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Projet de loi no 57 Etude après la
deuxième lecture
(Quatorze heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie pour
étudier article par article le projet de loi no 57, Loi sur la
fiscalité municipale et modifiant certaines dispositions
législatives.
Les membres de la commission sont: M. Beauséjour (Iberville)
remplace M. Brassard (Lac-Saint-Jean), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie) remplace M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Rancourt
(Saint-François) remplace M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Gratton (Gatineau), M. Fallu
(Terrebonne) remplace M. Guay (Taschereau), M. Mercier (Berthier), M. Morin
(Sauvé) remplace M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Shaw (Pointe-Claire), M.
Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce)...
M. Lalonde: II est remplacé par M. Lavoie (Laval).
Le Président (M. Boucher): M. Lavoie (Laval) et M.
Vaugeois (Trois-Rivières)...
M. Lalonde: Nous avons un autre intervenant.
Le Président (M. Boucher): ... remplacé par M. Guay
(Taschereau).
M. Lalonde: Nous aurions un autre intervenant, M. le
Président, et on le remplacerait par M. Caron (Verdun).
Le Président (M. Boucher): M. Caron (Verdun).
M. Fallu: De même, M. Lacoste, remplacé par M.
Ouellette, qui a été remplacé, je crois, par M. Morin.
Le Président (M. Boucher): M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplace M. Lacoste (Sainte-Anne) comme intervenant.
M. Fallu: II est bien entendu, M. le Président, entre nous
que, par consentement, nous sommes inscrits provisoirement comme membres de
plein droit de la commission, que nos collègues, membres d'office,
reprendront leur poste dès que nous aurons terminé l'étude
des articles relatifs à l'éducation.
M. Lalonde: C'est exact, M. le Président, sauf que nous
allons laisser à ceux qui nous remplacent le soin de faire les
changements nécessaires à ce moment, de consentement.
M. Fallu: Parfait.
M. Cordeau: Consentement accordé.
M. Lalonde: Merci, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
Modifications à la Loi sur l'instruction
publique (suite)
Le Président (M. Boucher): A l'ajournement d'hier soir,
nous en étions à l'article 338, et le député de
Marguerite-Bourgeoys avait fait une motion afin que l'article 354.1 soit
abrogé. Nous avions discuté de la recevabilité de cette
motion. Je me déclare suffisamment informé pour rendre une
décision et, après mûre réflexion, en
étudiant l'article 158 de notre règlement, il est apparu que
l'objet du projet de loi no 57 était le transfert des revenus de
l'impôt foncier scolaire aux municipalités, que l'article 354.1
énonçait un principe de frein qui permet ce transfert aux
municipalités. Si on enlève cet article, on enlève le
moyen principal de permettre à la loi d'atteindre son objectif.
Compte tenu que l'article 158 mentionne qu'une commission ne peut
modifier dans son principe une proposition qui a déjà
été acceptée à l'Assemblée, je ne peux
recevoir cet amendement, compte tenu que si on avait modifié un
pourcentage, au lieu de 6%, on aurait pu peut-être accepter cette motion
mais, vu qu'on l'enlève complètement, on enlève un
principe du projet de loi qui a déjà été
adopté en deuxième lecture.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Si vous me permettez, je me plie à votre
autorité. Je vais vous rendre la partie plus facile, par exemple, en
présentant un autre amendement qui va respecter, je crois, le principe
recherché et accepté par l'Assemblée nationale dans cette
loi, à savoir qu'il y ait une surtaxe ou une taxe possible par les
commissions scolaires et qu'elle soit limitée. Mais cela va, je crois,
respecter le principe de la démocratie, de l'autorité
démocratique des élus et des commissions scolaires. Sans plus
tarder, je vais vous remettre, dans quelques minutes, un amendement que je vais
vous expliquer maintenant. Je suis à faire faire des copies.
Il s'agirait tout simplement de remplacer la dernière ligne du
premier alinéa de l'article 354.1 par les mots "deux tiers des
commissaires de la commission scolaire ou de la commission régio-
nale." Alors, tout le reste demeure et les deux dernières lignes
se liraient comme suit: "Cette cotisation doit être soumise à
l'approbation des deux tiers des commissaires de la commission scolaire ou de
la commission régionale."
Je vous soumets tout de suite que cet amendement est parfaitement
recevable. On respecte l'idée qu'il y ait un frein, on ne fait que
remplacer la modalité, à savoir que ce frein ne soit pas un
référendum, mais soit une majorité qualifiée comme
on l'a, par exemple, à l'Assemblée nationale, pour la nomination
de certains hauts fonctionnaires dont l'importance des tâches exige une
approbation générale, que ce soit le Protecteur du citoyen, le
directeur du financement des partis, etc. Il s'agit donc, ici, du remplacement
du référendum par une majorité qualifiée, une
majorité plus exigeante des membres de la commission scolaire. J'invite
le ministre à réfléchir très positivement et
objectivement à cet amendement.
Il a au moins pour effet... Enfin, je vais vous laisser...
Une Voix: Sur la recevabilité. M. Lalonde: Sur la
recevabilité.
Le Président (M. Boucher): Je vais vous entendre et
entendre les membres du parti ministériel sur la recevabilité de
la motion. Evidemment, on n'a pas le libellé encore.
M. Lalonde: Je peux vous le griffonner, mais il va venir
bientôt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sauvé, voulez-vous vous prononcer sur la recevabilité?
M. Fallu: Sur la recevabilité?
Le Président (M. Boucher): Oui, M. le député
de Terrebonne.
M. Fallu: Vous venez de statuer que le retrait, à lui
seul, de l'alinéa 1 était irrecevable parce qu'il mettait
profondément en cause l'un des principes votés à
l'Assemblée nationale, l'un des principes constituant la loi. (14 h
45)
Or, ce que le député de Marguerite-Bourgeoys
s'apprête à faire d'une autre façon est encore, dans ses
buts, le même. Au lieu, cette fois, de simplement rayer l'article, il
raie de l'article l'un des deux éléments sur lesquels se fonde
cette réforme. Regardons bien. Le principe général, c'est
qu'il y ait un frein et ce frein s'applique de deux façons, à
savoir un maximum et une méthode de dépassement. Cela, c'est
déjà approuvé comme principe, qu'au lieu d'un
référendum fait conformément aux articles 396 et suivants,
on nous propose un référendum sur un autre modèle, je veux
bien, mais il a déjà été adopté par
l'Assemblée nationale que c'était aux électeurs et non pas
aux commissaires à se prononcer sur le frein, et que ce serait par
référendum.
A la limite, si quelque chose était à changer, il faudrait
donc que le député de Marguerite-Bourgeoys trouve, pour le moins,
autre chose que la motion qu'il vient de nous présenter, M. le
Président.
M. Lalonde: Sur la question de la recevabilité, à
moins que vous ne soyez parfaitement éclairé, je vous soumets
respectueusement qu'il s'agit d'une modalité. On dit que cela prend un
frein quelque part. On a établi le plafond à 6% et on a dit:
Au-delà de cela, il faudrait un consentement quelconque. Je vous dis, M.
le Président, que si on ne peut pas amender la dernière ligne du
premier alinéa de l'article 354.1, on n'a absolument rien à faire
ici, sauf de lire les articles, les adopter, voter contre ou en faveur,
dépendamment des opinions, ce qui n'est pas le but de l'étude
article par article.
Je ne pense pas que le député de Terrebonne ait raison. Il
s'agit là d'enlever ou de remplacer une modalité d'expression. On
dit, au lieu que ce soient les électeurs, que ce soient les élus,
mais d'une majorité qualifiée, de sorte que ce sera
réellement un frein. Cela respecte parfaitement le principe qu'on a mis
de l'avant.
Le Président (M. Boucher): Messieurs les membres de la
commission, je suis personnellement suffisamment informé pour
déclarer cet amendement recevable, étant donné que le
principe qu'on avait établi à l'article 354, à savoir
qu'il s'agissait d'un frein pour que l'objet de la loi puisse être
atteint, le dépassement de ce frein pourrait se faire par
différentes modalités et, dans l'article, on mentionne le
référendum. Je ne veux pas me prononcer sur le fond, je
considère plutôt que le référendum est une
modalité d'atteindre le frein, et je considère que l'amendement
est recevable.
Sur l'amendement, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je veux plaider en faveur de
cet amendement pour plusieurs raisons. Je demanderais au ministre et aux
députés ministériels de faire preuve d'un peu d'ouverture
à cet égard. Je sais que l'inquiétude du ministre des
Finances et des ministres collègues, c'est que si on ne met pas de
frein, l'objectif premier de la réforme, à savoir de consacrer
l'assiette foncière fiscale aux municipalités serait mis en
péril. On a choisi un référendum dont on sait qu'il s'agit
quand même d'un moyen coûteux, très lourd, qui n'est pas
dans le sens de rendre possible l'exercice de ce droit qu'on donne au nouvel
article 226.
Mon amendement a le bonheur d'enlever cet obstacle au niveau, par
exemple, de la lourdeur et des coûts qui, on doit le reconnaître,
ne sont quand même pas le but, je l'espère, de la réforme.
Il y a aussi le bonheur de faire reconnaître les principes de
démocratie que l'on a voulu protéger et conserver, pour peu qu'il
en reste dans les commissions scolaires, c'est-à-dire que c'est aux
élus de prendre leurs responsabilités en ce qui concerne le
pouvoir du nouvel article 226. Si on leur en-
lève cette décision et si on doit recourir au
référendum, aussi bien dire que les commissaires d'école
ne sont que de vulgaires exécutants, ils ne sont que des marionnettes,
des robots, des intermédiaires, des entremetteurs entre le ministre et
la population. Je ne pense pas que ce soit là le but du gouvernement, du
moins je l'espère. On a vu le gouvernement traiter avec assez de hauteur
la tâche même de commissaire d'école, la réduire
à peu près à un domaine d'irresponsabilité
chronique. Mais, M. le Président, je tends, à ce moment, je fais
une offre au gouvernement, offre qu'il ne peut pas refuser, soit en même
temps d'éviter le référendum qui apparaît lourd et
coûteux, qui, en fait, a pour effet d'enlever le pouvoir qu'on donne
d'autre part du même souffle à l'article 226 de la Loi sur
l'instruction publique, le nouvel article, et de respecter les principes
d'autonomie démocratique de ceux qui ont été élus.
Le fait de porter aux deux tiers la majorité nécessaire serait
à mon sens une assurance pour le législateur, à savoir que
les commissaires, la commission, les représentés, les
électeurs ont réellement été bien
représentés et que toutes les assurances ont été
prises pour que la décision ait été bien mûrie et
qu'elle reflète réellement la volonté des directeurs et
des contribuables.
Il me semble, M. le Président, que, si on refuse cet amendement,
on pourrait conclure que l'intention du gouvernement n'est pas de donner le
pouvoir de taxer, mais d'en empêcher l'exercice au-delà de 6%, de
sorte que les 6% seraient, non pas un niveau au-delà duquel on doive
prendre des précautions additionnelles, mais un véritable
plafond, et c'est ce qui guette la légalité même de ces
dispositions. On sait que la fédération des commissions scolaires
n'a pas passé par quatre chemins pour dire qu'elle contestera
probablement devant les tribunaux la validité des dispositions qui sont
proposées par le ministre au niveau constitutionnel, parce que, si on
donne un pouvoir illusoire par cette loi qui n'est pas réellement
traduit dans les faits, dans la pratique, les cours pourront conclure qu'on a
enlevé le pouvoir de taxer aux commissions scolaires, ce qui serait
anticonstitutionnel. Je pense que le gouvernement a quand même
étudié la question ou devrait l'avoir étudiée et
devrait connaître le péril de sa loi.
En adoptant mon amendement, M. le Président, le ministre
reconnaîtrait l'importance de protéger le caractère
démocratique des commissions scolaires et leur niveau de
responsabilité. Deuxièmement, il écarterait ce
référendum lourd et coûteux et troisièmement
assurerait la légalité au niveau constitutionnel de sorte qu'on
ne se retrouve pas devant les tribunaux inutilement. J'arrête là,
M. le Président, mes premières représentations,
espérant que le gouvernement ira songer positivement et avec
objectivité aussi.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Le référendum, dans la mesure où
il est introduit dans cette loi comme un mécanisme permettant finalement
au contribuable de décider, en dernier ressort, du fardeau fiscal qu'il
est prêt à assumer pour les fins de dépenses
supplémentaires non admissibles selon les normes du ministère de
l'Education, ce mécanisme, par définition, est un
mécanisme de consultation populaire. Il est inscrit dans le principe
même de la loi comme étant le moyen éminemment
démocratique qui a été choisi pour parvenir à cette
fin. Or, avec tout le respect qu'on peut et qu'on doit avoir à l'endroit
des commissaires d'école, il reste que ceux-ci, si représentatifs
soient-ils de leur milieu et de ceux qui les ont élus, ne sont pas toute
la population.
L'amendement que propose le député de Marguerite-Bourgeoys
aurait pour effet, s'il était accepté, que ceux-là
même qui ont voté un pourcentage de dépenses dites
inadmissibles à un taux supérieur au plafond de 6%, de faire en
sorte que ces mêmes personnes ayant décidé cela dans un
premier temps, réexaminent, en quelque sorte, elles-mêmes leurs
propres décisions, devenant en quelque sorte juge et partie
là-dedans. Il me semble que le fait je conviens que le
député de Marguerite-Bourgeoys a dit: En fait, cette
majorité des deux tiers serait quand même plus exigeante que la
majorité simple qui aurait approuvé en première instance,
mais il reste, M. le Président, qu'on se trouverait, encore une fois,
à demander à cette instance qui a pris la décision en
premier lieu de statuer sur cette même décision, plutôt que
d'en appeler aux contribuables eux-mêmes. Pour ces raisons, Mme la
Présidente, il m'apparaîtrait que, contrairement à ce qu'a
dit le député de Marguerite-Bourgeoys que nous serions là
en face d'un frein illusoire, c'est pour ces raisons que cet amendement ne
m'apparaît pas devoir être retenu.
M. Lavoie: M. le Président, à l'article 96, je
pense que le ministre a mal compris l'amendement. Je pensais que le ministre de
l'Education parlerait en premier. Le ministre des Affaires municipales a droit
de le faire naturellement. Mais j'avais espéré que le ministre de
l'Education soit assez autonome lui-même pour exprimer son
désaccord, s'il y a lieu, mais enfin, ce que je dis, ce n'est pas qu'il
y ait un appel aux deux tiers. Je pense que le ministre des Affaires
municipales connaît assez le fonctionnement des structures
exécutives et des assemblées délibérantes pour
savoir que c'est au moment de la proposition de faire une cotisation qui
excéderait 6%, que la décision devrait être prise par les
deux tiers des commissaires. Si c'est moins des deux tiers, ce n'est pas bon,
c'est tout. Alors, il n'y a pas de question d'appel. Je ne sais pas où
il est allé chercher cela.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je suis vraiment
étonnée que nous n'obtenions pas de réactions du ministre
de l'Education. Je com-
prends qu'il nous ait fallu attendre au départ pour que le
ministre des Affaires municipales arrive, parce qu'il ne semblait pas que le
ministre de l'Education puisse prendre ses responsabilités.
On...
(15 heures)
M. Tardif: Mme la Présidente, je m'excuse. J'étais
retenu en Chambre avec un autre projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce n'est pas du tout un
reproche au ministre des Affaires municipales. Justement, on savait qu'il
était retenu en Chambre pour le projet de loi no 74. Ce n'est aucunement
cela. Mais on nous a dit ici, alors que tout le monde était prêt
à attendre et, encore une fois, ce n'est pas un reproche au ministre des
Affaires municipales, qu'on a ici le ministre de l'Education, ce sont les
articles qui touchent le ministre de l'Education, mais il demeure... On a
attendu vingt minutes, je crois.
M. Lalonde: A peu près.
Mme Lavoie-Roux: ... silencieux. Cela ne l'intéresse pas.
Je pense que, quand souvent il a souri on a dit tout le monde
mène l'éducation sauf le ministre de l'Education, je pense qu'il
y a peut-être lieu qu'on se demande si cette remarque n'est pas
passablement justifiée. Vous pouvez rire encore.
M. le Président, je pense que les deux arguments fondamentaux qui
peuvent être utilisés en faveur de cet amendement du
député de Marguerite-Bourgeoys ont déjà
été développés par le député de
Marguerite-Bourgeoys d'abord, à savoir que les commissaires
d'école sont des personnes élues au suffrage universel sur leur
territoire et qu'à ce titre, et là je m'étonne... C'est au
ministre des Affaires municipales que je m'adresse. Il a reconnu qu'ils
étaient élus démocratiquement au suffrage universel mais,
si j'ai bien compris, cela ne veut pas dire, aussi représentatifs qu'ils
soient, qu'ils ne sont quand même pas représentatifs de toute la
population.
M. Tardif: ... la population.
Mme Lavoie-Roux: Ils ne sont pas quoi?
M. Tardif: Toute la population.
M. Lalonde: Bien non.
Mme Lavoie-Roux: Le même raisonnement vaut pour les
députés, le même raisonnement vaut pour les
municipalités.
Une Voix: II y aura un référendum.
Mme Lavoie-Roux: Vous en avez déjà beaucoup de
référendums. Cela vous force assez de faire le premier, Dieu
merci!
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Mme Lavoie-Roux: Je voulais faire remarquer cela au ministre des
Affaires municipales; je pense qu'il l'a fait de bonne foi, je n'en ai pas de
doute, mais il reste qu'une fois que vous êtes élu au suffrage
universel vous êtes, normalement c'est un mot que vous aimez
beaucoup supposé représenter les électeurs d'un
territoire. Il y en a qui n'iront même pas voter mais, tant pis pour eux,
vous représentez quand même les gens d'un territoire qui vous ont
élu. Je trouve que cet argument n'est pas très fort.
Jusqu'à maintenant, d'ailleurs c'est l'argument que le ministre de
l'Education nous a servi à plusieurs reprises, les commissaires
d'école ne se sont prévalus d'une surtaxe qui n'a pas
excédé 4,5% dans l'ensemble du territoire. Ce sont du moins les
chiffres que nous donne le ministre de l'Education. Je me dis que là, on
l'augmente à 6%. Il y a même des règles prévues que,
pour ceux qui auraient dépassé 6%, ils doivent revenir dans X
nombre d'années à l'intérieur des 5%.
Je m'explique vraiment mal on va laisser faire le silence ou
l'absence du ministre mais à ce moment-ci, je pense que je vais
m'adresser au ministre des Affaires municipales, parce que je pense que c'est
lui qui a vraiment l'autorité dans ce projet de loi, et lui demander
s'il ne croit pas, de la même façon que pour les élus
municipaux, dans leur cas, s'ils ont un référendum, c'est quand
même sollicité par un certain nombre d'électeurs, ils ne
sont pas tenus, par la loi, de tenir eux-mêmes ce
référendum-là. Est-ce que les dispositions de la loi ne
prévoient pas que le référendum doit être
sollicité par X nombre d'électeurs dans leur cas? Je veux au
moins lui dire que là je comprends qu'on discute d'une
proposition précise je m'étonne que pour les commissaires
d'école il n'y ait pas, au moins, un parallèle entre deux types
de gouvernement qui sont tous deux élus au suffrage universel, et de
contrôler, au point de départ, les commissaires. Il ne faudrait
surtout pas qu'ils dépassent les 6% et on ne veut pas courir le risque
qu'ils dépassent les 6%. Cela m'étonne beaucoup. Le suffrage
universel permet aux électeurs, à l'élection suivante, de
ne pas les réélire et, comme le disait mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys, la proposition qu'il fait maintient quand même un
certain frein.
Il est évident que, quand une proposition arrive sur une table de
commissaires, faite par quelque membre que ce soit de cette assemblée,
que ce soit le président ou que ce soit un des membres, elle est
acceptée à la majorité, habituellement; pas
habituellement, quand elle est acceptée c'est à la
majorité simple. A ce moment-ci, le député de
Marguerite-Bourgeoys ajoute une disposition plus contraignante; elle exigerait
les deux tiers des voix pour excéder les 6% des dépenses allant
aux 6% du pouvoir de taxation pour dépenses inadmissibles.
M. le Président, pour le moment je n'ai rien à ajouter
sauf que, encore une fois, j'aimerais peut-être que le ministre des
Affaires municipales nous dise pourquoi deux poids deux mesures. Pourquoi
croit-il que les élus scolaires seraient moins
responsables que les élus municipaux? Ce n'est peut-être
pas ce qu'il a voulu dire, mais il semble plus sceptique à
l'égard des élus scolaires qu'à l'égard des
élus municipaux. Je connais peu, je tiens à le
répéter, de commissions scolaires qui sont présentement en
tutelle et qui font présentement l'objet d'enquête pour mauvaise
administration. J'attendrais peut-être des explications du ministre des
Affaires municipales, le ministre de l'Education étant absent.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, tout simplement quelques mots
pour appuyer l'amendement proposé par le député de
Marguerite-Bougeoys. Je crois que les commissaires qui sont élus
démocratiquement par leurs commettants ont des devoirs envers la
population et que ce n'est certainement pas de gaieté de coeur qu'ils
doivent prendre la décision d'imposer un surplus de taxe ou de
prélever des revenus additionnels pour l'administration de leur
commission scolaire.
Je pense que, lorsqu'ils sont obligés de faire cela, c'est
probablement dû à la non-indexation du gouvernement pour des
dépenses qui auraient dû être indexées et que le
gouvernement n'indexe pas. D'autre part, souventefois ils répondent aux
demandes des citoyens de leur commission scolaire qui exigent peut-être
des services additionnels. Je pense que les commissaires ne sont pas là
pour dire: On va taxer davantage et nos citoyens sont prêts à
payer davantage. Je pense que, s'ils vont chercher des revenus additionnels,
c'est pour combler un besoin, c'est pour répondre à l'attente des
citoyens.
Je crois que cette proposition, cet amendement vient à son heure.
Il me semble qu'il y aurait possibilité, au lieu du
référendum suggéré dans le présent projet de
loi, référendum qui sera imposé aux commissions scolaires
seules... C'est une nouvelle politique. Je crois que cela n'existe pas encore
dans les corps publics ou dans les organismes. De la façon qu'il est
rédigé actuellement dans le projet de loi, suivant le texte de ce
projet de loi, c'est la première fois que ce genre de
référendum est imposé à des élus. J'aimerais
maintenant poser une question au député de Marguerite-Bourgeoys.
Les deux tiers que vous mentionnez, ce sont les deux tiers des membres des
commissaires s'ils étaient en entier, c'est-à-dire pas seulement
les deux tiers des commissaires présents à une assemblée
donnée?
M. Lalonde: Vous avez parfaitement raison. Si cela avait
été d'après l'entendement normal, les deux tiers des
personnes présentes, il aurait fallu le dire. Alors, ce sont les deux
tiers des commissaires de la commission.
M. Cordeau: C'est de cette façon que je l'avais compris,
mais je voulais avoir une précision parce que de cette
façon-là c'est assez difficile pour des commissaires d'avoir une
réunion spéciale et es- sayer de passer une résolution
à la sauvette. Pour ces raisons, j'appuie cet amendement et j'aimerais
avoir des explications, parce qu'on n'en a pas encore eu du ministre de
l'Education...
Mme Lavoie-Roux: II n'est pas là.
M. Cordeau: ... concernant cet amendement.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe. M. le ministre de l'Education.
M. Lalonde: II est arrivé.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre de l'Education,
vous avez demandé la parole?
M. Morin (Sauvé): En réponse à la
proposition du député de Marguerite-Bourgeoys, je dirai
simplement ceci. Une fois que le gouvernement se fut déterminé
à transférer l'impôt foncier normalisé aux
municipalités, il convenait de faire en sorte que ce transfert soit
effectif, qu'il ne puisse pas être remis en cause à la
première occasion, soit au cours d'une seule année, soit au cours
de plusieurs années. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a
décidé de s'en remettre à ce mécanisme
éminemment démocratique, d'ailleurs connu des
municipalités déjà, qu'est le
référendum.
En effet, si, après avoir transféré l'impôt
foncier normalisé aux municipalités, il était loisible aux
commissions scolaires de réoccuper, plus ou moins rapidement,
directement ou indirectement, le champ laissé libre, d'après la
volonté du législateur, c'est le contribuable qui ferait
rapidement les frais de cette législation. Il convenait donc de
protéger de façon efficace le contribuable et de lui donner le
dernier mot. Je pense qu'il n'y a pas de moyen plus éminemment
démocratique d'assurer cette protection que le
référendum.
Au niveau de nos gouvernements locaux, c'est une technique qui est
déjà connue des municipalités. Pour cette raison, le
gouvernement a décidé d'avoir recours au
référendum, à titre de frein, et il a l'intention de s'en
tenir à cette décision.
On voudra peut-être, du côté des commissions
scolaires, en appeler aux tribunaux. C'est possible; je sais que le
président de la fédération y a fait allusion. Eh bien,
c'est effectivement la façon la plus civilisée qu'il y aurait de
régler un litige comme celui-là. Seulement, je donnerais le
conseil, comme je l'ai déjà fait au moment de la grande
conférence Québec-commissions scolaires ce n'est pas la
première fois qu'on évoque cette possibilité d'un recours
aux tribunaux je donnerais, dis-je, le conseil au président de
faire faire de bonnes recherches, d'avoir recours à de bons conseillers
juridiques, parce qu'à mon avis ce recours ne le conduira pas loin. La
protection accordée par l'article 93 est tout à fait
limitée et ne s'applique pas à ce genre de principe. Libre, bien
entendu, à tout citoyen et à tout organisme démocratique
d'avoir recours aux tribunaux; c'est ce qu'il faut faire quand on a des doutes
sur la validité d'une législation.
Quant à ce qui est des frais que peuvent entraîner un
référendum ou des référendums, eh bien, le
gouvernement a été sensible à cet argument, bien qu'il
soit d'avis que les commissions scolaires n'auront recours au
référendum que lorsqu'elles auront vraiment besoin de revenus
supplémentaires importants.
Mais tout de même, pour s'assurer qu'il n'y a pas là un
frein qui soit insurmontable, le gouvernement a décidé que le
référendum vaudrait pour trois années et non plus pour une
année. Il estime de la sorte avoir atteint un juste équilibre
entre les droits et responsabilités des municipalités, d'une
part, et les droits et devoirs des commissions scolaires, d'autre part.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voulais
simplement relever ce qui me semble être contradictoire d'une
journée à l'autre dans les arguments de la députée
de L'Acadie. Si on retourne à la journée d'hier, où
l'article 324 a été adopté, il y a eu un amendement de la
députée de L'Acadie où on proposait une consultation
auprès des commissions scolaires.
Mme Lavoie-Roux: Franchement.
M. Beauséjour: ... du gouvernement auprès des
commissions scolaires. Pourtant chacun a son autorité. Et aujourd'hui,
on introduit un processus de consultation. Et voici que la
députée de L'Acadie change d'idée. (15 h 15)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Beauséjour: Face à l'amendement qu'elle a
apporté hier...
Mme Lavoie-Roux: Vous n'êtes pas plus fin.
M. Beauséjour: ... qu'elle aille dans le même sens
aujourd'hui. Franchement, la contradiction se manifeste d'un jour à
l'autre.
Mme Lavoie-Roux: II trouve que c'est bien comme raisonnement. Il
raisonne bien lui aussi.
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, tantôt le ministre de
l'Education faisait allusion aux référendums qui se tiennent dans
les municipalités. Mais il y a autant de différence entre les
modalités du référendum contenues dans ce projet de loi
que les modalités d'un référendum dans une
municipalité. Il y a autant de différence que le jour et la nuit,
en plein midi et à minuit.
M. Morin (Sauvé): Ça ne vise pas exactement les
mêmes problèmes, donc, il fallait qu'il y ait des adaptations aux
circonstances. Bien sûr. Mais c'est le même principe que la
consultation des contribuables.
M. Cordeau: Comme consultation, parfait. Pour consulter, on peut
consulter notre voisin, on peut consulter tout le monde, bien sûr. C'est
parfait, je suis d'accord avec vous. Mais, au point de vue des
modalités, c'est là qu'est la différence. Peut-être
que les commissions scolaires n'auraient pas objection et il serait
démocratique aussi que les modalités employées pour
un référendum dans une municipalité soient
employées aussi à la commission scolaire, c'est-à-dire
qu'il y aurait un livre dans lequel les citoyens qui voudraient avoir un
référendum à la totalité du territoire de la
commission scolaire ou de la commission scolaire régionale pourraient
exprimer leur opinion. C'est là la façon de procéder dans
une municipalité.
S'il y a tant de personnes qui viennent s'inscrire au registre, si cela
dépasse un certain nombre, là, la municipalité a deux
choix, soit de continuer les procédures pour l'adoption du
règlement qui entraîne des dépenses ou, à la
volonté des citoyens, abandonner les procédures où elles
sont rendues. Mais je crois que les commissions scolaires pourraient
peut-être bénéficier des mêmes modalités d'un
référendum qu'à l'intérieur des
municipalités. A ce moment-là, bien sûr, si cela prend 1000
ou 1500 citoyens qui viennent inscrire leur volonté qu'il y ait un
référendum dans toute la commission scolaire ou la
régionale, avant d'aller en référendum, les commissaires
concernés auront à prendre une des deux décisions
suivantes, soit d'aller en référendum ou de ne pas
procéder aux modifications ou de faire les dépenses relativement
au prélevé des impôts qu'ils veulent avoir.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne sais pas si cela
vaut même la peine de relever la remarque du député...
M. Lalonde: ... d'Iberville.
Mme Lavoie-Roux: ... d'Iberville. Je pense que, quand hier j'ai
ajouté en consultation, vous savez fort... Ce n'est même pas en
consultation, parce que ce fut remodifié et c'est après
consultation que le ministre, ou le président du Conseil du
trésor, garde toute sa latitude quant aux règles
budgétaires qui seront établies. Quand on parle d'un
référendum, c'est que la commission scolaire sera liée par
le référendum. Sans cela, le référendum n'a aucun
sens. Il s'agit, dans le cas du référendum, de la marge de 6% que
l'on donne aux commissions scolaires. Je pense que faire une comparaison entre
les deux... Il ne s'agit pas du tout de la même chose.
M. le Président, il est inutile de penser que l'on va pouvoir
convaincre le ministre de l'Education ou le ministre des Affaires municipales
de modifier ou d'accepter quelque amendement que
ce soit. Le ministre l'a dit. Notre lit était fait à la
conférence commissions scolaires-gouvernement qui d'ailleurs, assez
ironiquement, avait été convoquée pour discuter du
financement des commissions scolaires alors que tout était
décidé. Il a fallu certains prodiges de virtuosité
oratoire... Là-dessus, je vais admettre que les ministres avaient assez
bien réussi, le ministre des Finances, le ministre d'Etat à
l'Aménagement, le ministre de l'Education et même le ministre
d'Etat au Développement culturel qui nous avait aussi entretenus
quelques instants.
Ils avaient suffisamment montré de virtuosité oratoire
pour que les commissions scolaires repartent en se disant: II y a
peut-être encore de l'espoir, alors que déjà, à ce
moment, c'était clair et net que les jeux étaient faits et qu'il
n'y avait plus de place pour les commissions scolaires. Déjà, le
ministre des Finances avait parlé possiblement d'un frein. Mais, je n'ai
encore entendu aucun argument valable, tant du ministre de l'Education que du
ministre des Affaires municipales, à savoir que les commissaires
d'écoles sont irresponsables.
J'ai eu l'occasion de voter des augmentations de taxes au moment
où la commission que j'administrais devait, avant le 1er juin, fixer sa
hausse de taxes. Je vous assure que, quand on augmentait de $0.01 ou de $0.005,
on ne le faisait pas de gaieté de coeur. On en pesait toutes les
répercussions. D'ailleurs, je dois vous dire qu'on n'a jamais
exagéré pour la bonne et simple raison qu'on savait la
répercussion, comme d'ailleurs les gouvernements n'aiment pas imposer
des hausses de taxes pour des raisons électorales, si vous voulez, mais
aussi, je l'espère, pour des questions de responsabilité à
l'égard des citoyens, et non pas uniquement à cause de questions
ou de préoccupations strictement électorales.
Je pense qu'il y a eu des expressions d'opinion, à savoir que, si
le gouvernement avait gardé cette marge de 6%, c'était
peut-être, en dépit de ce que le ministre de l'Education affirme,
pour enlever toute possibilité de contestation, au plan juridique, de la
constitutionnalité de cette réforme. En gardant ces 6%, on se met
à l'abri de ceci. Je ne peux en déduire autre chose, compte tenu
de l'entêtement basé sur aucun principe fondamental, sauf que,
dans les faits, cela va nier que les commissaires d'écoles sont
élus au suffrage universel, sont élus d'une façon
démocratique. J'ai entendu un peu moins, je dois dire, durant les
18 derniers mois le ministre de l'Education dire que c'étaient
des personnes élues au suffrage universel, qu'elles devaient prendre
leurs responsabilités, qu'il ne voulait pas s'ingérer, etc. Au
début du mandat de l'actuel ministre de l'Education, on entendait
souvent ces grands principes. Cela semble s'être émoussé
dans les 18 derniers mois. Je comprends pourquoi.
A toutes fins utiles, on nie la réalité de la
démocratie scolaire et même si, après les prochaines
élections scolaires qui viennent en juin ou celles qui se sont
passées l'an dernier où on a dit: II faut revaloriser les
commissions scolaires... On a souvent entendu parler de revalorisation des
commissions scolaires, c'est clair et net que tous les gestes qui sont
posés sont dans le sens d'une dévalorisation des commissions
scolaires et non pas d'une valorisation des commissions scolaires. Quand on dit
que même des gens élus au suffrage universel n'utiliseront pas
leur jugement, leur compétence pour poser des gestes responsables qui
devraient normalement recevoir l'approbation ou la désapprobation
à la prochaine élection scolaire, il ne faudra pas
s'étonner qu'en juin prochain, quand arriveront les élections sur
l'île de Montréal, qu'on se retrouve avec un taux de participation
des électeurs probablement encore moindre que celui qu'on connaissait
dans le passé, qui avait varié, sur l'île de
Montréal, entre 25% et 30%. Je pense que les électeurs n'auront
plus qu'à se dire: De toute façon, Québec règle,
Québec décide. Nous, c'est une formalité qu'on nous fait
remplir et attendons la fin des commissions scolaires...
M. Cordeau: ...
Mme Lavoie-Roux:... tôt ou tard, on y arrivera et ceci
permettra enfin au ministère de l'Education du Québec ou
peut-être davantage au gouvernement d'édicter toutes les
règles, toutes les directives, toutes les politiques touchant
l'éducation des jeunes au Québec, en dépit du discours
qu'on nous sert à satiété de participation et de respect
du milieu.
Merci, M. le Président, je n'ai rien à ajouter
là-dessus.
M. Lalonde: M. le Président... M. Tardif: M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, la députée de
L'Acadie a fait un parallèle entre le monde municipal et le monde
scolaire en disant: Finalement, dans le cas des municipalités, ils ont
une procédure référendaire qui n'est pas aussi
contraignante que celle qui est prévue dans la loi. Pourquoi ne pas
adopter cette formule?
Je voudrais d'abord lui faire remarquer que...
Mme Lavoie-Roux: Comme pis-aller.
M. Tardif: Bon! ... comme pis-aller. Je voudrais quand même
lui faire remarquer qu'il y a une différence notoire entre les deux.
Dans le cas des commissions scolaires, le gouvernement finance à 100% le
coût de l'éducation élémentaire et secondaire pour
tout ce qui est des dépenses essentielles et que, dans le cas des
municipalités, c'est le contraire et c'est d'ailleurs un des
éléments de la réforme, M. le Président, de faire
en sorte que les municipalités se financent entièrement.
Je n'ai pas besoin de revenir sur les principes qui sous-tendent cette
position. Nous croyons que
s'il est normal que l'Etat définisse la qualité de
l'enseignement partout au Québec et que chacun y ait droit, il n'en est
pas de même sur le plan des services municipaux qui doivent être
décidés localement.
Le deuxième élément, Mme la Présidente,
c'est quand même un peu faire bon marché d'une part de la marge de
manoeuvre que laissent les 6% de dire que: il n'y a plus de place, il n'y a
plus de rôle à jouer, il n'y a plus de fonction à jouer
pour le monde scolaire.
M. le Président, je ne sais pas pourquoi je dis toujours Mme la
Présidente, peut-être que je pense à Mme la
députée de L'Acadie à qui je veux répondre par
votre intermédiaire est-ce qu'on se rend bien compte que le
président du Conseil scolaire de l'île de Montréal est
à la tête d'un organisme dont le budget total atteint $336
millions, que ces 6% représentent une marge de manoeuvre de l'ordre de
quelque $30 millions, c'est-à-dire plus, je pense, et sans lui faire
injure, que M. le maire Drapeau n'a pas lui-même. Il faut quand
même être réaliste. Est-ce qu'on sait bien, dans le cas de
la Commission des écoles catholiques de Québec, que...
M. Cordeau: Mais 6% de $336 000...
M. Tardif: De $336 millions... $340 millions.
M. Cordeau: Oui, mais ça ne fait pas 30. M. Tardif:
Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Cela ne fait pas 30.
M. Tardif: Je m'excuse, ça fait quelque chose de l'ordre
de $20 millions.
M. Lalonde: On vient de perdre $10 millions.
M. Tardif: Alors c'est une marge de manoeuvre énorme. Que
dans le cas de la Commission des écoles catholiques de Québec,
donc, on en arrive à une marge avec ces 6% de l'ordre de $2 500 000.
J'ai sorti, juste pour le plaisir de la chose, la marge de manoeuvre de la
commission scolaire de Saint-Hyacinthe. J'imagine que le député
conseiller municipal je remarque en passant de l'endroit, qui
représente une marge de manoeuvre de l'ordre de $350 000, marge qu'il
n'a pas, je suis sûr, comme conseiller municipal dans sa
municipalité.
Lorsque le gouvernement du Québec, avec un budget de $14
milliards a une marge de manoeuvre de 3,5% ou 4%, il se considère
éminemment chanceux puisque cette marge lui donne à peu
près $400 millions pour affecter à des programmes nouveaux et
c'est ça le choix que les élus ont à faire. C'est ou bien
de baisser les taxes ou bien d'affecter les sommes qu'ils ont à des
programmes nouveaux et, nulle part je n'ai entendu, depuis le début de
ce débat, l'espèce d'examen que pourraient faire les commissaires
d'écoles aux termes d'une année pour dire: Bien voici, effective-
ment quels sont les programmes que nous avons maintenus et qui pourraient
être modifiés, changés à l'intérieur de notre
marge.
Mme la députée de L'Acadie me fait signe de la tête
que ça se fait. Je dis très bien, il est souhaitable qu'il en
soit ainsi, mais il ne faudrait quand même pas se faire d'illusion sur la
marge de manoeuvre des gouvernements, j'allais dire des municipalités
même et des commissions scolaires. Tous, sans exception, sont soumis
à des règles implacables de coûts fixes, de conventions
collectives de travail, de ce qu'on appelle dans le jargon gouvernemental des
ajustements mécaniques, c'est-à-dire de ces genres d'ajustements
qui font que vous avez besoin d'une source de revenus X pour y faire face et
sur laquelle vous n'avez à peu près aucun pouvoir de
décision où que vous soyez. (15 h 30)
Que vous soyez dans le gouvernement, que vous soyez au palier municipal,
que vous soyez au palier scolaire, les conventions viennent à
échéance, il y a une date de rajustement des salaires à
telle date, cela doit entrer en vigueur. Il y a des ratios à respecter,
il y a des choses à respecter et ces ajustements mécaniques font
que même dans le monde municipal, la convention collective des policiers
est là et on doit y faire face, les coûts fixes reliés
à l'opération de l'usine de filtration sont là et la
municipalité doit y faire face, de sorte que c'est se gaver de mots que
de parler de marge discrétionnaire qui serait perdue par les
commissaires. Je dis qu'au contraire, Mme la Présidente, la loi à
l'heure actuelle leur garantit une marge de manoeuvre que les élus,
à quelque palier que ce soit, municipal, provincial,
fédéral, n'ont pas par les meilleures années et on
garantit ici cette marge.
Je pense qu'il faudrait quand même qu'on arrête de charrier.
