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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 98
Loi concernant certaines municipalités
de l'Outaouais et du Haut-Saguenay
Séance du lundi 23 décembre 1974
(Onze heures treize minutes)
M. BRISSON (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales se réunit à nouveau
pour continuer l'étude du projet de loi 98, Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay.
On m'informe des changements suivants des membres de la commission: M.
Harvey (Dubuc) remplace M. Bédard (Montmorency); M. Massi-cotte
(Lotbinière) remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Harvey
(Jonquière) remplace M. Déziel (Saint-François); M. Assad
(Papineau) remplace M. Leduc (Taillon); M. Tremblay (Iberville) remplace M.
Ostiguy (Verchères); M. Larivière (Pontiac) remplace M. Parent
(Prévost) et enfin M. Gratton (Gatineau) remplace M. Vaillancourt.
Ces changements sont-ils agréés?
M. GRATTON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable député de
Gatineau.
Communauté régionale de
l'Outaouais
M. GRATTON: Avant qu'on n'entreprenne l'étude du projet de loi
là où on en était rendu, j'aimerais faire une suggestion.
Je ne sais pas si cela rejoindrait le désir de l'honorable
député de Chicoutimi. Etant donné qu'on a laissé en
suspens une seule chose, dans la région de l'Outaouais, soit la
dernière partie qui traite de certains changements à la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais, le ministre m'informe que
ces amendements qu'il entend apporter au texte original pourraient être
déposés immédiatement, ce qui nous permettrait, si nous
avons l'assentiment de l'Opposition, de vider la question de l'Outaouais, puis
on pourrait ensuite se limiter strictement au Saguenay.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai pas objection.
Je trouve que ce serait un cheminement normal au début des travaux de
cette commission, ce qui veut dire qu'il nous resterait simplement le dernier
article à adopter qui concerne l'ensemble du projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Est-ce que le ministre a ces amendements?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, peut-être que je pourrais
dire quelques mots pour expliquer les articles que je voudrais proposer ici. On
se rappellera que samedi nous avons discuté de la composition du
comité exécutif. L'on se rappellera que la tradition des
communautés urbaines et régionales est de les faire administrer
par un conseil, composé d'un nombre assez important de membres et par un
comité exécutif qui préparent les résolutions, les
projets et ainsi de suite. Cette même tradition veut que le conseil soit
représentatif de tous les membres de toutes les municipalités
membres tandis que le comité exécutif est une
représentativité plus restreinte.
Pour respecter cela et pour tenir compte, en même temps, d'un
phénomène particulier à la Communauté
régionale de l'Outaouais, où le président du comité
exécutif est nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil au
lieu d'être choisi parmi les membres du conseil de la communauté,
je voudrais proposer que nous définissions une représentation qui
serait à toutes fins pratiques proportionnelle, mais qui permettrait
à chaque municipalité d'avoir au moins un siège au
conseil.
Présentement, le président du comité
exécutif, je vous rappelle encore une fois qu'il est nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil, a le droit de participer à la
discussion mais n'a pas le droit de voter, quant à la prise des
décisions. Curieusement, dans la loi actuelle de la Communauté
régionale de l'Outaouais, personne n'a une voix
prépondérante en cas d'égalité des voix. C'est un
peu curieux, on ne prévoit pas comment résoudre le
problème créé par l'égalité des voix.
Puisque le président du comité exécutif n'est pas un
élu, je suggère que nous ne lui accordions pas normalement le
droit de vote au même titre que les élus qui composent le conseil.
Par contre, puisqu'il est directement concerné par les projets sur
lesquels on vote, je voudrais suggérer c'est le sens des articles
que je dépose que ce soit à lui qu'on donne la voix
prépondérante en cas d'égalité des voix.
Vous avez alors trois articles proposés pour remplacer l'article
39, qui porte sur la composition du conseil pour modifier l'article 49 pour
indiquer que normalement seuls les élus ont droit de vote et pour
modifier l'article 50 pour éliminer l'alinéa qui prévoit
un vote pondéré et le remplacer par l'attribution au
président du comité exécutif du droit d'exercer son vote
seulement en cas d'égalité des voix parmi les élus.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Gatineau.
M. GRATTON: Puis-je poser une question au ministre? Dans la
modification, à l'article 39, on fait exception des maires de Gatineau
et de Hull, au deuxième paragraphe, "au cas de refus et
d'incapacité d'agir du maire". Je
comprends pourquoi, dans le cas de Hull, parce qu'il y a huit
conseillers, et qu'à toutes fins utiles tout le monde va siéger,
mais dans le cas de la ville de Gatineau, il y aura plus de six conseillers
dans le nouveau conseil. Je me demande si on ne devrait pas enlever l'exception
qu'on fait de Gatineau.
M. GOLDBLOOM: Je pense que c'est raisonnable, M. le Président.
L'idée était d'assurer aux municipalités plus petites qui
seraient représentées peut-être par leur seul maire, la
possibilité d'être toujours représentées, si le
maire était incapable d'agir et de ne pas accorder le même
privilège aux grandes municipalités qui ont la
prépondérance de présence, de toute façon, mais
puisque, effectivement, dans le cas de Gatineau, il y a plus de membres que les
sept prévus, j'ai l'esprit ouvert là-dessus. Vous pourrez le
juger d'une manière ou d'une autre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Y a-t-il d'autres commentaires sur
l'amendement de l'article 30? L'article 39 de cette loi est remplacé par
le suivant... etc.? Cet amendement est adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce suite à de nouvelles consultations
que le ministre a pu faire en fin de semaine?
M. GOLDBLOOM: En toute franchise, M. le Président, nous nous
sommes quittés samedi, à minuit et nous voici depuis dix heures
ce matin, et je n'ai pas eu le temps ni les moyens de faire de larges
consultations. J'ai repensé la question moi-même. J'ai
consulté les députés intéressés. J'en ai
discuté avec mes conseillers juridiques et c'est la conclusion à
laquelle je suis venu. Le principe fondamental que je voudrais respecter est
que chaque municipalité ait au moins un siège au conseil.
La formule que je propose donnerait un léger avantage
proportionnel au milieu rural, qui serait représenté par un
nombre qui, en proportion, serait un peu supérieur à la
représentation urbaine.
Mais, si l'on tient compte de la création de villes, je pense que
cette surreprésentation, qui est légère, est
justifiée dans le cas du milieu rural.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Cet amendement est adopté. Cet
amendement va bien à l'article 30 de la nouvelle loi et remplace le
texte qu'il y avait?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je m'excuse. Avant de
compléter l'adoption de l'article 30 qui modifie l'article 39,
j'aimerais obtenir une précision. Nous n'avons rien dans le projet de
loi qui touche la ville de Hull et je ne voudrais pas me fier à ma
mémoire. Le conseil municipal de la cité de Hull est
composé de combien de membres?
M. GRATTON: Huit échevins, M. le Président, plus le maire,
ce qui fait un total de neuf.
M. GOLDBLOOM: II y en a neuf. M. GRATTON: Oui.
M. GOLDBLOOM: Dans ce cas, je pense que, pour être juste à
l'endroit de tout le monde, l'on devrait enlever les deux noms et le
deuxième alinéa se lirait: "Au cas de refus ou
d'incapacité d'agir du maire, le conseil de la municipalité
désigne comme remplaçant un autre de ses membres."
M. GRATTON: D'accord, M. le Président. Nous avons "sauf pour la
cité de Hull et de la ville de Gatineau..."
M. GOLDBLOOM: Nous enlevons les virgules.
UNE VOIX: Et les virgules.
M. GRATTON: Et les virgules, évidemment.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'amendement de cet article 30 est
adopté? Adopté.
Article 30, adopté.
Les articles 49, concernent quels articles de la nouvelle loi, les
articles 10,098...
M. GRATTON: M. le Président... LE PRESIDENT (M. Brisson):
Oui.
M. GRATTON: ... pour votre bonne compréhension, vous qui
n'étiez pas présent samedi soir, aux petites heures, vous parlez
de l'article 30...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Je n'étais pas présent, parce
que je ne présidais pas.
M. GRATTON: C'est ce que je voulais dire, bien entendu. Mais vous
n'êtes pas au courant du fait qu'il y a une rénumérotation
qui est nécessitée par l'abrogation de l'article 29. Nous avons
biffé, samedi soir, l'article 29 du texte original et nous avons
d'ailleurs également abrogé l'article 32.
Je pense qu'il y a eu motion générale pour une
renumérotation complète. Lorsque vous adoptez l'amendement comme
étant le nouvel article 30, ce sera un autre numéro.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Concernant les anciens numéros de la
présente loi que nous étudions.
M. GRATTON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Les légistes renuméroteront en
conséquence le projet de loi, les articles du projet de loi.
M. GRATTON: Ils sont tout à fait à la hauteur de votre
compétence comme président de commission, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Je le savais.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, avec ce que nous proposons ici,
l'article 31...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois deviner les paroles de mon
collègue.
M. GOLDBLOOM: ... tel que nous l'avons dans le texte
déposé, et qui a été laissé en suspens lors
de la clôture de nos travaux samedi soir, n'est plus nécessaire;
il serait alors remplacé par ce que nous avons ici comme modification
à l'article 49 de la Loi de la Communauté régionale de
l'Outaouais.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'ancien article 31 est retiré pour
être remplacé par un nouvel article qui se lirait: L'article 49 de
cette loi est modifié en ajoutant à la fin, après le mot
"qualité" ce qui suit: "Sous réserve de l'article 50". Cet
amendement est-il adopté?
M. GRATTON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté.
M. GOLDBLOOM: L'article 32 du projet de loi qui avait été
biffé, serait remplacé par un nouvel article qui apporterait la
modification indiquée à l'article 50 de la Loi de la
communauté régionale.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 50 de cette loi est modifié
en remplaçant le deuxième alinéa par le suivant: Au cas
d'égalité des voix, le président du comité
exécutif a droit de vote. Cet amendement est-il adopté?
UNE VOIX: . dopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, pour que cela soit très
clair, actuellement, sans la modification que nous venons d'apporter, l'article
50 de la Loi de la communauté régionale se lit comme suit: Les
décisions du conseil sont prises à la majorité des voix.
Chaque membre du conseil dispose d'une voix, et, en outre, d'une autre voix
pour chaque millier d'habitants au-delà du premier millier d'habitants
de la municipalité qu'il représente. Le président peut
voter comme membre du conseil, mais il n'a pas de voix
prépondérante au cas d'égalité des voix. On faisait
allusion là au président de l'assemblée, le
président du conseil, pas au président du comité
exécutif. L'article se lirait maintenant de la façon suivante:
Les décisions du conseil sont prises à la majorité des
voix; au cas d'égalité des voix, le président du
comité exécutif a droit de vote.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Je remercie M. le ministre. Nous sommes
rendus à l'article 12.
M. LEGER: Un instant, M. le Président. J'attendais la fin des
articles pour Hull...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: ... pour donner des renseignements au ministre, tel qu'il
m'avait convié de le faire. Je lui ai dit que je lui ferais tenir
publiquement des renseignements sur le problème de la spéculation
foncière et qui vont commencer à nourrir son enquête qu'il
nous a promise.
Je félicite le ministre d'avoir le courage de demander une
enquête sur la spéculation foncière dans la région
de Hull.
Je voudrais lui parler afin de lui donner des chiffres précis
maintenant. C'est un relevé des achats spéculatifs des placements
Laleri...
M. GRATTON: Comment épelez-vous ce nom?
M. LEGER: L-a-1-e-r-i. M. GRATTON: L-a...
M. LEGER: ... 1-e-r-i, qui a été fait à partir de
contrats de vente. Je vais simplement donner les numéros de lots, selon
le cadastre, qui ont été achetés de différentes
personnes par les placements Laleri. Les numéros de lots et cadastres
sont les suivants: 440 ouest cela va être inscrit au journal des
Débats 440 est, 431 nord, 428, 419, 416 1/2 sud, 416 1/2 nord,
4311/2 sud, 407, 438, 439 sud, 420, partie sud. qui fait une grande superficie
totale de 52,251 pieds carrés. Le total des achats, à
différentes dates, mais durant les deux dernières années,
que les placements Laleri ont faits à différentes personnes qui
étaient propriétaires de cela, se chiffre par $176,700, et le
tout a été revendu, par les placements Laleri, au moment
précis où la spéculation leur permettait de
connaître la valeur des terrains qui augmentait par des renseignements
qu'ils avaient, pour la somme de $783,765, faisant un profit de $607,000 dans
un espace de temps très court. Alors, M. le Président, comme nous
savons qu'il n'y a pas de loi encore sur la spéculation foncière
et qu'il est absolument nécessaire que le ministre se penche
là-dessus, et que nous sommes en train d'étudier un regroupement
municipal dans lequel il y a des articles permettant à des élus
du peuple, au niveau municipal, de négocier bientôt d'autres
terrains, je tiens à dire que, dans les placements Laleri, il y a
un échevin d'une des municipalités intéressées qui
est propriétaire de cela, de la ville de Hull, et que le ministre va
découvrir...
J'ai beaucoup d'autres choses à donner. Je pourrai les lui donner
plus tard, mais il m'avait demandé un commencement de renseignements,
que je lui donne. Je sais que le ministre est foncièrement honnête
et intègre. Je l'ai toujours dit et, de toute façon, je sais
qu'il va aller au bout de son enquête, et qu'à la suite de cette
enquête, le ministre va découvrir beaucoup d'autres noms que je
lui ai donnés.
Il est bien important, vu qu'il y a beaucoup de noms "in trust", que le
ministre fasse enquête dans les différentes transactions
immobilières qui ont eu lieu au cours des dernières années
et dans d'autres à venir, afin de connaf-tre les vrais noms
derrière les façades "in trust". Je laisse au ministre le soin de
commencer son enquête avec cela comme départ. Je lui en donnerai
d'autres à mesure qu'il me le demandera ou que j'en aurai d'autres
à lui donner.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le député de
Lafontaine est fidèle à sa parole, et, en me fournissant des
précisions il m'invite à confirmer, ce que je fais avec plaisir,
que je poursuivrai l'enquête jusqu'au bout pour éclaircir la
situation et pour faire de la lumière sur ce qui pourrait être les
effets d'un transfert de territoire. C'est cela qu'il veut, et il n'y a pas
lieu de tourner autour du pot et d'utiliser des mots voilés. Il veut
qu'il soit clair que s'il y a une décision entre les deux conseils
municipaux ou, à défaut de cette décision, une
recommandation d'une personne professionnelle, parce que je ne voudrais pas en
assumer cette responsabilité, l'on sache qui est propriétaire et
qui pourrait peut-être profiter de cette situation. La
vérité a ses droits, l'intérêt public doit
être protégé. Je ne porte évidemment aucun jugement,
même sur les chiffres que l'honorable député vient de
déposer. Nous ferons une enquête sérieuse et nous rendrons
public ce que nous trouverons, et cela avant qu'une entente soit conclue ou
qu'une transaction quelconque ait lieu.
M. LEGER: D'accord! Si le ministre me permet, pour son information
personnelle et pour le journal des Débats, je vais donner d'autres
détails qui lui permettront d'avancer, ce sont les numéros de
contrats de vente, c'est-à-dire les premiers contrats de vente
individuels avec les placements Laleri. Les numéros de contrats de vente
sont les suivants: 216-782, 217-826, 200-678, 202-294, 202-295, 209-459,
204-073, 204-011, 217-009, 208-251. Ce sont des contrats originaux qui ont
été payés à des prix qui se sont totalisés
par $176,700.
Je pense que, pour le moment, je peux lui donner cela, comme base de
départ.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, le seul commentaire que je
voudrais faire sur le fond de la question présentement, c'est quand
même un travail assez détaillé, un travail du
bénédictin, je dirais, si le territoire visé est assez
important et je voudrais exprimer un mot de caution, non pas quant à la
véracité, mais quant à la pertinence de tous les
renseignements que l'on peut accumuler à un moment donné. Je
m'explique. Il y a évidemment lieu de regarder les transactions et,
notamment, les transactions récentes. Il y a lieu de déterminer
depuis combien de temps une personne ou une compagnie est propriétaire
d'un certain terrain. H va sans dire que, si c'est depuis une longue
période de temps, les implications sont plus différentes que si
les transactions ont été récentes et le
propriétaire ne l'a été que pendant une courte
période. Deuxièmement, il est parfois difficile d'avoir les
renseignements quant aux options possibles qui ont pu être données
par le propriétaire à une autre personne. Les options ne sont
pas, si je comprends bien, toujours enregistrées au bureau
d'enregistrement. C'est un facteur qui pourrait faire qu'à un moment
donné je dépose un rapport et que le député de
Lafontaine dise: Le rapport n'est pas précis, il y a telle ou telle
transaction possible. Je voudrais lui dire que j'irai aussi loin que je le
pourrai. Il est possible que je ne sois pas en mesure de connaître des
options accordées par des propriétaires à d'autres
personnes parce que ces options ne sont pas toujours enregistrées.
Troisièmement, il y a le fait que, dans la pratique normale du
notariat, l'enregistrement ne se fait pas toujours immédiatement. Il y a
parfois un certain laps de temps avant que le notaire ne se présente au
bureau d'enregistrement pour faire inscrire une transaction. Là aussi,
il y a la possibilité que nous n'ayons pas tous les détails les
plus récents dans tous les cas. Je prends cette précaution pour
indiquer que la bonne volonté et la bonne foi sont là au
départ et que, s'il y a des divergences sur quelques détails
à la fin quand il y aura un rapport de déposé, ce ne sera
ni par manque de bonne foi, ni par manque de volonté d'aller jusqu'au
bout et de tout présenter de façon précise et ouverte, ce
qui se trouvera dans cette situation.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, messieurs...
M. LEGER: Est-ce que le ministre voudrait demander aux
municipalités concernées par cette enquête de geler leur
règlement de zonage tant que l'enquête ne sera pas
terminée? Je vais vous donner un exemple, une raison de cela.
D'après les chiffres que je viens de vous donner et les dates des
achats, on voit une volonté très forte d'une connaissance, par
les acheteurs de l'éventualité d'une valeur augmentée
très rapidement.
Je vous donne pour exemple le même groupe de spéculateurs
des placements Laleri qui, en dedans d'un an et demi, se mettent à
acheter différents lots qui se touchent. L'ensemble de
ces lots étant tous achetés à des dates
différentes, ils passent par la suite une transaction qui leur fait
faire un profit de près de 300 p.c. C'est donc dire qu'il y avait une
volonté évidente dans cela, par l'achat d'une série de
propriétés et de cadastres à des personnes
différentes par une même firme et les revendant avec un profit
énorme, 300 p.c, on voit un cas précis de spéculation, de
volonté, de connaissance de renseignements que les autres
propriétaires n'avaient pas.
Si c'est possible, demander aux municipalités de geler leurs
règlements de zonage pour qu'il n'y ait pas, durant l'enquête, de
possibilité de fraude.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, en réponse à la
suggestion que vient de faire le député de Lafontaine, je dois
souligner que la loi ne donne pas au ministre l'autorité pour geler les
modifications de règlements de zonage dans une municipalité. La
loi ne lui donne pas non plus la responsabilité d'approuver les
résolutions adoptées par les conseils municipaux pour modifier
les règlements de zonage, sauf dans quelques cas où, dans la
charte particulière de la ville, on a éliminé le
référendum et on a donné au ministre un droit de regard,
un droit d'approbation sur les modifications de zonage qui se feraient sans
référendum. Il faudra donc que j'examine, avec mes conseillers
juridiques, les possibilités d'intervention.
S'il n'y en a pas, ce serait simplement l'influence morale que pourrait
avoir...
M. LEGER: C'est ça que je voulais demander, s'il ne peut pas au
point de vue légal, c'est une demande morale pour que la
municipalité comprenne que ce serait peut-être indécent de
faire des changements pendant une enquête; une demande morale du
ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, la vérité a ses
droits et j'ai l'intention de les lui donner.
M. LEGER: Je remercie le ministre et je le félicite de sa
décision.
M. GRATTON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Gatineau.
M. GRATTON: M. le Président, si vous me permettiez très
brièvement de vous dire que je suis tout à fait d'accord. Il se
fait beaucoup de spéculation dans la région de l'Outaouais et,
nécessairement, dans la municipalité de Lucerne puisque, comme je
l'ai dit samedi dernier, c'est dans cette municipalité que se trouve la
grande majorité de la grande portion de terrain qui reste à
développer dans l'Outaouais. Mais il ne faut pas nécessairement
relier la spéculation foncière avec la possibilité ou la
discussion qui dure depuis assez longtemps d'une fusion quel- conque entre
diverses municipalités de la région.
A la base, ce qui fait qu'il y a spéculation dans l'Outaouais, et
je le répète, je ne le cache pas, il y en a, c'est justement
parce qu'il y a une demande pour du logement, une demande pour ce qui
accompagne le logement, les services communautaires, laquelle est
créée par la décision du gouvernement
fédéral d'implanter des édifices fédéraux du
côté québécois de l'Outaouais. Forcément,
ceci amène des gens nouveaux qui viennent demeurer du côté
québécois et cela pousse ceux qui s'intéressent à
la chose à spéculer sur la valeur des terrains qui sont de plus
en plus en demande.
C'est le système normal de l'offre et de la demande qui
prévaut.
