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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi privés nos 128,149 et
111
Séance du jeudi 11 juillet 1974
(Onze heures quarante minutes)
M. PICARD (président de la commission des affaires municipales):
A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales étudiera aujourd'hui
plusieurs projets de loi privés et, étant donné qu'il y a
certaines difficultés techniques présentement, je ne vous
informerai que du premier projet de loi qui sera étudié, à
savoir le projet de loi 128, Loi refondant la charte de la cité de
Sherbrooke.
Pour la séance d'aujourd'hui, M. Burns (Maisonneuve) remplace M.
Bédard (Chicoutimi) et M. Séguin (Pointe-Claire) remplace M.
Ostiguy (Verchères).
J'aimerais faire la suggestion que M. Caron, député de
Verdun, soit rapporteur de la commission. Est-ce que cette suggestion est
agréée?
DES VOIX: Agréé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant de céder la parole au ministre,
j'aimerais informer les personnes qui prendront la parole ici, à la
commission, de s'identifier lorsqu'elles se présenteront au micro pour
les fins du journal des Débats.
Le ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais d'abord souhaiter la
bienvenue à tous les intéressés qui sont venus
présenter, soit des projets de loi, soit leur point de vue sur ces
projets de loi.
Je voudrais vous informer que, même si six projets de loi figurent
à l'ordre du jour, tel que présenté, il n'y en aura que
quatre qui seront étudiés aujourd'hui. J'avais pris la
responsabilité d'informer la paroisse de Saint-Jean-de-Dieu que
l'importance des autres projets me semblait telle qu'il n'y aurait pas
raisonnablement espoir de pouvoir passer à travers tout ce travail dans
la journée d'aujourd'hui, et je ne voulais pas que ses
représentants viennent inutilement.
Deuxièmement, on vient de me faire part, avant le début de
cette séance de la commission, que la cité de Pointe-aux-Trembles
a demandé... Je m'excuse. J'avais compris que la cité de
Pointe-aux-Trembles avait demandé la remise, à une autre
séance de la commission, de l'étude de son projet de loi; mais je
viens de comprendre que c'est une demande de remise à un moment
ultérieur dans la journée. Nous pourrons l'étudier au
cours de la journée quand nous serons informés que les
responsables de ce projet de loi seront prêts.
Je suggère, M. le Président vous l'avez fait
vous-même que nous commencions par la Loi refondant la charte de
la cité de Sherbrooke et que nous examinions la situation que nous
connaîtrons quand nous aurons terminé cette étude.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le porte-parole de l'Opposition officielle, le
député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais simplement, au
début de cette séance, faire une remarque pour les prochaines
séances qui nous permettront d'entendre les représentants de
municipalités ou d'autres personnes qui présentent des bills
privés spécialement pour les municipalités qui
présentent des projets suffisamment élaborés et
suffisamment compliqués concernant les amendements que cela requiert, en
regard des chartes et des modifications antérieures. Je ne sais pas qui
doit porter le blâme, je ne sais pas si c'est le ministre;
j'espère que ce n'est pas sa faute, ce n'est peut-être pas la
sienne. Je ne sais pas si c'est la faute du gouvernement ou des
municipalités qui viennent ici ou des responsables de la commission. Il
faudrait fournir aux députés de l'Opposition, autant qu'à
ceux du gouvernement, les notes explicatives concernant les lois qu'on nous
présente. J'ai réussi hier, grâce à ma demande
auprès de la ville de Québec, d'obtenir des notes explicatives
qui étaient déjà déposées au
secrétariat des commissions.
Je vois ce matin que la Communauté urbaine de Montréal
avait aussi fourni des copies au secrétariat des commissions. Je trouve
un peu ridicule qu'on veuille discuter sérieusement d'un projet de loi,
qui amende des chartes de ville, qui amende des amendements antérieurs
et qui est très compliqué pour le législateur, si on ne
nous donne qu'au moment de la présentation à la commission, un
document de cette importance, alors que le secrétariat des commissions
l'avait. Je pense que le ministre des Affaires municipales, du moins concernant
cette portion des bills privés, ceux qui relèvent du ministre des
Affaires municipales...
C'est la même chose pour les autres ministères. Il est
impensable que les partis d'Opposition ne reçoivent pas à leurs
bureaux, avant le début des séances des commissions
parlementaires, tous les documents des villes ou des organismes ou des
personnes qui demandent de présenter un bill privé. Il faudrait
que les documents complets présentés à la commission
soient donnés aux députés concernés par la
commission, spécialement ceux de l'Opposition, pour être capables
d'étudier en profondeur un projet. Sinon nous serons obligés de
demander à chaque article les conséquences précises avec
preuves à l'appui, et ce sera beaucoup plus long. Je pense que ce serait
beaucoup plus facile si le gouvernement voyait à donner à
l'Opposition les outils nécessaires pour faire son travail de critique
normale des politiques gouvernementa-
les et des lois qui sont parrainées par les différents
députés du gouvernement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais répondre
immédiatement à l'honorable député de Lafontaine
que je lui ai transmis ce qu'il m'était possible de lui transmettre. Il
m'a demandé en Chambre la remise du genre de codification qui
permettrait d'apprécier la portée de chaque modification
présentée. Nous lui avons fourni hier la charte, la loi
constitutive de la Communauté urbaine de Montréal pour lui
permettre justement d'étudier la portée de chaque modification
proposée. Dans les autres cas, je n'avais pas de document. J'ai vu en
fin d'après-midi hier, après lui avoir envoyé l'autre
document, le cahier explicatif de la ville de Sherbrooke, et nous n'en avons
reçu les exemplaires qu'en fin de journée hier, d'après
les renseignements que j'ai eus. D'ailleurs, je n'en ai pas eu connaissance
moi-même avant cela. J'ai présumé que la
municipalité responsable avait envoyé aux
intéressés la documentation qu'elle jugeait utile, mais ce
n'était pas, ce n'est pas et ce ne sera pas mon intention de priver
l'Opposition de documents utiles, de documents explicatifs.
M. LEGER: M. le Président, sur ce point je dois remercier le
ministre de m'avoir donné un des documents, qui était la
codification administrative la plus à jour de la charte de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. GOLDBLOOM: Celui que j'avais.
M. LEGER: Oui, mais ce que je ne peux pas accepter je ne dis pas
que c'est sa faute, remarquez bien, mais je pense que c'est inacceptable
c'est que les municipalités qui donnent des documents au
secrétariat des commissions parlementaires... Je ne sais pas si le
secrétariat a reçu des ordres de ne pas le faire ou si c'est tout
simplement un oubli, mais je ne pense pas que ce soit normal que des notes
explicatives qui sont au secrétariat des commissions ne soient pas
envoyées directement aux partis d'Opposition. M. le Président, le
gouvernement a tout un ministère et tout un personnel de son
ministère pour faire la vérification, je dirais
bénédictine, de projets de loi, mais l'Opposition n'a pas tout le
personnel d'un ministère pour vérifier la portée de chacun
des articles qui sont présentés. Je pense que le ministre, du
moins pour ce qui touche les affaires municipales, devrait prendre les
dispositions pour que ces documents soient remis et pour que l'étude de
ces projets de loi soit faite de façon sérieuse et que la
contribution de l'Opposition au travail du ministre des Affaires municipales
soit d'autant plus efficace.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je le ferai avec plaisir. Je
demanderai à l'avenir que l'on examine la disponibilité de
documents qui pourraient être utiles aux membres de la commission. Je
n'ai donné aucune instruction, aucune, quant à la distribution de
documents.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci messieurs. En tant que président
de la commission, je dois assurer le député de Lafontaine que
j'ai pris bonne note de ses remarques et que je verrai en temps et lieu
à faire part de cette suggestion au secrétariat de la
commission.
Maintenant, dans la liste qu'on me fournit des noms des procureurs et
des intéressés qui adresseront la parole lors de l'étude
de ces différents projets de loi, dans le cas du projet de loi no 128 de
la cité de Sherbrooke, j'ai le nom de Me Pierre Huard qui est
nommé comme procureur de la requérante, de même que M.
Ronald Deslauriers, porte-parole de Claude Néon Publicité. Est-ce
que je pourrais maintenant inviter Me Pierre Huard à nous fournir
quelques explications sur ce projet de loi?
M. LEGER: M. le Président, avant de demander à Me Huard de
présenter son projet de loi et de l'expliquer, est-ce qu'on pourrait
savoir s'il y a, dans la salle, des personnes qui ont des remarques ou des
contestations ou des points de vue à faire valoir concernant le bill
128? Est-ce qu'il n'y a que des représentants de la municipalité
ou s'il y a d'autres groupes qui ont des choses à dire, étant
donné que c'est le moment, aux commissions parlementaires, pour les
municipalités qui présentent des projets, pour les citoyens de se
prévaloir de leur droit de venir donner leur point de vue sur tel ou tel
article? Est-ce qu'il y en a actuellement dans la salle?
Est-ce que M. Deslauriers est une personne qui représente la
municipalité ou s'il a des choses à dire concernant le projet de
loi? M. Ronald Deslauriers que nous avons sur notre liste.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que M. Deslauriers est ici, dans la
salle, présentement? Il a demandé à être entendu. Me
Huard, s'il vous plaît.
Loi refondant la charte de la cité de
Sherbrooke
M. HUARD: M. le Président, il s'agit d'un projet de refonte de la
charte de Sherbrooke. Le dernier projet remonte à 1937. On était
rendu à 219 articles et on vous présente un projet de 27
articles. On a tenté un retour à la Loi des cités et
villes, autant que faire se peut, et on a retrouvé 27 exceptions qu'on
vous présente ce matin.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1? M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 2?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 3?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 4? ii
M. LEGER: M. le Président, à l'article 4, est-ce que M.
Picard ou Pinard...
LE PRESIDENT (M. Picard): Huard.
M. LEGER: ... pourrait nous expliquer le sens des modifications qu'il
apporte à l'article 26?
M. HUARD: Si vous me le permettez, M. le Président, pour cet
article, je vais transmettre la parole à M. Marc Bureau qui est le maire
de Sherbrooke.
M. BUREAU (Marc): Cet article ne vise qu'à un
redéveloppement de notre centre-ville et nous permettrait d'agir et
d'acquérir certains territoires pour compléter des terrains que
nous possédons, pour redévelopper notre centre-ville et y
ériger un centre administratif.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, connaissant la ville et son secteur
centre-ville, on comprend pourquoi vous aimeriez envisager un
développement moderne de ce secteur. Nous constatons cependant que les
pouvoirs que vous demandez par cet article sont très vastes et sont
essentiellement sans limite et sans contrainte. Ayant travaillé à
la rédaction de certains projets de loi pour des municipalités un
peu comparables, nous avons quand même limité ces pouvoirs quant
à la nature des constructions et quant au montant de l'engagement de la
ville.
Nous avons récemment discuté du cas de la ville de Hull
où il s'agissait de l'établissement et de l'exploitation d'un
centre de congrès. Nous avons accepté que la ville soit
autorisée à emprunter jusqu'à $1.5 million, mais nous
n'avons pas accepté un pouvoir essentiellement illimité parce
qu'il n'y a aucune définition quant à la limite de l'engagement
que pourrait entreprendre la ville.
M. BUREAU: Si vous me permettez, M. le ministre, lors des
règlements d'emprunt qui demandent l'approbation de la Commission
municipale, cette section est déjà protégée.
M. GOLDBLOOM: Je vous fais remarquer aussi que nous avons certaines
hésitations quant à l'expression "aider à construire". Que
la ville puisse acquérir ou construire des immeubles, nous n'y voyons
pas d'objection, mais aider à construire, surtout quand il s'agit d'un
centre administratif et d'affaires, cela nous semble un pouvoir qui peut aller
loin.
Il nous inspire certaines inquiétudes, surtout quand il s'agit
par la suite, même si l'approbation de la Commission municipale du
Québec est prévue, de la vente ou de la location de ces
immeubles.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: M. le Président, si vous permettez, est-ce que dans
les lois qui régissent la cité de Hull, on n'a pas cette
autorisation, lorsqu'on voit ici "aider à construire
également"?
M. GOLDBLOOM: Cest vrai, M. le Président. Cette expression existe
dans la loi qui a été accordée à la ville de Hull,
mais se limite quand même à la construction d'un centre de
congrès. Ce n'est donc pas un pouvoir général, c'est un
pouvoir très précis et, dans le cas de la ville de Québec,
nous avons également accordé un pouvoir spécial pour la
construction d'un centre de congrès qui a une fonction un peu
particulière. Un centre administratif a une fonction
particulière, mais un centre d'affaires, c'est une chose un peu
générale, n'est-ce pas?
M. BUREAU: Est-ce que vous permettez certaines précisions sur le
projet? On a un centre-ville encadré par une falaise, d'une part, et par
des rivières, d'autre part; donc très limité. Le seul
moyen de protéger les investissements qui y sont déjà,
c'est de surmonter un des obstacles. Le seul qu'il est possible de surmonter,
c'est la falaise.
Or, nous retrouvons à Sherbrooke le besoin de construire un
hôtel de ville. C'est un des besoins. L'emplacement choisi depuis des
années est au sommet de la falaise.
Deuxièmement, nous retrouvons un peu partout à Sherbrooke
des locations du gouvernement provincial, pour fournir des services à la
population; mais cette situation oblige les citoyens d'aller d'un
édifice à l'autre et de parcourir la ville en tous sens.
Nous remarquons aussi à Sherbrooke que le gouvernement
fédéral est dans le même cas. Or, ce que nous pensons,
c'est regrouper, dans un même territoire, autant que faire se peut, les
services administratifs gouvernementaux à la population. Comme un
complexe semblable manquerait de vie le soir, évidemment, nous devrons y
ajouter des choses vivantes. Or, c'est la raison du concept "d'affaires" et
"administratif". Remarquez bien que nous tenons à ce projet, nous tenons
à ce pouvoir justement parce qu'il y va du développement
économique du coeur de la ville de Sherbrooke qui est en perte de
vitesse, comme tous les centre-ville d'Amérique du Nord.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais souligner que la Loi
des cités et villes, au paragraphe 4 b) de l'article 129, donne
c'est à la page 250 de l'édition que j'ai ici à une
ville le pouvoir de louer des locaux, des comptoirs, des kiosques dans des
places publiques ainsi que dans les édifices municipaux, d'en
régler les conditions de louage, l'usage et la tenue. Donc, il y a un
pouvoir qui existe déjà. Est-ce que je peux demander, M. le
maire, que vous explicitiez un peu votre pensée? Je ne voudrais pas que
vous dévoiliez des secrets qui ne sont pas mûrs, mais que vous
explicitiez un peu la nature de l'élément "centre d'affaires".
Vous avez parlé de vitalité la nuit. Jusqu'à un certain
point, c'est désirable. Je vous comprends parfaitement; mais est-ce
qu'il y a, par exemple, un hôtel dans votre projet?
M. BUREAU: Dans le projet caressé par les autorités
municipales, bien sûr, il y a un hôtel de prévu. Ce n'est
pas réglé. C'est peut-être possible. Ce n'est pas certain.
Mais il est certain que l'élément "restauration" devra y entrer,
puisque le stationnement peut servir beaucoup plus la nuit, pour l'hôtel
et tout cela.
Un des éléments importants de ce projet, c'est que nous
possédons déjà probablement les deux tiers du territoire,
peut-être 85 p.c. du territoire, et il y a deux ou trois
propriétés qu'il faudrait acquérir pour assurer un
développement homogène du secteur. On ne pourra le faire que si
on a le pouvoir d'acquérir des propriétés pour ce faire,
et comme cela dépasse les besoins municipaux cela ne me semble
pas prévu dans la loi on se dit qu'on a besoin de ce pouvoir
supplémentaire.
Remarquez que si vous vous limitiez aux projets ou à ce secteur
de la ville, cela ne nous dérangerait pas du tout. Je pense que la
protection serait assurée.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, est-ce que je peux quand même
comprendre que la ville ne serait pas impliquée directement dans
l'exploitation d'un hôtel, par exemple?
M. BUREAU: Certainement pas. Ce n'est pas du tout dans les vues de la
municipalité.
M. GOLDBLOOM: Cela ne me semblerait pas normal comme...
M. BUREAU: "Spot".
M. GOLDBLOOM: Quant au montant d'argent, est-ce qu'il y a moyen d'en
avoir une idée et de placer quand même un plafond sur les
engagements que pourrait prendre la ville avec les seules approbations de la
Commission municipale du Québec et du ministre?
M. BUREAU: La participation directe de la ville dans le projet ne
dépassera probablement jamais $5 millions. Evidemment, le projet glo-
bal sera certainement beaucoup plus élevé. On prétend
qu'il sera de $25 millions ou de $30 millions ou de $35 millions.
M. GOLDBLOOM: Alors, les deux éléments de notre
préoccupation sont cette restriction quant au montant de l'engagement,
parce que nous sommes tous responsables devant nos contribuables et les
contribuables, dans l'économie de la Loi des cités et villes, ont
un droit de regard et un droit de s'exprimer sur des engagements de la ville.
Voici une exception assez importante que l'on nous propose et cette demande
d'exception est justifiée par des problèmes particuliers et un
désir particulier de reconstituer le centre-ville. C'est un désir
qui est superposable à celui que nous avons reconnu et accepté de
la part d'autres municipalités d'importance comparable. Mais quand
même, nous avons imposé certaines limites.
M. BUREAU: Devant cette discussion, deux choses s'offrent à nous:
revenir à la commission avec un texte modifié ou que vous
acceptiez une limite de participation de la part de la ville à $10
millions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Cette limite ne pourrait-elle pas s'appliquer strictement
à Place Hôtel de Ville pour les besoins qui existent?
M. GOLDBLOOM: Je ne saisis pas parfaitement...
M. DEZIEL: Ce que je crois comprendre de la part des
représentants de la ville de Sherbrooke, c'est que la requête
s'applique strictement à Place Hôtel de Ville pour le groupe de
bâtiments qu'on veut y installer. Pour les besoins de la cause, ne
pourrait-on pas simplement dire: Le centre administratif et d'affaires qui
s'appliquerait strictement aux limites de Place Hôtel de Ville?
M. GOLDBLOOM: Ce serait une...
UNE VOIX: Est-ce que vous avez les numéros de lots?
M. BUREAU: J'ai un texte de rechange qu'on peut vous faire distribuer
immédiatement, qui limite le territoire, mais dans lequel le montant
maximum de participation n'est pas indiqué. On pourrait ajouter un
montant maximum de participation de la part de la ville et je pense que cela
rejoindrait et nos buts et les objections prudentes du ministre.
M. VAILLANCOURT: Mais est-ce que vous avez l'identification du
territoire dont vous aurez besoin pour votre hôtel de ville?
M. BUREAU: Oui.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, je pense que nous sommes sur la voie de la
compréhension et que nous voudrions certainement permettre le
démarrage du projet et la participation raisonnable de la ville. Il y a
des éléments de rédaction dans cet article qui nous semble
inacceptables et qu'il faudra réviser.
Est-ce que je pourrais suggérer que nous laissions cet article en
suspens pour compléter l'étude du projet de loi?
Entre-temps, même s'il faut attendre à cet
après-midi, ce serait possible pour vous, M. le maire? On pourrait
revenir éventuellement avec une rédaction qui satisferait les
exigences du gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: Serait-il possible de savoir, M. le maire, quelle est la dette
per capita à Sherbrooke, environ?
M. BUREAU: C'est $50 millions pour 85,000. Evidemment, il ne faudrait
pas oublier que nous possédons à Sherbrooke, et vous allez le
voir dans la charte, des services productifs comme Hydro Cité
Sherbrooke, qui vaut plusieurs millions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a consentement pour que la
commission suspende l'étude de l'article 4?
M. LEGER: M. le Président, j'aurais le consentement, mais je vais
simplement ajouter une question. Dans l'article 4, il y a plusieurs
alinéas; il y en a un, entre autres, qui donne une certaine permission:
"Sous réserve de la Loi de la Commission de contrôle des permis
d'alcool, le conseil peut, par résolution, désigner de temps
à autre un officier municipal pour détenir au
bénéfice et avantage de la ville un permis pour la vente des
boissons alcooliques dans tout centre de loisirs, de récréation
et lieu public municipaux". Pour quelle raison l'avez-vous mis limitatif, en ce
sens que vous vous êtes privés aussi des possibilités des
locaux des commissions scolaires et autres qui ne sont pas des lieux publics
municipaux?
M. BUREAU: Evidemment, nous n'avons pas l'intention de faire le commerce
de l'alcool. Tout ce que nous avons recherché, c'était de
répondre aux besoins dans certains cas. Or, pourquoi n'a-t-on pas mis
les bâtisses scolaires?
M. LEGER: C'est-à-dire que la loi ordinaire dit: Dans tous les
lieux publics.
M. BUREAU: Oui.
M. LEGER: Vous, vous ajoutez "municipaux". Alors, vous vous limitez.
M. BUREAU: D'accord.
M. LEGER: Si vous aviez mis les lieux publics, comme la loi ordinaire le
dit, cela vous aurait permis aussi d'utiliser cela dans les commissions
scolaires. Je vous demande si vous ne vous limitez pas inutilement.
M. HUARD: On n'a pas objection à enlever le mot "municipaux"
M. LEGER: Je pense que c'est une bonne suggestion.
M. BUREAU: D'accord. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, suspendu. Article 5?
M. GOLDBLOOM: Les articles 5 et 6 précisent la description
territoriale de la ville et de ses quartiers. Cela me semble parfaitement
normal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 5, adopté.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. Je ne voudrais pas qu'on
adopte les articles 5 et 6, ou adopter l'article 5, avant qu'on n'ait
discuté l'article 6, puisque les deux se touchent. Même l'article
7 est lié. C'est surtout à l'article 7 qu'on voulait discuter.
Est-ce que le maire ou le conseiller je ne sais pas si c'est le maire
qui est le plus au courant de ces détails techniques
actuellement, la ville est divisée en quatre quartiers, je pense, c'est
cela?
M. BUREAU: Cinq, présentement.
M. LEGER: Cinq quartiers. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la
population de chacun des quartiers?
M. BUREAU: Vous avez les quartiers est, ouest et nord qui ont environ
chacun 25,000 de population, et...
M. LEGER: Est, ouest et nord, cela fait 25,000 chacun?
M. BUREAU: Environ. Vous avez le quartier centre et le quartier sud qui
ont respectivement 3,000 ou 4,000 de population.
M. LEGER: Ma question suivante est: Pour quelle raison vous ne faites
pas un recensement avant d'établir la division des quartiers? Là
vous me dites approximativement vous n'avez pas de chiffres précis parce
que la population est mouvante. Cela peut augmenter, plus ou moins. Pour
établir les quartiers, pour quelle raison faites-vous votre recensement
après et non pas avant, afin d'avoir des quartiers à peu
près équilibrés ou afin qu'il n'y ait pas de
différence d'homogénéité entre les trois pre-
miers quartiers et les deux derniers qui sont tout petits?
M. BUREAU: Ecoutez, cela date de je ne sais pas quelle année,
c'est très vieux ce qui existe présentement. Ce qu'on tente, par
ce projet, c'est d'assurer une représentativité à peu
près égale par 1,000 de population, si vous voulez. Il y a tout
de même des barrières tout à fait naturelles. Il y a deux
rivières dans Sherbrooke, cela crée des barrières tout
à fait naturelles qui limitent les quartiers. Les quartiers centre et
sud, évidemment, qui sont au coeur de la ville, sont des quartiers
où la population n'est pas appelée à augmenter, tandis que
les autres sont des quartiers où la population est plus appelée
à augmenter. Ce qu'on demande ici, c'est de dire: Dans les quartiers
est, ouest et nord, qui sont des quartiers en croissance, il y aura 10,000
à 13,000 de population pour trois conseillers. Dans les quartiers centre
et sud réunis, il y aura 5,500 de population pour un conseiller.
Plutôt que d'avoir quatre conseillers pour 5,500, on en aura
un.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais en profiter pour soulever
ici, dans l'intérêt des gens de Sherbrooke et dans
l'intérêt des citoyens des villes en général et
spécialement Montréal, qu'actuellement le système de
trois, deux ou quatre conseillers par quartier n'est pas le système le
plus démocratique, en ce sens que le citoyen, de son côté,
est obligé, par exemple de choisir plus d'un conseiller. Dans un
quartier comme, dans la ville de Sherbrooke, le quartier nord, où il y a
environ 25,000 électeurs, ces 25,000 électeurs, actuellement, si
je ne m'abuse, ont à choisir trois échevins. C'est exact? C'est
trois échevins?
M. BUREAU: Oui, mais c'est pour 10,000 électeurs. J'ai
donné la population tantôt. C'est pour 10,000
électeurs.
M. LEGER: D'accord. Tout à l'heure, c'étaient des
citoyens, là, ce sont des électeurs. C'est donc dire que les
citoyens doivent voter pour trois personnes ensemble, ce qui fait que, comme je
le disais à l'occasion de la présentation de la Loi de la charte
de Montréal, quand il y a trois personnes élues pour le
même territoire, personne n'est responsable de quelque chose et les
citoyens ne savent pas précisément lequel est le responsable. Si
les trois sont responsables de tout, il n'y a personne qui soit responsable de
quelque chose en particulier comme tel. Chacun se renvoie la balle en ce sens
que, dans le même quartier, il se peut qu'il y ait un échevin plus
travaillant que les autres et que lui soit appelé à régler
les problèmes de ses citoyens alors que les deux autres se sentent moins
en forme ou moins travaillants, et c'est la même personne qui
règle tous les problèmes. D'un autre côté, quand
arrivent les élections, les trois personnes qui se présentent
doivent faire une campagne personnelle auprès de, prenons l'exemple du
quartier nord, 10,000 électeurs. Les trois candidats se voient dans
l'obligation de faire une campagne auprès de 10,000 électeurs, ce
qui demande plus d'argent. C'est beaucoup plus difficile que si le quartier
était divisé en trois et que chaque responsable, comme dans les
domaines provincial et fédéral, le soit pour tel quartier. Si
dans un quartier, pour prendre un chiffre rond, je prends le quartier ouest de
Sherbrooke qui a environ 12,000 électeurs, il y avait trois secteurs
particuliers où chacun des candidats à l'échevinage une
fois élu serait responsable de 4,000 électeurs, à ce
moment-là, les 4,000 électeurs seraient les seuls à voter
pour ce ou ces candidats de leur territoire, et le candidat lui-même
serait plus apte à se sentir responsable de ces 4,000
électeurs.
Si la ville de Sherbrooke, par exemple, avait 10, 11 ou 12 quartiers
avec un représentant par quartier, cela serait beaucoup plus
démocratique, parce que chaque citoyen saurait lequel est son
responsable et celui qui est élu saurait de quelles personnes il doit
s'occuper durant les années qu'il est élu. Je pense que c'est
important. Autrement, on accroît peut-être l'anonymat politique.
J'en profite, M. le Président, pour faire un petit aparté dans
les conséquences que cela amène dans les divisions des
territoires différents. Par exemple, on a 74 comtés au
fédéral et 110 au provincial, mais on donne les mêmes noms
à des territoires différents. Ce sont des choses, je pense, qu'il
faudra repenser autant dans le domaine des municipalités que dans le
domaine fédéral et provincial. Je donne un exemple en partant, M.
le Président. Vous me permettrez une courte intervention. Le
comté de Lafontaine au fédéral est dans le territoire du
comté de Mercier au provincial et le comté de Mercier au
fédéral touche le comté de Lafontaine au provincial. Les
citoyens qui veulent s'identifier à un comté sont tous perdus
quand une élection fédérale ou provinciale arrive. Je
pense qu'il faut clarifier cela autant aux niveaux fédéral et
provincial que dans le domaine des élections au niveau des
municipalités.
Les commissions scolaires, c'est la même chose, M. le
Président.
Selon le principe un homme, un vote, il faut que la personne qui est
élue représente des citoyens et n'ait pas à diviser sa
tâche avec d'autres personnes qui se sentent moins responsables à
ce moment-là. Moi, je dis: Quand tout le monde est responsable de tout,
personne n'est responsable de rien.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si vous me permettez une
seule remarque, je m'excuse auprès de mon collègue de Verdun
ce
qui m'étonne légèrement, c'est de constater que
l'honorable député de Lafontaine se préoccupe de
l'identification des citoyens à leur comté
fédéral.
M. LEGER: En attendant, pour que les mauvaises choses qui se passent au
fédéral ne soient pas appliquées au provincial.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Le
député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, je ne suis pas tout à fait
d'accord avec mon collègue, le député de Lafontaine, parce
que je trouve que, si on abolissait...
M. LEGER: Même pas dans le comté...
M. CARON: ... les quartiers, dans les municipalités, je pense que
la population aurait un meilleur service. Dans beaucoup de municipalités
aussi, on fait de la politique de quartier. S'il est question d'installer une
glace artificielle ou quelque projet, il y a une chicane qui se fait et chaque
conseiller veut l'avoir dans son quartier. Je pense, pour ma part, que, dans la
loi-cadre que le ministre va amener à l'automne, ça devrait
être bien pensé d'abolir les quartiers.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, justement, puisque nous discutons
ensemble les trois articles 5, 6 et 7 et que nous avons parlé de cette
question électorale au niveau municipal, je voudrais indiquer que la
Commission de refonte des lois municipales doit se prononcer sur la question,
que les recherches que nous avons fait faire par cette commission
révèlent qu'il y a une variété extraordinaire dans
la composition des conseils municipaux, dans le nombre de conseillers et dans
les divisions de territoire en quartiers et dans la
représentativité des membres du conseil municipal. Si je
comprends bien, la situation actuelle, même s'il y a des
différences territoriales, est identique, quant au nombre de
conseillers, à ce qui est proposé à l'article 7. Je ne
voudrais donc pas chambarder une situation pour la seule ville de Sherbrooke
par une attitude vis-à-vis de l'article 7 de son projet de loi. Mais je
suis obligé d'aviser le maire, les conseillers et les citoyens qu'il y
aura des recommandations que je ne connais pas encore, mais qui nous viendront
de la Commission de refonte des lois municipales et qui pourraient possiblement
affecter la constitution de tous les conseils municipaux et les ramener
à une formule uniforme. Je ne dis pas que ce sera nécessairement
le cas, mais on comprendra que c'est une question que nous avons posée
très précisément à la Commission de refonte. Donc,
il faudra envisager l'adoption de cet article comme étant, dans ce sens,
provisoire, c'est-à-dire que, possiblement, un jour, d'ici un an ou
deux, la Loi des cités et villes sera modifiée de façon
à établir un régime plus général et plus
uniforme pour la constitution des conseils municipaux.
M. LEGER: M. le Président, à l'appui de ce que je disais
tantôt, je pense qu'au niveau municipal les divisions de quartier sont
des limites administratives. Cela ne veut pas dire qu'automatiquement ça
devrait être les mêmes limites au niveau électoral. La
preuve, c'est qu'au niveau provincial, les comtés, pour une
représentation de députés, sont au nombre de 110 alors que
les régions sont au nombre de 10 et les sous-régions
peut-être au nombre d'une trentaine. Les conseils de comté sont au
nombre de 70 environ. Les divisions administratives ne veulent pas
nécessairement dire que ce doivent être les mêmes divisions
pour l'élection d'un représentant qui va défendre les
intérêts des citoyens. Je prends un exemple. Dans votre quartier
centre, vous avez environ 5,500 électeurs qui ont à élire
un candidat. Dans le quartier nord, vous avez 10,000 électeurs où
vous élisez trois candidats.
C'est donc dire que, dans le quartier centre, actuellement, le
représentant est 1.5 fois plus sous-évalué que celui du
quartier nord, parce que dans le quartier nord il y a le double
d'électeurs et il y a un représentant de plus. Je pense qu'aux
articles 5, 6 et 7, spécialement à 7, parce que les trois se
discutent en même temps, il serait beaucoup plus près de la
réalité démocratique et d'un contact plus étroit
des citoyens avec leurs élus puisque nous l'avons au niveau
provincial et temporairement au niveau fédéral que, au
niveau municipal, on divise le territoire pour qu'il y ait un conseiller
spécialement responsable de son quartier, de façon que les
citoyens puissent l'identifier. Quand viendra le temps de réélire
ou de retourner à sa retraite un des élus, les citoyens pourront
juger qui était responsable de leur quartier. Actuellement, ils ne
peuvent pas dire lequel des trois a mal fait son travail. Faut-il rejeter les
trois s'il y en avait un ou deux qui étaient plus ou moins
conscients?
Je sais que le député de Verdun est un conseiller
je lui rends hommage qui s'occupe beaucoup des gens de son quartier, et
même, il défend les intérêts des citoyens anglophones
de son comté. On a remarqué cela, M. le Président.
M. CARON: Surtout. Je suis d'accord, parce que les anglophones, pour ma
part, je continuerai à les protéger.
M. LEGER: Les anglophones sont très heureux de voir qu'ils ont un
député... Oui, oui... Comme conseiller de son quartier, il le
fait. Mais est-ce que il ne pourra pas me le dire parce qu'il est trop
humble les autres responsables du même quartier que lui font le
même travail? C'est ce qu'on ne sait pas.
M. CARON: En...
M. LEGER: Je ne peux pas juger. S'il fallait que le député
de Verdun ne fasse pas son travail comme conseiller et que les deux autres le
fassent, est-ce que les citoyens vont se venger en ne l'élisant pas
comme député provincial ou tout simplement comme conseiller? Vous
voyez les dilemmes devant lesquels les gens se retrouvent aux niveaux municipal
et provincial.
M. CARON: Le député de Lafontaine doit savoir
étant donné que ses parents demeurent à Verdun que
les gens de Verdun sont tellement satisfaits qu'ils peuvent me
réélire "at large", de n'importe quelle façon.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
UNE VOIX: C'est un problème de...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): M. le Président, je ne suis pas
d'accord non plus avec le député de Lafontaine. D'ailleurs, il a
été...
M. LEGER: ... ce n'est pas grave, il n'était pas
nécessaire de le dire, on le savait.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Non, non, je le sais, c'est toujours.
M. LEGER: C'est automatique.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): C'est automatique. On s'est aperçu
quand même qu'on discutait de trois paliers de gouvernement. Si on essaie
de faire passer un niveau de gouvernement du municipal au provincial, on fait
complètement fausse route. Si on veut réellement aller dans le
secteur...
M. LEGER: Prouvez votre avancé maintenant.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Pour aller réellement dans le secteur
démocratique, on pourrait à l'exemple de certaines
municipalités que je connais réduire le nombre de
quartiers de trois, quatre et six à un, justement afin de faciliter le
vote universel et empêcher la "moses" de politique de bout de trottoir
que nous avons par le gonflement du nombre de quartiers dans chacune des
municipalités.
M. LEGER: M. le Président...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Cela amène une certaine
autorité au conseil de ville, aux conseillers, d'agir comme
président de comité au niveau de l'ensemble de la
communauté. Si on commence à rediviser cela et faire de la petite
politique de quartier, on manque le bateau dans les affaires municipales.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): M. le Président, je ferais une
suggestion à la commission, étant donné que nous avons
passablement de pain sur la planche. Le ministre vient de nous dire que dans la
Loi de refonte des lois municipales, ce problème sera
étudié. Je suggère qu'on dise que les articles 5, 6 et 7
soient étudiés plus tard, lors de cette refonte, afin qu'on
avance un peu. Vous savez que nous en avons amplement sur la table.
M. LEGER: Faisant suite à la demande du député de
Montmorency, cela pourrait être une suggestion. Avant de l'appuyer, je
voudrais savoir une chose. Actuellement, combien avez-vous de quartiers? Du
fait que l'article 7 vous amène à proposer qu'il y ait trois
conseillers pour chacun des quartiers nord ouest, est et un pour le quartier
centre cela veut dire que vous voulez avoir quatre quartiers et vous en avez
combien actuellement, cinq?
M. BUREAU: C'est bien cela, M. Léger.
M. LEGER: Est-ce que vous êtes profondément opposé
à ce qu'il y ait dix quartiers? Avez-vous des raisons majeures à
vous opposer à cela?
M. BUREAU: Nous ne sommes tout de même pas venus devant la
commission parlementaire sans avoir étudié la situation. Nous
avons formé un comité de citoyens et d'élus, qui a
étudié la question. Une étude demandée par le
conseil, une étude démographique et géographique nous a
amenés à cette conclusion.
Assurément nous croyons à Sherbrooke, il y a tout
de même 82,000 habitants et les gens se connaissent qu'il est
beaucoup plus facile pour un citoyen du quartier ouest de connaître
très bien un de ses trois représentants qu'il ne serait facile
à un citoyen de connaître son représentant.
S'il a le choix entre trois, il va probablement en connaître un
très bien et il va s'adresser à celui-là.
Ensuite, l'élément politique, il reste qu'une division...
Si on prend les 40,000 électeurs de Sherbrooke et qu'on divise cela en
dix quartiers, ce qui veut dire une moyenne de 4,000 électeurs, cela
devient des châteaux forts et ce sera de la politique de bout de
trottoir, dont on réussit à peine à sortir
présentement.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que vous voulez dire qu'au
niveau provincial, parce qu'il y a un représentant par comté et
que les gens n'élisent pas 110 députés par suffrage
universel, que ce serait meilleur? On a jugé que c'était bon au
niveau provincial. On a jugé que c'était bon au niveau
fédéral. Je présume que dans Sherbrooke, comme dans les
autres municipalités... Le député de Verdun est là
pour nous le dire, c'est un conseiller municipal, le député de
Pointe-Claire aussi peut nous dire la même
chose. Est-ce que les citoyens, qui ont des problèmes
particuliers qui relèvent de l'administration municipale, ne vont pas
voir, justement, un échevin pour avoir des solutions à leurs
problèmes?
M. BUREAU: En dernier ressort, oui, évidemment.
M. LEGER: Est-ce que cela ne veut pas dire qu'il ne serait pas
préférable que les personnes n'aient pas à courir trois
conseillers, qui n'ont pas une responsabilité précise d'un
quartier voulu? Un député ne peut pas se sauver devant un
électeur. L'électeur dit: On l'a élu, lui, et il a besoin
de moi. Un échevin peut dire: Moi, je ne peux pas, j'ai telle
obligation, voyez donc l'autre qui est aussi responsable. Les électeurs,
M.le Président, ont le droit de blâmer ou de féliciter une
personne pour une responsabilité particulière, ce qui n'est pas
le cas.
En passant, je voudrais vous noter qu'on vient seulement de recevoir,
à la commission, le projet de loi refondant la charte de la cité
de Sherbrooke et les notes explicatives. Cela fait déjà une heure
qu'on est en train de discuter du projet de loi. Vous remarquez, comme moi, que
c'est une anomalie inacceptable.
M. GOLDBLOOM: Je l'ai reçu en même temps que le
député de Lafontaine, M. le Président.
M. LEGER: Ma question est la suivante: Est-ce que, M. le maire, parce
que vous êtes au courant qu'il y a des citoyens de la ville de Sherbrooke
qui préfèrent un autre système de représentation
vous dites que vous avez fait des études ce n'est pas
quand même gênant de voir, vous-même, que le quartier nord va
être surreprésenté comparativement au quartier centre,
où vous allez avoir trois représentants pour 10,000
électeurs et que l'autre va en avoir un pour 5,000?
M. BUREAU: Le quartier nord, c'est le quartier où l'expansion de
la ville se fait présentement.
M. LEGER: Oui.
M. BUREAU: Nos notes explicatives disant: Une étude
démographique nous recommande cela...
M. GOLDBLOOM; M. le Président, j'aimerais dire simplement ceci:
Le problème que nous discutons ne se limite pas à la ville de
Sherbrooke. Donc, la discussion est de portée générale. La
décision sur la question devra être de nature
générale. Je crois que c'est injuste à l'endroit des
représentants de Sherbrooke de faire, sur leur dos, le débat
général quand ils sont venus ici pour la refonte de leur
charte.
Je trouve que c'est utile que nous ayons examiné la question,
mais je trouve qu'il serait injuste de retarder davantage l'adoption d'articles
indispensables. La ville n'est pas capable de fonctionner sans description de
son territoire. La ville n'est pas capable de fonctionner sans la
possibilité d'élire un conseil municipal selon une formule
quelconque. Celle qui est proposée se rapproche à ce qui existe,
en est une modification. Nous trouvons pour notre part, qu'un conseil municipal
de onze membres, c'est un peu lourd, d'accord, mais nous n'avons pas
l'intention d'insister pour qu'une modification soit numérique, soit
territoriale, soit apportée à la charte de la ville de Sherbrooke
pour satisfaire à des notions générales, quand nous
n'avons même pas ces notions générales et que nous les
attendons de la part de la Commission de refonte des lois municipales.
C'est pour cela que j'ai pris la précaution de dire au maire de
Sherbrooke que le gouvernement est disposé à accepter les
articles tels que rédigés, mais sous la réserve que tout
pourrait être chambardé, assez prochainement, par une loi
générale qui dirait : C'est autrement qu'il faudra organiser la
représentativité municipale.
M. LEGER: M. le Président, je suis d'accord, en principe, sur ce
que vient de dire le ministre. Cependant, il y a deux points que je voudrais
ajouter. D'abord, peut-on en discuter si ce n'est quand les cas nous arrivent
en particulier pour en déceler des solutions
générales?
Par ailleurs, le maire est au courant ce n'est pas après
lui que j'en ai, parce que je sais qu'il fait son possible que dans sa
ville, il y a des citoyens qui ont proposé une autre solution que la
sienne.
Je pense que c'est normal quand la ville de Sherbrooke vient ici
et que les députés de l'Opposition sont au courant que les
citoyens de la ville ont présenté un mémoire à la
municipalité qui n'a pas jugé bon de l'accepter que la
commission le sache. Ce n'est pas au maire de nous dire ce qu'une partie de ses
citoyens lui a proposé et qu'il n'a pas retenu. Il va proposer ce que
son comité il avait la responsabilité de le faire aussi
a proposé, mais c'est normal qu'on en discute.
Deuxièmement, quand le ministre dit qu'il veut adopter ces
articles parce que la loi générale ne s'en vient pas, n'est pas
encore arrivée et qu'elle est sujette à étude, je lui
ferai remarquer qu'il a corrigé quand même à
l'occasion de la dernière commission qui a étudié les
bills privés concernant les pensions la pension d'une personne
parce qu'elle ne convenait pas exactement avec les projets qui étaient
à venir et qu'il a jugé bon de le retenir de façon que ce
ne soit pas contraire à des dispositions qui s'en viendraient.
M. GOLDBLOOM: II s'agissait là d'une injustice individuelle que
l'on voulait corriger, M. le Président, ce n'est pas exactement la
même
chose. Il est clair que nous arriverons avec une loi ou deux lois,
c'est-à-dire projets de loi intitulés "Loi modifiant la loi de
cités et villes" et "Loi modifiant le code municipal" est une seule loi
pour la refonte des deux, et que la présentation fournira l'occasion de
discuter en profondeur toute la question. Je n'ai pas voulu interrompre le
débat jusqu'à il y a quelques instants, mais il me semblait que
nous avions consacré un temps important à la discussion de ces
articles et de façon générale. Je pense que nous pouvons
quand même, par courtoisie à l'endroit de ceux qui sont venus ici
pour régler un problème particulier, leur permettre d'avancer
dans l'étude de leur projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, suite aux explications
données par le ministre, est-ce que les membres de la commission sont
prêts à adopter les articles 5, 6 et 7?
M. LEGER: M. le Président, en ce qui nous concerne, nous sommes
convaincus qu'il doit y avoir, parce que le Québec évolue et que
les citoyens sont de plus en plus concernés par la chose politique, que
ce soit aux niveaux scolaire, municipal, provincial ou fédéral
on l'a vu à la dernière élection
fédérale, où les gens qui rejettent le
fédéralisme ont fait un geste éloquent puisque à
peine 58 p.c. des gens sont allés voter...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. LEGER: Un instant, M. le Président. C'est un argument que
j'apporte...
M. GOLDBLOOM: Ecoutez!
M. LEGER: ... à la décision et au vote que je veux
prendre, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): On parle de la division des limites
territoriales d'une ville en particulier et non pas d'une loi
générale.
M. LEGER: M. le Président, j'invoque le règlement. Vous
n'avez pas le droit de m'empêcher de trouver des exemples qui
correspondent à une conception que j'ai pour un article de la loi. La
remarque que je vous ferai est la suivante : de plus en plus, les gens sont
politisés à tous les niveaux voulus, et les gens qui ont une
conception provinciale peuvent la faire valoir au niveau fédéral.
L'exemple que je donnais est important puisque près de 42 p.c. des gens
ne se sont pas prévalus de leur droit de vote...
LE PRESIDENT (M. Picard): Corrigez vos chiffres à ce moment.
M. LEGER: ... ou ont annulé leur vote.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est 74 p.c. et non pas 52 p.c.
M. LEGER: Non, M. le Président, les 74 p.c. le
président s'est embarqué dans le débat, vous êtes
tombé dans le piège que je vous ai tendu des personnes,
cela inclut les votes annulés. Si vous faites la différence entre
58 p.c. et 74 p.c, vous arrivez avec un pourcentage...
LE PRESIDENT (M. Picard): De toute façon, vous êtes...
M. LEGER: ... de 16 p.c. de gens qui ont annulé leur vote, ce qui
veut dire que...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. LEGER: C'est vous-même qui m'avez amené dans le
débat.
UNE VOIX: Vous n'êtes pas dans une discussion
fédérale.
M. LEGER: II est important de remarquer l'importance de ces 16 p.c.
Donc, je reviens à l'article 7.
UNE VOIX: Vous êtes aussi bien.
M. LEGER: De plus en plus, on remarque que les personnes sont
concernées au niveau de l'élection, et nous ne pouvons pas
accepter, ce sera sur division. Si le gouvernement veut l'accepter, c'est
lui-même qui en subira les conséquences. Mais, pour nous, nous
croyons qu'un citoyen a droit de voter pour un élu dans son quartier,
puisqu'il a besoin de cette personne pour défendre ses
intérêts municipaux dans son quartier. C'est la même chose
au provincial et au fédéral. Nous allons tout simplement voter
contre l'article 7 en particulier.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, les articles 5, 6 et 7 sont
adoptés sur division.
M, DEZIEL: M. le Président, je voudrais faire seulement une
remarque au député de Lafontaine...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Comment peut-il expliquer que dans le quartier centre, qui
englobait antérieurement le quartier sud, il y aurait quatre
échevins avec la charte qui existe présentement?
M. LEGER: Pardon?
M. DEZIEL: Comment peut-il expliquer cela?
M. LEGER: Que?
M. DEZIEL: Qu'il y aurait quatre échevins par rapport à
deux échevins pour 13,000 électeurs?
M. LEGER: Je n'ai pas parlé de cela. J'ai dit qu
'actuellement...
M. DEZIEL: C'est ce qui est mentionné ici.
M. LEGER: ... le projet est de trois pour l'est, trois pour l'ouest,
trois pour le nord, un pour le centre.
M. DEZIEL: Dans le moment, il y en a quatre pour le centre.
M. LEGER: Pour le nord, il y a 10,000 électeurs. Il y en a 5,000
pour le centre.
M. DEZIEL: II y en a quatre dans le moment pour le centre.
M. LEGER: Oui, mais c'est qu'il y a une division de proposée. Il
y en a cinq actuellement. Vous avez cinq divisions et quatre de
proposées.
M. PEPIN: M. le Président, adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les articles 5, 6, et 7 sont adoptés
sur division. Article 8?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est un article dont le sens nous
semble louable, mais, quand même, j'aimerais avoir des explications. Nous
avons des hésitations à l'accepter. Je sais que la ville de
Québec a eu un pouvoir de cette nature.
J'aimerais quand même comprendre un peu mieux les intentions de la
ville de Sherbrooke dans ce sens.
M. BUREAU: II arrive parfois que le conseil doive trancher des questions
sur lesquelles nous voulons avoir les avis de spécialistes. A cet effet,
nous avons formé certains comités, sans leur donner de pouvoir
juridique, sauf le pouvoir de faire des recommandations au conseil. Nous
voulons tout de même "officialiser". C'est simplement le sens de
l'article.
