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Etude du projet de loi no 38
(Quinze heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la commission des affaires municipales sur
l'étude du projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives.
Les membres de cette commission sont M. Brassard (Lac-Saint-Jean)
remplacé par M. Gravel (Limoilou); M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) remplacé par M.
O'Neill (Chauveau); M. Goldbloom...
M. Garneau: ... remplacé par...
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par M.
Garneau (Jean-Talon); M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier)
remplacé par M. de Belleval (Charlesbourg); M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplacé par M. Bertrand (Vanier);
M. Guay: M. Ouellette est là.
Le Président (M. Laplante): M. Roy (Beauce-Sud)...
Une Voix: II peut s'en aller!
Le Président (M. Laplante): Correction. M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) remplacé par M. Bertrand (Vanier);
Une Voix: Une nette amélioration!
Le Président (M. Laplante): M. Ouellette (Beauce-Sud)
demeure membre. M. Roy (Beauce-Sud), M. Shaw (Pointe-Claire)...
M. Guay: M. le Président, mon collègue ne veut pas
soulever de question de privilège en commission, néanmoins, il
est député de Beauce-Nord.
M. Ouellette: Je vais soulever une question de
privilège.
Le Président (M. Laplante): ... Beauce-Nord, M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dubois (Huntingdon), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault (Shefford),
M...
M. Gratton: Je remplace M. Saindon. M. de Belleval: Une
nette amélioration!
Le Président (M. Laplante): M. Gratton (Gatineau) remplace
M. Caron (Verdun). Non?
M. Gratton: M. Saindon est remplacé.
Le Président (M. Laplante): Je ne sais pas si la vue me
fait défaut, mais M. Saindon (Argenteuil) est remplacé par M.
Gratton (Gatineau).
On me dit que vous étiez rendus à l'article 67, mais on
nous demande ce que vous faites des articles 58 et 59, qui sont suspendus.
M. Cordeau: Et l'article 60.
Le Président (M. Laplante): Et l'article 60.
M. Cordeau: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Les articles 58 et 60 sont
suspendus. Voulez-vous revenir à l'article 58 tout de suite?
M. Tardif: Un moment, M. le Président, si vous le
permettez; le temps de rassembler... C'est le droit d'appel à la
Commission de transport des modifications de circuits. M. le Président,
là-dessus, effectivement, je suis prêt, après examen de la
question, à faire droit à la requête de l'Opposition.
L'amendement contenu dans le projet de loi 38, encore une fois, visait à
remettre de façon la plus complète possible aux élus le
contrôle de cet organisme qui s'appelle la Commission de transport. Il ne
s'agit pas de leur enlever, donc la ligne prévue dans la loi va rester
la même en ce sens que les décisions du conseil d'administration
de la CTCUQ vont d'abord devoir être acheminées au comité
exécutif de la communauté urbaine, puis au grand conseil de la
communauté qui pourra trancher ces questions de parcours et de tarifs,
mais il y aura quand même, en plus de cela, possibilité d'en
appeler à la Commission des transports. Donc, il y a un amendement, M.
le Président, un papillon à 43a. Non, je m'excuse.
Le Président (M. Laplante): C'est l'article 58.
M. Tardif: On m'informe que les papillons sont à la
photocopie.
M. Garneau: Est-ce que je comprends, M. le Président,
que...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Jean-Talon.
M. Tardif: Je m'excuse, mais on m'informe que, d'après les
renseignements qu'ils avaient au ministère, la commission devait
siéger ce soir et non cet après-midi.
M. Gratton: C'est vrai aussi.
M. Garneau: C'est exact aussi.
M. Tardif: C'est la raison pour laquelle on s'était
fié qu'on aurait le reste de l'après-midi pour imprimer les
papillons et tout cela, mais...
M. Garneau: Oui, parce qu'il y avait eu, je crois, une
indication...
M. Tardif: Une entente avec M. Goldbloom et...
M. Garneau: Oui, parce qu'il était absent, ce qui explique
son absence. Mais si je comprends les propos du premier ministre... du ministre
des Affaires municipales il ne faut pas aller trop vite; même si
certains membres du PQ ont demandé la démission du premier
ministre, je ne crois pas que le ministre des Affaires municipales en soit
là mais si je comprends bien c'est que vous
suggérez...
M. Tardif: Non, mais il y a des lapsus révélateurs
de la part de certains députés. Je m'excuse.
M. Garneau: Peut-être qu'une fois premier ministre il
réglerait le problème de la ville de Laval.
Vous suggérez que l'article 58 du projet de loi 38 soit
simplement aboli et vous renuméroteriez les articles. Est-ce que c'est
cela que vous dites?
M. Tardif: Non, je ne pense pas, M. le Président, parce
que...
M. Gratton: Parce qu'on réfère à des
décisions de la commission, alors, il doit sûrement y avoir des
amendements de concordance.
Le Président (M. Laplante): Seriez-vous d'accord qu'on
revienne aux articles 58 et 60, lorsqu'on aura les textes, M. le ministre?
Seriez-vous d'accord pour qu'on suspende les articles 58 et 60, qu'on
revienne...
M. Tardif: Je l'ai ici l'amendement; il est arrivé.
Le Président (M. Laplante): II est arrivé?
M. Tardif: Les autres ne l'ont pas.
Une Voix: Les autres vont le recevoir tantôt.
M. Garneau: Je ne veux pas faire de chichi, mais si ça
accommode, on peut en remettre l'étude à ce soir, si ça
peut...
M. Tardif: Cela s'en vient, c'est écrit, on vient de m'en
remettre une copie. L'idée générale était de
maintenir un droit d'appel, il faut répéter.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je peux faire une
suggestion? Suspendons les articles 58 et 60, peut-être qu'ils le sont
déjà, passons à l'article 67 et autres; peut-être
qu'on pourra y revenir et, à ce moment-là, on aura probablement
les photocopies.
Des Voix: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Tout le monde est
d'accord?
M. Tardif: D'accord, très bien.
Le Président (M. Laplante): Article 67.
M. Garneau: Seulement une indication. La réponse à
l'article 60 ne sera pas la même, j'imagine? Ou est-ce qu'il y aura un
autre papillon?
M. Tardif: II y aura un autre papillon, M. le
Président.
M. Garneau: D'accord.
M. Tardif: Deux papillons, pour les articles 58 et 60.
M. Garneau: D'accord.
Suppression du BAEQM
Le Président (M. Laplante): Article 67.
M. Garneau: M. le Président, j'avais commencé
à poser certaines questions au ministre des Affaires municipales,
à l'occasion de cette intégration du Bureau d'assainissement des
eaux du Québec métropolitain à la Communauté
urbaine de Québec qui deviendra une responsabilité juridique et
directe de la communauté. J'avais demandé au ministre s'il y
avait eu des ententes en ce qui a trait au partage des coûts ou si c'est
l'intention du ministre de laisser à la communauté urbaine
l'obligation de répartir les coûts suivant une formule à
être déterminée ou la même prévue dans la loi
du bureau d'assainissement, ou si une entente est bientôt
envisagée pour répondre aux requêtes contenues dans le
rapport du mois de septembre du bureau d'assainissement où on
référait à une requête, ou à des discussions
qui avaient eu lieu entre le BAEQM et le ministère pour que le
gouvernement supporte les deux tiers des coûts des intérêts
du service de la dette et du remboursement en capital des dépenses
effectuées.
M. Tardif: M. le Président, j'avais effectivement
commencé à répondre au député de Jean-Talon
juste avant l'ajournement des travaux de cette commission la semaine
dernière, pour rappeler d'abord que la Loi du BAEQM prévoyait une
contribution gouvernementale de $11 500 000 au coût de l'assainissement
des eaux. C'est, de mémoire, l'article 35, qui prévoyait le
versement de ce montant. Voilà, le Bureau d'assainissement des eaux du
Québec, chapitre 56 des lois de 1968, article 35, qui disait:
"Le ministre des Affaires municipales peut, aux conditions et de la
manière déterminées par le lieutenant-gouverneur en
conseil, accorder au bureau une subvention de $11 500 000 payable en dix
versements annuels consécutifs à compter de l'exercice financier
1968/69 et le premier de ces versements qui peut atteindre une somme de $1 500
000 est pris à même le fonds consolidé du revenu."
M. le Président, au cours de ses dix années d'existence,
le gouvernement a non seulement versé effectivement au BAEQM ce montant
de $11 500 000, mais a versé, dans les faits, $26 500 000,
c'est-à-dire $15 millions de plus que ce que la loi
prévoyait.
L'ensemble des travaux du BAEQM se chiffre présentement, me
dit-on, dans l'ordre de $74 millions. Evidemment, cette contribution d'à
peu près $26 500 000 se chiffre à peu près au tiers du
coût total des investissements.
Or, j'ai également fait état, au cours de mon discours de
deuxième lecture, de ce que le gouvernement du Québec, en ce qui
concerne l'épuration, l'assainissement des eaux dans la région de
Québec, allait respecter, malgré les dispositions de la loi
à l'époque, qui limitaient la contribution gouvernementale
à $11 500 000 de la même manière, je pense, que l'ancien
gouvernement avait reconnu que ce montant n'était pas suffisant et avait
augmenté sa contribution à $26 000 000, c'est-à-dire $15
000 000 de plus, nous allons respecter, dis-je, le même barème qui
a été utilisé pour les deux autres communautés,
c'est-à-dire que le gouvernement du Québec va assurer 50% du
coût de l'épuration, de l'assainissement des eaux, dans la
région de Québec.
