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Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
Les membres de la commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Guay (Taschereau), M. Mercier
(Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw
(Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Nous en étions à l'examen des crédits au programme
3: "L'évaluation foncière."
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, bonjour!
Enquête à Murdochville (suite)
Avec votre permission, et tel qu'entendu, j'aimerais revenir pour deux
minutes seulement à un sujet dont nous avons parlé hier. C'est
celui de Murdochville. J'ai eu des renseignements additionnels, des
précisions sur le cas particulier, et je voudrais les vérifier
avec le ministre.
Nous avions dit de part et d'autre que l'actuel maire de Murdochville
avait été conseiller municipal. Cela est vrai, sauf que j'ai
appris que, quelque quatre ou cinq mois avant l'élection municipale, il
a été destitué parce qu'il a été reconnu
coupable de braconnage de saumon.
J'ai vérifié auprès d'autorités juridiques
qui me disent que vraiment cela ne suffit pas comme motif de destitution. Quand
même, il a été destitué. Si j'en parle, c est pour
deux raisons: D'abord, pour souligner qu'il y avait des frictions un peu
spéciales à l'intérieur de ce conseil municipal, et
aussi... Je ne veux pas en faire une chose politique, mais j'ai
suggéré au ministre qu'il s'était créé une
situation délicate en envoyant des fonctionnaires plutôt qu'en
confiant la chose à la Commission municipale du Québec. Parmi les
renseignements additionnels que l'on m'a fournis, M. Bertrand Saint-Pierre, le
monsieur en question, était, et est toujours, un des principaux
organisateurs du Parti québécois dans le coin.
Il me semble que c'est un peu délicat puisque l'action du
ministère à mon sens, ce n'est qu'une opinion que
j'émets n'a pu éviter d'avoir une influence sur les
élections municipales. Il me semble que l'autre voie aurait
été préférable. C'est un avis que j'exprime, et je
suis prêt à laisser tomber le sujet.
M. Tardif: Je pense que, vraiment, de remonter à une
histoire de braconnage et de sortir de nouveau l'enquête de Murdochville
à ce propos, cela risque d'être une pêche peu fructueuse
pour le député de D'Arcy McGee.
Lorsque le ministre des Affaires municipales et je l'ai
mentionné hier reçoit des plaintes... Je vous reporte aux
paroles du député-maire de Verdun qui priait le ministre des
Affaires municipales d'avoir systématiquement une équipe
d'inspecteurs vérificateurs comme dans les banques disait-il
qui arriveraient à l'improviste et qui gèleraient la
situation sur place et verraient justement l'état des finances et de
l'administration de la ville; je lui disais: C'est bien heureux que ce soit un
député de l'Opposition, un député-maire, par
surcroît, qui propose cela, et non pas le ministre des Affaires
municipales qu'on pourrait accuser d'être marqué par son
passé. Sauf que, quand j'ai des plaintes, je dois agir.
J'avais, dans le cas de Murdochville, des plaintes et ces plaintes
justifiaient la tenue, à tout le moins une préenquête. Cela
ne justifiait pas, au départ, la tenue d'audiences publiques de la
commission municipale avec tout le grand déploiement,
sténographes officiels et tout cela. Cela aurait été du
gaspillage, cela aurait peut-être risqué d'entacher des
réputations inutilement, alors que la préenquête permet
et ce n'est rien de nouveau de voir s'il y a apparence de droit.
Là-dessus, que les plaintes aient originé d'un conseiller
municipal qui, lui-même, avait d'ailleurs entrepris une requête en
disqualification avant, contre le conseil, quand on sait ce que cela implique,
pour un simple citoyen, d'obtenir la disqualification d'un conseil, d'apporter
ces faits à mon attention, je ne pouvais pas ne pas agir.
Cette enquête a eu lieu. Je l'ai encore une fois, comme je l'ai
expliqué hier, envoyé sur réception ou peu de temps
après en avoir pris connaissance à la commission municipale et au
ministère de la Justice.
Dans les deux cas, en attendant le rapport, des élections ont eu
lieu à Murdochville et la population s'est chargée
elle-même de faire le nettoyage qui s'imposait. La population aurait fort
bien pu décider de faire le nettoyage indépendamment, qu'il y ait
enquête ou pas, et je pense qu'il y a un minimum de précautions
qui ont été prises dans ce cas.
Je voudrais, par analogie... J'ai dit, au cours des travaux de cette
commission, que des enquêtes avaient cours dans une vingtaine de
municipalités au Québec ou que j'avais demandé qu'on
tienne des enquêtes dans une vingtaine de municipalités au cours
de ces derniers mois. Certains dossiers sont maintenant fermés.
Justement, j'annonce aujourd hui qu'il y aura enquête dans deux de ces
municipalités.
Le premier cas, c'est celui de la ville de
Lachine où, par suite dun arrêté en conseil
adopté hier, la commission municipale du Québec tiendra des
audiences publiques sur l'octroi des contrats pour une période de cinq
ans, soit entre le 1er janvier 1973 et le 1er avril 1978, octroi de tout
contrat dont le montant excède $5000. Pourquoi cette enquête?
Pourquoi cette période? Pourquoi la porter sur les contrats? C'est que
précisément, l'enquête de la Sûreté du
Québec et les plaintes qui ont été déposées,
et les entretiens que j'ai eus personnellement avec le maire de la ville de
Lachine et que celui-ci a également eus avec le président de la
commission municipale, pouvaient laisser croire ou laisser entendre qu il
pouvait s agir d'un système.
Dans ce cas, puisque nous avons, non pas simplement un citoyen ou un
conseiller de l'Opposition, mais bien le maire de la ville qui fait part de ses
craintes et avons, par surcroît, une enquête de la
Sûreté du Québec qui a trouvé des faits justifiant
des plaintes au pénal, il y aura enquête dans ce cas.
Comme, d'autre part, la ville semble bien administrée, il ne nous
apparaissait pas souhaitable, dans ce cas, de décréter
parallèlement une tutelle.
Egalement hier, au Conseil des ministres, ont été adoptes
deux autres arrêtés en conseil décrétant, cette
fois, une tutelle et une enquête publique; tutelle et enquête qui
auront lieu à Pointe-aux-Trembles, mesures qui, dans ce cas,
résultent de la remise du rapport de l'enquêteur et du groupe
d'enquêteurs que j'avais envoyé sur place. Peu importe l'origine
des plaintes qui nous sont parvenues. J'ai l'impression d'avoir pris le minimum
de précautions en envoyant depuis quatre mois qu'ils sont sur le
territoire, je ne sache pas qu'on en ait beaucoup entendu parler des
enquêteurs qui sont allée à Pointe-aux-Trembles et qui
m'ont remis un document de 125 pages, que j'ai lu personnellement et qui
semblait justifier une enquête, mais de toute façon, je l'ai remis
a nouveau au ministère de la Justice et à la commission
municipale. A ce sujet, j'ai un document du même type que celui de
Murdochville du juge et président de la commission municipale qui
me dit: Je ne puis, après lecture de ce document, que vous recommander
deux choses: La mise en tutelle de la ville et une enquête publique de la
commission. C'est ce que j'ai fait, M. le Président. (10 h 30)
Qu'on vienne me dire qu'il y aura des élections au mois de
novembre prochain à Pointe-aux-Trembles, que ceci pourrait influencer
les résultats, oui. Qu en milieu rural on vienne me dire qu'il y avait
des élections à Murdochville et que cela pouvait influencer les
résultats, oui. Surtout dans le monde rural, on est en élection
tous les ans. Il ne faudrait jamais faire d enquête puisque la
moitié des membres du conseil est élue pour... Enfin, il y a donc
des élections pour la moitié des membres du conseil à
chaque année, les gens étant élus pour deux ans, dans le
monde rural.
Deuxièmement, qu on vienne alléguer le fait que le maire
élu à lorigine des plaintes plaintes qui, de I'avis,
encore une fois, de la commission étaient justifiées soit
allé à un moment donné, pécher dans une
rivière ou dans une fosse à saumon, qu'on appelle cela du
braconnage, je veux bien. Mais alléguer que c'est un motif de
disqualification, quand on sait la merde qui se passe dans un paquet de
municipalités déjà en place, cela m apparaît pour le
moins abusif. Je ne crois pas personnellement qu'l s'agisse là d'un
motif qu'on devrait invoquer comme requête en disqualification. Je sais
que la loi est mal faite et qu'elle permet ce genre d'abus. Mais qu on reproche
à un individu parce qu'il a déjà été
condamné je ne sais pas il y a combien de temps de cela
pour avoir péché hors saison dans un endroit défendu, qu
on invoque cela comme argument pour requête en disqualification comme
maire, je dis que c'est un abus dans ce cas-là. C'est mon avis
personnel, même si la loi le permet et qu'on I'invoque en commission
parlementaire pour imputer possiblement ou jeter des doutes, a la façon
des avocats, sur la crédibilité du témoin, M. le
Président, je pense que ce n'est pas très correct a faire
puisqu'il n'y a aucun rapport entre ce fait et le type d administration
sommaire que je ne connais pas, que je n'ai jamais rencontré de ma vie
qu'une municipalité peut avoir.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas voulu
interrompre le ministre, mais il est clair qu'il ne m'a pas
écouté. Un instant, s'il vous plaît!
S'il m'avait écouté, il m aurait entendu dire exactement
ce qu'il vient de dire lui-même, que ce n'est pas un motif valable de
disqualification et que j'ai trouvé étrange le fait que cela se
produise. Mais j'ai mentionné cela pour indiquer le mauvais sang qui
existait au sein du conseil municipal entre les intéressés.
Je voudrais qu il soit clair, à part cette correction que je
viens de faire, que je n'ai rien à contester dans tout ce que le
ministre vient de dire. Je I'encourage à continuer sur la même
voie, sauf que, dans le cas particulier, le ministre nous a dit: J'ai
préféré utiliser la formule de la préenquête
pour que la chose ne devienne pas une affaire publique comme cela aurait
été le cas si j'avais demandé à la commission
municipale de faire I'enquête parce que là, la commission aurait
convoque des témoins publiquement, les aurait entendus.
Le ministre a demandé à ses fonctionnaires d'être
discrets pour ne pas alerter indûment et inutilement lopinion publique.
J'ai des raisons de croire que ces fonctionnaires n'ont pas réussi
à agir avec autant de discrétion qu'aurait désiré
le ministre. Effectivement, l'opinion publique était alertée dans
la municipalité. Maintenant...
M. Tardif: Est-ce que je peux interrompre le député
de D'Arcy McGee? Si, confidentiellement, il voulait consulter le rapport que
j'ai eu sur la ville de Murdochville et me dire, après, ce qu'il aurait
fait dans la même situation que moi, je suis prêt à lui
permettre de consulter ce rapport, confidentiellement.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre. Ce
geste qu'il vient de poser s'inscrit dans la ligne de conduite qu'il a
établie et je le remercie bien sincèrement.
Je termine en disant simplement ceci, et c'est un point qui me
paraît quand même important; le ministre a dit: II y aurait eu des
procédures, probablement, devant les tribunaux et ces procédures
n ont pas eu lieu parce que, entre-temps, la population a rendu son
jugement.
Je soutiens respectueusement, M. le Président, que cette
population n'a pas rendu son jugement en toute connaissance de cause, en pleine
connaissance de cause, parce qu'il n'y avait pas eu un rapport qui avait fait
la lumière, avant les élections municipales, sur la chose. C'est
le point que je veux souligner: quand on entre dans une période
préélectorale, s'il y a du mauvais sang entre des membres du
conseil et si ces mêmes membres du conseil, ou anciens membres du
conseil, se présentent, la population est appelée à juger
aux urnes. Il me semble qu'elle a le droit d être bien informée au
préalable.
Je suis d'accord avec le ministre que ce n'est pas toujours possible;
les contraintes temporelles sont là, ce n'est pas toujours possible. Je
comprends cela. Si des procédures avaient été
intentées devant les tribunaux, il est fort probable que le jugement
n'aurait pas été rendu avant les élections en question,
j'en conviens. Par contre, si la commission municipale avait fait une
enquête publique, elle aurait pu fournir un rapport qui aurait
éclairé davantage l'opinion publique. C'est le point que je
voulais souligner parce que c'était une affaire politique, dans une
certaine mesure.
Le ministre me dit que les plaintes et le résultat de
l'enquête mis ensemble donnent un portrait qui dépasse la question
de chicane à l'intérieur d'un conseil municipal. Si tel est le
cas, je n'ai plus rien à dire. Je présume, quand même, que
si les motifs qui justifiaient l'enquête et qui ont, dans une
certaine mesure, été confirmés par le rapport reçu
par le ministre étaient sérieux, si ce n'étaient
pas des peccadilles ou de mauvais jugements mais bien des choses qui auraient
justifié le verdict rendu par la population, à ce
moment-là, il me semble qu'il y avait d'autres procédures
à intenter, nonobstant le fait que les personnes n'étaient plus
là. Est-ce que le fait...
M. Tardif: M. le Président, excusez-moi. Ce n est pas
correct de dire que si le verdict de la population avait été
différent, il y aurait eu des procédures d'intentées. Je
pense que le député de D Arcy McGee connaît sûrement
les dispositions de la Loi sur la fraude et la corruption dans les affaires
municipales qui ne permettent, comme action en justice, qu'une chose: la
requête en disqualification. A ce moment-là, l'objet même
des procédures qui auraient pu être intentées dans ce cas
n'existant plus, les gens n'étant plus en fonction, c'est le genre de
procédures qui auraient pu être intentées par suite du
dépôt du rapport de l'enquête, puisqu'il n'y avait pas de
motif raisonnable et probable de porter des plaintes au pénal. J
arrête là pour l'instant.
M. Goldbloom: M. le Président, moi aussi, parce que la
lumière que vient de faire le ministre est un éclaircissement
considérable. Je pense que nous pouvons laisser tomber le dossier. Je
remercie encore une fois le ministre de l'offre qu'il a faite.
M. Tardif: Maintenant, je voudrais, si vous me le permettez, M.
le Président, pour clore ce dossier, dire qu'il est bien évident
surtout dans les petites municipalités, où comme je l'ai
dit, on est en élection presque tous les ans qu'il y a toujours
des rivalités. C'est rarement quelqu'un de l'équipe au pouvoir
qui vient porter des plaintes au ministre des Affaires municipales. Sur cela,
mon prédécesseur a dû au moins recevoir autant que moi de
dossiers et de plaintes. Maintenant, que ce soit à l'occasion
d'élections ou à la veille d'élections que des citoyens,
connaissant plus ou moins l'état de moralité publique qui
prévaut dans leur municipalité, décident de se transformer
en justiciers alors qu'auparavant, comme simples citoyens, ils restaient
peinards et loin de tout cela... On peut évidemment regretter le fait
qu'ils décident de se faire des redresseurs de torts seulement une fois
tous les quatre ans, en période électorale, mais ceci se fait.
Qu'on veuille exploiter, pour des fins politiques, des situations
réelles ne m'apparaît pas malsain en soi.
Que ce soit à l'occasion d'élections, on pourrait
idéalement souhaiter que dans une société, à
l'année longue, les citoyens soient vigilants à l'égard de
l'administration municipale; qu'à l'occasion des élections, ce
soit uniquement certains individus, pour des fins que l'on sait. Mais cela,
écoutez, c'est l'histoire des élections au Québec, d'un
scandale à l'autre. J'ai parlé, hier, de l'enquête Caron,
qui avait permis au maire de Montréal de prendre la mairie et, avant
cela, il y avait eu l'enquête Coderre en 1925, il y a eu une série
d'enquêtes comme cela au Québec, dans les municipalités
où les partis politiques souvent ont été, au
départ, des ligues de moralité publique.
Assainir, soi-disant, dans la ville de Québec, je pense que
c'était l'époque de la commission... Et souvent on se faisait
aider par une commission gouvernementale pour faire cela. Alors, la commission
Sylvestre à Québec, notamment, a eu le même effet et a
résulté dans un balayage complet du maire, de l'équipe...
Une nouvelle équipe et tout cela. Parfois, c'est après les
élections qu'ont lieu les enquêtes; l'enquête Salvas est un
type d'enquête qui a eu lieu après les élections, parce
qu'il ne suffisait pas d'avoir pris le nombre de sièges requis pour
exercer le pouvoir, encore fallait-il détenir les leviers de commande,
les postes d'achat, d'approvisionnement et ces choses. Je ferme la
parenthèse pour dire: On peut déplorer que des groupes de
citoyens... Mais je pense qu'il appartient au ministre des Affaires
municipales, au-delà de ces questions de rivalités politiques,
au-delà de ces questions de conflits de personnalités ou de
partisanerie, de se dire, est-ce que, objectivement, à la lecture du
rapport, il s'est produit là des choses qui n'auraient pas dû se
produire ou qui sont
inadmissibles? Si, à la lecture du rapport, j'en viens à
la conclusion que, c'est vraiment le cas et si un organisme qui existe pour
cela, à savoir la commission municipale, en vient à la même
conclusion que moi et me recommande donc de prendre des mesures ou de tenir une
enquête, de tenir des audiences publiques, il me semble que je n'ai fait,
dans ce cas-là, que mon devoir. Tout ce que je peux souhaiter c'est que
cet intérêt subit des citoyens ou de certains groupes de citoyens
pour la chose municipale se manifeste en dehors des périodes
électorales.
Mais cela, qu'est-ce que vous voulez? Je n'y peux rien.
M. Goldbloom: M. le Président, de nouveau, je suis
d'accord avec ce que dit le ministre. Je voudrais tout simplement lui offrir un
scénario hypothétique différent. Dans une
municipalité X je ne parle pas du cas particulier des
plaintes sont portées par un membre du conseil, un membre, disons, en
minorité par rapport au groupe qui dirige les affaires de la
municipalité. Prima facie les plaintes paraissent fondées. Des
éléments de preuve sont fournis et une enquête est
entreprise. L'enquête prend un certain temps, les élections
municipales interviennent, les membres du conseil qui sont sous enquête
le fait est de notoriété générale dans la
municipalité sont battus aux élections. Quelques jours,
quelques semaines plus tard, le rapport de l'enquête est reçu et
les personnes sont totalement innocentées, elles sont disculpées
complètement. On trouve que la plainte a été mal
fondée, que les éléments de preuve avaient
été truqués. Voilà des personnes qui ont
été battues aux élections et qui n'avaient pas commis
quelque faute que ce soit. C'est l'autre côté de la
médaille et c'est essentiellement cela que je voulais souligner. Alors,
M. le Président, je suis tout à fait prêt à
passer... (10 h 45)
M. Tardif: Je voudrais remettre à la commission, en
réponse aux questions qui ont été posées hier, le
total des frais de séjour et de voyages de l'équipe
d'enquêteurs qui est allée à Murdochville il y eut
cinq personnes, pas toutes en même temps, certaines ont alterné,
entre le 15 août 1977 et 23 septembre 1977 soit $4290.62. Je ne
connais pas beaucoup d'enquêtes qui coûtent si peu, M. le
Président.
M. Goldbloom; M. le Président, je remercie le ministre et,
si vous êtes d'accord, nous pouvons passer à l'évaluation
foncière.
Le Président (M. Marcoux): Avant de passer à
l'évaluation foncière... sur l'évaluation
foncière?
M. Cordeau: L'évaluation foncière touche la
fiscalité. C'est une question qui se rapporte peut-être à
un sujet qui a été traité hier, mais c'est une
précision que je voudrais demander au ministre.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Oui.
Conférence
Québec-municipalités
M. Cordeau: C'est concernant la participation des commissions
scolaires à la conférence Québec-municipalités qui
se tiendra au mois de juin. J'ai reçu, dans le passé, une
résolution de la commission scolaire de Saint-Hyacinthe qui se lit comme
suit: "Considérant les nombreuses déclarations de la part des
ministres Parizeau et Tardif indiquant que les commissions scolaires seraient
privées de leur source de financement c'est-à-dire I'impôt
foncier; considérant que ces ministres ont annoncé officiellement
qu'une conférence municipale-provinciale aurait lieu au début de
juin; considérant qu'il n'est pas mentionné que les commissions
scolaires seront représentées à cette conférence;
Considérant que l'avenir des commissions scolaires sera
sérieusement mis en cause lors de cette conférence, en
conséquence, M. le commissaire Jean-Claude Harpin propose et il est
unanimement résolu de demander au premier ministre de la province de
prendre les dispositions nécessaires afin que les commissions scolaires
soient représentées à cette conférence, du
début de juin, au même titre que les municipalités".
Cette résolution a été envoyée au ministre
de l'Education, à la Fédération des commissions scolaires
et aux députés concernés par cette commission scolaire,
soit les députés de Saint-Hyacinthe, de Verchères, de
Richelieu et d'Iberville. J'aimerais, ce matin, que le ministre nous donne son
avis sur cette question afin que je puisse informer, correctement, la
commission scolaire de Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: M. le Président, il y a quand même un
certain nombre d'attendus que je ne peux pas laisser passer inaperçus,
notamment quand on dit: Attendu que le gouvernement du Québec veut
priver les commissions scolaires de leur impôt. Je sais que ce n'est pas
le député de Saint-Hyacinthe qui a écrit la lettre,
mais...
M. Cordeau: Ce n'est pas dit ainsi. On parle de I avenir des
commissions scolaires.
M. Tardif: Enfin, l'avenir est compromis. Il y a un
préambule qui dit qu'il est question de priver les commissions scolaires
de leur impôt. Je voulais signaler, premièrement, que l'existence
des commissions scolaires n'est pas en cause ici. Deuxièmement, les
commissions se financent de trois façons. Il y a d'abord l'enveloppe que
le gouvernement leur donne qui représente à peu près 75%
des coûts de l'enseignement élémentaire et secondaire.
Troisièmement, il y a l'impôt foncier normalisé,
c'est-à-dire, cet impôt qui est décrété par
Québec quant aux taux, sur la valeur duquel il s appuie, qui est
décidé à Québec dans la loi et qui sert, en gros,
à payer des salaires négociés par Québec.
Deuxièmement; et troisièmement, il y a la partie... incidemment,
cet impôt scolaire normalisé peut représenter entre 20 et
22% de revenu, et il y a enfin ce qu'on appelle les "impôts pour
dépense
inadmissible". Cela a l'air drôle, on dit: Si c'est inadmissible,
il ne devrait pas y avoir de telles dépenses; mais, c'est sous-entendu
pour "inadmissible aux subventions ".
C'est la seule partie de revenu vraiment autonome, c'est-à-dire
que les commissions scolaires décident d'elles-mêmes. Cette partie
de revenu autonome ne représente que 2,2% du financement des commissions
scolaires. Ce sont elles qui peuvent décider d'en mettre ou de ne pas en
mettre, d'en mettre plus ou d'en mettre moins. Sur tout le reste, y compris
l'impôt foncier scolaire normalisé, n'ayons pas un mot à
dire.
Nous disons, dans la réforme de la fiscalité, que nous
allons enlever uniquement l'impôt foncier scolaire normalisé,
c'est-à-dire celui qui est déterminé par Québec,
mais qui est perçu par les commissions scolaires. Le seul impôt
qui consacre leur autonomie, qui dans les faits la concrétise, ce sont
les dépenses dites inadmissibles; on leur laisse. Leur existence, pour
la seule partie du revenu, n'est pas en cause. Tout ce qu'on dit: Messieurs les
commissaires, voulez-vous être des précepteurs ou des
percepteurs?
Si vous accrochez l'autonomie de vos organismes à ce 2,2%
de toute façon, on vous le laisse c'est la seule partie du revenu
autonome, vraiment autonome, sur laquelle vous avez une emprise. Il me semble
aussi que vous devriez attacher l'autonomie de vos organismes à autre
chose qu'une question de perception de cents et, là-dessus, je voudrais
que ce soit bien clair, parce qu'on a charrié littéralement. Le
président de la Fédération des commissions scolaires a
charrié la population littéralement là-dessus.
Quant à savoir si les commissions scolaires seront
présentes à la conférence
Québec-municipalités, je vais vous dire franchement que je n'ai
aucune espèce d'objection. J'ai dit hier, j'ai déclaré,
aux députés de la commission qui demandaient s'ils pouvaient y
assister personnellement, que les portes seront toutes grandes ouvertes pour
que la presse, évidemment les membres de l'Assemblée nationale,
le grand public, M. Tout-le-Monde puissent y assister, pour qu'on voie
exactement ce qui en est. On n'a rien à cacher.
Ce sont les municipalités qui ne veulent pas voir les
commissaires d'écoles, ce n'est pas le ministre des Affaires
municipales. Je ne sais pas si c'est assez clair. Je veux même m'employer
à convaincre les municipalités, les deux unions: l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté, d'admettre une
délégation de commissions scolaires. J'aimerais qu'ils soient
là, j'aimerais qu'ils se fassent dire leurs faits par le monde
municipal. S'il y a des objections, elles ne sont pas de moi et à ce
moment-là, je prierais le député de Saint-Hyacinthe de
faire tenir sa requête à l'Union des municipalités et
à l'Union des conseils de comté. Comme je l'ai dit, les portes de
la conférence sont toutes grandes ouvertes.
M. Cordeau: Je remercie M. le ministre de ces informations que je
transmettrai, premièrement aux dirigeants de cette commission scolaire.
Qui est responsable des invitations à cette conférence?
M. Tardif: Pour ce qui est des représentants des
municipalités urbaines, c'est l'Union des municipalités, les
municipalités rurales, l'Union des conseils de comté. Maintenant,
le gouvernement pourra inviter, évidemment, un certain nombre de
personnes qu'il désire inviter, mais je pense que même si le
gouvernement peut inviter des gens, il faudrait qu'il s'assure que les deux
autres délégations importantes qui sont là vont les
recevoir adéquatement. C'est cela que je voulais dire tantôt par
"m'employer à".
M. Cordeau: Est-ce que le gouvernement pourrait prendre
l'initiative, bien sûr avec le consentement des deux autres organismes,
d'inviter une représentation des commissions scolaires?
M. Tardif: J'ai l'intention d essayer de parler à nouveau
aux exécutifs de l'Union des municipalités et l'Union des
conseils de comté.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de D
Arcy McGee.
Evaluation foncière
M. Goldbloom: M. le Président, je demanderais simplement
au ministre de nous faire état de l'évolution de ce dossier.
C'est un dossier important. Quel est le progrès que l'on accuse
maintenant, une année plus tard, dans la réforme de
l'évaluation foncière? Plus précisément, y a-t-il
eu des ordonnances qui ont été émises? Si ma
mémoire est fidèle, il y avait une modification apportée,
qui avait pour effet d'amener le ministre à émettre une seule
ordonnance d'ordre général. Comment progresse la mise en marche
de ce processus? Combien de municipalités, au cours de l'année,
ont entrepris la confection d'un rôle scientifique à la valeur
réelle, suivant les normes établies dans le manuel?
M. Tardif: M. le Président, le député de
D'Arcy McGee se souviendra avoir été le parrain d'une loi sur
l'évaluation foncière à la fin de 1971 ou au début
de 1972, qui...
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je ne suis
arrivé qu'en février 1973.
M. Tardif: Je m'excuse. Celui qui était là
avant...
M. Goldbloom: Mais, quelque part dans l'histoire ancienne...
M. Tardif: Quelque part en ce temps-là, en 1972, cette loi
n'était pas entrée en vigueur, à toutes fins pratiques,
lorsque l'actuel gouvernement est arrivé, la raison de ceci
étant, évidem-
ment, que c'est une chose de dire qu'on devrait avoir des rôles
d'évaluation scientifiques au Québec et que cela en est une autre
d avoir les manuels d'évaluation, de dire comment cela se fera et de
préparer tout le matériel nécessaire, de former les gens
à cette fin, et tout cela. Un travail considérable avait
été fait au ministère, il fallait donner le coup de pouce
final, c est-à-dire promulguer un décret, parce que c'est une des
lois nouvelles où c'est le ministre qui promulgue, par décret,
qui rend des ordonnances, effectivement, pour donner effet à la loi.
J'ai signé ces ordonnances, ces décrets, quelque part vers
le mois de mars dernier. Même s'il y avait eu un certain nombre
d'expériences pilotes pour roder le matériel dans des
municipalités cobayes, en quelque sorte, et qu'il y avait des choses en
marche, nous n'avons pas de base comparative, cette année, par rapport
à l'an passé, parce que, véritablement, les ordonnances
ont été rendues au mois de mars dernier. Ce que je peux vous
dire, en date du 31 mars dernier, c'est que, pour ce qui est de la confection
des nouveaux rôles d évaluation, les chiffres que j'ai ici
m'indiqueraient que ces rôles ont été refaits au complet,
dans le cas de municipalités de comté, de 99 municipalités
situées dans les municipalités rurales et de 33 cités et
villes, où le travail serait complété.
Par ailleurs, la réforme serait amorcée dans 247
municipalités de comté et dans 66 municipalités de
cités et villes. En gros, réformes ou rôles refaits dans
132 municipalités et en voie de réfection dans 313 d'entre elles,
sur un total de 1500 à 1600 municipalités, évidemment. La
loi prévoit que les municipalités auront jusqu'au 31
décembre 1983 pour ce faire.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais ajouter
à ce que le ministre a dit au sujet de la période de transition
entre les deux gouvernements, que nous avions entrepris des cours de formation
aux évaluateurs. Il y a eu une assistance importante à chacun de
ces cours.
M. Tardif: J'ai d'ailleurs des données ici, si cela
intéresse le député de D'Arcy McGee quant à ces
cours d'inscription, cela l'intéressera peut-être de savoir que,
au cours de l'année 1976/77, il y a eu 1240 inscriptions; en 1977/78:
1025; en 1978/79 il en est prévu 945, mais il intéressera
peut-être aussi le député de D'Arcy McGee de savoir que,
cette année, nous avons, pour la première fois, des inscriptions
venant du service d'évaluation de la Communauté urbaine de
Montréal, au nombre de 90.
M. Goldbloom: C'est une bonne nouvelle. M. le Président,
une excellente nouvelle.
Maintenant, le ministre a indiqué l'intention du gouvernement de
geler les rôles scolaires à l'avantage des municipalités.
Ce gel est-il assez complet pour mettre à l'épreuve du
redressement scolaire les rôles d'évaluation confectionnés
par les municipalités et, notamment, les nouveaux rôles
scientifiques? (11 heures)
M. Tardif: II y a deux questions, en réalité, dans
une. Le gel des rôles d'évaluation scolaires est une
opération qui peut se faire en soi, quel que soit I'état d
achèvement ou de non-achèvement de la réforme de la
fiscalité municipale.
La deuxième je pense que c'est implicite dans la question
du député de D'Arcy McGee c'est-à-dire: Maintenant,
ce sera les rôles d'évaluation municipaux qui devront servir de
base ou d'appui pour un certain nombre de choses. Par exemple, si on imaginait
des formules de péréquation qui tiennent compte de l'effort
fiscal notamment, et non pas uniquement du per capita. A ce moment-là,
je dois dire, M. le Président, que nous sommes au travail
présentement, depuis déjà quelque temps, pour trouver,
pour cette période de transition entre maintenant et le 31
décembre 1983, des facteurs d'ajustement, de correction des
méthodes, qui permettront justement de comparer des choses
comparables.
Je n'ai pas ici l'état d'avancement des travaux, mais le
député de D'Arcy McGee appréciera sans doute que mon
nouveau sous-ministre, en tant qu ex-président du Bureau de
révision d évaluation foncière, est
particulièrement sensibilisé à cette question et qu'il
devrait donc apporter un éclairage, disons, d'autant plus
intéressant qu'il a vécu lexpérience de la
révision. Auparavant, évidemment, la fonction quasi-judiciaire
qu'il exerçait pouvait peut-être plus difficilement être
mise à profit dans la préparation de certains documents mais,
maintenant, ce n'est plus le cas.
M. Goldbloom: Le ministre a raison de dire que ma question avait
plus d'une facette. Ce que je veux savoir vraiment, c'est d'abord, est-ce un
gel du rôle comme tel ou un gel du compte de taxe reçu par le
contribuable? Je m'explique.