M. GOLDBLOOM: Justement, je voulais savoir si votre intention en
présentant un tel article était de donner un pouvoir juridique
quelconque au comité. La réponse est non. Deuxièmement,
est-ce que c'est de façon à reconnaître officiellement ces
comités pour que les membres reçoivent une compensation
quelconque, frais de voyage, jetons de présence?
M. BUREAU: Ce n'est pas le but visé actuellement. Quand on
demande à des gens de travailler bénévolement, on veut
tout de même que cela paraisse, que ces gens soient reconnus comme
travaillant bénévolement et que leurs noms puissent
paraître.
M. GOLDBLOOM: C'est simplement une question de reconnaissance officielle
qu'on voudrait leur donner.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN: M. le maire, si je comprends bien, la municipalité a
le pouvoir actuellement de créer des commissions ou des comités
simplement par règlement et d'en choisir les membres.
M. BUREAU: C'est-à-dire que la Loi des cités et villes ne
permet que des membres du conseil. Or, nous voulons ajouter des gens autres que
des membres du conseil... Je vous donne un exemple. Nous avons un
règlement de construction qui indique que telle qualité de bois
doit être utilisée. Il arrive des équivalences parfois et
nous ne prétendons pas, nous, membres du conseil, avoir des
spécialités en tout. Nous allons chercher des constructeurs, des
ingénieurs, des architectes et formons un comité à qui
nous demandons des avis. Des élus participent à ces
comités et font des recommandations au conseil.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Je voudrais féliciter le maire et le conseil de ville
de Sherbrooke pour cette excellente initiative qui pourrait être suivie
par d'autres municipalités du Québec. Il n'y a rien de mieux que
de former des comités pour conseiller des personnes qui sont
appelées à prendre des décisions et je les félicite
de cette bonne initiative. J'espère que d'autres municipalités se
prévaudront de cet article.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8. Adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 9.
M. LEGER: A l'article 9, je pense que les lois normales je ne
parle pas du bill 22, je parle des lois normales concernant la
publication des avis publics des municipalités par un quotidien,
prévoient la publication dans un quotidien de langue française et
ou de langue anglaise. Je me demande pourquoi l'article ne se lirait-il pas
plutôt différemment pour respecter le caractère
français du Québec et, tout en affichant quand même une
certaine décence, une certaine responsabilité vis-à-vis de
la minorité anglophone. Je demande au maire ce qu'il
en pense. On dirait, par exemple, que la publication d'un avis public
donné pour des fins municipales se fait par une insertion dans un
journal quotidien français et, si le conseil le juge à propos,
dans un autre journal anglophone. Mais on dirait qu'il y a obligation que cela
soit fait dans un journal francophone quitte, si le conseil le juge à
propos, à le faire dans un journal anglais, mais non pas l'un ou
l'autre. Je sais bien que la municipalité n'oserait jamais choisir
uniquement un quotidien anglophone, mais c'est quand même ce que
l'amendement propose. Alors, si c'était pour respecter le
caractère français, il s'agirait de dire que cela doit être
inséré dans un quotidien français et, s'il le juge
à propos, dans un journal anglais.
M. BUREAU: Dans cet article, nous reprenons pour une partie la Loi des
cités et villes, qui dit: "... dans un journal français ou
anglais...". En pratique, évidemment, nous publions dans un journal
français et je trouve cette section de la loi bonne puisqu'à
Sherbrooke nous n'avons que deux quotidiens, un de langue française et
un de langue anglaise.
Dans les relations de travail que nous vivons aujourd'hui, il serait
possible que le quotidien de langue française soit en grève et
empêche d'administrer ainsi la municipalité. C'est une partie de
l'article. L'important de cet article, pour nous, c'est un pouvoir que nous
avons depuis 1937, c'est d'éviter l'affichage au bureau du greffier.
M. LEGER: La tendance actuellement, c'est dans un quotidien, mais
là vous parlez d'un journal.
M. BUREAU: Oui, c'est ce que nous faisons d'ailleurs.
M. GOLDBLOOM: La loi générale n'en parle pas, M. le
Président.
M. LEGER: II y a tendance, le ministre admettra que...
M. GOLDBLOOM: Oui, je n'ai pas d'objection. Le député de
Lafontaine sait comme les autres députés que ce n'est pas celui
qui vous parle qui va s'opposer à l'exigence de publier dans un journal
de langue française. Je voudrais savoir le maire vient de dire
que c'est un pouvoir qui existe depuis 1937 pourquoi c'est important de
se dispenser de l'affichage. Est-ce que c'est tellement compliqué?
M. BUREAU: Non, mais en tout cas. M. le Président, pour nous,
cela devient ridicule, à toutes fins pratiques...
M. GOLDBLOOM: Puisque vous ne l'avez jamais fait.
M. BUREAU: On ne l'a jamais fait...
M. GOLDBLOOM: Très bien.
M. BUREAU: ... et personne n'est habitué à cela.
M. LEGER: M. le Président, je ne vois pas pourquoi une ville
dynamique comme Sherbrooke, étant donné qu'on est en plein
débat linguistique, répéterait à peu près ce
qui est dans une loi désuète, quand elle a la possibilité
de faire un choix entre les deux. Supposons que, par une anomalie ou pour
n'importe quelle raison, on décide de publier l'avis dans un journal
uniquement anglophone l'article que vous mettez là, vous donne le droit
à cela. Pour quelle raison n'êtes-vous pas à l'avant-garde,
comme vous l'êtes à l'article 8? Vous vous obligez à le
publier dans un quotidien francophone, et la possibilité reste
après cela de le faire dans un journal anglophone. Le
député de Verdun, de ce côté, vous seriez d'accord?
C'est vrai, c'est le défenseur des anglophones.
M. CARON: Non. Certainement, les anglophones sont du bon monde, et je
vais continuer à les protéger. Je suis d'accord, parce que le
maire a donné une très bonne raison. Vous savez aujourd'hui,
à tout bout de champ, il y a des grèves. L'argument du maire est
très bon. Il me semble qu'on ne devrait pas perdre de temps à cet
article. On devrait attacher...
M. LEGER: Non, je sais que la question de la langue est une perte de
temps avec le député de Verdun...
M. CARON: Non.
M. LEGER: ... mais je vais parler tout simplement de la question
précise des débats...
M. CARON: C'est parce qu'on n'est pas du même avis, c'est pour
cela.
M. LEGER: ... dramatiques que le Québec vit actuellement. Je
pense que c'est un débat dramatique. Là, on a un exemple qui
n'empêche en rien ou ne limite en rien la ville de Sherbrooke, puisque,
en pratique, elle le fait, n'est-ce pas? Cela ne veut pas dire qu'elle ne
publiera pas ses avis dans un journal anglais. Cela ne veut pas dire cela. Cela
voudrait dire qu'elle serait à l'avant-garde, comme elle l'est pour
l'article 8, je l'ai félicitée tantôt, en s'obligeant de le
mettre dans un journal français, et, possiblement, si elle le
désire néanmoins, comme on le voit dans le projet de loi 22,
régulièrement, dans un journal anglais si elle veut avoir une
version anglaise, étant donné que cela peut toucher des
compatriotes qui pourraient être concernés par certains
règlements. Mais elle ne veut pas s'obliger, parce qu'actuellement vous
ne vous obligez pas. Vous vous donnez la latitude de le faire dans l'un ou dans
l'autre cas. S'il fallait que ce soit un autre maire
que celui que nous avons devant nous, et qu'il se serve de
l'alternative, vous ne nous donnez pas l'obligation de le faire.
M. BUREAU: M. le Président, dans cet article, par la refonte de
cette charte, nous n'avions pas l'intention de vouloir refaire la Loi des
cités et villes. Cette partie de l'article est textuellement dans la Loi
des cités et villes. Tout ce qui est différent, c'est pour
l'affichage.
M. LEGER: Je veux me faire dire publiquement que vous ne voulez pas
être un leader au Québec comme maire visant à mettre le
français comme... Ecoutez, c'est le gouvernement qui dit que la
souveraineté culturelle, le français langue officielle...
M. GOLDBLOOM: II ne faut pas charrier, M. le Président. On
engage...
M. LEGER: Ce n'est pas la langue officielle quand on oblige à
publier dans l'un ou dans l'autre. Je sais que cela fait mal, mais c'est le cas
actuellement.
M. GOLDBLOOM: On engagera demain le débat fondamental sur la
question. Ce n'est pas à l'occasion de cette petite affaire que l'on va
régler toute la question.
M. LEGER: Le Québec, c'est un ensemble de petites affaires qui
amènent une grosse complication. C'est quand on les voit, chacune de ces
petites affaires, et qu'on les ajoute qu'on s'aperçoit du grand
problème qui existe au Québec.
M. GOLDBLOOM: C'est toujours charrier, M. le Président.
M. LEDUC: Adopté.
M. LEGER: Le député de Taillon n'est pas
nécessairement intéressé aux choses de la langue, on le
sait. Alors, est-ce que le maire préfère le laisser comme cela?
Je lui ai donné l'occasion... Le maire de Sherbrooke
préfère laisser cela comme cela et même pas rajouter
"et"?
M. DEZIEL: Le maire de Sherbrooke n'est pas un adepte de la
discrimination, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Article 9,
adopté?
M. LEGER: Un instant, M. le Président. Je n'ai pas eu de
réponse. Est-ce que le maire accepte de mettre le mot "quotidien"?
M. CARON: Non, il n'accepte pas.
M. LEGER: J'ai parlé au maire, je n'ai pas parlé au futur
maire de Verdun.
M. BUREAU: M. le Président, il me semble que M. Léger a
plus de pouvoir que moi de faire changer la Loi des cités et villes,
article 372.
M. LEGER: Mais pas contre votre gré. Je veux avoir votre
appui.
M. BUREAU: Mon appui. Lors des élections, je choisis mon
représentant, alors c'est celui qui fera ce que je veux.
M. GOLDBLOOM: J'aimerais faire une suggestion assez fondamentale.
Même si, depuis 37 ans, la ville n'affiche pas, si l'on revenait à
l'article 372 tel quel et l'on attendait le résultat du débat sur
le bill 22 pour décider quoi faire quant au... Ce serait une
façon plus élégante de résoudre le
problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, biffé.
M. GOLDBLOOM: C'est cela, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, biffé.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. J'ai une question pour le
ministre ou pour le député de Verdun. Je ne l'ai pas de
mémoire, mais est-ce que, dans votre projet de loi, le mot "et" n'a pas
été ajouté?
M. GOLDBLOOM: II y a eu effectivement, il y a quinze jours, M. le
Président, un projet de loi je ne me rappelle pas lequel
dans lequel nous avons remplacé le mot "ou" par le mot "et".
M. LEGER: C'est une demi-mesure, mais c'est...
M. GOLDBLOOM: II s'agissait là de la publication de texte
proposé de règlement de zonage, si ma mémoire est
fidèle. L'article 10, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, biffé. Article 10, devenu
article 9.
M. GOLDBLOOM: Le paragraphe a) nous semble acceptable, M. le
Président. Au paragraphe b) j'aimerais demander s'il y a eu des
discussions avec les représentants des services policiers à ce
sujet.
M. HUARD: Effectivement, M. le Président, il y a eu des
discussions. Les policiers de Sherbrooke sont pleinement d'accord sur cette
solution et la trouvent recommandable.
M. GOLDBLOOM: D'accord. Maintenant, il y a cependant, dans le paragraphe
b), le troisième alinéa que nous avons refusé à
d'autres
municipalités et que nous sommes donc obligés de refuser
à la ville de Sherbrooke. C'est une question qui sera
étudiée de façon générale par le
ministère de la Justice et par le ministère des Affaires
municipales, mais nous n'avons pas accepté pour d'autres
municipalités cette augmentation du montant maximum de l'amende.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, l'article 10, devenu l'article 9,
paragraphe a), adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b). Il y aurait un amendement qui
aurait pour effet...
M. GOLDBLOOM: Est-ce qu'on peut attendre un instant, s'il vous
plaît, M. le Président? Il faut examiner la portée du
dernier alinéa du paragraphe b).
Si je comprends bien, M. le Président, le dernier alinéa
se lit, au premier?
M. HUARD: Oui, M. le Président.
M. GOLDBLOOM: Et au deuxième, question de billet d'assignation.
Donc, c'est un élément de l'article qui ne doit pas
disparaître.
M. HUARD: Oui, M. le Président, il fait partie
intégrale.
M. GOLDBLOOM: Très bien. Seul le troisième alinéa
qui commence par: "Toute personne en possession de cet avis" doit être
biffé.
M. HUARD: Pardon, M. le Président, au lieu de biffer cet article,
le troisième paragraphe mentionne $5 au lieu de $25. On pourrait garder
le paragraphe et changer le montant de $25 par $5 pour être conforme
à la Loi des cités et villes.
M. GOLDBLOOM: Si vous voulez, M. le Président, en revenant au
montant de $5 au lieu de $25, c'est à la première ligne de la
page 7. On peut conserver l'alinéa de façon à garder
l'intégrité de ce qui est proposé. Nous n'avons pas
d'objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le troisième alinéa du
paragraphe b) se trouve amendé de la façon suivante...
M. GOLDBLOOM; Encore un instant, s'il vous plaît, M. le
Président. C'est bien, M. le Président, nous avons fait les
dernières vérifications. Nous conservons le paragraphe b) tel
quel, sauf que le montant, à la première ligne de la page 7, doit
être cinq au lieu de vingt-cinq.
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a amendement au paragraphe b),
troisième alinéa, où, à la sixième ligne, on
change les mots "vingt-cinq" pour "cinq".
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. DEZIEL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Le paragraphe b) tel
qu'amendé est adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe c).
M. GOLDBLOOM: Paragraphe c): Quant aux $3 au lieu de $2, ce changement a
été refusé à d'autres municipalités, M. le
Président; nous sommes donc obligés, pour l'instant, de le
refuser à la ville de Sherbrooke, en prévision d'une modification
générale de l'économie de tout cela. Je regrette, c'est
embêtant pour l'économie de la ville, mais nous ne pouvons faire,
pour quelques municipalités, ce qui semblerait désirable pour
toutes et nous travaillons de façon à pouvoir modifier en
général ces éléments de nos lois.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le 17 b), est-ce correct?
M. GOLDBLOOM: Quant au 17 b), le ministère des Transports nous a
demandé de refuser ce paragraphe, M. le Président, en vue d'une
refonte générale qui s'en vient.
M. LEGER: De toute façon, M. le Président, je pense que
cela va contre la réforme qui était proposée depuis deux
ans.
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire.
M. BUREAU: M. le Président, on est en train de construire, tout
de même, des voies à circulation rapide dans nos villes. A ce
moment-là, on ne pourra pas permettre de vitesse excédant 30
à l'heure sur ces voies. La Transquébécoise, par exemple,
passe dans la ville.
M. GOLDBLOOM: Je comprends M. le maire. Le ministre des Transports
m'informe qu'il est sur le point de modifier cette situation pour permettre
justement que des modifications de limite de vitesse se fasse à
l'intérieur du territoire des municipalités. Mais il ne voudrait
pas que cela se fasse de façon morcelée comme certaines
municipalités l'ont proposé et avec certaines variantes,
peut-être. C'est son intention de régler le problème et il
nous demande de ne pas accepter des articles particuliers à cette fin,
avant qu'il ne présente sa réforme générale.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais quand
même dire au maire que, il y a six mois, dans la réforme d'une
loi, on a donné la possibilité aux municipalités qui
veulent faire changer la limite de vitesse sur une route particulière,
à l'intérieur d'une ville, de le demander au
lieutenant-gouverneur en conseil, qui, lui, peut permettre, pour telle route
particulière, de la changer.
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe c), du nouvel article 9, est
donc biffé en entier. Le paragraphe d) est devenu c)?
M. GOLDBLOOM: C'est accepté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouveau paragraphe c) est adopté.
Paragraphe e) devenu d)?
M. GOLDBLOOM: Accepté.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe f) devenu e)?
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président. Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe g) devenu f)?
M. GOLDBLOOM: Accepté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
Le nouvel article 9 est adopté tel qu'amendé.
M. LEGER: Est-ce que le maire pourrait nous dire... Je vois qu'on vient
d'adopter rapidement des chandelles romaines, qu'est-ce c'est?
M. GOLDBLOOM: Ce sont des feux d'artifice.
M. LEGER: C'est une appellation spéciale. M. GOLDBLOOM: Oui,
c'est bien connu.
M. HUARD: Ce sont les mots employés au paragraphe 37 de l'article
426 de la Loi des cités et villes.
M. LEGER: C'est une sorte de pétard quoi?
M. GOLDBLOOM: Je crois, oui, une sorte de feu d'artifice.
M. LEGER: Fusée volante.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 11, devenu 10?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 12, devenu 11?
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. Je voudrais simplement
avertir qu'à l'article 12 c), je pense que c'est une bonne
décision de la municipalité. Il faut que je le dise, parce que
quand je fais des reproches sur d'autres, cela a plus d'effet quand on
félicite. Je pense que c'est important pour la municipalité de
réglementer, justement, tous les systèmes de panneaux et de
publicité qui peuvent enlever la beauté et une certaine
homogénéité à la ville. Je vous félicite.
C'est un article qui est très bien et très acceptable, qui est un
exemple pour d'autres municipalités.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 12, devenu 11?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 13? Je vois que le
ministre, député d'Orford, avait quelque chose...
M. GOLDBLOOM: Je voudrais, avant mon collègue, avec votre
permission, M. le Président, mentionner qu'il y a un alinéa
à ajouter à ce qui paraît comme l'article 456 a) et qui
devrait se lire comme suit: "Le présent article n'affecte pas les droits
acquis".
M. HUARD: Nous n'avons pas d'objection, M. le Président.
M. GOLDBLOOM: C'est à cause de certaines relations avec
Hydro-Québec qui doivent être respectées.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que la municipalité a le
droit de faire ce qu'elle demande par l'article 456 a)? Est-ce que cela ne
relève pas de la commission d'HydroQuébec?
M. GOLDBLOOM: C'est un pouvoir que la municipalité a depuis 37
ans, M. le Président.
M. LEGER: Mais, maintenant, est-ce que ce n'est pas la commission Hydro,
qui s'occupe de cela?
M. GOLDBLOOM: C'est un pouvoir qui existe toujours dans certaines
municipalités, et présentement...
M. LEGER: La loi générale ne change le particulier.
M. GOLDBLOOM: Non, pas dans ce genre de cas, paraît-il.
M. VAILLANCOURT: Elles ont le droit de fixer leur taux?
M. LEGER: Oui. Elles n'ont aucune demande de permission à
formuler à la commission pour la fixation des taux?
M. HUARD: M. le Président...
M. VAILLANCOURT: J'aurais quelques questions à vous poser, soit
au maire ou à son procureur. Actuellement, vous vendez de
l'électricité à l'extérieur de votre territoire.
Vous avez des lignes de distribution d'électricité dans le
comté d'Orford actuellement. Si vous vous souvenez, il y a quelques
années, nous avions eu plusieurs représentations de la part de
ces municipalités pour que Hydro Sherbrooke vende son
électricité aux taux d'Hydro-Québec. Si vous
réduisiez les taux actuels aux taux d'Hydro-Québec, est-ce que
cela vous ferait perdre beaucoup de revenus?
M. BUREAU: Environ trois quarts de million, M. Vaillancourt,
annuellement, $750,000 annuellement. La politique adoptée par la ville
de Sherbrooke depuis un certain temps est de s'approcher graduellement des taux
d'Hydro-Québec.
Cela se fait par étapes. Evidemment, il faut remonter au temps
où aucune compagnie privée ne voulait électrifier les
campagnes environnantes et que la ville de Sherbrooke elle-même a
décidé de le faire. Nous exigeons des municipalités
extérieures les mêmes taux que nous exigeons de nos citoyens qui,
eux aussi, voudraient payer les mêmes taux qu'Hydro-Québec. Je
pense bien que dans quelques années on arrivera à ces taux.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous avez une idée de l'année
où vous arriverez à vendre l'électricité, à
l'extérieur de votre territoire, au même taux
qu'Hydro-Québec?
M. BUREAU: Evidemment selon les taux d'Hydro-Québec, que nous ne
connaissons pas aujourd'hui.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que cela signifie que vous allez geler vos taux
actuels pour attendre qu'Hydro-Québec atteigne les taux d'Hydro
Cité Sherbrooke?
M. BUREAU: Cela ne veut pas nécessairement dire ça. Cela
veut dire qu'on s'en rapproche autant que faire se peut. Evidemment, il faut
prendre des revenus d'une municipalité quelque part. On s'en approche
autant que faire se peut. Il n'y a eu aucune augmentation de taux à
Sherbrooke depuis 1960 environ. Et même en 1973, il y a eu une
réduction pour certains usagers.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous pour- riez me dire vers quelle
année vous rivaliserez avec les taux d'Hydro-Québec? Je vous pose
cette question parce qu'il se fait beaucoup de pressions actuellement sur moi
pour qu'on négocie une demande à la ville de Sherbrooke de
réduire ses taux à ceux d'Hydro-Québec.
M. DEZIEL: Cela va dépendre de... pour acheter de
l'énergie d'Hydro-Québec.
M. BUREAU: Remarquez bien que nous achetons de
l'électricité d'Hydro-Québec. Hydro-Québec nous
augmente ses taux aussi. Or, nous essayons d'atteindre le même plancher.
Je ne pourrais pas dire, aujourd'hui, que cela sera dans deux, trois, ou cinq
ans. Je vous dis que la tendance depuis dix ans est dans cette direction et
cela s'approche de plus en plus.
M. VAILLANCOURT: Tout à l'heure, vous m'avez dit que la ville de
Sherbrooke réalisait des profits de $750,000.
M. BUREAN: C'est-à-dire que cela serait un revenu moindre de
$750,000 annuellement que nous obtiendrions si vous vendions
l'électricité au même taux qu'Hydro-Québec.
M. VAILLANCOURT: A l'extérieur de votre territoire?
M. BUREAU: Non. Dans l'ensemble.
M. LEGER: Un point de règlement, M. le Président. Il est
une 1 h 05, et, normalement nous devrions suspendre nos travaux. Je n'ai pas
d'objection que nous continuions, à moins que le ministre ait d'autres
amendements, afin de libérer les représentants de la ville de
Sherbrooke.
J'ai un amendement à proposer à l'article 13. Par la
suite, je n'aurai pas autre chose à ajouter, à moins que le
ministre n'ait quelque chose. Si le ministre n'a pas autre chose, on pourrait
peut-être continuer cinq à dix ninutes ou bien suspendre l'un des
deux.
M. GOLDBLOOM: Je serais nettement d'accord, M. le Président. Il y
a cependant l'article 4 que nous avons laissé en suspens et je ne suis
pas certain que nous pourrons arriver avec un nouveau texte, avant la
suspension. J'aimerais bien que nous poursuivions. J'aimerais suggérer
puisque nous parlons de l'ordre des travaux qu'à notre
retour, nous complétions l'étude de ce projet de loi.
J'espère qu'il n'y aura que l'article 4 à étudier. Si nous
avons, à ce moment, le texte du projet de loi de Saint-Agathe-des-Monts,
que nous l'étudions rapidement. J'aimerais suggérer ce
n'est qu'une suggestion, j'aimerais mieux ne pas jouer le rôle de Salomon
que si la ville de Québec et la Communauté urbaine de
Montréal peuvent s'entendre sur l'ordre de ces deux importants projets,
ce serait un grand service à rendre à la
commission. J'aimerais être aussi juste que possible envers tous
les intéressés.
M. LEGER: M. le Président, si vous avez des choses à
ajouter cet après-midi, on est aussi bien de suspendre
immédiatement et de continuer cet après-midi avec le bill de la
ville de Sherbrooke.
M. GOLDBLOOM: Nous avons des commentaires à faire certainement,
mais...
M. LEGER: Comme ils doivent être là, je ne vois pas
pourquoi on abrégerait notre période où on doit quand
même... N'oubliez pas que nous siégeons à des heures assez
"immorales" comme quantité. Alors, à moins qu'on finisse
immédiatement, je suis d'accord à prendre cinq ou dix minutes,
mais s'il faut revenir avec la ville de Sherbrooke et qu'on ne les
libère pas par le fait qu'on va siéger dix ou quinze minutes de
plus, je pense qu'on est aussi bien de suspendre et de revenir cet
après-midi, et continuer avec la ville de Sherbrooke.
M. GOLDBLOOM: Au contraire, M. le Président, j'ai l'impression
que les heures de séance contribuent à empêcher les
occasions d'immoralité.
M. LEGER: On pourra le juger à mesure qu'on avance.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures cet après-midi, même salle.
(Suspension de la séance à 13 h 7)
Reprise de la séance à 15 h 13
M. PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
La commission des affaires municipales continuera cet après-midi
l'étude du projet de loi no 128, Loi refondant la charte de la
cité de Sherbrooke. Au moment de la suspension de nos travaux, nous en
étions à l'article 13 devenu 12 et il y avait un amendement
proposé par le ministre qui aurait pour effet d'ajouter à la fin
du paragraphe 456 a) la phrase suivante: Le présent article n'affecte
pas les droits acquis. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres
discussions?
M. LEGER: Oui. M. le Président. Toujours à l'article 13
devenu 12, qui amende l'article 456 e) qui se lit comme suit: Le conseil peut
conclure tout contrat avec les compagnies de télécommunication
pour la construction, la propriété et l'usage en commun de
poteaux appartenant à la ville ou à ces compagnies, je pense
qu'actuellement c'est sous la juridiction de la Régie des services
publics. Pour que cet article qui touche ce qu'on appelle les "common carriers"
dépende de l'acceptation de la Régie des services publics qui
fait des audiences publiques dans tout le Québec pour les faire
approuver c'est elle qui fait ces règlements je pense que
pour que ce soit accepté comme tel et pour atteindre l'objectif que la
ville veut atteindre, il faudrait peut-être continuer l'article en
ajoutant : Sous réserve de l'approbation de la Régie des services
publics.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous en faites un amendement?
M. LEGER: Je ne sais pas si c'est le terme juridique, mais c'est
l'esprit que je voulais y mettre.
M. GOLDBLOOM: Si je comprends bien, M. le Président, c'est un
pouvoir que détient la ville depuis 1937.
M. LEGER: Nous ne parlons pas de la même chose. Ce n'est pas de
l'électricité. Nous parlons de la construction, de la
propriété et de l'usage en commun de poteaux appartenant à
la ville ou à ces compagnies pour les télécommunications.
Cela relève directement de la régie. On a eu des lois qui ont
été votées pour le câble et dans le domaine de la
télécommunication, il y a trois bills là-dessus, la
triologie qui a duré longtemps, qui donnaient à la Régie
des services publics ce pouvoir. La ville pourrait le faire, si elle le
désire, mais avec la réserve de l'approbation de la régie
qui a l'autorité là-dessus.
M. GOLDBLOOM: Je comprends le point, M. le Président, je
soulignais cependant que la charte originale comprend ce pouvoir sans
référence à la régie.
M. LEGER: Alors pourquoi ne pas l'inclure là, M. le
Président?
M. GOLDBLOOM: Quel est le point de vue de la ville?
M. HUARD: On a ce pouvoir depuis 1937. La ville possédait ce
pouvoir depuis 1937.
Il était dit, en d'autres mots, le terme
télécommunication résume tout ce qu'on disait en 1937.
M. LEGER: Depuis ce temps, il y a eu une nouvelle loi qui a donné
des pouvoirs à la régie.
M. HUARD: M. le Président, on n'a pas objection à demander
l'approbation de la régie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Est-ce que ça inclut également l'enfouissement
des fosses souterraines? Est-ce que ça pourrait inclure, dans cet
article, l'enfouissement des fils, ce n'est pas spécifié ou
est-ce que ce serait bon de le spécifier?
M. PARENT (Prévost): M. le Président, j'aurais une
question à poser au maire? Excusez.
M. GOLDBLOOM: M. le Président... M. DEZIEL: M. le
Président...
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, simplement pour résoudre ce
problème. Il nous semble préférable d'utiliser une formule
relativement générale et de dire: Sous réserve des
autorisations exigées par la loi. Parce qu'il n'est pas clair que c'est
la Régie des services publics qui a cette autorité, que ce n'est
pas la Régie de l'électricité, par exemple. Donc, "sous
réserve des autorisations exigées par la loi".
M. LEGER: De toute façon, comme je vous l'avais dit tantôt,
j'ai soumis l'esprit de l'amendement, la modalité, je vous la laisse.
Vous avez un ministère et un sous-ministre compétents pour
l'apporter.
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a donc un amendement proposé au
paragraphe 456 e), qui ajouterait, à la fin: Sous réserve des
autorisations exigées par la loi. Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. LEGER: Adopté en ce qui nous concerne.
LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOLDBLOOM: II serait peut-être mieux de dire: Sous
réserve de toute approbation requise par la loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sous réserve de toute approbation
requise par la loi.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté? L'article
13, devenu l'article 12, tel qu'amendé est-il adopté.
Adopté. Article 14?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que la ville exploite
présentement un tel réseau de transport?
M. BUREAU: Présentement, la ville confie à l'entreprise
privée l'exploitation d'un réseau de transport et nous avons un
article, qui suit, qui demande le renouvellement de cette
possibilité.
M. GOLDBLOOM: Quelle est alors la raison fondamentale de la demande de
municipaliser, en quelque sorte, le service?
M. BUREAU: C'est un pouvoir qui existe depuis longtemps et je pense
qu'il faudra peut-être, avec le temps, l'exploiter nous-mêmes si on
veut donner les services nécessaires et exigés par la
population.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, il s'agit de fournir un service et c'est
certainement louable de la part de la ville de Sherbrooke de vouloir donner ce
service aux municipalités voisines. Mais si ces voisines
n'étaient pas d'accord?
M. BUREAU: Nous ne demandons pas du tout l'extension du territoire que
notre charte précédente nous permettait. Nous le demandons
strictement dans le même territoire que précédemment. Nous
ne demandons pas de nouveaux pouvoirs dans cet article.
M. GOLDBLOOM: D'accord, mais si je comprends bien, c'est un pouvoir que
vous n'avez jamais exercé, ou que vous n'exercez pas
présentement.
M. BUREAU: Que nous n'avons jamais exercé et que nous
n'exerçons pas présentement.
M. GOLDBLOOM: Et, voyez-vous, nous sommes saisis d'une objection de la
part de Lennoxville.
M. BUREAU: Je suis au courant de l'objection de Lennoxville et de
l'objection du transporteur.
M. GOLDBLOOM: Ni l'un ni l'autre n'est représenté ici
aujourd'hui, si je comprends bien?
M. BUREAU: Ils pouvaient y être, comme tout le monde, mais ils n'y
sont pas. L'objection de Lennoxville est vraiment l'objection du transporteur
qui, au moment où il a formulé son objection, n'avait pas compris
le texte.
M. GOLDBLOOM: Je dois informer la commission, M. le Président,
que nous avons une lettre en date du 2 juillet, de la part du sous-ministre
adjoint du ministère des Transports, qui dit carrément: "Le
ministre des Transports ne peut accepter les dispositions prévues
à l'article 14 du projet de loi présenté par la ville de
Sherbrooke. En effet, l'article 14 de la Loi des transports prévoit,
à toutes fins pratiques, la municipalisation des services de transport
et le pouvoir d'accorder des franchises à toute personne,
société, compagnie ou corporation. Le pouvoir d'accorder des
franchises est actuellement entre les mains de la Commission des transports du
Québec qui le détient en vertu de la Loi des transports. D'autre
part, il nous semble prématuré pour le moment d'autoriser une
ville d'acquérir ou de posséder un service de transport
urbain.
Ce n'est qu'à la suite d'études que nous entendons faire
prochainement, sur ce territoire, que nous pourrons déterminer le
système de transport le plus efficace pour ladite ville".
Devant cette opinion d'un autre ministère, je pense, M. le
Président, que nous sommes obligés de demander le retrait de cet
article, en attendant l'étude du territoire qui sera faite par le
ministère des Transports.
M. BUREAU: M. le ministre et M. le Président, si nous conservions
le vieux texte? En fait, dans cette demande, nous ne demandons rien de plus.
Tout ce que nous faisons est d'améliorer le libellé sur les
pouvoirs précédents.
M. GOLDBLOOM: Je comprends, M. le maire, mais ce n'est quand même
pas un pouvoir que vous exercez présentement. A moins qu'il n'y ait une
décision imminente de votre part qui serait gênée par le
fait que le ministère des Transports poursuivrait une étude et
ferait des recommandations pour l'intégration possible des services de
transport en commun dans la région, je pense que je suis obligé
de respecter la demande de mon collègue.
M. BUREAU: Je me permets d'insister, simplement dans le sens suivant. La
population n'est présentement pas satisfaite des services de transport
urbain à Sherbrooke et si la ville de Sherbrooke perd ce pouvoir de
pouvoir fournir, elle-même, ce service, je me pose des questions sur les
réactions des gens sur cet article précisément.
M. GOLDBLOOM: Tout ce que je peux vous répondre, M. le maire,
c'est que si la réaction des gens est défavorable, ce ne sera pas
à votre endroit, mais à l'endroit du gouvernement qui prend ses
responsabilités.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 14, biffé.
Article 15, devenu article 13?
M. GOLDBLOOM: Accepté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15, devenu article 13,
adopté.
Article 16, devenu article 14?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 17, devenu article
15?
M. LEGER: Je vais laisser parler le ministre. Vous devez avoir des
choses à dire ici.
M. GOLDBLOOM: Oui. Où sommes-nous, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'article 17.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse. Il faudra revenir à l'article 16 qui a
deux éléments. J'avais voulu accepter le premier paragraphe, 518
a); mais sur 518 b), nous avons des hésitations, pour ne pas dire des
objections. Nous croyons qu'il serait préférable qu'une entente
soit négociée entre les municipalités
intéressées parce qu'il y a le risque qu'en l'absence d'une
entente entre les deux municipalités, les propriétaires en
question se trouvent obligés de payer deux fois. Parce que le
propriétaire d'un terrain paie ses taxes à sa
municipalité, et ses taxes couvrent l'entretien de la
municipalité y compris le déneigement, si, en outre, ce
propriétaire doit payer la ville voisine dans laquelle il n'habite pas,
pour le même service, en l'absence d'une entente pour annuler l'une ou
l'autre de ses contributions, c'est injuste à l'endroit du
propriétaire.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Je trouve cela drôle, M. le ministre,
parce que je me demande de quelle façon, quand même, une
municipalité peut réussir à assumer ses frais. Quand il
n'y a aucune possibilité d'entente avec une municipalité voisine,
cela finit là. Est-ce qu'on parle du droit de percevoir ces gens? Je ne
sais pas, mais j'ai eu les mêmes problèmes. Je peux vous assurer
que c'est quasi impossible à résoudre.
M. GOLDBLOOM: II me semble que si la ville de Sherbrooke pour
prendre le cas qui
est devant nous était disposée à offrir le
service gratuitement, il n'y aurait pas de problème.
M. HOUDE (Abitibi-Ouest): C'est sûr.
M. GOLDBLOOM: Mais je ne crois pas que Sherbrooke soit disposée
à donner le service gratuitement.
Peut-être que son intérêt au déblaiement de la
rue serait tel que le désir deviendrait impérieux à tout
prix de déblayer les deux côtés de la rue, mais si cela
n'est pas pour être fait gratuitement, il me semble qu'il faut qu'il y
ait une entente par laquelle les propriétaires concernés ne
seraient pas obligés de payer le même service deux fois.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le paragraphe 518 b) de l'article 16, devenu
l'article 14, est biffé. L'article tel qu'amendé est-il
adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 17, qui est devenu l'article 15.
M. GOLDBLOOM: Je suis obligé de dire tout simplement que nous ne
sommes pasd'accord. Un pouvoir analogue a été
refusé à d'autres municipalités, récemment. La
question est à l'étude par le groupe de travail de M. Castonguay
et nous ne nous trouvons pas en mesure d'accepter un tel pouvoir qui nous
semble généreux pour ne pas dire exorbitant.
M. LEGER: Je suis entièrement d'accord avec le ministre, mais je
dois lui faire remarquer jusqu'à quel point les précédents
sont dangereux et que les pouvoirs qu'on peut accorder à une
municipalité dans une telle circonstance, on dirait que c'est la plus
belle publicité qu'il peut y avoir pour toutes les municipalités
du Québec. Chacun veut s'en prévaloir par la suite. C'est donc
très important et les municipalités qui viennent demander des
pouvoirs particuliers doivent réaliser que, tant qu'il n'y aura pas une
loi qui touche globalement, généralement toutes les
municipalités... On comprend fort bien que c'est louable qu'une
municipalité peut réclamer certains pouvoirs parce qu'elle juge
qu'ils sont importants pour elle, mais la commission doit tenir compte de
l'ensemble des municipalités du Québec qui, par la suite, peuvent
réclamer certaines peuvent réclamer et d'autres n'ont pas
les moyens de le faire c'est pour cela que c'est extrêmement
dangereux de donner des pouvoirs qui ne seraient pas les mêmes pour
l'ensemble des municipalités du Québec, compte tenu
peut-être de certaines particularités. Je dis cela pour d'autres
municipalités qui s'en viennent tantôt.
M. GOLDBLOOM: Justement, vous vous rappellerez que, lors de la
dernière séance de cette commission, j'ai énoncé ce
principe qu'il faut, pour justifier un pouvoir spécial accordé
par bill privé, une situation exceptionnelle ou d'urgence.
Présentement, des études en profondeur se poursuivent. Je
ne voudrais pas, dans cette période pendant laquelle nous cherchons une
commune mesure pour les municipalités du Québec...
Peut-être que ce ne sera pas possible dans tous les cas, mais je pense
que le régime des bills privés avec des pouvoirs d'exception doit
être un régime à la baisse plutôt qu'à la
hausse. C'est mon intention claire d'agir dans ce sens.
M. LEGER: Un régime d'exception. M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 17, biffé.
M. BUREAU: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire, oui. Sur l'article 17?
M. BUREAU: Oui, sur l'article 17. Nous avions des pouvoirs d'emprunt
pour travaux urgents de $200,000 pour l'entretien du réseau
électrique, je pense que c'est essentiel à la viile, et de
$150,000 pour différents travaux de voirie, des travaux urgents,
toujours. Est-ce qu'on peut tout de même conserver ce pouvoir? Remarquez
que je constate que vous voulez préparer une législation commune.
D'accord. Mais, les pouvoirs existants, je pense que cela placerait Sherbrooke
dans une drôle de situation si on nous les enlevait.
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, je ne
voudrais pas priver la municipalité, sauf pour une situation
exceptionnelle, des pouvoirs d'exécution qu'elle détient
déjà. Il s'agit donc de revenir à une rédaction qui
existe toujours dans...
M. BUREAU: L'ancien texte.
M. GOLDBLOOM: ... l'ancien texte de l'article en question. Mais, vous
nous permettrez de vérifier, de lire le texte, et... Quel est l'article
de l'ancien texte, monsieur?
M. BUREAU: 13-14, Elisabeth II, chapitre 91, article 1.
M. GOLDBLOOM: Nous avons un article ici qui se trouve dans une loi
adoptée le 8 avril 1965. L'article 1 autorise la ville à
emprunter annuellement un montant n'excédant pas $200,000 par
règlement qui ne requiert pas d'autres approbations que celle du
ministre des Affaires municipales et de la Commission municipale du
Québec. Les montants susmentionnés
devront être affectés exclusivement aux
améliorations et réparations urgentes du réseau
électrique de la municipalité de même qu'au paiement du
matériel requis pour lesdites améliorations ou
réparations. En fait, c'est un article.
Mais vous en avez mentionné un deuxième, avec un montant
de $150,000 pour la voirie.
M. HUARD: II se retrouve à 2-3 Elisabeth II, chapitre 67, article
1. Je le vérifie. L'article se...
M. GOLDBLOOM: Allez-y Me Huard, si vous l'avez.
M. HUARD: C'est une requête signée par les
propriétaires intéressés représentant au moins les
deux tiers des terrains longeant une rue ou une ruelle, partie de rue ou de
ruelle ou sur la garantie signée par les propriétaires
conformément aux dispositions des règlements. On fait une
énumération des règlements. Je pense qu'il y aurait lieu
de retoucher à ce texte au point de vue du français.
M. LEGER: Quelle année?
M. HUARD: C'est 1941, chapitre 233 c'était dans les
statuts refondus amendé par 2-3 Elisabeth II, chapitre 67,
article 1. On dit: "A cette fin, la cité est autorisé à
emprunter tout l'argent nécessaire pour payer ses travaux". On parlait
de travaux souterrains d'égouts, d'aqueduc et, à ce
moment-là, de gaz. Maintenant nous n'avons plus besoin de gaz.
M. GOLDBLOOM: Nous nous trouvons dans cette situation difficile, savoir
que nous avons refusé ce pouvoir à une autre municipalité,
il y a quinze jours. Est-ce un pouvoir auquel la municipalité a dû
avoir recours récemment?
M. BUREAU: Régulièrement, M. le ministre. Si on veut se
conformer à la loi et agir selon la loi, on en a besoin.
M. GOLDBLOOM: Mes conseillers juridiques m'avisent que c'est un pouvoir
qui est aujourd'hui considéré désuet et, à toutes
fins pratiques, inapplicable, puis, que la Loi des cités et villes est
considérée suffisante pour... à l'article 593.
M. HUARD: On parle du deuxième pouvoir concernant les travaux
d'égouts et d'aqueduc. Les travaux souterrains seulement. Pour les
travaux urgents d'électricité, est-ce que cela va?
M. BUREAU: M. le ministre, cela veut dire, à toutes fins
pratiques, que si quelqu'un nous demande un développement et qu'on n'a
pas ce pouvoir, s'il ne nous le demande pas un an d'avance, on ne peut pas lui
donner le service. L'effet pratique, si c'est refusé, c'est exactement
cela.
M. GOLDBLOOM: M. le maire, je dois vous dire que j'ai été
impressionné par l'autre article, parce que vous avez un pouvoir
particulier en matière de service d'électricité. Mais un
développement, il s'en présente dans n'importe quelle
municipalité, n'importe quand. Il n'y a pas ce pouvoir, en
général, pour les municipalités, et, elles sont quand
même capables, paraît-il, de se débrouiller, de
réaliser les développements. Avec un règlement d'emprunt,
cela ne se fait pas?
M. BUREAU: Oui, cela se fait. Les délais, vous savez ce que
c'est?
M. GOLDBLOOM: C'est ce que tout le monde semble faire. Je comprends que
l'on puisse trouver que c'est long, mais, quand même, c'est un des
aspects parfois difficiles d'une société démocratique. Si
l'on adopte des choses à la vapeur par des procédures
exceptionnelles, les citoyens n'ont pas le droit de s'exprimer et le
gouvernement a le devoir de protéger les intérêts des
citoyens.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Est-ce que vous avez dit, M. le ministre, que
vous le laissez quand même pour les pouvoirs électriques?
M. GOLDBLOOM: Pour l'électricité, oui, certainement.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Ah bon! d'accord.
M. GOLDBLOOM: Parce que, d'abord, ce ne sont pas toutes les
municipalités qui sont impliquées dans la distribution
d'énergie électrique et, deuxièmement, il y a des urgences
qui peuvent se présenter en ce qui concerne l'électricité,
qui peuvent être assez exceptionnelles, tandis que, dans d'autres cas, un
développement peut être urgent dans le sens du problème
financier d'une municipalité, mais ce n'est quand même pas une
urgence dans un autre sens.
M. le Président, ce que je voudrais suggérer... Nous
étions rendus à quel article adopté?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le dernier article adopté est l'article
16 devenu l'article 14.
M. GOLDBLOOM: Ce serait l'article 15 qui reproduirait l'article de 1965,
article 1 du bill privé de 1965. Le texte est ici. On peut en faire
lecture...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 15 se lirait comme ceci: "La
cité est autorisée à emprunter annuellement un montant
n'excédant pas $200,000, par règlement qui ne requiert pas
d'autres approbations que
celles du ministre des Affaires municipales et de la Commission
municipale de Québec. "Les montants susmentionnés devront
être affectés exclusivement aux améliorations et
réparations urgentes du réseau électrique de la
municipalité, de même qu'au paiement du matériel requis
pour lesdites améliorations ou réparations."
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 17, devenu l'article 15, est
adopté tel qu'amendé. Article 18.
M. LEGER: L'article 17, M. le Président, je pense que vous l'avez
biffé.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Il est remplacé par...
LE PRESIDENT (M. Picard): II a été remplacé par le
nouvel article 15 dont je viens de faire lecture.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 18 devenu l'article 16.
M. GOLDBLOOM: C'est un pouvoir qui est maintenant couvert par la Loi de
l'expropriation... Je m'excuse, M. le Président. C'est la question de la
signature. La ville propose que le trésorier doive signer, outre le
maire et le greffier.
M. BUREAU: A la place du greffier.
M. GOLDBLOOM: A la place du greffier. Ah bon!
M. HUARD: C'est que le maire et le greffier, leur signature est
lithographiée et c'est le trésorier lui-même qui signe les
obligations de sa main. Je prétends que c'est le trésorier qui
émet tous les chèques, qui est plus en mesure que le greffier de
tenir et de signer les obligations.
M. GOLDBLOOM: Mais la loi générale prévoit que
c'est le greffier qui signe, n'est-ce pas?
M. HUARD: C'est le greffier; par contre, il y a des villes... A
Sherbrooke, c'est depuis 1956 que ce pouvoir existe...
M. GOLDBLOOM: On vous entend difficilement, Me Huard.
M. HUARD: A Sherbrooke, c'est depuis 1956 que la ville détient ce
pouvoir de faire signer les obligations par le trésorier. Il y a des
villes qui ont un pouvoir semblable, soit Shawi-nigan, Trois-Rivières,
Québec et Montréal.
M. GOLDBLOOM: Puisque c'est ce qui existe présentement, il n'y a
pas d'objection. Il y a une question cependant, au sujet du dernier
alinéa qui se lit: "Le premier alinéa ne s'applique pas aux
emprunts temporaires". Est-ce que c'est nécessaire d'inclure cela? Les
emprunts temporaires ne se font pas au moyen d'obligations, n'est-ce pas?
M. HUARD: Ce n'est pas nécessaire maintenant.
M. GOLDBLOOM: Alors, on laisse tomber le dernier alinéa et l'on
accepte l'article.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement a pour effet de biffer le dernier
alinéa de l'article 587. Le nouvel article 16 adopté tel
qu'amendé?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 19 devenu 17.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais citer le texte actuel
de l'article 64 de la Loi sur l'expropriation qui sera en vigueur
prochainement, sur proclamation: "Si la partie restante d'un immeuble,
après expropriation d'une autre partie du même immeuble, n'est
plus utilisable aux fins auxquelles elle pourrait normalement être
utilisée, l'expropriée peut demander au tribunal d'ordonner
l'expropriation de l'immeuble au complet. Il en est de même dans le cas
d'une ferme si l'expropriation partielle compromet sérieusement son
exploitation".
Donc, cela semble couvrir...
M. BUREAU: Je m'excuse, M. le Président, cela permet à
l'exproprié. Mais il arrive parfois que l'expropriant cause plus de
dommages en expropriant une partie que s'il exproprie le tout. Nous voulons que
la ville ait le pouvoir de choisir et d'exproprier le tout, protégeant
ainsi le bien de l'ensemble.
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire que la ville en ait l'initiative
plutôt que l'exproprié qui, dans la loi générale,
peut demander d'être exproprié au complet?
M. HUARD: L'un n'exclut pas l'autre, M. le Président.
M. BURNS: M. le Président, si vous permettez...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Maisonneuve.
M. BURNS: ... la grosse différence entre les deux textes est
qu'actuellement, si jamais cette loi devient en vigueur, le projet de loi 88,
la Loi de l'expropriation, elle permet quand même à
l'exproprié de décider que c'est lui qui est
désavantagé par l'expropriation partielle. Ce que la ville
demande, c'est qu'elle soit juge, qu'elle utilise une certaine
discrétion quant à son avantage et que l'aspect, qui est
prévu par la loi 88, soit à toutes fins pratiques mis de
côté, parce que la ville pourrait exercer sa
discrétion.
Je pense que si la Loi de l'expropriation doit avoir une valeur, parce
qu'on a tenté d'y donner un caractère général,
à ce moment, qu'on maintienne ces dispositions. Je ne vois pas pourquoi
on mettrait des dispositions particulières dans les lois
municipales.
