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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 98
Loi concernant certaines municipalités
de l'Outaouais et du Haut-Saguenay
Séance du vendredi 20 décembre 1974
(Onze heures cinquante minutes)
M. BLANK (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
La commission des affaires municipales pour l'étude du bill 98.
Il y a des changements à la commission. La commission est
composée de M. Bédard (Chicoutimi); M. Harvey (Dubuc) remplace M.
Bédard (Montmorency); M. Belle-mare (Johnson); M. Faucher
(Nicolet-Yamaska) remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Gratton (Gatineau)
remplace M. Caron (Verdun); M. Chagnon (Lévis) est ici. M. Harvey
(Jonquière) remplace M. Déziel (Saint-François); M.
Goldbloom (D'Arcy-McGee) est ici. M. Parent (Hull) remplace M. Leduc (Taillon);
M. Léger (Lafontaine) est ici. M. Pilote (Lac Saint-Jean) remplace M.
Ostiguy (Verchères); M. Parent (Prévost); M. Roy (Beauce-Sud); M.
Séguin (Pointe-Claire) remplace M. Vaillancourt (Orford). Avant qu'on ne
commence, est-ce que vous êtes d'accord qu'on nomme le
député de Lévis comme rapporteur?
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
M. BELLEMARE (Johnson): Très bien.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté.
Nouvelle ville de Jonquière (suite)
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous avions laissé en
suspens trois articles hier. J'aimerais proposer au paragraphe 5, parce qu'il
était convenu que nous les appelions paragraphes, un texte additionnel
dont je fais lecture: "Advenant le décès, la démission ou
le refus d'agir d'un maire, le conseil provisoire choisit son remplaçant
parmi les membres du conseil de l'ancienne municipalité dont il
était maire. Si, aucun membre du conseil d'une municipalité
mentionnée à l'article 2, n'assiste aux deux premières
séances du conseil provisoire, le ministre des Affaires municipales peut
désigner, parmi les personnes possédant le sens
d'éligibilité et résidant dans le territoire de la
municipalité dont tous les membres du conseil sont en défaut, le
nombre de personnes requis pour siéger au lieu et place des personnes en
défaut." En en faisant lecture, je me demande s'il n'y a pas lieu
d'ajouter un mot. J'ai lu tout à l'heure "résidant dans le
territoire de la municipalité dont tous les membres du conseil sont en
défaut", je pense qu'il y aurait lieu de dire "de l'ancienne
municipalité". C'est la sixième ligne du deuxième
alinéa.
M. BELLEMARE (Johnson): Simplement dire: "ladite municipalité",
"de ladite municipalité dont tous les membres..."
M. GOLDBLOOM: A la réflexion, je vois que ce n'est pas
nécessaire parce que l'on parle d'une municipalité
mentionnée à l'article 2 qui donne la nomenclature. Alors, ce
n'est pas nécessaire. Cela demeure tel quel. Est-ce que cela est
acceptable?
M. BELLEMARE (Johnson): C'est parfait.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Chicoutimi.
M. BELLEMARE (Johnson): Je ne sais pas si l'honorable ministre aurait
fait cela cette nuit, mais la nuit porte conseil.
M. GOLDBLOOM: Mes conseillers juridiques, évidemment, l'ont fait
pendant la nuit.
M. BELLEMARE (Johnson): M. Bédard, c'est d'accord?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'excuse. J'étais en train de discuter
avec le ministre du Revenu.
M. GOLDBLOOM: Est-ce qu'on a remis à l'honorable
député de Chicoutimi le texte?
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela viendrait immédiatement avant
"nonobstant l'expiration de son terme"?
M. GOLDBLOOM: Ce serait après.
M. HARVEY (Jonquière): Après.
M. BELLEMARE (Johnson): Où l'insérer?
M. HARVEY (Jonquière): Avant.
M. BELLEMARE (Johnson): Où l'insérez-vous?
M. HARVEY (Jonquière): Avant "nonobstant".
M. BELLEMARE (Johnson): Avant "nonobstant" ou bien...
M. GOLDBLOOM: Ah bon! Les conseillers juridiques suggèrent que ce
soit avant le dernier alinéa qui commence par le mot "nonobstant".
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord!
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté? Article 5, adopté.
M. GOLDBLOOM: Avant cet amendement, M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): II y avait l'article 9. Il y avait une
relation...
M. GOLDBLOOM: On peut maintenant adopter l'article 9.
M. BELLEMARE (Johnson): L'article 5 est adopté? D'accord? Est-ce
que l'honorable député de Pointe-Claire...
M. SEGUIN: Simplement dans le contexte de l'amendement et non pas pour
m'y opposer, mais pour éclairer mon fanal. Je ne me souviens pas avoir
vu dans la loi que les conseils des municipalités
intéressées, soit des quatre en l'occurrence, s'ils continuaient,
eux, à siéger comme conseil dans leur municipalité,
même avec la formation du comité administratif, ils cessent de
siéger dans leur milieu.
M. GOLDBLOOM: Ils cessent de siéger dans leur milieu, parce que
leur milieu...
M. SEGUIN: Je ne veux pas dire dans leur milieu physique. Je veux dire
dans leur localité et dans leur ville. Tout se rapporterait, totalement,
pour toutes les municipalités au nouveau conseil?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avant cette nomination qui est prévue
comme étant du ressort ou de juridiction du ministre, advenant le refus
ou la démission d'un des maires visés de siéger, est-ce
que, je ne sais pas, à titre de suggestion, il n'y aurait pas avantage
à insérer que le ministre va le nommer, mais sur recommandation,
peut-être, du conseil des comtés?
M. GOLDBLOOM: Je pense que le ministre doit prendre ses
responsabilités en cette matière, et d'autant plus que la
situation serait...
M. BELLEMARE (Johnson): ... des chicanes de clocher...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est un organisme quand même assez
représentatif.
M. GOLDBLOOM: ... mais je pense que la situation serait assez
délicate, si, devant le refus d'un groupe de siéger, le ministre
demandait conseil aux autres, quant aux nominations à faire dans ce
secteur.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est le correctif qui va empêcher de
faire siéger.
M. GOLDBLOOM: Oui, je le pense.
M. BELLEMARE (Johnson): L'article que nous ajoutons va justement
apporter le correctif qui va faire en sorte que tout le monde va
siéger.
M. GOLDBLOOM: C'est ce que je crois.
M. SEGUIN: Je suis d'accord avec le député de Johnson.
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre, messieurs! L'article 9.1 est-il
accepté?
M. BEDARD (Chicoutimi): J'ai posé la question sous forme
interrogative, au ministre, quand même.
M. BELLEMARE (Johnson): Une minute. Il s'agit de savoir où nous
allons incorporer l'article 9.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'article 9.1 se réfère à
l'article 5. Maintenant, le cas de l'article 5 est réglé.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Je dis l'article 9. L'article 5 est
réglé, mais conformément au paragraphe de l'article 5, il
faudrait l'entrer quelque part dans l'article 9 qui est en suspens.
LE PRESIDENT (M. Blank): II y a seulement l'article 9.1 qui est en
suspens, parce qu'on a parlé de l'article 5. On veut régler le
cas de l'article 5 avant d'aborder l'article 9.1.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il faudra, pour
concordance, modifier quand même le troisième alinéa de
l'article 9.1, pour indiquer: "advenant le décès, la
démission ou le refus d'agir d'un membre" et ainsi de suite.
M. BEDARD (Chicoutimi): II faut ajouter plus que cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Le conseil provisoire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est plus le conseil provisoire, si on se
réfère à l'amendement que vous avez fait à
l'article 5. Ce serait le ministre, à ce moment-là.
M. GOLDBLOOM: II s'agit ici des quatre maires, M. le Président.
Cela veut dire...
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y en aurait pas quatre. S'il y en a un qui
refuse, il n'y en a que trois. Il s'agit d'en remplacer un.
M. GOLDBLOOM: Oui. S'il y a un maire qui refuse d'agir, par exemple,
c'est le conseil provisoire tout entier qui choisit parmi les anciens
collègues de l'ancienne municipalité un remplaçant.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 9 n'a jamais été
suspendu.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le ministre préfère laisser la
discrétion à ce conseil d'agir.
M. GOLDBLOOM: Ce que nous venons d'adopter, c'est que si un maire refuse
d'agir, le conseil désigne son remplaçant. Aux deux endroits,
c'est la même chose.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le ministre, c'est une simple suggestion,
advenant le décès, la démission ou le refus d'agir
conformément à l'article 5 d'un membre de ce comité
administratif, le conseil provisoire choisit... Je voudrais simplement ajouter
la démission ou le refus d'agir et conformément à
l'article 5, pour dire que s'il arrivait quoi que ce soit, vous êtes
protégé en vertu de l'article 5 que vous venez d'amender... d'un
membre de ce comité administratif, le conseil provisoire choisit...
Parce que s'il n'y a pas de maire, si le maire n'y est pas, c'est l'article 5
qui va s'appliquer.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Si on le disait, simplement conformément
à l'article 5.
M. GOLDBLOOM: II me semble que, quand on adopte un article, cet article
s'applique et qu'on n'est pas obligé de dire à un autre endroit:
L'article s'applique. Il s'applique par le fait même qu'on adopte la
loi.
M. BELLEMARE (Johnson): Simplement de la concordance. Il n'y a rien de
malicieux dans cela.
LE PRESIDENT (M. Blank): D'accord l'article 9.1. Adopté.
M. BELLEMARE (Johnson): Sans amendement, sauf avec l'amendement...
LE PRESIDENT (M. Blank): Sauf ajouter les mots "ou du refus d'agir".
M. GOLDBLOOM: C'est l'amendement qui a été...
M. BEDARD (Chicoutimi): Concordance nécessaire avec l'article no
5.
M. BELLEMARE (Johnson): On en a suspendu 8, M. le
Président...
M. GOLDBLOOM: Nous avions suspendu l'article 8 et la raison a
été ou celle que j'ai comprise que l'on mettait en
doute la description technique des quartiers.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est cela. Comment la définir.
M. GOLDBLOOM: Ce que j'ai compris hier soir n'est pas exactement ce que
je comprends ce matin avec les explications qui m'ont été
fournies. Je voudrais donc vérifier avec les membres de la commission
quelle est l'inquiétude réelle qui nous a amenés à
suspendre l'article, hier soir.
Hier soir, j'avais compris que dans la description technique, il y avait
un certain territoire de la paroisse Saint-Dominique-de-Jonquière qui
avait été omis et que la description technique était
fautive à cause de cela. Ce que l'on m'explique, ce matin, c'est qu'il
n'y a pas eu d'omission, que le territoire dans son entier a été
visé, mais que la façon dont les quartiers ont été
délimités divise le territoire de la paroisse entre certains
quartiers plutôt que de constituer un quartier avec la paroisse seule.
C'est une autre considération entièrement.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que, M. le ministre, cela veut dire que,
par exemple, il y aura une partie de Jonquière qui fera partie du
nouveau quartier, dans Saint-Dominique, une partie de Saint-Dominique, une
partie de Jonquière? Cela peut arriver.
M. GOLDBLOOM: Cela peut arriver et c'est...
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que le critère de base sera au
moins respecté quant à la représentativité, quant
à la quantité d'électeurs possible? Est-ce qu'il n'y aura
pas, par exemple, un petit territoire de 500 électeurs contrairement
à un grand territoire de 2,000 électeurs?
M. GOLDBLOOM: On n'a pas voulu créer des
déséquilibres de cette nature. Le député de
Johnson, qui connaît très bien la carte de la province et surtout
du milieu rural, sait que, dans bien des cas, une ville occupe un territoire
relativement restreint et la paroisse occupe un très vaste territoire
autour d'elle. Paraît-il que ceux qui se sont penchés sur cette
question ont trouvé que c'était difficile de faire un seul
quartier du vaste territoire de la paroisse et que les relations entre les gens
à travers les lignes de démarcation étaient telles qu'on
pouvait constituer un quartier avec une partie d'Arvida et une partie de la
paroisse, un autre quartier avec une partie de Jonquière et une partie
de la paroisse.
Si je comprends bien, je n'étais pas présent,
évidemment, mais le maire de la paroisse ayant siégé
à cette table, je présume qu'il a accepté...
M. HARVEY (Jonquière): Tout le monde est d'accord.
M. GOLDBLOOM: ... la délimitation présentée.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est nous qui avions soulevé, en fait,
certaines questions sur la
division des quartiers. C'était simplement dans le but de savoir
s'il pouvait être exact il s'agit simplement d'avoir des
explications que la paroisse Saint-Dominique-de-Jonquière se
trouvait à ne pas avoir de représentation. C'étaient
simplement des informations de ce côté que je voudrais avoir.
M. GOLDBLOOM: II a apparemment été convenu que la paroisse
n'aurait pas de représentant comme tel au conseil municipal et que des
arrangements seraient faits pour que le milieu rural soit quand même
convenablement représenté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 8. Adopté?
M. BELLEMARE (Johnson): ... le maire...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous me permettrez quand même...
M. BELLEMARE (Johnson): ... faire partie du comité provisoire. Il
peut être candidat dans le quartier.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): On va procéder à son adoption,
mais il reste quand même, c'est quand même assez surprenant que la
paroisse... Je comprends que les gens se sont mis d'accord, mais on émet
simplement notre opinion, à savoir que c'est assez surprenant qu'une
unité qui est concernée dans le regroupement, à savoir la
paroisse de Jonquière, ne soit pas représentée. Ecoutez,
ce sont trois ou quatre gars qui se sont mis d'accord là-dessus. Il y a
quand même la population de Saint-Dominique-de-Jonquière qui a le
droit d'être représentée, il me semble.
M. HARVEY (Jonquière): Si le député de Chicoutimi
me le permet, par une courte explication, je vais lui faire comprendre.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): La paroisse de Jonquière est un fer
à cheval qui part des limites de la ville d'Arvida. A tel point qu'au
centre commercial d'Arvida, tout le stationnement, y compris une bâtisse,
l'agrandissement sont dans la ville d'Arvida, le reste dans la paroisse. C'est
un fer à cheval qui vient jusqu'au Saguenay, à l'exception
d'Arvida. Rendu à la route 170, c'est la ville qui commence.
Alors, quand on a fait des quartiers, les gens ont commencé
à travailler ensemble, ils ont commencé à réaliser
que ce n'était pas possible d'avoir une carte électorale qui se
tiendrait debout s'ils n'acceptaient pas la philosophie que la partie, à
l'ouest de la Rivière-au-Sable, de la paroisse, serait avec une partie
de la ville de
Kénogami. La même chose se produit au sud de la ville de
Jonquière et de nouveau, dans le secteur qui touche le sud de la ville
d'Arvida.
C'est pour cela qu'à l'unanimité, après avoir
étudié le problème, tous les gens de la paroisse qui
avaient ces sièges-là ont dit qu'il n'y avait pas d'autre choix
et c'est unanimement qu'ils ont accepté cette carte de sept quartiers
avec deux représentants chacun par quartier, quitte à refaire une
nouvelle carte électorale pour diminuer à un représentant
et additionner un quartier dans une deuxième élection qui n'aura
pas lieu. La révision des quartiers va cependant avoir lieu puisque la
Loi des cités et villes leur permet de le faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois qu'avec les explications qui sont
données par le ministre du Revenu, la décision qui a
été prise peut se justifier. C'était dans le sens de
demander des informations.
M. GOLDBLOOM: Pour l'information des membres de la commission, les
quartiers ont été conçus de façon à leur
donner une population à peu près équivalente. La variation
est entre 4,326 et 5,996...
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. GOLDBLOOM: Alors, ce n'est pas une énorme
différence.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs, nous avions fait le calcul. La
population se situait aux environs de 63,000; quatorze conseillers, cela
représente à peu près une moyenne de 4,500.
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 8, adopté. On est rendu
maintenant à l'article 13, alinéa 1.
M. BELLEMARE (Johnson): Treize, M. le Président. Je
répète ce que je disais il y a quelques minutes, avant le
début de la commission parlementaire. Je trouve que c'est un pouvoir qui
me semble assez discrétionnaire et qui n'existe peut-être pas dans
beaucoup de municipalités, celui de pouvoir décréter par
règlement, comme vacant, un lot sur lequel aucune construction n'est
érigée, et particulièrement, après l'avoir
annexé, après l'avoir déclaré vacant, le taxer
à $10 par 2,000 pieds de superficie.
Je comprends que c'est au sujet de lotissements, je comprends cela,
c'est prévu, mais c'est un pouvoir qui... On fait la loi pour longtemps.
La charte de la ville va s'appliquer dans bien des cas. Je comprendrais que
ça s'appliquerait dans la municipalité de Saint-Dominique
où on peut faire un lotissement de terrains. Mais je comprendrais mal
que, par exemple, en pleine ville,
quelqu'un, par rancune municipale ou par quelque rancune possible,
exerce un pouvoir de venir sur ma propriété qui est, par exemple,
située ici, qui a un terrain très vaste à
côté qui sert de parterre ou de jardin et que, demain matin, parce
que le règlement dit, ici, "une superficie suffisante pour y permettre
l'érection d'une habitation"... C'est sûr et certain qu'il y a
assez de place à côté de ma propriété pour
bâtir une autre résidence.
Je me dis qu'il y aurait discrimination sûre de déclarer ma
résidence comme lot vacant.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais expliquer deux choses
au député de Johnson: D'abord que, en créant cette
nouvelle ville, nous avons dû prendre les chartes qui existent...
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord, dans Jonquière...
M. GOLDBLOOM: ... et reproduire dans la nouvelle charte des articles qui
sont déjà là et qui sont en application depuis de
nombreuses années.
Deuxièmement, contrairement à ce qu'il vient de dire, on
ne légifère pas pour très longtemps avec ce que nous
faisons ici pour la raison suivante: C'est que nous avons commencé, il y
a quelques semaines à peine, à recevoir le rapport le
premier volume est entré, a été distribué de
la Commission de refonte des lois municipales qui vise la création d'une
seule loi pour toutes les municipalités de la province,
remplaçant la Loi des cités et villes, le code municipal et les
chartes particulières des différentes villes, sauf les plus
grandes, Montréal et Québec.
Nous prévoyons qu'il n'y aura que très peu d'exceptions
à la règle générale et que nous éviterons,
de cette façon, le défilé de municipalités devant
la commission parlementaire avec des bills privés.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, M. le ministre est
certainement justifié de nous donner ces renseignements
supplémentaires, mais ce qu'on fait, c'est qu'on prend un article qui
existe dans une charte qui est bien nommée, celle de Jonquière,
et on dit: On va l'appliquer à tout un territoire.
Ce qui me met en crainte, c'est surtout une municipalité comme
Saint-Dominique où ils ont plusieurs... Une minute. J'ai ma
réponse, je pense, pour Saint-Dominique. Ces dispositions ne peuvent
affecter en aucune façon les fermes, sauf s'il y avait une
discrimination possible dans un quartier, dans un milieu urbain.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans un quartier urbain?
M. BELLEMARE (Johnson): Pourquoi la taxe de $10? Est-ce qu'il y a
beaucoup de municipalités dans la province qui ont des experts?
L'honorable maire de Lévis dit que cela n'existe pas chez lui.
L'honorable député de...
M. CHAGNON: J'ai une question à poser à ce sujet,
également. J'aimerais savoir...
M. GOLDBLOOM: Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de
municipalités qui ont ce pouvoir. On souligne que, pour être
soumis à cette taxation, si l'on est propriétaire d'un terrain
important, il faudrait subdiviser ce terrain pour que la partie
séparée de la partie principale soit déclarée
vacante et taxée à $10 les deux mille pieds carrés. Si
c'est toujours partie du terrain principal, le simple fait qu'on ait une maison
dans un coin et un territoire vacant autour, n'expose pas le
propriétaire à se voir taxé par l'application de cet
article. Ce ne sont que les lots véritablement vacants et
indépendants d'une maison ou d'une autre construction.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Lévis.
M. CHAGNON: Vu qu'on semble s'attarder à ce problème,
j'aimerais savoir quel montant cette taxe peut représenter, au point de
vue du revenu, actuellement pour la ville? Si cela en vaut la peine, on
pourrait l'appliquer de façon générale.
M. HARVEY (Jonquière): $5,000, la dernière
année.
M. CHAGNON: Pour la ville. Est-ce que cela vaut la peine de l'appliquer
de façon générale pour toutes les villes?
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela qui a empêché
c'est pourquoi ils l'ont mis la spéculation, le
lotissement et la ville d'être obligée d'aller donner des services
souvent où, d'après les priorités, ils ne pouvaient pas
aller.
M. BELLEMARE (Johnson): Disons que vous avez raison. Pourquoi ne
donnez-vous pas un proviso spécial à la majorité des
membres du conseil? C'est bien simple. Vous allez protéger
l'intérêt public.
M. GOLDBLOOM: Le conseil peut, par règlement...
M. BELLEMARE (Johnson): Le règlement étant fait, d'accord.
Dans le règlement, on inclurait une clause pour que cela devienne lot
vacant, reconnu comme lot vacant et imposable à la majorité du
conseil. Cela ne l'est pas dans le règlement.
M. GOLDBLOOM: C'est exactement ce que cela dit. Ce n'est pas un pouvoir
discrétionnaire accordé à un fonctionnaire...
M. BELLEMARE (Johnson): Non, c'est le conseil qui va faire le
règlement. Dans le
règlement, est-ce qu'il n'y aurait pas un proviso spécial
pour dire que cela sera reconnu comme lot vacant pour empêcher la
discrimination, que ce lot vacant ne sera reconnu et imposable qu'à la
majorité du conseil, après acceptation de la majorité du
conseil.
M. GOLDBLOOM: Comment peut-on adopter un règlement autrement que
par la majorité du conseil?
M. BELLEMARE (Johnson): Non, je dis que, dans le règlement, M. le
ministre, il y aurait un proviso spécial pour que ce lot vacant soit
déclaré vacant seulement quand le conseil se sera prononcé
majoritairement, pour empêcher la discrimination.
M. GOLDBLOOM: C'est exactement ce que l'article dit. Ce n'est pas un
règlement général. C'est un règlement individuel
pour déclarer chaque lot vacant. Ce n'est pas un règlement
général qui dit: Tous les lots qui sont vacants sont
taxés. Il faut un règlement individuel pour chaque lot. Donc,
à la majorité du conseil.
M. BELLEMARE (Johnson): ... considérés comme...
M. BEDARD (Chicoutimi): Bien, oui... M. HARVEY (Jonquière): ...
continuez.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... on n'a pas eu de problème avec...
Non...
M. BELLEMARE (Johnson): ... pas de problème,
mais......mentalité non plus.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... Je ne veux pas juger le passé, du
moment que c'est bien concernant le passé...
M. BELLEMARE (Johnson): ... avoir des gens qui vont...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... mais on légifère en fonction
de l'avenir quand même.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, attendez un peu.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aimerais que le ministre nous donne plus de
raisons qui motivent le fait qu'on prévoit, à l'alinéa 2,
une taxe annuelle de $10 par 2,000 pieds de superficie, surtout que, selon ce
qu'il nous a dit lui-même, cette disposition en est une qu'on ne retrouve
presque nulle part. Non, mais...
M. BELLEMARE (Johnson): II n'y a peut-être qu'une bonne raison.
C'est de forcer ceux qui ont des lots à bâtir. Peut-être que
c'est la seule raison, au lieu de construire sur une longueur, ils construiront
ce qu'ils ont...
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aimerais avoir aussi les explications du
ministre, parce que c'est sa loi.
M. GOLDBLOOM: C'est surtout pour créer un développement
ordonné, plutôt qu'un développement anarchique. Comment le
montant a été décidé, je n'ai aucune
idée...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela que...
M. GOLDBLOOM: ... mais si cela représente un revenu de $5,000 par
année, cela veut dire...
M. BEDARD (Chicoutimi): Peut-être que maintenant cela
représente $5,000. Mais qu'est-ce qui nous dit que dans l'avenir cela ne
représentera pas plus que $5,000, à partir du moment où on
donne la discrétion au conseil, par règlement, de
décréter des lots vacants? Cela ne restera pas
indéfiniment à $5,000, surtout que c'est un montant un peu
spécial. C'est là-dessus que porte ma question.
M. GOLDBLOOM: Vous savez, M. le Président, une
municipalité élit un conseil, et ce conseil agit selon les
pouvoirs qui lui sont donnés par la loi. Les pouvoirs d'un conseil
municipal dans des matières de cette nature sont assez larges. Un
conseil municipal détermine son niveau de taxation, détermine
quel est le taux général et quelles sont les taxes
particulières par pied linéaire ou par superficie...
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord, dans un conseil homogène qui
représente une petite entité ou même une plus grande ville.
Mais là, c'est une fusion. Les gens qui vont être au conseil, qui
vont avoir à appliquer des règlements, avant qu'ils soient
mariés, cela va prendre quelques fréquentations, parce qu'avant
qu'ils couchent ensemble, il va falloir qu'ils se regardent un peu.
M. BEDARD (Chicoutimi): Surtout quand on connaît les
événements passés.
M. HARVEY (Jonquière): Ils se sont regardés passablement
dans le passé.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais ils n'ont pas toujours regardé dans
la même direction, tout le monde, j'entends. Mais là-dessus, je
comprends quand même, à la lecture de votre texte, que c'est une
discrétion. Les $10, c'est une discrétion que vous donnez au
conseil de se rendre jusqu'à ce montant d'imposition. L'esprit de cet
article n'est pas de leur imposer, c'est là-dessus que je voudrais que
le ministre soit sûr, l'obligation de taxer à $10.
M. GOLDBLOOM: Non. C'est justement la discrétion de pouvoir
déclarer certains lots vacants et d'imposer une taxe pour encourager une
action par rapport au fait que ce lot est vacant.
M. BEDARD (Chicoutimi): Puisque vous laissez une discrétion au
conseil, puisque c'est assez normal de déclarer certains lots vacants,
pourquoi ne pas lui laisser la même discrétion concernant le
montant ou le taux de la taxe annuelle, mais à ce moment, ne
préciser aucun montant, faire confiance au conseil que, dans
l'évaluation de la situation, il sera capable de juger quel est le
montant, quelle est la taxe annuelle qu'il veut imposer sur les lots
déclarés vacants par ces décisions?
M. SEGUIN: M. le Président... M. GOLDBLOOM: Pardon!
M. SEGUIN: ... depuis quelques années, la politique du
gouvernement, tant d'un parti que d'un autre je pense à la
politique aux Affaires municipales a été assez consistante
pour essayer de maintenir un ordre général. C'est-à-dire
qu'on essayait d'éliminer autant que possible des règles
d'exception de l'administration de nos municipalités. Cette petite taxe,
cela ne vaut pas réellement la peine de discuter très longuement
là-dessus, puisqu'on nous dit que c'est peut-être $5,000. Ce n'est
pas cela qui va briser ou qui va enrichir la ville.
Voici ce que je dis: L'article, avec cette surtaxe de $10 par 2,000
pieds carrés d'évaluation, me semble, pour le moins, une taxe
usurière, parce que je constate à même le rapport
qui a été soumis à la commission, hier, nous montrant un
peu le bilan des différentes municipalités que les quatre
municipalités concernées sont déjà
évaluées à 100 p.c. de leur valeur réelle,
uniformisée, si vous voulez. Naturellement, elles sont toutes sur le
même plan présentement. Si tel est le cas, il y aura une
évaluation de ces terrains. Le propriétaire du terrain paie
déjà à 100 p.c. de son évaluation. C'est là
que je dis qu'il y a quand même quelque chose d'usurier, d'abusif,
à imposer une taxe additionnelle de $10. Ce n'est pas le fait que ce
soit $10. Que ce soit $5 ou $1, j'ai la même question à poser. On
essaie toujours d'éliminer ces règles d'exception. Si on peut
jouer un peu avec le commentaire ou le dicton: "No taxation without
representation", au lieu d'apporter cela sur l'individu, comme
représentant, prenons le terrain. Il est imposé à 100 p.c,
présentement; s'il est imposé à 100 p.c, selon son
évaluation, on ne doit pas y ajouter une surtaxe.
Quand je pense de cette façon, j'applique cela d'une façon
générale pour toutes les municipalités de la province,
petites, grandes ou autres.
M. BELLEMARE (Johnson): II y a plus que cela, M. le député
de Pointe-Claire. Si, en plus de l'imposition des $10, quand le lot va
être décrété vacant, il y a toutes les autres
obligations de contribution pour l'égout .qui sera creusé, pour
la nouvelle rue.
M. SEGUIN: Nous en reparlerons à un autre article.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Il est là aussi. Non, M. le
Président: "Mais pour ceux le devenant, à l'avenir, le lot
vacant, par suite de l'ouverture d'une nouvelle rue, de prolongement de rue
déjà existante, cette dite taxe ne peut être imposée
qu'après douze mois de la fin des travaux d'ouverture ou de
prolongement..." Quand le lot va devenir vacant, il va être imposé
à $10 et, douze mois plus tard, il va être sujet à
l'article 14 qui va suivre. C'est important aussi.
M. GOLDBLOOM: Ce que nous avons devant nous est, en quelque sorte, un
bill privé, c'est-à-dire qu'il y a certaines municipalités
qui ont fait une...
M. BEDARD (Chicoutimi): Sauf que les gens ne peuvent pas se faire
entendre, alors ne comparez pas cela à un bill privé. C'est
différent.
M. GOLDBLOOM: Très bien.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la cinquième fois.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, c'est la onzième fois. Vous autres,
cela fait onze fois.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce que je veux dire, c'est que les
municipalités même la ville d'Arvida, me dit-on sont
désireuses de conserver cet article qui est déjà dans la
charte de la ville de Jonquière.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Je fais des remarques
générales. S'il y a lieu de l'amender, d'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): L'avez-vous placé là pour
éviter que certaines injustices puissent se commettre, dans le sens
qu'il y en ait qui ont à payer $10 et d'autres, qui sont placés
à côté, peut-être moins? Je ne sais pas, c'est
peut-être dans un esprit très positif que cette disposition a
été faite. Je n'en doute pas.
M. GOLDBLOOM: Tout à l'heure, le député de
Chicoutimi a suggéré qu'on enlève le montant et qu'on
laisse la discrétion au conseil, quant au montant.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. GOLDBLOOM: Là, je craindrais, pour ma part, la
possibilité d'un abus de la part d'un conseil qui voudrait
peut-être rejeter les aspirations de certaines personnes. Mais
l'idée, surtout quand il y a un territoire rural qui est en train de se
développer, il y a un grand centre commercial qui se développe,
sur la frontière entre deux municipalités existantes. La
création
de ce centre commercial va sûrement avoir des effets
d'entraînement. Il me semble que c'est une façon de planifier,
d'exercer une certaine influence sur la planification, sur le
développement. C'est dans cette optique que j'ai trouvé l'article
raisonnable.
Je pense qu'il y a toujours, dans la Loi des cités et villes ou
dans une charte particulière, des possibilités d'action de la
part d'un conseil municipal, qui peuvent être abusives. C'est toujours
possible.
Ici, on circonscrit le pouvoir en fixant le montant et, le montant
étant de $10 sur 2,000 pieds, cela veut dire $50 pour 10,000 pieds, $100
pour 20,000.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le ministre comprendra que, sur ce point, comme
c'était un peu la fixation d'un taux assez spécial par rapport
à ceux qui sont ailleurs, c'est simplement au niveau de certaines
informations que je voulais avoir, parce que je n'ai pas nécessairement
proposé et défendu avec vigueur qu'il en soit autrement ou que
j'aurais fait un amendement, mais je voulais avoir les explications du ministre
là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 13.1.2. Adopté. Article 14?
M. BELLEMARE (Johnson): Lorsque le ministre convoquera la commission
parlementaire, comme il nous a dit, dans quelque temps, on va retrouver
peut-être certaines allusions qu'on fait aujourd'hui qui vont
peut-être nous donner raison. Là on dira: On a servi à
quelque chose.
M. GOLDBLOOM: Oui et aussi, M. le Président, je voudrais
souligner que je vais demander l'avis de la Commission de refonte des lois
municipales sur cette question pour voir si c'est une chose qui devrait devenir
une politique générale au Québec en droit municipal ou si
on est mieux de laisser tomber un tel pouvoir...
M. BEDARD (Chicoutimi): La fixation d'un montant précis.
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 14?
M. SEGUIN: Dans le contexte de mes commentaires sur cette taxe que
j'appelle usurière, nuisible, je constate à même le
document déposé sur le bilan des municipalités qu'au point
de vue de la taxe d'affaires pour chacune des municipalités, dans le cas
de la paroisse, il y a $300 et dans le cas de Jonquière $5,000, et on
sait que la loi autorise les municipalités, lorsqu'il s'agit de taxe
d'affaires, à une certaine largesse. Alors, pour aller chercher ces
mêmes montants minimes ou nominaux de $5,000, $3,000 et $2,000 que cela
pourrait rapporter par secteur, je me demande si la ville ou les villes ne
seraient pas mieux avisées de revoir le système d'imposition de
taxes basé sur la valeur locative de la propriété. Elles
ont droit jusqu'à 10 p.c. présentement pourvu que cela ne
dépasse pas 25 p.c. de leur budget total. Alors, il y a un endroit
logique, selon la loi générale, pour aller chercher des revenus
additionnels sans imposer aux gens ce principe d'une surtaxe usurière,
comme je l'appelle. Il ne s'agit pas d'en faire un débat, il s'agit
simplement de mettre les choses à leur place.
M. BELLEMARE (Johnson): ... le député de Pointe-Claire qui
a été maire pendant 20 ans.
M. SEGUIN: Non, pas tant que cela. Cela a semblé être 20
ans mais...
M. BELLEMARE (Johnson): ... pour vos adversaires. Dans cet article, le
pouvoir qu'on donne au conseil, c'est un pouvoir qu'il peut exercer.
M. SEGUIN: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce n'est pas une loi comme celle que vous avez
demandée hier. C'est: II peut l'exercer.
M. SEGUIN: Dans ce qui s'est dit tout à l'heure, non seulement
peut, mais que la ville veut exercer.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que la remarque du
député de Pointe-Claire est juste, le conseil devra revoir la
question et aussi le conseil métropolitain de développement devra
regarder la question d'une politique d'application de mesures de cette nature
comme influence sur le développement. Mais, je pense qu'on peut quand
même adopter l'article.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 14.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 14, vous décrétez que
le conseil peut imposer une taxe spéciale sans préjudice de ses
autres droits de $200 comptant pour chaque propriété
subdivisée, que cette taxe devient payable dans les 60 jours de la mise
en vigueur du règlement. Est-ce que le montant de $200 est un montant...
Vous avez fixé le montant précisément? Est-ce qu'on peut
savoir les coûts...
M. GOLDBLOOM: Elle a été proposée par la ville de
Jonquière notamment qui a cet article dans sa charte.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait savoir quelles sont les
considérations qui ont été apportées au ministre
pour fixer ce montant à $200?
M. GOLDBLOOM: C'est une source de revenus et...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est clair que c'est une source de revenus...
la maison mais...
M. GOLDBLOOM: Le coût des services donnés dans une nouvelle
rue. Est-ce qu'on peut savoir combien de revenu cela a représenté
pour la ville?
M. LEGER: C'est quand même environ $20 par année, quoi, par
lots subdivisés ou propriétés subdivisées. C'est
à l'intérieur de 10 ans qu'ils peuvent payer ça.
M. GOLDBLOOM: Oui, et il faut dire que c'est superposable à
l'article précédent dans un certain sens. C'est un moyen
d'orienter le développement et d'empêcher un développement
désordonné. Ce sont des mesures qui, paraît-il, n'ont pas
été très souvent appliquées, qui ne
représentent pas un énorme revenu pour la municipalité.
Mais si ce que nous faisons maintenant nous amène à assister
à un développement plus rapide et à un grand
intérêt de la part de beaucoup de personnes dans ce
développement, c'est un moyen de contrôle, c'est un moyen
d'influencer le développement pour indiquer que, si la subdivision se
fait, chaque partie ainsi subdivisée sera soumise à une taxe.
C'est un encouragement à garder des terrains plus importants et à
en prévoir le développement d'une façon
ordonnée.
M. LEGER: Mais une municipalité peut quand même
décréter par règlement une taxe de ce style ou d'un autre,
elle a quand même le loisir de ne pas la recueillir de certains
propriétaires si elle le veut, n'est-ce pas? Actuellement, ils ont le
pouvoir de décréter une taxe, réclamer une taxe et de ne
pas poursuivre. Ils n'ont pas l'obligation légale de poursuivre tous
ceux qui n'ont pas payé, ils peuvent dire: Pour tel ou tel groupe, on ne
la réclamera pas.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Est-ce qu'il n'y a pas une correction à apporter de ce
côté de façon que tout le monde soit traité sur le
même pied? Moi, j'ai des exemples dans plusieurs municipalités
où des personnes avaient été exemptées, alors que
d'autres devaient payer et, naturellement, ils ne poursuivaient pas certaines
personnes et en poursuivaient d'autres. Ils mettaient la maison en vente ou le
terrain en vente par le shérif, mais tel autre qui était dans la
même situation n'était pas sur le rôle du shérif?
M. GOLDBLOOM : Nous avons rendu illégales les exemptions de taxes
à l'occasion de l'implantation d'une industrie, par exemple, ou d'un
autre immeuble important. Mais dans le cas du particulier, je ne sais pas.
Regardons l'autre côté de la médaille. Si l'obligation
était imposée de poursuivre dans chaque cas, on obligerait la
municipalité à poursuivre la veuve, l'assisté social qui a
perdu son commerce et qui n'a pas les moyens de payer.
M. LEGER: C'est le problème. Quand on regarde tel cas en
particulier, on se dit: Une chance qu'on a ce loisir d'éviter cela. Mais
quand ça peut servir pour d'autres fins que cela, ça demande des
comités de citoyens vigilants qui surveillent cette administration pour
vérifier cela. Dans le même ordre d'idées, on a vu dans les
administrations, et on a l'exemple de la ville d'Anjou, il y a plusieurs
années, où on avait divisé le territoire en genres de
sections absolument pas homogènes et qui n'avaient aucune autre
constante dans l'esprit de celui qui faisait le règlement que de
privilégier certaines personnes. A ce moment-là, telle maison en
face de l'autre n'était pas dans la même unité de
réglementation et, plus loin, cela l'était. Comment ce loisir de
recouvrer des taxes peut-il être contrôlé, tout en tenant
compte de l'aspect que vous avez soulevé tantôt? Il peut y avoir
des personnes une veuve ou un orphelin, je ne sais pas des
groupes qui sont réellement défavorisés qui ne peuvent pas
le faire.
M. GOLDBLOOM: Je ne vois pas de solution simple et uniforme à ce
genre de problèmes. Il est évident que, si on laisse une
discrétion entre les mains d'un conseil municipal, cette
discrétion peut être utilisée à bon escient ou
à mauvais escient.
La question se pose donc: Quelle est la marge de manoeuvre, quelle est
la marge de discrétion qu'on doit laisser à un conseil municipal?
Et c'est une question d'appréciation. Je pense que, pour ma part, je
préférerais laisser une certaine liberté, d'autant plus
que nous sommes tous, aux divers paliers du gouvernement, devant l'opinion
publique et nous devons répondre de nos actions.
Il est vrai que, dans certains cas, des personnes réussissent
à cacher leurs actions; à cacher la nature illégale de ces
actions. Dans la majorité des cas, tôt ou tard, cela sort.
M. LEGER: Mais pour que cela sorte, M. le ministre, actuellement, ce
n'est pas très facile. Cela coûte assez cher à des groupes
de citoyens qui font un peu ce qu'on appelle des cabinets "shadow", qui
surveillent de très près l'administration. Mais pour être
capable d'être réellement efficace et de vérifier le
fonctionnement et l'administration d'une municipalité, il faut
être capable d'avoir accès aux mêmes sources de
renseignements que celles que possède la ville. Lorsque les citoyens
vont à l'hôtel de ville pour obtenir le renseignement voulu sur
tel ou tel règlement municipal, telle ou telle implication, tel
cadastre, ils doivent quand même débourser une certaine somme par
règlement ou par document.