M. Tardif: Oui.
M. Goldbloom: II y a deux opérations: Le rôle est
produit et comporte des valeurs. On pourrait dire: Ces valeurs ne changeront
pas mais, quand même, les commissions scolaires régionales
effectuent, si le processus n'est pas gelé, ce qu elles appellent un
redressement où elles attribuent à chaque rôle un
pourcentage par rapport aux autres. Donc, en appliquant un tel pourcentage, le
compte de taxe pourrait être plus élevé ou moins
élevé.
M. Tardif: C'est un gel du rôle, M. le Président,
sauf pour ce qui est des nouvelles constructions; ce qui, toutes choses
étant égales par ailleurs, devrait résulter, à peu
de choses près, à un gel de la taxe, étant donné
que le taux est normalisé. Si la valeur est gelée et que le taux
est fixé dans la loi, il n'y aura pas de variation comme telle à
supposer que le dernier redressement ou la der-
nière formule de normalisation, sauf pour les nouvelles
constructions, demeure.
M. Goldbloom: M. le Président, le deuxième aspect
est le suivant: C'est que nous avons, à cause de ce
phénomène de redressement des rôles municipaux par les
commissions scolaires régionales, assisté à de nombreux
cas où une propriété a été cotée
à deux valeurs différentes pour les deux fins différentes.
La thèse fondamentale de la réforme de l'évaluation
foncière, c'est que la valeur soit la valeur réelle. Or, il n'y a
qu une seule valeur réelle possible. Donc, cette valeur devrait servir
à toutes les fins. Je suis convaincu que c'est l'objectif du
ministre.
Je passe à mon autre question. Pouvons-nous nous attendre
à des modifications à la Loi sur l'évaluation
foncière cette année? Je pense que le ministre a donné
déjà une réponse partielle. Je voudrais l'amener à
aller un pas plus loin, parce que le discours du budget laisse entrevoir
certaines modifications. On présume donc que le gouvernement donnera
suite à ce qui a été annoncé par le discours du
budget. Ma question est la suivante: Y aura-t-il d'autres modifications
importantes à la Loi sur l'évaluation foncière?
M. Tardif: M. le Président, outre les modifications que
j'ai mentionnées, je ne vois pas d'amendement majeur. J'ai
mentionné qu'il y a des amendements qui découlent du budget de
l'an dernier et des amendements qui découlent du budget de cette
année. Il pourrait y avoir des amendements qui proviendront de la
rencontre Québec-municipalités, au début de juin. Je
laisse le soin au député de d'Arcy McGee d'apprécier le
temps qu'il faut pour préparer de tels amendements, de former des
comités de législation, le dépôt en Chambre,
première, deuxième et troisième lectures. Compte tenu du
calendrier sessionnel et du règlement sessionnel adopté, je ne
sais pas, je ne peux pas lui dire, à ce moment, s'il sera possible
d'aller de l'avant avec tous ces amendements, à supposer que nous ne
voulions pas rouvrir plusieurs fois successivement cette loi.
Cela dit, je devrai, avec mon sous-ministre, faire le tour de la
question, encore une fois, puisant l'expérience qu'il a du Bureau de
révision de l'évaluation foncière, voir si nous pouvons
parer au plus pressé, apporter les amendements qui s'imposent dans un
premier temps, quitte à revenir subséquemment, mais je ne suis
pas en mesure maintenant de le faire. Je ne crois pas qu'il y aura des
changements d'orientation majeurs, outre ceux déjà
indiqués, à savoir peut-être la levée de certaines
exemptions, la prescription quant à la manière dont les comptes
de taxes devaient être préparés et des choses
semblables.
M. Goldbloom: Y a-t-il des modifications qui toucheront le Bureau
de révision de l'évaluation foncière?
M. Tardif: II est prévu, en effet, que le Bureau de
révision de l'évaluation foncière deviendra l'instance
d'appel pour toutes les municipalités au Québec.
M. Goldbloom: La forte majorité s'étant
déjà inscrite, il restait à peu près 10% en termes
de population, si ma mémoire m'est fidèle.
M. Tardif: Oui, j'ai des chiffres, quelque part. Je m'excuse,
voilà. A l'heure actuelle, 825 municipalités sont desservies par
le Bureau de révision de l'évaluation foncière, ce qui
peut sembler à peine plus de 50% des municipalités. Cependant, il
intéressera sans doute le député de d'Arcy McGee de savoir
que dans ces 825 municipalités se retrouvent 5,4 millions de la
population québécoise, et 91% de la valeur foncière. C'est
donc dire qu'à toutes fins pratiques, le Bureau de révision de
l'évaluation foncière agit comme instance d'appel pour presque
l'ensemble du Québec et que le fait de décréter que
dorénavant ce sera le bureau, n'ajoutera que très peu.
M. Goldbloom: C'est exactement ce que j'avais en mémoire,
10% de la population et de l'évaluation totale qui ne sont pas couverts
présentement. Dans le temps, le pourcentage était
légèrement plus élevé, mais quand même, pas
beaucoup. Le bureau de révision m'avait exprimé une certaine
hésitation quant au volume de travail, aux effectifs et ainsi de suite.
Je présume que, maintenant, le bureau a indiqué au ministre qu'il
se sent capable d'assumer cette charge additionnelle qui pourrait quand
même être plus lourde que les 10% que l'on indique à cause
du facteur de distance et donc de temps de déplacement.
M. Tardif: Je voudrais faire remarquer au député de
D'Arcy McGee que l'effectif du Bureau de révision de l'évaluation
foncière qui, en 1975/76, était de 64 employés, dont 62
permanents et deux à temps partiel, a été porté
à 89 en 1976/77. Donc, il y a eu un accroissement de personnel pour
faire face à cette demande nouvelle.
M. Goldbloom: Le ministre a-t-il nommé des membres
additionnels au bureau?
M. Tardif: II n'y a eu, je crois, aucune nomination de membres
nouveaux. Il y a une ou deux prolongations de mandat. Il y a eu un
départ, que je sache. Il y a présentement une vacance temporaire,
mais le président du Bureau de révision de l'évaluation
foncière m'avait demandé de remplir un ou deux postes et je lui
avais demandé quels étaient les critères de nomination
à cet organisme, mais il m'a dit: II n'y en a pas, M. le ministre. Il a
dit: On va en faire.
Alors, quand vous en aurez fait, ces critères seront rendus
publics et seront connus de tous, et il y aura un concours. C'est la situation,
M. le Président.
M. Goldbloom: Quant à moi, je n'ai plus de questions sur
l'ensemble du programme 3.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'ai quelques questions à poser. Tantôt,
M. le ministre a dit que 33 cités et villes avaient de nouveaux
rôles d'évaluation.
M. Tardif: ... terminés. M. Cordeau: Pardon? M.
Tardif: ... terminés.
M. Cordeau: Oui. Pourrait-on savoir ce que représente en
pourcentage la participation gouvernementale pour ces nouveaux rôles dans
ces cités et villes, parce que le gouvernement donne...
M. Tardif: Le programme PAIRE prévoit 50% de contribution
gouvernementale à la confection des rôles d'évaluation de
nouvelles générations.
M. Cordeau: Oui, parfait. 50% des coûts? M. Tardif:
50%.
M. Cordeau: II me semble que ce sont des taux fixes.
M. Tardif: II y a des maximums d'établis.
M. Cordeau: Jusqu'à 50%, mais il y a des maximums.
M. Tardif: II y a des maximums d'établis et à la
lumière de l'expérience qu'ont les gens du bureau de la direction
générale de l'évaluation foncière, nous avons
établi, pour évaluer une maison de tel type, unifamiliale,
ordinaire, qu'en principe, cela prenait tant de temps et cela valait tant,
comme guide pour les municipalités. L'idée... on dit que le
gouvernement du Québec va payer sur cette base.
M. Cordeau: Oui, jusqu'à 50%, mais ce que je veux savoir,
c'est ceci: Les 50% que vous offrez d'après vos normes... Votre
participation correspond-elle à 50% des rôles ou bien si le
coût total de ces rôles, d'après vos normes... vous ne
donnez pas 50%?
M. Tardif: C'est-à-dire que si la municipalité, par
exemple, décidait de donner des contrats pour l'évaluation
à des coûts qui excèdent l'échelle de barèmes
prévus, elle doit en assumer la différence.
M. Cordeau: Mais en moyenne, cela...
M. Tardif: Mais si les municipalités procèdent par
voie de soumissions et demandent à des firmes de leur soumettre des
prix, bien souvent, elles peuvent obtenir des soumissions en deçà
des barèmes établis.
M. Cordeau: Mais l'expérience que vous avez vécue
est-elle en deçà des barèmes établis?
M. Tardif: Effectivement, je devrai faire sortir exactement si
cela intéresse on peut sûrement obtenir ce renseignement...
On me fait remarquer, à juste titre, que, dans certaines
municipalités, la municipalité a déjà son ou ses
évaluateurs permanents et donc les barèmes sont différents
dans ce cas, mais je pourrais néanmoins tenter dans le cas, sinon de
toutes, d'un échantillonnage de municipalités, de cités et
villes, de municipalités rurales, pour dire concrètement dans ce
cas ce qu'a valu à la municipalité le programme PAIRE.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Marcoux): Programme 3. Eléments 1,
2 et 3. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 4.
Gestion interne et soutien.
M. Goldbloom: Au programme 4, on remarque une augmentation de
plus de $1 million à l'élément 2: Soutien technique. Le
ministre a sûrement des explications à nous donner. (11 h 15)
M. Tardif: M. le Président, c'est tout simplement le
résultat d'un changement dans la structure budgétaire du
ministère. Par exemple, on retrouve maintenant regroupés au
programme 4, élément 2, le service de la recherche du
ministère, le service des systèmes, le service de l'analyse
régionale, le service de la formation des administrateurs municipaux
ainsi que le bureau régional de Rimouski qui étaient auparavant
répartis dans d'autres programmes.
J avoue qu'iI serait peut-être préférable que ce
genre de renseignement soit indiqué en note infrapaginale dans les
crédits, à savoir qu'on pouvait retrouver tel poste, pour fin de
comparaison, auparavant ailleurs. C'est essentiellement, M. le
Président, les raisons de cette différence dans les
crédits.
M. Goldbloom: Je note, M. le Président, que le personnel
passe de 177 à 193 seulement, ce qui ne justifie pas une telle
augmentation. Je dois donc présumer qu'en présentant les chiffres
pour l'année qui vient de se terminer, 1977/78, on a regroupé le
personnel de la même façon pour permettre la comparaison.
M. Tardif: C'est ce qu'on va vérifier. M. le
Président.
M. Goldbloom: Je suis convaincu que tel est le cas, M. le
Président. Cela veut dire que ce montant additionnel ne couvre pas de
contrats avec des professionnels, des firmes?
M. Tardif: M. le Président, c est ce que je regarde ici.
Non. Dans le programme 4, élément 2,
il est prévu, au chapitre des contrats, une augmentation
d'à peine $2000, de $313 000 à $315 000. C'est pour la location
d'un terminal de télétraitement et d'équipement de
données, etc., de sorte que ce n'est pas au chapitre des services. Au
chapitre des autres rémunérations, il n'y en a pas.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais savoir à
qui serviront les dépenses de transfert au montant de $149 000.
M. Tardif: Un moment, s'il vous plaît! M. Cordeau:
Oui.
M. Tardif: L'expérience du député de D'Arcy
McGee au ministère lui a servi dans ce cas-là. Effectivement, le
personnel est comparable quant à la base des données alors que le
montant d'argent ne l'est pas. En plus de la note infrapaginale, il y a une
erreur dans la préparation du livre à ce moment-là,
puisqu'on avait dû regrouper des salaires, pour l'année 1977/78,
qui apparaissaient dans d autres programmes, de sorte que le montant aurait
dû normalement, pour des fins de comparaison, être supérieur
à $437 000.
M. Goldbloom: C'est cela?
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: Bon, d'accord.
M. Cordeau: M. le Président, ma question était: A
quoi serviront les dépenses de transfert de $149 000 qu'il y a
là? Il y a une augmentation de...
M. Tardif: Les dépenses de transfert, dans ce
cas-là, M. le Président, touchent les subventions que le
ministère des Affaires municipales donne annuellement aux organismes
sans but lucratif qui agissent dans le secteur municipal.
Or, ces organismes sont les suivants, c'est une estimation: Le
Comité intergouvernemental de recherche urbaine et régionale, le
CIRUR qui est un organisme auquel toutes les provinces contribuent. Si bien que
si nous voulons avoir des données comparatives sur une question
municipale dans les dix provinces, il y a cette espèce de bureau qui
collige des renseignements sur le fonctionnement des municipalités dans
les dix provinces et pour lesquelles on a des données. Donc, c'est le
CIRUR, estimation de $50 000, il y a l'Union des municipalités, l'Union
des conseils de comté, la Conférence des maires de l'Est du
Québec et diverses associations de personnel municipal, gérants,
secrétaires, chefs de police et pompiers, etc.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que la
réponse du ministre porte sur les dépenses de transfert au
programme 4 ou au programme 3?
M. Tardif: Le programme 3 est fini et adopté, M. le
Président.
M. de Bellefeuille: Est-ce que votre question portait sur le
programme 4?
M. Cordeau: Oui.
M. de Bellefeuille: Parce que vous avez cité le chiffre de
$149 000.
M. Tardif: C'est au programme 4, c'est bien cela.
M. de Bellefeuille: Ah bon!
Le Président (M. Marcoux): Pour la bonne intelligence du
député de Deux-Montagnes, la page 3-11.
M. de Bellefeuille: Cela va.
Le Président (M. Marcoux): Programme 4,
éléments 1 et 2: adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Sécurité-incendie
Le Président (M. Marcoux): Programme 5,
sécurité-incendie.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais que le ministre
nous dise quelle firme a fait la campagne publicitaire sous le slogan "Ce soir,
n'entrez pas sous vos draps sans penser au feu". Je dois dire que j'ai
trouvé cette campagne assez bien faite et assez impressionnante.
M. Tardif: M. le Président, cette campagne, que certains
pouvaient trouver d'un goût douteux, même un peu macabre sur les
bords "N'entrez pas sous vos draps sans penser au feu", a semble-t-il, eu des
résultats assez intéressants sur le plan de la sensibilisation
des gens. J'avais entendu des commentaires disant: Vous effrayez, vous faites
peur, et tout cela. Quant au thème de la campagne elle-même, je
n'ai malheureusement pas de données comparées ici pour la
période en question. Je les avais demandées. J'en aurai
peut-être d'ici la fin des travaux de la commission. Quant à la
façon de procéder dans ce cas, M. le Président, il me
plaît de souligner que nous avons procédé par voie de
concours, que des firmes ont été invitées; 21 entreprises
de publicité ont été sollicitées; trois d'entre
elles ont soumis un projet; un jury de sélection a choisi l'une d'elles
qui s'est vu accorder le contrat.
M. Goldbloom: Le jury était composé de combien de
personnes et de qui?
M. Tardif: On m'informe en gros que M. Lamothe, directeur
général de la prévention des incendies, faisait partie du
jury, M. Roch Lessard, directeur des communications, en faisait partie
également, qu'un directeur de service municipal d'incendie en
faisait partie, ainsi que quelqu'un du ministère des Communications et
une autre personne, dont j'ignore le nom.
M. Goldbloom: Et quelle a été la firme
gagnante?
M. Tardif: C'est la firme Cossette et Associés.
M. Goldbloom: Le ministre aurait-il objection à nous
donner les noms des deux autres firmes qui ont fourni des soumissions?
M. Tardif: On pourra les déposer, M. le Président.
C'est ce qui s'est passé aux engagements financiers.
M. Goldbloom: D'accord. Et le coût de la campagne, le
coût global?
M. Tardif: On pourra également donner ce genre de
renseignement, à moins que nous ne l'ayons déjà ici. Le
coût total de la campagne, M. le Président, a été de
$60 600. Pour environ six millions de Québécois, cela fait donc
moins de $0.10 par personne et c'est la firme Cossette et Associés...
Pardon? $0.01 par personne. Il y a eu des sous-contrats accordés
à Allard, Le Siège et Cie, Bleau, Duperrey, Giguère et
Associés, Pierre Tremblay publicité, et Promédia
également. Je m'excuse. Les autres entreprises sont celles qui avaient
posé leur candidature. Je m'excuse. Je me trouve à
répondre à l'autre question du député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Alors les deux autres étaient
lesquelles?
M. Tardif: Les deux autres entreprises qui avaient
soumissionné étaient Allard, Le Siège Inc. et Bleau,
Duperrey, Giguère et Associés; ce sont les deux entreprises qui
avaient, avec Cossette et Associés, soumis un projet. C'est Cossette et
Associés qui a eu le projet et celui-ci a donné des sous-contrats
à Pierre Tremblay Publicité et à Promédia Inc.
M. Goldbloom: La soumission de Cossette et Associés
était-elle la plus basse en ce qui concerne le coût et est-ce le
principal critère qui a été utilisé?
M. Tardif: M. le Président, la procédure a
été un peu différente de ce qu'on peut retrouver dans les
soumissions traditionnelles, c'est-à-dire que nous avons dit aux
entreprises de publicité: Le ministère a une enveloppe d'environ
$60 000 pour les fins d'une campagne de publicité, dites-nous ce que
vous pouvez nous donner pour ce montant. Si bien que toutes ont
soumissionné au maximum et l'appréciation ne portait donc plus
sur le prix, mais bien sur l'appréciation qualitative, le nombre de
minutes de télévision et de messages éclairs, etc., qui
pouvaient être passés et le rayonnement de la campagne.
Donc, c'était beaucoup plus une analyse qualitative dans ce
cas-là, à l'intérieur de l'enveloppe que nous leur avions
accordée.
M. Goldbloom: M. le Président, pour ma part, je serais
prêt à passer à l'élément 2. Je ne sais pas
si mes collègues ont des questions sur I'élément 1?
A l'élément 2, qui concerne essentiellement le programme
PAISI, si je comprends bien, je présume que les critères
demeurent les mêmes, qu'il n'y a pas eu d'évolution.
M. Tardif: Que ceux qui apparaissent dans le feuillet
publicitaire qu'a le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'en cite quelques mots: "Le programme peut,
exceptionnellement, être applicable à une municipalité
admissible à l'aide statutaire si cette dernière met en commun
ses ressources avec une municipalité non admissible à une telle
aide. Dans une telle situation, la subvention ne couvre que les
équipements requis pour protéger la municipalité non
admissible à l'aide statutaire. C'est clair, M. le Président.
J'ai regardé la liste des municipalités et je
m'excuse auprès de mon collègue j'y trouve le nom de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est très impressionnant.
M. Tardif: C'est la preuve qu'il n'y a pas de patronage, M. le
Président...
M. Goldbloom: Oui, c'est au moins cela.
M. Tardif: ... c'est distribué aussi
généreusement, peu importe la couleur politique des
comtés.
M. Goldbloom: C est une somme de $20 000 qui représente
75% du coût de l'équipement. J'aimerais savoir simplement, par
rapport aux critères que j'ai cités: Est-ce en reconnaissance de
la fusion qui a eu lieu entre quatre anciennes municipalités? Si oui,
c'est l'intention du ministre de continuer pendant combien d'années,
après une telle fusion, de reconnaître la fusion comme justifiant
l'octroi d'une subvention suivant le critère que j'aicité? Dans le cas de Saint-Hyacinthe, peut-on indiquer quelle est la
municipalité qui n'aurait pas été admissible et qui sera
protégée par l'équipement additionnel?
M. Tardif: M. le Président, je devrai prendre des
renseignements pour savoir à quelle partie du territoire environnant
appartient le programme visé, mais ce que je dois dire à ce
sujet, c'est qu'en gros, le programme PAISI, au cours de l'année
écoulée, a servi en quelque sorte à analyser un bon nombre
des demandes de subventions d'équipement d'incendie qui avaient
déjà été. en principe, approuvées par mon
prédécesseur et nous n avons fait qu'appliquer les nouvelles
règles du jeu quant au financement. Il y a eu très peu de
cas nouveaux, en fait, que le ministre des Affaires municipales actuel a
pu autoriser de son propre chef puisqu'il y avait un bon nombre de demandes en
suspens. Maintenant, peut-être que le député de
Saint-Hyacinthe pourrait nous dire sur quelle parcelle de territoire le
parapluie de Saint-Hyacinthe s'étend pour fins de protection contre les
incendies.
M. Cordeau: Etant conseiller municipal, je peux vous informer
qu'une subvention a été accordée pour un camion-citerne
parce que nous desservons des localités où il n'y a pas
d'aqueduc. Il y a des ententes signées entre ces localités et
Saint-Hyacinthe. Ce sont les pompiers de Saint-Hyacinthe qui sont
appelés par ces municipalités en cas de...
M. Goldbloom: Et cela est jugé être une mise en
commun des services et non pas simplement une entente d'entraide, parce que le
ministère a toujours fait la distinction entre les deux.
M. Cordeau: Ici, c'est à la suite de la fusion. Dans les
conditions de la fusion, la ville devait s'acheter un camion.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de dire
qu'il n'a pas eu à se prononcer sur beaucoup de nouveaux cas. Il a
sûrement vu, à la direction générale de la
protection contre l'incendie, l'énorme carte du Québec sur
laquelle les territoires sont délimités quant à
l'opportunité de faire couvrir une seule parcelle de territoire par un
seul service d'incendie. C'est un travail énorme qui a été
fait par la direction générale et qui a été fait
suivant des critères qui ont été assez précis et
que j'ai toujours voulu respecter tout en essayant, évidemment, de
transiger avec des municipalités qui n'étaient pas toujours
consentantes à accepter ce qui était recommandé, suivant
des critères professionnels, par la direction
générale.
M. Tardif: M. le Président, j'ai eu droit, comme ministre
des Affaires municipales, à l'inspection de la carte d'état-major
du directeur de la prévention des incendies. En effet, c'est sur la base
de ce regroupement de services que les demandes des municipalités sont
analysées, même si on sait parfois qu'il y a des querelles pour
savoir où devrait se situer un poste d'incendie commun qui pourrait
desservir les municipalités. Il y a eu un certain nombre de cas
litigieux qui se sont présentés. J'ai demandé des
explications dans certains cas, mais, en gros, je dirais que, dans tous les
cas, c'est ce regroupement de services qui s'applique. Pour les quatre ou cinq
cas litigieux qui ont été portés à ma connaissance,
j'ai toujours eu comme attitude de dire à la direction
générale de la protection des incendies: Vous êtes les
experts, c'est vous qui me recommandez telle chose. Ce sont les
règles.
M. Goldbloom: C'est ce que j'ai toujours dit aussi, M. le
Président. J'ai une dernière question sur le programme 5. Le
ministre peut-il nous indi- quer comment s'applique la politique d'achat
à l'égard de ce programme?
M. Tardif: M. le Président, il y a deux compagnies de
camions à incendie situées l'une à côté de
l'autre. Dans ce cas-là, il n'y a pas grand choix. Ce n'est pas un
problème de produits fabriqués au Québec ou hors
Québec, puisque même, m'a-t-on dit, sur le plan de la fabrication
de ces autres pompes et camions rutilants, nous sommes exportateurs, au
Québec, vers le reste du Canada et même les Etats-Unis, de sorte
que, quand on met comme condition aux divers programmes du ministère que
les municipalités doivent acheter des produits fabriqués au
Québec, dans ce cas-là, il n'y a pas de problème. C'est un
centre reconnu de production de camions d'incendie.
M. Goldbloom: Mais n'est-il pas vrai, M. le Président,
qu'il y a d'autres morceaux d'équipement qui ne sont pas
fabriqués au Québec et qui doivent être cherchés
ailleurs?
M. Tardif: Je dois avouer que, dans les faits, on m'informe
qu'une des compagnies utilise des pompes fabriquées aux Etats-Unis, mais
nous n'avons pas fait de différence entre les deux puisque, quand
même, la grande partie de l'usinage, de la fabrication, du montage,
l'indice de fabrication québécois est quand même
très élevé; dans les deux cas, nous n'avons pas
discriminé, étant donné qu'il n'y avait quand même
que deux entreprises dans ce cas-là.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Puisqu'on parle d'incendie, est-ce que le ministre a
des chiffres, des statistiques au point de vue incendie des gens qui sont
assurés ou non, le pourcentage? Je pense, pour ma part, que le
pourcentage de gens qui sont assurés est très faible quand il y a
des incendies. Je ne sais pas si c'est pire dans notre secteur que dans
d'autres.
Je me demande je suis bien à l'aise de discuter de cela,
je ne suis pas dans l'assurance s'il n'y aurait pas une campagne
publicitaire à faire pour éduquer les gens. Parce que c'est
triste, on va souvent sur un site d'incendie et quand je demande: Est-ce que
les gens sont assurés? Sur douze logements, quelquefois, on en a deux.
Quelquefois, on n'en a pas. Je me demande si ce n'est pas une
responsabilité du gouvernement d'essayer de faire comprendre les gens.
Vous savez, ils perdent tout, et cela retombe souvent sur le dos du
gouvernement par l'entremise de l'aide sociale.
Cela ne serait pas perdu complètement. Le gouvernement
peut-être le dépenserait par le ministère des Affaires
municipales; par contre, il rendrait peut-être service au
ministère des Affaires sociales qui aurait moins à
débourser dans ces cas-là.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas de
données ici avec moi quant au volume d'assurance, au portefeuille
d'assurance que portent les Québécois pour la protection contre
les sinistres et incendie. Cependant, j'ai toujours eu l'impression que les
Québécois étaient, à plusieurs égards,
surassurés par rapport à, par exemple, les résidents des
autres provinces ou même des Etats-Unis. Je ne sais pas dans quelle
mesure ces données sont disponibles, ou bien au ministère, ou
bien chez le surintendant des assurances. Je pourrais peut-être me
renseigner. Ce qui peut se présenter peut-être plus, c'est: Est-ce
qu'ils sont, dans le cas de la protection contre l'incendie,
adéquatement assurés en ce sens que, à un moment
donné...
J'ai été le premier à être dans cette
situation lorsque, ayant acheté une maison il y a peut-être quinze
ans de cela, je lavais assurée à peu près pour la valeur
de l'hypothèque et je n'avais pas touché à cette police
d'assurance depuis. Or, évidemment, l'inflation a fait que si le feu
détruisait ma maison et que je voulais la remplacer, cela me
coûterait beaucoup plus cher que ce qu'elle m'a coûté il y a
quinze ans. Tout à coup, je me suis rendu compte que
évidemment, mon assureur aidant je n'étais pas assez bien
couvert et j'ai donc augmenté la couverture de la police
d'assurance.
C'est peut-être un problème de cette nature qui se pose
aussi pour un certain nombre de Québécois, de ne pas ajuster leur
assurance à l'inflation. Est-ce que c'est au gouvernement à faire
une campagne là-dessus, est-ce que c'est aux compagnies d'assurances de
vendre leur produit? Je ne sais pas, il y aura peut-être une
certaine...
M. Caron: M. le ministre, c'est surtout pour les locataires. Je
veux dire, on sait que la majorité des maisons sont, je pourrais dire,
sans être dans cette ligne, à 98%, 99% assurées, surtout
quand les gens ont une hypothèque et sur la majorité des maisons,
j'imagine, qu'il y a des hypothèques, mais je le dis au sens de
locataire. Pour le type à faible revenu qui, après un incendie,
perd tout, je trouve cela déplorable. Souvent les gens disent: Bien
c'est vrai, je l'ai laissé tomber, ou j'aurais dû... Si on mettait
dans la tête des gens de penser à leurs assurances. C'est une
suggestion que je fais au ministre.
M. Tardif: Alors, M. le Président, je prends bonne note de
l'observation du député de Verdun et je vais demander à la
Direction générale de la prévention des incendies, si elle
dispose ou si le surintendant des assurances dispose de données
là-dessus.
M. Caron: Sans faire une campagne spécialement,
peut-être le glisser avec un autre thème...
M. Tardif: A l'occasion d'une autre campagne.
M. Caron:... à l'occasion d'une autre campagne de
publicité.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ... je crois que, lorsqu'il s'agit de
l'équipement dont les municipalités se servent dans la lutte
contre les incendies, il est bon d'encourager la débrouillardise.
Récemment, j'ai eu l'occasion de visiter la municipalité de
Saint-Camille-de-Richmond, où j'ai été reçu par le
maire, qui m'a montré très fièrement son beau camion
à incendie tout neuf avec une pompe extrêmement puissante qu'il a
acheté pour une bouchée de pain des forces armées
canadiennes. Les forces armées canadiennes ayant jugé bon de
remplacer par du plus neuf, par du plus chromé, leur camion à
incendie sur une base, le maire de Saint-Camille a eu l'astuce d'acheter un
camion usagé assez ancien, mais en excellent état, puisqu'il n'a
presque jamais servi. Je pense que ce genre de débrouillardise est
à encourager, puisque, si la municipalité de Saint-Camille
n'avait pas manifesté cette débrouillardise, elle serait,
à toutes fins pratiques, demeurée privée de protection vu
que la géographie de la région n'offrait pas de solution pratique
dans l'avenir immédiat.
M. Cordeau: J'ai une question à poser au
député de Deux-Montagnes. Est-ce que la municipalité s'en
est servie depuis qu'elle en a fait l'acquisition?
M. de Bellefeuille: Si mon souvenir est fidèle, elle ne
s'en est pas servie depuis, mais elle a décidé...
M. Cordeau: Est-ce qu'il fonctionne?
M. de Bellefeuille: ... d'en faire l'acquisition peu après
l'incendie qui a rasé la salle paroissiale.
M. Goldbloom: M. le Président, je me permets une
réaction à cet exemple cité par le député de
Deux-Montagnes. Il a sûrement raison, de façon
générale, mais je suis convaincu que son collègue le
ministre exprimerait comme moi une note de caution à cet égard.
C'est que souvent les municipalités trouvent des aubaines comme
celle-là et veulent acheter un camion usagé. J'espère que
la transaction que cite le député de Deux-Montagnes a fait
l'objet d'une consultation au préalable avec la direction
générale de la protection contre I'incendie, parce que, assez
souvent, la direction générale répond que
l'équipement n'est plus en état de servir convenablement et que
linvestissement n'est pas recommandable. Il faut être très prudent
à cet égard.
M. de Bellefeuille: Je voudrais rassurer le député
de D Arcy McGee. Je suis sûr que les autorités de Saint-Camille
ont consulté et ont fait vérifier l'état du camion et de
tout son outillage de pompes; je pense qu'il n'y a pas d'inquiétude
là-dessus.
M. Goldbloom: J'espère qu'elles prendront l'initiative de
dire cela à d'autres municipalités qui pourraient vouloir faire
preuve de débrouillardise et mal servir les intérêts de
leurs citoyens.
M. le Président, j'ai un dernier commentaire sur le programme 5.
C'est pour réagir dans le même sens que le ministre à
l'égard de la campagne de publicité. Ma première
réaction a été celle qu'il a citée: moi aussi j'ai
trouvé le contenu un peu macabre. Mais cette réaction n'a pas
duré et j'ai pu entendre de la part de nombreuses personnes des
deuxièmes réactions qui étaient très favorables. Je
pense que ceux qui l'ont préparée méritent des
félicitations et des remerciements de notre part.
M. Cordeau: M. le Président, j'ai une question.
M. Tardif: Je m'excuse. Je tiens à indiquer comment,
finalement, avec une campagne de publicité de $60 000 dans ce
cas-là, si on avait réussi à éviter un certain
nombre de pertes de vies humaines, de pertes de matériel et de pertes en
logements, cet investissement vaut énormément. A un moment
donné, il y a eu des articles de publiés quant au gouvernement
comme étant un grand consommateur de publicité. Vous savez, le
feu détruit quelque chose comme 2000 logements annuellement au
Québec. (11 h 45)
J'aurais beau, comme ministre responsable de la Société
d'habitation du Québec, me désâmer pour obtenir des
crédits et faire avancer la Société d'habitation du
Québec pour qu'elle produise du logement, si 2000 logements,
annuellement, sont détruits par le feu, on sera toujours, à un
moment donné, déficitaire, de sorte que cet argent, je pense, est
bien investi. Lorsqu'on s'interroge sur ces campagnes de publicité, je
pense qu'elles ont leur raison d'être et leur justification. Quand on
regarde leur coût, le coût immédiat et ce que cela peut
économiser en pertes de toutes natures, je n'hésiterais pas un
seul instant à multiplier ces campagnes et à saisir les occasions
qui se présentent.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, si l'on
considère les $60 000 qu'a coûté la campagne on sait
qu'une vie humaine n'a pas de prix; il y a quand même des montants qui
sont accordés en compensation par les tribunaux quand il y a des
événements malheureux il suffit de sauver pas plus de deux
vies humaines pour avoir justifié le programme sans même tenir
compte des pertes matérielles.