M. GOLDBLOOM: C'est le point de vue que j'ai exprimé, sans le
préciser, M. le Président. Je crois que c'est un droit qui
revient à l'exproprié. C'est lui qui doit juger s'il y a des
avantages, s'il est lésé.
M. BURNS: C'est également mon avis, M. le ministre. D'ailleurs,
vous remarquez les mots de l'article 605 a). On dit: "Lorsque les dommages
causés au reste de cette propriété sont tels qu'il serait
plus avantageux, pour la ville..." C'est quand même extraordinaire que la
ville décide que c'est plus avantageux de diminuer les dommages pour la
partie expropriée. Déjà, on est dans un droit assez
spécial qui empiète sur le droit individuel de
propriété. Je pense bien qu'il ne faut pas en mettre plus que le
client en veut.
M. DEZIEL: M. le Président, il faut comprendre aussi...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: ... ce qu'il faut entendre par le mot
"propriété". Vous allez prendre le type qui a besoin d'une
lisière de terrain sur un terrain de dix acres. Si l'exproprié
est obligé de demander à la ville d'acheter tout son terrain en
conséquence, c'est une autre manche. Il ne faut pas l'oublier. Je pense
que le texte, ici, n'est pas si mal, dans le fond. Il n'a pas strictement le
lot de 50 pieds sur 100 pieds. Il faut le considérer
là-dedans.
M. BURNS: Ce n'est pas une question de lot de 50 pieds sur 100 pieds,
c'est que la Loi de l'expropriation a édicté une certaine norme.
Cette norme est qu'il est fort possible, à un moment donné, que
l'exproprié se sente désavantagé à un point tel
qu'il dise: Quant à exproprier seulement 90 p.c. de mon terrain,
expropriez le tout. C'est cela qu'est la grosse différence. Alors
qu'ici, on dit: Si c'est plus avantageux pour la ville, eu égard aux
dommages, je veux dire que ce n'est pas du tout dans l'esprit de la Loi
d'expropriation, ou bien, on a voulu faire une certaine unification des
règles d'expropriation par la Loi d'expropriation, ou bien, on n'a pas
voulu. Si on n'a pas voulu, allons-y, mais, moi, ce n'est pas cela que j'ai
compris lorsque nous avons étudié le projet de loi no 88. J'ai
compris que même le gouvernement s'imposait des choses que, dans le
passé, il ne s'imposait pas et qui lui causent des problèmes
actuellement. Je l'admets. Je le sais et je pense qu'on a été
tous unanimes là-dessus.
Si le gouvernement s'impose de ces difficultés, lui, qui est le
premier expropriateur, ou le premier expropriant, je ne vois pas pourquoi les
autres, qui sont des municipalités, ne s'imposeraient pas les
mêmes règles.
M. GOLDBLOOM: Vous vous rappellerez, M. le Président, que la
dernière fois que la commission a siégé, il a
été question de ce genre de pouvoir et que le gouvernement a pris
la position que c'est un pouvoir exceptionnel, au départ, et que l'on ne
doit pas l'assortir d'autres dépassements de ce qui peut être le
cours normal d'une transaction de cette nature.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: M. le Président, on peut peut-être envisager
d'une autre façon tout ce problème. Il faut peut-être aussi
vivre au niveau municipal pour reconnaître le bien-fondé de cette
demande. Je remarque aussi, dans l'article tel que proposé par la ville
de Sherbrooke, qu'il s'agit toujours avec consentement de l'exproprié,
c'est-à-dire du propriétaire. Donc, il n'est pas question d'abus,
ici. Mais ce qui nous arrive très souvent dans nos municipalités,
c'est qu'étant contraints déjà par une législation
trop étroite pour faciliter l'administration logique dans nos
communautés et dans nos villes, on se trouve, à certains moments,
d'après la présente loi, à exproprier des secteurs de
terrains pour services publics, tel que la loi l'exige, mais il vaudrait mieux
et il serait plus avantageux économiquement de pouvoir aller un peu
au-delà de ce que la loi nous permet d'exproprier dans le moment.
Je pense que ce sont toujours ici des cas d'exception en ce qui concerne
l'expropriation. J'envisage ou je reconnais, par exemple, une pointe de terre
qui demeurerait dans une expropriation qui aurait été faite pour
fins d'aqueduc ou autre chose, autre service public.
Alors, on dit: Naturellement, en passant notre tuyau, nous allons
occasionner tel dommage à tel propriétaire. Mais la loi nous dit:
II faut exproprier tant pour tel service et pas plus. Il nous reste un
résidu de terrain qui n'a aucune valeur réelle pour le
propriétaire et qui se perpétue dans la municipalité comme
un genre de dépotoir où les gens accumulent toutes sortes de
choses. La municipalité n'a aucun pouvoir, à ce moment, de
l'améliorer et de faire quoi que ce soit.
Je pense qu'ici on est positif dans cette pensée en disant:
Très bien, on exproprie selon la loi ce dont on a besoin, mais en
faisant cela et à cause du genre de travaux qu'on va faire, on va causer
des dommages à ce propriétaire. Avec son consentement, on prend
le résidu, on le prend tout, et on fait quelque chose de final et de
bien fait, au lieu de procéder par bouts de trottoir... C'est le
système. On fonctionne constamment avec ce système. Cela
empêcherait d'avoir des gens qui viennent plaider constamment chaque
année, à tous les deux ans, à tous les trois ans, pour
s'enlever de cette camisole de force dans laquelle on place la plupart de nos
municipalités. C'est bien pensé. C'est une responsabilité
des administrateurs élus pour administrer leur municipalité.
C'est cela qu'ils demandent. Mais on nous place tellement dans un coin. La loi
dit cela et c'est la lettre de la loi. L'intention du législateur, tant
municipal que provincial ou fédéral, n'est jamais de restreindre,
mais c'est plutôt pour contrôler et établir un bon
ordre.
Mais, dans des cas semblables, il me semble que la municipalité
devrait être dans la position la meilleure pour mieux juger ce qu'il...
Toujours avec le consentement du propriétaire. Donc, personne n'est
lésé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Outremont.
M. CHOQUETTE: M. le Président, tout le monde sait que le
député de Pointe-Claire est maire de Pointe-Claire...
M. SEGUIN: Merci pour le "commercial".
M. CHOQUETTE: ... et il administre sa ville avec un sens du bien commun
très reconnu.
M. SEGUIN: Je me fous de la loi de temps en temps aussi, mais cela
passe.
M. CHOQUETTE: Tout le monde sait que le maire de la ville de Sherbrooke
fait de même. Mais je voudrais simplement rappeler deux principes en
matière d'expropriation qui peuvent peut-être éclairer le
débat.
C'est que les corps publics ont le droit d'exproprier pour des fins
publiques. Ils n'ont droit d'exproprier que jusqu'à concurrence de leurs
besoins pour les fins publiques. C'est à ces conditions qu'on permet aux
corps publics de s'emparer de la propriété d'autrui contre
indemnité.
Il y a un deuxième principe. C'est qu'à l'occasion d'une
expropriation partielle d'un immeuble, le propriétaire a le droit de
réclamer non seulement une indemnité pour le montant de la
propriété qu'il a été obligé de céder
à la ville ou aux corps publics, mais également le dommage au
résidu de la propriété.
Ceci me paraît assez important, de telle sorte qu'un
exproprié dont on ampute la propriété, disons à
raison de 75 p.c, et auquel on ne laisse que 25 p.c. quasi inutilisables, soit
commercialement ou autrement, il peut réclamer non seulement le prix au
pied carré pour la partie expropriée à proprement parler,
mais il peut également réclamer la perte de valeur qui est
causée aux résidus de son immeuble.
Personnellement, j'abonderais dans le sens du ministre des Affaires
municipales et du député de Maisonneuve. Je me demande si
vraiment il y a lieu d'aller aussi loin que l'article qui nous est
proposé, tout en admettant la compétence de ceux qui nous parlent
dans ce sens, le député de Pointe-Claire et le maire de la ville
de Sherbrooke. J'aimerais aussi, en terminant mon intervention, qu'on nous cite
des précédents, qu'on nous dise dans quelle autre loi municipale,
scolaire ou autre il y a aurait un précédent qui permettrait
à la corporation expropriante d'exproprier plus que pour les besoins de
ses activités publiques.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. le maire. M. BUREAU: Voici,
c'était... M. SEGUIN: Ne lâchez pas.
M. BUREAU: Non. Remarquez bien que c'était un pouvoir qui
existait déjà dans la charte de la cité de Sherbrooke.
C'est un point. Un deuxième point. Il peut arriver que nous causions
plus de dommages en expropriant une partie d'un immeuble ou d'un terrain qu'en
expropriant l'ensemble.
M. GOLDBLOOM: Je pense que ce que nous discutons est assez clair. Il y a
des inconvénients très évidents s'il y a un résidu
de terrain qui n'est pas utilisable, mais la question fondamentale est
simplement de savoir qui décide, et la loi générale dit:
C'est l'exproprié qui décide. Ce n'est pas l'expropriant, et la
loi générale va plus loin que cela. Son article 34 dit ceci: "Le
présent titre régit toutes les expropriations permises par les
lois du Québec et prévaut sur les dispositions inconciliables de
toute loi générale ou spéciale". Donc, même si nous
accordions le pouvoir, cela ne serait pas pour longtemps.
M. SEGUIN: Excusez. Le président me permettra...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: ... peut-être de m'adresser ici en bon ami, en copain,
au ministre de la Justice. Je dis bien "Justice".
M. CHOQUETTE: Que de crimes on commet en ton nom!
M. SEGUIN: Je lui propose l'hypothèse ou
la suggestion suivante: II est maire d'une municipalité et
d'après l'article 61 de la Loi des cités et villes, le maire et
le conseil, mais le maire, en particulier, a certaines responsabilités
administratives. Il a la responsabilité totale sur certains points de la
bonne administration de sa ville, donc un pouvoir que le maire possède,
mais que les conseillers peuvent posséder collectivement et non jamais
individuellement... Je n'ai pas voulu entrer dans le débat ce matin sur
cette question de savoir ce qu'est un échevin et de quel pouvoir il
possède. L'échevin, dans sa ville, a le même pouvoir qu'un
député en Chambre: Zéro. Collectivement,
c'est-à-dire, les six, les huit ou les dix ont le pouvoir collectif et
la loi de la majorité prédomine, mais puisque je m'adresse au
ministre de la Justice, je reviens encore à mon sujet. Il est dans une
ville et il veut faire passer un tuyau d'égout, un tuyau de drainage,
par exemple, sur un terrain privé. La loi autorise le maire et son
conseil, conjointement, et par voie de vote, avec l'approbation des
propriétaires toujours, lorsqu'il s'agira d'emprunt pour faire cela
il y a déjà une restriction, leur droit de procéder
à une expropriation. Alors, on commence les négociations avec le
propriétaire du terrain. Si on ne peut pas négocier un prix
convenable, selon les évaluations établies au livre qui
permettent de négocier de gré à gré, si on ne peut
pas s'accorder là-dessus, qu'est-ce qu'on fait? On va devant la
régie pour obtenir une décision légale.
Alors, voici le cas d'exception dont on fait mention ici. On passe ce
tuyau de 48 pouces ou de 56 pouces ou de 60 pouces. En faisant ces excavations,
il arrive très souvent, puisqu'on a le droit d'exproprier une certaine
lisière de terrain pour ce service, qu'on procède à
l'expropriation, le propriétaire consent ou tombe d'accord avec la
municipalité pour un prix ou on va à la régie et on
décide d'un prix. Peu importe. Et puis, il y a un résidu de
terrain qui reste et on a tout endommagé cela. Le propriétaire
dit: Ecoutez. Vous m'avez exproprié. Je reconnais que la loi permet
à la municipalité de le faire.
Il me reste un coin de terre ici, et on fait faire des estimations de
dommages que cela a occasionnés. Il arrive que les dommages sont
estimés à $25,000 pour restaurer ce terrain dans un état
acceptable par le propriétaire. La loi oblige encore la
municipalité à le faire. Alors, ce qui arrive, c'est que ce qu'on
demande ici, c'est que la municipalité puisse arriver à ce
propriétaire et lui dire: Ecoute, on a endommagé ton terrain pour
$25,000. Pour $10,000, on va t'exproprier ce coin. Si le propriétaire
est consentant, $10,000, $15,000 ou $20,000, je parle d'un dommage de $25,000,
il est profitable à ce moment et avantageux pour le citoyen, je parle au
point de vue de la justice, du contribuable, de pouvoir régler une
situation, d'embellir en même temps et d'améliorer une situation
et, en même temps, épargner de l'argent au contribuable. Il ne
s'agit pas ici de faire une dépense extraordinaire et bien
au-delà de ce que... Cela n'avancera pas la ville, elle est
obligée d'emprunter l'argent pour faire cela, alors, elle a soin, elle
est responsable de sa dette per capita. Elle ne s'engagera pas pour embarquer
le contribuable dans des achats de terrain pour rien. Mais cela permet une
planification saine, et le ministre des Affaires municipales en parle
constamment, l'environnement, tout cela. Ce sont des cas d'exception que cette
loi se permettrait, et je voudrais avoir ce pouvoir non seulement pour
Sherbrooke, mais pour toutes les municipalités, y compris la
Communauté urbaine de Montréal.
Je regarde M. Hanigan dans le coin et je suis certain qu'il est d'accord
avec moi, même si je me débats contre les dépenses qu'il
voudra suggérer.
M. CHOQUETTE: Est-ce que je peux faire une brève réponse
au député?
M. LEGER: Une brève réponse, parce que le
député de Pointe-Claire a fait une certaine allusion
tantôt, quand il disait que, comme un échevin, un
député provincial n'a aucun pouvoir, que cela valait zéro.
Est-ce qu'il faisait allusion à un député
ministériel qui s'oppose à une loi de son gouvernement en disant
que son intervention vaut zéro?
M. SEGUIN: N'importe quel député.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Outremont.
M. SEGUIN: Le pouvoir individuel n'existe pas dans un Parlement, pas
plus au conseil municipal. C'est un pouvoir collectif, mais, exception faite
pour le maire qui, dans certains cas, d'après le code, d'après
notre loi municipale, et, je suis convaincu que le député de
Lafontaine connaît sa loi des cités et villes, son code municipal,
sa loi municipale, dans ce contexte, je dis que le maire aussi a des
responsabilités. C'est le seul qui ait des responsabilités. Un
échevin n'a pas de responsabilité, si ce n'est une
responsabilité collective. Je ne voudrais pas vous donner un cours sur
les activités municipales, mais il faut quand même y vivre.
Après 17 ans, on apprend quelque chose.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Outremont.
M. CHOQUETTE: Je voudrais seulement faire une brève
réponse à l'éloquent plaidoyer du député de
Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Donc avec cela, je vais l'attraper en pleine face.
M. CHOQUETTE: En matière d'expropriation, le devoir du citoyen
n'est que de céder sa
propriété que pour des fins publiques. Quand on dit fins
publiques, cela ne veut pas dire nécessairement toutes les fins que les
administrateurs municipaux peuvent avoir en tête, mais des projets bien
concrets qui font partie des travaux publics. C'est la raison pour laquelle on
ne peut jamais obliger, sous le couvert de la loi de l'expropriation, un
citoyen à céder un immeuble ou une partie d'immeuble pour des
fins qui n'ont pas un but public. Ceci étant dit, c'est le principe sur
lequel il faut tenir.
Deuxièmement, la théorie qui nous est avancée ouvre
la possibilité d'abus. C'est que les villes exproprient plus que pour
leurs besoins. Les résidus servent pour des fins spéculatives en
matière immobilière. Ce n'est sûrement pas la pensée
du législateur d'autoriser les villes à exproprier des
particuliers, à garder des résidus de propriété, et
à spéculer sur ces résidus de propriété.
M. SEGUIN: M. le ministre, l'article,19 devenu 17, 605 a) dit: Quand,
par l'expropriation de parties d'un immeuble, les dommages causés au
reste de cette propriété sont tels qu'il serait plus avantageux
pour la ville c'est bien spécifié non pas pour un
individu, un citoyen en particulier, plus avantageux pour la ville, donc la
collectivité, d'en faire l'acquisition en totalité, le conseil
peut exproprier le tout ou l'acheter avec le consentement du
propriétaire.
Donc, il n'y a pas de camisole de force placée sur le dos de qui
que ce soit. Il y a encore nécessairement recours aux tribunal si
nécessaire et il y a encore la possibilité de solution de
gré à gré, telle qu'elle existe. Mais on dit: Au lieu de
bâtir un bout de trottoir, on y inclut, peut-être pour
l'embellissement et le mieux-être des citoyens de la municipalité,
une chaîne au lieu d'arrêter carrément au trottoir, si c'est
nécessaire. Mais c'est seulement dans le cas où le dommage ou le
coût de réparation de dommage occasionné serait
supérieur à la valeur du terrain en cause. Je me demande ce qu'il
y a de si honteux et je ne vois pas de fantôme dans tout cela. Quand
c'est "for defence rests its case".
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je suis obligé de maintenir
ma position. Une loi générale existe parce qu'elle aussi a
été bien pensée. On en est venu à certaines
conclusions qui s'appliquent à tout le monde. S'il y a un
problème, ce n'est pas le problème de la ville de Sherbrooke,
c'est le problème de toutes les municipalités. Proposons, s'il le
faut, une modification à la Loi de l'expropriation, mais je ne peux
accepter un pouvoir exceptionnel, une dérogation à la loi
générale pour la ville de Sherbrooke seule, aujourd'hui. Je
regrette.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 19 est donc biffé. Article 20
devenu 17.
M. BURNS: M. le Président...
M. GOLDBLOOM: C'est un autre des articles, M. le Président, qui
représentent un pouvoir déjà détenu par la ville
depuis 1937. Si je comprends bien, ce sont des informations que je
possède, la ville est exemptée de ce que la Loi des cités
et villes, à l'article 681, exige la mention de la date et du
numéro du règlement. Est-ce que cela a causé des
difficultés à quelqu'un? Je me le demande.
M. HUARD: C'est qu'on a ce pouvoir depuis 1937. Il y a des
règlements qui existent dans la ville de Sherbrooke depuis 1888. Alors,
parfois il est difficile de retrouver la date à laquelle cela a
été passé. On mentionne toujours le numéro du
règlement.
M. BURNS: C'est dans l'intérêt du citoyen de pouvoir
déterminer la date de ce règlement pour une simple raison, c'est
qu'il puisse lui-même vérifier en vertu de quoi il est
accusé. Si vous lui dites: C'est en vertu du règlement untel et
qu'il n'est pas en mesure de vérifier quand il va se présenter au
bureau du greffier, il va dire: Je veux savoir si je suis coupable. C'est
possible, cela. C'est sûr que nul n'est censé ignorer la loi, non
plus le règlement, mais si à un moment donné on lui dit:
Vous êtes poursuivi en vertu de tel règlement, il se
présente au bureau du greffier. Vous venez de dire que c'est possible
qu'on ait de la difficulté à retracer le règlement,
écoutez...
M. HUARD: Je m'excuse, c'est la date du règlement. On va toujours
mentionner que c'est en vertu du règlement 125 que vous êtes
poursuivi, monsieur. Si la personne veut avoir une copie du règlement,
elle va se rendre facilement au greffier et va pouvoir retrouver le
numéro du règlement et le règlement 124 ou 125. Par
contre, si dans chaque procédure à la cour Municipale on doit
faire mention: En vertu du règlement untel, adopté telle date, je
trouve que cela devient superflu.
M. BURNS: Est-ce que cela ne vous serait pas possible de codifier les
règlements tout simplement. Ce serait beaucoup plus simple.
M. HUARD: On a commencé une certaine refonte des
règlements, mais comme il y en avait beaucoup, nous sommes rendus
à 2,900...
M. BURNS: Si vous ne savez pas, vous, quand le règlement a
été adopté, je ne vois pas pourquoi vous en demanderiez
plus au citoyen...
M. HUARD: M. le Président, l'important, c'est de savoir...
M. BURNS: ... qui est accusé en vertu de ce règlement.
M. HUARD: ... qu'il est encore en vigueur...
M. BURNS: Oui, il est encore en vigueur, mais on ne sait pas d'où
il vient...
M. HUARD: ... et le numéro du règlement.
M. BURNS: ... on ne sait pas ce qu'il fait. Il me semble que vous avez
des responsabilités comme municipalité. Vous avez la
responsabilité de dire aux citoyens d'où part le point de vue de
l'accusation. Les règlements, ce n'est pas comme une législation
adoptée par l'Assemblée nationale ou par la Chambre des communes,
ce ne sont pas des histoires qui ont le même caractère public.
C'est aussi public au point de vue de la valeur, mais sans la même
publicité. Je ne vois pas pourquoi vous ne prendriez pas la peine, vous,
l'accusateur, en vertu d'un règlement municipal, de préciser au
citoyen d'où vient cette raison d'être, d'accusation contre
lui.
M. HUARD: On précise toujours le numéro du
règlement, c'est la date, le 21 avril 1896.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je n'ai pas la compétence
professionnelle dans ce domaine pour me prononcer. J'aimerais que mon
collègue de la Justice, s'il se sent en mesure de le faire, fasse ses
commentaires. C'est une question d'administration de la justice.
M. CHOQUETTE: Je dis qu'il n'est pas nécessaire de réciter
la loi ou le règlement. Je ne pense pas qu'en général
l'accusateur soit, en aucune circonstance, obligé de réciter la
loi.
M. GOLDBLOOM: Même si le Parti québécois demande
parfois la lecture intégrale d'une motion avant le vote?
M. CHOQUETTE: Possible, oui.
M. BURNS: Mais ça, c'est en vertu de notre règlement
à nous. C'est prévu, c'est l'article 104, M. le ministre.
M. CHOQUETTE: On attire mon attention sur l'article 681. "Dans une
poursuite, action ou plainte portée devant la Cour Municipale, il n'est
pas nécessaire de réciter la loi ou le règlement
jusqu'à maintenant, vous être conforme en vertu duquel, la
poursuite, action ou plainte est portée, mais il suffit d'énoncer
que c'est en vertu de cette loi ou de mentionner la date ou le numéro du
règlement".
Je pense bien que ce serait tout à fait normal que vous
mentionniez la date et le numéro du règlement. Et vous allez vous
y conformer; d'ailleurs, vous n'avez plus besoin de votre article, en fait,
parce que vous agissez en vertu de la loi générale.
M. BURNS: C'est seulement une suggestion que je vous fais. Qu'est-ce qui
vous empêche de réadopter, à une date donnée, tous
vos règle- ments qui porteront cette date à partir de ce moment?
Dans le fond, ce qu'on vous demande, c'est ce que nous nous imposons, nous,
à l'Assemblée nationale; le ministre de la Justice nous a promis
comme d'habitude, il tient les promesses qu'il nous fait
j'espère que...
M. CHOQUETTE: Je note.
M. BURNS: J'espère que celle-là, il va la tenir aussi.
Non... je pense que le ministre n'a pas un mauvais dossier
là-dessus.
Mais pourquoi, à un moment donné, ne feriez-vous pas tout
simplement ce qu'on a fait en 1964, ce qu'on s'apprête à faire en
1974 probablement, une refonte de tous vos règlements? Nous nous
proposons de faire c'est ça, la promesse du ministre de la
Justice une refonte des lois du Québec, pour faciliter la
référence.
M. CHOQUETTE: Ah oui!
M. BURNS: Tout simplement, ce n'est pas plus grave ça.
M. CHOQUETTE: Les statuts refondus viennent tous les dix ans, à
peu près.
M. BUREAU: M. le Président, c'est ce qui est entrepris au niveau
de nos règlements. C'est d'ailleurs pourquoi nous sommes ici
aujourd'hui, soit pour une refonte de notre charte, c'est vraiment dans le
même sens aussi.
M. BURNS: On vous demande de mettre de l'ordre dans vos
règlements. C'est une autre affaire, nous, nous allons mettre de l'ordre
dans votre charte.
M. BUREAU: C'est ce qu'on essaie de faire. Jusqu'à maintenant,
quand on a certains pouvoirs, qu'on demande l'amélioration du
libellé, simplement...
M. CHOQUETTE: II faut toujours faire attention quand on vient à
améliorer les libellés, parce qu'on en perd en chemin.
M. BUREAU: On s'en rend compte aujourd'hui, M. Choquette.
M. CHOQUETTE: D'un autre côté, puisque le
député de Maisonneuve propose à la ville de faire une
refonte de ses règlements, je suis sûr que le conseiller juridique
de la ville ne s'y opposera pas.
M. BUREAU: C'est déjà commencé, mais c'est un
travail de moine.
M. HUARD: La première partie de la refonte est entreprise, on a
déjà 150 règlements refondus, mais il en reste encore
plusieurs. Ce sont les dates... C'est parce que toutes les
procédures
et les plaintes en cour Municipale se programment au IBM, par voie de
code, et ensuite, c'est tout intégré et on n'a jamais
mentionné la date. Il va falloir sortir toutes les dates d'adoption de
règlement et recommencer nos codes. On a plus de 300 codes pour les
infractions des règlements municipaux. Cela se fait automatiquement,
depuis six mois, c'est comme ça. C'est pour ça que mentionner la
date, le problème sera de recommencer. L'autre problème aussi,
c'est l'espace dans les machines IBM, je ne connais pas ça, mais il y a
des mémoires pour les casiers.
Il faut limiter le nombre de mots à tant de lettres. A ce
moment-là, quelquefois, nous allons peut-être arriver juste, et il
manquera des éléments essentiels pour marquer une date. On ne
voyait pas l'utilité de mentionner la date du règlement, de
l'infraction au règlement ou de l'adoption du règlement.
M. CHOQUETTE: Un règlement peut avoir été
amendé fréquemment.
M. HUARD: Justement, c'est un autre point. Si un règlement a
été amendé à plusieurs reprises, nous serons
obligés de mentionner toutes les dates d'adoption du règlement ou
de trouver la date à laquelle on a amendé un tel article, parce
que, dans notre refonte des règlements, la première partie qui
est adoptée a 500 articles et il va s'en ajouter au moins 600. A ce
moment-là, il y aura des amendements environ tous les deux mois. Cela
cause un problème.
M. CHOQUETTE: Je vois que vous avez un problème pratique. Quelle
est la rédaction de votre article actuel dans votre charte?
M. HUARD: "Dans toute action, poursuite ou plainte portée devant
le magistrat de district, le recorder de la cité ou un juge de paix
cela a été écrit en 1937 il n'est pas
nécessaire de spécifier ou de réciter la disposition de la
loi ou du règlement en vertu de laquelle l'action, poursuite ou plainte
est intentée, mais il suffit d'énoncer que c'est en vertu de la
loi ou du règlement passé à cet effet."
On a simplement changé le français, on a changé le
mot "cour de Magistrat" par "cour Municipale" et, pour le reste des mots, la
formulation est la même.
M. BURNS: La Loi des cités et villes le dit. Le texte actuel de
la Loi des cités et villes, article 681, se lit comme suit: "Dans une
poursuite, action ou plainte portée devant la cour Municipale, il n'est
pas nécessaire de réciter la loi ou le règlement en vertu
duquel la poursuite, action ou plainte est portée, mais il suffit
d'énoncer que c'est en vertu de la loi ou de mentionner la date et le
numéro du règlement".
M. HUARD: Je suis parfaitement d'accord avec vous.
M. BURNS: Cela s'applique à vous comme à toutes autres
cités et villes.
M. HUARD: Non, parce qu'en fait, c'est l'article 681 qui a
été remplacé dans notre charte. Nous n'avons pas le
début de l'article dans le projet de loi...
M. BURNS: A ce moment-là, pour éviter des
problèmes, pourquoi n'accepteriez-vous pas que l'article 681 s'applique
à vous comme à tout le monde?
M. HUARD: C'est la même chose. C'est la date qu'on ne veut pas
mentionner dans nos plaintes.
M. BURNS: On vous dit: Faites votre codification et votre
problème sera réglé. Cela va peut-être vous inciter
à la faire plus vite.
M. HUARD: Elle est déjà commencée. Il y a deux ans
de travail...
M. BURNS: Vous allez peut-être poigner une attaque de chienne en
cours de route, c'est fort possible, si, à un moment donné, vous
n'avez plus besoin de vous mettre à jour. Cela arrive souvent dans les
administrations publiques...
M. HUARD: Je pense que...
M. BURNS: ... on le sait, au gouvernement provincial comme ailleurs.
M. HUARD: L'autre argument qu'on soumettait, M. le Président, ce
sont les différents amendements pour chacun des articles. Advenant une
refonte de la charte, une recodification, on va peut-être avoir 25, 30
amendements par année et nous serons alors obligés de
vérifier les dates de chacun. Cela sera comme si on avait 200 ou 300
règlements.
M. BURNS: Cela se fait dans toute administration qui a un pouvoir
législatif. Vous avez un pouvoir réglementaire, mais c'est
très près d'un pouvoir législatif; c'est
assimilé.
M. HUARD: En fait, on se place dans une action en cour Municipale pour
la rédaction de la plainte, tout simplement. Le type saura de quoi il
est accusé et en vertu de quel règlement, sans savoir la date,
tout simplement.
M. BURNS: Bon. Je vous suggère tout simplement, M. le
Président, que cet amendement ne devrait pas être reçu. Au
mieux, on devrait offrir à la ville de Sherbrooke de s'aligner sur
l'article 681 de la Loi des cités et villes. Je n'ai pas d'objection. A
ce moment-là, ce sont toutes
les municipalités qui s'en servent. Entre-temps, cela vous
incitera peut-être à rajuster vos règlements le plus
rapidement possible. C'est votre problème, si vous ne pouvez pas.
M. CHOQUETTE: La question que je me pose, M. le Président, c'est
si, aux yeux du ministre des Affaires municipales, l'application de l'article
681 de la Loi des cités et villes est une question qui le
préoccupe au point de vue de son application générale et
s'il considère que cet article peut souffrir des dérogations pour
des motifs pratiques, tels que ceux qui nous ont été
exposés par l'avocat et le maire de la ville de Sherbrooke. Je ne pense
pas que, sur le plan des principes, le fait qu'il n'y ait pas de date sur
l'accusation soit un accroc si considérable. Je ne suis pas ministre des
Affaires municipales; je pense que c'est une décision qui lui appartient
plutôt, à savoir s'il tient à ce que l'article 681 de la
Loi des cités et villes s'applique universellement et qu'il veut saisir
cette occasion de l'appliquer de façon absolue à la ville de
Sherbrooke.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, mon point de vue comme ministre,
c'est que c'est l'intérêt du citoyen qui doit être
respecté. Est-ce que le citoyen est véritablement
intéressé à connaître la date de l'adoption du
règlement? Son avocat, oui, mais je ne suis pas avocat. Peut-être
que, pour l'avocat, cette date a une importance et peut-être que la
défense de la cause peut être affectée par une
technicité de cette nature. Je parle de façon
hypothétique. Mais le numéro me semble essentiel. Le texte me
semble essentiel. Même un profane peut, en regardant un texte, trouver
que l'application est fautive et qu'il est injustement accusé en vertu
de ce texte, mais, la date, je me le demande...
M. BURNS: La date peut avoir son importance. Vous avez le cas bien connu
de la cause de la ville d'Outremont contre M. Stemkowitz on a joué la
théorie des droits acquis, je suis sûr que nos confrères
qui oeuvrent en matière municipale connaissent très bien cette
cause. Je ne peux pas vous citer de référence de la cause, mais
c'est une cause de la cour d'Appel qui, à cette époque,
s'appelait la cour du Banc de la Reine. Ce n'est pas la seule, mais c'est celle
qui, le plus récemment, a concrétisé la théorie des
droits acquis en matière de règlements municipaux.
Entre autres, dans ce cas, la ville d'Outremont avait imposé
à des édifices bâtis en hauteur d'avoir un certain nombre
de places de stationnement sous l'édifice. M. Stemkowitz lui, avait
bâti sa maison il y a quelques années et il ne pouvait pas se
conformer à cela, parce qu'il fallait tout simplement détruire la
maison. C'est allé jusqu'en cour d'Appel. La cour d'Appel a reconnu la
théorie des droits acquis. Cette théorie des droits acquis
n'aurait pas pu être connue, sinon par la date du règlement et par
la date de la construction de l'édifice, etc. Je veux dire que c'est une
des applications. Je ne vous dis pas que c'est la seule, mais c'est un des cas
où c'est important de savoir la date du règlement.
Il y a un principe qui va plus loin que cela. Moi, cela m'a toujours
enquiquiné de voir que, dans des législations
particulières de municipalités, on tente d'avoir des choses qui
sont différentes de la loi générale, qui est la Loi des
cités et villes.
Si on a de vraies bonnes raisons de passer à côté de
la Loi des cités et villes, d'accord. A ce moment, on va s'y plier, mais
si c'est tout simplement parce qu'on n'a pas eu le temps de faire une
codification, parce qu'on ne connaît pas les dates de nos
règlements, je me dis, à ce moment : Mettez-vous tout simplement
en règle et ne venez pas nous demander des amendements à la Loi
des cités et villes concernant votre cité et votre
municipalité à vous autres seulement pour cela. Autrement, on va
avoir 62,000 lois des cités et villes.
M. CHOQUETTE: Mais pour l'application de la théorie des droits
acquis, il est sûr et certain qu'un règlement municipal ne peut
jamais rétroagir. Par conséquent, la date de son adoption est
certainement importante au point de vue de la preuve devant le tribunal si
l'accusé veut soulever que l'acte qu'il a commis ou la chose qu'il a
érigée a eu lieu antérieurement à l'application.
C'est une question de démonstration devant le tribunal.
Il s'agit plutôt de savoir si la plainte elle-même devrait
porter la date du règlement. Dans le cas de la ville de Sherbrooke, je
ne penserais pas que ce soit si essentiel.
M. BURNS: Mais, la plainte, c'est le cadre dans lequel l'accusé
devra se défendre. Vous avez un cas, actuellement, qui est devant
l'Assemblée nationale et j'ai entendu votre collègue, le ministre
de l'Immigration, nous dire, à grand renfort d'arguments, que
c'était presque injuste que je dise qu'un de nos collègues a
contrevenu à deux articles, possiblement l'un ou l'autre. Je vous dis
que la plainte, dans le fond, c'est l'assiette sur laquelle on va se fonder
pour ensuite procéder à l'examen de la cause.
M. CHOQUETTE: Non mais, dans le cas...
M. BURNS: II me semble que c'est bien normal qu'on dise, dans le cas
d'un règlement, la date.
M. CHOQUETTE: Oui, mais, enfin, on peut dire peut-être que, en
règle générale, c'est mieux si on peut fournir la date.
D'accord. Je ne le nierai pas. Mais je veux dire: Est-ce essentiel?
C'est cela, la question.
M. BURNS: Moi, je dis qu'on ne m'a pas convaincu, du côté
de la ville de Sherbrooke, de modifier l'article 681 à cet effet.
Personnellement, je ne suis pas d'accord.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que l'on peut demander
à Me Huard: Raisonnablement, il vous faudra combien de temps pour
compléter la codification?
M. HUARD: Au moins une année encore. M. GOLDBLOOM: Encore une
année.
M. HUARD: Après deux ans de travail, on en a la moitié
seulement de fait. Mais la partie qui reste est la plus longue. Probablement
que cela va prendre deux ans avant que ce soit terminé, étant
donné que c'est la taxation et l'imposition. C'est ce qui nous
reste..
M. SEGUIN: Une des grandes béatitudes du gouvernement actuel est
que le ministre des Affaires municipales n'est pas un juriste. C'est
avantageux.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BURNS: C'est vers certains députés que vous dirigez
votre remarque?
M. SEGUIN: Non. Si le chapeau fait, vous pouvez le mettre.
M. GOLDBLOOM: II y a assez d'avocats autour de la table pour que
personne ne se sente visé personnellement.
M. BURNS: Bien oui! C'est pour cela que je lui ai demandé si cela
s'adressait à quelqu'un en particulier, parce que le ministre de la
Justice et moi avions une petite nuance dans ce qu'on disait. Cela aurait pu
être à l'un ou à l'autre...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si mon collègue de la
Justice veut remettre la décision entre mes mains, je dirais ceci: Je
viens d'entendre une déclaration publique d'un professionnel qui demande
une année, qui dit qu'il lui est impossible de fournir la codification
nécessaire avant l'expiration d'une année.
Cela pourrait causer de sérieux inconvénients à la
ville sans pour autant, dans la très forte majorité des cas,
causer des inconvénients à l'intimé.
Je pense que je suis suffisamment impressionné par cette
déclaration d'un professionnel, par l'aspect donc exceptionnel de la
situation, pour être disposé à accepter l'article, mais
comme dérogation à un principe fondamental qui est celui que nous
respectons tous, autour de la table, c'est que la loi générale
doit être aussi générale que possible.
M. LEGER: M. le Président, relativement à l'argumentation
du ministre, je dois lui rappeler ce que je lui disais tantôt. Chaque
fois qu'on accorde un pouvoir discrétionnaire à une
municipalité, il nous arrive des municipalités par la suite qui
vont nous demander la même chose. Je vois même, dans les prochains
articles, dans les notes explicatives de la loi de Sherbrooke,
référence à d'autres articles ou d'autres
privilèges qu'on aurait accordés. Entre autres, le prochain
article, où on dit: La ville de Québec a tel privilège,
nous voulons l'avoir.
Je laisse le ministre prendre la décision. Mais je pense que
faire des exceptions, c'est permettre à d'autres municipalités de
réclamer d'autres exceptions, et c'est à l'encontre de l'objectif
que le ministre voulait présenter tantôt en disant que des lois
privées ou des bills privés devaient devenir des exceptions.
M. GOLDBLOOM: Mais...
M. LEGER: Cela va encourager d'autres municipalités à
réclamer les mêmes choses.
M. GOLDBLOOM: Justement, M. le Président, je me permets de
rappeler au député de Lafontaine que c'est celui qui vous parle
qui, il y a quinze jours, a énoncé ce principe, et qui a
déchiré des projets de loi privés. Il y en a qui ne sont
plus reconnaissables. Ils sont arrivés avec 17 ou 18 articles et ils
sont sortis avec quatre ou cinq, à cause de l'application de ce
principe. J'ai dit: II faut que je sois convaincu d'une situation
exceptionnelle pour accepter une chose d'exception. On me dit ici et ce
n'est pas sous serment, mais je tiens pour acquis qu'un avocat, quand il fait
une déclaration publique, c'est une déclaration qui est
équivalente à une déclaration faite sous serment;
après tout, c'est son honneur professionnel qui est en jeu...
M. CHOQUETTE: C'est beaucoup mieux que le député de
Pointe-Claire.
M. GOLDBLOOM: Donc, on me dit: La ville serait embêtée
pour employer un mot moins fort qu'un autre que l'on pourrait employer
par l'exigence de l'application de la Loi des cités et
villes.
M. BURNS: Est-ce qu'on peut poser à la ville une simple
question?
Quelle est la proportion des causes où vous devez citer
normalement la date de votre règlement et où vous avez des
problèmes pour la citer? J'imagine que ce ne sont pas les cas des cinq
ou six dernières années...
M. HUARD: Nous n'avons aucun problème là-dessus parce que
notre charte prévoyait justement qu'on n'avait pas à mentionner
la date. C'est pour cela que nous n'avons pas de problème et que nous ne
voulons pas en avoir non plus, dans le même sens.
M. BURNS: Pourquoi le leur demandez-vous actuellement?
M. LEGER: Vous auriez peut-être dû le faire inscrire dans
votre projet de loi et on n'aurait pas eu de problème.
M. HUARD: J'aimerais souligner que c'est une refonte de la charte. On
est parti de 219 articles pour en arriver à 27. On a favorisé un
retour à la Loi des cités et villes, sauf...
M. CHOQUETTE: C'est dangereux de venir à Québec, vous
savez.
M. HUARD: ... pour ce qu'on jugeait qui devait encore s'appliquer
à la ville de Sherbrooke. On arrive avec 27, 26 articles... On est rendu
à 23 ou 22 articles je pense. De toute façon, ce sont des
pouvoirs qui existaient. Sur 219 articles, on a conservé des pouvoirs
qu'on appliquait encore et dont on avait encore besoin. En fait, ce ne sont pas
de nouveaux pouvoirs, ce sont des pouvoirs qui existaient. Au lieu d'avoir un
fouillis de 219 articles qui n'étaient même pas
numérotés, on a voulu numéroter et, à ce moment, se
retrouver dans la charte et permettre aux citoyens de se retrouver aussi pour
qu'il n'y ait pas seulement le maire, le greffier et l'avocat de la cité
qui se retrouvent dans la charte, et quelques autres.
M. LEGER: Est-ce que vous voulez dire par là que le projet de loi
que vous nous présentez sera complet en ce sens qu'il n'y aura pas
d'autres articles... Ce qui n'est pas inclus dans votre charte actuelle, que
vous nous présentez aujourd'hui, il n'y aura pas d'autres lois qui
trament. Si vous en avez oublié, vous les avez perdus.
M. HUARD: On les a perdus. On n'en a pas oublié, on a fait le
tour et on a étudié chacun des articles et on vous
présente ce projet. Cela sera la charte de la ville de Sherbrooke. Il
n'y aura pas autre chose que cela. Seulement, il y a encore...
M. VAILLANCOURT: Ce seront les seuls privilèges qu'ils auront qui
ne sont pas dans la Loi des cités et villes.
M. GOLDBLOOM: On m'a laissé la décision. Je l'ai
prise.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest, je
crois, avait un mot à dire.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Non. Cela va.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'article 20 devenu l'article 17 est
adopté. L'article 21 devenu l'article 18...
M. HUARD: On a souligné tout à l'heure que c'était
un pouvoir que la ville de Québec avait eu. En fait, on a trouvé
qu'on avait besoin d'un pouvoir semblable à Sherbrooke parce que la
situation se présentait aussi. L'an dernier, en novembre 1973, on a
commencé à émettre des mandats d'emprisonnement. On s'est
aperçu que, depuis les trois dernières années, il y avait
pour $102,000 d'amendes non payées. Il y avait du monde un peu partout
dans la province de Québec et on a émis 4,700 mandats
d'emprisonnement à quelque chose près. Il y avait des gens de
Montréal, de Québec, d'un peu partout. Lorsqu'on arrive pour
aller chercher une amende de $25 à un résidant de
Montréal, c'est un huissier ou un agent de la paix qui va partir de
Sherbrooke à $0.50 ou à $0.75 le mille, pour aller chercher la
personne là-bas, la ramener à la porte de la prison à
Sherbrooke et, à ce moment, le type de Montréal décide de
payer $22. Cela nous a coûté $100 pour percevoir ces $22. Alors,
on demande deux pouvoirs à l'article 21. Il y a deux articles, 689 et
689 a) qui nous permettent d'exécuter nos mandats partout dans la
province et de faire emprisonner les personnes dans le lieu où elles se
trouvent.
M. CHOQUETTE: Je ne sais pas si le ministre des Affaires municipales a
un avis sur les deux articles 689 et 689 a) que vous proposez. Je parle d'un
avis juridique et je vais peut-être parler sans avoir suffisamment
étudié la situation, mais vu qu'il me parait y avoir des
principes assez importants soulevés dans ces deux articles, je vais me
risquer quand même.
En ce qui concerne l'article 689, personnellement, de prime abord, je ne
verrais pas d'objection. Il s'agit d'économiser sur des frais de voyage
du shérif ou de l'huissier de votre disctrict judiciaire. Par
conséquent, pourquoi ne pas laisser les huissiers du domicile ou de la
résidence du défendeur exécuter des jugements de votre
cour Municipale?
Donc, je pense que ceci est à l'avantage de la ville et
probablement aussi à l'avantage des citoyens, des inculpés qui
ont été condamnés.
En ce qui concerne l'article 689 a), cependant, là vous forcez la
prison du lieu de résidence ou du domicile du défendeur, à
accueillir quelqu'un que votre cour Municipale aurait condamné. Je ne
suis pas sûr qu'il n'y ait pas des coûts que vous faites encourir
à d'autres prisons, alors que vous devriez les encourir
vous-mêmes. Je me demande si au ministère des Affaires municipales
on a étudié ces deux questions.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le ministre de la Justice,
instinctivement, est venu à la même conclusion que nous. C'est une
chose que nous aimerions pouvoir étudier dans une perspective
générale. C'est un problème qui n'appartient pas en
exclusivité à la ville de Sherbrooke. C'est une question
également de la Justice qui implique donc ce ministère. Nous ne
serions pas prêts à accepter cet article, cette deuxième
partie de l'article proposé, c'est-à-dire 689 a).
M. BUREAU: M. le Président, je vous ferai remarquer que,
lorsqu'on fait emprisonner quelqu'un, c'est le ministère de la Justice,
par ses prisons, qui paie pour le citoyen, qui aussi encaisse l'amende, mais
c'est lui aussi qui paie pour celui-ci, dans un district ou dans l'autre.
Alors, c'est...
M. HUARD: En fait, que le type soit emprisonné à
Sherbrooke ou à Montréal, cela revient dans les mêmes
poches, c'est la même personne qui paie.
M. CHOQUETTE: Avez-vous une prison municipale à Sherbrooke?
M. HUARD: Non, aucune prison municipale. C'est la prison provinciale sur
la rue Winters.
M. CHOQUETTE: D'accord, je pense que vous avez soulevé un bon
point, M. le maire. Je m'incline...
M. GOLDBLOOM: On en gagne et on en perd.
M. CHOQUETTE: ... devant votre science juridique.
M. GOLDBLOOM: Alors on accepte lès deux.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 21, devenu 18, adopté. Article
22, devenu 19.
M. LEGER: Pour l'article 22, j'avais au début une certaine
réticence, parce que, comme la ville le sait, vous êtes une des
trois rares villes du Québec qui possèdent une commission
athlétique. Il y a une loi qui s'en vient, qui s'appelle le bill 16 et
qui va avoir un pouvoir provincial, donc qui va être plus
déterminante que celle que vous avez. Comme de raison, comme on
connaît le gouvernement, il se pourrait qu'elle ne soit pas
présentée telle que prévue actuellement. Il se pourrait
même que ce soit remis à un peu plus tard et que d'ici ce temps,
je pense qu'il serait sage que vous gardiez au moins la possibilité de
réglementer le domaine des spectacles et de la lutte et des combats de
boxe, il y a des nuances. En ce qui nous concerne, à moins que le
ministre ait des amendements, j'aurais proposé qu'ils attendent la loi
provinciale, mais comme ils ont déjà eu la sagesse d'avoir une
commission chez eux, je pense qu'il serait bon de leur laisser cette loi
temporaire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour ma part, je connais le
gouvernement encore mieux que le député de Lafontaine.
M. LEGER: C'est pour cela que vous avez des appréhensions.
M. GOLDBLOOM: On en vient à la même conclusion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, adopté. Article 23 devenu
20?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
M. LEGER: Un instant. D'accord, M. le Président,
adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 20, adopté. Article 24 devenu
21?
M. GOLDBLOOM: Si je comprends bien, c'est la ratification d'une
acquisition de terrains par la ville et la vente d'une partie de ces terrains
par la ville à La Tribune Inc.
M. HUARD: Oui.
M. GOLDBLOOM: D'accord!
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 25 devenu 22?
M. GOLDBLOOM: C'est un article de transition, n'est-ce pas, M. le
Président? Sur le plan administratif, il semble nécessaire.
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 25 devenu 22 est adopté.
Article 26 devenu 23?
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je peux demander pour
quelle raison vous demandez une rétroactivité au 7 février
1973.
M. HUARD: C'est parce que c'est depuis le 7 février 1973 qu'on a
engagé des personnes du sexe féminin pour émettre des
billets d'infraction aux règlements de stationnement. C'est pour
éviter qu'il y ait des problèmes de ce côté. Nous
n'en avons pas eu encore, mais au cas où...
M. LEGER: Des problèmes dans quel sens?
M. HUARD: Des contestations parce qu'étant donné qu'on a
demandé, à l'article...
M. LEGER: Des contestations provenant des gens qui auraient eu des
billets?
M. HUARD: Etant donné qu'on a demandé le pouvoir, à
l'article 10, et qu'il nous a été accordé ce matin, on
demande qu'il soit applicable depuis le 7 février 1973. C'est parce que
cela a éveillé certains esprits, semble-t-il, qu'on demande un
pouvoir là-dessus.
