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Présentation de mémoires sur le projet
de loi no 38
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour entendre
les mémoires concernant le projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi de
la Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives. Deux organismes ont manifesté le désir de
présenter des mémoires. D'abord, la Communauté urbaine de
Québec et également la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec.
Les membres de la commission sont M. Brassard (Lac Saint-Jean),
remplacé par M. Proulx (Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), M. Guay (Taschereau) remplacé par M. Bertrand (Vanier), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord) remplacé par M. de
Belleval (Charlesbourg), M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Tardif (Crémazie). Les intervenants sont M. Alfred (Papineau)
remplacé par M. O'Neill (Chauveau), M. Charbonneau (Verchères),
M. Dubois (Huntingdon) remplacé par M. Goulet (Bellechasse), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil)
remplacé par M. Garneau (Jean-Talon), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault (Shefford).
Il faudrait d'abord désigner un rapporteur des travaux de cette
commission. Est-ce que vous avez une préférence?
M. Proulx: M. le député de Vanier.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que la proposition que
le député de Vanier soit le rapporteur de cette commission est
acceptée? Accepté. M. le ministre...
M. Tardif: Immédiatement?
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. de Belleval: Avant de commencer, je pense qu'il serait dans
l'ordre que nous offrions nos voeux de bienvenue au député de
Jean-Talon qui fait un retour aujourd'hui aux travaux actifs du Parlement avec
son bras droit d'ailleurs et que nous lui souhaitions la meilleure des chances
dans ses futures entreprises.
M. Garneau: M. le Président, les propos du
député de Charlesbourg, on ne sait jamais s'il faut les prendre
au sérieux. Comme je n'ai pas l'esprit belliqueux ce matin, je les
prendrai seulement dans le milieu et je n'irai pas plus loin.
Le Président (M. Marcoux): Cela va nous aider à
procéder. M. le ministre.
Exposé préliminaire du ministre. M. Guy
Tardif
M. Tardif: M. le Président, en tant que
Montréalais, je laissais comme cela des gens de la région de
Québec s'échanger des propos aigres-doux, mais en tout cas
amusants pour le moins. À l'occasion de cette première commission
de la saison il est d'usage que nous nous penchions sur le projet de loi de la
Communauté urbaine de Québec. C'est la première
commission, je pense, et, si je regarde les dernières auxquelles j'ai
participé, celle-ci se distingue par une représentation aussi
nombreuses que variée. (10 h 15)
Donc, nous sommes ici ce matin pour entendre les représentations
concernant le projet de loi no 38. Dans ce projet de loi, nous avons
tenté de refléter une certaine orientation qui consiste, d'une
part, à remettre aux élus locaux le contrôle le plus
complet possible des organismes communautaires. C'est vrai du transport en
commun, c'est vrai de l'assainissement, c'est vrai de l'aménagement qui
étaient, dans la situation antérieure ou actuelle encore, avant
le projet de loi 38, dirigés par des organismes satellites
échappant plus ou moins au contrôle de la communauté.
L'autre élément qui inspire ce projet, c'est que ce
contrôle s'exerce par une participation accrue des villes membres de la
communauté, en augmentant donc la présence au conseil et, ce
faisant, de remettre à ce conseil le plus grand nombre possible de
décisions, d'éviter que les décisions ne soient
figées dans le texte que l'Assemblée nationale adoptera, mais de
laisser le plus possible aux dynamismes locaux, l'occasion de fixer
eux-mêmes un certain nombre de règles qui vont les
régir.
Voilà, en gros, les principes qui inspirent cette loi de la
communauté urbaine, qui tiennent compte de moult représentations
qui ont été faites. Je crois savoir que des organismes ont
l'intention de déposer à tout le moins des mémoires. Nous
n'avons pas reçu, que je sache, M. le Président, de demandes
officielles pour présenter comme tel, des mémoires dans les
délais prévus. En tant que ministre des Affaires municipales,
responsable de l'application de la loi de la CUQ, je suis d'abord ici pour
écouter et entendre les représentations et, avec vous, poser les
questions pertinentes.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
Remarques de l'Opposition M. Victor-C.
Goldbloom
M. Goldbloom: M. le Président, les interve-
nants que nous écouterons dans quelques instants sont pour moi,
en majorité, de vieux amis. Je voudrais les accueillir d'une
façon particulière, parce que j'ai travaillé avec eux
pendant de nombreuses années. Notamment, sur ce dossier, j'ai
constitué avec eux un comité où les municipalités
ont désigné leurs représentants. Nous avons examiné
ensemble les pouvoirs actuels et éventuels de la Communauté
urbaine de Québec. Nous avons analysé les rapports entre la
communauté urbaine et les organismes qui lui sont connexes, notamment la
commission de transport, la commission d'aménagement et le Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain.
Ce comité a tiré certaines conclusions qui ont
été examinées par le gouvernement du temps. Et justement
parce que le comité a travaillé privément, mais les
membres du comité ont participé aux délibérations
il semblait nécessaire de convoquer la commission parlementaire
des affaires municipales pour entendre tous les intéressés.
Aujourd'hui, nous sommes ici pour poursuivre ce travail et pour
écouter les intéressés. Je voudrais faire un commentaire
que je ne voudrais pas désobligeant du tout. Ce n'est qu'une observation
Au cours des récentes années et au cours de récents mois
notamment, j'ai reçu un certain nombre de communications de la part
d'organismes et de particuliers qui s'intéressent à ce
problème de l'évolution de la communauté urbaine et au
projet de loi no 38. Je constate aujourd'hui qu'il n'y a que deux
mémoires que nous devrons entendre. Cela veut-il dire que les citoyens
de la région métropolitaine sont totalement satisfaits de ce qui
existent, de ce qui est proposé dans le projet de loi? Je ne suis pas
tout à fait convaincu que tel est le cas. Je me demande donc comment il
se fait que nous n'avons pas d'autres mémoires, que des gens qui ont
communiqué avec divers députés, j'en suis convaincu, n'ont
pas voulu aller au bout de la logique de ces démarches et venir
s'exprimer devant nous.
Ce fait nous impose une responsabilité additionnelle. Il faudra
que nous soyons davantage certains, en faisant l'éventuel débat
sur le projet de loi et en votant pour ou contre ces articles et sa
totalité, que nous respecterons ainsi une certaine volonté
populaire, parce que la communauté urbaine, c'est plusieurs centaines de
milliers de personnes.
Nous allons écouter très attentivement les mémoires
qui seront présentés; d'ailleurs, c'est le but fondamental d'une
telle réunion de la commission parlementaire. C'est surtout pour
écouter, très peu pour faire des commentaires; c'est notamment
vrai du côté de l'Opposition. Le côté
ministériel est engagé dans une certaine mesure; le projet de loi
lui appartient, il en a la paternité. C'est le rôle de
l'Opposition d'écouter, et peut-être de se faire
éventuellement l'avocat de ceux qui ne sont pas parfaitement d'accord
avec ce qui est proposé par le gouvernement. C'est le jeu normal du
travail parlementaire. Alors, ce sera avec une attention très
particulière...
M. Garneau: ... on ne représentera pas les
députés de la région de Québec.
M. Goldbloom: ... Quand on dit cela, ce n'est pas l'avocat que
l'on insulte. Au nom de mes éventuels clients, je proteste.
M. le Président, nous allons écouter attentivement et avec
grand intérêt et, après cela, nous aurons peut-être
des commentaires à faire.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Fabien Cordeau
M. Cordeau: M. le Président, nous, de l'Union Nationale,
voulons apporter, ici, notre collaboration à l'étude de ce projet
de loi. Nous souhaitons la bienvenue à tous les intervenants et
étant donné l'ouverture d'esprit du ministre, nul doute qu'il
écoutera les mémoires qui seront présentés d'une
façon attentive, afin peut-être d'apporter à son projet de
loi les amendements qui répondront aux aspirations de ceux qui,
aujourd'hui, viennent présenter des mémoires afin de bonifier le
projet de loi tel que présenté. Étant donné
l'ouverture d'esprit du ministre et, tel qu'il l'a dit tantôt, que nous
sommes venus ici pour entendre les intervenants, probablement que, avant
l'adoption de son projet de loi, le ministre nous présentera des
amendements afin de répondre aux aspirations des intervenants.
J'espère aussi que ce projet de loi accordera ou maintiendra le pouvoir
de décision à la base, c'est-à-dire que les citoyens
pourront toujours s'exprimer en vue de participer à l'administration de
la Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Fabien Roy
M. Roy: Merci, M. le Président. D'abord, j'aimerais
souhaiter la bienvenue à ceux qui sont ici ce matin et qui viennent nous
présenter des mémoires et répondre aux questions que les
membres de la commission parlementaire pourront leur poser. J'aimerais
cependant ajouter une brève remarque à l'attention
particulière du ministre des Affaires municipales. Cela fait suite
également aux propos qui ont été tenus par le
représentant de l'Opposition officielle. Nous avons seulement deux
mémoires et ce n'est pas la première fois que la commission
parlementaire siège pour étudier des projets de loi modifiant la
Loi de la Communauté urbaine de Québec et des projets de loi
aussi qui concernent l'administration régionale de Québec. Et
compte tenu du fait que plusieurs m'avaient demandé de leur faire
parvenir une copie du projet de loi aussitôt qu'il serait
déposé devant l'Assemblée nationale, je me suis permis, il
y a une quinzaine de jours, de communiquer avec des représentants des
ligues de citoyens pour leur
demander comment il se faisait qu'aucun mémoire ne nous
était parvenu. Et on m'a répondu qu'ils apprenaient de ma bouche
qu'une commission parlementaire avait lieu.
Je ne peux pas donner les raisons pour justifier ou expliquer cet
état de fait. On sait très bien que nous avons eu
énormément de difficultés avec les média
d'information au début de l'année, même durant la fin de la
session, au moment même où le projet de loi a été
déposé. Et on m'a informé qu'il avait été
totalement impossible de convoquer des réunions compte tenu de la
période des vacances que nous traversons présentement. Alors,
j'aimerais savoir de l'honorable ministre s'il serait possible de songer
à une autre séance de commission parlementaire pour entendre ces
personnes, étant donné que la troisième lecture de ce
projet de loi ne pourra pas avoir lieu avant l'ouverture de la session qui est
prévue pour le début d'octobre. Il reste tout le mois de
septembre. Ces gens-là en ont manifesté le désir; ils
aimeraient bien être entendus. Maintenant, il appartient à eux et
non à moi de préparer des mémoires, de les soumettre
à l'attention de l'honorable ministre, d'en faire la demande si la
demande doit être faite. J'aimerais que le ministre nous informe ce matin
de ses intentions. Ces gens-là se sont présentés
régulièrement devant les commissions parlementaires; ce sont des
citoyens de Québec et de la région métropolitaine de
Québec qui sont concernés d'une façon particulière
par ce projet de loi. Le grand défi et les grandes difficultés
que nous connaissons à ce niveau, c'est la nécessité de
regrouper les entités pour une meilleure planification. Il y a aussi le
défi de maintenir l'exercice de la démocratie locale.
Je sais que ce n'est pas facile à trancher et il faudra
être extrêmement diligent, il faudra faire preuve de clairvoyance
pour que les entités locales, les cités qui font partie de la
communauté urbaine de Québec, les citoyens puissent quand
même avoir un droit de regard et avoir un mot à dire dans toute
cette grande administration.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier.
Autre intervention M. Jean-François
Bertrand
M. Bertrand: Très brièvement, M. le
Président, simplement pour répondre à la question que le
député de D'Arcy McGee posait tout à l'heure et à
laquelle le député de Beauce-Sud fait maintenant
référence. Je pense que le député de D'Arcy McGee
admettra avec les gens du gouvernement que cela fait déjà
quelques années qu'on discute d'une réforme de la Loi de la
Communauté urbaine de Québec. Quand nous avons nous-mêmes
accédé au gouvernement en novembre 1976, nous nous étions
engagés à présenter, dans les plus brefs délais,
une loi qui viendrait répondre à quelques-uns des besoins
exprimés par les gens qui sont préoccupés de l'avenir de
la Commu- nauté urbaine de Québec. Lorsque nous avons pris le
pouvoir, le ministre des Affaires municipales d'alors se rappellera que cela
faisait déjà quelques mois et même quelques années
que le ministère des Affaires municipales travaillait sur un projet de
refonte de la loi. Lorsque nous avons pris le pouvoir, nous n'avons fait que
continuer ce travail qui avait déjà été
amorcé sous l'ancien gouvernement. Nous l'avons intensifié et
nous avons eu plusieurs rencontres qui ont permis de poursuivre cette
consultation à laquelle le député de Beauce-Sud fait
référence. (10 h 30)
On se rappellera que le caucus régional de Québec avait
organisé une conférence des priorités régionales
sous le thème de la Communauté urbaine de Québec. Une
douzaine d'organismes étaient venus, au mois de février ou mars
1977, rencontrer les députés de la région et le ministre
des Affaires municipales, pour faire part de leurs commentaires sur une
éventuelle loi de la Communauté urbaine de Québec, que,
par la suite, il y a eu plusieurs documents qui ont été produits,
que ce soit par les maires de la Communauté urbaine de Québec,
que ce soit par le ministre des Affaires municipales, et tout cela a pris,
donc, au total, si on fait le bilan aujourd'hui, presque deux ans. En ce
moment, ce qui m'apparaît fondamental et ce que les citoyens demandent
dans la région de Québec, ce n'est pas qu'on continue, qu'on
prolonge la période de consultation indéfiniment; ils attendent
que le gouvernement et que l'Assemblée nationale adoptent une nouvelle
loi de la Communauté urbaine de Québec. Ils en sont à
l'étape où ils veulent que nous prenions nos
responsabilités comme législateurs et que nous décidions.
Je pense que le seul fait que vous n'ayez aujourd'hui que deux, trois ou quatre
groupes qui ont l'intention d'apporter des commentaires additionnels, c'est
justement le signe, je pense, que les gens sont prêts, ils sont
mûrs, ils attendaient ce projet de loi no 38. Maintenant, ils l'ont et
ils veulent que les législateurs prennent leurs
responsabilités.
On ne peut pas fermer la porte a priori à ce que des gens
viennent ici devant la commission nous dire ce qu'ils pensent de ce projet de
loi no 38, autant il ne faudrait pas non plus que par bonne volonté, par
un goût d'intensifier le processus démocratique nous sommes
tous favorables à cela nous camouflions, d'une façon ou
d'une autre, notre volonté d'en arriver à l'adopter, cette loi.
Là-dessus, je serais très heureux d'ailleurs d'avoir des
commentaires, tantôt, des gens qui viendront se faire entendre. Ils
attendent de nous que nous décidions. Cette loi, ils l'attendent depuis
quelques années déjà et nous sommes au moment de
l'adopter.
Alors, si on veut laisser croire qu'il n'y a pas eu de consultation en
disant qu'il faut laisser maintenant d'autres groupes venir, que ce soit
après la deuxième lecture, que ce soit au moment de
l'étude article par article, on n'en sortira jamais. Des groupes ont
été souvent entendus, longtemps entendus et ils attendaient de
nous que nous en
arrivions à cette étape. D'ailleurs, il faudrait
peut-être rappeler que cette commission parlementaire que nous avons en
ce moment pour entendre les groupes, ce n'est pas parce que le gouvernement
avait, au début, l'idée de tenir une commission parlementaire,
nous étions prêts à aller débattre cette question en
deuxième lecture et à adopter la loi article par article, mais
les maires des municipalités nous ont fait savoir qu'ils aimeraient, une
dernière fois, être entendus sur des cas très concrets, sur
des points très précis de la loi actuelle, celle qui est
présentée, le projet de loi no 38. C'est justement pour permettre
cette dernière consultation que nous avons accepté de tenir cette
commission parlementaire, mais il ne faudrait pas, non plus, qu'on retourne
à l'époque d'il y a un an, deux ans, ou trois ans, au moment
où tout était à faire. Tout a été fait sur
le plan de la consultation. Je pense que maintenant il s'agit de
procéder à l'adoption d'une loi et puis, mon Dieu! on se donne
une dernière chance d'entendre les groupes qui pensent qu'il y a encore
quelque chose à ajouter. Mais il me semble qu'il ne faudrait pas, non
plus, prolonger indéfiniment cette période de consultation.
M. Roy: Juste une question.
Le Président (M. Marcoux): Un instant, une question, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Merci. Je voulais tout simplement demander au
député de Vanier si son intervention signifie qu'il s'oppose, en
ce qui le concerne, à ce qu'une commission parlementaire ait lieu si
toutefois, après la période de vacances, les ligues de citoyens
aimeraient non pas reprendre la consultation, mais exprimer leur point de vue
sur le projet de loi spécifique no 38. Au moment où il y a eu une
consultation il y a eu de la consultation au moment où le caucus
des députés du Parti québécois de la région
de Québec a réuni ces gens le projet de loi no 38
n'était pas connu comme tel. Je comprends et je ne veux pas dire qu'on
n'en a pas tenu compte. Mais quand même il s'agirait de limiter
exclusivement la discussion et les rencontres au contenu même du projet
de loi no 38 et non de reprendre toute la discussion. Est-ce que je dois
comprendre que le député s'oppose à ce qu'une nouvelle
commission parlementaire ait lieu?
M. Bertrand: Elle a lieu en ce moment, la commission
parlementaire.
M. Roy: Non, une nouvelle, une autre séance.
M. Bertrand: Une nouvelle pourquoi?
M. Roy: Une autre séance.
M. Bertrand: Pour réentendre les mêmes groupes, les
mêmes gens? Il y a des gens qui aujourd'hui vont se présenter. Je
pense que la commission a fait preuve de suffisamment d'ou- verture. Je pense
qu'il y a des groupes qui se sont annoncés sans pour autant avoir
déposé de mémoires. Il s'agit d'être le plus ouvert
possible aujourd'hui, demain et dans les jours qui viennent et d'entendre tous
ceux qui veulent être entendus. Mais reconvoquer une nouvelle commission
parlementaire après la deuxième lecture...
M. de Belleval: On pourrait peut-être commencer par
celle-ci.
M. O'Neill: Si on commençait par finir celle-ci.
Le Président (M. Marcoux: On a commencé à
dix heures quinze minutes. Vingt-cinq minutes pour les préambules, c'est
très court pour une commission parlementaire. M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Vanier a réagi sans avoir été attaqué. Ce
n'était pas du tout le sens des commentaires que j'ai faits.
M. Bertrand: Je n'ai pas pris vos propos pour une attaque. Pas du
tout.
M. Goldbloom: J'ai cru comprendre qu'il défendait le
gouvernement contre des critiques de ne pas avoir suffisamment consulté.
Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. Ce n'est pas ce que le
député de Beauce-Sud a dit. J'ai fait un commentaire sur le fait
que nous n'avons que deux mémoires. Le député de
Beauce-Sud a dit: Si, d'ici la reprise des travaux parlementaires, il y a
d'autres personnes qui demandent d'être entendues, est-ce que ce sera
possible? Je pense que c'est une demande tout à fait raisonnable. Il y a
eu effectivement, comme le député de Beauce-Sud l'a
souligné, certaines difficultés au niveau des media
d'information, un important journal qui ne publiait pas pendant de longs mois
et qui est maintenant disponible. Peut-être que le retour de ce journal a
permis à des gens de prendre connaissance de quelque chose dont ils
n'avaient pas connaissance auparavant.
Il me semble que c'est tout à fait raisonnable de demander que
si... On ne sait pas si tel est le cas, mais je suis quand même
informé, M. le Président, qu'il y a dans cette salle des gens qui
n'ont pas été en mesure, je ne sais pas pourquoi, de respecter
les règles et les délais et qui voudraient quand même, par
exception, se faire entendre. Alors, M. le Président, le
député de Vanier dit: Entendons-les. Il y a quand même des
règles et il faut que les règles soient respectées. Il me
semble que l'on ne doit pas appliquer des règles à ceux qui
viennent avec des mémoires et dire: Pour les autres qui n'ont pas
respecté les règles, on les met de côté. Pourquoi
avoir des règles? Pourquoi ne pas, tout simplement, convoquer la
commission parlementaire sans fixer un délai pour le dépôt
de mémoires et dire: Tous ceux qui voudraient se faire entendre
viendront et parleront. Ce n'est pas la tradition, ce n'est pas ce que
prévoit le règlement de l'Assemblée nationale.
M. le Président, je ne veux pas que nous perdions du temps avec
cela; seulement il me semble souhaitable que s'il y a d'autres personnes qui
demandent à être entendues avant le 3 octobre, donc sans
délai additionnel pour le débat en Chambre, sur ce projet de loi,
l'adoption du projet de loi, ces personnes puissent se faire entendre.
Le Président (M. Marcoux): S'il n'y a pas d'autres
remarques préliminaires, j'inviterais les représentants de la
Communauté urbaine de Québec à nous présenter leur
mémoire; on m'indique que ce sera le maire de Québec et
président du conseil, M. Jean Pelletier, qui présentera le
mémoire.
Si vous voulez nous présenter les personnes qui vous accompagnent
et, ensuite, présenter votre mémoire.
Communauté urbaine de Québec
M. Pelletier (Jean): M. le Président, M. le ministre,
messieurs, je vous remercie beaucoup de l'accueil bien sympathique qui est le
vôtre. Je voudrais d'abord vous présenter les gens de la
communauté qui m'accompagnent. À ma droite, le président
du comité exécutif et maire de L'Ancienne-Lorette, M. Marcel
Pageau, et le maire de Charlesbourg, M. Casault. À ma gauche, le maire
de Beauport, M. Bédard, et un membre du comité exécutif
qui représente la ville de Québec, M. Boudreau.
Nous avons aussi, à ma gauche, le secrétaire de la
Communauté urbaine, M. Doyon, et le secrétaire de la commission
d'aménagement, qui sera lui aussi appelé, si vous le permettez,
à intervenir, M. Guyard. J'ai en arrière de moi quelques-uns des
membres du conseil de la communauté, de même que quelques
conseillers de Québec et d'autres régions. Il y a aussi quelques
maires, comme le maire de Loretteville, M. Beaulieu, que j'aperçois. De
sorte que c'est bien indicatif de l'intérêt que nous portons au
travail de la commission ce matin.
Il y a eu au cours de ces 25 minutes de préambule quelques
retours en arrière. Je ne voudrais pas ajouter, je voudrais simplement
dire que, quant à moi, c'est la première fois que j'ai l'occasion
d'intervenir publiquement devant une commission de l'Assemblée nationale
sur le problème de la Communauté urbaine. Je vais le faire avec
le maximum d'informations, mais le minimum de temps possible.
Cependant, je voudrais indiquer qu'il y a eu beaucoup
d'intégré dans le projet de loi qui est devant vous à
partir du document qui avait été rendu public par le ministre des
Affaires municipales au mois de décembre dernier et sur lequel les
maires de la Communauté urbaine, dans un document daté du 8 mars
1978, qui est entre vos mains, je crois, avaient réagi.
Je veux tout de suite dire que le projet de loi nous apparaît,
dans l'ensemble, un bon projet de loi qui reprend, et de meilleure
façon, pour les solutionner, bien des problèmes que nous avions
nous-mêmes soulignés, de sorte que notre propos aujourd'hui ne
sera pas de reprendre tout le contenu du projet de loi qui est devant vous,
mais plutôt de souligner les points qui, à notre avis,
méritent d'être améliorés davantage.
Il y aura alors deux volets à notre intervention; le premier
regardant les compétences dévolues à la communauté
et le deuxième en ce qui a trait aux structures mêmes de la
communauté.
Je voudrais tout de suite indiquer, M. le Président, que deux g
rands principes sont sous-jacents à la réflexion que les maires
ont faite des divers points repris par le projet de loi. Le premier, c'est que,
pour nous, il est essentiel que le contrôle des fonds publics soit
assuré par les élus.
Le deuxième, c'est que, dans une communauté urbaine
où il y a nécessairement une ville un peu plus importante que
d'autres, il faut quand même qu'il y ait des règles
d'équilibre entre cette ville centre et sa banlieue.
Ces deux principes, M. le Président, m'apparaissent fondamentaux
et c'est à partir de ces deux principes que notre réflexion s'est
articulée.
Dans le projet de loi qui est devant nous, il nous semble que deux
domaines ne sont pas traités d'absolue et correcte façon. Il
s'agit de la promotion industrielle et de la promotion touristique. Tant dans
l'un ou l'autre de ces deux champs d'activités, autant nous
reconnaissons que la responsabilité publique d'ensemble doit en
être une dévolue au palier régional, autant il nous semble
important que, dans l'exercice de cette responsabilité, les textes
législatifs soient assez souples pour nous permettre à nous,
communauté urbaine, de l'être aussi. Je m'explique.
Dans la promotion industrielle, il est essentiel que nous puissions bien
coordonner tous les intervenants dans une action commune, qu'ils soient
intervenants d'ordre public ou d'ordre privé. Nous croyons que la
communauté urbaine devrait avoir le pouvoir, pour s'acquitter de sa
responsabilité en matière de promotion industrielle et de
promotion touristique, de conclure des ententes avec des groupes qui lui
seraient extérieurs.
On sait par exemple que, dans le domaine de la promotion industrielle,
du développement industriel, il y a un organisme qui s'appelle la
Société Inter-Port. Je donne cela à titre d'exemple, ne
voulant pas dire que la Société Inter-Port devrait, demain,
être absolument telle qu'elle est aujourd'hui.
Mais il nous apparaît essentiel, pour ne pas morceler les efforts
que les uns et les autres intervenants veulent faire sur un sujet donné
et qui nécessitent une cohérence et un arrimage de tous les
intervenants, que nous puissions, tout en étant investis de la
responsabilité publique à cet égard, faire des ententes
pour s'en acquitter par le biais d'une société mixte ou d'une
société privée avec laquelle nous pourrions entrer en
dispositions contractuelles. Même chose pour la promotion touristique
où les efforts privés et publics devraient être
conjugués.
D'ailleurs, M. le Président, est-il besoin de dire
que la Chambre de commerce et d'industrie du Québec
métropolitain, les hommes d'affaires, les hôteliers, ceux qui sont
intéressés par le tourisme et la promotion industrielle, tout le
monde est d'accord avec ce point de vue? Il nous semble que devraient
être insérées dans le projet de loi des dispositions
permettant plus de souplesse que celles déjà prévues. (10
h 45)
Au niveau de l'incinérateur de la région qui, vous le
savez, cause certains problèmes sur lesquels nous travaillons
particulièrement le Président du Comité exécutif
depuis son entrée en fonction il nous semblerait utile que soit
insérée dans les pouvoirs de la communauté urbaine une
disposition permettant, si la communauté le juge à propos, de
confier la gestion de l'incinérateur régional à
l'entreprise privée. Je ne veux pas indiquer, ici, que nous tenons
absolument, à n'importe quelles conditions, à passer à
l'action dans ce domaine avec l'entreprise privée, mais il pourrait
être utile de pouvoir le faire à certaines conditions et je
voudrais que nous en ayons la capacité légale, ce qui n'est pas
prévu actuellement dans le projet de loi.
Au niveau de l'aménagement, M. le Président, nous avons
évidemment bien constaté que le projet de loi 38 reprend, pour
ainsi dire, les dispositions contenues aux articles 142 et suivants, reprend
les dispositions qu'on retrouve dans la loi de la CRO (la Communauté
régionale de l'Outaouais.) Autant nous sommes désireux qu'il y
ait une cohérence et une coordination dans l'aménagement des
infrastructures de la région et des grands paramètres de
l'aménagement de la région, autant, par ailleurs, nous ne croyons
pas qu'il doit y avoir, au plan de l'exercice quotidien, émission des
permis etc., une centralisation telle que les municipalités seraient,
pour ainsi dire, dans leur travail de tous les jours, en constante et
complète tutelle d'un organisme régional. Il faut qu'il y ait une
coordination, mais il ne faut pas que cette coordination en soit un carcan.
Dans cette disposition d'esprit, M. le Président, nous avons requis
l'avis des spécialistes en aménagement de nos villes respectives
et avec eux, nous avons préparé un document qui porte la date du
19 juin 1978: Propositions d'amendement, aménagement du territoire,
lequel a été transmis, évidemment, au ministère des
Affaires municipales. Je ne sais pas si les membres de la commission en ont une
copie devant eux, mais il serait peut-être utile, si vous nous le
permettiez, que je donne ici la parole à M. Jean Guyard, qui est le
secrétaire de l'actuel Commission d'aménagement et qui a
été au centre de cette réflexion, pour qu'il explique
exactement, vu l'importance de ce sujet, quelle est l'équation
d'équilibre entre la coordination nécessaire au plan de
l'aménagement, sur le plan de la région et aussi le désir
que nous avions de conserver une latitude nécessaire au plan local des
villes. Alors, si vous me permettiez, je donnerais, ici, la parole à M.
Guyard.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Est-ce que vous auriez des copies additionnelles de
ce document pour les membres de la commission. Cela nous permettrait de
suivre...
M. Pelletier: ... Le secrétaire se charge de cela
dès cette minute.
M. Garneau: Merci.
Le Président (M. Marcoux): M. Guyard.
M. Guyard: M. le Président, si vous me le permettez,
brièvement, j'énumérerai les amendements proposés
par les membres du Comité exécutif en fonction du projet de loi
no 38 sur les quelques articles sur lesquels nous avons travaillé.
L'article principal qui traite du chemin d'aménagement est l'article
142. Les amendements que nous proposons touchent principalement et cherchent
à impliquer, entre autres, une certaine concertation, un maximum de
coordination avec tous les intervenants au niveau de l'aménagement du
territoire. Nous proposons, entre autres, que les plans d'équipement de
tout organisme public et parapublic oeuvrant sur le territoire de la CUQ soit
intégré au niveau du schéma d'aménagement. Nous
souhaitons également que l'article 142 prévoie que les phases
d'expansion urbaine soient impératives dans la préparation du
schéma d'aménagement. C'est en fonction d'un contrôle du
développement périphérique par la CUQ. C'est un
contrôle que pourraient exercer les membres du conseil et du
comité exécutif de la Communauté urbaine.
Par ailleurs, afin d'avoir une saine concertation entre les élus
municipaux et les services d'urbanisme, il serait souhaitable que la
Communauté urbaine constitue, dans les 30 jours après
l'entrée en vigueur de la présente loi, une commission de
planification du territoire consultative au comité exécutif de la
CUQ et formée exclusivement d'élus municipaux et ce en vue de
superviser l'élaboration du schéma d'aménagement. Ce que
nous voulons, c'est éviter un travail de technocrates en vase clos. On
veut une saine concertation et une saine information au sein des
municipalités constituantes de la Communauté urbaine. Ce qui fait
qu'une commission de planification relevant du comité exécutif
pourrait superviser toute l'élaboration du schéma comme tel, en
conformité avec les plans d'urbanisme municipaux existants.
En deuxième point, un comité technique
d'aménagement, sous l'égide de cette commission de planification
du territoire, pourrait regrouper les représentants du service
d'urbanisme des municipalités de la CUQ et pourrait coordonner
directement les aspects techniques du schéma d'aménagement. Ce
comité technique superviserait immédiatement le travail de la
structure de planification qui serait mise en place au sein de la
Communauté urbaine. La structure de planification pourrait se composer
de quelques permanents et viserait à préparer le schéma
d'aménagement comme tel de la CUQ.
À l'article 142a du projet de loi 38, une
certaine modification a été apportée, entre autres.
Je vais vous le lire pour préciser: "Le règlement visé
à l'article 142 peut comprendre des dispositions interdisant la
délivrance de permis de construction dans toute partie du territoire de
la Communauté urbaine." À cet article, nous nous proposons
d'ajouter: "... pour lequel il n'existe pas de règlement municipal
à cet effet." Il nous semble que c'est une précision importante
pour éviter toute duplication avec les municipalités ayant une
réglementation en vigueur. Dans la Communauté urbaine, quatre
services d'urbanisme sont structurés, de nombreux plans directeurs sont
également en vigueur et sont en préparation. On voudrait
éviter au maximum toute duplication et tout travail non
nécessaire à ce niveau.
Les articles 142b, 142c et 142d ne seraient pas modifiés, ils
seraient tels quels.
À l'article 143a un point supplémentaire serait
ajouté. "Le ministre peut ensuite notifier à la Communauté
urbaine les modifications qu'il estime souhaitable d'apporter, dans un
délai qu'il fixe. Un tel règlement doit être
approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil avant le 1er janvier
1981 qui peut y apporter les modifications visées." Ce que les membres
du comité exécutif souhaitent c'est que, étant
donné que le schéma d'aménagement est rendu obligatoire
pour la Communauté urbaine, il soit également approuvé par
le gouvernement dans des délais précis, pour éviter
je ne dirais pas toute perte de temps toute duplication, tout risque de
gel ou autre du territoire qui pourrait compromettre le développement
des municipalités impliquées.
En dernier alinéa, on pourrait préciser qu'à
défaut d'approbation avant le 1er janvier 1981, le règlement est
réputé avoir été approuvé et le
secrétaire de la CUQ fait publier un avis à cet effet dans la
Gazette officielle. Cela préciserait l'article 143a.
Aux articles 143b, 143c, aucune modification comme telle. À
l'article 143d non plus. Une modification a été apportée
à l'article 143e. Je vais vous le lire entièrement: "Un
règlement de zonage, un règlement de construction ou un
règlement de lotissement d'une municipalité, une fois en vigueur,
ne peut être modifié, remplacé ou abrogé que suivant
les dispositions de la Loi des cités et villes, du Code municipal ou de
la charte qui régit la municipalité."
La proposition de la Communauté urbaine serait de
compléter par: "Le règlement de modification ou de remplacement
visé par le premier alinéa doit en outre être transmis au
secrétaire de la CUQ dès son entrée en vigueur. La
commission de planification peut recommander au comité exécutif
de la CUQ de requérir de la municipalité impliquée qu'elle
révise son règlement si, à son avis, ce règlement
est en contradiction avec le schéma d'aménagement. À
défaut de se conformer, la CUQ peut demander à la Commission
municipale de faire enquête et advenant le cas où la Commission
municipale décide que la demande de la CUQ est bien fondée, la
Commission municipale peut déclarer le règlement nul et non
avenu".
L'article 143f: il est proposé de le supprimer. L'article 143g
serait maintenu tel quel. Une modification serait apportée à
l'article 143h et il se lirait comme suit: "À compter de la date
d'entrée en vigueur du règlement visé à l'article
142, toute disposition d'un règlement d'une municipalité du
territoire de la Communauté urbaine, incompatible avec le schéma
d'aménagement de la communauté, est soumis à l'approbation
de la commission de planification qui peut recommander au comité
exécutif de la CUQ de requérir de la municipalité
impliquée qu'elle révise son règlement si, à son
avis, ce règlement est en contradiction avec le schéma
d'aménagement. À défaut de se conformer, la CUQ peut
demander à la Commission municipale de faire enquête et, advenant
le cas où la Commission municipale décide que la demande de la
CUQ était bien fondée, la Commission municipale peut
déclarer le règlement nul et non avenu". C'est le même
phénomène. C'est la commission de planification qui peut
recommander au comité exécutif de modifier, si nécessaire,
si à son avis il y a des contradictions avec le schéma
d'aménagement.
Un dernier article impliqué au niveau de la planification:
L'article 71 qui serait modifié comme suit: "Entre la date
d'entrée en vigueur de la présente loi et la date de publication
dans la Gazette officielle, tel que prévu à l'article 143a, sauf
pour des fins agricoles sur des terres en culture, toute nouvelle ouverture de
rue ou amendement au zonage ainsi que les plans d'équipement des
organismes publics et parapublics, oeuvrant sur le territoire de la CUQ, sont
transmis au secrétaire de la communauté. La commission de
planification peut recommander au comité exécutif de la CUQ de
requérir de la municipalité ou de l'organisme parapublic qu'il
révise son règlement si, à son avis, ce règlement
est en contradiction avec le schéma d'aménagement de la CUQ".
C'est le même processus.
Ce sont les propositions d'amendements relatifs à la
planification et à l'aménagement du territoire.