M. le Président, en terminant, je pense que ceci semble nous
amener à la fin de la discussion sur la région de l'Outaouais.
J'aimerais simplement demander ceci au ministre. Il a mentionné samedi
qu'il avait l'intention d'apporter un nouvel article d'ordre
général, qui réglerait la situation d'intérim du
1er au 13 janvier. J'avais cru comprendre que cet article s'inscrirait à
la fin du projet de loi et couvrirait toutes les municipalités. A-t-il
l'intention de le déposer maintenant ou d'attendre que nous ayons
terminé l'étude de l'article sur la municipalité de
Saguenay?
M. GOLDBLOOM: Nous avons effectivement adopté samedi un article,
à la fin du projet de loi, pour permettre d'assurer l'intérim,
quant à l'émission des chèques de paie. Y a-t-il d'autres
préoccupations?
M. GRATTON: M. le Président, il semble que j'étais en
train de téléphoner. Puis-je demander au secrétaire des
commissions de me faire parvenir une copie de cet amendement, s'il vous
plaît, pour que je puisse en prendre connaissance? La commission l'a
déjà adopté?
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. GRATTON: J'en félicite la commission.
M. LEGER: Pour répondre au député de Gatineau, je
vais lui dire que, dans la région de Lucerne... Le député
peut-il m'écouter, parce qu'il m'a posé une question?
M. GRATTON: Oui, j'écoute.
M. LEGER: Si, dans la région de Lucerne, la vocation actuelle des
terrains libres est domiciliaire et que les élus, qui sont là
actuellement, soit du côté de Hull ou de l'agglomération de
Lucerne, ont directement ou indirectement des terrains dans cette
région, et qu'il y avait un changement de vocation en une vocation
industrielle, parc industriel, autoroute, toutes choses qui font augmenter
énormément les prix et que, eux, sont au courant de ces
renseignements,
vous comprenez très bien le conflit d'intérêts dans
lequel se trouveraient les personnes qui négocieraient des terrains.
Ceci permettrait, à ce moment, dans les négociations, à
cause de l'actuel projet de loi, à ces mêmes négociateurs
des deux municipalités, s'ils ont des terrains à tel ou tel
endroit, de faire passer la nouvelle ligne de démarcation plutôt
1,000 pieds à gauche ou 3,000 pieds à droite, parce qu'ils
auraient eux-mêmes des terrains à l'endroit où eux savent
que peut-être il y aura un parc industriel et la vocation actuelle
étant domiciliaire, les gens qui sont propriétaires de ces
terrains, actuellement, voudraient peut-être vendre à d'autres qui
connaissent les renseignements ou qui sont peut-être déjà
entre les mains de ceux qui connaissent les renseignements. C'est toute cette
question d'enquête sur les transactions immobilières qui se sont
faites, qui vont se faire. Il faudrait aussi éviter que les
négociations permettent, justement, qu'elles soient faites au nom des
intérêts d'individus qui ont, entre leurs mains, des
renseignements que la population n'a pas.
C'est la raison pour laquelle j'ai parlé si longtemps samedi
soir, en disant qu'il est très important que ce soit fait au nom et pour
le bien des citoyens. La recommandation de l'amendement que nous avons soumis,
je pense, une douzaine de fois, qui était de voir à faire un
référendum ou une consultation populaire, était pour que
les citoyens sachent qu'ils se sont prononcés et que, plus tard, ils ne
disent pas que c'était pour enrichir certaines personnes. Ce
n'était pas dans notre intérêt personnel, c'était
pour d'autres intérêts.
L'enquête que j'ai demandée va permettre de clarifier
cela.
La demande que je faisais au ministre, une demande morale auprès
des municipalités de ne pas changer leur zonage actuellement, que
l'enquête soit faite avant que les négociations aboutissent,
permettrait d'avoir une possibilité de regroupement beaucoup plus
heureux pour les citoyens plutôt que pour certaines personnes,
uniquement.
LE PRESIDENT (M. Brisson): D'autres commentaires, messieurs? Nous
commençons l'article 12.
Le député de Chicoutimi.
Ville de Saguenay
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 12, M. le Président, nous
aurions un amendement à proposer qui aurait comme effet que l'article 1
soit modifié par ce qui suit: "Sous condition du résultat d'une
consultation des propriétaires et des locataires, tel que prévu
à l'article 13 de la Loi du regroupement des municipalités (1971,
chapitre 53), à compter du 1er janvier 1978, les habitants et
contribuables des territoires de villes, cités et paroisses de
Chicoutimi, Chicou- timi-Nord, Rivière-du-Moulin, du canton Chicoutimi
parce que le canton Tremblay a été enlevé de
Jonquière, Kénogami, Arvida, Saint-Dominique-de-Jonquière
forment une corporation de ville sous le nom de ville de Saguenay."
C'est un amendement à l'article 12.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable ministre.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, nous avons discuté, dans le
même contexte, plusieurs motions d'amendement de même nature et ce
n'est pas par un manque de respect pour les opinions du député de
Chicoutimi que je trouve que nous avons déjà dit beaucoup
là-dessus et que le gouvernement doit être conséquent avec
lui-même et aller au bout de sa pensée. Pour cette raison, le
député comprendra que nous ne sommes pas en mesure d'accepter son
amendement.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je crois que le sens de
cet article n'empêche pas le gouvernement d'être conséquent
avec lui-même; au contraire, c'est une occasion, une dernière
occasion que nous voulons lui donner de respecter ce droit qu'ont les
populations de décider de leur avenir et non pas de se faire imposer un
avenir sur lequel elles ont été, à notre humble opinion,
très peu, pas assez consultées.
Cet amendement se réfère d'abord, il est
différent des autres à des dates de réalisation qui
sont autres que celles qui ont été présentées
concernant la ville de La Baie, la ville de Jonquière, la ville de
Chicoutimi et, également, à la défense de cet amendement,
nous voulons expliciter d'autres raisons qui ne pouvaient peut-être pas
être explicitées dans les autres cas et qui, nous
l'espérons, permettront au ministre de peut-être réviser sa
position.
Je ne crois pas que ce soit une marque de faiblesse que de
réviser sa position à un moment donné si les circonstances
l'obligent. C'est dans ce sens que nous présentons notre
résolution. Le ministre tout à l'heure a semblé
très heureux que le député de Lafontaine respecte sa
parole en lui apportant des renseignements qu'il a donnés à la
commission en ce qui a trait à l'étude de la fusion
prônée par le gouvernement dans l'Outaouais.
Je vais lui donner une dernière occasion de respecter, au moins
partiellement, sa parole et les promesses qu'il a faites aux populations
intéressées par ce projet de loi. Je l'ai déjà dit,
nous sommes d'accord sur l'objectif de ce projet de loi qui est de former une
seule ville dans le Haut-Saguenay. Nous croyons vraiment que c'est la voie de
l'avenir pour le Haut-Saguenay. Maintenant, nous avons différé
sur les modalités, toujours sous réserve de la
nécessité de la consultation populaire. Nous avons
différé sur les modalités dans le sens que nous
savons, à savoir que nous croyons que, si le gouvernement voulait
vraiment une grande ville dans le Haut-Saguenay, il eût été
plus logique, plus pratique et plus efficace de procéder en une seule
étape, plutôt que de la manière que nous propose le projet
de loi; parce qu'il aurait évité des doubles chambardements de la
population et des doubles chambardements administratifs. Il aurait aussi
empêché la formation de deux blocs, ce qui peut avoir comme
conséquence qu'une lutte se poursuive d'une façon encore plus
grave entre deux blocs vraiment constitués et mette dans notre esprit,
en tout cas, en danger, la réalisation de cet objectif principal que
nous avons en commun, une grande ville au Haut-Saguenay.
Je veux tenter un dernier effort pour fournir au gouvernement la chance
d'introduire au moins un peu de démocratie, de couleur
démocratique dans ce projet de loi qu'il nous présente. Je l'ai
dit tout à l'heure, je veux également donner la chance au
ministre de respecter, pas seulement à lui, à d'autres ministres
aussi, cet engagement qu'ils avaient donné à la population de ne
pas décider de leur sort sans préalablement les consulter. Ces
engagements j'essaierai d'être le plus bref possible, ce sera une
de mes dernières interventions sur une résolution portant sur ce
sujet précis de l'exigence d'une consultation populaire ces
promesses ont été exprimées très clairement. Je
crois que le ministre ne doit quand même pas oublier ce point, ou le
négliger, et peut-être envisager de repenser sa position, ce qui
ne serait pas, à mon sens, une preuve de faiblesse, au contraire. Entre
autres, je le rappelle au ministre, dans une lettre qu'il envoyait à la
ville d'Arvida, il n'y a quand même pas si longtemps, le ministre disait
textuellement ceci: II me semble désirable que les citoyens de
Jonquière, de Kénogami, de Saint-Dominique-de-Jonquière
soient consultés en même temps que ceux d'Arvida au sujet de
questions identiques sur lesquelles les quatre municipalités se seraient
mises d'accord, puisque les quatre ont été appelées
à suivre ensemble un processus déterminé et à finir
par s'entendre ou par ne pas s'entendre.
C'était clair, et nous savons ce que le projet de loi fait
à l'heure actuelle.
Il y a également le ministre Toupin qui est venu dans la
région pour dire que cette fusion ne se ferait pas sans l'accord des
quatre maires. Nous voyons quand même la position du gouvernement. Cette
assurance a été donnée aussi par le ministre du Revenu et
par bien d'autres responsables du gouvernement dans la région, tout au
long de cette bataille qui a peut-être duré déjà
trop longtemps.
Le ministre, également, dans la même lettre, disait
très spécifiquement ceci: "Je crois aussi que la
municipalité qui veut se faire guider en ce genre de matière par
ses citoyens serait bien inspirée de leur présenter tout
l'évantail de solutions possibles, même si cela rend le
référendum ce n'est pas n'importe quels termes qu'emploie
le ministre un peu plus complexe". M. le Président, concernant la
fusion possible du Haut-Saguenay, de Rivière-du-Moulin à
Jonquière, en une seule ville, le ministre avait été
très explicite aussi, lorsqu'il avait accepté de rencontrer les
maires du Haut-Saguenay. Il avait explicité, dans une lettre au conseil
de ville de Chicoutimi qu'il n'avait pas l'intention de dicter la ligne de
conduite aux municipalités, mais bien de travailler avec elles vers leur
meilleur essor collectif.
Nous voyons, M. le Président, ce qui arrive. On ne peut pas dire,
à l'heure actuelle, que le projet de loi ne dicte pas la conduite. Il y
a eu, également, des demandes qui ont été faites par la
Chambre de commerce régionale, qu'on n'accusera certainement pas
d'être un organisme péquiste ou quoi que ce soit, sur la
nécessité d'un référendum dans le Haut-Saguenay
pour décider du genre de fusion désirée. Qu'on nous dise
qu'on a fait des sondages, que les gens étaient en faveur de la fusion,
c'est une chose, M. le Président, mais il y a un autre
élément qui est bien important dans une fusion, c'est la
modalité de cette fusion, les étapes, autrement dit, le contenu
même du projet de loi tel qu'il nous est présenté
aujourd'hui.
Je fais un dernier effort pour introduire dans ce projet de loi
et je le fais en toute conviction, M. le Président un peu de
couleur démocratique, et je le dis très sincèrement. Je le
dis en ayant la conviction que, si on donnait suite à la
résolution, à l'amendement que je viens de présenter, on
ne compromettrait d'aucune façon la réalisation de cet objectif
commun que nous voulons à savoir, une seule ville dans le
Haut-Saguenay.
Il y a des éléments qui sont différents dans la
constitution d'une seule ville au Haut-Saguenay, différents de ceux qui
pouvaient être compris, contenus à l'intérieur des autres
unités que nous avons formées par ce projet de loi.
Premièrement, on parle de la formation d'une seule ville, celle de
Saguenay, pour 1978, ce qui veut dire que nous avons quand même trois ans
devant nous pour consulter cette population, la consulter, non pas à
n'importe quel temps, non pas n'importe comment, mais la consulter après
l'avoir informée d'une façon adéquate, lui laissant voir
non pas une seule facette de la situation, mais les deux, de manière que
cette population puisse porter un jugement valable.
Dans un premier argument, nous avons beaucoup plus de temps devant nous,
et je ne vois pas comment on n'emploierait pas ces trois ans à
travailler ensemble, et après avoir travaillé ensemble, trouver
le moyen, à l'intérieur de ces trois années, de consulter
cette population, que le projet de loi, déjà, oblige et invite
à travailler la main dans la main.
D'autres éléments sont aussi importants et ne se
retrouvent pas dans les autres situations créées par le projet de
loi. Par exemple, jusqu'à maintenant on a beaucoup mis l'accent, vous
le
savez M. le ministre, sur l'unanimité des maires moins les
dissensions qui se sont exprimées qui représentent la
population dans l'esprit du ministre.
Cependant, M. le Président, si les maires existent, les
conseillers existent également. Jusqu'à quel point, à
l'heure actuelle, leur a-t-on donné les informations nécessaires,
les a-t-on placés dans des conditions propices de manière
à leur accorder suffisamment de temps pour exercer un jugement
éclairé sur la situation ou sur le projet de loi tel que
rédigé? J'en doute et je sais que ce n'est peut-être pas le
cas concernant le secteur JAK où, non seulement les maires, mais
également les conseillers, ont été impliqués depuis
passablement de temps dans les projets de fusion.
Vous savez très bien, M. le ministre, que ce n'est pas le cas
on ne peut pas affirmer la même chose concernant les autres
parties intéressées par le projet d'ensemble de former la ville
du Haut-Saguenay. Comme meilleure preuve de ce que j'avance, nous savons, et le
ministre également, que certains maires de la future ville de Chicoutimi
n'avaient pas de mandat très clair ou très précis de leurs
conseils je ne leur en fais pas grief, ce sont peut-être les
circonstances qui font qu'il en a été ainsi ils n'avaient
pas, au moment des discussions sur ce projet de loi, de mandat explicite de la
part de l'ensemble de leurs conseils. Si on veut se référer aux
maires comme représentants de la population, on doit s'assurer la
possibilité d'avoir la conviction que l'ensemble des conseillers qui
doivent être également consultés ait pu l'être et
d'une façon valable, non pas sur le seul thème de la fusion, mais
sur le projet de loi comme tel, avec ses modalités, avec les
étapes qu'il propose, avec les modalités qu'il propose dans la
formation d'un conseil métropolitain. Même si on voulait nous dire
ou nous affirmer, à cette commission, que les maires et les conseillers
de tout le secteur de ce que sera la future ville de Chicoutimi ont pu
être consultés, ont pu s'exprimer sur l'ensemble des
modalités, y compris la formation du conseil métropolitain, M. le
Président, je vous dis très sincèrement que non seulement
j'en doute, mais je suis porté à croire le contraire. Remarquez
que, s'ils avaient été consultés, rien ne nous dit qu'ils
n'auraient pas abondé dans le même sens. La question n'est pas
là. La question est d'avoir la conviction, d'avoir mis entre leurs mains
tous les éléments qui sont contenus dans le projet de loi. Il
s'agit simplement de se rappeler le processus qui a présidé au
dépôt du projet. Nous sommes le 23 décembre.
Ce projet de loi a été déposé à
l'Assemblée nationale il y a moins d'une semaine, M. le
Président, et jusqu'à quel point pourrait-on avoir la conviction
que l'information, les documents nécessaires, ont été
fournis et qu'un temps suffisant a été accordé
après le dépôt, puisqu'il n'y a qu'une semaine que le
dépôt a été fait?
Je suis convaincu, M. le Président, et je demande au ministre de
le considérer, que, malgré toute leur bonne foi, malgré la
bonne foi, je présume, de toutes les parties concernées, qui sont
intéressées dans ce projet de loi, il reste une chose, c'est que
nous avons la conviction qu'on n'a pas fourni tous les éléments
nécessaires pour se prononcer tant sur l'objectif que sur les principes
et sur les modalités. Comme cela fait moins d'une semaine qu'on
connaît le projet de loi dans toutes ses implications, jusqu'à
quel point tous les conseils de ville, les conseillers, ont-ils eu le temps de
se réunir pour l'étudier dans tout ses détails? Je crois
que ce serait difficile d'avoir une réponse affirmative à ce
sujet.
Autrement dit, M. le Président, si on n'acceptait pas mon
amendement, il me semble qu'il y aurait une certaine incohérence qui se
dégagerait de l'attitude du gouvernement, parce que, d'une part, on nous
dit qu'on se base sur les élus et, d'autre part, il est clair je
ne dis pas que le gouvernement a refusé qu'on ne leur a pas
donné tous les éléments et le contexte pour exercer leur
jugement. On a accepté j'en donne seulement un exemple sans
m'étendre là-dessus la fusion du secteur de Chicoutimi en
une seule ville avec quatre ou cinq articles, et, je l'ai souligné lors
de l'étude du projet de loi, on n'avait pas les implications
financières que cela pouvait comporter. On n'avait pas le tableau, M. le
Président, des budgets, des immobilisations, ce qui rendait presque
impossible, en termes de responsabilité, de voter pour ou contre, ce qui
m'a amené à m'abstenir de voter sur certains de ces articles
où nous n'avions pas assez d'information.
Je crois qu'il y aurait une certaine incohérence dont se rendrait
coupable le gouvernement... En plus de se prononcer contre les amendements que
nous avons faits demandant la consultation avant de procéder aux
fusions, il y aurait cette incohérence parce que les élus, dans
le contexte présent, n'ont pu exercer leur jugement. Je parle des
maires, des conseillers aussi; je parle de tous les corps publics. A moins que
le ministre ne me dise qu'avant de déposer ce projet de loi, ici
à l'Assemblée nationale, il ait déposé
textuellement, il ait mis entre les mains des conseillers, des maires ou des
organismes, ce texte très précis qui est soumis à notre
étude et notre approbation. Mais je doute que ce soit cela, parce que je
considère que ce serait une situation qui serait totalement inacceptable
et je sais bien que le ministre ne se serait pas permis une telle
démarche. Egalement, M. le Président, je pense qu'il faut tenir
compte que nous sommes à peu près dans les pires conditions qui
puissent exister pour étudier ce projet de loi puisque nous sommes
à une fin de session où, on le sait, les mesures d'urgence sont
appliquées, ce qui fait que nous sommes bouleversés concernant le
travail à accomplir et que ces fins de session nous obligent à
adopter, presque à la vapeur, des projets qui, dans le cas
présent, en tout cas, concernent l'avenir de milliers de
citoyens.
Egalement, le court laps de temps que nous avons eu du projet de loi
à la date de sa mise en application nous sommes, je dis bien,
presque condamnés à l'accepter est tel qu'il nous permet
difficilement cette étude sérieuse qui aurait été
nécessaire. Je dis ça parce que si nous devions c'est mon
humble opinion étudier toutes les implications de ce projet de
loi, comme c'est notre devoir, dans le fond, de le faire, avec non seulement
toutes les implications dont on a pu discuter quand il s'est agi de la future
ville de Jonquière, mais également une discussion que nous
aurions dû avoir aussi sérieuse concernant la future ville de
Chicoutimi, en y consacrant encore plus de temps, sur la future ville de
Saguenay avec toutes les implications financières que cela pouvait
comporter, eh bien, je crois qu'à ce moment-là nous serions dans
l'obligation de ne pouvoir accepter ce projet de loi avant les Fêtes,
sans faire de "filibuster", sans essayer de poursuivre d'une façon non
sérieuse ce projet de loi.
Nous sommes pris dans une situation où si on faisait cette
étude, à ce moment-là le délai fixé de ce
projet de loi concernant la formation de la grande ville de Jonquière
pour le 1er janvier 1975 serait rendu difficile d'application. Je l'ai dit
depuis le début, nous voulons avoir une discussion sérieuse
là-dessus, il n'est pas de notre intention de vouloir bloquer ce projet
de loi. Maintenant, nous avons fait voir notre intention à toutes les
occasions qui nous ont été données de le faire,
jusqu'à quel point nous considérions important le fait de
consulter la population à toutes les étapes prévues dans
ce projet de loi.
A l'heure actuelle, face au projet de loi, le gouvernement a
décidé de régler unilatéralement l'avenir d'une
région, avec des répercussions sur des dizaines et des dizaines
d'années. C'est sa responsabilité je vous le dis
honnêtement, je ne me gênerai pas pour le dire parce que c'est sa
responsabilité d'avoir garroché, à la
dernière minute, ce projet de loi dans les pires conditions, en
empêchant l'étude sérieuse des implications, tant au niveau
des objectifs que des modalités, par les conseils, non seulement par les
maires. Les maires sont placés dans la même situation que nous,
ils ont vu le projet de loi à moins, encore une fois, qu'ils
aient été privilégiés dans la connaissance du
projet de loi seulement il y a quelques jours.
Cela m'a surpris, on sait que l'ayant connu seulement depuis quelques
jours, le ministre, lors de son discours de deuxième lecture, à
ce moment-là, a déjà fait savoir l'assentiment de tous les
maires, sauf les exceptions, à ce projet de loi, alors qu'en pratique,
ils n'avaient presque pas eu l'occasion de voir le projet de loi ou tout au
moins de l'étudier avec toutes ses implications. Ce qui veut dire que
leur assentiment est quand même un argument de poids, j'en conviens, mais
également il y aura avantage à avoir la conviction que tous ceux
qui assument l'avenir d'une ville solidairement avec eux, à savoir les
conseillers, aient pu avoir la possibilité d'être appelés
à donner leur idée sur les implications du projet de loi.
