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Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits budgétaires du ministère des
Affaires municipales.
Les membres de la commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Guay (Taschereau) est
remplacé par M. Beauséjour (Iberville), M. Mercier (Berthier), M.
Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Nous en étions à l'étude du programme 1,
élément 2, qui s'intitule: "Urbanisme et aménagement du
territoire.." II restait une petite question au député de D'Arcy
McGee.
Urbanisme et aménagement du territoire
(suite)
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre nous a
indiqué hier qu'il faudra encore un certain temps avant le
dépôt d'un projet de loi sur l'urbanisme et sur
l'aménagement du territoire. Il y a quand même du travail qui se
fait. Il y a des municipalités qui s'occupent de l'aménagement de
leur territoire, et il y a une direction générale de l'urbanisme
au ministère des Affaires municipales. Il arrive donc que des
municipalités s'adressent au ministère pour obtenir des conseils
et de l'aide technique. J'aimerais demander au ministre s'il y a eu, au cours
de l'année qui vient de se terminer, de nombreuses municipalités
qui ont, effectivement, réussi ou ont au moins commencé la
préparation d'un schéma d'aménagement de leur territoire,
d'un plan directeur d'urbanisme. Combien ont demandé et obtenu de l'aide
technique de la part du ministère?
M. Tardif: M. le Président, il y a diverses
réponses à cette question de l'appui technique que le
ministère peut donner aux municipalités. L'une d'elles,
c'était le programme qui existait du temps de mon
prédécesseur, par lequel la direction générale de
l'urbanisme contribuait jusqu'à concurrence de certains montants assez
minimes, somme toute, il faut le dire, pour la confection des plans d'urbanisme
dans les municipalités de faible taille.
La deuxième façon pour le ministère de contribuer
à la préparation de schémas d'aménagement et
d'urbanisme s'est manifestée dans le cas de deux grandes
agglomérations, à savoir: la Communauté urbaine de
Québec et le Conseil métropolitain du Haut-Saguenay.
Dans le cas de la Communauté urbaine de Québec, mon
prédécesseur se souviendra sans doute, concernant le statut de la
CACUQ, c'est-à-dire la Commission d'aménagement de la
Communauté urbaine de Québec, que ce statut était plus ou
moins resté flottant quelque part, entre le ministère et la
communauté urbaine, et donc une partie des traitements de ses membres,
ses commissaires, était payée en vertu d'une loi. Elle
prétendait avoir reçu des mandats du gouvernement pour
l'exécution des travaux, même après la confection du
schéma d'aménagement et le gouvernement, effectivement
ancien et nouveau avait passé des commandes à cet
organisme notamment concernant la colline parlementaire. Donc, c'est un cas
où le ministère, finalement, a décidé, à la
lumière des considérations qui ont été fournies,
d'apporter une aide à la Communauté urbaine de Québec,
à la CACUQ comme telle, qui n'est pas encore partie de la
Communauté urbaine de Québec mais qui le sera en vertu du projet
de loi qui sera déposé, puisqu'un des éléments de
ce projet de loi, c'est de rapatrier les organismes satellites qui
traînent comme cela dans le paysage sous le contrôle des
élus de la communauté.
Troisièmement, en ce qui concerne le Conseil métropolitain
du Haut-Saguenay, qui avait à peu près comme seul et unique
mandat de préparer un schéma d'aménagement, là
aussi, le ministère a eu des rencontres, a donné le feu vert, a
consenti des avances pour la préparation des schémas.
Quatrièmement, c'est par le biais peut-être insidieux mais
non moins utile des programmes PAIRA et LIQUIDATION, que le ministère a
commencé à exercer une surveillance sur le développement,
sur l'urbanisation, et sur la préparation de schémas d'urbanisme.
Je m'explique: Lorsque nous demandons à une municipalité, avant
d'étudier un programme d'aqueduc et d'égout, de nous soumettre un
schéma, un plan de la ville, de nous dire quelles sont les
densités de population, quelles sont les occupations du sol,
déjà nous l'obligeons, bien souvent, à se rendre compte
tout à coup qu'elle n'a rien c'est bête comme cela, mais
c'est cela et à se poser des questions et produire les documents.
Généralement, au moment de l'étude du dossier, à
l'occasion de la subvention lorsque cela rencontre les normes, une des
conditions indiquées dans la lettre d'acceptation du ministère,
c'est: L'octroi de la subvention de montants de X pour confection de
réseaux d'aqueduc et d'égout est conditionnel à la
préparation d'un plan d'urbanisme pour votre municipalité. Cela
fait aussi partie des conditions.
Voilà quatre types d'action en plus de l'aide technique du
ministère. Il y aurait peut-être une cinquième
manière par laquelle le ministère a aidé les
municipalités, M. le Président avec votre permission
et cela a été en rédigeant un projet de
règlement sur les normes minimales d'urbanisme, prévu en vertu
des Lois 54 et 55 où, au lieu de le faire nous-mêmes et de
l'imposer aux municipa-
lités, nous avons laissé les municipalités adopter
de tels règlements mais comme elles ne disposent pas toutes,
nécessairement, de I expertise technique des ingénieurs, des
urbanistes, des architectes et des légistes, nous avons
préparé un projet de règlement. C'est peut-être dans
la tradition de ce qu'on trouve aux Etats-Unis parfois, ce qu'on appelle en
anglais les "model acts", "Model Juvenile Deliquency Act", "model this" et
"model that", projets de règlement qui sont préparés par
des corps consultatifs et qui sont envoyés aux gouvernements d'Etats
américains ou aux municipalités, pour que ceux-ci s'en inspirent
dans leur propre législation.
Je pense que, sur ce plan, le ministère a préparé
ce qu'on pourrait appeler un règlement-type, un règlement-guide,
à l'intention des municipalités. En gros, voilà ce qui a
été fait, malgré le fait que, parallèlement, comme
je l'ai dit tantôt, c est au ministre d'Etat à
l'aménagement qu'a été confiée la
préparation d'une loi-cadre sur l'aménagement et, aussi, d'y
greffer les préoccupations sur le plan de l'urbanisme. A ce
moment-là, il y a une équipe conjointe qui y travaille.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, si je comprends bien,
le ministre d'Etat n'a pas de budget sous son administration. Le budget
affecté à l'urbanisme demeure ici aux crédits des affaires
municipales. Donc, cet argent a été utilisé à
certaines fins précises. Le ministre nous a brossé un tableau
général de la nature des interventions du ministère.
J'aimerais l'amener à préciser davantage ce qui a
été accompli au cours de l'année et ce qu'il
prévoit accomplir au cours de l'année qui commence avec les
sommes que nous allons voter. Entre parenthèses, M. le Président,
n'eut été la longueur de la réponse du ministre, j'allais
demander le vote sur quelque chose, parce que le ministre était en
minorité, jusqu'à il y a quelques instants; nous aurions pu
rejeter tout son budget et créer un drame au gouvernement.
M. Tardif: Ecoutez, M. le Président, les montants
prévus, les crédits de 1977/78 qui étaient de $196 000 et
finalement on demande $226 000 en 1978/79, sont effectivement très
minimes. C'est là toute la philosophie que le député de
D'Arcy McGee comprendra ou ne comprendra pas, selon qu'il aura saisi le sens de
la réforme de la fiscalité. Nous disons: c'est fini
l'époque où ce sont des fonctionnaires, technocrates,
bureaucrates, à Québec, qui vont décider à la place
des gens ce qui est bon pour eux. C'est fini cela. A la place on réforme
la fiscalité et on donne aux élus locaux des sources de revenus
autonomes pour se doter de ce qu'ils voudront bien se doter sur le plan des
services. Et là, par la porte de derrière, on me demande de
réintroduire des programmes d'aide ponctuelle pour l'aide à ceci,
pour l'aide à cela. La tendance, M. le Président, est à
l'élimination totale de ces programmes. Cela, je pense, est très
important. Quant à l'utilisation effective des deniers ou des
crédits votés, l'an dernier, je l'ai mentionné au
député de D'Arcy McGee, elle n'a servi qu'à honorer les
promesses qu'il avait faites sur ce plan, les engagements qui! avait pris.
Point. Il n'y en a pas eu de nouveaux.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, si nous
étions à un autre programme, je comprendrais un peu plus
facilement la réponse que vient de donner le ministre. En ce qui
concerne I'aménagement du territoire, en ce qui concerne l'urbanisme,
moi aussi, comme lui, j'ai pris l'attitude que ce n'était pas aux
fonctionnaires de faire le travail. J'ai eu une lutte à
l'intérieur du ministère, parce que les fonctionnaires, et c'est
normal, c est humain, voulaient exercer leur profession, qui est celle
d'urbaniste.
M. Tardif: Je vais essayer de faire sortir la liste des
municipalités qui ont été couvertes par ce programme. Je
pense qu'il n'y en a aucune nouvelle.
M. Goldbloom: Merci. Je disais, M. le Président, c'est
normal et humain que les fonctionnaires, qui sont des urbanistes
professionnels, veuillent exercer leur profession et veuillent faire des plans
directeur d'urbanisme, mais j'ai toujours pris l'attitude que tel
n'était pas leur rôle à titre de fonctionnaires à la
direction générale de I urbanisme. Le ministre dit la même
chose en ajoutant que la réforme de la fiscalité devrait
transférer aux municipalités non seulement la
responsabilité professionnelle mais également, la
responsabilité financière. (10 h 30)
Je comprends sa philosophie, nous avons eu des débats
là-dessus et je ne voudrais pas refaire ce genre de débat. Il y a
quand même au poste Transferts" $226 000 qui seront, je présume,
utilisés cette année pour aider les municipalités à
faire quelque chose, parce que "Transferts", cela veut dire ce que cela veut
dire; c'est de l'argent que le gouvernement n'utilisera pas pour sa propre
action.
M. Tardif: M. le Président, le Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay, en vertu de la loi qui le régit,
doit apporter un schéma d'aménagement pour lequel des
crédits, enfin le gros de ces crédits servira.
Déjà, des sommes ont été utilisées
l'année dernière. Lorsque je suis allé dans la
région, on m'a demandé si le gouvernement allait assumer la
totalité des coûts de ce schéma d'aménagement comme
il l'a fait dans l'Outaouais. J'ai mentionné qu'il y a une condition
à assumer la totalité des coûts, notamment, c'est que les
schémas soient exécutoires; à partir du moment où
il reste de beaux documents pour fins de consolidation, c est une autre
affaire.
C'est en gros un des cas prévus statutairement dans la loi,
obligeant une agglomération à préparer un schéma.
C'est là, en gros, que serviront ces fonds. Il y a également
quelques cas...
Sur les $226 000, on m'informe qu'il y aura $201 000 qui iront au
Conseil métropolitain du Haut-Saguenay. Je vous laisse le soin d
apprécier ce que représente...
M. Goldbloom: D'accord. M. le Président, je voudrais
souligner, en toute sérénité, qu'il y a cinq ans, je suis
devenu ministre des Affaires municipales; je l'ai été pendant
quarante-cinq mois. Le député de Crémazie est ministre des
Affaires municipales depuis maintenant dix-sept mois, ce qui fait un total de
quelque 62 mois, et encore aujourd'hui, la réforme de la
fiscalité municipale n'a pas toujours été
effectuée.
Alors, que l'on ne me critique pas d'avoir, il y a 60 mois, posé
des gestes pour amener les municipalités avec des carottes
peut-être mais sans cette aide, les municipalités
n'auraient pas bougé, n'auraient pas créé des plans
directeurs d'urbanisme, n'auraient pas pensé à gérer leur
territoire d'une façon convenable.
Autre temps, autres moeurs, peut-être; il y a une évolution
dans la chose publique, et un jour qui n'est peut-être pas lointain, on
ne le sait pas, au début de juin, les miracles seront
annoncés...
M. Cordeau: Le frère André est mort.
M. Goldbloom: On n'est pas encore en mesure de dire que les
municipalités peuvent, en ce moment où nous parlons, faire tout
ce qu'il y a à faire dans un domaine comme celui-ci.
M. le Président, je voyais simplement que l'an dernier, il y
avait $1 665 800 disponibles pour l'urbanisme et l'aménagement des
territoires; cette année, ce montant est porté à $1 732
900. Cet argent servira à quelque chose, c'est une augmentation qui
reflète tout simplement l'augmentation du coût de la vie. Je veux
tout simplement savoir à quoi cela servira.
M. le Président, j'aurais quatre questions sur des cas
particuliers. J'aimerais savoir si le gouvernement a au moins donné une
aide technique aux trois communautés, parce qu'il y a un certain
progrès dans chacun de ces dossiers. J'aimerais savoir où nous en
sommes, par exemple, avec le schéma d'aménagement de l'Outaouais.