M. Pelletier: M. le Président, d'après ce que vous
venez d'entendre il ressort clairement, il me semble, que nous avons
tenté à la fois de concilier une certaine autonomie locale et une
nécessaire concertation sur le plan régional, mais en faisant en
sorte que ceci puisse se faire sans que les élus locaux ne soient
sanctionnés par d'autres personnes que la Commission municipale. Il nous
apparaît, en effet, un mauvais principe ceci s'applique même
à d'autres dispositions dans le projet de loi; si nous
l'étudiions article par article, nous pourrions vous le souligner au
passage que des élus puissent être sanctionnés ou
déboutés dans leur décision par des fonctionnaires. C'est
pour cette raison que nous avons mis cela au niveau de la Commission
municipale.
Maintenant, s'il y avait des questions, plus tard, nous serions heureux
d'y répondre. Si vous me le permettez, je pourrais maintenant inviter
mon collègue, le maire de Beauport, qui est égale-
ment membre du Bureau d'assainissement des eaux du Québec
métropolitain, à faire les commentaires que nous voudrions vous
faire concernant le problème de l'aqueduc et des égouts.
Évidemment, le BAEQM comme tel disparaît. La responsabilité
qu'il assumait est intégrée à la CUQ directement. Il aura,
bien sûr, besoin d'un service pour s'en occuper, mais cela ne peut pas se
faire n'importe comment et nous aurions, à cet égard, quelques
commentaires à énoncer. (11 heures) M. Bédard.
Le Président (M. Marcoux): M. Bédard.
M. Bédard (Marcel): M. le Président, MM. les
membres de la commission, compte tenu des explications
précédentes qui ont été données sur la
teneur en général des amendements à apporter à la
Loi de la communauté urbaine, je m'en tiendrai à vous donner,
concernant les articles 32 à 56, les deux règles principales qui
nous guident dans les diverses recommandations que nous avons faites au
ministre des Affaires municipales.
Peut-être qu'un peu plus tard dans la journée nous ferons
une recommandation afin d'étudier certains articles du projet de loi tel
qu'il nous est présenté. C'est pour cette raison que je n'ai pas
l'intention à ce moment-ci de vous apporter les correctifs à
chacun des articles 32 à 56, si ce n'est principalement que de vous dire
que, compte tenu de l'intention du gouvernement d'intégrer le BAEQM
à la Communauté urbaine de Québec, nous avons pris
position en disant que dans cette intégration, pour les services qui
seront donnés, soit les services d'égout ou les services
d'aqueduc, il faut absolument différencier deux problèmes, soit,
du point de vue de l'aqueduc, les problèmes d'approvisionnement et de
distribution.
Encore là, comme dans la commission d'aménagement, nous
n'avons pas l'intention d'établir un carcan additionnel à chacune
des municipalités constituantes de la Communauté urbaine. C'est
pour cette raison que, suivant l'étude de certains articles, vous y
verrez l'intention des membres de l'exécutif de la Communauté
urbaine et même de tous les maires de la Communauté urbaine, parce
que les recommandations que nous allons vous faire, c'est unanime à ce
point-là. Il est bon que l'organisme régional se penche sur le
problème d'approvisionnement, mais il faut tenir compte aussi des
installations de chacune des villes et il ne faudrait pas avoir un conseil
supplémentaire auquel chacune des municipalités aurait à
se reporter, lequel conseil pourrait décider de toutes les constructions
d'aqueduc et d'égout dans chacune des villes.
Donc, nous voulons prendre nos précautions pour ne pas avoir de
carcan supplémentaire, mais, dans l'esprit du projet de loi, il y aura
certainement des correctifs à apporter aux amendements tels que
proposés, mais toujours dans l'optique que l'approvisionnement peut
être de recommandation régionale, mais il va falloir tenir compte
aussi des investissements que chacune des villes ont faits dans les
années antérieures et du rapport je pourrais donner
ça peut-être comme exemple sur l'alimentation en eau
potable dans la région de Québec, qui nous aurait peut-être
imposé des dépenses d'au-delà de $200 millions. Vous
êtes au courant que certains membres de l'exécutif ont fait des
propositions afin d'amoindrir ces dépenses et on pourrait parler
peut-être aujourd'hui de dépenses de $40 millions à $50
millions.
Donc, c'est le plus bel exemple comme quoi on ne veut pas se faire
imposer, chacune des municipalités membres de la Communauté
urbaine, certain processus d'approvisionnement en eau potable; du
côté de l'égout sanitaire, c'est exactement la même
chose. Mais, compte tenu que les problèmes sont à peu près
réglés à 95% avec le BAEQM qui fonctionne depuis huit ans,
je pense que, dans le fond de la loi, il nous faut avoir en mémoire les
prochaines responsabilités que nous aurons, principalement en eau
potable.
Donc, M. le Président, je ne voudrais pas allonger davantage
l'exposé, à condition que la permission nous soit donnée
de vous apporter les quelques correctifs que nous aimerions voir à
chacun des articles 32 à 56.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Pelletier: M. le Président, un mot, si vous me le
permettez, sur la CTCUQ. Pour nous, la CTCUQ doit demeurer le projet de
loi reprend cette idée une corporation distincte de la
Communauté urbaine comme telle, mais, vu qu'il s'agit là d'une
dépense régionale très importante, nous croyons que le
principe du contrôle des fonds publics par les élus doit
être strictement observé.
C'est ainsi que nous croyons que les membres du conseil d'administration
de la Commission de transport devraient tous être désignés
par et parmi les membres du conseil de la Communauté urbaine. C'est
carrément le niveau politique qui doit, vis-à-vis des citoyens,
répondre des fonds publics qui servent au transport des citoyens.
Par ailleurs, nous croyons que la loi doit pouvoir avec toutes les
assurances, je dirais, utiles en pareil cas, la nomination d'un directeur
général, qui est somme toute le chef de l'exploitation.
L'exploitation doit se faire suivant des politiques, des budgets et des
décisions d'ensemble qui sont du seul ressort des élus, vu
l'importance des fonds publics qui y sont impliqués. Le directeur
général de la Commission de transport doit, dans notre esprit,
être en parallèle à un gérant dans une
municipalité, qui est carrément le chef de l'exploitation, mais
qui dirige cette exploitation en fonction des politiques et des budgets
déterminés et votés par le conseil. Là-dessus, nous
sommes tous profondément unanimes, si je peux le dire.
M. le Président, nous avions au niveau des compétences
proposé que le lieutenant-gouverneur en conseil puisse attribuer,
à la demande de la Communauté urbaine, certaines
compétences qui ne sont pas prévues par la loi et à
condition
que la décision de la Communauté urbaine de faire une
telle demande au lieutenant-gouverneur en conseil soit prise à la suite
d'un vote où les municipalités disposent chacune d'un seul vote.
On reliera cela tout à l'heure à la structure du conseil de la
Communauté urbaine où on nous propose un homme, un vote, mais
dans le cas de compétences additionnelles que le conseil devrait
demander au lieutenant-gouverneur, à ce moment, pour cette question,
nous croyons que cela devrait être une ville, un vote. Au niveau de la
Commission de transport, on me fait remarquer qu'il y a un article de
l'actuelle loi de la CUQ qui aurait avantage à être
précisé, l'article 248 qui traite de la répartition ou du
surplus, c'est un euphémisme, ou du déficit de la Commission de
transport. Vous savez qu'à un moment donné un déficit peut
être plus important que budgétaire; il ne faudrait pas que la
portion supplémentaire du déficit qui doit être
distribué vienne affecter les budgets des municipalités dans
l'année même où il est déclaré parce que les
budgets des villes sont déjà votés. À ce moment
cela chambarde toute la situation financière des municipalités
concernées.
Il faudrait que cela puisse être reporté automatiquement
à l'exercice suivant. M. le Président, voilà de
façon générale ce que nous avions à dire au niveau
des compétences. Au niveau des structures, le document Tardif du mois de
décembre parlait d'un conseil de la Communauté urbaine
composé de 31, de 27 ou de 13 membres, il me semble. À cet
égard, nous avons délibéré. L'option de 27 membres
a été unanimement laissée de côté. L'option
de 31 membres a été majoritairement retenue. Certains, enfin si
je me souviens... Pardon? Le maire de Beauport, mon collègue, sur cette
question est dissident et il pourra parler de la dissidence. Comme je suis dans
la majorité, je parlerai plutôt de la majorité. On ne m'en
voudra pas. Majoritairement, Québec, Sainte-Foy, Charlesbourg, Sillery,
L'Ancienne-Lorette et Saint-Augustin, nous avons cru bon de reternir la formule
de 31 membres, un homme, un vote.
Maintenant, dans le projet de loi tel que déposé, il y a
par ailleurs certaines dispositions qui régissent les conditions de ces
31 membres qui ne nous apparaissent peut-être pas parfaitement heureuses.
D'abord, on pense que le conseil de la communauté, qu'il soit
composé de 31 membres ou de 13 membres, peu importe, devrait comprendre,
d'office, les maires. S'il y a des chicanes au niveau des municipalités,
ne transportons pas les chicanes au niveau de la région. Qu'on les
laisse dans les municipalités, une à une, si chicanes il y a.
D'autre part, il nous semble qu'on devrait respecter le principe qui
fait que le maire, étant élu par l'ensemble des votants de sa
municipalité, devrait être, d'office, le premier
représentant de sa municipalité au conseil régional. S'il
y a plus d'un représentant, il y en aura d'autres, mais, s'il n'y en a
qu'un seul, ça devrait être, d'office, le maire.
Quant au comité exécutif, évidemment, avec 31
membres, c'est différent de l'actuelle composition de 13 membres, de
façon que Québec garde une proportion raisonnable des membres de
l'exé- cutif; actuellement, sur 7 membres, la ville de Québec en
a 3 et les autres villes en ont 4, ce qui respecte à peu près la
répartition de la population entre la ville-centre et les villes de
banlieue. Mais si on veut, par ailleurs, assurer une représentation
automatique de 3 autres villes importantes dans la région, ce qui,
personnellement, ne me semblerait que normal, soit Beauport, Charlesbourg et
Sainte-Foy, à ce moment-là, pour éviter que les autres
municipalités n'aient qu'un représentant au comité
exécutif, nous avons pensé que le comité exécutif
pourrait passer de sept à neuf, dans l'hypothèse de 31 membres du
conseil.
Ceci voudrait dire, dans l'hypothèse d'un comité
exécutif de 9, 4 représentants de la ville de Québec, un
représentant de chacune des villes de Sainte-Foy, Beauport et
Charlesbourg et 2 représentants élus par les autres
municipalités parmi les représentants de ces municipalités
au conseil. Si, par ailleurs... C'est merveilleux, vive la technique!
Par ailleurs, la ville de Québec insiste pour que la loi indique
qu'au comité exécutif, s'il est de 9, elle en a 4, s'il est de 7,
elle en a 3. Ceci, M. le Président, voulant illustrer le principe dont
j'ai parlé tout à l'heure de l'équilibre entre la
ville-centre et sa banlieue. Quant au dernier point que je veux souligner,
c'est la question de la présidence et je l'ai gardée pour la fin
de façon que mes interventions ne puissent, en aucune façon,
être teintées d'autre chose que de sérénité.
Il me semble, et là-dessus les maires sont unanimes, que nous devrions
garder le statu quo.
Il est vrai que les maires, en d'autres temps, ont proposé un
seul président. Ils le reconnaissent d'ailleurs volontiers. Mais j'ai
dit en d'autres temps et, aujourd'hui, il nous semble que, pour garder ce
principe d'équilibre entre ville-centre et banlieue, il soit
indiqué de garder le statu quo. Nous nous sommes ralliés à
ceci, tenant pour acquis la déclaration que le ministre des Affaires
municipales a faite en décembre dernier selon laquelle, s'il n'y avait
qu'un seul président, il ne serait pas obligé, pour devenir le
seul président régional, de démissionner de son poste de
maire. Quant à moi, la ville de Québec n'acceptera pas que la
seule autorité régionale puisse être un élu de
banlieue en fonction dans sa banlieue. Cela, c'est clair et net, nous ne
l'accepterons pas; j'ai d'ailleurs indiqué ce point de vue au ministre
il y a des mois. (11 h 15)
Pour concilier à la fois l'équilibre entre ville-centre et
banlieue, pour concilier le désir que le gouvernement a de voir les
responsables régionaux garder leurs responsabilités au niveau
local et compte tenu des nouveaux temps, les maires ont été
unanimes à recommander cette question de statu quo.
J'ajoute que, personnellement, à mon sens, il devrait y avoir
et c'est une recommandation personnelle des dispositions qui
prévoient que lorsque la présidence est occupée par un
représentant de la ville de Québec, la vice-présidence
doit aller à la banlieue et vice versa, qu'on soit au conseil ou qu'on
soit au comité exécutif.
Voilà, M. le Président, dans l'ensemble, ce que
nous avions à vous dire sur le contenu global du projet de loi.
Évidemment, nous aurions une foule d'autres observations à faire,
très techniques je n'ai pas voulu le faire à ce moment-ci
s'il nous était donné d'étudier le projet de loi
article par article.
Je souhaite, M. le Président, que votre commission qui, me
dit-on, est maîtresse de sa procédure, nous permette de donner nos
commentaires article par article, pour éviter de revenir après
l'adoption de la deuxième lecture.
Je souligne aux membres de votre commission que, tel que le
député de Vanier l'a dit, cela fait des années et des
années qu'on parle d'amender la Loi de la communauté urbaine de
Québec. Il y a maintenant un projet de loi qui est devant nous. Je vous
indique que nous devons déposer notre budget avant le 15 octobre. Il
faudrait quand même savoir le budget de quoi on va préparer, sinon
on va avoir un budget qui ne répondra peut-être pas, au 1er
janvier, à ce que la loi aura dévolu comme compétence
à la communauté, qui aurait pu, entre-temps, être
adopté par l'Assemblée nationale.
À mon sens, il faut faire vite. Si votre commission était
disposée à entendre nos représentations article par
article, nous sommes préparés à nous faire valoir à
cet égard, au moment qui vous conviendra.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez
complété la présentation de votre mémoire? Je vous
remercie de l'avoir fait aussi rapidement. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, ainsi que l'a souligné
le maire de Québec, le projet de loi 38 contient un bon nombre des
représentations faites par les municipalités membres de cette
communauté. Pour répondre en partie aux objections du
député de Beauce-Sud tantôt, je pense que non seulement les
requérants, les intimés, dans ce cas-là, ne veulent pas
d'une autre commission, mais voudraient qu'on fasse tout de suite la
troisième lecture, d'une part.
D'autre part, c'est quand même un fait que, dès l'adoption
par le Conseil des ministres d'un mémoire que j'ai soumis au mois de
décembre, j'ai rencontré les maires des villes membres de la
Communauté urbaine, le 15 décembre, je crois. À ce
moment-là, cela a eu une diffusion assez large quant aux orientations,
au contenu du mémoire. C'est d'ailleurs à la suite de cette
rencontre du mois de décembre que la communauté nous a remis, le
8 mars, un texte qui a intégré déjà un certain
nombre de représentations. Tout ceci également s'est fait de
façon assez ouverte et publique.
Il reste qu'après avoir entendu les représentations des
membres de la Communauté urbaine de Québec, certaines d'entre
elles nous avaient déjà été formulées lors
de rencontres que nous avons eues et après en avoir discuté avec
les députés de la région, il me semble qu'il y a des
points sur lesquels il nous est relativement facile d'être d'accord.
Sans reprendre tous ces points à ce moment-ci, sur des questions
comme la possibilité pour la communauté de déléguer
à un organisme privé ou mixte la promotion industrielle et
touristique, la gestion de l'incinérateur, tout cela, il me semble que
de ce côté-là, il ne saurait y avoir de très grandes
difficultés.
La question des dispositions relatives à l'aménagement,
c'est un peu plus compliqué. Un peu plus compliqué, d'une part,
parce que les recommandations qui nous ont été formulées
par, si je comprends bien, les urbanistes à l'emploi des
municipalités membres de la Communauté urbaine
présentement...
M. Pelletier: ... par les maires membres du conseil, M. le
ministre.
M. Tardif: Oui, pour reprendre votre propre expression: document
qui avait été préparé par les techniciens à
l'emploi de chacune des villes.
M. Pelletier: Ce n'est pas le ministre des Affaires municipales
qui rédige les projets de loi, mais c'est quand même le contenu
qu'il veut bien.
M. Tardif: Donc, le document tel que présenté par
les maires membres de la communauté, mais sur du papier à
en-tête de la CACUQ. Ceci dit, M. le Président, je dis que sur la
question de l'aménagement, c'est un fait que nous serions prêts
à reconsidérer certaines dispositions dans le sens du document
présenté par les maires de la Communauté urbaine de
Québec, ainsi que l'a souligné le maire de Québec.
Néanmoins, il faudrait quand même qu'on se branche, sur le
territoire de la Communauté urbaine de Québec. On dit qu'on est
d'accord pour que la communauté exerce une coordination, mais on ne veut
pas de tutelle, dit-on. On parle, donc, d'une table de concertation
régionale, mais qui serait respectueuse de l'autonomie locale. Cela veut
dire quoi, dans les faits? Est-ce que cela veut dire qu'on va payer un
organisme qui va faire un schéma d'aménagement et que tout le
monde pourra continuer à faire tout ce qu'il veut sur le territoire de
la Communauté urbaine de Québec? Si c'est cela, on perd son temps
à préparer un schéma. Et surtout qu'après avoir mis
de l'avant l'idée d'avoir une table de concertation, les amendements
proposés s'empressent de reléguer à un niveau
supérieur, en l'occurrence la Commission municipale de Québec,
tout litige pouvant survenir au niveau local. Ou bien c'est vraiment une table
de concertation régionale, où se règlent les
problèmes, auquel cas si l'on parle de s'opposer à toute
forme de centralisation je vais aller tout à fait dans le sens,
à ce moment-là, de cette idée, mais n'allons pas remettre
à tout bout de champ à un organisme gouvernemental le soin de
trancher ou de décider; faisons de la communauté ce
véritable lieu de concertation qui décide de la vocation, de
l'aménagement de son propre territoire.
Depuis le temps où on a eu les représentations de la ville
de Québec et des maires membres
de la Communauté urbaine de Québec, il y a eu, quand
même, le schéma d'aménagement de la CRO qui a
été préparé, qui a été adopté
et qui nous révèle, en fait, que des premières tentatives
de préparation et d'adoption d'un schéma au Québec
auraient peut-être lieu si on avait à récrire les articles
qui, à l'origine, ont présidé à la rédaction
du schéma d'aménagement de la CRO, et que nous n'écririons
pas nécessairement les articles de la même manière. Et,
comme la loi de la CUQ reprend à peu près textuellement
les dispositions de la loi de la CRO, effectivement nous allons apporter
des amendements qui vont plutôt aller dans le sens de minimiser
l'intervention du gouvernement et des paliers supérieurs et remettre
véritablement la responsabilité là où elle doit
aller, c'est-à-dire à la Communauté urbaine.
La question du BAEQM. Après avoir pris connaissance des
amendements que la communauté souhaitait aux articles 32 à 56, je
pense qu'il n'y aurait pas de problème majeur à
l'intégration d'un certain nombre de ces dispositions, l'essentiel
étant, encore une fois, de remettre cet organisme-là aux
élus locaux. Quant à la CTCUQ, là encore, l'organisme
devant relever des élus, c'est acquis. Il y a donc un accord de principe
là-dessus, et le projet de loi reflète fidèlement les
objectifs des maires membres de la Communauté urbaine. L'octroi de
nouvelles compétences par la Communauté urbaine,
c'est-à-dire que la Communauté urbaine puisse se saisir de
nouvelles compétences selon des modalités particulières,
là aussi, il semble qu'il y a un certain nombre de garanties qui doivent
être incluses dans la loi pour faire en sorte, finalement, que par simple
vote, majorité simple, on puisse presque supprimer toute
compétence aux municipalités membres.
La question des structures. C'est un fait que le gouvernement avait
proposé enfin! J'avais proposé au Conseil des ministres
et cela avait été accepté diverses options,
soit une représentation plus directement reliée à la
population, directement proportionnelle à la population, une formule qui
comportait une présence d'au moins un représentant de chacune des
villes, peu importe sa taille. C'est finalement celle-là qui a
été retenue par les maires, alors est elle incluse dans le projet
de loi. L'idée que les maires devraient faire partie d'office du conseil
de la communauté ne pose pas de problème. Déjà, en
tout cas pour neuf des treize municipalités, c'était le cas,
puisque neuf des treize municipalités ne sont représentées
que par leur maire. Cette requête implique donc finalement que, pour
quatre municipalités seulement, il y aura plus d'un représentant,
c'est-à-dire qu'il y a au moins le maire parmi ceux-là. Cela ne
pose pas de problème majeur de ce côté-là.
La composition d'un comité exécutif de neuf membres
plutôt que de sept nous paraît un peu lourd, en effet, un
exécutif aussi considérable. La Communauté urbaine de
Montréal, avec des responsabilités, une population beaucoup plus
considérable, a un exécutif de douze personnes. Il y a donc
là une question d'équilibre entre la banlieue et la ville
centrale qui joue. Mais dans le cas de la Communauté urbaine de
Québec, il nous sem- blait préférable de retenir la
formule du nombre de sept qui est la situation actuelle.
Il nous semblait aussi préférable, dans la formation de
l'exécutif, de ne pas fermer les jeux en partant, de laisser une marge
pour les autorités de la Communauté urbaine d'élire des
représentants. En identifiant presque chaque poste dans la loi, on vient
de fermer tous les jeux et il nous semblait que c'était peut-être
aussi ce contre quoi moult représentations des gens de la
Communauté urbaine de Québec s'élevaient,
c'est-à-dire un certain dirigisme. On disait: Pourquoi ne pas laisser le
dynamisme local jouer et les gens élire les représentants qui
leur semblent les plus aptes à exercer les fonctions de membres de
l'exécutif de la CUQ? Voilà. (11 h 30)
Pour ce qui est du dernier point que M. le maire de Québec a
voulu aborder avec le plus de sérénité, évidemment
on préconise le statu quo pour, dit-on, garder un équilibre entre
le centre-ville et la banlieue. Comme le maire l'a souligné, il fut
d'autres temps et pas tellement lointains où l'on croyait que le
meilleur équilibre et la plus belle harmonie ne pouvaient être
atteints que par le cumul dans une seule et même personne des fonctions
des deux postes de président.
M. Pelletier: Vous êtes contre le cumul.
M. Tardif: Pardon?
M. Pelletier: Vous êtes contre le cumul.
M. Tardif: Encore une fois, je voudrais tout simplement pour le
moment, M. le Président, souligner comment ces attitudes ont pu changer
avec le temps. J'ai particulièrement enregistré le fait que M. le
maire a dit: Québec n'acceptera pas que les destinées d'un
organisme régional soient confiées à un
représentant venant d'une autre municipalité que la ville
centrale. Évidemment, ceci n'est pas impliqué dans le projet de
loi puisque rien n'empêcherait l'élection à la
présidence du maire de Québec. J'aimerais que, peut-être,
à l'occasion des questions qui seront posées, on vienne nous
expliquer pourquoi ce changement s'est produit. Si ce changement devait
être dû non pas aux modifications dans les structures ou dans les
moeurs, mais dans les personnes occupant des fonctions, il faudrait
peut-être se poser la question: Est-ce que la loi devra être
modifiée et est-ce que cette commission devra se réunir chaque
fois que les acteurs changeront?
Là-dessus, M. le Président, j'ai pris bonne note des
représentations des membres de la communauté. J'aimerais laisser
les membres de la commission poser des questions.
Le Président (M. Marcoux): M. Pelletier aimerait-il
répliquer ou ajouter des choses immédiatement? Ce serait
peut-être plus simple que d'accumuler toutes les questions. M.
Pelletier.
M. Pelletier: M. le Président, je voudrais simplement
relever deux points. Le premier porte
sur la question de l'aménagement. On parle beaucoup de
l'expérience du CRO, mais je ferai remarquer à la commission que
le CRO regroupe des municipalités davantage rurales qu'urbaines, ce qui
m'apparaît une différence absolument fondamentale à
considérer. D'autre part, je ne sais pas si...
M. de Belleval: M. Pelletier, vous ne pouvez pas qualifier Hull
ou Gatineau de municipalités non urbaines.
M. Pelletier: Non, mais de façon générale,
M. le ministre, je pense bien qu'au point de vue de l'étendue du
territoire c'est d'avantage rural qu'urbain; je pense que vous en conviendrez.
D'autre part, il y a quelque chose dans les propos de M. le ministre que je
n'ai pas tout à fait compris. On croit à une coordination de
l'aménagement au plan régional et c'est justement pour
éviter qu'elle ne soit imposée, mais pour qu'elle soit vraiment
le fruit d'une concertation régionale la plus féconde qu'on a
proposé la commission de planification. C'est cette commission de
planification composée exclusivement d'élus qui va aviser sur
toute la question de l'aménagement. Maintenant, une fois que le
schéma d'aménagement a passé à travers les
spécialistes, la commission de planification, le comité
exécutif et que cela finit par être une décision prise par
le conseil de la communauté, il faut quand même qu'il y ait un
mécanisme qui assure le respect au plan local des orientations du
schéma. C'est pourquoi nous avons prévu, tout en respectant
l'autonomie locale, que tous les règlements municipaux à cet
égard soient d'office transmis par le greffier des municipalités
à la Communauté urbaine pour qu'ils puissent, un à un,
être examinés par cette commission de planification formée
d'élus locaux et que cette commission, si elle juge qu'un
règlement local entre vraiment en contradiction avec les orientations
globales du schéma d'aménagement, puisse recommander au
comité exécutif une action, d'abord de persuasion auprès
de la municipalité impliquée pour que des correctifs et des
amendements soient faits. Mais dans l'hypothèse où la
municipalité s'entêterait à ne pas vouloir marier son
règlement local avec les orientations globales, à ce
moment-là, il y a un mécanisme qui reste le mécanisme, je
dirais, de déblocage, du cul-de-sac, l'intervention de la Commission
municipale. Quand le ministre, tout à l'heure, parlait de l'intervention
de la Commission municipale, constante et à tout bout de champ,
j'espère et il me semble que j'ai toutes les raisons de croire qu'une
municipalité ne fera pas d'entêtement systématique pour
provoquer une décision de la Commission municipale simplement pour le
plaisir de faire jouer le mécanisme jusqu'au bout, mais que, entre le
moment de la transmission de son règlement et le moment où on
pourrait, au niveau de la communauté, décider d'en appeler
à la Commission municipale, le temps de persuasion aura joué.
C'est ça, M. le Président, je dirais, la reconnaissance,
à la fois, de la démocratie et de la concertation, et on veut
justement permettre, par des mécanismes prévus à cet
égard, qu'elle joue "à plein", si je peux employer une expression
que le député de Beauce-Sud reconnaîtra.
Quant à l'autre point très mineur que je veux soulever, je
veux simplement dire au ministre des Affaires municipales que le maire de
Québec n'acceptera pas qu'il n'y ait qu'un seul président qui ait
un mandat local, on le lui imposera peut-être.
Merci.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais revenir à
cette question de la composition du conseil. Je remarque, dans le
mémoire de la CUQ, que l'option 27 membres est rejetée, l'option
31 membres est appuyée par six municipalités qui
représentent, de toute évidence, la majorité en population
et l'option treize membres est appuyée par six municipalités qui,
sauf la ville de Beauport, ont une taille moindre.
Il me semble, M. le Président, que le nombre de sièges que
l'on établit a une influence considérable sur le fonctionnement
de l'organisme. C'est-à-dire que, si l'on a treize sièges, on
peut faire de cette entité un conseil d'administration, on peut lui
demander d'agir comme agirait un conseil d'administration dans une entreprise
quelconque. Si l'on a 31 membres, on a effectivement, dans le sens
sémantique du mot, un parlement, une institution où l'on parle,
et nous en savons quelque chose de ce côté-ci de la barre.
Est-ce que l'on veut? C'est une question que je dois poser. Il est
évident que, si l'on a 31 sièges, on est obligé d'avoir un
comité exécutif qui administre. Au niveau du grand conseil, on
discute, on essaie d'arriver à un consensus ou au moins à une
prise de position majoritaire et ainsi on établit des politiques. Je
n'exprime pas d'opinion sur ce choix, mais je pose la question: Est-ce
véritablement ce que veulent ceux qui prônent un conseil à
31 membres?
J'ajoute une deuxième considération. Un des arguments
avancés pour appuyer la thèse du conseil à 31 membres
était que, si le conseil avait cette taille, on pourrait plus facilement
augmenter le nombre de membres du comité exécutif de sept
à neuf. De toute évidence, si l'on a un conseil de treize, on
n'est pas en mesure d'en faire un comité exécutif de neuf
membres. Un des arguments avancés et je ne veux pas par ces
propos suggérer que la seule raison d'avoir un conseil de 31 membres
dans l'esprit de ceux qui préconisent cette formule est de pouvoir avoir
un comité exécutif de neuf membres, mais c'est une des
explications qui ont été données une des raisons
derrière cette explication a été la suivante: S il n'y a
que sept sièges au comité exécutif, les neuf
municipalités qui ne sont pas de la taille de Québec, Sainte-Foy,
Charlesbourg et Beauport, n'auraient qu'un seul siège parce qu'il serait
souhaitable que Québec ait trois sièges sur sept et chacune des
autres grandes villes un siège. Cette formule ne laisserait qu'un
siège parmi les neuf autres municipalités.
M. le Président, je remarque, en examinant le mémoire, que
parmi ces neuf municipalités, il n'y en a que trois, Sillery,
Ancienne-Lorette et Saint-Augustin, qui appuient la thèse des 31
sièges au conseil; il y en a cinq, Vanier, Loretteville,
Val-Bélair, Cap-Rouge et Lac-Saint-Charles qui appuient la thèse
des treize sièges et Saint-Émile ne se prononce pas. Il me semble
que les neuf municipalités visées en majorité expriment
leur préférence pour un conseil de treize et un comité
exécutif de sept. Alors, j'aimerais entendre des réactions de la
part des porte-parole de la CUQ.
M. Pelletier: M. le Président, je pourrais simplement vous
dire qu'une formule ou l'autre, vous savez, on jouera le jeu. Mais je me rends
compte qu'il y a un vent à la consultation, il y a plus de monde qui
veut faire partie de plus de choses. Je n'ai rien contre cela. On joue les
choses sur la table. S'il y a plus de monde autour de la table, cela va prendre
plus de temps, bien sûr, parce que tout le monde va vouloir parler
à son tour. Cela va prendre plus de temps pour en entendre 31 que 13.
Mais si au bout des 31 il y a plus de monde content qu'au bout de 13, cela sera
cela de gagné dans la cohérence et la bonne atmosphère de
notre opinion publique municipale régionale.
M. le ministre, je n'ai pas toujours été dans la politique
municipale, mais j'ai lu les journaux. Cela a duré combien
d'années les critiques de l'organisme régional au niveau des
élus et au niveau des corps publics et au niveau de la population? S'il
y a plus de monde autour de la table qui, finalement, se rend compte du
caractère essentiel de ce palier de service régional et que cela
permet à plus de monde de s'en convaincre et de diffuser sa conviction,
pourquoi pas? Maintenant, si c'est treize, vous savez, on ne sera pas mal
à l'aise non plus. (11 h 45)
Le Président (M. Marcoux): M. Bédard.
M. Bédard (Marcel): M. le Président, j'aimerais
donner l'autre pendant, parce que, tel que mentionné par le maire de la
ville de Québec tout à l'heure et tel que contenu dans notre
mémoire, nous sommes six municipalités à s'opposer
à la formation de 31 membres et je vous fournirai les arguments
nécessaires.
D'abord, compte tenu de l'autre municipalité, les
représentants ne se sont pas prévalus de leur droit de vote parce
qu'ils étaient absents. J'ai l'impression que ça pourrait
être autant 7 d'un côté comme 7 de l'autre.
M. le député de D'Arcy McGee, tout à l'heure, a
certainement touché un point capital dans l'administration des
communautés urbaines, lorsqu'il a posé la question, à
savoir si c'est un parlement qu'on voulait instituer. Compte tenu de toutes les
critiques qui se font autour des formations de communautés urbaines
depuis huit ans, c'est un peu pour cette raison, dans la mémoire de
plusieurs de nos contribuables, qu'on pense que les communautés urbaines
sont là pour alourdir davantage le fardeau financier sans donner de
services en conséquence.
Les autorités en place se sont toujours débattues parce
que je veux vous dire que je suis au sein de la Communauté urbaine
depuis huit ans, je suis un de ceux qui l'ont critiquée passablement,
mais, encore là, je dois vivre avec les lois existantes et les lois qui
seront adoptées dans un avenir rapproché. Cependant, j'ai
toujours fait les revendications nécessaires en temps et lieu, certaines
ont été reconnues et d'autres ont été
reléguées aux oubliettes, dont, entre autres, cette formation de
13 membres au lieu de 31.
Je dois vous dire que la Communauté urbaine, autrefois,
était formée de 26 membres, soit le grand conseil. Là,
comme à la commission d'aménagement, on a réglé
beaucoup de problèmes lorsque nous l'avons transformée de 26
membres à 13 membres, par les grandes fusions qui se sont faites le 1er
janvier 1976, lesquelles ont été très
bénéfiques pour les citoyens concernés. On cherche des
solutions pour diminuer nos budgets, ce n'est certainement pas la formation de
31 membres au sein de la Communauté urbaine qui va amener une
diminution. Au contraire, pour le budget de la Communauté urbaine,
à toutes fins utiles, les principales critiques ont lieu surtout
à l'automne, lors de la préparation du budget pour l'année
suivante.
Je vous ai mentionné que j'ai connu, avec quelques-uns de mes
confrères ici présents, dont M. Pageau, le conseil de 26 membres.
Suivant mon expérience municipale, je ne suis pas prêt à
vous dire qu'à 26 membres, les problèmes se sont
réglés mieux et plus vite, à l'avantage des citoyens,
comparativement à 13 membres. Au contraire. Depuis que nous sommes 13
membres, les problèmes se règlent beaucoup plus vite. J'oserais
dire que, même si nous étions 8 ou 9, je pense que ça irait
encore plus vite.
J'ai déjà invité...
M. de Belleval:... est-ce que ça vaut au niveau du
Canada?
M. Bédard (Marcel):... plusieurs membres des affaires
municipales à venir assister à nos assemblées de la
Communauté urbaine. Nous en avons eu une dernièrement, c'est
assez récent, il y a une quinzaine de jours; il y avait 11 points
à l'ordre du jour, nous avons emprunté pour au-delà de $1
million; l'assemblée a commencé à 17 h 15 et, à 17
h 27, tout était fini. C'est le processus normal des assemblées
durant l'année. Nous nous devons, comme membres de l'exécutif, de
regarder la loi et vous savez que nous sommes obligés de tenir au moins
une assemblée à tous les trois mois.
Parfois, on se cherche un ordre du jour pour réussir à
réunir les gens une fois par trois mois. J'attire aussi l'attention sur
la formation des 31 membres. Nous aurons immédiatement un
problème en 1979. On parle beaucoup de démocratie, on veut
changer par là l'orientation de certaines décisions qui seraient
prises au sein du conseil, mais j'attire votre attention sur la formation de
31
membres; à l'heure actuelle, il y aurait 11 membres de
Québec et 4 membres de Sainte-Foy. Suivant un nouveau recomptage,
à un membre par 15 000, Sainte-Foy va passer à 15 membres. 11
plus 5, ça nous fait 16; deux fois 16 égalent 32. Québec
et Sainte-Foy vont faire marcher la Communauté urbaine comme elles vont
vouloir.
Donc, je pense que le but visé par le gouvernement n'est pas
d'avoir un conseil de 31 membres et que deux municipalités
décident de toute l'orientation régionale.
Quant au point de la diffusion, pour mieux faire comprendre la
Communauté urbaine, l'argumentation apportée par mon
collègue maire de Québec, je peux vous dire que cela fait huit
ans qu'on diffuse et qu'on essaie de faire comprendre le mieux possible. Cela
ne sera jamais compris.