Est-ce qu'il n'y a pas une possibilité de prévoir que les
citoyens ou les groupes de
citoyens dûment organisés puissent y avoir accès
d'une façon gratuite, comme un bon contribuable, sans avoir à
payer tout le temps des sommes? Il est certain que, si chacun va demander un
document, cela va coûter énormément cher à la
municipalité. Mais lorsqu'un groupe de citoyens est bien
intentionné, bien constitué et qu'il est là pour
surveiller l'administration publique, il faudrait qu'il puisse y aller sans
avoir à débourser des sommes que souvent il n'a pas.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que ce genre de
discussion, si intéressant soit-il, conviendrait mieux aux débats
que nous aurons sur la refonte des lois municipales. Ici, nous avons
essentiellement une refonte de charte, la refonte de plusieurs chartes en une
seule, et nous essayons de conserver le cadre dans lequel les actions de
certaines municipalités se continuent depuis un certain temps.
Je pense que, pour ma part, je serais disposé à accepter
ce qui est proposé, mais de bien noter les commentaires des honorables
membres de la commission pour les transmettre. La meilleure façon sera
pour moi de prendre le journal des Débats, de l'envoyer à la
commission de la refonte des lois municipales et de demander à cette
commission de bien vouloir se pencher sur la question. Au cours des deux
prochaines années approximativement, on aura le rapport complet, le
débat sur le rapport, un projet de loi pour refondre toutes les lois
municipales et faire disparaître la plupart, la très grande
majorité des chartes individuelles.
M. LEGER: Une courte dernière question au ministre. Le rapport du
comité sur la refonte des lois municipales pourrait venir dans combien
de temps, approximativement?
M. BELLEMARE (Johnson): Le premier volume...
M. GOLDBLOOM: Le premier volume est déposé. Les autres
vont venir au cours de cette année. Il est possible que nous soyons
obligés d'attendre le début de 1976 pour avoir le dernier volume,
mais déjà, nous avons sans doute le député de
Lafontaine, avec son intérêt sur le sujet, a commencé
à parcourir la brique qui a été
déposée...
M. LEGER: Oui.
M. GOLDBLOOM: Donc, c'est une somme importante de travail.
M. BEDARD (Chicoutimi): II recommande la décision volontaire. On
l'a lu attentivement.
M. LEGER: On recommande la décision volontaire.
M. HARVEY (Jonquière): Une loi à toutes les fois que cela
est nécessaire.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 14, adopté?
UNE VOIX: Oui, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Article 14, une seconde.
M. LEGER: Un instant pour l'article 14.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord. Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 15, le stationnement.
M. SEGUIN: Pour le rapport, pour que ce soit bien enregistré, non
pas une dissidence violente, à l'article 14, mais ma même
objection subsiste ici. Il y a deux façons, à ce que je
connaisse, de payer des travaux dans une municipalité: Le fonds
général ou une loi d'amélioration locale. S'il s'agit de
prolongement d'une rue, cela veut automatiquement dire prolongement des
services qui s'y rattachent. "Il y a deux façons de le faire. La loi
générale le prévoit et, de cette façon, je vois mal
encore, comme dans l'article précédent, une surtaxe ou une taxe,
qu'on peut appeler spéciale, imposée. Il s'agit d'évaluer
les coûts des services pour les extensions des rues, pour les
prolongements de rues. C'est à contrat que l'on fait faire ces travaux
et on fait une répartition selon le contrat à 100 p.c. ou selon
la décision du conseil à en donner, si nécessaire, une
part au fonds général.
LE PRESIDENT (M. Blank): Je note le doute du député de
Pointe-Claire.
M. SEGUIN: C'est enregistré.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 15 a)?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté.
M. BELLEMARE (Johnson): Une minute! On n'est pas rendu au plus
creux.
M. LEGER: L'article 15 est là.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela ne comprend pas l'alinéa b).
M. BELLEMARE (Johnson): C'est seulement les taxis.
M. LEGER: II y a l'article 15, a), b), c).
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 15 a) has been adopted, 6°a)
whatever that is.
M. BELLEMARE (Johnson): A l'ordre!
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 6°a), adopté. Encore
l'article 6°a).
M. HARVEY (Jonquière): Merci.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 6°a), maintenant.
M. LEGER: Est-ce qu'on peut quand même affirmer une chose? La
façon de numéroter ce projet de loi, c'est réellement bien
difficile de se retrouver, même quelqu'un qui va lire le journal des
débats...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est vraiment fait à la dernière
minute.
M. LEGER: ... va dire l'article 6, est-ce l'article 6 de l'article 17 ou
si c'est l'article 17 de l'article 6. Ce n'est pas facile de se retrouver.
M. GRATTON: M. le Président, j'appuierais la motion de M.
Léger, s'il faisait renuméroter le projet de loi au complet.
M. LEGER: C'est parce que c'est difficile de se retrouver dans le
journal des Débats.
M. GRATTON: II faudrait mettre des lettres.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je comprends cela, mais vous me
permettrez d'expliquer que les légistes ont conçu ce projet de
loi de façon...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à la pression. M. GOLDBLOOM:
C'était un travail ardu... M. LEGER: Chiffres arabes.
M. GOLDBLOOM: ... et c'était long. Ils ont conçu le projet
de loi de façon à faire de la charte de la ville de
Jonquière un article de la loi. On a vu cela avec les modifications
à la Loi de l'instruction publique où il y avait des centaines
d'articles ajoutés à un seul article.
L'article se lisait: On ajoute à la loi de l'instruction publique
tout ce qui suit... et avec les numéros des articles ajoutés. On
est pris dans le même problème, c'est une technicité, c'est
embêtant, mais...
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, la loi...
LE PRESIDENT (M. Blank): J'ai noté cela.
M. GOLDBLOOM: II faut laisser cela aux légistes, parce qu'ils ont
des principes qu'ils doivent suivre.
M. BELLEMARE (Johnson): ... c'est une question...
M. LEGER: Probablement que le problème, c'est qu'il y a peut
être eu des agents d'immeubles qui ont aidé à
rédiger le projet de loi. Ils étaient mêlés dans les
chiffres. Il n'y avait pas de signes de piastres, il n'y avait pas de chiffres
romains. Il y avait probablement des agents d'immeubles.
M. HARVEY (Jonquière): C'est fin cela.
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre, messieurs! On va aller un par un. On
parle de l'article 6°a)...
M. BELLEMARE (Johnson): En général, sur l'article...
Pourquoi mettre dans une charte tant de pouvoirs discrétionnaires qui
existent déjà dans la Loi des cités et villes? Parce
qu'ils sont dans la charte de la ville de Jonquière? Il n'y a pas que
cela.
UNE VOIX: Le ministre va répondre. M. GOLBLOOM: Ce sont des
éléments...
M. BELLEMARE (Johnson): Couper des branches, M. le Président,
c'est l'affaire de l'électricité, cela existe dans la Loi des
cités et villes.
M. GRATTON: Le ministre va vous répondre.
M. GOLDBLOOM: Pas exactement avec la même rédaction.
M. BELLEMARE (Johnson): Non.
M. GOLDBLOOM: Au cours de l'année...
M. BELLEMARE (Johnson): Une chance que la loi est là.
M. GOLDBLOOM: Au cours de l'année, à l'occasion de la
présentation de projets de loi privés, nous avons effectivement,
sur des sujets de cette nature, accepté des rédactions
différentes comme accroc, si vous voulez, à la Loi des
cités et villes ou au code municipal parce que les arguments
avancés étaient suffisamment convaincants. Nous avons
trouvé que c'était une bonne...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est dans la refonte que vous allez changer
cela. Tout cela va être prévu.
M. GOLDBLOOM: Oui. Exactement. Dans chaque cas, j'ai dit: Nous en
tiendrons compte dans la refonte générale.
M. BELLEMARE (Johnson): Quand on parle des branches, le
propriétaire qui est obligé de couper ses branches.
LE PRESIDENT (M. Blank): Je pense qu'on
va commencer un par un. On va parler des stationnements des
véhicules automobiles. C'est l'article 6oa, est-ce que c'est
acceptable?
M. BELLEMARE (Johnson): Je ne vois pas pourquoi c'est différent
du code des cités et villes.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'article 6oa, le premier est adopté. Le
deuxième, c'est pour installer un chronomètre. Est-ce que c'est
adopté? Adopté.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est la même chose que dans les
cités et villes.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'article 27oa, pour des kiosques municipaux,
pour des taxis.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela existe encore?
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais souligner que ce sont
des choses qui existent déjà, non seulement sur papier. Dans les
faits, la ville de Jonquière administre des choses de cette nature, et
peut-être Kénogami et Arvida aussi, dans certains cas.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'article 32oa, c'est pour les
arbres, adopté?
M. GOLDBLOOM: Adopté.
M. LEGER: On parle de couper! Est-ce que le maire Drapeau est rendu dans
la région?
M. GOLDBLOOM: Est-ce que vous avez parlé de couper des arbres ou
des barbes, M. le député?
M. LEGER: Vous ne me ferez pas la barbe là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'article 16?
M. BELLEMARE (Johnson): Je pense qu'on peut la tirer...
M. LEGER: Je pourrais le dire.
M. BELLEMARE (Johnson): On peut l'étirer un peu.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16, adopté.
M. BELLEMARE (Johnson): Au moins, il est habillé
décemment, lui. Vous avez des ministres qui sont habillés en
guenilles.
LE PRESIDENT (M. Blank): On n'est pas rendu dans les forêts
encore.
M. GRATTON: A l'ordre!
UNE VOIX: C'est parce qu'ils n'ont pas d'argent.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16?
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 16, je voudrais que le ministre nous
explique très bien ce que cela peut comporter comme situation...
M. HARVEY (Jonquière): Suis-je mal habillé?
M. BEDARD (Chicoutimi): ... parce qu'en donnant à la ville le
pouvoir d'établir par règlement un tarif
préférentiel, concernant les taux d'électricité,
cela peut amener comme conséquence c'est ce que je voudrais
savoir que les taux d'Hydro-Québec ne soient pas respectés
comme tels ou de la même manière sur l'ensemble du territoire,
parce que, si on regarde l'application pratique de cet article, cela peut
vouloir dire qu'un hôpital, érigé dans Jonquière,
peut être plus taxé qu'un hôpital érigé dans
Arvida, la même chose pour les maisons curiales, les institutions de
charité, les instituts.
M. BELLEMARE (Johnson): J'étais en retard, excusez-moi.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, on sait qu'il y a un certain
nombre de villes, de municipalités au Québec qui administrent un
système de distribution d'énergie électrique et que ces
municipalités sont jalouses de cette prérogative qui
représente un intérêt évident sur le plan des
revenus. Il est donc nécessaire de prévoir la façon dont
cette administration se fera. Le pouvoir qui est accordé ici est
évidemment un pouvoir qui a pour but de soulager des institutions de
nature particulière que l'on soulage d'une manière ou d'une autre
dans une société comme la nôtre. Les taux ont
été, à certains moments, plus bas dans certaines
municipalités.
On m'informe que la ville de Kénogami a décidé par
résolution de suivre les taux d'Hydro-Québec. Je pense qu'il est
en règle générale, désirable que les taux soient du
même ordre. Mais puisqu'il y a cette autonomie de réseau et donc
cette autonomie d'administration, je pense que nous devons respecter le pouvoir
que détient déjà la municipalité.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est parce qu'une étude a
été faite sur les implications d'une telle fusion en regard,
d'une façon spéciale, des taux d'électricité. Dans
cette étude c'est là-dessus que je voudrais avoir des
renseignements on prétendait ceci, textuellement:
"Considérant que le réseau électrique ne couvrira pas tout
le territoire de la nouvelle ville, l'existence d'un tel règlement
en parlant
du règlement 16 sur lequel on discute accordant un tarif
préférentiel à certaines institutions, créerait une
injustice envers les autres institutions du même genre situées
dans la partie du territoire desservi par Hydro-Québec incluses dans les
limites de la nouvelle ville. Cette diminution de revenus aurait pour effet de
réduire le surplus du fonds de l'électricité, lequel a
servi, dans le passé, à équilibrer le budget
général de la municipalité".
Les analystes de cet article disent également : "Nous constatons
l'absence d'un article qui obligerait la nouvelle municipalité à
adopter un tarif d'électricité au moins égal à
celui d'Hydro-Québec, ce qui pourrait permettre aux futurs
législateurs municipaux d'approprier le surplus annuel du service de
l'électricité au fonds dudit service et d'adopter un tarif
d'électricité plus favorable à la partie du territoire
desservie par la municipalité, et ainsi empêcher la
répartition de ce surplus à tous les contribuables de la nouvelle
municipalité".
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, me
permettez-vous...
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a plus qu'une phrase.
M. HARVEY (Jonquière): ... s'il vous plaît de poser une
question?
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous permettez? J'ai une phrase...
M. HARVEY (Jonquière): D'accord!
M. BEDARD (Chicoutimi): ... concernant cette citation. L'étude
poursuit en disant ceci: "Advenant que cette hypothèse se
concrétise, les citoyens de l'actuelle ville d'Arvida
défraieraient une partie des dépenses du fonds de
l'administration payées à l'aide des surplus
réalisés par les fonds du service de l'électricité
de Jonquière et de Kénogami".
Je ne prononce pas un jugement de valeur, mais ces conclusions venaient
quand même à la suite d'une analyse assez sérieuse, je
pense, non pas tellement dans le but de rassurer le député de
Chicoutimi comme de rassurer toute une population intéressée,
Arvida, et éclairer l'ensemble de la population de la nouvelle ville de
Jonquière...
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, dès le
départ, le problème qui se posait, c'est que pour toute la ville
d'Arvida, l'électricité est fournie par Hydro-Québec.
L'article 16 a été maintenu justement parce que la ville de
Jonquière et la ville de Kénogami la ville de
Kénogami et son territoire, Jonquière l'ont, pour leur
territoire et la totalité de la paroisse, imposé avec raison au
moment où les politiques d'électrification rurale ont
été avancées. A ce moment, c'était non rentable.
L'article 16 a été introduit pour permettre, avec l'autonomie
qu'elles ont, de ne pas suivre Hydro ou de la suivre, si elles sont capables,
et de revoir ce problème avec le conseil permanent, en fonction de
JAK.
Là, elles l'auront en fonction de la ville de Saguenay où,
encore là, Hydro-Québec dessert la totalité du territoire
qui comprend des institutions hospitalières; par exemple, dans le cas de
l'hôpital d'Arvida c'est le Centre hospitalier Jonquière-Arvida.
Cela cause déjà un problème, car
l'électricité, dans l'institution d'Arvida, vient par
Hydro-Québec alors qu'à Jonquière pour la même
corporation, pour une bâtisse, c'est fourni par le réseau
municipal. L'article 16 a été introduit gardant ce pouvoir
d'avoir des taux préférentiels pour être capable, d'une
façon rationnelle, de revoir les taux pour en arriver, peut-être,
après étude, aux conclusions de l'étude que vous avez
devant vous, et que nous avons vue également et qui a été
regardée avant d'introduire l'article 16.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16 adopté.
M. BELLEMARE: Mais il revient toujours que toutes ces ententes sont
sujettes à l'approbation de la Commission municipale.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord! De plus, le président
d'Hydro-Québec j'avais oublié de le mentionner a
été rencontré relativement à un problème
scientifique, celui du centre commercial d'Arvida localisé dans la
paroisse, mais fourni actuellement par Hydro. Hydro se retirera, arrêtera
de fournir l'électricité parce que la politique du respect du
territoire desservi avant la fusion est sauvegardée.
M. BEDARD (Chicoutimi): On m'a posé la question. Une grande
partie des articles mentionnés qui pourraient être sujets aux
tarifs préférentiels se situe plutôt dans une partie du
territoire que dans l'autre. Il ne faut pas donner une telle...
M. BELLEMARE: Est-ce que vous avez l'intention de...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous me permettez, je pense qu'il faut
prendre garde que toute une partie, suite à la fusion, soit dans
l'obligation d'assumer un peu spécialement le développement d'une
autre partie du territoire d'une façon systématique.
M. GOLDBLOOM: D'accord, M. le Président, mais il faut souligner
que même si cet article paraît tout à fait
discrétionnaire il ne relève pas de la seule autorité d'un
conseil municipal de fixer des taux. Ces taux doivent être
approuvés par la Régie de l'électricité.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela pourrait aller à la commission
municipale aussi.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BELLEMARE: Mais en audition publique devant la commission de la
Régie des services publics...
M. GOLDBLOOM: Oui, de la Régie de
l'électricité.
M. BELLEMARE: ... la Régie de l'électricité, et
ensuite de cela, conformément, même plus que cela, il y aura une
autre soupape par l'approbation de la Commission municipale.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela aura été prévu par
l'approbation de la Commission municipale.
M. BELLEMARE (Johnson): Même si la décision de la
régie d'électricité était contre, s'il y avait une
opposition, le ministre pourrait décider quand même...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si je tiens pour acquis que
l'article 16 est adopté, l'article 17 peut être biffé. Des
représentations ont été faites pour nous indiquer que ce
n'est plus nécessaire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous venez, tout d'un coup, vous nous dites...
Voulez-vous nous donner les considérations?
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que cette disposition avait
été introduite dans la charte de la ville d'Arvida, la
première charte, au moment de la création de la ville d'Arvida,
par l'Alcan, qui était une ville fermée. Nous l'avons
réintroduite à la demande unanime des trois parce qu'elle se
retrouvait dans la charte de la cité d'Arvida, qui n'avait pas
participé à l'élaboration de la requête conjointe,
et nous nous sommes dit: Si elle est là, il doit y avoir une raison.
Nous avons demandé la raison aux trois municipalités et elles ont
dit: Nous n'avons pas été capables d'approfondir si oui ou non on
devait biffer cet article dans notre requête. La ville d'Arvida, par le
truchement de ses officiers, a dit qu'après 50 ans ce n'est plus
nécessaire.
M. LEGER: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
considérer qu'il est une heure?
M. HARVEY (Jonquière): On va adopter l'article.
M. BELLEMARE (Johnson): J'ai une question sur l'article 16 qui vient
d'être adopté. Si vous voulez, c'est simplement un renseignement.
Il n'y a plus de coopératives chez vous?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Il n'y en a plus.
M. BELLEMARE (Johnson): Tout a été... Il n'y en a plus,
c'est Hydro qui est maintenant...
LE PRESIDENT (M. Blank): On suspend les travaux à 15 heures.
M. HARVEY (Jonquière): Article 16 adopté. Article 17
biffé.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16 adopté. Article 17
biffé.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'imagine qu'on peut revenir, simplement au
niveau d'une question, d'une précision là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Posez-là.
M. GOLDBLOOM: Quand vous voudrez.
LE PRESIDENT (M. Blank): On peut s'informer, s'il y a une question.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
Reprise de la séance à 15 h 17
M. BLANK (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Le député de Kamouraska; le député de
Lotbinière remplace le député de Lac-Saint-Jean; le
député de Saint-Maurice remplace le député de
Pointe-Claire. On va se débarasser de lui! Article 18...
M. LEGER: M. le Président, à l'article 16, le
député de Chicoutimi...
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, vous m'aviez
promis...
LE PRESIDENT (M. Blank): Oui, c'est vrai, j'ai promis quelques mots.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 16, où l'on traite du
réseau électrique et du pouvoir que l'on donne à la
nouvelle ville, de pouvoir par règlement, accorder un tarif
préférentiel à certaines institutions toujours
à condition que ce soit accepté par la commission des affaires
municipales on a laissé entendre que cette disposition, telle
qu'elle était contenue, pouvait dans un délai relativement court,
être préjudiciable ou encore placer sur un pied
d'inégalité temporaire une partie d'un territoire qui sera
incorporé dans la grande ville, soit Arvida par rapport à
Kénogami et Jonquière.
Maintenant, on nous a dit également que, malgré cela, il
était peut-être opportun de mettre cette disposition dans la loi
en fonction de la formation éventuelle d'une grande ville. Je voudrais
savoir dans quelle perspective on peut probablement que le ministre du
Revenu peut me répondre sur cette question quelle est la
perspective qui fait que c'est peut-être mieux d'avoir cet article qui,
pour le moment, peut créer une certaine discussion, mais, dans un
regroupement d'une grande ville, ce serait préférable.
M. HARVEY (Jonquière): Si l'article 16 a été
inscrit et conservé, c'est tout simplement parce qu'en l'enlevant
aujourd'hui, on ferait disparaître, on augmenterait de façon
considérable pour quelques mois seulement, certaines institutions qui
bénéficient de l'article 16, dans les trois quarts du
territoire.
Dans la ville d'Arvida, cela ne change absolument rien pour les mois
à venir et cela permet de ne pas augmenter le fardeau financier de
celles qui bénéficient présentement, dans les endroits
où l'électricité est municipalisée, des
dispositions de l'article 16.
Par ailleurs, on est conscient que le conseil permanent qui sera
élu au mois de juin aura l'occasion de se faire entendre à la
commission parlementaire sur les modalités que le ministre a
mentionnées lors du débat en deuxième lecture. Le ministre
des Affaires municipales a prononcé ces mots-là en Chambre; en
temps et lieu, il complétera, s'il y a des questions relatives à
cela. C'est lui qui est responsable de cette loi.
M. LEGER: Ce n'est pas dans la loi qu'il faut...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, je vais continuer mon
argumentation.
M. BEDARD (Chicoutimi): Après les explications du ministre, on
posera des questions.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis persuadé que le
comité provisoire demandera à son comité administratif ou
à ses fonctionnaires de revoir la question sur une plus grande
échelle, sur celle de la ville de Saguenay, par exemple, où ce
qui se présente pour Arvida, dans l'étude qu'ils ont devant eux,
sera multiplié à une échelle plus grande. Tout le
territoire de la ville de Chicoutimi actuelle, Chicoutimi-Nord,
Riviè-re-du-Moulin, est desservi par Hydro-Québec et on retrouve
de nombreuses institutions qui sont mentionnées à l'article 16 et
exemptées présentement dans le territoire de
Jonquière-Kénogami et Jonquière paroisse.
C'est uniquement pour cette raison-là, que cela s'est maintenu,
pour éviter un déséquilibre du fardeau financier de
certaines institutions et cela ne crée aucune inégalité
à Arvida. C'est le statu quo pour les mois à venir.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme il y a des versions un peu
différentes sur cet article, je voudrais quand même... je ne mets
pas en doute les paroles du ministre, ce sont des explications...
M. HARVEY (Jonquière): En quoi cela est-il différent de la
vérité? Dites-le-moi.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est que cela peut être
préjudiciable, pour un temps relativement court, pour une certaine
partie de la population qui va former la grande ville de Jonquière.
C'est évident, je ne veux pas poser en expert ici, dans ce domaine et
simplement, je demanderais au Président, concernant l'adoption de cet
article, d'enregistrer non pas ma dissidence, mais mon abstention, quitte
à...
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16, adopté.
M. LEGER: Un instant, M. le Président! Je voudrais simplement
demander une précision au ministre, si c'est possible, pour corriger
peut-être des abus qui pourraient se produire, quand on parle des
institutions de charité, des institutions d'enseignement et autres
institutions semblables qui auraient un tarif préférentiel? Je
pense que ce n'est pas dans l'esprit de votre article de subventionner
indirectement des écoles d'enseignement privées ou des
hôpitaux privés qui sont à but lucratif.
Pour éviter cela, est-ce que le ministre
penserait de mettre "et autres institutions semblables à but non
lucratif", pour qu'on ne subventionne pas, qu'on ne donne pas des tarifs
préférentiels à des groupes qui sont à but lucratif
et qui font des revenus?
M. HARVEY (Jonquière): Le tarif préférentiel, dans
certains cas, avec Hydro présentement, me dit le conseiller juridique de
la ville de Jonquière, est plus élevé. C'est pour garder,
en un mot...
M. LEGER: C'est au niveau de l'avenir que je dis cela.
M. HARVEY (Jonquière): ... le statu quo, ne pas justement
créer d'inégalité ou d'injustice pendant une
période où cela peut être revu dans le cadre de la ville
qu'on crée, Saguenay, aussi.
M. LEGER: N'oubliez pas une chose, c'est dans le but de créer une
nouvelle ville. C'est un cas où il faut améliorer la loi.
Même si vous me dites qu'il y avait des articles comme cela dans
l'ancienne loi ou dans l'ancienne charte, cela ne veut pas dire que, quand on
la voit adopter, il n'y a pas moyen de l'améliorer. Même si
parfois vous dites que le taux préférentiel est plus
élevé que dans d'autres circonstances, c'est pour l'avenir. Je ne
vois rien de litigieux en disant que c'est pour des institutions à but
non lucratif. Ajouter seulement cela, c'est pour éviter qu'il y ait un
tarif préférentiel pour des institutions à but lucratif.
Autrement dit, ceux qui sont des entreprises privées, qui font de
l'argent, pour quelle raison auraient-ils un taux
préférentiel?
M. GOLDBLOOM: On comprend, connaissant la préoccupation du Parti
québécois dans ce domaine, que le député de
Lafontaine voudrait éviter que des institutions d'enseignement
privées, par exemple...
M. LEGER: Ou des hôpitaux plutôt privés, il y en a
comme cela.
M. GOLDBLOOM: ... reçoivent un taux préférentiel.
Oui, par contre, il y a un certain problème et je ne suis pas expert en
cette matière, quand on met "à but non lucratif" il y a un sens
légal à cette expression. Nous avons eu, par exemple, certaines
difficultés, parce que, aussi curieux que cela puisse être, la
Société d'habitation du Québec n'était pas reconnue
comme organisme à but non lucratif dans les termes de la loi
fédérale.
Or, nous avons...
M. LEGER: Avez-vous une autre formulation juridique? Je pense qu'on
s'entend sur l'esprit. Peut-être qu'il y a une autre façon de le
formuler.
M. GOLDBLOOM: Oui, on pourrait peut- être. Les conseillers
juridiques suggèrent d'insérer après les mots "autres
institutions semblables", "sauf les institutions à but lucratif".
M. LEGER: Oui, cela nous va très bien. C'est d'accord.
M. GOLDBLOOM: Sauf les institutions privées seraient une autre
forme...
M. HARVEY (Jonquière): Privées à but lucratif, donc
cela devient inutile, il n'y en a pas dans le territoire, mais laissons-le,
cela ne fait rien.
M. LEGER: C'est pour l'avenir, je pense bien que...
M. HARVEY (Jonquière): Pour l'avenir, on était couvert par
règlement, sujet à l'approbation de la commission municipale. En
tout cas.
M. LEGER: Alors, le premier amendement nous convient.
M. GOLDBLOOM: Sauf les institutions privées à but
lucratif.
M. LEGER: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 16. Adopté avec l'abstention du
député de Chicoutimi...
M. BEDARD (Chicoutimi): Et du député de Lafontaine.
LE PRESIDENT (M. Blank): ... et du député de Lafontaine,
comme amendé. L'article 17 est biffé. Article 18?
M. GOLDBLOOM: Article 17.
LE PRESIDENT (M. Blank): C'est bien l'article 17 maintenant.
M. LEGER: Je ne pense pas qu'il faudrait commencer à dire que tel
numéro dévier l'autre, on va tous être
mêlés.
LE PRESIDENT (M. Blank): II sera changé après.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que l'article 17, le ministre
veut...
M. LEGER: Le numérotage se fait à la fin, il me
semble.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 17 est biffé tout
simplement, je l'ai expliqué ce matin.
M. LEGER: On est d'accord, ce n'est pas sur le principe...
M. BELLEMARE (Johnson): ... le numérotage...
M. LEGER: ... je veux dire que si on se met à renuméroter
l'article 18 à la place de l'article 17, il y a trois séries de
numéros qui vont être assez mêlantes.
M. GOLDBLOOM: Je suggère et ce ne sera pas la première
fois, que nous fassions confiance aux conseillers juridiques, aux
légistes pour le numérotage, d'accord.
M. LEGER: D'accord.
M. BELLEMARE (Johnson): L'article 18, est-ce qu'on est rendu...
M. LEGER: C'est cela. Quand on arrive en deuxième lecture, on a
parlé de l'ancien numérotage, et en troisième lecture la
même chose. Je pense que la suggestion du ministre serait
préférable.
M. GOLDBLOOM: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Blank): D'accord. Article 18?
M. BELLEMARE (Johnson): A l'article 18, est-ce qu'il y a une raison
particulière de poursuivre la Loi des cités et villes 527, parce
qu'à l'article 527, il y a des restrictions à l'application de la
taxe d'affaires? On dit qu'on peut aller jusqu'à 10 p.c. sur un immeuble
d'après son évaluation ordinaire, ou en vertu de 525 dans le code
des cités et villes, on dit que cela ne devrait jamais dépasser
$300. Est-ce qu'il y a une raison toute particulière pour insérer
cet article? En vertu de l'article 527, tout ce qui est écrit dans
l'article qui est ici, se ressemble, sauf les 5 p.c. On dit dans la Loi des
cités et villes: n'excédant pas 10 p.c. de la valeur de
l'évaluation foncière... Si on se réfère à
l'article 525, l'on trouve qu'il y a une imposition qui ne va pas
dépasser, au point de vue de la taxe d'affaires, $300. Est-ce qu'il y a
une raison particulière à cela?
H
M. GOLDBLOOM: La raison particulière est double, M. le
Président, d'abord que c'est ce qui existe ou à peu près,
et deuxièmement, que l'adoption de cet article éviterait la
nécessité pour le nouveau conseil d'adopter un règlement
pour établir une taxe d'affaires. Il y aurait une taxe d'affaires en
vertu de l'entrée en vigueur de la nouvelle charte.
M. BELLEMARE (Johnson): Même là où elle n'existe
pas, comme par exemple, dans Saint-Dominique?
M. GOLDBLOOM: Oui, mais s'il y a des entreprises commerciales, il me
semble que d'autant plus que, si l'on crée un centre commercial, on
présume que les magasins vont payer une taxe d'affaires. Il me semble
normal qu'il y ait une taxe, et ce que l'on fait ici, c'est de dire tout
simplement: II y a une taxe, dès le début. Tout le monde doit la
payer. Il n'y aura pas d'hiatus pendant lequel il n'y aura pas de taxe de
payée. Le taux fixé à 5 p.c. demeure en vigueur tant qu'il
n'a pas été modifié par le conseil. Le conseil pourra le
modifier à sa première réunion, s'il le veut.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que l'honorable
député-ministre de Jonquière pourrait me dire qu'elle est
la taxe d'affaires sur le nouveau centre commercial? A combien est taxé
présentement, au point de vue taxe d'affaires, le nouveau centre
commercial?
M. HARVEY (Jonquière): Le centre commercial d'Arvida, qui est
situé dans la paroisse de...
M. BELLEMARE (Johnson): Quelle est la taxe d'affaires d'Arvida
d'abord?
M. HARVEY (Jonquière): Non. Il est situé... Il s'appelle
Arvida, mais il est situé dans la paroisse...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est pour cela...
M. HARVEY (Jonquière): ... et je ne sais pas si le
règlement...
M. BELLEMARE (Johnson): II n'y en a pas de taxe d'affaires à
Saint-Dominique.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, il y en a une.
M. BELLEMARE (Johnson): II y a une taxe d'affaires dans
Saint-Dominique?
M. HARVEY (Jonquière): II y en a une. Elle est récente ou
du moins, le règlement est prêt.
M. BELLEMARE (Johnson): Voyons!
M. HARVEY (Jonquière): Un instant! Je vais vous le dire. Le
procureur de la paroisse est ici, il agit pour...
M. BELLEMARE (Johnson): Ce midi, on m'a dit qu'il n'y en avait pas. Il
n'y en a pas. La taxe d'affaires...
M. HARVEY (Jonquière): L'aviseur de la paroisse dit que sur
valeur locative, il n'en existe pas. Elle n'a pas jugé à propos
d'en instaurer, étant dans le processus de regroupement et convaincue
que la lettre patente sera émise avant de pouvoir l'appliquer.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, cela veut dire que
dès que le centre
commercial est en activité, il est sujet à 5 p.c. de taxe
d'affaires.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, et on me dit même pour la
partie qui est actuellement en activité.
M. BELLEMARE (Johnson): Pas rétroactive, bien entendu.
M. HARVEY (Jonquière): Après la loi. Actuellement, il ne
serait pas imposé pour les mois passés.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est mon argument. En vertu de la loi, telle
qu'elle est faite dans la Loi des cités et villes, à l'article
527, on impose jusqu'à la limite de 10 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): Ils peuvent imposer jusqu'à 10 p.c.
Dans le texte, c'est "doit au moins taxer à 5 p.c."
M. BELLEMARE (Johnson): A 5 p.c, c'est cela. Mais dans l'article 525 de
la Loi des cités et villes, il y a un quota fixe maximum.
M. HARVEY (Jonquière): "Peut aller jusqu'à 10 p.c".
M. BELLEMARE (Johnson): C'est $300, d'après la Loi des
cités et villes. Maintenant, je sais que la taxe d'affaires de 5 p.c,
dans le centre commercial, va représenter beaucoup plus que les
$300.
M. GOLDBLOOM: Mais les articles de la Loi des cités et villes
donnent au conseil municipal un pouvoir. On ne modifie pas ce pouvoir. Tout ce
qu'on fait, c'est d'établir un départ. Il me semble que, s'il y a
un centre commercial, les magasins ne sont pas là pour ne pas faire
d'argent.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Lévis.
M. CHAGNON: Pour compléter la question de mon ami de Johnson,
serait-il possible de savoir si le taux actuel de la taxe d'affaires dans les
différentes municipalités, varie sensiblement d'une
municipalité à l'autre? On fixe 5 p.c. pour le premier exercice
financier. Serait-il possible de savoir quel est le taux actuel de chacune des
municipalités?
M. GOLDBLOOM: Voici la situation. En établissant à 5 p.c,
tel que prévu dans cet article, Jonquière serait au statu quo;
Kénogami aurait une augmentation de 0.4 p.c; Arvida, une diminution de 1
p.c. et ce serait une nouvelle taxe pour la paroisse; pour la Compagnie Alcan,
cela représenterait une augmentation de $23,477; pour la compagnie
Price, une augmentation de $25,699.
M. CHAGNON: C'est normal.
M. BELLEMARE (Johnson): Et le centre commercial dans
Saint-Dominique?
M. HARVEY (Jonquière): Lisez l'article 527. Vous nous avez lu
l'article 526.
M. BELLEMARE (Johnson): L'article 527.
M. HARREY (Jonquière): Lisez l'article 527.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est l'article 527 que j'ai lu.
M. BEDARD (Chicoutimi): On y viendra tout à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté?
M. BELLEMARE (Johnson): On n'a pas cité l'article 526. J'avais lu
l'article 527.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cet article 19 traite du prix de la consommation
de l'eau que les contribuables auront à payer. On semble, très
clairement, établir deux régimes différents, à
savoir un pour Arvida qui fait que les tarifs applicables en 1974, dans
l'ancienne ville d'Arvida, pour la consommation de l'eau mesurée au
compteur, va demeurer. Les citoyens paieront leur consommation d'eau telle
qu'elle sera mesurée au compteur. Tandis que, pour Jonquière et
Kénogami, la paroisse, on fixe un tarif annuel de $49.50 par
unité. Je voudrais savoir très précisément, au bout
de la ligne, ce que cela va donner comme application pratique. Est-ce que cela
peut amener comme résultat que les citoyens d'Arvida, parce qu'ils ont
une consommation d'eau mesurée au compteur, vont être
appelés à payer plus cher que le tarif fixe de $49.50? Je
voudrais également en souligner le danger. En imposant un tarif fixe de
$49.50, on permet à tout un secteur de la population de faire la
consommation d'eau qu'il voudra, d'en user et même d'en abuser, avec
comme garantie que le compte ne peut pas aller à plus de $49.50.
M. GOLDBLOOM: Voyez-vous, M. le Président, il n'y a pas de
compteurs partout.
M. BEDARD (Chicoutimi): II y en a seulement dans Arvida. C'est dans
Arvida.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est important, c'est une ville par rapport au
reste.
M. GOLDBLOOM: D'accord. Mais le taux de $49.50 a été
fixé par rapport au niveau moyen de la taxe d'eau dans la ville
d'Arvida, qui est effectivement le plus bas de l'agglomération.
Pour cette raison, il y a, dans le secteur résidentiel,
très peu de différence quant à l'application de ces
mesures. Pour les établissements d'affaires, il y aurait un changement
dans Jonquière où 145 clients seraient taxés au niveau du
régime d'Arvida plutôt qu'à celui de l'ancien régime
et il est prévu que des compteurs seront posés pour certains
clients importants, il y aura des compteurs posés pour les
établissements commerciaux et industriels de Kénogami et dans la
paroisse.
Il y a une vingtaine de clients actuels, industriels ou commerciaux qui
seront taxés au tarif d'Arvida et des compteurs seront posés.
Enfin, le deuxième alinéa indique que le conseil modifiera les
taux quand bon lui semblera.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous souligne ce problème, parce que,
dans l'analyse qui a été faite par Lemieux, Gauthier, Tremblay et
Associés, sur l'aspect dont on parle, ils avaient fait l'analyse
suivante: selon eux, "d'après la nouvelle structure de taxation
prévue dans la requête en fusion, le taux annuel pour les
consommateurs d'eau dont la consommation n'est pas actuellement mesurée
par des compteurs, représente une augmentation de $13.50 par
année par logement, pour environ 600 consommateurs de la ville d'Arvida,
de $36 à $49.50. Quant aux consommateurs utilisant moins de 67,000
gallons d'eau par période de six mois, le tarif actuellement en vigueur,
qui sera maintenu pour la première année, les favorisera par
rapport aux autres consommateurs de la nouvelle municipalité. Environ
c'est leur conclusion 95 p.c. des consommateurs desservis par un
compteur ou 4,100 consommateurs paieront moins cher. Quant aux consommateurs
des villes de Jonquière et Kénogami, ils verront leur paiement
annuel actuel diminué respectivement de $13.50 et de $10.50".
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous amener un autre
élément qui n'a pas été étudié et qui
se présente, s'il fallait donner demain à Alcan une
réponse négative, le taux actuel moyen payé à
Arvida serait quadruplé, c'est un élément que ceux qui ont
fait cette étude n'avaient pas et que j'ai aussi en main.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est pour ça que je pose la question, on
est là pour avoir des éclaircissements.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour ça qu'à l'article
19, au deuxième paragraphe que vient de vous lire le ministre, ces
tarifs demeurent en vigueur tant qu'ils n'ont pas été
modifiés par le conseil pour tout ce qui va s'être
présenté depuis cette étude.
M. BEDARD (Chicoutimi): Etant donné qu'il y en a qui, à
l'heure actuelle fonctionnent sur un système de compteurs et d'autres
sur leur consommation, même d'eau, comment est-ce que ça peut
prendre de temps? C'est bien beau de dire que le conseil peut changer...
M. HARVEY (Jonquière): Qu'est-ce que vous suggérez?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne suis pas ici pour suggérer, je suis
ici... au moins, jamais je ne croirai que vous n'êtes pas ici pour donner
des renseignements, vous êtes en train...
M. HARVEY (Jonquière): On n'en donne pas, ne vous fâchez
pas, ne vous fâchez pas...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... d'imposer à toute une population des
articles très précis qui ont des implications
financières...
M. HARVEY (Jonquière): Ne vous fâchez pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Répondez intelligemment et ne vous
inquiétez pas, le ton va rester le même.
UNE VOIX: Proposez un amendement.
M. BELLEMARE (Johnson): Que le ministre attende pour finir, il n'a pas
parlé tout à l'heure quand vous avez parlé.