Aussi, après ces trois cas, j'aimerais demander au ministre de nous
donner des renseignements sur le territoire aéroportuaire de Mirabel et
sur l'organisme que nous appelions autrefois SATRA.
M. Tardif: On va commencer par la CRO, M. le Président,
puisque c'est le premier cas qui a été évoqué par
le député. Je veux seulement faire une parenthèse pour
dire que, si je voulais tenir grief au député de D'Arcy McGee,
ex-ministre des Affaires municipales, de la façon dont les subventions
ont été accordées, ce n'est pas au chapitre de l'urbanisme
que je prendrais le dossier. De sorte que mes remarques de tout à
l'heure n'avaient pas pour but de critiquer ce qu'il avait fait sur ce plan. Il
y avait un vacuum, il y avait un vide total. Je vais tout simplement dire qu'il
n'y a pas eu de nouveaux programmes d'adoptés; on n'a fait que continuer
ce qui était en marche dans ce secteur. Point.
Mais on pourrait reprendre le dossier des subventions pour d'autres
aspects du ministère; ce serait différent.
Le dossier de la CRO. J'ai reçu le schéma
d'aménagement de la CRO présenté par son président.
Ce schéma a été remis ou envoyé à peu
près à tous les ministères qui pouvaient être
concernés. On pense évidemment au ministère des
Transports, au ministère de l'Agriculture, au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, au ministère des Terres et
Forêts. Bref, à peu près tous les ministères avaient
quelque chose ou étaient touchés par ce schéma
d'aménagement.
Nous avons reçu de ces divers ministères leurs
commentaires, leurs observations, leurs critiques ainsi, d'ailleurs, que,
à l'intérieur... Oui, c'est important, M. le Président,
c'est que non seulement ce schéma a été envoyé dans
tous les ministères concernés ou pouvant l'être de
près ou de loin, mais également dans toutes les directions de mon
ministère: direction générale d'urbanisme,
d'évaluation foncière, du contentieux, etc.
Toute cette liasse de documents est revenue, la synthèse en a
été faite et acheminée au Comité ministériel
permanent de l'aménagement des territoires pour qu'une décision
soit prise et une recommandation soit faite au Conseil des ministres quant
à l'adoption de ce schéma. Quel en sera
l'échéancier, à quel moment le COMPAT, le Comité
ministériel permanent de l'aménagement des territoires,
pourra-t-il se saisir de ce dossier, l'inscrire à l'ordre du jour? J'ai
tout lieu d'espérer que cela pourrait être relativement rapide. Je
ne sais pas si mon sous-ministre adjoint, qui étudie le dossier pour le
ministère depuis déjà quelque temps, peut me donner des
indications quant à l'échéancier précis. Est-ce
qu'on a des... On m'informe que cela pourrait être inscrit à
l'ordre du jour du COMPAT d'ici trente jours. De là, cela pourrait
suivre son cours normal au Conseil des ministres.
M. Goldbloom: Et de un.
M. Tardif: Et de un. La Communauté urbaine de
Québec. Cela vous intéresse? Alors, je l'ai mentionné
tantôt, la CACUQ.
M. Goldbloom: Qui n'est pas caduque.
M. Tardif: Qui n'est pas caduque encore, non. La CACUQ est un
organisme assez particulier qui sera intégré à la
Communauté urbaine de Québec, devenant un service de la
communauté. Quant à la préparation du schéma comme
tel, nous ne parlons plus de l'organisme et de sa fonction qui était de
préparer un schéma d'aménagement. Là-dessus, M. le
Président, le député de D'Arcy McGee sera sans doute
heureux d'entendre dire que les principes qui ont inspiré la
rédaction de la loi de la CRO quant à la préparation du
schéma d'aménagement vont transpirer ou transparaître dans
la nouvelle loi de la Communauté urbaine de Québec en ce qui
concerne le rôle des divers intervenants, du gouvernement et tout cela
là-dedans.
Quant à la Communauté urbaine de Montréal, M. le
Président, on m'informe que... Le dernier
document que j'ai vu à ce sujet, c'était une demande de M.
Hannigan demandant un délai pour la présentation du rapport. Je
me demandais si on avait eu d'autres nouvelles depuis, on m'informe que non,
c'est au point mort.
M. Goldbloom: Maintenant, SATRA.
M. Tardif: On a un expert ici des questions reliées
à SATRA, au BANAIM, au BAENAIQ et à toutes ces autres
appellations...
On m'informe qu'il y a présentement à ce comité
trois employés du ministère, qui, substantiellement,
accomplissent les mêmes fonctions qu'ils accomplissaient du temps de mon
prédécesseur, que les règlements municipaux qui sont
adoptés par chacun doivent être approuvés comme toujours.
Ils l'ont tous été par le ministre. Evidemment, nous devons
assurer le maintien de ces règlements. Le contrôle
intérimaire qui avait été prévu est, à
toutes fins pratiques, terminé, m'informe-t-on, les municipalités
ont repris l'initiative, la revue du plan de l'aménagement de la ville
de Mirabel, les modifications sont...
Et là-dedans, il y a évidemment, M. le Président,
la question de la décision d'Ottawa de revoir le plan
d'aménagement de l'aéroport qui a un impact sur le plan de
l'urbanisme de la ville. On pense aussi à la localisation du parc
industriel; dans ce dossier, à cause de ces incidences multiples, on
pense aux nombreuses terres qui ont été évacuées
par les agriculteurs, ou qui sont encore parfois occupées par des
agriculteurs, mais ceux-ci se plaignent qu'ils ne peuvent véritablement
faire des travaux, engager des dépenses, faire des travaux hydrauliques,
du drainage de sols, parce qu'ils ont un bail de très courte
durée qui peut se terminer comme cela. Qui va aller investir pour rendre
un sol bien productif?
Donc, toute cette question... Et à cause du dossier qui est
relié à l'agriculture, aux affaires municipales, aux ententes
sectorielles dont mon collègue Jacques Léonard est responsable
aussi, dossier qui est relié également à la question des
transports à cause des projets soit d'autoroutes, soit de transport en
commun rapide, direction Mirabel... Quand on sait aussi que le ministère
là-dessus a ses idées, le ministère des Affaires
municipales a ses idées sur le développement tendancieux ou axial
dans un axe nord sud, par opposition à un développement plus
concentré sur l'île de Montréal, tout ceci a fait que, sous
l'impulsion d'ailleurs, la pression du député de Deux-Montagnes,
qui à juste titre a saisi le gouvernement de la nécessité
de revoir ce dossier, le COMPAT s'est vu confié ce mandat de
façon particulière. Dans l'immédiat, il n'y a aucun
développement nouveau; quand je parlais du dossier, non pas de SATRA,
mais du dossier de tout le complexe aéroportuaire de Mirabel, auquel est
reliée la question du déménagement possible de Dorval et
de toutes ces questions. (10 h 45)
M. Goldbloom: M. le Président, quand la décision a
été prise de construire l'aéroport de Mirabel, un
important territoire environnant a été délimité et
soumis à un contrôle; le mot que je viens d'utiliser n'est pas
très bien choisi parce que je l'ai utilisé comme anglicisme: en
anglais "control" veut dire une autorité plus rigoureuse que celle
indiquée par le mot français.
C'était nécessaire pour plusieurs raisons. Il y avait des
questions, évidemment, de sécurité et de bruit; il fallait
choisir où permettre des constructions résidentielles par rapport
à l'activité aéroportuaire, et tout le reste. Il a donc
fallu constituer une autorité pour déterminer qui ferait quoi
à quel endroit. Il y a eu une diminution de la présence du
gouvernement du Québec sur ce territoire, diminution en nombre de
personnes. J'aimerais demander au ministre où se situe l'autorité
aujourd'hui? Qui décide ce qui peut être fait? Qui refuse des
choses qui ne semblent pas concordantes avec le but visé du
développement de ce grand territoire aéroportuaire?
Est-ce que ce sont les municipalités qui, aujourd'hui, peuvent
aménager leur propre territoire à l'intérieur de celui que
l'on appelait autrefois SATRA?
M. Tardif: Présentement, M. le Président, c'est en
effet la tendance qui a été, je ne dirais pas choisie, mais qui
s'est dessinée au cours des derniers mois, depuis que j'ai vu
fonctionner cet organisme, c est-à-dire que les municipalités,
graduellement, se sont vu confier la responsabilité d'adopter leurs
propres règlements de zonage, d'urbanisme, avec un droit de regard du
ministère qui doit approuver tous les règlements, non seulement
de la ville de Mirabel, mais de toutes les municipalités situées
dans le pourtour de l'aéroport.
A l'heure actuelle, je dois dire que le rôle de tutelle ou de
surveillance du ministère s'est limité à l'approbation de
ces règlements municipaux pour s'assurer qu'ils ne sont pas contraires
à ses normes de sécurité et autres.
Je m'interroge sur le bien-fondé pour le ministre des Affaires
municipales et son ministère d'approuver un règlement de zonage
qui permet ou pas la construction d'édifices commerciaux sur la grande
côte à Bois-Brillant. Je pourrais peut-être comprendre qu'on
puisse s'interroger pour des raisons de sécurité, d'avoir des
édifices en hauteur, par exemple, à proximité d'un
aéroport, mais à savoir si ce sera une pharmacie ou un duplex,
deux édifices qui, sur le plan de la sécurité, ne posent
pas de problèmes, que le ministère doive en approuver la
construction, cela m'apparaît anormal. Que, par ailleurs, le
ministère, avec mes collègues du COMPAT, se penche sur la
réaffectation à sa fin première qui est l'agriculture pour
une bonne partie du territoire, que le ministère se penche sur cette
question des liaisons rapides qu'on veut faire avec Mirabel, mais liaisons
qu'on veut faire en établissant 10 points d'arrêt entre le
centre-ville de Montréal et Mirabel, ce qui, inévitablement, va
avoir un impact sur l'administration ou sur l'étalement urbain dont on
parlait hier, cela m'apparaît beaucoup plus important que d'avaliser une
série de règlements
qui n'ont aucun impact dans la région et qu'il y ait
nécessité de revoir l'orientation, le rôle du
ministère, j'en suis.
M. Goldbloom: M. le Président, il existait
peut-être qu'il existe encore un organisme qui groupait les 32
municipalités. Les dirigeants municipaux se réunissaient et
prenaient certaines décisions, exprimaient des avis sur l'utilisation de
l'espace de la région. Est-ce que cet organisme existe et fonctionne
toujours?
M. Tardif: Cet organisme du nom de la CARA, Commission
d'aménagement de la région aéroportuaire, existe toujours.
C'est un organisme consultatif, mais il existe toujours, il fonctionne ni plus
ni moins, j'imagine, qu'il y a un an et demi.
M. Goldbloom: M. le Président, je reviens au
ministère comme tel et j'ai une dernière série de
questions à poser. Actuellement, le personnel de la Direction
générale de l'urbanisme compte combien de personnes?
M. Tardif: Un moment, M. le Président. Trois
employés à temps plein. Les occasionnels ont été
mis dans la banque avec les autres, au programme 4. En 1977/78, il y avait 53
employés à temps plein, 14 employés à temps
partiel, ou enfin occasionnels, qui maintenant apparaissent ailleurs; si bien,
qu'on retrouve maintenant 53 employés à temps plein.
Là-dessus, il y a 6 cadres, 31 professionnels et les 16 personnes de
soutien. Ce qui, par rapport à la situation en 1976/77 est
substantiellement la même, sauf, qu'en 1976/77, on avait moins de
permanents et plus d'occasionnels. On a, donc, transformé des postes
d'occasionnels en permanents, selon le voeu, d'ailleurs, exprimé par la
fonction publique.
M. Goldbloom: M. le Président, ce qui m'embête,
après cette discussion, c'est de comprendre ce que vont faire ces 53
personnes au cours de l'année qui commence. Le ministre a indiqué
sa volonté de retourner la responsabilité de l'action
véritable dans ce domaine de l'urbanisme, aux municipalités
elles-mêmes. Il a fait la ventilation de la somme de $226 000 en
transferts en indiquant que c'est vraiment un seul dossier qui en accapare la
majeure partie. Il n'y a pas, si je comprends bien, énormément de
travail qui incombe à la direction générale, par rapport
à ce dossier le travail se fait dans le champ et le
conseil métropolitain du Haut-Saguenay doit avoir retenu les services
d'un urbaniste qui procède à la confection du schéma.
Comment les 53 personnes vont-elles passer leur temps?