Je suis tout à fait d'accord avec le ministre, c'était un
excellent investissement.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, concernant les transferts, je vois
qu'il y a une augmentation de $500 000. A quoi servira ce montant d'argent?
M. Tardif: II s'agit essentiellement. M. le Président, du
programme PAISI, dans le but d'étendre encore mieux la couverture, selon
la carte d'état-major disponible au service de la Direction
générale de la prévention des incendies, que tout
député pourrait visiter si jamais le coeur lui en disait. Je dois
dire que j'ai demandé à M. Lamothe, directeur de ce service,
d'accentuer la réalisation de ce programme, pour après cela,
graduellement, l'éliminer complètement. En d'autres termes,
mettre l'accent sur l'éducation populaire, sur la formation des
sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires et d'en finir le plus tôt
possible avec la quincaillerie et d'arrêter de distribuer des camions
à incendie dans le paysage et de mettre l'accent sur l'éducation,
la formation, de sorte qu'il y a un certain momentum à prendre pour
terminer ceci. Sur une période de cinq ans, possiblement, nous verrons
ces montants diminuer pour des fins d'équipement et les montants
augmenter pour les fins d'information et d'éducation populaire.
Le Président (M. Marcoux): Programme 5,
éléments 1 et 2, adoptés?
M. Goldbloom: Adoptés, M. le Président.
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout
Le Président (M. Marcoux): Programme 6, "Aide
financière à la construction de réseaux d'aqueduc et
d'égout".
M. Goldbloom: M. le Président, nous constatons qu'il y a
un seul montant qui est présenté, un montant global pour l'aide
aux municipalités.
Le ministre nous a déjà expliqué la raison de la
baisse de ce montant et dans les renseignements supplémentaires aux
crédits, nous trouvons des détails à ce sujet.
Effectivement, sur $48 millions qui étaient prévus, $33
millions ont été dépensés à même le
budget 1977/78. Cette année, un montant de $43 700 000 est
prévu.
Le ministre reconnaît le fait que les subventions pour de petits
montants sont payées en un seul versement et celles pour des montants
plus importants sont versées sur une période de dix ans. Quand on
verse une subvention en dix paiements, on applique je présume que
c'est toujours le cas les règles qui existent depuis un certain
temps, c'est-à-dire que l'on attend la fin des travaux et la vente des
obligations et c'est avant le premier remboursement, le premier paiement en
remboursement, que l'on commence à verser la subvention.
Par contre, quand on donne une subvention en un seul versement, on est
en mesure, si on veut le faire, de mettre entre les mains d'une
municipalité un montant qui sert à payer directement le
coût des travaux et éviter que la municipalité soit
obligée de s'adresser au marché des obligations, et tout le
reste.
Le calendrier est différent à cause de cette
différence. Or, quand on arrive en fin d'année, s'il y a un
solde, on peut, si l'on veut le faire, si le ministre
des Finances et le Conseil du trésor sont consentants, modifier
la ligne de démarcation et dire: L'argent est là, on donnera des
subventions en un seul versement, à un seuil qui se situerait à
$200 000 au lieu de $100 000, ou même $300 000, selon la
disponibilité. Je voudrais tout simplement demander au ministre les
raisons pour lesquelles il n'a pas opté pour une telle action afin
d'utiliser les $15 millions qui étaient là, entre ses mains en
quelque sorte.
M. Tardif: Le décalage ou l'écart entre les
crédits utilisés et ceux disponibles, ainsi que les notes
explicatives l'indiquent, provient du fait que, d'une part, ce n'est pas le
ministère qui réalise les travaux, mais bien les
municipalités, et que nous sommes tributaires du rythme avec lequel les
municipalités réalisent ces travaux et qu'il peut parfois
s'écouler, entre le moment où nous autorisons le projet et le
moment où les travaux sont effectivement commencés, le moment
où les règlements d'emprunt sont adoptés et que les
obligations sont vendues, des délais considérables, et cela ne se
fait pas nécessairement à l'intérieur de l'exercice
financier du gouvernement, de sorte que nous pouvons avoir une utilisation
réelle d'argent de $33 millions, mais des engagements pour beaucoup plus
que cela.
Le deuxième élément, M. le Président, c'est
le fait qu'à la fin de l'année, le 29 mars dernier, pour
être plus précis, devant le fait que j'avais un certain nombre de
crédits qui allaient être périmés, j'ai tenté
non pas d'augmenter le seuil ou le plafond des montants versés comptant,
mais bien d'essayer d'employer une partie de ces crédits
périmés à régler des cas-problèmes; je pense
à des cas où il n'y avait pas eu d'arrêté en conseil
comme tel, il n'y avait pas eu de CT, mais disons un engagement moral du
ministère et c'est ce qui fait que, de mémoire, j'ai le cas de
Rivière-du-Loup, par exemple, qui a eu un arrêté en
conseil, une décision le 29 mars dernier.
Je pense à un autre cas, par analogie, dans un autre domaine,
l'incinérateur de la rive sud de Québec, tous des cas, si
j'énumérais la liste de la vingtaine que j'ai soumis au Conseil
du trésor, ou le cas de petites municipalités qui avaient fait
des déboursés considérables pour des plans et devis, qui
n'avaient pas réalisé les projets d'aqueduc et qui se
retrouvaient avec ces plans et qui, parfois, avaient trouvé des
solutions beaucoup plus économiques comme, par exemple, d'avoir un puits
ou un réservoir.
C'est le député de Montmagny-L'Islet qui m'a parlé
toute l'année du cas de Sainte-Lucie-de-Beauregard; c'est le
député de Johnson, qui m'a parlé tout au long de
l'année du cas de Racine; bref, je pourrais ici continuer avec ces
cas-problèmes, et c'est à ces cas-problèmes que j'ai
tenté d'apporter une solution avec une partie des crédits
périmés plutôt qu'accélérer la cédule
de paiement des municipalités en cause.
J'ai aussi fait un certain nombre de représentations
auprès du Conseil du trésor pour accélérer les
cédules de paiement. Nous nous sommes rendu compte, dans certains cas,
lorsque la procé- dure d'émission d'obligations est en cours et
surtout dans les délais très courts que nous avons à la
fin de l'exercice financier, que ceci posait plus de problèmes, tant par
choix personnel du président du Conseil du trésor et ministre des
Finances que pour des raisons pratiques de communiquer avec les
municipalités qui sont déjà engagées dans ce genre
de procédure, que d'utiliser nos énergies à régler
des cas-problèmes dont les quatre que j'ai mentionnés. Mais je
pourrais ajouter à la liste.
M. Goldbloom: M. le Président, il est vrai que les
délais sont courts, mais gouverner, c'est prévoir.
M. le Président, il y a un seul cas d'espèce que je
voudrais examiner avec le ministre. C'est celui de l'alimentation en eau
potable de la rive sud de Montréal. Le ministre peut-il nous indiquer
où nous en sommes en termes du progrès des travaux et aussi en
termes de la contribution financière du gouvernement?
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de la rive sud de
Montréal, le député de D'Arcy McGee se souviendra sans
doute qu'un arrêté en conseil allouant un montant de $32 500 000
avait été adopté quelque part en 1976, je crois.
M. Goldbloom: C'est cela, oui. L'équivalent de $20
millions, mais répartis sur dix ans avec le loyer de l'argent.
M. Tardif: Lequel arrêté en conseil était
suivi d'un deuxième arrêté en conseil, ce qui est plus
rare, nommant cette firme d'ingénieurs-conseils plus une huitième
qui chapeautait les sept autres pour la gérance des travaux. C'est
plutôt rare qu'on retrouve ceci dans un arrêté en conseil,
mais, à tout événement, c'était la situation
à ce moment-là, lorsque je suis arrivé. C'était
aussi un cas d'espèce non seulement à cause de cette
particularité, mais aussi parce que le gouvernement du Québec
s'engageait pour la première fois dans la subvention de réseaux
d'aqueduc dans des municipalités d'une telle taille. Ce n'étaient
plus uniquement des petits réseaux de municipalités rurales qui
passaient du stade de l'autosuffi-sance, sur le plan de l'approvisionnement en
eau, au stade du réseau communautaire. Cela posait et cela continue de
poser toutes sortes de problèmes parce que le gouvernement dit: Ces
municipalités de plus forte taille ont des revenus suffisants et il leur
appartient de dispenser des services à la population. Cependant,
conformément à ma déclaration ministérielle du 22
décembre 1976, je disais que nous allions honorer les engagements du
gouvernement. Dans ce cas, il y avait donc un arrêté en conseil
qui est un engagement du gouvernement. Nous avons décidé d'aller
de l'avant. Cependant, il y a eu des délais, des délais pour
toutes sortes de raisons parce que d'abord les coûts, qui originellement
étaient de l'ordre de $120 millions actualisés sur une
période d'amortissement à $32 500 000, étaient maintenant
de l'or-
dre de $80 millions, parce qu'on sait que cela augmente.
Nous avons commencé à regarder ce dossier d'un peu plus
près, pour nous rendre compte que toutes sortes de solutions moins
coûteuses avaient été examinées parfois, mais
parfois aussi rejetées très rapidement. J'en veux, comme
indication, le fait qu'à un moment donné la prise d'eau dans le
fleuve pour amener l'eau à l'usine de filtration qui desservirait cette
nouvelle collectivité de sept ou huit municipalités
Longueuil, Bou-cherville, Greenfield Park, Saint-Lambert, Saint-Hubert, etc.
cette espèce de tranchée, de canalisation, était
une canalisation fermée totalement alors qu'une canalisation ouverte du
type qu'on rencontre pour l'aqueduc de Montréal notamment aurait
représenté, à elle seule, une économie de $7
millions. Je cite de mémoire, mais c'est à peu près
l'ordre de grandeur. On s'est rendu compte, comme cela, qu'il y avait des
solutions qui avaient été écartées. On se posait
des questions à savoir pourquoi, surtout devant le fait que les
coûts étaient passés à $80 millions. (12 heures)
Nous avons demandé une étude de ce dossier. J'ai
personnellement rencontré les maires de la rive sud de Montréal
en disant: Cela n'a pas d'allure. Une des raisons pour lesquelles nous sommes
présentement face à ce problème d'alimentation en eau sur
la rive sud, ce problème, dis-je, n'est pour moi qu'un
épiphénomène qui résulte d'une situation qui est
celle de l'urbanisation rapide et sauvage qui s'est produite sur la rive sud.
Très bien, le gouvernement antérieur a dit qu'il allait donner
$32 500 000 pour l'alimentation en eau sur la rive sud, nous allons honorer cet
engagement, mais il y aura des conditions.
Ces conditions sont les suivantes: Une révision des projections
de population pour ce réseau, qui étaient assez optimistes;
deuxièmement, c'est de revoir les formules moins coûteuses qui,
d'ailleurs, étaient mentionnées dans les rapports techniques mais
qui avaient été écartées; troisièmement,
c'est la mise en commun, le partage des coûts entre les diverses
communautés; quatrièmement, c'est de vous asseoir à une
même table, messieurs, et de former un organisme supramuni-cipal qui aura
un mandat, non seulement quant à la gestion de l'eau sur la rive sud,
mais également surtout quant à l'aménagement du
territoire, puisque les coûts sont liés à ce
développement urbain.
J'ai donc rencontré les maires des municipalités et je
leur ai fait part de cela. La première réaction a
été une réaction normale, je pense, de dire: Voulez-vous
créer, sur la rive sud, une communauté urbaine telle que nous
l'avons à Montréal? Je leur ai dit que telle n'était pas
notre intention, mais qu'ils avaient déjà, sur la rive sud de
Montréal, un organisme supramunicipal, qui s'appelle la Commission de
transport de la rive sud, qui est contrôlé par le conseil des
maires de la rive sud. Ils m'ont dit: Si on avait quelque chose de moins lourd
que la communauté urbaine et de semblable au conseil des maires de la
rive sud qui dirige les destinées de la Commission de transport de la
rive sud, on pourrait travailler avec cela.
J'ai dit: Très bien, nous allons demander aux gens du
ministère. En même temps que les services de protection de
l'environnement vont vous aider pour ce qui est de la révision des plans
techniques de réalisation, en même temps que nous allons regarder
l'aspect financier, et en même temps aussi que nous allons
débloquer un certain nombre de choses pour les mesures d'urgence, il y a
eu le projet urgence eau brute, qui permettait d'ouvrir une nouvelle prise
d'eau et d'augmenter la capacité filtrante et de pompage des usines avec
une nouvelle canalisation, qui a été autorisé. J'ai
également autorisé, avec mon collègue de l'environnement,
la construction d'un réservoir à Boucherville et d'un autre
à Saint-Hubert, de sorte que, en dehors des périodes de pointe,
les pompes pourraient accumuler de l'eau dans ces réservoirs qu'on
pourrait utiliser. Donc, des mesures d'urgence.
J'ai demandé aux gens du ministère de me préparer
un mémoire pour le Conseil des ministres tout ceci, au cours de
cette période de temps, après consultation un document en
quelque sorte qui créerait un organisme communautaire ou un conseil des
maires de la rive sud avec mandat dans quatre champs de compétence,
c'est-à-dire l'alimentation en eau, l'épuration,
l'aménagement du territoire et le transport en commun,
responsabilité que le conseil des maires a déjà
d'ailleurs.
En gros, c'est l'état d'avancement du dossier, au moment
où nous nous parlons: révision technique, révision
financière, révision des structures.
M. Goldbloom: M. le Président, en réaction à
ce que le ministre vient d'exposer, j'aimerais ajouter certains
éléments qui s'inscrivent dans précisément la
même ligne de pensée. Le ministre a indiqué qu'il a
demandé à du personnel spécialisé de regarder le
projet dans son ensemble et de voir s'il y avait moyen d'épargner des
montants d'argent en retranchant des éléments ou en
simplifiant.
C'est exactement la même chose que j'ai faite, et nous avons
effectivement trouvé certains éléments qui permettaient de
simplifier ceux qui semblaient fort complexes et qui découlaient
évidemment d'un plan directeur qui avait été
préparé par une firme d'ingénieurs-conseils, un certain
nombre d'années auparavant, et qui avait besoin de révision.
Le ministre a fait état d'un arrêté en conseil qui a
nommé un certain nombre de firmes d'ingénieurs-conseils pour la
réalisation des travaux, avec une firme qui était chargée
d'être maître d'oeuvre au-dessus des autres. C'est exactement cette
firme qui avait été chargée, au départ, de la
préparation du plan directeur. Le ministre a parlé de la
nécessité de créer un organisme intermunicipal, de
créer une collaboration intermunicipale effective et efficace. A
l'époque, c'est exactement ce que j'ai essayé de réaliser,
mais les municipalités n'étaient pas vraiment prêtes.
Si l'arrêté en conseil existe, qui nomme les firmes, c'est
une mesure absolument exceptionnelle. C'est d'abord parce qu'il y avait des
urgences, notamment, dans trois municipalités, à Bros-sard
où l'eau ne montait pas l'été au deuxième
étage dans bien des maisons, à Saint-Hubert et à
Saint-Bruno où il y avait un développement qui avait besoin
d'alimentation en eau et il n'était pas possible avec les tuyaux qui
existaient de fournir ou d'assurer cette alimentation en eau. C'est pendant
cette période de discussions que la ville de Longueuil a adopté
des résolutions nommant des professionnels pour l'accomplissement des
travaux et imposant, en quelque sorte, ses choix aux autres
municipalités. C'est à ce moment-là que nous avons dit:
Non, ce n'est pas à une seule municipalité d'intervenir. Nous
avons essayé d'amener les municipalités à s'entendre, mais
sans succès, et nous avons dit: II y a quand même des urgences, il
faut intervenir pour faire commencer le travail.
Il y avait aussi un problème qui était un peu
controversé et tout cela, j'en ai discuté longuement avec les
ingénieurs des Services de protection de l'environnement. Il y avait de
vives inquiétudes à Boucherville quant à la protection
contre l'incendie, la disponibilité de pression et de quantité
d'eau pour lutter contre les incendies, mais c'était un sujet
controversé. Il y en avait qui disaient: II y en a assez et, en cas
d'urgence, on ferme d'autres vannes et l'on fournit la pression
nécessaire à Boucherville. D'autres n'étaient pas
convaincus de cela. Je suis heureux que le ministre ait autorisé la
construction du réservoir, parce que je trouve que, dans un cas de
doute, on est mieux de prendre les précautions additionnelles et
d'assurer la disponibilité de quantité et de pression d'eau pour
lutter contre les incendies. Alors, que d'autres améliorations aient
été possibles, je ne peux que m'en réjouir.
J'aimerais demander au ministre s'il peut nous donner une idée du
calendrier des travaux. On va réaliser quoi au cours de l'année,
et cela va prendre combien de temps pour être complété?
M. Tardif: M. le Président, évidemment, c'est mon
collègue, le ministre délégué à
l'environnement, qui est responsable des dossiers techniques. Ce n'est que sur
présentation des plans et devis que des projets de règlements
d'emprunt, c'est-à-dire la partie financière qui relève de
mon ministère, peuvent démarrer, mais on m'informe que nous avons
déjà reçu un projet de règlement d'emprunt de la
ville de Longueuil, qui agit comme mandataire en attendant la création
de l'organisme supramunicipal désigné, pour un montant de $2
millions, donc, pour des travaux à effectuer au cours de la
présente année.
Je voudrais aussi souligner qu'il est bien évident que les villes
de la rive sud n'ont pas voulu collaborer au règlement de ce
problème. Ce qui étonne d'ailleurs, quand on regarde ce dossier,
c'est que l'ordonnance originale des services de protection de l'environnement
remonte à 1970 et que, pendant sept ans, ou six ans, jusqu'en 1976, rien
n'a été fait pour se conformer à cette ordon- nance.
L'arrêté en conseil de l'ancien gouvernement prévoyait que
les $32 500 000 pourraient être donnés à une ville ou
à un groupe de villes ou à un organisme supramunicipal qui
pourrait être créé; ce n'était pas l'expression
"supramunicipal", mais il y avait quelque chose à cet effet.
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a poussé plus loin la logique et on
a dit: Si vous voulez avoir l'argent, il faudra que vous vous mettiez à
la même table; sans cela, il n'y en aura pas. Finalement, on a dit:
Peut-être qu'on ferait mieux de s'asseoir ensemble et de se parler.
M. Goldbloom: Est-ce que je peux demander au ministre si,
effectivement, les professionnels ont choisi de faire la conduite
d'amenée en tranchée ouverte plutôt qu'en tuyau
fermé?
M. Tardif: Je ne saurais pas dire, présentement, quelle
est la dissolution technique finale retenue; comme je vous l'ai dit, le dossier
technique relève de mon collègue. Mais je sais bien une chose,
c'est que j'ai dit: Ne comptez pas sur le ministère des Affaires
municipales pour approuver un cent de plus que les $32 500 000.
M. Goldbioom: Je poserai la question la semaine prochaine au
ministre de l'environnement, ainsi que des questions sur l'usine de filtration
de Longueuil, où nous avons cherché de nouveaux
procédés de filtration, de décantation qui auraient
évité la nécessité d'un agrandissement
énorme.
M. Tardif: On nous informe qu'il y a toutes sortes de
développements techniques, qu'il est possible aujourd'hui d'augmenter la
capacité filtrante des usines et tout cela, mais...
M. Goldbioom: Voilà, M. le Président, pour le
programme 6, quant à moi.
Le Président (M. Marcoux): Programme 6, adopté.
Programme 1...
Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais
M. Goldbioom: Pas tout à fait, M. le Président,
mais cela ne prendra pas beaucoup de temps.
Au programme 7, il y a un montant de $5 millions qui est prévu,
exactement le même montant que l'an dernier, sauf que, l'an dernier,
c'était la cinquième tranche sur cinq.
Est-ce que le gouvernement actuel, en ajoutant $5 millions cette
année, a établi une nouvelle programmation sur un certain nombre
d'années, ou est-ce une mesure transitoire simplement pour éviter
que cela tombe à néant, sans avis suffisant?
M. Tardif: M. le Président, le montant de $5 millions
prévu cette année au budget de la SAO est véritablement
une mesure de transition, transition non seulement parce que la SAO
prévoyait $25 millions sur cinq ans et que, l'an dernier, c'était
la dernière tranche, mais aussi parce que
nous nous interrogeons sur la vocation de cet organisme qui,
jusqu'à maintenant, a surtout rempli une fonction de déblocage
touristique.
Lorsque le président de la SAO m'a envoyé ses projets pour
l'année en cours, j'ai eu l'occasion de discuter avec lui de ces
nouvelles orientations de la SAO. J'ai alors émis, en accord avec mes
collègues du COMPA, Comité ministériel permanent de
l'aménagement, l'avis qu'il y avait assez d'équipement
touristique dans la région de l'Outaouais, qu'elle était
même très bien pourvue et que la SAO devait s'engager vers la
promotion industrielle plutôt que touristique. En conséquence, le
montant de $5 millions, qui est du même ordre de grandeur que l'an
dernier, servira essentiellement à des immobilisations sur le plan
industriel; accessoirement, pour terminer certaines immobilisations
touristiques lorsque, par exemple, il ne manquait à acquérir
qu'une bande de terrain pour compléter un aménagement, mais c'est
essentiellement pour des fins de promotion industrielle, et ces fins de
promotion industrielle incluent, au premier chef, l'aéroport de Gatineau
et, également, deux parcs industriels de la région.
M. Goldbloom: Deux seulement, M. le Président? Parce qu'il
y en avait trois qui étaient prévus. (12 h 15)
M. Tardif: Oui. Maintenant, M. le Président, il y en a...
Je sais qu'il y en avait trois de prévus, un à l'est, un au
centre et un à l'ouest.
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Tardif: Si ma mémoire est bonne... Le parc industriel
de Richelieu, je ne le situe pas sur la carte; il y a l'aéroparc
industriel de Gatineau, le parc industriel de l'Ouest. C'est essentiellement
cela, l'emphase sera mise sur le parc industriel de Gatineau qui sera à
proximité de l'aéroport et celui du centre est quand même
presque terminé maintenant. Alors, la concentration, M. le
Président, pour l'année en cours, sera située autour de
l'aéroparc de Gatineau.
M. Goldbloom: Le ministre serait-il en mesure, comme suite
à ce qu'il vient d'exposer, de nous indiquer comment se répartira
cette somme de $5 millions? A quoi sera-t-elle affectée, en termes de
développement industriel, par exemple?
M. Tardif: M. le Président, je ne voudrais pas induire la
commission en erreur et je n'ai peut-être pas fait la distinction. Je
suis passé allègrement du budget de fonctionnement de $5 millions
aux perspectives d'immobilisations de la SAO en indiquant comment je voulais
réorienter cet organisme. Il est bien évident que le montant de
$5 millions est un budget de fonctionnement qui sert essentiellement à
trois choses, c'est-à-dire à permettre à l'organisme de
fonctionner, et son budget de fonctionnement est d'à peu près $3
millions; il y a là-dedans à peu près $1 million en gros
pour les dépenses d'exploitation des centres touristiques
exploités dans l'Outaouais par la SAO et il y a un montant de $1 million
relié à la réalisation d'un centre de congrès
à Hull, projet qui était déjà dans les
filières de la SAO depuis un certain temps et qui est remonté
à la surface ou qui remonte régulièrement à la
surface.
Par ailleurs, en ce qui concerne les immobilisations comme telles, c'est
évidemment dans l'extra-budgétaire que l'on retrouve ceci.
M. Goldbloom: Justement, M. le Président, le ministre a
parlé, l'an dernier, de ce projet de centre des congrès à
Hull; y a-t-il du progrès? Une étude a-t-elle été
faite? Si oui, elle a été réalisée par qui? Elle a
coûté combien, elle a fait quelles recommandations?
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que ce projet est
encore à l'état très sommaire puisqu'il n'y a eu aucun
contrat d'accordé; on en est encore aux études
préliminaires. La SAO a décidé de reprendre son projet, de
le revoir, et c'est présentement au stade des études
préliminaires.
M. Goldbloom: L'an dernier, M. le Président, le ministre
nous a dit, le 3 mai, page B-1837 du journal des Débats... Je sais qu'il
y a également un montant de $1 million dans le cadre des études
pour la réalisation possible d'un centre des congrès à
Hull. Je présume que le $1 million de l'an dernier n'a pas
été dépensé et que le $1 million dont on parle
cette année est le même.
M. Tardif: C'est exact.
M. Goldbloom: Une dernière question, M. le
Président, mais fort simple. Le ministre pourrait-il nous remettre plus
tard dans la journée la liste des membres du conseil de direction de la
SAO avec non seulement le nom et l'adresse, mais également les fonctions
qu'occupe chaque personne outre sa participation à la direction de la
SAO?
M. Tardif: Avec plaisir. Je m'informe immédiatement si on
a déjà ce document ici... On peut déposer le document cet
après-midi, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. Léonard, le ministre d'Etat à
l'aménagement, déclarait lors d'une entrevue au mois de juin
dernier que le problème dans l'Outaouais, c'est peut-être qu'il y
a trop d'organismes qui s'occupent d'aménagement. Pour expliquer sa
pensée, M. Léonard donne l'exemple de la Société
d'aménagement de l'Outaouais qui a un territoire à
aménager et celui de la Communauté régionale de
l'Outaouais qui en a un autre. De tous ces organismes il les mentionne:
SAO, CRO, CRDO, CCN et OPDQ c'est, selon lui, l'autorité
ooli-tique responsable de la valorisation qui révèle le plus
d'importance.
M. le ministre, avez-vous eu des discussions avec M. Léonard, le
ministre d'Etat à l'aménagement, en ce qui regarde l'avenir de la
SAO dans le grand projet de la décentralisation?
M. Tardif: M. le Président, la question se posera un jour
lorsque nous examinerons la vocation et l'existence des organismes
supramunicipaux. Cette année, le gouvernement a décidé de
reconduire la SAO dans son mandat, mais en le réorientant du
côté de la promotion industrielle qui ne fait pas double emploi
avec ce que fait la CRO, la CRO ayant quand même une tout autre vocation.
En ce qui concerne la CCN, c'est une autre histoire même si, elle aussi,
son territoire correspond, à toutes fins pratiques, à celui de la
CRO. Le CRD et l'OPDQ sont des organismes qui interviennent partout sur le
territoire québécois et pas uniquement dans la région.
C'est vrai qu'il y a beaucoup d'intervenants. Serait-il souhaitable un jour de
réduire ce nombre d'intervenants? Je dois dire qu'un comité
interministériel a été formé pour, notamment, se
pencher sur cette question et que le ministre d'Etat à
l'aménagement et le ministre des Affaires municipales en font
partie.
M. Cordeau: Prévoyez-vous des conclusions de ce
comité dans un avenir plus ou moins rapproché?
M. Tardif: En tout cas, pas essentiellement pour l'année
en cours puisque ce comité vient à peine d être
créé. Encore une fois, le mandat de la SAO continuera pour une
année complète.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le programme 7 est
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Les membres de la commission
désirent-ils entreprendre immédiatement l'étude du
programme 8?
M. Goldbloom: M. le Président, il était entendu que
le président de la Société d'habitation du Québec
serait ici cet après-midi seulement. Il ne nous reste que quelques
minutes avant midi et demi. Il me semble que nous pourrions attendre.
M. Tardif: Oui, M. le Président. En effet, nous avions
convenu que le président de la Société d'habitation du
Québec, M. Couture, ainsi que son équipe seraient ici pour
l'étude des crédits de la Société d habitation du
Québec. Ils seront ici cet après-midi. Il reste quelques minutes
et j'aimerais, au cours de ces quelques minutes, produire les documents que je
m'étais engagé à produire hier, à savoir les
demandes dans le cadre des programmes PACEM et PAREM. Ces deux programmes sont
des sigles comme il s'en fabrique de plus en plus: PACEM, programme d'aide
à la construction d équipements municipaux; PAREM, programme d
aide à la réparation, aux rénovations, aux restaurations d
équipements municipaux choisissez le terme que vous voulez
ces programmes pour lesquels, dans le cadre de la politique de soutien de
l'emploi, l'opération de soutien de l'emploi, une somme de $30 millions
étalée sur quinze mois, donc du mois d'octobre dernier au 31 mars
1978, a été mise à la disposition du ministère des
Affaires municipales.
Ces programmes ont fait l'objet d'une publication, d'un feuillet qui a
été distribué à l'ensemble des
municipalités. Il y avait une date limite pour s'inscrire dans ces
projets, c'était à l'origine le 1er mars 1978, et une date limite
pour commencer les travaux qui était le 1er juillet. A la demande des
municipalités, nous avons extensionné le délai de
soumission des projets au 1er avril et également extensionné le
délai pour le début des travaux au 1er août.
Il me fait plaisir de mettre à la disposition de la commission un
état cumulatif des projets ou des demandes présentées au
ministère en date du 30 avril 1978. Je vous ferai remarquer que des
demandes sont parvenues après la date limite qui était le 1er
avril, mais néanmoins je vous donne le portrait global.
Globalement, il y a eu 695 demandes pour les projets PACEM, 391 pour les
projets PAREM, pour un total de 1086 projets. Le coût total des travaux
impliqués dans ces 1086 projets est de $183 746 000 et les salaires
bruts représentent, si tous les projets étaient
réalisés et acceptés, $62 950 000 pour un total de 168 813
semaines-homme de travail.
Comme les programmes PAREM et PACEM prévoient une subvention de
l'ordre de 75% des coûts de la main-d'oeuvre, si nous devions honorer 75%
de ces salaires, il en coûterait $57 700 000. C est l'état des
demandes, et je dépose, je mets à la disposition de la commission
l'ensemble des demandes, le nom de la municipalité, le nom des
comtés, le coût total du projet et la subvention
demandée.
Deuxième document: L'état cumulatif des projets soumis
pour acceptation et acceptés en date du 30 avril 1978. Le programme a
été lancé aux environs du mois d'octobre, annoncé
par le premier ministre au mois d'octobre, préparé,
rédigé, fignolé par le ministère au cours des mois
de novembre et décembre, annoncé ou lancé aux
municipalités au mois de janvier.
En date du 30 avril dernier, 279 projets avaient été
approuvés: 189 PACEM et 90 PAREM. Le coût total des travaux
représentant $57 440 000 pour des salaires bruts d'un montant de $20 524
000, ceci a eu pour effet je parle de programmes approuvés, cette
fois ceci a eu pour effet de créer 54 028 semaines-homme de
travail, et le montant total des subventions accordées par le
ministère des Affaires municipales dans le cadre de ces programmes de
soutien d'emploi en date du 30 avril est de $16 452 000.
J'ai à mon budget $30 millions, j'ai des demandes pour $57
millions de subventions et il y en a pour $16 452 000 qui sont
approuvés.
Je tiens ici à souligner la diligence avec laquelle
l'équipe, mise sur pied spécialement pour l'administration de ces
programmes, a fonctionné. Parfois, il s'écoule moins de deux
semaines entre l'arrivée au ministère d'un projet et sa sortie.
Chapeau! Il est rare que, dans la Fonction publi-
que, on voie cela. Je tiens à le souligner parce que, justement,
c'est efficace. Je pense que les communiqués que vous recevez, que les
membres de la commission ont dû recevoir à ce sujet, indiquent que
cela sort à un rythme assez intéressant.
Donc, il y a présentement, dans 279 municipalités du
Québec, des travaux qui se font, qui ne se seraient pas faits autrement,
grâce à une contribution du gouvernement du Québec dans ce
programme de soutien d'emplois. Je dépose donc la liste complète
des projets approuvés à ce jour, M. le Président, avec le
nom de la municipalité, le nom du comté, la description du
projet, le coût total, la semaine-homme créée, la
subvention, le salaire brut et la date de l'entrée de la demande de la
municipalité et la date de sortie de la lettre d'approbation.
