprès de ces terrains,
immeubles ou terrains, de même que la nomination, l'administration et la
rémunération des devoirs et pouvoirs des préposés
à l'administration et à la circulation. Cela est nouveau.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président, je n'ai pas
d'objection.
M. GARIEPY: M. le Président, le problème, c'est que, si
cela est refusé, il faudra aller devant
les propriétaires. A ce moment-là, je crains que ce soit
bloqué, parce que des propos, déjà, circulent dans Verdun
voulant que les propriétaires n'aient pas à assumer le
problème du stationnement pour les automobilistes et que ce soit
à eux à le payer. Les commerçants, par voie de... Si nous
n'avons pas suffisamment de revenus, on pourrait faire une taxe locative par
secteur des commerçants.
Je pense que le point principal, ce qu'on veut éviter pour les $2
millions, c'est d'aller devant les propriétaires, parce qu'on ne veut
pas leur imputer la taxe pour faire l'autofinancement du projet.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'une des choses les
plus dangereuses que nous pouvons faire ici à l'Assemblée
nationale, c'est de poser des gestes pour passer outre aux droits des
propriétaires de s'exprimer sur les actions de la municipalité.
On dit à la fois: On craint que les propriétaires ne votent
contre, et il y aura des profits que l'on va exclure des fonds
généraux et que l'on attribuera à ce secteur particulier
du stationnement.
Pour ma part, je ne suis pas d'accord avec le député de
Lafontaine, je crois rentable l'exploitation d'un stationnement. Je pense qu'il
y a...
M. LEGER: C'est ce qu'il y a de moins rentable dans un organisme...
M. GOLDBLOOM: C'est quand même rentable, il y a des profits
à retirer, surtout si l'on calcule le nombre de places en vertu de
l'utilisation prévue, de la fréquentation prévue des
commerces en question dans le quartier...
M. LEGER: Je veux quand même corriger le ministre, je parlais de
l'exemple de Place du centre, à Hull où la partie du
stationnement des hôtels est une partie non rentable, c'est un service.
En général, cette partie est peu rentable, mais si on en fait un
commerce, ça peut devenir rentable.
M. GOLDBLOOM: Heureusement, M. le Président, que le
règlement de la Chambre nous empêche de revenir sur un
débat qui a déjà eu lieu.
M. BURNS: A moins que ce soit fait de consentement unanime.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre mentionne au
député de commencer...
M. BURNS: D'habitude c'est comme ça que ça se fait.
M. LEGER: Le ministre avait-il terminé?
M. GOLDBLOOM: Je pense que oui, M. le Président, nous sommes
devant une proposition qui se lierait au paragraphe 6 de l'article 429, qui
ajouterait les deux paragraphes que j'ai cités et qui ajouterait le
dernier alinéa de l'article proposé. Je pense que nous serons
alors en mesure de donner un certain avantage à la ville de Verdun sans
porter atteinte à un principe bien fondamental: c'est que s'il y a des
dépenses à faire, ce sont les contribuables qui ont le droit de
s'exprimer sur ces dépenses.
M. LEGER: A ce point de vue-là, M. le Président, je suis
d'accord avec le ministre. Il faut nécessairement que les
propriétaires qui auront peut-être à défrayer
éventuellement le déficit possible, puissent s'exprimer.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, M. le ministre, ce projet doit aller
de l'avant quitte à ce qu'on fasse un compromis sur le montant.
J'imagine que c'est le montant de $2 millions que vous trouvez peut-être
exagéré?
M. GOLDBLOOM: C'est davantage le principe. M. le Président, le
maire a dit clairement qu'il craint que les propriétaires ne soient pas
d'accord. Je pense que l'on est obligé de vendre son affaire. Quand il y
a quelque chose que l'on croit dans l'intérêt de la
municipalité, on est obligé de se présenter devant les
citoyens et de les convaincre de la valeur de ce que l'on propose. Je comprends
la situation, j'ai fait assez de visites à domicile dans Verdun pour
connaître la situation, mais quand même je ne suis pas en mesure
d'accepter un accroc à un principe fondamental.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît !
Messieurs, le leader parlementaire de l'Opposition officielle m'a
informé que, pour la séance de ce soir, M. Burns, de Maisonneuve,
remplace M. Bédard, de Chicoutimi. C'est agréé?
M. BURNS: C'est agréable aussi, j'espère? UNE VOIX: On
n'est pas sûr.
M. GOLDBLOOM: La contribution du député de Chicoutimi a
été excellente.
M. BURNS: Oui, je sais qu'elle a été excellente, je vais
essayer de garder ça au même niveau, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela va être...
M. BURNS: Vous êtes convaincu que ça va être au moins
aussi bon?
M. GOLDBLOOM: Pas encore, pas encore.
M. GARIEPY: M. le Président, est-ce que je pourrais dire un
dernier mot? Je regrette de
montrer tant d'insistance, mais il faut comprendre qu'actuellement,
aussi bien propriétaires, que locataires, que père et fils, tous
ont leur petite voiture. Actuellement, cela ne leur coûte rien pour
stationner dans toutes les rues de Verdun, dans les terrains adjacents aux
commerces. Nous allons aller devant eux et leur dire: Nous voulons emprunter $2
millions pour vous faciliter le stationnement.
Mais on vous avertit à l'avance que vous allez payer $0.25
l'heure sur les rues commerciales et $0.15 sur les terrains de stationnement
adjacents. On va vous vendre un permis de nuit $10 par mois. Quand bien
même on leur ferait valoir tous les revenus possibles pour faire
l'autofinancement du projet de $2 millions, vous savez bien qu'automatiquement
ils vont voter contre, parce que ça ne leur coûte rien
actuellement et on veut leur dire que, dorénavant, ils vont payer. Ce
n'est pas facile à faire accepter par la population, même si je
suis un bon vendeur.
M. GOLDBLOOM: Je comprends, M. le maire, mais cela veut dire qu'il n'est
point possible de trouver à l'intérieur du budget de la
municipalité les sommes nécessaires pour commencer une action
dans ce domaine.
M. GARIEPY: Nous avons un budget cette année, M. le ministre, de
$11,684,233 sur lequel on a prévu approximativement $2,000 de surplus.
Alors, je pense bien que ce n'est pas avec $2,000 de surplus anticipé en
1974 qu'on peut commencer à faire des terrains de stationnement
adjacents aux rues commerciales dans Verdun.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, dans six mois, vous entrerez dans une
nouvelle année financière. Pendant cette année, vous aurez
sûrement d'autres projets et il vous faudra certainement ajuster un taux
de taxes pour fournir un revenu convenable, selon vos besoins. Vous aurez
probablement à emprunter de l'argent pour faire d'autres choses. Vous ne
prévoyez pas la possibilité d'ajuster votre budget de
façon à pouvoir dégager au moins assez d'argent pour
installer des parcomètres sur les principales rues?
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, actuellement,
même parmi les membres du conseil, il y a de la dissension à
propos de la procédure exacte et on a dit...
M. LEGER: Comme à l'Assemblée nationale.
M. GARIEPY: ... pour commencer: Cela ne sert à rien de faire un
débat parmi nous. L'Association des marchands ne veut pas accepter le
principe des parcomètres sur les rues commerciales qui permettraient la
rotation des voitures, si elle n'a pas de facilités de stationnement
adjacentes sur les rues voisines, comme pour la rue Saint-Hubert à
Montréal où il y a des terrains de stationnement sur Berry ou
Chateaubriand. Alors, elle voudrait avoir des terrains de stationnement sur la
rue Ethel ou la rue Ross qui sont adjacentes à la rue Wellington, sur
Galt et sur toutes les rues. On a dit: Très bien, on n'est pas pour
commencer un débat; si on n'est pas autorisé à emprunter
$2 millions, on va laisser tomber le projet. C'est là le
problème. Si nous sommes autorisés, je suis convaincu qu'on peut
démontrer la rentabilité de ce projet et qu'il y aura des surplus
qu'on pourra accumuler afin d'aller de l'avant davantage. On ne
dépensera pas les $2 millions d'un coup; on va prendre des secteurs et
on va acheter des terrains vacants autant que possible. Il y aura des
agrandissements sur des terrains dans une rue, par exemple, la rue Ethel.
Tantôt, M. Léger demandait s'il y aurait de la démolition
d'immeubles; il va y en avoir, il faut en prévoir. Assurément, si
on n'a pas ces moyens, je pense que le problème du stationnement va
rester crucial dans Verdun pour plusieurs années.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne voudrais pas empêcher
mes collègues de s'exprimer sur la question, mais je dois dire que,
même si je n'ai pas la réputation d'être un dur, je ne
cède pas facilement sur cette question. Je regrette, M. le maire, mais
avec tout le respect et l'amitié que je vous dois, le fait que vous ayez
de la dissension au sein de votre conseil municipal, ce n'est pas un argument
bien convaincant pour amener l'Assemblée nationale à trancher ce
noeud gordien de vos dissensions et à régler vos
problèmes. Je regrette de le dire ainsi, mais c'est à cela que
ça se résume.
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, je ne voudrais pas
vous laisser sur une mauvaise impression. Nous avons demandé aux
marchands, pour nous aider à faire accepter le projet de $2 millions
d'emprunt tel qu'on vous le soumet ce soir, s'ils voulaient permettre des
parcomètres sur les rues commerciales pour commencer à
créer des revenus pour le fonds de stationnement. A ce moment, on a dit:
Nous accepterons des parcomètres pour autant que vous nous donnerez des
facilités additionnelles de stationnement. C'est ce que je veux
dire.
Parmi les membres du conseil il y a deux ou trois marchands qui appuient
en principe l'association des marchands, disant: Cela ne sert à rien de
commencer à mettre des parcomètres sur les rues commerciales si
vous ne donnez pas des espaces additionnels de stationnement de chaque
côté. C'est là que j'en suis. Tout le monde, tous les
membres du conseil ici présents si M. le Président en
doute, demandez à tous les conseillers qui sont ici ils sont pour
ça. Il n'y a pas de dissension sur la demande de $2 millions.
M. LEGER: M. le Président, est-ce qu'on procède au vote,
parce qu'on va passer la veillée sur ça?
M. CARON: Donc, personnellement vous seriez d'accord pour faire un
compromis? A la suite de certaines circonstances, le député de
Lafontaine vient à Verdun toutes les semaines, ses parents sont
là. Il est conscient du problème qu'on a. Si $2 millions c'est
trop, qu'on aille à $1,500,000.
M. LEGER: Vous êtes en train de marchander, quoi...
M. CARON: Non, non, c'est important, ça...
M. BURNS: A part ça, même si les parents du
député de Lafontaine sont à Verdun, vous ne nous ferez pas
chanter avec ça.
M. CARON: Non, non, ce n'est pas du chantage.
M. BURNS: A moins que vous...
M. CARON: II est conscient du problème, c'est ça que je
veux dire. On peut en discuter parce qu'il est conscient du problème.
Vous, vous ne venez pas souvent à Verdun, c'est dommage...
M. BURNS: Ah! j'y vais plus souvent que vous ne pensez, à Verdun.
Je vous surveille.
M. CARON: Oui, parfait.
M. SPRINGATE: L'île des Soeurs.
M. LEGER: Je suis conscient que Verdun a besoin de terrains de
stationnement, je suis d'accord là-dessus. Mais le point crucial, c'est
le fait que pour réaliser cela, vous avez besoin quand même, comme
garantie, de la possibilité d'une taxation, pour garantir des effets
peut-être négatifs de votre projet, et pour ça vous passez
outre à l'aspect le plus démocratique possible: l'opinion de
celui qui paye, le locataire ou le propriétaire, et c'est ce
point-là qui me retient. Autrement, le maire Gariépy qui est un
bon vendeur, m'avait quasiment vendu l'idée tantôt, mais quand
j'ai vu qu'il n'allait pas demander l'approbation des propriétaires
alors qu'il aurait besoin probablement puisque c'est dans la loi
de le faire, c'est ce point qui m'a retenu et qui m'oblige à être
contre cette demande.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortin.
M. FORTIN: M. le Président, je suis un citoyen de Verdun et je
connais le problème du stationnement, surtout sur la rue Wellington.
C'est vrai qu'on a besoin de stationnement. La ville perd même beaucoup
de profits parce que les commerçants désertent la rue Wellington
et les gens disent qu'ils vont tous à la ville de LaSalle parce qu'il y
a là le Miracle Mart et un grand stationnement gratuit, puisque les gens
vont là. Par exemple, je m'oppose dans cet article au fait qu'on
enlève le droit de vote aux propriétaires.
M. le maire présume des intentions des propriétaires de
s'opposer. Il leur prête de mauvaises intentions sans être bien
sûr. Et cette fois on va créer un précédent en
disant que ce sont les propriétaires qui s'opposent, donc on leur
enlève le droit de vote. La prochaine fois on dira que c'est tel groupe
de citoyens, tel comité ds citoyens et on supprimera leur droit de vote
parce qu'on dira qu'ils vont s'opposer. Une autre fois ce sera un parti
politique, ainsi de suite. Alors, je suis contre. C'est ce qui fait la
différence, le droit de vote, entre un pays démocratique et un
pays totalitaire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. Fortin. Je crois que le ministre a
un amendement à suggérer.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je l'ai déjà
suggéré, en effet. Que l'on prenne les deux paragraphes dont j'ai
fait lecture je pourrais les relire si la commission le voulait
et qu'on conserve ensuite le dernier alinéa de l'article proposé
et que cela devienne l'article 12 en question.
M. LEGER: "Le conseil peut, par règlement, régir..." C'est
ça?
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Alors, je relis, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je demanderais aux membres de la commission de
prêter attention à l'amendement proposé.
M. GOLDBLOOM: Je pourrai vous donner le texte parce qu'il est
dactylographié ici. M. le Président, mes collaborateurs
soulignent que nous avons déjà, à l'article 4 je
prends les numéros du projet de loi tel que présenté
modifié l'article 429 de la Loi des cités et villes.
Donc, il s'agirait d'ajouter à cet article ce qui suit, en
ajoutant après le paragraphe 6 les alinéas suivants: Confier
à toute société ou corporation sans but lucratif
l'administration et l'exploitation en son nom de ces terrains ou
édifices de stationnement. "La ville peut approprier les revenus
provenant du stationnement d'une partie ou de toute la ville au remboursement
des emprunts contractés pour l'établissement de terrains ou de
bâtisses destinés au stationnement."
En conservant le dernier alinéa de l'actuel article 12, on
ajouterait: "Le conseil peut, par règlement, régir
l'administration, la surveillance, la sécurité et la circulation
dans ou auprès de ces immeubles ou terrains de même que la
nomination, l'administration, la rémunération, les devoirs et
pouvoirs des préposés à l'administration et à la
circulation".
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Maintenant, j'aimerais
vérifier un peu la question. Pouvez-vous me dire si l'amendement
proposé portera le numéro 20 b)? C'est parce qu'à
l'article 4 du projet de loi original, qui est maintenant l'article 3...
M. GOLDBLOOM: Non.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... vous avez ici marqué: L'article 429
de ladite loi est modifié pour la cité en insérant,
après le paragraphe 20, le suivant: 20 a). Est-ce que celui-là
sera 20 b)?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que là on fait
allusion au paragraphe 20 de l'article 429 de la Loi des cités et
villes. Ce que nous venons de faire, c'est d'ajouter quelque chose après
le paragraphe 6, d'ajouter au paragraphe 6 trois alinéas. Donc, il
faudrait que l'article 4 comporte deux paragraphes. Le paragraphe a) serait
celui dont je viens de faire lecture avec ses trois alinéas et l'article
4, tel que nous l'avons adopté, deviendrait 4 b) et serait une
modification au paragraphe 20. Donc, il faudrait retourner à l'article 4
pour apporter ces modifications.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord, c'est compris? Article 13.
M. LEGER: Le ministre mentionne que l'article 13 est encore pire.
M. GOLDBLOOM: Pardon? M. LEGER: L'article 13 est encore pire. M. HEBERT:
M. le Président, article 13. M. LEGER: Cela prend un bon vendeur.
M. HEBERT: Je connais vos réactions, mais je vous prie de
m'écouter quelques minutes. D'abord, depuis...
M. BURNS: Me Hébert, juste une minute, juste pour préciser
parce que je ne veux pas qu'on se perde, là.
M. HEBERT: Oui.
M. BURNS: L'amendement que vous venez de proposer, est-ce qu'il
règle le cas de l'article 12 aussi?
M. GOLDBLOOM: C'est précisément pour régler le cas
de l'article 12.
M. BURNS: L'article 12 est biffé.
M. GOLDBLOOM: L'article 12 est biffé... M. BURNS: D'accord.
M. GOLDBLOOM: ... sauf son dernier alinéa, qui fera partie...
M. BURNS: ... qui est introduit ailleurs. M. GOLDBLOOM: ... de l'article
4.
M. BURNS: D'accord, c'était juste cela que je voulais savoir.
D'accord, je m'excuse, Me Hébert.
M. HEBERT: Messieurs, l'article 13 permet au conseil d'adopter des
règlements qui sont soumis à l'approbation du ministre et de la
Commission municipale pour décréter vous remarquerez
des travaux permanents de réfection et de construction de rues,
trottoirs, chaînes de rues, terrains de stationnement, éclairage
de rues, signalisation routière; ce sont ce qu'on peut appeler des
améliorations locales. La ville de Verdun est vétuste, comme vous
le savez; on a négligé d'y faire des réparations au cours
des années et, quand on faisait les réparations, on les payait
à même le budget courant, ce qui fait qu'on se retrouve
actuellement avec des déficits qu'on va vous demander de financer.
Il nous faut absolument prévoir, à long terme, des
réparations majeures dans les rues, les terrains de stationnement, pour
l'éclairage de rues, la signalisation routière, pour les aqueducs
et les égouts. Nous avions de vieux aqueducs et de vieux égouts
qu'il faut refaire. Au cours des années, la municipalité n'a pas
fait ces travaux urgents nécessaires. Elle doit les faire maintenant, si
elle ne veut pas dépérir. Vous remarquerez, comme je l'ai
mentionné, qu'elle a le plus bas taux per capita dans la province pour
des villes de même population. Le taux est très bas.
