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Etude des projets de loi nos 268, 263 et 105
(Douze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales entreprend ses travaux en vue
d'étudier différents projets de loi privés, les nos 268,
263, 226, et les projets de loi publics nos 105 et 112. Ce sont les travaux que
nous avons à effectuer jusqu'à 13 heures cet après-midi;
nous reprendrons à 15 heures pour terminer vers 18 heures et nous
reprendrons à 20 heures pour aller jusqu'à minuit.
On me dit que le projet de loi de la ville de Fermont pourra
possiblement être retiré de la circulation, étant
donné que les procureurs de la ville de Fermont ont dit ne pas
être prêts à venir devant cette commission aujourd'hui.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Guay (Taschereau), M.
Lavoie (Laval), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Rancourt
(Saint-François), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Le rapporteur de cette commission, M. Beauséjour?
Une Voix: Bien d'accord.
M. Chevrette: M. le Président, il y aurait des changements
à apporter.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Chevrette: Vous allez indiquer Chevrette (Joliette-Montcalm)
à la place de M. Mercier (Berthier).
Le Président (M. Jolivet): M. Chevrette...
M. Chevrette: Pour la matinée.
Le Président (M. Jolivet): C'est-à-dire qu'il sera
ici dans le courant de l'après-midi.
M. Chevrette: II me remplacera cet après-midi, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Cela va.
M. Chevrette: Avez-vous quelque chose contre cela, M. le maire de
Verdun?
M. Caron: Voulez-vous prendre congé cet
après-midi?
M. Chevrette: Pas congé cet après-midi, mais ma
besogne sera accomplie.
M. Tardif: II voulait prendre congé de vous.
Projet de loi no 268
Le Président (M. Jolivet): Donc, le projet de loi no
268...
M. Cordeau: De nous.
Le Président (M. Jolivet):... Loi concernant la ville de
Chicoutimi. Les gens qui sont présents devraient être Me Jacques
Leblond de la ville de Chicoutimi et d'autres représentants qu'il
voudrait bien nous présenter.
M. Leblond (Jacques): Je suis Me Jacques Leblond.
Le Président (M. Jolivet): Oui. Est-ce que vous pouvez
nous présenter les autres personnes qui vous accompagnent?
M. Leblond: Je suis seul, M. le Président. On m'a
confié la garde de ce projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): Donc, Me Jacques Leblond
étant là, M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il me fait plaisir
d'accueillir ici le représentant de la ville de Chicoutimi qui vient
nous présenter ce projet de loi no 268 qui, hormis l'article concernant
son entrée en vigueur, ne contient qu'un seul article. Donc, cela ne
devrait pas être très long. Pour ne pas allonger les
débats, on va laisser immédiatement le procureur de la ville de
Chicoutimi nous dire pourquoi la commission des affaires municipales devrait
accepter ce projet de loi privé.
Le Président (M. Jolivet): M. Leblond.
M. Leblond: II s'agit, messieurs, d'un amendement à
l'annexe d'un projet de loi qui avait été adopté en 1978
et qui portait, à ce moment-là, le no 241. Il s'agit, en fait,
d'un amendement à l'annexe de cette loi qui décrivait une zone du
centre-ville comme étant un certain nombre de lots.
Dorénavant, cette zone a besoin d'être agrandie, compte
tenu du fait que le projet qui, initialement, devait s'y tenir, qui
était d'une envergure simple, disons, est devenu d'une envergure
beaucoup plus grande avec le temps et l'implication des caisses d'entraide
économique dans le milieu. C'est pour cette raison que nous demandons
à cette commission l'amendement et ce sont seulement ces quelques pieds
qui sont ajoutés tout le tour du carré initial.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, vous avez autre
chose à ajouter?
M. Tardif: Non, M. le Président. Je ne sais pas si des
membres de la commission auraient des questions à poser concernant ce
projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Simplement une petite question. Concernant
l'envergure que vous voulez donner à votre projet, puisque vous voulez
l'agrandir, quels sont les points saillants de cette nouvelle expansion que
vous voulez englober à l'intérieur de votre centre-ville?
M. Leblond: II s'agit d'un projet d'envergure qui est construit
avec la collaboration de la Caisse d'entraide économique par la ville de
Chicoutimi. Les besoins architecturaux exigent des agrandissements sur certains
côtés. Par ailleurs, en collaboration avec le ministère des
Affaires culturelles, nous avons un projet de bibliothèque municipale
qui pourrait se greffer à ce premier projet et qui, lui aussi, aurait
besoin de quelques pieds en avant, afin d'être capable d'établir
un carré.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: De notre côté, si c'est pour la bonne
marche de l'administration de la municipalité, nous y souscrivons
immédiatement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Avec le consentement des
membres, je voudrais tout d'abord excuser le député de
Chicoutimi, ministre de la Justice, qui est actuellement en commission
parlementaire. Je suis ici pour le représenter. Je suis bien heureux que
la commission adopte le projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): Donc, il n'y a pas d'autres
questions, l'article 1 est adopté?
Des Voix: Oui.
M. Tardif: M. le Président, juste un point.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: Lorsqu'on dit, à l'article 1: "Ce territoire
ainsi délimité contient une superficie de cent cinquante six
mille sept cent dix-sept pieds carrés ou trois acres et cinq cent
quatre-vingt-dix-huit millièmes", est-ce là seulement l'ajout qui
est prévu au projet de loi ou si ce sera la superficie totale de cette
nouvelle zone centre-ville?
M. Leblond: II s'agit de la zone totale, M. le ministre.
M. Tardif: Et la partie qu'on y ajoute, elle, représente
quelle part de cette superficie totale?
M. Leblond: Je m'excuse, M. le ministre. Je n'ai pas les mesures
exactes. Je n'ai pas les chiffres.
M. Tardif: On double la superficie? Est-ce qu'on triple?
M. Leblond: Non, non. Il s'agit de vingt-huit pieds d'un
côté et d'une quinzaine de pieds de l'autre. Ce sont des ajouts
mineurs de quelques pieds, un peu tout le tour. En fait, on avait restreint la
zone originellement, parce qu'on prévoyait que cela irait, la
bâtisse prévue étaient de beaucoup inférieure
à ce qui est prévu maintenant. On ajoute un peu. Actuellement, on
va faire le carré des quatre rues.
M. Tardif: C'est-à-dire que là...
M. Leblond: Le carré de trois rues et la ligne de la ville
de Chicoutimi. (12 h 30)
M. Tardif: Voici, d'après le projet de loi privé
que la ville nous avait déjà présenté, on parlait
d'une superficie de 105 990 pieds carrés. Ici, on passe maintenant
à 156 000; si je compte bien, on augmente de 50 000 sur 100 000, ce qui
veut dire un accroissement d'à peu près 50%.
M. Leblond: Ceci est attribuable, M. le ministre, à la
partie nord du projet qui ne contenait pas au début la partie des lots
de grève. J'ai des plans que je pourrais fournir à la commission,
la partie nord comprenant les lots de grève n'était pas comprise
à ce moment et maintenant elle est comprise. De toute façon,
cette partie devait servir pour le projet initial en partie.
M. Tardif: Est-ce qu'on pourrait demander de voir les plans, les
faire circuler, pour l'information des membres de la commission, s'il vous
plaît?
M. Cordeau: Est-ce que la ville va procéder à des
expropriations pour acquérir ces terrains?
M. Leblond: Tout est déjà réglé,
monsieur.
M. Cordeau: Ces terrains appartiennent à la ville?
M. Leblond: C'est-à-dire qu'il y a un terrain qui est
à négocier de gré à gré. Il y en a seulement
un qui n'est pas réglé actuellement, je m'excuse, il y en a un
qui n'est pas réglé, mais dont la ville n'a pas besoin pour
l'immédiat. On veut l'intégrer, c'est dans le projet de la
bibliothèque, éventuellement, si on a les subventions par
après, pour ne pas être obligé de revenir devant cette
Assemblée pour demander encore un amendement.
M. Cordeau: L'immeuble qui devrait être
exproprié...
M. Leblond: II s'agit de l'immeuble qui est
propriété des caisses populaires et qui, probablement, sera
intégré dans le complexe.
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins de la cause,
je demande si les membres de la
commission, en attendant les photocopies des plans, ne suspendraient pas
l'étude du projet de loi pour passer à un autre en attendant,
quitte à y revenir.
Je pense qu'on va attendre, parce qu'il faudrait regarder cela comme il
faut, d'après ce que j'ai comme renseignements.
Nous allons suspendre le projet de loi no 268. Nous allons passer au
projet de loi no 263 et nous y reviendrons.
Projet de loi 263
Le projet de loi no 263, c'est la Loi concernant la municipalité
de Notre-Dame-de-la-Merci. Selon les renseignements que j'ai, le procureur du
requérant est M. Roger Couture, secrétaire-trésorier
adjoint de la municipalité de Notre-Dame-de-la-Merci. Si M. Couture veut
s'identifier et présenter les gens qui l'accompagnent. Oui.
M. Couture (Roger): De toute façon, je vous
présente tous les membres ici. M. le maire Lionel Ouellet, de la
municipalité, ainsi que M. le conseiller Lucien Beaudoin qui
m'accompagnent.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant. On va
demander de fermer cette fameuse fenêtre, parce que nous n'entendons rien
ici.
Veuillez reprendre, s'il vous plaît!
M. Couture (Roger): Je vous présente en l'occurrence M.
Lionel Ouellet, le maire de la municipalité, ainsi que M. Lucien
Beaudoin, conseiller municipal.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, sur le projet
de loi, avant qu'on demande à M. le maire de dire ce qu'il a à
dire sur le projet de loi.
M. Tardif: M. le Président, il s'agit là d'un
projet de loi qui vise à régulariser une situation, me dit-on,
où par suite de toutes sortes de situations le conseil de ville ou enfin
certains membres doivent venir en élection. Le conseil s'est
engagé dans un processus de modification de ses élections et le
projet de loi vise à faire en sorte de régulariser cette
situation. Je pense que la personne qui peut être la mieux placée
pour nous raconter ce qui s'est produit et en quoi ces changements sont
nécessaires est précisément le maire de la
municipalité.
Je l'inviterais, ou ses représentants, à exposer à
cette commission ce qui s'est produit exactement et comment le remède
contenu dans le projet de loi no 263 va apporter une solution au
problème.
Le Président (M. Jolivet): M. le maire.
M. Ouellette (Lionel): M. le ministre, vous savez aussi bien que
nous quel gâchis a été fait dans Notre-Dame-de-la-Merci.
Vous pourriez peut-être le demander à M. le député
Guy Chevrette, il connaît le dossier aussi bien que nous-mêmes.
M. Chevrette: On pourrait peut-être rappeler ici que M. le
maire est arrivé un an ou deux, je crois, après l'origine
même du problème qui remonte à 1975 alors que la
municipalité, à l'époque il n'y a plus un
échevin de cette époque, en passant avait adopté un
nouveau règlement d'élection. Elle devait, en 1975,
déclarer des élections générales, mais le
secrétaire-trésorier avait, lui, déclaré des
élections uniquement à deux postes, ce qui fait que les gens,
théoriquement, siègent illégalement; ils ne savent plus
à quel poste, il n'y avait pas de numéro de siège. Ils ne
savent pas lesquels siègent légalement ou illégalement.
Seul le maire, présentement, peut être considéré
comme élu légalement de sorte que la seule façon juridique
qu'on a trouvée, c'est, par loi privée, d'en arriver à
déclencher des élections le 20 juillet prochain. Même
à la dernière élection de 1979, leur président
d'élection, qui était le secrétaire-trésorier et
qui est présentement suspendu, n'a pas envoyé d'avis public et
s'est désisté deux jours avant l'élection, de sorte qu'il
n'y a pas eu d'élection en 1979.
Vous voyez un peu l'esprit dans lequel cette loi est
présentée. C'est pour régulariser la situation une fois
pour toutes et permettre à Notre-Dame-de-la-Merci, d'abord, d'avoir un
conseil complet et de fonctionner dans la légalité.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Quelle est la population de votre municipalité,
M. le maire?
M. Ouellette (Lionel): 5000 avec les touristes. M. Lavoie:
5000 de manière permanente? M. Ouellette (Lionel):
Pardon?
M. Lavoie: D'une manière permanente, 5000
résidents?
M. Ouellette (Lionel): Non, à peu près 354
permanents; pour le reste, ce sont des touristes.
M. Lavoie: Uniquement 354, à peu près 100
familles.
M. Chevrette: Le gros de la population est touristique et
estivale, point. D'ailleurs, en déclenchant les élections en
juillet, cela permet à la majorité de la population, aux
propriétaires fonciers de s'exprimer.
M. Lavoie: Les élections auraient lieu le 20 juillet.
M. Chevrette: Oui.
M. Lavoie: Pour deux conseillers?
M. Chevrette: Pour l'ensemble des conseillers, sauf qu'il va y
avoir un tirage au sort à la fin
de la première année pour voir les deux qui sortent.
M. Lavoie: Une rotation: deux pour un an, deux pour deux ans et
deux pour la troisième année.
M. Chevrette: Deux pour la troisième année.
M. Lavoie: Est-ce que le maire serait soumis à cette
élection?
M. Chevrette: Non, M. le maire revient en élection
seulement l'an prochain. Ce dernier n'étant pas touché comme
échevin, on nommait le maire expressément; il avait
remplacé un maire, de sorte qu'il ne flotte pas dans l'air comme les
députés où les sièges étaient possiblement
en jeu au moment où ils faisaient des élections. C'était
le trésorier qui décidait qu'une année c'était
Untel et Untel. C'était vraiment comique, en passant.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est un mandat de trois ans pour les
conseillers.
M. Lavoie: Avec rotation.
M. Cordeau: Avec rotation. Et le maire, c'est un mandat de...
M. Chevrette: De trois ans aussi.
M. Tardif: C'est un mandat de trois ans aussi, mais le maire a
été élu légalement en 1975 et réélu
légalement en 1978. Son mandat vient à échéance en
1981.
M. Cordeau: Bon. Maintenant, pourquoi les élections en
juillet tandis que la date normale est en novembre de chaque année?
M. Tardif: Simplement parce qu'il y a une situation où
présentement la seule personne qui peut siéger légalement,
c'est le maire; il n'y a pas de conseil.
M. Cordeau: D'accord.
M. Tardif: Alors, c'est pour remédier le plus tôt
possible.
M. Cordeau: D'accord. Ce mandat des conseillers ira jusqu'en
novembre 1981.
M. Tardif: Par rotation.
M. Cordeau: Par rotation.
M. Tardif: Donc, certains d'entre eux...
M. Chevrette:... douze mois, il est de quinze, seize mois.
M. Lavoie: Et, lorsque ce sera régularisé, à
partir de l'année prochaine, les élections auront lieu au mois de
novembre.
M. Tardif: C'est exact, comme dans toutes les
municipalités.
M. Lavoie: Cette année, cela donne la possibilité
aux villégiateurs, si on peut dire, de voter, de participer plus
activement que l'année prochaine, alors que les élections auront
lieu au mois de novembre.
M. Chevrette: D'ailleurs, je suis d'accord avec ce que vous
dites, d'autant plus que les gens sont assez sensibilisés à tout
le phénomène "bordelli-sé" qu'on vit là. Dans la
paroisse, on arrive pour siéger, on ne peut même pas... je vous
donne un exemple, il y a eu six congédiements du
secrétaire-trésorier mais à cause de l'article du Code
municipal qui dit que cela prend quatre échevins et ils étaient
trois. Puis, ce n'est pas sûr que ces trois siègent
légalement, de sorte que, devant la Commission des affaires municipales,
ils ont dit: Vous n'êtes pas quatre, on ne peut pas accepter le
congédiement. Tout s'ensuit.
M. Cordeau: Cela presse.
M. Chevrette: II y a des problèmes de taxation, il y a des
problèmes partout. Ils vont être libérés, ces
gens.
M. Lavoie: J'aurais une dernière question. On sait que ce
projet de loi a été déposé avec certains retards.
Les seuls avis qui ont été publiés sont assez
récents.
M. Chevrette: Journaux locaux et la Presse.
M. Lavoie: Dans la Gazette officielle, le 14 juin, et dans la
Presse et le Joliette Journal, le 11 juin, il y a une semaine. Ma question
s'adresse au secrétaire-trésorier de la municipalité: A
votre connaissance, est-ce qu'il y a eu quelque opposition que ce soit de la
part de vos contribuables à la présentation de ce projet de
loi?
M. Couture (Roger): Aucune opposition. M. Lavoie: Personne
ne vous a...
M. Couture (Roger): Non, aucune pression, absolument rien.
M. Lavoie: Aucune opposition.
M. Tardif: Pour l'information des membres de cette commission, je
voudrais dire qu'en 1977 nous avons adopté un projet de loi identique
pour Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière.
M. Lavoie: Je m'en rappelle.
M. Cordeau: On n'a rien contre le projet de loi.
M. Lavoie: Au contraire. On veut apporter notre collaboration
pour normaliser votre situation, messieurs du conseil.
Le Président (M. Jolivet): Nous pouvons tenir pour acquis
que les articles 1, 2, 3, 4 et 5...
M. Tardif: M. le Président... Le Président (M.
Jolivet): Oui?
M. Tardif: ... je préférerais qu'on procède
article par article...
Le Président (M. Jolivet): Article par article?
D'accord.
M. Tardif: ... puisqu'il y a une légère correction
d'orthographe à l'article 3.
Le Président (M. Jolivet): L'article 1 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 2 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3 est-il
adopté?
M. Tardif: A l'article 3, M. le Président, à la
dernière ligne, les mots "258 et suivante", ce devrait être
"suivants" avec un "s" et non pas avec un "e" parce qu'on parle d'articles.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Lavoie: Très bien, professeur.
Le Président (M. Jolivet): Article 4.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 5.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 6.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 7.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 8.
M. Chevrette: Question.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, n'étant pas un homme
de loi, je vais me fier aux lumières de ceux qui le sont. Je voudrais
bien m'assurer que cet article, tel que libellé, ne légalise pas
des actes répréhensibles en termes de poursuite par la suite
autant pour des fonctionnaires municipaux que pour d'autres personnes qui
pourraient avoir été impliquées dans diverses
activités au niveau local. C'est seulement ma question. Je n'ai pas pu
le vérifier d'une façon approfondie avant, mais j'aimerais qu'on
m'assure de nouveau qu'il y a une possibilité de poursuite après,
advenant des irrégularités qui dépassent l'exercice de la
fonction normale.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, les légistes du
ministère m'informent que cet article n'a pas pour effet de donner une
absolution urbi et orbi pour des actes illégaux qui auraient
été posés durant la période où cette
situation irrégulière existait. Cependant, pour ce qui est des
actes qui ont été posés, s'ils avaient été
sanctionnés ou posés par une personne agissant en pleine
qualité et auraient été autrement légaux, ils le
seront, tout simplement, sans qu'il y ait de possibilité de contestation
de ce seul fait. S'il y a d'autres motifs, là, c'est différent,
mais de ce seul fait, ils sont légaux.
M. Lavoie: Cette interprétation est très logique.
(12 h 45)
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 8 est
adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article
10?
M. Chevrette: Question?
M. Lavoie: J'ai une question à l'article 10.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Allez-y. A tout seigneur, tout honneur.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Encore une fois, c'est peut-être sur un plan
légal, mais il m'apparaîtrait mieux que
le ministre "nomme" au lieu de "peut nommer". Je vais vous expliquer
pourquoi. On est pris avec un problème de double
secrétaire-trésorier, un suspendu et un adjoint engagé. Il
m'apparaît que si le ministre procédait à la nomination, il
n'y aurait de contestation possible d'aucune nature, d'aucune façon, et
cela ne donnerait pas emprise à quoi que ce soit. Remarquez bien que ce
n'est pas de l'absolu, mais il me semble que si on nommait M. Roger Couture
trésorier adjoint, cela enlèverait toute possibilité
d'interprétation par qui que ce soit.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: II y a un secrétaire-trésorier en titre,
actuellement, qui a été...
M. Chevrette: Suspendu.
M. Lavoie: ... suspendu par le conseil municipal?
M. Chevrette: Parce que le conseil municipal, du fait qu'il ne
compte pas quatre conseillers municipaux, ne peut pas les congédier. Il
en compte seulement trois en fonction. Il n'y a pas eu d'élection.
M. Lavoie: Pour quelle raison? Trois plus le maire, cela fait le
quorum.
M. Chevrette: Non, le maire ne compte pas en vertu de l'article
je ne me souviens plus du numéro 400 ou quelque chose
comme ça. Le maire ne compte pas dans le quorum exigé pour le
congédiement du secrétaire-trésorier.
M. Tardif : La loi no 105 que nous étudierons plus tard
réglera ce problème du vote du maire. Mais comme cela n'est pas
le cas et que la loi no 105 n'est pas encore en vigueur, effectivement, les
trois conseillers seulement ont droit de vote sur cette question et n'ont donc
pas la majorité pour permettre de sanctionner la destitution ou le
renvoi du secrétaire-trésorier.
M. Chevrette: L'article 148 du Code municipal, dans le jugement
de la Commission municipale, était très explicite.
M. Cordeau: C'est parce que le secrétaire-trésorier
en a appelé à la Commission municipale...
M. Chevrette: C'est cela.
M. Cordeau:... et qu'il y a eu un jugement... Il y a eu un
jugement de rendu. Maintenant, qui est secrétaire-trésorier de la
municipalité?
M. Chevrette: L'adjoint, c'est M. Roger Couture.
M. Tardif: II est secrétaire-trésorier adjoint
à la municipalité.
M. Chevrette: II n'est adjoint à personne, parce que
l'autre est suspendu.
M. Cordeau: Qu'est-il advenu du premier qui a été
congédié?
M. Chevrette: II est suspendu sans solde. M. Tardif: A la
suite de...
M. Cordeau: Voulez-vous nous expliquer le jugement de la
commission, s'il vous plaît?
M. Tardif: ... la décision récente de la Commission
municipale concernant ses pouvoirs en matière de destitution seulement
et de réduction de traitement et à la suite de la décision
qui faisait, dans le cas de Charlesbourg, je crois, que la commission n'avait
pas le pouvoir de statuer sur les cas de suspension, le conseil a
utilisé ce biais de la suspension pure et simple du
secrétaire-trésorier en attendant de pouvoir régulariser
la situation. Mais la question de la non-tenue d'élection par le
secrétaire-trésorier est également intimement liée
à sa destitution.
Pour toutes ces raisons, il nous paraît souhaitable de
prévoir la nomination d'une personne, en consultation d'ailleurs avec
les autorités municipales.
Le Président (M. Jolivet): Maintenant, sur la question
posée par le député de Joliette-Montcalm, à l'effet
d'inscrire le mot "nomme" plutôt que "peut nommer", est-ce que le
ministre a quelque chose à ajouter?
M. Chevrette: S'il est d'accord, je pourrais faire un
amendement.
M. Tardif: Si la commission le préfère,
effectivement, on peut marquer "nomme". De toute façon, ce sera en
consultation avec les autorités de la municipalité.
Une Voix: D'accord, on peut marquer "nomme", je n'ai pas
d'objection.
M. Cordeau: ... le 20 juillet.
M. Lavoie: Même pour le 13 juillet, afin de recevoir les
bulletins. Il y a d'autres formalités avant: l'avis d'élection,
l'impression des bulletins, etc.
M. Cordeau: L'avis d'élection...
M. Tardif: L'avis d'élection, c'est ça. Cela
devrait être donné au plus tard le 4 juillet.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on inscrirait "nomme".
Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 11 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi no 263, Loi
concernant la municipalité de Notre-Dame-de-la-Merci, est adopté
avec amendement. Merci, messieurs de Notre-Dame-de-la-Merci.
M. Tardif: Je remercie beaucoup M. le maire et les
représentants de la municipalité, en espérant que cet
appel au peuple, au mois de juillet prochain, viendra régler les
problèmes dans cette municipalité.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que la commission
s'est nommé un rapporteur?
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. Beauséjour.
M. Cordeau: Ah! Parfait!
Projet de loi no 268 (suite)
Le Président (M. Jolivet): Nous revenons au projet de loi
no 268. Vous avez entre les mains les plans qui étaient demandés.
Je demanderais à M. Leblond de nous les expliquer, en les
numérotant 1 et 2.
M. Leblond: Pour le bénéfice des membres de la
commission, malheureusement, la reproduction ne donne pas la couleur. M. le
ministre a entre les mains, je crois, deux plans, un premier
liséré en jaune et un deuxième liséré en
rouge. Celui qui est liséré en jaune représente, à
l'intérieur de ses bornes, l'ancien territoire couvert par la loi, le
projet de loi no 241, et le territoire liséré en rouge
représente le nouveau territoire couvert par le projet de loi no
268.
M. Tardif: M. le Président, en effet, ce serait
peut-être plus simple à voir sur la partie qui est coloriée
des plans que j'ai ici. Le territoire du centre-ville contenait cette partie
marquée en jaune qui excluait donc ces deux bandes-ci, tout simplement,
alors que le nouveau plan nous donnera le quadrilatère au complet pour
les fins du centre-ville, c'est-à-dire, donc, en ajoutant ces deux
bandes de terrain qui étaient des enclaves à l'intérieur
du centre-ville.
M. Leblond: Si vous avez remarqué, M. le ministre, on
ajoute la partie identifiée "partie de lot de grève" et aussi une
bande de 28 pieds sur le terrain de l'hôtel de ville, l'hôtel de
ville étant à gauche.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 1... Oui, M. le
député de Laval.
M. Lavoie: J'essayais d'avoir, c'est sous clé, les statuts
de 1978. Brièvement, pour quelle raison demande-t-on, disons, ce
pouvoir? Est-ce que la ville ne l'avait pas en vertu de la loi
générale ou quoi? On ne peut pas l'avoir. Qu'est-ce que cela veut
dire? C'est sous clé?
M. Tardif: La ville de Chicoutimi n'avait pas, avant
l'introduction du projet de loi no 241 qui est devenu le chapitre 109, le
pouvoir d'acquérir des immeubles comme certaines municipalités,
je pense, à Montréal et à d'autres, l'ont. Elle a
manifesté le désir d'avoir ce pouvoir pour les fins
d'aménagement d'un centre-ville et je lis ici l'article 2...
M. Lavoie: Avec le droit de revendre. M. Tardif: C'est
cela.
M. Lavoie: Oui. Louer sous bail emphytéotique.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Ce n'est pas uniquement pour des fins municipales.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: C'est cela l'éclaircissement que je voulais
avoir.
M. Tardif: II s'agit d'une zone, somme toute, assez restreinte
puisque, quand on parle de 150 000 pieds carrés, on parle de 300 par 500
à peu près. Ce n'est pas un espace énorme dans le
centre-ville de Chicoutimi.
M. Lavoie: Si c'est au coin de Peel et Sainte-Catherine, c'est
énorme. C'est très relatif.
M. Tardif: Alors, voilà l'essentiel...
M. Lavoie: C'est encore moins énorme si c'est à
Notre-Dame-de-la-Merci. Cela va.
Le Président (M Jolivet): Avez-vous d'autres
questions?
L'article 1 est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 2
est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le projet de loi
no 268, Loi concernant la ville de Chicoutimi, est adopté sans
amendement.
Compte tenu de l'heure, je pense que l'on pourrait suspendre les travaux
jusqu'à 15 heures?
M. Lavoie: Est-ce que les questions...
Le Président (M. Jolivet): C'est le projet de loi no 105,
article par article.
M. Lavoie: On commence par le projet de loi no 105.
M. Cordeau: Le projet de loi no 105 ou 112?
Le Président (M. Jolivet): Le projet de loi no 105.
M. Lavoie: Ce sera le projet de loi no 105. Suspension de la
séance à 12 h 55
Reprise de la séance à 15 h 15
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales est réunie à
nouveau pour entendre les projets de loi publics nos 105 et 112.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Guay (Taschereau), M.
Lavoie (Laval), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Rancourt
(Saint-François), M. Shaw (Pointe-Claire), M. Tardif (Crémazie).
Parmi les intervenants?
M. Lavoie: Avec votre permission, M. le Président, je vous
demanderais de substituer le nom de M. Mathieu à celui de M. Mailloux
comme intervenant.
Le Président (M. Jolivet): Comme intervenants
présents actuellement: M. Dubois (Huntingdon), M. Mathieu (Beauce-Sud)
en remplacement de M. Mailloux (Charlevoix).
Le rapporteur est toujours le même, M. Beau-séjour
(Iberville).
Projet de loi no 105
L'article 1 du projet de loi no 105 est appelé. M. le
ministre.
M. Tardif: Je voudrais, avant de commencer, souhaiter la
bienvenue aux représentants de l'Union des municipalités qui sont
avec nous aujourd'hui. Afin de dissiper tout malentendu, à la suite des
représentations formulées par l'union qui demandait, par
télégramme, d'être entendue en commission, à moins
qu'il n'y ait des changements depuis hier, après consultation avec le
président de l'Union des municipalités qui est ici
présent, celui-ci m'a fait part de l'intention de l'union d'être
présente, de nous aider dans la poursuite de nos travaux, de nous
soumettre, le cas échéant, notes et commentaires qui pourraient
nous amener à bonifier un article ou l'autre du projet de loi qui est
devant nous, mais l'union n'entend pas présenter de mémoire comme
tel. Le président est là présentement, et j'espère
que je rends justice à ses propos.
Ces remarques préliminaires étant faites, je vous
redemanderai de reprendre la parole tantôt, avant même de
commencer, mais je pense qu'il convenait de clarifier cette situation
dès le départ.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval, vous avez demandé la parole.
Remarques préliminaires
M. Lavoie: M. le Président, d'abord je voudrais souhaiter
la bienvenue aux personnes qui daignent suivre, avec beaucoup
d'intérêt, les travaux de cette commission pour l'étude du
projet de loi no 105 article par article. Je sais qu'il y a eu beaucoup
d'échanges, j'imagine que ce doit être d'une manière
constante, entre les corps organisés ou des groupes comme l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté, et possiblement
d'autres, je l'ignore, des grandes villes entre autres, qui peuvent être
affectées en dehors du cadre de ces deux unions. On a été
mis au courant de certains télégrammes, de certaines
communications entre le bureau du ministre et ces organismes.
Si je comprends bien le ministre, il dit qu'entre autres, l'Union des
conseils de comté n'a pas de mémoire précis à nous
soumettre. Nous avons pris connaissance de certains documents de l'Union des
municipalités. Le ministre nous dit que les représentants de
cette union sont ici cet après-midi; je ne sais pas s'il y a d'autres
organismes. S'il y en a d'autres, je voudrais bien qu'ils puissent
s'identifier.
Je suis prêt à accepter quelque proposition que ce soit de
la part du ministre pour rendre les travaux de cette commission les plus
conséquents possible ou le plus logique possible, de la meilleure
façon de procéder. Je suis ouvert, au nom de notre formation
politique, à quelque proposition que ce soit. J'avais pensé
d'ailleurs, j'en avais fait une demande au ministre, la semaine
dernière, lors de l'étude en deuxième lecture que
si l'union, je ne sais pas si la bonne formule est de permettre l'intervention
en cours de route de certains intervenants ou des invités sur des
articles précis, c'est une suggestion que je fais. Si un
représentant de l'Union des municipalités ou d'autres organismes
désirent, dans une limite de temps, disons une demi-heure pour un
organisme comme l'Union des municipalités, donner sa position sur des
points précis.
J'ai relevé des choses dans cette loi; sans être des
principes, ce sont des points pour des discussions de fond, comme la question
des districts électoraux, le découpage de la carte des
municipalités, le recoupage qui se fait à chaque élection
tous les quatre ans. Le principe d'avoir un représentant, un conseiller
municipal par quartier, c'est un autre point de fond du projet de loi, la
question de la déclaration d'intérêts pécuniaires,
les intérêts financiers, peut-être les vacances au sein des
conseils municipaux et peut-être la question de la
rémunération des élus.
Je n'en fais pas une motion formelle. La discussion est ouverte. Si un
représentant de l'Union des municipalités ou de l'Union des
conseils de comté je ne sais pas s'ils sont ici voulait
faire au début une brève intervention qu'on pourrait limiter
à une demi-heure pour avoir leur point de vue. Ce n'est pas un reproche
que je veux faire au ministre, mais lorsqu'il y a des consultations sur des
projets de loi qui touchent non pas une seule municipalité, mais, en
l'occurrence, 1600 municipalités au Québec, dans le
système dualiste de parlementarisme qu'on connaît où, d'un
côté, il y a le gouvernement et, de l'autre côté, les
oppositions, uniques ou multiples, dans ces rencontres, dans ces
négociations, lorsque le ministre rencontre des groupes organisés
qui représentent pratiquement toute la population du Québec, je
crois que l'Opposition devrait être invitée à participer
aux discussions. Cela faciliterait et même ça
accélérerait les travaux au lieu de faire ces consultations en
catimini en fin de semaine ou autrement, uniquement entre le cabinet du
ministre et l'organisme concerné. C'est une suggestion pour l'avenir,
entre autres, au comité Québec-municipalités. On a un
système dont la base est le dualisme, avec le gouvernement et ce
n'est pas celui-ci pour tout le temps, avec quelque gouvernement que ce soit
et l'Opposition. Dans notre système, il y a une espèce
d'alternance.
Je crois que ce serait beaucoup plus logique je ne dis pas
lorsqu'il s'agit d'un cas particulier, d'une ville qui a un projet de loi
privé, je ne demande pas que l'Opposition soit présente partout,
mais lorsque l'intérêt commun de toutes les municipalités
au Québec est concerné, je pense que ce serait un moyen
d'accélérer les travaux. Cela pourrait même faciliter
l'étude des projets de loi et améliorer possiblement à
l'occasion l'étude et le contenu des projets de loi.
Je termine ma dernière parenthèse. J'aimerais entendre le
ministre ou, si désir il y a, l'Union des municipalités par la
voie d'un de ses représentants, pendant une période
limitée, sur les principaux points du projet de loi; après cela,
on pourra entamer l'étude article par article.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, d'abord, je pense qu'il est
courant dans les travaux des commissions que les représentations ne se
fassent pas par des groupes extérieurs aux membres de la commission lors
de l'étude article par article. En effet, ces règles pratiques
que l'actuel député de Laval a contribué à
élaborer par le passé ont un fondement et nous devrions nous en
tenir à ces règles habituelles.
Ceci dit, pour ce qui est d'une participation globale, au début,
et non pas au niveau de chaque article, je me trouve devant une situation assez
difficile, dans la mesure où il avait été convenu, d'une
façon générale, qu'il n'y aurait pas de commission
parlementaire pour entendre des mémoires de l'extérieur. Nous
nous trouvons devant la situation où l'Union des conseils de
comté, notamment, n'est pas représentée ici, non plus que
d'autres groupes qui auraient peut-être souhaité être
entendus et qui, ayant tenu pour acquis qu'effectivement, il n'y aurait pas de
présentation de mémoires, ne sont pas venus devant cette
commission. Il y a là une espèce de déséquilibre,
en l'occurrence.
Compte tenu, encore une fois, de ces échanges qui ont eu lieu
avec le président de l'Union des municipalités hier, il me
semble, M. le Président, que, sans aller jusqu'à une
présentation formelle, puisque ce n'était pas le désir
si ce l'était, à ce moment-là, je comprendrais
peut-être que l'on puisse accueillir une telle demande ou, du moins, en
discuter de faire une présentation formelle et que, par ailleurs
quand on sait la façon dont se développent et se
produisent nos travaux de nombreux échanges pourront avoir lieu
entre les membres de cette commission autour de cette table et des gens qui
seraient dans la salle, même si cela devait impliquer, à un moment
donné, que nous suspendions temporairement nos travaux autour d'un point
ou deux, nous pourrions le faire.
Il me semble, M. le Président, que ceci serait conforme à
nos façons habituelles de fonctionner et pour ces raisons je demande si
le député de Laval insiste toujours pour qu'il y ait cette
représentation, si importante soit-elle, qui serait quand même
univoque, dans la mesure où d'autres groupes qui, s'ils avaient su, se
seraient peut-être présentés ici.
M. Lavoie: Si on ne peut pas avoir le cheval, on est aussi bien
de prendre le lapin. Ce que je veux dire, c'est que c'est vrai que l'Union des
municipalités ne représente pas toutes les municipalités
du Québec. Quand même, elle représente des
municipalités importantes qui sont régies par la Loi sur les
cités et villes. Par contre, le ministre m'a ouvert une porte tout
à l'heure lorsqu'il a dit que j'avais participé à
l'élaboration des règlements qui régissent cette
assemblée. Une tradition a été établie depuis
déjà une dizaine d'années selon laquelle on ouvre les
commissions parlementaires aux personnes et aux groupes qui désirent se
faire entendre sur des projets de loi qui ont une certaine envergure ou une
portée générale au Québec.
Malheureusement, ce système est en perte de vitesse depuis
quelques années. On a vécu, peut-être à cause d'une
mauvaise planification des travaux parlementaires, une bousculade sur plusieurs
projets de loi. Je pourrais parler du zonage agricole où il n'y a pas
vraiment eu d'auditions parlementaires; ç'a été
précipité dans une fin de session, et il y a eu au mois de
décembre dernier une loi importante sur la fiscalité municipale,
la loi no 57. Ces auditions ont été bousculées dans une
limite de temps très restreinte où uniquement certains organismes
ont été entendus rapidement. Nous avons encore
l'expérience aujourd'hui de la loi no 105, qui affecte en profondeur
l'administration des entités locales qui touchent à des points
importants de la bonne gestion ou de l'administration des municipalités,
soit, au point de vue des districts, la représentation, le rôle
des
élus, etc. Encore là, c'est bousculé,
malheureusement, par une fin de session. On a sauté l'étape des
auditions normales, après la première lecture, principes,
traditions qui étaient bien établis depuis une dizaine
d'années et qui sont en voie de se dégrader totalement. (15 h
30)
Aujourd'hui, on est encore devant un dilemme. On doit terminer la
session demain. On a un projet de loi qui a été
réimprimé, qui a été déposé
uniquement en deuxième version la semaine dernière avec une
trentaine d'articles de plus. On est à la veille, il va falloir le
consentement des partis de l'Opposition pour sauter toutes les étapes du
projet de loi. C'est difficile d'étudier ce projet de loi sur lequel les
organismes, comme l'Union des conseils de comté et l'autre union, se
sont penchés depuis près de deux ans, et on passe cela encore
à la vapeur. Si le ministre était à ma place, je pense
qu'il exprimerait le même regret, autrement il ne serait pas un
parlementaire normal, comme nous pensons l'être au moins. Je ne sais pas
quelle formule prendre.
J'aurais une question à poser avec votre permission. On ne fera
pas de longs débats sur cela ou des motions en bonne et due forme, mais
j'aurais une question à l'adresse du président de l'Union des
municipalités. Est-ce que ce serait son désir qu'on lui accorde
peut-être 30 minutes, sans aller dans le fond? On a étudié,
nous, de notre côté, des deux côtés de la commission,
tous les membres de la commission ont étudié le projet de loi,
ont pris connaissance de certaines de vos représentations. Je pense que
d'une manière assez succincte, brève, peut-être qu'en une
demi-heure vous pourriez nous soumettre vos principales représentations
sur les points les plus importants du projet de loi. Est-ce une formule qui
pourrait vous agréer, M. le Président?
Le Président (M. Jolivet): Avant de donner la parole,
j'aimerais entendre M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je comprends que toute
analogie est boiteuse. J'imagine que dans l'allusion au cheval et au lapin, il
n'y avait aucune ressemblance entre les personnages de l'analogie et ceux qui
sont devant nous et ceux qui ne sont pas devant nous.
M. Lavoie: Le lapin est un animal très sympathique et
très agile et qui court vite et qui va de l'avant.
M. Tardif: Enfin, je disais cela...
M. Lavoie: Ce n'est pas pour le déprécier, et il
est très prolifique, en passant, également.
M. Tardif: M. le Président, oui, alors pour la
prolifération, on repassera. Je m'excuse. M. le Président, je
voudrais tout simplement relever qu'on a parlé de passer à la
vapeur un projet de loi dont l'essentiel est connu, a été
déposé devant le monde municipal, a été connu de
l'Assemblée nationale depuis deux ans, depuis juin 1978. M. le
Président, l'essentiel de ce projet a même été
adopté par deux fois à l'Assemblée nationale. J'entends le
gros de ce projet sous forme de la loi 44 première version, et la loi 44
deuxième version. De toute façon, M. le Président, le
temps qu'on palabre ensemble comme cela, il aurait peut-être
été plus court d'entendre les représentants de l'Union des
municipalités.
Moi, je serais prêt à accueillir une présentation ou
quelques mots du président de l'union, surtout si ses remarques devaient
porter sur des points qui ne sont pas déjà contenus dans le
mémoire, document écrit que nous a soumis l'union.
C'est-à-dire s'il y avait d'autres éléments que
ceux-là pour apporter un éclairage nouveau, sans les circonscrire
uniquement à cela, il me semble que cela pourrait apporter un
éclairage nouveau, comme premier élément.
Le deuxième élément, c'est que justement nous
pourrions et là-dessus je voudrais, avant de permettre cet
exposé de la part du président en quelques mots faire
état de ce que le député de Laval disait en rapport avec
ce projet de loi qui avait été réimprimé et pour
lequel un certain nombre de papillons assez nombreux même ont
été remis aux membres de la commission, il y a quelques minutes
à peine.
Je voudrais immédiatement dire au député de Laval
et aux membres de cette commission, M. le Président, par votre
entremise, que cette série de papillons découle de trois choses.
La première, il y a des coquilles de frappe ou d'impression; mais,
lorsqu'on change une virgule ou un "s", cela n'a aucune conséquence si
ce n'est la correction de la langue et je me souviens des quelques
commissions parlementaires auxquelles a participé M. Goldbloom, mon
prédécesseur, qui se faisait fort d'aller chercher la coquille
dans un texte. Il y a eu un travail de révision du texte sur ce plan qui
nous a amenés à un certain nombre de corrections, les placards,
ou les galées, comme on les appelle communément, ayant
été envoyées à l'impression avant cette
espèce de correction. Donc, un premier bloc qui est sans
conséquence si ce n'est du point de vue de la correction de la
langue.