Ce qui me fait dire que j'ai eu l'impression, en deuxième
lecture, de deux choses: un assentiment donné à l'avance, quelles
que soient les implications du projet de loi par les maires de
municipalité, puisqu'ils ne l'avaient pas vu plus longtemps que nous, ou
encore m'interro-ger sur le fait qu'ils en aient pris connaissance avant nous
sinon je m'explique difficilement des attitudes de gens qui doivent être
responsables et qui doivent s'exprimer, mais après connaissance de la
situation.
Je fais également reproche au gouvernement... Peut-être que
la discussion a été plus longue au niveau de la commission,
concernant, entre autres, la fusion de la future ville de Jonquière,
mais il ne faut quand même pas oublier que les arguments ou les questions
que nous avons posées ici, en commission, nous l'avons fait parce que
les citoyens de ces villes qui doivent fusionner n'avaient pas eu l'occasion de
les formuler devant la Commission municipale, qui n'a pas siégé,
malgré toutes les promesses qu'on avait faites à ce sujet.
Il me semble qu'en refusant tout délai de réflexion, donc
d'appliquer d'une certaine façon les mécanismes
démocratiques qui sont nécessaires, et en établissant la
domination des sondages aux dépens de la vie démocratique,
à ce moment, on a quand même pris une attitude que je
réprouve et on a également pris de grands risques. Tenant compte
de tous ces facteurs, soit que nous avons le temps, que cela n'a pas
été suffisamment étudié et que cela ne
compromettra, en aucune façon, la formation de cette grande ville, je
jugerais impensable que le gouvernement n'accepte pas, au moins, que la
formation de cette ville de Saguenay, prévue pour 1978, puisse permettre
suffisamment de délai pour pouvoir consulter la population. D'autant
plus, M. le ministre, que je trouve irresponsable, trois ans à l'avance,
de refuser une consultation, à moins qu'on me dise que cela peut mettre
en danger la formation de cette grande ville au Haut-Saguenay. Je ne pourrais
pas m'expliquer que, trois ans d'avance, on décide de violer, à
mon sens, la base même de la démocratie, qui est celle de
permettre aux citoyens de s'exprimer face à leur avenir collectif.
Il y a également une autre considération. Le projet de loi
propose des étapes. Je souhaite que toutes ces étapes aillent
bien. En toute solidarité, une fois le projet de loi adopté,
même si je suis contre les modalités, même si je suis contre
le principe de non-consultation qui y est contenu, je crois que, comme citoyen,
je devrai travailler le plus positivement possible à ce que ces
étapes réussissent. Et même si je crois qu'un cheminement
autre aurait été plus facile, à savoir la formation de
cette ville en une
étape, j'y travaillerai positivement, comme j'essaie d'en faire
une étude sérieuse, avec les moyens que j'ai en main
présentement, et qui sont bien limités.
La dernière des considérations que je veux faire au
ministre est que, justement, vous avez fixé des étapes en tenant
pour acquis que nous allons tous travailler sérieusement pour qu'elles
se réalisent, mais n'y aurait-il pas avantage, ou encore, ne serait-il
pas prudent, à l'heure actuelle, ne sachant pas comment ces
étapes vont se réaliser, quelle sera la situation dans deux ans
d'ici, n'y aurait-il pas avantage d'ailleurs il y aura
nécessité de le faire de réviser quand même
le chemin sur lequel on a fixé des étapes?
Je crois que, tenant compte de ces étapes et ne pouvant
déterminer d'avance les situations dans lesquelles les populations
concernées seront placées et tenant compte également que
toutes ces populations auront à travailler ensemble en fonction d'un
grand objectif, pourquoi ne leur donnerions-nous pas, au moins dans ce projet
de loi, une assurance de démocratie afin qu'elles soient
consultées avant la formation de la grande ville?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le ministre du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, un seul mot, non
pas en réponse aux propos tenus par le député de
Chicoutimi, mais tout simplement pour vous dire que les propos que j'ai tenus
lorsque j'ai parlé de consultation étaient toujours reliés
au processus du bill 276, s'il avait été possible, et à
une recommandation possible contenue dans le rapport des commissaires de la
Commission municipale. Pour autant que je suis concerné, le hasard a
voulu que ce référendum soit tenu ou à peu près
dans le secteur que je représente. Je tenais à corriger ces
propos, parce que je n'ai jamais parlé de référendum
à l'exception de la possibilité d'en tenir un si le rapport de la
Commission municipale le contenait et si elle avait eu la chance de
siéger. Cela a été le cas contraire en raison des mesures
dilatoires.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, on sait que ce dossier n'est pas
nouveau. On sait que, depuis au moins cinq années et plus, il y a
discussion de l'avenir du Haut-Saguenay. On sait qu'il y a donc eu, pendant
cette période, un degré d'incertitude quant au résultat
ultime du travail fait par des organismes, des discussions entre les conseils
municipaux, des conversations entre citoyens.
Il y a donc eu un flottement qu'on a pu sentir dans l'opinion publique
dans la région. Le bill 276 a été adopté, a
été mis en application, a connu peu de succès, plusieurs
échecs et, dans le cas qui nous préoccupe, nous nous trouvions,
il y a à peine quelques semaines, devant une situation qui laissait
prévoir la continuation du flottement et de l'incertitude pour une
longue période encore.
A ce moment, il fallait peser l'opinion publique de la façon la
plus utile possible et d'une façon relativement nuancée, parce
que l'on devait choisir. Est-ce que l'on risque non seulement de faire
continuer le flottement et l'incertitude pendant encore une année,
peut-être deux ou trois, et ainsi non seulement perdre, pour cette
période de temps, la possibilité d'agir au Haut-Saguenay, mais
aussi se rendre à la fin de cette période de temps sans solution
satisfaisante, parce qu'il est clair que le statu quo n'est pas une solution
satisfaisante? Même si, dans l'esprit de beaucoup de gens
consultés individuellement, le statu quo fait plaisir, parce que c'est
ce que l'on connaît et ce que l'on trouve cher, il y a quand même
une considération régionale, il y a une considération
québécoise.
Devant les gestes posés, devant l'utilisation des règles
du jeu de façon très différente par les divers
participants, devant l'impossibilité d'attendre tout simplement et de
laisser porter, de laisser continuer les procédures entreprises, il
fallait se dire: Ou bien on oublie, pour une période importante, quelque
modification que ce soit aux structures administratives, et donc
économiques du Haut-Saguenay, ou bien on définit ce que l'on fait
et l'on établit le chemin par lequel on atteindra le but. C'est ce que
nous avons choisi de faire.
M. le Président, il est évident que nous ne sommes pas
omniscients et que nous n'avons pas la certitude de pouvoir tout
prévoir, notamment de pouvoir prévoir clairement l'harmonie et le
bon train des procédures prévues pour l'implantation de cette
nouvelle structure représentée par l'article 12. Il est donc
évident que nous devrons, et c'est extrêmement important,
être toujours présents, faciliter dans toute la mesure de nos
moyens la mise en place de ce que nous prévoyons ici et de chacune des
étapes précédentes. Finalement, si je suis obligé
de parler contre l'amendement proposé par le député de
Chicoutimi, et particulièrement à cet article, c'est parce que
clairement cet article est la pièce maîtresse du projet de loi en
ce qui concerne le Haut-Saguenay. J'ai déjà dit que, sans cet
article, j'aurais beaucoup plus de difficultés à justifier les
autres étapes, qu'on soit d'accord avec elles ou non, elles sont
là. J'aurais beaucoup plus difficultés à les justifier, si
je ne fixais pas le but ultime et si je ne disais pas: II ne s'agit pas de
régler un problème relativement restreint et plus local, il
s'agit de régler l'avenir du Haut-Saguenay.
Il me semble que ce que nous verrons, j'ai la conviction que nous le
voyons déjà, c'est le développement d'un sentiment dans la
population. Au moins, nous savons maintenant où nous allons. Nous ne
l'avons jamais su jusqu'à
maintenant, pendant les cinq années et plus, durant lesquelles
nous discutons et discutons, et assistons aux frictions entre les
éléments de notre région. Enfin, nous savons où
nous allons. Nous avons un temps qui nous parait raisonnable pour atteindre ce
but. Nous sommes donc prêts à engager le travail nécessaire
pour atteindre de bonne foi notre but et dans un esprit de collaboration.
Je remercie très sincèrement le député de
Chicoutimi pour le sien, son esprit de collaboration qu'il a exprimé, il
y a à peine quelques minutes, et pas pour la première fois, ce
n'est pas cela que je veux dire, il l'a toujours manifesté. Je suis
convaincu que cette collaboration qu'il pourra offrir, sera une contribution
importante à la résussite de ce que nous visons tous,
c'est-à-dire la création de la seule grande ville.
Je résume. Nous avons traversé une période assez
longue de discussions sans la certitude du but visé. Nous avons
frappé un obstacle qui risquait de mettre en doute pour encore une
longue période la possibilité d'agir. Nous avons pris une
décision. En la prenant, nous avons pris un engagement de participer de
façon constructive et soutenue à la mise en place des
mécanismes et des structures et à la promotion de l'harmonie
entre les intéressés. Nous l'avons fait parce que nous ne
voulions pas faire ce travail de façon morcelée, mais bien de
viser un but ultime et d'aller droit vers ce but.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si je comprends bien, le ministre n'a aucune
peur que ce projet de loi permette la première fusion, soit celle de la
future ville de Jonquière, et que les autres étapes soient
compromises.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait vraiment dramatique, à ce
moment. Je n'ai pas l'impression, comme vous l'avez dit, que c'est en formant
une seule unité à savoir la future ville de Jonquière,
dans les conditions que nous savons, à l'heure actuelle, que nous
assurerions la réalisation de l'objectif final.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est clairement mon intention de
ne pas laisser tomber les autres étapes. Je ne pourrais le faire,
connaissant ce que je connais de la région, en présentant ce
projet de loi. C'est justement parce que je ne voulais pas que l'on pose un
seul geste, première étape des quatre prévues ici, et
qu'on laisse planer une incertitude quant aux autres, que j'ai
présenté ce projet de loi dans son intégralité. Je
n'ai pas voulu donner l'impression, même si l'on agit rapidement en ce
moment, de vouloir brusquer les choses et brûler toutes les
étapes, de façon à ne pas permettre une mise en place
cohérente de ce que l'on prévoit comme but ultime d'ici trois
ans. Il fallait donner un temps raisonnable. J'ai jugé que trois
années étaient une période raisonnable. Alors, M. le
Président, je réitère ma conviction et mon intention de ne
pas laisser tomber les autres éléments, de ne pas appelons
les choses par leur nom jouer un tour à qui que ce soit, de ne
pas amener des gens, dans un secteur, à accepter l'imposition d'une
fusion par loi, et ensuite, laisser tomber le reste et leur dire: On vous a
joué un tour. On voulait régler le problème de
l'opposition locale. On n'avait vraiment pas l'intention d'aller jusqu'au bout
et créer la grande ville, sur laquelle la majorité s'entend.
Qu'il soit clair, M. le Président, et c'est pour cela que je ne peux
accepter une modification à l'article 12. C'est justement parce que je
ne peux laisser tomber le but ultime de la grande ville.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je veux bien tenir pour acquis la
sincérité du ministre, à savoir qu'il ne laissera pas
tomber les autres étapes, parce qu'à ce moment, ce serait
vraiment catastrophique, à mon sens, en tout cas, à mon humble
opinion.
M. GOLDBLOOM: En effet.
M. BEDARD (Chicoutimi): Maintenant...
M. HARVEY (Jonquière): Je prétends la même chose.
Moi, c'est mon opinion. Laisser tomber les autres voudrait dire non seulement
le manque de sincérité, mais le manque de sérieux du
gouvernement, qui a décidé d'agir.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois quand même qu'il n'y a pas un
citoyen je le dis en toute honnêteté pas un membre
de l'Assemblée nationale qui ne connaît pas quand même les
aléas de la politique, ce qui fait que les gouvernements peuvent
peut-être ne pas changer, les ministres peuvent changer. Remarquez que je
ne le dis pas en m'adressant à vous d'une façon toute
particulière, mais il arrive aussi que parfois, des gouvernements
peuvent changer, et à ce moment, des titulaires de postes peuvent ne pas
avoir la même optique ou la même détermination. C'est dans
ce sens que, sous réserve de le faire, toujours en consultation avec la
population et là-dessus, je ne céderais jamais je
croyais, puisqu'il faut y parvenir, plus efficace d'y parvenir en une
étape. Cela empêchait le danger d'incertitude sur cet aspect.
C'était beaucoup plus sécuritaire.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je comprends facilement cet
élément du point de vue exprimé depuis le début par
l'honorable député de Chicoutimi.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Dois-je comprendre que l'amendement du
député de Chicoutimi est retiré?
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, je demande
le vote là-dessus, M. le Président. Un vote
enregistré.
M. HARVEY (Jonquière): C'est pour cela que je dis cela... Il
tient à l'amendement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
UNE VOIX: On ne sait pas ce qui va arriver.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Les membres de la commission sont-ils
prêts à se prononcer sur l'amendement de l'honorable
député de Chicoutimi, l'amendement à l'article 12? M.
Bédard (Chicoutimi)?
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Harvey (Dubuc)?
M. HARVEY (Dubuc): Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Bellemare (Johnson)? M. Massicotte
(Lotbinière)?
M. MASSICOTTE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Caron (Verdun)?
M. CARON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Chagnon (Lévis)?
M. CHAGNON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Harvey (Jonquière)?
M. HARVEY (Jonquière): Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Goldbloom (D'Arcy McGee)?
M. GOLDBLOOM: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Assad (Papineau)?
M. ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Léger (Lafontaine)?
M. LEGER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Tremblay (Iberville)?
M. TREMBLAY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Larivière (Pontiac)?
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Roy (Beauce)? M. Gratton (Gatineau)?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'amendement est rejeté à dix
contre deux. L'article 12 est-il adopté?
M. LEGER: Un instant, M. le Président. Le député de
Chicoutimi sur l'article 12. Est-ce adopté ou...
M. BEDARD (Chicoutimi): Un instant! J'aurais eu peut-être à
répondre à ce que le ministre du Revenu avait dit tout à
l'heure concernant les promesses qu'il avait déjà faites, mais je
m'en abstiendrai.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 12, adopté. Article 13,
adopté.
M. HARVEY (Jonquière): C'est mon cadeau de Noël.
M. LEGER : Article 13. Je pense que c'est la même chose
qu'à l'autre article...
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. LEGER: A l'autre loi.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté.
M. LEGER: Je n'ai rien de spécial à ajouter. Est-ce que le
député de Chicoutimi a quelque chose?
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant les articles 13 et 14, je
m'abstiendrai, M. le Président, pour les mêmes raisons que celles
pour lesquelles je me suis abstenu sur les articles de même nature du
projet de loi parce que je considère manquer d'information ici, au
niveau de la commission, et que les études sérieuses n'ont pas
été soumises à l'attention des membres de la commission
pour nous permettre de nous prononcer en toute responsabilité.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 13, adopté. Article 14,
adopté. Article 15?
M. HARVEY (Jonquière): Avec la réserve qu'il y a...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Oui, avec la réserve mentionnée
aux Débats, l'absention.
M. GOLDBLOOM: Je pense que l'honorable député de
Lafontaine voudrait inscrire son abstention aussi, si je comprends bien...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Egalement aux articles 13 et 14.
M. LEGER: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): C'est enregistré au journal des
Débats que l'honorable député de Chicoutimi et l'honorable
député de Lafontaine se sont abstenus de voter sur les articles
13 et 14. Article 15.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avant de passer à l'article 15, je
voudrais simplement rappeler une demande que nous avions faite au ministre des
Affaires municipales concernant les résultats du sondage qui devaient
être déposés devant la commission pour nous permettre une
meilleure appréciation.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je vous avoue que j'avais
oublié de regarder cela. Il faudra que je reprenne le document et que je
le regarde... Certains éléments touchent des
personnalités. Il faudra, je pense, que je sois prudent quant au
dépôt de données de cette nature. Mais il y a des
éléments que je pourrais certainement fournir aux honorables
députés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme je ne veux pas que ce sondage ait pour
effet de toucher des personnalités, je vous le dis très
sincèrement, j'aimerais quand même que la partie qui ne les
toucherait pas soit déposée et peut-être qu'avant
d'extraire des parties de ce sondage global qui a été fait, au
moins nous informe personnellement du contenu de ces parties qui seront
enlevées. Remarquez que ce n'est pas pour en faire usage ou quoi que ce
soit, mais il me semble qu'étant donné que c'est un texte global,
il serait assez...
M. GOLDBLOOM: II faudra, M. le Président, que je me
réserve le jugement de choisir.
M. BEDARD (Chicoutimi): On verra.
M. GOLDBLOOM: On pourra s'entendre, je pense que oui.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 15, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Article 15. Si les parties qui sont
concernées, les municipalités, à ce moment-là, cela
va être nécessairement les deux grandes villes de Jonquière
et Chicoutimi, sont dans l'impossibilité, malgré une bonne
volonté manifestée, de présenter au ministre des Affaires
municipales un protocole d'entente contenant les éléments
prescrits à l'article 2 de l'article 5 de la Loi de regroupement des
municipalités, qu'est-ce qui arrive à ce moment-là?
M. GOLDBLOOM: Le ministre devra présenter au conseil des
ministres des recommandations quant à l'émission des lettres
patentes et pourra, avant de le faire, consulter la Commission municipale. Il
est évident qu'il serait libre de consulter les parties aussi et
d'essayer de voir où seraient les différends et par quel moyen on
pourrait les résoudre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Puisque vous parlez de Commission municipale,
est-il impensable de croire que, dans cette période de trois ans, la
Commission municipale puisse venir siéger ou s'insérer dans le
processus en fonction de conseiller le ministre, puisque c'est un des ses
éléments les plus importants de ce
côté-là?
M. GOLDBLOOM: C'est certainement possible, M. le Président. Je ne
suis pas certain que ce soit le rôle qui doit être attribué
à la Commission municipale comme telle, mais je pense qu'il est
important, et je l'ai déjà dit, je l'ai dit tout à l'heure
en répondant au député de Chicoutimi sur l'article 12, que
nous soyons présents, que nous ne regardions pas simplement de
l'extérieur ce qui se passera, mais que nous aidions de façon
intellectuelle, c'est-à-dire par la présence de nos
équipes compétentes, et aussi de façon tangible, là
où il sera nécessaire de venir en aide, sur le plan technique et,
sur le plan pécuniaire, qu'on soit prêt à le faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Su; les autres fusions qui sont
annoncées, vous prévoyez, entre autres dans le cas de Chicoutimi,
dans un article, la possibilité que le gouvernement plus que la
possibilité en fait voie à assurer une personne ressource
pour permettre de concrétiser le protocole d'entente. Comme toutes ces
étapes doivent marcher presque ensemble pour réaliser la grande
étape, est-ce que l'ensemble de la collectivité de la future
ville du Haut-Saguenay peut s'attendre à recevoir une aide
matérielle de la part du gouvernement?
M. GOLDBLOOM: Absolument, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 15 adopté. Article 16?
M. GOLDBLOOM: II est déjà apparu plusieurs fois
auparavant.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. Article 17?
M. LEGER: M. le Président, à l'article 17, à
première vue, on essaie de voir quelle est son implication, c'est
passablement compliqué. Il me semble qu'il y a des choses illogiques
là-dedans le ministre pourra peut-être m'expliquer cela
quand on dit que ce conseil, l'organisme conçu sous le nom du
Conseil métropolitain du Haut-Saguenay, ci-après appelé le
conseil, se compose du maire et d'un conseiller de la ville de
Jonquière, tel que constitué par l'article 1 de la
présente loi, du maire des municipalités visées aux
articles 7 et 12 on va voir après ce que donnent les articles 7
et 12 de celui du village de
Laterrière et de celui de la paroisse Notre-Dame -de- Later
rière.
Si je comprends bien la manière dont c'est rédigé,
ça voudrait dire qu'il y aurait le maire de l'actuel petit
Jonquière pour faire une différence entre le petit
Jonquière et le grand Jonquière et le maire du nouveau
Jonquière...
M. GOLDBLOOM: Peut-être, M. le Président, si le
député de Lafontaine me permet immédiatement de situer la
chose et d'apporter une suggestion de modification à cet article, parce
que de la façon qu'il a été rédigé, ma
réflexion ne me donne pas une pleine satisfaction. Effectivement, ce
serait la nouvelle ville de Jonquière composée des quatre
municipalités que l'on connaît qui seraient, selon le texte de cet
article, représentées par le maire et un conseiller. En regardant
l'équilibre...
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire le maire et le conseiller des
anciennes villes ou de la nouvelle ville?
M. GOLDBLOOM: Non, de la nouvelle ville. C'est pour cela que j'aimerais
que le...
M. LEGER: C'est un peu incompréhensible, la manière dont
cela a été rédigé.