M. Tardif: Déjà, se pencher et passer à
travers le schéma de la CRO, recueillir tous les avis techniques de tous
les autres ministères et les analyser, continue de constituer un travail
assez considérable. Deuxièmement, depuis qu'il existe ce
comité interministériel appelé COMPAT, non seulement
est-il alimenté par les divers ministères, mais il reçoit
également des commandes de ce comité. Il suffit, par exemple, que
mon collègue des Terres et Forêts décide d'examiner, de
rouvrir le dossier de la réforme cadastrale pour qu'immédiatement
vous l'imaginez bien nous nous penchions sérieusement sur
le dossier ou que mon collègue du ministère du Tourisme de la
Chasse et de la Pêche ouvre le dossier des parcs urbains ou
péri-urbains pour qu'immédiatement ceci soit
générateur de boulot pour la direction et ceci,
indépendamment des actions aussi prises dans d'autres ministères.
Je pense, notamment, quand on me demande des dossiers sur lesquels on se sera,
prioritairement, penché au cours de l'année qui vient, un de ceux
qui me viennent à l'esprit, pas loin d'ici, c'est le dossier de
l'île d'Orléans où, à l'heure actuelle, sous le
couvert de la Loi des biens culturels, on fait de l'aménagement. Il me
semble qu'il y a peut-être des façons... c'est peut-être
étirer un peu le sens de la loi que d'en faire cela, et qu'il y a un
travail dans ce dossier.
Mais il reste qu'une bonne partie du boulot provient de l'analyse des
divers programmes PAIRA et des programmes de subventions d'é-gout et
d'aqueduc. Ce n'est pas au député de D'Arcy McGee que
j'apprendrai que c'est un volume très considérable de dossiers
qui parvient au ministère pour des demandes de subventions
d'égout et d'aqueduc. Ce n'est pas à lui non plus que
j'apprendrai que jamais le ministère n'était allé au fond
du baril de ce dossier, dans le sens que des demandes en très grand
nombre affluaient au ministère et que le ministère
étudiait celles qu'il pouvait étudier au rythme qu'il pouvait les
prendre.
A partir du moment où les nouveaux programmes ont
été promulgués, j'ai demandé que
systématiquement on fasse une analyse de tous les projets, non pas
uniquement sur la base de normes financières, mais également sur
la base de normes d'urbanisme et d'aménagement et que des avis de la DGU
soient aussi donnés en ce qui concerne l'approbation des
règlements d'emprunts de sorte qu'il y a eu un changement d'emphase dans
l'analyse des projets. En plus à la place de l'accent éminemment
financier qui pouvait être mis, des préoccupations d'urbanisme ont
été introduites, ce qui implique évidemment
énormément de travail pour ces gens-là.
Il y a le schéma d'aménagement du Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay qui sera fait par eux, mais
évidemment sur lequel les gens du ministère vont devoir
fonctionner. On m'informe que, par exemple, dans le cas du programme PAIRA,
après une année d'application, il y a lieu de réviser les
normes. J'ai demandé à la DGU de refaire ce projet. Nous nous
sommes engagés en vertu de la Loi 54 et de la Loi 55 à faire un
projet de règlement-type dans le sens anglais du "model act", "model
by-law". Cela a été fait par les urbanistes chez nous.
Les demandes déjà en cours pour les subventions aux
petites municipalités pour la confection d'un schéma d'urbanisme
sont quand même ana-
lysées par cette section. La liste des dossiers qu'on soumet
à la DGU, je pense aussi aux programmes PAQ, programmes
d'amélioration de quartiers, qui sont la responsabilité de cet
organisme; les programmes reliés au déplacement des voies
ferrées; bref, un certain nombre de programmes
fédéraux-provinciaux, etc.; les primes à la densité
le $1000 par unité de logement sont aussi
administrés par la DGU. Enfin, je pourrais continuer ainsi, je cite de
mémoire les principaux qui me viennent à l'esprit, donc, un
certain nombre de fonctions standards depuis nombre d'années, fonctions
nouvelles reliées à l'implantation de ces règlements
minimaux, de ces sommes minimales d'urbanisme: révisions de programmes
et analyses systématiques sur le plan même des règlements
d'emprunts, sur le plan de l'impact, sur le plan de l'urbanisme.
M. Goldbloom: M. le Président, la réponse du
ministre est précise et élaborée. Je l'en remercie et j'en
retiens particulièrement une chose qui me fait plaisir: c'est que le
ministre ait pu élargir et intensifier une action que j'avais voulu
commencer: à savoir l'analyse des demandes des municipalités dans
le domaine de l'aqueduc et des é-gouts. Nous avions commencé une
analyse systématique au niveau des Services de protection de
l'environnement. Nous avions à peine commencé l'analyse sur le
plan urbanistique de ces choses-là et je trouve que c'est très
important.
J'ai une dernière question, avec le sourire. M. le
Président. Est-ce que le ministre, il y a quelques instants, nous a
annoncé une réforme cadastrale en profondeur? (11 heures)
M. Tardif: Non, M. le Président, je n'ai rien
annoncé comme tel. Il y a peut-être une autre dimension que je
veux souligner aussi, une nouvelle fonction confiée à la DGU
depuis quelque temps, c'est l'analyse des demandes des municipalités
pour des HLM. Jusqu'à maintenant, tout cela n'allait qu'à la SHQ;
or, on se rend compte que planter un HLM en plein champ, sans
préoccupation d'urbanisme... et surtout qu'après cela,
après avoir obtenu, du ministre responsable de la SHQ, un HLM à
tel endroit, on vient voir le ministre des Affaires municipales pour installer
les tuyaux, les égouts, les aqueducs jusqu'au projet parce qu'il est
situé en dehors de toute zone de services. Une nouvelle
préoccupation de l'urbanisme, très importante, que j'avais
oubliée.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, hier, le maire de
Montréal était conférencier à la chambre de
commerce...
M. Tardif: J'ai vu cela.
M. Cordeau: ... et ii désirait un complet...
M. Tardif: II cherche un tailleur, je pense.
M. Cordeau: Oui, un tailleur, justement. Ma question va se
rapporter au complet. Je me demande si le ministre a l'intention d'aider
à la confection de ce complet que le maire de Montréal voudrait
pour la ville de Montréal et la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Tardif: Je pense qu'à tout seigneur, tout honneur, il
ne siérait pas d'envoyer M. le maire de Montréal aux
Vêtements du manufacturier.
M. Cordeau: Bien sûr, c'est une observation personnelle du
ministre mais, en ce qui regarde la fiscalité municipale, est-ce que le
ministre est prêt à nous donner plus de renseignements concernant
les demandes ou les désirs du maire, exprimés hier, devant la
chambre de commerce?
M. Tardif: Les désirs du maire de Montréal, tels
qu'exprimés hier, ne sont pas nouveaux. Si ma mémoire est bonne,
c'est à peu de choses près le texte même de la
conférence qu'il a prononcée au congrès de l'Union des
municipalités, en 1976. C'est à peu près le mot à
mot de cette conférence. Donc, il émet I opinion que le champ
d'impôt foncier n'est pas le champ par excellence, qu'il devrait
être plafonné, limité. Alors, jusqu'à un certain
point, je pourrais dire que nous sommes allés au devant des voeux de M.
le maire puisque, déjà, nous avons gelé au moins un
secteur, qui est l'impôt foncier scolaire, dans le dernier budget.
L'opinion qu'il émet sur les autres sources de revenus, sur
l'impôt sur le revenu ou d'autres formules, est intéressante. Si
jamais M. le maire avait des propositions concrètes à nous faire,
nous serions prêts à les étudier.
M. Cordeau: Est-ce que M. le maire va participer à la
conférence Québec-municipalités?
M. Tardif: Je l'ai invité personnellement; il m'a dit
qu'il s'assurerait, en tout cas, d'une présence et d une participation
montréalaise de poids. Egalement, il a indiqué sa
préférence pour des consultations privées, en cabinet
privé, avec un tailleur privé.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me le permettez,
avant de laisser ce programme, il y a une question que j avais omis de poser.
La responsabilité en question n'est pas uniquement celle du ministre des
Affaires municipales, même pas principalement. Nous avons parlé de
SATRA. nous avons parlé du complexe aéroportuaire. Il y avait un
projet important qui visait la création d'un parc industriel et
commercial que l'on appelait PICA. Par rapport à cela, il y avait un
projet de développer des activités de transbordement, de
manutention de marchandises, qui devait faire de Mirabel un centre commercial
très important pour le fret aérien. Y a-t-il des
développements dans ce sens7 Y a-t-il vraiment un parc
industriel et commercial qui se crée à côté de
l'aéroport?
M. Tardif: M. le Président, ce que je sais de ce dossier,
qui relève au premier chef de mon
collègue du ministère de l'Industrie et du Commerce, c'est
que le président du PICA, du parc industriel de l'aéroport, avait
soulevé la possibilité de déplacer ce parc.
Evidemment, notre première réaction a été de
dire: II y a quand même eu des investissements considérables
consentis dans la région, il faudrait y voir deux fois. Aux
renseignements pris, on m'informe qu'il ne serait plus question de le
déménager, mais bien de le laisser où il est, afin
d'utiliser les investissements qui ont été faits.
De vous dire ce qu'il y a comme industrie sur place, j'en serais
incapable; je pourrais prendre des renseignements, si cela intéressait
le député, ou lui demander d'aller poser la question à
l'étude des crédits de mon collègue au ministère de
l'Industrie et du Commerce.
M. Goldbloom: Mais le projet n'a pas été
abandonné? D'accord.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 2 du
programme 1, adopté.
M. Cordeau: Adopté.
Aide et surveillance administrative et
financière
Le Président (M. Marcoux): Programme 2, Aide et
surveillance administrative et financière. Avant d'aborder les
éléments particuliers, est-ce qu'il y a des questions
générales?
M. Cordeau: J'aimerais demander à M. le ministre... L'an
passé, il y avait six éléments à ce programme et
cette année, nous en retrouvons quatre.
Est-ce que M. le ministre, avant de commencer la discussion, pourrait
nous indiquer quels regroupements ont été faits?
M. Tardif: M. le Président, les deux
éléments dont parle le député de Saint-Hyacinthe se
retrouvent au programme 3. Ils ont trait à la compensation en guise
d'impôt foncier municipal et des services...
L'an passé, on retrouvait au programme 3 uniquement le bureau de
révision d'évaluation foncière, alors que les en-lieux de
taxe, on les retrouvait au programme 2, de même que la gestion de la
DGEF, c'est-à-dire la Direction générale de
l'évaluation foncière. Tout ceci, tout ce qui a trait à
l'évaluation a été regroupé au programme 3, c'est
ce qui fait qu'ils ne sont plus là.
Le Président (M. Marcoux): On aborde
l'élément 1.
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Au cours de l'année qui vient de se
terminer, y a-t-il eu plus d'enquêtes, moins d'enquêtes, ou
à peu près le même nombre, dans les municipalités
que par le passé?
M. Tardif: Est-ce que je peux demander au député de
D'Arcy McGee ce qu'il entend par "enquêtes".
M. Caron: C'est drôle, les deux ont le beau sourire.
M. Goldbloom: Le mot est utilisé dans un sens commun, mais
il y a apparemment plusieurs sortes d'enquêtes qui se poursuivent au
ministère. Je ne sais pas...
Il y a des plaintes qui sont formulées par des contribuables et
qui donnent lieu à des enquêtes qui sont entreprises par le
ministère de son propre chef parce qu'il a des raisons valables de
croire que tout ne tourne pas rond, que tout n'est pas strictement correct dans
une municipalité. Il y a peut-être de petites choses qui sont
faites pour vérifier la comptabilité, en quelque sorte,
vérifier l'administration financière de la
municipalité.
Je ferais la distinction... Je ne demande pas tellement s'il y a eu des
enquêtes pour vérifier I'efficacité de l'administration. Je
vise plutôt les enquêtes où l'on a des raisons de croire que
peut-être, un jour, le ministre de la Justice pourrait être
intéressé par le dossier.
M. Tardif: M. le Président, non; si je posais la question,
c'est que je voulais m'assurer qu'on parlait ou bien des audiences, des
enquêtes publiques de la commission municipale comme telle, qui est une
chose, et des enquêtes administratives de la DGAF, la Direction
générale de l'administration financière. En ce qui
concerne les audiences publiques de la commission municipale, les seules qu'il
y a eu ont été les audiences sur "collectivité nouvelle "
à Longueuil; la commission a remis son rapport qui a été
référé au ministère de la Justice pour que celui-ci
prenne les actions qui s'imposent et, d'ailleurs, je pense que les plaintes ont
déjà été portées au pénal sur ce
plan-là.
Il y a évidemment les demandes des municipalités qui
parviennent régulièrement à la DGAF pour aller... Enfin,
dès qu'un conseil et surtout lorsqu'un conseil vient d'être
élu et qu'il découvre une situation parfois difficile, il demande
l'aide de l'administration financière et, à ce moment-là,
je dirais que ce n'est pas véritablement une enquête comme d'aller
les aider à établir un système de comptabilité et
de gestion.
