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Projet de loi no 125 Etude après la
deuxième lecture
(Dix heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! Veuillez prendre vos places.
La commission des affaires municipales se réunit, afin
d'étudier article par article le projet de loi no 125, Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean)...
M. Alfred: II est présent.
Le Président (M. Laplante):... M. Caron (Verdun), M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe) remplacé par M. Goulet (Bellechasse), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Gratton (Gatineau) remplacé par M.
Goldbloom (D'Arcy McGee); M. Guay (Taschereau) remplacé par M.
Chevrette...
M. Chevrette: M. Chevrette (Joliette-Montcalm).
Le Président (M. Laplante): (Joliette-Montcalm), M.
Mercier (Berthier) remplacé par M. Gen-dron (Abitibi-Ouest); M.
Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie)
remplacé par M. Léonard (Laurentides-Labelle).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau).
M. Alfred: Présent, de corps et d'esprit.
Le Président (M. Laplante): M. Charbonneau
(Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska) remplacé par M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe); M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé par M.
Giasson (Montmagny-L'Islet); M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce)...
M. Goldbloom: Remplacé par M. Verreault (Shefford).
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par M.
Verreault (Shefford); M. Vaugeois (Trois-Rivières) remplacé par
M. Tardif (Crémazie).
Nous étions hier soir, M. le ministre, lors de...
M. Alfred: ... intervenant.
Le Président (M. Laplante): ... M. Rancourt
(Saint-François) remplace M. Lacoste (Sainte-Anne) parmi les
intervenants.
Nous étions rendus hier à l'article 112, M. le ministre.
Vous aviez même proposé qu'on suspende de l'article 113 à
l'article 123. Je ne sais pas si vous avez encore les mêmes
intentions.
M. Léonard: Non. Nous sommes prêts.
Le Président (M. Laplante): Vos intentions sont
changées, M. le ministre. J'appelle maintenant l'article 113.
Le règlement de zonage
M. Léonard: Nous proposons de retirer le papillon que vous
avez entre les mains présentement. Nous allons vous en distribuer un
autre sur l'article 113 parce que, entre-temps, depuis le dépôt de
la loi, nous avons adopté la loi 39. Il y avait certaines concordances
à faire avec le Code municipal et il y avait aussi certaines
dispositions dans le projet de loi 107 qui touchaient l'urbanisme et qu'on
préférait inclure ici plutôt que dans le projet de loi 107
présentement. Pouvez-vous distribuer le papillon?"
Une Voix: On va distribuer tout le "kit" complet.
M. Léonard: On va distribuer toute une série de
papillons concernant les articles que nous voulions suspendre. Ce matin, tout
est prêt.
Le Président (M. Laplante): Je remarque que cela va en
haut... Vous avez même l'article 163 dedans.
M. Léonard: 113. Les papillons que je distribue, touchent
les articles 113, 114, 115, 116, 117, 118, 119 et 120. Il y en a sur d'autres
articles subséquents aussi.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Nouvel article 113.
M. le ministre.
M. Léonard: Vous avez l'article 113, première
proposition d'amendement: On remplacerait, dans les deux premières
lignes du deuxième alinéa, les mots "l'un ou l'autre" par les
mots "un ou plusieurs".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Le petit b) de
l'amendement.
M. Léonard: A la onzième ligne du paragraphe 5,
deuxième alinéa, le mot "regroupement" serait remplacé par
le mot "groupement".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe c).
M. Léonard: Le c), au paragraphe 7 du deuxième
alinéa, le mot "située" serait remplacé par les mots "dont
le territoire est situé".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe d).
M. Léonard: On remplacerait les paragraphes 11 à 14
du deuxième alinéa par les suivants: Le onzième paragraphe
deviendrait: "régir ou restreindre, par zone, la division ou la
subdivision d'un logement". C'était dans le projet de loi 107.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Léonard: On l'inclurait maintenant dans le
règlement de zonage des municipalités plutôt que de le
mettre dans la loi 107.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous expliquer en deux mots quelle avait été son intention en
incluant les mots "sans l'obtention d'un permis", mots qui disparaissent
maintenant?
M. Léonard: Toute la question qui touche aux permis a
été mise dans une section à part.
M. Goldbloom: Très bien. Merci.
M. Léonard: D'accord?
Le Président (M. Laplante): d).
M. Léonard: d), 12°. Le paragraphe 12 deviendrait:
"régir ou restreindre, par zone, l'excavation du sol, le
déplacement d'humus, la plantation et l'abattage d'arbres et tous
travaux de déblai ou de remblai; obliger tout propriétaire
à garnir son terrain de gazon, d'arbustes ou d'arbres;".
Je pense que c'était déjà prévu au Code
municipal, mais cela n'avait pas été inclus dans le projet de
loi. Alors, on en reste au statu quo sur ce plan-là, juridiquement. Le
dernier bout, "obliger tout propriétaire à garnir son terrain de
gazon, d'arbustes ou d'arbres; ".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): 13°. (10 h 30)
M. Léonard: 13°: "régir ou restreindre, par
zone, le déplacement, l'usage, la réparation ou la
démolition d'une construction; exiger, en cas de déplacement
d'une construction, le dépôt en garantie d'un montant
estimé provisoirement suffisant en vue d'assurer la compensation des
dommages pouvant éventuellement être encourus par la
municipalité en raison de ce déplacement;".
M. Goldbloom: C'est de concordance avec les lois municipales.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): 14°.
M. Léonard: "régir, par zone, la construction,
l'installation, le maintien, la modification et l'entretien de toute affiche,
panneau-réclame ou enseigne déjà érigé ou
qui le sera à l'avenir." Alors, je continue...
M. Goldbloom: Si je comprends bien, M. le Président, le
fait qu'on laisse tomber un certificat d'autorisation, c'est parce que, dans
l'autre section, on en parlera? D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laplante): e), f), g).
M. Léonard: e) Alors, on remplacerait dans la
première ligne du paragraphe 16 du deuxième alinéa les
mots "à l'intérieur des zones qu'il délimite" par les mots
"par zone". On remplacerait aussi, aux deuxième et troisième
lignes du même paragraphe l'expression "l'emplacement" par les mots "la
topographie".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article f).
M. Léonard: On remplacerait, à la cinquième
ligne du sous-paragraphe a) du paragraphe 18 du deuxième alinéa,
le mot "inférieur" par le mot "inférieure" au féminin.
Une Voix: C'est une faute d'orthographe qui s'est
glissée.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article g).
M. Léonard: On remplace les paragraphes 20 et 21 du
deuxième alinéa par les suivants: Paragraphe 20: "Permettre, par
zone, des groupes de construction et d'usage d'une classification
déterminée et prévoir les dispositions spécifiques
applicables."
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 21.
M. Léonard: Paragraphe 21 : "A l'intérieur de
certaines zones où les usages résidentiels et non
résidentiels sont permis, régir, restreindre ou prohiber le
changement d'un usage résidentiel à un usage non
résidentiel autrement permis dans la zone".
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: Paragraphe h).
Le Président (M. Laplante): Du paragraphe 21.
M. Léonard: Le troisième alinéa, c'est le
dernier de tout l'article. Il serait remplacé par le suivant. "Aucun
règlement concernant les affiches, les panneaux-réclame ou les
enseignes adopté en vertu du paragraphe 14 ou de toute autre loi
générale ou spéciale ne s'applique pour
prohiber ou restreindre l'usage d'affiches, panneaux-réclame ou
enseignes se rapportant à une élection ou à une
consultation populaire tenue en vertu d'une loi de la Législature."
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: C'est très intéressant. J'aimerais
que le ministre nous fournisse une précision. On parle ici de
règlements municipaux et, en l'occurrence, de règlements
municipaux concernant les affiches, les panneaux-réclame et les
enseignes. On sait qu'il y a des municipalités qui, par
règlement, interdisent l'affichage en période électorale.
Si je comprends bien cet article, il serait défendu à une
municipalité d'interdire l'affichage en période
électorale.
M. Léonard: C'est cela.
M. Goldbioom: C'est très intéressant. D'accord, M.
le Président.
M. Caron: Je peux vous dire que je suis d'accord aussi.
M. Léonard: C'est le même texte que le projet de loi
no 39 qui a déjà été adopté.
Le Président (M. Laplante): Je voudrais proposer que tous
ces amendements de l'article 113 soient intégrés au projet de loi
no 125 comme amendements à l'article 113. Adopté?
M. Goldbioom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, on étudie
l'article 113. M. le député de Bellechasse.
M. Goulet: C'était juste pour avoir une information au
niveau du paragraphe onzième, M. le Président. Vous alliez
tellement vite que je me demande si vous voulez battre un record, ce matin.
Au milieu de la division, la subdivision de logement, est-ce que c'est
en conformité avec le projet de loi 107, onzièmement?
M. Léonard: Oui.
M. Goulet: C'est pour cette raison que vous l'avez mis
là?
M. Léonard: Oui, c'est pour cette raison que cela a
été mis ici. Le projet de loi no 107.
M. Goulet: ... régir ou restreindre par zone la division
ou la subdivision d'un logement. Qu'est-ce qui justifie cela dans la Loi sur
l'aménagement du territoire?
M. Léonard: C'est parce que cela fait partie des
règlements...
M. Goulet: Ce n'est pas l'aménagement des logements.
M. Léonard: ... de zonage, c'est dans une zone. C'est un
règlement municipal.
M. Goulet: On n'aurait pas pu l'inclure à 21 ? M.
Léonard: 21?
M. Goulet: Quand il change, mais de là à subdiviser
un logement dans l'aménagement du territoire, on ne déplace pas
la maison, on ne modifie pas l'extérieur de la maison. C'est
déjà un logement. A l'article 21 c'est qu'on peut prendre un
logement résidentiel et en faire un logement commercial. Je comprends
très bien que cela peut être inclus dans la loi, mais quant
à l'autre, si je prends un logement qui a quatre chambres à
coucher et que j'en fais trois, je ne vois pas ce que cela vient changer?
M. Léonard: Si vous me permettez, à l'article 11,
il s'agit de la subdivision de logement, c'est-à-dire modification
à l'intérieur d'une habitation résidentielle, alors
qu'à l'article 21, il s'agit du passage d'un usage résidentiel
à un usage non résidentiel.
M. Goulet: Oui, je comprends.
M. Léonard: On distingue les deux, c'est plus clair.
M. Goulet: A l'article 21, je le vois très bien, mais
à 11 je ne le voyais pas. Parce que c'est déjà un
logement. Au paragraphe 21, je suis d'accord, qu'on prenne un logement
résidentiel pour en faire un logement commercial, je comprends que cela
peut être zoné, mais là si vous avez déjà un
logement... En tout cas, je ne vois pas ce que l'aménagement du
territoire vient faire, si on ne modifie pas l'extérieur et qu'on ne
change pas la vocation. C'est toujours un logement, mais je peux faire deux
chambres au lieu d'une, faire deux salles de bain au lieu d'une. Je ne vois pas
du tout l'utilité et c'est pour cela que je voulais me le faire
expliquer.
M. Léonard: II reste que si on permet une subdivision de
grands logements, par exemple, cela a un impact assez important sur le zonage,
en petits logements, c'est cela qui est donné, c'est le pouvoir de
régir ou de restreindre par zone la division ou subdivision d'un
logement.
M. Goulet: En tout cas. Ecoutez, je ne veux pas passer la
matinée là-dessus. Je vois très bien qu'un logement
résidentiel ne peut pas devenir commercial. Cela peut être
zoné. Telle rue à telle rue, c'est une zone résidentielle.
Mais vous avez un logement, vous le modifiez, vous le subdivisez, division ou
subdivision d'un logement, on dit bien un logement, on ne change pas sa
vocation, je ne vois pas du tout ce que cela vient faire dans
l'aménagement du territoire.
Dans la loi 107, je suis d'accord qu'on puisse défendre de
rapetisser un logement, ou des choses du genre, de le sous-louer, mais, dans
l'amé-
nagement du territoire, je ne vois pas... En tout cas, mettez-le si vous
voulez, mais je voulais vous le souligner, M. le Président, parce que je
ne vois pas l'utilité, je ne vois pas ce que l'aménagement du
territoire vient faire dans une maison; la vocation de la maison, d'accord,
mais une fois que la vocation est déterminée...
M. Léonard: M. le Président, vous pouvez prendre
une partie d'un logement pour faire un garage ou changer des choses.
M. Goulet: Vous changez sa vocation.
M. Léonard: Non, vous ne changez pas la vocation
d'habitation.
M. Goulet: Oui, c'est traité à 21.
M. Léonard: Le garage a quand même un usage
résidentiel.
M. Ouellette: Je pense que j'ai une réponse qui
satisferait le député de Bellechasse. Dans un règlement de
zonage, on prévoit des zones de densité, vous avez des zones
résidentielles de un jusqu'à neuf, par exemple; si on laissait,
dans une zone R-6, le loisir à tout propriétaire de subdiviser
ses logements, on aurait, à ce moment, changé complètement
la densité dans cette zone et on aurait ainsi violé le
règlement de zonage.
M. Goulet: Gardez vos cliniques de thérapie, d'avortement
et vous n'aurez pas besoin de subdiviser les logements.
M. Ouellette: Je ne vois pas ce qu'une clinique de
thérapie vient faire dans les règlements de zonage.
M. Goulet: Vous parlez de densité de population; c'est
vous qui amenez cela sur le tapis, je ne vois pas du tout... Ecoutez...
M. Ouellette: Dans les règlements de zonage municipaux, il
faudrait peut-être vous renseigner un peu; il y a justement des zones
où on prévoit des densités de population.
M. Goulet: Tant qu'à y être, agrandissez donc ou
rapetissez donc les lits. Que voulez-vous qu'on fasse? Vous ne trouvez pas que
c'est charrier un peu que de mettre ça dans une loi?
M. Ouellette: Je pense que vous devriez aller suivre un cours et
apprendre ce que c'est qu'un règlement de zonage.
M. Goulet: L'idée d'une loi, c'est d'être simple.
L'article 21 a sa raison d'être, mais l'article 11 n'a pas raison
d'être là; mettez-le si vous le voulez, c'est vous autres qui
allez être poignes avec.
M. Ouellette: Cela existe des zones où on prévoit
les densités de population, sur un plan directeur d'urbanisme, oui ou
non? Si cela existe, aussi bien les respecter, puisqu'on les met dans le
zonage. Si on laisse la liberté à tout le monde de les changer,
aussi bien faire sauter le règlement.
M. Goulet: C'est incroyablel M. Ouellette: C'est
ça!
M. Goulet: Allez-y, M. le Président, on ne passera pas la
journée là-dessus.
Le Président (M. Laplante): Article 113, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire un
commentaire général qui portera sur les articles 113 et 114 qui
constituent la section sur le règlement de zonage.
Avant de commencer, j'aimerais demander, sans la moindre malice, si nous
pouvons nous attendre que le ministre des Affaires municipales soit avec nous
aujourd'hui. Et, si oui, à quelle heure? Parce que je vous dis bien
franchement que j'aurais aimé qu'il puisse participer à un
débat sur la considération que je voudrais mettre de l'avant.
M. Léonard: On peut s'informer, parce qu'il avait
été entendu qu'il viendrait, au cours de la commission,
mais...
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire une
suggestion. Si les membres de la commission sont consentants à ce que je
puisse faire cette intervention quand le ministre des Affaires municipales sera
ici, même si nous avons entre-temps adopté 113,114 et d'autres
articles, je n'aurais pas du tout d'objection. Merci.
M. Léonard: On se rend. M. Chevrette:
Volontiers.
Le Président (M. Laplante): Article 113,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 113, adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 114 avec les amendements apportés
par M. le ministre.
M. Léonard: On remplacerait l'article 114 par le suivant:
"Lorsqu'un avis de motion est donné en vue de modifier un
règlement de zonage, aucun plan de construction ne peut être
approuvé ni aucun permis ou certificat accordé pour
l'exécution de travaux ou l'utilisation d'un immeuble qui, advenant
l'adoption du règlement de modification, seront prohibés dans la
zone concernée. Le présent article cesse d'être applicable
aux travaux en question si le règlement de modification n'est pas
adopté dans les deux mois de la date de l'avis de motion ou s'il n'est
pas mis en vigueur dans les quatre mois de son adoption".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté.
Article 114, adopté. J'appelle maintenant l'article 115.
Le règlement de lotissement
M. Léonard: Article 115, deuxième ligne,
deuxième alinéa. On remplace les mots "l'un ou l'autre" par les
mots "un ou plusieurs", comme nous l'avions fait dans l'article 113.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: A la troisième ligne du paragraphe 1,
deuxième alinéa, on remplace le mot "construction" par le mot
"constructions".
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer
qu'il faudra, à la deuxième ligne de ce sous-paragraphe, dire "du
mot", pas "des mots".
M. Léonard: Oui.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): c).
M. Léonard: On remplace, à la première ligne
du paragraphe 4, du deuxième alinéa, le mot "réglementer"
par le mot "régir" et on remplace aux deuxième et
troisième lignes du même paragraphe les mots "l'emplacement" par
les mots "la topographie" par concordance avec l'article 113.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que pour fins de
concordance nous avons remplacé, à l'article 113, l'expression
"à l'intérieur des zones délimitées à cet
égard" par les mots "par zone". C'est au goût du ministre,
mais...
M. Léonard: On peut le faire aussi, oui. Proposition
acceptée.
M. Goldbloom: Un règlement prohibé... M.
Léonard: II faut changer "mais ou".
M. Goldbloom:... par zone, "régir ou prohiber par
zone".
M. Léonard: C'est au paragraphe 4, première ligne
"régir ou prohiber par zone..."
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Léonard: Régir ou prohiber...
Le Président (M. Laplante): J'enlève
"réglementer"?
M. Léonard: Oui et le remplacer par "régir ou
prohiber par zone".
Le Président (M. Laplante): "à l'intérieur",
on barre ça?
M. Léonard: "à l'intérieur des zones
délimitées", on met "par zone".
Le Président (M. Laplante): "par zone
délimitée"?
M. Léonard: Non, "par zone", simplement "par zone". (10 h
45)
M. Goldbloom: On enlève les mots "à
l'intérieur des zones délimitées à cet
égard".
Une Voix: Pluriel.
M. Léonard: Non, singulier.
Le Président (M. Laplante): Le d).
M. Léonard: A d), on remplace les paragraphes 6 à 8
du deuxième alinéa par les suivants: Le paragraphe 6 deviendrait
celui-ci: "Obliger le propriétaire de tout terrain à soumettre au
préalable, à l'approbation d'un officier désigné
à cette fin, tout plan d'une opération cadastrale, que ce plan
prévoie ou non des rues".
Le Président (M. Laplante): Adopté? M.
Goldbloom: On avait mis... M. Léonard: "à être
public".
M. Goldbloom: Adopté. "... au conseil municipal ou
à un officier désigné à cette fin", on met...
M. Léonard: "Un conseil n'émet pas de permis en
vertu du...
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Laplante): Septièmement.
M. Léonard: "Exiger, comme condition préalable
à l'approbation d'un plan relatif à une opération
cadastrale, l'engagement du propriétaire à céder
l'assiette des voies de circulation ou une catégorie de celles-ci
montrées sur le plan et destinées à être
publiques".
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: Huitièmement. Cela va être un peu
long à lire. Je le lis, si vous le voulez, parce qu'il y a un ajout au
début et, vers le milieu du paragraphe, un passage avait
été oublié. Alors, le huitième paragraphe se lirait
comme suit: "Exiger, comme condition préalable à l'approbation
d'un plan relatif à une opération cadastrale, autre qu'une
annulation ou une correction, ce qui est ajouté dans le texte
que des rues y soient prévues ou non, que le propriétaire
cède à la
municipalité, à des fins de parcs ou de terrains de jeux,
une superficie de terrain n'excédant pas dix pour cent du terrain
compris dans le plan et situé dans un endroit qui, de l'avis du conseil,
convient pour l'établissement de parcs ou de terrains de jeux, ou exiger
du propriétaire, au lieu de cette superficie de terrain, le paiement
d'une somme n'excédant pas dix pour cent de la valeur inscrite au
rôle d'évaluation pour le terrain compris dans le plan,
malgré l'application de l'article 21 ou 21a de la Loi sur
l'évaluation foncière (1971, chapitre 50), ou encore, exiger du
propriétaire une partie en terrain et une partie en argent; le produit
de ce paiement doit être versé dans un fonds spécial qui ne
peut servir qu'à l'achat ou à l'aménagement de terrains
à des fins de parcs ou de terrains de jeux et les terrains
cédés à la corporation municipale en vertu du
présent paragraphe ne peuvent être utilisés que pour des
parcs ou des terrains de jeu...", ce qui a été ajouté dans
l'amendement.
M. Goldbloom: M. le Président, le mot "jeu" devrait
être au pluriel, "jeux".
M. Léonard: Oui. Le reste, c'est la même chose? "La
municipalité peut toutefois disposer à titre onéreux,
à l'enchère, par soumissions publiques ou de toute autre
façon approuvée par la Commission municipale du Québec,
des terrains qu'elle a acquis en vertu du présent paragraphe s'ils ne
sont plus requis à des fins d'établissement de parcs ou de
terrains de jeux, et le produit doit en être versé dans ce fonds
spécial."
Le Président (M. Laplante): Une remarque, M. le
député de Bellechasse? Cela va?
M. Goldbloom: M. le Président, une petite question
technique. Nous ajoutons une allusion à l'article 21a de la Loi sur
l'évaluation foncière. Si ma mémoire est fidèle,
l'article 21a a été ajouté par un projet de loi
ultérieur au chapitre 50 des lois de 1971. Peut-on quand même
laisser la seule allusion au chapitre 50 des lois de 1971?
M. Léonard: On me dit que c'est la pratique
législative, M. le député.
M. Goldbloom: Merci. J'ai la réponse à ma
question.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est-il
adopté? Un qui donne la suppression du paragraphe 10. Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous aimerions
avoir un mot d'explication.
M. Léonard: C'est que l'article 10 serait couvert par 116,
à l'heure actuelle, lorsqu'il sera adopté. Quand on parle de
services municipaux, c'est beaucoup plus général que seulement
services d'aqueduc et d'égouts qu'on retrouve à l'article
116.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Léonard: On renumérote les paragraphes 11 et 12
en paragraphes 10 et 11.
Le Président (M. Laplante): Amendements de l'article 115,
adopté.
Maintenant, l'article 115.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 115 adopté.
J'appelle l'article 116.
M. Léonard: A l'article 116, on remplacerait dans la
deuxième ligne du premier alinéa le mot "construire" par le mot
"construction".
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: A la première ligne du paragraphe 4,
premier alinéa, le mot "érigé" est remplacé par le
mot "érigée" au féminin.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 116, adopté.
J'appelle l'article 117.
M. Goldbloom: M. le Président, excusez-moi, mais je
voulais faire un bref commentaire sur l'article 116, avant de l'adopter.
Le Président (M. Laplante): Faites-le.
M. Goldbloom: De toute façon, M. le Président, je
ne chercherai pas...
Le Président (M. Laplante): Vous êtes toujours
à l'article 116, M. le député de D'Arcy McGee?
M. Léonard: On me signale qu'il faudrait un autre
amendement au paragraphe 2, premier alinéa, où il faudrait
plutôt lire: "Les services d'aqueduc et d'égouts ayant fait
l'objet d'une autorisation ou d'un permis délivré en vertu de la
loi" avec un petit "I" plutôt qu'en vertu de la Loi de la
qualité de l'environnement.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Nous l'avons
déjà fait à un autre endroit.
Le Président (M. Laplante): De la qualité de
l'environnement, vous le barrez.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Léonard: Oui, on met: En vertu de la loi, avec un "I"
minuscule.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Mon commentaire est le suivant. Il y a un problème qui a
été décelé par certains dirigeants municipaux et je
crois comprendre que le contentieux du ministère des Affaires
municipales en est saisi et se penche là-dessus. Donc, je n'ai pas
de
proposition d'amendement à faire, mais j'aimerais que le ministre
s'informe davantage sur le progrès de cette étude.
La loi requiert que des services d'aqueduc et d'égouts soient en
place pour que la construction soit permise sur les lots frontaliers, mais une
situation peut exister où le propriétaire d'un lot en
arrière achète un droit d'accès très mince qui lui
donne contiguïté aux services de la rue et il peut ainsi construire
sur le lot en arrière, ce qui, à mon sens, est un accroc à
l'esprit de la loi et, deuxièmement, ce qui présente un
problème pratique parce qu'il y a peut-être une distance
considérable qu'il faut traverser pour introduire les services à
cet immeuble et la protection contre l'incendie peut être
extrêmement difficile dans une telle situation.
Je n'ai pas de formule à proposer, mais je voulais que le
ministre en soit conscient.
M. Léonard: Je dois dire qu'on m'avait déjà
signalé ce problème. On a envisagé une solution à
partir d'un certain pourcentage de la façade, mais ce ne serait pas
suffisant et on est encore à la recherche de la solution.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Léonard: On ne l'a pas encore trouvée.
M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Laplante): Article 116,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 117.
M. le ministre, vous avez un amendement.
M. Léonard: A l'article 117, c'est par concordance; de la
même façon que nous avons amendé l'article 114, nous
faisons un amendement aussi à l'article 117. Je peux le lire. "Lorsqu'un
avis de motion a été donné en vue de modifier un
règlement de lotissement, aucun permis de lotissement, aucun
permis...
M. de Bellefeuille: II y a des mots de trop. M.
Léonard: II y a des mots de trop là-dedans.
M. de Bellefeuille: "Aucun permis de lotissement", c'est de
trop.
M. Léonard: ... ne peut être accordé pour un
lotissement qui, advenant l'adoption du règlement de modification,
serait prohibé dans la zone ou le secteur concerné."
M. Goldbloom: Dans la zone, oui.
Le Président (M. Laplante): Dites-moi ce qui est de
trop.
M. Léonard: Je relis: "Lorsqu'un avis de motion a
été donné en vue de modifier un règlement de
lotissement, aucun permis ne peut être accordé."
Le Président (M. Laplante): Les mots "de lotissement"
disparaissent.
M. Léonard: C'est-à-dire que les mots "aucun permis
de lotissement" disparaissent dans le texte. Vous laissez celui-ci.
Le Président (M. Laplante): Celui-là est
réglé aussi.
M. Léonard: D'accord? "Aucun permis ne peut être
accordé pour un lotissement qui, advenant l'adoption du règlement
de modification...
Le Président (M. Laplante): II y a une virgule encore
après le mot "qui".
M. Léonard: Oui. ... serait prohibé dans la zone ou
le secteur concerné. Le présent article cesse d'être
applicable aux travaux en question si le règlement de modification n'est
pas adopté dans les deux mois de la date de l'avis de motion ou s'il
n'est pas mis en vigueur dans les quatre mois de son adoption."
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 117,
adopté.
Le règlement de construction
J'appelle maintenant l'article 118.
M. Léonard: C'est une modification qui porte sur la
deuxième ligne du deuxième alinéa. Au lieu des mots "l'un
ou l'autre", il faut utiliser les mots "un ou plusieurs". (11 heures)
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Cela est porté à
l'article 118 comme amendement. Est-ce que l'article 118 sera
adopté?
M. Goldbloom: Dans une seconde, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 118,
adopté?
M. le député de Bellechasse, vous avez des
commentaires?
M. Goulet: Quand je ne parle pas, M. le Président, c'est
parce que cela va bien.
Permis et certificats
Le Président (M. Laplante): Article 119. Amendement, M. le
ministre.
M. Goulet: Pourquoi parler pour rien? Je ne suis pas Chevrette,
moi.
M. Léonard: On doit insérer dans la première
ligne du paragraphe 1, après le mot "transformation" les mots
"d'agrandissement".
M. Goldbloom: Avec une virgule après le mot
"transformation", n'est-ce pas?
M. Léonard: Première ligne du paragraphe 1,
..."interdit tout projet de construction, de transformation,
d'agrandissement."
M. Goldbloom: Transformation ou d'agrandissement.
M. Léonard: Transformation, d'agrandissement. De
transformation, virgule, d'agrandissement.
Une Voix: Ce n'est pas nécessaire. M. Goldbloom: Ah
si!
M. Léonard: II n'y a pas de confusion. Il pourrait y avoir
confusion, des transformations d'agrandissement. Il y en a une virgule. "Tout
projet de construction, de transformation, d'agrandissement ou d'addition de
bâtiments."
M. Goldbloom: C'est une énumération de choses
distinctes.
M. le Président, je constate depuis le début de notre
travail que j'ai gain de cause en ce qui concerne les virgules, mais pas sur
autre chose.
Le Président (M. Laplante): On adopte les amendements?
M. Léonard: Le paragraphe 2 serait remplacé par le
suivant: "Interdire tout projet de changement d'usage ou de destination d'un
immeuble ainsi que toute opération visée aux paragraphes 12, 13
et 14 du deuxième alinéa de l'article 113 sans l'obtention d'un
certificat d'autorisation."
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Quatrièmement.
M. Léonard: On remplace le quatrième paragraphe par
le suivant: "Interdire toute opération cadastrale sans l'obtention d'un
permis de lotissement."
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: On retranche le paragraphe 5.
M. Goldbloom: Pourquoi? C'est sûrement parce que ce pouvoir
existe ailleurs.
M. Léonard: C'est ce que nous avons couvert par la
modification du deuxième paragraphe, en ajoutant 12, 13 et 14 de
l'article 113. C'est le paragraphe 14 en fait.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Laplante): Amendements du ministre
à l'article 119, adopté.
M. Léonard: Un instant, le paragraphe E aussi, le
numérotage.
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est la
renumérotation aussi. C'est adopté aussi, il va de soi.
M. Léonard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 119,
adopté.
M. Goulet: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: II y avait un amendement qui aurait dû attirer
l'attention du ministre, qui avait été demandé par la
corporation du comté de Labelle. On vit ceci dans Bellechasse.
C'était d'interdire l'émission d'un permis de construction
pendant l'hiver, si une telle construction exige la mise en place d'une station
septique, et définir la période d'hiver. Dans les comtés
ruraux surtout, les nouvelles installations pour les fosses septiques, pour les
porcheries par exemple; c'est que si l'on fait des tests
d'étanchéité, lorsqu'on veut vérifier le sol en
plein hiver, on ne peut absolument pas. C'est extrêmement difficile aussi
le printemps, lorsque la neige fond. Il y a certaines périodes de
l'année où l'on doit vérifier ces terrains.
Je ne me souviens pas pourquoi la corporation de comté de Labelle
l'avait demandé, mais je l'avais souligné, il y avait une raison
en particulier... Mais le ministre, étant donné qu'il
connaît bien le comté de Labelle, doit se souvenir de la raison.
S'il n'a pas jugé bon de la retenir; je voudrais savoir pourquoi.
M. Léonard: On me dit que c'est déjà couvert
par la Loi sur la qualité de l'environnement et toute la
réglementation qui s'ensuit. Si c'est fait l'hiver et que rendu au
printemps ce n'est plus conforme, on est obligé de recommencer, donc la
réglementation peut le couvrir. Cela va de soi qu'il pourrait y avoir
des installations et la vérification n'est pratiquement pas possible
l'hiver, alors... Mais la Loi de la qualité de l'environnement peut le
prévoir par la réglementation.
M. Goulet: Vous voulez dire qu'on n'accorderait pas de permis de
construction, s'il y a doute, même si tout est conforme au niveau du
règlement
de zonage et au niveau du schéma d'aménagement. Si le
ministère de l'environnement n'accorde pas son permis, c'est seulement
là où ça pourrait être bloqué?
M. Chevrette: Quand le député de Bellechasse parle
de l'enfouissement de fosses septi-ques concernant les porcheries, que ce soit
l'hiver, le printemps, l'été ou l'automne, ça prend
nécessairement des plans, adoptés au préalable, en
fonction de dimension, en fonction de capacité d'égouttement, de
champ d'épuration, etc., c'est tout régit par une
réglementation très spécifique en vertu de la Loi de la
qualité de l'environnement.
Je ne vois pas en quoi la Loi sur l'aménagement pourrait venir
corriger une loi existante et une réglementation existante.
M. Goulet: Oui, mais il n'y a pas seulement des fosses septiques
pour les agriculteurs. Il y a les autres fosses septiques pour les maisons
privées. Dans un schéma d'aménagement, on peut dire que,
dans telle région, on n'a pas le droit d'avoir de fosse septique, etc.,
je pense que c'est...
M. Chevrette: Mais l'inspecteur municipal, là où il
y a une réglementation de construction, dans un milieu où on n'a
pas les services collectifs, c'est la même chose, il doit aller sur place
vérifier. J'ai même vu des inspecteurs municipaux faire changer la
fosse septique parce qu'elle n'était pas approuvée en fonction
des standards normaux de construction, les règlements sont très
raffinés dans certains milieux.
M. Goulet: Pour ce qui est d'interdire les permis de
construction, vous vous fiez au ministère de l'environnement; s'il
accorde le permis, ça va, s'il ne l'accorde pas, pas pires amis.
M. Chevrette: C'est-à-dire que pour la qualité de
l'environnement ce n'est pas ainsi que ça marche; la municipalité
octroie le permis de construction à la condition que le ministère
de l'environnement approuve les plans de construction soumis au
ministère de l'environnement.
M. Goulet: D'accord, mais c'est toujours comme ça.
M. Léonard: Cela va être prévu dans la
réglementation, dans un règlement sur la Loi de la qualité
de l'environnement, parce que, en termes de construction, on ne peut pas
empêcher quelqu'un de se construire, si le test
d'étanchéité est fait plus tard, à
l'été ou à l'automne et qu'il est satisfaisant; il n'y a
pas de problème, le propriétaire peut quand même se
construire.
M. Giasson: Ou on change le permis, à l'environnement.
Quand tout n'a pas été respecté, pour des
considérations valables, on modifie le permis, on suit les distances
à respecter. C'est ainsi que ça fonctionne. Voulez-vous des
preuves?
M. Goulet: ... ça dépend de quel bord.
Le Président (M. Laplante): L'article 119, adopté.
J'appelle l'article 120.
M. Léonard: A l'article 120, on remplace, à la
première ligne, les mots "le conseil ou le fonctionnaire" par les mots
"le fonctionnaire".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je remarque, au paragraphe
3, que le tarif, pour l'obtention du permis ou du certificat, doit avoir
été payé. Est-ce que les municipalités acceptent
maintenant les cartes de crédit?
M. Chevrette: Cela pourrait venir.
M. Léonard: Le même amendement est proposé
à l'article 121, à la première ligne.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
J'aimerais attirer votre attendion sur la deuxième ligne de cet
article où l'on parle d'un permis de lotir. Dans le cas de la
construction, on parle de permis de construction, pas de permis de construire.
Aussi, à l'article 119 où l'on avait utilisé les mots
"permis de lotir", on a remplacé ces mots par "certificat
d'autorisation".
M. Léonard: 119, permis de lotissement. On devrait faire
la correction. On devrait aussi faire la correction à l'article 121 et
mettre "permis de lotissement" plutôt que "permis de lotir".
Le Président (M. Laplante): 121: La demande est conforme
au règlement de lotir...
M. Léonard: Non. L'inverse. C'est le premier
alinéa. Nous le lisons comme suit: "Le fonctionnaire
désigné en vertu du paragraphe 8 de l'article 119 émet un
permis de lotissement, parce que l'expression, c'est "permis de
lotissement".
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. de Bellefeuille: M. le Président, il y a deux verbes
entre lesquels on pourrait peut-être faire un choix. A savoir si on
émet ou si on délivre, parce que ailleurs dans la loi on
délivre.