Il y a un deuxième bloc, et j'aimerais immédiatement
attirer l'attention des membres de cette commission sur un passage de mon
exposé de deuxième lecture. Je lis à la page 9096 de la
transcription des débats: "Mme la Présidente, cette série
de mesures contenues dans la loi 125, déjà très
élaborée, devra néanmoins être corrigée. Et
je tiens immédiatement à en informer les membres de cette Chambre
puisque l'intention du législateur, lorsque la loi 125 a
été votée sur l'aménagement et l'urbanisme,
était justement pour permettre la participation maximale des citoyens.
"Il semble, à la lecture, que la question à savoir si les
locataires, dans une municipalité, avaient ou pouvaient voter sur une
question reliée à l'adoption des schémas
d'aménagement, il semble, dis-je, que cette question ayant
été soulevée et des doutes subsistant quant au droit des
loca-
taires de pouvoir se prononcer sur des questions découlant de la
loi 125, il nous apparaît essentiel, dans le projet de loi 105 qui vise,
encore une fois, à promouvoir la démocratie, d'apporter ces
clarifications qui permettront de nous assurer qu'effectivement les locataires
ont droit de vote en matière d'aménagement et d'urbanisme.
"Découlant aussi de ces modifications, un autre article sera requis en
ce qui concerne les délais de confection et de révision des
listes électorales devant servir à l'exercice du droit de vote
lors qu'une consultation prévue dans la loi 125".
Tout cela pour dire que dans la série de papillons qui est devant
nous présentement il y a un bloc technique d'une dizaine d'articles qui
visent à colmater cette brèche que les greffiers municipaux, que
les gérants municipaux réunis en congrès la semaine
dernière, au moment même où la loi était en
réimpression à la COMAQ, la Corporation des officiers municipaux
agréés, ont porté à notre attention quant aux
ambiguïtés qui pouvaient subsister en rapport avec cette question
du droit de vote des locataires. J'en veux comme preuve le fait que la loi
déclare qu'ont droit de vote les personnes inscrites sur la liste
électorale. On va voir qui peut être inscrit sur la liste
électorale et le droit municipal nous enseigne d'une façon
générale que ce sont les personnes qui ont résidé
douze mois dans la municipalité avant la date prévue pour le
scrutin.
C'est donc dire que sur une question de zonage ou autrement, les
personnes inscrites sur la liste seraient celles qui auraient été
résidentes là lorsqu'il y a eu une élection il y a trois
ans, par exemple, à Verdun, ou il y a quatre ans, pour se prononcer sur
des questions d'actualité. On voit bien qu'il y a un déphasage
dans la loi qui doit être corrigé et je pense que nous devons,
comme législateurs ayant été saisis de ce problème,
profiter de l'occasion. Je demande la collaboration de l'Opposition pour
corriger cette situation que des greffiers municipaux ont porté à
notre attention.
Le troisième bloc de papillons touche des amendements; certains
d'entre eux nous sont venus du monde municipal, des élus municipaux avec
qui nous avons été en communication constante au cours des
dernières semaines et qui nous ont suggéré de modifier
certains articles, d'y ajouter des choses. Par exemple, des rencontres avec la
ville de Montréal, avec le maire de Montréal, avec le
président du comité exécutif, avec le contentieux de la
ville de Montréal nous ont amenés à corriger certains
articles de façon que ça puisse s'intégrer à la
procédure déjà très spéciale qui existait
à Montréal en vertu de sa charte.
Donc, je ne crois pas, si j'en juge par la très grande ouverture
d'esprit du député de Laval, qu'il s'opposera à ce que le
ministre des Affaires municipales ait tenté d'être à
l'écoute du monde municipal jusqu'à la toute dernière
minute sur ce projet de loi, d'où les trois types de papillons que nous
avons devant nous présentement.
Là-dessus, j'arrête cette présentation et, dans cet
esprit de collaboration, non seulement je suis d'accord avec la suggestion du
député de Laval mais j'avais d'ailleurs transmis la
même offre au président de l'union, hier soir cela dit, si
tel est le désir de cette commission, je suis tout à fait
d'accord sur le fait d'entendre ces quelques mots du président, ce qui
n'empêchera pas ultérieurement, de toute façon, des
communications en rapport avec certains articles.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Mes remarques seront
brèves, étant donné l'heure qui avance et également
que nous devrons entendre l'Union des municipalités. Je suis bien
content que la commission accepte d'entendre l'Union des municipalités,
par son président, ainsi que les deux directeurs qui l'accompagnent,
parce que même si l'essentiel de ce projet de loi est connu depuis belle
lurette, comme dit le ministre, par contre, le contenu même ne recevait
certainement pas l'approbation des autorités municipales. Même si
le projet a été réimprimé, devant les 36
amendements que nous avons devant nous, je vois que les autorités de
l'Union de municipalités de la province sont très
intéressées par ce projet de loi étant donné
qu'elles se sont présentées devant cette commission. C'est sans
aucun doute parce que ces dernières ont quelques représentations
à faire encore ou que, sur certains points, le ministre n'a pas voulu
entendre leur point de vue. Alors, nous, de l'Opposition, sommes prêts
à vous entendre afin peut-être d'améliorer et de
présenter des amendements concernant ce projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): Alors, sans vouloir en faire un
précédent et compte tenu de l'assentiment de l'ensemble de cette
commission, je permets donc aux membres de l'Union des municipalités du
Québec de se faire entendre par la bouche de leur président.
Point de vue de l'UMQ
M. O'Bready (Jacques): Je vous remercie, M. le Président,
et je vous remercie également au nom de ceux qui m'accompagnent, les
deux vice-présidents de l'Union des municipalités, le maire de
Québec, M. Jean Pelletier, et M. Dufour, maire de Jonquière.
Je risque peut-être de décevoir tout le monde, y compris M.
le ministre et M. Lavoie. Nous n'avons pas l'intention effectivement de
reprendre, soit dans une demi-heure ou même dans quinze minutes,
l'ensemble du volumineux mémoire que nous avons soumis et dont des
copies ont été adressées d'ailleurs aux partis
d'Opposition. Les représentations de l'union ont porté sur une
douzaine de points très particuliers, c'est-à-dire sur le bassin
de population où la loi doit s'appliquer, sur les pouvoirs du directeur
de la représentation, sur l'obligation pour une municipalité de
réviser sa carte électorale tous les quatre ans, sur le
système uninominal, sur le double mandat, sur
le travail partisan des fonctionnaires, sur la déclaration
d'intérêts, sur le remplacement des postes vacants, sur le
système de rémunération, sur l'approbation des
dépenses, sur la période des questions.
On doit convenir que certaines améliorations ont
été apportées au projet de loi révisé comme
tel, soit la disparition d'abord de cette espèce de système
hybride qui se nommait le poste de colistier; on a aboli la question de
référemdum en matière de règlement qui est
voté pour accorder à des élus une
rémunération additionnelle à ce qu'établissent les
barèmes de base; on a amélioré, en deuxième
version, la question de la période de questions obligatoire, qu'on rend
maintenant obligatoire mais avec des nuances quant à la
réglementation de la part des conseils municipaux, d'une part, et,
d'autre part, quant aux conseils qui comportent plus de 20 membres et on a
aussi amélioré la déclaration d'intérêts en
nuançant certaines choses.
Il est exact de dire que j'ai convenu avec M. le ministre Tardif, hier
soir, que l'union voulait être présente pour écouter. Notre
attitude serait d'écouter justement, mais de se réserver le
privilège de faire certaines interventions ponctuelles ou des
interventions sur des points très précis. M. Tardif nous a fait
part que le gouvernement, pour employer son expression, a fait son lit sur
certaines des grandes questions, par exemple, sur le système uninominal,
sur la question des bassins de population de 20 000 personnes et sur de telles
questions. Bien, si le gouvernement a pris la décision, bien, la
décision est prise.
Sur d'autres points, on nous a également fait part qu'il y aurait
peut-être des précisions d'apportées aujourd'hui, par
exemple, sur la déclaration d'intérêts, sur le cens
électoral des locataires. Je pense que la présence de l'union
ici, aujourd'hui, ne signifie pas qu'on veuille revenir sur l'entente prise
avec M. Tardif, et ce n'est pas qu'on n'apprécie pas l'offre qui nous
est faite par M. Lavoie et M. Cordeau de nous faire entendre. (15 h 45)
Je pense que vous tous, messieurs, avez reçu ce mémoire.
Vous avez lu les arguments de l'union et je pense qu'il serait peut-être
fastidieux et long, M. le Président, et cela risquerait d'allonger les
travaux de cette commission parlementaire que de reprendre dans tout cela la
lecture de ce mémoire. Vous avez déjà et je le
répète, je l'ai dit assez rapidement tantôt nos
représentations essentielles sur les grands points qui nous
intéressent et je pense qu'il appartient maintenant aux membres de cette
commission de débattre, sauf qu'on apprécierait peut-être
d'avoir le privilège soit de poser une question ou, comme M. le ministre
l'a dit tantôt, lors d'un ajournement quelconque de transmettre, sans
sens péjoratif, un message d'un côté ou de l'autre.
Le Président (M. Jolivet): Merci, M. O'Bready.
Simplement, si je retiens la suggestion du ministre tout à
l'heure, c'est que sur certains points, si en cours de discussion arrivait un
message, on pourrait suspendre sur le sujet et, en conséquence, prendre
le temps qu'il faut pour le regarder avec les représentants de l'Union
des municipalités.
Elections
L'article 1 ayant été demandé tout à
l'heure, nous en arrivons, M. le ministre, à l'article 1. Y a-t-il des
questions au sujet de l'article 1?
M. Lavoie: Aucun commentaire.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Quant à
l'article 2, il y a un premier amendement qui est de placer... Je lis
l'amendement: "L'article 2 du projet de loi no 105 est modifié par
l'insertion d'une virgule après le mot "loi" dans la première
ligne. Donc, cela se fait automatiquement. Je lis: L'article 1 de cette loi,
modifié... Ensuite, au paragraphe 1, toujours à l'article 2.
L'article 1.3 de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités édicté par l'article 2 du projet de loi no
105, est modifié par le remplacement, dans la quatrième ligne, du
mot "chapitre" par le mot "chapitres" avec un "s". Donc, c'est la
dernière ligne et je la lis: "... est assujetti aux chapitres." Avec un
"s". Donc, les deux sont adoptés par le fait même sans aucune
autre discussion. L'article 2 lui-même maintenant. M. le ministre.
Une Voix: Adopté.
M. Lavoie: Un instant, s'il vous plaît!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: M. le Président, en vertu de cet article 2 qui
est très consistant, où il y a beaucoup de matière,
à l'article 2 on amende l'article 1, pour soumettre toutes les
municipalités à certaines mesures nouvelles tant en ce qui
concerne la participation des fonctionnaires aux activités politiques,
déclarations d'intérêts, les statistiques municipales et
les postes vacants, je crois, l'article 1.1, etc. Je veux surtout porter mon
intervention sur l'obligation pour les municipalités de 20 000 habitants
et plus de procéder, suivant une décision gouvernementale,
à un découpage uniformisé, stéréotypé
pour toutes les municipalités du Québec de 20 000 âmes et
plus à des districts électoraux représentés par un
seul conseiller municipal, suivant des barèmes mathématiques ou
autres. Il s'agit, je crois, du premier article où on peut faire un
débat de fond, je dirais, sur la représentativité au
niveau municipal.
M. le Président, j'ai eu l'occasion d'oeuvrer dans les milieux
municipaux depuis plusieurs années, d'être actif et d'être
un citoyen qui s'intéresse beaucoup à ce qui se passe, notamment
dans ma région. Je vais vous donner un exemple dans une ville que je
connais assez bien, la ville de Laval, et le même exemple peut servir
dans plusieurs autres municipalités, soit à Qué-
bec, à Sherbrooke, à Jonquière, à
Saint-Hyacinthe ou ailleurs. Nous avons dans cette ville des districts
électoraux où ii y a, suivant une décision du conseil, de
par sa charte constitutive, des districts électoraux
représentés par un seul conseiller municipal.
D'autres sont représentés il n'y en a pas, je
crois, dans ce cas-ci par deux conseillers municipaux et les autres,
c'est par trois et même un quartier est représenté par
quatre conseillers municipaux. Je ne voudrais pas en faire l'historique, mais
c'était à la suite de la fusion et c'était logique de
regrouper des entités, des communautés qui avaient une
appartenance socio-économique pour procurer à ces citoyens la
meilleure représentativité possible au conseil municipal. Cela
existe depuis une quinzaine d'années. Jusqu'à présent, mon
expérience est que cela n'a crée aucune difficulté, aucun
problème majeur. Les élus municipaux ont décidé
qu'il peut y avoir des annexions éventuellement. Il peut y avoir
j'espère qu'il n'y a pas de démembrement des regroupements
municipaux où les élus locaux décident que, à cause
de l'importance numérique ou pour une autre raison, telle
communauté doit être représentée et que c'est bien
délimité par l'appartenance du milieu, les limites
géographiques ou autres, au point de vue traditionnel et au point de vue
personnalité dans les quartiers.
Je ne crois pas au fait d'arriver avec une formule vraiment automatique,
avec un couteau, et de dire: Dans toutes les municipalités de 20 000
âmes et plus, par un décret gouvernemental, c'est
nécessairement un quartier, un conseiller municipal. C'est vrai, le
ministre a tenté d'amorcer cette réforme il y a deux ans. Il l'a
continuée d'une manière partielle l'année dernière
et, aujourd'hui, on l'étend à toutes les municipalités du
Québec qui ont des barèmes de population, en l'occurrence, de 20
000 âmes et plus, d'une manière obligatoire.
Je ne sais pas si cette mesure a été demandée par
le milieu municipal. A ma connaissance, je n'ai eu aucune représentation
du milieu municipal, dont l'expérience est déjà plus que
centenaire au Québec. Les municipalités existent ici comme
entité, légalement, depuis 130 ans peut-être. Cela date de
1850 ou quelque chose comme cela, au point de vue strictement juridique, et je
crois que vous en donnez plus que le client en demande. Je pense que ce n'est
pas au ministre des Affaires municipales, ni au gouvernement de décider
si le système a fonctionné. Personnellement, je ne vois pas ce
que cela va apporter de plus au point de vue démocratie on se
gargarise facilement de ce mot de décentralisation ou d'autonomie
municipale. Loin de là, je pense que ce sont des accrocs justement
à l'autonomie municipale parce que ce sont certainement des gens du
milieu. Il n'y a pas deux municipalités au Québec qui soient
pareilles; je l'ai dit au cours du débat de deuxième lecture.
Elles ont toutes une personnalité, des traditions, des coutumes, une
topographie, une entité socio-économique et une planification
bien à elle. Laissez donc les gens du milieu faire leur choix, quitte
à leur donner les grands paramètres. Si le système a bien
fonctionné, s'ils sont satisfaits ce n'est pas au gouvernement à
leur imposer cela. Je sais que le ministre d'ailleurs, c'est tout
à fait normal répondra à mon intervention. Il dira:
C'est bien qu'il y ait un responsable dans un quartier. Mais il y a aussi des
dangers et je voudrais répéter, peut-être
brièvement, ce que j'ai dit en deuxième lecture. Je sais que le
député de Taschereau n'a peut-être pas la même
opinion que la mienne. Par contre, je respecte la sienne; sans aucun doute et
sans aucune réserve, il va aussi respecter mon opinion.
L'expérience peut nous enseigner également que
là où il y a des hommes, il y a de l"'hommerie" souvent il
peut y avoir des conseillers municipaux qui soient seuls dans un quartier. Cela
crée l'esprit de "boss" de quartier et souvent, on peut dire de certains
conseillers municipaux qu'ils sont peut-être trop présents. Ce
n'est pas mauvais d'être présent; il faut l'être et avoir
une politique, mais l'excès n'est pas bon. Lorsqu'un conseiller
municipal a été élu pendant de très nombreuses
années et a plus d'ancienneté que le maire et qu'il va vouloir
imposer son autorité et sa présence dans le quartier, donnant des
directives, des ordres aux fonctionnaires, exigeant d'être mis au courant
de tous les permis de construction qui peuvent être donnés dans un
quartier, d'être mis au courant de toutes les mesures, de tous les
employés du quartier, cela ouvre la porte à des excès de
chauvinisme et de marchandage. Souvent, on néglige le bien commun de
toutes les municipalités uniquement dans un intérêt de
quartier, d'esprit de clocher.
Je peux donner des exemples; c'est courant, je l'ai vécu. Un
échevin m'a dit: Oui, je vais voter pour ton règlement dans ton
quartier, si tu votes pour le mien dans mon quartier, et il va faire du
chantage auprès du maire en disant: Je vais vous appuyer, M. le maire,
dans votre mesure, mais donnez-moi ma petite bebelle dans le quartier. Je pense
que ce n'est pas ça qui va nécessairement améliorer la
démocratie municipale. Je vais faire un amendement, d'ailleurs, qui se
lit comme suit en somme, les légistes sont là et le
sous-ministre est là avec toute son équipe; ça pourrait
être agréé par le ministre. J'ajoute tout simplement,
à l'article 2a) que le paragraphe 1.2: une municipalité de 20 000
habitants ou plus, si elle le désire, est assujettie aux sections
III.2... Tout est interrelié dans cet article et j'aurais
peut-être préféré, en passant, que le ministre, au
lieu de nous présenter un projet de loi qui amende le projet de loi no
44 de 1978, cela aurait été peut-être plus clair,
étant donné qu'il y a déjà je ne sais pas combien
d'articles qui sont modifiés...
M. Tardif: ... articles 2 et 3 auxquels se réfère
le député de Laval.
M. Lavoie: Je voudrais, au lieu que ce soit obligatoire pour
toutes les municipalités, que ce soit laissé à la
discrétion des municipalités qui
voudraient être assujetties à ces mesures, surtout en ce
qui concerne la division en quartiers uniques.
M. Tardif: M. le Président, sur l'amendement du
député de Laval, lorsque celui-ci parle d'une formule
automatique, coupée au couteau, qui s'applique à toutes les
municipalités au Québec, je pense qu'il s'agit sans doute
d'exagérations qui ont dépassé sa pensée, puisque
la loi ne prévoit l'introduction du système uninominal, sur
lequel je reviendrai, que pour les municipalités de 20 000 âmes et
plus. Ceci représente 57 municipalités au Québec sur
quelque 1600. Là-dessus, on est loin de cet automatisme dont parlait le
député de Laval.
Deuxième élément, M. le Président, lorsqu'il
parle d'un système uniforme, standardisé, découpé
au couteau, encore là, je voudrais tout simplement lui rappeler qu'aux
termes mêmes de la loi qu'on étudie, c'est le conseil municipal et
non pas le ministre qui va procéder à ce découpage de la
carte en districts électoraux et qu'une marge de manoeuvre de plus ou
moins 15%, quant à la taille des districts, est prévue, de sorte
que cette espèce d'uniformité qu'il craint n'est pas
fondée dans les faits. Lorsqu'il parle de la possibilité que
présenterait le système uninominal d'amener l'institution de
petits "boss' c'est l'expression qu'il a utilisée, je pense
je pense que cet argument ne vaut pas plus pour les conseils municipaux
qu'il ne vaut pour les députés à Québec ou à
Ottawa, bu le système uninominal existe et où on semble assez
bien s'en tirer. Je pense que ce qu'il a appelé le chauvinisme ou
l'esprit de clocher n'est pas inhérent à un système
politique donné et il est peut-être plus dans l'esprit qui peut
animer certaines personnes. Dans ce qu'il a appelé les efforts qu'on
doit tenter à tous les paliers de gouvernement pour éviter les
excès et les abus, nous pensons qu'à partir d'une certaine
taille, les avantages de l'introduction de ce système uninominal
l'emportent sur les inconvénients qu'il a soulignés. (16
heures)
Pour deux raisons, d'abord, pour le citoyen à qui elle permet de
pouvoir s'identifier, de pouvoir se situer, de savoir qui est son
représentant au conseil municipal, d'avoir cette espèce de
sentiment d'appartenance à un quartier donné et d'avoir quelqu'un
qui puisse être identifié comme son porte-parole au conseil. A
l'heure actuelle, si on demande à des citoyens, dans certaines villes
où il y a plus d'un conseiller, qui est leur conseiller, ils sont
vraiment mal en point de les identifier lorsqu'il y en a plusieurs.
Deuxième élément important du point de vue du citoyen.
Du point de vue du conseiller, je pense que l'introduction du
système uninominal est susceptible d'aider à une plus grande
conscience chez l'élu local de ses responsabilités dans la mesure
où justement il répond et devra répondre devant ses
commettants, devant les électeurs de son district. C'est lui qui sera
responsable de s'être occupé ou pas des dossiers; et je ne parle
pas de favoritisme, mais bien de s'être occupé du respect des
droits des citoyens dans son arrondissement, dans son district.
On pourrait évidemment épiloguer longtemps sur les
mérites d'un système plurinominal qui, à la limite,
pourrait être global, c'est-à-dire l'élection pour
l'ensemble du territoire d'une liste de candidats, auquel cas on ne serait
peut-être pas loin, en ajoutant des éléments de la
proportionnelle, des modes de représentation tels qu'ils existent, par
exemple, en Europe ou ailleurs. Nous avons mis de côté un tel
système. Nous pensons que la formule du système uninominal
présente, pour les grands centres urbains où, perdus dans
l'anonymat, les gens ne peuvent avoir de contacts personnels aussi facilement
avec leurs élus locaux que dans les municipalités de plus faible
taille, à tout le moins, s'il y a quelqu'un, une porte, une adresse, une
personne à qui on peut s'adresser pour discuter des problèmes
locaux, ces avantages l'emportent sur les inconvénients possibles,
illustrés ou mentionnés par le député de Laval.
Pour ces raisons, M. le Président, bien que je sois conscient,
comme l'a dit le député de Laval, que l'introduction d'un
système uninominal n'est pas la garantie qu'on revalorisera l'ensemble
de la démocratie municipale, je pense que c'est une condition. Si elle
n'est pas suffisante, elle est à tout le moins une condition qu'on doit
retrouver.
Nous avons opté pour ce système d'abord pour les villes de
100 000 âmes et plus qui allaient en élection; ç'a
été le cas notamment à Montréal. Des conversations
que j'ai eues avec des représentants de la ville de Montréal, des
conseillers municipaux me disent que véritablement ils se sentaient
valorisés du fait qu'ils avaient à représenter des
commettants directement à l'hôtel de ville et nous n'avons eu, de
celles des municipalités qui ont un tel système ou qui l'ont
adopté depuis peu, que des commentaires favorables.
En terminant, M. le Président, je voudrais souligner que toutes
les nouvelles municipalités qui ont été
créées ces dernières années je ne remonte
pas à 1964, dans le cas de Laval, nécessairement, mais je pense
à celles de Jonquière, Chicoutimi, Beauport, tous ces grands
regroupements auxquels on a assisté vers les années 1974, 1975,
1976... Gatineau aussi ont introduit le système uninominal
à la satisfaction générale.
Pour ces raisons, nous acceptons jusqu'à un certain point les
prétentions du député de Laval quant aux
municipalités de moins de 20 000 habitants qui, elles, auront le choix.
Pour celles de plus forte taille, il nous semble que les avantages, au point de
vue de l'identification du citoyen avec son quartier, avec son district et
celle de la "responsabilisation" des élus locaux, l'emportent et c'est
la raison pour laquelle, dans les municipalités de plus de 20 000
âmes, je pense que nous devons maintenir l'article 1.2 tel que
libellé.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'amendement? M. le député de Verdun.
M. Garon: M. le Président, le ministre, naturellement, n'a
pas vécu le travail de conseiller dans
une municipalité. Le fait d'avoir deux conseillers par quartier a
un avantage, d'après moi; même si le territoire est un peu plus
grand qu'un autre, en l'absence de l'un, l'autre peut continuer à
répondre à ces gens. Vous avez des conseillers municipaux qui
sont plus travaillants que d'autres. Si, pour une raison ou pour une autre,
dans un quartier, vous avez un type qui est moins travaillant, l'autre peut
aider à donner le service aux gens du secteur.
Il y a un exemple qui me frappe. Hier, j'ai reçu un appel, comme
député il y a certains députés qui ont
à répondre pour d'autres, dans d'autres comtés cela
m'est arrivé hier, on a appelé quelque part, on ne
répondait pas, les gens avaient besoin d'un service et c'est moi qui les
ai dépannés. Je pense qu'il y a un avantage à être
deux par quartier, quand on l'a vécu, pour les raisons suivantes. Il y a
des gens qui sont plus travaillants que les autres, vous en avez à la
commission scolaire. Vous appelez à la commission scolaire, vous
demandez qui est votre représentant, et souvent les gens ne le savent
pas plus.
Je pense que l'argument de dire que les gens connaissent plus leur
conseiller, ce n'est pas toujours le cas dans des grands centres comme
Montréal et Québec. Je pense qu'il y aurait lieu d'y penser
sérieusement avant de l'adopter définitivement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous avez quelque chose à ajouter?
M. Cordeau: Concernant la démocratie municipale, il me
semble que si on laissait aux villes le choix de demander au moins de consulter
leurs électeurs, ce serait beaucoup plus démocratique que
d'imposer à tout le monde les mêmes paires de chaussures. Je ne
vois pas tellement d'objection. Je sais que nous, à Saint-Hyacinthe,
nous allons nous soumettre à la loi pour les prochaines
élections, mais auparavant il y avait cinq districts et deux conseillers
par district. La population jusqu'à présent ne s'est pas plainte
du manque de service, parce qu'il y avait deux conseillers par district. Nous
avons une population d'environ 40 000 habitants, à Saint-Hyacinthe, mais
pour les élections de novembre, nous allons aller en suivant les
dispositions de la loi actuelle, dix districts, dix conseillers.
Dans les municipalités où les citoyens voudraient garder
le principe qui existe actuellement, je me demande s'il ne serait pas à
propos de laisser la démocratie jouer son rôle.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: M. le Président, je veux simplement relever
brièvement les arguments de mon excellent ami, le
député-maire de Verdun, qui m'étonnent un peu. Quand on
dit qu'il est préférable d'avoir deux conseillers par quartier,
on peut même dire trois ou quatre, parce que l'un peut remplacer l'autre.
S'il y en a un qui travaille moins que l'autre, il y en a toujours un pour
travailler plus fort.
M. Lavoie: Cela existe...
M. Caron: Cela existe. On a cela ici.
M. Guay: Je ne nie pas que cela existe, mais je vous dis que le
but d'un conseiller municipal, qui est un homme travaillant, est de faire son
travail, mais pas nécessairement de faire le travail de l'autre aussi.
Il me semble que les électeurs sont à même de juger, lors
des élections, le travail que fait chaque conseiller municipal dans la
mesure où un conseiller représente un district. Dans la mesure,
précisément, où il y a deux conseillers, un qui travaille
fort et l'autre qui ne travaille pas fort, les électeurs peuvent avoir
l'impression que leurs deux conseillers municipaux ont bien
mérité leur confiance et réélire le conseiller qui
ne fait rien. Je ne pense pas que le député-maire de Verdun
souhaite cela. J'ai écouté les arguments du député
de Laval, tantôt, et je respecte son opinion, mais je ne la partage
toujours pas. Les quartiers de deux, trois ou quatre... A Laval, apparemment,
il y a...
M. Lavoie: II y en a un de quatre.
M. Guay: Bon. ... lui paraissent une situation
préférable à celle d'un conseiller par quartier parce que
cela évite les potentats locaux avec tout ce que cela peut avoir de
nocif. De deux choses l'une, si vous prenez un quartier électoral
municipal, si vous avez deux conseillers et qu'ils sont tous les deux du
même parti, à la rigueur, cela peut aller, mais, s'ils ne sont pas
du même côté, ce peut être une source de chicane
à l'intérieur du quartier, cela peut être une source de
surenchère aussi à l'intérieur du quartier. C'est
évident que d'un quartier à l'autre, d'un conseiller à
l'autre, il va y avoir une surenchère, il y en a d'un
député à l'autre, et c'est le rôle normal que joue
un député, c'est le rôle normal que joue un conseiller
municipal d'attirer l'attention des autorités sur des problèmes
dans son district électoral, dans son quartier; c'est
précisément pour cela qu'il est élu en bonne partie. Il
n'y a rien de malsain là-dedans à avoir dans une même ville
des districts électoraux, vous en avez tantôt deux, tantôt
trois et tantôt quatre; cela me paraît précisément
être le genre de fantaisie qu'il importe de corriger.
Quelle est l'utilité, à ce moment-là, d'avoir un
quartier électoral? C'est la question que j'allais poser tantôt au
député de Laval et je la lui pose effectivement. Au fond, quelle
est l'utilité d'avoir un quartier, pourquoi ne pas faire une
représentation proportionnelle?
M. Lavoie: Je vais répondre à votre question, vous
me posez une question. Vous savez, il faut être dans le milieu. Un
quartier ne veut pas dire nécessairement une entité de 3000 de
population; il y a des quartiers qui ont une richesse sociologique,
communautaire, au point de vue géographi-
que, de 3000 âmes. Vous pouvez en avoir d'autres de 8000
âmes. Un quartier ne veut pas dire nécessairement que c'est
limité à un nombre mathématique. Une entité
géographique, ce peut être 3000 âmes et une autre,
naturelle, peut être de 8000 âmes. Dans ce cas, le conseil
municipal peut décider que, si c'est bien délimité et s'il
y a une appartenance au milieu dans le secteur des 3000 âmes, il y aura
un conseiller; mais si l'autre, de 8000 âmes, a trois conseillers, cela
n'est pas du tout la mentalité d'appartenir... Vous savez, un quartier
ne se mesure pas au mètre, c'est l'appartenance au milieu, c'est la
tradition, c'est un paquet de facteurs.
M. Guay: Le député de Laval parle de choses que je
connais très bien parce que, dans le centre-ville de Québec, il y
a de vieux quartiers qui ont ces caractéristiques sociologiques
très marquées et chacun sa personnalité; je conviens que
d'un quartier à l'autre, il n'y a pas nécessairement la
même population. Il se trouve, à ce moment-là, qu'un
quartier qui est plus volumineux en termes d'électeurs que l'autre peut
être partagé pour des fins électorales, mais cela devient
deux districts électoraux, cela n'enlève pas au quartier, au sens
plus philosophique ou sociologique dont parle le député de Laval,
sa valeur sinon que ce quartier sera subdivisé et aura deux
représentants. Le quartier lui-même, au sens où il
l'entend, pourra toujours avoir deux représentants, seulement chacun
représentera une tranche de l'électorat de ce quartier et le
quartier ne s'en trouvera que mieux représenté possiblement.
M. Lavoie: Je voudrais ajouter quelques mots avant de passer au
vote. Je voudrais répondre à quelques points
énoncés par le ministre, faire un dernier appel pour que le
ministre mette un peu de côté la théorie et qu'il revienne
sur le terrain comme cela existe. Donnez-moi une feuille de papier et un
crayon, je vais régler tous les problèmes du monde au 32e
étage du complexe G, si vous voulez! C'est sur le terrain que le
problème existe et ce n'est pas avec une feuille de papier et un crayon
qu'on peut... On peut, idéalement parlant, tout régler, mais ce
n'est pas ce qui arrive au point de vue pratique.
Il nous dit qu'il y a danger même pour un député de
devenir un "boss" dans sa circonscription électorale, comme le ministre
le disait au début de la commission; je pense que sa comparaison est
également boiteuse parce qu'un député n'a pas un
rôle décisionnel ou de dépense d'argent comme un conseiller
municipal dans une entité d'à peu près 3000 de population;
c'est à peu près cela dans la loi, 3000 ou 3500. C'est beaucoup
plus dilué lorsqu'un député représente, comme c'est
le cas actuellement au Québec, à peu près une population
de 40 000 ou de 45 000 habitants. (16 h 15)
II ne m'a pas assommé avec cette argumentation. Tous les
députés ne siègent pas au Conseil des ministres, c'est
là que les décisions se pren- nent et que les dépenses se
font, ou au Conseil du trésor. Je ne pense pas que le
député d'Iberville sera le "boss" du comté d'Iberville
parce que, quand même, il faut être près de M. Parizeau ou
d'autres ministres, du ministre des Affaires municipales.
M. Beauséjour: Cela dépend des pressions.
M. Lavoie: Je mets de côté ce point d'argumentation
du ministre. Je dis qu'il y a encore certains dangers, les derniers dangers que
je voudrais souligner au ministre, à savoir qu'il existe des cellules,
des entités, des quartiers peut-être de 7000, 8000 ou 9000
âmes dans plusieurs municipalités du Québec qui seront
assujettis à cette loi, ce qui va créer des difficultés
énormes aux municipalités qui vont démembrer, ciseler,
morceler des quartiers bien établis, autant dans Saint-Hyacinthe,
où ils sont représentés par deux échevins,
qu'ailleurs où il y a trois conseillers municipaux. Cela va créer
encore du morcellement, du démembrement.
Lorsque le ministre dit qu'il veut améliorer la démocratie
au point de vue municipal, je crois qu'il atteint une fin exactement contraire
par cette disposition. Je vais vous dire pourquoi sur un point. Tout le monde
prone la démocratie et vous encouragez, par cette loi et cette
disposition, l'élection de "slates" complètes; vous favorisez
cela dans les municipalités. Parce que, avec le système que vous
établissez, le citoyen va avoir deux droits de vote, un à la
mairie et un à l'échelle de son quartier. Là, on a la
pratique de la façon dont se passent les élections,
également avec un système que vous implantez et pour lequel je ne
suis pas trop favorable depuis que vous l'avez fait, le système des
partis. Vous donnez un accent aux partis politiques municipaux.
Bon. Que va-t-il arriver au point de vue pratique? L'électeur qui
va vouloir élire un parti va exprimer son vote pour le maire et
l'échevin de la même "slate" et cela favorise l'élection,
possiblement, de toute la même "slate" au conseil municipal. Alors que si
vous avez deux ou trois échevins par quartier, l'électeur peut
faire son choix autrement. Il peut dire: II y a un danger, le maire est trop
fort avec sa "slate", il ne faudrat pas avoir un conseil municipal de la
même couleur ou de la même philosophie politique; je vais voter
pour le maire, j'ai confiance en lui et je vais voter pour un de ses
échevins en qui j'ai confiance mais, par contre, ce ne serait pas
mauvais qu'il y ait de l'opposition et j'ai mon choix de voter, s'il y en a
deux dans le quartier, pour deux partis peut-être. Parce que en poussant
la partisanerie politique trop loin au niveau municipal, vous n'encouragez pas
la démocratie.
Si vous donnez le choix à trois votes, s'il y a deux
échevins dans un quartier municipal, l'électeur pourra partager
son vote, enlever cet esprit de partisanerie politique et avoir un meilleur
dosage, un meilleur équilibre dans les conseils municipaux au lieu
d'avoir des conseils municipaux du même parti, totalement.
Si le ministre veut se "glosser" comme on peut dire de
démocratie, il pourrait se pencher sur l'argument que je lui
présente où on pourrait justement avoir un meilleur
équilibre et une meilleure démocratie s'il n'y a pas un seul
parti politique représenté à l'hôtel de ville.
On ne dit pas d'ailleurs que son système n'est pas bon. Il est
possiblement bon mais il n'a pas encore été
expérimenté, il n'a pas encore vécu. Ce que nous
proposons, c'est de laisser cela aux autorités locales. Si les
autorités locales, dans le milieu, disent: Pour nous, c'est bon, ce que
vous appelez un système uninominal je ne sais pas si c'est tout
à fait juste... Si c'est bon, d'accord, elles l'appliqueront, elles se
soumettront à la loi; sinon, pour plusieurs municipalités au
Québec de 20 000 âmes et plus, cela peut être bon mais, pour
d'autres, cela peut ne pas être bon du tout. Celles-là au moins
auraient la liberté de dire: Nous gardons le système de un, deux
ou trois échevins par quartier.
Vous devriez écouter un peu plus la sagesse des hommes
expérimentés, comme le député-maire de Verdun qui
vous a donné un exemple, qui est contre votre disposition. Il y a un
autre membre de la commission, le député de Saint-Hyacinthe qui,
également, a vécu une longue expérience au point de vue
municipal, qui vous dit n'être pas d'accord avec vous. En plus de cela,
vous avez les représentants du milieu, l'Union des municipalités
qui est représentée ici par trois maires bien connus, qui ont
été élus par les nombreuses municipalités qu'ils
représentent; l'Union des municipalités, le milieu n'est pas
d'accord avec vous.
M. le ministre, il n'y a que vous qui ayez le pas dans cela. Pourquoi ne
pas écouter ceux qui ont quand même vécu dans le milieu
municipal? Je voudrais surtout mettre dans la balance l'argumentation de
l'Union des municipalités qui n'est pas d'accord avec vous. Pourquoi,
dans votre cas, la théorie doit-elle primer la pratique et
l'expérience vécue? M. le Président, je vais demander le
vote et je demanderais au ministre...
M. Caron: Avant de prendre le vote, je pense que...
M. Lavoie: ... de suspendre peut-être...
M. Caron: Suivant l'argumentation de mon collègue, le
député de Laval, c'est vrai que cela fait plusieurs
élections que je fais au municipal et on analyse cela après, M.
le ministre. S'il y en a trois qui se présentent sous une
bannière, les votes ne sont pas partagés et c'est bon. Ce n'est
pas bon qu'un maire soit élu trop fort. Vous le savez. On a vécu
des expériences. Il faut de l'opposition.
M. Tardif: Un exemple, un cas. Citez-moi un cas.
M. Caron: Je n'ai pas à donner d'exemples. Vous les
connaissez. Ce n'est pas bon. On revien- dra aussi sur le projet de loi de la
communauté urbaine un peu plus tard.
Si ce sont des fonctionnaires qui mènent, encore là, ce
n'est pas trop bon. Je reviendrai sur cela après le projet de loi 105.
Là, vous ouvrez une porte pour des partis politiques et ce n'est pas
toujours bon. Cela prend de l'opposition. J'ai de l'opposition chez moi, au
conseil de ville, et je vous dis que c'est un chien de garde qui m'aide
énormément sans le vouloir, quand je ne suis pas là, parce
qu'il surveille. L'opposition me rend énormément service.
M. Guay: Quand vous êtes là, que fait-elle?
M. Caron: On va parler de la ville de Montréal. Ce n'est
pas normal. Avec tout le respect que j'ai pour M. Drapeau, ce n'est pas normal
qu'il n'y ait pas d'opposition dans une ville comme Montréal. Laissez
donc cela libre aux gens qui veulent le faire. S'il y a des
municipalités qui veulent le faire, tant mieux pour elles, mais
laissez-les libres. Je veux seulement dire à mon collègue de
Taschereau que ce ne sont pas des farces pour des gens qui ont enduré un
conseiller municipal qui n'est pas travaillant pendant quatre ans.
M. Guay: Ils le mettront dehors.
M. Caron: D'accord, ils le mettent dehors au bout de quatre ans,
mais pendant quatre ans, ce n'est pas bien drôle.
M. Guay: C'est comme endurer certains députés
pendant quatre ans.
M. Caron: Je pense que là-dessus...
M. Lavoie: On sait que la population est fatiguée.
M. Caron: Vous l'avez laissée libre aux dernières
élections municipales...
M. Guay: II paraît que dans Laval, il y a de grands
changements qui se préparent.
Le Président (M. Jolivet): M. le député!
N'engagez pas de débat. Ce n'est pas vous. Je parle du
député de Taschereau et du député de Laval. M. le
député de Verdun, la parole est à vous.
M. Lavoie: Vraiment? Oh, je retire mes paroles.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Laval ayant demandé le vote, je ne prolongerai pas indûment cette
discussion, tout en reconnaissant je pense l'avoir dit dans mon
exposé qu'on pouvait considérer qu'il y avait des pour et
des contre, des avantages et des désavantages dans les deux approches.
Le gouvernement, qui a la responsabilité de déterminer les
règles du jeu à l'intérieur desquelles va se vivre la
démocratie au niveau local, a effectivement fait un choix. Ce
choix est pour le système uninominal au-delà d'une
certaine taille.
Je me souviens, en regardant la carte de la ville de Montréal
et je ne veux pas du tout continuer sur cette pente glissante où
nous engageait le député de Verdun, mais me limiter à la
carte de la ville que je connais très bien que les 54 districts
qu'on a découpés depuis la nouvelle loi 44 ont beaucoup plus de
résonnance au niveau de la vie d'un quartier que les anciens 17 qu'il y
avait là et qui regroupaient des entités parce que trop
grandes dont l'homogénéité c'est le moins
qu'on puisse dire était douteuse, alors qu'à l'heure
actuelle, on a procédé à ce qu'on appelle des
regroupements naturels au niveau de quartiers ou de paroisses avec lesquels les
gens s'identifient beaucoup plus spontanément que les anciens
quartiers.
Sans plus de commentaires, M. le Président, le
député de Laval ayant demandé le vote, je vous demanderais
qu'on procède également.
M. Lavoie: J'ai une seule question. Vous arrivez avec du droit
nouveau qui ne rallie pas le milieu et les gens qui le représentent.
Est-ce que vous avez eu des représentations des gens du milieu, des
municipalités, qui vous ont demandé cette nouvelle loi? S'il y en
a, pouvez-vous nous les nommer? Quelles municipalités vous ont
demandé cela?
M. Tardif: M. le Président, le système uninominal,
l'introduction d'un conseiller par quartier, est une proposition que nous avons
faite effectivement il y a au-delà de deux ans maintenant et, dans
l'ensemble du monde municipal, l'opinion est partagée. On sait
pertinemment qu'il y a des municipalités au Québec qui l'ont
présentement, certaines depuis peu, d'autres depuis déjà
plus longtemps. Je vous dis tout simplement qu'en ce qui concerne
l'introduction de ce système, c'est une politique du gouvernement
d'introduire ce mode de représentation au niveau local, du moins pour
les municipalités de plus fort taille nous avons situé ce
seuil à 20 000 de population.
M. le Président, je dirais qu'encore une fois, à la
lumière de celles qui ont vécu l'expérience je
pourrais comprendre celles qui ne l'ont pas vécue, qui ne l'ont pas
connue elles s'accommodent très bien du système actuel.
Cependant, je l'ai mentionné au tout début, dans la balance des
avantages et des inconvénients, nous pensons que la démocratie
locale serait mieux servie par l'introduction de ce système. C'est la
raison pour laquelle le gouvernement a décidé, pour les villes de
20 000 âmes et plus, que ce système s'appliquerait.