Dans le cas des municipalités, on a voulu faire un parallèle
entre les deux. Il n'est pas question pour elles d'aller en
référendum, de payer les coûts de la police, des pompiers,
du déneigement, de l'entretien des rues. Cela fait partie de ce qu'on
appelle les services essentiels, l'alimentation en eau, etc. De même,
dans le monde scolaire, il n'est pas question ici d'exiger d'aller en
référendum pour le paiement des enseignants, des livres, du
chauffage, etc. Dans les deux cas, ce qui est soumis au contrôle des
électeurs, c'est un certain supplément. Une municipalité
décide de se construire un centre de loisirs qui va au-delà de la
satisfaction des besoins normaux de la population et veut ajouter quelque
chose; dans ce cas-là, elle procède par voie de consultation et
dans son cas, c'est vrai que c'est une procédure différente qui
est prévue, mais généralement il s'agit d'assurer un
service de la dette étalé sur 20 ans.
Or, M. le Président, dès lors qu'on veut comparer ces
choses entre elles, c'est se rendre compte que cette marge de manoeuvre est
quand même, je pense, de nature à donner l'occasion aux
commissions scolaires de faire des choix, à l'inté-
rieur de ce que l'on pourrait considérer comme étant des
projets pédagogiques ou autres, bien à elles, et que le monde
municipal je pense que cela a été affirmé à
diverses reprises finalement n'en a pas contre les dépenses
inadmissibles comme telles. Il faudrait que ceci soit bien clair. Ce que le
monde municipal réclame et ce qui est intégré dans la loi,
peut-être pas même, je dirais, à sa satisfaction, en tout
cas intégré dans la loi, c'est l'utilisation de l'impôt
foncier pour ces dépenses inadmissibles. Alors, je pense que la nuance
est de taille et que, tout compte fait encore une fois, je connais très
peu d'instances gouvernementales qui se voient garantir bon an mal an une marge
de manoeuvre de 6% d'une façon globale, je dirais presque
perpétuelle.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le Président.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, le dernier argument du
ministre des Affaires municipales indique bien la philosophie de ce
gouvernement. Avec une candeur absolue, le ministre parle de garantie de marge
de manoeuvre. Le gouvernement garantit des marges de manoeuvre aux commissions
scolaires. Il se plaint du fait que le gouvernement lui-même n'a pas, en
proportion, une marge de manoeuvre aussi considérable. M. le
Président, on voit bien que ce sophisme procède de la philosophie
même de ce gouvernement du Parti québécois à
l'égard du monde scolaire. Le gouvernement du Parti
québécois a décidé que les gouvernements locaux,
concernant la tâche scolaire, la fonction, la mission scolaire, devaient
disparaître. Il a décidé de les traiter comme des
créatures du gouvernement. Non plus des créatures de la loi,
comme elles sont, comme elles doivent être, mais des créatures du
gouvernement. On leur garantit une marge de manoeuvre, comme à des
mineurs. On leur donne une allocation hebdomadaire. On garantit une marge de
manoeuvre. Le ministre dit: Voici pourquoi on ne peut pas accorder cette
liberté, cette autonomie aux commissions scolaires: 100% des
dépenses essentielles sont payées par le gouvernement.
Mais M. le Président, raison de plus pour donner une autonomie
totale à ce qui reste, non seulement on enlève, par la force des
choses, ce gouvernement n'en est quand même pas responsable, il faut le
reconnaître, aux commissions scolaires la responsabilité de
l'autonomie à l'égard de ce qui est maintenant payé par
des subventions du gouvernement, espérons-le, statutaires, elles ne le
sont pas encore. Non seulement donc les commissions scolaires n'ont plus un mot
à dire là-dessus, mais on veut même leur réduire
leur liberté en ce qui concerne l'excédent de ces
dépenses.
Le raisonnement du ministre est le dernier arrêt de mort des
commissions scolaires. Ce que je reproche, on peut être d'accord ou non
à savoir que si on devrait confier à un niveau de gouvernement
démocratique, local, les fonctions de l'enseignement et de
l'éducation, on pourrait être d'accord ou non. En ce qui nous
concerne, nous du Parti libéral, nous croyons fermement que cette
fonction doit appartenir au gouvernement local, pour plusieurs raisons.
D'abord, il est plus près de sa population et de sa
clientèle et deuxièmement, nous sommes contre "Big government"
qui est une tendance viscérale du Parti québécois de tout
contrôler de Québec, de tout centraliser. Nous
préférons une société où les pouvoirs sont
répartis à divers niveaux, ce qui garantit une plus large mesure
de liberté et l'initiative à la population. Nous ne voulons pas
de cette société organisée, comme on parle du crime
organisé, que le Parti québécois veut faire à son
image, une société organisée de Québec,
structurée, enfermée, hermétique où tout doit
être conforme au diktat de Québec et de ses gouvernants, le leur.
Nous n'y croyons pas.
On peut être d'accord ou ne pas être d'accord avec cette
philosophie. Ce que je reproche au gouvernement, en plus, c'est de ne pas
être franc, c'est de dire, d'un côté, d'avoir un discours:
Oui, nous voulons la survie, le développement des commissions scolaires
et de l'autre, de leur enlever ce qui est important et essentiel pour survivre
et se développer, c'est-à-dire le pouvoir, le pouvoir qui doit se
traduire dans certaines responsabilités de décision.
C'est ce que je reproche à ce gouvernement, M. le
Président, de ne même pas avoir cette préoccupation de
protéger ces pouvoirs, mais de vouloir les accaparer. C'est un reproche
que je ne suis pas seul à faire au gouvernement. Des dizaines et des
centaines de télégrammes nous ont été
envoyés, surtout du milieu scolaire, demandant au gouvernement de ne pas
aller dans cette direction, de conserver aux commissions scolaires une bonne
mesure de responsabilité. Il n'y a pas que ces intervenants qui se
méfient du gouvernement et de de cette tendance... On a vu, par exemple,
dans les élections partielles, plusieurs observateurs,
pseudo-observateurs ou observateurs soi-disant experts, on peut tirer toutes
sortes de conclusions, à savoir qu'est-ce qui a mal marché pour
le Parti québécois, aux élections partielles, si vous
voulez le témoignage d'un travailleur de la base, je vous le dis, mon
sentiment... en plus des problèmes de grève, etc, c'est la
méfiance. La méfiance de la population à l'égard de
ce gouvernement qui ne dit pas la vérité. D'un côté,
il a un discours de décentralisation, de déconcentration, de
revalorisation et de l'autre côté, il s'empare de tous les
pouvoirs. C'est ça, cette méfiance.
Cette même méfiance est créée par le
discours, encore là, mensonger en ce qui concerne la réforme
constitutionnelle. On veut faire passer son message, son option, coûte
que coûte, quelles que soient les difficultés, quel que soit le
refus évident de la population à l'égard de son
message.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Tardif: Je voudrais soulever une question de règlement,
parce que le député de Marguerite-Bourgeoys charrie
complètement. La pertinence...
M. Fallu: II est rendu dans les marguerites.
M. Tardif: ... du débat, cela a toujours ses droits dans
nos règlements, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, en vous en tenant à l'amendement que vous avez
proposé.
M. Lalonde: Oui, M. le Président. Cet amendement vise
à redonner, à conserver aux commissions scolaires une mesure
essentielle d'autonomie. Et j'étais parfaitement dans la pertinence du
débat lorsque je reproche au gouvernement de refuser aux gouvernements
locaux la chance de survivre. L'amendement obtient, dans une certaine mesure,
le but visé par le gouvernement, à savoir de mettre un frein, et
respecte le principe même de la démocratie scolaire. Le refus du
ministre des Affaires municipales et du ministre de l'Education, son pupille,
dans cette loi il est pupille de beaucoup d'autres ministres, M. le
ministre des Affaires municipales, vous n'êtes pas le seul tuteur...
Mme Lavoie-Roux: II en prend plusieurs.
M. Lalonde: C'est une tutelle collective, il y a le ministre des
Finances, le ministre de l'Agriculture, le ministre du Développement
culturel. Le refus de ces ministres indique bien la raison pour laquelle ce
gouvernement en est rendu là, à ne plus représenter ce que
la population veut, tel que cela a été exprimé de
façon on ne peut plus évidente dans les sept élections
partielles, depuis un an. Et c'est mon devoir de le rappeler au ministre, de
lui dire: Ecoutez la population, n'écoutez pas seulement le
député de Marguerite-Bourgeoys, la députée de
L'Acadie ou le député de Saint-Hyacinthe. Nous ne sommes que des
porte-parole. Ecoutez ceux qui par nous, fatalement, forcément,
étant donné que le débat est ici, vous expriment le
désaccord de la population à l'égard de cette politique de
fermeture, de mainmise sur les pouvoirs locaux. Si vous ne l'écoutez
pas... Je me souviens, à la fin des débats qui se sont
terminés par des guillotines j'en ai eu trois en huit mois
naturellement, la majorité était là, une majorité
de 41% si vous voulez, mais en nombre de députés, elle
était là. Je vous disais: Méfiez-vous, vous vous isolez.
Actuellement, le gouvernement et le ministre de l'Education s'isolent de la
population. C'est mauvais. C'est mauvais pour le Parti québécois,
mais cela ne me fait rien. Mais cela est mauvais pour le gouvernement,
entre-temps. Et cela me préoccupe parce que jusqu'aux prochaines
élections, c'est encore mon gouvernement.
M. le Président, je fais appel au ministre de l'Education qui se
bidonne à l'extérieur de la commission. On voit que son absence
est remarquée. C'est la seule façon pour lui, d'ailleurs de se
faire remarquer. Je vois que le ministre de l'Education rit. J'aimerais que le
journal des Débats puisse enregistrer cela.
Mme Lavoie-Roux: Mais peut-être rit-il jaune.
M. Lalonde: Ecoutez la population, respectez les commissions
scolaires. C'est une expression de la population. Respectez ce pouvoir.
Redonnez-leur le pouvoir. Redonnez-leur le pouvoir en disant que deux tiers des
commissaires pourront prendre ces décisions. Elles n'en ont pas
abusé jusqu'à maintenant. Pourquoi les interdire pour
prodigalité alors que le ministre lui-même reconnaît que ces
dépenses hors normes ne dépassent pas 4,5% actuellement? Pourquoi
alors les interdire? Pourquoi les traiter en irresponsables? Vous savez ce que
cela couvre ces dépenses hors normes? D'après le mémoire
sur le projet de loi 57 de la Fédération des commissions
scolaires daté du 10 décembre, à l'annexe 2, il y a la
liste des postes touchés par les dépenses hors normes. Ce ne sont
pas des caprices des commissaires. Le transport du midi, le transport à
l'intérieur du mille, le transport pour le parascolaire, classes de
neige, classes vertes, etc. Ce sont des services à la population, aux
enfants. Les excédents en salaires, conseillers pédagogiques,
animateurs de pastorale, orthophonistes, psychologues, etc. Ce ne sont pas des
caprices de commissaires. Ce n'est pas du patronage. L'excédent
d'effectifs, directeurs adjoints, enseignants, principaux d'écoles. On
parle de services aux enfants. Ce ne sont pas des caprices de commissaires, de
personnes irresponsables. Excédent aux subventions spécifiques,
éducation physique à l'élémentaire,
perfectionnement. Encore là, ce n'est pas du gaspillage. (15 h 45)
Les services aux handicapés, les services pédagogiques, de
transport, d'aménagement de locaux aux handicapés, est-ce que
là c'est un caprice, un gaspillage des populations locales et des
gouvernements locaux? Pourquoi alors leur interdire le développement, si
c'est leur volonté, si c'est la volonté de la population et des
élus? La surveillance et l'animation du midi, le déficit à
la cafétéria, l'entretien des édifices et même
l'énergie; une partie de ces dépenses concerne le chauffage, que
le ministre, dans ces dernières années, n'a pas voulu assurer
pour ce qui concerne l'excédent des coûts. Les compensations pour
les services municipaux, les dernières écoles de quartier ou de
village, si chères au ministre de l'Education; pour lui, c'était
seulement un discours politique, un symbole alors que les commissaires, eux,
ont pris cela au sérieux, ils ont mis de l'argent là-dedans
qu'ils ont eux-mêmes été obligés de prélever.
Les bibliothèques scolaires, est-ce que c'est du luxe?
Une Voix: Ah oui! n'est-ce pas?
M. Morin (Sauvé): Cela doit faire 20 minutes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, il vous reste une demi-minute sur votre temps.
M. Lalonde: M. le Président, je me reprendrai sur un autre
amendement. De toute façon...
Mme Lavoie-Roux: Puis-je encore parler là-dessus, avant
que vous le preniez sur votre autre amendement?
M. Lalonde: Je ne fais pas l'amendement tout de suite. On va
d'abord voter. Ils vont sûrement voter pour, s'ils sont responsables.
Qu'est-ce qui est subventionné totalement par la surtaxe d'après
le PSBGM, les aides-enseignants?
Une Voix: La contestation de la loi 101.
M. Lalonde: Oui, la contestation de la loi 101. Vous ne voulez
pas qu'ils contestent la loi 101? Non. Vous n'êtes pas d'accord avec ceux
qui ne sont pas d'accord avec vous naturellement, mais est-ce que vous pouvez
quand même leur laisser le droit de parole, le droit de n'être pas
d'accord? Avec le genre de gouvernement que vous avez, cela ne sera pas long
que ce droit-là va disparaître. C'est pour cela, M. le
Président, qu'on peut...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, votre
temps est expiré.
M. Lalonde: Vous allez quand même me permettre de conclure.
Vos maîtres ne sont pas à votre droite, M. le Président,
ils sont tout autour de la table.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il consentement à
le laisser conclure?
M. Fallu: Non, aucun, M. le Président. M. Lalonde:
Cela fait trop mal.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas consentement.
M. Lalonde: Je n'avais pas fini.
M. Tardif: C'est irresponsable comme langage.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres intervenants?
Mme la députée de L'Acadie. Il vous reste cinq minutes sur votre
temps.
M. Fallu: Voudriez-vous répéter, M. le
Président? J'ai mal entendu.
Le Président (M. Boucher): Cinq. Une Voix:
Cinq.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ferai simplement
remarquer que la réponse que le ministre des Affaires municipales m'a
donnée ou l'argumentation qu'il a utilisée portait uniquement sur
la disponibilité financière des 6% mis à la disposition
des commissions scolaires en disant que ceci était beaucoup plus grand
que ce que d'autres gouvernements pouvaient avoir, mais ce n'est pas là
l'argument que nous utilisions, parce qu'à ce moment-là nous
aurions pu argumenter qu'il fallait augmenter à 10%. Ce n'était
pas ce que nous contestions, c'était vraiment de respecter le principe
de la démocratie d'un gouvernement élu au suffrage universel.
Toute l'argumentation a été à côté de l'objet
principal de notre amendement.
Pour ceux qui s'inquiètent, M. le Président, je voudrais
quand même ajouter qu'il y a un élément qui n'a jamais
été utilisé, et cela ne prendra pas beaucoup de temps...
On parle beaucoup de dépenses hors normes ou de dépenses
inadmissibles ou, dans un langage que je préfère, de
dépenses non subventionnées, mais est-ce qu'on sait que ces
dépenses non subventionnées doivent également être
autorisées par le ministère de l'Education? On ne peut faire
n'importe quelle sorte de dépense non subventionnée. Vous avez
là un autre contrôle du ministère de l'Education, si bien
que, si on fait des dépenses non subventionnées et non
autorisées par le ministère de l'Education, on peut risquer de se
retrouver dans l'illégalité. Vous avez là un autre frein
que le ministère peut utiliser. Combien faut-il de freins pour
empêcher les commissions scolaires de fonctionner? Cet
élément n'a jamais été utilisé et je tiens
à l'ajouter. Je pourrais vous donner un exemple concret. Mes cinq
minutes ne me le permettraient pas.
A un moment donné, une commission scolaire qui voulait se payer
du personnel supplémentaire dans un domaine de direction ou
d'encadrement s'est fait dire: Si vous n'entrez pas dans les normes, vous serez
pénalisés du point de vue du nombre de personnes
supplémentaires. Vous n'aurez pas les fonds nécessaires. Enfin,
il faudrait donner tout le détail, mais il y a là aussi
également un frein. Il faut que les dépenses non
subventionnées ou inadmissibles, ce qui est un mauvais terme, soient
également autorisées par le ministère de l'Education. On
ne peut pas faire des dépenses non subventionnées pour s'acheter
un avion. Je veux caricaturer là. C'est tout ce que je voulais
ajouter.
Il y a déjà tous ces freins qui existent à
l'intérieur qui viennent contraindre les commissions scolaires et qui
viennent les remettre quand même dans la réalité des
choses. Elles doivent aussi être soumises à l'approbation du
ministère de l'Education quant à leurs dépenses non
subventionnées ou leurs dépenses... C'est tout ce que je voulais
ajouter, parce que cela me semble un élément important qui
démontre combien le gouvernement veut être tatillon à
l'extrême avec ces gens élus démocratiquement au domaine
scolaire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, on nous a informés
à maintes reprises qu'il y avait eu consultation avec les commissions
scolaires. Est-ce que le ministre de l'Education a fait part aux commissions
scolaires durant ses consultations du procédé ou des
modalités qu'il entendait suivre avant la
présentation du projet de loi tel que libellé. Vous allez
nous répondre probablement. S'il y a eu consultation, je me demande si
vous avez écouté ou si vous avez pris leur point de vue en
considération. Il y a un point aussi qui me surprend. On dirait que vous
avez les pieds pris dans la glace, que vous ne voulez absolument pas bouger,
votre lit est fait...
Mme Lavoie-Roux: Dans le ciment parce que la glace, cela pourrait
fondre.
M. Cordeau: Enfin, ces temps-ci, avec le temps qu'il fait, c'est
solide!
Mme Lavoie-Roux: Cela ne fond pas vite, non.
M. Cordeau: II me semble qu'il y aurait une possibilité
d'apporter quelques amendements au processus du référendum qui
donneraient satisfaction aux commissions scolaires et également que le
gouvernement qui veut contrôler ou enfin avoir un oeil très
vigilant sur les dépenses des commissions scolaires, pourrait agir
également, tout en laissant aussi aux citoyens une possibilité de
s'exprimer lorsque, pour répondre aux attentes de leur population, les
commissions scolaires, quels que soient les motifs, sont obligées
d'aller chercher un surplus de revenus. Je reviens sur cette modalité,
c'est que si les mêmes modalités que suivent les
municipalités concernant les référendums étaient
suivies par les commissions scolaires, ce serait un pis-aller. Il y aurait
peut-être possibilité de s'entendre, à cette commission,
pour donner satisfaction aux commissions scolaires.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe. M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, effectivement,
il y a eu consultation des commissions scolaires longuement au sein du
comité mixte. Cependant, il est devenu clair très tôt que
les commissions scolaires n'acceptaient pas le principe même du
référendum. Il était question au début, pour vous
faire part de toutes les discussions qui ont eu lieu, non pas d'un frein par
voie de référendum, mais d'un plafond. Ce n'est qu'après
avoir consulté les commissions scolaires que nous avons
décidé de ne pas imposer de plafond. Cependant, une fois cette
décision prise, il fallait s'assurer que le contribuable serait
protégé. C'est ainsi que nous en sommes venus à
l'idée du référendum. Donc, pour le gouvernement, c'est
une disposition absolument essentielle. Je dirai au député de
Saint-Hyacinthe, pour ne pas qu'il contribue à cette espèce de
"filibuster" dont nous sommes témoins, à moins qu'il n'y
contribue sans s'en rendre compte, que c'est peine perdue...
M. Cordeau: Je crois que M. le ministre...
M. Lalonde: ... l'arrogance va vous mener où vous
êtes...
M. Cordeau: ... 96...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je voulais
simplement ajouter que le gouvernement a pris ses décisions après
avoir longuement consulté, mûrement réfléchi, et
qu'il n'a pas l'intention d'accepter des modifications à la loi qui
auraient pour effet d'en nier l'effet, d'en nier la portée. Nous avons
accepté hier un amendement de l'Opposition je pense que le
député de Saint-Hyacinthe était là un
amendement utile, mais lorsque ces modifications ont pour effet de nier
l'intention de la loi, les objectifs de la loi, il ne faudrait pas vous
étonner que le gouvernement ne les accepte pas.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le ministre.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, en vertu de l'article 96, je
crois que le ministre n'a pas fait ça malicieusement, mais je crois
qu'il n'a pas le droit d'imputer des intentions à son vis-à-vis
ou à ses vis-à-vis.
M. Morin (Sauvé): Je constate seulement que nous sommes
devant une obstruction systématique...
Mme Lavoie-Roux: Ah, ah!
M. Morin (Sauvé): ... que nous faisons perdre le temps de
cette commission systématiquement et, surtout, ce qui n'est pas peu de
chose, le temps de nos invités également, et je voulais...
M. Cordeau: S'ils sont encore ici, c'est peut-être parce
qu'ils n'ont pas reçu réponse à leurs
appréhensions.
M. Lalonde: Bravo!
M. Morin (Sauvé): J'ai cette impression, effectivement,
qu'ils ont quelque appréhension de voir la façon dont on tente
d'empêcher ce projet de loi de progresser.
M. Cordeau: Dans tous les cas, bougez sur le
référendum et ils vont partir ce ne sera pas long!
M. Lalonde: C'est ça.
M. Morin (Sauvé): Je vous conseille de consulter ces
messieurs pour voir quelle va être leur réaction.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, article 96...
M. Cordeau: En accordant simplement...
Le Président (M. Boucher): Un instant! S'il vous
plaît, un instant! M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Lalonde: C'est déjà fait.
M. Cordeau: Oui, une courte observation. En accordant simplement
aux commissions scolaires les modalités suivies par les
municipalités, c'est tout; vous allez avoir le contrôle et les
citoyens vont être consultés, vont être informés. Les
citoyens ont le droit et également l'occasion de se prononcer dans les
municipalités et je crois que les municipalités sont assez
démocratiques pour que, lorsque les citoyens s'opposent à un
référendum, les élus municipaux prennent leurs
responsabilités si un certain nombre de citoyens viennent inscrire leur
nom dans le registre demandant le référendum. C'est une autre
façon d'être démocratique et de ne pas imposer un point de
vue à une population.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie, il vous reste une minute sur votre temps.
Mme Lavoie-Roux: ... je dois m'élever contre l'affirmation
du ministre de l'Education à savoir que nous faisons du "filibusting"
sur ce projet de loi. Je pense qu'il s'agit ici d'un point fondamental dans ce
projet de loi qui touche toute une partie importante de la population, et il
n'a pas le droit de dire ce qu'il vient de dire. Peut-être que quand il
était dans l'Opposition, il ne s'en souciait guère, mais, pour
nous, ça demeure des interlocuteurs aussi valables que les
municipalités, et, vice versa, les municipalités sont aussi des
interlocuteurs valables, mais, pour le ministère de l'Education, il n'y
a plus d'interlocuteurs au niveau de l'Education.
M. le Président, la question que je voulais vous poser est la
suivante: Nous avions fait une demande hier pour qu'on nous dépose ou
qu'on nous distribue les résultats du travail des comités
conjoints. Cela fait maintenant près de 24 heures. Est-ce qu'on pourrait
obtenir copie de ces travaux des comités conjoints?
M. Morin (Sauvé): M. le Président, avant la fin de
la journée, nous aurons ces documents à la disposition de la
commission.
Mme Lavoie-Roux: Quand on ne discutera plus de l'Education, M. le
Président, après six heures.
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II y a quand même une limite à
l'arrogance...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lalonde: On a demandé ces documents; ils nous ont
été promis. Le ministre sait très bien que nous allons
être appelés à nous rendre à une autre commission
parlementaire à compter de 20 heures ce soir pour étudier le
projet de loi no 71...
M. Morin (Sauvé): Et, au rythme où...
M. Lalonde: Je n'ai pas terminé ma question de
règlement, M. le ministre. Même si ça ne fait pas votre
affaire, attendez donc votre tour!
Il sait très bien, donc, que nous aurons probablement
terminé, à 18 heures, l'étude des articles qui concernent
le monde scolaire dans le projet de loi no 57, à moins qu'on rencontre
une obstruction aveugle du ministre à nos demandes. Alors, il me semble
que nos droits de parlementaires sont lésés par la manoeuvre du
ministre, qui nous a promis les documents nécessaires pour
l'étude de ces articles, mais qui va nous les livrer seulement lorsque
l'étude sera terminée. Il me semble que c'est indigne et
odieux.
Le Président (M. Boucher): Bon! je...
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je pense qu'au
rythme où vont les choses, nous allons revenir devant cette commission
demain et probablement après-demain, pour ne pas dire entre Noël et
le Jour de l'An.
M. Lalonde: C'est possible, oui.
M. Morin (Sauvé): Pour ne pas dire après le Jour de
l'An aussi.
M. Lalonde: C'est possible, ah oui, sûrement!
Le Président (M. Boucher): Est-ce que... Alors,
étant donné qu'il n'y a pas d'autre intervenant...
M. Lalonde: Si vous continuez ainsi, on va revenir à
Pâques.
Le Président (M. Boucher):... est-ce qu'on est prêt
à procéder au vote sur la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys...
M. Tardif: Oui, M. le Président. Mme Lavoie-Roux:
Vote enregistré.
Le Président (M. Boucher): ... à savoir que le
paragraphe 3 54.1 de l'article 338 soit modifié en remplaçant,
à la neuvième ligne du premier alinéa, les mots
"électeurs conformément aux articles 396 et suivants" par les
mots "deux tiers des commissaires de la commission scolaire ou de la commission
régionale".
M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): Pour. M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François? M. le député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Terrebonne?
M. Fallu: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mercier?
M. Mercier: De Berthier.
Le Président (M. Boucher): De Berthier, excusez-moi.
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. Mercier,
député de Berthier. (16 heures)
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Boucher): Contre. M. le
député de Sauvé.
M. Morin (Sauvé): Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Crémazie.
M. Tardif: Contre.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est donc
rejeté à cinq contre trois. Est-ce qu'on est prêt à
adopter l'article...
M. Lalonde: J'aurais un autre amendement que je vais vous
proposer immédiatement. Etant donné que le ministre ne veut pas
reconnaître le caractère démocratique des commissions
scolaires, qu'il veut les traiter comme des personnes qui ne sont pas
responsables, qu'il a, par sa volonté, imposé le
référendum, j'aimerais quand même, conformément au
désir universellement exprimé dans le monde scolaire, enlever le
caractère automatique du référendum. D'ailleurs, c'est le
cas dans d'autres gouvernements locaux. A cette fin, je proposerais
l'amendement suivant: "Que l'article 338 soit modifié en
remplaçant, à la dernière ligne du premier alinéa
du paragraphe 354.1, après le mot "électeur", les mots un
instant, je vais vérifier ... après le mot
"électeur", les mots "à la demande de cent d'entre eux et". Donc,
les mots "de cent d'entre eux et" viendraient entre le mot "électeur" et
le mot "conformément", à la dernière ligne de l'article
354.1.
Le Président (M. Boucher): La motion du
député de Marguerite-Bourgeoys est que l'article 338 soit
modifié en remplaçant, à la dernière ligne du
premier alinéa du paragraphe 354, après "électeur", les
mots "à la demande de cent d'entre eux".
M. Lalonde: Non, ce n'est pas en remplaçant, c'est en
ajoutant.
Le Président (M. Boucher): En ajoutant...
M. Lalonde: Après "électeur", les mots "à la
demande de cent d'entre eux".
Le Président (M. Boucher): En ajoutant... Etant
donné qu'il s'agit encore d'une modalité concernant le
référendum, je reçois la motion. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, sur la motion.
M. Lalonde: Je pense que l'amendement est évident. On
aurait pu choisir un autre nombre, soit 20 électeurs, 100, le tiers des
électeurs. Il me semble qu'une centaine d'électeurs devrait
suffire pour demander un référendum, pour obliger la tenue d'un
référendum. Adéfaut d'un nombre minimum de 100
électeurs, à ce moment-là, il n'y aura pas de
référendum, c'est-à-dire que la population aura quand
même eu, avec les avis, la publication naturelle, ordinaire,
exigée par les règlements, l'occasion de se prononcer à
savoir si elle veut cette population la tenue d'un
référendum avec tous les coûts que ça implique.
Ce n'est pas une invention, M. le Président. On retrouve cette
disposition dans les référendums municipaux, entre autres, dans
des proportions variées. Au fond, mon amendement est très clair.
Je demande au ministre s'il est prêt à enlever le caractère
automatique du référendum avec tout ce que ça coûte,
s'il est prêt simplement à emprunter dans d'autres lois des
dispositions qui existent déjà, qui ont fait leur preuve.
Si cette demande a été faite par plusieurs, je n'ai pas
besoin de le répéter, un autre organisme, l'Association des
cadres scolaires du Québec, a mentionné dans son mémoire
que la consultation populaire devienne obligatoire seulement si un nombre
d'électeurs, un pourcentage acceptable des électeurs, disait-on,
présente une requête à cette fin, entre autres, et par
plusieurs autres.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre de
l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, la
volonté du gouvernement est qu'il y ait un référendum.
Merci.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que la
proposition de mon collègue de Marguerite-
Bourgeoys n'élimine pas la possibilité d'un
référendum, mais le situe à l'intérieur de normes
minimales, somme toute, puisqu'il s'agit d'une centaine d'électeurs ce
qui veut dire qu'il peut y avoir à peu près, même si on
compte les parents des enfants qui sont dans les écoles, c'est un
minimum de parents, sans compter les contribuables qui n'ont pas d'enfant dans
les écoles. Cela me semble un nombre minimum. Je voudrais revenir juste
quelques instants sur le coût du référendum. J'avais
d'ailleurs entendu un matin, à la radio, le ministre de l'Education
à qui on exposait cette difficulté, à savoir que les
commissions scolaires avaient fait valoir que cela impliquait des coûts
et qu'on irait peut-être chercher ou encourrait des frais presque
supérieurs par la tenue d'un référendum que les sommes
d'argent que l'on voudrait aller chercher. La réponse du ministre de
l'Education elle est à peu près textuelle, parce que je
l'ai entendue, j'ai sursauté a été de dire: Si
elles sont assez folles pour taxer moins que le coût du
référendum, tant pis pour elles; le "tant pis pour elles"
n'était pas textuel, mais le début est textuel. Si on se
réfère à l'exemple du ministre des Affaires municipales
tout à l'heure qui citait le cas de l'île de Montréal, et
là ce sont les chiffres que le président du Conseil scolaire de
l'île de Montréal a fait valoir ici devant cette commission et
jusqu'à maintenant personne ne les a réfutés, il a dit: La
tenue d'un référendum sur l'île de Montréal
coûterait aux environs de $3 millions, ce qui veut dire alors que $3
millions pourraient représenter quand même des services
appréciables. Ce que le ministre de l'Education disait, il faudrait
qu'elles tiennent le référendum à $3 millions pour aller
chercher $3 millions ou $4 millions pour que ce soit plus que le coût du
référendum. Je pense que ce n'est pas très responsable non
plus, c'est même assez irresponsable si les besoins
supplémentaires auxquels ont veut répondre ne coûtent que
$2 millions. Le ministre dit lui-même ne soyez pas assez folles, au moins
allez faire un référendum pour un montant supérieur, allez
chercher des sommes supérieures au coût du
référendum. Je ne prendrai pas beaucoup de temps pour continuer
d'argumenter sur la motion du député de Marguerite-Bourgeoys. Je
pense qu'elle se situe dans l'esprit des lois déjà existantes et
je comprends très mal l'entêtement du gouvernement devant quand
même des arguments raisonnables que nous avons fait valoir, le
coût, le respect de la démocratie scolaire, l'autonomie des
commissions scolaires, la responsabilité des gens élus. Je ne
pense pas qu'il y ait là d'argument farfelu ou d'argument qui soit
démagogique ou quoi que ce soit. Je pense que ce sont des arguments
fondamentaux dans une société démocratique et je veux
simplement, une fois de plus, supporter la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Boucher): Merci, Mme la
députée de L'Acadie. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, à maintes reprises
j'ai exprimé mon point de vue sur un tel amen- dement. J'y souscris
entièrement. D'ailleurs, lors de mon discours en deuxième
lecture, j'avais soulevé ce point à l'Assemblée nationale.
(16 h 15)
Je ne comprends pas l'attitude hautaine, sèche et
dénuée de toute logique du ministre de l'Education sur ce point
face aux problèmes qu'auront à affronter les commissions
scolaires. Je n'ai plus rien à dire.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur la motion du
député de Marguerite-Bourgeoys? M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Le vote, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Vous demandez le vote?
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Si on voulait faire un "filibuster", une opposition
systématique, on le ferait. Si on voulait le faire, de toute
façon, on s'organiserait. C'est l'enfance de l'art. On serait quatre
représentants du Parti libéral, on ferait des amendements et des
sous-amendements. Réellement, il n'y a pas de mystère
là-dedans.
M. Morin (Sauvé): Vous êtes trop paresseux!
Mme Lavoie-Roux: Cela va vous coûter quelque chose et cela
ne prendra pas de temps.
M. Lalonde: Donc, il n'est pas question... quoique les ministres
ici ne se rendent peut-être pas compte jusqu'à quel point le sort
même de cette loi dépend, en bonne mesure, de leur ouverture, de
leur capacité de dialoguer avec les membres de cette commission. Je ne
sais pas si c'est par inconscience ou par arrogance que le ministre de
l'Education a cette attitude. Si c'est par inconscience, il ne se rend pas
compte que ce projet de loi ne pourra traverser toutes les étapes
nécessaires pour qu'il devienne loi pour le 1er janvier 1980 que
grâce au consentement de tous les membres de l'Assemblée
nationale. Ce n'est pas une menace que je fais, c'est simplement un rappel au
réalisme et au bon sens. J'aurais préféré que le
ministre de l'Education, entre autres, parce que, apparemment, c'est encore lui
qui est responsable de l'application de la Loi sur l'instruction publique qu'on
amende, ait une ouverture beaucoup plus grande, fasse preuve d'un
réalisme beaucoup plus concret. Son attitude met en péril le sort
même de la loi de son collègue qui voudrait bien, comme les
municipalités le voudraient bien elles aussi, que cette loi entre en
vigueur le 1er janvier 1980 pour essayer quand même de faire quelque
chose avec cette réforme.
Je ne sais pas dans quelle mesure le ministre de l'Education se rend
compte que son attitude
est arrogante. Et quand je vois le député de
Saint-Hyacinthe, probablement un des députés les plus
modérés dans ses propos à l'Assemblée nationale,
faire l'intervention qu'il a faite tout à l'heure, je vous dis, M. le
Président, que le comble, on l'a vu.
Naturellement, ce sera à d'autres de juger, mais le ministre se
prépare des lendemains douloureux, très douloureux. C'est
à peu près la seule chose que je puis dire, étant
donné que nous frappons derrière une porte absolument
fermée, hermétiquement. Il y a des témoins ici. Nous ne
sommes pas en vase clos. Les grimaces et les attitudes hautaines du ministre de
l'Education sont jugées, sont perçues, sont vues, ses rires
aussi. Je me demande dans quelle mesure il devrait faire attention. C'est le
succès d'une loi qu'on veut tous. Une fois qu'elle est loi, on veut
qu'elle soit un succès dans le sens que la population y voie son
avantage. Mais là le ministre nous présente une attitude qui
n'est pas de nature à assurer non seulement le succès de cette
loi, mais même son adoption dans le temps souhaité par le ministre
des Affaires municipales, entre autres.
Cette attitude est malheureuse. On sait l'opposition farouche des
commissions scolaires représentées par la
Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec
ici même, il y a quelques semaines à peine,
réaffirmée par les nombreux télégrammes d'appui
à cette attitude que nous avons reçus de la part des commissions
scolaires représentées par la fédération et
d'autres groupes, j'en ai mentionné un. (16 h 15)
On sait l'opposition farouche à cette mainmise du gouvernement
sur leur autonomie, sur leur pouvoir de décision. Nous avons
tenté, honnêtement, je pense personne ne pourra nous
reprocher notre travail de faire disparaître cette menace, cette
décision, cette mainmise du gouvernement, en enlevant le
référendum et en le remplaçant par une expression de la
volonté démocratique de ceux qui sont élus, le ministre ne
l'a pas accepté. Nous tentons de réduire les effets
néfastes du référendum automatique en injectant un
mécanisme qui permettrait de faire en sorte que ce
référendum fasse le moins de dommage possible.
Qu'est-ce que nous avons entendu? Vous êtes tous témoins,
c'est simplement une phrase du ministre de l'Éducation et aucune du
ministre des Affaires municipales. M. le Président, il n'y a pas autre
chose que nous puissions faire que de présenter nos motions d'amendement
pour améliorer la loi et constater que le gouvernement s'est
enferré dans une attitude arrogante, une attitude dont il paiera, j'en
suis sûr, le coût, et dans des lendemains dont vous devriez vous
souvenir, puisque vous en avez déjà eu des avant-goûts.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, merci. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si je reviens une
dernière fois à la charge, c'est que je pense que la demande que
nous faisons est raisonnable. Comme je le disais tout à l'heure, on nous
met dans des limites vraiment minimales et des exigences vraiment minimales de
la population, si elle veut s'opposer à une augmentation de taxes.
Evidemment, je vois le ministre sourire, dire: vous êtes trop
paresseux pour faire votre travail; quelques minutes avant, il nous accusait de
prendre tout le temps et de retarder, mais tout à coup, on était
devenu paresseux.
M. Tardif: C'est de l'arrogance.
Mme Lavoie-Roux: C'est de l'arrogance, absolument, et de
l'irresponsabilité.
Ce que je voulais ajouter, c'est que le ministre, depuis un certain
temps, d'ailleurs peut-être maintenant deux ans, a toujours
procédé de façon à minimiser le rôle des
commissaires d'école. Il est l'instrument, je ne dis pas que
lui-même le ferait personnellement, mais, en tout cas, il se laisse
être l'instrument d'autres personnes à l'intérieur du
gouvernement actuel pour assurer une mainmise bonne et solide sur toute
l'éducation. C'est surtout très important. Déjà,
même les universités dont l'autonomie a toujours été
respectée, nous disent, dans les coulisses, je pense bien que notre tour
viendra à nous aussi. Mais on s'y opposera jusqu'à la fin. Ces
inquiétudes des universités sont d'ailleurs suscitées par
certaines remarques informelles jusqu'à maintenant, du moins à
l'extérieur des officines gouvernementales, à savoir que c'est le
temps de remettre les universités à la raison aussi.
M. le Président, ce que je veux dire sur les commissaires
d'écoles et les commissions scolaires, c'est l'attitude que le ministre
de l'Education a eue à leur endroit, mais il oublie, même s'il a
voulu tenter de démontrer à la population que les commissaires
d'école ne représentent pas les parents, ne sont pas des parents,
que 90% d'entre eux sont des parents. Ce qu'il oublie, c'est qu'il y a eu des
représentations nombreuses faites de la part des commissions scolaires,
mais il y a eu aussi un grand nombre de télégrammes qui
émanaient de comités de parents et de parents
eux-mêmes.
Les parents vont devenir de moins en moins dupes de l'opération
séduction que le ministre de l'Education a tenté de faire
auprès d'eux, dans le but de les mettre en opposition avec les
commissaires d'écoles.
Les gens deviennent conscients de cette manoeuvre et vont le devenir de
plus en plus quand ils vont réaliser que tous les maux dont le ministre
leur dit d'abreuver les commissaires d'écoles reviendront maintenant
directement au ministère. On le verra quand les comités
d'orientation fonctionneront. Je pense que, tôt ou tard, la population
réalisera quels étaient les objectifs à moyen et à
long terme de ce gouvernement à l'égard du système
d'éducation. Je pense encore une fois
que cette demande que nous faisons est extrêmement modeste. Elle
se situe à l'intérieur de dispositions qui existent
déjà pour les gouvernements municipaux. Elle ne menace
aucunement, je pense... Je serais heureuse évidemment, on ne
pourra pas les entendre si on présentait aux représentants
municipaux la motion que nous faisons actuellement. Je ne sais pas s'ils
pourraient voter officiellement contre cette disposition. Comme je le disais
tout à l'heure, il y a encore d'autres moyens que le ministère de
l'Education a à sa disposition si les commissions scolaires abusent. Je
n'aurai pas l'occasion de rester ici pour discuter du reste du projet de loi
qui touche les municipalités, non pas parce que cela ne
m'intéresserait pas, mais j'avouerai très humblement que je n'ai
pas étudié les autres dispositions du projet de loi, mes
obligations ou mes responsabilités étant ailleurs. Mais j'ai
été fort amusée, l'autre jour, de voir dans une revue
intitulée Municipalité je pense que c'est le nom de la
revue des Affaires municipales qu'on annonçait que le
ministère des Affaires municipales... Enfin, c'était une
nouvelle. C'était une nouvelle dans le sens que le ministère des
Affaires municipales préparait les règles budgétaires, un
guide, pardon, de règles budgétaires pour les
municipalités, et je n'ai pu m'empêcher de sourire. J'ai dit:
Voilà le commencement de la fin.