M. HARVEY (Jonquière): Ne vous fâchez pas.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, tâchez...
M. BEDARD (Chicoutimi): On a proposé au début du projet,
de faire une ville dans une étape, avec un référendum vous
ne voulez pas. On va essayer d'améliorer ou de savoir ce que vaut votre
loi.
M. le Président, on nous répond que le conseil peut, par
règlement, essayer d'uniformiser la situation. C'est cela?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais étant donné que les
consommateurs d'Arvida ne sont vraiment pas sous le même système
que ceux de Jonquière-Kénogami, comment cela peut-il prendre de
temps avant de l'uniformiser? J'imagine que ce n'est pas seulement par une
résolution, du jour au lendemain?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas la résolution qui peut modifier la
situation pratique. C'est une évaluation de la taxation raisonnable que
peuvent faire les membres du conseil, mais pour mettre tout le monde sur le
même pied d'égalité, seule la pose des compteurs peut
effectivement les mettre sur un pied d'égalité. Je ne suis pas
ingénieur, mais je me permets de croire qu'il faudrait plusieurs mois
pour poser des comp-
teurs et peut-être davantage, selon leur nombre et la
complexité du travail. Dans certains cas, nous faisons poser un compteur
à l'entrée de la ville si la ville achète son eau d'une
autre ville. Mais tel n'est pas le cas ici. Donc, c'est plus complexe et cela
comporte des implications individuelles.
Je voudrais cependant souligner que, dans les cas où une
subvention est demandée, par exemple, pour la construction d'un
réseau d'aqueduc, nous établissons à $85 par année
le niveau qui devrait être atteint comme effort des contribuables, des
usagers, avant de calculer une subvention. Donc, à $49.50, ce n'est pas
cher, par comparaison avec ce que nous exigeons dans toutes les
municipalités qui s'adressent à nous pour avoir une
subvention.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 19 adopté? Article 20.
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde, M. le Président. Mais vous
admettez que cela fait quand même deux systèmes. Sur cet
article-là, sous réserve des explications qui nous ont
été données, je tiens à m'abstenir.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Chicoutimi et le
député de Lafontaine s'abstiennent de voter à l'article
19. Article 20.
M. BELLEMARE (Johnson): Le ministre est venu me distraire. J'aurais
simplement une question à vous poser, si vous permettez. Il y a un
système d'aqueduc avec compteurs à Arvida, un système
à Kénogami et un système à Jonquière. Celui
de Jonquière dessert peut-être une partie de Saint-Dominique?
M. GOLDBLOOM: Non, c'est Arvida...
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce qu'il y a un système particulier
à Saint-Dominique? Pour la paroisse?
M. HARVEY (Jonquière): II y a, actuellement, un système
dans le rang Saint-Dominique, desservi par la ville.
M. BELLEMARE (Johnson): Dans Saint-Dominique?
M. HARVEY (Jonquière): Dans Saint-Dominique, une petite partie
qui vient d'être annexée. Pour l'autre partie de la paroisse, et
dans le secteur qui relie Arvida, c'est une conduite qui desservait les
résidants mais qui appartenait à la ville d'Arvida. Actuellement,
une autre conduite est en construction pour remplacer celle qui était
désuète.
M. BELLEMARE (Johnson): Celle qui est desservie par Arvida,
complètement au nord, va être taxée encore au compteur?
M. HARVEY (Jonquière): C'est tout ce problème qui va
être étudié.
M. BELLEMARE (Johnson): Je comprends, mais...
M. HARVEY (Jonquière): II y a des faits nouveaux. Il y en a une
qui se construit...
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, mais dans le rang Saint-Dominique, vous
allez avoir des gens qui vont tomber sous la férule, comme je vous dis,
sous l'application de la loi, à $49.50 et qui n'ont presque pas d'eau ou
qui s'en fournissent. Qu'est-ce qui va se produire?
M. GOLDBLOOM: C'est évident, il y a une considération
fondamentale. Si on reçoit un service, on paie pour ce service; si on ne
le reçoit pas, on ne reçoit pas non plus de compte de taxe pour
ce service.
M. BELLEMARE (Johnson): Le ministre a compris cela, mais si le service
n'est pas le service adéquat, qui est un service d'eau, qui ne
correspond pas aux besoins de la ferme ni aux besoins du résidant de
Saint-Dominique, il va être attaché à $49.50 quand
même, quand, actuellement, cela lui coûte $3, $3.50 ou $4.
M. GOLDBLOOM: Ce sont des situations d'exception que nous retrouvons
dans certains endroits de la province.
M. BELLEMARE (Johnson): Je sais que le ministre veut terminer...
M. GOLDBLOOM: II faut améliorer...
M. BELLEMARE (Johnson): Je sais que le ministre ne veut pas causer de
préjudice à certaines parties de la population, mais vous ne
voyez pas qu'il y a un grave danger. J'ai ici une liste de personnes qui, dans
Saint-Dominique, vont être surtaxées par $49.50.
M. GOLDBLOOM: Comment résoudre ce problème, M. le
Président?
M. BELLEMARE (Johnson): Vous donnez un pouvoir au conseil de le
réglementer pour un exercice financier, le premier, c'est cela que vous
donnez "au conseil pour réglementer pour un seul exercice financier", de
la manière dont il a respecté le compteur et les autres, par
$49.50.
Est-ce que, M. le Président, vous ne devriez pas garder un
proviso encore tout spécial pour couvrir certains cas particuliers?
C'est là que je vois le bien public lésé et où je
me dis que le ministre n'a pas l'intention de léser les droits de
quelqu'un quand il y a un demi-service ou presque pas. Le citoyen paie $3 ou $4
par année et cela va monter à $49.
Vous cherchez vous aussi à protéger les gens. On n'est pas
capable de deviner, même si on est assez renseigné, tous les cas
particuliers qui vont tomber demain matin.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme c'est tout un secteur c'est dans le
même sens de la population, à savoir Arvida, qui peut
être affecté d'une façon particulière, simplement
à titre de suggestion, on nous demandait une solution. Je n'essaierais
même pas d'en avancer une. Simplement une suggestion, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu, pour que tous les citoyens soient sur un pied
d'égalité, de voir à préciser, concernant la taxe
d'eau, comme il n'y a pas de compteur partout, que les gens paieront la
même chose partout et que je ne le sais pas il peut y avoir
des subventions de la part du gouvernement qui veut aider cette ville, qui
permettraient de rétablir la situation, de l'égaliser? Le conseil
pourrait appliquer en toute connaissance de cause... Il est important, dans
tout secteur comme celui-là, dans toute une ville que, au départ,
au moins tous les gens soient sur un pied d'égalité, surtout sur
un point qui touche leurs poches à tous les jours et à tous les
mois.
M. BELLEMARE (Johnson): Pourquoi ne pas attendre un an avant d'appliquer
cela, de voir ce que le conseil va décider selon les cas particuliers?
Pourquoi ne pas attendre un an et laisser le statu quo opérer seul?
M. GOLDBLOOM: Mais le conseil a le pouvoir de changer cela, dès
sa première réunion. Il me semble que, s'il y a des citoyens qui
sont dans cette situation particulière où il y a un service, mais
selon l'appréciation qu'en fait le député de Johnson, le
service n'est pas adéquat et ne vaut pas $49.50, ne vaut que quelques
dollars.
Il me semble que ces citoyens devraient faire valoir leurs droits devant
le conseil municipal et obtenir de ce conseil municipal ou une diminution de
leurs taxes ou une amélioration de leurs services. Il me semble que,
dans le cas qu'invoque le député, c'est de l'amélioration
du service...
M. BELLEMARE (Johnson): Je ne veux pas vous interrompre, mais regardez
l'avant-dernière ligne. C'est une charge fixe, par la charte. C'est une
charge fixe qu'on leur impose en vertu de la charte qu'on établit. On
impose une charge fixe. Vous prétendez qu'elle peut être
changée par réglementation. Je vois mal le consensus, qu'on va
prendre pour la changer; c'est dans la charte. C'est une charge fixe pour le
premier budget.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes toujours, au niveau
municipal, devant la variété de situations, de conditions de vie
et la variété de responsabilités que nous avons à
assumer. Nous devons, à ce niveau, essayer de faire la part des choses
et d'être juste à l'endroit de tout le monde. Nous disons donc au
conseil, dans le deuxième alinéa: Commencez par ce taux fixe,
mais vous changerez ce que vous jugerez bon de changer et...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est pour le premier exercice financier?
M. GOLDBLOOM: Non, il n'y a pas d'exception.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, pour le premier exercice financier. C'est
la charge fixe.
M. HARVEY (Jonquière): II commence de même.
M. BELLEMARE (Johnson): Après cela, sous réserve du
premier alinéa, qui l'établit en vertu du premier exercice
financier, là on va le faire tant qu'il n'aura pas été
modifié par le conseil.
M. BEDARD (Chicoutimi): Là, le conseil peut seulement changer les
$49.50. Il ne peut pas changer au point d'uniformiser pour tout le monde. C'est
d'autant plus important, M. le ministre, que cela touche tout
particulièrement une population qui est sous un régime
différent de l'autre, à savoir Arvida. D'accord. Je ne sais
même pas laquelle des deux, Arvida ou l'autre partie du territoire, a
à payer le plus, je ne me pose même pas la question. Quand vous
nous référez toujours à votre conseil, n'oubliez pas qu'au
niveau de votre conseil, il y a quand même quatre maires qui sont
là. Il faut que vous en teniez compte, au niveau des décisions,
qui vont être prises à la majorité.
M. GOLDBLOOM: Ce sont...
M. BEDARD (Chicoutimi): Chacun va avoir l'intérêt de son
secteur, d'une certaine façon, à protéger.
M. GOLDBLOOM: Oh, M. le Président!
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que le moins de situations qu'on puisse
créer... Parce que vous nous dites : On a fait cette loi. Elle n'est
peut-être pas tellement bonne. Mais en tout cas, par les explications que
vous nous donnez, cela ne me rassure pas. Vous nous dites: Ce n'est pas si
grave que cela que la loi ne soit peut-être pas adéquate, le
conseil changera cela. Je pense que, comme législateur, on a avantage
à essayer de bonifier la loi le plus possible, de la rendre la plus
équitable possible, de manière que ce conseil, qui aura bien
d'autres décisions à prendre, en ait le moins possible à
prendre dans des secteurs qui peuvent être assez controversés.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il faut
que nous ayons des données assez précises pour pouvoir
modifier ce qu'il y a dans la loi de façon précise. Nous disons:
Le conseil a quand même la responsabilité et devra avoir la
liberté de poser ses propres gestes. Le député de Johnson
soulève une question que j'aimerais discuter pendant trente secondes
avec mes conseillers juridiques. Il prétend que, parce que le premier
alinéa commence par les mots: "Pour le premier exercice financier de la
ville", le deuxième alinéa n'est pas applicable quant à ce
premier exercice financier et que cela ne serait que pendant le deuxième
exercice financier que le conseil municipal pourrait modifier quelque chose.
Alors, si je peux me tourner de l'autre côté pour trente secondes,
je voudrais vérifier cet aspect.
M. le Président, après consultation, il me fait plaisir de
donner raison à l'honorable député de Johnson, et de lui
dire, en même temps, que l'intention de ceux qui ont rédigé
l'article est fidèlement exprimée par la rédaction.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. GOLDBLOOM: II a raison, et c'est cela qu'on a voulu faire. On a dit:
Pour la première année, $49.50, c'est un montant
appréciable, évidemment. C'est quand même moins que les $85
sur lesquels nous insisterions pour accorder une subvention. La deuxième
année, on pourra changer. Mais cela permettrait à la
municipalité d'envoyer ses comptes de taxe immédiatement au
début de l'année et recevoir des revenus.
M. BELLEMARE (Johnson): Que faites-vous pour l'améliorer?
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont eux qui vont attendre.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Au premier exercice financier, c'est $48.
Ils peuvent l'améliorer seulement au deuxième. Oui, mais
écoutez. Qu'est-ce qu'ils font en partant, s'il y a des plaintes de
Saint-Dominique ou d'ailleurs?
M. HARVEY (Jonquière): Ils le corrigeront le 1er janvier
1975.
M. BELLEMARE (Johnson): Ils ne peuvent pas lui remettre de l'argent
après?
M. HARVEY (Jonquière): Non, ils ne lui remettront pas. C'est
cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Ils vont lui facturer $48.
M. HARVEY (Jonquière): C'est $49.50.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est $49.50, mais si, comme dit le ministre, il
y a des cas qui sont réellement discriminatoires...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... corrigés avant le 1er janvier
1975.
M. HARVEY (Jonquière): Ils auront payé $49.50. C'est ce
que dit l'article.
M. BELLEMARE (Johnson): Bien oui, mais ce n'est pas juste.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bien oui, mais ce n'est pas juste. C'est cela
que je soulève. Vous avez deux systèmes...
M. BELLEMARE (Johnson): Le ministre a demandé à ses
conseillers juridiques...
M. HARVEY (Jonquière): Ils sont d'accord.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce ne sont pas eux qui sont d'accord. Il y en a
d'autres dans Saint-Dominique qui ne le sont pas. Sous réserve d'un
premier alinéa, les tarifs demeurent en vigueur jusqu'au deuxième
budget.
M. HARVEY (Jonquière): Avec dissidence?
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait au moins mettre dans la
loi la possibilité, pour le conseil... la discrétion au conseil,
de rembourser les gens, en 1976, s'il y a une injustice flagrante qui a
été constatée pour tout un secteur de la population?
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela ne peut pas fonctionner pendant un an si
cela devient injuste envers une partie du territoire.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, est-ce que la
proposition que je ferais d'un amendement qui serait de quatre mots vous
sourirait? "Le conseil pourra juger des cas d'exception". Ce sont quatre mots.
S'il y a des cas d'exception, le conseil pourra les juger. Il faut que le
conseil ait au moins une échappatoire pour des cas qui seraient
réellement discriminatoires.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je serais
disposé à enlever les mots "sous réserve du premier
alinéa"...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous êtes bien aimable. D'enlever...
M. GOLDBLOOM: "Sous réserve du premier alinéa"...
M. BELLEMARE (Johnson): Ah bon!
M. GOLDBLOOM: Afin de donner au conseil la liberté d'agir selon
son bon jugement pendant le premier exercice.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est exactement cela, tant que le conseil
n'aura pas changé sa décision. Très bien! Qui a
trouvé cela?
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté. ...amendement. Article 20. On
parle de vidanges maintenant.
M. BELLEMARE (Johnson): Là, c'est bien. Je pense que c'est bien
correct, cela.
M. HARVEY (Jonquière): Les vidanges. LE PRESIDENT (M. Blank): Les
vidanges.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 20, en ce qui regarde la taxe de
vidanges, j'aimerais également avoir des explications, parce qu'on y dit
que pour le premier exercice financier, la taxe de vidanges va être de
$18 pour tout le monde; d'accord? Selon l'étude à laquelle je me
suis reporté, tout à l'heure, qui a été faite
concernant ce point particulier, eux prétendaient que la nouvelle taxe
de vidanges, au montant de $18, représente une imposition
supplémentaire pour les citoyens d'Arvida, tandis que ceux des
cités de Jonquière et de Kénogami obtiennent une
diminution respective de $12 et de $6.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas la table de
négociation, ici.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comment, ce n'est pas la table de
négociation. Vous avez à faire une loi avec laquelle les gens
vont être à l'aise, une loi qui créera un statut
d'égalité pour l'ensemble des citoyens et non pas essayer de
créer un état d'exception pour toute une population qui
représente 20,000 personnes. C'est quand même une
différence appréciable au niveau des taux.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse, j'ai
été, comme beaucoup d'autres, pendant les quelques
dernières minutes, distrait pour un instant et je n'ai pas capté
le point souligné par le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais vous le répéter. L'article
20 fixe une taxe uniforme de $18 à tous les citoyens de la nouvelle
ville de Jonquière. Or, d'après l'étude que je vous ai
citée tout à l'heure et qui a été faite par
Lemieux, Gauthier, Tremblay et associés, ils en sont venus à la
conclusion suivante: La nouvelle taxe de vidanges, au montant de $18,
représentait une imposition supplémentaire pour les citoyens
d'Arvida, tandis que les citoyens des villes de Jonquière et de
Kénogami obtiennent une diminution respective de $12 et de $6, ce qui
fait une marge vraiment appréciable. Avec cet article, vous placez toute
une partie de la population sur un pied qui n'est vraiment pas égal.
M. GOLDBLOOM: Dans la paroisse, c'est le statu quo. Si l'on
prétend que cette compensation pour le service de vidanges est excessive
à $18, parce que c'est une nouvelle taxe dans Arvida, tandis que cela
représente une diminution pour les deux autres villes, la solution que
l'on proposerait, en toute logique, serait de fixer ce tarif à un niveau
inférieur et diminuer davantage la taxe de vidanges dans
Jonquière et Kénogami. Si on mettait la taxe à $15, par
exemple, la diminution serait de $15 dans Jonquière et de $9 dans
Kénogami. On aurait moins de revenu pour fournir ce service.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, si le ministre est
suffisamment informé, comme nous avons le ministre du Revenu avec nous,
qui est parfaitement au courant, et surtout devant la démonstration que
vient de faire le député de Chicoutimi, si la paroisse de
Saint-Dominique reste dans le statu quo, comme vous l'avez affirmé, cela
ne parait pas ici, on le dit, mais il n'y a pas eu de protocole d'entente. Y
a-t-il eu un protocole d'entente? Saint-Dominique n'apparaît pas dans la
taxe pour les vidanges?
M. GOLDBLOOM: La paroisse Saint-Dominique paie présentement
$18.
M. BELLEMARE (Johnson): Saint-Dominique reste dans le statu quo. Et
combien paie Jonquière?
M. GOLDBLOOM: Présentement $30.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est une diminution de $12.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Et Arvida paie $9.
M. GOLDBLOOM: Arvida ne paie pas de taxe précise pour le service
de vidanges.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Lévis.
M. CHAGNON: M. le Président, j'ai une question. Pour la
disposition des vidanges, procède-t-on sous forme d'enfouissement ou par
incinérateur, dans tout le secteur?
M. GOLDBLOOM: C'est un enfouissement sanitaire régional.
Présentement, si ma mémoire est fidèle, la ville de
Jonquière ne participe pas à cette activité. On devait
commencer. Je ne sais pas si c'est commencé récemment ou non,
mais pendant un certain temps, les autres municipalités ont
participé à la gestion de cet enfouissement sanitaire
régional, et la ville de Jonquière n'avait pas accepté d'y
participer, mais elle a accepté par la suite.
M. CHAGNON: Est-ce une sorte de comité régional qui est
formé?
M. GOLDBLOOM: C'est un comité intermunicipal, oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Qu'arrive-t-il de tous ceux qui ont des contrats
signés sur demande de soumissions publiques?
M. GOLDBLOOM: La même chose que dans les autres situations.
M. HARVEY (Jonquière): Les quatre sont dans le comté
intermunicipal régional.
M. BELLEMARE (Johnson): Les quatre vidangeurs?
M. HARVEY (Jonquière): Les quatre municipalités sont
actuellement dans l'entente au niveau régional.
M. BELLEMARE (Johnson): Je parle de ceux qui sont vidangeurs, qui ont
des contrats signés pour deux ou trois ans, qui ont acheté de
l'équipement pour $100,000 par exemple et qui sont là, qu'est-ce
qui va se produire?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, les contrats demeurent parce que
la nouvelle ville succède aux droits et obligations des anciennes
villes. Et sur le territoire visé par le contrat, l'entrepreneur
continuera de faire son travail jusqu'à expiration du contrat.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais la nouvelle ville devra, à
l'expiration des contrats, s'ils sont annuels, ou s'ils sont triennaux,
demander une soumission générale dans toute la nouvelle ville.
Est-ce que, M. le Président...
M. GOLDBLOOM: Pas nécessairement, on peut diviser une ville en
quartiers et donner un contrat pour un quartier et un autre...
M. BELLEMARE (Johnson): Pas pour une administration municipale qui doit
être centrée. Cela va être un conseil. Cela va être le
gérant qui mène avec le député du comté,
c'est bien sûr, mais cela va être le gérant qui va mener...
Là, il va se donner une seule soumission. Je ne connais pas trop le
député du comté, mais je pense bien qu'il va se donner
seulement une soumission pour la ville et cette soumission va être la
plus basse et la meilleure. J'admets que le gars passe un peu par le bureau,
mais en tout cas, ce n'est pas important.
M. HARVEY (Jonquière): Je m'aperçois que cela fait
longtemps que le député de Johnson n'est pas venu dans ma
région. Je n'ai jamais dicté de ligne de conduite aux
municipalités ni aux commissions scolaires.
M. BELLEMARE (Johnson): Je ne suis pas sûr que vous n'ayez pas
fait de patronage déjà. Je n'en parle pas, parce que vous allez
me dire...
M. HARVEY (Jonquière): J'ai vu en deuxième lecture que
vous n'en parliez pas.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Une chose qui reste certaine, c'est que je
ne regrette pas ma vie.
M. GOLDBLOOM: Ni votre patronage.
M. BELLEMARE (Johnson): Comment? Mon patronage... Ecoutez, je suis sous
le patronage de Notre-Dame-du-Cap, je suis bien protégé.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. BELLEMARE (Johnson): Un instant. Je voudrais savoir, si les contrats
finissent, si l'un finit l'année prochaine, si l'un finit dans six mois
et si l'autre finit dans trois ans, ce qui se produit.
M. HARVEY (Jonquière): Ils vont faire cela au meilleur de leur
connaissance.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il y a une solution
relativement facile. On détermine la date de l'expiration du dernier
contrat et, si entre-temps, il faut en renouveler d'autres, ce sera pour une
période jusqu'à expiration des autres.
M. BELLEMARE (Johnson): On prolonge le contrat pour aller jusqu'à
l'expiration des autres.
M. GOLDBLOOM: ... ou en prolonger jusqu'à ce que...
Certainement.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, concernant cet article,
il reste quand même qu'à l'article 19 on s'est aperçu qu'il
y avait, de par les circonstances, un régime d'exception qui touchait
une population concernée, celle d'Ar-vida, dans ce regroupement, et qui
pouvait se traduire par des augmentations de taxes appréciables. On
arrive à l'article 20 et on s'aperçoit encore une fois que ceci
va augmenter des taux d'imposition de taxe pour encore un secteur qui est le
même, Arvida, et ceci représente des montants appréciables
si on se place dans la peau de chacun des citoyens de ce secteur de population.
Je trouve que, si le ministre veut faire une ville, comme c'est son intention,
où tout le monde est sur un pied d'égalité, je comprends
qu'il fixe le montant à $18 pour tout le monde. Mais il ne faudrait pas
qu'en vertu de ce principe de mettre tout le monde sur un pied
d'égalité, pour y arriver, ce soit toujours un certain secteur de
la population qui
soit obligé de payer plus qu'un autre secteur de la population,
parce que, à la longue, non seulement cela crée une situation
difficile, mais cela peut venir à en créer une qui est tendue
aussi. Comment dire? Il n'y a pas seulement une partie de la population qui
doit faire les frais d'une grande réalisation qui sera la ville de
Jonquière.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je conçois facilement la
possibilité d'un tel problème, je la conçois un peu moins
facilement autour d'une somme de $18. Mais il faut...
M. BEDARD (Chicoutimi): On vient de vous montrer deux articles.
M. GOLDBLOOM: ... trouver une solution quelconque et le
député a fait une comparaison avec l'article
précédent mais l'article précédent fixe au niveau
actuel les taux pour les citoyens d'Arvida, ce ne sont pas eux qui risquent
d'être pénalisés par l'article précédent,
tandis que, quand il s'agit des vidanges, puisqu'il n'y a pas de taxes de
vidanges présentement, il y a une augmentation nécessaire si tout
le monde est pour être sur un pied d'égalité, si on est
pour imposer une taxe de vidanges de toute façon; sinon, peut-être
qu'on peut juger qu'on aura assez de revenus pour gérer ou payer le
service de vidanges sans imposer quelque taxe que ce soit. Mais cela me
paraît difficilement concevable.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais à partir du moment où
vous faites une mauvaise interprétation ou une mauvaise application de
l'article 19, parce que l'article 19 qui fixe à $49.50 par unité
d'habitation, il reste une chose, ça donne comme conséquence que
ceux à qui une charge fixe a été donnée peuvent
dépenser ou consommer de l'eau autant qu'ils voudront, même si
ça dépasse le montant de $49.50, alors que ceux du secteur
d'Arvida, eux, comme ils sont imposés selon le compteur, à ce
moment-là, ils ne sont pas placés dans la même
situation.
M. GOLDBLOOM: En l'absence de compteurs, on n'a pas d'autre choix, il
faut...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends que vous n'ayez pas d'autre choix,
mais il y a d'autres interprétations à donner de l'article 19 que
celle que vous venez de donner, par exemple. Vous nous avez dit tantôt
que l'article 19 ne pouvait que pénaliser, en fait, un secteur, qui est
le secteur Jonquière-Kénogami, je vous dis que ce n'est pas
ça. Où cela peut créer une situation d'injustice...
M. GOLDBLOOM: Non, non, non!
M. BEDARD (Chicoutimi): ... c'est qu'il y a certains citoyens qui
peuvent en consommer autant qu'ils veulent et d'autres qui doivent payer pour
leur consommation.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, tout ce que j'ai dit, c'est que
l'article 19 prévoit qu'il n'y aura pas d'augmentation de la taxe d'eau
pour les citoyens d'Arvida. L'article 20 prévoit qu'il y aura une
augmentation de la taxe de vidanges pour les mêmes citoyens. Le
député de Chicoutimi va plus loin en faisant des comparaisons
avec les autres municipalités et les effets de ces diverses taxes sur le
compte des citoyens. Je reconnais que tout cela doit être examiné
et a été examiné en bonne mesure. Mais nous sommes quand
même devant un problème, comment financer le service de vidanges
par une taxe, uniforme ou pas uniforme? Le principe de l'uniformité
semble logique et raisonnable. Cela entraîne des ajustements vers le haut
ou vers le bas selon le cas, mais il faudra s'engager à imposer une taxe
ou ne pas en imposer du tout. Est-ce qu'on pourrait gérer la ville en
abolissant les $30 payés dans Jonquière et les $27 payés
dans Kénogami...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous ne croyez pas que c'est ma suggestion?
M. GOLDBLOOM: Non.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je n'ai jamais suggéré de demander
aux gens de ne rien payer, quand même.
M. GOLDBLOOM: Non, mais puisque nous cherchons objectivement et
calmement...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
M. GOLDBLOOM: ... des solutions au problème, je pense que nous
devons en trouver de rechange s'il y en a. Je n'en vois pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous constatez que la situation n'est pas
réglée par la loi.
M. BELLEMARE (Johnson): Je pense bien que c'est en vivant ensemble
qu'ils vont essayer de trouver la meilleure pour le plus grand
intérêt...
M. GOLDBLOOM: C'est ce que je crois.
M. BELLEMARE (Johnson): ... mais ce n'est pas fait.
M. BEDARD (Chicoutimi): Surtout qu'il y a une autre fusion qui s'en
vient, dans deux ans. Vous savez, c'est engager tout un processus pour retomber
dans un autre très peu de temps après.
LE PRESIDENT (M. Chagnon): Article 20. Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 20, abstention de ma part, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Chagnon): Article 21.
M. LEGER: A l'article 21, M. le Président, je voudrais simplement
faire une comparaison et montrer au ministre les implications, les avantages
d'une fusion. Quand on parle au point de vue démocratique, on se dit:
C'est sûr que des personnes qui vivent dans une municipalité
doivent, si elles sont heureuses, si ça leur coûte moins cher, si
c'est bien administré, si elles ont été suffisamment
chanceuses, avoir des industries chez elles qui font baisser les taxes et leur
permettent une meilleure administration et que, pour l'intérêt
commun d'une région, elles doivent laisser aller certains avantages
qu'elles ont accumulés, et répartir leurs biens, leurs avantages
avec leurs voisins.
A ce moment-là, il est normal que ceux qui auraient à
perdre beaucoup se disent: II faudrait nécessairement que ce soit pour
une grande cause.
M. le Président, si on regarde l'évaluation imposable
totale des villes de Jonquière, Arvida, Kénogami et paroisse, on
s'aperçoit que l'évaluation imposable dans Jonquière est
de $75 millions, à Arvida de $136 millions, à Kénogami de
$45 millions et à la paroisse $7 millions.
A ce moment-là, on voit fort bien...
M. BELLEMARE (Johnson): II y a un changement, c'est $88 millions.
M. LEGER: A quelle place?
M. BELLEMARE (Johnson): Pour Jonquière.
M. LEGER: Bon. De toute façon, la proportion...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est simplement parce qu'on me l'a dit hier et
je l'ai changé moi aussi.
M. LEGER: Parfait. A ce moment-là, M. le Président, on
peut se demander je parle d'Arvida, ce peut être la même
chose pour beaucoup d'autres municipalités qui sont dans le même
cas comment on peut faire admettre à cette municipalité
qui est bien administrée, qui a déjà des avantages
à son statu quo, de céder pour une grande cause les avantages
qu'elle a en demeurant dans le statu quo.
On regarde par la suite la dette des activités municipales per
capita. On voit que Jonquière, c'est $359 per capita, la ville d'Arvida,
$268 per capita, et la ville de Kénogami, $383 per capita.
Immédiatement, on voit que c'est beaucoup. La dette est beaucoup plus
basse à Arvida, son évaluation foncière est beaucoup plus
élevée.
On comprend qu'à Arvida, le contribuable se dit: Pour quelles
raisons embarquerais-je dans une fusion avec deux ou trois municipalités
et perdrais-je tous les avantages que j'ai actuellement et dont tous les autres
bénéficieront? Arvida est d'accord pour dire que l'objectif
ultime qu'on veut viser, c'est une grande ville pour le Haut-Saguenay et,
là-dessus, elle est d'accord. Elle est d'accord et c'est pour cela que
nous disons que nous sommes actuellement à adopter un projet de loi qui
va créer des obstacles à la réalisation de cet objectif
ultime qui est celui d'une grande ville dans le Haut-Saguenay.
Autrement dit, la ville d'Arvida est obligée de laisser aller les
avantages qu'elle a actuellement pour créer une situation dans sa petite
région, qui serait Jonquière-Kénogami-Arvida, et qui
pourrait même empêcher d'atteindre son objectif majeur qui est
celui de 1978: la grande ville.
Pour quelles raisons se départirait-elle de ses avantages actuels
qui pourraient lui retomber sur le nez plus tard et créer un
désavantage pour l'objectif futur? Je comprends très bien qu'une
municipalité doit collaborer pour un objectif où tout le monde
est d'accord. Je touche du doigt le problème fondamental de cette
consultation populaire avant d'arriver à l'adoption de ce
projet-là.
Si la consultation populaire je pense que le député
de Chicoutimi et même le député de Jonquière
diraient comme moi avait lieu dans toute la région du
Haut-Saguenay, il y aurait une majorité qui serait en faveur de cette
grande ville. Mais actuellement, si vous aviez une consultation populaire tel
que le demandait hier le député de Chicoutimi, pour les trois
blocs uniquement, je ne suis pas certain qu'ils l'accepteraient actuellement,
parce que, à ce moment-là, ils se diraient: Le grand objectif
pour lequel on serait d'accord va être faussé. On va créer
deux blocs de Québécois à l'intérieur du Saguenay:
Le bloc Jonquière et le bloc Chicoutimi.
Et comment vont-ils s'entendre pour faire par la suite une grande ville?
Il va arriver des antagonismes, des activités contraignantes, des
conflits qui ont quand même toujours existé d'une façon
plus ou moins reconnue, plus ou moins évaluable, mais qui existaient, on
le sait. On va les rendre tellement vifs que cela peut empêcher
même la grande ville.
Donc, pour quelle raison une municipalité comme Arvida
subirait-elle, dans une première étape, la perte de tous les
avantages qu'elle a actuellement, sans avoir l'assurance qu'en laissant aller
pour les petites villes voisines les avantages qu'elle a, cela va
l'empêcher peut-être de réaliser le grand objectif pour
lequel elle serait prête à laisser les objectifs et les avantages
qu'elle a actuellement, tant au niveau de la dette municipale qui est la plus
basse que de l'évaluation imposable totale où elle est la plus
haute, M. le Président?
Pensons-y deux fois, M. le Président, avant d'y aller d'une
façon aussi rapide sans consulter
les gens. Si on dit démocratie, cela ne veut pas dire qu'il faut
attendre que tout le monde soit d'accord. L'unanimité, c'est rarement
atteint. Mais faire des actions qui peuvent empêcher de réaliser
l'objectif ultime qu'on veut viser, mettre des étapes qui sont des
obstacles...
Autrement dit, pour monter un escalier, si on enlève trois ou
quatre marches, il y a de grosses chances qu'on ne soit même pas capable
de monter cet escalier. Je dis que c'est une preuve flagrante de l'article 21
où il est dit: "Les surplus ou les déficits accumulés au
fonds de chacune des municipalités mentionnées à l'article
2, de même que toute dette ou créance dont elles sont
débitrices ou détentrices au moment de l'entrée en vigueur
de la présente loi, constituent le surplus ou le déficit, la
dette ou la créance de la ville." c'est-à-dire la nouvelle grande
ville.
Le ministre et son défenseur, le ministre du Revenu, exigent que
la ville d'Arvida soit obligée de laisser de côté les
avantages qu'elle a, qu'elle a accumulés depuis plusieurs années,
de les laisser aller pour un objectif sur lequel elle n'est pas d'accord, alors
que l'objectif ultime que tout le monde ici désire... elle pourrait le
faire, elle pourrait l'admettre qu'elle devrait laisser des avantages pour ce
grand objectif.
Il faut y penser deux fois avant d'exiger d'une municipalité qui
est bien administrée, qui a des avantages, de laisser aller ces
avantages avec le risque qu'on n'atteigne pas le grand objectif ultime sur
lequel toute la population du Haut-Saguenay serait d'accord.
Ni plus ni moins, qu'on fasse donc une consultation
générale avant, autant au niveau de ce bloc de Jonquière,
de Chicoutimi, de La Baie, pour être certain que les gens ne se sont pas
opposés à cette étape, que ces gens ne voient pas,
déjà, surgir quelque chose qui est latent, quelque chose qui est
caché, mais que tout le monde ressent, de réunir ensemble ce qui
n'est pas nécessairement réunissable et de créer, de
toutes pièces, des obstacles majeurs à l'objectif sur lequel tout
le monde serait d'accord.
Les chiffres sont là pour démontrer que vous exigez, d'une
façon obligatoire, d'une façon immédiate, de la part d'une
municipalité qui est bien administrée, de laisser aller ce
qu'elle a de plus cher pour un objectif qu'elle ne pourra même pas
atteindre, parce que vous y mettez un obstacle en créant des blocs de
villes qui peuvent être l'empêchement définitif en l'an
1978, d'atteindre l'objectif que vous voulez atteindre.
La preuve, c'est que vous avez dit que le bill 276 et que
différents bills démontraient des difficultés. Ne vous
imaginez pas qu'un bill présenté le 20 décembre à
l'Assemblée nationale, écrit de cette façon, avec les
moyens de fortune, même pas sur une étude nous donnant des
chiffres précis, des coûts prévus dans ces unités de
regroupement. A la question que j'ai posée hier, je n'ai pas obtenu de
réponse; on m'a donné des chiffres qui montrent les chiffres de
chaque ville. On ne m'a pas dit combien cela coûterait pour les trois
villes qui vont être fusionnées, les trois grandes villes qui vont
être créées. On ne m'a pas dit combien cela
coûterait.
Je pense qu'un ministère sérieux devrait évaluer
cela avant de dire on va faire ces trois nouvelles villes. La façon
même dont le projet est présenté démontre qu'on n'y
a pas réfléchi. La preuve qu'on n'y a pas réfléchi
en profondeur, c'est que, dans plusieurs articles, on dit : II y aura une
élection en novembre 1975 et une prochaine élection, la
deuxième, en 1979 avec les villes actuelles, alors qu'il y aura, dans
votre projet, une autre ville, en 1978, qui sera la grande ville de
Saguenay.
Ce sont des erreurs typiques comme cela qui nous démontrent
jusqu'à quel point c'est fait en vitesse, avec toutes sortes
d'intérêts différents. Parce que dans les régions de
Hull et du Saguenay, ce ne sont pas les mêmes intérêts qui
poussent la réalisation de ce projet de loi dans les dernières
heures d'une session.
Pensons-y avant d'exiger... Ayez le simple sens de la démocratie.
Les gens d'Arvida ont eu leur référendum quand leur maire s'est
présenté contre la fusion et on va leur demander de laisser aller
les avantages qu'ils ont gagnés pendant tellement d'années en
leur disant: Vous allez perdre cela pour vous affilier, vous fusionner avec
trois villes à côté de vous. C'est dans le but d'atteindre
le grand but que vous voulez bien.
Autrement dit, un tiens vaut mieux que deux tu l'auras; mais on n'est
pas certain que le "deux" va arriver à la deuxième étape.
D'autres disent: Un chien vaut mieux que deux chats angora, mais ce n'est pas
la même histoire.
Il faut nécessairement que le projet actuel tienne compte de la
volonté des citoyens dans les deux cas. Je mets au défi le
ministre de faire faire un sondage, non pas un sondage, une consultation dans
les deux cas: un référendum sur la préparation ou la
réalisation d'une fusion des municipalités en trois blocs et un
référendum sur une grande ville.
Vous verriez une grande différence dans le vote. Si les citoyens
étaient renseignés par ceux qui les représentent, en leur
disant: Vous voulez une grande ville, voici les désavantages qu'il y
aurait si on passe par l'étape de trois villes avant d'arriver avec une
grande ville. Les citoyens pourraient se prononcer parce que des gens iraient
expliquer le sens du vote que les gens donneraient. Je pense que si on veut
respecter la démocratie, il faut dire: L'objectif visé, c'est la
grande ville dans le Haut-Saguenay. Tous les gens qui la désirent, cette
chose, votez là-dessus. Vous l'avez votée maintenant, cela veut
dire que si vous avez des avantages dans la situation actuelle, il faut les
mettre de côté, puisque le grand objectif, vous voulez
l'atteindre. Mais n'obligez pas les gens d'Arvida ou de d'autres
municipalités qui s'opposent, qui sont toujours
dans la situation actuelle de courir le risque de laisser tomber les
avantages actuels pour obtenir des risques majeurs de ne pas réaliser la
grande ville qu'ils veulent. A ce moment, je pense que la seule façon de
vérifier si c'est possible ou non, c'est cette consultation populaire.
L'article 21 démontre qu'immédiatement, une fois que c'est
adopté, la ville d'Arvida vient de remettre à l'intérieur
de la grande ville, pour le bénéfice des deux autres villes
avoisinantes, des revenus supérieurs, une évaluation plus forte
et une dette moins grasse. Par la suite, vous allez créer deux blocs qui
vont s'affronter et qui ne permettront jamais la réalisation de la
grande ville du Saguenay.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que le
député de Johnson a demandé la parole.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est peut-être aussi bien de donner notre
opinion et après le ministre pourra peut-être...
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Johnson, s'il vous
plaît.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, si on regarde la vente
des obligations d'une municipalité sur le marché financier, c'est
là qu'on peut détecter le mieux la valeur réelle d'une
communauté. Quand on regarde surtout les chiffres des derniers emprunts
qui ont été contractés par Arvida, par Kénogami et
par Jonquière, on trouve une différence énorme dans le
pourcentage qu'on peut obtenir du crédit populaire. C'est un point
très important quand on fait une fusion comme celle qu'on fait
là, parce que c'est le crédit même, la
crédibilité même de tout un nouvel organisme qui va
être ébranlé à sa base. Une municipalité, une
ville comme Jonquière qui a 30,000 à peu près de
population, peut-être 28,000 ou 29,000, je pense que c'est 30,000
on m'a dit 30,000 qui possède la moitié de la dette qui
serait soumise par les autres et qui a, sur le marché des obligations,
une valeur beaucoup moindre quand on fait un emprunt, je dis que c'est à
y penser, puisque la municipalité d'Arvida n'a que 18,000 de population
pour une dette qui est le quart de la dette totale. Si on additionne aussi la
dette, par exemple, de la municipalité de Kénogami, qui est
d'environ de $4 millions pour une population de 10,000 ou de 12,000 personnes,
et qu'on regarde le marché des obligations, la cote de Kénogami
est encore meilleure que celle de Jonquière. Je dis que Saint-Dominique,
qui a à peu près une population de 5,000 habitants, a une dette
de $433,000 ou $435,000. Ce n'est pas un gros montant.