M. Lavoie: En somme, il s'agit strictement d'une décision
gouvernementale et vous ne pouvez pas mentionner quelque municipalité
que ce soit qui vous ait demandé l'introduction de cette nouvelle
loi.
M. Tardif: Pas plus qu'il y en a, M. le Prési- dent, qui
avaient le système uninominal qui nous ont demandé d'adopter un
système plurinominal.
M. Lavoie: Elles ont le choix de ce qu'elles veulent
actuellement: uninominal ou plurinominal. Elles n'ont rien à vous
demander sur cette question. Tout le monde semble heureux.
M. Caron: M. le Président, juste encore pour essayer
de...
Le Président (M. Jolivet): Je ne voudrais pas... M.
Caron: Oui, mais...
Le Président (M. Jolivet): J'ai été large
jusqu'à maintenant.
M. Caron: ... on a droit à 20 minutes.
Le Président (M. Jolivet): Le vote est demandé
depuis déjà dix minutes.
M. Caron: C'est tellement important, ces articles-là.
Le Président (M. Jolivet): Je vais être large.
M. Caron: Je suis bien prêt à accepter du ministre
qu'il y a des secteurs qui sont mal partagés. Qu'on les partage le plus
près possible, les secteurs de la municipalité, mais qu'on laisse
donc encore le libre choix aux municipalités. On a vécu ces
problèmes, M. le ministre. Moi, je les vis et d'autres qui sont ici dans
cette salle, qui sont membres d'un conseil depuis nombre d'années, le
savent. Ils vous le demandent. Je pense que ce sont des gens sérieux qui
ont su faire la part des choses quand ils ont eu à vous demander quelque
chose pour améliorer. Je pense que vous devriez attendre encore, quitte
à suspendre l'article et y revenir après le souper, afin de mieux
mûrir la décision que vous aurez à prendre.
M. Tardif: Non, M. le Président. Le vote a
été demandé.
Le Président (M. Jolivet): Je vais demander le vote sur
les deux amendements puisque j'ai cru comprendre qu'au paragraphe 1.2, ainsi
qu'au paragraphe 1.3, c'était "si elle le désire" qui
était inséré en termes de texte. Donc, je lis: "Le
remplacement du paragraphe 1.2 par le suivant: "Une municipalité de 20
000 habitants ou plus, si elle le désire, est assujettie aux sections
III.2 et IV du chapitre VI et au chapitre VII". En deuxième lieu, le
remplacement du paragraphe 1.3 par le suivant: "Une municipalité qui a
une population de 20 000 habitants ou plus le 1er janvier de l'année
antérieure à celle pendant laquelle doit avoir lieu une
élection générale dans la municipalité est, si elle
le désire, assujettie aux chapitres II et III".
Ceux qui sont pour ou contre. M. Beauséjour (Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Caron (Verdun)? M. Caron:
Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe)?
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Guay (Taschereau)?
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Lavoie (Laval)?
M. Lavoie: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Mercier (Berthier) et M.
Ouellette (Beauce-Nord) ne sont pas là. M. Rancourt
(Saint-François)?
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Shaw (Pointe-Claire)? M.
Tardif (Crémazie)?
M. Tardif: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Donc, rejeté.
M. Lavoie: Combien de voix? Sur combien?
Le Président (M. Jolivet): Je vais vous le donner. 4
à 3.
Une Voix: Ah! c'est chaud!
Le Président (M. Jolivet): L'article 2 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté. M. Lavoie: Un instant!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval... (16 h 30)
M. Lavoie: Nous n'avons pas une brochette d'amendements, mais il
s'agit d'un article de fond. Encore là, je pense qu'il y a eu une
représentation du milieu municipal pour que cette nouvelle
décision gouvernementale, comme troisième, disons, au lieu de
s'appliquer à toutes les municipalités de 20 000 âmes ou
plus, puisse, dans cette phase-ci, s'appliquer uniquement aux
municipalités de 30 000 âmes et plus. D'après mes chiffres,
je crois, il y a une vingtaine de municipalités qui ont entre 20 000 et
30 000 habitants et, au-delà de 30 000, c'est peut-être une
trentaine de municipalités ou plus?
M. Tardif: A peu près.
M. Lavoie: Environ. En somme, ce sont les plus grandes
municipalités, 30 000 âmes et plus. Jusqu'à 30 000
âmes, il serait peut-être avantageux de garder le système
actuel, sans leur imposer ce découpage uninominal. Je fais un
amendement, à l'effet de changer le chiffre 20 000 par 30 000, tout
simplement parce que nous entendons, nous, prêter l'oreille à ceux
qui étudient cette nouvelle loi depuis environ deux ans. Je crois que
c'est une représentation très formelle de l'Union des
municipalités. Je n'ai pas une argumentation du fait que ça
été imposé déjà ou que vous voulez l'imposer
graduellement. Nous voulons nous faire le porte-parole, en somme, de l'Union
des municipalités, de son comité qui s'est penché sur
cette question et qui désirerait que ça s'applique cette fois-ci
aux municipalités pour les élections prévues l'an
prochain, je crois. Le mal sera moins grand si ça s'applique uniquement
aux municipalités de 30 000 et plus que si ça s'applique aux
municipalités de 20 000 et plus.
La même argumentation qui a servi au premier amendement pourrait
être apportée également sur cet amendement.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'ai évidemment pris
connaissance des représentations de l'Union des municipalités, en
ce qui concerne la fixation du seuil à 30 000 âmes plutôt
que 20 000. Notre analyse, quant au choix à faire du seuil de 20 000
plutôt que de 30 000, procède d'une analyse que nous avons faite
de la capacité financière et administrative de l'ensemble des
municipalités du Québec, où, à partir de ce seuil
de 20 000, les municipalités nous semblaient, non seulement être
différentes numériquement, mais aussi qualitativement, en
étant des entités urbaines, des pôles de distribution de
services et autres, qui faisaient en sorte que ce seuil était
préférable à celui de 30 000. Il nous aura
également été donné d'établir que les
règles de représentation devaient être basées ou
modifiées à partir de ce seuil de 20 000 âmes, étant
donné que, pour l'ensemble des municipalités du Québec
on le sait la règle est celle d'un maire et six
conseillers. Et la question s'est posée à partir de quel moment
devrait-on avoir un conseil plus étoffé que six conseillers.
Nous avons fixé également ce seuil à 20 000
habitants, avec une échelle semi-logarithmique qui nous permet, non pas
d'avoir une progression purement mathématique, purement
géométrique, parce qu'alors, on arriverait à des chiffres
très élevés dans le cas d'une ville comme Montréal,
mais bien de laisser la règle d'un maire et six conseillers
jusqu'à 20 000 habitants et, au-delà de 20 000, d'accroître
régulièrement la représentation au conseil, de
façon à ne plus avoir cette situation où une
municipalité atteint 100 000 âmes et a toujours un maire et six
conseillers.
Il y a donc une espèce de concordance entre les règles
relatives à la représentation et celles du découpage; les
règles relatives à la représentation étant
différentes pour celles de 20 000 âmes et
plus, il nous apparaît que ce seuil, relié au
découpage lui-même, devrait commencer à 20 000.
Quant à la question du député de Laval, à
savoir combien il y a de municipalités, sur 51 municipalités,
avec au-delà de 20 000 de population, il y en a 31 avec au-delà
de 30 000 de population.
Je voudrais également lui souligner j'ai fait un calcul
rapide que, sur les 50 municipalités, il y en a
déjà 21 qui ont un système uninominal et qu'elles se
situent indifféremment dans celles en bas de 30 000 et en haut de 30
000.
M. Lavoie: Si je m'étais écouté, je pense
même que mon amendement aurait été pour 50 000 et plus, pas
30 000, parce qu'une ville qui a jusqu'à 30 000 ou 40 000 habitants,
c'est encore, à l'échelle humaine, à l'échelle
communautaire, une ville qui a plus de personnalité; une ville de 50 000
âmes et plus, ça devient déjà une très grande
entité sur laquelle le ministre pourrait peut-être se pencher pour
améliorer la démocratie. Mais je pense que j'ai fait
l'amendement à 30 000 si je m'écoutais, ce serait
même à 50 000, lorsque le citoyen perd sa personnalité, si
vous voulez.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres
représentations sur l'amendement? On peut passer au vote.
M. Caron: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je ne voudrais pas prolonger indûment le
débat, mais, entre 20 000 et 30 000, le ministre laisserait-il le libre
choix aux municipalités? Ce serait un compromis entre les deux.
M. Tardif: Le choix existe déjà pour celles en bas
de 20 000, M. le Président, nous n'avons pas l'intention de changer
ça.
M. Caron: Mais entre 20 000 et 30 000? M. Tardif: Non, M.
le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. Beauséjour
(Iberville), pour ou contre?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Caron (Verdun).
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe).
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Guay (Taschereau).
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Lavoie (Laval). M.
Lavoie: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Rancourt
(Saint-François).
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Tardif
(Crémazie).
M. Tardif: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Excusez-moi, M. Mercier
(Berthier).
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Jolivet): Cinq contre et trois pour,
cette fois-ci.
M. Caron: Le ministre est-il conscient que tous ces
chambardements, politiquement parlant, ça ne devient pas trop populaire?
On vous l'a reproché à plusieurs reprises et, encore
là...
M. Lavoie: L'article n'est pas terminé; il parle sur
l'article.
Le Président (M. Jolivet): J'allais justement poser la
question; sommes-nous toujours à l'article 2?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je disais au ministre que de grands chambardements,
ça n'a jamais été bon pour un gouvernement. On va encore
vous donner une chance d'être raisonnable envers les
municipalités, mais je pense que ce sont des gens qui ont un grand mot
à dire, et vous semblez oublier ça. C'est votre privilège,
M. le ministre, et je le respecte.
Le Président (M. Jolivet): L'article 2 est-il
adopté?
M. Lavoie: Sur division. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division.
Article 3, M. le ministre.
M. Tardif: L'article 3, M. le Président, entre autres,
supprime la définition du mot "colistier", puisque, sur ce plan, nous
avons effectivement écouté le monde municipal même si cette
modalité, ce système hybride, comme l'a appelé le
député de Laval...
M. Lavoie: Non, c'est le président de l'Union des
municipalités, qui est horticulteur.
M. Tardif: M. le Président...
M. Lavoie: Je suis d'accord avec lui quand même.
M. Tardif: Nous avons éliminé cet article qui
semblait à d'aucuns hybride. Encore là, je voudrais simplement
souligner qu'il s'agissait d'une disposition volontaire, donc, s'en
prévalait qui voulait, mais on l'a éliminée du portrait.
Pour le reste, les définitions qui sont contenues ne devraient pas poser
de problème.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Le ministre réagit toujours avec le recul d'une
couple d'années. Je me rappelle qu'il y tenait, à son colistier
il y a deux ans, ce système un peu étrange à nos coutumes
et à nos moeurs. J'ai l'impression qu'avant deux ans, ce ne sera pas le
même ministre, avec le recul du temps, qui sera appelé à
apporter des modifications à la loi qui sera sanctionnée pour
redonner aux municipalités le libre choix de la constitution de leur
conseil municipal. C'est fort possible.
Le ministre se rappelle sa position intransigeante, qui est quasiment
permanente, il n'y a pas moyen d'obtenir un amendement. Il est
"bétonnant" le ministre, il est armé, que voulez-vous, c'est
cela.
M. Tardif: M. le Président, juste un instant. M.
Lavoie: Oui.
M. Tardif: Je ne peux pas laisser passer cette remarque d'un
ministre "bétonnant" ou bedonnant?
M. Lavoie: "Bétonnant", dans le béton. Vous ne
bronchez pas.
M. Tardif: M. le Président, à l'époque, je
m'étais d'autant plus insurgé contre la demande de biffer cet
article qu'il s'agissait d'une disposition volontaire, c'est-à-dire
celle qui remplissait une des conditions que plaidait tantôt le
député de Laval. Disons que cela fait partie de ces mesures qui
pouvaient, couplées à d'autres, ce n'est pas la seule mesure,
favoriser une permanence sur le plan de la représentation au niveau
local.
Maintenant, le monde municipal nous a demandé de revenir à
un système plus familier, plus proche de celui qu'il y avait auparavant.
On a dit: D'accord, dans la mesure où ces autres éléments
que j'ai mentionnés, système uninominal et découpage etc.,
étaient présents.
M. le Président, j'espère qu'on ne me tiendra pas grief de
faire disparaître cette modalité de la loi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval, avez-vous autre chose à ajouter?
M. Lavoie: Non.
Le Président (M. Jolivet): Non, l'article 3 est-il
adopté?
M. Lavoie: Je me rends compte que le ministre s'est rendu compte
que cette théorie technocratique n'avait pas toujours raison.
C'était une invention très élevée mais que le
ministre reconnaît et qu'il enlève aujourd'hui dans nos... Vous
savez, il ne faut pas faire du changement pour faire du changement.
M. Tardif: Tout à fait juste.
Le Président (M. Jolivet): Article 3, adopté.
L'article 4, M. le ministre.
M. Tardif: Adopté, quant à nous, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: C'est un article qui multiplie encore... Je dirais que
c'est du changement pour du changement, c'est le cas de le dire.
Si je comprends bien, est-ce que mon interprétation sur l'article
4 est exacte, soit qu'après chaque élection municipale il doit y
avoir un découpage? Est-ce que mon interprétation...
M. Tardif: M. le Président, l'article 4 dit dans la
mesure où il modifie l'article 3 qu'à compter du 1er
janvier et avant le 1er juin de l'année antérieure à celle
pendant laquelle doit avoir lieu une élection générale, le
conseil de la municipalité adopte un règlement divisant la
municipalité en districts électoraux. (16 h 45)
Or, ceci implique effectivement qu'il y a, dans l'année qui
précède l'élection, un règlement qui est
adopté à cet effet, ce qui n'implique pas un redécoupage
de toute la municipalité. Si, effectivement, la composition
démographique de la municipalité n'a pas changé, il n'y a
pas lieu de remanier la carte et le règlement est le même. Si la
population a fluctué au point d'excéder les écarts de plus
ou moins 15%, la municipalité pourrait, dans un coin, par
scissiparité ou autrement, découper un district en deux et en
former deux nouveaux. Donc, il n'y a aucun problème de remaniement de
carte, on donne à la municipalité la souplesse de procéder
à cette révision.
C'est à l'article 3.7 que nous avons fait droit aussi à
une demande de l'Union des municipalités qui nous disait: Avant que de
pouvoir en appeler auprès du directeur de la représentation, les
citoyens devraient pouvoir en appeler auprès du conseil du
découpage. Nous avons inclus cette modalité dans la loi.
M. Lavoie: Avant d'aller à 3.7, on pourrait
peut-être je veux faciliter l'étude du projet de loi
vider cette question du 3.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: Ce que je retiens des propos du ministre, c'est que
notre interprétation que cela doit se faire à chaque
élection, c'est le cas. Le ministre m'apporte cet argument: C'est
tellement simple, ce n'est pas compliqué, il n'y a rien là. Dans
un quartier, s'il y a eu une croissance plus forte de la population, on fait un
nouveau découpage. M. le ministre, au point de vue pratique
sortez de votre théorie un peu je vais vous citer un cas
où ce n'est pas si simple que ça. Souvent, le découpage
d'un seul quartier a un effet d'entraînement dans les deux, trois, quatre
ou cinq autres quartiers avoisinants. Je vous donne le seul exemple de la carte
électorale du Québec. Dernièrement, on a fait une nouvelle
carte; c'est très simple, on a ajouté douze comtés. Mais
savez-vous qu'on a été obligé de chambarder les
frontières de 70 comtés, dans la dernière carte
électorale, à cause de l'effet d'entraînement? Si un
quartier est passé de 4000 à 6000 âmes, vous ne pouvez pas,
strictement au point de vue mathématique, d'abord en faire un et demi,
vous allez être obligé d'en faire deux, et en faire deux, ce n'est
pas suffisant, vous allez être obligé de gruger sur les quartiers
voisins pour ajouter un peu de population. Vous diminuez le quartier voisin,
vous arrivez au troisième plus éloigné et le
démembrement d'un seul quartier peut, avec l'effet d'entraînement,
demander le découpage complet des six, sept, huit, neuf ou dix quartiers
d'une municipalité. Ce n'est pas aussi simple que vous le dites.
Les administrateurs municipaux ont autre chose à faire à
chaque mandat que refaire une nouvelle carte électorale. Ils ont autre
chose à faire, ils doivent faire la planification, ils doivent
administrer leur budget et voir au bien de la population. Vous leur donnez
encore un travail dont ils n'ont pas besoin. D'ailleurs, c'est encore dans la
mentalité bureaucratique et technocratique de votre gouvernement; vous
avez imposé cela également dans la Loi sur la division
territoriale de la carte du Québec, ce à quoi on s'est
opposé. Vous savez, il y a d'autres systèmes politiques qui ont
également raison; il n'y a pas que vous qui ayez raison. On dirait que
le monde s'est mis à tourner uniquement depuis que vous êtes
là.
La carte électorale, à Ottawa, c'est tous les dix ans.
Avant, cela existait ici, ce n'était pas nécessairement à
chaque élection, mais là, vous allez déplacer des gens
au point de vue provincial, cette loi a été
adoptée, je la mets de côté et au point de vue
municipal, vous allez chambarder les gens pratiquement à chaque
élection. Et vous voulez qu'il y ait une appartenance de quartier en
plus de cela? Mais c'est vous qui leur enlevez l'appartenance de quartier. Ces
gens vont se balader et vous pensez qu'ils vont connaître leurs
échevins? Les villes qui sont le moindrement actives dans le
développement immobilier ou autre chose? Elles vont changer
d'échevins à chaque élection. Je ne veux pas
exagérer, mais plusieurs en seront affectées. Ce n'est pas comme
ça qu'on donne un titre à un projet de loi pour améliorer
la démocratie municipale. Encore là, vous allez trop loin dans
votre théorie mathématique de coupe au couteau. Pourquoi à
chaque élection? Cela n'a pas de sens. Au point de vue pratique, pour
les comtés à Québec, cela s'est fait à peu
près tous les dix ans.
J'ai encore un amendement ici pour au moins deux mandats, au moins huit
ans. C'est un strict minimum. Il n'y aura pas de chambardement qui va
créer des disproportions, qui va créer un
déséquilibre insoluble ou des injustices de
représentativité en faisant cela tous les huit ans. Les
municipalités ont autre chose à faire que de se pencher à
chaque élection sur de nouvelles cartes électorales et de
déplacer des citoyens d'un quartier à l'autre.
Mon amendement est à l'effet d'ajouter, après le premier
alinéa du paragraphe 3, l'alinéa suivant: "Cette division
adoptée par règlement ayant effet à compter de son
entrée en vigueur pour deux mandats ou huit années
consécutives".
Le Président (M. Jolivet): Sur cet amendement, M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, ce que le député
de Laval implique par son argumentation, c'est qu'il peut y avoir des raisons
de modifier la carte une fois tous les huit ans au lieu d'une fois tous les
quatre ans; on modifie la carte, c'est bien connu, les critères sont
dans la loi, pour des raisons démographiques, pour faire en sorte qu'un
conseiller municipal ne présente pas, dans un quartier, 5000
électeurs et qu'un autre en représente 15 000.
M. Lavoie: Vous ne pouvez pas l'avoir, avec votre loi.
M. Tardif: M. le Président...
M. Lavoie: Dites-moi 5000 ou 7000, je vais dire que cela peut
être possible, mais pas de 5000 à 15 000, cela n'arrivera pas, au
point de vue pratique, avec votre loi.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas interrompu le
député de Laval...
M. Lavoie: Je m'excuse.
M. Tardif: ... lorsqu'il faisait son exposé un peu
à l'emporte-pièce. Ce que je lui dis, c'est que la loi va
permettre aux conseils municipaux de s'ajuster, d'ajuster eux-mêmes leur
carte à la situation démographique changeante qui peut survenir
sur leur territoire. Et si, effectivement, il n'y a pas eu, au cours d'un
mandat de quatre ans, de variation dans la taille de quartier et on sait
que les seuils sont des écarts de plus ou moins 15% à la moyenne
s'il n'y a pas eu d'écart à ce point considérable,
il ne sera tout simplement pas nécessaire de modifier la carte.
Mais si, effectivement, il y a eu de tels écarts, je pense, M. le
Président, quand on sait la somme
de travail que les élus doivent consacrer à leur
tâche, qu'effectivement, ce n'est pas le découpage une fois tous
les quatre ans de la carte de leur territoire qui va leur causer un
surcroît de travail. Et si cela en causait un, M. le Président, je
pense que c'est le prix à payer pour avoir une représentation
juste et équitable au conseil.
M. Lavoie: M. le Président, juste un petit mot. Vous savez
bien qu'au point de vue pratique, si on applique votre loi, au départ,
cela a du sens, une variante de 15%. Ce à quoi nous nous opposons, c'est
la répétition à chaque élection d'une nouvelle
carte électorale. Le principe de base de 15%, on l'accepte. Cela veut
dire qu'un quartier qui a 4000 de population, qui, à cause d'une
expansion de développement, passerait à 5000, vous seriez
obligés de le changer parce que c'est 25%. Il n'y a pas de catastrophe,
ce n'est pas l'exemple que le ministre m'a donné que cela passerait de
5000 à 15 000. C'est pratiquement impossible, dans un espace de huit
ans.
Ce qui est possible, dans un espace de quatre ans, c'est que cela passe
de 4000 à 5000. Cela fait une variante de 25% et cela vous amène
une nouvelle carte électorale, non pas d'un seul quartier mais, avec
l'effet d'entraînement, peut-être de toute la municipalité.
Ce sont des frais, c'est une perce de temps. Il n'y a pas de catastrophe
à ce qu'un quartier ait 4000 et l'autre 5000; personne n'en subit un
préjudice grave et il n'y a pas d'accroc à la démocratie
dans cela. Je vous dis qu'on accepte le principe de base de 15% mais que cela
se fasse uniquement tous les huit ans. C'est la pratique quotidienne,
journalière, vécue par les municipalités. Des explosions
de 5000 à 15 000, c'est impossible dans quatre ans.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement? Je demande le vote sur l'amendement, qui se lirait comme
suit: Que l'article 4 du projet de loi no 105 soit modifié en ajoutant,
après le premier alinéa du paragraphe 3, l'alinéa suivant:
"Cette division adoptée par règlement ayant effet à
compter de son entrée en vigueur pour deux mandats ou huit années
consécutives".
M. le député Beauséjour, Iberville.
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Caron, Verdun.
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe).
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Guay, Taschereau, n'est pas
là. M. Lavoie, Laval.
M. Lavoie: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. Mercier (Berthier).
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Rancourt
(Saint-François).
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Tardif
(Crémazie).
M. Lavoie: Pour. M. Tardif: Contre.
M. Lavoie: Ils auraient l'air fin, vos députés, si
vous aviez voté pour.
Le Président (M. Jolivet): L'article 4 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 5, M.
le ministre.
M. Caron: Cela veut dire 20 personnes vont pouvoir s'opposer,
selon l'article 4? Ce n'est pas gros, 20 personnes, mais...
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député, mais l'article 4 est adopté.
M. Caron: C'est fini. Il est adopté, mais seulement
pour...
M. Tardif: Non, je m'excuse, M. le Président. Ce n'est pas
20, c'est 20 plus un prorata par tranche de 1000 de la population, ce qui est
un peu les règles actuelles du référendum au niveau local.
Ce n'est pas un nombre fixe de 20.
M. Caron: Oui, 20.
Le Président (M. Jolivet): L'article 5, M. le
ministre.
M. Tardif: L'article 5, M. le Président, fait
référence au directeur général de la
représentation plutôt qu'à l'ancienne Commission de refonte
des districts électoraux.
M. Lavoie: Vous avez des amendements?
Le Président (M. Jolivet): Non, c'est à l'article
12, M. le ministre.
M. Tardif: Jusqu'à 12, cela va. Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Lavoie: Un instant! Oh! là! là! il y en a, des
papiers!
Le Président (M. Jolivet): L'article 5 est-il
adopté?
M. Lavoie: Oui, adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 6, M. le
ministre.
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Attendez!
M. Tardif: On a remplacé partout l'ancienne commission de
refonte par le directeur général de la représentation. Il
y a des amendements de concordance.
M. Lavoie: Oui, d'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 7, M. le
ministre.
M. Tardif: Ce sont des amendements de concordance.
Le Président (M. Jolivet): Concordance. C'est cela.
Adopté? Article 8.
M. Lavoie: Une petite seconde! Je suis à l'article 7.
M. Cordeau: M. le ministre, si 20 personnes s'opposent à
la nouvelle carte des districts électoraux, est-ce que le conseil les
entend en premier lieu?
M. Tardif: C'est à l'article 3.7 de l'article 4 que nous
avons introduit cette demande de l'Union des municipalités de faire en
sorte que le premier palier qui puisse entendre les représentations soit
le palier municipal et que c'est subséquemment qu'un appel pourra
être logé au directeur de la représentation. Dans
l'ancienne loi 44, cela n'y était pas. C'était uniquement
formulé auprès du directeur général de la
représentation, alors que maintenant, il y a une procédure
à deux paliers qui est prévue, d'abord à la
municipalité et appel subséquemment au directeur
général de la représentation. Cela, le
député de Saint-Hyacinthe va le trouver au paragraphe 3.7
où on dit que "le conseil tient une séance publique aux fins
d'entendre les personnes présentes, au sujet du projet de
règlement, si le nombre requis d'électeurs, au sens de l'article
3.6, a fait connaître par écrit au greffier son opposition au
projet de règlement. Ce nombre est de..." Ce sont les mêmes
règles qui s'appliquent là et qui permettent justement à
la municipalité de tenir ses audiences elle-même sur la
question.
M. Cordeau: Et de corriger elle-même la carte selon les
demandes des citoyens.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Article 8, M. le ministre. (17
heures)
M. Tardif: L'article 8, M. le Président, c'est un article
de concordance avec l'article 7.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 9, M. le
ministre?
M. Tardif: C'est l'article, M. le Président, qui remplace
le chiffre total de la population par celui d'électeurs comme facteur
d'équilibre entre les districts électoraux.
M. Lavoie: C'est la population au lieu du nombre...
M. Tardif: Non. C'est le nombre d'électeurs plutôt
que la population en général.
M. Lavoie: Quelles sont les raisons qui ont amené le
ministre à modifier ce principe de base de changer le nombre de la
population qui existait auparavant par le nombre d'électeurs?
M. Tardif: La loi no 44, M. le Président, qui faisait
appel à la population totale plutôt qu'à la population
électorale, tient au fait qu'elle s'appliquait à une
élection précise, dans un cas précis, qui était
celui de la ville de Montréal, à l'origine, et celui de la ville
de Longueuil, les deux villes de plus de 100 000 âmes qui tenaient des
élections au mois de novembre 1978. Depuis ce temps, des dispositions
ont été prises et sont partiellement contenues, entre autres,
dans la série de papillons que nous avons ici, en ce qui concerne les
annexes au rôle d'évaluation dans le cas des municipalités
rurales et l'annexe à la liste électorale en ce qui concerne les
locataires dans les municipalités. Or, aucune municipalité ne
procède à un recensement total de sa population. Il y a un
recensement fédéral qui a lieu tous les dix ans. Il y a des
recensements interdécennaux qui surviennent, alors que la
municipalité possède, elle, par ailleurs, un inventaire des
personnes ou peut procéder beaucoup plus facilement à un
inventaire des personnes qui ont le cens électoral et non pas
nécessairement de toute la population de la municipalité. Cela
devient un inventaire beaucoup moins exhaustif de procéder sur de telles
bases plutôt que sur l'ensemble de la population totale. Je ne dis pas
qu'il n'y a pas de municipalités qui n'ont peut-être pas un
recensement complet de leurs citoyens, mais c'est une chose que d'avoir le
nombre d'électeurs municipaux majeurs qui, dans le cas des
propriétaires, etc., sont pris sur les rôles de perception ou les
rôles d'évaluation, auquel il faut ajouter les locataires, et cela
en est une autre que de procéder à un recensement total. Cela
nous apparaissait, sur le plan strictement pratique et aussi de
l'équilibre, puisque quand même l'équilibre entre les
quartiers doit se baser sur le nombre de personnes votantes, le nombre
d'électeurs et non pas sur la population totale de ces quartiers.
M. Caron: M. le Président, je ne sais pas si le ministre
est au courant, en ce qui concerne la question de recensement, qu'il est assez
difficile, là où il y a beaucoup de maisons d'appartements, de
faire un bon recensement. Nous avons l'exemple de l'île des Soeurs
à Verdun, qui nous coûte une fortune à visiter et la
façon de procéder, c'est je ne sais pas si c'est la
meilleure façon par le propriétaire, mais ce ne sont pas
tous les propriétaires qui veulent donner la liste. Ils ne sont pas
obligés de donner la liste à la municipalité.
M. Tardif: Le député de Verdun reprend un des
points qu'il a soulevés dans son discours de deuxième lecture,
à savoir qu'il serait souhaitable d'avoir une liste électorale
permanente au Québec. Je lui dis: D'accord, c'est vrai. Je me souviens
que le député s'était même levé sur une
question de privilège pour dire qu'il était aussi d'accord sur
cela, mais pas sur les modalités qu'il avait cru déceler dans le
projet de loi. Je lui dis que je suis tout à fait d'accord avec cette
idée d'avoir une liste électorale permanente, même s'il y a
des problèmes techniques qui découlent du fait que le cens
électoral n'est pas le même à Québec pour une
élection nationale que pour une élection au niveau local. Je
pense que ces problèmes techniques peuvent être surmontés
éventuellement, mais c'est un autre problème. Dans tous les cas,
même si on parlait d'une liste permanente ou provisoire pour les fins
d'une élection ou de plusieurs, c'est la population des électeurs
qui est inscrite sur cette liste, et non pas toute la population, y compris les
enfants au berceau. D'accord?
M. Caron: La personne qui a le droit de vote, il me semble
que...
Le Président (M. Jolivet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Lavoie: J'ai certaines réserves et c'est vrai que
ça peut amener des difficultés techniques, mais je crois que ce
serait préférable, au lieu de travailler sur un nombre
mathématique d'électeurs, de se pencher sur la population. Je
vois les difficultés que ça peut amener, notamment dans des
développements de la ville de Laval, où je vois, à
certaines places, sept ou huit immeubles en hauteur qui existent. Ils vont
avoir un conseiller municipal juste pour une... Cela crée des zones
grises.
M. Tardif: Le député de Laval conviendra avec moi
que, par exemple, il y a une autre dimension du problème technique
soulevé, qui est celui des municipalités où il y a
beaucoup de villégiateurs. A ce moment, le problème est
très réel. Vous allez prendre des municipalités au nord de
Montréal, où il y a une population résidente annuelle de
3000 habitants, mais, en été, c'est 30 000 personnes qui vivent
là. Donc, le problème qu'il soulève, basé sur la
population totale, c'est à quel moment et à quel moment
donné, cette population totale? Moi, je lui dis que les études
que nous avons faites nous amènent... Je reconnais les
difficultés de dénombrement, y compris dans les maisons
d'appartements, que ce soit pour les fins des listes électorales
québécoises ou municipales. Le problème est toujours
là. Mais il est encore bien plus grand si on essaie d'inclure dans cette
liste toutes les personnes, peu importe l'âge, y compris celles, de moins
de dix-huit ans. Je pense que c'est, du point de vue corvée pour la
municipalité, beaucoup moins considérable de se limiter à
une population d'électeurs.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 10, M.
le ministre.
M. Tardif: L'article 10 essaie de faire un peu de concordance
entre la loi 105 et celle qui a été adoptée concernant la
carte électorale du Québec, la Loi sur la représentation
électorale, où on dit que "dans toute la mesure du possible aucun
secteur électoral délimité en vertu de la Loi sur la
représentation électorale ne doit être compris dans plus
d'un district électoral." On sait que, maintenant, la nouvelle carte
parle du niveau du district électoral du comté traditionnellement
et celui de la section de vote parle d'un regroupement intermédiaire,
qui s'appelle le secteur électoral, qui regrouperait quelque chose comme
2500 électeurs et qui est prévu dans la loi, ce que la loi 105
fait, dans toute la mesure du possible. Si on pouvait, quand on procède
à des découpages dans les plus grands centres urbains,
déplacer des blocs entiers, ce serait peut-être plus facile, ne
serait-ce que pour les élus municipaux, d'avoir des données qui
pourraient provenir par exemple du dernier dénombrement fait par le
directeur de la représentation, dans la mesure du possible.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 11. M. le ministre.
M. Tardif: C'est un article de concordance concernant la
substitution du directeur général de la représentation
à l'ancienne commission; ça ne devrait pas poser de
problème.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Laval a-t-il des... M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Que va-t-il arriver si la ville ne veut pas faire
diviser son territoire en disticts électoraux, que c'est le directeur
général qui le fait et
que ça ne répond pas aux désirs de la population?
La population peut-elle faire appel?
M. Tardif: La population peut se faire entendre devant le
directeur général de la représentation, selon les
mêmes critères qu'elle utiliserait devant le conseil.
M. Cordeau: Bon!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Une fois que c'est fait par le directeur de la
représentation et que les citoyens ne sont pas satisfaits, y a-t-il un
mécanisme de révision, à la suite de
représentations de la population ou si le découpage fait par la
commission est final?
M. Tardif: II y a un mécanisme d'appel devant le directeur
de la représentation, mais il y a un article aussi je ne sais
plus lequel qui dit que, en tout temps, après que le directeur
général de la représentation a été saisi du
dossier, par défaut, par exemple, d'une municipalité d'agir,
celle-ci peut reprendre le dossier et procéder au découpage
elle-même. Disons qu'il y a une espèce de double garantie: appel
chez le directeur de la représentation et reprise en main du dossier par
la municipalité.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article 12,
il y a un amendement; vous avez ça dans les papillons qui vous ont
été remis. Je vous le lis.
Article 12. 1.L'article 13.1 de la Loi sur les élections dans
certaines municipalités, remplacé par l'article 12 du projet de
loi no 105, est modifié par le remplacement, dans la première
ligne du premier alinéa, du mot "district" par le mot "districts"
c'est une erreur de fappe électoraux". 2."L'article 13.3 de cette
loi, édicté par l'article 12 du projet de loi no 105, est
modifié par la supression, dans la deuxième phrase, du premier
alinéa qui se lit: "L'article 33 de ce code ne s'applique pas à
l'égard d'un acte accompli par le directeur dans l'exercice de ces
fonctions". C'est ce qui serait enlevé.
Cet amendement serait-il...
M. Lavoie: Qu'est-ce que c'est cet article 33 du Code de
procédure civile, l'avez-vous, M. le ministre?
M. Tardif: C'est l'article qui redonne à la Cour
supérieure le pouvoir d'entendre et de juger une action directe en
nullité contre un acte du directeur qui serait commis
illégalement.
M. Lavoie: Cela veut dire que la Cour supérieure n'aurait
plus le droit de...
M. Tardif: Non, au contraire, on lui donne...
M. Lavoie: Mais au point de vue constitutionnel...
M. Tardif: ... ce qu'elle n'avait pas dans l'article 44, comme
tel, elle l'aura maintenant.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? 3. L'article 12
du projet de loi no 105 est modifié par l'addition, après
l'article 13.4 de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités, des suivants..." Donc, après 13.4, on aurait 13.5
et 13.6. "13.5 Le personnel de la Commission de la représentation
constituée par la Loi sur la représentation électorale est
le personnel du directeur général de la représentation aux
fins du précédent chapitre. "Ce personnel bénéficie
des immunités prévues par les articles 13.2 et 13.3 et du pouvoir
prévu par l'article 13.4. "13.6 Le directeur général de la
représentation peut être représenté, pour la tenue
d'une séance publique, en vertu du présent chapitre, par un autre
membre de la commission de la représentation qu'il désigne. (17 h
15)
En cas d'absence ou d'incapacité ou de refus d'agir du directeur
général de la représentation, ou de vacance à ce
poste, le directeur général des élections nommé en
vertu de la Loi électorale exerce les fonctions du directeur
général de la représentation en vertu du présent
chapitre".
Cet amendement, M. le ministre.
M. Tardif: C'est l'article qui fait que le personnel de la
commission de la représentation est considéré pour les
fins de l'application de cette loi, comme le personnel du directeur
général de la représentation et cela permet au directeur
de la représentation de déléguer sa responsabilité
à d'autres membres de la commission pour les fins de procéder en
vertu de cette loi, tout simplement.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Est-ce que
l'article 12 tel qu'amendé est adopté? Adopté.
L'article 13, M. le ministre.
M. Tardif: C'est l'article qui précise que la règle
du système uninominal ou un conseiller par district ne s'applique
qu'à compter de la première élection
générale qui suit la division en districts selon la loi 44, de
façon à éviter toute interprétation voulant que
cette règle s'applique dès l'entrée en vigueur de la
présente loi. C'est bien évident que c'est la prochaine
élection générale et non pas demain matin.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Caron: Nous autres, on a une élection en 1981, cela va
être en vigueur en 1981.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais...
M. Tardif: Je m'excuse, c'est pour préciser au
député de Verdun que cet article vise à faire en sorte que
la ville n'est pas tenue maintenant de se découper en quartiers pour sa
population et son conseil. Elle devra le faire en vue de cette élection
générale qui surviendra.
M. Caron: En 1981.
M. Cordeau: A Saint-Hyacinthe, nous avons adopté hier soir
la division de la ville en dix quartiers. Le règlement a
été adopté hier soir et il ne restera que la sanction du
lieutenant-gouverneur, d'après notre charte.
M. Tardif: II y a des dispositions transitoires à la fin.
Je voudrais préciser pour les membres de cette commission qu'il y a 7
municipalités sur 51 de plus de 20 000 habitants qui auront des
élections en novembre prochain. Il y a des dispositions transitoires
pour elles.
M. Lavoie: Pourriez-vous les nommer, s'il vous plaît, les
sept, ce n'est pas compliqué?
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Vous devez avoir cela, vous avez une multitude de
dossiers et de fichiers...
M. Tardif: Le député de Laval... Je m'excuse, s'il
veut me donner quelques minutes dans cette multitude de notes, comme il
dit.
Auront des élections en 1980 les municipalités de plus de
20 000 âmes et seraient soumises à ce découpage, soit les
municipalités de Val-d'Or, La Baie, Saint-Eustache, Saint-Hyacinthe,
Saint-Hubert, Beauport, Charlesbourg.
Déjà, la municipalité de La Baie est
découpée en districts, donc il n'y a aucun problème dans
son cas. Pour la ville de Saint-Hyacinthe, le député de
Saint-Hyacinthe m'informe qu'il a pris de l'avance et que son conseil a
déjà procédé aux études requises. Beauport
est déjà découpée en quartiers, huit conseillers,
huit districts électoraux. Il n'y a pas de problème
là.
Saint-Hubert est déjà également
découpée en districts. Leur taille a été telle,
s'est accrue de façon telle que le nombre de conseillers devrait
augmenter.
A Saint-Eustache, non. Dans ce cas, il y a huit conseillers et c'est un
seul district, une élection en bloc; il y a donc un découpage
à y faire.
Dans le cas de Val-d'Or, c'était à cheval sur la ligne de
celles dont on a fait le relevé, à un moment donné, de 20
000, plus ou moins. Elle est juste à la limite de 20 000 habitants,
c'est peut-être depuis peu.
Charlesbourg, je crois, aura des élections. Cette ville a
déjà dix conseillers et six quartiers. Elle est
déjà découpée en six quartiers, avec dix
conseillers.
M. Lavoie: Qu'elle ait six ou trois quartiers, cela
entraîne un découpage complet.
M. Tardif: Bref, sept municipalités de plus de 20 000
habitants ont des élections, dont quatre, vraisemblablement, auraient
à procéder à des découpages, ce qui n'est pas un
travail majeur, et pour ce travail j'offre la collaboration des
géographes, urbanistes, sociologues et politicologues du
ministère.
M. Lavoie: Les oiseaulogues aussi!
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 13 est
adopté?
M. Lavoie: Un instant!
M. Tardif: Même des avocats.
M. Lavoie: Pour être conséquents avec
l'argumentation que nous avons tenue dans les articles antérieurs,
à l'article 2 notamment, sur une question de principe, en ce qui nous
concerne, nous allons présenter à l'article 13 un amendement que
nous dictent le bon sens, l'expérience et l'autonomie municipale, de
même que la demande du milieu, la concertation du milieu. Cet amendement
se lit comme suit:
Que l'article 13 du projet de loi no 105 soit remplacé par le
suivant: 14 c'est l'ancien article 14 "A compter de
l'élection générale qui suit la division de la
municipalité en districts électoraux, conformément au
chapitre II, le conseil de la municipalité se compose,
premièrement, d'un maire et, deuxièmement c'est ici
l'amendement de fond d'un, deux ou trois conseillers pour chaque
district électoral, ce nombre faisant l'objet d'une mention au
règlement divisant la municipalité en districts
électoraux".
Je ne me répéterai pas, c'est la même argumentation
pour vous dire que les municipalités sont assez grandes surtout
les municipalités de 20 000 âmes et plus pour avoir le
choix d'en déterminer le nombre avec une limite. Quatre, c'est beaucoup.
Nous avons un cas, dans Laval, où il y en a quatre et je crois que c'est
un peu trop, mais des quartiers à l'échelle humaine peuvent
être aussi bien représentés, tout en gardant la proportion
démographique, par un conseiller municipal, deux conseillers
"municipals..." deux conseillers municipaux ou trois conseillers municipaux.
J'allais mettre le pluriel uniquement au nombre trois.
M. Guay: Plus d'un, cela complique les choses, voyez-vous!
M. Lavoie: Non, loin de là. Je vous ai d'ailleurs servi
des arguments que je considère sérieux et
qui ont reçu l'appui, lors du vote, de collègues de cette
commission. Il y a un autre argument que j'allais oublier de mentionner. Il y a
des équipements urbains assez importants, parcs, arénas, centres
sportifs, bibliothèques, etc., qui souvent sont trop importants pour un
seul quartier municipal et qui doivent être partagés par un plus
grand bassin de population. Vous voyez là la possibilité de
batailles entre échevins s'il s'agit de bâtir une aréna,
une bibliothèque ou un centre culturel. Deux ou trois échevins de
deux ou trois petits quartiers peuvent se disputer pour avoir tel ou tel
service dans leur quartier alors que, s'il y avait la possibilité de
quartiers un peu plus grands, tout en respectant
l'homogénéité socio-économique, cela faciliterait
les choses et apporterait plus de satisfaction non seulement aux élus
municipaux, mais à la population. Certains équipements peuvent
être placés dans des quartiers représentés par deux
ou trois échevins; les quartiers étant plus grands, ils peuvent
se le permettre. Vous aurez souvent des batailles épiques entre des
conseillers municipaux pour savoir qui aura l'aréna, qui aura le parc,
qui aura la bibliothèque, etc. C'est un autre argument que j'ajoute
à la brochette d'arguments que je vous ai déjà
présentés lors de l'étude des articles
précédents.