M. Chevrette: L'un et l'autre se dit ou se disent. Je suis
engagé spécialement pour cela ici.
M. Léonard: Je trouve qu'émettre est plus
français que délivre.
M. de Bellefeuille: Je crains que ce ne soit l'inverse. C'est
l'inverse, c'est délivré qui est plus français.
M. Léonard: Délivré est plus
français?
Une Voix: Non, pas dans ce sens.
M. Chevrette: Emission est plus français.
M. Goldbloom: Mais cela me choque d'entendre un anglicisme dans
la bouche du député de Deux-Montagnes.
M. Chevrette: Moi de même.
M. de Bellefeuille: Au contraire, on délivre un permis, un
certificat. Vous pourrez vérifier.
M. Chevrette: Parce que le mot "délivré" signifie
est-ce que vous me permettez, docteur? Il y a vraiment une nuance quand
même.
M. Goldbloom: Livrez-nous le fond de votre pensée.
M. Chevrette: Le permis n'est pas une délivrance.
M. Goldbloom: S'il y en a une.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 121 sera
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: M. le Président, nous allons faire
cette vérification.
Le Président (M. Laplante): Adopté sous
réserve avec vérification. C'est plus français. J'appelle
l'article 122. Légère modification qui est la même
qu'à 120, 121.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léonard: A la première ligne.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, l'article 122 est
adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
L'adoption des règlements
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle maintenant
l'article 123. On est rendu à 123.
M. Léonard: A l'article 123, on propose de remplacer,
à la première ligne du premier alinéa, les mots
"l'adoption" par les mots "un règlement ayant pour objet
l'adoption".
Le Président (M. Laplante): Monsieur... M. Goldbloom:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Amendement
adopté. L'article 123 est-il adopté?
M. Goldbloom: Dans un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): On est rendu à 123, M.
le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Article 123, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Merci. Article 124.
Messieurs.
M. Goldbloom: J'attends ma délivrance de mon état
de député d'Opposition pour changer de côté de la
table. (10 h 15)
M. Chevrette: Cela va être long. Il y en a qui restent
prisonniers longtemps de leurs idées!
M. Alfred: Vingt ans, M. le député. M.
Goldbloom: Moins de deux ans.
M. Giasson: Si c'est dit par le député de Papineau,
c'est très crédible.
Le Président (M. Laplante): Si on revenait à
124.
M. Goldbloom: II est exigeant, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 124,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 125.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 126.
M. Goldbloom: M. le Président, je choisis bien mon mot,
j'ai un "trou" de mémoire.
M. Alfred: Je suis très content, M. le
député, que Jean Alfred ait contribué, le
député de Papineau, une fois...
M. Chevrette: Dans l'histoire, ça va bien paraître
dans le journal des Débats.
M. Alfred: ... à aider le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Nous avons modifié les titres de divers
fonctionnaires municipaux, est-ce que l'on parle toujours d'un greffier ou
est-ce qu'il porte un nouveau titre? Toujours le greffier?
M. Léonard: Oui. Un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Laplante): Allez-y, M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Je vais attendre que le ministre nous
écoute.
Le Président (M. Laplante): Cela va? M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Seulement une petite question. De l'article 125
à 130, on dit toujours "le maire doit". C'est dire qu'en aucune
occasion, le maire pourrait être remplacé. Si le maire est malade,
si une assemblée est convoquée pour 20 heures et que le maire a
quelque chose, il ne peut être là...
M. Léonard: Le maire suppléant a toujours les
pouvoirs.
M. Goulet: "... tenue par le conseil et présidée
par le maire, le maire doit..." C'est sous-entendu "maire suppléant",
d'accord.
M. Léonard: Oui, le maire suppléant a tous les
pouvoirs du maire lorsqu'il le remplace.
M. Chevrette: C'est en vertu de la loi du Code municipal.
M. Léonard: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): L'article 126 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle 127.
M. Goulet: Ce n'est pas défini que le greffier et le
secrétaire-trésorier... On n'a pas vu ça dans un
article... On va le voir plus loin. Ce n'est pas la même personne,
à un moment donné? Ce n'est pas prévu que c'est la
même personne?
M. Goldbloom: Non, ce sont les municipalités régies
par le Code municipal qui ont un secrétaire-trésorier et les
municipalités régies par la Loi des cités et villes qui
ont un greffier.
M. Goulet: Dans la nomenclature, on ne décrivait pas
le...
M. Léonard: Si on retourne à l'article 1,
neuvièmement, vous avez une définition du
secrétaire-trésorier. Le secrétaire-trésorier
signifie le secrétaire-trésorier de la municipalité
régionale de comté ou tout autre, sans autre mention.
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 126, on
parle spécifiquement du secrétaire-trésorier de la
municipalité locale. Alors, ce n'est pas le même
secrétaire-trésorier et c'est clairement indiqué. Il n'y a
pas de problème.
M. Goulet: Cela va.
Le Président (M. Laplante): D'accord. L'article 126,
adopté. J'appelle l'article 127.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 128.
M. Léonard: II y a un amendement. On remplace l'article
par le suivant: "L'avis est affiché au bureau de la municipalité
et, dans le cas prévu à l'article 127, dans la zone ou le secteur
visé au règlement, de manière à être
facilement visible pour les passants."
M. Goldbloom: M. le Président, nous remplaçons une
préoccupation par une autre. La première préoccupation
était d'afficher l'avis à proximité de l'emplacement. La
deuxième préoccupation est que l'affichage soit fait de
manière que l'avis soit facilement visible des passants. Mais cela
pourrait être à l'autre bout de la rue.
M. Léonard: Non, dans la zone ou le secteur visé au
règlement.
M. Goldbloom: Oui. Mais quelles dimensions pourrait avoir une
telle zone? M. le Président, je vais utiliser une expression qui est
sûrement un anglicisme, parce que je la puise aux Etats-Unis. Elle va
blesser les oreilles des ministériels. Je dirai: Je n'en fais pas un cas
fédéral. C'est ce que disent toujours les Américains: "I
will not make a federal case out of it."
Le Président (M. Laplante): L'amendement de l'article 128
est-il recevable?
M. Goldbloom: Oui, recevable.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 128 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 129.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Chevrette: J'ai seulement une interrogation. Pourquoi
donne-t-on le mandat explicite au maire ou à la personne
désignée par celui-ci?
M. Léonard: Celui qui préside l'assemblée
publique...
Une Voix: Droit de veto.
M. Léonard: C'est lui qui préside d'après la
loi les assemblées publiques en ce qui concerne la consultation. C'est
le maire ou le maire suppléant.
M. Chevrette: C'est parce que, dans certaines
municipalités remarquez bien que je ne veux pas faire un plat,
c'est une question de...
M. Goldbloom: Un cas fédéral.
M. Chevrette: Pardon? On est très fort sur l'autonomie
locale. C'est peut-être dû à la loi, mais
il m'apparaît que, dans certains cas, ce serait même
avantageux pour les citoyens d'avoir des explications d'une personne qui
connaît très bien...
M. Léonard: II n'y a rien qui empêche le maire de se
faire assister de fonctionnaires.
M. Goulet: M. le Président, je suggérerais au
député de Joliette-Montcalm la même réponse qu'il a
donnée au député de Bellechasse tout à l'heure.
C'était cela, la question. Le maire peut se faire remplacer. C'est ce
que...
M. Chevrette: Je l'ai posée de façon à me
faire comprendre.
M. Goulet: Oui, mais...
M. Chevrette: C'est la différence qu'il y a avec vous.
M. Goulet: ... avant de répondre aux autres, vous devriez
au moins... C'est exactement ma question de tout à l'heure.
M. Chevrette: Ce n'est certainement pas comme cela que vous
l'avez posée.
M. Goulet: Vous relirez le journal des Débats. C'est
cela...
M. Chevrette: Bien sûrl
Le Président (M. Laplante): Si vous le voulez, on va
appeler l'article 130. L'article 129 est adopté.
M. Léonard: C'est un choix conscient que nous avons fait
que les assemblées de consultation sur les règlements soient
présidées par le maire.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que si l'on est
élu maire, on doit assumer ses responsabilités. Quand il y a une
assemblée publique, on doit se lever devant les citoyens et donner des
explications. Si, par la suite, on dit: J'aimerais que M. Untel, urbaniste, ou
M. Untel, fonctionnaire de la ville, prenne la parole, ce n'est pas
empêché.
M. Léonard: Exactement. D'accord.
M. Alfred: Vous remarquerez, M. le Président, que je suis
de l'avis du député de D'Arcy McGee. Le maire doit prendre ses
responsabilités.
Le Président (M. Laplante): Article 130.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): II se passe quelque chose que
je ne comprends plus du tout, moi, entre le député de Papineau et
le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Ah! Cela commence à être grave!
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 131. M. le
ministre, vous avez un papillon?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): Oui. Il y a un papillon
à l'article 131.
M. Léonard: Moi, je n'en ai pas.
Le Président (M. Laplante): Nous en avons un. C'est un
nouveau papillon. Tous les anciens ne sont plus bons.
M. Léonard: Je ne l'ai pas, moi. Ah! je l'ai. Le
Président (M. Laplante): Vous l'avez?
M. Goldbloom: Ce n'est pas rassurant, M. le Président, de
voir le ministre perdu dans ses papiers comme cela.
M. Léonard: Je les ai tous jusqu'ici. Ah! on remplace
à la première ligne les mots "cité ou d'une ville" par le
mot "municipalité".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Bon! Municipalité.
M. Léonard: "Dans le cas d'une municipalité." Et on
remplace à la troisième ligne le mot "et" par le mot "ou".
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à remplacer le mot "et" par le mot "ou", mais il me semble que le bon
français exigerait que l'on dise "au deuxième au singulier
ou au troisième".
Une Voix: L'article 131.
M. Goldbloom: "... au deuxième ou au
troisième".
M. Léonard: Cela se lirait maintenant "le règlement
prévu au deuxième ou au troisième alinéa."
M. Goldbloom: Alinéa, au singulier. M. Léonard:
Alinéa, au singulier.
Le Président (M. Laplante): Un bon cours de
français. Amendement adopté. Article 131, adopté.
J'appelle l'article 132.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 133. Sur
les premiers papillons que vous avez don-
nés, M. le ministre, il y avait un amendement. Est-ce qu'il est
encore là.
M. Léonard: II y en a deux maintenant.
Le Président (M. Laplante): Le deuxième... Je n'en
ai qu'un.
M. Léonard: 133.
Le Président (M. Laplante): Le vieux 133 et après,
je n'ai ai pas.
M. Léonard: Qui est devenu un nouveau... Je vais vous les
donner, M. le Président. Il y a deux amendements.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez me donner le
nouvel...
M. Léonard: Le premier amendement sur l'article 133,
consiste à remplacer dans les troisième et quatrième
lignes le mot "majeures" par le mot "majeurs".
Le Président (M. Laplante): II me faudrait une copie de
l'amendement à l'article 133.
M. Léonard: Oui, je vais vous le donner. Nous allons le
distribuer.
M. Goldbloom: Une copie que je n'ai pas mais que j'aurai.
Merci.
M. Léonard: On va accuser la trieuse, paraît-il.
Est-ce que cela va?
M. Goldbloom: Oui, cela va, M. le Président. Une petite
question de forme, également.
M. Léonard: II y a un autre amendement, aussi, si vous me
permettez. Le deuxième amendement, on remplacerait dans la
troisième ligne du deuxième alinéa les mots "de celles
d'entre elles" par les mots "des personnes".
M. Goldbloom: D'accord!
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Goldbloom: Ma question, M. le Président, porte sur la
deuxième ligne du premier alinéa où l'on voit "les
locataires et les propriétaires d'un immeuble"; ne serait-il pas mieux
de dire "de tout immeuble situé dans le territoire..." Une simple
question de style.
M. Léonard: C'est parce qu'on dit que le singulier
comprend le pluriel et si on dit "un"...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Léonard: C'est une question de style, parce que cela a
la même signification.
M. Goldbloom: Oui, oui.
Le Président (M. Laplante): Article 133,
adopté.
M. Goulet: L'Union des municipalités avait fait un
commentaire au ministre concernant le droit de vote et j'aimerais le citer pour
savoir ce que le ministre en pense. L'UMQ disait: "A ce jour, toutes les
municipalités n'ont pas un rôle de la valeur locative et
n'imposent pas toutes une taxe d'eau. Il n'existe pas encore davantage de liste
électorale systématique où les locataires soient inscrits
en même temps que les propriétaires, sauf pour les
élections municipales. Attribuer aux locataires le droit de vote dans
ces circonstances, c'est ouvrir la porte à de nombreuses injustices et
faire reposer sur les municipalités l'odieux des problèmes
engendrés par une telle situation et le coût de la constitution de
cette liste". (11 h 30)
L'UMQ a émis certaines réserves tant sur le droit de vote
des locataires en matière de zonage que sur la liste électorale
municipale. L'union réclamait là-dessus le statu quo tant et
aussi longtemps que le problème n'aurait pas été
étudié en profondeur. J'aimerais connaître vos commentaires
là-dessus avant d'adopter l'article.
M. Léonard: C'est un choix qui a été fait
très consciemment. Dans le cas des règlements de zonage, de
lotissement et de construction, les locataires sont affectés autant que
les propriétaires puisqu'ils vivent dans ces quartiers. Nous avons
d'ailleurs fait des recherches pour savoir quelle était la
période pendant laquelle les locataires vivaient ou gardaient leur
logement. C'est généralement plus considérable qu'on ne le
croit. Les locataires gardent leur logement plusieurs années.
Par ailleurs, en ce qui concerne les problèmes techniques de
confection de liste électorale, de révision, il y a eu un article
qui a été adopté dans la loi 39, l'article 160d, qui
règle ces questions en général.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. Goulet: Au niveau de l'aménagement du territoire, si je
comprends bien, vous ne le contestez pas, mais vous donnez autant d'importance
à un locataire qu'à un propriétaire quand il s'agit de
l'aménagement du territoire, quand il s'agit d'un règlement de
zonage, etc. Vous lui donnez autant d'importance. D'accord, il est
peut-être poigné avec le règlement, si vous me passez
l'expression, pour le temps qu'il va y demeurer, mais peut-être pas comme
le propriétaire de l'immeuble qui, souvent, ne pourra pas changer la
vocation de l'immeuble.
M. Léonard: Oui, mais le propriétaire vote plus
souvent et plus longtemps aussi, s'il est là dix
ans au lieu de cinq ans en moyenne pour un locataire.
M. Goulet: C'est justement l'argument, le propriétaire va
être là plus longtemps que le locataire.
M. Léonard: C'est en vigueur depuis 1968; c'était
d'ailleurs votre gouvernement qui avait fait voter les locataires aux
élections municipales, ce sur quoi nous sommes d'accord, d'ailleurs,
puisque ce sont des citoyens d'une municipalité. Nous trouvons qu'ils
doivent participer à la vie communautaire. Les municipalités sont
financées effectivement en grande partie par l'impôt foncier. Il
reste que les locataires, par leur loyer, paient une partie de l'impôt
foncier.
M. Chevrette: Oui, d'ailleurs quand les taxes augmentent, le prix
du loyer du locataire augmente.
M. Goulet: Alors, vous n'acceptez pas l'argumentation de l'UMQ
lorsque ces gens-là disent ce qui suit. Je le cite encore une fois.
"C'est ouvrir la porte à de nombreuses injustices et faire reposer sur
les municipalités l'odieux des problèmes engendrés par
telle situation et le coût de la constitution de cette liste". En parlant
de la liste électorale; non pas la liste électorale, mais la
liste...
M. Léonard: On doit la constituer, de toute façon,
cette liste pour les élections municipales.
M. Goulet: Ce n'est pas la même. M. Alfred: Ce n'est
pas un argument.
M. Goulet: Est-ce que le député peut
répéter? M. le Président, je n'ai pas compris.
M. Alfred: Vous ne comprenez jamais rien!
M. Goulet: Parlez donc pour vous faire comprendre et
arrêtez donc de déranger les travaux de la commission. Chaque fois
qu'il prend la parole à cette commission, le député de
Papineau ne le fait qu'en se servant d'arguments farfelus pour déranger
tout le monde.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Papineau, la commission va bien. Si vous désirez prendre la parole,
veuillez la demander.
M. Goulet: Si vous ne voulez pas travailler, allez-vous en
à votre bureau et laissez-nous donc travailler en paix! Je m'excuse, M.
le Président, ç'aurait été à vous à
le rappeler à l'ordre. Je vous demande de le faire à ma
place.
M. Alfred: On a le droit de se chicaner en paix!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Papineau, s'il vous plaît! Cela va bien, jusqu'à aujourd'hui, il
faudrait continuer dans le même style.
M. Goulet: D'accord; je voulais le souligner. L'Union des
conseils de comté est un interlocuteur valable, l'UMQ également
et; étant donné qu'à la suite de la réimpression,
elles avaient jugé bon de formuler ces commentaires, je ne le voyais pas
et le ministre n'en a pas parlé. Je voulais simplement savoir si le
ministre avait pris connaissance de ces commentaires.
M. Léonard: Oui.
M. Goulet: Oui, je suis certain.
M. Léonard: Nous avons eu une rencontre avec l'Union des
municipalités et nous en avons discuté. Nous avons exposé
notre point de vue, l'Union des municipalités a aussi exposé son
point de vue.
M. Goulet: Est-ce que votre argumentation a satisfait ces
gens?
M. Léonard: Peut-être.
M. Goulet: Non, mais vous dites que vous avez eu une rencontre et
moi je n'en ai pas eu.
M. Léonard: ... je leur ai donné cet argument
aussi.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je pense qu'il y a un problème; quand on
parle de la possibilité d'inclure dans la liste électorale les
noms des locataires, je pense qu'il y a un problème qui n'est pas
soulevé. Il l'est par l'Union des municipalités, mais il ne l'est
pas d'une façon explicite. C'est beaucoup plus autre chose qu'elle
craint, c'est là où il y a des non-résidents à
l'année qui peut dépasser le nombre... Dans certains milieux
touristiques en particulier, vous pouvez vous ramasser avec 4000 ou 5000
votants par rapport à une population restante ou résidente
à l'année de 1000. C'est un problème beaucoup plus majeur
que celui de locataires-propriétaires. Si on veut souligner un
problème de fond, je pense que celui-là est beaucoup plus crucial
que celui du locataire-propriétaire. Dans certains milieux touristiques,
en tout cas, on le vit.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas autre chose?
Article 133 amendé, adopté? J'appelle l'article 134. Vous
avez un papillon, M. le ministre?
M. Léonard: Oui.
On remplacerait, à la troisième ligne du troisième
alinéa, les mots "et s'il s'agit de personnes physiques, qui sont
majeures" par les mots "et s'il s'agit de personnes physiques, qui sont
majeurs". Question de français.
Le Président (M. Laplante): Article 134, amendement
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 134.
M. Léonard: On va attendre le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Dans un instant, M. le Président.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté, article 134.
J'appelle l'article 135.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 136.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 137. Vous
avez un papillon, M. le ministre?
M. Léonard: C'est la même correction qu'à
l'article 134, mais aux troisième et quatrième lignes.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté.
Article 137, amendé.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 137, adopté.
J'appelle l'article 138; papillon, M. le ministre.
M. Léonard: Alors, on remplacerait le troisième
alinéa par le suivant: "Les locataires et propriétaires d'un
immeuble situé dans une zone ou un secteur contigu à celui qui
fait l'objet du règlement et, s'il s'agit de personnes physiques, qui
sont majeurs les mêmes corrections et possèdent la
citoyenneté canadienne, sont habiles à voter, sur
présentation au secrétaire-trésorier de la
municipalité, dans les cinq jours qui suivent la date de la publication
de l'avis public visé au premier alinéa, d'une requête
signée par au moins douze d'entre eux ou par la majorité d'entre
eux si leur nombre est inférieur à vingt-quatre.
On a changé aussi "sont admis à voter" par "sont habiles
à voter".
Ce sont toutes les corrections de forme.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Amendement à l'article
138, adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 138 tel
qu'amendé.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 139; papillon, M. le ministre.
M. Léonard: ...
M. Goldbloom: Lettres minuscules.
M. Léonard: C'est cela.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté.
M. Léonard: Une minuscule, à "la", à la
place de "La" avec une majuscule, première ligne du troisième
paragraphe.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 140, avec un papillon. M. le ministre.
M. Léonard: A l'article 140, on remplace, à la
deuxième ligne, les mots "sept heures" et "dix heures du soir" par les
mots "dix-neuf heures et vingt-deux heures".
M. Goldbloom: Et vive la France!
M. Léonard: Vive l'Europe! on approche du Bonhomme
Sept-Heures!
M. Goldbloom: C'est le ministre, sans doute!
Le Président (M. Laplante): L'amendement de l'article 140
est adopté. L'article 140 est-il adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 141; il
n'y a pas de papillon.
M. Léonard: Non.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 142,
supprimé.
M. Léonard: Parce que, depuis l'article 387b du Code
municipal, c'est le conseil municipal qui fixe le jour; cet article n'est donc
plus utile.
M. Goldbloom: D'accord. Adopté. M. Léonard:
C'est-à-dire supprimé.
M. Goldbloom: La proposition de le supprimer est
adoptée.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: L'article 142 est supprimé, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Article 143, modification,
papillon. M. le ministre.
M. Léonard: II est remplacé par le suivant: "Si le
règlement doit faire l'objet d'un scrutin, il a lieu à la date
fixée par le conseil et conformément à la procédure
prescrite par les articles 387a à 387I du Code municipal.
Dans le cas contraire, le règlement est réputé
avoir été approuvé par les personnes habiles à
voter. "
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Amendement de l'article 143,
adopté.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Question de langue! Le député
de D'Arcy McGee se néglige, une fois de plus! Parce qu'il faudrait dire,
à la deuxième ligne: "... celui-ci a lieu..." et non "il a lieu",
autrement "il" se réfère au sujet de la phrase qui est le
règlement.
M. Goldbloom: Oui, mon Dieu, que vous avez raison!
Le Président (M. Laplante): Voudriez-vous, M. le ministre,
répéter votre amendement.
M. de Bellefeuille: A la deuxième ligne, remplacer le mot
"il" par le mot "celui-ci". "Si le règlement doit faire l'objet d'un
scrutin, celui-ci a lieu à la date fixée..." etc.
M. Goldbloom: Oui, il a raison.
Le Président (M. Laplante): L'article 143 est
adopté, tel qu'amendé. Très belle intervention, M. le
député de Deux-Montagnes! J'appelle l'article 144, papillon.
M. Goldbloom: Supprimé.
Le Président (M. Laplante): Supprimé.
M. Goldbloom: Un mot d'explication, s'il vous plaît, M. le
Président?
M. Léonard: Ce qu'on dit, c'est que la même
règle n'est pas dans la Loi des cités et villes. (11 heures)
Le Président (M. Laplante): J'espère qu'il ne
change pas le préambule du projet de loi, parce qu'on ne pourrait pas
l'enlever.
M. Léonard: II paraît que l'interprétation
fait qu'habituellement, lorsqu'il y a une fraction on complète, c'est
inutile et redondant. Cela donnerait trente-six personnes et demie. Les gens
complètent à ce moment.
Le Président (M. Laplante): Le retrait de l'article 144
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 145.
M. Léonard: C'est-à-dire, que l'article 144 est
supprimé. L'amendement est adopté.
Le Président (M. Laplante): Le retrait que j'ai dit.
M. Léonard: D'accord, cela va.
Le Président (M. Laplante): Article 145.
M. Léonard: 145, pas d'amendement proposé ici.
Le Président (M. Laplante): Non. Est-il adopté?
J'appelle l'article 146 avec un amendement.
M. Léonard: On remplace aux deuxième et
troisième lignes les mots "adopté s'il est approuvé" par
les mots "approuvé s'il l'est".
Des Voix: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président,...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom:... un petit point technique que je voudrais porter
à l'attention du ministre. Nous avons supprimé deux articles. Il
faudra bien vérifier par la suite toute allusion à un article par
numéro.
M. Chevrette: Faudrait-il faire une proposition de concordance
générale?
Le Président (M. Laplante): II y a le renumérotage
qui se fait automatiquement.
M. Goldbloom: Je veux dire que si, dans un article
ultérieur, vous faites allusion à l'article 145...
M. Léonard: 144 et 142.
M. Goldbloom: II faudra bien vérifier.
M. Léonard: Ces concordances sont rétablies par le
secrétariat de la commission.
Le Président (M. Laplante): C'est à vous aussi de
vérifier lors de la lecture avant la troisième lecture.
M. Goldbloom: C'est le ministre qui sera responsable de cela
devant la Chambre. C'est un petit conseil amical que je voulais lui donner.
Le Président (M. Laplante): C'est sage, M. le
député de D'Arcy McGee.
La constitution de comités consultatifs
d'urbanisme
Article 147, chapitre V, La constitution de comités consultatifs
d'urbanisme.
M. Léonard: Un amendement mineur. A la troisième
ligne du paragraphe 1, on remplace les mots "qui peuvent être" par les
mots "qui sont".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 147 sera adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, dans la première
version, on permettait au comité de délimiter la durée du
mandat. Maintenant, on a fixé le mandat à deux ans au maximum et
il peut être renouvelé. Je trouve que pour un projet de loi de
décentralisation... à 141, par exemple, vous fixiez les heures,
entre 19 heures et 22 heures. S'ils décident parce que ce sont des gens
comme à Murdochville qui travaillent le soir, de faire cela à 8
heures le matin, il va falloir qu'ils contreviennent à la loi. Je me
demande pourquoi tant régir jusque... Pourquoi ne pas laisser un peu de
latitude au comité? A chaque article, à 141 et à 142
également, vous limitez la durée ou l'heure... quant à la
durée du mandat. Pourquoi ne pas laisser cela à la
discrétion du comité et faire confiance à ces gens?
M. Léonard: C'est juste qu'on leur demande de se reposer
la question si ce sont les mêmes personnes qui sont au comité,
parce que le mandat est renouvelable. On ne dit pas que c'est renouvelable pour
un ou deux mandats, c'est renouvelable indéfiniment. Donc, si les gens
sont consentants à renouveler le mandat, si le conseil est consentant,
il le fait. Ce que l'article 147 fait, qu'il leur demande de se poser la
question au moins une fois à tous les deux ans.
M. Goulet: Un autre point, M. le Président, si vous le
permettez. On dit: "Le conseil d'une municipalité peut par
règlement constituer un comité consultatif d'urbanisme
composé d'au moins un membre du conseil et du nombre de membres qu'il
détermine et qui peuvent être choisis parmi les résidents
de la municipalité". Encore là, c'était une demande du
Conseil de comté de Labelle où il disait: Est-ce que nous aurons
la possibilité d'établir un comité consultatif
intermunicipal avec une autre municipalité ou quelques autres
municipalités et que sur ce comité viennent s'ajouter
peut-être un membre de la paroisse voisine si besoin il y a. Tandis que
là, c'est limité; ils ne pourront pas le faire. Ils avaient
demandé d'ajouter un article qui leur permettrait de le faire.
M. Léonard: II n'y a rien qui empêche quelqu'un
d'une autre municipalité de venir à ces réunions, sauf
qu'il n'a pas le droit de vote. Si vous constituez un comité consultatif
d'urbanisme au niveau de la municipalité, ce sont des gens de la
municipalité qui en font partie. Mais il n'y a rien qui empêche
les échanges. Il n'y a rien qui empêche un citoyen d'une
municipalité adjacente de venir aux réunions. Ce n'est pas
défendu, sauf qu'on dit que le comité consultatif qui est
consultatif au conseil, lui, est choisi, en tout cas, est constitué de
personnes choisies parmi les résidents de la municipalité.
M. Goulet: Mais est-ce qu'on peut former un comité
consultatif intermunicipal? On ne peut pas. C'est-à-dire que le
comité consultatif d'une municipalité...
M. Léonard: Est-ce que vous voulez dire un comité
au niveau de la municipalité régionale de comté?
M. Goulet: Cela peut être au niveau seulement de deux
municipalités, par exemple, où elles ont un projet conjoint. A ce
moment, le comité consultatif d'une municipalité devrait
s'asseoir avec l'autre comité consultatif. Si vous permettez, M. le
député de Joliette m'a souligné un cas où vous avez
dans la même paroisse, si on prend le mot pour se connaître, la
municipalité village et paroisse. Vous avez, par exemple, Saint-Anselme
village et Saint-Anselme paroisse où, lorsque nous allons discuter, par
exemple, de la construction d'une aréna, d'une polyvalente où on
pourrait avoir un comité consultatif des deux municipalités,
ça prendrait deux comités consultatifs.
M. Léonard: M. le député de Bellechasse, les
pouvoirs généraux des municipalités qui sont
conférés dans le Code municipal et la Loi des cités et
villes permettent aux municipalités de mettre en commun, sur des sujets
de compétence commune, leurs ressources, les différentes
ressources, donc ce n'est pas défendu.
M. Chevrette: Je pense qu'il y a moyen de contourner la
difficulté, M. le Président. Prenons un exemple: vous parliez de
Saint-Anselme, je vais prendre quatre municipalités jumelées du
type que vous donnez.
Je crois que chacune des municipalités forme son propre
comité et que ce sont les deux comités qui se réunissent
pour avoir une planification à deux. Ce n'est pas défendu, tel
que libellé dans la loi présente.
M. Goulet: Non, ce n'est pas défendu, mais, à ce
moment, deux petites municipalités à l'intérieur d'une
même paroisse devront avoir deux comités consultatifs qui vont...
c'est ça, s'il y avait moyen. Lorsqu'on parle de fusion, on pourrait
commencer au moins à leur permettre de fusionner les comités.
M. Chevrette: Tant et aussi longtemps que les deux
municipalités veulent garder leur caractère juridique
d'entité municipale, je pense qu'il n'y a pas d'autre choix que de faire
créer deux comités qui s'assoient ensemble. C'est peut-être
à siéger, justement, conjointement qu'ils se trouveront
suffisamment d'affinités pour fusionner en une seule.
M. Léonard: Mais la loi ici ne se trouve pas à
limiter les pouvoirs généraux des municipalités dans le
Code municipal, par rapport à l'exercice de fonctions communes. Mais on
ne le reconnaît formellement, si vous voulez. Ce qu'on reconnaît
formellement ici, c'est la constitution d'un comité consultatif
d'urbanisme au niveau des municipalités, individuellement. Mais
ça ne les empêche pas de fonder des choses en commun.
M. Goulet: Oui. Je suis bien d'accord. Mais, en tout cas, on
multiplie... C'est parce que cela avait été suggéré
par le conseil de comté de Labelle, je pensais que c'était bien
important. J'y croyais.
Le Président (M. Laplante): L'article 147...
M. Goulet: Un instant! Le ministre, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oh! Excusez.
M. Goulet: S'il vous plaît! Oui. Tout à coup qu'on
peut le convaincre.
M. Léonard: Par les articles 147, 148 et 149, on
n'empêche pas les comités intermunicipaux d'urbanisme. Ce qu'il y
a dans ces articles aussi, c'est que les commissions d'urbanisme, comme elles
sont constituées ici, ne sont pas des commissions décisionnelles.
Les décisions relèvent toujours du conseil municipal. La
commission d'urbanisme devient un comité consultatif d'urbanisme.
Le Président (M. Laplante): D'accord? M. Goulet:
Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
148. L'article 147 est adopté. Article 148.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 149.
M. Goldbloom: Adopté.
Les interventions gouvernementales
Le Président (M. Laplante): Article 150, M. le ministre.
Papillon avec trois amendements. Le premier, c'est qu'on enlève,
à la première ligne, les mots "ses ministres"...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): ... à la
deuxième ligne, enlever "à l'intérieur" pour ajouter "sur
le territoire"...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): ... et le troisième
amendement, par l'insertion, dans la troisième ligne du premier
alinéa, après les mots "en vigueur", les mots "un
règlement de contrôle intérimaire ou".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté. L'article 150 sera-t-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 151. M. le ministre, il y a aussi un papillon.
M. Léonard: Oui. A l'article 151, on ajoute, à la
fin du premier alinéa, après les mots "d'aménagement", les
mots "ou aux dispositions du règlement de contrôle
intérimaire".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté. L'article 151 sera-t-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 152. M. le ministre, il y a un papillon.
M. Léonard: On remplace l'article 152 par le suivant: "Si
le conseil de la municipalité régionale de comté est
d'opinion que l'intervention projetée n'est pas conforme aux objectifs
du schéma d'aménagement ou aux dispositions du règlement
de contrôle intérimaire, le ministre peut, dans les
quatre-vingt-dix jours de la date de l'opinion du conseil de la
municipalité régionale de comté, demander à la
Commission un avis sur la conformité de l'intervention projetée
aux objectifs du schéma d'aménagement ou aux dispositions du
règlement de contrôle intérimaire. La Commission doit
donner son avis dans les quarante-cinq jours de la réception de cette
demande".
Le Président (M. Laplante): L'amendement à
l'article 152 est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 152 est-il
adopté, M. le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 153, M. le
ministre. Amendement.
M. Léonard: II y en a une série sur le
règlement de contrôle intérimaire. L'article 153 est
remplacée par le suivant: "Si, à l'expiration du délai de
quatre-vingt-dix jours prévu au premier alinéa de l'article 152,
le ministre n'a pas demandé l'avis de la Commission ou si la Commission
est d'avis que l'intervention projetée n'est pas conforme aux objectifs
du schéma d'aménagement ou aux dispositions du règlement
de contrôle intérimaire, cette intervention ne peut se
réaliser qu'après modification du schéma ou du
règlement".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'amendement à
l'article 153 est adopté. L'article 153 sera-t-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle maintenant
l'article 154. Papillon, M. le ministre.
M. Léonard: Le premier alinéa est remplacé
par le suivant: "A défaut par le conseil de la municipalité
régionale de comté de procéder à la modification du
schéma ou du règlement de contrôle intérimaire de
manière que l'intervention projetée soit conforme aux objectifs
du schéma ou aux dispositions du règlement, le ministre peut
demander au conseil de la municipalité régionale de comté
de modifier son schéma ou son règlement. (12 heures)
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement
à l'article 154 sera adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, avec une
seule petite remarque. A la deuxième ligne, on parle de procéder
à la modification du schéma. Dans le texte qui a
été imprimé, on disait: "A la modification du
schéma d'aménagement".
M. Léonard: C'est un oubli, il faudrait l'ajouter.
"Schéma d'aménagement".
M. Goldbloom: A la deuxième ligne.
Le Président (M. Laplante): "Procéder à la
modification du schéma de l'aménagement?"
M. Goldbloom: Non, d'aménagement. M. Léonard:
D'aménagement.
M. Goldbloom: Plus loin, dans la même phrase, si l'on dit
"schéma" seul, cela ne cause pas de problème.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 154
amendé sera-t-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci.
M. Léonard: II y avait un autre amendement à b),
où on insérerait-Une Voix: A b) de l'article 154?
M. Léonard:... à la troisième ligne du
deuxième alinéa, après le mot "partie", "partie du
territoire de la municipalité régionale".
Le Président (M. Laplante): Cela fait partie de
l'amendement de l'article 154.
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Laplante): L'article 154 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 155. M. le ministre, sur le
papillon.
M. Léonard: L'article 155 est modifié par
l'insertion à la deuxième ligne du premier alinéa
après les mots "d'aménagement" des mots "ou son règlement
de contrôle intérimaire". C'est encore de la concordance.