M. LEGER: Etant donné que je n'ai pas eu de billet à
Sherbrooke, je vais...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes disposés
à accepter cet article. Il reste,
en suspens, l'article 4. Mais, avant d'y revenir, j'aimerais que nous
revenions à l'ancien article 21, c'est-à-dire l'article qui
proposait la modification de l'article 689 de la Loi des cités et
villes. Il y a certains commentaires que mon collègue, le ministre de la
Justice, voudrait faire et j'aimerais demander que l'on revienne,
temporairement du moins, sur la décision d'adopter cet article.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est le nouvel article 18?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. CHOQUETTE: Oui, M. le Président, je me suis prononcé
peut-être un peu à brûle-pourpoint sur les articles 689 et
689 a). Je pense qu'il y a un régime général, en vertu de
la Loi des cités et villes, au point de vue de l'exécution des
mandats d'emprisonnement ainsi que pour l'incarcération, soit dans la
prison de la cour Municipale où la sentence a été
prononcée. Je me demande quelles sont les raisons qui motivent la ville
de Sherbrooke de vouloir changer ou avoir un régime différent du
régime général? Parce que, dans 689, on a tout mandat
d'emprisonnement émis par la cour. Quand on s'est parlé au
début, quand on a discuté cette question, je pensais plutôt
à un mandat d'exécution de...
M. HUARD: En vertu de la Loi des cités et villes, un jugement, en
vertu d'un règlement municipal, condamne à l'amende ou à
l'emprisonnement, sauf pour les corporations où l'on peut
exécuter le jugement et saisir. Comme il y a beaucoup de personnes qui
ont des billets d'infraction dans la ville de Sherbrooke et comme on a
décidé de s'occuper de ceux qui ne payaient pas l'amende depuis
trois ans et qu'on émet beaucoup de mandats d'emprisonnement, 4,700 en
1973, c'est-à-dire novembre 1972 et l'année 1973, et cela se
continue au rythme d'environ 40 à 50 par semaine, encore
présentement... On veut éduquer les gens et, pour éviter
que cela nous coûte cher, justement pour se faire payer notre amende et
que les gens prennent cela un peu plus au sérieux, on demande de pouvoir
exécuter cela partout. Ce ne sont pas les résidants de
Sherbrooke, la plupart du temps, souvent nos mandats sont des mandats
d'emprisonnement pour les gens de l'extérieur.
M. CHOQUETTE: Puisque nous sommes sur une question de mandats
d'emprisonnement, l'exécution d'un mandat d'emprisonnement par un
huissier, c'est une chose assez spéciale.
M. HUARD: Non. C'est un agent de la paix, au sens du code criminel, et
il peut exécuter un mandat.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le ministre des
Affaires municipales pourrait nous dire quel est le régime
général pour l'exécution des mandats d'emprisonnement
émis par les cours Municipales?
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse, j'étais distrait pour un instant.
M. CHOQUETTE: Je demandais au ministre des Affaires municipales s'il
connaissait le régime général s'appliquant à
l'exécution des mandats d'emprisonnement émis par des cours
Municipales?
M. HUARD: J'aimerais souligner, M. le Président, qu'il n'y a pas
beaucoup de personnes qui se rendent en prison. La plupart du temps, ils paient
avant de s'y rendre, lorsque cela nous a coûté deux fois plus cher
de frais pour récupérer notre amende.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que le ministre de la
Justice voudrait que je fasse lecture de l'article 689 de la Loi des
cités et villes tel que rédigé présentement?
L'article actuel se lit comme suit: "Chaque fois que, dans la
présente loi ou toute autre loi ou dans quelque règlement,
l'emprisonnement est imposé, cet emprisonnement doit s'entendre comme
devant avoir lieu dans la prison commune du district dans lequel est
située la municipalité".
M. CHOQUETTE: A l'article 689, c'est un mode d'exécution
spécial que vous demandez. Je me demande pourquoi on donnerait un mode
d'exécution spécial à la ville de Sherbrooke?
M. BUREAU: Voici dans quelle situation nous sommes présentement,
M. Choquette. On émet des contraventions à l'occasion.
Evidemment, le juge municipal condamne les gens et la loi ne vaut que pour
autant qu'elle soit appliquée. C'est une partie qui nous semble tout
à fait logique. Par contre, une partie qui ne nous semble pas logique,
c'est de dépenser $100 de frais pour une personne de l'extérieur
de la ville pour aller percevoir $25 d'amende. Cela ne nous semble pas logique.
A ce moment-là, on dit dans l'article 689: "Le jugement émis par
la cour Municipale devrait pouvoir s'exécuter dans le district
judiciaire où la personne habite", premièrement, par un huissier
de ce secteur et... deuxièmement, on dit que si ça doit se rendre
jusqu'à l'emprisonnement, ça devrait se faire dans le territoire
où la personne habite aussi, plutôt que dans le district
judiciaire de Sherbrooke. Je pense que si l'article 689 était à
jour, il couvrirait ça. Mais comme il ne l'est pas; on demande donc ce
pouvoir.
M. CHOQUETTE: Oui, mais quand un mandat d'emprisonnement est
exécuté, est-ce qu'il ne faut pas, justement, que la personne
qui
effectue l'arrestation ramène la personne devant le tribunal?
M. HUARD: Non, elle l'amène directement à la prison.
M. CHOQUETTE: A la prison commune.
M. HUARD: Le mandat d'emprisonnement mentionne à tous et à
chacun des agents de la paix: Amenez...
M. CHOQUETTE: Vos idées sont peut-être très bonnes.
Le seul point est de savoir: Est-ce qu'on devrait donner un régime
particulier à la ville de Sherbrooke, compte tenu du régime
général qui s'applique à l'article 689?
M. LEGER: M. le Président, il faudrait quand même avoir un
système d'entente intermunicipal. Je vois très mal une personne
de Hull, qui commette une infraction à Sherbrooke, et soit
obligée d'être emprisonnée à Sherbrooke alors
qu'elle demeure à Hull. Je présume que, dans la refonte des lois
municipales, vous allez certainement toucher à cela. Mais actuellement,
étant donné que vous allez probablement le corriger, pour les
événements qui arriveraient d'ici ce temps-là, je trouve
que la ville de Sherbrooke a soulevé un point assez important. Je ne
pense pas que ce soit un régime de faveur à lui accorder. Tant
que... C'est une question de... être appelé à être
emprisonné dans un territoire tellement éloigné. La ville
de Québec l'a. Je pense bien que le ministre doit avoir
été sensibilisé au fait qu'il faut refondre cet article.
Malheureusement, ce que je trouve aberrant, c'est qu'on n'ait pas
remarqué ça auparavant, ailleurs. Est-ce qu'il y avait eu une
entente tacite intermunicipale qui faisait que ça se corrigeait, ou s'il
y avait réellement des gens de l'Abitibi qui étaient
emprisonnés à Gaspé ou ailleurs, comme ça? Cela me
surprend, je trouve cette situation aberrante.
M. CHOQUETTE: Si le député de Lafontaine me permet, le
député de Montmorency attire mon attention sur le fait que la
ville de Québec aurait déjà obtenu des pouvoirs
semblables.
M. BEDARD (Montmorency): En 1973.
M. CHOQUETTE: C'est-à-dire les articles 689 et 689 a). La ville
de Sherbrooke ne fait que suivre la ville de Québec sur ce terrain.
M. HUARD: On trouvait qu'elle avait eu une bonne idée. On avait
besoin d'un pouvoir semblable, parce qu'on éprouvait les mêmes
problèmes.
M. GOLDBLOOM: Montréal aussi a le même pouvoir, me
dit-on.
M. CHOQUETTE: Dans ces conditions, je n'aurais pas d'objection aux deux
articles. Je comprends qu'il y a la question du principe général,
mais Sherbrooke est une grande ville. Vous avez des problèmes
semblables, je pense que vous devriez avoir un régime assez semblable
à celui de Québec et de Montréal. Maintenant, le ministre
des Affaires municipales va sans doute utiliser l'expérience des villes
de Montréal, Québec et Sherbrooke au point de vue d'un
réexamen de la loi générale.
M. LEGER: C'est très différent cette fois-ci, M. le
Président, étant donné que vous l'avez accepté pour
Québec, cela n'a pas servi d'exemple, puisqu'on est encore après
un an avec le même problème et que, cette fois-ci, on souligne
deux fois le problème. De toute façon, je pense que c'est
à la fin de l'année que le premier ministre nous avait dit que la
refonte des lois serait présentée...
M. GOLDBLOOM: Monsieur...
M. LEGER: ... ou une bonne partie de la refonte des lois.
M. GOLDBLOOM: Une partie de la refonte, la partie jugée urgente
et possible, M. le Président, mais c'est justement notre but. L'article
demeure adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article demeure tel qu'adopté. C'est
le nouvel article 18. Est-ce qu'on pourrait revenir à l'article 4 dont
l'étude a été suspendue ce matin?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais d'abord vous faire
remarquer que l'article 4 a deux parties: Les sections a) et b) et que la
partie a) a deux éléments qui s'ajoutent après le
sous-paragraphe 6 du paragraphe 1 de l'article 26 de la Loi des cités et
villes, donc, qui porteraient les numéros 7 et 8.
Je voudrais souligner, M. le Président, que, quant à nous,
le nouveau sous-paragraphe 8 et tout ce qui est représenté par la
partie b) seraient acceptables, et seule, la partie qui porte le numéro
7 et qui deviendrait le sous-paragraphe 7 du paragraphe 1 de l'article 26 de la
Loi des cités et villes pour la ville de Sherbrooke est en discussion
quant à nous.
M. LEGER: D'accord en ce qui nous concerne; avec l'amendement par
exemple, que j'ai proposé tantôt, toujours dans l'article 4, mais
à l'alinéa 4 d'ailleurs, je pense que la ville l'avait
accepté tout à l'heure concernant les permis d'alcool,
à la dernière ligne: "centre de loisirs, de
récréation et lieu public" et non seulement municipaux.
C'était une amélioration pour la ville.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Enlever "municipaux".
M. GOLDBLOOM: Oui. On va maintenant pouvoir en discuter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Pour la bonne marche de nos travaux,
j'aimerais que nous commencions par la fin. A l'article 4, paragraphe b) il y a
le sous-paragraphe 4: A la dernière ligne, biffer le mot "municipaux".
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président. M. LEGER:
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela va maintenant permettre la discussion sur
le paragraphe a).
M. GOLDBLOOM: Je dois vous avouer, M. le Président, qu'avec
beaucoup de réflexion qui se poursuit depuis environ 13 h 15 cet
après-midi, nous ne sommes pas encore en mesure de présenter un
texte qui nous satisfait. Nous avons essayé de scinder cette partie de
l'article, d'en séparer les divers éléments. Nous ne
voudrions pas compromettre le redéveloppement du centre-ville de
Sherbrooke.
Il y a certains problèmes qui ne nous semblent pas suffisamment
résolus. Il y a certains éléments qui ne nous semblent pas
suffisamment clairs pour nous permettre de nous prononcer. J'aimerais que les
représentants de la ville, M. le maire et M. le conseiller juridique,
nous donnent un peu plus de précisions sur l'état du projet, sur
les événements qui devraient, selon le désir de la
municipalité, se dérouler au cours des trois ou quatre prochains
mois, pour nous permettre de savoir si nous devons faire un ultime effort pour
trouver quelque chose que nous pouvons rédiger et adopter aujourd'hui,
ou si nous pouvons remettre, à cette période de l'année,
l'adoption de quelque chose de définitif avec les
éclaircissements qui nous sembleraient nécessaires?
M. BUREAU: M. le Président, pour vous situer dans le contexte,
d'abord, la ville de Sherbrooke, depuis un certain temps, depuis deux ans
déjà, examine les possibilités de redévelopper son
centre-ville.
Or, toutes les études et il y a eu plusieurs milliers de
dollars dépensés pour ce faire arrivent à la
conclusion d'ailleurs, je vois autour de la table, en avant, des gens
qui ont vu le secteur que pour en arriver à vraiment
développer son centre-ville et protéger les investissements qui y
sont déjà, on doit regrouper, sur le plateau Marquette, ce qu'on
appelle un centre administratif. Ce qui est visé et je vous
ferais remarquer que c'est aussi un secteur de rénovation urbaine ou un
secteur où la rénovation urbaine devrait se faire ce qui
est envisagé par la ville de Sherbrooke, c'est la construction de son
hôtel de ville et ce sont aussi les possibilités de regrouper les
équipements provinciaux et fédéraux qui se doivent de
desservir la population et de les regrouper, autant que faire se peut, dans son
contre-ville et sur le plateau Marquette.
Or, nous sommes rendus à l'étape du plan-masse où
nous définirions l'endroit où les différents
édifices pourraient s'établir, les différentes
possibilités de venir rencontrer les ministères provincial et
fédéral appropriés de façon à vraiment
vendre nos projets et que les investissements publics, qui devront se faire, de
toute façon, servent vraiment à supporter des investissements
privés déjà faits.
Or, nous sommes rendus à l'étape du plan-masse. Nous
connaissons nos besoins pour l'hôtel de ville. Nous ne pouvons retarder
indéfiniment ce projet, puisque nous avons nos services répartis
dans quatre ou cinq endroits différents, présentement. Il va sans
dire que les communications et les relations humaines en souffrent. Je pense
que ceux qui sont du domaine municipal savent qu'on ne peut retarder
indéfiniment ce projet et que, de plus, nous ne pouvons entreprendre les
projets de construction de l'hôtel de ville s'il y a possibilité
de vraiment refaire le projet global.
Devant le retard apporté à l'adoption de l'article 4, ici,
sachant les délais approximatifs que cela pourrait prendre avant qu'un
nouvel article puisse être adopté, évidemment, pour nous,
c'est geler le développement du centre-ville pour un an. Il y a tout de
même des gens et des citoyens qui se sont embarqués dans le
projet. Il y a tout de même des gens qui participent à ce projet
dans notre ville de Sherbrooke, et il ne faudrait pas retarder, tiédir
ou amoindrir leur ardeur.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait, pour lui faire
peut-être une comparaison? Je comprends les appréhensions du maire
de Sherbrooke, mais cela me rappelle un peu le projet du centre à Hull,
où on a jugé bon, étant donné l'importance de ce
projet, de présenter un projet de loi précis là-dessus,
où on avait beaucoup plus de détails et qui était
confiné à un projet bien déterminé.
Ici, on demande des pouvoirs beaucoup plus étendus, où on
a beaucoup moins de détails précis. Le maire nous dit que c'est
dans le but de réaliser le plan qu'il nous propose, mais dont on n'a
aucun détail. Ceci donne un pouvoir beaucoup plus étendu, qui
n'est pas limité à un projet bien précis dans le texte
comme tel. Moi, je me demande, avec le même principe que
j'énonçais tantôt, si on accorde cela dans une
municipalité, s'il y aura d'autres municipalités qui vont vouloir
avoir des pouvoirs aussi étendus. Comment trouver une solution de
façon à permettre le développement, mais avec beau-
coup plus de précisions que de donner des pouvoirs
généraux?
Placez-vous dans la position de ceux qui sont obligés de penser
au niveau provincial et qui disent: Si on donne cela à la ville de
Sherbrooke, dans trois semaines ou un mois il va nous arriver trois ou quatre
autres villes qui vont vouloir avoir les mêmes pouvoirs
généraux.
Je pense que le ministre devrait peut-être tenir compte de la
façon dont on s'est organisé à Hull, où il a fallu
qu'il y ait un projet précis avec des détails et où on a
pu se prononcer là-dessus.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous remarquons que ce qui est
proposé est un centre administratif et d'affaires. Je pense que nous
devons immédiatement séparer ces deux éléments dans
notre étude de la question.
Pour un centre administratif, s'il s'agit d'un hôtel de ville et
d'édifices municipaux, la ville a le pouvoir d'agir. M. le maire, je
n'ai pas l'habitude de citer publiquement des conversations privées,
mais vous n'aurez pas d'objection à ce que je dise que vous avez
exprimé l'avis que la population désire la construction d'un
nouvel hôtel de ville et que, si les propriétaires étaient
appelés à se prononcer là-dessus, vous êtes
optimiste quant au résultat d'une telle consultation.
Pour aller plus loin et impliquer le gouvernement provincial, je peux
vous dire que le gouvernement est tout à fait prêt à
négocier avec vous et à voir quelles sont les possibilités
et l'opportunité de la présence de services provinciaux dans ce
centre administratif.
Quant au gouvernement fédéral, nous ne serions pas en
mesure de vous accorder une dispense pour aller négocier avec lui, mais
nous serons heureux d'aller négocier pour vous et de vous aider à
arriver à une conclusion avec le gouvernement fédéral.
M. LEGER: ... le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: Mais quand on arrive à cette question de centre
d'affaires, la ville n'a pas sa place là-dedans, sauf dans le cadre d'un
projet précis pour le redéveloppement de son centre-ville. A ce
moment, il y a certaines contraintes à imposer. Il faut avoir, à
mon sens, un projet un peu plus précis. J'avais eu l'idée de
demander à mes conseillers juridiques la rédaction d'un article
qui ferait allusion au complexe Place Hôtel de Ville. Mais il
paraît que ce projet n'est pas suffisamment avancé pour avoir un
statut juridique qui nous permettrait d'en faire mention de façon utile
dans un article.
Alors, il faudrait que nous puissions mettre une contrainte,
c'est-à-dire limiter le montant de l'engagement possible de la ville
sans l'approbation des propriétaires, et cela pour une raison
fondamentale. C'est que l'approbation pour un hôtel de ville, c'est une
chose, l'argent des contribuables servirait à leurs propres fins, des
fins municipales. Tandis que le centre d'affaires, ce n'est pas une
philanthropie, c'est pour faire des profits. Les contribuables ont le droit de
savoir que leur argent n'irait pas contribuer aux profits de l'entreprise
privée. Ou bien, si c'est nécessaire, que ce le soit dans le sens
d'un effet d'entrafnement qui aiderait toute l'économie de la ville.
Je pense qu'il nous faudrait savoir plus précisément quels
sont les coûts impliqués, quelle est l'identité des gens
qui feraient le développement, parce que la ville ne pourrait le faire,
et nous ne pourrions accepter que la ville le fasse, sauf pour la partie
hôtel de ville et édifices administratifs. C'est pour cette raison
que nous avons éprouvé tant de difficultés à
rédiger, aujourd'hui, un article qui conviendrait et qui
protégerait, à la fois, les intérêts de la ville qui
veut se donner une nouvelle vitalité et les intérêts des
contribuables qui ont le droit de regard sur ses actions.
M. BUREAU: M. le Président, je ne sais pas si... Evidemment,
à l'heure du dîner, nous avons essayé de bâtir un
texte tenant compte des conversations que nous avions eues ce matin. Pour ce
faire, nous avons pris trois points majeurs. Nous avons limité le
territoire de façon beaucoup plus irestrictive que ce matin.
Deuxièmement, nous avons souligné les implications
financières dans lesquelles la ville pourrait être
entraînée et, en troisième lieu, nous avons regardé
le genre d'entreprises ou d'équipements qu'il y a dans le secteur.
Si vous permettez, je vais faire lecture du texte que nous proposons.
"En ajoutant après le sous-paragraphe 6 du paragraphe 1, le
sous-paragraphe suivant: 7 La ville peut acquérir, construire ou
aider à construire des immeubles situés dans le territoire entre
la rivière Magog et la rue Wellington nord incluant les terrains
situés à l'ouest de la rue Wellington et les rues King et
Marquette incluant les terrains au nord de la rue Marquette, pour
l'établissement et l'exploitation d'édifices publics. La ville
peut, aux conditions qu'elle détermine et avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, vendre ou louer ces immeubles. A ces
fins, la ville peut, avec l'approbation de la Commission municipale du
Québec et du ministre des Affaires municipales, contracter des emprunts
jusqu'à concurrence de $3 millions, ce montant excluant la construction
de l'hôtel de ville et des aménagements afférents et
conclure des emprunts et des ententes avec toute personne,
société commerciale, corporation ou organisme
gouvernemental."
M. GOLDBLOOM: M. le Président, M. le maire, je voudrais dire deux
choses. D'abord, nous venons d'adopter une loi pour modifier la Loi de la
Société d'habitation du Québec. Cette loi, notamment,
à l'article 32, permettrait à la ville, en collaboration avec la
Société d'habita-
tion, de développer un programme de rénovation qui
pourrait comprendre tout cela. Je ne voudrais donc pas que les dirigeants
municipaux aient l'impression que nous essayons d'empêcher le
progrès de ce dossier.
Deuxièmement, il y a même moyen de geler le territoire s'il
y a intérêt à le faire en utilisant l'article 27 de cette
loi.
Je vais courir un risque que je n'ai pas l'habitude de courir, mais il y
a des précédents déjà. Il me semble que si, au
cours des tout prochains jours, il y a moyen d'arriver avec quelque chose de
bien précis, qui satisferait et éliminerait toutes nos
interrogations et inquiétudes, que le gouvernement qui a
déjà, pour des projets d'une telle importance, assumé
lui-même la responsabilité de présenter un projet de loi
pour débloquer quelque chose, pourrait certainement étudier avec
vous cette possibilité. Si ce n'est pas mûr, dans l'espace des
quelques jours ou semaines qui restent avant l'ajournement de
l'été, à l'automne, sûrement, tout sera mûr et
nous serons en mesure de procéder rapidement pour adopter ce qui vous
permettra de réaliser un projet que nous reconnaissons comme essentiel
pour l'avenir de votre ville.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Je pense que le ministre a parfaitement raison. Quand on voit
que le projet qui est en cause ne nous donne pas à nous ici les
renseignements tels que les prix, qui seront les participants là-dedans,
quelles seront les modalités de fonctionnement avec ces participants,
les rôles de la ville là-dedans? C'est pratiquement donner un
chèque en blanc à ce stade-ci, alors qu'on a déjà
pris des journées entières à discuter des parties de
projet comme le Centre de congrès à Hull, la Place Desjardins, le
terrain de stationnement même du Centre de congrès de Hull, pour
un projet particulier... A ce stade-ci, je pense que c'est un pouvoir tellement
vaste que la ville voudrait avoir que je serais porté à croire
que, pour la partie administrative, je n'aurais pas d'objection.
Mais pour la partie qui touche le domaine des affaires, il y a
déjà des moyens normaux d'après le bill 1 qui vient
d'être adopté. Je pense que ce serait faire encore une exception,
qu'il faut éviter à ce stade, tout en essayant... je pense que le
ministre et les deux députés de la commission qui
représentent cette région seront là pour surveiller les
intérêts de leur région et faciliter les relations avec le
gouvernement, quand il s'agira de le régler avec des pouvoirs normaux et
non pas des pouvoirs exceptionnels.
M. BUREAU: M. le Président, une dernière intervention sur
le sujet. J'apprécie l'offre de M. le ministre Goldbloom. Evidemment,
nous en profiterons au maximum. Toutefois, si nous ne réussissons pas
dans des délais tout de même assez brefs, si nous ne trouvons pas
un terrain d'entente sur cet article, nous perdons complètement le
contrôle du développement de notre centre-ville.
M. GOLDBLOOM: M. le Président,...
M. SEGUIN: J'allais suggérer peut-être qu'il serait bon que
le maire et le conseil de ville de Sherbrooke ne retiennent pas leur souffle
entretemps, parce que cela pourrait être dangereux. Pour revenir aux
choses sérieuses, j'ai manqué pendant quelques minutes les
interventions qui ont été faites. Ce que je voulais demander,
c'est surtout sous forme de questions. Vous avez déterminé, dans
la ville de Sherbrooke, le secteur que vous voulez développer d'une
façon sans juste précision. Est-ce bien cela?
M. BUREAU: Voici, nous connaissons les possibilités du...
M. SEGUIN: Secteur.
M. BUREAU: Toutes les possibilités.
M. SEGUIN: Vous avez, soit des offres, soit des projets,...
M. BUREAU: On a mis tout cela de côté. Tous les programmes,
on a mis cela de côté. On a déterminé le potentiel
du secteur, les besoins sherbrookois. On sait qu'une partie de ces besoins
peuvent être satisfaits dans le secteur.
M. SEGUIN: Mais est-ce que le conseil ou un membre du conseil va donner,
par exemple, l'élément à la base nécessaire,
c'est-à-dire un avis de motion pour ce développement? Est-ce que
c'est fait par le conseil? Est-ce qu'il y a eu avis de motion pour
considération de zonage, de développement, appelez-le comme vous
le voulez? Avez-vous déjà cet avis dans vos livres?
M. BUREAU: Non, pas cela. Par contre, nous avons autre chose. Une
résolution qui a été expédiée au
gouvernement provincial exprime le désir du conseil de ville de
voir se diriger dans ce secteur tous les investissements provinciaux en
équipement. Alors, je ne sais pas si...
M. SEGUIN: Oui. Je voulais parler naturellement à
l'intérieur de la loi et sans prévoir le résultat final.
Est-ce qu'il ne serait pas possible ou souhaitable, à l'intérieur
des pouvoirs que vous avez déjà, qu'un membre du conseil propose,
par avis de motion ce qui n'est pas débattable, il n'y a pas
besoin qu'on ne l'appuie, cela prend un individu, comme vous le savez, pour le
faire une restructuration, une réorganisation, une
replanifiçation du secteur bien déterminé? Une fois que
vous avez cela en main, automatiquement, d'après cet avis de motion,
vous avez ce qu'on peut appeler un gel sur le territoire en question. Donc,
vous êtes
protégés pour une période limitée, comme la
loi le dit, pour vous donner l'occasion de faire ou de pousser à l'avant
votre planification, toujours sans avoir recours à qui que ce soit, je
veux dire, sans avoir recours, soit aux citoyens, ou contribuables, ou autre
chose. Cela vous permet de fonctionner dans une atmosphère de paix,
quitte ensuite, par vos planificateurs, à vérifier ce qui peut
être fait, y compris les consultations nécessaires et d'usage avec
le gouvernement provincial ou autre gouvernement ou autre entreprise, pour
arriver à la fin avec un projet global. Nécessairement, je
suppose qu'à ce moment, il faudra avoir recours aux citoyens pour
certains fonds. Vous avez à défendre votre projet. Ce qui
m'intéresse et ce qui me préoccupe, c'est que la ville de
Sherbrooke, toujours sans privilège spécial, mais toujours
à l'intérieur de la loi existante, puisse protéger ce
terrain afin d'avoir le temps de procéder.
Je me demande s'il n'y a pas certaines mesures que vous ne seriez pas
bien avisés de prendre. Encore là, soyez maîtres chez vous,
comme on a déjà dit ailleurs.
M. BUREAU: Remarquez que nous avons étudié l'ensemble de
la situation.
M. SEGUIN: Très bien. M. BUREAU: Très bien.
M. GOLDBLOOM : M. le Président, je voudrais simplement dire au
maire de Sherbrooke qu'il n'a sûrement pas oublié que celui qui
vous parle, en outre d'être ministre des Affaires municipales, est aussi
le ministre responsable à l'Office de planification et de
développement du Québec pour l'Estrie. A ce titre, je n'ai pas
d'intérêt à gêner de quelque façon que ce soit
le développement d'une ville qui est un centre universitaire, qui aura
prochainement un parc industriel qui pour nous est d'une grande importance pour
la région, une région dans laquelle d'ailleurs nous
améliorons le réseau routier justement à cause de
l'importance de ce centre de vitalité pour toute la région.
Alors, si je ne me sens pas, à titre de ministre des Affaires
municipales, en mesure d'accepter ce qui est proposé ici aujourd'hui, je
voudrais quand même assurer le maire qu'à titre de ministre
responsable pour cette région, j'ai l'intention de voir à la
réalisation de son projet et de lui offrir toute la collaboration
possible.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît, on va
apporter la correction. A l'article 4, paragraphe a) il y aura donc un
amendement où seront biffés aux deuxième et
troisième lignes, les mots "les sous-paragraphes suivants" et ces mots
seront remplacés par "le suivant". Le 7e est biffé au complet et
je cite 7e se lire maintenant comme suit: "Acquérir des puits de gravier
et de sable à l'extérieur de ces limites et vendre du gravier et
du sable en provenant". Nous avons tantôt apporté un amendement en
biffant les mots "municipaux" à cet article.
Alors, l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. L'article 27 devenu 24 est
adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Ceci termine l'étude de
ce projet de loi et je désire, au nom des membres de la commission
remercier M. le maire de même que le conseiller, le procureur de la
municipalité, Me Huard.
M. BUREAU: Messieurs, je vous remercie de nous avoir consacré une
bonne partie de la journée. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je vais maintenant inviter Me Gilles
Hébert, procureur de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts, pour
l'étude du projet de loi no 149, Loi modifiant la charte de la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts.
Loi modifiant la charte de la ville de
Sainte-Agathe-des-Monts
M. DENAULT: Yvon Denault, M. le Président, je remplace mon
associé Gilles Hébert sur ce projet de loi.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne voudrais pas empêcher
le distingué procureur de Sainte-Agathe-des-Monts de faire un long et
brillant plaidoyer, mais il nous semble que c'est fort simple et que c'est
acceptable. Quant à nous, c'est simplement une question de ramener,
à un nombre qui est le nombre...
M. DENAULT: Prescrit par...
M. GOLDBLOOM: ... prépondérant dans la province, le
conseil municipal de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts.
M. DENAULT: II s'agit d'une municipalité de 5,000 ou 6,000
habitants qui actuellement doit fonctionner de par sa charte avec un conseil de
neuf membres et j'entendais le ministre ce matin dire que onze c'était
beaucoup pour Sherbrooke; alors neuf, évidemment c'est beaucoup pour
Sainte-Agathe-des-Monts.
Il n'y a pas de raison pour qu'elle ait pas la même chose que les
autres, à savoir sept membres. Or, actuellement, il se trouve qu'on a un
conseil de huit membres qui sont prêts à faire la modification
à la loi parce qu'évidemment il n'y aura que six sièges
aux prochaines élections au lieu de huit. On peut présumer
que
certains ont déjà l'intention de ne pas se
représenter. C'est une situation unique, peut-être qu'elle ne se
représentera pas avant beaucoup d'années à venir et qu'on
restera indéfiniment comme ça avec neuf. On avait pensé
pouvoir le faire par lettres patentes, tout simplement, mais étant
donné que c'est une disposition qui est dans la charte de la ville, il
nous a fallu avoir recours à un bill privé pour corriger cette
situation.
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: ... comme de raison, la région de
Sainte-Agathe-des-Monts est une région de villégiature et de
vacances et c'est peut-être cette raison qui a fait disparaître
tout à coup une quantité de députés qui
étaient autour de la table tantôt. Le projet de loi est simple,
vous passez maintenant de huit échevins à six
éche-vins...
M. DENAULT: Cest ça, des conseillers.
M. LEGER: C'est-à-dire sept échevins et le maire...
M. DENAULT: De huit échevins et le maire, on passe à six
échevins et le maire, comme c'est le cas partout ailleurs.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, M. le Président, il n'y a pas
de problème.
M. DENAULT: II y aurait, si vous me le permettez, un petit amendement
à apporter au texte, parce que l'article 2, tel que
rédigé, créerait une situation un peu absurde. Si la loi
est sanctionnée cette semaine, c'est une loi qui dit qu'il n'y a que
sept membres au conseil alors que, dans les faits, il va y en avoir neuf. J'ai
parlé aux conseillers juridiques du ministère ce matin et je
voudrais suggérer de rajouter un deuxième article qui se lirait
comme suit: "L'article 1 s'applique pour la première élection
générale suivant l'entrée en vigueur de la présente
loi". C'est ce qui va être, en fait, cet automne.
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que l'on peut entendre de nouveau la
rédaction qui est proposée, s'il vous plaît?
M. DENAULT: Encore une fois, avec l'aide du conseiller juridique du
ministère, "L'article 1 s'applique à compter de la
première élection générale suivant l'entrée
en vigueur de la présente loi".
M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: D'accord.
M. PARENT (Prévost): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Prévost.
Avant, j'aimerais adopter l'article 1. Article 1. Adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Amendement à l'article 2
qui se lira comme suit: "L'article 1 s'applique à compter de la
première élection générale suivant l'entrée
en vigueur de la présente loi". Cet article no 2 est-il adopté?
Le député de Prévost.
M. PARENT (Prévost): J'aurais juste une information. Est-ce que
l'élection des conseillers se fait par quartier ou...
M. DENAULT: Non. Il y a eu un règlement qui a été
adopté pour l'élection de 1970, en vertu duquel chaque
siège a un numéro, mais il n'y a plus de quartier.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 2, devenu l'article 3, est-il
adopté? Adopté. Projet de loi no 149 adopté tel
qu'amendé. Merci, Me Denault.
A l'ordre, s'il vous plaît! La commission des affaires municipales
étudiera maintenant le projet de loi no 111, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal.
J'ai ici les noms des procureurs et des intéressés
à ce projet de loi, entre autres! Me Marcel Trudeau, procureur de la
requérante; Me Michel Côté, procureur de la ville de
Montréal; Me Yvon Clermont, procureur de la Commission de transport de
la Communauté urbaine de Montréal; Me Yvon Denault, procureur de
la ville de Pierrefonds et de la ville de Pointe-Claire; il y a aussi la
Chambre de commerce du district de Montréal qui a fait un
dépôt de documents seulement.
Au nom des membres de la commission...
Loi modifiant la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal
M. PAQUET (Jean-Marie): M. le Président, avec la permission de la
commission, Jean-Marie Paquet, avocat, j'aimerais comparaître au nom de
la ville d'Outremont et de la Conférence des maires de la banlieue de
Montréal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Jean-Marie Paquet. C'est cela?
M. PAQUET: C'est cela, M. le Président, merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, au nom des membres de la
commission, j'aimerais
vous souhaiter la plus cordiale bienvenue et, sans plus de
préambule, je cède immédiatement la parole à
l'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: Je n'ai qu'à ajouter mon accueil au vôtre, M.
le Président, et en même temps, à remercier les
représentants fort compréhensifs de la ville de Québec,
qui ont accepté que la CUM, qui a amené un certain nombre
de personnes de Montréal pour cette occasion puisse être
entendue présentement et ont accepté d'attendre plus tard dans la
journée pour l'audition de leur propre projet de loi. Nous
écouterons avec beaucoup d'intérêt la présentation
des représentants de la Communauté urbaine de
Montréal.
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le représentant de l'Opposition
officielle et député de Lafontaine.
M. LEGER: Je dois aussi en profiter pour les saluer; nous sommes
toujours heureux de rencontrer les gens de Montréal qui viennent nous
expliquer comment cela fonctionne dans la région de Montréal,
nous donner beaucoup de détails. Nous sommes là pour les
écouter, et pour les aider à apporter des améliorations
à la charte, spécialement de la Communauté urbaine de
Montréal; je leur souhaite la bienvenue en tant que représentant
de l'Opposition officielle.
M. CARON: M. le Président, je pense qu'il faut aussi saluer la
présence du président, M. Hanigan...
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous avons même plusieurs
personnalités et je remarque ici, dans l'assistance, le président
du comité exécutif, M. Hanigan. J'ai remarqué tantôt
le maire d'Outremont. Il y a plusieurs maires de municipalités
ici...
M. GOLDBLOOM: II y a celui de Montréal, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai vu le maire de Montréal plus
tôt ce matin.
M. LEGER: II est là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le maire de Montréal est ici. Le maire
de Québec est même ici pour étudier des...
UNE VOIX: II veut prendre de l'expérience sur l'étude des
problèmes des communautés urbaines.
M. GOLDBLOOM: II ne faut pas oublier non plus, M. le Président,
que nous avons le maire de Pointe-Claire.
LE PRESIDENT (M. Picard): II y a aussi le maire de Verdun.
UNE VOIX: Le maire?
LE PRESIDENT (M. Picard): L'échevin de Verdun. Messieurs...
M. SEGUIN: M. le Président, il faudrait remarquer que le maire de
Montréal et le maire de Québec sont assis ensemble.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... probablement en train de comploter quelque
chose. Article 1?
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président. C'est une
définition.
M. TRUDEAU: L'article 1 est un article de commodité. Il nous
empêche de répéter, dans la loi actuelle, l'expression
"chef de service" ne comprend pas les autres personnes qui sont le commissaire
à l'évaluation, le trésorier, le secrétaire
général. Si on définissait "chef de service" comme
comprenant ces gens, tout le long de la loi, cela nous faciliterait les choses
pour énormément de raisons. Il n'y a rien de substantiel en
dessous de l'article.
M. LEGER: M. le Président, adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1? Le député de
Pointe-Claire. Article 1, adopté. Article 2?
M. TRUDEAU: Article 2, M. le Président et M. le ministre, c'est
un autre article de commodité.
M. SEGUIN: Adopté.
M. TRUDEAU: Adopté, M. le Président. Il dispense avec le
consentement de tous les intéressés, les
délégués des municipalités de l'île de
Montréal, d'attendre inutilement une heure pour le choix d'un membre du
comité exécutif lorsqu'ils se sont mis d'accord qu'il n'y a pas
d'autre candidature à présenter. Dans l'état actuel de la
loi, ils doivent tout simplement attendre une heure. Ce sont des gens
occupés. On demande d'être dispensé d'attendre ce
délai.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 2, adopté.
Article 3?
M. TRUDEAU: L'article 3 et l'article 4, sans que je veuille aborder deux
articles, ce sont deux articles qui vont ensemble. Ces deux
articles ont pour but de maintenir en fonction le président et le
vice-président du comité exécutif de la communauté
jusqu'à la nomination de leurs successeurs, ce qui n'existe pas dans le
texte actuel. La communauté a vécu ce problème lorsque M.
Saulnier a démissionné. Il a fallu lui demander de suspendre la
date d'entrée en vigueur de sa démission, parce que le mandat du
président n'est pas continué jusqu'à la nomination de son
successeur et le mandat du vice-pré-siden cesse automatiquement en
même temps que celui du président.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4, adopté. Article 5?
M. TRUDEAU: L'article 5 vous demande de corriger une erreur grammaticale
qui a son importance et qui fait, en même temps, coinci-der le texte
anglais de la loi avec le texte français. On demande simplement que
"autorisés" soit mis au féminin, mais cela entraîne une
erreur de substance. Actuellement, on voudrait que les assistants des chefs de
service soient autorisés, par la loi et automatiquement, à les
remplacer, alors que dans la rédaction actuelle de la loi, on n'atteint
pas ce résultat. Je pense que c'est dû à une erreur, la
dernière fois qu'on a demandé la modification de notre loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6?
M. LEGER: L'article 5, M. le Président, est-ce que Me Trudeau
pourrait nous dire la raison pour laquelle il veut faire enlever à
l'article 93 de la Loi de la charte de la Communauté urbaine, qui se lit
comme suit: Le vote de la majorité absolue de tous les membres du
conseil, comportant le vote d'au moins la moitié des conseillers de la
ville de Montréal et d'au moins la moitié des
représentants des autres municipalités est requis pour la
destitution ou la réduction du traitement du secrétaire
général... et pourquoi enlever "du
secrétaire-général, du secrétaire, du
trésorier?
M. TRUDEAU: C'est à cause de la définition qu'on a
donnée tantôt de chef de service qui maintenant inclut tous ces
gens. Si l'Assemblée nationale adopte la modification que nous avons
suggérée à l'article 1, je vous soumets que l'article 6 ne
devient qu'un article de concordance à ce moment. On ne
répète plus toute cette longue énumération, parce
que chef de service comprendra maintenant tous ces gens.
M. GOLDBLOOM: D'accord!
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 6, adopté. Article 7.
M. GOLDBLOOM: C'est le pouvoir de louer ou d'occuper un immeuble, et
c'était un oubli quelque part, dans le passé.
M. TRUDEAU: C'est cela, M. le ministre.
M. SEGUIN: M. le Président, j'aimerais suggérer à
l'article 7 que l'article 99 de ladite loi soit modifié en
remplaçant le paragraphe d) par le suivant. Il s'agit de dire
simplement: "d'utiliser gratuitement tout bien meuble ou immeuble, toute
servitude". Mais je pense que pour être en accord avec les membres de la
commission qui ne seront peut-être pas d'accord avec moi, et certainement
pas les autorités de la communauté urbaine, je ne ferai pas
d'opposition officielle. Cela aurait été préférable
que ce soit: "D'occuper gratuitement".
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 7, adopté. Article 8.
M. LEGER: M. le Président, à l'article 8, qui est assez
long, je vois, entre autres, qu'on dit: "qu'elle peut, nonobstant toute
disposition contraire, percer en dessous de tout terrain à plus de 50
pieds de profondeur, un tunnel pour ses conduites d'aqueduc et d'égouts.
Dès le début des travaux, la communauté devient
propriétaire sans aucune formalité ni indemnité". C'est
simplement une question d'explication.
Qu'est-ce qui arrive avec des conséquences comme à Verdun,
à l'angle des rues Church et Wellington, où il y a eu un
écrasement? Ici, concernant "sans aucune formalité, ni
indemnité", s'il y a des conséquences par la suite...
M. TRUDEAU: On dit, si vous me permettez, M. le député de
Lafontaine, dans le même article: "Sous réserve de tout recours en
dommages" par ailleurs. Alors, ce qu'on veut éviter étant
donné qu'il n'y a aucun dérangement c'est simplement de
passer par toute cette longue procédure d'expropriation, étant
donné que cela se fait très profondément en dessous du
sol. On va même jusqu'à prévenir l'intéressé
qu'on passe chez lui; mais s'il y a des dommages, on en demeure responsable
quand même. On le dit en termes exprès.
M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: La ville de Montréal a un pouvoir semblable.
M. TRUDEAU: On n'aurait jamais eu l'idée de le demander, M. le
ministre, si on n'avait pas constaté qu'il avait été
accordé ailleurs.
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 8, adopté. Article 9.
M. LEGER: M. le Président...
M. SEGUIN: Est-ce que cette demande aurait pour effet, par exemple,
d'autoriser les constructions de tunnels pour fins d'épuration
d'égouts, disons, de Sainte-Anne-de-Bellevue à l'île
Sainte-Thérèse. Est-ce que tout cela serait compris
là-dedans?
M. TRUDEAU: Je ne crois pas, M. le Président...
M. SEGUIN: Ma question... It is not a loaded question. Je vous demande
cela comme renseignement.
M. TRUDEAU: Je n'imputerai pas... Je sais que c'est une question. Je ne
pense pas que l'article en soi autorise...
M. SEGUIN: Non, non.
M. TRUDEAU: ... à passer les tuyaux...
M. SEGUIN: C'est dans le but...
M. TRUDEAU: Si le conseil, par ailleurs, décide de construire une
usine de traitement des eaux, je pense qu'en exécution de la
décision du conseil, la communauté pourrait passer, comme le
souligne le député de Baldwin, en dessous, à plus de 50
pieds, sans être obligée de passer par la formalité
d'expropriation, mais en avisant les propriétaires que la
communauté procède de cette façon.
M. SEGUIN: C'est bien. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander, étant
donné qu'à l'article 9 il y a beaucoup de choses à dire,
qu'on étudie, à l'Assemblée nationale actuellement, un
projet de loi très important, le bill 22, et que nous devons être
présents, je proposerais, si le ministre est d'accord d'ailleurs,
nous nous sommes entendus là-dessus de suspendre pour recommencer
un peu plus tôt, peut-être, à huit heures au lieu de huit
heures quinze. Parce que nous, de l'Opposition, ne sommes pas nombreux, mais
nous devons nous diviser les tâches. C'est malheureusement à mon
tour de monter à l'Assemblée nationale et de me préoccuper
aussi du bill 22 comme de la Communauté urbaine. Alors, en accord avec
le ministre, plutôt que de recommencer à huit heures quinze, nous
pourrions, pour regagner les quinze minutes qu'on pourrait perdre, recommencer
à huit heures. Si le ministre est toujours d'accord.
M. GOLDBLOOM: Je pense qu'il y avait certainement une entente. J'avais
prévu son exécution d'ici à peu près huit minutes,
mais si c'est nécessaire de l'exécuter présentement, je
suis bien d'accord, mais je pense que je dois insister sur la reprise à
20 heures.
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures ce soir, dans la même salle.
(Fin de la séance à 17 h 41)
Reprise de la séance à 20 h 11
M. PICARD (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continuera l'étude ce
soir, article par article, du projet de loi 111, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal. Pour la séance de ce soir,
M. Choquette, ministre de la Justice et député d'Outremont,
remplace M. Chagnon (Lévis). Nous en étions à l'article 9.
Le ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il serait bon que les
membres...
M. LEGER: Juste une question, excusez-moi, M. le ministre, je donne mon
accord sur le changement. Pour les autres commissions parlementaires, est-ce
normal ou, si c'est par exception, je donne d'abord mon accord, mais je
veux savoir la réponse au point de vue du règlement qu'on
puisse changer, à non pas chaque séance, parce qu'une
séance est pour une journée, mais pour l'après-midi ou
pour le soir, les représentants d'une commission?
LE PRESIDENT (M. Picard): En fait, pas plus tard que la semaine
dernière, on nous a fait le reproche de ne pas vérifier si les
présences de la soirée ou de l'après-midi étaient
les mêmes que celles de la matinée, et cela a créé
des injustices à l'endroit de certaines personnes qui assistaient
à la soirée et qui n'avaient pas assisté aux
délibérations du matin. On doit remettre cela à jour
après chaque séance.
M. LEGER: Donc, c'est une tradition maintenant que le matin,
l'après-midi et le soir...
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela devient une obligation.
M. LEGER: ... on peut changer les membres d'une commission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Absolument. M. LEGER: Parfait.
M. BOSSE: M. le Président, je pense qu'à chaque
séance, le député d'ailleurs devrait savoir qu'on a
toujours apporté des modifications. J'ai été un de ceux
qui ont permis précisément au député de Maisonneuve
à un moment donné d'être le remplaçant, à
brûle-pourpoint même, d'un de ses collègues.
M. LEGER: II était à une séance. Une séance,
normalement, c'est une fois par jour.
M. BOSSE: Oui.
M. LEGER: Et non pas après les interrup- tions du midi et du
soir. Comme le président vient de statuer là-dessus qu'on peut
changer, donc, pour les autres projets de loi, c'est la même chose. On
peut changer le personnel entre chaque séance l'après-midi, le
soir et le matin. Alors, c'est bien clair.
LE PRESIDENT (M.Picard): C'est cela.
M. LEGER: Le ministre de la Justice a compris ce que je voulais
dire.
M. GOLDBLOOM: Mesure très large.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, en abordant l'étude de
l'article 9 du projet de loi, je pense qu'il serait bon que les membres de la
commission comprennent que l'article proposé modifie l'article 111 de la
Loi de la Communauté urbaine de Montréal, et le modifie en
faisant allusion à l'article 32 de la même loi et cette allusion
à l'article 32, c'est-à-dire que l'article 111 se lirait sous
réserve de l'article 32, allusion à un article qui se lit comme
suit:
Le comité exécutif peut, s'il y est autorisé par
règlement du conseil, octroyer sans demande de soumission, des contrats
entraînant une dépense inférieure à $25,000. Donc,
c'est une concordance que l'on crée entre les deux articles à
cause d'une certaine ambiguïté dans la rédaction actuelle de
l'article 111. Je voulais simplement porter cela à l'attention des
membres de la commission. Ce n'est pas un nouveau pouvoir que l'on
crée.
M. LEGER: M. le Président, je pense que c'est clair qu'à
l'article 9, paragraphe a) il n'y a pas de problème en ce qui nous
concerne. Nous sommes d'accord étant donné que c'est un article
de concordance. Nous avons plutôt des choses à dire à
l'article 9, paragraphe b) ainsi que c).
Concernant le paragraphe b), ce paragraphe veut dire tout simplement
qu'on retranche un article du texte actuel de la Loi de la Communauté
urbaine de Montréal, qui se lit comme suit: S'il n'y a qu'un seul
soumissionnaire, le député exécutif ne peut octroyer un
tel contrat sans l'approbation du conseil. C'est donc dire, M. le
Président, qu'actuellement, le conseil de la Communauté urbaine
peut surveiller une bonne administration de façon que si par hasard il
n'y avait, comme il arrive probablement souvent, qu'un seul soumissionnaire, il
y aurait cette garantie, ce chien de garde de la qualité de
l'administration, qui est le conseil, et on veut enlever cette
possibilité de contrôler des activités d'administration qui
se veut tellement efficace, qu'on veut enlever les barrières
j'allais dire les garde-fous nécessaires dans une saine
administration. Je pense que c'est une chose qu'il faut absolument rejeter en
ce qui me
concerne parce que c'est enlever la possibilité d'une
surveillance normale d'une administration de l'envergure de la
Communauté urbaine de Montréal.