Pour avoir de la suite dans les idées, nous revenons une
dernière fois à la charge, car c'est le dernier article où
on peut parler de cette question. Je voudrais que le ministre
reconsidère sa décision que je considère un peu
draconienne, un peu autocratique. Pourquoi ne pas accepter la voie de la
raison, pour une fois? Pourquoi ne pas donner cette autonomie, cette
discrétion, ce choix aux gens du milieu d'avcir des quartiers municipaux
représentés par un, deux ou trois conseillers municipaux? Et j'en
fais un amendement formel.
M. Tardif: M. le Président, on ne peut sûrement pas
accuser le député de Laval de manquer de suite dans les
idées. Ce troisième amendement qu'il fait est logique avec les
deux qu'il avait faits mais, au nom de la même logique, je me dois de lui
dire que je...
M. Lavoie: On vous donnerait le consentement de la commission
pour revenir aux articles déjà adoptés, si vous vouliez
accepter nos représentations.
M. Tardif: M. le Président, j'allais dire qu'au nom de la
même logique, je ne pouvais accepter cet amendement, ce qui n'implique
pas que je ne prête pas un certain poids aux arguments du
député de Laval. Je pense l'avoir reconnu tantôt en disant
qu'il fallait...
M. Lavoie: II commence à être convaincu. Si on avait
encore une chance, peut-être..
M. Tardif: M. le Président, un instant. Je pense avoir
reconnu tantôt qu'il y avait des avantages et des désavantages
à chacune des formules mais qu'il me semblait, cependant, que ce qu'on
appel- le la balance des inconvénients était plutôt
défavorable à un système plurinominal, surtout dans les
centres urbains d'une certaine taille. Pour ces raisons, même si le
député de Laval aimerait qu'on suive la voie qu'il nous indique,
je ne puis, sur ce point sur d'autres, peut-être mais, sur ce
point...
M. Lavoie: Même tardivement, je vous donnerais raison.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement à l'article
13. M. Beauséjour, Iberville. Pour ou contre?
M. Beauséjour: Abstention.
Le Président (M. Jolivet): Abstention. M. Ca-ron,
Verdun.
M. Caron: Pour l'amendement.
Le Président (M. Jolivet): M. Cordeau,
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Guay, Taschereau.
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Lavoie, Laval.
M. Tardif: Contre.
M. Lavoie: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Mercier, Berthier.
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Rancourt,
Saint-François.
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Tardif, Crémazie.
M. Tardif: Contre.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'amendement est
rejeté.
L'article 13 est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 14, il y a un
amendement que je vous lis. "L'article 15 de la Loi sur les élections
dans certaines municipalités, remplacé par l'article 14 du projet
de loi no 105, est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne du premier alinéa, du mot "municipalité" par le mot...
M. Lavoie: C'est "municpalité" remplacé par
"municipalité".
Le Président (M. Jolivet): Ah bon! Remplacer
"municpalité" par le mot "municipalité". C'est une erreur de
frappe. Accepté sans aucune autre forme d'acceptation. 2. L'article 15.1
de cette loi, édicté par l'article 14 du projet de loi no 105,
est modifié: 1°...
M. Tardif: M. le Président, avant que vous ne
procédiez à la lecture du deuxième alinéa, les
légistes du ministère me demandent de substituer l'amendement que
vous avez à la page 14, la deuxième feuille, par celui qu'on
vient de vous remettre.
Le Président (M. Jolivet): Cela va? Donc, allons-y pour le
2. 2. L'article 15.1 de cette loi, édicté par l'article 14 du
projet de loi no 105, est modifié: 1°par la suppression, au
paragraphe 8°, du mot "ou". Donc, de la Commission des loyers; ou... On
supprimerait le mot "ou".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): 2° par le remplacement,
à la fin du paragraphe 9°, du point par un point-virgule. 3° par
l'addition, à la fin, des paragraphes suivants: "10° du
ministère des Transports; 11° de la Commission des transports du
Québec; 12° de la Régie des services publics; ou 13° de
la Régie de l'électricité et du gaz." Comment
appelle-t-on cela? Guillemets, point. On a eu un trou de
mémoire.
M. Lavoie: Est-ce que cela s'applique à toutes les
municipalités ou à celles de 20 000 âmes et plus?
M. Tardif: Toutes les municipalités, M. le
Président.
M. Lavoie: Toutes, au complet.
M. Tardif: Toutes les municipalités.
Maintenant, M. le Président, on verra qu'à la liste des
organismes mentionnés là, à savoir les organismes qui
peuvent être amenés à prendre des décisions en
matière des affaires municipales, c'est-à-dire le
ministère des Affaires municipales, le ministère de
l'Environnement, la Commission municipale du Québec, le Bureau de
révision de l'évaluation foncière, la SHQ, la
Société d'habitation du Québec, la Commission de police du
Québec, la Commission de protection du territoire agricole, la
Commission des loyers, la Commission nationale d'aménagement, des
représentations nous ont été faites pour que le
ministère des Transports, la Commission des transports du Québec,
la
Régie des services publics, la Régie de
l'électricité et du gaz fassent partie des organismes
appelés à trancher des décisions impliquant le monde
principal et qu'il pouvait effectivement y avoir des problèmes de ce
côté-là. Nous les avons insérés. Egalement,
M. le Président, l'article 15.2. (17 h 30)
Le Président (M. Jolivet): Nous y reviendrons, M. le
ministre.
M. Tardif: Je m'excuse.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'amendement
proposé est-il adopté?
M. Lavoie: Un instant!
Le Président (M. Jolivet): Oui. M. le député
de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce à dire, M. le Président, que, si
un fonctionnaire est déjà membre d'un conseil municipal et qu'il
y a des élections au mois de novembre cette année ou les
années subséquentes, il ne pourra plus se présenter de
nouveau et qu'il est déchu automatiquement du conseil?
M. Tardif: Non, non.
M. Cordeau: II ne peut occupe" un poste de membre...
M. Tardif: Relisez avant la liste "Ne peut occuper un poste de
membre du conseil d'une municipalité un membre ou un fonctionnaire,
autre qu'un salarié au sens du Code du travail", des organismes
suivants. Donc...
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: ... ne pourrait être maire, par exemple...
M. Lavoie: Le sous-ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: C'est cela, si vous voulez. Bon exemple. D'accord?
Le Président (M. Jolivet): Cela va? M. le
député de Laval.
M. Cordeau: C'est un haut gradé. M. Lavoie: Sauf
les salariés.
M. Tardif: Tout ce qui n'est pas salarié au sens du Code
du travail. Les salariés régis par les conventions collectives de
travail, ces choses-là, ne sont pas touchés.
M. Cordeau: Evidemment, ils peuvent rester.
M. Lavoie: Cela entre en vigueur à partir de quand? Est-ce
que, dès que la loi est sanctionnée, ils ne sont plus membres du
conseil?
M. Tardif: II n'y a pas de période de transition.
M. Lavoie: Oui, c'est cela. Avez-vous un relevé? Combien
en zigouillez-vous actuellement?
M. Tardif: On m'informe qu'il n'y en aurait pas, M. le
Président.
M. Lavoie: II doit y en avoir.
M. Tardif: Cela existait déjà pour la plupart de
ces organismes.
M. Lavoie: Cela existait.
M. Tardif: En tout cas, les cinq premières existaient
déjà.
M. Lavoie: Les cinq premières existaient
déjà?
M. Tardif: La Commission nationale d'aménagement,
évidemment, n'existait pas parce qu'il n'y en avait pas et il n'y a pas
de membres encore.
M. Lavoie: Je pense qu'elle n'existe pas encore.
M. Tardif: Quant à la Commission des loyers, je ne sais
pas si ça existait ou non. A tout événement, la nouvelle
Régie des loyers qui sera constituée d'après la nouvelle
loi ne devrait donc poser aucun problème. La CPTA, à ma
connaissance, c'est relativement récent. Quant à la Commission de
police, c'est peut-être douteux, mais je ne crois pas qu'il y ait aucun
membre commissaire de la Commission de police qui...
M. Lavoie: Cela existait depuis quand, cette disposition pour
ceux qui sont déjà couverts par ce...
M. Tardif: On y fait référence, dans la
dernière version de la loi, le chapitre C-19 de la dernière
refonte, la dernière codification des statuts refondus de 1964, mais les
premiers amendements sont en 1968. Il y aurait une ou deux exclusions
déjà dans les statuts refondus de 1964, mais, en 1968, il y a eu
un certain nombre d'exclusions qui sont venues s'ajouter. Maintenant, il nous
semble approprié de continuer dans cette voie d'éviter ces
situations potentiellement conflictuelles.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est-il
adopté? Adopté?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Je continue. "L'article 15.2 de
cette loi, édicté par l'article 14 du projet de loi no 105, est
abrogé."
M. Tardif: Oui, M. le Président. Nous avons abrogé
ceci. D'abord, cet article 15.2 ne faisait que reprendre des dispositions
déjà contenues, pour les paragraphes 1 et 2, dans la Loi des
cités et villes et, quant au paragraphe 3, dans la charte de
Montréal. Or, de l'avis des légistes qui se sont penchés
sur cette question, à savoir si... Parce qu'il faut relire le premier
paragraphe de l'article 15.2 qui dit: "La Cour supérieure peut, sur
requête d'une municipalité, déclarer déchu,
etc.."
Or, est-ce qu'une municipalité avait l'intérêt
suffisant, au sens de la loi, pour demander ou formuler cette requête quo
warrante devant la Cour supérieure? Les légistes disent: Oui,
effectivement, les municipalités ont déjà ce pouvoir, ont
l'intérêt suffisant pour agir et, en conséquence, on n'a
pas besoin de vous autres.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet amendement, qui
a pour but d'abroger l'article 15.2, est adopté? Adopté. Le
suivant, c'est la concordance. L'article 15.3 deviendrait l'article 15.2. Une
erreur de typographie indiquerait qu'à la première ligne de
l'article 15.2 renuméroté, le mot "municipale" prendrait un "s";
donc, ce qui est fait automatiquement. Nous allons à l'article 14, tel
qu'amendé.
M. Tardif: Je voudrais souligner...
Le Président (M. Jolivet): Sur cet article.
M. Tardif: ... M. le Président, pour l'information des
membres de cette commission, que l'article 15.2 avait été mis
là à la demande d'une municipalité en particulier dont un
des membres du conseil a été reconnu coupable d'une infraction
criminelle découlant de l'exercice de ses fonctions. Après examen
de la question, encore une fois, il semble, de l'avis des gens du
ministère et de l'extérieur qui ont été
consultés, que la municipalité a actuellement, de par la loi, les
pouvoirs pour prendre une requête en disqualification contre cette
personne sans qu'il soit nécessaire de créer un recours
spécial.
Le Président (M. Jolivet): L'article 14, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 15? Pas de
changement, M. le ministre?
M. Tardif: Non, M. le Président. M. Lavoie: Une
minute.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: II y a encore une ingérence du gouvernement
dans les affaires des municipalités.
M. Tardif: Hein?
M. Lavoie: "Le directeur général des
élections peut, sur demande du président d'élection,
fournir
à ce dernier toute l'aide dont il peut avoir besoin pour exercer
ses fonctions et lui donner des instructions".
M. Tardif: C'est la situation du greffier d'une
municipalité agissant comme président d'élection, se
retournant de bord devant des problèmes comme peut en rencontrer un
président d'élection local et pouvant demander au directeur
général des élections quoi faire dans telle situation
donnée. Donc, il agit sur demande, cela est bien important. Le greffier
de Saint-Hyacinthe est mal pris, il se demande quoi faire dans cette situation.
A ce moment-là, à qui peut-il s'en référer? On dit:
II y a une personne qui est habituée de faire des élections tous
les quatre ans au Québec; c'est le directeur général des
élections. C'est sur demande, M. le Président.
M. Lavoie: C'est la dernière partie de phrase que je
n'aime pas, la question d'interprétation. Je pense que les cinq derniers
mots j'espère que le ministre peut m'accorder cela sont
superflus. Lisons l'article: "Le directeur général des
élections peut, sur demande du président d'élection,
fournir à ce dernier toute l'aide dont il peut avoir besoin pour exercer
ses fonctions..." Je crois que cela devrait s'arrêter là. S'il lui
demande des informations, un éclairage, il va lui fournir des
renseignements, des directives, etc. Mais la dernière partie "et lui
donne des instructions". Faites ceci, faites cela...
M. Tardif: M. le Président, je ne veux pas engager de
polémique sur cette question. Je vous dis que des greffiers locaux se
retrouvent aux prises avec des problèmes. Comme lors d'une
élection provinciale, le président d'élection dans un
comté donné, à un moment donné, se dit, face aux
représentations des différents partis, à savoir si l'on a
le droit d'avoir une cocarde, un insigne, un drapeau ou autre chose: Qu'est-ce
qu'on fait dans ce cas-là? Il appelle le directeur général
des élections et lui dit: Oui, écoutez, vous pourrez admettre les
gens qui ont un drapeau comme celui du député de Huntingdon
présentement, puisqu'un drapeau, ce n'est pas un insigne distinctif de
parti. Cela s'est produit lors du référendum. Il y a des
situations semblables qui peuvent se poser.
M. Lavoie: Est-ce que je peux dire que votre comparaison est
encore boiteuse? Parce qu'un président d'élection dans un
comté, c'est un employé...
M. Tardif: II relève de...
M. Lavoie:... et il relève, en vertu de la loi, du
directeur général des élections, qui est son patron. Mais,
ici, le greffier, le directeur...
M. Tardif: M. le Président, j'aurais aimé que le
député de Laval me laisse terminer...
M. Lavoie: ... général des élections n'est
pas le patron des greffiers des 1600 municipalités du Québec.
M. Tardif: Ce que je voulais dire, c'est que le président
local a quelqu'un vers qui se retourner quand il a besoin d'aide, de directive,
de lumière, d'éclairage, de tout ce que vous voudrez.
M. Lavoie: D'un conseiller, quoi.
M. Tardif: On dit tout simplement que si une situation se
présente dans une municipalité où le greffier qui agit
ès qualité de président d'élection, a besoin
d'aide, de lumière, de conseil, il y avait une personne à qui il
peut s'adresser et c'est celui qui, de par le voeu de l'Assemblée
nationale, est choisi pour faire des élections au Québec. C'est
tout.
M. Lavoie: Je pense que vous donnez encore plus de pouvoir, en ce
cas-ci, au directeur général des élections pour donner des
instructions, ce que le ministre des Affaires municipales n'a pas le droit de
faire. Vous n'avez pas le droit de donner des instructions aux
municipalités. Les municipalités ont le droit de communiquer avec
le ministère des Affaires municipales, pour obtenir des informations,
des conseils, des opinions juridiques, mais vous n'avez pas le droit de leur
donner des instructions, alors que vous accordez ce pouvoir à un
fonctionnaire. Le directeur général des élections pourra
donner des instructions, c'est très fort au point de vue de la
définition.
M. Tardif: Si elles les lui demandent?
M. Lavoie: Non, elles ne les lui demandent pas
nécessairement. Elles demandent au président de leur fournir de
l'aide. Elles demandent de l'aide et elles reçoivent, par la tête,
des instructions. Elles demandent l'éclairage et elles reçoivent
un coup de bâton.
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
député de Laval caricature. Si le greffier demande de l'aide, il
va recevoir de l'aide. S'il demande des instructions, il va recevoir des
instructions.
M. Lavoie: Qu'est-ce que c'est de l'aide? Des informations, des
conseils, une opinion. Ce n'est pas des instructions qu'il demande.
M. Caron: Si le greffier est timide un peu.
M. Lavoie: On va recourir au dictionnaire et lire ce qu'est une
instruction.
Une Voix: Après des conseillers paresseux, on a des
greffiers timides.
M. Caron: On peut forcer la main... On a déjà vu
ça.
M. Tardif: M. le Président, je n'en ferai même pas
une chicane, si on veut enlever "et lui donner
des instructions", mais c'est à la demande des greffiers qu'on a
dit: On veut avoir quelqu'un vers qui se retourner.
M. Lavoie: Et demande de l'aide... Je vais faire un amendement
dans le but de rayer les cinq derniers mots de l'alinéa 19, M. le
Président. Si ce n'est pas nécessaire, on va les enlever. Je
n'aime pas ça, l'ingérence gouvernementale. Les
municipalités, les greffiers connaissent leur affaire.
M. Tardif: Ecoutez...
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Cordeau: On ne pourrait pas remplacer le mot "instructions"
par "explications"?
M. Lavoie: Je pense que les cinq derniers ne sont pas
nécessaires. M. le ministre, je pense que vous me donnez mon plus gros
point d'argumentation. L'article 19, tel qu'il était
rédigé auparavant...
M. Tardif: N'avait pas cela.
M. Lavoie: ... se lisait: "Le directeur général des
élections peut, sur demande, fournir au président
d'élection toute l'aide dont ce dernier peut avoir besoin pour exercer
ses fonctions". Cela y était. Cela veut dire que vous avez voulu ajouter
par votre amendement des instructions. (17 h 45)
M. Tardif: M. le Président, je vais m'expliquer
clairement, si le député de Laval ne m'a pas compris. Les
greffiers qui ont vécu l'expérience d'élections au niveau
local nous ont demandé de pouvoir avoir non seulement cette
possibilité d'appeler quelqu'un pour dire: Qu'est-ce que je fais dans
cette situation? mais d'avoir quelqu'un qui puisse émettre des
instructions qui pourraient être de portée générale
à l'intention des greffiers, en disant: Dans une série de cas X,
Y, Z, voici ce que vous pourriez faire, ce que vous devriez faire.
Dans la mesure où ça répond à la demande du
milieu...
M. Lavoie: C'est une question de principe; si on veut parler
d'autonomie municipale, les fonctionnaires n'ont pas à donner des
instructions aux officiers municipaux.
M. Tardif: Sur demande.
M. Lavoie: Oui, mais c'était suffisant auparavant.
M. Tardif: M. le Président, je n'engagerai pas de
débat. Encore une fois, je visais à répondre à la
demande d'un groupe de personnes qui doivent gérer une élection
une fois tous les quatre ans.
M. Caron: M. le Président, j'ai montré le projet de
loi à un avocat et il m'a souligné ça, il m'a dit: C'est
de l'ingérence.
M. Tardif: S'il y a un avocat qui vous l'a souligné, c'est
important!
M. Lavoie: Moi, j'en ai parlé à un policier
à Montréal et il m'a dit que c'était de
l'ingérence! Quand un policier me dit: Déplacez votre voiture; ce
sont des instructions, sinon, c'est grave.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Si je comprends bien, il
s'agirait d'abroger l'article 15?
M. Tardif: L'article 15 est abrogé, M. le
Président; ce qui prévaudra sera l'article 19 actuel de la loi
44.
M. Lavoie: On vous remercie, M. le ministre! Vous êtes bien
gentil!
M. Tardif: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Donc le député de
Laval pourra dire que M. le ministre a accepté une fois ses
amendements!
Article 16. M. le ministre, il y a un amendement, je vais donc vous le
lire. L'amendement se situe à la page 14, à l'article 21.1
où il faut ajouter à la fin du paragraphe... D'abord enlever le
point après le mot "municipal", y placer une virgule et ajouter les mots
"aux fins de lui permettre de mener sa campagne électorale ou d'exercer
sa fonction." Il y a aussi un changement à 21.5. Au lieu du mot
"aliéna", ça devient "alinéa". C'est accordé sans
autre changement.
D'abord pour ce qui est de l'amendement majeur à 21.1, M. le
ministre.
M. Tardif: II s'agit, M. le Président, à la demande
de diverses personnes du milieu, de circonscrire la question du congé
qui peut être accordé pour remplir une charge civique, une charge
municipale. C'était le sens de cet article. Alors, ce que nous avons
fait, c'est que nous l'avons cerné en y ajoutant: "Un employeur doit sur
demande écrite accorder un congé sans rémunération
à un employé qui est candidat à une élection
municipale ou qui est membre d'un conseil municipal aux fins et voici ce
qu'on ajoute de lui permettre de mener sa campagne électorale ou
d'exercer sa fonction". C'est donc pour ces fins précises que cette
demande peut être accordée. On aura compris qu'il n'est pas
question d'aliéner quoi que ce soit ou quiconque ici; il s'agit bien
d'un alinéa.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'article 21.1, M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Un instant. A l'article 21.1, cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté et amendé.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Ce qui veut dire que l'article
16 est adopté tel qu'amendé, M. le député?
L'article 17. M. le ministre.
M. Lavoie: Avec la permission du ministre, cela va être
très bref.
Le Président (M. Jolivet): Vous revenez sur un article, M.
le député?
M. Lavoie: Sur l'article 14. Vous éliminez encore
totalement le double mandat autant pour un conseiller municipal que pour un
maire, il ne peut pas occuper en même temps, par exemple, un poste dans
une administration locale et un poste de député à
l'Assemblée nationale.
M. Tardif: C'est cela, sauf pour toute personne qui était
membre de la Législature du Québec ou du Parlement du Canada au
moment de l'entrée en vigueur de la loi.
M. Lavoie: Bon!
Le Président (M. Jolivet): Nous revenons à
l'article 17, M. le ministre a-t-il des...
M. Tardif: A l'article 17, non. C'est ce qui abroge la
disposition permettant à un candidat de se présenter avec un
colistier. On l'abroge.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: M. le député de Verdun est en train de
me dire qu'il voudrait qu'on le garde.
M. Caron: Non, non. J'ai toujours dit: S'il n'est pas capable de
se faire élire...
M. Tardif: Donc, s'il a encore sa place...
M. Caron:... qu'il ne rentre pas par la porte de
côté.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 18.
M. Lavoie: II y en a un cas comme cela qui existe, M. le
député de Verdun, à Saint-Léonard?
M. Caron: Non, il a été élu, mais il n'a pas
la majorité du conseil avec lui.
M. Tardif: II a été élu comme
échevin. Le Président (M. Jolivet): Article 18. M.
Tardif: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): C'est d'insérer la
section III. 2.
M. Tardif: C'est un article de concordance tout simplement avec
le chapitre...
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. Adopté.
M. Tardif: Le titre du chapitre.
Le Président (M. Jolivet): Article 19, M. le ministre.
M. Tardif: C'est un article de concordance. Je rappellerai que,
dès qu'on a décidé de faire droit à la demande de
l'Union des municipalités d'enlever toute référence au
colistier, il y a eu à peu près douze ou quinze articles qu'il
fallait amender. C'en est un.
Le Président (M. Jolivet): Article 20, c'est dans le
même style.
M. Tardif: Même style, M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Article 21. M. Tardif: Même
chose.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 22.
Même chose? Adopté...
M. Lavoie: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Article 23, adopté?
M. Tardif: Même chose, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 24,
adopté?
M. Tardif: Même chose.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article 25,
il y a des amendements. Il y a d'abord une faute de français que je
corrige à la deuxième ligne de l'article 25 lui-même. Le
mot "remplacés" s'écrit "remplacées". Ensuite, comme
deuxième amendement, vous avez la suppression, à l'article 32, du
deuxième alinéa tel que présenté en enlevant les
mots "Celui qui contrevient au premier alinéa devient inhabile à
exercer une fonction dans la municipalité pendant deux ans à
compter du jugement de dernier ressort." Cet amendement est-il
adopté?
M. Lavoie: Je réserve mon droit d'intervenir sur l'article
32.
Le Président (M. Jolivet): Au complet, cela va. Le nouvel
article 33.1, je le lis parce qu'il y a un changement. Il est donc
remplacé par le suivant: "Le fonctionnaire ou employé d'une
municipalité qui contrevient à l'article 32 ou la personne qui
use d'intimidation ou de menaces pour amener un fonctionnaire ou employé
à contrevenir à cet article ou pour le punir de son refus d'y
contrevenir commet une infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en
plus des frais, d'une amende n'excédant pas cinq mille dollars."
Ce nouvel alinéa est-il adopté?
M. Lavoie: L'article 33?
Le Président (M. Jolivet): L'article 33.1.
M. Lavoie: On va revenir sur cela.
Le Président (M. Jolivet): On va y revenir au complet, M.
le député.
M. Lavoie: D'accord, cela va.
Le Président (M. Jolivet): Cela va; donc, adopté.
L'article suivant, l'alinéa 33.2, est modifié,
premièrement, par le remplacement, dans la cinquième ligne du
deuxième alinéa, du mot "les" par le mot "des". "Que les
institutions financières autres que des..." Cela va? L'avez-vous
trouvé?
M. Tardif: Le paragraphe qui commence par "la
déclaration".
Le Président (M. Jolivet): "Autres que des". M. Lavoie:
D'accord.
M. Tardif: A la dernière ligne, c'est que "des
institutions financières" plutôt que "les".
Le Président (M. Jolivet): On remplace le troisième
alinéa par le suivant: "La déclaration ne mentionne pas la valeur
des intérêts y énumérés. Elle ne mentionne
pas l'existence de sommes déposées dans une institution
financière ni la possession d'obligations émises par un
gouvernement, une municipalité ou un autre organisme public." Elle
remplace: "La déclaration ne mentionne pas l'existence de sommes
déposées dans une institution financière et ne mentionne
pas la valeur des intérêts y énumérés."
M. Caron: Est-ce qu'il peut exister... pour rendre service aux
municipalités, d'avoir...
M. Tardif: Un formulaire?
M. Caron: ... un formulaire, oui. Ce serait...
M. Tardif: On pourrait le proposer.
M. Caron: Pour l'ensemble des municipalités.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Un dernier
amendement, c'est l'article 33.5 de la loi qui est changé et
remplacé par le suivant, que je lis. Oui?
M. Lavoie: Ecoutez, je ne veux pas faire de procédurite,
on se réserve également le droit de parole sur toutes les
déclarations des intérêts financiers des élus.
Le Président (M. Jolivet): Cela va. "Un membre du conseil
qui, sciemment, fait une déclaration fausse ou incomplète est
inhabile à exercer une fonction dans toute municipalité. Cette
inhabilité dure jusqu'à l'expiration d'une période de cinq
ans à compter du jugement de dernier ressort." C'était "poursuite
en déclaration d'inhabilité" qui remplace "un membre du conseil
qui, sciemment, fait une déclaration fausse ou incomplète devient
inhabile à exercer une fonction municipale pendant deux ans à
compter du jugement de dernier ressort."
Ce nouvel article qui remplace l'autre est-il adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Donc, compte
tenu de l'heure et compte tenu des discussions...
M. Tardif: M. le Président, est-ce qu'on pourrait quand
même dire quelques mots sur cet article, avec votre permission.
Le Président (M. Jolivet): Pas de problème.
M. Tardif: Peut-être pour expliquer deux choses. D'une
part, en ce qui concerne les non-élus, la sanction qui visait à
les rendre inhabiles à occuper une charge ou une fonction municipale
pendant deux ans a été éliminée parce que, dans le
cas d'une personne qui fait carrière, c'est beaucoup plus dur pour elle,
pour un fonctionnaire, que pour un élu pour qui, sauf exception, sa
fonction est très passagère; il n'y a pas de
sécurité d'emploi dans cette fonction d'élu. Donc, la
sanction a été remplacée par une sanction pénale,
d'ailleurs au même sens, de la même manière que nous avons,
dans la Loi sur les travaux municipaux, remplacé la déclaration
d'inhabilité dans le cas des fonctionnaires par une sanction
pénale.
Tandis que, dans le cas des élus, eux, la sanction est politique.
Cette sanction, dans le cas de fausse déclaration ou de
déclaration incomplète, est politique et c'est
l'inhabilité à occuper une charge publique. Pour les
fonctionnaires, sanction à caractère pénal qui ne les
prive pas de leur emploi mais qui entraîne... alors que, pour les
élus, la sanction est à caractère public.
Autre point que nous avons introduit. Etant donné que nous avons
dit: Ce qui nous intéresse, ce n'est pas de connaître
l'état de fortune des élus, mais les intérêts qui
pouvaient les mettre en conflit avec leur charge élective, nous avons
donc, dans cette même veine, à la suite de la suggestion
reçue de représentants municipaux, ajouté aux exclusions
la possession d'obligations émises par un gouvernement, une
municipalité ou un autre organisme public, qui ne doivent pas faire
partie de la déclaration d'intérêts comme tels. Ceci
encore, je pense, vient faire la différence entre les
intérêts susceptibles d'être générateurs de
conflits avec l'exercice de la fonction et les biens que peut posséder
un élu.
Le Président (M. Jolivet): Donc, à la reprise des
travaux à 20 heures...
M. Lavoie: On revient à cet article.
M. Tardif: Est-ce que le député de Laval a... Je
pensais qu'on pouvait adopter cela avant...
M. Lavoie: II est déjà 18 heures. J'aurais des
explications à demander. Si vous voulez, on ferait mieux d'y
revenir.
M. Tardif: Etant donné que le repas est servi, le
caucus...
Le Président (M. Jolivet): Donc, il y aura reprise des
travaux à 20 heures, à l'article 25.
Suspension de la séance à 18 heures
Reprise de la séance à 20 h 16
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons continuer les travaux de la commission parlementaire des
affaires municipales qui étudie le projet de loi no 105 article par
article. Nous en étions, au moment de notre arrêt, à
l'article 25. Nous en avions accepté, jusqu'à maintenant, tous
les amendements, mais avec la mention qu'on pouvait revenir sur l'ensemble des
articles incluant ces amendements. M. le député de Laval,
à moins que M. le ministre ait quelque chose à ajouter.
M. Tardif: Non, cela va.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: J'aimerais, de la part du ministre, des explications
concernant l'article 32. "Il est interdit à un fonctionnaire ou
employé d'une municipalité de se livrer à un travail
partisan relativement à une élection dans la
municipalité." La définition d'"élection dans une
municipalité": "dans le cas où la présente section
s'applique à un fonctionnaire...".
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Est-ce que cela couvre uniquement les élections
au niveau local?
M. Tardif: Oui, c'est cela. C'est dans la municipalité.
C'est un peu l'équivalent ou le pendant, si vous voulez, des...
M. Lavoie: Des fonctionnaires, disons. M. Tardif: C'est
cela, des fonctionnaires. M. Lavoie: "Election dans une
municipalité".
M. Tardif: C'est le mot à mot de la loi provinciale
à cet égard.
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant, M. le
ministre et M. le député. Il semblerait qu'on ait quelques
problèmes d'audition de l'autre côté. On aimerait entendre.
Il s'agit d'approcher le micro.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Continuez, M. le
ministre.
M. Tardif: II s'agit des mêmes dispositions qui
régissent les fonctionnaires au niveau québécois.
M. Lavoie: Je voudrais bien que cela soit clair. M. Tardif:
Oui.
M. Lavoie: ... "travail partisan relativement à une
élection dans la municipalité". Est-ce que...
M. Tardif: C'est cela. Mais ce n'est pas un travail partisan dans
la municipalité à l'occasion d'une quelconque
élection.
M. Lavoie: C'est cela que...
M. Tardif: Non, cela m'apparaît évident.
M. Lavoie: Est-ce que les légistes sont ici? Je voudrais
bien quand même donner la liberté aux gens, s'ils veulent
s'occuper d'élections provinciales ou fédérales, de ne pas
être disqualifiés.
M. Tardif: II faut interpréter cet article dans le
contexte d'une loi municipale qui traite d'élections municipales. Alors,
cela m'apparaît évident que, dans ce contexte, il s'agit d'une
élection municipale.
M. Caron: M. le Président.
M. Tardif: Dans sa municipalité. Un individu pourrait
participer à une élection dans une autre municipalité
où il n'est pas fonctionnaire.
M. Lavoie: Pas nécessairement. Si c'est dans une
communauté urbaine, il ne peut pas aller dans une autre
municipalité. Si la municipalité pour laquelle il travaille fait
partie d'une communauté urbaine, il n'a pas le droit d'aller s'occuper
de l'élection municipale dans une municipalité voisine qui fait
partie de la même communauté urbaine.
M. Tardif: C'est cela. A ce moment-là, une
communauté urbaine est une municipalité au sens de la loi.
M. Lavoie: Oui. Egalement, je pense que dans les futures
municipalités de comté, il n'aurait pas le droit, non plus,
d'aller s'occuper d'élections en dehors de sa municipalité, si
c'est couvert par la même municipalité de comté.
Mais je ne sais pas, trop fort ne casse pas. Ne serait-il pas mieux de
dire: Travail partisan, relativement à une élection
municipale...
M. Tardif: En plus du contexte général, M. le
Président, les légistes du ministère m'informent que les
deux définitions qu'on retrouve aux paragraphes 1 et 2 de l'article 31,
où on prend la peine de définir ce qu'on entend par
"fonctionnaire ou employé d'une municipalité", "fonctions dans
une municipalité" et "élection dans une municipalité", on
n'aurait pas eu besoin de prendre la peine de définir tout cela, si
ça s'était appliqué à une élection
provinciale qui, par définition, ne se tient pas dans une
municipalité, mais se tient dans un district de la carte
électorale du Québec.
En plus du contexte général de la législation, ces
deux paragraphes, selon les légistes, viennent circonscrire que,
précisément, il s'agit d'une élection municipale dans la
municipalité.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, mon "si" là-dessus,
ça m'inquiète, parce que, dans le passé, cela a
amené des problèmes dans certaines municipalités.
J'aimerais savoir du ministre, si c'est possible... Je vais prendre un exemple
chez nous, aux Travaux publics. C'est partagé, parce que, comme je le
disais tout à l'heure, il y a des partis politiques, alors, pour moi,
chez nous, il n'y a pas de cachettes. Certains fonctionnaires des travaux
publics trouvent peut-être que le maire est trop dur. Mais, enfin, c'est
mon privilège; ce n'est pas la majorité des gens qui vont
m'élire. Disons que cinq ou six de ces types partent un dimanche
d'élection. Ils travaillent contre moi ou avec moi. Par exemple, un
groupe peut travailler avec moi.
Le groupe opposé amène ça, est-ce qu'il y a
pénalité? Le dimanche, ils ne travaillent pas, ce sont des gens
qui travaillent à moins qu'il n'y ait tempête en
temps ordinaire en novembre, les gens qui ne travaillent pas viennent
travailler soit pour un côté ou pour l'autre, qu'est-ce qui arrive
dans un tel cas?
M. Tardif: M. le Président, l'article 33 n'empêche
pas un fonctionnaire ou employé d'une municipalité d'assister
à une réunion politique ou de verser, conformément
à la loi, une contribution à un parti politique ou à un
candidat à une élection municipale dans la municipalité,
ou encore, d'être membre d'un parti politique, sauf qu'il s'agit de
règles élémentaires qui existent au niveau provincial et
qui font que les fonctionnaires doivent administrer et le faire au-delà
de toute politique partisane.
Alors, ces règles qui existent au niveau provincial, on les
transpose au niveau municipal.
M. Caron: Transportées au niveau municipal.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? M. le député de Laval.
M. Lavoie: M. le Président, ma contribution ici, je
voudrais qu'on apporte des lois... On est d'accord sur le principe, mais c'est
une question de rédaction. Je ne sais pas si tout le monde est
satisfait, il semble que des doutes planent. Je m'adresse surtout aux
légistes du ministère. Ce n'est pas ce qu'on dit ici qui va
être interprété par les tribunaux, parce que sur les propos
du ministre, même si la commission est unanime, les tribunaux ne sont
tenus d'aucune façon par l'interprétation des
législateurs, ils interprètent la loi strictement. Même si
nous sommes tous d'accord pour dire ce que ça veut dire d'après
nous, les juges peuvent décider autrement. Est-ce que ce ne serait pas
mieux de spécifier davantage ou entre autres de se livrer à un
travail partisan relativement à une élection municipale tenue
dans la municipalité? Là, on a seulement à donner une
définition, un peu plus haut. Moi, je veux éliminer les recours
devant les tribunaux, etc.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Tardif: ... les légistes, qui ont bien
écouté l'intervention du député de Laval,
m'informent que si on apportait cet amendement, il faudrait l'apporter dans des
dizaines d'autres articles, non seulement à cette loi, mais à la
loi 44 également d'ailleurs.
Cela pourrait amener une espèce de problème
d'interprétation si on n'amenait pas les amendements dans l'ensemble des
lois, parce qu'il y aurait une élection municipale dans la
municipalité, par définition, les autres endroits où on
parle d'élection dans la municipalité, on pourrait
interpréter cela comme s'appliquant à une élection
provinciale ou fédérale.
Il me semble que de ce point de vue, on ne gagnerait rien à
préciser, bien au contraire.
M. Lavoie: J'ai écouté le sous-ministre, c'est
intéressant; d'accord. Il est possible que cela puisse amener, si on
veut clarifier la situation, un paquet d'amendements ailleurs. J'ai eu une
expérience qui ne sera pas agréable au ministre, le tout
début du cas Val-Martin. J'étais l'instrument au début qui
a fait que tout le monde était d'accord pour dire dans la loi ce qu'on
voulait dire. C'était l'interprétation unanime de tout le monde,
que l'on voulait empêcher le démembrement, la vente en
appartement, c'était clair, tous les légistes du gouvernement
étaient là, le ministre et l'Opposition, et ce qui est
arrivé, cela a commencé devant les administrateurs de la
Régie des loyers qui ont interprété à leur
façon et cela nous a entraînés, cela a mis le ministre dans
un bourbier épouvantable pendant trois ou quatre ans, parce que
l'administrateur avait interprété la loi différemment.
De toute façon, je suis bien prêt à la laisser comme
cela, parce que ce qui existe dans les lois 44 ou autres, cela n'a jamais
été éprouvé devant les tribunaux, par contre.
M. Tardif: Je parle de la Loi sur les cités et villes
aussi bien que du Code municipal.
M. Lavoie: Je ne ferai pas de sémantique avec cela, mais
il y a un danger quand même.
Le Président (M. Jolivet): L'article 25 avec tous les
amendements qui ont été apportés est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Déclaration des intérêts
financiers des élus
M. Lavoie: Non, une petite seconde, excusez-moi. Je voudrais bien
qu'on clarifie l'article 33.2 qui pourrait avoir de très nombreuses
implications. D'abord, j'ai une question à poser au ministre. Au sujet
de la déclaration des intérêts financiers des élus,
à quel moment cela entre-t-il en vigueur pour les élus
déjà en place?
M. Tardif: II y a des dispositions transitoires à la fin
qui prévoient que cette déclaration doit être faite dans
les 90 jours qui suivent l'entrée en vigueur de la loi.
M. Lavoie: Bon, très bien. "L'existence des
intérêts qu'il a dans des corporations, sociétés ou
entreprises". La première partie veut dire que tout élu municipal
au Québec devra faire une déclaration des intérêts,
actions...
M. Tardif: De l'existence, pas des intérêts.
M. Lavoie: J'écoute le ministre, en quoi consiste
l'existence des intérêts qu'il a dans des corporations,
sociétés ou entreprises? Expliquez-moi ce que veut dire
l'existence.
M. Tardif: Par exemple, je détiens des
intérêts dans la compagnie Alcan. Je ne dis pas quel montant
d'intérêt j'ai, quel quantum, si j'ai 2, 3,10, 20, 1000, 5000,10
000 actions; je n'en fais pas état, c'est l'existence d'un
intérêt et non pas le quantum.
M. Lavoie: Est-ce que vous pouvez étoffer votre
interprétation? Qu'est-ce qui nous donne la garantie, pas à moi,
parce que ma carrière de politique municipale est dans les dossiers en
ce qui me concerne...
M. Tardif: Dans l'amendement...
M. Lavoie: Attendez que je termine. Qu'est-ce qui va...
M. Guay: Pourtant, j'espérais...
M. Lavoie: Je suis assez polyvalent, M. le député
de Taschereau. Sur "l'existence", je pense que mon interprétation peut
être aussi valable que la vôtre, à savoir qu'un juge peut
dire...
M. Tardif: Je voudrais répondre au député de
Laval.
M. Lavoie: Vous allez dire que c'est tant d'actions dans telle
société ou tel pourcentage que vous avez, 33%, dans une
quincaillerie, dans une entreprise, dans une société ou quoi que
ce soit. J'aimerais que vous étoffiez votre argumentation. (20 h 30)
M. Tardif: J'aimerais attirer l'attention du député
de Laval sur le papillon contenu au paragraphe 2, qui dit que la
déclaration ne mentionne pas la valeur des intérêts y
énumérés. Elle ne mentionne pas la valeur des
intérêts y énumérés, elle ne mentionne pas
l'existence de sommes déposées dans une institution
financière, etc. Donc, la valeur des intérêts n'est pas
mentionnée, mais seulement l'existence d'un intérêt.
M. Lavoie: Oui, mais, M. le ministre, je ne veux pas en faire un
débat partisan ou quoi que ce soit. Quand vous me dites "la valeur", je
comprends qu'on ne dit pas que je possède 1000 actions chez Alcan. Je ne
sais pas combien cela vaut aujourd'hui, $33 peut-être, quelque chose
comme cela. Ce n'est pas parce que vous me dites qu'on ne mentionne pas la
valeur des intérêts y énumérés parce que cela
peut fluctuer, mais je vous parle du quantum, du nombre d'actions. Je pense que
cela peut être, mon interprétation est aussi valable que la
vôtre... Quand vous dites que j'ai des intérêts chez Alcan,
je pense qu'il peut y avoir une décision d'un tribunal qui peut dire:
L'existence, c'est combien d'actions avez-vous? Ce n'est pas uniquement dans
Alcan; cela peut être dans n'importe quoi. Non pas dans des
sociétés publiques, cela peut être dans des
sociétés privées, des corporations privées ou des
sociétés également... des sociétés entre
deux ou trois partenaires, 25%, une société, quoi!
M. Tardif: M. le Président, écoutez, c'est
très clair, c'est l'existence d'intérêts sans égard
au quantum et à la valeur de ces intérêts.
M. Lavoie: Cela peut aussi être la participation dans un
bureau d'avocats.