Les points de vue sur lesquels je voudrais attirer l'attention du
ministre, c'est cette diffé- rence énorme qui existe entre une
population moindre avec une dette qui représente un quart seulement de
la dette totale qu'on va assumer, et surtout, sur le marché des
obligations, à combien achète-t-on et vend-on, actuellement, les
obligations de la ville d'Arvida. Demain, on va peut-être faire une
grande ville qui comprendra peut-être entre 65,000 ou 70,000 personnes
qui auront à faire face à une dette de $21 millions. 60,000
personnes pour à peu près $21 millions ou $22 millions; $23
millions, si vous additionnez le total dans l'électricité, les
dettes à revendre, cela, c'est correct. Cela fait $23,023,175.
Mais si je compare cela, mon raisonnement est celui-ici, et c'est fait
sans aucune acrimonie, M. le Président, c'est simplement le point de vue
d'un homme qui siège dans un Parlement, à une commission, qui
attire l'attention du ministre pour lui dire ceci: Ecoutez. Vous faites une
fusion, mais au détriment d'un autre. Cela peut être
préjudiciable pour l'unité d'action pour plus tard.
Je comprends la dissidence d'Arvida. Elle est connue, reconnue pour bien
d'autres raisons que celle des chiffres. Elle est reconnue pour d'autres
raisons au point de vue psychologique. Cela, c'est vrai, parce que la
mentalité qui existe Dieu sait que vous le savez comme
l'honorable ministre à Arvida n'est pas comme celle de
Jonquière. Comme chez nous, la mentalité du Cap-de-la-Madeleine,
ce n'est pas la mentalité de Trois-Rivières. Ce n'est pas pareil
du tout.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même soleil.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, le soleil se lève à la
même place, mais on ne le voit pas du même oeil.
M. le Président, je dis que lorsqu'on a à imposer une
fusion, ce point de vue doit être strictement étudié d'une
manière bien particulière. Voici 62,000 personnes qui vont
accepter, qui vont être fusionnées, avec une dette de $23
millions. Des $23 millions, la ville de Jonquière à elle seule en
prend presque toute la moitié. Ses obligations se vendent sur le
marché public beaucoup moins que les obligations de la ville d'Arvida.
La ville d'Arvida, elle, a seulement un quart de la dette, et elle n'a qu'un
cinquième de la population. Elle représente un cinquième
des 62,000, mais elle a un quart seulement des $23 millions de la dette. Je
dirais même si on la porte à un cinquième, à $23
millions, elle n'a qu'un cinquième. Je dis, M. le Président, que
cela, c'est peut-être un facteur déterminant. Je sais, qu'il y a
là une évaluation qui peut varier entre $60 millions et $65
millions, qui représente l'évaluation de la compagnie, cela, je
le comprends, et si, demain, on avait à faire l'évaluation
seulement des biens, des propriétés, des commerces qui existent
dans la ville d'Arvida et dans la ville de Jonquière, on aurait
peut-être une égalité quant au pourcentage.
Mais le bien que possède la ville d'Arvida, qui est la compagnie,
qui paie les trois quarts de la dette, j'en suis pour qu'elle partage un peu
avec les autres ce bien commun, parce que ce bien commun appartient à
toute la société québécoise. J'en suis. Mais il y a
une différence entre cela et les sacrifices nombreux que s'est
imposés cette population particulière d'Arvida, pour tâcher
d'avoir des finances très saines, un budget bien
équilibré, avec gérance depuis longtemps. D'ailleurs, cela
a été peut-être une des premières gérantes
municipales que celle que s'est donnée Arvida. Il y a là une
épopée, si je peux me servir de ce mot, il y a un critère,
qui est très long, de travail consciencieux de la part des
autorités.
Je ne dis pas qu'il y a eu dilapidation ailleurs, non. Il y a
peut-être eu certaines dépenses subrogatoires, obligatoirement
parce que le territoire était beaucoup plus vaste. On a répondu
à des besoins, parce que, dans le temps, il y a onze ans, on n'avait pas
un système d'urbanisme dans Jonquière et on n'avait pas le
système de localisation qu'on a imposé depuis six ans, un
système de localisation, parce qu'il y a une taxe spéciale pour
ceux qui veulent se développer ailleurs. Je suis bien persuadé de
cela. Mais je dis, par exemple, que quand il s'agit de regarder "à
frette", comme on dit, à froid, les chiffres, on se pose certaines
questions, et on dit que si cela cause un préjudice à toute une
population...
M. BEDARD (Chicoutimi): II faut aller voter.
M. BELLEMARE (Johnson): J'ai fini dans deux secondes. Je vais finir et
on va aller voter.
M. le Président, j'attire votre attention, parce que cela, c'est
primordial. Jonquière, 30,000, $10 millions de dette sur les $23
millions. Arvida, $5 millions de dette pour une population de 18,000, avec une
obligation qui se vend sur le marché dans la classe 1-A. Vous savez ce
que c'est que la classe 1-A, quand il s'agit d'obligations? Cela, quand on
regarde la dette de $23 millions, et qu'on dit que la population de 62,000
représente une dette de... Oui, c'est sur la motion qu'on vote...
LE PRESIDENT (M. Blank): Que se passe-t-il à la Chambre?
UNE VOIX: C'est un vote.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est sur la motion qu'on vote.
LE PRESIDENT (M. Blank): Ce n'est pas un vote. Ils ont suspendu la
séance pour une conférence des leaders. Les leaders sont revenus
et on appelle les gens pour qu'ils retournent en Chambre.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, je termine.
Si vous voulez véritablement que la fusion soit opportune et
surtout réalisable, il faudrait penser et c'est là ma
suggestion à ce qu'il y ait dans la redistribution des
responsabilités financières un autre système pour
protéger au moins ceux qui ont des droits acquis. C'est une
pénalité qu'on impose à Arvida. On lui impose la
pénalité d'avoir à assumer des responsabilités, des
dettes, des charges et des obligations, même la dévaluation au
point de vue pécuniaire, quand elle ira sur le marché. Elle n'ira
plus maintenant. Mais vous n'aurez pas, comme vous l'avez eu au dernier
emprunt, au point de vue financier, la cote, le pourcentage que vous avez eus
lors de la vente des obligations. C'est préjudiciable à
l'annexion ou à la fusion.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, étant
donné les interventions du député de Lafontaine et du
député de Johnson, ce n'est pas mon intention de reprendre
l'argumentation qu'ils ont élaborée, étant donné
aussi que je voulais justement tenir des propos dans le même sens. J'ai
hâte de voir comment le ministre pourra nous expliquer sa décision
de forcer la fusion malgré cette situation que nous avons devant nous au
niveau des chiffres. En effet, voyons trois articles successifs, 19, 20 et 21.
L'article 19 peut se solder par des impositions additionnelles pour un groupe
de citoyens d'Arvida; l'article 20, c'est la même chose concernant la
taxe de vidange et là, le plat de résistance, c'est l'article 21,
qui évalue les montants d'immobilisation et les budgets, de même
que les créances de chacune des municipalités concernées
par le futur projet d'une nouvelle ville.
On a dit, tout à l'heure, à juste titre, que
sûrement des éléments psychologiques faisaient qu'il y
avait certaines difficultés d'adaptation prévisibles entre la
population d'Arvida et celle de Jonquière. Je pense que c'est normal. Il
faut en tenir compte. Il faut déjà tenir compte que ce seront
quand même des efforts qu'on demandera aux uns et aux autres pour pouvoir
s'acclimater et créer un esprit constructif et positif. Si, en plus de
cet effort, on demande également un autre effort qui est facilement
évaluable, cette fois-ci en termes de chiffres, il est clair qu'on ne
peut pas considérer cette situation à la légère.
J'anticipe la réponse du ministre concernant cet état de choses
avec, non pas beaucoup d'appréhension, mais...
M. BELLEMARE (Johnson): M. le ministre, seulement un instant. J'avais
oublié un point bien important avant de finir mon exposé. Je
voulais faire cette suggestion elle était parmi mes notes
mais la cloche m'a distrait un peu. Je suis comme un pompier, quand la cloche
sonne, je réponds. Voici ma suggestion. Le gouvernement de la province
donne $45 millions à la Communauté urbaine de Montréal
pour payer un
déficit. Vous avez donné $1.2 million à la ville de
Bromont pour reconnaître son dynamisme et son apport particulier à
son développement. Cela a été annoncé comme
cela.
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président.
M. BELLEMARE (Johnson): Laissez-moi finir, juste un instant! Supposons
que vous ne l'ayez pas donné pour cette raison mais plutôt pour
consolider une dette. C'est encore pire. En tout cas, on était au bord
de la faillite. Vous en avez donné à la Communauté urbaine
de Québec, vous vous apprêtez à donner un autre montant
assez considérable à d'autres municipalités. Je ne vous en
blâme pas. D y a des besoins réels.
D'après certains quotas fixés chez vous, vous avez le
droit, en vertu de votre loi, d'accorder certains montants. Pourquoi le
gouvernement, pour assurer une meilleure fusion, n'assumerait-il pas 50 p.c. de
la dette qui est de $23 millions cela représenterait à peu
près $10 millions pour partager un peu? C'est la part de
responsabilité du gouvernement. C'est sa part de faire en sorte qu'une
bonne fusion soit viable. Mais à cause de la différence
énorme qui existe entre ce qui était payable comme dette par la
municipalité de Jonquière, entre le petit montant de $5 millions
par la ville d'Arvida et $4 millions par la ville de Kénogami, pourquoi
le gouvernement ne se montrerait-il pas généreux pour assurer une
véritable fusion et donner 50 p.c. sur. la dette? Cela, M. le
Président, aiderait tout le monde. Cela aiderait véritablement
ceux qui ont fait des sacrifices pour avoir une dette moindre et si vous voulez
donner 50 p.c. en deux termes, en trois morceaux ou en dix ans. Qu'importe!
Mais vous aideriez énormément cette fusion à se
réaliser à beaucoup moins de frais et ce serait bien plus
intéressant pour ceux qui viennent de très loin pour rejoindre
votre idée de fusion. Cela est possible, M. le ministre.
Vous avez, dans votre budget, tout ce qu'il faut pour accorder à
ces fusions le nécessaire, et particulièrement 50 p.c. de la
dette, ce ne serait pas un montant énorme. Je pense que cela aiderait la
fusion. Je sais que le ministre, à l'occasion des Fêtes, va faire
un cadeau de cette sorte. J'en suis convaincu.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BELLEMARE (Johnson): II y a eu $45 millions à Montréal,
il y a toujours une limite.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cette suggestion serait d'autant plus valable
que, lors de l'ouverture de la commission, vous avez dit que, dès la
création de ces villes et de ces unités, vous verriez à
mettre à leur disposition immédiatement des subventions qui leur
permettraient de résoudre leurs problèmes. J'imagine qu'un des
grands problèmes de toute fusion est de mettre tout le monde sur un pied
d'égalité pour assurer la concorde...
M. BELLEMARE (Johnson): La réalisation.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... la réalisation «du projet dans
le respect de la justice pour chacun.
M. GOLDBLOOM: En reconnaissance de ce genre de problème, nous
allons donner $10 per capita chaque année et nous allons donner $3 per
capita pour chacune des cinq premières années pour aider à
niveler certains problèmes qui existent. M. le Président, il faut
reconnaître deux choses. D'abord, quand le gouvernement donne une
subvention, ce n'est pas un cadeau et ce n'est pas une
générosité. C'est la reconnaissance, par des
barèmes que l'on établit de façon uniforme et
équitable, d'une situation financière qui a besoin d'aide. Alors,
il n'est pas question de convaincre le ministre d'être
généreux et de donner des cadeaux.
M. BELLEMARE (Johnson): Tant mieux.
M. GOLDBLOOM: II s'agit d'appliquer des barèmes. On peut les
critiquer et dire: On devrait les ajuster. Cela est normal. L'expérience
peut nous montrer qu'il y a des retouches à apporter à des
barèmes qui sont utilisés, mais quand même on
reconnaît qu'il y a des difficultés qui peuvent surgir en
créant une nouvelle ville et, pour cette raison, la loi prévoit
la possibilité et je ne veux pas jouer sur les mots ce
n'est pas simplement une possibilité, c'est l'intention claire du
gouvernement de donner les subventions qui sont prévues.
M. le Président, ce que disent mes honorables collègues,
et notamment celui de Johnson, a des implications assez profondes parce que le
député de Johnson est en train de nous dire qu'à toutes
fins pratiques, on ne devrait pas faire de fusion s'il n'y a pas
d'égalité relative des situations financières ou bien on
devrait demander aux autres Québécois de contribuer avec leur
argent pour égaliser cette situation. Il y a un grave risque dans ce
genre d'approche. C'est que les riches deviennent plus riches et les pauvres
plus pauvres relativement à ces riches et qu'on ne change jamais quoi
que ce soit.
M. le Président, je pense qu'il est clair que, par ce projet de
loi, nous touchons à deux des plus importantes régions de la
province, deux régions dont le statu quo n'est pas dans
l'intérêt de la collectivité régionale, donc de la
collectivité québécoise.
Quand nous aurons réglé ces problèmes-ci je
voudrais le dire particulièrement au député de Johnson qui
n'a jamais perdu son amour pour la région trifluvienne, la région
de la Mauricie ce n'est pas mon intention d'aller à gauche et
à droite et d'essayer de fusionner des gens. C'est parce qu'il y a un
besoin clair et réel dans ces deux cas et, ce besoin ayant
été constaté, il y a de nombreuses années, plus de
cinq ans, dans le cas du Saguenay, il y a eu des actions entreprises. Ces
actions n'ont pas été aussi fructueuses qu'on aurait voulu et il
y a eu
des comment dirais-je? détours qui ont
été pris par certaines personnes.
Je ne critique pas le fait que ces détours ont été
ouverts et ont été suivis, mais je dis qu'il y a un besoin
réel ici, dans ces deux régions, de faire quelque chose. M. le
Président, je voudrais donner un portrait de ce que nous avons pu
constater. Le député de Johnson a parlé de $22 millions et
j'ai dit $23 millions. A $23 millions, on est à 7 1/2 p.c. de
l'évaluation totale, ce qui n'est pas un chiffre élevé par
comparaison avec d'autres municipalités de cette taille. C'est une
chose.
M. BELLEMARE (Johnson): Voulez-vous répéter ça
tranquillement parce que c'est imposant? 7 1/2 p.c. de l'évaluation
totale de tout le territoire?
M. GOLDBLOOM: Et cela avant le dépôt des nouveaux
rôles qui doivent avoir été déposés au cours
des toutes récentes semaines et, puisque ces rôles portent
l'évaluation totale à un chiffre plus élevé, le
pourcentage représenté par la dette de $23 millions est
inférieur à 71/2 p.c. Alors, ce n'est pas une situation grave ou
difficile ou onéreuse par rapport à cette collectivité
régionale.
M. BELLEMARE (Johnson): Une demi-question. Dans cette évaluation
que vous dites à 7 1/2 p.c. du total de l'évaluation, est-ce que,
dans vos sondages, que vous allez peut-être nous donner, c'est
prévu que vous mentionnez le montant total de la compagnie
elle-même, dans les 7 1/2 p.c? Est-ce que l'évaluation de la
compagnie, qui est de $62 millions, fait partie de l'ensemble quand vous dites
7 1/2 p.c? Si on enlevait l'évaluation de la compagnie vis-à-vis
de votre proportion, ce serait quoi, à peu près?
M. GOLDBLOOM: Mais la compagnie est là et paie des taxes et vous
avez vous-même dit que c'est une proportion importante des taxes
payées et des revenus de la ville. Alors, pour...
M. BELLEMARE (Johnson): Cela fait 20 p.c.
M. GOLDBLOOM: Prenons d'autres éléments. Il faut tenir
compte du fait que, sur ces $23 millions de dettes, il y a $2 millions qui sont
représentés par les réseaux d'électricité
dans Jonquière et dans Kénogami. Pour ces $2 millions de dettes,
on a $1 million de surplus pour 1974 et probablement davantage pour 1975.
Alors, il y a quand même une contribution positive qui vient de l'autre
côté et pas seulement des dettes. Si on prend la dette obligataire
per capita, on voit qu'il y a une différence, de la moyenne au total.
Tenant compte de ce qui existe et des règlements qui ont
été autorisés et qui vont s'ajouter à la dette, on
trouve que la moyenne pour l'agglomération est de $364 per capita, que
Arvida est nécessai- rement en bas de ce chiffre à $308,
Jonquière à $417, Kénogami à $448, la paroisse
à $48 seulement.
M. BELLEMARE (Johnson): Ces statistiques-là ne donnent pas les
mêmes chiffres, mais je crois que ce doit être les dernières
de 1974?
M. HARVEY (Jonquière): 16 septembre 1974.
M. LEGER: C'est la même proportion de toute façon, je
pense.
M. GOLDBLOOM: Ce sont des chiffres prévus pour le 31
décembre 1974.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est parce qu'on avait 359 pour
Jonquière, 268 pour Arvida, 383 pour Kénogami et 48 pour la
paroisse.
M. GOLDBLOOM: Justement, M. le Président, ce sont les chiffres
pour la dette actuelle, mais il faut ajouter à cela les
règlements qui ont été autorisés entre-temps.
M. BELLEMARE (Johnson): Ah bon!
M. GOLDBLOOM: Entre-temps, la ville de Jonquière s'est
engagée à $4,500,000 seulement, Arvida à... Je m'excuse,
je ne veux pas vous induire en erreur. On ne parle plus de millions, on parle
du per capita. Ce sont des dollars tout simplement. Per capita,
Jonquière a ajouté au cours des récents mois $4.50, Arvida
a ajouté $39.6 per capita...
M. BELLEMARE (Johnson): $39.6? M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Contrairement à $4.5 pour
Jonquière?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Dans les derniers jours? Dans les
dernières semaines?
M. GOLDBLOOM: Oui. Pas les dernières semaines.
M. BELLEMARE (Johnson): Au cours de la dernière année
fiscale? $39.6?
M. GOLDBLOOM: Disons, depuis la compilation des chiffres, car,
l'honorable député de Johnson, il y a eu des additions et, per
capita, Jonquière a ajouté $4.50; Arvida, $39.60;
Kénogami, $15.
M. BELLEMARE (Johnson): Et Saint-Dominique est resté le
même?
M. HARVEY (Jonquière): Oui...
LE PRESIDENT (M. Blank): Nous allons suspendre jusqu'après le
vote.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
Reprise de la séance à 17 h 13
M. BLANK (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs !
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, les discussions dans la région et
toute une campagne d'information qui avait été faite dans le sens
des remarques que nous avons déjà faites au ministre à cet
article.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avant la suspension temporaire,
j'ai donné certains chiffres. Je voudrais les compléter
brièvement en indiquant que l'écart, pour la ville d'Arvida,
entre la dette obligataire prévue pour le 31 décembre prochain et
la moyenne pour l'ensemble des quatre municipalités est
approximativement de $56.80.
Il est évident qu'une dette de cette nature ne se paie pas en une
seule année, elle se paie sur une période d'années par
moyen de remboursement de capital et d'intérêts. Si l'on prend un
intérêt à 10 p.c, c'est un écart de $5.68 par
année. Puisque la subvention que l'on donnerait de $10 per capita, parce
que la nouvelle ville aurait plus de 50,000 âmes et de $3 per capita pour
compenser les problèmes un peu particulier d'ajustement après la
fusion, on arrive à une somme qui est entre le double et le triple de ce
montant de $5.68 per capita pour l'agglomération en question.
Donc, il me semble que, quand on examine ces montants, et si l'on tient
compte de ce que disait le député de Johnson, avec raison, que
nous ne pouvons penser seulement en termes de notre rue, de notre quartier, de
même, notre municipalité, nous avons une responsabilité
régionale et nous essayons, au Québec, d'établir des
équilibres entre nos régions. Au Canada n'en
déplaise à mes honorables amis il s'agit
d'équilibrer des écarts entre les provinces et les
régions.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela ne se fait pas toujours.
M. GOLDBLOOM: Tout notre système est basé sur une
redistribution de notre richesse. Même à l'intérieur de
notre budget les honorables députés le savent fort bien
nous redistribuons notre richesse des plus riches vers les moins riches
et c'est un phénomène normal.
M. LEGER: Avec la même mentalité d'une population dans un
Québec qui est une population bien homogène, tandis que vous
faites la comparaison interprovinciale, ce n'est pas la même chose. Je
suis d'accord sur ce que vous dites, sur le contenu, mais la comparaison, je ne
l'accepte pas. Celui qui décide de répartir les richesses, il le
fait d'un même schème que celui qui se fait au niveau du
fédéral-provincial où il y a des implications de
mentalités beaucoup
plus différentes qu'il peut y en avoir dans un pays comme le
Québec.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela crée des injustices.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député de
Lafontaine n'est pas plus obligé d'accepter mes interprétations
que moi d'accepter les siennes. Je pense que ce que nous sommes en train de
faire, en laissant les chiffres de côté pour un instant
même en les gardant devant nous, nous en faisons une certaine
interprétation mais surtout quand nous laissons les chiffres de
côté, nous sommes en train de prédire un comportement
humain.
Il est extrêmement difficile de prédire le comportement
humain. On peut identifier certains dangers. L'on peut s'exprimer et chacun a
le droit de le faire en prédisant que tel ou tel résultat
découlera...
M. BEDARD (Chicoutimi): Sauf la population, dans le cas de la
fusion.
M. GOLDBLOOM: ... d'un geste qui sera posé et qui obligera
certaines personnes à travailler ensemble. L'un peut dire: Ce serait
mieux de le faire d'une façon. L'autre dirait: Ce serait mieux de le
faire de l'autre façon, parce que le comportement humain sera de telle
ou de telle nature. Il me semble que nous revenons toujours à cette
même considération, c'est-à-dire que nous sommes d'accord
sur l'objectif ultime. Nous discutons de modalités et de cheminement.
Nous avons donc à identifier ce qui nous semble, dans notre meilleur
jugement et reconnaissant la faillibilité de ce jugement
le cheminement qui offre les meilleures chances de succès. Quant
à la redistribution de richesses, je pense que nous n'en avons pas le
choix. L'analyse faite par notre ministère nous mène à la
conclusion que les écarts ne sont pas si marqués et si
dramatiques que l'on devrait trouver une formule autre que la mise en commun
des avantages et des désavantages des richesses et des dettes des
municipalités concernées. C'est donc la conclusion
reflétée dans l'article que nous avons devant nous.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a terminé avec
cette dernière phrase: mettre en commun les richesses et tout cela.
Est-ce que le ministre peut dire que l'objectif ultime de ce projet permettrait
d'affirmer, sans se tromper, qu'il y aura un minimum de subventions de $56 per
capita, qui équivaudrait, disons donc selon le raisonnement que
j'ai cru comprendre à $10 per capita pour les
municipalités nouvelles qui auront dépassé le seuil de
50,000 habitants, $3 de subventions spéciales et $15 per capita pour la
fusion, ce qui fait déjà $28. Quand la grande ville de Saguenay
sera créée, il y aura un autre $15 per capita pour cette nouvelle
fusion, un autre $10 parce qu'on dépasse 50,000 habitants et un autre $3
de subventions spéciales. Autrement dit, cela ferait $56 en tout,
échelonnés quand même sur les deux périodes des deux
étapes. Est-ce que c'est cela que le ministre a voulu dire?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il y a eu une petite
erreur dans les chiffres présentés par le député de
Lafontaine. Je me suis réveillé ce matin en me disant
qu'effectivement, de la façon que le projet de loi est
rédigé, il y aurait deux séries de paiement pour la
fusion...
M. LEGER: Vous en avez rêvé toute la nuit, puisque vous
vous êtes réveillé avec cette idée?
M. GOLDBLOOM: Est-ce que... M. LEGER: C'est bon signe.
M. GOLDBLOOM: Oui. Est-ce que l'on est rendu à interpréter
les rêves de chacun...
M. LEGER: Oh! Ce seraient des "fantasmes fantastiques"...
M. BEDARD (Chicoutimi): Du moment que vous en communiquerez le
contenu.
M. GOLDBLOOM: Oui, bon!
M. le Président, je vous avoue que je n'ai pas une idée
très bien arrêtée là-dessus, parce que, normalement,
on devrait dire: Non, on paie une fois sur le même territoire.
C'était la pratique jusqu'à maintenant, et notamment dans le cas
de la ville de Montréal et de la ville de Québec, des villes qui,
par le passé, ont absorbé d'autres villes voisines. La politique
a été de ne pas donner une subvention pour chacune de ces fusions
en tenant compte de toute la population de la grande ville. Autrement...
M. LEGER: Oui, mais...
M. GOLDBLOOM: ... on paierait des sommes très importantes.
M. LEGER: Si le ministre me permet. Je comprends le raisonnement du
ministre, mais il y a quand même le fait que l'objectif ultime de cette
subvention, celle des $15 qui est dans le dernier article de la loi, c'est
justement pour pallier les obstacles, les difficultés, les coûts
supplémentaires occasionnés par cette fusion et des
municipalités et de l'administration et du personnel et du recyclage. Ni
plus ni moins, tout ce que cela coûte de plus pour changer un style
d'administration par un nouveau style d'administration. C'est le but d'une
subvention de $15 per capita, pour que les obstacles financiers de la
réalisation d'une fusion de quelques municipalités soient aplanis
le plus possible. Donc, si... J'aimerais bien que le ministre m'écoute.
J'espère que je ne dérange personne. Bon! On continue.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse.
M. LEGER: Je n'aime pas cela parler tout seul. Cela pourrait être
mal interprété.
M. HARVEY (Jonquière): Cela vous arrive souvent.
M. LEGER: Oui, mais je me convaincs souvent davantage des choses que je
savais. Mais, M. le Président, j'étais en train de dire que la
raison majeure de cette subvention de $15 per capita que l'on voit à la
fin du projet de loi, c'est justement pour pallier les difficultés, les
obstacles, les coûts qu'occasionne la fusion de plusieurs
municipalités. C'est donc dire que, si on le fait en deux étapes,
nécessairement, il y aura deux fois des coûts de
réadaptation, d'assimilation, de réajustement, de recyclage, une
série de problèmes que la nouvelle grande municipalité,
que ce soit celle du Saguenay dans quelques années, ou celle des trois
blocs de Jonquière, de Chicoutimi et de La Baie, il faut que cela soit
dédommagé. C'est pour cela que je trouve que le ministre a
raison. Il a fait un bon rêve cette nuit qui lui a permis, ce matin, de
réaliser qu'il fallait qu'il donne...
M. BEDARD (Chicoutimi): Le ministre fait toujours la même...
M. LEGER: ... je trouve que le ministre a fait un bon rêve;
malheureusement, il écoute toujours la même personne de ce
côté-là. Il faudrait qu'il nous écoute, ici, pour
voir si on a des arguments intéressants, de la gauche. C'est pour cela
que les deux fusions, celle de Jonquière, de Chicoutimi et de La Baie
individuellement, c'est une fusion, c'est-à-dire, ce sont trois fusions
dans une étape, qui requiert une subvention, et la deuxième,
c'est quand la grande ville de Saguenay j'espère qu'on a bien
l'intention de la faire va être réalisée. Il y a
encore des coûts, et c'est la raison de la subvention. C'est pour cela
que, pour les deux $15 per capita, ce qui fait $30, je pense que le ministre a
fait un bon rêve, et l'expression anglaise "sleep upon it" l'a
certainement aidé. Cela devrait demeurer dans les intentions du
ministre, et qu'il nous le dise clairement.
Les deux autres $10 sont du per capita et ils proviennent d'une
décision traditionnelle de la dernière loi qui a
été adoptée et qui veut qu'une municipalité de plus
50,000 habitants ait droit à $10 per capita. Quand la
municipalité de Jonquière, Arvida et Kénogami ensemble, et
avec la paroisse, va être créée, elle va dépasser la
norme de 50,000 et elle aura droit à ces $10 per capita, selon la loi,
et pas dans la même année. Dans trois ans d'ici, en 1978, quand la
grande municipalité de Saguenay va être fusionnée, elle
correspondra, elle aussi, selon la loi, au critère de plus de 50,000
habitants. Je me demande si, au-dessus de 100,000 habitants, dans la loi, il
n'y a pas un prix plus élevé.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le même montant.
M. LEGER: C'est le même montant. Cela fait quand même encore
$10 dans une autre année. A ce moment, ce que je disais tantôt,
plus les $3 spéciaux, dans les deux cas, cela faisait $56 per capita,
échelonnés en deux étapes. Le ministre peut-il dire que
c'est exactement cela qu'il a l'intention de faire?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que le
député de Lafontaine additionne des choses qui ne doivent pas
s'additionner.
M. LEGER: De l'argent, cela s'additionne toujours, mais il ne faut pas
que cela se soustraie.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a $10 per capita
donnés de façon statutaire aux municipalités de plus de
50,000 âmes. Cela ne tient pas compte d'une question de fusion. Ce n'est
pas en relation avec une modification de structures administratives. S'il y a
une population qui dépasse le seuil, il y a cette subvention qui est
versée. S'il y a une augmentation de la population, par une fusion
additionnelle, il y a $10 per capital, pour l'ensemble de la nouvelle
population.
Quant à la fusion elle-même, les $15 per capita sont
répartis sur cinq ans, soit $3 par année. J'ai dit tout à
l'heure qu'il y aura $13 per capita pour compenser un écart de $5.68 per
capita. Donc, il y a un avantage sur ce plan, si l'on prend la question de la
dette, vis-à-vis de la contribution gouvernementale pour la fusion et
pour le fait de devenir une ville plus importante en population.
Puisque ce sera pour cinq années $13 per capita, et après
cela $10 per capita, et, entretemps, tenant compte de l'inflation,
peut-être qu'il y aura même une révision de ces montants, je
n'en sais rien, mais il faut y songer clairement.
Je pense bien que le portrait donné d'une municipalité
qui, n'ayant pas beaucoup de dettes, subira un désavantage important,
doit être examiné dans l'ensemble d'un portrait qui permettrait
quand même à la nouvelle ville de toucher des montants que cette
agglomération ne peut toucher présentement sans fusion.
M. LEGER: A ce moment, si je reprends les chiffres que je viens de
mentionner, en 1975, la grande ville de Jonquière, la grande ville de
Chicoutimi, la grande ville de La Baie recevraient $28 per capita, provenant
des $15 de la fusion, des $10 statutaires et des $3 spéciaux.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il faut dire alors que
ce serait en 1975, pour la nouvelle ville de Jonquière et ce serait en
1976 pour la nouvelle ville de Chicoutimi.
M. LEGER: Excusez-moi... D'accord c'est cela, continuez.
M. GOLDBLOOM: Dans chaque cas ce seraient les $3 per capita à
cause de la fusion et il en serait de même pour la nouvelle ville de La
Baie. Il y aurait pour la nouvelle ville de Jonquière, une somme
additionnelle de $10 per capita, non touchée présentement, parce
qu'il n'y a aucune unité qui dépasse les 25,000.
M. HARVEY (Jonquière): Seulement Jonquière, $6 de
plus...
M. GOLDBLOOM: C'est cela, je m'excuse.
M. HARVEY (Jonquière): Arvida et les paroisses.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. M. LEGER: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: La nouvelle ville de Chicoutimi dépasserait 50,000
aussi avec l'inclusion des 18,000 de Chicoutimi-Nord et les populations
moindres de Rivière-du-Moulin et du canton de Chicoutimi. Donc, il y
aurait là aussi $13 per capita.
M. LEGER: D'accord. Alors, si on prend le chiffre de Jonquière
parce que pour Chicoutimi c'est une autre année cette
ville aurait $28 en 1975.
M. GOLDBLOOM: $13.
M. HARVEY (Jonquière): $13.
M. LEGER: Et les $15 pour la fusion.
M. HARVEY (Jonquière): C'est $3 parce que...
M. LEGER: D'accord, mais ce montant sera versé en cinq ans.
M. HARVEY (Jonquière): En cinq ans. Cinq fois trois, quinze.
M. LEGER: $3 par année, d'accord.
M. GOLDBLOOM: Si l'on parle de contribution annuelle, ce sera de $13; si
l'on veut parler des $15, puisqu'ils seront répartis sur cinq ans, ce
sera $65 per capita sur...
M. LEGER: C'est parce que je pensais que les $3, c'était une
autre contribution qui était à l'extérieur des $15, mais
en réalité vos $3, c'était les $15 divisés par
cinq.
M. HARVEY (Jonquière): Divisé par cinq.
M. LEGER: D'accord. Alors, cela fait, en réalité, $13 par
année.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: En 1978, à ce moment-là, la grande ville du
Saguenay, dans laquelle il y aura Jonquière, aura droit à un
autre $15 pour cinq ans.
M. HARVEY (Jonquière): $13. $26.
M. LEGER: Plus ses $10 de l'année, alors cela fera encore un
autre $13 par...
M. GOLDBLOOM: Pas un autre $13, M. le Président. Les $10
demeurent $10 pour chaque personne.
M. LEGER: Mais l'autre $15 va être divisé en cinq
années encore. Cela fait $13.
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Alors, on pourrait porter ce chiffre de $13
à$16à partir de 1978 pour deux années additionnelles dans
le cas de la nouvelle ville de Jonquière, et pour trois années
additionnelles dans le cas de la nouvelle ville de Chicoutimi.
M. LEGER: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, si j'ai bien
compris, c'est $16 plus la différence des personnes entre la ville de
Jonquière et la ville de Chicoutimi qui s'ajoute en $10 par personne
différente.
M. GOLDBLOOM: Mais puisque l'on aura commencé en 1976 à
payer $10 pour la nouvelle ville de Chicoutimi, tout le territoire aura
été couvert par un paiement de $10 à partir de 1976.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 21 adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais cette subvention que vous donnez, je ne dis
pas que c'est de la générosité, c'est tout simplement du
réalisme parce que vous êtes à même...
M. GOLDBLOOM: C'est ce que j'ai dit.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... du point de vue pratique de constater que
les grands ensembles coûtent quand même plus cher pour assurer des
services adéquats aux citoyens, et aussi, tant au niveau des grands
ensembles déjà constitués, ces subventions se
vérifient d'autant plus, sont d'autant plus nécessaires quand il
s'agit de fusions, parce que les fusions, il ne faut pas se faire d'illusion,
coûtent de l'argent. Ce ne sont pas des bénéfices que l'on
accumule, cela coûte de l'argent aux contribuables quand même.
Vous avez dit, à un moment donné, que, selon
l'étude des surplus et des déficits des
différentes villes concernées, Arvida, Jonquière et
Kénogami, quand même, malgré tous ces égards, vous
ne voyiez pas de motifs suffisants pour croire que, peut-être, un bloc ou
encore une partie de la population se sente vraiment défavorisée
dans cette jonction que vous faites des surplus et des déficits au
niveau de la formation de la grande ville de Jonquière. Mais, oui?
M. GOLDBLOOM: Je voulais dire tout simplement, M. le Président,
que, dans une fusion effectuée de n'importe quelle façon, s'il y
a un partenaire qui est dans une situation extrêmement
désavantageuse, quant au fardeau supporté par les contribuables,
on est en mesure d'aider, avec une subvention ponctuelle, à
régler ce problème pour rendre le mariage plus attrayant. Cela ne
semble pas être le cas de Jonquière, de Kénogami, de
Saint-Dominique de Jonquière.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous n'avez pas assez de chiffres pour penser
que ça peut être le cas de cette fusion?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas le cas, par rapport aux barèmes que
nous utilisons, pour donner des subventions à n'importe qui. Il y a
certainement un éventail de fardeaux supportés par les
contribuables dans les diverses municipalités, rares sont celles
où ce fardeau dépasse 10p.c. Quand ça dépasse 10
p.c, nous nous en inquiétons et, dans certains cas, nous nous sentons
obligés d'intervenir mais le fardeau dans Jonquière et
Kénogami est plus élevé que dans Arvida mais quand
même, ne dépasse pas les limites que nous établissons pour
justifier une intervention de la collectivité québécoise
pour soulager ces gens.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous vous référez seulement aux
chiffres qui sont donnés dans les notes que vous nous avez remises, au
niveau de la commission. Mais dans l'éventualité de la formation
d'une grande ville, il n'y a pas seulement ces chiffres dont il faut tenir
compte, il n'y a pas seulement à tenir compte des surplus et des
déficits qu'on met tout ensemble, il y a également à tenir
compte de ce que peut coûter une fusion dans le genre que vous voulez
effectuer. Par exemple, il peut arriver que, face à trois villes qu'on
veut fusionner, une se soit assurée des services très
adéquats que, durant bien des années, des citoyens ont
payés en fonction de s'assurer des services adéquats qui
répondent à leurs besoins, alors que d'autres villes sont
peut-être moins pourvues au niveau de ces services. A ce
moment-là, vous avez, par exemple, à faire l'évaluation de
la qualité de ces services de telle façon qu'une fois la ville
constituée, sachant où l'amélioration de ces services va
se situer, cela vous donne une idée de la partie de la population qui va
avoir à payer pour placer l'autre partie de la population sur un
même pied d'égalité qu'elle.
Simplement un exemple. Est-ce que vous êtes au courant que
peut-être dans une des municipalités le ministre du Revenu
me corrigera si je fais erreur dans Jonquière, je crois, depuis
un certain temps, les citoyens, au niveau d'un référendum,
bloquent tous les emprunts que voudrait faire la ville?
M. HARVEY (Jonquière): II y a une cause. Je vais vous donner la
raison.
M. BEDARD (Chicoutimi): $2 millions.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour un motif qui ressemble à
celui des contribuables d'Arvida qui étaient allés bloquer un
règlement d'emprunt absolument nécessaire pour desservir la
grande entreprise de l'Alcan. Ce sont les raisons d'un moment. Ce sont les
vétérans qui ont un problème spécifique et la ville
a tenté de faire passer un règlement d'emprunt global pour
régler d'autres problèmes. Ils sont assis à l'hôtel
de ville, 43 gars, toutes les fois qu'il se présente un règlement
d'emprunt. Ce sont les raisons données par le ministre hier sur la
formule du référendum, qui sont conformes à celles
qu'expriment les commissaires dans leur premier rapport de la refonte des lois
municipales au Québec.
Tout ce que je peux ajouter là-dessus, c'est tout simplement que
les problèmes particuliers d'un secteur à l'autre, les
dispositions qu'on met quant au partage fiscal ont été
étudiées par ceux qui avaient tous les éléments et,
pour ma part, je n'ai rien d'autre à ajouter que ce que le ministre des
Affaires municipales a ajouté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends que le ministre du Revenu puisse
n'avoir rien à ajouter. C'est normal. Il a travaillé au niveau de
cette fusion et il a eu l'occasion de rencontrer beaucoup de ceux qui y sont
impliqués...
M. HARVEY (Jonquière): J'ai eu la requête conjointe.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous n'avez pas eu simplement la requête
conjointe, en fait, vous êtes continuellement à travailler avec
les personnes qui sont impliquées dans ce problème et c'est
normal à part cela.
M. HARVEY (Jonquière): Ils parlent à une table, par
exemple.
M. BEDARD (Chicoutimi): On est actuellement à une commission
où on vient de nous présenter un projet de loi, à la
dernière minute; il n'est même pas dans sa forme
définitive.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, les dispositions
que nous étudions étaient dans la requête conjointe...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... on nous demande de l'étudier.