Cependant, nous, comme administrateurs en place, nous sommes convaincus
qu'il y a certains services que la communauté doit donner. Les
principaux services, les deux principaux services sont l'évaluation et
l'informatique.
Quant à tous les autres services, vous vous apercevez que suivant
les amendements qui nous seront donnés, nous pourrons prendre certaines
décisions qui aideront, encore une fois, nos administrés à
avoir les meilleurs renseignements possibles, mais à des coûts
moindres.
Je peux peut-être additionner un troisième service, j'ai
dit les deux principaux, on parle de l'incinérateur. Là aussi, il
faut bien informer la population, mais avec tous les problèmes de
pollution qu'on connaît, que ce soit la pollution de l'air ou de ce que
vous voudrez, ils vont payer la note au bout de l'année. Mais encore une
fois, c'est un service que nous devons donner. C'est peut-être un autre
dossier auquel je m'étais opposé en 1971. Mais étant
donné que la majorité avait voté pour
l'incinérateur, aujourd'hui, je vis avec l'incinérateur et
j'essaie de le vendre le mieux possible aux citoyens que je
représente.
M. le Président, l'intervention au nom des cinq
municipalités que je défends est à l'effet qu'un conseil
de 31 membres, c'est beaucoup trop lourd. Le ministre apportait comme
argumentation tout à l'heure qu'un exécutif de neuf pourrait
devenir lourd, comparativement à sept. J'apporte la même
argumentation que lui en ce qui concerne un grand conseil de 31. Je ne voudrais
pas employer trop de mots durs envers les assemblées de la
communauté, je vais me restreindre à dire que 31 membres, comme
administrateurs municipaux, ce n'est pas nécessaire. Avec les
décisions que nous avons à prendre et la formation telle quelle,
à l'heure actuelle, toutes les municipalités sont
représentées au sein de la communauté et un
exécutif de sept avec une formation de treize membres, advenant d'autres
fusions dans un avenir rapproché, peut-être que treize membres
pourraient devenir onze membres. Quant à moi, je le souhaite. Il y a
d'autres membres au sein du grand conseil qui pensent la même chose.
Une chose est certaine. Il faudrait, M. le ministre, que le tout soit
pensé en fonction des budgets que nous avons à administrer et des
décisions qui sont prises. Ce n'est pas nécessaire de former un
parlement de 31 pour l'organisme régional de la Communauté
urbaine de Québec.
Le Président (M. Marcoux): M. Casault.
M. Casault (Henri): Tout en respectant les propos de mon
collègue de Beauport, la raison pour laquelle j'ai opté pour 31
membres, c'est que lorsque arrivent les mois d'octobre et novembre, dans notre
municipalité, avec onze personnes, dix conseillers et le maire, ils sont
douze mois souvent très loin de l'administration de la Communauté
urbaine. Lorsqu'on leur apprend le déficit, on nous dit: Écoutez,
nous autres, nous sommes obligés de vous dire oui. Je crois qu'avec
quelques conseillers de plus au conseil de la communauté, vous allez
intéresser non seulement le maire, mais également les conseillers
à participer à la gestion régionale du côté
des affaires municipales.
J'ai un mandat clair et précis de mon conseil municipal, il opte
pour les 31 membres.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que c'est bref et sur le
même sujet, M. le député de Beauce-Sud? M. le
député de D'Arcy McGee avait demandé la parole.
M. Goldbloom: Est-ce sur le même sujet?
M. Roy: Je vais poser la question. Étant donné
qu'on a dit que les villes de Sainte-Foy et de Québec compteraient seize
membres sur trente et un, j'aimerais savoir, pour m'éclairer, quel est
le pourcentage de la population de la Communauté urbaine qui est
effectivement représentée par la ville de Québec et la
ville de Sainte-Foy.
M. Bédard (Marcel): Je pense que c'est environ 60%.
M. Tardif: Si vous me permettez d'apporter un
élément d'information sur l'affirmation du maire de Beauport
à l'effet qu'à l'occasion du prochain recensement
décennal, donc en 1981, la ville de Sainte-Foy, puisse dépasser
le cap de 75 000 de population; elle en avait au recensement de 1976, 71 237,
ce qui lui permettrait d'avoir un conseiller de plus soit au lieu de quatre
passer à cinq; ces cinq additionnés aux onze de Québec,
donnant seize membres, c'est une hypothèse, mais une hypothèse
qui n'a pas plus de chance mathématiquement de se réaliser que de
voir la ville de Beauport qui avait 55 359 en 1976 d'atteindre 60 000
habitants, donc d'avoir droit à quatre représentants au lieu de
trois et de détenir la balance du pouvoir. Alors, là, on est en
pleine spéculation. Le ratio d'un représentant par 15 000 de
population a été établi en assurant, encore une fois, un
minimum d'un représentant par municipalité pour celles qui
étaient inférieures à 15 000. D'accord?
M. Bédard (Marcel): Si vous me permettez
une réponse à la dernière argumentation. Est-ce que
je peux intervenir, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Bédard (Marcel): Je veux attirer l'attention du
ministre sur le fait que la ville de Beauport passerait de 3 à 4 ou
à 5, compte tenu que dans le calcul, cela devient de l'opposition; ce
n'est pas toujours de l'opposition, c'est positif, assez souvent, que son
nombre qui passerait de 4, 5, ou 6, cela n'affecte rien au calcul. J'attire
tout simplement votre attention sur les deux grosses municipalités.
Compte tenu des chiffres que vous avez, ce sont des chiffres de 1976 et,
à l'heure actuelle, le montant pour la ville de Sainte-Foy est
dépassé ainsi que celui de la ville de Beauport. Cela ne change
rien, mais Charlesbourg peut avoir la même chose. Compte tenu que la
ville de Charlesbourg est plus près du 60 000, elle serait
obligée d'obtenir 13 000 additionnels pour faire le même pas,
alors que nous, nous avons seulement 2000 ou 3000 additionnels. Quant au fond
de l'intervention, M. le ministre, j'apporte cette argumentation, parce que si
je ne l'avais pas apportée, on aurait répliqué en me
disant: Tu n'en as parlé alors que tu étais à la
barre.
Je vous le dis, mais sur le fond de l'intervention, M. le ministre,
j'attire votre attention. Prenez des informations sur la tenue de nos
assemblées du grand conseil de la Communauté urbaine, avant de
prendre une décision d'imposer 31 personnes. J'espère que ce
n'est pas pour cette raison que vous donnez $2500 additionnels à chacun
de nos membres du conseil. Je vous le dis sincèrement, comme
administrateur municipal depuis huit ans dans cet organisme, si c'était
bon pour donner une meilleure envergure, pour apporter de meilleures solutions,
pour essayer de trouver des coûts moindres et si j'étais convaincu
que chacun des 31 membres pourrait travailler davantage, j'opterais
peut-être pour votre position. Mais, comme je vous dis, après huit
ans d'expérience, il n'y a rien qui me prouve cela, et, je me dois comme
administrateur public parce que tout à l'heure, on a
parlé... M. le député de D'Arcy McGee a fait une petite
relation avec l'entreprise privée. Or, je peux vous dire que si
c'était l'entreprise privée qui administrait le même
budget, il n'y en aurait même pas 13, il y en aurait au maximum 5. Si, on
avait cette intention d'administrer le secteur public le plus près
possible du secteur privé, on aurait peut-être de meilleurs
résultats comparés à ceux que nous avons aujourd'hui.
Mais, vous savez, la démocratie; tout le monde a le droit de s'objecter.
Cela occasionne des problèmes aux garages municipaux, mais cela ne fait
rien. On passe au travers quand même pour suivre la démocratie.
À quel prix? C'est toujours le même qui paye à la fin.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Vanier.
M. Bertrand: Très brièvement, M. le
Président, pour dire à quel point les députés de la
région ont souvent parlé de cette question de
représentation des conseillers municipaux au conseil de la
Communauté urbaine de Québec. Nous étions favorables, nous
aussi, à la formule du 31, parce que nous souscrivons entièrement
aux propos du maire de Charlesbourg, M. Casault et repris, ici, par M. le maire
de Québec, M. Pelletier, voulant qu'un des problèmes qu'a
vécu la Communauté urbaine de Québec au cours des
dernières années ait été justement de la faire
accepter par la population et d'associer au maximum les conseillers municipaux
à l'action du conseil de la Communauté urbaine de Québec.
Je pense que dans la mesure où effectivement on avait un conseil qui
n'était constitué que de 13 personnes, enfin, les gens qui
représentaient des municipalités membres à raison
d'un par municipalité cela permettait, peut-être, une
efficacité plus grande, un rapprochement de la notion de gestion
publique de celle de la gestion privée. Si on suivait même la
logique du maire de Beauport, je pense bien qu'on pourrait, à la limite,
se rendre à un et cela rendrait tout plus efficace, mais à partir
du moment où on accepte que ce qui se discute quand on parle des
fonds publics mérite, au moins, d'y associer le maximum de
personnes et surtout de rendre acceptable la Communauté urbaine de
Québec aux yeux de l'opinion publique, parce que lorsque le maire de
Beauport dit: Je l'ai souvent critiquée au cours des dernières
années, il faudra qu'il sache qu'au moment où il la critiquait il
était, bien sûr, maire de Beauport, mais il était aussi
membre de la Communauté urbaine de Québec, il était membre
du comité exécutif. Et un de ses devoirs, c'était de la
rendre acceptable, cette Communauté urbaine de Québec, de la
rendre à ce point efficace que les gens reconnaissent son utilité
et que cela répond à des besoins. (12 heures)
Je crois que, dans la mesure où on associe le plus de monde
possible et des conseillers municipaux pas seulement les maires, des
conseillers municipaux on rend le débat plus large et on permet
qu'au niveau des séances de conseils municipaux et au niveau même
des choix électoraux qui sont posés par la population, on discute
non seulement de problèmes locaux, de problèmes municipaux, mais
aussi de problèmes régionaux. Et plus il y aura de conseillers,
plus il y aura de candidats soucieux de participer aux débats du conseil
de la Communauté urbaine de Québec, plus il y aura de gens au
niveau des conseils municipaux qui s'attarderont peut-être à
expliquer cette Communauté urbaine de Québec aux citoyens qu'ils
représentent.
C'est dans cet esprit-là qu'on l'a proposé, conscients que
cela peut effectivement, jusqu'à un certain point, alourdir le processus
de délibération, qu'au lieu de régler votre
problème d'emprunt de $1 million en cinq minutes, vous le
réglerez peut-être, au bout de la ligne, en 25, 30 ou 40 minutes.
C'est vrai qu'il y a une question de temps quand on accepte de jouer le jeu de
la démocratie, mais je pense qu'on a à choisir entre
l'un ou l'autre, l'efficacité béate et toute bête
qui consiste à dire qu'on a réglé le problème en
trois minutes, on est efficace, c'est bien, mais d'avoir une population qui ne
comprend pas ce qu'est la Communauté urbaine de Québec et qui ne
l'accepte pas, ou d'avoir un débat peut-être un petit peu plus
long, mais des gens qui s'intéressent à la vie politique
régionale, qui s'intéressent à cet organisme, à
cette structure et qui, à la longue, finissent par l'accepter et
à se dire: On va vivre avec et, à compter de maintenant, aussi
bien y vivre de la façon la plus intelligente possible. C'est dans cet
esprit-là qu'on l'a proposé et on ne reculera certainement pas
là-dessus. On pense que le débat le plus large possible,
associant le plus grand nombre de conseillers, c'est ce que la
Communauté urbaine de Québec mérite, quant à nous
en tout cas, parce qu'on y croit. On pense qu'il y a plus que l'informatique et
l'évaluation foncière qui méritent d'être des
responsabilités régionales. On croit qu'il y a tout le reste
aussi qui est inclus dans le projet de loi. Vous avez vu, d'ailleurs, que nos
propositions vont dans le sens de renforcer l'organisme régional et non
pas de diminuer ses responsabilités, ses compétences, donc,
à toutes fins pratiques, de le considérer comme inexistant.
Le Président (M. Marcoux): Je crois que M. le maire de
Sillery voulait intervenir. Si vous voulez vous approcher d'un micro pour les
fins du journal des Débats.
M. Blais (Charles-H.): M. le Président, nous sommes
favorables à une représentation de 31 membres au conseil de la
Communauté urbaine parce que cela va favoriser, comme on l'a dit
précédemment, une plus grande participation des conseillers
municipaux qui sont certainement tenus trop à l'écart de
l'administration de la Communauté urbaine, comme le sont d'ailleurs les
représentants des petites villes qui ne font pas partie de
l'exécutif. Mais il va falloir aller plus loin dans cette formule de
participation. Actuellement, dans la Loi de la communauté urbaine,
l'exécutif a le pouvoir de créer des commissions du conseil et
l'exécutif ne s'est jamais prévalu de cet avantage. Il va falloir
que vous incluiez dans la loi l'obligation, pour l'exécutif, de
créer des commissions du conseil qui pourraient être, pour vous
donner un exemple, une commission de l'évaluation, une commission des
finances, une commission de l'aménagement, une commission
d'administration, qui seraient composées des membres du conseil, sans
quoi, la représentation de 31 membres ne donnera aucun résultat.
C'est la remarque que je voulais faire à la suite de tout ce qui a
été dit précédemment.
Le Président (M. Marcoux): Merci, M. Blais.
Brièvement, M. le ministre.
M. Tardif: Je voudrais dire tout de suite au maire de Sillery que
je suis totalement d'accord avec l'idée même de la création
de commissions du conseil. D'ailleurs, la loi actuelle de la communauté
urbaine, à l'article 80, dit que "le conseil peut nommer des commissions
permanentes ou spéciales, composées d'autant de membres qu'il
juge nécessaire. Le conseil a donc présentement ce pouvoir et il
n'est pas question de le lui enlever. C'est pourquoi, d'ailleurs, lorsqu'on
arrive aux représentations de la Communauté urbaine nous
demandant d'instituer de par la loi même une commission consultative de
l'aménagement, je dis que c'est redondant puisque déjà le
conseil de la communauté a ce pouvoir en vertu de l'article 80 de la
loi.
Il y a une autre remarque qui est importante, à la suite des
observations du maire de Beauport. Ce n'est plus ou ce ne sera plus, à
partir de l'adoption de la loi, la même communauté urbaine.
Celle-ci aura dorénavant des pouvoirs précis en matière
d'aménagement de son territoire, en matière de transport en
commun, en matière d'assainissement des eaux. Ce n'est donc plus la
commission qui avait, somme toute, des pouvoirs assez restreints jusqu'à
maintenant. Celle-ci, de plus, pourra se saisir dorénavant de toute
compétence que les municipalités exercent avec,
évidemment, des modalités particulières pour se saisir de
ces compétences. Mais de réduire le rôle d'une
communauté urbaine à l'exploitation d'un service
centralisé d'informatique, d'un service d'évaluation et, à
la rigueur, à la gestion d'un incinérateur, cela m'apparaît
aller totalement à l'encontre de la raison même de la
création, de l'existence d'un organisme comme la Communauté
urbaine de Québec.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, brièvement avant de
passer à d'autres sujets, je voudrais dire ceci. Je suis heureux d'avoir
provoqué cette discussion; je l'ai trouvée intéressante et
valable. Si je me suis bien gardé de prendre position au début de
mes remarques, c'est parce que j'ai toujours voulu et je voudrais toujours que
les membres de la CUQ aient la communauté qu'ils voudraient. Je voudrais
simplement comprendre quelle sorte de communauté ils voudraient.
Je me permets deux commentaires. La CUQ est, depuis le début,
l'objet de critiques et de plaintes. Je n'ai quand même pas l'impression
ce n'est qu'une impression que depuis la réduction du
nombre de membres, les plaintes aient augmenté en nombre; au contraire,
j'ai l'impression qu'elles sont peut-être à la baisse un peu.
L'autre commentaire, une autre impression personnelle; C'est que dans
l'Outaouais, la diminution du nombre de membres du conseil, qui était de
33 si ma mémoire est fidèle à onze a
certainement permis de régler des problèmes et de créer au
moins, de façon embryonnaire, un certain esprit régional qui ne
semblait pas exister auparavant.
Ayant dit cela, je reconnais quand même, M. le Président,
qu'il y a une différence entre la dimi-
nution du nombre de municipalités et la diminution du nombre de
sièges au conseil. Je suis sensible à l'argument que les membres
du conseil pourraient être c'est certainement souhaitable
des promoteurs, des ambassadeurs de l'organisme lui-même. C'est ce que je
souhaite, et je reviens à ce que je disais vers le début! Je
voudrais toujours que les membres et les citoyens de la CUQ aient la
communauté qu'ils voudraient. Cela étant dit, M. le
Président, j'aimerais passer rapidement à quelques autres sujets.
Dans le mémoire, il est question de promotion touristique. Dans le
passé, nous avons été saisis de certaines petites
difficultés, certains chevauchements entre la communauté et,
notamment, la ville de Québec qui faisait et fait toujours j'en
suis convaincu l'accueil des touristes. Ces chevauchements d'efforts
sont-ils présentement résolus? Dans ce que l'on propose comme
promotion touristique, où se situe la responsabilité de l'accueil
des touristes?
M. Pelletier: M. le Président, je veux rassurer le
député de D'Arcy McGee. Effectivement, la ville de Québec
ne fait pas d'accueil. Le service d'accueil touristique est déjà
la responsabilité de la Communauté urbaine. Alors, de ce
côté-là, il n'y a pas de problème, je dirais, de
manque de coordination.
Là où il nous apparaît y avoir encore un
problème, c'est que, d'une part, il y a la promotion et il y a
l'accueil, qui est fait par la Communauté urbaine et, d'autre part, il y
a aussi la promotion et un peu d'accueil fait par l'entreprise privée.
Tout ça se fait de façon un peu trop parallèle et pas
assez intégrée l'une à l'autre. C'est la perspective
d'unir tous nos efforts dans un seul organisme qui s'occuperait à la
fois de la promotion et de l'accueil, mais où se retrouveraient assis
à une même table, décidant des politiques communes,
intervenants privés et intervenants publics; c'est ce à quoi nous
songeons. L'idée n'est pas nouvelle. La Chambre de commerce de
Québec a travaillé sur ce dossier depuis un bon nombre de mois
j'ai envie de dire: d'années et il y a un consensus qui me
semble se faire, qui permettrait, demain, de réunir tout le monde autour
d'une même table, mais nous, il nous faut les pouvoirs légaux de
nous y asseoir. C'est ce que nous demandons.
M. Goldbloom: Une question, M. le Président, à
laquelle le ministre voudrait peut-être aussi apporter une
réponse.
L'article 29 traite de la promotion industrielle. La loi actuelle de la
communauté dit que l'organisme "peut" établir un service de
promotion industrielle et l'article 29 dit: "doit". Je me demande si c'est...
Habituellement, dans de telles lois, on utilise le verbe "pouvoir", on accorde
un pouvoir à l'organisme, on ne lui impose pas une obligation, on lui
permet d'examiner l'opportunité de poser un tel geste et d'agir ou de ne
pas agir.
Y a-t-il une raison... Si j'ai bien compris les réactions de
certains porte-parole de la CUQ, ils préféreraient que le verbe
"pouvoir" demeure. J'aimerais peut-être que le ministre nous explique la
raison du choix du verbe "devoir".
M. Tardif: M. le Président, le sens des mémoires et
des représentations qui ont été faites voulait que la
promotion, tant touristique qu'industrielle, devait être une
compétence obligatoire de la communauté. Ce qui est
demandé, c'est le pouvoir de déléguer ceci à un
organisme mixte ou privé qui pourrait être... enfin, mixte dans ce
cas-là, privé pour la gestion de l'incinérateur, qui
serait constitué et ce sur quoi nous sommes d'accord. Donc, il est clair
que ceci est une compétence obligatoire de la communauté qui
aurait donc le pouvoir de la déléguer.
M. Goldbloom: II y a des commentaires de la part de la CUQ?
M. Pelletier: M. le Président, je m'excuse. J'ai mal saisi
les propos de M. le ministre à la fin. Je pense qu'il a parlé
d'incinérateur. Pour nous, incinérateur et promotion
industrielle...
M. Tardif: Non. Je dis que la promotion industrielle et
touristique sont des compétences obligatoires de la communauté.
Donc, dans ce cas-là, le verbe "doit" demeure. Cependant, il y aura des
amendements qui seront apportés pour tenir compte des
représentations de la Communauté urbaine de Québec,
celle-ci aurait le pouvoir de déléguer ce devoir qu'elle a
à un organisme mixte, ainsi qu'il a été
demandé.
M. Pelletier: On est d'accord pour reconnaître la
compétence régionale et les devoirs régionaux à cet
égard, mais que ces devoirs puissent être assumés
directement ou par une délégation à un organisme avec
lequel la communauté pourrait entrer, je dirais, en contrat de services.
(12 h 15)
M. Goldbloom: M. le Président, sur un autre sujet.
Le comité de neuf maires que j'ai eu l'honneur de présider
pendant un certain temps, avait rejeté la notion de la
régionalisation de l'alimentation en eau potable. Aujourd'hui, la
Communauté urbaine préconise, au moins comme éventuelle
solution à certains problèmes, cette régionalisation.
L'objection majeure à l'époque était la difficulté
de répartir la responsabilité financière à cause
des investissements déjà faits par les diverses
municipalités. Aujourd'hui, les mêmes municipalités
semblent plus confiantes de pouvoir régler avec justice à
l'égard de chacun des membres ce problème de partage de
responsabilités financières pour le passé. Est-ce bien le
cas? Est-ce que cette confiance existe pour permettre d'envisager la
régionalisation?
M. Casault: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. Casault.
M. Casault: ... pour répondre à M. le
député de D'Arcy McGee, voici, depuis la lecture, si vous voulez,
du rapport Roche à savoir que nous avons vécu,
premièrement l'expérience du BAEQM qui, à mon sens, a fait
beaucoup, mais il reste un problème dans la région de
Québec qui est l'alimentation en eau potable et d'après ce
rapport cette étude, il y a deux sources d'approvisionnement, soit le
Lac Saint Charles, pour la ville de Québec, ou la rivière
Montmorency. Il reste qu'avec l'expérience du BAEQM, je crois que pour
les sources d'eau potable, sur une base régionale, cela serait beaucoup
moins dispendieux d'aller chercher les conduites maîtresses si chaque
ville essayait de se trouver de l'eau et de monter ses propres sources d'eau
potable par les moyens qu'elles ont.
Je crois que c'est une économie d'argent, une économie
d'énergie également et nous laisserons c'est pas mal le
consensus des membres de la communauté le soin des services
locaux, si vous voulez, de rues, ces choses-là, à la
municipalité, mais que ce soit sur une base régionale quant
à aller chercher la source d'approvisionnement.
M. Pelletier: Approvisionnement et distribution.
M. Casault: Et distribution.
M. Pelletier: II y a une distinction entre les deux. On distingue
entre approvisionnement et distribution. La distribution reste
évidemment absolument locale. La question d'approvisionnement peut
être régionale. Évidemment, je pense que la ville de
Québec je n'en fais un mystère pour personne, mes
collègues sont au courant est évidemment
propriétaire de la plus importante installation d'approvisionnement en
eau et nous verrons à ce que les citoyens de la ville de Québec,
s'il sont appelés à faire bénéficier tous ceux de
la région de la bonne prévoyance des autorités de la ville
de Québec en cette matière, ne soient pas les seuls à en
défrayer le coût. Il faudra que chacun paie proportionnellement
aux services qu'il reçoit. À cet égard, il y a certaines
décisions des tribunaux qui, je l'avoue, nous ont un peu surpris et un
peu inquiétés.
Le Président (M. Marcoux): M. Bédard.
M. Bédard (Marcel): Je rassurerai même le
député de D'Arcy McGee que le comité des neuf qu'il a si
bien présidé a toujours de la suite dans les idées. Compte
tenu de la suggestion du comité du temps, c'était
d'intégrer cet approvisionnement en eau potable au BAEQM. On disait
comme recommandation, le BAEQM va régler les problèmes de
l'alimentation en eau comme il a réglé les problèmes des
égouts sanitaires à l'étendue du Québec
métropolitain. Donc, compte tenu que la décision est prise
d'intégrer le BAEQM à la Communauté urbaine, on suit
encore exactement la même logique, mais en s'inspirant de la
présen- tation que j'ai faite au début des articles 42 à
46, à savoir qu'il faut distinguer entre approvisionnement et
distribution. À toutes fins utiles, c'est la même recommandation
que celle du comité des neuf sauf que cela va relever de la
Communauté urbaine au lieu du BAEQM.
Le Président (M. Marcoux): Oui, monsieur? M. Beaulieu:
Le maire de Loretteville. Le Président (M. Marcoux):M. le maire. Une voix: M. Beaulieu, le maire de Loretteville.
M. Beaulieu (Jean-Marie): Voici. Je pense que, quand M. Goldbloom
parle des neuf, ma municipalité, dans le passé, s'est
opposée farouchement à une régionalisation des services
d'eau potable. Je dois dire que peut-être qu'avec l'évolution des
temps ou le changement des moeurs, ou le changement des individus, on est en
mesure de constater aujourd'hui qu'il est primordial que les
municipalités du Québec métropolitain puissent être
approvisionnées avec une eau de qualité et en quantité. Il
ne sert, à notre sens, absolument à rien de vouloir vivre en vase
clos et de refuser de voir à s'approvisionner là où est
l'eau de qualité. C'est peut-être pour ça que la
municipalité de Loretteville, effectivement, a changé son
orientation du passé et est dorénavant en faveur d'une
régionalisation de l'eau potable. C'est la seule solution que l'on a, je
pense, pour desservir adéquatement une population comme la
nôtre.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: Quand vous parlez de distinguer entre
l'approvisionnement et la distribution, à quel endroit se situe la
filtration de l'eau? Est-ce que ça fait partie de la distribution ou de
l'approvisionnement?
M. Bédard (Marcel): Au niveau de l'approvisionnement, les
recommandations qui sont faites... Le maire de Charlesbourg a parlé de
deux endroits; en fait, c'est trois endroits. Dans la partie ouest, on pourrait
continuer avec des installations de Sainte-Foy qui puise son eau dans le
fleuve. Aussitôt que l'eau est puisée, la filtration est faite,
à ce moment-là. Quant aux autres municipalités, soit le
Québec et les municipalités qu'elle dessert, elles ont leur
installation au niveau du lac Saint-Charles et font leur filtration tout de
suite à la sortie du lac Saint-Charles.
Quant à la troisième source d'approvisionnement, ce sont
des usines de pompage que nous avons, à l'heure actuelle, à la
rivière Montmorency, nous pompons dans un lac existant. Après
quoi, ce lac pourrait être agrandi pour donner un meilleur
réservoir de compensation et à ce niveau, la filtration ou
l'ozonation est faite, on verra ça dans le temps, parce qu'il y a des
nouveaux procédés aujourd'hui; ce qui est recommandé,
du
moins en ce qui me concerne, ce serait l'ozonation. C'est à
partir de ce point qu'il y aura certaines conduites maîtresses que nous
serons obligés de poser pour alimenter certaines villes. Lorsque nous
arrivons à l'intérieur d'une municipalité, lesquelles
conduites ne servent uniquement qu'à la municipalité, c'est
à partir de ce point qu'on appelle ça de la distribution.
Mais il faudra que les plans directeurs de chacune des
municipalités tiennent compte de la confection de ces réservoirs
qui seront construits dans un avenir rapproché, nous
l'espérons.
M. Garneau: Est-ce que ça voudrait dire qu'à moyen
terme, les réserves d'eau potable et les installations qui appartiennent
à la ville de Québec deviendraient, à un moment ou
à l'autre, dans un avenir plus ou moins rapproché, une
propriété de la Communauté urbaine, si le système
d'approvisionnement en eau doit être régional?
M. Bédard (Marcel): Un des articles de la loi
prévoit cette façon de procéder, ce serait à
discuter.
M. Pelletier: Cette possibilité n'est pas exclue, mais on
n'est certainement pas rendu là, à l'heure actuelle.
M. Bédard: Cela fait partie des études des
spécialistes, suivant les recommandations qui seront faites.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais parler
maintenant de l'incinérateur et de l'hypothèse de sa remise entre
les mains de l'entreprise privée. Dans une telle
éventualité, qui fixerait les taux que devraient payer les
municipalités?
J'aimerais souligner un problème que les maires connaissent fort
bien, celui du fonctionnement de l'incinérateur. Il y a des
problèmes qui dépassent ce que je suis sur le point de
décrire, je le sais, mais un des éléments qui ont
contribué aux difficultés de pollution que nous avons connues a
été justement la façon par laquelle l'incinérateur
a été exploité.
Un contrat existant entre l'incinérateur, si vous voulez, et la
compagnie Reed à côté, pour la fourniture de vapeurs, les
autorités responsables de l'exploitation de l'incinérateur ont
toujours voulu respecter cet engagement, avec le résultat qu'à
certaines périodes, il y a eu un surchargement de l'incinérateur.
L'incinérateur, n'ayant pas été conçu de
façon à fonctionner avec une telle charge, n'a pas donné
le rendement prévu et a émis des éléments
polluants. Si ce n'est pas directement la responsabilité des
autorités municipales, si l'on demande à l'entreprise
privée de faire ses frais, de boucler son budget avec le rendement
fourni par les taux qui seraient exigés, quelle garantie aurait-on que
l'exploitation ne soit pas forcée de façon à pouvoir
boucler un budget devant des taux insuffisants par rapport aux
dépenses?
M. Pelletier: M. le Président, le député
vient de soulever un des gros dossiers de la communauté urbaine, celui
de l'incinérateur. Au niveau du financement de l'incinérateur, il
y a la dette qui, elle, est assumée directement par le fonds
général, le service de la dette de la communauté. Et il y
a aussi la répartition, à tant la tonne, du coût
d'exploitation qui resterait une décision de la communauté.
Vous avez fait allusion à l'exploitation technique de
l'incinérateur, à savoir doit-on d'abord produire de la vapeur
pour créer des revenus ou brûler nos déchets. Étant
donné que c'est un des dossiers qui a été
privilégié par le président de l'exécutif en
fonction depuis le mois de décembre, si vous le permettez, j'aimerais
bien que M. Pageau puisse commenter là-dessus parce que je pense qu'il y
a eu beaucoup de fait à cet égard.
M. Pageau (Marcel): Concernant l'incinérateur, concernant
les taux de pollution, l'incinérateur a été construit par
la Communauté urbaine. Comme la Communauté urbaine n'a eu aucune
aide financière concernant l'incinérateur, les gens du temps ont
poussé plutôt sur la production de la vapeur au lieu
d'éliminer la pollution.
L'incinérateur fonctionnait anciennement dans le but de produire
de la vapeur pour alléger le fardeau financier des contribuables et la
pollution était mise au second rang. Aujourd'hui, nous produisons moins
de vapeur par four et nous brûlons moins de vidanges à l'heure, ce
qui a pour effet d'éliminer la pollution dans le quartier Limoilou. Nous
apportons en même temps des améliorations à
l'intérieur de l'incinérateur, pour fonctionnement et
vérification concernant l'injection d'air et ainsi de suite.
M. de Belleval: Cela augmente votre déficit?
M. Pageau: Dans le moment, cela va augmenter le déficit un
peu, mais avec les nouvelles améliorations que nous apportons, nous
espérons avoir moins d'imbrûlé et produire plus de vapeur.
Nous sommes à faire une installation dans un four que nous allons mettre
en marche au milieu du mois de septembre. Je crois que nous allons produire
plus de vapeur par tonne de vidanges que nous produisions anciennement. Au lieu
d'exploiter deux fours pour brûler la même quantité de
vidanges, nous allons en exploiter trois, ce qui va coûter plus cher,
mais nous entrevoyons produire plus de vapeur.
M. de Belleval: Vous disiez que vous n'aviez pas eu de subvention
pour l'incinérateur.
M. Pageau: Non. Contrairement à une autre région
qui a eu 50% pour l'implantation d'un incinérateur, nous n'avons eu
aucun montant d'argent pour l'implantation du nôtre.
M. de Belleval: Comment se fait-il que vous ayez
été traités ainsi, deux poids deux mesures?
M. Pageau: Je ne sais pas, je ne peux pas répondre
à cette question.
M. Pelletier: On ne veut pas faire le procès de qui que ce
soit, mais vous savez, une mesure de réparation est toujours
possible.
M. de Belleval: Peut-être que le député de
D'Arcy McGee pourrait répondre, mais je pense qu'effectivement, cela
m'apparaît étrange, cette façon de...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Chauveau.
M. O'Neill: M. le Président, pour faire suite à la
question du député de D'Arcy McGee, j'essaie de comprendre le
lien que l'on fait entre le type de problèmes que vous avez à
affronter avec l'incinérateur et l'idée de pouvoir en confier,
soit la gestion complète, soit une partie de cette gestion, à
l'entreprise privée. J'aimerais que vous répondiez avec un peu
plus de précision à l'objection qui a été
soulevée par le député de D'Arcy McGee.
Comment prévoyez-vous, avec les difficultés actuelles,
résoudre ces difficultés en faisant appel à une gestion
privée dans un secteur comme celui-là, surtout lorsqu'il y a des
plaintes du public? M. le maire de Beauport parlait tout à l'heure de ce
milieu où nous sommes, cette phase de l'histoire où nous sommes,
où nous sommes obligés d'écouter les gens quand ils se
plaignent. Il ne faut quand même pas se cacher que ce sont ces plaintes
des citoyens qui ont contribué à ce qu'on trouve une solution
à ce problème.
Mais c'est plus facile lorsqu'on s'adresse à une instance
publique. Au moment où vous passez tout cela à une gestion
privée, d'une part, je me demande comment vous croyez pouvoir
résoudre cet ensemble de problèmes techniques que vous avez
étudiés et, deuxièmement, en quel sens la population qui,
à un moment donné est victime de services déficients,
pourra trouver plus facilement écho à ses plaintes. J'aimerais
vous entendre là-dessus, sur ce lien que vous faites entre les
problèmes que vous affrontez au sujet de l'incinérateur et cette
proposition d'en confier la gestion, soit totalement, soit partiellement,
à l'entreprise privée. (12 h 30)
M. Pelletier: M. le Président, M. le ministre O'Neill a
posé des questions d'ordre technique. Il y a un ingénieur parmi
nous, qui est le maire de Beauport, qui arrive justement d'un voyage en Europe.
Je profite de l'occasion pour le dire. La communauté urbaine a
envoyé un groupe de quatre personnes, dont l'ingénieur de la
communauté, le directeur des services d'environnement de la ville de
Québec, le président du comité exécutif de la
communauté et M. Bédard, qui fait évidemment partie du
comité sur l'incinérateur. examiner, je dirais, le
fonctionnement, la gestion de certaines entreprises d'incinération de
l'entreprise privée à contrat avec l'entreprise publique en
France. Le rapport de leur voyage va nous être disponible d'ici les
prochains jours et, à ce moment, nous serons plus en mesure de prendre
une décision qui, évidemment, est toujours sujette au fait que,
si on veut confier cela à l'entreprise privée, il faut d'abord en
avoir le pouvoir. Est-ce qu'on l'exercera ou non, c'est une autre
décision, mais, pour le moment, on n'a même pas le pouvoir de le
faire. Je pense qu'il y a certains avantages d'expériences, certains
avantages de "know-how", si je peux dire cela entre guillemets, qu'il y aurait
peut-être lieu de mettre à notre profit. Mais M. Bédard, au
point de vue technique, peut peut-être répondre de façon
beaucoup plus explicite à la question de M. O'Neill.