Troisièmement, M. le Président, si on me permet, j'ai ici
un autre document qui donne la distribution, en date du 30 avril 1978, par
comté, des projets accordés: le nom du comté, la
population du comté, le nombre de projets approuvés, le montant
de la subvention, le pourcentage que ce montant représente dans ce
comté par rapport à l'ensemble des comtés du Québec
et le montant per capita des subventions accordées. On pourra remarquer
qu'il y a des différences qui peuvent provenir tout simplement du fait
que certaines municipalités ont répondu avec moins d'empressement
que d'autres aux demandes.
Je tiens quand même à souligner ici le bon travail des
fonctionnaires dans ce cas; il arrive souvent qu'on entende toutes sortes de
commentaires disant que cela ne bouge pas vite dans la Fonction publique mais,
dans ce cas, je pense que cela a bougé. Je pense qu'il y a lieu de
remercier également les municipalités qui ont bien voulu
s'associer au gouvernement dans ce programme de soutien d'emplois. La ville de
Montréal, notamment, a soumis pour $15 millions de projets; la ville de
Québec, également; aussi bien les grosses municipalités
que les petites se sont donné la main pour réaliser ce
programme.
M. le Président, administrer, approuver, sortir 279 programmes
et je pense que les premières demandes nous sont parvenues au
mois de janvier, donc janvier, février, mars et avril en quatre
mois, presque 300 demandes, c'est un volume de travail considérable. Je
pense que cela témoigne de l'esprit que j'ai tenté d'insuffler
dans le ministère et que j'aimerais voir transparaître dans toutes
les directions de ce ministère.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous pouvez les
retenir ou si elles sont préalables...
M. Goldbloom: Elles sont très courtes. Je voudrais savoir
simplement s'il y a une contribution du gouvernement fédéral
à ce montant et, deuxièmement, à quel poste
budgétaire retrouvons-nous le montant de $30 millions?
M. Tardif: II n'y a aucune contribution du gouvernement
fédéral à ce programme de soutien de l'emplois. C'est
important de le noter, ce sont entièrement des crédits provenant
du gouvernement du Québec et qui, encore une fois, couvrent 75% des
coûts de la main-d'oeuvre. Quant au poste, on le retrouve dans le budget,
au programme 2, élément 2, M. le Président.
M. Cordeau: Simplement pour remercier M. le ministre de la
diligence qu'il apporte à nous procurer les documents que nous lui
demandons.
M. Tardif: La liste que je viens de remettre devrait indiquer,
pour le comté de Saint-Hyacinthe, le nombre exact de demandes
reçues et approuvées.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
municipales ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
Reprise de la séance à 16 h 13
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
Les membres de la commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) est remplacé par M. Laplante (Bourassa), M. Goldbloom
(D'Arcy McGee), M. Guay (Taschereau). M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Nous en étions à la deuxième partie de la
série de programmes qui concerne le secteur de l'habitation. Avant de
commencer un programme particulier, M. le ministre, vous aimeriez
peut-être faire le point sur l'ensemble et déterminer la
façon dont vous voulez aborder la question de l'habitation, d'ici la fin
de la journée et mardi prochain.
Politique d'habitation
M. Tardif: M. le Président, sur cette question de
l'habitation, il me fait plaisir de présenter aux membres de cette
commission le président, M. Jean-Marie-Couture, qui est à ma
droite immédiate, et M. Serge Careau, vice-président de la
Société d'habitation du Québec, qui président aux
destinées de cet organisme depuis déjà quelques mois
ils n'étaient pas là lors de la dernière
étude des crédits de la société vers qui des
questions pourraient être également dirigées si besoin
était.
Quant à la façon de procéder, peut-être qu'on
voudra une déclaration générale au départ, que je
pourrais faire sur le secteur de l'habitation en général et, par
la suite, peut-être s'entendre. Je sais que le député de
Verdun, hier, d'abord sur la question du temps, avait mentionné qu'il
souhaitait ne pas ajourner à 18 heures pour le dîner, ayant
à retourner, toute affaire cessante, dans sa municipalité, donc
le plus tôt possible. Personnellement, je suis ouvert à toute
suggestion.
J'avais également demandé s'il était concevable que
l'on passe ces quatre programmes du secteur de l'habitation aujourd'hui. Si on
dit: On s'embarque à 16 heures, jusqu'à épuisement et des
programmes et de nos énergies, je suis prêt. J'aimerais entendre
ce que l'Opposition a à dire.
M. Caron: M. le Président, c'est vrai qu'hier j'ai
discuté avec le ministre et, vous savez, on revient ici vers huit
heures, huit heures et un quart et avant qu'on commence, on fera
peut-être 25 minutes de plus, si on revenait après le souper; Je
pense qu'on est aussi bien, de notre part, le député de D Arcy
McGee est d'accord avec moi, de dépasser six heures. On peut le faire
jusqu'à six heures, d accord; si on doit dépasser six heures,
nous n'aurons pas d'objection et je pense que cela rendrait service à
tout le monde.
M. Laplante: Mardi prochain.
M. Caron: Les Affaires municipales vont siéger mercredi
prochain sur l'environnement. On ne siégera pas mardi. On terminerait ce
soir.
M. Guay: On terminerait quoi, ce soir?
Le Président (M. Marcoux): Le reste des programmes.
M. Caron: Le reste des programmes...
M. Guay: On siégerait mercredi pour quoi?
M. Caron: L'environnement; on me dit que c'est mercredi et jeudi
prochain.
Le Président (M. Marcoux): C'est une autre commission.
M. Guay: Je doute fort que, de 16 heures à 18 heures, on
puisse épuiser un dossier aussi complexe que celui de l'habitation.
M. Caron: On peut aller jusqu'à 19 heures. 19 h 30.
M. Tardif: Et même jusqu'à 20 heures.
M. Caron: C'est une suggestion. Le ministre a semblé hier
trouver la suggestion bonne aussi.
M. Laplante: Est-ce qu'à 18 heures, on pourra faire la
proposition. A 18 heures moins une, on verra l'état des travaux. Cela
vous conviendrait? Faire l'évaluation à 18 heures moins 1?
M. Caron: Je n'ai pas d'objection.
M. Laplante: Si on va souper, le député de D'Arcy
McGee va continuer après le souper et il sera ici à 20 heures,
comme un vrai capitaine.
M. Cordeau: Afin de dégager le député de
Verdun, peut-être qu'il pourrait poser ses questions le premier.
Après avoir reçu réponse à ses questions, il pourra
disposer.
M. Caron: On travaille en collaboration avec le
député de D'Arcy McGee.
M. Cordeau: Oui, mais, par contre, étant donné que
vous avez un motif très sérieux de vous absenter, je n'aurai pas
d'objection.
Le Président (M. Marcoux): Nous allons donc débuter
et nous analyserons la situation à 17 h 55.
M. Caron: Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, brièvement, avant
d'entamer cette série de programmes, il y a peut-être quelques
remarques préliminaires à faire. L'une d'elles, c'est que l'on
retrouvera dans ces programmes des variations qui traduisent, peut-être
pas aussi nettement que je le souhaiterais, l'effort qui a été
fait au cours de ces douze derniers mois, au cours donc de la dernière
année financière, les efforts faits, dis-je, pour
accélérer, pour améliorer la performance de la
Société d'habitation du Québec, notamment au chapitre de
la production de logements.
J'ai déjà eu l'occasion, en Chambre, en réponse a
des questions qui ont été formulées, de faire état
de diverses mesures adoptées, compte tenu de retards accumulés,
retards imputables à toutes sortes de raisons, les unes, de relations
intergouvernementales, à partir du moment où une
interprétation de la loi modifiée en 1974 a fait que le
gouvernement antérieur a décidé, devant la décision
unilatérale de la Société centrale d'hypothe-que et de
logement de refuser à la Société d'habitation du
Québec de reprêter l'argent mis à sa disposition, d'amender
la loi de la Société d'habitation pour en faire le maître
d'oeuvre, ce qui, évidemment, a eu pour effet secondaire de créer
une certaine accumulation de dossiers et une espèce de goulot
d'étranglement.
Face à cette situation de programmations ou de projets inscrits
dans les programmations des années 1973, 1974, 1975, 1976 et
évidemment 1977, je me suis préoccupé de la
réalisation de ces projets en commençant par mettre entre
parenthèses la programmation de 1977, étant donné que,
déjà, les programmations des années antérieures
étaient suffisamment volumineuses pour accaparer les énergies de
la commission.
Cette mise entre parenthèses de la programmation de 1977 a
été suivie de mesures concrètes sur le plan des moyens
d'accélérer la production, moyens qui pouvaient aller de la
répétition de projets... répétition qui n'implique
pas, ainsi qu'une question d'un député de l'Opposition l'a
laissé entendre en Chambre, le risque de créer une monotonie
inqualifiable au Québec, puisque je ne crois pas que le fait de
répéter un HLM construit à Valleyfield selon les
mêmes plans qu'un autre bâti à Val-d'Or aurait cet effet
alors que, dans une même ville, dans un même quartier, sur une
même rue, on retrouve des pâtés de maisons tout à
fait identiques.
Le deuxième élément, c'est la production de plans
à l'interne par les professionnels de la société qui
regroupe 25 architectes et une quinzaine d'ingénieurs et qui constitue
un très gros bureau d'architectes et d'ingénieurs et à qui
on n'avait pas demandé, par le passé, de produire des plans, leur
rôle se limitant très souvent à édicter des normes
et à s'assurer de la conformité à ces normes des plans et
devis reçus.
J'ai donc demandé qu'on prépare des plans à
l'interne, des plans qui seraient les nôtres, surtout que, dans
l'hypothèse de répétition de projets, nous nous sommes
heurtés au fait que les professionnels privés qui avaient
préparé de tels plans et devis étaient
propriétaires de ces plans et avaient donc des droits. Il a fallu,
d'ailleurs, négocier, avec l'Ordre des architectes et des
ingénieurs, les modalités, les honoraires qui seraient
versés dans le cas de répétition.
La première manière d'accélérer la
production, la répétition; deuxième manière, les
plans à l'interne; troisième façon, cela a
été l'utilisation du procédé de
préfabrication, procédé de préfabrication lourde,
dans un premier temps, en obtenant du Conseil des ministres une autorisation
globale pour 2000 unités de logement. Ces 2000 unités de logement
et l'idée d'avoir recours à la préfabrication lourde
provenaient de diverses offres de services d'entreprises qui avaient, au cours
des Jeux olympiques notamment, produit des panneaux modulaires et diverses
pièces de fabrication des installations olympiques et s'étaient
équipées de façon très moderne et très
complète pour la production en usine de modules de construction. C'est
donc après avoir demandé au ministère de l'Industrie et du
Commerce de nous indiquer les entreprises existantes au Québec qui
pouvaient offrir ce genre de service que j'ai mandaté un
ingénieur de la société et un architecte de faire ce
relevé avec les gens du MIC. On a ainsi découvert huit
entreprises québécoises qui pouvaient offrir ce genre de services
et nous leur avons demandé de nous indiquer ce qu'elles pouvaient
produire puisque, évidemment, les procédés de
préfabrication de chacune de ces entreprises différaient de
même que l'indice de préfabrication, c'est-à-dire le
pourcentage de ce qui était fait en usine. Il me semblait que ce projet
pouvait être d'autant plus intéressant, d'une part au point de vue
de l'économie de temps, deuxièmement, possiblement, de
l'économie de coût en argent et, troisièmement, avoir un
effet intéressant sur le plan de la lutte contre le chômage
puisque dans un pays avec un climat comme le nôtre la construction est
arrêtée pendant un certain nombre de mois, l'hiver, et il me
semblait que l'industrie de la préfabrication pouvait avoir un effet
contre-cyclique sur le chômage. Somme toute, c'est un projet assez
modeste de 2000 logements. Cela a été divisé en deux
phases: la première de 1200 logements où seules les entreprises
de préfabrication pouvaient concurrencer entre elles sur invitation de
soumissions, et la deuxième de 800 logements où les entreprises
de préfabrication seraient en concurrence avec l'industrie
traditionnelle. Les premiers 1200 contrats ont été
accordés. Pour les 800 de la deuxième phase nous devrions
être en mesure d'aller en appel d'offres sous peu.
Pour cette troisième manière, M. le Président,
évidemment, il y avait les contraintes de localisation quant au rayon ou
au périmètre de livraison, étant donné qu'il ne
devenait plus rentable d'utiliser ce procédé en dehors d'un
certain rayon de l'entreprise ou de l'usine qui les fabriquait. Il ne serait
pas pensable de livrer des panneaux préfabriqués sur une distance
trop grande. Ces contraintes étant respectées, néanmoins,
nous avons choisi des sites avec les municipalités où les besoins
nous paraissaient les plus pressants.
Il y a d'autres procédés depuis un projet pilote de
recyclage d'écoles et d'édifices publics en
passant par un achat, dans le cas de la maison Saint-Laurent à
Trois-Rivières, et d'autres projets que nous nous proposons d'examiner,
également, d'acquisition d'édifices existants.
Une autre façon d'accélérer la disponibilité
de logements sociaux, finalement, a été la négociation
avec la Société centrale d'hypothèques et de logement d'un
programme de supplément de loyers ouvert de façon tentative pour
à peu près 2000 logements. Je dis à peu près,
compte'tenu de l'écart qu'il y aura à combler entre le loyer
économique et le loyer social; plus cet écart sera grand, moins
le nombre de logements sera grand puisque c'est une enveloppe budgétaire
que nous avons. Ce programme a été également
négocié et il devrait accroître la disponibilité de
logements.
Voilà en gros, M. le Président, certaines des mesures qui
ont été prises sur le plan de la production de logements sociaux.
Parallèlement à cela, les programmes de rénovation et de
restauration ont été accélérés et un
programme a été mis au point en ce qui concerne les
coopératives d'habitation. Jusqu'à maintenant la
société s'était surtout affairée à la
production de logements subventionnés, de logements sociaux. Il nous
semblait important d'établir ou de favoriser réclusion entre les
programmes de logements sociaux subventionnés par l'Etat et, par
ailleurs, tout le parc immobilier privé, de favoriser, dis-je,
l'extension du patrimoine immobilier, ou du parc immobilier à but non
lucratif, et, à cette fin, la formule de coopérative d'habitation
nous apparaissait souhaitable. Il y a donc eu ce programme Logipop qui a
été lancé et qui est en bonne voie d'implantation, je
pense, mais qui n'a peut-être pas connu le départ aussi fulgurant
que nous aurions souhaité. Evidemment, il y a là diverses raisons
dont les unes tiennent à une question d'animation et d'éducation
populaire. On ne devient pas sociétaire ou membre d'une
coopérative du jour au lendemain. C'est un esprit, c'est une
mentalité, un travail d'éducation à faire. Il y a aussi le
fait que nous avons résisté à la tentation de
répéter l'expérience malheureuse de Coop-Habitat où
l'on a d'abord bâti des logements et cherché des
sociétaires ensuite. Il nous apparaissait plus important de trouver
d'abord des sociétaires, des membres de coopératives et,
après, décider de produire du logement. Voilà en gros, M.
le Président, les quelques notes de présentation que je voulais
faire en ce qui concerne la Société d'habitation du
Québec. (16 h 30)
Régie des loyers
Un autre programme a trait à la Régie des loyers, qui
relève maintenant du ministère des Affaires municipales et au
sujet de laquelle je puis dire maintenant que ses fonctionnaires sont devenus
des fonctionnaires permanents de l'Etat, ont acquis une sécurité
d'emploi inconnue auparavant et que cette régie connaîtra
ainsi que le Livre blanc sur les relations LOC et LOC l'annonce des
transformations dans une loi qui devrait être déposée
incessament en Chambre.
Sans plus de préambule, M. le Président, je voudrais
demander à entendre maintenant les commentaires de l'Opposition.
Le Président (M. Marcoux) M. le député de D
Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre vient de dire
que les employés de la Régie des loyers sont devenus des
fonctionnaires permanents. Est-ce que c'est le cas de tout le monde ou y a-t-il
eu des exceptions?
M. Tardif: M. le Président, cela a été le
cas de tout le monde; la classification, cependant, s'est faite selon les
règles de la fonction publique, le calibrage des fonctions et tout cela.
Je ne connais pas de cas ici je peux vérifier de gens qui
ont été éliminés pour...
M. Goldbloom: A toutes fins pratiques, c'était l'ensemble
des employés.
M. Tardif: C'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a eu une manifestation
vendredi dernier au sujet de l'échelle des loyers. Est-ce que je peux
inviter le ministre à faire les commentaires qu'il jugera à
propos?
M. Tardif: En effet, vendredi dernier, je rencontrais à
l'hôtel Hilton de Québec l'Association des offices municipaux
d'habitation. Au moment de me présenter à cette réunion,
on m'informa qu'un certain nombre de manifestants étaient à
I'extérieur. Effectivement, une fois rendu dans la place, j'ai
constaté qu'il y avait entre 200 et 300 manifestants à
l'extérieur. J'ai dépêché des gens de mon cabinet
pour s'enquérir des motifs de cette manifestation ainsi que pour voir s
il était possible de m entretenir avec ces organisateurs et trouver une
salle adéquate à l'hôtel, si possible, pour accueillir
sinon tout le groupe, du moins une délégation et même,
à la rigueur, retenir une salle du complexe G pour recevoir tous ces
gens qui venaient de divers coins du Québec.
Comme j'étais le conférencier invité au banquet et
que, généralement, dans ces soupers-causeries les hôtes
soupent et nous, on cause, j'avais pensé me passer de ce souper et
d'aller parler aux locataires durant le banquet et, par la suite, parler aux
représentants de l'Association des offices municipaux d'habitation.
Mes gens du cabinet sont allés à l'extérieur faire
cette offre aux organisateurs et on leur a répondu: Non, on ne veut pas
rencontrer le ministre, on veut manifester. Ils sont venus me faire rapport
à l'intérieur. Je suis quand même sorti dehors rencontrer
les gens. A ce moment-là, j'ai fait le tour; j'ai serré des
mains. On m'a posé quelques questions. Notamment, une de leurs
inquiétudes se rapportait à l'échelle des loyers. On avait
dit à ces gens que l'échelle des loyers serait modifiée et
que, dans certains cas, elle serait modifiée de façon a doubler
le montant des loyers qu'ils avaient à payer; ce à quoi j'ai
répondu qu'il n'en
était pas question, qu'effectivement, un projet de
révision de l'échelle des loyers était d'ailleurs devant
le ministère depuis un certain temps, mais qu'aucune modification
n'aurait lieu sans que la Fédération des associations de
locataires ne soit consultée. Ce que j'ai remarqué, cependant, M.
le Président, au moment où je m'adressais à des petits
groupes de manifestants, c'est que les organisateurs se sont empressés
de faire remonter les gens dans les autobus et de s'en aller je ne sais
pas si c'était de crainte que le ministre ne récupère la
réunion toujours est-il que les quelques personnes à qui
j'ai parlé se sont dit rassurées de cette affirmation, à
savoir qu'il n'y aurait pas de modification à l'échelle sans
consultation préalable des groupes intéressés, et cela
s'est terminé là, M. le Président.
M. Verreault: Tout à l'heure, M. le Président, le
député de D'Arcy McGee posait la question au ministre à
savoir si tous les employés de la Régie des loyers étaient
maintenant fonctionnaires permanents. D'autre part, j'avais lu dans les
journaux que plusieurs bureaux régionaux ont été
fermés. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quels sont les bureaux
qui ont été fermés et combien de bureaux ont
été fermés dans les régions du Québec.
M. Tardif: M. le Président, il n'y a pas eu plusieurs
bureaux régionaux de fermés. Il y a eu quatre ou cinq
sous-bureaux qui ont été fermés, mais aucun emploi n'a
été perdu comme résultat de cette mesure, les
employés pouvant être affectés ailleurs et l'ayant
été dans la plupart des cas. Je pourrais en obtenir, ici, la
liste. Un moment, je peux me renseigner pour voir si on a la liste de ces
sous-bureaux, mais de mémoire, je sais qu'il y avait, par exemple, un
bureau à la Malbaie il y en avait deux dans le comté de
Charlevoix, à faible distance l'un de l'autre; il n'y en a maintenant
qu'un pour desservir les territoires couverts par les deux bureaux auparavant.
Cette fermeture a été décidée par la Régie
à la suite d'une analyse du nombre de plaintes reçues où
nous nous sommes rendu compte, quand même, que dans certains de ces
bureaux, où il y avait un agent d'information et une secrétaire,
il y avait moins d'une plainte par semaine en moyenne. Ceci nous semblait
relativement peu, pour dire le moins, et on a pensé qu'il était
possible de réaménager ce service et rendre les agents
d'information itinérants, donc de leur donner un seul poste d'attache
tout en leur faisant couvrir un territoire plus grand, comprenant
différentes villes. Je pourrais donner au député de
Shefford la liste de ces sous-bureaux.
M. Verreault: Cela n'affecterait pas, quand même, la
qualité du service?
M. Tardif: Au contraire, cela devrait l'améliorer, puisque
au lieu d'avoir des gens qui partent et qui parcourent de longues distances
pour se rendre à ce sous-bureau, les fonctionnaires iront dans le
territoire, soit à l'hôtel de ville, soit en un lieu dûment
annoncé d'avance pour répondre aux besoins des gens.
M. Verreault: De toute façon vous devez déposer la
liste des bureaux qui ont été fermés.
M. Tardif: Oui, absolument.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, M. le
député de Taschereau?
M. Guay: Non.
M. Cordeau: Combien y a-t-il d'employés à la
Régie des loyers?
M. Tardif: En gros, c'est de l'ordre de 250 à 300, de
mémoire. J'aurai ce document. C'était le programme 8, M. le
Président; alors, il y a 303 employés, soit 11 cadres, 47
professionnels et 256 employés de soutien. C'est l'ordre dans lequel ils
sont donnés, parce qu'on n'a pas d'indication.
M. Goldbloom: Quand le ministre parle des employés, est-ce
qu'il compte les commissaires dans ce nombre?
M. Tardif: Non, M. le Président, je n'inclus pas les
commissaires et les administrateurs qui ne sont pas des employés de la
Régie, mais qui sont des personnes ad hoc nommées par
arrêté en conseil.
M. Goldbloom: II y a combien de commissaires?
M. Tardif: De mémoire, une quinzaine de commissaires et
environ 74 administrateurs. Je ne sais pas si j'ai le chiffre exact de
ces...
M. Goldbloom: II y a eu un concours, l'automne dernier, auquel
les administrateurs adjoints étaient invités à poser leur
candidature. C'était un concours oral et il a eu lieu en novembre. Je
n'ai pas tous les détails là-dessus, les renseignements que l'on
a pu me fournir sont incomplets. Je ne sais donc pas combien de postes
étaient ouverts, mais on m'a dit que Me Bernard, de Montréal,
aurait été nommé. J'aimerais savoir si le ministre est en
mesure de confirmer cela pour moi.
M. Tardif: M. le Président, c'est un fait que voulant
introduire un certain degré d'objectivité dans les affectations
à ces postes qui se faisaient pour des considérations autres que
des considérations de saine gestion que l'on rencontre normalement dans
la fonction publique pour dire le moins, pour employer un
euphémisme j'ai demandé la tenue d'un concours, des
critères; ce concours a été préparé, a
été tenu pour remplir un poste de commissaire à
Québec et possiblement un autre à Montréal, concours qui a
été ouvert seulement aux administrateurs.
Après consultation de cette liste d'admissibilité, M. le
Président, produite par les organisateurs
de ce concours, un nom seulement a été retenu; je crois
que c est le nom de M. Bernard, mais je devrai vérifier. Pour les trois
autres, il ne me semblait pas opportun, à la lumière des
données dont on disposait, de donner suite aux nominations qui
apparaissaient sur la liste, M. Bernard étant, des quatre, celui qui
tranchait nettement sur les autres candidats.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, les
renseignements que je possède au sujet de Me Bernard que je ne
connais pas personnellement confirment ce que le ministre vient de dire
au sujet de sa compétence professionnelle. Je suis informé,
cependant, qu'ultérieurement une lettre a été
envoyée aux postulants je vais mettre cela au conditionnel
aurait été envoyée aux postulants par le Président,
le juge Desjarlais, qui aurait transmis l'information suivante, et je cite:
"Durant mes vacances. M. le ministre des Affaires municipales a nommé Me
Savard à un poste à la Commission des loyers."
M. Tardif: Dans le cas d'un commissaire dans la ville de
Québec, puisque je pense que M. Savard était pour un des postes
à Québec, c'est exact, M. le Président. Ceci comme mesure
temporaire, étant donné que le livre blanc que le
député de D'Arcy McGee avait tantôt prévoit
qu'éventuellement, de toute façon... Il recommande ou
préconise une formule de procureur, de commissaire ou de
régisseur permanent, plutôt que des personnes ad hoc, comme c'est
le cas présentement, de sorte que dans le cas de M. Savard, il s'agit
d'une nomination à titre de commissaire ad hoc comme les autres qui
exercent présentement, mais pour une période très
temporaire étant donné que le livre blanc qui a été
déposé, indique l'intention du gouvernement de ce
côté-là.
M. Goldbloom: Quand le ministre dit que c'est une nomination
temporaire, dois-je comprendre que, lors de la transformation que
prévoit le ministre, Me Savard retournera à ses fonctions
antérieures? (16 h 45)
M. Tardif: Me Savard n'est pas un employé permanent de la
Régie. Il est comme ces procureurs ad hoc qui... ou ces administrateurs
ad hoc qui ont leur pratique de droit et qui siègent selon qu'ils sont
inscrits au rôle de la commission.
M. Goldbloom: II n'y a donc pas eu de concours dans...
M. Tardif: Dans le cas du candidat pour la ville de Québec
au poste de commissaire, non M. le Président. Nous ne voulions pas
répéter cette procédure, d'autant plus qu'après
contact avec le ministère de la Justice, nous voulions harmoniser
possiblement cette procédure de concours avec celle prévue
peut-être pour les juges, telle qu'élaborée par le
ministère de la Justice. Il nous semblait préférable
d'attendre dans ce cas.
Dans le cas de Montréal où la demande du juge Desjarlais,
président de la commission, à
I'effet qu'il était nécessaire d avoir, dans ce cas, un
commissaire à temps plein, c'est là la différence entre M.
Bernard et M. Savard. M. Bernard est maintenant à temps plein pour la
commission, ainsi que le sont le président de la commission, le juge
Desjarlais, et les deux vice-présidents. Me Louise Robert et M. Claude
Chapdelaine. Auparavant, il n'y avait que ces trois commissaires qui avaient un
statut de permanence. M. Bernard, notre candidat de Montréal sera
permanent, encore une fois. De l'avis du juge, président de la
commission et des deux vice-présidents, M. Bernard est une personne
très compétente dans l'administration de cette loi et le juge
Desjarlais souhaitait l'avoir comme commissaire permanent, à la fois
pour siéger à Montréal et possiblement pour aller
siéger en appel dans différents coins du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je pose une question qui
est délicate. Le ministre, tout à l'heure, en parlant de Me
Bernard, a fait état de la compétence professionnelle de cette
personne. Serait-il prêt à dire la même chose, dans les
mêmes termes et au même degré dans le cas de Me Savard? Pour
que ce ne soit pas une question piège pour le ministre, je lui pose
immédiatement la question qui suit: Est-il vrai que Me Savard est
l'associé de Me Sabourin qui est l'organisateur du député
de Saguenay, ministre des Transports?
M. Tardif: M. le Président, ce sont des
considérations qui n'entrent absolument pas dans la nomination de
candidats à des postes semblables. Personnellement, au cours de cette
période, j'ai eu diverses représentations pour modifier la
composition des administrateurs de la régie et des commissaires et j'y
ai résisté. Il y avait une vacance à combler à
Québec, je l'ai comblée selon des critères qui sont dans
ce cas pour une période temporaire, compte tenu du livre blanc, ni pire
ni mieux que ceux utilisés par l'ancien gouvernement pour combler des
postes semblables.
M. Verreault: Mais c'est temporaire... M. Goldbloom: M. le
Président...
M. Tardif: Non, c'est un procureur ad hoc, nommé selon le
bon plaisir...
M. Laplante: Si vous voulez des cours, on peut vous en
donner.
M. Verreault: S'il n'était pas qualifié, il va
l'être.
M. Tardif: Oui, mais pour un avocat de pratique, apprendre
à juger de causes de la régie, ce n'est pas un gros
problème.
M. Goldbloom: C'est le ministre qui l'a dit. M. le
Président, le ministre vient de dire que cette nomination a
été faite d'une façon semblable à celle
utilisée par le gouvernement précédent. Il aurait pu
dire...
M. Tardif: Selon le bon plaisir.
M. Goldbloom: II aurait pu dire par tous les gouvernements
précédents...
M. Tardif: Par tous les gouvernements antérieurs, l'Union
Nationale...
M. Goldbloom: sauf que, lui-même, il y a quelques instants,
disait que son gouvernement agirait d'une façon différente et
d'une façon plus rigoureuse.
M. Tardif: C'est le fait que j'ai fait tenir un concours à
Québec, M. le Président, sauf qu'il n'y a pas eu de candidats
valables.
M. Goldbloom: M. le Président, quant à moi, on peut
passer au programme suivant.
Le Président (M. Marcoux): Concernant ce programme, les
députés de Taschereau et de Bourassa voulaient intervenir. M. le
député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, j'ai quelques questions tout
simplement. J'aimerais savoir du ministre, en ce qui a trait au livre blanc et
au projet de loi qui doit en découler, quel est le scénario, le
cheminement que doit suivre la démarche d'ici à son adoption
éventuelle par l'Assemblée nationale.
M. Tardif: M. le Président, à la suite du
dépôt du livre blanc au mois de décembre dernier et de la
présentation du projet de loi 96 qui a été adopté
depuis, diverses représentations ont été reçues
tant de groupements de locataires, de propriétaires, de constructeurs
d'habitation. J'ai transmis ces représentations aux commissaires,
membres permanents de la régie je pense, entre autres, au juge
Desjarlais, et aux deux vice-présidents pour qu'ils en tiennent
compte dans la rédaction de la loi en autant que cela n'irait pas
à rencontre de l'accord de principe donné par le gouvernement et
contenu dans le livre blanc.
Le projet de loi a été rédigé; on m'en a
remis une première version en date du 1er mai, donc lundi de cette
semaine. Je suis cependant en commission parlementaire avec vous depuis mardi;
je dois dire que j'ai parcouru à eu près la moitié de ce
texte de loi depuis; je n'ai pas terminé la lecture. Lorsqu'il
m'apparaîtra conforme au livre blanc et traduira vraiment la politique du
gouvernement à ce sujet, l'étape suivante sera le comité
de législation et ensuite le dépôt en Chambre. Par la
suite, ce sera la convocation d'une commission parlementaire après la
première lecture.
M. Guay: Après la première lecture? M. Tardif:
Après la première lecture.
M. Guay: D'accord. Les groupes qui manifestaient l'autre jour et
auxquels vous avez fait référence, avez-vous pu les identifier?
Parce qu'il me semble que ce sont des groupes assez curieux qui viennent
manifester pour une chose e ne veulent pourtant pas parler au ministre
responsable. Je trouve cela un peu étonnant.
M. Cordeau: Etaient-ils des manifestants professionnels?
Une Voix: Un mouvement péquiste.
M. Tardif: Ecoutez! Il ne m'appartient pas de porter de jugement
sur les organisateurs de cette manifestation, qui refusent qui
déplacent un groupe de personnes, qui nolisent des autobus de
rencontrer celui qui, en principe, faisait l'objet de leurs
récriminations. Peut-être que, finalement, c'est une nouvelle
stratégie, une nouvelle tactique.
M. Goldbloom: Elle ne me paraît pas nouvelle, M. le
Président.
M. Guay: Ces groupes n'étaient pas identifiés. On
ne sait pas qui ils sont. C'étaient des groupes de locataires, mais des
locataires d'où et de quoi.