Laissez-moi donc finir! Je vous laisse finir vos interventions moi.
LE PRESIDENT (M. Blank): A l'ordre!
M. LEGER: Le ministre aime bien cela qu'on ne l'interrompe pas. Alors
qu'il ne nous interrompe pas.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 21.
M. BEDARD (Chicoutimi): II nous impose d'étudier ce projet de loi
à la vapeur et avec les mesures d'urgence qui pendent au-dessus de nos
têtes. A ce moment-là, il reste que, dans ces conditions
difficiles, on essaie quand même d'avoir le plus de renseignements
possible, puisqu'on aura à voter sur un projet de loi qui, quand
même, décidera de l'avenir non seulement de JAK, mais de tout le
Haut-Saguenay.
Si le ministre n'a pas d'objection, il va nous laisser poser nos
questions.
M. HARVEY (Jonquière): Posez-les.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans Jonquière, on parlait d'un emprunt
de $2 millions environ qui a été bloqué par les citoyens
au niveau d'un référendum. Ces $2 millions étaient
demandés pour pallier ou encore assurer des services qui étaient
de toute nécessité.
Ce qui veut dire que, une fois la fusion faite non seulement vous
avez les budgets qui sont là quand on évalue le coût de
cette fusion pour chaque partenaire compris dans cette fusion ces
services demeureront tout aussi urgents et devront être fournis aux
citoyens et, à ce moment, les emprunts seront effectués avec la
différence que c'est toute une population qui aura à en assumer
les frais, dont une partie de la population qui, auparavant, n'était pas
affectée par ces règlements d'emprunt. Je pense qu'il faut aussi
évaluer cela. Est-ce que l'évaluation de tous les services
urgents qu'il faudrait assurer aux citoyens de chaque partie de la ville a
été faite pour ensuite voir quelle est la partie qui va
être obligée de se serrer le plus la ceinture, dans tout cela?
Qu'une partie soit obligée de se serrer la ceinture, je comprends que ce
soit assez normal. Il reste qu'il y a une limite qui est commandée par
la justice et l'équité qu'il ne faut pas dépasser, si on
veut vraiment faire une fusion viable et assurer un statut
d'égalité pour chacun des citoyens.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si je prends la définition
donnée par le député de Chicoutimi lui-même:
"services urgents qu'il faut donner", il me semble que si les services sont
urgents, ils le sont qu'il y ait fusion ou qu'il n'y en ait pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Sauf que, s'il n'y a pas fusion, c'est une ville
en particulier qui a besoin de ce service urgent et ce sont ses contribuables
qui auront à le défrayer, tandis qu'avec une fusion, il n'y a pas
seulement les habitants de cette ville, mais il y a ceux d'une autre ville qui
est concernée dans cette nouvelle agglomération et qui seront
obligés de contribuer à un développement qui est
déjà fait chez elle.
M. GOLDBLOOM: Oui et, M. le Président, avec le
développement du territoire, fatalement, qu'il y ait fusion ou qu'il n'y
en ait pas, les citoyens deviendront davantage interdépendants. Il me
semble que nous avons déjà des problèmes qui se voient
dans la fourniture de services à travers la frontière entre
Jonquière et la paroisse, à travers la frontière entre
Arvida et la paroisse. Nous constatons que nous sommes déjà
obligés de regarder un partage de responsabilités
financières pour la fourniture de ces services.
Il y a des choses qui sont extrêmement importantes et
coûteuses qu'il faut ajouter aux équipements de la région.
Je pense que revenant à la définition donnée par le
député lui-même; l'urgence de fournir ces services
de deux choses l'une: ou bien on laisse la responsabilité à des
municipalités sans les fusionner et, dans ce cas, il est possible que la
collectivité québécoise, dans son ensemble, soit
appelée à contribuer par des subventions gouvernementales, ou
bien on essaie, d'une façon objective et loyale, de répartir, sur
la base de la région, la responsabilité financière des
services qui deviennent de plus en plus de nature régionale.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est justement là que votre exemple est
bofteux, parce que s'il y a de tels déficits à combler qui vont
comporter des augmentations de taxe pour des citoyens, il est beaucoup plus
avantageux de faire porter ces augmentations sur un plus grand nombre de gens.
Dans ce sens, la formation d'une grande ville en une étape, avec les
situations qu'on connaît d'une ville à l'autre, aurait pu
être beaucoup moins onéreuse en termes d'augmentation de taxe que
ne l'est celle de la formation d'une unité où la situation
difficile d'une ville aura à être compensée par un nombre
limité de contribuables. Je crois que, de ce côté, c'est
beaucoup plus juste de pallier cette situation en répartissant ce
paiement sur une population qui est plus grande.
M. GOLDBLOOM: Sauf, M. le Président, que si l'on poursuit ce
raisonnement jusqu'à sa conclusion logique, on est obligé
d'arriver à la conclusion que dans ce cas, on devrait oublier les
municipalités laissez-moi terminer, s'il vous plaît
ne pas obliger la localité à assumer le coût des importants
travaux et tout répartir sur la collectivité
québécoise, ce qui diminuerait drôlement l'importance des
municipalités comme instance d'administration de la chose
québécoise. Je pense bien que pour n'importe quel
important projet, on peut offrir cet argument que la collectivité
tout entière devrait en assumer la responsabilité. Vous voyez le
genre de critiques que l'on obtient. Le député de Johnson dit:
Vous donnez $45 millions à la Communauté urbaine de
Montréal. Pourquoi ne pas en donner à ma région, et ainsi
de suite? Je pense que nous devons, surtout si nous sommes sincères en
cherchant à donner plus d'autonomie, plus d'autosuffisance aux
municipalités, regarder dans l'autre sens et chercher à permettre
aux municipalités de régler leurs problèmes. Je ne pense
pas que ce soit vraiment le noeud du problème que nous discutons.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est évident que ce n'est pas le noeud
pour le ministre, avec le raisonnement qu'il a. Je ne crois pas que cette
manière de procéder peut diminuer l'importance des
municipalités. Entre vous et moi, vous leur donnez plus ou moins... Vous
vous servez de cet argument quand cela fait votre affaire. Si, dans votre
esprit, c'était si important que cela les municipalités, vous
respecteriez le désir de l'union des conseils de comté, l'union
des municipalités du Québec qui se sont prononcées
très carrément contre toute fusion forcée. Vous le savez.
Quand vous parlez...
M. GOLDBLOOM: Seulement...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... quand vous nous servez ces arguments en
employant l'argument de l'autonomie, regardez donc ce que vous en faites de
l'autonomie des municipalités en forçant la fusion. Ecoutez, il
ne faudrait quand même pas employer des arguments selon que cela fait
notre affaire ou non. Dans le cas présent, je ne crois pas que le
raisonnement que vous avez employé jusqu'à maintenant, ou ce que
nous avons proposé, puisse de quelque façon que ce soit, diminuer
l'importance des municipalités, parce que nous trouvons que c'est une
institution importante, c'est le gouvernement le plus proche des citoyens. Cela
ne diminue pas, non plus, l'autonomie que nous reconnaissons aux
municipalités.
LE PRESIDENT (M. Blank): Je ne veux pas interrompre le
député, mais depuis les dernières quinze minutes, on parle
de choses qu'on a déjà discutées au premier amendement que
vous avez essayé de faire adopter. Ici, on parle des surplus de
déficits déjà accumulés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais M. le Président, soyez donc
juste aussi.
LE PRESIDENT (M. Blank): Oui, je suis juste.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pourquoi, dans les réponses à nos
questions, le ministre pourrait-il se servir d'arguments tels que l'autonomie,
le respect de l'autonomie...
LE PRESIDENT (M. Blank): Si c'est vous qui demandez les questions, il
doit y répondre. Si je vous laisse poser les questions...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... et de l'importance des municipalités,
et que nous, dans nos répliques, on n'aurait pas le droit d'employer ces
mêmes arguments?
LE PRESIDENT (M. Blank): Je vous ai laissé poser, même si
c'était hors du sujet, trois ou quatre questions et donner trois ou
quatre réponses, mais je pense que c'est assez. C'est seulement cela. Je
vous ai laissé passer dans l'illégalité, tous les deux...
Après certaines...
M. HARVEY (Jonquière): Pertinence...
LE PRESIDENT (M. Blank): Après cela, je vous demande de retourner
ici...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous reconnaissez...
LE PRESIDENT (M. Blank): ... on va en discuter encore à la
prochaine séance...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous reconnaissez qu'on est mutuellement dans
l'illégalité pour quelques minutes, d'accord! On va
continuer.
LE PRESIDENT (M. Blank): Et moi aussi.
M. HARVEY (Jonquière): Article 21, adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Maintenant, à l'article 21.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pourquoi dites-vous: A l'article 21?
M. HARVEY (Jonquière): La pertinence du débat.
LE PRESIDENT (M. Blank): Bien oui! La pertinence du débat...
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Le député de Lafontaine a une
question à poser.
M. LEGER: Oui. Dans le rapport Lemieux, Gauthier, Tremblay et
associés, sur la fusion de Kénogami et Arvida, quand on regarde
les dépenses moyennes provinciales per capita pour un groupe de
population donné, et qu'on regarde ce que Kénogami, Arvida et
Jonquière ont, on voit que Kénogami est entre $138 et $149 per
capita; Arvida, entre $170 et $195; Jonquière, entre $125 et $195, et
que l'analyse
dit que, dans la ville future, ce serait $206, comment se fait-il que
cela coûterait plus cher dans la ville unifiée que cela
coûtait dans chacune des villes séparées?
M. HARVEY (Jonquière): Regardez donc la note pour la ville
d'Arvida, pour voir s'ils donnent des services extravagants comparativement
à la moyenne provinciale. Voulez-vous lire la note?
M. LEGER: Que voulez-vous dire par "extravagants"?
M. HARVEY (Jonquière): Lisez la note... M. LEGER: II n'y a pas de
note...
M. HARVEY (Jonquière): ... dans ce paragraphe.
M. LEGER: II n'y a pas de note.
M. HARVEY (Jonquière): Je vous la lirai en revenant de souper,
tout à l'heure. Il y a une note qui dit que la ville d'Arvida ne donne
pas de services extravagants à sa population, comparés à
la moyenne...
M. LEGER: Quand vous dites: "Extravagants", dans votre terme, vous
voulez dire des dépenses inutiles?
M. BEDARD (Chicoutimi): Là-dessus, moi, je veux me...
M. LEGER: Le mot "extravagant" dans la bouche du ministre, cela veut
dire quoi? Des dépenses inutiles?
M. HARVEY (Jonquière): Cela veut dire qu'elle donne de bons
services. Il n'y a pas d'extravagances à comparer à d'autres
villes, la moyenne...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, mais, à comparer à d'autres
villes qu'on veut fusionner, elle en donne plus...
M. HARVEY (Jonquière): On ne partira pas de discussion
là-dessus...
M. LEGER: Non, mais le ministre n'a pas compris du tout...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ecoutez! Je vais vous la faire, la preuve
mathématique.
M. LEGER: Non, la logique de mon affaire n'était pas dans ce
sens. La question...
M. HARVEY (Jonquière): On n'entrera pas dans ça. Ce n'est
pas la table de négociation.
M. LEGER: Le ministre des Affaires munici- pales est beaucoup plus
calme. Je pense qu'il va comprendre ce que je veux dire. Le ministre du Revenu
n'a pas compris.
Je ne comparais pas la relation de dépenses moyennes entre
Kénogami, Arvida et Jonquière. Je comparais les moyennes de
chacune avec celle de la ville future. Je disais que, quand elles sont
individuelles, leurs dépenses, comme Kénogami, c'est de $138
à $149 per capita; Arvida, c'est de $170 à $195;
Jonquière, c'est de $125 à $195; individuellement, leurs
dépenses sont inférieures, et, dans la ville future, les
dépenses vont être plus fortes. Pour quelle raison... Est-ce que
le ministre peut me dire pourquoi cela arrive avec des chiffres plus forts dans
la ville future?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce n'est pas...
M. LEGER: C'est fondamental, c'est la réponse que les gens nous
disent: On est en faveur du regroupement, remarquez bien, on a toujours dit
qu'on était pour...
M. BOUTIN: Qu'il le laisse répondre!
M. LEGER: ... mais une des réponses dont...
M. HARVEY (Jonquière): Laissez-le répondre.
M. BOUTIN: Laissez-le répondre.
M. LEGER: ... Est-ce que je peux... Il est bien nerveux, le ministre du
Revenu !
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez posé une question...
M. LEGER: Un instant! J'ai le droit d'exprimer ce que je veux. C'est une
des réponses qu'on nous donne, ceux qui sont contre la fusion et le
regroupement. On est en faveur, nous. On a dit: C'était censé
nous coûter moins cher; quand on est réuni, cela coûte plus
cher. Cela, c'est un exemple. Cela coûterait, pour une ville future de
Kénogami, Arvida et Jonquière, $206 per capita, alors
qu'individuellement, cela coûte moins cher. Est-ce que le ministre peut
me dire, à quelqu'un qui est convaincu des avantages d'un regroupement
parce qu'on l'est tous les deux, convaincus comment se fait-il
que cela arrive? Quelles sont les raisons?
M. HARVEY (Jonquière): Je vais vous le dire.
M. LEGER: J'ai demandé au ministre des Affaires municipales, qui
est très calme, qui n'est pas pris dans ce problème, de me donner
une réponse objective.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je suis
obligé de dire que chacun de nous semble citer son propre
évangile. Celui que nous présente le député de
Lafontaine a été préparé pour le compte de gens qui
sont opposés à la fusion. Je ne sais pas comment ces chiffres ont
été compilés. Je n'en suis pas responsable.
M. LEGER: Vous les avez lus.
M. GOLDBLOOM: Je travaille d'après les chiffres
préparés à mon intention par mon ministère.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permet une intervention? Est-ce
qu'il veut dire par là que, selon l'intention de celui qui commande un
travail, les gens à qui on commande le travail doivent avoir des
recommandations vis-à-vis de l'objectif que veut atteindre celui qui
commande le travail?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président. J'ai
dit que l'on peut, et on le sait, depuis l'histoire de cette science qu'on
appelle la statistique, qu'on peut se servir des chiffres pour démontrer
toutes sortes de choses en utilisant les mêmes chiffres et que les
chiffres n'ont pas de qualité d'absolutisme, notamment en ce qui
concerne des prévisions. Je ne suis pas en mesure de répondre au
député de Lafontaine comment ces prévisions ont
été développées. Je ne le sais pas. Ce n'est pas
mon document.
M. LEGER: Ce n'est pas ce que je vous demande.
M. GOLDBLOOM: II me semble qu'il y a une seule réponse possible.
Si l'on prévoit que les dépenses seront plus
élevées dans une municipalité fusionnée, c'est
parce qu'on dépensera de l'argent pour faire quelque chose...
M. LEGER: De plus.
M. GOLDBLOOM: ... de plus, et non pas ajouter des services, ajouter du
personnel pour faire quelque chose qui n'existe pas présentement. A ce
moment-là, il faut se poser une question bien fondamentale. Si on ne
fait pas la fusion, quelle sera la tendance des dépenses dans chacune
des municipalités pour fournir ces mêmes services et quels seront
les coûts sociaux si l'on ne fournit pas ces services parce qu'il y a des
coûts sociaux quand il n'y a pas de services? Je pense que c'est
là où l'on doit établir une comparaison et la ventilation
des chiffres devrait être faite par ceux qui les ont compilés.
M. LEGER: La question n'est pas de...
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais nous allons essayer de vous
démontrer ce que cela coûterait pour chacune des
municipalités. Mais, comme il est six heures...
M. LEGER: Nous pourrions peut-être suspendre les travaux et
revenir...
LE PRESIDENT (M. Blank): La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures quinze.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 32
M. CORNELLIER (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Pour la réunion de ce soir, les membres de la commission sont les
suivants: M. Bédard (Chicoutimi); M. Harvey (Dubuc); M. Boutin
(Abitibi-Ouest); M. Harvey (Jonquière); M. Goldbloom (D'Arcy McGee); M.
Lecours (Frontenac); M. Léger (Lafontaine); M. Brown (Brome-Missisquoi);
M. Pelletier (Kamouraska-Témiscouata).
Lors de la suspension des travaux à l'heure du lunch, à
six heures, le ministre des Affaires municipales avait la parole et je lui
cède de nouveau la parole.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la question a été
soulevée, avant la suspension de la séance, par l'honorable
député de Lafontaine. Comment se fait-il que, devant des niveaux
de dépenses qui se situent à beaucoup moins de $200, la nouvelle
ville dépenserait plus de $200 $206, je pense; c'est le chiffre
qu'il a donné pour ses activités?
M. le Président, je pense qu'il n'y a qu'une seule réponse
possible et c'est tout simplement que la seule façon d'arriver à
un chiffre de cet ordre, c'est d'y mettre le paquet, de prévoir en une
seule année toutes les dépenses qui pourraient être
requises pour tous les services que l'on voudrait donner à la nouvelle
ville. Autrement, c'est inimaginable qu'on arrive à un chiffre de cet
ordre quand on voit les chiffres actuels, per capita, de $138 pour
Kénogami, de $171 pour Arvida, de $121 pour Jonquière. Si l'on
fait la moyenne de cela, M. le Président, et si l'on en fait
l'extrapolation pour ce que devrait dépenser la nouvelle ville, per
capita, c'est $140. Ce n'est pas $206. Et les $206, c'est la moyenne pour des
villes de cette taille et, pour arriver à ce niveau, il faudra
dépenser davantage. Mais pas pour ne rien faire, pas simplement parce
qu'il y a fusion, mais bien pour ajouter des services, des services comme ceux
d'aqueduc et d'égout. Il y a tout le plan directeur à
réaliser.
Si l'on comptabilise cela sur la première année de
l'existence de la nouvelle ville, si l'on comptabilise, sur cette seule
première année, le service d'incendie avec la construction d'une
nouvelle caserne et l'achat d'équipement, si l'on comptabilise sur cette
seule première année, tous les services de loisirs qui sont
proposés pour un montant qui se situe quelque part entre $7 et $8
millions, il est facile d'arriver à $206 mais, si l'on n'ajoute pas au
service qui existe présentement, ce n'est pas $206 per capita qu'on
dépensera, c'est $140 et l'on choisira en bon administrateur quels
services à ajouter à ces $140. En même temps, il faut dire
que, s'il n'y a pas fusion et si ces services sont nécessaires, il
faudra payer pour eux et il faudra ajouter au montant per capita
dépensé actuellement, dans chacune des municipalités
existantes, les charges additionnelles pour la fourniture des services. On n'a
pas les services pour rien. Si l'on croit que les services ne sont pas
nécessaires, on ne les payera pas et si l'on croit qu'ils sont
nécessaires, ils sont nécessaires parce qu'il y a des citoyens
qui en ont besoin. Fusion pas fusion, les citoyens en ont besoin et devront les
payer, comme municipalités individuelles et comme municipalités
fusionnées, alors il n'y a pas autant de mystère là-dedans
que ça peut peut-être paraître.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a répondu et tout
ce qu'il a dit, j'y souscris et ce n'était pas le centre de
l'intervention. Quand j'ai mentionné tantôt que la ville de
Kénogami dépensait une moyenne de $138 per capita, elle se
situait en deça de la moyenne de dépenses que les villes de sa
grosseur faisaient. La moyenne était de $149.19. C'est donc dire qu'elle
dépensait moins que la moyenne de son groupe. La ville d'Arvida, par
contre, dépensait à peu près, un peu moins que la moyenne
de son groupe, $170 per capita, alors que la moyenne de son groupe...
M. GOLDBLOOM: Oui, je m'excuse.
M. LEGER: ... était de $190 et la ville de Jonquière, qui
avait la taille du groupe de villes qui ont une moyenne de dépenses de
$195 per capita, ne dépense, jusqu'à maintenant, que $125 per
capita. Le député du Lac-Saint-Jean, ministre du Revenu,
affirmait que la ville d'Arvida n'avait pas de dépenses extravagantes,
c'est un terme bien classique de la région, c'est un terme qu'on emploie
souvent, qu'on ne voit pas souvent dans d'autres régions, mais chez eux,
c'est un terme qu'on entend.
Extravagant, cela veut dire des dépenses inutiles le
député de Dubuc n'est pas d'accord, dans la définition du
terme "extravagant"? Cela veut dire "somptuaire".
M. HARVEY (Dubuc): Vous avez dit le député du
Lac-Saint-Jean, mais c'est le député de Jonquière.
M. LEGER: Excusez-moi, c'est vrai, vous aviez raison. La raison pour
laquelle j'apportais cet argument tantôt, c'est que le projet de cette
ville unifiée nous amène à une dépense
prévue de $145 le ministre parlait de $140, moi, j'avais le
montant de $145 per capita. On ne s'obstinera pas pour $5.
Si la grosseur de la nouvelle ville, on la compare à la moyenne
des dépenses per capita des villes du Québec qui sont de la
grandeur de la future ville de Jonquière, la dépense est de $206
comme moyenne. Si la nouvelle ville ne dépense que la moyenne de $145
per capita, c'est donc dire qu'elle devrait donner moins de services que si
elle dépensait $206, et qu'une ville comme Arvida, qui, elle,
dépensait $170,
aura à ce moment-là des services moindres, puisque la
grande ville dépensera moins qu'elle ne dépensait avant.
Alors, . pour la ville d'Arvida, c'est une question très
importante de réaliser que, parce que Jonquière dépensait
moins, qu'elle avait moins besoin de services, elle devra subir le fait qu'elle
aura moins de services, qu'elle sera même privée de services,
parce que les dépenses vont être en deça de ce qu'elle a
l'habitude de donner à sa clientèle.
On comprend immédiatement les problèmes, dans cette
nouvelle grande ville, qui sont à vérifier, à penser,
à planifier, concernant l'acceptation de la ville d'Arvida dans ce
nouveau groupe. C'est donc important de réaliser, quand vous dites que
cela dépend pour qui ces études ont été faites et
dans quel objectif, que l'objectif est de savoir qu'une ville se dit: Ils
peuvent peut-être nous imposer une fusion. Quels sont les
désavantages? C'est mieux de les connaître avant, de façon
que, lorsque le projet de loi nous arrivera pour nous le faire avaler d'un
coup, on soit armé des statistiques pour faire réaliser au
législateur qu'une des parties concernées va être
amenée à faire des sacrifices énormes en entrant dans
cette nouvelle unité de regroupement qui va devenir la ville de
Jonquière.
Ces sacrifices, comme je le disais tout à l'heure, avant la
suspension à six heures, la ville d'Arvida sera peut-être
intéressée à les faire pour la grande ville. Mais
là, vous lui demandez de le faire à l'intérieur d'un
"pattern" qui est planifié comme une étape qui peut être
même un obstacle à la réalisation du futur objectif. -M. le
Président, même si on se rend compte que c'est un obstacle pour
Arvida, il faut peut-être penser, jusqu'ici, que la ville de
Jonquière, au niveau de ses services, me dit-on, est classée
parmi les 23 municipalités qui sont touchées par le groupe, et
relativement à son importance, elle serait la vingt et unième.
Pour elle, c'est peut-être un avantage d'être amalgamée dans
cette nouvelle ville, mais le partenaire qui va être inclus avec elle, la
ville d'Arvida, va souffrir énormément du fait que, actuellement,
il est bien administré et il va perdre ses possibilités dans
cette nouvelle ville et, pour obtenir quoi? Une structure qui est dangereuse
pour atteindre l'objectif pour lequel Arvida serait peut-être prête
à laisser passer, laisser aller certains avantages pourvu que cela lui
permette d'obtenir le grand objectif.
C'est dans ce sens que je demandais au ministre: Comment se fait-il que
vous ayez prévu que ce serait une dépense de $145, alors que,
pour une ville de la taille qu'on veut faire, la moyenne de ces
municipalités, les dépenses per capita sont de $206? Pour quelle
raison, au départ, planifiez-vous si bas et, pour qu'une
municipalité fonctionne bien, les dépenses normales sont de
$206?
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le ministre du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, je n'ai pas
l'intention de lire le mémoire qui m'a été
préparé d'après l'étude effectuée par Julien
Lemieux, Antoine Gauthier et Associés pour le compte de la ville
d'Arvida, mais je vous ferai prendre connaissance, dans une lecture rapide,
d'inexactitudes. Prenez, par exemple, dans l'analyse des revenus, lorsqu'on dit
que l'aide de $15,159 qui était versée à la paroisse de
Jonquière ne serait peut-être plus accordée à la
municipalité fusionnée par cette dernière, à
défrayer les coûts d'entretien des chemins, l'hiver, vous savez
fort bien que le protocole d'entente signé entre les deux
ministères confirme le contraire.
Je prends un argument clef, en page 27, qui me fait rire lorsqu'on dit:
"Présentement la cité de Jonquière et la cité de
Kénogami procèdent à l'enlèvement complet de la
neige dans les rues, alors que la cité d'Arvida procède au
nettoyage des rues, l'hiver, en déposant la neige sur les terrains des
propriétaires. Quelle serait la méthode utilisée par la
nouvelle ville pour procéder au nettoyage des rues, l'hiver?
Soit que la neige soit enlevée complètement partout, soit
que la neige soit déposée partout sur les terrains des
propriétaires. Dans les deux cas, les propriétaires seraient
perdants, d'une façon ou d'une autre. J'en arrive à l'analyse de
ce plan directeur par le service de génie de la cité d'Arvida qui
n'a pas encore été effectuée en date d'aujourd'hui.
Toutefois, il semblerait qu'après une analyse sommaire des besoins de la
ville d'Arvida et des conclusions de l'étude en question,
l'utilité pour la ville d'Arvida de la mise en place d'un tel
réseau d'aqueduc et d'égouts serait marginal, vu l'état
actuel de ses besoins, à l'état actuel de l'ensemble de ces
réseaux d'aqueduc et d'égouts.
Il y a $2 millions d'écart, avec les surprises qu'on a connues
depuis quelque temps, soit une subvention à 100 p.c. après un
minimum de charge aux contribuables dans l'axe où Arvida avait une
conduite d'amenée et la nouvelle trouvaille, qui n'est pas de leur
faute, sur la conduite d'eau qui fournissait l'eau à l'Alcan. Il est
bien sûr que ce document est un document qui pourra être utile dans
le choix, comme le disait mon collègue des Affaires municipales, des
services nouveaux à donner, des priorités à
établir. Je suis convaincu que les articles 21 et les suivants que nous
allons discuter vont nous permettre de voir dans quelle optique on veut que ces
priorités soient choisies et le coût défrayé par
l'ensemble des contribuables.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): II est clair que l'étude à
laquelle nous nous référons remarquez, seulement depuis
trois ou quatre articles, puisqu'il s'agit d'implications financières
c'est une étude qui a été faite par une firme dont
les services avaient été retenus pour un client particulier. Ce
qui veut dire que, sans mettre en
doute en aucune façon l'honnêteté de la firme qui
l'a faite, il est clair qu'à ce moment il y avait des relations de
clients par rapport à un fournisseur de services, si on peut employer
l'expression, entre la firme en question et la ville d'Arvida. Nous sommes
très conscients de cela. Si nous nous en servons, puisqu'il s'agit
d'expliquer les implications financières, ce n'est pas dans le but
d'affirmer: C'est cela, c'est cela qui va arriver, mais dans le but... Si on ne
le faisait pas, on se ferait blâmer par la population. En tout cas, je me
ferais sûrement blâmer par la population. Peut-être que le
ministre du Revenu a eu l'occasion d'étudier le dossier depuis
très longtemps, d'en avoir étudié toutes les implications
de par la fonction qu'il occupe, c'est normal.
Maintenant, en ce qui regarde celui qui vous parle c'est normal
aussi j'ai été placé devant le dossier comme tel,
non pas dans les mêmes circonstances, c'est clair et net. Pour me faire
un jugement objectif, j'ai cette commission parlementaire à
laquelle nous siégeons pour l'étude article par article
qui m'oblige je crois que c'est mon devoir d'une certaine
façon à apporter certaines conclusions qui ont été
faites par une firme donnée et, d'autre part, je dois essayer d'avoir
l'autre facette de la situation, à savoir celle qui peut être
exprimée par le gouvernement qui avait déjà la
connaissance des conclusions de cette étude et ses implications.
M. HARVEY (Jonquière): Le ministère n'a pas eu cela. Moi,
j'en ai une copie...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, mais le ministre du Revenu en a une copie
depuis longtemps quand même.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais comme ministre du Revenu, de par
mes fonctions, vous savez très bien que l'article 69 de la loi que
j'administre, je le connais.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon!
M. HARVEY (Jonquière): Celui qui m'a donné cela m'a
quasiment donné l'obligation que l'article 69 de la loi organique
de mon ministère me confie de la garder pour moi.
M. BEDARD (Chicoutimi): De toute façon, les conclusions qui sont
là, l'analyse qui a été faite en est une à laquelle
s'est référée la ville d'Arvida, c'est son droit, et
également pour informer la population.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai jamais... M. BEDARD (Chicoutimi):
D'autre part...
M. HARVEY (Jonquière): ... fait de commentaires là-dessus,
mais je vous le dis, parce que vous travaillez dessus depuis cet
après-midi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, puis...
M. HARVEY (Jonquière): C'est vous qui avez identifié le
document. J'ai pris le mien avec mes notes.
M. BEDARD (Chicoutimi): Déjà, nous disons très
clairement: Nous n'avons pas à prendre parti, nous avons à
étudier la loi le plus consciencieusement possible, une loi qui va
engager l'avenir de milliers de citoyens dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Certains ont tiré des conclusions très précises, face
à l'analyse de la situation et des implications financières.
Cela, c'est un côté de la situation. Il y a l'autre
côté que nous voulons connaître aussi. C'est le
côté du gouvernement, autrement dit, les réponses du
gouvernement, si nous le mettons face à cette étude qui a
été faite. C'est dans ce sens que je voudrais qu'on comprenne
bien le travail que nous faisons.
Ce n'est pas dans le but je le dis très
précisément de retarder les procédures ou
l'étude de la loi, c'est que je crois que c'est un devoir, pas seulement
pour moi, pour tous les députés de la région et la
population ne s'attend pas à moins que face aux conclusions qui
ont été tirées dans cette étude, qu'au moins, par
le truchement de la commission parlementaire, nous lui offrions, en
contrepartie, ce qu'en pense le gouvernement, et pourquoi après
étude de la situation et après connaissance de ces faits
il en est venu à la conclusion qu'il fallait quand même faire la
fusion tel qu'il le préconise dans son projet de loi.
En passant, je dois vous dire on me corrigera si je me trompe
que cette étude, dont nous parlons, avait été faite
et commandée c'est normal à part ça par la
ville d'Arvida, en vue de la déposer et de la discuter à fond
devant la commission municipale qui devait venir siéger dans la
région.
Or, cette commission municipale qui devait venir siéger dans la
région n'est pas venue. Je ne recommencerai pas à le
déplorer, vous savez jusqu'à quel point je crois qu'il y a eu
erreur magistrale à ne pas trouver le moyen pour que cette commission
aille siéger dans la région, ce qui aurait probablement
évité tout le débat que nous avons à faire, qui ne
se serait pas fait ici mais devant la Commission municipale, à la suite
de laquelle discussion le ministre aurait peut-être été
plus éclairé pour pouvoir prendre la décision qui
s'imposait.
Si j'insiste un peu là-dessus, c'est tout simplement pour que le
ministre comprenne que, si nous faisons une discussion qui peut paraître
assez longue, nous le faisons d'une façon positive et dans un esprit
très constructif, en ce sens que je me dis qu'il faut que la population
du Saguenay et la population de la nouvelle ville de Jonquière ait
l'occasion et les citoyens d'Arvida aussi face à des
conclusions dont cette population a été informée par
ses dirigeants et c'était normal que ces dirigeants
informent leur population sur les implications d'un regroupement, ait la
possibilité d'avoir, à la suite de nos questions, des
réponses très précises du ministre pour pouvoir se faire
une idée très précise et très objective des motifs
qui ont amené le gouvernement à légiférer quand
même sans cela.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne voudrais pas que le
député de Chicoutimi se sente visé par des critiques.
Certainement je n'en ai pas exprimé, nous discutons calmement d'un sujet
qui est de grande importance et je n'ai exprimé aucune plainte quant
à la durée de la discussion.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je le reconnais, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: II me semble que, si l'on pense du point de vue de la
ville d'Arvida, et ce n'est pas péjoratif ce que je vais dire, il est
facile de tirer des conclusions qui indiquent que les gens d'Arvida seraient
appelés à assumer une responsabilité qu'ils n'ont pas
présentement. Si l'on pense par contre du point de vue de la
région, on est obligé de conclure qu'il faut agir dans un sens
qui nous amènerait vers un tel résultat. Il aurait
été miraculeux, au point d'être quasi inconcevable, que la
situation des quatre municipalités ou laissons de
côté la paroisse, prenons les trois villes que la situation
des trois villes soit identique, qu'il n'y ait pas d'écart, qu'il n'y en
ait pas une avantagée par comparaison aux autres et c'est clair que
c'est elle qui est le plus fortement industrialisée par cette
très importante présence qui a un avantage sur les autres. Mais
nous avons l'exemple de l'Ontario et l'exemple de l'Alberta qui sont
appelées à ne pas utiliser toutes leurs ressources pour leurs
propres fins, à ne pas utiliser tout le produit de leur propre
activité et de leurs propres économies pour leur propre bien,
mais plutôt d'accepter de payer plus que la valeur précise du
progrès fait chez eux. Nous avons la même situation dans la
province où la région métropolitaine produit avec à
peu près le tiers de la population plus de la moitié, presque les
deux tiers du produit national de notre province et ce n'est pas là que
c'est dépensé. C'est dépensé ailleurs dans la
province et il serait facile pour la région métropolitaine de
réclamer ce qu'elle pourrait appeler sa juste part et de dire: Nous
avons des besoins et c'est clair et nous ne devrions pas permettre que notre
argent soit dépensé ailleurs et nous ne devrions pas accepter de
payer de lourdes taxes pour que les autres régions de la province
progressent.
Mais nous sommes obligés de vivre ensemble à
l'échelle de toute la province et à l'échelle de chaque
région.
Nous devons constater que la nature humaine, étant ce qu'elle
est, chacun voudrait payer moins en taxe et voudrait avoir des avantages plus
importants et ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible dans le genre de
régime où nous vivons et c'est pour cette raison que nous croyons
qu'il faut viser un objectif et chercher à l'atteindre honnêtement
de la façon qui semble la meilleure et de la façon qui semble
rallier autant de gens que possible. Je ne crois pas pouvoir donner de
réponses plus précises, plus détaillées que
cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est peut-être là que prend tout
son sens l'ampleur du raisonnement que nous tenions au ministre voulant que, si
un sacrifice peut être demandé à une partie de la
population, disons en l'occurrence à celle d'Arvida, je suis d'accord
qu'effectivement, en fonction du progrès, toute population peut
peut-être avoir une certaine obligation de coopérer pour
s'orienter vers ce progrès.
Mais puisqu'on constate qu'il y a des sacrifices qu'on demande d'une
façon un peu particulière à un groupe, soit celui d'Arvida
c'est peut-être le point central est-ce que cette
population, comme on le sait, elle est opposée à la fusion, il
n'y a pas à se le cacher, j'en ai la conviction, aurait
été plus disposée à accepter ces sacrifices si on
lui avait proposé dès maintenant l'objectif d'une grande ville.
Je suis convaincu qu'elle aurait été plus motivée à
accepter les sacrifices que cela impose si, d'une part, on avait répondu
à son désir de poser le geste dans le but très
précis de la grande ville. A partir du moment où on doute que le
cheminement que vous adoptez maintenant, des étapes, peut compromettre
cet objectif que vous voulez et que nous voulons atteindre, savoir une grande
ville, c'est évident que notre raisonnement est différent, c'est
normal qu'il le soit, c'est la logique même qui l'impose.
M. HARVEY (Jonquière): II y a cinq ans, celui qui vous parle
parlait d'une ville de Chicoutimi à Jonquière avec le coeur,
Arvida, ça ne prenait pas du tout.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de
Trois-Rivières.
M. BACON: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aimerais que le ministre...
M. HARVEY (Jonquière): J'aime autant ne pas entrer dans cette
discussion parce que celui que j'impliquerais a des responsabilités
à l'Alcan et...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous tirez quelles conclusions?
M. HARVEY (Jonquière): ... ce n'était pas possible pour
bien des raisons, les avantages et les désavantages et également
la mission de planification n'avait pas terminé son travail et
c'était probablement prématuré au moment où
ce copain, résident d'Arvida, était de cet avis, ce
n'était pas utile pour faire avancer ce débat.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député de
Trois-Rivières.
M. BACON: M. le Président, j'écoutais les propos
pertinents du ministre des Affaires municipales relativement à la
métropole du Canada qui est Montréal et votre principe de la
justice distributive je ne connais pas le problème
spécifique du Saguenay s'applique un peu à toutes les
capitales régionales, dans les différentes régions
économiques du Québec.
Je pense que vous savez plus que n'importe quel autre combien
dans des villes qui ont une vocation de métropole régionale
elles doivent distribuer avec d'autres, ne serait-ce que
s'équiper en services et desservir les commerces et les industries qui
s'installent chez elles. Elles doivent, en fait, payer un peu plus que les
autres villes pour se donner une infrastructure qui répond à
toute la région. Je pense que là-dessus, M. le ministre des
Affaires municipales, il faut vous appuyer sur ce principe de justice
distributive et il est extrêmement important de souligner cela et de
constater que les métropoles régionales, dans les régions
économiques de la province, vivent ce problème que vous
souligniez pour la ville de Montréal.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je rappelle au député de
Trois-Rivières que le principe de la justice distributive serait quand
même respecté, si on procédait à la formation, en
une étape, d'une grande ville. Le principe s'appliquerait; la question
n'en est pas là. On en est à la méthode d'application et
au cheminement qui est pris par le gouvernement pour arriver à cette
justice distributive.
M. BACON: Mais c'est de ce que vous parliez tantôt quand
même. Je ferai remarquer au député de Chicoutimi que je
suis intervenu dans le débat parce qu'il disait, à propos de la
ville d'Arvida, que c'était vrai qu'elle avait un équipement au
point de vue industriel et ces choses-là. Mais va-t-on punir un gars
parce qu'à un moment donné l'Alcan n'est pas allée
à Chicoutimi? Va-t-on punir un gars de la ville voisine parce qu'il y a
une redistribution régionale des richesses à faire, comme vous
acceptez que, dans différentes régions, on n'en punisse pas une
parce qu'à un moment donné, elle n'a pas eu telle richesse ou
telle autre chose?
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN: M. le Président, est-ce qu'on pourrait revenir
à l'article 21?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que l'on doit dire que
l'évolution vers la seule ville est, depuis le début de notre
discussion, l'objet d'une divergence de vues. Il s'agit d'apprécier les
inconvénients, d'un côté, d'un processus par étapes
et, de l'autre côté, les inconvénients d'un processus
simplifié par l'élimination d'une étape
intermédiaire, mais plus rapide.
Est-ce que deux ajustements sur une période plus longue seraient
plus complexes, plus difficiles à digérer qu'un seul ajustement
sur une période plus courte? C'est une question
d'appréciation.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est-à-dire et je veux simplement
corriger le ministre que c'est sur la même période. Je veux
dire que la grande ville arrive à la même date, dans nos
échéances, quand même.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est simplement que nous...
M. GOLDBLOOM: J'avais compris que le député de Chicoutimi
proposait la compression de la période de temps.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, parce que les gens doivent prendre le temps
de vivre ensemble, de s'habituer à l'idée qu'ils vont être
dans une grande ville et éviter le double chambardement, tant au niveau
de la population qu'au niveau des doubles chambardements administratifs.
C'était le fondement de notre proposition.