M. GOLDBLOOM: ... député me permette d'aller au bout de ma
pensée parce que justement j'ai remarqué que cela ne semble pas
rendre justice à la nouvelle grande ville de Jonquière. Il y a
une autre considération, c'est qu'une des fonctions fondamentales de ce
conseil métropolitain sera la préparation d'un schéma
d'aménagement et que ce schéma d'aménagement, même
s'il doit porter surtout sur le territoire défini ici, débordera
fatalement sur des territoires avoisinants et, notamment, sur le milieu rural
à côté des zones urbanisées. Il y a des
éléments ruraux dans ce qui est prévu ici, mais quand
même il y a un territoire plus important qui sera visé par un
schéma d'aménagement. Pour cette raison, d'abord, nous avions
voulu inclure le village de Laterrière et la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière parce que ce sont les municipalités qui
sont, en quelque sorte, situées entre les futures agglomérations
de Saguenay et de La Baie.
Mais j'aimerais suggérer que nous ajoutions aussi le
préfet du comté de Chicoutimi pour que le milieu rural ait une
représentation additionnelle. Pour rendre justice à la nouvelle
ville de Jonquière, j'aimerais suggérer qu'elle soit
représentée par le maire et trois conseillers, ce qui
équilibrerait la représentation et respecterait le fait que
l'unité originale avait quatre membres, tout comme la future ville de
Chicoutimi, tout comme la future ville de La Baie. On porterait ainsi le
conseil métropolitain à quinze membres dans chacune des
unités avant la création de la grande ville de Saguenay, il y
aurait quatre composantes, quatre municipalités anciennes qui
deviendraient une municipalité, il y aurait quatre représentants,
il y aurait, en outre, trois représentants du milieu rural pas
touché par le regroupement directement, mais inévitablement
touché indirectement par le regroupement et touché par la
confection d'un schéma d'aménagement des deux Laterrière,
et le préfet du comté, pour assurer une
représentativité pour les autres paroisses environnantes.
M. LEGER: Le ministre me permettrait-il de lui poser la question
suivante? Peut-il me dire exactement, peut-être pas en termes
législatifs ou en termes juridiques ou d'expression de loi, l'intention
précise, peut-il me nommer les quinze postes qui correspondraient aux
quinze membres de ce futur organisme? Vous avez commencé un peu, mais,
un par un, qu'est-ce que cela veut dire les quinze? Ce n'est pas
nécessaire de le mettre en termes juridiques.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Est-ce que M. le ministre a un amendement
à apporter?
M. LEGER: Vous avez dit: Quatre pour Jonquière.
M. GOLDBLOOM: Tout à l'heure, M. le Président, je peux le
formuler immédiatement, mais j'ai cru comprendre que le
député de Lafontaine voulait discuter un peu en
général, pour savoir où nous allons, avant d'arriver
à des propositions plus précises.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'aurais une suggestion, étant
donné ces amendements qui nous arrivent comme cela, sur la table, sans
que nous ayons pu tellement nous y préparer et qui ont quand même
des implications, puisque vous les faites dans un but, comme vous dites,
d'assurer une représentation plus adéquate. Mais comme il reste
seulement cinq minutes avant la suspension, et nous avons à nous
prononcer très vite là-dessus, n'y aurait-il pas lieu que vous
nous donniez votre amendement le plus vite possible, entre midi et trois
heures, où nous allons reprendre les travaux de la commission?
M. GOLDBLOOM: Le député cherche midi à une
heure.
M. LEGER: Entre une heure et trois heures, pour que nous ayons
l'amendement et que nous puissions très honnêtement en discuter
toutes les implications.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le ministre du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, si j'ai bien
compris l'amendement apporté, il est cohérent et fait en sorte
que le schéma d'aménagement qui, de toute façon, a
été retardé dans sa préparation depuis deux ans,
aurait eu, à l'intérieur, des gens qui auraient travaillé
à la
réalisation du schéma, le maire de chacune des
municipalités dont le territoire est inclus dans le schéma
d'aménagement. L'amendement couvre justement la représentation du
premier magistrat de toutes les villes impliquées dans le schéma
d'aménagement, la seule modification est le nom du préfet de
comté, du comté municipal de Chicoutimi, qui couvre les trois
districts électoraux de Dubuc, Jonquière et Chicoutimi,
comprenant les paroisses rurales, et dans le secteur JAK, mais bien sûr,
s'il n'y avait pas eu ce projet de loi, chacun des maires aurait
été membre. Par le fait que la ville est créée le
1er janvier 1975, je pense que l'amendement présenté par mon
collègue des Affaires municipales se tient, puisque le maire et trois
conseillers sont présents.
M. LEGER: L'intention, derrière l'amendement que vous allez nous
proposer, est pour avoir quinze postes. J'aurais aimé que le ministre me
dise: Le premier poste, c'est le maire de telle nouvelle municipalité et
le maire et l'éche-vin de telle ancienne municipalité,
exactement, afin qu'on sache quels sont les quinze postes. Même dans la
façon dont s'exprime le ministre...
M. HARVEY (Jonquière): C'est marqué dedans.
M. LEGER: ... on se demande si c'est l'ancienne ou la nouvelle
municipalité. Autrement dit, dites-le donc en un langage très
courant plutôt qu'en un langage d'amendement comme tel. On comprendra ce
que voudra dire l'amendement. Quand vous dites "visés aux articles 7,et
19", c'est passablement mêlant.
M. GOLDBLOOM: Très bien.
Je pense que je peux le faire d'une façon très concise et
précise. Les quinze sièges seraient accordés au maire de
la nouvelle ville de Jonquière.
M. LEGER: "Maire" au singulier.
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. LEGER: Non pas "maires" au pluriel, "maire" au singulier. Le maire de
la nouvelle ville, cela fait seulement un poste.
M. GOLDBLOOM: Le maire de la nouvelle ville de Jonquière...
M. LEGER: D'accord.
M. GOLDBLOOM: ... à trois des conseillers de la nouvelle ville de
Jonquière.
M. LEGER: Cela en fait quatre?
M. GOLDBLOOM: Oui. ... au maire de l'actuelle cité de
Chicoutimi.
M. LEGER: Le petit Chicoutimi? M. GOLDBLOOM: Oui.
M. LEGER: Même si c'est une grande ville, le petit Chicoutimi?
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est cela. ... au maire de Chicoutimi-Nord, au maire
de Rivière-du-Moulin, au maire du canton de Chicoutimi. Nous sommes
rendus à huit.
M. LEGER: Oui, à huit.
M. GOLDBLOOM: ... au maire de Bagotville, au maire de Port-Alfred, au
maire de Grande-Baie, au maire de Bagotville paroisse, au maire du village de
Laterrière...
M. LEGER: Nous sommes rendus à douze.
M. GOLDBLOOM: ... au maire de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière...
M. LEGER: A quatorze.
M. GOLDBLOOM: ... et au préfet du comté de Chicoutimi.
M. LEGER: On sait où on s'en va avec cela.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Messieurs, la commission suspend ses travaux
jusqu'à quinze heures et il y a vote, je pense.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
Reprise de la séance à 15 h 10
M. BRISSON (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
On m'informe que M. Pelletier (Kamouraska) remplace M. Assad (Papineau).
La commission accepte ce changement? Merci.
M. PELLETIER: De Kamouraska-Témiscouata. C'est très
important pour ma population!
LE PRESIDENT (M. Brisson): Pour vos commettants.
M. PELLETIER: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 17, adopté?
Conseil métropolitain du Haut-Saguenay
M. BEDARD (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. Nous allons
nous replacer.
LE PRESIDENT (M. Brisson): M. Bossé (Dorion) remplace
également M. Massicotte (Lotbinière).
Y a-t-il des remarques générales à l'article
17?
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, concernant les pouvoirs
de cet organisme qui est de toute première importance, parce que cela
peut être la cheville qui fait que les étapes se réalisent
bien, d'une façon coordonnée, ou encore que cela puisse
représenter simplement un nid à chicanes, surtout lorsqu'on voit
un peu plus loin dans la loi les deux droits de veto qui sont donnés au
maire de la ville de Jonquière et à celui de la ville de
Chicoutimi présentement constituée, je comprends que cela peut
avoir des avantages. Mais on peut difficilement ne pas voir les dangers que
comporte naturellement tout droit de veto, surtout quand ce droit de veto peut
être exercé non seulement par une personne, mais par deux.
D'une façon générale, concernant l'organisme et sa
constitution. D'abord, le conseil métropolitain est là pour durer
jusqu'à quand, une fois la grande ville faite, en 1978? Le ministre
voit-il, encore présent dans le paysage, ce Conseil métropolitain
du Haut-Saguenay?
M. GOLDBLOOM: Oui, M. le Président, pour une raison fondamentale,
c'est-à-dire que la tâche, pour moi, la plus importante, à
long terme, de ce conseil métropolitain, sera la préparation d'un
schéma d'aménagement pour le territoire concerné. Ce
schéma d'aménagement sera toujours pertinent et aura toujours
besoin d'adaptation aux faits nouveaux, aux circonstances nouvelles qui
pourront se produire après le début de 1978. Donc, je vais
présenter tout à l'heure une rédaction de l'article 1 de
cet article qui exposera l'évolution de cet organisme, quant à
ses membres. C'est à la photocopie, et cela viendra dans quelques
minutes.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela va peut-être répondre aux
questions que je voulais poser au ministre, à savoir si la composition
de cet organisme sera telle que stipulée, par exemple, en 1975.
M. GOLDBLOOM: Justement, j'ai voulu...
M. BEDARD (Chicoutimi): En en 1976, quand les deux grandes villes seront
complétées, celle de Chicoutimi, qu'est-ce que ce sera au juste?
Quels seront les membres qui la composeront?
M. GOLDBLOOM: L'article que je proposerai, qui refait le deuxième
alinéa de l'article 1, proposera une composition pour l'année
1975 modifiée pour les années 1976 et 1977 et une composition
à partir du 1er janvier 1978.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'avais peut-être une idée de ce
que cela pouvait être. Il y avait certains amendements que je voulais
apporter, que je pourrais peut-être déposer. Si cela rallie les
idées du ministre, il pourra voir.
M. GOLDBLOOM: Je pense, M. le Président, qu'il serait utile que
je dise deux choses additionnelles pour orienter la discussion, pour la situer
un peu. L'autre fonction qui nous semble importante, c'est d'exercer une
surveillance sur les décisions des conseils municipaux individuels
pendant cette période de transition et sans viser qui que ce soit, mais
simplement, en étant objectif et franc, il faut dire que, dans cette
période de transition, il serait possible pour une municipalité
d'entreprendre des travaux majeurs, des dépenses somptuaires, de retenir
tout un personnel qui ne serait vraiment pas nécessaire pour
l'éventuelle ville fusionnée et ainsi déséquilibrer
ce que l'on essaie de faire ici. Pour cette raison, nous avons cru bon
d'insérer, à la fin de cet article, un paragraphe qui indique que
le conseil métropolitain devrait avoir son mot à dire sur les
règlements d'emprunt proposés par les municipalités
individuelles ou pendant cette période de transition.
L'autre chose, c'est que l'idée qui se trouve dans cet article de
donner un droit de veto à deux municipalités, c'est une
idée que j'aimerais que nous discutions très ouvertement, parce
que je n'ai pas d'idée fixe là-dessus. Il y a clairement certains
avantages que l'on peut voir à ce que les plus importantes
municipalités ne se fassent pas imposer des choses contre leur
gré et contre leurs intérêts par d'autres, mais, en
même temps, c'est un travail collégial que l'on
doit faire à l'échelle de la région et il n'est pas
certain que nous devrions empêcher la prise d'une décision par une
simple majorité de ceux qui siégeront à la table.
J'aimerais que nous en discutions très ouvertement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, à partir de la discussion qu'on
aura sur la formation, cela va influencer beaucoup sur l'ensemble du reste des
discussions concernant surtout les pouvoirs qu'on va donner à ces gens
une fois l'organisme bien constitué et s'étant mis d'accord ou
ayant exprimé nos opinions très claires sur ce point, sur la
constitution de cet organisme, je vais lire les trois amendements que je
proposais. Il y en avait un quatrième que je ferai de vive voix.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Vous disiez un des trois...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, les trois.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Les trois ensemble. Cela va où?
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est parce que c'est tout sur l'article, cela
se relie les uns aux autres.
M. GOLDBLOOM: Les trois alinéas...
M. BEDARD (Chicoutimi): Les trois alinéas amendant le
deuxième alinéa. Alors, le premier amendement se lirait comme
suit: Le conseil se compose jusqu'au 1er janvier 1976 des maires ou de leurs
représentants des municipalités de Chicoutimi, Chicoutimi-Nord,
Rivière-du-Moulin, canton de Chicoutimi, de Port-Alfred, Bagotville,
Grande-Baie, de la paroisse de Bagot-ville, de Laterrière et de
Notre-Dame-de-la-Laterrière, du maire...
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, est-ce que le
député de Chicoutimi me permettrait? Je viens de prendre
connaissance...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais seulement finir de lire le premier, j'ai
seulement...
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... et trois conseillers de la
municipalité de Jonquière, ainsi que du préfet du
comté de Chicoutimi. Avant que je passe au deuxième
amendement...
M. HARVEY (Jonquière): Je lisais justement le but visé par
les amendements que vous vouliez introduire. Je pense que l'amendement
mentionné avant l'ajournement de ce midi par le ministre des Affaires
municipales et tel que rédigé ne nécessiterait pas, quant
au fond et surtout à la représentativité, au fur et
à mesure que les étapes se déroulent, ce que le
député de Chicoutimi a préparé à l'heure du
dîner, sans doute avec beaucoup de soin, parce que j'ai vu le but
visé de même que la représentation à chaque
étape et je pense qu'il y aurait avantage à attendre le
dépôt, quitte à suspendre l'article et passer au
deuxième article. Je suis convaincu que...
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons que, pour les fins du débat, je
vais simplement lire mes trois amendements, quitte à reprendre la
discussion et accepter une période de consultation. Le deuxième
amendement serait le suivant: "A partir du 1er janvier 1976, ce conseil se
compose du maire ou de son représentant des municipalités de
Chicoutimi, Jonquière, La Baie, Notre-Dame-de-Laterrière, de
Laterrière, et du préfet du comté de Chicoutimi; toute
décision est prise à la majorité des maires
présents et cette majorité doit comprendre les maires de
Jonquière et de Chicoutimi.
Le dernier amendement se lirait ainsi: "Modifier l'article 1 de
l'article 17 par ce qui suit: A partir du 1er janvier 1978, le conseil se
compose du maire ou de son représentant des municipalités de
Saguenay, de La Baie, de Notre-Dame-de-Laterrière, de Laterrière
et du préfet du comté de Chicoutimi. Cette décision du
conseil est prise à la majorité des membres présents et
cette majorité devra comprendre le maire de Saguenay."
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que nous pouvons laisser
de côté, pour quelques minutes, les questions strictes de
procédure parce que nous sommes clairement sur la même longueur
d'ondes et peut-être que, pour fins de comparaison, si je fais lecture de
ce que j'avais l'intention de proposer, le député de Chicoutimi
verra que c'est superposable mais qu'il y a quelques détails qui sont
différents et nous pourrons en discuter ensemble si les membres de la
commission n'ont pas d'objection.
M. BEDARD (Chicoutimi): Simplement pour finir la liste, ça
réglera la question de cet alinéa, le ministre a annoncé
un amendement voulant qu'il y ait à ce conseil métropolitain le
maire de la nouvelle ville de Jonquière et que trois conseillers en
seraient membres. Concernant les trois conseillers, j'aimerais qu'on apporte un
amendement à l'effet d'ajouter après les mots "trois conseillers
de la ville de Jonquière", les mots "cesdits conseillers provenant en
nombre égal des anciennes villes de Kénogami, Jonquière et
Arvida.
Vous savez, je comprends que c'est une ville mais une ville qui viendra
tout juste d'être formée avec des quartiers qui sont tellement
précis qu'ils représentent des villes en eux-mêmes et qu'il
y aurait avantage, sachant que tout ce qui s'est passé jusqu'à
maintenant, à ce que ces villes qui ont participé à la
grande ville puissent au moins avoir l'assurance d'être
représentées au niveau des décisions, à savoir un
conseiller d'Arvida, un de Jonquière et un de
Kénogami. Il me semble qu'en même temps que vous mettriez
ces trois villes sur un pied d'égalité même jusqu'au niveau
de la représentation, cela aurait un avantage psychologique assez
important.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, on pourra examiner les divers
aspects de la considération dans quelques instants. J'aimerais
simplement faire lecture, sans trop de formalités, de ce que j'avais
à proposer ici.
Après cela, je me permettrai un bref commentaire sur la
dernière proposition de l'honorable député de Chicoutimi.
Alors, le paragraphe 1. On va faire distribuer le texte en même temps
pour permettre aux membres d'en prendre connaissance pendant que j'en ferai
lecture. Et je recommence la lecture. Le paragraphe 1, de l'article 17 du
projet de loi numéro 98 est modifié en remplaçant le
deuxième alinéa par le suivant: Jusqu'au 1er janvier 1976, ce
conseil se compose du maire et de trois conseillers de la ville de
Jonquière tel que constitué par l'article 1 de la présente
loi, des maires des cités de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord, des maires
des villes de Rivière-du-Moulin, Port-Alfred et Ba-gotville, des maires
de la paroisse de Bagotville et de la municipalité de Grande-Baie, du
maire du canton de Chicoutimi, du maire du village de Laterrière et de
celui de la paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière ainsi que du
préfet de la municipalité du comté de Chicoutimi.
A compter du 1er janvier 1976 jusqu'au 1er janvier 1978, ce conseil se
compose du maire et de trois conseillers de la ville de Jonquière, tel
que constitué par l'article 1 de la présente loi, du maire et de
trois conseillers de la ville de Chicoutimi, tel que constitué par
l'article 2 de la présente loi, du maire et de deux conseillers de la
ville de La Baie tel que constitué par l'article 7 de la présente
loi, du maire du village de Laterrière et de celui de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi.
A compter du 1er janvier 1978, ce conseil se compose du maire et de six
conseillers de la ville de Saguenay, tel que constitué par l'article 12
de la présente loi, du maire et de deux conseillers de la ville de La
Baie, du maire du village de Laterrière et de celui de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi.
Le commentaire que je voulais faire, M. le Président, c'est que,
par rapport à la suggestion de l'honorable député de
Chicoutimi, l'on précise dans la première partie, notamment pour
la période de 1975, que le maire et les trois conseillers devraient
effectivement représenter les quatre anciennes composantes de la
nouvelle ville.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le maire, c'est tout à fait normal qu'il
soit là. C'est simplement au niveau des conseillers. Qu'on prenne soin
il y a trois conseillers qu'il y en est un par exemple qui
représente les quartiers qui forment à l'heure actuelle
l'ancienne ville d'Arvida, qui formeront à ce moment-là
l'ancienne ville d'Arvida, ensuite un conseiller représentant les
quartiers qui forment les limites actuelles de la ville de Jonquière et
la même chose pour la ville de Kénogami, jusqu'en 1976
seulement.
M. GOLDBLOOM: Oui, oui. Le problème pratique que je vois, c'est
qu'il est prévu que pour les premiers mois de 1975, il y ait rotation
des maires, ce qui compliquerait un peu le fait de dire: II y a le maire et
trois conseillers. Je pense qu'en toute logique on devrait prendre les quatre
maires puisqu'ils feront la rotation à la mairie de la nouvelle ville de
Jonquière. Si les quatre sont au conseil métropolitain, il n'y
aura pas de problème. Les quatre mêmes personnes seront toujours
là sans chambardement et sans manque de continuité. Est-ce qu'on
doit préciser cela...
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. GOLDBLOOM: ... dans la loi? Personnellement, je n'aurais pas
d'objection et je le dis avec une petite réserve que je devrai
évidemment consulter les conseillers juridiques pour voir si c'est
facile de rédiger un texte de cette nature.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, pour ma part, je
suis convaincu qu'en raison du fait que les maires actuels des quatre villes
ont dans la requête conjointe qui avait été
présentée et qui a été reproduite dans la loi,
auront la responsabilité pour le quart du temps que sera dirigée
cette ville par le comité provisoire automatiquement un siège au
conseil métropolitain.
Ce serait brimer, je pense, et mésestimer l'intelligence des gens
qui ont le devoir d'administrer une ville. On retrouve, à chacune des
étapes nous conduisant à la ville de Saguenay 1978, et dès
le départ de la ville de Chicoutimi et de la ville de La Baie en 1976,
l'obligation, les modifications pour avoir une représentation
appropriée. On voit, en dernier, suite aux questions qu'avaient
posées le député de Chicoutimi et les réponses du
ministre des Affaires municipales, avec quelle préoccupation
l'amendement a été apporté pour que ce conseil
métropolitain puisse jouer le rôle de terminer son travail, le
travail qui lui est dévolu dans la loi, et de plus, de surveiller les
tâches qui lui sont données, de surveiller le développement
harmonieux en fonction d'un schéma d'aménagement en voie de
préparation ou complété.
Je pense que le fait que les quatre maires, dans la loi, se
succèdent comme responsables de cette ville du territoire de
Jonquière-Kénogami-Arvida et Jonquière paroisse, aient
l'assurance, d'abord, de leur présence au conseil métropolitain.