L'article que je vous donne est de $10 millions, c'est exact. C'est le
montant que possède Sainte-Foy, qui a une population plus petite que la
nôtre, et la ville de Laval. Elles possèdent ces pouvoirs
déjà alors qu'elles n'ont pas, à mon avis, les
problèmes que nous avons. Il est indispensable que nous ayons ces
pouvoirs si nous voulons rajeunir cette ville qui dépérit.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dois dire que je ne me laisse
pas facilement convaincre que ce précédent et ce serait un
précédent, même si Sainte-Foy l'a eu; ce serait un
deuxième précédent d'accord par rapport à
l'ensemble des municipalités de la province, peut être
accepté. Je pense qu'il y a quand même une relation normale et
fondamentale entre un conseil municipal et ses contribuables. Ce sont les
contribuables qui élisent le conseil municipal pour administrer leurs
affaires. S'ils ne sont pas d'accord sur la façon dont le conseil
municipal les administre, ils ont le
droit de s'exprimer; et de s'exprimer en cours de route et de
s'exprimer, à l'occasion, à l'échéance des
élections suivantes. Je ne vois pas comment nous pouvons accepter qu'un
conseil municipal nous dise: Nos propriétaires n'accepteront pas, donc
nous demandons à l'Assemblée nationale d'accepter. C'est
essentiellement ce que la ville de Verdun nous demande et je ne crois pas que
nous puissions l'accepter.
M. LEGER: M. le Président, le ministre m'a enlevé les
paroles de la bouche.
M. BURNS: C'est notre avis.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 13, biffé. Article 14.
M. HEBERT: M. le maire va vous donner...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dois dire que je n'accepte pas
l'article 14, je me suis battu pour adopter les derniers amendements à
la Loi de l'évaluation foncière, et je ne suis pas pour accepter
qu'on y apporte un accroc immédiatement.
M. BURNS: Et avec quelle difficulté, M. le ministre, l'avez-vous
fait? Nous sommes d'accord également, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 14, biffé. Article 15.
M. HEBERT: Vous savez que ça leur prend deux ans à nous
faire des évaluations, actuellement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais commenter cette
remarque, qui est fondée, de la part de Me Hébert, en lui disant
que je me penche présentement, avec les autorités de la
Communauté urbaine, sur les difficultés administratives que l'on
connaît. Je voudrais que ces difficultés soient résolues,
et rapidement. Il y a eu une période de rodage, d'adaptation. Il es
possible que le tout ne se soit pas fait d'une façon absolument
parfaite. Nous sommes tous des êtres humains. Mais je pense bien que nous
ne pouvons, et cela devant des commentaires que je reçois de nombreuses
municipalités, membres de la Communauté urbaine de
Montréal, accepter un accroc à la situation. Nous devons
travailler ensemble pour l'améliorer.
M. GARIEPY: M. le Président, permettez-moi, M. le ministre,
l'article est biffé. Je voudrais simplement souligner quelques
commentaires, si cela peut aider à pousser davantage auprès de
l'évaluateur. C'est que nous avons ici des documents à l'appui.
Ce n'est pas faux, nous avons 414 logements dans Verdun dont la majorité
est habitée du 1er mai 1973 à novembre 1973, l'évaluation
locative a été établie seulement en février 1974,
l'évaluation totale qui a été déclarée en
1974, de $857,270, qui représentait pour la ville un revenu de taxe
d'eau de $77,154.30, et les pertes estimées dues au changement de
locataires varient entre 15 p.c, 20 p.c. et 25 p.c. C'est une perte automatique
par le délai de $15,000 à $20,000 par année, à ce
jour. J'espère que les évaluateurs de la communauté
urbaine vont procéder avec beaucoup plus de diligence, et j'insiste
là-dessus. J'accepte que l'article 14 soit biffé, mais on a tout
ça ici comme documentation, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, j'ai reçu, de la part d'autres
municipalités, des commentaires, de la documentation de la même
nature. Je ne suis pas en mesure de juger et d'attribuer une faute à qui
que ce soit parce que chaque partie dit: La faute est à l'autre. Mais je
crois bien que nous ne pouvons pas, dans le contexte d'un projet de loi
privé, accepter de modifier tout un système que nous avons
créé il y a quatre ans, qui subit présentement des
critiques. Nous serons appelés cet automne, presque certainement,
d'après les renseignements que j'ai présentement, à nous
pencher sur la Communauté urbaine de Montréal et sur tous ses
services. Chacune des municipalités aura l'occasion de se prononcer
là-dessus. C'est à cette occasion que nous pourrons examiner le
fonctionnement du service d'évaluation et prendre des décisions
au nom de toutes les municipalités, pas au nom d'une seule.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 14, biffé. Article 15?
Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): J'aurais une question...
LE PRESIDENT (M. Picard): Les explications de Me Hébert.
M. HEBERT: C'est assez clair, financer sur une période de quinze
ans un déficit qui est établi aux environs de $500,000 et qui
sera d'ailleurs déterminé à la Commission municipale, un
déficit de fonctionnement au 31 décembre 1972.
M. LEGER: Pour quelle raison voulez-vous avoir quinze ans alors que la
Loi des cités et villes préconise cinq ans? Qu'est-ce qui vous
fait vouloir obtenir un délai si long, contrairement aux lois
générales?
M. HEBERT: Généralement, le déficit vient du fait
que ce sont des travaux permanents qui ont été
exécutés à même le budget courant. Comme les travaux
permanents peuvent être répartis sur 30 ans, nous avons cru que
sur quinze ans c'était une période normale.
M. LEGER: Bien, c'est-à-dire ce n'est pas normal puisque...
M. HEBERT: Tandis que, dans la loi générale, ce sont des
déficits de fonctionnement seulement. Pour nous, ce sont des travaux que
nous avons effectués à même le budget courant.
M. LEGER: Et qui se chiffre par $500,000, vous dites?
M. HEBERT: $500,000 oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): Oisons que j'aimerais poser une question et
j'aime appeler les choses par leur nom. Est-ce que l'idée de cet
article, l'article 15, c'est d'éviter de venir devant la population avec
un référendum pour consolider le déficit de $500,000?
M. HEBERT: Bien, c'est un déficit qu'on veut répartir sur
quinze ans.
M. BEDARD (Montmorency): Oui, mais vous avez le droit de le consolider
en cinq ans si le référendum est refusé mais, si le
référendum est accepté, vous avez le droit de le
consolider en quinze, vingt ou trente ans.
M. HEBERT: C'est exact.
M. BEDARD (Montmorency): Est-ce que c'est parce que vous ne...
M. HEBERT: On pourrait le faire...
M. BEDARD (Montmorency): ... voulez pas faire de
référendum
M. HEBERT: Cela s'est déjà fait qu'on consolide,
après des périodes difficiles, le déficit sur une
période d'années. Cela s'est fait dans plusieurs villes à
travers la province.
M. BEDARD (Montmorency): Oui, mais vous avez le droit de consolider en
cinq ans, d'après la Loi des cités et villes.
M. HEBERT: C'est tout récent, oui.
M. BEDARD (Montmorency): Si vous voulez le faire en quinze, vingt ou
trente ans, vous êtes obligés de faire un
référendum.
M. HEBERT: Non.
M. BEDARD (Montmorency): Est-ce que vous voulez éviter le
référendum?
M. HEBERT: Plus maintenant.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aime- rais apporter un
éclaircissement. Jusqu'à il y a six mois, le
référendum était obligatoire et la loi se lisait comme
suit, il s'agit de la Loi des dettes et emprunts municipaux et scolaires: "Ce
règlement est soumis au vote des électeurs et à
l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil ainsi qu'à
l'observance des autres formalités de la loi qui régit la
municipalité relativement aux emprunts". Il y a six mois, cet
alinéa a été modifié pour se lire comme suit: "Ce
règlement est approuvé selon les formalités prévues
pour l'approbation des règlements d'emprunt par la loi qui régit
la municipalité". C'est-à-dire que le référendum
n'est plus obligatoire mais les formalités qui peuvent conduire à
un référendum, si tel est le désir des contribuables,
doivent être observées. Alors, c'est une situation qui est
déjà plus souple mais qui n'enlève pas aux contribuables
le droit de s'exprimer là-dessus.
M. HEBERT: Lorsque nous avons préparé le bill, ce texte
n'existait pas.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. HEBERT: C'est au mois de décembre ou janvier, si je me
souviens bien.
M. GOLDBLOOM: Décembre 1973.
Selon nos chiffres, au 31 décembre 1971, la ville de Verdun avait
un déficit d'environ $400,000. Au 31 décembre 1972, ce
déficit était de $683,924. Nous n'avons pas les états
financiers pour l'année 1973, pour savoir où ce déficit
est rendu entre-temps.
M. GARIEPY: M. le Président, je crois que, dans l'année
1973, il n'y aura pas une accumulation de déficit, selon les
prévisions. Les états financiers doivent sortir très
prochainement, mais si on pouvait répartir cela sur quinze ans ce
dont j'ai discuté avec le gérant directeur des finances et les
vérificateurs je pense que, pour 1973, nous sortirons avec un
surplus vu que le montant que nous avons obtenu de la province nous a
facilité la tâche d'équilibrer notre budget pour 1973.
C'est pour cela que, si on pouvait, par règlement,
répartir sur quinze ans ce déficit de fonctionnement cela
faciliterait davantage notre tâche.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il n'y a pas moyen de faire
disparaître le déficit.
M. GARIEPY: Non.
M. GOLDBLOOM: II faut le payer d'une manière ou d'une autre.
Quand on demande aux propriétaires de voter sur un règlement de
consolidation de déficit sur un certain nombre d'années, on leur
offre un choix: payer sur quinze ans c'est ce que vous proposez
ou payer sur une période plus courte. Mais ils doivent payer de toute
façon.
Alors, je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt public que
l'on accorde un dépassement de cette consultation. Ils doivent payer de
toute façon. A eux de choisir la période. Si j'interprète
mal la situation ou la loi, j'aimerais qu'on me corrige.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, l'idée du ministre est bonne.
Je suis bien d'accord pour le biffer. On va le demander aux
propriétaires et, s'ils refusent, ils seront obligés de payer un
montant plus gros dans cinq ans. Je pense bien que c'est quelque chose qui est
facile à vendre.
M. BURNS: Est-ce en tant que député de Verdun que vous
vous exprimez ou en tant qu'échevin de Verdun?
M. CARON: Cela dépend de l'angle sous lequel vous me
regardez.
M. BURNS: Conseiller, je m'excuse.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15, biffé.
Article 16?
M. GOLDBLOOM: Vous êtes jaloux parce que vous n'êtes pas
conseiller?
M. BURNS: Non, non, mais des fois que je me retrouverais maire, à
un moment donné!
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 16. Me Hébert.
M. HEBERT: L'article 16 est une très vieille procédure
d'amendement au zonage que nous désirons abandonner. Nous avions trois
procédures d'amendement au zonage et nous voulons en conserver une
seule, qui est celle qui paraît à l'article 19.
Nous avons déjà ce pouvoir. A l'article 19, nous demandons
un amendement à l'article 8 seulement pour éviter au greffier de
publier le texte de cet article qui ne renseigne pas, en fait,
adéquatement le contribuable.
L'article 16, c'est tout simplement pour abroger une vieille
procédure de zonage que nous avions en 1950.
M. GOLDBLOOM: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 16, adopté.
Article 17?
M. HEBERT: L'article 17 également, c'est pour clarifier la
situation, parce qu'on a envoyé les règlements de zonage à
Québec et il faut adopter une seule procédure. Nous allons
adopter celle de l'article 19, que nous avons déjà, que nous
demandons de modifier tout simplement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 17, adopté.
Article 18?
M. HEBERT: L'article 18 abroge notre ancien article concernant les
pensions. Vu qu'on a adopté, ce matin, l'article 2 qui concerne les
pensions, nous demandons que l'ancien article soit abrogé. Cependant,
nous mentionnons, à l'article 20, que les droits acquis de ceux qui
reçoivent des pensions en vertu des anciens articles ne soient pas
touchés.
M. GOLDBLOOM: Parfait, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 18, adopté.
Nous en sommes rendus à l'article 19, comme vous le voyez, qui
amende le chapitre 102 des lois de 1971 et plus particulièrement
l'article 8. Le député de Lafontaine nous a
présenté un papillon qui amenderait l'article 7.
Est-ce qu'on pourrait étudier ce papillon au début?
M. LEGER: M. le Président, je dois quand même admettre
qu'après consultation gratuite auprès du gouvernement j'ai
reformulé le contenu de l'article qui se lirait comme suit: "L'article
593 de ladite loi remplacé, pour la cité, par l'article 7 du
chapitre 102 des lois de 1971 est modifié en remplaçant dans les
6e et 7e lignes du 5e alinéa, les mots 300 par le mot 100".
Cela fait au moins trois fois que j'explique la raison, mais je
résume en quelques mots. Nous croyons, bien qu'il n'y ait que 7,000
propriétaires sur 80,000 de population, que 100 propriétaires
pour voter à l'intérieur de cette période, c'est pas mal
suffisant et dénote une opposition sérieuse à un projet.
Et je pense que la ville ne devrait pas craindre ces propriétaires mais
les accepter pour exercer pleinement une démocratie.
M. HEBERT: M. le Président, 100 propriétaires, cela
représente à peu près 1.2 p.c. de l'ensemble des
propriétaires concernés. Il n'est pas réaliste que ces
personnes bloquent systématiquement l'administration de la ville comme
elles l'ont fait depuis plusieurs années, d'ailleurs. C'est pour cela
que nous nous retrouvons avec ces projets de loi où l'on demande les
pouvoirs de faire des travaux.
M. LEGER: M. le Président, moi je trouve que...
M. HEBERT: A 4.5 p.c, ce qui est à peu près 300
propriétaires, s'ils sont réellement intéressés ils
peuvent venir à l'hôtel de ville. Je l'ai mentionné ce
matin, dans une autre municipalité on s'est opposé, et 984
personnes ont
voté dans une heure et demie. Alors, ils pourront le faire
facilement. A Verdun ils sont même venus 450, une fois, si je me souviens
bien, ils peuvent revenir 300 encore une fois.
M. LEGER: C'est quand même une ville de 7,000 propriétaires
et je pense que 100 personnes c'est déjà bouger bien du monde.
C'est la loi normale des cités et villes pour toutes les autres
municipalités du Québec; je ne vois pas pourquoi votre
municipalité serait plus en danger que d'autres d'être
paralysée.
Je pense que si vous vous opposez à ça, je vois dans
toutes ces présentations, un désir de fonctionner pratiquement en
vase clos et contre les désirs des propriétaires. Je trouve
ça dangereux, cette attitude, parce que la plupart des articles qui ont
été biffés ne tenaient pas compte de l'avis des
propriétaires. Je trouve cela malheureux. Il y a des citoyens de la
ville de Verdun qui ont décelé, à plusieurs occasions, ce
manque d'ouverture, de possibilités pour les citoyens de s'exprimer.
Cent citoyens qui bougent, je ne pense pas que ce soient des agitateurs. Ce
sont des gens qui veulent s'exprimer sur 7,000, ce n'est pas simplement des
gens qui n'ont aucune responsabilité, ce sont des contribuables. Je
pense que c'est leur permettre de s'exprimer sur les quatre années,
c'est une occasion de le prouver.
Allez-y le député d'Abitibi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi- Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): M. le Président, je ne suis pas du
tout d'accord avec le député de Lafontaine.
M. LEGER: Vous ne l'avez jamais été.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): C'est vrai, et cela continue.
Ce facteur, je pense, est tout à fait irréaliste. Je pense
que 300 sur un maximum de 7,000 propriétaires, ce n'est pas beaucoup, et
ordinairement, lorsque des citoyens veulent s'opposer, de quelque façon
que ce soit, un simple petit groupe peut faire monter un assez grand nombre
d'individus à un hôtel de ville. C'est très facile d'avoir
200, 300 et même 400 et 500 personnes. De plus, M. le Président,
je crois que l'Union des municipalités de la province va arriver au mois
de septembre avec un projet pour demander au ministère des Affaires
municipales probablement de répartir sur un pourcentage des
électeurs propriétaires le nombre d'opposition qu'il peut y avoir
sur un règlement d'emprunt. J'espère que la même chose
pourra arriver sur les règlements de zonage.
J'appuie totalement la proposition de la ville de Verdun pour 300
personnes et je la trouve tout à fait réaliste dans les
circonstances.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): M. le Président, suivant mon
expérience, à l'heure actuelle, la Loi des cités et villes
préconise, pour des villes de moins de 10,000 âmes, 20 opposants
au minimum; pour les villes de 10,000 à 50,000, 40; et au-delà de
50,000, 100. Suivant mon expérience, étant donné que je
suis maire d'une municipalité de 17,000 âmes, 40 opposants c'est
vraiment insuffisant parce qu'on sait que c'est facile de trouver 40 personnes
mécontentes; parfois, elles sont montées quelque peu...
UNE VOIX: Elles sont entraînées.
M. BEDARD (Montmorency): ... elles sont entrafnées et, parfois,
ça va empêcher une ville de se développer. Si je prends le
pourcentage attribuable à ma ville, de 40, que je n'accepterais pas, je
crois que le même pourcentage ne s'applique pas à 100 pour des
villes d'au-delà de 50,000 âmes.
Personnellement, avant d'être maire de la municipalité,
j'ai déjà bloqué des règlements d'emprunt et je
puis vous dire que dans une municipalité comme la mienne encore
une fois 17,000 âmes j'ai déjà ramassé 192
propriétaires dans une fin de semaine. C'est pour vous dire comme c'est
facile. Je ne sais pas si le ministre, dans son nouveau projet de loi qu'il
nous a promis pour cette année c'est la promesse qu'il a faite au
député de Lafontaine a l'intention de réviser ces
normes il prendra peut-être la parole tout à l'heure
mais c'est certainement insuffisant que seulement 100 propriétaires,
pour une ville comme celle de Verdun, vont s'opposer à un
règlement d'emprunt quel qu'il soit. Je crois que cette norme de 100 est
trop faible.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Sainte-Anne.
M. SPRINGATE: Mr Speaker, all evening we have been telling the mayor and
the city council of Verdun to go back and basically consult not only the owners
of the houses and the buildings there but also the tenants. And now we are
telling them: Well, you do not really have to consult thay many, a 100 can
block any of your projects. And I think there are contradictory terms there.
Also, Me Hébert has told us that a 100 people is 1.2 p.c; 300 people
would only be 4.5 p.c. I have to disagree with the member from Lafontaine who
says that a 100 people is a lot and you have many people thinking that things
should be changed, not the population of 90,000 nor of an ownership of 7,000.
Peut-être que 100 c'est beaucoup pour le PQ dans un "meeting", mais 300,
c'est le minimum dans un "meeting" des libéraux. Comme ça, je
crois que c'est difficile d'accepter le nombre de 100.
M. LEGER: Vous auriez dû nous dire ça pendant qu'il y avait
le projet massue. Si vous
êtes opposé au bill 22, c'était le temps de montrer
comment vous êtes fort pour le faire. Vous n'étiez pas là
pour le faire.
M. SPRINGATE: Pourquoi? M. LEGER: Le projet de loi 22?
M. SPRINGATE: Le bill 22, je crois que j'ai déjà fait ma
part et je vais continuer.
M. LEGER: Non, quand c'était le temps de proposer...
M. SPRINGATE: Je suis certain que le député de
Lafontaine...