Une Voix: Oui.
Mme Lavoie-Roux: On a commencé aussi avec des guides de
règles budgétaires pour les commissions scolaires et on voit
où on en est rendu aujourd'hui. Je sais que le ministre des Affaires
municipales va intervenir pour nier tout cela, mais au moins j'aurai
donné l'avertissement aux municipalités. C'est peut-être le
seul message que je veux leur donner parce qu'il y a ici des
représentants des municipalités. D'ailleurs, ce matin, à
la radio, sur le plan d'aménagement, je pense, qui était
préparé par le ministère des Affaires municipales, on nous
disait que ce plan avait été reçu avec passablement de
froideur de la part des municipalités de la région de
Québec, sauf deux, Charlesbourg, et j'oublie l'autre, et même
quelques-unes se permettaient de dire: Si les municipalités ont de
l'autonomie, pourquoi faut-il était-ce à l'état de
directive ou de conseil? Le ministre pourrait répondre. Je n'assurerais
pas que ce soit l'un ou l'autre encore que le ministère des
Affaires municipales nous dise comment agir? Le processus qui se passe
maintenant à l'égard des commissions scolaires, en étant
optimiste, je vous donne cinq ans et le même processus s'enclenchera
d'une façon de plus en plus serrée à l'égard des
municipalités.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, puisqu'on vient
d'évoquer un soi-disant plan d'aménagement pré-
paré par le ministère des Affaires municipales, nouvelle que je
n'ai pas entendue à la radio d'ailleurs, étant occupé
à travailler à la préparation de cette commission, je
tiens immédiatement à dire à la députée de
L'Acadie que je ne lui en tiens pas rigueur, parce que, quand même, elle
est une spécialiste, je pense, de l'éducation. Mais je voudrais
lui dire publiquement, parce qu'elle a souvent évoqué l'auditoire
qui est devant nous, que le ministère des Affaires municipales ne
prépare aucun plan d'aménagement, aucun schéma
d'aménagement pour aucune municipalité du Québec, ni
aucune communauté urbaine.
Ce que le ministère des Affaires municipales a fait...
Mme Lavoie-Roux: Oui, je suis contente que vous...
M. Tardif: ... dans le cas de la région de Québec,
comme il l'a fait dans le cas de la région de Montréal, c'est un
constat des tendances d'urbanisation depuis dix ans. Le ministère des
Affaires municipales a fait le relevé, d'une part, des nouvelles
constructions dans les villes à la périphérie de la
région de Québec et, d'autre part, de l'exode des populations du
noyau urbain central...
Mme Lavoie-Roux: Oui, on parlait de densité...
M. Tardif: ... vers la banlieue et il a fait ce portrait. J'ai
remis ce document aux élus de la région de Québec en
disant: Voici ce qui s'est passé depuis dix ans dans votre
région, messieurs. C'est un service à la communauté. Je
vous le rends. Puisse ce document vous aider dans la confection de votre propre
schéma pour l'avenir. C'est tout à fait le genre de services que
mon ministère doit rendre à la population locale, mais ce n'est
pas du tout un schéma fait en lieu et place des autorités
locales.
Deuxièmement, lorsque la revue Municipalité Québec
annonce aux municipalités que le guide de présentation des
budgets pour l'année 1980 est en préparation et va leur
être distribué, il s'agit d'un guide ou d'un mode de
présentation du budget, c'est-à-dire que comme le
ministère doit, de par sa loi, déposer à
l'Assemblée nationale des rapports annuels qui doivent être
comparables, il est normal que l'on retrouve sous les postes
sécurité publique, police, incendie, éclairage des rues,
cour municipale, et que sais-je, les mêmes postes budgétaires pour
comparer les mêmes choses. Ce n'est donc pas une façon d'indiquer
aux municipalités, contrairement à ce que la
députée de L'Acadie laisse entendre...
Mme Lavoie-Roux: J'ai parlé d'un guide!
M. Tardif: ... une façon de dépenser leur argent,
mais une façon de présenter leurs états financiers, de
même que leurs budgets pour les rendre comparables.
Troisièmement, je voudrais quand même dire ceci. On a
entendu beaucoup de choses ici. Je
pense que personne n'a minimisé le rôle des commissaires
d'écoles et des commissions scolaires. C'est peut-être de bonne
guerre de la part de l'Opposition de faire des procès d'intention au
gouvernement. Personne n'a dit qu'ils étaient des gens irresponsables.
C'est l'Opposition qui a utilisé ce langage. Je pense même au
député de Marguerite-Bourgeoys qui a parlé de crime
organisé, qui a trouvé le moyen de parler de crime
organisé, qui a trouvé le moyen de parler d'entremetteurs. Je ne
sais pas si c'est son passé comme procureur général qui
déteint sur ses fonctions actuelles. Ce qu'il faut vraiment, puisqu'on a
dit que... Les commissions scolaires sont là. Il y a des gens dans la
salle qui nous entendent et il y a aussi des gens du monde municipal.
J'aimerais attirer l'attention, ici, à la fois du député
de Saint-Hyacinthe qui est conseiller municipal, par surcroît je
ne pousserai pas la méchanceté jusqu'à lui dire que dans
son cas, c'est presque du masochisme, c'est presque du "scabisme" pour
dire que les municipalités, effectivement, ont besoin de cette
réforme. La municipalité de La Salle, qui est dans le
comté de Marguerite-Bourgeoys, si je ne m'abuse, devrait recevoir de
cette réforme $4 millions, alors que celle de Saint-Hyacinthe
obtiendrait une enveloppe de $1 700 000. Je voudrais que ces gens qui sont
là, et qui ont présenté honnêtement, jusqu'à
un certain point, avec une exagération qui venait à fatiguer les
oreilles, le point de vue des commissions scolaires, sachent également
qu'ils vivent dans un territoire qui est un territoire urbanisé et que
ces municipalités qui sont sur leur territoire, attendent cette loi. Je
pense qu'ils seront en très mauvaise position pour circuler dans le
paysage si jamais, par suite de manoeuvres politiques ou d'inconscience, ils en
venaient à bloquer l'adoption de la loi. Je veux que ceci soit clair.
C'est vrai pour les municipalités du comté de
Marguerite-Bourgeoys; c'est vrai également pour la ville de
Montréal à qui cette réforme procure des revenus
additionnels de l'ordre de $60 millions. C'est vrai aussi pour la
municipalité de Saint-Hyacinthe. C'est vrai pour l'ensemble des
municipalités du Québec.
M. le Président, je pense qu'on fait ici tout un plat,
finalement, pour quoi? Finalement, même pas pour quelques dollars de
plus, pour parodier un film à la Sergio Leone. Même si certains
trémolos qu'on a entendus dans la voix du député de
Marguerite-Bourgeoys nous placent presque en plein western, je dis tout
simplement, quant à la loi qui est devant nous présentement, que
même le président de la Fédération des commissions
scolaires a convenu que, sur le plan des dépenses dites
normalisées, c'était véritablement un rôle de
perception qu'était celui des commissaires d'écoles, et non pas
un rôle décisionnel d'attribution de ces fonds. (16 h 30)
Je dis que dans la marge de manoeuvre, à l'heure actuelle, sur
247 commissions scolaires, de mémoire, s'il y en a une cinquantaine qui
excèdent ce plafond de 6%, il en reste quand même 190 ou à
peu près qui sont en bas de ce montant, de sorte que c'est totalement
faux et exagéré de prétendre que l'adoption de cette loi
aura un effet contraignant à l'égard, je dirais, de quatre
commissions scolaires sur cinq et, en ce qui concerne les autres, il y a cette
possibilité de dépasser le plafond en question, mais alors
là sur approbation des contribuables. Il me semble, M. le
Président, que ceci peut être dit sans arrogance, sans
méchanceté de part et d'autre. C'est vrai que le gouvernement,
dans ce dossier... Je rappellerai encore aux gens de l'Opposition que c'est,
à cet égard, leur propre parti, alors qu'ils étaient au
gouvernement, que les décisions, que les virages ont été
pris en ces matières, que ces choses ont été dites et
répétées et que, finalement, les commissions scolaires,
dans ce dossier, se voient accorder, je pense, une marge de manoeuvre qui vise
à leur permettre d'assumer ces dépenses supplémentaires et
leur permet même d'aller au-delà, moyennant une procédure
qui est un véritable frein et non pas un frein illusoire.
Pour ces raisons, M. le Président, je pense qu'on a fait le tour
de la question. L'Opposition a défendu sa position. Elle l'a fait en
long et en large. Je pense que tout a été dit sur la question et
je vous demanderais d'appeler aux voix cet amendement.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je n'avais pas le Petit
Robert ou le Petit Larousse tantôt. M. le ministre a employé un
grand mot. Je ne sais pas si c'était une insulte. Je ne m'en souviens
plus. ... une insulte ou un compliment, je vais lire la galée.
Mme Lavoie-Roux: Le "scabé", ça doit être
"scab", ça.
M. Tardif: Oui, la loi antiscabs. M. Cordeau: De toute
façon...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ce que j'ai pensé.
M. Cordeau: Bon! J'étais pour regarder dans les
galées pour savoir si c'était une insulte ou un compliment...
M. Lalonde: Cela n'existe même pas. Mme Lavoie-Roux:
Un nouvel animal.
M. Cordeau: ... afin de protester en temps et lieu. M. le
Président, quant à moi, je crois que l'Opposition tantôt,
nous n'avons pas à être blâmés pour avoir
défendu des principes auxquels nous croyons et que nous voulons
défendre. Je pense que ça, c'est l'esprit essentiel de ce
Parlement.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
M. Cordeau: Si un jour l'Opposition ne peut plus s'exprimer, on
ne sera plus dans un Parlement démocratique, mais on sera en dictature.
C'est ça qu'on ne veut pas!
M. Lalonde: M. le Président...
M. Cordeau: II y a une autre chose, M. le Président...
M. Lalonde: Excusez-moi, je pensais que vous aviez
terminé.
M. Cordeau: S'il vous plaît! Maintenant, c'est mon point de
vue sur... Si je me suis exprimé, c'est parce que je l'ai fait
démocratiquement. Je n'ai pas l'habitude d'être un ultra-violent.
Mais, par contre, moi, c'était sur la question du
référendum. Cela a été fait unilatéralement
et je crois que si vous donniez aux commissions scolaires les mêmes
modalités... C'est bien sûr que le ministre ne bougera pas; il l'a
dit tantôt en trois mots. Il a dit: Mon lit est fait et j'y dors. Mais,
par contre, je respecte son opinion; je ne la partage pas. Il devrait se
réveiller un peu plus vite, parce que tantôt, ça va
peut-être aller assez mal, et si c'est de cette façon que le
gouvernement veut traiter les organismes après le
référendum, moi, je ne marche pas!
Mme Lavoie-Roux: Vous avez raison de le dire!
M. Lalonde: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez raison de le dire!
M. Cordeau: Parce que là, on est rendu qu'on dicte, qu'on
impose et ça commence... Moi, à mon point de vue, il y a un point
d'interrogation, et on ne veut absolument rien! On ne veut pas bouger. Le
ministre de l'Education, aujourd'hui ministre que je respecte
énormément me fait penser au ministre de l'Agriculture et
de l'Alimentation lorsqu'il étudie des lois. I! ne change pas une
virgule. Il ne change rien, de peur que ce soit compliqué pour amender
le reste de la loi. Mais, que voulez-vous! Je pense que le ministre des
Affaires municipales est beaucoup plus large d'esprit, est beaucoup plus
coopératif avec l'Opposition et on s'est entendu sur beaucoup de sujets.
Peut-être que j'ai employé tantôt des mots un peu violents,
mais ce n'est pas mon habitude. Mais, réellement, sur ce
côté-là, c'est un point presque capital dans le projet de
loi actuellement.
Qu'il y ait un référendum, nous vous le concédons,
ce sont les modalités d'application, c'est tout. Les 100 personnes qui
vont aller signer et qui vont exprimer leur opinion dans une commission
scolaire, ce sont les citoyens qui habitent dans une rue dans une ville.
Imaginez-vous, c'est un minimum! Ils sont très larges, j'en aurais mis
un peu plus, mais l'amendement c'est 100 personnes.
Mme Lavoie-Roux: Modestes.
M. Cordeau: II me semble que c'est le moins qu'on puisse faire.
De toute façon c'est mon opinion.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Le ministre des Affaires municipales a terminé
son intervention en disant que la question, on en avait fait le tour,
c'était son dernier mot. Je regrette que le ministre n'ait pas
profité de son intervention pour discuter de l'amendement. Il nous a
prêté des intentions, il nous a fait même un certain nombre
de menaces, un peu de chantage, à savoir qu'on ne pourrait même
pas circuler librement dans nos municipalités si jamais la loi
n'était pas adoptée à temps. M. le Président, il
n'a pas dit pourquoi un minimum de 100personnes est tout à fait
inacceptable dans ce cas-ci, et je le regrette.
En ce qui concerne le chantage, on ne se laissera pas bousculer par le
gouvernement. C'est le gouvernement qui a choisi d'inscrire dans cette loi de
la réforme municipale des dispositions qui touchent les commissions
scolaires, dispositions qui auraient fort bien pu se retrouver dans le projet
de loi 71 qu'une autre commission parlementaire étudie en
parallèle. On va se retrouver ce soir, d'ailleurs, à
l'étude article par article du projet de loi 71. Le gouvernement a fait
son lit et le ministre des Affaires municipales, qui a convenu de le faire de
cette façon-là, doit maintenant, après avoir fait son lit,
s'y endormir. Je regrette, mais ce n'est pas parce que l'entêtement du
ministre de l'Education nous empêche de faire un peu de progrès
sur ces articles-là que nous allons nous retirer et dire à M. le
ministre des Affaires municipales: Prenez votre loi.
J'ai demandé à l'Assemblée nationale de scinder le
projet; c'était justement pour ne pas arriver à cette
situation-là. Vous auriez pu facilement continuer votre loi 57 sans
connaître les problèmes que l'on a actuellement en ce qui concerne
le monde scolaire. Le ministre dit qu'on a fait tout un plat avec ces questions
que nous avons soulevées. Encore là, nous ne faisons qu'exprimer
ici des opinions que nous partageons avec beaucoup de conviction, mais des
opinions qui sont exprimées par beaucoup d'autres.
Est-ce que c'est faire tout un plat que de tenter de sauver la
démocratie scolaire? Est-ce que c'est faire tout un plat que de
s'opposer à l'étatisation de l'éducation? Le ministre des
Finances, il y a quelques semaines, lorsque nous avons reçu la
Fédération des commissions scolaires, a signé le
certificat de décès des commissions scolaires. A toutes fins
utiles, il a dit que les commissions scolaires, au fond, sont
décédées depuis longtemps. Eh bien, je vous dis et le
ministre de l'Education devrait en être conscient, que le refus
du dernier amendement que nous avons pour protéger la
dernière petite brèche qui existe actuellement en ce qui concerne
l'exercice de la démocratie scolaire, ce refus de cet amendement est le
dernier clou sur le cercueil de la démocratie scolaire. C'est
l'illustration de ce que le ministre ne veut même pas admettre en public,
mais de son intention d'étatiser littéralement et globalement
l'éducation au Québec. Nous nous opposons à ça. Si
le résultat c'est que cette loi-là n'est pas adoptée aussi
rapidement que les municipalités en ont exprimé le désir,
ou le ministre des Affaires municipales, c'est au ministre des Affaires
municipales à s'en prendre à lui-même ou à son
gouvernement.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement remercier le ministre des
Affaires municipales pour les deux précisions qu'il a apportées
quant aux documents qui ont été préparés par son
ministère pour être mis à la disposition des
municipalités. Il reste néanmoins que ce matin des
municipalités de la région de Québec ont exprimé
des appréhensions quant à une intervention possible du
gouvernement dans ce qu'elles considéraient être de leur
compétence. Je pense que c'est simplement l'avenir qui nous le dira. Je
demeure convaincue qu'à moyen et à long terme, quand les
municipalités ne pourront plus, à même l'impôt
foncier, prélever les montants dont elles ont besoin, elles pourront
fort bien se retrouver dans une position analogue à celle des
commissions scolaires. Je voudrais également c'est mon dernier
mot, M. le Président faire remarquer, comme le disait mon
collègue de Marguerite-Bourgeoys, qu'il y a des gens qui sont ici
présents. C'est le ministre des Affaires municipales qui pilote ce
projet important de la loi 57, et même s'il ne répond pas à
nos questions, les évite et souvent discute de nos motions en
bifurquant, enfin c'est une tactique que probablement d'autres ont
utilisée avant lui dans ce gouvernement ou dans d'autres gouvernements,
il reste que son attitude m'apparaît quand même, en dépit de
tout cela, beaucoup plus positive et surtout tellement moins arrogante que
celle du ministre de l'Education.
Le Président (M. Boucher): Merci, Mme la
députée de L'Acadie.
Alors, nous mettons aux voix la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys, à savoir que l'article 338 soit modifié en
ajoutant, à la dernière ligne du premier alinéa du
paragraphe 354.1, après "électeur", les mots "à la demande
de 100 d'entre eux."
M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François?
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Terrebonne?
M. Fallu: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sauvé?
M. Morin (Sauvé): Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Crémazie?
M. Tardif: Contre, M. le Président. M. Cordeau:
Pardon!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe. Excusez-moi.
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Boucher): La motion est
rejetée.
M. Lalonde: Vous voyez, on a même failli vous
bâillonner.
Mme Lavoie-Roux: Défendez la démocratie.
Le Président (M. Boucher): Contre: 6
Pour: 3.
Je m'excuse, M. le député de Saint-Hyacinthe, j'avais
oublié votre nom. Est-ce qu'on est prêt à adopter le
paragraphe 354.1 tel qu'amendé?
Une Voix: Adopté.
M. Lalonde: L'appel des noms, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Vous voulez un vote sur
l'article 354.1?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Boucher): Alors, je mets aux voix...
M. Lalonde: Le premier alinéa.
Le Président (M. Boucher): ... le premier alinéa de
l'article 338, paragraphe 354.1. M. le député d'Iberville?
M. Beauséjour: Pour.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François?
M. Rancourt: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Terrebonne?
M. Fallu: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier?
M. Mercier: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sauvé?
M. Morin (Sauvé): Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Crémazie?
M. Tardif: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Le paragraphe 354.1 est
adopté tel qu'amendé. Pour: 6
Contre: 3.
Au paragraphe 354.2, il y a un amendement de déposé. M. le
ministre de l'Education. (16 h 45)
M. Morin (Sauvé): Effectivement, M. le Président,
je l'ai déjà porté à la connaissance de cette
commission, je pense que nous en avons tous le texte sous les yeux. Est-il
nécessaire que je le relise?
Le Président (M. Boucher): Pour les fins du journal des
Débats, peut-être.
M. Morin (Sauvé): Fort bien. Le second paragraphe de
l'article 338 se lirait donc comme suit: "L'article 354.2 de la Loi sur
l'instruction publique édicté par l'article 338 du projet de loi
no 57 est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne,
des mots "des dépenses admissibles" par les mots "total des
dépenses d'opération admissibles."
Comme j'ai déjà donné toutes les explications
nécessaires, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de les
répéter.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant, M. le Président. Est-ce que
le ministre pourrait quand même nous énumérer très
brièvement les éléments qu'il a exclus hier soir du budget
d'opération?
M. Morin (Sauvé): Volontiers, M. le Président,
quoique je l'aie déjà indiqué à quelques reprises,
si cela peut être utile à la commission. Il s'agit de
l'éducation des adultes, du transport scolaire, de la politique de
distribution du lait, si chère au député de L'Acadie, des
cafétérias et des résidences d'étudiants.
Mme Lavoie-Roux: ... par règlement, j'imagine? Cela
pourrait être modifié d'une année à l'autre? Ce
n'est pas dans la loi.
M. Morin (Sauvé): Vous voulez dire l'exclusion?
Mme Lavoie-Roux: L'exclusion.
M. Morin (Sauvé): Cela dépend. S'il s'agit, par
exemple, du transport scolaire, je pense qu'effectivement il y a de la
législation et des règlements qui portent sur la question. On ne
peut pas en dire autant de la politique de distribution du lait qui repose, je
pense, sur un règlement du ministère de l'Agriculture, mais
après concertation avec le ministère de l'Education.
Nous avons été très heureux de cette politique du
lait émanant du ministère de l'Agriculture. Vous savez
l'enthousiasme avec lequel cette politique a été reçue
dans toutes les commissions scolaires. Pour ce qui est des
cafétérias et des résidences d'étudiants, il
s'agit, je pense, plutôt de normes budgétaires, de règles
budgétaires établies par le Conseil du trésor à la
demande ou, en tout cas, en consultation avec le ministère de
l'Education.
Donc, tout dépend de l'objet dont on parle.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, dans le cas des
cafétérias je suis d'accord que, pour ce qui relève d'un
autre ministère, ça semble être une règle assez
simple quand le budget vient en totalité d'un autre ministère,
que ce soit par règlement ou par disposition de la loi. Dans le cas des
cafétérias où une obligation, indirecte du moins, est
faite compte tenu de l'éloignement de plus en plus grand des enfants et
d'un nombre de plus en plus
grand d'enfants qui doivent voyager suite à la fermeture
d'écoles, est-ce que c'est quelque chose de particulier aux
systèmes de cafétérias? Souvent, les commissions scolaires
n'ont pas le choix d'en avoir ou de ne pas en avoir.
M. Morin (Sauvé): Comme vous le savez, M. le
Président, le ministère de l'Education a d'abord et avant tout
une mission éducative. Donc, jusqu'ici, cela a été la
position du gouvernement antérieur aussi bien que la nôtre. Le
ministère de l'Education ne s'est pas financièrement
engagé dans la question des cafétérias, parce que les
coûts peuvent être considérables. Il y en a, bien sûr,
des cafétérias, mais elles doivent être
autofinancées. Il y a une exception et encore est-elle nuancée et
en voie de décroissance, c'est celle de l'île de Montréal
qui a, comme vous le savez, une politique alimentaire.
Mais il semble que le conseil, peu à peu, veuille se retirer de
ce champ d'activités.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je comprends que le
gouvernement puisse décider qu'il financera en partie ou pas du tout ou
totalement, un système de cafétéria. Je pense que c'est
une liberté que le gouvernement peut utiliser si tel est son bon
plaisir. Je ne pense pas uniquement par plaisir, mais disons de ressources
financières. Ce que je m'explique mal, c'est que je ne crois pas qu'il y
ait d'écoles qui aient une cafétéria pour le plaisir
d'avoir une cafétéria. Elles ont des cafétérias
pour répondre à des besoins des enfants qui fréquentent
les écoles, dû à l'éloignement.
Même si le gouvernement ne se dit pas prêt et je ne
l'accuse de rien à financer ces cafétérias ou
à financer l'alimentation vous avez fait la différence
entre l'éducation et l'alimentation il reste que c'est devenu,
dans ces écoles, une dépense d'opération obligatoire pour
permettre aux enfants de pouvoir s'éduquer. C'est dans ce sens-là
que je comprends mal que les dépenses encourues pour fins de services de
cafétérias ne soient pas calculées dans les
dépenses totales d'opération nette des commissions scolaires.
M. Morin (Sauvé): Pour ce qui est des
cafétérias elles-mêmes, les équipements, les locaux,
les dépenses qui en découlent sont assumées par les
commissions scolaires. Nous ne faisons pas payer aux enfants ou à leurs
parents, sauf par le truchement des taxes, bien sûr, les
équipements en question. Mais une fois installée aux frais de la
commission scolaire, la cafétéria doit être autosuffisante
financièrement.
Bien sûr, on peut souhaiter que l'Etat s'occupe également
de cela, mais les frais sont considérables. Je voudrais bien
connaître le point de vue du député de L'Acadie sur ce
point. Est-ce que le député est favorable à la
gratuité de la nourriture pour les enfants dans les écoles?
Est-ce que c'est cela qu'elle veut dire?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que j'ai pris
beaucoup de précautions pour dire que je ne croyais pas que toute la
latitude voulue était laissée au gouvernement, quel qu'il soit,
dans ce domaine. Je pense que j'ai pris les précautions, ou du moins,
j'ai cru le faire.
M. Morin (Sauvé): Cela restait un peu ambigu.
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez l'interpréter comme cela,
je ne m'objecterai pas. Je suis heureuse de la distinction qu'il fait entre les
deux. Cela précise des choses. Mais du point de vue du personnel que la
cafétéria peut nécessiter, que le fonctionnement de la
cafétéria peut nécessiter, est-ce que cette
partie-là et ce ne sont pas les aliments, c'est le personnel
est couverte dans les dépenses ou les règles
budgétaires?
M. Morin (Sauvé): Quant au personnel des
cafétérias, la situation varie énormément d'une
commission scolaire à l'autre. Il n'est pas interdit à une
commission scolaire de financer une partie du personnel, voire tout le
personnel. Elle peut le faire. Il n'y a aucune espèce d'interdiction
émanant du ministère de l'Education. Mais, cependant, on observe
que la plupart des commissions scolaires, étant donné qu'elles
consacrent déjà beaucoup d'argent à leurs fonctions
pédagogiques, ne sont pas en mesure de payer entièrement, ni
même quelquefois, partiellement, pour les personnels de
cafétérias. La situation est donc variable. Dans certains coins
du Québec, l'autofinancement doit inclure les personnels. Ailleurs,
c'est encore le cas, mais partiellement seulement. Voilà la
situation.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que toutes les
commissions scolaires ont adhéré au programme de la distribution
du lait dans les écoles sous leur juridiction, dans tout le
Québec?
M. Morin (Sauvé): Oui, je m'excuse, M. le
député, on me signalait une expérience dont j'avais
entendu parler, mais malheureusement trop vaguement, qui a cours à la
commission scolaire de Warwick où la commission scolaire à mis
à la disposition des parents et des enfants des installations, et
celles-ci sont utilisées, si j'ai bien compris, par les parents et les
enfants de façon à réduire les coûts. C'est une
façon fort astucieuse de rendre service de façon
économique aux enfants. Je pense que c'est un exemple qui pourrait
être imité ailleurs. Voilà encore une situation. Elles sont
très diverses. Il y a encore une solution, madame.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends le raisonnement de toute
façon.
M. Morin (Sauvé): Je veux quand même simplement,
très brièvement, compléter ma réponse, li y a des
commissions scolaires qui, pour
utiliser le vieux mot français, afferment les
cafétérias à des entreprises de l'extérieur aussi.
A ce moment-là, l'entreprise qui vient utiliser les locaux mis à
sa disposition par la commission scolaire doit cependant s'autofinancer
entièrement et même quelquefois s'arranger pour faire quelques
profits là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Ce que je réalise, c'est que ce ne serait
pas exclu éventuellement, si jamais le gouvernement prenait à sa
charge une partie de ces frais-là. A ce moment-là, ils
deviendraient calculés dans le budget d'opération global. C'est
un sujet qui devrait être discuté à l'étude des
crédits, si on veut faire pression ou en discuter avec le
gouvernement.
M. Morin (Sauvé): Oui, ce serait l'endroit... Mme
Lavoie-Roux: D'accord.
M. Morin (Sauvé): ... mais je ne voudrais pas donner trop
d'encouragement au député de L'Acadie parce que, si nous avions
de l'argent de reste au ministère de l'Education, il y a bien d'autres
priorités que celle-là, surtout dans le domaine
pédagogique. J'ai eu l'occasion de le dire hier, les besoins sont
infinis dans le domaine pédagogique.
Je sais que le député me dira avec raison qu'il ne faut
pas seulement nourrir l'esprit, qu'il faut nourrir les corps, mais...
Mme Lavoie-Roux: Je n'avais pas l'intention de vous dire cela, M.
le ministre.
M. Morin (Sauvé): Non, mais enfin, ce serait de bonne
guerre de le faire observer. Néanmoins, les coûts sont tels que le
gouvernement a toujours hésité et le
précédent comme celui-ci à s'aventurer dans des
dépenses de cet ordre.
M. Cordeau: M. le Président, tantôt, j'ai
posé une question au ministre et je crois que c'était à
côté. Vous avez continué...
M. Morin (Sauvé): Excusez-moi, M. le député.
Voulez-vous me la poser à nouveau?
M. Cordeau: Excusez-moi. Oui, simplement. Est-ce que toutes les
commissions scolaires ont adhéré au programme de la distribution
du lait dans les écoles?
M. Morin (Sauvé): Cela s'est fait graduellement. Au
début, il y a eu peut-être une cinquantaine de commissions
scolaires.
M. Cordeau: Mais actuellement?
M. Morin (Sauvé): L'année suivante, il y en a eu
une centaine. Actuellement, toutes les commissions scolaires qui le veulent ont
accès à ce programme. D'ailleurs, je ne pense pas qu'il y en ait
beaucoup qui fassent exception, même si autrefois les libéraux
s'étaient beaucoup opposés à ce que le lait soit
distribué dans les écoles. Le Dr Goldbloom en particulier a fait
une lutte épique contre cette distribution de lait, mais le milieu,
à bon escient...
M. Cordeau: A coopéré?
M. Morin (Sauvé): ... a coopéré et c'est
maintenant, bien qu'on ne force pas les enfants à en boire s'ils n'en
veulent pas, une mesure qui est éminemment sociale et qui a pour effet
d'amener les enfants à se soucier de leur nutrition et à ne plus
boire toutes ces saloperies qu'on trouve dans les machines distributrices.
Le député de Terrebonne, mon adjoint parlementaire, me
fait observer que c'est le ministère de l'Education qui a assumé
tous les frais relatifs à la "frigorification".
M. Cordeau: Mais est-ce vrai que tous les
réfrigérateurs ont été achetés au même
endroit?
M. Morin (Sauvé): Je ne pense pas, M. le Président.
Je crois que c'est une erreur de la part du député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est une question que je posais. M. Morin
(Sauvé): Je pourrais certainement...
M. Cordeau: Non, on n'ira pas dans les détails, ce n'est
pas dans le projet de loi.
M. Morin (Sauvé): On me signale que, de toute
façon, aucune entreprise n'aurait pu fournir à brève
échéance la quantité d'appareils...
M. Cordeau: ... réfrigérants.
M. Morin (Sauvé): ... nécessaires pour assurer la
réfrigération. Je m'excuse du "frigorification" de tout à
l'heure.
M. Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, lorsque vous avez
demandé le vote sur le premier alinéa de l'article 351.1, j'avais
compris qu'il s'agissait du premier alinéa et non pas de tout le
paragraphe 1 de l'article 354. (17 heures)
De toute façon, il y a une entente qui a été faite
au tout début des travaux de cette commission, alors que j'y assistais,
à savoir qu'on peut revenir à un article qui a été
adopté. J'avais un amendement à proposer au quatrième
alinéa de l'article 354.1.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, une petite question de
règlement, parce que j'ai l'impression que ce qui a été
appelé tantôt, c'est le premier alinéa de l'article 338 qui
est composé de l'article 354.1 globalement, qui a été
voté et adopté.
M. Lalonde: On pourra vérifier la transcription. J'ai bien
fait attention de demander au président d'appeler le vote sur le premier
alinéa de l'article de 354.1. Maintenant, si on veut faire de la
"procédurite", on peut aller jusqu'au bout du monde.
Le Président (M. Boucher): Dans mon esprit...
M. Lalonde: Je fais appel au ministre qui lui-même a
participé à une entente au tout début des travaux de la
commission j'étais là à ce moment à
savoir qu'on pourrait revenir de toute façon à un article
déjà adopté si jamais on avait des amendements à
suggérer.
M. Tardif: Oui, pour un député qui est pris dans
une autre commission ou retenu en Chambre, qui ne pouvait pas être
présent ici lors des débats entourant un article, j'ai convenu,
en effet, dès le début des travaux de cette commission, de
permettre à ce député retenu ailleurs, pour quelque raison
que ce soit, de revenir en arrière. Dans ce cas, on conviendra que ce
n'était pas le cas du député de Marguerite-Bourgeoys qui
était très présent...
M. Lalonde: Le ministre ajoute un peu à l'entente qui
avait été faite. J'étais présent à ce
moment. D'ailleurs, vous l'avez fait combien de fois, revenir à des
articles qui avaient déjà été adoptés alors
que vous avez été présent tout le temps. De toute
façon, je pourrais faire une motion formelle, mais je vais expliquer la
raison pour laquelle je veux proposer ceci. Le dernier alinéa de
l'article 354.1 dit que l'article qui limite la taxe à 6%, qui limite
l'excédent de 6% à un référendum ne s'applique pas
dans le cas d'une taxe spéciale imposée en vertu des articles 45
et 220. On a vu ces articles hier. On n'a pas besoin d'y revenir. J'aimerais
ajouter, dans le but d'aider le ministre de l'Education... On sait que le
ministre de l'Education propose des amendements à la Loi sur
l'instruction publique en vertu d'un projet de loi 71, en vue de mettre sur
pied dans chaque école un projet éducatif. C'est un projet qui se
veut le fruit de la réflexion et de l'action locales, de l'initiative
locale. On sait très bien que si ce projet éducatif devait
être financé strictement, seulement, exclusivement à
même les subventions de M. le ministre, l'initiative en serait d'autant
éteinte. Dans le but de conserver un caractère réellement
de milieu qui se veut le projet de loi 71, j'aimerais exclure de ce plafond, de
ce carcan les dépenses relatives à un projet éducatif.
J'aimerais aussi en exclure les dépenses découlant de
l'application de l'article 480 du projet de loi 71, de la Loi sur l'instruction
publique mais qu'on retrouve dans le projet de loi 71, ainsi que les
dépenses résultant de l'intervention en milieu
défavorisé, comme on le sait, qui sont financées, en bonne
partie, par ce qu'on appelle le non-admissible. Je me demande si le ministre,
avant que je fasse un amendement formel, pourrait nous dire s'il est favorable
à ce que ces initiatives locales soient réellement
financées par les initiatives fiscales locales et ne soient pas
brimées par les articles 354.1 et suivants, à moins qu'il prenne
un engagement formel que tous les projets éducatifs acceptés par
les écoles, formellement, à la suite du travail du Conseil
d'orientation, etc. soient financés par le gouvernement sans
question.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, un instant,
pour clarifier les choses. Avant de revenir sur l'article 354.1, on
était à l'amendement de l'article 354.2. Il faudrait quand
même disposer de cet amendement pour avoir au moins la possibilité
d'appeler de nouveau l'article 354.1.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lalonde: C'est correct, d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est correct,... 354.2.
M. Lalonde: ... d'accord avec ça?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à 354.2 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Tardif: 354.2, adopté.
Le Président (M. Boucher): Alors, 354.2, adopté tel
qu'amendé.
M. Morin (Sauvé): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Pour revenir à 354.1,
s'il y a consentement...
M. Morin (Sauvé): Est-ce que le consentement est requis,
M. le Président?
M. Tardif: Je pense qu'on a entendu l'exposé.
M. Lalonde: II n'est pas requis, le président le sait fort
bien.
M. Morin (Sauvé): Le consentement est requis, M. le
Président?
Le Président (M. Boucher): Disons que...
M. Lalonde: Vous aimeriez beaucoup le donner, j'en suis
sûr.
Le Président (M. Boucher): II y a eu un consentement
tacite. On a entendu le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Morin (Sauvé): Non, M. le Président. Nous avons
écouté le député, parce que vous avez eu
l'amabilité de le laisser parler. C'était d'ailleurs son
droit, mais ça ne signifie pas du tout que nous soyons d'accord qu'en
bonne procédure on puisse rouvrir un article qui a déjà
été adopté. Je vais cependant répondre au
député.
Les dépenses afférentes aux projets éducatifs, si
tant est qu'il en est, parce que tout projet éducatif n'entraîne
pas nécessairement des dépenses, devront faire partie des revenus
ordinaires de la commission scolaire, des subventions qu'elle tire du
gouvernement ou encore de la marge de manoeuvre qui lui est laissée
grâce aux 6% de l'impôt foncier scolaire qui lui sont
laissés à discrétion.
Si, par hasard, un projet éducatif j'ai peine à
imaginer un projet éducatif qui pourrait être si coûteux que
cela, puisque la plupart ne comportent aucun frais, aucune dépense
si, par hasard, une commission scolaire devait aller au-delà de
la marge considérable que lui laissent les 6%, elle devrait faire appel
aux électeurs et procéder par voie de
référendum.
M. Lalonde: Alors, le ministre n'est pas prêt à
donner une chance à son projet éducatif dans le projet de loi no
71 en l'excluant du plafond de cet article 354.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, encore une fois,
le projet éducatif ne comporte pas nécessairement de frais. Je ne
sais pas si le député a bien compris la notion de projet
éducatif. Elle n'est pas liée à des dépenses.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... je suis en partie d'accord avec le ministre
de l'Education, et je pense qu'on devrait tendre là-dessus, je
pense que pour une fois cet après-midi on va peut-être être
d'accord à ce que les projets éducatifs puissent se
développer à l'intérieur des normes prévues pour le
fonctionnement d'une école. Je suis d'accord avec ça, mais il
reste qu'il y a des projets éducatifs qui vont nécessiter des
fonds supplémentaires. Je n'en nommerai que deux, qui sont quand
même parmi je n'en nommerai que deux, je pourrais vous en nommer
bien davantage les initiatives plus formalisées de projets
éducatifs. Je nommerai, par exemple, l'école Jonathan, à
la commission scolaire Sainte-Croix, qui requiert certainement des sommes
j'oublie exactement les montants en deçà des normes
régulières. Vous avez l'école mi-temps musique, mi-temps
pédagogique de la CECM, qui requiert des professeurs
supplémentaires et jusqu'à présent je n'ai jamais entendu
de désaveu à l'égard de l'une ou l'autre.
Je regarde dans le cas des projets éducatifs des milieux
défavorisés de l'île de Montréal et, je ne dirais
pas la totalité, parce qu'on pourrait toujours me revenir avec des
données plus préci- ses, mais je dirais que dans la
quasi-totalité de ces projets éducatifs qui ont été
vraiment pensés et réfléchis par les écoles
elles-mêmes, il y a des frais supplémentaires qui sont
encourus.
D'ailleurs, est-ce que je m'abuse en disant que même ceux qui
existent en dehors de Montréal sont financés par le
ministère de l'Education à même ce qu'on appelle des
projets spéciaux, là où il en existe à
l'extérieur de Montréal pour les milieux
défavorisés, si bien que souvent un projet éducatif en
milieu défavorisé va exiger un personnel supplémentaire de
quelque ordre qu'il soit. Ce peut être en psycho-éducation, ce
peut être en personnel parapédagogique, à divers
titres.
Je pense que vous avez là des projets éducatifs qui,
compte tenu d'une clientèle aux besoins de laquelle on ne répond
pas par les normes ordinaires, il faut aller en dehors des normes
régulières. Par contre, je maintiens et je suis d'accord avec le
ministre, en tout cas c'est ma philosophie, que le principe de base, autant que
possible, doit être appliqué dans toutes les écoles. On ne
peut pas commencer à dépasser les normes dans toutes les
écoles, mais il reste des projets spéciaux, des clientèles
qui ont des besoins particuliers où il faudra songer vraiment à
aller au-delà des normes. Mais comme il s'agit d'un projet
éducatif que l'on dit vouloir s'intégrer vraiment dans tout le
processus éducatif, je pense que c'est difficile de penser que ceci ne
puisse pas être calculé au moins au budget d'opérations,
dans le budget d'opérations générales de la commission. Il
ne s'agit pas là de cafétérias, etc., il s'agit vraiment
d'une philosophie que le ministre veut mettre de l'avant.