Je pense que ce serait pour le législateur provincial mésestimer
l'intelligence et les inten-
tions de ceux qui veulent créer une ville, non pas parce que le
but de l'argumentation de mon collègue de Chicoutimi est mauvaise, au
contraire, sa préoccupation est de voir à ce que tous les
secteurs de cette grande ville qui va exister, en fait, pendant deux ans,
pendant trois ans, soient bien représentés.
Je n'ai qu'à le féliciter d'avoir, surtout n'ayant pas eu
l'amendement rédigé durant la période de l'heure du lunch,
il ne pouvait pas avoir exactement le fond et les buts visés, de bien
mettre en place tout de suite, avec une cohérence, le maire d'abord...
c'est le cas pour le secteur JAK aussi en raison de la requête qui fait
que chacun des maires devient maire de cette ville du secteur
Jonquière-Kénogami-Arvida.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si le ministre du Revenu me le permet, la
question du maire, mettons cela en dehors du tableau, parce que, comme vous le
dites, ils vont occuper les fonctions d'une façon rotative, ce qui veut
dire que la "rotativité" de leur mandat, autrement dit, assure
déjà une présence à l'intérieur du conseil
métropolitain à part égale à tout le monde,
à tous ceux qui sont concernés par la fusion. Mettons cela de
côté. Maintenant, je pense que mon amendement est seulement en
fonction des conseillers, sur l'aspect des autres représentants,
à savoir les trois conseillers. Alors, s'en s'occuper de la
"rotativité" des présences des maires de chacune des villes, je
pense qu'il ne serait que normal que dans une ville qui va être en
formation... il faut la prendre comme elle est, c'est une ville en
formation.
M. HARVEY (Jonquière): Je voudrais signaler au
député de Chicoutimi que si on prenait son argumentation, pour
bien suivre son raisonnement, pendant le temps que j'irais au conseil
métropolitain, le maire d'Arvida... il faudrait de nouveau former une
personne venant du secteur autre qu'Arvida parce qu'ils seraient deux pour
cette période où le maire d'Arvida serait là, si je suis
le raisonnement que vous établissez. C'est pour bien vous
démontrer que c'est une responsabilité à leur laisser.
J'en suis convaincu car j'ai foi aux gens de bonne volonté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je sais bien que le ministre ne veut pas dire
j'espère que ce n'est pas son intention ne veut pas
alléguer ou laisser sous-entendre que je n'ai pas foi aux membres qui
sont intéressés ou aux citoyens qui sont intéressés
ou à ceux qui composeront ce conseil. Loin de là, ma
pensée. Je pense, tel que je l'ai exprimé, que la fonction de
maire de cette nouvelle ville étant établie d'une façon
rotative, on ne l'a pas fait pour rien. Pourquoi a-t-on décidé
cela? C'est parce qu'on sait que c'est une ville en formation et qu'on doit
mettre de son côté tous les éléments qui peuvent
contribuer à assurer une sorte de cimentation envers les diverses
populations intéressées par le regroupement. Je pense bien que
c'est dans ce sens qu'on a voulu assurer la rotation des maires.
De même, au point de vue de la représentation des
conseillers, je pense que c'est simplement d'avoir comme
préoccupation... C'est facile à ajuster. Ce que nous proposons,
c'est la préoccupation de voir à ce que, dans ces trois
conseillers, il y ait toujours un représentant de chacune des villes qui
sont concernées dans l'unité de regroupement.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense qu'il faut regarder cette
première année, l'année 1975, comme étant
divisée en deux parties: la première partie qui durera
jusqu'à la première élection, la deuxième partie
qui suivra cette élection. Jusqu'aux élections
générales dans Jonquière, il y aura quatre personnes qui
se partageront la responsabilité de la mairie. Si nous regardons en
même temps la composition du conseil métropolitain, nous devrons
constater que, si nous ne prenons pas de mesures particulières, le maire
de la nouvelle ville de Jonquière qui siégera au conseil
métropolitain ne sera pas la même personne pour plus d'un mois et
demi à la fois.
Deuxièmement, après les élections
générales, il y aura un maire qui sera élu de façon
définitive. Donc, il ne sera plus aussi facile de dire: Ce seront les
quatre anciens maires qui vont se partager la responsabilité, à
moins que tel ne soit le désir du nouveau conseil.
Au risque d'alourdir un peu la rédaction, je me demande si l'on
ne doit pas faire cette distinction et dire que, jusqu'aux premières
élections générales dans la ville de Jonquière, ce
seront les quatre personnes, identifiées à l'article 5 de
l'article 1, au deuxième alinéa, c'est-à-dire les quatre
maires qui vont faire la rotation, qui siégeront au conseil
métropolitain et que, à partir des premières
élections générales, ce sera le maire et trois
conseillers, sans dicter au conseil comment choisir les conseillers. Je pense
qu'il faudra leur accorder la liberté et la sagesse de le faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je serais d'accord avec cette nuance. Est-ce que
vous pouvez formuler votre amendement, à ce moment? Ce serait dans le
sens et dans l'esprit que vous venez de nous dire, textuellement?
M. GOLDBLOOM: Je pense que la chose la plus logique serait de suspendre
l'article si l'on veut passer à d'autres choses ou, de continuer d'en
discuter, mais de voir ce que nous pourrons faire comme rédaction.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le sous-article 1 de l'article 17, suspendu.
Article 2?
M. BEDARD (Chicoutimi): II y a d'autres
éléments à l'article 1. On est mieux d'en
discuter.
LE PRESIDENT (M. Brisson): On y reviendra après.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je trouve que cela va très
bien et qu'on n'a pas besoin d'être trop formaliste. Si nous continuons
tout simplement de discuter, nous allons vider chacun des articles ici.
M. BEDARD (Chicoutimi): Simplement comme information, quand vous dites,
quant au conseil métropolitain: Les maires feront partie de ce conseil
métropolitain, vous n'y ajoutez pas "ou leurs représentants",
est-ce que, dans l'esprit du ministre, quand ils assurent
législati-vement la présence des maires concernés au
conseil métropolitain, c'est dans son esprit de reconnaître le
maire ou son représentant, selon les circonstances?
M. GOLDBLOOM: Je pense que ce serait dans l'esprit de ce que nous avons
fait à d'autres endroits, dans le projet de loi, de prévoir, de
façon précise, le remplacement du maire en cas
d'incapacité ou de refus d'agir. Il faudra vérifier si c'est
déjà prévu à d'autres articles où l'on
indique comment le maire est choisi. S'il est déjà prévu
qu'il est remplacé en cas d'incapacité ou de refus d'agir, ce ne
sera pas nécessaire d'ajouter un alinéa ici.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand vous dites: "Un maire et trois
conseillers", est-ce qu'il est dans l'esprit du ministre que ces trois
conseillers peuvent être différents d'une séance à
l'autre?
Je pense, par exemple, au cas où on voudrait discuter de voirie,
de choses importantes concernant la voirie ou les transports, et que dans le
conseil de la grande ville, il y ait un des conseillers qui, d'une façon
toute particulière, est spécialisé dans cette
matière, est-ce que cela ouvre la possibilité au maire ou au
conseil de déléguer non pas toujours les mêmes trois
conseillers, mais d'établir...
M. GOLDBLOOM: D'après ce que je lis ici, ce n'est pas très
précis. Il n'est pas indiqué qu'il n'y a pas de remplacement
possible. Il est marqué tout simplement: "Le conseil se compose du maire
et de trois conseillers." A d'autres endroits, c'était surtout dans
l'Outaouais où nous avons précisé que les
représentants de la municipalité devaient être choisis
d'une façon précise, choisis par leurs commettants au niveau des
conseils et envoyés, nommément donc, à l'organisme
central, comité exécutif ou conseil de la communauté. Ici,
ce n'est pas précisé de cette façon.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si je comprends bien, si nous faisions un
amendement étant donné l'esprit que veut lui donner le
ministre à l'alinéa: Jusqu'au 1er janvier 1976, ce conseil
se compose du maire ou de son représentant. Est-ce que cela entrerait
dans l'esprit? C'est un autre.
M. GOLDBLOOM: Je pense que nous devrons justement, ici comme ailleurs
dans la loi, prévoir la situation où, pour n'importe quelle
raison, le maire serait dans l'impossibilité d'agir et assurer qu'il y
aurait quand même un représentant de la municipalité. Comme
je l'ai dit tout à l'heure, il faudra que les conseillers juridiques
regardent aux autres articles de la loi pour voir si c'est déjà
prévu. Là où on dit: Le maire et le conseil seront choisis
de telle ou de telle façon, nous avons, à d'autres moments, dit:
II faudra prévoir que si le maire refuse d'agir, il y aura remplacement.
Il faudra vérifier si ces articles sont d'une portée
générale ou s'il faut revenir avec quelque chose ici. Nous avons
maintenant trois choses sur lesquelles nous devrons consulter les conseillers
judiriques. D'abord, la question de la rédaction pour assurer que les
quatre maires, qui feront la rotation, seront là au conseil
métropolitain jusqu'aux premières élections.
Deuxièmement, la question d'assurer que, si le maire n'est pas capable
ou intéressé...
M. BEDARD (Chicoutimi): II y a les maires et il y a les conseillers.
M. GOLDBLOOM: ... ou les conseillers, il y aura un remplaçant de
désigné. Troisièmement, la question de la
possiblité que les trois conseillers, par exemple, ne soient pas
toujours les mêmes aux réunions du conseil. Est-ce que la
nomination que nous faisons ici est une nomination effective pour la
durée de ce qui est indiqué, pour la durée de
l'année 1975, par exemple, ou y a-t-il possibilité de rotation?
Nous avons ces trois choses. Plutôt que de surcharger les conseillers
juridiques avec une foule de questions, j'aimerais suggérer une
suspension de deux ou trois minutes pour que nous puissions regarder ces
questions.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que cette suggestion du ministre est
très bienvenue, parce que quand on regarde la formation à partir
du 1er janvier 1976 il y a celle qui va jusqu'à 1976 c'est
important de mettre les conseillers et leurs représentants, le maire et
ses représentants. Ce sera, il me semble, d'autant plus important
à partir de 1976 où on va avoir deux grandes villes avec les deux
maires de Chicoutimi et de Jonquière et leurs conseillers. Je pense que,
si on n'assure pas une flexibilité de ce côté, cela va
amener des difficultés.
M. HARVEY (Dubuc): Est-ce que je peux poser une question avant?
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. HARVEY (Dubuc): Est-ce que cela veut dire aussi que le conseil
municipal peut décider lui-même de déléguer une
autre personne que le maire, c'est cela que vous voulez?
M. BEDARD (Chicoutimi): Ou son représentant. Le
représentant naturellement choisi parmi les conseillers.
M. HARVEY (Dubuc): Oui, c'est clair, mais le conseil peut décider
quand même que ce n'est pas le maire, que c'est un
représentant.
M. HARVEY (Jonquière): Le maire fait partie du conseil
métropolitain automatiquement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais ce qu'on...
M. HARVEY (Dubuc): Pas avec l'amendement proposé.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... essaie de prévoir, là, il n'y
a pas de doute que c'est la délégation au niveau de la
représentation que le maire ou le conseil peut faire. S'il n'y a pas de
représentant, on peut se trouver dans la situation d'un maire qui doit
partir pour deux mois à l'hôpital.
LE PRESIDENT (M. Brisson): La commission suspend ses travaux pour cinq
minutes.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que nous avons ici des
textes qui pourront répondre aux désirs exprimés par les
divers membres du conseil et même si je ne les ai qu'écrits
à la main, je pourrai en faire lecture, les retourner aux conseillers
juridiques pour qu'ils soient dactylographiés et qu'ils nous soient
rapportés par la suite.
Avant de commencer, j'aimerais attirer votre attention sur le fait qu'il
y a un petit changement à faire dans ce qui est présentement le
deuxième alinéa de l'amendement que j'ai proposé et c'est
à la cinquième ligne, où l'on devrait lire "du maire et de
trois conseillers de la ville de La Baie."
LE PRESIDENT (M. Brisson): Au lieu de deux conseillers, de trois
conseillers.
M. GOLDBLOOM: Pour conserver la même situation que pour les
autres. Essentiellement, on conserve le même conseil mais les personnes
sont désignées différemment.
M. BEDARD (Chicoutimi): Remarquez, je ne veux pas en faire une
opposition, mais simplement savoir dans quel esprit vous le faites; est-ce que
le nouveau secteur de La Baie tel que regroupé ne représente pas
moins quand même en proportion? A ce moment-là...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... on pourrait dire "le maire de
Laterrière et trois conseillers", le maire...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, c'est vrai...
M. BEDARD (Chicoutimi): N'oubliez pas que, si vous me permettez, quand
Laterrière se voit donner deux votes, c'est quand même une
municipalité qui groupe à peu près, je ne sais pas, 2,000
de population, même pas.
M. GOLDBLOOM: Oui. C'est cela, M. le Président, mais il faut
reconnaître aussi...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne dis pas que ce n'est pas important. Il ne
faut pas non plus...
LE PRESIDENT (M. Brisson): A l'ordre! L'honorable ministre des Affaires
municipales a la parole.
M. GOLDBLOOM: C'est que, pour toute l'année 1975, la future ville
de La Baie aura quatre personnes qui siégeront, et si on ne conserve pas
ce chiffre de quatre, on devrait retirer une personne simplement parce qu'on a
formé une nouvelle ville, ce qui me semble injuste à l'endroit de
ces quatre personnes qui auraient siégé pendant une année
entière. Comment justifier le fait que, soudainement, on dirait à
une d'entre elles: Vous n'êtes plus habilitée à
siéger au nom de votre ville? Parce que, dans l'étape suivante,
là, on réduit. Et l'on donne sept à la ville de Saguenay
et trois seulement à la ville de Laterrière.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour la première étape, je vous le
dis très franchement, je pense que les arguments du ministre sont
bons.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, si je peux lire en entier ce que
serait le paragraphe 1 et ajouter après cela ce qui deviendrait les
paragraphes 2 et 3 pour répondre aux préoccupations
exprimées, je commence la lecture: "Un organisme est constitué
sous le nom de Conseil métropolitain du Haut-Saguenay, ci-après
appelé le conseil. Jusqu'au 1er janvier 1976, ce conseil se compose du
maire et de trois conseillers de la ville de Jonquière, tel que
constitué par l'article 1 de la présente loi, des maires des
cités de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord, des maires des tilles de
Rivière-du-Moulin, Port-Alfred et Bagotville, des maires de la paroisse
de Bagotville et de la municipalité de Grande-Baie, du maire du Canton
de Chicoutimi, du maire du village de Laterrière et de celui de la
paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière, ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi. "Jusqu'à la
première élection générale pour la ville de
Jonquière...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord, je vous suis.
M. GOLDBLOOM: ... cette ville est représentée au sein du
Conseil métropolitain par le maire en fonction ainsi que par les trois
autres personnes qui, en vertu de l'article 5 de la charte de cette ville, sont
désignées pour exercer la charge de maire à tour de
rôle."
Et l'on continue avec les deux autres alinéas qui sont devant mes
yeux, et je n'en ferai pas lecture. L'on introduirait un paragraphe 2 qui se
lirait comme suit: "Lorsqu'il y a lieu, à la désignation de
conseillers pour représenter une municipalité au sein du Conseil
métropolitain, ces conseillers sont désignés par
résolution du conseil dont ils font partie pour la durée
spécifiée dans la résolution.
Article 3: "Au cas de refus ou d'incapacité d'agir du maire ou de
l'un des conseillers désignés, le conseil de la
municipalité désigne par résolution un autre de ses
membres pour faire partie du conseil métropolitain".
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela rejoindrait l'esprit de notre amendement,
le conseiller ou le représentant nommé et le maire ou le
représentant.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'amendement proposé est
adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): II y aurait seulement...
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... concernant le maire, vous dites: en cas de
refus ou d'incapacité...
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... il me semble, ou d'autres raisons.
M. HARVEY (Jonquière): C'est le texte de la charte.
M. BEDARD (Chicoutimi): Incapacité, cela dépend de
l'esprit que vous voulez lui donner. Si un maire, pour une raison très
précise, qui n'est pas celle de vouloir refuser ou celle d'être
incapable dans le sens d'être décédé ou encore
être sur un lit d'hôpital, mais qui se voit dans l'obligation, pour
peut-être deux, trois ou quatre séances, d'être
remplacé, je pense qu'il faut lui donner la possibilité d'avoir
un représentant qui soit nommé, comme vous le dites, par le
conseil.
C'est simplement l'aspect restrictif des termes employés,
à savoir refus ou incapacité. Je ne sais pas si on ne pourrait
pas...
M. GOLDBLOOM: On pourrait ajouter "décès ou
démission" mais ce n'est pas cela que veut toucher l'honorable
député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non.
M. GOLDBLOOM: II me semble que l'on doit couvrir deux sortes de
situations, celle où il y aurait un conflit de personnalités ou
quelque chose qui ferait...
M. BEDARD (Chicoutimi): Prenez le cas simplement de quelqu'un qui part
en vacances un mois et à qui on ne peut pas en vouloir.
M. GOLDBLOOM: Justement, je pense qu'il faut couvrir les deux sortes de
situations. Une situation majeure ou pour des raisons qui lui seraient propres
ou qui seraient propres à sa municipalité ou à son
ancienne municipalité, si elle est fusionnée, le maire ou un ou
des conseillers refuseraient d'agir et ainsi les citoyens seraient
privés de leur représentation.
Deuxièmement, le genre de situation absolument banale et humaine
où la fille du maire se marierait le jour même d'une séance
et il faudrait que, pour la discussion d'un sujet important, la
municipalité soit quand même représentée par le
plein contingent de ses délégués. Dans les deux cas, la
situation est essentiellement la même quant aux mécanismes qu'il
faut prendre, il faut que le conseil désigne quelqu'un.
M. BEDARD (Chicoutimi): Plutôt que le maire se désigner
quelqu'un.
M. GOLDBLOOM: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Et quand ce sont des cas temporaires
très...
M. GOLDBLOOM: Essentiellement, le tout se fait par résolution si
ce n'est pas précisé dans la loi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce ne serait pas selon l'esprit que veut donner
le ministre à cette disposition, si on disait que le maire peut se
nommer un remplaçant temporaire.
M. GOLDBLOOM: Nous n'aurions pas de précédent pour
cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon.
M. GOLDBLOOM: C'est le conseil qui est souverain et, si le maire est
obligé de s'absenter pour une réunion, il faudra qu'il demande
à son conseil: Qui doit me remplacer?
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais la notion d'incapacité, vous
l'élargissez quand même, si je comprends bien, dans l'esprit, ce
n'est pas l'incapacité...
M. GOLDBLOOM: Oui, c'est le sens qu'on donne à cette notion
d'incapacité.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pas seulement le cas de décès ou
les cas extrêmes.
M. GOLDBLOOM: Je prends, par exemple, la Loi de la communauté
régionale de l'Outaouais que nous avons discutée, il est
marqué: "Au cas de refus ou d'incapacité d'agir du maire, le
conseil de la municipalité désigne comme
délégué un autre de ses membres par résolution dont
copie doit être remise à la communauté avant
l'Assemblée".
On pourrait même prendre le même texte. Les conseillers
juridiques, M. le Président, suggèrent d'ajouter les mots
après "au cas de refus ou d'incapacité de fait ou de
droit"...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'excuse, M. le ministre, j'étais
distrait un peu.
M. GOLDBLOOM: "Au cas de refus ou d'incapacité de fait ou de
droit d'agir".
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec cela, je pense que ça couvre pas mal
toutes les situations.
M. GOLDBLOOM: Très bien.
M. le Président, est-ce que l'on peut adopter cet article, quitte
peut-être à le revoir quand il sera dactylographié au
propre?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, article 1, adopté, le nouvel
article 1.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, je suspendrais l'article jusqu'à ce
qu'on voie l'amendement tel que libellé.
M. GOLDBLOOM: Parfaitement consentant, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Une bonne fois, il peut se glisser des
erreurs.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 2. Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 3, c'est-à-dire
sous-article...
M. GOLDBLOOM: On a pris l'habitude, M. le Président, de dire
paragraphe.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Paragraphe, d'accord.
M. GOLDBLOOM: Pour ne pas avoir trop de confusion.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le paragraphe 3 est-il adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde. Il y a seulement la question...
D'accord, le paragraphe 3.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. Paragraphe 4,
adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde, là. Au paragraphe 4, je
pense que, pour être conséquent avec les changements qu'on vient
d'effectuer à l'article 17, il faut changer le nombre de membres formant
le quorum. Selon ce que nous a donné le ministre, les amendements
augmentant le nombre de membres des différents conseils auraient pour
effet que le conseil métropolitain, jusqu'au 1er janvier 1976,
compterait quinze personnes.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): A compter du 1er janvier 1976, il en compterait
quatorze.
M. GOLDBLOOM: Non, ce serait toujours quinze.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous me permettez deux secondes pour
vérifier.
M. GOLDBLOOM: Certainement.
Si l'on rétablit le nombre pour la ville de La Baie à
quatre au lieu de trois, ce serait toujours quinze.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, La Baie. D'accord.
M. GOLDBLOOM: Et après le 1er janvier 1978, il y aurait
réduction à treize.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je l'avais calculé avant, il y a
l'augmentation du nombre de conseillers de La Baie. Au troisième
paragraphe, par exemple, à moins que je me trompe, il y a treize
membres, à ce moment?