Le Président (M. Laplante): Papillon, adopté?
M. Léonard: "peut modifier son schéma
d'aménagement ou son règlement de contrôle
intérimaire". Cela va?
M. Goldbloom: Oui, adopté, M. le Président.
M. Léonard: On veut insérer aussi après la
troisième ligne du premier alinéa, après le mot
"majorité", les mots "des voix" avec un x ou non pas "voies".
M. Goldbloom: Moi, je suis habitué à parler des
voies urinaires.
Une Voix: II y a les voies divines aussi.
M. Goldbloom: Mais j'en parle moins souvent.
Le Président (M. Laplante): A c), M. le ministre.
M. Léonard: A c), insérer, à la
première ligne du deuxième alinéa, après le mot
"schéma" les mots "ou du règlement" qui fait
référence...
M. Goldbloom: Oui.
M. Léonard: ... au règlement intérimaire, et
insérer aussi, à la troisième ligne du même
alinéa, après le mot "partie" les mots "du territoire".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté, d).
M. Léonard: A d), insérer à la
première ligne du troisième alinéa, après le mot
"schéma" les
mots "ou le règlement". C'est toujours de la concordance.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Amendement de l'article
155...
M. Brassard: M. le Président, on est à l'article
155, là?
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Brassard: J'aurais une question à poser à ce
sujet-là?
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Joliette a la préséance.
M. Léonard: Est-ce que le dernier amendement est
adopté?
M. Chevrette: Non, c'est justement, j'ai un problème.
Tantôt, le député de D'Arcy McGee parlait du schéma
d'aménagement. Est-ce qu'on tient pour acquis qu'on le
répète dans les articles subséquents, parce que, quand on
laisse le mot "schéma" sèchement, encore là, en ajoutant
après "le schéma du territoire" ou le schéma
d'aménagement du territoire", je pense qu'il faudrait employer une
terminologie constante, car...
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien le
style que nous avons adopté, la première fois que mention est
faite dans chaque article du schéma d'aménagement, on dit
"schéma d'aménagement" et plus loin, dans le même article,
on dit "schéma" sans préciser "d'aménagement".
M. Chevrette: Pour autant qu'il est identifié au
départ au "schéma d'aménagement".
M. Goldbloom: A chaque article, oui.
M. Léonard: De la même façon, la
première fois que nous utilisons le règlement de contrôle
intérimaire, dans l'article, on le met au complet. Subséquemment,
on emploie le mot "règlement" sans compléter.
Le Président (M. Laplante): Le député du lac
Saint-Jean.
M. Brassard: De Lac-Saint-Jean, M. le Président!
Le Président (M. Laplante): De Lac-Saint-Jean, bon.
M. Brassard: C'est une question, une information. Dans la section
VI du titre I, on prévoit la modification du schéma par le
conseil de la municipalité régionale. On stipule à
l'article 49 qu'à ce moment-là les articles 18 à 31
s'appliquent en les adaptant. Cela veut dire que les municipalités
impliquées ou appartenant à la municipalité
régionale doivent donner leur avis sur la modification envisagée;
cela veut dire des assemblées publiques dans chacune des
municipalités. La modification est amorcée par la
municipalité régionale de comté.
Là, il s'agit aussi d'une modification du schéma, mais qui
est en quelque sorte entreprise par le gouvernement. On ne prévoit pas
je voudrais savoir si c'est volontaire qu'à la suite de
cette modification qu'on veut apporter au schéma, que les articles 18
à 31 s'appliquent aussi en les adaptant.
M. Léonard: II s'agit d'une procédure
simplifiée.
M. Brassard: II s'agit quand même d'une modification au
schéma; lorsqu'elle est refusée par la municipalité
régionale et que le gouvernement doit procéder par décret
on prévoit, à l'article 157, une consultation publique; mais
lorsque cet amendement, lorsque cette modification est assumée par la
municipalité régionale de comté, je ne vois pas pourquoi
on ne suit pas la procédure prévue lorsqu'il s'agit d'une
modification amorcée par la municipalité régionale de
comté elle-même. Je parle de la consultation publique, des
assemblées publiques dans chacune des municipalités et je parle
également de l'avis que chacune des municipalités doit donner sur
cette modification envisagée.
M. Léonard: II va s'agir, normalement, d'un débat
public entre la municipalité régionale de comté et le
gouvernement. Donc, les gens sont normalement au courant. D'autre part, il
s'agit d'une obligation, cela n'empêche pas la municipalité
régionale de comté de procéder selon les articles que vous
mentionnez. Cela ne les empêche pas.
M. Brassard: Oui, mais c'est ce que je ne comprends pas.
Supposons que le gouvernement indique à telle municipalité
régionale de comté que tel projet, qu'il a l'intention de
réaliser sur son territoire, affecte le schéma
d'aménagement et le modifie. La municipalité régionale de
comté accepte de le modifier en conséquence. A ce
moment-là, cela devient une modification telle que prévue
à la section VI du titre I. La procédure prévue dans cette
partie de la loi devrait être, à mon sens, suivie. Je ne vois pas
pourquoi il y aurait une procédure spéciale.
M. Giasson: Cela concerne les droits de la reine, de la
couronne.
M. Brassard: Comme c'est assumé par la municipalité
régionale, cela devient comme si c'était entrepris par
elle-même.
M. Léonard: II n'y a rien qui empêche la
municipalité régionale de procéder selon ces articles. Il
n'y a rien qui l'empêche.
M. Brassard: Je sais qu'il n'y a rien qui l'empêche.
M. Léonard: On n'en fait pas une obligation, il s'agit de
discussions entre les deux paliers.
M. Brassard: Lorsque la municipalité régionale,
elle-même, décide de modifier son schéma
d'aménagement, elle est tenue, elle est obligée de suivre la
procédure prévue aux articles 18 à 31. Elle est
obligée, elle est tenue de la suivre. Lorsque cette modification
provient du gouvernement, même si elle est assumée par la
municipalité régionale, et surtout si elle est assumée par
la municipalité régionale, je ne vois pas pourquoi on ne suivrait
pas la procédure prévue aux articles 18 à 31.
M. Léonard: C'est parce que, dans le cas où le
gouvernement devrait procéder avec beaucoup de rapidité sur les
choses d'intérêt public, cela pourrait causer des problèmes
et cela allongerait beaucoup les délais. Maintenant, il n'y a rien qui
l'empêche de le faire. Dans la mesure où le gouvernement ou le
ministre voudrait que le projet soit discuté publiquement, il y aurait
intérêt à ce que toute la procédure de consultation
soit suivie.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Léonard: Déjà on est obligé, le
gouvernement se lie à une consultation même lorsqu'il
procède par décret, il est obligé de consulter. La
municipalité régionale, à l'article 157, on verra comment
la consultation se fait.
M. Goldbloom: M. le Président, aussi étrange que
ceci paraisse, je suis d'accord avec le ministre. Même s'il y a une
certaine tradition que l'Opposition doit toujours trouver le gouvernement trop
dictatorial quand il se donne des pouvoirs et ne s'expose pas à des
contrôles et des consultations, je pense qu'un gouvernement est
élu pour gouverner et que c'est à ce palier que les
décisions doivent se prendre. L'article 157 prévoit une
consultation. Il ne me semblerait pas convenable je le dis en toute
simplicité, je suis en désaccord avec le député de
Lac-Saint-Jean que cette procédure des articles antérieurs
soit suivie dans le cas d'une intervention gouvernementale.
M. Brassard: M. le Président, je remercie l'Opposition de
prendre la défense du gouvernement.
M. Goldbloom: M. le Président, je prends la défense
de l'institution qui s'appelle gouvernement, pas de la formation politique qui,
malheureusement, en est responsable dans le moment.
M. Chevrette: Quand vous appuyez le ministre, vous appuyez le
gouvernement en place.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 155
amendé sera adopté?
M. Léonard: Est-ce que je peux ajouter quelque chose quand
même en réponse au député de Lac-Saint-Jean. Si la
municipalité régionale est d'accord avec le gouvernement pour
procéder, je pense que dans ces cas, il y a un consensus qui
s'établit. Si la municipalité régionale n'était pas
d'accord, elle peut faire sa propre consultation. Il n'y a rien qui
l'empêche de prendre la procédure antérieure. Mais il
s'agit d'un débat public et je pense aussi que le gouvernement peut
devoir, pour certaines raisons, agir vite. On est obligé de le faire. Ce
qu'il y a là-dedans, toute la procédure qu'il y a ici, les
interventions gouvernementales, cette façon de procéder est une
façon spéciale de procéder. Le gouvernement doit se
justifier. C'est le cas d'exception plutôt que la règle
générale, tant qu'il est lié au schéma
d'aménagement. Tout le chapitre concerne des cas d'exception
d'interventions gouvernementales. Il y a toutes sortes de raisons qui peuvent
intervenir. Il peut y avoir des raisons d'urgence ou d'intérêt
public ou autres.
Le Président (M. Laplante): L'article 155, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 156; papillon, M. le
ministre.
M. Léonard: L'article 156 serait remplacé par le
suivant: "Si, à l'expiration d'un délai de quatre-vingt-dix jours
suivant la signification de l'avis du ministre, le conseil de la
municipalité régionale de comté n'a pas modifié son
schéma d'aménagement il faudrait ajouter
"d'aménagement" ou son règlement de contrôle
intérimaire à la satisfaction du gouvernement, ce dernier peut
modifier le schéma ou le règlement par décret." C'est une
concordance avec l'article 150.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Alfred: Une question, M. le ministre. Vous dites ici que
ça s'attache au conseil de comté; est-ce qu'on peut avoir le
même raisonnement pour les communautés régionales, qui ont
un schéma d'aménagement adopté par le gouvernement? (12 h
15)
M. Léonard: Le projet de loi 125 actuel ne touche pas les
schémas d'aménagement des trois communautés urbaines: La
Communauté urbaine de Montréal, la Communauté urbaine de
Québec et la Communauté régionale de l'Outaouais.
M. Alfred: La Communauté régionale de l'Outaouais a
un schéma d'aménagement que vous avez adopté, comme
gouvernement; si par exemple, il y a un amendement qui est demandé par
les élus, mais non accepté par la population, est-ce que le
gouvernement peut intervenir pour demander aux élus locaux de faire un
référendum pour
voir si, effectivement, ce qu'ils demandent est en concordance avec les
voeux de la population?
M. Léonard: La Communauté régionale de
l'Outaouais est régie par sa propre loi, alors c'est la loi qui va
déterminer ça et non pas le projet de loi 125. Plus tard, mais,
pour l'instant, les trois communautés ont leur loi; donc elles sont
régies par leur loi.
Une Voix: ...
M. Léonard: II y en a d'autres aussi qui sont par
concordance; le Conseil métropolitain du Haut-Saguenay... Mais, c'est la
réponse que je vous ferais.
Le projet de loi actuel vise l'élaboration de schémas
d'aménagement en dehors du territoire des trois communautés,
mais, quant au plan d'urbanisme, ça touche toutes les cités et
villes du Québec et les municipalités rurales, à
l'exception de Québec et de Montréal.
M. Alfred: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 156 adopté, tel
qu'amendé.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 157, avec
amendement.
M. Léonard: A l'article 157, nous voudrions
insérer, à la deuxième ligne du premier alinéa,
après le mot "ministre", les mots "ou son représentant".
Le Président (M. Laplante): L'amendement est-il
adopté, l'alinéa a)?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Laplante): Alinéa b)?
M. Léonard: A l'alinéa b), nous voudrions
insérer, à la deuxième ligne du deuxième
alinéa, après le mot "dans", les mots "le territoire de" la
municipalité.
Le Président (M. Laplante): Les amendements de l'article
157 sont-ils adoptés?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 157 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 158; je
n'ai pas d'amendement, je ne sais pas si vous en avez.
M. Léonard: Nous voudrions proposer de revenir à
l'article 157...
Le Président (M. Laplante): On revient à l'article
157.
M. Léonard: ... à la première ligne du
troisième alinéa, on utilise encore "le ministre" et il faudrait
ajouter "ou son représentant". "Le ministre ou son représentant
doit"...
M. Goldbloom: D'accord.
M. Léonard: Son représentant.
M. Goldbloom: M. le Président, à la
réflexion...
Le Président (M. Laplante): C'est implicite?
M. Goldbloom: Non, ce n'est pas tellement que ce soit implicite,
mais, quand on dit que le ministre doit procéder à une
consultation, le ministre pourra être appelé à faire autre
chose aussi et à vouloir se faire remplacer lors de l'assemblée
publique. Quand il s'agit d'envoyer les documents, c'est le ministre qui envoie
les documents. Même si c'est son chef de cabinet qui signe la lettre de
transmission, par exemple, c'est le ministre qui envoie les documents. Je n'ai
pas d'objection à l'amendement.
Le Président (M. Laplante): La loi prévoit
déjà la transmission de pouvoirs.
Une Voix: Moi, cela ne me dérange pas. M.
Léonard: Mes juristes sont indifférents.
M. Goldbloom: Moi aussi, je suis essentiellement
indifférent, M. le Président. Je n'ai pas d'objection.
M. Léonard: On continue et on le mettra.
Le Président (M. Laplante): L'amendement au
troisième paragraphe se lira: Le ministre doit ou son
représentant.
M. Goldbloom: Le ministre ou son représentant doit...
Le Président (M. Laplante): Excusez.
M. Léonard: La première ligne du troisième
alinéa de l'article 157, au haut de la page 47. Le ministre doit... Le
ministre ou son représentant doit... C'est une décision
très lourde de conséquences.
Le Président (M. Laplante): C'est cela. Article 157,
adopté encore une fois. Article 158.
M. Goldbloom: Adopté. M. Léonard: Pas
d'amendement à proposer. La zone d'intervention
spéciale
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 159, la zone d'intervention spéciale. M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Avez-vous quelque chose? M. le Président, au
niveau de la zone d'intervention spéciale, on dit que le gouvernement
peut, par décret, déclarer toute partie du territoire du
Québec zone d'intervention spéciale. Je trouve tout à fait
curieux qu'il n'y ait pas dans ce projet de loi un chapitre qui puisse
prévoir une indemnité quelconque aux gens touchés. Nous ne
l'avions pas vu au niveau du territoire agricole et nous ne l'avons pas encore.
Cela se voit dans certaines lois, par exemple, telle la loi qui régit
les biens culturels, où certains articles prévoient des
indemnités.
Il me semble qu'on devrait prévoir des indemnités. M. le
Président, je ne suis pas le seul à le penser. Plusieurs
personnes qui sont venues, plusieurs organismes qui sont venus devant cette
commission pour déposer des mémoires l'ont souligné, l'ont
souligné même très fortement. Je pense ici au Conseil
consultatif de l'environnement qui a soutenu, de façon non
équivoque, que le ministère devrait s'astreindre aux mêmes
conditions que les municipalités ou les municipalités
régionales de comté lorsqu'il s'agit d'aménagement du
territoire, et se livrer à la consultation.
J'aimerais savoir, avant d'adopter cet article, si le ministre a des
amendements à proposer au niveau, d'abord, de l'indemnité et au
niveau de la consultation. Je trouve tout à fait surprenant que l'on
exige la consultation au niveau local ou régional et lorsqu'il s'agit
d'une zone d'intervention spéciale ou tout simplement par décret,
le ministre peut dire: C'est une zone d'intervention spéciale et il n'y
a aucune consultation là-dessus.
M. Goldbloom: ...qui est prévue à l'article 164. M.
Léonard: Est-ce que je peux répondre? Une Voix:
Oui.
M. Léonard: M. le député de Bellechasse,
vous n'avez pas lu l'article 164.
M. Goulet: Non, un instant. On le lira, M. le
Président.
M. Léonard: "Le ministre doit, avant l'adoption du
décret, procéder à une consultation sur le contenu du
projet de décret", et selon l'article 157, qu'on vient d'adopter.
M. Goulet: Au niveau local, par exemple, je pense à
des...
M. Léonard: Mais vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas
de consultation.
M. Goulet:... vous pouvez, par décret, décider
qu'une ligne de l'Hydro passe à tel endroit ou telle chose se produit et
simplement...
M. Léonard: Ce n'est pas une zone d'intervention
spéciale. D'abord, en ce qui concerne l'indemnisation, on va
régler cette question.
M. Goulet: J'avais deux volets dans ma question: d'abord,
l'indemnisation et deuxièmement, au niveau de la consultation,
s'astreindre aux mêmes conditions que les municipalités
régionales on les appellera comme on le voudra ou conseils
de comté.
M. Léonard: En ce qui concerne l'indemnisation, lorsque le
gouvernement décrète une zone spéciale et qu'il y a des
expropriations, il est soumis à la Loi de l'expropriation. Par ailleurs,
la zone d'intervention spéciale est un problème de zonage, une
question de zonage. Sous cet angle, il y a le régime
général nord-américain qui s'applique, pour
l'indemnisation générale. C'est la loi habituelle qui s'applique.
S'il y a une expropriation, le gouvernement doit payer...
M. Goulet: Oui, mais sans avoir...
M. Léonard:... selon la Loi de l'expropriation.
M. Goulet: ... expropriation je ne sais pas quel exemple
je pourrais donner au niveau des tours de l'Hydro-Québec, par
exemple, sans avoir expropriation, si...
M. Léonard: Au niveau des tours de
l'Hydro-Québec?
M. Goulet: Un exemple, là.
M. Léonard: C'est toujours exproprié.
M. Goulet: Le tracé d'une route, le tracé d'une
autoroute...
M. Léonard: C'est de l'expropriation.
M. Goulet: Non. Sans avoir une expropriation, vous pouvez venir
placer un viaduc devant ma résidence sans toucher à mon terrain,
mais à deux pieds de mon terrain, un viaduc à trente pieds dans
les airs, comme on le voit ici dans le Vieux-Québec. Je n'aurais droit
à aucune indemnité et la valeur de ma propriété
serait diminuée de beaucoup. Vous avez des exemples ici à
côté de l'Assemblée nationale, à côté
des bâtisses du parlement. C'est la même chose au niveau de
réservoirs d'huile ou de pétrole, par exemple, une tour de
l'Hydro. Sans toucher à mon terrain proprement dit, vous pouvez
être à deux pieds de mon terrain et vous allez tout simplement me
causer des préjudices. On l'a au niveau des biens culturels.
M. Léonard: C'est régi par l'article 407 du Code
civil.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que le
problème est réel, mais que nous n'avons pas encore exposé
le bon exemple. II s'agit ici de zones d'intervention spéciale et par
l'article 163, on défendrait toute construction, transformation,
addition ou implantation nouvelle ou toute affec-
tation nouvelle du sol. Ce qui peut arriver, c'est qu'une personne
achète de bonne foi un terrain avec des immeubles sur ce terrain avec
l'intention de développer ces immeubles et se faire rembourser les
dépenses d'investissement par le fruit des activités qui seraient
possibles. Une zone d'intervention spéciale est établie par
décret et cette personne n'est plus libre de procéder à
cela, mais ne reçoit aucune compensation pour les investissements faits
de bonne foi. Il me semble que c'est le genre de problème que l'on
trouve peut-être à un degré moindre dans l'application de
la Loi sur les biens culturels, parce qu'il s'agit là aussi de biens que
l'on voudrait conserver tels quels de toute façon, mais c'est un
problème qui est réel. Je n'ai pas de solution et je ne voudrais
pas aller jusqu'à refuser au gouvernement le droit d'intervenir et de
décréter une zone d'intervention spéciale, mais il y a des
injustices qui sont créées quand on pose un tel geste.
M. Léonard: Nous avons déjà discuté
antérieurement, dans d'autres articles, des droits acquis. Il y a le
régime général des droits acquis qui s'applique. Lorsqu'il
y a des droits acquis, par des permis obtenus, lorsque des démarches ont
été faites, il y a des droits acquis. Dans les articles qui
touchent au règlement de contrôle intérimaire, d'ailleurs,
nous les reconnaissons automatiquement si les travaux sont commencés
dans les six mois qui suivent la déclaration du contrôle
intérimaire. Donc, c'est une protection. Il y a des droits acquis qui
existent, c'est le régime des droits acquis. Si le gouvernement les
touche ou les brime, à ce moment-là, il y a un recours
possible.
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le ministre pour dire que des
droits acquis peuvent exister et qu'ils peuvent trouver une certaine
reconnaissance dans les articles de cette section. Mais je ne trouve pas que ce
soit l'argument le plus fort, le plus convaincant que l'on puisse offrir
à l'appui de cette notion de l'intervention gouvernementale qui,
même avec ces protections... Parce que les droits acquis sont
difficilement reconnaissables dans des textes de loi; on peut en parler mais,
quand on se présente devant les tribunaux, c'est plus difficile
d'interpréter ce que sont véritablement les droits acquis. Mais,
M. le Président, je dois reconnaître le fait qu'au niveau de la
municipalité, il arrive couramment que le règlement de zonage
empêche le développement d'une propriété quelconque.
C'est une atteinte au droit de propriété au nom du bien commun et
il faut que cela puisse exister. C'est une extension ici de ce principe qui
existe déjà au niveau municipal. (12 h 30)
M. Alfred: Nous avons des dédommagements.
M. Goldbloom: C'est ce que j'ai soulevé. M. Alfred:
C'est ce que vous avez évoqué.
M. Chevrette: Je pense, M. le Président, d'après ce
que le député de D'Arcy McGee vient de nous dire, que la loi
n'ajoute rien par rapport à la situation actuelle. Je pense que la
municipalité avait le pouvoir en tout temps de changer son
règlement de zonage, selon une procédure légale; elle
avait le droit.
Je connais des individus qui avaient cessé de cultiver leur ferme
en vue de développer un projet domiciliaire. Ils se sont vu inclure dans
une zone commerciale. Il y a des recours au civil à cela. Au civil, on
tient compte, bien sûr, des textes de loi existants pour dire: C'est le
propre d'une municipalité de modifier son règlement selon une
procédure légale et juridique. Si on s'en tient strictement au
plan des principes, il y a toujours atteinte à une liberté
individuelle quand on zone un territoire, quand on zone une
municipalité, c'est évident, mais c'est toujours en fonction du
mieux-être collectif.
On pourrait entreprendre un débat philosophique sur la
liberté individuelle par rapport à la liberté collective.
On a des lois qui existent en fonction des libertés collectives, on en a
d'autres qui existent en fonction des libertés individuelles. A ce
moment-là, il y a des recours au civil prévus dans l'un et
l'autre des cas. Je pense qu'on ne peut pas aller plus loin que cela au niveau
d'une loi-cadre sur l'aménagement, qui ne fait que prolonger un pouvoir
déjà dévolu aux municipalités en vue d'une plus
grande harmonie sur le plan régional.
M. Alfred: L'argumentation du député de Joliette
est très bonne, mais cela ne me convainc pas non plus, je me rallie au
député de D'Arcy McGee.
M. Giasson: Encore une fois?
M. Chevrette: II dit la même chose que moi.
M. Alfred: Non! Lui, il va plus loin que ce qu'on a maintenant.
Il y a un problème réel. Mais quand l'individu est brimé,
qu'est-ce qu'on peut faire pour remédier aux problèmes qui ont
atteint cet individu qui est maintenant brimé? Qu'est-ce qu'on peut
faire?
M. Goldbloom: Un dernier commentaire, M. le Président,
puisqu'il est 12 h 29.
M. Léonard: J'aimerais aussi faire un autre
commentaire.
M. Goldbloom: Je ne pense pas que nous puissions trouver une
solution à cette question ici, aujourd'hui, mais, je pose la question,
serait-il possible d'envisager une situation où le tribunal de
l'expropriation pourrait être appelé à rendre un jugement
sur les pertes subies par une personne dont la propriété n'a pas
été expropriée, mais dont la jouissance de cette
propriété aurait été réduite et dont les
bénéfices économiques qui en découleraient auraient
été réduits par le fait d'une intervention des
autorités?
Je sais que cela va loin, je sais que dans la municipalité qui
fait du zonage, il n'y a pas de compensation pour les diminutions de
bénéfices qui peuvent être réalisés, mais si
le cas est majeur, peut-être qu'il y aurait lieu de demander... Je
pose
la question, M. le Président, c'est une question plutôt
philosophique, je la laisse sur la table.
M. Léonard: Oui, je pense que ce n'est pas la
première fois qu'elle est posée. Au fond c'est tout l'avenir qui
est en cause selon ce que chacun prévoit comme avenir. Remarquez qu'il y
a eu des cas des zones d'intervention spéciale, si on veut prendre cette
expression. Mirabel en est un cas. C'est une zone d'intervention
spéciale. Le parc Forillon a été une autre zone
d'intervention spéciale.
Il y a des gens qui sont expropriés dans ces zones et il y en a
d'autres qui ne le sont pas. Lorsque des gens sont expropriés, ils le
sont selon les lois d'expropriation en vigueur. Dans les autres cas, c'est le
gouvernement qui peut se justifier, qui peut compenser financièrement si
c'est possible, mais cela n'a pas été fait dans le passé.
Si on ouvre la porte aussi, cela peut nous mener très très loin.
On n'a jamais pu baliser la part de rêve et de réalité
qu'il y a dans les revendications des gens là-dessus.
M. Goldbloom: Je comprends ce que dit le ministre. Je voudrais
simplement souligner le fait que nous sommes en train, avec les années,
de multiplier les restrictions que nous imposons à l'exercice du droit
de propriété. Or voici un autre exemple: nous avons fait un
débat sur la Loi sur la protection du territoire agricole et la question
de la compensation a été un élément majeur de ce
débat; et la décision a été prise par le
gouvernement de ne pas offrir une compensation, mais il aurait pu prendre une
autre décision. Si oui, le débat d'aujourd'hui...
M. Léonard: Si je peux faire remarquer une chose, nous ne
changeons pas la situation antérieure. Lorsque le gouvernement voulait
intervenir, il faisait une loi spéciale. Ce qu'il y a ici, il y a un
cadre fourni dans la loi sur l'aménagement pour faire des interventions,
mais il est sûr que lorsque le gouvernement va poser un geste comme
celui-ci, il va être obligé de se justifier politiquement.
M. Chevrette: M. le Président, il faudrait peut-être
ajouter un petit élément.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre les travaux.
D'accord.
M. Chevrette: Juste un élément et ce serait fini
là-dessus.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Chevrette: Ce que je voudrais dire, c'est que bien souvent,
parce qu'il faut toujours présumer le préjudice dans ce
temps-là, c'est une présomption que l'on fait, on peut faire la
présomption contraire en disant que s'il n'y a pas une intervention
spéciale, le préjudice sera beaucoup plus fort pour beaucoup plus
de monde. A ce moment, quand vous faites ce raisonnement, vous dites ce sont
des choix politiques et même pas philosophiques.
M. Léonard: Sur la deuxième partie de la question,
qui portait sur la consultation, je pense que nous serons obligés d'y
revenir, mais nous allons...
M. Goulet: Je crois qu'on peut l'adopter immédiatement, M.
le Président, mais j'aimerais dire, avant de l'adopter, que la
consultation que le ministre prévoit, à son article 164, j'aurais
aimé qu'il mette "information", parce qu'il peut faire seulement une
réunion, dire: J'ai consulté, que ça fasse votre affaire
ou non, l'autoroute, on la passe à gauche.
M. Léonard: Vous avez une référence à
157. Tout le processus... On y reviendra.
Le Président (M. Laplante): Avant l'adoption, on va
suspendre les travaux jusqu'à 14 heures.
Suspension de la séance à 12 h 38
Reprise de la séance à 14 h 15
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la commission parlementaire des affaires
municipales sur l'étude article par article sur le projet de loi no 125,
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Lorsque nous avons quitté
nos travaux ce midi, nous en étions à l'article 159. Il
n'était pas encore adopté et j'en propose l'adoption si les
membres de cette commission sont consentants.
M. Goldbloom: M. le Président, quant à moi, je suis
prêt, mais j'aimerais, avant l'adoption de cet article, poser une
question sur la poursuite de nos travaux, sur le déroulement de nos
travaux cet après-midi et ce soir. Nous avons des raisons de croire,
parce que le ministre l'a dit, qu'il présentera un nouveau texte pour
l'article 167. Il se pourrait que ce texte apporte d'importantes modifications.
Puisque c'est l'article clé de la loi, en ce qui concerne ce
débat de toute façon, il me semblerait un peu difficile de
recevoir un texte important et d'aborder immédiatement le débat
là-dessus sans avoir, au moins, une brève période pour
pouvoir l'étudier, en étudier les implications, regarder ses
concordances avec d'autres articles. Y aurait-il, M. le Président, un
moyen par lequel nous pourrions, si effectivement le ministre a l'intention de
présenter un nouveau texte, recevoir ce texte, passer à d'autres
articles un peu plus loin et revenir, à 20 heures ce soir, à
l'article 167 et aux articles suivants et connexes?
M. le Président, alternativement, je demanderai une suspension
d'une demi-heure, pour pouvoir l'étudier.
M. Léonard: Je pense qu'on pourrait faire ça. Nous
disposerions d'une demi-heure et on pourrait continuer, parce qu'il y a un
texte qui va être
présenté, un texte d'amendement, à la suite de
consultations que nous avons tenues. Je pense qu'il devrait satisfaire tout le
monde. Cela ne peut pas changer le principe de la loi. Le texte est là.
Nous le déposerons. Si vous pensez que ça vous prend une
demi-heure pour le comprendre, on vous accordera une demi-heure.
M. Goldbloom: M. le Président, que le ministre ne soit pas
inutilement méchant. Il ne s'agit pas de prendre une demi-heure pour en
évaluer l'impact sur la société québécoise
et sur l'avenir du Québec. Avec des choses aussi sérieuses, il
faut prendre le temps qu'il faut.
M. le Président, je suis rassuré par la volonté du
ministre de nous accorder un temps raisonnable pour évaluer cet
article.
M. Léonard: Cela va comme ça?
M. Goldbloom: Certainement. Peut-être que nous n'aurons
même pas besoin d'une demi-heure.
Le Président (M. Laplante): L'article 159, adopté.
L'article 160 comporte un amendement qui est tout simple. Au deuxième
paragraphe, troisième ligne, le mot "telle", doit se mettre au
pluriel.
M. Léonard: Nous n'avons rien.
Le Président (M. Laplante): C'est le seul amendement qu'il
y avait, au pluriel, au deuxième paragraphe, troisième ligne, le
mot "telles". D'accord? L'amendement est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 160 sera
adopté, tel qu'amendé?
M. Goldbloom: Dans un instant, M. le Président, s'il vous
plaît. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur...
M. Goulet: M. le Président, à l'article 160
remarquez bien que ce n'est pas un amendement extrêmement important, mais
c'est quand même bon de le souligner on dit qu'une zone
d'intervention spéciale est créée dans le but d'assurer la
protection, l'amélioration, le renouvellement ou l'exploitation et ainsi
de suite. On ne parle pas de la protection. On parle de l'installation, mais on
ne parle pas de la protection d'équipements et d'infrastructures
d'utilité publique. Au niveau même de la définition
d'infrastructures d'utilité publique, notre service de recherche a
consulté certains organismes et aucun organisme ne s'entend sur une
définition exacte. Apparemment, il n'y a pas de définition
exacte. Cela dépend des régions. Au niveau du Conseil consultatif
de l'environnement, on a dit que l'équipement et l'infrastructure, c'est
une chose. Au niveau du ministère des Affaires municipales, ce n'est pas
tout à fait la même chose. Je ne sais pas s'il ne serait pas bon
de l'insérer. On prévoit l'installation, mais aussi, au niveau
des zones d'intervention spéciale, conserver les infrastructures qui
sont en place, je pense qu'il serait bon de le souligner.
Une Voix: Les utilités publiques.
M. Goulet: Oui. Les utilités publiques. Ce que j'entends
par infrastruture, c'est l'infrastructure d'utilité publique.
M. Léonard: Mais si vous me permettez une question...
M. Goulet: Oui.
M. Léonard: ... simplement au troisièmement:
"l'installation et la mise en place d'équipements et d'infrastructures
ainsi que l'aménagement des développements immobiliers
occasionnés ou suscités par des investissements publics et
privés." C'est déjà passablement large.
M. Goulet: L'aménagement des développements
immobiliers?
M. Léonard: Oui et il faut... Une restriction... Je vais
lire aussi le quatrième paragraphe: "la résolution d'un
problème d'aménagement dont l'urgence ou la gravité
justifie, de l'avis du gouvernement, une intervention." Il me semble que
l'article 160 couvre les situations urgentes et graves, qu'il couvre aussi par
le paragraphe 3 certains équipements publics, mais il ne faut pas donner
toute latitude au gouvernement de décréter des zones
d'intervention spéciale à propos d'équipements. Il peut le
faire par les procédures normales de la loi, ou, antérieurement,
par sa façon de procéder, des interventions gouvernementales, au
chapitre 6. Faut-il étendre la possibilité pour le gouvernement
d'intervenir de toutes les façons possibles? Cela risque de...
M. Goulet: C'est parce que vous sentez le besoin au niveau de
l'installation. Vous pouvez intervenir au niveau de l'installation, mais ne
pourriez-vous pas intervenir, à un moment donné, s'il y a une
place où le gouvernement devrait trancher une question, c'est au niveau
de la protection. Vous le faites au niveau des biens culturels, pourquoi ne pas
le faire au niveau...
M. Léonard: La protection, c'est le paragraphe 1.
M. Goulet: Les sites présentant pour la
collectivité une valeur particulière...
M. Léonard: Oui.
M. Goulet: ... notamment pour des raisons d'ordre historique,
culturel, scientifique, esthétique, récréatif ou
écologique.
M. Léonard: Ecologie aussi, c'est très large.
M. Goulet: C'est le Conseil consultatif de l'environnement qui
l'avait demandé.
M. Léonard: Si vous le permettez, M. le
député de Bellechasse, peut-être qu'on pourrait prendre un
exemple pour essayer de visualiser ce que vous voulez signifier ici, pour voir
si vraiment cela n'entre pas quelque part.
M. Goulet: Par exemple, les réseaux de gaz naturel, les
réseaux d'aqueduc et d'égouts. Vous les entrez dans les sites. Le
tracé d'un réseau de gaz naturel peut entrer dans les sites. Vous
l'incluez là-dedans.
M. Léonard: II me semble que ce serait surprenant qu'on
doive le faire par une intervention spéciale. On peut le faire par
intervention au chapitre 6 des interventions gouvernementales. Lorsqu'on
installe un réseau, normalement, soit qu'on le fasse par l'article 11,
16, etc. au tout début du contenu de la loi ou, si on ne l'a pas
prévu et qu'on est obligé d'intervenir, on le fait par les
articles 150 et suivants et ce sont vraiment des cas exceptionnels où
l'on doit utiliser des zones d'intervention spéciale. Peut-être
qu'il pourrait se produire qu'on doive, pour des raisons urgentes et graves,
utiliser le chapitre 7 pour installer des réseaux d'aqueduc et
d'égouts, mais il me semble que cela va être des installations
temporaires.
M. Goulet: ... les protéger.
M. Léonard: Protéger des réseaux d'aqueduc
et d'égouts.
M. Goulet: Je dis réseaux d'aqueduc et d'égouts,
cela peut être un endroit pour les sites naturels. Si, au niveau d'une
zone d'intervention spéciale, si, au niveau d'un schéma
d'aménagement, par exemple, il y a déjà un réseau
de gaz naturel qui passe dans le sol ou il y a déjà des
infrastructures au niveau d'utilité publique, qu'on ne les
protège pas et qu'au niveau de la municipalité régionale,
il y a un vote qui se prend et on décide, à tel endroit, de ne
pas le protéger, vous allez les laisser faire? Vous pouvez intervenir
quand il va s'agir d'une église, d'un vieux presbytère, des
choses comme cela, mais au niveau des infrastructures d'utilité publique
vous n'interviendrez pas.