Ceci laisse à la communauté non pas 50%, mais bien 33
1/3%, puisque la Société centrale d'hypothèques et de
logement, par voie de remise gracieuse sur des prêts ou d'une partie de
l'intérêt, donne en quelque sorte une subvention de l'ordre de 16
2/3%. C'est donc le même pattern, le même modèle de
distribution que dans le cas de la CUM. Le gouvernement du Québec
fournit 50%; la communauté urbaine, 33 1/3%; la Société
centrale d'hypothèques, 16 2/3%. (16 heures)
J'ai cité le cas de la CRO qui est le seul où cette
proportion n'est pas respectée, pour deux intervenants. Elle l'est pour
le gouvernement du Québec qui verse 50% là aussi, sauf que, dans
le cas de la CRO, la contribution fédérale est de 33 1/3%, en
plus de celle de la SCHL et de celle de la CCN, et celle de la
communauté est de 16 2/3%. Je compte recommander au Conseil du
trésor, au Conseil des ministres d octroyer à la
Communauté Urbaine de Québec une subvention qui assure une
contribution du gouvernement égale encore une fois à 50%. Si on
enlève des $74 millions des investissements actuels les montants
déjà alloués, les montants reçus de la
société centrale, la somme qui resterait à être
versée pourrait s'élever à peu près à $11
millions qui seront étalés sur une période habituelle qui
est de dix ans dans ces cas-là.
M. le Président, évidemment, le problème dans le
cas du BAEQM... Je vous ferai remarquer que ce n'est pas un cadeau
empoisonné qui est fait à la communauté, puisque les
municipalités membres de la communauté étaient les
mêmes que celles qui étaient membres du BAEQM à une
exception près qui était celle de Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport.
C'est donc que ces mêmes contribuables devaient assumer le service de la
dette, de I'épuration. Qu'ils le fassent par le biais de la CUQ ou du
BAEQM, cela n'en change pas la réalité et cela ne change pas le
fait également que cette répartition aurait dû se faire il
y a longtemps et qu'elle n'a jamais été effectuée.
La question du député de Jean-Talon comportait un
élément supplémentaire, à savoir si les
dispositions contenues dans la Loi actuelle du BAEQM concernant la
répartition seront reprises? La réponse, c'est oui,
substantiellement. Ceci est contenu dans un papillon, à l'article 67.
Est-ce que ce papillon sur l'article 67 a été distribué?
Il a trois pages, ce papillon, dans lequel on dit je ne crois pas
nécessaire d'en faire la lecture en entier, dans la mesure où
vous l'avez, dûment imprimé ...
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'on peut
considérer, par exemple, qu'aux fins du journal des débats,
l'article 67 n'est pas comme dans le projet de loi...
M. Tardif: II est remplacé par le papillon...
Le Président (M. Laplante):... il est remplacé par
un papillon entier.
M. Tardif: ... en entier. C'est cela. A la page 2 de ce papillon,
dans le quatrième paragraphe, on dit: "Les municipalités
mentionnées à l'annexe D sont responsables des dettes du bureau
d'assainissement. Ces dettes sont réparties entre ces
municipalités en proportion soit de l'évaluation totale des
immeubles situés dans leur territoire telle que portée à
leur rôle d'évaluation, soit de leur population, soit du nombre
d'unités de logement situées dans leur territoire, soit du volume
des eaux déversées par chacune de ces municipalités dans
les ouvrages administrés par le bureau d'assainissement
immédiatement avant la date mentionnée au sixième
alinéa, ou en proportion à la fois de plus d'un de ces
critères ou de tout autre critère approuvé par la
Commission municipale et le ministre responsable de l'application de la Loi de
la qualité de l'environnement. Lorsque les ouvrages mentionnés au
septième alinéa ne bénéficient qu'à une
partie du territoire d'une de ces municipalités, les dettes sont
réparties en tenant compte de cette partie du territoire seulement".
On dit plus loin: "La communauté détermine, par
résolution, la quote-part payable par chacune des municipalités;
une telle résolution doit, pour être valable, recevoir
l'approbation de la Commission municipale de Québec".
M. de Belleval: Est-ce qu'on peut avoir une copie de cette
résolution?
M. Tardif: Cela a été distribué la semaine
dernière, à ce qu'on me dit, dans le paquet, dans l'enveloppe qui
contenait l'ensemble des amendements.
M. de Belleval: Malheureusement...
M. Tardif: M. le Président, si je voulais résumer
la question du député de Jean-Talon ou certains
éléments: Quelle sera la contribution du gouvernement du
Québec? La réponse, c'est 50%. Deuxième question: Est-ce
que les municipalités membres ou la communauté devront faire la
répartition? La réponse, c'est oui. Comment? La loi leur offre
une possibilité, un éventail de perspectives et de
possibilités.
M. Garneau: M. le Président, avant de revenir sur le fond
de la question relativement au papillon ou le nouvel article 67 du projet de
loi 38, je comprends que les municipalités ont été
consultées là-dessus et sont d'accord non pas sur le fond, mais
sur la forme au moins. On s'entend sur le sens véritable des termes ou
s'il n'y a pas eu consultation, seulement une question de détail...
M. Tardif: M. le Président...
M. Garneau: ... comme tous les autres papillons qui ont
été...
M. Tardif: M. le Président, je voudrais simplement
rappeler au député de Jean-Talon que l'article 67 reprend,
à peu de choses près, l'article 31 de la loi du BAEQM sur ce
plan-là.
M. Garneau: Oui, mais je voulais savoir... Il n'y a pas eu de
représentation de faite depuis ce nouveau papillon?
M. Tardif: Non. Ce papillon a été remis aux
municipalités mêmes... Un moment! Oui, j'ai eu une lettre
effectivement. Un instant! J'ai eu une lettre du président, M. Pageau,
en quatre points. Je veux m'assurer s'il n'y avait pas un des points qui
portait là-dessus.
Je cite le président qui me fait des remarques en quatre points:
"Un article nouveau devrait être ajouté au projet de loi pour
donner à l'actuel conseil de la CUQ la responsabilité de
décider de la répartition des frais du BAEQM payables en 1979.
Lors d'une assemblée du BAEQM à laquelle ont participé les
maires de la région vendredi dernier, tous on convenu qu'il serait plus
logique que le conseil de la CUQ, qui héritera du BAEQM comme service
interne prochainement, se prononce sur la répartition payable en 1979,
d'autant plus que cette décision dépend du résultat des
conversations en cours avec vous concernant l'aide gouvernementale au
financement des services...", etc.
Si j'ai bien lu l'article 67, il est dit: La communauté
décide. Lorsqu'on demande que ce soit le conseil, c'est
précisément ça.
M. Garneau: En fait, j'ai posé la question bien
naïvement.
Une Voix: Quand la loi entre-t-elle en vigueur?
M. Pelletier (Jean): M. le Président, si vous permettez,
le problème, c'est de savoir quand la loi entre en vigueur. Si la
répartition payable...
Le Président (M. Laplante): Un moment, M. le maire! Je
croyais que...
M. Tardif: ... entendre des représentations, je vais
demander qu'on ajourne quelques minutes pour qu'on puisse rencontrer les gens
s'il y a lieu et reprendre les débats.
Le Président (M. Laplante): Non, c'est parce qu'on n'a pas
l'habitude de le faire. Je le regrette, M. le maire.
M. le député de Jean-Talon.
M. Tardif: Si la commission veut suspendre ses travaux...
Le Président (M. Laplante): Si vous en sentez le besoin,
d'accord.
M. Caron: On pourrait suspendre quelques minutes pour que le
maire de Québec puisse nous faire son exposé.
Le Président (M. Laplante): La commission suspend ses
travaux cinq minutes.
Suspension de la séance à 16 h 8
Reprise de la séance à 16 h 20
Le Président (M. Laplante): L'article 67 est suspendu?
M. Garneau: On laisse l'article 67 de côté pour la
formulation, mais je voudrais revenir sur les coûts. Si j'ai bien
compris...
M. Tardif: ... de regarder la forme...
M. Garneau: Oui. C'est pourquoi je voulais, tout à
l'heure, distinguer entre la rédaction de l'article 67 tel que
formulé maintenant et l'autre partie. Alors, je laisse de
côté la formulation en espérant qu'une solution juridique
soit trouvée.
Le Président (M. Laplante): Cela veut-il dire qu'on
continue à l'article 67? On ne le suspend pas?
M. Garneau: Oui. Il y a d'autres points.
Le Président (M. Laplante): Alors, on continue l'article
67.
M. Tardif: En dehors de la question de la forme.
M. Garneau: Oui. C'est cela. En dehors de la question de la
forme. On reprend les travaux?
Le Président (M. Laplante): Oui. Ils sont repris.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président. Je voudrais
préciser une chose. Ces éléments qui viennent de nous
être soumis n'étaient pas dans la lettre reçue de la
Communauté urbaine de Québec. J'ai lu le passage et je ne vois
pas comment cela était reflété dans la lettre. On en prend
connaissance, si bien qu'on n'a pu se préparer sur cet
élément, mais enfin.
Le Président (M. Laplante): Oui. Les travaux sont repris
déjà.
M. Garneau: Mettant de côté la forme de l'article
67. Les autorités juridiques qui auront à prendre la
décision quant au partage des coûts, je voudrais revenir sur ces
coûts. Tout à l'heure, le ministre nous a parlé d'un
coût de $74 000 000. Est-ce le coût estimatif des travaux du BAEQM
qui seraient complétés suivant les indications contenues au
rapport de septembre 1978? En d'autres termes, s'agit-il là du total de
l'installation des égouts collecteurs et des diffuseurs et une fois ces
$74 000 000 terminés, l'ensemble de la responsabilité qui avait
été confiée au BAEQM aura été
complété?