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
Maintenant, M. le Président, on pourrait simplifier la chose en
disant tout simplement: Le quorum du conseil est de la majorité de ses
membres. Ce serait huit jusqu'en 1978 et sept après.
M. BEDARD (Chicoutimi): La majorité absolue.
M. GOLDBLOOM: Oui.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le quorum du conseil est de la
majorité de ses membres.
M. BEDARD (Chicoutimi): Des membres qui le constituent.
M. HARVEY (Jonquière): Le quorum du conseil est de la
majorité de ses membres. C'est sûr...
LE PRESIDENT (M. Brisson): C'est évident que ce sont les membres
qui le constituent. Le quorum du conseil est de la majorité de ses
membres. D'accord? Toute décision du conseil est prise à la
majorité des membres présents, etc.
M. GOLDBLOOM: II me semble, M. le Président, que, si nous
conservons ce qui est écrit ici, à la dernière ligne de ce
paragraphe, il faudra mettre la cité de Chicoutimi plutôt que la
ville de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): L'actuelle. C'est parce que je me pose une
question ici...
M. HARVEY (Jonquière): Actuellement, c'est la cité de
Chicoutimi.
M. GOLDBLOOM: Mais, à ce moment-là, cet article ne serait
valide que pour l'année 1975; il faudra prévoir ce qui arrivera
après le 1er janvier 1976.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est là qu'on se pose des questions,
à savoir si cela vaut pour 1976. On vient de dire qu'il n'y a pas
d'élection une fois la ville de Chicoutimi constituée en une
seule ville en 1976. Il n'y aurait pas d'élection.
M. GOLDBLOOM: J'ai remarqué que le député de
Chicoutimi, en formulant des modifications pour le premier paragraphe, a
conservé la notion de droit de veto pour les deux plus importantes
municipalités. Est-ce que je dois donc tenir pour acquis qu'il est
d'accord sur cette approche?
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, je suis d'accord sur cette approche. Je
pense, comme je l'ai dit, qu'il y a peut-être des désavantages
dans le fait d'accorder certains droits de veto. Maintenant, il y a des
avantages aussi et on peut difficilement ne pas considérer que cela
représente quand même les deux points majeurs à
l'intérieur de l'édifice, deux pôles majeurs à
l'intérieur de l'édifice qu'on veut construire. Il y a la grande
ville.
Le mot, est-ce que le ministre aurait changé d'idée
là-dessus?
M. GOLDBLOOM: Pas nécessairement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je sais que vous vous posiez des questions, tel
que vous l'avez exprimé.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Dans l'avant-dernière ligne, cela va.
Et "celui de l'actuelle ville" remplacé par "la cité de
Chicoutimi".
M. GOLDBLOOM: Oui. Voici ce qu'il faudra mettre, M. le Président.
"Toute décision du conseil prise à la majorité des membres
présents, cette majorité devant comprendre le maire de la ville
de Jonquière, telle que constituée par l'article 1 de la
présente loi, et celui de la cité de Chicoutimi".
Non, je m'excuse, M. le Président. Disons: "... ainsi que le
maire de la cité de Chicoutimi, telle que constituée par
l'article..."
Je reprends, M. le Président, pour que vous puissiez... "...
cette majorité devant comprendre le maire de la ville de
Jonquière, telle que constituée par l'article 1 de la
présente loi, ainsi que le maire de la cité de Chicoutimi et,
après le 1er janvier 1976, celui de la ville de Chicoutimi telle que
constituée par l'article 2 de la présente loi".
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est exactement le sens des questions qu'on se
posait, parce que la situation de Chicoutimi évolue, une fois la ville
constituée en 1976. Mais, cet amendement que vous faites suppose que le
même processus qui a été fait dans Jonquière se
fasse dans Chicoutimi, soit qu'une fois que la ville sera constituée en
1976, il y ait une élection générale à
l'intérieur...
M. GOLDBLOOM: Pas nécessairement, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... concernant la future ville de Chicoutimi.
Qui va décider ça?
M. GOLDBLOOM: Bien...
M. BEDARD (Chicoutimi): S'il y aura ou non élection une
fois...
M. GOLDBLOOM: ... on se rappellera... M. BEDARD (Chicoutimi): ... en
1976?
M. GOLDBLOOM: ... que le conseil provisoire sera constitué et
choisira un de ses membres pour agir comme maire, si ma mémoire est
fidèle.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, est-ce que vous
pourriez relire l'article 4?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Pardon?
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que vous pourriez relire...
M. BEDARD (Chicoutimi): On l'a, l'article...
M. HARVEY (Jonquière): Je veux être sûr d'avoir le
bon texte.
M. BEDARD (Chicoutimi): "... et celui de la cité de Chicoutimi
et, après le 1er janvier 1976...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, je vais le lire au complet.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... celui du maire de la ville...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le quorum du conseil est de la
majorité de ses membres. Toute décision du conseil est prise
à la majorité des membres présents, cette majorité
devant comprendre le maire de la ville de Jonquière, telle que
constituée par l'article 1 de la présente loi, ainsi que le maire
de la cité de Chicoutimi et, après le 1er janvier 1976, celui de
la ville de Chicoutimi, telle que constituée par l'article 2 de la
présente loi". Est-ce que cela va?
M. BEDARD (Chicoutimi): Si j'ai bien compris le ministre, je veux qu'on
soit clair là-dessus, les maires des différentes villes
intéressées par la formation de la future grande ville de
Chicoutimi, vont avoir à rédiger un protocole d'entente d'ici le
milieu de 1975 et une fois la ville faite, en 1976, ce sont ces mêmes
personnes qui vont décider s'il doit y avoir ou non élections
générales au niveau du territoire?
M. GOLDBLOOM: Ce n'est pas tout à fait cela, M. le
Président, j'aimerais vérifier auprès des conseillers
juridiques avant de répondre.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est parce qu'il y a des gens, je crois,
à Chicoutimi-Nord qui auront des élections en 1975.
En 1975, ils n'ont pas le choix, il faut qu'ils y aillent, à
moins d'adopter une loi spéciale.
M. HARVEY (Jonquière): Ils vont se prévaloir de 23, c'est
six mois. Automatiquement en demandant de se prévaloir de la loi 76, ils
peuvent les retarder de six mois. Comme il y a l'intention de modifier la loi
276 dès la reprise des travaux parlementaires, ils vont être
couverts, voyons donc! Il y a déjà possiblement six mois, juin
1975, c'est une possibilité actuellement en vertu du statut de la loi 76
de 1974.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, voici ce qui va se produire. La
loi prévoit je vous ramène à l'article 5 de la loi
qui est dans le chapitre qui concerne la future ville de Chicoutimi que
l'article 5 de la Loi sur le regroupement des municipalités s'applique.
Cet article 5 prévoit que l'on définisse dans le projet d'entente
entre les municipalités la composition du conseil provisoire et la
durée de l'existence de ce conseil provisoire, la date des
premières élections générales et ainsi de
suite.
Donc, c'est par ce conseil provisoire que sera choisie une personne qui
agira comme maire et qui représentera la municipalité avec trois
conseillers au conseil métropolitain.
M. BEDARD (Chicoutimi): II faudrait quand même une date limite
pour l'élection générale dans cette grande
ville-là. Il me semble que...
Je me demande jusqu'à quel point c'est une bonne chose de
laisser, durant au moins presque deux ans, une ville avec des maires rotatifs,
alors que je suis convaincu que lorsque vous avez accepté la rotation
des maires dans le secteur JAK, dans ce que sera la future ville de
Jonquière, vous avez limité cette période à six
mois.
M. HARVEY (Jonquière): Ce sont eux-mêmes qui l'ont
fait.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est encore plus fort si ce sont
eux-mêmes qui ont décidé cela, parce qu'ils ont du
réaliser qu'une grande ville, comme n'importe quelle ville, de toute
façon, cela se conduit difficilement longtemps avec trois ou quatre
patrons.
M. GOLDBLOOM: M. le Président. J'ai discuté assez
longuement de cette question avec certains conseillers, des personnes qui ont
une expérience dans ce domaine, et notamment avec certains membres de la
Commission municipale du Québec. Ces personnes ne voient aucune
objection, aucun inconvénient à faire diriger une
municipalité pendant même une longue période de temps,
même deux années et plus, par un conseil provisoire qui
établirait ses propres règles de fonctionnement et qui, s'il est
nombreux, choisirait un comité exécutif pour simplifier son
travail. Mais je ne crois pas qu'à ce moment-ci nous soyons bien
inspirés de déterminer dans les détails comment ces gens
vont diriger leurs propres affaires. Nous voulons certainement protéger
certains intérêts de l'actuelle cité de Chicoutimi. C'est
important. Mais en même temps, il faudra que nous laissions les relations
s'établir entre les partenaires au cours de 1975, et il y a lieu
d'espérer que l'entente soit raisonnablement parfaite quand, en 1976, la
nouvelle ville commencera à exister.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais terminer là-dessus. Cela peut
causer une moyenne situation, qui est à considérer d'avance. Cela
veut dire que ce conseil provisoire peut décider qu'il n'y aura pas
d'élection au niveau des municipalités intéressées
dans le secteur de Chicoutimi jusqu'à 1978.
M. GOLDBLOOM: C'est possible.
M. BEDARD (Chicoutimi): A ce moment, cela aurait pour effet qu'il y
aurait certains maires... Remarquez que je ne fais pas de jugement de valeur
sur eux. Je n'apporte l'argumentation ou la situation seulement que pour fins
de discussion et du point de vue démocratique, cela voudrait dire que,
par exemple, si on considère le cas de Chicoutimi-Nord, qui doit
être en élections en 1975...
M. HARVEY (Jonquière): Vous n'avez que celle-là, de
Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si ce comité décide qu'il n'y aura
pas d'élection au niveau des mairies jusqu'en 1978, vous avez, à
ce moment... Je prends ce cas parce que c'est lui qui est le plus patent...
M. HARVEY (Jonquière): Par contre, vous avez une réduction
de mandat dans le cas de Chicoutimi et Rivière-du-Moulin.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais une réduction de mandat, du
point de vue démocratique, ce n'est pas si grave que cela. Non! Je pense
que le ministre est d'accord là-dessus, sauf... Parce que cela peut
toucher une personne. Mais dans le cas de Chicoutimi-Nord, puisqu'on l'a dans
la face, cela pourrait vouloir dire que vous auriez le même maire, sans
élection, durant presque sept ans en place. Trois ans sans mandat? Bien
voyons...
M. HARVEY (Jonquière): Deux ans... M..GOLDBL0OM: Les
dernières. M. BEDARD (Chicoutimi): Bien, voyons! M. GOLDBLOOM: Les
dernières élections...
M. BEDARD (Chicoutimi): On est censé les avoir en 1975.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais...
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, aller jusqu'à 1978...
M. HARVEY (Jonquière): En novembre 1975 et au 31 décembre
1977, faites-moi trois ans avec cela, si vous voulez.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, d'accord! M. HARVEY (Jonquière):
Bien...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ecoutez! Ne montez pas dans les rideaux pour
rien.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne monte pas dans les rideaux...
M. BEDARD (Chicoutimi): II me semble...
M. HARVEY (Jonquière): ... mais je ferais remarquer au
député de Chicoutimi que ce n'est pas trois ans...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord!
M. HARVEY (Jonquière): C'est au premier dimanche de
novembre...
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons que c'est deux ans, c'est cela,
d'ailleurs pour... Mais cela fait six ans, le mandat.
M. GOLDBLOOM: C'est-à-dire que les dernières
élections dans Chicoutimi-Nord étaient en quelle
année?
M. BEDARD (Chicoutimi): En 1971. M. GOLDBLOOM: En 1971.
M. BEDARD (Chicoutimi): Elles sont censées avoir lieu en 1975, au
mois de novembre.
M. HARVEY (Jonquière): Théoriquement, il pourrait y avoir
une extension de mandat pour lui et ses conseillers jusqu'au 31 décembre
1977.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable député de
Dubuc.
M. HARVEY (Dubuc): A moins que vous vouliez continuer à discuter
sur ce sujet?
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. HARVEY (Dubuc): Parce que moi, je voulais revenir sur la question du
veto.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous dis bein sincèrement, encore
là, que je ne porte pas de jugement de valeur sur le maire actuel, je
lui donne toutes les qualités, je pars du principe qu'il a toutes celles
qu'il faut, mais, indépendamment de ça, je ne vois pas comment
ça pourrait justifier qu'on puisse étendre de deux ans un mandat
alors qu'un des arguments pour lesquels on tient à ce que la ville de
Jonquière se fasse dès maintenant, entre autres, on le signalait
comme raison, est le fait que si ça allait dans six mois, ça
obligerait à demander une nouvelle prolongation, une deuxième
prolongation à des maires pour rester en place et cela n'a pas
d'allure.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a un point qui n'est pas
absolument clair dans mon esprit, que je voudrais vérifier avec mes
conseillers juridiques. Les dernières élections dans la ville de
Chicoutimi-Nord ont eu lieu en novembre 1971. Les suivantes devraient avoir
lieu en 1975.
M. BEDARD (Chicoutimi): En 1975.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que la loi est rédigée de
façon à...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à permettre une prolongation
de...
M. GOLDBLOOM: Permettre une prolongation est une chose, mais est-ce que
la loi est rédigée de façon à empêcher la
tenue d'élections dans Chicoutimi-Nord en novembre 1975? C'est cela que
je voudrais vérifier.
M. BEDARD (Chicoutimi): Moi, je ne crois pas qu'elle soit
rédigée de manière à empêcher les
élections en 1975, sauf qu'elle est faite de telle façon que, si
on se prévaut au niveau du conseil de la loi 276 et qu'on se fait donner
une prolongation de six mois, à ce moment-là, on tombe dans une
situation telle qu'on peut prolonger son mandat jusqu'en 1977.
M. GOLDBLOOM: Est-ce que je peux m'excuser pour quelques secondes, M. le
Président, pour consultation?
M. HARVEY (Jonquière): Je suis persuadé que, quand on
regarde l'ensemble, la loi qui nous permet de créer deux villes, une
effectivement le 1er janvier 1976 à La Baie et une en 1978 dans le
secteur de Chicoutimi-Nord ou de Rivière-du-Moulin à
Jonquière, quand, dis-je, on regarde l'ensemble, vous avez le maire de
Port-Alfred, qui vient...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est en 1976 dans Chicoutimi.
M. HARVEY (Jonquière): Je le sais, dans Port-Alfred, la ville de
La Baie devient...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): ... en vigueur le 1er janvier 1976. Vous
avez là un maire et des conseillers qui viennent de se faire
élire. Leur mandat va être réduit de près de trois
ans. Aucune espèce d'opposition; au contraire, pour le bien de la
région, c'est l'unanimité. Je ne vois pas en quoi on pourrait
faire faire une élection dans le secteur de Chicoutimi-Nord, il est tout
à fait normal que ces gens, engagés dans le processus avec le
grand Chicoutimi, ils pourraient théoriquement, s'ils le
désirent, se réduire dans un comité administratif qui
poursuivrait le travail à faire pour créer la ville au 1er
janvier...
M. BEDARD (Chicoutimi): Moi, je suis d'accord que, dans Chicoutimi,
comme l'élection vient tout juste d'avoir lieu, il y a des
considérations spéciales qui doivent être prises en ligne
de compte. Concernant Chicoutimi-Nord, remarquez que la même situation
concernerait la paroisse de Chicoutimi ou n'importe quelle ville, je ferais les
mêmes remarques, je trouve que, démocratiquement, ce n'est pas
possible de permettre l'extension de deux ans sans aller...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le ministre des Affaires municipales.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à moins qu'on exige qu'elles se
tiennent en 1975. A ce moment-là...
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'ai la réponse simple et
claire, il n'y a rien dans la loi pour permettre même la remise des
élections qui devront avoir lieu en novembre 1975. Ces élections
devront avoir lieu. Il s'agit ici d'une loi particulière, il ne s'agit
pas de l'application de la loi 276, la loi 276 ne pourra pas être
invoquée pour la remise des élections, ni la loi 76 que nous
avons adoptée plus tôt cette année pour permettre une
prolongation parce que tout cela se rattache à l'article 23 de la Loi
sur le regroupement des municipalités et vous remarquerez par exemple
que, à l'article 16, l'article 23 n'est pas mentionné, n'est pas
parmi les articles qui s'appliquent aux municipalités en question.
Les élections prévues pour novembre 1975 devront avoir
lieu.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous remercie, M. le ministre.
M. HARVEY (Jonquière): A moins qu'on introduise un amendement
pour demander qu'elles soient retardées dans le texte de loi.
M. GOLDBLOOM: Oui. En toute franchise, je n'ai pas l'intention
d'introduire un tel amendement. Je pense que nous avons assez clairement
l'esprit de ce que nous voulions faire.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Paragraphe 4, adopté tel
qu'amendé?
M. HARVEY (Dubuc): Un instant!
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Dubuc.
M. HARVEY (Dubuc): "Toute décision du conseil est prise à
la majorité des membres présents, cette majorité devant
comprendre le maire de la ville de Jonquière, telle que
constituée par l'article 1 de la présente loi, et celui de
l'actuelle cité de Chicoutimi". Je me demande, pour 1976 c'est la
question que je pose au ministre des Affaires municipales ne serait-il
pas bon d'inclure un droit de veto aussi particulièrement si on
regarde la question de développement régional pour la
future ville de La Baie? Là, dans mon esprit, en tout cas, je pense que
nous sommes en train de conditionner le développement du secteur de La
Baie au droit de veto de Chicoutimi et de Jonquière.
M. BEDARD (Chicoutimi): On va en donner un à toutes les
villes.
M. GOLDBLOOM: C'est un peu compliqué. Le droit de veto peut avoir
un effet négatif ou restrictif sur le développement, mais il n'a
vraiment pas pour effet de promouvoir le développement. Je ne crois pas
que le fait d'accorder un droit de veto à une autre municipalité
avantagerait cette municipalité quant à son propre
développement. La façon de faire cela serait d'enlever le droit
de veto accordé aux autres.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends votre droit de veto dans le sens de
promouvoir la fusion. Or, la fusion qu'on veut vraiment promouvoir dans ce
cas-là, c'est la fusion des deux blocs qu'on a formés, à
savoir celui de Chicoutimi et celui de Jonquière.
M. HARVEY (Dubuc): Si c'est dans le sens de promouvoir la grande ville
de Saguenay-Chicoutimi-Jonquière, je me rallie à la position du
ministre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme je l'ai dit, il y a des avantages et des
désavantages à tout droit de veto. Maintenant, je ne suis pas le
législateur.
M. GOLDBLOOM: Je pense que c'est plutôt dans le sens
d'empêcher que la nouvelle ville de Jonquière ou la nouvelle ville
de Chicoutimi se voie imposer par une majorité des autres des choses qui
ne feraient pas son affaire, mais je verrais mal ces municipalités
utiliser leur droit de veto pour bloquer le développement des autres
pour des choses qui ne les concernent pas directement.
M. HARVEY (Dubuc): De toute manière, on va avoir quand même
un nombre suffisant de représentants.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs, cela rendra compte de la situation
actuelle à savoir que les deux pôles...
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. L'article 4, tel
qu'amendé.
M. BEDARD (Chicoutimi): La nouvelle ville de Jonquière et de
Chicoutimi.
M. GOLDBLOOM: Oui, d'accord!
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. L'amendement à
l'article 4 est adopté tel qu'amendé?
M. BEDARD (Chicoutimi): Un instant! A l'article 4, il n'y avait qu'une
dernière question. Je vais peut-être être en dehors de la
compréhension à long terme, mais je voudrais savoir du ministre
ce qu'il prévoit pour celui qui sera maire du Haut-Saguenay. J'imagine
qu'il n'y a pas de droit de veto dans ce cas...
M. GOLDBLOOM: Non, rendu à ce point-là, il n'y aurait plus
de droit de veto parce qu'après tout...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait injustifiable à ce
moment-là.
M. GOLDBLOOM: Je le crois.
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. Article 5, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Un instant, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le lieutenant-gouverneur en conseil fixe la
rémunération des membres du conseil.
M. GOLDBLOOM: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant le paragraphe 5, je suis surpris que
ce soit le lieutenant-gouverneur en conseil qui fixe la
rémunération des membres du conseil. Pourquoi? C'est parce
qu'à l'article 8, entre autres, d'une façon tout à fait
spéciale, on stipule que les dépenses du conseil, y compris la
rémunération de ses membres, mais après déduction
de toutes les subventions qui peuvent lui être octroyées, sont
à la charge des municipalités visées au paragraphe 1.
Elles sont réparties entre ces municipalités en proportion de la
valeur des biens-fonds imposables situés dans chacune d'elles. Je
m'explique difficilement que le salaire soit alors fixé par le
lieutenant-gouverneur, ce n'est pas lui qui le paie.
M. GOLDBLOOM: C'est une tradition qui a été établie
en ce qui concerne les communautés urbaines, par exemple.
Je dois dire à l'honorable député de Chicoutimi
que, même si ce paragraphe paraît ici, il serait injuste de ne rien
mettre, de ne pas prévoir une rémunération pendant que
d'autres, dans d'autres agglomérations, en reçoivent. J'ai de
sérieuses questions dans mon esprit quant à la justification de
rémunération additionnelle pour le fait de siéger à
des organismes autres que le conseil municipal.