M. Morin (Sauvé): II ne faut pas confondre projets
éducatifs et projets spéciaux. Dans le cas de l'école
Jonathan, par exemple, il s'agissait d'un projet expérimental qui fait
l'objet d'une évaluation d'ailleurs, actuellement, et il y a eu infusion
de fonds en provenance du ministère de l'Education à
côté de ceux qui ont pu venir d'autres organismes comme la CECM,
je pense.
Mme Lavoie-Roux: Sainte-Croix.
M. Morin (Sauvé): Pardon, la Commission scolaire
Sainte-Croix, vous avez raison. Donc, les deux choses sont tout à fait
distinctes. Quand on parle de projet éducatif, on ne parle pas de vaste
expérience comme celle-là qui doit faire l'objet d'un financement
particulier, on parle beaucoup plus modestement des orientations qui sont
données à une école par les enseignants, les parents et
les administrateurs. Donc, quelque chose de très modeste, tout à
fait au ras du sol, au ras du milieu et il n'y a pas de coût qui
s'ensuive.
Mme Lavoie-Roux: Mais dans le cas des milieux
défavorisés, est-ce que le ministre ne convient pas que souvent
et là, il ne s'agissait pas de projets vraiment très
"spécialisés" comme celui de Jonathan, et même
l'école mi-temps musique pédagogique, qui a une vocation
assez
particulière, mais je dirais que c'est dans l'ensemble des
projets éducatifs en milieu défavorisé, et la notion de
projets éducatifs est en fait partie des milieux
défavorisés, où les écoles ont essayé de se
donner un programme selon leurs besoins, mieux à l'image du milieu. On
va arrêter les descriptions. Je pense que dans ces cas-là, il ne
s'agit pas de projets pilotes à ce moment-là, il ne s'agit pas de
projets spéciaux.
M. Morin (Sauvé): II ne s'agit pas de projets pilotes,
mais il s'agit...
Mme Lavoie-Roux: Quand c'est 25% de la population scolaire.
M. Morin (Sauvé): Oui, mais il s'agit de projets
financés par le gouvernement pour la plus large part.
Mme Lavoie-Roux: Pas à Montréal, M. le
ministre.
M. Morin (Sauvé): A Montréal, c'est une situation
financière différente, le député a tout à
fait raison puisque la loi reconnaît au conseil scolaire la
responsabilité de...
Mme Lavoie-Roux: Mais il faudrait leur donner les mêmes
moyens que les autres.
M. Morin (Sauvé): ... s'occuper des milieux
défavorisés et je crois que le conseil scolaire a réussi
à l'intérieur des limites prévues par la loi actuellement,
à l'intérieur des 6%, à financer toutes ses
expériences et toutes les dépenses afférentes aux milieux
défavorisés. Il pourra continuer de le faire. Si jamais il
voulait se donner un vaste programme très coûteux, eh bien il ira
devant les électeurs. Je suis sûr qu'il pourra faire approuver la
chose si tant est que le programme est valable.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce sera ma dernière
question le ministre peut parler de projets spéciaux quand on
tentera de répondre d'une façon adéquate aux besoins de
25% de la population scolaire? Jusqu'à maintenant, cela a
été des projets spéciaux parce qu'on les a situés
un peu ici et là en province, mais je pense que si vraiment un jour on
veut dire qu'on répond vraiment aux besoins de ces milieux-là, on
ne pourra peut-être plus parler de projets spéciaux, mais
davantage de projets généralisés comme...
M. Morin (Sauvé): Oui. (17 h 15)
Mme Lavoie-Roux:.. il est dit dans le cas de l'île de
Montréal.
M. Morin (Sauvé): II y a deux façons de
répondre à ces problèmes spécifiques des milieux
qu'on appelle défavorisés. Il y a d'abord la
péréquation que le ministre des Finances a consentie en faveur
des commissions scolaires dont l'assiette fiscale est moins
considérable, moins favorisée que celle d'autres commissions
scolaires. Donc, la péréquation est une première solution.
Elle a été d'ailleurs voulue et à tout le moins
approuvée par le comité mixte Québec-commissions
scolaires. En second lieu, le gouvernement est à préparer une
politique générale destinée aux milieux
défavorisés et il devra insuffler lui-même plusieurs
millions de dollars dans cette vaste opération destinée à
favoriser ceux qui, sur le plan socio-économique, sont moins
favorisés que les autres.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'ai eu la réponse à la majorité
de mes questions, pas nécessairement la réponse satisfaisante,
mais étant donné qu'on a d'autres articles à
aborder...
Le Président (M. Boucher): Alors, est-ce qu'on est
prêt à passer à l'amendement de l'article 338,
troisièmement, où on ajoute 354.3? M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): Est-ce que nous avons adopté
l'article 354, paragraphe 2, M. le Président?
Le Président (M. Boucher): Oui, c'est adopté.
M. Morin (Sauvé): 338, pardon. Alors, nous passons
maintenant à l'article 338, paragraphe 3, qui se lit comme ceci. Je l'ai
déjà lu. Il n'y a peut-être pas de raison de faire perdre
son temps à la commission.
Le Président (M. Boucher): Alors, est-ce que cet
amendement serait adopté?
M. Lalonde: Pardon?
Le Président (M. Boucher): 354.3.
M. Lalonde: II semble, M. le Président, que cela se veut
être un accomodement pour éviter un référendum
annuel. Mais d'un autre côté, est-ce que réellement, sans
ce paragraphe on devrait tenir un référendum annuel, lorsqu'on
répéterait, par exemple, un excédent de 6%?
M. Morin (Sauvé): Non. Une fois que le
référendum a autorisé une commission scolaire à
dépasser les 6%, jusqu'à concurrence du montant du pourcentage
qu'elle aura indiqué dans la question posée aux contribuables, la
réponse de ceux-ci est valable pour trois ans.
M. Lalonde: Oui, avec votre amendement. M. Morin
(Sauvé): Oui.
M. Lalonde: Mais sans votre amendement, comment...
M. Morin (Sauvé): Sans l'amendement, c'était
annuellement.
M. Lalonde: Vous pensez que trois ans cela va suffire.
M. Morin (Sauvé): Oui, d'autant que de plus en plus nous
nous dirigeons vers ce qu'on pourrait appeler la planification triennale dans
les commissions scolaires. L'autonomie de gestion des commissions scolaires, la
plus grande transférabilité des montants entre les divers postes
du budget va nécessiter une certaine planification d'avance de la part
des commissions scolaires et de plus en plus on note que celles-ci ont tendance
à pratiquer ce qu'on pourrait appeler une planification triennale. C'est
la raison pour laquelle le gouvernement a accepté de rendre ce
référendum triennal dans ses effets.
M. Lalonde: M. le Président, déjà nous
l'avons rejeté, en ce qui nous concerne, nous avons voté contre
l'article 354.1. Il me semble qu'une fois la décision de la population
exprimée, on doive la respecter pour ce qu'elle est et non pas la
reprendre tous les ans de toute façon. Le fait pour le ministre de
réduire, non pas à une année, mais à trois ans,
conserve quand même le caractère qui m'apparaît très
antidémocratique de cette loi. Alors, l'article 354 est moins mauvais
peut-être que la situation qui serait maintenue sans cet article, mais il
nous semble que c'est encore là traiter les commissions scolaires comme
de simples directions générales du ministère, chose
d'ailleurs qui sans doute est un des souhaits les plus chers au gouvernement
actuel.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, une petite note
qui va intéresser aussi les membres de cette commission, le gouvernement
a été sensible au fait que le cycle électoral des
commissaires était de trois ans également. C'est la raison pour
laquelle nous avons retenu trois ans plutôt que deux ans ou plutôt
que quatre ans.
Mme Lavoie-Roux: Je trouve que c'est une disposition qui ne me
paraît pas nécessaire. Je pense que si, par
référendum, les citoyens ont consenti un cent de taxe de plus,
pour les fins scolaires, je ne vois pas pourquoi, après un an, deux ans
ou trois ans, on doive retourner en référendum pour faire
confirmer ce cent de taxe supplémentaire si les services qu'on a voulu
donner à ce moment-là par ce cent de taxe supplémentaire
existent encore.
Moi...
M. Morin (Sauvé): II se peut que la clientèle
scolaire ait diminué, il se peut que certains services ne soient plus
nécessaires, qu'on veuille en développer d'autres. A ce
moment-là, il est normal d'aller voir les contribuables.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si on les traitait d'une façon
responsable, je pense que ce serait à eux mêmes de prendre
l'initiative de diminuer la taxe scolaire. Ils ne sont pas obligés de
rester à 7%, supposons qu'ils sont rendus à 7%, ils pour- raient
tout simplement prendre l'initiative de faire la dépense, compte tenu du
fait que je disais que tout à l'heure...
M. Morin (Sauvé): Voulez-vous dire que, par requête,
on pourrait donner le droit aux citoyens de diminuer la taxe scolaire?
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Je veux dire que les...
M. Morin (Sauvé): Ce serait intéressant à
creuser, ce que vous me dites.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'était pas du tout mon intention, M.
le Président. Ce que je dis, c'est que les commissaires d'écoles
pourraient prendre l'initiative, comme on pense cette année que les
municipalités n'iront pas taxer, ne se serviront pas de tout le champ de
l'impôt foncier, parce qu'ils préféreront, on imagine, en
tout cas, c'est ce qu'on nous a dit, se garder une marge pour les années
à venir.
On pourrait penser la même chose, que les commissions scolaires,
n'utilisant pas les montants, les montants n'étant plus requis, seraient
fort heureuses de baisser la taxe scolaire. Cela s'est déjà vu
l'an passé, que des taxes soient abaissées.
M. Morin (Sauvé): II est à souhaiter que les
commissaires, dont c'est la responsabilité, le fassent lorsqu'ils ont la
possibilité de le faire.
Mme Lavoie-Roux: Vous dites: Pas plus de deux ans et retournez en
référendum.
M. Morin (Sauvé): Non, trois ans, pardon. Mme
Lavoie-Roux: Trois ans.
M. Morin (Sauvé): Oui, mais, attention, il s'agit
d'augmentations de la taxe.
M. Tardif: Cela pourrait même être baissé en
cours d'exercice.
M. Lalonde: Vous êtes sûr de ça? Vous
êtes très généreux. Vous laissez les commissaires
baisser les taxes...
M. Morin (Sauvé): Merci, M. le député.
M. Lalonde: ... sans les assujettir à un autre
référendum. Pensez-vous qu'ils vont se conduire comme de grands
garçons et vont baisser les taxes comme ça? Ils peuvent faire
ça.
M. Tardif: Le député de Marguerite-Bourgeoys est
moqueur.
M. Morin (Sauvé): C'est un petit malin!
Mme Lavoie-Roux: Cela veut dire, si je comprends bien, que, pour
la taxe, il faut qu'ils retournent en référendum?
M. Lalonde: Oui, oui.
Mme Lavoie-Roux: Je vote contre ça.
M. Lalonde: Certain, on vote contre ça.
Mme Lavoie-Roux: S'ils veulent maintenir leur taux de taxe, il
faut qu'ils retournent en référendum.
M. Lalonde: En fait, le référendum donne une
certaine majorité temporaire aux commissaires, ils redeviennent mineurs
et incapables tout de suite après. Alors, il faut, au bout de trois ans,
revenir au référendum.
M. Morin (Sauvé): Ce sont les citoyens qui sont rendus
majeurs par ce projet de loi, ce sont les contribuables qui doivent être
consultés, ce sont eux qui paient la note.
Mme Lavoie-Roux: Ils ont été consultés pour
l'augmentation de la taxe.
M. Morin (Sauvé): Ce sont les contribuables qui paient la
note, ce sont donc eux qui doivent avoir le dernier mot.
M. Lalonde: Comme dans les élections partielles.
Parfaitement raison.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 354.3 est
adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, nous
passons...
Le Président (M. Boucher): L'article 338...
M. Lalonde: Nous avons un amendement à l'article
334...
Le Président (M. Boucher): L'article 338 est adopté
tel qu'amendé.
M. Lalonde: Non...
Mme Lavoie-Roux: J'aurais un amendement.
M. Lalonde: M. le Président, voulez-vous écouter
les membres, s'il vous plaît, quand on demande...
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, on est à
l'article...
M. Lalonde: Article 338. Nous avons un amendement pour ajouter un
paragraphe à l'article 354, malheureusement, on est encore à
l'article 338.
Le Président (M. Boucher): L'article 354.3 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Sur division. M. Lalonde: Sur
division.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, compte tenu de l'heure,
je ferai ceci assez rapidement. L'article 338 du projet de loi no 57 est
modifié par l'addition, après l'article 354.3, de la Loi sur
l'instruction publique, du suivant: "Nonobstant l'article 354.1, les
commissions scolaires constituantes d'une commission régionale et
celles-ci peuvent s'entendre sur toute autre formule de partage de
l'évaluation du territoire de la commission régionale entre
celles-ci et ses constituantes." C'est dommage que le député de
Saint-Hyacinthe soit parti.
Très brièvement. Je pense que nous avons discuté
assez longuement hier du fait que la locale ne pouvait pas utiliser la partie
de l'impôt qui n'aurait pas été utilisée par la
régionale et vice versa. Je pense que le ministère de l'Education
est déjà au courant du champ d'imposition qui est laissé
libre, si on tient compte des données actuelles. Je vais donner
simplement un exemple. Dans le cas de la régionale de la Mauricie, ses
constituantes, Val-Mauricie, Grand'Mère et Haut-Saint-Maurice ne peuvent
pas utiliser les $0.20 que n'utilise pas la régionale.
Ce serait dans le sens de permettre et je l'ai expliqué
hier soir si, dans un territoire donné, on veut se donner un
projet spécial, ou qu'on veut mettre l'accent j'avais
donné comme exemple hier soir le cas des décrocheurs au
secondaire qu'à ce moment-là l'argent qui n'est pas
utilisé par la locale, puisse, après entente, être
utilisé par la régionale et vice versa.
J'aimerais simplement ajouter que, dans ces chiffres que j'ai obtenus,
si l'on tient compte de la part d'imposition qui n'est pas utilisée,
soit pas la régionale, soit par la locale, déjà, au point
de départ, c'est $16 millions, si l'on tient compte du taux des taxes
actuelles, c'est $16 millions qui pourraient être taxés et qui ne
le sont pas.
Je pense également que tout ce que ceci peut donner, c'est une
invitation, tant à la locale de prendre sa pleine part de taxation et
à la régionale de prendre sa pleine part de taxation, compte tenu
qu'on se taxe pour les clientèles respectives qu'on sert. Or, il
m'apparaîtrait beaucoup plus logique et beaucoup plus pédagogique
de pouvoir, à l'occasion et selon les besoins d'un territoire
donné, coordonner ces efforts en vue de répondre à des
besoins particuliers d'un territoire. C'est l'objectif de cet amendement. Je
pense qu'on en a parlé très longuement hier soir, à partir
d'une discussion amorcée par le député de
Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je serai
très bref, puisque nous avons déjà tenu ce débat
hier. J'ai longuement expliqué pourquoi ce qui nous est proposé
constituerait une incitation à taxer, et comme le gouvernement entend
protéger les contribuables, nous ne pouvons donner suite à ce
projet de modification.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, vous me permettrez
très honnêtement de mal saisir le raisonnement du ministre de
l'Education. Si vous ne permettez pas cet échange ou cette coordination,
est-ce que ceci ne sera pas une incitation à ce que la locale utilise
tout son pouvoir de taxation et également la régionale, et, dans
le fond, contrer des projets qui serait beaucoup plus opportuns pour l'ensemble
de la population?
M. Tardif: Je pense que l'exemple qu'a donné hier le
ministre de l'Education que finalement, chacune pouvait prélever dans
cette assiette, qui est unique il n'y en a qu'une seule qui est
celle constituée par les valeurs foncières dans le territoire,
puisque les territoires sont identiques ou se recoupent, il y a une seule
assiette, il y a un seul $0.25 là-dedans. Comment le partage-t-on? On le
partage au prorata des clientèles de chacun. Si le ratio des
clientèles est un quart, trois quarts ou un tiers, deux tiers, c'est
l'étendue...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, je comprends.
M. Tardif:... de la marge possible d'utilisation de chacune
d'elles, sans aller en référendum, évidemment, chacune
d'elles pouvant y aller et chacune d'elles pouvant franchir ce seuil. (17 h
30)
Mais, pour ce qui est de l'attribution de cette assiette qui est unique,
encore une fois, à partir de deux clientèles distinctes, chacune
puise dans cette assiette unique au prorata de sa population étudiante
et chacune a ce pouvoir d'exercer cette consultation et de franchir ce seuil
comme il est décrit à l'article 354.1. Autrement, on n'en sort
pas.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends les explications du ministre. Je
pense que cela, c'est clair. En tout cas, c'est ce qu'on a discuté hier
soir, mais cela me semble vraiment assez étrange qu'on ne veuille pas,
à l'intérieur d'un même territoire, planifier les besoins
d'une population. Je sais fort bien que, dans les commissions scolaires
intégrées, par exemple... Sur l'île de Montréal, sur
l'ensemble du territoire, ce sont des commissions scolaires
intégrées. Il peut arriver qu'une commission scolaire dise une
année: Nous autres, l'accent, on le met sur tel problème du
secondaire ou, une autre année, on le mettra sur
l'élémentaire. Mais là, ce qu'on semble consacrer d'une
certaine façon, c'est cette compartimentation entre
l'élémentaire et le secondaire. Je comprends ce que le ministre
dit: Elles pourront toujours faire le référendum et aller
chercher au-delà des $0.25 et elles pourront, au secondaire, faire la
même chose. Ce n'est pas cela le point. Le point, c'est que, si un niveau
ne se sent pas obligé d'aller chercher le maximum de son pouvoir de
taxation, après entente remarquez bien que j'ai dit après
entente il pourrait, à ce moment-là, renverser et utiliser
cette partie qui n'est pas... Au lieu d'aller eux-mêmes en
référendum pour chercher $0.25 de plus, ils pourraient, sans
référendum et avec l'accord du secondaire, de la
régionale, prendre là les $0.05 de plus. Je m'explique vraiment.
Ce n'est rien. Ce n'est pas un piège, M. le Président, je vous
assure.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je veux seulement souligner
un aspect de cette situation pratique. Si actuellement, il y a $16 millions de
valeur en taxes qui ne sont pas accessibles à l'un ou l'autre, suivant
de quel côté on se situe, sur un montant possible, on me dit de
$109 millions, est-ce que ce n'est pas à peu près 15% qui ne sont
pas occupés et qui ne sont pas "occupables"? 15% des 6% que l'on donne
de congé aux commissions scolaires, cela a pour effet de réduire
effectivement, dans les faits, les 6% à, à peu près 5%. Le
champ occupé ne sera plus de 6%, tel que semble vouloir le permettre le
projet de loi, mais, dans les faits, cela n'équivaudra qu'à 5%
des dépenses nettes. C'est là que... Si j'avais l'attention des
ministres...
M. Cordeau: Ils ont peut-être trouvé, en discutant,
la solution à notre interrogation.
M. Lalonde: Je tentais d'expliquer, M. le Président,
pendant que les ministres se consultaient que, si actuellement on calcule qu'il
y a $16 millions d'inoccupés sur une possibilité, nous dit-on, de
$109 millions, $110 millions...
Une Voix: $116 millions.
M. Lalonde: ... $116 millions, c'est à peu près
14%, un peu plus de 13%. Si vous enlevez ces 13% des 6%, qui sont le
congé accordé par la loi, le résultat réel,
concret, c'est qu'au fond, ce n'est pas un congé de 6% que l'on donne,
mais de près de 5%, un peu plus de 5%. L'effet véritable est
complet à l'intention du législateur, c'est-à-dire que les
6% puissent être occupés par une commission scolaire
différente ou commission régionale, à ce moment-là,
une entente permettrait de le faire et, sans entente, on forcerait, dans les
faits, des commissions scolaires à recourir au référendum
avant même que les 6% ne soient occupés, ce qui ne semble pas
être l'intention du législateur, du moins l'intention
déclarée.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je vais
peut-être donner des chiffres plus précis. A l'heure actuelle, la
surtaxe pour l'année courante, d'après les calculs
préliminaires, représente $106 millions. Les 6% que nous mettons
à la disposition des commissions scolaires représentent $116
millions. Nous avons donc une possibilité pour l'ensemble des
commissions scolaires, d'une dizaine de millions de plus que pour
l'année courante, l'an prochain. Nous pensons que c'est là une
marge de manoeuvre considérable et suffisante pour répondre
à toutes les éventualités.
M. Lalonde: Oui, mais cela ne répond pas à la
préoccupation de la députée de L'Acadie. La question
n'était pas à savoir s'il reste une marge de manoeuvre à
occuper. On l'imagine, on le soupçonne, puisque le ministre nous dit
qu'actuellement, il y a seulement 4,5% d'occupés, donc, il devrait y
avoir un certain nombre de millions. Il nous dit $10 millions. Je suis
prêt à le croire. Ce que la députée de L'Acadie
suggère, c'est qu'étant donné la compartimentation, la
répartition des champs entre le niveau régional et le niveau
local des commissions scolaires, il y aurait, d'après certains calculs,
l'équivalent de $16 millions actuellement qui ne pourraient pas
être occupés, d'après les populations. C'est un calcul que
je n'ai pas fait moi-même.
M. Morin (Sauvé): J'aimerais beaucoup qu'on m'en fasse la
démonstration, parce que je ne vois pas comment on a pu en venir
à de tels chiffres.
M. Lalonde: Si vous voulez suspendre la motion d'amendement de la
députée de L'Acadie, à ce moment, on pourra y revenir, et
vous démontrer noir sur blanc... De toute façon, le ministre
conçoit, j'espère, en faisant appel à ses anciennes
notions mathématiques, que s'il y a une compartimentation de l'assiette
et qu'un niveau n'occupe pas la sienne, l'autre niveau devra faire appel
à la population par référendum, sans que les 6%
généralement et globalement soient occupés. Est-ce qu'il
admet cela, au moins?
M. Morin (Sauvé): Les 6% pour l'ensemble, et non pas les
6% pour le niveau intéressé.
M. Lalonde: C'est cela. Les 6% pour l'ensemble. Pourquoi forcer
un niveau? Allez en référendum si les 6% pour l'ensemble ne sont
pas occupés. Pourquoi...
M. Morin (Sauvé): Pour la raison que j'ai
énumérée hier. C'est la deuxième fois que nous
tenons ce débat.
M. Lalonde: La réponse est simple. C'est pour conserver
à l'autre niveau sa liberté de l'occuper ou de ne pas l'occuper.
Pourquoi ne pas leur permettre de faire des ententes si elle ne veut pas
occuper cet autre niveau? C'est tout ce qu'on demande. On ne demande pas qu'un
niveau puisse aller envahir l'autre sans sa permission. On suggère
simplement que les commissions scolaires régionales et locales, sont
assez grandes filles pour prendre des décisions dans ce sens, et que la
loi le leur permette.
M. Morin (Sauvé): II y aurait là je l'ai
déjà dit hier et répété ce soir une
incitation à taxer à laquelle le gouvernement ne peut se montrer
favorable. Il faut protéger les contribuables.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je veux appuyer la motion qui a été
présentée par la députée de L'Acadie. D'ailleurs,
hier, lors d'une intervention, j'avais manifesté très ouvertement
mon appui à une semblable motion. On avait discuté avec le
ministre même. Je trouve que cette motion vient à son heure parce
que... M. le ministre, est-ce qu'il se peut qu'une commission scolaire puisse
imposer une taxe pour une période donnée, deux ans ou trois ans,
simplement pour une fin bien précise: Aller chercher un certain montant
d'argent?
M. Morin (Sauvé): En général, la commission
scolaire qui va aller en référendum va être obligée
de s'expliquer devant les électeurs contribuables. Elle va donc
généralement se donner un plan d'action pour les trois
années qui viennent. Elle va définir ses objectifs et elle va
présenter un projet, à ne pas confondre avec le projet
éducatif...
M. Cordeau: Oui.
M. Morin (Sauvé):... de recettes et de dépenses
pour les années qui viennent, à supposer qu'elles veuillent se
prévaloir des trois ans que nous venons de mettre à sa
disposition par l'amendement que nous avons apporté à nos projets
initiaux. Donc, les électeurs vont avoir à répondre oui ou
non à quelque chose de concret. Bien sûr, une commission scolaire
ne sera pas obligée de s'expliquer, mais si elle veut gagner son
référendum, en général, elle va le faire. Elle va
dire aux citoyens: Voici ce que je veux faire avec votre argent. Si,
effectivement, c'est un objectif valable et si les contribuables ont
été sensibilisés à la chose, ils vont approuver le
dépassement au-delà des 6%.
M. Cordeau: Pour continuer, pourquoi ne pas permettre à
une commission scolaire qu'elle s'entende avec la commission scolaire
régionale, advenant le cas où la commission scolaire
régionale, qui aurait droit à 8 1/3%, d'après l'exemple
que vous nous avez donné hier, je crois, si je me souviens bien, la
commission scolaire régionale ayant un pouvoir de taxation de 8 1/3% et
la commission scolaire 16 2/3%. Si la commission scolaire est rendue à
16 2/3% et la régionale n'est rendue qu'à 5%, il reste encore une
marge de 3 1/2% à la régionale. Si la commission scolaire, pour
une fin bien précise, s'entend avec la régionale pour trois ans
afin d'aller chercher $0.01 ou $0.02 de plus, ça ne dépassera pas
le maximum de $0.25 et c'est dans ces cas-là qu'il y aurait
peut-être possibilité d'entente. Autrement, il va falloir que,
pour un besoin bien précis, la commission scolaire aille en
référendum, absorbe, bien sûr, le coût du
référendum, et ça va revenir exactement à la
même chose, tandis qu'il pourrait y avoir une entente de trois ans et
chaque commission scolaire garderait ses juridictions ou son pouvoir de
taxation.
M. Morin (Sauvé): M. le député, la
volonté du gouvernement, c'est que chaque niveau ait sa
propre assiette fiscale au prorata de sa clientèle. Nous pensons
que procéder autrement, ce serait créer une confusion
considérable et ce serait inciter à taxer. Or, nous ne pensons
pas que cela soit souhaitable. C'est la raison pour laquelle nous n'acceptons
pas de mettre ça dans la loi.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: ... je pense qu'on aura tous été
témoins de l'obstination ou de l'entêtement du gouvernement. Je
pense que cette motion est tout à fait raisonnable et, pour moi, elle
allait dans le sens des grands discours que le ministre de l'Education nous
tient quant à la possibilité des milieux locaux de définir
leurs besoins, de coordonner leurs efforts. Mais non, il ne faut surtout pas!
On leur donne un droit de taxation de 6%, mais mettons toutes les choses, les
difficultés possibles en place pour qu'ils ne l'utilisent pas. C'est
surtout ça qui est important. Mais la question de la qualité
scolaire, la question de la coordination des services et des programmes, la
nécessité de répondre aux besoins des milieux, ça,
c'est dans les discours, mais ce n'est pas dans la réalité.
M. le Président, je n'ai rien d'autre à ajouter, sauf que
ceci est une confirmation nouvelle de l'entêtement et je me demande
vraiment même si s'asseoir ici à une commission
parlementaire...
M. Cordeau: ...
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Cordeau: ... entêtement?
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que vous diriez, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: J'aime mieux ne pas parler.
Mme Lavoie-Roux: Vous aimez mieux ne pas parler. En tout cas, je
n'ai rien d'autre à ajouter, M. le Président, je pense que tout
le monde est témoin...
Le Président (M. Boucher): ... à voter sur la
proposition d'amendement de la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Les gestes ne correspondent pas aux grands
principes constamment évoqués par le ministre de l'Education.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on est prêt
à voter sur l'amendement du député de L'Acadie?
M. Morin (Sauvé): Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sauvé.
M. Morin (Sauvé): Contre.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est rejeté
à cinq contre trois.
M. Lalonde: Ah, c'est chaud!
Le Président (M. Boucher): L'article 338 est
adopté...
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Boucher): ... tel qu'amendé, sur
division. J'appelle l'article 339.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Il y a un
amendement à l'article 339, M. le ministre.
M. Morin (Sauvé):A l'article 339, un instant, voulez-vous?
M. le Président, c'est un amendement de pure forme puisqu'il y avait une
erreur dans l'accord du participe passé. Le mot "modifié" qui
doit être au masculin et non pas au féminin, puisque c'est
l'article qui est modifié et non pas la loi.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 339
est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 340.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle
l'article 341.
M. Lalonde: Adopté.
M. Morin (Sauvé): Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle
l'article 342.
M. Morin (Sauvé): Nous avons un amendement.
Le Président (M. Boucher): Non, c'est à l'article
342a.
M. Morin (Sauvé): C'est exact.
Le Président (M. Boucher): Alors on va d'abord adopter
l'article 342.
M. Lalonde: Les articles 363 et 364 on les abroge.
Le Président (M. Boucher): L'article 342 est
adopté. M. le ministre, vous proposez un amendement à l'article
342a.
M. Morin (Sauvé): Oui, j'imagine qu'il a
déjà été distribué aux membres de la
commission. Cette modification se lirait comme ceci: Le projet de loi no 57 est
modifié par l'insertion après l'article 342 du suivant: "342a.
L'article 366 de ladite loi est modifié par l'addition à la fin
de l'alinéa suivant: je donne lecture de l'alinéa "Le
conseil local peut retenir un montant à titre de frais de perception des
taxes scolaires selon entente avec les commissaires ou les syndics
d'écoles, ou à défaut d'entente, selon le règlement
du gouvernement adopté en vertu de la Loi sur la fiscalité
municipale et modifiant certaines dispositions législatives".
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, j'ai un texte
qui mentionne "le règlement du ministre des Affaires municipales"...
M. Morin (Sauvé): Oui, mais ce n'est pas exact, c'est un
règlement du gouvernement.
Le Président (M. Boucher): Vous remplacez ça par...
du gouvernement.
M. Cordeau: Voulez-vous relire cet article, parce qu'à un
moment donné, j'ai...
Mme Lavoie-Roux: On n'en a pas eu copie de cet amendement. Est-ce
qu'on peut l'avoir?
Le Président (M. Boucher): Ils ont été
distribués.
Mme Lavoie-Roux: J'ai la série de ceux qui ont
été distribués et il n'est pas dedans. Amoins que ce soit
en dessous. Je l'ai, mais je ne l'ai pas dedans.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a
possibilité d'obtenir des copies, s'il vous plaît?
M. Cordeau: Est-ce que vous en avez des copies corrigées
parce qu'il y a eu des amendements à la mienne.
Le Président (M. Boucher): Dans le texte, on a
remplacé les mots "du ministre des Affaires municipales" par le mot
"gouvernement". Est-ce que cet article 342e est adopté?
M. Lalonde: Oui, cela va.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Morin (Sauvé): Voulez-vous appeler l'article 343?
Le Président (M. Boucher): Article 343.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser à 342. Quel était le contenu des articles 363 et
364 qui sont abrogés en résumé?
M. Morin (Sauvé): C'étaient des articles qui
portaient sur des cotisations provisoires. Ce n'est plus nécessaire et
l'article 342 abolit, en somme, le pouvoir d'imposition d'une taxe scolaire
provisoire en attendant l'approbation du budget.
Le Président (M. Boucher): Alors, c'est adopté.
343?
Une Voix: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Boucher): Adopté. 344? M. Morin
(Sauvé): Adopté également. Le Président (M.
Boucher): Adopté. 345?
M. Lalonde: Un instant. C'est un nouvel article 393. Est-ce que
le ministre pourrait nous expliquer le changement qu'il veut apporter à
l'article 393 actuel?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, si vous voulez reprendre votre question.
M. Lalonde: J'ai posé une question au ministre, mais il a
l'air occupé ailleurs.
M. Morin (Sauvé): Je m'excuse, M. le Président,
nous étions en conversation au sujet d'un autre article. Le
député voudrait-il répéter sa question?
M. Lalonde: Je voudrais savoir quels sont les changements et pour
quelle raison il apporte des changements à l'article 393 actuel.
M. Morin (Sauvé): C'est de concordance avec l'article que
nous venons d'adopter il y a un instant qui est l'article 344 qui abrogeait
l'article 392. Forcément, l'article 393 doit être remplacé
si l'on veut qu'il y ait concordance.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer les
concordances?
M. Morin (Sauvé): Oui. Si vous lisez l'article 393 que
nous proposons, que vous le comparez à l'ancien, vous verrez qu'on y dit
que les immeubles que des institutions ou corporations religieuses de
charité ou d'éducation possèdent pour en retirer des
revenus, sont cotisés par les commissaires ou les syndics selon qu'elles
appartiennent à la majorité ou à la minorité
religieuse au profit exclusif de telles majorités ou minorités ou
suivant les déclarations faites par elles à cette fin. Dans
l'ancien article...
M. Lalonde: On référait à l'article 392.
M. Morin (Sauvé): ... on se référait
à l'article 392 et on ne spécifiait pas qu'il s'agissait de
corporations religieuses, de charité ou d'éducation.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce qu'une maison reconnue maison privée,
qui est achetée par une communauté religieuse, pour loger des
religieuses, est sous le même régime, c'est-à-dire qu'elle
est exemptée? Non?
M. Morin (Sauvé): Je pense qu'on aura la réponse
à cette question plus loin, M. le Président, mais il faudrait
qu'il n'y ait pas de but lucratif.
M. Cordeau: Non. Une maison qui appartient à un
particulier, dans un secteur résidentiel, qui est achetée par une
communauté religieuse, pour loger des religieuses qui enseignent, bien
sûr, qui gagnent des salaires.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, je pense que le
député devrait se référer à l'article 197.
Est-ce que cette propriété servirait à l'enseignement?
M. Cordeau: Non, comme résidence.
M. Morin (Sauvé): Dans ce cas-là, elles ne seraient
pas exemptées.
Le Président (M. Boucher): Adopté, l'article
345?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Article 346. Est-ce qu'on
adopte chacun des articles...
M. Lalonde: Naturellement.
Le Président (M. Boucher): ... 396, 397, 398, etc? Article
396.
M. Morin (Sauvé): L'article 396 est adopté, M. le
Président?
M. Lalonde: Un instant.
M. Morin (Sauvé): Nous en discutons.
M. Lalonde: Un instant, si le ministre pouvait apporter un peu
d'attention aux délibérations, il verrait qu'on aborde à
peine l'article 396 et nous sommes tout ouïe, nous attendons les
explications du ministre.
M. Morin (Sauvé): En attendant, M. le Président, je
pense que le ministre des Affaires municipales voudrait revenir
brièvement sur un article que nous avons adopté il y a un
instant. Il voudrait faire enlever un membre de phrase.
M. Lalonde: Est-ce que ça demande notre consentement, M.
le Président?
Mme Lavoie-Roux: Le ministre des Affaires municipales a
été généreux à cet égard, alors on
peut lui accorder.
M. Lalonde: II nous a donné son consentement. Il
hésitait un peu, mais il...
Mme Lavoie-Roux: II l'a donné, il l'a donné.
M. Tardif:A l'article 342a qui vient d'être adopté,
où on a proposé un amendement voulant que les règlements
concernant la perception des taxes scolaires si on a des ententes avec
les commissaires et les syndics d'école ou à défaut
d'entente selon le règlement, je pense qu'il a été
marqué...
Une Voix: Du gouvernement.
M. Tardif: Du gouvernement.
Le Président (M. Boucher): Adopté en vertu de la
Loi sur la fiscalité municipale et modifiant certaines dispositions
législatives.
M. Tardif: M. le Président, ce que je propose c'est que ce
soit en vertu du règlement... "à défaut d'entente, par
règlement du gouvernement." Si bien que ce seraient les
règlements du gouvernement faits sous l'empire de la Loi de
l'instruction publique et non pas sous l'empire de cette loi-ci, pour la simple
raison que cet amendement, à ce stade-ci, amène une série
de papillons antérieurs. Et comme je sais que l'Opposition a horreur des
papillons, ceci éviterait...
Mme Lavoie-Roux: Les papillons de nuit surtout.
M. Lavoie: Ce n'est pas des papillons que nous avons, c'est une
nuée de mannes, comme à l'île-des-Soeurs, au printemps.
M. Lalonde: C'est mieux des mannes que des pannes.
Le Président (M. Boucher): Si j'ai bien compris, M. le
ministre, pour reprendre votre amendement, il s'agirait d'ajouter, après
les mots "entente"...
M. Tardif: "Et à défaut d'entente, par
règlements du gouvernement."
M. Lalonde: Est-ce que le ministre il s'en rend compte
sûrement accepte que ce soient des règlements dont
l'initiative appartient au ministre de l'Education?
M. Tardif: M. le Président, je n'ai aucune espèce
d'objection. Je pense que le gouvernement peut statuer sur ces questions. Et
que ce soit sous l'empire de la présente loi ou de la Loi de
l'instruction publique, il n'y a aucun problème. J'indique
immédiatement à l'Opposition que, par souci de concordance,
lorsque nous reprendrons l'article 252, il faudra modifier ou abroger le
paragraphe huitièmement, justement prescrire les modalités
applicables à. D'accord?
M. Lalonde: Oui. Mais le ministre sait que ces règlements
vont, en quelque sorte, forcer les municipalités à accepter des
frais de perception. Ce sont les municipalités qui vont être
frappées plutôt que les commissions scolaires.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Marguerite-Bourgeoys serait mieux de relire la Loi de l'instruction publique
telle qu'elle est écrite présentement. Cette loi dit qu'une
commission scolaire peut demander à une municipalité de percevoir
et lorsqu'elle le demande, la municipalité doit percevoir. C'est dans la
loi.
M. Lalonde: Oui, mais l'amendement qui nous est proposé
c'est que les frais de perception sont suivant une entente. S'il n'y a pas
d'entente, c'est le règlement du ministre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lalonde: Pourquoi pas le ministre des Affaires municipales,
étant donné que celui qui va payer la note, c'est la
municipalité? S'il a confiance au ministre de l'Education, l'erreur est
humaine...
M. Tardif: J'ai tout à fait confiance, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: Vous faites bien de l'affirmer
officiellement.
M. Tardif: Tout à fait confiance, M. le
Président.
M. Cordeau: C'est un acte de foi.
M. Lavoie: De toute façon, il est déjà sous
votre...
M. Lalonde: C'est vrai, vous l'avez déjà
passablement contrôlé.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est vrai.
Le Président (M. Boucher): L'amendement apporté par
le ministre des Affaires municipales à l'article 342a est-il
adopté?
M. Lalonde: Comme un bon papillon, vous l'avez sous votre
oeil.
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Lequel amendement?
M. Tardif: Celui à l'article 342a.
Le Président (M. Boucher): On vient d'amender un nouvel
article. C'est du droit nouveau. Je reviens à l'article 346.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, nous abordons
donc l'article 346, qui introduit dans la Loi sur l'instruction publique toute
une série d'articles portant sur le référendum,
c'est-à-dire les articles 396 à 399.
Le Président (M. Boucher): J'informe les membres de la
commission qu'il est 18 heures. Désirez-vous revenir à 20
heures?
Mme Lavoie-Roux: En revenant, on reprendra à 20
heures.
M. Morin (Sauvé): Mais, ce soir, M. le Président,
comme vous le savez, la commission parlementaire de l'éducation se
réunit à la salle 81-A, je crois...
M. Lalonde: J'espère.
M. Morin (Sauvé): ... pour procéder à
l'étude du projet de loi no 71.
Mme Lavoie-Roux: Mais on aborde à peine le
référendum.
M. Morin (Sauvé): Nous pourrons revenir sur la question
une autre fois.
M. Lalonde: On peut suspendre.
M. Morin (Sauvé): Mais je pense, M. le Président,
que le député de Laval, qui est le représentant de
l'Opposition officielle à cette commission, est suffisamment
compétent pour aborder ces questions.
M. Lalonde: Je suis parfaitement d'accord.
M. Lavoie: Ces questions, écoutez, on n'est pas encore
arrivé à votre...
Mme Lavoie-Roux: Au référendum.
M. Lavoie:... fameux référendum encore. Est-ce
qu'on peut dire qu'on est compétent?
M. Morin (Sauvé): Nous y sommes.
M. Lavoie: Mais sur le référendum qui doit se tenir
au printemps? (18 heures)
M. Lalonde: Oui.
M. Morin (Sauvé): Cela, c'est une autre affaire. C'est une
affaire infiniment plus importante. Il y a va de l'avenir national.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que c'est comme cela que ce sera
présenté?