M. Tardif: Je crois effectivement que le montant de $73 000
000... Coût des travaux: $63 700 000; installations existantes: $7 300
000 pour $73 050 000.
M. Garneau: Dans le rapport du mois de septembre, on
réfère à des travaux à compléter. On dit,
par exemple, à la page 4: "Les ingénieurs ont presque
terminé la confection des plans des travaux devant desservir la
cité de Sillery, la cité universitaire et le versant sud de
Sainte-Foy. Tel que mentionné dans notre rapport de mars 1978, les
travaux de construction ne débuteront qu'après la signature d'un
protocole d'entente à intervenir entre le gouvernement du Québec
et le BAEQM en vertu duquel, etc.." Dans ces $74 millions, ces travaux ne sont
pas estimés?
M. Tardif: Non. Là-dessus, c'est un peu comme dans le cas
de la CUM où il y a un calendrier des travaux pour le versant nord, par
exemple, pour un montant X. S'il y a d'autres travaux, évidemment...
M. Garneau: Le ministre est-il en mesure de nous dire quel serait
le coût estimatif, à l'heure actuelle de ces travaux? Ce que je
cherche à obtenir, c'est un peu le coût total pour essayer de
comprendre ce que signifieront les 50% tout à l'heure. Est-ce que c'est
$100 millions, $125 millions, $130 millions?
M. Tardif: M. le Président, je ne puis prendre aucun
engagement sur les investissements futurs, d'autant plus que cette étude
de la dépollution des cours d'eaux relève de mon collègue
de l'environnement, d'une part. D'autre part, considérant
également le fait que les contributions du gouvernement
fédéral à ces programmes sont présentement remises
en question, je ne saurais m'engager pour l'avenir à ce sujet. Tout ce
que je puis dire ici, c'est que, pour les travaux effectués, nous allons
encore une fois accorder cette contribution gouvernementale de 50%.
M. Garneau: Alors, comme on n'a pas le coût estimatif des
travaux une fois complétés, je voudrais revenir sur ce coût
de $74 millions. Dans le document du BAEQM du mois de septembre 1978, aux pages
7 et suivantes, surtout à la page 7, on donne la dette à long
terme au 31 juillet 1978 et, dans cette dette à long terme, on se
réfère à des prêts qui ont été
effectués par la Société centrale d'hypothèques et
de logement, à des prêts effectués par l'Office de
planification et de développement et aussi à des obligations
garanties à fonds d'amortissement. J'imagine que c'est la
communauté qui a emprunté directement. Le ministre vient de nous
dire que, dans son programme de répartition des coûts, le
Québec s'engagerait à verser ou à couvrir 50% des
coûts, le fédéral ou la Société centrale
d'hypothèques et de logement, à travers son programme, oublie
l'équivalent de 16%, mais ces 16%, dans le cas des financements à
long terme, sont de $22 millions de la Centrale d'hypothèques sur $39
millions. Alors, la partie je ne sais pas comment je pourrais appeler
cela la partie qui est oubliée de la part de la Centrale
d'hypothèques, c'est-à-dire l'équivalent d'à peu
près 16%, ne couvrirait qu'une partie du coût. Qu'est-ce qui
arrive des autres? Est-ce que c'est le gouvernement du Québec qui va
compléter les 16% des autres?
M. Tardif: II y a, M. le Président, un problème de
définition des équipements individuels pour se raccorder à
ce réseau et qui ont été coupés par la
Société centrale d'hypothèques et de logement dans les
faits. Sur cette question des équipements individuels, il y aurait
peut-être lieu de revoir quelle serait la contribution gouvernementale et
si elle sera de 50% dans ce cas-là également, mais je ne peux
m'engager, à ce moment-ci, avant d'avoir consulté mon
collègue de l'environnement.
M. Garneau: M. le Président, j'avais commencé
à dire, la semaine dernière, qu'il me semblait que l'article 67
était le transfert même si, sur le plan de la logique
administrative, je serais d'accord pour dire que le BAEQM devienne une partie
intégrante de la communauté urbaine. Je m'aperçois que
l'expression que j'employais de cadeau de Grec ressemble un peu à
ça. Je ne veux pas blâmer le ministre d'une façon
particulière. Tout à l'heure, il référait au fait
que déjà, dans la loi du BAEQM, il y avait un plan de
répartition qui était compris, répartition des coûts
de cet aménage-
ment de l'épuration des eaux, du moins la collection des eaux
usées.
Il faut bien comprendre qu'en 1968, quand le gouvernement qui
était en place à ce moment-là avait voté la loi du
BAEQM, on visait un objectif. Imaginez-vous bien que le ministre aujourd'hui,
après dix ans, malgré tous les fonctionnaires qui travaillent
avec lui, n'est pas en mesure de déterminer le coût
véritable des travaux une fois complétés. Il faut bien
comprendre que le gouvernement de l'Union Nationale, en 1968, quand il a
adopté la loi, établissait un objectif, lui aussi, et il donnait
les sommes pour partir.
Le gouvernement qui a suivi, comme vous l'avez mentionné tout
à l'heure, a ajouté à ces subventions, de telle sorte
qu'on est rendu, d'après ce que vous dites, maintenant, à $26
millions. Le dernier rapport indiquait $25 millions. Tout ça indique
jusqu'à quel point les gouvernements qui se sont succédé
avaient pris cette question d'épuration des eaux, surtout de
l'organisation primaire en vue de l'épuration des eaux... Parce
qu'actuellement, il semblerait qu'il n'y a que des diffuseurs, quand il y aura
des usines d'épuration, si tel est le cas, les coûts vont
augmenter.
Je me surprends un peu qu'on transfère ça à une
structure politique qui va avoir une bonne partie des pouvoirs et que cette
répartition des coûts n'ait pas été encore
réglée. C'est pourquoi j'ai soulevé cette question tout
à l'heure et il me semble extrêmement important, pour les
contribuables de la région métropolitaine de Québec, que
cette question soit soumise le plus rapidement possible à une
décision. Je formule le voeu que la capitale provinciale, que
constituent Québec et sa région, soit aussi bien traitée
que la capitale nationale. Même s'il n'y a pas de commission de la
capitale nationale à Québec, il reste quand même que le
gouvernement du Québec y joue un rôle, à cause de ses
immeubles, à cause de ses édifices, à cause du fait que
c'est une ville historique.
Je considère que la Communauté urbaine de Québec
devrait être traitée aussi généreusement, face
à ses contribuables, que la région de la capitale nationale, pour
ce qui est de la partie québécoise de cette région de
l'Outaouais. En plus du fait que la région de l'Outaouais recevait
déjà des subventions pour d'autres types d'activités, je
voudrais suggérer au ministre de revoir ce dossier de Québec
des conditions qui puissent se comparer à celles qui existent
pour les contribuables québécois de la région de la
capitale nationale.
M. Tardif: M. le Président, je sais que le
député de Jean-Talon est habitué de calculer rapidement.
S'il a fait un petit calcul rapide quand j'ai annoncé une contribution
gouvernementale de 50%, il a dû se rendre compte que cela implique une
contribution gouvernementale de $11 millions, à la Communauté
urbaine de Québec, en sus de ce qui avait déjà
été versé.
D'accord? (16 h 30)
M. Garneau: Je comprends bien, mais il reste quand même
qu'on n'a pas démêlé encore sur quoi porterait la
participation fédérale. Si je prends les proportions de $22
millions sur $39 millions, c'est-à-dire $22 millions sur $40 millions,
en chiffres ronds, cela veut dire que les 16% de remise ne s'appliqueraient que
sur 50% de la dette, de telle sorte que, en supposant que la formule du
ministre s'appliquait in extenso, il y aurait quand même une part plus
grande que 33% qui devrait être portée par les contribuables
propriétaires et locataires de la région métropolitaine de
Québec. Il y aurait un pourcentage de 16% qui ne s'appliquerait pas sur
la partie qui n'est pas financée par la Société Centrale
d'hypothèques et de logement. C'est pour cela que je posais la question
tout à l'heure.
Je ne veux pas discuter ici tout le budget qui sera alloué
à cette commission de transport, mais, connaissant la propension du
ministre à couper dans les budgets sur lesquels certains organismes
municipaux et régionaux s'étaient basés pour ne pas
la nommer, la ville de Laval je ne voudrais pas que les contribuables de
la région de Québec se retrouvent dans la même situation et
que cet article 67 devienne ainsi un cadeau de Grec avec lequel les
édiles municipaux seront aux prises, par le biais de leur
communauté urbaine.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: M. le Président, je suis très
heureux d'entendre les paroles du député de Jean-Talon en ce qui
concerne sa sollicitude envers ce qu'il a appelé la capitale
provinciale. Il parle d'un cadeau de Grec. Je dois dire que le cadeau de Grec
n'est pas créé par le projet de loi 38. Les municipalités
membres de la communauté sont aux prises depuis la formation du BAEQM
avec ce que le député de Jean-Talon a appelé un cadeau de
Grec. Le transfert administratif que nous faisons maintenant ne change rien
à la réalité financière qui existe depuis la
création du BAEQM et les conséquences de cette
réalité pour les municipalités membres du BAEQM. Donc, il
n'y a pas de cadeau de Grec, mais il y a le projet de loi 38. On ne fait que
ramener sous son vrai chapeau politique, directement, le contrôle des
opérations d'épuration des eaux dans la région de
Québec. Mais cela n'a aucune conséquence nouvelle sur le plan
financier, ni favorablement, je l'admets, mais ni défavorablement.