M. LEGER: ... la motion de censure là.
M. SPRINGATE: Si vous voulez parler du bill 22, en l'espace de trois
semaines, j'ai donné 27 conférences...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît.
M. LEGER: Quand c'est le temps...
M. SPRINGATE: On n'est pas ici pour le bill 22; on est ici pour d'autre
chose. Pour le bill 22, je sais que l'occasion se présentera.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Sainte-Anne a-t-il
terminé?
M. SPRINGATE: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Prévost.
M. PARENT (Prévost): M. le Président, je voudrais rappeler
au député de Lafontaine une expérience que j'ai eue chez
moi, où les syndicats, les groupes populaires d'ailleurs, celui
qui s'est le plus débattu contre le principe de 40, c'est le
président du Parti québécois du comté de
Prévost sont complètement contre le principe de 40; ils
trouvent que cela a bloqué le développement de la ville. Alors,
il serait paradoxal qu'aujourd'hui, de part et d'autre, on veuille limiter une
ville comme Verdun à 100.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: Pour ma part, M. le Président, quand cet article a
été adopté en 1972, j'étais ici et j'ai voté
pour. Encore ce soir, je vais le laisser à 300. Je me suis fait
réélire les deux fois, puis ça n'a rien changé.
M. BURNS: Ce n'est pas ça, le problème. M. CARON: Non,
non, mais je veux dire...
M. BURNS: Voyons donc!
M. CARON: Non, non, je sais que ce n'est pas le problème.
M. BURNS: Arrêtez donc de mêler les problèmes.
M. CARON: Non.
M. BURNS: L'autre nous parle du président du Parti
québécois et de je ne sais trop quoi.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! A l'ordre, s'il vous plaît
!
M. CARON: Moi, je veux dire qu'on va le mettre au voix et puis...
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Fortin, je crois, a demandé la
parole.
M. BURNS: Maudit que vous mêlez les problèmes. Ce n'est pas
possible.
M. FORTIN: II faudrait voir dans quelles circonstances cet amendement
avait été acquis par la ville. C'était au moment où
il y avait les fameuses arénas et la Ligue des propriétaires
bloquait systématiquement cela parce qu'elle voulait un projet plus
gros, ainsi de suite, comme on l'a dit ce matin. Or, la ville, pour les
traverser, est venue ici et, à toutes fins, a demandé que ce soit
porté à 300 au lieu de 100. On a créé une situation
d'exception dans Verdun pour ce projet. Ensuite, on a pu passer le projet
d'aréna. Je voudrais dire la limite de deux heures pour le scrutin est
difficile à respecter pour faire voter 300 personnes. Dans Verdun, la
Ligue des propriétaires m'a affirmé qu'on n'a jamais pu faire
voter plus de 135 propriétaires à une assemblée.
Avec la limite de deux heures, il est loisible de retarder par toutes
sortes de moyens la votation et d'empêcher le vote démocratique
des citoyens de la ville de Verdun. Cela s'est déjà fait. Alors,
quand on en avait 300 et qu'on en a fait voter 135, c'est que le gars, il faut
qu'il vérifie sur sa liste si tout le monde est dûment
enregistré au rôle d'évaluation. Il cherche dans ses
papiers, il se trompe, il biffe des noms puis on retarde la votation. C'est que
la limite de deux heures permet justement aux gens de faire avorter le
vote.
Ensuite, cet amendement est discriminatoire pour les citoyens de Verdun.
Cela crée une situation d'exception. Pour les autres villes autour,
c'est 100 et pour Verdun c'est 300. Je crois que 300 est peut-être
raisonnable, mais à ce moment-là, on devrait revenir à 100
comme pour toutes les autres villes et ensuite, lorsque M. Goldbloom
présentera ses amendements à la Loi des cités et villes,
il établira 300 pour tout le monde. La ligue des propriétaires
m'a aussi affirmé que 50 p.c. des 7,000 propriétaires
résidaient en dehors de Verdun, d'où la difficulté
de réunir les propriétaires pour la votation. Il y en a à
Montréal-Nord, à Longueuil, il y en a partout. Le
député Caron a aussi admis ce matin avoir passé outre le
vote des propriétaires...
M. CARON: C'est vrai.
M. FORTIN: ... pour la construction des arénas. Pour toutes ces
raisons, je demande qu'on biffe 300 et qu'on remette 100, comme pour toutes les
autres villes.
M. CARON: M. le Président, avant que M. le maire parle, je
voudrais juste demander à M. Fortin, 1109 Desmarchais, à Verdun:
Est-ce que vous êtes propriétaire, M. Fortin, à Verdun?
M. FORTIN: Non, je suis locataire.
M. CARON: Les gens que vous représentez, le groupe, est-ce que
c'est un groupe de locataires ou de propriétaires?
M. FORTIN: Je crois qu'on est tous locataires.
M. CARON: Maintenant, M. le Président, la ligue des
propriétaires, on a eu une lettre de son président, qui n'est pas
ici, qui n'est même pas représenté, et je crois que nous
devrions laisser cela à 300.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire.
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, je voudrais quand
même faire une rétractation des paroles de M. Fortin en
somme, M. Caron vient de m'enlever de la bouche quelques paroles que je voulais
dire qui ne représente que huit personnes dont aucune n'est
propriétaire. Deuxièmement, nous avons à la disposition
lorsque nous avons une assemblée des électeurs
propriétaires admissibles à voter trois, quatre, cinq personnes
qui sont aptes à contrôler facilement s'ils sont
propriétaires oui ou non, et ça se fait assez vite. Nous avons eu
un soir deux règlements d'emprunt conjointement, sur une question de
patinoire à un endroit ou à un autre et je pense qu'il y a eu
au-delà de 487 je pense que notre procureur a donné les
chiffres cet après-midi tout près de 500 personnes qui ont
voté et on avait deux règlements de front. Je voudrais aussi
rétracter ce qu'il a dit au sujet de la ligue des propriétaires.
Nous avons 7,488 propriétaires dont 5,130 sont résidents. Ce
n'est donc que le tiers qui est en dehors, soit 2,358 propriétaires.
La raison pour laquelle on veut revenir à 100, c'est bien clair:
c'est que la ligue des propriétaires, même avec le travail qu'elle
fait je lui donne le crédit du travail qu'elle fait a
à peine 200 propriétaires dans l'association.
C'est pour ça qu'on veut essayer de revenir à 100, car
quand on demande 300, ce qui a été obtenu en 1972, ça
dépasse les cadres de la ligue des propriétaires de Verdun. Elle
n'a pas ça en effectif. C'est pour ça qu'on veut revenir à
100, c'est le but principal. C'est qu'on n'a pas l'effectif d'au moins 300
propriétaires qui sont actifs puis qui considèrent les affaires
municipales.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il est évident que nous
devons établir un régime satisfaisant à l'échelle
du Québec, que le régime actuel ne donne pas une parfaite
satisfaction aux contribuables ni aux administrateurs des municipalités.
Nous voulons trouver la juste mesure, le juste milieu entre le contrôle
efficace par les citoyens et la paralysie injustifiée, indue des actions
d'un conseil municipal. Je regrette beaucoup que l'ordre de nos travaux nous
ait fait perdre pour aujourd'hui le projet de loi de Boucherville, parce que
dans ce projet de loi, il y a un article qui couvre quatre pages et demie dont
quatre pages en entier sont consacrées à une proposition de
régime de référendum sur des question de cette nature.
Je constate, par exemple, que dans cette proposition, que je trouve
extrêmement intéressante, il y a un registre qui est prévu
et qui doit être ouvert pendant deux journées entières pour
permettre aux gens de venir s'inscrire. Par contre, quand j'arrive aux chiffres
qui sont proposés, je constate que pour les municipalités de 500
âmes et plus on recommande 5 p.c, ce qui nous porte à un chiffre
comparable à ce que nous avons à Verdun présentement.
Je me trouve dans une situation où je ne voudrais pas que la
démocratie soit bafouée. Je n'ai pas participé au
débat quand la situation actuelle a été
créée à Verdun. Je ne voudrais pas que nous essayions de
régler, à même un cas particulier, une situation
générale au Québec. Je pense que nous devons c'est
la responsabilité du gouvernement de le faire et j'ai l'intention de le
faire arriver avec une proposition générale. Je ne me
prononce pas sur la situation actuelle, je ne voudrais certainement pas que les
citoyens de la municipalité en question se sentent dans une
impossibilité de s'exprimer convenablement sur les actions de leur
conseil municipal, mais je pense que la solution réside dans un article
général qu'il faudrait adopter et que je voudrais adopter dans
les meilleurs délais possible.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, quelle attitude la commission veut-elle
prendre en rapport avec le papillon?
M. BURNS: Je veux tout simplement dire ceci pour clarifier notre
position. Si, effectivement, le ministre des Affaires municipales a
l'intention, éventuellement, d'amender la loi, si le ministre des
Affaires municipales a l'intention éventuellement, également,
d'unifier ou d'uniformiser ces choses-là, nous vous disons: D'accord, on
en discutera du point de vue de son application générale au
Québec. Ce que nous disons, actuellement, c'est qu'il est anormal que
dans chacune des lois municipales qui vise chacune des municipalités on
ait une espèce de petite bebelle particulière pour une
municipalité ou une autre.
On vous dit: D'ici à ce que vous fassiez le changement
ça peut prendre six mois comme ça peut prendre un an, comme
ça peut prendre deux ans, on ne le sait pas. Je pense que le ministre
des Affaires municipales va admettre avec moi que, même s'il est de
très bonne foi lorsqu'il nous dit que le projet de loi va être
déposé bientôt, il y a toutes sortes de
phénomènes qui peuvent l'empêcher éventuellement de
faire adopter ce projet de loi. Nous vous disons: D'ici à ce qu'une
règle générale soit adoptée, utilisons la
règle générale actuelle, c'est-à-dire celle de
l'article 593 de la Loi des cités et villes. Je ne vois pas pourquoi
Verdun serait considérée comme une espèce de domaine
particulier ou de situation spéciale.
Il y a eu un problème particulier en 1972, qu'ils ont
tenté de faire régler par un amendement à leur loi, bon.
Comme le ministre dit, il n'était pas là et je n'étais pas
là non plus. Je ne sais pas si le député de Lafontaine
était là, à ce moment-là, mais, quoi qu'il en soit,
nous, on vous demande tout simplement de remettre la loi générale
même à l'endroit de Verdun. Quand vous ferez des amendements, vous
les ferez de façon générale, pour l'ensemble des
municipalités. C'est juste cela, c'est le sens de la proposition du
député de Lafontaine.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à se prononcer sur l'amendement proposé par le
député de Lafontaine?
M. LEGER: Adopté sur division? M. BURNS: Non, M. le
Président.
M. LEGER: D'accord, le député de Pointe-Claire a
raison.
M. BURNS: On va prendre un vote. Je demande un vote, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un vote? Qu'on appelle les
députés.
M. GOLDBLOOM: Me Hébert?
M. HEBERT: Je n'ai pas de commentaires à faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): On a appelé les
députés.
M. BURNS: On demande un vote, monsieur.
LE PRESIDENT (M. Picard): II s'agit de l'amendement proposé par
le député de Lafontaine qui aurait pour effet, grosso modo, de
ramener la charte de la ville de Verdun à la loi générale
des cités et villes, qui dit qu'il faut 100
électeurs-propriétaires pour approuver un règlement et la
charte actuelle dit: 300 électeurs. On reviendrait à 100
électeurs.
M. Burns (Maisonneuve).
M. BURNS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Bédard (Montmorency).
M. BEDARD (Montmorency): Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Boutin (Abitibi-Ouest).
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Caron (Verdun).
M. CARON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Chagnon (Lévis).
M. CHAGNON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Déziel (Saint-François).
M. DEZIEL: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Goldbloom (D'Arcy McGee).
M. GOLDBLOOM: Abstention, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Abstention. M. Séguin
(Pointe-Claire).
M. SEGUIN: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Léger (Lafontaine).
M. LEGER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Springate (Sainte-Anne).
M. SPRINGATE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Parent (Prévost).
M. PARENT (Prévost): Contre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Amendement rejeté. Article...
M. LEGER: Il faut admettre qu'il y avait cinq maires là-dedans,
M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Pas de père. M. BURNS : Et quelques
conseillers.
M. LEGER: C'est-à-dire quatre maires et un conseiller.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, du projet de loi original.
M. HEBERT: A l'article 19.
M.VAILLANCOURT: Le suivant, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Excusez-moi. M. Vaillancourt (Orford).
M. VAILLANCOURT: Contre. M. LEGER: ...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je m'excuse auprès du ministre.
M. BURNS: On n'avait pas besoin de votre vote.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19. M. Hébert.
M. HEBERT: A l'article 19, c'est un pouvoir que nous possédons
déjà, que nous avions demandé il y a longtemps pour
amender notre vieux règlement 128 qui date de 1933. Nous demandons
d'enlever tout simplement l'obligation pour le greffier de publier cet article
8. Nous demandons que tout de suite il convoque les gens, qu'il dise le but de
l'amendement proposé et qu'il invite les gens à se
présenter à la commission municipale s'ils ont des
objections.
M. GOLDBLOOM: Pas d'objection, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Commentaires sur l'article 19?
Article 19, adopté? Adopté. Article 20.
M. HEBERT: A l'article 20...
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
M. HEBERT: Je l'ai expliqué tantôt, est-ce qu'il y a...
M. GOLDBLOOM: Oui, oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 20, adopté. Article 21.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous vous rappellerez que nous
avons pris la décision d'insérer avant l'article 21 actuel un
article qui se lirait comme suit: L'article 1 ne s'applique qu'aux immeubles
acquis avant la date d'entrée en vigueur de la présente loi. Je
vous donne le texte ici.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 21 qui devra être
corrigé pour qu'il y ait concordance avec les. nouveaux numéros
se lirait comme suit, proposé par l'honorable ministre: L'article 1 ne
s'applique qu'aux immeubles acquis avant la date d'entrée en vigueur de
la présente loi. Cet amendement est-il adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 21 qui se trouverait
22.
M. HEBERT: C'est relié aux pensions de ce matin, c'est
rétroactif au 1er septembre pour justement protéger la personne
qu'on a voulu protéger en abaissant à onze ans...
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 23. Adopté. Nous
reviendrons maintenant à l'article...
M. LEGER: L'article 5.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'ancien article 5.
M. HEBERT: Qui est suspendu, nous allons en discuter pendant que vous
allez étudier d'autres projets de loi.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela reviendra après.
M. GOLDBLOOM: C'est cela, nous acceptons de suspendre l'étude du
projet de loi et d'en prendre d'autres. Me Hébert et Me Mon-geon nous
feront signe quand ils seront prêts à discuter de l'article 5,
pour nous permettre de terminer l'adoption du projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'étude du projet de loi no 131, Loi
modifiant la charte de la cité de Verdun, est suspendue. Quel projet de
loi?
M. GOLDBLOOM: Ou Pierrefonds ou Kirkland.
M. LEGER: ...
M. GOLDBLOOM: Non, il faut passer les autres, après tout ils
attendent depuis ce matin.
M. LEGER: Ils attendent tous. Je n'ai pas d'objection.
M. GOLDBLOOM: ... conciliant.
M. LEGER: Vous allez jusqu'à minuit.
M. GOLDBLOOM: Oui.
Projet de loi no 129
LE PRESIDENT (M. Picard): Le projet de loi no 129, Loi modifiant la
charte de la ville de Pierrefonds.
M. BURNS: Cela me fait rien, mais je vais être encore plus de
mauvaise humeur, demain!
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai ici que, pour la ville de Pierrefonds, Me
Yvon Denault est procureur. Est-ce qu'il est présent?
M. DENAULT: Je le suis, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Marcel Trudeau, CR, procureur de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. TAILLEFER: M. le Président, mon nom est Bernard Taillefer. Je
remplace Me Marcel Trudeau, pour la Communauté urbaine de
Montréal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je m'excuse, M. Taillefer, j'ai une autre
liste, vous avez raison. Alors, c'est Me Bernard Taillefer. Et Me Michel
Côté, CR, avocat en chef de la ville de Montréal.
M. COTE: Présent, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le projet de loi 129, article 1. Me
Denault.
M. DENAULT: Je veux tout d'abord, M. le Président, écarter
les craintes du procureur de la ville de Montréal, de même que
celles du procureur de la communauté urbaine. Je n'ai pas l'intention
d'apporter de papillon ou d'amendement au projet de loi qui est imprimé
et que vous avez devant vous. Je pense que leurs craintes avaient trait
à des amendements que Pierrefonds veut proposer au bill de la
communauté urbaine, qui sera présenté d'ici quelques
semaines.
L'article que nous proposons est tout simplement et vous voyez
entre parenthèses les modifications dans le texte actuel de la Loi des
cités et villes pour porter de 5 p.c. à 10 p.c. la
superficie de terrain que la ville peut exiger des promoteurs lorsqu'ils font
approuver leurs plans de subdivision.
Il y a aussi un deuxième petit changement au milieu du texte et
qui commence par: "... 21 de la Loi de l'évaluation foncière".
C'est tout simplement une modification de concordance. Dans le texte actuel de
la Loi des cités et villes, on se réfère à
l'article 522 ou à l'article 523, qui, aujourd'hui, est remplacé
par l'article 21 de la Loi de l'évaluation foncière. Ce n'est
donc qu'un amendement de concordance. L'essentiel est de porter de 5 p.c.
à 10 p.c? Pourquoi veut-on porter... S'il est nécessaire de
justifier cette demande? Dans le rapport qui a été
préparé par le service de planification de la Communauté
urbaine de Montréal, je ne me contenterai que de vous citer un court
passage où on dit ce qui suit: "Actuellement, la Communauté
urbaine, avec ses 2.5 acres de parc pour 1,000 habitants, se compare au Chicago
de 1960 et se classe loin derrière Toronto, Boston et
Détroit".
Or, c'est un fait qu'il manque d'espace vert sur l'île de
Montréal. Il y a un endroit en particulier sur l'île de
Montréal où on peut encore sauver des espaces verts et c'est dans
l'ouest et c'est précisément là où sont
situées les deux villes adjacentes de Kirkland et de Pierrefonds
il y a un bill concernand Kirkland après celui-ci qui demandent
le même pouvoir.
Or, actuellement, nous avons à Pierrefonds et à Kirkland
des développements très importants qui sont déjà
commencés et qui vont supposer des investissements de la part des deux
municipalités d'environ $8 millions chacune. Ceci signifie que de
très grands espaces, d'ici deux ans, seront construits. Si nous ne
réservons pas, immédiatement ce qu'il faut pour les parcs, dans
ces espaces qui seront construits, il faudra, dans cinq ans, dans dix ans ou
dans quinze ans, exproprier pour avoir les parcs qu'on aurait pu facilement
avoir aujourd'hui en prenant les mesures voulues, c'est-à-dire en
exigeant dès maintenant 10 p.c. de parcs au lieu de 5 p.c.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Denault, est-ce que vous avez un mot
d'explication à donner... Je remarque que vous avez un autre changement:
"Leur valeur réelle doit être étudiée pour les fins
du calcul".