Je vous le soulignais, tout simplement. Si c'est essentiel pour une
chapelle qui est construite depuis 300 ans, cela pourrait être essentiel
pour un réseau d'utilité publique déjà existant.
C'était le but de mon intervention. Cela a également
été souligné dans différents mémoires; en
tout cas, dans deux mémoires, soit la TransCanada PipeLi-nes et le
Conseil consultatif de l'environnement. Je vous le soumets bien humblement et
je suis prêt à l'adopter.
M. Léonard: Ce que je soulignerais au député
de Bellechasse, c'est que ce sont des infrastruc- tures de services par rapport
à des sites. Les réseaux seront protégés, mais en
accompagnement de... Je ne sais pas si c'est d'un site culturel qu'il s'agit ou
d'un site esthétique. Cela n'existe pas en soi dans le décor, des
réseaux comme ça. Cela existe avec d'autres, sur un site
quelconque qu'on veut protéger. Cela accompagne, ce sont des
équipements de service.
M. Goulet: II n'y a aucun rapport? Ils peuvent être
à l'intérieur comme à l'extérieur d'un site que
vous voulez protéger. En tout cas!
M. Léonard: Pourriez-vous rédiger l'amendement et
nous le faire distribuer? On pourrait le garder en suspens.
M. Goulet: J'en ai un, oui. Je vais le formuler selon le
règlement. Que soit ajouté un cinquième paragraphe qui se
lirait comme suit: La protection de tout équipement et infrastructure
d'utilité publique. On peut le suspendre; d'ici la fin de la
présente commission, nous pourrons y revenir.
M. Léonard: En période de guerre, on
protégerait les barrages, c'est cela?
M. Goulet: S'ils sont nécessaires. En tout cas! (14 h
30)
Le Président (M. Laplante): Pour enlever toute
ambiguïté, je vais le juger recevable. M. le député
de Bellechasse, il est recevable. Il reste aux membres de l'adopter, s'ils
veulent l'adopter.
M. Goulet: Je ne veux pas passer l'après-midi
là-dessus. Au niveau des exemples, oui...
M. Léonard: Au niveau des exemples, je me souviens des
suggestions de TransCanada Pipe-Lines ou d'autres compagnies. Je pense qu'on
nous avait demandé de pouvoir faire des réseaux par une
intervention en décrétant une zone d'intervention
spéciale. Nous, nous n'avons pas retenu la demande, parce qu'il nous
semble que ce sont des équipements importants, structurants du point de
vue de l'aménagement, et qu'ils devaient être soumis au processus
de la loi pour que ce soit discuté de façon publique. Il nous a
semblé que ce n'était pas le gouvernement qui pouvait
décréter, par une zone d'intervention spéciale, qui est
une procédure absolument spéciale, des tracés
d'utilité publique tels que des réseaux. C'est pour cela que nous
ne l'avons pas retenue. Nous avons dit: Vous devrez manifester vos intentions
par l'article 11, l'article 16 ou en allant plus loin, par le chapitre 6, mais
nous ne voulons pas l'inscrire comme telle dans les raisons justifiant une zone
d'intervention spéciale.
M. Goulet: Je n'ai pas l'exemple précis, il y avait eu une
chicane où une municipalité ou un quartier voulait faire
déplacer des tours de l'Hy-dro-Québec ou d'autres tours. Au
niveau du processus de consultation, si, dans le schéma
d'aménagement, on prévoit que ces tours ne seront pas là
et qu'éventuellement on arrive avec une chicane ou des procédures
devant les tribunaux...
M. Léonard: C'est pour l'implantation, cela?
M. Goulet: Pour ceux qui sont déjà en place
aussi.
M. Léonard: Pour ceux qui sont déjà en
place, il y a la protection des biens publics.
M. Goulet: Vous en avez une chicane, ce n'est pas à
Val-Bélair? Ici, il n'y en a pas un qui se rappelle où il y a eu
une chicane pour faire déplacer une tour de l'Hydro-Québec et
passer cela à l'extérieur? Ce n'est pas à
Val-Bélair? A quel endroit cela s'est-il passé? Je n'ai
sûrement pas rêvé cela, je ne peux pas croire. J'ai d'autres
rêves beaucoup plus intéressants.
M. Léonard: A Saint-Jean-de-Matha, le tracé
n'était pas déjà fait, il a été soumis
à la consultation. C'est un projet à Saint-Jean-de-Matha.
M. Goulet: Alors, au niveau d'un schéma
d'aménagement, il n'y a aucun danger qu'on puisse changer un
tracé des tours de l'Hydro-Québec ou encore...
M. Léonard: Pas des tours existantes. La loi n'est pas
rétroactive.
M. Goulet: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Vous retirez votre amendement,
ou il est rejeté sur division?
M. Goulet: Rejeté; s'ils le rejettent sur division, si
plus tard il y a des accrochages, je pourrai dire que nous avons essayé
quand même.
M. Léonard: L'article 160 donne certains champs dans
lesquels le gouvernement peut décréter une zone d'intervention
spéciale, il est déjà large, il me semble, et notamment
par le quatrièmement de l'article 160. Il me semble qu'il ne faut pas
donner non plus au gouvernement toute latitude en ce qui concerne des zones
d'intervention spéciale.
M. Goulet: M. le Président, je termine
là-dessus lorsque le ministre parle des droits acquis, etc., on
sent le besoin de protéger certains monuments historiques contre la
démolition; je présume que ça doit être la
même chose pour certaines infrastructures qui sont déjà en
place et quelqu'un pourrait décider, parce que ça fait l'affaire
du quartier, de les démolir. C'est le même processus.
M. Léonard: Tout le monde est tenu de respecter les
investissements publics existants. La loi ajoute un pouvoir d'intervention,
pour le gouvernement, pour modifier une situation déjà existante,
non pas pour la protéger.
M. Goulet: Oui, mais le ministère des Affaires culturelles
peut décider qu'on conserve tel presbytère, dans telle
municipalité et la population est contre à 90% et on le conserve
quand même. On met une barricade autour et on dit: Vous n'y touchez pas.
J'appelle ça une zone d'intervention spéciale, parce qu'on
conserve le monument historique; j'en ai des exemples dans mon comté. La
majorité de la population n'était pas en faveur de le conserver
et le ministère des Affaires culturelles a dit: Oui, on déclare
ce monument historique et vous n'avez pas le droit d'y toucher. Cela peut se
produire pour les infrastructures, on l'a souligné à deux
reprises, je sentais le besoin de le souligner de nouveau à la
commission et, M. le Président, je suis prêt à passer
à l'article suivant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, il me semble que
cette discussion est importante, parce qu'elle montre bien la volonté du
gouvernement, dans la rédaction du projet de loi no 125 et dans sa
conception même, de n'être pas interventionniste, de faire
confiance aux instances régionales et locales, pour régler les
problèmes.
Les pouvoirs qui sont prévus à l'article 160 sont des
pouvoirs spéciaux, des pouvoirs d'intervention dans des cas
particuliers, qui ne peuvent se régler autrement. Ce ne sont pas des
pouvoirs auxquels le gouvernement voudrait avoir recours constamment; le
gouvernement préfère que les problèmes, comme ceux que
soulève le député de Bellechasse, soient
réglés au palier local et au palier régional. S'il y a
certains cas qui sont identifiés dans le libellé de l'article
160, c'est tout simplement à cause de l'expérience.
Dans le cas, par exemple, de la valeur patrimoniale de bâtiments,
il y a eu assez de cas dans le passé pour que la preuve soit faite que
ce genre de pouvoir est utile entre les mains du gouvernement. Je ne pense pas
qu'il y ait un nombre important de cas où des réseaux, des
équipements d'utilité publique ont été, en quelque
sorte, victimes d'atteintes portées par des gens qui, sous
prétexte de faire de l'aménagement, voulaient les supprimer ou
les déplacer. Je ne pense pas qu'il y ait de cas.
Par conséquent, le gouvernement n'estime pas avoir besoin de ce
pouvoir. De confier ce pouvoir au gouvernement, c'est céder, en quelque
sorte, à la tentation de la facilité de toujours s'en remettre au
pouvoir central pour régler tous les problèmes. Cela ne nous
paraît pas indispensable, cela ne nous paraît pas indiqué,
parce que nous tenons à faire confiance aux structures locales et
régionales pour faire l'aménagement et j'imagine mal que, dans
l'élaboration d'un schéma, une instance régionale
pourrait, consultation faite de tous les pouvoirs locaux, consultation faite de
la population de la région, décider comme cela de supprimer un
service public ou de supprimer un équipement important de service
public. Il est sûr que l'opinion locale, si elle s'y oppose, se
manifestera et que ce ne sera pas accepté dans le schéma.
Par conséquent, le problème n'atteindra, ne se rendra
jamais au palier gouvernemental. Il va se régler au palier où il
doit se régler c'est-à-dire le
palier régional. Par conséquent, l'amendement du
député de Bellechasse n'est pas foncièrement faux, mais,
d'une part, il nous paraît superflu parce qu'il y a le
quatrièmement de l'article 160 qui prévoit les cas graves. Si
jamais, dans la veine qu'évoque le député de Bellechasse,
il y avait des cas graves le gouvernement l'a déjà en vertu du
quatrièmement, ce pouvoir d'intervention. Cet amendement est superflu et
non seulement est-il superflu, mais il est un peu contraire en quelque sorte
à l'esprit de la loi parce qu'il met plus de pouvoirs entre les mains du
gouvernement que le gouvernement ne tient à en avoir.
M. Goulet: M. le Président, j'accepte en partie
l'argumentation du député de Deux-Montagnes et je termine
là-dessus. Lorsqu'il dit que cela va à l'encontre de l'esprit de
la loi, j'aurais aimé, par exemple, que dans la matinée il nous
serve la même argumentation quand c'était le temps de fixer
l'heure des réunions, la durée des réunions. Il me semble
qu'on aurait pu également faire appel, faire confiance aux instances
locales pour fixer la durée d'une réunion et fixer l'heure d'une
réunion. Les mêmes principes valaient et valent encore bien plus.
Si le gouvernement ne veut pas s'ingérer, je pense que cette
argumentation aurait valu encore plus ce matin. J'aurais aimé, à
ce moment, que vous interveniez. Vous étiez ici autour de la table.
M. de Bellefeuille: Je pense que la comparaison, M. le
Président, est mal fondée simplement parce que les
réunions dont il s'agit, il s'agit d'un mécanisme nouveau. Par
conséquent, lorsqu'il s'agit d'un mécanisme nouveau, il est bon,
je crois, de créer un cadre dans lequel ces réunions peuvent se
dérouler de façon satisfaisante. Tandis que l'expérience
générale ne nous a pas montré que le pouvoir
d'intervention que le député de Bellechasse voudrait ajouter
à l'article 160 est nécessaire. Il paraît superflu.
M. Gendron: Sur l'article 160, j'aimerais...
Le Président (M. Laplante): L'article 160 est
adopté et c'est sur l'amendement du député de Bellechasse
qui ajoute un cinquièmement que...
M. Gendron: Que je sache, M. le Président, on ne peut pas
discuter d'un amendement si l'article 160 est adopté. Il faut d'abord
discuter l'amendement. Alors, est-ce que je peux parler sur l'article 160?
Le Président (M. Laplante): Vous pouvez parler sur
l'amendement.
M. Gendron: Je n'ai rien à dire sur l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): On va voter sur l'amendement.
Si vous avez des choses à dire sur l'article 160, on vous donnera la
parole.
M. Gendron: J'avais compris, M. le Président, qu'on
n'avait pas à voter sur l'amendement, puisque le député de
Bellechasse...
Le Président (M. Laplante): II ne l'a pas
retiré.
M. Gendron: Non, il ne l'a pas retiré, mais, à la
suite...
M. Goulet: Non, l'amendement a été rejeté
sur division. C'est ce que j'avais compris.
Le Président (M. Laplante): C'est ce que vous voulez?
M. Goulet: C'est ce sur quoi on s'est entendu.
Le Président (M. Laplante): C'est parce que vous aviez
repris la parole. L'amendement du député de Bellechasse est mis
aux voix et est rejeté sur division. Maintenant, l'article 160.
M. Gendron: M. le Président, sur l'article 160,
rapidement, j'aimerais juste vérifier une affaire. J'aimerais savoir,
dans la création de zones d'intervention spéciale, entre
autres... Prenons un exemple, dans le but de protéger des sites. On
prend l'exemple d'un site écologique. Dans le processus, qui va
s'appliquer pour savoir comment procéder, quel sera le guide? Est-ce
qu'à ce moment, on se réfère à d'autres lois
existantes ou si c'est la Loi sur l'aménagement, par son article 160,
qui va déterminer comment va se faire, disons on va prendre un
exemple précis la zone d'intervention spéciale
créant la réserve écologique de la baie X? Si je pose la
question, c'est parce que je pense qu'il serait peut-être sage je
voudrais juste le vérifier avec les membres de la commission
qu'à la fin des articles concernant les zones de protection, le premier
et le deuxième paragraphe, on puisse ajouter: en conformité avec
les lois existantes qui régissent ça. On a une Loi sur les
réserves écologiques, on a une Loi sur les eaux, on a une Loi sur
les biens culturels, on a une Loi sur les parcs; alors, je pense que ça
ne coûterait pas cher de finir les paragraphes 1 et 2 avec une fin de
phrase qui dirait tout simplement: conformément aux autres lois du
Québec. Parce que j'ai peur d'un dédoublement inutile et de ne
pas trop savoir qui va avoir raison. Si on détermine, par exemple, que
tel bien est culturel dans l'aménagement et qu'on sait qu'il existe
actuellement une Loi sur les biens culturels, j'aimerais bien savoir qu'est-ce
qui s'applique. Est-ce que c'est la Loi sur les biens culturels ou est-ce la
Loi sur l'aménagement qui prévoit une zone d'intervention
spéciale là-dessus?
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux réagir
à ce que vient de dire le député d'Abitibi-Ouest, on n'a
pas besoin de mettre dans la loi que l'application de la présente loi
doit se faire en conformité avec les autres lois. On tient cela pour
acquis. C'est l'inverse que l'on fait. A certains moments,
on dit, "nonobstant" ou maintenant qu'on a perdu son latin, on
dit: "malgré toute loi générale ou spéciale,
cette loi-ci s'applique". Il me semble que ce n'est même pas en
conformité avec les autres lois qu'il faudrait appliquer ce chapitre sur
l'intervention spéciale, mais plutôt par rapport à des
décisions prises et des actions entreprises en vertu de ces autres
lois.
Il faudra tenir compte de ces interventions. Alors, il me semble
difficile de rédiger cela ici. Mais je partage la préoccupation
du député d'Abitibi-Ouest. Je me dis, comme lui: il y a d'autres
lois qui sont déjà en vigueur, qui ont été
utilisées pour la création de zones qui sont effectivement des
zones d'intervention spéciale. On est intervenu pour protéger
l'environnement à tel endroit, pour protéger un site historique
à un autre, et il ne faudrait pas que l'application de cette loi vienne
porter une confusion totale dans ce domaine. Il faudra que l'on soit
obligé d'en tenir compte.
Mais je ne crois pas que ce soit à cet article que cette
concordance puisse être assurée. C'est à un endroit
antérieur dans la loi où l'on a dit que le schéma
d'aménagement devra tenir compte de telle ou de telle chose qui existe
déjà. (14 h 45)
Le Président (M. Laplante): L'article 160 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Quant à moi, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il un papillon à
l'article 161? Pas d'amendement?
M. Goldbloom: J'allais tout simplement demander s'il n'y avait
pas une omission. Il ne manque pas un article après 161, qui se lit: "Le
décret doit comprendre les éléments suivants". Cet article
dirait: "Le décret peut comprendre les éléments
suivants..."?
Le Président (M. Laplante): L'article 161 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 162.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 163. Un papillon.
M. Léonard: Oui. On remplacerait le paragraphe 2, au
premier alinéa, par le suivant: "toute nouvelle opération
cadastrale ainsi que le morcellement d'un lot fait par aliénation."
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement à
l'article 163 est adopté?
M. Léonard: II y a un deuxième amendement. On
remplacerait à la deuxième ligne du deuxième alinéa
les mots "d'un territoire" par les mots "du territoire". "... toute partie du
territoire..."
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Autrement, il aurait
fallu mettre le verbe "visé" au féminin.
Le Président (M. Laplante): L'article 163 est-il
adopté avec ses amendements?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 164. Pas
d'amendement annoncé à l'article 164?
M. Léonard: Oui. J'ai un amendement. Il faut
insérer à la première ligne, après le mot
"ministre", les mots "ou son représentant". "Le ministre ou son
représentant doit..."
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 164 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
165.
M. Léonard: A l'article 165, il n'y a rien. M.
Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 166.
M. Léonard: Sans amendement.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
La municipalité régionale de
comté
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant le titre
II, administration. Chapitre I, La municipalité régionale de
comté. Section I, constitution. La vérité. Article
167.
M. Goldbloom: Nous arrivons à un moment historique, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas d'amendement
là-dessus, M. le député.
M. Goldbloom: Attendez, vous en aurez un.
Le Président (M. Laplante): Vous en avez un là?
M. Goldbloom: J'ai confiance que vous en aurez un.
M. Léonard: Puis-je proposer un tout petit amendement
dès le départ?
Le Président (M. Laplante): On va le recevoir.
M. Léonard: II est simplement de forme. Il faudrait
supprimer à la première ligne du deuxième alinéa le
mot "alors". "La municipalité régionale de comté
succède aux droits et obligations..."
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. M.
Léonard: D'accord? Cela va? M. Goldbloom: J'espère
que...
Le Président (M. Laplante): Boni C'est un
début.
M. Léonard: M. le Président, je vais déposer
deux amendements, l'un touchant l'article 167, qui devient l'article 167a et
l'autre qui devient 171a. Je pense qu'il est bon de déposer les deux
ensemble pour une meilleure compréhension du texte...
Le Président (M. Laplante): Pour étude.
M. Léonard: ... et pour étude. Les a-t-on
distribués?
Le Président (M. Laplante): On est en train de le faire.
Il y a l'article 167a...
M. Léonard: Suspendons-nous la séance
maintenant?
M. Goldbloom: M. le Président, je viens de recevoir le
premier texte, mais pas le deuxième. Le voilà! Je l'ai maintenant
entre les mains. Peut-être que le ministre voudrait nous offrir quelques
mots d'explication avant cette suspension.
M. Léonard: D'accord. Sur l'article 171a qui vient
d'être distribué, il nous semblait, dans la réimpression du
projet de loi, comme au départ, que les corporations de comté
continuaient d'exercer leur juridiction jusqu'à l'émission des
lettres patentes aux municipalités régionales de comté. Je
pense que c'était implicite dans la loi sauf que nous l'avons rendu
très explicite par l'article 171a qui se lit comme suit: Une corporation
de comté exerce sa juridiction sur un territoire jusqu'à
l'entrée en vigueur de lettres patentes délivrées en vertu
de l'article 167 incluant ce territoire.
Il devient absolument clair que les corporations de comté
actuelles durent, perdurent et exercent leur juridiction, tous leurs pouvoirs
et obligations, jusqu'à ce que les lettres patentes soient émises
sur les parties du territoire concerné. Au fond, nous rendons explicite
ce qui était implicite dans la loi, mais c'est clair aux yeux de tous,
je pense.
Le deuxième amendement qui est déposé porte sur la
consultation qui aura lieu avant l'émission des lettres patentes. Nous
nous étions engagés à faire une consultation à la
suite de représentations que nous avons reçues, nous avons
inscrit cette consultation dans la loi, par l'article 167a. Donc, cela devient
une obligation bien claire dans la loi de consulter.
Ce nouvel article se lit comme suit: "Avant la délivrance des
lettres patentes, le gouvernement procède à une consultation
auprès des conseils et des citoyens des municipalités locales et
des municipalités de comté portant sur la délimitation du
territoire des municipalités régionales de comté en tenant
compte du territoire des municipalités de comté ainsi que sur les
modalités de représentation des municipalités locales au
sein du conseil de chacune des municipalités régionales de
comté et sur les autres éléments pertinents à
inclure dans les lettres patentes. Cette consultation se fait au départ
sur la base de zones comprenant le territoire entier des municipalités
de comté et des cités et villes".
Alors, nous tenons compte de différents éléments
avant de délivrer les lettres patentes, dont différentes
délimitations de territoires. Il y a déjà des propositions
qui ont été émises par mon secrétariat et nous
tenons compte, dans ces lettres patentes, du territoire, des modifications de
territoire, les lettres patentes contiendront des données sur le
territoire ou le nouveau territoire, s'il est modifié, on
spécifiera aussi les modalités de représentation des
municipalités locales et d'autres éléments pertinents, par
exemple, le partage des obligations des corporations de comté actuelles
lorsqu'il y aura transfert de ces droits et obligations aux
municipalités régionales de comté. Par ailleurs, pour la
consultation, il y aura un certain nombre de zones, une proposition de zones,
mais qui devront comprendre le territoire entier des corporations de
comté actuelles, au départ, et des villes aussi comprises dans
ces territoires. Mais, par la suite, évidemment, il peut y avoir des
modifications selon la consultation qui aura été faite.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais remercier le
ministre, d'abord, de ses explications, ensuite de sa collaboration en
acceptant que nous ayons une période de suspension. Je pense qu'il est
préférable que je ne fasse pas d'autres commentaires sur le fond
de la question avant la fin de cette période de suspension. J'aimerais
suggérer, M. le Président, qu'elle dure jusqu'à 15 h 20,
peut-être, 25 minutes
Le Président (M. Laplante): Avant de suspendre, j'aimerais
éclaircir une situation. L'article 167, tel que présenté
dans le projet de loi no 125 reste avec un amendement comme tel.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 167 que vous
proposez, 167a qui pourrait être renuméroté... On est
d'accord là-dessus.
M. Léonard: Oui, cela va.
Le Président (M. Laplante): Dans ce cas-là, je
propose la suspension jusqu'à...
M. de Bellefeuille: M. le Président, il y a juste une
petite faute, dans le texte du 167a.: Le projet de loi est modifié par
l'insertion après l'article
167a... Je pense qu'il faudrait dire après l'article 167.
Le Président (M. Laplante): Oui, vous avez raison.
D'accord. La commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 20.
Suspension de la séance à 14 h 55
Reprise de la séance à 15 h 32
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Si vous voulez bien reprendre vos sièges. Reprise de nos travaux.
J'appelle maintenant l'article 167 déjà amendé au
deuxième paragraphe en biffant, dans la première ligne, le mot
"alors".
M. Goldbloom: Je voudrais tout simplement demander, au
début, si le ministre est consentant à ce que nous remettions
l'étude de cet article à la semaine prochaine et que nous
continuions avec la section suivante.
M. Léonard: Toute la section ou seulement l'article
167?
M. Goldbloom: Pour être logique, j'aurais dû dire
tout le chapitre, parce que le tout se tient. Il y a le chapitre II, à
la page 57, qui concerne la Commission nationale de l'aménagement. Nous
pourrions prendre l'article 205, continuer et revenir à l'article 167
après.
M. Garon: Je pense bien que si...
M. Chevrette: Vous avez pris 40 minutes, on peut peut-être
prendre 30 secondes.
M. Caron: Bien oui, nous avons l'avenir devant nous.
Le Président (M. Laplante): La commission suspend ses
travaux pour deux minutes.
Suspension à 15 h 35
Reprise à 15 h 57
Le Président (M. Laplante): Reprise des travaux. M. le
ministre, sur la question du député de D'Arcy McGee, vous avez
une réponse? Est-ce qu'elle est noire? Est-ce qu'elle est blanche?
M. Léonard: Sur cette demande du Parti libéral,
nous croyons que nous avons déjà annoncé avant-hier qu'il
y aurait un amendement à l'article 167 pour inclure le principe de la
consultation dans le projet de loi. Nous avons aussi apporté un
amendement pour dire, pour préciser ou expliciter encore davantage la
loi, pour dire que les corporations de comté exerçaient leurs
fonctions jusqu'à l'émission des lettres patentes sur les
territoires affectés. Nous pensons que, pour l'instant, il est possible
de continuer le débat là-dessus et non de le remettre. Comme nous
avons procédé depuis le début par ordre, nous allons
continuer maintenant à l'article 167.
M. Chevrette: II faudrait peut-être ajouter, M. le
Président, qu'à la lecture des articles sur lesquels veut nous
amener le député de D'Arcy McGee, il y a des incidences.
Justement, si vous prenez le 244, il faut avoir réglé 167. On va
régler 167, les autres en découlent et cela va bien aller. C'est
une méthodologie de travail intellectuel qu'il nous paraissait
très logique de continuer.
M. Léonard: Là-dessus, il y a eu le débat de
deuxième lecture, il y a eu la tournée que j'ai faite et je pense
que tout le monde s'attendait à cet amendement. Je pense qu'il est
très clair en lui-même.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 167.
M. Goldbloom: M. le Président, vous comprendrez qu'il me
sera, à toutes fins utiles, impossible de parler de l'article 167 sans
faire allusion aux deux amendements que le ministre a déposés et
je vous prie de m'accorder cette latitude.
Le Président (M. Laplante): Je vous l'accorde, M. le
député.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président. La raison
principale...
Le Président (M. Laplante): Que cela n'allonge pas,
cependant, les minutes de débat.
M. Goldbloom: Non. La raison principale, c'est que nous avions
espéré des modifications de nature différente et le
ministre n'a pas cru bon les offrir. Il assortit l'application de l'article 167
d'un mécanisme de consultation. Pour le reste, il précise que
cette consultation partira de la carte actuelle des conseils de comté,
que l'on ne commencera pas l'étude au niveau de la consultation, de la
délimitation éventuelle des municipalités
régionales de comté, en coupant dans le territoire d'un conseil
de comté actuel. (16 heures)
Enfin, il nous dit: La loi précisera encore davantage le fait
qui, bien franchement, M. le Président, à mes yeux,
n'avait pas besoin d'être précisé que les conseils
de comté actuels continueront d'exercer leurs fonctions jusqu'à
l'émission des lettres patentes par lesquelles les éventuelles
municipalités régionales de comté les remplaceront.
M. le Président, cela reste décevant pour nous, à
cause du point de vue que nous avons
constamment exprimé. Nous aurions espéré que les
modifications apportées par le ministre donnent des garanties de
l'existence des conseils de comté actuels, au-delà de
l'émission des lettres patentes pour les municipalités
régionales de comté; que les conseils de comté actuels
auraient pu devenir des participants à l'intérieur des
municipalités régionales de comté que nous
préférerions toujours appeler conseils intermunicipaux
d'aménagement pour les fins de l'aménagement du
territoire; et que la voix du milieu rural, à l'intérieur de
chaque municipalité régionale de comté, soit celle du
préfet ou des préfets, s'il y a plusieurs conseils de
comté actuels qui sont compris dans le territoire d'une
éventuelle municipalité régionale de comté; et que
le milieu rural puisse se concerter, comme cela se fait, dans le moment,
à l'intérieur de ces conseils de comté, les maires se
réunissent, prennent leurs décisions et le préfet devient
le porte-parole du groupe pour exprimer le point de vue majoritaire ou
peut-être unanime des maires de municipalités locales.
Le mécanisme, la structure que propose le ministre diminue de
façon importante le rôle de préfet actuel. Le ministre met
l'accent sur la municipalité locale et dit: Chaque municipalité
locale pourra participer directement, avec pondération des voix, pour
que les municipalités plus importantes aient un poids plus important
dans le processus décisionnel, et il dit: Cela devrait suffire. A ses
yeux, il n'est pas nécessaire de permettre à ces maires de
municipalités rurales, municipalités locales rurales, de se
concerter et de désigner leur préfet comme leur porte-parole et
ainsi exprimer leur point de vue et exprimer ce point de vue sur un pied
d'égalité oserais-je dire d'égal à
égal? avec le milieu urbain.
Le ministre maintient son refus d'envisager au-dessus de cette
égalité un mécanisme d'arbitrage en cas de
désaccord. Le ministre insiste sur la formule de la composition inscrite
dans les lettres patentes, avec la pondération que j'ai
mentionnée et avec la prise de décisions suivant le jeu de ces
votes pondérés.
M. Le Président, j'ai déjà dit au ministre que je
ne le trouve pas sage, que je trouve qu'il court des risques énormes sur
le plan politique. Je ne devrais pas le lui dire, peut-être. Je suis en
plein sur l'article 176, M. le Président, parce qu'à l'article
176, c'est le Conseil des ministres, sur recommandation du ministre; ce sera le
ministre des Affaires municipales, je suis encore plus perplexe quand je pense
que c'est le ministre des Affaires municipales qui a accepté de jouer au
Salomon dans chacune des municipalités régionales de comté
et de déterminer qui aura la majorité des voix.
M. le Président, si l'on veut faire prendre des décisions
à la majorité des voix, il y aura une majorité et une
minorité. Il y aura des gagnants et des perdants. Les perdants vont
dire: Si le ministre, si le gouvernement avait pondéré
différemment les voix et nous avait donné justice dans notre
représentation numérique, nous ne nous trouverions pas dans cette
situation minoritaire aujourd'hui et nous ne nous trouverions pas dans une
situation où un schéma d'aménagement nous a
été imposé par une majorité.
M. le Président, on arrive au cours d'un débat sur un
projet de loi, à un point où l'on est obligé de dire au
gouvernement avec lequel on est en désaccord: Messieurs, prenez vos
responsabilités. Nous aurions pu poursuivre le genre de débat que
nous avons fait avant-hier, qui nous a menés dans une seule
journée, dans une journée entière, à ne pas avoir
adopté l'article 4, et l'article 3 était en suspens ainsi que
quelques éléments de l'article 1. Nous aurions pu continuer de la
même façon et, hier soir, nous aurions peut-être
été rendus à l'article 8; en ce moment, nous serions
peut-être en train d'étudier l'article II. Nous avons choisi de ne
pas le faire. Nous avons fait ce choix comme expression d'une
honnêteté intellectuelle et comme expression d'une reconnaissance
de ce que j'ai exprimé, il y a un instant, savoir que le gouvernement,
ayant la majorité, ayant entre ses mains la motion dite de
clôture, aurait pu faire adopter son projet de loi, et cela, sans
même avoir laissé continuer le débat pour que tous les
articles soient étudiés. Je vous fais remarquer, M. le
Président, que si nous avions choisi de continuer au rythme de mardi,
nous aurions peut-être connu une situation où le gouvernement
aurait invoqué une motion de clôture avant même d'être
rendu à l'article 167. Cela n'aurait pas permis un débat utile
sur la clé de ce projet de loi.
M. le Président, j'exprime une dernière fois mon regret
devant la rigidité du gouvernement; je n'utilise pas ce mot dans un sens
péjoratif, mais simplement descriptif: le gouvernement reste sur ses
positions; j'exprime le regret qu'il choisisse de le faire. J'exprime le regret
que les amendements déposés par le ministre n'aillent pas plus
loin et n'accordent pas la garantie de la participation des conseils de
comté actuels comme tels au processus de préparation des
schémas d'aménagement.
M. le Président, une dernière fois aussi, je voudrais
qu'il soit clair qu'en appuyant la thèse du respect de
l'intégrité du territoire des conseils de comté actuels,
je ne propose pas que ces territoires soient ceux qui seraient visés par
les schémas d'aménagement, que ce soit seulement le territoire de
chaque conseil de comté actuel, avec celui de la ville contigûe,
qui serait le territoire désigné par la préparation d'un
schéma d'aménagement.
Il faudra que le territoire qui conviendra à la
préparation de chaque schéma d'aménagement soit
défini d'une façon scientifique, suivant des principes
urbanistiques, sociologiques et autres. Mais je dis tout simplement qu'à
l'intérieur de ces territoires, on devrait comprendre
intégralement l'un ou l'autre, un ou plusieurs des conseils de
comté actuels au lieu de les couper contre leur gré, au moins, et
leur permettre d'avoir ce mécanisme de participation à la prise
des décisions qui découle du Code municipal et de tout ce que le
Code municipal représente pour eux depuis des décennies.
M. le Président, je n'irai pas plus loin. J'ai exprimé mon
point de vue. J'ai fait, il y a quelques instants, une dernière
tentative pour amener le
gouvernement à accorder aux intéressés un temps
additionnel pour des communications construc-tives. Le gouvernement a pris ses
positions. Je lui dis sans amertume, en reconnaissance du fait que j'ai
invoqué dans un contexte légèrement différent, plut
tôt dans la journée: un gouvernement est élu pour
gouverner. Alors, je lui dis: Messieurs du gouvernement, prenez vos
responsabilités, gouvernez et la population vous jugera. C'est une
vérité de La Palice. Je le dis sans amertume, mais j'exprime
quand même le regret que le gouvernement ait choisi de rester sur ses
positions et de ne pas être plus ouvert aux revendications d'un important
secteur de la population québécoise.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Sur l'amendement proposé par le ministre, M. le
Président, je constate que...
Le Président (M. Laplante): Sur l'amendement, on est
à l'article 167.
M. Goulet: L'article 167?
Le Président (M. Laplante): Oui mais j'ai consenti, par
exemple, à ce que l'on parle de l'article 171 aussi, d'accord?
M. Goulet: D'accord. C'était sur la demande du
député de D'Arcy McGee, si je comprends bien, de reporter
à...
Le Président (M. Laplante): Non, j'ai appelé
l'article 167, mais il m'a dit qu'il ne pouvait pas parler, sans aller dans
l'article 171 et le nouveau article 167a, alors, j'ai dit: D'accord, allez-y
globalement.
M. Goulet: Je ne comprends pas pourquoi vous m'avez
interrompu.
Le Président (M. Laplante): C'est parce que vous parliez
sur l'amendement et je ne voulais pas que ce soit considéré comme
s'il y avait un amendement pour les fins du journal des Débats.
M. Goulet: M. le Président, avant, il n'y avait pas de
consultation de prévue, quant à la délivrance de lettres
patentes. Nous constatons maintenant qu'il y aura au moins une certaine
consultation. Je pense que c'est une base et, personnellement, ça me
satisfait pour cette petite partie que le ministre ait fait un pas en avant et
décidé également de permettre une certaine consultation
avec la délivrance de lettres patentes.
Je voudrais rn'assurer également qu'il y aurait consultation
quand il s'agira de modification de lettres patentes. Est-ce que, lorsque l'on
modifie une lettre patente, c'est comme si on faisait la demande de lettres
patentes? Dans le texte de la loi, il est bien précisé que l'on
peut modifier. Or, il faudrait s'assurer que la même consultation ait
lieu lorsque les municipalités régionales demanderont la
modification des lettres patentes. (16 h 15)
M. Léonard: On peut faire cela tout de suite, si vous le
voulez.
M. Goulet: Oui, d'accord.
M. Léonard: Si le gouvernement émet de nouvelles
lettres patentes, ce sont d'autres lettres patentes, mais il y a une
procédure de modification, à partir de l'article 176 et des
suivants, qui implique une consultation.
M. Goulet: Cela va. Cette consultation, M. le Président,
personnellement ainsi que les représentants de mon parti, nous l'avions
revendiqués. Nous sommes contents en ce qui a trait à ce point,
si minime soit-il, mais consultation ne veut pas dire décision.