Deuxièmement, le député de Jean-Talon dit:
Cependant, nous devrions avoir vis-à-vis des municipalités
membres de la Communauté urbaine de Québec la même
sollicitude que le gouvernement fédéral, si j'ai bien compris,
envers sa capitale nationale.
Je trouve que c'est un principe tout à fait correct. Je remercie
le député de Jean-Talon, comme je l'ai dit tantôt, de sa
sollicitude à cet égard, à l'égard de la
Communauté urbaine de Québec. Je lui dis cependant: Merde!
Pourquoi, depuis sept ans, quand il a été ministre des
Finances, n'a-t-il pas fait preuve de sollicitude particulière
vis-à-vis de la capitale dite provinciale, comme il l'a qualifiée
lui-même, et n'a-t-il pas établi, à ce moment-là, un
programme de financement par le Québec des dépenses du BAEQM,
selon la formule qui existait déjà à cette époque
pour la région de Hull-Ottawa? Je ne dis pas cela sur une base
partisane, mais, comme député de la région de
Québec, j'avoue qu'il aurait facilité mon travail actuel et celui
de mes collègues également, si, à cette époque, il
avait mis en pratique le principe qu'il vient de nous exposer. On est
obligé de tout refaire à zéro, de ce point de vue, M. le
Président, en ce qui concerne la capitale que nous nous appelons la
capitale nationale des Québécois.
Nous allons, bien sûr, mes collègues et moi, nous pencher
sur cette question. On le fait actuellement avec le ministre des Finances et le
ministre des Affaires municipales. Mais je dois dire qu'on prend une situation
financière, en ce qui concerne la Communauté urbaine de
Québec, en très mauvais état, parce que, dans le
passé, on ne s'en est pas occupé vraiment beaucoup, en tout cas,
pas sur le même pied que lui-même a mentionné,
c'est-à-dire sur le même pied que le gouvernement
fédéral l'a fait pour sa capitale nationale. Je ne dis pas qu'il
ne s'est rien fait. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de subventions, mais pas
sur le même pied. Lui-même l'a mentionné.
Il reste que justement dans nos lois ou dans nos règlements,
pendant les six ans où il a été président du
Conseil du trésor, député de la région de
Québec, il n'a pas mis sur pied un tel programme de financement aussi
avantageux que celui dont bénéficie déjà la
région de l'Outaouais, ce qui me fait dire qu'on est obligé de
faire le travail à partir de zéro. Ce travail, d'ailleurs, on le
retrouve sur d'autres aspects du financement des activités municipales
sur le territoire de la capitale du Québec, non pas seulement dans le
domaine de l'aménagement des eaux. De toute évidence, les
Québécois, dans le passé, les députés de la
région de Québec, les gouvernements qui nous ont
précédé n'ont pas accordé à leur capitale le
même intérêt, financier et autres, que le gouvernement
fédéral a accordé à la capitale du Canada.
C'est notre intention de faire quelque chose dans ce sens-là,
mais il est sûr que, s'il y avait eu du travail de fait, la forêt
qu'on a à abattre serait un peu moins grosse.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, on a fait allusion...
M. Garneau: Si le député me le permet, avant qu'il
ne change de sujet...
Le Président (M. Laplante): Cédez-vous votre droit
de parole, parce qu'il y en a d'autres qui veulent parler? M. le
député de Jean-Talon.
M. Garneau: Évidemment, c'est difficile de suivre le
débat lorsque le député de Charlesbourg s'en mêle.
Tout à l'heure, son ministre, le ministre de son gouvernement a pris la
peine de dire que le gouvernement précédent avait
été extrêmement généreux en faisant passer de
$11 millions à $25 millions les subventions au BAEQM de telle sorte
qu'il n'a pas eu, effectivement, à faire des répartitions. Dans
ses propos actuels, le député de Charlesbourg dit exactement le
contraire. Je ne veux pas entreprendre ici un débat. S'il veut le faire
et que le président nous le permet, je veux bien reprendre ce qui s'est
fait dans la région de Québec sur le plan des finances
municipales, tant pour la ville de Québec que pour la région
métropolitaine, que ce soit dans le domaine du transport, que ce soit
dans l'aménagement des sites historiques, que ce soit au niveau de la
communauté urbaine comme telle. On va additionner les sommes d'argent
qui ont été mises en place, mais je ne pense pas qu'on
avancerait...
M. Guay: ... obtenus aussi.
M. Garneau: Cela dépend du point de vue. Je pourrais
discuter de cela aussi, si le président nous permet d'élargir
aussi grandement le débat de cet article. Ce que je voulais surtout
mentionner, c'est qu'il s'agit d'un coût considérable qui a
été lancé, en 1968 et, je crois, de bonne foi, par un
gouvernement qui avait décidé je pense que c'était
visible aussi d'entreprendre les travaux sans trop connaître
exactement c'était justifié, je crois dans quelle
galère on embarquait; mais le travail devait être fait. Le travail
est maintenant assez avancé. Ce que j'essaie de dire au gouvernement
c'est que, maintenant qu'une grande partie des travaux sont
complétés et qu'il faut en arriver à un partage, à
cause de la façon dont la dette à long terme est
constituée, la formule qu'il propose de 50% des coûts a des
guets-apens qu'il faudra analyser. D'ailleurs, le ministre m'a promis qu'il
allait les regarder attentivement. J'ai ajouté qu'il serait
peut-être intéressant que le gouvernement du Québec traite
la capitale provinciale du Québec, sur le plan financier face aux
électeurs, de la même façon qu'un autre secteur du
Québec, pour d'autres raisons, a été traité. Je
pense que le message est passé, puisque le député de
Charlesbourg a dit qu'il allait apporter la même sollicitude que
j'apporte au règlement de cette question.
M. de Belleval: M. le Président, seulement un dernier mot
là-dessus. Je ne veux pas...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlesbourg, M. le député de Vanier. M. le député
de Vanier.
M. de Belleval: Puis-je terminer avant là-dessus, M. le
Président?
Le Président (M. Laplante): Non, ce n'est pas un combat
qu'on fait là.
M. de Belleval: M. le député de Vanier, me
permettez-vous de terminer sur cette question?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous cédez
votre droit de parole, ou quoi?
M. Bertrand: Je n'ai pas d'objection que le député
de Charlesbourg fasse un petit propos là-dessus, mais je ne voudrais pas
perdre mon droit de parole.
M. de Belleval: M. le Président, je suis intervenu sur un
aspect bien précis de la déclaration du député de
Jean-Talon dans le sens que...
Le Président (M. Laplante): Je serai obligé de vous
rappeler à l'ordre, M. le député de Charlesbourg.
M. de Belleval: Je veux terminer sur cette
question-là.
Le Président (M. Laplante): On va retourner à
l'article 67.
M. de Belleval: C'est ce que je veux dire, c'est ce que je veux
faire, je parle du...
Le Président (M. Laplante): Je ne veux pas de
réponse entre deux. Si vous avez des choses constructives à
apporter à l'article 67, elles seraient bienvenues à ce
moment-ci.
M. de Belleval: Je m'excuse, M. le Président, mais vous
n'êtes pas juge de savoir si mes interventions sont instructives ou
constructives ou pas, je vous le rappelle. Deuxièmement, je veux
intervenir sur l'article 67.
Le Président (M. Laplante): Je vous rappelle à
l'ordre, M. le député de Charlesbourg. J'ai compris le
début de votre intervention qui était une réponse à
celle du député de Jean-Talon.
M. de Belleval: Je veux intervenir sur l'article 67, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Sur l'article 67,
allez-y.
M. de Belleval: Le député de Jean-Talon est
intervenu en disant que l'article 67, tel que rédigé, donnait
peut-être lieu au transfert de ce qu'il a appelé un cadeau de Grec
de la part du gouvernement, des actifs et, bien sûr, du passif du BAEQM
à la Communauté urbaine de Québec. J'ai expliqué
que, de ce point de vue, la loi ne change pas les obligations des
municipalités de la communauté. Elle ne change et ne fait que
préciser l'autorité politique des municipalités et de la
Communauté urbaine de Québec comme telle sur les activités
du BAEQM. Cela ne change absolument rien en ce qui concerne les
responsabilités financières de ces mêmes
municipalités. Je pense que, de ce point de vue, je ne mêle pas
les cartes. C'est plutôt le député de Jean-Talon qui, par
son expression, tentait de faire croire peut-être que nous changions la
situation financière des municipalités par le projet de loi 38 en
ce qui concerne les dettes du BAEQM.
Deuxièmement, il a complété son intervention en
disant que son gouvernement, de l'avis même du ministre actuel des
Affaires municipales, avait été généreux en
augmentant la subvention de tant de millions à tant d'autres millions.
Le problème n'est pas dans les chiffres absolus, il le sait très
bien; il est dans le pourcentage de la contribution du gouvernement du
Québec au total des dépenses. Là-dessus, ce qu'il nous a
fait, c'est un appel du pied en disant: On espère qu'en ce qui concerne
le pourcentage final de la subvention du gouvernement du Québec, pas en
ce qui concerne le montant absolu, vous serez aussi généreux
envers la communauté urbaine que le gouvernement fédéral
l'a été envers la Communauté urbaine d'Ottawa-Carlton, je
suppose, et la Communauté régionale de l'Outaouais.