M. DENAULT: C'est cela. Dans le texte actuel de la Loi des cités
et villes, on dit que pour une terre soumise à l'article 522, qui est
une terre en culture, on doit se servir de la valeur réelle. Tout ce que
j'ai changé ici, c'est pour se référer ici à
l'article 21 de la Loi de l'évaluation foncière, qui couvre
aujourd'hui ce que couvrait antérieurement l'article 522 de la Loi des
cités et villes. C'est purement une concordance.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): Seulement une question technique. Est-ce que
les 10 p.c. de calcul s'appliquent à la superficie des rues en
même temps dans un développement? Peut-être que l'avocat
n'est pas capable de me répondre?
Supposons qu'un développement d'une certaine envergure vous est
présenté, vous avez l'emplacement des rues. Lorsque vous faites
votre calcul de 10 p.c, est-ce que c'est 10 p.c. des terrains bâtissables
ou 10 p.c. globalement du terrain?
M. DENAULT: Non.
M. BEDARD (Montmorency): Seulement les rues?
M. DENAULT: 10 p.c. du terrain net, après avoir enlevé les
rues, et c'est d'ailleurs pourquoi les estimateurs, dans leur rapport
d'expertise, figurent toujours une perte d'environ 33 p.c. sur chaque pied
carré de terrain, c'est-à-dire 5 p.c. de parcs et le reste pour
des rues et d'autres pertes qu'ils doivent subir d'eux-mêmes.
M. BEDARD (Montmorency): Seulement 10 p.c. de ces terrains? Je vais vous
appuyer dans votre demande.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le leader de l'Opposition officielle, le
député de Maisonneuve.
M. BURNS: Me Denault, est-ce que c'est un problème particulier
que vous voulez régler par cet amendement? Si oui, en quoi
consiste-t-il?
M. DENAULT: Ce n'est pas un problème particulier. Je suis d'avis
que toutes les villes de la province devraient faire cela. Il y a des villes
où le problème ne se pose pas, par exemple, à Verdun,
à Lasalle, qui sont déjà bâties. Si elles veulent
avoir des parcs, elles n'ont qu'une solution, c'est d'exproprier et de
démolir. Mais dans Kirkland et dans Pierrefonds, dans Kirk-land
particulièrement, qui est à peine bâtie, le
développement s'en vient. Il se fait depuis un an et il va se poursuivre
de façon très intense dans les années qui viennent. C'est
le temps d'exiger des lotisseurs qu'ils donnent à la ville 10 p.c. pour
des parcs plutôt que d'attendre plus tard et d'être obligé
d'exproprier et de payer pour avoir des parcs, en somme, qu'on peut avoir pour
rien aujourd'hui.
M. BURNS: Si ce n'est pas un problème particulier, qu'est-ce qui
vous motive à demander cela aujourd'hui?
M. DENAULT: C'est parce que le développement se fait
actuellement. Nous avons déjà fait approuver, en principe, par la
commission municipale, des investissements d'approximativement de $8 millions
dans ces villes pour des services qui se posent actuellement, qui vont se poser
cet été. Il y a des maisons qui se construisent actuellement par
centaine, dans ces villes. Cela veut dire que, chaque semaine qui passe, il y a
de nouveaux plans de subdivisions qui arrivent sur la table du conseil, et dans
le moment tout ce que l'on peut exiger c'est 5 p.c. Si on a ce pouvoir dans un
ou deux ans, dans la loi générale, on aura perdu 5 p.c. de tous
les terrains qui auront été subdivisés pendant ces mois ou
ces années.
M. BURNS: Une dernière question, M. le Président, est-ce
que, à votre connaissance, il y a des gens qui se sont opposés
à votre demande?
M. DENAULT: Nous avons fait une réunion des constructeurs, parce
que, en fait, ce sont les constructeurs. Les citoyens ne demandent pas mieux,
eux, d'avoir plus d'espaces verts, ce sont eux qui en demandent. Les seuls qui
auraient pu s'opposer, ce sont les constructeurs; je n'en vois pas, ici,
aujourd'hui. Là je parle du projet de Pierrefonds mais, puisque les deux
sont identiques, je peux parler du cas de Pierrefonds. Il y a eu des
réunions avec les promoteurs, qui ont dit: Si la ville voisine fait la
même chose, on n'a pas d'objection. C'est effectivement ce qui arrive,
Pierrefonds et Kirkland sont ensemble, ici, aujourd'hui, parce que ce sont deux
villes qui se côtoient, qui sont adjacentes. De fait, je dirais qu'au
moins la moitié des promoteurs sont les mêmes dans les deux
villes. Ils construisent côte à côte, des deux
côtés de la frontière.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je peux
répondre immédiatement à l'honorable député
de Maisonneuve en lui disant que ce n'est pas un problème particulier,
c'est une occasion particulière. Je dis à Me Denault qu'en ce qui
concerne le ministre je devrais afin de justifier vos douze heures de patience
pour ces quelques minutes de présentation, faire un long discours
à l'appui de votre projet de loi. Mais, en ce qui concerne le ministre,
vous prêchez au converti.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: M. le Président, le ministre vient de répondre
en partie à ma question. Je voulais lui demander tout simplement s'il
avait l'intention d'en faire éventuellement une loi
générale.
M. GOLDBLOOM: Je pense que oui, M. le Président, mais je ne
pourrai m'engager quant aux chiffres. Il est évident qu'il ne s'agit
pas, ici,
d'une obligation; c'est d'une permission, d'une possibilité
d'aller jusqu'à 10 p.c. La ville n'est pas obligée d'aller
jusque-là. Il y a une étude que nous poursuivons
présentement sur le problème des espaces verts à
l'échelle de la province et je pense que nous devons envisager le
problème par région plutôt que par municipalité
individuelle. Dans ce sens, il ne conviendrait peut-être pas de dire que
toute municipalité pourrait et donc devrait en principe aller
jusqu'à 10 p.c. Mais le but est clair, c'est de mieux protéger,
mieux conserver les espaces verts et, comme l'a dit Me Denault, de pouvoir le
faire maintenant, dans le cadre d'un développement plutôt que
d'être obligé de revenir par la suite, d'exproprier et de payer
beaucoup plus cher.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Etant donné la clarté de la
présentation, le bien-fondé, l'urgence de la situation et que
l'heure avance, je voudrais que l'on me fasse l'honneur de proposer l'adoption
de ce bill 129, y compris l'article 2 qui vient tout de suite après
l'article 1. Je pense qu'il n'y aura pas de discussion. Si on avait le
consentement, le bill pourrait être adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté.
M. BURNS: Avant l'adoption, M. le ministre, je veux simplement expliquer
notre attitude à l'égard de ces modifications. Lorsque le
ministre a en tête éventuellement de faire des modifications
d'application générale, je me dis que, dans le fond, c'est un peu
des cataplasmes que l'on pose sur des jambes de bois, en faisant des
amendements aux lois particulières alors que le ministre se propose
éventuellement de nous amener une loi générale. Si cela
règle le problème de la ville pétitionnaire actuellement,
je n'ai pas d'objection à adopter cela. Mais je trouve que c'est une
bien mauvaise technique de législation surtout dans une matière
où il y a tellement de lois différentes dans le domaine des
affaires municipales. Si on doit véritablement, à un moment
donné, changer les politiques à la grandeur du Québec, je
dis que le ministre devrait, un peu comme il l'a fait et comme son
prédécesseur l'a fait d'ailleurs, concernant les pensions des
maires et des conseillers municipaux, dire: On va avoir une loi-cadre
là-dessus, on va avoir une loi qui va s'appliquer
généralement.
En tout cas, c'est une suggestion que je vous fais pour vous inciter
à mettre de l'ordre dans le domaine qui est de votre
compétence.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je reconnais la validité
des arguments du député de Maisonneuve, mais je voudrais
souligner que si présentement il y a moyen de conserver des espaces
verts sur l'île de Montréal, ces possibili- tés existent
dans l'Ouest de l'île et dans le secteur de Rivière-des-Prairies.
Il n'y en a pas beaucoup d'autres. Voici la municipalité la plus
touchée par toute la question des espaces verts, celle qui peut agir et
faire, au nom de la collectivité montréalaise, un geste qui
serait avantageux pour tout le monde. Ce n'est pas à ce moment-ci que
moi, je dirai: Non, on attendra une loi générale que je ne suis
pas en mesure de déposer avant au moins un certain nombre de
semaines.
Il n'est même pas certain que nous pourrions et c'est une
réponse que je viens de faire à l'honorable député
de Saint-François donner un tel pourcentage de façon
réaliste à l'échelle de toute la province. Donc, je pense
que nous devons accepter cette loi pour aider Pierrefonds à nous aider
tous sur l'île de Montréal, et Kirkland aussi, tout à
l'heure.
M. BURNS: II faut espérer que cela va vous aider à
convaincre la ville de Montréal également...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté?
M. BURNS: ... à faire un certain nombre de choses dans le
même style. Remarquez que sur le principe on n'a aucune espèce
d'objection. Je pense que le député de Lafontaine vous l'a dit
assez de fois et je pense être en mesure de dire que nous partageons son
avis, nous de l'Opposition. Si ça peut vous aider à convaincre la
municipalité de Montréal, eh bien, tant mieux. Me
Côté, vous ne pensez pas que vous êtes convaincant?
M. COTE: Je suis absolument convaincu. M. BURNS: Bon, bravo!
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté. Article 2.
Adopté.
Le projet de loi no 129, Loi modifiant la charte de la ville de
Pierrefonds est adopté sans amendement. Nous vous remercions, Me
Denault.
J'inviterais maintenant...
Projet de loi no 132
M. GOLDBLOOM: Projet de loi no 132, M. le Président, la ville de
Kirkland.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... de nouveau Me Denault à nous
présenter le projet de loi no 132, Loi modifiant la charte de la ville
de Kirkland.
M. DENAULT: C'est essentiellement la même chose que Pierrefonds,
sauf qu'on a l'article 1 qui a déjà été
discuté à quelques reprises au cours de la journée. Je
dois vous dire
bien honnêtement que nous n'avons pas, à Kirkland, de
problèmes urgents et immédiats à régler en vertu de
l'article 26. On l'a mis là pour en prévenir, mais si ça
va être corrigé éventuellement, on n'en mourra pas
d'attendre un certain nombre de mois.
M. GOLDBLOOM: Me Denault, je vous remercie de votre collaboration.
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1. Adopté. Article 2.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, au contraire. Me Denault nous
offre de biffer l'article et nous acceptons cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): On adopte sa suggestion, M. le
Président.
M. GOLDBLOOM: On adopte sa suggestion de biffer l'article.
M. BURNS: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est le numéro 1?
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, biffé.
M. GOLDBLOOM: Oui. L'article 2, qui, à la lecture rapide, est
identique à celui que nous venons d'adopter pour Pierrefonds, est
adopté pour les mêmes raisons.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 2, adopté. Article 3.
Adopté.
Le projet de loi no 132, Loi modifiant la charte de la ville de Kirkland
est adopté avec amendement. Merci, Me Denault.
M. DENAULT: Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le suivant?
M. GOLDBLOOM: LaSalle.
Projet de loi no 130
LE PRESIDENT (M. Picard): Projet de loi no 130, Loi modifiant la charte
de la cité de LaSalle. Me Gilles Hébert, procureur de la
requérante.
M. HEBERT: M. le Président, pendant que mes gens discutent on
peut tenter, je pense bien, d'en arriver à une entente. J'aimerais vous
présenter le maire de la ville de LaSalle, M. Gérard Raymond, M.
Laurentien Lefebvre, qui est au conseil municipal M. John Campbell, qui est
député fédéral, en plus d'être conseiller
municipal, M. Cordner, et j'ai, à ma gauche, le gérant de la
ville, M. Yves Roy.
Messieurs, la ville de LaSalle est la sixième ville industrielle
de la province, la deuxième sur l'i^le de Montréal. C'est une
ville importante qui, elle aussi, a des problèmes, qui a vu que d'autres
municipalités avaient obtenu des pouvoirs spécifiques et qui en
demande quelques-uns.
Pour faciliter les choses, à l'article 1, nous pouvons tout de
suite vous dire qu'il n'y a pas urgence dans ce cas et que nous sommes
prêts à le retirer.
M. GOLDBLOOM: Bon. Merci.
M. BURNS: Le ministre vous a convaincus d'avance.
M. HEBERT: Pardon?
M. BURNS: Le ministre vous a convaincus d'avance?
M. HEBERT: Non, c'est que nous en avons discuté beaucoup au cours
de la journée.
M. BURNS: D'accord.
M. HEBERT: Quant à l'article 2...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, biffé?
M. GODLBLOOM: Biffé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Biffé. Article 2, devenu article 1.
M. HEBERT: L'article 2 est un article où on demande encore une
fois une pension pour des conseillers municipaux. C'est une ville où on
travaille dur, très fort et où on doit siéger très
régulièrement à cause des nombreux développements.
Je sais que cela peut créer un précédent qu'on a
déjà refusé.
Cependant, j'aimerais, si vous me le permettez, que le maire puisse au
moins vous exprimer pour quelle raison on exige ces choses. Si vous ne
l'accordez pas, cela éclairera peut-être encore plus le ministre
pour son texte futur. J'aimerais que M. Raymond vous dise quelques mots
à ce sujet, si vous n'y avez pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. M. le maire.
M. RAYMOND: Premièrement, je voudrais vous remercier pour
l'attention que vous avez portée à notre bill et pour l'attention
que vous allez lui donner, j'espère. Comme je suis au conseil de ville
depuis vingt ans, j'ai la chance de comparer la commission qui siège
aujourd'hui et la commission qui a siégé il y a vingt ans.
J'aimerais que vous m'accordiez quelques minutes pour expliquer la
différence que je vois entre la commission qui siégeait il y a
vingt ans et la commission qui siège ici aujourd'hui. Il y a vingt ans,
il y avait le monsieur qui contrôlait tout. C'est le monsieur qui
cherchait la bête noire dans tous les bills et qui faisait tout le
travail. Autour de lui, il y avait bien des sièges vides et il y avait
bien des hommes qui lisaient des papiers. Ils ne faisaient pas autre chose que
lire des papiers, laissant le monsieur faire tout le travail, tandis
qu'aujourd'hui, je vois beaucoup de dialogue. De toute façon, j'ai
appris cela, il me semble. Tout le monde travaille sérieusement, et
c'est comme cela qu'on arrive à une bonne administration.
Mais la chose que j'ai à dire, c'est que, il y a quinze ans, le
monsieur a voté une pension pour l'ancien maire de Verdun. Je ne sais
pas si quelqu'un se rappelle de lui, c'était M. Wilson. Il y a quinze
ans, on a voté une pension de $5,000. Je pense que $5,000 d'il y a
quinze ans, cela vaudrait peut-être le double aujourd'hui.
J'espère que le fait que l'on demande huit ans... Apparemment, il y a
beaucoup d'autres conseils qui ont le même droit de huit ans, minimum. Je
pense que notre ville... On a dit tout à l'heure, aussi, que Verdun
avait une dette de 9 p.c. La nôtre est seulement de 7.25 p.c. Je pense
que, financièrement, on est bien placé. C'est tout ce que j'avais
à dire. Merci.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que je peux demander... Me
Hébert, vous avez participé à la discussion sur le projet
de la ville de Verdun. Nous avons appris qu'il y avait trois cas particuliers
qu'il fallait régler en toute justice à cause d'une changement de
date d'élection municipale qui a fait que les trois termes de ces
personnes se sont chiffrés par onze ans et quelques mois, ou dans un cas
par dix années et quelques mois à cause d'une retraite
prématurée pour des raisons de maladie. Y a-t-il, dans le cas de
la ville de LaSalle, des cas particuliers de même nature?
Je pose la question en constatant que la ville a un régime qui
lui est particulier quant au fait qu'il parait dans une loi adoptée en
1967, mais qu'il est identique au régime général de la Loi
des cités et villes.
M. HEBERT: M. le Président, c'est toujours la question de la
durée du mandat. C'est ce qui se répète toujours. Douze
ans, autrefois, pour un conseiller municipal ou pour un maire, c'était
facile à faire et normal. Aujourd'hui, on sait très bien qu'au
bout de deux mandats, un conseiller municipal ne se représente pas
généralement, parce qu'il en a assez, il a donné beaucoup
de temps, surtout dans une ville industrielle comme LaSalle, et nous croyons
juste que le délai de huit ans soit normal.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je suis obligé
de répondre que la question générale devra être
discutée à l'occasion de la présentation d'un projet de
loi pour créer un régime général. Je suis
disposé à régler des cas particuliers pour ne créer
aucune injustice à l'endroit d'une personne qui, de bonne foi, croyant
qu'après trois mandats, elle aurait droit à un régime de
retraite, se voit privée de ce régime par un accident de
l'histoire administrative de la province. Mais si tel n'est pas le cas, je
regrette, je ne pourrai accepter une modification pour cette ville que j'ai
dû refuser, à Verdun et que je dois refuser à toute autre
ville, en attendant que je présente cette année, je le
répète, un régime général.
M. BURNS: D'accord, M. le ministre.
M. CARON: M. le Président, j'étais avec les gens de Verdun
pour essayer de régler le problème. Je voudrais mentionner ici
que le ministre d'Etat, M. Lalonde, de Marguerite-Bourgeoys, n'est pas
présent pour rencontrer les gens de LaSalle parce qu'il est malade. Il
n'a pas été ici à Québec de la semaine. Alors, je
tenais à le souligner, s'il n'est pas venu vous rencontrer, c'est qu'il
est retenu à la maison à cause de maladie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Qu'advient-il...
M. GOLDBLOOM: On biffe l'article, M. le Président, je le
regrette, mais on doit le faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 2 est donc biffé. L'article 3
est devenu l'article 1.
M. HEBERT: Alors, l'article 3 a pour but d'amender l'article 122. Vous
savez qu'en vertu de la Loi actuelle des cités et villes, une personne,
un locataire ne peut se présenter que s'il apparaît au rôle
d'évaluation. Or, il n'apparaît pas au rôle
d'évaluation actuellement et la ville de LaSalle n'a pas de rôle
de valeur locative. Donc, les locataires, à la prochaine
élection, seront empêchés de se présenter.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai présenté
aujourd'hui, en première lecture, un projet de loi sur le cens
d'éligibilité des locataires et je pense que nous
réglerons ainsi le problème qui est réel.
M. BURNS: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, biffé. L'article 4 est
devenu l'article 1.
M. HEBERT: Les deux articles sont semblables à ceux de ce
matin...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. HEBERT: ... que vous avez indiqué vouloir mettre dans la loi
générale. Alors, je pense bien que nous allons les retirer ou les
biffer.
