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(Seize heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire des affaires municipales entreprend ses
travaux aux fins d'étudier les crédits du ministère des
Affaires municipales.
Les membres de la commission pour la séance d'aujourd'hui sont:
M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M.
Fallu (Groulx), M. Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion), M.
Léonard (Labelle), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Rochefort (Gouin), M.
Rocheleau (Hull), M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Brouillet (Chauveau), M. Desbiens
(Dubuc), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Le May (Gaspé), M. Picotte
(Maskinongé) M. Ryan (Argenteuil), M. Saintonge (Laprairie). Y aurait-il
des remplacements, d'un côté comme de l'autre?
M. Bissonnet: M. le Président, M.
Dubois (Huntingdon) est absent à cause de maladie. Il sera
remplacé en soirée par M. Saintonge (Laprairie).
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. On peut le
remplacer dès maintenant, étant donné que ce sera la
même séance qui se continuera.
M. Saintonge (Laprairie) remplace donc M. Dubois (Huntingdon), comme
intervenant.
Il faudrait, à ce moment-ci, désigner le rapporteur de la
commission. Y a-t-il des suggestions? M. le député de Groulx?
M. Fallu: Je proposerais de nommer la députée de
Dorion.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, Mme Lachapelle
(Dorion) sera rapporteur de la commission.
Comme remarque préliminaire, M. le ministre, vous avez quelgue
chose à ajouter avant que nous ne commencions programme par programme,
élément par élément, l'étude des
crédits.
Remarques préliminaires
M. Jacques Léonard M. Léonard: M. le
Président, mesdames et messieurs, je suis très heureux de
participer aux travaux de la commission des affaires municipales; si je
comprends, nous commençons l'étude du budget aujourd'hui.
C'est la première commission, à l'heure actuelle, dans
l'étude du budget, une de celles qui siégeront le plus longtemps,
si je comprends bien, puisqu'il y a onze heures de travaux prévus
à l'agenda présentement. Vous savez aussi que la commission
parlementaire des affaires municipales est une des plus courues des commissions
de l'Assemblée, car les affaires municipales intéressent beaucoup
les gens et je crois que c'est heureux.
Je voudrais souligner en particulier que c'est la première fois
qu'une femme est membre de la commission permanente. Je pense qu'il convient de
lui souhaiter la bienvenue. C'est Mme Lachapelle, députée de
Dorion. Nous lui souhaitons beaucoup de succès pour les travaux. Je suis
très heureux aussi qu'elle vienne d'être nommée rapporteur
de la commission. J'en profite aussi pour lancer une invitation à toutes
les femmes du Québec de s'occuper des affaires publiques et municipales
parce qu'elles peuvent s'en occuper au niveau de l'Assemblée nationale,
mais il y aura toujours un maximun de 122 sièges à
l'Assemblée nationale, alors qu'il y en aussi au-delà de 10 000
dans les conseils municipaux du Québec. Je souhaite - et je pense que
c'est un souhait partagé par un grand nombre de Québécois
- que les femmes participent de plus en plus aux affaires publigues
municipales.
Je souligne aussi que, du côté ministériel, parmi
les membres et les intervenants de la commission, il y a cinq ex-élus
municipaux, soit à titre de conseiller ou de maire et même deux
préfets qui viennent d'être élus, MM. Lachance et Le May,
qui étaient préfets avant la présente Législature.
Je leur souhaite à tous la bienvenue.
M. Rocheleau: ... Juste pour qu'on sache de guel milieu ils
étaient. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Léonard: M. Le May était préfet du
comté de Gaspé, M. Lachance était préfet du
comté de Dorchester, M. Luc Tremblay a été conseiller de
Chambly, M. Adrien Ouellette était maire à Saint-Joseph-de-Beauce
et Jacques LeBlanc, qui a été maire de Sainte-Anne et qui n'est
pas ici, est
intervenant.
Je vois aussi que l'Opposition attache beaucoup d'intérêt
aux affaires municipales. Je voudrais dire que, ici, quant à nous, nous
ne venons pas à la commission des affaires municipales dans un climat
d'affrontement, mais dans un climat de travail, comme administrateurs, comme
qestionnaires de taxes qui voulons la plus grande efficacité possible,
pour le bien du plus qrand nombre de citoyens possible. Il me fait donc
plaisir, en abordant l'étude des crédits de ce ministère,
de souhaiter aussi la bienvenue à tous ceux qui sont venus suivre nos
travaux, en particulier les journalistes. Nous avons répondu ce matin,
au préalable, aux demandes de renseignements que nous avait fait lire
l'Opposition. Nous avons aussi invité les fonctionnaires du
ministère des Affaires municipales et, selon le déroulement des
travaux, aussi des représentants de commissions, de qroupes de travail
d'une société dont le budqet apparaît à nos
crédits.
Nous travaillons tous ici, je crois, pour que le cadre de la vie
municipale soit à son mieux, en laissant le plus de liberté
d'action possible aux maires et aux conseils municipaux pour qu'ils
répondent eux-mêmes aux besoins de leurs citoyens et cela dans
l'optique de l'autonomie municipale. Quant à moi, je pense aussi qu'on
en arrivera à déqaqer de plus en plus une certaine notion de la
vie municipale. La muncipalité n'est pas simplement une institution qui
rend des services, mais c'est aussi l'institution locale d'une
communauté de citoyens. Cela est très important, cela
déborde les fins des services qu'elle peut rendre. Elle constitue un
milieu de vie, elle constitue l'institution politique locale d'une
communauté. Je pense que cette attitude positive sera l'attitude de tous
les députés qui sièqent à cette commission. Je le
souhaiterais fermement, quant à moi.
Je voudrais revenir sur certains principes, qui prévalent encore
aujourd'hui, de la discussion des crédits qui nous occupent.
J'ai eu l'occasion de rencontrer des journalistes ce matin en
précisant bien qu'il y avait un embargo sur tout ce qui pouvait toucher
à l'étude des crédits. J'ai eu l'occasion de leur
présenter l'équipe ministérielle du côté de
la commission parlementaire, comme le chef de l'Opposition l'avait fait
auparavant, quant aux critiques des affaires municipales. Je pense que le
bonheur ne fait pas d'histoire. En particulier, les journaux nous rapportent,
ces jours-ci, des déficits, quelques-uns, mais surtout des surplus de la
part des élus municipaux. Il y en a partout. Ils sont très
souvent plus substantiels que prévus et même qu'estimés au
1er janvier ou au mois de décembre dernier. Ces chiffres, en plus, ne
tiennent pas compte des dépenses extraordinaires d'immobilisations qui
ont été décidées par les conseils municipaux, dans
le temps, en 1980 avec, je pense, beaucoup de sagesse dans la majeure partie
des cas, parce qu'il s'agissait d'opérer une transition entre les
revenus extraordinaires et l'administration, disons, sans à-coup du
budget municipal.
J'ai eu l'occasion de rendre publics, surtout au mois de janvier, des
tableaux qui montrent bien les tendances de 1979 à 1980, qui ont
été choisies par les administrateurs municipaux. C'est ce que
j'appelle l'image d'un certain bonheur sur le plan de la fiscalité qui
est toujours perfectif, il s'agit d'en convenir aussi. Les dépenses
municipales, en particulier, de 1979 à 1980, ont augmenté de
19,3% alors que le compte de taxes global, lui, diminuait de 1,9%. Cela a une
certaine signification.
De 1979 à 1981, c'est une période de deux ans, les
dépenses municipales d'ensemble des budgets municipaux ont
progressé de 28,5% alors que le compte de taxes global des contribuables
québécois progressait de 8,5% seulement; beaucoup moins que
l'inflation, alors que les dépenses étaient plus
élevées que le taux composé de l'inflation. Je crois que
c'est un signe assez évident qu'il y a des effets à la
fiscalité municipale qui perdurent encore.
En 1980, aussi, les déficits qui ont été
appropriés par les municipalités à partir du budget 1979
étaient presque le double de ceux de l'année 1979. Les
immobilisations augmentaient de 66,2%. Par exemple, les dépenses des
transports en commun augmentaient de 64,1%.
D'autre part, un autre des éléments sur le plan de la
fiscalité municipale dont il est important de traiter, c'est que le
gouvernement du Québec se comporte de plus en plus comme un citoyen
contribuable comme les autres. Il paie des taxes, des "en-lieu" de taxes, il
les paie, à mon avis, mieux qu'Ottawa, mais comparativement à la
situation antérieure, il paie des taxes. D'autre part, ses
propriétés elles-mêmes ne sont pas évaluées
par lui-même, comme dans la plupart des pays même en Ontario, mais
ses propriétés sont évaluées par les
évaluateurs qui sont choisis par les municipalités.