M. Tardif: On m'a dit que c'étaient des locataires de HLM
de diverses régions du Québec. Je suis à peu près
moralement convaincu, M. le Président, qu'un bon nombre d'entre eux ne
savaient pas du tout ce qu'ils faisaient là. Mais ceci dit...
M. Caron: ... tour d'autobus.
Une Voix: Ils venaient peut-être de Verdun.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Bourassa.
M. Guay: Si vous me le permettez, j'ai encore une dernière
question. Les fonctionnaires de la régie qui sont devenus permanents, ne
l'ont pas été si j'ai bien compris après que
des concours aient été ouverts pour des catégories
d'emplois dans lesquelles ils se trouvaient. En d'autres mots, si je saisis ce
qui s'est produit, c'est qu'on a pris tous les fonctionnaires temporaires ou
occasionnels et on leur a donné une permanence d'emploi sans... On n'a
pas procédé pour autant à la vérification de leur
compétence.
M. Tardif: C'est exact. C'étaient déjà des
employés à la régie, parfois depuis un certain nombre
d'années, qui étaient d'ailleurs sous-payés, qui n'avaient
aucune sécurité d'emploi et qui sont devenus des fonctionnaires
permanents pour lesquels il a fallu procéder à un certain nombre
d'examens et de classification de calibrage avec la fonction publique et le
service du personnel du ministère. Cette démarche s'est
effectuée sans heurts, il me semble. En tout cas, on n'a pas
porté à mon attention de problèmes d'intégration
dans la fonction publique à un niveau correspondant à la
compétence de ces 200 ou 300 personnes.
M. Guay: Mais cette compétence a été
vérifiée?
M. Tardif: Cette...
M. Guay: En fait, c'est notoire qu'un organisme comme la
régie pouvait servir de lieu où l'on pouvait caser des amis
politiques qui n'étaient pas nécessairement
compétents.
M. Tardif: M. le Président...
M. Guay: Alors, c'est pourquoi je me demandais si, effectivement,
en intégrant ces personnes à la Fonction publique, il y avait une
forme; on les a classées comment, au fond, à partir de quelle
vérification? Je ne dis pas qu'elles ne sont pas compétentes.
M. Tardif: Ce n'est pas moi qui ai fait le choix.
Ces individus sont devenus, de par la loi, des employés
permanents de l'Etat. Une fois permanents, ils sont passés à
travers le filtre normal de la Commission de la fonction publique, compte tenu
de leur compétence, de la connaissance qu'ils pouvaient avoir de la
sténo, de la dactylo ou de l'information. Bref, à travers les
divers postes de la Fonction publique, ils se sont vus octroyer une
classification correspondant à ce qu'ils pouvaient faire,
indépendamment de toute considération politique. Ce n'est pas moi
qui...
M. Guay: Non, mais je voulais seulement savoir si on avait
vérifié leur compétence, vous me dites que oui. Ils sont
passés par la Commission de la fonction publique?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le ministre, la Régie des loyers, on dit
que c'est un service de conciliation entre propriétaires et locataires,
en vue d'essayer de trouver des solutions d'entente entre ces deux groupes.
Vous ne méconnaissez sûrement pas le problème des personnes
âgées qui vivent en résidence, où les promoteurs,
les propriétaires se spécialisent dans des résidences pour
personnes âgées. Mais, il arrive un fait, c'est que ces personnes,
en vieillissant, qui se trouvent entre l'âge de 70 et 90 ans souvent
lorsque vient le moment de contester à la Régie des loyers les
hausses de loyer ou d'autres services auxquels ils auraient droit selon leur
bail, ne peuvent se déplacer à la Régie des loyers. Elles
sont dans un cul-de-sac, à un moment donné, soit par le chantage
du propriétaire, ou d'autres moyens, et ces personnes ne peuvent avoir
recours aux mêmes services que tout citoyen. Est-ce votre intention de
faire déplacer la régie dans ces résidences, par un
article de la loi; si c'est une résidence de cinq personnes
âgées, non, ce n'est pas dans ce sens. C'est dans le sens
qu'à partir d'un certain nombre de plain- tes, soit 10, 15 ou 25
plaintes, la régie puisse se déplacer avec obligation du
propriétaire de recevoir ces gens-là. La régie, par le
passé il faut être honnête vis-à-vis elle
a fait des tentatives dans certaines résidences de venir entendre
les cas de ces personnes âgées et les propriétaires
actuellement, je pourrais vous en nommer ont refusé
carrément de les entendre et ont dit: La régie n'a pas d'affaires
ici, restez là-bas, ils iront vous voir s'ils veulent être
entendus. Est-ce que vous avez l'intention de corriger cela?
M. Tardif: M. le Président, il m'est assez difficile de
contraindre un propriétaire à mettre à la disposition de
la régie, pour les fins d'une audience impliquant propriétaires
et locataires, des locaux. Là-dessus, j'ai déjà
reçu les représentations du député de Bourassa, que
j'ai transmises au président de la régie qui m'a
déclaré qu'après, effectivement, quelques essais dans ce
sens, des difficultés avaient été rencontrées sur
le plan des locaux parce que, généralement, le fait de tenir des
audiences ainsi dans des foyers amenait une affluence peu commune aux audiences
de la régie et on se retrouvait, finalement, avec une situation qui
impliquait presque l'établissement d'un service d'ordre et diverses
raisons semblables.
Je dois avouer, M. le Président, que c'est peut-être un peu
court comme réponse et qu'il faudrait peut-être songer à
faire quelque chose d'intermédiaire entre le fait d'avoir la
régie qui siège dans ce temple de justice, quelque part rue
Notre-Dame, et celui d'aller siéger dans la chambre à coucher
même des gens. Mais, quelque part entre les deux, il sera peut-être
possible d'avoir, dans le quartier tout près, une salle qui pourrait
être utilisée pour ces fins-là et qui faciliterait la
présence de ces personnes. ( 17 heures)
II y a également des mesures prévues dans le livre blanc
destinées à faciliter ce genre de choses, lorsqu'on parle de la
possibilité de négociations collectives de baux, lorsqu'on parle
de la possibilité de reconnaître des associations de locataires
pour représenter ses membres, donc de faciliter ce processus
d'arbitrage, parce que cela en est un, mais je dois avouer qu'au moment
où nous nous parlons, je n'ai pas de réponse plus complète
à offrir au député de Bourassa, si ce n'est de trouver une
solution quelque part, entre ce que j'ai peut-être caricaturé en
disant de siéger sur les lieux mêmes et au Palais de justice qui
est loin et qui est susceptible d'intimider des personnes qui se vantent,
parfois, à l'âge de 65 ans de dire: Moi je n'ai jamais mis les
pieds dans une Cour de justice, comme s'il y avait quelque chose de
déshonorant à le faire.
M. Laplante: Merci, monsieur.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre. On va dans les
banlieues, on se déplace pour aller
entendre les gens. Ils sont venus à Verdun ou ils vont venir ces
jours-ci. Cela peut se faire ailleurs aussi, dans le hôtels de ville,
dans les écoles. Si cela n'est pas fait, cela va se faire dans le mois
de mai.
M. Tardif: J'ai demandé que cela se fasse dans ce
sens-là.
M. Caron: Mais, je vous dis que cela va se faire, parce qu'on
nous a demandé une salle à l'hôtel de ville et on a
accepté.
M. Tardif: De la même manière que j'ai
demandé au président de la régie je m'excuse
auprès du député de Verdun j'ai demandé au
président de la régie, parce que celui-ci me priait d'obtenir
pour lui auprès du ministère des Travaux publics des locaux
supplémentaires, au Palais de justice, je me suis opposé à
cette requête en lui disant non; vous allez à la place ouvrir des
bureaux en périphérie, c'est-à-dire, plus
particulièrement à Longueuil, à Laval, plutôt que de
tout concentrer au Palais de justice. Des commandes, dans ce sens, ont
été prises.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce qu'on peut
procéder selon ces programmes-là, comme on a
procédé dans les autres au début, c'est-à-dire
poser des questions d'intérêt général et ensuite
revenir au programme, un par un, parce que souvent on peut arriver avec des
questions qui vont se mêler.
Le Président (M. Marcoux): Je pense qu'il y avait
consentement pour aller de cette façon.
Société d'habitation du
Québec
M. Cordeau: M. le Président, l'objectif pour 1977 pour la
société était d'ajouter à l'inventaire des
logements 3 700 nouveaux logements. Est-ce qu'on pourrait savoir si vous avez
atteint votre objectif que vous vous étiez fixé, tel qu'il
apparaît dans le rapport 1976/77?
M. Tardif: Je croyais avoir répondu à cette
question au député de Saint-Hyacinthe en disant que la
programmation 1977 a été mise entre parenthèses. Nous ne
l'avons pas réalisée, cette programmation 1977.
M. Cordeau: Non pas la programmation 1977, mais sur les
programmations antérieures.
M. Verreault: Mais, est-ce que vous avez le programme complet ou
le rapport complet?
M. Cordeau: Pour faire suite aussi, M. le ministre, à
cette première observation, pourriez-vous nous faire connaître
quels sont, en pourcentage, les travaux non encore réalisés,
concernant la programmation de la SHQ depuis 1973 et cela, pour chaque
année?
M. Tardif: Oui, M. le Président, je pourrais, sans aucun
doute, produire les données à ce sujet. De la programmation
pré 1974 qui s'élevait à 2 304 logements, il reste encore
à l'étape des études un projet de 75 logements. A
l'étape de plans et devis, parce qu'il y a dans ce cheminement des
projets, donc un certain nombre d'étapes, l'une d'elles c'est
l'étude préliminaire; la deuxième, c'est l'étape
acquisition de terrains; la troisième, plans et devis; la
quatrième, les soumissions publiques; la cinquième,
évidemment, la construction. Ensuite, il y a la gestion par
l'administration financière et la passation, en quelque sorte, pour fins
de gestion, à l'Office municipal d'habitation.
A l'étape étude pour la programmation pré 1974, en
date du 31 mars 1978, un projet à l'étude de 75 logements;
je pourrai indiquer plus loin au député de quel projet il s'agit
un projet à l'étape plans et devis pour 80 logements; six
projets en construction pour 474 logements; ce qui faisait que, dans cette
programmation pré 1974, un total de 1675 logements livrés
habitables et utilisés, ou qui s'étaient ajoutés au parc
immobilier.
Pour la programmation de l'année 1974 qui portait sur 1823
logements, un projet est à l'étude pour dix logements; cinq sont
à l'étape des plans et devis; cinq projets pour 144 logements
à l'étape des soumissions publiques; quatre projets comprenant un
total de 352 logements sont présentement en construction ou
étaient en construction au 31 mars 1978 et un total de 1085
logements avaient été livrés à la direction
générale des hypothèques pour fins d'administration.
Pour la programmation de l'année 1975 qui comprenait 61 projets
à l'origine pour un total de 2768 logements, un projet est à
l'étude pour seize logements; 23 sont à l'étape des plans
et devis pour 829 logements; douze projets sont à l'étape des
soumissions pour 447 logements; quinze projets sont en construction pour un
total de 813 logements; de cette programmation 1975, dix projets ont
été livrés habitables pour un total de 669 logements.
Pour la programmation de l'année 1976 qui comprenait 3695
logements: deux projets pour 24 logements sont encore à l'étude;
34 sont à l'étape d'acquisition de terrains pour 1290 logements;
29 projets pour un total de 1004 logements sont à l'étape des
plans et devis; trois projets sont à l'étape des soumissions
publiques pour 77 logements; 24 projets sont en construction, en chantier, pour
un total de 1263 logements c'est-à-dire ceux en chantier pour la
programmation 1976 et un projet compris dans la programmation 1976 a
été livré à la direction des hypothèques
pour administration; donc, habitables, un projet de 105 logements.
Quant à la programmation de l'année 1977 dont j'ai dit
qu'elle avait été mise entre parenthèses la
programmation qui avait été annoncée entre le 18 octobre
et le 15 novembre 1976 comme
étant la programmation des carnets de commandes de l'année
1977 il n'y a rien eu de fait sur cette programmation. Cependant, une
programmation spéciale 1977 qui est substituée comprenant les
2000 unités de logements préfabriquées comme telles,
comprenant 545 unités de logement additionnelles à la ville de
Montréal, puisque nous avons demandé à l'Office municipal
d'habitation de nous dire ce qu'elle pouvait produire en sus de ce qui avait
déjà été autorisé et nous ayant
indiqué ce nombre de 545, nous lui avons donné le feu vert, cela
comprend également un projet de répétition à
Chicoutimi et un autre projet à Hull pour un total de 2848 logements
dans la programmation 1977 spéciale non incluse dans l'acte.
Maintenant, si parfois on faisait en sorte que nous pouvions couper dans
la programmation de 1977 originale un projet, puisque nous en bâtissions
un dans les environs immédiats ou à peu près, par le
procédé de préfabrication notamment... De cette
programmation spéciale de 1977, un projet est encore à
l'étude ou en suspens pour 85 logements; 18 projets pour un total de
1603 logements sont à l'étape des soumissions publiques; sept
projets représentant 796 logements sont en construction ou en chantier
évidemment, aucun de ceux-là n'a encore été
livré pour occupation. Au grand total, au 31 mars 1978, il y avait donc,
si je reprends, si je totalise tout ce qui est dans le moulin, comme on dit,
c'est cela, donc, il y a donc en tout, M. le Président, il y avait,
pardon, au 31 mars 1978, à l'étude ou en suspens, six projets
représentant 210 logements. A l'étape, acquisition de terrains,
52 projets représentant 2893 logements; à l'étape plan et
devis, 58 projets représentant 2145 logements; à l'étape
des soumissions publiques 23 projets représentant 1016 logements. En
construction, au 31 mars 1978, 56 projets représentant 3698 logements,
et le parc immobilier de la société, c'est-à-dire ce qui
avait été livré habitable et qui venait s'ajouter au parc
immobilier antérieur, représentait, au 31 mars 1978, 23 279
logements répartis dans 385 projets ou ensembles d'habitation.
Ceci représente un accroissement entre le 1er décembre
1976 comme tel, parce qu'on a pris cette date-là quelque temps
après que je suis arrivé au ministère, faire le point
le parc immobilier, à ce moment, se composait de 19 745 logements
répartis dans 346 projets. Il y avait, au 1er décembre 1976, 19
745 logements répartis dans 346 projets. Depuis cette date je
parle de logements utilisables, habitables comme tels depuis ce temps,
on m'informe qu'au 31 mars 1978, le parc immobilier se composait de 23 279
logements, c'est-à-dire un accroissement de 3534 logements, au cours de
cette période en question.
Maintenant, à l'étape de la construction, ainsi qu'on l'a
indiqué, M. le Président, il y avait, au 31 mars dernier, 3698
logements en construction; nous nous sommes...
M. Verreault: Sur combien? M. Tardif: Sur...
M. Verreault: Vous avez dit trois mille quelque chose sur combien
qui sont en construction?
M. Tardif: C'est 3698 qui sont en construction, en chantier
présentement. Sur l'ensemble des logements qui sont dans...
M. Verreault: Est-ce que c'est sur les 19 000 ou 20 000?
M. Tardif: ... la machine à saucisse. Pardon?
M. Verreault: Est-ce que c'est sur les 19 000 ou 20 000?
M. Tardif: Non, excusez-moi. Je reprends: La situation, au 31
mars dernier, était un parc immobilier, un stock de logements de 23 279
livrés habitables. D'accord? En sus de ce stock de logements
livrés habitables, il y avait 3698 logements en chantier. D'accord? Et
donc, le reste que l'on a vu à ces diverses étapes.
L'accroissement du stock de logements habitables, entre le 1er décembre
1976 et le 31 mars, a été livré habitable, donc, de 3534
logements. D'accord? Et pour ce qui est des mises en chantier, nous nous sommes
fixé un objectif à l'occasion du programme de soutien d'emploi
annoncé par le premier ministre au mois d'octobre dernier, d'avoir au 30
juin prochain, 6500 logements en chantier. Nous en avions, au 31 mars dernier,
3698 en chantier ou en construction. Donc, cela veut dire que nous allons
tenter, d'ici le 30 juin, d'en faire passer 3000 autres, de l'étape des
études, des plans et devis, des terrains, à l'étape
construction. Est-ce que nous y parviendrons? On parviendrait à n'en
avoir que 5000 ou que 5500, que cela serait déjà un effort
considérable dans la production ou la mise en chantier de ces logements
sociaux. (17 h 15)
M. Verreault: M. le Président, si, tout à l'heure,
j'ai reposé l'autre question à vos statistiques, c'était
pour savoir si, depuis qu'ils ont la programmation 1973/74, il y a eu un total
accumulé d'unités de logement qui ont été
annoncées par les ministres.
De ce total, ce qui m'intéressait de savoir tout à Iheure,
c'est combien il y en a actuellement de construits et combien il en reste
à construire au 31 mars 1978.
M. Tardif: De complètement construits... M. Verreault:
C'est cela.
M. Tardif: ... de livrés, habitables, il y en avait au 31
mars dernier, 23 279.
M. Verreault: Combien en reste-t-il à livrer. M.
Laplante: 3698.
M. Tardif: Non, 3698, ce sont uniquement ceux qui sont en
chantier. Maintenant, il y a tous ceux qui sont dans le moulin comme on
dit à
diverses étapes; or, tout ceci, y compris ceux en construction,
cela représente 9962.
M. Verreault: Si j'ai bien compris votre raisonnement tout
à l'heure, votre explication, c'est que cela prend en moyenne trois ans,
lancer un projet et le finaliser.
M. Tardif: Cela prenait, jusqu'à maintenant, trois ans.
J'espère raccourcir les délais je ne dis pas cela
méchamment mais, dans le cas de la préfabrication, on
m'informe qu'au sujet d'un des projets mis en chantier dans le cas de la
préfabrication, on devrait m'en remettre les clés d'ici deux
mois. Le contrat a été accordé il y a huit mois, ou
même pas. Combien de temps, M. Carreau?
M. Verreault: Ce sont les mises en chantier, M. le
Président.
M. Tardif: Le contrat a accordé au mois d'octobre, c'est
un projet situé à Longueuil... Contrat accordé en octobre,
mis en chantier au mois de décembre et on nous livre la clef à la
fin de juin.
M. Verreault: Merci.
M. Tardif: Maintenant, je dois avouer, M. le Président,
que nous avons court-circuité la machine dans ce cas. Par exemple,
à l'étape des terrains, nous avons sélectivement pris des
municipalités qui avaient déjà des terrains. On ne s'est
pas posé un million de questions, parce que bien souvent on impute des
retards à la Société d'habitation du Québec, mais
il faudrait souventefois dire qu'il y a un taponnage, si on me permet
l'expression, qui provient du choix des terrains à l'intérieur
même de la municipalité: C'est qui vendrait le terrain de qui! Qui
pousserait le terrain de qui!
Déjà, dans ce projet de préfabrication, j'ai
mandaté un architecte et un ingénieur et je leur ai dit: Vous
allez aller dans les municipalités et vous allez leur demander quelles
sont celles qui ont déjà des terrains. Où il n'y aura pas
de chicane, c'est cela le terrain. Il y a eu un cas ou deux où on a
essayé de nous refiler un terrain qui était un peu
marécageux, c'était un ancien dépotoir et on ne l'a pas
pris. A part de cela, tout s'est bien passé.
M. Goldbloom: Le ministre me permettra de le remercier d'avoir
précisé quelque chose qui avait besoin d'être
précisé.
M. Verreault: J'aurais peut-être... C'est peut-être
un fait unique, mais juste par curiosité...
Il y a eu des professionnels qui ont été
désignés avant 1976 pour faire des plans et, évidemment,
il y a eu des retards dans certains plans... De toute façon, je peux
vous préciser le cas, je pense que le président doit être
au courant du dossier, c'est celui de Waterloo où on a remercié
les anciens professionnels, les plans étant terminés et
finalisés.
Il y a peut-être eu des modifications. D'ailleurs, cela fait suite
à une question que j'ai posée au président, ce qui
m'amène à poser la question d'une manière
générale. Le choix des professionnels, maintenant, se fait de
quelle manière?
M. Tardif: M. le Président, lorsque je suis arrivé,
j'ai non seulement posé des questions concernant... Comment raccourcir
les délais aux diverses étapes?
Tantôt, j'ai parlé de préfabrication, de
répétition de projets, de plans à l'interne, d'achat, de
location, tout cela, c'est une des étapes, c'est l'étape
réalisation ou construction ou enfin, achat, si on achète. Je me
suis également posé des questions à l'étape
acquisition de terrains, à l'étape plans et devis.
A l'étape acquisition de terrains, il y avait divers facteurs qui
amenaient des délais, des représentations des
municipalités en étaient, d'une part. D'autre part, il y avait
des délais dus enfin, on croyait au tout début aux
notaires, parce qu'on disait: La Société d'habitation n'a pas
suffisamment de notaires pour instrumenter dans tous les cas. On m'a
demandé: M. le ministre, est-ce que vous avez à nous donner une
liste de notaires que nous devrions consulter? J'ai dit: non, je n'en ai pas de
liste, et, vous n'en aurez pas de moi non plus. Je vous demande donc, à
la place, si vous achetez le terrain de M. le député de Shefford,
par exemple, de prendre son notaire à lui; cela réglera le
problème en attendant que le ministère de la Justice soit en
mesure de fournir suffisamment de professionnels.
Or, cela a été la formule que j'ai demandé
d'utiliser. Parallèlement à cela, j'ai demandé aux gens du
contentieux de mon ministère de se pencher sur des amendements possibles
à la Loi des cités et villes et au Code municipal, amendements
qui permettraient aux municipalités d'acquérir des terrains pour
des fins d'habitation et non pas uniquement pour des fins municipales.
Là-dessus, les gens m'ont invité...
M. Verreault: ... Précisez la question, M. le
Président.
M. Tardif: Oui, d'accord. Mais je veux arriver à la
deuxième étape. Ce que je veux dire, c'est qu'on a essayer d'agir
sur chacune des étapes; je veux arriver à celle des plans et
devis, si vous me le permettez. D'accord? Mais en bref, le dossier sur la
question des terrains et les amendements possibles à la loi sont
à l'étude. On m'a invité à une certaine prudence
là-dedans, afin de m'assurer que ce droit d'acquérir des terrains
par les municipalités n'impliquerait pas nécessairement qu'elles
aient le feu vert pour les céder à vil prix par la suite.
Finalement, l'étape des plans et devis, M. le Président,
il faut quand même savoir comment tout ceci fonctionnait. On retenait une
firme d'architectes, de professionnels, pour préparer des plans que
ceux-ci devaient, à l'intérieur d'un projet... Si, par exemple,
il y avait un projet de 50
logements approuvé dans un endroit donné, pour un montant
approximatif, cette firme devait préparer d'abord des esquisses
préliminaires. Ces esquisses devaient être produites dans des
délais de 60 jours. Sur réception de ces esquisses
préliminaires, la Société d'habitation examinait le tout
et donnait le feu vert pour continuer ou non, selon le cas. Si elle disait:
Non, ce n'est pas tout à fait conforme à ce que l'on attend, elle
les retournait et demandait des retouches ou des corrections. Le dossier
pouvait séjourner plus ou moins longtemps à la
société, puis il était retourné à la firme
de professionnels pour la phase 2 des plans et devis, qui était cette
fois, préparation des plans et devis plus détaillés.
Là aussi un autre délai était prévu,
c'étaient 90 jours à la firme pour réaliser cette
deuxième étape, puis le dossier revenait à la
société où des professionnels de la boîte
examinaient si c'était conforme aux normes de la société.
Lorsque cela ne l'était pas, ils retournaient le tout à nouveau
et finalement, cela revenait à la société qui donnait le
feu vert pour la troisième étape qui était celle des plans
et devis complets avec cahier de charge et tout. C'était 90 jours
également. Donc, trois étapes dans la confection des plans, 60
jours, 90 jours et 90 jours, étapes A, B et C, avec entre cela un
va-et-vient possible.
Lorsque je suis arrivé, j'ai constaté, concernant la
programmation de 1975 notamment je vous ferais remarquer que je suis
arrivé là à la fin 1976 que nous n'avions pas en
main les plans dans plus de 90% des projets de l'année 1975. Si bien que
j'ai demandé pourquoi et, à ce moment, on a constaté que
les délais prévus dans les contrats avec ces professionnels, de
60 jours, 90 jours, 90 jours, n'étaient pas respectés. Il y avait
aussi des délais de la société, délais
d'approbation entre les étapes. J'ai demandé que dans tous les
cas où les délais étaient vraiment excédentaires
puisque, au terme même du contrat signé, ces gens-là
étaient en défaut de voir à les aviser de cela et
de produire les plans sinon les contrats seraient annulés.
M. le Président, il y a eu un certain nombre de lettres qui sont
parties, d'annulation de contrat; cependant, la plupart des firmes, cela les a
stimulées et elles ont produit effectivement des plans. Je pense que,
sauf exception, on me confirmera qu'il y a eu très peu, finalement,
d'annulations concrètes. Est-ce que l'on peut...
Pardon?
Il y en a eu une seule.
Il y en a eu une seule, finalement, qui n'aurait pas vu son contrat
réinstallé.
Celle de Waterloo.
M. Verreault: Ils ont été remplacés par qui,
est-ce qu'ils ont été remplacés par vos
fonctionnaires?
M. Tardif: Dans le cas de Waterloo...
M. Verreault: Parce que les plans sont terminés, quand
même?
M. Tardif: Non, les plans étaient à la
première phase de plans et devis préliminaires, même
très préliminaires. En fait, on avait une implantation sur les
sites.
M. Verreault: Est-ce qu'il serait plus avantageux de garder les
mêmes professionnels dans les circonstances?
Le Président (M. Marcoux): Pour ne pas intervenir dans ce
débat, on me demande si la commission peut se décider
immédiatement à savoir si elle siège ce soir ou non, parce
que le leader parlementaire du gouvernement voudrait informer la Chambre avant
6 heures de la possibilité qu'une autre commission siège.
Est-ce que vous êtes actuellement en mesure de décider si
la commission poursuit ses travaux à 20 heures? Qu'est-ce qui
arrive?
M. Caron: M. le Président, je pense qu'on devrait aller un
peu plus tard; cela donnerait une chance au ministre parce que, mardi, il ne
peut pas siéger, il est occupé à autre chose je ne
le dis pas d'une façon...
M. Tardif: Je m'excuse, je voudrais quand même, M. le
Président, si vous permettez... Je suis à la disposition de la
commission pour les vingt heures que doit durer, si besoin est, l'étude
des crédits. Je veux que ce soit clair.
On m'a demandé hier... Le député de Verdun m'a
demandé hier s'il était possible de continuer aujourd'hui, j'ai
dit oui. Mais il faudrait peut-être distinguer deux choses. Pour ce soir,
de toute façon, il y avait une session de la commission prévue de
20 heures à 22 heures. La commission peut décider de prendre ces
deux heures et de les passer de 18 heures à 20 heures à la place,
c'est une chose; une deuxième, ce serait de continuer mardi, comme on
peut fort bien imaginer continuer de 18 heures jusqu'à 24 heures, je
n'ai aucune objection et... Ce sont deux questions différentes. Je suis
à la disposition de la commission et je me rallierai au voeu de la
commission.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que les membres de la
commission ont un avis à exprimer sur les deux questions?
M. Goldbloom: M. le Président, quant à moi, quant
à l'Opposition officielle, je pense que nous serions en mesure de
terminer en continuant relativement peu de temps après 18 heures.
Le Président (M. Marcoux): Quand à l'Union
Nationale?
M. Cordeau: J'aurais quelques questions à poser, moi
aussi. Peut-être qu'on pourrait finir à 19 heures, après 18
heures; on peut continuer.
Le Président (M. Marcoux): Quant aux membres du parti
ministériel?
M. Guay: M. le Président, j'ai un certain nombre de
questions à poser sur le fonctionnement de la Société
d'habitation du Québec, sur les projets de la Société
d'habitation du Québec et je n'ai pas la moindre idée... Si on
ajoute les questions de l'Opposition officielle, les questions de l'Union
Nationale, les miennes et peut-être celles de certains de mes
collègues, est-ce que cela irait plus vite de continuer de 18 heures
à 20 heures ou de revenir de 20 heures à 22 heures? J'avoue que
je n'en sais rien.
Je ne suis pas prêt, à ce moment-ci, à vous dire
qu'à 18 h 15, nous aurons terminé, pas du tout.
M. Laplante: II faut donner une réponse avant 18
heures.
M. Goldbloom: M. le Président, il m'apparaît
évident que vous n'êtes pas en mesure d'informer le leader
parlementaire que nous ne siégerons pas ce soir.
Le Président (M. Marcoux): C'est très bien.
M. Goldbloom: C'est la conclusion qu'il faut tirer.
Le Président (M. Marcoux): Je vais informer le leader
qu'il est fort possible que nous siégions ce soir, donc, qu'il ne pourra
pas donner d'avis...
M. Tardif: Est-e qu'il est vraisemblable qu'on puisse continuer
de 18 heures à 20 heures?
M. Caron: II me semble, si vous voulez...
Le Président (M. Marcoux): Nous verrons, à ce
moment-là; disons ce que nous avons décidé pour le
moment.
M. Guay: Pardon?
M. Tardif: C'est-à-dire de filer sans arrêt
jusqu'à 20 heures plutôt que de revenir de 20 heures à 22
heures. Est-ce cela? On s'entend au moins là-dessus et on verra,
à ce moment-là, l'état de l'avancement des travaux de la
commission. D'accord?
M. Caron: D'accord, de notre côté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, nous continuons. Je
m'excuse d'avoir interrompu le député de...
M. Verreault: Ce n'était que pour savoir qui avait repris
les travaux après?
M. Laplante: Seulement pour éclairer une situation, si on
donnait notre consentement pour finir les travaux, mais avec la certitude
qu'à 20 heures ce sera fini pour qu'une autre commission prenne notre
place, aurait-on l'accord des oppositions?
Si on n'a pas l'accord, je vous dirai clairement, d'après la
consultation qu'on fait, que nous ne donnerons pas notre consentement et
à 20 heures on va revenir. Si on a votre parole que cela ne
dépassera pas 20 heures, que les travaux seront terminés, on va
dire au leader du gouvernement de convoquer une autre commission pour 20
heures. (17 h 30)
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux questions dans
ce que vient de soulever le député de Bourassa: D'abord, celle
d'un consentement entre les membres de cette commission pour modifier les
heures de séance, et deuxièmement, celle pour le leader
parlementaire, de convoquer une autre commission parlementaire. Je ne suis pas
en mesure de m'engager à l'égard de cette deuxième
considération. Je n'ai pas parlé avec mon leader parlementaire.
Je n'ai aucune idée de la disponibilité d'autres
députés pour siéger à d'autres commissions.
M. Laplante: C'est clair, M. le Président, il n'y a pas
consentement pour dépasser dix-huit heures; vous ne l'avez pas.
M. Guay: Ce n'est pas cela que j'ai compris.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Bourassa est un peu impulsif parce qu'il y a...
Le Président (M. Marcoux): Non, je vais faire le
résumé de la situation telle que je l'ai comprise.
M. Goldbloom: Ce ne sont pas les intérêts de
l'Opposition officielle qui sont en jeu ici.
M. Guay: M. le Président, si je peux me permettre. Je
crois comprendre que...
Le Président (M. Marcoux): Un instant, je vais essayer de
résumer la situation telle que je l'ai comprise. Ce que j'ai compris,
c'est que les membres de la commission étaient prêts à
poursuivre leurs travaux après dix-huit heures, possiblement même
jusqu'à vingt heures et que, selon toute vraisemblance, le leader
parlementaire pourra rendre la décision qu'il juge à propos
après avoir consulté ses conseillers et les autres. On n'a aucun
ordre à donner au leader sur les autres gestes qu'il a à poser.
Tout ce qu'on peut faire, c'est informer le leader qu'il est possible qu'on
poursuive nos travaux après dix-huit heures pour les terminer avant
vingt heures. Alors, c'est fait.
M. Guay: A vingt heures, la salle sera libre. Ce que le leader,
de concert avec les autres leaders, fera, je n'en sais rien.