M. Bédard (Marcel): D'abord, M. le Président, je
veux assurer les membres de cette commission que si nous demandons ce pouvoir
à l'heure actuelle à l'intérieur des amendements à
la Loi de la Communauté urbaine, concernant l'incinérateur, c'est
parce que nous sommes convaincus qu'avec un tel pouvoir nous sommes capables de
régler les problèmes, dont, principalement, le problème de
pollution. Lors de notre voyage en Europe, on a visité six
incinérateurs, incluant des usines thermiques; des incinérateurs
qui produisaient de la vapeur et d'autres qui n'en produisaient pas. Le
problème de ceux qui n'en produisent pas, c'est qu'ils n'ont personne
pour acheter la vapeur, parce qu'ils seraient prêts à en produire
tout de suite demain matin. On a découvert aussi, compte tenu que c'est
un problème technique très poussé, que ces
"bebelles"-là, on opère cela avec des hommes compétents.
Dans la province de Québec, à l'heure actuelle, il y a trois
incinérateurs. Avec tous les problèmes auxquels nous faisons
face, on s'est aperçu qu'au niveau de la gestion de notre
incinérateur il faut se l'avouer publiquement on manque de
compétence; on ne connaît pas cela. Quand dans un problème
technique il y a un problème qu'on ne connaît pas, on va voir du
monde qui est plus compétent que nous. Dans nos transactions, on a vu
une compagnie, entre autres; cette compagnie opère des
incinérateurs et possède des hommes compétents depuis
plusieurs années. L'avantage que cette compagnie a, c'est que, compte
tenu de tous les investissements qu'elle a dans d'autres usines, qu'elles
soient thermiques ou que ce soit des incinérateurs, si un
problème technique se glisse, elle a ses spécialistes qui peuvent
venir passer ici quinze jours, trois semaines, un mois pour régler notre
problème.
Au niveau du contrat qui est négocié à
l'heure actuelle, il ne faut pas vous cacher qu'il y a déjà des
négociations qui sont faites, parce qu'aussitôt que la
décision est prise on veut le donner le plus vite possible à une
compagnie concernant les émissions du côté de la
pollution, en France, il n'y a aucun problème d'application pour
l'incinérateur de la communauté. Ils ont la façon de le
régler. En cours de route, tel que l'a dit le
Président de l'exécutif, on s'est aperçu qu'on
forçait à produire de la vapeur plutôt que de brûler
des déchets. Depuis ce temps-là, depuis six mois, il y a
certainement une grosse amélioration dans le coin. Cependant, il y a
d'autres procédés techniques à mettre en fonction, mais,
que voulez-vous, je le dis encore une fois, il y a trois incinérateurs
dans la province de Québec et on n'a pas d'hommes responsables et
compétents pour pouvoir les opérer.
L'intention d'une compagnie comme celle-là, si on veut voir un
peu plus loin, c'est peut-être de s'installer pour l'incinérateur
de la Communauté urbaine et de prévoir que, dans un avenir
rapproché, plusieurs autres villes de la province de Québec en
auront le besoin et présenteront des soumissions pour administrer
d'autres incinérateurs. Ils auront déjà une implantation.
Mais je veux assurer aux membres de cette commission qu'au sein du contrat
d'ailleurs le contrat sera présenté au gouvernement pour
acceptation il y a une clause dans laquelle la compagnie s'engage
à respecter les minima de pollution, qui sont de 150 parties par
millimètre cube d'air. Celle qu'on a vue parce qu'on en a vu une
entre autres qui est installée exactement comme la nôtre sa
pollution est de 68 particules au lieu de 150. C'est pour cela qu'ils nous
disent que du côté technique cela ne leur fait pas peur du tout.
Il y a des pénalités. D'ailleurs, on est obligé de faire
des paiements. Il y aura des pénalités de prévues si les
normes ne sont pas respectées. Ces industries ne sont pas
intéressées à prêter leurs professionnels pour
fonctionner sur une période de trois ou six mois; c'est
compréhensible. Tant que le coût des déchets va être
exigé à chacune de nos municipalités, le contrat
prévoit des augmentations très normales. Nous sommes en
discussions sur une base de 10 ans, 15 ans, 17 ans ou 30 ans. On ne le sait pas
encore, cela fait partie des discussions. Je vous donne assez ouvertement
jusqu'où le problème peut être résolu. Chose
certaine, du côté de la finance, nous sommes assez proches de nos
sous. Vous n'êtes pas sans savoir que le déficit de fonctionnement
est, à l'heure actuelle, d'au-delà de $5 millions que nous
devrons financer.
M. Roy: Annuel?
M. Bédard (Marcel): Non, il est consolidé à
l'heure actuelle. Mais, avec les projections qui sont faites au sein de
l'étude du contrat, je peux vous assurer que ce sont des augmentations
très normales prévues d'une année à l'autre,
basées principalement sur l'indice des prix à la consommation,
qui sont l'indice de la tôle, l'indice du fer, les différents
indices. On a pris connaissance de plusieurs contrats qui sont signés en
Europe. Il y a une grosse différence avec nous en Europe. C'est qu'ils
ne sont pas sujets à accepter le plus bas soumissionnaire, comme nous le
sommes ici. Ils vont demander des soumissions, mais si la firme qui est le plus
bas soumissionnaire est jugée, par le conseil d'administration, n'avoir
pas assez de compétence dans le domaine, ils n'ont pas peur de passer au
deuxième ou au troisième. La capacité financière de
la compagnie, la compétence de la compagnie jouent beaucoup dans le
dossier. C'est une chose à laquelle il faut faire beaucoup attention
chez nous, encore une fois, parce que je parle d'une technique spéciale.
On pourrait se ramasser en demande de soumissions, n'importe qui peut
décider de soumissionner. D'ailleurs on a eu beaucoup de
problèmes dans la construction après la conception. Même
les concepteurs ont été poursuivis; mais on ne voudrait pas se
ramasser avec quelqu'un qui soumissionne demain matin pour avoir un contrat de
$2 millions, $3 millions sur une base de 17 ans, et avoir les mêmes
problèmes.
Les remarques ont donc été assez grandes. C'est un voyage
durant lequel on étudiait de 8 heures à 21 heures. On a pris le
maximum d'informations. Et je vous assure que, si on faisait une recommandation
à la Commission municipale pour une firme plutôt qu'une autre,
dans les termes du contrat que nous allons vous présenter, les
intérêts de la population du Québec métropolitain
seront très bien préservés, et d'une façon toute
spéciale celle du quartier Limoilou, parce qu'on s'est occupé un
peu plus de la pollution.
M. Pelletier: II faut ajouter aussi qu'évidemment, avant
que tout cela puisse se faire, il y a beaucoup d'autres étapes à
vivre, et je veux tout de suite rassurer les employés de
l'incinérateur. Il n'est évidemment pas question qu'un contrat
avec l'entreprise privée diminue leurs droits acquis ou les mette dans
une position défavorable par rapport à ce qu'ils ont
déjà comme conditions de travail.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le maire de Beauport me permet-il à ce
moment-ci de lui demander quel est le nom de la compagnie, exactement, qu'il a
rencontrée? Est-ce la même compagnie que celle qui, depuis
plusieurs mois, fait part aux membres de la Communauté urbaine de
Québec de son offre d'exploiter l'incinérateur? C'est la
compagnie...
M. Bédard: On a eu cette compagnie et on en a eu d'autres
qui ont fait des offres. Je ne voudrais pas nuire au dossier en donnant le nom
d'une compagnie plutôt que l'autre.
M. Bertrand: C'est pour cela que je voulais, à ce
moment-ci, savoir si dans votre esprit il y avait, à toutes fins utiles,
une entente qui était scellée avec une compagnie plutôt que
d'autres.
M. Bédard (Marcel): Non.
M. Pelletier: On n'est pas marié avec personne, on n'est
pas fiancé avec personne...
M. Bertrand: Vous n'êtes pas séparé non
plus.
M. Pelletier:... et on regarde les belles filles sur la rue.
M. Bertrand: Vous regardez passer les filles sur les rues.
M. Bédard (Marcel): On n'a pas l'intention de se
séparer.
M. Bertrand: D'accord.
M. Goldbloom: C'est ce que fait le député de
Vanier, d'ailleurs.
M. Bertrand: M. le Président, j'offre au
député de D'Arcy McGee de retirer ses paroles ou de m'accompagner
ce soir sur la rue Saint-Jean.
M. le Président, ayant déjà reçu de
nombreuses plaintes des gens du quartier Limoilou parce que mon comté a
le malheur de recevoir ces éléments polluants venant de
l'incinérateur, je voudrais simplement dire que dans ce cas très
précis, je pense qu'on a là un bel exemple, dans le fond, d'une
compétence qui appartient à la collectivité. Je pense que
c'est aux autorités municipales et régionales de prendre en
charge le problème de l'incinérateur. Mais dans la mesure
où on peut avoir un contrat de service qui prévoie, par contre,
un certain nombre de pénalités quand on ne respecte pas certains
critères au niveau de la pollution et aussi, pour répondre
à la question du député de D'Arcy McGee, pour que cela ne
devienne pas une espèce d'épée de Damoclès qui
pèse continuellement sur la tête des contribuables et des
autorités municipales et régionales... À un moment
donné, pour être en mesure de rencontrer leurs obligations sur le
plan financier, elles pourraient, elles aussi, avoir des difficultés et
faire porter l'odieux aux contribuables de la région de
Québec.
Dans la mesure où on peut avoir un contrat qui tienne compte de
ces éléments à la fois financiers et de pollution, c'est
un bel exemple, je pense, où la Communauté urbaine, tout en
gardant la responsabilité publique de l'incinérateur municipal,
peut en confier la gestion et l'exploitation à une entreprise
privée. Mais le type de contrat auquel vous faisiez allusion, M. le
maire, est un contrat qui, en France, a lié certaines
municipalités jusqu'à maintenant à des entreprises
privées. Est-ce que les types de contrats qui ont été
signés prévoyaient tous ces éléments à la
fois financiers et de pollution ou si, dans certains cas, on laissait
totalement à l'entreprise privée le soin de définir les
différents critères qui devaient être respectés aux
deux plans?
M. Bédard (Marcel): Ce sont les critères
gouvernementaux.
M. Pageau: Le contrat comprend tout, M. le député
de Vanier. Il comprend les éléments financiers et de pollution.
À l'intérieur de cela, il y a des pénalités
concernant la pollution et ainsi de suite. Vous pouvez être assuré
qu'un contrat semblable doit protéger énormément les
élus concernant la pollution, la protection de l'environnement du
quartier Limoilou.
M. Bertrand: Est-ce qu'on peut demander au président du
comité exécutif si le rapport qui sera soumis bientôt au
conseil de la Communauté urbaine de Québec prévoit
déjà que, à toutes fins utiles, vous vous dirigez vers
cette solution ou si vous allez continuer indépendamment de ce contrat
qui pourrait être signé éventuellement avec une
firme...
Une voix: Écoutez!
M. Bertrand: ... si vous allez poursuivre les efforts de
dépollution...
M. Pageau: Dans le moment...
M. Bertrand: ... que vous avez déjà entrepris et si
vous allez respecter l'ordonnance qui a été émise à
cet effet par les Services de protection de l'environnement?
M. Pageau: Dans le moment, M. le député de Vanier,
on ne peut pas attendre d'avoir un contrat signé avec une entreprise
privée. Nous sommes liés par une ordonnance, alors nous voulons
respecter l'ordonnance. Ce n'est pas notre but de vouloir retarder la
dépollution du quartier Limoilou. Le comité exécutif et le
grand conseil l'ont prouvé lors de la réunion du dernier conseil
en votant un autre règlement, les $90 000, pour nous permettre
d'éliminer en totalité la pollution causée par
l'incinérateur de Limoilou. Même peut-être plus loin que
ça, on va faire des vérifications pour voir qu'il n'y a pas
seulement l'incinérateur qui pollue à Limoilou. Nous
procédons présentement à des études et
peut-être que nous allons vous remettre un rapport, à savoir qu'il
y a d'autres polluants à Limoilou que l'incinérateur.
M. Bertrand: Le port de Québec?
M. Pelletier: On ne mentionne personne...
M. Pageau: On ne nomme personne dans le moment, mais, quand les
gens nous appellent, nous, nous surveillons une cheminée à
Limoilou, je crois que nous en avons assez. Cela coûte terriblement cher
pour faire la surveillance de cette cheminée, nous n'allons pas faire la
surveillance des autres industries à l'intérieur de Limoilou.
M. Bédard (Marcel): M. le Président, je voudrais
compléter un peu une question du député de Vanier
lorsqu'il parle de pénalités. Je veux l'assurer que les
pénalités sont assez bien respectées, parce que lui aussi,
advenant l'éventuelle cession de la gestion, sera soumis à
l'ordonnance que le gouvernement nous a envoyée il y a une trentaine de
jours.
Je profite aussi de l'occasion pour vous
demander, peut-être comme représentant de la région
de Québec, si c'était possible, et compte tenu de la bonne
volonté qu'on a mise dans le dossier, compte tenu que vous êtes au
courant que des subventions, on n'en a pas reçu, s'il était
possible, s'il restait quelques petits coins noirs pour nous aider,
spécialement dans le déficit accumulé que nous avons
à amortir... Je pense que c'est encore un autre de vos rôles; si
vous êtes capable d'en obtenir davantage pour les citoyens que nous
représentons, ce serait passablement bien perçu. (12 h 45)
M. Bertrand: On a souffert de la succession de l'ancien
régime pendant six mois. On n'a pas l'intention de garder ce contentieux
ouvert pendant quatre ans.
M. Bédard (Marcel): La meilleure façon de ne pas
souffrir, c'est de régler les problèmes.
M. Roy: M. le Président, il y a un point...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, parce
que le député de D'Arcy McGee attend depuis longtemps. Oui,
ça va?
M. Goldbloom: Si c'est sur le même sujet...
M. de Belleval: ... expliquer au député comment
cela se fait qu'il y a des villes qui ont eu des subventions et d'autres qui
n'en ont pas eu.
M. Roy: Ce n'était pas sur les subventions...
M. Goldbloom: M. le Président, sur ce point précis,
il est vrai que la Communauté urbaine de Québec n'a pas
reçu de subvention étiquetée "incinérateur". Il est
également vrai qu'il y a, au budget du ministère des Affaires
municipales, un poste intitulé "aide financière aux
communautés urbaines" et, cette année, si ma mémoire est
fidèle, seule celle de Montréal en bénéficie, mais,
dans le passé, la Communauté...
M. Tardif: Ce n'est pas exact. La Communauté urbaine de
Québec, $1,3 million, M. le Président.
M. Pelletier: Ah! Vous nous l'annoncez, M. le ministre? Merci
beaucoup!
M. Tardif: ...
M. Goldbloom: Oui? Eh bien!
M. Pelletier: Vous nous l'annoncez?
M. Goldbloom: II n'en était pas question lors du
débat sur les crédits. M. le Président...
M. Tardif: Ce n'est pas une bien grosse nouvelle.
M. Pelletier: Bien, M. le ministre, l'annonce que vous nous aviez
faite était conditionnelle. Je dois comprendre que vous avez
enlevé les conditions et qu'on va recevoir le chèque? Je m'excuse
de vous rappeler vos propres termes, M. le ministre. Je me souviens bien des
lettres que vous m'écrivez, vous savez.
M. Tardif: M. le Président, l'annonce de la subvention de
$1,3 million comportait, en effet, un certain nombre de conditions qui restent.
La subvention reste, les conditions restent.
M. Goldbloom: M. le Président, pour compléter ce
que j'étais en train de dire, il est également vrai que la
Communauté urbaine de Québec a reçu, en régime
d'exception, d'importantes subventions étiquetées "Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain". À
l'époque, il y avait un autre régime d'exception qui visait la
Communauté régionale, de l'Outaouais. Ces contributions ont eu
pour effet d'éviter que, jusqu'à ce jour, les contribuables de la
CUQ soient obligés de payer pour les dépenses encourues par le
Bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain, ce qui
est nettement un régime d'exception. Alors, que les montants n'aient pas
été étiquetés "incinérateur", cela ne veut
pas dire que la Communauté urbaine de Québec et ses contribuables
aient été négligés.
M. le Président, je voudrais terminer par une modeste proposition
quant à notre procédure. Le règlement de
l'Assemblée nationale ne permet pas de débat entre les opinants
qui se présentent devant une commission parlementaire. Ce n'est pas dans
ce sens que je voudrais faire cette petite proposition. Vous avez
remarqué que je n'ai pas posé de question sur le transport en
commun. Cet après-midi, nous entendrons les porte-parole de la
Commission de transport. Je me permets de croire que les porte-parole de la
Communauté urbaine seraient intéressés par la
présentation de l'autre mémoire et resteraient ici au cours de
l'après-midi.
Si tel est le cas, serait-il acceptable aux membres de la commission que
si la présentation du mémoire de la Commission de transport nous
inspire des questions que nous aimerions alors poser aux porte-parole de la
Communauté urbaine, si ces mêmes porte-parole sont consentants,
nous puissions revenir à ce sujet pour avoir leur avis sur ces
considérations?
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que la proposition du
député de D'Arcy McGee est acceptée?
M. Roy: Je pense que c'est tout à fait normal. Je pense
que cela pourrait permettre un meilleur éclairage à la
commission.
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien, le sujet
du transport, on ne l'abordera pas du tout immédiatement, on l'abordera
seulement après le mémoire, avec le mémoire de la
Commission de transport. M. le député de Beauce-Sud, si vous
permettez, le représentant de l'Union Nationale n'a pas eu de temps
alloué pour poser des
questions jusqu'à maintenant. Je lui accorderais, de
préférence, la parole. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que la
Communauté urbaine de Québec va avoir l'occasion de nous faire
connaître ses propositions d'amendements à certains articles du
projet de loi? Est-ce que ses porte-parole ont fait mention dans la
matinée qu'ils aimeraient expliquer leur point de vue sur quelques
articles?
M. Pelletier: M. le Président, cela me donne l'occasion de
reposer ma question à M. le ministre. J'avais indiqué, au terme
de mon intervention du début, que nous étions prêts
à donner article par article nos commentaires. M. le ministre n'a pas
répondu à ceci.
Le Président (M. Marcoux): Comme vous l'avez
indiqué vous-même tantôt dans une phrase merveilleuse, la
commission est maîtresse de ses travaux. Nous sommes à
l'étape où nous étudions, disons, les grands principes ou
les grandes modalités d'un projet de loi. Vous avez manifesté le
désir que la commission accepte quand même d'entendre vos opinions
sur des amendements précis. C'est aux membres de la commission d'en
décider. Il y a plusieurs procédés pour faire entendre vos
opinions sur les amendements précis.
M. Cordeau: C'est la raison de ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, écoutez, nous nous
trouvons dans une situation un peu particulière en ce sens que nous
n'avons pas comme tel de mémoire de la Communauté urbaine de
Québec, un mémoire en réponse au projet de loi, si vous
voulez, en réaction au projet de loi. Ce que nous avons, c'est un
document intitulé: "Commentaires des membres du conseil de la CUQ sur le
"document Tardif " du mois de décembre 1977". C'est un document de
travail avec lequel j'ai consulté les membres de la Communauté
urbaine de Québec après l'approbation par le Conseil des
ministres, donc, des principes qui devaient régir la préparation
du projet de loi. Ce document du mois de mars nous est déposé
aujourd'hui. Entre-temps, évidemment, ces représentations qui
nous avaient été faites à l'époque ont
été, pour un bon nombre d'entre elles, incluses dans le projet de
loi, si bien que ce que nous avons présentement, ce n'est pas un
mémoire en réaction au projet de loi, mais des
représentations verbales.
Je n'ai pas, personnellement, objection à ce que l'on ne fasse
pas, à l'occasion des travaux de cette commission, de
représentations précises, d'autant plus que par un certain nombre
d'entre elles, celles reliées à l'aménagement, par
exemple, on va jusqu'à proposer, dans cette partie qu'on nous a
présentée, un libellé très précis pour
certains articles ou certains alinéas. Donc, je n'ai pas d'objection
à recevoir l'ensemble des représentations, que je ne
connaîtrai pas déjà et, encore une fois, en prendre bonne
note, m'en inspirer pour la suite.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Sur cette question de procédure, il me
semble que le seul problème est d'ordre temporel, c'est-à-dire
que les porte-parole de la CUQ auraient pu utiliser leur temps pour nous faire
part de recommandations sur les articles. S'il y a consentement de la part des
membres de la commission pour prolonger nos travaux de façon à
pouvoir recevoir ces représentations. Pour ma part, puisque nous n'avons
que deux mémoires pour la journée, je n'aurais pas
d'objection.
M. Cordeau: D'ailleurs, ce matin, ils n'ont pu nous faire
connaître leurs amendements, étant donné qu'ils
répondaient à vos questions.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, sur le même point, je pense
qu'on ne peut pas se priver des recommandations et des observations, ainsi que
de l'expérience des gens qui représentent la Communauté
urbaine dans l'étude de ce projet de loi, article par article. Pour la
bonne gouverne de tout le monde, de la commission parlementaire, c'est
peut-être préférable, si c'est possible, de nous
préparer un document les gens de la Communauté urbaine
pour indiquer les amendements qu'ils peuvent proposer au projet de loi,
de façon que nous puissions les examiner au préalable et faire
les recherches qui s'imposent, si elles deviennent nécessaires.
Je pense que ce serait une meilleure façon de procéder,
ça permettrait aux membres de la commission parlementaire de jouer
pleinement leur rôle. Je m'explique davantage, je m'excuse, M. le
Président, plutôt que d'entendre les propositions d'amendements
des gens de la Communauté urbaine au fur et à mesure que les
articles sont appelés devant la commission.
Le Président (M. Marcoux): M. Pelletier.
M. Pelletier: M. le Président, j'essaierai de satisfaire
les uns et les autres. Si votre commission était d'accord, une fois que
le mémoire de la commission des transport aura été
reçu par vous et que vous en aurez disposé, nous serions
disposés à répondre aux questions qui pourraient nous
être adressées sur ce mémoire de la commission de transport
et, une fois ceci terminé, si vous nous donniez une demi-heure, je pense
que nous pourrions rapidement passer les articles les uns après les
autres et vous dire là où nous vous suggérerions des
amendements, quitte à ce que, dans les jours qui viennent, nous
complétions
cette déposition verbale par un document écrit qui
reprendrait ce que nous aurions dit à ce moment-là.
Le Président (M. Marcoux): J'ai l'impression, compte tenu
de ce qui a été dit, que votre proposition va être
agréée par les membres de la commission. Est-ce que cela doit
nécessairement précéder la reprise de nos travaux?
M. Bertrand: Ce serait simplement pour savoir, M. le
Président...
M. Roy: Pour ne pas y revenir cet après-midi, j'aurais une
courte question à poser à l'honorable ministre. On a beaucoup
parlé de l'incinérateur il nous reste environ une minute
et des intentions ou des études qui se font par la
Communauté urbaine de Québec. La loi ne permet pas de conclure
des ententes, on l'a souligné à quelques reprises ce matin.
Est-ce que le ministre serait prêt à accepter un amendement, lors
de l'étude de la loi, pour qu'on permette cette ouverture, quitte
à ce que, si les gens de la Communauté urbaine de Québec
décident, après étude de la question que c'est beaucoup
plus avantageux de confier la gestion ou de conclure une entente avec une firme
privée, ils aient les pouvoirs de le faire?
M. Tardif: M. le Président, je croyais avoir
répondu à ceci après l'exposé du maire de
Québec en disant que nous n'avions pas d'objection à ce que, en
matière de gestion des déchets et particulièrement de
l'opération de l'incinérateur, un contrat puisse être
passé avec une entreprise, donc à permettre à la
communauté de déléguer ce pouvoir à une entreprise.
Donc, pas de problème pour intégrer ceci.
Autre point que je voudrais ajouter ici, relié à
l'incinérateur, en réponse aux observations du maire de Beauport
qui a dit que nous sommes paralysés parce que nous sommes obligés
de donner le contrat au plus bas soumissionnaire. La Loi de la
Communauté urbaine de Québec permet au ministre des Affaires
municipales, comme la Loi des cités et villes le lui permet
également pour les cités et villes et autres
municipalités, d'autoriser une municipalité à accorder un
contrat à quelqu'un d'autre que le plus bas soumissionnaire.
Évidemment, il faut que des représentations soient faites au
ministre, que ce soit motivé. Généralement, le ministre
demande avis à la commission municipale et accorde ceci
régulièrement, pour des raisons tout à fait valables. Si
une municipalité nous fait valoir qu'elle peut acheter une pépine
d'un dépositaire local à un prix un peu plus élevé
qu'un autre fournisseur à Montréal, qui est à 200 milles
de là, sauf que ce sera plus facile pour elle, après, d'obtenir
du service, des pièces et autres. Même si la pépine
coûte $2000 de plus, on autorise l'achat dans ces cas. C'est tout
à fait compréhensible et je pense que cette possibilité
existe présentement dans la loi.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Oui, est-il possible de savoir, M. le
Président, combien de groupes ont demandé à se faire
entendre aujourd'hui?
Le Président (M. Marcoux): Officiellement, sur la liste
des mémoires, il y a un seul autre groupe, c'est la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec.
La commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise de la séance à 15 h 21)
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales va poursuivre l'audition des
mémoires concernant le projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives.
M. Goldbloom: M. le Président, puis-je avoir la
parole?
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Merci. L'horloge indique 15 h 22 et le ministre
veut m'entraîner dans un piège, sûrement...
M. Tardif: Loin de moi l'idée...
M. Goldbloom: ... en m'incitant à soulever cette question
et il a apparemment une réponse. Mais j'ai une autre question à
lui poser après.
M. Tardif: Oui. Votre première question?
M. Goldbloom: Ma première est: Comment se fait-il que l'on
commence à 15 h 22? Je ne l'aurais pas posée, mais le ministre
m'incite à la poser.
M. Tardif: M. le Président, c'est que j'arrive du Conseil
du trésor où j'ai dû aller défendre un dossier fort
important touchant une municipalité fort importante de la
Communauté urbaine de Québec...
M. Bertrand: Laquelle? Des noms!
M. Tardif:... et on comprendra que... Il y a une
municipalité qui reçoit une subvention spéciale à
titre de capitale nationale et, à tous les ans, le ministre des Affaires
municipales doit recommencer un vibrant plaidoyer pour justifier ce traitement
particulier, et j'en arrive, M. le Président.
M. Bertrand: Quel montant?
M. Cordeau: La nouvelle doit être bonne!
M. Goldbloom: Je savais que c'était un piège, M. le
Président!
Ce matin, j'ai fait une affirmation que le ministre a voulu corriger.
J'ai affirmé qu'au poste intitulé "Aide financière aux
communautés urbaines et régionales", qui est
l'élément 3 du programme 2 du budget du ministère des
Affaires municipales, il y avait une somme de $15 millions et que le ministre
avait déclaré, lors de l'étude des crédits, que
cette somme de $15 millions serait accordée à la seule
Communauté urbaine de Montréal. Je lui avais posé la
question: Comment se fait-il que, l'an dernier, il y avait à ce poste un
montant de $17 093 900 et, cette année, seulement $15 millions? Il m'a
répondu: C'est parce que, cette année, nous n'avons qu'une
subvention de $15 millions à la Communauté urbaine de
Montréal et nous n'avons rien à ce poste pour les deux autres
communautés. Ce matin, le ministre a dit: Non, ce n'est pas vrai; il y a
une subvention de $1 300 000 pour la Communauté urbaine de
Québec. Il a également parlé de conditions suivant
lesquelles cette subvention serait ou ne serait pas versée. Il me
semble, M. le Président, que le ministre nous doit des
éclaircissements sur tout cela.
M. Tardif: M. le Président, ce qui a été dit
en commission parlementaire à l'occasion de l'étude de mes
crédits est tout à fait juste et ce n'est pas à
l'ex-ministre des Affaires municipales que j'apprendrai qu'il existe un
organisme qui s'appelle le Conseil du trésor et le ministère des
Finances qui, à partir d'enveloppes de base, nous alloue des montants.
En ce qui concerne les subventions non statutaires, il a pris comme politique
le ce qu'on appelle en anglais "zero budgeting ". Le ministre
doit aller défendre le dossier au Conseil du trésor et au Conseil
des ministres selon le cas.
M. Goldbloom: Et la loi 101 en prend pour son rhume.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai rien contre le
bilinguisme individuel, c'est l'institutionnel qui me fatigue.
Ceci dit, M. le Président, le ministre des Affaires municipales a
donc plaidé la cause de la Communauté urbaine de Québec et
a obtenu de novo pour elle cette subvention.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une bonne nouvelle
sûrement, sauf que le ministre n'a pas encore parlé des
conditions. Mais j'aimerais qu'il nous le dise quand même parce que
l'Assemblée nationale a voté des crédits et, à
l'élément 3 du programme 2, n'a voté que $15 millions.
Cela veut-il dire que la Communauté urbaine de Montréal recevra
$1 300 000 de moins ou, si tel n'est pas le cas, à quel
élément de quel programme le ministre puisera-t-il le montant
qu'il accordera à la CUQ?
M. Tardif: M. le Président, c'est bien évident que
ce montant ne sera pas enlevé à la Communauté urbaine de
Montréal. Je n'ai pas ici le rapport qui avait été
préparé par mon ministère pour dire à quel
programme ou quel élément de programme ce $1 300 000 serait pris.
Je pourrai le produire si tel est le besoin.
Quant aux conditions qui ont été posées à
l'octroi de la subvention, elles résultent d'une analyse
effectuée par la direction générale de l'administration
financière du ministère et portent notamment sur deux points,
à savoir la régularisation du déficit accumulé de
l'incinérateur et, d'autre part, la facturation des quotes-parts du
début de chaque exercice financier sur la base des prévisions
budgétaires de cet exercice. Voilà donc les deux conditions qui
ont été attachées à la...
M. Goldbloom: Une dernière question, M. le
Président. N'est-il pas vrai que ces conditions représentent,
pour la Communauté urbaine, un fardeau de $13 millions répartis
sur une période de cinq années, contre lequel montant le
gouvernement accorde une seule fois un montant de $1 300 000?
M. Tardif: Le gouvernement accorde une seule fois un montant de
$1 300 000. Il l'accorde une seule fois pour l'exercice financier en cours. On
verra pour les autres années.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre très
particulièrement de cette réponse, parce qu'il y a de ses
collègues qui ne semblent pas avoir voulu, au moins, comprendre que
telle est la nature du fonctionnement d'un Conseil du trésor. Qu'il leur
donne des explications de temps en temps.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que je peux appeler
maintenant la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Québec et M. Pierre Mathieu, président et directeur
général, à venir présenter le mémoire de la
Commission de transport.
Pendant que nos invités s'approchent, le député de
Vanier a une question de règlement?
M. Bertrand: Oui, simplement, M. le Président, pour qu'on
sache exactement où on s'en va avec les travaux de la commission, est-ce
que la présidence a été informée qu'il y avait
présents aujourd'hui un certain nombre d'organismes qui
désiraient se faire entendre par les membres de la commission et qui, en
tout cas, ont manifesté à quelques députés leur
intention d'être reconnus, même s'ils n'avaient pas produit
à temps, devant le secrétariat des commissions parlementaires,
une demande pour comparaître? Entre autres, il y a la municipalité
de Lac-Beauport, qui est présente et qui aimerait se faire entendre. Il
y a la chambre de commerce qui, semble-t-il, aurait déposé un
très court mémoire de deux pages devant le secrétariat des
commissions après la date limite, par contre, et il y a aussi le
Rassemblement populaire de Québec qui voulait être entendu. Est-ce
que les membres de la commission, M. le Président, pourront entendre ces
gens-là, même s'ils n'ont pas respecté la date limite qui
était fixée? (15 h 30)
Le Président (M. Marcoux): J'ai été
informé que des groupes voulaient se faire entendre, deux groupes: le
rassemblement populaire et le maire de Lac-Beauport. En plus, il y avait, comme
vous l'avez dit, un mémoire de la Chambre de commerce qui avait
été envoyé et qu'on pourrait déposer et en faire
part aux membres de la commission. J'ai indiqué à ces personnes
que c'étaient les membres de la commission qui étaient
maîtres de leurs travaux et que, s'ils voulaient être entendus, il
faudrait que les membres de la commission le proposent et que ce soit
accepté par ces derniers. C'est l'état de cette question.
M. Tardif: M. le Président, dans la mesure où on
nous a déjà laissé entendre qu'il s'agissait de
très brèves présentations, personnellement, la commission
en décidera, je ne vois aucune espèce d'objection à
entendre les représentations des groupes qui ont manifesté
dès ce matin leur désir de se faire entendre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a une
distinction à faire et le ministre vient de la faire dans une certaine
mesure. J'ai dit, vers le début de nos travaux, que l'Assemblée
nationale a un règlement et que ce règlement prévoit des
conditions dans lesquelles des mémoires peuvent être
présentés. Ce règlement a sa raison d'être et ne
doit pas être mis de côté à la
légère.
Quand un organisme présente un mémoire, il y a des
citoyens et d'autres organismes qui, à partir de la publication de ce
document, en prennent connaissance et peuvent vouloir réagir. Que des
personnes viennent alors à une séance de la commission
parlementaire demandant le droit de s'exprimer brièvement sur un
mémoire qui a été présenté, je trouve que
c'est normal et que c'est l'expression de la démocratie. Je ne crois
pas, cependant, que l'on puisse considérer ces interventions comme
étant des présentations de mémoires avec tout ce que cela
implique, c'est-à-dire une période de 20 minutes de
présentation, une période de questions pour chaque organisme
après et tout cela.
Si nous faisons cette distinction, si nous considérons ces
interventions comme portant sur l'un ou l'autre des deux mémoires que
nous avons devant nous, je n'aurai pas d'objection pour ma part que nous
écoutions brièvement les personnes intéressées qui
sont dans la salle.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a consentement?
Oui? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Moi aussi, je suis prêt à accorder notre
consentement pour entendre ces gens ici. Quant à passer à
côté du règlement, on pourrait peut-être inviter les
gens qui n'ont pas pu aujourd'hui présenter un mémoire, parce
qu'ils n'ont pas su, comme M. Roy le disait tantôt, faire parvenir au
moins aux membres de la commission leur point de vue par correspondance, afin
qu'on soit informé de leurs désirs ou de leurs opinions avant
l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Marcoux): Je constate qu'il y a
consentement des membres de la commission pour entendre brièvement les
deux autres groupes qui ont manifesté le désir de se faire
entendre. J'inviterais maintenant M. Pierre Mathieu à nous
présenter le mémoire de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec et à nous présenter
auparavant ses collègues.
Commission de transport de la Communauté
urbaine de Québec
M. Mathieu (Pierre): M. le Président, MM. les membres de
la commission, il me fait plaisir de vous présenter M. Drolet, à
ma gauche, commissaire à la Commission de transport, M. Blanchet, qui
est secrétaire de la commission, et M. Robitail-le, commissaire.
Lorsque je regarde les maires et les conseillers en arrière de
moi, j'ai l'impression d'être un chauffeur d'autobus qui voudrait les
mener vers la véritable solution. Il est à espérer
qu'après la lecture du mémoire ils ne changeront pas de
parcours.
Le gouvernement du Québec s'apprête à mettre en
application une solution viable et permanente à ce que d'aucuns
appellent le problème de contrôle de la Commission de transport
par le conseil de la Communauté urbaine de Québec. Les
discussions à ce sujet remontent déjà à 1975 et on
pourrait même parler de 1970, année où un premier
mémoire contenant des ébauches de solutions fut incidemment
présenté par la Commission de transport à la commission
parlementaire des affaires municipales.
Aujourd'hui, en 1978, il est temps que le dossier soit fermé sur
cette question et que l'on retienne des solutions satisfaisantes partout et
pour toutes les parties en cause. Il est cependant à espérer que
ces solutions seront viables, car le contexte actuel se prête mal
à des tâtonnements ou à des modifications aux structures
dont les justifications seraient douteuses ou encore basées sur des
préjugés résultant d'une méconnaissance du contexte
réel. À cet égard, je suis très heureux, à
titre de président-directeur général de la Commission de
transport, de vous résumer et, au besoin, de nuancer les propositions et
commentaires concernant le projet de loi 38, tels que présentés
dans notre document en date du 16 juin 1978 et dont vous avez reçu
copie.