Je ne dis pas que je suis prêt, aujourd'hui, à
déclarer que l'on devrait éliminer toute autre
rémunération, mais je dis que nous devrons repenser assez
sérieusement, et c'est ce que j'ai l'intention de faire avec les deux
communautés urbaines et la communauté régionale, cette
question de rémunération additionnelle. Remarquez que je ne parle
pas de dépenses. Si on est obligé d'assumer des dépenses
pour aller siéger, c'est normal que l'on se fasse rembourser. Mais quand
on est élu maire d'une municipalité, on l'est pour faire tout le
travail implicite dans cette fonction et je voudrais revoir cette question de
la nécessité d'ajouter un traitement parce que le maire va
siéger à un organisme, que ce soit la commission
d'aménagement ou la commission de transport ou quoi que ce soit. Il me
semble qu'en bonne mesure cela fait partie des fonctions d'un maire et d'un
conseiller. Peut-être que l'on pourra me convaincre du contraire et qu'il
faut quand même avoir une rémunération un peu
particulière. Mais vous n'êtes pas sans savoir, M. le
Président, que, dans quelques cas, j'ai des plaintes qui indiquent
que
le maire reçoit en rémunération additionnelle pour
aller siéger à un organisme, comme la communauté urbaine
ou régionale, un montant supérieur à son salaire comme
maire et un montant plus élevé que la contribution de sa
municipalité à l'organisme en question.
Alors, il est vrai que, dans le cas de la régionale de
l'Outaouais, nous venons de modifier certaines choses, mais quand même
c'est une question sérieuse que je me pose.
M BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que la question que vous vous posez n'est
pas, justement, occasionnée ou le problème que vous posez n'est
pas occasionné par le fait que le salaire est justement fixé par
le lieutenant-gouverneur en conseil qui, lui, le fait pour des motifs et selon
des normes bien précises, tandis que, s'il était voté par
les membres du conseil métropolitain, à ce moment, ceux-ci,
connaissant bien la situation, seraient en mesure de faire une meilleure
évaluation de ce que pourrait être le salaire d'un maire de ce
conseil.
M. GOLDBLOOM: On pourrait envisager une situation inverse aussi
où, par exemple, un conseil municipal de sept membres enverrait quatre
de ses membres siéger au conseil métropolitain et les quatre
auraient tout intérêt à se voter un traitement
intéressant pour aller siéger.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais là, à ce moment...
M. GOLDBLOOM: Et les trois autres ne suffiraient pas pour battre la
résolution.
M BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais à ce moment, je pense qu'il
faudrait faire confiance à ceux qui formeront ce conseil parce qu'ils
auront quand même à répondre de leurs gestes devant la
population. Ils ne seront pas placés dans une situation plus
privilégiée que ne le sont les membres de l'Assemblée
nationale qui décident à se voter un salaire et se votent le
salaire qu'ils veulent bien, quelle que soit la position respective de chacun
sur le sujet.
Remarquez que l'amendement aurait pu être greffé à
l'article 3, où on disait: "Le conseil établit par
résolution les règles relatives à sa gouverne, à sa
régie interne," et on aurait pu ajouter: "à la
rémunération de ses membres". Je suis convaincu que ces gens sont
mieux placés que le lieutenant-gouverneur, pour voter un salaire qui
soit adéquat.
Ce ne sont pas des fonctionnaires. Ce sont des gens élus qui ont
à retourner devant une population.
M. HARVEY (Jonquière): Ils ne se plaignent pas de leur salaire
actuellement.
M. GOLDBLOOM: Remarquez bien, c'est le point que j'avais
souligné. C'est le gouvernement, par la loi, qui fixe le traitement des
maires et conseillers dans toutes les municipalités.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'heure actuelle, d'accord. Mais c'est un
conseil métropolitain dont on parle.
M. GOLDBLOOM: Je pense que nous serions bien inspirés de
conserver cette responsabilité entre les mains du lieutenant-gouverneur
en conseil, d'autant plus que nous allons entreprendre une révision de
toute cette question et appliquer les conclusions à tous les organismes
concernés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Lorsque le ministre dit qu'il est normalement
bien inspiré, je sais que cela équivaut maintenant à une
fin de non recevoir, après avoir discuté avec lui.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 5, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Peut-être que le lieutenant-gouverneur
fixera des rémunérations qui seront moins fortes. C'est
peut-être dans un but d'épargner que le ministre fait cela.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 6? Le conseil élabore un
schéma d'aménagement... etc.
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je n'ai pas eu l'impression de
couper la parole au député de Chicoutimi en disant qu'on serait
bien inspiré de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose.
M BEDARD (Chicoutimi): On commence à être habitué
à la phraséologie du ministre des Affaires municipales.
M. GOLDBLOOM: L'histoire et le journal des Débats confirmeront
que la parole n'a pas souvent été coupée au
député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Là-dessus, d'accord.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 6, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, nous vous le disons
d'avance, après le numéro 6, nous allons avoir plusieurs
considérations à faire, mais après cela, ce sera
très vite.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 6, c'est le schéma. J'ai
le texte.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est la manière dont vous voyez les
pouvoirs du conseil métropolitain.
M. HARVEY (Jonquière): L'article 6 est uniquement le
schéma.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, c'est un des pouvoirs du conseil
métropolitain. Nous sommes en train d'étudier un des articles les
plus importants, parce que, selon les pouvoirs qu'on peut donner à ce
conseil métropolitain, à ce moment, on détermine
jusqu'à quel point il sera un élément moteur pour former,
faire activer la grande ville.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que le député m'a
mal compris. Je veux dire que l'article 6 est l'élaboration des
détails pour construire un schéma d'aménagement. Ce dont
il parle vient après, à l'article 7, par exemple.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, écoutons notre
collègue de Chicoutimi, et nous saurons ce qu'il veut nous dire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Sous réserve toujours de ce que j'ai dit
jusqu'à maintenant, concernant les prises de position de base, à
savoir la liberté qu'on doit laisser aux municipalités de se
gouverner elles-mêmes et de décider avec leur population de la
décision qu'elles veulent prendre, en fonction de l'avenir, que ce soit
en matière de fusion ou autrement. Mais, il reste une chose, c'est que,
dans le cadre de la loi telle qu'elle est, on croit de notre devoir d'essayer
de l'améliorer, comme on l'a dit, sujet aux réserves
exprimées.
Concernant ce conseil métropolitain, je remarque une chose dans
la loi, c'est qu'on lui donne très peu de pouvoirs réels de
décision. Effectivement, quand on regarde la loi, on est en face d'une
absence de pouvoirs réels de décision de la part du conseil
métropolitain, sinon dans l'élaboration d'un schéma
d'aménagement, mais l'élaboration seulement et non l'adoption,
c'est bien différent, et qu'on retrouve beaucoup d'approximations ou de
pouvoirs approximatifs, mais non clairement exprimés au niveau
décisionnel.
En soi, et le ministre m'éclairera là-dessus, je crois
qu'on a voulu faire du conseil métropolitain une sorte d'organisme
strictement consultatif qui représente un instrument de concertation et
non de décision. Autrement, on aurait pu prévoir à
l'intérieur du conseil métropolitain des mécanismes, un
pouvoir décisionnel pour et au nom des municipalités qui vont
former la future ville de Saguenay. A ce moment-là, je me demande quelle
sera l'autorité morale, même morale, de ce conseil
métropolitain avec le peu de pouvoirs décisionnels que la loi lui
donne. Sur l'aspect général, entre un conseil
métropolitain avec pouvoir de décision ou un conseil
métropolitain comme instrument de concertation et de consultation
seulement, il me semble que vous avez très carrément opté
pour une des solutions.
M. GOLDBLOOM: Cela est vrai, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous me permettez, je m'excuse, je voudrais
que vous me situiez les raisons de ce choix en fonction d'un but que vous
poursuivez et qui est de faire la grande ville et d'avoir en main un
instrument, qui serait le conseil métropolitain et qui pourrait avoir
une influence décisive pour en faire la promotion.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il est évident qu'on
crée des instances de responsabilité au niveau municipal qui
seront plus fortes que celles que nous avons jusqu'à maintenant. Si nous
établissons au-dessus de leurs têtes un organisme qui a un pouvoir
de décision, nous réduisons d'autant l'autorité de chaque
municipalité sur son territoire. Il y a aussi le fait que nous
traversons, avec l'adoption de la loi, une période intérimaire
où il y aura des ajustements à faire. Il y aura un
développement à poursuivre en même temps, ce
développement ne devra pas être paralysé pendant la
période intérimaire, et c'est surtout un mécanisme de
coordination que nous établissons ici. A ma connaissance, il n'existe
pas présentement un schéma d'aménagement du territoire du
Haut-Saguenay, même provisoire. Il y a des notions qui ont
été exprimées, il y a des idées fort valables que
l'on connaît, mais il n'y a pas de vrai schéma. C'est donc une
situation un peu différente de celle des deux communautés
urbaines et de la Communauté régionale de l'Outaouais où
la loi constitutive, en 1969, a dirigé chacune de ces communautés
à préparer un schéma d'aménagement. Ce
schéma a été préparé et publié sous
forme provisoire. Nous avons donc été en mesure, en juillet de
cette année, de dire à la Communauté régionale de
l'Outaouais, mais pas encore aux deux autres: Cela s'en vient, vous avez un
schéma provisoire.
Il faudra le rendre définitif, il faudra le mettre en
application. La mise en application implique simplement que les projets des
municipalités doivent être accompagnés d'un visa de
conformité avec le schéma régional, ce qui est toujours
une fonction de coordination et de concertation, plutôt que
l'établissement d'un palier d'autorité qui refuse, â la
municipalité, le droit de faire quelque chose ou lui impose l'obligation
de faire une autre chose quelconque.
C'est dans ce même esprit que nous avons voulu établir cet
organisme-ci, d'autant plus qu'à partir de 1978, nous aurons la ville de
Saguenay qui pourra et devra déterminer l'aménagement de son
propre territoire, en concertation avec ses voisines, bien sûr, mais je
pense que tout cela est la philosophie qui sous-tend cette approche que nous
établissons ici. On verra, au dernier article, l'article 11, que la
même philosophie s'applique, superposable à celle qui nous a
menés au bill 54 qui a donné
des pouvoirs à la Communauté régionale de
l'Outaouais, c'est-à-dire que c'est le visa de conformité, ce
n'est pas l'exercice d'une autorité pour refuser ou pour diriger, mais
c'est simplement pour dire que c'est conforme et que c'est acceptable.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand vous dites que si vous donniez trop de
pouvoir décisionnel au conseil métropolitain, cela
enlèverait de l'autonomie aux municipalités, disons que
dans mon esprit, en tout cas c'est à moitié vrai, parce
que ces municipalités, pour la plupart, vont se retrouver à
l'intérieur du conseil métropolitain, ont déjà une
présence assurée à l'intérieur du conseil
métropolitain. Nous ne sommes pas dans la situation de
municipalités qui se font dicter puisqu'on parle de schéma
d'aménagement parce que, pour le reste, on a dit ce qu'on avait à
se dire leur conduite ou leurs décisions par le gouvernement du
Québec. Il reste quand même qu'il y a une représentation
là. Alors, c'est dans ce sens que je trouve que cette perte d'autonomie
est à moitié vraie. Mais, puisque vous avez décidé
de fonctionner dans ce cadre pour faire la grande ville, il faut regarder la
situation sous l'aspect de l'autonomie, mais également sous l'aspect de
l'efficacité...
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vous en prie, c'est normal.
Je dis que, sous l'aspect de l'autonomie, c'est bien de regarder la
situation, mais il faut aussi la regarder sous l'aspect de l'efficacité
de cet organisme pour réaliser quelque chose, qui est
l'aménagement de tout un territoire qui rejoint plus que la nouvelle
ville de Saguenay, pour 1978, mais un territoire beaucoup plus grand. A ce
moment, n'ayant pas de pouvoir décisionnel, cela peut créer de
vrais problèmes. Disons que le conseil métropolitain
décide de certaines attitudes à prendre concernant
l'aéroport de Laterrière, qui est situé à
Bagotville, ou encore concernant, je ne sais pas, le secteur de La Baie comme
tel, le projet Ferchibal, en fait, il y a bien des situations qui vont se
présenter. Comme cet organisme n'a pas de pouvoir de décisions,
il aura beau décider du schéma d'aménagement qu'il voudra,
si les municipalités, elles, disent: On n'applique pas votre
schéma d'aménagement. On ne le reconnaît pas ou on ne le
suit pas. Il s'agit qu'une seule ne soit pas d'accord pour compliquer la
situation.
M. GOLDBLOOM: II faut, cependant, tenir compte d'une chose. C'est que
nous amenons à une nouvelle table des gens qui n'ont pas beaucoup
l'habitude de travailler ensemble dans ce sens-ci. Ce n'est pas
péjoratif, ce que je dis.
C'est simplement que la préparation d'un schéma
d'aménagement, c'est un aspect un peu particulier, la collaboration vers
le processus décisionnel, c'est une collaboration qui est un peu
délicate et ce sera une nouvelle expérience pour ces personnes.
Il y a aussi le fait que la représentation est nécessairement
limitée à la table du conseil métropolitain autrement il y
aurait beaucoup trop de monde pour pouvoir faire un travail utile. Mais que le
conseil municipal, de par les lois en général, a la
responsabilité de décider ce qui se fait avec le territoire et
à moins qu'on ne détermine toute une politique
d'aménagement du territoire et qu'on établisse des lignes
d'autorité pour imposer à des municipalités des
décisions quant à l'utilisation de leurs ressources
territoriales, nous aurons toujours à faire face à la
responsabilité du conseil municipal pour la décision ultime.
Il me semble qu'il serait prématuré, surtout dans le
contexte de quelque chose que l'on crée pour la première fois;
j'ai fait la comparaison avec l'Outaouais où, depuis cinq ans, en
principe, dans les faits, c'est peut-être entre trois et quatre ans, mais
on travaille vers la création d'un schéma et l'on arrive au point
où l'on a effectivement un schéma et l'on peut se prononcer
là-dessus. Là, on peut dire: Le schéma arrive à son
application et tout le monde devra s'y conformer. Mais avant d'être
arrivé au point d'avoir un schéma, il est très difficile
de dire: Toutes les décisions seront exécutoires et les conseils
municipaux devront tout simplement les entériner et les appliquer. Tout
cela nous a menés à la conclusion que l'organisme devrait en
être un de concertation.
M. BEDARD (Chicoutimi): Parce que la preuve est faite que toute instance
qui n'a pas de pouvoirs de décision, mais qu'un pouvoir de concertation,
incite très peu à la participation. Cela amène souvent une
certaine... Cela peut aider, remarquez, mais cela peut amener une certaine
frustration...
M. HARVEY (Jonquière): Cela aide.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... chez des gens qui travaillent beaucoup, mais
qui savent que d'avance ils ne peuvent rien décider. Il y a bien un
autre exemple que je pourrais apporter au ministre. Il y a une relation
étroite entre un schéma d'aménagement et les plans
d'urbanisme. Comment peut-on prévoir l'intégration des plans
directeurs d'urbanisme des municipalités de Rivière-du-Moulin
à Jonquière si le conseil métropolitain n'a aucun pouvoir
pour les faire appliquer?
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je pense que la réponse est
assez claire. D'abord, il faudra c'est un des endroits où
j'agirai et où je donnerai une subvention affecter à ce
travail, comme personne ressource ou même fonctionnaire, si vous voulez,
du conseil métropolitain, un ou des urbanistes, que le travail
professionnel se fasse et que l'urbaniste ou les
urbanistes, selon le cas, fournissent leurs conseils professionnels aux
membres du conseil métropolitain pour que l'on fasse évoluer, au
cours des trois prochaines années, un schéma
d'aménagement.
Si ce que l'on faisait était seulement de prévoir la
confection d'un schéma d'aménagement pour le Haut-Saguenay, ce
que je ferais serait de prévoir une période d'approximativement
trois ans pour la confection du schéma et désigner ce
schéma comme ayant un caractère provisoire, comme nous l'avons
fait dans le cas de l'Outaouais et dire après cette période:
Maintenant que vous avez un schéma provisoire, que ce
schéma a été rendu public, il y a eu des commentaires,
ainsi de suite, maintenant, nous allons lui donner force de loi et tout le
monde devra le respecter. C'est-à-dire que, si on ne créait pas
la ville de Saguenay, il faudrait prévoir en 1978, à peu
près, la création d'un pouvoir exécutoire et l'application
d'un schéma d'aménagement avec application exécutoire dans
les municipalités. Mais nous ne sommes pas prêts à le
faire. Je pense qu'il serait injuste à l'endroit des
municipalités de leur dire: Vous allez, dès le début,
respecter un schéma qui n'existe pas encore. Il faudra d'abord
créer le schéma et ce cera un travail de collaboration. Une fois
le schéma déterminé, il faudra que le schéma soit
appliqué à tout le monde. Vous me direz avec raison que, pendant
cette période de trois ans, il y aura des décisions qui se
prendront et que ces décisions, prises unilatéralement par
certaines municipalités, pourront rendre moins valide le schéma
général préparé par l'ensemble. Cela est vrai. Mais
il faut commencer quelque part, il faut commencer à un moment dans
l'histoire d'une région et dire: Dorénavant, on planifie
ensemble.
Tout comme on a parlé, à d'autres moments, de gestes qu'on
pourrait poser en attendant qu'une loi soit édictée, cela est
possible. Mais il y a une contrainte importante. Cette contrainte se trouve
toujours au dernier paragraphe de cet article. C'est que, pour faire quelque
chose qui est significatif, il faut dépenser de l'argent.
Généralement, on n'a pas l'argent entre ses mains, on est
obligé de l'emprunter pour des immobilisations et, pour l'emprunter, il
faudra faire adopter par le conseil municipal un règlement d'emprunt et
le visa de conformité sera exigé du conseil dès le
départ. Et pour cette raison, je me permets de prétendre que,
même si le schéma lui-même n'est pas exécutoire, le
conseil métropolitain n'est pas aussi dépourvu de pouvoirs pour
influencer les décisions que cela paraît peut-être à
la lecture du seul article 6.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le schéma d'aménagement
devra être reconnu par l'OPDQ?
M. GOLDBLOOM: Nous n'avons pas inscrit cela dans la loi. Je pense que
nous devrons, au cours des prochains mois, arriver à une discussion sur
une politique d'aménagement du territoire et déterminer qui doit
donner une approbation gouvernementale des propositions qui émanent des
municipalités et des régions. Nous avons l'intention de faire du
progrès dans ce sens et d'aider les municipalités qui n'ont pas
présentement un plan directeur d'urbanisme, par exemple, à avoir
un tel plan, parce qu'on a connu des situations bien désagréables
où l'absence de plan d'urbanisme et même de règlements de
zonage, de construction et de lotissement a permis de faire des choses
inacceptables. Donc, il faut faire du progrès dans ce sens. Je crois que
le gouvernement, pour la cohérence de l'aménagement du territoire
québécois, devra donner son approbation d'une manière ou
d'une autre. Je ne suis pas en mesure de dire aujourd'hui que l'organisme
gouvernemental ou paragouvernemental qui devrait assumer cette
responsabilité est nécessairement l'OPDQ. Mais si l'on dit: Le
gouvernement, je dirai: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Normalement, ça devrait être l'OPDQ
qui a son mot à dire aussi. En terminant là-dessus, je vous avais
donné tout à l'heure l'exemple d'un plan d'urbanisme
nécessaire à confectionner pour l'ensemble du territoire, entre
autres, la ville de Saguenay, mais là, ça va plus loin. Le
ministre réalise que ce schéma d'aménagement est
même au-delà de la future ville de Saguenay; ça
représente La Baie aussi.
M. GOLDBLOOM: Oui. C'est pour cela que nous avons intégré
au conseil métropolitain le milieu rural par la présence des deux
municipalités rurales qui sont dans le territoire et par la
présence du préfet de comté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce sera une de mes dernières questions
concernant cela, avec quelques remarques. Dans un mémoire qui vous a
déjà été souligné, d'une façon
générale, on apportait à l'attention une analyse du
secteur qui sera la prochaine ville de Saguenay et des problèmes communs
qu'on doit résoudre et qui pourraient peut-être le ministre
me le dira après trouver au moins une oreille attentive
auprès d'un conseil métropolitain, en termes de décision
ou d'orientation au moins.
Ce mémoire disait textuellement: "Le ruban urbain qui maintenant
relie Arvida à Jonquière-Kénogami, de part et d'autre de
la route 16 A, et celui qui est constitué par le boulevard Saint-Ignace,
entre Arvida et Chicoutimi, posent, par exemple, le problème de la
coordination des règlements de zonage s'appliquant à l'espace
interurbain encore non bâti, et nécessiteront, à
brève échéance, la confection d'un plan directeur
d'urbanisme unique pour toute la conurbation du Haut-Saguenay, de même la
promotion industrielle laquelle doit toujours se faire en proposant une
localisation précise des futurs établissements industriels
devra
aussi être coordonnée. Enfin, certains services municipaux,
comme la police, la lutte contre les incendies, l'enfouissement des ordures
ménagères, s'exercent maintenant sur des zones conti-guës,
sinon coïncidentes, et imposent ainsi une collaboration
intermunicipale".