C'est encore un autre exemple, un autre indice du degré
d'autonomie municipale que nous avons. Il y a un autre principe qui a
été respecté au cours de toute cette mise en route de la
nouvelle fiscalité municipale, c'est celui du respect de
l'intégrité de l'assiette foncière, qui rend la charge
plus équitable à l'ensemble des contribuables, ce qui fait que le
gouvernement paie sa part des choses et que les revenus des
municipalités... Comme les taxes de vente et d'amusement... (16 h
30)
II est important de savoir que le
rendement de la taxe de vente au cours des deux dernières
années a sensiblement baissé, d'une part à cause des
fluctuations dans les dépenses de consommation des gens et, d'autre
part, parce que le gouvernement du Québec a réduit lui-même
l'assiette de la taxe de vente. Cela aurait eu des répercussions
considérables sur le budget des municipalités. En particulier -
c'est un des domaines de consommation qui est important - les ventes
d'automobiles ont diminué de 13,8%, l'an dernier. Encore là, cela
aurait entraîné, comme conséquence, une baisse assez
considérable du revenu de la taxe de vente pour plusieurs
municipalités au Québec.
Je touche un dernier point. La nouvelle fiscalité municipale a
des effets permanents qui vont se faire sentir dans l'avenir de façon
permanente. Il y a un décalaqe entre les dépenses et le niveau de
taxe qui s'est produit par le fait que le gouvernement s'est introduit
lui-même comme contribuable et qu'il participe au paiement des
dépenses et des services rendus par la municipalité.
Maintenant, il ne faut pas confondre, cependant, l'utilisation de tous
les dispositifs de la réforme, de la nouvelle fiscalité
municipale et le fait qu'à un moment donné les taxes, quand
même, augmentent. Si on fait une comparaison, par exemple, par rapport
à la nationalisation de l'électricité, cela a
été une décision prise en 1962, ce qui n'empêche pas
aujourd'hui les coûts de l'électricité de monter au rythme
de l'inflation, peut-être même plus si on investit. Cependant, si
on ne l'avait pas fait, il est bien évident que les coûts de
l'électricité risqueraient d'être beaucoup plus
élevés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Les effets de la
nationalisation de l'électricité se font sentir encore
aujourd'hui, quelque 18 ou 19 ans après qu'on l'a fait. Ce sera la
même chose au niveau de la nouvelle fiscalité municipale. Il est
évident que, si le gouvernement se met à payer des taxes, si les
entreprises de gaz, de télécommunication ou de
téléphone paient des taxes, ce sont de nouveaux contribuables qui
sont arrivés dans l'assiette fiscale municipale. Cela a contribué
à améliorer de façon considérable la situation
financière des municipalités.
Il y avait quatre principes qui devaient être atteints par la loi
57. Je les énumère très brièvement. On visait une
équité pour chacune des municipalités; on visait à
ce que le système fiscal municipal soit plus équitable pour les
municipalités. L'impôt foncier, en ce qui me concerne, est plus
équitable que le rendement de la taxe de vente. Une municipalité
était à la merci d'un feu lorsque ses revenus dépendaient,
pour une part considérable, d'un centre commercial installé sur
son territoire. Ce ne sera plus le cas dorénavant parce que ses revenus
sont plus liés à la propriété foncière qu'au
rendement d'une taxe sur les dépenses de consommation. Le partage fiscal
est plus clair. Même s'il en reste une partie aux commissions scolaires,
il reste que l'ensemble du partage des revenus fiscaux de nature
foncière revient aux municipalités. Les subventions reviennent
aux commissions scolaires. La taxe de vente, qui était là avant
cet échange, revient maintenant au gouvernement. Ceci dit, l'autonomie
locale s'est trouvée renforcée parce que l'assiette de la taxe de
vente dépend du gouvernement alors que le rendement de l'impôt
foncier dépend de la municipalité. Il y aura aussi une
responsabilisation financière beaucoup plus grande, une relation
très directe entre le niveau de services exigé par le
contribuable de cette municipalité et le niveau des taxes qu'il
s'attendra à payer.
Je pense, maintenant, que par rapport à la fiscalité
municipale, il reste à roder le mécanisme, à ajuster
peut-être bien notre tir, mais la réforme a eu lieu, la nouvelle
fiscalité fonctionne et fonctionne bien. Le comité conjoint sur
la fiscalité va se réunir de nouveau et va fonctionner dans cet
esprit: il s'agit d'améliorer un nouveau système qui existe
déjà, mais dont il s'agit de roder le fonctionnement. J'entends
bien lui donner de l'importance en le réunissant le plus tôt
possible, dès que le président sera nommé, et je compte
bien le faire incessamment.
Vous me permettrez de dire quelques mots en ce qui concerne la loi 125.
Il s'agit d'une loi importante pour les municipalités au Québec.
Les comités de consultation fonctionnent très bien.
Déjà, il y a douze municipalités régionales de
comté qui ont reçu leurs lettres patentes et, dans le reste du
territoire, les questions de découpage avancent à grands pas
après une petite période de transition où la consultation
s'est ralentie quelque peu. Je crois maintenant que tout le monde s'est remis
à la tâche et que, dans au moins 80% des cas, c'est presque rendu
à terme, maintenant. Quelques cas restent à régler, mais
je pense que c'est dans le cours des choses, la consultation n'était pas
de la frime, c'était une véritable consultation; et les cas qui
restent à trancher devraient l'être au cours des mois qui
viennent, au cours de l'été, de sorte que, l'automne prochain, je
compte bien que l'essentiel, la très grande partie des
municipalités régionales de comté auront vu le jour et
commenceront à fonctionner.
Nous y reviendrons au cours de l'étude des crédits, mais,
quant à nous, il s'agit d'une opération considérable,
importante, qui déterminera les structures de prise de décisions
au niveau de l'aménagement, au cours des années à venir.
Il nous semble, en tout cas, que, dans toute cette question de
l'aménagement et de l'urbanisme, les municipalités ont
conservé leur pleine autonomie d'action. Cela a été une
chose qui nous tenait à coeur, qui a été
réalisée et qui
le sera encore, parce que, au fond, ceux qui vont prendre des
décisions en ce qui concerne les schémas d'aménagement, ce
seront les élus municipaux réunis à la même table.
Ils vont les prendre eux-mêmes. Ils pourront même intégrer
dans leur schéma d'aménagement des gestes qui seront posés
par le gouvernement du Québec sur le territoire. Dans ce sens, il me
semble que c'était faire preuve du plus grand respect possible pour
l'autonomie municipale et les décisions qu'auront à prendre les
élus sur le plan local.
Par ailleurs, en ce qui concerne notre action, comme ministère,
au cours des mois qui viennent, je voudrais simplement dire que nous allons
évidemment appliquer toutes ces lois que nous venons d'adopter ou que
nous avons adoptées au cours de la dernière Législature.
Il y en a d'importantes, comme je le disais tout à l'heure, la loi 57,
la loi 125, mais d'autres aussi qui ont leur importance, comme la loi 12, en ce
qui concerne les pouvoirs délégués, comme la loi 74, en ce
qui concerne les ententes intermunicipales, qui vont permettre aux
municipalités d'agir dans des domaines où elles veulent agir en
commun et leur faciliter les choses là-dessus. Quant à moi, il
semble que c'est une tâche considérable. Je pense qu'on s'est
donné des lois fondamentales sur le plan municipal, des lois qu'on
réclamait depuis longtemps.
Maintenant, on va avoir le plaisir de les appliquer et de vivre
avec.
En ce qui concerne le ministère là-dessus, nous allons
aider les municipalités. Nous sommes au service des
municipalités, nous allons les aider avec le moins d'ingérence
possible dans leurs propres décisions, avec le moins de décrets
et le moins de règlements que l'on pourra. Au fond, ce sera cela notre
attitude, nous allons le faire avec le plus de souplesse possible, car je pense
que notre mission est d'être un ministère de service,
d'information, et de formation au niveau municipal.
En ce qui concerne le budget du ministère des Affaires
municipales, les crédits budgétaires totaux du ministère
passent de 359 500 000 $ en 1980-1981, à 421 100 000 $ en 1981-1982,
soit un accroissement de 17%. Le budget des Affaires municipales s'est
gonflé sensiblement au cours des deux dernières années et
notamment à cause de l'inscription, dans les crédits, des
"en-lieu" de taxes que nous transférons aux municipalités. Cet
accroissement de 17%, comme l'an dernier est attribuable à la nouvelle
fiscalité municipale pour la plus grande partie. On va constater, tout
au long de nos travaux, que les dépenses de transfert dans le budget du
ministère des Affaires municipales représentent 93,8% des
crédits totaux, soit 395 000 000 $ sur les 421 000 000 $ du budget.
L'an dernier, cette proportion était de 91% et ces
dépenses de transfert se sont accrues plus rapidement que les autres
postes du budget. Les causes de cette augmentation sont quand même
faciles à déterminer. Les crédits de transfert, pour
"en-lieu" de taxes, représentaient 90% des "en-lieu" payables, l'an
passé, alors que, cette année, on doit y ajouter 10%. Donc, juste
à ce titre, en plus de l'inflation, on doit comprendre que cela
représente 10% de l'an passé, plus 90% des factures de taxes de
cette année.
Nous avons aussi, en termes de coûts, augmenté sensiblement
les dépenses du programme d'aide aux éguipements communautaires.
Il s'agit là de plusieurs milllions de dollars d'augmentation. On a
augmenté aussi, les dépenses de PAIRA, qui a eu plusieurs projets
sur lesquels des décisions ont été prises en 1980, mais
dont les répercussions budgétaires se font sentir cette
année, c'est-à-dire, onze ou douze mois après. C'est cela
qui explique, avec une augmentation au niveau du fonctionnement des
municipalités régionales de comté, une augmentation de
budget.