Fondamentalement, c'est encore le ministre lui-même qui décidera.
Il se garde le pouvoir de décider.
Ce qui me frappe un peu, c'est que le grand principe
énoncé tout à l'heure il y a deux
députés du côté ministériel qui en ont
parlé; le dernier, je crois, est l'honorable député de
Deux-Montagnes consiste à remettre à l'instance locale les
pouvoirs pour aménager son territoire, les pouvoirs de décider en
ce qui a trait à son territoire. Je pense que ce même principe
pourrait valoir également quand il s'agit de la délimitation de
son territoire. Si le principe était bon tout à l'heure, ce grand
principe que nous avons entendu il y a environ cinq minutes, je pense que
l'argumentation vaut encore au moment où nous nous parlons.
Donc, la consultation ne sera pas réalisée par le conseil
de comté, mais bien par la superstructure, le gouvernement ou le
ministère. Il appartient donc au conseil de comté c'est
mon point de vue de consulter et de demander l'émission de
lettres patentes. C'est la position que nous avons défendue dès
le dépôt en première lecture de ce projet de loi et c'est
encore la position que nous défendons cet après-midi. Suivant ce
principe que nous avons soutenu depuis le début des débats, il
nous semble logique de revendiquer, pour le conseil de comté, ce pouvoir
qui lui permettrait de consulter ou de mener la consultation lui-même et
l'exclusivité de demander les lettres patentes.
De la façon que c'est présenté par l'honorable
ministre, le conseil de comté n'a pas le pouvoir là où il
devrait l'avoir. On lui donne des pouvoirs, mais pour une décision
capitale, on décide à sa place. C'est là que nous passons
à côté des grands principes énoncés. On lui
donne des pouvoirs, mais, quand c'est capital pour lui, on lui enlève
ces pouvoirs. Les gens du milieu, d'après moi, sont assez grands pour
décider. Cela fait 100 ans qu'ils sont là. Ils ont fait leur
preuve et je pense qu'ils sont assez vieux pour décider. Ces remarques,
M. le Président, valent pour l'article 167 et également je
pense qu'on pourrait en discuter en même temps surtout pour deux
autres articles, soit l'article 169 et l'article 246. On pourrait, au niveau de
certaines modalités... Il y a même eu des suggestions
lancées, des suggestions faites. Si, à un moment donné,
nous arrivons à l'intérieur des discussions d'un conseil de
comté où il n'y au-
rait pas de consensus au sein même du conseil de comté,
c'est fort possible, de façon qu'on ne puisse pas bloquer un projet, on
pourrait faire appel à un genre de comité d'arbitrage. Il y en a
qui ont existé.
Dans le Code municipal, on le permet. Il y a des articles qui le
permettent. J'ai pris connaissance ici tout à l'heure de l'article 423,
sixième paragraphe, alinéa d). On le permet. On pourrait je
ne vous dis pas que j'ai la solution à 100% s'en servir,
étant donné que cela existe déjà. Je comprends
qu'on ne puisse pas bloquer un processus, mais on devait quand même faire
confiance aux gens qui sont en place.
Egalement, M. le Président, si nous avions voulu bloquer ce
projet de loi, nous serions probablement rendus encore à l'article 1. Je
pense que l'Opposition a démontré sa bonne volonté. Nous
l'avons démontrée lors des discussions en deuxième
lecture, lors de l'étude des mémoires, lors de la consultation
que nous avons faite.
Je vous souligne, M. le Président, que les députés
de mon parti et moi-même regrettons énormément le fait que
le gouvernement maintienne sa position et je lui rappelle qu'il sera le seul
à en subir les conséquences. M. le Président, je le
regrette, je le déplore, mais la position que nous avons toujours
défendue, nous la maintenons.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'article 167? M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Nous aurions pensé que le ministre et ses
conseillers auraient été en mesure de concevoir la
possibilité de procéder à des objectifs
d'aménagement du territoire au Québec sans devoir
nécessairement foutre par terre et détruire des structures qui
existaient surtout en milieu rural depuis les années qu'on connait. Sans
doute que ces gens croient qu'il est impossible d'atteindre les objectifs
recherchés en matière d'aménagement en utilisant des
structures qui sont en place, qui ont répondu à des besoins
municipaux, que les municipalités constataient et jugeaient
nécessaires.
Vous comprendrez que je m'explique difficilement que pour faire de
l'aménagement bien structuré au Québec on doive se
débarrasser de tels organismes. C'est mon collègue de D'Arcy
McGee, je crois, qui au début de nos travaux, au tout début,
à l'article 1, sauf erreur, avait fait une proposition à savoir
que la loi reconnaisse une structure nouvelle qui aurait pu s'appeler les
conseils intermunicipaux d'aménagement qui auraient pris charge de
l'application de la loi et de la mise en place des structures qui y sont
prévues. Je demeure convaincu que la création de tels organismes
nouveaux aurait pu permettre d'atteindre exactement tous les objectifs
poursuivis dans la loi et cela sans exception, si les objectifs de la loi sont
véritablement et essentiellement une projection d'aménagement du
territoire au Québec. On aura beau tenter de nous persuader qu'il
n'était pas possible d'atteindre les fins recherchées par le
projet de loi, soit des fins d'aménagement du territoire, sans
créer des mécanismes nouveaux qu'on appelle les
municipalités régionales de comté et en les créant
décider inexorablement de détruire nos conseils de comté.
C'est cela. Qu'on me prouve le contraire. J'ai suivi d'assez près les
travaux de l'Assemblée nationale lors du débat de deuxième
lecture. J'ai suivi également une partie des travaux de notre commission
parlementaire et personne, de toutes les interventions que j'ai entendues des
deux côtés de la table, n'a été en mesure de prouver
qu'il fallait nécessairement détruire nos conseils de
comté au Québec pour les milieux ruraux, pour atteindre
véritablement et fondamentalement les objectifs recherchés.
M. Gendron: Vous oubliez l'intervention qu'on vient d'avoir en
deuxième lecture.
M. Giasson: Pardon?
M. Gendron: II m'apparaît, parce que vous êtes
gentil, qu'en deuxième lecture, effectivement, il y a quelques
intervenants qui ont démontré que si on ne touchait pas du tout
au territoire, ce n'était pas sérieux de prétendre qu'on
pouvait faire une loi sur l'aménagement du territoire.
M. Giasson: Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas modifier les
territoires des conseils de comté présents. Jamais je n'ai dit
cela et jamais je ne le dirai, parce que je sais qu'il est très facile
d'atteindre les objectifs d'aménagement du territoire en maintenant les
conseils de comté et en y apportant les modifications mineures qui y
sont nécessaires lorsque c'est la volonté des
municipalités qui les composent.
M. Gendron: ... des cités et villes?
M. Giasson: Lorsque c'est la volonté de certaines
municipalités qui composent nos conseils de comté actuels, on
peut faire les modifications, intégrer des villes de nos territoires qui
sont situées à l'intérieur des territoires des actuels
conseils de comté, pour fins d'aménagement je dis bien
pour fins d'aménagement il est possible de déterminer les
mécanismes ou les structures qui vont faire en sorte que les villes,
à l'intérieur de nos conseils de comté, pourront
être participantes et vraiment intégrées à
l'opération de l'aménagement du territoire. Personne encore n'a
été en mesure de prouver le contraire. Pourquoi faut-il
nécessairement se débarrasser de structures qui ont
répondu à des besoins des citoyens et des communautés qui
ont formé ces structures. Si cela n'avait pas été
nécessaire, veuillez croire que les municipalités du
Québec surtout, les municipalités rurales du Québec, se
seraient débarrassé elles-mêmes de telles structures ou
elles auraient proposé des modifications aux structures existantes.
Par des changements que nous propose le ministre on veut établir
un mécanisme de consultation. Cela lui fait une belle jambe. Oui, cela
fait
peut-être une belle jambe à l'article 167, parce que cela
laisse croire que la manoeuvre ne se fera pas d'autorité et de
façon dictatoriale par le haut, tel que nous l'indique le contenu de
l'article 167 alors qu'on n'y retrouve pas la proposition d'amendement
déposée par le ministre. Au-delà de la consultation,
lorsqu'elle aura été menée, si le ministre ou le
gouvernement décide que la nouvelle municipalité régionale
de comté sera celle qu'il veut, toutes les consultations qui auront
été faites ne voudront absolument rien dire, parce que la
consultation ne lie pas obligatoirement le gouvernement dans le respect de
l'expression ou des avis venant des citoyens ou des municipalités
à l'intérieur du conseil de comté existant. Cela ne le lie
aucunement. Le libellé, lorsqu'on l'examine, ne fait pas obligation au
gouvernement, lors de l'émission de lettres patentes pour les nouvelles
municipalités régionales, de respecter les avis ou les opinions
qui ont été donnés lors de la ronde ou des rondes de
consultation.
C'est tout simplement l'expression d'un voeu qu'on pourrait
peut-être qualifier de voeu pieux en disant: Nous sommes beaux joueurs,
nous avons tous les pouvoirs de décréter, de délivrer des
lettres patentes. Nous avons tous les pouvoirs. On va consulter, mais
au-delà de la consultation, nous ne sommes aucunement engagés par
cette consultation. Pourquoi ne serait-il pas logique d'atteindre les fins
recherchées par le projet de loi sur l'aménagement du territoire
en y ajoutant des modifications qui iraient dans le sens des recommandations ou
des suggestions du député de D'Arcy McGee, en créant par
la loi 125 des conseils intermunicipaux d'aménagement qui vont
réaliser l'ensemble des transactions prévues et qui vont
permettre par contre aux conseils de comté, tels que nous les
connaissons, ou modifiés par la volonté des composantes, de
continuer à assumer les responsabilités que nous leur connaissons
et peut-être des responsabilités additionnelles si c'était
la volonté des parties intégrantes, soit les
municipalités, ou la volonté du gouvernement?
Nous venons décider par le haut, en vertu des dispositions de
l'article 167 de la loi 125, à la place et au nom des
municipalités qui sont déjà parties constituantes des
conseils de comté que nous avons au Québec. Il y a eu des
expériences dans le passé de gouvernements qui ont voulu apporter
des changements, qui ont pensé que les conseils de comté, tels
qu'ils avaient fonctionné de façon traditionnelle,
n'étaient plus nécessaires. Qu'est-ce qui est arrivé?
Chaque gouvernement qui a voulu apporter des changements le moindrement
importants à ses structures a vu une réaction spontanée de
la part des citoyens du milieu rural. (16 h 30)
Je sais, j'ai eu l'occasion de le signaler; dans les grandes
agglomérations, les centres urbains, le problème ne se pose pas
de la même manière, et pour cause. Mais la réaction du
monde rural, chaque fois qu'on a voulu transformer, modifier ou réduire
les pouvoirs de ces institutions que sont les conseils de comté, la
réaction a toujours été spontanée, ne s'est pas
fait attendre, et je vous assure, messieurs du gouvernement, que la
réaction elle va surgir encore.
Vous êtes prêts à en payer le prix, soit, mais au
moment où nous sentons que vous êtes en train de faire fausse
route dans les mécanismes que vous voulez instituer pour
l'aménagement du territoire, nous vous donnons encore un nouveau signe
de danger, un nouvel avis de danger, dans le milieu rural, danger que vous avez
de procéder aux fins d'atteindre un objectif qui est excellent en soi,
de briser des structures que le monde rural tient à conserver, non
seulement les messieurs ou les représentants qui fonctionnent à
l'intérieur de l'Union des conseils de comté au Québec,
pas uniquement les maires qui siègent à l'intérieur, mais
également expression de volonté qui vient dans une très
large mesure de la base de nos milieux ruraux.
Je ne parle pas sans connaîre ce dont je traite. Je le dis
à la suite d'un contact constant que j'ai eu avec les citoyens de ma
région, peut-être pas de tout le Québec, mais de ma
région, et cela, depuis longtemps, bien avant de venir dans le monde
politique. J'ai eu des contacts réguliers et permanents tout au long de
ma vie professionnelle avec des gens d'à peu près toutes les
municipalités de mon milieu, parce que c'était ma région
naturelle de pratique professionnelle. Les contacts, j'ai eu l'avantage de les
multiplier tant et plus tout au long de mon travail dans le milieu que je
représente, ce qui m'a permis d'évaluer la pensée des
gens, de voir le cheminement de cette pensée. Je sens qu'avec les
modifications que vous apportez, surtout en vertu de l'article 167, qui
décrète, à toutes fins utiles, que les Conseils de
comté sont disparus du Québec dès que les lettres patentes
ont été émises pour créer de nouvelles
municipalités régionales, comme ceux qui m'ont
précédé, je déplore totalement et avec vigueur
qu'on doive détruire des structures que nous avons dans notre milieu
pour prétendre atteindre des fins et des objectifs
d'aménagement.
L'actuel gouvernement a la majorité à l'Assemblée
nationale; il a décidé de procéder ainsi et c'est lui qui
devra en payer le prix. Nous pourrions mener un débat très long,
aussi long que la procédure de nos travaux le permet, mais je ne crois
pas que ce soit nécessaire. Nous avons donné suffisamment
l'expression du désir de voir maintenir les structures pour aller vers
les objectifs recherchés. La plus belle proposition qui a
été faite c'est celle encore de mon collègue lorsqu'il
propose au gouvernement d'utiliser, au lieu des municipalités
régionales décrétées d'office par le haut,
d'utiliser des conseils intermunicipaux d'aménagement qui vont faire en
sorte que nous allons aller jusqu'au bout de l'opération
d'aménagement et d'urbanisme dans nos milieux.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député. M. le député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, je viens d'entendre un
vibrant plaidoyer en faveur d'une structure. Je voudrais tenter de
démontrer qu'une
structure, quelle qu'elle soit, est un moyen et non une fin, et que le
premier souci de celui qui a à réglementer ou à
légiférer en fonction d'une structure doit d'abord se soucier de
ceux qui composent la structure, surtout lorsqu'elle est intermédiaire,
et non pas de se soucier d'une structure intermédiaire en laissant de
côté, possiblement, la structure de base qui compose cette
structure intermédiaire qui est la municipalité.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais l'objectif premier du
projet de loi no 125 est le respect intégral de la cellule de base
qu'est la municipalité. On reconnaît, par l'amendement du
ministre, qu'il y a un rôle à jouer au niveau de la structure
intermédiaire existante. Mais, comme le projet de loi sous-tend une
philosophie de rapprochement entre cités et villes et
municipalités rurales, on dit que c'est aux gens eux-mêmes,
impliqués dans un milieu naturel et par affinité, que revient le
soin de dire quel type de découpage ils veulent. C'est exactement
répondre à un cheminement logique et cohérent. On dit:
Vous avez une structure actuellement qui s'appelle les conseils de
comté; jusqu'à ce que les consultations soient terminées
et que vous ayez défini un autre type de territoire, c'est vous qui avez
un rôle à jouer dans la consultation. On respecte les conseils de
comté à la lettre.
Avant l'amendement, vous auriez pu soutenir votre vibrant plaidoyer,
mais, à partir du moment où les cellules locales que sont les
municipalités, avec les villes impliquées, décident de se
donner un type de structure qui correspond mieux à la vocation du
milieu... Je pourrais vous amener dans mon comté et vous indiquer des
milieux qui vont se diviser d'une façon tout à fait naturelle,
qui ont la même vocation touristique et qui vont constituer un
très beau comté municipal, mais avec une vocation unique qui est
le tourisme. Ces gens travaillent ensemble présentement et ils ne sont
pas pris dans le conseil de comté comme tel. Je pourrais vous nommer des
paroisses qui travaillent avec d'autres paroisses et qui ne sont pas du
même comté. Sur le plan de l'aménagement, elles vont
trouver un intérêt marqué à travailler ensemble pour
développer, de la façon la plus cohérente possible, leur
territoire. Je parle du Conseil de comté de Joliette et du Conseil de
comté de Montcalm, où nos paroisses du nord ont une vocation
unique qui est le tourisme.
Je ne vois pas comment un parlementaire peut soutenir, à toutes
fins utiles, une argumentation qui vise à faire primer la structure au
détriment de gestes positifs que peuvent poser les municipalités.
Je suis convaincu que, s'il y a des municipalités qui croient mordicus
à la structure actuelle et qui se trouvent bien dans la structure
actuelle, les suggestions qu'elles vont faire, ça va être la
structure actuelle. Il y en a d'autres qui vont dire: Pour une chance qu'on a
de modifier notre découpage, on va plutôt se regrouper entre gens
ayant une même vocation. C'est ça que sous-tend le projet de loi
no 125; il ne faudrait tout de même pas essayer de se conter fleurette et
de dire que c'est une structure qu'il ne faut pas retoucher; à ce
moment-là, on ne changerait jamais rien.
Je pense que le gouvernement libéral du temps avait senti le
besoin de parler d'aménagement, si on sent le besoin de parler
d'aménagement, on doit donner aux individus, qui sont impliqués
dans une municipalité, le soin de s'entendre avec celles avec lesquelles
ils ont le plus d'affinités pour en parler. Il me semble que c'est tout
à fait cohérent.
Le plaidoyer fait par le député de Montmagny-L'Islet,
c'est quasiment de sauver la structure à tout prix,
indépendamment des volontés de la cellule de base qui constitue
ces mêmes conseils que sont les municipalités. C'est la
première fois que j'entends ça comme plaidoyer et je vous avoue
que je serais heureux de le répéter en troisième lecture
ou d'en citer certains passages, parce que je serais bien surpris que des
maires de municipalités aillent se battre à mort pour une
structure qui, disons-le, avait des fins peut-être précises dans
certains milieux ou, disons-le aussi, dans certains milieux, fonctionnait assez
bien, mais, dans d'autres, il faut aussi savoir comment ça fonctionnait.
Ce n'est pas en maintenant des structures, des structures qui sont
dépassées à l'heure actuelle, qu'on va changer des
mentalités.
Si on veut que les gens des villes s'assoient avec les gens des milieux
ruraux, ce n'est pas en les assoyant dans leur statu quo respectif que vous
allez créer une mentalité de travailler en commun. Il me semble
qu'on peut très bien leur fournir l'occasion de se réunir en
fonction des affinités, en fonction du type de développement
qu'ils veulent sur le plan régional. Ces gens apprendront à
travailler ensemble.
M. Giasson: Conseils intermunicipaux d'aménagement.
M. Chevrette: Mais se battre pour le plaisir de se battre, en
disant: On garde cette structure qui a bien oeuvré...
Ce sont les gens qui composent les structures, mon cher M. le
député de Montmagny-L'Islet. Ce sont les mêmes gens qui
vont fonctionner dans une autre structure tout aussi bien qu'ils fonctionnaient
dans l'autre. C'est de même que cela fonctionne. Cela serait au moins
plus logique et plus cohérent en termes d'argumentation que de pleurer
sur un type de structure qui risque précisément d'ankyloser et
peut-être de faire en sorte que les gens se rebiffent chacun dans son
petit coin et disent: On va tirer sur notre bout. Il y a des moyens, je pense,
de marier tout cela et de faire en sorte que les gens se parlent dans un
contexte neuf avec une mentalité beaucoup plus ouverte, beaucoup plus
adaptée aux circonstances et aux réalités de 1979. Ce
n'est pas en pleurant sur le sort possible d'une structure, parce que je
répète qu'une structure est un moyen et non une fin.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, je voudrais tout simplement
rappeler quelques éléments à la suite des propos tenus par
le député de Montmagny-
L'lslet. Je pense que ses propos étaient passablement
teintés de l'expérience exacte qu'il a de son milieu au niveau du
passé de ces organismes qui s'appellent les conseils de comté. Je
ne suis pas prêt moi non plus à ne pas reconnaître l'immense
travail que ces organismes ont fait avec les moyens dont ils disposaient, et on
sait que cela veut dire pas beaucoup de moyens. Mais je voudrais quand
même mentionner qu'en 1979, il me semble qu'on fait face à des
réalités nouvelles. On ne peut pas, je pense, honnêtement
croire que l'aménagement du territoire va se faire, si on ne revoit pas
ces mécanismes. On aura beau me dire: On aurait pu laisser les conseils
de comté tels qu'ils sont comme structure et leur confier la
responsabilité de l'aménagement. J'aurais de sérieux
doutes. Je pense que le projet de loi traduit ces doutes que nous avons. Si tel
était le cas, en les laissant tels quels, je ne pense pas qu'on aurait
pris presque un an et demi à faire toutes sortes de discussions, toutes
sortes de vérifications pour s'assurer cette fois-ci qu'il y ait
à l'avenir des mécanismes qui permettent véritablement de
faire un aménagement qui tienne compte de l'évolution de ces
milieux autant ruraux qu'urbains.
Le député de Montmagny-L'Islet disait: Je m'explique mal
que les structures actuelles de comté ne puissent atteindre les fins
recherchées, c'est-à-dire faire l'aménagement du
territoire.
Donc, il disait: Pourquoi détruire? Pourquoi se
débarrasser des structures qui ont répondu à des besoins?
Je ne dis pas qu'on se débarrasse, qu'on détruit. Je dis
plutôt: On veut modifier des structures qui, selon nous, n'ont pas
répondu pleinement en tout cas à une volonté qui s'appelle
l'aménagement du territoire. Je voudrais tout simplement l'illustrer par
un exemple que je connais peut-être un peu plus, celui de mon milieu. Le
député de Montmagny-L'Islet a parlé beaucoup de
l'expérience qu'il a vécue avec ces municipalités et avec
les organismes de son milieu. Or, si on arrive en Abitibi-Témiscamingue,
au moment même où on se parle, il existe deux conseils de
comté pour un immense territoire. Tous les gens connaissent
l'immensité du territoire de l'Abitibi-Témiscamingue. Je voudrais
quand même rappeler que, dans une phase de consultation, en
présence du ministre d'ailleurs, en région, d'un geste
très naturel, la plupart des intervenants qui s'étaient
déplacés à la journée, au colloque d'information
sur le projet de loi no 125 dans sa première phase, imaginez, d'un
naturel de bon aloi, convenaient qu'il était urgent de repenser les
territoires, de modifier des structures et, éventuellement, supposons
qu'on garderait la même structure de comté, de l'augmenter
à cinq, de passer de deux que nous sommes à cinq conseils de
comté, pour assurer par un nouveau découpage qu'il y ait quand
même plus d'affinité territoriale.
Il me semble que c'est démontrer et illustrer d'une façon
très pratique que même les gens qui étaient à
l'intérieur ou qui sont actuellement regroupés à
l'intérieur des deux conseils de comté existants reconnaissaient
que cela leur causait des problèmes il on leur confiait sans les changer
les structures, en disant que, dorénavant, ils auraient la
responsabilité de l'aménagement du territoire, si même,
également, on modifiait la réglementation actuelle pour
intégrer aux municipalités rurales les municipalités
urbaines, les villes. Même en intégrant les villes, je ne pense
pas, en tout cas, pas dans le cas que je connais et que nous vivons, qu'il n'y
a pas lieu et qu'il n'est pas même urgent de revoir et de
délimiter de nouveaux territoires qui tiennent compte du
développement de la région, qui tiennent compte de certaines
vocations qui n'étaient pas perçues comme elles le sont
aujourd'hui. En ce sens, les gens reconnaissaient qu'il était logique
d'en arriver à une consultation sur un projet de loi comme
l'aménagement, de leur faire des suggestions et même de les
inviter eux-mêmes à penser et à concevoir une nouvelle
structure.
Je dis, M. le Président, que le projet de loi 125
n'entraîne pas la disparition des municipalités de comté.
Si les comtés veulent se saborder, le projet de loi le permet, parce que
lors des discussions, lorsqu'il y aurait émission de nouvelles lettres
patentes, au niveau du découpage, ils pourront le faire. Mais ce projet
de loi, par le titre II, vise à renouveler, en effet, ces institutions
et ce renouvellement porte plus particulièrement sur trois points que
tout le monde a reconnus. C'est-à-dire la composition de la
municipalité de comté, son territoire et les pouvoirs qu'elle
exercera.
Je pense que si on veut croire fondamentalement qu'à l'avenir,
l'aménagement du territoire puisse se faire et tenir compte des
nouvelles réalités, nous n'avons pas d'autre choix de, par
l'article 67, permettre que de nouvelles lettres patentes puissent être
délivrées pour créer de nouveaux territoires et,
éventuellement, créer de nouveaux conseils de comté.
Ce sont les deux seuls commentaires que je voulais faire, parce que,
comme on l'a mentionné, je pense que c'est vraiment le noeud du projet.
Les discussions ont eu libre cours, il se peut que, selon les avis de
l'Opposition ça produise, si c'est mal compris, quelque chose qui soit
difficilement acceptable pour le monde rural, mais, dans mon milieu, je suis en
mesure d'aller voir ces gens et de leur expliquer que nous étions
justifiés d'apporter ces modifications pour s'assurer que
l'aménagement du territoire devienne une fois pour toutes, non plus
quelque chose dont tout le monde aime parler, parce que c'est un sujet de
l'heure, mais où il y a des prescriptions de mécanismes bien
déterminés qui permettront à ces organismes
d'améliorer le milieu de vie général de nos citoyens.
Le Président (M. Brassard): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je ne voudrais pas non plus
répéter tout ce que les autres ont dit, je vais essayer de gagner
du temps à la commission; je suis déçu de voir que...
C'est un groupement qui existe depuis nombre d'années. Ces gens savent
qu'il faut améliorer et personne n'est contre l'aménagement du
territoire. Même, le groupe
n'est pas contre. Naturellement, dans des secteurs, ça peut
rester le même. Par contre, dans d'autres, ça va être
changé. Je me demande pourquoi le ministre ne les rassure pas par son
amendement. Cela veut dire que c'est une manière bien polie sur une
période d'années, de leur dire graduellement: On n'a plus besoin
de vous.
Je pense que le fait qu'on contrôle environ 20%, c'est injuste.
Encore là, c'est le gros qui va manger le petit. Je vais donner un
exemple: les communautés urbaines à Montréal. M. le
Président, je veux dire au ministre qu'en 1969, quand on a
structuré les communautés urbaines à Montréal,
graduellement, on a enlevé les pouvoirs des municipalités. On dit
bien qu'il y a un représentant par municipalité, mais ce n'est
pas la petite municipalité qui contrôle. C'est Montréal qui
contrôle les structures de la communauté urbaine. Là, ce
qui arrive, c'est que les décisions viennent d'en haut et les services
qu'on donnait à la population sont diminués d'année en
année. Le service de la police tout le monde le sait est
désuet, parce qu'il est contrôlé par un grand organisme qui
devient trop gros. Un trop gros organisme s'éloigne de la population.
Les Conseils de comté sont formés de gens qui sont près et
ce sont des gens qui ont la chance...
Dans des cas, il y a place à amélioration. On n'est pas
contre cela. Mais je veux revenir en vous donnant l'exemple qu'on vit à
Montréal, à la difficulté d'avoir le service de la police
qu'on avait dans le passé. Avant cela, on appelait et deux ou trois
minutes après... Croyez-moi ou non, M. le ministre, une heure ou une
heure et demie avant que la police se rende sur les lieux... Je vois le
procureur qui est ici, devant nous, qui demeure sur l'île-des-Soeurs. Un
exemple frappant. Dimanche dernier, un individu se fait voler sur
l'île-des-Soeurs. On n'a pas voulu aller... L'individu va jouer au golf.
Il appelle. Il se fait voler dans son automobile. La police a dit: Non, on ne
prend pas de rapport. Vous irez faire rapport dans le territoire où vous
demeurez. Cela devient du dédoublement. Il est bon que les gens sachent
cela, M. le ministre. C'est pour cette raison que...
Le Président (M. Brassard): Sauf, M. le
député de Verdun, que j'ai beaucoup de difficulté à
faire le lien avec l'article 167.
M. Caron: Oui, j'y reviens. C'est pour vous donner un... Je m'en
viens. C'est justement ce que je voulais vous dire; c'est que les grosses
structures, qui coûtent une fortune aux contribuables, ne donnent pas les
services. C'est vrai que dans certains cas, ils ont besoin d'être
restructurés. Personne n'est contre, mais les conseils de comté,
actuellement, sont conscients de cela, où cela a lieu, ils sont
prêts à le faire, mais qu'on leur donne donc une
sécurité en disant: C'est vrai. Vous allez continuer à
exister après cinq ou dix ans. Comme c'est là, on ne leur dit pas
qu'ils vont continuer. Je me demande encore pourquoi le ministre n'accepte pas
d'ajouter à l'amendement qu'il apporte à l'article 167 que ces
gens-là vont avoir une sécuri- té de survie après
plusieurs années. C'est tout. Même si j'en dis plus, M. le
Président, je pense que cela ne servirait à rien de me
répéter. Le député de D'Arcy McGee et le
député de Montmagny-L'Islet vous en ont fait part. Moi, je vous
fais part des grosses structures qu'on a à la Communauté urbaine
de Montréal avec beaucoup de dépenses et moins de services. C'est
à vous de juger.
Le Président (M. Brassard): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, vous me permettrez de
reprendre brièvement certains des arguments qui ont été
apportés ici au sujet de l'article 167. Si je comprends bien, nous
sommes toujours à l'article 167. Vous me permettrez, en
commençant, de m'étonner qu'on tienne un tel langage
actuellement, alors que, justement, le gouvernement précédent
avait produit un document de travail, un avant-projet de loi où on ne
parlait plus des comtés. L'autre gouvernement précédent
avait aussi proposé un projet de loi où il était question
des conseils d'agglomération et peu question, en tout cas, des conseils
de comté à l'intérieur, bien qu'il y avait des
accommodements possibles.
M. Goulet: ... verdict... populaire aussi. Vous devriez vous en
inspirer.
M. Léonard: Je pense qu'au cours de tout cela il
faut le reconnaître il y a eu une progression, une
réflexion qui s'est produite, qui dure depuis quinze ans. On l'a
rappelé au début de la commission. Je pense que cela fait partie
de l'histoire qui aura précédé une Loi de
l'aménagement. Il fallait que les choses se passent et on a tenu compte,
jusqu'à un certain point, de toute la situation. Je pense qu'il faut
reprendre un peu ce qu'on veut faire avec de l'aménagement. Dès
la minute où on se met à réfléchir sur
l'aménagement et qu'on parle d'organisation du territoire, on peut le
faire de différentes façons. On le fait en tenant compte de
différentes situations. On le fait aussi pour la population. Un des
premiers éléments qui nous vient à l'esprit, c'est qu'un
territoire, évidemment, est là. Il y a une population qui y
habite et il s'agit d'organiser le territoire. Lorsqu'on considère nos
sociétés, il y a sur le territoire des villes qui ont une grande
population. Il y a des villages et des municipalités rurales qui ont une
petite population. C'est la même chose dans le Québec. Il reste
qu'on peut l'envisager de différentes façons, cet
aménagement du territoire. On peut considérer que les villes au
Québec représentent 80% de la population et les
municipalités rurales, 20%. D'autre part, si on le considère du
point de vue du territoire, qui a son importance aussi, le territoire
représente 80% ou 90% en territoire rural et les territoires
urbanisés, beaucoup moins parce que la densité de population y
est beaucoup plus grande.
Je pense qu'on ne peut pas considérer ces seuls facteurs. Les
municipalités rurales, comme les cités et villes, font partie du
même pays qui est
le Québec et l'aménagement se fait en tenant compte de
toutes ces données. Donc, un premier élément, lorsqu'on
parle d'aménagement du territoire, c'est qu'il faut que les villes et
les autres petites municipalités travaillent ensemble. Les deux sont
complémentaires et ne s'opposent pas.
Le deuxième élément, c'est que, si toutes ces
municipalités travaillent ensemble, on est forcément amené
à examiner le territoire, donc à proposer, d'une façon ou
de l'autre, à partir de la base je pense que c'est comme cela
qu'il faut le faire des modifications de territoire parce que, par
rapport à une situation qui existe maintenant, il y a eu une
évolution; par rapport à une délimitation qui a
été faite il y a 100 ans, il y a 140 ans dans certains cas, il y
a eu une évolution, il y a eu une progression, un développement
qui s'est fait et l'aménagement doit être pensé en fonction
du développement.
Une troisième réflexion qui a été
apportée et sur laquelle l'Opposition a beaucoup insisté, ce sont
les conseils de comté. Pourquoi ne pas utiliser cette structure? On a
dit qu'on voulait se débarrasser des conseils de comté. Je
reviens à mes propos du début. Justement, le gouvernement actuel
a été celui qui a dit: Les conseils de comté existent, les
conseils de comté sont là pour rester, les conseils de
comté devront aussi faire de l'aménagement. C'est une affirmation
que nous avons faite dès le début du mandat et nous l'avons
maintenue jusque-là. J'ai rappelé qu'auparavant, c'est
plutôt l'ancien gouvernement, l'ex-gouver-nement qui avait parlé
de disparition; ce n'est pas nous, jamais. On n'a pas voulu refaire une autre
structure. Je pense qu'il y en a assez sur le territoire. On a dit: II y a des
conseils de comté et c'est une structure politique. Elle est valable,
elle a un passé, une histoire et je pense que ce dont il s'agit, c'est
que tout le monde travaille ensemble. Donc, il faut renouveler une structure
politique pour la rendre capable d'exercer l'aménagement du territoire,
cette fonction d'aménagement du territoire qui, en passant, n'est pas
exercée à l'heure actuelle, sauf quelques modifications que nous
avons apportées au début du mandat.
Auparavant, l'aménagement n'était pas une fonction des
conseils de comté. Nous proposons donc, dans le projet de loi, certaines
modifications et il ne faudrait pas dire, pour être juste, que nous
faisons disparaître les conseils de comté. L'article 171a que nous
venons de déposer explicite le fait que les conseils de comté
actuels exercent toutes leurs fonctions jusqu'à l'émission des
lettres patentes et qu'après, lorsque les lettres patentes seront
émises, la municipalité régionale de comté, qui est
toujours le comté, continue à exercer les mêmes droits et
obligations.
Je pense de plus que, par les articles 187 et 188, si on les lit
attentivement, on verra que ce qui est ajouté comme
responsabilité, c'est l'aménagement du territoire et, dès
qu'il s'agit d'une fonction qui relève des conseils de comté
actuels, les municipalités rurales se retrouvent seules à
discuter de leurs droits et obligations, alors que les villes n'en discutent
pas et que ce n'est que sur des fonctions communes, attribuées par la
Loi des cités et villes et le Code municipal, que les deux peuvent, d'un
commun accord, les exercer ensemble. Alors, il ne faut pas pleurer et dire que
les conseils de comté disparaissent; je trouve que c'est absolument le
contraire. Les conseils de comté acquièrent une nouvelle fonction
et, pour ce faire, les villes travaillent avec eux; pour le reste, les
nouvelles municipalités régionales de comté, si l'on veut,
prennent le relais des conseils de comté. Il s'agit d'un renouvellement
du conseil de comté. Je pense qu'il faut être honnête et le
reconnaître comme tel. Ce sont toujours les mêmes institutions qui
se sont adaptées au monde d'aujourd'hui. (17 heures)
A partir de là, il me semble que c'est une façon de
conserver l'avenir des conseils de comté et non pas le contraire, de les
faire disparaître. En ce qui nous concerne, je pense que nous pouvons
dire que nous avons assuré l'avenir des conseils de comté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Léonard: Je voudrais, avant de terminer, déposer
aussi un document qui porte sur les mécanismes de consultation et qui
fait suite à l'article 167a ou l'article suivant de 167 que nous avons
déposé en début d'après-midi et qui explicite la
façon dont nous voulons procéder ou le processus que nous voulons
utiliser pour faire la détermination des territoires et émettre
les lettres patentes.