M. Cordeau: Dans celui-là, on va faire changer cela pour
"pour ou contre" au lieu de "oui et non".
Le Président (M. Boucher): La commission... M. Lavoie:
A la reprise des travaux, ce soir...
M. Cordeau: C'est toujours identifié à des choses
"oui et non".
M. Lavoie: Je m'adresse au ministre des Affaires municipales,
étant donné, je crois, que le ministre de l'Education...
M. Lalonde: Démissionne.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait longtemps.
M. Lavoie: ... abandonne.
M. Lalonde: Cela fait longtemps que c'est fait.
M. Tardif: Soyez gentils...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez été tellement...
M. Lalonde: On n'est pas masochistes à ce
point-là.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre a l'intention, une fois que
nous aurons vidé la question du référendum, de continuer
parce que vous comprenez que l'étude du projet de loi est assez
complexe où nous avions suspendu auparavant? Je crois que c'est
à l'article 391.
M. Tardif: M. le Président, je suggère que nous
allions de l'article 346, celui où nous sommes rendus
présentement, jusqu'à l'article 364...
M. Lavoie: L'article 366, je crois.
M. Tardif: Enfin, l'article 365, peu importe.
M. Lavoie: L'article 366 qui a été
adopté.
M. Tardif: Donc, pour fermer ce vide, et après cela,
reprendre où nous avions laissé et filer sur les questions que
nous avions.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Boucher): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 h 2
Reprise de la séance à 20 h 26
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Avant de reprendre, il s'agirait peut-être de faire quelques
petites corrections concernant les membres. M. Caron (Verdun), remplace Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie); M. Lavoie (Laval) remplace M. Gratton (Gatineau).
Les intervenants: M. Ciaccia (Mont-Royal) et M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
M. Guay: ... vous me réintégrez comme...
Le Président (M. Boucher): M. Guay (Taschereau) remplace
M. Fallu (Terrebonne). Vous remplacez M. Fallu parce que c'est lui qu'on avait
nommé au début. Alors, M. Guay (Taschereau) remplace M. Fallu
(Terrebonne).
M. Guay: Ce qui fait qu'au bout du compte, je me remplace
moi-même.
Le Président (M. Boucher): M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplace M. Morin...
M. Lavoie: Qui est le rapporteur?
Le Président (M. Boucher): Le rapporteur a
été nommé au début, je pense. Je n'étais pas
président. C'est M. Ouellette? Ah bon!
Référendum
A la suspension, nous en étions à l'article 346. Il y a un
amendement...
M. Caron: Le rapporteur n'y est pas... qu'il fasse son rapport
à l'Assemblée.
Le Président (M. Boucher): II y a un amendement à
399. Vous l'avez?
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais, avant qu'on commence les travaux de la commission, distribuer ou
faire distribuer les deux rapports d'étude du comité mixte
Québec-commissions scolaires que le ministre de l'Education, mon
collègue, avait déclaré qu'il allait distribuer ce jour.
Alors, c'est chose faite, M. le Président. Si on veut en faire la
distribution aux membres de la commission.
M. Lavoie: Y a-t-il des copies?
M. Tardif: Oui, elles s'en viennent. (20 h 30)
M. le Président, vous avez appelé l'article 346, si je ne
m'abuse.
Le Président (M. Boucher): C'est ça.
M. Tardif: II y a un papillon à l'article 346 qui dit que
l'article 399 de la Loi sur l'instruction publique remplacé par
l'article 346 du projet de loi no 57 est remplacé par le suivant: "399.
Les bulletins de vote portent les inscriptions suivantes: Approuvez-vous
l'imposition d'une cotisation au taux de X cents par $100 sur un pourcentage...
Donc, doit se substituer là le pourcentage de l'évaluation
uniformisée des biens imposables qui constitue l'assiette de la
commission scolaire ou de la commission scolaire régionale, de
l'évaluation uniformisée des biens imposables de..." suit le nom
de la municipalité scolaire.
C'est une reformulation, strictement. Ça ne changera rien quant
au fond.
M. Lavoie: Voulez-vous me donner un exemple. A l'article 399, les
deux derniers paragraphes sautent, un et deux, dans le texte original?
M. Tardif: Absolument pas. Ceci reste là, M. le
Président. En fait, c'est tout l'article 399 qui est remplacé et
les notes que l'on voit au bas du papillon font partie de l'article comme tel,
c'est-à-dire que sur le bulletin il doit y avoir une note mentionnant
que ce taux correspond: 1. à un taux de X cents par $100 de la pleine
évaluation uniformisée de ses biens imposables et,
deuxièmement, à Y% des dépenses nettes de suit le
nom de la commission scolaire ou de la commission scolaire régionale
pour l'année scolaire et inscrire ici l'année
scolaire.
M. Lavoie: Voulez-vous me donner un exemple pratique? Mettez-moi
des chiffres au lieu des X et des Y et de la parenthèse, pour voir si
cela va être bien compréhensible pour le contribuable.
M. Tardif: Dans le cas qui nous intéresse ici, la question
pourrait être: Approuvez-vous l'imposition d'une cotisation de, par
exemple, $0.30 par $100 d'évaluation sur...
M. Lavoie: Vous ne l'avez pas mis ici. M. Tardif:
Pardon?
M. Lavoie: C'est par $100. Je ne sais pas si vous devriez mettre
"d'évaluation"; cela a été oublié.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, c'est la
parenthèse qu'on y voit; elle n'apparaît pas normalement.
M. Lavoie: D'accord.
M. Tardif: Et cela suit: de l'évaluation
uniformisée. D'accord? Donc, je reviens. Approuvez-vous l'imposition
d'une cotisation de $0.30 par $100 sur l'évaluation uniformisée
des biens imposables de la commission scolaire de je ne sais pas moi
Jérôme-Leroyer...
M. Lavoie: Vous n'avez pas dit le pourcentage. Vous ne l'avez pas
remplacé par un cas pratique.
M. Tardif: Oui, j'ai dit $0.30 dans ce cas-là. M.
Lavoie: $0.30 par $100 sur...
M. Tardif: Sur... Alors, suit le pourcentage de
l'évaluation uniformisée des biens imposables qui constituent
l'assiette de la commission scolaire ou de la commission scolaire
régionale.
Dans ce cas-là, M. le Président, ou dans un cas
hypothétique, nous pourrions avoir une commission scolaire où sur
30 000 élèves, dont 10 000 fréquentant la commission
scolaire locale et 20 000 la commission scolaire régionale, ce serait un
ratio de 33%, un tiers de l'évaluation uniformisée des biens
imposables. A ce moment-là, ce taux correspond à un taux de, par
exemple, si c'est le ratio un tiers et ce qu'on veut réclamer, c'est
$0.30, ce taux correspond, la note dirait au bas: à un taux de $0.10 par
$100 de la pleine évaluation uniformisée de ces biens imposables.
Suivrait le pourcentage que ça représente des dépenses
scolaires nettes.
M. Lavoie: Vous n'avez pas trouvé de moyen plus facile
à comprendre que ça?
M. Tardif: II me semble que c'est le plus simple, M. le
Président. J'ai pris l'exemple avec des chiffres qui se calculent
rapidement. Donc, l'imposition d'une cotisation, si c'est $0.30 par $100
d'évaluation et qu'effectivement le pourcentage de la commission
scolaire locale, à supposer que c'est une commission scolaire locale qui
fait la consultation et qu'elle a un tiers des élèves et la
commission régionale deux tiers, à ce moment-là, c'est un
taux de $0.30, mais sur le tiers de l'assiette. Ce taux correspond à un
taux de X cents par $100 d'évaluation de la pleine
évaluation.
Il me semble que...
M. Lavoie: Si c'est une commission scolaire locale, mais il n'y a
pas de pourcentage.
M. Tardif: Oui, oui, tout à fait.
M. Lavoie: C'est la même chose. Si c'est local...
M. Tardif: Oui, M. le Président, c'est au prorata de la
population scolaire de chacune des deux commissions. Imaginons que sur un
même territoire il y ait deux commissions scolaires, une locale et une
régionale, que la locale ait 10 000 élèves et que la
régionale en ait 20 000, donc pour un grand total de 30 000
élèves, la locale a droit à 10% de cette assiette et la
commission scolaire régionale, aux deux tiers, au prorata de la
population desservie.
M. Lavoie: Vous pouvez procéder, vous pouvez
appeler...
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
M. Lavoie: Sur division. J'espère que votre question
référendaire qui sera annoncée demain sera plus claire que
cela, moins compliquée pour les contribuables.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
M. Ciaccia: M. le Président, une telle formule, c'est
assez pour faire dire non à tout le monde; j'espère que votre
question, c'est la même chose que cela.
Le Président (M. Boucher): L'article 346 est-il
adopté?
M. Lavoie: Tous ces articles sont adoptés sur division.
Vous pouvez le prendre, l'article 346, sur division.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on l'adopte en bloc
sur division?
M. Lavoie: Oui. Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 346 est adopté
sur division. L'article 347.
M. Tardif: M. le Président, ceci abroge les dispositions
qui régissent les procédures qui doivent être prises
lorsqu'une commission scolaire ne paie pas une condamnation rendue contre elle,
notamment l'imposition ou la perception d'une taxe par le shérif
à la place de la commission scolaire, c'est désuet.
Le Président (M. Boucher): L'article 346 est-il
adopté?
M. Tardif: Cet article vise à préciser, M. le
Président, quel est le territoire d'une commission scolaire
régionale.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
349.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. A l'article 350,
il y a un amendement.
M. Tardif: Oui, M. le Président. L'article 442 de la Loi
sur l'instruction publique, et remplacé par l'article 350 du projet de
loi no 57, est remplacé par le suivant: "442. Une commission scolaire
membre d'une commission régionale doit percevoir ou faire parcevoir,
conformément à l'article 366, la taxe de la commission
régionale. Lorqu'une commission scolaire fait percevoir la taxe de la
commission régionale, l'article 367 s'applique au lieu du premier
alinéa de l'article 443."
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
L'article 350 est adopté, tel qu'amendé. L'article 351.
M. Tardif: Article de concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 352.
M. Tardif: Article 352.
Le Président (M. Boucher): II y a un amendement.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. L'article 462 de
la Loi sur l'instruction publique modifié par l'article 352 du projet de
loi no 57 est modifié par l'insertion dans la huitième ligne du
paragraphe 2, après le point virgule et avant les guillemets du mot
"ou". C'est tout simplement une erreur de transcription.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
Article 352, adopté, tel qu'amendé. Article 353.
M. Tardif: Concordance, M. le Président. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article
353a.
M. Tardif: Le projet de loi no 57 est modifié par
l'insertion, après l'article 353, du suivant: "353a L'article 504 de
ladite loi est modifié par le remplacement du quatrième
alinéa par le suivant:
"Le conseil étudie et approuve les budgets des commissions
scolaires et les soumet au ministre. Il impose le taux des taxes requises pour
payer les dépenses auxquelles il n'est pas autrement pourvu par les
subventions gouvernementales et autres revenus en vue de la réalisation
de ses objets et de ceux des commissions scolaires, autrefois le produit de
telles taxes et les subventions gouvernementales applicables aux commissions
scolaires et au conseil."
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 353a, adopté.
Article 354.
M. Tardif: Ce sont des amendements de concordance, M. le
Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 355.
M. Tardif: Concordance, M. le Président. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 356. Il
y a un amendement.
M. Tardif: L'article 357 de la Loi sur l'instruction publique
remplacé par l'article 356 du projet de loi 67 est modifié: 1)
Par l'insertion dans la troisième ligne du premier alinéa,
après le mot "imposable", les mots "calculé à partir des
rôles d'évaluation en vigueur aux fins municipales"; 2) par
l'addition à la fin de l'alinéa suivant: Aux fins de l'imposition
de la taxe sur le territoire de la municipalité scolaire de Lakeshore,
les articles 39, 391, 396 et 394 s'appliquent au conseil scolaire de
l'île de Montréal. D'ailleurs, les amendements ont
été demandés par le conseil scolaire de l'île de
Montréal et la Fédération des conseils scolaires de
Lakeshore.
(20 h 45)
M. Lavoie: Pouvez-vous nous donner les explications, M. le
ministre?
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Tardif: Le problème qui a été
souligné, d'ailleurs, par le président de la
Fédération des commissions scolaires, dans son mémoire,
c'est que le territoire couvert par la commission scolaire Harwood est
situé à l'extérieur du territoire de l'île de
Montréal, mais fait partie du conseil scolaire de l'île, de sorte
que son territoire, pour des fins d'imposition, doit être
spécifié distinctement de celui du territoire du conseil scolaire
de l'île. Ceci est conforme aux représentations qui ont
été faites...
M. Lavoie: Est-ce que vous spécifiez cette partie Harwood?
Est-ce que vous le spécifiez en incluant les articles 391, 393, 394?
M. Tardif: C'est-à-dire que ces articles de la Loi de
l'instruction publique s'appliquent dans le cas de ce territoire, M. le
Président.
M. le Président, les dispositions particulières qui sont
prévues à cet article, à cause du fait, encore une fois,
que son territoire se situe en dehors de l'île, d'une part, et qu'on y
retrouve des étudiants de dénomination protestante, ceci est pour
permettre au conseil scolaire de l'île de Montréal qui
perçoit les taxes de cette commission scolaire, même si c'est en
dehors du territoire du conseil de prélever... C'est ce que dit
d'ailleurs l'article 391, donc, de cotiser les corporations au prorata des
enfants de chaque croyance religieuse sur le territoire de la commission
Harwood. Quant à 393, cet article concerne le paiement de cotisations
par les institutions ou corporations religieuses dont les immeubles sont
utilisés pour en retirer les revenus. Ils sont cotisés, ces
immeubles, par la dénomination religieuse à laquelle ils
appartiennent.
Donc, en quelque sorte, c'est de conserver ou de rendre applicable,
malgré la réforme de la fiscalité, le mode particulier de
partage qui existait pour cette commission scolaire.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement, adopté.
L'article 356 est adopté tel qu'amendé. Article 357?
M. Lavoie: Adopté. Il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Boucher): Non. Adopté. Article
358, il y a un amendement, M. le ministre.
M. Tardif: L'article 358, M. le Président.
Premièrement, l'article 558 de la Loi sur l'instruction publique
édicté par l'article 358 du projet de loi 57 est modifié
par le remplacement dans la deuxième ligne du mot "admissible" par les
mots "d'opérations admissibles". 2. L'article 358 du projet de loi 57
est modifié par l'addition après l'article 558.3 de la Loi sur
l'instruction publique du suivant: 558.4, Lorsqu'une taxe est approuvée
par les électeurs conformément aux articles 567 et suivants, le
montant dépassant la limite prévue par l'article 558.1 devient,
aux fins de cet article, la nouvelle limite pour les deux années
scolaires suivant celle pour laquelle la taxe est approuvée.
Il s'agit tout simplement de...
M. Lavoie: II y en a un qui n'est pas bon.
M. Tardif: ... rendre applicables les règles qui ont
été adoptées antérieurement à l'article 338,
les rendre applicables au Conseil scolaire de l'île de
Montréal.
Le Président (M. Boucher): II y a un amendement qui... Il
y a eu deux copies de passées pour...
M. Cordeau: Un et deux.
M. Tardif: C'est celui qui a trois paragraphes qui est le bon, M.
le Président.
M. Lavoie: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
358 est adopté sur division. L'article 358 est adopté sur
division tel qu'amendé. J'appelle l'article 359.
M. Tardif: II y a un amendement. "L'article 560 de la Loi sur
l'instruction publique remplacé par l'article 359 du projet de loi 57
est modifié par le remplacement dans la quatrième ligne du mot
"les" par le mot "le". Deuxièmement, par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "La corporation municipale peut retenir un montant
à titre de frais de perception de la taxe scolaire selon l'entente avec
le conseil ou à défaut d'entente selon les règles que le
gouvernement peut prescrire par règlement". Ceci est conforme à
un amendement survenu antérieurement.
M. Lavoie: L'amendement qu'on nous a distribué n'est
certainement pas bon parce que ce n'est pas ça que vous nous avez
lu.
Le Président (M. Boucher): On vient d'en passer un
autre.
M. Tardif: J'ai l'impression que vous avez eu la version finale
par suite de la correction qui a été apportée cet
après-midi, ici.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: S'il y a une entente entre une corporation municipale
et une commission scolaire, les taxes d'une corporation municipale sont dues du
1er janvier au 31 décembre et une commission scolaire du 1er juillet au
30 juin. Si les taxes d'une corporation municipale sont envoyées au
début de l'année avec option pour les citoyens de payer en un,
deux ou trois versements selon des modalités et que le compte de taxe
des commissions scolaires devrait être envoyé à compter du
1er juillet, pouvez-vous nous expliquer de quelle façon tout cela peut
être incorporé ou de quelle façon tout cela va être
opéré à l'intérieur de la corporation municipale?
Parce que normalement, je crois que les taxes scolaires sont indiquées
sur le compte des taxes foncières que la corporation municipale envoie,
c'est-à-dire au début de l'année. Par contre, les taxes
scolaires ne sont pas aux mêmes dates, il y a chevauchement quelque
part.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, les
règles sont inchangées par rapport à ce qu'elles sont
présentement, c'est-à-dire que la municipalité peut
envoyer sa facture n'importe quand en janvier, février, mars et ce
compte est envoyé. Le prochain compte dans lequel la municipalité
pourrait inclure la taxe scolaire vient donc au mois de février ou mars
suivant et à cet égard, c'est la règle actuelle et ce
n'est pas changé.
M. Cordeau: La taxe scolaire est percevable, je crois, du 1er
juillet au 30 juin. La taxe des dépenses non subventionnées.
M. Tardif: M. le Président, à cet égard, la
règle n'est pas changée, c'est-à-dire que la commission
scolaire aura toujours le loisir de l'envoyer elle-même. Si elle demande
à la municipalité de le faire, à ce
moment-là...
M. Cordeau: Un autre compte de taxe.
M. Tardif: ... c'est à la date ultérieure que la
municipalité enverra un compte.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté.
L'article 359 est adopté tel qu'amendé. L'article 360?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
361?
M. Tardif: Concordance, M. le Président. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
362?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 363,
il y a un amendement.
M. Tardif: Oui, M. le Président. Pure forme. L'article 565
de la Loi sur l'instruction publique remplacé par l'article 363 du
projet de loi no 57 est modifié: Premièrement, par le
remplacement dans la septième ligne des mots "de février" par les
mots "d'avril " et, deuxièmement, par l'insertion, dans la
septième ligne, après le mot "suivent" des mots
"l'échéance de".
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 364?
L'amendement a été adopté à l'article 363 et
l'article 363 a été adopté tel qu'amendé. L'article
364.
M. Tardif: C'est un amendement de concordance qui découle
de ce qu'on a adopté, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 365,
il y a un amendement.
M. Tardif: Oui, M. le Président. L'article 567.3 de la Loi
sur l'instruction publique édicté par l'article 365 du projet de
loi no 57 est remplacé par le suivant: (21 heures) 567.3 Les bulletins
de vote portent les inscriptions suivantes: "Approuvez-vous l'imposition d'une
taxe autour de x cents par $100 de l'évaluation uniformisée des
biens imposables de l'île de Montréal, oui ou non? Note, nota: ce
taux correspond à un taux de Y% des dépenses nettes du Conseil
scolaire de l'île de Montréal pour l'année scolaire
(inscrire ici l'année scolaire)."
Evidemment, la raison pour laquelle on ne retrouve pas ici le
pourcentage, c'est qu'il s'agit d'une commission scolaire
intégrée qui comprend l'élémentaire et le
secondaire. Donc, il n'y a pas ce partage.
M. Ciaccia: ... note explicative, un taux de taxe à un
pourcentage de dépenses?
M. Tardif: II n'y a pas de partage de l'assiette dans ce cas
entre le local et le régional?
M. Ciaccia: $0.30 ça réfère à...
M. Lavoie: II y a un pourcentage qui dépasse 6% des
revenus.
M. Ciaccia: Si le pourcentage s'applique à la
propriété individuelle, une personne va voter oui ou non. La
référence est un taux de dépenses globales de la...
M. Lavoie: Si ça dépasse 6%, en bas...
Je voudrais faire mention, très rapidement, que sur l'autre
bulletin référendaire qu'on a adopté à
l'article...
M. Tardif: ... 346, si ma mémoire est bonne.
M. Lavoie: ... 346, il n'y a pas seulement Montréal
où c'est intégré. Dans Laval, à Chome-dey, le local
et le régional sont intégrés.
M. Tardif: A ce moment-là, il n'y a aucun
problème.
M. Lavoie: C'est pour ça que je vous mentionnais pourquoi
une raison de pourcentage.
M. Tardif: L'autre bulletin est d'application
générale, M. le Président. A ce moment-là, ce qu'on
retrouvera, c'est que ceci correspond non pas à 33 1/3% de l'assiette,
mais à 100%. D'accord?
M. Lavoie: C'est pour ça que je disais...
M. Tardif: C'est pour ça que, dans le cas de
Montréal, nous devons faire des dispositions législatives
particulières puisqu'il y avait, dans la Loi de l'instruction publique,
une partie spéciale consacrée au Conseil scolaire de l'île
de Montréal. On retrouve les mêmes dispositions, mais
adaptées, tandis que l'autre bulletin est d'application
générale s'appliquant aussi bien lorsqu'il s'agit d'une
commission scolaire intégrée ou pas.
M. Lavoie: Les amendements sont adoptés sur division.
Le Président (M. Boucher): Amendements adoptés sur
division.
M. Lavoie: L'article est adopté sur division.
M. Tardif: Je pense que ceci termine le bloc scolaire comme tel,
pour l'instant.
Le Président (M. Boucher): L'article 305 est adopté
sur division, tel qu'amendé.
M. Lavoie: Avant de continuer dans le volet municipal, est-ce que
le ministre pourrait mettre à notre disposition la dernière
série d'amendements jusqu'à la fin? Est-ce que c'est
terminé?
M. Tardif: J'en ai jusqu'à 500...
M. Lavoie: 500 quoi?
M. Tardif: Vous n'en avez aucun?
M. Lavoie: Non, non. Ce qu'on nous a distribué, c'est
complet?
M. Tardif: Non, non.
M. Lavoie: II y en a d'autres à venir?
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: M. le Président...
M. Beauséjour: On a jusqu'à l'article 514.
M. Tardif: Plus loin que 500, je pense.
M. Lavoie: Je vous demande s'il y en a d'autres à venir.
Est-ce qu'on peut les avoir immédiatement? C'est possible qu'on
dépasse 514 ce soir.
M. Tardif: Ils sont à la photocopie, M. le
Président. Je compte bien les fournir effectivement à la
commission et m'assurer que la commission n'arrête pas ses travaux en
raison du manque de papillons. Je vais y voir personnellement.
M. Lavoie: Est-ce qu'on peut être assurés d'avoir
tous les papillons avant vendredi soir? Tous les derniers papillons.
M. Tardif: ... le député de Laval... De cette
semaine ou de la semaine prochaine?
M. Lavoie: Comme vous voulez. Est-ce que le comité
technique siège toujours intensément?
M. Tardif: M. le Président, j'ai rencontré ses
membres aux petites heures cette nuit; c'est pas mal terminé.
M. Lavoie: Est-ce que cela ne serait pas plus utile qu'on
siège tous ensemble, peut-être? Tout le monde pourrait apporter
une partie de l'éclairage.
M. Tardif: Cela risquerait d'allonger les débats.
M. Lavoie: Vous voulez dire qu'il y a moins d'unanimité au
comité technique qu'il y en a ici?
M. Tardif: Au contraire, M. le Président, je pense que de
la discussion jaillit la lumière.
M. Cordeau: Cela dépend du ministre... M. Lavoie:
Attendez. Y a-t-il autre chose?
M. Tardif: Je ne sais pas comment je dois prendre cela.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous désirez
reprendre...
M. Cordeau: A votre avantage, M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, si je peux vous le demander,
après l'article 365, l'article 366 avait été
adopté, l'article 367 avait été adopté...
M. Cordeau: Les articles 368, 369, 370.
Le Président (M. Boucher): Les articles 381 et 382 ont
été suspendus.
M. Tardif: ... 368, 369, 370, 371, 372, 373, 374, 375...
M. Cordeau: Les articles 381 et 382 étaient en
suspens.
Le Président (M. Boucher): Les articles 381 et 382 ont
été suspendus.
M. Cordeau: C'est cela. On était rendu à l'article
391, si on ne considère pas les articles suspendus.
Le Président (M. Boucher): L'article 391 avait
été suspendu aussi.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: M. le Président...
Représentations des
intéressés
M. Lavoie: J'aurais une autre question avant de passer à
l'étude article par article. Le ministre avait remplacé une
commission parlementaire normale par un bureau du ministère pour
recevoir les représentations de toute personne qui voulait s'exprimer ou
faire des représentations sur le projet de loi tel que
déposé en première lecture. Est-ce que ce bureau est
toujours ouvert?
M. Tardif: On me dit qu'il est toujours ouvert et disponible pour
recevoir des représentations ou informer des gens qui voudraient obtenir
des renseignements, mais il n'y a plus d'inscription comme telle de personnes
qui auraient demandé à se faire entendre. Parfois, on transmet
des demandes de renseignements, mais c'est tout.
M. Lavoie: Je vais vous dire, on n'arrête pas de recevoir
tous les jours des télégrammes.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Vous en recevez, j'imagine.
M. Tardif: Oui, oui.
M. Lavoie: Normalement, on vous envoie l'original et on nous
envoie des copies, à l'occasion.
M. Tardif: Parfois, c'est l'inverse.
M. Lavoie: Je voudrais être bien assuré, parce qu'on
en reçoit tous les jours j'en prends connaissance à
l'occasion, quand nos travaux nous donnent un peu de relâche je
voudrais être assuré qu'on est saisi de tous ceux qui veulent
faire des représentations, que ce n'est pas uniquement le gouvernement
qui est saisi de ces représentations.
M. Tardif: M. le Président, je peux immédiatement
dire...
M. Lavoie: II y a eu un engagement de la part du leader du
gouvernement de faire parvenir aux partis de l'Opposition une copie de toutes
les représentations.
M. Tardif: M. le Président, d'abord, je voudrais dire
immédiatement que ce comité n'était pas formé
uniquement de représentants du gouvernement; il y avait, au sein de ce
comité...
M. Lavoie: Je ne parle pas du comité.
M. Tardif: Ah bon!
M. Lavoie: Je parle du bureau où les gens pouvaient
adresser des représentations.
M. Tardif: C'est la même chose, M. le Président.
M. Lavoie: Si vous voulez. Dans ce cas, ce bureau est le bureau
du comité conjoint.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Bon, d'accord.
M. Tardif: Dans la quasi-totalité des cas, les
représentations, les demandes de renseignements ont été
faites verbalement. On comprend pourquoi, dans la mesure où, ou bien le
temps ne permettait pas de rédiger un mémoire en bonne et due
forme, ou encore certains organismes prêts à venir
présenter leurs doléances privément ne tenaient pas
à les afficher sur la place publique... C'est toujours un peu
gênant d'aller réclamer le maintien d'un privilège, alors
on pouvait le faire privément c'est leur droit, d'ailleurs
mais ils ne tenaient pas pour autant à le claironner.
Nous avons reçu, en date d'hier soir, au-delà de 300
demandes de renseignements, de représentations ou autres. Comme je l'ai
dit, la quasi-totalité verbalement.
M. Lavoie: Est-ce que cela veut dire que c'étaient
uniquement des gens qui avaient des privilèges?
M. Tardif: Non.
M. Lavoie: Non, parce que vous avez...
M. Tardif: Je dis que, dans certains cas, M. le Président
il ne faut pas que le député de Laval commence à me
faire dire... prenne les habitudes de son collègue de
Marguerite-Bourgeoys le temps ne permettait pas effectivement de
préparer un mémoire, dans d'autres cas, que les entreprises qui
auraient peut-être pu faire un mémoire, parce qu'assez bien
équipées, ont préféré nous faire des
représentations verbales, dans certains cas, par appels
téléphoniques seulement ou encore par télégramme et
je ferai remarquer au député de Laval que bon nombre de
représentations ont été retenues et ont été
incorporées dans les papillons qui ont été
distribués. En un sens, quand le député de Laval dit: Bon,
on a des représentations. On a beaucoup de papillons. Je peux lui dire,
par exemple, que le barreau a envoyé un télégramme dans
lequel il demandait que certains articles soient abrogés. Effectivement,
en temps et lieu, il y aura des papillons pour tenir compte de ces
représentations. Il n'y a pas eu de mémoire écrit et des
papillons seront présentés. Je prends un exemple. 300
représentations, cela peut sembler beaucoup, le fait est que cela l'est.
Mais sur les 300 représentations, je dirais que plus de la moitié
venaient des municipalités. Je dirais peut-être même 60%.
Près de la moitié de cela venait sur la question de l'envoi du
compte de taxes provisoires prévu à l'article 515 du projet de
loi. Nous avons donc apporté des amendements à l'article 515
on les verra tantôt qui tenaient compte de ces
représentations, si bien que si on désamorce... J'ai en fait des
chiffres précis en date d'hier soir, M. le Président. Je citais
tout cela de mémoire, mais je peux donner... 359 représentations.
J'ai dit au-delà de 300. 125 seulement sur la question du compte de
taxes provisoire, la forme, le contenu, l'utilisation, la date d'envoi, 46 sur
la façon de préparer le budget de la première année
de la réforme.
M. Lavoie: Combien?
M. Tardif: Pardon? 46, M. le Président. 15 portaient sur
la notion de taux global de taxation, une autre quinzaine sur la taxe
d'affaires, sur les emprunts temporaires, sur le loyer, les taxes sur les
simulations, sur le loyer net, sur le loyer brut, sur la possibilité
pour les municipalités de facturer des frais d'administration pour la
perception des taxes scolaires justement, sur la taxation des fermes et des
boisés, etc., etc. Je pense encore à une douzaine d'autres ici
sur le programme triennal d'immobilisation. Les municipalités
demandaient dans quelle mesure, par exemple, elles pourraient obtenir les
mêmes délais pour la programmation de leurs programmes triennaux
d'immobilisation que pour la présentation de leur budget, tout ceci pour
dire, M. le Président, que...
M. Lavoie: Le ministre devient de plus en plus nerveux.
M. Tardif: Des chandelles, qu'on m'apporte les chandelles.
M. Lavoie: Est-ce que vous m'avez dit qu'il y a eu 359
représentations au bureau de dépôt appelons cela un
bureau de dépôt ou au comité conjoint? Ce nombre
exact, est-ce que ce sont des représentations écrites
celles-là?
M. Tardif: Non, M. le Président. C'est l'ensemble des
intervenants.
M. Lavoie: Combien y en a-t-il d'écrites? (21 h 15)
M. Tardif: On me dit, M. le Président, que sur 359
demandes ou représentations, bien souvent, uniquement des demandes de
renseignements. A peine une douzaine, une dizaine ont fait l'objet de
mémoires écrits qui ont été distribués ou
remis, qui sont déjà entre les mains des membres de la
commission. Je pense à l'UMQ, à l'UCCQ, la
Fédération des commissions scolaires, la PSBGM, la Corporation
des évaluateurs agréés, la Communauté urbaine de
Montréal qui sont les organismes qui ont préparé un
mémoire.
M. Lavoie: II y a des organismes ou des individus même qui
n'ont pas eu le temps, c'est bien clair, entre les délais du
dépôt de la première lecture, et de la deuxième
lecture, et de l'étude, de préparer un mémoire
élaboré, et cela se comprend. Mais plusieurs ont envoyé,
j'imagine, des télégrammes ou des lettres qui sont en somme des
représentations que j'appelle écrites, sans être sous la
forme d'un mémoire. Vous n'avez pas le nombre exact de cela?
M. Tardif: C'est tout cela ensemble qui totalise 359, appels
téléphoniques, lettres, télégrammes...
M. Lavoie: Je ne vous parle pas des appels
téléphoniques. Un appel téléphonique, ce n'est pas
écrit. Je vous parle des documents écrits, à moins que ce
soit "buggy", mais si ce n'est pas "buggy"...
M. Ciaccia: Peut-être que c'est enregistré.
M. Lavoie: Comme ministre, je veux l'aider à
accélérer les travaux, mais on a besoin d'un éclairage
complet pour adopter la loi. Si vous étiez à notre place, c'est
une demande minimale.
M. Tardif: Tout à fait.
M. Lavoie: Des représentations écrites, sous la
forme de lettres, de mémos, de mémoires, de
télégrammes, combien y en a-t-il?
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas personnellement
fait le décompte de chacun des télégrammes.
M. Lavoie: D'accord. C'est clair.
M. Tardif: Je n'ai pas personnellement rencontré les
groupes qui sont venus devant le comité technique, pour la simple raison
que, comme les autres membres de cette commission, j'étais ici avec
eux.
M. Lavoie: Non, d'accord. Je ne vous en fais pas un reproche. Ce
que je vous demanderais, M. le ministre...
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: A la suite d'un engagement du leader parlementaire du
gouvernement à une demande du leader parlementaire de l'Opposition
officielle, au journal des Débats, il est inscrit que le leader
parlementaire du gouvernement a dit: Tout ce qui va être adressé,
toute correspondance, toute communication qui va être adressée au
bureau ouvert par le ministre des Affaires municipales à telle adresse
on a donné le numéro de téléphone en Chambre
on va en faire parvenir une copie aux partis de l'Opposition. Je pense
qu'avant qu'on termine l'étude d'un projet de loi, d'ici à demain
matin, dans la matinée de demain... Je ne vous demande pas l'impossible,
je ne vous demande pas cela cette nuit. On en a reçu à
l'occasion... Je voudrais qu'à la commission ici, chaque parti
d'Opposition ce n'est pas énorme de demander cela dans la
matinée de demain, ait un dossier complet des représentations
écrites qui ont été faites. Je ne pense pas... Ce n'est
pas la fin du monde, ce que je vous demande.
M. Tardif: On peut effectivement essayer de colliger à
l'intention des membres de la commis- sion une copie des documents qu'ils
n'auraient pas déjà.
M. Lavoie: Non, je vous demanderais une série
complète. Ce n'est pas la fin du monde.
M. Tardif: Je vais essayer de faire une série
complète, si cela peut aider et meubler les lectures du
député de Laval entre Noël et le Jour de l'An.
M. Lavoie: Non. Nous allons prendre les moyens de les parcourir
avant l'adoption en troisième lecture.
M. Tardif: Ce que je voudrais souligner, si on me le permet,
c'est qu'on a eu une série de télégrammes carbones. Vous
savez ce que sont les télégrammes carbones? On a eu un mot
d'ordre d'envoyer un télégramme de protestation cela a
été le cas des commissions scolaires qui était un
télégramme identique, à peu de choses près. On
changeait en bas la signature et le nom de la commission scolaire. On peut,
effectivement, vous donner... D'ailleurs, je pense que le chef de l'Opposition
en avait un certain nombre avec lui lors du discours de deuxième
lecture. Je pense que si c'est cela aussi, cela fait partie des
représentations écrites.
M. Lavoie: D'accord. Ce n'est pas la fin du monde. Cela
représente deux copies: une copie pour l'Union Nationale et une copie
pour... On voudrait avoir une série complète.
M. Tardif: Je vais essayer de répondre aux voeux de
l'Opposition.
M. Lavoie: Dans la matinée de demain. On ne vous demande
pas cela...
M. Tardif: Le plus tôt possible.
M. Ciaccia: II faut comprendre pourquoi le ministre a dit qu'on
pourrait lire cela durant le temps des Fêtes. Ce n'est pas cela le but.
Ce n'est pas pour nous monter des dossiers et remplir nos bureaux de papiers.
C'est parce qu'on a le devoir de voir si, à la suite des
représentations qui ont été faites auprès du
ministre, vous avez donné suite à ces représentations. On
va examiner pour s'assurer que certains de ces changements ou
représentations sont reflétés dans le projet de loi.
M. Lavoie: D'ailleurs, il faut que le ministre reconnaisse
également que le comité conjoint, très valable qu'il soit,
est un mécanisme, un outil qu'il faut considérer et
apprécier. Mais n'oubliez pas une chose, M. le ministre. Au sein de ce
comité conjoint, le contribuable n'est pas représenté.
Une Voix: II n'y a pas de porte-parole...
M. Lavoie: Vous avez, au comité conjoint, les
représentants de l'Union des municipalités, de
l'Union des conseils de comté, les administrations municipales,
le ministère des Finances, le ministère de l'Education et le
ministère des Affaires municipales, mais le contribuable, une partie
importante de la réforme fiscale... Ceux qui font la perception et qui
vont faire la perception étaient au comité conjoint, mais la
partie qui paie et qui va payer n'était pas représentée au
comité conjoint.
M. Ciaccia: Ils ne sont pas importants, d'après le
gouvernement.
M. Lavoie: Est-ce que c'est ça?
M. Tardif: Bien, M. le Président, je vais tout
faire...
M. Lavoie: II faut prendre ça en considération
aussi. Dans une balance, il n'y a pas seulement un plateau.
M. Beauséjour: Cela prendrait une consultation par
référendum.
M. Lavoie: Non, mais peut-être une commission parlementaire
normale pour un projet de loi de cette importance.
M. Cordeau: Cela dépend du genre de
référendum, parce que, cet après-midi, on a
été échaudé.
M. Beauséjour: Non, selon les articles du projet de
loi.
M. Lavoie: On peut continuer, si vous voulez.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, est-ce que vous
désirez reprendre les articles en suspens à partir de 366? Il y
avait 381 et 382.
M. Tardif: Non, M. le Président, je demande qu'on
continue.
Le Président (M. Boucher): Qu'on continue? On avait
suspendu 391 et on en était à 392.
M. Tardif: 391 a-t-il été adopté?
M. Lavoie: II était suspendu, je crois.
Le Président (M. Boucher): Oui, 391 était
suspendu.
Il y avait un amendement?
M. Tardif: Si vous permettez.
Le Président (M. Boucher): II est suspendu
présentement. Est-ce qu'on part à 391 ou 392?
Modifications à la Loi de la CUQ
M. Tardif: Oui, M. le Président. L'article 161 de la Loi
de la Communauté urbaine de Québec, modifié par l'article
391 du projet de loi no 57, est modifié 1) par le remplacement, dans la
deuxième ligne du sous-paragraphe b) du paragraphe 1 du troisième
alinéa des mots et chiffres "aux paragraphes 1 et 2 de l'article 197 de
la loi susmentionnée", par les mots et chiffres "au paragraphe 2 de
l'article 197 de la loi susmentionnée et de ceux appartenant à la
couronne du chef du Canada". 2) Par le remplacement, dans les troisième,
quatrième, cinquième et sixième lignes du sous-paragraphe
c) du paragraphe 1 du troisième alinéa, des mots et chiffres "le
règlement adopté en vertu du paragraphe 2 de l'article 252 de la
loi susmentionnée, aux fins du paiement d'une compensation tenant lieu
de taxe foncière municipale par les mots et chiffres "l'article 247a de
la loi susmentionnée".
Cet article, M. le Président, remplace l'article 391
évidemment, remplace les critères prévus par la loi
actuelle quant au partage des coûts des travaux de construction,
d'ouvrages intermunicipaux, etc.
M. Lavoie: On aurait juste une question. M. Tardif: Oui,
M. le Président. M. Lavoie: De concordance, peut-être.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Pourquoi ramenez-vous les immeubles appartenant
à la couronne du chef du Canada, alors que, dans le principe
général, à l'article 197, vous les avez enlevés?
Tous les immeubles appartenant à la couronne du chef du Canada. Pourquoi
le fait-on disparaître à une place et pourquoi subsiste-t-il
à une autre?
M. Tardif: Tout simplement, M. le Président, pour dire que
sur certains de ces immeubles, le gouvernement du Canada payant effectivement
des "en-lieu" qui ne correspondent pas, et de loin, à la pleine
imposition qui devrait être payée sur ces immeubles. Etant
donné que nous l'avons enlevé au paragraphe 1 de l'article 197,
nous devons les réintroduire ici pour que la communauté ne tienne
compte dans le partage qu'elle fait des quotes-parts, c'est-à-dire la
part de ces "en-lieu".