Le Président (M. Marcoux): C'est cela. D'accord. M. le
député de Shefford, est-ce que c'était...
M. Verreault: Pour la troisième fois, c'est la
même question que je repose: Par quoi cela a-t-il
été remplacé?
M. Tardif: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait de
faire un commentaire à ce sujet, bref quand même. Il s'agit, comme
plusieurs le savent, d'un problème important au point de vue du terrain.
Comme on n'a pas trouvé, dans la région immédiate, des
professionnels spécialisés dans ce genre de problème, on a
confié le mandat à des professionnels avec qui la SHQ avait
déjà travaillé dans le passé et ces professionnels
sont de la région de Montréal. C'est effectivement ce qui a
été fait dans le cas qui nous concerne.
M. Verreault: Je trouve bien étrange que dans ma
région on n'ait pas de professionnels compétents.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... vous n'avez pas demandé le consentement
des membres de la commission pour que des non-membres interviennent. Ce
consentement est donné ex post facto.
Le Président (M. Marcoux): Ce n'était pas la
première intervention. Alors, j'ai présumé...
M. Cordeau: J'aimerais connaître la durée de la
réalisation d'un projet de construction en béton
précontraint du début de la pose du premier module si vous
voulez. Quelle en est la durée approximative? Parce que chez nous,
à Saint-Hyacinthe je remercie la SHQ de nous avoir accordé
un projet de 134 logements déjà, les fondations sont
là, mais par contre on attend les modules. J'aimerais connaître
des dirigeants de la société, la durée des travaux, ce
qu'ils prévoient environ?
M. Tardif: On m'informe que, en moyenne, les entreprises de
préfabrication nous ont assuré qu'à partir du moment
où elles peuvent avoir accès au terrain il y a le
problème de la fonte de la neige et tout cela, amener
l'équipement lourd sur place les travaux durent huit mois. Donc,
huit mois après la date du début des travaux, le
député de Saint-Hyacinthe pourra fièrement assister
à l'inauguration du HLM dans son comté.
M. Cordeau: Cela me fera plaisir d'être accompagné
du ministre.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Bourassa d'abord et par la suite MM. les députés de Taschereau et
de Verdun.
M. Laplante: On parle beaucoup de la difficulté de
construction, des problèmes de terrains. On se fait poser des questions,
nous autres, dans chacun de nos comtés sur la Société
d'habitation du Québec. Je ne voudrais pas porter de jugement, par mes
paroles, mais j'interprète ce que le citoyen nous dit souvent
elle est vue comme un monstre, elle est vue comme un organisme qui est lourd au
point de vue du fonctionnement. Il n'y a rien qui avance, les projets sont
longs à exécuter. Maintenant, vous avez donné quelques
raisons pour lesquelles il faut mettre du temps pour réaliser un projet
cela prenait trois ans auparavant. Ce qui me chicote personnellement,
c'est que le ministre disait tout à l'heure qu'on avait
déjà 346 projets de construction de maisons à logements,
représentant 23 000 unités de logement. Maintenant, il y a eu des
plans de faits pour cela. Pourquoi ne se sert-on pas de temps à autre de
ces plans? Je trouve cela étrange, et dans ma question, je voudrais
également savoir le prix des unités, disons, comme à
Montréal-Nord 124 logements combien coûtent-ils avec
le terrain? A combien reviennent-ils?
Par la suite, je vous poserai une autre question comparative à un
autre projet.
M. Tardif: M. le Président, d'abord en ce qui concerne la
répétition, j'ai mentionné tantôt que c'est notre
objectif d'en faire le plus possible. Cependant, il se posait un
problème de droits des professionnels sur leurs plans et devis que nous
avons dû négocier avec l'Ordre des architectes et des
ingénieurs; donc, des tarifs ou des honoraires particuliers pour ces cas
de réutilisation, d'une part. Ceci a été fait.
D'autre part, il y a évidemment le fait que nous devons tenir
compte de la topographie et que tous les plans ne sont pas
nécessairement utilisables tels quels, compte tenu du terrain et de
l'emplacement, mais néanmoins, nous voulons utiliser ces formules. Il
reste une précision à apporter ici, M. le Président, c'est
que même s'il est possible d'épargner du temps, des
énergies et de l'argent en utilisant le procédé de
répétition, il reste que le contrat avec les firmes d'architectes
et d'ingénieurs, les bureaux professionnels inclut non seulement la
préparation des esquisses préliminaires, des plans et devis, des
cahiers de charge, mais également la surveillance des travaux. Si bien
que nous devons, lorsque nous faisons de la répétition, conclure
une entente avec eux, pour ce qui est de la surveillance des travaux, d'une
part. D'autre part, quant au coût moyen de réalisation des
logements, c'est évident que cela pourra fluctuer en fonction du type de
logement. S'agit-il de logement familial, s'agit-il de logement pour personnes
âgées? Le prix pourra aussi être une composante
additionnelle importante et le coût des terrains vient augmenter le
coût unitaire par logement... Mais si le député de Bourassa
veut connaître le coût précis par logement d'un projet
particulier situé dans son comté, il me fera plaisir, connaissant
le projet dont il veut parler, de lui donner le coût exact ou aussi exact
que possible.
M. Laplante: Comment la société peut-elle avec
l'entreprise privée... Si je vous donne un exemple de 231 logis;
là-dessus, vous avez du trois et demi, du deux et demi, du un et demi,
plus
le secteur commercial qu'il y a là-dedans. Je vous parle d'une
entreprise privée. Une construction que je considère très
bien faite et qui a coûté, si je fais exclusion du commercial, $19
000 du logis. Les gens sont entrés dedans, cela ne fait pas tout
à fait un an; les logis sont habités, ils ont subi l'inflation
peut-être plus que d'autres encore, ils ont subi des grèves, ils
ont subi les Olympiques lorsqu'on a commencé ce projet. Comment peut-on
les comparer à une société d'Etat?
M. Tardif: La réponse doit être assez
nuancée. D'une part, c'est que la Société d'habitation du
Québec a des normes que les entrepreneurs privés n'ont pas.
Lorsqu'on construit des logements publics, il y a des exigences qui doivent
être différentes de celles qui sont pour les entreprises à
but lucratif. Il y a des normes de sécurité lorsqu'il s'agit de
foyers pour personnes âgées, ne serait-ce que quant au type de
poignées de porte qu'on utilise, notamment pour faciliter la
manipulation par ces personnes. Le fait que ces poignées de porte
doivent avoir, en vertu de normes, une résistance au feu de X minutes,
ce qui n'est pas nécessairement le souci du député de
Bourassa de s'assurer de ces normes lorsqu'il construit sa propre maison. Bref,
un certain nombre de normes qui viennent augmenter les coûts. Il y a
aussi le fait qu'il faut faire attention lorsqu'on parle du prix de
réalisation contre le prix de construction, le coût de
construction. Nous sommes allés en soumission publique récemment
pour des logements publics et nous avons obtenu des soumissions de $18 500 par
unité de logement, coût de construction, ce qui est plus bas que
le coût de réalisation qui lui, inclut le terrain, inclut les
études faites, les plans et devis, inclut également les
équipements ménagers qui sont dans les logements. Quand on parle
de coût de réalisation, aménagement paysager, espace de
stationnement s'il en est, qui viennent augmenter le coût moyen par
logement, de sorte qu'il faut faire attention et s'assurer qu'on compare des
choses comparables sur le plan de la qualité de la construction, des
normes de construction. Si la société, comme c'est le cas, s'est
astreinte elle-même à avoir un minimum de 5% de logements pour
handicapés dans chacun de ces projets, par exemple, et que dans ces 5%
de logements pour handicapés, il faut avoir des corridors un peu plus
larges, des portes un peu plus larges, des équipements spéciaux
pour les personnes handicapées; ceci vient augmenter une nouvelle fois
le coût, ce qui n'est pas nécessairement une préoccupation
de certains bâtisseurs de s'assurer qu'il y a des logements pour
personnes handicapées, en chaise roulante, paraplégiques, ou
autres. Juste s'assurer qu'on compare les mêmes choses. Ceci dit, la
société procède par voie de soumissions publiques et ces
soumissions produisent, selon évidemment le marché et la demande,
des prix assez différents.
M. Laplante: M. le Président, avant même et
justement au coeur du sujet...
M. Tardif: Je voudrais juste ajouter une autre remarque; ceci,
bien entendu, à supposer aussi que le coût des terrains n'a pas
été soufflé indûment par ceux qui ont fait des
pressions pour s'assurer que leurs terrains étaient achetés.
M. Laplante: Si je le comparais, M. le Président, au
coût de l'immeuble que j'avais en tête, c'est un coût de
terrain assez astronomique. C'est le terrain compris dans le prix que je vous
ai donné là. Mais toutes ces questions, c'est pour m'amener
justement au coeur du problème; c'est que vous m'avez apporté les
réponses auxquelles je m'attendais. Vous m'avez parlé de
qualité, vous m'avez parlé de normes, vous m'avez parlé
surtout de sécurité.
C'est que dans le Québec où on vit aujourd'hui avec une
population de près de 480 000 personnes âgées, on laisse
à l'entreprise privée, actuellement, le soin de construire ces
immeubles avec les différences de coût que vous m'apportez, sans
les normes de sécurité et de qualité de ces constructions
auxquelles les personnes âgées auraient droit. On laisse
l'exploitation souventefois à des requins dans ce domaine.
Est-ce que la régie, par l'entremise de la Société
d'habitation du Québec, par votre entremise, est-ce que vous avez
l'intention de contrôler justement ces logements pour les personnes
âgées? C'est que l'abus qui se fait actuellement... Il faut en
visiter, il faut en voir et je pense que ce serait le rôle de l'Etat de
s'impliquer justement dans les normes que vous nous avez données.
M. Tardif: M. le Président, je croyais que la question du
député de Bourassa, à l'origine, état pour
souligner parfois les coûts plus élevés de
réalisation de logements publics. J'ai dit, d'une part, que ceci peut
être explicable par divers facteurs, les normes de construction pour...
les questions de terrain et autres. D'autre part, il me dit: II faudrait
peut-être voir non pas à abaisser les normes de
sécurité dans les logements publics, mais à hausser celles
que certains promoteurs privés utilisent dans la réalisation de
logements destinés aux personnes âgées. Evidemment, dans ce
cas, ils sont quand même astreints aux normes du Code national du
bâtiment, et pour ce qui est des normes de construction, dans leur cas,
le Code québécois du bâtiment. L'autre point, M. le
Président, c'est le fait que le député de Bourassa a
glissé de la construction vers le fardeau que représente le loyer
des personnes vivant en résidences, propriétés de
particuliers.
Cela, c'est une autre question évidemment; là, il y a une
distinction à faire entre les loyers payés dans les OSBL,
c'est-à-dire les organismes sans but lucratif, et les projets proprement
privés. En ce qui concerne les projets proprement privés,
évidemment, il en existe un certain nombre au Québec qui ont
été conçus expressément pour des personnes
âgées. A l'origine, parfois, ils ont été offerts en
location, avec toutes sortes de conditions, services d'infirmière, de
gardien, de
médecin répondant sur appel et tout cela et on nous
informe bien souvent qu'une fois les gens rendus sur place il n'y a aucun de
ces services et que les loyers qui, au départ, étaient
relativement bas, deviennent assez difficilement accessibles pour ces gens dont
le revenu est modeste. Or, si d'une part, le gouvernement peut tenter
d'accélérer la production de logements sociaux et s'y employer,
je pense que cela n'est pas la seule façon, et qu'il faut,
évidemment, imaginer d'autres façons de soulager ces personnes.
(17 h 45)
On peut imaginer que le programme de supplément de loyers pour
2000 logements peut être un de ces programmes, sauf qu'à
l'origine, pour la première année d'application, nous avons
pensé le limiter aux OSBL et aux coopératives d'habitation, des
organismes sans but lucratif, par définition, pour ne pas ouvrir dans
l'immédiat, dans le secteur privé, croyant, ainsi que
l'expérience a été vécue en Ontario, que ceci
pouvait avoir un effet inflationniste sur le loyer. A partir du moment
où un propriétaire privé sait que l'Etat paie la
différence entre le loyer économique et le revenu des gens, enfin
ce que le revenu des gens leur permet de payer, on a assisté en Ontario,
à une augmentation du coût des loyers. Le programme
expérimental du supplément de loyer est venu s'adresser, d'abord
pour soulager les personnes qui sont dans ces logements qui ne sont pas la
propriété de l'Etat, mais d'un organisme sans but lucratif
privé ou public, ainsi que les coopératives d'habitation.
Cependant, suite à des représentations que j'ai
reçues d'association de locataires vivant en résidence dans des
logements privés semblables, j'ai demandé aux gens de la
Société d'habitation d'étendre le programme de
supplément de loyer ou d'examiner la possibilité d'étendre
le programme de supplément de loyer qui est conçu, encore une
fois, dans la réglementation pour les OSBL et les coopératives
aux OMH, c'est-à-dire aux Offices municipaux d'habitation qui, par
définition, sont des organismes sans but lucratif, et
deuxièmement d'étendre le programme aux associations de
locataires de résidences pour personnes âgées qui seraient
formées en un organisme sans but lucratif, si bien que, s'il y avait,
dans une résidence de 200 logements de personnes âgées, une
association de locataires dûment patentée et incorporée en
vertu de la partie 3 de la Loi des compagnies, cet organisme serait reconnu
comme un organisme sans but lucratif qui pourrait négocier un bloc de
logements dans un édifice, auquel cas le programme de supplément
de loyer pourrait s'appliquer, à cet organisme sans but lucratif,
à défrayer l'écart de loyers.
J'ai demandé qu'on étende la définition d'un OSBL
pour inclure de telles associations.
La troisième façon que le gouvernement peut envisager
après les étapes: bâtir des HLM, en louer des logements et
combler l'écart, c'est évidemment un programme d'allocations de
logements. J'ai envoyé des fonctionnaires à Victoria, en
Colombie-Britannique, il n'y a pas un mois, voir le programme SAFER qui existe
dans cette provin- ce, qui prévoit une allocation-logements qui donne un
certain montant aux gens qui consacrent plus qu'un pourcentage "X" de leur
revenu aux logements.
J'ai eu un rapport, nous allons l'examiner et en voir les implications
pour le Québec. C est la troisième façon par laquelle nous
pourrions soulager ces personnes.
La quatrième façon, c'est évidemment par un
programme de revenu minimum garanti. Là-dessus, mon collègue, le
ministre d'Etat au Développement social, a reçu mandat du Conseil
des ministres d'examiner cette question du revenu minimum garanti.
La cinquième façon d'aider les locataires, c'est la
formule qui était annoncée dans le budget du ministre des
Finances récemment, du gouvernement, du crédit d'impôt,
c'est-à-dire de permettre aux gens de défalquer de leur rapport
d'impôt sur le revenu une partie de ce qu'ils paient en impôt
foncier, s'appliquant aussi bien aux propriétaires qu'aux locataires.
C'est une déduction qui est permise jusqu à un maximum de $400
c'est-a-dire 40% des taxes foncières jusqu'à concurrence de $400
moins 2% du revenu imposable.
Cette formule permet, particulièrement aux gens à la
retraite dont le revenu connaît une baisse au moment où ils
prennent leur retraite, de pouvoir continuer d'habiter chez eux, dans leur
maison, ou encore de connaître une réduction sur leur impôt
en raison de la portion de leur loyer qui est attribuable à la taxe
foncière.
Je pense, M. le Président, que c'est par une multiplicité
d approches qu'il faut tenter d'apporter un soulagement et non pas uniquement
par la formule de production de HLM même si, j'en conviens, il faudra
pendant un certain nombre d'années au Québec en produire et en
produire autant que nous le pourrons. Parmi tous ces programmes, entre le HLM,
le programme de supplément au loyer et la formule d'allocation de
logement, celui du revenu minimum garanti et celui du crédit
d'impôt, les trois derniers ont des avantages que les deux premiers n'ont
pas. Dans les deux premières formules, le locataire est lié
à un logement. Quand il a décroché le gros lot et qu'il a
gagné à la loto-habitation, il est gras dur; il ne bouge plus de
là. Les trois dernières formules permettent une mobilité
aux locataires; ils peuvent se déplacer d'un endroit à
l'autre.
Je pense qu'il faut avoir du logement social; il faut en produire autant
que nous le pouvons, mais il faut aussi assurer aux locataires un certain
choix, ce qui n'est pas toujours possible dans ce genre d'habitat.
Voilà en gros, M. le Président, l'éventail des
mesures que nous pouvons envisager en plus, évidemment, de la
multiplication de programmes du type coopérative quoique dans le cas des
personnes âgées, ce n'est pas tout le monde qui, à 65 ans
et plus, voudrait s'embarquer dans un projet de coopérative
d'habitation.
M. Laplante: Merci, M. le ministre. Vous nous avez annoncé
plusieurs bonnes nouvelles à l'inté-
rieur de votre programme. Ceci m'amène à vous poser une
dernière question. On parle de coût, on parle de multiplication de
logements et de relations fédérales-provinciales. Y a-t-il eu un
déblocage? Est-ce que les chinoiseries ont fini par amener des choses
plus concrètes?
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne le dossier
des relations fédérales-provinciales en matière
d'habitation, je dois avouer qu'un des aspects du dossier était celui
des fameux $64 millions qui, soi-disant, auraient été perdus par
le Québec parce que non utilisés. Je ferai remarquer au
député de Bourassa et d'ailleurs aux membres de cette commission
que jamais, en aucun temps, dans les années antérieures, la
Société centrale d'hypothèques et de logement
n'effaçait-elle le montant d'enveloppe budgétaire prévu
pour la construction de logements sociaux au Québec ou dans d'autres
provinces parce que non utilisé ou non engagé avant la fin de
l'année. C'était la première année que cela se
faisait ainsi.
Les représentations ont été faites et j'ai
personnellement communiqué avec M. Ouellet à quelques reprises
pour lui dire: Ecoutez! Cette histoire n'a pas d'allure; parce que les projets
ont été acheminés avec quelques jours de retard... De
toute façon, cela ne s'était jamais fait auparavant qu'on
enlève ainsi ce montant. Ce qu'il est important de préciser,
c'est que ces fameux $64 millions, ce n'est pas un cadeau; c'est une enveloppe
de prêts budgétaires sur lesquels nous payons des
intérêts de 9,58%.
L'autre point, hormis cette question des $64 millions qui, de toute
façon, est maintenant réglée, c'est la question de la
signature de nouveaux accords à la suite d'une rencontre que j'ai eue
avec M. Ouellet lors d'une conférence fédérale-provinciale
à Edmonton il y a plus d'un mois. A la suite de cette conférence,
des rencontres ont eu lieu à Québec, à Ottawa, à
Toronto et à Ottawa à nouveau.
Nous avons reçu, en effet, un certain nombre de propositions qui
ont ceci de particulier: elles ont été livrées à
chaque province individuellement par télégramme. J'ai reçu
un télégramme d'une quinzaine de pages qui est assez complexe,
mais je serai sans doute en mesure, d'ici les prochains jours, de donner la
position du gouvernement concernant ce dossier.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: Je vous remercie, M. le Président. J'entends des
rumeurs de l'autre côté de la table à l'effet d'ajourner
jusqu'à vingt heures. Je pensais que nous avions convenu de
continuer.
M. Caron: Moi, je n'en discute plus. J'ai fait ma part...
M. Guay: Je pensais que tantôt il y avait eu un
consensus...
M. Caron: J'ai fait ma part; je laisse cela... M. Guay:
... à l'effet de continuer jusqu'à...
M. Goldbloom: M. le Président, je regrette, je ne suis
plus en mesure de donner mon consentement pour continuer après dix-huit
heures.
M. Guay: II faudrait bien que le député de D'Arcy
McGee se fasse une idée un jour. Tantôt il le donnait, maintenant
il ne le donne plus.
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Guay: C'est une façon assez fantaisiste de
procéder.
M. Caron: il y a des fois qu'il survient des choses en cours de
route. On était de bonne foi, nous autres, ce matin.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, nous
poursuivons jusqu'à 18 heures.
M. Guay: Vous êtes de mauvaise foi, si je comprends
bien.
M. Goldbloom: Je m'excuse. M. le Président, je demande au
député de retirer les paroles qu'il vient de prononcer.
M. Guay: Je ne retirerai rien du tout, je déduis tout
simplement de ce que le député de Verdun vient de dire... Il dit
qu'il était de bonne foi hier et ce matin, alors il faut en conclure,
quoi ce soir?
M. Caron: On était de bonne foi, nous autres...
M. Goldbloom: M. le Président, cela allait tellement bien
jusqu'à l'arrivée de certaines personnes.
M. Verreault: C'est toujours les mêmes.
M. Goldbloom: II y avait une compréhension de part et
d'autre qui était dans l'intérêt des deux
côtés de la table.
Le Président (M. Beauséjour): Si cela allait si
bien, on poursuit avec les questions du député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, étant donné que le
député de D'Arcy McGee vient de nous annoncer que le consentement
qui valait, il y a une heure, ne vaut plus, comme il ne reste que cinq minutes
avant I'ajournement...
M. Verreault: J'aurais quelques questions.
M. Goldbloom: II y a d'autres personnes qui ont des questions
aussi.
M. Guay: A ce moment-là, on va commencer tout de suite. Je
ne sais pas du tout ce que le leader fait. Je suis ici...
M. Caron: J'aimerais bien poser quelques questions. Je n en ai
pas eu la chance encore. Je dois partir...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Verdun.
M. Guay: Non. Je pensais simplement. M. le Président,
puisqu on semblait vouloir ajourner à 20 heures... Dans les
circonstances, puisque ce n'est pas le cas, on va continuer jusqu'à 18
heures et je commencerai à poser les questions que j'ai à poser,
si vous voulez.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Verdun, votre tour vient tout de suite après
celui du député de Taschereau.
M. Verreault: La table de l'Opposition est à la droite.
L'Opposition est à la droite, il me semble.
M. Guay: On peut difficilement compter sur I'Opposition qui est
à la gauche, en tout cas.
M. Cordeau: Pardon?
M. Guay: Je ne parlais pas de vous. M. Cordeau, je m'excuse.
Le Président (M. Beauséjour): A I'ordre, s'il vous
plaît. On va revenir à la pertinence du débat. M. !e
député de Taschereau.
M. Guay: J'ai entendu tantôt avec beaucoup d'émotion
le ministre dire au député de Saint-Hyacinthe qu'il pourra
fièrement aller à I'inauguration prochaine d'un édifice
dans son comté...
M. Cordeau: Nous l'espérons.
M. Guay: Oui. je vous le souhaite d'ailleurs. J'avoue que
j'aimerais bien pouvoir faire de même moi aussi ce printemps. Il semble
bien, hélas, que ce n'est pas le cas. Cela me porte une fois de plus,
mais de façon encore plus approfondie à m'interroger sur le
fonctionnement de la Société d'habitation, en tout cas. en ce qui
a trait à son bureau régional de Québec. Je précise
immédiatement que mes questions ne mettent en cause, ni le ministre
lui-même, bien sûr. puisqu'il ne peut pas voir au fonctionnement
quotidien de la société, ni M. Careau ou M. Couture pour lesquels
j'ai beaucoup d'estime mais il n'en demeure pas moins qu'il y a quelqu'un,
quelque part, dans la machine qui semble ne pas comprendre comment faire. La
circonscription de Taschereau. M. le Président, comme vous le savez sans
doute, est celle du centre-ville de Québec, c'est-à-dire, celle
dont les besoins en logements sont les plus manifestes. Pourtant dans les 6500
logements que l'on espère avoir en chantier au 30 juin prochain,
à moins que la place d'Aiguillon ne soit en chantier, ce qui
m'apparaît incertain, je crois constater qu'aucun logement public ne sera
en chantier dans la circonscription qui, dans la région de la capitale
nationale, en a, de toute évidence, le plus besoin.
Ce n'est pas parce qu'on manque de projets. Il y en a un certain nombre
qui sont dans le décor depuis fort longtemps. Pourtant, on attend
toujours que la première pelletée de terre soit levée.
J'aimerais bien avoir des précisions: comment cela se fait-il, en
l'occurrence dans le cas de la place d Aiguillon. Il s'agit d'un projet bien
modeste de HLM pour personnes âgées d'une trentaine de logements
dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, que des concepteurs assez fantaisistes
je présume à la SHQ avaient d'abord
élaboré sur une plus large échelle, puisqu'on parlait d
une tour de quinze étages dans un quartier dont le gabarit était
de quatre étages. Des citoyens s'y sont opposés. Le Parti
québécois, à l'époque s'y est opposé. Le
projet a été repris, mais il y a de cela un bon moment.
J'aimerais savoir quand ce projet sera effectivement mis en chantier. M.
Couture m'a annoncé par lettre l'autre jour que ce serait le 15 juin. Le
chargé de projet, apparemment, ne semble pas d'accord avec cela au
bureau régional. Il semble penser que la chose n est pas possible.
J'aimerais savoir qui a raison et qui n a pas raison, et quand ce projet, qui
aurait dû déjà être terminé, sera mis en
chantier. (18 heures)
M. Tardif: Je n'ai pas d'autre réponse à donner au
député de Taschereau que celle-là présentement.
Nous devions aller en appel d'offres pour le 15 avril; on me dit qu'on n'est
pas prêt et qu'on ira en appel d'offres pour le 15 mai.
M. Guay: M. le Président, on devait aller en appel
d'offres le 15 avril, il faut bien s'entendre là-dessus. Après
l'histoire de la tour de quinze étages, on a refait le projet, on est
allé devant le Conseil du trésor avec un projet mirobolant, un
projet chromé, n'est-ce pas, qui aurait coûté dans les $40
000 ou même près de $50 000 l'unité. Il va de soi que le
Conseil du trésor l'a refusé, ce que les fonctionnaires de la
SHQ, au bureau régional, auraient pu deviner avant même
d'expédier le projet, et cela au printemps dernier.
Or, d'après les informations que j'ai ici, les nouveaux plans et
devis sont parvenus le 11 avril, c est-à-dire, neuf mois après
que le Conseil du trésor eut rejeté les deuxièmes plans et
devis parce que la tour constituant les premiers. J'aimerais bien savoir
comment il se fait que cela prend tant de temps pour faire des plans et devis,
qui sont en fait des modifications...
M. Verreault: ... de professionnels qualifiés dans votre
région.
M. Guay: Le député de Shefford, je pense, est mal
placé pour parler de cela.
Ecoutez, neuf mois pour avoir des plans et devis
légèrement modifiés pour en abaisser le coût, cela
veut dire qu'il y a quelque chose qui ne marche pas là-dedans.
M. Tardif: M. le Président, je crois avoir
mentionné tantôt, quand même, que si je suis prêt
à accepter l'idée que des lourdeurs administrati-
ves et des contrôles font que certains projets peuvent prendre du
temps, j'ai également mentionné que les offices municipaux
d'habitation et les municipalités où se construisaient ces
projets y étaient pour quelque chose. Or, dans le cas de place
d'Aiguillon, j'aimerais que M. Couture donne un certain nombre de
renseignements particulièrement quant aux délais encourus ne
résultant pas du fait de la Société d'habitation.
M. le Président, c'est sûr que c'est un des dossiers qui
nous est arrivé sur le bureau, lorsque nous sommes arrivés. Le
député a raison de dire que, au départ, c'était un
projet qui ne cadrait nullement avec l'environnement. Par la suite, il s'est
ajouté d'autres problèmes, problèmes de terrains,
problèmes d'exigence de stationnement de la ville de Québec,
c'est cela qui a été énormément compliqué et
quand on a eu fini de faire le tour, on s'est réveillé avec un
projet qui coûtait aux alentours, vous avez raison M. le
député, de $41 000 l'unité de logement. Je ne pense pas
qu'on aurait eu besoin de personne pour dire que cela n'a pas de bon sens, mais
on s'est réveillé quand même avec un délai
considérable et on arrive aujourd'hui, on voit la lumière.
On pense, nous, effectivement, que vers le 15 mai on va aller en appel
d'offres. Mais c'est sûr que si on avait prévu tout cela, on n'a
pas fait exprès en autant que l'on est concerné, c'est certain,
pour retarder le projet; on veut le faire le plus vite possible. Je regrette
beaucoup que cela ne soit pas fait encore.
Mais il a fallu le changer plus que tout autre, ce n'est pas seulement
changer quelques particularités, il a fallu recommencer au complet tous
les plans et devis, au complet. Alors, c'est comme si on était reparti
de rien.
M. Guay: Recommençant les plans et devis, étant
donné que le Conseil du trésor avait rejeté les
deuxièmes, au printemps dernier. Cela prend combien de temps pour faire
des plans et devis? Je comprends qu'ils ne respectent pas toujours les
délais.
M. Tardif: J'ai expliqué tantôt...
M. Guay: Oui, c'est pas toujours 60 à 90 jours, j'ai
entendu.
M. Tardif: Les trois étapes sont prévues de 60
jours, 90 jours, 90 jours, pour la partie faite par les professionnels à
l'extérieur avec les délais intercalaires pour la
Société d'habitation. Moi aussi je grimpe dans les rideaux et je
pose des questions et je bouscule du monde quand on m'informe que cela prend
autant de temps et je me dis: Est-ce qu'il n'est pas possible de raccourcir
tout cela. Mais cela a l'air que c'est, si on suit la procédure
actuelle, non; et c'est là notamment que je voudrais qu'on mette
l'accent sur la répétition, sur les projets, ou les plans
à l'interne. Dans le cas de place d'Aiguillon, les plans ont
été repris à l'extérieur au complet, mais je
partage l'impatience du député de Taschereau et celle en fait de
tous les députés qui nous pressent de questions sur la
réalisation de ces logements.
Je souhaite avec lui, je vais essayer de me faire donner le cheminement
complet de ce projet et je le lui remettrai.
M. Guay: Je voulais justement vous demander, M. le ministre, si
c'est possible de l'avoir. Je suis parfaitement conscient qu'à
l'hôtel de ville on n'a peut-être pas fait preuve d'autant de
zèle qu'on aurait pu, et j'ai aussi l'impression que, du
côté des fonctionnaires au bureau régional, ce n'est pas,
non plus, le zèle intempestif. D'absence de zèle en absence de
zèle, on se retrouve avec un projet qui ne part pas. Si je comprends
bien, la date n'est pas le 15 juin.
M. Tardif: Le document que j'ai devant moi dit: "Les nouveaux
plans et devis nous sont parvenus le 11 avril 1978. Ces nouveaux plans et devis
sont à l'étude et nous devions aller en appel d'offres vers le 15
avril. La chose a été impossible et les appels d'offres sont
prévus d'ici le 15 mai."
Nous sommes aujourd'hui le 4 mai, donc dans neuf jours...
M. Guay: Je vous parle d'une date qu'on m'avait donnée il
n'y a pas tellement longtemps.
M. Tardif: Ne revenons pas sur le passé, cela ne s'est pas
fait. Je vous dis: On me donne la date possible du 15 mai pour aller en appel
d'offres. Je m'engage aussi à retracer le cheminement sinueux de ce
projet et à en faire part des détails au député de
Taschereau.
M. Guay: Si c'était le seul projet dans Taschereau, M. le
Président, vous comprendriez que je dirais: C'en est un, mais les autres
fonctionnent bien. Mais le problème, c'est que les autres ne
fonctionnent pas bien. Il y a le projet Saint-Sauveur IV où la ville de
Québec, aux élections municipales, a dû mettre du gazon sur
le terrain...
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse, M. le
député de Taschereau, il est déjà plus de 6 heures
et...
M. Guay: C'est vrai, on n'a pas de consentement.
Le Président (M. Marcoux): Non, mais vous abordez d'autres
points qui risquent d'être longs?
M. Caron: Le député de Taschereau a un avantage,
c'est qu'à son caucus ou en Chambre il peut aller s'asseoir avec le
ministre et discuter de ces points, et nous, on aurait pu... c'est plus
difficile pour nous...
M. Guay: II faut remarquer qu'un député de
l'Opposition a un avantage marqué sur un député
ministériel...
Une Voix: On est démocratique.
M. Caron: On est de l'autre côté de la
clôture, mais je peux vous dire...