Parallèlement à cela, il y a les plaintes que
reçoit régulièrement le ministre des Affaires municipales
de groupements de citoyens, parfois d'entrepreneurs qui se plaignent qu'ils ne
sont pas payés et à qui on fait sentir que s'ils voulaient
être payés ils devaient casquer." Pour ces gens le ministre des
Affaires municipales a décidé, au cours des derniers mois, de
constituer une petite équipe, au ministère, tirée de gens
de la DGAF. J'ai fait mention hier, notamment, d'un comptable
vérificateur qui nous revenait de la Régie anti-inflation
où il avait été prêté par un
ministère. Lorsqu'il est revenu, plutôt que de l'affecter à
ses anciennes fonctions, je lui ai remis un certain
nombre de dossiers, en lui demandant d'aller faire enquête sur
place.
Effectivement, j'ai reçu, de cette équipe, un certain
nombre de dossiers que je me suis empressé, sur réception, de
transmettre à la commission municipale et, dans certains cas, au
ministère de la Justice pour analyse, dès qu'il me semblait y
avoir apparence de droit et c'en est là. Parallèlement à
cela, nous avons reçu aussi des indications de la Sûreté du
Québec, directement, ou par l'entremise de la commission municipale, que
celle-ci, également à la section des crimes économiques,
était à étudier un certain nombre de dossiers de
municipalités. A ce moment évidemment, cette section des crimes
économiques, pour ne citer que ce cas-là dans le cas de Lachine,
a porté des plaintes directement au pénal. Il n'y a pas eu
d'enquête du ministère à ce jour, même si des
consultations avec le maire de Lachine, pour voir s'il s'agissait de faits
isolés ou bien d'un système, m'ont conduit à demander
l'avis de la commission municipale là-dessus. Il se pourrait que des
développements surviennent incessamment.
En gros, M. le Président, voilà la situation en ce qui
concerne ces dossiers d'enquête. Il y en a peut-être une quinzaine
en marche présentement, à divers stades; certaines sont
strictement des enquêtes, je dirais, qui pourraient déboucher sur
une action criminelle au pénal, directement, d'autres sur une
enquête administrative, d'autres sur peut-être des mises en
tutelle. (11 h 15)
M. Goldbloom: Le chiffre d'une quinzaine de dossiers
représente-t-il l'ensemble des activités de cette section du
ministère, ou est-ce exclusivement celles de l'équipe
spéciale dirigée par le fonctionnaire que le ministre a
mentionnée?
M. Tardif: Non, je dirais que c'est l'ensemble des dossiers
d'enquêtes de toutes sortes sur lesquelles divers groupes se penchent en
essayant de ne pas se marcher sur les pieds. Si nous savons que la
Sûreté du Québec enquête sur les agissements de
certaines autorités élues, ou fonctionnaires dans les
municipalités, nous n'y allons pas, puisque, généralement,
s'il y a une enquête de la Sûreté, c'est qu'on a plus que
des plaintes vagues ou des allégations. Parfois, on a des motifs
raisonnables et probables de croire que...
M. Goldbloom: Combien de personnes comprend l'équipe
spéciale?
M. Tardif: Sept personnes dirigées par M. Jean-Pierre
Michel.
M. Goldbloom: Au cours de l'année, cette équipe a
eu combien de dossiers à examiner? Le ministre a mentionné une
quinzaine, en disant que ce sont les dossiers qui sont encore...
M. Tardif: De mémoire, on m'informe qu'il y a 22 dossiers
qui auraient été remis, un certain nombre ont été
fermés sans plus, parfois fermés de façon abrupte au mois
de novembre dernier, alors que la population s'est chargée
elle-même de faire le ménage dans une municipalité. Il n'y
avait pas véritablement matière à poursuite dans ce cas.
C'était beaucoup plus peut-être de l'incurie ou de la
négligence administrative. Le conseil municipal ayant été
complètement changé, le nouveau conseil a manifesté le
désir de gérer dune façon plus correcte et l'enquête
s'est terminée.
M. Goldbloom: Le ministre a indiqué qu'une quinzaine de
dossiers sont sous étude, sous enquête présentement. Le
fait de chacune de ces enquêtes est-il de notoriété
publique? Sait-on, dans l'opinion publique, dans ces municipalités, que
les enquêtes se poursuivent?
M. Tardif: Je dirais que, dans la plupart des cas, c'est connu
localement, si ce n'est nationalement. Le député de Verdun a
mentionné hier qu'il s'était produit, à un moment
donné, des événements dans sa municipalité,
événements qui n'ont pas amené une enquête de la
commission municipale comme telle, mais bien une action de la
Sûreté, directement. Dans le cas de Lachine, c'est aussi une
action de la Sûreté du Québec qui a étalé le
fait sur la place publique. Il y a d'ailleurs des accusations pénales
contre trois personnes, je crois.
Localement, je pense qu'un certain nombre de gens savent qu'il y a ou
bien des plaintes portées au pénal ou bien une enquête en
cours. Sur la quinzaine de cas, il y a peut-être quatre ou cinq cas
où c'est moins bien connu, où c'est plus discret. Il ne semble
pas d'intérêt public, pour l'instant, d'annoncer les noms de ces
municipalités.
M. Goldbloom: C'est ce que j'allais demander au ministre. Il y a
cependant une chose légèrement embêtante qui s'est produite
hier. Je n'en fais pas grief au ministre, mais nous avons parlé, comme
tout à l'heure, de deux cas dans l'île de Montréal
où il y aura des enquêtes. Nous avons parlé de Verdun et de
Lachine. Hier, le ministre a mentionné, si je l'ai bien compris, qu'il y
a d'autres enquêtes qui se poursuivent dans l'île de
Montréal. Il a mentionné, je pense, qu'il y a deux
municipalités de l'île de Montréal qui font l'objet d'une
enquête présentement, et, si j'ai bien compris, il les a
situées dans l'Est de l'île.
M. Tardif: Absolument pas, M. le Président.
M. Goldbloom: Non?
M. Tardif: Je n'ai fait aucune référence.
Cependant, il y a des journalistes clairvoyants qui ont fait leur travail et je
n'y peux rien. Je n'ai mentionné aucun nom...
M. Goldbloom: Non, je sais justement...
M. Tardif: ... et je n'ai pas non plus situé ces
municipalités dans le territoire de l'île.
M. Goldbloom: Ah! bon. Mais le résultat est que le doute
plane sur l'ensemble des municipalités et c'est peut-être
injuste.
M. Tardif: M. le Président, j'ai mentionné, je
crois, hier que j'ai demandé à la commission municipale de me
faire des recommandations face aux documents qu'elle avait. J'espère que
le doute sera levé d'ici moins d'une semaine.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 1
est-il adopté? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Sur le même sujet.
Le Président (M. Marcoux): Excusez-moi, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Sur le même sujet, concernant les dossiers qui
ont été fermés au mois de novembre dernier,
peut-être six ou sept, de 22 à 15, y avait-il, parmi ces dossiers,
des infractions ou des dérogations aux lois qui auraient pu
entraîner des poursuites?
M. Tardif: Définitivement pas. S'il y avait eu des motifs
raisonnables et probables, comme dit le Code, de croire que des actes criminels
ou de la corruption pouvaient être imputés à des
administrateurs, des poursuites auraient été prises.
M. Cordeau: Je voulais seulement demander au ministre de
spécifier.
M. Caron: M. le Président, est-ce vrai qu'il y a deux
membres de la Sûreté du Québec qui sont en permanence
à la surveillance des municipalités ou dans
l'intérêt, il est mieux de ne pas...
M. Tardif: Je ne peux pas dire du tout quel est l'effectif de la
Sûreté du Québec qui est assigné aux enquêtes
liées au monde municipal. Je sais que la section des crimes
économiques, entre autres, fait des enquêtes qui peuvent toucher
les secteurs, mais je ne saurais dire. Il faudrait poser cette question
à mon collègue, le ministre de la Justice.
M. Caron: M. le ministre, hier, je vous demandais... depuis hier
aurions-nous davantage la chance d'avoir une équipe comme celle dont je
parlais, par exemple, celle qui surveille les banques? Est-ce que c'est dans
vos idées futures, vos plans futurs?
M. Tardif: J'ai pris bonne note de votre suggestion en
mentionnant d'ailleurs que j'étais d'autant plus heureux que cette
suggestion me vienne de l'Opposition, d'une part, et d'un
député-maire par surcroît. De sorte qu'à ce
moment-là on ne taxerait pas le ministre des Affaires municipales de
vouloir exercer la police des municipalités. Mais il reste que la loi me
confie une responsabilité de surveillance. Lorsque des plaintes sont
portées à mon attention, on pourrait m'accuser de ne pas faire
mon devoir si je ne saisissais pas, ou bien le ministère de la Justice,
ou bien la commission municipale des dossiers qui nous sont soumis. C'est ce
que je fais.
Maintenant, vous allez plus loin que cela. Il ne s'agit pas d'agir sur
plainte; vous voudriez aussi avoir une équipe itinérante qui
irait proprio motu dans les municipalités faire...
M. Caron: Certaines vérifications.
M. Tardif: Je prends bonne note de cela. Il se pourrait, en
effet, qu'à l'analyse de ces dossiers concrets d'enquêtes et de
plaintes que nous avons eus, que nous en venions à la conclusion, pour
prévenir la production ou la répétition de telle chose,
que cette mesure s'impose. Mais je voudrais auparavant l'appuyer sur une
étude empirique des dossiers, c'est-à-dire: Ecoutez, ce n'est pas
pour rien; voici des cas concrets que nous avons eus, et nous pensons que, afin
de prévenir de telles situations, quelque chose de semblable s'impose et
j'en ai pris bonne note.
M. Caron: Parce que le ministre sait bien qu'il y a des gens qui
ont peur d'aller faire une plainte, ils ont peur de représailles, ils
ont peur d'aller à la cour, le trouble d'aller à la cour, et vous
connaissez la lenteur des tribunaux; cela prend du temps. Si ce sont des gens
en affaires, ils perdent des journées, des semaines et des mois parfois,
pour aller se présenter devant les tribunaux; les gens aiment autant
laisser tomber et, dans des cas, j'imagine que cela continue. C'est
là-dessus... Et même si, vous savez M. le ministre, parfois on
laisse l'appétit, on veut donner de l'appétit à des gens,
alors si on peut s'empêcher de donner de l'appétit, c'est encore
bien mieux. Naturellement, il y a de très bons sujets, si on ne leur
présente pas l'appétit, vous savez ce que cela donne
après, les gens se ramassent avec des dossiers. Alors si on peut
prévenir cela, je pense que c'est rendre service soit à des
administrateurs, soit à des fonctionnaires, que ce soient des
hauts-fonctionnaires ou des fonctionnaires bien ordinaires.
Je pense que si on peut s'empêcher, comme cela se fait dans les
banques et dans les grosses firmes... Je dis que c'est le devoir du ministre
des Affaires municipales et j'espère qu'avec le temps, ce sera un
mécanisme qui sera mis en branle.
M. Tardif: Ecoutez, M. le Président, encore une fois, je
prends bonne note de la suggestion du député de Verdun;
j'espère aussi que l'informatisation à laquelle nous sommes en
train de procéder au ministère, en ce qui concerne l'analyse des
budgets et des programmes Trianon d'immobilisation, nous permettra, au moyen de
l'analyse des règlements d'emprunts, de faire une sélection, au
lieu d'aller à la pêche au hasard, à partir de cas qui
seraient vraiment hors de l'ordinaire. C'est bien sûr que lorsque l'on
fait une analyse, cas par cas, des budgets de 1600 municipalités, c'est
un travail fastidieux; mais à partir du moment où nous pourrions
prendre des cas qui sortent de la
moyenne et établir des indicateurs qui nous permettraient de
dire: Bien, quand même, il est peut-être temps d'aller faire un
tour dans ce coin-là plutôt que d'attendre que des plaintes
surviennent ou, encore, plutôt que d'aller à la pêche sans
aucune raison.
Je pense qu'il y a une espèce d'équilibre à
atteindre et, encore une fois, je prends en bonne part la suggestion du
député de Verdun.
Le Président (M. Marcoux): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'élément 1?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, il y en a.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Sur l'équipe spéciale, une
dernière question: cette équipe est responsable de qui, fait
rapport à qui? Directement au ministre, à un sous-ministre,
à un directeur général?
M. Tardif: Cette équipe, dans son fonctionnement
quotidien, relève du directeur général de l'administration
financière et dès qu'un rapport sur une municipalité est
remis, évidemment, il m'est envoyé à moi et, après
lecture du dossier, je décide de l'action subséquente à
prendre. Mais jusqu'à maintenant, les rapports reçus ont
été envoyés automatiquement à la commission
municipale.