Vous me permettrez de le lire, parce que c'est un document assez
important.
Le Président (M. Laplante): Comme c'est presque une
motion, est-ce adopté?
M. Goldbloom: Certainement, M. le Président.
Processus de détermination des
territoires
M. Léonard: En ce qui concerne la mise en place des
municipalités régionales de comté et les mécanismes
de consultation, l'adoption du projet de loi n'entraîne aucun effet
jusqu'à l'émission par le gouvernement des lettres patentes
créant les municipalités régionales de comté,
à l'exception, évidemment, des dispositions sur l'urbanisme
contenues dans le titre I du projet de loi qui affectent, dès la
sanction de la loi, toutes les municipalités sauf Québec et
Montréal.
L'émission des lettres patentes constitue en quelque sorte un
mécanisme de démarrage pour la mise en application
générale de la loi. La période qui se situe entre le
moment de l'adoption de la loi et l'émission des lettres patentes est
donc importante. Le contenu des lettres patentes doit déterminer, pour
chaque municipalité régionale de comté, la
délimitation du territoire, les modalités de
représentation des municipalités au sein du conseil ainsi que
divers autres points tels le nom du comté, le partage des actifs,
etc.
Le gouvernement a toujours affirmé publiquement que
l'émission de ces lettres patentes devrait suivre une période
d'information et de consultation au cours de laquelle tous les
municipalités locales, les municipalités de comté, les
organismes du milieu et la population pourraient faire valoir leur point
de vue sur le découpage et la représentativité,
d'où la nécessité d'un mécanisme pour
dégager l'information et procéder à une consultation qui
permette d'atteindre le plus grand nombre de citoyens possible.
Les mécanismes et les modalités qui conduiront à
l'émission des lettres patentes par le gouvernement devront être
basés sur une vaste consultation qui devra viser à dégager
autant que possible des consensus entre les municipalités locales qui
feront partie des municipalités régionales de comté.
Deux types d'organismes sont prévus pour la conduite de cette
opération. D'abord, des comités de consultation qui travailleront
directement sur le territoire et un groupe synthèse constitué
sous la direction du secrétariat à l'aménagement et
à la décentralisation. Les comités de consultation seront
constitués sur la base d'une quinzaine de zones dont la
délimitation sera établie en consultation avec les deux unions de
municipalités et des conseils de comté du Québec.
Ces comités de zone seront composés de trois personnes
nommées par le gouvernement, c'est-à-dire un élu d'une
municipalité rurale de la zone de consultation à la suite d'une
consultation par l'Union des conseils de comté du Québec, un
élu d'une municipalité de ville de la zone de consultation
à la suite d'une consultation par l'Union des municipalités du
Québec, et une troisième personne représentative du
milieu, choisie par le gouvernement, qui n'aura pas statut de maire ou de
conseiller municipal et qui agira comme président. Le secrétariat
des comités de consultation sera assuré par un fonctionnaire
désigné à cette fin. Ces comités auront pour mandat
général d'informer et de consulter les élus municipaux,
les organismes constitués et la population; deuxièmement, de
réunir, selon les étapes prévues au titre III du
présent document, les maires des municipalités rurales et des
cités et villes de leur zone sur la base des territoires des
comtés actuels et des cités et villes; troisièmement, de
faire rapport au ministre d'Etat à l'aménagement et au ministre
des Affaires municipales en leur transmettant les propositions de lettres
patentes.
On verra plus loin, lors de la description du fonctionnement, le
détail de ce mandat. Le secrétariat à
l'aménagement, le ministère des Affaires municipales, l'Office de
planification et de développement du Québec, le ministère
des Terres et Forêts et la Commission permanente de refonte des districts
électoraux mettront des ressources à la disposition des
comités de consultation à cette fin.
De façon à pouvoir coordonner l'action de ces
différents ministères et organismes, le ministre d'Etat à
l'aménagement verra à constituer sous la direction du
secrétariat à l'aménagement et à la
décentralisation un groupe synthèse composé de
représentants de ces ministères et organismes.
En ce qui concerne le déroulement des opérations, la
démarche de consultation se déroulera selon les étapes
suivantes: le ministre d'Etat à l'aménagement voit la
création de comités de consultation pour chacune des zones
retenues et du groupe synthèse. Le comité de consultation tient
dans sa zone une première rencontre d'information regroupant des
représentants de toutes les municipalités. L'information porte
sur la portée générale de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, sur le rôle des comtés renouvelés, sur la
nature des lettres patentes, les étapes de consultation, la notion de
région d'appartenance, les critères à considérer
pour le découpage du territoire, les diverses formules de
représentation, etc.
Dans le but de permettre aux municipalités d'exprimer une
première réaction d'ensemble, le comité de consultation
convoque une rencontre regroupant les municipalités rurales et les
cités et villes sur la base des territoires des comtés actuels.
Par la suite, chaque conseil municipal, par voie de résolution et dans
les délais fixés par le comité de consultation, indique au
comité sa préférence pour l'un ou l'autre des
découpages décrits dans le fascicule 6 ou pour tout autre
découpage à sa convenance.
Le comité de consultation informe et consulte la population et
des organismes de sa zone et consigne dans les procès-verbaux les
opinions émises tant par des citoyens que par des groupes
organisés.
Le comité de consultation procède ensuite à la
compilation des divers points de vue exprimés, suite à la
consultation qu'il a conduite sur le territoire de sa zone. Si
nécessaire, des ajustements de zone à zone pourront être
considérés. Le comité de consultation rencontre par la
suite les municipalités sur la base des unités territoriales
qu'il aura constituées à la lumière de l'expression des
opinions recueillies. Sur la base de ces territoires provisires, le
comité institue des conseils de maires qui examinent les
réajustements à faire au territoire. Par la suite, les conseils
de maires discutent des modes de représentation et des autres
éléments pertinents en vue de préparer des propositions de
lettres patentes qui sont transmises au comité de consultation.
Ces propositions sur le découpage et la
représentativité seront accompagnées d'un rapport factuel
et détaillé, décrivant les points de vue exprimés
par chacun des maires. Le comité de consultation remet au ministre
d'Etat à l'aménagement et au ministre des Affaires municipales
son avis en vue de l'émission des lettres patentes prévue
à l'article 167. Cet avis est accompagné de tous les documents
pertinents et d'un raport détaillé d'activité. Le ministre
d'Etat à l'aménagement et le ministre des Affaires municipales
discutent des rapports de comités de consultation avec les deux unions
dans le cadre du comité d'orientation sur l'aménagement et la
décentralisation avant de recommander au Conseil des ministres
l'émission proprement dite des lettres patentes.
Cette démarche devrait se dérouler sur une période
de temps pouvant aller, estimons-nous, de six à huit mois. Cette
période de temps pourrait être allongée si
nécessaire. Cependant, le gouvernement pourra émettre des lettres
patentes au moment qu'il jugera approprié, suite à des
discussions avec les comités de consultation concernés pour
accommoder, d'une part, un groupe de municipalités locales
désireuses de former rapidement une municipalité régionale
de comté et s'il n'y a pas d'inconvénient à la formation
de telle ou telle municipalité régionale de comté
avoisinante par exemple, en ce qui concerne les Iles-de-la-Madeleine
et, d'autre part, en reportant sa décision dans les cas où
il serait nécessaire d'attendre que la situation se clarifie dans les
territoires voisins avant de procéder à la création de
telle ou telle municipalité régionale de comté.
Vous avez en annexe une proposition sur les zones de consultation
possibles et nous pourrons en discuter avec le comité de consultation
avant de les fixer définitivement.
M. le Président, il me semble que le gouvernement propose un
mécanisme et un processus valables pour faire le découpage des
conseils de comté avec les principaux intéressés. Nous
avons inscrit le principe de la consultation dans le projet de loi et nous vous
proposons ce mécanisme. Je pense que, sur ce plan, nous nous estimons
liés et, à l'heure actuelle, c'est un engagement formel qui est
déposé ici à la commission et qui pourrait être
déposé en Chambre. Nous pensons que des garanties suffisantes
sont données à tous les intéressés, dans cette
question.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais intervenir
brièvement et, à la fin de ces brèves remarques, j'aurais
l'intention de vous demander un vote enregistré sur cet article.
J'aimerais réagir à certains propos qui ont
été tenus au cours de ce bref débat sur l'article 167.
J'aimerais d'abord dire, encore une fois, parce que je l'ai déjà
dit, que quand le ministre fait allusion au projet de loi no 12 de 1976, et au
fait que, dans le texte déposé de ce projet de loi, la structure
proposée était celle du conseil d'agglomération, je lui ai
déjà dit je suis convaincu qu'il s'en rappelle que
la réaction des intéressés a été telle que
j'ai cru bon poursuivre des consultations. Ces consultations m'ont amené
à la conclusion que le mécanisme que je propose depuis le
début du débat sur ce projet de loi qui porte le numéro
125 était la meilleure formule.
Donc, à partir de ce moment, qui a suivi de quelques semaines le
dépôt, en 1976, du projet de loi no 12, c'est toujours la
même position que je maintiens.
Deuxièmement, le ministre et le député de
Joliette-Montcalm ont invoqué un principe, celui qui dit que
l'aménagement doit se faire en fonction des êtres humains qui
habitent un territoire et non en fonction de structures administratives ou en
fonction du territoire lui-même. C'est un principe qui a une valeur
certaine, mais une valeur certaine n'est pas nécessairement un
absolutisme. Il y a d'autres considérations, parce que, si l'on
interprète cette expression de principe d'une façon stricte et
limitative, on arrive à une représentativité par
population. On sait que les cités et villes régies par la Loi des
cités et villes, ont 80% de la population. On crée donc
automatiquement une majorité urbaine et le milieu rural se trouve en
minorité un peu partout, sauf dans les rares comtés où il
n'y a pas de ville.
M. le Président, j'aimerais réagir aussi à une
opinion émise par le député de Joliette-Montcalm, qui a
dit: II est préférable de reconnaître
l'élément de base qui est la municipalité locale,
plutôt que d'insister sur la structure qui est constituée par le
Code municipal et qui s'appelle conseil de comté, corporation de
comté. J'aimerais lui faire part de mon expérience vécue,
parce que, quand je suis devenu ministre des Affaires municipales, en
février 1973, j'avais été exposé, dans une certaine
mesure, à la force de l'Union des conseils de comté; j'ai eu un
contact additionnel, vers la fin du mois de mars de cette année, avec la
force que représentait et que représente encore l'Union des
conseils de comté. Je me suis dit: II y a là une
solidarité qui est le fruit d'une réaction contre une menace
perçue par le milieu rural.
Or, chaque année, quand j'ai été appelé
à présenter, devant l'Assemblée nationale, un projet de
loi qui avait pour but d'apporter des modifications au Code municipal, j'ai
fait, en quelque sorte, des tests et j'ai proposé, en discussion avec
les gens du milieu rural, que certaines fonctions soient attribuées aux
municipalités locales plutôt que d'être attribuées
aux conseils de comté. Je me suis dit: J'aurai un portrait de la
solidarité et de la solidité de l'appui des conseils de
comté de la part de leurs municipalités membres. (17 h 15)
J'ai toujours été impressionné par la
solidarité que j'ai rencontrée et par le fait qu'à chaque
congrès et à chaque rencontre que j'avais, les
représentants des municipalités locales disaient: Nous voulons
que le conseil de comté ait telle responsabilité et puisse agir
en notre nom.
Finalement, M. le Président, je voudrais dire deux choses. Le
ministre réagit de façon négative quand nous disons que
l'effet de cette loi sera de faire disparaître les conseils de
comté. Il dit: Non, nous ne les ferons pas disparaître. Nous
allons les renforcer. Nous allons leur attribuer une nouvelle fonction. Et il
dit: L'acquisition de cette nouvelle fonction est, en elle-même, une
façon de renforcer les conseils de comté. Il faut que je lui
fasse remarquer que les conseils de comté acquièrent non
seulement une nouvelle fonction, mais ils acquièrent également un
nouveau membre de la famille. C'est un peu comme si l'on dit à un petit
gars qui pèse 120 livres: Vous devrez, dorénavant,
partager votre lit avec un costaud qui en pèse 240. Ce sera
toujours votre lit, toujours votre maison, mais vous aurez un nouveau membre de
la famille qui partagera le lit avec vous.
Deuxièmement, M. le Président...
M. Léonard: Les conseils de comté demandent cela
depuis dix ans.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre sait comme moi
que cette demande n'a jamais été examinée en profondeur
quant à son application pratique. La preuve est que quand le ministre
dit: Ce que je propose est ce que les conseils de comté ont toujours
demandé, cela ne correspond pas aujourd'hui au bonheur de ces
mêmes conseils de comté.
Enfin, M. le Président, je voudrais dire ceci: Les mots ont leur
sens. Le législateur ne parle pas pour ne rien dire. Il n'utilise pas
des mots pour ne pas avoir un effet précis. L'article 167 ne dit pas: Le
gouvernement peut, par lettres patentes, constituer des organismes qui seront
chargés de l'aménagement du territoire. L'article dit: Le
gouvernement peut, par lettres patentes, constituer des municipalités
régionales de comté et, à cette fin, modifier le
territoire des municipalités de comté ou ériger des
territoires en municipalités régionales de comté. C'est
une chose. Deuxièmement, l'article ne dit pas: La municipalité
régionale de comté sera substituée aux corporations de
comté actuelles pour les fins de l'aménagement du territoire et
pour les fins de l'application de tel article et de tel article du Code
municipal. L'article se lit: La municipalité régionale de
comté succède aux droits et obligations de toute corporation de
comté mentionnée dans les lettres patentes.
M. le Président, il me semble clair que l'on crée un
nouvel organisme qui remplace un organisme existant et, si l'on remplace
quelque chose, ce quelque chose n'existe plus et disparaît. Donc, M. le
Président, je crois que notre argument depuis le début est
fondé, que nous ne reconnaîtrons plus, à partir de
l'entrée en application de cette loi, les conseils de comté que
nous connaissons aujourd'hui. Ils auront été transformés
d'une façon importante. Nous le regrettons, nous aurions
préféré que le ministre s'en serve en les intégrant
à des organismes unifonctionnels qui auraient pu poursuivre l'objectif
de l'aménagement du territoire sans succéder aux droits et
obligations, dans leur ensemble, des conseils de comté actuels.
M. le Président, j'ai résumé ma pensée et
j'aimerais vous demander un vote enregistré sur l'article, à
moins que d'autres ne veuillent prendre la parole.
Le Président (M. Laplante): Justement, le
député de Bellechasse m'a signalé sa volonté.
M. Goulet: M. le Président, très brièvement,
le ministre nous a déposé et lu un document au niveau du
mécanisme de consultation. Cela semble assez bien. Maintenant, le
ministre a dit: C'est un engagement formel. Est-ce que c'est un engagement
formel du ministre ou est-ce que c'est valable pour lui et ceux qui lui
succéderont? Est-ce que ça fera partie intégrante de la
loi, en tout cas, le principe de ça?
M. Léonard: C'est un engagement du gouvernement. Cela
concrétise l'article sur la consultation que nous avons
déposé en début d'après-midi. Cela a trait au
Conseil des ministres. Cela va?
M. Goulet: M. le Président, les gouvernements
éventuels...
M. Léonard: Nous sommes le gouvernement. M. Goulet:
C'est parce qu'on... M. Goldbloom: L'Etat, c'est moi! M. Goulet:
Pas pour longtemps.
M. Chevrette: II paraît que... non je ne le dirai
pas...
M. Goldbloom: Après vous, le déluge!
M. Goulet: Ils n'auront peut-être même pas le temps
d'appliquer cette loi. Non, ce n'est pas ça que j'ai voulu dire.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: J'ai décidé de ne pas le dire... je
l'avais sur le bout de la langue! M. le Président, je voudrais corriger
une affirmation du député de D'Arcy McGee, qui nous fait dire, au
ministre et à moi, qu'on a conclu sur la représentativité
en termes d'argumentation. Je pense que c'est faux. Il est vrai qu'on a dit que
les gens des villes et les gens des municipalités rurales
travailleraient ensemble, mais on n'a pas présumé du type de
représentativité, parce que, dans le mémoire ou le
règlement qui vient de vous être déposé sur la
consultation, précisément, on attend des recommandations de
représentativité, ce qui ne présume pas du tout qu'un peut
manger l'autre au départ.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois rectifier à
mon tour. Ce n'est pas ce que j'ai imputé au ministre et au
député de Joliette-Montcalm. Ce que j'ai dit, c'est que cette
insistance sur le facteur population, poussée à la limite,
mènerait à cette conclusion. Je n'ai pas dit que le ministre et
le député en étaient venus à cette conclusion.
M. Chevrette: M. le Président, je n'ai pas
terminé.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse.
M. Chevrette: Je voudrais dire que l'argumentation la plus
valable, M. le ministre, qui nous a été fournie en termes de
maintien du conseil de comté
vient du député de D'Arcy McGee lui-même,
puis-qu'à la fin même de son exposé, son deuxième,
il a reconnu que les conseils de comté subiraient une transformation
importante. Donc, pour subir une transformation importante, ça ne veut
pas dire que l'on tue la personnalité juridique, comme telle, on la
transforme. C'est lui-même qui l'a dit, j'ai utilisé ses propres
paroles.
Je voudrais dire, M. le Président, que l'institution des conseils
de comté serait éliminée en soi, si on s'était
attaqué aux principes mêmes de la possibilité de rencontres
entre maires de municipalités avoisinantes. Ce n'est pas ça qu'on
dit. On ne dit pas non plus: Vous allez partager le même lit sur
l'ensemble des sujets. On dit: De temps à autre, tu devras donner
à manger, un repas au moins, aux cités et villes sur un sujet qui
s'appelle l'aménagement.
On ne dit pas qu'elles n'ont pas des problèmes spécifiques
à régler ces communautés renouvelées. Je pense
qu'il y a vraiment ou de l'incompréhension ou je dirais une approche
politique qui s'impose devant des circonstances.
M. Goldbloom: C'est réciproque.
M. Chevrette: Mais il m'apparaît clair que, telles que
rédigées, avec les mécanismes de consultation et de
participation qui viennent d'être déposés, à mon
sens, c'est vrai que ce sont des transformations, c'est vrai qu'elles auront un
bout de chemin à faire sur certains sujets, mais il n'en demeure pas
moins qu'on maintient l'institution de regroupements de maires de
municipalités qui doivent se parler.
Le député de Verdun a sans doute eu un lapsus, ou bien il
confirmait lui aussi ce qu'on désire. Quand le député de
Verdun s'en est pris aux supergrosses structures, j'ai dit: "Maudine", il est
d'accord avec nous. On trouve qu'il n'y en a peut-être pas assez de
conseils de comté. Il va y en avoir davantage selon les suggestions que
l'on fait. On veut les rapetisser.
On a dit à plusieurs reprises, selon les suggestions qui avaient
été faites à l'époque au niveau des consultations
qu'ils pouvaient se situer à 85 ou 96, alors que le député
de D'Arcy McGee m'avait repris sur le chiffre 73 sachant qu'il y en avait 71 en
activité et 2 en état de somnolence. C'est un peu plus. Cela
devrait répondre aux aspirations du député de Verdun qui
ne semble pas priser les superstructures.
Je crois beaucoup plus, M. le Président et il faudrait
peut-être le dire carrément que l'Union des conseils de
comté ne s'en prend pas au fait que les cités et villes feront
partie de ces communautés régionales. C'est beaucoup plus
à des modalités. Il voudrait, bien sûr, que le gouvernement
n'émette pas de lettres patentes, que cela relève d'eux ou que le
gouvernement les émette uniquement après avoir été
sollicité par les conseils de comté. Il n'en demeure pas moins
que sur le principe... Autrement, ils nieraient eux-mêmes le fait que
depuis dix ans et sous le règne libéral, ils réclamaient
justement que ces gens soient à une même table pour se parler. Il
y a des façons de "mixer" des gens. Tu peux les avaler et dire: C'est
nous qui contrôlons, et tu peux créer une structure où les
gens s'y sentent à l'aise. On a opté pour le deuxième
choix, d'égal à égal.
M. Goldbloom: M. le Président... M. Giasson: M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ... s'il faut s'en remettre aux propos que vient de
tenir le député de Joliette-Montcalm, nous devons croire que les
municipalités du Québec, à la suite des mécanismes
de consultation que nous propose le ministre dans le document qu'il a remis,
vont pouvoir créer à leur choix les nouvelles
municipalités régionales de comté. Je vais essayer de
traduire cela en pratique. Prenons un exemple. Quand on veut traduire quelque
chose, partons d'une réalité qu'on connaît. Le conseil de
comté de Montmagny qui regroupe quinze municipalités,
présumons que la consultation se fait et qu'à l'intérieur
de cette entité, de cette réalité qui existe, vous avez
trois municipalités qui s'appellent la ville de Montmagny,
Cap-Saint-Ignace et Saint-François qui font bloc ensemble contre les
douze autres municipalités. Ces trois municipalités à
elles seules représentent un bloc de population supérieur aux
douze autres. Lorsque les municipalités plus petites, au moment de la
consultation, vont découvrir qu'en matière de
représentativité à l'intérieur de la nouvelle
municipalité régionale en présumant qu'au départ,
ce serait leur volonté d'une nouvelle municipalité qui
épouse les territoires du conseil de comté qui existe... quelle
sera la réaction des petites municipalités rurales, de demander
au ministre de reconnaître une nouvelle municipalité
régionale qui soit le propre des douze qui sont situées, sauf
l'île-aux-Grues, complètement au sud des trois
municipalités que je viens de vous nommer? Que va-t-il se produire en
pratique?
Lorsque vous allez dans un autre comté comme
Rivière-du-Loup et que vous regroupez trois municipalités comme
la ville de Rivière-du-Loup, Cacouna et Trois-Pistoles, quel poids ont
les autres municipalités de ce comté? Là, je donne des
exemples de comtés que je connais assez bien. Il peut arriver sans doute
que dans d'autres comtés, on ait à peu près
l'équivalent. Mais en pratique, en dépit de toute l'argumentation
qu'on entend, que va-t-il se produire, M. le ministre, si dans les cas
très précis que je vous cite, les douze municipalités
rurales du comté de Montmagny, de l'actuel comté de Montmagny,
comté municipal, se dissociaient de la volonté des trois autres
municipalités qui vont peut-être chercher 55% ou 60% de la
population totale? Vous avez par la volonté et à la suite des
consultations respecté les désirs formels exprimés par les
douze municipalités et vous leur avez créé une
municipalité régionale, quitte à ce que les trois
municipalités, Cap-
Saint-Ignace, Saint-François et la ville de Montmagny
créent à leur tour leur municipalité régionale. Il
faut s'arrêter pour voir, pour tenter de découvrir ce que cela va
donner en pratique. (17 h 30)
C'est le député d'Abitibi-Ouest qui nous signalait qu'il a
des contacts fréquents avec le milieu qu'il représente. Il
connaît la vie des municipalités, la façon qu'elles
conduisent leurs opérations. A partir de celles que je connais, je sens
déjà que les municipalités rurales vont se sentir prises
dans le nouveau mécanisme s'il fallait que la représentation se
fasse assez logiquement, en proportion de la population qu'on retrouve dans
chacune des municipalités. Est-ce qu'il m'est permis de croire, M. le
ministre, dans un contexte comme celui que je décris, que vous aurez le
courage de donner suite aux demandes qui pourraient venir d'un bloc de
municipalités d'avoir leur propre municipalité régionale
en dehors des grandes municipalités qui viennent contrôler la
population dans un secteur donné? C'est cette partie-là qui
crée des doutes chez moi. C'est cette partie-là qui m'indique que
nos petites municipalités rurales, à l'intérieur de la
nouvelle municipalité de comté que vous désirez
créer par la loi, s'il n'y a pas de garantie formelle qu'on leur donne
dans la loi, ces municipalités n'accepteront pas. Elles vont se sentir
étouffés dans le nouvel appareil. C'est une réaction
normale. Elles vont être laissées pour compte, parce que tout le
plan d'aménagement, lorsqu'il va se créer toujours dans
l'hypothèse du maintien du territoire du comté de Montmagny
quand le schéma d'aménagement va s'étudier, va
s'élaborer, l'implantation future des services, des parcs industriels,
des centres commerciaux de développement, vous ne les retrouvez jamais
ailleurs que dans les grosses municipalités et c'est un peu logique
parce qu'il y existe déjà des services qui ont été
implantés, qu'on ne retrouve pas dans les autres petites
municipalités. C'est normal qu'on dise: Puisqu'il y a de
l'infrastructure dans tel et tel milieu du comté ou de la
municipalité régionale, notre schéma d'aménagement,
pour le développement de ce milieu, pour les implantations futures,
devrait tenir compte de ce qu'il y a sur place. Vous n'aurez même pas,
dans certaines municipalités rurales, de possibilités de
développement, même pour du résidentiel, sauf si la CPTA
la Commission de protection du territoire agricole devant les
demandes de petites municipalités qui n'auront pas d'autre objectif que
d'être capables d'avoir un petit centre domiciliaire qui se
développe, ces petites municipalités n'auront pas d'autre
alternative, pour pouvoir étendre un peu le village, que d'o.btenir
l'autorisation ou la permission de la Commission de protection du territoire
agricole. Parce que, contons-nous pas d'histoires, la CPTA présentement,
dans le territoire du Québec qui est zone verte, qui est zone agricole,
se situe bien au-dessus de l'actuel ministre responsable de
l'aménagement, va se situer à un niveau beaucoup plus haut que la
Commission nationale d'aménagement aussi. Lorsqu'on examine les pouvoirs
et fonctions qu'on donne aux deux organisations, la Commis- sion de protection
du territoire et la Commission nationale d'aménagement, l'une ne fait
aucunement le poids à côté de l'autre. Une est toute
puissante et omniprésente au Québec et on découvre que le
ministre de l'Agriculture, à l'intérieur de notre grand objectif
d'aménagement, a un poids. Il a déjà un poids physique,
mais a un poids en matière de contrôle et de directives, qui fait
peur à côté de ce qu'on donne au ministre responsable de
l'aménagement et à sa petite Commission nationale
d'aménagement, qui va être, à toutes fins utiles, un greffe
qui vérifie, qui examine si la conformité existe toujours tout au
long des opérations et qui garde sous le sceau copie des documents
émis.
Mais on est capable de voir, au moins dans la réalité, ce
que cela peut donner. Tenter de prévoir, non pas voir, mais
prévoir, de quelle façon le milieu rural, dans plusieurs des
régions du Québec, va tout simplement disparaître
derrière des décisions ou à la suite de décisions
qui seront prises par la nouvelle municipalité régionale qui
dominera par le poids, le volume de sa population sur l'ensemble d'un vaste
territoire.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur. Vote
enregistré?
M. Ouellette: M. le Président, j'aimerais faire une
remarque à la suite des propos du député de
Montmagny-L'Islet. Il a fait, entre autres, une hypothèse...
M. Giasson: A partir d'une réalité.
M. Ouellette: J'aimerais discuter de cette hypothèse parce
que cela revient souvent dans le langage des gens de l'Opposition et, par la
force des choses, leurs hypothèses sont toujours sombres,
évidemment. Il nous disait: "Si la ville de Montmagny..." D'abord,
remarquez que cela commence par un "si", c'est déjà peu probable.
"Si la ville de Montmagny s'entendait avec..." Je pense qu'il a
mentionné Cap-Saint-Ignace et Saint-François.
M. Giasson: Non, c'est l'inverse. Ne mêlez pas cela. La
ville de Montmagny est prête, avec Cap-Saint-Ignace et
Saint-François, à prendre tout le territoire. Elles font bien. Si
j'étais à leur place, c'est ce que je désirerais. Mais,
pour les douze à côté...
M. Ouellette: C'est ce que je disais.
M. Giasson: ... ce sera une autre chanson.
M. Ouellette: Si ces trois municipalités font bloc, elles
deviennent plus fortes numériquement que les douze autres. Votre
hypothèse repose sur le territoire actuel de ce conseil de comté
et la loi 125 permet justement à l'ensemble des municipalités de
le reconsidérer, ce territoire, soit en plus grand, soit en plus petit.
Si j'étais, personnellement, le maire d'une des petites
municipalités,
j'essaierais, au moment de reconstituer le territoire, de trouver
suffisamment d'alliés pour m'assu-rer que jamais la ville
maîtresse dans ce secteur ne pourra m'écraser ou m'avaler. La loi
125 est très large à ce niveau et c'est pourquoi nous voulons que
les citoyens d'une région ou d'une sous-région puissent justement
reconsidérer eux-mêmes leur territoire pour s'assurer qu'il n'y a
pas d'ogre, comme vous l'avez mentionné. Ce n'est pas drôle de
parler de cette façon de sa ville maîtresse dans le
comté!
M. Giasson: Je n'ai jamais utilisé le terme "ogre".
M. Ouellette: Cela deviendrait une mangeuse d'hommes, selon votre
hypothèse. Mais, enfin, je ne crois pas que ce soit vrai.
M. Giasson: Une contrôleuse de territoire.
M. Ouellette: De toute façon, la loi 125 est très
permissive là-dessus et je fais confiance aux résidents locaux.
Se limiter à dire que les conseils de comté existent depuis 140
ans et qu'il faut les maintenir un peu comme un symbole archéologique,
je trouve cela assez faible. Toutes les régions du Québec ont
évolué joliment depuis 140 ans. Tout le contexte est absolument
différent. Des municipalités sont apparues, les communications se
sont développées et je pense qu'il est grand temps on est
même largement en retard de reconsidérer tout cela.
M. Goulet: M. le Président, très brièvement.
A la suite des propos qu'a tenus le député de Joliette-Montcalm,
alors qu'il parlait de ce beau principe de redonner le pouvoir, de redistribuer
le pouvoir au niveau local, je pense que c'est un principe fondamental
lorsqu'on veut parler de décentralisation. On veut redonner au pouvoir
local les guides qui lui permettent de décider. Je voudrais savoir du
député de Joliette-Montcalm où il retrouve ce beau
principe quand c'est le ministre qui va décider plutôt que les
municipalités déjà regroupées à
l'intérieur d'un conseil de comté qui pourraient demander les
lettres patentes.
Le ministre nous a servi tout à l'heure une très belle
argumentation, très bien étayée; il a même
essayé de nous faire accepter l'idée je dis bien qu'il a
essayé, je ne dis pas qu'il a réussi qu'il donnait plus
d'importance aux conseils de comté. Deux minutes avant le
député de Joliette-Montcalm venait juste de nous dire: On a fait
notre choix, voulant dire par là qu'il fallait faire un choix et qu'on a
décidé de faire sauter le conseil de comté. C'est comme
ça que je l'ai compris et ce, juste avant que le ministre nous serve une
argumentation tout à fait contraire.
Où étaient ces beaux principes que vous défendez
quand vous avez voté la loi 90? Le pouvoir local. Où la
municipalité a-t-elle du pouvoir au niveau de la loi 90? On lui a
imposé de toutes pièces ici, de Québec. C'est vous autres
qui avez voté pour cette loi. Ces beaux principes, où sont-ils?
Je ne comprends pas que vous défendiez un principe et, deux minutes
après, ou deux jours ou deux mois après, vous faites volte-face
pour défendre un autre principe, quand cela fait votre affaire. Je ne
vous comprends absolument pas. Le beau principe que vous défendiez tout
à l'heure, c'est le ministre qui décide, à l'article 167.
C'est lui qui va décider. Est-ce de la décentralisation pour les
petites municipalités que vous vouliez défendre tout à
l'heure? Quand vous avez voté votre fameuse loi 90, qui était de
l'aménagement du territoire, où étiez-vous avec ces beaux
principes? Je ne vous comprends pas! Vous êtes pourtant les mêmes
hommes. Vous êtes exactement les mêmes hommes que vous
étiez, et, dans l'espace de deux ou trois mois, vous faites volte-face.
Je le déplore énormément. Je le constate et je le
déplore.
M. Ouellette: En espérant qu'on fasse à nouveau
volte-face; votons!
M. Goulet: Ouais! Quand cela va dans vos poches, quand cela fait
votre affaire, pas de problème!
M. Chevrette: II y a des choix politiques comme ça.
Le Président (M. Laplante): Vote enregistré sur
l'article 167 amendé.
M. Chevrette: ... l'ensemble des cultivateurs.
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, M. le
député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Je m'excuse, il a attaqué et je ne suis pas
pour m'offrir en guise de cible.
Le Président (M. Laplante): M. Brassard
(Lac-Saint-Jean).
M. Brassard: Sur l'amendement?
Le Président (M. Laplante): Non, sur l'article 167.
L'amendement a déjà été accepté.
M. Brassard: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Caron (Verdun).
M. Chevrette: Chacun fait son lit. M. Caron: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Goulet (Bellechasse)?
M. Goulet: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes)?
M. de Bellefeuille: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Goldbloom (D'Arcy
McGee)?
M. Goldbloom: Contre.
M. Chevrette: Lui, je comprends.
Le Président (M. Laplante): M. Chevrette
(Joliette-Montcalm)?
M. Chevrette: Je suis pour.
Le Président (M. Laplante): M. Gendron
(Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Ouellette
(Beauce-Nord)?
M. Ouellette: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Léonard
(Laurentides-Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Président (M. Laplante): Six pour, trois contre, motion
adoptée. Article 167, adopté. J'appelle maintenant le nouvel
article 167a.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Je voudrais,
en toute sincérité et objectivité, féliciter le
ministre du document explicatif qu'il a déposé sur les
modalités de la consultation. C'est un geste constructif qu'il a fait;
même si je ne suis pas d'accord sur la structure de base, je trouve que
la forme qu'il veut donner à la consultation est une bonne contribution
à l'application de la loi.
Le Président (M. Laplante): Adopté, 167a.
M. Léonard: Je vous remercie de vos félicitations,
M. le député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
168. Est-ce qu'il y a un papillon? Il y a deux modifications apportées
par M. le ministre à l'article 168, a) par l'insertion de la
deuxième ligne du paragraphe 6, après le mot "comté", des
mots "ainsi que des modalités...
M. Léonard: ... de cette succession", au paragraphe 6.
Le Président (M. Laplante): C'est cela. M.
Léonard: Qu'il faut ajouter.
Le Président (M. Laplante): Adoptée cette
modification?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): La deuxième
modification est à 7°.
M. Léonard: On le remplace par le suivant: "7°
confirmer ou modifier toute entente liant une municipalité de
cité ou de ville à une corporation de comté, ou mettre fin
à une telle entente et indiquer, s'il y a lieu, les modalités et
conditions administratives et financières appropriées."
M. Chevrette: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 168, adopté
tel qu'amendé?
M. Godlbloom: M. le Président, j'ai un seul commentaire.
C'est que le paragraphe 3 précise que la pondération se fera en
fonction de tranches de population. Cela veut dire que les petites
municipalités n'auront pas autant de poids que les grandes, et les
villes, dans la majorité des cas, auront une influence très
importante à l'intérieur des municipalités
régionales de comté.
M. Léonard: Ce n'est pas nécessairement
proportionnel, je tiens à le dire, parce que si vous avez un
comté constitué de trois villes uniquement, peut-être que
ça peut être proportionnel, mais nous ne pouvons pas inscrire "en
tranches proportionnelles de la population".
M. Chevrette: On peut donner un exemple, M. le
Président...
M. Léonard: La consultation va le préciser, quelles
seront les recommandations?...
M. Giasson: Vous allez vous en remettre à ça?
M. Léonard: Ecoutez, le document, on l'a
déposé.