M. GOLD BLOOM: Les articles 4 et 5 ont été refusés,
n'est-ce pas?
M. BURNS: C'est ça, même chose.
M. GOLDBLOOM: L'article 6 a été accepté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les articles 4 et 5 sont biffés.
M. HEBERT: Nous aimerions, M. le ministre, à la suite de
représentations de citoyens, faire un amendement à cet article.
J'en ai des copies ici. Cela ne change pas considérablement le fond,
mais on a eu des représentations à l'hôtel de ville, parce
que, contrairement à ce qu'on pense, dans les villes, les citoyens se
présentent, s'occupent de leurs choses et viennent faire des
représentations. Nous en avons eu et nous voulons donner suite à
leurs représentations, en appliquant, par exemple, ce texte à la
ville de LaSalle. Que, dans les cas d'urgence, seulement s'ils sont
bâtis... J'ai le texte ici qui pourrait...
M. GOLDBLOOM: Très bien, M. le Président.
M. HEBERT: Je pourrais vous le donner.
M. GOLDBLOOM: Vous parlez de l'article 6, si je comprends bien, Me
Hébert.
M. HEBERT: De l'article 6. M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, est-ce qu'on peut revenir au bill de
Verdun? On avait dit que, dès qu'il serait prêt, on y reviendrait.
Est-ce qu'on peut revenir au bill de Verdun? Ils sont prêts à
discuter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je pense qu'on pourrait terminer le bill de la
ville de LaSalle et revenir à Verdun après.
M. CARON: Parfait.
M. GOLDBLOOM: Je pense que ce serait souhaitable dans un sens, M. le
Président, mais je constate qu'immédiatement après
l'étude de cet article no 6, nous arriverons au no 7 qui porte sur la
même considération. S'il y a entente dans le cas de Verdun, il y
aura lieu de faire la même chose dans le cas de LaSalle.
Donc, je suggère que nous disposions de la proposition que nous
avons devant les yeux et que nous suspendions l'étude du projet de loi
de LaSalle, pour entendre Me Hébert et Me Mongeon sur cet article.
M. HEBERT: Sur cet article 6?
M. GOLDBLOOM: Que l'on termine l'étude de l'article 6.
M. HEBERT: Oui, d'accord.
M. GOLDBLOOM: Et puisque l'article 7, si je comprends bien, porte sur le
sujet de votre discussion avec Me Mongeon, nous pourrons peut-être vous
entendre sur cela.
M. HEBERT: Quant à l'article 6 tel que modifié, est-ce que
la commission est d'accord?
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai un amendement sur l'article 6, qui vient
d'être distribué et qui se lit comme suit: "L'article 429 de
ladite loi est modifié pour la cité, en ajoutant, après le
paragraphe 20, le paragraphe suivant: 20 a) Pour pourvoir à l'entretien
d'hiver des rues et des trottoirs aux frais de la municipalité, et
déterminer quand il le juge à propos, que la neige sera
soufflée ou déposée sur les trottoirs et sur les terrains
privés, en tout temps s'ils sont vacants et en cas d'urgence seulement
s'ils sont bâtis, pourvu qu'il détermine ainsi les
précautions nécessaires en pareils cas, pour éviter les
dommages à la personne et à la propriété".
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Cet article 6, qui devient
l'article 1 du projet de loi, est adopté tel qu'amendé?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour des raisons majeures, nous
aimerions suspendre pendant deux minutes seulement les travaux de la
commission. Nous reprendrons immédiatement après. Si je comprends
bien, nous suspendrons l'étude du projet de loi de la ville de LaSalle,
pour entendre Me Hébert et Me Mongeon sur l'article laissé en
suspens dans le projet de loi de la ville de Verdun. Est-ce bien cela?
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. La commission suspend ses travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 44)
Reprise de la séance à 22 h 57
Projet de loi no 131 (suite)
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, la commission reprendra maintenant
l'étude du projet de loi no 131, Loi modifiant la charte de la
cité de Verdun, et nous en étions à l'article 5.
Maître Hébert.
M. HEBERT: L'article, suivant notre entente, pourrait se lire comme
suit: "Au cas de défaut par le propriétaire d'aviser la
cité par poste recommandée du départ du locataire et des
noms, prénoms et qualités du nouveau locataire dans les 30 jours
de ce départ ou de cette nouvelle location selon le cas (la preuve de
l'envoi d'un tel avis recommandé incombant au propriétaire), le
conseil peut décréter que, dans les cas d'immeubles de plus de
sept logements, etc.)
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous avons analysé un peu
cet article, et nous avons constaté que le pouvoir existe
déjà dans la Loi des cités et villes avec une application
générale à tous les propriétaires.
Il y a deux éléments que l'on veut ajouter: une
sélection par nombre d'unités de logements dans un immeuble et un
avis par le propriétaire pour faciliter la tâche de la ville dans
la perception des taxes.
Pour ma part, je trouve assez généreuse l'offre de Me
Mongeon d'assumer c'est-à-dire au nom de ses clients, les
propriétaires la responsabilité d'aviser la
municipalité et même d'assumer le fardeau de la preuve. Mais quand
je reviens à cette question de la sélection par nombre
d'unités de logements, je ne suis pas en mesure de me convaincre de sa
justification, et je suis moins en mesure de m'en convaincre quand je lis le
projet de loi de LaSalle où le chiffre est différent. Et je me
dis: On invoque pour Verdun une expérience, et selon cette
expérience, si c'est plus de sept, on a des problèmes, si c'est
moins de sept, on n'a pas de problèmes. Mais dans le cas de LaSalle, on
va nous invoquer une situation où le chiffre magique est de cinq. Je
peux facilement m'imaginer que, dans un autre cas, une autre
municipalité viendrait nous dire: Nous n'avons pas de problèmes
avec les grands immeubles, mais nous avons des problèmes avec les petits
à moins de sept logements.
Alors, je pense que je retiens de l'argumentation et je me
permets de l'appeler impressionnante de Me Mongeon, que les villes ont
besoin d'aide pour percevoir leurs taxes. Les propriétaires, sans
vouloir assumer seuls le fardeau de paiement, sont prêts à
collaborer avec la ville en lui donnant les informations qui devraient
réduire la perte en question. Si le principe est bon, pourquoi ne pas
l'appliquer de façon générale, sans appliquer une
sélection quant au nombre de logements?
M. HEBERT: Alors, d'abord dans le cas de LaSalle, M. le ministre, on me
dit que pour elle, sept c'est un chiffre excellent. Il n'y a pas de
problèmes.
Il y a une chose qui est bonne: Regardez vos règlements qui sont
empilés au ministère, et vous allez voir que vous avez des
centaines de villes qui le font actuellement. Je parle par expérience.
Il y a des maires ici je ne sais pas s'ils le font chez eux mais
évidemment ils ne me le diront peut-être pas, parce que c'est
illégal, mais dans les agglomérations je ne veux pas les
nommer, parce qu'à ce moment, ils le font illégalement, regardez,
vous en avez dans toute la province qui le font actuellement, dans les grandes
agglomérations, vous allez voir que cela se fait.
Je ne peux pas vous donner de noms, mais je sais que cela se fait. Cela
se fait régulièrement.
Alors, pourquoi le fait-on illégalement? Là, on vous
demande de le faire légalement.
Les autres villes ne savent peut-être pas qu'elles le font
illégalement, mais moi, je le sais. Je demande un correctif. Parce que
cela se fait dans toute la province. Je peux vous donner les noms de villes,
mais je ne peux pas les nommer, à cause du secret professionnel, mais
cela se fait. Je le sais!
M. GOLDBLOOM: Me Hébert, ce qui se fait partout dans la province,
est-ce que c'est l'imposition de cette obligation aux propriétaires
d'immeubles de plus de sept logements seulement?
M. HEBERT: Oui. Généralement, cela se tient entre six et
sept. On ne pénalise pas les duplex, les triplex, les quadruplex, mais,
en haut de cela, vous l'avez.
M. GOLDBLOOM: Vous me faites peur par votre choix de verbes quand vous
dites "pénaliser". Est-ce une question de pénaliser, ou est-ce
une question d'aider la ville à percevoir ces taxes pour ne pas
être perdante?
M. HEBERT: Non. C'est tout simplement cela. C'est dans ces immeubles de
plus de sept logements qu'on perd le plus de taxes, tout simplement. Si
certaines municipalités ont jugé à propos de le passer,
même illégalement, cela doit certainement avoir une
utilité.
M. BURNS: Dans le fond, Me Hébert, vous nous demandez de
légaliser ce qui est illégal actuellement.
M. HEBERT: Ce que des municipalités...
M. BURNS: II y a tellement de choses qu'on entend depuis ce matin. Je
n'ai pas été là tout le temps, mais, quand même,
j'étais en mesure de suivre les travaux de la commission par l'entremise
de la transmission à mon bureau. Il y a tellement de choses qu'on nous
dit actuelle-
ment qui sont illégales, qu'on veut légaliser par des
projets de loi privés qui, en soi, sont très souvent à
caractère exceptionnel. Moi, je me demande si, actuellement, on ne pose
pas le problème, tout simplement, de la régularisation de
l'ensemble des dispositions concernant les municipalités. A ce moment,
je m'oppose à adopter des règlements qui font fi de la loi
actuelle dans le fond.
M. HEBERT: Bien non, je ne veux pas ratifier...
M. BURNS: C'est ce que je me demande...
M. HEBERT: Je vous dis qu'il y a une situation de fait dans toute la
province. Il y a plusieurs municipalités qui n'imposent la taxe aux
propriétaires que dans les conciergeries de plus de sept, six ou sept.
Cela se fait ailleurs. On dit que nous, avant de le faire, on veut avoir le
pouvoir de le faire. Je ne connais pas de municipalités qui aient le
pouvoir de le faire alors qu'elles le font.
M. BURNS: Vous n'avez pas le pouvoir actuellement, le pouvoir
général en vertu de l'article 449, tel qu'il est
rédigé?
M. HEBERT: A tous les propriétaires... Oui. C'est exact. Mais,
à ce moment, vous ne faites plus rien payer aux locataires.
M. BURNS: Si vous décidez de l'utiliser comme cela, cela devient
un problème de relation entre locataires et propriétaires.
M. CARON: Ce matin, on en a discuté, M. le Président, pour
peut-être...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît. Le
député d'Abitibi-Ouest, il y a longtemps qu'il m'a demandé
la parole.
M. BOUTIN (Jean-Hugues): C'est simplement pour vous dire, M. le
Président, que moi non plus, je ne suis pas tellement d'accord sur la
question du nombre de logements. Quant à moi, je maintiendrais
plutôt que le propriétaire paie la taxe d'eau.
M. BURNS: Cela sera un problème qu'il réglera avec son
locataire après? C'est une question de relation entre
locataire-locateur.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que l'on peut...
M. CARON: Si on a amené cela ce matin pour éclairer le
député de Maisonneuve, c'est que, dans les maisons
d'appartements, on perd beaucoup.
M. BURNS: Je suis parfaitement au courant de cela.
M. CARON: C'était une des raisons...
M. BURNS: On n'est pas ici pour faire une loi de perception pour les
municipalités. C'est cela...
M. CARON: Non, mais il faut aider les municipalités...
M. BURNS: La question que je me pose actuellement, c'est si on n'est pas
en train de faire une espèce de loi de perception pour les
municipalités. Elles peuvent avoir des problèmes, mais est-ce
qu'on va, pour des raisons de perception, au sens "collecteux" du mot,
commencer à faire des lois à caractère aussi exceptionnel
que cela?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je...
M. BURNS: Vous avez ce pouvoir dans les municipalités, qu'elles
l'utilisent.
M. GOLDBLOOM: ... ne suis pas tout à fait d'accord avec le
député de Maisonneuve. Je crois qu'effectivement, ce que nous
cherchons à faire ici, c'est de permettre aux municipalités,
à la municipalité en question mais il y en a une
deuxième qui demande le même pouvoir de toucher aux taxes
qui lui sont dues. Il y a deux éléments de ce que l'on nous
propose.
D'abord, on nous a proposé, non pas simplement de suivre la loi
générale qui permettrait d'attribuer cette responsabilité
de paiement, et donc de perception, à tous les propriétaires,
mais on nous dit: II y a des raisons particulières dans la ville de
Verdun de ne pas vouloir viser tous les propriétaires, seulement
quelques propriétaires. Nous avons écouté les arguments
à l'appui de cette thèse que seulement certains
propriétaires devraient être visés et devraient être,
à toutes fins pratiques, désignés comme agents de
perception pour la municipalité.
Il y a l'autre facteur qui en est un d'information; c'est-à-dire
que la municipalité perd des taxes parce qu'elle n'est pas capable de
retracer des locataires qui ont déménagé. Un groupe de
propriétaires, représentés ici par Me Mongeon, dit: Nous
allons aider la municipalité. Nous allons nous engager à lui
fournir les renseignements. Nous allons assumer la responsabilité
d'avertir la municipalité, en dedans de 30 jours, du départ d'un
locataire et de l'arrivée d'un nouveau locataire.
Me Hébert a posé une question: Le fardeau de la preuve
serait-il sur les épaules de la municipalité qui devrait alors
prouver qu'elle n'avait pas reçu l'avis? Alors, Me Mongeon dit: Nous
sommes prêts à assumer cette responsabilité. Si le
propriétaire n'est pas en mesure de prouver qu'il a effectivement
envoyé l'avis, à ce moment, il deviendra responsable des taxes
à la place des locataires.
Cette dernière partie, je la trouve raisonnable, logique, utile;
on va améliorer le système
de perception et aider les villes à toucher ce qui leur est
dû. Quant à l'autre partie, la sélection entre les
propriétaires d'immeubles de telle dimension et les autres
propriétaires d'immeubles de moindre dimension, je ne suis pas encore
convaincu que c'est une distinction justifiée. M. le maire, vous avez
des commentaires à ajouter?
M. GARIEPY: Voici, M. le Président et M. le ministre, la
collaboration que nous offre Me Mongeon au nom des Structures
métropolitaines nous en avons discuté tantôt en
caucus, les membres du conseil est une source d'information qui va aider
à la perception de nos taxes. A ce moment, je pense que c'est tout
simplement un service d'information. Alors, la raison pour laquelle on
mentionne sept logements et le maire de LaSalle dit justement qu'ils
sont prêts à mettre eux-mêmes le problème de sept
logements c'est que l'endroit où on perd la trace du locataire est
surtout dans la maison à logements et surtout dans les
garçonnières et les deux pièces et demie où il y a
parfois deux filles ou deux hommes, au moins un couple, qui travaillent et on
ne peut pas faire le recensement approprié, parce qu'on sonne à
la porte et il n'y a personne, les deux personnes travaillent. Alors si un
groupement qui est très important, Structures métropolitaines,
est prêt à nous donner la source d'information que nous avons
besoin pour nous faciliter d'ailleurs, c'est l'argument que Me Mongeon a
apporté ce matin, disant que c'est de trouver l'efficacité de
l'information et améliorer la collection je pense que...
M. GOLDBLOOM: Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi vous
n'êtes pas intéressé à avoir les mêmes
renseignements pour les immeubles de moins de sept logements. Cela ne vous
serait pas utile, même si le problème est moindre? Il y a
sûrement des problèmes, des départs imprévus dans
les plus petits immeubles. Pourquoi ne voulez-vous pas avoir les mêmes
renseignements?
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, je peux vous dire
que ce que vous mentionnez actuellement, c'est exactement ce que Me Mongeon et
les Structures métropolitaines voulaient faire disparaître: la
restriction de sept logements et plus. Voici ce qui arrive, habituellement les
maisons à logements sont organisées au point de vue d'avoir un
agent de location et d'avoir des secrétaires.
Au moment où ils louent, c'est facile de remplir une formule de
rencensement et de la faire parvenir à l'hôtel de ville. Ils ont
un personnel qualifié qui peut facilement envoyer cette information
à l'hôtel de ville. Le propriétaire qui a juste un logement
ou un duplex n'est même pas capable, souvent, de remplir lui-même
sa propre carte de recensement. Comment voulez-vous qu'il remplisse la carte de
recensement pour deux, trois ou quatre locataires? Je pense que c'est au point
de vue de l'efficacité. Ces gens sont mieux organisés pour
fournir l'information à la ville. C'est pour cela qu'on reste
à...
M. GOLDBLOOM: M. le maire, c'est le premier argument qui commence
à me convaincre un peu.
M. MONGEON: M. le Président, de notre côté, au nom
des Structures métropolitaines du Canada, Ltée,
évidemment, le texte que mon collègue a soumis nous convient.
Alors, on n'a pas d'autres remarques à ajouter. On s'en remet
évidemment à la décision de la commission, tout
simplement. Alors, de notre côté, nous sommes parfaitement
d'accord sur ce que mon confrère a souligné.
M. GOLDBLOOM: Comme, M. le président nous l'a fait remarquer tout
à l'heure, vous représentez un organisme, et vous ne
représentez pas l'ensemble des propriétaires.
M. MONGEON: Exactement, il faut bien comprendre que j'ai un mandat d'une
personne seulement, c'est-à-dire les Structures métropolitaines
du Canada, Ltée, qui est la compagnie qui administre l'Ile des Soeurs.
Alors, je ne peux parler qu'en leur nom.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BURNS: Je pense que, M. le ministre, vous en prenez large, si vous
acceptez cela.
M. GOLDBLOOM: J'aimerais avoir l'expression d'opinions de mes
collègues sur la question. S'il y en a qui veulent s'exprimer...
M. CARON: M. le Président, comme je l'ai dit ce matin, c'est dans
le but que la taxe d'eau soit perçue. Qu'est-ce qui arrive? Je vais
expliquer cela au député de Maisonneuve.
M. BURNS: Vous n'avez pas besoin de m'expliquer cela, je demeure dans un
tel type d'appartements. Je sais fort bien ce que vous voulez dire.
M. CARON: Non, mais je veux dire que, si la ville de Verdun...
M. BURNS: Je peux vous dire également que, dans la
majorité de ces édifices, la majorité des édifices
qu'on appelle des édifices "high rise", comme vous dites, où il y
a beaucoup de locataires et où il y a beaucoup de changements de gens,
la plupart paient la taxe d'eau, à ma connaissance, la plupart. Je ne
vous dis pas que c'est partout, que c'est une règle
générale, mais la plupart, dans le bail, disent à leurs
locataires: On va payer la taxe d'eau. Cela parait dans le coût du loyer.
Alors, qu'est-ce que vous vou-
lez? Si une municipalité veut vraiment utiliser son pouvoir, elle
a l'article 449 actuel pour l'utiliser. C'est tout.