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'amendement est
adopté. L'article 391 est adopté tel qu'amendé. Article
392...
M. Tardif: C'est un amendement de concordance qui fait
disparaître de la Loi de la communauté une disposition
désuète depuis 1972 par l'article omnibus.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 393.
M. Tardif: Amendement de concordance avec les dispositions
adoptées antérieurement, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 394.
M. Tardif: Concordance. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 395.
M. Tardif: L'article 395 a trait aux dépenses de
financement de la Commission de transport de Québec selon les nouvelles
modalités de la réforme.
M. Lavoie: Juste pour me rappeler une chose: A quelle place
est-ce qu'on retrouve dans la loi la définition de potentiel fiscal?
M. Tardif: Le potentiel fiscal est défini dans l'un des
règlements que j'ai distribués, je pense, jusqu'à
maintenant. Globalement, si je voulais résumer...
M. Lavoie: Non, je ne vous demande pas une explication. Où
retrouve-t-on la définition de potentiel? Définir le potentiel...
C'est 251, sixièmement.
M. Tardif: C'est ça.
M. Lavoie: C'est par règlement que vous allez faire
ça. C'est prévu dans un règlement
déposé.
M. Tardif: C'est ça.
M. Lavoie: C'est une formule mathématique, je crois.
M. Tardif: Je l'ai remis, c'est ça. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Il y a un nouvel
article 395a.
M. Tardif: Oui. Le projet de loi no 57 est modifié par
l'insertion après l'article 395 du suivant: 395a. L'article 248 de
ladite loi remplacé par l'article 19 du chapitre 1971 des lois de 1972
et par l'article 4 du chapitre 55 des lois de 1976 est de nouveau
remplacé par le suivant: "248. Dans les quinze jours qui suivent
l'adoption ou l'entrée en vigueur automatique de son budget, la
Commission de transport détermine par résolution transmise sans
délai aux municipalités de l'annexe B la quote-part de chacune de
celles-ci imputable au déficit anticipé pour l'exercice financier
aux fins duquel ce budget a été adopté. Cette quote-part
doit être payée durant l'année pour laquelle elle a
été déterminée aux dates et selon les proportions
suivantes: la moitié entre le 1er avril, un quart avant le 1er juillet
et le dernier quart avant le 1er octobre. La commission détermine le
taux d'intérêt payable sur les montants dus. Lorsque, en vertu de
l'article 178, la Commission municipale du Québec modifie le budget de
la Commission de transport et que les modifications impliquent une augmentation
ou une diminution du déficit anticipé par la Commission de
transport, celle-ci doit, dans les quinze jours qui suivent la décision
de la Commission municipale du Québec, rajuster par résolution la
quote-part des municipalités déterminée en vertu du
premier alinéa. Copie de cette résolution est transmise sans
délai aux municipalités de l'annexe B".
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 395a, adopté.
396. (21 h 30)
M. Tardif: Je vous ferai remarquer, M. le Président, que
c'est un des papillons qui apparaît à la demande des
communautés urbaines pour leur permettre de financer leur déficit
du transport en commun pour l'année en cours plutôt que sur la
base de l'année qui suit, de façon à ne pas payer des
intérêts sur les emprunts au taux que l'on connaît. C'est un
papillon qui est long mais qui répond, je pense, à une demande
qui leur permet de modifier de façon importante et ainsi
économiser des sommes appréciables étant donné que
la répartition se faisait toujours avec du retard. A 396a, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): On va adopter d'abord...
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, j'enlève
la réponse...
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 396 adopté.
396a?
M. Tardif: A 396a, M. le Président, le projet de loi 57
est modifié par l'insertion après l'article 396 du suivant:
"396a. Ladite loi modifiée par l'insertion après l'article 306 du
suivant: "Lorsque la commission de transport adopte, en vertu du
troisième alinéa de l'article 248 une résolution rajustant
la quote-part des municipalités de l'annexe B, celles-ci doivent tenir
compte de ce rajustement dans la préparation de leur compte de taxe. Une
municipalité qui reçoit copie de la résolution
après avoir expédié ses comptes de taxe doit en
expédier de nouveaux qui annulent les premiers. Si les nouveaux comptes
de taxe font état d'un montant de taxe inférieur à celui
indiqué dans les premiers, la municipalité doit, dans les 30
jours de la mise à la poste de ces nouveaux
comptes de taxe, rembourser la différence à chaque
contribuable qui a acquitté le premier compte de taxe qu'elle lui a
expédié."
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 397?
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 398?
M. Tardif: II y a un papillon, M. le Président. L'article
319 de la Loi de la Communauté urbaine de Québec est
remplacé par l'article 398 du projet de loi no 57 et modifié par
l'addition à la fin du premier alinéa de ce qui suit: Cette
répartition porte intérêt au taux et à compter de la
date fixée par le conseil lors de l'adoption du budget.
M. Lavoie: On n'a pas de papillon. M. Tardif: 398.
M. Lavoie: Le président ne l'a pas. M. Cordeau: Moi
non plus.
M. Tardif: On va suspendre le temps de le trouver. On va passer
à 399 et on y reviendra si vous voulez.
M. Cordeau: Faites-en faire des copies.
M. Tardif: Cela va aller mal pour la lire. Je peux donner ma
copie à l'Opposition et suivre sur celle du président. M. le
Président, est-ce qu'on peut tout simplement le suspendre?
M. Lavoie: M. le Président, je ne veux pas retarder
inutilement. C'est surtout important pour le président pour qu'il puisse
la coller dans le projet de loi. Il va y avoir des trous.
M. Cordeau: Est-ce qu'on peut en avoir une lecture
intégrale?
M. Tardif: Oui, M. le Président. C'est ce que j'ai
donné textuellement.
M. Cordeau: Aviez-vous fini? M. Tardif: Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté,
à 398?
M. Lavoie: C'est un amendement à 398.
M. Tardif: M. le Président, pour s'assurer... Est-ce qu'on
peut suspendre quelques minutes seulement pour qu'on fasse la
vérification en arrière, si vous le permettez.
M. Lavoie: D'accord. Alors, on suspend. On ne bousculera pas le
ministre.
Le Président (M. Boucher): Article 399?
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 400?
M. Tardif: L'article 400, M. le Président, remplace
différents critères qui étaient prévus pour le
partage des dettes du défunt BALQM.
M. Lavoie: C'est à 400?
M. Tardif: 400, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 401 ? Il y a un
amendement.
M. Tardif:A l'article 401, il y a un papillon, M. le
Président. L'article 401 du projet de loi no 57 est remplacé par
le suivant: "401. Les articles 326 à 329 de ladite loi sont
abrogés."
Ce sont les articles relatifs au mode de financement des commissions de
transport qui sont modifiés pour tenir compte de la réforme et
qui n'ont plus leur raison d'être.
M. Lavoie: Au moins, l'ancienne loi avait un avantage et vous
l'abrogez, parce que les montants de subsides étaient dans la loi. En ce
qui concerne la commission de transport, c'était 50% et pour le bureau
d'assainissement c'était $11 500 000 payables en dix versements annuels
consécutifs. Au moins, on savait où on allait.
M. Tardif: Oh, oh, oh, un instant, M. le Président!
M. Lavoie: On le savait, c'était dans la loi, ce
n'était pas laissé à la bonne humeur du Conseil des
ministres ou du ministre des Finances.
M. Tardif: M. le Président... M. Lavoie:
Adopté, adopté.
M. Tardif: Pourrais-je quand même dire une chose, M. le
Président?
M. Lavoie: C'est adopté, M. le Président, c'est
à l'encontre du règlement. Le ministre va à l'encontre du
règlement, l'article est adopté.
M. Tardif: Les $11 500 000 du BAQM, ça fait longtemps
qu'ils sont payés et le gouvernement a versé $26 500 000, $15
millions de plus que ce qui était dans la loi sans qu'il y ait une loi,
dont une bonne partie par votre serviteur ici présent.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est
adopté.
M. Lavoie: Cela fait longtemps que cela a été
payé? Cela ne fait pas tellement longtemps.
Le Président (M. Boucher): Article 401, adopté tel
qu'amendé. Article 402.
M. Lavoie: Cela ne fait pas tellement longtemps, c'étaient
$11 500 000 en dix versements à compter de 1968/69 et on est en 1979.
Cela fait seulement dix paiements.
M. Tardif: Oui, c'est tout payé. Une Voix:
L'inflation.
M. Tardif: M. le Président, j'ai ici des copies en nombre
suffisant. On m'informe qu'en effet c'est tout à fait correct et on
s'excuse infiniment de ne pas avoir eu les copies au moment opportun.
Le Président (M. Boucher): On avait adopté
l'amendement, je pense...
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): ... à l'article 398.
M. Tardif: En voilà un autre ici, si vous voulez.
Le Président (M. Boucher): Article 398, adopté tel
qu'amendé?
M. Lavoie: Adopté.
Modifications à la Loi de la CUM
Le Président (M. Boucher): Article 402.
M. Tardif: C'est un article de concordance avec ce que nous avons
eu quant aux recours en cassation et aux requêtes en nullité.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 403.
M. Tardif: Abroge les dispositions de toute façon
désuètes par l'article omnibus de 1972.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 404.
M. Tardif: M. le Président, c'est l'article qui abolit les
surtaxes sur les immeubles de plus de $100 000, pour la partie excédant
$100 000 évidemment, sur le territoire de la Communauté urbaine
de Montréal.
Le député de Mont-Royal n'est pas d'accord avec cette
abolition des surtaxes sur le territoire de la CUM?
M. Ciaccia: Non, je suis entièrement d'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 405. Amendement.
M. Tardif: Pardon?
M. Caron: Je dis qu'on va aller la chercher d'une autre
façon. On verra.
M. Ciaccia: Vous allez trouver d'autres moyens d'aller chercher
les taxes. Les taxes doivent être payées.
M. Lavoie: J'ai hâte qu'on se revoie après les
états financiers des municipalités du 31 décembre
1980.
M. Tardif: M. le Président...
M. Lavoie: J'ai hâte de comparer vos simulations.
M. Tardif: ... la hâte du député de Laval ne
saurait égaler celle de celui qui vous parle.
M. Ciaccia: C'est une mesure référendaire
encore.
Le Président (M. Boucher): Article 405, amendement.
M. Tardif:A l'article 405, encore là, M. le
Président, on fait un ménage qui aurait dû être fait
en 1972.
M. Lavoie: Attention, il y a des légistes et des
fonctionnaires qui vous entourent et qui étaient là en 1972.
M. Tardif: M. le Président, l'article 405 du projet de loi
no 57 est remplacé par le suivant: "405. L'article 256 de ladite loi,
modifié par l'article 26 du chapitre 82 des lois de 1974, est
modifié par la suppression du premier alinéa."
M. Cordeau: Le dernier, M. le ministre? Le Président
(M. Boucher): L'article 405.
M. Lavoie: II y a un amendement, à l'article 405?
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): On vient de le lire.
M. Tardif: Je viens d'en faire lecture, M. le
Président.
M. Lavoie: L'article 405 était adopté, à mon
point de vue.
M. Tardif: M. le Président, effectivement, c'était
un article...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre vient d'en faire
lecture, on ne l'a pas adopté encore. Adopté?
M. Cordeau: ... à l'article 406.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté, à l'article 405?
Une Voix: II n'est pas bon, on l'a déjà eu.
Le Président (M. Boucher): On va préciser cela
quand on sera à l'article 406.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté.
L'article 405 est adopté tel qu'amendé. A l'article 406, il y a
un amendement. On me dit qu'il y a deux papillons, mais on va choisir le plus
long.
M. Lavoie: Le contraire m'aurait surpris, d'ailleurs.
M. Tardif: M. le Président, c'est la preuve, encore
là, je pense, que c'est là la meilleure illustration que le
ministre des Affaires municipales a été attentif aux
représentations qu'il a reçues puisque la Communauté
urbaine de Montréal, effectivement, a collaboré à la
rédaction de ce papillon qui récrit l'article qui avait
été amendé à plusieurs reprises. Cela a l'air long
parce qu'on l'a refait en entier plutôt que d'abroger ci, d'abroger
ça.
M. Caron: Ils ont collaboré dans leur intérêt
pour percevoir le plus possible, j'imagine. Je ne l'ai pas lu, mais...
M. Tardif: Je ne sais pas, M. le Président. Si
c'était l'impression du député-maire de Verdun,
étant donné qu'il siège au conseil de la
communauté...
M. Caron: Pas moi, ils sont pas mal trop exigeants, pour autant
que je suis concerné.
M. Tardif: On pourrait peut-être lire cela.
M. Lavoie: Je crois que le député de Verdun a
parfaitement le droit d'intervenir.
M. Caron: C'est un vol direct pour les services que les gens ont,
M. le ministre, je l'ai toujours dit, je suis sûr que je l'ai dit au
cours de l'étude de ce projet de loi. Si cela ne va pas bien,
j'espère qu'il sera rouvert, on ne fera pas comme la communauté
urbaine pendant dix ans. Vous savez combien les gens paient, vous êtes un
contribuable de Montréal, et vous savez combien vous payez pour la
communauté urbaine pour moins de services qu'on avait dans le temps des
municipalités. Ce n'est pas moi qui invente cela. Faites un sondage,
vous allez voir cela.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
qu'on se comprenne. Comme ministre des Affaires municipales, je n'ai aucun
contrôle sur les dépenses de la communauté. Les
dépenses sont votées et contrôlées par un organisme
qui s'appelle le Conseil de la communauté, sur lequel conseil
siège le député-maire de Verdun, honneur que je n'ai pas,
M. le Président.
M. Caron: Vous savez, M. le ministre, que plus un organisme est
gros, moins on peut avoir de contrôle dessus, et ça coûte
cher. Il y a des choses qui se font à la communauté comme
ailleurs, remarquez bien vous n'avez pas le contrôle,
contrairement à ce qu'il y avait quand les municipalités
pouvaient surveiller tout ce qui se passait. C'est cela que je veux dire;
seulement pour les coûts de la police, on sait combien cela coûte.
Ce n'est pas moi qui invente cela. C'est regrettable que, pour une raison ou
une autre, ce soit arrivé comme cela, en flèche.
Je vous ai donné, comme exemple, chez nous, cela coûte
$1.40 de taxe pour tous les services, $1.24, pour être précis,
à la communauté urbaine pour la police, le transport en commun et
les hausses. Cela fait toute une différence, M. le ministre. (21h 45)
II y a un haut fonctionnaire avec beaucoup de gens à
côté, tandis que dans les municipalités, vous êtes
restreints avec le personnel et, enfin, les dépenses que vous ne pouvez
pas contrôler. C'est cela que je reproche au ministre du temps, en 1969,
parce que cela s'est fait à la dernière minute, le 23
décembre, dans le temps. Cela a été adopté le 23
décembre 1969. Les maires sont venus ici à Québec. Ils
étaient de l'autre côté et on ne les a pas
écoutés.
M. Tardif: Ce n'est pas tout à fait le même
contexte.
M. Caron: II fallait que ce soit adopté, comprenez-vous?
Cela a continué aussi. C'est cela que je trouve déplorable pour
le petit contribuable. Je sais que cela ne changera rien, mais cela me fait
plaisir de le dire.
M. Tardif: M. le Président, j'ai lu, dans le temps, le
livre de Shoemaker, Small is beautiful. Parfois, il m'arrive aussi d'avoir des
relents de ce monde à la mesure de l'homme, comme la traduction le veut,
mais il reste, M. le Président, que la Communauté urbaine de
Montréal est un fait, elle est là. Je ne suis pas certain que le
député-maire de Verdun paierait ses policiers moins cher s'il ne
faisait pas partie de cette communauté. Il y a une espèce de
drôle de phénomène d'enlignement des conventions
collectives de travail les unes sur les autres dans ce secteur-là comme
ailleurs, mais ceci dit, je pense encore une fois que la place pour
débattre du budget de la communauté, c'est au conseil de la
communauté. D'accord?
M. Caron: Non, mais vous savez, plus c'est gros, plus c'est
difficile à contrôler. C'est cela, et plus cela coûte
cher.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, je vais
donner la lecture de l'article 406 qui est quand même assez long, mais,
encore une fois, c'est dû au fait qu'on récrit l'article en
entier: L'article 406... Pardon?
M. Lavoie: Attendez. Nous avions pris connaissance de l'article
406 tel que rédigé au projet de loi. Si le ministre veut nous
donner un résumé peut-être des changements majeurs...
M. Tardif: Le premier critère qui est un des
critères, d'ailleurs, qu'on a vus pour la Communauté urbaine de
Québec, M. le Président, c'est évidemment que, sauf pour
les services à l'égard desquels une tarification
particulière sera prévue, le partage des quotes-parts se fera non
plus sur l'évaluation des biens-fonds imposables comme tels, mais sur le
potentiel fiscal, ainsi qu'on l'a vu tantôt. Il y a une série
d'articles de concordance. L'article enlève une référence
à une disposition de la Loi sur l'évaluation foncière
relative à l'uniformisation des rôles. Il enlève
également une référence aux dispositions relatives
à la taxe de la CUM abolie par l'article 404 et introduit... C'est
à la page 1 d'abord, M. le Président. A la page 3, il y a une
série de dispositions qui ne changent pas fondamentalement le rôle
du trésorier à l'égard des quotes-parts, la perception des
quotes-parts, la répartition, mais qui ne font que clarifier l'article
qui existait auparavant. C'est ce qu'on retrouve aux pages 3 et 4. A la fin de
la page 5, il y a les dispositions concernant les rôles
d'évaluation, leur dépôt, leur tenue à jour. Encore
une fois, il n'y a pas de changements fondamentaux par rapport aux dispositions
de l'article 406 déjà distribué.
M. Cordeau: M. le Président, à la page 4 de
l'article, on dit: Si le budget de la communauté est modifié par
décision de la Commission municipale du Québec, dans quels cas
cette possibilité peut-elle survenir?
M. Tardif: Les dispositions de la Loi de la Communauté
urbaine de Montréal et des autres communautés également
prévoient l'entrée en vigueur automatique du budget s'il n'est
pas voté par les membres du conseil.
M. Cordeau: Parfait.
M. Tardif: Si une municipalité membre n'est pas satisfaite
du budget, elle peut en appeler à la commission municipale qui peut
tenir des audiences publiques sur le budget en question et y apporter, le cas
échéant, des modifications.
M. Cordeau: Si elle fait ses représentations après
l'adoption automatique du budget?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Tardif: Parce que tant qu'il n'est pas adopté, elle
pourrait toujours faire ses représentations au conseil.
M. Cordeau: Oui, mais c'est là que la commission
municipale peut intervenir après l'adoption automatique du budget.
M. Tardif: Sur requête d'une municipalité.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas modifié le fait que le budget
de la CUM peut venir automatiquement en vigueur? C'est une des plaintes
majeures des municipalités de banlieue. On dépose le budget et on
s'asseoit là. Où est la réforme? Où est
l'encouragement quand on dit: On va couper des dépenses, on va faire
certains changements? Cela s'en vient automatiquement.
M. Tardif: M. le Président, à cet égard,
c'est vrai qu'on n'a pas modifié dans cette loi sur la réforme de
la fiscalité l'entrée en vigueur automatique des budgets des
communautés urbaines. Ce n'est pas qu'il ne faudrait pas procéder
un jour à des amendements dans ce sens. Je ferai remarquer au
député de Mont-Royal que dans la loi 74 qui a été
adoptée aujourd'hui en troisième lecture par l'Assemblée
nationale, il est prévu, dans le cas des régies intermunicipales,
la création de régies intermunicipales et une procédure
différente qui ferait en sorte que le budget entrerait en vigueur par
quart, si je me souviens bien, un petit peu comme le budget à
l'Assemblée nationale déposé par le ministre des Finances.
Tant et aussi longtemps qu'il n'est pas voté, il entre en vigueur par
tranches de un douzième pour permettre de fonctionner. Dans le cas des
régies intermunicipales, on a prévu l'entrée en vigueur
sur une base trimestrielle et donc le débat pourrait se continuer. Nous
ne sommes pas allés aussi loin dans le présent cas que de
prévoir des mécanismes semblables. Je dois dire, cependant, que
je suis tout à fait disposé à discuter de la question avec
les communautés urbaines. Je n'apprendrai rien au député
de Mont-Royal en lui disant que selon qu'on est à l'est ou à
l'ouest du boulevard Décarie, on a des idées différentes
sur la façon de rouvrir la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal et des amendements à y apporter. Je suis très
sensible à ce problème qu'il souligne.
M. Ciaccia: Que cela devienne en force trimestriellement, comme
la loi 74, un douzième ou trimestriellement, cela ne changera pas
grand-chose. Cela veut dire qu'au lieu de venir automatiquement une fois par
année, cela va venir automatiquement tous les trois mois. Ce n'est pas
une grosse réforme.
M. Tardif: Si le député de Mont-Royal a une
suggestion à me faire quant à la façon de permettre aux
services du métro de continuer à rouler le 1er janvier alors que
le budget n'est pas adopté, j'aimerais qu'il m'en fasse part...
M. Ciaccia: Ce n'est pas seulement le budget pour le transport.
C'est le budget total.
M. Tardif: Non, mais enfin, je prends cet exemple.
M. Ciaccia: II me semble que...
M. Lavoie: C'est de la façon que c'est fait. C'est cela
qu'on veut dire.
M. Tardif: Je suis d'accord, mais quelle est la solution pour
permettre aux services de continuer, alors que le budget n'est pas voté?
Est-ce qu'on peut me le dire? S'il y a des suggestions...
M. Ciaccia: ...
M. Caron: Les villes de banlieue sont à la merci...
M. Lavoie: ... on emprunte de l'argent temporairement aux
banques. Ce serait une bonne pression qui...
M. Caron: On détermine... Le comité décide
que cela va prendre cela et cela pour ses dépenses, X montant, dans
chaque département sans avoir énuméré, et il dit
que c'est cela que cela prend. On discute. Vous savez comment cela fonctionne.
Ce n'est pas à nous de l'expliquer. Naturellement, les villes de
banlieue voudraient que ce soit coupé à certains
départements, on ne s'entend pas et alors, c'est adopté
automatiquement.
M. Tardif: C'est ça, M. le Président.
M. Caron: C'est un peu ça. C'est un peu le portrait que je
vous donne.
M. Tardif: Ecoutez, à cet égard, je reconnais que
tout ce que nous faisons présentement, c'est de reconduire le processus
actuel d'adoption du budget, d'accord? Je reconnais aussi qu'il nous faut
essayer de travailler pour trouver d'autres solutions, et je suis prêt
à m'asseoir avec les élus ou les membres de cette commission si,
à un moment donné, ils avaient des suggestions à me faire.
Le problème est assez complexe, mais ce n'est pas une raison pour ne pas
nous pencher dessus, j'en conviens et j'ai encore acquiescé lundi de
cette semaine, alors que je rencontrais des maires de la région de
Montréal... Enfin, on m'a posé la question sur la
réouverture de la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal. J'ai dit que j'étais disposé à m'asseoir
dès lors qu'on voudrait me faire des représentations.
M. Caron: Mais, moi, ça fait plusieurs fois que je vous en
parle. Ce serait bon, dans l'année qui s'en vient, qu'il se forme un
comité avec les hauts fonctionnaires chez vous et quelques maires de
banlieue avec la ville de Montréal pour commencer à
étudier... Parce qu'un jour ou l'autre, vous allez être
obligé de le faire, dans l'intérêt de tout le monde, dans
l'intérêt du petit contribuable, comme dans l'intérêt
des élus aussi.
M. Tardif: Ecoutez, M. le Président, ce n'est pas la
volonté qui manque...
M. Caron: Non, je sais bien.
M. Tardif: Nous l'avons fait l'année dernière pour
la Communauté urbaine de Québec où les choses nous
semblaient mûres. Si tel est le cas pour la Communauté urbaine de
Montréal, il me fera plaisir aussi de le faire.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une petite
question.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: A la suite de la question que je vous posais
tantôt, M. le Président, est-ce que la Commission municipale du
Québec est déjà intervenue dans l'adoption du budget de la
Communauté urbaine de Monréal à la suite de plaintes
venant de municipalités?
M. Tardif: Ecoutez, de mémoire, je crois qu'en 1972, lors
de l'adoption du budget relatif aux services de police, des villes de l'ouest
en avaient appelé du budget. La commission municipale avait tenu des
audiences. Ceci faisait suite au partage des quotes-parts pour les frais de la
police, comme on le sait, qui avaient été intégrés
pas la police, mais les budgets dès le 1er janvier 1970.
En fait, la loi a été votée le député
de Mont-Royal, je pense, l'a dit tantôt, ou le député de
Verdun au mois de décembre 1969. Il faut se rappeler que cette
loi a été déposée en Chambre à la suite de
la grève des policiers le 7 octobre 1969, si ma mémoire est
bonne, et les trois lois des communautés, mais il n'y avait que celle de
Montréal qui comportait, dès le départ,
l'intégration, non pas des services de police, mais des budgets de
police. Donc, subséquemment, je sais qu'il y a eu effectivement une
enquête, des audiences publiques de la commission municipale à peu
près à ce moment-là. Je fais appel à...
M. Cordeau: Non, mais c'est correct. C'était pour voir
si...
M. Tardif:... une connaissance personnelle du dossier
étant, à l'époque, à l'emploi de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Cordeau: Non, mais c'était pour savoir si cette
disposition, qui était incluse dans le projet de loi, était
opérante et avait déjà opéré. Alors,
ça veut dire, ça, que si les municipalités ne sont pas
satisfaites du budget de la communauté urbaine, elles peuvent toujours
en appeler?
M. Tardif: L'article 406 adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à 406 est adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Boucher): Sur division? L'article 406,
adopté tel qu'amendé, sur division. L'article 407?
M. Tardif: M. le Président, c'est un nouvel article ou une
nouvelle disposition qui fait que, puisque, dorénavant, toutes les
municipalités de l'île doivent participer au financement de la
CTCUM, donc, toutes les municipalités du territoire de la commission, y
compris celles qui ne sont pas desservies par le réseau de la commission
ont droit de vote au conseil sur les questions relatives au transport.
M. Lavoie: Est-ce l'article 407 tel que rédigé dans
le projet de loi?
M. Tardif: C'est ça, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): C'est ça. Il n'y a pas
d'amendement.
M. Lavoie: C'est ça, oui. (22 heures)
M. Caron: ...
M. Tardif: Pardon?
M. Caron: J'ai dit: C'est un point que vous vouliez gagner depuis
longtemps.
M. Tardif: Mais, M. le Président, le député
maire de Verdun n'aurait pas d'objection à ça, je pense.
M. Caron: Je n'ai rien contre cela, c'est parce que vous m'avez
déjà fait le reproche. C'est pour ça que je vous dis
ça.
M. Tardif: Cela devrait baisser la quote-part de Verdun au
service de la dette du métro et au déficit d'opération
d'à peu près $400 000.
M. Lavoie: Voulez-vous régler cela pour $375 000 tout de
suite?
M. Caron: Oui, donnez-moi un chèque tout de suite. ... le
15 janvier.
M. Tardif: Les douze villes de l'ouest qui ne payaient pas avant
de quote-part dans le transport en commun.
Le Président (M. Boucher): L'article 407 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Dans cet article, les villes qui ne payaient pas
avant... les municipalités de banlieue de l'ouest paient maintenant le
transport en commun.
M. Tardif: Toutes les villes de l'île de Montréal
contribuent à toutes les dépenses de la communauté. Avant
ça, il y avait la police, l'épuration de l'air, etc., tout le
monde payait, sauf le transport. Il y en avait dix-sept de l'est qui payaient,
plus Longueuil sur la rive sud parce que le métro se rend là, et
douze de l'ouest ne payaient pas.
M. Ciaccia: C'étaient les villes qui l'utilisaient qui
payaient, là où les services existaient.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Ecoutez, le transport en commun à
Pointe-Claire, par exemple. Où est le transport en commun à
Pointe-Claire?
M. Tardif: M. le Président, on va s'expliquer
là-dessus pour que ce soit bien clair pour le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ou à Dorval?
M. Tardif: Très bien, on va s'expliquer rapidement
là-dessus. Les dépenses du transport en commun sur l'île de
Montréal sont divisées en deux catégories: les
dépenses d'immobilisations, le service de la dette; le gouvernement du
Québec contribue dans une proportion de 60% actuellement.
Dorénavant ce sera 100%, et les municipalités membres du club du
transport, c'est-à-dire les dix-huit, dix-sept de l'est de l'île
de Montréal et Longueuil, paieront 40% du service de la dette du
métro, les autres coûts d'immobilisations étant dans un
ratio de 30 pour le gouvernement et de 70 pour les villes membres. Quant aux
dépenses d'opération, les déficits d'exploitation, c'est
partagé selon des ratios variant entre 45% et 55%. Mettons-les en gros
à 50-50 entre le gouvernement du Québec et les villes membres.
Les douze villes de l'ouest ne payaient ni le service de la dette du
métro ni les dépenses d'opérations du réseau de
transport en commun. Ce que nous disons maintenant, c'est qu'elles vont payer
les deux, le service de la dette, les immobilisations, et les dépenses
d'opération.
Si on veut parler d'équité, on va en parler. D'une part,
sur les dix-huit villes de l'est l'est commençant quand
même pas mal à l'ouest dans ce cas-ci il y a à peine
six ou sept d'entre elles qui sont desservies par le métro. Dix ou douze
ne sont pas desservies par le métro présentement,
Montréal-Est, Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord,
Saint-Léonard, la ville d'Anjou, si on me permet, et qui,
néanmoins, contribuaient auparavant au service de la dette du
métro.
Donc, à cet égard, le fait d'amener les villes de l'ouest
à payer le service de la dette du métro n'est pas une injustice,
c'est une infrastructure régionale j'aimerais terminer mon
exposé, si vous me le permettez parce que le
phénomène existe présentement. Je ne sache pas que
Mont-Royal soit desservie par le métro et néanmoins elle
payait sa quote-part de cette infrastructure régionale.
Voilà donc pour le service de la dette du métro.
Quant aux dépenses d'opération, c'est vrai que la CTCUM ne
dessert pas cette partie à l'ouest disons de... à l'extrême
limite ouest de la ville de Saint-Laurent peut-être. Mais, par ailleurs,
cette partie de l'île est desservie par CN, CN-Deux-Montagnes, Roxboro,
par CP jusqu'à Sainte-Anne-de-Bellevue qui traverse tout ce
réseau, par Métropolitain Provincial et par Trans-Urbain.
Dans ces deux réseaux de trains et ces deux réseaux
d'autobus, M. le Président, qui sont évidemment
déficitaires, le gouvernement du Québec a payé, pour la
seule année dernière, $4 300 000 du déficit d'exploitation
des deux réseaux de trains et des deux réseaux d'autobus et ce
uniquement pour la portion du service sur l'île de Montréal. Je ne
parle pas du reste, en-dehors, Châteauguay et tout ce coin-là, et
ce sans aucune contribution des propriétaires fonciers de cette partie
de l'île. Donc, M. le Président, sur le plan du service de la
dette, du métro, de l'infrastructure régionale, elles sont dans
une position qui est comparable à celle des villes de l'extrême
est, et sur le plan des dépenses d'opération elles sont
desservies par d'autres réseaux pour lesquels, encore une fois, elles
n'ont pas payé un sou jusqu'à maintenant dans le déficit
d'exploitation. Nous rétablissons une situation qui a trop longtemps
duré qui aurait dû être abolie depuis longtemps et, M. le
Président, si jamais ces villes trouvaient que les services actuels de
trains et d'autobus et que sais-je étaient insatisfaisants, ils sont
membres à part entière de la communauté, qu'ils fassent
des représentations à la communauté pour avoir un meilleur
service.
M. Ciaccia: Si vous me le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Quand vous faites la comparaison avec les villes
à l'est qui ne sont pas desservies par le métro, elles sont
desservies par la commission de transport, qui va au métro, l'autobus.
Les villes à l'ouest, à l'ouest de Montréal-Ouest, de la
ville de Saint-Laurent, n'ont pas ce service. Les citoyens ne peuvent pas
prendre l'autobus et aller au métro.
M. Tardif: Ils peuvent prendre le train.
M. Ciaccia: Un instant, on va venir au train. On va parler de
cela. Vous avez premièrement le service d'autobus qui est un service
assez efficace et assez bon marché comparativement au service des
trains. Le service d'autobus fait partie intégrante du service de
métro. Alors, il y a une justification pour payer une portion de la
dette du métro et les coûts d'opération. Quand vous
mentionnez CN-CP, connaissez-vous le coût des services? Je n'ai pas
besoin de vous dire ce qui se passe avec ces trains de banlieue. Le service a
été réduit, le coût a augmenté.
M. Tardif: Je sais.
M. Ciaccia: Alors, où est la comparaison, où est le
transfert équivalent pour ces gens-là? Ils ne l'ont pas. Ils
n'ont pas un service d'autobus comme dans les autres endroits. Ne dites pas
oui, parce que... Prenez l'horaire du train de banlieue. Vous allez voir
combien de fois vous pouvez descendre en ville et à quel prix.
Deuxièmement, les représentations qui ont
été faites étaient pour qu'ils soient
intégrés, avant que ces municipalités paient pour le
coût d'opération et paient leur portion de la dette. Je ne pense
pas qu'elles se soient opposées, mais elles ont dit: Ecoutez,
intégrez les services ensemble, donnez-nous les mêmes services que
vous avez dans les autres endroits et on va payer notre portion. Je ne pense
pas que dans ce sens ce soit équitable. Vous leur imposez le fardeau de
la dette, mais vous ne leur donnez pas le service. Seulement en termes de
coûts, je ne mentionne même pas le service équivalent,
prendre le train de banlieue c'est presque exorbitant. Vous prenez le train
à Mont-Royal, le prix a presque doublé, le service a
été complètement réduit, mais on peut dire
qu'à Mont-Royal ils ont un service d'autobus qui peut aller au
métro, mais pas à Dorval, pas à Pointe-Claire et les
autres municipalités. Ces maires ont fait des représentations
pour que le gouvernement puisse prendre la juridiction. Même le
gouvernement fédéral avait offert $50 millions parce que le
ministre des Transports avait dit: On ne veut pas prendre tout ce qui est
désuet. Il faut refaire tout l'équipement. A ce moment-là
le gouvernement libéral a eu une rencontre et il a dit: J'ai besoin de
$50 millions. Le gouvernement fédéral a trouvé $50
millions.
M. Tardif: Ah oui!
M. Ciaccia: Oui, il a trouvé les $50 millions.
M. Tardif: Où ça?
M. Ciaccia: II les a trouvés les $50 millions, oui, il les
a trouvés... Une partie du montant de la route de Mirabel qui ne sera
pas construite. Le ministre des Transports de l'époque avait dit: Si,
durant l'année, on la construit, allez-vous nous donner les fonds quand
on va la construire? Le gouvernement fédéral est revenu et a dit:
oui. Parce qu'on ne gèlera pas $30 millions pour une route qui ne sera
pas construite. Prenez ces $30 millions et utilisez-les pour le transport en
commun. Non. Il n'a pas voulu le faire, parce que naturellement, cela aurait
été une coopération avant le fédéral et il
n'aurait pas pu blâmer le gouvernement fédéral, parce que
le gouvernement fédéral aurait donné $30 millions.
M. Tardif: M. le Président, il faut ramener le
député de Mont-Royal à la pertinence du débat.
M. Ciaccia: M. le Président, je n'ai pas interrompu le
ministre quand il m'a donné... c'était équitable de
l'autre côté.
M. Lavoie: On a écouté votre salade...
M. Ciaccia: Vous allez écouter, pourquoi? Un instant, M.
le Président, est-ce que j'ai le droit de parole?
M. Guay: C'est du charriage.
M. Ciaccia: Vous voulez imposer des taxes, vous ne voulez pas
donner de service, vous voulez blâmer le gouvernement
fédéral et quand le gouvernement fédéral...
M. Tardif: Je n'ai pas dit un seul mot du fédéral
dans le dossier, M. le Président, je m'excuse...
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas, parce que vous voyez ce qui
arrive...
M. Tardif: ... je m'excuse si j'ai abordé le dossier
justement dans un problème de dynamique entre la Communauté
urbaine et la ville de Montréal. Je n'ai pas du tout parlé du
fédéral là-dedans. C'est rendu une obsession chez vous,
ça.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal, vous avez la parole.
M. Ciaccia: Ce n'est pas une obsession, vous avez
mentionné le train du CN, le train du CP... voulez-vous vous parler
entre vous? Allez dans le corridor, parlez-vous entre vous.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, s'il
vous plaît.
M. Ciaccia: On parle d'une question d'équité, vous
avez soulevé le problème du CN et du CP, ce n'est pas le
gouvernement provincial qui prend la juridiction de ce transport en commun,
c'est encore le CN, avec son déficit. C'est vrai que vous avez
donné, mais le montant que vous avez mentionné...
M. Tardif: Ce n'est pas le fédéral qui a
versé $4 300 000 l'année passée pour faire rouler ces
trains, c'est nous.
M. Ciaccia: Un instant, M. le Président. M. Tardif:
Voyons!
M. Ciaccia: Un instant. Ces montants-là... est-ce que vous
pouvez expliciter d'où venait ce montant de $4 millions?
M. Tardif: Du ministre des Transports du Québec.
M. Ciaccia: Pourquoi, quand les municipalités de banlieue
ont demandé au gouvernement pro- vincial de prendre la juridiction et de
donner ce service...
M. Tardif: Est-ce que je peux poser une question?
M. Ciaccia: ... quand elles ont demandé d'avoir les
mêmes services, elles ne se sont pas opposées à
l'augmentation des taxes je pense que vous pouvez confirmer
à payer leur quote-part, mais elles ont dit, donnez-nous le service et
intégrez les trains de banlieue, les services d'autobus, avec les
services de métro et on va payer notre... A ce moment-là, des
propositions ont été faites. Il faut que je le mentionne, ce
n'est pas parce que je veux soulever la question du fédéral, mais
il faut que je le mentionne, parce que lorsque j'avais posé la question
au ministre des Transports, à ce moment-là, il a dit non,
c'était lui qui avait commencé, il avait dit: C'est au
gouvernement fédéral cet équipement; qu'il nous donne
l'argent.
Le gouvernement fédéral a eu des rencontres avec
l'ex-ministre des Transports et il lui a offert les $50 millions. Le
gouvernement provincial n'a pas accepté, et c'est resté dans une
impasse. Maintenant, on arrive avec une réforme fiscale et on dit: on va
imposer la taxe dans les banlieues, et on ne règle pas vraiment le
problème et on ne donne pas le service. C'est la seule chose que je
soulève.
M. Tardif: Puis-je répondre au député de
Mont-Royal avant qu'il ne s'embourbe plus?
M. Ciaccia: Bon. C'est gentil.
M. Tardif: Je l'inviterais à communiquer avec son maire,
le maire de ville Mont-Royal, M. Réginald Dawson.
M. Ciaccia: Je communique avec lui assez souvent, je n'ai pas
besoin de votre invitation pour communiquer avec lui.
M. Tardif: Un instant, ça éviterait peut-être
de dire des choses qui ne sont pas exactes. Il était présent,
lors de la présentation, lundi matin, devant les maires de la
région de Montréal, du plan intégré de transport
pour la région et qui inclut l'aménagement des trains de
banlieue, ce qui s'est appelé le métro régional, dans la
ligne CN, dans la ligne CP et même dans la ligne du CN, direction
Repentigny. C'est là, M. le Président. Il pourra vérifier
avec les maires de la région.
Deuxième élément, ce que le député de
Mont-Royal fait, lorsqu'il invoque... ce n'est pas moi qui ai invoqué le
fédéral, on ne pourra pas me taxer de l'avoir fait, quoique
j'aurais eu amplement raison, il ne dévoile qu'une partie du dossier,
l'autre partie du dossier, je vais fermer la parenthèse très
vite, parce qu'on a autre chose à faire, c'est qu'une partie de ces
tractations peut-être le sait-il, peut-être ne le sait-il
pas, mais j'ai l'impression qu'il devrait quand même être assez
bien renseigné sur le soi-disant montant de $50 millions
qui devait aller à la construction de l'autoroute vers Mirabel et
qui aurait pu être investi dans l'aménagement des trains de
banlieue, M. le Président, était lié à une autre
décision, et c'était celle de fermer l'aéroport de Dorval
et de déménager les vols frontaliers à Mirabel. (22 h
15)
M.Ciaccia: Non.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, cela faisait
partie du dossier.