Tout que je veux répéter là-dessus, c'est qu'il
n'en tenait qu'à lui, quand il a été ministre des
Finances, de mettre sur pied un programme qui aurait amené cette
subvention au même pourcentage que celui qui était
déjà, à ce moment, consenti pour la Communauté
urbaine de l'Outaouais. Aujourd'hui, nous avons le fardeau, quels que soient
les montants en chiffres absolus qui ont déjà été
donnés, de prendre une décision à cet effet, mais ces
montants absolus, qui ont déjà été donnés
par les anciens gouvernements, ne couvrent même pas 50% des coûts
qui ont déjà été encourus par le BAEQM, alors qu'on
sait très bien que, dans le cas de la Communauté régionale
de l'Outaouais, celle-ci a eu au moins 50% du gouvernement du Québec. Je
me dis que, pendant les six années où vous avez été
ministre des Finances ou aux affaires... vous n'avez même pas
donné à la Communauté urbaine de Québec les
montants auxquels elle aurait eu droit quand on compare avec ce que vous avez
fait pour la Communauté régionale de l'Outaouais durant la
même période. Donc, on a le problème sur le dos. On va s'en
occuper.
M. Garneau: Vous avez été élus pour
cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je pense qu'on passe à
côté du sujet. Il ne s'agit pas nécessairement de savoir
quel gouvernement paiera quel pourcentage de quelle estimation. Ce qui est
important, dans le fond, c'est combien, en dollars, les contribuables de la
région de Québec devront payer. C'est ce qui importe. Je pense
que c'est cela que le député de Jean-Talon a voulu faire
ressortir. Prenons, si vous voulez, l'exemple de la région de
l'Outaouais. Je voudrais en même temps corriger des affirmations qu'a
faites le ministre des Affaires municipales en deuxième lecture, dans sa
réplique, et qu'il a répétées cet
après-midi, en disant: Le gouvernement du Québec paie 50% des
coûts dans l'Outaouais. Ce n'est pas exact. Je vais vous donner les
chiffres exacts. A comparer aux
$74 millions de l'estimation des coûts ici à Québec,
à la Communauté régionale de l'Outaouais, les estimations
sont de $120 millions au total. Il y a une entente tripartite entre la
Communauté régionale, le gouvernement fédéral, en
l'occurrence la Commission de la capitale nationale, et le gouvernement du
Québec. Les trois participent à un tiers des coûts, sauf
que, dans les deux tiers que consent, sous forme de prêt, la
Société centrale d'hypothèques et de logement, deux tiers
de $120 millions, $80 millions, il y a 25% de cela, c'est-à-dire 16 2/3%
des $80 millions, qui ne sont pas remboursables, qui sont une subvention, c'est
$20 millions. Si on ajoute à ces $20 millions, qui sont une subvention
du fédéral, les $40 millions qui sont le tiers des $120 millions
que s'est engagée à payer la Commission de la capitale nationale,
on se retrouve à $60 millions, c'est-à-dire 50% des coûts
qui sont payés par le gouvernement fédéral. On ajoute
à ces 50% le tiers qui est payé par le gouvernement du
Québec, qui est de $40 millions, et on se retrouve avec un total
contribué par le fédéral de $60 millions, par le
provincial, de $40 millions, avec un solde de $20 millions qui, lui, est
payable et à répartir sur l'ensemble du territoire de la
communauté régionale. Ces $20 millions des $120 millions
représentent 16%. C'est là, M. le Président, tout
l'objectif de l'exercice qu'a fait le député de Jean-Talon. Si le
gouvernement antérieur... (16 h 45)
M. de Belleval: II en veut davantage.
M. Gratton: C'est exact qu'il en veut davantage. On veut que le
gouvernement du Québec, qui est responsable...
M. de Belleval: II a donné l'Outaouais en exemple.
M. Gratton: Exactement! Le gouvernement du Québec d'alors
a fait en sorte que les contribuables de l'Outaouais ne paient que 16%. C'est
ce qu'on vise; non pas nécessairement que les contribuables de la ville
de Québec ou de la région de Québec ne paient que 16%,
mais sûrement que les contribuables de la région de Québec
en paient le moins possible.
M. de Belleval: Vous allez intervenir auprès du
gouvernement d'Ottawa pour qu'il vienne payer dans la région de
Québec, c'est ça?
M. Gratton: M. le Président, je pense que j'ai la parole
et le député de Charlesbourg a trop de facilité à
détourner le débat.
L'objectif que l'on vise ici, à l'Opposition, c'est de faire en
sorte, justement, que les contribuables, qui paient des taxes à la
Communauté urbaine de Québec, soient aussi bien
représentés, aussi bien protégés par leur
gouvernement du Québec que l'ont été les contribuables de
la région de l'Outaouais, dans cette région que régit la
Commission de la capitale nationale. Si le gouvernement fédé- ral
a consenti, lui, à faire une contribution plus large, plus importante
que le gouvernement du Québec, parce qu'il s'agissait justement d'un
territoire qui est dénommé territoire de la capitale nationale,
il me semble que le gouvernement du Québec, avec tous ses beaux projets,
qui se demande s'il y aura assez de taxis et si l'aéroport sera assez
grand pour accommoder tous ces diplomates qui viendront au lendemain de la
souveraineté, devrait au moins s'assurer que les contribuables ne seront
pas écrasés par le fardeau des taxes qui découleront de ce
transfert de la BAEQM au...
M. de Belleval: Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlesbourg, s'il vous plaît, quand vous voudrez la parole, demandez-la.
Les débats vont bien actuellement; chacun parle à son tour. Il
serait préférable que ça continue de cette
façon.
M. Garneau: M. le Président, si le député de
Charlesbourg veut faire démissionner son gouvernement et nous en confier
la responsabilité, je vous dis qu'on va essayer d'atteindre cet
objectif, mais c'est vous qui l'avez, le pouvoir. Vous l'avez sollicité,
vous l'avez obtenu. Ne me demandez pas de régler le problème deux
ans après.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jean-Talon, à l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, si on veut permettre à
un Montréalais d'intervenir. Il est bien évident qu'on pourra
chercher toutes sortes de raisons pour lesquelles le gouvernement
fédéral est intervenu de façon plus massive dans
l'Outaouais. On peut penser que ça pouvait intéresser les
fédéraux de nettoyer la rivière qui séparait
Québec de l'Ontario dans ce coin-là...
M. Gratton: ...
M. Tardif: Non, cela peut être
désintéressé, effectivement, de considérer une
partie du Québec comme étant un parc pour les gens de
l'Outaouais, mais, en tout cas, il reste également que sur le plan
technique, ça peut s'expliquer. La dépollution se fait d'amont en
aval. D'une part, M. le Président, si on doit procéder par
bassins, il est tout à fait normal qu'on commence par l'Outaouais, qui
pollue abondamment la région de Montréal, puis Montréal,
qui vient polluer Québec puisque les eaux usées de cette
région... Pardon?
M. Russell: Sans oublier les Grands Lacs.
M. Tardif: ... sans oublier, évidemment, les Grands Lacs
et remonter jusqu'où vous savez. Donc, il peut y avoir des arguments
techniques. Il y a eu des documents au ministère. Je pense que le
député de D'Arcy McGee a pris connaissance
déjà de ces documents qui font état de cet ordre
prioritaire strictement sur le plan technique, indépendamment de toute
autre considération politique qu'on pourrait avoir.
D'autre part, M. le Président, encore une fois, je ne peux pas
m'empêcher, en dehors de toute partisanerie, de dire que, dans les faits,
il aurait dû, normalement, y avoir une répartition
d'effectuée au cours des dernières années, comme cela a
été le cas, par exemple, dans le territoire de la
Communauté urbaine de Montréal ça n'a pas
été le cas ici indépendamment du quantum de l'aide
gouvernementale. On fait face à un problème de répartition
de la quote-part de la communauté urbaine à l'épuration de
ses eaux qui doit être effectuée et que l'on prévoit par
l'article 67. On ne fait ni plus, ni moins. On ne stipule pas,
là-dedans, quel sera le quantum de l'aide gouvernementale. On prend les
dispositions de la loi du BAEQM, on les transpose dans la loi de la CUQ.
C'était, de toute façon, si la loi du BAEQM avait continué
de s'appliquer, la même population, les mêmes municipalités,
le même territoire, les mêmes contribuables qui auraient dû
supporter la même dette, de sorte que sur ce plan, j'en conviens, on ne
règle pas le quantum de la contribution gouvernementale, on ne fait que
transposer les dispositions.
A moins d'autres interventions sur l'article 67, je proposerais qu'il
soit adopté.
M. Garneau: Seulement une dernière remarque, parce que
cela fait quelques fois que l'on revient là-dessus. La raison pour
laquelle j'ai employé le terme de cadeau de Grec, s'il est trop fort, on
va essayer de le diminuer, je n'ai pas un vocabulaire à tout casser,
essayons d'en trouver un autre moins fort, mais il reste un fait. La Loi du
BAEQM était une loi votée par l'Assemblée nationale et
cette loi prescrivait que le directeur général était
nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil. Finalement, elle faisait
de cet organisme un enfant beaucoup plus près d'une décision
gouvernementale que ne le constitue actuellement la communauté urbaine,
puisque le ministre, à juste titre et je ne le blâme pas
dit depuis le début qu'il veut confier aux élus des
responsabilités. Mais le ministre conviendra avec moi que, lorsque le
président du BAEQM transmet une décision à la
communauté urbaine pour faire la répartition, donc aux
municipalités, c'est un personnage qui était nommé par le
lieutenant-gouverneur. Aujourd'hui, ces gens seront des gens élus et ils
prendront leur décision. Là-dessus, je ne le blâme pas de
ce transfert, mais je dis qu'il y a une différence de nature parce que,
dans un cas, c'est un organisme élu, dont le ministre dit, à
juste titre, vouloir transférer le maximum d'autorité, même
si, à tout bout de champ dans la loi, on se réfère au
règlement approuvé par le ministre, approuvé par le
ministre, mais, quand même...