M. GARIEPY: M. le Président, je voudrais simplement faire un
commentaire, contrairement à M. le député Burns. C'est
qu'actuellement, dans toutes les maisons à logements que nous avons
à Verdun, et surtout avec les nouveaux baux qu'on a établis
à compter du 1er mai, toutes les maisons à logements, tous les
propriétaires nous en avons plusieurs dans Verdun, les Structures
métropolitaines sont les premières n'incluent pas la taxe
d'eau due au coût de la taxe d'eau. Cela augmente leur loyer qui est
déjà assez élevé pour plusieurs. Pour ne pas se
nuire eux-mêmes dans leur problème de location, ils n'incluent pas
la taxe d'eau. C'est le même principe au Château Lasalle et dans
plusieurs maisons à logements. Il y en a qui sont surtout des
garçonnières, d'une pièce et demie ou deux pièces,
et là, moins que jamais, on n'inclut pas la taxe d'eau dans le
loyer.
Je pense que, si nous avons cette source d'information et ce pouvoir, le
renseignement nous étant fourni, nous perdrons moins de revenus de
taxe.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Prévost.
M. PARENT (Prévost): M. Gariépy, pourquoi ne
l'appliquez-vous pas à l'ensemble des propriétaires, suivant les
pouvoirs que vous avez, au lieu de faire une discrimination?
M. GARIEPY: M. le Président, comme je viens de vous le dire, la
raison pour laquelle on parle de sept logements et plus, c'est parce qu'on veut
toucher les maisons à logements qui sont bien organisées. C'est
là qu'il y a beaucoup de changements. Dans les maisons de deux ou trois
logements, où il y a des familles, on ne déménage pas tous
les mois ou tous les deux mois, comme cela existe dans les maisons à
logements.
Je considère, comme je vous l'ai dit tantôt, que le type
qui a une maison ou un logement au-dessus de lui, un duplex ou un triplex n'est
pas organisé pour fournir une information à la ville et
lui-même souvent, n'est pas assez instruit pour remplir sa propre carte
de recensement, c'est assez difficile de l'exiger. Maintenant, on a ce pouvoir,
mais on ne l'a jamais mis en vigueur sur le dos des propriétaires. On
essaie tout simplement, on sait qu'on perd de la taxe par les
déménagements qui se font et surtout, par expérience, dans
les maisons d'appartements. C'est pour ça qu'on parle de sept
logements.
M. PARENT (Prévost): Au cours de l'après-midi, il avait
été question que vous obteniez à l'heure du souper quel
serait le pourcentage qui s'applique au "high-rise" et pour le reste de la
population, de ce que vous perdez chaque année. Est-ce que vous avez pu
obtenir une idée du pourcentage?
M. GARIEPY: Non, Malheureusement, M. le député, nous avons
appelé le gérant général et directeur des finances
de la ville ce soir pour essayer de le rejoindre chez lui, c'est impossible
d'établir la proportion des appartements. Il y a un seul chiffre que je
peux donner. On a parlé d'évaluation locative à propos de
la communauté urbaine; je vais vous donner un exemple typique de 414
logements, et ça se reflète justement dans des maisons
d'appartements. Ce sont des gens qui ont loué dans des maisons
appartements, du 1er mai au mois de novembre 1973, avant qu'on ait le
rôle d'évaluation locative, que l'on a eu seulement en
février 1974. C'est arrivé dans des maisons d'appartements
plutôt que dans des logements familiaux.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, est-ce que je peux vous demander à
quelle période de l'année vos comptes de taxe d'eau sont
envoyés?
M. GARIEPY: Ils sont envoyés habituellement au début de
juin, et sont payables le 1er juillet. Cette année, vu la grève
de nos fonctionnaires depuis trois semaines, les comptes vont partir le 1er
juillet pour être payables le 1er août. Cela ne s'appliquera pas
cette année. Cela va s'appliquer l'an prochain.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, franchement, si ce n'est pas pour
s'appliquer cette année, j'aimerais mieux refuser l'article et
l'étudier à fond dans une perspective générale et
conseiller aux municipalités en général quoi faire dans ce
domaine. Je ne vois pas d'autres solutions raisonnables en ce moment.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. L'article 5 est biffé et,
pour la bonne marche de nos travaux, vous me permettrez de renuméroter
les articles. L'article 6 devient l'article 4.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que je peux vous
suggérer que nous tenions pour acquis que le numérotage se fera
en bonne et due forme avant la troisième lecture et que nous adoptions
avec les amendements le projet de loi no 131?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le projet de loi no 131 est adopté tel
qu'amendé.
M. GARIEPY: M. le Président, M. le ministre, MM. les membres de
la commission, je tiens à vous remercier sincèrement pour votre
collaboration et votre patience. Je regrette si on a insisté dans
plusieurs cas. De toute façon, je vous remercie sincèrement, et
je pense que j'ai eu un témoignage tantôt. On m'a dit que les
membres de la commission devaient affection-
ner les gens de Verdun parce que vous nous avez tolérés
longtemps. Merci sincèrement.
M. GOLDBLOOM: C'est réciproque, M. le maire, merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le maire.
M. BURNS: M. le maire, on vous remercie également de votre
patience.
Projet de loi no 130 (suite)
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous revenons à l'étude du
projet de loi no 130, Loi modifiant la charte de la cité de LaSalle.
Nous en étions à l'article 7, qui devrait être
biffé, l'article 6 avait été amendé tel quel.
Article 7, biffé. Article 8.
M. GOLDBLOOM: II est adopté, M. le Président, c'est un
article que nous avons adopté dans d'autres cas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8. Adopté. Article 9.
M. HEBERT: L'article 9 ajoute le dernier paragraphe à l'article
517. Actuellement, nous devons percevoir les taxes des commissions scolaires et
remettre les montants à date fixe. Or, nous devons, pour ce faire,
emprunter. Aux taxes municipales, nous fixons le taux des intérêts
suivant à peu près le coût des emprunts que nous avons avec
les banques. Nous ne pouvons le faire dans le cas des commissions scolaires
actuellement. Disons qu'on emprunte à 10 p.c, cela nous est impossible;
si la commission scolaire a fixé son taux à 6 p.c. ou 7 p.c.
d'intérêt, nous perdons tout de suite 3 p.c. pour toute personne
qui a un retard. Nous devons quand même verser des sommes.
J'ai eu des communications avec le ministère de l'Education, et
on m'a dit que l'article 636 concernant le conseil scolaire de l'île de
Montréal n'était pas clair, justement, à ce sujet et
qu'ils avaient peut-être l'intention de faire des modifications.
D'ici à ce temps, pour ne pas perdre d'argent, nous voulons avoir
ce pouvoir.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dois vous dire que nous avons
une communication très récente de la part du ministère de
l'Education et c'est une lettre adressée le 12 juin à Me
Yvon Marcoux, sous-ministre adjoint du ministère des Affaires
municipales par le sous-ministre en titre du ministère de
l'Education, M Pierre Martin. Je cite un paragraphe: "A première vue, ce
projet d'amendement me semble avoir une portée considérable. J'en
demande donc l'examen immédiat à nos conseillers juridiques, mais
entre-temps, je vous demanderai de faire le nécessaire pour que cette
loi ne soit pas adoptée avant que notre ministère ait pu vous
faire connaître sa position". Je suis obligé de respecter le
désir de mon collègue de l'Education et de vous indiquer notre
intention, étant bien conscients du problème, de l'étudier
dans son ensemble et de collaborer avec le ministère de l'Education vers
une modification de la Loi du conseil scolaire de l'île de
Montréal pour corriger la situation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, biffé. Article 10?
M. HEBERT: C'est le même problème. Evidemment, il sera
biffé.
M. GOLDBLOOM: Oui. Article 11, adopté. C'est un article que nous
avons accepté.
M. BURNS: Est-ce que vous avez suivi les travaux, Me Hébert?
M. GOLDBLOOM: L'article 10 est biffé, M. le Président.
L'article 11 est adopté et 12 est évidemment...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'article 11, devenu l'article 3, est
adopté. L'article 12, devenu l'article 4, est adopté et le projet
de loi 130, Loi modifiant la charte de la cité de LaSalle est
adopté tel qu'amendé. Merci.
M. HEBERT: M. le Président, messieurs, je vous remercie de votre
patience également et je vous transmets le mot de mes clients qui me
disent qu'ils vont attendre avec beaucoup d'impatience les amendements qui s'en
viennent prochainement, spécialement en ce qui a trait aux pensions,
comme plusieurs autres villes de la province, d'ailleurs.
M. GOLDBLOOM: Nous aussi, M. le Président.
M. CARON: J'espère que la loi telle que promise par le ministre
ne tardera pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, messieurs. Lachine, 134.
Projet de loi no 134
LE PRESIDENT (M. Picard): Loi no 134, Loi modifiant la charte de la
cité de Lachine. J'ai ici Me Yvon Denault comme procureur. C'est
cela?
M. BURNS: Je pense qu'il y a des intervenants, M. le Président,
à ce projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les procureurs de la requérante, c'est
cela?
M. BURNS: Est-ce qu'on peut savoir qui sont les intervenants?
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous avez ici Me Gaétan Drolet et Me
Robert Lesage, c.r., qui sont tous les deux procureurs de Industrial Glass
Company Ltd.
M. LESAGE: La Compagnie industrielle du verre Ltée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le bill 22 n'est pas adopté encore.
Alors, Me Denault, à l'article 1, est-ce que vous avez des
explications?
M. DENAULT: II n'y a pas d'urgence dans le cas de l'article 1.
M. GOLDBLOOM: On biffe l'article, M. le Président.
M. DENAULT: Je peux vous dire immédiatement qu'à cette
heure-ci, nous allons aller à l'essentiel de notre bill
M. GOLDBLOOM: D'accord.
M. DENAULT: L'article 2, pour nous, est un article essentiel. Ce que
nous voulons faire par cet article, c'est de tomber sous la loi
générale. Vous avez entendu toute la journée des gens qui
veulent s'écarter de la loi générale, nous, nous voulons
revenir à la loi générale.
Nous avons une vieille disposition dans notre charte, il en est fait
référence aux articles 10 et 11 du présent projet qui sont
des articles de concordance et en vertu de ces dispositions, tout amendement
aux règlements de zonage de Lachine doit nécessairement faire
l'objet d'un référendum qui doit être approuvé par
51 p.c. des électeurs. Ce que nous voulons, c'est avoir le même
pouvoir que les autres municipalités, c'est-à-dire faire d'abord
une assemblée d'électeurs pour voir s'il y a des gens qui
s'opposent et s'il y a vraiment nécessité de faire un
référendum. Je dirais même que nous allons un peu plus loin
que la Loi des cités et villes en ce sens que nous donnons aux citoyens
un avis de 21 jours francs au lieu de cinq jours francs comme il est
exposé dans la Loi des cités et villes.
Vous voyez aussi entre parenthèses, à la dernière
ligne au bas de la première page, que l'assemblée sera tenue dans
les 40 jours au lieu des 25 jours justement parce que l'avis aux
électeurs sera de 21 jours au lieu de cinq.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pourrai épargner un
certain temps aux intéressés en disant que notre étude de
l'article nous permet d'accepter facilement les paragraphes a) et b), mais pour
des raisons déjà invoquées dans d'autres cas, les
paragraphes c) et d) ne sont pas acceptables.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres sont d'accord pour
adopter les para- graphes a) et b) de l'article 2, devenu article 1 et biffer
les paragraphes c) et d)?
M. BURNS: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord! Article 3 devenu 2.
M. GOLDBLOOM: Oui, vous avez raison.
M. DENAULT: Je dois dire que je ne me souviens pas exactement de ce qui
s'est passé dans le cas des autres municipalités.
M. GOLDBLOOM: C'est adopté, M. le Président.
M. BURNS: Je crois que cela a été adopté dans les
autres cas.
M. GOLDBLOOM: Oui. Et l'article suivant, l'article...
M. BURNS: Les vieilles autos.
M. GOLDBLOOM: ... 4 actuel est adopté aussi. L'article 5, par
contre, a été refusé dans les autres cas. Article 4
adopté.
M. BURNS: Article 4 devenu 3 est adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 4 devenu 3 est adopté. Article 5
est biffé.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. DENAULT: L'article 6 est un article que vous n'avez pas vu
aujourd'hui. C'est un article qui est tiré de la charte de la ville de
Montréal. Je pense qu'il serait important à ce stade-ci de
permettre au maire, M. Guy Descary d'expliquer les motifs qui ont poussé
la ville à demander ces pouvoirs qui résultent du fait que
Lachine est une ville... On a parlé de La Prairie ce matin qui date des
année 1600, si j'ai bien compris. Lachine comme tout le monde le sait,
à cause du massacre, c'est 1669, alors vous pouvez réaliser
immédiatement le genre de problème que nous avons au niveau de la
rénovation urbaine, mais par ailleurs, nous avons des immeubles de
valeur historique que nous voulons conserver et il est inutile d'attendre
l'entreprise privée pour faire cela s'il n'y a pas des subventions de la
municipalité. Cela ne se fera pas. Je voudrais quand même laisser
au maire l'opportunité d'expliquer son point de vue.
M. DESCARY: M. le Président, messieurs, ce ne sera pas long. Pour
une administration qui veut vraiment faire quelque chose d'efficace dans une
ville Me Bourgeois, c'est un jeune conseiller et moi je suis un jeune
maire en arrivant à Lachine nous savions fort bien d'abord
nous vivons là depuis longtemps pourquoi nous y allions. Nous
aimons beaucoup
notre région, notre ville et il y a de belles choses à
conserver. Or, comme il y a de belles choses à conserver et qu'il y a
aussi des rues qui sont peut-être pas tellement belles actuellement, mais
qui pourraient le devenir si nous avions une certaine incitation à ce
qu'une rénovation se fasse.
Je dois vous dire en passant que la ville s'est déjà
portée acquéreur d'une propriété assez grande et
qu'on est à en faire la réfection et que notre intention est
d'installer un centre civique en bordure du Lac Saint-Louis. Cela nous permet,
premièrement, de récupérer de vieux édifices;
deuxièmement, de récupérer les berges et
troisièmement, de faire revivre à l'intérieur de vieilles
pierres des activités et de mettre de la vie à l'intérieur
de ces pierres. Or, dans un programme d'ensemble, actuellement, dans une ville
comme la nôtre, on se trouve en face d'un tissu urbain qui est vraiment
dans certains secteurs rendu au bout.
On est à étudier actuellement la possibilité
d'engager soit une firme d'urbaniste de l'extérieur, probablement un
bureau d'urbanisme en permanence à l'hôtel de ville pour nous
aider à conserver le caractère de notre ville, parce que chez
nous il y a un caractère artisanal, il y a un caractère de
village qu'on veut absolument conserver. On ne veut pas devenir des
Montréalais. A cause de cela, en pensant à la rénovation
urbaine, il faut aussi se pencher très sérieusement sur l'aspect
humain et toutes ces choses et démolir le moins possible pour essayer de
laisser les mêmes gens dans les mêmes secteurs.
Cela nous aiderait, si on avait ces pouvoirs, à entreprendre des
études sérieuses pour nous aider à redévelopper
certains secteurs de notre ville. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
St-François.
M. DEZIEL: Les modifications que nous avons apportées hier
à la Société d'habitation du Québec, est-ce que
cela ne peut pas rencontrer la demande de requérant?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je peux
répondre à l'honorable député de
Saint-François en faisant lecture d'une lettre que nous avons
reçue du président de la Société d'habitation du
Québec. Plutôt que d'en faire lecture, je la résumerai. Le
président exprime l'avis que les pouvoirs demandés aux
paragraphes 1, 2, 3 et 4 sont déjà couverts par la Loi de la
Société d'habitation du Québec. Quant aux paragraphes 5 et
6, ce sont des pouvoirs nouveaux qui permettraient à la ville de donner
des subventions dans des cas particuliers.
Voici ce que je cite de la lettre du président de la
Société d'habitation: "Nous ne considérons pas le
bien-fondé d'une subvention à être versée à
un propriétaire pour le compte d'un locataire. De plus, nous sommes
d'avis que la municipalité ne devrait pas s'impliquer dans l'octroi de
subventions à titre d'allocation-logement, alors qu'une telle
participation n'existe pas au niveau provincial, aux termes de la Loi actuelle
de la Société d'habitation du Québec. "L'article 7-6
prévoit l'octroi d'une subvention pour la démolition d'un
bâtiment qui pourrait être déclaré impropre à
sa destination. Nous ne croyons pas à l'opportunité d'accorder
une telle subvention après avoir fait, devant les autorités
compétentes, la démonstration qu'un bâtiment doit
être détruit et avoir obtenu un ordre de démolition,
conformément à la Loi des cités et villes. "Pour toutes
ces raisons, nous croyons que les demandes de la cité de Lachine,
apparaissant aux articles 7-1, 2, 3, 4, 5, 6, sont inacceptables".
Je regrette auprès des dirigeants de la ville de Lachine. L'avis
de la Société d'habitation du Québec est assez
catégorique et la société prouve que les quatres premiers
pouvoirs se trouvent déjà dans les lois existantes; les deux
derniers, la société ne veut pas les accepter.
M. DESCARY: M. le Président, M. le ministre, nous sommes d'accord
pour essayer la Loi d'habitation du Québec. Si jamais cela ne
fonctionnait pas, nous reviendrons.
UNE VOIX: Vous reviendrez.
M. GOLDBLOOM: D'accord. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 6 est biffé. Article 7.
M. GOLDBLOOM: L'article 7 est un article que nous avons refusé
dans d'autres cas, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 6: biffé. Article 7:
biffé.
M. GOLDBLOOM: Nous arrivons au noeud du problème, si je comprends
bien.
M. DENAULT: Oui. Nous arrivons à un article...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8.
M. DENAULT: ... qui est aussi essentiel à Lachine que celui qui
avait trait à l'amendement au zonage. Ce que nous demandons par cet
article, c'est de modifier l'exercice d'un pouvoir qui appartient
déjà à la municipalité, en vertu de la Loi des
fonds industriels. En vertu de la Loi des fonds industriels, la
municipalité a déjà le pouvoir d'acquérir, de
gré à gré ou par expropriation, des terrains pour fins
industrielles. Le problème, avec cette loi, est que la
municipalité, en procédant par expropriation, ne devient
propriétaire définitive du terrain qu'après audition par
le tribunal d'expropria-
tion et fixation de l'indemnité. Cela peut prendre, en mettant
les choses au mieux, de un à trois ans. Cela prenait trois ans dans le
temps de la Régie des services publics. On nous dit que maintenant cela
peut être un an, admettons deux ans.
UNE VOIX: Sans prise de possession préalable.
M. DENAULT: On a la possession préalable. On prend la possession
préalable dès le début, mais le titre de
propriété de la ville ne devient parfait, d'après le code
de procédure civile, qu'au moment où l'indemnité a
été soit acceptée par l'exproprié ou
déposée à la cour pour qu'il vienne la chercher.