En mettant de côté dans l'immédiat les articles
référant à la structure et à la composition de la
Commission de transport, il y a lieu de vous rappeler ici les divers
amendements à la loi proposés dans le document daté du 16
juin qui, de toute façon, demeurent valables, quelle que soit la
solution retenue, bien que nous nous permettions d'apporter de nouvelles
précisions concernant l'article 254.
Ces amendements proposés réfèrent aux articles
suivants de la Loi de la Communauté urbaine de Québec. Je me
permets tout simplement de faire un résumé de nos
recommandations, laissant
dans le texte principal la formulation de la recommandation que nous
faisons, ainsi que les explications de cette recommandation.
À l'article 211, nous demandons à la CTCUQ d'obtenir de
nouveaux permis pour les services touristiques spéciaux et à
charte-partie. L'article 214, nous demandons de le relocaliser dans la section
IV, cet article devenant l'article 245a, étant donné que c'est
une disposition financière et qu'il se retrouve dans les dispositions
générales.
À l'article 218, on demande d'introduire une plus grande
précision dans l'utilisation des articles de la section IV du titre l de
la CUQ, qui s'appliquent mutatis mutandis à la Commission de transport.
Ce sont des procédures d'assemblées mais, lorsque nous essayons
de trouver ce qui est applicable à la Commission de transport, nous
avons de la difficulté à nous y retrouver.
Dans le même article, nous demandons d'obliger le conseil
d'administration de la Commission de transport à adopter un
règlement qui régirait ses procédures de régie
interne.
À l'article 227, nous demandons de concilier des dispositions des
titres l et II de la loi concernant les procédures à suivre pour
le renouvellement de polices d'assurance et de contrats relatifs à
l'exercice du pouvoir défini au paragraphe g de l'article 92 de la Loi
de la Communauté urbaine de Québec. Dans notre loi, nous avons un
article 227a qui est l'égal de l'article 29 de la Communauté
urbaine. Dans l'article comme tel, nous faisons référence au
mauvais article.
À l'article 228, nous demandons d'élargir les
possibilités d'action de la Commission de transport à
l'égard de l'acquisition d'entreprises, en proposant, en
conséquence, le remplacement de l'expression "transport en commun" par
l'expression "transport des personnes", aux articles 229, 230, 232, 233 et 234.
Il faut mettre cet article en liaison avec la demande faite à l'article
211.
À l'article 235, nous demandons de rendre obligatoire l'adoption
d'un plan directeur et de normes de services par le conseil de la
Communauté urbaine de Québec dans un délai qui pourrait
être déterminé dans la loi.
À l'article 236, nous demandons d'établir un
mécanisme d'appel devant le conseil de la Communauté urbaine de
Québec, pour lui donner la possibilité de réviser les
décisions de la Commission de transport en matière de services
à la clientèle. Nous demandons aussi, dans le même article,
de laisser un droit d'appel devant la Commission des transports du
Québec en regard des services touristiques, spéciaux et à
charte-partie.
À l'article 237, nous demandons d'obliger le conseil de la
communauté à fixer un objectif d'autofinancement et à
laisser au conseil d'administration le choix des moyens, de
préférence à la formule d'approbation préalable du
conseil que préconise le projet de loi no 38. Nous demandons aussi
d'ajouter les mots "les zones du territoire ou les périodes
d'utilisation des services " parmi les critères d'établissement
des tarifs.
À l'article 238, nous demandons de maintenir un mécanisme
d'appel devant la Commission des transports du Québec pour les fins et
les raisons déjà évoquées en marge de l'article
236.
À l'article 241b, nous demandons de donner à du personnel
de la CTCUQ le pouvoir d'émettre des contraventions dans les zones
d'arrêts d'autobus et ce, au profit des municipalités.
À l'article 242, nous demandons de préciser que le conseil
d'administration de la commission de transport approuve son budget avant de le
faire approuver au niveau d'autres instances supérieures.
À l'article 243, nous demandons d'abroger cet article dans la
mesure où on laisse au conseil de la Communauté urbaine de
Québec le pouvoir de modifier de son propre chef le budget de la CTCUQ,
comme prévu à l'article 45 du projet de loi; cette disposition
serait incompatible avec cette volonté.
À l'article 243a, nous demandons d'abroger cet article dans la
mesure où l'article 245 est modifié afin de permettre l'adoption
de budgets supplémentaires au même titre que la CUQ.
À l'article 245, nous demandons d'ajouter l'article 180 dans
l'énumération mentionnée à l'ar-ticle 245
ici, on pourrait se référer à l'article 243a. Nous
demandons aussi, dans cet article, de supprimer la référence
à l'article 184, laquelle est non pertinente à la commission de
transport, celle-ci ayant déjà son propre mécanisme de
répartition des déficits. Au même article, nous demandons
de supprimer la référence à l'article 186, laquelle n'est
pas pertinente depuis l'adoption de la loi concernant l'évaluation
foncière.
Aux articles 247 et 248, nous demandons d'établir le paiement en
début d'année de 90% des quotes-parts prévues au budget de
l'année courante et de prévoir que le paiement du reliquat de 10%
au début de l'année pourrait être payé dans
l'année qui suit la remise du rapport des vérificateurs, et ainsi
de permettre, dans le même article, la consolidation du déficit de
l'année 1978 afin d'éviter une double imposition.
À l'article 249, nous demandons d'éliminer la
référence à l'article 207 et de faire de celui-ci un
article 249a mieux adapté au mode d'organisation choisi pour la
CTCUQ.
À l'article 251.4, nous demandons de confirmer, de façon
non équivoque, le pouvoir de la commission de transport sur son
territoire en regard du transport en commun par autobus.
À l'article 281, nous demandons de retenir une date unique pour
la remise des rapports annuels et que cette date soit fixée au 1er
juillet de l'année suivant la fin d'un exercice financier.
Comme je l'avais dit au début, nous voudrions apporter des
commentaires additionnels sur l'article 254. Actuellement l'article 254 se lit
comme suit: "La Commission de transport peut constituer un bureau d'examen des
griefs dans chaque municipalité où elle exploite un service de
transport en commun.
À cette fin, elle doit désigner au moins trois ou au plus
cinq personnes chargées de se réunir au moins une fois par mois
afin d'entendre tout usager du service de transport en commun qui lui soumet un
grief portant sur ce service.
Les membres de ce bureau sont tenus de faire toute recommandation qui
leur semble appropriée dans les circonstances.
Toute recommandation des membres de ce bureau à la Commission des
transports doit être transmise au ministre des Transports sans
délai.
En autant que le conseil de la Communauté urbaine de
Québec sera en mesure d'approuver à brève
échéance un plan directeur, des normes de services et un niveau
d'autofinancement des services, nous avons en main des instruments objectifs
pour évaluer tout grief ou l'opportunité de toute décision
de la CTCUQ.
En conséquence, l'on pourrait rendre obligatoire la constitution
d'un bureau d'examen des griefs au niveau de cinq secteurs du territoire de la
CTCUQ. Ce bureau serait un organe mixte composé en chaque secteur de
trois représentants des municipalités et nommés par
celles-ci, et de deux représentants de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec et désignés par
celle-ci. Ce bureau devrait se réunir au moins quatre fois par
année de façon à entendre les griefs et d'en tenir compte
à l'occasion des signatures de course (où l'on apporte des
modifications au réseau) qui ont lieu à tous les trois mois.
Enfin, les recommandations des membres de ce bureau devraient être
transmises à la Commission de transport avec copie au Conseil de la
Communauté urbaine de Québec.
Avant de formuler le nouveau texte de l'article 254, précisons
que les cinq secteurs du territoire correspondent aux zones retenues par la
CTCUQ pour toutes ses études et la planification de son réseau.
Ces secteurs se prêtent mieux, grâce à
l'homogénéité de leur territoire, que la division
territoriale des municipalités pour l'établissement d'un bureau
d'examen de griefs. Ces zones représentent respectivement: Québec
(anciennes limites); le plateau de Sainte-Foy qui comprend Sillery;
Charlesbourg, le secteur Nord-Ouest; Beau-port et Saint-Jean de Boischatel. (15
h 45)
En conséquence, le nouvel article 254 pourrait être
rédigé comme suit: "La Commission de transport et les
municipalités concernées doivent constituer un bureau d'examen
des griefs pour chacun des secteurs suivants je ne les
énumérerai pas étant donné que j'en ai
parlé. "Ce comité est formé de cinq membres dont deux
désignés par la commission de transport et les trois autres par
la ou les municipalités, selon le cas, incluses dans le secteur. "Le
bureau d'examen des griefs doit se réunir au moins une fois tous les
quatre mois afin d'entendre tout usager du transport en commun qui lui soumet
un grief portant sur ce service.
Toute recommandation des membres du bureau doit être transmise
à la Commission de transport et au conseil de la communauté
urbaine ".
Comme nous pouvons le constater, plusieurs des recommandations ou
suggestions précédentes méritent d'être retenues au
niveau d'un projet de loi qui se verrait une révision approfondie des
pouvoirs de la Commission de transport et ce, indépendamment de ce qui
pourrait être choisi comme structure supérieure à
l'entreprise.
Nous en arrivons donc à un aspect qui suscite beaucoup
d'intérêt, à savoir la composition du conseil
d'administration de la Commission de transport. Toutefois, avant de formuler
une recommandation définitive à cet égard devant la
commission parlementaire, il est indispensable de rappeler que le transport en
commun urbain est financé à même les trois sources
suivantes: les usagers, le gouvernement du Québec et les
municipalités. Or, il est intéressant de noter l'évolution
de l'importance relative de ces sources de financement, de 1974 à
1977.
Pour des contributions globales de $70 500 000, il appert que, de 1974
à 1977, l'usager a défrayé 55,5% du coût de son
transport en commun, soit $39 150 000, que le gouvernement du Québec en
a financé 25% grâce à des investissements de $17 600 000,
et qu'enfin les municipalités ont participé, par le biais des
quotes-parts, à 19,5% de ce coût avec des déboursés
de $13 800 000.
Considérant que la composition du conseil d'administration doit
refléter le moindrement les intérêts des parties
impliquées financièrement, il nous apparaît
nécessaire de retenir une formule différente de celle
proposée au projet de loi 38. Après mûre réflexion,
nous croyons que la proposition soumise en décembre 1975, en page 6 du
mémoire présenté à la commission parlementaire des
affaires municipales, est toujours d'actualité et nous citons: "La
composition elle-même du "conseil d'administration " peut être
déterminée selon des critères variables. Dans le
présent, on pourrait retenir une formule qui permette aux parties
financièrement concernées d'y participer. Il serait
préférable, si je puis me permettre une suggestion, que le nombre
des membres du conseil d'administration ne soit pas inférieur à
six ni supérieur à neuf, y compris le président, et que le
quorum soit fixé à quatre personnes au minimum, dont le
président. Un élargissement de la composition du conseil
d'administration assurerait une meilleure représentativité ".
De plus, nous nous rappelons qu'à ce moment, les maires
favorisaient le maintien d'un organisme distinct de la CUQ, avec une
majorité d'élus y siégeant. Dans ce que l'on doit
considérer comme étant notre recommandation finale aujourd'hui,
vous noterez définitivement un changement de perspective par rapport au
document qui a été présenté le 16 juin et que vous
avez en main. Ce changement est facilement explicable: a) À la mi-juin,
il n'était pas question qu'une commission parlementaire soit
constituée pour entendre les représentations des
différentes parties sur le projet de loi 38 et, de ce fait, nos
commentaires devaient donc se situer dans le cadre défini du projet de
loi. b) L'impossibilité présumée d'être entendus
devant une commission parlementaire et l'adoption imminente du projet de loi en
troisième lecture nous avaient obligés à formuler des
recommandations précises qui équivalaient en quelque
sorte à un pis-aller à défaut de faire valoir
rapproche qui est retenue aujourd'hui devant cette commission.
Concernant la composition du conseil d'administration, nous recommandons
que le conseil d'administration de la Commission de transport soit
composé de neuf personnes dont cinq membres du Conseil de la
communauté urbaine et désignés par celui-ci; ces cinq
membres devraient représenter chacun des cinq secteurs de notre
territoire, tel que défini précédemment à l'article
254; que deux membres seraient des personnes recommandées par le conseil
de la CUQ en raison de leur compétence personnelle reconnue au plan de
l'administration et nommées par le gouvernement. Ici, vous pourriez
facilement permettre aux deux commissaires en place de poursuivre le travail de
réforme qu'ils ont entrepris depuis 1970, laissant ensuite à la
communauté urbaine le soin de recommander une reconduction de leur
mandat ou le choix de leurs successeurs en 1980, à la fin de leur
mandat.
Nous recommandons aussi qu'un membre soit choisi et nommé par le
ministère des Transports du Québec et qu'enfin l'autre membre
soit le président-directeur général, qui est
présentement nommé par le gouvernement du Québec.
Une telle composition du conseil d'administration favorise mieux la
participation aux décisions de l'entreprise par les parties
impliquées. Vous remarquerez cependant que les usagers proprement dits
ne sont pas directement représentés au conseil d'administration.
Nous croyons que les intérêts de l'usager sont par ailleurs
très bien préservés si l'on prend en considération
les mécanismes d'appel et de recours que nos propositions
suggèrent de créer ou de conserver, selon le cas.
Par cette proposition, les membres du conseil de la communauté
seront majoritaires au conseil d'administration de la commission de transport,
c'est-à-dire cinq sur neuf. Les deux autres membres recommandés
par la communauté pourraient provenir du milieu des affaires ou de tout
autre milieu, peu importe, les qualités à retenir étant
ici leur compétence et leur habileté administrative. Leur
présence au conseil d'administration d'un organisme comme le nôtre
sera mise à contribution, car il se distingue d'un organisme purement
administratif ou à caractère politique, comme la
communauté urbaine.
Quant au membre choisi et nommé par le ministre des Transports du
Québec, il pourra agir comme agent de liaison ou de coordination entre
le ministère des Transports du Québec et la commission de
transport. On sait que le ministère des Transports du Québec, en
plus d'avoir participé à plus de 25% des coûts du transport
en commun, s'est intéressé à différents projets
spécifiques, voire même à une étude en cours sur les
différentes formules de gestion applicables aux commissions de
transport. Pour ces raisons, la présence d'un représentant du
ministère des Transports du Québec au conseil d'administration
nous paraît très justifiée.
Enfin, nous recommandons le maintien de la fonction de
président-directeur général, telle qu'elle existe
présentement. Nous avons d'ailleurs remarqué récemment que
le gouvernement lui-même avait retenu cette formule avec la
récente nomination de M. Hanigan au poste de président-directeur
général de la Commission de transport de la Communauté
urbaine de Montréal. Nous ne voyons pas pourquoi la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec devrait se
prêter à une modification à ce titre. Si des arguments
valables ont permis de maintenir la formule à Montréal, il est
fort possible que ces arguments soient aussi valables pour Québec, les
réflexions faites jusqu'à ce jour pour la région de
Québec n'ayant pas permis au gouvernement une approche différente
à la Commission de transport de Montréal. Dans les faits, le
problème du contrôle de la Commission de transport existe beaucoup
plus dans l'esprit de certaines personnes qu'autrement, car avec des
amendements que nous proposons, le contrôle absolu sera en pratique
presque assumé par le conseil de la Communauté urbaine de
Québec.
Dans leur ensemble, nos propositions concernant la composition, la
structure et le fonctionnement de la Commission de transport permettent un
contrôle important du conseil de la communauté sur la commission
de transport. En effet, le conseil de la communauté aura à
adopter un plan directeur du réseau, des normes de services, à
déterminer le niveau d'autofinancement qu'il désire voir
maintenir à la commission de transport. Ce sont là autant
d'instruments de contrôle mis à la disposition du conseil en plus
de constituer des références objectives en regard des
décisions qui devront être prises.
Enfin, la présence majoritaire des représentants du
conseil de la Communauté urbaine de Québec au conseil
d'administration de la commission de transport nous permet de formuler des
réserves sérieuses sur la nécessité d'un amendement
à l'article 178 suivant lequel le conseil de la communauté peut
modifier de son propre chef le budget de la commission de transport.
À tout événement, sachant que la décision
finale incombe au gouvernement, nous souhaitons que nos recommandations soient
sérieusement considérées, car elles répondent
à l'essentiel des objectifs du projet de loi no 38, avec la
différence qu'elles bousculent moins les structures existantes.
Pour terminer, nous remercions vivement le gouvernement du Québec
d'avoir permis la tenue de cette commission parlementaire et de nous avoir
permis également de confirmer notre position concernant plusieurs
articles de notre loi.
Le Président (M. Marcoux): Je vous remercie de la
présentation de votre mémoire. M. le ministre?
M. Tardif: Je remercie le président-directeur
général de la CTCUQ de sa présentation, que nous avions
déjà reçue, il y a de cela quelques mois, en
tout cas, le texte de la première présentation, celui
daté du 16 juin, et le résumé qu'il vient de nous lire. Le
fait est que, sur réception de ce document, je l'ai envoyé
immédiatement à mon collègue des Transports afin de voir
quels sont les éléments de ce mémoire qui pourraient
effectivement être intégrés à une éventuelle
refonte de la partie de la loi, en fait, qui touche la CTCUQ. Les premiers
commentaires reçus du ministère des Transports sont qu'il y a
là des recommandations fort intéressantes, mais qu'il nous
semblait préférable de procéder par étapes. En
effet, il me semblerait pour le moins prématuré de donner suite
à un certain nombre d'amendements suggérés par le
mémoire que nous venons d'entendre, au moment même où, pour
continuer d'employer une image évoquée par le président
lui-même qui se voyait un peu comme un chauffeur d'autobus, donc, avec
les maires assis derrière et les amenant dans un voyage à
destination inconnue... Il me semblait important, dis-je, en cette
période de transit, de ne pas figer immédiatement dans la loi les
amendements avant que finalement ceux qui sont les responsables, ceux que le
gouvernement entend mettre comme étant responsables du fonctionnement de
la CTCUQ aient pris les commandes de cet autobus.
Cela veut donc dire remettre le contrôle de la CTCUQ aux
élus. Cela se manifeste de diverses manières évidemment,
notamment par un conseil d'administration formé d'élus avec une
présence au conseil d'un directeur général, mais sans
droit de vote. Cela se manifeste également par le fait que le
gouvernement cesse d'intervenir en nommant lui-même le fonctionnaire qui
dirigera, qui gérera le service. C'est donc le conseil qui aura cette
responsabilité. C'est la raison pour laquelle, sans préjuger
encore une fois du bien-fondé des recommandations particulières
quant au fonctionnement de l'organisme, il nous semblait
préférable de poser d'abord le geste de remettre le
contrôle aux élus, c'est-à-dire à ceux qui, en fin
de compte, devront lever les taxes qui permettront, en fait, de financer le
transport en commun sur le territoire de la communauté.
On a fait allusion à la récente nomination de M. Hanigan.
Je dois dire que le problème n'était pas tout à fait le
même. M. Hanigan, en plus de son poste de PDG et responsable de la CTCUM,
cumulait cinq fonctions électives. Il était membre du conseil de
la ville de Montréal, membre du comité exécutif de la
ville de Montréal, membre du conseil de la CUM, membre de
l'exécutif de la CUM et président de la CUM. Il a donc
démissionné de ces cinq fonctions électives pour devenir
directeur général. L'orientation du gouvernement est
véritablement de faire également de la CTCUM un service de la
Communauté urbaine de Montréal. C'est donc exactement dans la
même direction que nous allons et les autobus sur ce plan sont
orientés vers une même destination.
Voilà, M. le Président, ce que j'avais à dire sur
ce mémoire présenté par M. Mathieu. Encore une fois, il y
a là, je pense, d'excellentes suggestions et sans aucun doute si le
conseil de la Communauté urbaine de Québec était d'avis de
retenir les amendements proposés, que ce conseil venait nous demander
d'amender la loi pour en inclure d'autres, à ce moment-là nous
leur accorderons évidemment toute l'attention qu'ils méritent.
(16 heures)
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez des
commentaires? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends, et cela
depuis longtemps, le désir des élus municipaux, qui doivent
répondre aux critiques et plaintes, d'avoir la responsabilité qui
est la contrepartie de cette autre responsabilité, celle de
répondre. Donc, le principe n'est pas en question, quant à
moi.
Le ministre a dit, il y a quelques instants, que c'est l'intention du
gouvernement de faire de la CTCUM un service de la CUM. Ce n'est pas exactement
ce que fait...
M. Tardif: Tout en lui conservant un statut corporatif distinct
en raison que cet organisme génère des revenus autonomes, ce qui
n'est pas le cas des autres services publics, cette réserve étant
faite, par analogie, vous avez raison, c'est un service particulier.
M. Goldbloom: Assez particulier, parce que c'est le processus
décisionnel qui est différent également. Quand il s'agit
d'un simple service, c'est le conseil de la municipalité ou de
l'organisme intermunicipal, de la Communauté urbaine, dans son ensemble,
par l'intermédiaire de son comité exécutif pour certaines
choses, qui prend les décisions. Quand il y a un conseil
d'administration composé en majorité d'élus, d'accord,
c'est quand même une structure plus légère et plus
convenable à cette administration.
C'est là justement où entrent en question les
considérations soulevées par le mémoire que nous venons
d'entendre. Il y a plusieurs points, mais il y en a trois à mon sens qui
sont plus importants que les autres. Le premier en est un que je mentionne en
passant. Il nous semble, de ce côté de la table, comme il semble
au porte-parole de la CTCUQ, qu'il y aurait lieu de conserver un droit d'appel
devant la Commission de transport à certains endroits où ce droit
d'appel serait éliminé par le projet de loi no 38.
Le noeud de la question est quand même la composition du conseil
et le processus décisionnel qui en découle, c'est-à-dire
qui décide et quoi. Quand il s'agit de la définition des
circuits, de la détermination des fréquences des autobus sur ces
circuits, quand il s'agit aussi de la réaction nécessaire
à des situations d'urgence où quelqu'un doit être
disponible pour prendre rapidement une décision et réagir
convenablement à la situation qui se présente, c'est en ces
termes qu'il faut examiner la structure en question. Revenant à la
distinction que je faisais tout à l'heure, quand il s'agit d'un simple
service de la communauté urbaine, à ce moment-là il faut,
en principe,
convoquer tout le conseil ou au moins le comité exécutif
afin de pouvoir prendre des décisions.
En toute logique, quand il s'agit de l'administration d'un service de
transport en commun, il faut que le président-directeur
général ou le directeur général, s'il n'est pas en
même temps président, puisse prendre ses décisions et
ajuster le service suivant les besoins. Il me semble donc qu'en examinant les
divers points de vue qui sont présentés d'une façon
constructive de part et d'autre, nous devons garder dans notre esprit ce genre
de considération.
Je vous avoue, M. le Président, que c'est après avoir pris
connaissance du mémoire, non pas du document que nous venons de
recevoir, mais du mémoire envoyé auparavant, que j'ai
décidé de demander à la commission le consentement qui
nous permettra tout à l'heure de poser des questions sur le transport en
commun aux porte-parole de la Communauté urbaine de Québec.
J'aimerais avoir leurs réactions à ce qui est proposé ici,
les propositions de la CTCUQ quant à la composition du conseil, quant
à la façon selon laquelle les décisions seraient prises,
décisions qui porteraient sur le fonctionnement quotidien et sur la
nature du service à fournir plutôt que sur les politiques de
transport qui devraient être déterminées par le conseil
d'administration.
Il me semble qu'à première vue, ces recommandations sont
fondées sur des considérations logiques. Il y a d'autres points
de vue. Il me semble, en écoutant le ministre, que le gouvernement ne
partage pas totalement les recommandations contenues dans ce document, mais le
ministre a dit: Si les porte-parole de la CUQ eux-mêmes nous recommandent
de retenir de ces propositions, nous serons prêts à le faire.
Il me semble donc, M. le Président, et je termine
là-dessus, que ce sera en invitant, au moment que vous
déterminerez, les représentants de la CUQ à réagir
à ce que nous venons d'entendre, que nous pourrons voir plus clair dans
tout cela et arriver aux meilleures décisions possible.
Je tiens à remercier M. Mathieu de cette présentation et
le féliciter de sa qualité. C'est un document qui cherche, de
façon constructive, à présenter la meilleure structure
d'administration et de processus décisionnel possible. S'il y a des
divergences de vues c'est normal dans une société comme la
nôtre qu'il y en ait, mais ce qui est présenté est bien
présenté j'aimerais que les commentaires nous indiquent
pourquoi les recommandations contenues dans ce document ne devraient pas
être retenues et que d'autres formules seraient
préférables. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe, est-ce que...
M. Bertrand: Est-ce qu'on pourrait obtenir que des
réponses soient données aux questions du député de
D'Arcy McGee?
Le Président (M. Marcoux): J'ai demandé si on avait
des commentaires et on m'a fait signe que non.
M. Bertrand: Par les membres de la Communauté urbaine de
Québec.
Le Président (M. Marcoux): Lorsqu'on les invitera
tantôt. Est-ce que les représentants... M. le député
de Jean-Talon.
M. Garneau: Je pense qu'il serait préférable
d'avoir les membres de la communauté urbaine d'autant plus que le
ministre des Affaires municipales a passablement restreint notre appétit
en faisant ses remarques tout à l'heure. Dans le fond, ce qui est
discutable maintenant, il me semble bien que c'est la composition du conseil
beaucoup plus que tout le reste. J'aurais un certain nombre de questions
à poser, mais je pense que ce serait inutile de le faire à ce
moment-ci.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous l'intention de
demander aux représentants de la commission de transport de revenir?
M. Garneau: C'est un peu dans le même sens que ce qu'a dit
le député de Vanier.
Le Président (M. Marcoux): J'inviterais donc les
représentants de la Communauté urbaine de Québec à
s'approcher pour répondre aux questions des membres de la commission en
ce qui a trait au transport et, ensuite, nous présenter
brièvement les amendements.
M. Bertrand: Est-ce qu'on pourrait obtenir que M. Mathieu demeure
à la table...
Le Président (M. Marcoux): Je pense que M. Mathieu a
dû comprendre qu'on souhaitait qu'il reste parmi nous.
M. Pelletier: ... on est encore dans le même autobus!
Le Président (M. Marcoux): Le problème est de
savoir qui dirige.
M. Mathieu: ... changé de chauffeur.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez des
commentaires immédiatement ou si vous préférez qu'on vous
pose des questions, M. Pelletier?
M. Pelletier: Comme commentaire général, M. le
Président, c'est simple à mon avis, si mes collègues ont
des choses à ajouter, je ne voudrais pas qu'ils se sentent
lésés dans leur droit de le faire, ils le feront. Ce qui me
semble, c'est pour paraphraser ce que M. Mathieu a dit: II y a un autobus, mais
je pense que celui qui paie pour les pneus, pour l'autobus, pour l'essence, il
voudrait aussi savoir où l'autobus s'en va, de temps en temps. Le
régime actuel fait qu'on paie mais à la limite, on n'a rien
à dire puisqu'on n'a pas même le droit d'amender le budget, lequel
se trouve finalement adopté ipso facto à une date
déterminée dans la loi. Je pense que cela met fondamentale-
ment en cause ce à quoi j'ai fait allusion ce matin, c'est le
principe que le contrôle des fonds publics doit être entre les
mains de ceux qui sont élus pour les prélever au nom des citoyens
qui leur en ont donné le mandat. À partir de là, je pense
que le reste découle.
Sur la première partie du mémoire de M. Mathieu, à
savoir s'il y a des amendements à apporter à la loi actuelle au
niveau du fonctionnement et des appels à la Commission de transport et
est-ce qu'il devra y avoir, oui ou non, le droit de s'intéresser
à des chartes-parties et des choses comme celles-là, je vous
avoue que je suis très ouvert à cet égard. Mais, le point
fondamental sur lequel, quant à nous, nous ne voulons pas reculer, c'est
que le contrôle de la corporation qu'est la CTCUQ soit entièrement
entre les mains des élus. On n'a absolument aucune objection à ce
que le directeur général de la Commission de transport
siège avec les commissaires, mais dans la même relation qu'un
gérant de ville participe aux délibérations d'un conseil
municipal: Voix délibérative, mais pas droit de vote.
Ceci étant acquis, comme le ministre le soulignait
lui-même, s'il y a des amendements à apporter
ultérieurement, ils auront fait l'objet d'une recommandation de la part
des élus à qui on aura, fondamentalement, remis le contrôle
de cet organisme, géré avec des fonds publics et cela se fera
dans le temps, en temps utile. Cela m'apparaîtrait, à moi aussi,
peut-être prématuré de tout vouloir avaler dans une
même bouchée.
M. Garneau: M. le Président...
M. Pelletier: M. le Président, étant donné
que ce document porte la date du 15 août, j'ai fait quelques
commentaires, un peu sous réserve, mais est-ce qu'il pourrait être
utile pour les membres de votre commission qu'en ayant
délibéré de façon très précise, les
maires, nous puissions, dans les jours qui suivent, faire parvenir aux membres
de la commission un document écrit sur ces recommandations
précises qui sont déposées en date d'aujourd'hui.
Le Président (M. Marcoux): Cela serait certainement
possible et bienvenu. M. le député de Jean-Talon.
M. Garneau: Dans le sens indiqué d'un contrôle de la
Commission des transports par la communauté urbaine, comment
réagissez-vous à la proposition qui est faite par la CTCUQ
concernant le conseil d'administration où on indique que cinq membres
sur neuf seraient des gens de la Communauté urbaine de Québec?
Est-ce que c'est là-dessus que vous voulez réagir après
consultation et réagir par écrit, ou si c'était sur la
première partie du document?
M. Pelletier: Écoutez, je ne peux quand même pas
parler pour mes collègues. On ne s'en est même pas parlé.
Je pense que c'est un peu rapide pour... mais à titre personnel, quant
à moi, sur la constitution de la Commission de transport, je n'ai pas
autre chose à dire que ce que j'ai indiqué; c'est qu'il y a cinq
commissaires qui sont nommés par le conseil de la CUQ, par et parmi ses
membres, et il y en a un sixième qui s'y ajoute, qui est le directeur
général qui, lui, siège avec eux, mais sans droit de vote.
(16 h 15)
Quant au délégué qui pourrait agir comme agent de
liaison et de coordination entre le ministère des Transports du
Québec et la Commission de transport, cela me paraît une savante
explication pour justifier quelqu'un. Mais je n'ai pas l'impression qu'en
pratique cela donne grand-chose. Quand aux deux autres, si on adopte le
principe Dieu sait si je n'en veux ni à M. Drolet ni à M.
Robitaille que le contrôle est entre les mains des seuls
élus, à partir de là il faut être logique jusqu'au
bout, même si je suis parfaitement d'accord qu'ils on bien rempli le
mandat qui a été le leur depuis 1969.
Mais c'est surtout, quant à moi, sur la première partie du
mémoire qu'on pourrait peut-être avoir des points à
formuler.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le maire.
M. Casault: M. le Président, il y aurait peut-être
un petit point aussi à toucher selon lequel il semble, dans le
mémoire de la Commission de transport, qu'on a peur peut-être un
peu, quand on lit entre les lignes, de l'intrusion des politiciens dans
l'administration. Mais loin de là notre idée. Je pense que vous
avez un service de police dans vos villes, vous avez un service de voirie. Je
pense bien que, quand il y a une tempête de neige ou un feu important, le
conseil municipal ne se réunit pas pour prendre des actions. À
l'intérieur d'un budget, je pense que les montants sont là, ils
sont prévus.
Il reste deux autres petits points auxquels il faudrait porter
attention. C'est que je pense bien que si le gouvernement qui subventionne
plusieurs milliers d'organismes à travers la province est obligé
de mettre un représentant là, cela ferait pas mal de monde
à la messe le même dimanche.
Il y a un autre petit point également. Si on dit que le
président qui serait directeur général est obligé
de siéger, imaginez-vous pendant une maladie ou durant un congé
de vacances qu'est-ce qu'on ferait? Il n'y aurait jamais d'assemblée! Je
pense que ce sont ces petits points qu'il faudrait regarder.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres questions ou
commentaires? Oui, M. Bédard.
M. Bédard (Marcel): M. le Président, j'aimerais
ajouter seulement quelques mots, comme vice-président de
l'exécutif, pour assurer les membres de cette commission que j'endosse
à 100% les revendications qui viennent d'être faites par le
président de la Communauté urbaine de Québec. Je voudrais
ajouter qu'à la page 3 du mémoire, lorsqu'on parle de l'article
245, la Commission de transport s'est rendu compte elle aussi que le fait de
nous donner des charges supplémentaires sur
nos budgets, lorsqu'elles n'étaient pas prévues, cela
occasionne de graves problèmes aux administrateurs municipaux. C'est ce
dont je vous parlais ce matin avec l'article 248; eux jugent que c'est
l'article 180 qui s'applique, mais en fait les deux se tiennent.
En ce qui me concerne, en tant qu'administrateur public, je tiens
beaucoup à ce que les élus administrent le budget de la
Commission de transport. C'est un service comme n'importe quel autre service
qui est donné dans chacune de nos municipalités. Rien
n'empêche les fonctionnaires de faire toutes les prévisions de
parcours qu'ils voudront, de faire des prévisions d'investissements
immobiliers. Cependant, il nous restera, comme administrateurs publics,
à donner les priorités et à dire dans combien
d'années on devra donner ces priorités, toujours en fonction de
l'argent que nous sommes obligés de demander à nos contribuables.
C'est un poste budgétaire comme un autre et on ne peut pas se permettre
qu'il y manque 40%, 60% ou 80% dans l'espace d'un an. On a les mêmes
problèmes chez nous. C'est la construction d'un garage municipal, c'est
la construction d'un hôtel de ville. Cela amène des charges
supplémentaires et quand on arrive vis-à-vis de la Commission de
transport, on construit des garages de $18 millions et on n'est pas pris avec
les comités de citoyens. Le garage se construit quand même parce
que c'est une utilité, c'est vrai qu'on en a besoin. Les mêmes
choses s'appliquent chez nous et nous ne sommes pas capables de fonctionner.
Donc, on va y aller avec notre capacité de payer et on tient compte des
décisions qui sont prises lors de la préparation des budgets.
J'attire votre attention sur la page 11 du mémoire,
dernière ligne, la Commission de transport nous dit que, suivant le
conseil, la CUQ peut modifier son propre budget, le budget de la Commission de
transport, et je peux vous dire que ce n'est pas cela qui s'est passé
dans le passé. On ne voudrait pas être assujettis à des
normes semblables pour le budget de 1979. On a l'intention de commencer dans le
bon sens et on espère être secondés. Je pense que sur ce
point le ministre des Affaires municipales nous a très bien compris, a
très bien compris nos revendications. Ce n'est pas l'histoire de vouloir
bloquer quelqu'un, de bloquer un organisme, mais c'est l'histoire de donner
à ceux qui sont obligés d'envoyer la facture, au moins la
responsabilité d'accepter et d'imposer le budget qu'ils voudront.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier. M. Mathieu, si vous voulez bien vous approcher du micro; pour le
journal des Débats, c'est essentiel.
M. Mathieu: Enfin, M. le Président, je pense que la seule
chose que j'ai à ajouter aux commentaires de la communauté
urbaine, c'est tout simplement d'essayer de déterminer à quel
niveau sera le contrôle de la commission de transport par la
Communauté urbaine de Québec. Nous croyons que le contrôle
de la communauté urbaine sur la commission de transport avec la
proposition que nous faisons sera entier et complet. D'abord nous savons
actuellement que tous les investissements que nous faisons, c'est-à-dire
en dehors de la partie budgétaire, doivent obtenir l'approbation de la
Communauté urbaine de Québec, du ministère des Affaires
municipales, de la Commission municipale et même parfois du
ministère des Transports.