Je pense qu'il admettra avec moi qu'il y a une différence de
nature entre les deux organismes et c'est à l'occasion de ce transfert
que j'attire l'attention du ministre sur l'importance qu'il y a de trouver une
solution qui ne constitue pas pour les contribuables québécois
une charge financière qui bloque, en définitive, les
possibilités de développement des municipalités.
Là-dessus, quant à moi, j'ai dit ce que j'avais à
dire, et, s'il n'y a pas autre chose, je considérerais l'article
adopté sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 67. Adopté?
M. Russell: Seulement quelques minutes. C'est pour information
simplement. Je m'excuse. Je suis arrivé en retard pour remplacer le
député de Saint-Hyacinthe, qui est obligé de se diriger
dans une autre direction.
Le Président (M. Laplante): Je ne voudrais pas faire... Je
cherche votre nom sur la liste. Vous ne faites pas partie de la commission.
M. Russell: Non, M. le Président. C'est justement à
quoi je voulais en venir.
Le Président (M. Laplante): II y a le député
de D'Arcy McGee aussi qui est remplacé par le député de
"Garneau", par le député de Jean-Talon. Si on donne une
permission, il faudra la donner aussi au député de D'Arcy
McGee.
M. Guay: Si je ne m'abuse, les deux députés peuvent
être intervenants.
Le Président (M. Laplante): Non. Ils ne sont pas inscrits.
Et selon le règlement, je voudrais avoir le consentement pour ces deux
députés.
M. Tardif: Consentement.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Le consentement est
accordé.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: C'est simplement ce que je voulais clarifier avant
d'aller plus loin. Cela ne me donnait rien de rester ici, si je ne peux
intervenir et dire quoi que ce soit. Je remplace le député de
Saint-Hyacinthe...
M. Guay: Vous êtes pris... M. Russell: Combien?
M. Gratton: Vous êtes pris pour rester maintenant!
M. Russell: C'est ce qui peut durer assez longtemps si la
discussion continue sur ce projet de loi qui me semble un choix de la part du
gouvernement de vouloir bonifier l'organisme existant. Je pense bien qu'il a
été créé de bonne foi par un gouvernement
précédent. Espérons que cette loi va l'améliorer.
C'est peut-être parce que cela a créé des problèmes
dans le passé ou que cela crée des embêtements au ministre.
C'est son
choix. S'il y a des critiques du public, c'est lui qui en prendra la
responsabilité. C'est simplement ce que je veux établir.
Le Président (M. Laplante): C'est tout? M. Russell:
Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 67 adopté sur
division?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Tardif: Au cours de la brève intermission que nous
avons eue, j'ai quand même eu l'occasion d'aborder la possibilité
d'avoir un article 67a. Après discussion avec les conseillers juridiques
du ministère, il semble bien que cette mesure, dans les faits, ne
changerait rien et viendrait, d'une part, obliger de modifier une série
d'articles quant à la date d'entrée en vigueur; je pense
notamment, aux articles 31 à 343, en ce qui concerne les pouvoirs de la
communauté en matière d'assainissement, l'article 67
lui-même, et l'article 70 seulement à première vue.
D'autre part, ce que cela impliquerait, c'est que, pendant une
brève période entre le moment de l'adoption de la loi et le 31
décembre, il y aurait deux organismes qui existeraient, qui auraient
tous les deux, en quelque sorte, compétence sur des matières
d'assainissement et la question est la suivante: de toute façon, on sait
pertinemment que l'organisme qui est appelé à disparaître,
qui est le BAEQM, n'effectuera pas, effectivement, une répartition au
cours de cette période; alors, on ne voit pas l'utilité de
maintenir ces deux compétences, ces deux juridictions au cours de cette
brève période.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
68.
M. Garneau: Mais cela veut dire que vous ne proposez pas de
mettre un article 67a et vous croyez que le problème qui a
été soulevé tout à l'heure, durant l'intermission,
pourra trouver une solution à l'intérieur des articles tels
qu'ils existent.
M. Tardif: II pourra trouver une solution à
l'intérieur des articles tels qu'ils existent présentement et,
effectivement, la communauté pourra procéder à la
répartition voulue.
M. Garneau: La répartition même si, juridiquement,
le BAEQM continue d'exister jusqu'au 31 décembre.
M. Tardif: Non. Le BAEQM ne continuera pas d'exister. C'est ce
que je dis. On ne maintiendra pas deux organismes parallèles. Ce sera le
conseil de la communauté.
Le Président (M. Laplante): Article 68, adopté.
M. Tardif: Un moment, M. le Président. A la suite de tous
les papillons... Article 69, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 68, adopté...
Article... Excusez-moi.
M. Tardif: On reviendra, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 69?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 70, adopté?
Article 71, adopté? M. le député de Jean-Talon.
Utilisation du sol
M. Garneau: A l'article 71, il y a quelques modifications par
rapport à des articles similaires dans la Loi de la CRO. Je ne sais pas
si cela vaut la peine de les souligner et de demander des explications. Cela ne
m'apparaît pas être des points capitaux, mais je pense, par
exemple, au premier alinéa, qui est à peu près le
même que celui de la CRO, sauf qu'ici on ajoute: Ce règlement peut
indiquer quelques parties du territoire de la communauté où
l'autorité ne peut être accordée. En fait, c'est
peut-être une clarification. Est-ce qu'il y a des raisons
particulières? Je ne fais pas de suggestion pour l'amender, remarquez
bien. Je voudrais dire au ministre que ce n'est pas suffisamment majeur pour
faire des bouleversements. C'est l'information que...
M. Tardif: C'est reproduit intégralement de la loi de la
CRO. C'est pour permettre d'établir un contrôle intérimaire
en matière d'urbanisme et d'aménagement.
M. Garneau: Je comprends. Sauf que, d'après les
informations qui ont été colligées en faisant
l'étude comparative des textes de loi, vous ajoutez le dernier membre de
phrase au premier alinéa, qui se lit: Ce règlement peut indiquer
quelques parties du territoire de la communauté où
l'autorité ne peut être accordée, ceci n'était pas
dans la CRO.
M. Tardif: On me dit que c'est dans la loi de la CRO, la
dernière version, avec les derniers amendements. Ce n'est pas nouveau
par rapport à la loi de la CRO.
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 71 adopté.
M. Garneau: Article 72.
Le Président (M. Laplante): A l'article 72, il y a un
papillon qui dit: L'article 72 du projet de loi no
38 est abrogé. Cela veut dire que... D'accord, adopté?
M. Gratton: Adopté pour l'abroger, quoi?
Le Président (M. Laplante): Adopté pour l'abroger,
c'est cela.
M. Tardif: C'est que toutes les dispositions qui régissent
la CTCUQ se retrouvent à l'article 75, M. le Président. (17
heures)
M. Garneau: Oui, à cause de l'article 58 qui va être
maintenu dans une forme changée, alors, il va y avoir des...
Le Président (M. Laplante): II y aura un nouveau
décompte...
M. Goldbloorn: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 72. Abrogé.
M. Tardif: L'article 72 est abrogé, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): On est obligé de
changer la numérotation, mais elle se fera en dernier. On va les adopter
tels quels.
Article 73.
Membres du conseil et du comité
exécutif
M. Garneau: Pas de commentaire, M. le Président.
Une Voix: II y a un papillon.
Le Président (M. Laplante): II y a un papillon.
Modification.
M. Tardif: C'est un amendement de concordance avec celui
proposé à l'article 9, M. le Président, qui a pour but de
rendre d'office le maire d'une municipalité de 15 000 habitants et plus
représentant de celle-ci au conseil.
Le Président (M. Laplante): Adopté avec le
papillon. Article 74. Pas de papillon. Adopté. Article 75. Il y a un
papillon.
M. Tardif: Oui, un gros.
Le Président (M. Laplante): Un gros?
M. Tardif: Un gros papillon. Il a été
distribué, celui-là.
Le Président (M. Laplante): II est... celui-là.
M. Tardif: M. le Président, l'amendement proposé
tend à accorder la situation du président-directeur
général actuel de la commission de transport à celle des
autres membres actuels de la commission et à préciser qu'ils
continuent d'exercer leurs fonctions jusqu'à ce que le conseil
d'administration de la commission soit formé, conformément aux
nouvelles dispositions édictées par le projet de loi 38.
Deuxièmement, il s'agit de faire entrer en vigueur les articles
8a et 12 du projet de loi, à compter de la date où le conseil
d'administration de la commission de transport est formé, puisque ces
articles parlent dudit conseil. Troisièmement, il s'agit
d'intégrer le contenu de l'article 72 qu'on a vu tantôt, qui vient
d'être abrogé, concernant le président-directeur
général actuel de la commission de transport, tout en
précisant que c'est à compter de la date où le conseil
d'administration de la commission est formé, et non à compter de
la date de l'entrée en vigueur du projet de loi qu'il devient directeur
général de la commission. Cela, en concordance avec la
modification mentionnée au paragraphe a) que j'ai cité
tantôt; d), permettre au conseil d'administration de la commission de
transport d'augmenter la rémunération et la pension fixées
par le gouvernement pour le président-directeur général
actuel de la commission.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Pour ce qui concerne les commissaires, ceux qui
sont actuellement en fonction, mais qui n'occupent pas de poste électif
dans une municipalité, à un moment donné, quand la
décision aura été prise par le nouveau conseil de la
communauté urbaine, ces personnes ne seront plus des commissaires de la
commission de transport. Quand une personne, après un certain nombre
d'années de service, quitte un emploi, il y a souvent une
considération qui est accordée, une compensation
pécuniaire. Est-il question de reconnaître, d'une façon ou
d'une autre, les états de service de ces personnes?