Cela suppose que le tribunal d'expropriation a entendu la cause et a
décidé d'un montant. Et si l'exproprié n'est pas satisfait
de ce montant, il peut aller à la cour d'Appel et à la cour
Suprême, ce qui peut prendre cinq, six, sept ou huit ans.
Alors, comment voulez-vous qu'une municipalité intéresse
des investisseurs, et surtout des investisseurs étrangers, en leur
disant: On va vous donner immédiatement la possession du terrain, mais
le titre de propriété, on vous le donnera dans deux ans
peut-être, dans cinq ans, peut-être dans sept ans. Pour ce qui est
de vous le donner, c'est certain qu'on va vous le donner. La loi dit que, pour
obtenir la possession préalable, il faut que les délais pour
contester le droit d'expropriation soient écoulés. A ce
moment-là, il est certain qu'un jour, la ville deviendra
propriétaire. Elle le deviendra quand le montant sera connu et
payé à l'exproprié. Essayez d'expliquer à un
investisseur étranger, même à des avocats étrangers,
qu'un jour leur cliente sera propriétaire du terrain. Ces gens-là
disent: Cela ne nous satisfait pas. Et cela ne les satisfait pas, parce qu'ils
ont de la difficulté à obtenir des prêts sur lesquels ils
pourraient donner des hypothèques. Précisément, en fait,
on a des difficultés actuellement à Boucherville avec la Caisse
de dépôt et placement du Québec qui ne veut pas
prêter sans avoir une première hypothèque sur un terrain
dont le titre est clair comme appartenant à la compagnie. Et la
compagnie, évidemment, ne peut pas le donner. Elle dit: J'ai un titre de
propriété sous condition suspensive; un jour, je serai
définitivement propriétaire, mais je ne le suis pas pour le
moment.
Si on est pour avoir une loi des fonds industriels, si on est pour s'en
servir et j'entends vous démontrer qu'à Lachine, il est
absolument essentiel qu'on règle, dans les plus brefs délais, ce
problème de Industrial Glass dont le propriétaire est M. Nihon
ici présent, il est essentiel pour Lachine qu'on règle ce
problème-là une fois pour toutes.
Maintenant, on ne demande pas un droit nouveau, un droit qui n'existe
pas, on ne le prive pas de ses droits. Nous avons actuellement le droit de
l'exproprier, tout ce que nous disons, quant à nous, quand nous
revendrons ce terrain, nous voulons avoir un titre de propriété
clair dès le début. Lui, cela ne lui enlève rien et, nous,
cela nous enlève des maux de tête et nous facilite la vente de ces
terrains aux personnes qui seraient intéressées à en faire
l'achat.
Pour placer le problème dans sa perspective, il faut dire ceci:
Lachine est une ville, je pense, pour ceux qui la connaissent, qui a fait ses
preuves au point de vue du développement industriel. Elle comporte
actuellement et même depuis peut-être 50 ans
certaines des industries importantes de la région de Montréal:
Dominion Bridge, Dominion Engineering, Northern Electric, Jenkins Valves,
Domtar. Ce sont toutes des compagnies connues qui ont de grands
établissements à Lachine, mais il ne reste plus actuellement,
dans le parc industriel de Lachine, à toutes fins utiles, que 10
millions de pieds carrés qui appartiennent à Industrial Glass.
Ces terrains appartiennent à Industrial Glass depuis au moins 15 ans.
Ces terrains ne se vendent pas, ne se louent pas, ne se construisent pas, il ne
se passe rien sur ces terrains. Les raisons pour lesquelles il ne se passe
rien, je les soupçonne, je ne les connais pas vraiment.
Ce qui importe à la municipalité de Lachine, c'est que ces
terrains ne se construisent pas. S'ils ne se construisent pas, cela ne produit
pas de revenus évidemment. Il pourrait se construire facilement, sur ces
10 millions de pieds, des industries qui vaudraient que ce soit $80 millions,
que ce soit $100 millions, soyons conservateurs avec $100 millions. Vous pouvez
imaginer que cela rapporterait déjà $2 millions par année
de taxes à la ville.
Ce n'est pas normal et je dois dire que ce sont là, non seulement
les meilleurs terrains industriels à Lachine, mais de l'avis même
du ministère de l'Industrie et du Commerce que nous avons
consulté avant de présenter ce texte, ce sont les meilleurs
terrains industriels dans la région de Montréal pour la raison
suivante : Ces terrains sont situés en bordure de Côte-de-Liesse.
Ils sont situés tout près de l'autoroute Décarie. Ils sont
situés tout près de l'autre côté de la route 220 et
ils sont à environ un mille de Dorval. Ils seront traversés, sous
peu, par la route 13 qui mène directement à Mirabel.
En définitive, c'est un site idéal, d'autant plus que ce
site est desservi par des autobus, il est près d'un réservoir de
main-d'oeuvre dans Lachine, dans Verdun, dans LaSalle qui sont des villes
à forte population ouvrière et, en définitive, tout le
reste du secteur industriel de Lachine s'est bâti. Ce n'est pas une
municipalité dans le fond de la province qui veut se créer un
fonds industriel sans avoir la moindre idée si, effectivement, ses
désirs deviendront des réalités. Dieu sait que
l'expérience passée a démontré que,
malheureusement, des villes, malgré de beaux parcs industriels,
malgré des commissaires industriels, n'ont pas réussi à
attirer de l'industrie, mais Lachine, elle, a fait ses preuves
qu'elle est un endroit pour l'établissement d'industries.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Depuis combien de temps ces terrains sont des zones
industrielles?
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous parler dans votre micro, s'il vous
plaît?
M. DENAULT: Aussi longtemps que je m'en souvienne et je suis là
depuis presque dix ans.
M. DEZIEL: Ils sont à caractère industriel?
M. DENAULT: II y a peut-être une partie qui est commerciale, mais
il est évident que l'on ne fera jamais rien d'autre avec ces terrains
que de l'industrie, Us sont entourés de terrains zonés
industriels. Il est illusoire de penser que l'on fera là des
résidences entourées d'industries.
Pourquoi le ferait-on? On ne peut tout de même pas avoir
uniquement des villes-dortoirs. Voici une ville qui a la possibilité
d'avoir un développement industriel et il faut que l'on fasse quelque
chose. Si M. Nihon, pour des raisons qui le regardent, ne développe pas
ses terrains, nous, la ville de Lachine, disons: Donnez-nous le pouvoir de le
faire, d'acheter ces terrains, de les vendre à des industries. On a
déjà des offres de gens qui sont intéressés
à acheter ces terrains. Pour des raisons que j'ignore, ils ne
s'adressent pas à Industrial Glass ou ils ne réussissent pas
à s'entendre avec cette compagnie. Je ne leur en fais pas de grief; je
constate tout simplement qu'ils ne réussissent jamais à
s'entendre et qu'effectivement, ces terrains ne se développent pas.
Il y a, en fait, un bâtiment industriel de Industrial Glass qui
est là depuis au moins quinze ans. J'allais au collège quand ce
bâtiment s'est construit. Il est encore vide après au-delà
de quinze ans. Il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre.
Peut-être qu'il existe des motifs d'ordre fiscal parfaitement explicables
pour lesquels ce bâtiment reste vide; c'est un grand bâtiment
industriel qui, à l'époque, était un bâtiment de
bonne qualité, de bonne apparence, desservi par la Côte-de-Liesse
et, quinze ans après, ce bâtiment est toujours vide. Il y a donc
quelque chose qui dépasse l'imagination, surtout quand on sait que M.
Nihon a réussi très bien dans le domaine immobilier à
Montréal et qu'ailleurs ses terrains se sont développés.
Pourquoi ceux-là ne se développent pas? Je ne le sais pas. Tout
ce que l'on demande, c'est la possibilité de faire ce que nous avons
déjà le droit de faire, mais de le faire d'une façon qui
va pouvoir donner des résultats.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Est-ce que la municipalité a les fonds disponibles
pour développer les infrastructures?
M. DENAULT: La municipalité devra faire un règlement de
fonds industriels d'un montant qui pourra varier de $7 millions à $10
millions, comme nous en avons d'ailleurs discuté avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce.
Si vous connaissez un peu l'opération des fonds industriels, en
définitive, la ville ne sort pas d'argent de ses coffres ou, du moins,
n'en sort que provisoirement. On achète un terrain quand on a un
acheteur. Si une compagnie se présente à nous et dit: Nous, nous
voulons deux millions de pieds. On exproprie deux millions de pieds et, le
lendemain, on le revend. A ce moment-là, peut-être que, pendant
une semaine ou deux, on va avoir payé avant de récupérer,
mais il n'y a pas de problème au niveau du financement. D'ailleurs, il
faudra que ce règlement de fonds industriels soit accepté par le
gouvernement et il faudra, par la suite, que les règlements d'emprunts
individuels le soient aussi. Mais je puis vous assurer, quitte à ce que
l'on me contredise, que la situation financière de Lachine est
excellente, justement parce qu'elle a, depuis 50 ans, de grosses industries
dans ses limites qui lui ont permis d'avoir une situation financière
valable et qui lui ont permis également de tenir la proportion de ses
emprunts, par rapport à son évaluation, à un niveau
relativement bas. Elle peut donc se permettre de faire encore des emprunts.
Comme je vous le dis, ce qui compte pour nous, il faut bien le dire,
c'est de trouver l'argent. Aussitôt qu'il y a des compagnies qui vont
s'installer là, cela va nous rapporter des taxes immédiatement.
Ce n'est pas profitable pour une ville d'avoir dix millions de pieds
carrés dans son parc industriel qui ne se bâtissent pas et qui ne
se développent pas.
J'avais une liste d'arguments, je me demande si je dois continuer ou
permettre aux gens de l'Opposition de faire valoir leur point.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous pourrez revenir tantôt, si vous
voulez. Je demanderais maintenant à Me Robert Lesage de nous donner
peut-être le point de vue d'Industrial Glass.
M. LESAGE: M. le Président, je suis accompagné de Me
Gaétan Drolet, de M. Alexis Nihon et de M. Robert Nihon qui sont de la
Compagnie industrielle du Verre Limitée. Ce n'est pas un petit
problème que l'on vous propose, ce soir, parce qu'il s'agit d'une
étendue de terrain de dix millions de pieds carrés. On a
parlé de sept à dix millions en valeur, nous pouvons dire que
cela peut valoir au moins quinze millions de dollars.
M. le Président, je trouve aberrant que la ville vienne ici se
comporter, à toutes fins pratiques, comme étant
propriétaire ou presque de cette étendue de terrain et
décide, elle dans sa sagesse administrative, que ces terrains doivent
être utilisés parce qu'elle affirme que c'est l'usage que ces
terrains doivent avoir.
Si on lit l'article 8 que l'on nous propose, on voit qu'il s'agit d'une
dérogation non seulement à la Loi des fonds industriels, mais
également au code de procédure civile. On voit également
que l'on veut vous faire légiférer sur une situation qui est tout
à fait hypothétique et qui cessera de l'être si jamais cet
article est adopté, et je m'explique. Il y a dans cet article plusieurs
dérogations à la Loi des fonds industriels. On vous a dit que la
ville a le droit d'exproprier. La ville n'a pas le droit d'exproprier en vertu
de la Loi des fonds industriels avant qu'un règlement ne soit
adopté, acceptant ou créant le fonds industriel ou augmentant le
fonds industriel. Or, de l'aveu même du procureur de la ville, il n'y a
pas de tel règlement. Donc, le droit d'expropriation n'existe pas,
premièrement.
Deuxièmement, si on accepte de légiférer sur cette
situation hypothétique qu'il y aurait une expropriation, on se trouve,
si vous voulez, à court-circuiter les autorisations qui sont requises du
ministère de l'Industrie et du Commerce, du ministère des
Affaires municipales et de la Commission municipale. En effet, si la
Législature se prononce sur l'opportunité d'une expropriation, je
vois mal que les autres autorités ne se sentent pas au moins
indirectement liées par cette décision de la
Législature.
Je dis également que l'on déroge à la Loi des fonds
industriels de deux façons, dont une est tout à fait inacceptable
parce qu'elle laisse à la ville toute latitude, tout arbitraire possible
dans la solution ou dans la proposition d'indemnités. La Loi des fonds
industriels dit qu'il faut que la ville vende ou revende les immeubles au
coût. Ici, on vous propose de revendre les immeubles au montant de
l'offre, plus 10 p.c. Or, le montant de l'offre n'est qualifié d'aucune
manière dans cet article. Il se peut, si cet article était
adopté, que la ville acquière un terrain contre une offre qu'elle
estimerait, disons, être d'un dollar ou de $5 millions, prenez le chiffre
que vous voulez, et qu'elle le revende à ce prix à un autre
promoteur dont on a entendu parler et que, par la suite, cette indemnité
soit fixée à $10 millions. Où allons-nous prendre la
différence? Est-ce qu'à ce moment-là on aura
respecté la Loi des fonds industriels? Est-ce qu'à ce
moment-là on n'aura pas engagé la ville dans des dépenses
qui sont inopportunes? Je disais que c'était une situation
hypothétique; si on doit adopter un règlement créant un
fonds industriel, ce problème ne sera pas soulevé, mais est-ce
que les électeurs vont accepter cela? Est-ce que l'on veut
court-circuiter tout le système pour arriver justement à
créer ce droit d'expropriation sans cette approbation?
Je dis également que l'on déroge à la Loi des fonds
industriels parce que l'on permet à la ville de vendre ou de revendre
immédiatement, dès qu'elle a acquis le terrain, en vertu de cet
article, sans même obtenir l'approbation du ministère de
l'Industrie et du Commerce, de même que du ministre des Affaires
municipales, tel que le veut l'article 4 de la Loi des fonds industriels.
J'ai dit également que c'était une dérogation au
code de procédure civile et on n'en parle pas dans cet article. C'est
une dérogation de trois manières. D'abord, il n'y a pas de droit
de contester l'expropriation, si on accepte cet article. A ce moment-là,
on dit: Advenant l'expropriation, la ville devient propriétaire.
Qu'est-ce que cela signifie: Advenant l'expropriation? Advenant le fait
que la ville décide d'exproprier, est-ce que ceci signifie qu'elle
devient immédiatement propriétaire, alors que, suivant la
procédure normale, quelqu'un peut contester le droit d'expropriation,
contester les règlements en vertu desquels cette expropriation est
faite, et la procédure qui a été suivie? Cela
déroge également au code de procédure civile, parce qu'on
n'a pas le droit, ou l'occasion, si vous voulez, de contester la prise de
possession préalable, si la ville avait l'intention de prendre
possession préalable de l'immeuble. Cela déroge également
au code de procédure civile, parce que, la ville devient
propriétaire sur simple dépôt d'une offre qu'elle
décide elle-même.
Je vous dis, M. le Président, que c'est une disposition
d'exception. Etant une disposition d'exception, il faut se demander en quoi la
ville est justifiée de réclamer une disposition d'exception. Elle
nous dit tout simplement que c'est parce qu'on veut établir un
développement, accélérer un développement. Il n'y a
aucune preuve d'urgence. Il n'y a aucune preuve qu'on a fait des
négociations. De fait, il n'y a eu aucune négociation
sérieuse, concrète, aucune proposition faite à la
Compagnie industrielle du Verre. Je peux vous dire que c'est même
l'intention de la Compagnie industrielle du Verre de développer ces
terrains. Il y a des affiches qui sont présentement sur les terrains,
pour lesquels la ville a donné un permis. C'est l'intention de la
compagnie de développer ses propres terrains, comme elle l'entend,
suivant le rythme que le marché peut offrir, alors que la ville voudrait
s'accaparer un ensemble de terrains qu'elle ne peut pas développer dans
un espace de temps rapide. C'est certainement un programme de plusieurs
années.
M. GOLDBLOOM: Me Lesage, me permettez-vous une question? Le procureur de
la ville a affirmé que la Compagnie industrielle du Verre est
propriétaire de ces terrains depuis approximativement quinze ans.
Etes-vous en mesure de préciser cela?
M. LESAGE: C'est exact. A peu près vingt ans.
M. DESCARY: Cela fait trente ans.
M. GOLDBLOOM: A peu près vingt ans. Et nous sommes rendus
à un point, où, si je comprends bien, ce sont, à toutes
fins utiles, les seuls terrains industriels qui restent dans la ville de
Lachine, et qui ne sont pas développés
depuis vingt ans. Quelle est la date approximative à laquelle la
compagnie a obtenu l'autorisation d'afficher son intention de faire un
développement? Quelle est la nature de ce développement? Est-ce
qu'il y a des plans et devis qui sont prêts? Est-ce qu'il y a quelque
chose de précis et de substantiel?
M. DROLET: M. le ministre, je connais un peu l'histoire de M. Nihon,
parce que j'étais le préposé principal aux contestations
fiscales au ministère de la Justice. L'intention de base de M. Nihon,
depuis les derniers 25 ou 30 ans, était de louer ces terres. D'ailleurs,
il en a fait une fortune. Mais M. Nihon a décidé de vendre ses
terres à Lachine et il me donne l'assurance que, dans quatre à
cinq mois, toutes ses terres seront vendues, et que dans trois ans, tout le
développement sera fait, il m'en donne également l'assurance. Il
est mieux placé que personne, étant donné sa position
financière. D'ailleurs, il a des réalisations
considérables à son actif. On n'a qu'à penser à la
Plaza Alexis Nihon, de $40 millions, à Montréal, au "Shoping
Center" de Dorval. Il est prêt à offrir le financement à
tous les gens qui achèteront, mais il est prêt à revenir
devant cette Assemblée, dans cinq mois, pour établir que toutes
les terres auront été vendues, qu'elles seront
développées dans les deux ans. Mais ce que M. Nihon et
nous-mêmes ne pouvons accepter, c'est que, tout à coup, une
urgence se développe, alors qu'il y a eu énormément
d'accrocs dans toutes les relations avec Lachine.
Je m'explique: En 1963, on a exproprié pour des rues, dans ce
même secteur industriel, un million de pieds carrés pour M. Nihon
et on lui a offert $1. M. Nihon est allé en contestation devant la
régie, qui lui a octroyé $600,000. La ville est allée en
appel de cette décision et la décision en appel n'est même
pas rendue là-dessus. Cela fait déjà onze ans et M. Nihon
n'a pas touché un cent de toute cette histoire. C'est le premier accroc
sur toute cette hypothèse. C'est pour cela que l'offre dont on parle ici
devient un système extrêmement dangereux. Tout le système
du code de procédure parle d'indemnité du jeu et l'accroc est que
l'on pourrait offrir $0.50 aujourd'hui, M. Nihon pourrait avoir, dans dix ans,
$1.25 ou $1.50 et pendant tout ce temps la ville l'aurait permis à
quelqu'un d'autre. M. Nihon offre de vendre ses terres, de les vendre à
onze ou douze personnes et de réaliser ce projet. Mon confrère,
dans sa présentation, dit: On a le pouvoir d'exproprier, mais on demande
simplement d'exercer ce pouvoir. Mais on ne connaît pas l'urgence.