Enquête à Murdochville
M. Goldbloom: D'accord. Maintenant, M. le Président, je
voudrais poser une série de questions sur un cas d'espèce. Il
s'agit de l'enquête à Murdochville. J'aimerais savoir d'abord qui
a été le ou qui ont été les plaignants? Qui a
décrété la tenue de l'enquête et quel genre
d'enquête a été menée?
M. Tardif: Les plaintes à l'origine du dossier de
Murdochville sont parvenues d'un conseiller municipal. L'équipe qui est
allée sur place, c'est celle de M. Michel et je pense, d'ailleurs, que
cela a été sa toute première enquête
là-dessus. Quelle était la troisième question? (11 h
30)
M. Goldbloom: Quel genre d'enquête?
M. Tardif: Cela avait trait, en gros, aux aspects administratifs
et au fonctionnement de la municipalité. Il n'y avait pas là, de
mémoire, d'éléments criminels, de nature
pénale.
M. Goldbloom: Etait-il question du jugement, de la sagesse avec
laquelle les deniers publics avaient été utilisés, puisque
le ministre dit qu'il n'y a pas eu, d'après son souvenir du dossier,
d'éléments criminels?
M. Tardif: Ce dossier qui remonte quand même au mois
d'octobre avant cela même septembre 1977, M. le
Président, si ma mémoire est bonne, avait trait surtout à
de l'incurie, de la négligence et touchait surtout la Loi sur la fraude
et la corruption dans les affaires municipales, beaucoup plus que des
infractions pénales, comme telles. Or, dans ce cas, au même moment
où il aurait pu être dans l'ordre, pour un groupe de citoyens, de
prendre une requête en disqualification contre les élus, des
élections sont survenues, le conseil a été battu et les
raisons, donc, qui auraient pu justifier une requête en disqualification
n'existaient plus. Il y avait, si ma mémoire est bonne également,
un fonctionnaire d'impliqué, à ce moment-là. Le rapport a
été remis au nouveau conseil pour toute action que celui-ci
jugeait à propos de prendre. Maintenant, je rappellerai à
l'ex-ministre des Affaires municipales que, dans ces cas de fraude et de
corruption municipale, le ministre des Affaires municipales pas plus que le
Procureur général n'ont l'intérêt suffisant pour
agir dans ces dossiers et qu'il faut une requête provenant des citoyens,
comme il le sait.
M. Goldbloom: J'ai demandé au ministre, et je ne crois pas
qu'il ait donné une réponse précise à cela, qui a
ordonné l'enquête?
M. Tardif: C'est moi, M. le Président. M. Goldbloom:
C'est lui-même.
M. Tardif: C'est moi, sur réception de ce qui me semblait
être, de la part d'un conseiller municipal, des motifs suffisants, sinon
pour mettre en branle la commission municipale comme telle, au moins d'envoyer
quelqu'un sur place y faire enquête. C'est moi qui l'ai
ordonnée.
M. Goldbloom: Un rapport a-t-il été remis au
ministre ou au ministère?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Goldbloom: Le ministre se rappelle-t-il à quel moment
ce rapport lui a été remis, notamment par rapport à la
date des élections municipales?
M. Tardif: De mémoire, je devrai vérifier, M. le
Président. Je pourrai peut-être obtenir le renseignement et vous
le transmettre pour vous dire exactement à quel moment j'ai
demandé à M. Michel et à son équipe d'aller faire
enquête et à quel moment on m'a remis le rapport. Je pourrai
obtenir la date précise si cela l'intéresse.
M. Goldbloom: Voyez-vous, M. le Président, le ministre
lui-même dans sa réponse, tout à l'heure, a mis le doigt
sur un aspect délicat de la chose. Une enquête a été
poursuivie, un rapport a été remis. Il y a des personnes qui ont
été visées. Le ministre dit que les résultats de
cette enquête auraient pu donner lieu à des actions devant les
tribunaux, mais les personnes visées qui auraient pu être
traduites devant les tribunaux ont été bat-
tues aux urnes, donc n'étaient plus en fonction; alors on a
laissé tomber en quelque sorte les poursuites.
Le ministre est mieux placé que moi pour appuyer le vieux
principe que l'on est innocent jusqu'au moment où un tribunal
déclare sa culpabilité. Des personnes qui ont été
l'objet d'une telle enquête auraient pu être disculpées par
les tribunaux et si elles l'avaient été, elles auraient pu
recevoir la faveur de la population. Il était donc, à mon sens,
passablement délicat de poursuivre une telle enquête pendant la
période électorale dans la municipalité. Si
l'enquête a révélé des choses qui pouvaient
justifier des poursuites devant les tribunaux, le fait que les personnes ne
soient plus en fonction dans l'administration municipale, a priori, ne modifie
rien à cela.
M. Tardif: M. le Président, quand le ministre des Affaires
municipales reçoit d'un ou de plusieurs citoyens ou de groupements, des
plaintes, je pense qu'il ne lui appartient pas de s'interroger: Est-ce qu'on
est en période préélectorale, postélectorale, mais
bien de commander l'enquête de les allégations justifient, mais de
le faire cependant avec une certaine discrétion.
C'est la raison pour laquelle, au lieu d'envoyer la commission
municipale siéger sur place, ce qui, en soi, aurait été
vraiment le grand déploiement, j'ai envoyé quelqu'un faire
enquête discrètement sur place.
Ce rapport d'enquête m'a été remis et il est bien
évident que, lorsqu'un ou des enquêteurs ou vérificateurs
se présentant dans une municipalité demandant de produire des
livres et tout cela, cela circule dans la municipalité.
Là-dessus, je pense, ces précautions étant prises de ma
part, que la justice ou les fins de l'enquête... l'enquête doit
suivre son cours et qu'il y a peut-être une justice immanente dans la
sanction finale.
Ce n'est pas au député de D'Arcy McGee que j'apprendrai
que je reconnais le principe que tout individu est innocent jusqu'à ce
qu'il ait été déclaré coupable. Il reste cependant
qu'il ne suffit pas, il n'est pas nécessaire même, d'être
coupable pour être défait aux élections. Là-dessus,
je pense qu'il serait difficile de ne pas être d'accord avec cette
position, de sorte que lier le résultat des élections, lier le
résultat du scrutin à une enquête dans ce cas,
enquête qui n'était pas publique, enquête pour laquelle je
n'avais pas pris d'action comme telle, hormis que de référer le
rapport à la Commission municipale et au contentieux de mon
ministère, dont les avis me sont parvenus après le jour du
scrutin, de sorte que sur ce plan, il n'y aurait pas eu d'enquête et il y
aurait peut-être eu quand même un revirement de ce Conseil
municipal.
La situation financière de cette municipalité, en autant
que je me souvienne, et l'incurie avec laquelle on avait administré
cette ville étaient suffisantes, non seulement pour justifier le
ministre en ce cas de demander une enquête mais, cette enquête
venant surtout d'un conseiller municipal, on peut présumer que celui-ci
était bien au fait de ce qui se passait à l'hôtel de ville
et qu'il a pu étaler sur la place publique.
Il faut quand même se rendre compte, avant que des faits se
rapportant à l'administration d'une petite ville comme Murdochville,
partent de là, s'en viennent ici à Québec, là-bas,
il y a déjà quand même un certain émoi de
créé. Bien souvent, les faits et gestes de tout le monde sont
parfois bien connus et ce dont on se surprend c'est comment il se fait que le
Québec n'ait rien fait jusqu'à maintenant.
Si bien que je ne fais pas nécessairement de lien
ce n'est pas l'enquête nécessairement qui a eu cet impact.
Maintenant, de mémoire, je crois qu'il y aurait eu des motifs suffisants
pour que des citoyens tentent d'obtenir devant des tribunaux cette
requête en disqualification, ce qui n'a pas été
nécessaire, parce que, justement, il y a eu une autre forme de sanction
imposée par la population.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais que deux choses
soient claires. D'abord, je ne conteste point la justification de faire
l'enquête. Le ministre nous dit que les plaintes prima facie lui
paraissaient des motifs suffisants pour déclencher une enquête. Je
ne conteste point cela. Deuxièmement, je voudrais qu'il soit clair que
je ne fais pas de procès d'intention au ministre; j'examine aussi
froidement et sereinement que possible une chose qui s'est produite et qui,
peut-être, aurait eu des résultats différents si les
tribunaux en avaient été saisis et avaient rendu un jugement qui
aurait pu disculper les personnes en question.
Le ministre a choisi d'envoyer une équipe de fonctionnaires. Il a
dit qu'il a choisi, par ce fait même, de ne pas demander à la
commission municipale d'entreprendre cette enquête. Il a dit: Envoyer la
commission municipale, c'est utiliser les grands moyens et c'est très
public, c'est très évident. C'était plus discret d'envoyer
une équipe de fonctionnaires. Mais, M. le Président, amicalement,
je voudrais dire au ministre que dans une petite municipalité de 2000
âmes ou à peu près, la présence de quelques
fonctionnaires du gouvernement ne passe pas inaperçue. Le ministre
lui-même a dit que c'était de notoriété publique
qu'une enquête avait été demandée.
Je voudrais, toujours amicalement, lui dire que la commission municipale
est présidée par un juge; le vice-président est un avocat
de grande expérience, et d'autres membres de la commission ont une
formation juridique. Il aurait peut-être été
préférable de faire le tout publiquement avec des gens ayant ce
genre de formation parce que, de toute façon, c'était un fait
public que l'enquête se poursuivait. Peut-être que la justice
aurait été mieux servie. C'est un commentaire que je fais.
Maintenant, j'aimerais demander au ministre combien de fonctionnaires
ont été envoyés.
M. Tardif: A Murdochville même?
M. Goldbloom: Oui, à Murdochville. Etaient-ils deux,
trois?
M. Tardif: Quatre fonctionnaires, M. le Président.
M. Goldbloom: Le ministre a-t-il un chiffre pour le coût de
cette enquête, sait-il combien l'enquête a coûté?
M. Tardif: On va essayer d'établir cela, M. le
Président. Ecoutez, maintenant, ce sont des fonctionnaires
réguliers du ministère qui, de toute façon, sont sur la
liste de paie du ministère. On n'a engagé personne ad hoc pour
ces fins. Maintenant, ce que je voudrais souligner ici, M. le Président,
c'est que si les résultats des élections à Murdochville
n'avaient pas été ce qu'ils ont été, j'aurais
peut-être, à ce moment-là, demandé à la
commission municipale d'aller tenir des audiences là-bas. (11 h 45)
Maintenant, je n'apprendrai rien au député de D'Arcy McGee
en lui disant que la coutume d'envoyer, de faire une préenquête
avant de demander à la commission d'aller siéger, est une coutume
qui existe au ministère et qui n'est pas nouvelle. Avant de faire
siéger tout un organisme comme la commission municipale avec audiences
publiques, huissier, déposition de témoins, etc., on veut au
moins s'assurer qu'il y a une espèce d'apparence de droits. Voilà
ce qu'on a fait dans ce cas.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a
souligné à juste titre que les fonctionnaires sont des
employés salariés du ministère et qu'on n'a pas à
leur payer un salaire additionnel ou spécial pour l'accomplissement de
leurs fonctions. Il y a quand même certaines dépenses qui sont
remboursées; quand on envoie des fonctionnaires, on paie leur voyage,
leur séjour. J'aimerais demander au ministre si les fonctionnaires
demeuraient à Murdochville ou demeuraient à Gaspé. S'ils
demeuraient à Gaspé, le ministère a-t-il payé leurs
frais de déplacement entre Gaspé et Murdochville?
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que les
fonctionnaires demeuraient à Gaspé et non pas à
Murdochville et que leurs frais de déplacement ont été
payés selon les règles en usage pour les frais de
déplacement des fonctionnaires.
M. Goldbloom: Le ministre peut-il nous expliquer pourquoi ils ne
sont pas restés à Murdochville?
M. Tardif: Peut-être précisément par souci de
passer plus inaperçus dans la communauté.
M. Goldbloom: Je note que le ministre le dit avec un certain
sourire, parce qu'il me semble que la présence des fonctionnaires
à Murdochville était déjà une façon
d'informer la population locale qu'il y avait quelque chose qui se passait.
Leur présence à Gaspé a élargi la connaissance de
ce qui se passait.
M. Tardif: Bon! M. le Président, lorsque j'ai
demandé à M. Michel d'aller faire enquête à
Murdochville, je n'ai pas spécifié à quel hôtel il
devait loger.
M. Goldbloom: Une dernière question à ce sujet. Le
ministre a-t-il reçu des plaintes de la part de citoyens de Murdochville
ou de Gaspé quant à cela sur la façon dont
l'enquête a été menée, sur la façon dont les
fonctionnaires en question se sont comportés?