M. Tardif: M. le Président, il y a quand même une
différence à faire, par exemple, entre le cas du président
du BAEQM pour lequel justement une disposition est prévue, puisqu'il
s'agissait, dans ce cas-là, d'une fonction à temps plein, ce qui
n'était pas le cas des membres de la CTCUQ. Donc, c'est essentiellement
la raison pour laquelle rien n'est prévu, aucune représentation
n'ayant été faite entre la date du dépôt de la loi,
la commission parlementaire et maintenant. Aucune représentation n'a
été reçue.
Le Président (M. Laplante): Article 75. Adopté,
avec le papillon. Article 76. Il y a aussi un papillon à l'article 76a.
On va adopter l'article 76 auparavant.
M. Garneau: Si je comprends bien le sens de cet article, c'est
de... Article 76 ou article 76a?
Le Président (M. Laplante): Article 76. Est-il
adopté?
M. Garneau: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laplante): II y a un nouvel article
76a.
Budgets
M. Tardif: L'amendement proposé, M. le Président, a
pour but de retarder de deux mois les délais relatifs au budget 1979 de
la communauté urbaine et de la commission de transport, de même
que ceux relatifs aux programmes triennaux d'immobilisation de ces deux
organismes, pour les exercices financiers 1979,1980 et 1981 et ce, à la
demande de la communauté urbaine.
M. Garneau: M. le Président, si les informations que j'ai
sont exactes, normalement, le budget est déposé le 15 octobre et
est adopté au plus tard le 15 décembre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Garneau: Dans le cas présent, le 15 octobre devient le
15 décembre.
M. Tardif: Le 15 octobre devient le 15 décembre.
M. Garneau: Et le 15 décembre devient le 15
février. C'est cela.
M. Tardif: C'est la bonne interprétation qu'il faut
donner, M. le Président, avec cette remarque supplémentaire que
ce budget qui entrerait en vigueur deux mois après le 15
décembre, c'est-à-dire vers le 15 février, aurait un effet
rétroactif au 1er janvier.
M. Garneau: Mais ce n'est pas tellement sur son effet
rétroactif. Comment les appropriations pourraient-elles être
faites entre le 1er janvier et le 15 février, sur un budget qui n'aurait
pas été adopté? Prenons l'exemple qu'à tel poste
budgétaire, il y ait $1 million au budget et que des appropriations se
fassent sur ce $1 million, et que, finalement, le budget ne soit pas
adopté le 15 février, qu'il soit modifié et qu'au lieu
d'avoir $1 million, il n'y ait que $1. Les montants d'argent qui auraient
été appropriés à ce poste budgétaire,
qu'est-ce qui en arrive?
M. Tardif: C'est quelque chose qui se produit
régulièrement, à savoir que des municipalités nous
demandent d'adopter leur budget avec des délais, surtout les
années d'élections. Généralement, cela ne pose pas
de problème sur ce plan.
M. Garneau: Mais vous pensez que les contrôleurs des
municipalités qui ont à autoriser les paiements vont pouvoir le
faire?
M. Tardif: Mais, dans ce cas-ci, cela se trouve, en quelque
sorte, à être validé par une loi, ce qui n'est pas le cas
dans bon nombre de situations où les municipalités...
M. Garneau: Dans un gouvernement, lorsque arrive une
élection, on peut fonctionner sur des proportions identiques aux budgets
des années passées.
M. Tardif: Oui, d'accord, sur des proportions...
Effectivement, M. le Président, au moment où les
dépenses sont faites, ce n'est pas valide. C'est validé
rétroactivement lorsque le budget est adopté, lorsque les
appropriations nécessaires sont faites. Dans ce cas-là, on
permet, par la loi, de le faire, Mais, encore une fois, des situations
régulières se présentent. Je pense que mon
collègue, le député de D'Arcy McGee, a vécu des
situations où des municipalités, régulièrement,
demandent des délais pour la présentation de leur budget. Ce
n'est peut-être pas une situation idéale, mais on n'est pas dans
la même situation à l'Assemblée nationale où on peut
voter un douzième du budget, jusqu'à l'adoption finale. Il y a
aussi la possibilité des emprunts temporaires qui existe dans le monde
municipal.
M. Garneau: Si le ministre m'affirme que cela peut se faire. Je
ne suis pas un expert en droit municipal, mais, s'il y a des emprunts, une
banque pourrait accepter de prêter sur des appropriations
budgétaires qui pourraient, plus tard, être refusées.
Comment la municipalité pourrait-elle rembourser? J'imagine que cela ne
se présentera pas, mais...
M. Tardif: Ma réponse est que cela se fait constamment
dans le monde municipal.
M. Russell: II y a deux autorisations nécessaires dans ce
cas-là. Il y a d'abord l'autorisation pour un emprunt temporaire et
l'autre pour une extension dans l'adoption de son budget. A moins que ce ne
soit changé depuis quelques années, mais, normalement, une
municipalité qui n'adoptait pas son budget demandait de retarder
l'adoption de son budget et, en même temps, demandait l'approbation d'un
emprunt temporaire. Et la banque prête sur l'autorisation d'un emprunt
temporaire.
M. Tardif: C'est cela. La Commission municipale a le pouvoir
d'accepter...
Le Président (M. Laplante): Article 76a,
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 77.
Excusez-moi. M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'aimerais poser une dernière question au
ministre. La situation actuelle permet une période de débat
public, le budget étant déposé le 15 octobre et
adopté enfin le 15 décembre. Normalement, on voudrait permettre
une période raisonnable pour que tous les intéressés
puissent prendre connaissance de ce qui est proposé et exprimer leur
avis. Dans cette situation
exceptionnelle, est-il vraiment nécessaire de permettre un
délai jusqu'au 15 février?
M. Tardif: On semblait croire, au départ, M. le
Président, qu'il serait possible, compte tenu que la loi pourrait dans
les faits être sanctionnée dans une semaine à peu
près, qu'un budget puisse acheminer je dirais à peu près
normalement, avec moins de deux mois de retard, mais la communauté nous
a demandé ce délai, ce qui ne veut pas dire qu'elle va l'utiliser
au maximum. D'accord? Cela semblait une marge de sécurité dans ce
cas-là. D'accord?
Le Président (M. Laplante): Article 76a, adopté. A
l'article 77, il y a seulement un amendement sur une faute d'impression.
M. Tardif: Pour corriger une erreur de français, une faute
d'impression.
Le Président (M. Laplante): "Interjette pour
"interjeté". Adopté, tel qu'amendé?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 78.
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 79?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 80.
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): On retourne aux autres
articles avant d'adopter l'article 81 ?
Une Voix: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Ce sont les articles 58 et 60,
je crois. Il n'y a pas d'autres articles en suspens dans le projet, n'est-ce
pas?
Une Voix: S'il y en a d'autres, le texte est retenu.
M. Tardif: II peut y en avoir d'autres, M. le
Président.
Une Voix: Les articles 58 et 60.
Le Président (M. Laplante): Je vois ici que les articles
58 et 60 étaient en suspens. Les autres? L'article 61 est-il
adopté? Article 58?
M. Tardif: Article 58, M. le Président. Les papillons pour
les articles 58 et 60 ont-ils été distribués?
On m'avise que l'article 58 est un nouvel article.
M. Tardif: M. le Président, si vous pouviez attendre
quelques minutes... Pour ce qui concerne l'article 58, c'est substantiellement
l'article 236 actuel, sauf qu'on enlève le droit d'appel de la
communauté elle-même, puisque, dorénavant, la commission
relève de la communauté. Auparavant, l'appel pouvait être
logé, si on lit l'article 236, à la communauté et aux
municipalités du territoire. Dans ce cas-ci, on dit, on remplace "la
communauté" par évidemment "les municipalités ' et on
parle également "par personne intéressée ". Je ne sais pas
s'il est nécessaire de faire la lecture de cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 58?
M. Garneau: Trop fort ne casse pas. (17 h 15)
Le Président (M. Laplante): Article 58, adopté
conformément au papillon. Article 60, qui est un nouvel article
aussi.
M. Tardif: C'est cela. L'article 238 est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: "Que toute
décision de la commission relative aux tarifs peut être
révisée par la Commission des transports du Québec sur
appel d'une municipalité ou personne intéressée. " Donc,
c'est la même chose. On a enlevé le droit d'appel à la
communauté puisque c'est elle qui dirige la commission.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 60 est
adopté. Vous voulez retourner à l'article 43.
M. Tardif: L'article 43a a déjà été
adopté. Le libellé exact était... Oui, il y avait un
papillon, mais je ne sais pas où il est.
Le Président (M. Laplante): L'article 43a a
été adopté. Il faudrait une motion pour le rescinder
maintenant. C'est seulement l'article 43a.
M. Tardif: M. le Président, le sens des amendements
à l'article 43a...
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, je
préférerais avoir une motion pour le rescinder parce que
l'article 43a a déjà été adopté.
M. Tardif: Alors, je ferai motion pour rescinder...
Le Président (M. Laplante): Article 43a rescindé,
adopté? Le nouvel article 43a, M. le ministre.