J'aimerais savoir quels sont les arguments de la Communauté
urbaine ainsi que ce que Me Trudeau peut nous dire pour nous avoir
proposé un article de cette qualité.
M. TRUDEAU: Si vous me permettez, M. le Président, ce que
l'article demande, somme toute, c'est simplement que le comité
exécutif ne soit pas obligé d'aller au conseil simplement parce
qu'il y a une seule personne qui a soumissionné pour un contrat.
Je vous donne l'exemple suivant: la Communauté urbaine vient
d'accorder c'est public et cela a fait beaucoup d'éclat un
contrat pour certains travaux relatifs au métro de l'ordre de $100
millions. Parce qu'il y a eu deux soumissionnaires et plus dans ce
cas-là, le comité exécutif a accordé le contrat au
plus bas soumissionnaire conforme au cahier des charges. Je réponds
simplement ceci à l'honorable député de Lafontaine, j'ai
ici des agendas d'assemblée du conseil de la Communauté et j'en
donne un extrait: "Article 20, poste d'assemblée du conseil de la
Communauté; du 20 février 1974. Octroi au seul soumissionnaire,
William Scully Limited, du contrat pour la fourniture de casquettes pour
policiers au prix de $27,871.41". Je vous soumets bien respectueusement que
cette personne, que je ne connais pas, était le plus bas
soumissionnaire. Les soumissions publiques ont été
demandées de la même façon que dans tous les cas et parce
qu'il est le seul soumissionnaire, il y a dans la loi une obligation de faire
approuver sa soumission par le conseil.
Le contexte de la Communauté urbaine de Montréal, comme
vous savez, est le suivant: La ville de Montréal est
représentée au comité exécutif, toutes les
municipalités de l'île sont représentées au
comité exécutif. Les demandes de soumissions sont publiées
dans les journaux, l'ouverture en est faite publiquement et on en arrive
à des situations de fait comme celles-là où le
comité exécutif a, de par la loi, le pouvoir d'accorder un
contrat de $100 millions au plus bas soumissionnaire et se trouve privé
du pouvoir d'accorder un contrat de $27,000 au plus bas soumissionnaire parce
qu'il n'y en a qu'un et qu'il est seul. On vous soumet simplement que ce n'est
pas le comité exécutif qui écarte les soumissionnaires, ni
le conseil de la Communauté et qu'il n'y a pas de raison, parce qu'il
n'y a qu'un soumissionnaire, de faire approuver par le conseil de la
Communauté et cela charge les agendas du conseil.
Il s'agit d'une demande qui vous est transmise à
l'unanimité des municipalités de l'île de Montréal
qui sont bien convaincues que l'administration est saine et qu'il n'y a pas de
raison. J'en ai plusieurs autres ici qui vont toujours au conseil, pas
simplement parce qu'il n'y a pas eu de soumissions publiques de
demandées, mais parce qu'il n'y a qu'une seule personne qui vient
soumissionner. Cela ne rend pas la procédure plus défectueuse
parce qu'il n'y a qu'un seul soumissionnaire; le public a été
protégé, l'ouverture est publique encore une fois. Nous pensons
que l'article a pour effet de gagner beaucoup de temps, parce qu'on ne peut
alors octroyer le contrat avant la prochaine assemblée du conseil,
souvent quelques mois, pour une chose mineure.
M. LEGER: M. le Président, on peut peut-être gagner du
temps, mais on peut aussi perdre beaucoup d'argent. C'est l'ouverture possible
pour qu'il y ait des ententes entre des soumissionnaires, pour qu'il y ait,
d'une façon cachée, des ristournes pour ne pas soumissionner, que
le contrat soit suffisamment élevé... Vous avez donné un
exemple d'un contrat de 825,000, mais cela peut aussi être des contrats
de $100 millions, de $50 millions ou n'importe quelle somme. Je pense que le
conseil, dans son essence même, a comme objectif de surveiller
parce que la loi lui a donné cette obligation et d'empêcher
que des choses comme celles-là puissent se produire.
Je pense que c'est absolument, sous prétexte d'efficacité,
de rapidité, ouvrir la porte à des possibilités de
tripotages dangereux et qui ne seraient pas à la vue de tout le
monde.
M. TRUDEAU: Avec beaucoup de respect, M. le Président, je pose la
question, suivante. Encore une fois, toute comparaison est boiteuse. J'admets
qu'il est peut-être présomptueux de comparer la communauté
au gouvernement devant lequel je suis, mais est-ce que, si un ministre a
l'obligation d'octroyer des contrats au plus bas soumissionnaire, s'il fait des
demandes publiques de soumissions et ne reçoit qu'une seule soumission,
on lui impose l'obligation de convoquer l'Assemblée nationale pour
octroyer son contrat?
M. LEGER: Qu'est-ce qui vous empêche...
M. TRUDEAU: Et c'est la position dans laquelle on se trouve.
M. LEGER: Qu'est-ce qui vous empêche, si vous arrivez devant cette
situation, c'est-à-dire devant une demande de soumissions où il
n'y en a qu'un seul qui ait soumissionné, que, du fait qu'il n'y ait
qu'un seul soumissionnaire, le conseil... Parce que cet article est là
et, plus que cela, c'est un des rôles les plus importants du conseil de
surveiller ce budget, on pourrait se retrouver, avec la disparition de cet
article, dans la situation que les quatre cinquièmes du budget
pourraient être passés par des décisions du comité
où le conseil n'aurait même pas été consulté.
Vous ouvrez la porte à une possibilité que le conseil perde un
rôle très important.
M. TRUDEAU: Cela n'est pas possible, M. le Président, puisque le
conseil vote son budget. Il le vote par postes. Encore une fois, lorsqu'il y a
un seul soumissionnaire, le conseil non plus n'y est pour rien. Il est aussi
impuissant que le comité exécutif de la haute... On dit au
conseil: Messieurs et là-dessus, le président peut me
corriger il y a eu énormément de postes semblables
à l'ordre du jour du conseil de la communauté et je ne pense pas
qu'une seule fois le conseil n'ait fait autres choses que de prendre
connaissance du fait qu'il n'y avait qu'une seule soumission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmagny,
plutôt de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): M. le Président, je cherchais le
député de Montmagny. C'est pour cette raison que je n'ai pas pris
la parole.
Suivant les dernières remarques qui sont apportées par le
député de Lafontaine, je ne me qualifierai pas d'expert dans les
demandes de soumissions, mais, en tout cas, j'ai gagné ma vie dix ans de
temps à préparer des soumissions et, d'après
l'argumentation qu'il apporte à l'effet de présenter cette
demande au sein du conseil, je pense que cela ne change en rien au
phénomène d'avoir un soumissionnaire.
Si vous n'avez qu'un seul soumissionnaire, qu'est-ce que cela peut
changer à l'effet de vouloir présenter cela devant le grand
conseil au lieu de présenter cela devant l'exécutif?
Deuxièmement, si vous pensez qu'il pourrait y avoir eu arrangement entre
les soumissionnaires c'est toujours théorique ou que
quelques soumissionnaires auraient été brimés dans leurs
droits, il reste toujours à ces soumissionnaires la possibilité
de pouvoir contacter les membres de l'exécutif qui, eux, doivent prendre
position au sein même de l'exécutif.
Donc, si je fais la correlation avec la Communauté urbaine de
Québec dans laquelle nous sommes 22 membres avec 7 membres à
l'exécutif, si les soumissionnaires intéressés doivent
rencontrer au moins 22 membres au lieu d'en rencontrer 7, dans l'argument que
vous apportez, je ne vois pas quel avantage il a de transférer la
décision au grand conseil, sinon de retarder l'octroi au plus bas
soumissionnaire ou au seul soumissionnaire. Souvent, dans l'attribution de nos
contrats, on est assez restreint, dans les cédules, il nous faut
procéder. Compte tenu des communautés urbaines, comme les villes,
nous avons des experts au sein même de nos conseils pour nous dire, que
même s'il n'y a qu'un seul soumissionnaire, si le prix a du bon sens ou
s'il est vraiment trop élevé, nous pouvons toujours le refuser si
c'est vraiment un prix exagéré.
M. LEGER: Le député de Montmorency est, je pense, adjoint
parlementaire du ministre des Transports. Est-ce qu'il n'y a pas, dans votre
ministère, une procédure assez compliquée qui permet,
quand vous arrivez avec un seul soumissionnaire, d'avoir des mécanismes
de contrôle pour éviter des problèmes de ce
côté?
M. BEDARD (Montmorency): La marche à suivre, au ministère
des Transports, est qu'on se présente devant le Conseil du
trésor, qui est un conseil formé de ministres. Dans la
majorité des soumissions, même s'il n'y a qu'un seul
soumissionnaire, à moins d'avoir des prix vraiment exorbitants, je ne
crois pas qu'il y ait de soumissions rejetées. Il n'y en a jamais eu.
J'ai justement la chance d'avoir le sous-ministre près de moi, et il n'a
jamais...
M. LEGER: C'est le Conseil du trésor quand même qui
surveille.
M. BEDARD (Montmorency): Exactement, qui est le comité
exécutif dans le cas de la Communauté urbaine de
Montréal.
M. LEGER: Oui. On a donné l'exemple tantôt, qu'à
l'Assemblée nationale, on vote un budget, les députés
votent un budget général; mais il y a quand même, par la
suite, la commission des engagements financiers qui peut vérifier toutes
les subventions et obtenir des renseignements sur des choses qui se font.
Est-ce que la Communauté urbaine a l'intention d'avoir un autre
mécanisme de contrôle qui faciliterait son efficacité et sa
rapidité tout en ayant un mécanisme de surveillance qui pourrait
empêcher des ouvertures que je qualifie de dangereuses?
M. BEDARD (Montmorency): Le mécanisme de contrôle à
la Communauté urbaine existe et est le suivant: Chaque membre du grand
conseil a le droit de prendre connaissance des décisions prises par
l'exécutif. Si un membre du grand conseil trouve quelque chose
d'irrégulier à l'assemblée régulière du
grand conseil, il en fait mention.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le Président de l'exécutif de la
Communauté urbaine, M. Hanigan.
M. HANIGAN: Merci, M. le Président. D'abord, la procédure
prévue par la loi est suivie. Il y a des annonces qui paraissent dans
les journaux, dans les quotidiens de langue française et de langue
anglaise.
Première étape : Lorsque les soumissions sont ouvertes
publiquement, elles sont transmises ensuite au service des achats qui en fait
l'analyse. Bien sûr, si le service des achats trouve que le prix qui a
été soumis est hors de proportion, il est fort possible que le
service des achats recommande au comité exécutif le rejet de la
soumission et propose de faire un nouvel appel d'offres.
Par contre, s'il apparaît que le prix semble
être un prix raisonnable, il fait une recommandation au
comité exécutif qui, ensuite, prend la décision. Le
comité exécutif, à ce moment, peut prendre la
décision de rejeter la soumission et de faire un nouvel appel d'offres,
ou, encore, de la soumettre au conseil pour approbation. Mais s'il la soumet au
conseil pour approbation, c'est d'abord parce que le service des achats
était d'opinion que le prix était raisonnable, et,
deuxièmement, que les membres du comité exécutif il
y en a tout de même douze, il y a un quorum de sept trouvent eux
aussi, que le prix est raisonnable et troisième étape, on va au
conseil.
Si, par exemple, l'ouverture d'une soumission est faite quelques jours
seulement après une assemblée du conseil et qu'il n'y a pas une
assemblée du conseil qui est tenue avant deux mois, pendant ce temps, le
dépôt du soumissionnaire est retenu, la commande n'est pas
placée et il peut y avoir des délais de livraison. C'est tout
simplement une mesure d'efficacité qu'on demande. Cela n'enlève
rien au pouvoir du conseil parce qu'après avoir franchi ces
étapes, quelle décision les membres du conseil ont-ils à
prendre?
Bien sûr, on va nous poser des questions. On va poser des
questions au comité exécutif. Est-ce que vous avez pris tous les
moyens légaux prévus dans la loi pour trouver plus de
soumissionnaires? Il est sûr qu'il est de notre intérêt de
trouver le plus de soumissionnaire possible. C'est notre intérêt,
mais s'il n'y en a qu'un, tout de même, après avoir suivi toutes
les étapes prévues dans la loi...
Le député de Lafontaine a mentionné tantôt
qu'il y avait plus de danger de collusion. La collusion peut exister autant
quand il y a deux soumissionnaires. Si, par exemple, vous avez, dans un domaine
spécifique, deux fabricants seulement, dans un domaine
spécialisé, il n'y a rien qui empêche les deux
soumissionnaires de faire collusion et de présenter une soumission avec
quelques dollars de différence.
Alors, le fait d'avoir deux soumissionnaires n'empêche pas la
collusion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. DEZIEL: Est-ce que vous éprouvez certaines difficultés
à recevoir des prix fermes?
M. HANIGAN: Dans ce genre de contrat, nous n'avons pas
éprouvé de difficultés à recevoir des prix fermes.
Ce sont généralement des contrats dans des
spécialités et les montants justes sont rarement
élevés.
M. DEZIEL: Ce qui arrive par le fait même je pense que vous
allez le réaliser avec moi vous avez souligné tout
à l'heure qu'il pouvait s'écouler environ une période de
deux mois...
M. HANIGAN: Peut-être.
M. DEZIEL: ... à partir de la réception de la soumission
à aller jusqu'à la ratification par le conseil d'administration.
D'accord? N'êtes-vous pas d'accord avec moi qu'il pourrait
s'écouler, durant ce laps de temps, une hausse de prix en rapport avec
l'inflation qui sévit et que le type en question ou le soumissionnaire
pourrait refuser de remplir ses obligations?
M. HANIGAN: A ce moment, il y a toujours le dépôt qui est
en garantie, qui nous protège. Mais il est bien sûr que pour les
soumissionnaires, cela peut devenir gênant si leurs soumissions doivent
être retenues un mois, un mois et demi ou même deux mois avant
qu'une décision ne soit accordée.
S'il y a urgence, par exemple, cela peut vouloir dire que le
comité exécutif doit convoquer le conseil pour tenir une
séance spéciale, peut-être pour un article, afin d'accorder
un contrat à un seul soumissionnaire pour $25,000.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, c'est sûr que si on ne parle que
des contrats de $25,000, cela a l'air beaucoup moins important. On sait que, de
plus en plus, la Communauté urbaine de Montréal aura des
responsabilités, des projets. On voit au paragraphe c) d'autres projets
d'envergure où des sommes assez importantes, qui vont friser les $400
millions, vont dépendre aussi de soumissions. Au Québec, la
formule des soumissions publiques a été établie pour
éviter le favoritisme. C'est par exception qu'on arrive parfois à
ce qu'il n'y ait qu'une seule soumission. On avait inclus l'approbation par le
conseil comme sécurité devant la possibilité qu'un seul
soumissionnaire ait pu obtenir des ententes avec d'autres soumissionnaires.
Pour revenir à l'argument du ministre des Affaires municipales qui
disait tantôt que, quand on faisait une loi générale,
c'était pensé, il y avait des préoccupations, il y avait
des raisons derrière ces articles, et aujourd'hui, tout à coup,
sous prétexte d'efficacité et de rapidité, on veut mettre
cela de côté. Je pense que c'est difficilement acceptable et
même c'est un danger énorme de donner des pouvoirs de cette
envergure à un comité exécutif, de ne pas se
prévaloir de l'occasion d'avoir un chien de garde qui surveillerait
l'administration comme nous avons, à l'Assemblée
nationale, des partis d'Opposition un comité des engagements
financiers qui nous permet de faire une vérification rapide, et
même en profondeur, d'une administration.
Actuellement, M. le Président, nous voulons enlever une garantie
nécessaire pour des sommes tellement importantes; on ne parle pas de
contrats de $25,000, c'est sûr, c'est absurde, ce sont des petits
montants. Il y a des montants beaucoup plus gros qui vont venir plus tard.
En
faisant disparaître cet article, on ouvre la porte à un
danger de tripotage par des gens qui ont des intérêts importants
à protéger, à conserver, et les collusions sont ouvertes
par la disparition de cet article. C'est la raison pour laquelle je dois
m'opposer comme citoyen, non pas comme député uniquement, mais
comme citoyen de la Communauté urbaine de Montréal, de voir si on
ne pourrait pas surveiller davantage, sous prétexte d'efficacité
et de rapidité.
M. HANIGAN: M. le Président, si vous me le permettez, je suis en
désaccord avec le député de Lafontaine encore une fois. Le
principe de la soumission publique n'est absolument pas rejeté ici.
M. LEGER: Je n'ai pas dit cela.
M. HANIGAN: II est respecté. Maintenant, la Communauté
urbaine est formée d'un conseil qui a un rôle,
premièrement, législatif et ensuite vous avez l'exécutif
qui, lui, doit voir à la partie administrative. L'octroi d'un contrat
relève de la partie administrative. Je ne peux pas concevoir ou accepter
que le comité exécutif, lui, soit moins soucieux de l'argent du
public que le conseil.
M. LEGER: Une dernière question. A quelle fréquence le
conseil se réunit-il? Je ne parle pas du comité, mais du
conseil.
M. HANIGAN: Des séances, M. le Président...
M. LEGER: Régulières.
M. HANIGAN: II y a des séances régulières tous les
deux mois et il arrive qu'il y ait des séances spéciales à
part cela. Il y a en général à peu près une dizaine
d'assemblées par année.
M. LEGER: Est-ce que ce n'est pas une des raisons, justement, parce
qu'il ne se réunit pas assez souvent? Vous pensez que cela pourrait
être plus efficace de ne pas avoir à attendre cette
réunion? S'il y avait des réunions plus fréquentes,
peut-être que vous pourriez aller plus souvent devant le conseil.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): Je pourrais donner comme conseil au
député de Lafontaine de se présenter comme maire pour
faire partie de la Communauté urbaine. Il verrait peut-être que,
dix fois par année, c'est déjà assez souvent.
M. LEGER: Je ne dis pas que la formule de la communauté urbaine
est idéale non plus.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: J'ai deux questions à poser à M. Hanigan.
D'abord, est-ce qu'il peut nous rappeler la composition du comité
exécutif et, deuxièmement, voit-il une différence quant
aux montants impliqués? C'est-à-dire, s'il n'y a qu'un seul
soumissionnaire pour un contrat de $1 million, est-ce que c'est quand
même un contrat qu'il verrait bien être accordé par le
comité exécutif, sans consultation du conseil? Est-ce qu'il voit,
dans son esprit, une distinction quant aux montants impliqués?
M. HANIGAN: D'abord, M. le Président, en réponse au
ministre des Affaires municipales, voici la composition du comité
exécutif. Le comité exécutif est formé de douze
membres, sept de la ville de Montréal et cinq représentants des
municipalités de banlieue. Le quorum est de sept, mais, dans le quorum,
il doit y avoir au moins deux maires des municipalités de banlieue. Je
peux dire ici que, dans chaque cas où il y a eu seulement un
soumissionnaire et que ces rapports sont allés au conseil, il n'y a pas
eu une seule dissidence enregistrée au conseil. Alors, pour les membres
du conseil, cela devient plutôt routinier, parce qu'eux, après les
explications qui leur sont fournies, se rendent à l'évidence que
tous les efforts ont été tentés, mais il n'y a qu'un seul
soumissionnaire. Je ne fais pas de distinction. Je n'en fais pas parce qu'il
est bien sûr, dès le départ, que le comité
exécutif est soucieux des deniers publics, il a une
représentation. D'abord, les cinq membres qui viennent des banlieues
viennent de, quatre secteurs différents, deux du secteur centre-ouest,
le plus populeux, et les trois autres représentent les autres secteurs
de la communauté.
Après avoir pris toutes les précautions de suivre,
d'annoncer et même de faire connaître à des soumissionnaires
possibles les besoins futurs de la communauté, s'il ne se
présente qu'un seul soumissionnaire, je pense que cela devient une
décision qui est prise d'abord par l'exécutif, mais à la
suite de recommandations du service des achats. Pour moi, c'est une mesure
administrative et ce n'est pas une mesure qui doit nécessairement aller
au conseil.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté sur division.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. Je ne comprends pas le
ministre des Affaires municipales.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'ai dit sur division.
M. LEGER: Ecoutez, il y a toujours une limite. Je m'attendais que le
ministre des Affaires municipales, qui nous a parlé toute la
journée des exceptions à des lois particulières qui
peuvent être par la suite copiées par d'autres organismes qui vont
vouloir avoir la même chose...
M. le Président, c'est tout le Québec qui va savoir demain
que la Communauté urbaine de Montréal peut maintenant consentir
des contrats quand il y a un seul soumissionnaire sans l'approbation d'un autre
organisme qui surveille. Cela va être une occasion pour d'autres
municipalités, comme la Communauté urbaine de Québec, la
Communauté régionale de l'Outaouais et même le
ministère de la Voirie pour demander: Pourquoi avoir tant de
mécanismes de contrôle?
Moi, M. le Président, je m'oppose violemment à ça.
Cela me surprend de la part du gouvernement actuel, qui veut avoir une saine
administration dans tout le Québec, de laisser passer un article qui
avait été jugé normal auparavant, et qui n'est plus normal
aujourd'hui.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, après tout, ce n'est pas un
seul homme qui prend la décision. Il y en a douze, dont sept
représentent la ville de Montréal, quoiqu'on puisse en
penser...
M. CHOQUETTE: Dans certains milieux.
M. GOLDBLOOM: ... dans certains milieux, c'est quand même une
administration qui sait détenir des responsabilités. Il y a cinq
représentants d'autres municipalités. Ils ne sont pas là
pour rien. Ils sont là pour être justement des chiens de garde.
S'il s'agissait de prendre des décisions par une seule personne, par un
comité exécutif de trois membres, sans variété de
représentation, je ne serais pas disposé à l'accepter.
Mais quand on est rendu à douze personnes dont cinq représentent
des municipalités autres que Montréal, il me semble qu'il y a une
mesure de sécurité dans une situation où l'on n'a qu'un
seul soumissionnaire. Je me permets de reprendre ce que disait le
président du comité exécutif tout à l'heure. Si
l'on veut faire de la collusion, on est beaucoup mieux inspiré de
soumettre deux appels d'offres à quelques dollars de
différence.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Simplement pour appuyer ce que vient de dire le ministre des
Affaires municipales. Je suis membres de ce conseil de la Communauté
urbaine. Nous avons toutes les circonstances et occasions d'élire les
gens qui nous représentent au conseil exécutif, mais il ne faut
pas toujours oublier, se rallier ou penser simplement à douze personnes
dans l'exécutif. En plus de ça, vous avez tout le groupe de
fonctionnaires qui ont des responsabilités très sérieuses
pour aviser, conseiller et déterminer. Vous savez, on a passé
l'âge de badiner sur des connivences de l'un ou de l'autre. On veut faire
marcher l'affaire. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'on ait autant
d'amendements à une loi qui avait déjà été
déclarée bonne. Plus on peut la bonifier, la rendre utile et
facile à appliquer, plus cela va aider la Communauté urbaine. Je
suis complètement d'accord avec le ministre. Il ne faut pas faire de
blocage à tout moment et voir des fantômes à tous les coins
de rue. Parce qu'il y en a quelques-uns parmi nous qui ont fait voir notre
désapprobation de temps en temps sur des décisions. C'est le
droit qu'on a d'après la loi. Mais, pour l'amour du Ciel, essayons de
donner à cette loi, si on veut la voir s'appliquer avec
efficacité, une chance de sortir d'une écaille de 1867. Qu'on
leur permette d'agir. Si $10,000 était un montant raisonnable il y a dix
ans, je vous garantis qu'à $10,000, vous avez encore une camisole de
force qui est imposée. Il faut augmenter ce montant.
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
M. SEGUIN: $25,000...
M. LEGER: $10,000 ou $25,000...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Parle donc à ton tour!
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, M. Hanigan, s'il vous
plaît.
M. LEGER: Tu n'es pas en Abitibi ici.
M. HANIGAN: M. le Président, le député de
Lafontaine m'a justement donné un point dans son argumentation, quand il
a parlé d'exception. Je pense que l'exception est justement dans cet
article. Je ne crois pas qu'il y ait une charte, nulle part, où il y a
cette restriction. Il n'y a probablement pas un gouvernement aussi qui a une
restriction comme celle-là. Si on veut parler d'exception, je pense que
l'exception a été faite lorsque le bill 75 a été
présenté ou adopté, il a posé cette condition.
C'est là qu'il a fait une exception. Aujourd'hui, on doit enlever
l'exception et on doit procéder comme les autres administrations et les
autres gouvernements.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission me
permettent en vertu de l'article 148 de donner le droit de parole au
député de Dorion?
M. BOSSE: Je pense que d'habitude, il n'y a pas de restriction.
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection, allez-y.
M. BOSSE: D'autant plus que le député de Dorion...
M. CARON: ... avec nous, on va lui donner la chance de parler.
M. BOSSE: ... se trouve par hasard à habiter
dans la région. Pour faire des observations, M. le
Président, avec votre permission cela me rassure quand je vois le
maire de Pointe-Claire être d'accord en ce qui a trait à la
Communauté urbaine.
M. SEGUIN: C'est rare.
M. BOSSE: Cela me rassure énormément.
M. SEGUIN: Cela vous garantit mon sens des responsabilités.
M. BOSSE: Pour ne pas voir non plus de collusion c'est assez
fréquent comme habitude, du côté de l'Opposition, qui est
présente ce soir et qui a l'habitude aussi de la "structurite" et de la
vérification continue c'est tellement vrai que le contrôle
que voulait établir le chef spirituel sur les votes du
fédéral...
M. LEGER: J'ai donné mon consentement.
M. BOSSE: ... nous donne un bel exemple. Je voulais, M. le
Président, pour rester dans l'ordre, poser une question au
président de la Communauté urbaine, à savoir combien y
a-t-il de ces cas qui se sont présentés où il n'y avait
qu'un seul soumissionnaire?
M. HANIGAN: II y en a eu à peu près une demi-douzaine
depuis le début de l'année. A la dernière séance du
conseil, il y en avait trois.
M. BOSSE: Est-ce que cela comportait des montants imposants ou
importants?
M. HANIGAN: Non. M. CARON: En bas de $25,000. M. HANIGAN: En bas de
$25,000 M. BOSSE: En bas de $100,000
M. HANIGAN: En bas de $100,000. Je pense que, lorsqu'on connaît
les éléments composants de la Communauté urbaine, quand on
connaft les petits conflits qu'on lit à l'occasion dans les journaux,
les désaccords du moins, je me sens rassuré de voir que le
comité exécutif ait ce pouvoir de toute façon il
est vérifié et surveillé de très près comme
le disait le maire de Pointe-Claire, lui-même, je suis assuré
qu'il doit surveiller cela de près.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, quand on compare je pose la
question au ministre des Affaires municipales le fonctionnement au
niveau des soumissions, des octrois de contrats, que le ministère de la
Voirie octroie, quand on sait que traditionnellement, c'était dans ce
ministère, depuis plusieurs années, où il y avait le plus
de possibilités de collusion, de favoritisme et de danger, de patronage,
etc., qu'on a établi devant le fait que si, devant plusieurs soumissions
demandées, on en arrive à un seul soumissionnaire, qu'on
établit le mécanisme d'avoir l'approbation du Conseil du
trésor, c'est un exemple flagrant. Il fallait avoir un certain
mécanisme de contrôle devant des situations dangereuses.
Actuellement, si on enlève cet article, j'aimerais bien que tout
le monde soit conscient qu'il n'y a pas de limite de montants. Cela peut aller
jusqu'à des centaines de millions que le comité exécutif
peut approuver tout simplement, sans que le conseil de la Communauté
urbaine puisse dire quelque chose là-dessus. Je trouve cela absolument
aberrant qu'il n'y ait même pas de limite de montants et qu'on donne un
chèque en blanc à un organisme qui peut avoir des contrats d'une
envergure qu'on ne peut même pas soupçonner actuellement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: M. le Président, en règle
générale, je ne suis pas souvent d'accord avec mon
collègue de Lafontaine, mais dans les circonstances actuelles, si on
retranche l'article j'aimerais qu'on mette un montant. Vous dites que vous avez
eu jusqu'à maintenant six soumissions en bas de $100,000.
M. SEGUIN: Trois.
M. CARON: Trois, jusqu'à maintenant, depuis le début.
J'aimerais qu'on mette au moins un montant. Je pense que comme payeur de taxe
personnel...
M. LEGER: Je suggérerais au moins $100,000.
M. CARON: Sans faire de partisanerie, j'aimerais qu'on mette un montant.
Au moins $100,000. Ne pas dépasser $100,000.
LE PRESIDENT: (M. Picard): En vertu de l'article 148 du
règlement, je dois céder la parole au ministre des Transports et
député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: M. le Président, c'est parce que dans
l'argumentation du député de Lafontaine, j'ai compris
tantôt que le ministère de la Voirie se devait, quand il n'y avait
qu'un seul soumissionnaire, de se présenter à la
trésorerie s'il voulait avoir l'acceptation. Ceci n'est pas exact
puisque, dans tous les contrats, dans tous les cas, l'obligation nous est faite
d'aller devant la Trésorerie, que nous ayons dix soumissionnaires ou
autrement.
Je ne comprends pas que lorsqu'il n'y a qu'un soumissionnaire, on refuse
d'accorder le
contrat, si la soumission publique a été demandée,
parce que, effectivement, au ministère des Transports, il nous arrive
très souvent, après demande d'appels d'offres de n'avoir qu'un
seul soumissionnaire. C'est la même procédure. Nous nous
présentons devant le Trésor et.il y a toujours acceptation.
Quand la demande de soumissions publiques a été faite dans
les formes, je ne vois pas pourquoi le Trésor ou le ministère se
permettrait de refuser un tel contrat.
M. LEGER: M. le Président, je ne parle pas de refus de contrat,
je parle d'une autre autorité qui peut, comme c'est le cas du Conseil du
trésor, vérifier la décision. Autrement dit, il y a une
différence entre une délégation d'autorité et de
responsabilité. Moi, je pense que le conseil a la responsabilité
et qu'il délègue l'autorité, mais qu'il ne
délègue jamais sa dernière responsabilité en ce
sens qu'avec un article, le conseil délègue au comité
exécutif l'autorité d'administrer, etc., mais il ne laisse pas
aller sa responsabilité d'être le dernier à donner un veto
quelconque pour empêcher des situations dangereuses.
Actuellement, vous avez le Conseil du trésor par le
ministère de la Voirie qui est l'organisme ultime et, le
ministère de la Voirie va le voir pour donner des contrats. Ce n'est pas
le refus du contrat, c'est enlever une dernière autorité qui est
celle du conseil actuellement.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Hanigan.
M. HANIGAN: M. le Président, le député de
Lafontaine me fournit encore d'autres arguments...
UNE VOIX: C'est son meilleur ami, vous savez.
M. HANIGAN: ... justement, quand il fait un parallèle avec ce qui
se passe au gouvernement provincial. Le ministre qui est responsable d'un
ministère se présente devant un organisme qui est le Conseil du
trésor. Je ne sais pas quel est le quorum du Conseil du trésor,
si c'est trois membres ou cinq membres.
M. GOLDBLOOM: Trois.
M. HANIGAN: II se présente devant un minimum de trois membres
pour faire entériner sa décision. Dans le cas de la
Communauté urbaine, le rapport du service des achats nous est fait par
le directeur et ce rapport est soumis à un comité exécutif
de douze membres qui a un quorum de sept membres où il y a
représentation de la part des banlieues de la ville de
Montréal.
Il y a aussi un autre facteur qu'il ne faut pas oublier. Des
procès-verbaux du comité exécutif sont adressés,
sont distribués à tous les membres du conseil de la
Communauté, soit aux 82 membres. Il est du devoir et de la
responsabilité des membres du conseil de vérifier ce qui s'est
passé au comité exécutif. C'est facile, ils
reçoivent les procès-verbaux. Si le comité exécutif
posait un geste répréhensible, je pense bien que ceux qui
représentent la banlieue ou ceux qui représentent Montréal
auraient beaucoup d'explications à donner, pour dire le moins.
M. LEGER: Le contrat serait déjà donné. M. HANIGAN:
Pardon?
M. LEGER: Le contrat serait déjà donné.
Est-ce que, M. Hanigan, vous seriez d'accord étant
donné que vous avez dit que la plupart des contrats qui ont
été donnés jusqu'ici, ou, les six ou sept cas que vous
avez mentionnés tantôt étaient inférieurs à
$100,000 pour amener une meilleure efficacité pour des contrats
d'une envergure quand même limitée et pour empêcher d'avoir
un chèque en blanc, qu'on mette une limite peut-être? Là,
je ne vous dis pas que je suis complètement heureux, mais, au moins, le
ministre des Affaires municipales pourrait montrer qu'il surveille de
très près cette administration en pouvant mettre un chiffre que
le conseil pourrait accepter que le comité, quand il n'y a qu'un seul
soumissionnaire, pourvu que cela ne dépasse pas $100,000... Je vous
donne le chiffre $100,000, comme base, c'est peut-être très haut,
mais si le député de Verdun est d'accord là-dessus, moi,
je trouve que ce serait au moins une certaine garantie qu'au moins il n'y
aurait pas d'abus de ce côté. Autrement, il y a un abus possible,
immense, et, quant à moi, je ne peux pas accepter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, cette suggestion a
été faite il y a quelques minutes par le député de
Verdun. Je serais intéressé de connaître le point de vue de
la Communauté urbaine sur cette idée d'établir une ligne
de démarcation. Il me semble cependant, à l'examen objectif de la
situation, que l'on parle de collusion entre soumissionnaires.
Il me semble qu'il faudrait obtenir beaucoup plus que cela, qu'il
faudrait obtenir ou la collusion ou l'anesthésie du service des achats
et ou la collusion ou l'anesthésie des douze membres du comité
exécutif. C'est aller loin!
M. LEGER: On n'est certainement pas dans les béatitudes, parce
qu'il y en a qui sont béats devant le problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Trudeau.
M. TRUDEAU: Si vous me permettez une remarque, M. le Président,
c'est assez rare qu'il me soit permis, qu'il me soit donné, comme
procureur de la communauté, de vous faire une
demande qui a été votée unanimement par tous les
maires de l'île. Ce sont des gens, je le considère, qui prennent
tous et chacun leurs responsabilités. Ils en ont l'habitude dans leur
municipalité respective et je suis convaincu qu'on ne serait même
pas venu porter cette demande s'il y avait le moindre risque de collusion,
d'absence de contrôle ou de relâchement. Ils n'auraient même
pas voté pour cette demande. Ils l'ont votée unanimement,
après l'expérience vécue des années de la
communauté, sachant son fonctionnement, et je vous soumets encore une
fois que ce que le président disait, c'est l'exception, c'est vrai. Je
n'ai rien trouvé, dans la charte de la ville de Montréal, qui la
soumet à la même exigence. Il me semble à moins que
je fasse erreur que l'Assemblée nationale, il n'y a pas tellement
longtemps, a modifié la Loi de l'instruction publique pour créer
le Conseil scolaire de l'île de Montréal, et que le conseil
scolaire peut déléguer sans aucune restriction ses pouvoirs
à un comité exécutif et qu'il n'est pas lié non
plus par cette exigence du seul soumissionnaire.
C'est pourquoi je pense que la communauté vous transmet sa
demande telle quelle, se soumettant volontiers à votre décision,
mais je ne pense pas qu'il devrait y avoir une limite au point de vue des
montants.
M. LEGER: Si les maires se sont prononcés après que vous
leur avez présenté les exemples de contrats de $25,000, de
$30,000 et de $50,000, et je pense qu'ils peuvent comprendre qu'ils ne veulent
pas se réunir toutes les semaines pour discuter des contrats de cette
envergure. Je ne sais pas, mais si on laisse passer cela, si ce sont des
contrats de quelques centaines de millions comme par exemple, entre autres,
avec l'article qui s'en vient par la suite, les contrats pour les travaux
d'égouts et ceux relatifs aux usines de traitement d'eaux, qui peuvent
friser les $400 millions, s'il n'y a qu'un seul soumissionnaire
là-dedans, M. le Président, dans les $400 millions, je doute que
tous les maires qui, habituellement, ont des choses à dire à la
Communauté urbaine accepteraient que des contrats de $400 millions
soient décidés, avec un seul soumissionnaire, sans avoir un mot
à dire là-dessus.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Le député de
Verdun.
M. CARON: M. le Président, en règle
générale, la communauté vient tous les ans ou tous les
deux ans avec un bill privé. Qu'on plafonne à $100,000 pour cette
année, et si réellement c'est une nécessité, l'an
prochain, quand vous viendrez en pèlerinage ici, on l'augmentera. Mais
je pense que les contribuables des villes de banlieue j'en suis un
ne sont pas trop heureux de la Communauté urbaine. Je pense qu'il
ne faut pas trop ouvrir le champ. Pour cette année, il me semble que
$100,000 suffi- raient. J'emboîterais le pas à mon collègue
de Lafontaine.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Hanigan.
M. HANIGAN: Je pense, M. le Président, que ce n'est pas une
question de montants ici. Le comité exécutif peut octroyer un
contrat de $100 millions. S'il y a un deuxième soumissionnaire qui est
à $.01 plus cher que le plus bas, il a ce pouvoir, $100 millions,
dès qu'il y a deux soumissionnaires, il n'est pas besoin d'aller au
conseil avec un contrat de $100 millions. Dès qu'on a un contrat ou une
soumission où il y a seulement un soumissionnaire, remarquez que c'est
généralement dans de petits contrats. Il y a beaucoup de gens qui
sont intéressés dans des contrats de $100 millions, ceux de $15
millions et de $20 millions aussi. Il ne faut pas se faire d'illusion
là-dessus...
M. BOSSE: Ils font du tapage.
M. HANIGAN: Ils font du tapage, à part cela. C'est
généralement dans des contrats d'importance moindre qu'il n'y a
qu'un soumissionnaire.
Ici, un contrat de $100 millions est octroyé par le comité
exécutif, sans question et pour un contrat d'importance moindre, il faut
convoquer le conseil pour lui demander en lui soumettant cela: Messieurs,
voudriez-vous bien l'approuver?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ayant écouté les
divers opinants, je trace un parallèle avec ce que fait le gouvernement,
et mon collègue des Transports et des Travaux publics pourra confirmer
ce que j'avance. Il y a quand même une limite passé laquelle le
ministre est obligé de soumettre la question au Conseil du trésor
ou au conseil des ministres.
Je me demande si la suggestion du député de Verdun ne doit
pas être retenue avec un chiffre que l'on pourrait discuter, mais quand
même la population de l'île de Montréal pourrait se sentir
mieux servie, mieux protégée, s'il y avait une limite
quelconque.
Il est vrai que les importants contrats ont tendance à attirer
plusieurs soumissionnaires, mais des exceptions sont possibles et un contrat
très important pourrait être accordé sans consultation du
conseil.
Alors, si l'on conservait l'alinéa existant en ajoutant quelques
mots? L'alinéa se lit: "S'il n'y a qu'un seul soumissionnaire, le
comité exécutif ne peut octroyer un tel contrat sans
l'approbation du conseil"; si l'on ajoutait, par exemple: "Si le montant
excède..." je ne sais pas quel montant. J'avais dans
l'esprit...
M. LEGER: II y a déjà eu 100,000 promes-
ses, 100,000 emplois. $100,000 serait un bon exemple.
M. BOSSE: Vous n'avez pas eu 100,000 votes dernièrement.
M. LEGER: II nous en manquait 100,000 pour atteindre le million.
M. BOSSE: II vous en manque un brin.
M. LEGER: II nous en manquait 100,000 pour atteindre le million.
M. BOSSE: 100,000 contrôles chez vous... Le conseil national n'a
pas fait 100,000 consultations pour prendre la décision du...
M. GOLDBLOOM: ... suggéré $500,000. C'est $1 million au
gouvernement pour être obligé d'aller au conseil des ministres.
J'allais suggérer $500,000.
M. MAILLOUX: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre des Transports.
M. MAILLOUX: Si la commission me le permet, notre procédure est
la suivante: Jusqu'à $25,000, c'est la responsabilité du
ministre. De $25,000 à $100,000, s'il y a plus d'un soumissionnaire,
c'est la responsabilité du ministère encore. De $100,000 à
$5 millions, c'est la responsabilité du Conseil du trésor, quel
que soit le nombre de soumissionnaires, un ou plus. Au-delà de $5
millions, c'est le conseil exécutif qui décide.
A présent, il s'agirait de voir, pour les contrats où il
n'y a pas deux soumissionnaires, quel serait le maximum suivant l'importance
des travaux que la Communauté urbaine a à exécuter, sans
qu'elle soit paralysée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le maire d'Outremont, M. Pierre Desmarais
II.
M. DESMARAIS: Je voudrais d'abord mentionner que je vous parle en ce
moment à titre de vice-président du comité exécutif
de la Communauté urbaine. Je représente particulièrement
les maires de banlieue à ce poste et je voudrais informer la commission
que cet amendement a été adopté à
l'unanimité des cinq maires de banlieue qui siègent au
comité exécutif, a été adopté à la
conférence des maires de banlieue qui a étudié ce projet
et, comme l'a mentionné le président du comité
exécutif, a été adopté cela arrive
occasionnellement à l'unanimité au conseil de la
Communauté urbaine.
Je pense, et je voudrais appuyer le président du comité
exécutif dans son argumentation, que, lorsqu'on a des cas de plusieurs
centaines de millions, et cela arrive fréquemment au comité
exécutif, où nous avons absolument le pouvoir de donner le
contrat au plus bas soumissionnaire conforme, cela nous a semblé
absolument simple et sans tous les problèmes qui ont été
mentionnés ici ce soir, en particulier par le député de
Lafontaine. Cela nous semblait une procédure très simple qui
assurait, quand même, aux citoyens une très bonne protection,
compte tenu de l'unanimité de deux qui sont là actuellement et du
nombre de douze que nous sommes au comité exécutif pour octroyer
ces contrats.
Il y a des conseils municipaux de certaines villes dont les membres sont
moins nombreux que douze et qui ont ce pouvoir d'accorder des contrats à
un seul soumissionnaire dans les montants que nous avons mentionnés
tantôt. Evidemment, je me plierai comme chacun d'entre nous aux
décisions de la commission et du gouvernement à ce sujet, mais je
pense qu'il est bon de mentionner qu'à ce point de vue les maires de
banlieue, pour autant que je sache, sont unanimes et sont d'accord sur la
proposition que nous vous faisons.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Dorion.
M. BOSSE: M. le Président, je m'aperçois qu'il y a une
véritable collusion entre les maires. Je voudrais poser une question
à M. Hanigan, à savoir si j'ai bien compris tout à
l'heure. Cette restriction n'existe pas à la ville de
Montréal.
M. HANIGAN: A ma connaissance, elle n'existe nulle part.
M. BOSSE: Bon.
M. HANIGAN: Alors, je pense que c'est une exception qui a
été glissée dans le bill 75. Je pense que c'est faire
sauter une exception, car c'est là une exception. Si on veut une
règle générale, il faut enlever l'exception qu'il y a
à la communauté.
M. BOSSE: Ou bien condamner tous les maires qui ont pris la
décision unanime?
M. LEGER: Le seul argument qu'on a présenté jusqu'à
ce jour pour faire sauter un article de cette importance, c'est celui
concernant la rapidité.
M. CARON: Est-ce que tous les maires de Montréal ont
été consultés ainsi que les conseils municipaux?
M. LEGER: M. le Président, c'est la rapidité. Si on
compare à tous les mécanismes de contrôle que vient de
mentionner le ministre des Transports où il y a une échelle
à partir de $25,000, $100,000, $1 million, $5 millions, il faut quand
même comparer les budgets d'un gouvernement et le budget de la
Communauté
urbaine de Montréal et les budgets des petites
municipalités qui ne peuvent pas avoir des contrats de cette envergure,
et aussi de Montréal, si vous voulez. Je pense que la motion que j'ai
présentée tantôt dont l'objet est de mettre un maximum de
$100,000, le ministre parle de $500,000, c'est une protection plus grande, mais
comme ce sont surtout des petits contrats qui sont concernés, ce que je
veux préserver, ce sont les possibilités dans les gros contrats.
Je sais bien qu'il y a des entrepreneurs qui aiment bien mieux avoir une
"moses" de bonne commission sans avoir les problèmes de faire la "job",
laisser un autre faire le travail, avec les risques, et avoir la commission
gratuite. La collusion est beaucoup plus facile quand les montants sont
gros.
Je pense qu'il faut mettre une limite. J'ai proposé $100,000
tantôt. Je pense que l'expérience du député de
Verdun, qui est échevin aussi et qui m'appuie sur cette motion, devrait
faire, peut-être diminuer le montant que le ministre veut mettre de
l'avant. Il y a une protection à donner aux citoyens, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): M. le Président, lorsqu'on parle de
collusion des soumissionnaires, c'est quand même faire l'autruche parce
qu'on peut quand même réussir, par des compagnies
associées, à obtenir des soumissions et le même
système existe, comme s'il n'y en avait qu'une qui soumissionnait. Cela
n'a aucune importance. Je crois que, comme on l'a mentionné tout
à l'heure, c'est complètement faire fi du système
d'experts, de fonctionnaires et de spécialistes qui sont là pour
protéger quand même les intérêts de la
communauté. Si le député de Lafontaine veut parler de
chien de garde, il pourrait peut-être comparer le conseil de la
Communauté urbaine à un saint-bernard et le conseil
exécutif à un chihuahua. D'après ce que je sais, un
chihuahua peut japper plus fort qu'un saint-bernard.
UNE VOIX: Cela ne mord pas fort.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Montmorency.
M. BEDARD (Montmorency): Dans la décision qu'il y a à
prendre, M. le ministre, suivant les répliques du député
de Lafontaine, est-ce qu'on s'entend toujours sur un montant de soumissions
lorsqu'il y a seulement un soumissionnaire ou si...
M. LEGER: Seulement un soumissionnaire.
M. BEDARD (Montmorency): Parce que souvent, dans votre argumentation, on
parle de...
M. LEGER: Non, je parle de l'article qui est enlevé, qui ne
concerne qu'un soumissionnaire.
M. BEDARD (Montmorency): Vous faites une comparaison avec le
ministère des Transports. Au ministère des Transports, quand on a
au-delà de $5 millions, même s'il y a deux ou trois
soumissionnaires, cela va au conseil des ministres. Cela va au Conseil
exécutif, même s'il y a plus d'un soumissionnaire au-delà
de $5 millions. Si on fait des comparaisons pour pouvoir soutenir une
réplique, je pense qu'il ne faudra pas le faire avec le ministère
des Transports.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: II y a une proposition du député de Lafontaine.
On a plusieurs articles. Il me semble que tous ont passablement donné
leur point de vue. Qu'on reste donc à un montant et ils vont revenir
ici; alors si ce n'est pas assez, l'an prochain, on augmentera le montant.
C'est mon point de vue.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: II y a peut-être une autre façon, si on doit
réglementer cette situation. D'abord, je suis prêt à
accepter l'article tel qu'il est rédigé et tel qu'expliqué
par le président, mais il y a peut-être une autre façon
dans le but d'arriver à un consensus ou à une décision ici
sur ce problème. Pour chaque projet, du moins, pour autant que je le
sache, il y a des estimations qui sont faites par les conseillers ou les
techniciens, soit du ministère, soit de la Communauté urbaine,
etc.
Ils se trompent, c'est vrai. D'un autre côté, il y a encore
quand même une expertise exprimée au conseil exécutif ou au
conseil ou de la Communauté urbaine, appelez cela comme vous le voulez
pour le moment. Vous pourriez déterminer que si, dans le cas d'un seul
soumissionnaire, le prix suggéré par ce seul soumissionnaire
dépassait de 10 p.c. les estimations de la communauté, à
ce moment-là il pourrait peut-être y avoir recours en
arrière au conseil. Si vous vous basez sur une marge de protection
à l'intérieur d'un pourcentage vis-à-vis des estimations
des ingénieurs et des experts, il me semble qu'il y a une protection
voulue et on retombe encore quand même dans l'esprit qu'a voulu le
conseil de la Communauté urbaine en acceptant unanimement cette
décision, cette proposition.