M. Tardif: Pas à ma connaissance, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais savoir si le
conseiller qui a porté plainte a été
réélu.
M. Tardif: On m'informe que oui.
M. Cordeau: Alors, la population a jugé qu'il avait dit la
vérité.
M. Tardif: Remarquez que ce ne sera pas la première fois
au Québec que les conseils municipaux se font élire sur des
plates-formes d'épuration, de moralité publique. C'est l'histoire
des élections municipales au Québec.
D'ailleurs, on me signale que justement le premier magistrat de la ville
de Montréal a été élu à la suite d'une
enquête qui s'appelait l'enquête Caron. L'enquête Caron dont
le rapport a été remis un mois avant les élections
à Montréal...
Une Voix: Je me souviens de cela.
M. Cordeau: Maintenant, une autre question.
M. Tardif: ... et qui a porté au pouvoir... Ce n'est rien
de neuf.
M. Goldbloom: Si le député de Saint-Hyacinthe me
permet une seconde, n'est-il pas vrai que le conseiller municipal qui a
porté plainte a été élu maire?
M. Tardif: On m'informe que oui.
M. Cordeau: Maintenant, quelles sont les
irrégularités qui ont été trouvées? Est-ce
que vous vous en souvenez? On vous a remis un rapport suite à cette
enquête. Quelles sont les irrégularités qu'on a
trouvées, qu'on a reprochées...?
M. Tardif: M. le Président, je regrette de devoir dire au
député de Saint-Hyacinthe que je ne peux pas, ici, faire
état des faits contenus dans ce rapport.
Jamais le ministère n'a rendu publics les rapports de
préenquêtes. Je pense qu'automatiquement, ouvrir ceci implique
qu'il faut laisser aux gens le droit de venir se défendre. Dans ce cas.
encore une fois, je n'ai pas rendu le rapport public, ni avant, ni après
les élections. J'ai deman-
dé l'avis à la commission municipale et au contentieux de
mon ministère et la recommandation aurait été de tenir des
audiences publiques justement pour permettre aux parties de se faire entendre
et de donner leur version des faits, mais cela aurait été
gaspiller des deniers publics que de faire une telle enquête, puisqu'elle
aurait abouti à une disqualification possible des élus alors que
la population les avait déjà disqualifiés.
M. Cordeau: M. le Président, ma question avait pour but,
si nous avions pu obtenir ces renseignements, de prévenir d'autres
administrations qui auraient peut-être la tendance d'agir d'une certaine
façon et...
M. Tardif: Ecoutez...
M. Cordeau: Je comprends votre point de vue, M. le ministre.
M. Tardif: L'exemplarité est quelque chose qui a
certainement une valeur dans ce domaine, mais il reste qu'il est
peut-être préférable pour des fins d'exemplarité de
prendre des cas publics qui sont présentement devant les tribunaux
on en a mentionnés quelques-uns ici plutôt que
ceux-là que je ne voudrais quand même pas...
M. Cordeau: Je comprends votre point de vue, étant
donné que cela n'a pas été devant les tribunaux; c'est une
enquête "maison ", comme on peut dire.
M. Tardif: Si le député de Saint-Hyacinthe voulait
être édifié, il n'aurait qu'à lire le rapport sur la
ville de Dolbeau, sur la ville de Saint-Léonard, il aurait
là-dedans de nombreux exemples de choses à ne pas faire sur la
scène municipale.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même
élément?
M. Tardif: Les années précédentes, Ville
d'Anjou, ville Saint-Michel...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Cordeau: ... dans une petite municipalité.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne veux pas
embêter le ministre, mais serait-il consentant à nous fournir, cet
après-midi ou demain, le coût en frais de voyages des
déplacements des fonctionnaires entre Murdochville et Gaspé?
M. Tardif: M. le Président, on pourrait même essayer
de donner un coût comparé d'une préenquête de ce
genre versus une enquête de la commission municipale avec comme tribunal
les procureurs ad hoc. On aurait peut-être une idée.
M. Goldbloom: Oui, quoique le coût n'est pas toujours le
facteur le plus important.
M. Tardif: C'est ce que je voulais entendre d'un
député.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 1,
adopté?
M. Goldbloom: Non, pas tout à fait, M. le
Président. Il y a quelques questions...
Il y a présentement combien de municipalités qui ont comme
administrateur un fonctionnaire du ministère?
M. Tardif: Vingt-trois municipalités, M. le
Président, dont cinq sont en tutelle, les autres étant donc des
municipalités sous suppléance administrative des
ministères.
M. Goldbloom: Y compris la Basse-Côte-Nord et des endroits
comme celui-là?
Quelles sont les cinq villes en tutelle?
M. Tardif: Sainte-Anne-des-Monts, Saint-Léonard,
Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Schefferville et Val-Bélair.
M. Goldbloom: Dans les autres cas, le ministre prévoit-il
une diminution, au cours de l'année, du nombre de municipalités
sous administration?
M. Tardif: On m'informe, M. le Président, que, quant aux
villes sous administration directe, concernant l'organisation municipale de
certains territoires, six municipalités ont acquis leur statut
d'autonomie, enfin, statut de municipalité autonome, au cours de la
dernière année. Je me demandais si on avait la liste de ces six
municipalités; on me dit qu'on peut la sortir, de sorte qu'il en reste
présentement 18 seulement. Nous avons présentement un dossier sur
cette question des territoires non organisés, les TNO comme on les
appelle, et l'accession au statut de municipalité autonome où le
problème est, ou bien de les diriger en municipalité autonome, ou
bien d'en remettre la gestion aux Conseils de comté. Nous avons eu des
contacts avec l'Union des conseils de comté à ce sujet mais,
comme je l'ai dit, au cours de l'année, il y en a six de moins
maintenant.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Il y a
là-dedans une considération plus fondamentale, celle de
l'opportunité de prendre un fonctionnaire du gouvernement et de
l'installer comme administrateur d'une municipalité. L'an dernier, nous
avons discuté de cette question et le ministre a indiqué son
désir de trouver une autre formule. Je l'ai appuyé, je l'appuie
toujours là-dedans, mais c'est pour cela que j'aimerais qu'il nous dise
s'il a une autre formule en perspective.
M. Tardif: Oui, M. le Président, je pense que
déjà il y a une réduction de 25% de ces
municipalités au cours des douze derniers mois et la tendance est vers
l'élimination de ces fonctionnaires maires.
M. Goldbloom: M. le Président, il me reste une
série de questions sur l'élément 1 de ce programme. Le
ministre nous a demandé d'ajourner à midi. Nous pourrons
poursuivre à la reprise, si...
M. Tardif: M. le Président, ainsi que je l'ai
mentionné hier, étant donné que j'ai des dossiers
importants au Conseil des ministres, s il était possible d'ajourner
maintenant.
M. Caron: M. le Président, si c est pour amener de
l'argent aux municipalités, on va vous laisser partir tout de suite.
M. Tardif: On a un petit programme PAREM à Verdun.
M. Caron: A Verdun.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
municipales ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 58)
Reprise de la séance à 17 h 15
Le Président (M. Marcoux): A I'ordre, messieurs!
La commission permanente des Affaires municipales est réunie pour
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Affaires municipales. Les membres de la commission sont:
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe),
M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy McGee). M. Guay
(Taschereau), M. Mercier (Berthier). M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy
(Beauce-Sud). M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau). M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil). M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Nous en étions à l'analyse du programme 2,
élément 1. M. le député de D'Arcy McGee.
Politique d'achat
M. Goldbloom: M. le Président, je vous avais
indiqué qu'il me restait un sujet, une série de questions. Le
ministre admettra sûrement la paternité d'une lettre
envoyée aux municipalités le 5 août 1977 sur la politique
d'achat du gouvernement. C'est le sujet que j'aimerais aborder avec lui. Je
cite quelques extraits de cette lettre: "Cher monsieur, comme vous le savez
sans doute le gouvernement du Quebec a décidé de mettre de
I'avant une nouvelle politique d'achat dans les secteurs public et parapublic.
A cet effet, le Conseil des ministres m'a confié le mandat de veiller
à I'implantation de cette politique dans les organismes municipaux."
Dans sa lettre, le ministre énonce cette règle
d'application et demande aux municipalités leur collaboration, invoquant
des avantages certains sur le plan économique.
M. le Président, j'aimerais savoir du ministre quelle a
été la réponse des municipalités. Cette
réponse peut-elle se mesurer déjà, au moins par des
réponses sous forme de lettres d'acceptation, de volonté de
collaborer?
M. Tardif: Non, M. le Président. Je dois dire que,
à ma connaissance, il n'y a pas de lettres qui sont entrées,
venant des municipalités disant que... Oui, peut-être, je me
souviens avoir reçu une ou deux lettres de maires qui disaient: On a
bien reçu votre lettre, on est bien d'accord, c est bien gentil, c est
bien beau". Cependant, je n'ai pas eu. je crois, une avalanche de courrier. La
raison, c est qu'il s agissait le député de D'Arcy McGee
l'aura noté d'une lettre circulaire, en quelque sorte,
envoyée à toutes les municipalités du Québec les
invitant à suivre l'exemple du gouvernement. Deuxièmement, c'est
que j'ai utilisé un autre biais pour parvenir aux mêmes fins,
c'est-à-dire que j'ai rendu les subventions du ministère
conditionnelles à l'utilisation, autant que possible, d'en-
treprises faisant affaires au Québec ou à l'utilisation de
matériaux québécois. C'était le cas dans les
programmes PAIRA, LIQUIDATION, PAISI, PAREM, PACEM. Il y a un paragraphe qui
dit que cette subvention est conditionnelle à l'utilisation de
matériel produit au Québec.
D'autre part, je pense que je vais communiquer très bientôt
à nouveau avec les municipalités, si ce n'est pas
déjà fait, pour leur dire que le répertoire des
entreprises manufacturières au Québec est disponible et
peut-être même pour leur en offrir un exemplaire sur un plateau
d'argent. C'est à peu près cela.
M. Goldbloom: II n'y a pas eu de prise de position officielle de
la part de l'Union des municipalités ou de l'Union des conseils de
comté?
M. Tardif: Non, elles ont trouvé cela tout à fait
normal d'acheter au Québec. Il n'y a pas eu de...
M. Goldbloom: Le ministre vient de dire que la condition a
été ajoutée ou introduite dans les précisions quant
à l'octroi des subventions. Cela veut dire que le ministre doit
je présume vérifier d'une manière ou d'une autre
si, effectivement, la politique d'achat est respectée.
M. Tardif: Non, on ne vérifie pas, M. le Président.
Je n'ai pas de police pour vérifier cela non plus. Si, cependant, il
s'avérait que, à la suite de... C'est comme les compagnies
d'assurances, lorsqu'on prend une police d'assurance automobile, on vous
demande, on vous pose la question: Est-ce que, effectivement, vous avez eu un
accident ou non au cours des trois dernières années? Vous dites:
Non. Très bien, on vous souscrit votre police d'assurance sans
vérifier. Si, cependant, vous avez un accident et qu'on découvre
après enquête, avant de payer la réclamation, que vous en
avez eu un, vous pourrez être exposé à toutes sortes de
questions pour une fausse déclaration. Nous ne vérifions pas au
préalable. Cependant, si, par la suite, des cas se présentaient,
je pense que nous pourrons intervenir, mais il n'est pas question de mettre sur
pied une police de surveillance.
M. Goldbloom: J'ai une dernière question à ce
sujet. Afin de la poser, j'aimerais citer les paroles du ministre, du 3 mai
dernier, à la page B/1858 du journal des Débats: "La
première phase du calendrier est celle de la connaissance des sources
d'approvisionnement des municipalités. C'est ce que nous ne connaissons
pas présentement et c'est ce que nous voulons chercher à savoir
avant d'orienter de façon définitive, ou de tenter d'orienter de
façon définitive les achats dans un sens ou dans l'autre."
J'aimerais demander au ministre si, maintenant, il est en possession de
ce relevé des sources d'approvisionnement des municipalités.
M. Tardif: Non, M. le Président. Entre-temps, plutôt
que de procéder à ce relevé, nous avons
préféré procéder par cet envoi, incitant en quelque
sorte les municipalités à ajouter ce deuxième
élément. Ayant appris que le ministère de l'Industrie et
du Commerce était en train de confectionner ce répertoire, qui a
été distribué à l'Assemblée nationale, au
lieu d'inventorier... Je ne savais pas, à ce moment, M. le
Président, que les travaux du ministère de l'Industrie et du
Commerce allaient être aussi avancés sur ce répertoire, et
plutôt que d'inventorier de cette façon, par le biais des
municipalités, nous avons maintenant un instrument qu'il est possible de
leur remettre, où elles pourront puiser des fournisseurs possibles pour
différents types de matériel qu'elles utilisent.