Le nombre de postes est passé de 710 en 1980-1981 à 704
cette année, avec quelques mouvements internes au ministère. Il
reste que, s'il s'agit d'une base comparative, vous savez qu'il y a une
politique appliquée par le Conseil du trésor, une politique
budgétaire de réduction de 2% des postes qui s'est
appliquée aussi aux Affaires municipales et que nous avons acquis, par
ailleurs, dix nouveaux postes pour faire l'administration financière,
notamment, du rôle d'évaluation financière et des
vérifications par rapport aux "en-lieu" de taxes. Par ailleurs, il y a
eu un transfert de l'exécutif au ministère des Affaires
municipales, du groupe de consultation sur la mise en place des
municipalités régionales de comté, lesquels postes ne
seront plus là lorsque toutes les opérations de consultation
seront terminées.
Les crédits de fonctionnement du ministère ne
représentent que 6,2% du budget total, soit 26 000 000 $ et 78,8% de
cette somme est consacré aux salaires et aux traitements des
fonctionnaires, soit 4,9% de budget total. C'est une performance, je crois,
très acceptable. Toutes ces considérations ne tiennent pas
compte, cependant, des organismes dont le ministre des Affaires municipales est
responsable: la Commission municipale du Québec, le bureau de
révision d'évaluation foncière, la société
d'aménagement de l'Outaouais, la Commission nationale de
l'aménagement. Dans l'étude que nous ferons, programme par
programme, de l'ensemble des crédits, nous y reviendrons en temps et
lieu.
Voilà, M. le Président, ce que j'avais à dire de
cette espèce de cadre général à
l'intérieur duquel nous allons situer nos débats au cours
des prochaines heures. M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Le
député de Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Merci, M. le Président, M. le ministre,
messieurs les membres, madame, de la commission.
Je voudrais, en premier lieu, mentionner que ce matin nous apprenions
que le ministre des Affaires municipales donnait une conférence de
presse - c'est sûrement son privilège et son droit -
énonçant les priorités ou les proqrammes contenus à
l'intérieur des crédits pour 1981-1982. Les membres de
l'Opposition ont trouvé inopportun cette présentation à la
presse écrite et parlée, d'une part, parce que l'Opposition
n'avait pas été informée du contenu des données que
mentionnait le ministre ce matin et d'autre part, nous souhaitions, cet
après-midi, pouvoir commencer sur les dires du ministre concernant le
ministère des Affaires municipales. (16 h 45Ï
Or, M. le ministre, nous aurions souhaité et nous souhaitons
encore vous apporter toute notre collaboration dans la bonne marche du
ministère des Affaires municipales. Les critiques constructives
qu'apportera l'Opposition seront sûrement au bénéfice des
municipalités, de l'ensemble des municipalités du Québec,
d'autant plus que l'Opposition est relativement bien équipée
à l'intérieur de la commission que nous représentons,
c'est-à-dire que nous aussi, nous avons des gens qui ont fait un stage
et qui continuent même à faire un stage dans le domaine des
affaires municipales, entre autres le député de Verdun, qui est
aussi maire de Verdun, M. Lucien Garon; M. Michel Bissonnet,
député de Jeanne-Mance, qui a été maire de la ville
de Saint-Léonard; le député de Huntingdon, M. Claude
Dubois, qui malheureusement est absent cet après-midi à cause de
maladie, qui a été maire d'une municipalité rurale et qui
a même participé à un regroupement assez important dans sa
région.
M. le ministre, votre énoncé laisse sûrement
sous-entendre que ça va comme dans le meilleur des mondes dans le
domaine des affaires municipales. Par contre, nous aurons sûrement
l'occasion au cours des prochains mois, sinon des prochaines années, de
vous souligner l'importance du rôle des municipalités dans notre
province. Les municipalités, c'est un peu comme la construction, quand
cela va bien, tout va bien. Actuellement, il y a sûrement des correctifs
importants à apporter, surtout depuis la mise en vigueur de plusieurs
lois depuis 1976; entre autres, l'une qui concerne le zonage agricole, la loi
90, que nous ne contestons pas, M. le ministre, mais dont nous trouvons la
réglementation inappropriée dans le contexte actuel. Nous aurons,
étant donné que cela implique directement les
municipalités pour lesquelles vous avez une responsabilité tout
à fait particulière, l'occasion d'y revenir.
La loi 125, dont vous êtes sûrement au courant ayant
été le ministre responsable, a apporté des
bénéfices, mais a aussi créé des problèmes
particuliers par l'application des règlements qui en découlent.
Nous aurons, M. le Président, au cours de l'étude des
crédits, l'occasion de toucher certains des programmes, surtout depuis
la création de la Commission nationale de l'aménagement, sur
laquelle nous aurons plusieurs questions à poser.
Aussi, M. le ministre, une loi a été votée, la loi
105, qui touche tout particulièrement les élus municipaux, loi
qui a permis de corriger une lacune, sinon des lacunes au niveau des
émoluments des membres des conseils dans tout le Québec. Mais, du
même souffle, M. le Président, elle obligeait, tenant compte des
prochaines élections municipales, les conseils municipaux à se
conformer à la nouvelle réglementation, c'est-à-dire
l'augmentation du nombre de représentants proportionnellement à
la population. Nous aurons l'occasion d'en discuter étant donné
que, dans les municipalités actuellement, nous connaissons des
restrictions budgétaires comme le gouvernement en a aussi. Je remarque
que le ministre annonçait tantôt, concernant le personnel, qu'il y
avait une légère baisse de personnel comparativement à
l'an passé, c'est-à-dire un nombre assez minime de six
employés. Il reste que le ministère des Affaires municipales suit
la courbe et diminue ses effectifs même s'il y a des programmes nouveaux,
d'autant plus que cette partie de la loi 105, que je sache, n'avait fait
l'objet d'aucune revendication de la part des municipalités, tant sur la
représentativité des conseils municipaux que sur autre chose. De
plus, on pourrait noter que dans certaines municipalités, dans les
années antérieures à l'adoption de cette loi, certains
conseils municipaux demandaient une réduction du nombre de leurs
conseillers, tenant compte de la lourdeur administrative que ça pouvait
créer.
Nous aurons sûrement l'occasion d'y revenir, M. le
Président, parce que j'avais une municipalité en particulier qui,
en 1963, était composée de 14 représentants, plus le
maire. À la suite des interventions de la Chambre de commerce, de
l'association de marchands, on avait demandé de réduire de 14
à 7 le nombre de représentants municipaux et de modifier aussi le
nombre
de quartiers, ce qui avait été accepté par cette
Chambre en 1963, en décembre. Et je vous donne comme exemple la ville de
Hull, M. le Président.
La loi 57 a beaucoup fait parler d'elle au cours des dernières
années, particulièrement depuis décembre 1979. Ayant fait
partie moi-même du comité Québec-municipalités,
représentant, entre autres, la Communauté réqionale de
l'Outaouais, j'ai eu l'occasion d'assister aux délibérations en
présence du ministre des Affaires municipales et
présidées, à ce moment-là, par M. Jacques
Besré, qui était le sous-ministre en titre, remplacé par
la suite par M. Kenniff.
Sûrement qu'un consensus avait été apporté,
tenant compte des qrands objectifs des municipalités urbaines
représentées par l'Union des municipalités du
Québec, ainsi que les conseils de comté représentant les
municipalités rurales. Mais on se souviendra que le ministre avait
présenté tout près de 300 amendements à la loi 57,
amendements qui, malheureusement, ont été adoptés à
la vapeur et ne rencontraient pas tous les objectifs que le comité
Québec-municipalités s'était fixés.
Par contre, dans un premier temps, M. le Président, nous
étions satisfaits et heureux que cette loi 57 soit adoptée par
l'Assemblée nationale. On doit dire ici que l'Union des conseils de
comté, l'Union des municipalités revendiquaient des modifications
importantes depuis près de 25 ans en ce qui traitait de la
fiscalité municipale.
J'espère que le ministre des Affaires municipales nous
réserve des surprises heureuses. Quand le ministre, tout à
l'heure, comparait son gouvernement à celui d'Ottawa, en disant que le
gouvernement du Québec était un bon citoyen, il faudrait que ce
soit vrai. L'Opposition souhaite énormément que les
municipalités obtiennent, dans les plus brefs délais, la
participation entière du gouvernement, c'est-à-dire les
subventions "en-lieu" de taxes s'attribuant plus particulièrement au
réseau des affaires sociales et au réseau des affaires
scolaires.
Vous avez mentionné aussi, M. le ministre - cela m'a fait sourire
un peu, mais je l'ai qardé pour moi - que le gouvernement du
Québec respectait l'intégrité de l'assiette fiscale. Je
voudrais mentionner, M. le Président, au ministre des Affaires
municipales, qui se doit d'être l'interlocuteur des municipalités
auprès des différentes aqences ou des différents
ministères et plus particulièrement du grand argentier, le
ministre des Finances, que, quand la loi 57 a été adoptée,
le ministre des Affaires municipales et le ministre des Finances
s'étaient engagés à ne pas créer de nouvelles
charges aux municipalités à moins d'y ajouter des crédits
nouveaux.