M. Tardif: Le député de Verdun, récemment,
avait un problème d'habitation dans son comté. Les portes de mon
bureau ont été ouvertes à tous ceux qui...
M. Caron: Un instant. Le ministre a toujours été
d'une gentillesse, mais je veux dire, il y a beaucoup de petits
problèmes qui pourraient se régler et cela donnerait une chance
à d'autres. Je n'ai pas dit que je n'avais pas été bien
reçu; j'ai toujours été bien reçu. Je ne voudrais
pas qu'on laisse planer certains doutes.
M. Goldbloom: Surtout dans des circonstances que j'ai pris le
soin d'expliquer privément au député de Taschereau.
M. Guay: ... de savoir pourquoi on ne siège pas de 18
heures à 20 heures. Cela n'a rigoureusement rien à voir avec
cela. Vous parliez de mardi prochain.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
municipales suspend ses travaux jusqu à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 8)
Reprise de la séance à 20 h 15
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La Commission des affaires municipales poursuit l'étude des
problèmes et des solutions en habitation.
La parole était au député de Taschereau.
M. Laplante: Qui vous a dit, M. le Président, qu'il y
avait des problèmes?
Le Président (M. Marcoux): C'est une hypothèse.
M. Guay: J'avais envie de répliquer à mon
collègue de Bourassa qui a dit qu'il y avait des solutions.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Taschereau.
Je pense que nous allons avoir une soirée aussi
mouvementée que...
M. Guay: Non, ce n'est jamais mouvementé!
Cet après-midi, avant d'ajourner, le ministre me signalait qu'il
était disposé à faire la compilation de la chronologie du
dossier de la place d'Aiguillon, étant donné que ce dossier
commence à revêtir certains aspects inadmissibles. Si cela
continue, le dossier sera bientôt classé monument historique.
J'aimerais bien m'assurer auprès du ministre que cette compilation ne
sera pas uniquement chronologique, mais qu'on y trouvera en même temps
les explications, au fur et à mesure de la chronologie, des raisons pour
lesquelles cette chronologie est ce qu'elle est. J'ai déjà une
chronologie dans mon dossier de la place d'Aiguillon, mais j'aimerais bien
savoir pourquoi les choses se sont déroulées comme elles se sont
déroulées à chaque étape, notamment pourquoi
l'appel d'offres qui devait être fait le 15 avril n'est pas encore
fait.
En ce qui a trait à un autre dossier, celui qu'on appelle
Saint-Sauveur IV, c'est-à-dire un terrain où on a démoli
les habitations depuis longtemps, dans le quartier Saint-Sauveur, on m'avait
assuré au téléphone, à la SHQ, que la mise en
chantier allait se faire l'automne dernier. Finalement, au moment des
élections municipales, la ville de Québec a dû mettre du
gazon sur ce terrain vacant, pour essayer de lui donner une allure un peu plus
présentable; donc les habitations ont été démolies,
le terrain est vide et nous attendons. J'aimerais savoir combien de temps
encore les gens qui ont été évincés des logements,
qui doivent retourner dans ces logements, qui sont donc logés de
façon temporaire depuis déjà à peu près deux
ans, devront attendre encore avant qu'on fasse la mise en chantier à cet
endroit.
M. Tardif: M. le Président, je me suis engagé
auprès du député de Taschereau à lui produire la
chronologie des étapes du dossier de place d'Aiguillon. En ce qui
concerne le projet Saint-Sau-
veur, les renseignements que j'ai devant moi présentement
distinguent deux sous-projets, le projet Saint-Sauveur IV, a et b, pour
lesquels la société vient de terminer les négociations
avec le ministère de l'Education, en ce qui concerne le terrain.
Cependant, on m'apprend encore que les estimations budgétaires sont trop
élevées on parle de $41 000 par unité de logement
et que le projet sera repris. On n'ira même pas, cette fois, au
Conseil du trésor. Le projet sera repris en entier.
Quant au projet Saint-Sauveur IV c, les plans et devis sont actuellement
analysés et l'appel d'offre est prévu également pour la
mi-mai, c'est-à-dire en même temps que celui de place
d'Aiguillon.
M. Guay: Dans le cas de Saint-Sauveur IV a et b, il s'agit de
l'achat par la SHQ de l'ancienne école Notre-Dame-de-Grâce,
école désaffectée depuis déjà un bon moment.
Je sais qu'il y a eu des pourparlers très longs avec le ministère
de l'Education, afin de s'entendre sur le prix. J'aimerais savoir ceci, parce
que, en même temps, c'est révélateur de la démarche
de la façon dont fonctionne la SHQ: Voilà que nous avions un
édifice public qui a appartenu à la CECQ, qui a peut-être
été cédé au ministère de l'Education, ou le
ministère de l'Education devait probablement donner l'autorisation de
vente, je ne sais trop...
M. Tardif: Les écoles, les édifices scolaires
n'appartiennent pas au ministère de l'Education, mais bien aux
commissions scolaires.
M. Guay: Oui, mais le ministère de l'Education n avait-il
pas son mot à dire dans la vente? C'est au ministère de
l'Education que cela a bloqué.
M. Tardif: II est possible que les ventes d'équipements
scolaires doivent être avalisées par le ministère, mais il
reste que ce sont les commissions scolaires qui sont propriétaires.
M. Guay: Tout ce temps, on savait que tôt ou tard cette
école serait démolie et qu'on allait y construire quelque chose.
Les négociations sont terminées, pour ce qui est de l'achat, mais
on apprend que les projets sont trop coûteux. Est-ce qu'on n'aurait pas
pu s'apercevoir de la chose avant, ou pendant, et la corriger, compte tenu que
les négociations ont été fort longues? Cela fait plus d'un
an que les négociations sont en cours.
M. Tardif: M. le Président, dans ce cas particulier, les
étapes ont progressé en même temps que se poursuivaient les
négociations pour l'acquisition des terrains; la préparation des
plans et devis se faisait également en parallèle à cela de
sorte que ce n'est pas nécessairement l'une après l'autre que les
séquences se sont déroulées.
Sur cette question de l'acquisition des terrains, je voudrais, encore
une fois, à la décharge de la SHQ et du ministère des
Affaires municipales dire ceci: Les terrains qui appartiennent
présentement aux commissions scolaires, celles-ci ne veulent pas
nous avons le même problème dans la région de
Montréal s'en départir et préfèrent
généralement les louer par bail emphytéotique, pour une
longue période, ou bien encore si elles les vendent, c'est au prix du
marché. Ce n'est pas une question qui doit être tranchée
par la Société d'habitation du Québec, mais bien au niveau
du Conseil des ministres, à savoir quelles seront les modalités
d'acquisition de ces institutions ou ces terrains qui ont été
payés par le ministère de l'Education à même des
deniers publics même si la propriété a été
cédée, à un moment donné, à la commission
scolaire. Ce n'est pas la Société d'habitation du Québec
qui va établir cette politique de transfert de terrain appartenant
à, non pas un autre ministère, mais bien à des organismes
qui ont une entité juridique distincte. C'est au Conseil des ministres
de le faire.
M. Guay: Si le ministre me le permet je lui souligne
simplement pour ne pas que le débat porte là-dessus dans
le cas de l'école Notre-Dame-de-Grâce, les négociations,
quant à l'achat, au montant à payer, sont en cours depuis plus
d'un an. Donc, cela fait déjà longtemps que l'idée de la
CECQ de se débarrasser de l'école est acquise. Mais les
négociations pour des raisons qui ne tiennent pas
nécessairement à la SHQ, je comprends que le prix demandé
était trop élevé ont été longues. Je
constate qu'une fois arrivé au bout des négociations, on nous
dit: II faut reprendre les projets. Si je me fie à la place d'Aiguillon,
la reprise des projets veut dire, au bas mot, neuf mois. Cela veut dire que
dans ce cas-là on ne sera pas plus avancé avant le printemps
prochain, enfin quelque part autour de là.
M. Tardif: M. le Président, dans ce cas-là, je suis
prêt à demander qu'on examine la possibilité de faire de la
répétition ou d'utiliser les plans déjà produits
à l'interne par la Société d'habitation du Québec,
plans avec lesquels nous sommes allés en soumissions dans le cas du
secteur Hertel à Hull ainsi que dans la ville de La Baie.
M. Guay: J'apprécierais beaucoup que cela se fasse pour
qu'on puisse construire le plus rapidement possible parce que cela
répond à un besoin social évident dans ce secteur.
Les deux derniers sujets. Un autre quartier, celui de Saint-Roch,
où on me dit qu'on doit procéder à une mise en chantier,
c'est-à-dire qu'on a acquis le terrain pour construire un HLM de 140
logements. J'aimerais savoir combien de temps il faudra avant que la pelle
mécanique se présente sur le terrain en question et qu'on puisse
en faire fièrement comme le député de
Saint-Hyacinthe le fera prochainement la mise en chantier.
M. Tardif: Malheureusement, je ne suis pas en mesure de donner de
façon précise l'échéancier sur ce plan de projet
parce que les 141 logements ne sont pas prévus dans un seul
édifice, mais dans plusieurs édifices à cause du gabarit
qu'exigent les règlements municipaux. On ne pouvait pas dé-
terminer cela tant et aussi longtemps qu'on ne contrôlait pas les
terrains nécessaires pour ce ro-jet.
Mais je pourrais vous dire, M. le député, dans environ une
semaine ce qu'on prévoit là-dedans.
M. Guay: Mais pour l'instant, il n'y a pas de plans et devis de
faits encore.
M. Tardif: C'est-à-dire que c'est à l'étape
de la rédaction de plans et devis préliminaires; c'est la phase
préparatoire. Il y a deux ans, on devait acheter ce terrain et on n'a
pas pu l'acheter parce qu'on trouvait, à ce moment-là, que le
prix était trop élevé.
Si je comprends bien, nous en sommes maintenant propriétaire.
Oui.
M. Guay: Est-ce que, à votre connaissance, ce terrain se
prêterait possiblement aussi au système de la réutilisation
de plans.
M. Tardif: Je ne suis pas en mesure... C'est-à-dire
qu'actuellement, à cause du gabarit, on a proposé à la
ville de faire trois étages du côté de la rue
Prince-Edouard et jusqu'à six étages vers la rivière
Saint-Charles, et on attend, sur ce plan, le service d'urbanisme de la ville
s'il est d'accord avec une approche comme celle-là.
M. Guay: Evidemment.
M. Tardif: Si vous me permettez, M. le Président,
d'ajouter ici une autre remarque, c'est que, dans le cas de la ville de
Montréal, afin d'accélérer la production de logements, la
Société d'habitation du Québec a conclu un protocole
d'entente par lequel l'Office municipal d'habitation de Montréal agit
comme mandataire de la Société d'habitation du Québec pour
réaliser lui-même l'office les logements dans la
ville de Montréal. C'est mon intention de proposer au Conseil des
ministres que la ville de Québec se voie confier le même mandat et
reçoive la même liberté de manoeuvre pour peu qu'il y ait,
à la ville de Québec, une volonté politique de le
faire.
M. Guay: Vous avez eu des conversations avec la ville de
Québec pour voir si celle-ci était disposée à se
voir confier de tels pouvoirs?
M. Tardif: Pas encore, M. le Président. Je me propose de
voir le maire de Québec aussitôt que j'aurai eu le feu vert sur la
programmation de 1978 et que je connaîtrai l'enveloppe budgétaire
dont je dispose.
M. Guay: Ce qui veut dire que, dans l'état actuel des
choses, et je reviens à l'idée, parce qu'elle est réelle,
je pense que pour les députés qui ne connaissent pas le
centre-ville de Québec, mais qui sont plus familiers avec le
centre-ville de Montréal, le comté de Taschereau se compare de
près au comté de Saint-Jacques. C'est dire que c'est le
comté par excellence où les problèmes se posent de la
façon la plus marquée et, même si on me dit, à
l'occasion, que dans la région de Québec on construit, mais si on
construit en banlieue, ça ne règle pas le problème du
centre-ville; au contraire, ça l'aggrave. Avec les appels d'offres qui
vont être faits à la mi-mai, il y en a, en tout et pour tout, pour
36 logements, ce qui est parfaitement ridicule en comparaison des besoins
énormes de ce secteur de la ville de Québec. Tant mieux si
ça se fait, mais, comparativement aux besoins, je souligne tout ce suite
que c'est tout à fait insatisfaisant et qu'il va falloir en faire
beaucoup plus et beaucoup plus rapidement si tant est que la chose est possible
d'en faire plus rapidement, ce dont je commence à douter.
Une dernière chose, M. le Président, et ça concerne
la partie sud du quartier Saint-Jean-Baptiste qui, en fait, se trouve dans le
comté de Jean-Talon, mais qui fera partie de la circonscription
électorale de Taschereau aux prochaines élections, si je projet
de modification à la carte électorale est maintenu; il s'agit de
la rue Saint-Gabriel. Comme on le sait, des maisons sur le côté
sud de la rue Saint-Gabriel avaient été achetées par la
ville de Québec il y a quelques années dans le but de les
démolir pour élargir la rue parce que le maire Lamontagne
était un ardent partisan, à la fois, du béton et de
l'automobile. Enfin, on en voit les résultats sur la colline
parlementaire. Il trouvait, dans le député actuel de Jean-Talon,
un noble écho à ses projets.
Toutefois, les valeurs ayant évolué, le gouvernement ayant
changé, la colline parlementaire ayant été remise en
cause, en tout cas, quant à son développement, la ville de
Québec a donc renoncé à démolir la rue
Saint-Gabriel et il se pose... D'ailleurs, cela était conforme aux
désirs des citoyens qui habitent dans cette rue. Le problème se
pose maintenant de la rétrocession de ces immeubles à des
coopératives de logements idéalement, formées de ces
mêmes citoyens. Toutefois, comme la ville de Québec, quand elle
exproprie, semble exproprier au fort prix, évidemment, cela a
coûté une fortune pour exproprier et c'est évidemment un
prix que les citoyens qui habitent dans cette rue n'ont pas les moyens de payer
et, de toute façon, à un prix qui ne correspond aucunement
à la valeur de ces immeubles. Cela valait peut-être le coût
pour exproprier, mais ça ne vaut pas le coût... Ce ne sont pas des
immeubles qui valent ce prix.
La ville de Québec a conséquemment fait une demande
à la Société d'habitation de désigner le secteur...
Je ne sais pas si c'est une désignation, enfin, de le faire
bénéficier du programme d'amélioration de quartiers, qui
implique, si je ne m'abuse, des fonds fédéraux.
J'aimerais d'abord savoir quelle est la division proportionnelle des
fonds fédéraux-provinciaux-municipaux dans un tel programme, si
ça permettrait, aux yeux de la ville de Québec, de régler
le problème de la rétrocession des propriétés? La
SHQ a refusé que la zone soit ainsi désignée ou
bénéficie de ce programme. J'aimerais savoir
pourquoi? Et après, on verra s'il y a lieu et moyen de revenir
sur la décision. (20 h 30)
M. Tardif: En ce qui concerne l'admission de ce
quadrilatère, enfin de ce secteur, au programme dit
d'amélioration de quartiers, je ne sais pas, au moment où nous
nous parlons je prendrai les renseignements si ce secteur a
été inclus dans les projets de désignation pour fins
d'amélioration de quartiers puisque évidemment, c'est la
Société d'habitation du Québec qui désigne les
zones en question.
M. Guay: Là-dessus, le maire de Québec m'a dit que
cela avait été refusé.
M. Tardif: Bon. Il faut quand même comprendre que depuis le
31 mars dernier, les programmes PAQ sont expirés. Il n'y en a plus. La
Société centrale d'hypothèques et de logement n'a pas
renouvelé ces programmes d'amélioration de quartiers, même
si, unanimement, les provinces ont demandé à la
Société centrale de reconduire lesdits programmes. Nous sommes
présentement en négociation avec la Société
centrale afin de les reconduire pour au moins l'année 1978, ces
négociations sont en cours présentement.
Je ne parle pas uniquement pour le secteur en particulier. Je parle des
programmes comme tels.
M. Guay: Quelle était la proportion de la contribution
de...
M. Tardif: M. Couture voudrait peut-être ajouter un
mot.
M. Guay: Ah oui!
M. Tardif: Deux choses, M. le Président. Le programme n'a
pas été refusé comme tel. Il est déjà
prévu dans les budgets des années antérieures parce que
cela remonte quand même à plusieurs années. Ce que nous
avons dit, à ce moment, lorsque la ville nous a soumis la demande, c'est
qu'on voulait poursuivre l'étude parce qu'il nous apparaissait que le
programme était trop relié à des projets d'infrastructure
et à de telles patentes et qu'il n'était pas assez axé sur
la restauration.
Alors, notre objectif est d'accroître le programme de restauration
pour inclure non seulement la rue Saint-Gabriel, mais la plus grande partie du
quartier Saint-Jean-Baptiste où il y a un problème d'envergure
à régler.
Alors, le projet n'a pas été refusé. Il a tout
simplement été retardé et en dépit du fait, comme
le ministre l'a mentionné, que les PAQ sont officiellement
terminés depuis le 31 mars, cela ne pose pas de problèmes en ce
qui concerne les budgets prévus pour cela parce que les sommes d'argent
sont encore disponibles.
Alors, notre demande, à toutes fins pratiques, de retarder le
projet visait tout simplement à lui donner plus d'envergure afin de
donner à tout ce programme sa véritable signification.
M. Guay: Le retard est un retard de combien de temps, dans votre
esprit?
M. Tardif: Je dois rencontrer justement le maire de Québec
ces jours-ci pour discuter en particulier de ce problème pour pouvoir le
présenter au ministre, parce que comme vous le savez, il y a une
procédure qui prévoit que la ville doit soumettre une demande et
cette demande doit être approuvée par le ministre des Affaires
municipales.
J'espère que d'ici un mois, toute la procédure sera
réglée s'il ne survient pas d'autres pépins
entre-temps.
Pour répondre à votre question, ces programmes sont
financés à 50% par le gouvernement fédéral sauf
pour les travaux d'utilité publique qui sont financés à
25%; la SHQ contribue aussi pour 25%, contribue pour la préparation des
programmes et pour l'administration des programmes.
C'est sûr que l'aide gouvernementale sur ce plan est très
importante et nous croyons vraiment que dans ce quartier, il ne s'agit pas tout
simplement de refaire quelques trottoirs. Il faut vraiment faire quelque chose
de plus grande envergure que cela et cela comprend non seulement la vieille rue
Saint-Gabriel qui... Autrement, on pense que cela risquerait d'être trop
évident qu'on veut réparer des fautes passées.
Je regrette de vous parler ainsi, mais c'est cela.
Je tiens à ajouter ici un commentaire; justement au sujet des
programmes dits d'amélioration de quartiers. Trop souvent,
malheureusement, ces programmes ont été assimilés presque
à des programmes de dégagement de terrain. On améliorait
soi-disant des quartiers en passant le bélier mécanique
là-dedans, en refaisant les rues et les trottoirs et en
démolissant assez allègrement. J'ai dû, dans un bon nombre
de projets d'amélioration de quartiers, exiger en quelque sorte des
municipalités qu'elles s'engagent à préserver tous les
bâtiments qui pouvaient l'être et à les restaurer, donc
à greffer au programme PAQ des programmes de restauration de logements.
Ainsi que je l'ai mentionné, nous demandons présentement que ces
programmes soient reportés, qu'ils soient continués, qu'ils
soient renouvelés, et j'ai bon espoir que pour l'année 1978 il en
soit ainsi, mais je ne peux pas l'affirmer à ce moment-ci.
M. Guay: Je voulais simplement m'assurer. M. le Président,
que je partage l'idée. Si on peut englober tout Saint-Jean-Baptiste,
tant mieux, mais je ne voudrais pas non plus que parce qu on veut mettre les
bouchées doubles et en prendre plus large que cela prenne trop de temps
à régler le problème de la propriété des
maisons de la rue Saint-Gabriel. Si on s'aperçoit qu'on doit prendre
beaucoup de temps pour un but très noble qu'on passe au plus pressant
que le reste, même si le reste est également pressant.
M. Tardif: D accord.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de D
Arcy McGee. Dans I ordre. D'Arcy McGee. Saint-Hyacinthe. Iberville et
Deux-Montagnes.
M. Goldbloom: M. le Président, je vais céder mon
droit de parole au député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Etant donné qu'on est dans les
particularités, j'aimerais avoir quelques renseignements concernant le
PAO phase 1. Christ-Roi Saint-Hyacinthe, mais je crois que
tantôt...
M. Tardif: Le PAQ, phase 1, Christ-Roi Saint-Hyacinthe,
est-ce qu'on a des données là-dessus ici, concernant ce
programme?
M. Cordeau: Est-ce que M. Couture, tantôt...
M. Tardif: J'hésite, M. le Président, à
donner trop de précisions parce que j aurais peur, sans le vouloir,
d'induire en erreur le député, mais je pourrais facilement... Je
sais que les différentes phases au sujet de la préparation du
programme comme tel, c'est réglé.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Cela doit être rendu à la phase
d'approbation du programme comme tel. Je sais qu'avant-hier nous avons eu, au
conseil d'administration, des demandes d'acquisition de gré à
gré.
M. Cordeau: Je crois que pour tous les terrains, c'est fini.
M. Tardif: Pour tous les terrains, c'est fini. Si vous voulez
plus de précisions, je pourrais en fournir à la commission, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux) M. le député
d'Iberville.
M. Tardif: Je m excuse. M. le Président, mais quant
à l'état d avancement de ce programme d amélioration de
quartiers, je devrai prendre avis de la question du député et lui
donner une réponse, mais il s'agit d'un projet qui a déjà
été approuvé et qui suit son cours normal. Il est donc en
voie de réalisation. Quant à lui dire exactement à quelle
étape cela en est...
Le président (M. Marcoux): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voudrais savoir
du ministre s il est possible, si c'est dans ses intentions d'offrir à
toutes les municipalités, où il y a des offices municipaux
d'habitation, d'être mandataires de la SHQ pour la construction de
logements, comme il se fait à Montréal?
M. Tardif: Non, ce n'est pas dans mon intention. M. le
Président. Je dois malheureusement ramasser les pots cassés d'un
certain nombre de projets d'habitations construites à l'époque
où les offices municipaux construisaient eux-mêmes tous les
projets et, avant de faire de quelqu un. ou d une municipalité, ou d'un
office, le mandataire de la Société d habitation du
Québec, nous allons y voir à deux fois. J ai des dossiers de
réparations de logements extrêmement coûteuses. J'en ai
évoqué trois cas il y a quelques semaines déjà,
notamment à Hauterive si ma mémoire est bonne, où pour un
HLM construit en 1974 au coût de $1 300 000 on nous demande aujourd hui
$1 400 000 pour le réparer. Cela a été construit en 1974.
C est une aberration. Où se situe la responsabilité? Pour
l'instant, je l'ignore, M. le Président. Sont-ce les gens qui ont
préparé à I'époque les plans et devis d'origine?
Est-ce I'entrepreneur qui a trop délayé le ciment? Est-ce la
société d habitation qui n'a pas fait son boulot de surveillance?
Est-ce que c'est l'Office municipal d'habitation qui est responsable? Est-ce
que ce sont les nouveaux professionnels qui ont préparé les
estimations de réparation. Il reste une chose. M. le Président,
c'est que nous ne pouvons nous permettre le luxe de confier ainsi la
construction de HLM sans nous assurer qu'il y a un minimum de compétence
et d'organisation sur le plan local. Déjà des organismes bien
implantés, bien rodés, comme la Société centrale
d'hypothèques et de logement, se font passer des pépins et
doivent reprendre des projets-citrons régulièrement. La
Société d'habitation du Québec a eu son lot de
projets-citrons elle-même. Je pense qu'il est à peu près
impossible, pour un office municipal d'habitation de taille modeste,
d'acquérir, en faisant un projet d'habitation tous les quatre ans, ou
tous les cinq ans, l'expertise nécessaire pour la construction de ces
logements, si bien que j'ai cité le cas de Hauterive; il y en a un autre
à Chandler, construit en 1972, je pense, de mémoire, au
coût de $600 000 pour lequel on nous demande $700 000 de
réparations. J'en ai un autre dans le cas de Trois-Rivières,
Adélard-Dugré, pour lequel on nous demande $850 000 de
réparations. Il y en a un autre quelque part dans la région de
Québec ici, les Habitations de la falaise, $1 700 000 de
réparations. Je pourrais continuer ainsi la liste de ce que j'appelle
mes dossiers scabreux.
M. Beauséjour: M. le Président, dans l'organisation
d'un HLM, on retrouve habituellement un comité de sélection.
Est-ce que c'est obligatoire?
M. Tardif: Oui, M. le Président. Il doit y avoir un
comité de sélection. C'est une autre dimension importante. Je
remercie le député d'Iberville de me donner l'occasion de
l'aborder.
En tant que ministre des Affaires municipales et responsable de la
Société d'habitation du Québec, je veux bien assumer ma
part de responsabilités pour l'accélération de la
production de logements, de me faire apostropher par les députés
qui trouvent que cela ne va pas assez vite. Je veux bien également
recevoir les pressions des municipalités qui trouvent également
qu'on ne bouge pas assez.
Mais, M. le Président, je n'accepterai pas de me faire bousculer
et de me désâmer pour essayer
de produire et d'augmenter le stock de logements si, à l'autre
bout de la ligne, des politicailleurs se mêlent de choisir des partisans,
des organisateurs politiques et des personnes à qui, à l'origine,
ces logements n'étaient pas destinés.
Et si personnellement, comme ministre des Affaires municipales, je me
suis toujours refusé d'intervenir sur cette question de la
sélection de la clientèle, en disant que les offices municipaux
d'habitation étaient là pour cela, j'entends bien prendre les
moyens pour m'assurer que les logements vont effectivement aux personnes qui en
ont besoin. Des cas ont été portés à mon attention,
de gens dont le revenu exigeait normalement qu'ils ne soient pas logés
dans de tels logements. Je peux comprendre que parfois, il se produit des cas
où des familles ont eu accès à ces logements et que, par
la suite, leur situation financière s'étant
améliorée, il se pose le problème, dans leur cas, de
devoir, ou bien déménager, ou bien rester là.
Personnellement, je suis plutôt favorable à ce que les
familles puissent continuer d'habiter ces logements, mais cependant, en en
payant le loyer économique et non pas le loyer que leur condition
originale ou originelle, sur le plan du revenu, permettait. (20 h 45)
Là-dessus, M. le Président, j'ai l'intention de me faire
intraitable. J'ai l'intention également, avant d'autoriser la
programmation 1978 qui est en voie de préparation et au sujet de
laquelle nous attendons de connaître l'enveloppe budgétaire que la
Société centrale d'hypothèques mettra pour fins de
prêts hypothécaires. Mais, c'est mon intention d'ajouter à
l'octroi de nouveaux projets de HLM au cours de l'année 1978, pour la
programmation 1978, dis-je, entre autres conditions: Que l'on s'assure que les
comités de sélection soient formés d'autres personnes que
des élus locaux; que, deuxièmement, les directives de la
Société d'habitation, qui prévoient qu'au moins un
représentant des locataires puisse siéger de plein droit sur le
conseil d'administration, soient effectivement respectées;
troisièmement, que les associations de locataires puissent dûment
s'organiser sans être l'objet de tracasseries dans les HLM.
Là-dessus, M. le Président, le rapport du GTREL
recommandait la constitution de comités de sélection totalement
indépendants des élus locaux; nous devrons effectivement
promulguer, à ce sujet, des normes et des règles beaucoup plus
précises que ce qui existe présentement.
M. Beauséjour: M. le Président, je suis heureux de
savoir que le ministre veut intervenir dans ce domaine, ça va
probablement éviter beaucoup de critiques dans nos milieux. Il y a
peut-être un aspect dont M. le ministre n'a pas parlé, c'est la
question des critères de sélection. Actuellement, il semble qu'il
y ait certains critères mais qu'on puisse, je dirais, piger dans le tas
et les adapter à chaque milieu. Est-ce que ce ne serait pas aussi un
moyen d'éviter qu'il existe des privilèges que d'avoir des
critères qui soient identiques pour tout le Québec?
M. Tardif: Le rapport du GTREL recommandait un certain nombre de
critères. Le rapport loyer-revenu en est un, la qualité du
logement en est un autre, la qualité du logement que les gens habitent
au moment où ils font la demande. Le fait qu'il s'agisse d'un
ménage déplacé par suite d'un projet de rénovation,
d'amélioration de quartier ou d'une expropriation du gouvernement est un
autre critère qui fait que ces dossiers sont traités
prioritairement à l'heure actuelle.
Maintenant, je conviens qu'il faudrait possiblement mieux voir à
l'application de ces normes et, à ce sujet, encore fois, nous devrons ou
prendre les recommandations du GTREL ou les compléter pour s'assurer en
effet, que non seulement des normes soient édictées, mais
qu'elles soient suivies.
M. Beauséjour: Les rendre obligatoires. M. Tardif:
Pardon?
M. Beauséjour: Les rendre obligatoires. M. Tardif:
Tout à fait.
M. Beauséjour: Je vous remercie M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, si je comprends bien
ce que le ministre a dit il y a quelques instants au sujet des programmes
d'amélioration de quartiers, le fait que le gouvernement
fédéral n'ait pas reconduit des ententes à ce sujet, pour
le nouvel exercice financier, ne met pas en danger les programmes
déjà approuvés. Les sommes qui avaient été
prévues pour les programmes déjà approuvés
demeurent disponibles, tant du gouvernement fédéral que du
gouvernement du Québec.
M. Tardif: Tout à fait juste, M. le Président.
M. de Bellefeuille: Par conséquent, le programme
d'amélioration de quartiers déjà approuvé à
Saint-Eustache continue.
M.Tardif: II suit son cours normal.
M. de Bellefeuille: Je voudrais signaler au ministre que
celui-là ne correspond pas à la description qu'il donnait, il y a
quelques instants, de certains programmes d'amélioration de quartiers
qui consistent à tout raser, puisque c'est un programme qui touche
essentiellement le vieux Saint-Eustache, dont la plus grande partie est
d'ailleurs protégée par deux aires de protection de monuments
historiques, l'aire de protection de l'Eglise de Saint-Eustache et l'aire de
protection du Moulin Légaré.
Je voudrais m'assurer je m'en suis déjà
assuré auprès du maire de Saint-Eustache, auprès des
autorités de la SHQ que dans la conception
et l'exécution du programme, on obtienne et on suive de
près des avis des experts du ministère des Affaires culturelles,
vu qu'une bonne partie du secteur, comme je l'ai dit, se trouve
protégée en vertu de la Loi des biens culturels.
M. Tardif: M. le Président, en effet, il m'a
été donné de voir le projet de la municipalité de
Saint-Eustache, il s'agit, je pense, d'un projet d'autant plus
intéressant qu'il met l'accent non pas sur la destruction des logements
et de l'habitat dans le secteur, mais bien sur sa préservation et sa
rénovation. Si tous les projets d'amélioration de quartier
étaient conçus dans cette optique, je pense que ceci nous
faciliterait grandement les choes.
M. de Bellefeuille: Est-ce qu'il y a eu les consultations que
j'ai évoquées avec les experts de la direction
générale du patrimoine aux Affaires culturelles?
M. Tardif: On m'informe que ceci a été fait et que
le tout aurait même reçu l'approbation du conseil d'administration
de la Société d'habitation du Québec la semaine
dernière ou plutôt mercredi de cette semaine, c'est-à-dire
hier le 3 mai.
M. de Bellefeuille: Merci.
Le Président (M. Marcoux): II n'y a plus de questions? Le
programe est-il adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, j en ai d'autres.
Le Président (M. Marcoux): Quelques-unes?
M. Goldbloom: Quelques-unes. Le ministre a parlé de
certains projets réalisés dans le passé qui. aujourd'hui,
laissent à désirer quant à l'état des logements. Il
y a des questions que j'aimerais lui poser à cet égard.