M. LEGER: Est-ce que le député de Pointe-Claire me
permettrait une question sur ce qu'il vient de dire?
M. SEGUIN: Oui.
M. LEGER: Je pense que je pourrais peut-être l'appuyer
là-dessus.
M. SEGUIN: Ce n'est pas parce que je veux de l'appui, j'essaie d'avoir
une suggestion.
M. LEGER: Je vous pose la question parce que cela peut éclairer.
Est-ce que vous voulez dire par là que les estimations ayant
été approuvées par le conseil, si la soumission d'un
soumissionnaire demeure la seule et dépasse de 10 p.c, il faudrait
revenir devant le conseil? C'est cela?
M. SEGUIN: Quand je dis 10 p.c, je n'ai pas voulu fixer un pourcentage.
Si la commission était consentante à dire 15 p.c. ou 20 p.c,
quand cela dépasse ce qui pourrait être considéré
comme un dépassement normal, soit. Ne travaillons plus dans les
estimations à 5 p.c. de différence, cela n'existe plus. Il y a
toutes sortes de choses qui peuvent influencer. C'est la raison d'une
soumission plus forte. Mais si vous disiez, lorsque, dans un cas, la seule
soumission dépasse de 15 p.c. ou de 20 p.c. je dis 15 p.c,
l'estimation de la communauté urbaine à ce
moment-là, il faudrait peut-être voir ce qu'on a
suggéré ici et avoir recours à la commission. Je ne
suggère pas d'adopter cette idée, je vous la présente
simplement comme une suggestion qu'il est possible de considérer au lieu
de fixer un montant. Parce que si vous fixez le montant à $500,000 et
que le montant arrive à $500,001, vous renversez tout à propos de
$1. Vous savez, fixer des montants, cela devient un jeu assez difficile ces
années-ci, lorsqu'il faut demander des soumissions, car les
entrepreneurs n'ont pas faim de ce temps-là.
M. MAILLOUX: M. le Président.
M. SEGUIN: Ils mangent quand même. Ils n'ont pas faim dans le sens
qu'ils ont des contrats partout.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le ministre des Transports.
M. MAILLOUX: M. le Président, je ne crois pas que la suggestion
que fait mon collègue le député de Robert-Baldwin...
M. SEGUIN: Non. De Pointe-Claire.
M. MAILLOUX: ... de Pointe-Claire soit quand même acceptable si la
Communauté urbaine avait à refuser des contrats parce qu'il y
aurait dépassement de 10 p.c, 15 p.c. et 20 p.c. J'ai fait
référence, il y a quelques jours, au fait que les soumissions
publiques n'étaient plus une vérité de foi et j'ai soumis
cet après-midi à un journaliste qui peut-être en fera
mention demain un exemple indiquant que, dans la période inflationniste
que l'on connaît actuellement, c'est sur les plus gros contrats que les
prix unitaires sont à peu près les plus élevés. Une
soumission dont l'estimation était de $8 millions la semaine
passée est sortie comme la plus basse soumission. Douze ou treize
soumissionnaires étaient allés chercher les plans, trois ont
soumissionné, elle est sortie avec 50 p.c. d'augmentation, alors qu'il
n'y a pas de clause d'indexation.
M. SEGUIN: Changez vos estimateurs, M. le ministre. Changez vos
estimateurs.
M. MAILLOUX: Non. Ce n'est pas là le problème. Le
problème est que sans clause d'indexation, personne ne veut courrir le
risque actuellement et je pense que les entrepreneurs font bien, sinon c'est la
faillite évidente pour tout le monde dans le moment.
Je pense que, pour en arriver à un compromis, sans être
membre de la commission, on devrait retirer, d'abord, l'alinéa qui est
au bas de la page et qui empêche la Communauté urbaine... "S'il
n'y a qu'un seul soumissionnaire, le comité exécutif ne peut
octroyer un tel contrat sans l'approbation du conseil". Il faudrait absolument
que ce soit retiré et qu'on mette des barèmes tels que j'ai
mentionné tantôt et auxquels on est soumis dans les
ministères. C'est la seule formule. Parce que, même si vous aviez
trois, quatre, cinq ou dix soumissionnaires, dans la période que nous
vivons actuellement, toutes les estimations vont être enfoncées
chaque fois.
C'est pour cette raison qu'actuellement le gouvernement parle de
l'éventualité d'une indexation pour les contrats de longue
durée.
M. LEGER: M. le ministre...
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Hanigan avant?
M. LEGER: Oui.
M. HANIGAN: M. le Président, je pense qu'on semble oublier un
point, c'est que, dans le cas de la Communauté urbaine, ce n'est pas la
décision d'un homme d'octroyer un contrat. Il y a une recommandation du
service des achats et il y a une recommandation également du directeur
du service. Ce n'est pas comme dans le cas d'un ministère où le
président du comité exécutif déciderait ou aurait
des pouvoirs d'octroyer un contrat. Le chien de garde est au comité
exécutif. C'est là qu'est le chien de garde de l'argent de la
communauté. C'est le comité exécutif qui doit
préparer le budget, le présenter au conseil et le
défendre. Quand on fait une comparaison avec la procédure suivie
ici au gouvernement provincial, le chien de garde est le Conseil du
trésor. Le chien de garde chez nous est le comité exécutif
où siègent des gens tant de la banlieue que de Montréal et
des divers secteurs de la banlieue. A ce moment-là, si on suivait le
raisonnement du député de Lafontaine jusqu'au bout, il faudrait
également que le Conseil du trésor soumette certains contrats
à l'Assemblée nationale comme dernier chien de garde.
M. LEGER: M. le Présidnet, cette réponse de M. Hanigan me
donne un argument de plus. Le conseil exécutif, actuellement, ne peut
pas être en même temps celui qui décide et celui qui est le
chien de garde de ses décisions. Je pense que, si le Conseil du
trésor est celui qui est le chien de garde de la vérification et
des décisions de certains autres, il doit y en avoir un qui peut
l'être. Je pense que la décision de limiter au moins à un
montant... J'ai proposé $100,000, appuyé par le
député de Verdun. Si le ministre veut mettre ce montant à
$500,000, pour ne pas passer la veillée sur cette décision... Ce
que je veux, c'est qu'il y ait une limite au danger possible, et j'appuierais
à regret, mais j'appuierais quand même la décision que le
ministre prendrait à $500,000; à regret parce que c'est
déjà passablement haut. Au moins, il y aurait une limite quelque
part.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai fait la suggestion en
essayant de trouver un consensus autour de la table. Je pense qu'il y a des
gens qui voient le monde comme devant être constitué
essentiellement de chiens de garde, mais il faut que l'on agisse à
certains moments, qu'on prenne ses responsabilités. J'étais de
l'avis du député de Verdun en ce qui concerne
l'établissement d'une limite. Je dois vous avouer, M. le
Président, en toute franchise, que j'étais impressionné
par le fait, deux fois répété, que les trente maires
étaient unanimes à recommander cette mesure et à donner
leurs pouvoirs des trente à douze personnes qui prendraient la
décision. En même temps, je crois que c'est une mesure qui inspire
une certaine crainte et, si l'on peut dissiper cette crainte je
m'inspire surtout de la recommandation de mon collègue des Transports et
des Travaux publics, c'est pour dissiper cette crainte dans une certaine mesure
on peut dire: Bon, on facilite le travail en ce qui concerne les petits
contrats, on établit une limite qui obligera que la question soit
reportée à l'ordre du jour suivant, du conseil en entier. Je
maintiens donc ma proposition: Que l'alinéa soit conservé en
ajoutant les mots: "Si le montant excède $500,000".
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Trudeau.
M. TRUDEAU: M. le Président, j'espère que les maires vont
aussi faire l'unanimité devant la suggestion du ministre.
M. SEGUIN: M. le Président, ça me ferait
énormément de peine de me plier aux exigences du ministre des
Affaires municipales parce qu'il est assez rare, siégeant à la
Communauté urbaine, que nous ayons l'unanimité. J'aurais voulu
plutôt donner confiance aux trente villes, aux trente maires, aux
représentants et à l'exécutif élu par ces trente
qui ont fait cette suggestion unanimement.
Je regrette donc qu'un comité ad hoc puisse renverser une
décision de gens, sur les lieux qui s'y connaissent et qui ont pris une
décision responsable, logique, légitime, légale et qui ont
fait une proposition devant la commission. Je me plierai quand même aux
exigences de la commission, mais je voulais quand même faire ce
commentaire. C'est que tout à l'heure, si j'ai d'autres commentaires
à faire, ce ne sera peut-être pas avec l'unanimité des
municipalités composant la Communauté urbaine.
M. LEGER: Je veux faire remarquer au député de
Pointe-Claire que la ville de Sherbrooke aussi a été unanime
quand elle nous a présenté son projet de loi. Ici, ce n'est pas
un comité ad hoc, un comité des affaires municipales, c'est une
commission qui n'est pas ad hoc, c'est une commission permanente.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que je pourrais avoir le texte de
l'amendement proposé par l'honorable ministre?
M. CARON: J'aimerais savoir du député et maire de
Pointe-Claire que lorsque les maires sont consultés, si vous consultez
votre conseil, M. le maire...
M. SEGUIN: Je n'ai pas... Il n'est pas nécessaire...
M. CARON: Ou si vous décidez vous-même, comme dans
certaines villes, le maire décide tout ce qui se passe.
M. SEGUIN: A moins que le président me rappelle à l'ordre,
je pourrai expliquer au député de Verdun les faits suivants.
Depuis deux ans déjà, j'ai établi une procédure en
ce qui concerne la ville que je représente. A tour de rôle, tous
mes conseillers passent et assistent aux assemblées de la
Communauté urbaine et ils sont complètement, tout au long de
l'année, au courant des faits et gestes de la communauté. Vous me
posez une question, je vous donne ma réponse.
M. CARON: Je vous remercie, mais cela n'arrive pas dans toutes les
municipalités.
M. SEGUIN: Vous me demandez...
M. CARON: Je vous remercie, c'est très bien. Vous êtes un
maire exemplaire et j'espère que ceux qui ne le sont pas vont prendre
l'exemple sur vous.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! La commission a
décidé sur un amendement proposé par l'honorable ministre,
qui aurait pour effet de changer, à l'article 9, le paragraphe b) qui se
lirait comme suit: Au lieu des mots "en retranchant le quatrième
alinéa", on dirait "en ajoutant au quatrième alinéa,
après les mots "du conseil", les mots "si le montant excède
$500,000"; Est-ce que cet amendement est adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Heard): Adopté. Auparavant, j'aimerais demander
si le paragraphe a) de l'article 9 est adopté?
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): b) adopté tel qu'amendé.
Paragraphe c).
M. LEGER: c), M. le Président, je voudrais justement permettre
à la commission permanente des affaires municipales de constater
que...
M. SEGUIN: Et vote, en l'occurrence, oui.
M. LEGER: ... le texte actuel de la loi se lit comme suit: "Toutefois le
comité exécutif peut octroyer, sans demande de soumissions, tout
contrat pour l'exécution de travaux d'enlèvement, de
déplacement ou de reconstruction de conduite ou d'installation
d'aqueduc, d'égout, d'électricité, de gaz, de vapeur, de
télécommunication, d'huile ou d'autre fluide
nécessités par le prolongement du métro." C'était
donc un article qui était nécessairement particulier, temporaire,
pour un travail bien précis, c'est-à-dire, celui du métro.
On veut ajouter à cela une ouverture concernant les travaux
d'égouts ou ceux relatifs aux usines de traitement des eaux. A ce
moment, on amène des possibilités du même style que le
premier article, où on sait que seulement pour les usines de traitement
des eaux, les raccordements etc., il s'agira de sommes très
élevées.
M. le Président, je pense qu'on devrait se limiter à
l'article actuel qui ne touche que le métro et ne pas amener d'autres
possibilités dans des domaines où les montants peuvent être
très élevés.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je regrette, le
député de Lafontaine ne comprend pas. Il ne s'agit pas de la
construction d'une usine de filtration, il ne s'agit pas de la construction
d'une usine d'épuration, il ne s'agit pas de la construction du
réseau majeur collecteur d'égouts sur l'île de
Montréal. Il s'agit du déplacement de quelque chose qui est
trouvé dans le chemin quand on essaie de faire ces choses-là. On
a donné ce pouvoir par rapport à la construction du métro.
On entreprend maintenant des travaux majeurs: une usine de filtration, un
réservoir, une usine d'épuration.
Si, dans le chemin, on trouve des obstacles qu'il faut déplacer,
il faut les déplacer rapidement sans être obligé de passer
par tout le mécanisme de demandes de soumissions. C'est tout ce que cela
demande. Cela ajoute les nouveaux travaux majeurs aux travaux
déjà entrepris de construction d'extension du métro.
M. LEGER: M. le Président, je ne voudrais pas que le ministre se
fâche...
M. GOLDBLOOM: Les gros travaux se font toujours par soumissions.
M. LEGER: ... parce qu'il a fait un beau geste avant. Nous sommes rendus
à un autre article et, quand même, le texte n'était pas
tellement clair, puisqu'il donne l'impression que c'est cela. Si ce n'est pas
cela, le ministre peut simplement nous dire, sur un ton modéré,
serein habituel, que cela ne concerne pas des travaux de cette envergure et je
vais être d'accord avec lui. Mais le texte comme tel donnait cette
impression. Le ministre doit admettre que cela donne cette impression.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Hanigan.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. HANIGAN: M. le Président, je pense que le député
de Lafontaine n'avait peut-être pas lu l'article au complet, parce que,
s'il avait continué de lire l'article, il aurait vu que cela se continue
comme suit: "... pourvu que le contrat soit accordé à une
entreprise qui exécute généralement de tels travaux et
qu'il soit adjugé à un prix généralement
exigé pour des travaux de cette nature par une telle entreprise, qu'il
soit accordé au propriétaire de ces conduites ou installations
à un prix généralement exigé pour des travaux de
cette nature par une entreprise qui exécute généralement
de tels travaux ou qu'il soit accordé à une
municipalité."
Or, il est bien sûr que, si le principe valait pour le
métro, il vaut également pour les travaux d'épuration des
eaux ou la construction de tunnels qui sont, dans plusieurs cas, de dimensions
aussi grandes et peut-être plus grandes que celles du métro.
Pour les travaux de métro, pourquoi est-ce que le
législateur a donné ce pouvoir au comité exécutif?
C'est qu'à un moment donné, lorsqu'on creuse un tunnel et qu'on
arrive, par exemple, à une conduite d'eau, à un égout,
à une installation de Bell Canada, d'HydroQuébec ou autre
organisme de même nature, il est bien évident qu'à ce
moment, pour respecter ce grand principe de la soumission publique, on
arrête les travaux, on publie des annonces dans le Star, la Gazette et la
Presse et qu'on demande des soumissions publiques pour aller déplacer
des installations de Bell Canada. Qui est-ce qui va soumissionner? C'est Bell
Canada, c'est bien sûr. Ce sont ses propres installations.
Puisque le législateur a reconnu que c'est le genre de travaux
qu'il fallait faire exécuter rapidement, sans passer par des soumissions
publiques pour les faire exécuter rapidement... Si, par exemple, on
arrive dans la ville de Verdun et qu'il y a un égout à
déplacer, est-ce qu'on va faire un appel d'offres et que la ville de
Verdun va soumissionner, en étant la plus basse? Si on n'avait pas
adopté cela tantôt,
avec une certaine modification, par exemple, il aurait fallu convoquer
une assemblée du conseil pour donner le contrat à la ville de
Verdun d'aller déplacer l'égout. Si le principe valait pour le
métro, il vaut également pour les égouts collecteurs ou
les intercepteurs pour l'usine d'épuration.
M. LEGER: M. le Président, avec la verve du président du
conseil exécutif et les arguments sereins du ministre des Affaires
municipales, étant donné que ce n'est pas ce que nous croyions,
vous m'avez convaincu de l'affaire, nous sommes d'accord et nous approuvons
l'article.
M. LEDUC: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe c), adopté.
L'article 9 tel qu'amendé est adopté. Article 10?
M. LEGER: M. le Président, à l'article 10, je veux
demander au président ou à son conseiller, mais plutôt au
président, je pense bien, quelle est la raison pour laquelle vous avez
un besoin additionnel de trois ans pour la préparation de ce
schéma d'aménagement. C'est à M. Hanigan que je pose la
question.
M. HANIGAN: M. le Président, la Loi de la Communauté
urbaine obligeait la communauté à accepter son schéma
d'aménagement au plus tard le 1er janvier 1973. La Communauté
urbaine, déjà, accuse un retard d'un an et demi. Les propositions
du schéma d'aménagement ont été
déposées il y a maintenant un peu plus d'un an et,
conformément à la loi, nous avons formé une commission
spéciale du conseil qui a tenu des auditions publiques, qui a
reçu des représentations de la part des municipalités,
également de comités de citoyens et de divers organismes
intéressés dans la matière. Ce comité
spécial du conseil, formé de cinq membres, travaille
présentement à la préparation du rapport qui sera soumis
au conseil.
D'après les renseignements que nous avons, le document sera
imprimé d'ici un mois, et il sera probablement présenté
à la séance régulière du conseil du mois
d'octobre.
Lorsqu'il sera présenté au conseil, ce sera le rapport de
la commission. Il est à prévoir que le conseil de la
communauté, étant saisi, d'une part, des propositions du
schéma d'aménagement, telles qu'énoncées par le
service de planification, d'autre part, par les recommandations de la
commission spéciale qui a tenu des audiences publiques, retournera
probablement le rapport au service de planification pour qu'il fasse des
modifications à ces propositions du schéma
d'aménagement.
Le service de planification, même avec diligence, prendra
sûrement quelques mois avant de présenter le document final pour
approba- tion au conseil, ce qui nous mènerait au début de 1975.
Plutôt que de revenir devant vous l'an prochain pour modifier la date du
1er janvier 1975 au 1er janvier 1976, nous demandons immédiatement que
la date ultime soit fixée au 1er janvier 1976, ce qui, de toute
façon, ne changera pas le calendrier ou la marche des travaux. Nous
allons procéder avec toute la rapidité possible, toute la
diligence possible, afin de mettre au point ce schéma
d'aménagement et le faire adopter par le conseil.
Cela ne retarde nullement les travaux, mais quant à
l'échéance qui était dans la loi, nous n'avons pu nous y
conformer. Nous ne prévoyons pas pouvoir nous y conformer pour le 1er
janvier 1975. Si on mettait 1975, on reviendrait devant vous le printemps
prochain, pour le changer probablement pour le 1er janvier 1976.
LE PRESIDENT (M. Picard: Article 10, adopté?
M. LEGER: Un instant, M. le Président. C'était en 1969, je
pense, qu'on avait donné en 1970 jusqu'à cette
date. Est-ce que les retards, en plus des arguments que vous m'avez
donnés ont eu lieu parce que vous n'aviez pas l'unanimité des
maires, cette fois? Il n'y a aucun rapport.
M. le Président, je pense que les arguments que vous apportez
nous convainquent.
M. HANIGAN: ... mentionnais que la Communauté urbaine n'a pas
présenté de bill privé l'an dernier. Alors, c'est pour
cela qu'il y a déjà un peu plus d'une année de retard.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 10, adopté.
M. LEGER: Oui, M. le Président, adopté. LE PRESIDENT (M.
Picard): Article 11. UNE VOIX: Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse. Nous avons un avis du
directeur des services de protection de l'environnement qui s'oppose à
ce qui est proposé dans la première partie de l'article 11, et je
cite: "Le principal changement proposé dans cet article consiste dans le
fait que les méthodes de prélèvements, d'analyses et de
calculs seraient dorénavant déterminées par ordonnance du
comité exécutif, au lieu de l'être par règlement,
ceci, dans le but, sans doute, d'obtenir une certaine flexibilité si des
changements sont nécessaires. Cette modification aurait également
pour effet de soustraire à l'approbation du ministre tout
règlement portant sur cette matière. "Nous sommes d'avis que
cette modification
devrait être refusée. L'établissement de
méthodes scientifiques pour relevés, calculs, analyses est d'une
grande importance dans le domaine de la pollution. Ces méthodes doivent,
le plus possible, être uniformes pour l'ensemble de la province et elles
doivent être connues au public. "Le paragraphe h) de l'article 31 de la
Loi de la qualité de l'environnement donne un pouvoir
réglementaire à ce sujet. Nous sommes à préparer un
règlement pour ce qui concerne la pollution de l'air. Nous anticipons
que cet aspect du règlement portant sur les méthodes s'appliquera
dans toute la province. Si la CUM considère qu'elle doit avoir des
méthodes particulières pour fins de relevés, etc., nous
aimerions être en mesure de pouvoir examiner ces méthodes, et le
moyen de faire cet examen, c'est par le biais du contrôle sur la
réglementation prévue à l'article 124".
C'est l'avis des services de protection de l'environnement, M. le
Président, de préférer conserver la situation actuelle,
où c'est par règlement, et ce règlement, selon la Loi de
la qualité de l'environnement, est soumis à l'approbation du
ministre.
M. TRUDEAU: M. le Président, si vous me permettez la remarque
suivante. Il est exact, conformément au rapport du directeur, que la
demande vous est faite pour plus de flexibilité, parce que,
évidemment, les causes en matière de pollution devant les
tribunaux se multiplient.
Des débats s'engagent actuellement sur les méthodes
employées pour mesurer, comme le ministre le sait bien, les contenus de
matières polluantes de sorte que, chaque fois que l'accusé peut
arriver avec une méthode qui se tient le moindrement, pour un tribunal
non doté d'une expertise spéciale en la matière, il est
évidemment acquitté.
Notre but n'était pas du tout de soustraire nos règlements
à l'approbation du ministre. Notre compréhension, au contraire,
de la Loi de la qualité de l'environnement, est que les
règlements provinciaux prévaudront sur les règlements de
la communauté et nous sommes évidemment convaincus que si des
méthodes sont édictées on nous dit dans la lettre
que des méthodes seront édictées par règlement
applicable à toute la province nous sommes d'accord qu'à
ce moment, nous serons soumis à ces méthodes, à moins
qu'un règlement spécial ne soit approuvé par le ministre.
Mais dans les matières de pollution, et étant donné qu'il
y a quand même passablement de diversité entre les
différentes régions de la province au point de vue des
problèmes de pollution, d'ici à ce que les règlements
provinciaux soient adoptés, cela nous aiderait si le pouvoir nous
était accordé de prescrire par ordonnance... Encore une fois, ce
ne sont que des méthodes d'ici à ce que le règlement
provincial soit adopté.
M. GOLDBLOOM: Me Trudeau, notre interprétation est qu'une
ordonnance du comité exécutif n'est pas la même chose qu'un
règlement du conseil, et le règlement est visé par la Loi
de la qualité de l'environnement, qui ne parle pas de l'ordonnance du
comité exécutif. Vous venez d'invoquer la possibilité pour
un intimé de prétendre que les méthodes sont
différentes et donnent des résultats différents et donc
qu'il n'y a pas de preuve valable de sa culpabilité; cette
inquiétude serait chez moi plus grande si l'on n'avait pas les
mêmes méthodes ou si les méthodes prévues par la
Communauté urbaine étaient différentes de celles
utilisées par le gouvernement provincial. A ce moment, il serait
beaucoup plus facile pour un intimé de prétendre qu'il n'y avait
pas de preuve valable. Pour cette raison, nous aimerions conserver la relation
qui n'empêche pas la Communauté urbaine d'adopter ses
règlements, mais les soumet tout simplement à l'approbation du
ministre; mais une fois que le ministre les a approuvées, ces
méthodes ont, à mon avis, la même valeur que les
méthodes que nous utiliserions nous-mêmes, même si elles
étaient différentes.
M. TRUDEAU: Si vous me permettez, nous n'avons pas d'objection à
dire dans le texte que nous suggérons "... prescrire par ordonnance,
sous réserve de l'approbation du ministre chargé de l'application
de la Loi de la qualité de l'environnement". On ne cherche pas à
se soustraire à une approbation ministérielle. On cherche une
méthode rapide pour changer la méthode lorsqu'il vient de
nouvelles méthodes sur le marché ou lorsqu'on vit une mauvaise
expérience dans une cause, il faut la changer, de sorte qu'on
accepterait volontiers que l'ordonnance soit assujettie à l'approbation
du ministre, en l'occurrence le ministre des Affaires municipales, ou du
ministre chargé de l'application...
M. GOLDBLOOM: ... du ministre de l'Environnement. C'est le titre
maintenant. Je pense que vous venez d'enlever mon objection, si ce bout de
phrase est incorporé.
M. LEGER: Proposez-vous un amendement avec cela?
M. GOLDBLOOM: Alors, l'article se lirait: "Par ordonnance du
comité exécutif..."
M. TRUDEAU: Sujette à l'approbation du ministre de
l'environnement, peut-être? Quelque rédaction...
M. GOLDBLOOM: II y a une formulation à trouver. Je dirais: "...
approuvée par le ministre de l'environnement".
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement à l'article 11 touche le
paragraphe a) où après les mots "par ordonnance du comité
exécutif", on ajouterait "approuvé par...
M. GOLDBLOOM: Le ministre de l'environnement.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... le ministre de l'environnement". Cet
amendement est-il adopté?
M. LEDUC: Adopté. M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Paragraphe b)?
M. BOSSE: On a la formule d'ailleurs. L'article 168 d), "approuvé
par le ministre responsable de l'application de la Loi de la qualité de
l'environnement". Il me semble que s'il y avait concordance... conservez la
même formule.
M. GOLDBLOOM: Depuis cette rédaction, la loi a été
adoptée et désigne le ministre responsable de son application
comme ministre de l'environnement. C'est une rédaction plus simple.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b), adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Paragraphe b), adopté. Article 11, tel
qu'amendé, est adopté. Article 12.
M. LEGER: A l'article 12, est-ce que Me Trudeau pourrait nous donner un
exemple qui correspond à la préoccupation que vous vouliez amener
en voulant suspendre pour trois mois l'application de ces
règlements?
M. TRUDEAU: M. le Président, c'est une expérience assez
particulière que nous avons tous vécue cet hiver lors de la crise
du pétrole. Nous avions un règlement concernant l'assainissement
de l'air qui était en vigueur. Des représentations ont
été faites au comité exécutif et au conseil de la
communauté, représentations dont les ministères
provinciaux sont au courant, selon lesquelles nous avions le choix de
relâcher nos normes d'antipollution ou de faire geler les citoyens de
l'île de Montréal. Ce n'étaient pas des
représentations qui nous ont été soumises simplement par
les compagnies de pétrole, mais c'était le ministre de l'Energie
du gouvernement fédéral qui nous a confirmé que
c'était exact. On peut produire plus de pétrole combustible si on
laisse un contenu de soufre plus élevé. Le conseil s'est
trouvé en face de cette situation. Il était d'accord pour
suspendre son règlement, mais il n'était pas d'accord pour
l'aborger. Le conseil n'était pas en mesure de savoir pour combien de
temps il devrait faire cette chose, mais il voulait garder le contrôle de
son règlement antipollution. La seule procédure qui était
disponible pour lui, à ce moment, c'était de modifier le
règlement pour permettre un plus grand contenu d'anhydride sulfureux
dans l'air et se réunir plus tard pour modifier de nouveau son
règlement, pour redescendre ce contenu permissible d'anhydride
sulfureux. Mais le conseil craignait à cause des séances
qui sont espacées de deux mois que le délai qu'on voulait
accorder qui ne devait pas excéder trois mois, soit expiré.
Alors, on pense qu'en procédant par résolution pour accorder une
exemption semblable remarquez bien que notre demande soumet cette
résolution à l'approbation ministérielle cela nous
permet de ne pas toucher notre règlement parce qu'on sait qu'on veut le
maintenir en vigueur comme cela, mais qu'on ne veut le suspendre que pour une
période déterminée.
M. LEGER: Juste pour terminer, l'exemple quand même était
un cas bien exceptionnel. Partir d'un cas exceptionnel pour en faire une
règle de procédure régulière, il me semble que
c'est un peu forcé. Quand on a dit qu'on avait le choix entre geler et
polluer, je pense qu'on a un peu exagéré, pour ne pas dire
charrié. Si on doit protéger l'environnement et, en même
temps, être soumis à des pressions par les compagnies de
pétrole, comme c'était le cas, la preuve a été
faite par la suite, qu'il n'y avait pas de pénurie de pétrole. Je
comprends que vous étiez devant un problème et vous croyiez
du moins, je prends votre parole qu'il devait y avoir une
pénurie de pétrole, ce qui n'a pas été le cas. Je
me demande si on doit accepter une procédure régulière
pour des cas exceptionnels. Maintenant, dans votre amendement, vous voudriez
suspendre votre règlement pour trois mois. Ce que vous avez fait dans
cette occasion, c'était de permettre une augmentation du taux de soufre,
je pense, dans le pétrole, et à ce moment-là, vous l'avez
augmenté.
Là, cela vous permettrait de faire quoi? Cela veut dire que vous
le suspendez pendant trois mois. Est-ce que vous mettez une autre norme ou un
autre maximum de possibilité de pollution pendant les trois mois?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voulais demander à Me
Trudeau s'il ne voudrait pas plutôt dire suspendre ou modifier, ou
peut-être même modifier tout simplement.
M. TRUDEAU: M. le ministre, le pouvoir de modifier les
règlements, on le possède en vertu d'autres articles de la loi.
On peut toujours modifier un règlement comme tous les règlements
de la communauté. Il y a des mots qui sont importants dans ce que nous
demandons. On dit: Suspendre en tout ou en partie. Par exemple, dans le cas
qu'on vous a soumis, il y avait un article du règlement dont il fallait
suspendre l'application et seulement dans une partie du territoire de la
communauté. On n'a
pas exposé, autrement dit, les citoyens de tout le territoire de
la communauté pour autant, mais on a permis, dans le secteur de
production du pétrole sur l'île, que le contenu d'anhydride
sulfureux soit peut-être augmenté. Je ne suis pas du tout un
spécialiste dans les choses du pétrole pour porter un jugement
à savoir si oui ou non il y avait crise de pétrole. Ce que je
sais, c'est que les autorités fédérales nous ont dit qu'il
y en avait une, les autorités provinciales consultées aussi nous
ont dit qu'il y avait des craintes sérieuses. A tout
événement, on était devant la responsabilité
à prendre. Nous disons bien, dans notre proposition, que toute
résolution qui aurait cet effet de suspendre doit, pour entrer en
vigueur, être approuvée par le ministre responsable de
l'application de la Loi sur la qualité de l'environnement. Alors, on ne
demande pas à être les seuls juges de cela.
M. GOLDBLOOM: J'ai bien remarqué cela, Me Trudeau, mais vous
venez de dire que la Communauté urbaine a déjà le pouvoir
de modifier un règlement. Cette modification, elle aussi, selon la Loi
sur la qualité de l'environnement, exigerait l'approbation du ministre.
Mais est-ce que je dois comprendre que ce pouvoir n'est pas exprimé de
façon à vous permettre de modifier le règlement pour une
période déterminée et limitée? Est-ce que c'est le
problème?
M. TRUDEAU: C'est exactement le problème, M. le ministre. Je ne
pense pas que, à moins d'avoir un pouvoir exprès nous
exerçons une autorité déléguée qui est celle
que l'Assemblée nationale veut bien nous déléguer
on ait le droit de modifier un règlement et de dire en même temps:
Notre règlement n'est modifié que pour trois mois. C'est cela
notre problème.
M. GOLDBLOOM: Donc, vous êtes obligés de revenir et
entreprendre une nouvelle procédure pour modifier de nouveau. Mais cela
ne change pas, ne modifie pas la question que je vous ai posée. Vous
dites que vous avez le pouvoir de modifier, alors ce n'est pas là le
problème. Le problème est donc composé de deux
éléments: suspendre et, si je comprends bien, vous ne pouvez
présentement suspendre. Vous devez abroger ou maintenir.
M. TRUDEAU: Ou modifier.
M. GOLDBLOOM: Mais la modification pourrait être d'une nature
telle qu'à toutes fins pratiques le règlement serait suspendu. Ce
n'est pas là le problème. Le problème est plutôt
dans la durée de cette modification. Pour ma part, je serais plus
rassuré par le mot "modifier" que par le mot "suspendre". Ce qui est
important, pour vous, est: "en tout ou en partie, pour une période
n'excédant pas trois mois".
M. TRUDEAU: La communauté a déjà le pouvoir de
modifier ses règlements. Le danger, en utilisant le pouvoir de
modification, est que le conseil, involontairement, par la force des choses,
accorde une période plus longue qu'il a l'intention d'accorder. Si le
conseil modifie son règlement et dit, par exemple: Je modifie tel
article qui prescrit tel degré d'anhydride sulfureux dans l'air, dans
son intention, il ne veut accorder qu'un délai de deux mois, mais son
règlement est modifié et, comme vous le présentez, doit
être approuvé par le ministre, etc. Une fois que la modification
va entrer en vigueur, le danger est que, dans le fond, la remise en vigueur du
règlement originaire va prendre beaucoup plus que deux mois, de sorte
que celui à qui on accorde une exemption pour des circonstances
exceptionnelles va bénéficier d'un délai beaucoup plus
long.
M. GOLDBLOOM: Je vous comprends parfaitement, Me Trudeau, mais selon la
rédaction que vous proposez, il serait possible que vous vous adressiez
au ministre pour demander la suspension d'un règlement pour une
période de deux mois, et que le ministre vous réponde: Je
n'accepte pas la suspension, mais je suis disposé à accorder une
modification.
M. TRUDEAU: Je me conformerais volontiers à la décision du
ministre et je pense...
M. GOLDBLOOM: Mais ce ne serait pas prévu dans votre loi ni dans
la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, si vous ajoutez
"suspendre" ou "modifier"...
M. TRUDEAU: Si vous me permettez, M. le Président, vous
m'accordez alors la permission de modifier mon règlement par
résolution. Je n'ai pas d'objection à recevoir ce pouvoir, au
contraire.
M. GOLDBLOOM: Mais c'est une modification pour une période qui
n'excédera pas trois mois et qui sera soumise à l'approbation du
ministre, ce n'est pas la même chose.
M. HANIGAN: Tout ce que nous demandons, M. le Président, c'est
une procédure pour simplifier, parce que, présentement, lorsqu'on
doit modifier un règlement, ça devient un règlement de
nature temporaire. Nous n'aimons pas faire une multiplication des
règlements à caractère temporaire. C'est pour
éviter en même temps de se retrouver avec des règlements
qui contiennent des dispositions temporaires. Cela nous permettrait de
maintenir le règlement mais d'en suspendre l'application en tout ou en
partie, toujours sous réserve de l'approbation du ministre de
l'environnement. Ce serait plus ordonné, croyons-nous, ou ce serait une
procédure plus simple que d'adopter des règlements temporaires
à plusieurs reprises.
M. LEGER: M. le Président, je pense qu'on part d'un cas
exceptionnel et l'article 2, qui
amende l'article 168 et qui nous amène l'article 168 d) n'atteint
pas l'objectif que je pense que la communauté devrait atteindre. Je
pense que si on accorde l'article tel quel, ça permettrait à la
Communauté urbaine de suspendre des règlements pour des cas qui
ne seraient pas nécessairement exceptionnels. Entre autres, par exemple,
si une industrie ne peut pas ou ne veut pas, pour différentes raisons,
se conformer aux règlements, la Communauté urbaine pourrait avoir
le pouvoir de le faire tel quel. Moi, je pense que ça devrait être
inclus, même s'il faut, dans un cas exceptionnel, modifier. Mais si on
laisse cela comme ça, ça veut dire que, devant les pressions qui
peuvent venir de n'importe quelle industrie, on pourrait suspendre des
règlements, malgré qu'il faudrait venir voir le ministre des
Affaires municipales. Mais je ne voudrais pas lui en mettre trop sur les
épaules. Je pense que ce n'est pas par une suspension, à
même une loi, d'une partie de la loi, qu'on règle le
problème. On a déjà les moyens, de fixer ou de corriger le
taux, je proposerais donc qu'on indique à l'article 168 d) d'ajouter au
début: Dans un cas exceptionnel, de façon que ça ne
devienne pas une occasion où, chaque fois qu'une industrie ne veut pas
respecter... Parce que l'origine de cet amendement est quand même un cas
exceptionnel. Si on mettait "dans un cas exceptionnel", ça permettrait
de ne pas accepter des pressions venant de compagnies qui ne veulent pas se
conformer aux règlements.
M. TRUDEAU: Nous sommes prêts, M. le Président, pour
éviter toute discussion, à retirer notre article.
M. GOLDBLOOM: Très bien, M. le Président.
M. LEGER: Article 12, biffé.
M. CHOQUETTE: C'est un bon article, la discussion l'a tué.
M. LEGER: C'est ce que les avocats courent.
M. GOLDBLOOM: A la demande de la Communauté urbaine, l'article
est biffé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 12, biffé. Article 13 devenu
l'article 12.
M. LEGER: A cet article, M. le Président, je veux demander
à M. Hanigan, aux articles 185 et 187 qu'on veut abroger, c'est enlever
à la Communauté urbaine des responsabilités qu'elle a, par
exemple l'organisation de services de santé. Pour quelles raisons M.
Hanigan veut-il enlever cette responsabilité? Est-ce que j'ai mal saisi
le sens des articles 185 et 187.
M. HANIGAN : Je crois que le législateur, M. le Président,
au moment de l'adoption de la Loi de la Communauté urbaine, en 1969,
visait un but bien précis. C'était que les services de
santé, qui existaient dans les municipalités, devraient devenir
la responsabilité de la Communauté urbaine. Depuis ce temps, on
sait quel rôle le ministère des Affaires sociales a joué
dans le domaine de la santé et par contre, des responsabilités
qui étaient celles des services de santé, telles que l'inspection
des aliments et l'assainissement de l'air, ont été
assumées par la Communauté urbaine, même si ce
n'était pas décrit tel quel dans la loi. Nous avons
considéré, à ce moment-là, que la communauté
avait pris des services de santé des responsabilités qui la
concernaient de façon plus spécifique. Quant aux services de
santé mêmes, on sait qu'avec les lois qui ont été
adoptées par le gouvernement de la province, nous ne voyons pas
l'utilité de créer un service régional de
santé.
M. LEGER: Est-ce que la ville de Montréal concède sa
responsabilité et chaque municipalité concède ses
responsabilités à la Communauté urbaine?
M. HANIGAN: Qui sont très limitées d'ailleurs.
M. GOLDBLOOM: Et c'est le ministère des Affaires sociales qui
s'en occupe et qui nous a fait savoir qu'il est d'accord avec ce qui est
proposé.
M. LEGER: D'accord!
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 13, devenu 12, adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 14 devenu 13?
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'aurais une question à
vous poser au sujet de cet article. De quel type d'infraction s'agit-il, pour
lesquels vous demandez une augmentation des amendes?
M. TRUDEAU: Article 14, M. le ministre? M. CHOQUETTE: C'est exact.
M. TRUDEAU: II s'agit des infractions concernant le domaine de
l'alimentation. Ceux qui mettent en marché des aliments malsains.
M. CHOQUETTE: Actuellement, quel est le niveau des
pénalités prévues?
M. TRUDEAU: Un maximum de $100. Pardonnez-moi, je suis
déjà à la deuxième infraction. C'est un maximum de
$100 pour la première. Ne peut en aucun cas excéder $100 pour la
première; dans le cas de la deuxième, cela peut aller
jusqu'à $500; dans le cas de la troisième, jusqu'à
$1,000.
M. CHOQUETTE: On me dit qu'en fait ces amendements sont
sollicités relativement à la vente de viandes de mauvaise
qualité. Est-ce qu'il y a beaucoup de ces infractions?
M. TRUDEAU: Je pense qu'il faut les distinguer en deux espèces.
Il y en a qui semblent se commettre par inadvertance; devant de tels cas, le
service essaie de juger avec discernement. Il semble que, par ailleurs, dans
certains cas, des établissements, des restaurants et non pas de
petits restaurants qui débitent beaucoup de repas dans une
journée, s'approvisionnent, semble-t-il, de façon
systématique, d'aliments qui ne sont pas convenables pour la
consommation et que malgré les interventions des inspecteurs, il est
possible qu'il soit plus profitable de violer la loi, compte tenu des amendes
que les tribunaux peuvent imposer, que de s'y conformer. C'est ce qu'on
voudrait éviter en demandant des amendes de ces catégories.
M. CHOQUETTE: Est-ce qu'il y a des précédents pour des
amendes du niveau que vous réclamez, c'est-à-dire $5,000 pour la
première infraction, avec trois mois de prison ou $10,000 pour la
deuxième infraction avec six mois de prison ou les deux peines à
la fois, admettant et disant qu'il s'agit de maximum et non de minimum?
M. TRUDEAU: Oui. M. le Président, c'est une amende d'au plus, et
non pas... et je pense que l'honorable ministre de la Justice est bien
familier avec le problème des amendes devant les tribunaux quand
on a un minimum qui est trop sévère, on risque des acquittements
techniques.
M. CHOQUETTE: Je vous félicite de la présentation, dans ce
cas-ci, excepté que les montants m'ont frappé comme étant
élevés quand même.
M. TRUDEAU: C'est ce qui implique que nous nous avions l'intention de
laisser au tribunal le soin d'en juger, nous imposant le fardeau de prouver
que, vraiment, dans tel cas, il ne s'agit pas d'une infraction qui peut
résulter de distraction mais, vraiment, de quelque chose de
planifié.
M. CHOQUETTE: Si le ministre me permet, quelles autres amendes
comparables ou quel précédent y a-t-il pour justifier des niveaux
de pénalités aussi élevés?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voulais justement dire à
mon collègue que ce sont les amendes prévues dans la Loi sur la
qualité de l'environnement pour la pollution.
M. TRUDEAU: C'est cela.
M. CHOQUETTE: Dans la loi, non pas dans des règlements.
M. GOLDBLOOM: D'accord.
M. TRUDEAU: Polluer l'air et polluer l'estomac, M. le ministre...
M. CHOQUETTE: Dans des règlements municipaux, avez-vous des
précédents pour des amendes aussi élevées?
M. TRUDEAU: Je prends mes précédents à un niveau
plus élevé. Ils ont plus de poids.
M. CHOQUETTE: Vous faites bien de vous inspirer ici, mais, dans le
domaine municipal, est-ce qu'il y a des précédents pour des
amendes?
M. TRUDEAU: Je vous avoue que je n'en connais pas. Non, je n'en connais
pas. Encore une fois, toute cette réglementation est de la
réglementation qui est assujettie à l'approbation du ministre. On
a beaucoup parlé de chien de garde, tantôt, mais ce n'est pas une
expression que j'oserais employer. Moi, j'aime mieux employer le mot
"contrôle" ou "surveillance" à des niveaux supérieurs.
Nous, nous avons, comme vous le savez, l'honorable ministre des Affaires
municipales, l'honorable ministre de la Justice, l'honorable ministre de
l'environnement, la Commission municipale, l'honorable ministre des Transport,
et j'en oublie, la Régie des rentes, à un moment
donné...
M. CHOQUETTE: C'est beaucoup trop.
M. TRUDEAU: ... cela fait... Ce n'est pas nécessairement trop,
mais, à tout événement, on fait notre possible pour
prouver à tous ces gens qui ont le devoir d'exercer la surveillance
qu'on agit avec le sens des responsabilités. Les amendes sont
peut-être élevées, mais elles ne sont pas des minimums
contraignants.
M. CHOQUETTE: Oui, mais le petit restaurateur qui va avoir servi de la
mauvaise viande et qui reçoit une plainte avec $5,000 d'amende ou trois
mois, vous ne pensez pas que vous allez le rendre passablement nerveux pendant
que son procès va être pendant devant la cour? Vous ne pensez pas
que cela est employer...
M. TRUDEAU: Non seulement...
M. CHOQUETTE: Non, je veux dire qu'il faut, dans la justice, coordonner
nos pénalités avec le sens commun.
M. TRUDEAU: Non seulement je pense cela, mais les membres du
comité exécutif et les membres du conseil ont aussi pensé
cela. On fait enlever le minimum qu'il y avait devant eux
lorsque le projet de loi leur a été soumis, de sorte que
je pense que...
M. CHOQUETTE: Remarquez que je n'aurais aucune sympathie pour des gens
qui violent systématiquement la loi et qui débitent sur le
marché de gros en particulier des viandes de mauvaise qualité. Je
ne trouverais pas que vos amendes me font peur. Je veux dire, en fait, que je
trouverais que vous y allez fort, mais cela me paraît normal. Mais si
c'est employé à l'égard du citoyen...
M. TRUDEAU: Je doute fort qu'un juge impose une pénalité
de $5,000 au petit restaurateur du coin ou à la roulotte du chantier de
construction.
M. CHOQUETTE: Oui, mais vous risquez de l'empêcher de dormir
pendant plusieurs nuits avec ce genre de pénalités.
M. TRUDEAU: Je pense qu'il y a des avis préalables; dans certains
cas, on a même dit trop d'avis préalables, M. le ministre. Le
Service de santé du Québec est presque venu, même sur ces
avis préalables, en conflit avec un autre service. Je ne pense pas qu'il
y ait perte complète de sommeil. A tout événement, il
pourrait peut-être, sans perdre le sommeil complètement,
réfléchir. C'est la protection du public qui est en jeu.
M. CHOQUETTE: Oui, c'est la protection du public, mais il faut quand
même coordonner. Moi, je ferais une propostion, vu que vous l'appliquez
indistinctement à toutes sortes d'activités, même mineures,
je mettrais une amende maximale, pour la première infraction, de $2,000
et, pour la deuxième infraction, de $5,000. 11 me semble que vous allez
être amplement servis.
M. TRUDEAU: Dans ces montants, il y a de la place pour transiger.
M. CHOQUETTE: Oui. Pour la prison, pour la première fois, au plus
un mois et, pour la deuxième fois, au plus trois mois.
M. SEGUIN: S'il mange sa propre nourriture, il n'aura jamais de
deuxième amende à payer.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): M. le Président, je voudrais demander
à M. le ministre des Affaires municipales s'il a regardé une
certaine concordance avec le bill 31 du ministère de l'Agriculture qui
est actuellement en Chambre et qui doit, à lui seul, régir
l'abattage et le transport des animaux ainsi que la mise en marché des
viandes et des produits agricoles.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, oui, évidemment, quant
à la surveillance de la qualité des aliments. Il y a une
collaboration interministérielle qui vise un certain transfert vers le
ministère de l'Agriculture de la responsabilité de la
surveillance des aliments. Mais, pour être absolument franc, sur le
montant des amendes, non, je n'ai pas vérifié.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): C'est parce que, si on regarde l'article 186,
on voit: "Tout produit ou animal susceptible d'être transformé en
aliment".
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dois souligner qu'en ce qui
concerne la Communauté urbaine de Montréal il en est de
même de la ville de Montréal, de la ville de Québec
il y a une responsabilité qui doit s'exercer à l'échelle
du territoire concerné par les autorités qui sont sur place. Nous
n'avons pas voulu nous substituer à l'autorité municipale ou
à celle de la Communauté urbaine, mais plutôt coordonner,
dans le sens que nous avons invoqué à plusieurs reprises au cours
de la discussion, c'est-à-dire que les règlements doivent
être approuvés par le ministre pour que le ministre puisse savoir
quelles sont les exigences et connaître leur justification, et coordonner
ces activités et ces décisions avec les siennes. Mais nous
n'avons pas voulu enlever à la Communauté urbaine, ni aux
principales municipalités, la possibilité d'intervenir de leur
propre chef. Il ne nous semble pas désirable de le faire.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le président de la Communauté
urbaine, M. Hanigan.