Dans la présentation du budget de cette année, le ministre
des Finances annonçait une modification importante au régime
d'assurance maladie du Québec et augmentait la participation de
l'employeur de 1,5% à 3%. Des calculs rapides nous amènent
à comptabiliser un montant d'environ 17 000 000 $ qui serait la part des
municipalités du Québec comme accroissement dans leurs budqets
municipaux à compter du 1er janvier 1982.
Encore là, je tiens à faire remarquer au ministre des
Affaires municipales que, sous la gouverne de son prédécesseur,
des plans triennaux devaient être acceptés dans chacune des
municipalités. En passant, je dois vous dire qu'en 1975 la ville de Hull
acceptait son premier plan quinquennal au bénéfice des citoyens
de Hull et, par la suite, le ministère des Affaires municipales
demandait à toutes les municipalités d'adopter un plan triennal
qui était souhaité et souhaitable. Par contre, les
municipalités, dans leur plan triennal, n'ont pas prévu une
augmentation dans leur budqet respectif pour défrayer le coût du
régime d'assurance maladie du Québec en 1982. Je dois vous dire
que, tenant compte que cela touche l'ensemble des municipalités du
Québec, tant les municipalités rurales que les
municipalités urbaines, tant les communautés réqionales
que les communautés urbaines, c'est une charge additionnelle que devront
supporter les municipalités. Le gouvernement semble diriger son
appétit vers certaines augmentations que devront absorber, au cours des
prochaines années, les municipalités du Québec.
Je voudrais sûrement, dans la discussion des crédits, que
le ministre des Affaires municipales puisse prévoir des discussions sur
l'ensemble de ces sujets, sujets que nous pourrons sûrement approfondir
au bénéfice de l'ensemble de nos municipalités, afin de ne
pas obliger ces mêmes municipalités à augmenter leurs
impôts fonciers afin de satisfaire certaines carences du gouvernement du
Québec, face à certaines dépenses, et aussi à
combler certains de leurs déficits opérationnels.
Il y a aussi des points très importants qui vont toucher le
ministre des Affaires municipales et plus particulièrement son
ministère au cours de l'exercice 1981-1982. Ce sont les programmes
d'assainissement des eaux qui obligent les municipalités à
financer, pour et au nom du gouvernement, leurs programmes d'assainissement des
eaux dans leurs municipalités respectives ou dans leurs
communautés respectives. Je trouve, encore une fois, que c'est un peu
malheureux que les jeux soient changés, que ce ne soit pas le
gouvernement, par l'entremise du ministère des Finances, qui absorbe ces
coûts, mais que ce soient les municipalités du Québec qui
auront à subir l'impact financier, c'est-à-dire l'utilisation de
leurs
propres crédits, pour leurs propres programmes, à des taux
d'intérêt supérieurs à ceux que paie actuellement le
gouvernement du Québec sur ses emprunts à long terme et sur le
marché des obligations. (17 heures)
Nous aurons sûrement l'occasion, M. le ministre, de vous apporter
toute notre collaboration et d'intervenir auprès de vos
collègues, le ministre des Finances et celui de l'Environnement, pour
qu'ils comprennent davantage le rôle que doivent jouer les
municipalités et qu'ils comprennent aussi qu'il ne faut pas puiser
à même les fonds des municipalités pour les crédits
qu'ils doivent engager dans les années à venir.
Il y a un point assez important, M. le Président, que je souhaite
pouvoir traiter aussi avec mes collègues de l'Opposition, ce sont les
rôles que jouent actuellement les communautés urbaines, celle de
Québec et celle de Montréal, et la Communauté
régionale de l'Outaouais qui demandent depuis plusieurs années
des modifications importantes à leur loi afin, d'une part, de diminuer
leur fardeau fiscal et, d'autre part, d'améliorer les structures qui
sont, à notre sens, inacceptables dans le contexte actuel.
M. le Président, ce sont certains des principaux points que nous
allons souhaiter traiter. Pour le bénéfice de mes
collègues et de moi-même, j'espère que le ministre
permettra, quand nous étudierons chacun des budgets, que, s'il y a lieu,
nous puissions y revenir à la fin pour demander une précision, si
nous manquons de certains éclaircissements. En terminant, je
réitère que nous allons apporter toute notre collaboration.
Tenant compte que nous avons une expertise dans le domaine municipal et que
nous avons représenté des municipalités importantes du
Québec, sûrement que cela pourra bénéficier au
ministre des Affaires municipales et au groupe de collaborateurs qui
l'entourent. Il y a peut-être d'autres points que mon collègue de
Jeanne-Mance, M. Bissonnet, pourrait apporter.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, avant de donner la
parole à qui que ce soit, remarquez que, pour l'étude des
crédits, c'est assez ouvert.
M. Bissonnet: Avant de commencer à étudier les
crédits, M. le Président, je pense que, si les membres de la
commission ont des points d'intérêt général à
souligner sur les affaires municipales, cela pourrait aider le ministre
à concevoir son programme pour l'année prochaine. Je pense que
c'est d'intérêt général, avant de commencer
l'étude des crédits. Je pense qu'en ayant onze heures pour
étudier ces crédits, on a amplement le temps. Avant
d'étudier la technique de plomberie budgétaire, on peut
peut-être se permettre de donner certains points de vue sur certaines
lois qui ont trait aux Affaires municipales.
Le Président (M. Bordeleau): Avant de vous donner la
parole, M. le député de...
M. Bissonnet: Jeanne-Mance.
Le Président (M. Bordeleau): ... Jeanne-Mance, j'aimerais
simplement que les différents membres de la commission s'entendent.
Comme vous l'avez mentionné, il y a eu une entente entre les leaders
pour onze heures d'étude de crédits. Nous avons huit programmes.
En faisant un petit calcul rapide, cela donne à peu près 1 h 15
par programme, mais je n'ai aucune objection à ce qu'on soit
élastique sur la procédure qu'on utilise. Si vous me dites que
vous préférez faire des remarques préliminaires au
départ, je donnerai la permission de le faire également de
l'autre côté et on pourra procéder après à
l'étude programme par programme. À moins qu'il n'y ait des
objections...
M. Bissonnet: M. le Président, jusqu'à 18 heures,
on pourrait peut-être faire des remarques préliminaires, chacun
son tour.
M. Fallu: Nous souhaitons, pour notre part, avoir d'abord
quelques remarques préliminaires venant de part et d'autre, avec des
réponses à l'occasion ou à la fin de la part du ministre,
à sa guise.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Je voulais
simplement m'assurer auprès du ministre qu'il n'y pas de problème
avec les fonctionnaires qui sont peut-être ici par secteurs
d'activité.
M. Léonard: On peut quand même peut-être
prendre un peu de temps là-dessus. C'est vrai que, si on a onze heures,
à un moment donné, il y a peut-être des
considérations générales plus importantes...
Le Président (M. Bordeleau): Oui, de toute façon,
nous avons onze heures.
M. Léonard: ... à mettre sur la table, avant de
commencer l'étude détaillée des crédits.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, cela peut même
éliminer du temps à l'occasion de l'étude des
différents programmes.
M. Léonard: Pourvu qu'il y ait un traitement
équitable de part et d'autre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, avant de
continuer, il me semble qu'il y aurait lieu que le ministre
présente les hauts fonctionnaires avec lesquels il travaille. Mon
collègue de droite a dit que 11 heures, c'est beaucoup. Moi j'aurais
préféré avoir 20 ou 25 heures pour étudier ces
crédits. C'est tellement important, les Affaires municipales au
Québec, surtout avec les lois qui ont été votées au
cours des années passées. J'aurais préféré
avoir plus de temps. Mais je pense qu'il y a eu une entente avec le leader du
gouvernement pour se limiter à 11 heures. J'espère que, l'an
prochain, on prendra plus de temps. J'aimerais que le ministre nous
présente ses hauts fonctionnaires, avec qui c'est bien agréable
de travailler. Je peux vous dire cela personnellement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, si vous
voulez bien présenter vos collaborateurs.
M. Léonard: À ma droite, M. Patrick Kenniff, mon
sous-ministre en titre au ministère des Affaires municipales; mon chef
de cabinet, M. André Bellerose; M. Jean-Louis Lapointe, sous-ministre
adjoint à l'administration financière; M. Michel Lussier et M.
Hieu-Duc Trinh
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Léonard: M. Vincent Dumas, le directeur de la
consultation sur les municipalités régionales de
comté.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que vous êtes
satisfait, M. le député de Verdun?
M. Caron: Oui, je suis satisfait. On voulait faire passer un
petit test au ministre pour commencer.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jeanne-Mance, vos remarques préliminaires.
M. Michel Bissonnet
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai beaucoup
d'intérêt à parler au ministre des Affaires municipales sur
les difficultés de structures que connaît la Communauté
urbaine de Montréal. Je suis maintenant un député dont le
comté est pour une partie dans la municipalité de
Saint-Léonard et une partie de mon comté est également
dans la ville de Montréal.