Nous pourrions y ajouter les problèmes de transport en commun et
ceux de la Commission touristique régionale, comme celle de l'urbanisme,
dont on vient de parler. Ces problèmes sont communs à toutes les
villes du Saguenay, et ce n'est pas seulenent en forçant certaines
d'entre elles à fusionner qu'on va faire face aux véritables
problèmes. Je pense que c'est assez complet comme analyse de la
situation. Le ministre est au courant de cette situation, j'en suis convaincu.
J'aurais cru qu'au moins, face à ces problèmes, le conseil
métropolitain aurait eu un certain droit de regard et même un
certain droit décisionnel, si on veut vraiment s'avancer tranquillement
dans un développement coordonné de la future ville de
Saguenay.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, il y a deux façons de
traiter ce genre de problème. Pour moi, la définition que l'on
donne ici à l'article 6 est assez large, quand on parle, par exemple, de
la nature et de l'emplacement approximatif des équipements urbains, on
parle certainement du genre de choses qu'énumérait tout à
l'heure le député de Chicoutimi en citant le document qu'il a
devant lui.
Il y a aussi une responsabilité provinciale que nous
exerçons dans plusieurs domaines, comme par exemple la protection de
l'environnement, où nous adoptons avec application uniforme à
l'échelle de la province des règlements qui, dans le cas des
fosses septiques, par exemple, diront: II n'y a pas deux façons d'agir,
il y a une façon qui protège l'environnement, et au lieu
d'attendre" patiemment que les municipalités individuellement arrivent
à l'adoption d'un règlement convenable qui pourrait être
superposable ou qui pourrait être différent, nous avons
décidé, dans bien des cas, de régler le problème,
en tranchant et en établissant une réglementation
provinciale.
De ces deux façons, je pense que nous pouvons agir tel que ce
projet de loi le prévoit, sans être obligés, pour autant,
de donner un pouvoir à cet organisme qu'on appelle le conseil
métropolitain, qui en ferait en partie un gouvernement
régional.
L'honorable député se rappellera qu'en deuxième
lecture, en parlant des hypothèses possibles, j'ai dit clairement: Le
gouvernement n'est pas prêt à créer des gouvernements
régionaux.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quoique, pour ma part, je crois qu'il aurait
été plus facile, avec un conseil métropolitain qui a des
pouvoirs pour régler quand même des problèmes qui sont
communs, d'arriver à une coordination qui soit efficace. C'est dans ce
sens que, si nous avions créé la ville de Saguenay en une seule
étape, il aurait été plus facile pour un conseil de ce
genre de pouvoir assumer ses pouvoirs et faire le développement
intégré de tout le territoire qu'on veut fusionner. Parce qu'on
s'aperçoit, avec un conseil métropolitain comme cela, que cela ne
prévoit aucun mécanisme qui puisse, d'une part, permettre
très rapidement aux gens de commencer à apprendre à vivre
ensemble, ayant les mêmes problèmes communs, recherchant les
mêmes solutions... Cela ne permet pas de mettre en commun des ressources
qu'il va être coûteux de réaménager deux fois.
Je prends des exemples: Les services de protection, que ce soit au
niveau du personnel, des conventions ou des équipements, vous allez
avoir un réaménagement qui va se faire dans JAK, la nouvelle
ville de Jonquière; vous allez avoir un autre
réaménagement qui va se faire dans Chicoutimi; ensuite, un
troisième réaménagement pour tout l'ensemble de la ville,
à partir de 1977, en vue de former la grande ville, ce qui veut dire
que, en trois ans, vous allez avoir au moins je parle simplement au
point de vue administratif trois réaménagements avec ce
que cela peut comporter de difficultés au niveau des conventions, de la
réaffectation du personnel, de nouvelles études qui seront
à parfaire, tout cela, tenant compte aussi de l'état
d'instabilité que cela peut créer, avant que tout cela se soit
concrétisé dans une grande ville.
En trois ans, il y a presque deux réaménagements de
services qui sont donnés à l'ensemble de la population. Une ville
formée en une étape avec un conseil métropolitain qui
aurait eu des pouvoirs de décision aurait, à mon sens,
été beaucoup plus efficace dans ce sens.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, je voudrais quand même faire
remarquer au député de Chicoutimi que, si on prend les divers
services et on les examine un par un, s'il s'agit de l'alimentation en eau
potable, par exemple, ou l'approbation des services de protection de
l'environnement, cette approbation ne sera donnée que dans la
perspective de ce que pourrait recommander le conseil métropolitain, ce
que recommanderaient, évidemment, les ingénieurs-conseils.
S'il s'agit d'un réseau d'égouts collecteurs et d'une
usine d'épuration, ce serait la même chose, les services de
protection de l'environnement devraient prendre l'avis
d'ingénieurs-conseils et approuver.
S'il s'agit du service de vidanges déjà, il y a un
centre régional, comme on le sait, à Laterriè-re, pour
l'enfouissement sanitaire des vidanges de nouveau, l'environnement doit
donner son approbation.
S'il s'agit des services policiers, il n'y a pas moyen de créer
un nouveau service intégré de police sans l'approbation de la
Commission de police et ainsi de suite.
Quand il s'agit de protection contre l'incendie, c'est notre direction
générale de la préven-
tion des incendies qui doit donner son approbation, qui est
présente et qui travaille avec les intéressés vers la
meilleure solution au problème d'ordre régional. Nous le faisons
même sans créer de comité intermunicipal ou de conseil
métropolitain.
Il y a de nombreux exemples de cette nature, peut-être un des plus
importants, pour une région comme celle qui nous préoccupe,
l'implantation d'industries. C'est le ministère de l'Industrie et du
Commerce qui a son mot à dire quant à la création de parcs
industriels et quant aux services à fournir dans ces parcs industriels
et ainsi de suite.
Donc, je crois que nous avons déjà un certain nombre de
niveaux de décisions. En ajouter, serait alourdir le fonctionnement de
la région. Enfin, je dirai simplement que nous allons amener les
dirigeants de présentes et futures municipalités à prendre
ensemble des décisions qui seront assez lourdes de conséquences
et qui porteront sur un territoire plus important que celui géré
par ces personnes présentement. Je crois qu'il pourrait être
difficile de demander à ces personnes de s'entendre chez elles pour la
gestion de leur propre territoire et de s'entendre en même temps dans des
termes décisionnels avec d'autres personnes qui, elles aussi, seraient
en train d'apprendre à vivre ensemble et à travailler et
gérer ensemble. C'est peut-être une autre raison qui revient
à ce que nous avons discuté à plusieurs reprises, la
prédiction du comportement humain. Nous la faisons chacun selon notre
intelligence de la situation, mais je pense que c'est une motivation que j'ai
pour vouloir conserver le rôle de concertation avec l'autorité, au
moins, de donner son avis sur les règlements d'emprunt, ce qui est assez
important dans le contrôle de ce qui se fera. Ce sera peut-être
l'avis le plus important que recevra le gouvernement, le ministre et la
Commission municipale du Québec pour lui permettre de porter un bon
jugement et approuver ou ne pas approuver ce qui est proposé.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cette discussion me permet de réaliser
l'autorité morale que semble donner le ministre en paroles à ce
conseil métropolitain, mais je crois qu'il y aurait
nécessité d'une discussion pour pouvoir faire ressortir, sinon
les pouvoirs décisionnels, au moins l'importance que le ministre accorde
à cette instance que sera le conseil métropolitain.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 6 est adopté? Article 8,
adopté. Article 7?
M. BEDARD (Chicoutimi): II y a seulement une question. Est-ce que vous
allez permettre au conseil métropolitain de tenir des audiences
publiques s'il le désire?
M. GOLDBLOOM: Rien ne l'en empêche. M. BEDARD (Chicoutimi):
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 7?
M. BEDARD (Chicoutimi): Article 7, adopté, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 8?
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'article 7, je remarque par rapport à
cet article, on n'a pas un article spécial comme dans le cas de
l'Outaouais qui dit qu'il y aura des personnes-ressources qui seront à
la disposition de la région ou encore des autorités de la future
ville de Chicoutimi pour leur permettre de réaliser le travail
énorme qu'ils ont à remplir?
M. GOLDBLOOM: C'est certainement le rôle du ministère de le
faire. J'ai indiqué mon intention de le faire.
M. BEDARD (Chicoutimi): On va s'en remettre aux paroles de M. le
ministre. Ce n'est pas nécessaire que cela soit stipulé.
M. GOLDBLOOM: Merci.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 8, adopté. Article 9?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. Article 10?
M. GOLDBLOOM: C'est seulement pour indiquer qu'il y a une date limite
pour la première année. Autrement, on ne saura pas à quoi
s'attendre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté? M. BEDARD (Chicoutimi):
Adopté. LE PRESIDENT (M. Brisson): Article 11? M. BEDARD (Chicoutimi):
Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. Article 1?
M. GOLDBLOOM: Pour revenir à l'article 1, est-ce que nous avons
notre texte?
M. HARVEY (Jonquière): Pour revenir aussi à l'article
qu'on a suspendu pour l'Outaouais, le dernier article.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, le dernier article de l'Outaouais, c'est
l'article qui concerne l'ensemble du projet de loi.
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Est-ce que le ministre veut relire le texte
de l'article 1? Si on peut le lire... Il sera incorporé, de toute
façon...
M. GOLDBLOOM: Oui, je serais heureux de le relire...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs....
M. GOLDBLOOM: M. le Président, j'aimerais m'excuser pour 30
secondes pour voir exactement comment la disposition est prévue par les
conseillers juridiques.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Je commence à compter.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs, pour simplement faire une
correction, parce que je n'avais pas l'original d'un de nos amendements,
à un certain moment, on parlait des représentations...
LE PRESIDENT (M. Brisson): II se trouve à être
retiré, je suppose?
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, il reste là.
LE PRESIDENT (M. Brisson): S'il reste là, on va le rejeter pour
accepter cela, si c'est la même chose.
M. HARVEY (Jonquière): C'est comme son amendement et celui du
ministre qu'il a identifiés ce midi, avant de suspendre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable ministre pourrait probablement
commencer à lire son texte et il va pouvoir suivre...
M. GOLDBLOOM: Je pense que j'aimerais attendre une minute que
l'honorable député de Chicoutimi ait eu le temps de regarder son
propre texte. J'aimerais lui suggérer que, pendant que je lirai tout
à l'heure le texte que je vais proposer, il fasse la comparaison avec ce
qu'il avait proposé lui-même pour être certain qu'il n'y ait
rien d'omis.
M. BEDARD (Chicoutimi): On peut y aller.
M. GOLDBLOOM: On peut y aller? Très bien!
D'abord, je voudrais vous demander de bien vouloir biffer les chiffres
qui paraissent à côté des deuxième, troisième
et quatrième alinéas qui portent à confusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. GOLDBLOOM: II y aurait 17.1, avec quatre alinéas, et ensuite
17.2, 17.3... M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): ...5...
M. GOLDBLOOM: Pardon?
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord!
M. GOLDBLOOM: Très bien!
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable ministre des Affaires
municipales.
M. GOLDBLOOM: Un organisme est constitué sous le nom de "Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay", ci-après appelé le
conseil.
Jusqu'au 1er janvier 1976, ce conseil se compose du maire et de trois
conseillers de la ville de Jonquière, telle que constituée par
l'article 1 de la présente loi, des maires des cités de
Chicoutimi et Chicoutimi-Nord, des maires des villes de
Rivière-du-Moulin, Port-Alfred et Bagotville, des maires de la paroisse
de Bagotville et de la municipalité de Grande-Baie, du maire du canton
de Chicoutimi, du maire du village de Laterrière et de celui de la
paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière, ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi.
Jusqu'à la première élection générale
pour la ville de Jonquière, cette ville est représentée au
sein du conseil par le maire en fonction, ainsi que par les trois autres
personnes qui, en vertu de l'article 5 de la charte de cette ville, sont
désignées pour exercer la charge de maire à tour de
rôle.
A compter du 1er janvier 1976 jusqu'au 1er janvier 1978, ce conseil se
compose du maire et de trois conseillers de la ville de Jonquière, telle
que constituée par l'article 1 de la présente loi, du maire et de
trois conseillers de la ville de Chicoutimi, telle que constituée par
l'article 2 de la présente loi, du maire et de trois conseillers de la
ville de La Baie, telle que constituée par l'article 7 de la
présente loi, du maire du village de Laterrière et de celui de la
paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière, ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi.
A compter du 1er janvier 1978, ce conseil se compose du maire et de six
conseillers de la ville de Saguenay, telle que constituée par l'article
12 de la présente loi, du maire et de deux conseillers de la ville de La
Baie, du maire du village de Laterrière et de celui de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi. 2. Lorsqu'il y a lieu
à la désignation de conseillers pour représenter une
municipalité au sein du conseil métropolitain, ces conseillers
sont désignés par résolution du conseil dont ils font
partie pour la durée spécifiée dans la résolution.
3. Au cas de refus ou d'incapacité de fait ou de droit d'agir du maire
ou de l'un des conseillers désignés, le conseil de la
municipalité désigne par résolution un autre de ses
membres pour faire partie du conseil métropolitain.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, M. le Président, comme cela
rejoint l'ensemble des précisions que nous voulions apporter, je suis
d'accord pour retirer nos amendements et faire en sorte que l'amendement
général du ministre soit déposé.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, nouveau paragraphe 1,
c'est-à-dire tel que rédigé le paragraphe 1 de l'article
17 est retiré pour être remplacé par l'amendement soumis
qui s'appelle 17, 1,2,3,4,17-1 après 17-2...
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous l'avez changé...
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, s'il vous plaît. On
avait décidé de biffer les chiffres à côté
des alinéas.
LE PRESIDENT (M. Brisson): D'accord.
M. GOLDBLOOM: Alors, en fin de compte le paragraphe 1 de l'article 17
aura cinq alinéas.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Adopté. D'accord. Donc 17-1, nouvel
article 17, paragraphe 1, est adopté tel que proposé par
l'honorable ministre.
Donc l'article 17 est adopté.
M. GOLDBLOOM: Le dernier article de la loi est...
LE PRESIDENT (M. Brisson): ... est l'article 35. M. GOLDBLOOM: ...
l'article 35.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Avant cet article, est-ce que les annexes au
projet de loi sont adoptées également. Adopté.
M. GOLDBLOOM: II faudra, M. le Président. C'est la description
technique des territoires.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Les annexes sont également
adoptées. Article 35. La présente loi entrera en vigueur le 1er
janvier 1975. Adopté.
M. GOLDBLOOM: Je m'excuse.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au dernier article, pourquoi...
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'article 17.
M. GOLDBLOOM: Oui. Le paragraphe 11 de l'article 17.
M. BEDARD (Chicoutimi): On va finir. Concernant les règlements
d'emprunt, j'aimerais savoir pourquoi le ministre prévoit que ça
prendrait l'avis de la ville de La Baie ou encore des municipalités qui
constituent l'unité au niveau du conseil métropolitain,
Laterrière, pour décider l'emprunt qui concernerait des villes
comme celles des deux en question pour faire la ville de Saguenay.
M. GOLDBLOOM: Je pense que la raison est assez simple, M. le
Président, et il faudra que ce soit dit avec un certaine franchise.
C'est pour assurer une certaine contrainte, un certain frein à
l'enthousiasme qui pourrait saisir une certaine municipalité, grande ou
petite, à l'approche de la fusion parce qu'après tout on a dit:
Les dettes seront partagées de telle façon et le personnel sera
conservé tel qu'il a été constitué. C'est pour
permettre à tout le monde de travailler ensemble vers un
développement rationnel des services dans cette période
intérimaire. C'est à la base de la philosophie qui nous a
amenés à créer le conseil métropolitain... c'est
pour amener tous les gens à commencer vraiment à travailler
ensemble et à planifier ensemble et ne pas se sentir seuls et capables
de profiter de la fusion qui s'en vient.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous n'avez pas peur que cela n'amène une
certaine paralysie?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que, là aussi,
ce n'est pas un pouvoir exécutoire, c'est un avis qui est requis et cet
avis est transmis au ministre et à la Commission municipale qui, eux,
ont la responsabilité d'approuver ou de ne pas approuver. Alors, c'est
pour assurer que le ministre et la Commission municipale auront un portrait
assez général de la situation et une idée de la
conformité du règlement d'emprunt à la planification
générale qui sera en cours dans la préparation du
schéma d'aménagement avant que l'approbation ne soit
donnée.
M. BEDARD (Chicoutimi): Tout à l'heure, quand je disais que le
conseil métropolitain n'avait pas assez de pouvoir, le ministre me
consolait en me disant qu'au niveau des règlements d'emprunt il y avait
certains pouvoirs qui lui étaient donnés, mais quand on lit
l'article jusqu'à la fin, on s'aperçoit quand même que
c'est seulement un avis que donne le conseil métropolitain et non pas un
pouvoir décisionnel.
M. GOLDBLOOM: Mais un avis drôlement important, M. le
Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, à cause de la valeur morale que vous
donnez à l'organjsme, il n'y a pas de doute là-dedans.
M. GOLDBLOOM: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): Tout cet article 11 ne vient-il pas un peu en
contradiction avec les référendums qui sont exigés quand
il s'agit de règlements d'emprunt à faire?
M. GOLDBLOOM: Non, M. le Président, parce que si, au niveau du
conseil municipal, les citoyens demandent un référendum, le
règlement d'emprunt n'est pas adopté avant la tenue du
référendum.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Article 35, adopté.
M. GOLDBLOOM: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): D'autres questions concernant le projet de
loi 98?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense qu'on en a fait l'étude la plus
sérieuse possible et il reste à espérer que les
étapes se réalisent et pour le mieux-être de l'ensemble de
la population concernée dans cette fusion, que je crois toujours
forcée, mais que nous avons essayé d'étudier
sérieusement.
M. HARVEY (Jonquière): Avant que le ministre des Affaires
municipales nous donne ses impressions sur ce bill, je voudrais lui dire qu'il
a été un modèle de patience durant toute l'étude de
ce bill assez volumineux, je comprends, parce que c'est un bill omnibus qui
comprenait plusieurs chartes de municipalités dans la région de
l'Outaouais et dans le Haut-Saguenay. Pour ma part, il m'a donné un
exemple de patience que j'essaierai de copier parce que j'ai des textes
législatifs à présenter, qui sont de nature technique,
mais je me suis inspiré de sa patience pour ma prochaine loi.
LE PRESIDENT (M. Brisson): L'honorable député de
Dubuc.
M. HARVEY (Dubuc): Vous pouvez être assurés que ce n'est
pas parce que je convoite le poste de maire de la future ville de La Baie, loin
de là mon idée, mais je voudrais quand même dire que c'est
une étape importante que nous avons franchie ces jours derniers pour
réaliser cette ville et, comme je le disais au début, cela va
aider certainement le développement économique et notre secteur
en particulier en sera garant au ministre des Affaires municipales que je
remercie beaucoup de sa bonne discussion et des réponses qu'il a
données notamment au député de Chicoutimi et aux autres
députés qui lui ont posé des questions durant ce
débat.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Si je comprends bien, le député
de Chicoutimi a félicité le ministre. Pas encore?
M. BEDARD (Chicoutimi): Sur ce que j'avais à dire sur la patience
du ministre, je ne peux pas faire autrement que remercier le ministre de la
manière qu'il a conduit les discussions et de l'affabilité avec
laquelle il a répondu à nos questions. Naturellement, il y en
avait certaines auxquelles il ne pouvait pas répondre parce qu'il
n'avait pas les documents nécessaires en main pour le faire.
Je l'ai déjà souligné au niveau de la commission,
surtout concernant les fusions de La Baie et de Chicoutimi, mais je crois
pouvoir dire qu'on a pu s'exprimer au niveau de la commission et, en ce qui me
regarde, ce cadre ayant été déterminé par le
législateur de la manière qu'il a décidé que
nous n'acceptons pas toujours il reste que nous allons essayer
d'employer nos efforts en étant positifs parce qu'il y a une place
où nous nous retrouvons, c'est l'objectif final qui est la formation
d'une grande ville dans le Haut-Saguenay.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, vous me permettrez un bref mot
à la fin de cette longue discussion. Il est évident que la
décision que nous prenons doit avoir son expression dans les faits par
le travail de tous les intéressés. Nous avons déjà,
de part et d'autre, exprimé notre confiance dans la bonne volonté
et dans l'esprit de collaboration et dans l'esprit de responsabilité
régionale de ceux qui auront, au niveau des municipalités
actuelles et futures, à gérer la chose publique. Je suis
très reconnaissant au député de Chicoutimi de ce qu'il a
dit hier, même s'il n'a pas été d'accord avec le
gouvernement sur d'importants aspects du projet de loi et après tout,
puisqu'il appartient à l'Opposition, c'est normal qu'il ne soit pas
d'accord, l'Opposition est là pour ça. Nonobstant ce fait qui est
normal, il a exprimé sa volonté, très clairement, de
travailler vers la réalisation d'une bonne chose dans le Saguenay. Nous
nous sommes entendus tout le long sur l'objectif ultime et je suis
extrêmement heureux que nous puissions envisager avec confiance, un
meilleur avenir et un meilleur développement pour cette région et
je voudrais remercier tous les membres de la commission pour leur patience
parce que je ne suis pas le seul à en avoir manifesté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): D'autres remarques? La commission suspend ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 42)