M. GOLDBLOOM: Très bien. M. le Président, je pense quand
même qu'il y a une distinction à faire qui est assez importante.
Nous constatons facilement que nous avons devant nous une certaine
documentation relativement fouillée, même s'il y a des divergences
de vues entre les divers documents sur les trois villes et une paroisse qui
constitueraient, selon le projet de loi, la nouvelle ville de Jonquière.
Nous n'avons pas de telle documentation sur l'unité de Chicoutimi.
Il faut dire aussi que la situation, là-bas, est
différente. Ici, nous sommes obligés d'amener trois villes
à vivre ensemble avec une paroisse avoisinante. C'est réellement
une fusion de villes et d'une paroisse, tandis qu'à Chicoutimi
l'équilibre est tout à fait différent entre la ville
importante de Chicoutimi et les municipalités de moindre taille qui
l'entourent. Ce serait en quelque sorte j'exagère un peu en
utilisant ce mot mais, une annexion plutôt qu'une fusion. Je fais
la distinction à cause de l'écart plus grand entre la ville de
Chicoutimi et ses éventuels partenaires dans l'arrangement. Je pense que
nous n'avons pas tout à fait la même situation dans l'autre
moitié de la région, or l'approche peut être
différente.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Etes-vous prêts à adopter
l'article 21?
M. BEDARD (Chicoutimi): Sauf que, lorsque vous, au nom du progrès
et de la justice distributive, demandez des sacrifices... Remarquez que les
sacrifices ne sont pas tous à la même place, il ne faut pas
exagérer non plus. Pour faire une ville, que ce soit la ville de
Jonquière ou, dans un an, la ville de Chicoutimi, tout le monde aura
quand même à faire certains sacrifices, que ce soit seulement
l'acclimatation psychologique, c'est déjà beaucoup, plus d'autres
sacrifices, même du point de vue pécuniaire, sauf que,
peut-être, la fusion, c'est un peu comme le mariage. Il y a des
sacrifices à faire de part et d'autre, mais le mariage n'est pas
forcé...
M. GOLDBLOOM: Espérons que non.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... tandis que la fusion que nous voulions faire
est quand même forcée, parce qu'on légifère d'une
façon très draconienne pour y arriver. On n'y arrive pas avec la
même méthode de fréquentation que pour arriver au mariage,
M. le Président.
M. BACON: La confession...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que le ministre est d'accord qu'on le
force à l'heure actuelle.
Pour en revenir à l'article... Ceci m'a permis de faire au moins
la mise au point que, si nous continuons à discuter, si c'est si long
que cela, ce n'est pas parce que nous voulons retarder la commission, mais
simplement parce que le sujet est sérieux et mérite de ne pas
être discuté à la légère.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il faut faire une
distinction entre ce qu'on appelle sacrifice et ce que l'on doit appeler payer
pour des services. Ce n'est pas la même chose. Si l'on a besoin d'une
conduite d'amené, si l'on a besoin d'une alimentation additionnelle pour
sa principale industrie, si l'on a besoin d'un centre récréatif,
si l'on a besoin d'une caserne de pompiers et de nouveaux camions, ce ne sont
pas des sacrifices et, que ces services soient à la disposition d'autres
habitants de la région, cela aussi, je ne trouve pas que c'est un
sacrifice. Le député de Trois-Rivières a mentionné
le fait qu'il y a beaucoup de villes qui créent des services et les
fournissent à leurs voisines et ne se font pas payer du tout. Je
pourrais citer de nombreux exemples, des villes qui, aujourd'hui, songent
à émettre une carte d'identité à leur
résidants pour être en mesure de réclamer des frais
d'admission aux gens des paroisses environnantes qui profitent des services et
ne paient pas. Je parle de loisirs, par exemple.
M. BEDARD (Chicoutimi): On fait preuve de
générosité dans ces cas dont vous nous parlez, mais on le
fait volontairement.
M. GOLDBLOOM: On se fatigue parfois.
M. BEDARD (Chicoutimi): On le fait volontairement. Personne ne nous
oblige à le faire, alors que ce n'est pas le cas.
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas simplement cela. On le fait volontairement
pour le bénéfice de ses propres citoyens. On trouve, par la
suite, que d'autres viennent et en profitent.
M. BEDARD (Chicoutimi): On le fait d'autant plus avec plaisir qu'on le
fait volontairement. On le fait d'autant plus avec réticence que l'on se
sent forcé de le faire. Cela se comprend très bien, tant sur le
comportement de différentes villes que sur le comportement des individus
eux-mêmes. C'est toujours plus facile quand cela est fait
volontairement.
M. GOLDBLOOM: La situation aurait pu être différente. On
aurait pu avoir une ville appelée Arvida et des paroisses rurales autour
d'elle. On aurait vu la ville créer des services, les payer, et les
paroisses environnantes ne pas contribuer du tout. Cela existe un peu partout
comme je viens de le dire.
M. HARVEY (Jonquière): Cela a été le cas longtemps
au niveau scolaire, où les gens de Jonquière, de Kénogami,
de certains citoyens de Chicoutimi ont profité du fait que la ville
d'Arvida, qui avait été, au niveau scolaire, la première
au Québec à instaurer une école d'arts et métiers
qui est devenue l'Institut de technologie d'Arvida où il y avait
gratuité scolaire à l'intérieur de la commission scolaire
locale, a donné ce service au niveau scolaire pendant de nombreuses
années, y compris les quatre premières années du cours
classique. Je pourrais vous donner la preuve qu'on a commencé à
avoir un nombre plus grand d'universitaires dans notre région,
grâce à cette disponibilité et à ce service que
donnaient les citoyens d'Arvida à leurs voisins pendant de nombreuses
années avant de joindre, faute de potentiel scolaire et grâce
à l'évolution de l'accessibilité à
l'éducation des années soixante, l'obligation de joindre les
cadres d'une commission scolaire régionale.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce service que, durant plusieurs années,
les citoyens d'Arvida ont rendu à leurs voisins est la preuve tout
simplement de leur générosité. Ce qui veut dire que
lorsqu'à un moment donné...
M. HARVEY (Jonquière): Ils ont été obligés
d'arrêter, cela leur coûtait trop cher.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... ils ont exprimé des réserves,
on ne peut pas dire que c'est par manque de générosité,
c'est parce qu'ils ont eu la conviction d'avoir des motifs valables d'adopter
une attitude par rapport à une autre attitude.
M. HARVEY (Jonquière): Cela a évolué et ils ont
été obligés d'arrêter de le donner, cela
coûtait trop cher. C'était le Dr Gauthier de Laval, qui
était le principal de l'école.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec l'exemple qu'amène le ministre, on
ne peut pas mettre en doute la générosité de la population
d'Arvida, des citoyens d'Arvida, comme il l'a dit.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si cette population commence à se
demander et à avoir des réserves sur le fait de continuer sa
générosité, c'est parce que peut-être qu'elle se dit
aussi...
M. HARVEY (Jonquière): Ne te trompe pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, c'est peut-être parce que ces
citoyens commencent à se demander jusqu'à quel point ils peuvent
être généreux, sans hypothéquer ou...
M. BACON: Un faux principe.
M. BEDARD (Chicoutimi): Un faux principe. Donnez-m'en donc un autre
différent, vous? Allez-y.
M. BACON: Non, ce n'est pas parce qu'à un moment donné,
une région...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je demanderais au député de
Trois-Rivières qui se permet très facilement de dire qu'on avance
des faux principes d'en amener un qui soit meilleur.
M. BACON: M. le Président, c'est un faux principe, voyons donc!
Ce n'est pas parce qu'on arrive dans des régions... Je viens d'une
région où on a des richesses en hydroélectricité.
Est-ce que vous n'avez jamais vu des gens de la région dire: On fait des
sacrifices parce qu'on distribue de l'électricité à la
province? Comment va-t-on arriver à un moment donné pour
dire:...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas le raisonnement qu'on fait...
M. BACON: ... On fait des sacrifices parce qu'on a une école
technique chez nous et on a donné le service d'éducation à
la région? C'est un faux principe. On a des richesses naturelles en
hydroélectricité, est-ce que jamais vous n'avez vu des gens de la
Mauricie dire: On donne nos richesses à la province? Voyons donc!
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas ce que dit Arvida non plus.
M. BACON: Bien, voyons donc! C'est un faux principe. Pourquoi, à
un certain moment, les gens qui sont dans l'Alberta ne sépareraient pas
leurs richesses en pétrole avec les gens des autres provinces? Est-ce
qu'à un certain moment, parce que nos ancêtres se sont
arrêtés à Québec plutôt que d'arrêter
à Toronto ou en Alberta, on ne divisera pas les richesses naturelles
d'un pays? C'est de la fausseté, M. le Président. Je suis surpris
d'entendre le député de Chicoutimi, avec une option politique
sécessionniste, dire de telles choses. Je me demande quelle sorte de
justice distributive on aurait, à un certain moment, s'il était
au pouvoir.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bien...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il est évident que si
nous...
M. BEDARD (Chicoutimi): Une chose est certaine, c'est qu'on respecterait
le désir de l'ensemble de la population, et dans le cas précis
dont on parle...
M. BACON: Vous n'aurez pas l'occasion de faire respecter les
désirs de la population.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... on permettrait la tenue d'un
référendum pour savoir ce que la population attend.
M. BACON: Avec ce qu'on entend de l'autre côté, M. le
Président, ils ne respecteront jamais...
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable ministre des Affaires
municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il est évident que si nous
avons une échelle d'impôt sur le revenu, c'est pour effectuer une
redistribution des ressources...
M. BACON: Vous avez raison, M. le ministre.
M. GOLDBLOOM: ... et si l'on suit le raisonnement que, parce que les
gens sont avantagés dans une municipalité, ils ne devraient pas
être appelés à changer leur position relative
vis-à-vis d'autres municipalités, on doit mettre en doute tout le
système de redistribution...
M. BACON: Bien oui...
M. GOLDBLOOM: ... et on dirait: J'ai travaillé, j'ai gagné
mon argent, j'ai le droit de le garder. Mais ce n'est pas cela que nous disons
dans une société comme la nôtre. Dans une
société moderne, nous disons: Si vous gagnez plus, vous devez
payer proportionnellement plus en impôts, pour appuyer les besions de la
société tout entière.
M. BACON: Une société social-démocrate, M. le
ministre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Faites-nous rire avec votre
société social-démocrate.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Pertinence du débat, s'il vous
plaît. Est-ce que vous êtes prêts à adopter l'article
21?
M. BEDARD (Chicoutimi): Simplement, M. le Président, un mot,
parce que j'avais employé le propre exemple du ministre du Revenu qui
nous parlait de la générosité dont a fait preuve la
population d'Arvida jusqu'à maintenant, pour lui dire que si...
M. HARVEY (Jonquière): II n'y a...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... pour lui dire simplement...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant!
M. BEDARD (Chicoutimi): ... laissez-moi finir...
M. HARVEY (Jonquière): Question de privilège! Je suis
obligé...
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a pas de question de privilège en
commission...
M. HARVEY (Jonquière): Question de privilège, et je suis
obligé...
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a pas de privilège en
commission... M. le Président, c'est une question de
règlement...
LE PRESIDENT (M Cornellier): Un instant, s'il vous plaît !
M. HARVEY (Jonquière): Question de privilège!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): II n'y a pas de privilège en
commission.
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a pas de privilège en
commission.
M. HARVEY (Jonquière): S'il n'y en n'a pas...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): La parole est au député.
Vous répondrez après...
M. HARVEY (Jonquière): D'accord!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): ... au député de
Chicoutimi.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord! Je répondrai au
député de Chicoutimi après, parce qu'il n'a pas le droit
de déformer mes paroles.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord! J'espère que je ne
déforme pas les paroles du ministre en disant qu'il a affirmé,
tout à l'heure, que la population d'Arvida avait toujours
été généreuse, parce qu'il employait
l'exemple...
M. HARVEY (Jonquière): Avait déjà...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ah! avait déjà. Vous voulez dire
qu'elle ne l'est plus?
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que c'est arrêté,
ces services, et je vous le dirai après. Marchez !
M. BEDARD (Chicoutimi): Tout simplement...
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne connaissez pas le dossier.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... je prenais l'exemple de la
générosité...
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne connaissez pas le dossier.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... passée...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. BEDARD (Chicoutimi): ... pour employer l'expression du ministre, de
la ville, pour dire qu'il faut en tirer la conclusion qu'à l'heure
actuelle, s'il y a eu une opposition de la part de cette population, ce n'est
pas par manque de générosité, c'est simplement parce
qu'elle a fait une étude sérieuse de la situation, et
qu'aujourd'hui, étant donné que nous étudions le projet de
loi article par article, nous avons l'occasion de faire connaître les
résultats de cette étude, pour pouvoir simplement fournir au
ministre l'occasion de donner sa version des faits, ce que la population a le
droit d'avoir. C'est tout.
M. GOLDBLOOM: Je crois l'avoir fait, M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. GOLDBLOOM: ... et nous avons consacré beaucoup de temps
à ce seul article. Je ne sais pas si l'on peut ajouter des choses utiles
à la discussion.
M. BEDARD (Chicoutimi): Seulement ceci: C'est que le ministre du Revenu,
avant la suspension, avait mentionné que les services, puisqu'on parlait
de services à ce moment, étaient plus avancés, d'une
certaine façon, dans la partie Jonquière-Kénogami que dans
Arvida. Je regardais les chiffres que vous nous avez montrés, à
l'élément des services récréatifs et culturels
où on voit les montants dépensés par Jonquière et
Arvida, de même que par Kénogami, on s'aperçoit que, dans
Jonquière, il y a des
dépenses de $342,000 qui sont inscrites, dans Arvida $511,920,
dans Kénogami $236,380.
Je sais que c'est à l'article des dépenses, ce qui peut
peut-être laisser supposer que les immobilisations sont plus importantes
et peuvent se comparer approximativement avec les dépenses qui
paraissent dans le tableau que vous nous avez donné.
Vous êtes à l'article 21, tenant compte de cet
exemple, de tous les chiffres que vous nous avez fournis venu à
la conclusion que, dans la fusion de la nouvelle ville de Jonquière,
vous mettiez dans un seul bloc les surplus et les déficits
accumulés aux fonds de chacune des municipalités pour qu'il
constitue le surplus ou le déficit, la dette ou la créance de la
nouvelle ville, de même que les fonds de roulement, les fonds
industriels. D'accord?
Ce qui me surprend, c'est que vous semblez ne pas avoir
procédé de la même manière dans l'autre partie du
projet de loi qui regarde la région de l'Outaouais, disons le cas de
Gatineau, où on voit, à la page 16, qu'il y a une disposition qui
dit textuellement ceci: "Tous les terrains, bâtiments, machinerie et
outillage des municipalités mentionnées à l'article 2 sont
cédés à la ville et ce, pour une considération
égale à la valeur marchande en date du 1er janvier 1975, tel
qu'établi par le conseil et approuvé par la Commission municipale
du Québec. Le montant de la considération qui sera alors payable
respectivement à chacune des municipalités mentionnées
à l'article 2 doit servir à payer des dépenses en
immobilisation réparties sur l'ensemble des biens-fonds imposables de
l'ancienne municipalité ou à réduire les taxes
spéciales déjà à la charge de l'ensemble des
biens-fonds imposables de l'ancienne municipalité, soit les deux
à la fois".
Il y a une démarche qui semble carrément
différente, qui est adoptée par le gouvernement, face à la
fusion JAK, par rapport à la démarche adoptée, concernant
le cas de Gatineau. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi?
M. GOLDBLOOM: Cela revient à ce que je disais tout à
l'heure. Il n'y a pas de niveau de comparaison qui est similaire dans les deux
cas. La prédominance d'une ville dans le groupe qui est appelé
à s'unir est très différente dans l'Outaouais, dans le cas
de l'unité qui entoure la ville de Gatineau, et, dans notre cas ici, il
s'agit de trois villes qui sont dans des situations qui sont
différentes; il y a des écarts, mais elles sont quand même
des villes qui se situent à un niveau relativement comparable.
Et l'éventail de situations économiques surtout si
on laisse de côté la paroisse n'est pas comparable au grand
éventail large que nous avons dans l'Outaouais, dans la plupart des
unités. Il faut dire aussi que c'est après discussion que les
municipalités, là-bas, sont venues à cette conclusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est après discussion qu'elles en sont
venues à cette conclu- sion. Est-ce que vous voulez dire que c'est
après discussion que les parties concernées dans le projet de loi
en sont venues à cette entente?
M. GOLDBLOOM: Oui. Et il faut se rappeler que la possibilité
existait pour la ville d'Arvida de participer aussi à des discussions et
elle a choisi de ne pas le faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais vous admettrez avec moi que c'est
également dans le cas de Gatineau qui est quand même bien
différent, comme partage, c'est quand même la justice distributive
aussi. C'est une forme...
M. GOLDBLOOM: II y a différentes façons de le faire,
oui.
M. HARVEY (Jonquière): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 21, adopté.
M. PELLETIER: M. le Président, est-ce que vous me permettez une
question au député? Si je relis le journal des Débats, je
me rends compte que le député de Chicoutimi s'est
répété au moins cinquante fois sur la même
question.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous vous trompez, c'est la première fois
qu'on apporte cet exemple-là.
M. PELLETIER: Oui, mais je vous l'apporte parce que nous avons eu, dans
notre comté, le comté de Kamouraska, une fusion et je pense qu'on
n'a pas eu besoin de poser d'énormes questions comme cela, c'est
toujours la même chose. Parce que les réponses que le ministre
vous donne, si vous me permettez, vous pouvez les retrouver au journal des
Débats à plusieurs reprises sur la même chose. Je fais
allusion à cela...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous avez le droit d'avoir votre opinion. Est-ce
qu'on a forcé la fusion dans votre cas?
M. PELLETIER: On n'a pas forcé la fusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que cela a bien réussi?
M. PELLETIER: Cela a très bien été. Si vous voulez
avoir des détails, on peut vous en donner.
M. BEDARD (Chicoutimi): Merci.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a eu une consultation auparavant chez vous?
M. PELLETIER: Justement oui, il y a eu une consultation.
M. LEGER: Bon.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon, merci.
M. LEGER: C'est justement un argument de poids que vous apportez
là parce que...
M. PELLETIER: Mais quand même...
M. LEGER: ... la consultation que vous avez eue...
M. BEDARD (Chicoutimi): Laissez-le parler.
M. LEGER: ... est-ce que cela n'a pas permis justement...
M. BEDARD (Chicoutimi): Le ministre du Revenu est en train de le
"coaxer".
M. HARVEY (Jonquière): II ne fera pas votre jeu.
M. LEGER: Ce n'est pas le jeu, mais ce qu'il vient de faire chez lui,
c'est...
M. PELLETIER: Trois municipalités...
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président...
M. LEGER: Est-ce que j'ai la parole, M. le Président?
M. HARVEY (Jonquière): II ne fera pas votre jeu.
M. LEGER: Chaque fois qu'on interrompt le ministre, il a toujours la
baguette en l'air. Est-ce qu'il pourrait nous laisser parler un peu? Bon, il a
ramené ses baguettes à terre. L'expérience que vous avez
eue chez vous, c'est exactement ce qu'on veut avoir pour la région
complète du Saguenay, que les gens soient consultés de
façon qu'ils sachent... Est-ce que le ministre du Revenu peut permettre
au député de Kamouraska d'écouter ce que j'ai à
dire?
M. PELLETIER: J'écoute très bien, continuez votre
exposé.
M. LEGER: J'espère qu'il est capable de penser tout seul. Il me
semble que c'est un député qui a l'air intelligent et il n'a pas
besoin...
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait m'expliquer
pourquoi...
M. PELLETIER: Ce que je voulais expliquer en deux mots, si vous voulez,
c'est que la municipalité de Sully, Escourt et
Saint-Eleuthè-re...
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, le ministre...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Un instant!
M. PELLETIER: Est-ce que j'ai la parole, M. le Président?
M. LEGER: M. le Président, j'avais la parole.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Vous la lui avez cédée en
lui posant une question.
M. LEGER: Non, je lui ai demandé tout simplement, j'espère
qu'il a l'intelligence que je lui prête...
M. BACON: Qu'est-ce que vous en pensez vous? Il a le droit de
parler.
M. LEGER: ... d'être capable de prendre sa décision tout
seul et de ne pas se faire donner des conseils par le ministre.
M. PELLETIER: M. le Président, je pense que...
M. LEGER: J'ai dit: J'espère que c'est cela. Alors, je vous
demande simplement de donner votre expérience, qui a été
heureuse, d'une consultation qui a précédé une fusion.
M. BACON: Ce serait beau, M. le Président, un gouvernement
péquiste. On aurait donc le droit de parole !
M. PELLETIER: Très bien.
M. LEGER: A cette occasion, expliquez-nous pourquoi, chez vous, on a
pensé à l'avantage d'une consultation et quel résultat
cela a donné sur la fusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): Essayez de forcer les gens à passer le
salaire des députés. C'est votre seule préoccupation.
M. PELLETIER: II y avait trois maires dans la ville de
Pohénégamook, Sully, Escourt et Saint-Eleuthère. Les
maires ont consulté leur population, ont fait rapport. Certaines
municipalités étaient déficientes financièrement,
étaient plus endettées que d'autres, mais quand même il
reste que le bien communautaire de la ville de Pohénégamook
était sur le plan économique, si vous voulez. Une étude a
été faite, elle a été présentée au
ministre et ils ont consulté la population. J'admets que quelques-uns
étaient contre. C'est tout à fait normal...
M. LEGER: C'est normal.
M. PELLETIER: ... un très faible pourcentage. Mais aujourd'hui on
sent, sur le plan économique, les avantages que cela peut apporter
à la ville de Pohénégamook. Je pourrais parler des heures
là-dessus, mais je ne voudrais pas retarder le débat, par
exemple.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): En effet, parce qu'on s'éloigne
de...
M. LEGER: Non, M. le Président, je m'excuse.
M. PELLETIER: Je vous dis tout simplement que le témoignage que
j'ai à donner...
M. LEGER: C'est très important.
M. PELLETIER: ... pour le comté de Kamouraska-Témiscouata
à la ville de Pohénéga-mook, est que je suis fier de dire
aujourd'hui qu'ils sont heureux et la population en est fière et cela va
très bien depuis deux ans.
M. LEGER: M. le Président, j'avais posé cette question
dans le but de prouver que les moyens employés pour réaliser une
fusion sont exactement les moyens normaux du bill 276. C'est-à-dire une
consultation de la population avec, par la suite ou précédant
cela, des études qui ont été capables de renseigner les
gens...
M. PELLETIER: Je dois dire qu'il n'y a pas eu de stratégie, de
politique provinciale à l'intérieur.
M. LEGER: Voilà!
M. PELLETIER: Voilà pour qui?
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. LEGER: Je suis parfaitement d'accord et quand il y a une
stratégie politique provinciale, cela crée d'autres
problèmes. Chez vous, vous avez eu la sagesse de suivre le processus
normal du bill 276 qui permettait de décréter, chez ces gens, une
étude pour voir les avantages et les désavantages de la fusion
et, par la suite, consulter la population. La population a donné son
verdict, ils ont eu le temps d'évaluer les avantages et les
désavantages.
C'est un peu comme je disais hier, une fréquentation qu'on fait
avant de vivre un mariage heureux ou malheureux. Quand c'est bien
préparé, on arrive avec le résultat où le
député n'a pas eu à intervenir, il n'y a pas eu de
"bulldozage"provincial, comme il disait tantôt, il n'y a pas eu
d'intervention directement provinciale, cela a été une heureuse
naissance. Autrement dit, il y a eu un accouchement heureux et tout le monde
est heureux du bébé et le ministre et le
député...
M. PELLETIER: Je veux féliciter le ministre et je l'encourage
à continuer quand même.
M. LEGER: Je suis d'accord et le ministre devrait prendre soin des
renseignements du député qui a prouvé que le bill 276
pouvait bien fonctionner et continuer dans la même veine...
M. PELLETIER: Quand même.
M. LEGER: ... avec les résultats...
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. LEGER: ... obtenus dans cette région.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question à mon collègue de Kamouraska-Témiscouata? Y
a-t-il eu un référendum?
M. PELLETIER: Un référendum par municipalité, vous
voulez dire?
M. LEGER: Non, dans l'ensemble.
M. GOLDBLOOM: Y a-t-il eu un référendum de quelque
façon que ce soit?
M. PELLETIER: Non.
M. GOLDBLOOM: Est-ce qu'on a amené les gens aux boites de scrutin
pour voter?
M. PELLETIER: Non, non. M. LEGER: Comment les...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai la parole...
M. LEGER: Vous avez posé une question.
M. GOLDBLOOM: ... je voudrais souligner que ce n'est pas en vertu du
bill 276 que cette fusion a été effectuée, la consultation
a été par discussion...
M. PELLETIER: Par discussion seulement.
M. GOLDBLOOM: ... entre les édiles municipaux et la
population...
M. PELLETIER: C'est ça.
M. GOLDBLOOM: ... comme on discute dans le Saguenay depuis 1969 et
avant.
M. LEGER: Est-ce que la commission municipale a siégé dans
cette région?
M. GOLDBLOOM: Non.
M. LEGER: Elle n'a pas siégé. Quand le
député...
M. GOLDBLOOM: J'ai répondu peut-être un peu rapidement.
M. PELLETIER: Non, c'est parfait.
M. LEGER: Est-ce que la Commission municipale a siégé?
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que la Commission municipale a
siégé?
M. PELLETIER: Je ne pense pas, cela a été seulement de la
consultation entre les municipalités...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... le ministre, pour lui.
M. PELLETIER: ... et un rapport a été fait au
ministre.
M. LEGER: Vous avez dit que tous les maires avaient consulté la
population, comment ont-ils procédé?
M. BEDARD (Chicoutimi): Ils sont trois à répondre, tout
à l'heure le député parlait avec son coeur et il parlait
très directement.
M. PELLETIER: II n'y a pas eu de référendum.
M. LEGER: Mais comment les maires ont-ils consulté la
population?
M. PELLETIER: A chaque mois, si vous voulez, le projet prenait de
l'envergure, on expliquait les avantages d'une fusion, ce que cela pouvait
apporter, les services d'égouts et d'aqueduc, de l'industrie,
différentes choses comme ça.
M. LEGER: II y a eu beaucoup d'information.
M. PELLETIER: C'est ça.
M. LEGER: Je pense que c'est quand même une expérience
heureuse, ce n'est pas une grosse municipalité, c'est une
municipalité de combien d'habitants maintenant?
M. PELLETIER: Les trois, environ, 4,000 personnes.
M. LEGER: C'est un quasi référendum, une grosseur de ville
comme ça, quand vous réunissez les trois villages, chacun chez
eux, les gens viennent quasiment tous dans une assemblée...
M. GOLDBLOOM: C'est une interprétation que l'on peut faire.
M. LEGER: ... j'ai la parole, M. le ministre, est-ce que j'ai la
parole?
M. GOLDBLOOM: On peut dire, M. le Président...
M. LEGER: J'ai la parole, M. le Président. M. GOLDBLOOM:
Veuillez, cher collègue.
M. LEGER: Cher collègue. Quand on voit la grosseur de la
municipalité et que, régulièrement, vous avez des
réunions que les maires mettent de l'avant, permettant aux citoyens de
venir... Vous savez qu'une assemblée dans un village, tout le monde sait
ce qui s'y est passé et l'opinion publique passe beaucoup mieux chez les
personnes qui viennent régulièrement à cette
réunion, c'est un sondage non scientifique mais qui a beaucoup plus de
valeur, c'est quasiment une unanimité. Vous voyez, il n'y a pas besoin
de prendre le vote, c'est comme un maire qui se présente et qui n'a pas
d'opposant, c'est une élection par acclamation. C'est un
référendum par acclamation qu'il y a eu dans
Saint-Eleuthè-re.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais, en toute
sérénité, rappeler au député de Lafontaine
que la mission de planification a travaillé en 1969 et a fait une
recommandation. Depuis ce temps, on parle et on parle et on parle du sujet. Il
y a eu...
M. BEDARD (Chicoutimi): Quelle était la recommandation de la
mission de planification?
M. GOLDBLOOM: Créer une ville.
M. BEDARD (Chicoutimi): Une ville, hein?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): On ne parlait pas des étapes, par
exemple. Non.
M. GOLDBLOOM: On n'a pas parlé de modalités.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, c'était une ville.
M. GOLDBLOOM: Oui, et il fallait choisir les modalités pour
arriver...
M. BEDARD (Chicoutimi): La mission de planification ne concluait pas
dans ce sens.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce que je voulais dire, c'est
qu'après toute cette période de discussion, il y a eu, à
toutes fins pratiques je le dis avec beaucoup de
sérénité un référendum, il a eu lieu
le 29 octobre 1973 où dans le comté de Jonquière il y
avait un candidat qui, ouvertement, prônait la fusion et un autre
candidat qui, ouvertement, s'opposait à la fusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): Qui vous a déjà dit cela?
M. BACON: A l'ordre, M. le Président, à l'ordre!
M. GOLDBLOOM: ... et la population...
M. BEDARD (Chicoutimi): Question de règlement!
M. GOLDBLOOM: ... a été invitée à se
prononcer sur les deux thèses avancées par les deux principaux
candidats, et s'est exprimée.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est faux, M. le ministre, on vous a mal
renseigné. C'est là que je vois que vous êtes toujours aux
mêmes sources d'information mais elles ne sont pas bonnes.
Le candidat dont vous parlez s'est présenté, vous le
savez, sous l'étiquette du Parti québécois, en
prônant le programme du Parti québécois, je peux vous le
montrer, je l'ai ici, en prônant une grande ville au Saguenay, de
Rivière-du-Moulin jusqu'à Jonquière, et une grande ville,
pas n'importe comment, précédée d'un
référendum au niveau de la population. Si vous voulez le voir,
c'est textuellement écrit dans le programme régional que j'ai
justement sous la main.
M. BACON: Ne me faites pas pleurer.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous me croyez sur parole?
M. HARVEY (Dubuc): M. le Président, il faut quand même
mettre les choses telles qu'elles sont. Le député de
Jonquière s'est présenté en disant qu'il y aurait la
fusion Jonquière-Kénogami-Arvida, l'autre, votre candidat, s'est
présenté tout en étant contre la fusion d'Arvida avec les
deux autres municipalités. C'est exactement ce que le ministre a dit.
Comme dirait votre député de Lafontaine, c'est quasi un
référendum.
M. BEDARD (Chicoutimi): Arrêtez donc! M. HARVEY (Dubuc): C'est
cela qu'il a dit.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand on dit qu'une élection sera un
référendum pour faire l'indépendance, que disent les
libéraux? Non, ce n'est pas un référendum, parce qu'il y a
trop de choses dont on parle en même temps. Il faudrait que vous fassiez
un référendum. On va en faire un référendum, cela
va être clair.
M. HARVEY (Dubuc): Ce n'est pas nous autres qui avons dit cela, c'est
vous autres qui allez le faire, le référendum.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre, messieurs !
M. BEDARD (Chicoutimi): Arrêtez donc! M. GOLDBLOOM: La même
situation...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous ferai remarquer, M. le Président,
que ce n'est pas nous qui sommes en dehors du débat pour le moment.
C'est parce qu'il arrive de nouveaux intervenants à la commission qui ne
saisissent pas nécessairement toutes les implications du projet de loi
dont nous discutons.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous revenons toujours...
M. BACON: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si le député de
Trois-Rivières n'arrête pas de niaiser et n'arrête pas
d'intervenir à propos de tout et de rien... M. le Président, je
vous demanderais de le rappeler à l'ordre. Il vient juste d'arriver en
commission, il ne sait même pas de quoi on discute et il est toujours
à essayer d'interrompre les intervenants.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous resterons tous calmes...
M. BACON: Quand on n'a pas d'argument, on hurle.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ce que vous faites. Cela veut dire que
vous n'avez pas d'argument. Vous ne faites que cela, hurler, depuis le
début.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre, s'il vous plaît!
Revenons-en à la pertinence du débat.
M. GOLDBLOOM: Nous revenons toujours à la même
considération. Nous sommes d'accord sur l'objectif. Nous ne sommes pas
d'accord sur les moyens de l'atteindre, sur les modalités et le
cheminement et c'est autour de cela que nous tournons depuis le début
et, entre-temps, nous discutons de composantes de ce problème, le
problème financier en étant peut-être le plus important. Je
ne sais pas ce que nous pouvons ajouter à ce que nous avons
déjà dit...
M. BEDARD (Chicoutimi): Nous sommes d'accord sur l'objectif, non sur la
manière d'y arriver.
M. GOLDBLOOM: C'est exactement ce que j'ai dit.
M. BEDARD (Chicoutimi): Un autre point sur lequel nous ne sommes pas
d'accord, c'est que nous croyons qu'il doit y avoir un référendum
au niveau de la population pour prendre cette décision et le
gouvernement légifère en prétendant le contraire. Ce sont
des points fondamentaux de divergence que nous avons et ils sont
sérieux, je crois.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que vous adoptez l'article 21?
M. BEDARD (Chicoutimi): Tout à l'heure, M. le ministre, vous avez
parlé de la mission de planification économique. Vous savez que
sa
conclusion était la formation d'une communauté
urbaine...
M. GOLDBLOOM : Et nous respectons cette recommandation en partie par la
création d'un conseil métropolitain qui est essentiellement une
commission d'aménagement et de planification.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela. Alors, ce n'était pas une
seule ville. La conclusion de la mission de planification, ce n'était
pas une seule ville, c'était la formation d'une communauté
urbaine.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous sommes à l'article 21
depuis...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je le dis parce que vous affirmiez tout à
l'heure que c'était une seule ville. C'est tout simplement pour
rectifier les faits.
M. GOLDBLOOM: Très bien, alors, n'en discutons pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'article 21, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le député de Dubuc a l'air de
trouver...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Un instant, s'il vous plaît! A
l'ordre! Je ne sais pas si le président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si le député de Dubuc trouve qu'on
n'est pas dans l'ordre, M. le Président, c'est à lui de faire
référence à vous.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. BACON: A l'ordre, M. le Président! Faites-vous respecter, M.
le Président!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre! Je ne sais pas si le
président qui m'a précédé au fauteuil, ici, a
souligné les règlements de l'Assemblée nationale qui
s'appliquent en commission pour le droit de parole.
M. BEDARD (Chicoutimi): II ne les a pas soulignés, mais il les
faisait respecter, M. le Président.
M. BACON: A l'ordre! A l'ordre, M. le Président !
LE PRESIDENT (M. Cornellier): J'ai la parole et j'essaie de les faire
respecter, si vous voulez bien m'écouter.
UNE VOIX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'article 160 dit qu'un
député peut prendre la parole sur le même point aussi
souvent qu'il lui plaît, à condition de ne parler plus de 20
minutes en tout, sur un même paragraphe, une même motion, une
même question d'ordre ou de règlement.
M. HARVEY (Dubuc): C'est ce que je dis depuis deux heures.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): J'ai pris note du temps qui a
été consacré par chacun des opinants depuis la reprise de
la séance à huit heures trente. Je sais qu'on a
dépassé les vingt minutes réglementaires mais, comme je
n'étais pas ici avant la suspension de six heures, j'ai
toléré. Je voudrais dire que j'ai bien l'intention d'appliquer le
règlement, à l'article 160, qui limite le droit de parole
à tout opinant sur un même point, un même article, un
même paragraphe, à au plus vingt minutes.
M. BEDARD (Chicoutimi): Sur cette question, M. le Président, je
voudrais quand même attirer votre attention, puisque vous venez d'arriver
à la commission. C'est qu'il est exact qu'il y a certains articles sur
lesquels nous avons discuté plus de vingt minutes. Je crois qu'il
était nécessaire de discuter plus de vingt minutes, mais je vous
ferai remarquer qu'il y a bien des articles sur lesquels on a discuté
moins de vingt minutes.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le règlement donne...
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président...
M. BACON: Qu'est-ce qui se passe? A l'ordre, M. le Président! A
l'ordre!
M. BEDARD (Chicoutimi): ... le ministre pourra me corriger, mais depuis
le début de ce débat, on a essayé de ne pas s'astreindre
à des règles trop rigides de manière à permettre
une discussion qui soit sérieuse.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de Chicoutimi me
permettra d'ajouter que, si j'ai mentionné cette obligation que me fait
le règlement à l'article 160, je n'ai pas l'intention de priver
qui que ce soit, parmi les membres de cette commission, de son droit de parole,
en soulignant tout de même cette restriction que le règlement nous
impose. Je crois que tous les opinants autour de cette table, lorsqu'ils
obtiendront le droit de parole, pourront faire leurs interventions de la
façon la plus concise, la plus précise possible. Personne ne
sera, de cette façon, privé de son droit de parole.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Vous passez à l'article 22.
M. BACON: Vous avez raison, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): Article 22, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 21, M. le Président...
M. BACON: Adopté. Il est adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'enregistre... M. le Président,
voulez-vous rappeler à l'ordre le député de
Trois-Rivières?
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A l'ordre, s'il vous plait! Vous
enregistrez votre dissidence.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mon abstention, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Votre abstention.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... parce qu'on se rend compte que, à
partir du moment où on veut demander trop de renseignements et de
détails, on semble indisposer les membres de la commission.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 21, adopté, avec
l'abstention du député de Chicoutimi.
Article 22?
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire,
à l'article 22, combien il croit que les taxes spéciales vont
rapporter à la nouvelle ville?
M. GOLDBLOOM: J'essaierai d'avoir les chiffres aussi précis que
possible, M. le Président. C'est une question un peu technique. Entre
$190,000 et $200,000 sont en jeu avec ces taxes spéciales pour tout le
territoire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que, actuellement, le mode d'imposition
est le même pour les trois villes?
M. GOLDBLOOM: On pourrait essayer d'avoir les détails, M. le
Président, mais le fait que cet article existe indique que le mode
d'imposition n'est pas le même et qu'il faut tenir compte des variations,
mais, avec la fusion, on répartira ces taxes spéciales sur tous
les biens-fonds imposables d'une façon aussi égale que
possible.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela est l'approche.
M. GOLDBLOOM: Simplement ceci, M. le Président: Les taxes
spéciales qui étaient impo- sées de façon
générale demeureront des taxes générales et
deviendront des taxes supportées par tout le monde. Les taxes
localisées à un quartier demeureront des taxes appliquées
aux usagers des services fournis dans ce quartier.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que le ministre a
un document qui pourrait nous donner un portrait très exact de la
situation?
M. GOLDBLOOM: II faudrait faire des recherches un peu dans les documents
pour trouver les détails. Je répète que c'est une somme
qui, par rapport à l'évaluation totale et par rapport au budget
total, est absolument marginale. Cela ne dépasse pas $200,000 sur toute
l'évaluation de plusieurs millions.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans le tableau que vous nous avez fourni, on a
les taxes spéciales de répartition locale. On sait ce que cela
donne très précisément. Il y a l'autre article: Taxe
spéciale par $100 d'évaluation imposable totale. A ce moment, le
tableau ne nous permet pas de voir ce que cela peut représenter.
M. GOLDBLOOM: Ce tableau est à quelle page?
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est à la page 20. Si on se
réfère aux chiffres que vous nous avez donnés, il me
semble que le montant approximatif de $200,000, dont vous m'avez
parlé...
M. GOLDBLOOM: Ce que vous avez sur la page est $191,000.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela représente les taxes
spéciales de répartition locale. Maintenant, on n'a pas le
même tableau, les taxes spéciales générales. Le
tableau ne nous permet pas de voir ce que cela peut représenter.
M. GOLDBLOOM: Vous avez le montant de ces taxes à la
première ligne. A la troisième ligne, vous avez le taux de ces
taxes par $100 d'évaluation. En bas, vous avez la partie qui incombe aux
particuliers pour donner le fardeau supporté par le contribuable
ordinaire, le propriétaire de maison, par comparaison aux
commerçants et aux industries. Evidemment, le taux est
généralement moindre sur la totalité de
l'évaluation, parce que les industries et les commerces contribuent
davantage.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 22, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 23?