M. Ciaccia: Ce n'était pas lié à cela.
Premièrement, ce n'étaient pas tous les $50 millions,
c'était seulement $30 millions; les autres $20 millions venaient d'un
fond pour l'amélioration des routes urbaines, et le ministre des
Transports a dit: Là, il faut que je fasse des...
M. Tardif: A tout événement, M. le
Président, on pourrait discuter longtemps de cette question, on va la
fermer. Je pense que sur un plan de stricte équité, il est normal
que les gens de l'ouest paient dans le réseau de transport en commun, et
je vais aller plus loin, M. le Président...
M. Ciaccia: Je vous invite à communiquer avec
l'ex-ministre des Transports.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, un
à la fois!
M. Tardif: Lorsque le député de Mont-Royal dit: Les
gens de l'ouest sont prêts à payer, mais ils disent: Donnez-nous
du service... C'est cela?
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Bon! Tout ce que je veux lui dire maintenant, M. le
Président, c'est que comme ils vont siéger à la
Communauté urbaine de Montréal de plein droit, comme membres, ce
sera à eux d'exiger ces services et, j'allais dire, M. le
Président...
M. Ciaccia: Ils ne sont pas majoritaires.
M. Tardif: Ils ne sont pas majoritaires, non, ils auront un poids
relatif.
M. Ciaccia: Vous voulez imposer la taxe, ici, ce n'est pas la
décision...
M. Tardif: La communauté a le pouvoir d'exproprier les
commissions de transport et d'étendre le service de la CTCUM. Ils
pourront prendre cette décision, s'ils le veulent.
M. Ciaccia: Ce n'est pas une réponse, vous ne pouvez pas
vous en laver les mains. Vous ne pouvez pas dire: Moi, le ministre des Affaires
municipales, je vais imposer la taxe; si vous voulez le service, arrangez-vous
entre vous. C'est cela que vous nous dites.
M. Tardif: M. le Président, à la place du
député de Mont-Royal, dans ce cas-là, j'aurais un peu
honte de défendre ce dossier. Franchement!
M. Ciaccia: Vous n'avez jamais honte d'augmenter les taxes et
d'imposer des taxes pour des services qui ne sont pas là...
M. Tardif: Non, corriger une injustice.
M. Ciaccia: Moi, il faut que j'aie honte parce que je
défends des municipalités qui n'ont pas de services et dont on
augmente les taxes.
M. Lavoie: J'aurais une question à poser... M. Tardif:
Les plus pauvres de l'île, à part cela.
M. Ciaccia: Ne recommencez pas! On arrive toujours à dire
que dans l'ouest, ils sont tous riches, et que dans l'est, ils sont tous
pauvres.
M. Lavoie: Vous êtes un vrai petit Québécois,
vous.
M. Ciaccia: Franchement, de telles généralisations,
je ne les accepte pas. Je vous invite à aller visiter...
M. Tardif: On pourrait faire sortir le revenu per capita.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Tardif: On corrige une inéquité.
M. Ciaccia: Bon, c'est cela.
M.Lavoie: J'aurais une question à poser.
M. Tardif: Votez contre, on corrige une
inéquité.
M. Lavoie: Est-ce que cela a un effet rétroactif sur
toutes les dettes actuelles, les infrastructures du métro et tout?
M. Tardif: Service de la dette du métro pour
l'année commençant le 1er janvier 1980, point.
M. Lavoie: Mais pour les services des dettes existantes. Disons
que pour les infrastructures du métro ou d'autres dettes de la
commission de transport qui commande un service de la dette pour 1980 pour les
vieux emprunts, est-ce que ces municipalités sont appelées
à contribuer aux vieilles dettes?
M. Tardif: Elles sont appelées à payer le service
de la dette du métro pour l'année 1980, ce qui sera
réparti à l'ensemble des villes de l'île, pas pour un vieux
métro, mais pour un métro qui roule toujours.
M. Lavoie: Ce n'est pas ce que je veux dire.
M. Tardif: C'est cela, des vieilles dettes, c'est quoi?
M. Lavoie: J'ai une fille de 12 ans, et c'est bien plus
agréable de discuter avec elle qu'avec vous. Je ne parle pas d'un
vieux...
M. Tardif: Peut-être que si je la voyais, je dirais la
même chose, ce serait plus agréable de discuter avec elle qu'avec
vous.
M. Lavoie: M. le Président, je ne vous parle pas d'un
vieux métro, répondez donc à nos questions. Pour le
service de la dette de 1980, pour les dépenses qui ont été
encourues depuis dix ans...
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Lavoie: Bon, c'est cela. C'est tellement clair, quand vous
répondez, quand vous voulez répondre.
M. Tardif: C'est bien normal d'en contrôler... M.
Lavoie: Cela a un effet rétroactif.
M. Tardif: Non, M. le Président, cela s'applique à
compter du 1er janvier.
M. Lavoie: Pour les nouvelles dépenses qui vont être
faites...
M. Tardif: Pour le service de la dette réparti en
1980.
M. Lavoie: Ah bon! Pour les dettes encourues avant 1980.
M. Guay: M. le Président, un nouveau citoyen qui roule sur
les routes, par ses taxes, paie les dettes... Voyons donc!
M. Lavoie: Vous voyez quand même la différence,
c'est un peu comme une fusion municipale. Dans une fusion municipale, parce que
c'est une espèce de fusion dans les dettes de tous les services de
transport en commun de toute l'île de Montréal, c'est un genre
d'annexion ou de fusion de ces nouveaux payeurs de taxes. Souvent, dans une
fusion, on dit: On paie pour les dépenses à venir, et non pas
pour les dettes passées. C'est seulement cela que je demande. Je ne
critique pas; je demande une explication.
M. Tardif: Ah bon!
M. Lavoie: Je n'ai même pas argumenté sur cela;
c'est un éclaircissement que je veux.
M. Tardif: D'accord. Mais, ils sont bien chanceux, M. le
Président, parce que des métros à $10 millions le mille,
il ne s'en fait plus aujourd'hui, n'est-ce pas? C'est un bon "bargain" qu'ils
font.
M. Lavoie: Ce n'est pas cela que je vous demande. Je ne vous
demande pas cela. Je n'ai même pas argumenté sur cela; je vous ai
demandé un éclaircissement, un renseignement.
M. Tardif: C'est d'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 407, adopté?
M. Lavoie: On va vous donner des tranquillisants...
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 407, adopté. A
l'article 408, il y a un amendement.
M. Tardif: M. le Président, l'article 408 du projet de loi
57 est remplacé par le suivant: "408. L'article 304 de ladite loi est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Aux fins de ces articles, le mot "municipalité" signifie les
municipalités du territoire de la commission".
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement, adopté.
Article 408, adopté, tel qu'amendé. Article 409.
M. Tardif: M. le Président, 409 est un article qui
complète ce que je décrivais tantôt quant au service de la
dette.
M. Lavoie: N'y a-t-il pas d'amendement à l'article
409?
M. Tardif: Non, M. le Président. Le Président
(M. Boucher): Non.
M. Lavoie: Sur ces deux points, est-ce que vous avez eu des
représentations de certaines municipalités?
M. Tardif: J'ai rencontré lundi, à Montréal,
à peu près les, j'allais dire les trois quarts des maires de la
Communauté urbaine de Montréal, y compris les maires du West
Island, des municipalités de Kirkland, Dorval, Pierrefonds,
Sainte-Geneviève, et aucun d'eux ne m'a posé une question.
M. Lavoie: Ce n'est pas cela que je vous demande. Je ne vous
demande pas des représentations. Je vous demande les mêmes
représentations écrites ou sous forme de
télégrammes. Je ne vous demande pas les conversations lors d'un
événement social. Ce n'est pas cela que je vous demande. Les
conversations de cocktail, ce n'est pas cela que je vous demande. Je vous
demande si vous avez eu des représentations écrites.
M. Tardif: M. le Président, il me fera plaisir... je ne
les ai pas vues. S'il y en a dans la liste qu'on va transmettre à
l'Opposition demain, on verra.
M. Lavoie: Ce n'est pas la liste qu'on veut, ce sont les
documents.
M. Tardif: Les documents eux-mêmes, M. le
Président.
M. Lavoie: D'accord, merci. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 409, adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): A l'article 410, il y a un
amendement.
M. Tardif: Concordance avec l'article 409, d'une part, et
à l'article 410 maintenant, M. le Président, il y a un papillon
pour dire que l'article 307 de la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal remplacé par l'article 410 du projet de loi no 57 est
remplacé par le suivant: "307. L'intérêt et l'amortissement
de tous les emprunts de la ville de Montréal visés à
l'article 306 et payables par cette dernière durant un exercice
financier de la communauté sont certifiés par le directeur des
finances de la ville au plus tard le 1er septembre de l'année
précédant cet exercice financier. La dépense prévue
au certificat fait partie du budget de la communauté pour cet exercice
financier et elle est répartie par le trésorier de la
communauté. Dans le délai prévu par l'article 257, elle
est payable à la communauté par les municipalités du
territoire de la commission suivant les dispositions de cet article. La
communauté doit remettre à la ville de Montréal le montant
de cette dépense en quatre versements dont le dernier peut être
moindre, les 1er mars, 1er juillet, 1er septembre et 1er novembre de chaque
année." C'est un amendement de concordance avec l'article 409.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement, adopté.
L'article 410 est adopté, tel qu'amendé. Article 411.
M. Tardif: M. le Président, à l'article 411, il y a
un papillon qui vise à faire exactement la même chose qu'on a
faite dans le cas de la CUQ pour ce qui concerne la répartition faite
par le trésorier sur la base du déficit de l'année en
cours et non pas de l'année antérieure, ce qui évite des
frais de financement temporaires considérables. Si on veut que je lise
l'article qui reprend substantiellement les dispositions qu'on a vue
tantôt pour la CUQ, je vais le faire, M. le Président.
Peut-être que pour les fins du journal des Débats, vous y
tenez.
Le Président (M. Boucher): C'est encore le plus long qui
est un amendement officiel.
M. Tardif: C'est cela. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'amendement à l'article
411 est adopté. Article 411, adopté tel qu'amendé.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Article 412?
M. Tardif: Cela supprime tout simplement une disposition
interprétative devenue inutile.
M. Lavoie: En ce qui concerne les dépenses de transport en
commun assumées maintenant par toutes les municipalités comprises
dans l'île de Montréal, quelles sont les autres
municipalités à l'extérieur de l'île de
Montréal?
M. Tardif: Longueuil seulement.
M. Lavoie: II y a seulement Longueuil. Il n'y a pas d'autres
municipalités que Longueuil. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 412, adopté.
Article 413?
M. Tardif: Même chose, concordance.
M. Lavoie: Est-ce que l'île Bizard est toujours comprise
dans la communauté, oui?
M. Tardif: L'île Bizard fait toujours partie du territoire
de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Lavoie: Vous ne me l'avez pas mentionné dans celles qui
sont à l'extérieur de l'île de Montréal? L'île
Bizard est à l'extérieur de l'île de Montréal. Je
vous le pardonne.
Une Voix: II y a un petit pont...
M. Tardif: Je ne suis pas sûr, si on relisait le journal
des Débats, si la question du député de Laval est à
l'effet... Sa question, si je tente...
M. Lavoie: J'ai dit en dehors de l'île de
Montréal.
M. Tardif: Ou en dehors de la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Lavoie: Des municipalités... En tout cas, on ne se
chicanera pas. On aura d'autres points pour se chicaner. Je pense bien que je
vous ai dit de l'île de Montréal.
M. Tardif: S'il a dit l'île de Montréal,
automatiquement, vu qu'on amendait la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal, pour moi, il y avait coïncidence parfaite entre île
et communauté. J'ai donc répondu communauté.
M. Lavoie: Je ne vous ferai pas de reproche sur ce point
précis.
M. Tardif: Cela va jusque dans le milieu de la rivière
quelque part entre une autre île qui s'appelle l'île Jésus,
à Laval, à quelque part.
C'est parce qu'il ne faut même pas qu'elles se touchent,
même pas par le tuyau en dessous de l'eau de la rivière.
M. Lavoie: Vos chicanes, réglez-les vous-mêmes!
Le Président (M. Boucher): Article 413, adopté?
M. Lavoie: Je suis un pacifiste de nature! M. Tardif:A
l'article 414, concordance.
Le Président (M. Boucher): Article 413, adopté.
Article 414?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. A l'article 415,
il y a un amendement.
M. Tardif: L'article 415 du projet de loi 57 est remplacé
par le suivant: "L'article 338b de ladite loi édicté par
l'article 11 du chapitre 104 des lois de 1978 est remplacé par le
suivant: 338b: La commission doit répartir entre les
municipalités desservies par un service visé à l'article
338a, le déficit, s'il en est, attribuable à tel service. Ce
déficit doit être réparti entre les municipalités
impliquées en attribuant à chacune la portion du déficit
afférente aux services dont elle a bénéficié en
proportion du potentiel fiscal de chaque municipalité. Aux fins du
premier alinéa, les mots "potentiel fiscal" ont le sens que leur
confère le troisième alinéa de l'article 257."
C'est pour le partage des frais d'opération pour les
municipalités, en ce cas, la municipalité située en dehors
du territoire de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
Article 415, adopté tel qu'amendé. A l'article 416, il y a un
amendement. (22 h 30)
M. Tardif: L'article 416 du projet de loi no 57 est
remplacé par le suivant: 416: L'article 5 de la Loi modifiant la Loi
constituant le service de police de la Communauté urbaine de
Montréal et modifiant de nouveau la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal est abrogé." En fait, c'est un amendement de pure
forme par rapport à ce qu'on avait à 416 où on ne donnait
pas, comment dirais-je? dans la présentation de l'abrogation, on ne
disait que l'article untel du projet de loi, mais, en fait, la façon
correcte, c'est celle qui est maintenant là.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Amendement adopté.
Article 416 adopté tel qu'amendé. Il y a un nouvel article
416a?
M. Lavoie: Ah!
M. Tardif: Oui, M. le Président. "Le projet de loi no 57
est modifié par l'insertion après l'article 416, du suivant,
416a: "L'article 23 de la Loi modifiant la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal et la Loi constituant la Commission de transport de la rive
sud de Montréal, (1978, chapitre 104) est modifié 1) par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: 23: la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Montréal peut fournir sur
le territoire de toute municipalité mentionnée à l'annexe
B de la Loi de la Communauté urbaine de Montréal (1969, chapitre
84), lorsque cette municipalité était auparavant desservie par
une entreprise de transport en commun dont elle a fait l'acquisition en vertu
de l'article 287 de ladite loi, le même service de transport que celui
effectué par telle entreprise pendant l'exercice financier au cours
duquel elle a fait l'acquisition de cette entreprise et pendant le premier
exercice financier postérieur à cette acquisition. "2: par la...
Il me manque un bout...
Le Président (M. Boucher):... par la suppression du
deuxième alinéa.
M. Tardif: ... par la suppression du deuxième
alinéa."
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le nouvel article 416a
adopté. 417?
Modifications à la Loi de la CRO
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Là, nous nous rendons dans l'Outaouais,
maintenant.
M. Tardif: C'est exact, M. le Président. On va retrouver
là les mêmes articles...
M. Lavoie: La Loi de la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Tardif:... qu'on a vus pour la CUQ, la CUM; maintenant, on va
les voir pour la CRO. On s'en va vers l'Ouest, graduellement. Mais ce sont
trois lois distinctes qu'il faut amender, malheureusement. Cela ne peut pas se
faire seulement d'un coup. On répète les mêmes articles.
C'est pour ça que cela a l'air long, mais...
M. Lavoie: Bon! Allons-y! Y a-t-il un amendement?
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas d'amendement
à 417.
M. Tardif: A 417, c'est un amendement de concordance. Il n'y a
rien là. C'est pour les recours en cassation ou en nullité. C'est
le même article qu'on répète partout.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 418?
M. Tardif: A 418, M. le Président, encore là,
concordance avec ce qu'on a fait dans les autres communautés.
Une Voix: Cela abroge la loi 101.
M. Tardif: Dans l'Outaouais, ils abrogent la loi 101... Non,
c'est... S'ils se conforment au jugement de la Cour suprême, ils abrogent
la loi 101.
M. Caron: ... le Parlement fédéral en même
temps.
M. Lavoie: Est-ce que vous nous dites bien que, dans les articles
418, 419, 420, 421...
M. Tardif: M. le Président...
M. Lavoie: ... c'est qu'il n'y a aucun... Disons que c'est de la
concordance avec...
M. Tardif: Ce que nous venons d'adopter pour la CUQ et pour la
CUM.
M. Lavoie: Et il n'y pas d'éléments nouveaux?
M. Tardif: II n'y a pas d'éléments nouveaux
là-dedans, M. le Président.
M. Lavoie: En ce qui concerne la Communauté
régionale de l'Outaouais?
M. Tardif: II n'y a pas d'éléments nouveaux en ce
qui concerne la CRO.
M. Lavoie: Vous n'annexez pas Ottawa dans ça, rien de
ça? Adopté.
Le Président (M. Boucher): 418 adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): 419?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 420,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): 421 ? Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): 422, adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Les articles...
Le Président (M. Boucher): A 423, il y a amendement.
M. Tardif: Là, M. le Président, c'est aussi un
amendement de concordance avec ce que nous avons fait déjà en ce
qui concerne les déficits d'exploitation qui doivent être
répartis selon le critère du potentiel fiscal. C'est encore
là de pure concordance avec ce qu'on a fait pour la CUQ et la CUM. Oui,
il y a un papillon, mais le papillon fait exactement ça, il rend le
langage tout à fait conforme. M. le Président, à moins que
vous y teniez...
Le Président (M. Boucher): Non. C'est le livre qui
compte.
M. Tardif: Alors, parfait. M. Lavoie: 423, d'accord.
M. Tardif: Bon! M. le Président, qu'est-ce qui se
passe?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qu'est dans
l'amendement, à la sixième ligne: "soit par la circulation de
véhicules de la commission de transport sur leur territoire, soit de
toute autre manière indirecte dont la commission de transport
décide de tenir compte avec l'approbation du gouvernement"... Qu'est-ce
que c'est: de toute autre manière indirecte...? ... dans la loi
actuelle, mais...
M. Tardif: Est-ce qu'il y a d'autres modes de partage indirects?
Imaginons que les... M. le Président, la raison pour laquelle j'ai tenu
à consulter, c'est que nous avons adopté
précédemment un article qui dit que les dépenses sont
partagées sur la base du potentiel fiscal. Ici, cet article, si on n'y
prend pas garde, pourrait laisser croire que cela a trait au partage des
dépenses d'opération du transport, alors que ce n'est pas le cas
du tout. Cet article vise tout simplement à dire: Participent au
déficit d'exploitation les municipalités qui sont desservies soit
par la circulation des autobus et des véhicules de transport en commun
comme tels, donc ils circulent sur leur territoire, par exemple sur le
territoire de Verdun, soit de toute autre manière indirecte. Par
exemple, on pourrait très bien dire, je pense que c'est le cas, que le
métro ne passe pas à la ville de Mont-Royal, mais il va à
proximité de et dessert un bassin de population qui doit être pris
en compte dans le calcul des quotes-parts. Je voudrais préciser, ici. Ce
n'est pas pour les fins de partage des dépenses mais de savoir: est-ce
qu'un territoire est desservi ou pas? S'il est desservi il peut l'être
directement,
parce qu'il y a des autobus qui passent sur cette rue-là, mais il
peut l'être de façon indirecte parce que la ligne passe, par
exemple, juste à la frontière de Verdun et de la ville de
LaSalle, par exemple, sur le boulevard Angrignon.
M. Caron: LaVérendrye.
M. Tardif: LaVérendrye plutôt, et dessert un bassin
de population de chaque côté du canal alors que peut-être,
théoriquement, les autobus ne passent que dans une ville. C'est
l'idée ici de la formulation.
M. Caron: C'est ce que je ne comprenais pas. Et je le demandais
pendant que vous discutiez.
M. Ciaccia: Vous avez donné l'exemple de Mont-Royal que le
métro ne desservait pas, mais il y avait un autobus qui allait au
métro. Est-ce que cela s'applique à...
M. Tardif: Pas nécessairement le métro, M. le
Président. J'aurais pu prendre l'autobus, j'aurais pu prendre n'importe
quelle autre ligne.
M. Caron: Quel que soit le moyen de transport.
M. Ciaccia: Par exemple, Brossard peut être desservi par le
métro de Longueuil, est-ce que cela s'appliquerait dans ce
cas-là?
M. Tardif: Théoriquement, cela pourrait s'appliquer dans
ce cas-là, M. le Président, sauf que c'est un peu loin. De toute
façon ils ne sont pas pris en compte ici pour les fins de quote-part.
Mais je prends un exemple peut-être plus simple. Imaginons le boulevard
Décarie qui serait à la frontière de Hampstead et
Montréal, à un moment donné, et que les autobus circulent
sur Décarie qui se trouve dans Montréal, Humpstead est quand
même desservi par un autobus, même si cela n'emprunte pas les rues
de Hampstead. C'est cela que ça veut dire.
M. Lavoie: Etant donné qu'on parle de potentiel fiscal,
est-ce qu'on peut dire... Dans le rapport du comité conjoint, on emploie
le terme "effort fiscal" est-ce que effort fiscal et potentiel fiscal ce n'est
pas la même chose?
M. Tardif: Non, ce n'est pas du tout la même chose, M. le
Président. L'effort fiscal, c'est la somme des taxes payées par
les individus, tandis que le potentiel fiscal c'est l'assiette, qui est
formée de 100% des biens imposables à pleine valeur, on l'a vu,
de 80% des immeubles des réseaux du gouvernement, de 40% des
écoles élémentaires et secondaires, d'accord?
M. Lavoie: Qu'est-ce que c'est? C'est encore...
M. Tardif: L'article 423, M. le Président, sera
adopté?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à l'article 423 est adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 423, adopté
tel qu'amendé. L'article 424.
M. Tardif: Cela enlève la référence au parc
des locataires. Adopté?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 424 est
adopté? (22 h 45)
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
425.
M. Tardif: Concordance, M. le Président. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article
426.
M. Tardif: Concordance, avec ce qu'on a adopté pour les
autres communautés.
M. Lavoie: Adopté.
Modifications à la Loi de la CTRSM
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 427,
il y a un amendement.
M. Tardif: Oui, M. le Président, "L'article 62 de la Loi
constituant la Commission de transport de la rive sud de Montréal,
modifié par l'article 427 du projet de loi no 57 est modifié par
l'addition, à la fin du troisième alinéa de ce qui suit:
De plus, le deuxième alinéa du paragraphe 6 de l'article 423 du
Code municipal s'applique en l'adaptant aux cas prévus par le
présent article."
Alors, M. le Président, ce que nous avons vu pour le partage du
transport en commun pour la CUQ, la CUM, la CRO, on en voit des applications
pour la Commission de transport de la rive sud, ce sont les mêmes
règles qui s'appliquent. Il faut modifier autant de lois si on veut
être complet sur le plan de la technique.
M. Ciaccia: Cela veut dire que les municipalités de la
rive sud...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: ... vont payer pour les frais de quoi?...
M. Tardif: Pour le partage des quotes-parts du déficit de
la Commission de transport de la rive sud. Donc, ce qui fait partie de la
Commission de transport de la rive sud, ils doivent payer selon
une assiette qui est définie et qui s'applique dans chacune des
lois.
M. Ciaccia: Est-ce que ce sont toutes les municipalités
qui sont desservies?
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: Pas seulement, pas les...
M. Tardif: On ne change pas le bassin, M. le
Président.
M. Ciaccia: C'est parce que le principe, dans l'autre, est un peu
différent, le principe dans l'autre article...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: ... pour le West Island...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: ... n'était pas desservi, mais vous avez
justifié cela d'une autre façon. Ici, vous avez des
municipalités qui ne sont pas desservies, mais qui peuvent avoir la
possibilité d'être desservies.
M. Tardif: Nous ne changeons pas la définition des villes
membres de la CTRS. D'accord? C'est intouché.
Le Président (M. Boucher): Adopté? M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté.
L'article 427 est adopté tel qu'amendé. L'article 428.
M. Tardif: L'article 428 abroge un article désuet depuis
la loi de 1972 par le jeu de l'article 113.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 429.
M. Tardif: Concordance, M. le Président. M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. A l'article 430,
y a-t-il un amendement?
Conseil métropolitain du Haut-Saguenay
M. Tardif: L'article 17 de la loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay modifié par
l'article 430 du projet de loi no 57 est modifié par l'addition,
à la fin du deuxième alinéa du paragraphe 10, de ce qui
suit: "De plus, le deuxième alinéa du paragraphe 6 de l'article
423 du Code municipal s'applique en l'adaptant au cas prévu par le
présent article."
Encore là, M. le Président, il s'agit du partage de la
quote-part des municipalités membres du Conseil métropolitain du
Haut-Saguenay.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est adopté.
L'article 430 est adopté tel qu'amendé. L'article 431.
M. Tardif: L'article 431, M. le Président, est l'article
qui prévoit que la part des revenus de la taxe sur les entreprises de
distribution de gaz, de télécommunications et de production, de
transmission et de distribution d'énergie électrique qui revient
à la ville de Montréal sert de garantie au remboursement de
l'emprunt contracté par celle-ci pour combler sa part du déficit
olympique au lieu de la ristourne des revenus de la taxe de vente, laquelle est
abolie par le présent projet de loi.
C'est l'augmentation sur les cigarettes?
M. Caron: Est-ce que cela comprend l'augmentation de $0.05 sur
les cigarettes?
M. Tardif: Non, c'est une espèce de garantie au titre de
la taxe de vente pour les emprunts contractés par la ville de
Montréal. Comme ces garanties étaient données dans les
prospectus de la ville, il faut donner une autre valeur en garantie, et c'est
le retour à la place des ristournes sur les ventes
d'électricité.
M. Ciaccia: Vous avez simplement pris ces taxes pour les donner
en garantie pour le paiement de cette dette. Pour cela, vous avez eu besoin de
faire un amendement à cet article.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Caron: Cela va bien.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser à l'article 427 avant de passer à un autre
chapitre.
Le Président (M. Boucher): Vous voulez revenir à
l'article 427?
M. Cordeau: S'il vous plaît, parce qu'on arrive à la
Charte de la ville de Québec. C'est simplement une question que je veux
poser sur l'article 427.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Alors, allez-y, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Dans l'amendement proposé, M. le
Président, on dit que c'est pour la quote-part des municipalités
concernant la Commission de transport de la rive sud de Montréal.
Vous dites dans cet amendement que la façon dont la quote-part de
la municipalité doit être fixée, c'est l'évaluation
de cette municipalité qui est multipliée par le facteur
établi pour ce rôle par le ministre des Affaires municipales en
vertu de la Loi sur la fiscalité municipale, c'est-à-dire la loi
présente. De quelle façon cette quote-part va-t-elle être
établie? Je vais vous donner un exemple bien concret: Saint-Hyacinthe,
c'est une municipalité qui se trouve située à la limite de
la Commission des transports de la rive sud de Montréal. De quelle
façon est-ce que cela va servir à toutes les autres
municipalités qui longent ce réseau?
M. Tardif: M. le Président, ce qu'il est important de
signaler ici ce dont nous parlons depuis au moins... s'il n'y a pas eu
cinquante allusions depuis le début, il n'y en a pas pas eu une
que ce que nous désignons de façon périodique comme
étant la valeur uniformisée...
M. Cordeau: C'est d'accord.
M. Tardif: ... comme étant la valeur corrigée,
multipliée par le facteur établi en vertu de l'article untel, que
ce dont on parle dans les faits, M. le Président, c'est ce processus par
lequel on rend comparables entre elles les assiettes foncières, selon
que le rôle est à 60%, 80%, 90%, 50%, pour faire en sorte que la
quote-part de chacun tienne compte de ces niveaux de rôles. D'accord?
M. Cordeau: Parfait. Oui, c'est correct. Merci.
Le Président (M. Boucher): On revient à l'article
432.
M. Tardif: L'article 432, on l'a adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 431 a
été adopté. L'article 432.
M. Tardif: Je m'excuse.
M. Caron: Seulement pour ajouter à la question de mon
collègue de Saint-Hyacinthe, cela veut dire que les villes riches vont
payer un peu plus, n'est-ce pas? C'est cela, si j'ai...
M. Tardif: Les villes riches vont payer un peu plus.
M. Caron: Les villes qui sont financièrement plus à
l'aise? Non, pas nécessairement?
M. Tardif: Non, ce n'est pas basé sur le revenu per
capita, c'est basé sur la richesse foncière...
M. Caron: C'est de l'évaluation.
M. Tardif:... laquelle richesse foncière, j'allais dire
sur l'assiette, l'assiette telle que définie, le potentiel fiscal
comprenant les immeubles imposables de plein droit à Verdun, les
immeubles exemptés sur lesquels le gouvernement paie 100% d'"en-lieu" de
taxes, les immeubles exemptés sur lesquels le gouvernement paie 80% de
taxes, les immeubles des réseaux de l'éducation et de la
santé et les immeubles sur lesquels le gouvernement paie 40%, les
écoles élémentaires et secondaires. Cela constitue
l'assiette de Verdun, d'une part. On prend l'assiette pour chacune des villes
à partir des rôles d'évaluation que chacune des
municipalités nous fournit, mais cependant, comme on sait qu'elles ne
sont pas toutes au même niveau, il faut donc avoir une espèce
d'instrument pour apprécier ce niveau, pour faire en sorte que la
contribution de chacune tienne compte de cette appréciation comparative
des rôles.
L'article 432 est un amendement de concordance en ce qui concerne...
Le Président (M. Boucher): On est rendu à l'article
432.
Modifications à la charte de la ville de
Québec
M. Tardif: C'est cela. C'est un article de concordance avec ce
que nous avons adopté précédemment pour la Loi des
cités et villes, le Code municipal, mais comme il y a des dispositions
particulières en ce qui concerne la ville de Québec et la ville
de Montréal, il faut, encore une fois, répéter dans leur
cas ce qu'il en est, tout simplement. Remarquez qu'à certains
égards, on va retrouver... On a vu pour les commissions de transport
autant d'articles identiques qu'il y avait de commissions de transport. On
retrouve, à d'autres égards, autant d'articles identiques
c'est ce qui fait que le projet de loi est très long qu'il y a
des lois régissant les municipalités. On retrouve au moins quatre
fois les mêmes articles pour la Loi des cités et villes, le Code
municipal, la Charte de Montréal, la Charte de Québec, par
exemple.
M. Ciaccia: Mais la raison pour laquelle il faut que vous
incluiez cet article se réfère au fait que vous avez
défini l'unité d'évaluation auparavant en y incluant
terrain et bâtiment.
M. Tardif: Non, pas nécessairement.
M. Ciaccia: Maintenant vous faites la distinction en disant que
s'il y a un bâtiment ou une amélioration qui constitue une
unité, c'est un bien-fonds et c'est un immeuble au sens du paragraphe
432.
Une Voix: C'est le cas des roulottes.
M. Ciaccia: Par exemple, le cas des roulottes.
M. Tardif: M. le Président, c'est vrai, en partie, ce que
dit le député de Mont-Royal, mais c'est aussi vrai que c'est
là pour tenir compte d'une
réalité qui fait en sorte qu'à un moment
donné le propriétaire du bien-fonds peut-être
différent du propriétaire de la roulotte et que le
propriétaire du terrain peut être différent du
propriétaire des infrastructures en sous-sol, que les problèmes
de la copropriété et des droits aériens sont aussi un
problème qui...
M. Ciaccia: Je voudrais y revenir. Ce sont là des choses
que nous avions portées à votre attention quand on a
défini "unité d'évaluation". Si on avait défini
"unité d'évaluation" de la façon dont nous l'avons
suggéré, je ne pense pas que vous auriez été
obligé de faire ces changements. On faisait la distinction entre terrain
et bâtiment. Il pouvait y avoir différents
propriétaires.
On voulait aller plus loin et dire que même les terrains
subdivisés devaient être évalués
séparément. Cela, c'est un autre problème à part de
celui-ci, mais on essayait de faire la distinction entre les deux.
M. Tardif: Le député de Mont-Royal reconnaît
que le problème technique des propriétaires différents des
immeubles, du sous-sol, des galeries souterraines du métro et tout
ça, ça pose des problèmes. D'accord?
M. Ciaccia: Oui, adopté.
Le Président (M. Boucher): 432 adopté. 433?
M. Tardif: C'est l'article qui supprime la possibilité
d'imposer une taxe d'affaires sur certaines activités, étant
donné que c'est remplacé par les dispositions
générales contenues dans la présente loi.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 434?
M. Tardif: Même remarque que pour 433, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 435?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. 436?
M. Tardif: Même remarque, M. le Président. (23
heures)
M. Ciaccia: Attendez, là! Est-ce que je peux retourner
à 435? Pour quelle raison est-il abrogé?
M. Tardif: Pour les mêmes raisons, M. le Président,
qu'a été abrogée la disposition contenue dans la Loi des
cités et villes concernant la taxe pouvant tenir lieu de taxe d'affaires
qui était plafonnée à $300 dans la Loi des cités et
villes. Etant donné que l'actuelle Loi sur la fiscalité
municipale permet à toute municipalité de prélever une
taxe d'affaires basée sur la valeur locative, d'une part,
élimine, d'autre part, les taxes person- nelles, donc, sur la personne,
et, en éliminant ces taxes sur la personne, permet cependant, selon les
dispositions générales de la loi, l'émission de permis
pour des fins de contrôle d'une activité.
Donc, il y a deux types de perception ou deux perceptions qui peuvent
être faites à l'endroit d'une activité commerciale ou
d'affaires, premièrement, une taxe basée sur la valeur locative
et deuxièmement, un permis ou une licence exigé pour l'exercice
d'une activité, mais alors dans le cadre d'une activité de
contrôle. Par exemple, si la municipalité veut émettre un
permis de construction, alors c'est le coût afférent pour
l'exercice de cette activité. Cette réforme de la
fiscalité fait un balayage d'un tas de taxes, d'ailleurs plus ou moins
périmées dans certains cas et reprend, comme on a enlevé
dans le cas de la Loi des cités et villes et dans le Code municipal, les
mêmes dispositions des charges.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 436. Adopté?
L'article 435 avait été adopté?
M. Tardif: Article 435...
Le Président (M. Boucher): Article 436.
M. Tardif: II avait été adopté aussi, je
pense, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Alors, il y a un
nouvel article après l'article 436, 436a.
M. Tardif: C'est ça. "Le projet de loi 57 est
modifié par l'insertion, après l'article 436 du suivant: 436a,
l'article 265 de ladite charte est modifié par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: ce privilège qui n'a pas
besoin d'être enregistré s'étend à deux
années échues, plus l'année courante. Quant aux immeubles,
il ne concerne que ceux sur lesquels ou à l'égard desquels telle
cotisation, taxe, droit ou autre redevance municipale ont été
imposés. Quant aux meubles et effets mobiliers, ce privilège ne
s'étend qu'aux meubles et effets possédés par le
débiteur se trouvant dans les limites de la ville, sauf le cas où
le débiteur les a transportés hors des limites de la ville. "
M. Ciaccia: Quand vous dites que le privilège
s'étend à deux années échues, est-ce que ça
veut dire que si les taxes...
M. Tardif: Prescription uniforme de trois ans.
M. Ciaccia: Même s'il n'est pas enregistré, si les
taxes n'ont pas été payées en 1978-1979, il y a un
privilège, il va tomber en 1980, celui de 1978... Autrement dit,
après trois ans, même si les taxes ne sont pas payées, il y
a une prescription quant au privilège.
M. Caron: Cela veut dire, M. le ministre...
M. Tardif: C'est d'ailleurs la disposition actuelle de la Loi des
cités et villes et du Code municipal. Il n'y avait que les chartes de
Montréal et de Québec qui dérogeaient à cette
règle avec une prescription de cinq ans. La prescription est
uniformisée partout à trois ans.
M. Caron: Si je dois des taxes de quatre ans en
arrière...
M. Tardif: Vous venez d'avoir un cadeau d'un an.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est trois ans ou quatre ans pour la
ville de Québec?
M. Tardif: Actuellement, c'est cinq ans. C'est trois ans partout
au Québec sauf pour Montréal et Québec. Maintenant on
uniformise partout à trois ans.
Le Président (M. Boucher): Article 436a, adopté. M.
le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Que va-t-il arriver dans les cas où
actuellement, la ville de Québec et de Montréal avaient cinq ans,
mais cette loi, est-ce qu'elle est rétroactive?
M. Tardif: Non.
M. Cordeau: Ceux pour qui cela fait quatre ans, la ville peut
continuer à les percevoir, Montréal et Québec. Le
privilère demeure.
M. Tardif: Les taxes échues au moment de l'entrée
en vigueur de cette loi, c'est cinq ans. Les taxes qui deviendront
échues après l'entrée en vigueur, c'est trois ans.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 436a est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 437.
M. Tardif: C'est une concordance avec ce qu'on a
déjà adopté, M. le Président.
M. Caron: Je reviens à l'article 436 pour une petite
information. Cela veut dire toute taxe, permis, ou toute dette, ou si c'est
juste sur immeuble?
M. Tardif: Ce sont toutes les taxes municipales.
M. Caron: Ce ne serait pas la taxe d'eau?
M. Tardif: Oui, toutes les taxes municipales se prescrivent par
trois ans.
M. Caron: Tout ce qu'on peut devoir à une
municipalité.
M. Ciaccia: Prescrivent, oui, mais il n'y a pas un
privilège à Montréal pour la taxe d'eau, parce que c'est
une taxe locative.
M. Tardif: Ici, on amende la charte de la ville de Québec
dans ce cas-là. Il faudrait voir la formulation de l'article depuis le
début. Tout ce qu'on touche ici, c'est le délai de
prescription.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 437 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Articles 438. Il
y a un amendement. "L'article 438 du projet de loi no 57 est abrogé".
Est-ce que l'amendement de l'article 438 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 438
adopté tel qu'amendé. Article 439. Il y a l'article 438a, c'est
vrai.
M. Tardif: Le projet de loi 57 est modifié par
l'insertion, après l'article 438, du suivant: 438a. L'article 271 de
ladite charte est remplacé par le suivant: "L'action de la ville pour le
recouvrement de toute cotisation, taxe, droit ou autre redevance municipale se
prescrit par trois ans à compter du jour où cette cotisation,
taxe, droit ou redevance est devenue due et exigible."
M. Lavoie: Concordance, n'est-ce pas?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire pourquoi cela
passe de cinq ans à trois ans, au lieu de rester à cinq ans pour
protéger les villes? Au point de vue de prescription, comme vous avez
dit, Montréal et Québec avaient cinq ans. Pourquoi diminuez-vous
cela à trois ans?
M. Tardif: M. le Président, de fait, c'est
déjà la disposition de la Loi des cités et villes qui
régit la ville de Verdun, qui régit la ville de Saint-Hyacinthe,
qui régit les 1650 municipalités au Québec. Il y a deux
villes qui échappaient à cela, c'étaient Montréal
et Québec qui avaient des délais particuliers. On pense qu'il est
préférable, pour que le citoyen s'y retrouve, d'avoir cette
uniformité dans les délais de prescription.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 438a est
adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 439.
M. Lavoie: Y a-t-il effectivement une concordance partout? Je me
rappelle qu'à certains moments, certains articles, c'était...
M. Tardif: Je m'emploie à le souligner, lorsqu'il y a des
différences.
M. Lavoie: Je me rappelle un article qu'on a approuvé il y
a quelques jours. On avait le droit de recouvrer des taxes dues dans
l'année courante et l'année antérieure. Là, on
parle de trois ans. Je ne le sais pas. C'était pour une autre...
M. Tardif: Le recouvrement des taxes, M. le Président, et
la prescription sont deux choses. Le recouvrement des taxes pour l'année
en cours et les deux années antérieures, c'est lorsqu'un immeuble
qui aurait dû être porté au rôle ne l'a pas
été. D'accord?