M. Giasson: Oui, mais allez-vous vous en remettre aux
recommandations faites par les rapports de la consultation?
M. Léonard: Si vous lisez le texte que j'ai
déposé, vous savez dans quelle mesure...
M. Giasson: II n'y a pas d'engagement.
M. Léonard: Non, il ne peut pas y avoir d'engagement. (17
h 45)
M. Chevrette: Je peux peut-être donner un exemple, M. le
Président. On avait fait théoriquement des exemples; prenons une
ville qui a 20 000 âmes, avec une douzaine de paroisses de 20 000
âmes à côté, vous arrivez possiblement à des
tranches de population où il peut y avoir sept représentants
urbains et vingt représentants ruraux, ça ne veut pas dire
proportionnel, par tran-
che de population, ça peut être un représentant par
5000, ça peut être quatre représentants urbains et
ça peut être 20 municipalités qui ont 20 000 âmes, au
moins donc un minimum par municipalité.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas ce que le
ministre ferait s'il n'avait pas le député de Joliette-Montcalm
à ses côtés!
M. Chevrette: Non, mais c'était pour faire comprendre le
député de Montmagny-L'Islet. J'ai l'habitude, comme enseignant,
d'imager les incompréhensions, en espérant que les
élèves comprennent.
M. Goldbloom: L'espoir est souvent vrai.
M. Chevrette: C'est vrai, selon les quotients de mes
élèves!
Le Président (M. Laplante): Article 168, adopté.
J'appelle l'article 169 où il y a un léger amendement aussi.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux vous
demander de déclarer l'article 168 adopté sur division, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Laplante): Article 168, adopté sur
division. J'appelle l'article 169, un amendement, M. le ministre.
M. Léonard: A l'article 169, on remplace le premier
alinéa par le suivant: "Des lettres patentes, délivrées en
vertu de l'article 167, peuvent accorder un droit de veto...".
Le Président (M. Laplante): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 169 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Je
réserverai, pour l'article pertinent, mes commentaires sur le droit de
veto lui-même.
Le Président (M. Laplante): Article 170; je n'ai pas
d'amendement, je ne sais pas si vous en avez à présenter.
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Adopté sur division, M. le Président,
c'est l'extension de ce que...
Le Président (M. Laplante): Article 170, adopté sur
division. Article 171, où il y a un amendement. M. le ministre.
M. Léonard: On remplace la cinquième et la
sixième lignes par les suivantes: "L'Outaouais (1969, chapitre 85), les
municipalités locales, les municipalités régies par la Loi
des cités et villes ou par une charte spéciale, les territoires
visés à l'article 27 du Code municipal, de même que les
municipalités constituées en vertu de...".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 171, adopté.
J'appelle un nouvel article qui s'appelle 171a. M. le ministre.
M. Léonard: L'article 171a se lit comme suit: "Une
corporation de comté exerce sa juridiction sur un territoire
jusqu'à l'entrée en vigueur de lettres patentes
délivrées en vertu de l'article 167, incluant ce territoire."
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un geste acceptable.
Je regrette que la limite de temps soit imposée. La délivrance
des lettres patentes mettra fin à l'exercice de la juridiction par une
corporation de comté qui y aurait été mentionnée et
dont les droits et obligations seraient passés à la
municipalité régionale de comté. Je trouve, M. le
Président, et c'est sans méchanceté que je le dis, que cet
article est redondant parce que si l'on ne dit pas que la corporation de
comté va continuer d'exercer sa juridiction jusqu'à
l'entrée en vigueur des lettres patentes, qui va l'exercer? Personne
d'autre. Le Code municipal est toujours là. Les conseils de comté
continueront d'exister jusqu'à l'émission des lettres patentes.
Je trouve l'article, qui procède d'un bon naturel sûrement,
parfaitement redondant.
M. Léonard: Nous pensons que cet article explicite ce qui
était implicite dans la loi. Nous l'avons inscrit, je le dis, à
la demande du président et des gens de l'Union des conseils de
comté du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis convaincu que leur
demande allait plus loin.
M. Chevrette: Vous avez dit redondant. Il y en a d'autres qui
diraient superfétatoire.
M. Goldbloom: Oui. Merci, M. le maître d'école.
Une Voix: J'apprends à votre contact, M...
M. Léonard: Cela assure très bien la transition,
mais je pense que c'est, encore là, toute l'argumentation de fond qu'on
pourrait reprendre.
M. Goldbloom: M. le Président, si le ministre veut inclure
l'article qui ne fait pas de mal, nous allons l'accepter.
M. Léonard: Je vous le propose.
Le Président (M. Laplante): L'article 171a est-il
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Nouvel article. J'appelle
l'article 172 avec une légère modification au deuxième
alinéa.
M. Léonard: Mettre le mot "rôle" au pluriel.
Le Président (M. Laplante): Deuxième ligne, mettre
"rôles" au pluriel. Cette correction est-elle adoptée?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, l'article 172.
M. Goldbloom: Sur division, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
J'appelle l'article 173.
M. Léonard: On remplace aux troisième et
quatrième lignes, les mots "le même traitement" par les mots "un
traitement au moins égal".
M. Goldbloom: Je pense que c'est une modification qui a
été suggérée par l'Union des municipalités
du Québec.
M. Léonard: Oui.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 173, adopté
avec l'amendement. J'appelle l'article 174 où il y a une
modification.
M. Léonard: On remplace à la deuxième ligne
le mot "dans" par le mot "à".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté.
Est-ce que l'article 174 sera adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
175. Je ne vois pas de papillon.
M. Léonard: II n'y en a pas.
M. Goldbloom: M. le Président, si nous avions le temps, je
demanderais à un savant linguiste de m'expliquer pourquoi
l'Editeurofficiel du Québec doit publier, "dans" le recueil des lois de
chaque année, une table indiquant la date de la publication des lettres
patentes "à" la Gazette officielle du Québec. Mais je laisse
passer cela.
Le Président (M. Laplante): L'article 175 est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Modification
Le Président (M. Laplante): Section II, modification.
Article 176 avec amendement.
M. Léonard: Oui, on remplace, à la fin, les mots
"auquel elle est contiguë" par les mots "auquel son territoire est
contigu".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté. Maintenant, l'article 176.
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président. Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 177. Il n'y a pas de papillon.
M. Léonard: Nous allons, quant à nous,
jusqu'à 186, sans amendement, sans papillon.
M. Goldbloom: La chasse aux papillons allait mal ce
jour-là. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 177, adopté.
J'appelle 178.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle 179. L'article 178,
adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 179, adopté.
J'appelle 180.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 180, adopté.
181.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais poser une
question. Je remarque que le mécanisme élaboré par ces
articles est unique, quelle que soit la loi qui régit la
municipalité. On indique que la consultation se fait conformément
aux articles 398a à 398o de la Loi des cités et villes et que, si
le vote est demandé, cela se fait conformément aux articles 399
à 410 de la Loi des cités et villes. Evidemment, le Code
municipal est une loi très vaste et, de mémoire, je ne suis pas
en mesure de me rappeler s'il y existe des articles comparables. Est-ce parce
qu'il n'y en a pas que l'on fait appliquer la Loi des cités et villes
à toutes les municipalités pour les fins de ce processus?
M. Léonard: La procédure de la Loi des cités
et villes en matière d'annexion s'applique même lorsqu'il s'agit
d'une municipalité rurale, parce qu'elle est annexée à une
cité ou une ville.
M. Goldbloom: L'Assemblée nationale a adopté il n'y
a pas longtemps si ma mémoire est fidèle une
modification au Code municipal permettant aux municipalités rurales
d'annexer des territoires dans les cités et villes.
M. Léonard: Les dispositions, à ce moment, en ont
été transposées intégralement dans le Code
municipal, paraît-il.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas vraiment
d'objection. C'est un peu symbolique que le Code municipal ne soit plus
cité, pour que les municipalités régies par cette loi
puissent s'en servir pour les fins visées ici. Je ne fais pas d'autre
commentaire.
Le Président (M. Laplante): L'article 181 est-il
adopté? J'appelle l'article 182.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 182 est
adopté. J'appelle l'article 183.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 183 est
adopté. Article 184.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 185.
M. Goldbloom: Je vous fais remarquer, M. le Président, que
le 184 est un exemple d'un article où il faudra revoir l'allusion aux
articles 174 et 175 quand les articles auront été
renumérotés. D'accord?
M. Léonard: On y verra.
Le Président (M. Laplante): L'article 184 est
adopté. Nous en sommes à l'article 185.
M. Chevrette: On parle du Code municipal, M. le
député de D'Arcy McGee, à l'article 185.
M. Goldbloom: Heureusement. Heureusement.
M. Chevrette: Je voulais le souligner, parce que votre
dernière argumentation sur l'article 182...
M. Goldbloom: Ce n'était pas une argumentation, ce
n'était qu'un commentaire.
M. Chevrette: Un commentaire auquel j'ajoute le mien, qui dit le
contraire.
M. Goldbloom: Dans ce cas-ci, je ne sais pas ce que je ferais
sans vous à mes côtés.
M. Chevrette: Non, c'est parce que je trouvais que vous marquiez
des points. Cela ne vous fait rien qu'on annule de temps en temps.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 185? Je
pense qu'avec tout cela on a mérité un bon souper. On va
suspendre les travaux jusqu'à 20 heures. Oui, monsieur.
M. Goulet: Avant de suspendre... je reviendrais à
l'article 176 pour une question. Lorsqu'on parle d'une autre
municipalité régionale de comté auquel elle est
contiguë. Si je comprends bien, il faut que le territoire de la
municipalité touche à l'autre conseil de comté. Qu'est-ce
qui se produirait... parce que je le vis actuellement, il y a des pourparlers,
par exemple, un bloc de quatre municipalités veut demander son transfert
à un autre conseil de comté, la première
municipalité touche à l'autre conseil de comté, mais la
troisième et la quatrième à l'autre bout n'y touchent pas.
Il faudrait faire une réaction en chaîne à ce
moment-là. Au lieu de demander le transfert en bloc...
M. Léonard: Le bloc est contigu.
M. Goulet: Cela veut dire qu'à ce moment-là, si on
s'en tient au libellé de l'article, même la deuxième
municipalité n'aura pas le droit de demander son...
M. Léonard: Le ministre va signer la première, la
deuxième et la troisième dans les mêmes cinq minutes.
M. Goulet: Dans les mêmes cinq minutes.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont suspendus
jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 heures.
Reprise de la séance à 20 h 5
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux sur le projet de loi no 125, afin d'étudier
article par article la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Nous
étions rendus à l'article 186.
M. Goldbloom: M. le Président... Le Président
(M. Laplante): Oui, monsieur. Articles suspendus
M. Goldbloom: ... je voudrais vous faire une offre que vous ne
pourrez refuser. Nous avions
laissé en suspens deux paragraphes de l'article 1 par rapport au
débat sur l'article 167. Ce débat étant terminé, je
serais prêt à accepter que soient adoptés, avec mes regrets
évidemment, ces deux paragraphes.
Le Président (M. Laplante): Vous avez bonne
mémoire, M. le député. C'est exactement le paragraphe 5 et
le paragraphe 6 de l'article 1 qui étaient suspendus.
M. Goldbloom: M. le Président, ils seront adoptés
sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Le paragraphe 5
et le paragraphe 6 sont adoptés sur division. Maintenant, est-ce que
vous adoptez l'article 1 dans sa totalité?
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Adopté,
sur division.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux vous
demander de nous faire un compte rendu des autres articles qui sont en
suspens?
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur. Je n'avais pas
prévu cela.
Une Voix: Nous ne sommes pas nombreux.
Le Président (M. Laplante): On a dit que, sur l'article
40, vous aviez une réponse de M. le ministre à recevoir. Sur
l'article 40, si vous voulez qu'on commence par celui-là?
M. Goldbloom: Pas nécessairement.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, c'est un
article qui a été adopté, mais vous aviez un
accroche-coeur.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): Sur 40 et 41.
M. Goldbloom: Sur 40 et 41.
M. Léonard: Ce que les conseillers juridiques m'ont dit,
c'est que même si la formulation semble bizarre, il reste que
c'était cette formulation, paraît-il, après 25 tentatives,
qui bouclait finalement la boucle, comme on dit.
Le Président (M. Laplante): Je voudrais dire, M. le
ministre, que l'article 40, tel qu'il était inscrit auparavant, dans son
texte original, dans le texte de la loi 125, reste tel quel.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a eu une formule pour
retranscrire l'article 44? Il faut que l'article 44 revienne comme il
était.
Le Président (M. Laplante): On va commencer par l'article
40.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 40, pour les fins du
journal des Débats, pour ceux qui auront à retranscrire la loi,
se lira comme suit: "Si, à l'expiration... tout ce paragraphe reste le
même, tel qu'inscrit, plus, deuxième paragraphe... Vous aviez une
correction sur "les" modifications ou "ces" modifications?
M. Léonard: Cela devient "ces" modifications.
Le Président (M. Laplante): II devient "ces"
modifications, un petit c ou un gros c?
M. Léonard: Un gros c.
Le Président (M. Laplante): Un gros c. "Ces modifications
prévues à l'article 40" que vous aviez ajoutées.
M. Goldbloom: Non, M. le Président. M. Léonard:
Non.
Le Président (M. Laplante): Non? On biffe cela?
M. Léonard: On garde le texte tel quel.
M. Goldbloom: On réintègre ce paragraphe à
l'article 40.
Le Président (M. Laplante): On réintègre ce
paragraphe à l'article 40.
M. Goldbloom: Et l'article 41 demeure ce qu'il était.
Le Président (M. Laplante): II n'y a aucun amendement
à l'article 40?
M. Goldbloom: Non.
Le Président (M. Laplante): Adopté, point. Article
40, adopté tel qu'inscrit au projet de loi no 125. Article 41,
adopté tel qu'inscrit au projet de loi no 125.
M. Goldbloom: C'est cela, et à l'article 44, il faudra
revenir à ce que le ministre avait proposé comme papillon au
sous-paragraphe b), ce serait 40, 42 ou 43.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Exact.
M. Léonard: Les autres amendements restent aussi.
L'amendement a) au papillon, demeure. L'amendement b) aussi demeure donc, comme
on vient de le dire, et c) aussi est ajouté.
Le Président (M. Laplante): C'est écrit, tel qu'au
papillon.
M. Léonard: Cela va? M. Goldbloom: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Une minute, on va fouiller, au
moins, pour avoir une suite dans les amendements ici. 44 avait
déjà été adopté avec l'amendement, mais on
va le mettre... 44, adopté tel qu'amendé. Vous aviez, en plus de
ça, l'article 51, où vous aviez des remarques ou peut-être
un amendement, même s'il a été adopté, qui est
suspendu ici, dans mon...
M. Goldbloom: II y avait trois articles, M. le Président,
où le même problème se posait: 51...
Le Président (M. Laplante): 51, 53 et 79.
M. Goldbloom: Pas 53, M. le Président. Oui, par rapport
à 51, vous avez raison. Il y en avait un autre après 79, c'est
103, je pense.
M. Léonard: C'est une sécurité. Si quelqu'un
se sent vraiment lésé, il peut toujours convaincre les autres
qu'il l'est; si sa cause est juste, il pourrait...
M. Goldbloom: Ah oui, ah oui.
Le Président (M. Laplante): A l'article 51, vous avez un
amendement à faire? Pouvez-vous me le dicter?
M. Gendron: "Les résidants de la municipalité
régionale de comté peuvent...
Le Président (M. Laplante): Parce que là, dans la
première ligne du projet de loi 51, à la place de "un" ce serait
"dix".
M. Léonard: Dix propriétaires ou locataires, parce
qu'il y avait une objection à mettre le mot "résidant", car la
définition en est difficile.
M. Chevrette: Après 50... municipalité?
Le Président (M. Laplante): Une minute. A l'article 50,
une municipalité ou dix...
M. Chevrette: "Propriétaires ou locataires, dix
propriétaires ou locataires de la municipalité
régionale".
Le Président (M. Laplante):... ou locataires...
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer que
vous avez un papillon pour l'article 51, et que le texte se lirait dans le cas
de l'article 50: "Une municipalité ou dix propriétaires ou
locataires d'un immeuble situé dans le territoire de la
municipalité régionale de comté peuvent, dans les 45 jours
de l'adoption de la résolution, demander par écrit à la
commission, avec copie à la municipalité régionale de
comté, un avis sur la question de savoir si la modification
envisagée avec les objectifs du schéma
d'aménagement...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous mettez
propriétaires et locataires au pluriel? d'un immeuble situé...
dans ce cas, l'amendement...
M. Goldbloom: Ce serait "peuvent", à la troisième
ligne.
M. Léonard: A un moment donné, on va voir les
autres articles... il y en a deux autres, je crois, qui sont...
Le Président (M. Laplante): Trois autres, tel
qu'amendés par papillon. L'article 51 adopté, tel
qu'amendé par papillon?
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Je le situe à la bonne
place tout de suite, parce que je ne voudrais avoir à coller ça.
(20 h 15)
Bon. Ce sera l'article 53.
M. Léonard: C'est de la concordance.
M. Goldbloom: A la deuxième ligne, ce serait: "Si,
à l'expiration des délais prévus au premier alinéa
de l'article 51, une municipalité ou dix propriétaires ou
locataires de la municipalité..." et ce serait "n'ont pas
demandé", à la troisième ligne...
M. Chevrette: La municipalité du Lac Paré, cela va
lui prendre 25%.
Une Voix: ...
M. Chevrette: Non, ils disent "de la communauté
régionale" quand même.
M. Léonard: La municipalité elle-même peut
demander.
Une Voix: Oui, il ne faut pas l'oublier. M. Goldbloom:
Oui.
M. Léonard: II y a deux canaux. C'est parce que je viens
de penser à...
Le Président (M. Laplante): Quelle est l'autre correction
qu'il y aurait à faire? Du comté...
M. Goldbloom: A la troisième ligne...
Une Voix: II y avait deux organisateurs dans le... et non pas
dans un comté.
M. Goldbloom: "... de la municipalité régionale de
comté n'ont pas demandé..."
Le Président (M. Laplante): D'accord. Article 53, avec
amendement, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 79, je crois,
aussi.
M. Goldbloom: Oui. C'est la même chose. Le
Président (M. Laplante): L'article 79.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais suggérer
que, pour l'uniformité, nous mettions "dix propriétaires ou
locataires", parce que, dans les autres articles, nous avons mis les
propriétaires les premiers".
M. Léonard: M. le Président, dans ce cas, je pense
qu'il ne faudrait pas aller jusqu'à dix, parce qu'il s'agit de
territoires non érigés en municipalité ou non
organisés. Il y a des cas particuliers dans le Québec où
ces territoires sont très peu habités. En plus, la
municipalité ne peut pas intervenir, puisqu'elle n'existe pas. Je
laisserais, "Un propriétaire ou locataire" dans ce cas-là. Au
fait, si on veut mettre "deux ou cinq", au maximum, ce serait vraiment...
Une Voix: Où cela?
M. Léonard: Dans les territoires non organisés.
Une Voix: A l'article 79.
M. Léonard: Deux... peut-être cinq, mais j'aurais
tendance à le considérer plutôt comme une
municipalité. Or, dans le cas d'une municipalité, je pense qu'il
faudrait réduire la règle à cinq. Au fond, c'est
simplement une sécurité qu'on prend, parce qu'on veut rendre cela
le plus accessible possible, mais ne pas non plus être à la merci
d'un seul individu. Est-ce que vous consentiriez à mettre "cinq" au lieu
de "un"?
Le Président (M. Laplante): "Cinq" au lieu de "un".
M. Gendron: Oui, je n'ai pas d'objection, sauf qu'effectivement,
je suis député d'un comté où il existe encore des
TNO, des territoires non organisés. De plus en plus, quand même,
ils sont regroupés au niveau de comités de citoyens. Je pense que
votre remarque est exacte.
Une Voix: C'est comme cela chez nous. D'accord, allez-y!
NI. Gendron: A ces niveaux-là, réduire le nombre
à "cinq" pour éviter toujours le "un" qui est dangereux. Quand
même, trouver cinq personnes qui partageraient les vues de... c'est
possible.
Le Président (M. Laplante): D'accord. 79...
M. Léonard: L'argumentation, je vais la soutenir
peut-être encore plus dans mon cas, parce qu'il y a des territoires non
organisés dans Laurentides-Labelle. Ce sont de petits territoires
épars sur le territoire du comté. Pour moi, c'est un maximum,
cinq, dans ces cas-là. Ils ne se connaissent pas entre eux. Il y en a
dans le sud et il y en a dans le nord du comté.
Le Président (M. Laplante): L'article 79 se lirait comme
suit: "Cinq locataires ou cinq propriétaires d'un immeuble situé
dans un territoire visé à l'article 27 du Code municipal peuvent
demander par écrit à la commission un avis de conformité
d'un règlement prévu aux articles 76 et 77 et applicable sur ce
territoire conformément aux articles 103 à 107...
Une Voix: Trois aussi.
Le Président (M. Laplante): ... lesquels s'appliquent en
les adaptant".
M. Léonard: Après consultation, je pense que nous
pourrions proposer "trois" dans ces cas-là, plutôt que "cinq".
M. Goldbloom: M. le Président, je serais d'accord.
Le Président (M. Laplante): Cela commence par "trois".
M. Léonard: "Trois".
Une Voix: "Trois locataires ou trois propriétaires ".
M. Léonard: "Trois propriétaires ou locataires.
"
M. Goldbloom: C'est cela. "Trois propriétaires ou
locataires."
M. Goulet: Vous ne sentez pas le besoin de mettre et/ou?
M. Goldbloom: Non.
M. Goulet: Parce que moi je le vois, c'est un ou l'autre,
non?
M. Goldbloom: Et à la deuxième ligne ce serait
"peuvent".
M. Léonard: "Peuvent". Oui, un instant.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté.
M. Chevrette: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Article 79, adopté.
Maintenant, il y avait quelque chose à l'article 103 aussi.
M. Léonard: C'est une concordance.
Le Président (M. Laplante): De quoi s'agit-il?
M. Léonard: C'est au niveau municipal.
Le Président (M. Laplante): C'est "un locataire" en bas de
la cinquième ligne et le début de la sixième ligne.
J'avais marqué cinq.
M. Goldbloom: Qu'est-ce que le ministre nous suggère?
M. Léonard: Je suggère cinq.
M. Goldbloom: Alors, pour garder l'uniformité, "cinq
propriétaires ou locataires".
M. Léonard: Au pluriel. "Peuvent demander par
écrit".
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Léonard: Est-ce qu'on a réglé tous nos
cas?
Le Président (M. Laplante): II reste encore l'article 107.
Amendement à l'article 103, adopté?
Des Voix: Oui.
Le Président (M. Lapiante): Article 103, adopté tel
qu'amendé. Il y avait l'article 107 aussi que j'ai marqué, pour
lequel j'ai un point d'interrogation. C'était la même chose
que...
M. Goldbloom: Qu'à 40 et 41. Donc, c'est
adopté.
Le Président (M. Laplante): Qu'à 41. Article 107,
adopté tel quel, cela va?
M. Goldbloom: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, on retourne
à l'article 186. J'appelle l'article 186.
M. Goldbloom: II ne faut pas se fier au député de
Joliette-Montcalm.
Organisation et pouvoirs des municipalités
régionales de comté
M. Léonard: A l'article 186, il y a deux modifications
techniques proposées. A la quatrième ligne du premier
alinéa, il faut ajouter une virgule après le mot
"échéant".
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Léonard: Deuxième amendement, à la
troisième ligne du quatrième alinéa, il faut mettre le mot
"au" au pluriel.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): "Aux deux tiers". Amendement
adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 186 adopté, tel
qu'amendé.
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 187.
M. Léonard: Article 187, à la deuxième ligne
du premier alinéa, il faut remplacer les mots "de la" par les mots
"d'une".
Le Président (M. Laplante): L'amendement de l'article 187
est-il adopté?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 187, adopté tel
qu'amendé.
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président. Oui, M. le Président, si je comprends bien, c'est
l'article qui indique que, pour l'application du Code municipal à toutes
fins utiles et je parle du dernier alinéa de l'article
seuls les représentants des municipalités régies par le
Code municipal pourront participer aux délibérations et il en
serait de même pour la Loi des cités et villes, si je comprends
bien. Non, je m'excuse. C'est une corporation de comté qui y est
spécifiquement désignée.
M. le Président, cela m'amène à poser une question,
un peu par anticipation parce que ceci viendra à un autre article. Mais
le ministre a choisi le titre "préfet" pour celui qui présidera
les réunions et les activités de la municipalité
régionale de comté. Voici qu'il inclut un alinéa qui dit
que "Pour les fins de l'exercice des pouvoirs dévolus par une loi
générale ou spéciale à une corporation de
comté à l'égard des municipalités assujetties
à sa juridiction, seuls les représentants de ces
municipalités seront habilités à participer aux
délibérations et au vote du conseil de la municipalité
régionale de comté." Il faudra que quelqu'un préside les
réunions de ces municipalités. Normalement, ce serait la personne
que nous appelons aujourd'hui "préfet". Qu'est-ce qui arrivera à
cette personne? Aurons-nous deux personnes qui porteront le titre
"préfet".
M. Léonard: Le préfet va présider sans avoir
droit de vote, si c'est un préfet de ville.
M. Goldbloom: II agira comme président d'assemblée,
même s'il n'a pas le droit de participer aux délibérations
parce que la municipalité qu'il représente n'est pas régie
par le Code municipal. Je n'ai pas d'objection à cela, M. le
Président. Il arrive des fois que l'on choisisse une personne pour
présider une assemblée et cette personne
dirige les débats sans participer, d'ailleurs; c'est un principe.
Le président de la commission parlementaire ici, ne participe pas aux
débats; il en dirige les travaux. Cela le frustre souvent, mais c'est le
règlement.
Mais il me semble que c'est, encore une fois, la preuve que l'on fait
disparaître les conseils de comté actuels, et cela à
plusieurs égards.
M. Léonard: II reste une chose, c'est que le préfet
suppléant, par exemple, ce cas-là, peut très bien
être un maire d'une municipalité rurale et le préfet peut
choisir de se faire remplacer à ce moment-là. Je pense qu'il y a
beaucoup de flexibilité, sauf que la loi est telle que ce que nous vous
avons décrit. Il peut choisir de présider l'assemblée.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 187 adopté,
tel qu'amendé?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci, j'appelle 188,
où il y a un petit amendement à la deuxième ligne
où on biffe le mot "également". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 188.
M. Goldbloom: Puis-je demander au ministre de nous donner une
petite explication de ce qu'il vise par cet article?
M. Léonard: L'article 188?
M. Goldbloom: Oui, l'article 188, qui permettrait au conseil de
la municipalité régionale de comté, à la
majorité des deux tiers des voix de...
M. Léonard: D'acquérir compétence dans des
matières où les cités et villes ont compétence
aussi. Alors, ils peuvent conclure une entente dans des matières
où les deux peuvent conclure une entente, le comté peut avoir
compétence, si les deux tiers des voix se manifestent. (20 h 30)
M. Goldbloom: Peut assujettir, en quelque sorte...
M. Léonard: C'est cela, les municipalités.
M. Goldbloom:... les cités et villes à
l'autorité du conseil de la municipalité régionale de
comté et cela pour des matières...
M. Léonard: Où les deux ont compétence.
M. Goldbloom: Oui.
M. Léonard: Avant, ils pouvaient faire des ententes tandis
que, là, au fond, le comté peut prendre à sa charge des
compétences que les deux possèdent à l'heure actuelle et
sur lesquelles les deux peuvent faire des ententes. Cela peut être le
comté qui les assume, s'il y a un vote des deux tiers.
M. Goldbloom: Le ministre prévoit ici un mécanisme
par lequel la municipalité régionale de comté pourrait
assujettir la cité ou la ville à son autorité en ce genre
de matière. Pourquoi n'y a-t-il pas un pendant en ce qui concerne les
municipalités rurales, les municipalités régies par le
Code municipal? Pourquoi n'est-ce pas nécessaire de faire la même
chose?
M. Léonard: Ce qu'on me dit, c'est que c'est
déjà prévu dans le cas des municipalités rurales.
C'est cela?
M. Goldbloom: Est-ce que c'est parce que l'article 167, ce fameux
article, décrète que la municipalité régionale de
comté acquiert les droits et obligations des corporations de
comté actuelles qui sont mentionnés dans les lettres patentes et
que c'est en vertu d'une autorité que détiennent
présentement les corporations de comté?
M. Léonard: Oui, c'est cela.
M. Goldbloom: D'accord. Merci, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 188 est-il
adopté? Article 189, il y a un papillon de M. le ministre, un
amendement.
M. Léonard: On remplace les trois dernières lignes
du quatrième alinéa par les mots "la Cour supérieure
les trois dernières lignes selon leur compétence
respective; l'appelant, peut ensuite exécuter le jugement contre la
municipalité".
Le Président (M. Laplante): Laplante, avez-vous dit?
M. Léonard: L'appelant.
Le Président (M. Laplante): L'appelant.
M. Léonard: On va le planter, celui-là!
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra enlever la
virgule à la fin de la cinquième ligne.
M. Léonard: Ou la Cour, ce serait d'enlever la virgule.
C'est enlevé. Il faudrait aussi enlever la virgule à la fin de la
cinquième ligne... "ou la Cour supérieure selon leur
compétence respective".
Le Président (M. Laplante): Cinquième ligne du
quatrième paragraphe. L'amendement à l'article 189 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): L'article 189 tel
qu'amendé?
M. Goldbloom: Dans un instant, s'il vous plaît, M. le
Président...
Je constate que c'est une protection que l'on accorde aux
fonctionnaires. Je ne saisis pas immédiatement quelles seraient les
circonstances qui feraient que tel fonctionnaire ou tel employé serait
congédié par le simple fait que le conseil de la
municipalité régionale de comté aurait acquis une
compétence en vertu de l'article 188. Est-ce que c'est simplement parce
que ses services ne seraient plus requis?
M. Léonard: Nous ne voulons pas entrer dans le
détail des raisons qui pourraient être utilisées, sauf que
nous donnons une protection au fonctionnaire qui se trouve à être
transféré d'une juridiction à l'autre, et on ne pourrait
pas prendre prétexte de l'émission de lettres patentes pour
congédier des gens à cette occasion. C'est simplement une
protection donnée aux fonctionnaires.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 189 adopté?
L'article 190, je n'ai pas reçu d'amendement. Est-ce que vous en avez
un?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): L'article 190.
M. Goldbloom: C'est un complément à 189
parfaitement acceptable.
Le Président (M. Laplante): L'article 190 est
adopté.
Fonctionnement des municipalités
régionales de comté
L'article 191, pas d'amendement non plus? M. Léonard:
Non.
Le Président (M. Laplante): L'article 191 est
adopté. L'article 192. C'est normal.
M. Goldbloom: Sans commentaire! Je présume, M. le
Président, que le fait de décréter le vote des deux tiers
rend implicite tout le mécanisme nécessaire, parce que, si vous
n'avez pas un élu aux deux tiers au premier tour de scrutin, il faudra
un deuxième tour de scrutin et peut-être un troisième, un
quatrième. Cela n'est pas explicite dans ces articles. Peut-on tenir
pour acquis que c'est cela qui va se produire?
M. le Président, cela m'amène à poser une autre
question. Qu'est-ce qui arrive s'il y a impasse? Si, par exemple je ne
crois pas cet exemple exagéré les représentants de
la ville ont 56% des voix, que les représentants des
municipalités rurales en ont 44% et que les deux parties restent sur
leur position, tour de scrutin après tour de scrutin; qu'est-ce qui
arrive?
M. Chevrette: ... un mot... mais j'ai failli en faire une plus
plate que ça.
M. Goldbloom: C'est une ingérence dans les affaires de
notre parti.
M. Chevrette: Je n'avais pas pensé à ça,
vous savez. Ils restent, et ils recommencent.
M. Goldbloom: M. le Président, on peut avoir une
municipalité régionale de comté où aucune
municipalité n'aurait une majorité absolue, mais la ville
principale pourrait acquérir des alliés et arriver à 56%,
et l'on serait bloqué.
M. Chevrette: C'est peut-être comme le Parti libéral
au fédéral. Ils s'assureront de l'alternance. Un francophone, un
anglophone, un francophone, un anglophone.
M. Goldbloom: M. le Président, c'était la tradition
à la mairie de Montréal jusqu'à la fin des années
vingt. Il y a un certain maire qui a décidé de se
présenter pour un deuxième terme, il a été
élu et l'alternance est disparue par le fait même et n'est jamais
revenu à la tradition montréalaise. Il s'appelait
Médéric Martin.
M. Chevrette: Ne croyez-vous pas que, théoriquement, s'ils
s'entendent sur la représentativité...?
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble en toute
objectivité que, si la loi décrète la création de
municipalités régionales de comté, c'est pour que ces
organismes fonctionnent; il ne serait donc pas logique de laisser dans la loi
une situation possible où la municipalité régionale de
comté serait paralysée.
M. le Président, je vous dis que, même s'il me paraît
désirable que le préfet soit élu aux deux tiers parce que
son autorité et la confiance dont il jouirait seraient plus grandes,
j'aimerais mieux qu'il soit élu à la majorité simple que
de voir le risque de paralysie.
M. Chevrette: M. le Président, ne pourrait-on pas? Je
voudrais demander au ministre... Je pense que te député de D'Arcy
McGee apporte un argument assez pesant pour que l'on puisse penser
peut-être à une formule quelconque. Je pensais, par exemple,
après trois tours de scrutin, quelque chose du genre, s'il n'y a pas les
deux tiers, que soit élu celui qui a la majorité simple, mais
qu'on força pour aller chercher quelque chose. Je trouve qu'autrement...
l'argument qui dit cela va fonctionner quand?
M. Goldbloom: Oui.
M. Chevrette: C'est vrai que c'est cela. (20 h 45)
M. Léonard: Toute réflexion faite, à la
suite des questions, on a repris une discussion qu'on a déjà eue
sur ce sujet, c'est évidemment maintenir le vote des deux tiers à
cause de l'importance qu'on veut accorder au poste de préfet et aussi
pour la protection qu'on veut accorder au milieu rural par ce vote. Le
préfet, étant élu au vote des deux tiers, bien sûr,
qu'il peut se créer des impasses qui pourront durer quelques semaines,
peut-être quelques mois, mais ça ne pourrait pas se faire sans
animer un débat politique dans la population, dans le territoire de la
municipalité régionale de comté.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis d'accord avec
l'objectif visé par le ministre et je suis sensible au fait que la
majorité des deux tiers constituerait une protection pour le milieu
rural. Sans vouloir alourdir inutilement la loi, il me semblerait quand
même désirable que des modalités soient inscrites, par
exemple, l'exigence qu'au deuxième tour de scrutin, la personne ayant
reçu le plus faible nombre de votes au premier tour soit
éliminée, et ainsi de suite. Au moins comme cela, on
réduira le nombre de candidatures et arrivera enfin à deux
personnes seulement et...
Une Voix: Ça équivaut à un vote simple, la
majorité simple.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais suggérer,
pour que nous puissions avancer dans notre travail, que nous laissions
l'article en suspens, que le ministre réfléchisse
là-dessus avec ses collaborateurs jusqu'à notre prochaine
séance et qu'il nous fasse part de ses conclusions.