D'abord, quand j'ai nommé M. Jean-Jacques Lemieux,
prédécesseur de M. Couture, à la présidence de la
Société d'habitation, je lui ai demandé de s'occuper de
certaines choses, choses dont le ministre a lui-même parlé,
c'est-à-dire les délais de réalisation des projets, je lui
ai demandé de se pencher là-dessus et de chercher à
diminuer la durée du travail sur les dossiers avant la mise en chantier
de chaque projet. Je me rappelle que, deux ou trois mois après son
entrée en fonction, il m'a annoncé qu'il avait trouvé le
moyen de retrancher 33 jours de la durée habituelle de l'étude
des dossiers.
Je lui ai demandé également de constituer une
équipe qui ferait le tour de tous les logements publics, des habitations
a loyer modique pour en examiner l'état avec l'aide d architectes et d
ingénieurs. Entre-temps, il y a eu des changements au niveau
gouvernemental. Je n'ai pas, si ma mémoire est fidèle,
reçu un rapport complet là-dessus.
Il y a quelques projets sur lesquels j'aimerais demander des
renseignements au ministre. Deux en particulier. Je commence par un projet
à Longueuil qui s'appelle Bourg-Champêtre. Je crains que le nom ne
soit trop bien choisi, parce que je voudrais demander au ministre s il est
exact que ce projet de logements pour personnes âgées se situe en
plein milieu d'un champ. Est-ce que c'est l'un des cas auxquels M. le ministre
a fait allusion?
M. Tardif: Non, j'ai fait allusion à des projets
situés dans le milieu d'un champ pour lesquels, par la suite, on vient
demander au ministre des Affaires municipales des subventions pour amener le
réseau d'aqueduc et d'égout jusqu'au projet.
Cependant, dans ce cas-là, M. le Président, je suis
heureux de pouvoir dire qu'il ne s'agit pas d'un projet de la
Société d'habitation du Québec, mais bien d'un projet de
la Société centrale d'hypothèques et de logement qui veut
d'ailleurs nous le refiler.
M. Goldbloom: Dans ce cas-là, M. le Président, je
vais retrancher toutes les questions que j'avais là-dessus.
M. de Bellefeuille: C'était intéressant. M.
Guay: Est-ce un fédéraliste?
M. Goldbloom: A la grande déception de mes
collègues. M. le Président, je prends la précaution de
demander si un complexe qui s'appelle Place Saint-Martin est de la
responsabilité de la Société d'habitation du
Québec? Est-il vrai que la SHQ y a décelé des
défauts majeurs de construction?
M. Tardif: Vous parlez bien de Place Saint-Martin et non pas de
Val-Martin?
M. Goldbloom: Je me suis exprimé avec beaucoup de
clarté, M. le Président.
M. Tardif: Je voulais quand même m'assurer, les deux
projets étant situés à Laval.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai trop de
considération pour le ministre pour appliquer du sel à ses
plaies.
M. Cordeau: Est-ce que M. le ministre aimerait qu'on le
questionne sur Val-Martin?
M. Tardif: N'importe quel temps! Si je pose la question, c'est
qu'une erreur est toujours possible, puisqu'on parlait du projet
Bourg-Champêtre, situé en milieu champêtre, pensant que
c'était à la Société d'habitation, alors que c'est
à la Société centrale d hypothèques et de logement.
Je voulais seulement m'assurer, avant de donner la réponse, dans le cas
de Place Saint-Martin...
Dans le cas de Place Saint-Martin... Tantôt, j'ai parlé de
mes dossiers scabreux. En effet, Place Saint-Martin construite à
l'origine au coût... enfin le coût de construction ayant
été de $3 996 491 et le coût de réalisation de $5
099 800, présente
aujourd'hui des problèmes de toiture qui coule, de drains,
d'aménagement et, bref, présente, selon des estimations que nous
avons eues mais que je suis porté parfois maintenant à
prendre avec beaucoup de précautions des estimations de
réparations pour un montant de $1,4 million.
M. Goldbloom: C'était réalisé en quelle
année?
M. Tardif: Je vois ici le 1er juillet 1973, date de fin des
travaux.
M. Goldbloom: Fin de quels travaux? De construction du complexe,
mais...
M. Tardif: Fin des travaux de construction de ce projet.
Maintenant, je dois dire, à la décharge du ministre des Affaires
municipales du temps, qu'il s'agit, non pas d'un projet de la
Société d'habitation du Québec, mais bien d'une ancienne
coopérative qui a été reprise par la
société.
M. Goldbloom: La construction a commencé bien avant cela,
peut-être il y a dix ou onze ans.
M. Tardif: Je n'ai ici que la date de fin des travaux,
c'est-à-dire le 1er juillet 1973.
M. Goldbloom: C'est la fin, mais pas le début. M.
Tardif: Non.
M. Goldbloom: La société d'habitation a-t-elle
l'intention de payer la note pour ces réparations?
M. Tardif: II est bien évident qu'à partir du
moment où nous en sommes propriétaires, nous ne saurions laisser
se détériorer ce logement. La question est: Est-ce que les
travaux sont de l'envergure mentionnée, enfin, si les travaux requis
sont de l'envergure mentionnée. Je voudrais uniquement vous indiquer
que, dans cet autre dossier des habitations Hauterive. on nous demandait $1,4
million également en réparations pour un édifice d'une
centaine de logements, construit en 1973 au coût de $1,3 million, je
voudrais vous mentionner qu'après avoir retenu les services d'une
personne qui s'y connaît en construction, parce qu'elle a
déjà bâti des choses, que cette personne peut s'engager
à faire les travaux pour un montant de $300 000 à $400 000. Je
pense que ceci est important. Le sentiment que j'ai en voyant certaines des
estimations qu'on m'a présentées pour des réparations,
c'est que c'est un petit peu une seconde manne, après la construction,
pour ceux qui ont fait les estimations, à savoir si c'est le
gouvernement qui paie, donnons-lui la claque!
J'ai donné les chiffres ou l'estimation des réparations
sous toute réserve. Je pense qu'il y a lieu de scruter
véritablement si toutes ces réparations sont, effectivement,
requises. Effectivement, il y en a. C'est du logement qui appartient à
la société présentement, qui a été repris.
La reprise remonte à cinq ou six mois. Le dossier des réparations
est présentement à l'étude, dans cette série que
j'ai mentionnée.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais...
M. Tardif: La série noire. (21 heures)
M. Goldbloom: J'aimerais demander au ministre s'il a, entre les
mains, un dossier complet sur les immeubles qui sont sous la
responsabilité de la Société d'habitation, un dossier qui
donnerait un aperçu de l'état de ces immeubles et des
réparations nécessaires, des défauts de construction,
parce qu'il y en a dans certains cas.
M. Tardif: J'ai, en effet, un rapport, M. le Président,
mais je n'ai pas l'intention de le rendre public. C'est qu'à partir du
moment où ce document, dans l'état actuel des faits... A moins
qu'on enlève la partie de l'estimation des réparations, je me
demande si cela ne pourrait pas donner des idées à certains
entrepreneurs de fournir des prix qui soient en accord avec les estimations,
que j'évalue parfois trop élevées.
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le ministre
là-dessus.
M. Tardif: Au fur et à mesure que des contrats seront
donnés pour réparer ces bâtisses, on procédera par
soumissions et ce sera connu.
M. Goldbloom: Tout cela, M. le Président, présente
quand même un problème fondamental. C'est que nous parlons, comme
nous l'avons fait aujourd'hui, du coût par unité de logement. Nous
disons: Tel projet va coûter, en deniers publics, tant d'argent par
unité de logement. Mais si nous devons revenir, après un laps de
temps relativement court, et effectuer des réparations coûteuses,
refaire ce qui aurait dû être fait d'une façon plus durable,
le coût par unité de logement que nous calculons au départ,
est en quelque sorte une fiction, pour le moins dire, une sous-estimation du
coût réel. Cela m'inquiète.
Je greffe à cela une question qui a trait à un projet dont
nous avons parlé un peu plus tôt, le projet Place d'Aiguillon.
C'est celui qui vous parle et le Conseil du trésor auquel j'ai
siégé comme membre-associé, qui ont refusé le
projet à cause du coût très élevé par
unité. Maintenant, le ministre nous informe que le dossier a
été repris, que de nouveaux plans ont été
préparés et qu'un appel d'offres est en perspective.
Je voudrais lui demander, c'est peut-être une question à
laquelle il ne voudrait pas répondre directement et je comprendrais
cela; je la pose quand même avec une question en corollaire: Quel est le
coût par unité de logement que prévoit la
Société d'habitation, par rapport à ces nouveaux plans?
Si, parce qu'il y a un appel d'offres qui s'en vient, le ministère
préfère ne pas répondre d'une façon chiffrée
à cette question, je voudrais lui demander ceci, en corollaire: Y a-t-il
un coût par unité de logement au-delà duquel le
ministre,
ou plutôt la Société d'habitation du Québec,
refusera d'accorder le contrat à qui que ce soit, même au plus bas
soumissionnaire?
M. Tardif: M. le Président, concernant le coût, il y
a divers facteurs à considérer. Evidemment, le coût du
terrain, l'emplacement. C'est bien sûr que bâtir dans le
comté de Taschereau implique des coûts, ne serait-ce que pour
l'acquisition du terrain, au départ, qui vient augmenter le coût
par unité de logement.
C'est ce qui a fait d'ailleurs... Je me souviens l'an dernier à
cette date, lorsqu'il s'est agi de négocier le protocole d'entente avec
la ville de Montréal, que nous en sommes venus, parce que nous avions
des projets d'acquisition de terrains qui étaient dans le cas... il y en
avait un, entre autres, sur la rue Sherbrooke, qui était vraiment
très élevé et nous avons conclu avec la ville de
Montréal, dans le protocole d'entente, que nous allions lui louer, par
bail emphytéotique tous les terrains, pour une période de 60 ans,
à un prix fixe de $1250 par unité de logement mais en ne payant,
sur ces $1250, qu'une rente équivalant à 8% sous forme
d'intérêt pour la période donnée. Cela a
été une façon dans ce cas, de réduire le coût
unitaire du logement.
Le deuxième élément, c'est le type même de
logement. Il est sûr que si on construit des logements familiaux à
trois chambres à coucher, cinq pièces, c'est différent que
lorsqu'on fait du logement en hauteur, à haute densité, des
logements d'une pièce et demie.
Si nous faisons des logements à haute densité dans les
grands centres urbains, à ce moment-là, nous devons, dès
que nous dépassons trois ou quatre étages, avoir des ascenseurs.
Or. il ne suffit pas d'avoir un ascenseur, il faut en avoir au moins deux pour
des raisons de sécurité et il y a une espèce de taille
optimale qu'il faut respecter. Par exemple, on nous dit que pour moins de six
ou sept étages, le coût unitaire par logement augmente si on est
doté de tels services. Par ailleurs, lorsqu'on atteint dix ou douze
étages, puisqu'on change de gabarit, on doit donc changer d
équipement et c'est beaucoup plus coûteux, si bien qu'il y a une
espèce de taille optimale à respecter et des études ont
été conduites là-dessus.
Troisièmement, cela dépend, évidemment, de la
région du Québec. Construire aux Iles-de-la-Madeleine, qu'on le
veuille ou non, implique des coûts qu'on ne retrouve pas ailleurs.
Cependant il y a des coûts qu'on ne saurait accepter. Il y avait trois
projets aux Iles-de-la-Madeleine pour lesquels on a eu des appels d'offres.
Nous sommes allés en appels d'offres dans trois municipalités
je peux d'ailleurs donner la liste au député mais
nous avons refusé les prix soumis parce qu'ils se situaient dans ces cas
entre $45 000 et $55 000 par unité de logement. On n'est même pas
allé au Conseil du trésor avec cela, on a tout simplement
annulé le projet et nous avons demandé à des entreprises
de préfabrication légère de nous soumettre des prix. Nous
sommes à nouveau allés en appels d'offres et nous avons eu des
prix... Est-ce que nous avons les prix pour les trois derniers projets des
Iles-de-la-Madeleine?... $32 000 par unité de logement.
Voici ce que nous avons comme coût moyen, compte tenu de ces
variables de terrain que j'ai indiquées, lieu au Québec, type de
bâtiment: En 1974, le coût unitaire moyen était de $20 865;
en 1975. il était de $23 988; en 1976, de $27 000 et en 1977, de $29
670.
Compte tenu des disparités régionales, nous nous alignons
sur cette moyenne de prix et dès qu'un projet dépasse par une
marge trop consid'érable, compte tenu de ces autres facteurs d
emplacement, nous recommençons, tout simplement.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons pris comme
exemple d'un certain problème le projet...
M. Guay: C est un vote ou c'est quorum?
Le Président (M. Marcoux): Ce n'est pas un vote, c'est
quorum.
M. Guay: C'est quorum? Je m'excuse.
M. Goldbloom: Nous avons pris comme exemple d'un problème
particulier le problème de place d Aiguillon. Si ma mémoire est
fidèle, les chiffres qui nous ont été soumis, à
l'époque, ont indiqué que le loyer mensuel, par rapport au
coût de la construction, aurait normalement dû être de
I'ordre de $500, en chiffres ronds, et que la famille, ou plutôt la
personne à faible revenu, parce qu'il s'a-gissait à
l'époque je ne sais pas quelle est la nature actuelle du projet
d'un complexe composé d'unités à une chambre
à coucher. On aurait demandé à chaque personne $75 par
mois et I'on aurait subventionné $425 par mois.
Je me rappelle, peut-être que j'ai raconté cette histoire
I'an dernier, qu'au Conseil du trésor, où il y avait autour de la
table des ministres, des sous-ministres, d'autres hauts fonctionnaires
il n'y avait pas un assisté social dans la salle on a fait le
tour de la table en demandant à chacun le prix de son loyer et le nombre
de chambres à coucher. Personne n'avait moins de deux chambres à
coucher. Plusieurs en avaient trois. Il n'y avait personne, si ma
mémoire est fidèle, qui payait plus de $325, $330 par mois.
C'était une situation tout à fait invraisemblable, mais qui nous
a amenés à une conclusion, à savoir que l'entreprise
privée, dans le contexte qui existait à l'époque, pouvait
produire des unités de logement à meilleur marché. Comme
conclusion de cela, nous nous sommes dit qu'il y avait sûrement moyen de
s'adresser à l'entreprise privée, afin d'acheter ou de louer des
unités de logement dans des immeubles construits par elle et de les
sous-louer. par la suite, aux personnes et aux familles qui en auraient besoin.
La subvention pour combler l'écart entre le loyer que ces personnes ou
ces familles qui pourraient payer et le prix du marché serait moindre
que ce que l'on nous proposait, notamment avec le projet place d'Aiguillon.
Tout cela m'amène à demander au ministre si cette
hypothèse a été retenue, s'il y a effectivement un
programme cette année et, si oui, pour combien d'unités
qui permettra à l'autorité publique d'aller chercher, sur
le marché, des unités et les sous-louer à la
clientèle de la société d'habitation.
M. Tardif: M. le Président, il me fait plaisir d'informer
la commission que ce qui était un projet ou un voeu émis par le
Conseil du trésor, sous l'ancien gouvernement, est devenu une
réalité, puisque vers le mois de janvier ou février 1977,
j'ai annulé un projet à Trois-Rivières, le projet
Edgar-Saint-Yves, qui s'acheminait vers des coûts moyens de
réalisation de $45 000 par unité de logement. Même si les
fondations étaient coulées, j'ai annulé le projet et nous
avons acheté, à un coin de rue de là. Il s'agissait d'un
projet, je crois de mémoire, de 90 logements d'une chambre à
coucher pour personnes âgées, au coût de $45 000 chacun, un
projet de 136 logements. C'était le projet Perreault devenu maison
Saint-Laurent depuis qu'il a été acheté et confié
à l'Office municipal d'habitation de Trois-Rivières. 136
logements comportant certains une chambre à coucher jusqu'à cinq
pièces, à un coût unitaire par logement de $23 000.
Lorsqu'on effectuait la division par le nombre de chambres à coucher, on
en arrivait à un coût unitaire par chambre de $17 000. Donc, nous
en avons acheté un. Nous sommes en voie d'en acheter, possiblement, deux
autres. Nous avons demandé à la Société centrale
d'hypothèques et de logement, qui est propriétaire d'un parc
immobilier de 19 000 logements au Québec, de nous prévenir avant
de se départir de certains projets qui pourraient nous
intéresser. De ce côté-là, loin d'éliminer
l'hypothèse de l'achat de projets, nous avons déjà
réalisé au moins un tel achat et un certain nombre d'autres sont
en marche présentement. (21 h 15)
Quant à la location comme telle, j'ai déclaré plus
tôt que nous avions négocié un programme de
supplément de loyers pour 2000 logements; ce qui implique que nous
pouvons louer des logements plutôt que d'en bâtir et combler le
déficit ou l'écart entre le loyer économique et le loyer
social au moyen des ententes existantes.
Cependant, j'ai aussi mentionné que, pour la première
année d'opération, ce projet se limitait à la location de
logements dans des OSBL et des coopératives d'habitation même si
j'étais prêt à recommander au Conseil des ministres
d'étendre la définition d'OSBL pour inclure les OMH et
également les associations de locataires incorporées en vertu de
la partie 3 de la Loi des compagnies pour permettre de faire
précisément ceci.
Ce que nous ne voulons pas, c'est une situation où nous louerions
un nombre X de logements dans un édifice ou que des personnes le fassent
individuellement puisque, à ce moment-là, l'expérience
vécue en Ontario que nous avons d'ailleurs examinée
semble indiquer que cette pratique a un effet nettement inflationniste sur le
loyer et que, finalement, les loyers croissent en proportion de la subvention
gouvernementale, alors qu'il nous apparaît que, s'il y a un office
municipal d'habitation qui peut négocier en bloc un pourcentage de
logements disons 25% de logements dans un édifice ou
encore qu'une association de locataires peut le faire, à ce
moment-là on est plus susceptible d'avoir des prix raisonnables que si
ce sont des individus qui, un à un, font ce genre de location.
Donc, formule de location et formule d'acquisition sont deux formules
dont non seulement nous croyons qu'elles ont du bon, mais qui sont
déjà en marche.
M. Goldbloom: M. le Président, il ne me reste que trois ou
quatre questions sur cet ensemble de programmes du domaine de l'habitation.
J'aimerais revenir brièvement au programme de préfabrication,
dont le ministre a parlé un peu plus tôt dans la journée.
Il y a quelques semaines ou quelques mois, nous lui avons posé des
questions sur l'attribution des contrats dans ce domaine et il a
expliqué pourquoi les contrats étaient donnés sur
invitation, en quelque sorte, plutôt que par soumissions publiques. Je ne
reviens pas sur cet aspect de la question. Je voudrais lui poser des questions
sur un cas d'espèce. Parmi les contrats qui ont été
accordés pour la préfabrication, il y en a un à une
société qui s'appelle F.X. Béton, si je comprends
bien.
M. Tardif: F.X. Béton?
M. Goldbloom: F.X. Béton. Est-il vrai que cette
société a connu certaines difficultés avant de pouvoir
mettre à exécution ses contrats, au point où,
malgré l'octroi du contrat vers la fin de 1977, ce n'est que dans la
dernière semaine d'avril de 1978 que les travaux ont pu commencer
véritablement?
M. Tardif: En effet, il y a eu des problèmes dans le cas
de cette entreprise, propriété d'ailleurs d'un important
constructeur québécois décédé
récemment. Je demanderais à M. Couture de faire l'état de
ce dossier.
Comme M. le ministre le mentionne, Couillard a vendu son entreprise il y
a environ un an à un autre acquéreur. Au cours des récents
mois, il s'est produit certaines difficultés dues au fait que
l'industrie de la construction a connu une baisse assez importante, en
général. Mais, on me dit que ces problèmes sont maintenant
résorbés, des problèmes financiers ont été
accrus par la période de rodage qui était essentielle à la
nouvelle usine, parce qu'au départ, M. Couillard avait conçu son
projet pour répondre à ses propres besoins, mais ils ont
transformé l'usine pour pouvoir offrir leurs services en
général. Ils ont connu des problèmes de rodage technique,
des problèmes financiers et on me dit qu'aujourd'hui, c'est
solutionné, de sorte qu'on ne prévoit pas de problème pour
les contrats qu'on leur a accordés; ils ont deux contrats
dans la préfabrication lourde, cela suit son cours et tout va
bien maintenant.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une question à
trois volets.
Est-il exact que, nonobstant le fait que la compagnie en question avait
son propre architecte, la SHQ a exigé que les plans soient refaits par
un architecte de la SHQ? Si oui, est-il exact que le coût de cette
reprise des plans a été de l'ordre de $65 000? Finalement, si
tout cela est vrai, est-ce que les nouveaux plans sont satisfaisants et ont
été acceptés par la SHQ?
M. Tardif: Je vais demander à M. Couture d'apporter des
précisions là-dessus. Je sais que l'entreprise a changé
d'architecte, à un moment donné, parce qu'il n'était pas
capable de répondre à nos exigences, de sorte que, lorsque ces
gens se sont vus, jusqu'à un certain point, dans ce dilemme, ils ont
changé effectivement d'architecte, pour pouvoir nous soumettre des plans
qui étaient conformes à nos exigences. Comme c'était leur
responsabilité, ce n'est pas nous qui avons payé, ce sont eux qui
en ont assumé le coût.
M. Goldbloom: Une autre question dans le même domaine, le
même domaine en général; je ne nommerai pas la compagnie en
question. Je pourrai donner le nom privément au ministre, s'il le
faut.
Est-il exact qu'une compagnie aurait fourni des fenêtres en
aluminium qui ont déjà été "mangées", si
vous voulez, par l'acide, qui ne résistent pas convenablement et qui
doivent être remplacées?
M. Tardif: Dans un projet en cours, en construction, dans un
endroit précis, dans les projets de préfabrication?
M. Goldbloom: Je crois que oui, M. le Président, mais je
pense que, dans les circonstances, puisque le président de la SHQ n'est
pas au courant d'un tel problème, je vais en faire part privément
au ministre et au président.
M. Tardif: En effet, j'aimerais connaître le cas et y
voir.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, tantôt, M. le ministre
a fait allusion à certains dossiers scabreux. Dans ces cas où la
SHQ doit procéder à des réparations majeures, y a-t-il eu
enquête afin de découvrir les responsables, si possible, soit
l'entrepreneur ou les architectes qui auraient...?
M. Tardif: Dans certains cas, M. le Président, dans
certains de ces dossiers, il y a même des poursuites judiciaires
entamées présentement. Ils sont devant les tribunaux. Ceci,
évidemment, n'empêche pas que nous devons, entre-temps,
procéder aux réparations afin d'éviter une plus grande
détérioration des lieux. Dans certains cas, des poursuites
judiciaires sont entamées.
M. Cordeau: Dans chaque cas, il y a enquête pour...
M. Tardif: II y a une responsabilité.
M. Cordeau:... au sujet d'une responsabilité.
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien...
M. Guay: J'aurais une petite question, si vous le permettez.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Sur les rapports ou le mécanisme de
fonctionnement entre la Société d'habitation et la ville de
Québec et les autres municipalités, est-ce que je comprends bien
qu'à chaque année, à une époque donnée qu'on
pourra préciser, on invite les municipalités à soumettre
leurs demandes en termes de construction sociale au ministère ou
à la Société d'habitation qui fait un tri, en approuve ou
en rejette?
M. Tardif: La procédure est la suivante: au cours des
mois, les municipalités présentent des demandes au
ministère des Affaires municipales pour du logement social. Ces demandes
sont accumulées et, une fois par année, lors de la
préparation de sa programmation, la société choisit, parmi
les demandes, celles qu'elle compte réaliser ou inscrire dans sa
programmation d'une année donnée. Par exemple, pas au
moment où nous nous parlons, mais c'état en date du 31 mars
dernier il y avait d'entrées, à la Société
d'habitation du Québec, en sus des 9900 et quelque logements dans le
moulin qui comprennent place d'Aiguillon et tous les projets qui
intéressent le député de Taschereau...
M. Guay: Je l'espère.
M. Tardif: ... peut-être à peine sur le bord,
mais enfin c'est quand même là des demandes pour 12 970
logements provenant de diverses municipalités du Québec.
Certaines de ces demandes sont des demandes reçues au cours des premiers
mois de l'année 1978, d'autres de l'année 1977 et d'autres de
l'année 1973 qui n'avaient pas été retenues. Il y a
présentement au-delà de 12 000 demandes. En fait, c'était
au 31 mars dernier; je pense qu'il y a eu un certain nombre de demandes
reçues depuis ce temps-là; c'est peut-être beaucoup plus
près de 14 000 demandes.
M. Guay: Est-ce que la ville de Québec soumet, à
intervalles réguliers ou irréguliers, des demandes de cette
façon?
M. Tardif: Dans le cas de la ville de Montréal et de la
ville de Québec, quoique pour la ville de
Montréal c'est un peu différent parce que nous avions
déjà eu une programmation, ces deux municipalités ne
soumettent pas des demandes comme les autres villes. C'est
généralement la Société d'habitation du
Québec qui informe la ville de Québec; elle est prête
à lui consacrer, par exemple, ou à lui permettre, ou à
l'inscrire dans sa programmation 300 ou 400 logements donnés.
M. Guay: Est-ce que la ville de Québec...
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse; nous allons
suspendre...
M. Guay: C'est un vote.
Le Président (M. Marcoux): ... nos travaux pour le vote
sur une motion quelconque à l'Assemblée nationale, et nous
reviendrons. A moins qu'on n'en ait que pour deux ou trois minutes.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions
très rapides et cela épuisera mes...
Le Président (M. Marcoux): Vous épuisera...
M. Guay: C'est-à-dire que, dès que j'aurai
terminé sur la question à savoir comment la ville de
Québec fonctionne. Disons qu'on met 300 ou 400 logements à la
disposition de la ville de Québec, concrètement que fait la ville
de Québec? Elle soumet des projets particuliers?
M. Tardif: Concrètement, elle soumet des projets
particuliers à la lumière des terrains quant aux emplacements
où elle veut les faire. Tout cela est analysé selon la
procédure. Maintenant, ce sera la première fois cette
année que j'aurai à offrir à la ville de Québec un
nombre X de logements en sus de ce qui est déjà dans le
moulin.
M. Guay: La ville de Québec utilise, jusqu'à
épuisement, ce que la société met à sa disposition
annuellement. Même si tout cela est dans le moulin par la suite. Est-ce
que les demandes...
M. Tardif: II semblerait jusqu'à maintenant, en tout cas,
que c'est généralement à la suite d'une entente. Je pense,
par exemple, à ce qui a été fait avec la ville de
Montréal l'an passé. On leur dit: Dites-nous donc ce que vous
pouvez faire ou réaliser au cours de l'année 1978 ou mettre en
chantier en sus de ce que vous avez déjà? Ils ont consulté
leurs dossiers et nous ont dit: Nous, nous pensons que nous pourrions mettre en
oeuvre 545 logements. Alors, nous vous les donnons en entier.
M. Guay: Ah! bon. D'accord.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Rapidement, M. le Président, je voudrais
demander au ministre deux documents. L'an dernier, a cours du débat sur
les crédits, il a indiqué qu'il avait demandé à la
Société d'habitation du Québec et au Bureau de la
statistique du Québec un relevé des besoins en logements au
Québec. Si ce document existe, le ministre serait-il disposé
à le déposer? Deuxièmement, pour clore, quant à
moi, accepterait-il il l'a fait dans le cas du ministère
de remettre aux membres de la commission le plan d'organisation
supérieure de la Société d'habitation du
Québec?
M. Tardif: Pour la deuxième question, pas de
problème, M. le Président; je suis prêt à remettre
le POAS de la Société d'habitation et, si on ne l'a pas ici, de
le déposer dans les meilleurs délais. En ce qui concerne la
première question, c'était - je m'excuse, j'ai un trou de
mémoire.
M. Goldbloom: Le relevé...
M. Tardif: Le relevé. (21 h 30)
M. Goldbloom: Le relevé des besoins à
l'échelle de la province.
M. Tardif: Le relevé, oui. Il me fera plaisir de
déposer à l'intention de la commission le document produit par le
Bureau de la statistique du Québec. C'est intéressant et c'est
décevant, en un sens, puisque le relevé en question est un
document de plus de 250 pages, de mémoire, que j'ai consulté et
qui est absolument aride et aberrant, en ce sens, qu'on a
développé un beau modèle statistique pour
déterminer les besoins, en pondérant des facteurs de
vétusté, de logement, de moyenne de famille par ménage, de
sous-peuplement, de surpeuplement, de coût moyen, etc., bref, un bel
algorithme sur lequel les statisticiens pourront "triper" longtemps, mais qui
ne donne absolument pas une idée des besoins. Il reste maintenant
à mettre les données. Cela reste à faire
présentement. Il me fera plaisir de déposer ce beau document pour
statisticiens seulement, si cela intéresse la commission.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe, brièvement.
M. Cordeau: Au programme 10, élément 2: Acquisition
de logements sous forme individuelle ou coopérative. L'an passé,
il y avait un budget de $21 millions; cette année, $9 millions. Quels
sont les projets que vous avez acquis, l'an passé?
M. Tardif: Les programmes de coopératives d'habitation, M.
le Président, j'ai des données là-dessus, ici, si vous me
permettez.
Ce n'est pas nous qui avons acquis les logements, M. le
Président, ce sont les coopératives.
Je m'excuse, j'avais ce document sur les coopératives
tantôt. Peut-être qu'en attendant qu'on le trouve cela
intéressera les membres de cette commission, quoiqu'il n'y en a aucun
dans
vos comtés. Au cours des deux dernières semaines, le
Conseil du trésor a approuvé les projets d habitation que voici:
16 logements à Saint-Frédéric, 40 logements à
Saint-Raymond de Portneuf, 50 à Baie Comeau, 16 à
Rivière-au-Tonnerre, 32 à Longue-Pointe-de-Mingan. On a
approuvé à la dernière réunion du conseil
d'administration de la société 15 logements à
Hâvre-Saint-Pierre, 103 à Laval, 20 à Pierreville, 30
à Nicolet, 30 à La Pocatière, 77 projets à Monkland
dans le comté de Notre-Dame-de-Grâce qui intéressaient le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Cordeau: Cela va aider pour les prochaines
élections.
M. Tardif: Les habitations Plamondon à Montréal,
Les habitations Saint-Raymond, 105 logements. Hôtel de ville, 86.
Habitations du Fort, 86 pour un total de 799 logements approuvés au
cours des deux dernières semaines.
M. Cordeau: Nous allons revenir, M. le Président, pour
adopter les articles.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: II y en avait une petite. Avez-vous le temps de les
accepter toutes?
Le Président (M. Marcoux): Parce qu'on finirait. Une
minute pour terminer. Allez-y.
M. Cordeau: C'était pour demander au ministre s'il
prévoyait des mesures pour aider les gagne-petit à l'accès
à la propriété.
M. Tardif: M. le Président, jusqu'à maintenant,
c'est la Société centrale d'hypothèques et de logement
avec le programme PAC, le programme d'aide à l'acquisition je
m'excuse du jeu de mots facile, mais je ne voulais pas pontifier en disant cela
le programme d'aide à l'acquisition à la
propriété, qui sont des programmes de la Société
centrale d'hypothèques et de logement. Je n'ai pas, hormis dans le cadre
d'une politique très vaste de I'habitation qui est en préparation
au ministère, eu l'occasion d'aborder ce problème
précis.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais remercier le
ministre de sa collaboration, de sa courtoisie et exprimer le vif regret que
nous n'aurons pas le temps d'entendre le témoin qui vient de se
présenter à la table.
M. Burns: Je suis à votre disposition quand
même.
Le Président (M. Marcoux): La Commission des Affaires
municipales a complété l'étude... Est-ce que le programme
8 est adopté? Le Programme 9. élément 1 et 2,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 10.
Aide à la réalisation et l'acquisition de logements,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 11.
Aide financière et surveillance administrative à l'exploitation
de logements. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Programme 12.
Gestion interne et la Société d'habitation du Québec''
M. Goldbloom: Ainsi-soit-il.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? Adopté.
Alors, la Commission des affaires municipales a complété
l'étude des crédits du ministère des Affaires municipales.
Elle demande au rapporteur de cette commission, le député de
Beauce-Nord, de faire rapport à l'Assemblée nationale, dans les
plus brefs délais. La Commission des Affaires municipales ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 35)