M. Tardif: Cela peut l'être, je ne sais pas.
M. Lavoie: II sera obligé de dire s'il a 80% ou 30%...
M. Tardif: Non, pas 80%.
M. Lavoie: Mais, mon interprétation est aussi valable que
la vôtre. Donnez-moi un jugement de tribunal quelconque, ou une opinion
juridique.
M. Tardif: Non, la lecture du texte, l'existence. Il existe un
intérêt. Combien? Ce n'est pas marqué.
M. Caron: M. le Président, j'ai une maison à
logements dans le comté du ministre.
M. Lavoie: Ce n'est pas la même chose, c'est le
deuxième point.
Dans les corporations, sociétés ou entreprises. Dans les
immeubles, il n'y a pas d'amendement?
M. Tardif: Non.
M. Lavoie: L'existence des intérêts qu'il a dans les
immeubles. Bon, au troisième alinéa, on ne mentionne pas
l'existence...
M. Tardif: II y a un papillon.
M. Lavoie: ... de sommes déposées dans une
institution financière ni la possession d'obligations émises par
une municipalité ou un organisme public.
M. Tardif: Ce qui est nouveau là-dedans... M. Lavoie:
Où sont les emprunts? M. Tardif: Ce n'est pas là.
M. Lavoie: L'alinéa qui mentionne les emprunts: la
déclaration mentionne notamment les emplois et les postes
d'administrateur occupés par le membre du conseil, ainsi que l'existence
des emprunts de plus de $2000 contractés par le membre du conseil
auprès de personnes ou institutions autres que les institutions
financières.
Cela veut dire que si un maire ou un échevin a une
hypothèque de $40 000 ou de $30 000 sur sa propriété par
un prêt dont le créancier hypothécaire est une personne
physique qui n'est pas une institution financière, le membre du conseil
va être obligé de déclarer qui est son créancier
hypothécaire et quel montant il a comme hypothèque.
M. Tardif: Oui, c'est ce que cela veut dire.
M. Lavoie: C'est ce que cela veut dire. Cela va beaucoup plus
loin que quelques déclarations des intérêts financiers,
entre autres, des membres du cabinet du Québec qui ne sont pas
obligés de déclarer leurs dettes hypothécaires.
M. Tardif: Les dettes contractées sur... M. Lavoie:
Billet, comme on l'appelle. M. Tardif: C'est cela. C'est la
même règle.
M. Lavoie: Ce n'est pas la même règle. Je m'excuse,
M. le Président, mais je suis obligé de différer d'opinion
avec le ministre. Ce n'est pas la même règle.
M. Tardif: Quant au montant de $2000 sur les emprunts
contractés auprès de personnes autres que des institutions
financières, c'est le même libellé.
M. Lavoie: Si je me rappelle bien les règles du
Conseil des ministres, ce sont uniquement les dettes personnelles qu'il
est obligé de déclarer au-delà de $2000 et non pas les
dettes hypothécaires. Auriez-vous objection à ajouter,
après $2000, "autres qu'hypothécaires"? Ce n'est pas parce que
quelqu'un veut accéder à une charge publique qu'il est
obligé de se mettre tout nu sur la place publique quand même et
être l'objet des ragots de tout le monde. Je crains que vous
n'éliminiez beaucoup de gens je l'ai dit en deuxième
lecture qui sont dans les affaires, qui ont des entreprises, qui ne sont
pas des politiciens à temps plein et qui ne peuvent apporter une
contribution des plus valables pour des petites, des moyennes
municipalités. Avec des contraintes de la sorte, vous allez priver les
concitoyens de leurs services. J'en connais des gens qui brassent des affaires
par millions, qui n'ont aucun conflit d'intérêts avec aucune
municipalité, qui n'ont pas l'intention de se placer dans des conflits
d'intérêts et qui sont honnêtes parce que la majorité
des... Moi, je fais confiance aux administrateurs publics du Québec
à quelque niveau que ce soit.
S'ils sont obligés de dévoiler leurs actifs, ils vont se
priver d'être au service de leur municipalité, petite ou moyenne,
alors que 20% ou 25% de leur temps apporteraient un service énorme
à l'administration publique au Québec. Avec des contraintes de la
sorte, vous allez leur fermer les portes et ils ne seront pas
intéressés à être au service de leurs
concitoyens.
M. Cordeau: Ces gens peut-être ne voudront pas faire
connaître leurs avoirs, étant exposés à la
critique.
M. Tardif: M. le Président, je donne cela sous toute
réserve. Je vais faire vérifier. Je pense que c'est le
libellé intégral des règles qu nous nous sommes
données comme telles, les ministres. Mais il se pourrait qu'il y ait une
exclusion, pas à l'égard du prêt hypothécaire comme
tel, mais une exclusion à l'égard de la résidence
personnelle, la résidence d'individu. S'il y avait une nuance, c'est
à ce niveau-là qu'elle se situerait et non pas quant au quantum
ou encore quant au fait qu'il s'agisse d'un autre créancier qu'une
institution financière. Mais j'ai demandé qu'on vérifie ce
point-là.
Le Président (M. Jolivet): Préférez-vous
qu'on le laisse en suspens en attendant?
M. Tardif: On peut peut-être le laisser en suspens, M. le
Président, avec votre permission, jusqu'à ce que j'aie la
réponse.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'article 25?
M. Lavoie: J'ai une autre question. A l'article 32, en ce qui
concerne des fonctionnaires ou employés d'une municipalité. On a
fait sauter le deuxième...
Le Président (M. Jolivet): Alinéa.
M. Lavoie: ... alinéa où il y avait une
pénalité. Quelle est la pénalité qui s'applique
maintenant?
M. Tardif: C'est celle qui se trouve à l'article 33.1, M.
le Président, qui dit: "Le fonctionnaire ou l'employé d'une
municipalité qui contrevient à l'article 32 ou la personne qui
use d'intimidation ou de menaces pour amener un fonctionnaire ou employé
à contrevenir à cet article ou pour le punir de son refus d'y
contrevenir commet une infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en
plus des frais ou d'une amende n'excédant pas $5000..." On a donc
enlevé la clause d'inhabilité à occuper une charge
publique parce qu'elle est vraiment sévère pour un fonctionnaire
dont c'est la carrière. Alors, c'est une clause pénale qui
remplace cela. La clause d'inhabilité n'a été
conservée qu'à l'égard des élus pour qui la
sanction est carrément politique.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autre
questions?
M. Lavoie: Le ministre pourrait-il me donner des explications sur
le deuxième alinéa de l'article 33.3? Il est dit, à la
déclaration des intérêts financiers, que chaque
année, chaque membre est obligé de faire une telle
déclaration. Au deuxième alinéa, on dit: "Dans
l'intervalle, un membre du conseil qui acquiert un intérêt
entraînant un conflit avec celui de la municipalité doit
déclarer cet intérêt par écrit, devant le
conseil..." Qui va décider? Qu'est-ce qui entraîne un conflit avec
celui de la municipalité?
M. Tardif: C'est l'élu qui juge. Il y a des règles,
présentement, qui régissent la question des conflits
d'intérêts; par exemple, il est interdit à un élu
d'avoir un contrat avec la municipalité.
M. Lavoie: Cela existe de tout temps.
M. Tardif: Très bien. Imaginons que, par héritage
ou autrement, un élu hérite de la compagnie d'asphalte, qui,
comme par hasard, a un contrat avec la municipalité. Donc, c'est le cas.
Dans l'intervalle, un membre du conseil qui acquiert un intérêt
entraînant un conflit avec celui de la municipalité doit
déclarer cet intérêt par écrit, en faire
état. Ce n'est pas sa faute; il a hérité. Alors, c'est la
situation qui est prévue ici, M. le Président.
M. Lavoie: Je ne suis pas un légiste ou un expert dans la
matière, mais l'article 33.3 se trouve à suivre
immédiatement l'article 33.2. A l'article 33.2, il est dit que
l'élu municipal doit faire la déclaration de ses
intérêts dans les corporations; deuxièmement, dans les
immeubles qui se trouvent dans la municipalité. J'interprète
l'article 33.3, au premier alinéa. On dit que, chaque année, il
doit faire une nouvelle déclaration de mise à jour. Là,
j'essaie d'interpréter le deuxième alinéa de l'article
33.3 et tout se tient. Il semble qu'il y ait une présomption que vous
créez à l'article 33.2, à savoir que d'avoir un immeuble
dans la muni- cipalité, c'est pratiquement un début de conflit
d'intérêts.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais clarifier...
M. Lavoie: Moi, j'interprète ça tout ensemble.
M. Tardif: Je pense qu'il ne faut...
M. Lavoie: Je termine. Vous me répondrez globalement.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: II ne faut pas l'interpréter tout ensemble?
Jusqu'à nouvel ordre, vous n'êtes pas encore sur le banc, M. le
ministre. Tout se tient ensemble sur ça. A l'article 33.2, on dit:
Règle générale, il faut déclarer tous les
intérêts qu'on a dans une corporation, une société
ou une entreprise, avec tout ce que ça représente;
deuxièmement, dans les immeubles de la municipalité. Dans
ça, il y a une présomption; si on ne dévoile pas tout
ça, le fait d'avoir des intérêts dans les
sociétés, même dans celles qui ne font pas affaires avec la
municipalité ou quoi que ce soit et dans des immeubles dans la
municipalité, c'est une présomption qui se place
déjà en vue des changements de zonage, d'un permis de
construction ou de n'importe quoi. C'est un début de conflit. Je
commence à l'article 33.3: Principe général, chaque
année, il faut faire une mise à jour. Au deuxième
alinéa, on lit: "Dans l'intervalle, un membre du conseil qui acquiert un
intérêt entraînant un conflit Qu'est-ce que c'est, le
conflit? Je ne le sais pas. Est-ce qu'on le retrouve à l'article 33.2?
avec celui de la municipalité doit déclarer cet
intérêt par écrit, devant le conseil..." Est-ce que
ça veut dire que, si quelqu'un joue à la Bourse, s'il a des
intérêts, il doit déclarer même l'existence de dix ou
quinze stocks de Bourse qu'il est obligé de mettre à jour une
fois par année? Est-ce que l'interprétation du deuxième
alinéa, 33.3, ne veut pas dire qu'à toutes les semaines, s'il
spécule à la Bourse... Moi, je vous dis qu'il s'agit
d'interprétations aussi bêtes et stupides que ça, la
manière dont c'est rédigé. S'il achète ou vend des
immeubles, dans l'intervalle, dans la municipalité, il sera
obligé de les déclarer. (20 h 45)
C'est bien beau, le puritanisme et le jansénisme poussés
à l'extrême, ça mène loin. Plus on écrit de
projets de loi, plus il y a de trous et plus il y a d'ouvertures à des
contestations et à des décisions devant les tribunaux. Je pense
que certains des gouvernements à l'avenir devraient voter une loi
défendant de voter des lois pour un bout de temps; un moratoire sur les
lois.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais, le plus
sereinement possible, tenter de désamorcer cette situation où le
député de Laval, lorsqu'il parle d'une réaction bête
et stupide...
M. Lavoie: L'interprétation du texte qui peut être
faite et on l'a vécu devant les tribunaux.
M. Tardif: Enfin... M. le Président, l'article 33.2 parle
d'une déclaration d'intérêts, sans égard aux
conflits pouvant exister ou non, potentiellement ou réellement, entre
les intérêts que détient un élu et sa charge
publique. Il doit donc y avoir une déclaration d'intérêts.
Quels intérêts? Ceux énumérés à
l'article 33.2.
Cette mise à jour de la déclaration se fait annuellement.
Qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas de conflit potentiel ou réel, c'est une
chose; cependant, si, dans l'intervale, entre les deux déclarations
annuelles, un membre du conseil acquiert un intérêt
entraînant un conflit pas susceptible de ou potentiellement
conflictuel, mais qui entraîne un conflit, et il en est le juge il
doit déclarer cet intérêt par écrit.
Or, ailleurs, dans le droit municipal, il est fait état de
conflits d'intérêts, notamment je l'ai mentionné
le fait d'avoir un contrat avec la municipalité et ça, le
droit municipal en fait état déjà. Là, c'est une
situation de fait, pas une possibilité; on dit qu'il est interdit
d'avoir un contrat avec la municipalité. Si lorsque le contrat a
été signé, l'élu n'avait pas d'intérêt
dans cette entreprise qui a eu le contrat avec la municipalité et que
des intérêts lui échoient par héritage ou autrement,
il y a un conflit réel dans ce cas et il doit en faire état.
Donc, ce n'est pas une situation de conflit d'intérêts
appréhendé, mais très réel, tel que prévu
dans la loi. A ce moment, on dit: II doit en faire état tout
simplement.
M. Lavoie: D'accord, je prends tout ce que le ministre dit, mais
ça n'a pas valeur, même d'interprétation des lois,
même de jurisprudence. Il existe une longue tradition et il y a eu des
jugements depuis cent ans je me rappelle en avoir consulté au
cours de mes études et ailleurs il y a eu des
interprétations des tribunaux voulant que quelqu'un qui avait moins que
les parts majoritaires dans une société n'était pas en
conflit d'intérêts.
Mais là, n'oubliez pas que vous créez du droit nouveau, et
la vieille jurisprudence n'a pratiquement plus place; vous allez créer
une nouvelle tradition, une nouvelle législation, une nouvelle
jurisprudence.
Je n'apporte pas d'amendement, mais je mets en garde le ministre sur du
droit nouveau de la sorte. Je le mets en garde et je souhaite qu'il y ait le
moins possible de conflits devant les tribunaux, parce que ça
coûte cher à tout le monde et ça ne mène nulle
part.
En tout cas, je souhaiterais que le ministre fasse adopter moins de
lois!
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'article 25?
M. Lavoie: Adopté sur division, M. le
Président.
M. Tardif: M. le Président, juste un instant. Le
Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: Après vérification, on m'informe que le
libellé, tel qu'il est, pour ce qui est des emprunts contractés
auprès de personnes autres que des institutions financières,
c'est la même règle. Par ailleurs, à l'article 33.2,
deuxième paragraphe, je lis le papillon actuellement: "La
déclaration ne mentionne pas la valeur des intérêts y
énumérés". Si c'était de nature à rassurer
le député de Laval, nous pourrions y ajouter "ni le degré
de participation du membre du conseil dans des corporations,
sociétés ou entreprises".
M. Lavoie: C'est déjà une amélioration.
M. Tardif: A ce moment, je relis le paragraphe 2 de l'article
33.2 qui se lirait comme suit: "La déclaration ne mentionne pas la
valeur des intérêts y énumérés, ni le
degré de participation du membre du conseil dans des corporations,
sociétés ou entreprises. Elle ne mentionne pas l'existence de
sommes déposées dans une institution financière, ni la
possession d'obligations émises par un gouvernement, une
municipalité ou un autre organisme public". D'accord.
M. Lavoie: Lorsqu'on fait des lois, le fait que vous mentionniez
ni la possession d'obligations émises par un gouvernement, une
municipalité ou un autre organisme public, de la manière que je
l'interprète je ne veux pas me considérer encore comme un
légiste cela voudrait dire qu'il est obligé de
déclarer toutes les autres obligations qui ne sont pas d'un
gouvernement, ni d'une municipalité, ni d'un organisme.
M. Tardif: C'est cela. C'est ce que cela veut dire.
M. Lavoie: Les obligations qu'il a... M. Tardif: Les
actions...
M. Lavoie: Les actions, les obligations dans Bell Canada,
dans...
M. Tardif: L'existence d'obligations, c'est cela.
M. Lavoie: Je pense que je vais me servir d'un terme que le
député de Taschereau a mentionné tout à l'heure,
c'est peut-être, du puritanisme anglo-saxon et cela va ouvrir la porte
à des contre-lettres et à toutes sortes d'histoires.
M. Guay: Ce n'est pas "puritanisme" que j'avais
utilisé.
M. Lavoie: Qu'est-ce que c'est? M. Guay: De
l'hypocrisie.
M. Lavoie: J'ai été plus poli pour nos concitoyens
anglo-saxons.
M. Guay: Je n'ai rien contre les citoyens anglo-saxons. C'est une
bonne façon de faire des lois pour ne pas que le jupon
dépasse.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui. Un instant, est-ce que je
tiens pour acquis que le nouvel amendement à l'alinéa 2 de
l'article 33.2 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: ... l'amélioration que vous avez
apportée.
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce à dire que quelqu'un qui fait des
placements à la Bourse chaque fois qu'il achète de nouvelles
actions, doit faire connaître? Non.
M. Tardif: Non, il fait une déclaration annuelle qui fait
état de l'existence d'intérêts.
M. Cordeau: A l'article 33.3, dans l'intervalle, un membre du
conseil qui acquiert un intérêt entraînant un conflit...
M. Tardif: II faut qu'il y ait conflit. M. Cordeau: C'est
à lui à le juger.
M. Tardif: Pardon? Il faut qu'il y ait conflit réel. Ici,
on ne touche pas du tout à ce que le droit municipal définit
comme étant une situation réelle de conflit
d'intérêts.
M. Cordeau: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division,
m'a-t-on dit tout à l'heure; c'est toujours la même chose?
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: II y a des légistes ici. L'existence des
intérêts qu'il a, deuxièmement, dans les immeubles. Si un
membre d'un conseil municipal a une hypothèque je n'ai pas la
définition qui a certainement été établie par les
tribunaux est-ce qu'une hypothèque est un droit réel, est
un intérêt dans les immeubles? Le sous-ministre me dit que
oui.
M. Caron: Mettons, moi, Lucien Caron, que j'aie une
hypothèque sur la maison du ministre ou vice-versa, vous êtes
conseiller, cela doit être déclaré?
M. Tardif: Cela doit être déclaré.
M. Caron: Pour aider les élus, vous allez être
obligé, au ministère, d'avoir des formules, parce que vous allez
le faire à chaque jour.
M. Tardif: Je retiens la suggestion du député-maire
de Verdun, soit qu'une espèce de formulaire pourra être
proposée au monde municipal pour faciliter les choses. Je n'ai pas
d'objection, si c'est son désir.
Le Président (M. Jolivet): Article 26, M. le ministre.
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Jolivet): Je l'ai inscrit sur
division.
M. Lavoie: Oui, je trouve que c'est pousser à
l'extrême.
Le Président (M. Jolivet): Article 26.
M. Tardif: Oui, M. le Président, un petit instant. C'est
l'article qui a été introduit à la demande de certains
élus pour leur permettre de continuer à solliciter et de
recueillir des contributions après le jour du scrutin aux fins de payer
les dettes qui découlent de ces dépenses électorales. Il
semble que cela puisse être utile parfois.
M. Lavoie: Oui, j'ai lu les articles dans les journaux disant que
le comité du oui était joliment déficitaire.
M. Tardif: Evidemment, n'étant pas appuyé par
Pro-Canada et autres organismes de cet acabit...
Le Président (M. Jolivet): Si on revenait à
l'article 26?
M. Tardif: A coups de $700 000, M. le Président!
Le Président (M. Jolivet): Bonne idée, n'est-ce
pas? Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Caron: On demandera des précisions sur les $700
000.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Lavoie: Avez-vous l'intention de faire une motion ici comme
vous en faites en Chambre?
Le Président (M. Jolivet): Adopté. M. Guay:
Demain.
M. Tardif: Demain. Non, mais c'est vrai, à coups de $700
000, ça va vite!
M. Lavoie: Vous donnez l'impression de "losers" naturels.
M. Tardif: II y a quelqu'un qui a dit qu'il n'y a qu'une chose
pire qu'un mauvais perdant, c'est un mauvais gagnant.
Le Président (M. Jolivet): Et si on revenait à
l'article 26? Adopté?
M. Lavoie: L'article 26?
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 27.
M. Tardif: C'est une concordance avec la disparition du
colistier.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Article 28.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté aussi. Article
29, adopté? Adopté. Article 30, adopté? Adopté.
Article 31, papillon. A l'article 31, l'article 118.1 de la Loi sur les
élections dans certaines municipalités, édicté par
l'article 31 du projet de loi no 105, est modifié par le remplacement,
dans les cinquième et sixième lignes, des mots "la
présente loi prime"... Excusez, je recommence. ...des mots "la
présente loi prime une disposition inconciliable de celle-ci" par les
mots et chiffres "le chapitre II ou III, prime une disposition inconciliable de
celui-ci". Allons voir ce que cela veut dire.
M. Tardif: Tout ce que vise à faire ce papillon, c'est de
rendre plus exhaustive la disposition de la loi 44 qui rend inopérante
la règle actuelle de la loi municipale prohibant certains aspects de la
publicité électorale. Est-ce cela l'article 31?
Une Voix: C'est une erreur de sa part. M. Tardif: Une
erreur.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, je vais vous donner
cela.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, je recommence.
C'est l'article qui vise à accorder une préséance à
une disposition relative à une fusion ou à l'annexion d'une
municipalité sur une disposition inconciliable de la loi 44.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 31 avec
l'amendement est adopté?
M. Lavoie: Un instant.
Le Président (M. Jolivet): Non? Je vais vous lire le
paragraphe pour que ce soit plus compréhensible. "118.1. Une disposition
d'une loi, de lettres patentes ou d'un règlement décrétant
une fusion ou une annexion de municipalités, qui entre en vigueur
après le entre parenthèses c'est inscrit (insérer
ici la date de l'entrée en vigueur du projet de loi no 105) et
qui concerne une matière visée par le chapitre II ou III, prime
une disposition inconciliable de celui-ci. De celui-ci, à cause des
changements apportés par l'amendement. (21 heures)
M. Tardif: C'est cela, parce qu'on parle de chapitre.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. M. Tardif:
D'accord? Le Président (M. Jolivet):Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 31
amendé est adopté.
A l'article 32, il y a aussi un amendement: "L'article 120 de la Loi sur
les élections dans certaines municipalités, modifié par
l'article 32 du projet de loi no 105, est modifié par l'insertion d'un
point dans la première ligne du paragraphe 1, après le chiffre 1.
Donc, 120.1. Premièrement, c'est inscrit: par le remplacement du
paragraphe 1. Ce n'est pas cela? Excusez-moi.
M. Tardif: C'est un point après le 1 ici.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, 120.1. Il n'y a qu'un
point qui manque. Bon, c'est fait. Adopté. Ce n'est pas l'article qui
est adopté, ce n'est que le point.
M. Tardif: Article 32, adopté?
Le Président (M. Jolivet): L'article 32 modifié
est-il adopté? Adopté?
M. Lavoie: Cela nous paraît très technique, cela
va.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 33, il y a un
amendement que vous retrouvez à la page 23, au 121.1, quatrième
alinéa, il y a un x de trop au deuxième mot, "conformé
aux" deuxième alinéa, donc, je l'ai corrigé d'office. Il
n'y a pas d'autre chose à part cela. L'article 33 sera-t-il
adopté? Adopté?
M. Lavoie: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division.
Article 34.
M. le ministre a-t-il quelque chose à dire?
M. Tardif: Cet article précise tout simplement que les
directeurs généraux de la représentation des
élections et du financement des partis politiques doivent déposer
devant l'Assemblée nationale, par l'intermédiaire du
président, un rapport annuel de leurs activités en vertu de la
loi 44. Cela précise que le directeur général de la
représen-
tation, comme les autres directeurs, n'est pas sous l'autorité du
ministre des Affaires municipales, même si c'est ce dernier qui est
responsable de l'application de la loi, tout simplement.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article 34 sera
adopté?
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a des amendements? M. Tardif:
Non.
Le Président (M. Jolivet): Non. Adopté? M.
Lavoie: Un instant!
M. Tardif: II y a des amendements de concordance dans la mesure
où on remplace la commission de refonte par le directeur à la
représentation.
M. Lavoie: Pour quelle raison retrouve-t-on cet article dans le
projet de loi? Est-ce que cela ne se retrouve pas dans la loi qui régit
le directeur général à la représentation, le
directeur général des élections et le directeur
général du financement des partis politiques?
M. Tardif: Dans la loi générale, il est question
des rapports qu'ils doivent soumettre ès qualités de directeur
à la représentation, etc., administrant les autres lois, la Loi
électorale, mais non pas cette loi-ci.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 35.
M. Tardif: Cela ajoute tout simplement une annexe à la loi
44 qui prévoit le contenu d'un avis d'élection partielle.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? M. Lavoie:
D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 36. M.
le ministre.
M. Tardif: L'article 36 est celui qui habilite le Procureur
général à exercer un recours pour faire
"déqualifier" une personne inhabile à exercer sa fonction comme
membre du conseil, ou dans un organisme supramunicipal, ou encore pour faire
annuler un acte illégal posé par la municipalité. Cela
n'enlève pas les droits qu'avaient les citoyens de prendre de telles
requêtes devant les tribunaux, sauf qu'il est arrivé souventefois
que des citoyens hésitent, ne puissent pas, n'aient pas les moyens de
prendre action. Or, à l'heure actuelle, ni le Procureur
général, ni le ministre des Affaires municipales, ni personne
d'autre n'était une per- sonne intéressée, au sens de la
loi, à prendre cette action. Dorénavant, le Procureur
général le sera.
Rémunération du maire et des conseillers
d'une corporation locale
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Article 37. Je
vais y aller un par un. Il y a quelques amendements. D'abord, vous avez,
à 77a, le remplacement du premier paragraphe et du deuxième
paragraphe au troisième alinéa; le paragraphe actuel, "dans le
cas du maire, $1700", est remplacé par "$1500 dans le cas du maire".
Vous avez le deuxième, "dans le cas d'un conseiller, $500, etc." qui est
remplacé par "$500 dans le cas d'un conseiller". Ce nouvel alinéa
sera-t-il accepté?
M. Tardif: Adopté. Des explications, oui. Il s'agit des
municipalités où on trouve beaucoup de résidences
secondaires de villégiature. On a parlé tantôt du cas de la
municipalité au nord de Montréal où il y a 3000
résidents permanents et 30 000 durant l'été. Or, la loi
prévoyait avant elle continuera de le prévoir que,
dans le cas des municipalités où on trouve un très grand
nombre de maisons de villégiature, pour les fins de
l'établissement du salaire du maire et des élus, à ce
salaire basé sur la population per capita viendra s'ajouter une
rémunération basée sur un facteur de 1,25 du nombre de
maisons de villégiature. On prend le nombre de chalets et on multiplie
par 1,25, ce qui donne un barème qui est applicable selon les normes
qu'on a vues et qu'on verra plus loin dans l'échelle, et cette
rémunération vient s'ajouter, mais elle est plafonnée
à $1500. Donc, théoriquement, le salaire basé sur la
population dans la petite municipalité de faible taille qui ne peut pas
être inférieur à $1500, le plancher, pourrait se voir
ajouter un salaire additionnel de $1500 si le nombre de chalets ou de
résidences secondaires était suffisant.
Ces dispositions étaient là. Il y a eu une erreur dans le
nombre. C'est $1500 et c'est le même que le plancher relié
à la population.
M. Lavoie: C'est un barème comme un autre. Vous jaugez les
qualités des maires par le nombre de sociétés, de maisons
de villégiature.
M. Tardif: C'était là, je n'invente rien, M. le
Président. C'était dans le Droit municipal depuis des
années. Tout ce qu'on fait, c'est qu'on relève, on indexe, en
quelque sorte, les montants.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Nous allons
revenir, un instant! Nous sommes rendus à l'article 77f et on dit que
"L'article 77f de ce code, édicté par l'article 37 du projet de
loi no 105, est modifié: par l'insertion, après la
première phrase du deuxième alinéa, de la suivante." Donc,
on va lire le deuxième alinéa: "Avis public est donné par
le secrétaire-trésorier, résumant le contenu du projet de
règlement et indiquant le lieu, la date et l'heure
de la session où il doit être adopté, au moins vingt
et un jours avant cette session." On ajoute: "Cet avis contient la mention des
sommes annuelles que le projet de règlement prévoit pour le maire
et les conseillers, ainsi que les mentions prévues au premier
alinéa." On doit continuer: "En plus d'être affiché, cet
avis est publié dans un journal diffusé dans la
municipalité, dans le même délai." Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Par la
suppression du deuxième alinéa qui se lit comme suit...
Une Voix: Le troisième.
Le Président (M. Jolivet): Du troisième
alinéa, puisque cela ne marche plus. Le troisième alinéa
qui se lit comme suit: "Le projet de règlement fait l'objet du premier
point à l'ordre du jour de la session où il doit être
ajouté." Donc, ce serait...
M. Tardif: Abrogé.
Le Président (M. Jolivet): ... abrogé.
Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Ensuite, on va à
l'article 77g. Le dernier mot de la troisième ligne, vous avez le mot
"exercise" qui est remplacé par "exercice". Donc, c'est fait
d'office.
Ensuite, on va à l'article 77i par l'insertion, dans la
deuxième ligne du paragraphe premier du quatrième alinéa,
après le mot "locale", des mots "ou qui en est autrement mandataire".
Donc, de la corporation locale, on enlèverait... Est-ce que c'est bien
cela? On va regarder. "Aux fins du présent article", est-ce que c'est
là, ou si c'est l'autre ensuite? Donc, "un organisme que la loi
déclare mandataire ou agent de la corporation locale ou qui en est
autrement mandataire". On enlèverait le point-virgule?
Une Voix: Non.
Le Président (M. Jolivet): Non. Donc, après le mot
"ou", les mots "qui en est autrement mandataire".
M. Tardif: C'est cela.
Une Voix: Non.
Le Président (M. Jolivet): Non, excusez-moi.
M. Tardif: Après le mot "locale" à la
deuxième ligne.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, je comprends.
Après le mot "locale", les mots "ou qui en est autrement
mandataire";...
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Je répète: "Un
organisme que la loi déclare mandataire ou agent de la corporation
locale ou qui en est autrement mandataire; ou...". Est-ce que cela est
adopté?
Par le remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe 2 du
quatrième alinéa, du mot "entièrement" par le mot
"majoritairement". Adopté?
M. Lavoie: Un instant!
Le Président (M. Jolivet): Cela se lirait comme suit: "Un
organisme dont le conseil d'administration est composé majoritairement
de membres du conseil de la corporation..."
M. Lavoie: Pouvez-vous nous donner quelques explications, M. le
ministre?
M. Tardif: Oui. Un organisme mandataire de la corporation locale
qui ne serait pas entièrement formé d'élus. Exemple: la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec serait
une illustration d'un organisme mandataire de la communauté qui n'est
pas formé exclusivement d'élus, le directeur en faisant partie,
comme tel, sans être un élu. On pourrait aussi concevoir d'autres
organismes qui sont des organismes mandataires du conseil, mais qui ne sont pas
formés exclusivement d'élus. Une corporation sans but lucratif
dans le domaine du loisir, par exemple, pourrait être formée de
citoyens ordinaires et d'élus. Alors, c'est pour ça qu'on a
trouvé des cas d'organismes mandataires du conseil qui ne sont pas
formés exclusivement d'élus.
M. Lavoie: En ce qui concerne le traitement d'un maire ou d'un
membre du conseil, s'il fait partie d'un autre organisme ou si la
municipalité dont il est le maire ou l'échevin est
composée majoritairement des membres du conseil de cette
municipalité, il n'a droit à aucun supplément. Est-ce que
c'est ça?
M. Tardif: II peut y avoir droit, mais il sera alors visé
par les plafonds qui sont prévus à l'article "77i, aux
alinéas 1 et 2. Dans le cas des cités et villes, il y a une autre
modalité qui s'applique. Ici, on parle des amendements au Code
municipal, alors ça n'atteint jamais ces plafonds. Dans le cas des
cités et villes, il y a d'autre dispositions.
M. Lavoie: Cela s'applique mutatis mutandis.
M. Tardif: Oui, mais il reste que les plafonds... La plus forte
municipalité rurale, Saint-Louis-de-Terrebonne, avec 12 000 habitants,
n'atteint pas ces plafonds-là.
M. Lavoie: Je vous poserai la même question lorsqu'on
arrivera aux cités et villes.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Adopté.
Nous en sommes rendus à l'article "77j de la page 28, à la
quatrième ligne du quatrième alinéa. C'est une correction
d'office que j'ai faite. "La" maximum, c'est "le" maximum.
Vous avez, à l'article "77k, au premier alinéa, à
la huitième ligne, le mot "annuel", qui prend deux n, que j'ai
corrigé.
Vous avez, au deuxième alinéa, à la sixième
ligne, le mot "rénumération" qui doit être remplacé
par le mot "rémunération".
A la page 29, on fait la correction du mot "réduction", en haut,
le premier mot qui est corrigé d'office, par l'insertion, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa, après le mot
"recevoir", des mots "à titre". Donc "à titre de
dédommagement".
Nous allons ensuite à l'article "77I, le deuxième
alinéa est remplacé par les suivants: "Le conseil peut, par
règlement, établir un tarif applicable aux cas ou des
dépenses sont occasionnées par un acte ou une catégorie
d'actes accomplis au Québec et dont le but n'est pas un
déplacement hors du Québec. Le paiement du montant prévu
au tarif pour une dépense occasionnée à un membre du
conseil pour le compte de la corporation locale est approuvé par le
conseil sur présentation d'un état appuyé de toute
pièce justificative exigée par le règlement."
Le deuxième alinéa qui est ajouté, en remplacement
de ce deuxième alinéa: "Le conseil peut approprier, à
même les deniers non autrement appropriés du fonds
général de la corporation locale, des sommes suffisantes pour
assurer le remboursement d'une catégorie de dépenses que les
membres du conseil peuvent encourir pour le compte de la corporation locale au
cours de l'exercice financier, qu'il s'agisse de dépenses
réellement encourues ou prévues au tarif. Le conseil n'a pas
à autoriser au préalable une dépense comprise dans une
telle catégorie qui est encourue après l'appropriation si elle
n'excède pas le solde des sommes appropriées, après
soustraction de celles déjà utilisées ou engagées
pour rembourser des dépenses antérieures."
M. Tardif: M. le Président, ce papillon, un peu plus long
que les autres, qui étaient des changements cosmétiques, requiert
peut-être des explications.
Les dispositions actuelles de la Loi des cités et villes et du
Code municipal prévoyaient que les dépenses encourues par des
élus dans l'exercice de leur charge devaient être
approuvées préalablement par le conseil. On nous a fait valoir
que ceci posait certaines difficultés et nous avions tenté une
première fois d'apporter une solution à ce problème en
permettant au conseil d'établir des tarifs, par exemple, un per diem
pour des fins de déplacement à l'intérieur du
Québec. On nous a dit: Ceci ne résoud pas notre problème
en entier, et nous avons conçu cette formule qui, après
consultation avec le monde municipal, semble répondre à ses
besoins.
Qu'implique cette formule? Elle implique que le conseil pourra voter,
lors de l'adoption de son budget ou en cours d'exercice, une somme
donnée appropriée pour des fins de dépenses et qu'à
l'intérieur de cette enveloppe des déplacements peuvent se faire;
l'élu pourra ou bien présenter des pièces, après la
dépense, ou encore présenter une facture de frais de
déplacement basée sur un tarif que le conseil aura établi.
Par exemple on peut dire: Pour chaque jour de déplacement à
Québec, pour un élu venant de la région du Saguenay, c'est
un per diem de tant; ce per diem, comme c'est le cas pour la plupart des
déplacements, sur simple production d'une attestation de
présence, selon les règlements du conseil, sera honoré
sans autre formalité. Il semblerait que cette formule, qui dispense de
cette approbation préalable de chaque déplacement pourvu qu'il y
ait les appropriations nécessaires, réponde à la demande
des élus.
Donc, nous sommes particulièrement heureux de la proposer ici
comme amendement, dans le cadre de cette loi.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 37,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Lavoie: M. le Président, nous l'adoptons sous
réserve de pouvoir poser des questions au ministre sur les mêmes
stipulations qui s'appliquent aux cités et villes.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: On pourrait faire notre intervention à cet
endroit-ci, mais nous ne voulons pas accorder une importance accrue aux
municipalités régies par la Loi des cités et villes. Je
pense que ça peut s'appliquer d'une manière plus concrète
en ce qui concerne les cités et villes, avec le mouvement qu'on
connaît actuellement dans les organismes supramunicipaux, intramunicipaux
et intermunicipaux qui s'applique plus peut-être aux municipalités
urbaines. Un peu plus loin, on en discutera.
Le Président (M. Jolivet): L'article 38 est-il
adopté?
M. Tardif: C'est en concordance avec l'article...
M. Lavoie: Le Code municipal d'il y a deux ans?
M. Tardif: C'est ça. C'est en concordance avec l'article
46 qui ajoute la réserve aux articles 249g et 249j du Code municipal,
concernant le mandat de deux ans des conseillers locaux, étant
donné que l'Union des conseils de comté nous a demandé de
permettre aux municipalités rurales de moins de 20 000 de population,
mais également à celles de 2000 et de 5000 qui le voudraient, de
pouvoir se découper. Evidemment, cela posait des
problèmes dès lors qu'il y avait une rotation de deux
conseillers élus à tous les deux ans ou trois conseillers aux
deux ans ou deux aux trois ans. Cela suppose qu'elles ont adopté un
système d'élection en bloc. Donc, il y a un problème de
concordance ici.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 39.
M. Tardif: Mêmes remarques, M. le Président.
M. Lavoie: Cela fait longtemps que je n'ai pas fouillé mon
Code municipal. Quel est le mandat des maires en vertu du Code municipal?
M. Tardif: II y a des règles variables; de deux ans, de
trois ans et de quatre ans. La règle de deux ans fait qu'il y a trois
conseillers qui sont élus une année et l'autre année, les
trois autres conseillers et le maire.
Il y a la règle de trois ans qui fait qu'il y a deux conseillers
une année, deux conseillers une deuxième année et deux
conseillers l'autre année ainsi que le maire.
Il y a la règle de quatre ans qui fait que certains conseils
municipaux ont demandé et obtenu par lettres patentes de pouvoir avoir
le régime des cités et villes de quatre ans, chaque terme venant
à extinction à tour de rôle, pour qu'à un moment
donné il y ait une élection en bloc.
Ce régime de choix est maintenu ici, cette possibilité de
choix, sauf qu'on va plus loin cette fois. On dit que les municipalités
qui sont sur le régime... D'abord celles qui sont en mutation peuvent
continuer d'être en mutation. Celles qui sont sur le régime de
deux ans et de trois ans peuvent, si elles le désirent, décider
dès l'année qui suit la deuxième élection je
m'excuse peuvent dans l'élection qui suivra la prochaine, non
celle qui vient mais l'autre après, décider que le conseil cesse
en bloc d'exister et se présente à l'électorat en bloc
pour un mandat fixe de deux ans et de trois ans, ce qui leur permet donc, si
elles le veulent, de se découper en quartiers. C'est une
possibilité qui leur est offerte. Il y a toutes ces règles
d'ajustement et de concordance qui sont là.
M. Lavoie: Pouvez-vous me rafraîchir la mémoire,
avec l'aide de votre sous-ministre? En ce qui concerne la Loi des cités
et villes, est-ce que c'est toujours quatre ans?
M. Tardif: Quatre ans. C'est uniforme.
M. Lavoie: Juste une opinion qui me vient bien rapidement. Si
vous voulez simplifier les choses, pourquoi, dans les municipalités
rurales, graduellement, ne prendrait-on pas le système de... Là,
vous voulez peut-être faire la comparaison de laisser le choix aux
municipalités. Si on veut laisser le choix aux municipalités,
laissez-leur le choix comme vous pourriez leur laisser le choix des districts
électoraux.
Si vous voulez argumenter sur le choix que vous laissez aux
municipalités, c'est pour, dans un sens de pragmatisme, laisser aux
municipalités... Si un maire est capable d'administrer une ville pendant
quatre ans, ou un conseiller municipal, une municipalité régie
par la Loi des cités et villes, je me demande pourquoi cela ne pourrait
pas s'appliquer aux municipalités régies par le Code
municipal.
M. Tardif: M. le Président, pour les municipalités
régies par la Loi des cités et villes, c'est quatre ans. Pour les
quelque 1250 municipalités régies par le Code municipal, ce sont
les règles variables que j'ai mentionnées de deux ans, trois ans,
quatre ans. Nous leur laissons présentement le choix. Je ferai remarquer
simplement que dans une petite municipalité rurale comme Toronto, les
élus locaux ont des mandats de deux ans. Cela dit, nous pourrions
très certainement nous pencher sur la question lors d'amendements
ultérieurs. Mais quand on sait tout ce qu'implique ce système de
rotation on l'a vu aujourd'hui par un bill privé de
Notre-Dame-de-la-Merci où on a oublié de procéder au
tirage au sort, on a oublié de tenir des élections qui est
vraiment un système assez compliqué, je ne voudrais pas le
changer sur le coin de la table de but en blanc. M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 40.
Adopté?
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Article 41.
M. Tardif: Concordance également.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 42.
M. Tardif: M. le Président, c'est un article qui a pour
effet de reculer du troisième au quatrième mercredi de novembre
la dernière session régulière annuelle du conseil de
comté, de façon à donner le temps, le cas
échéant, à un maire nouvellement élu de se
préparer et d'aller y représenter sa municipalité. (21 h
30)
Compte tenu des délais d'appel qu'il y avait pour une
contestation d'élection au rural, il pouvait se produire que lors de la
dernière assemblée prévue, selon le Code municipal, le
nouvel élu ne puisse pas aller représenter sa
municipalité. En décalant d'une semaine la date prévue
pour cette assemblée, on permet à un nouvel élu du mois de
novembre de représenter sa ville au conseil de comté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? M. Lavoie:
Adopté.
Période de questions
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 43.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a des amendements?
Le Président (M. Jolivet): Non. Adopté?
M. Lavoie: Un instant, c'est du droit nouveau. C'est une bonne
chose, mais on voudrait bien relire l'article.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez amplement le
temps.
M. Tardif: Je pourrais peut-être suggérer au
député de Laval, quand nous reverrons cet article sur les
municipalités régies par la Loi des cités et villes
où des modalités particulières sont prévues pour
les municipalités de plus forte taille, qu'ici on est dans le Code
municipal.
M. Lavoie: Dans les 1200 municipalités régies par
le Code municipal, ce n'est pas là que se pose vraiment le
problème, c'est plutôt dans les municipalités...