M. Goldbloom: M. le Président, quant à celui qui
vous parle, les éléments 1 et 2 pourraient être
adoptés.
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 1 du
programme 2, adopté. L'élément 2 du programme 2
adopté. L'élément 3: Aide financière aux
communautés urbaines et régionales.
Aide financière aux communautés urbaines
et régionales
M. Goldbloom: M. le Président, je constate, presque avec
consternation, une baisse des crédits à l'élément
3: Aide financière aux communautés urbaines et régionales.
Je pense que cela exige des explications.
M. Tardif: Au programme 2, élément 3? M.
Goldbloom: Oui.
M. Tardif: Dois-je comprendre que l'élément 2 est
fini?
M. Goldbloom: Oui.
M. Tardif: J'aimerais déposer, en rapport avec
l'élément 2...
Le Président (M. Marcoux): Vous ne pouvez pas
déposer, mais vous pouvez distribuer des documents.
M. Tardif: De toute façon, en rapport avec des questions
qui ont été posées antérieurement, je mets à
la disposition de la commission un document contenant l'ensemble des demandes
reçues dans le cadre des programmes PAIRA et LIQUIDATION, ainsi que le
sort qui a été réservé à chacun, la date
reçue et les avis envoyés aux municipalités.
M. Verreault: Pour les demandes refusées, ont-elles
été informées?
M. Tardif: Dans tous les cas, une lettre a été
envoyée aux municipalités leur expliquant pourquoi, les motifs
exacts.
Deuxièmement, je pense que c'est en réponse à la
question du député de Saint-Hyacinthe, concernant la dette des
municipalités, soit différentes
questions qui avaient été posées concernant
l'émission, les règlements d'emprunt autorisés, non
vendus, etc. Ce document donne le total pour les villes membres de la CRO, pour
les villes membres de la CUM, pour les villes membres de la CUQ, pour les
municipalités rurales, et un sous-total. Après cela, il y a la
dette de la Communauté urbaine de Montréal, comme telle, celle de
la CUQ, celle de la CRO, le sous-total et le grand total de cela.
Au 31 décembre 1972, la dette était de $4 085 818 000. Le
député de Saint-Hyacinthe aura les détails ici.
M. Cordeau: Pour quelle année, M. le ministre?
M. Tardif: Au 31 décembre 1976, elle était de ce
montant. Au 28 février 1978...
Une Voix: ... du 1er janvier.
M. Tardif: Je m'excuse. Du 1er janvier 1977, donc au lendemain de
la date demandée par le député, au 28 février 1978
la dette s'est accrue pour l'ensemble de ces villes et communautés de $1
124 488 000. Quant aux règlements d'emprunts approuvés non
vendus, au 28 février 1978, M. le Président, c'était $1
800 000 000. Il y a un chiffre ici également que je vois, concernant les
subventions auxquelles les paliers de gouvernement nous et un peu le
gouvernement fédéral se sont engagés dans divers
programmes. Lorsqu'on approuve un programme par exemple en 1975,
c'était le programme PAIRA on s'engage pour dix ans et les
programmes de subventions aux communautés urbaines et tout cela, cela
représente $1 187 000 000.
M. Cordeau: Mais, est-ce que, M. le ministre, ce montant de $1
187 000 000 représente tous les engagements du ministère pour X
années?
M. Tardif: Non, des deux paliers du gouvernement,
fédéral et québécois, de tous les programmes, cela
comprend aussi bien le transport en commun, le métro à
Montréal et tout cela. D'accord, mais c'est quand même assez
révélateur, je regarde cela plus attentivement.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce qu'on pourrait en
faire faire des copies pour en distribuer à tous les membres de la
commission?
Le Président (M. Marcoux): Vous en aurez dix; il y a dix
copies à l'impression qui seront prêtes demain matin.
M. Cordeau: M. le Président, ce serait la même chose
pour les autres documents que M. le ministre dépose.
M. Tardif: Oui, mais celui-là est seulement d'une
page.
Le président (M. Marcoux): Merci.
M. Cordeau: S'il y en a d'autres. A long terme.
M. Tardif: Si jamais cela intéressait quelques-uns de nos
députés, nous avons ici le relevé par ordinateur de la
dette de chacune des villes des 1 600 municipalités du Québec.
Verdun?
M. Caron: Ce n'est pas si mal. On est assez bien coté. On
est raisonnable dans nos dépenses.
Une Voix: 100% d'évaluation?
M. Cordeau: Non, mais je pense qu'on a été
évalué à $372 millions, la dette est de $22 millions
à peu près.
Une Voix: Ce n'est pas beaucoup.
M. Cordeau: Mais $372 millions d'évaluation imposable?
M. Tardif: Vous êtes regroupés à
l'intérieur de la Communauté urbaine.
M. Caron: C'est pour cela, oui.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Tardif: Egalement, ici M. le Président, un autre
document a été demandé, c'est l'état des
subventions du programme PAISI, le Programme d'aide à l'implantation du
service d'incendie. Voilà donc un document qui donne les demandes des
municipalités par comté, la nature du projet, la date de
réception, la date d'acceptation, le refus, le montant octroyé,
le pourcentage que cela représente et s'il y a refus, la raison du
refus, dans chacun des cas.
M. Goldbloom: Merci.
M. Tardif: Pour le moment, il y a les programmes. PAREM et PACEM,
mais il n'y a que les demandes, on n'a pas les programmes qui ont
été approuvés, alors on me permettra d'attendre pour au
moins dire qu'il y en a eu aussi d'approuvés.
M. Goldbloom: Le ministre a-t-il l'intention de nous remettre cet
autre document sur la dette des municipalités?
M. Tardif: Individuelle? Non, c'est un document de travail.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, sur un ton un peu
plus sérieux...
M. Tardif: C'est bon, votre affaire.
M. Caron: Ce n'est pas si mal, M. le ministre, vous pouvez le
dire.
M. Tardif: Oui, l'évaluation imposable normalisée
à $370 millions.
M. Caron: J'avais dit $372 millions. (17 h 30)
M. Tardif: Quant à la dette: une dette totale de $31 900
000, soit 8,6% de taux d'endettement.
M. Caron: $31 millions?
M. Tardif: Vous avez $9 800 000 de règlements d'emprunt
autorisés non vendus, monsieur le maire.
M. Caron: C'est pour cela que...
M. Tardif: Quand je parlais hier des règlements d'emprunt
autorisés non vendus, il y en a $9 800 000 chez vous.
M. Cordeau: C'est révélateur ces
statistiques-là!
M. Tardif: Les règlements d'emprunt... M. Cordeau:
Ces statistiques?
M. Tardif: C'est très intéressant, cela nous
permet...
M. Cordeau: Si vous permettez, j'irai consulter, pour
Saint-Hyacinthe, tantôt.
M. Tardif: Avec plaisir.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre s'était
engagé à nous remettre le plan d'organisation supérieure
de son ministère.
M. Caron: M. le ministre, il y a une chose que je tiens à
ajouter. Il y a $9 millions, mais les $9 millions ne sont pas
dépensés encore. Ils sont autorisés, mais cela ne veut pas
dire qu'ils sont dépensés.
M. Tardif: Non. Hier, il y a une question qui a été
posée par quelqu'un. Je pense que c'est le député de
D'Arcy McGee qui faisait état des fluctuations quant aux
règlements d'emprunt autorisés ou vendus dans une année.
Or, je dis, justement, que la vente et l'autorisation ne se font pas
nécessairement dans la même année. Si bien qu'un
accroissement ou un sommet, comme on a vu hier dans le nombre de
règlements d'emprunt autorisés, n'implique pas qu'il y en a eu
tant de vendus et de la même manière, un montant, peut-être,
plus élevé de règlements vendus n'implique pas que cette
année-là il y en a eu autant d'autorisés. Il peut y avoir
un net décalage.
M. Caron: Cela veut dire que si on va en commission pour un
contrat, on prévoit $2 millions et cela peut-être pour $1 500 000
ou $1 800 000? Oui?
M. Tardif: Oui. On m'informe qu'on s'apprête à faire
un ménage là-dedans, c'est-à-dire, communiquer avec
chacune des municipalités et dire: écoutez, il y a
peut-être tels projets que vous avez conçus en telle année
et pour des raisons des accidents de l'histoire de la politique ils ne se
réaliseront pas. Alors, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Vous avez d'autres
réponses à des questions antérieures?
M. Goldbloom: Ça va bien, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président, je dépose
l'organigramme du ministère, je dépose également deux
changements mineurs qui sont survenus dans l'organisation du ministère,
enfin, ce sont des documents qui pourront être consultés. Est-ce
qu'il y en a d'autres?
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
M. Tardif: En attendant, est-ce qu'on pourrait me permettre de
faire une annonce à la commission? Il me fait plaisir d'annoncer la
nomination de M. Jacques Besré au titre de sous-ministre des Affaires
municipales, à compter du 8 mai, c'est-à-dire lundi prochain.
Nomination autorisée par le Conseil des ministres, ce matin.
M. Goldbloom: Le ministre transmettra nos félicitations au
nouveau titulaire.
M. Tardif: M. Jacques Besré était le
président du Bureau de révision d'évaluation
foncière.
M. Goldbloom: Question additionnelle. Qui sera le nouveau
président du bureau de révision?
M. Tardif: M. Besré entrera en fonction comme
sous-ministre lundi. D'ici là, il aura sans doute fait des
recommandations.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on revient à
l'élément 3 du programme 2: "Aide financière aux
communautés urbaines et régionales"?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et j'avais posé
la question au ministre à savoir pourquoi la baisse des
crédits?
M. Tardif: M. le Président, les communautés
urbaines, même si le ministre des Affaires municipales s'est
efforcé au cours des derniers mois d'établir des formules qui
enlèvent, autant que possible, I' arbitraire et le
discrétionnaire en essayant de mettre ces termes-là le
moins péjoratif possible il reste que dans le cas des
communautés, ce sont encore des montants qui ont été
établis sur la gueule comme on dit communément La
Communauté urbaine de Montréal recevait $15 millions de cette
façon. La Communauté urbaine de Québec recevait $1 300
000. Je dois vous avouer, M. le Président, que dans le projet de la
réforme de la fiscalité, nous avions pensé introduire des
modalités qui auraient permis une source de revenus, sinon statutaire,
du moins réglementaire
pour les communautés qui évitent ce genre de
pèlerinage à chaque fois.
Au moment où les crédits ont été
préparés, la Loi de la Communauté urbaine de Québec
était en révision et nous avions pensé, à ce
moment-là, que dans la loi nous parlerions non seulement des
compétences et de l'organisation de la Communauté urbaine de
Québec, mais également de son mode de financement. Or, le hasard
a voulu que la loi ne soit pas encore déposée. Je dois vous dire
que la réforme de la fiscalité a été partiellement
retardée pour cette rencontre que nous aurons avec le monde municipal au
début de juin. Si bien que cette subvention de $15 millions qui est
là et qui implique uniquement, en fait, que la subvention de $1 300 000
de la Communauté urbaine de Québec est mise de côté,
ne reflète pas réellement I'aide que le gouvernement du
Québec apporte aux communautés urbaines. Hier, j'ai parlé
des subventions à l'épuration, au métro, au transport en
commun; c'est la même chose dans le cas de Québec, notamment
concernant la CTCUQ où, pour ce qui est du déficit d'exploitation
de l'achat des autobus, le gouvernement apporte une contribution significative
également.
De sorte que, M. le Président, je devrai, à moins que ce
soit inclus dans la Loi de la communauté urbaine de Québec dont
la modalité est particulière dans son cas, demander qu'on ajoute
un montant qui est à peu près substantiellement le même que
l'an dernier dans le cas de la Communauté urbaine de Québec, ou
essayer de prévoir des règles de financement particulières
pour les communautés qui nous évitent chaque année de
réévaluer: Est-ce que ce sera $15 millions ou $16 millions ou $15
millions indexés au coût de la vie ou des choses comme
celles-là? Est-ce que ce sera un per capita, est-ce que ce sera
je ne sais pas7 Mais il faudra avoir quelque chose qui soit clair et
net et qui permette aux communautés urbaines de savoir exactement quelle
sera la partie de leurs revenus qui proviendra des quotes-parts des
municipalités membres, quelle sera la partie qu'elles pourront
elles-mêmes taxer, s'il y a des surtaxes, et la partie qu'elles peuvent
recevoir du gouvernement du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre nous a
donné la ventilation des $17 millions qui paraissaient au budget de l'an
dernier. Peut-il nous donner la ventilation des $15 millions du budget de cette
année, c'est-à-dire quel montant sera donné
à...
M. Tardif: C'est remis à la Communauté urbaine de
Montréal; c'est en bloc.