Au lieu de faire approuver, tel que le projet de loi 38 le suppose, les
modifications au parcours par le conseil des 31 membres, nous demandons que ces
31 membres approuvent un plan directeur des normes de services
d'ailleurs, les normes de services actuellement ont été
développées avec la collaboration du ministère des
Transports et subventionnés à 100% par ce ministère
établissent une politique d'autofinancement pour l'entreprise. Nous
voyons même le contrôle du budget tel que les amendements qui ont
été préconisés par le projet de loi 38. Disons
qu'il ne serait peut-être pas nécessaire, à notre avis,
étant donné qu'il y aurait cinq membres du conseil de la CUQ au
conseil d'administration, mais si au pis-aller vous voulez laisser cet
élément final, c'est-à-dire d'avoir le pouvoir au niveau
de la communauté de couper le budget, ou enfin, de le réduire
pour tenir compte des orientations régionales ou donner les
priorités aux bons endroits, en fin de compte, nous sommes
peut-être d'accord.
Mais en dehors de tout cela, je pense que notre proposition est tout
simplement une proposition qui tient compte de l'administration courante d'une
entreprise. Si on regarde le transport en commun, si nous admettons d'abord que
c'est une entreprise je pense que c'est le cas, c'est reconnu presque
mondialement que le transport en commun, c'est d'abord une entreprise; il donne
un service public, mais c'est une entreprise nous allons admettre qu'un
conseil d'administration de la CUQ avec des normes, un plan directeur, un
contrôle quasi total sur le budget et une politique d'autofinancement qui
serait dictée par le grand conseil, je pense que cela pourrait permettre
à un conseil d'administration représentatif et même avec
une majorité des élus, avec une participation des gens d'affaires
ou d'autres administrateurs qui nous aideraient au niveau administratif, parce
que ce n'est pas un service administratif et ce n'est pas un service politique,
ce n'est pas une entreprise politique; c'est une entreprise commerciale, il y a
un pourcentage d'autofinancement de 55,5% de la part de ses usagers, nous
croyons, en tant qu'administrateurs, que notre proposition est une proposition
viable, qu'elle correspond autant aux objectifs de la loi 38 qu'aux objectifs
que les maires se sont donnés d'avoir la quasi-totalité du
contrôle. Je pense que c'est plus que la quasi-totalité. S'ils
peuvent décider du budget, s'ils peuvent décider du plan
directeur, s'il peuvent décider des normes de services, s'ils peuvent
décider de l'autofinancement de l'entreprise, je pense qu'il reste tout
simplement au conseil d'administration de la CTCUQ d'administrer sainement. Je
croyais que la participation de
gens non élus au niveau du conseil d'administration pouvait
permettre à l'entreprise je ne veux pas dire que les élus
soient de mauvais administrateurs de faire un mixage de
compétences au niveau des élus qui prendraient connaissance des
actions quotidiennes de l'entreprise et aussi la participation de gens de
l'extérieur qui viendraient apporter leur contribution au niveau
administratif.
Il n'en demeure pas moins que, quant à moi, c'est une position
que je continue à maintenir malgré tout et il reste au
gouvernement simplement à décider de l'orientation finale.
Quant à nous, selon la proposition que nous faisons, nous disons
que le conseil de la communauté va avoir 100% du contrôle de la
commission de transport.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais simplement
réagir un peu aux propos du président-directeur
général actuel de la commission de transport pour lui indiquer,
dans un premier temps, que l'intention du gouvernement, à ce moment-ci,
n'est certainement pas, en tout cas, de porter un jugement, de quelque
façon que ce soit, sur la façon dont a été
gérée jusqu'à maintenant la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec.
Je dirai, quant à moi, que je préfère la conception
qu'a le directeur général actuel du transport en commun à
celle de certains élus municipaux pour qui le transport en commun
demeure un service de bien-être social pour ceux qui ne peuvent pas
utiliser leur voiture ou qui n'ont pas de voiture pour se rendre dans le
centre-ville. On a déjà entendu ça, des gens qui
considéraient le transport en commun comme un équivalent du
bien-être social pour ceux qui ne pouvaient pas utiliser leur voiture. Le
président-directeur général de la commission de transport
a toujours eu une conception du transport en commun qui était beaucoup
plus aérée que celle-là et qui démontrait en tout
cas, qu'il y croyait.
Mais notre intention et je pense que M. Mathieu l'aura senti dans
d'autres secteurs de la loi c'est très clairement d'indiquer que,
quant à nous, ceux qui ont la responsabilité d'établir, de
définir les grandes orientations, les grandes politiques quant au
transport en commun... Cela doit aller assez loin. Cela peut aller
jusqu'à s'en occuper au niveau du conseil d'administration, pour
répondre un peu à la question du député de D'Arcy
McGee. Dans le fonctionnement quotidien de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec, je pense qu'impliquer les
élus jusqu'à ce niveau, ce n'est pas une mauvaise chose, tant il
est vrai que, finalement, c'est à eux qu'on doit donner la
responsabilité finale en ce qui a trait aux politiques du transport en
commun.
Que le président-directeur général prenne les
ondes, se serve des media d'information pour vendre les politiques de transport
en commun, ça m'est apparu tout à fait correct dans l'état
actuel des choses, dans l'état passé des choses, parce que
c'était à lui qu'incombait la responsabilité, finalement,
de défendre les politiques de transport en commun devant la population.
Il m'apparaît beaucoup plus normal que ce soit les élus
municipaux, réunis au niveau du conseil de la Communauté urbaine
de Québec et réunis au niveau du conseil d'administration de la
commission de transport, qui fassent ce travail, parce que, au niveau des
décisions qui vont être prises au niveau du transport en commun il
m'apparaît drôlement plus normal et souhaitable que les élus
aillent devant la population pour défendre les décisions qu'ils
vont prendre.
Si on décide de couper dans les crédits de la Commission
de transport de la Communauté urbaine de Québec, que ce soit les
élus qui, prenant ces décisions politiques, aient à les
supporter devant la population et non pas le président-directeur
général ou le directeur général de la commission de
transport.
C'est dans cet esprit que l'orientation a été
définie. Il faut que les gens sachent que les politiques de transport en
commun, c'est la responsabilité des élus. Il faut, bien sûr
qu'il y ait à côté de ça toute l'infrastructure
nécessaire en termes de cadres et de direction pour assumer la
responsabilité de l'exécution quotidienne des décisions
qui sont prises par les élus. Je pense bien que là-dessus le
directeur général aura toujours suffisamment de travail et qu'il
n'aura pas à chômer pour ce qui est de la mise en application de
ces différentes politiques. Mais que les gens sachent une fois pour
toutes que ce sont leurs maires et conseillers municipaux qui ont à
défendre ces politiques devant eux et à rendre compte de ces
politiques chaque fois qu'ils retournent devant l'électorat et non pas
un président directeur général qui n'est pas
élu par la population. Il est peut-être apprécié par
la population, mais il n'est pas élu et qu'il n'a pas à rendre
compte devant la population de ses politiques de transport en commun.
Cette décision de confier la responsabilité aux
élus et uniquement aux élus, c'est pour répondre à
cet objectif. Cela peut poser un certain nombre de problèmes aux yeux
d'un président-directeur général qui a été
habitué à fonctionner dans un cadre où, effectivement, les
élus n'étaient que des estampilleurs, pour ne pas dire qu'ils
faisaient du "rubber-stamping", de décisions qui étaient
déjà prises et sur lesquelles on ne pouvait plus revenir. Cela,
je pense qu'il fallait que ce soit changé. Comme ça, ce sera
beaucoup plus clair pour les gens qui ont à critiquer ou à
appuyer des décisions qui seront prises par les élus
municipaux.
Le Président (M. Marcoux): M. Mathieu. (16 h 30)
M. Mathieu: On nous a peut-être entendus, mais je me
demande si on nous a écoutés.
Je crois encore que tous les éléments que le gouvernement
veut atteindre sont dans le mémoire que nous présentons. Si on
s'attarde à exami-
ner les pouvoirs que nous demandons que la communauté assume, je
crois que nous nous rendons à l'esprit même de la loi 38 et
à l'esprit même des décisions que les maires voudraient
prendre. Le reste, je pense bien que c'est comme administrateur. C'est une
entreprise qui a un budget rendu à $30 millions, parce que je
considère que c'est en entreprise. Vous pouvez être d'avis
contraire. Je pense que là-dessus on ne pourrait peut-être pas
s'entendre ou on pourrait peut-être finir par s'entendre. Ce budget sera
peut-être rendu à $40 millions ou à $50 millions avec la
volonté des maires parce qu'à ce moment les maires auront le
plein contrôle du budget d'après notre proposition.
Mais je vois mal une entreprise qui est représentée par un
président qui n'est pas là à temps complet, qui n'est pas
présent continuellement dans son entreprise. Quant aux politiques, vous
dites que ce n'est pas le président qui devrait en faire part, que ce
sont les maires. Mais, justement, notre proposition fait que les politiques,
les grands engagements au niveau des normes de services, au niveau du plan
directeur, etc., on les laisse entre les mains de la CUQ. On a presque dit
tantôt qu'on s'était servi des maires comme "rubber stamp", si
vous voulez, dans le cas de nos décisions. Je pourrais peut-être
faire l'étalement de certains dossiers ici où on a voulu les
consulter, avoir leur avis et leurs commentaires et peut-être encore
là, après six ou sept mois, nous n'avons à peu près
pas eu de commentaires.
On a essayé, même en dehors de la loi et même en
dehors de ce que pouvait exiger de nous une nouvelle loi, d'être
honnêtes dans nos décisions et de peut-être demander aux
maires et aux conseillers quel était leur commentaire ou leur avis sur
les dossiers que nous étions à préparer. Je vous dis que
c'est peut-être un peu décevant de notre côté. Il
reste qu'il est à espérer que la formule qui viendra satisfera
tout le monde.
Le Président (M. Marcoux): M. Pageau.
M. Pageau: Je crois que présentement, dans le
mémoire de la CTCUQ, c'est à peu près exactement ce qui
existe dans le moment parce que, si vous allez à la page 10, le
président-directeur général est nommé par le
gouvernement et, si on va à la page 8, il y a quorum de quatre
personnes, dont le président. Si le président ne siège
pas, il ne peut y avoir aucun quorum à la Commission de transport. Cela
veut dire que, si le président n'est pas là, on ne peut prendre
aucune décision. Advenant le cas que le président est malade
pendant six mois, il ne se prend plus aucune décision pendant six mois
à l'intérieur de cela. Dans le projet de loi, c'est bien
marqué que le directeur général, sous l'autorité du
conseil d'administration à la commission, est responsable de la
direction du budget de la Commission de transport selon les prescriptions de la
présente loi. Je ne crois pas que le directeur général
n'ait pas de fonction. Le directeur général a des fonctions bien
spécifiques. La même chose qu'un gérant de ville, comme le
disait le maire de Québec tout à l'heure. À l'in-
térieur du mémoire de la Commission de transport, c'est le
président qui conduit.
Présentement, le président est accompagné de deux
commissaires et, quand le président n'est pas satisfait d'une
décision des deux commissaires, il se lève, il s'en va. Alors, il
n'y a pas de décision qui est prise. Cela va être exactement la
même chose qui va se produire. Vous avez quatre personnes au conseil
d'administration. Le président se lève, il n'y a aucune
décision qui peut être prise. Vous avez aussi, à la page 3,
le pouvoir démettre des contraventions dans les zones d'arrêts
d'autobus. Comme vous le savez, ce serait toute une révision des
règlements municipaux parce qu'il n'y a pas une municipalité qui
a le même tarif pour un stationnement interdit et ainsi de suite. Cela
ferait toute une pléiade de modifications dans les règlements
à l'intérieur de cela. Je crois que nous, de la Communauté
urbaine, on a étudié le projet de loi tel que
présenté, le projet de loi no 38, qui mentionnait exclusivement
la direction de la Commission de transport et non un amendement en profondeur
de tous les articles tel que proposé par la Commission de transport.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, ce matin on a
étudié, dans le mémoire de la CUQ, concernant le domaine
industriel et touristique, des commissions mixtes. Là il y avait des
élus, bien sûr, sous 'a direction de la CUQ, où il y aurait
des gens qui ne seraient pas élus. Pour que la Commission de transport
de Québec soit "chapeautée " encore par la CUQ avec des membres
majoritairement élus, il me semble aussi que pour le protection des
usagers, il y ait un ou deux représentants comme administrateurs, je me
pose la question si ce n'est pas à l'avantage des usagers.
M. Tardif: M. le Président, la protection des usagers, il
y a plusieurs façons de l'assurer, depuis le service d'inspection des
freins des autobus... bien oui, le niveau des taxes aussi, payées par le
contribuable. M. Mathieu a posé la question, je pense, de façon
très claire en disant que tout dépend à quel niveau on
veut placer le contrôle de la CTCUQ. Là-dessus, le gouvernement
répond de façon très claire: C'est au niveau de la
Communauté urbaine de Québec. Le gouvernement lui-même,
même s'il contribue à 25% du coût de fonctionnement,
s'enlève le pouvoir de nommer un représentant, en l'occurrence le
président. Il s'enlève ce pouvoir. Quand on parle de
décentralisation, cela en est, concrètement vécue.
Plus loin, le gouvernement, dans le projet de loi, enlève,
à une de ses émanations qui est la Commission des transports, un
pouvoir d'appel sur les circuits et la fixation des tarifs. Il le garde pour
les augmentations de tarif. Pourquoi? C'est qu'il y aura maintenant une tribune
et cette tribune, ce sera la communauté urbaine. Si les gens ne sont pas
satisfaits, ils régleront leurs comptes aux élections. C'est
ça, véritablement, le choix que le gouvernement a fait.
Le président-directeur général a dit: Le transport
en commun, c'est une entreprise commerciale. Je voudrais aussi plaider en
faveur du transport en commun comme un service public et, si la
Communauté urbaine de Québec décidait, à la
rigueur, d'éliminer complètement les tarifs et de financer
entièrement le transport en commun à même les taxes, elle
pourrait le faire. La communauté urbaine pourrait décider
d'instaurer la gratuité pour les personnes âgées, pour les
handicapés, pour les écoliers et pour tout le monde. Ce sont
là des décisions politiques. Cela n'a rien à faire avec le
fait d'avoir assez de pression dans les pneus pour rouler.
Alors, c'est le choix que le gouvernement a fait et c'est ce vers quoi
il s'oriente pour les autres communautés urbaines.
M. Caron: Vous parlez de gratuité pour les personnes
âgées, mais il faut que le gouvernement aide dans des cas comme
ça. Parce que, sans ça, c'est le contribuable qui est encore pris
pour payer la note.
M. Tardif: Le gouvernement n'interviendra plus au niveau de la
nomination. Pour l'instant, il garde sa contribution.
M. Caron: Je suis certain qu'ils seraient bien prêts, M. le
ministre, à donner ça gratuitement pourvu que ce soit payé
par le gouvernement central.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires sur la question du transport? Sinon, nous passerons
à l'audition des amendements que la Communauté urbaine de
Québec voulait présenter.
Je remercie M. Mathieu et les membres de la Commission de transport de
la Communauté urbaine de Québec pour la présentation de
leur mémoire.
M. Mathieu: Cela nous a fait plaisir. Amendements
proposés par la CUQ
Le Président (M. Marcoux): J'inviterais maintenant la
Communauté urbaine de Québec qui nous avait dit qu'en une
demi-heure environ, elle pourrait nous présenter ses amendements
importants au projet de loi. Nous entendrons ensuite les deux autres groupes
qui ont manifesté le désir d'être entendus.
M. Pelletier, vous êtes prêts?
M. Pelletier: M. le Président, notre conseiller juridique
n'est pas loin...
Le Président (M. Marcoux): Ce sera uniquement verbal. Le
texte des amendements proposés parviendra plus tard aux membres de la
commission.
M. Pelletier: M. le Président, nous avions
suggéré qu'à l'article 1, le Lac-Beauport soit
ajouté au territoire de la communauté, mais, devant la guerre de
retranchement que cela a provoqué, disons que nous n'insistons pas,
même si, fondamentalement, nous n'avons pas changé
d'idée.
Le Président (M. Marcoux): Cela va raccourcir la
présentation du mémoire tantôt, je suppose?
M. Pelletier: Je pense que je viens de rendre service au maire du
Lac-Beauport, il peut s'en aller, À l'article 3, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): Ce n'est pas ce que j'ai dit,
c'est ce que vous avez dit.
M. Pelletier: Enfin, il fera comme il voudra, remarquez bien. Il
n'est pas ici de toute façon. L'article 3 concerne la présidence.
On tient à maintenir le statu quo à la présidence, un
président du conseil et un président de l'exécutif. Le
conseil qu'il soit composé de 13 ou de 31 membres, devrait comprendre,
d'office, les maires. L'exécutif, s'il est composé de neuf
membres, devrait être composé des maires des villes de
Québec, Sainte-Foy, Beauport et Charlesbourg, qui désignent
respectivement le ou les représentants de chacune d'elles. Et les deux
autres représentants, pour les neuf autres villes, devraient être
choisis parmi les maires de ces villes.
La ville de Québec a demandé d'avoir, sur neuf membres,
dans le cas où on retiendrait cette formule, quatre représentants
et si on retient le chiffre sept, le statu quo à trois.
M. Tardif: Je prends note, pour l'instant, des
représentations.
Le Président (M. Marcoux): La formule peut être
aussi simple que d'interrompre brièvement à chacun et de revenir
ensuite sur le paquet.
M. Tardif: J'ai posé une question ce matin, en quelque
sorte, en disant: Est-ce que nous allons amender la Loi de la Communauté
urbaine de Québec en fonction des acteurs et je ne dis pas cela
d'une façon péjorative du tout mais compte tenu de
l'expérience passée... À ce moment-là, la question
d'avoir deux personnes différentes assumant la présidence du
conseil de la Communauté urbaine de Québec et la
présidence de l'exécutif, il me semble que ceci exige des
explications que nous n'avons pas eues à la commission. À moins
d'une argumentation vraiment convaincante parce que la Commission des
affaires municipales a déjà entendu, par le passé, des
arguments tout aussi convaincants, même beaucoup plus convaincants, pour
réviser la situation, pour celle qui est prévue dans la loi
38.
J'aimerais entendre sur ce point précis...
M. Pelletier: Mon collègue, le maire de Charlesbourg, veut
d'abord intervenir. J'interviendrai après, si vous le permettez.
M. Casault: Avec votre permission, M. le Pré-
sident. Ce que la communauté urbaine suggère aux
amendements au projet de loi 38 en ce qui concerne la présidence...
Personnellement, j'ai vécu sous la nouvelle communauté urbaine
depuis le début et je vous dis que le bobo était peut-être
chez les acteurs, mais je pense que le fait que les deux présidents
étaient membres du même conseil de ville, chacun pensait
peut-être localement qu'il y en avait un autre au niveau régional,
cela apportait des conflits. Avec ce que la Communauté urbaine de
Québec propose, il ne peut y avoir deux présidents de la
même municipalité. Je pense que le président du conseil
préside les assemblées de conseil et nous voyons actuellement
travailler le président de l'exécutif qui est à temps
plein.
Pour ma part, j'insisterais pour qu'il y ait deux présidents. Et
je ne suis pas dans le portrait.
M. Pelletier: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. Pelletier.
M. Pelletier: Le maire de Charlesbourg a souligné quelque
chose qui est important. Je pense que cela n'a pas été l'effet du
hasard qu'au moment où la présente administration municipale de
Québec a pris les harnais de l'administration le premier
décembre, à l'assemblée du conseil de la communauté
qui a suivi, il y a eu une entente rapide pour que le président du
conseil et le président de l'exécutif proviennent, l'un de la
banlieue, l'autre de la ville centre.
Et M. Casault y a fait allusion. Je pense qu'il n'est pas sain
toujours dans la perspective de l'équilibre qu'on a mentionné
depuis le début que les deux personnes proviennent, soit tous les
deux de la banlieue ou tous les deux de Québec.
C'est cette formule que nous expérimentons depuis le mois de
décembre et qui, de l'avis des maires, à l'unanimité
j'espère que là-dessus le ministre des Affaires
municipales m'écoute ...
M. Tardif: Religieusement.
M. Pelletier: ... a retenu l'accord de tout le monde.
Puisque le ministre je veux le taquiner un peu a dit tout
à l'heure qu'au niveau de la commission de transport, le contrôle
de la commission de transport ayant été remis aux élus
régionaux, ceux-ci pourront peut-être ultérieurement
proposer d'autres modifications.
Dans la même ligne de raisonnement, je vois mal, qu'une
proposition qui fait l'unanimité du Conseil de la Communauté
urbaine de Québec, donc, de tous les maires de la région, ne soit
pas simplement reçue et acceptée telle quelle. (16 h 45)
Quand on parle, à l'article 6, de l'élection du
comité exécutif, dans notre pensée à nous, on croit
que c'est le conseil de la Communauté urbaine de Québec qui
devrait élire, à la fois, le président et le
vice-président du conseil, le pré- sident et le
vice-président de l'exécutif, tel que présentement.
À l'article 9: Les maires des villes principales devraient
être, d'office, membres du conseil, comme pour toutes les autres villes.
Je pense que cela ne pose pas de problème, d'après ce que j'ai pu
comprendre. Nous avons, comme on l'a dit, rejeté à
l'unanimité la formule d'un conseil de 27 membres, et la majorité
des villes ont retenu 31 membres; un membre, un vote.
Si je passe à l'article 14: La durée du mandat du
président et du vice-président du comité exécutif
devrait être déterminée de la même façon que
pour le président et le vice-président du conseil.
L'article 16: La composition du comité exécutif ne
pourrait être modifiée que par un vote des deux tiers des membres
du conseil et non par une majorité simple.
L'article 17: Au lieu du président du conseil faisant partie
d'office de toutes les commissions, cela devrait être, évidemment
dans notre pensée, le président du comité
exécutif.
L'article 19: Nous sommes d'accord pour conserver le statu quo en ce qui
a trait à l'évaluation foncière. Pour ce qui est de
l'informatique, nous sommes d'accord avec la proposition du ministre retirant
à la CUQ la compétence exclusive de l'exploitation d'un
système centralisé du traitement des données, mais nous
conserverions le service d'informatique de la Communauté urbaine pour
les services régionaux, tels que déterminés par la
Communauté urbaine. Nous n'avons pas d'objection que chaque
municipalité de la communauté puisse s'équiper de son
propre système de traitement des données pour ses besoins. Elles
pourront, par ailleurs, continuer à avoir recours aux services offerts
par la CUQ, moyennant paiement des coûts desdits services tels que requis
par leurs besoins propres. Autrement dit, pour les services régionaux,
c'est le système d'informatique de la Communauté urbaine qui
donne le service, et ce service est disponible pour donner des services de
nature locale aux municipalités qui le voudraient; chaque
municipalité assumant le coût des services locaux qu'elle demande
de l'ordinateur central, régional.
Fonds et promotion industriels: nous reconnaissons la compétence
de la Communauté urbaine dans ce champ d'action, mais nous demandons la
possibilité de déléguer cette compétence à
un autre organisme, selon un protocole d'entente qui délimiterait les
devoirs et les obligations de la Communauté urbaine, en particulier
vis-à-vis des subventions à cet autre organisme. On pense
à Inter-Port, par exemple, où on pourrait peut-être
regrouper tout ce qui est promotion industrielle, développement
industriel, quitte à subventionner l'organisme pour cette partie de la
responsabilité publique dont il s'occuperait, compte tenu de la
délégation accordé.
Promotion touristique: Je pense qu'on a été assez clairs
là-dessus. Nous reconnaissons la compétence régionale en
ce domaine, mais nous demandons de pouvoir la déléguer à
un organis-
me qui regrouperait non seulement les gens du secteur public, mais aussi
les gens du secteur privé, que ce soit les hôteliers les
restaurateurs, ou, enfin, tous ceux qui sont impliqués par le tourisme,
comme industrie.
Disposition des ordures: Compétence obligatoire de la
Communauté urbaine qui devrait pouvoir confier la gestion de son centre
de récupération à l'entreprise privée si elle le
désire. Nous avons parlé de cela ce matin. L'assainissement des
eaux, compétence essentielle et obligatoire de la communauté
urbaine, ce qui implique l'intégration du BAEQM à la
communauté comme un service interne. Donc, disparition de la corporation
distincte que constitue actuellement le Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain.
À l'article 20, qui amende l'article 107, alimentation en eau
potable, et l'identifier comme une compétence régionale relevant
de la Communauté urbaine qui aurait le loisir de décider du
moment et des modalités de l'exercice de cette compétence.
Compétence supplémentaire à condition que l'accord du
lieutenant-gouverneur en conseil soit acquis, qu'on puisse attribuer à
la communauté urbaine, à sa demande, certaines compétences
non prévues par la loi et certaines modifications à son
territoire. Mais nous maintenons qu'une telle décision devrait
être prise par la conseil de la communauté avec un seul vote par
municipalité et majorité des deux tiers.
À l'article 22, qui modifie l'article 142, ajouter les plans
d'équipement de tout organisme public et parapublic oeuvrant dans le
territoire de la Communauté urbaine et ajouter les phases d'expansion
urbaine... Je pourrais peut-être sauter cela, étant donné
qu'on vous a remis un texte ce matin, c'est la partie qui regarde
l'aménagement. Vous me permettrez un commentaire additionnel sur la
question de l'aménagement. Je voudrais que les membres de la commission
soient bien sensibilisés au désir que nous avons de trouver une
formule qui n'est peut-être pas sur le plan de la pensée, de la
pure logique, la formule absolument idéale mais qui, compte tenu de
l'évolution de la mentalité régionale et de la conscience
régionale, nous paraît être un pas en avant très
résolu et nous paraît suffisamment réaliste pour continuer
à conjuguer les efforts de tout le monde dans la même direction.
Cela me paraît essentiel qu'on veuille trouver une formule qui soit
pratique et non pas simplement vouloir faire oeuvre de pionnier, mais pionnier
qui, effrayant tout le monde, finit par provoquer non pas l'adhésion
mais le refus, le rejet. Nous avons conscience, après avoir longuement
discuté entre nous, les maires de la région, assistés, au
moment où nous l'avons décidée, des conseillers, chacun
dans nos villes, d'avoir trouvé une formule qui allie à la fois
la coordination de l'aménagement d'ensemble à une saine autonomie
municipale, prévoyant qu'il ne puisse pas y avoir de cul-de-sac, un
problème qui, malheureusement, irait à sa dernière phase,
serait éventuellement réglé par une décision
émanant d'un organisme quasi judiciaire qui s'appelle la Commission
municipale.
Je me permets ces remarques supplémentaires parce que la
Communauté urbaine de Québec n'a pas toujours été,
on l'a dit, chérie dans les coeurs des administrateurs municipaux. Je
pense que le climat est excellent dans le moment et ce qui importe, c'est
d'avoir une loi qui permette de continuer à travailler ensemble à
des choses qui nous relient les uns aux autres, mais sans provoquer de blocus
systématique.
L'article 30, la promotion touristique, je pense qu'on l'a
mentionné tout à l'heure.
L'article 32, au niveau de l'aqueduc, l'alimentation en eau potable sur
le plan régional devrait être identifiée comme une
compétence et, à ce titre, relever de la CUQ qui aurait le loisir
de décider du montant et des modalités de l'exercice de la
compétence, ceci pour faire le pas avec l'autre article de tout à
l'heure. À cette fin, au lieu de faire une obligation à la CUQ
par l'emploi du mot "doit " dans le texte de loi aux articles 32 et 33, la
communauté devrait se voir accorder la compétence de le faire par
l'emploi des mots "peut par règlement".
Maintenant, je souligne qu'à l'article 33, qui amende l'article
159 je l'ai souligné au passage ce matin, mais je donne un
exemple précis on n'est pas tout à fait d'accord avec ce
principe qui fait que des décisions d'élus soient soumises
à l'arbitraire d'un fonctionnaire, même s'il s'appelle le
directeur des Services de protection de l'environnement. On pense que c'est un
principe qui n'est pas sain et qu'on devrait trouver une meilleure solution
pour régler le problème, si problème il y a.
À l'article 33, qui amende l'article 159, deuxième
paragraphe, on lit: "Dans les 60 jours de la réception de cette
demande." On croit que ce délai est trop long et on suggère 30
jours. L'article 42...
M. Goldbloom: Si vous me permettez un commentaire sur l'article
33, je comprends le point de vue exprimé par M. Pelletier au sujet de
l'intervention du directeur des Services de protection de l'environnement. Il
est sûrement au courant du fait qu'il y a un projet de loi devant la
Chambre, qui sera étudié en commission parlementaire à la
fin de septembre et qui apportera des modifications à la Loi de la
qualité de l'environnement.
Quand cette loi a été rédigée et
adoptée en 1972, de nombreux pouvoirs ont été
accordés au directeur et progressivement au cours des années les
élus ont repris notamment les ministres évidemment
certaines responsabilités. Je voulais tout simplement attirer
l'attention de M. Pelletier sur le fait qu'il y aura une autre commission
parlementaire effectivement pour entendre des opinants. Si la Communauté
urbaine de Québec veut s'exprimer sur cela parce qu'il faudra
qu'il y ait concordance entre cet article 159 et la Loi de la qualité de
l'environnement l'occasion lui sera fournie de le faire.
M. Pelletier: Merci beaucoup. On en prend note et
vraisemblablement, à ce moment-là, nous ferons connaître
nos vues. Nous étions rendus à
l'article 42 et les pouvoirs indiqués à cet article
devraient pouvoir se faire par la Communauté urbaine, mais à
condition que les membres du conseil soient d'accord dans une proportion des
deux tiers.
M. de Belleval: Là-dessus, M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
de Charlesbourg.
M. de Belleval: II est prévu qu'une compétence doit
demander, pour être ajoutée à celles que possède
déjà la communauté, une majorité des deux tiers des
membres, des villes. Vous prévoyez aussi que, pour un transfert
d'actifs, il y ait aussi une majorité des deux tiers des villes.
Ensuite, quand vient le temps de mettre cela en application, si j'ai bien
compris j'ai peut-être mal compris, vous me corrigerez si c'est le
cas pour adopter un règlement de mise en oeuvre, il faudrait
encore une majorité des deux tiers. À première vue, cela
m'a paru lourd comme mécanisme. Pourquoi ensuite, quand il s'agit de
l'administration courante au fond, faudrait-il ce mécanisme
spécial? (17 heures)
M. Bédard (Marcel): Pour répondre à cette
dernière intervention, on dit que c'est uniquement pour l'article 168,
lequel se lit comme suit: "La communauté peut adopter des
règlements pour: a) la fourniture d'eau potable aux municipalités
et la réception de leurs eaux usées". C'est un peu dans l'optique
de la question du député de Jean-Talon ce matin quand il posait
la question: À quelle place s'arrête l'approvisionnement et
à quelle place s'arrête...
M. de Belleval: Commence la distribution.
M. Bédard (Marcel): ... la distribution? "L'entretien, la
gestion et l'exploitation de ses usines ou ouvrages de traitement d'eau". Cela
pourrait aller aussi loin que le conseil de la communauté pourrait
décider à 50% de ses membres d'acheter l'usine de filtration de
la ville de Québec pour $1. Je suis assez bien placé pour en
parler, parce que je ne suis pas maire de la ville de Québec.
On dit, au dernier paragraphe: "Les règlements adoptés en
vertu du premier alinéa requièrent l'approbation du ministre",
mais nous, on dit par notre article: En plus des deux tiers des membres du
conseil. Donc, ce sont des pouvoirs qui incombent à la
communauté, mais des pouvoirs spéciaux qui peuvent apporter des
grandes décisions. On veut au moins l'approbation des deux tiers des
membres du conseil de la communauté. Pour ces pouvoirs,
l'établissement d'un tarif et la fourniture d'eau aux
municipalités, on pourrait décider simplement par
résolution du conseil municipal et dire: L'eau à Loretteville, on
vend ça $0.55 les 1000 gallons. On veut au moins que les deux tiers des
membres du grand conseil se prévalent de leurs droits de par cet
article. C'est pour des droits spécifiques, ceux uniquement de l'article
168.
M. Pelletier: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait
d'ajouter seulement un commentaire?
Dans la loi actuelle, le mécanisme du vote au conseil de la
communauté n'est pas un homme, un vote, mais c'est pondéré
par la population, n'est-ce pas? Comme maire de Québec, quand je vote,
moi, j'ai 180 votes par rapport à mon collègue qui en a 65, etc.
Il y a même une disposition qui fait que, pour qu'il y ait adoption par
le conseil d'une proposition, il faut non seulement qu'il y ait la
majorité simple, mais qu'il y ait la majorité en dehors de la
ville de Québec.
On avait prévu un mécanisme de façon que la
règle du plus fort soit pondérée. Nous changeons
aujourd'hui... Enfin, le projet de loi prévoit que le mode de votation
sera un homme, un vote et, sur les 31 possibles à la ville de
Québec, on sera onze. Moi, je ne suis pas prêt à ce que,
par une simple majorité simple, je puisse être sujet à ce
que les installations de la ville de Québec en matière
d'alimentation en eau potable, qui sont les plus importantes de la
région et qui font l'envie de tout le monde, puissent être, par un
simple vote d'une majorité simple, demain matin,
transférées à n'importe quelle condition au palier
régional et que les contribuables de Québec, qui ont eu à
assumer tous les coûts de ça, viennent de faire un cadeau à
tout le monde.
Je suis heureux que le maire de Beauport, dans son intervention avant la
mienne, ait simplement reconnu qu'il faut là une disposition permettant
de garantir un élément de justice, tout simplement.
M. de Belleval: Mais la question que je posais était
différente. C'est qu'il y a deux aspects. Il y a d'abord l'aspect
d'acquisition d'actifs, par exemple. Il y a le premier aspect qui est d'abord
l'acquisition d'une nouvelle compétence en quelque matière que ce
soit. Vous demandez une majorité des deux tiers pour ça. Donc, il
y a une première garantie pour un certain consensus majoritaire,
très majoritaire dans la communauté. C'est une première
garantie que vous voulez avoir.
Une deuxième, c'est que, s'il y a un transfert d'actifs à
l'occasion de cette prise de compétence, il y ait aussi les deux tiers
des membres qui soient consultés. Mais, en plus, quand vient le temps de
faire des règlements pour la mise en application et c'est
là peut-être que je me trompe de ces compétences, il
faudrait encore les deux tiers pour l'application de ces règlements.
C'est là que je me dis: Vous ajoutez une paire de bretelles
à votre ceinture, et c'est quelque chose qui est spécial. Si la
Commission de transport veut adopter des règlements pour la Commission
de transport, vous n'avez pas besoin d'une majorité des deux tiers pour
adopter ces règlements. Pourquoi dans le cas de la fourniture de l'eau,
etc., il faudrait une majorité des deux tiers pour fixer, par exemple,
un tarif ou des choses semblables?
Quand vous fixez le tarif de la Commission de transport, vous n'avez pas
besoin d'une majorité des deux tiers. Pourquoi, s'il faut installer des
compteurs d'eau, par exemple, et la location, il faudrait avoir une
majorité des deux tiers? C'est là que je ne saisis pas pourquoi
vous demandez tant de garanties. Je comprends très bien ce que vous avez
dit, M. Bédard, ce que vous avez dit, M. Pelletier.
M. Bédard (Marcel): ... une chance aussi. Ce qui se pose
à l'heure actuelle au Lac-Saint-Charles, si la loi était
adoptée par...
M. de Belleval: N'évoquons pas de squelette, dans
l'armoire, parce que...
M. Bédard (Marcel): Non, ce n'est pas un squelette mais un
exemple typique. Il y a un raccordement de $1 500 000 à être fait.
La Communauté urbaine pourrait décider par un vote simple... Sans
se fier aux recommandations des représentants de Lac-Saint-Charles, on
arrive à 50 plus 1 et on dit: Envoyez, vous autres, payez. Même
plus loin que cela. La détermination des conditions, y compris le
paiement d'honoraires de tout raccordement au réseau d'aqueduc ou
d'égout. En fait, c'est l'article de la Loi du BAEQM qui est
transféré.
Une voix: C'est cela.
M. Bédard (Marcel): On vit avec cela à l'heure
actuelle.