J'ai siégé durant plus de deux ans à cette
communauté urbaine et cela semble très inquiétant
actuellement, quand on sait que le président de la Conférence des
maires de banlieue a indiqué de façon très précise
au conseil de la communauté urbaine que, l'année prochaine, en
1981, on assisterait à une tentative de boycotter le budget si des
changements de structures n'ont pas lieu dans l'année qui vient.
Actuellement, on a un comité exécutif qui est sous le
contrôle exclusif de la ville de Montréal de par sa composition et
on a également à la Commission de transports de la CTCUM un
service sur lequel les élus n'ont aucun contrôle parce que cette
commission est autonome et fait rapport sûrement au président du
comité exécutif de la ville de Montréal en
particulier.
Au niveau de la Communauté urbaine de Montréal, je ne sais
pas quelles sont vos intentions, mais je pense que tous les citoyens de la
communauté urbaine, autant ceux de Montréal que ceux des
banlieues, ont un intérêt à ce que des modifications
majeures soient apportées à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Montréal, relativement à ses
structures et son mode de fonctionnement.
En ce qui a rapport à ce dont mon collègue le
député de Hull a traité, relativement à la
représentation des élus au niveau des conseils de ville, je pense
qu'actuellement on a une tendance augmenter le nombre des élus dans
chaque conseil de ville. J'essaie de vous informer que la plupart des
municipalités des villes importantes ont une tendance à avoir des
services à la population qui nécessitent des salaires très
importants dans les budgets de chaque municipalité. Dans la
municipalité à laquelle je fais référence, la
municipalité de Saint-Léonard, nous avons actuellement des
services à la population avec des bulletins d'information et le
rôle du conseiller municipal est plutôt dirigé vers le
service des relations avec la population.
En augmentant ainsi le nombre des représentants des élus,
on apporte non simplement une augmentation à cause des salaires qui sont
payés à ces élus, mais à cause évidemment de
toute la documentation qu'une municipalité doit nécessairement
fournir à ses élus et qui sont additionnels.
Or, certains conseils de ville - si je fais référence ici
au conseil de la municipalité de Montréal-Nord - ne sont pas
satisfaits d'augmenter le nombre des élus. Peut-être qu'il y a eu
des erreurs dans la loi 44 au niveau du système du colistier. J'ai
vécu avec ça, j'ai été élu avec deux
candidats à la mairie qui étaient des candidats qui s'opposaient
à mon élection à la mairie, j'ai donc souffert d'une
difficulté. Il y a certaines difficultés à
l'intérieur de la loi 105 relativement au nombre des élus. Je
pense que, dans une municipalité un nombre minimum de conseillers qui
représentent de 5 000 à 6 000 électeurs peuvent
très bien faire leur tâche quand on considère tous les
services additionnels qui sont offerts à la population au niveau
même des services de la population.
En ce qui a trait à la loi 105, M. le
Président et M. le ministre, nous avons une nouvelle loi qui est
mise à l'épreuve pour la première fois en ce qui a trait
à l'élection de candidats à la suite de démission,
de décès ou à la suite de l'élection de nouveaux
membres à l'Assemblée nationale. La municipalité de mon
comté...
M. Léonard: ...les droits acquis comme tels.
M. Bissonnet: Non, c'est bien sûr. Je ne voudrais pas
parler des droits acquis du député de Verdun. Il est très
heureux de les avoir. Ce que je veux dire c'est que, dans notre
municipalité, nous aurons une élection municipale le 28 juin.
Cette élection ne présente actuellement presque pas
d'intérêt pour la population locale. Premièrement, cette
élection a lieu le 28 juin, alors que beaucoup de gens sont en vacances.
Le pourcentage des citoyens qui votent aux élections municipales, je
peux en parler, parce que la ville de Saint-Léonard est certainement
dans les grandes villes un exemple à citer, car on y vote habituellement
à 65%, parce que nous avons une ville qui est très
politisée, M. le Président, mais je considère qu'à
cette élection il n'y aura pas un gros pourcentage de la population qui
se présentera aux bureaux de votation.
De plus, le conseil de ville, majoritairement, sauf pour une dissidence,
a demandé à M. le ministre de reporter ladite élection de
1981. Il est bien évident que vous n'aviez pas le pouvoir de reporter
cette élection unilatéralement - ou le Conseil des ministres -
puisque c'est fait en vertu de la loi. Mais la grande majorité des
citoyens, dans notre ville en tout cas - c'est une loi qui subit son premier
test - aurait préféré qu'une élection
générale ait lieu, à une date ultérieure, compte
tenu des circonstances. Cette élection va coûter à nos
concitoyens un montant de 180 000 $. On aurait préféré
qu'on ramène l'élection générale de 1982 à
1981, ce qui aurait pu être fait... Nous, de l'équipe que je
représentais à la ville de Saint-Léonard, nous avons
décidé hier soir de ne pas présenter de candidats à
cette élection, pour des motifs économiques, d'une part, et pour
l'autre motif aussi que le maire étant un maire minoritaire, ça
ne change rien, que la composition du conseil ne changera pas à la suite
de cette élection.
Si un nouveau maire de Saint-Léonard est élu le 28 juin,
cette élection demandera une autre élection parce que le type qui
sera probablement élu est déjà conseiller municipal. Les
citoyens de Saint-Léonard auront encore une élection, au mois
d'août cette fois-ci, si on respecte les mécanismes de la loi 105.
C'est pour essayer de vous expliquer que, dans cette loi, il y a des
difficultés pour les citoyens des municipalités qui sont
touchées.
Un autre point, M. le Président, que le ministère des
Affaires municipales a intérêt à changer, c'est la loi 12.
Dans cette loi, à cause de l'augmentation de l'évaluation
foncière de presque toutes les municipalités du Québec qui
ont subi des augmentations d'évaluation très importantes, surtout
au niveau des propriétaires de maisons unifamiliales, de duplex et de
triplex, le gouvernement a adopté une loi permettant aux
municipalités d'alléger le fardeau de ces petits contribuables en
permettant aux municipalités d'opter pour une diminution de taxes de
l'ordre de 10% pour 1981 et de 5% pour 1982. (17 h 15)
Les municipalités qui veulent donner un crédit
d'impôt, un crédit de taxes à leurs contribuables, doivent
charger, selon un certain mécanisme, un montant maximum de taxe
d'affaires à ces commerçants. Plusieurs municipalités
n'ont pas donné cette année le crédit de 10% ou moins
à cause du mécanisme qui demande que la municipalité soit
obligée d'imposer le montant de la taxe d'affaires au maximum pour
permettre d'alléger le fardeau de ces petits contribuables.
Dans la municipalité de Saint-Léonard, on a des maisons
unifamiliales, on a beaucoup de duplex, de triplex, on a aussi beaucoup de
quintuplex, à cause du coût des terrains. Ce qui arrive, c'est que
ceux qui ont des duplex et des triplex louent leur sous-sol pour arriver
à payer leurs taxes. Quand vous avez un triplex, vous payez presque 5000
$ de taxes foncières, ça commence à être des taxes
très importantes.
Pour la commission d'évaluation de la communauté urbaine,
quelqu'un qui a un duplex et qui loue son sous-sol est considéré
avoir un triplex, de même que celui qui a un triplex et qui loue son
sous-sol est considéré avoir un quadruplex. Donc, les
propriétaires de triplex qui ont la même évaluation
-l'objectif de la loi, c'est d'alléger le fardeau de l'évaluation
- ne peuvent pas bénéficier d'un crédit d'impôt de
7%. Dans la municipalité à laguelle je fais
référence - je sais qu'il y en a d'autres ici - ça
représente 1200 propriétaires de duplex et de triplex à
cause de la location de leur sous-sol. Et souvent, on retrouve des sous-sols
qui ne sont pas loués. En fait, la commission d'évaluation de la
communauté urbaine a de la difficulté et la municipalité
de Saint-Léonard vous a demandé d'apporter des amendements
à la loi 12 - et ce, de façon unanime - pour permettre aux
municipalités d'aller plus loin que les duplex et les triplex, et
d'ajouter les quadruplex et quintuplex.
Aujourd'hui, les quintuplex ont des augmentations d'évaluation
très importantes. Au niveau de la Loi sur l'évaluation, j'ai fait
part à la Communauté urbaine de Montréal,
en ce qui a trait à l'évaluation, de la difficulté
des évaluateurs d'évaluer les entreprises commerciales, les
grosses entreprises immobilières, à la suite des transactions
immobilières qui se font par le transfert d'actions. Il est très
facile, aujourd'hui, d'évaluer un bungalow, un duplex;
l'évaluateur va au bureau d'enregistrement et constate le prix de la
transaction, tandis que quand on a affaire à une transaction dans un
centre commercial où le transfert d'actions se fait, et qu'on prend le
fonds de commerce et l'immeuble, pour l'évaluateur quel a
été le prix de la transaction? C'est bien difficile à
savoir. Ce sont des lacunes qui existent actuellement, qui permettent une
augmentation d'évaluation beaucoup plus considérable chez les
petits propriétaires que chez les gros propriétaires et qui,
à cause de la façon dont on transiqe les ventes
immobilières, causent un préjudice aux petits
propriétaires des municipalités.