M. Tardif: D'une certaine taille.
M. Lavoie: ... d'une certaine taille. Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 44.
M. Tardif: Ceci vient régler précisément un
des problèmes pour lequel nous avons dû adopter un bill
privé cet après-midi, c'est-à-dire de faire en sorte que
la majorité requise au conseil pour la destitution ou la diminution de
traitement du secrétaire trésorier soit celle de la
majorité absolue des membres du conseil, plutôt que le vote
affirmatif de quatre conseillers qui nous a apporté des situations comme
on en a vu aujourd'hui.
M. Lavoie: Un conseil de six conseillers et un maire? Ce peut
être trois conseillers et le maire ou quatre conseillers?
M. Tardif: Quatre.
M. Lavoie: Anciennement, c'était combien?
M. Tardif: Quatre conseillers, mais avec le système de
rotation qu'on a eu à Notre-Dame-de-la-Merci, s'il y a trois conseillers
de "débarqués", il reste trois conseillers seulement et ils ne
peuvent plus...
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Avant de passer
à l'article 45, allons aux articles 44.1 à 44.3. Je vais y aller
un par un. "Le projet de loi no 105 est modifié par l'insertion,
après l'article 44, des suivants: 44.1. L'article 243 de ce code,
modifié par l'article 1 du chapitre 89 des lois de 1929, l'article 1 du
chapitre 84 des lois de 1934, l'article 8 du chapitre 69 des lois de 1941,
l'article 2 du chapitre 69 des lois de 1942, l'article 4 du chapitre 71 des
lois de 1949 et l'article 19 du chapitre 86 des lois de 1968, est
remplacé par le suivant: 243. Le droit de voter à
l'élection du maire et des conseillers locaux est conféré
à toute personne inscrite à l'annexe du rôle
d'évaluation conformément à l'article 244 et qui n'est pas
frappée d'aucune incapacité prévue par la loi pendant la
préparation de l'annexe et au moment de voter". C'est le premier article
à ajouter.
M. Lavoie: Pouvez-vous nous donner de brèves
explications?
Cens électoral et droit de vote des
locataires
M. Tardif: Nous abordons, avec cet article, la série de ce
que j'appellerais des amendements hautement techniques découlant de
cette précision du cens électoral hors élection. J'ai
mentionné, au tout début des travaux de cette commission, que
j'avais trois séries d'amendements; une première série
visait à corriger les coquilles dans le texte, une deuxième
tentait de répondre à des représentations qui nous avaient
été faites de la part des élus municipaux et une
troisième, plus proprement technique à la suite des
représentations que nous avaient fait valoir entre autres les
secrétaires trésoriers, officiers municipaux et greffiers quant
à certaines ambiguïtés qui pouvaient peser sur
l'interprétation du cens électoral et du droit de vote des
locataires pour des fins autres qu'électorales.
Or, on se souviendra je l'ai mentionné et la loi le disait
à ce moment-là qu'avaient droit de vote les personnes
inscrites au rôle d'évaluation en vigueur comme
propriétaires ou comme locataires.
M. le Président, les personnes qui sont inscrites et qui,
lorsqu'on va voir quelles personnes sont inscrites au rôle et quelles
personnes avaient droit de vote, avaient douze mois de résidence
c'est le délai dans la municipalité, cela fait qu'en
matière de règlement de zonage et d'amendement comme tel, nous
pouvions nous retrouver avec des personnes qui avaient le cens électoral
peut-être au moment de la confection de la liste électorale, pour
la date d'une élection, il y a trois ans, mais qui, aujourd'hui, ne
l'auraient plus dans la municipalité en question ou dans le district en
question.
Ces problèmes nous amènent à cette série
d'amendements techniques visant à préciser, autrement que comme
c'est fait présentement, qui a droit de vote ce sont les
personnes inscrites sur les listes électorales qui est inscrit
sur les listes électorales. Ce n'est peut-être pas une
pétition de principe tout à fait, ce sont celles qui avaient
droit rie vote ou qui étaient là au moment de. Alors, nous
essayons de préciser cela et, au fur et à mesure, je pourrai
tenter de donner les explications, quitte à les obtenir aussi des
légistes du ministère.
Le Président (M. Jolivet): Des questions?
M. Lavoie: En somme, cela spécifie ou détermine le
cens électoral?
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Propriétaires, locataires...
M. Tardif: Le fond n'a pas changé, c'est parce qu'il y
avait des lacunes dans la rédaction...
Nous n'élargissons pas le cens électoral des personnes;
nous le clarifions vu le très grand nombre de lois qui se
réfèrent à ces droits de vote et les problèmes
d'interprétation qui pouvaient se poser pour les greffiers qui
prouvaient qu'elles ne pouvaient pas être inscrites.
M. Lavoie: Lorsque vous mentionnez le très grand nombre de
lois, est-ce que vous envisagez une codification générale? Vous
en passez pas mal, vous aussi, vous ajoutez des nombres à
l'addition.
M. Tardif: Cela pourrait toujours être un programme de
travail pour un deuxième mandat, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Vous paraissez pas mal épuisé pour en
entreprendre un deuxième.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article est
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 44.2. L'article 244 de
ce code, remplacé par l'article 1 du chapitre 46 des lois de 1944,
modifié par l'article 5 du chapitre 71 des lois de 1949 et
remplacé par l'article 20 du chapitre 86 des lois de 1968, est de
nouveau remplacé par le suivant: "244. Aux fins de l'élection
mentionnée à l'article 243, est inscrite à l'annexe du
rôle d'évaluation toute personne physique, majeure et
possédant la citoyenneté canadienne lors de la publication de
l'avis visé à l'article 257: a) si elle est domiciliée
dans la municipalité depuis au moins douze mois avant le jour du
scrutin, ou b) dans le cas où elle n'y est pas domiciliée, si
elle est inscrite au rôle d'évaluation comme propriétaire
d'un immeuble depuis au moins douze mois avant le jour du scrutin ou si elle
est locataire d'un magasin, d'un comptoir, d'une boutique, d'un bureau ou d'une
place d'affaires dans la municipalité depuis la même
période".
Des questions ou explications?
M. Lavoie: Non, cela va.
Le Président (M. Jolivet): Cela va? Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 44.3.
"L'article 244a de ce code, édicté par l'article 1 du chapitre
120 des lois de 1933 est modifié par l'article 4 du chapitre 74 des lois
de 1950 et l'article 21 du chapitre 86 des lois de 1968, est remplacé
par le suivant: "244a. Pour l'exercice de tout autre droit ou privilège
conféré aux électeurs ou aux propriétaires et
locataires inscrits au rôle d'évaluation par le présent
code ou toute autre loi générale ou spéciale, celles parmi
ces personnes qui ne sont pas propriétaires d'immeubles dans la
municipalité ont droit d'être inscrites à l'annexe du
rôle d'évaluation. "Est électeur ou propriétaire ou
locataire inscrit au rôle d'évaluation, aux fins visées au
premier alinéa: a) une personne physique locataire d'immeuble dans la
municipalité à la date de l'adoption du règlement ou de la
résolution donnant ouverture à ce droit ou à ce
privilège, ou inscrite au rôle d'évaluation comme
propriétaire de l'immeuble à cette date; b)une corporation,
société commerciale ou association locataire d'un immeuble dans
la municipalité à la date mentionnée au paragraphe a) ou
inscrite au rôle d'évaluation comme propriétaire d'un
immeuble à cette même date."
Alinéa suivant: "Elle peut voter par l'entremise d'un
représentant qu'elle autorise à ce faire par une
résolution, dont copie doit être produite auprès du
secrétaire-trésorier. Ce représentant doit, au moment de
voter, être majeur, posséder la citoyenneté canadienne et
être employé, administrateur ou membre de la corporation,
société commerciale ou association au nom de laquelle il vote. La
résolution mentionnée ci-dessus est valide tant qu'elle n'est pas
remplacée par une autre résolution aux mêmes fins.
Aux fins du présent article, une ordonnance du ministre des
Affaires municipales émise en vertu de l'article 12 de la Loi favorisant
le regroupement des municipalités (L.R.Q., c.C-19) sans qu'il y ait eu
au préalable requête conjointe, constitue un règlement ou
résolution donnant ouverture à un droit ou privilège."
M. Tardif: M. le Président, par l'article 44.1 nous avons
vu qui a droit de voter à l'élection du maire et des conseillers,
c'est-à-dire les personnes inscrites à l'annexe du rôle
d'évaluation. A l'article 44.2, nous avons vu qui est inscrit a
rôle d'évaluation pour les fins de l'élection. Nous
arrivons maintenant à 244.3, qui modifie 244a, c'est pour l'exercice de
tout autre droit que l'élection, regroupement, annexion, zonage,
lotissement. Pour toutes ces autres fins, qui est inscrit? Ce sont ces
personnes mentionnées là, ce qui reprend encore une fois tout cet
ensemble de dispositions qu'on retrouvait un peu éparses, mais on les a
ordonnées avec clarté.
M. Lavoie: Ce ne sera pas toujours facile pour les
secrétaires de municipalité.
M. Tardif: Remarquez que c'est à leur demande qu'on a
tenté de clarifier les choses.
M. Lavoie: D'accord, mais ce ne sera pas facile quand même
dans bien des cas; souvent, s'il n'y a pas de taxe d'affaires ou quoi que ce
soit, d'inscrire les locataires etc., je ne sais pas... de Toute façon,
je leur souhaite bonne chance.
Le Président (M. Jolivet): L'article 45. Excusez-moi, j'ai
oublié de faire adopter l'article 44.3. L'article 44.3 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 45. Vous avez d'abord
au premier paragraphe le changement à la deuxième ligne des mots
"du suivant" par les mots "des suivants". C'est donc fait directement de ma
part. A 244b, on supprime dans la troisième ligne du premier
alinéa les mots et chiffres "ou 244". Donc, on enlève "ou 244".
Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 45,
à 244c. On ajoute donc à la fin de l'article 244c qui va se lire:
"... aux fins des articles 244 et 244a, est censé être un
propriétaire ou un locataire celui qui est propriétaire ou
locataire d'un immeuble imposable ou non." Est-ce que ce 244c, M. le
ministre...
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté, M. le
député de Laval?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté, ce qui fait que
l'article 45 tel qu'amendé est adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 46, il y a un
amendement.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'article 249g du Code
municipal édicté est modifié 1°par l'insertion, dans
la deuxième ligne du premier alinéa, après le mot "code"
des mots et chiffre "dans une municipalité locale de 1000 habitants ou
plus". (21 h 45)
On dit: "Malgré toute disposition inconciliable du présent
code, dans une municipalité locale de 1000 habitants ou plus, le conseil
peut..." Est-ce que c'est cela?
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: C'est du droit nouveau. Vous faites une distinction
entre les municipalités qui ont 1000 habitants ou plus.
M. Tardif: Non. C'est un amendement de concordance avec ce que
nous avons fait antérieurement, c'est-à-dire permettre aux
municipalités entre 1000 et 20 000 habitants de se découper en
quartiers.
M. Lavoie: Oui, entre 1000 et 20 000. Mais c'est la distinction
que vous faites, en réalité...
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: ... pour les municipalités qui ont 1000
habitants ou plus.
M. Tardif: Mais là, ce ne sont pas celles qui sont aux
confins des 20 000.
M. Lavoie: Non.
M. Tardif: Ce sont celles qui sont à 1000, justement parce
que, en bas de 1000, on pourrait presque identifier les électeurs.
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est adopté. Dans
le deuxième alinéa, on doit remplacer, aux troisième et
quatrième lignes du deuxième alinéa, à partir de
"Une telle modification n'a effet..." Donc, on remplace les mots "effet
qu'à compter de l'élection générale qui suit: par
les mots "pas pour effet d'écourter ou d'allonger le mandat des membres
du conseil en fonction au moment de son entrée en vigueur". Est-ce que
je vous le relis?
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cela va? "Une telle
modification n'a pas pour effet d'écourter ou d'allonger le mandat des
membres du conseil en fonction au moment de son entrée en vigueur".
M. Tardif: C'est cela. M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 249h
de ce code est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant. Donc, après le mot "réserve", à
la page 32, si je suis bien le texte, puisqu'on dit que c'est après
l'alinéa, on lit ce qui suit: "Même si le mandat des membres du
conseil est écourté en vertu du premier alinéa, la
deuxième élection générale suivant l'entrée
en vigueur du règlement visé à l'article 249g est une
élection générale au sens de la Loi sur les
élections dans certaines municipalités (1978, c. 63)".
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article
249j, on remplace, à la première ligne du premier alinéa,
le mot "peut" par le mot "doit". Est-ce que c'est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Ce ne sera pas long, le temps
de faire mes écritures.
M. Lavoie: Nouveau notaire.
Le Président (M. Jolivet): Sans être notaire, c'est
justement ce que j'allais dire. L'article 46, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 47, M. le
ministre?
M. Tardif: Cet article, M. le Président... M. Lavoie:
Attendez un peu. Cela va. Le Président (M. Jolivet): Cela va.
Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 48, M. le
ministre?
M. Tardif: C'est un article de concordance avec l'article 16, M.
le Président, qui fait passer de sept à quatorze jours le
délai intermédiaire entre la date de la présentation des
candidats et celle du scrutin.
M. Lavoie: De sept à quatorze jours.
M. Tardif: Et qui fait passer de huit à quinze jours le
délai intermédiaire minimal entre la date de l'avis
d'élection et le dernier dimanche ou lundi d'octobre, de façon
que l'avis d'élection soit toujours au moins huit jours avant la date de
la présentation des candidats.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): II y a un nouvel article 48.1
que je vous lis: "48.1 L'article 257i de ce code, édicté par
l'article 273 du chapitre 72 des Lois de 1979, est modifié par le
remplacement des deuxième et troisième alinéas par les
suivants: "Dans le cas où la tenue du scrutin dépend des
résultats d'une assemblée publique des personnes habiles à
voter ou d'un enregistrement de celles-ci, conformément aux articles 370
à 384 de la Loi sur les cités et villes, (L.R.Q., c. C-19) la
révision de la partie du rôle visée à l'article 257a
est faite aux fins de l'assemblée publique ou de l'enregistrement et
n'est pas refaite aux fins du scrutin, s'il est tenu. "La révision peut
n'avoir lieu que pour une zone ou un secteur de la municipalité ou pour
quelques-uns d'entre eux. "Aux fins du présent article, une
référence dans le présent chapitre: a) à la date de
la publication de l'avis d'élection est censée être une
référence: 1.à la date d'adoption du règlement ou
de la résolution donnant ouverture à la procédure
d'approbation ou la consultation; 2.dans le cas d'une annexion par une
cité ou une ville, à la date de réception du
règlement décrétant l'annexion; 3.dans le cas d'un
regroupement, à la date de la dernière publication de l'avis
visé à l'article 6 de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités (L.R.Q. c. R-19) ou, s'il n'y a pas eu requête
conjointe, à la date de l'ordonnance visée à l'article 12
de cette loi; b)au jour de la présentation des candidats est
censée être une référence au quatorzième jour
suivant la date déterminée en vertu du paragraphe a; c)au
président de l'élection est censée être une
référence au secrétaire-trésorier de la
corporation.
Dans les deux jours suivant la date déterminée en vertu du
paragraphe a) du quatrième alinéa, le
secrétaire-trésorier donne avis public de la révision, en
mentionnant le règlement, la résolution ou l'autre acte à
la suite duquel cette révision est faite et en indiquant qui peut
déposer une demande conformément à l'article 257b et la
dernière date à laquelle cette demande peut être
faite."
Cette modification à l'article à 48.1 est-elle
adoptée?
M. Tardif: M. le Président, ça fait partie de ces
amendements techniques dont je parlais tantôt. Ce dernier amendement a
trait, cette fois, non plus au cens électoral, mais au délai pour
réviser l'annexe du rôle d'évaluation qui doit contenir la
liste des électeurs non-propriétaires, comme tels. Alors pour les
fins d'un référendum ou d'approbation aux règlements et
aux résolutions, comme il est nécessaire de savoir combien de
personnes sont habiles à voter avant de donner les avis publics les
convoquant, il faut que la révision de l'annexe soit faite avant ces
avis et non pas après.
Donc, le point de départ de la révision, de façon
générale, c'est l'adoption du règlement et de la
résolution qui déclenche le référendum ou la
procédure d'approbation. Or, tout ceci est éminemment technique.
Je dois dire que je m'en remets aux légistes du ministère qui ont
examiné ces questions, suite aux représentations qui avaient
été faites, et que ceci est justement dans le but de clarifier et
de facilier le fonctionnement et le travail de la confection des rôles
d'évaluation et des listes d'électeurs annexées au
rôle.
M. Lavoie: M. le Président, également, vous
comprendrez que lorsqu'on nous soumet des amendements de trois pages... On a
reçu ça cet après-midi lorsqu'on a commencé
à étudier le projet de loi. Egalement, nous les adoptons, en
faisant confiance aux légistes et aux officiers du ministère, que
voulez-vous qu'on fasse?
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 49, M.
le ministre.
M. Tardif: L'article 49 est simplement un article de concordance
concernant le découpage des municipalités entre 1000 et 20
000.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: C'est ça. C'est celle qui opte pour ce
système...
Le Président (M. Jolivet): Article 50. M. Lavoie:
Adopté.
M. Tardif: Concordance également, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 51.
M. Lavoie: Oui, concordance, adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 51 aussi?
M. Tardif: Même chose, M. le Président.
M. Lavoie: C'est partout de la concordance.
Le Président (M. Jolivet): Article 52.
M. Tardif: L'article 52, également.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 53.
M. Tardif: Même chose.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 54.
M. Tardif: Même chose.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 55.
M. Tardif: Même chose.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 56.
M. Tardif: Même remarque, M. le Président.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 57.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Même chose.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 57.1,
c'est un nouvel article que je vous lis: "Le projet de loi no 105 est
modifié par l'insertion, après l'article 57, du suivant: "57.1.
L'article 358a de ce code, édicté par l'article 18 du chapitre 82
des Lois de 1975, est modifié par le remplacement du premier
alinéa par le suivant: "358a. De sa propre initiative, la corporation
locale peut soumettre aux personnes visées à l'article 244a toute
question pouvant faire l'objet d'une décision du conseil".
M. Tardif: C'est de concordance avec... M. Lavoie: Pour
les référendums?
M. Tardif: C'est ça, le pouvoir qu'a le conseil de
déclencher un référendum sur une question de sa
compétence. Or, tantôt, on a modifié l'article 244a pour
faire ici cette concordance.
M. Lavoie: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 57.2, que je vous lis:
"57.2. Le projet de loi no 105 est modifié par l'insertion, après
l'article 57.1, du suivant: "57.2. L'article 428 de ce code, remplacé
par l'article 40 du chapitre 36 des Lois de 1979, est modifié par le
remplacement du quatrième alinéa par les suivants: "Le conseil
peut, par règlement, établir un tarif applicable aux cas
où des dépenses sont occasionnées par un acte ou une
catégorie d'actes accomplis au Québec et dont le but n'est pas un
déplacement hors du Québec. Le paiement du montant prévu
au tarif pour une dépense occasionnée à un membre du
conseil pour le compte de la corporation est approuvé par le conseil sur
présentation d'un état appuyé de toute pièce
justificative exigée par le règlement".
Le deuxième paragraphe ajouté est le suivant: "Le conseil
peut approprier, à même les deniers non autrement
appropriés du fonds général de la corporation, des sommes
suffisantes pour assurer le remboursement d'une catégorie de
dépenses que les membres du conseil peuvent encourir pour le compte de
la corporation au cours de l'exercice financier, qu'il s'agisse de
dépenses réellement encourues ou prévues au tarif. Le
conseil n'a pas à autoriser au préalable une dépense
comprise dans une telle catégorie qui est encourue après
l'appropriation si elle n'excède pas le solde des sommes
appropriées, après soustraction de celles déjà
utilisées ou engagées pour rembourser des dépenses
antérieures".
M. Tardif: M. le Président, cet article est identique
à celui que nous avons adopté il y a quelques instants pour les
maires locaux; maintenant, c'est la même chose au niveau du conseil de
comté.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): C'est ce que j'avais cru en le
lisant.
M. Tardif: Vous aviez l'impression de vous relire!
Le Président (M. Jolivet): Je me relisais!
M. Tardif: Cela va revenir, on va avoir la même chose pour
les cités et villes.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 58, un changement
qui est à l'avant-dernière et à la dernière ligne:
"ces articles" est remplacé par "cet article", ce que je fais d'office.
Cela va?
M. Tardif: Vous en avez des privilèges, vous, M. le
Président!
Le Président (M. Jolivet): J'en ai; ça règle
des problèmes rapidement. L'article 58, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
M. Tardif: C'est important, M. le Président. Vous me
permettrez de dire un mot parce que c'est un article où on a tenu compte
des demandes du monde municipal, à savoir de permettre aux élus
locaux de participer aux assurances collectives qui régissent les
fonctionnaires de la municipalité. C'était aussi un objet de
demandes de la part du monde municipal et nous sommes particulièrement
heureux d'introduire cet article pour les municipalités rurales et,
tantôt, pour les municipalités régies par la Loi sur les
cités et villes.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article 59,
il y a des amendements.
M. Caron: M. le Président, ça va être
payé de la même façon; la ville en paie une partie et les
membres du conseil l'autre partie.
M. Tardif: C'est ça; "mut, mut", comme dirait l'autre.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 59, il y a des
amendements que je vous lis d'abord: "59. L'article 633b du Code municipal,
édicté par l'article 59 du projet de loi 105, est modifié
par le remplacement du premier alinéa par le suivant: "633b. Avant
l'adoption du budget de la corporation locale, au moins quinze jours
après son dépôt devant le conseil, celui-ci tient une
session spéciale consacrée exclusivement aux explications,
questions et commentaires relatifs au budget et à la situation
financière de la corporation".
Est-ce que ce nouvel alinéa...
M. Lavoie: M. le Président, est-ce que les mêmes
dispositions vont s'appliquer pour les cités et villes, un texte
identique?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Lavoie: Alors, on va réserver notre argumentation pour
un peu plus tard.
Le Président (M. Jolivet): Cela va.
A 633c vous avez, dans la deuxième ligne "le budget doit
être adopté"; le mot "adopté" est changé par le mot
"déposé". Est-ce que c'est adopté? (22 heures)
M. Lavoie: Mêmes commentaires.
Le Président (M. Jolivet): Même commentaires. C'est
adopté.
Et vous avez la même chose à la deuxième ligne du
paragraphe premier; le mot "adopté", par concordance est changé
pour le mot "déposé".
L'article 633d) de ce code, édicté par l'article 59 du
projet de loi no 105, est modifié, premièrement, par l'insertion
dans la deuxième ligne du premier alinéa, après le mot
"locale", des mots "et le rapport du vérificateur". On lirait ceci: "Le
maire dépose devant le conseil les états financiers de la
corporation locale et le rapport du vérificateur pour l'exercice
financier".
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Lavoie: Mêmes commentaires.
Le Président (M. Jolivet): Deuxièmement, par le
remplacement dans la deuxième et troisième lignes du
deuxième alinéa, des mots "comme si leur dépôt
était l'adoption du budget" par les mots et chiffre "et du rapport du
vérificateur, sauf que la session visée à l'article 633b
peut être une session ordinaire où tous les autres sujets peuvent
être discutés".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 59 tel
qu'amendé est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Même réserve.
Le Président (M. Jolivet): Ah bon! A l'article 60, il y a
des corrections à apporter. L'article 60 du projet de loi no 105 est
modifié, premièrement une partie technique par le
remplacement dans la deuxième ligne du mot "le" par le mot "la", "dans
la case"; par la suppression des deux virgules qui suivent le chiffre 19 dans
la quatrième ligne. Pas des virgules, ce sont des petits points. Par le
remplacement dans la cinquième ligne du mot "ou" en caractères
ordinaires par
le "ou" en caractères italiques. C'est adopté par le fait
même de ma notification. Mais est-ce que l'article 60 est adopté
quand même?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Article 61?
M. Tardif: On recommence, M. le Président.
M. Lavoie: Oui, à peu près le même
processus.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): C'est adopté?
M. Lavoie: Un instant. En ce qui concerne les activités
partisanes ou politiques partisanes sans aucun sens péjoratif
des administrateurs ou des officiers municipaux, on l'a
étudié tout à l'heure, mais je crois que c'était un
article qui s'appliquait en même temps...
M. Tardif: C'était dans la loi 44 qui, elle, était
d'application universelle...
M. Lavoie: Générale.
M. Tardif: ... alors qu'ici les quelques derniers articles qu'on
vient de voir, ce sont des amendements au Code municipal et maintenant à
la Loi sur les cités et villes.
M. Lavoie: Mais, avec la permission du ministre, j'aurais juste
un commentaire que je m'étais réservé pour les
administrateurs, les cadres.
M. Tardif: Les non-salariés au sens du Code du
travail.
M. Lavoie: Exactement. Un commentaire qui m'a été
mentionné par l'union des cités et villes. Qu'arrive-t-il? Est-ce
que vous avez fait une exception tout à l'heure? Il faudrait revenir
à l'article.
Je ne l'ai pas mentionné tout à l'heure parce que je
croyais que cela reviendrait aux cités et villes, mais les personnes qui
sont dans des cabinets, disons des personnes qui sont du cabinet du maire ou,
dans certains cas, des conseillers qui sont plutôt du personnel
politique, comme on en retrouve à Québec dans les cabinets des
ministres, est-ce qu'il y a une réserve pour leurs activités
partisanes lors des élections? Est-ce que cela les disqualifie ou si on
fait une distinction? Dans certaines villes, ils ont de la protection et ils
peuvent être considérés comme administrateurs
municipaux.
M. Tardif: A l'égard de tels fonctionnaires faisant partie
du cabinet de la mairie, les mêmes règles de conduite doivent
s'appliquer que celles qui régissent le personnel de cabinet des
ministres ou encore le personnel attaché au bureau du
député, à son bureau de comté.
M. Lavoie: Oui, mais est-ce qu'il y a des stipulations dans la
loi? Sinon, ils peuvent subir des sanctions, si ce n'est pas dans la loi.
Là, c'est encore plus fort, l'interprétation du ministre; c'est
une interprétation qui est même hors d'un article de loi, c'est
pas mal fort.
M. Tardif: Encore une fois, ces articles qu'on a introduit
là ont leur pendant dans la Loi de la fonction publique à
l'article 102 qui dit "qu'il est interdit à un membre du personnel de la
fonction publique ou à un dirigeant d'organisme de se livrer à un
travail partisan au cours d'une élection fédérale ou
provinciale. Celui qui contrevient au présent article doit être
destitué." Bon, la sanction est encore plus grave que celle que nous
avons. Lorsqu'on parle de personnel, il n'y a pas beaucoup de lois qui vont
préciser ce qu'est le travail partisan ou non partisan de
l'attaché de presse d'un ministre ou de l'attaché de presse du
maire. A quel moment le travail d'information qu'il transmet confine-t-il
à la partisanerie ou est-il un travail d'information? Je pense qu'il
faut tout simplement laisser jouer la jurisprudence et la sagesse des
organismes qui ont à décider de ces questions plutôt que
d'essayer de définir ces questions ici. Les lois
québécoises ne sont pas plus précises à cet
égard, à l'égard du personnel des cabinets, qu'elles ne le
sont pour la scène municipale.
M. Lavoie: Cela me surprendrait. Je n'ai pas fait une
étude exhaustive des milliers de lois et règlements qui
régissent la fonction publique. C'est un exemple que je donne. Il y a
certainement des dispositions législatives qui protègent le
personnel politique des cabinets des ministres et qui leur permettent de
participer à des élections. C'est pratiquement leur rôle,
ils sont souvent l'alter ego du ministre. Si vous lisez la Loi de la fonction
publique, je n'ai pas fait une étude de toutes les autres lois, s'ils
sont sujets à ces sanctions, s'ils commettent une infraction et qu'ils
sont sujets à disqualification, il doit y en avoir plusieurs dans la
fonction publique qui seraient disqualifiés pour leur participation
autant sous le gouvernement actuel que sous tous les anciens
gouvernements ou leurs activités pendant la dernière
campagne référendaire. Je ne pense pas qu'on ait le droit de
laisser cela en l'air parce que vous avez une sanction à laquelle
pourraient être assujetties des personnes de cabinets de maires de
plusieurs municipalités qui ont un rôle, en vertu de leurs
fonctions, qui est pratiquement strictement politique.
Si on interprète la loi telle qu'elle est, ils sont sujets
à $5000 d'amende. Je pense qu'on aurait besoin de clarifications de la
part du ministère.
M. Tardif: Si le député de Laval...
M. Lavoie: Cela voudrait dire pour les personnes qui sont au
service des cabinets des maires de municipalités assez importantes. Je
ne l'ai pas mentionné pour les municipalités régies par le
Code municipal, parce qu'il ne doit pas y en avoir beaucoup qui ont un cabinet
et du personnel poli-
tique mais des villes qui ont déjà 25 000, 30 000, 40 000
ou 50 000,100 000 ou 200 000 habitants ont nécessairement, un peu comme
les ministres, du personnel politique. Il n'y a aucun article que je retrouve
dans la présente loi qui les protège ou qui reconnaît leur
statut politique. Si on laisse cela ainsi, ils pourraient être sujets
à disqualification et à amende.
M. Tardif: Si le député de Laval peut me donner une
définition opérationnelle de ce qu'est un travail partisan et ce
qu'est du personnel politique, peut-être que je vais essayer de l'inclure
dans la loi. C'est peut-être un des cas où,
précisément, à cause des difficultés de ce genre de
situation, je pense que nous ne pouvons pas essayer de préciser ces
notions dans un texte de loi.
M. Lavoie: Ecoutez, vous êtes assez prolifiques dans la
rédaction de lois et de règlements que ce n'est pas une loi et un
règlement de plus qui vous feraient du mal. Et ce n'est pas à moi
de pondre des lois et des règlements. Vous avez tout le personnel voulu,
vous avez tout cela; moi, je n'en ferai pas de loi plus qu'il n'en faut. Vous
pouvez être assuré de cela, ce n'est pas notre rôle dans
l'Opposition.
C'est votre responsabilité et prenez-la. Si vous ne voulez pas
clarifier la situation, plusieurs personnes seront touchées qui occupent
de bonne foi ces postes et qui rendent service autant aux élus qu'aux
municipalités où elles sont, comme des centaines au Québec
qui sont dans les cabinets de ministres. Il y a une réglementation
provinciale que je n'ai pas fouillée.
M. Tardif: Elle ne va pas au-delà de l'article que je
viens de lire.
M. Lavoie: D'ailleurs, tout le personnel des cabinets de
ministres, avant une réglementation récente qui date d'à
peu près un an, a la permanence au Québec. Ceux qui
étaient en place, qui avaient obtenu leur permanence...
M. Tardif: Avant.
M. Lavoie: Oui. ... ont leur permanence, sont dans la fonction
publique et peuvent continuer à jouer un rôle politique; s'il y a
un renversement de gouvernement, ils restent dans la fonction publique.
M. Tardif: Comme ceux qui étaient dans les cabinets de
l'ancien gouvernement...
M. Lavoie: Oui, c'est cela.
M. Tardif: ... se retrouvent présentement dans la fonction
publique.
M. Lavoie: Exactement.
M. Tardif: Mais ce n'est plus le cas maintenant.
M. Lavoie: Qu'est-ce qui arrive pour les municipalités qui
ont donné un statut de fonctionnaires à des personnes qui sont au
service de la municipalité depuis plusieurs années? Si elles ont
le malheur de s'occuper d'élection lors d'une prochaine élection
municipale, elles seront sujettes aux sanctions prévues par la loi, qui
est une amende de $5000, je crois.
M. Tardif: Qui peut atteindre cela, selon la discrétion du
tribunal, M. le Président.
M. Lavoie: Mais c'est une question de principe, même si
c'est $1 ou la disqualification.
M. Tardif: Mais interprété au sens strict du terme
de l'article, cela signifierait qu'une personne qui, à l'occasion d'une
campagne électorale non pas pendant les quatre ans que dure le
mandat, qui agit comme attaché de presse ou chef de cabinet
ferait du travail comme il est indiqué, de nature partisane,
effectivement pourrait être sujette à de telles mesures. Mais
c'est vrai aussi pour les cabinets politiques, dans le cas des
fonctionnaires.
M. Lavoie: Voyons, ce n'est pas vrai. Combien il y en a...
M. Tardif: En période électorale.
M. Lavoie: ... en période référendaire, qui
se sont occupés de politique? C'est permis, c'est la coutume, c'est la
tradition et on ne vous en fait même pas un reproche. Mais les maires
vont se retrouver seuls, il n'y aura plus de personnel pendant la campagne
électorale. Même les secrétaires, attachés de
presse, chefs de cabinet et tout, dont le rôle même est de
défendre leur patron qui est un homme politique, vont être soumis
à des sanctions à moins qu'ils ne s'en aillent chez eux et ne
laissent le maire seul pendant la campagne électorale, plus de
personnel, plus rien. Ils ferment boutique. Vous devriez clarifier cela.
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
député de Laval caricature un peu. Le maire continue d'être
maire durant la campagne électorale et il a toujours son attaché
de presse avec lui, la même chose.
M. Lavoie: Mais l'attaché de presse va être
obligé d'écrire des articles et des communiqués tout
à fait objectifs.
M. Tardif: On dit parfois que trop fort ne casse pas; c'est
peut-être un cas où trop fort casse,
précisément.
M. Lavoie: En tout cas, là, écoutez.
M. Tardif: II est préférable de ne pas
préciser.
M. Lavoie: Vraiment, c'est un commentaire que je fais, mais cela
prouve qu'on ne juge pas la qualité des lois à leur
épaisseur. (22 h 15)
Le Président (M. Jolivet): Donc, adopté? Article
61.1.
Le projet de loi no 105 est modifié par l'insertion, après
l'article 61, des suivants: "61.1. L'article 61 de cette loi est modifié
par le remplacement du premier alinéa du paragraphe 3 par le suivant: 3.
La résolution visée au paragraphe 1 doit être soumise
à l'approbation des personnes mentionnées à l'article 244a
du Code municipal, au lieu et à la date fixés par le conseil
à cette fin, dans les quinze jours qui suivent la dernière
publication prescrite par le paragraphe 2; le
secrétaire-trésorier convoque ces personnes au moyen d'un avis
d'au moins cinq jours francs, pour l'heure qu'il fixe et qui ne doit pas
être avant dix-neuf heures ni après vingt heures." C'est le 61.1.
Est-il adopté?
M. Lavoie: C'est un nouvel article?
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. C'est un nouvel
article.
M. Tardif: C'est de concordance avec les articles 44.1 et 44.3 du
Code municipal.
M. Lavoie: L'article 61, je ne pense pas.
M. Tardif: Ce sont des personnes habilitées à voter
lors des approbations de résolutions et de règlements et cela
modifie l'article prévoyant la constitution en ville pour enlever une
référence à l'article 243 du Code municipal.
M. Lavoie: Attendez! A l'article 61, on parle de la Loi sur des
cités et villes. Ce n'est pas le Code municipal. Je ne crois pas.
M. Tardif: C'est la référence, M. le
Président, à l'article 244a par suite de l'amendement qu'on a
fait tantôt.
M. Lavoie: Qu'est-ce qui arrive ici?
M. Tardif: II s'agit d'une municipalité rurale qui
voudrait passer une résolution pour être transformée ou
érigée en cité ou ville régie par la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 61.2. "L'article 41 de
cette loi est modifié: a)...
M. Lavoie: On fait confiance aux légistes.
Le Président (M. Jolivet): ... par le remplacement du
paragraphe a) du premier alinéa par le suivant: a) s'il s'agit d'une
municipalité régie par le Code municipal, celles qui sont
inscrites sur le rôle d'évaluation à l'égard d'un
immeuble compris dans le territoire dont l'annexion est projetée et qui
sont mentionnées à l'article 244a du Code municipal; b) par la
suppression du troisième alinéa."
M. Lavoie: En faisant une confiance aveugle aux fonctionnaires et
aux légistes.
Rémunération du maire et des conseillers
d'une municipalité
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 62?
Amendements. Je vous les lis: Cela se situe à la page 37. "L'article
65.1 de la Loi sur les cités et villes, édicté par
l'article 62 du projet de loi no 105, est modifié par le remplacement
des paragraphes 1er et 2e du troisième alinéa par le suivant:" Et
vous avez, au premier alinéa, dans le cas du maire, $1700. C'est
remplacé par $1500 dans le cas du maire et dans le deuxième, dans
le cas d'un conseiller, $500. Vous avez $500 dans le cas d'un conseiller. Donc,
c'est la concordance avec tout à l'heure. Adopté?
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Nous allons ensuite à la
page 38. "L'article 65.7 de cette loi, édicté par l'article 62 du
projet de loi no 105, est modifié: 1er par l'addition, à la fin
du troisième alinéa, de la phrase suivante: "Cet avis contient la
mention des sommes annuelles que le projet de règlement prévoit
pour le maire et les conseillers, ainsi que les mentions prévues au
premier alinéa; 2e par la suppression du quatrième
alinéa." Donc, on supprime "le projet de règlement fait l'objet
du premier point à l'ordre du jour de la séance où il doit
être adopté". Adopté?
M. Lavoie: Adopté. Quel article?
Le Président (M. Jolivet): Article 65.7. C'est la
concordance avec tout à l'heure.
Dans le cahier, à la page 39, à l'article qui est
numéroté 61.1, il y a une correction à apporter. Ce sera
désormais l'article 65.11. Mais on le modifie "par la suppression, dans
les deuxième et troisième lignes du paragraphe 10 du premier
alinéa, des mots "du deuxième et du troisième
alinéas". Donc, on a "En vertu du deuxième et du troisième
alinéas", qui deviendrait "En vertu de l'article 65". Adopté?
M. Tardif: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Jolivet): On continue. 3°
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du paragraphe
1° du quatrième alinéa, après le mot
"municipalité", des mots... Autrement dit, comme tout à l'heure,
on enlève le point-virgule et on ajoute "ou qui en est autrement
mandataire; ou". Adopté?
M. Lavoie: Je réserve mes commentaires
généraux sur tout l'article 62.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. "4°
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne
du paragraphe 2° du quatrième alinéa, du mot
"entièrement" par le mot "majoritairement".
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: C'est comme tout à l'heure.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): "3° L'article 65.12 de
cette loi, édicté par l'article 62 du projet de loi no 105, est
modifié: 1° par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, du mot "celle-ci" par le mot "celles-ci". Donc,
"d'organismes mandataires de celles-ci".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): 2° par l'addition d'un
point dans la quatrième ligne du cinquième alinéa. Donc,
il manque un point.
M. Tardif: A la fin du dernier alinéa.
Le Président (M. Jolivet): Après le chiffre
"14.1".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): C'est adopté. 4°
L'article 65.15 de cette loi, édicté par l'article 62 du projet
de loi no 105, est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par les suivants: "Cependant, le conseil..." est enlevé et
c'est remplacé par les deux alinéas. Est-ce que j'en fais la
lecture ou si je...
M. Tardif: C'est la concordance.
Le Président (M. Jolivet): Je crois comprendre que c'est
la concordance avec tout à l'heure.
M. Tardif: C'est la troisième fois, M. le
Président; c'est la même chose.
Le Président (M. Jolivet): Donc, je ne les lirai pas. Ce
qui fait que l'article 62, tel qu'amendé, porte maintenant à des
commentaires généraux de la part du député de
Laval, avant son adoption.
M. Lavoie: C'est un article plutôt consistant où il
y a beaucoup de matière. Lors du débat de deuxième
lecture, j'avais mentionné au ministre certains commentaires dans son
objectif de valorisation du rôle municipal sur la
rémunération allouée, à l'occasion de
rémunérations planchers, si vous voulez, aux élus
municipaux suivant les barèmes établis à l'article 65. Je
ne veux pas faire le procès, l'évaluation des maires et des
conseillers municipaux des municipalités régies par la Loi sur
les cités et villes. C'est toujours difficile de fixer les
émoluments et les rémunérations. Je me posais des
questions, à savoir si le ministre avait consenti ou avait
considéré un réajustement de ces traitements. Cela n'a pas
été fait depuis environ trois ans. C'est un quantum qui est
très difficile à évaluer.
Je faisais un parallèle avec des élus, des maires de
différentes municipalités de 40 000, 50 000, 60 000 ou 70 000
habitants, qui administraient des budgets de $30 000 000, $40 000 000 et
jusqu'à $100 000 000 d'administration courante, sans considérer
les dépenses capitales, rôles qu'ils occupent à plusieurs
endroits et qui accaparent pratiquement la totalité de leur temps. Je
faisais des calculs. Cela leur donnait des salaires pouvant varier de $25 000,
$30 000 à $35 000. Je faisais un parallèle avec les ministres
ayant des responsabilités ministérielles et qui n'avaient pas
à administrer leurs ministères, dans plusieurs cas, si on
évalue strictement au point de vue financier, et qui avaient des budgets
inférieurs à ceux de ces municipalités. Le point
d'interrogation demeure.
Il est vrai que, par une autre étape, par un autre processus, ils
peuvent augmenter ces traitements qui sont sujets à une
publicité, etc., et c'est normal qu'ils soumettent ça aux
citoyens. Mais c'est toujours un geste auquel les
députés-ministres n'ont pas à se soumettre, s'ils
désirent augmenter leur traitement. Cela s'est fait ici par le
gouvernement actuel, au tout début de son mandat. Il n'y a pas eu de
publicité, loin de là, ou d'assemblée publique de
convoquée. Cela a même été fait en catimini, en fin
de session, à environ 2 heures du matin. Je ne sais pas s'il y a deux
poids et deux mesures. Je me rappelle; je suis intervenu dans le débat
et il était minuit, je pense. Je ne veux pas faire le procès du
gouvernement actuel, mais je me le rappelle. Vous ne voulez pas ouvrir le
débat, j'espère. Je n'ouvrirai pas de débat politique, de
toute façon, sur cette question.
Je ne sais pas si les représentants de l'Union des
municipalités désirent intervenir. Je ne les invite pas à
le faire, parce que c'est aussi difficile pour eux de le faire. Ce n'est jamais
agréable. C'est le premier point de mon intervention sur la
rémunération plancher de base. Est-ce que le ministre a quelque
chose à répliquer à ça?