M. Léonard: En tout cas, je viens de reprendre en
considération les raisons qui nous ont poussés à mettre
les deux tiers. Je vous les ai données tout à l'heure. Nous
préférons pour l'instant, en tout cas, une impasse de quelques
semaines ou même au pire, de quelques mois, mais nous considérons
que cela va nécessairement enclancher un débat au sein de la
population.
Maintenant, on peut le garder en suspens et regarder ça plus
attentivement jusqu'à un peu plus tard. On en donnera des nouvelles au
cours de la soirée.
M. Goldbloom: M. le Président, le moment serait
peut-être venu pour que nous parlions un peu du déroulement futur
de nos travaux. Il me semble, en toute logique, que nous ne serons pas capables
de terminer décemment ce soir le nombre d'articles que nous avons encore
à étudier. Par contre, il me semble presque certain je ne
voudrais pas donner un engagement qui m'empêcherait devant une situation
imprévue de poursuivre un débat un peu plus long si nous
avons, par exemple, une période de quatre heures de travail mardi
après-midi, que nous pourrons terminer l'étude du projet de loi.
Si le ministre...
Le Président (M. Laplante): En somme, vous proposez de
suspendre jusqu'à mardi?
M. Goldbloom: ... jusqu'à mardi cet article. Si le
ministre revient et nous dit: Je ne veux rien ajouter, nous vivrons avec les
difficultés et, entretemps, nous aurons étudié et
adopté d'autres...
Le Président (M. Laplante): L'article 192, suspendu.
M. Chevrette: Est-ce qu'on interprète de deux
façons nos avancés?
Le Président (M. Laplante): Non, c'est juste pour
l'article. On continue à étudier jusqu'à 22 heures. C'est
ce que vous voulez, monsieur?
M. Goldbloom: Oui.
M. Léonard: Je vais embarquer dans l'autre
compréhension.
M. Goldbloom: Laquelle? Non, non, au contraire. Je
suggérais que nous puissions poursuivre un travail utile, et la
réflexion se fera en dehors des séances de travail de la
commission.
Le Président (M. Laplante): L'article 192 est suspendu.
J'appelle 193.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle 194 avec une
modification.
M. Léonard: Le paragraphe est remplacé par le
suivant: "Le conseil de la municipalité dont le maire est élu
préfet peut désigner parmi ses membres une personne pour
remplacer le préfet à titre de représentant de la
municipalité".
Le Président (M. Laplante): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Le ministre laisse tomber les deux tiers dans ce
cas-là. Je pense que c'est raisonnable, M. le Président;
normalement, quand il s'agit de choisir quelqu'un pour remplacer le maire,
c'est à la majorité simple.
Le Président (M. Laplante): L'article 194, adopté.
L'article 195, pas d'amendement?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): Article 195.
M. Goulet: Est-ce que le mandat du préfet se termine au
même moment où il cesse d'être maire? Qu'est-ce qui arrive
s'il cesse d'être maire?
M. Léonard: Le préfet doit être maire.
M. Goldbloom: Le deuxième alinéa prévoit
cela.
M. Goulet: "... ne peut remplir son mandat que s'il reste maire
d'une municipalité qui fait partie..."
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais formuler une
objection de principe à un élément de cet article et c'est
l'élément qui constitue la deuxième partie du premier
alinéa qui se lit comme suit: ... et il n'est rééligible
que pour un second terme consécutif." Je m'y oppose, M. le
Président. Je pense que, surtout si l'on accorde une notion d'autonomie
locale aux élus, on ne dit pas que celui qui est élu maire de sa
municipalité ne peut avoir que deux termes. Si la population même
veut le conserver à son poste pour un troisième, un
quatrième... Nous avons vu des maires rester en poste pendant 35 ans et
plus; je pense à un exemple sur l'Ile de Montréal. Il me semble,
M. le Président, que l'on devrait respecter la volonté locale et
si les maires choisissent une troisième fois la même personne
comme préfet, pourquoi pas? Qu'est-ce qu'il y a de mal dans cela si
c'est la personne qui a les qualités requises?
M. Léonard: Nous sommes d'accord à modifier en
conséquence. Rayer à partir de "et il n'est
rééligible que pour un second terme consécutif."
Le Président (M. Laplante): Cela veut dire que
l'amendement porterait quatre ans.
M. Léonard: Quatre ans.
Le Président (M. Laplante): Point.
M. Goldbloom: Encore une fois, M. le Président, j'ai
gagné plus qu'une virgule.
Le Président (M. Laplante): L'article est-il adopté
tel qu'amendé?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 195, adopté tel
qu'amendé. Article 196.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article est
compréhensible. Si le préfet n'est pas le maire d'une
municipalité régie par le Code municipal, il ne peut exercer un
vote prépondérant dans le cas où seules ces
municipalités se réunissent. Mais, à ce moment, personne
n'a un vote prépondérant et nous arrivons à la
possibilité qu'une mesure soit rejetée parce qu'il y aurait
égalité des voix. C'est peut-être l'intention du ministre
qu'il en soit ainsi, mais je veux souligner que ce problème se
présente.
M. Léonard: A ce moment, il n'est pas élu. La
mesure n'est pas votée à ce moment. La mesure ne sera pas
votée à ce moment.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela. Je n'y ai pas d'objection de
principe, M. le Président. Cela existe déjà dans certaines
situations.
Le Président (M. Laplante): L'article 196 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 197.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Goldbloom: Avec la remarque, M. le Président, que
l'article est général et ne prévoit pas que si le
préfet est le maire d'une municipaité régie par la Loi des
cités et villes, le préfet suppléant doit être le
maire d'une municipalité régie par le Code municipal, ce qui me
paraîtrait désirable dans un sens; mais si le ministre
préfère ne pas l'inscrire dans la loi comme exigence, je vais
accepter l'article tel quel.
M. Léonard: Je crois que cela va se faire par la nature
des choses dans les comtés où il y aura des maires de
cités et de villes et des maires disons de municipalités
régies par le Code municipal. Mais, dans l'état actuel des
choses, il n'est pas impossible qu'il y ait des comtés formés,
qui pourraient être formés à la suite de la consultation
seulement de cités et de villes. A ce moment...
M. Goldbloom: Ou même seulement de municipalités
régies par le Code municipal.
M. Léonard: Exactement.
M. Goldbloom: Cela est possible dans un comté comme
Bellechasse.
M. Léonard: Exactement. Nous préférons
laisser cela plutôt au bon jugement des participants à
l'élection.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 197 est
adopté? Article 198. (21 heures)
M. Léonard: Mais, ici, les juristes me demandent de
revenir à l'article 196 et de le suspendre, parce que, paraît-il,
il y aurait un problème; on voudrait être plus précis dans
la formulation. On va y revenir bientôt.
Le Président (M. Laplante): Nous revenons à
l'article 196 pour le suspendre, il y aura probablement amendement. Article
198.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 199, y
a-t-il des commentaires?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
200.
M. Léonard: II y a un papillon à l'article 200;
à la fin, il faudrait ajouter, après le mot "voix", "des membres
présents"; "... à la majorité des voix des membres
présents."
M. Goldbloom: M. le Président, puis-je vous demander
d'attendre une seconde, pour que le texte soit distribué?
M. Léonard: Excusez.
M. Goldbloom: Merci.
M. le Président, j'aimerais que le ministre me rafraîchisse
la mémoire. En ce qui concerne la tâche majeure de la
municipalité régionale de comté, c'est-à-dire
l'adoption d'un schéma d'aménagement, si ma mémoire est
fidèle, nous avons prévu la majorité des membres. Ici, ce
sont des décisions ordinaires, et l'on prévoit la majorité
des membres présents, et ces membres présents peuvent être
aussi peu nombreux que le tiers, en nombre de personnes, mais au moins la
moitié en nombre de voix; donc 25% plus un pourraient prendre les
décisions.
Quand même, M. le Président, je pense que si nous
étions plus exigeants, nous risquerions de paralyser les
activités ordinaires. Adopté, M. le Président, quant
à moi.
Le Président (M. Laplante): L'article 200 est
adopté, tel qu'amendé. Article 201.
M. Léonard: Quant à nous, il n'y a pas
d'amendement.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous ne sommes
pas encore rendus à l'article qui prévoit les effets de
l'exercice du droit de veto; c'est un article qui arrive plus loin.
M. Léonard: A l'article 202.
Le Président (M. Laplante): L'article suivant.
M. Goldbloom: L'article suivant, d'accord. Je le cherchais. Ici,
le ministre propose que la municipalité régionale de comté
puisse recommander au ministre parce que nous présumons que le
ministre consultera les intéressés que divers
représentants puissent avoir un droit de veto. Puisque c'est le ministre
qui émettra ou délivrera les lettres patentes...
M. Léonard: Le gouvernement.
M. Goldbloom: Le gouvernement, oui, d'accord. Le gouvernement
pourra, de son propre chef, décider d'accorder un droit de veto à
diverses personnes. Le ministre ne croit-il pas qu'il serait utile de
prévoir une définition des critères suivant lesquels une
personne pourrait avoir un droit de veto?
M. Léonard: Non, je ne pense pas qu'on ait indiqué
des critères ici parce que cela pourrait être pour
différentes raisons selon les cas. Nous nous en remettons beaucoup
à la consultation sur ce plan. Il reste qu'il y aura sûrement une
foule de négociations qui vont se tenir au niveau d'une région ou
à l'intérieur même d'une municipalité
régionale de comté avant d'accorder un droit de veto et nous
préférons attendre des suggestions sur ce plan avant d'essayer
d'émettre des critères.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 201 adopté.
J'appelle l'article 202.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai déjà eu
l'occasion de dire que je n'appliquerais pas le mot veto à ce droit de
suspension de la discussion ou de la décision pendant 90 jours. Je ne
sais pas quel autre mot on pourrait utiliser, mais quand on pense à un
veto, c'est normalement à une intervention plus exécutoire.
M. Léonard: Est-ce que je peux faire une remarque au
député de D'Arcy McGee là-dessus? Dans le Code municipal,
le veto du maire n'est que suspensif jusqu'à la prochaine séance.
On l'appelle quand même le droit de veto.
M. Goldbloom: Oui, mais le maire est "primus inter pares" et il
ne doit pas avoir seul le droit de bloquer toutes les activités, toutes
les décisions du conseil municipal qui comprend un certain nombre
d'autres personnes également élues pour exercer cette
responsabilité. Ici, c'est un contexte un peu différent. Il
s'agit de penser à la protection des intérêts des
minoritaires dans la situation.
M. le Président, je dois reconnaître que si le veto avait
un effet exécutoire, il faudrait ajouter ce que le ministre n'a pas
voulu ajouter à quelque endroit que ce soit, un mécanisme
d'arbitrage. Il faudrait qu'une autorité supérieure vienne
trancher la question si la décision ne pouvait se prendre en vertu de
l'exercice d'un droit de veto exécutoire. M. le Président, le
ministre a fait son choix. Je ne suis pas d'accord avec son choix. Je
préférerais à plusieurs égards et à
plusieurs endroits qu'un mécanisme d'arbitrage soit substitué aux
mécanismes qui sont prévus ici. Le ministre, comme je l'ai dit, a
pris sa décision. Disons que l'article est adopté sur
division.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous pourriez
répéter les premiers mots que vous avez dit lorsque vous avez
pris la parole, pour les fins du journal des Débats. J'en ai
manqué un bout.
M. Goldbloom: Je les ai oubliés maintenant, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): En latin. M. Goldbloom:
"Primus inter pares".
Le Président (M. Laplante): J'en ai oublié mon
latin. Article 202, adopté.
M. Goldbloom: II faudra maintenant trouver une expression
française pour remplacer cette expression latine.
M. Léonard: Le grand-père.
Le Président (M. Laplante): Article 203 et il y a un
amendement.
M. Léonard: Oui. J'ajouterais, au début de
l'article, les mots "pour les fins de l'application de la présente
loi".
M. Goldbloom: Virgule et I minuscule. M. Léonard:
Oui, "le préfet... "
M. Goldbloom: "Le préfet et les membres du conseil de la
municipalité régionale de comté sont
rémunérés selon le tarif établi par le
gouvernement". A la réflexion, c'est le gouvernement qui établit
le tarif dans la Loi des cités et villes et le Code municipal et tout
cela. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 203 est
adopté avec son amendement. A l'article 204, il y a aussi papillon.
Dépenses des municipalités
régionales de comté
M. Léonard: A l'article 204, on remplacerait les deux
dernières lignes du premier alinéa par les suivantes: "Au prorata
de l'évaluation des immeubles imposables apparaissant au rôle
d'évaluation de ces municipalités".
M. Goldbloom: II ne serait pas nécessaire de dire "au
prorata de l'évaluation totale des immeubles"? C'est implicite?
D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): C'est ça. Le petit a)
est adopté. Deuxième amendement.
M. Léonard: Le deuxième amendement. Le
troisième alinéa sera remplacé par le suivant: "Les
dépenses d'une municipalité régionale de comté, aux
fins de l'exercice d'un pouvoir prévu au deuxième alinéa
de l'article 187, se répartissent entre les seules municipalités
dont les représentants sont habilités, en vertu de cet
alinéa, à participer aux délibérations et au vote
du conseil de la municipalité régionale de comté.
M. Goldbloom: Cette nouvelle formulation n'indique pas
précisément comment, c'est-à-dire suivant quels
critères les dépenses seraient réparties parce que l'on ne
ferait plus allusion à l'article 681a du Code municipal.
M. Léonard: On me dit que ça se trouve
précisé à l'article 170.
Le Président (M. Laplante): 170?
M. Léonard: Oui, ça se lit comme suit: "Sauf
disposition inconciliable de la présente loi, les dispositions du Code
municipal ou d'une autre loi applicable aux municipalités de
comté s'appliquent à une municipalité régionale de
comté pour laquelle des lettres patentes ont été
délivrées en vertu de l'article 167. Cette municipalité
constitue une corporation municipale de comté et son territoire est une
municipalité au sens du Code municipal.
M. Goldbloom: Donc l'article 681a du Code municipal s'applique
automatiquement en vertu de cet article 170?
M. Léonard: De 170 et le troisième paragraphe a pu
être modifié comme tel.
Une Voix: C'est au moins la deuxième fois qu'on lit
ça.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté?
M. Léonard: Un instant, s'il vous plaît. Alors, nous
pouvons revenir à l'article 196 pour le préciser.
Le Président (M. Laplante): II faut adopter ça
avant. Amendement de 204 adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 204 sera-t-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le ministre. On me
demande de revenir à l'article 196 qui a été suspendu. Je
pense qu'on le fera mardi.
M. Léonard: Mardi? Une Voix: Certainement.
Commission nationale de l'aménagement
Le Président (M. Laplante): Chapitre 2, la Commission
nationale de l'aménagement. J'appelle l'article 220.
M. Léonard: Nous n'avons pas d'amendement jusqu'à
226.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Goldbloom: J'ai la tentation d'en avoir de mon
côté, M. le Président, parce que je demeure
en désaccord avec la création d'un nouvel organisme
paragouvernemental. Je demeure convaincu que la Commission municipale du
Québec pourrait assumer cette responsabilité et aurait
l'expérience voulue pour être sensible et judicieuse dans la prise
des décisions et dans la formulation des avis qui sont impliqués.
(21 h 75)
Le ministre, en réagissant à cette suggestion que j'ai
faite, a souligné une chose qui est vraie: c'est que, dans l'état
actuel des choses, la Commission municipale du Québec est appelée
à jouer à certains moments un rôle quasi judiciaire et,
à d'autres moments, un rôle administratif et que,
théoriquement au moins, un certain conflit d'intérêts est
possible entre ces deux rôles. Dans les faits, je dois dire que la
Commission municipale du Québec s'est acquittée remarquablement
bien de sa tâche et a su éviter le piège de ce conflit
possible d'intérêts.
Il y a en outre ce à quoi j'ai fait allusion aussi à un
moment précédent, le fait que la Commission de refonte des lois
municipales a recommandé que les deux rôles soient rendus
distincts et confiés à deux organismes. Il me semble que, si
telle est la décision du gouvernement, l'un de ces organismes pourra
fort bien assumer les tâches qui sont confiées ici à la
Commission nationale de l'aménagement.
M. le Président, je n'ai pas l'intention de reprendre toute la
discussion que j'ai faite. J'ai l'intention de m'opposer à la
création de la Commission nationale de l'aménagement et je vous
demanderai de déclarer l'article 205 adopté sur division.
M. Goulet: M. le Président, en ce qui me concerne
également, je ne veux pas reprendre tout le débat de mardi, mais
je suis encore convaincu que les fonctions dévolues à la
Commission nationale de l'aménagement pourraient être
confiées à l'actuelle Commission municipale du Québec ou
à une section administrative qu'on pourrait peut-être appeler
section de l'aménagement et relevant de cette dernière. Il va de
soi que l'actuelle loi constituant cette commission devrait être
modifiée, j'en conviens. Cependant, il faut se rappeler et
c'étaient les deux points majeurs de mon argumentation de mardi
que l'actuelle Commission municipale du Québec est déjà
opérante et a déjà une expérience administrative de
gestion avec les administrations locales. Cette commission approuve
déjà des règlements d'emprunts municipaux, ce qui
permettrait d'unifier la gestion de ces règlements à la
lumière des avis que le conseil de comté doit formuler
relativement aux règlements d'emprunt. Etant donné que personne
ne doute de l'objectivité de cette commission, encore là, je ne
vois pas pourquoi on crée une nouvelle commission. Je voudrais reprendre
tous les propos que j'ai tenus mardi sur cette question, mais, ne voulant pas
prolonger davantage les débats, j'enregistrerai également, M. le
Président, ma dissidence sur cet article.
M. Goldbloom: M. le Président, excusez-moi. J'avais dit
que je ne voulais pas prolonger davantage la discussion. Je voudrais quand
même ajouter un élément, une considération qui me
semble avoir une certaine importance. Un des rôles de la commission sera
d'évaluer certaines divergences de vue qui pourront exister entre une
municipalité locale et la municipalité régionale de
comté quant au schéma d'aménagement et à certaines
autres considérations. Il y a des municipalités qui ambitionnent
parfois et qui seraient peut-être en désaccord avec un
schéma d'aménagement qui imposerait des restrictions à
leur développement. La commission qui sera appelée à juger
de cela, à émettre une opinion au moins là-dessus, si ce
n'est pas la Commission municipale du Québec, pourra ne pas être
au courant de la situation financière de la municipalité en
question. Elle pourra ne pas connaître le fardeau de taxation
déjà supporté par les contribuables. Elle pourra ne pas
connaître la marge entre le fardeau du service de la dette et
l'évaluation totale ou le revenu annuel de la municipalité. Ce
sont des choses que la Commission municipale a au bout des doigts. La
Commission municipale est habituée à évaluer ces choses et
à mettre un frein quand une municipalité ambitionne,
exagère et se place ou place ses contribuables dans une situation
dangereuse.
Il me semble qu'il serait préférable que la commission qui
se prononcera sur l'opportunité de certains aspects du schéma
d'aménagement puisse être au courant des implications sur le plan
de l'administration municipale. C'est une autre raison pour laquelle je crois
que la Commission municipale du Québec serait mieux choisie que cette
éventuelle Commission nationale de l'aménagement pour jouer ce
rôle.
Le Président (M. Laplante): L'article 205 est
adopté sur division. Article 206.
M. Goldbloom: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 206 est
adopté sur division. Article 207.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 207 est
adopté sur division. Article 208.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 208 est
adopté sur division. Article 209.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 209 est
adopté sur division. Article 210.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 210 est
adopté sur division. Article 211.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 211 est
adopté sur division. Article 212.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 212 est
adopté sur division. Article 213.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 213 est
adopté sur division. Article 214.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 214 est
adopté sur division. Article 215.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 215 est
adopté sur division. Article 216.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 216 est
adopté sur division. Article 217.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 217 est
adopté sur division. Article 218.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 218 est
adopté sur division. Article 219.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 219 est
adopté sur division.
Fonctions et pouvoirs de la commission
Section II, fonctions et pouvoirs de la
commission.
M. Chevrette: II est sur l'adoption.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 220.
M. Goldbloom: Sur division, M. le Président, pour les
mêmes raisons.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
Article 221. D'accord, M. le député de Bellechasse? Si vous avez
des choses, ne vous gênez pas de...
M. Goulet: Non, non.
Le Président (M. Laplante): ... de décrocher en
passant.
M. Goulet: Ce n'est pas que je sois gêné, M. le
Président, mais...
Le Président (M. Laplante): Vous êtes tout rouge, M.
le député de Bellechasse. S'il fallait que ce soit
télévisé, vous êtes plutôt rouge.
M. Goulet: Je suis rouge?
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Goulet: Là, c'est un affront que vous me faites.
Question de privilège, M. le Président. Vert, bleu, jaune, pas
rouge!
Je voudrais m'assurer... La Commission nationale de l'aménagement
aura-t-elle le pouvoir de siéger, par exemple, en appel sur des
décisions de la Commission de protection du territoire agricole? Non? Je
ne sais pas si c'est l'Union des municipalités qui avait demandé
cela.
Au niveau de l'harmonisation, des documents d'harmonisation, ce n'est
pas prévu non plus?
M. Léonard: L'appel n'est pas à la commission
d'aménagement, mais au Conseil des ministres.
M. Goulet: Non, mais cela permet de siéger, non pas de
demander l'appel. Il n'y a rien?
M. Léonard: Pas dans le document d'harmonisation qui a
été déposé le 21 décembre. La Commission
nationale d'aménagement ne siège pas en appel sur des questions
qui touchent la protection du territoire agricole.
M. Goldbloom: M. le Président, je me permets de vous
rappeler que j'avais demandé le consentement pour que je puisse faire un
certain débat sur cette question. J'avais souhaité que ce
débat se fasse avec la participation du ministre des Affaires
municipales. C'est une autre raison pour laquelle je vois qu'il nous sera
nécessaire de revenir mardi.
M. Léonard: Mardi.
M. Goldbloom: J'aimerais solliciter la collaboration du
député de Bellechasse à cet égard. Je connais son
intérêt dans ce problème. Il me semblerait utile que nous
puissions aborder le sujet et l'examiner en profondeur. Espérons que le
ministre des Affaires municipales pourra être avec nous mardi.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Article 220,
adopté sur division. Article 221.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Article 222
M. Goldbloom: Est-ce que le deuxième alinéa est
vraiment nécessaire et est-ce qu'il y a des précédents
dans nos lois? Il me semble que c'est une vérité de La Palice
que, si le ministre demande à une commission de lui transmettre des
documents, la commission va le faire.
M. Goulet: II n'y était pas dans la première
impression que vous avez remise, vous aviez certainement une raison.
M. Léonard: Ce qui s'est produit, c'est qu'au cours de la
rédaction de tout le projet de loi on disait: Tel document est transmis
au ministre, etc. Maintenant, ce qu'on fait dans beaucoup de cas de projets de
loi, les documents sont transmis à la commission et le ministre les
obtient de la commission. Ce qui est indiqué ici, c'est que le ministre
peut demander tous les documents à la commission.
M. Goldbloom: II me semble que, si la commission est
chargée d'enregistrer les documents et d'en être la gardienne,
c'est dans le but d'assurer la disponibilité de ces documents pour ceux
qui voudraient les consulter.
M. Léonard: Puis-je vous faire remarquer que la commission
n'est pas qu'au service du gouvernement, elle est aussi au service des
municipalités et des municipalités régionales de
comté.
M. Goldbloom: Oui.
M. Léonard: En fait, de toute la population.
M. Chevrette: On pourrait bien dire que cela prouve une chose:
même le ministre doit faire une demande pour tout avoir; elle n'est pas
dépendante du ministre.
M. Goldbloom: Je ne trouve pas répréhensible cet
article, mais je me 'demande s'il n'est pas redondant. Si le ministre me dit
qu'il le trouve nécessaire, je vais l'accepter et je vais même
renoncer à faire un débat qui proposerait que soient
ajoutés le ministre des Terres et Forêts, le ministre...
Le Président (M. Laplante): Article 222, adopté sur
division. Article 223. (21 h 30)
M. Goldbloom: Là, je vois que c'est vraiment
nécessaire, il faut absolument inscrire cette exigence dans la loi.
Adopté quand même sur division, par principe.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division,
par question de principe. Article 224.
M. Goldbloom: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division.
Article 225.
M. Goldbloom: Cela m'amène à poser une petite
question. Le deuxième alinéa se lit comme suit: "Toute personne
peut consulter le registre et les documents et pièces qui y sont
enregistrés et, sur paiement de l'honoraire prescrit par
règlement du gouvernement, en obtenir des copies". Est-ce que cela veut
dire que le ministre va payer à chaque fois?
M. Chevrette: A cause du deuxième paragraphe de l'article
222?
Une Voix: Je l'ai vu tout de suite, je l'ai vu venir quand
même. Deuxième paragraphe de l'article 222.
M. Goldbloom: Je peux m'exempter d'une réponse, M. le
Président, cela a piqué ma curiosité. Adopté sur
division.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur division,
article 225.
Sanctions et recours
A l'article 226, il y a un amendement.
M. Léonard: Une modification. On remplacerait le
deuxième alinéa par le suivant: Elle peut également
ordonner, aux frais du propriétaire, l'exécution des travaux
requis pour rendre l'utilisation du sol ou la construction conforme à la
loi et au règlement ou, s'il n'existe pas d'autres remèdes
utiles, la démolition de la construction ou la remise en état du
terrain.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, je trouve que c'est
une nette amélioration.
Le Président (M. Laplante): Article 226, adopté tel
qu'amendé?
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
M. Léonard: Est-ce que je peux donner une explication sur
ce titre III, sanctions et recours? Tout le titre a été
réaménagé pour permettre une meilleure lecture. Je ne
pense pas qu'il y ait des modifications de fond, il y a des interversions
d'articles. Il y a des éléments qui ont été
intégrés dans certains articles et qui étaient dans des
articles séparés.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Léonard: On en a un certain nombre de
distribués.
M. Goldbloom: Je vous prierais, M. le Président, d'aller
un peu plus lentement pour que nous puissions nous suivre là-dedans.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Léonard: D'accord. Mais tout le monde en a. Est-ce que
tout le monde en a des copies?
M. Goldbloom: Oui. Le chapitre VI du titre I est celui qui parle
des interventions gouvernementales. Bon. Cela veut dire que si le gouvernement
intervient, il pourra ou une personne pourra demander à la Cour
supérieure d'interdire toute activité qui ne serait pas
compatible avec ce que le gouvernement avait prévu.
M. Léonard: C'est cela.
M. Goldbloom: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 226, adopté sur
division aussi ou...
M. Goldbloom: Non, non.
Le Président (M. Laplante): Non? Là, c'est
correct?
M. Goldbloom: Là, c'est correct, ce n'est plus la
commission.
Le Président (M. Laplante): A l'article 227, il n'y a pas
de papillon, n'est-ce pas?
M. Léonard: Non.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 227, adopté.
Article 228, papillon.
M. Léonard: A l'article 228, le premier paragraphe reste
tel que rédigé présentement; le deuxième est
modifié, est remplacé par le suivant: "Elle peut
également, en pareil cas, ordonner, aux frais du propriétaire,
l'exécution des travaux requis pour rendre l'utilisation du sol ou la
construction conforme à la loi et au règlement ou, s'il n'existe
pas d'autres remèdes utiles, la démolition de la construction ou
la remise en état du terrain. C'est la même formulation
qu'à l'article 226.
M. Goldbloom: Le texte est identique à celui de l'article
226; adopté quant à l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'amendement à
l'article 228 est adopté. Maintenant, article 228.
M. Goldbloom: Oui, un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
M. le Président, ici, contrairement à l'article 226, on
voit que le procureur général se voit donner un pouvoir
d'intervention, et cela par rapport aux articles 61 ou 163 ou à
l'égard de l'article 65, en ce qui concerne le règlement de
contrôle intérimaire. Peut-on regarder les articles en
question?
M. Léonard: L'article 163 concerne les zones
d'intervention spéciale; l'article 65 concerne le règlement de
contrôle intérimaire, comme il est dit, et l'article 61...
M. Goldbloom: C'est toujours le contrôle
intérimaire.
M. Léonard: C'est le contrôle intérimaire
aussi, oui.
M. Goldbloom: C'est une résolution...
M. Léonard: Dans l'article 61, c'est le contrôle
intérimaire automatique, alors qu'à l'article 65, c'est le
règlement de contrôle intérimaire. Dans l'article 163,
c'est la zone d'intervention spéciale.
M. Goldbloom: Le ministre peut-il m'expliquer pourquoi il faut
faire intervenir le procureur général ici, alors que ce n'est pas
nécessaire de le faire à l'article 226, par exemple?
M. Léonard: Pour ce qui est de l'article 226, il s'agit
d'un règlement municipal; on est donc au niveau local ou
régional, alors que, dans le cas de l'article 228, il s'agit soit de la
zone d'intervention spéciale, qui concerne donc le gouvernement, soit du
contrôle intérimaire automatique imposé par la loi, soit du
contrôle intérimaire sur lequel le ministre a un droit de
désaveu.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'ai bien saisi ce que
le ministre a dit, il a dit que le procureur général doit avoir
un droit d'intervention par rapport aux interventions...
M. Léonard: Le procureur général
représente le gouvernement.
M. Goldbloom: Oui.
M. Léonard: C'est donc le gouvernement qui intervient ici,
en ce qui concerne la zone d'intervention spéciale, le règlement
de régime légal du contrôle intérimaire et
même, dans le cas du règlement du contrôle
intérimaire, le ministre a aussi un droit de désaveu.
M. Goldbloom: Bon! D'accord. Mais le ministre a dit qu'il n'est
pas nécessaire d'impliquer le procureur général, à
l'article 226, parce qu'il s'agit de règlements municipaux. Il y a
pourtant le chapitre VI du titre I, qui concerne les interventions
gouvernementales.
M. Léonard: A l'article 226, ça peut être le
gouvernement qui soit pris en défaut.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président, ça va.
Le Président (M. Laplante): Article 228 adopté, tel
qu'amendé?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 229? M. Goldbloom:
II n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas d'amendement?
M. Léonard: Non.
Vous l'avez simplifié? D'accord.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 229 est
adopté. Article 230 avec un amendement. M. le ministre.
M. Léonard: L'article 230 est simplifié et
substantiellement raccourci par l'amendement suivant: "Lorsqu'une construction
est dans un état tel qu'elle peut mettre en danger des personnes ou
lorsqu'elle a perdu la moitié de sa valeur par vétusté,
par incendie ou par explosion, la Cour supérieure peut, sur
requête de la municipalité régionale de comté, de la
municipalité ou de tout intéressé, ordonner
l'exécution des travaux requis pour assurer la sécurité
des personnes ou, s'il n'existe pas d'autre remède utile, la
démolition de la construction. En cas d'urgence exceptionnelle, le
tribunal peut autoriser la municipalité régionale de comté
ou la municipalité à exécuter ces travaux ou à
procéder à cette démolition sur le champ et la
municipalité régionale de comté ou la municipalité
peut en réclamer le coût du propriétaire du bâtiment.
Le tribunal peut aussi, dans tous les cas, enjoindre aux personnes qui habitent
le bâtiment de l'évacuer dans le délai qu'il indique."
M. Goldbloom: M. le Président, à première
vue, cette nouvelle formulation me paraît tout à fait acceptable,
mais j'aimerais prendre le temps de relire le texte imprimé pour voir la
différence.
M. Léonard: Si je peux répondre à M. le
député de D'Arcy McGee. Tout ce qui touche autre chose que la
vétusté, l'incendie ou l'explosion tombe sous le coup de
l'article 226 maintenant. C'était ramené à l'article 226.
Par ailleurs, le deuxième alinéa concerne des règles de
procédure qui ont été mises dans le Code de
procédure récemment. C'est une ancienne formulation juridique
transformée.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Nouvel article 230
adopté. J'appelle l'article 231 qui est un nouvel article aussi,
puisqu'on demande de retirer l'article 231.
M. Léonard: Oui, qui se lirait comme suit: "Une
requête présentée en vertu des articles 226 à 230
est instruite et jugée d'urgence. Lorsque la requête conclut
à l'exécution de travaux ou à la démolition, le
tribunal peut ordonner qu'à défaut par le propriétaire ou
la personne qui a la garde de l'immeuble d'y procéder dans le
délai imparti, la municipalité pourra y procéder aux frais
du propriétaire du bâtiment."
M. Goldbloom: Ici, on ne parle que de la municipalité. On
ne parle pas de la municipalité régionale de comté. (21 h
45)
M. Léonard: Ce qu'on me dit, c'est qu'en termes
d'exécution de travaux, c'est la municipalité locale qui a
juridiction. C'est elle qui peut récupérer les montants, qui a
l'impôt foncier, qui dispose de l'impôt foncier, ce dont ne
disposent pas les municipalités régionales de comté.
M. Goldbloom: M. le Président, j'avais remarqué que
cet article 231 faisait allusion aux articles 226 à 230. Dans ces
articles, on fait allusion à la municipalité régionale de
comté. Mais, tout à l'heure, j'ai trouvé les deux
arguments du ministre convaincants, c'est-à-dire qu'il s'agit, à
231, de désigner un maître d'oeuvre et qu'il serait plus logique
que ce soit la municipalité locale qui soit le maître
d'oeuvre.
Deuxièmement, pour la récupération des
dépenses impliquées, c'est la municipalité locale qui a
des pouvoirs de taxation et la municipalité régionale de
comté n'en a pas. J'ai été convaincu, et voilà que
le ministre hésite!
M. Léonard: M. le député de D'Arcy McGee, si
je comprends mes conseillers juridiques, ils se rendent à votre
argumentation, et, à 231, on ajouterait: "La municipalité
régionale de comté..."
M. Goldbloom: Ou la municipalité...
M. Léonard: C'est ça. Après "le délai
imparti, la municipalité régionale de comté ou la
municipalité pourra y procéder aux frais du propriétaire
du bâtiment".
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Amendement apporté au
nouvel article pour ajouter, après le mot "imparti": ..."la
municipalité régionale de comté ou la municipalité
pourra y procéder aux frais du propriétaire du bâtiment".
Adopté? Nouvel article 231, adopté?
M. Goldbloom: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 232
où il y a un amendement mineur ou majeur, à la quatrième
ligne, qui se lira: "des pouvoirs visés à l'article 231."
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): II se lira comme cela.
L'amendement est adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 232
adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate que, rendus
à l'article 232, nous arrivons à la fin du titre III. Je vais
alors, faire mon chantage habituel. Voulez-vous que je fasse un discours de
huit minutes sur l'article 232 ou allons-nous arrêter?
M. Chevrette: On arrête.
Le Président (M. Laplante): Messieurs, avant
d'arrêter, je voudrais m'assurer, avant la fin de la commission, d'une
demande qui m'a été faite pour l'ajournement de mardi. Attendu
que M. le ministre a des problèmes de présence à la
commission, mardi matin, on me demande de proposer aux membres de cette
commission de se réunir mardi, à 14 heures.
M. Chevrette: Cela va.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avions parlé
privément de 13 heures, mais, en toute objectivité, nous n'aurons
pas besoin de cinq minutes de travail pour terminer.
M. Léonard: Je ne penserais pas.
M. Chevrette: Devant la raisonabilité de...
M. Goldbloom: Vous n'avez pas à vous en plaindre, je
pense.
M. Chevrette: Vous faites bien cela.
Le Président (M. Laplante): Sur ce, vu que les membres
sont unanimes, les travaux sont ajournés à mardi 14 heures.
Merci.
Fin de la séance à 21 h 53