M. Goldbloom: Bon.
M. Tardif: Oui, c'est en bloc; c'est le même montant que
l'an dernier pour la Communauté urbaine de Montréal. Le seul
montant qui n'est pas là, c'est le $1 300 000 de la Communauté
urbaine de Québec parce qu'on avait pensé que ce montant allait
être inclus dans sa loi.
M. Goldbloom: Maintenant, la Communauté urbaine de
Québec fait face quand même à certains problèmes. Il
y a le partage des coûts du BAEQM; il y a aussi un problème
relativement imprévu, certainement imprévu au départ,
celui de l'incinérateur. Il y a des montants importants qui devront
être dépensés. Le ministre prévoit-il donner un coup
de main à la Communauté urbaine de Québec par rapport
à ces deux choses?
M. Tardif: Certainement pas, M. le Président. De
façon ponctuelle dans ces cas-là, je préfère de
beaucoup établir que, si le gouvernement en vient à la conclusion
que, pour permettre à la Communauté urbaine de Québec de
faire face à ses obligations, un montant de tant per capita est requis,
ce sera le montant et qu'on n'en parle plus; c'est fini, c est statutaire,
c'est dans la loi que des programmes amenés par ces pèlerinages
et ces demandes... Je préfère de beaucoup avoir quelque chose de
permanent que ce genre de situation.
M. Goldbloom: Le ministre nous a donné c'est
peut-être un trou de mémoire que j'ai une indication du
moment auquel un projet de loi sur la refonte de la CUQ pourrait être
présenté. Pourrait-il préciser?
M. Tardif: II y a un comité de législation
présentement, M. le Président. Le Comité de
législation se réunit habituellement le mercredi soir. En
principe, cela pourrait être à l'ordre du jour ce soir ou mercredi
prochain. Quand c'est rendu là. je pense que le député de
D'Arcy McGee connaît assez la procédure pour savoir que...
M. Goldbloom: Y a-t-il des modifications que prévoit le
ministre aux deux autres communautés? Y aura-t-il un projet de loi pour
l'une ou pour l'autre''.
M. Tardif: Dans l'immédiat, non. J'aimerais mieux d'abord
que la Loi de la CUQ soit adoptée, qu'on la rode, qu'on voit comment
elle fonctionne et que les gens des communautés urbaines de
Montréal et de l'Outaouais en reçoivent une copie, la lisent et
réagissent par rapport à cette loi en disant: Oui, le
modèle qui est là pourrait peut-être nous servir
également. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit à la
conférence des maires de banlieues récemment a Montréal,
que le gouvernement sera prêt à s'asseoir à une table et
discuter avec la conférence des maires de banlieues et la ville de
Montreal, de tout projet de modification de la loi de la CUM. Mais
d'emblée, je ne suis pas à ce point soucieux d'aller
opérer des réformes dans cet organisme communautaire né,
non pas sous un gouvernement libéral ainsi que quelqu'un l'a dit hier,
mais de l'Union Nationale en 1969, au lendemain de la grève des
policiers le 7 octobre 1969.
En tout temps, je serai prêt à le faire avec les membres de
la communauté.
M. Goldbloom: Dans mes conversations avec les
représentants de la banlieue et de la ville de
Montréal, il avait été question des séances
de cette commission parlementaire pour entendre les intéressés.
Les intéressés ne se limitent pas aux municipalités; il y
a des citoyens et des organismes qui veulent se faire entendre, qui ont des
opinions à exprimer avec vigueur et conviction sûrement, au sujet
de la Communauté urbaine de Montréal.
Le ministre est là depuis dix-sept mois maintenant;
prévoit-il la convocation de cette commission parlementaire pour
entendre les intéressés au sujet...
M. Tardif: ... de la ville de Montréal? M. Goldbloom:
Oui.
M. Tardif: M. le Président, on réforme la
Communauté urbaine de Québec. On essaie de réformer la
fiscalité et la démocratie municipales. J'ai l'impression
qu'après avoir fait tout cela, j'aurai le temps de m'asseoir et de tenir
de grandes audiences sur le territoire même de la communauté,
d'entendre tous les intéressés, mais je ne le prévois pas
avant d'avoir mis en place un certain nombre de choses sur le plan de la
démocratie, sur le plan de la fiscalité. Peut-être que cela
pourra se faire en 1978, mais je n'ai pas de projet dans l'immédiat
là-dessus.
M. Goldbloom: Ce qui me laisse un peu perplexe, M. le
Président je reconnais le fait que le ministre n'était pas
membre de cette Assemblée nationale avant le 15 novembre 1976
c'est que ses six collègues qui y étaient n'exercent pas
d'énormes pressions sur lui pour la tenue de séances de la
commission parlementaire sur ce sujet et sur beaucoup d'autres, parce que c'est
exactement ce qu'ils réclamaient à forts cris tout le temps
qu'ils étaient dans l'Opposition.
M. Tardif: M. le Président, je ne nie pas qu'il faille
faire quelque chose sur le territoire de la CUM. Je vous dis que et de
l'aveu même du député de D'Arcy McGee la situation
la plus urgente était à Québec.
A Québec, on a fait le nécessaire. Le député
de D'Arcy McGee avait tenu des audiences dans le cas de la ville de
Québec. On est passé à l'action et on a fait la loi.
Je suis prêt à le faire à un moment donné. La
réforme de la fiscalité d'une part et les municipalités
nous ont dit à voix basse: On veut entendre parler de fiscalité
avant d'entendre parler de structure. Très bien, c'est ce qu'on va
faire. C'est ce que la clientèle demande, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, la réponse du
ministre a été un peu plus sérieuse que le commentaire
politique que j'ai fait et qui l'a provoquée.
M. Caron: Je voulais juste, M. le Président, ajouter
là-dessus que le gouvernement, que le ministre représente, s'est
fait élire sous la démo- cratie, et j'espère cela
ne pourra peut-être pas se faire cette année, mais ce serait bon
que les gens viendront en commission parlementaire, parce qu'ils ne sont
pas satisfaits des structures de la communauté urbaine et des services,
je parle de la population. Ce n'est pas facile et on ne peut pas retourner en
arrière. Moi le premier, je vous dis qu'on ne peut pas reprendre notre
service de police et l'administrer comme on l'administrait en 1969 ou en 1970,
c'est impossible. Mais, si on peut l'améliorer comme les autres
services, je pense qu'à un certain moment, ce serait bon d'entendre les
gens et de prendre la meilleure des représentations qui pourraient nous
être présentées.
M. Tardif: Sûrement, M. le Président, il y aura des
audiences à Montréal comme il y en a eu à
Québec.
M. Goldbloom: Une dernière petite question. Le ministre se
rappellera sûrement du cas particulier de
Saint-Raphaël-de-l'lle-Bizard. Y a-t-il une évolution quelconque
dans ce dossier? (17 h 45)
M. Tardif: L'évolution...
M. Goldbloom: Dans quelle main le ministre tient-il la patate
chaude?
M. Tardif: La patate chaude, c'est-à-dire que je me
souviens d'avoir entendu le plaidoyer vibrant et chaleureux du maire de
Ile-Bizard qui parlait d'un cancer et d'un abcès à crever. Je me
souviens de l'oreille attentive du député de D'Arcy McGee. Sans
doute sa formation de professionnel lui permettait-elle de conclure qu'il
valait mieux amputer le membre. Je me souviens d'avoir dit qu'il y avait
peut-être des solutions moins radicales que l'amputation, que la
chirurgie, que je n'étais pas à ce point "knife-happy" ou
porté sur le bistouri et qu'il fallait peut-être faire un peu de
je ne dirais pas de la psychothérapie, mais pas loin.
A tout événement, en attendant, j'ai demandé
tout cela pour devenir sérieux aux gens de la direction
générale d'urbanisme de revoir le dossier. On m'a produit des
documents qui remettent en question non pas l'appartenance de l'Ile-Bizard
à la communauté, mais certaines des assertions faites au cours de
cette commission, à savoir la vocation champêtre parcs de
verdure de cette île, puisque le développement s'y fait
à un rythme plus accéléré que jamais sur des lots
de 22 pieds. On prévoit un brillant avenir à cette
municipalité.
Donc, la morale de ceci, en tout cas, pour autant que nos urbanistes
sont concernés, c'est que l'urbanisation actuellement en cours et
prévue de l'île n'en fait véritablement pas ce paradis
champêtre qu'on a bien voulu nous présenter. Cependant, si par
hasard il était possible de mettre un frein à cela, on pourrait
demander, quant le projet de loi sur le zonage agricole aura été
déposé, que l'île soit marquée zone agricole, ce qui
lui donnerait sa vocation originale. Je n'aurais
peut-être pas objection, à ce moment-là, à
accéder aux demandes, mais dans le contexte actuel, c'est bien
évident que ce n'est pas cela du tout qui est en train de se passer
à l'Ile-Bizard.
M. Goldbloom: M. le Président, par nos questions
antérieures, celles d'hier, nous avions couvert l'élément
2. Il en est de même pour l'élément 4 sauf pour une
question, mais je ne veux pas sauter trop vite si d'autres collègues
veulent poser des questions...
M. Cordeau: J'ai une question.
M. Goldbloom: ... sur l'élément 3.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Sur I'élément
3?
M. Cordeau: Ma question se rapporte plutôt à
l'élément 4.
Le Président (M. Marcoux): Allez-y.
M. Cordeau: Dans les dépenses, à
l'élément "loyer ", l'an passé il y avait un montant de
$85 000 et cette année il y a un montant de $44 000.
M. Tardif: Quel élément, M. le
Président?
M. Cordeau: C'est le résumé des quatre
éléments.
M. Tardif: Je m'excuse. La synthèse des quatre
éléments.
M. Cordeau: La synthèse des quatre éléments.
Quelle en est la raison? C'est bien, c'est une dépense en moins, je ne
suis pas contre cela, mais...
M. Tardif: Dans le cas du loyer, il ne s'agit pas
véritablement du loyer pour des immeubles, mais bien pour des machines
automatiques à signer des obligations qui sont maintenant à la
charge des emprunteurs et non plus du gouvernement du Québec.
M. Cordeau: Merci, c'est une spécification.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 3
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Commission municipale du Québec
Le Président (M. Marcoux): L'élément 4
est-il adopté?
M. Goldbloom: J'ai une seule question, M. le Président. Y
a-t-il des postes vacants à la Commission municipale du Québec
présentement?
M. Tardif: Chez les commissaires ou dans le personnel?
M. Goldbloom: Chez les commissaires.
M. Tardif: Chez les commissaires, pas que je sache, quoiqu'il y a
deux ou trois postes qui sont sur le point de l'être incessamment, si ce
n'est pas déjà fait. Je sais que le juge Beaulieu m'a fait part
qu'il y a quatre membres qui avaient atteint I'âge de la retraite et
à qui il demandait s'ils désireraient se prévaloir ou non
des amendements apportés à la Loi de la commission municipale
l'an dernier.
M. Goldbloom: C'est le résultat d'une loi que nous avons
adoptée il n'y a pas très longtemps. Le ministre a-t-il fait des
nominations à la commission municipale?
M. Tardif: Oui, M. le Président. Il y a eu une nomination
à la Commission municipale du Québec: il sagit de M. Trottier,
ex-président de la Communauté urbaine de Québec qui, en
raison de son expérience comme conseiller municipal, de son
expérience comme président d'un comité exécutif
d'une ville importante du Québec et de son expérience comme
président d'une communauté urbaine également, nous
semblait être un actif pour cette commission. C'est en raison de cela
qu'il a été nommé commissaire à la commission
municipale.
M. Goldbloom: Avec un mandat de combien d'années, M. le
Président?
M. Tardif: C'est une bonne question. J'ai I'impression que ce
n'était pas un mandat de dix ans, mais bien un mandat qui lui
permettrait de se retirer au moment où il aurait atteint l'âge de
65 ans, conformément à la loi qui leur permet de prendre la
retraite à 65 ans.
M. Goldbloom: C'est la seule raison pour laquelle le mandat n'a
pas été fixé à dix ans?
M. Tardif: Oui. De mémoire, je crois que M. Trottier avait
57 ans, de sorte que dix ans I'auraient amené à dépasser
cela. Je peux obtenir le renseignement précis; je cite cela de
mémoire.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors, élément 4,
adopté? Le programme 2 est adopté. Programme 3: Evaluation
foncière. Est-ce qu'il y a des questions d'ordre général?
Elément 1 : Normalisation et aide technique.
M. Goldbloom: M. le Président, en toute franchise, c'est
un gros morceau et, en six minutes, je me demande comment nous pourrions faire.
Peut-être que d'autres...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous proposez
l'ajournement?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous êtes
d'accord?
M. Caron: A dix heures, demain matin.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
municipales ajourne ses travaux à demain, dix heures, à la salle
91-A.
(Fin de la séance à 17 h 53)