M. HANIGAN: Merci, M. le Président. Pour apporter des arguments
additionnels à ce que Me Trudeau a dit et pour répondre
partiellement au ministre de la Justice et à ses inquiétudes,
bien sûr, ce n'est pas le petit restaurateur que nous visons ici. C'est
celui qui fait le commerce de viandes impropres à la consommation. Le
directeur du service d'inspection des aliments, lorsqu'il nous a soumis cet
amendement, m'avait envoyé des notes et il m'a fait état qu'il y
avait des juges, dans le passé, qui, à la suite de l'audition de
certaines causes, ont remarqué, dans leur jugement, que les amendes
étaient beaucoup trop basses. On a même vu de ces
commerçants de viandes impropres à la consommation sortir de la
cour en riant et, comme certains automobilistes qui paient un billet de $2 ou
de $5, en disant: Cela ne nous a pas coûté cher toute la
transaction. C'est payant de payer des amendes...
M. BOSSE: C'est le cas à Montréal.
M. HANIGAN: Ce sont ces gens qu'on veut attraper. C'est bien sûr
que ce n'est pas le petit restaurateur.
M. CHOQUETTE: Je sais. Je n'en doute pas, mais rien n'empêche que
cela a une application générale. Mais je pense que vous devriez
être satisfaits des chiffres que je vous ai mentionnés.
M. TRUDEAU: Avec l'inflation. M. CHOQUETTE: Oui, oui.
M. HANIGAN: Je pense, M. le Président, que, dans le cas de la
première infraction, je serais bien d'accord. Dans le cas de la
deuxième ou des infractions subséquentes, là, je pense que
ce sont réellement des commerçants frauduleux. Je pense qu'il ne
faut pas y aller avec douceur.
M. CHOQUETTE: II ne faut pas oublier qu'on est en droit statutaire ici.
Vous employez le mot "frauduleux". Il n'est pas nécessaire de prouver
que c'est frauduleux. Aussitôt que quelqu'un est pris à servir ou
vendre ce type d'aliments de mauvaise qualité ou, enfin, je ne
sais pas quelle est la définition, comment on le dit la personne,
quelle que soit son intention, même pour la personne qui se l'est fait
vendre et qui s'est fait tromper, si elle en sert à d'autres, elle est
coupable. Evidemment, elle a un devoir... La loi présume qu'elle a un
devoir de vérifier, mais c'est assez difficile parfois.
Franchement, je pense que les amendes que je vous ai
suggérées devraient vous satisfaire. Si cela n'est pas suffisant,
l'année prochaine, vous viendrez et vous demanderez une autre
hausse.
M. BOSSE: ... la pizza et les hamburgers.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 15, devenu 14.
M. LEGER: A l'article 15, M. le Président, la loi actuelle
donnait l'obligation à la communauté de préparer et
soumettre au ministre, dans les cinq ans de l'entrée en vigueur de la
présente loi, un projet de réaménagement des limites
territoriales des municipalités.
L'amendement qui est proposé est d'abord à l'effet
d'enlever la limite de temps. Il n'y en a plus maintenant, peut-être
parce qu'il y a déjà eu un projet proposé par M. Hanigan
ou mis de l'avant qui ne s'est pas rendu à échéance, dans
les limites du temps, mais là on enlève une limite de temps et on
dit qu'elle "peut". Quelle est la raison derrière cela, M. Hanigan, de
cet amendement qui ne met aucune obligation de préparer les limites
territoriales des municipalités ainsi qu'aucune limite de temps pour le
faire?
M. HANIGAN: En réponse à la question du
député de Lafontaine: Nous aimons vivre dans le cadre de la loi
et la respecter. L'article 195 donne l'obligation à la Communauté
urbaine de soumettre un réaménagement des limites, c'est-
à-dire des regroupements de municipalités dans les cinq ans, ce
qui veut dire d'ici le 1er janvier 1975.
Je suis assez réaliste pour savoir que le conseil de la
Communauté urbaine adopterait difficilement un règlement
fusionnant ou forçant certaines municipalités à fusionner.
Il faut tout de même voir cette réalité.
Je comprends l'esprit du législateur lorsqu'il a adopté
l'article 195, mais puisque nous désirons vivre dans la
légalité, je pense que laisser cette obligation à la
Communauté urbaine de présenter un projet de
réaménagement, qui serait difficile à faire adopter par le
conseil à cause des méthodes de votation, n'est pas
réaliste. Cet article, dans sa rédaction actuelle, ne l'est
pas.
M. LEGER: Je suis d'accord avec vous que la rédaction comme
telle, étant donné qu'on approche d'un calendrier difficilement
respectable... Je suis d'accord là-dessus. Mais l'amendement ne vous
oblige pas d'en présenter un, d'abord; deuxièmement, vous ne
mettez même pas de date. Comme de raison, il n'y a pas de date. Est-ce
que vous voulez dire par là que vous ne voulez pas vous donner
actuellement l'obligation d'en préparer un dans le cadre du bill 276 qui
vous donne les possibilités...
M. HANIGAN: C'est exact. Nous ne voulons pas avoir l'obligation d'en
présenter un. Les municipalités sont des créatures du
gouvernement de la province. Je crois que, s'il doit y avoir des regroupements,
cela doit plutôt venir du gouvernement de la province plutôt que de
la Communauté urbaine.
M. LEGER: Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux abroger cette chose? A
moins que le ministre, d'après sa loi 276, voudrait je ne sais pas
demander à la Communauté urbaine d'autres délais
ou... Je ne sais pas, mais cela revient au ministre maintenant.
M. GOLDBLOOM: Non. Je pense que M. Hanigan a raison. C'est une
responsabilité provinciale. S'il y a une volonté exprimée
par les municipalités, nous sommes intéressés à la
respecter. S'il n'y en a pas, je pense que nous devrons, par le truchement du
rapport que l'on connaît et que l'on discutera à partir de cet
automne, paraît-il les mémoires semblent en bonne voie de
préparation et je crois que nous pourrons siéger ici, à la
commission, avant la fin de l'année pour étudier l'avenir de la
Communauté urbaine je pense qu'il y a intérêt
à accepter la nouvelle rédaction, non pas pour enlever la
possibilité, si c'est un jour le désir de la communauté,
de nous présenter quelque chose, mais enlever certainement l'obligation
de le faire, qui n'est pas une obligation réaliste.
M. LEGER: Je me demande pour quelle raison on n'abroge pas l'article
tout simple-
ment, puisque la responsabilité est au ministre. En
réalité, l'article qui est là ne veut rien dire.
C'est-à-dire que cela enlève l'article 195 actuel, elle "peut" le
faire, c'est un voeu pieux.
M. GOLDBLOOM: Je ne me battrai ni pour ni contre.
M. HANIGAN: Avec l'adoption du projet de loi, s'il y a des fusions qui
sont proposées, s'il y a des ententes entre certaines
municipalités qui soumettent un projet à la Communauté
urbaine, par exemple, nous pourrions le soumettre, par notre bill, par nos
amendements à la charte, nous pourrions, en vertu de ce projet.
Cependant, si le législateur décide d'abroger l'article 195
complètement, je n'y vois pas d'objection. Mais avec l'article 195, tel
que proposé, il y a une possibilité de se présenter devant
vous avec des amendements, s'il y a lieu.
M. LEGER: Je suis d'accord, si c'est le voeu du ministre. Est-ce que M.
Hanigan peut nous dire, avec son expérience jusqu'à maintenant,
si les villes de la Communauté urbaine semblent désirer un
certain regroupement jusqu'à maintenant? C'est plutôt lourd, je
pense.
M. HANIGAN: M. le Président, en réponse au
député de Lafontaine, il semble, qu'il y ait très peu
d'intérêt manifesté par les municipalités pour se
regrouper volontairement.
M. LEGER: On peut l'adopter tel quel si vous voulez. Vous l'adoptez,
oui?
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15 devenu 14, adopté. Article
16.
M. LEGER: Avant d'arriver à l'article 16, M. le Président,
étant donné que l'heure avance, est-ce que le ministre ne
pourrait pas, ou est-ce que la commission ne pourrait pas déterminer,
pour la ville de Québec qui attend ici, à quelle heure demain on
pourrait siéger pour ne pas faire attendre ces gens jusqu'à
minuit?
M. GOLDBLOOM: Je suis vraiment peiné, M. le Président. Je
ne suis pas maître de la durée des discussions. On veut accorder
une attention sérieuse à chaque projet de loi et à chaque
article. J'en conviens. La ville de Québec m'a demandé de pouvoir
être entendue ce soir, si possible. Puisque le règlement nous
permet présentement, avec sa modification temporaire, de siéger
jusqu'à minuit, nous n'avons pas d'autre choix que de siéger
jusqu'à minuit, parce qu'il y a des gens qui veulent être
entendus. Pour ma part, j'aimerais que nous essayions de faire un
progrès un peu plus rapide avec le projet de loi qui est devant nous
afin de pouvoir aborder l'étude du projet de loi de la ville de
Québec. Il y a celui de la ville de Pointe-aux-Trembles aussi, avant
minuit.
M. LEGER: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
siéger jusqu'à minuit. Ce n'est pas la question que j'ai
posée. En voyant l'importance de la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal, même si nous commencions ce soir, la
Communauté urbaine de Québec, elle va être obligée
quand même de revenir demain. C'est par respect pour les gens qui sont
ici que je me demande si on ne pourrait pas leur donner un rendez-vous pour
demain, plutôt que de les faire attendre, et commencer peut-être...
La longueur des articles qu'il y a à venir encore, et sachant qu'il y a
plusieurs papillons qui s'en viennent...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la réponse est simplement
la suivante. Nous allons siéger jusqu'à minuit. J'espère
que nous aurons réussi à passer à travers le travail que
nous avons devant nous. Sinon, nous serons obligés de revenir demain
après la période des questions, ce qui voudra dire demain matin,
à, approximativement, 11 heures.
M. le Président, vous avez raison de signaler que la Chambre
décidera, au moment de son ajournement, de l'heure à laquelle
elle siégera demain. J'ai une intuition qui me dit que ce sera demain
matin.
Nous sommes informés maintenant, la Chambre a déjà
adopté une motion d'ajournement jusqu'à 10 heures demain matin.
Nous savons donc que ce sera demain matin, après la période des
questions, entre 10 h 45 et 11 heures selon...
M. LEGER: Pour quelle raison ne dit-on pas à la ville de
Québec que ce sera demain à 11 heures ou à 10 h 45,
plutôt que de faire attendre les intéressés jusqu'à
minuit? Je ne sais pas, mais...
M. GOLDBLOOM: Le député de Lafontaine semble indiquer aux
intéressés qu'il en a jusqu'à minuit avec la Loi de la
communauté urbaine de Montréal. S'il veut le dire, qu'il le
dise.
M. LEGER: M. le Président, je sais qu'il y a d'autres
députés présents ici qui ont des papillons à
présenter et qui auront des discussions assez longues. C'est par respect
pour les gens de Québec qui sont ici, qui vont attendre inutilement
jusqu'à minuit.
M. GOLDBLOOM: Je ne manque pas de respect pour les gens de
Québec. Je voudrais leur rendre tous les services possibles et leur
témoigner toute la courtoisie possible. C'est la ville de Québec
elle-même qui a demandé d'être entendue ce soir, si
possible. C'est à elle de décider, en observant le
déroulement de notre discussion du projet de loi de la Communauté
urbaine, si elle est intéressée à rester ou
intéressée à partir et revenir demain.
M. LEGER: M. le Président, je me plie aux désirs du
ministre. On verra à la fin si...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, nous allons continuer, si vous voulez,
l'étude. On va certainement gagner plus de temps en étudiant les
articles un par un. L'article 16 devenu 15.
M. CHOQUETTE: M. le Président, avant d'aborder l'étude de
cet article, j'aurais quelques observations à faire en vue de
présenter deux amendements à cet endroit, c'est-à-dire
avant l'article numéroté 16 dans le projet de loi,
Certains organismes m'ont approché relativement à des
amendements à apporter au projet de loi en vue d'apporter des
modifications à la Loi de la Communauté urbaine et à la
loi constituant le service de la police de la Communauté urbaine de
Montréal. En arrivant ici, à ce moment-ci de nos travaux, je note
que ce serait peut-être l'endroit pour introduire deux amendements qui ne
me semblent pas susceptibles de soulever beaucoup de controverse. Ils ont fait
l'objet de certaines discussions préalables avec le conseil de la
communauté, avec le conseil de sécurité, avec les
autorités du conseil de sécurité et je les présente
immédiatement.
J'ai les papillons, je vais les faire distribuer. Le premier a pour
objet de modifier le premier alinéa et de remplacer le premier
alinéa de l'article 204 de la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal. L'amendement que je proposerais se lirait dans les termes
suivants: "L'article 204 de ladite loi remplacé par l'article 2 du
chapitre 93 des lois de 1971 est modifié en remplaçant le premier
alinéa par le suivant: 204 Le lieutenant-gouverneur en conseil
désigne celui des membres qui peut exercer les pouvoirs du
président en cas d'absence ou d'incapacité temporaire d'agir de
ce dernier."
Lorsqu'on se réfère au président, on se
réfère au président du conseil de sécurité.
Or, dans la rédaction actuelle du premier alinéa, le
président ne peut être remplacé par le
lieutenant-gouverneur en conseil qu'au cas d'incapacité temporaire, de
telle sorte que le juge Coderre, depuis qu'il est président du conseil
de sécurité, se voit dans la situation de ne pouvoir
s'éloigner de ses fonctions car autrement le conseil de
sécurité ne pourrait pas siéger sans lui et il n'y a pas
de mécanisme de prévu à la loi pour qu'il soit
remplacé pendant ses vacances par un autre membre du conseil de
sécurité. Alors, je fais distribuer le texte.
M. LEGER: M. le Président, sur l'amendement du ministre, il y a
deux points qui sont touchés, c'est celui d'absence qui n'y était
pas avant...
M. CHOQUETTE: Exact.
M. LEGER: ... et celui que le prochain membre qui remplace doit
être un membre actuel.
M. CHOQUETTE: Un membre du conseil de sécurité.
M. LEGER: Tandis qu'auparavant cela pouvait être une personne de
l'extérieur.
M. CHOQUETTE: Exactement. DES VOIX: Adopté.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, adopté.
M. SEGUIN: Encore une question. La rémunération demeure la
même.
M. CHOQUETTE: La rémunération demeure la même.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors cet article sera codifié nouvel
article 15.
M. LEGER: Non. L'article 15 est déjà là. C'est
l'article 16.
M. CHOQUETTE: Non. C'est 15. On en avait perdu un en chemin.
LE PRESIDENT (M. Picard): Non. 16 va demeurer 16.
M. CHOQUETTE: Cet amendement...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que l'autre arrive tout de suite
après?
M. CHOQUETTE: Oui. L'autre amendement que j'ai à proposer, M. le
Président, s'insère immédiatement après
l'amendement que vous avez adopté, sous le numéro 15 et, par
conséquent, l'amendement que je propose porte le no 16.
Il s'agit de modifier comme suit: "L'article 205 d) de ladite loi,
édicté par l'article 2 du chapitre 93 des lois de 1971 est
modifié en remplaçant le paragraphe j) par le suivant: j)"En
matière disciplinaire, siège en appel de toute décision du
directeur à l'égard des policiers qui ne sont pas des
salariés au sens du code du travail sous réserve du droit d'appel
ultérieur prévu par l'article 63 de la Loi de police (1968,
chapitre 17)". Je fais distribuer l'amendement et je vais donner quelques
explications.
M. le Président, si on se réfère maintenant
à l'article 205 d) qui devrait être modifié par
l'amendement proposé, il se fait que lorsqu'on lit le sous-paragraphe j
) dans sa rédaction actuelle: "le conseil de sécurité doit
siéger en matière disciplinaire et en appel de toute
décision du directeur à l'égard des policiers du service
de police sous réserve du droit d'appel ultérieur prévu
à l'article 63 de la Loi de police". Or, le service de police de la
Communauté urbaine de Montréal comporte plus de 5,000 officiers
et membres et on me dit qu'annuellement il peut y avoir un millier de
décisions d'ordre disciplinaire prises par le directeur, de telle sorte
que toutes ces décisions
disciplinaires seraient susceptibles d'être portées en
appel devant le conseil de sécurité et, à mon sens, il
serait physiquement impossible au conseil de sécurité d'entendre
ces causes. D'autant plus que, dans la convention collective qui existe entre
la Fraternité des policiers et le conseil de sécurité ou
la Communauté urbaine, il existe une procédure de grief à
l'égard des décisions disciplinaires de telle sorte que, pour
clarifier la situation, il est proposé que pour autant qu'il s'agisse de
membres salariés du corps de police de la Communauté urbaine, la
procédure de grief prévue à la convention collective
s'applique, tandis que le droit d'appel au conseil de sécurité
à l'égard d'une décision disciplinaire par le directeur de
la police serait réservé pour ceux qui ne sont pas des
salariés au sens du code du travail, c'est-à-dire les officiers,
je crois que c'est à partir d'inspecteur en montant. Je crois que ceci
permettra de simplifier les choses pour l'avenir et évitera
peut-être un embouteillage d'appels disciplinaires au conseil de
sécurité.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire
si la Fraternité des policiers a été consultée sur
cette question?
M. CHOQUETTE: Elle a été consultée, ils sont ici
présents et ils sont d'accord sur l'amendement proposé. Je crois
que le conseil de sécurité est également d'accord sur
l'amendement proposé.
M. LEGER: Autrement dit, les autres cas sont déjà
prévus par les relations syndicales.
M. CHOQUETTE: Exactement, les cas des membres du syndicat sont
prévus par leur convention collective tandis que, pour les officiers,
nous maintenons en fait les droits d'appel au conseil de
sécurité.
UNE VOIX: Adopté.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, adopté, M. le
Président.
M. GOLDBLOOM: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le nouvel article 16 est adopté.
Article 16 devenu l'article 17?
M. LEGER: D'accord, M. le Président, adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 16 devenu article 17, adopté.
Article 17 devenu l'article 18?
M. GOLDBLOOM: Là, M. le Président, nous sommes moins
d'accord.
La Commission de transport est un organisme de nature administrative
purement et nous sommes très hésitants d'accepter qu'elle
reçoive et garde les amendes perçues.
Présentement, si je comprends bien, c'est la communauté ou
la municipalité qui reçoit l'amende. Est-ce que l'on peut
expliquer les raisons pour lesquelles on voudrait que la commission puisse
garder l'argent?
M. TRUDEAU: Simplement parce que lorsque c'est la communauté qui
poursuit, l'amende reste à la commuanuté; lorsque c'est la
municipalité qui poursuit, l'amende reste à la
municipalité. Dans ce cas, c'était un peu complexe, parce que ce
sont des règlements de la Commission de transport, on imagine que c'est
la commission qui va poursuivre et c'est certainement elle qui encourra les
frais qui relèvent de ces poursuites. Il ne s'agit pas d'amendes
considérables, mais on a suivi le processus général tout
simplement.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que la Commission de transport a actuellement le
pouvoir d'imposer des amendes?
M. TRUDEAU: Non, M. le Président. M. GOLDBLOOM: Demander...
M. TRUDEAU: Elle est dans cette étrange situation où elle
a le pouvoir de faire des règlements qui n'ont pas de sanction. C'est
une situation assez spéciale. En fait, il s'agit de régler des
cas qui individuellement...
M. CHOQUETTE: Cela me paraît assez étrange qu'un corps non
élu puisse adopter des règlements sanctionnables devant les
tribunaux.
M. TRUDEAU: C'est un pouvoir que la Législature a
conféré à toutes les commissions de transport des
communautés, à celle de la Commission de transport de la rive sud
aussi. Evidemment, c'est qu'il y a des problèmes bien particuliers qui
relèvent du transport en particulier. Par exemple, dans le métro,
si un individu fume, ce n'est certainement pas une grosse infraction. Si tout
le monde le fait, cela devient compliqué. Encore une fois, je le dis, il
ne s'agit pas de grosses amendes, mais s'il n'y a pas de sanction, si personne
ne peut intervenir, il peut certainement y avoir une cause de désordre.
Je soumets respectueusement que je ne connais pas d'instance, juridiquement,
où un corps possède un pouvoir de légiférer et
qu'on lui dise: Vous allez légiférer, mais il n'y aura pas de
sanction. C'est ce qui appartient à la Commission de transport dans le
moment.
Je donne un exemple bénin, il y en a d'autres. Par exemple, le
passager qui se pourvoit de plus d'une correspondance, il ne s'agit pas de
crime ou de meurtre, mais il les passe à ses amis, il s'établit
une petite fraude pour prendre l'autobus gratuitement. Si on
généralise ces choses, c'est une cause de désordre.
M. CHOQUETTE: Cracher dans le métro, des choses comme cela.
M. TRUDEAU: Oui, ces genres de choses.
M. CHOQUETTE: C'est assez banal en fait, comme type de
réglementation. C'est incontestable. Ce qui me frappe, c'est que ce
pouvoir réglementaire devrait appartenir au conseil de la
communauté.
M. TRUDEAU: Je ne suis pas contre le fait qu'il appartienne au conseil
de la communauté, mais le législateur, dans toutes ses lois, l'a
donné aux commissions de transport. Je l'ai pris comme il était
donné. Encore une fois, je n'ai pas d'objection qu'il soit donné
au conseil de la communauté, au contraire. Je représente la
communauté, mais le pouvoir est dans le chapitre du métro, il
appartient à la Commission de transport. On peut adopter ces
règlements, c'est dans la loi; il n'y a rien à faire. Une fois
qu'ils sont adoptés, les gens les violent et on dit: Excusez, on les a
adoptés.
M. CHOQUETTE: Quelle est la limite des amendes que peut imposer la
Commission de transport pour la violation de ses règlements? Est-ce que
c'est dans l'ordre d'idées que vous nous mentionniez tout à
l'heure?
M. TRUDEAU: M. le ministre, je n'ai pas mis l'exemple en question. Il
faut quand même se rendre compte qu'il s'agit d'une concentration urbaine
considérable où, à un moment, il y a des mouvements de
masse. On a donné l'exemple de petites infractions, il peut y avoir des
ennuis plus sérieux dans le transport en commun.
M. CHOQUETTE: $1,000 pour cracher, c'est dispendieux?
M. TRUDEAU: A Québec l'amende maximum est de $500 par
exemple.
Je ne le sais pas. Ce n'est certainement pas pour cracher dans le
métro, mais cela peut être dans les autobus. C'est $500. Je veux
dire, enfin, c'est le principe qui est en jeu, sérieusement, de donner
un pouvoir de légiférer et de soustraire le pouvoir de
sanction.
M. CHOQUETTE: Légiférer, en général, cela
appartient à des élus.
M. TRUDEAU: Oui, mais ce sont des élus qui l'ont
conféré aux commissions de transport.
M. CHOQUETTE: Je pense que ce n'étaient pas les mêmes
élus qu'aujourd'hui.
M. TRUDEAU: Je ne suis pas certain que ce n'étaient pas les
mêmes élus qu'aujourd'hui, parce qu'il y a eu 114 amendements
apportés à cette loi, dont beaucoup par des élus
d'aujourd'hui.
M. LEGER: Est-ce que vous dites que ce pouvoir existe à la
Commission de transport de la rive sud?
M. TRUDEAU: Oui, certainement.
M. LEGER: Est-ce que c'est cela que j'ai compris, le pouvoir de
sanction?
M. TRUDEAU: Oui, d'adopter des règlements. Ici, à
Québec, on me donne une référence. C'est-à-dire que
pour ce qu'on demande comme amende à la Commission de transport, on se
réfère à l'article 69 de la loi de la communauté.
Ce seraient les mêmes amendes que les règlements
généraux de la communauté, non pas pour les
règlements de pollution, ni pour les règlements d'aliments, non
pas les amendes dont on a parlé tantôt, mais c'est étrange
qu'il puisse s'adopter des règlements et qu'on ne puisse rien faire une
fois qu'ils sont adoptés. Je soumets que c'est une situation
curieuse.
M. CHOQUETTE: Vous n'aimeriez pas nous soumettre un autre amendement
selon lequel les règlements de la Commission de transport sont
assujettis à l'approbation du conseil de la communauté?
M. TRUDEAU: Sûrement.
M. CHOQUETTE: Cela me paraîtrait plus conforme à la
démocratie bien comprise.
M. TRUDEAU: Sûrement que je le ferais volontiers. Ici, tout ce
qu'on fait, par exemple, c'est de dire à qui appartient l'amende. Il
faudrait retourner à l'article soufflez comme il le faut,
messieurs 186 d), si on veut le modifier et dire, à cet endroit,
je soumets que ce serait peut-être le bon endroit, que les
règlements adoptés en vertu de l'article 286 d) sont assujettis
à l'approbation du conseil de la communauté. Je ne vois pas
d'objection, au contraire.
M. CHOQUETTE: Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres membres de la
commission.
M. SEGUIN: Est-ce que les personnes responsables de je ne dirai pas de
poursuivre mais d'appliquer la loi sont des membres du corps policier de la
Communauté urbaine?
M. CHOQUETTE: II y a une police particulière pour le
transport.
M. SEGUIN: Sont-ils membres, je ne dirai pas du conseil de
sécurité, mais du corps policier de la Communauté
urbaine?
M. CHOQUETTE: Non.
M. SEGUIN: C'est un autre groupe?
M. CHOQUETTB: Oui.
M. SEGUIN: Cela peut faire une différence, parce que si
c'était la police... qu'on parle des peccadilles, eux autres ne
ramassent pas les amendes, ils n'ont pas le temps.
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas saisi la pensée du député
de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: Je vous l'expliquerai après la séance.
M. CHOQUETTE: Allez-y, lâchez-vous.
M. TRUDEAU: Je pourrais m'engager tantôt, dans l'ordre des
articles, à proposer cet amendement, mais, encore une fois, je n'ai pas
d'objection à être privilégié. Aucune des autres
commissions... A l'article 286, on pourrait ajouter cette modification.
M. HANIGAN: Pendant que Me Trudeau cherche, je voudrais mentionner que
la Commission de transport de Montréal, en vertu de l'article 17 a)
cela est avant 1970 pouvait adopter des règlements et ces
règlements prévoyaient des sanctions. Les causes étaient
entendues par la cour municipale.
Depuis 1970, la CTCUM a perdu les pouvoirs prévus à
l'article 17 a) de sa loi. Présentement, elle peut adopter des
règlements, mais il n'y a pas de sanction.
M. CHOQUETTE: Mais si la Commission de transport a perdu certains
pouvoirs, il a dû y avoir peut-être des raisons. De toute
façon, je pense bien que ce serait satisfaisant si elle adoptait des
règlements, quitte à ce qu'ils soient approuvés par le
conseil de la communauté qui sera responsable.
Pour la réception des amendes, c'est une matière qui
intéresse le ministre des Affaires municipales plus que moi. Il n'y
aurait pas d'inconvénients, je pense bien, que la commission garde le
produit des amendes...
M. TRUDEAU: En fait...
M. CHOQUETTE: ... dans ces conditions.
M. TRUDEAU: ... ce sont 18 ou 16 municipalités qui font les frais
de la Commission de transport. Alors, quand la commission garde quelque chose,
cela lui fait autant de moins à payer en déficit.
M. GOLDBLOOM: Alors, ce serait adopté, M. le
Président.
M. LEGER: L'article 243 est adopté comme tel?
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 242.
M. LEGER: Non, c'est-à-dire l'article 17 serait adopté
comme tel?
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est l'ancien article 16 qui devient 17 qui
est adopté.
M. GOLDBLOOM: Non, nous l'avions adopté, M. le Président,
c'est l'ancien article 17 qui deviendrait 18...
M. LEGER: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: ... et qui serait adopté.
M. LEGER: Alors, si c'est adopté...
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est l'ancien article 17 qui devient
l'article 18 qui est adopté.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 17 devenu l'article 18 est
adopté. Article 18, devenu l'article 19.
M. LEGER: II y a une relation de concordance, je pense.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté?
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 19, devenu l'article
20.
M. GOLDBLOOM: Nous sommes d'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, devenu 20, adopté.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. D'accord, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 19, devenu 20, adopté. Article
20, devenu l'article 21.
M. GOLDBLOOM: Là, M. le Président, il s'agit d'avancer les
dates de façon à pouvoir régler les problèmes avant
Noël, si je comprends bien. D'accord, pourquoi pas?
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 20, devenu 21, adopté. Article
21, devenu 22.
M. SEGUIN: Vous ne voulez pas que je commence un débat.
M. LEGER: M. le Président, à l'article 21...
M. SEGUIN: C'est l'adoption automatique.
M. LEGER: ... il semble, M. le Président, que cet article, du
fait qu'on veut faire disparaître ou changer les aliénas 1, 2 et
3, me donne l'impression qu'on a renoncé, à la Communauté
urbaine de Montréal, à avoir son propre rôle
d'évaluation, puisque l'article est amendé: Jusqu'à
l'entrée en vigueur du premier rôle d'évaluation de la
communauté... le reste, c'est la même chose, et, dans
l'amendement, vous dites: Cette taxe est imposée selon
l'évaluation de ses immeubles imposables apparaissant au rôle de
l'évaluation en vigueur dans chaque municipalité.
Est-ce que cela veut dire que la Communauté urbaine renonce
à son propre rôle d'évaluation, et que vous allez vous fier
uniquement au rôle d'évaluation de chaque municipalité?
M. TRUDEAU: Non, M. le Président. Le commissaire à
l'évaluation de la communauté actuellement fait le rôle de
chacune des municipalités, et, comme vous le savez, selon la Loi sur
l'évaluation foncière, c'est l'ensemble de ces rôles qui
constitue le rôle de la communauté. Comme il s'agit, à cet
article, d'une taxe qui est imposée par chaque municipalité, je
pense qu'il est plus juste au point de vue du langage de parler
du rôle en vigueur dans chacune des municipalités que de parler du
rôle de la communauté, parce que chacune taxe chez elle.
M. LEGER: En réalité, c'est une concordance...
M. TRUDEAU: II n'y a pas de changement... M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 21, devenu l'article 22,
adopté. L'article 22, devenu 23.
M. GOLDBLOOM: C'est un cas un peu particulier qui n'est pas
présentement réglé par la Loi sur l'évaluation
foncière, M. le Président. C'est acceptable.
M. LEGER: D'accord. Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 22, devenu l'article 23,
adopté. L'article 23, devenu 24.
M. GOLDBLOOM: Question de terminologie seulement.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 23, devenu l'article 24,
adopté. L'article 24, devenu 25.
M. GOLDBLOOM: C'est un article qui me semble souhaitable, M. le
Président.
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 24 qui est devenu l'article 25 est
adopté. L'article 25 qui est devenu l'article 26.
M. LEGER: A l'article 25, je me pose des questions. On ajoute
l'alinéa suivant: "Pour les fins du présent article, la
Communauté, à l'égard de tout immeuble acquis de
gré à gré ou dont l'expropriation a été
décrétée, est réputée en être
propriétaire à compter de la date à laquelle la possession
de cet immeuble lui est accordée."
Qui paiera les taxes entre le moment de l'expropriation et le moment de
la prise de possession?
M. TRUDEAU: Qui paiera...?
M. LEGER: Les taxes, étant donné que...
M. TRUDEAU: Personne, en fait, et nous faisons la demande à cause
de la situation suivante. C'est seulement pour les fins de l'article. La
communauté est exempte de taxe. Si on n'a pas l'article et que la
communauté ne devient propriétaire que lors du jugement final en
expropriation, cela signifie à ce moment que le contribuable ou la
partie expropriée, comme partie de l'indemnité, va
réclamer les taxes. A ce moment, la communauté devra les payer et
ce sont les municipalités qui font les frais des dépenses de la
communauté. Il y a un jeu "intercompte". Si la municipalité est
obligée d'en payer, évidemment, la communauté va la
rembourser et elle les paiera dans les dépenses de la communauté.
On pense qu'à partir du moment où la communauté prend
possession, il ne devrait plus y avoir personne qui paie de taxes parce qu'au
fond, ce sont les mêmes contribuables qui vont en faire les frais.
M. LEGER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 25 qui est devenu l'article 26 est
adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 26 qui est devenu l'article 27.
M. LEGER: Est-ce que Me Trudeau pourrait expliquer les raisons du
paragraphe a)? "Sauf pour les fins du sous-paragraphe a, il ne peut être
consenti de prêts à même ce fonds de roulement..."?
Seulement des explications sur cette raison.
M. TRUDEAU: Le fonds de roulement sert à financer les travaux
pendant le temps que la communauté met à contracter des emprunts
à
long terme. Comme vous le savez, les emprunts à long terme sont
contractés au moment où le marché est le plus propice et,
à ce moment-ci, j'admets qu'il n'y a pas beaucoup de ces moments. Il
s'est avéré parfois que le taux bancaire est inférieur au
taux du marché et que cela dure plus d'un an. Il n'y a pas
d'intérêt, à ce moment, à emprunter sur le
marché si on n'est pas invité à le faire par les banquiers
à court terme et c'est pour cela qu'on demande d'être
dispensés de ce délai d'un an dans le cas du paragraphe a).
Les fonctionnaires du ministère m'ont fait remarquer qu'il y
avait des réticences à n'avoir aucun délai prévu
à cet article et, s'ils sont encore du même avis, on n'a pas
objection à ce que cela soit étendu à deux ans
plutôt qu'un an. Cela répondrait à nos besoins. Et si c'est
encore l'avis, je me suis permis non pas que je veuille avoir des
papillons, mais la représentation m'ayant été faite
à la dernière minute de rédiger l'amendement. Je ne
sais pas s'il convient ou pas.
M. DENAULT: Si je suis debout, M. le Président, ce n'est pas
parce que j'ai à parler sur l'article qui est en discussion. Je voulais
parler d'un article qui, possiblement, pourrait s'insérer avant
l'article dont il est question dans le moment. Je n'ai pas trouvé
d'autre méthode pour le faire que de me lever et d'attendre d'être
vu par le président.
Je ne sais pas si c'est la procédure appropriée à
suivre, mais puisque l'amendement, qui pourrait être
considéré par la commission, porterait le numéro 257 a),
je me demande si c'est bien le moment d'aborder cette question.
Je représente la ville de Pierrefonds qui désire soumettre
à l'attention de cette commission si l'un de ses membres veut
bien le proposer un amendement à la Loi de la communauté
urbaine, dont j'ai ici des copies. Je me demande s'il y a d'abord quelqu'un qui
voudrait le proposer. Il s'agit d'un amendement qui dirait ceci: "Nonobstant
l'article 257 et sauf décision contraire du conseil, toutes
dépenses encourues par un service de la Communauté
excédant $100,000 au cours d'un même exercice et
occasionnées par un projet ou une manifestation organisée ou
parrainée par une municipalité en dehors du cadre des services de
la Communauté, agréées par le conseil, sont à la
charge de cette seule municipalité."
Il y a deux autres paragraphes un peu plus techniques. Je me demande si
je peux continuer à en parler avant de le distribuer, ou si quelqu'un
doit le proposer pour que je l'explique.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faudrait qu'il soit distribué avant.
Est-ce qu'on pourrait?
M. DENAULT: J'en ai ici une vingtaine d'exemplaires.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire, je
crois qu'il pourrait le proposer.
M. DENAULT: Je dois dire au préalable qu'il ne s'agit
peut-être pas d'un papillon dans le pire sens du terme, parce qu'il y a
déjà plusieurs semaines, nous avions donné un avis public
dans les journaux annonçant que nous présenterions cet
amendement. Comme question de fait, après avoir vu cet avis public, le
procureur de la CUM a communiqué avec moi et je lui en ai fait parvenir
une copie. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui le propose, M. le
député de Pointe-Claire? La raison pour laquelle la ville de
Pierrefonds présente cet amendement, c'est une raison relativement
simple. Si les municipalités doivent siéger au conseil de la
communauté, et si elles doivent siéger là et avoir un
rôle efficace, c'est-à-dire celui de vraiment participer aux
décisions et d'avoir quelque chose de concret à faire, il faut
éviter ces situations où une municipalité peut engager la
communauté dans des dépenses considérables, alors que le
conseil de la communauté n'a en définitive aucun moyen et aucune
façon de se prononcer sur ces dépenses. Et puisque c'est
probablement ce qui vous viendra à l'esprit, on peut parler du cas que
la ville de Pierrefonds avait précisément à l'esprit en
nous demandant de rédiger ce texte, à savoir les coûts de
police qui seront encourus par la communauté pour les Jeux
olympiques.
Il est évident que ce sujet n'a pas été
discuté au conseil de la communauté et n'a pas été
approuvé par les membres du conseil de la communauté, mais il y a
là une dépense considérable qui va être encourue.
Alors, nous disons tout simplement qu'il serait normal que les
municipalités qui siègent au conseil aient l'occasion de se
prononcer sur des sujets de ce genre. D'ailleurs, je ne sais pas
évidemment, puisque je n'étais pas présent, dans quelle
mesure cela a été rapporté fidèlement, mais j'ai lu
dans un journal récemment qu'à une question du
député de Lafontaine, le ministre de la Justice a répondu
qu'il était impossible avec les lois actuelles de diviser les
coûts de sécurité pour les Jeux olympiques. On s'est dit:
Si la loi actuelle ne permet pas de le faire, proposons un amendement à
la loi qui permettra de le faire. J'admets que cela va coûter de l'argent
de tenir une comptabilité de ce genre, mais c'est une chose comme
beaucoup d'autres qui font qu'on revient en démocratie. Cela coûte
plus cher d'avoir des contrôles, cela coûte plus cher d'avoir une
comptabilité séparée, cela coûte plus cher d'avoir
à amener ces choses devant le conseil. Il y a la possibilité
qu'elle ne soit pas acceptée, mais c'est le risque qu'on court quand on
revient en démocratie. Si on a un conseil qui a vraiment des pouvoirs,
et si on a des municipalités qui siègent à ce conseil et
qui ont vraiment un rôle à jouer, il faut faire en sorte qu'elles
aient la possibilité de s'exprimer et de faire valoir leur point de vue
sur des choses qui
vont faire encourir à la communauté des dépenses
considérables.
Je pense que, depuis quelques années, on peut dire que le climat
s'est quelque peu amélioré au conseil de la communauté,
mais je pense aussi que si le gouvernement agissait dans le sens qui est
proposé, cela contribuerait de façon évidente à
donner aux municipalités le sentiment qu'elles ont vraiment quelque
chose à faire au conseil de la communauté.
Dans la situation actuelle, je conçois que même le conseil
de sécurité n'a pas le choix et n'a pas véritablement de
contrôle. Si une municipalité, que ce soit Montréal ou que
ce soit une autre municipalité, organise une manifestation de grande
importance, je conçois mal que le conseil de sécurité
puisse dire: Nous, nous n'offrirons pas les services de police. Si la
manifestation existe, le conseil de sécurité qui, d'après
sa loi, doit assurer la paix et la sécurité, n'a pas d'autre
choix que d'embofter le pas et de donner la protection aux citoyens et aux gens
qui vont participer à des manifestations de ce genre. C'est le point de
vue de la municipalité que je représente et, je pense, de
quelques autres aussi.
M. LEGER: Est-ce que je pourrais vous poser une question? Est-ce que le
député de Pointe-Claire veut parrainer le projet?
M. SEGUIN: Je pense que la présentation faite par Me Denault
reflète bien l'intention que les municipalités peuvent avoir
lorsqu'il s'agit de certaines dépenses extraordinaires à
l'intérieur de la communauté et qui doivent découler,
jusqu'à une certaine mesure, de la responsabilité des
municipalités. Je m'éloignerai, si vous le voulez, de cette
question de sécurité pour les Jeux olympiques et on me permettra
de passer un commercial en même temps. Je demanderais aux journalistes de
s'abstenir de faire rapport du commercial. Seulement ceux qui sont ici
présents pourront bénéficier de mes commentaires. On
reconnaît déjà depuis quelques années que
Pointe-Claire, ville bien connue dans la province et dans le Canada...
M. BOSSE: Et bien administrée.
M. SEGUIN: Bien administrée, oui... est devenue, je pense, la
représentante, la ville représentante, ou le secteur
représentant de la natation, de la plongée et des jeux aquatiques
de toutes sortes. Dieu merci, nous avons pris à charge cette
responsabilité à nos frais, il n'y a jamais eu de subvention ou
autre chose donnée à la ville en ce qui concerne notre programme.
Nous représenterons sans doute le Canada, nos membres
représenteront le Canada, aux Jeux olympiques en 1976, la province de
Québec et le pays tout entier, les nageurs, les plongeurs, etc. Voici ce
qui pourrait fort bien arriver et nous ne présumons pas qu'il serait
possible que nous prévoyions ces dépenses, mais c'est simple-
ment pour illustrer un autre secteur de ce qu'avance Me Denault. Advenant le
cas où le club de natation de Pointe-Claire, le club de plongée
de Pointe-Claire, représenteraient de fait ou auraient parmi leurs
membres la grande majorité c'est ce que nous espérons
des représentants du: Québec et représentants
canadiens aux Jeux de Montréal en 1976, il se pourrait fort bien que
nous devions faire face à des dépenses, dans l'année 1975,
peut-être même cette année, qui pourraient être
forcément portées au compte de la communauté, si on se
base sur cette idée ou ce principe de région, de grands Jeux
olympiques, Jeux de Montréal, etc.
Je voudrais que toutes les municipalités de la communauté
puissent avoir une protection que nous demandons dans cet amendement. La ville
de Pointe-Claire, advenant l'obligation de sa part de faire des dépenses
semblables, serait obligée de rendre une comptabilité très
sévère, très approfondie de toutes ces dépenses
à la communauté. Alors, si je transporte cela dans d'autres
domaines, vous voyez ce qui s'ensuit. Nous demandons tout simplement que les
municipalités puissent avoir ces comptabilités, ces états
de comptes qui justifieront les dépenses et c'est ce que nous n'avons
pas pu avoir dans certains cas jusqu'à maintenant. Je n'ai pas voulu me
concentrer sur la question de la police. Naturellement, c'est un
problème.
Il y a aussi d'autres secteurs qui pourront fort bien être
justifiés de demander à la Communauté urbaine de
reconnaître certaines dépenses. Nous avons fixé le montant
à $100,000. Nous ne parlons pas de peccadilles, on parle d'une
dépense assez considérable. C'est dans ce contexte que nous
voulons cette nécessité d'une comptabilité
sévère et détaillée sur ces dépenses
extraordinaires. Je termine sur ce commentaire et je pense bien qu'il y aura de
l'opposition à cette proposition et à cette opposition, je dirai
tout de suite ma réponse: Qu'est-ce qu'il y a de mal à avoir un
compte détaillé?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je remarque que, dans cet amendement,
qui est proposé, que je trouve très démocratique, parce
que ce serait le conseil qui se prononcerait pour ou contre des dépenses
accordées ou occasionnées à l'intérieur de cette
limite ou de ce minimum de $100,000... La première question qui me vient
à l'esprit, c'est pour quelle raison, Me Denault, le faites-vous par un
amendement dans la loi? Est-ce à la suite de la réponse que le
ministre de la Justice me donnait en Chambre à une question que je lui
ai posée, ou bien est-ce que c'était impossible, dans le rouage
actuel de la Communauté urbaine, de le présenter directement
à une municipalité ou plusieurs municipalités? Je sais
que, dans mon comté, la ville de
Montréal-Est était d'accord, la ville d'Anjou était
d'accord aussi sur cet article. Comment se fait-il que ça ne pouvait pas
se présenter tout simplement au conseil et que le conseil le propose
comme faisant partie du projet de loi?
M. DENAULT: Cela a été présenté
effectivement au conseil et ça n'a pas passé. Les maires de
banlieue, sauf erreur, ont tous voté pour cela, si je ne me trompe pas,
mais...
M. LEGER: Vous aviez l'unanimité, sauf pour la ville de
Montréal?
M. DENAULT: Sauf la ville de Montréal. Dans ces circonstances, il
ne reste qu'un seul endroit à venir et c'est pour ça qu'on est
ici.
M. LEGER: Bon. Je pense que, comme je le disais tantôt à un
article assez controversé, le conseil devrait être capable
d'être souverain et pour lui donner l'occasion d'être souverain, il
faut lui donner des possibilités, par une loi, tel que le disait le
ministre de la Justice. En regardant cet amendement, je trouve ça
absolument logique, c'est rare que je suis d'accord avec le
député de Pointe-Claire, mais c'est...
M. SEGUIN: On ne le répétera pas trop souvent. Pour une
fois, on acceptera ça.
M. LEGER: Mais je pense que c'est une chose tout à fait
démocratique que le conseil soit obligé de tenir compte, dans
toute cette structure assez difficile de la Communauté urbaine de
Montréal, des problèmes qui sont occasionnés pour des
membres de cette communauté. Je n'apporterai par d'autres arguments, le
député de Pointe-Claire a fait son "commercial", mais je pense
que c'est un amendement qui est acceptable et je l'appuierais s'il y a d'autres
membres de la commission qui pouvaient l'appuyer.
M. CARON: M. le Président, si, à l'article 11, on semblait
avoir la faveur de tous les maires, on était prêt à donner
des pouvoirs sans limite, alors vu qu'à cet article-ci la proposition
faite par Me Denault a l'appui de tous les maires, je pense que ce serait juste
et raisonnable qu'on l'accepte.
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Trudeau.
M. TRUDEAU: M. le maire Desmarais me demande qui je représente.
La communauté qui a voté contre cet article. Ce n'est pas une
remarque d'ordre... Je ne vais pas au mérite de l'affaire, je suis
surpris, par ailleurs, au point de vue juridique, de voir la latitude qu'on
confère à la communauté. Je ferai simplement remarquer que
l'effet de cet article est de permettre à un service de la
communauté de dépenser jusqu'à $100,000 sans être
autorisé par personne parce que, dans le contexte actuel de la Loi de la
communauté, telle que je la comprends, aucun service de la
communauté ne peut dépenser et ça s'applique au service de
police comme aux autres, à moins de dépenser dans le cadre d'un
budget approuvé par le conseil.
J'aime bien le terme "parrainer" et toutes ces choses. Cet article
laisse entendre qu'un service de la communauté peut dépenser
jusqu'à concurrence de $100,000 sans consulter le conseil de la
communauté. Je trouve cela étrange, au point de vue juridique,
d'autant plus qu'il doit en tenir une comptabilité
séparée. Je ne sais pas pourquoi on veut nous conférer
cette latitude. Cela me parait antidémocratique que les services non
élus dépensent les deniers qui n'ont pas été
votés par les représentants du peuple.
M. DENAULT: Je regrette d'être en désaccord avec Me
Trudeau. A mon point de vue cet article ne dit pas cela du tout. Si on remarque
bien, au début, on dit tout simplement: "Nonobstant l'article 257 qui a
trait à la répartition des dépenses de la
communauté". Je ne vois absolument rien dans ce texte qui dit que l'on
fait désormais abstraction de tout le reste de la loi de la
communauté, laquelle loi stipule à quelles conditions et de
quelle façon on pourvoit aux dépenses de la communauté.
Cet article ne fait que dire que parmi les dépenses qui sont autrement
autorisées par d'autres articles, il va y avoir des dispositions
spéciales quant à ces dépenses. On peut considérer
cela comme une dispute d'avocat, je vous dis simplement que je ne le vois pas
du tout comme mon confrère.
M. TRUDEAU: Ce n'est pas une question d'avocat, M. le Président,
si vous me le permettez. C'est marqué, "une dépense de $100,000
qui est occasionnée par un projet" c'est le texte même. C'est une
dépense de $100,000 qui est faite par un service de la communauté
et qui est occasionnée par un projet et le projet n'est pas
agréé par le conseil. Si ce n'est pas une autorisation de
dépenser jusqu'à $100,000, je ne vois pas ce que c'est.
M. DENAULT: Prenons un exemple pratique. Si le conseil de
sécurité ou les responsables du service de police de la
communauté envoient des policiers pour s'occuper de faire ce qu'il y a
à faire aux Jeux olympiques, vous voyez très bien à ce que
cela correspond. Ce sont des dépenses qui sont autorisées par le
conseil de sécurité, mais qui sont occasionnées par un
projet ou une manifestation organisée ou parrainée par une
municipalité et ce ne sont pas des dépenses qui ont
été agréées par le conseil. Ce projet n'a pas
été agréé par le conseil. Je ne vois pas le
problème dans cela.
M. TRUDEAU: Le budget du conseil de sécurité a
été approuvé par le conseil de la communauté. Ceci
implique une affaire qui
n'est pas agréée par le conseil de la communauté.