Donc, M. le ministre, je pense qu'au niveau de cette loi il est urgent
d'apporter ces correctifs et pour autant que la municipalité de
Saint-Léonard est concernée, le conseil est d'accord pour les
triplex, quadruplex et quintuplex. Même cette année, en 1981, je
pense qu'ils ont les surplus nécessaires pour donner ces subventions de
façon rétroactive au 1er janvier.
Je vais simplement arrêter ici pour permettre à mes
collègues de pouvoir intervenir avec leurs remarques
préliminaires. Je reviendrai sûrement au cours de cette
commission.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Jeanne-Mance. M. le ministre, est-ce que vous voulez
répondre immédiatement à certaines questions ou si on fait
un tour de table? M. le député de Bellechasse.
M. Claude Lachance
M. Lachance: M. le Président, je dois d'abord dire que je
suis extrêmement heureux de pouvoir faire partie de la commission des
affaires municipales, considérant que j'ai une expérience de sept
ans et demi comme maire et, comme préfet, d'un an et demi aussi, dans un
comté qui compte 34 municipalités. C'est intéressant
également de constater qu'aussi bien du côté
ministériel que du côté de l'Opposition la plupart des
membres de la commission ont une expérience municipale. C'est heureux
parce que je pense que les travaux n'en seront que plus productifs.
Depuis deux ou trois ans, plusieurs modifications ont été
apportées aux lois municipales. Personnellement, je m'en tiendrai
surtout à ce qui concerne les modifications au Code municipal comme la
loi 39, la loi 74 sur les ententes intermunicipales, la loi 57 sur la
fiscalité, la loi 125, la loi 105. Il y a une constatation pour
quelqu'un qui consulte son Code municipal, c'est qu'il y a encore beaucoup de
dispositions du Code municipal qui est en vigueur présentement qui sont
archaïques. Comme simple exemple qui est un peu comique, on a encore des
amendes de 1 $ et de 0,10 $ concernant des animaux qui seraient laissés
en liberté sur les routes, des poules et des animaux semblables. Je sais
qu'il existait il y a quelques années, à l'époque du
gouvernement précédent, une commission qui avait
été formée, la Commission de refonte des lois municipales,
qui avait produit un rapport en plusieurs tranches. Le député de
Verdun était membre du parti ministériel lorsque cela s'est fait,
à l'époque de M. Goldbloom. Plusieurs éléments dans
la réforme des lois récentes se retrouvent dans les
recommandations des commissaires. J'avais espéré, lorsque
j'étais maire et préfet, voir le gouvernement en arriver - c'est
une question que je poserai au ministre - à refondre complètement
le Code municipal, et en éliminant ces dispositions qui sont
archaïques.
Personnellement, je souhaite une refonte complète et rapide du
Code municipal. Je comprends qu'on est allé au plus pressant en ce qui
concerne l'adoption de certaines dispositions, par exemple, comme la
fiscalité ou encore la démocratie municipale. Au cours des
prochains mois, j'entends suggérer, à partir d'une
expérience pratique que j'ai vécue, des amendements pour assurer
un fonctionnement encore plus moderne et plus fonctionnel en ce qui a trait
à certaines concordances en particulier. Justement, il s'est posé
un problème également en ce qui me concerne, puisque j'ai
dû démissionner pour devenir député. Cela n'a pas
posé un problème de 180 000 $ chez nous, parce que la
municipalité est d'une ampleur moins considérable. Mon successeur
a été élu par acclamation dimanche. Cependant, on a
constaté, en fouillant dans le code, qu'il pouvait y avoir un
problème pour savoir exactement quel était le délai entre
la journée des mises en candidature et la journée
d'élection s'il y a lieu. À la suite d'une consultation avec le
service juridique du ministère, finalement, le président
d'élection a pu en arriver à déterminer avec exactitude,
avec précision ce qu'il devait faire pour être conforme à
la loi.
Je tiens, comme ex-maire, à souliqner l'importance de
l'information. Je pense que nos élus municipaux ont beaucoup
apprécié, en particulier la nouvelle revue Municipalité
qui est très intéressante et qui permet non seulement aux
élus municipaux, mais à tous ceux qui s'intéressent au
domaine municipal de près ou de loin de suivre l'évolution des
règlements et des lois municipales avec pas mal de précision. La
facture de cette revue
fait qu'elle est intéressante à aborder. Je pense qu'on
doit continuer dans ce sens.
Également, il se présente des réformes importantes,
comme celle de la loi 125 sur l'aménagement ou encore la loi 57. sur la
fiscalité. Les élus municipaux ont beaucoup
apprécié que le ministère mette sur pied des
équipes pour informer le plus adéquatement les élus
municipaux de l'impact de la loi, de tout ce qui en découle
finalement.
Je profite de l'occasion pour déplorer -et ce n'est pas seulement
pour jeter la pierre au fédéral mais à ma connaissance il
semble bien que cela ne soit pas reconduit -la disparition du programme PAEC,
programme d'aide aux équipements communautaires. Je ne sais pas si mes
collègues qui ont l'expérience municipale peuvent abonder dans le
même sens, mais, chez nous, le programme d'aide aux équipements
communautaires a été un programme très populaire. Il y a
eu de nombreuses demandes. C'était un programme qui était
intéressant parce qu'il donnait la possibilité de profiter de
l'aide gouvernementale dans un tas de situations, rénovation ou
constructions pour moderniser les équipements municipaux.
Personnellement, je déplore beaucoup que ce programme ne continue
pas dans une phase III, parce qu'encore de nombreuses demandes sont en attente.
Faute de crédits et faute aussi peut-être d'autres programmes pour
suppléer à l'absence de PAEC, il y a des populations qui devront
jusqu'à un certain point attendre d'avoir des équipements plus
adéquats.
J'aimerais demander au ministre si c'est bien le cas qu'on ne peut plus
espérer compter sur la poursuite du programme PAEC et, d'autre part,
j'aimerais lui demander aussi s'il est prévu qu'on puisse en arriver
à une refonte du Code municipal dans un laps de temps relativement
court.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse. M. le ministre, on continue? J'avais le nom du
député de Groulx.
M. Caron: J'aurais seulement quelques petites remarques
très brèves, parce que j'y reviendrai à l'étude des
crédits.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun, je m'excuse, mais j'avais déjà pris note de la demande du
député de Groulx.
M. Caron: Excusez-moi. Donnez-lui la parole, je la prendrai
après. Je ne suis pas pressé.
Le Président (M. Bordeleau): Je pense bien que ce ne sera
pas tellement long de toute façon, vu que vous avez déjà
eu l'occasion d'intervenir tantôt.
M. Caron: II n'y a pas de presse, on a 11 heures. On en voudrait
28.
Le Président (M. Bordeleau): Je vous donnerai la parole
immédiatement après, M. le député de Verdun.
M. Elie Fallu
M. Fallu: M. le Président, ce sont quelques brèves
remarques ou quelques questions au ministre qui sont dans le même esprit
que celles de mon collègue de Bellechasse, qui sont non pas d'une
très haute philosophie, mais d'un ordre plutôt pratique pour les
municipalités. La première porte sur les banques de terrains. On
sait qu'à plusieurs reprises le sujet est revenu entre nous à des
commissions parlementaires, notamment à propos des lois 54 et 55. Mon
collègue de Verdun s'en souviendra, nous étions là pour
débattre le propos, car la possibilité pour les
municipalités de créer des banques de terrains pourrait avoir,
entre autres, comme utilité la consolidation, notamment dans des
centre-ville un peu neufs ou encore dans des municipalités où
l'urbanisation a été quelque peu dispersée dans le
passé avant que des plans d'urbanisme un peu plus rationnels ou des
plans d'aménagement aient été mis sur pied.
Une question relative à la prévention des incendies. On
sait que le ministère a sous sa responsabilité la
prévention des incendies. On connaît bien maintenant Pit le
Sorteux qui a fait fureur dans les écoles, à la radio, à
la télévision, un peu partout, qui a servi de leitmotiv à
la prévention depuis quelques années, mais ce n'est pas ces
aspects de la prévention que je veux souligner. À la limite, je
veux peut-être demander ce qu'il y a moyen de faire davantage pour la
prévention dans les maisons privées, notamment s'il y a lieu de
faire plus qu'une simple incitation à installer des détecteurs de
fumée qui fonctionnent bien.
Il me semble que le problème principal qui se pose actuellement
dans le monde de la prévention, c'est celui de la formation. On se
souviendra qu'historiquement il n'y avait que Montréal qui avait une
école de formation de pompiers. Il y a eu un certain effort de fait
d'abord par les intéressés eux-mêmes, les associations de
pompiers, les associations de chefs de pompiers, pour mettre sur pied une
école de formation à Mirabel. Ce n'est pas sans succès, et
cela a été également appuyé assez largement par le
ministère et les gouvernements. Est-ce que ce projet qui a
démarré a des chances de succès? Quel est l'avenir de
cette école de pompiers? Est-ce la solution qui est la bonne à
long terme? Quelle orientation doit-on
prendre maintenant? (17 h 30)
Dans le domaine législatif, mon collègue de Bellechasse a
souligné des archaïsmes et je veux même aller plus loin que
lui en posant la question de façon quelque peu différente. Il
s'agit de l'harmonisation entre nos deux codes, le Code municipal et la Loi sur
les cités et villes. On sait que l'effort de législation que l'on
a fait depuis quatre ans, notamment, a tendu à harmoniser d'une
façon assez systématique les deux lois municipales, le Code
municipal et la Loi sur les cités et villes. Il y aurait peut-être
lieu, avec certaines exceptions, si on le juge à propos, dans cet effort
de modernisation de nos lois municipales, de toucher également, de
vidanger les archaïsmes, de planifier un peu l'harmonisation.