M. Tardif: En ce qui concerne le relèvement du plancher,
M. le Président, c'est pour tenir compte du fait que le dernier
relèvement a eu lieu à compter du 1er janvier 1977, qu'il n'y a
pas eu de relèvement depuis, que le relèvement du barème
de base est de 8% par année, ce qui donne un petit peu plus de 24%, ce
qui donne 25,97% et ce, à compter du 1er janvier 1980, du
relèvement du plancher de base. Cependant, je pense que ce qui est la
mesure la plus novatrice sur le plan de la revalorisation du rôle des
élus locaux, c'est la possibilité pour eux de réajuster
leur traitement en fonction des énergies qu'ils consacrent à la
gestion de la chose municipale et ce, sans se soumettre à la
procédure de l'assemblée des électeurs et de la
consultation populaire. (22 h 30)
Là-dessus, M. le Président, je pense que c'est l'effet
combiné de ces deux mesures qu'il faut voir, plus que strictement le
relèvement du plancher, encore que celui-ci produit des résultats
qui amènent un redressement. Je pense aux municipalités de
très faible taille, où, pour le salaire d'un maire d'une petite
municipalité de moins de 1000 habitants, qui était de $400 ou
$500 par année. Un plancher de $1500 est maintenant prévu. Dans
les municipalités de plus forte taille, il y a des possibilités
d'augmentation qui sont, ou bien sans compter les émoluments
supplémentaires découlant d'une fonction supramunicipale, par
exemple, pour faire partie du conseil d'une communauté urbaine ou d'un
exécutif et qui, eux, sont déterminés par décret
d'un montant allant jusqu'à $50 000 ou encore le salaire
combiné du maire et d'un conseiller; c'est-à-dire quatre fois le
salaire d'un conseiller. Ceci, je pense, permet d'atteindre des niveaux qui,
selon le temps que chacun veut bien consacrer à l'exercice de sa charge,
peuvent représenter une rétribution plus juste que ce qui
était le cas auparavant.
M. Lavoie: Personnellement, je pense que le ministre aurait pu
faire un effort additionnel en ce qui concerne les maires des
municipalités. Dans toute ville le moindrement active de 30 000
âmes et plus, on peut considérer que c'est pratiquement un travail
à temps plein.
Je crois qu'on aurait pu relever le plancher de
rémunération des maires. Par contre, est-ce que le ministre
pour en arriver à déterminer le traitement des conseillers
municipaux à un tiers de celui des maires a fait faire des
études ou si ç'a été demandé par l'Union des
municipalités? De quelle manière en êtes-vous
arrivés à un tiers?
M. Tardif: C'était la règle qui existait dans le
Code municipal et dans la Loi sur les cités et villes, cette
règle du tiers.
M. Lavoie: Cela existait dans la loi générale? Je
ne pense pas, j'ai jamais vu ça.
M. Tardif: II y avait deux barèmes qui existaient, un pour
le maire et un pour les conseillers. Le barème pour les conseillers nous
donnait à peu près 30%. Alors, au lieu d'avoir deux
barèmes différents, un pour le maire et un pour les conseillers,
on a le barème pour le maire et, pour le conseiller, c'est le tiers, ce
qui est un peu plus la règle des deux barèmes qui existait et qui
vous donnait, dans les faits, 30% à peu près.
M. Lavoie: Oui, parce que je me rappelle certaines chartes,
peut-être spéciales, chartes de base de certaines
municipalités assez importantes, où ce n'était pas... Je
me demande si la proportion est équitable.
M. Tardif: Dans le cas de Laval, M. le Président, si on
veut parler d'une municipalité avec une charte spéciale à
cet égard, c'est exactement la règle du tiers, le conseiller
ayant $12 500, le maire ayant $37 500 mais, parce qu'il est également
membre du comité exécutif, il a un autre...
M. Lavoie: Oui, mais...
M. Tardif: Je donne ce cas, je peux en donner d'autres...
M. Lavoie: ... ces salaires ont été
déterminés par une loi privée il y a quelques mois.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Moi, je vous parle du temps où Laval a
été créée en 1965. Vous savez, pour un maire, en
général, c'est à temps plein, alors qu'on ne connaît
pas à moins que ce ne soit un rentier ou quelqu'un qui est
retiré beaucoup de conseillers municipaux qui soient à
temps plein. C'est tout à fait partiel pour les conseillers municipaux,
alors que ça commande souvent pour les maires un temps complet. Est-ce
que c'est juste. Cette proportion, point d'interrogation? J'en arriverai
même aux membres de l'exécutif un peu plus tard.
M. Tardif: J'inviterais encore une fois le député
de Laval à prendre en considération l'effet combiné des
deux mesures que nous avons devant nous, c'est-à-dire d'abord un
plancher de base, plus une rémunération additionnelle que peut
voter le conseil. Pour ce qui est de la rémunération de base,
c'est la règle du tiers qui s'applique. Pour ce qui est du
supplément, à ce moment, effectivement, seul le maire pourrait,
je dis bien pourrait bénéficier d'un montant plus
élevé et, cependant, les conseillers pourraient ou pas participer
au tiers de cette augmentation selon le cas, si on voulait tenir compte de la
part différentielle de temps consacré à l'exercice de la
tâche. Donc, la règle du tiers est automatique jusqu'au plancher,
au barème prévu dans la loi, mais, au-delà de cela, elle
n'est pas obligatoire; elle est facultative.
M. Lavoie: Je pense bien que l'article 65.6, qui prévoit
un dépassement de cette rémunération de base, ne
s'applique pas uniquement aux maires. Cela s'applique aux conseillers
municipaux.
M. Tardif: Non, cela peut s'appliquer aux conseillers
municipaux.
M. Lavoie: Je vois mal le maire qui demande pour lui seul une
augmentation sans entraîner une augmentation pour les conseillers
municipaux. Il va avoir de la difficulté à faire adopter son
règlement, j'imagine. Quand même, il faut être
réaliste. Vous savez, la théorie, là!
Le nombre de membres d'un conseil municipal
M. Tardif: On a plusieurs cas, n'en déplaise au
député de Laval, présentement de municipalités
où c'est ce qui se passe effectivement: le maire a un salaire
différent du barème prévu dans la loi, mais pas les
conseillers.
M. Lavoie: Je ne continuerai pas sur le quantum. Je ne voudrais
pas faire le procès des maires ou mettre les maires dans la balance et
les peser en onces ou en grammes. L'indexation, c'est couvert. J'aurais pu
faire l'intervention avant, je vais faire globalement l'étude parce que
même le comité exécutif vient dans un article
subséquent. Votre nouvelle loi, qui détermine le nombre de
membres des conseils municipaux décidé par le gouvernement, va
entraîner énormément de conséquences. Il y a
certaines municipalités qui ont six ou huit conseillers municipaux et il
semble que la population peut être satisfaite; c'est tout relié
ensemble dans la loi. Je connais certaines municipalités où vous
faites passer le nombre de 6 possiblement à 16 ou dans une autre
échelle. Cela va amener des conséquences importantes, soit au
point de vue budgétaire avec les salaires je me rattache à
l'article le personnel de soutien, même des locaux, des salles de
conseil, des agrandissements à l'hôtel de ville, la
création de comités exécutifs accrus. Si un conseil
municipal s'administre avec six ou huit conseillers municipaux actuellement et
que vous lui imposez l'élection d'un nombre accru de conseillers
municipaux, de 14 et 16, cela va amener nécessairement la
création de comités exécutifs, encore là, avec du
personnel accru, du salaire accru, un système accru
d'administration.
Au lieu d'avoir possiblement établi des minimums ou de laisser
aux municipalités le choix de s'administrer, ce sera dicté par
une autorité supérieure avec toutes les conséquences que
cela amène.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que le ministre a des
commentaires sur cela?
M. Tardif: Lorsque je regarde le budget des 1600
municipalités du Québec et surtout celles qui semblent
préoccuper le député de Laval, c'est-à-dire celles
ayant une certaine importance démographique, je dirais que le salaire
des élus locaux est une goutte d'eau dans la masse des dépenses
municipales. Je n'ai aucun remords, aucun scrupule à ce qu'il y ait,
d'une part, un relèvement de traitement et, d'autre part, qu'il y ait
dans les municipalités qui ont atteint la taille de 100 000 de
population un relèvement du nombre de conseillers municipaux. Je ne
pense pas que ce soit cela qui augmente de façon substantielle les
dépenses ou les charges publiques dans la municipalité quand on
sait que la décision de mettre une seule voiture de patrouille de police
sur le territoire implique pour avoir une telle voiture de patrouille
à 2 hommes, 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 11 policiers
une dépense minimale de $300 000 en salaire sans compter le reste. Je
n'ai aucune espèce d'hésitation à dire que l'augmentation
du nombre d'élus, pour tenir compte de l'accroissement de la population,
me paraît un coût minime à payer pour avoir la
représentation la plus large possible aux débats du conseil.
M. Caron: On peut parler d'une ville comme Montréal-Nord,
on peut parler de la ville de LaSalle.
M. Lavoie: Montréal-Nord a combien de conseillers
municipaux?
M. Tardif: Actuellement, c'est un maire et six conseillers,
effectivement, pour une municipalité de 100 000 âmes,
c'est-à-dire exactement la même chose que pour une
municipalité de 1000 habitants.
M. Lavoie: Et là vous décidez, de Québec,
d'ici, que Montréal-Nord, à l'avenir... Je n'en parle pas parce
qu'il y a une affinité parentale avec l'acquisition d'un membre
émérite à cette commission, mais vous décidez que
Montréal-Nord, à l'avenir, au lieu d'avoir 6 conseillers
municipaux en aura 16, à peu près?
M. Tardif: Entre 12 et 16.
M. Lavoie: Oui, mais étant donné qu'ils sont
près de 100 000 habitants, ce sera 16. Cela veut dire que vous triplez
pratiquement le nombre des conseillers municipaux et cela va amener
nécessairement la création d'un comité exécutif
qu'ils n'ont pas actuellement. Ce n'est pas la population de
Montréal-Nord qui a décidé cela, ce ne sont pas les
élus locaux qui ont décidé cela, c'est le ministre des
Affaires municipales qui était en poste en 1980, au mois de juin.
M. Caron: Est-ce que le ministre sait que, dès qu'il y a
un comité exécutif, il y a un désintéressement des
conseillers aussi? C'est fait par quelques-uns, un peu comme au Conseil des
ministres. J'imagine que les députés n'ont pas beaucoup de choses
à dire, comme on l'a vécu nous aussi. C'est vrai, on l'a
vécu nous aussi. Il y a un désintéressement. Même,
parfois, on fait des miniconseils des ministres quand on sait que certains ne
sont pas d'accord. Je me demande si vous ne devriez pas y penser encore. Vous
pouvez augmenter d'un pourcentage, mais pas doubler et quasiment tripler.
Imaginez-vous que parfois ils sont six ou huit et ils ont de la
difficulté à s'entendre, et ils vont être seize. C'est
à peu près comme les commissions scolaires et les commissaires
d'écoles. (22 h 45)
M. Tardif: M. le Président...
M. Caron: C'est ce qui arrive aussi.
M. Tardif: ... à l'heure actuelle, je pense avoir...
M. Caron: On vit l'expérience actuellement.
M. Tardif: ... déjà donné les explications
de cet accroissement du nombre de conseillers municipaux à la table du
conseil. La règle générale au Québec, c'est celle
d'un maire et six conseillers et ceci, en vertu de la loi, va rester
inchangé, jusqu'à 20 000 de population. Donc, de 1000, et
même moins de 1000, de 400, 500 de population, jusqu'à 20 000,
c'est un maire et six conseillers. Au-delà de 20 000, donc de 20 000
à 50 000, ce nombre
peut passer de huit à douze, selon les choix du conseil, donc une
marge de manoeuvre possible. De 50 000 à 100 000, c'est de douze
à seize, je cite cela de mémoire. Il y a donc une progression qui
ne peut pas, évidemment, être une progression ni simplement
mathématique, ni simplement géométrique, puisqu'on en
arriverait, pour une ville comme Montréal, avec 1 080 000 000, à
un nombre effarant.
Donc, entre le chiffre d'à peu près 54 conseillers que la
ville de Montréal a, ce qui représente à peu près
un conseiller par 20 000 de population ou à peu près par 12 000
électeurs, si vous aimez mieux, et celui d'un maire et six conseillers
pour 20 000 de population, 20 000 de population étant
l'équivalent d'à peu près 12 000 électeurs, donc
entre les deux, nous avons tenté d'établir un rapport entre la
taille de la municipalité et la taille du conseil en nous donnant non
pas un chiffre précis mais une fourchette à l'intérieur de
laquelle devait se situer le conseil municipal.
Je pense, M. le Président, que ce barème ou cette
échelle, encore une fois, compte tenu des budgets administrés par
ces villes qui peuvent atteindre les montants mentionnés par le
député de Laval tantôt de $50 000 000 et de $100 000 000,
si on parle d'un nombre de conseillers qui passe de six à dix ou
à douze, on peut parler d'une dépense de $125 000 par
année, ceci m'apparaît, encore une fois, dans un budget total de
$50 000 000, $75 000 000 ou $100 000 000, véritablement marginal dans le
coût de fonctionnement d'une municipalité. Evidemment, la
proposition contenue dans la loi c'est-à-dire de permettre
à des municipalités, au-delà d'un certain seuil, douze
conseillers pour un comité exécutif de trois membres et
au-delà de 20 conseillers pour un comité exécutif de cinq
membres cette règle est facultative. Donc, la municipalité
n'est pas tenue de se donner un exécutif, elle le fait si elle le
veut.
M. Lavoie: Je ne veux pas évaluer cela en cents et
piastres, ce n'est pas cela qui va affecter énormément le budget.
Vous savez, il y a des municipalités qui ont des traditions, il y a des
personnalités, cela fonctionne bien. Je prends une municipalité
qui a peut-être 75 000 âmes, qui a six échevins, qui a un
maire, cela fonctionne bien, la population est satisfaite. C'est une
administration qui est près de la population, qui est humaine, et les
échevins s'occupent de leur monde. Là, vous chambardez tout le
système. Là, vous allez avoir le triple des conseillers
municipaux. C'est l'atmosphère, l'ambiance qui va changer dans la
municipalité.
Là, c'est un comité exécutif. Vous connaissez les
pouvoirs d'un comité exécutif, qui s'éloigne
complètement de la population, qui siège en catimini. La plupart
du temps, le comité exécutif n'a pas de séances publiques.
Vous allez changer complètement l'atmosphère de ces
municipalités et je crois que ce n'est pas à vous de
décider cela. Encore une fois, vous n'avez pas le droit d'uniformiser.
Il y a un grand principe dans notre histoire. Vous connaissez les traditions
des villes. On peut même aller jusqu'au Moyen Age. Ces villes avaient un
statut plus fort que les gouvernements des Etats. Il faut en garder, de cela.
Vous voulez tout uniformiser ici à partir je ne sais d'où
de la base ou de n'importe quoi. Vous faites un chambardement. Vous
allez morceler les quartiers. La théorie, encore une fois, mettez-la
donc de côté, l'idéalisme, le pseudo-idéalisme, la
théorie qui se fait par des technocrates et tout. J'ai bien plus
confiance en ce qui se passe sur le terrain dans une municipalité qui a
une tradition de 100 ans. Personne ne vous a demandé cela, même
pas l'Union des municipalités, rien. Ce sont des diktats qui viennent
d'en haut. Il faut que tout le monde pense pareil au Québec. Les villes
vont avoir des numéros comme les citoyens vont avoir aussi des
numéros. "The big government", vous avez cela dans la tête, dans
tout. Il faut que ce soit gros. Il faut que ce soit
surreprésenté, suradministré. Faites donc confiance
à l'individu et aux municipalités. C'est encore un
commentaire.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Laval, dans cet exposé, nous dit qu'il ne voudrait pas voir une
règle uniforme s'implanter par tout le Québec. Je lui dis que je
suis tout à fait d'accord.
M. Lavoie: Mais c'est ce que vous faites depuis que vous
êtes là.
M. Tardif: Non, M. le Président. Ce que nous faisons,
c'est affirmer un principe. Ce principe est celui d'une certaine relation entre
la taille d'un conseil municipal et la taille d'une municipalité. Il
pourrait discuter la relation que nous avons établie, mais je ne crois
pas qu'il puisse, en toute logique, dire qu'il n'y a aucun rapport entre les
deux. Il pourrait très bien dire que le ratio utilisé est trop
faible ou est trop fort, mais je ne pense pas que l'on puisse mettre en cause
le fait qu'on devrait normalement s'attendre qu'une petite municipalité
de 500 âmes et une autre de 100 000 âmes aient des conseils
municipaux qui soient plus nombreux dans le cas de celle de 100 000 âmes.
A partir du moment où on admet cela, la discussion doit donc porter sur
cette relation qui doit tenter d'exister.
Je dis qu'on a tenté d'en faire une qui laisse une certaine marge
de manoeuvre au conseil municipal, qui n'est pas contraignante au point de
déterminer un chiffre absolu; qu'elle est relative et qu'elle est en
cela très respectueuse, surtout si on considère, M. le
Président, qu'il y avait il faut jumeler cela aux
procédures reliées au découpage par quartiers une
absence totale d'équilibre dans certains quartiers. Dans certains
quartiers de ville, il y avait 3000 électeurs et un représentant
élu, un conseiller, et dans d'autres quartiers, 10 000 électeurs
pour un même conseiller. A ce moment-là, la démocratie en
prend un coup. Le principe "un homme, un vote" est, je pense, drôlement
battu en brèche.
M. Lavoie: Vous déviez de la discussion.
M. Tardif: M. le Président.
M. Lavoie: On vous a dit qu'on était en faveur d'une
proportion de représentativité. J'ai des exemples que les villes
devraient avoir le choix, si c'est une moyenne de 3000 électeurs ou
habitants. Je crois qu'on parlait des lois suivant le Code municipal. Je vous
disais qu'il fallait laisser la discrétion aux municipalités si
vous voulez avoir un quartier de 3000 électeurs représenté
par un conseiller municipal ou, à côté un quartier de 8000
habitants, à cause de la cellule que cela forme, et avoir trois
conseillers municipaux. Il n'y a pas de disproportion pour "un homme, un vote",
dans ces cas-là. On était d'accord sur la base. Ne revenez pas
sur les disproportions.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: En tout cas, je ne vais pas recommencer le
débat, mais je voulais ramener le ministre au sujet de la
discussion.
M. Tardif: Je voudrais simplement souligner, en terminant, M. le
Président, que la relation, nous ne l'avons pas établie de
façon arbitraire, mais en nous appuyant sur la réalité
québécoise. Nous avons pris la situation de la ville de
Montréal, 55 conseillers pour 1 000 000 de citoyens, ce qui donnait un
ratio X. Nous avons pris le seuil de 20 000 âmes, un maire, six
conseillers, ce qui donnait un autre ratio, et nous avons établi une
analyse de régression entre ces deux points pour nous donner une
relation taille de la municipalité et taille du conseil.
M. Lavoie: Je ne reviendrai pas sur le débat de fond que
nous avons fait. Oui, mon collègue, le député de
Verdun.
M. Caron: Cela ne change pas et on ne veut pas... Mais vous
n'êtes pas prêts... On dit six et c'est vrai que ce n'est pas
assez. Mais, de six à quatorze ou seize, M. le ministre, ne trouvez-vous
pas que c'est un peu exagéré?
M. Tardif: La ville de Verdun, avec 68 000 de population au
recensement fédéral de 1976, a déjà
présentement huit conseillers, de sorte qu'elle est à peu
près déjà dans les normes et, pour elle, cela n'implique
à peu près aucun changement.
M. Caron: Je ne parle pas de Verdun. Je parle de l'ensemble du
Québec. Je ne suis pas ici pour Verdun. Je suis ici pour l'ensemble du
Québec. Quand je siège ici, je pense à tout le monde.
J'essaie d'être le plus juste possible envers tout le monde. Je pense que
je vous l'ai prouvé dans le passé. On parle de LaSalle, qui est
à côté de chez nous. C'est vrai que six conseillers, ce
n'est pas assez. Mais vous allez en avoir seize, M. le ministre. Cela n'a pas
d'allure d'augmenter de six à seize.
M. Tardif: LaSalle, 76 000 de population au recensement de 1976
toujours, M. le Président, pourrait nous amener...
Une Voix: ...
M. Tardif: Pardon?
M. Lavoie: Entre douze et quatorze.
M. Tardif: Enfin.
M. Lavoie: Entre douze et seize.
M. Tardif: Entre douze et seize conseillers, effectivement, M. le
Président.
M. Lavoie: Montréal-Nord. M. Tardif:
Montréal-Nord. M. Lavoie: De six...
M. Tardif: Elle dépasse 100 000 habitants maintenant, je
pense. Au recensement de 1976, c'était 97 250, mais je pense qu'elle
dépasse le seuil des 100 000 habitants.
M. Lavoie: Cela veut dire que cette municipalité, de six,
va passer à moins seize.
M. Tardif: Ce pourrait être à peu près...
C'est cela.
M. Lavoie: ... avec un comité exécutif, un
agrandissement de l'hôtel de ville, etc. J'aurais une dernière
question sur...
M. Tardif: La ville de Jonquière, par ailleurs, M. le
Président, dont le vice-président de l'Union des
municipalités est ici avec... Au recensement de 1976, il y avait 60 691
habitants et quatorze conseillers, la ville de Charlesbourg en a dix avec 63
000 habitants, la ville de Saint-Laurent en a dix, Beauport en a douze,
Saint-Hyacinthe en a dix, n'est-ce pas, M. le conseiller municipal de
Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Oui, ça fait suite à la charte des
fusions de trois autres municipalités avec Saint-Hyacinthe.
C'était dans...
M. Tardif: ... l'entente de fusion, comme telle.
M. Cordeau: Les autres municipalités qui ont
été fusionnées ont demandé deux
représentants.
M. Lavoie: J'aurais une question à poser. Mais le
député...
Le Président (M. Jolivet): Allez, M. le
député de Laval.
M. Lavoie: ... de Saint-François a une question, je
pense.
Le Président (M. Jolivet): Ah bon!
M. Tardif: Sherbrooke, huit. Pardon, dix. Je m'excuse, M. le
maire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval, une question?
M. Lavoie: Voulez-vous me donner des éclaircissements sur
le plancher maximal de 50 000, avec les conséquences sur la
participation des élus municipaux à des organismes supra, intra
ou intermunicipaux, avec le pouvoir discrétionnaire du ministre qu'il se
réserve à l'article 65.12 pour déterminer par
décret ou arrêté en conseil des classes de
municipalités où les élus doivent participer?
M. Tardif: Nous avions dans le projet de loi, tel que
déposé, prévu des plafonds dans le cas des membres de
conseils municipaux et d'organismes supramunicipaux, tels les
communautés urbaines de Montréal, de Québec ainsi que la
Communauté régionale de l'Outaouais, qui étaient
déjà dans la loi, dans le projet de loi déposé.
Le monde municipal nous a demandé à la place pour ces
fonctions supramunicipales au sein d'une communauté urbaine, membre du
conseil de la communauté urbaine, membre de l'exécutif de la
communauté urbaine, président d'une communauté, de
continuer la pratique actuelle qui est de prévoir cela par décret
gouvernemental, plutôt que dans la loi.
C'est ce que nous avons fait, M. le Président, en retirant du
projet de loi tel que déposé ces dispositions relatives aux
émoluments additionnels versés pour faire partie d'une
communauté urbaine et, à la place, nous avons maintenu dans la
loi le plafond uniquement pour les fonctions locales, en qualité de
maire ei/ou de membre de l'exécutif, donc les fonctions à
l'intérieur de la municipalité même et non pas d'un
organisme supramunicipal, et nous avons établi dans ce cas le plafond au
plus élevé des deux montants. C'est le premier paragraphe de
l'article 65.11 qui prévoit ça. Dans le cas du maire ou d'un
conseiller qui a le droit à une rémunération
additionnelle, il y a eu, en vertu de l'article 65.10, le plus
élevé entre $50 000 ou la somme des rémunérations
du maire et d'un conseiller, selon les articles 65, 65.1 et 65.4.
C'est donc dire, M. le Président, qu'il y a le plancher
prévu dans la loi, que les conseils municipaux peuvent se voter des
traitements plus élevés que le plancher prévu dans la loi
et ce sans procédure référendaire et que,
cependant, ces montants supplémentaires qu'ils peuvent se voter sont
plafonnés au plus élevé des deux montants suivants: $50
000 ou le salaire combiné du maire et d'un conseiller, selon le
barème établi ici. Ce qui pourrait théoriquement produire,
dans le cas d'un maire ayant droit au maximum disons de $50 000, en raison de
la taille de sa municipalité, un traitement de $66 433, puisque, comme
maire, il aurait droit, en fonction de la taille de sa municipalité,
à 50 000. Il pourrait donc, de lui-même ou par le conseil, se
voter le montant au barème, plus le salaire d'un conseiller, ce qui
donnerait $66 433. (23 heures)
Ceci, compte tenu des règles existantes et des droits acquis qui
sont maintenus dans la loi, fait que, contrairement aux élus que nous
sommes, la partie non imposable n'est pas plafonnée à $7500
elle le sera à l'avenir mais, pour eux, il y a des droits
acquis, c'est la règle du tiers, non imposable. Or, à $66 000, le
tiers non imposable est $22 000. Ce qui équivaut à un salaire
d'environ $80 000 par année.
M. Lavoie: Sur la même question, et je pose la question
pour accélérer, parce qu'à la fin il y a un article qui
prévoit les droits acquis, dont le ministre vient de faire mention,
pouvez-vous me donner des explications? Disons qu'un maire a comme salaire
plancher $30 000, si vous voulez. Prenons comme hypothèse qu'il a des
droits acquis de $36 000, par sa charte ou quoi que ce soit. Cela peut arriver,
ça?
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: II peut avoir un salaire plus élevé que
les barèmes établis par la loi.
M. Tardif: C'est ça.
M. Lavoie: Disons que, entre les deux, il a droit à un
salaire supplémentaire, parce qu'il fait partie d'un organisme
supramunicipal ou intramunicipal, qui lui donne $32 000, par exemple,
l'indexation peut s'appliquer au salaire plancher de base de $30 000, elle peut
s'appliquer à $32 000, mais je pense qu'elle ne s'applique pas aux
droits acquis.
M. Tardif: Non, c'est ça, au supplément.
Effectivement, c'est qu'il y avait des maires qui avaient réussi
à faire passer une résolution, un règlement les mettant
au-dessus du barème. Donc, ce montant qui a été
voté est acquis. Le pourcentage d'augmentation de 24%, qui devient en
fait $25,97%, est applicable au barème. D'accord?
M. Caron: La loi permettait de demander aux électeurs
s'ils acceptaient ce que les membres du conseil demandaient. Il y a des
municipalités qui l'ont passé. D'autres ont eu de la
difficulté, mais, par contre, il n'y a pas...
M. Tardif: Oui, mais cette procédure
référendaire est enlevée parce qu'elle donnait lieu
à de la démagogie. Les maires avaient l'impression d'être
évalués, jaugés sur la place publique. Je pense que ce
n'est pas une façon de procéder. Nous l'enlevons.
M. Caron: Ce n'est jamais populaire.
M. Tardif: Nous l'enlevons. A la place, nous introduisons dans la
loi cette formule d'adoption par le conseil et cette formule d'indexation.
C'est exactement le même article que nous avons dans la Loi de la
Législature et qui nous régit. Cela implique une indexation
annuelle, selon l'indice
moyen des salaires industriels, plafonné à 6%, je pense.
C'est exactement le même article que nous reproduisons ici.
M. Lavoie: Une dernière question sur ce point assez
technique. Disons que le barème de base est de $30 000 et, avec des
suppléments, étant donné qu'il fait partie d'autres
organismes, amènerait ou élèverait son salaire de base
à $38 000. Je donne un exemple: par contre, ses droits acquis sont de
$36 000, dont un tiers non imposable, est-ce qu'il conserve ses droits acquis?
Comment cela va-t-il fonctionner?
M. Tardif: Le tiers non imposable s'applique à l'ensemble
de la rémunération, aussi bien locale que supramunicipale. C'est
ça.
M. Lavoie: Si jamais il dépasse cela, ses droits acquis,
sur la notion du non imposable, sont limités.
M. Tardif: C'est ça. Tant qu'il reste en fonction, c'est
la règle du tiers pour l'ensemble de la rémunération.
M. Lavoie: Un dernier commentaire. Article 65.10, deuxième
alinéa. J'ai fait un calcul, pour un membre, un conseiller qui est
président du comité exécutif de la municipalité, il
y a peut-être seulement un cas. C'est peut-être
Montréal.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Cela voudrait dire, d'après un calcul sommaire
que j'ai fait, que ce membre du conseil municipal, qui est président du
comité exécutif, a exactement le même salaire que le maire.
Un conseiller qui est président du comité exécutif de la
municipalité reçoit comme rémunération et
allocation annuelle additionnelle à ce dernier titre, outre celle
visée au premier alinéa, une somme égale à la somme
annuelle payable à un conseiller de la municipalité, en vertu des
articles 65 et 65.8. Il a un tiers comme conseiller, un tiers comme membre de
l'exécutif et un autre tiers comme président du
comité.
M. Tardif: C'est cela, trois tiers.
M. Lavoie: Trois tiers, cela équivaut à 100% du
traitement du maire.
M. Tardif: Sauf que le maire, dans le cas de cette
municipalité, est aussi membre de l'exécutif et a donc droit au
salaire de maire, plus un salaire de conseiller, ce qui l'amène à
$66 433, quatre tiers.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'article 62 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Jolivet): Nous en sommes rendus à
l'article 63, à la page 42.
M. Tardif: C'est un article qui baisse de 15 à 12 le
nombre de conseillers requis pour avoir un comité exécutif de
trois membres. C'est un amendement qui avait été demandé,
à la suite de l'impression de la loi 44, première version, et qui
n'avait pas été corrigé dans la loi 44, deuxième
version. Effectivement, il nous semble qu'à partir de douze membres, il
pourrait y avoir un exécutif de trois membres, plutôt que de
quinze, pour ceux qui le veulent.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 64, M.
le ministre.
M. Caron: Encore sur l'article 63, trois membres sur douze. C'est
encore trois personnes qui vont mener la ville. Il y a un danger. Cela ne veut
pas dire que cela va se faire, parce qu'il ne faut pas placer tout le monde sur
un pied d'égalité. Il va y avoir un
désintéressement. Vous en avez au scolaire. C'est un petit peu
basé sur ce principe. Je vous jure que cela ne donne pas le meilleur
résultat.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
rappeler ici le type de comité exécutif dont on parle dans la loi
44. D'abord, il s'agit d'un pouvoir habilitant, c'est-à-dire que le
conseil peut, par règlement, adopter à la majorité des
deux tiers; donc constituer un comité exécutif de trois ou cinq
membres, selon les cas, s'il s'agit d'un conseil formé de 12 à 20
conseillers et de plus de 20. Le maire est d'office le président de ce
comité. Ce comité prépare et soumet au conseil des projets
de règlements, le budget annuel, toute demande pour l'affectation... Il
fait part et soumet au conseil, il n'a pas du tout les pouvoirs
exécutifs, en un sens, qu'ont les comités exécutifs des
villes de Montréal et de Québec à cet égard. C'est
un organisme qui prépare le travail pour le conseil. Ce n'est pas du
tout le type de comité exécutif. C'est l'article 68a de la loi
44. C'est l'article 68i qui résume ce que je viens de dire,
c'est-à-dire que le comité exécutif... Celui dont il est
question ici doit rendre compte de ses travaux au conseil et aucun rapport ou
décision n'a d'effet s'il n'est adopté ou ratifié par le
conseil. Ce n'est donc pas le type de comité exécutif ayant de
réels pouvoirs exécutifs. En fait, je pense que nous devrions
plutôt l'appeler une espèce de comité administratif,
puisqu'il n'a pas de pouvoir exécutif. Il prépare le travail pour
le conseil. Ses décisions sont sans effet.
M. Caron: Elles sont adoptées par le conseil.
M. Tardif: C'est ça. Ce n'est pas du tout le type
d'exécutifs qui sont prévus dans les chartes spéciales de
Montréal et de Québec. Là, il faut bien se rendre compte
qu'on ne parle pas de ces deux villes qui ont des exécutifs très
spéciaux.
M. Caron: II y a plus de deux villes au Québec. Vous avez
Sainte-Foy, vous avez Hull...
M. Tardif: II y a six ou sept municipalités qui se sont vu
octroyer, par charte spéciale, des comités exécutifs. Je
pense que, par l'ancien gouvernement, il y en avait eu quatre. J'en ai
donné deux par bills privés depuis le temps, je pense.
Le Président (M. Jolivet): L'article 64?
M. Lavoie: 64.
Le Président (M. Jolivet): Abrogation.
M. Lavoie: C'est de la concordance.
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): C'est ça. 65?
M. Tardif: 65, c'est un article de concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): C'est ça, oui,
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): 65.1, je vous lis les
amendements.
Le projet de loi no 105 est modifié par l'insertion, après
l'article 65 et suivants: 65.1 : "Cette loi est modifiée...
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse... Le
Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: ... je ne sais pas s'il est nécessaire que nous
lisions cet article ici. C'est éminemment technique, étant
donné qu'il s'agit d'une réplique, à toutes fins utiles,
de l'article que nous avons adopté antérieurement pour le Code
municipal.
M. Lavoie: Oui, je me le rappelle.
Le Président (M. Jolivet): Si vous m'en faites dispense,
je l'accepterais volontiers.
M. Lavoie: Dispense accordée.
Le Président (M. Jolivet): L'article lui-même est
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 65.2,
c'est: "L'article 160b de cette loi, édicté par l'article 66 du
chapitre 36 de la loi de 1979, est abrogé". Est-ce que cet amendement
est adopté?
M. Tardif: Adopté. C'est un article de concordance,
à la suite des amendements qu'on a apportés.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 66, M.
le ministre. Cela va?
M. Lavoie: Cela va, ça.
Le Président (M. Jolivet): Cela va?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Oui, on a eu la même chose...
M. Tardif: Les officiers d'élection. On a vu la même
chose pour le Code municipal tantôt, c'est ça.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 66 est
adopté. L'article 67 est amendé.
L'article 322 de la Loi sur les cités et villes, modifié
par l'article 67 du projet de loi no 105, est modifié: 1° par le
remplacement, dans la quatrième ligne du quatrième alinéa
(le troisième parmi ceux ajoutés à l'article 67) des mots
"dans les", par les mots "aux". Donc, les mots "décrites dans les
alinéas", ça devient "aux alinéas suivants". C'est
adopté, il n'y a pas de problèmes quant à ça.
M. Lavoie: D'accord, ça va.
Le Président (M. Jolivet): Par le remplacement, dans la
quatrième ligne du septième alinéa, du mot
"troisième" par le mot "quatrième". Donc, "le règlement du
conseil municipal mentionné au troisième alinéa" devient
"au quatrième alinéa".
M. Tardif: C'est ça, M. le Président.
M. Lavoie: Bon!
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est adopté?
M. Lavoie: Un instant! C'est là que vous avez
trouvé la création d'un registre de questions.
M. Tardif: De feuilletons.
M. Lavoie: Oui, questions écrites et...
M. Tardif: Réponses écrites ou orales.
M. Lavoie: Dans une municipalité dont le conseil se
compose...
M. Tardif: Je suis convaincu que l'Opposition ne pourra pas
s'opposer à ce qu'il y ait une période de questions au
conseil.
M. Lavoie: On n'a pas d'objection. D'ailleurs, les questions sont
très valables, mais si vous voulez faire un parallèle avec
l'expérience parlementaire...
M. Tardif: Les réponses...
M. Lavoie: Nous avons des plaintes sur les réponses; ce
n'est pas sur les questions.
M. Caron: Les questions trop longues et les réponses trop
longues.
M. Tardif: Alors, étant donné que c'est un article
qui ne traite que des questions et non pas des réponses, adopté,
M. le Président? (23 h 15)
M. Lavoie: Un instant! "Dans une municipalité dont le
conseil se compose... ce dernier peut toutefois, par règlement,
décréter que la période de questions orales par les
personnes présentes est remplacée par la procédure
décrite aux alinéas suivants. "Une question doit être
transmise par écrit au greffier de la municipalité. Ce dernier
inscrit cette question, dès sa réception, dans un registre qui
fait partie des archives et qui peut être consulté, en outre,
pendant les séances du conseil. "Le maire ou le président du
comité exécutif répond à la question lors d'une
séance du conseil, soit oralement, soit en déposant devant le
conseil une réponse écrite qui est consignée au registre.
"Le règlement du conseil mentionné au troisième
alinéa peut limiter le nombre de questions qu'une même personne
peut transmettre au greffier. "Le présent article s'applique à
toutes les municipalités de cité ou de ville, quelle que soit la
loi qui les régit, même à celles qui ne sont pas
visées par l'article 1".
Si vous exigez du contribuable ou de la personne concernée
qu'elle rédige sa question, est-ce qu'on ne doit pas demander aux
élus municipaux de répondre également par
écrit?
M. Tardif: Ils ont le choix de répondre oralement ou par
écrit.
M. Lavoie: J'en connais, sans les nommer, dont les
réponses vont être orales, probablement, et très
brèves, et il n'y a pas de question supplémentaire quand c'est
écrit.
M. Cordeau: Pas de question additionnelle.
M. Caron: Si vous limitez le nombre des questions, ils vont les
passer à d'autres. Je ne vois pas pourquoi vous mettez dans les
règlements de limiter les questions.
Une Voix: ...
M. Caron: Les gens de l'opposition au conseil de ville
s'arrangent entre eux et se passent des questions...
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article
amendé est adopté?
M. Lavoie: II va falloir vivre cette expérience nouvelle
du registre de questions.
M. Tardif: Evidemment, M. le Président, le conseil est
maître de la procédure et pourrait se donner des règles de
fonctionnement adéquates.
Le Président (M. Jolivet): L'article 68, M. le ministre,
est de la concordance?
M. Tardif: C'est ça, M. le Président.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quels
avis il s'agit? Est-ce que ce sont les avis de... Tous les avis publics.
M. Tardif: Tous les avis publics des municipalités, c'est
ça.
M. Lavoie: Cela veut dire que, dans les municipalités
où il y a 12, 15 ou 20 quartiers, il va y avoir 12, 15 ou 20 affichages
dans les différents quartiers. Tous les avis publics.
M. Caron: S'il faut prendre un autre greffier adjoint,
j'espère qu'il va y avoir des subventions en conséquence.
Le Président (M. Jolivet): Vous vous occupez de l'ensemble
de la population du Québec, M. le député.
M. Caron: On n'est pas gâté. Depuis qu'on est dans
l'Opposition, on est moins gâté.
M. Lavoie: M. le ministre...
M. Caron: II faudra des subventions pour l'ameublement, ça
va prendre de l'ameublement additionnel. On va avoir besoin d'un avocat
à part ça.
M. Lavoie: M. le ministre...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: L'article 68 veut dire que tout avis municipal
et il y en a beaucoup, il y a énormément d'avis municipaux sur
quelque sujet que ce soit maintenant, au lieu d'être tel que c'est
reconnu par l'usage, tel que c'est conçu et connu par les citoyens,
où les avis sont apposés, tout avis dis-je, est fait à
l'hôtel de ville et dans les journaux locaux... Je pense que c'est dans
la plupart de toutes les lois que nous avons, on doit avoir un avis dans les
journaux. Là, il va falloir qu'il y ait des affichages dans des villes
qui ont quinze ou vingt quartiers municipaux; à Montréal, c'est
54 quartiers. Il va y avoir 54 affichages.
M. Tardif: A Montréal, il y en a 54, mais nous avons
adopté un article qui permet la diffusion dans un journal desservant la
municipalité.
M. Lavoie: Prenons Québec, Laval ou d'autres, Sherbrooke,
qui vont avoir 20 ou 25 quartiers
municipaux. Il va falloir que les municipalités trouvent...
M. Tardif: Pas 20 à 25, quand même.
M. Lavoie: Oui, à Laval c'est 20 ou 21 dans le moment et
ça va augmenter à 24 probablement, par la loi; à
Québec, ça va être une vingtaine de quartiers municipaux et
à Sherbrooke ça va être une quinzaine de quartiers
municipaux. Il va falloir des affichages et on sait comment c'est tenu.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai aucune espèce
d'objection à ce que l'article que nous avons voté
précédemment... Alors, on l'enlève tout simplement pour en
rester à la règle de publication dans les journaux.
M. Lavoie: Je pense que c'est normal et suffisant. C'est
éliminé.
M. Tardif: Une seconde.
Le Président (M. Jolivet): Un instant.
M. Tardif: On va voir s'il y a des problèmes de
concordance.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 68 serait
abrogé, si j'ai bien compris.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
M. Lavoie: On est d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): L'article 68.1. "Le projet de
loi no 105 est modifié par l'insertion, après l'article 68, des
suivants: "68.1. L'article 371 de cette loi est remplacé par le suivant:
"371. Dans les quarante-cinq jours suivant l'adoption du règlement et
après avis public de cinq jours francs donné aux personnes
habiles à voter sur ce règlement, le greffier doit tenir à
la disposition de celles-ci, un registre destiné à recevoir, par
ordre de présentation, la signature, l'adresse et la qualification de
celles d'entre elles qui demandent que le règlement fasse l'objet d'un
scrutin."
M. Tardif: Tout ce qu'on fait dans cet article, M. le
Président, c'est d'allonger de 30 à 45 jours le délai pour
le début de la procédure d'enregistrement lorsque celle-ci est
nécessaire. C'est pour donner plus de temps au greffier de la
municipalité. De 30 à 45 jours.
M. Lavoie: Pour ceux qui désirent demander un
référendum. C'est cela? Un scrutin ou un
référendum.
M. Tardif: C'est cela, donc pour la confection de...
M. Lavoie: Un règlement d'emprunt, de zonage, ces
affaires-là?
M. Tardif: Tout ce qui est soumis à la procédure
d'approbation.
M. Caron: Tout règlement qui a une opposition.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Un instant. Cela va.
Le Président (M. Jolivet): "68.2. L'article 392 de cette
loi est remplacé par le suivant: "392. Le rôle d'évaluation
en vigueur à la date mentionnée au troisième alinéa
de l'article 148.3, y compris les modifications qui ont été
apportées et toute copie ou extrait de ce rôle certifié
conforme par le greffier, tient lieu de liste électorale
révisée, en ce qui a trait aux propriétaires
d'immeubles."