M. Lavoie: Cela, c'est un an en arrière.
M. Tardif: Non, c'est l'année en cours et deux ans avant.
Pardon? Le député de Laval a raison. Je m'excuse. C'est
l'année en cours et l'exercice précédent. Tandis que la
règle de la prescription, c'est le cas de l'édifice dûment
porté au rôle, dûment cotisé et qui n'a pas
payé ses taxes... D'accord?
M. Lavoie: D'accord.
M. Tardif: ... de sorte que, théoriquement, si jamais une
municipalité découvrait un immeuble qui n'avait pas
été porté au rôle, il y aurait donc un délai
de deux ans pour...
M. Lavoie: L'inscrire...
M. Tardif: ... l'inscrire...
M. Lavoie: ... envoyer le compte.
M. Tardif: ... enfin recouvrer et trois ans de prescription ce
qui, somme toute, totalise dans ce cas-là même un délai de
cinq ans.
M. Lavoie: C'est pour prendre l'action d'ailleurs.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Article 439, adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Lavoie: Article 439...
M. Tardif: M. le Président, les articles 439, 440 abrogent
des dispositions désuètes depuis la loi de 1972.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 440, adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 441. Adopté?
M. Cordeau: Peut-on savoir ce que contient cet article qui a
été amendé et amendé à nouveau.
M. Tardif: Quel article?
M. Cordeau: En résumé, parce que...
M. Tardif: Celui de 1972?
M. Cordeau: Non. A l'article 441, c'est le paragraphe 67, je
crois, qui est la suppression. En gros, je ne veux pas avoir tout
l'article.
M. Tardif: Le député veut-il que je lui lise
cela?
M. Cordeau: Non.
M. Lavoie: Oui, pour les fins du journal des Débats.
M. Cordeau: Cela affecte quel...
M. Tardif: Cela supprime une disposition relative à des
licences d'affaires et cette suppression est faite à compter du 1er
janvier 1982 ou de l'exercice antérieur pour lequel la ville de
Québec décide d'imposer la taxe d'affaires en vertu de l'article
226. On a vu que les municipalités ont, si elles sont des
municipalités régies par la Loi des cités et villes ou
dans le cas de la ville de Montréal ou de la ville de Québec,
jusqu'au 1er janvier 1982 pour imposer la taxe d'affaires en vertu des
nouvelles dispositions et continuer à se prévaloir des
dispositions existantes de la loi générale ou de leur charte
particulière et que, dans le cas des municipalités régies
par le Code municipal, celles-ci ont un délai de quatre ans pour ce
faire, de sorte que ces dispositions sont là et ne prendront effet que
lorsque la ville décidera dans les délais prévus de se
prévaloir des nouvelles dispositions.
Le Président (M. Boucher): Article 441, adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 442. M. Tardif:
C'est encore là, M. le Président... M. Lavoie:
Passation de règlements.
M. Tardif: C'est cela, c'est de concordance avec ce qui a
déjà été adopté pour les autres lois
générales.
Le Président (M. Boucher): Adopté. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 443.
M. Tardif: Encore là, c'est le partage de certains
coûts, M. le Président, qui doit se faire selon un rôle
ajusté ou uniformisé.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 444.
M. Lavoie: Québec, la ville de Québec.
M. Tardif: Cela enlève encore là, M. le
Président, une partie des dispositions désuètes depuis
1972. (23 h 15)
Le Président (M. Boucher): L'article 444 est-il
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 445?
M. Lavoie: Taxe de locataire qui n'existait pas à
Québec? Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 446?
Modifications à la charte de la ville de
Montréal
M. Lavoie: On retourne à Montréal. On laisse
Québec pour aller faire une petite balade à Montréal.
M. Tardif: C'est un amendement de concordance avec...
M. Lavoie: Avec le principe d'une unité
d'évaluation. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. A l'article 447,
il y a un amendement.
M. Lavoie: C'est bien cela.
M. Tardif: "1° L'article 195 de la charte de la ville de
Montréal, modifié par l'article 447 du projet de loi 57, est
modifié par la suppression des sixième, septième,
huitième et neuvième lignes du troisième alinéa du
paragraphe 2. 2° l'article 447 du projet de loi no 57 est modifié
par le remplacement du paragraphe 3° par le suivant: 3° par le
remplacement des paragraphes b) et c) du deuxième alinéa du
paragraphe 3° par le suivant: "b) des contributions des diverses
corporations municipales sous sa juridiction, le tout, selon les
modalités convenues entre elles."
M. Lavoie: Une seconde! C'est du droit nouveau?
M. Tardif: M. le Président, il y a peut-être un
élément d'explication ici qui s'impose en l'occurrence, à
moins...
M. Cordeau: M. le Président? M. Tardif: Oui,
monsieur.
M. Cordeau: Est-ce que l'inclusion des villes dans un rayon de 25
milles autour de Montréal, c'est nouveau?
M. Tardif: Non, M. le Président. C'est la loi
actuelle.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans cet article?
M. Lavoie: C'est le partage de la taxe de vente.
M. Tardif: C'est qu'auparavant, à même les revenus
de la taxe de vente qui devaient être retournés aux
municipalités, les 2%, le ministre des Finances retenait une part pour
payer le Conseil des arts de la région métropolitaine de
Montréal et cette part était retenue pour toutes les
municipalités de l'île et toutes celles sises dans un rayon de 25
milles. Cétait ça. Comme il n'y a plus dorénavant de
ristourne de la taxe de vente, il faut donc que les municipalités qui,
à la place, reçoivent l'assiette des immeubles gouvernementaux et
autres, s'entendent entre elles ce n'est pas le gouvernement qui va le
faire à leur place sur la façon dont elles veulent se
partager ce coût et se cotiser pour le décider. C'est sur une base
per capita, sur une base d'évaluation foncière, qu'elles
décideront. On dit: Comme il n'y a plus de retour... On n'étend
pas le bassin, n'est-ce pas? C'est le même bassin.
M. Ciaccia: Qui détient le vote prépondérant
pour la constitution de ce conseil des arts?
M. Tardif: M. le Président, il faut quand même lire
l'article... C'est que quand même, sur rapport du comité
exécutif, le conseil de la ville de Montréal c'est la
charte de Montréal qui est amendée ici peut, par
règlement, constituer une commission permanente sous le nom de Conseil
des arts de la région métropolitaine de Montréal dont la
juridiction s'étend à toute l'île de Montréal. Toute
autre municipalité sise dans un rayon de 25 milles de l'île
c'est textuellement ce qui existe présentement est incluse dans
la juridiction du conseil des arts, pourvu que son conseil, par
résolution, en ait exprimé l'intention. D'accord? Cette
résolution reste en vigueur pendant une période de deux ans et se
renouvelle par tacite reconduction, à moins d'un avis de... Alors,
dès lors qu'ils décident de faire partie du conseil, c'est qu'ils
décident de participer aux frais.
M. Lavoie: Mais, est-ce que le Conseil des arts de
Montréal est très actif?
Une Voix: "Les fées ont soif". M. Lavoie: Est-ce
que c'était ça? M. Tardif: Non.
M. Cordeau: Pourquoi les avoir...
M. Lavoie: Cette pièce de théâtre, ce
n'était pas au conseil...
M. Guay: C'est lui qui a lancé la controverse.
M. Cordeau: M. le Président, quels sont les avantages que
peut avoir une municipalité de faire partie de ce Conseil des arts de la
région de Montréal?
M. Tardif: En 1979, M. le Président ils doivent
faire des choses ils avaient un budget de $1 400 000. Je me souviens
d'avoir vu dans les journaux qu'ils avaient décerné un prix
littéraire pour les meilleures oeuvres scientifiques, romanesques et
autres. Ils doivent avoir quand même des activités.
M. Lavoie: Maintenant, il faut faire une distinction
également. Je ne sais pas où est la distinction, parce que je
sais pertinemment que le partage de la taxe de vente dans le "pool"
excusez l'expression le partage qui existait depuis 1963/64 des 2% de la
taxe de vente se faisait... C'est assez compliqué, parce qu'il y avait
trois contributions, je pense, par le ministère du Revenu pour la
région de Montréal.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: C'étaient les taxes... Disons que la ville de
Montréal avait droit à une partie des taxes perçues dans
la ville même de Montréal...
M. Tardif: Toutes les villes au Québec.
M. Lavoie: Non, trois injections dans le "pool ".
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Une autre de la région et,
troisièmement, une partie des 2% à l'échelle du
Québec. Cela, je comprends bien qu'il y avait une partie de ce "pool"
dans la région de Montréal qui servait au déficit de la
Place des Arts.
M. Tardif: Non, du fonctionnement du Conseil des arts de la
région métropolitaine de Montréal.
M. Lavoie: Place des Arts. Cela, c'est une autre affaire. C'est
pour ça que je ne vois pas la distinction...
M. Tardif: Quant au déficit de la Place des Arts, M. le
Président... Je dis non ici, mais c'est qu'on l'a réglé
hier, si le député de Laval s'en souvient...
M. Lavoie: Je suis d'accord.
M. Tardif: ... où on dit: Le gouvernement va l'assumer
à 100%, d'accord?
M. Lavoie: En tout cas, je pense que ce n'est pas trop grave,
parce que... De toute façon, ça ne change pas la situation
actuelle, et si une ville à 25 milles, comme Saint-Eustache, veut en
faire partie...
M. Tardif:... veut se retirer... Elle en fait partie, c'est
ça.
M. Lavoie: Je ne demanderai pas l'explication, mais il y aurait
quand même une explication à demander sur la partie de la taxe de
vente qui allait pour la Place des Arts. Je me demande pourquoi c'est dans le
Conseil des arts de la région métropolitaine de Montréal
qu'on fait partir la question de la taxe de vente, alors que la partie de la
taxe de vente allait non pas au Conseil des arts, mais à la Place des
Arts. Ce serait peut-être...
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'on va essayer de
clarifier les choses. La redistribution des 2% de la taxe de vente, le
député de Laval a raison, se faisait pour 1% de ces 2% ou 50% des
2% sur une base des achats faits localement. Pour 40% de l'autre 1%, sur la
base des achats ou de la taxe de vente perçue dans la région au
prorata de la population de la région, région économique
06, etc. Région administrative ou sous-région, et, finalement,
10% du 1% en question ou des 2%, pardon, sur la base de l'ensemble de la taxe
de vente perçue dans l'ensemble du Québec au prorata de la
population de chacune des villes.
M. Lavoie: C'était la formule Kierans à
l'époque.
M. Tardif: Bon, je ne sais pas qui en a la paternité, mais
toujours est-il que sur la part prélevée sur la base
régionale, le ministre des Finances prenait une partie, $1 400 000
disons, en 1979, donnait ça au Conseil des arts métropolitain de
Montréal, en prenait une autre partie pour payer ce qui aurait dû
aller aux villes sises dans ce rayon de 25 milles pour payer une partie du
déficit de la Place des Arts. Le député de Laval a raison
là-dessus, mais c'étaient deux choses différentes.
Maintenant, on dit: dorénavant, le ministre des Finances, le
gouvernement du Québec va assumer en fait, ce n'est pas le
ministre des Finances, c'est le ministre des Affaires municipales le
déficit d'exploitation de la Place des Arts en entier.
M. Lavoie: Vous êtes agent payeur seulement. M. Tardif:
Pas agent percepteur.
M. Lavoie: Vous êtes "teller " comme on dit, vous
êtes en arrière du guichet. Quand même, vous les payez avec
quels revenus? Les revenus du ministre des Finances...
M. Tardif: Voilà.
M. Lavoie:... ou du Revenu.
M. Tardif: Ou du ministre du Revenu. Pour la partie du Conseil
des arts métropolitan, étant donné
qu'il n'y a plus de taxe de vente, ce sont les mêmes
municipalités qui, elles, vont recevoir... On aurait très bien pu
dire dans cette loi: ce que nous allons percevoir, par exemple, sur les
immeubles des réseaux de gaz, d'électricité, de
télécommunication, pour le même bassin de population, on va
en garder $1 400 000 si c'est ça et on va le donner nous-mêmes, le
gouvernement, au Conseil des arts métropolitain. A la place, on dit aux
villes membres: cotisez-vous sur la base que vous voudrez.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'amendement 447 est
adopté.
M. Lavoie: On élargit nos connaissances.
Le Président (M. Boucher): L'article 447 est adopté
tel qu'amendé.
M. Lavoie: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle
l'article 448.
M. Tardif: Cet article abolit une disposition devenue
désuète par le jeu du fameux article omnibus 113 de la loi de
1972.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 448 est
adopté. J'appelle l'article 449.
M. Tardif: Concordance. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle
l'article 450.
M. Tardif: Concordance. (23 h 30)
M. Lavoie: Est-ce que je pourrais demander au ministre pour
quelle raison il supprime le paragraphe 7 de l'article 5 du chapitre 76 des
lois de 1972, qui concerne la perception ou la possibilité de paiement
par versements de la taxe d'eau?
M. Tardif: Parce que, M. le Président, une disposition
à l'article 252, paragraphe 5, généralise à
l'ensemble des taxes municipales le principe de la possibilité du
paiement par versements et non pas uniquement à l'égard de la
taxe dite d'eau ici, qui est d'ailleurs une taxe d'eau de nom seulement.
M. Lavoie: D'eau et de service.
M. Tardif: Voilà. Donc, cela généralise les
dispositions alors qu'on pouvait trouver des dispositions tout à fait
différentes d'une loi à l'autre.
M. Lavoie: La ville de Montréal ou la ville de
Québec ou une autre doivent être assez grandes pour décider
elles-mêmes si elles veulent recevoir le paiement de la taxe d'eau et de
service.
M. Tardif: On va s'entendre avec elles.
M. Lavoie: C'est vous qui allez dicter comment.
M. Tardif: Non, on va s'entendre avec elles.
M. Lavoie: C'est le ministre qui va vous dire comment percevoir
par versement. La ville de Montréal avait ce pouvoir elle-même.
Là, vous dites: Enlevez-vous... Cela doit être dans la charte
depuis un bout de temps. Au moins depuis 1972 et là vous l'enlevez.
M. Tardif: De toute façon, je vous ferai remarquer...
M. Lavoie: La ville de Montréal avait le droit, par
règlement, de déterminer si la taxe d'eau était payable
par versements. Là, on enlève ce pouvoir à la ville de
Montréal. C'est le ministre qui va leur dire comment la percevoir, de
façon mensuelle, trimestrielle ou semi-annuelle.
Une Voix: Est-ce de la démocratie cela?
M. Lavoie: Vous voulez uniformiser tout le monde à votre
image et à votre ressemblance.
M. Tardif: Je vais ménager des paroles au
député de Laval. Je vais l'informer, s'il a le temps de prendre
connaissance du projet de loi...
M. Ciaccia: Vous voulez faire un discours.
M. Tardif: ... d'un projet de charte privé de la ville de
Montréal qui est présentement déposé ici.
M. Lavoie: On n'en est pas encore saisi légalement...
M. Tardif: Non, mais est-ce que je peux l'informer? Il va trouver
un article là-dedans dans lequel la ville de Montréal introduit
des dispositions pour faire sauter une partie de la taxe de vente, à
partir de certains immeubles. Dans le projet de loi c'était d'abord 20
logements et plus.
M. Lavoie: La taxe de vente. M. Tardif: La taxe d'eau.
M. Caron: Vous devriez donner la permission à tout le
monde de...
M. Lavoie: J'ai parcouru rapidement ce projet de loi.
M. Tardif: Vous êtes courageux.
M. Lavoie: Rapidement. Il est vrai que la ville n'abolit pas sa
taxe d'eau et de service, elle désire la faire payer par les
propriétaires qui ont 20 logements et plus, mais rien n'empêchait
la ville de Montréal de déterminer si le propriétaire, le
nouveau payeur de la taxe d'eau, pouvait... surtout lorsqu'il en paie
jusqu'à 50 logements, cela peut être un compte de taxe de $10 000.
Elle pouvait dire: Quatre paiements trimestriels.
M. Tardif: Cela va être permis en vertu de l'article
252.
M. Lavoie: Par un diktat du ministre. M. Tardif: Mais non,
on va s'entendre.
Le Président (M. Boucher): L'article 450 est
adopté?
M. Lavoie: La mainmise que vous reprochez à la tradition
qu'il y a eu pour les commissions scolaires, graduelle, vous êtes
à faire la même chose avec le municipal. C'est un premier pas vers
la mainmise totale dans l'administration des municipalités.
M. Tardif: Etes-vous pour ou conre l'étalement?
M. Lavoie: L'étalement?
M. Tardif: L'étalement du compte de taxes. Etes-vous
contre cela?
M. Lavoie: Oui, je suis pour, mais je crois également que
les villes sont assez majeures pour s'administrer elles-mêmes dans
certains domaines.
M. Tardif: Si vous êtes pour, on va s'entendre sur le
principe. Quant aux modalités, je vous garantis que je vais m'asseoir
avec les villes pour essayer d'en arriver à une formule acceptable.
M. Lavoie: Vous allez vous asseoir avec les 1600 villes.
Le Président (M. Boucher): L'article 450
adopté?
M. Caron: Cela va prendre une grande salle.
M. Lavoie: Vous allez avoir raison de vous lever encore bien plus
si vous vous assoyez avec les 1600 municipalités. Vous allez vous
asseoir debout, je pense, à votre hauteur.
M. Tardif: Où en étions-nous rendus?
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 450 est
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 451
?
M. Tardif: 451 est un article de concordance, M. le
Président, avec l'article 197.
M. Lavoie: Une chance que les Floralies internationales sont
à Montréal, parce qu'on va lâcher nos papillons dans les
floralies.
M. Cordeau: On va recevoir des papillons après l'adoption
du projet de loi.
M. Lavoie: Pour moi, il va y avoir un article dans le projet de
loi qui sera permis...
M. Ciaccia: Après 11 heures, on ne devrait pas avoir le
droit de déposer d'autres amendements.
M. Lavoie: Pour moi, il va y avoir un article à la fin
selon lequel le ministre se réserve le droit de déposer des
papillons après la sanction de la loi.
M. Tardif: Et d'envoyer livrer copie au député de
Laval.
M. Caron: ANoël au matin, vous allez recevoir ça par
livraison spéciale.
Le Président (M. Boucher): Article 451. Adopté.
M. Lavoie: Vous êtes mieux d'avoir vos amendements traduits
en anglais pour vendredi.
M. Tardif: Cela, c'est un coup bas, M. le Président.
M. Cordeau: C'est vrai, la sanction en anglais aussi.
M. Caron: Non, mais la question demain, j'espère qu'elle
va être dans les deux langues.
M. Tardif: J'espère que le député de Verdun
et le député de Saint-Hyacinthe ne me demandent pas d'attendre
que ce soit traduit en anglais avant de leur envoyer le fric prévu dans
cette loi. C'est ça.
M. Lavoie: Les billets verts sont bilingues, M. le ministre.
M. Cordeau: Vous n'avez pas le droit de nous prêter des
intentions.
M. Tardif: Je ne vous prête pas d'intentions.
M. Ciaccia: Le jugement ne s'applique pas aux
municipalités.
Le Président (M. Boucher): On va siffler la
récréation.
M. Ciaccia: Le jugement ne s'applique pas aux
municipalités.
M. Tardif: II s'applique au gouvernement. Je ne peux pas verser
d'argent tant que ce n'est pas traduit, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 451. Adopté.
M. Caron: On ne déposera pas le chèque avant le 15
janvier.
M. Lavoie: Article 451.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lavoie: Après cette récréation, on va
continuer.
M. Tardif: L'article 451, il n'y a rien là.
Possibilité pour la ville de fournir de l'eau aux...
M. Lavoie: II n'y a pas d'amendement? M. Tardif: Non.
Le Président (M. Boucher): Cela va à l'article 453,
pas avant l'article 453.
M. Tardif: Ce qu'on fait, M. le Président, la ville avait
ce pouvoir avant, ce qu'on fait, on change la référence à
la loi actuelle. C'est un amendement de pure concordance.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 452. Adopté.
Article 452?
M. Tardif: C'est l'article qui supprime les surtaxes sur les
immeubles ayant une valeur de plus de $100 000.
M. Lavoie: $100 000. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 453.
Amendement.
M. Tardif: "L'article 453 du projet de loi 57 est remplacé
par le suivant: L'article 789 de ladite charte est abrogé." Article 453.
Il y a un article 453a, M. le Président, si vous me permettez, en
même temps, la section II du chapitre 1 du titre 11 de ladite charte
comprenant les articles 794 à 800 est abrogée.
Ce sont tous des articles relatifs aux modalités
particulières de perception de la taxe d'affaires pour la ville de
Montréal. Je vous ferai remarquer que ces articles n'entreront en
vigueur que lorsque la ville décidera de se prévaloir des
dispositions de la présente loi, et qu'elle a, pour ce faire, jusqu'au
1er janvier 1982, donc deux ans.
En fait, tout ce que fait notre papillon, c'est qu'il scinde en deux, il
y a des articles qui sont abrogés immédiatement, d'autres
uniquement lorsque la ville décidera de se prévaloir...
M. Lavoie: Est-ce que vous prévoyez... Vous savez,
à Montréal, il y a un gros problème qui s'est
soulevé au comité conjoint, qui a d'ailleurs été
rapporté lors de l'audition de l'Union des munici- palités par M.
Lamarre de Montréal; il y avait un problème sur la limite de 15%
de la taxe d'affaires. Est-ce que vous allez nous apporter une solution
à ça?
M. Tardif: Oui, M. le Président, nous aurons des
amendements. On tient compte des représentations, la preuve,
déjà, à l'article... la mémoire me fait
défaut, on avait introduit le crédit d'impôt aux PME avec
un plafond à 15%.
M. Lavoie: Ce n'est pas réglé encore. C'est
suspendu.
M. Tardif: C'est l'article 231. On a ajouté encore un
petit...
M. Lavoie: Est-ce que ces amendements vont nous être remis
ce soir? On voudrait bien les étudier cette nuit, avant demain
matin.
M. Tardif: Cela me fera plaisir, M. le Président.
M. Lavoie: Si vous nous arrivez avec cela à dix heures
demain matin, avec des amendements, et que vous nous demandez de mettre le
tampon dessus, on aimerait bien jeter un coup d'oeil avant. C'est normal, je
pense bien.
M. Tardif: M. le Président, j'en ai visé la
substance avec les autorités de la ville de Montréal entre six
heures et huit heures ce soir.
M. Lavoie: Mais pourriez-vous le faire avec les autorités
de sa loyale Opposition également?
M. Tardif: Avec plaisir, M. le Président. On les a toutes
sur les genoux du sous-ministre.
M. Lavoie: Cela va être distribué ce soir? M.
Tardif: Tantôt, oui.
M. Lavoie: Si on n'en fait pas la demande... On est obligé
de tout arracher ici.
M. Tardif: A un moment donné, le député de
Laval me dit qu'il y a trop de papillons et après cela, il en veut
d'autres.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement
à l'article 453 est adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Lavoie: Lorsqu'on va être sorti de cette commission, on
va pouvoir entrer dans la Sûreté du Québec ou dans la RCMP,
n'importe quoi. C'est quasiment un cours de détective qu'on fait ici.
C'est une enquête judiciaire.
M. Tardif: Je ne sais pas si c'est un cours de détective,
mais c'est certainement un cours d'évaluation foncière. Pour tout
le monde. Je m'inclus.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 453 est
adopté tel qu'amendé?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 453a
est adopté. Article 454.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: A l'article 455, il n'y a pas d'amendement?
Le Président (M. Boucher): A l'article 454, il y a un
nouvel article après.
M. Tardif: Même chose que pour la charte de Québec
concernant la prescription.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 454 est
adopté. Article 454a?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher: Adopté. Article 455.
M. Tardif: Cet article prévoit la manière de
désigner un immeuble à être vendu pour taxes. Cet immeuble
constitue une unité d'évaluation distincte du terrain
sous-jacent.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article
455a.
M. Lavoie: Un autre!
M. Tardif: 455a. Le projet de loi no 57 est modifié par
l'insertion, après l'article 455, du suivant: "455a. L'article 908 de
ladite charte est modifié par le remplacement du premier alinéa
par le suivant: 908. Les taxes se prescrivent par trois ans, à dater de
leur échéance. Cependant, dans le cas de taxes et
d'améliorations locales payables par versements, cette prescription ne
court que sur les versements échus à compter, respectivement, de
l'échéance de chacun d'eux."
M. Cordeau: C'est correct. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 456. (23
h 45)
M. Tardif: C'est de concordance avec l'article 197.11, M. le
Président, concernant un immeuble qui appartient à une
société d'agriculture ou d'horticulture et qui est
spécialement utilisé par cette société à des
fins d'expositions.
M. Lavoie: Je pense que ce n'est pas tout à fait cela, je
pense que c'est un article qui était désuet. C'était une
exemption de taxes pendant trots ans au Marché central
métropolitain. Cela fait plus que trois ans. Cela doit être
cela.
M. Tardif: II y a cela. Merci, M. le député de
Laval.
Le Président (M. Boucher): Article 456. M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 457.
M. Lavoie: Je vais peut-être avoir une promotion. Vous
n'avez pas besoin d'un adjoint parlementaire aux Affaires municipales?
M. Tardif: II y en a déjà un, M. le
Président.
M. Lavoie: C'est une demande du député de Verdun
qui est très compétent en la matière.
M. Ciaccia: Désintéressé, à part cela. M.
Lavoie: Article 457.
M. Tardif: Ce n'est pas de le voir prendre la part de... Je ne
dirai pas un mot.
M. Guay: C'est un adjoint parlementaire à l'Education, le
député de Verdun.
M. Tardif: D'abord, les biens mobiliers n'ont pas affaire
là. Quant aux biens immobiliers, ils sont couverts par l'article 60 du
projet de loi qui, par l'article 197, les exempte. Cela n'a pas affaire
là.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 457, adopté.
Article 458.
M. Tardif: Même remarque, M. le Président. M.
Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 459.
M. Tardif: Même remarque, M. le Président.
M. Lavoie: J'espère que cela n'enlève pas de
l'assiette scolaire du conseil de Montréal...
M. Tardif: Ils étaient déjà exemptés
dans la charte.
M. Lavoie: Oui, un instant! Les biens du métro
étaient exemptés...
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: ... sauf où il y a des édifices
commerciaux en surface des stations de métro, il avait droit à la
taxe scolaire.
M. Tardif: Mais, M. le Président, cela demeure, puisqu'ils
font partie d'une unité d'évaluation distincte, à ce
moment-là...
M. Lavoie: Avec un propriétaire différent.
M. Tardif: C'est cela. C'est là qu'est utile le concept
d'unité d'évaluation.
M. Lavoie: Oui, mais, attention! Une minute! Un instant!
M. Tardif: L'article 30, si ma mémoire est bonne.
M. Lavoie: Oui, ce sont les unités. L'article 30, c'est
cela. Je vous pose seulement une petite question. C'est sûr que cela fait
une unité différente, mais on dit à l'article 31, je ne
sais pas si on l'a amendé, sous toute réserve. "Une unité
d'évaluation est inscrite au nom du propriétaire du terrain."
Le terrain est propriété de la ville de Montréal ou
de la Commission de transport de la ville de Montréal. L'édifice
en hauteur appartient à une autre personne, mais ce serait la ville de
Montréal. Au rôle, cet immeuble serait inscrit au nom de la ville
de Montréal. Deuxième alinéa: "... appartient à un
organisme public..." Cela va.
M. Tardif: Le deuxième alinéa règle le
problème, je pense.
Le Président (M. Boucher): Article 459, adopté?
M. Lavoie: Adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 460?
M. Tardif: Même chose, même remarque.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 461?
M. Lavoie: Les articles 1082 à 1087 de
Montréal...
M. Tardif: Ces articles avaient trait aux exemptions des
immeubles de la ville de Montréal situés en dehors de son
territoire. C'est contenu dans les dispositions générales des
articles 60 et 197.
M. Lavoie: C'est intéressant à 1085, que vous
abrogez. C'est l'évaluation des immeubles que la ville possède
dans le territoire de la ville de Ver- dun. Les taxes municipales et scolaires
auxquelles ils sont assujettis sont réglées par...
M. Caron: C'est ce dont je parlais au début, à
propos de l'usine de filtration. Je maintiens que ce n'est pas correct. Le
député de Sainte-Anne devrait être ici pour défendre
cela, parce qu'il y a une partie... Je vais lui en parler demain, vu qu'il n'y
est pas.
M. Tardif: Je me suis engagé vis-à-vis du
député de Verdun à consacrer, soit dans la charte de
Montréal, soit dans un bill privé de Verdun, toute entente qu'il
aurait réussi à faire parapher avec la ville de Montréal
à ce sujet.
M. Caron: Ce n'est pas facile de discuter avec eux, vous le
savez. Vous discutez actuellement... Cela va les discussions je n'ai pas
trop voulu vous en parler tout à l'heure mais quand c'est pour
soutirer, il n'y a pas de problème, cela va bien. Quand c'est pour
donner, on n'est pas bien fort.
M. Lavoie: Non, c'est à peu près les mêmes
proportions.
M. Caron: On reviendra à cela... Comme on est parti
là, à moins qu'on revienne entre Noël et le Jour de
l'An.
M. Tardif: J'inviterais le député de Verdun
à tenir compte du fait que la ville de Montréal possède
sur son territoire un tas d'immeubles de la CTCUM qui sont aussi, par le fait
même, exemptés. A supposer qu'ils soient portés au
rôle, qu'ils soient taxables, en d'autres termes, que les villes membres
de la communauté devraient payer la taxe sur ces immeubles à la
ville de Montréal, il y aurait une espèce de feuille,
d'état de compte à faire.
M. Caron: II y a une différence de trois bouches de
métro et de 1 125 000 pieds carrés. En tout cas, on ne retardera
pas la commission pour cela. On aura l'occasion d'en discuter lors de
l'étude des bills privés.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 461, adopté? Il
y a un papillon qui reproduit quatre nouveaux...
M. Cordeau: Article 461, adopté sur division.
Le Président (M. Boucher): II y a un papillon qui
reproduit quatre nouveaux articles, 461, 461b, 461c, 461d. Nous allons les
adopter l'un après l'autre, je suppose.
M. Tardif: Ce sont deux feuilles brochées ensemble.
Le Président (M. Boucher): Article 461a?
Modifications à la charte de la Commission desécoles catholiques de Québec
M. Tardif: Le projet de loi no 57 est modifié par
l'insertion, après l'article 461, des suivants: 461a: L'article 27 de la
charte de la Commission des écoles catholiques de Québec, 1963,
première session, chapitre 68, est abrogé; 461b: L'article 29 de
ladite charte...
Le Président (M. Boucher): Excusez, M. le ministre, on va
les adopter un par un.
M. Tardif: Bien.
M. Lavoie: Quand on a les amendements, normalement... Quand cela
a-t-il été déposé?
Le Président (M. Boucher): Ce premier-là avait
été déposé; celui-là, ce soir.
M. Lavoie: Non, parce que, normalement... comme l'article 27 de
la charte de la Commission des écoles catholiques de Québec,
1963. Avant, on vérifie dans les statuts. Là, j'ai l'amendement
et on n'a pas les statuts ici. Si le ministre peut nous fournir des
précisions précises sur son serment d'office, on va les
prendre.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Cordeau: M. le Président, le député de
Laval a demandé si d'autres papillons nous seraient remis avant
l'ajournement de cette commission. Il n'est pas loin de minuit. Est-ce
qu'actuellement, on est à nous préparer la remise de ces
papillons?
M. Tardif: M. le Président, l'ensemble de ces
dispositions, à 461a et à 461d, telles que modifiées dans
le papillon qu'on a là, ont été refaites, d'ailleurs,
après consultation avec les autorités de la CECQ dans le but de
rendre conformes les dispositions relatives à la perception des taxes
scolaires par la ville de Québec et est analogue aux dispositions
adoptées concernant... enfin, dans la Loi de l'instruction publique, par
exemple, pour la CECM et le Conseil scolaire de l'île de
Montréal.
M. Lavoie: Est-ce que la ville de Montréal paie certaines
taxes ou d'autres villes au Québec en vertu de la nouvelle
loi, seront-elles appelées ou sont-elles appelées à payer
des taxes aux commissions scolaires?
M. Tardif: Non, elles ne l'étaient pas avant. Elle n'en
payaient pas avant et n'en paient pas plus maintenant.
M. Lavoie: Cela, c'est une exception que la ville de
Québec, elle, doit... La ville de Québec paie à la
commission...
M. Tardif: Non, elle lui paie, c'est-à-dire elle lui verse
les sommes qu'elle a perçues pour et au nom de la commission
scolaire.
M. Lavoie: Elle rembourse, en somme? M. Tardif: Elle
rembourse, c'est ça.
M. Lavoie: Je ne sais pas si c'est le bon terme, "paient"?
M. Ciaccia: Au lieu de payer, elle rembourse les taxes qu'elle a
perçues pour le compte de la commission scolaire? Cela aurait
été plus exact.
M. Lavoie: Ma première impression...
M. Tardif: Oui, c'est parce que le terme "rembourser" fait
allusion à quelque chose que la ville de Québec aurait
reçu et remet... (Minuit)
On me dit que c'est assez indifférent qu'on utilise le mot
"verse", le mot "remet ' ou le mot "paie ".
M. Lavoie: Je vous dis ça, je ne ferai pas de bataille,
mais ma première impression est que la ville de Québec paie
à la commission au plus tard le 1er avril de chaque année les
taxes scolaires auxquelles celle-ci a droit. Si vous voulez garder ce
terme-là, c'est à vous, cette loi.
M. Tardif: Dans le sens large d'exécuter son obligation
à l'égard de ses taxes.
M. Lavoie: C'est de la concordance. Il n'y a pas de droit nouveau
dans ça.
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): L'article 461a,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 461b, adopté?
L'article 461c, adopté? L'article 461d, adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 463...
Autres modifications M. Lavoie: L'article 462 avant. Le
Président (M. Boucher): 462, excusez! M. Lavoie:A l'article
462, de quoi s'agit-il?
M. Tardif: Les dispositions supprimées avaient pour effet
de créer une présomption de propriété en
faveur du gouvernement du Québec de la ville de Hull à
l'égard de certains immeubles, plus particulièrement la Place du
Centre, et c'était une façon astucieuse de prévoir que la
Place du Centre ou le Centre des Congrès à Hull allait être
exempté de taxes. On disait que, peu importe le propriétaire, cet
immeuble est présumé appartenir au gouvernement du Québec.
C'était une façon de l'exempter. Dorénavant, comme le
gouvernement va payer des taxes sur ses immeubles, eh bien, ce sera assujetti
aux mêmes dispositions. C'est tout ce que ça faisait.
D'accord?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. J'appelle
l'article 462a.
M. Lavoie: Un autre...
M. Cordeau: On en a deux...
M. Tardif: Dans le cas de l'article 462a, ce sont des
dispositions spéciales qui avaient été prévues
à cause du passage de l'exercice financier des villes de Montréal
et Québec sur l'année financière régulière
des municipalités. C'est-à-dire donc du 1er janvier au 31
décembre, et on sait qu'elles avaient eu un exercice financier de huit
mois. Donc, il y avait des dispositions spéciales édictées
qui ne tiennent plus dans ce cas-là.
C'est la loi 22 qu'on avait adoptée pour permettre un exercice
financier de huit mois dans ces cas-là, pour les aligner sur les autres
villes.
M. Lavoie: 462a, c'est la même chose.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Boucher): 462 adopté. 463?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Un instant, quand même, on a le droit de
considérer l'annexe Aqui couvre 64 lois, non? Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Est-ce que la
commission continue ou si...
M. Tardif: II est peut-être préférable de
mettre de l'ordre dans tout cela...
M. Lavoie: Oui.
M. Tardif: ... pour nous permettre de prendre connaissance des
derniers papillons.
M. Lavoie: On se prépare peut-être pour demain. Vous
nous avez dit que tous les projets d'amendement qu'il y avait sont en notre
possession actuellement.
M. Tardif: On me dit que oui, mais on vérifie à
l'instant même, M. le Président.
M. Lavoie: On offre notre collaboration au ministre, mais on
pourrait retourner à notre bureau. Quant à préparer la
journée de demain qui est possiblement la dernière journée
pour la commission... Possiblement.
M. Tardif: Possiblement, oui.
M. Lavoie: II reste en somme à peu près 80 articles
à étudier, plus, grosso modo, une quarantaine d'articles qui sont
suspendus. On aimerait bien avoir, ce soir, tous les amendements qui
restent.
M. Tardif: On me dit que tous les papillons qui devaient
être apportés jusqu'à minuit et dix minutes ont
été apportés, M. le Président, à moins que
des représentations de dernière heure, mais vraiment de
dernière heure, nous soient faites pour nous dire qu'on a oublié
telle chose ou qu'on a telle chose à corriger, mais tous ceux qu'on
avait à apporter jusqu'à maintenant le sont.
M. Lavoie: II y a un chapitre important, "immeubles non
portés au rôle", les articles 60 à 65.
M. Tardif: Oui, M. le Président. M. Lavoie: Onles a. M. Tardif: C'est cela.
M. Caron: ... changer d'idée dans le courant de
l'année pour la ville de Montréal et la ville de Verdun, on va
l'accepter. On ne vous fera pas de reproche.
M. Tardif: Tous les papillons que nous avons sont là.
M. Lavoie: L'article 43.51, chemins de fer. Articles
suspendus
M. Tardif: Ce qui est donc porté au rôle. L'article
113, les frais judiciaires. La notion de personnes intéressées.
Il y a des articles là-dedans pour lesquels on devait seulement
vérifier certaines questions posées par l'Opposition. Il n'y a
pas nécessairement de papillon.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 169 est
adopté?
M. Tardif: L'article 169, oui, M. le Président. L'article
184, loyer net, loyer brut. C'est supposé être là.
M. Lavoie: L'article 203 est adopté? M. Tardif:
Oui.
M. Lavoie: L'article 226.
M. Tardif: L'article 226?A l'article 229, c'est la taxe
d'affaires.
M. Lavoie: On a les projets?
M. Tardif: On est supposé, je n'ai pas
vérifié, M. le Président.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a quelque chose à l'article
231?
M. Tardif: C'est le crédit d'impôt foncier aux PME
qu'on va modifier pour l'élargir davantage.
Les articles 247, 248, ils ont été adoptés, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Les articles 247 a) b) c), 248,
ils ont été adoptés.
M. Tardif: Mais il se pourrait... Un instant, attention.
Même s'il y a des articles qui ont déjà été
adoptés... Je prends un exemple. Cet après-midi, à la
suggestion de l'Opposition, il a été décidé que les
règlements faits pour la perception des taxes par le monde municipal,
les taxes scolaires par les municipalités, devraient être faits,
s'il n'y a pas entente entre les deux, non pas par règlement du ministre
des Affaires municipales, mais par le gouvernement.
M. Lavoie: Ce n'est pas l'Opposition qui a demandé cela;
c'est le ministre qui a demandé cela.
M. Tardif: En tout cas. Il y a eu accord. Mais ce que je veux
dire tout simplement, c'est que cette décision, en regard de cet article
précis, partout ailleurs où on faisait appel à cette
notion, il faut rouvrir pour dire la même chose. D'accord?
M. Lavoie: On est prêt à donner notre collaboration
au ministre. Si le ministre veut rouvrir quelque article que ce soit du projet
de loi, nous lui donnons notre consentement d'avance à la condition que
le même droit et privilège existe pour les Oppositions de rouvrir
quelque article que ce soit.
M. Tardif: M. le Président.
M. Lavoie: Cela avait été entendu au
début.
M. Tardif: En tout cas, en gros, oui.
M. Lavoie: Cela a été entendu au début. On
n'en abusera pas. On n'a pas l'intention de recommencer l'étude article
par article.
M. Tardif: Mais comme j'ai dit au député de Laval,
certaines des décisions prises cet après-midi en ces
matières ont des répercussions en quatre ou cinq articles. (0 h
15)
M. Lavoie: Je pense qu'on peut s'entendre qu'il n'y aura pas
d'abus, mais qu'on se garde le droit, si on veut rouvrir certains articles, de
pouvoir le faire.
M. Tardif: Cela me fera plaisir, M. le Président. M.
Lavoie: D'accord.
M. Tardif: Les articles 252, 253, je les avais suspendus.
Le Président (M. Boucher): Alors la commission ajourne ses
travaux jusqu'à demain à dix heures, c'est-à-dire
aujourd'hui à dix heures.
Fin de la séance à 0 h 16