Quant à la démocratie municipale, on sait que la loi 44 et
ce qui a suivi s'appliquent présentement aux municipalités de 20
000 habitants et plus. Ce qui a eu comme incidence, à mon avis,
d'assainir un peu le climat des élections municipales, notamment en
contrôlant un peu ce qui était devenu littéralement
démentiel dans certaines municipalités, la folie des coûts
électoraux avec tout ce qui s'ensuit de prébendes et ce que l'on
voudra.
Je sais qu'il y a des contraintes au niveau de la surveillance par le
directeur du financement des partis politiques, mais est-ce que, dans l'esprit
de la loi 44, le ministre a l'intention d'étendre graduellement cette
loi à des municipalités de 15 000, voire de 10 000 habitants?
Les derniers contacts que nous avons pu avoir avec les
municipalités, les organismes, l'Union des conseils de comté ou
les rassemblements des villes nous apprennent que ce que demandent maintenant
les municipalités, ce sont moins des lois, des directives puisque,
effectivement, il y a un train de mesures législatives et
administratives assez imposantes qui ont été apportées. Ce
qu'ils semblent demander, ce sont peut-être des services.
Déjà, des services sont fournis, on les a soulignés
à plusieurs reprises, que ce soient des services d'information, que ce
soient des services de soutien technique pour l'application des mesures
budgétaires, réglementaires et autres. Il y a également la
création des bureaux régionaux dont il faudrait peut-être
faire l'évaluation, mais qui ont été, pour le moins, une
excellente source de renseignements pour les municipalités et
également d'ailleurs pour l'ensemble des citoyens qui savent maintenant
s'y référer, comme citoyens, pour poser une question relative
à la marche d'une motion, d'un règlement, d'un avis de motion,
voire des questions précises sur la Loi sur les cités et villes,
le Code municipal et les pouvoirs des élus municipaux.
Il m'apparaît qu'il y a peut-être un domaine qu'on pourrait,
pas nécessairement à court terme, mais à long terme - par
incidence les taux d'intérêt actuels me portent peut-être
à énoncer cette suggestion toucher et analyser ensemble, c'est la
question du financement des municipalités à court terme, moyen
terme et long terme. Les municipalités présentent à la
Commission municipale, certes, leurs besoins d'emprunt. La commission les
vérifie, les conseille, en harmonisation d'ailleurs le plus possible
avec l'État, mais, au-delà de cela, elles sont laissées un
peu libres sur le marché. Ce n'est pas que je veuille intervenir pour
enlever de la liberté, de l'autonomie aux municipalités, loin de
là, mais ce ne serait peut-être pas nécessairement par le
biais gouvernemental; ce serait peut-être par des outils que les
municipalités elles-mêmes pourraient se donner, comme on trouve
dans certains pays, notamment en Belgique, des sortes de mutuelles qui leur
permettent de regrouper leurs emprunts ou encore qui leur facilitent
l'accès à des marchés qu'habituellement, les
municipalités n'ont pas. Il y a peut-être quelque chose à
creuser là-dedans pour que les municipalités se donnent un
service ou qu'on les aide à se trouver des méthodes
différentes.
Mon collègue de Bellechasse a souligné la question des
ententes avec le gouvernement fédéral. Je ne voudrais pas
insister davantage, mais il est évident que ce volet de OSE, des
programmes PAEC a été, depuis quelques années, un
excellent incitatif à l'harmonisation et au développement des
services municipaux. Si c'est pour tomber dans le néant, ce serait
vraiment dommage, parce qu'il y a eu un appel absolument remarquable, et
surtout le fait que cela cesse au moment où les effets de la
fiscalité municipale se font encore sentir d'une façon
très positive. On n'a qu'à voir les surplus que les
municipalités déclarent actuellement par millions, à
plusieurs endroits. Je ne sais pas s'il faut féliciter M. le maire de
Verdun de s'être trompé de 2 000 000 $, mais au moins, il a
l'avantage de s'être trompé positivement.
Et c'est un peu partout la même chose. Au moment où il y a
des résidus assez importants qui restent, s'il y avait des programmes
incitatifs avec un partage des dépenses, les municipalités
pourraient, de façon ad hoc, se doter de nouveaux
équipements.
Une question très précise, si vous le permettez, M. le
Président. Il s'agit des ententes intermunicipales, la loi 74.
Déjà certaines municipalités commencent à faire
appel à nous pour que nous présentions, selon la bonne vieille
tradition, des bills privés sur des ententes qui aient un
caractère différent de celles de la loi 74.
Sans doute qu'on va les voir arriver ces mois prochains. Ce sera
à des membres de l'Opposition, comme à des députés
de la majorité, que ce service sera demandé. Mais avant que les
municipalités n'engagent quelque 400 $ de dépôt
réglementaire à l'Assemblée nationale, mais surtout ne
commencent à comptabiliser des frais assez considérables
quelquefois, merci, auprès de certaines firmes d'avocats, il y aurait
peut-être lieu d'échanger entre nous, si on sent venir ces
demandes, pour voir, soit de un, les prévenir que nous n'accueillerons
pas ou peu de ces demandes, et dans quel sens, ou encore peut-être revoir
le code d'entente générale qui avait été
prévu par la loi 74.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Groulx.
M. le député de Verdun.
M. Lucien Caron
M. Caron: Je serai bref, M. le Président, parce que je
reviendrai aux crédits engagement par engagement. Je reviendrai surtout
sur la Communauté urbaine de Montréal, sa structure. Il y a une
lacune à la loi 12, et je demande au ministre, qui aura certainement la
collaboration de l'Opposition, s'il veut l'amender, même si, à la
fin...
La lacune est la suivante, mon collègue en a parlé,
l'ex-maire de Saint-Léonard. Les municipalités donnent un
crédit de 5% ou de 10%, selon le bon vouloir des conseils muinicipaux,
pour les bungalows, cottages, duplex et triplex. Mais, avec la nouvelle vague
de copropriétés, de blocs d'appartements, qui se vendent, un
exemple comme j'ai, à l'Ile des Soeurs, qui aide... Je pense que le
sous-ministre a eu une demande. On a une opinion juridique comme quoi on ne
peut pas, parce qu'il y a une lacune dans la loi 12.
Avec toute la confiance que j'ai envers le ministre, je sais qu'il veut
traiter tous les Québécois sur le même pied
d'égalité, je ne vois pas pourquoi... Il est probablement trop
tard cette année parce que les budqets sont faits, les comptes de taxes
sont envoyés, mais que les municipalités le sachent pour les
prochains budgets, pour 1982. Je pense que cette lacune devrait être
corrigée. Je ne vois pas pourquoi un type qui achète dans un bloc
d'appartements, soit à l'île ou dans d'autres comtés, je ne
parle pas plus pour moi, je parle pour l'ensemble du Québec quand je
suis assis ici. Je pense qu'on s'est aperçu de cela... Au mois de
décembre, si les membres y avaient pensé, autant du
côté du gouvernement que du côté de l'Opposition, si
on avait eu cela, on ne l'aurait pas laissé passer. Naturellement, en
décembre, beaucoup de projets de loi sont adoptés à la
vapeur, et à des heures tardives, la nuit. On n'a pas toujours notre
pleine capacité de penser comme en se levant le matin.
M. le ministre, cela me tient à coeur, et j'espère qu'avec
vos hauts fonctionnaires, vous allez travailler à une solution pour
être juste envers tous les contribuables.
En terminant, je suis bien heureux d'avoir eu un surplus de 2 000 000 $.
J'offre au ministre des Affaires municipales, s'il veut inviter le ministre des
Finances, à venir passer quelques jours à Verdun, peut-être
qu'il apprendra quelque chose pour que son déficit l'an prochain soit
moins gros. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Je vais me permettre d'ajouter quelque chose, dans
l'intérêt du ministre des Affaires municipales.
M. le ministre, les municipalités auraient intérêt
à avoir un pouvoir additionnel. Ce qui coûte très cher
actuellement aux municipalités c'est l'achat d'équipement,
l'équipement lourd en particulier. On sait qu'il y a beaucoup de vente
à l'enchère à la suite de faillites ou de la dissolution
de compagnies, et, il serait avantageux... C'est un pouvoir difficile parce
que, évidemment, pour le type qui va acheter à l'enchère
il y a une marge de manoeuvre, c'est un pouvoir que nous avons analysé
dans notre municipalité. Dans de telles ventes, on aurait pu acheter des
actifs qui nous auraient coûté beaucoup moins cher et qui
étaient en bon état. Mais comme on n'avait pas le pouvoir de
faire cela parce que c'était au-dessus de 25 000 $, on n'a pas pu
réaliser cette chose. Ce serait peut-être bon que le
ministère étudie cette nouvelle facette, soit donner un pouvoir
additionnel aux municipalités, un pouvoir empêchant le
"fling-flang" dans les municipalités.