M. Lavoie: 68.2, ça va. Juste un petit commentaire sur
l'article précédent qu'on vient d'adopter. Quelle est la raison
d'étendre le délai de 30 à 45 jours pour demander un
référendum? Vous savez, l'administration est déjà
assez lente, en général. Quand une municipalité
décide de faire des travaux importants, d'égouts, d'aqueduc, pour
le bien commun, au lieu de 30 jours, vous étendez le délai
à 45 jours; c'est 15 jours de plus.
M. Tardif: Ce qui est prolongé n'est pas le délai
pour l'inscription au registre, c'est le délai nécessaire
à la municipalité pour confectionner l'annexe à la liste
électorale pour fins de consultation, pour réviser. C'est cela
qui est prolongé et c'est pour donner plus de temps à la
municipalité pour réviser la liste électorale.
M. Caron: Cela veut dire que vous la révisez une fois par
année?
M. Lavoie: "Dans les quarante-cinq jours suivant l'adoption du
règlement et après avis public de cinq jours francs donné
aux personnes habiles à voter sur ce règlement, le greffier doit
tenir à la disposition de celles-ci un registre destiné à
recevoir..." Je ne sais pas. Ce que je comprenais, vous m'avez dit qu'avant
c'était 30 jours et là, c'est 45 jours, pour...
M. Tardif: Pour la révision des listes.
M. Lavoie: Bien non. "Le greffier doit tenir à la
disposition de celles-ci un registre destiné à recevoir, par
ordre de présentation, la signature, l'adresse et la qualification de
celles d'entre elles qui demandent..." qui demandent le
référendum, qui demandent le scrutin, à moins que...
M. Tardif: La période d'enregistrement au registre est
quand même de deux jours, ce n'est donc pas du tout la période
d'inscription au registre qui est allongée, c'est celle
nécessaire à la révision des listes.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 69, il y a un petit
amendement qui corrige, à la fin du paragraphe, les mots "ces articles",
par "ce paragraphe". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Lavoie: C'est quoi? Un instant.
Le Président (M. Jolivet): Cela devient, "aux mêmes
conditions que celles applicables aux employés mentionnés
à ce paragraphe."
M. Tardif: C'est le pendant de ce que nous avons adopté,
M. le Président, pour le Code municipal, c'est-à-dire pouvoir
faire bénéficier les élus des régimes d'assurances
collectives pour les fonctionnaires.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 69
amendé est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 70. Amendement. 1°
"L'article 474.1 de la Loi sur les cités et villes, édicté
par l'article 70 du projet de loi no 105, est modifié: 1° par le
remplacement du premier alinéa par le suivant... "
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Tardif: ... je m'excuse, M. le Président.
M. Caron: II faut prendre le temps de le regarder comme il faut,
on a toute...
Suspension de la séance à 23 h 29
Reprise de la séance à 23 h 40
Séance spéciale d'information
Le Président (M. Jolivet): Donc, nous revenons à
l'article 70. 1° L'article 474.1 de la Loi sur les cités et villes,
édicté par l'article 70 du projet de loi no 105, est
modifié: 1° Par le remplacement du premier alinéa par le
suivant: "474.1. Avant l'adoption du budget ou du programme triennal
d'immobilisations de la municipalité, au moins quinze jours après
son dépôt devant le conseil, celui-ci tient une séance
spéciale consacrée exclusivement aux explications, questions et
commentaires relatifs au budget ou au programme triennal d'immobilisations, et
à la situation financière de la municipalité."
C'est le premier amendement dont on va demander l'adoption.
M. Lavoie: Le mécanisme, c'est que le budget est
préparé, ou le programme triennal d'immobilisations est
déposé devant le conseil...
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: ... quinze jours, lors d'une assemblée,
j'imagine...
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Dans les quinze jours qui suivent son
dépôt au conseil, le conseil tient une assemblée
spéciale consacrée effectivement à l'étude du
budget.
M. Tardif: C'est cela. Subséquemment, il y a
l'adoption.
M. Lavoie: Après cela, on va arriver... On peut bien
l'adopter, mais il y a d'autres... On peut terminer après cela. Au moins
dix jours avant la séance visée au premier alinéa, le
sommaire explicatif du budget et du programme triennal d'immobilisations est
distribué gratuitement à chaque adresse civique dans la
municipalité, et là, on ajoute...
M. Tardif: "En plus ou au lieu de cette distribution, le conseil
peut décréter que le sommaire est publié dans un journal
diffusé dans la municipalité." Cela visait à
répondre aux demandes du monde municipal qui disait...
M. Lavoie: Distribuer à toutes les portes... On peut
remplacer par un avis dans le journal.
M. Tardif: C'est cela. M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Nous allons au deuxième alinéa. Par l'addition, à
la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante: "En plus et au
lieu de cette distribution, le conseil peut décréter que le
sommaire est publié dans un journal diffusé dans la
municipalité. ' Est-ce que c'est adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Nous allons à l'article
474.2. Les deux corrections qui sont apportées deviennent de la
concordance. Le mot "adopté" devient "déposé" et le mot
"adopté" devient "déposé", au premier paragraphe.
A l'article 474.3, c'est la même corcordance avec le début.
C'est après le mot "municipalité" dans le premier alinéa.
On ajoute les mots "et le rapport du vérificateur." (23 h 45)
Une Voix: C'est cela.
M. Lavoie: Par le remplacement, à la troisième
ligne du paragraphe 1°, du mot "adopté" par le mot
"déposé".
Le Président (M. Jolivet): Ensuite, on y va par le...
M. Lavoie: Un instant!
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Ensuite, au deuxième
alinéa, aux deuxième et troisième lignes, on enlève
les mots suivants du 474.3: "comme si leur dépôt était
l'adoption du budget" et on ajoute les mots "et du rapport du
vérificateur, sauf que la séance visée à l'article
474.1 peut être une séance ordinaire où tous les sujets
peuvent être discutés."
M. Tardif: C'est le pendant de ce que nous avons fait
tantôt par le Code municipal.
Le Président (M. Jolivet): C'est le pendant de tout
à l'heure, c'est cela. Est-ce que c'est adopté?
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): II y a un nouvel alinéa
après l'article 474.4, qui se lit comme suit: "Dans une
municipalité où le comité exécutif doit
préparer et adopter le budget ou le programme triennal d'immobilisations
avant le conseil, la transmission au greffier du budget ou programme triennal
adopté par le comité exécutif tient lieu du
dépôt devant le conseil prévu par l'article 474.1. Le
greffier transmet à chaque membre du conseil une copie de ce budget au
programme triennal, dans les cinq jours de sa transmission."
Est-ce que c'est adopté?
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 70 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 71.
Est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. A l'article 72,
il y a un amendement. Dans la deuxième ligne du paragraphe 20, le mot
"comté" prend un "s". "Un bureau de délégués de
comtés..." C'est corrigé.
Par le remplacement, à la deuxième ligne du paragraphe 30,
des mots "un bureau de délégués de comté" par les
mots "à un bureau de délégués de
comtés."
M. Lavoie: Adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): II faudrait que je le trouve.
La deuxième ligne, d'accord, "un bureau de délégués
de comté" par les mots "à un bureau de
délégués de comtés". L'article 72 amendé est
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 73.
M. Lavoie: Y a-t-il un amendement?
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Jolivet): Est-il adopté?
M. Lavoie: Je pense que cela couvre Laval.
M. Tardif: On ne peut rien vous cacher. On ne peut rien cacher au
député de Laval. Cela permet au gouvernement de définir
comme organisme su-pramunicipal une municipalité régionale de
comté dont une seule municipalité fait partie.
M. Lavoie: C'est un cas unique. M. Tardif: C'est un cas
unique. Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Un instant! Seulement une petite information. Est-ce
que cela permet aux membres du conseil municipal de Laval d'avoir une
rémunération accrue du fait qu'ils sont membres d'une
municipalité de comté?
M. Tardif: Dans l'hypothèse où, effectivement, il y
aurait une rémunération de prévue pour les membres de
cette municipalité régionale de comté formée d'une
seule municipalité, cela permettrait d'inclure la
rémunération pour les fins de régime de retraite et autres
rémunérations prévues dans la loi, d'inclure ce
supplément qui pourrait provenir de...
M. Lavoie: C'est à la discrétion du gouvernement et
du ministre qui peut, par décret...
M. Tardif: C'est-à-dire qu'il y a un décret qui
prévoit des émoluments pour siéger à la
municipalité régionale de comté, qu'elle soit
formée d'une ou de plusieurs municipalités.
M. Lavoie: Le décret, c'est le pouvoir
discrétionnaire du ministre.
M. Tardif: Si vous voulez, M. le Président.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez un message à transmettre
au maire Paiement, en l'occurrence?
Le Président (M. Jolivet): C'est adopté. M.
Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 74. L'article 74
est-il adopté?
M. Lavoie: Un instant! C'est du droit nouveau pour surveiller
davantage les dépenses de fonds publics, l'appropriation des fonds
publics...
M. Tardif: C'est-à-dire que l'obligation actuellement
faite aux municipalités autres que Montréal et Québec
d'adopter un règlement pour ordonner les travaux de construction,
d'amélioration et pourvoir à l'appropriation des sommes
nécessaires des travaux ne s'applique pas dans les cas de travaux, de
réparations ou d'entretien, ni dans les cas de force majeure qui
dispensent une municipalité de procéder par des soumissions
publiques.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Au niveau de l'entretien et des réparations, la
règle générale qui est prévue au paragraphe 1, qui
prévoyait l'adoption d'un règlement, est éliminée
pour les travaux de réparations et d'entretien. Il n'est plus
nécessaire de procéder par voie de règlement
préalable à ces travaux, comme le prévoyait la Loi sur les
travaux municipaux.
M. Cordeau: Quel que soit le montant de ces travaux de
réparations?
M. Tardif: L'article 2 vient compléter cet article en
disant: "Malgré l'article 1 ou toute loi générale ou
spéciale, une corporation municipale peut ordonner des travaux de
construction ou d'amélioration par résolution lorsqu'elle
pourvoit, dans cette résolution, à l'appropriation des deniers
nécessaires pour en payer le coût à même ses fonds
généraux non autrement appropriés."
M. Lavoie: A titre de curiosité...
M. Tardif: Ce sont des simplifications de la procédure qui
exigeait, dans les cas de travaux d'entretien et de réparation,
l'adoption préalable d'un règlement. Nous simplifions puisqu'il
sera possible de faire cela uniquement par résolution plutôt que
par règlement du conseil. Par l'article 75, nous permettons
également de procéder même à des travaux de
construction et d'amélioration par simple résolution, pourvu que
l'appropriation des deniers nécessaires ait été faite
déjà. On vient simplifier un procédé.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 75?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 76?
M. Tardif: C'est l'article, M. le Président, par lequel
nous avons enlevé, dans le cas des fonc- tionnaires municipaux, la
déclaration d'inhabilité à occuper une charge publique,
étant donné que, dans leur cas, cette sanction est beaucoup plus
lourde de conséquences que pour l'élu municipal. Comme nous
l'avions fait tantôt dans le cas de fausse déclaration ou de
déclaration incomplète, c'est une sanction pénale qui est
prévue, plutôt que la possibilité d'être
déclaré inhabile à occuper une charge publique pendant X
temps. Nous réservons ce genre de mesure pour les élus, la
sanction dans leur cas étant politique, alors que, dans le cas des
fonctionnaires, cela devient une sanction pénale et nous
répondons en cela à la demande des fonctionnaires municipaux qui
trouvaient exagéré de perdre leur emploi pour une telle
action.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet):- Adopté. L'article 76.1.
76.1. "L'article 133 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (1979,
C. 51) est modifié par la suppression du deuxième alinéa."
Cet amendement est-il adopté?
M. Tardif: M. le Président, le bloc d'amendements à
76.1 et 76.4 est le pendant de ce que nous avons adopté concernant les
municipalités régies par le Code municipal
précédemment.
C'est la concordance concernant les règlements de zonage et de
lotissement quant au droit de vote et aux personnes éligibles, aptes
à voter, à être inscrites sur la liste
électorale.
M. Lavoie: Avec ce que le ministre vient de nous expliquer, avec
la confiance que nous accordons aux légistes...
Le Président (M. Jolivet): Donc, 76.1, 76.2, 76.3, 76.4,
en me dispensant de la lecture, sont adoptés?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article
77.
M. Lavoie: 1, 2, 3, 4, 5... concordance.
M. Tardif: C'est ça. C'est ça, de concordance, cela
supprime les dispositions de la charte de Montréal prévoyant la
rémunération du maire puisque, maintenant, c'est prévu par
les articles introduits à 62.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. 78.
M. Tardif: Concordance, M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Adopté. M. Lavoie: Ça
va. Le Président (M. Jolivet): Article 79.
M. Tardif: II supprime la disposition de la charte de
Montréal, concordance prévoyant que le maire ne reçoit
aucune rémunération additionnelle comme membre du comité
exécutif, étant donné que la nouvelle loi prévoit
qu'il peut recevoir une somme additionnelle pour être membre de
l'exécutif.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 80.
M. Tardif: C'est un article de concordance qui supprime les
dispositions de la charte de Montréal pour le salaire des conseillers,
étant donné qu'il est prévu dans la loi actuelle à
l'article 62.
M. Lavoie: Ça, c'est l'article... M. Tardif:
80.
M. Lavoie: ... 76, après cela, il est retranché.
C'est l'article 80.
M. Tardif: Qui traitait du salaire des conseillers à
Montréal.
M. Lavoie: Oui d'accord. Un genre d'amende?
M. Tardif: Vous gardez seulement la pénalité.
M. Lavoie: Ou l'amende.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 81 ?
Une Voix: ...
M. Tardif: Peut-être que le député de Verdun
pourrait dire cela au conseil de la communauté urbaine?
M. Lavoie: Est-ce que vous avez...? L'article 81, qu'est-ce que
c'est?
M. Tardif: L'article 81, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, concordance.
Adopté. 81, 1, 2, 3, 4 et 5. Ce sont des amendements de concordance.
M. Tardif: De concordance pour l'adoption du budget qui est
particulier, enfin, les délais particuliers à la ville de
Montréal. Donc, nous avons adapté les articles en question
à la situation qui prévaut à Montréal et qui
déjà ressemblait d'ailleurs étrangement à celle que
nous voulions introduire. Sauf que les délais étaient
légèrement différents. Le budget de la ville de
Montréal devait être adopté pour le 15 décembre, par
exemple, au lieu du 30 décembre. Il suffit d'adapter les délais
en conséquence.
M. Lavoie: La ville de Montréal n'est pas
représentée ici. A-t-elle pris connaissance de ces amendements
qui ont été déposés seulement aujourd'hui, en
somme? (Minuit)
M. Tardif: J'ai rencontré personnellement les
autorités de la ville de Montréal vendredi dernier, avec
l'ensemble de ces documents, et les derniers points ont été
préparés conjointement avec le chef du contentieux de la ville de
Montréal et le sous-ministre des Affaires municipales ce matin
même.
Le Président (M. Jolivet): Donc, articles 81.1, 81.2,
81.3, 81.4, 81.5, adopté. A l'article 82, il y a un amendement. On
ajoute, à la fin: "L'article 1171a de la charte de la ville de
Montréal, édicté par l'article 82 du projet de loi no 105,
est modifié par l'addition, à la fin, de la phrase suivante: La
publication de l'avis dans un journal diffusé dans un district
électoral tient lieu de l'affichage de cet avis dans ce district."
M. Tardif: A la demande de la ville.
M. Lavoie: C'est un peu... On se rejoint sans aucune
communication.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. M. Tardif:
Bienheureux.
Le Président (M. Jolivet): Article 82 amendé,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 83. C'est une
concordance bien simple de "un" à "une", le masculin sur le
féminin.
M. Lavoie: C'est la ville de Québec, ça.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez un langage pas
châtié...
M. Lavoie: C'est pour le président du conseil de la ville
de Québec. En plus de sa rémunération de base comme
échevin et comme conseiller, il reçoit $1080 plus $540, c'est
ça? Pour la ville de Québec, c'est ça? On ne conserve que
la rémunération...
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Si je comprends bien, c'est qu'on...
M. Tardif: II y a une disposition particulière qui
existait dans la Charte de Québec pour le président du conseil
qui est reprise intégralement et qui n'est pas touchée,
étant donné que c'est le seul poste. Il y a quelques
modalités particulières, par exemple, la Charte de
Montréal prévoit quel-
que chose de particulier pour le maire suppléant, ou des choses
comme ça. Alors, il y avait quelques modalités
particulières qui n'ont pas été effacées par
l'espèce de réforme au niveau des traitements et nous maintenons
ceci tout simplement.
Le Président (M. Jolivet): L'article 83, adopté tel
qu'amendé. Article 84.
M. Lavoie: C'est quoi? C'est Québec encore.
M. Tardif: C'est pour les fins de la pension, étant
donné que la pension des membres du conseil et du comité
exécutif de Québec est basée sur leur indemnités
prévue par la disposition supprimée à l'article 83. Alors,
elle réédicte aux seules fins de pension les indemnités
prévues par la charte actuelle. Etant donné qu'il s'agit d'une
pension fixe dans le cas de Québec, on les réédicte pour
les seules fins de la pension, un peu comme on l'avait fait pour
Montréal, qui marchait au taux de 5,5% de tel montant, etc.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 85.
M. Tardif: M. le Président, par cet article, nous rendons
applicable à la ville de Québec une règle qui existe dans
toutes les autres cités et villes, qui existe dans la Charte de
Montréal, soit la prohibition, pour un membre du conseil, de prendre
part aux délibérations sur une question dans laquelle il a un
intérêt personnel. Cela existait partout, dans toutes les chartes
particulières, la Loi sur les cités et villes et le Code
municipal, mais pas dans la charte de Québec, alors nous l'ajoutons.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 85.1, je
le lis, c'est un nouvel article: "85.1 L'article 185 de cette charte,
remplacé par l'article 56 du chapitre 81 des lois de 1965 (1re session)
et modifié par l'article 12 du chapitre 85 des lois de 1966-1967,
l'article 11 du chapitre 68 des lois de 1970, l'article 6 du chapitre 97 des
lois de 1974, l'article 10 du chapitre 54 des lois de 1976, l'article 2 du
chapitre 22 des lois de 1979 et l'article 11 du chapitre (insérer ici le
numéro de chapitre du projet de loi no 216) des lois de 1980, est de
nouveau modifié par le remplacement du sous-paragraphe b) du paragraphe
7 par le suivant: "b) Le budget annuel des revenus et dépenses avant le
20 novembre de chaque année, y compris les règlements imposant
les taxes, licences, permis et autres redevances municipales."
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Tardif: C'est un amendement de concordance, M. le
Président, pour ce qui est de la procédure de diffusion du budget
qui tient compte des dates prévues dans la charte de Québec qui,
elle, diffère; on sait que dans la Loi sur les cités et villes,
c'est le 30 décembre; Montréal, c'est le 15 décembre;
Québec, c'est le 20 décembre. Alors, ça décale les
autres dates tout simplement.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 86.
M. Tardif: A l'article 86, M. le Président, nous allons
apporter un papillon manuscrit pour faire exactement ce que nous avons fait
à Montréal et ailleurs, c'est-à-dire...
M. Lavoie: ... remplacé par un avis dans un journal.
M. Tardif: C'est ça. Alors, l'article 660a de la charte de
la ville de Québec touché par l'article 86 du projet de loi no
105 est modifié par l'addition, à la fin, de la phrase suivante:
"La publication de l'avis dans un journal diffusé dans un district
électoral tient lieu de l'affichage de cet avis dans ce district."
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): C'est donc après le mot
"règlement" qu'on ajoute la phrase suivante: "La publication..." et on
décale le reste?
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 86,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 87.
M. Tardif: M. le Président, cet article supprime les
dispositions particulières contenues dans la charte de Laval
prévoyant la rémunération du maire et de ses conseillers,
étant donné que maintenant ceci est prévu à
l'article 62 de la loi qu'on étudie présentement.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Lavoie: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 88.
M. Tardif: II supprime les dispositions de la charte de Hull, en
concordance.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 89.
M. Tardif: Concordance, M. le Président.
M. Lavoie: Sainte-Foy. Adopté.
M. Tardif: Sainte-Foy. Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Article 89.1? "89.1. L'article 51b de la Loi des cités et villes
(Statuts refondus, 1964, c. 193), édicté pour la ville de
Charlesbourg par l'article 3 du chapitre 87 des lois de 1977, est
modifié par le remplacement du sous-paragraphique b) du paragraphe 8 par
le suivant: ce sera la concordance b), le budget annuel des
revenus et des dépenses au plus tard le 15 novembre de chaque
année, y compris les règlements imposant les taxes, licences,
permis, droits annuels et redevances municipales.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 90?
Adopté. C'est de la concordance. C'est Charlesbourg. Article 91?
M. Lavoie: A cause de l'abolition des colistiers. On dit
ça comme ça.
Le Président (M. Jolivet): C'est ça, les
colistiers, à cette heure-ci. Il est quand même minuit.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 92?
Adopté.
M. Lavoie: Ah oui! Ce sont les mesures transitoires pour les
déclarations d'intérêts dans les 90 jours pour les
élus municipaux qui siègent actuellement.
Le Président (M. Jolivet): Article 93? M. Lavoie:
Villégiature.
M. Tardif: A l'article 93, maintien des nouveaux calculs actuels
pour les maisons de villégiature, aux fins du calcul de la
rémunération.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 94?
M. Tardif: Cela permet le maintien, à l'égard d'une
rémunération établie, selon le nouveau régime
instauré par le présent projet de loi, d'une résolution
adoptée sous le régime actuel, concernant les modalités de
paiement de la rémunération.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 95?
M. Tardif: L'article 95 a pour effet de maintenir l'effet d'un
règlement adopté avant l'entrée en vigueur du
présent projet de loi relatif au tarif tenant lieu d'autorisation
préalable des dépenses encourues à ce sujet.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 96?
M. Tardif: Cela maintient l'effet d'un tarif d'honoraires
payables aux officiers d'élection, établi par le ministre, avant
l'entrée en vigueur de la présente loi, même s'il n'a pas
été publié dans la Gazette officielle, comme l'exige le
présent projet de loi.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 96.1, un amendement.
"Aucune poursuite ne peut être intentée pour le motif que des
formalités, prescrites par l'article 257i du Code municipal ou par
l'article 160b de la Loi sur les cités et villes, édicté
par l'article 66 du chapitre 36, des lois de 1979, n'ont pas été
respectées lorsqu'un règlement de zonage ou de lotissement a
été soumis à l'approbation des personnes habiles à
voter sur ce règlement, entre le 15 avril 1980 et: 1° la date
d'entrée en vigueur de la présente loi pour les
municipalités régies par le code municipal; 2° la date
d'approbation de l'article 160b ci-dessus mentionné, pour les
municipalités régies par la Loi sur les cités et villes.
"Le présent article n'affecte pas une clause pendante ou un jugement
rendu, à la date d'entrée en vigueur de la présente
loi."
M. Lavoie: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
explications sur cet article qui semble avoir un effet rétroactif?
M. Tardif: Oui. La date du 15 avril est celle de l'entrée
en vigueur de la loi 125, qui a posé les problèmes
mentionnés tantôt, à savoir si les locataires devaient ou
pas être inscrits sur les listes électorales, conformément
aux articles 257i du Code municipal ou 160b de la Loi sur les cités et
villes.
On dit que c'est pour ne pas invalider les règlements qui
auraient été adoptés en bonne et due forme, entre la date
du 15 avril et celle prévue subséquemment; pour ne pas invalider
ces règlements, dis-je, nous prévoyons ces dispositions.
M. Lavoie: A la connaissance du ministre ou des officiers de son
ministère, est-ce qu'il y aurait des causes pendantes ou des recours qui
auraient été...
M. Tardif: II y a plus bas un article qui dit qu'il n'y a pas,
à notre connaissance... On dit "le présent article n'affecte pas
une cause pendante ou un jugement rendu, à la date d'entrée en
vigueur de la présente loi.
M. Lavoie: Merci. Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 96.1,
adopté. Article 97? Il y a un amendement. Le premier amendement consiste
à enlever les chiffres "83" et "84", à la quatrième ligne
et d'ajouter un nouvel alinéa qui se lirait comme suit: (0 h 15) "Les
articles 83 et 84 ainsi que les articles de la Loi sur les cités et
villes mentionnés au premier alinéa aux fins de leur application
à la ville de Québec, ont effet depuis le 1er mai 1979. Le
gouvernement peut fixer à cette date le début de l'effet d'un
décret adopté en vertu de l'article 65.12 de la Loi sur les
cités et villes à l'égard d'un membre du conseil de la
ville de Québec."
M. Tardif: M. le Président, voici la raison d'être
de cette situation particulière pour la ville de Québec. J'ai dit
tantôt que la dernière augmentation de salaire des élus
locaux avait été adoptée avec effet au premier janvier
1977. Nous ajustons ce barème de base de 24%, 8% l'an pendant trois ans,
avec effet rétroactif au premier janvier 1980. Sauf que, dans le cas de
la ville de Québec, le dernier ajustement s'est produit non pas le
premier janvier 1977, mais le premier mai 1976, puisque son exercice financier
allait du 1er mai au 30 avril. Etant donné que la ville de Québec
avait originellement introduit sa demande d'augmentation de traitement dans son
projet de charte et que nous avions repoussé l'adoption de ces
dispositions dans sa charte en disant: Nous aurons des dispositions
générales qui s'appliqueront, il m'apparaît
équitable, étant donné que la dernière
révision remonte, non pas à trois ans par rapport au premier
janvier, mais à trois ans et huit mois, de faire le même
ajustement décalé dans le temps.
M. Lavoie: Vous n'avez pas eu d'objection des membres du conseil
municipal de ville de Québec sur cet amendement?
M. Tardif: II n'y a pas eu d'objection à cet
égard.
Le Président (M. Jolivet): Les deux amendements sont
adoptés? L'article 97 amendé est adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 98?
M. Lavoie: Article 98. Il n'y a pas d'autres amendements?
M. Tardif: C'est pour protéger les droits acquis des
élus qui s'étaient voté des augmentations de traitement
supérieures au barème, M. le Président, et cela touche
également la partie non imposable du traitement qui est
préservée pour les élus en place.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Tardif: Si le règlement est là, il est valide,
et s'il ne comporte pas de date d'échéance. Si le
règlement comporte une date d'échéance, c'est
différent.
M. Caron: M. le ministre, nous autres à Verdun, on n'a pas
ce montant-là; il va falloir adopter un règlement pour avoir le
montant permis.
M. Tardif: Non. C'est automatique. De même que l'indexation
annuelle.
M. Lavoie: La rémunération de plancher est
automatique? Rétroactive au premier janvier...
M. Tardif: Le seul cas où la municipalité doit
adopter un règlement, c'est lorsqu'elle veut aller au-delà du
barème.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Adopté. A
l'article 99, il y a un amendement que j'ai fait moi-même.
M. Lavoie: Si vous n'avez pas assez d'argent pour vous payer,
vous devez adopter un règlement d'emprunt. Je pense que ce ne sera pas
le cas de Verdun.
M. Caron: On va aller à Laval!
Le Président (M. Jolivet): A l'article 99, il y a une
coquille qui est corrigée: "une somme" au lieu de "un somme
inférieure." L'article 99 amendé est-il adopté?
M. Lavoie: C'est un autre effet de la protection de droits
acquis, je crois.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 100? Est-il
adopté?
M. Lavoie: Qu'est-ce que c'est?
M. Tardif: II prévoit que les articles concernant
l'indexation des barèmes de la rémunération de base, de la
rémunération haussée par règlement et des effets de
plafond, ont effet à compter du premier janvier 1981. Donc, dès
janvier 1981, l'indexation de 6% s'applique aussi bien au barème
d'échelles établi dans la loi qu'à la
rémunération supplémentaire votée par
règlement.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. 101?
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. Il y a quelque
chose qui ne tourne pas rond. Le papillon, c'est 101 ou 101.1?
Le Président (M. Jolivet): 101.1. M. Lavoie:
101.1.
Le Président (M. Jolivet): Actuellement, c'est 101 que
l'on regarde.
M. Tardif: M. le Président, il faudrait d'abord, à
l'article 101, biffer le 68, puisque c'est un article qui a été
abrogé, d'une part...
Le Président (M. Jolivet): C'est de la concordance.
M. Tardif: C'est ça. ... et ce sont les articles qui
entrent en vigueur seulement à compter du 1er septembre 1980, notamment
les articles relatifs au règlement pour la période de questions
et autrement qui donnent le temps au conseil d'adopter un tel
règlement.
M. Caron: Pour ceux qui ont un règlement, le même
règlement continue.
M. Tardif: Merveilleux! C'est réglé. Le
Président (M. Jolivet): Adopté? M. Lavoie: D'accord,
ça va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. 101.1, nouvel
article que je lis. "L'article 65.2 a effet, dans chaque municipalité
régie par la Loi sur les cités et villes, à compter de
l'entrée en vigueur de l'annexe de la liste électorale de cette
municipalité dressée en 1980 en vertu des articles 148.1 et
suivants de cette loi édictés par l'article 65.1."
Ce nouvel article est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Lavoie: Est-ce que c'est relatif à la tenue des
élections qui ont lieu cette année ou quoi?
M. Tardif: M. le Président, étant donné
qu'on abroge l'article 160b de la Loi sur les cités et villes, il s'agit
d'un article de transition pour qu'il n'y ait pas de vide entre les deux
périodes. Cet article 65.2 n'aura d'effet qu'à compter, dans
chaque municipalité, de l'entrée en vigueur de l'annexe
prévue à la liste électorale de cette municipalité.
C'est donc pour qu'il n'y ait pas de vide entre les deux, tout simplement.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? M. Lavoie:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Avant d'adopter l'article 102,
il faudrait dire qu'il y aurait renumérotation, compte tenu d'articles
qui ont été abrogés en cours de route.
M. le député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Oui, M. le Président. Quant à moi, je
veux revenir au cas de la ville de Saint-Hyacinthe, qui a adopté hier
soir le règlement divisant la municipalité en dix quartiers en
suivant les normes contenues dans le projet de loi que nous étudions
actuellement, soit de 15% plus ou moins, selon la moyenne dans les
quartiers...
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Cordeau: Oui, pour ma part, je veux revenir à la ville
de Saint-Hyacinthe, parce qu'hier soir, la ville de Saint-Hyacinthe
adoptait...
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau:... un projet de règlement à l'effet de
diviser la ville en dix quartiers et en se basant sur les normes contenues dans
le projet de loi, à savoir 15% plus ou moins dans chaque quartier.
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Pour nous, il ne reste que l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil pour que ce règlement, d'après
la charte...
M. Tardif: Oui, continuez.
M. Cordeau: D'après notre charte, si ce règlement
est accepté par le lieutenant-gouverneur en conseil, il entre en
vigueur. Il manquait seulement cela. Est-ce que la ville de Saint-Hyacinthe va
être tenue, lorsque ce projet de loi sera adopté, de recommencer
toutes les procédures?
M. Tardif: La réponse à cette question est non et
oui. Non, elle ne sera pas obligée de recommencer à
redécouper sa municipalité puisque l'exercice qui consiste en
cette opération de délimiter les quartiers est fait, leur
pondération par la population, etc. Donc cela n'est pas à
refaire.
La partie dite d'adoption d'un règlement est à refaire
effectivement conformément à la loi 105, mais avec cette
différence qu'en vertu de la nouvelle loi, cela n'aura plus à
être approuvé par le gouvernement, par le lieutenant-gouverneur en
conseil, il s'agit tout simplement de se conformer à la loi
actuelle.
M. Cordeau: J'avais posé la question et vous m'aviez
répondu que tout était normal.
M. Tardif: J'impliquais que la ville de Saint-Hyacinthe pouvait
effectivement commencer l'exercice qui consistait à découper son
territoire en quartiers. C'est une opération qui pouvait se faire
à partir d'une carte et de données relatives à la
population.
Cette partie-là n'a pas à être reprise. Ce qu'il y a
à reprendre, c'est la procédure d'adoption du règlement
conformément à la loi...
M. Cordeau: Par les citoyens, etc.? Mais les élections
sont prévues pour le mois de novembre?
M. Tardif: Oui, c'est ça, comme les quelques autres
municipalités. La municipalité de Saint-Hyacinthe est
déjà en avance sur d'autres à cet égard.
Est-ce qu'il y a eu une ou des séances publiques comme le
prévoit la loi là-dessus?
M. Cordeau: Non.
M. Tardif: Justement, je pense que, si on permettait une telle
procédure d'exception, on
irait à l'encontre de ce que le monde municipal nous a
demandé à cet égard, c'est-à-dire de permettre aux
élus locaux de s'adresser au conseil municipal pour faire leurs
représentations. A ce moment-là, la seule instance d'appel
serait, si c'était approuvé, par exemple, le directeur de la
représentation électorale, qui pourrait entendre des
représentations. Je pense encore une fois que l'exercice qui a
consisté à établir des quartiers aussi
équilibrés que possible avec les écarts de plus ou moins
15%, ce n'est pas un travail inutile, il est fait. Maintenant, il suffit de se
conformer à la loi, de le présenter à la population, tenir
une séance d'information, voir si les gens sont d'accord. S'il n'y a pas
de représentations, le règlement est adopté et on n'en
parle plus. Ce n'est même pas nécessaire de le faire approuver par
le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Cordeau: S'il y a des élections au mois de novembre,
est-ce que les délais sont suffisants?
M. Tardif: Oui, le conseil a amplement le temps voulu pour faire
ça, c'est prévu.
M. Lavoie: On va te donner une subvention...
M. Cordeau: J'avais demandé si on acceptait notre
règlement avant, si tout était correct... Une nouvelle directive
ressort ce soir des conseillers juridiques.
M. Tardif: Non, non.
M. Lavoie: M. le Président...
M. Tardif: Est-ce que vous me permettriez deux choses, M. le
Président?
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant! Est-ce que
j'adopte le projet de loi maintenant ou non?
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Jolivet): D'accord.
M. Tardif: L'Union des municipalités, à l'heure du
souper, nous a fait des représentations, voulant s'assurer que le droit
d'appel au directeur de la représentation ne puisse s'exercer que
vraiment en deuxième recours, que le premier lieu où la
discussion devrait se tenir concernant la carte électorale, c'est au
conseil de ville. Actuellement ce qui avait été prévu, ce
sont les deux recours, mais sans indiquer qu'il ne pouvait y avoir celui du
directeur de la représentation sans avoir d'abord passé par le
niveau local.
Afin de donner suite à cette demande de l'Union des
municipalités, je suggérerais que le projet de loi 105 soit
modifié par l'insertion, après l'article 4, du suivant: 4.1.
L'article 4 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin de
l'alinéa suivant: "Le premier alinéa ne s'applique pas si aucune
séance publique du conseil n'a été tenue
conformément à l'article 3.7." Donc, je le répète:
"Le premier alinéa ne s'applique pas si aucune séance publique du
conseil n'a été tenue conformément à l'article
3.7". (0 h 30)
M. Lavoie: Est-ce que ça satisfait les
représentants de l'Union des municipalités? Adopté.
M. Tardif: M. le Président, pour être
conséquent, il nous faut ajouter l'article 33. Deuxièmement, il
nous faut modifier l'article 33 du projet de loi... L'article 121 de la Loi sur
les élections dans certaines municipalités et remplacé par
l'article 33 du projet de loi no 105, est modifié par l'insertion dans
la septième ligne, après le chiffre 1980, de ce qui suit: "le
premier alinéa de l'article 4 s'applique obligatoirement".
Le Président (M. Jolivet): Ce qui ferait que nous aurions
"expirent respectivement le 31 juillet et le 31 août 1980, le premier
alinéa de l'article 4 s'applique obligatoirement... C'est cela?
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): ... et le règlement
visé à cet article... D'accord, donc c'est juste...
M. Tardif: C'est cela. M. le Président, est-ce que je
pourrais vous demander de suspendre nos travaux quelques minutes, étant
donné que des représentations nous sont faites concernant la
séance publique d'information reliée au budget, page 38.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, nous les
suspendons.
Suspension de la séance à 0 h 35
Reprise de la séance à 0 h 43
Le Président (M. Jolivet): Je tiens à vous avertir
qu'il est minuit moins trois minutes.
M. Lavoie: II faudrait faire une correction pour le journal des
Débats.
M. Tardif: M. le Président, l'objet de la discussion porte
sur les articles qui ont trait à la procédure d'adoption du
budget et qui prévoit qu'entre la date du dépôt du budget
et la date de son adoption, il doit y avoir une séance d'information
consacrée au budget, laquelle séance doit se tenir quinze jours
après la date prévue pour le dépôt.
Des représentations nous sont faites à savoir qu'il arrive
très souvent que le dépôt et l'adoption se fassent le
même jour et, en conséquence, on trouve ce délai trop
grand. Vu la simultanéité ou la quasi-simultanéité
du dépôt et de l'adoption, on souhaiterait que la discussion ait
lieu après l'adoption du budget, ce qui, personnellement, me
paraît
comme une négation du droit du citoyen de pouvoir exprimer son
point de vue avant que le budget soit voté et adopté. Evidemment,
je ne sais pas quelle serait la réaction de l'Opposition face à
un budget qui serait déposé à l'Assemblée nationale
et adopté le soir même sans qu'il y ait eu tous ces palabres que
nous connaissons.
Ceci dit, M. le Président, ce que je propose, c'est que nous
adoptions le dernier article de ce projet de loi concernant son entrée
en vigueur, je m'engage à rencontrer immédiatement les gens de
l'Union des municipalités, à m'entretenir avec eux sur ce point
et, si nous en venons à une solution qui puisse être acceptable de
part et d'autre, à apporter en troisième lecture un amendement
à cet ou ces articles qui touchent à l'information reliée
à l'adoption du budget.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Brièvement. Il ne faudrait pas que le ministre
fasse un abus des comparaisons, parce que, plus on avance dans l'étude
du projet de loi, plus ces analogies ou ces comparaisons sont boiteuses. Tout
le monde sait que, lorsque le ministre des Finances au Québec fait son
discours sur le budget il y a des dispositions législatives, des
traditions le budget devient effectif le soir même. Et le soir
même, de par la tradition parlementaire, notre loi parlementaire,
même si les lois sont adoptées après, c'est effectif au
moment même. C'est un exemple.
M. Tardif: Sous réserve de son approbation
ultérieure par l'Assemblée nationale, ainsi que M. Crosbie l'a
appris à ses dépens.
M. Lavoie: C'est très exceptionnel. Le ministre des
Finances, lorsqu'il présente son budget, dans la très grande
majorité des cas, a la majorité en Chambre et c'est très
rare qu'il arrive des accidents de parcours comme dans le cas du ministre
Crosbie. Je ne pense pas que cela puisse être comparé en aucune
façon au droit municipal.
Je pense bien que c'est la seule formule, celle d'adopter le projet de
loi tel qu'il est présenté. Je comprends que cela prendrait de la
consultation, ce qui peut durer assez longtemps, rédiger l'article et
tout. Je pense que la seule formule, c'est que le ministre continue ses
négociations, écoute les représentations de l'Union des
municipalités; par le moyen qui est prévu au règlement,
avant la troisième lecture, s'il a un amendement à soumettre pour
apporter une telle modification, cela serait le moyen approprié pour le
faire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je veux juste dire au ministre
qu'avant qu'un budget soit déposé, il est "screené" avec
les directeurs de service, le gérant général et le
directeur des finances. Cela prend à peu près trois mois,
j'imagine. Cela se fait partout comme cela.
Il ne faut pas se leurrer, M. le ministre, on ne fera pas plaisir
à tout le monde. C'est impossible. Le budget, le conseil municipal le
regarde pendant trois mois. Chez nous, on fait cela et je suis certain que cela
se fait ailleurs. On le prépare, il y a quelques assemblées avec
les membres du conseil et les membres du conseil décident. Personne ne
veut augmenter les taxes. On essaie toujours d'équilibrer cela pour
augmenter les taxes le moins possible. Je suis convaincu que tous les
représentants du monde municipal essaient de le faire de cette
façon.
Qui va changer le budget? Même s'il y avait 50 ou 100 personnes,
c'est impossible de faire plaisir à tout le monde. C'est la même
chose pour vous, les membres du Conseil des ministres. Vous vous rencontrez
à quelques reprises, vous décidez que vous acceptez la
présentation du ministre des Finances et vous y allez. Vous ne faites
pas plaisir à tout le monde. C'est impossible de faire plaisir à
tout le monde.
Dans votre projet de loi, vous essayez d'ouvrir les portes, de faire
plaisir à tout le monde. Vous allez voir que quand on fait plaisir
à certaines personnes, dans le monde municipal comme ailleurs, on
déplaît à d'autres.
Je ne vois pas pourquoi on étirerait cela. On va dire aux gens:
II y a telle affaire. Il y a trois personnes qui vont se lever et vont dire:
Non, tu en donnes trop à la police. Tu en donnes trop aux pompiers. A la
fin de la séance, on ne sera pas plus avancé qu'au début.
On est élu. Les gens du monde municipal sont élus avec des
majorités quelquefois écrasantes. Les gens font confiance aux
élus. S'ils ne sont pas satisfaits, ils les mettent dehors à
l'élection suivante.
Moi, je ne suis pas d'accord avec votre présentation. C'est
impossible. Cela prend même quelques petits groupes pour venir chambarder
des assemblées du conseil. Pourquoi les grosses municipalités
comme Québec et ailleurs, à certains moments,
décident-elles de couper la période des questions? Parce qu'il y
en a qui gaspillent. Vous ne pourrez pas faire plaisir. Vous y assisterez en
décembre à une place ou deux. Vous écouterez et vous allez
voir que c'est impossible. Que les gens l'expliquent, ne changera rien. Il est
préparé pendant trois mois par le directeur des finances avec les
directeurs des services. Il est présenté aux membres du conseil.
Il est encore pressé. Il y a une limite à presser un citron quand
il n'y a plus de jus.
Je pense, M. le ministre, que vous devriez faire confiance à ces
gens-là et, nous, de l'Opposition, on suivra dans cette ligne.
Le Président (M. Jolivet): Nous acceptons donc la position
du ministre dans le sens de présenter des amendements avant la
troisième lecture s'il doit y avoir des amendements. L'article 102 du
présent projet de loi est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Caron: On dirait que c'est la fin.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le projet de
loi, avec quelques amendements, est-il adopté?
M. Lavoie: Sur division, M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Sur division.
Avec consentement, comme il est près de minuit et cinquante, la
commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 0 h 51