L'autre problème qui se greffe à Lachine, c'est celui des
taxes. M. Nihon avait une entente, avec la ville, écrite et
sanctionnée par son conseiller juridique à l'effet qu'il paierait
le taux de taxes de terres incultes et non pas le taux haussé. Cette
entente n'a pas été respectée par la ville de Lachine et
il est en contestation. Maintenant, il est rendu à la cour Suprême
sur ce même problème.
Il faut comprendre également qu'après une expropriation
pour rues, M. le ministre, en 1963, il n'y a pas encore de rues de faites, il
n'y a rien, absolument rien, c'est inculte. Et aujourd'hui, tout d'un coup, la
ville se présente devant vous, veut passer par-dessus toutes les
modalités pour éviter des délais, toutes les
modalités du code de procédure civile, toutes les
modalités des fonds industriels et créer un
précédent qui aura une conséquence considérable, et
je m'explique. M. Nihon a 40 millions de pieds carrés de terrain dans
Montréal. Dorval, Saint-Laurent et d'autres municipalités
viendront, après le même précédent, faisant une
offre ridicule peut-être et de ce fait deviendront propriétaires
et revendront. Nous croyons donc qu'il en a coûté
extrêmement cher à M. Nihon de maintenir cette attitude parce que,
dans le fond, c'est lui qui paye l'intérêt, c'est lui qui paye les
taxes, c'est lui qui n'a pas de revenu pendant toutes ces années, mais
cette perspective lui a valu peut-être qu'aujourd'hui cela a
été valable. Cette méthode de location ne fonctionne pas
pour Lachine et M. Nihon est prêt à répondre devant vous
que dans quatre ou cinq mois toutes ses terres seront vendues et le
développement se fera.
M. LES AGE: M. le Président, me permettez-vous d'ajouter que le
droit d'expropriation, en lui-même, est une exception? Il est
dérogatoire, il est exorbitant du droit commun. La Loi des fonds
industriels est une loi très spéciale qui vient ajouter aux
pouvoirs des municipalités des droits d'expropriation pour des fins bien
spéciales. Les municipalités ne sont pas là pour faire du
commerce, de l'entreprise, du développement, etc. Or, ici, la ville veut
prendre un projet de l'ordre de $10 millions à $15 millions et le
prendre en charge, sans même avoir amorcé les procédures
prévues dans les lois générales et sans même que
l'on établisse qu'il y a devant vous une impasse, sans même que
l'on établisse qu'elle a ce droit d'expropriation. Il me semble que
l'essence même, la base même de sa demande devrait être de
vous prouver qu'il y a une mésentente, qu'il y a une impasse. On vient
affirmer des choses et on vient dans une sagesse administrative vous demander
un blanc-seing pour une décision qu'ils ont prise.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Maisonneuve.
M. BURNS: M. le Président, très brièvement, parce
qu'il est minuit et que nous devrons ajourner, je pense, dans quelques minutes,
il me semble que le droit d'expropriation est un droit qui, comme le disait Me
Lesage, il y a quelques minutes, est exorbitant du droit commun, est un
empiétement sérieux sur les droits privés des individus,
peu importe la fortune individuelle des individus. Cela ne m'intéresse
pas d'en discuter, M. Nihon a peut-être une fortune énorme, mais
pour moi cela ne change rien au problème.
C'est déjà un empiétement sérieux sur les
droits des individus. A ce moment-là, je, ne vois pas comment une
commission parlementaire ou un Parlement viendrait ajouter à cet
empiétement en accordant des pouvoirs spéciaux à une
municipalité. Le droit d'expropriation existe pour la
municipalité, il y a des règles précises qui existent.
Je prétends donc, M. le Président, que la
municipalité doit s'en servir normalement, selon les dispositions de la
loi actuelle. Personnellement, je vais être contre cette disposition que
la ville de Lachine demande.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Denault.
M. DENAULT: Je voulais répondre à certains des arguments
qui avaient été avancés par mon confrère. Je dois
dire, tout d'abord, que si on veut amender le texte pour dire, au
deuxième paragraphe, si ce n'est pas suffisamment clair, qu'elle ne
pourra pas vendre sans l'autorisation du ministère de l'Industrie et du
Commerce, je suis parfaitement d'accord sur cela. C'est une modification
à une loi existante. J'en conclus que tout le reste de cette loi va
s'appliquer. On ne demande pas une procédure spéciale, on demande
à l'intérieur de la Loi des fonds industriels; par
conséquent, tout le reste de la loi va s'appliquer au projet. Mais si on
veut, pour plus de sécurité, l'ajouter, je n'ai pas d'objection.
Si on veut ajouter également qu'au lieu de lui payer le montant de
l'offre plus 10 p.c. qu'on lui paiera le montant de l'évaluation
municipale, là aussi je suis d'accord. Si on a mis le montant de
l'offre, c'est qu'on est conscient que l'évaluation municipale n'est pas
toujours à la valeur marchande comme elle devrait l'être. Et comme
nous n'avons pas intérêt à lui offrir moins que cela vaut,
parce qu'on ne veut pas se réveiller plus tard avec des surprises, je me
suis dit: On va offrir de lui payer le montant qui sera décidé
par nos experts comme étant la valeur du terrain. S'il
préfère l'évaluation municipale qui, aujourd'hui, dans la
région de Montréal, n'est plus l'évaluation d'autrefois,
à 10 p.c, 20 p.c, 30 p.c. ou 40 p.c. de valeur elle est aussi
proche qu'elle peut l'être de la valeur réelle je n'ai pas
d'objection à ce que l'on inclue cela là-dedans.
On parlait de la fameuse rue. On a installé cette rue, cela fait
dix ans de ça, en 1963, en se disant: Peut-être que c'est parce
qu'il n'y a pas de services que ça ne se développe pas. On a
installé l'aqueduc et l'égout. Tout ce qui reste à faire,
c'est le pavage et l'éclairage, mais ce serait le comble de la
stupidité pour la ville, d'aller paver sans même savoir s'ils vont
développer. Il y a assez qu'on a posé les services qui ne servent
à rien, on n'ira pas, par-dessus le marché, paver la rue sans
même savoir si ça va se développer.
Si c'est nous qui faisons le développement, on va la paver,
évidemment. S'il n'y avait jamais eu de demandes de M. Nihon pour paver
l'emprise qui a été expropriée, on la paverait, ce n'est
pas un problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Vous avez parlé d'expropriation. Lorsque cette
rue a été expropriée par Lachine, quel est le montant que
Lachine... Vous avez parlé d'un chiffre qui m'a...
M. DROLET: Un dollar. Ils ont offert un dollar pour les rues...
M. SAINT-GERMAIN: Un dollar.
M. DENAULT: On a offert $1 et c'est la raison pour laquelle nous sommes
en appel et nous irons, si cela est nécessaire, jusqu'à la cour
Suprême. C'est un principe qu'il faut faire décider en
matière d'expropriation parce qu'il a été établi,
dans cette cause, que l'ouverture de cette rue et l'installation des services
donnaient une plus-value aux terrains adjacents. C'est donc une pratique qui se
fait depuis longtemps dans les municipalités, quand quelqu'un ne
cède pas la rue et que la ville l'exproprie, d'offrir $1. On va le faire
décider par les tribunaux. Si les tribunaux décident que ce n'est
pas une pratique, que ce n'est pas ce qui devrait être fait et que les
villes devraient payer la valeur réelle, on paiera la valeur
réelle, et les autres villes, par la suite, feront la même
chose.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Jacques-Cartier n'a
pas terminé?
M. SAINT-GERMAIN: S'il vous plaît, j'aimerais ajouter quelque
chose, ici. Il est entendu que M. Nihon est propriétaire de ces terrains
et qu'il peut, selon la loi, en disposer de la manière dont ses
intérêts personnels sont les mieux servis. Seulement, je dois tout
de même confirmer les dires des représentants de la
municipalité que je crois que cette façon de disposer des
terrains n'a pas été, pour la municipalité de Lachine, un
actif, surtout depuis ces trente dernières années.
Je comprends très bien les arguments de M. Lesage. Je crois que
la commission a à décider si, dans une telle situation, ce sont
les intérêts publics qui doivent primer ou, comme le leader
parlementaire de l'Opposition l'a dit, l'esprit de la loi. Il reste que, dans
cet article, il faut admettre qu'il n'y a tout de même rien qui
protège les intérêts des contribuables de Lachine, et je
m'explique: Quel que soit le prix qui sera offert par la municipalité,
et je ne doute pas que la municipalité fera établir
sérieusement et par des hommes compétents la valeur de ces
terrains, je ne doute pas que cette valeur sera déterminée
par la cour, il y aura certainement un appel sur cette valeur.
S'il advenait que la loi augmente cette valeur et que les terrains
soient déjà vendus à un prix nominal, il s'établira
là une responsabilité, au point de vue monétaire, qui
devra être défrayée par quelqu'un soit que la ville vende
à des promoteurs futurs avec, dans le contrat, un article qui signifiera
que l'acheteur devra payer un surplus si la loi détermine un surplus de
valeur à ces terrains ou soit que la ville garde la
responsabilité de défrayer dans le futur le décalage de
coût que la loi pourra établir. De toute façon, quelqu'un
devra se rendre responsable de ces deux valeurs, soit la valeur de l'offre que
la municipalité va faire ou la future valeur qui sera
déterminée par les autorités judiciaires. Dans la loi, il
n'y a rien qui protège le propriétaire à ce point de vue.
C'est donc l'objection que j'y verrais. Je crois bien que la
municipalité pourrait, d'une façon ou d'une autre, voir à
ce que les intérêts des propriétaires et des contribuables
de Lachine soient réellement sauvegardés; autrement, je n'ai pas
d'objection de principe, M. le Président.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai abordé l'étude
de cet article avec l'esprit le plus ouvert possible et je voulais
écouter les arguments de part et d'autre. Les ayant
écoutés, je suis obligé d'arriver à une conclusion
préliminaire. Ce qui est en jeu, ici, n'est pas une question de valeur
et de la détermination de cette valeur. Ce n'est pas, non plus, la
politique de M. Nihon et de sa compagnie. C'est un principe, et le principe est
celui des mécanismes prévus pour l'action municipale dans un
domaine où un citoyen individuel ou corporatif gène le
progrès de la municipalité.
Il y a des choses qui sont prévues. On nous demande, ici, de
passer outre à ce qui est prévu pour permettre à quelque
chose de se produire. Je pense que, tout le long de la journée, j'ai
dû refuser des demandes de pouvoirs exceptionnels, sauf quand on a pu me
convaincre qu'il y avait une situation exceptionnelle. Il n'y en a pas eu
beaucoup au cours de la journée. Je vois difficilement comment je
pourrais accepter un accroc aux règles générales de
procédure quand il y a un propriétaire particulier ou corporatif
dont la politique et les actions gênent le développement de la
municipalité. Il y a beaucoup de municipalités qui sont
gênées de cette façon. Il y a des mécanismes qui
sont prévus, et je regrette de ne pas être convaincu par les
arguments avancés, au moins jusqu'à maintenant, que c'est un cas
d'exception et d'urgence telle que nous devons accepter l'article qui nous est
proposé.
M. DENAULT: Ce que je voulais dire, si j'ai la permission de parler,
c'est qu'on nous dise ce soir que l'on est prêt à
développer, c'est merveilleux, on est d'accord sur cela, mais ce n'est
pas ce que l'on a fait dans le passé. Non seulement ce n'est pas ce que
l'on a fait, mais ce n'est pas ce que l'on a déclaré autant
devant le tribunal de l'impôt que devant le tribunal d'expropriation. M.
Nihon, pour des raisons qui le regardent, a dit: Je ne vendrai pas et je n'ai
pas l'intention de vendre. Comme quelqu'un l'a souligné, cela lui a
profité de louer ses terrains; cela lui a peut-être profité
ailleurs, mais cela n'a pas marché à Lachine.
Qu'on nous dise, ce soir, parce que nous sommes devant la commission:
Oui, on va développer, et tout de suite demain matin, on va avoir des
acheteurs. C'est difficile d'accepter cela quand, dans les faits, ce n'est pas
ce qui s'est passé depuis 25 ans. Qu'est-ce qui fait que, tout d'un
coup, parce que ce projet de loi est présenté, ce qui
n'était pas possible ou ce qui ne se faisait pas va soudainement se
faire et devenir possible?
M. BURNS: Ce n'est pas cela, le problème, Me Denault. Le
problème est que déjà le droit d'expropriation est un
droit qui empiète sur des droits individuels. On vous dit
qu'actuellement vous avez la possibilité de procéder, en vertu de
la loi. Je ne vois pas comment une commission parlementaire pourrait venir
ajouter à ce droit qui, déjà, est exceptionnel. On vous
dit : Si vous pensez que vous devez exproprier M. Nihon, allez-y. Mais utilisez
la loi. Elle est là. Ne nous demandez pas de pouvoirs additionnels.
M. DENAULT: Si on nous a accordé le pouvoir d'exproprier pour
acquérir des terrains pour fin industrielle, cette loi est utile ou elle
ne l'est pas. Elle répond ou non à un besoin. Si nous avons ce
pouvoir, mais que dans les faits le mécanisme qui nous est
accordé ne nous permet pas, effectivement, de régler les
problèmes, à ce moment, l'outil que nous avons est
défectueux. Si le principe à atteindre est bon, il me semble que
nous devrions avoir les outils appropriés pour atteindre cet
objectif.
M. GOLDBLOOM: Me Denault, si l'outil est défectueux, c'est au
gouvernement de le regarder dans l'intérêt de toutes les
municipalités, et non pas d'arriver avec une mesure d'exception pour une
seule municipalité qui n'est quand même pas la seule à
faire face à un problème de cette nature.
M. BURNS: M. le Président, je ne veux pas être le
casse-pieds officiel, mais nous avons déjà dépassé
l'heure. Il ne faut pas m'en demander plus qu'il n'en faut. Demain matin, je
commence à boulonner à compter de 8 heures. J'aimerais que nous
essayions de nous rendre à la conclusion rapide de ce projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous allons accorder la parole une minute
à M. le maire.
M. DESCARY: J'aurais peu de choses à dire. Je pense que dans une
ville comme la nôtre, où il y a beaucoup d'ouvrage à faire
et où nous voulons vraiment faire un travail efficace, il se trouve que
nous avons besoin d'argent pour ce faire. Nous avons un programme
d'investissement de $12 millions sur nos berges, que nous devons redonner aux
citoyens de la ville. Pour compléter le programme que nous voulons
entreprendre dans notre ville, cela nous prend absolument une source de revenus
supplémentaires.
Je regrette de dire qu'un individu empêche le bien collectif. Je
pense que ce qui prime, c'est le bien de la collectivité et non celui
d'un individu. Dans une ville comme la nôtre, il faut absolument que nous
ayons des revenus supplémentaires pour développer la ville et en
faire quelque chose de bien; il faut absolument que la ville soit rentable
partout. Or, elle ne l'est pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, le temps avance. Est-ce que le
ministre a quelque chose à ajouter?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je proposerais que nous biffions
l'article. J'ai une rédaction à proposer à l'article 9.
J'accepterais les articles 10, 11 et 12. On pourrait terminer rapidement. Si
nous ne sommes pas en mesure d'accepter ce règlement de la situation, il
faudra prévoir peut-être demain une autre séance de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les membres de la commission sont-ils
prêts à accepter que l'article 8 soit biffé?
M. BURNS: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 8 est biffé. Adopté.
Le nouveau texte pour l'article 9, qui deviendrait l'article 4, est-ce qu'on
pourrait le déposer?
M. GOLDBLOOM: Je l'ai ici, par écrit. Dya un embêtement
d'ordre technique. Le texte que je voudrais proposer fait allusion à un
numéro de plan d'un arpenteur-géomètre et à la date
de la confection ou du dépôt de ce plan. Nous pourrions, si la
commission est consentente, retarder la troisième lecture du projet de
loi pour pouvoir identifier les numéros et les y insérer.
Je pourrai faire lecture rapidement de ce texte, qui remplacerait
l'article 9 proposé: "Nonobstant le paragraphe 1 de l'article 426 de la
Loi des cités et villes, le conseil peut, par règlement
approuvé par le ministre des Affaires municipales, remplacer la partie
du règlement de zonage 1,003 et des règlements qui l'ont
modifié quant à la partie du territoire de la cité connue
et désignée comme étant la jetée extérieure
du canal de Lachine telle que montrée sur un plan de
l'arpenteur-géomètre, le nom, en date du, la date, et portant ces
minutes no, le numéro à ajouter.
Le greffier doit publier, dans un journal de langue française et
dans un journal de langue anglaise circulant dans la municipalité, un
avis de l'adoption du règlement. Cet avis doit reproduire le texte du
présent article et mentionner que les propriétaires
intéressés qui désirent s'opposer au règlement
peuvent faire connaître les motifs de leur opposition en s'adressant par
écrit à la Commission municipale du Québec dans les 30
jours suivant la publication de l'avis.
A l'expiration de ce délai, la Commission municipale du
Québec tient une enquête publique dont elle fait rapport au
ministre des Affaires municipales et au conseil municipal. Ce dernier
(c'est-à-dire le conseil municipal) peut, par résolution,
modifier le règlement pour donner suite aux recommandations comprises
dans le rapport.
Une fois en vigueur, le règlement adopté en vertu du
présent article ne peut être abrogé ou modifié que
suivant le paragraphe 1 de l'article 426 de la Loi des cités et
villes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que ce nouveau texte pour l'article 9,
devenu l'article 4, est adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 10, devenu 5?
M. GOLDBLOOM: Les articles 10, 11 et 12 sont acceptables, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 10, devenu l'article 5,
adopté. L'article 11, devenu 6, adopté. L'article 12, devenu
l'article 7, adopté.
Merci, messieurs.
M. DENAULT: Je voudrais remercier...
LE PRESIDENT (M. Picard): La séance suspend...
M. DENAULT: ... les membres de la commission et dire que nous acceptons
l'offre de M. Nihon de revenir l'an prochain si, effectivement, il n'y a rien
eu de fait, peut-être pas nécessairement avec le même texte,
mais avec un autre texte pour essayer de régler le problème, s'il
n'est pas réglé à ce moment-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les propos des procureurs de M. Nihon sont
enregistrés. Dans cinq mois on pourra donc regarder la suite.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais remercier non
seulement les opinants, mais aussi les membres de la commission et plus
particulièrement l'honorable député de Maisonneuve.
M. BURNS: Merci, M. le ministre.
M. DESCARY: Je tiendrais aussi à vous remercier, messieurs, vu
l'heure tardive. Je sais que ç'a été une journée
longue pour vous. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne sine die.
(Fin de la séance à 0 h 20)