M. Tardif: M. le Président, il faudrait quand même
qu'on précise. Il y a trois articles qui ont trait à ces
compétences: l'article 20 qui se réfère à l'article
107 de la Loi de la communauté; l'article 36 qui se réfère
à l'article 162 et l'article 42 à l'article 168. L'article 42, on
va commencer par la fin, dit que la communauté peut adopter des
règlements pour la fourniture de l'eau potable. C'est ce que vient
d'évoquer M. Bédard, d'une part. D'autre part, l'article 162,
c'est pour devenir ou enfin se porter acquéreur de la
propriété de tout ouvrage, usine de traitement d'eau. Mais tout
ceci, tant les pouvoirs en vertu de l'article 36 que les pouvoirs en vertu de
l'article 42, ne peut être exercé qu'après qu'on a
passé par l'article 107, l'article 20 du projet de loi qui est 107
maintenant, qui dit ceci: La communauté peut, par règlement
adopté à la majorité absolue des membres de son conseil
lors d'une assemblée convoquée à cette fin,
décréter qu'elle a compétence sur l'une ou l'autre des
matières suivantes... Et là, les systèmes intermunicipaux
d'eau potable, et, plus bas, il est dit que ce règlement doit, pour
entrer en vigueur, recevoir l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil
qui fixe la date de son entrée en vigueur.
Le lieutenant-gouverneur en conseil ne peut approuver le
règlement que s'il a été approuvé par au moins les
deux tiers des municipalités, conformément au présent
article. Donc, l'exercice des compétences prévues à
l'article 42 qui se réfère à 68 et l'autre, 36 qui se
réfère à 162, ne peut être exercé
qu'après 107 qui prévoit les deux tiers. C'est redondant que de
répéter à nouveau les deux tiers pour chacun d'eux.
M. Bédard (Marcel): Si c'est redondant, c'est certainement
plus clair.
M. Pelletier: M. le ministre, on a un paquet de conseillers
juridiques de part et d'autre; nous autres, ce qu'on veut éviter, en
deux mots, c'est qu'une compétence additionnelle puisse être
décidée autrement que par la majorité des deux tiers. Vous
venez de le souligner, c'est 107.
M. Tardif: On est d'accord là-dessus.
M. Pelletier: Deuxièmement, que les conditions
d'application de cela puisse être décidées à
majorité simple. Cela aussi, on ne le veut pas. On nous dit que
142...
M. Tardif: 42 qui se réfère à 168?
M. Pelletier: Que l'article 168 ne soit pas automatiquement sujet
aux dispositions de l'article 107. Maintenant, que les conseillers juridiques
se débrouillent. Je veux voir clair.
M. Tardif: Ceux du ministère disent que oui.
M. Pelletier: Nous en avons qui disent que non. Ce qu'on veut, M.
le ministre, finalement, c'est la même chose. La seule chose, c'est qu'il
faut être bien sûr que c'est cela qu'on a une fois qu'on est sorti
de la salle.
M. Tardif: D'accord, on va essayer de s'entendre sur les
mêmes choses, mais ce qui est important, ce que vous venez de dire est
important. Vous dites: Non seulement nous sommes d'accord pour qu'en vertu de
l'article 20 qui se réfère à 107, pour pouvoir exercer une
nouvelle compétence que nous n'avons pas, nous sommes d'accord que ceci
doit se faire par vote des deux tiers mais également, lorsque vient le
temps d'appliquer cette nouvelle compétence, à savoir... Mettons
qu'en vertu de 107, la CUQ se donne le pouvoir de gérer un
système intermunicipal d'alimentation en eau, c'est une
compétence nouvelle dont elle se saisit. Maintenant, il dit que, pour
donner effet à cela, je vais me porter acquéreur de l'usine de
filtration de Beauport, etc.; pour faire cela vous dites: II lui faudra
à nouveau un vote des deux tiers.
J'ai l'impression qu'on vient presque de paralyser ou de se donner la
possibilité de paralyser une première décision qui a
été prise. Il dit: On marche, c'est un système
intermunicipal d'alimentation en eau. Même dans l'application
concrète...
M. Pelletier: M. le ministre, je suis ici en tant que
représentant du Conseil des maires. Je peux vous dire qu'il y a des
maires qui représentent des
petites municipalités qui, pour adhérer à cette
philosophie de 107, ont exigé 168 parce qu'il y a des gens qui ont peur
que les gros les avalent et, comme on joue un jeu sur la table et qu'on a pas
d'objection à rassurer tout le monde au maximum par des dispositions
législatives sur la pureté d'intention, à ce moment, on
n'a pas fait objection à ce qu'il y ait plus de garanties que moins dans
le projet de loi.
M. Tardif: Est-ce que cela serait susceptible de sécuriser
aussi ces petites banlieues? Est-ce que ce souci de sécuriser ces
petites municipalités irait jusqu'à leur laisser
entièrement, par exemple, la détermination de la composition de
l'exécutif?
M. Bédard (Marcel): Elles se sont déjà
prévalues de leur droit de parole. Elles ont dit: Nous sommes
consentantes à rester à sept.
M. Pelletier: ...
M. Tardif: D'accord, c'était une mauvaise blague.
M. Bédard (Marcel): M. le ministre, j'attire votre
attention parce que je viens de lire les trois ça faisait
longtemps que je n'avais pas lu le dossier. Le fait d'acheter l'usine de
filtration de la ville de Québec pour $1 million, c'est une chose. Mais
le fait que la ville de Québec veuille nous facturer $0.60 par mille
gallons, alors qu'on calcule que ça en vaut $0.33, c'est une autre
chose.
M. de Belleval: Ce serait la communauté qui
déterminerait le tarif.
M. Bédard (Marcel): Bien oui, c'est ça. Par
réglementation, la Communauté urbaine va dire: Maintenant, la
ville de Québec, pour desservir Beauport, vous allez facturer $0.55 par
mille gallons. Mais au sein de la communauté, tous les maires et
conseillers qui sont là ont fait valoir leur point de vue et on
réussit, aux deux tiers des voix, à dire: Le règlement,
à $0.60 par mille gallons, on se fait voler, ça n'a pas de sens.
Ce n'est pas $0.60, c'est $0.42. C'est de là qu'est venue l'intervention
des petites municipalités qui ont demandé à
défendre ce point-là.
Parmi les quatre grosses, la mienne en est une petite, le numéro
quatre, et on va se défendre. Mais on dit: Par règlement, on veut
avoir, pour ces fonctions strictes, l'endossement, aux deux tiers, du
conseil.
M. de Belleval: ... football...
M. Bédard (Marcel): C'est concordant, M. le
député de Charlesbourg, avec les articles 107...
M. de Belleval: Ayant déjà joué, M. le
Président, au football, contre le maire de Beauport, je sais qu'il est
capable de se défendre.
M. Bédard (Marcel): ... réussit pas toujours.
M. Pelletier: II est assez gros pour ça. M. de
Belleval: Tout ce que je voulais...
M. Bédard (Marcel): Quelquefois, ça prend du temps,
mais je ne réussis pas toujours.
M. de Belleval: II n'était pas rapide, par exemple.
Pour revenir à des choses sérieuses, cela me satisfait, je
comprends exactement les objectifs que vous vouliez poursuivre, mais je
trouvais quand même difficile d'introduire, à première vue,
des dispositions semblables, par exemple, pour la location des compteurs, etc.
Je trouvais que vous mettiez beaucoup de protection.
M. Bédard (Marcel): Mais là, est-ce que vous avez
été assez rapide pour le comprendre, même si cela a pris un
quart d'heure?
M. Pelletier: M. le Président, on pourrait
peut-être...
M. de Belleval: Cela vous a pris pas mal de temps pour
l'expliquer.
M. Pelletier: ... demander au maire de Loretteville, qui est
justement le maire d'une plus petite municipalité, de s'exprimer sur
cette question?
Le Président (M. Marcoux): J'ai déjà
remarqué que le maire de Loretteville voulait parler sur le sujet,
alors, vous pouvez y aller.
M. Beaulieu: Je pense que je suis bien placé d'ailleurs
pour en parler, étant donné qu'on vit présentement un
problème majeur d'approvisionnement en eau. Lorsque le document du
ministre Tardif a été discuté au mois de décembre,
nous l'avons fait chez nous après consultation avec notre population. Au
départ, on a constaté qu'au niveau de l'eau potable, on a un
système d'aqueduc et de puits, etc. Mais on ne veut pas, comme le maire
de Québec ne veut pas qu'on achète son usine pour $1 sans aucune
compensation, qu'en supposant que la municipalité de Loretteville ne
désirerait pas se joindre immédiatement à un réseau
régional ou à un aqueduc qui n'est pas le sien, pour nous forcer
la main, on vienne nous dire: D'accord, on détermine le tarif de vente
d'eau de la ville de Québec à la ville de Loretteville ou du
régional à la ville de Loretteville à $1 les mille gallons
d'eau. Cela deviendrait une chose inacceptable et ça nous forcerait,
à ce moment-là, à se rallier à un autre
réseau. Démocratiquement, ce serait non rentable et non efficace.
Pour nos concitoyens et des contribuables locaux, on veut de l'eau. On veut
également avoir des garanties que l'eau que l'on a, on pourra s'en
servir, mais aussi la possibilité de se lier à un aqueduc
régional pour avoir l'eau dont on a besoin pour nos concitoyens. On est
prêt à ça. Tout cet ensemble a fait l'objet
d'échanges.
Si on se présente devant la commission par-
lementaire, avec l'unanimité quasi complète de la part des
maires sur l'ensemble du mémoire, c'est un signe évident qu'il y
a eu, au niveau de la Communauté urbaine, une volte-face et une
compréhension beaucoup plus grande du rôle régional de
chacun. Je pense qu'à l'heure actuelle, on va vers ça et
l'unanimité ne s'est pas faite sans efforts et sans discussions, parfois
orageuses, mais ça découle de tout ça et ce sont les
garanties qu'on voulait avoir, comme d'autres petites municipalités.
C'est à l'avantage de tout le monde et ça n'enlève rien
à personne, ça sécurise ceux qui ont peut-être
tendance à se sentir frustrés à l'occasion. (17 h 15)
Le Président (M. Marcoux): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais vérifier
une chose pour l'éclairage de ma lanterne. M. Pelletier en a
peut-être parlé pendant ma brève absence; j'ai dû
rejoindre un bureau avant sa fermeture à 17 heures. L'article 107,
représenté par l'article 20 du projet de loi, prévoit deux
mécanismes d'approbation. Au début, il y a adoption d'un
règlement par le conseil et, à la fin, il y a la soumission de ce
règlement au conseil municipal de chaque municipalité
individuellement. Il est indiqué que les deux tiers des
municipalités devraient approuver le règlement pour que le
lieutenant-gouverneur puisse l'approuver. Est-ce aux deux endroits maintenant
que l'on demanderait une majorité aux deux tiers?
M. de Belleval: C'était le sens de ma question. M.
Goldbloom: D'accord.
M. de Belleval: C'est ce que j'ai appelé la paire de
bretelles en plus de la ceinture.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez d'autres
amendements?
M. Pelletier: Baisser les culottes, ce serait avantageux.
M. Beaulieu: On a vécu avec des culottes tombantes trop
souvent. On a des culottes solides.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez d'autres
amendements à proposer?
M. Pelletier: M. le Président, il y a l'article 45 et
suivants qui ont trait à la CTCUQ. À la CTCUQ, le conseil de la
CUQ endosse la position du ministre quant à la compétence
obligatoire que doit exercer la CUQ sur le transport en commun et la structure
proposée décrite dans la section 11.
Le conseil de la communauté est aussi d'accord quant au
contrôle direct et exclusif que devrait avoir le conseil de la
communauté sur les fonctions suivantes: La détermination du
niveau de services, les emprunts, les plans d'équipement et le budget
annuel.
M. Garneau: Vous ne demandez pas le pouvoir de nous
transférer au secteur privé?
M. Pelletier: Non, je pense qu'il n'y a personne qui se bouscule
aux portes pour s'occuper de cela.
M. Bédard (Marcel): Certaines parties du transport en
commun.
M. Garneau: Sauf la Communauté urbaine.
M. Pelletier: On croit aussi qu'un article supplémentaire
devrait apparaître, qui permettrait à la CTCUQ de confier par
contrats, à des organismes publics ou privés, pour des fins
spécifiques, l'exercice de certains des pouvoirs qui lui sont
dévolus par la loi. J'indique clairement que nous avons à
l'esprit le transport des handicapés, sur lequel nous sommes
parfaitement d'accord, mais qui va coûter trois fois ce que cela
coûte actuellement, s'il est rattaché à la CTCUQ. S'il
continue à être assuré par un contrat de service, tel
qu'actuellement, peu importe qu'il soit subventionné d'un endroit ou
d'un autre, il va coûter beaucoup moins cher.
À l'article 46, on croit qu'au lieu que ce soit le
président du conseil de la communauté qui soit membre d'office du
conseil d'administration de la CTCUQ, ce devrait être le président
du comité exécutif de la CTCUQ.
M. de Belleval: C'est un amendement de concordance, compte tenu
de votre double présidence.
M. Pelletier: Voilà. Quant à nous, de la ville de
Québec, nous croyons que deux des cinq membres du conseil
d'administration de la CTCUQ devraient être des représentants de
la ville de Québec. Je pense qu'au niveau de la population et au niveau
des mouvements de véhicules sur le territoire, on a au moins les deux
cinquièmes de l'affaire. Ce n'est sûrement pas à cause de
la densité de population dans la ville de Québec. Ce n'est
sûrement pas cela qui accroît le déficit de la commission de
transport.
Le conseil d'administration de la CTCUQ serait formé de cinq
membres dont quatre nommés par la communauté et devraient
être membres du conseil de la CUQ. Le gouvernement a indiqué qu'il
ne tenait absolument pas à nommer un des membres. Ce serait cinq
nommés par et parmi les membres du conseil de la CUQ.
Le président du conseil d'administration serait nommé
parmi cinq commissaires et il aurait pour rôle primordial, en tant
qu'homme politique, de rendre compte à la population de l'administration
de la CTCUQ, à l'intérieur des coordonnées fixées
par le conseil.
Le directeur général: Dans notre pensée, la
direction des opérations quotidiennes de la CTCUQ continuerait
d'être confiée à un directeur général
nommé pour un mandat à long terme par le conseil de la
communauté urbaine, sur recom-
mandation du conseil d'administration de la CTCUQ.
À l'article 48, le quorum, on se demande si on doit paralyser le
quorum d'un organisme par la nécessité qu'une personne en
particulier en fasse partie. On se pose de sérieuses questions à
cet égard.
Enfin, l'article 57, le conseil de la communauté est d'accord
avec les dispositions du projet de loi relativement à la
compétence obligatoire que doit exercer la CUQ sur le transport en
commun, tel que mentionné, ainsi que sur le contrôle direct et
exclusif du conseil sur les quatre sujets dont j'ai parlé; la
détermination du niveau des services, les emprunts, le plan
d'équipement, le budget annuel sont des articles de concordance.
L'article 58 prévoit que l'article 236 de ladite loi est
abrogé. Cela voudrait dire qu'on perd le droit d'appel à la
régie des transports, comme municipalité, et on se demande ce qui
motive cela.
M. Tardif: Cette concordance avec la loi 73 concernant les
commissions intermunicipales des transports, où est maintenu un droit
d'appel en ce qui concerne les augmentations des tarifs et non pas pour la
fixation de tarifs pour une première fois, à supposer, par
exemple, qu'un service particulier était établi pour les
handicapés, notamment, ou encore pour de nouveaux circuits, dans la loi
73, cela n'est pas de ces matières qui peuvent être portées
en appel devant la commission. Cela a été repris textuellement,
de cette loi 73 présentée par mon collègue du
ministère des Transports. Encore une fois, un peu dans le souci que j'ai
mentionné tantôt de remettre aux élus locaux les
décisions politiques et non pas de faire trancher par une commission
gouvernementale ces choses-là.
M. Pelletier: Quant au reste, articles 64 et 65, on est d'accord
avec ce qu'on veut faire de la CACUQ, la disparition de la CACUQ, comme telle
et l'intégration comme services internes; même chose au niveau de
l'article 67 concernant le BAEQM. Maintenant, au niveau de l'article 70, on a
un article au sujet de la rémunération du fonds de pension; les
membres du conseil croient qu'il devrait leur être loisible, ainsi qu'aux
membres de l'exécutif, d'ajouter la rémunération qu'ils
reçoivent de la Communauté urbaine à leur traitement,
comme maire, ou conseiller municipal pour les fins de calcul de leur
contribution au fonds de retraite ainsi qu'aux avantages qui en
découlent. Il arrive qu'on est payé à la fois par une
partie ici, et par une partie là, et il y a seulement une partie qui
compte au fonds de retraite; alors, on pense que cela devrait tout simplement
être ajusté en conséquence.
Quant au dernier article, l'article 71. l'aménagement, nous
proposons... C'est le document qu'on vous a déjà
présenté ce matin. M. le Président, rapidement, je vais
essayer de faire une revue des articles. Nous compléterons cette
déposition verbale par un document qui sera transmis dans les meilleurs
délais au secrétariat des commissions pour les membres.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais poser une question
en rapport avec l'article 3, en plus de la question de la double
présidence, il y a la question de la composition du comité
exécutif. Ce qui est retenu dans le projet de loi, c'est sept membres,
comme c'est le cas actuellement et la seule restriction qui est prévue,
c'est qu'on dit qu'il y en aura au moins deux et au plus quatre de la ville de
Québec. Ce qu'on nous demande dans l'hypothèse où le
nombre sept est retenu, c'est trois de la ville de Québec, trois de
chacune des autres grandes municipalités et un représentant dans
l'ensemble des municipalités plus petites. Toujours dans ce souci de
laisser la discussion la plus large possible avoir lieu au sein du conseil de
la Communauté urbaine de Québec, au lieu de se couler dans le
béton dans un projet de loi qui détermine qui en fera partie, qui
n'en fera pas partie, pourquoi ne pas laisser cela entièrement ouvert au
vote du conseil de la Communauté urbaine de Québec?
M. Pelletier: M. le Président, je pense que je n'ai pas
à ajouter à la déposition que j'ai faite. J'ai
rapporté ce que les maires avaient cru devoir être retenu, comme
les meilleures suggestions possible. Ce que nous avions à dire sur ce
sujet-là, je pense que je l'ai dit. Je ne peux pas avoir deux
réponses différentes à une même question dans la
même journée.
M. Garneau: Les seules remarques que je veux faire, en tout cas,
je les ferai, sans doute, lorsqu'on étudiera le projet de loi, c'est
qu'on devrait éviter qu'il y ait du maquignonnage qui se fasse lors de
l'élection de l'exécutif et si la loi précisait, on
éviterait, sans doute, bien des frictions qui ne pourraient être
évitées autrement.
De toute façon, je ferai part de mes commentaires d'une
façon plus élaborée lorsqu'on étudiera le projet de
loi article par article, mais je voulais simplement donner mon point de vue. La
question était adressée au maire, mais, comme c'était un
sujet que j'avais déjà regardé, je voulais simplement le
dire en passant.
Le Président (M. Marcoux): Au nom des membres... Oui, M.
Bédard.
M. Bédard (Marcel): Je voudrais ajouter quelques mots sur
cet article-là principalement. J'ai attiré votre attention ce
matin sur le fait que seulement la ville de Québec, avec la ville de
Sainte-Foy et un autre vote pourraient aller jusqu'à élire des
membres de l'exécutif sans avoir personne de Beauport, sans avoir
personne de Charlesbourg. Je pense que, quand on demande qu'à
l'exécutif on ait au moins un représentant, dont le maire de
chacune des quatre grosses villes, il faut penser qu'à l'heure actuelle
on est rendu à 82% de la facture; on paie 82% de la facture des quatre
grosses villes. Ce pourcentage-là augmente de 1% à 1,5% par
année. Cela fait que les dépenses sont octroyées par le
comité exécutif et je pense que c'est normal que le maire d'une
de ces quatre
villes importantes, qui est le ministre des finances chez lui, dans sa
municipalité, soit au moins représentant au sein de
l'exécutif qui va administrer sous peu un budget de près de $20
millions. Additionnez celui de $30 millions de la Commission de transport et il
va être responsable de $50 millions. Ce serait inconcevable. Suivant
votre proposition, on pourrait arriver au sein de la Communauté urbaine
et dire: Bédard est tellement "critiqueux", on va se débarrasser
de lui, il ne sera pas sur l'exécutif! Et j'aurai à payer chez
nous 17% de la facture!
M. Tardif: Pour reprendre les mots du maire de Beauport, quand il
dit que les dépenses sont octroyées par le comité
exécutif, c'est-à-dire que les dépenses sont votées
par le conseil! Le comité exécutif gère pour le
conseil.
M. Bédard (Marcel): Là-dessus, M. le ministre, il a
assez bien géré l'année dernière qu'il a
économisé $700 000 sur les prévisions budgétaires,
mais parce qu'on était là et qu'on "grafignait". Il peut y en
avoir d'autres qui vont "grafigner", parce qu'on n'est pas là à
vie; la quatrième ville du Québec métropolitain soit
représentée là par son maire! En plus de cela, ne perdez
pas de vue, M. le ministre, que tous les maires sont unanimes sur cela. Vous
n'aurez pas beaucoup d'opposition, personne ne va vous critiquer sur cela.
À l'article 31, il va peut-être y en avoir un ou deux qui vont
vous critiquer, mais personne ne va vous critiquer sur cela; on vous demande
cela. Tel que le député de D'Arcy McGee le disait au début
de ses interventions, le but des amendements à la Loi de la
Communauté urbaine, c'est de donner un outil de travail à ceux
qui vont vivre avec. Nous sommes unanimes à dire: Laissez-nous donc
comme cela, à sept. Nous sommes contents et cela va bien de cette
façon. Cela fait huit ans qu'on administre et on est d'accord sur cela.
Neuf sur 31. En tout cas, cela en fera deux de plus! Cela va coûter $15
000 de plus, c'est tout!
Le Président (M. Marcoux): Je voudrais remercier, au nom
des membres de la commission, les membres de la Communauté urbaine de
Québec, spécialement M. Pelletier, M. Bédard et M. Casault
qui ont participé à nos travaux de façon très
active durant toute la journée, et tous les membres de la
Communauté urbaine de Québec pour le travail et la collaboration
qu'ils ont donné aux membres de la commission.
Avant d'inviter un autre groupe, je demanderais s'il y aurait
consentement de la commission pour verser au journal des Débats le
mémoire de la Chambre de commerce et d'industrie du Québec
métropolitain qui a deux pages et demie et qu'on nous a fait parvenir
avec quelques heures ou quelques jours de retard. On va vous le distribuer,
d'ailleurs, immédiatement. Est-ce qu'il y a consentement? Ils ne sont
pas ici, c'est pour cela que je vous le demande. Ils ne sont pas
présents.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une diffé-
rence entre faire distribuer le document aux membres de la commission et le
faire inscrire au journal des Débats. La distribution suffit.
Le Président (M. Marcoux): Nous allons le faire
distribuer.
M. Tardif: M. le Président, en en prenant
brièvement connaissance, je me rends compte que ce qui est
réitéré ici, c'est une demande formulée
déjà par les membres de la Communauté urbaine de
Québec, à savoir la possibilité et le pouvoir de
déléguer la promotion industrielle et touristique à des
organismes.
Le Président (M. Marcoux): Alors, c'est fait. Le
mémoire vous est distribué. J'inviterais maintenant...
M. de Belleval: Avant de laisser les gens de la Communauté
urbaine disposer, je pense que c'est ce que vous vous préparez à
faire...
Le Président (M. Marcoux): C'était
déjà fait, mais si vous avez quelque chose... (17 h 30)
M. de Belleval: II y a presque un an et demi maintenant, on a
déjà eu une commission parlementaire ici et je voudrais apporter
mon témoignage personnel avant que cela se termine avec les gens de la
communauté et avant qu'on se prépare à
légiférer définitivement. Ce serait pour apporter un
témoignage de satisfaction compte tenu de l'évolution du dossier
durant les derniers mois. Je pense qu'à partir d'une vision des choses
qui était assez étriquée, on en arrive de plus en plus
dans la région de Québec à une vision régionale des
choses. Les maires participent maintenant activement à cette
vision-là. Cela rejoint aussi d'autres domaines où la
région de Québec fait preuve d'un esprit régional; je
pense au CRSSS et à d'autres domaines: domaine de l'éducation,
domaine de la santé. Personnellement, je pense que c'est de bon augure
pour la santé sociale, politique et économique de la
région de Québec, indépendamment des opinions personnelles
de chacun sur des points de vue en particulier.
Là-dessus, je voudrais féliciter pour leur travail ces
personnes qui ont des vues différentes, qui ont des objectifs
différents, qui ont des intérêts différents. Je
pense qu'il faut en rendre témoignage aux maires et aux conseillers de
la région métropolitaine de Québec.
M. Bédard (Marcel): En fait, M. le député de
Charlesbourg, à force de jouer au bridge, on a frappé beaucoup de
jeu.
M. de Belleval: C'est une grande table de cartes que vous
avez.
M. Pelletier: II y a de moins en moins de "dummy".
M. de Belleval: C'est un bingo maintenant.
Le Président (M. Marcoux): Même si ce n'était
pas une commission parlementaire, vous avez le souvenir facile.
M. Pelletier: M. le Président, est-ce que je pourrais
laisser la commission juste sur une inquiétude que nous avons? C'est
que, de par la loi, nous devons déposer un budget le 15 octobre et on ne
sait pas quelle sorte de budget préparer parce qu'on ne sait pas
exactement ce que sera l'organisme pour lequel on prépare un budget. Je
ne sais pas quel est le tempo que le ministre des Affaires municipales
prévoit à partir de vos délibérations.
M. Tardif: M. le Président, en partie...
M. Pelletier: On fait un appel à tout le monde, vous
savez.
M. Tardif: II reste que le leader parlementaire du gouvernement
aurait sûrement des choses à dire là-dessus. Mais dans la
mesure où il y a présentement devant cette commission un projet
de loi qui a été déposé à l'Assemblée
nationale, projet de loi sur lequel les représentations entendues
jusqu'à maintenant de tous les intéressés n'auront pas
pour effet d'apporter, je pense, des virages à 180 degrés, mais
bien d'ajuster ça et là quelques articles, on peut en toute
confiance préparer un budget qui tienne compte des orientations. Il est
tout à fait évident qu'il ne saurait être question
d'effectuer des virages complets par rapport à ce qui est inscrit dans
le projet de loi. Écoutez! L'Assemblée nationale reprendra ses
travaux le 3 octobre. Je me pose sérieusement des questions à
savoir s'il est pensable que ceci puisse être adopté à
temps. Mais on pourra...
M. Pelletier: Le budget de la Commission de transport, comme le
souligne M. Pageau...
M. Pageau: Si l'amendement de la loi n'est pas fait avant le 15
octobre, le budget de la Commission de transport va être
déposé et préparé par des gens qui n'auront pas
à l'administrer en 1979. Alors, les gens qui seront nommés
à la Commission de transport après l'amendement à la loi
vont administrer un budget auquel ils n'auront pas travaillé.
M. Tardif: On pourra sérieusement, M. le Président,
envisager le report de la date pour le dépôt du budget, entre
autres, si c'était une solution.
M. Pageau: C'est la question de le savoir assez vite, M. le
ministre, pour ne pas faire travailler les gens pour rien à un budget
qui ne sera pas retenu. Il serait peut-être...
M. Tardif: Je veux dire que, s'il y a des délais, ils
seront réduits au minimum pour faire en sorte que cette loi entre en
vigueur.
M. Pelletier: M. le ministre, nous avions le de- voir de poser
des questions; j'imagine que vous avez le devoir en temps utile de nous donner
des réponses. Merci beaucoup.
M. Godlbloom: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... dans d'autres circonstances pour d'autres
projets de loi, je ne m'avancerais peut-être pas de la façon que
je vais le faire mais, compte tenu de la nature de la discussion qui a eu lieu
aujourd'hui, compte tenu du problème souligné par les
représentants de la CUQ, je pense que je peux prendre le risque de dire
au nom de l'Opposition officielle que nous n'avons pas l'intention de faire de
l'obstruction quelconque, ni de brouiller les cartes pour compliquer la
tâche de ceux qui auront à préparer des budgets, des choses
de cette nature. Si le ministre veut, au cours des prochaines semaines, aborder
une discussion avec les autres partis de façon à pouvoir
faciliter le travail nécessaire, nous serons disposés à
collaborer.
Puisque j'ai la parole, M. le Président, je voudrais faire
écho à ce que disait le ministre de la Fonction publique. Les
représentants de la communauté urbaine méritent des
félicitations à la fin de cette période
d'évolution; ce n'est peut-être pas la fin de l'évolution
de la CUQ, mais c'est certainement un point culminant, une étape que
l'on marque aujourd'hui. Les maires demandent d'assumer des
responsabilités. Cette demande leur fait honneur. On ne peut que les
féliciter de cela et leur souhaiter bonne chance. Je suis heureux que la
région de Québec se sente les reins plus solides maintenant.
On a beaucoup parlé des fusions qui ont eu lieu. Je voudrais
rappeler à tout le monde qu'à une exception près,
c'étaient des fusions volontaires. Il y avait une municipalité,
assez exceptionnelle quant à sa nature, qui n'était pas vraiment
d'accord. Dans les autres cas, c'était, pour le gouvernement du temps,
entériner le désir des municipalités, et je suis convaincu
que la Communauté urbaine, que l'ensemble de ce territoire important se
trouve renforcé par cette décision dont l'origine était
entre les mains des élus municipaux eux-mêmes.
Je suis passablement heureux, de façon générale,
que nous ayons atteint cette étape et que nous puissions enfin
légiférer sur l'avenir de la Communauté urbaine de
Québec.
M. Cordeau: M. le Président, moi aussi, je félicite
les membres de la Communauté urbaine de Québec pour leur
magnifique travail. Je peux assurer le gouvernement de notre collaboration
concernant ce projet de loi, sans que nous soyons considérés
comme un club ferme.
M. Casault: Avec votre permission, est-ce que je pourrais ajouter
un mot au nom de mes collègues? À la suite des commentaires du
député de Charlesbourg, du député de D'Arcy McGee
et de
celui de Saint-Hyacinthe, on est très flatté des
félicitations que vous nous présentez, mais je dois vous dire que
le climat et la préparation, autant du côté
ministériel que de l'Opposition, ce climat a été, pour
nous aussi... On a été accueilli presque à bras ouverts.
Nous avons eu beaucoup de consultations et on nous a écoutés.
Sans esprit de parti, si on arrive aujourd'hui à la finale du tournoi,
je crois que le gouvernement mérite autant de félicitations que
les gens de la communauté urbaine et on vous remercie de l'accueil qui
nous est fait aujourd'hui.
Le Président (M. Marcoux): Je vous remercie à
nouveau de votre participation à nos travaux.
J'inviterais maintenant les représentants du Rassemblement
populaire à venir nous présenter leurs remarques sur le projet de
loi no 38.
Rassemblement populaire
M. Plamondon (Denis): M. le Président, nous allons
procéder...
Le Président (M. Marcoux): Je vous inviterais d'abord
à vous présenter et à présenter votre
collègue.
M. Plamondon: Cela va. Denis Plamondon vice-président du
Rassemblement populaire.
Je suis accompagné de M. Lionel Robert qui, tantôt,
défendra le mémoire du Rassemblement populaire.
D'abord, j'aimerais rappeler brièvement, pour le
bénéfice des députés de cette commission qui ne
sont pas de la région de Québec, que le Rassemblement populaire
est le parti d'opposition au conseil municipal de la ville de
Québec.
Bien que plus de 40% des citoyens de Québec aient voté
pour le renvoi de l'administration actuelle de cette ville, un mode de scrutin
désuet et injuste n'a pas permis à ces 40% de la population
d'avoir une représentation au conseil municipal. Pourtant, fort de cet
appui et de ce mandat populaire, le Rassemblement populaire joue donc, depuis
près d'un an maintenant, son rôle d'opposition et de
représentation de cette portion importante de la population.
En ce sens, nous sommes donc intervenus en décembre dernier sur
les éléments du projet de réforme de la CUQ. Pour nous,
déjà, ces éléments étaient un premier pas
dans la bonne direction dans la mesure où ils garantissaient un
contrôle des élus locaux sur les organismes régionaux comme
le BAEQM, la CTCUQ et la Société Inter-Port. Par ailleurs,
certaines lacunes nous apparaissent importantes, entre autres, en ce qui a
trait à la fiscalité. C'est pourquoi nous avions exprimé
le souhait qu'une commission parlementaire, ouverte à la fois aux
élus et aux organismes de citoyens concernés, soit tenue. Nous
sommes donc heureux que cette commission siège et qu'elle ait
accepté de nous entendre même si les délais légaux
n'ont pas été respectés. Toutefois, comme quelques
députés de la commission l'ont rappelé avec raison, il
faut déplorer le peu de publicité faite au sujet de la tenue de
cette commission. Nous sommes donc d'accord avec eux pour que les
comités de citoyens soient invités, à leur tour, à
déposer des mémoires pour assurer une qualité plus grande
de la consultation. Quant au Rassemblement populaire, un comité de
travail, depuis décembre dernier, a travaillé à cette
question et M. Lionel Robert qui m'accompagne, qui a présidé ce
comité de travail, va nous présenter maintenant le bref
mémoire du Rassemblement populaire sur le projet de loi no 38.
M. Robert (Lionel): Je vous invite à prendre le
mémoire que nous vous présentons. Je vais en faire la lecture
rapidement.
Les problèmes de la Communauté urbaine de Québec.
Pour le Rassemblement populaire, une réforme en profondeur de la
Communauté urbaine de Québec s'imposait depuis longtemps et
à plus d'un titre. On remarque tout d'abord que le problème
régional qui a déclenché la mise sur pied de l'organisme
intermunicipal, soit la réorganisation du transport en commun, a fait
l'objet d'une tentative de solution par la création d'un organisme,
à toutes fins utiles, autonome, la CTCUQ qui, dans les faits, a toujours
échappé au contrôle de la Communauté urbaine de
Québec. Deuxièmement, d'importantes dépenses ont
été consenties pour la préparation d'un schéma
d'aménagement qui a fini par aboutir sur les tablettes.
Troisièmement, les prises de bec continues entre l'ancien maire
de Québec et l'ex-président de la Communauté urbaine de
Québec révélaient, à notre avis, bien moins un
conflit de personnalités qu'un véritable problème de
répartition du pouvoir au niveau régional. En ses huit
années d'existence, la Communauté urbaine de Québec n'a
pas réussi à créer une véritable conscience
régionale, ni à s'imposer comme interlocuteur valable dans ses
rapports avec les municipalités et avec le gouvernement du
Québec.
Enfin, depuis sa création, la Communauté urbaine de
Québec éprouve de sérieux problèmes de financement.
L'écart est en effet grandissant entre, d'une part, les services
régionaux à satisfaire et les sources de revenu autonomes de la
Communauté urbaine de Québec. Il faut, selon nous, distinguer
entre la réforme qui a été promise et celle qu'institue le
projet de loi no 38.
Par le dépôt du projet de loi no 38, le gouvernement
propose une certaine réforme de l'organisme intermunicipal qui est loin
de fournir une solution adéquate aux multiples problèmes qui se
posent à la Communauté urbaine de Québec. À la
foulée de la prise du pouvoir par le Parti québécois le 15
novembre 1976, le caucus régional des députés
péquistes de la région organisait, en février 1977, sa
première conférence des priorités régionales sur le
sujet de la Communauté urbaine de Québec avec l'engagement "que
le ministère des Affaires municipales dépose et fasse adopter
avant la fin de l'année 1977 un projet de loi qui redonne vie à
la structure politique régionale. " Or,
la réforme proposée, à notre avis, se rapproche
beaucoup plus du maintien du statu quo que de la revitalisation de l'organisme
intermunicipal.