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 23, est-ce que le ministre peut nous
dire, puisqu'on y traite des fonds industriels qui sont constitués par
l'une ou l'autre des municipalités concernées, puisque cela
devient un fonds industriel commun, global, que représentait ce fonds
industriel pour chacune des villes respectives?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si je peux attirer l'attention du
député de Chicoutimi à la page 16 du document que j'ai
distribué, il verra que seule la ville de Jonquière a un fonds
industriel qui est utilisé présentement. Ce fonds se chiffre par
approximativement $100,000 et l'utilisation actuelle est de $9,000
approximativement. Arvida n'a pas de fonds industriel. Kénogami a un
fonds industriel qui a été, à toutes fins pratiques,
totalement utilisé et qui n'est donc pas disponible pour utilisation
additionnelle.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député de
Lévis.
M. CHAGNON: ... s'il y a un commissaire industriel dans cette
région?
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que l'article 23 est
adopté?
M. CHAGNON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Dans un esprit de collaboration avec
certains collègues, je vais suspendre les travaux de la commission pour
cinq minutes. Nous reprendrons à 10 heures exactement.
(Suspension de la séance à 21 h 51)
Reprise de la séance à 21 h 58
M. CORNELLIER (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Article 24.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour l'information des membres de
la commission, la seule ville à avoir un fonds de roulement, c'est
Kénogami, le montant est de $25,000 seulement, c'est complètement
payé, il n'y a pas de dette qui est attachée à cela. Si
nous conservons par cet article le fonds de roulement qui existe, c'est parce
que, sur le plan juridique, ce sera plus facile de conserver celui qui existe
et de permettre au nouveau conseil de demander une augmentation de ce fonds que
de l'éteindre et de recommencer les procédures pour en
créer un autre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je me pose une seule question, relativement
à l'article précédent. Vous nous avez dit à
moins que je ne me trompe qu'il y avait seulement Jonquière qui
avait un fonds de roulement.
M. GOLDBLOOM: C'était un fonds industriel dans le cas de
l'article précédent, et il y avait deux villes qui en avaient,
Jonquière...
M. BEDARD (Chicoutimi): Jonquière.
M. GOLDBLOOM: ... où il y a des disponibilités et
Kénogami où il n'y en a pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, je pense que c'est normal aussi.
M. CHAGNON: C'est normal.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 24, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde. Pour les fonds de roulement, vous
me dites que vous faites une exception pour Kénogami pour les raisons
que vous venez de me dire.
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas une exception que nous faisons, c'est une
constatation du fait que Kénogami est la seule à en avoir un, et
on ne l'éteint pas, on dit qu'il appartiendra à la nouvelle ville
qui pourra par la suite en demander l'augmentation à un chiffre plus
raisonnable.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 24, adopté. Article 25.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 25, le premier paragraphe se lit
comme suit: "Est incorporé un office municipal d'habitation, sous le nom
de "Office municipal d'habitation de la ville de Jonquière." A partir du
début de l'étude article par article, disons que c'est la
première fois qu'on voit l'appellation ville de Jonquière,
n'est-ce pas?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous dire
peut-être plus le ministre du Revenu, je ne sais pas à
partir de quelle étude ou de quelle considération le gouvernement
en est venu à la décision de baptiser cette nouvelle ville
Jonquière?
M. HARVEY (Jonquière): Le but, dans la requête, on le
voyait, dans la première année qui faisait suite à
l'entrée en vigueur de la loi, si le bill 276 avait été
suivi, par une requête qui devenait des lettres patentes, il y avait une
consultation populaire. Comme ce n'est pas le cas la consultation
populaire aurait donné un nouveau nom la loi identifie le nom
d'une ville qui s'appelle Saguenay en 1978, et j'ai l'impression que le
ministre a dû prendre sa décision sur le fait que, tout comme
Chicoutimi, c'est la ville la plus populeuse des trois pour la période
qui sépare l'entrée en vigueur de la ville de Saguenay.
Le député de Chicoutimi aura l'occasion, de le faire tout
à l'heure, lorsqu'on discutera l'article pour la ville de Chicoutimi.
S'il a une proposition à faire, il la fera et on regardera de quelle
façon il voudrait que cela se présente.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour le moment, on n'en est pas rendu là.
On verra en temps et lieu. Mais, vous dites que vous avez pris comme
critère, d'après ce que je peux voir, le chiffre de la
population.
M. HARVEY (Jonquière): Probablement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon. Est-ce que vous avez pris comme
critère aussi la connaissance du nom dans tout le Québec?
M. HARVEY (Jonquière): II y a peut-être le fait que la
totalité est construite dans le canton Jonquière. C'est
peut-être cela, je ne sais pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me
répondre là-dessus?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas d'autre réponse que celle donnée
par le ministre du Revenu, M. le Président. C'est la suggestion qui
m'est venue et je ne me suis pas prononcé là-dessus. Tout ce que
je pourrais dire, c'est que, quand on regarde la région et l'on dit:
C'est une région avec deux pôles, on a tendance à dire que
les deux pôles sont Jonquière et Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne veux pas porter de jugement de valeur.
M. GOLDBLOOM: Moi non plus.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne veux pas le faire pour les citoyens de
l'endroit non plus, mais est-ce que le critère de connaissance du nom
d'une ville dans non seulement une région, mais dans le Québec et
même dans l'Amérique du Nord n'est pas d'une certaine façon
à considérer? Prenez le nom d'Arvida, comme tel, à cause
de l'Alcan qui se situe là, est un nom qui, par la force des choses, a
été publicisé, est-ce que c'est une considération
qu'on pèse avant de baptiser?
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse d'un sourire qui n'a rien à voir avec
le fond de la question, mais j'ai souri en entendant l'honorable
député de Chicoutimi utiliser le mot "publiciser", parce que je
me suis fait rabrouer par un certain monsieur qui m'a écrit une lettre
fort désagréable parce que j'avais utilisé ce mot et il a
écrit sur le bord de la lettre: Parlez français. On me dit que ce
n'est pas un bon mot en français et j'essaie, étant
Québécois, de bien parler le français et je me demande qui
a raison, le député de Chicoutimi, qui a utilisé le mot,
ou le monsieur qui m'a écrit.
M. BEDARD (Chicoutimi): II s'agirait de voir mon linguiste
là-dessus.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse de l'aparté qui n'a rien à voir
avec le sujet.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Sur cette question, si vous me permettez,
je me poserais une question à titre de président. Cette
discussion sur le nom de la ville a dû faire partie de l'article 1 ; or,
l'article 1 dit que les habitants et contribuables, etc., forment une
corporation de ville sous le nom de ville de Jonquière.
M. HARVEY (Jonquière): On va avoir une discussion semblable tout
à l'heure dans la deuxième partie pour la ville de Chicoutimi.
C'est cela que j'ai suggéré au député. Vous
viendrez...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Si je comprends bien la discussion qui est
en cours, on se demande, à ce paragraphe 25, pourquoi on donne à
la ville le nom de Jonquière, parce que cela faisait déjà
partie de l'article 1. L'article 1 dit que la nouvelle ville portera le nom de
ville de Jonquière.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous le dis, on n'a pas été
à cheval sur les principes, à cheval sur les règlements
depuis le début de la commission. Je pense bien que c'est normal de
demander au ministre sur quel critère il s'est basé pour baptiser
la nouvelle ville du nom de Jonquière alors qu'il sait qu'à
l'intérieur de cette fusion se trouvaient deux autres villes,
Kénogami et Arvida, celle-ci étant connue dans le monde
entier.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je n'ai pas participé aux
discussions. Je peux présumer
qu'il y a certains éléments qui ont dû influencer ce
choix. Il y a eu certainement le fait que la population est un peu plus
nombreuse que dans les autres villes, il y a aussi le fait que le nom
Jonquière est le plus français des trois noms, c'est un nom qui
se retrouve à au moins deux endroits en France et que nous avons
transporté ici. Il y a de nos honorables amis qui attachent beaucoup
d'importance au caractère français de notre province.
Troisièmement, pour être très franc, il y avait
quatre invités, trois se sont rendus et ont discuté de la
question. Il aurait été surprenant que le nom du quatrième
soit choisi.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Autre question à l'article...
M. BEDARD (Chicoutimi): Qu'est-ce que peut représenter comme
immobilisation cette incorporation de l'Office municipal d'habitation?
M. GOLDBLOOM: L'incorporation elle-même représente
très peu de chose parce qu'il s'agit de prendre deux organismes
restreints en personnel et de les unir pour en former un seul. Les
immobilisations effectuées par ces organismes sont évidemment
déterminées d'année en année en relation avec la
Société d'habitation du Québec et ce sont les demandes
formulées par les offices municipaux qui sont gestionnaires pour leur
ville qui déterminent les investissements à faire. Ces
investissements sont rendus possibles par des prêts accordés par
la Société d'habitation du Québec.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais, au moment où nous parlons, cet
office d'habitation va gérer quelles valeurs, en termes
d'immobilisation?
M. GOLDBLOOM: Nous avons présentement un bilan de 125 logements
bâtis à Kénogami et 425 à Jonquière. Il est
évident que la population locale assumerait peu ces dépenses;
même les déficits d'exploitation sont subventionnés par les
deux autres paliers de gouvernement à 90 p.c.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député de
Lévis.
M. CHAGNON: D'après l'article 25, M. le Président, je
constate que deux offices municipaux existent dont l'un pour Jonquière
et l'autre pour Kénogami. Serait-il possible de savoir quel est le
nombre d'édifices municipaux régis par ces offices?
M. GOLDBLOOM: J'ai donné les chiffres tout à l'heure, M.
le Président. 125 pour Kénogami et 425 pour Jonquière.
M. CHAGNON: Logements?
M. GOLDBLOOM: Unités de logement.
M. CHAGNON: A titre d'information, sont-ce des HLM ou des foyers pour
personnes âgées?
M. HARVEY (Jonquière): HLM. M. CHAGNON: Uniquement HLM?
M. HARVEY (Jonquière): Un ou deux édifices pour personnes
âgées.
M. CHAGNON: Les autres édifices, ce sont des HLM?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. M. CHAGNON: Merci.
LE PRESIDENT (M.Cornellier): Article 25, adopté? Adopté.
Article 26?
M. GOLDBLOOM: C'est la création d'une cour municipale, M. le
Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous donner, pour les
fins du journal des Débats, nous mentionner ce que cela va impliquer?
Qu'est-ce que cela va donner comme implication?
M. HARVEY (Jonquière): II y en a trois.
M. GOLDBLOOM: Tout ce que je peux dire, c'est que les trois cours
existantes seront unies pour n'en former qu'une seule et les trois juges
constitueront le personnel en autorité pour l'administration de la
justice.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas explicité, à
l'article comme tel? C'est peut-être explicité dans la
requête, mais pas dans l'article.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, ce que l'on fait, techniquement,
est d'abolir les cours municipales individuelles et de constituer une cour
municipale qui sera sous la direction d'un juge et continuera de fonctionner
avec le personnel dont elle aura besoin.
Je m'excuse, j'ai dit trois juges tout à l'heure, mais c'est un
seul juge qui sera chargé de la responsabilité de la cour. S'il
en faut d'autres...
M. BEDARD (Chicoutimi): Un juge qui va demeurer là? On va
assister au même système de rotation auquel on assiste
présentement dans la région.
M. HARVEY (Jonquière): Ce n'est pas la cour Provinciale.
M. BEDARD (CHicoutimi): Non, non. C'est la cour municipale.
M. HARVEY (Jonquière): Le ministre vient de l'expliquer. C'est
exactement ce qui va se produire, il n'y a pas de rotation actuellement. Il y a
un juge municipal à Arvida, je pense que c'est le juge Landry; à
Kénogami, c'est Me Gauthier, et, à Jonquière, c'est Me
Jean-Jacques Turcotte.
Il y a deux cours qui prennent fin...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'excuse. Vous avez raison. J'ai parlé
de rotation parce que le ministre nous a dit qu'il y en avait trois.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une erreur, il l'a dit.
M. GOLDBLOOM: Je me suis trompé en parlant des trois juges.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 26, adopté. Article 27?
M. GOLDBLOOM: C'est un article qui parle par lui-même.
M. CHAGNON: C'est bien normal. M. GOLDBLOOM: M. le
Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): On stipule: "jusqu'à ce que le
lieutenant-gouverneur en conseil en reconnaisse une autre". Est-ce qu'on
appréhende des modifications?
M. GOLDBLOOM: Cela revient à un problème que nous
connaissons fort bien, M. le Président. C'est que le recensement fait
à tous les dix ans, avec un recensement un peu moins complet
après cinq ans d'intervalle, par le gouvernement fédéral,
est un recensement scientifique qui donne des résultats qui ont
été prouvés par le temps comme étant absolument
véridiques.
Nous avons des chiffres qui sont fournis par les municipalités
pour leur population.
Pour des fins autres que l'attribution de subventions per capita, nous
acceptons les chiffres annuels qui sont produits par les municipalités
elles-mêmes. Mais c'est simplement une précaution de dire,
à moins que le lieutenant-gouverneur n'en reconnaisse un autre
chiffre... Il serait possible que le lieutenant-gouverneur
décrète que le recensement fédéral de 1976 soit, en
1977, le chiffre officiel, quels que soient les calculs faits par les
municipalités elles-mêmes.
Nous l'avons fait dans le cas de la redistribution d'une partie du
produit de la taxe de vente; nous l'avons fait en ce qui concerne les
subventions statutaires per capita aux municipalités de plus de 25,000
âmes; nous avons fait la distinction que c'est selon le recensement
fédéral, non pas selon les chiffres fournis par les
municipalités.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 27, adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a un amendement que je
voudrais présenter qui ajoutera un article à la charte de la
future ville. C'est pour tenir compte d'un problème soulevé par
un des membres de la commission, hier, c'est-à-dire: Qui a
l'autorité pour signer les chèques? Il y a des copies de
l'amendement?
L'article qui suivrait se lirait comme suit: "Jusqu'à ce que le
conseil en décide autrement, la personne désignée pour
exercer la charge de maire pour le premier quart de la durée du conseil
provisoire et le trésorier de la ville sont autorisés à
signer, au nom de la ville, les chèques de paie destinés au
personnel de la ville.''
C'est pour éviter toute équivoque quant à la
légalité des chèques de paie émis.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que cela s'imposait.
M. GOLDBLOOM: Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Les 27 paragraphes de l'article 1
concernant la charte de la ville de Jonquière sont adoptés avec
amendements.
Article 2.
M. GOLDBLOOM: Nous avons... Allez. M. BEDARD (Chicoutimi): Non,
je...
M. HARVEY (Jonquière): Vous avez un amendement.
Ville de Chicoutimi
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de Chicoutimi a
prévu un amendement. Que l'article 2 soit remplacé par ce qui
suit' "Sous condition du résultat d'une consultation des
propriétaires et des locataires, tel que prévu, l'article 13 de
la Loi du regroupement des municipalités (1971, chapitre 53) à
compter du 1er janvier 1976, les habitants et contribuables des territoires des
villes de Chicoutimi, Chicoutimi-Nord et de Rivière-du-Moulin et des
cantons Tremblay et Chicoutimi forment une corporation de ville sous le nom de
ville de Chicoutimi."
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous avons fait le débat
sur ce même article avec une différence de nom quand nous avons
discuté de l'article 1.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, les faits sont
différents dans le cas présent, parce que, concernant la ville de
Jonquière,
c'est une ville qui va être créée dès le 1er
janvier 1975. Remarquez que cela ne change quand même pas la question de
principe, mais, dans le cas de Chicoutimi, comme le projet de loi le dit, la
ville comme telle de Chicoutimi sera créée le 1er janvier
1976.
M. le Président, je présente un amendement à
l'article 2 à l'effet de demander que le gouvernement procède
à un référendum avant d'appliquer intégralement
l'article 2.
Je crois qu'étant donné que nous avons un an devant nous,
considérant le fait qu'il n'y a pas eu de période intensive de
renseignements qui a été faite concernant le secteur, les villes
qui y sont contenues pour la grande ville de Chicoutimi, nous ne sommes pas
dans la même situation que la ville de Jonquière. Le ministre le
sait, il n'y a pas eu d'étude sérieuse tant d'un
côté que de l'autre, tant du gouvernement que de la part d'une
firme spécialisée sur les implications d'une fusion
éventuelle des villes de Chicoutimi, Chicoutimi-Nord,
Rivière-du-Moulin, et de la paroisse de Chicoutimi. Il y a eu un sondage
qui a pu être fait d'une façon globale, lequel sondage aurait
été fait par le ministère ou par le gouvernement au mois
d'août de cette année, mais ce sondage nous ne l'avons pas en
main, pour commencer. De toute façon, un sondage ne remplace pas, encore
une fois, un référendum ou une consultation populaire.
Etant donné qu'il n'y a pas eu de période de
renseignements intensive, étant donné qu'il n'y a pas eu
d'étude sérieuse concernant les implications financières
d'un tel regroupement, considérant également le fait qu'on a un
an devant nous pour pouvoir faire et cette consultation et ces études,
je m'expliquerais difficilement que le gouvernement refuse de procéder,
dans un premier temps, à une information systématique sur les
implications d'un regroupement, d'autre part, après cette information,
à un référendum pour savoir si la population est
d'accord.
On nous a apporté l'argument qu'il n'était pas possible de
faire un référendum dans la future ville de Jonquière,
puisque les premières élections ayant lieu en juin, il n'y avait
pas suffisamment de temps pour faire ce référendum. Même si
je n'accepte pas cette réponse qu'on nous a faite pour Jonquière,
à plus forte raison, je ne l'accepterais pas pour les villes comprises
dans le regroupement de la future ville de Chicoutimi.
La Chambre de commerce régionale, bien des organismes se sont
déjà prononcés sur la nécessité d'un
référendum dans tout le Haut-Saguenay à l'intérieur
des unités qu'on veut regrouper, de manière à savoir d'une
façon très précise jusqu'à quel point la population
est d'accord sur de tels regroupements.
Si je parle d'une période d'information nécessaire, c'est
que premièrement, c'est une obligation de la part du gouvernement de
procéder à une information de la population lorsqu'un
regroupement est en vue.
Concernant l'information, je ne voudrais pas que le gouvernement,
s'abstenant d'en faire, on en soit réduit à une situation qu'on a
constatée ailleurs. Je voudrais que cette information se fasse d'une
façon objective, en montrant les deux facettes de tout regroupement
à savoir ses avantages et ses inconvénients aussi, de
manière à permettre une expression de volonté
éclairée de la part de la population qu'on consulterait.
Dans le cas de la future ville de Jonquière, on a
procédé, à mon sens... C'est-à-dire le gouvernement
n'a pas procédé à cette information systématique
qui représente une obligation. Je réfère
là-dessus, le ministre me donnera des explications en temps et lieu
le ministre à une copie d'un procès-verbal d'une des
réunions du comité provisoire qui avait été
formé dans Jonquière, en vue de la rédaction de la
requête, où, à l'occasion d'une première
réunion, des toutes premières réunions, M. Jacques
Bérubé était présent. Dans ce procès-verbal,
on se réfère à l'attitude ou à la démarche
que semblait indiquer M. Bérubé, concernant l'information
à donner auprès de la population. Je ne sais pas si ce
procès-verbal reflète exactement ce qui y est consigné,
mais je ne voudrais pas que... Disons que je ne partage pas la manière
de faire l'information telle qu'elle est exprimée dans ce
procès-verbal par M. Jacques Bérubé.
Je réfère le ministre il aura l'occasion d'en
prendre connaissance à une copie de ce procès-verbal
où son représentant parle de la manière de faire
l'information de la population. On y a consigné, dans cette copie de
procès-verbal, cette démarche, qui est exprimée
textuellement de la manière dont je vais la lire: "Concernant
l'information, M. Jacques Bérubé fait un bref exposé ayant
trait aux points importants à souligner concernant l'information
à donner. Premièrement, il fait une distinction quant à la
période avant la publication de la requête conjointe et
après la requête conjointe. Avant la requête conjointe, tout
ce qui ressort des discussions lors des réunions intermunicipales est
susceptible de spéculation et de mauvaise interprétation, dit-il,
ce qui a pour conséquence d'occasionner des questions indues et non
justifiées auprès des conseils respectifs.
Après la présentation de la requête, il
prétend que la municipalité possède un document sur lequel
elle peut donner de l'information, parce qu'il existe alors un consensus dans
le contenu de cette requête qui veut que la population reçoive une
information identique, de la part des membres des conseils
concernés.
Il exprime qu'il y a le principe, après le dépôt de
la requête, de la solidarité basée sur un projet
sérieux d'une collectivité, donc, qu'il s'agit de sauvegarder ce
principe et c'est un projet qui doit être présenté en
fonction du futur et non en fonction du passé.
Cet aspect du futur, y est-il consigné, est très
important. Alors, dans ce document le représentant du ministre dit
très clairement qu'avant la
requête, les édiles municipaux doivent donner le moins
d'information possible et qu'ils sont liés par le principe de la
solidarité, mais qu'après la requête, les conseils en
question doivent faire de l'information, mais qu'on ne peut mettre, et je cite
ce qui est dans le procès-verbal: "L'information objective consiste
à mettre de l'avant seulement les bienfaits qu'un regroupement peut
apporter".
M. le Président, je pense qu'une véritable information ne
doit pas montrer seulement les aspects positifs, mais doit également
montrer les aspects négatifs, si on veut permettre à la
population de se prononcer en toute connaissance de cause. Il est
consigné très clairement dans ce procès-verbal que le
représentant du ministre prétend qu'après la publication
de la requête conjointe, il y aura lieu de tenir des réunions
d'information à la population, des groupes sociaux, avec documents qui
préciseront les bienfaits de cette action, qui vulgariseront la
requête qui a été présentée et indiqueront
à l'avenir les aspects démontrés quant aux méfaits
de la situation actuelle, ce qui veut dire un genre d'information à sens
unique. J'espère que ce n'est pas l'idée que se fait le ministre
de ce que doit être une information objective quand on parle de
regroupement.
Il est clairement indiqué dans le procès-verbal qu'avant
la publication de la requête, il est entendu qu'aucune information ne
doit être publiée ou divulguée avant la publication de la
requête. Et on y lit très carrément ceci: "Pour clore la
disucssion, M. Bérubé indique que l'information, après la
requête conjointe, devra être divulguée, et ce de long en
large, donc, il faudra produire des documents et de l'information qui ne devra
pas être contradictoire".
Je ne sais pas si le procès-verbal de cette réunion
réflète fidèlement l'attitude que prend le gouvernement ou
l'attitude qui lui est dictée par le ministre des Affaires municipales,
mais j'en douterais beaucoup parce que, si au départ l'information doit
avoir comme caractère principal de ne pas être contradictoire,
dans le sens qu'elle doit éviter de montrer les deux facettes d'une
situation, éviter de montrer autant les désavantages que les
avantages, à ce moment on ne peut parler d'information véritable
de la population, mais tout simplement d'information à sens unique.
Concernant la future ville de Chicoutimi qui ne sera créée
qu'en 1976, je crois qu'on a le temps de faire une véritable campagne
d'information. Egalement, on a le temps de voir à mettre en marche les
mécanismes pour tenir un référendum afin de permettre
à la population de s'exprimer.
Le ministre avait certaines raisons pour ne pas accorder la tenue de ce
référendum dans JAK, concernant la nouvelle ville de
Jonquière, raisons, encore une fois, que je n'accepte pas, mais je
verrais difficilement que le ministre refuse de mettre dans la loi l'obligation
de tenir un référendum concernant les populations qui formeront
demain, en 1976, la future ville de Chicoutimi. Je crois que ce serait
l'occasion, pour le ministre, de donner suite à ses promesses de
démocratie, ses promesses de respect du désir de la population.
Nous avons le temps de le faire et je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions
pas. C'est dans ce sens que j'insiste pour que la loi prévoie, à
l'article 2, qu'au cours de l'année 1975, un référendum
soit tenu, au niveau des populations concernées par la future ville de
Chicoutimi, afin de savoir véritablement leur désir. C'est
d'autant plus important que la Commission municipale n'est pas venue
siéger dans la région, qu'il est très clair qu'elle ne
viendra pas siéger dans la région et que, même si elle
venait siéger, ceci n'empêche pas l'obligation de tenir un
référendum si on ne veut pas procéder à une fusion
forcée.
Le ministre, en maintes circonstances, a eu l'occasion de
déclarer qu'il n'y aurait pas de fusion forcée. C'est
peut-être l'occasion rêvée pour lui, au moins en partie, de
donner suite à une promesse qu'il avait faite à toute la
population du Haut-Saguenay, à toute la population qui est
concernée par ce projet de loi.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, d'abord, M. Jacques
Bérubé est un fonctionnaire et, comme tel, il est chargé
d'expliquer la loi telle que la loi est rédigée. Ce qu'il a
expliqué, lors de la réunion dont le député de
Chicoutimi a fait lecture partielle du procès-verbal, c'est certainement
ce qui est prévu dans la loi 276, et toute la loi 276 est axée
sur la requête conjointe. L'idée est celle d'une
négociation entre les représentants de la population des
municipalités respectives pour que ces représentants examinent
ensemble tous les aspects d'une fusion possible, les aspects administratifs
surtout, y compris les aspects financiers et qu'ils arrivent à des
conclusions qui se retrouvent dans la requête conjointe comme fruits de
leur négociation.
Puisque les discussions qui précèdent peuvent couvrir un
vaste territoire et peuvent donner lieu à l'expression
d'hypothèses, à la présentation de chiffres qui sont
modifiés par la suite ou qui sont contredits ou qui ne sont pas à
jour, étant des chiffres d'une année ou deux auparavant, la
philosophie du bill 276 est de permettre l'éclaircissement de tout cela,
de permettre la négociation de tout cela, de permettre aux
intéressés au niveau des conseils municipaux de
tirer des conclusions et ensuite de présenter ces conclusions à
la population.
Je conviens que ce n'est pas l'approche que recommande le
député de Chicoutimi. Ce n'est pas non plus ce que je trouve,
pour ma part, idéal comme approche. Mais je reviens à une
situation qui même s'il n'y a pas eu d'étude formelle
professionnelle dans le cas de cette unité est un sujet de
discussion depuis très longtemps. Il suffit de connaître le
moindrement la région pour savoir que Chicoutimi-Nord
et Rivière-du-Moulin demandent depuis longtemps d'être
assimilées à l'agglomération de Chicoutimi et que c'est
plutôt Chicoutimi qui, pendant cette même période, n'a pas
démontré un intérêt. Mais plus récemment
l'attitude de la ville de Chicoutimi a changé et le conseil municipal a
demandé que l'on examine sérieusement la possibilité d'une
fusion.
Cette volonté, face à la volonté exprimée
depuis longtemps par les deux principaux partenaires, m'amène à
la conslusion que nous n'allons pas à l'encontre de la volonté
des gens en agissant de la façon que nous le faisons ici.
M. le Président, nous avons déterminé un objectif
fondamental. Nous ne nous sommes pas entendus autour de cette table sur les
modalités, mais nous nous sommes entendus sur un objectif fondamental.
M. le Président, je reviens à ce que j'ai dit pendant la
deuxième lecture et à ce que j'ai dit au cours de cette
discussion en commission parlementaire, j'avais deux choix: ou bien laisser au
volontariat le plus pur la décision de faire quelque chose dans deux des
plus importantes régions de la province ou bien de m'engager, avec mes
collègues du gouvernement, dans un processus avec un but fixé et
une détermination, avec la conviction que c'est ce qui représente
la meilleure façon pour chacune de ces régions de
s'évoluer et de s'administrer, de s'engager dans ce processus. C'est ce
que nous avons choisi de faire. Il est évident, M. le Président,
que le fait de présenter un projet de loi veut dire que l'engagement du
gouvernement, fondé sur son appréciation de l'opinion publique
dans les deux régions, veut dire que le gouvernement propose d'aller
vers cet objectif directement. Je ne pourrai ajouter à ce que je viens
de dire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre veut m'expliciter que si,
après des études sérieuses parce qu'elles n'ont pas
été faites, il l'a admis concernant le regroupement de la
future ville de Chicoutimi, on en venait à la conclusion, même des
dirigeants en venaient à la conclusion que ce regroupement ne doit pas
se faire, est-ce que je dois comprendre que le ministre appliquerait la loi
quand même?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que je viens de dire que
le gouvernement, prenant ses responsabilités comme gouvernement,
tâtant les pouls de l'opinion publique de la façon qui lui a
semblé la plus efficace et représentative, a tiré des
conclusions. Puisque nous avons répondu respectueusement à la
motion d'amendement de l'honorable député de Chicoutimi, dans le
premier article de ce projet de loi. que nous ne croyons pas pouvoir retenir
cette suggestion, je suis obligé de lui donner la même
réponse et de lui dire: Le gouvernement, ayant suivi cette situation
pendant des années, ayant obtenu les meilleurs avis et les avis les
mieux renseignés en détail, sur un sujet complexe, a
décidé qu'il existe une espèce de noeud gordien qu'il est
très difficile de dénouer par le processus proposé par
l'honorable député de Chicoutimi et que, si nous ne prenons pas
de décision, nous risquons de nous retrouver devant une situation
où il n'y aurait pas une ligne clairement tracée par la
population de la région pour nous permettre de voir exactement quoi
faire. C'est une responsabilité que nous prenons dans ce
sens-là.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand vous dites: Le gouvernement prend ses
responsabilités, jusqu'à quel point les prend-il en
décidant aujourd'hui qu'en 1976 il y aura un regroupement de Chicoutimi,
Chicoutimi-Nord, Rivière-du-Moulin et la paroisse, et que, dans le
même souffle, il affirme qu'il n'y a pas d'études sérieuses
qui ont été faites encore dans ce secteur?
M. GOLDBLOOM: II n'y a pas eu d'étude détaillée sur
chacun des services pour savoir comment cette fusion pourrait s'effectuer. Mais
il y a eu l'examen, par plusieurs personnes, plusieurs organismes, de la
situation économique et sociale de la région et la conclusion a
été exprimée par chacun des opinants à cette table.
La conclusion est qu'il serait désirable qu'il y ait une seule ville de
Jonquière à Rivière-du-Moulin.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, comment m'expliquez-vous ce que vous avez
exprimé tout à l'heure, à savoir que Chicoutimi,
jusqu'à maintenant, n'avait pas semblé intéressée
à annexer les autres parties de territoire qui lui sont contiguës,
qui sont connexes, comme Chicoutimi-Nord, Rivière-du-Moulin et la
paroisse? Est-ce que vous pensez que cette attitude en est une simplement de
refus non motivé ou encore si vous pensez que ce refus peut être
motivé par une étude, du point de vue économique, qui fait
que Chicoutimi, comme telle, n'a pas adopté une attitude favorable
à la fusion jusqu'à maintenant?
M. GOLDBLOOM: II me semble...
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans le secteur concernant la nouvelle ville de
Jonquière dont on a eu à étudier la charte contenue dans
le projet de loi, vous nous avez quand même fourni passablement
d'information sur les implications financières que cela pouvait
représenter. Je pense que c'est une manière responsable de
procéder avant de nous demander d'être d'accord ou de ne pas
être d'accord sur une telle fusion.
Il était à la connaissance de la commission qu'une autre
étude qui avait été faite, qui pouvait être
contradictoire au bien-fondé du point de vue économique de faire
cette fusion... Autrement dit, nous avions en main des éléments
pour nous faire une opinion, que nous
soyons d'accord ou pas d'accord, mais que, du même trait, ce soir,
vous nous demandiez, sans avoir la documentation en main, sans avoir le
résultat que nous pourrions visualiser, le résultat d'une
étude économique qui aurait pu être faite, d'une
étude des budgets de chacune des villes intéressées et des
implications financières qui pourraient en découler, ne
trouvez-vous pas que c'est quand même demander une décision qui
n'est pas appuyée par une information adéquate au niveau de la
commission?
Comme législateurs, jusqu'à quel point est-ce
sérieux ce que nous adoptons concernant la formation de la grande ville
de Chicoutimi, alors que nous n'avons absolument rien devant nous, sauf une
indication que les gens veulent se fusionner avec la restriction que
vous-même vous avez faite tout à l'heure que peut-être
l'attitude de la ville de Chicoutimi comme telle était plus ou moins
portée vers la fusion? Nous n'avons pas d'autres éléments
en main et vous nous demandez de prendre une décision, dès
maintenant. Comment pouvez-vous concilier cela avec le sens des
responsabilités que doit avoir un gouvernement qui
légifère et qui n'apporte pas la documentation nécessaire
pour nous permettre de poser un diagnostic ou de prendre une décision
qui soit éclairée?
M. GOLDBLOOM: Pourtant, M. le Président, le député
de Chicoutimi nous encouragerait, toujours avec le référendum
qu'il applique à...
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais c'est important.
M. GOLDBLOOM: ... à toutes les mesures oui, d'accord
à procéder, de la même façon vers la
création d'une seule ville en éliminant cette étape
intermédiaire. Il n'y a pas plus d'étude pour la création
d'une seule ville que pour la création de la grande ville de
Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au moment où on parle
présentement...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que le député de
Chicoutimi me permettra... Je lui permettrai une dernière courte
question, parce qu'il a déjà épuisé son temps de
parole sur la motion de sept minutes.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, sur les autres articles
qui constituent la formation de la grande ville de Chicoutimi, je puis vous
assurer d'avance que nous n'y consacrerons pas, étant donné le
manque d'information que nous pouvons avoir devant nous au moment où
nous nous parlons, les vingt minutes à chacun des articles. Je vous le
dis d'avance. Comme c'est un point majeur que nous discutons...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Oui, je comprends très bien
l'opinion du député de Chicoutimi, mais le règlement ne me
laisse pas de latitude, le règlement dit que le droit de parole de
chaque député doit se limiter à vingt minutes sur un
même article, un même paragraphe d'une même motion ou une
même question d'ordre et de règlement.
Le règlement ne me laisse pas la latitude d'accorder une heure,
deux heures ou trois heures sur un article en présumant que le temps ne
sera pas utilisé sur les autres articles.
Je veux bien faire preuve de bonne volonté à
l'égard du député de Chicoutimi, mais je lui demanderais
de conclure son intervention sur cet article de la façon la plus
brève possible.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, le ministre me demande
comment justifier l'attitude que j'ai lorsque nous prônons ou lorsque je
prône la création d'une ville en une seule étape. Il ne
faut pas oublier que nous avons très clairement spécifié
nos positions avant l'étude de ce projet de loi. J'ai très bien
dit que nous étions contre le principe de votre loi qui force une fusion
sans référendum et sans consultation populaire, mais que,
étant donné que le législateur nous forçait
à nous prononcer sur ce projet de loi, il était de mon devoir
d'essayer de bonifier cette loi qu'il nous présente, et que toutes les
recommandations que je fais dans l'esprit de bonifier la loi sont toujours
faites avec la réserve que j'ai sur le principe même que je
n'accepte pas de fusionner des municipalités de force et sans avoir fait
un référendum.
Je crois que le ministre devrait être au moins, je dirais, juste
et ne pas essayer de laisser percevoir une impression autre que celle que j'ai
donnée dès le début de cette commission, lorsque nous
avons clarifié nos positions. Ce que je lui demande, c'est: Comment
pouvez-vous concilier le sens des responsabilités du gouvernement qui
nous oblige à prendre une décision maintenant, alors que, du
même trait, ce gouvernement admet qu'il n'a pas fait d'étude
sérieuse du point de vue économique? Ce que je lui propose, il me
semble que cela se tient. Vous avez décidé de créer une
ville en 1976, Chicoutimi. Je pense que le processus est premièrement de
faire une étude sérieuse de ce regroupement proposé sur
les implications financières que cela peut avoir et, suite à
cela, informer la population adéquatement, non seulement en faisant voir
seulement un côté de la situation; puis, troisièmement, la
population étant informée, procéder à la tenue d'un
référendum. Si la population est majoritairement d'accord,
à ce moment, je crois qu'un gouvernement peut être justifié
de répondre au désir clairement exprimé d'une population
pour un projet précis comme celui-là.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je dis encore une fois que les
régions visées par ce projet de loi ne sont pas des
régions ordinaires. Ce sont des régions qui ont devant elles deux
choix: Contribuer ou ne pas contribuer au progrès du Québec. Le
Québec a payé cher le développement
désordonné, le manque de forces autonomes, autochtones, si vous
voulez, de certaines de ses régions. Nous avons vu l'Outaouais se
plaindre pendant des décennies d'être négligé. Nous
voyons encore aujourd'hui le Saguenay se plaindre d'être
négligé par la province, de ne pas recevoir sa juste part des
investissements rendus possibles par des ententes
fédérales-provinciales et ainsi de suite. Nous disons ceci: Si
nous sommes pour donner de l'argent, il faut que quelqu'un produise cet argent.
Si nous sommes pour investir dans le secteur public ocmme dans le secteur
privé, nous devons examiner la rentabilité de nos
investissements. Nous ne pouvons donner partout.
Il faut obtenir de quelque part. Nous en obtenons des autres secteurs du
Canada qui ont une économie plus forte que la nôtre. Nous en
obtenons de certaines régions qui produisent activement, et nous
redistribuons cette richesse. Mais dans les régions critiques qui ne
produisent pas suffisamment pour répondre à leurs propres
besoins, nous avons, comme collectivité, un intérêt et un
besoin de changer ces régions de demanderesses en productrices. Nous
avons mis beaucoup d'argent dans ces régions, et nous avons à en
mettre davantage. Mais le but de ces investissements doit être de
rentabiliser l'activité.
Il est évident que, si l'on propose aux citoyens en
général, n'importe où dans la province, la fusion de leur
municipalité avec une autre, la tendance surtout si la question
est posée de façon simple: Oui ou non, êtes-vous pour ou
contre? est de conserver le statu quo, de conserver ce que l'on
connaît, de conserver les relations avec lesquelles on a appris à
vivre. Le changement est toujours menaçant. Il est difficile d'amener
les gens, surtout le jour d'un scrutin où il faut dire oui ou non, de
dire tout simplement: Oui, on est enthousiaste de cela. Je suis obligé
de conserver la distinction que l'on doit faire entre l'opinion publique en
général, qui a tendance à réagir d'une façon
relativement simple et à réduire les questions à leur plus
simple expression, et l'opinion professionnelle et avisée de gens qui,
ou détiennent des responsabilités publiques et administratives,
ou qui ont des connaissances et peuvent donner leur avis.
C'est en mettant tout cela ensemble, M. le Président, que nous
avons dit: Prendre beaucoup plus de temps à résoudre le
problème au Saguenay, le problème de l'Outaouais,
équivaudrait à pénaliser non seulement les gens de ces
deux régions, mais également à pénaliser le
Québec. Le Québec a traversé des périodes
difficiles sur le plan économique. Des périodes au cours
desquelles nous n'avons pas consacré aux éléments moteurs
de notre société l'attention que nous aurions dû faire.
Nous vons donc du rattrapage à faire, nous avons des correctifs à
appliquer. Je voudrais bien que les six millions de Québécois
participent quotidiennement aux décisions, mais ce n'est pas possible.
On doit...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas cela qu'on vous demande, non.
M. GOLDBLOOM: J'ai parlé des six millions. Je pourrais parler des
120,000 d'une région.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. GOLDBLOOM: II serait désirable que les gens puissent
participer aux décisions. Ce n'est pas facile d'amener la prise d'une
décision complexe par un grand nombre de personnes. Quand on a, par
exemple, un conseil de 53, 55, comme à Montréal, on est
obligé d'avoir un comité exécutif, parce qu'il est assez
difficile de travailler en détail avec un grand nombre de personnes.
Alors, M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Pourquoi ne croyez-vous pas que la population de
Chicoutimi ne sera pas capable de souscrire à ce message dit
progressiste que vous nous livrez après une période
d'information?