C'est $100,000 hors du budget que vous permettez à n'importe quel
directeur de service de la communauté de dépenser et, la seule
condition que vous y mettez, c'est que ce soit parrainé par quelqu'un
d'autre que la communauté.
M. LEGER: M. le Président, je suis quand même un peu
sensible à l'argument de Me Trudeau.
M. SEGUIN: Que suggéreriez-vous pour atteindre le même but,
mais qui serait conforme à votre pensée?
M. LEGER: M. le Président, je suis sensible aux remarques de Me
Trudeau, mais il faut comprendre une chose. Les dépenses
supplémentaires occasionnées par la police pour les Jeux
olympiques je fais abstraction de la police qui va surveiller le village
olympique, ce sera la Gendarmerie royale dans un poste précis ne
feront pas l'objet d'un poste précis dans le budget de la
Communauté urbaine de Montréal parce que ce sont des
dépenses qui peuvent être assez diluées, assez floues, et
difficilement "cernables" par les membres du conseil qui pourraient, par la
suite, dire exactement: On s'attend à tel montant, mais comme à
ce jour nous n'avons pas de montants, c'est un des problèmes que nous
avons avec les Jeux olympiques. On les aime les Jeux olympiques, on est
d'accord, mais on n'a pas de montants précis pour savoir où on
s'en va concernant les possibilités de dépenses
supplémentaires. C'est vrai que nous aurons des revenus plus
élevés qu'on s'attendait d'avoir, on le voit, mais nous sommes
aussi certains qu'il y aura des dépenses supplémentaires.
Mais pour ce poste particulier de dépenses de la police,
normalement le conseil devrait être capable, puisqu'il est souverain, de
déterminer ce coût, mais comme c'est une dépense qui va
être diluée dans l'ensemble du budget, ce sera difficilement
"cernable" et facilement acceptable par le conseil. C'est pour cela que je
pense que malgré le point, selon M. Trudeau, que cela permet une
dépense de $100,000, je pense que c'est quand même un cas bien
précis. Il faudrait retenir que les municipalités ont à
subir ce problème des dépenses supplémentaires qui ne
peuvent pas être prévues.
M. DENAULT: Mais, M. le Président, je me demande si on discute
des modalités ou du principe. Dans les remarques de Me Trudeau, on me
dit que le texte que je suggère n'est pas tout à fait parfait,
mais on ne me dit pas que le principe ou que le but recherché est
mauvais. Si c'est seulement cela le problème, cela s'amende. Mais il me
semble qu'on devrait d'abord savoir si la commission ou ceux qui s'opposent
s'opposent au principe de l'affaire et, ensuite, on verra si c'est seulement la
rédaction qui est défectueuse.
M. TRUDEAU: Le texte ne me permettait pas de saisir le but
recherché. J'ai cru que le but recherché était de
permettre une dépense de $100,000 sans l'autorisation du conseil.
Là-dedans, le but recherché n'est inscrit nulle part. On dit
même "Nonobstant l'article 257..." L'article 257, c'est le budget. Votre
commission vient d'amender l'article 252 pour dire qu'il ne se dépense
pas un sous sans un certificat du trésorier. Finalement, qu'est-ce qui
empêche le conseil "d'itémiser" le budget du conseil de
sécurité? C'est son privilège de le modifier. Comment
voulez-vous que je comprenne le but de cet article, avec tous ces pouvoirs
qu'il y a dans la Loi de la communauté, sans imaginer qu'il y a
quelqu'un qui veut qu'on dépense $100,000? Je suis étonné
qu'on ne dise pas à quel chef de service on veut permettre cela, parce
qu'ils peuvent se le partager dans le cadre de la législation
actuelle.
M. CHOQUETTE: M. Trudeau, vous semblez prendre la proposition de la
ville de Pierrefonds sur un ton badin.
M. TRUDEAU: Je la prends au pied de la lettre, M. le ministre. Il n'y a
rien de badin dans cela. Je trouvais tantôt qu'on voulait mettre des
limites et on a mis des limites aux représentants du peuple pour ne pas
octroyer des contrats de $500,000. Là, il ne s'agit pas des élus,
il s'agit des chefs de service. Il s'agit de dépenses encourures par un
service de la communauté, "excédant $100,000", donc
jusqu'à $100,000, on peut y aller. "Non agréées par le
conseil", évidemment, il va dépenser cela et cela va être
à la charge de cette seule municipalité. Moi, j'aimerais mieux
qu'il ne les dépense pas, parce que ce n'est pas son affaire de le
dépenser, si ce n'est pas une dépense qui est approuvée
par le conseil. C'est cela le texte que j'ai devant moi.
M. DENAULT: Moi, je ne vois rien dans ce texte, M. le Président,
qui dit qu'un service pourra désormais dépenser $100,000. Ce
n'est pas cela que le texte dit. Le texte dit que des dépenses,
puisqu'il faut lire l'article dans son contexte, qui sont autrement
autorisées par d'autres articles, si de telles dépenses
excèdent $100,000, au cours d'un même exercice, parce que, tout de
même, il ne faut pas qu'à chaque fois que la police va dans une
municipalité et que cela coûte $102 de temps
supplémentaire, on facture la municipalité, ce serait ridicule.
Ce n'est pas cela qu'on veut dire. Si de telles dépenses excèdent
$100,000 au cours d'un même exercice; maintenant, si on trouve la somme
de $100,000 trop élevée, on peut bien mettre $50,000 ou $75,000.
Il nous a paru que la somme de $100,000 constituait une ligne de
démarcation entre des manifestations courantes, des choses... Parce que,
en définitive, il faut tout de même que la police couvre certaines
manifestations qui sont dans le cours normal des choses et qui sont
occasionnées par un
projet ou une manifestation organisée par une
municipalité, agréée par le conseil.
Tout ce qu'on veut, en définitive, c'est qu'une
municipalité, avant de faire en sorte que la communauté se voit
placée devant un fait accompli, vienne présenter son projet aux
autres municipalités qui sont membres du conseil et qu'elle fasse
accepter ce projet par le conseil. Je ne vois rien de compliqué dans
cela.
M. LEGER: II n'y a aucune municipalité, sauf la ville de
Montréal, qui pourrait avoir éventuellement une dépense de
police excédant $100,000, à moins d'avoir un congrès de
tous les policiers dans une petite ville.
M. SEGUIN: Et d'autres services aussi.
M. DENAULT: II est vraisemblable que c'est cela qui va se passer et il
n'a peut-être pas paru clairement à Me Trudeau que c'est de cela
qu'il s'agissait, mais j'ai cru comprendre que plusieurs autres personnes ont
immédiatement décelé que c'était de cela qu'il
s'agissait. Mais, à tout événement, je ne conçois
pas qu'on puisse écrire dans un texte une disposition visant
spécifiquement une ville et une activité en particulier de cette
ville. On fait une loi générale. J'admets qu'elle ne s'appliquera
peut-être pas souvent, mais s'il y a d'autres municipalités qui,
éventuellement, s'avisaient de faire quelque chose, sinon de semblable,
du moins de similaire, à ce moment, la disposition s'appliquerait
à elle également.
Plus ces municipalités seraient petites, plus elles devraient y
songer sérieusement et elles devraient voir à faire approuver
cela pour ne pas risquer, plus tard, de se voir attribuer les coûts de
cette organisation ou de cette manifestation. Ce qui peut paraître
compliqué ou difficile n'est pas nécessairement une chose qui ne
peut pas se réaliser.
M. TRUDEAU: II y en a passablement de projets qui tombent
là-dessus, M. le Président. Par exemple, on a eu des ordonnances
de la régie, l'ancienne Régie des eaux, résultant de
projets parrainés qui remontent à plusieurs centaines de
millions, qui sont traduites dans un règlement d'emprunt, qui n'ont pas
été approuvées par le conseil de la communauté.
C'est justement parce qu'elles n'ont pas été approuvées
qu'on a eu une ordonnance de s'exécuter. Mais cela a été
parrainé, et plus que parrainé. Ils sont allés devant la
Régie des eaux. Ils leur ont dit: On est pour cela. Nos
ingénieurs ont dit qu'il faut épurer l'eau sur l'île. On va
leur envoyer ces comptes? C'est bien plus que $100,000. C'est $700 millions, le
parrainage de cela. Cela s'applique à tout cela.
M. DENAULT: II y a deux choses à considérer
là-dedans. C'est que, d'abord, c'est dans le cadre des services de la
communauté...
M. TRUDEAU: D'accord.
M. DENAULT: ... que d'agréer ou pas, c'est dans les cadres, S'il
faut lire toutes les parties de notre texte ensemble, ce sont là des
choses qui sont dans le cadre normal de la communauté, puisque c'est
dans la loi qu'elle doit s'occuper des eaux usées.
Ensuite de cela, il n'y a rien dans notre texte qui dit que cet article
s'applique indépendamment de toute autre loi. Bien au contraire. Il n'y
a rien qui dit cela. Si, en vertu d'une autre loi, la communauté est
obligée de faire certains travaux à la suite d'une ordonnance, je
ne vois rien dans ce texte qui dit que cela s'appliquerait à une
ordonnance de ce genre.
M. GOLDBLOOM: Me Denault, j'aimerais vous poser une question, mais avant
de la poser, je suis obligé de vous faire remarquer, M. le
Président et, par votre intermédiaire, de faire remarquer aux
intéressés au projet de loi de la ville de Québec et
à celui de la ville de Pointe-aux-Trembles qu'ils ont perdu il y a
à peu près 25 minutes tout espoir d'être entendus ce soir.
J'en suis fort peiné, mais je n'y peux rien.
J'aimerais vous poser une question, Me Denault. Je lis l'article, j'en
lis le premier alinéa, j'essaie de comprendre. L'article propose une
limite à $100,000. Est-ce que c'est l'excédent des $100,000 qui
serait à la charge de la municipalité qui présente la
manifestation en question, ou est-ce que c'est la somme totale, si elle
excède $100,000?
M. DENAULT: II faudrait, en tout équité, que ce soit toute
somme qui excède. Parce qu'à ce moment celui qui se rendrait
à $98,000 ne paierait rien, et celui qui se rendrait à $101,000
devrait payer tous les $101,000. Cela ne serait pas équitable.
M. GOLDBLOOM: C'était ma réflexion, mais je ne suis pas
convaincu que c'est clair dans la rédaction que vous offrez. Mais vous
avez dit vous-même qu'une rédaction peut être
modifiée pour traduire plus fidèlement une pensée.
Si je comprends bien l'argumentation de Me Trudeau, il a dit qu'un
service de la communauté ne peut entreprendre aucune dépense si
cette dépense ne tombe pas à l'intérieur d'un budget
déjà adopté et prévu, et l'adoption de ce budget
donne et donne seule une autorisation au service de dépenser. Il y a un
contrôle sur les dépenses elles-mêmes, mais il faut
commencer par l'adoption d'un budget à des fins qui sont, au moins dans
leurs grandes lignes, connues.
Alors, comment passer à travers cette difficulté? Est-ce
que c'est le jeu du déficit éventuel possible de la
communauté qui serait divisé autrement si l'on soustrait des
calculs généraux l'élément en question,
l'élément visé par cet article?
M. DENAULT: Je crois que mon associé aurait peut-être
quelque chose à dire sur ce point précis.
M. PAQUET (Jean-Marie): L'exemple, M. le ministre, serait le suivant :
Les Jeux olympiques arrivent en 1975, le conseil de sécurité...
Pardon?
LE PRESIDENT (M. Picard): M. Jean-Marie Paquet.
M. PAQUET: Jean-Marie Paquet. J'agis comme conseil de mon
associé, Me Denault, pour la ville de Pierrefonds.
En 1975, le conseil de sécurité adopte un budget. Je
prends un chiffre totalement en l'air: $2.5 millions en dépenses
supplémentaires de police pour l'Expo.
Ce que le texte demande, c'est que la ville de Montréal, en
l'occurence, qui parraine un tel projet demande au conseil de la
communauté d'approuver le projet et la participation de toutes les
villes aux dépenses supplémentaires de police occasionnées
par les Jeux olympiques. Si le conseil dit oui, il n'y a pas de
problème. Cela se partage comme les coûts de police normaux. Si le
conseil dit non, c'est la ville de Montréal qui, seule, supporterait
l'excédent de $100,000 de dépenses occasionnées par les
Jeux olympiques en matière de police. Est-ce que cela répond
à votre question, M. le ministre?
M. GOLDBLOOM: Cela répond. Je ne suis pas certain que cela vous
donne le genre de protection que vous cherchez. Je ne voudrais pas amener qui
que ce soit à parler contre son gré, mais j'aimerais entendre la
ville de Montréal sur le sujet.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Côté.
M. COTE (Michel): M. le Président, nous sommes bien d'accord
qu'un tel texte... Je suis bien d'accord sur la question du ministre et je ne
crois pas qu'une réponse ait été donnée par Me
Paquet. C'est un chien qui mord sa queue parce que les dépenses de la
communauté sont agréées par le conseil avant d'être
faites et je vois là le mot "agréées" qui s'accorde avec
dépenses et non pas avec manifestation. Si c'était l'intention de
notre savant confrère, Me Denault, de vouloir que la manifestation soit
agréée et non pas la dépense... Ce n'était pas son
but, manifestement, parce qu'il n'aurait pas accordé ainsi le
complément avec la mot principal. A ce moment, c'est l'un ou l'autre. Si
on veut que la dépense soit agréée à l'avance, je
dis qu'elle l'est déjà.
Si on veut que la manifestation soit agréée à
l'avance, je vous dis qu'à ce moment, c'est contraire à tout le
principe qui existe actuellement parce qu'on met chaque municipalité en
tutelle de l'ensemble des autres municipalités. Elles ne pourraient rien
proposer, rien parrainer et nous ne savons pas encore ce que parrainer veut
dire. Ce n'est pas défini dans la loi et je défierais bien
quiconque de définir parrainer dans le sens qu'on recherche. Je suis
censé le comprendre. A ce moment, soit qu'on défende à une
municipalité d'agir sans que toutes les autres soient d'accord ou,
alors, c'est déjà approuvé, c'est déjà
agréé.
Je pense que le texte se défait lui-même, se nuit à
lui-même et, encore là, après l'avoir lu et relu, et
après avoir entendu le débat jusqu'à maintenant, je ne
vois pas où il veut en venir. Je me demande si on doit s'opposer
à un texte qui vient de nulle part avant de savoir exactement à
quoi on veut en venir.
Si on veut en venir à empêcher les municipalités de
tenir dans leur territoire des activités, que je
préférerais aux manifestations peu importe qui vont
entraîner, pour quelque service de la communauté que ce soit, et
cela est l'assainissement de l'air, l'inspection des aliments, je ne sais
pas... Peut-être qu'un jour les nageurs de Pointe-Claire auront un
immense pique-nique qui sera parrainé et cela impliquera, de la part des
inspecteurs d'aliments, des heures supplémentaires. Est-ce qu'on enverra
les factures? Le maire de Pointe-Claire dit qu'il paie déjà tout
lui-même. Est-ce qu'à ce moment, on le fera?
M. SEGUIN: Non. Il y en a deux ou trois...
M. COTE (Michel): On peut imaginer des cas à l'infini auxquels un
tel texte s'appliquerait et, si vraiment on vise un événement
particulier, je pense qu'il aurait fallu avoir le courage de le dire
carrément et de tenter de légiférer spécifiquement.
Et j'ai noté tout à l'heure que mon confrère, Me Trudeau,
qui représente la Communauté urbaine de Montréal, a
informé la commission que ce projet est allé devant la
communauté et a été défait, ce qui a
été admis par mon confrère, Me Denault.
Je crois que cela va contre tout le principe de la mise en commun de
certains services de la communauté. Cela la divise sur elle-même,
la "balkanise" et je pense que le maire de Montréal, M. Drapeau, a
quelque chose à vous dire à ce sujet.
M. LEGER: Est-ce que M. Côté ou M. Drapeau pourrait nous
dire s'il y a un poste précis qui va être prévu au budget
de la Communauté urbaine de Montréal concernant les
dépenses supplémentaires prévues par la police pour les
Jeux olympiques de façon que le conseil puisse, en connaissance de
cause, le connaître et l'adopter?
M. DRAPEAU: Cela pose tout le problème du principe même de
la balkanisation du territoire au chapitre des dépenses qui devrait
inspirer à ceux qui sont les auteurs d'un tel principe et qui demandent
de le sanctionner ici... Cela devrait provoquer ces gens d'avoir le courage
d'aller jusqu'au bout de leur logique et de demander en même temps la
balkanisation du territoire au chapitre des revenus.
Parce qu'on ne peut pas, en toute justice,
refuser de payer des dépenses mais encaisser les revenus, par
exemple. Il est bien évident qu'on sait que le budget actuel du COJO,
installation et préparation des Jeux olympiques, est de $310 millions
dont pas un cent de ces $310 millions ne viendra des pouvoirs publics,
municipaux, provinciaux ou fédéraux.
On sait bien que ces fonds vont venir pour plus que la moitié,
d'en dehors du pays, et pour plus que la moitié de l'autre
moitié, d'en dehors de la province. On sait bien que ces $310 millions
vont retomber pas seulement sur le territoire de Montréal. Actuellement,
il est connu, reconnu que des fournisseurs de matériaux, des services
professionnels, des travailleurs, il y a une infinité de fournisseurs de
services et d'équipements qui demeurent, non seulement dans le
territoire de la Communauté urbaine, mais un peu partout dans la
province... Les $310 millions ont commencé déjà à
retomber dans la poche des travailleurs, des marchands, des industriels et des
professionnels d'un peu partout.
Alors que les avocats qui ont parlé jusqu'à
présent, ont parlé sur le plan juridique, je veux parler sur le
plan de la justice. Je vais dire que j'appuierai de toutes mes forces une
formule qui va "balkaniser" le territoire au point de vue des dépenses,
si on veut se rendre jusqu'au bout, et "balkaniser" le territoire au point de
vue des revenus. Alors, on va s'entendre de la plus parfaite façon,
parce qu'autrement, il est bien évident que cette commission
parlementaire, sanctionnerait la pire des injustices, d'imposer aux
contribuables de Montréal de payer un aspect tout seul de cette immense
entreprise, et de laisser les revenus profiter à tout le monde, par
exemple, sur une plus grande échelle, parce qu'il y aura une plus grande
part des revenus qui vont retomber en dehors du territoire de Montréal
que sur le territoire de Montréal.
S'il y a plus que cela, pour montrer jusqu'à quel point ce n'est
pas possible d'appliquer cette balkanisation, pendant les jeux, est-ce qu'on va
empêcher les citoyens des populations de banlieues de venir sur le
territoire de Montréal et d'être protégées par la
police payée exclusivement par les citoyens de Montréal? Cela
serait de la stupidité. Les gens de banlieue sont invités aussi
bien que les gens de tous les pays du monde à venir à
Montréal pendant les jeux. Il faudrait dire aux policiers: Ne
protégez pas ceux-là, parce que les Montréalais paient
tout seuls la police. Cela n'a pas de sens. Je ne sais pas comment on peut en
être arrivé à pondre une idée comme celle-là.
C'est tellement stupide, inapplicable et contraire à toutes les fins de
la justice distributive. C'est la balkanisation, c'est le retour aux
frontières, le retour aux barrières de péage, qui ont
été abolies sur le territoire de Montréal au fur et
à mesure que les muncipalités s'annexaient au petit noyau de rues
qu'était la ville de Montréal. Les barrières tombaient.
Maintenant, on va en refaire sous une autre forme. On va venir demander ici
d'imposer des barrières dans les budgets pour voir dans quelle mesure
tels policiers vont protéger tels citoyens de Montréal,
plutôt que tels citoyens de telles ou telles villes de banlieue. C'est
absolument absurde. On veut donner un air de sérieux à une
formule comme celle-là. Cela n'a pas de sens.
Alors, il faudrait pousser la logique plus loin encore. Le gouvernement
fédéral a compris cela, il a peut-être bien des
défauts, le gouvernement fédéral, mais il a compris cela.
Il a dit, dès le début que la sécurité, le
gouvernement fédéral va la payer en entier tout seul. On ne
réclamera pas au comité organisateur les frais de la police
fédérale et les frais de l'armée.
Sanctionner ce principe, cela encouragerait toutes les autres provinces
à demander au gouvernement fédéral d'exiger à la
province de Québec les services de l'armée et de la police
fédérale. Si on est parti à "balkaniser", ne "bakanisons"
pas seulement le territoire de la Communauté urbaine. "Balkanisons"
également le territoire du Canada. Ce n'est tout simplement pas
possible. C'est incroyable qu'à 23 h 30 du soir, après une grande
journée d'attente, qu'on en soit rendu à discuter quelque chose
d'aussi folichon. C'est incroyable. Je suis bien obligé de le dire. On
n'est pas capable d'appliquer cela. Si ceux qui ont pensé à cela,
s'étaient arrêté une minute à dire: Maintenant, on
va rédiger une loi qui se tienne. Parce que je n'en parle pas, je laisse
les avocats parler de la loi. C'est bien évident qu'elle n'a pas de bon
sens telle que rédigée. En supposant qu'on trouverait un moyen de
rédiger une loi, après cela, il faudrait dire: Comment peut-on
l'appliquer? Je vois ici des policiers et je leur demande comment ils vont
faire pour trier des citoyens de banlieue et de dire: Vous autres, on ne vous
protège pas pendant que vous êtes à Montréal. Voyons
donc, cela n'a aucun bon sens. Sur le plan justice, je le répète,
ce n'est pas $310 millions, c'est le budget du COJO. Tous les gens qui vont
venir de partout, le problème...
L'Assemblée nationale a même voté une loi
spéciale pour le logement tant on attend du monde et il faut
protéger les gens qui viennent. Alors, pensez-vous que tous ces gens
vont rester sur le territoire de Montréal? Toutes ces retombées
économiques, les municipalités de la communauté voudraient
en profiter, mais ne pas participer du tout dans ce qui est tout simplement
normal. Vous allez voir jusqu'à quel point on dit que $100,000, cela
vise les Jeux olympiques. Ce n'est pas dit dans la loi. Deuxièmement,
quand il y a les fêtes de la Saint-Jean-Baptiste à
Montréal, comment est-ce que vous pensez que cela coûte à
la police? A partir de ce moment le maire de Montréal ne pourra pas
proclamer l'ouverture des fêtes de la Saint-Jean sans demander à
la communauté de l'autoriser, parce que c'est bien évident
qu'avec toutes les manifestations qu'il y a dans tous les parcs et dans les
rues, cela coûte bien plus que
$100,000 de temps de police. Cela coûte bien plus que $100,000
pour tous les frais électroniques. $100,000, ce n'est pas beaucoup
aujourd'hui dans les services.
Il y a des quantités de cas. C'est l'absurdité même,
c'est absolument inapplicable. Je souhaite donc cela ne presse pas,
c'est pour 1976 que ceux qui veulent pondre cette loi, acceptent
d'ajourner le débat sur ce point, ils reviendront l'an prochain et
qu'ils essaient de rédiger une loi qui va dire exactement ce qu'ils
veulent dire. Actuellement, cela ne veut rien dire. Mais quand ils auront
trouvé la formule magique, ils essaieront de l'appliquer. Qu'ils fassent
de petits exercices de calcul pour moi. Je suis bien sûr qu'il n'y
arriveront pas et qu'on n'en entendra plus jamais parler.
M. LEGER: M. le maire, est-ce que vous pourriez profiter de l'occasion
pour répondre à ma question? Est-ce que dans le budget il y aura
un poste précis déterminant les évaluations possibles du
coût de la police de façon que le conseil, indépendamment
de la présentation de l'amendement, puisse se prononcer en disant: Cela
va coûter tant. Et que les municipalités puissent dire : On sait
ce que cela peut coûter et on l'adopte ou pas. Est-ce que ce n'est pas
normal qu'il y ait un poste précis là-dessus?
M. DRAPEAU: Etant donné que, comme maire de Montréal et
membre de la communauté urbaine, nous n'avons aucune espèce de
juridiction sur le budget du conseil de sécurité, il faudrait
poser la question au conseil de sécurité.
M. LEGER: Ce n'est pas ce que le ministre de la Justice nous a dit.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. CHOQUETTE: Je regrette, M. le Président, mais il faut que je
corrige une affirmation du député de Lafontaine.
M. LEGER: C'est une loi.
M. CHOQUETTE: Je n'ai jamais dit cela. Quand vous m'avez posé la
question, je vous ai dit: Je n'ai pas parlé des autres arguments qui
justifient la position de la ville de Pierrefonds ou la position adoptée
par le maire et la ville de Montréal ou les autorités de la ville
de Montréal. J'ai parlé en fonction des textes légaux,
mais j'ai laissé la question ouverte sur le plan des principes. Ce soir
il se fait qu'on a une discussion sur le plan des principes, c'est une autre
paire de manches. Je ne me suis jamais prononcé sur la question des
principes.
M. LEGER: Vous avez dit...
M. CHOQUETTE: Même en fonction des textes actuels, quand le
conseil de sécurité va faire son budget pour l'année 1976,
année durant laquelle nous aurons les Jeux olympiques, il est
évident qu'il va être obligé de mentionner dans son budget
les dépenses exédentaires qu'il prévoit pour la
sécurité des athlètes ou des visiteurs ainsi que des
édifices lors de la tenue des Jeux olympiques. On pourra, à ce
moment, circonscrire le montant que cela va coûter en plus pour la tenue
des Jeux olympiques et on sera, je pense, satisfait d'une façon
comptable. Je dis bien comptable, parce que c'était bien le principal de
l'argumentation du député de Pointe-Claire, c'est que les villes
voulaient savoir à quoi s'en tenir au point de vue des montants qui
étaient pour être encourus pour la sécurité. Le
député de Pointe-Claire n'est pas allé aussi loin que
l'avocat de la ville de Pierrefonds dans son argumentation.
M. SEGUIN: Je l'ai dit auparavant. M. CHOQUETTE: Pardon?
M. SEGUIN: J'avais déjà dit auparavant ce que je n'ai pas
dit ce soir. Je n'ai pas voulu me répéter.
M. CHOQUETTE: Excusez-moi, je ne vous suis pas dans toutes vos
déclarations.
M. SEGUIN: Je suis à peu près le seul à me lire
aussi.
M. CHOQUETTE: On connaît vos sujets d'intérêt
principaux, cela est certain. Mais pour ce qui est du coût des Jeux
olympiques et du coût de la sécurité en particulier,
puisqu'on parle de cela ce soir, le maire de Montréal a fait allusion
à la contribution fédérale à la
sécurité, qui sera importante, parce qu'on me dit qu'il y aura au
moins 700 ou 800 agents de la GRC, peut-être 1,000 policiers, il y aura
au moins 600 policiers de la Sûreté du Québec qui vont
être la contribution du gouvernement du Québec à la
sécurité des Jeux olympiques, mais il restera un résidu
à assumer par les contribuables de l'île de Montréal, par
l'intermédiaire du budget du conseil de sécurité qui est
incorporé au budget de la communauté qui se répartit dans
tout le territoire de l'île. C'est cela la situation.
M. CARON: M. le Président, j'ai une question à
poser...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Pointe-Claire.
M. SEGUIN: D'abord, j'écoute toujours avec
énormément d'intérêt le maire de Montréal.
Quelque part dans Shakespeare, il y avait un personnage à qui on avait
reproché de trop protester. Je me suis demandé, après
l'avoir écouté, si, de fait, il ne proteste pas trop et si sa
grande protestation ou sa contestation contre
un principe ou une idée qu'on a voulu exposer à la
commission ne me pousserait pas à poser d'autres questions. Je voudrais
quand même demeurer tout à fait calme dans mes commentaires et
serein. Me Côté, qui est le procureur de la ville de
Montréal, se demandait, tout à fait logiquement, je pense bien,
ce que veut dire le mot parrainer. Je suis aussi confus, sans être
procureur de qui que ce soit, de savoir ce que le maire Drapeau veut dire par
balkanisation. C'est un terme qu'on emploie, ça s'expliquera sans doute,
certainement qu'il aura l'occasion de m'expliquer en détail ce qu'il
veut dire par ça, mais j'avais l'impression déjà,
peut-être à tort, que si le mot "balkanisation" qu'il a
employé veut dire ce que je pense que ça veut dire, c'est qu'au
point de vue des revenus, la balkanisation des revenus dans l'île de
Montréal est déjà un fait accompli ou à peu
près accompli.
Maintenant, peut-être que nous pourrions parler de la
balkanisation des revenus ou des dépenses. Parce qu'au point de vue des
revenus ou des sources de revenus, je pense bien que la Communauté
urbaine, y compris la ville de Montréal, qui bénéficie de
la communauté peut-être dans une mesure plus grande que d'autres
municipalités et probablement avec raison. Je ne veux pas
débattre ce principe, ç'a déjà été
débattu, je ne veux pas y revenir. Je pense réellement que ce qui
a été proposé a été pensé depuis
longtemps, a été mûri, a été discuté
au niveau local local dans le sens de ville de banlieue on a
voulu, par cette suggestion, informer cette commission des affaires municipales
de ce qui pouvait devenir un problème, à ce que nous pensions, et
nous voulons empêcher pour l'avenir qu'il y ait peut-être dans
certains cas des abus.
Encore une fois, je ne voudrais pas qu'on pense que je pointe toujours
du doigt la ville de Montréal. Cela peut être d'autres
municipalités qui seraient visées. C'est dans ce contexte. Si la
commission, après les discussions qui pourront avoir lieu sur le
problème ou sur cette situation vient à la conclusion que nos
craintes, nos suggestions et nos demandes ne sont pas fondées ou de
fait, n'existent pas, mon Dieu, qu'on nous le dise, avec des explications. Il
ne s'agit pas de dire: La police de Montréal, quand des gens viendront
des villes des alentours, ne les protégera pas, écoutez. Rendu
à ce niveau de débat, je ne veux plus m'en mêler du
tout.
J'ai plutôt voulu m'en tenir ici à un principe de
contrôle de certaines dépenses des membres, comme membres à
parts égales dans cette communauté parce que c'est un club
chacun est membre, peut-être pas en contribuant de la même
façon et au même montant, mais il a quand même droit au
chapitre. S'il a le droit de payer et de contribuer aux dépenses, de
contribuer au fonds commun, il me semble que toutes ces municipalités, y
compris la ville de Montréal, ont le droit à une
comptabilité bien rigide, bien stricte, bien sévère. Si on
a choisi $100,000 comme étant le montant, c'est qu'on n'a pas voulu
s'attarder à de grandes discussions, à de grands débats,
autour d'une dépense plutôt minime. Je pense que j'ai dit à
peu près ce que je voulais dire là-dessus.
Je m'en tiendrai à la décision, en ce qui me concerne, et
avec plaisir, de ce que pourra décider la commission. S'il s'agit de
faire une étude plus prolongée avec l'aide du ministère
des Affaires municipales, je pense que nous pourrions consentir à cette
procédure. S'il était nécessaire d'en discuter davantage
avec les autorités de la Communauté urbaine, je pense que cela
nous fera plaisir d'en discuter davantage. Je ne voudrais pas, encore une fois,
et déjà j'ai pris trop de temps je pense que cela
mérite d'être considéré sans s'emporter sur
la balkanisation de l'Amérique du Nord.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CARON: M. le Président...
M. GOLDBLOOM: Mon collègue de Verdun avait demandé la
parole.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Verdun.
M. CARON: Le ministre de la Justice nous disait tout à l'heure
qu'il y aurait tant de policiers fédéraux, tant de policiers
provinciaux, est-ce que, après les discussions qu'il a eues avec les
autres corps, il pourrait nous dire s'il y a une estimation pour les jeux ou
s'ils en ont discuté?
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous répéter votre
question s'il vous plaît?
M. CARON: M. le ministre de la Justice, est-ce que vous avez
discuté? Vous nous avez dit qu'il y aurait tant de policiers
provinciaux, tant de policiers fédéraux. Avez-vous une estimation
des montants que cela va coûter pour la police?
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas de montants définitifs à l'heure
actuelle. Je sais que le Conseil de sécurité, en collaboration
avec la Gendarmerie royale du Canada, les autorités
fédérales ainsi que les autorités de la
Sûreté du Québec se sont réunis pour établir
une planification de la sécurité. Maintenant, je ne sais pas
s'ils sont arrivés, à l'heure actuelle, à des chiffres
probables du coût que représentera la sécurité lors
des Jeux olympiques. Je n'ai pas ces chiffres moi-même à l'heure
actuelle.
M. BOSSE: En termes de participation, la part de la Communauté
urbaine, je pense que c'est cela qui intéresserait...
M. CHOQUETTE: On peut dire que la participation de la Communauté
urbaine au
total sera tout probablement du tiers, j'en ai l'impression. Le juge
Coderre est ici, il pourrait peut-être nous donner des renseignements
plus précis que ceux que j'ai donnés.
M. CARON: Est-ce qu'on peut demander au juge Coderre de nous donner un
résumé?
LE PRESIDENT (M. Picard): Le président du Conseil de
sécurité.
M. CODERRE: M. le Président, la Loi de la Communauté
urbaine, surtout aux articles du Conseil de sécurité, nous impose
de prévenu le crime, nous donne la responsabilité du maintien de
la loi, de l'ordre. Il est bien évident que la décision de faire
des Jeux olympiques est une décision qui n'est pas seulement celle de la
ville de Montréal, à notre point de vue, mais elle a
été appuyée par le gouvernement provincial et
également par le gouvernement fédéral.
Il s'agit donc, pour tous ceux qui s'occupent de la police de la
Communauté urbaine, de recevoir et d'assurer la protection, non
seulement de tous les athlètes étrangers qui viendront ici, mais
également des ressortissants de Montréal, du Québec et du
Canada.
Nous avons eu à ce jour deux réunions au niveau du COJO,
réunions de sécurité, réunissant les membres de
l'armée, de la Sûreté du Québec, de la police de la
Communauté urbaine et de la police de l'Ontario, pour ce qui est des
courses et des régates qui auront lieu en Ontario.
A l'heure actuelle, nous avons une excellente idée des effectifs
dont nous aurons besoin. Je peux dire que les dépenses principales, au
niveau de la Communauté urbaine, seront des dépenses au niveau de
temps supplémentaire des hommes. Mais ceci ne durera pas longtemps.
C'est réparti sur la période de 1974, 1975, 1976. Je ne peux pas
tout dire ici, parce que, quand on parle de sécurité sur un plan
comme celui-là, on ne dévoile pas tous les plans, mais je peux
dire qu'en 1974, il y a, par exemple, 54 policiers de la Communauté
urbaine qui ont participé à des comités, des
sous-comités de sécurité sur une base partielle. En 1975,
évidemment, ce nombre sera augmenté, mais c'est surtout en 1976
que la force, une très grande partie de la force de police de la
Communauté urbaine, un mois avant les jeux et elle sera
entraînée à cette fin participera à la
sécurité et il y aura évidemment du temps
supplémentaire.
Quant aux agents de sécurité, il faut concevoir qu'il y en
aura plusieurs à engager. Donc, à l'heure actuelle, même
lundi prochain, nous avons une deuxième réunion où des
plans beaucoup plus précis, qui pourront nous donner une estimation
beaucoup plus précise des dépenses, nous seront fournis. Enfin,
nous les connaîtrons.
Vous voyez ici que l'armée participera énormément,
de même que la GRC et la Sûreté du
Québec. Pour ce qui est de la force de la police de la
Communauté urbaine, je ne peux pas, ce soir, dévoiler de
chiffres, parce que je ne les connais pas exactement. Ce ne seraient que des
estimations. Mais, comme disait M. le ministre Choquette, tout à
l'heure, vous pouvez être assurés qu'au budget de 1975 nous
prévoirons le plus exactement possible, nous ferons l'estimation la plus
proche possible. Dans nos prévisions budgétaires, il y aura
l'achat probablement d'équipement, du temps supplémentaire
d'hommes et les salaires d'hommes qui, normalement, travailleraient à
autre chose qu'aux Jeux olympiques.
Ces dépenses seront prévues dans les budgets et, lorsque
je présenterai vers le 15 octobre le budget de la police, vous pouvez
être assurés que ces dépenses seront prévues.
Quant à la répartition des coûts, elle est dans la
loi et, la loi étant ce qu'elle est à l'heure actuelle, toutes
ces dépenses doivent être partagées sur une base
d'évaluation foncière qui apparaît à l'article 257.
J'espère que cela répond à votre question ou à vos
questions pour le moment.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Denault.
M. DENAULT: Un mot, M. le Président, On voit maintenant M.
le ministre de la Justice l'a dit que les dépenses de police pour
les Jeux olympiques se calculent et vont effectivement être
calculées, alors que tout à l'heure on nous a laissé
entendre que c'était une chose impossible à faire. Donc, un point
est réglé, cela se calcule et on va effectivement les
calculer.
Ce que les municipalités de banlieue disent, c'est ceci: Pourquoi
la ville de Montréal ne présente-t-elle pas son projet au conseil
de la communauté qui va l'examiner?
Pourquoi prétend-on ou laisse-t-on entendre qu'automatiquement
les maires de banlieue ou que les membres du conseil de la communauté
vont être nécessairement contre un projet de ce genre? Si ce
projet avait été soumis, je suis même porté à
croire qu'il aurait été approuvé par les membres, mais, au
moins, ils auraient été consultés, et ils ne pourraient
pas se plaindre de ce dont ils se plaignent actuellement, c'est-à-dire
être entraînés dans une chose à laquelle ils vont
participer quant aux dépenses, mais à laquelle ils n'ont rien eu
à voir quant à la décision qui a été
prise.
Il me semble que c'est bien simple. On demande d'être
consulté. Je ne vois pas sur quelle base on peut affirmer ou laisser
entendre que nous allons nécessairement être contre, surtout si
c'est un projet qui semble avoir la valeur qu'on lui attribue. C'est aussi
simple que cela.
M. BOSSE: Vous consulter sur le coût? LE PRESIDENT (M. Picard): M.
le maire.
M. DENAULT: Non, sur le projet lui-même. M. BOSSE: Sur le projet
lui-même.
M. DENAULT: Parce que, ce qui arrive, et le juge Coderre l'a dit, c'est
qu'une fois que le projet est mis en branle, le conseil de
sécurité, d'après sa loi, n'a pas le choix. Il doit
assurer la sécurité des gens qui vont être amenés
à ce site. A ce moment, le conseil de la communauté, lui non
plus, n'a pas d'autre choix que celui de payer le salaire des policiers qui
vont aller travailler là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le maire de Montréal.
M. DRAPEAU: Aux purs, tout est pur, et je ne mets pas en doute les
bonnes intentions du procureur de la ville de Pierrefonds. Seulement, ce qu'il
ignore peut-être et qui le porte à dire que les maires auraient
peut-être voté en faveur de payer la part des frais de police,
c'est qu'il oublie peut-être ou il n'a peut-être jamais su que sa
cliente, quant à elle, a envoyé une résolution du conseil
municipal nous avisant qu'elle ne paierait pas. Il n'est pas obligé de
savoir si c'est récemment dans le dossier. Mais il n'y a pas seulement
sa ville. D'autres municipalités de banlieue ont fait la même
chose. Alors, de là à prendre la parole... On ne doute jamais de
la parole d'un confrère, mais, dans ce cas, je suis bien obligé
de dire qu'il semblait ignorer que sa cliente s'était déjà
prononcée pour refuser de payer.
M. DENAULT: Et précisément parce qu'elle n'avait pas
été consultée. Elle dit: Moi, je paie quand on me consulte
et quand on me permet de faire valoir mon point de vue. Quand la ville, comme
d'autres banlieues, s'est vue placée devant le fait accompli, elle a
voté une résolution disant qu'elle s'opposait, justement parce
qu'elle n'a pas été consultée au préalable.
M. GOLDBLOOM: Me Denault, vous avez fait allusion, vers le début
de vos remarques, à une décision prise par le conseil de la
Communauté urbaine, décision qui impliquait un refus de, la part
des représentants majoritaires de la ville de Montréal d'accepter
le point de vue des municipalités de banlieue qui étaient, si
j'ai bien compris, solidaires. Mais leur solidarité ne suffisait pas
pour emporter le vote en question.
Pourriez-vous nous expliquer, encore une fois, quelle était
précisément la nature de cette décision? La question est
assez importante parce que vous venez ici au nom de la ville de Pierrefonds
nous demander de renverser cette décision. J'aimerais être
absolument clair dans mon esprit quant à la nature de ce qui a
été décidé.
M. DENAULT: Si je comprends bien votre question, M. le ministre, je me
référais à la décision qui a été
prise par le conseil de la communauté de ne pas inclure, dans le projet
de loi de cette année de la Communauté urbaine, le texte de
l'amendement qui est devant vous actuellement.
D'ailleurs, je n'en ai pas fait de cachette, vous voyez, dans
l'en-tête du document gui vous a été remis, je propose...
Il s'agissait en l'occurrence du maire de Pierrefonds, appuyé par M. le
maire Gérald Dephoure de Dollard-des-Ormeaux. Ce sont les personnes,
sauf erreur, qui ont justement proposé que le rapport du comité
exécutif relatif au projet de loi de la communauté soit
amendé comme suit et, de toute évidence, cela n'a pas
été accepté. C'est pour cela qu'on est ici
aujourd'hui.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai voulu écouter le
débat. Nous sommes rendus à 11 h 50 ou à 11 h 51 et il
faut arriver à une certaine conclusion, au moins un ajournement à
demain, s'il le faut. Mais avant d'y arriver, il y a certains commentaires que
je me sens en devoir de faire.
Tout à l'heure, j'ai posé la question à Me Denault
parce qu'il me semblait que c'était une demande lourde de
conséquences de la part de municipalités membres de la
Communauté urbaine d'avoir participé à une décision
et de venir, par la suite, demander à l'Assemblée nationale de
renverser cette décision.
Je ne parle pas du fond de la question. Je parle quand même de
toute la question de l'administration, du fonctionnement de la
Communauté urbaine de Montréal. C'est une question profonde,
complexe et que nous avons entrepris d'étudier il y a déjà
dix-neuf mois ou à peu près. Je peux me tromper sur le nombre de
mois, mais nous avons, effectivement, constitué un comité
d'étude. Ce dernier a remis son rapport. Les rapports de
sous-comités ont été remis avec ce rapport et les
municipalités de banlieue elles-mêmes, par leur organisme, ont
demandé de ne pas être entendues jusqu'à maintenant,
d'avoir le temps nécessaire pour préparer, non pas simplement des
résolutions ou articles de loi sur un problème, mais des
mémoires complets sur l'avenir de la Communauté urbaine. Leurs
demandes étaient formulées de la façon suivante: Nous
voudrions arriver devant la commission parlementaire et je vous
rappelle, M. le Président, que mon prédécesseur et
moi-même avons donné cet engagement que cette commission
parlementaire entendrait les intéressés sur toute la question de
l'avenir de la Communauté urbaine elles m'ont dit, comme
ministre: Nous ne voudrions pas arriver simplement avec une liste de plaintes
et de critiques.
Nous voudrions arriver avec des recommandations constructives,
étoffées, bien élaborées pour améliorer le
fonctionnement de la Communauté urbaine. J'ai eu, récemment, des
communications avec certaines municipalités. Je veux être
très précis là-dessus, ce n'étaient pas des
contacts officiels avec l'organisme des muni-
cipalités de banlieue, la Conférence des maires de
banlieue, si ma mémoire est fidèle, quant au titre,
c'étaient des rencontres individuelles, mais dans chaque cas, la
municipalité m'a fait savoir qu'un mémoire est en
préparation et que ce mémoire devra être prêt cet
automne. J'ai répondu: Très bien, quand vous serez prêt, je
le serai. Je suis prêt maintenant, mais je ne crois pas que les
municipalités de banlieue soient prêtes présentement
à déposer un mémoire et à engager le débat
de fond sur l'avenir de la Communauté urbaine. Il faudra l'engager, mais
je ne crois pas que nous puissions, par un article de loi inséré
dans la loi constitutive de cette Communauté urbaine, aborder
décemment, et de façon raisonnable et constructive, toute cette
question fondamentale de l'avenir de l'organisme.
Nous ne pouvons pas non plus aborder dans le cadre de ce débat
toute la question des Jeux olympiques. On me dira: Si nous n'en parlons pas ici
ce soir, quand en parlerons-nous? Je suis bien d'accord, sauf qu'il y a eu des
occasions et il y a eu des tentatives, si j'ai bien compris, à
l'intérieur de la Communauté urbaine, des tentatives de la part
de certaines municipalités de provoquer une discussion.
Nous sommes dans un engrenage qui nous mène vers la tenue des
jeux. C'est un engagement maintenant des trois paliers de gouvernement. Nous ne
pouvons à la légère empêcher que cet engrenage ne
tourne et ne fasse son progrès vers cette éventualité.
Je pense que nous devons effectivement garder cet article pour les deux
ou trois mois nécessaires, jusqu'au moment où nous
siégerons pour étudier la Communauté urbaine de
Montréal. Nous nous sommes engagés à le faire. Nous avons
un document qui nous permettra de connaître un point de vue. Il y a
d'autres documents qui exprimeront d'autres points de vue qui viendront.
Je pense que c'est à ce moment qu'il faudra regarder toute cette
question des dépenses et des revenus et des relations et du processus
décisionnel et de l'avenir de l'organisme. C'est extrêmement
important que nous le fassions et je le répète
quant à moi, je suis prêt à engager cette discussion. Je ne
suis pas prêt, et le gouvernement n'est pas prêt, n'ayant pas
entendu les intéressés, à se prononcer sur la question,
mais certainement prêt à engager le dialogue indispensable. Je
pense que c'est la seule conclusion à laquelle je peux venir en ce
moment précis.
M. LEGER: M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M LEGER: Je pense justement que le geste posé par certaines
municipalités, présenté par une municipalité, est
un geste politique et qu'on a utilisé une occasion qui est, je pense,
normale. L'Assemblée nationale est un genre de tribunal d'appel quant
aux problèmes que vivent les créatures de la province, soit les
municipalités et les communautés urbaines. La présentation
de cet amendement dénote justement le malaise et cela a permis de rendre
public, d'une façon plus intense, ce malaise, cette préoccupation
des municipalités environnantes de la ville de Montréal. Je pense
que ce que l'on veut savoir par cela, c'est que les discussions s'engagent sur
les sommes qui vont être affectées, sur la possibilité
d'être au courant de la répartition de ces dépenses et je
crois que c'est un geste heureux parce que cela nous a permis, ce soir,
d'entendre le juge Coderre qui nous a donné le processus et l'avancement
des études sur ces chiffres. Le conseil de sécurité qui va
jouer son rôle permettra, par la suite, de présenter des chiffres
qui pourront être discutés par toutes les
municipalités.
D'ailleurs, M. le Président, ce que le ministre vient de dire,
cela fait longtemps que nous l'avons demandé. Il y a une motion
même au feuilleton, que j'ai moi-même présentée
demandant la convocation de la commission parlementaire à
l'Assemblée nationale pour entendre la ville de Montréal, le
COJO, sur le fonctionnement, incluant des problèmes comme celui qu'on
vient de mentionner, celui du coût de la police. M. le Président,
ce soir, on ne peut blâmer personne d'avoir présenté un
amendement comme celui-ci. Je doutais fort, de toute façon, que ce soit
adopté ce soir par la commission parlementaire, mais je pense qu'on a
mis le doigt sur un problème qui est rendu public et il va falloir
maintenant qu'on pose un geste précis, concret, pour connaître
l'ensemble d'un projet qui engage toute la communauté. Les
Québécois sont quand même heureux d'avoir les Jeux
olympiques et ils doivent savoir maintenant les modalités
d'application.
M. le Président il est minuit. Est-ce qu'on peut ajourner
à demain, quoi?
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici, messieurs, l'ordre de la Chambre
était que nous siégions ce soir jusqu'à minuit,
l'Assemblée nationale siège demain à dix heures, c'est
l'Assemblée nationale qui décidera officiellement de la prochaine
réunion. Mais le leader parlementaire du gouvernement m'a laissé
entendre tout à l'heure que cette même commission pourrait
siéger demain, après la période des questions à
l'Assemblée nationale, soit vers onze heures demain matin. Mais je me
vois forcé d'ajourner la présente séance sine die
jusqu'à ce que l'ordre de la Chambre soit fixé pour demain.
(Fin de la séance à 0 h 2)