Premièrement, au niveau de la décentralisation. La
réforme proposée par le gouvernement dans le projet de loi no 38
ne contient aucune mesure de décentralisation allant du national vers
l'intermunicipal ou le municipal. Le gouvernement vient de rater une belle
occasion de signifier à la population de la région
métropolitaine de Québec ses véritables intentions en
matière de décentralisation. Ainsi, par exemple, la suggestion de
confier à la Communauté urbaine de Québec la
responsabilité en matière de voirie régionale de
même que celle en matière de logement social, suggestion que l'on
retrouvait dans des documents préalables à la rédaction de
ce présent projet de loi, n'a pas été retenue. Par
ailleurs, le gouvernement du Québec entend bien se garder le pouvoir
d'approuver ou de refuser le projet de schéma d'aménagement
élaboré par la Communauté urbaine de Québec, ce qui
a pour effet de miner l'autonomie de l'organisme régional dans une de
ses compétences dites exclusives et obligatoires.
Deuxièmement, au niveau de la démocratisation. C'est
à ce niveau que les gains nous apparaissent les plus importants. Le
projet de réforme de la démocratie municipale annoncé par
le gouvernement, lors de la récente conférence
Québec-municipalités de juin 78, aura bien sûr un impact
déterminant sur les caractères de représentativité,
de responsabilité et de compétence des membres de la
Communauté urbaine de Québec.
Par ailleurs, les dispositions du projet de loi no 38 relatives à
la démocratisation de la structure de représentation de la
Communauté urbaine de Québec et de son processus
décisionnel offrent les germes de changements importants susceptibles
d'accroître la représentativité et le statut politique de
l'organisme intermunicipal. L'élargissement de la représentation
au conseil de la Communauté urbaine de Québec, par le
règlement d'un représentant par tranche de 15 000 habitants, est
vraisemblablement de nature à accroître le caractère
démocratique de l'organisme. (17 h 45)
En outre, l'application du principe un homme un vote permettra
probablement d'atteindre un meilleur équilibre au niveau des divers
agents politiques en présence, notamment en ce qui a trait à ce
nécessaire équilibre centre-banlieue. Le Rassemblement populaire
reconnaît, de plus, que la plus ou moins grande intégration des
organismes satellites ou organismes monofonctionnels comporte une valeur
certaine de démocratisation, dans la mesure où elle favorise un
contrôle politique accru des dépenses publiques effectuées
par des organismes dépourvus de base démocratique.
Il faut néanmoins constater que l'intégration de la CTCUQ
à la communauté urbaine ne sera, en vertu du projet de loi no 38,
qu'à demi-faite. La commission de transport conserverait en effet son
statut de corporation distincte. Les modifications apportées par le
projet de loi no 38, au niveau de la composition du conseil d'administration de
la CTCUQ, paraissent toutefois offrir de meilleures garanties en matière
de contrôle politique des dépenses publiques effectuées au
plan régional.
Par ailleurs, après hésitations là, on vous
réfère à la note du bas de page que je lirai plus tard
la présente réforme maintient l'indépendance de la
Société Inter-Port de Québec par rapport à la
Communauté urbaine de Québec. On se souvient que le
communiqué de presse du ministère des Affaires municipales
annonçant les propositions de changement aux structures de la
Communauté urbaine de Québec, telles qu'approuvées par le
Conseil des ministres du 14 décembre 1977, proposait "la fusion au
commissariat industriel de la Société Inter-Port, par une
abrogation de sa loi constitutive", ce qui d'ailleurs correspondait à un
souhait émis par le caucus des députés du Parti
québécois de la région de Québec, dans son document
de travail soumis à M. Guy Tardif, ministre des Affaires municipales, en
mars 1977, sur la réforme de la Communauté urbaine de
Québec, en page 6.
Donc, le Rassemblement populaire trouve étrange qu'une telle
exception ait été faite pour la Société Inter-Port,
alors que les autres organismes métropolitains autonomes ont
été intégrés à la Communauté urbaine
de Québec. Cette exception a été consentie à la
suite du lobbying de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec, et
elle risque d'entraîner des effets néfastes pour la
majorité de la population de la zone métropolitaine de
Québec.
Il n'existe, en effet, aucun mécanisme de contrôle
démocratique des activités de la Société
Inter-Port. De plus, cette société bénéficie de
fonds publics, alors que la majorité de son conseil d'administration est
composée de représentants de l'entreprise privée. Enfin,
l'objectif de développement économique de la
société peut venir en conflit avec les perspectives
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec, tel
qu'il apparaît, entre autres, dans le cas des battures de Beauport.
Troisièmement, au niveau de la planification, le projet de loi
qui avait créé la communauté, en 1969, obligeait celle-ci,
"dans l'année de l'entrée en vigueur de la loi, à
élaborer un schéma d'aménagement de son territoire". Cinq
ans après, à l'automne 1975, ce schéma était
prêt. La CACUQ, qui avait préparé le schéma,
était à toutes fins utiles dissoute par le conseil de la
Communauté urbaine de Québec et les responsables de la
Communauté urbaine de Québec ne se soumettaient pas à
cette obligation que leur faisait la loi de mener une consultation,
auprès de la population, sur ce schéma.
Certes, la présente réforme crée un service de
planification à l'intérieur de la Communauté urbaine de
Québec, abolissant ainsi la CACUQ qui n'avait qu'un pouvoir consultatif.
Est-il besoin d'ajouter que le contrôle de la Communauté urbaine
de Québec, par des élus municipaux qui sont d'abord
et avant tout mandatés par leurs électorats locaux,
risquent d'avoir le même effet de stérilisation des efforts de
planification dans une perspective régionale.
Enfin, au niveau du financement, le gouvernement, depuis un certain
temps, a reconnu l'existence d'un sérieux problème de financement
au sein de la Communauté urbaine de Québec et les
municipalités membres ont d'ailleurs cessé de le lui rappeler
depuis la création de l'organisme. Pourtant, ni le projet de loi no 38,
ni le projet de réforme de la fiscalité municipale
récemment annoncé par le gouvernement ne comportent de
dispositions spécifiques concernant le financement des organismes
régionaux.
L'unique disposition du projet de loi no 38 relative aux finances de
l'organisme a trait à l'intégration, avec sa lourde dette, du
BAEQM à la structure d'organisation de la Communauté urbaine de
Québec.
Ce projet de réforme fiscale qui devait venir compléter la
réforme politique de la Communauté urbaine de Québec,
n'aura, à ce sujet, absolument rien réglé de
l'épineux problème du financement de l'organisme intermunicipal
de la région métropolitaine de Québec.
Le Rassemblement populaire estime que le fait de réformer la
structure politique de la communauté et d'élargir son mandat,
sans pour autant lui fournir des instruments financiers nécessaires,
peut avoir pour effet d'accentuer les conflits à l'intérieur de
la communauté et de pénaliser davantage un organisme auquel on
voulait redonner la vie.
Enfin, par cette réforme prudentissime, le gouvernement
péquiste arrive encore une fois en-deçà des objectifs
généreux qu'il a formulés au lendemain de sa victoire. Le
Rassemblement populaire espère que la réforme municipale
et nous devrions ajouter aussi la réforme de la décentralisation
régionale dont nous connaissons déjà les grandes
lignes, sera pensée avec plus d'audace et guidée par
l'idée que le pouvoir local doit être structuré et
distribué de manière que la majorité de la population
puisse contrôler ses conditions de vie, de manière aussi que les
débats dans l'aménagement de la vie urbaine puissent s'exprimer,
en réalité, à l'intérieur des institutions qui leur
fournissent de toute manière des réponses sinon des
solutions.
Nous vous remercions de votre attention.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je remercie le
représentant du Rassemblement populaire pour cette présentation
qu'il a faite, reconnaissant que le projet de loi 38 réalise quand
même un certain nombre des objectifs qui avaient été
abordés lors de la réunion organisée par le caucus
régional des députés.
Il mentionne cependant que ce projet de loi ne va pas assez loin dans le
sens d'une réforme de l'institution qu'est la Communauté urbaine
de Québec, notamment en page 2, au niveau de la décentralisation.
Et je lis: "La réforme proposée par le gouvernement dans le
projet de loi ne contient aucune mesure de décentralisation, allant du
national vers l'intermunicipal ou le municipal."
Je m'excuse, mais ce n'est pas exact puisque en ne nommant plus,
notamment au niveau du transport en commun, donc des membres au conseil
d'administration et particulièrement le président, en ramenant au
niveau local, au niveau du conseil un certain nombre de matières qui
auparavant pouvaient être portées devant une instance, disons,
québécoise, la Commission des transports, il s'agit là de
deux mesures visant à ramener le plus près possible des citoyens
des décisions pouvant les affecter. On continue en lisant qu'en
matière de logement social on aurait aimé voir une
responsabilité confiée à la CUQ. J'aimerais attirer
l'attention du représentant du Rassemblement populaire sur l'article 20
du projet de loi qui réfère à l'article 107 qui dit: "La
communauté peut, par règlement adopté à la
majorité absolue des membres de son conseil (...) décréter
qu'elle a compétence sur l'une ou l'autre des matières suivantes:
a), b), et c). C, c'est la construction de logements à loyer modique.
Précisément, la communauté a cette compétence; elle
peut s'en saisir et se la donner.
Deuxièmement, on dit: Par ailleurs, le gouvernement du
Québec entend bien se garder le pouvoir d'approuver; ou de refuser le
projet de schéma d'aménagement. Je croyais avoir mentionné
ce matin que, suite à l'analyse que nous avons faite du schéma
d'aménagement de la CRO, nous avions l'intention de revoir ceci,
justement de façon à restreindre le plus possible l'intervention
gouvernementale dans ce dossier. La tendance au moment où nous nous
parlons est beaucoup plus de ne pas assujettir l'entrée en vigueur du
schéma d'aménagement à une approbation gouvernementale
générale, mais, à tout le moins, possiblement, pour ses
propres projets d'implantation. Donc, dans ce sens, il y aura des amendements
qui seront proposés pour tenir compte de ceci.
Il reste qu'au niveau de ce qu'on appelle la décentralisation le
projet confie véritablement à la Communauté urbaine de
Québec la préparation d'un schéma d'aménagement.
Ceci est une opération importante qui, d'ailleurs, nous a amenés
à ne pas remettre à la communauté de façon
obligatoire et immédiate, à moins qu'elle ne décide
elle-même de s'en saisir, un tas de compétences administratives
qui viendraient la distraire de cette fonction première et
préalable qui consiste à décider collectivement de
l'aménagement de son territoire, puisque l'expérience a
démontré... La Communauté urbaine de Montréal est
notamment aux prises avec des problèmes de gestion quotidienne de police
et d'autres services. Les questions plus complexes peut-être, plus
politiques aussi, de décider de l'aménagement, de la vocation
d'une région ont été mises de côté à
cause de la pression des affaires courantes. Donc, à ce
moment-là, nous avons pensé que donner à la
communauté ce premier mandat de réaliser ce schéma
d'aménagement et dans des délais prescrits était une
mesure qui s'imposait d'abord, et ceci sans préjuger des autres
compétences que la communauté voudrait exercer puisqu'elle peut,
de par la loi, se saisir, à toutes fins pratiques, de toutes les
compétences municipales.
En ce qui concerne la démocratisation, on souligne que la
Société Inter-Port ne sera pas rattachée de façon
immédiate à la Communauté urbaine de Québec.
Diverses raisons ont milité en faveur de cette option dans
l'immédiat et qui sont totalement étrangères à
celles qui sont mentionnées là, puisque je n'ai personnellement
reçu aucune représentation des organismes mentionnés dans
le mémoire, mais je voudrais citer d'autres raisons peut-être
beaucoup plus prosaïques à savoir, d'une part, que les territoires
couverts par la Société Inter-Port et la Communauté
urbaine de Québec ne sont pas les mêmes, la Société
Inter-Port s'étendant sur la rive sud de Québec;
deuxièmement, que le mode de financement de cet organisme n'en est pas
un exclusivement communautaire mais inclut également des contributions
du fédéral et que la nomination de ses membres est faite, d'une
part, par le gouverneur général et, d'autre part, par le
lieutenant-gouverneur en conseil; troisièmement, l'application de ceci
ne relève pas du ministre des Affaires municipales mais bien du
ministère de l'Industrie et du Commerce, ce qui n'exclut pas qu'on
reprenne le dossier le moment venu.
Enfin, dernier point à souligner, on fait état du fait que
le projet de loi ne règle pas le problème du financement des
organismes supramunicipaux que sont les communautés urbaines et
particulièrement la Communauté urbaine de Québec. Ceci est
un fait et c'est un fait également que nous nous sommes engagés
dans une vaste réforme de la fiscalité municipale et à
partir de ce que nous croyons être prioritaire à savoir assainir
les dépenses ou enfin la situation financière des
municipalités d'abord.
Les communautés urbaines restent des organismes qui, dans le cas
de la Communauté urbaine de Montréal particulièrement,
sont financés de trois manières pour Montréal en
tout cas avec les quotes-parts des municipalités membres, des
revenus autonomes et des subventions gouvernementales. On peut penser que, dans
la mesure où la communauté aurait la proportion ou que le ratio
des revenus autonomes croîtrait, finalement, la communauté serait
constituée comme un corps politique autonome et non plus à deux
paliers et qu'on devrait peut-être se diriger on pourrait penser
se diriger vers une forme de gouvernement régional élu
directement par la population, ce qui est, selon moi, concomitant à ces
modes de financement. Je dis que nous n'en sommes pas là et que la
réforme de la fiscalité, telle qu'elle est présentement
à l'étude et qui vise à augmenter les revenus des
municipalités de façon substantielle et surtout les revenus
autonomes, permettra aux villes membres de la Communauté urbaine de
Québec de faire face à leurs obligations, ce qui ne
dépense pas, j'en conviens, de se pencher sur le problème du
financement à long terme de ces organismes. Nous sommes
présentement à examiner cette question, mais, à partir du
moment où aucune des trois communautés urbaines existantes
celle de Montréal, celle de Québec, la CRO, et on peut penser par
analogie que le conseil métropolitain du Haut-Saguenay constitue
également une entité supramunicipale aucun de ces
organismes n'ayant exactement les mêmes compétences par
exemple, la Communauté urbaine de Montréal ayant, en plus de tout
le reste qui est déjà dans cette loi-ci, des compétences
en matière de police notamment, qui est une fonction municipale
importante et qui est celle qui émarge le plus au budget municipal
après le service de la dette on ne saurait établir de
règles uniques de financement, dans l'immédiat en tout cas, pour
tous ces organismes.
Mais, encore une fois, c'est notre intention de le faire de
façon, encore là, autant pour les communautés que pour les
municipalités, à éviter de devoir étudier cas par
cas les demandes de subventions. Voilà. (18 heures)
M. Robert: M. le Président de la commission, je ne
voudrais pas répondre à chacune des remarques faites par M. le
ministre Tardif. Bien sûr, nous ne possédions pas les informations
qu'il a livrées ce matin sur la disposition ou la disponibilité
du gouvernement à accorder plus de pouvoirs à la
Communauté urbaine de Québec concernant l'élaboration de
son schéma d'aménagement. Mais j'ajouterai une remarque à
cette réponse du ministre. J'ai été surpris de la lenteur
avec laquelle les représentants de la Communauté urbaine de
Québec ont réagi à cette proposition. Je ne pense pas
qu'il l'ait reprise et je vois là-dedans un signe de la manière
qu'ils administrent, qu'ils voient la Communauté urbaine de
Québec comme uniquement un lieu d'administration ou de distribution de
services régionaux et non pas comme un lien où doivent se faire
des débats politiques importants quant à l'aménagement et
quant au développement de la zone métropolitaine de
Québec.
Là-dessus, j'enchaînerais en disant que vos
considérations pour maintenir la Société Inter-Port
à l'extérieur de la juridiction de la Communauté urbaine
de Québec ne m'ont pas apparu suffisamment convaincantes, parce que je
pense que le développement d'un complexe industrialo-portuaire à
Québec comprend des dimensions politiques et économiques aussi
importantes que celles qui sont relatives au transport en commun ou au
BAEQM.
De toutes manières, nous croyons qu'il y a un progrès, il
y a un pas en avant dans la mesure où cette réforme va favoriser
une politisation beaucoup plus considérable, beaucoup plus rapide des
débats régionaux concernant l'aménagement et le
développement de la zone métropolitaine de Québec.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, très
briève-
ment, parce que je crois qu'il n'y a pas grand-chose à ajouter
après les commentaires détaillés du ministre; je trouve
que c'est une bonne chose que nous ayons pu entendre le Rassemblement
populaire. J'aimerais suggérer au gouvernement qu'il examine
l'efficacité des moyens d'information qui permettent à la
population intéressée de savoir qu'il y a une séance d'une
commission parlementaire où des mémoires seraient
reçus.
Nous avons, au cours des quelques années que dure l'étude
de ce dossier, essayé, dans toute la mesure du possible, de faire
confiance aux élus du peuple. J'ai dû constater, même sur
des points où l'Opposition n'était pas parfaitement d'accord, que
le gouvernement et les porte-parole de la CUQ ont eu une large mesure d'accord
sur les divers articles contenus dans le projet de loi no 38.
Je pense que les commentaires que nous venons de recevoir doivent
alimenter notre pensée et peut-être le débat
éventuel sur le projet de loi au début de l'automne. Je suis
heureux que nous ayons pu entendre ce mémoire et nous pourrons
l'étudier maintenant en attendant que le débat se
déclenche.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Chauveau.
M. O'Neill: M. le Président, je voudrais simplement dire
d'abord que j'ai trouvé le mémoire extrêmement
intéressant et qu'il y a peut-être simplement deux points sur
lesquels j'aurais aimé poser des questions. Les deux concernent ce que
vous écrivez à la page 5 lorsque, premièrement, vous
faites une remarque sur la difficulté que pourraient avoir des
élus municipaux mandatés par des électorats locaux pour
adopter une sorte de perspective régionale. Ma première question
est la suivante: Est-ce qu'à ce moment vous considérez cela comme
une chose mauvaise en soi, si vous voulez, et est-ce que vous pensez qu'il
puisse y avoir un autre mode de représentation? Parce qu'il faut quand
même que des gens soient élus quelque part et on a imaginé
dans ce projet que des gens peuvent bien représenter leur
électorat et, en même temps, avoir un intérêt pour
les problèmes régionaux comme tels.
Ma deuxième question porte sur ce que vous dites à la fin
du paragraphe intitulé Au niveau financement, quand vous dites qu'il n'y
a pas ici de proposition de la part du gouvernement concernant le financement
de la CUQ. Je voulais simplement savoir si nous devons nous attendre à
recevoir des propositions de votre part, à un moment donné,
étant donné surtout que ce débat sur le financement, sur
la fiscalité municipale sera tout à fait d'actualité dans
les semaines qui suivront. Est-ce qu'on peut imaginer d'après la phrase
qui est là que vous autres, vous avez là-dessus des propositions
à formuler et que nous pourrons étudier?
M. Robert: Concernant votre deuxième question, si vous
tenez une commission parlementaire comme vous l'avez fait aujourd'hui sur la
réforme de la Communauté urbaine de Québec, bien
sûr, nous serons heureux de présenter notre point de vue
là-dessus. Je pense que votre question principale, la première,
porte sur l'incompatibilité qu'il peut y avoir entre le contrôle
de l'organisme intermunicipal ou supramunicipal tel que celui de la
Communauté urbaine de Québec entre les mains de
représentants locaux. Cette incompatibilité a été
démontrée amplement depuis le début de la
Communauté urbaine de Québec et durant toute son histoire. Je
pense que c'est assez évident que le fonctionnement ou l'imposition de
la Communauté urbaine de Québec comme organisme supramunicipal,
comme organisme qui doit catalyser une conscience régionale, cela a
été empêché par ces luttes de pouvoir
intermunicipales. Une sorte de stérilisation s'est faite à cause
de cette composition essentielle. Bien sûr, je ne sais pas si vous vous
souvenez, le premier projet de loi formulé en 1969, qui devait
créer la communauté urbaine, proposait l'élection du
président de la Communauté urbaine de Québec au suffrage
universel. Donc, ce premier projet de loi cette clause a
été enlevée suite à des représentations des
élus municipaux voulait que se crée autour de la
présidence de la Communauté urbaine de Québec un certain
débat politique.
Je pense que dans les propositions de décentralisation
régionale qu'on retrouve dans le livre blanc, qui n'a pas
été encore publié, il y a aussi cette idée qu'au
niveau régional, il y ait des élections, un débat
politique qui s'instaure et qui se manifeste par des élections. On n'a
pas de proposition précise à vous fournir là-dessus, mais
si effectivement on s'en va vers un gouvernement régional, il faudra en
arriver à une élection au niveau régional, donc à
la constitution d'un organisme supramunicipal qui soit composé
d'élus municipaux, donc d'élus au deuxième degré et
aussi d'élus directs.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Simplement pour relever l'affirmation qui avait
été faite dans le mémoire indiquant que le caucus
régional avait tenu une conférence des priorités sur
l'avenir de la communauté urbaine et que nous avions demandé de
faire adopter, avant la fin de l'année 1977, un projet de loi qui
redonne vie à la structure politique régionale. Effectivement,
cela a été, jusqu'à un certain point, une déception
pour nous de voir que finalement, nous avons dû attendre une année
de plus avant de voir ce projet de loi adopté. Je pense que c'est une
des frustrations qu'on a à vivre quand on devient un gouvernement, et
d'autres l'ont vécu avant nous; on se fixe des délais d'un an et
cela en prend deux, on s'en fixe pour un mois et cela en prend deux.
Je pense bien que tout le monde vit cela à n'importe quel moment.
Peut-être que le rassemblement populaire vivra cette expérience un
jour, si jamais il lui arrivait de prendre le pouvoir.
M. Robert: On s'est fixé le délai de prendre le
pouvoir, mais on ne l'a pas encore pris.
M. Bertrand: II y a des langages qui se tiennent plus facilement
cela s'adresse au Rassemblement populaire comme à n'importe qui
dans l'Opposition qu'au gouvernement. Mais indépendamment de
ça, ce que nous voudrions dire, c'est que le projet de loi actuel
correspond, pour l'essentiel, à 80% ou 85% au désir qu'avaient
formulé les députés de la région de Québec,
à l'époque.
Notre objectif le plus important était de consolider la structure
régionale qu'est la Communauté urbaine de Québec. Nous
n'avions pas l'idée de constituer un nouveau gouvernement, un nouveau
niveau de gouvernement qui aurait été un gouvernement
régional, avec élections au suffrage universel d'un
président, peut-être même des membres d'un comité
exécutif ou du conseil.
Nous reconnaissions que, pour un certain nombre d'années encore
et peut-être plus longtemps que pas assez, nous aurions à vivre
avec un organisme supramunicipal. Comme nous l'avons dit lors de la
conférence du ministre des Affaires municipales, M. Tardif, au mois de
décembre 1977, notre objectif, c'est vraiment de remettre aux
élus locaux la responsabilité de l'organisme supramunicipal.
Tantôt, quand M. Bédard disait qu'il faudrait
peut-être que le gouvernement inscrive dans le projet de loi des
éléments d'amendements qui ont été
sollicités presque à l'unanimité ou à
l'unanimité par les gens de la Communauté urbaine de
Québec, je pense qu'il faut être sensible à cela. Dans la
mesure où le gouvernement ne veut pas prendre la place des élus
municipaux, dans la mesure où il ne veut pas agir de façon
paternaliste à l'endroit des élus municipaux, justement pour
répondre à votre objectif de décentralisation, je crois
que c'est de notre responsabilité, comme gouvernement, de prêter
une oreille très attentive à leurs demandes, surtout lorsqu'elles
sont formulées à l'unanimité.
Cela a été le cas, entre autres, de la
Société Inter-Port. Effectivement, nous avons, comme caucus des
députés, retraité parce que nous avons
considéré à l'analyse avec les gens de la région de
Québec qu'il était peut-être normal que, pour un certain
temps encore, dans une période transitoire, la Société
Inter-Port soit maintenue. Mais, par contre, il y a un élément
nouveau dans le projet de loi, c'est que la responsabilité de la
promotion industrielle est tout de même confiée à la
Communauté urbaine de Québec. C'est maintenant par
délégation que la Société Inter-Port, après
la période transitoire qu'elle aura vécue, va recevoir la
responsabilité de développer un complexe industrialo-portuaire,
si tel est le cas et si tel est le désir des gens de la
Communauté urbaine de Québec, pour la région de
Québec.
C'est la même chose pour la promotion touristique et la même
chose pour l'incinérateur municipal. En d'autres mots, nous avons voulu
discuter de ce projet de loi avec le plus de souplesse possible et ne pas nous
enfermer dans le ciment, et surtout réaliser une chose, c'est que la
Communauté urbaine de Québec ne va fonctionner que dans la mesure
où les élus municipaux vont la faire leur, cette
Communauté urbaine de Québec, et non pas dans la mesure où
les députés de la région ou le gouvernement vont y
croire.
C'est un peu l'esprit qui nous animait. Dans cette perspective, le
projet de loi actuel correspond tout à fait aux objectifs que nous nous
étions fixés.
M. Plamondon: Je pense que les trois exemples qui ont
été apportés sont peut-être significatifs pour
expliquer l'espèce d'euphorie surprenante qu'on voit maintenant au
conseil de la communauté urbaine. Il m'apparaît qu'il y a une
espèce d'unanimité qui se fait actuellement pour que le niveau
régional soit le moins fort possible et que tout se fasse plutôt
à un niveau local. Dans ce sens-là, il y a trois exemples
intéressants, je trouve. Les maires ne s'en cachent pas, ils sont
obligés d'être respectueux de la vérité
là-dessus. C'est que la CTCUQ, entre autres, qui est un service
essentiel, s'il y a des gens qui la décrient, c'est bien d'abord les
maires de la région de Québec. La Société
Inter-Port, ils ont d'abord été les premiers à souhaiter
qu'elle ne soit pas contrôlée par les élus locaux. L'autre
exemple je pense au député de Chauveau, ce matin, qui a
posé une très bonne question que, moi, si j'avais
été autour de la table, j'aurais posée: Est-ce que
l'incinérateur n'est pas une patate chaude qu'on s'apprête
à lancer à l'entreprise privée pour ne pas faire face
à une responsabilité collective devant laquelle les...
M. Bertrand: ... cela va demeurer leur responsabilité.
M. de Belleval: Chacun prend ses exemples où il peut, mais
je vous donnerai l'exemple très important, essentiel, fondamental qui
est celui du schéma d'aménagement où on a fait un fichu de
bout de chemin, il y a quelques années, il y a 18 mois même, lors
de la première commission parlementaire qu'on a tenue là-dessus,
il n'était pas question d'avoir un schéma qui soit obligatoire.
Et, là, maintenant on a l'unanimité; les maires et les conseils
municipaux sont prêts à jouer le jeu régional de ce
côté, moyennant certaines garanties, mais c'est normal. Ils sont
prêts à jouer le jeu. Alors, je pense qu'il y a eu un fichu de
bout de chemin qui a été fait sur un point aussi essentiel que
cela et qui rejoint, si je ne m'abuse, vous aussi, vos objectifs
essentiels.
Le Président (M. Marcoux): Je remercie les
représentants du Rassemblement populaire de la présentation de
leur mémoire. J'inviterai maintenant un représentant de la
municipalité de Lac-Beauport à venir nous présenter ses
commentaires sur le projet de loi no 38, tel qu'il l'a sollicité.
Municipalité du Lac-Beauport
M. Simard: Merci, M. le Président, mon nom est Michel
Simard. Je prie la commission d'excuser l'absence du maire, qui est
actuellement en
dehors de la province, qui m'a demandé de faire certaines
représentations. Évidemment, elles seront écourtées
par le désistement, que j'ai bien compris, de M. Pelletier à
l'effet que Lac-Beauport ne soit pas intégrée au point de vue
territorial dans le territoire de la communauté urbaine; alors, il va de
soi que sur ce point j'écourterai mes représentations. Cependant,
je voudrais quand même, pour le bénéfice des gens qui
n'habitent pas la région immédiate de Québec, souligner
certains aspects négatifs d'une telle intégration. D'abord, les
objectifs des municipalités qui font partie de la Communauté
urbaine, comme telle, étant pour la plupart des municipalités
urbaines ou urbanisées, sont différents de ceux de la
municipalité du Lac-Beauport, qui est plutôt une
municipalité rurale à tendance d'espaces verts et de loisirs.
Évidemment, ces villes, celles de la Communauté urbaine de
Québec, se sont dotées de nombreux services, comme se doit une
ville d'urbanisation: aqueduc, égouts, etc., ce qui n'est pas le cas
pour la municipalité du Lac-Beauport.
Il va de soi qu'une intégration du territoire de la
municipalité du Lac-Beauport représenterait des problèmes
d'une acuité immédiate. Par exemple, il faut savoir qu'au
Lac-Beauport, il n'y a pas de services d'aqueduc et d'égout. Dans un des
articles de la loi, à l'article 23 ou plus
particulièrement 142b on dit qu'aucun permis de construction ne
pourrait être délivré à moins que les services
publics d'aqueduc et d'égouts ne soient établis dans la rue, en
bordure du permis demandé. Il va de soi que ce serait déjà
un premier problème fondamental pour l'intégration du territoire
comme tel si, géographiquement, évidemment, cela ne se
présente pas aussi facilement que pour les municipalités qui ont
actuellement lesdits services.
Je n'insisterai pas tellement sur ce point; la seule garantie que
j'aimerais que M. Pelletier nous donne, c'est que, tout en se désistant
de façon verbale de cette demande d'intégration, il le fasse
également dans son mémoire écrit. Il nous dit qu'il
produira, par la suite, un mémoire écrit dont nous ne recevrons
sûrement pas copie, quant au Lac-Beauport, à moins qu'il n'ait
l'amabilité de nous en envoyer une copie. J'aimerais que, dans cette
copie, on indique bien l'intention ferme et claire de ne pas demander
l'intégration du territoire du Lac-Beauport.
Ceci étant dit, une autre demande qui, celle-là, s'adresse
plus particulièrement au bill 38 ou à son ministre, c'est
qu'à l'article 68, c'est-à-dire à l'endroit où on
définit l'annexe "D", article 69, on inclut la municipalité de
Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport. Est-ce que je pourrais demander à M. le
ministre pour quelle raison, puisque effectivement, dans la
municipalité, il n'y a pas de service d'aqueduc, il n'y a aucun aqueduc
municipal existant, si ce n'est deux aqueducs privés dont la juridiction
ne relève aucunement de la municipalité; il n'y a
également aucun service d'égout, si ce n'est un court service qui
a servi à la dépollution du lac et qui a été
défrayé par la municipalité, grâce aux subventions
du gouver- nement, mais non pas par le Bureau d'aménagement du
Québec... Alors, on se demande s'il n'y aurait pas lieu, en
l'occurrence, pour éviter de la confusion au sein du nouvel organisme,
d'exclure la participation de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport, parce qu'il y a
évidemment des redondances ou des implications au niveau de la
répartition des coûts qui deviendraient possibles si on
considère que le Lac-Beauport fait partie de l'annexe D prévue
à la loi, au projet de loi 38.
M. Tardif: Pour ce qui est de la mention qui est faite à
l'annexe D de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport, étant donné que
cette mention était également faite dans la Loi du BAEQM et que
le BAEQM est supprimé et qu'on en a tout simplement repris les
dispositions, ceci n'a pas pour effet de créer une obligation nouvelle
vis-à-vis de l'épuration sur le territoire du Lac-Beauport, mais
bien uniquement de reprendre les dispositions. Il faudrait revoir s'il y a lieu
de supprimer ou pas, je veux bien regarder cela. Ce n'est rien de neuf à
partir du moment où on supprime le BAEQM et que tout ce que ce bureau
assumait est maintenant assumé par la Communauté urbaine de
Québec; c'est la seule raison.
Les maires ont dit, tantôt: Écoutez, aucun permis de
construction ne pourra être émis au Lac-Beauport, à un
endroit où il n'y a pas de service d'égouts et d'aqueduc. En
saine logique d'aménagement rationnel, il faudrait peut-être qu'il
n'y ait pas de permis émis à Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport,
peut-être que c'est une banlieue, un paradis d'évasion fiscale
pour des citoyens de Québec qui vont vivre là, peut-être
que la communauté pourrait contrôler le développement pour
qu'il ne s'en produise pas. De toute façon, comme vous dites, vous
plaidiez, à ce moment-là, à peu près pour rien,
puisqu'il a été décidé de ne pas inclure le
Lac-Beauport, dans l'immédiat, dans le territoire de la
Communauté urbaine de Québec.
M. Simard: Nous aimerions également faire une autre
remarque quant aux représentations de la communauté urbaine,
lorsqu'elle parle, plus particulièrement, par exemple, de
compétences supplémentaires. Étant donné
qu'à plusieurs reprises, le territoire du Lac-Beauport est revenu sur le
tapis, et lorsqu'on lit que certaines modifications au territoire de la
communauté urbaine pourraient être octroyées aux deux tiers
des votes, évidemment avec l'approbation du lieutenant-gouverneur en
conseil, je comprends bien qu'il est possible de comprendre, encore une fois,
qu'une telle demande soit faite. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, pour
jouer vraiment on a joué toute la journée la
démocratie à plein de prévoir un mécanisme
de consultation des villes, non seulement du Lac-Beauport, mais de n'importe
quelle autre ville qui pourrait être intégrée au territoire
de la communauté urbaine. À ce moment-là, je pense que
c'est fausser le mécanisme de la démocratie si on laisse
l'extension du territoire à ceux qui le désirent, en excluant
ceux qui devraient en faire partie dans
une compétence additionnelle. Je pense que, à titre de
suggestion, si vous me permettez, bien humblement, il m'apparaîtrait
démocratique et raisonnable d'ajouter aux principes de la
compétence supplémentaire, plus particulièrement dans le
cas de la modification du territoire, non pas dans les autres cas, mais dans le
cas de la modification du territoire, non seulement pour le Lac-Beauport, mais
pour toute autre municipalité qui n'est pas actuellement de son
territoire, de prévoir un mécanisme de consultation ou, tout au
moins, un mécanisme quelconque qui permettrait que la
municipalité qui se verrait intégrée puisse être
consultée d'une certaine façon.
M. Tardif: M. le Président, tout ce que je peux faire
à ce stade-ci, c'est de dire que si jamais il était
décidé d'insérer d'autres municipalités dans le
territoire de la Communauté urbaine de Québec, on ira
sûrement consulter les gens impliqués, et que je ne saurais, pour
l'instant en tout cas, inclure ceci dans la loi. Le territoire de la
Communauté urbaine de Québec reste ce qu'il était sous
l'ancienne loi; cela fait sept ans que c'est ainsi, cela n'a pas nui, je pense
au développement du Lac-Beauport, et cela va rester ainsi pour
l'instant.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, simplement pour rassurer Me
Simard au sujet de l'engagement pris verbalement par le maire de Québec,
au nom de la Communauté urbaine: Me Simard voulait l'avoir par
écrit, il pourra obtenir le journal des Débats qui reproduira
textuellement la parole du maire de Québec.
M. Tardif: Je me permets d'ajouter un élément
également. En vertu de l'article 275, la Loi de la Communauté
urbaine, il est dit ceci: Le lieutenant-gouverneur en conseil peut
délivrer les lettres patentes pour inclure dans le territoire de la
communauté dans les annexes A ou D, ou dans les deux à la fois,
ou dans celui de la Commission de transport, toute municipalité
contiguë qui en fait la demande.
À moins que vous décidiez, à un moment
donné, de venir en faire la demande...
M. Simard: J'y pense. M. Tardif: Vous y pensez.
Le Président (M. Marcoux): Je remercie le
représentant de la municipalité du Lac-Beauport. Je remercie les
membres de la commission pour leur participation aux travaux de la commission
des affaires municipales qui a complété l'audition des
mémoires concernant le projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives.
Nous demanderons au rapporteur de faire rapport que la commission a
complété ses travaux. J'ajourne la commission sine die.
(Fin de la séance à 18 h 25)