M. GOLDBLOOM: Je dis que le sujet est discuté depuis des
années, et que nous devons planifier l'avenir du Québec, nous
n'avons pas d'autre choix.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais planifier, ce n'est pas bousculer les
populations.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Messieurs, je regrette, je ne veux pas
priver le député de Chicoutimi de son droit de parole, mais je
l'ai averti à deux reprises que le temps était
écoulé. Est-ce que les membres de la commission sont prêts
à se prononcer sur la motion d'amendement du député de
Chicoutimi à l'article 2 qui se lit comme suit: "Sous condition du
résultat d'une consultation des propriétaires et des locataires,
tel que prévu à l'article 13 de le Loi du regroupement des
municipalités (1971, chapitre 53) à compter du 1er janvier 1976,
les habitants et contribuables des territoires des villes de Chicoutimi,
Chicoutimi-Nord et de Rivière-du-Moulin et des cantons Tremblay et
Chicoutimi forment une corporation de ville sous le nom de ville de
Chicoutimi."
Est-ce que cette motion est adoptée ou rejetée?
M. GOLDBLOOM: Rejetée, M. le Président. DES VOIX:
Rejetée.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Sur division?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je voudrais qu'on enregistre le vote, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Vote enregistré. M. Bédard
(Chicoutimi).
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Harvey (Dubuc).
M. HARVEY (Dubuc): Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Belle-mare (Johnson). M. Boutin
(Abitibi-Ouest).
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Gratton (Gatineau). M. Chagnon
(Lévis).
M. CHAGNON (Lévis): Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Harvey (Jonquière).
M. HARVEY (Jonquière): Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Goldbloom (D'Arcy-McGee).
M. GOLDBLOOM: Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. Lecours (Frontenac).
M. LECOURS (Frontenac): Contre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): MM. Léger, Brown, Parent, Roy,
Pelletier.
La motion d'amendement du député de Chicoutimi est
rejetée par six voix contre une.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais proposer une
modification à cet article et je voudrais faire distribuer le texte de
l'amendement que je proposerai qui se lit comme suit: ...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous voulez faire biffer "et des cantons
Tremblay".
M. GOLDBLOOM: Oui, et il y a aussi une autre modification à
faire: "A compter du 1er janvier 1976, les habitants et contribuables des
territoires des cités de Chicoutimi et de Chicoutimi-Nord, de la ville
de Rivière-du-Moulin et du canton de Chicoutimi forment une corporation
de ville sous le nom de "ville de Chicoutimi"."
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que cet amendement est
accepté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour l'amendement, ça va.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'amendement proposé par le
ministre des Affaires municipales est adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je voudrais simplement savoir pourquoi vous avez
rayé "des cantons Tremblay."
M. GOLDBLOOM: Après...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est parce que le maire était ou
n'était pas d'accord.
M. GOLDBLOOM: C'est après consultation du maire et du conseil de
comté. La municipalité avait été incluse dans
l'article original à cause de sa fusion antérieure avec
Chicoutimi-Nord qui n'avait pas été réussie, à la
dernière minute, pour des raisons techniques et financières, et
le conseil de comté et la municipalité elle-même ayant
indiqué que leur attitude n'était pas la même
vis-à-vis d'une fusion impliquant la ville de Chicoutimi, nous avons
examiné la question et nous avons donné raison à la
municipalité.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 2 adopté tel
qu'amendé: Article 3, Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'abstiens sur l'article 2 parce qu'on n'a
pas accepté qu'il y ait une consultation populaire, un
référendum, avant de décider de constituer...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'article 2 est adopté, tel
qu'amendé, avec l'abstention du député de Chicoutimi.
Article 3.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 3, on lit: La ville de Chicoutimi
succède aux droits, obligations et charges des municipalités
visées à l'article 2. Elle devient, sans reprise d'instance,
partie à toute instance aux lieu et place de ces municipalités.
Pour nous permettre de juger de ce que cet article représente,
j'aimerais savoir si le ministre peut nous fournir des chiffres, au moins sur
le taux de la taxe foncière, sur le taux des taxes spéciales, sur
le taux des taxes d'affaires, sur le taux des taxes d'immobilisation, les
montants des immobilisations. Est-ce qu'il peut nous fournir des renseignements
sur la dette per capita de chacune des villes qu'il décide de fusionner
par ce projet de loi et nous donner une approximation du montant des emprunts
de chacune de ces villes?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous pourrions certainement aller
aux renseignements et fournir les chiffres sur la plupart de ces
considérations. On remarquera cependant que la série d'articles
que nous abordons main-
tenant vise la négociation entre les municipalités, les
modalités de leur union. C'est pour cette raison que nous avons cru que
ce n'était pas nécessaire de fournir tout l'appui documentaire
quant à cette section. Ce sont des articles de portée
générale qui disent simplement: Les municipalités
examineront ensemble ces considérations. Il est évident que nous
agirons de la même façon que dans les autres cas,
c'est-à-dire fournir les subventions statutaires et aussi fournir de
l'aide là où l'aide est justifiée. Il y a des projets
particuliers et des problèmes particuliers que nous avons connus dans
certaines de ces municipalités, notamment dans Chicoutimi-Nord. Je ne
révèle rien en disant cela. Il s'agirait de regarder le dossier
de chacune de ces municipalités pour avoir une appréciation. Ce
serait quand même plus limité que l'examen détaillé
que feront ensemble les municipalités au cours de la prochaine
année.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ne trouvez-vous pas que cela aurait
été pas mal plus sérieux de nous fournir ces chiffres au
niveau de la commission parlementaire avant de nous demander de nous prononcer
sur un article qui a de telles implications? Il me semble que c'est
élémentaire. Il me semble qu'un législateur qui est
sérieux, qui décide de poser un geste aussi important ne peut pas
le faire sans au moins fournir à la commission parlementaire les
instruments nécessaires pour que chacun des membres de la commission
puisse juger en toute connaissance de cause. Qu'est-ce qui arrive du point de
vue de l'uniformisation de la taxe foncière? On ne sait pas. On n'a
absolument aucun renseignement. Vous nous demandez de légiférer
et de décider à l'aveuglette. Là, on en a l'exemple
frappant. Comment pouvez-vous prétendre être sérieux et ne
pas accepter de mettre entre les mains des membres de la commission au moins
des éléments, quelques éléments de base qui
puissent nous permettre de juger? On n'a absolument rien entre les mains.
On a seulement un papier d'une page qui contient... en votant ça,
on décide de la formation de la future ville de Chicoutimi, on
décide de l'avenir d'une population qui va représenter
au-delà de 60,000 âmes. Ce qui me surprend, c'est qu'on l'avait
pour JAK, au moins ça faisait un peu plus sérieux. Mais
concernant Chicoutimi, on prend la même décision que pour JAK et
on n'a absolument rien entre les mains.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai déjà dit que la
philosophie de cette loi, que nous sommes obligés de vider en quelque
sorte, est basée sur la négociation entre les
municipalités. J'ai déjà indiqué, dans plusieurs
cas où des négociations de cette nature sont en cours, que s'il y
a des écarts importants qui ont pour effet de réduire l'attrait
du mariage proposé, que j'agirais de façon à
réduire ces écarts, pour rendre le mariage plus attrayant. La
philosophie étant celle de la négociation entre les
municipalités, c'est ce que nous disons ici par la loi, la
décision essentielle est prise, les modalités seront
déterminées et les partages financiers seront
déterminés par négociation entre les parties.
M. BEDARD (Chicoutimi): Justement, vous présumez
déjà d'avance de toutes les négociations et de toutes les
modalités, parce que vous imposez dans le premier paragraphe la
décision que devront prendre les villes intéressées, sans
vous demander si ces mêmes municipalités seront d'accord ou non
sur les modalités que ça représente, les modalités
qui sont quand même importantes.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous allons plus loin que cela,
nous créons la ville du Saguenay et nous présumons de tout ce
processus et nous présumons qu'il y aura moyen de régler les
problèmes au fur et à mesure qu'ils se présenteront et que
la bonne volonté des intéressés qui, dans ce cas
particulier, est manifestée par les dirigeants municipaux suffira pour
les amener à des ententes valables qu'ils sont plus compétents
que nous pour déterminer. Nous pouvons évidemment regarder des
chiffres et essayer de tirer des conclusions, nous risquerions, si nous le
faisions, de faire des erreurs graves dans notre appréciation parce que
nous n'aurions pas tout le processus d'examen de la situation
financière, toutes les implications des projets et des problèmes
des municipalités devant nous. Nous nous substituerions, en quelque
sorte, aux élus locaux qui sont ici, chargés d'examiner et de
régler les problèmes.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ce que vous faites, présentement,
vous vous substituez aux élus locaux et même, vous vous substituez
à la population que vous n'avez pas consultée pour imposer une
solution.
M. GOLDBLOOM: Pour établir un cadre pour le futur
développement de la région, oui. Nous faisons cela.
M. HARVEY (Dubuc): Est-ce que vous connaissez les déclarations du
maire Villeneuve et du maire Major? M. Villeneuve dit dans le Quotidien de
mercredi, le 18 décembre, que le gouvernement a été
intelligent dans sa démarche.
M. Major, maire de Rivière-du-Moulin, se dit très
enthousiaste à la prescription d'obliger un regroupement à
l'échelle dans la région et y voit également la
possibilité pour la région d'offrir un cadre politique favorable
au développement d'initiatives économiques.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'ai beaucoup de respect pour les maires, les
députés, les ministres, mais jamais on ne me convaincra que, face
à une décision comme celle-là, ces personnes
peuvent passer au-dessus, peuvent prendre une décision de cette
importance, sans auparavant consulter leur population par voie de
référendum.
D'accord, ils sont élus présentement, que ce soit comme
maires, députés ou ministres, mais de là à ce que
le fait d'être élus puisse permettre de prendre n'importe quelle
décision, c'est une autre chose, à mon sens.
Quand vous parlez de déclaration, je pourrais bien vous donner
les déclarations du ministre Toupin, qui est notre responsable de l'OPDQ
et qui a déclaré, il n'y a pas tellement longtemps...
M. HARVEY (Dubuc): II a été mal
interprété.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... qu'il n'y aurait pas de fusion dans JAK si
les quatre maires n'étaient pas d'accord. Pourtant, on fait JAK
présentement. Je pourrais vous citer je ne le
répéterai pas mais, d'une façon
générale, je pourrais vous citer toutes les déclarations
qui ont été faites par le ministre des Affaires municipales
à savoir qu'il n'y aurait pas de fusion forcée dans la
région et il y en a présentement que la Commission
municipale viendrait siéger dans les régions et elle n'est pas
venue siéger.
Je pourrais vous rappeler également les déclarations
faites tout récemment encore par le ministre du Revenu, selon lesquelles
il n'envisageait pas qu'il y aurait de fusions forcées, tant dans JAK
que dans l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean et, à l'heure actuelle,
on procède de cette façon-là.
Les déclarations, cela veut dire ce que cela veut dire. Les
déclarations de politiciens, et je le dis autant pour moi que pour les
autres, d'une certaine façon, dans le sens qu'être élu ne
donne pas un passeport pour prendre n'importe quelle décision. Une
décision comme celle que nous prenons présentement implique
nécessairement l'obligation d'une consultation, soit par voie de
référendum ou, au moins, une consultation populaire. Cela ne
donne pas tous les droits d'être élu.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 3, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, une seconde. Vous savez,
si on s'en tenait au niveau des déclarations, vous avez l'opinion du
maire de la paroisse de Bagotville qui s'est prononcé, il y a quelques
heures, sur...
M. HARVEY (Dubuc): C'est comme le ministre Toupin, il a
été mal interprété.
M. BEDARD (Chicoutimi): Selon vous, ils sont tous mal
interprétés.
M. HARVEY (Dubuc): Ces deux cas-là.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est un ancien maire qui est dans votre
comté et...
M. HARVEY (Dubuc): Un ancien maire?
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est-à-dire un maire qui est
présentement dans votre comté et qui déclare que cette
loi-là est un collier qui provoquera des réactions violentes.
M. HARVEY (Dubuc): Voulez-vous, on va en parler tout à l'heure,
à l'article 7?
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous vous sentez mal à l'aise.
M. HARVEY (Dubuc): Je ne suis pas mal à l'aise du tout, on va en
parler à l'article 7. Ma réponse est prête depuis
longtemps.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 3, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde, M. le Président, il y a la
deuxième partie de l'article 3.
Concernant l'article 3, je tiens à enregistrer mon abstention,
étant donné le manque d'information que le gouvernement a
refusé ou a omis de mettre à la disposition des membres de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 3, adopté avec l'abstention
du député de Chicoutimi. Article 4. Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 4, je voudrais faire un amendement
dans le sens suivant: Qu'on ajoute, après le mot "conseil", à la
sixième ligne, les mots "en vertu des conventions collectives".
M. GOLDBLOOM: M. le Président, au deuxième alinéa
de l'article 3, on a conservé les conventions collectives existantes et
nous en avons discuté dans le même contexte...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas dans le même contexte, M. le
ministre. Concernant JAK, nous sommes face à une ville qui va commencer
à fonctionner le 1er janvier 1975. Dans le cas présent, nous
sommes face à une ville qui commencera à exister le 1er janvier
1976 seulement et, déjà, on prévoit, dans cette clause,
des dispositions très précises. Il me semble qu'il y aurait
avantage à ce que, d'ici à ce temps, on rassure et qu'on
précise les gens qui sont concernés en indiquant très
clairement qu'ils continueront à être et qu'ils seront
continuellement protégés par les clauses contenues dans leurs
conventions collectives.
M. GOLDBLOOM: Mais, c'est ce que dit le deuxième alinéa de
l'article 3, qu'ils continueront d'être protégés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non. Dans l'article 3, c'est d'une façon
générale dont on parle; dans l'article 4, on parle d'une
façon spécifique des postes que leur assigne le conseil.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'article 3 dit que le conseil ne
pourra pas les assigner à des postes si cette assignation était
contraire à la convention collective.
Est-il concevable que l'on dise, à un article, que la convention
collective est conservée intégralement et, à un autre
article, que l'on peut agir contrairement à ce que prévoit cette
convention collective? Ce serait inconcevable. La déclaration positive
l'emporte sur toute possibilité négative si l'on dit: C'est
conserver, c'est conservé. On n'est pas obligé de
répéter, à chaque fois, que tout autre geste doit
être en vertu de la convention collective, on le dit une fois.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est votre prétention et vous avez le
droit de l'avancer.
M. GOLDBLOOM: Certainement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous avez également le droit de battre
l'amendement que j'apporte. Je maintiens l'amendement qui se lirait...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Ajouter "en vertu des conventions
collectives existantes".
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de Chicoutimi
propose d'ajouter, à la sixième ligne, après les mots "aux
postes que leur assigne le conseil" les mots "en vertu des conventions
collectives existantes, sans réduction, etc.". Est-ce que cet amendement
est accepté? Rejeté sur division?
M. GOLDBLOOM: Sur division, d'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 4, adopté? Adopté.
Article 5?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde! Qu'est-ce qui va arriver si, le 1er
juillet 1975, les municipalités qui sont mentionnées ne sont pas
en mesure de présenter au ministre des Affaires municipales un protocole
d'entente?
M. BOUTIN: Ce serait de la mauvaise volonté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pardon?
M. BOUTIN: Ce serait de la mauvaise volonté.
M. GOLDBLOOM: II est prévu au deuxième alinéa, M.
le Président, que: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut
délivrer des lettres patentes reproduisant, avec ou sans modification,
le contenu du protocole ou, à défaut de celui-ci,
déterminera les modalités et conditions du regroupement."
M. BEDARD (Chicoutimi): Ecoutez. Si à un moment donné,
pour des raisons très compréhensibles, on ne peut pas
présenter un protocole d'entente pour la date du 1er juillet 1975, vous
prétendez que vous allez vous-même légiférer,
quoi?
M. GOLDBLOOM: II faut mettre une date limite. Il faut donner à
quelqu'un le pouvoir d'agir après cette date limite. La chose logique
serait, s'il n'y a pas de protocole de rédigé à la date
prévue, de s'asseoir avec les intéressés et d'essayer
d'arriver à la meilleure entente possible, mais il faut que quelqu'un en
prenne la responsabilité.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous continuez la politique de
législation forcée d'article en article.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 5, adopté? Adopté.
Article 6?
UNE VOIX: Adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous pouvez attendre deux minutes? Concernant
l'article 6, pouvez-vous nous en dire la portée?
M. GOLDBLOOM: Ce sont les articles qui portent sur les avis. On peut
vous les indiquer. L'article 15 dit tout simplement: Les lettres patentes
fusionnant des municipalités ont leur effet nonobstant toute disposition
législative inconciliable. L'article 16 prévoit que le ministre
donne avis de la délivrance des lettres patentes. L'article 17 parle de
l'entrée en vigueur des lettres patentes. L'article 22 prévoit
que l'Editeur officiel du Québec doit publier le résultat.
L'article 25 dit que le ministre peut verser des subventions.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 6, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Avant qu'on passe à l'autre article, il y
a quand même des questions que je voudrais poser au ministre, concernant
la création de la ville de Chicoutimi pour le 1er janvier 1976. Je
remarque que dans JAK, ce qui est normal, vous avez prévu une date
d'élection générale qui se situe à peu près
six mois après la création de la ville comme telle. Dans
Chicoutimi, il n'y a rien de prévu à cet effet.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, contrai-
rement à ce que l'on faisait dans la définition d'une
charte pour la future ville de Jonquière, on ne crée pas de
charte ici. Les lettres patentes qui constitueront la charte, contiendront des
précisions sur lesquelles les intéressés se seraient
entendus quant à la date de la première élection
générale.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre trouverait normal qu'une
élection générale se tienne dans un délai à
peu près semblable à celui qui est prévu pour la ville de
Jonquière?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que les
intéressés autour de la table vont décider comment
procéder. Il y a une contrainte qui arrivera un peu plus loin dans le
projet de loi, c'est-à-dire que la durée de l'existence de la
nouvelle ville de Chicoutimi sera limitée. Il sera peut-être le
désir des intéressés de ne pas procéder à
des élections entre-temps, mais bien de continuer de gouverner en
conseil provisoire. Nous avons discuté de cette question avec la
commission municipale qui nous indique qu'elle ne voit pas
d'inconvénient à ce qu'un conseil provisoire continue de diriger
les affaires d'une municipalité pendant une longue période de
temps, une période aussi longue que deux ou trois années.
M. LEGER: M. le Président, à l'article 6, vous dites que
les articles 15, 16, 17, 22 et 25 de la Loi du regroupement des
municipalités... C'est la loi 276?
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est cela, oui.
M. LEGER: Ces articles s'appliquent à la ville de Chicoutimi.
Comment se fait-il que vous les décrivez de telle façon, surtout
l'article 25 qui décrète $15 per capita, et que le dernier
article de tout le projet de loi, l'article 34, dit que pour les fins de la
présente, le ministre des Affaires municipales peut verser à
toute nouvelle municipalité constituée en vertu de la
présente loi, une subvention n'excédant pas $15? Ce n'est pas une
redondance? Pourquoi est-ce écrit deux fois comme cela? Peut-être
avez-vous une intention. Mais je ne vois pas pourquoi c'est écrit
là, après cela, à la fin...
M. GOLDBLOOM: Dans d'autres cas, M. le Président, si ma
mémoire est fidèle, on n'a pas précisé
l'applicabilité de certains articles de l'actuel bill 276. Mais c'est
simplement pour plus de sécurité qu'on a décidé de
mettre l'article général à la fin, nonobstant le fait
qu'à certains endroits, on a mentionné que l'article 25
s'appliquerait. On se rappellera que dans la charte de la future ville de
Jonquière, il n'y a pas d'allusion à cette possibilité de
subvention. Alors, qu'on laisse ou qu'on enlève le chiffre 25 dans cet
article...
M. LEGER: C'est une redondance. Il n'y a pas de...
M. GOLDBLOOM: C'est cela. Il n'y a pas de mal à cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme vous allez créer la ville de
Chicoutimi pour le 1er janvier 1976, et qu'il y a des élections qui sont
prévues dans Chicoutimi-Nord pour le mois de novembre 1975, est-ce
qu'à ce moment, ces élections vont être
retardées?
M. GOLDBLOOM: II y aura, évidemment, lieu pour les
intéressés de discuter et de présenter des
recommandations, des propositions avant juillet, et ces propositions pourraient
impliquer la remise des élections. C'est possible.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant Chicoutimi-Nord, par exemple, qui est
inclus dans l'unité dont on parle, est-ce qu'il y a des garanties pour
les employés municipaux qui sont présentement en fonction?
M. GOLDBLOOM: On en a discuté. C'est à l'article...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait à... M. GOLDBLOOM: ... 4, je
pense.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à l'article 4, je crois.
M. GOLDBLOOM: Oui, qui protège les fonctionnaires et
employés de chacune des municipalités.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): A ce chapitre, les articles 2 à 6
inclusivement, concernant la nouvelle ville de Chicoutimi, sont
adoptés.
M. BEDARD (Chicoutimi): II y avait peut-être...
LE PRESIDENT (M. Cornellier): ... votre amendement...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... une question générale. Pour
rédiger le protocole d'entente, j'imagine que ce sont les quatre maires
qui le font avec leur conseil respectif?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que ce sont...
M. GOLDBLOOM: Avec les conseillers particuliers
spécialisés qu'ils voudraient amener ou qu'ils voudraient
demander au ministère.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'article...
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais la table qui fait les... Disons l'instance
décisionnelle, c'est quoi?
M. GOLDBLOOM: L'instance décisionnelle, c'est le
lieutenant-gouverneur en conseil. C'est une table de négociation, et les
intéressés peuvent établir les règles du jeu pour
leurs propres négociations, choisir le président des
assemblées, leurs conseillers, ainsi de suite.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 7.
Ville de La Baie
M. LEGER: M. le Président, à l'article 7 qui se lit comme
suit: "A compter du 1er janvier 1976, les habitants et contribuables des
territoires des villes de Port-Alfred et Bagotville, de la paroisse de
Bagotville, de la municipalité de Grande-Baie, forment une corporation
de ville sous le nom de Ville de La Baie.
Là, il y a deux choses: le fait qu'elle va s'appeler La Baie et,
en même temps, que les citoyens comme tels devront vivre maintenant dans
une nouvelle administration unifiée. Est-ce qu'à ce jour, on peut
dire que le ministre n'a pas envoyé la Commission municipale
siéger dans cette région? Je pense qu'il nous l'a
déjà dit.
Est-ce qu'il y a eu des sondages uniquement dans cette région, et
quels en ont été les résultats en pourcentage?
M. GOLDBLOOM: Si ma mémoire est fidèle, c'étaient
les pourcentages les plus élevés de toute la région avec
92.5 p.c, dans Port-Alfred, favorables à la fusion...
M. HARVEY (Dubuc): 96 p.c.
M. GOLDBLOOM: ... et 80 p.c. favorables je donne les chiffres de
mémoire dans Bagotville.
M. LEGER: 80 p.c. à Bagotville.
M. GOLDBLOOM: Approximativement.
M. LEGER: Je vais vous donner un exemple flagrant de la
différence qu'il peut y avoir et des interprétations qu'on peut
donner entre la consultation auprès des maires, l'opinion des maires au
sujet de la population et la différence qu'il peut y avoir entre un
sondage et une consultation populaire.
D'abord, j'ai ici un article dans lequel on voit les déclarations
de M. Jean-Baptiste Larouche, dont le titre est: "Un collier qui provoquera des
réactions violentes." "La loi spéciale sur le regroupement est un
collier qui provoquera des réactions violentes dans plusieurs
municipalités.
C'est du moins l'opinion du maire de la paroisse de Bagotville, M.
Jean-Baptiste Larouche, qui s'élève contre l'attitude du
gouvernement provincial. J'ai toujours répété que je ne
voulais pas vendre mes concitoyens, et voilà que le gouvernement refuse
le droit à la consultation, de dire M. Larouche."
D'un autre côté, il est satisfait du côté
positif de la loi pour le regroupement du secteur de La Baie, il dit qu'il est
encore beaucoup trop tôt pour parler des conséquences de cette loi
spéciale, mais il y a aussi des aspects positifs.
Mais quand même, on voit le maire et, pour lui, ces citoyens n'ont
pas été consultés. Le sondage est une indication que
ça valait la peine de dépenser .un peu d'argent pour que les gens
puissent être consultés d'une façon démocratique.
Parce que la réaction du maire, c'est de dire qu'ils auraient dû
être consultés. Peut-être qu'il pourrait être
d'accord, le maire, mais il dit: Moi, je représente une population; mon
devoir, c'est de dire que ces gens auraient dû être
consultés avant. Il y a une "moses" de différence entre un
sondage fait d'une façon scientifique, la réaction des gens qui
répondent, par une consultation, à des affirmations, des
explications et des renseignements donnés pendant une période
présondage, et un sondage qui pose des questions très simples et
qui ne peut pas trop à moins qu'il soit biaisé
donner de renseignements.
C'est la raison pour laquelle je reviens avec notre amendement
régulier, de façon que, devant la déclaration du maire,
devant le fait qu'il n'y a eu qu'un sondage, que l'article 7 soit
remplacé par ce qui suit... Vous allez voir cette marotte que nous
avons. J'avais prévenu le ministre, de toute façon, que notre
objectif, c'est que les gens soient consultés, tout en étant
d'accord sur la possibilité d'avoir une seule grande ville au Saguenay.
Cela se lirait comme suit: "Sous condition du résultat d'une
consultation des propriétaires et des locataires, tel que prévu
à l'article 13 de la Loi du regroupement des municipalités (1971,
chapitre 53), à compter du 1er janvier 1976, les habitants et
contribuables des territoires des villes de Port-Alfred, de Bagotville, de la
paroisse de Bagotville, de la municipalité de Grande-Baie forment une
corporation de ville sous le nom de ville de La Baie.
M. le Président, si vous remarquez dans cette phrase, au
début, si on part avec une petite nuance que le ministre va très
bien comprendre, on ne dit pas qu'il devrait y avoir consultation. On dit: Sous
condition du résultat d'une consultation. Je pense que le ministre voit
où je veux en venir avec la différence entre les résultats
d'une consultation qui sont obligatoires, le ministre vient juste de le saisir,
et des référendums qui sont tenus dans des régions
où on ne tient pas compte du résultat parce qu'on ne se sent pas
lié pour différentes autres raisons. Le ministre pense que, si on
parle de Shawbrid-
ge et Prévost où il y a eu un sondage, ou un
référendum particulier, qui a donné un résultat
d'une majorité et le ministre ne s'est pas senti lié par le
résultat de cette consultation populaire qui a été
très forte puisque habituellement rarement plus de 30 p.c. vont voter
à un sondage. Là on dépassait les 50 p.c., je crois que
c'était 55 p.c, des citoyens qui se sont prononcés dans un
référendum avec des explications, des tambours, des trompettes,
des placards, des visites, de la cabale et le résultat a
été contraignant, a été majoritaire.
Comme il y avait trois choix, ce n'était pas un vote style de la
France où si on n'a pas la majorité absolue au premier tour on a
un deuxième tour. C'était tout simplement trois noms à
choisir, il y en a un qui est sorti, le plus populaire et le résultat de
la consultation était évident, les gens avaient voté avec
une proportion de participation des plus élevées dans Shawbridge
et Prévost, mais le ministre n'a pas daigné donner suite à
ce résultat. C'est pour cela que l'amendement est fait de cette
façon, pour que, si jamais le ministre avait l'occasion d'accepter cet
amendement, le résultat du sondage l'obligerait à suivre
réellement la volonté populaire et là on appellerait cela
réellement de la social-démocratie.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, l'honorable député
de Lafontaine a longuement expliqué son astuce en rédigeant son
amendement et j'ai été dûment impressionné.
J'aimerais que mon collègue de Dubuc, tout à l'heure, fasse
certains commentaires sur l'article qu'a cité le député de
Lafontaine. Mais je pense que nous avons déjà fait un
débat sur cette question.
M. LEGER: Oui, mais je n'ai pas eu le résultat. On attend
toujours le résultat quand même.
M. GOLDBLOOM: Oui, d'accord. Je ne parle pas de la question de
Shawbridge, mais sur la question de ce genre d'amendement, je voudrais attirer
l'attention de l'honorable député de Lafontaine vers le fait que
dans ce projet de loi, nous avons inscrit une formule précise que je
trouve attrayante et que je voudrais appliquer à toute situation
analogue, c'est-à-dire qu'automatiquement, lors de la deuxième
élection générale dans la municipalité, on fasse un
référendum sur le nom de la municipalité pour savoir si
les gens sont d'accord ou ne sont pas d'accord. Finalement, je voudrais dire
à l'honorable député de Lafontaine que, depuis l'adoption
du bill 22, il faut dire "un Moi'se" de différence.
M. LEGER: C'est toujours permis d'avoir de l'humour.
Est-ce que le ministre, à ce stade-ci peut me dire s'il a
réellement pris la décision de décréter ou
d'obliger la municipalité de Shawbridge, puisqu'on parle de
référendum, à un référen- dum nouveau.
Où est-ce qu'on en est rendu de ce côté? Quant à
avoir abordé cela, je ne veux pas en faire un grand débat, mais
la décision, qu'est-ce que c'est?
M. GOLDBLOOM: C'est celle que j'ai suggérée...
M. LEGER: Suggérée... avez-vous
décrété que la ville de Shawbridge qui s'appelle
Shawbridge maintenant, mais seulement pour un certain temps, selon les
décisions du ministre, est-ce que vous avez dit qu'à telle date
vous exigeriez un référendum ou si vous laissez mourir les
choses?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, le maire est venu me voir et
je lui ai dit carrément que je voudrais qu'il y ait un deuxième
référendum avec deux noms possibles et que l'on choisisse une
fois pour toutes le nom de la municipalité.
M. LEGER: Pour la date, ça va être déterminé
par vous ou par le conseil de ville?
M. GOLDBLOOM: Je n'ai pas vérifié la date des prochaines
élections municipales. Si elles doivent avoir lieu en novembre cette
année, plutôt que d'obliger la municipalité et ses
contribuables à payer deux fois un scrutin, je suggérerais que
cela ait lieu en même temps que les élections municipales et je
soupçonne qu'effectivement c'est en 1975 que des élections
devront avoir lieu. Mais je dis cela sous réserve, je n'ai pas
vérifié.
M. LEGER: D'après vous, les élections auraient lieu en
novembre 1975, plutôt que de faire deux choses à deux dates
différentes, ça pourrait être à cette date. Si
c'était en 1976, vous attendriez jusqu'en 1976 plutôt que de
prendre la décision.
M. GOLDBLOOM: Pas nécessairement, M. le Président. Dans ce
cas particulier, à cause de toute la discussion que l'on connaît,
je pense que ce serait injuste à l'endroit de la population qui veut
prendre une décision définitive et il me semble assez clair,
après cette période de temps, que ni les partisans du nom
Shawbridge, ni les partisans du nom Prévost laisseront tomber le sujet;
je voudrais donc qu'une décision se prenne à un moment
raisonnable.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Le député de Dubuc.
M. HARVEY (Dubuc): En rapport avec l'amendement du député
de Lafontaine, je dois dire que, suite au dépôt de la loi 98, j'ai
discuté avec les quatre maires qui forment la municipalité de La
Baie, celui de la paroisse de Bagotville, dont M. Jean-Baptiste Larouche, qui
est maire de cette municipalité, le maire de
Bagotville, M. Hervé Tremblay, le maire de Port-Alfred, M.
Gérald Turbide, le maire de la municipalité de Grande-Baie, M.
Adrien Simard. Je dois vous dire d'abord que M. Simard était heureux,
vous ne le citez pas, que sa municipalité soit incluse
dans la nouvelle ville de La Baie parce que, dans les unités de
regroupement, au début, il n'y était pas, il y avait seulement la
paroisse de Bagotville, Bagotville et Port-Alfred, c'est un bon point.
Deuxièmement, le maire de Bagotville s'est montré aussi en
faveur de cette fusion, ainsi que le maire de Port-Alfred, d'ailleurs, le
maire...
M. BEDARD (Chicoutimi): II est en voyage, le maire de Bagotville?
M. HARVEY (Dubuc): II est parti mardi à 4 h 30. De mardi 10 h 30
à 4 h 30, tu as le temps de parler à un gars. Je dois vous dire
en passant que je lui parle assez souvent.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ah! vous parlez pour lui, là?
M. HARVEY (Dubuc): Oui, le maire de Bagotville s'est montré
favorable à la loi 98 en ce qui concerne le secteur de La Baie...
M. BEDARD (Chicoutimi): Parce que j'ai un article de journal...
M. HARVEY (Dubuc): ... laissez-moi parler, vous parlerez après,
vous poserez toutes les questions que vous voudrez.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est simplement pour vous informer qu'on a un
article de journal à l'effet que c'est récent "il a
été impossible d'obtenir les commentaires du maire de Bagotville,
M. Hervé Tremblay, qui s'est envolé pour l'Europe hier
matin."
M. HARVEY (Dubuc): C'est la même journée, c'est clair.
C'est ce que je vous dis, l'article n'est pas tout à fait correct. Il
est parti à 4 h 30 exactement et je lui ai parlé, au maire de
Bagotville.
M. BEDARD (Chicoutimi): L'article est correct. Ils ne l'ont pas
rejoint.
M. HARVEY (Dubuc): Non, ils disent qu'il est parti le matin.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les seuls commentaires que nous avons, c'est
vous qui les faites.
M. HARVEY (Dubuc): Vous venez de me dire qu'il est parti le matin, il
n'est pas parti le matin, il est parti à 4 h 30, soit dit en passant,
c'est le maire suppléant, M. Jean-Jacques Tremblay, ainsi que le
secrétaire-trésorier, M. Marc Potvin, qui sont allés le
reconduire à l'aéroport de Bagotville. Est-ce assez clair?
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais oui.
M. HARVEY (Dubuc): Quant au maire de la paroisse de Bagotville...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est clair qu'il n'a pas donné son
idée.
M. HARVEY (Dubuc): II m'a donné son idée.
M. BEDARD (Chicoutimi): II vous l'a donnée à vous! ...
M. HARVEY (Dubuc): Oui. Il n'est pas obligé de vous la donner
à vous. Quant au maire de la paroisse de Bagotville...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est surtout à la population que j'ai
hâte qu'ils la donnent.
M. HARVEY (Dubuc): II va la donner à la population aussi.
D'ailleurs, ce n'est pas vous qui allez le forcer à la donner. Quant au
maire de la paroisse de Bagotville, je lui ai téléphoné,
suite à la parution de cet article du 18 décembre et j'ai dit: M.
Larouche, vous m'aviez dit que vous étiez en faveur du regroupement des
quatre municipalités. Est-ce que cet article-là, "un collier qui
provoquera des réactions violentes", veut dire que vous n'êtes
plus maintenant en faveur? Il m'a dit que non. Il m'a dit qu'il a
été mal cité. J'ai dit: M. Larouche, si vous pensez que
vous ne devriez pas faire partie de la ville de La Baie, dites-le moi tout de
suite et je recommanderai au ministre de vous exclure de la ville de La
Baie.
Il m'a dit non, je veux demeurer dans la ville de la Baie. C'est
inscrit, ce que je dis là, au journal des Débats.
M. BEDARD (Chicoutimi): Et la population?
M. HARVEY (Dubuc): Les maires sont élus, jusqu'à nouvel
ordre, ce sont eux qui vont mener.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ah bon! M. HARVEY (Dubuc): Oui, monsieur.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, vous prétendez que pour une
décision aussi importante que celle-là, vous n'avez pas besoin de
consulter la population?
M. HARVEY (Dubuc): J'ai dit que les maires étaient élus.
Ce sont eux qui dirigent les municipalités.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les maires n'ont pas été
élus sur ce mandat-là.
M. HARVEY (Dubuc): J'ai dit que les maires ont été
élus. Ce sont eux qui vont mener. Ce
n'est pas le député de Chicoutimi qui va mener dans le
comté de Dubuc.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non seulement je n'ai pas l'intention d'aller
mener dans le comté de Dubuc et concernant une décision
aussi importante, même concernant le comté de Chicoutimi, je
respecte assez la population pour croire qu'il est nécessaire de la
consulter avant de prendre une décision, dans un sens ou dans l'autre.
On ne peut pas prendre un mandat qu'on reçoit aux élections
provinciales faites sur bien des sujets, comme étant un mandat pour
enchaîner une population, engager une population dans un processus de
fusion.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que les membres de la
commission...
M. LEGER: Est-ce qu'il y a eu des études particulières de
faites pour évaluer si toutes ces villes-là devaient être
ensemble? Parce qu'il y a quand même des choix. Est-ce qu'elles
étaient toutes dans la même unité de regroupement? Et
est-ce qu'il y a eu des études pour évaluer les avantages et les
désavantages de ce regroupement, tel qu'il est préconisé
dans la loi?
M. GOLDBLOOM: Les études ne sont pas les études
précises qui ont été menées par la ville de
Jonquière ou la ville de Kénogami et la paroisse de
Saint-Dominique de Jonquière. Nous n'avons pas le détail que nous
avions dans ces cas-là. Nous avons certainement tout un cheminement
historique, toute une discussion qui se déroule dans l'opinion publique
depuis des années. Il y a eu des oppositions, il y a eu des frictions.
Nous sommes rendus à un point où les frictions sont moindres,
où les attitudes sont positives, où le témoignage des
maires qui ne sont pas de nouveaux venus dans leur région, même
s'il y en a qui sont nouvellement arrivés à la mairie que,
vraiment, c'est dans l'intérêt de la région, c'est
désirable et désiré.
Je pense bien que la création d'un port de mer pour la
région, de façon intégrée, avec son
aéroport, qui est situé dans la paroisse...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... un tel argument, c'est votre manque de
démocratie.
M. HARVEY (Dubuc): Un excellent argument.
M. LEGER: M. le Président, il y a des renseignements quand
même évidents, importants, que la commission doit connaître.
Entre autres, est-ce que le ministre a avec lui ou pourrait nous apporter,
demain matin, les taux des diverses taxes des municipalités
concernées, les montants d'évaluation de chacune des
municipalités, la dette per capita de chacune des municipalités,
les investissements pour chacune, des chiffres un peu comme ceux que vous avez
apportés pour JAK de façon qu'on puisse évaluer, comme il
n'y a pas eu d'étude précise il y a eu certaines
études, comme vous le dites les avantages et les
désavantages qu'il y a pour que ces villes et les parties de village
soient incluses dans la même unité? Est-ce qu'on pourrait avoir
cela pour demain?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je ne suis pas certain...
M. LEGER: Vous devez avoir au moins un sommaire.
M. GOLDBLOOM: ... demain étant samedi, que nous pourrons produire
des chiffres. Je pense que nous avons une appréciation
générale de la situation. Nous avons, dans ce cas comme dans les
autres, établi un cadre et, à l'intérieur de ce cadre, je
suis convaincu que la bonne volonté des intéressés, d'un
côté, et l'aide du gouvernement, de l'autre, résoudront les
problèmes qui se présenteront.
M. LEGER: Vous ne pourriez pas nous avoir des chiffres pour demain? De
la bonne volonté ne remplace quand même pas des chiffres
précis.
M. BOUTIN: M. le Président, est-ce qu'on pourrait savoir à
quelle heure va reprendre le "filibuster" demain?
M. BEDARD (Chicoutimi): Pardon, il n'y a pas de "filibuster". S'il y
avait un "filibuster", vous seriez encore au premier article.
M. LEGER: II y a déjà deux villes de
créées.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Messieurs, il est minuit. La commission
ajourne ses travaux à demain et nous recevrons les ordres...
M. LEGER: C'est sine die, cela dépend de la Chambre.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Sine die. Nous recevrons demain, s'il y a
lieu, les ordres de la Chambre.
M. GOLDBLOOM: Merci, M. le Président.
(Fin de la séance à 23 h 58)