M. Tardif: L'amendement proposé, je vais le lire: "La dite
loi est modifiée par l'insertion après
l'article 170a du suivant, 170b: La communauté peut, par contrat
autorisé au préalable par le ministre, accorder une concession
pour l'exploitation de l'un ou de plusieurs de ces centres de disposition des
ordures. Le contrat est adjugé par le comité exécutif
conformément à l'article 104. Toutefois, les soumissions peuvent
être demandées et le contrat accordé autrement que sur la
base d'un prix forfaitaire ou d'un prix unitaire." Vu la nature très
particulière du contrat qui pourrait lier la communauté à
une entreprise gérant l'incinérateur, il nous semble
préférable d'élargir les dispositions de la loi pour ce
qui concerne la base sur laquelle pourrait être demandé un prix
pour l'exploitation de cet incinérateur.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 43a, adopté.
Est-ce qu'il y a d'autres modifications apportées au projet de loi avant
de...
M. Tardif: On me dit qu'il y a l'article 45a
également.
Le Président (M. Laplante): L'article 45a se trouverait
à être un nouvel article. Il y a l'article 45, l'article 45a et
l'article 46. D'accord.
M. Tardif: M. le Président, il s'agit d'une addition, dans
le cas de l'article 45a, à la demande de la communauté
elle-même qui désire que les obligations qui sont émises
par la communauté, au nom des municipalités soient la
responsabilité des municipalités. L'article 45a se lit de la
façon suivante: Le projet de loi no 38 est modifié par
l'insertion, après l'article 45, du suivant: "45a: L'article 203 de
ladite loi, modifié par l'article 32 du chapitre 88 des lois de 1971,
est de nouveau modifié par le remplacement du troisième
alinéa par les suivants: La communauté peut, avec l'autorisation
de la Commission municipale du Québec, émettre et vendre sous son
nom des obligations ou autres titres avec ou pour et au nom d'une ou de
plusieurs municipalités comprises dans l'annexe A. Les obligations ou
autres titres émis par la communauté pour son propre compte
constituent, pour leurs détenteurs, des obligations directes et
générales de la communauté. Les obligations ou autres
titres émis par la communauté pour le compte d'une
municipalité constituent, pour leurs détenteurs, des obligations
directes et générales de cette municipalité."
Cette addition est faite à la demande de la communauté
elle-même. Je crois qu'il y aurait également des amendements de
concordance à l'article 45b...
Le Président (M. Laplante): On va adopter l'article 45a.
Cet article est-il adopté? Il y a 45b aussi.
M. Tardif: M. le Président, il y a trois amendements de
concordance découlant de ce qu'on vient d'adopter à 45a,
c'est-à-dire les paragraphes b) et c) de l'article 45 et l'article 77a.
Je me demande s'il est nécessaire de faire lecture de ces textes; on les
distribue au moment même, mais ils résultent des amendements qu'on
vient d'apporter.
Le Président (M. Laplante): Article 45b adopté?
M. Garneau: M. le Président, vous allez comprendre que si
les juristes nous disent que ce sont véritablement des articles de
concordance, on n'a pas d'objection. Je pense que vous allez comprendre aussi
que c'est difficile pour nous de dire oui ou non. Je fais confiance aux
juristes qui sont là, parce qu'on n'a pas grand temps pour les
regarder.
Le Président (M. Laplante): L'article 45b adopté?
45c adopté?
M. de Belleval: Adopté.
M. Garneau: L'autre, c'est 77?
M. Tardif: 77a.
M. Garneau: J'imagine qu'il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laplante): On s'en va à l'article
77; vous me dites qu'il y a 77a?
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que le ministre a
d'autres surprises à sortir de son chapeau?
M. Tardif: Non, mais je crois que...
Le Président (M. Laplante): II reste l'article 81 à
adopter. Adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Garneau: M. le Président, ceux qui prétendent
qu'il n'y a plus d'ouvrage pour les avocats, on vient de leur en donner.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi...
M. Tardif: II faudra, un jour, refondre cette loi-là.
M. Goldbloom: M. le Président, un dernier point, s'il vous
plaît. S'il a été soulevé pendant mon absence, je
m'en excuse, mais la question a été soulevée, à
savoir si le choix du président à la fois du comité
exécutif et du conseil devrait se faire à la majorité
simple ou à la majorité des deux tiers des voix.
Le ministre s'est-il penché sur cette question?
M. Tardif: Effectivement, je me suis penché
sur cette question, et j'ai eu l'occasion d'ailleurs de l'aborder dans
mon discours de deuxième lecture, à savoir quant aux approches
qu'on pourrait avoir face à la constitution de l'exécutif, du
comité exécutif et de sa présidence.
Deux approches peuvent être envisagées, l'une qui ferme
tous les jeux au départ dans la loi, où l'on désigne, en
quelque sorte, le législateur désigne d'office qui va faire
partie de l'exécutif; par exemple, dans un premier temps, il avait
été prévu d'avoir à l'exécutif au moins deux
membres de la ville de Québec, au plus quatre. C'était dans le
projet de loi 38. Après, cela a été modifié pour
s'aligner vers quelque chose qui était totalement ouvert, laissant le
conseil élire son exécutif. A la suite des représentations
de la communauté urbaine, on a eu une requête visant au moins
à assurer que les quatre grandes villes seraient
représentées au sein de l'exécutif quatre sur sept
Québec, Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport, ce qui venait donc
de fermer, en réalité, quatre portes sur sept et,
deuxièmement, comme on demandait que la ville de Québec ait au
moins deux représentants elle en avait déjà un
on venait d'en fermer cinq sur sept, ce qui laissait seulement deux
portes ouvertes aux décisions du conseil de la communauté.
Ce qu'on nous a demandé ici, finalement, s'inscrit dans cette
même lancée qui consiste à fermer les jeux encore plus,
mais d'une autre façon puisque en exigeant un vote des deux tiers, ce
que l'on fait, en définitive, c'est accorder un droit de veto à
la ville de Québec sur le président. Puisque la ville de
Québec dispose de 11 sièges sur 31, donc une proportion qui est
un peu plus grande que le tiers qui serait 11 sur 33, c'est
définitivement lui accorder, encore une fois, un droit de veto. La
question qu'on peut se poser: Est-ce qu'une telle façon de
procéder ne pourrait pas comporter, en germe, une situation paralysante
pour la communauté quant à la difficulté de s'entendre sur
la désignation du président. J'ai fait droit à plusieurs
requêtes de la Communauté urbaine de Québec pour ce qui est
de s'attribuer de nouvelles compétences, par exemple, puisque là
on dépossédait, en quelque sorte, une municipalité d'une
compétence qu'elle pouvait exercer auparavant pour la remettre à
la communauté. Est-ce qu'il y a beaucoup d'organismes dont le
président doit être choisi par les deux tiers des membres et avec,
encore une fois, le fait que cela peut comporter ici cette situation qui peut
aboutir dans une impasse? J'aimerais peut-être entendre les membres de la
commission. Je ne sais pas si ce calcul avait été fait un peu
partout, je ne sais pas s'il y a d'autres membres de la commission qui
voudraient intervenir sur la question.
M. Goldbloom: J'ai posé la question, M. le
Président, pour savoir si le ministre avait analysé cette
considération. Il vient de nous faire la preuve qu'il l'avait
analysée et puisqu'il fait la démonstration qu'il s'agirait d'un
droit de veto pour la ville de Québec, je pense que je ne pousserai pas
plus avant l'argumentation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Oui, je voudrais simplement ajouter un mot. Je pense
que la proposition ne partait certainement pas d'une mauvaise intention, sauf
qu'il faut comprendre une chose, c'est que déjà, au sein du
conseil de la Communauté urbaine de Québec, le poids de la
représentation de la ville de Québec est tout de même
important. (17 h 30)
C'est évident qu'il correspond, par contre, à la
population qu'il représente. Il ne faut jamais l'oublier, mais ce dont
il faut être conscient aussi, c'est qu'au moment où
l'élection du président va se dérouler, s'il arrivait, par
exemple, théoriquement je ne dis pas que c'est une situation
souhaitable que les représentants des municipalités autres
que la ville de Québec, avec leurs 20 représentants au conseil de
la Communauté urbaine de Québec votent en faveur d'un candidat et
de ce fait, représentent presque deux tiers de la population.
Il ne faut jamais oublier que chaque représentant
représente 15 000 de population. Cela voudrait dire, à la limite,
que des gens qui représentent deux tiers de la population ne peuvent pas
choisir le président de la Communauté urbaine de Québec,
parce que ceux qui en représentent environ un tiers ont
décidé, enfin, peuvent, par les dispositions de la loi, exercer
une forme de droit de veto.
C'est, à toutes fins pratiques, comme si on inscrivait, par un
tel amendement, dans la Loi de la Communauté urbaine de Québec,
que Québec choisit le président, puisqu'on lui donne un droit de
veto. Tout en comprenant que sans doute, il n'y avait là aucune mauvaise
intention, je pense que, sur le strict plan démocratique, c'est
peut-être mieux de maintenir la loi telle quelle.
Le Président (M. Laplante): Sur ce, le projet de loi 38
est adopté avec amendements.
M. Garneau: Est-ce qu'on a adopté l'article 81?
Le Président (M. Laplante): Oui, l'article 81 a
été adopté. Vous avez d'autres remarques? Après,
monsieur, si vous voulez avoir des remarques, on vous les donnera. Je suspends
les travaux pour cinq minutes.
Suspension de la séance à 17 h 32
Reprise de la séance à 17 h 53
Le Président (M. Laplante): Comme toute bonne chose a une
fin, étant donné que le projet de loi 38 est adopté avec
amendements, je prierais le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale. J'ajourne les travaux sine die.
Fin de la séance à 17 h 54