Deuxièmement, j'aborderai le financement des partis
politigues.
Aujourd'hui, guand un parti politigue veut se financer, et je pense que
la plupart des partis politiques sont dans le rouqe, dans ma ville, il y en a
trois, c'est normal, ce qui arrive c'est que, pour faire une soirée on
ne peut pas exiger plus de 10 $ le billet. Quand vous avez une soirée au
cours de laquelle on sert un repas, que vous payez un orchestre -c'est certain
qu'à 10 $ le billet vous ne pouvez faire aucun profit. De plus, ceux qui
vont donner une contribution comme citoyen au financement du parti politique
qu'ils désirent appuyer n'ont pas un remboursement d'impôt. Donc,
je pense que, pour démocratiser davantage les partis politiques
municipaux, il serait intéressant que le gouvernement permette un
remboursement d'impôt chaque année à ceux qui donnent aux
partis politiques municipaux comme c'est le
cas pour les partis politiques provinciaux. M. Léonard:
D'impôt foncier?
M. Bissonnet: Non. Ce pourrait être un remboursement, je ne
dis pas d'impôt foncier, mais je le vois plutôt au niveau
provincial. Ce ne sont pas des sommes importantes.
M. Caron: II ne faudrait pas que tu demandes cela trop
souvent.
M. Bissonnet: Ce ne sont pas des sommes importantes, mais je
pense que cela aiderait le citoyen à donner davantaqe aux partis
politiques. On sait que les partis politiques sont financés actuellement
pour 50% de leurs dépenses par les municipalités à
condition qu'ils aient un vote de 20%. Je pense que déjà les
municipalités font un effort en remboursant la moitié des
dépenses à chaque parti politique qui a obtenu 20% du vote. Je
pense que le montant permissible pour des activités à
l'intérieur d'un parti politique... On n'a qu'à considérer
qu'un parti politique ne pourra jamais orqaniser un tournoi de golf, une
activité, pour ramasser des fonds parce que cela coûte plus cher
que 10 $, c'est très simple. Je pense que le ministère aurait
intérêt à reqarder cette loi pour apporter des correctifs
permettant de suivre les coûts de fonctionnement des partis
politiques.
En ce qui a trait au zonage, je pense que le nouveau système
d'amendement au règlement de zonage dans les municipalités est
très lourd. Il est très lourd de par sa publication, de par tous
les délais que cela occasionne; je sais que c'est très important
aussi qu'un système de zonage soit quand même très
efficace. (17 h 45)
Les citoyens doivent avoir évidemment leur mot à dire sur
les modifications de zonage, mais je crois que le système actuel, depuis
la nouvelle loi, est très compliqué. Souvent les
municipalités, comme dans la mienne, nous, actuellement, ont beaucoup
d'amendements de zonage à apporter, mais on attend d'avoir cela en un
bloc à cause, évidemment, du système d'adoption en fait du
règlement, enfin les avis aux citoyens, la consultation. Alors, dans nos
munipalités, on bloque actuellement des projets à cause de ce
système très lourd. C'est un nouveau système, il faudrait
peut-être vérifier s'il n'y a pas lieu de l'alléger un peu
plus.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Jeanne-Mance. M. le député de
Beauce-Nord.
M. Adrien Ouellette M. Ouellette: Merci, M. le
Président.
Tout à l'heure, le député de Verdun m'a fait une
fausse joie en invitant le ministre des Affaires municipales à visiter
sa ville. J'espérais plutôt qu'il lui offre de lui verser les 2
000 000 $ d'économies réalisées. On aurait eu de beaux
coins dans mon comté pour dépenser cet argent, mais
peut-être qu'un jour sa générosité ira jusque
là.
Je voudrais, au cours de cette première rencontre de la
commission des affaires municipales parler d'un autre programme. Plusieurs ont
parlé jusqu'ici du programme PAEC notamment qui est un programme
merveilleux, mais il y a un autre programme qui a eu une efficacité, je
pense, remarquable à la grandeur du Québec, et le ministre me
voit venir je n'en doute pas, je parlerai du programme PAIRA. Avant la prise du
pouvoir, on reprochait assez allègrement aux gouvernements
antérieurs leur manque de cohérence dans l'aide qu'ils pouvaient
apporter aux municipalités qui voulaient se doter de réseaux
d'aqueduc et d'égout. On se faisait dire en certains milieux que des
montants étaient abondamment versés, par exemple, dans des
régions déjà riches, déjà bien nanties,
qu'on favorisait plutôt le développement que le rattrapage, et
cela faisait mal, pour les milieux ruraux notamment, de ne pas pouvoir profiter
de l'aide de l'Etat à travers un programme bien précis, bien
balisé, "normé", comme dirait M. le ministre des Finances.
Je pense que cela a été l'un des premiers gestes
posés par le ministère des Affaires municipales sous le
gouvernement élu en 1976, c'est-à-dire de mettre sur pied deux
programmes: un premier qui s'appelait Liquidation et, comme son nom l'indique,
qui a effectivement été liquidé, mais, durant sa courte
vie, on a au moins liquidé un certain nombre de problèmes qui
traînaient dans le décor. Le deuxième s'est appelé
PAIRA. Il visait, bien sûr, à faire le rattrapage qu'on
souhaitait. Je pense que ce programme, de par sa nature, a aidé
considérablement à régler des problèmes qui
traînaient dans le paysage depuis longtemps et ce de façon
absolument objective et à travers des normes bien précises.
On parle toujours de densité, par exemple, pour s'assurer que des
services vont être implantés dans des régions où il
y a déjà suffisamment de population, on parle d'effort fiscal
local, on parle aussi d'indice de richesse pour s'assurer que le pourcentage de
l'aide gouvernementale sera proportionnel aux besoins du milieu, parce qu'il
détermine, par exemple, la participation de l'Etat entre 0 et 75%. Ce
programme, quant à moi, a rendu de très très grands
services, en particulier dans mon comté, puisque c'est celui qui en a le
plus profité au cours du premier mandat du gouvernement.
Je souhaite, M. le ministre, que ce proqramme soit maintenu pour un
second
mandat, mais j'ai ouï dire quelque part que l'on était
actuellement en train de reconsidérer notamment les critères de
ce programme. Est-ce qu'on les reconsidérera à la hausse ou
à la baisse? j'en sais rien. J'aimerais bien que ce soit à la
hausse mais, compte tenu des restrictions budgétaires que l'on
connaît, on peut se douter que ce sera à la baisse. Il y a deux
interrogations qui me viennent à l'esprit à ce stade-ci de vos
discussions auxquelles je ne peux assister. La première question que je
me pose, c'est de savoir si, compte tenu des modifications qu'on pourrait
apporter à ce programme, on va quand même s'engager à
traiter des dossiers déjà enclenchés et dont souvent
l'étude est très avancée selon les normes qui
prévalaient au moment de l'enclenchement de ces dossiers, d'une part.
Deuxièmement, est-ce qu'on va continuer de consacrer des montants
à peu près similaires a ceux qui l'étaient, même si
les normes devaient être réduites de façon à
continuer le rattrapage qui reste à faire sur l'ensemble du territoire
québécois?
Je sais qu'au moment où on a mis sur pied ces deux programmes,
PAIRA et Liquidation, le tout avait été
précédé d'une décision politique importante,
à mon avis, à savoir de ne plus subventionner le
développement mais de s'assurer au contraire que ceux qui allaient
développer leur municipalité devaient avertir leurs citoyens
qu'ils devraient payer les coûts réels. C'était là,
à mon avis, une prise de décision merveilleuse puisqu'on
consacrait dorénavant l'argent à faire le rattrapage dont je
parle. Je pense qu'il serait absolument essentiel de continuer dans cette
voie.
On déplorait aussi le fait que plusieurs communautés
à travers le Québec - et elles sont nombreuses, on en
dénombre au-delà de 1500 - ne pouvaient pas se donner des
services aussi essentiels qu'un réseau d'aqueduc pour alimenter en eau
potable l'ensemble des usagers, non plus qu'un réseau
d'égoûts. Donc, par ce programme, le rattrapage a
été effectué de façon importante, mais je voudrais
m'assurer, enfin dans la mesure où il vous sera possible de me
répondre, que ce programme sera maintenu et qu'on respectera l'analyse
des dossiers en cours selon les normes qui étaient en vigueur au moment
du dépôt de ce dossier. Dans mon comté, c'est important.
J'ai, à titre d'exemple, une municipalité dont le dossier a
été étudié. À travers les filtrations qui
ont eu lieu à différents paliers administratifs, on a appris que
cette municipalité aurait droit au maximum de la subvention, ce qui
représente un montant d'au-delà de 6 000 000 $. Les
autorités municipales sont au courant et je pense que la
municipalité serait déçue d'apprendre que, à la
suite de modifications dans les normes, elle n'a plus droit à ces
montants, ce qui pourrait avoir pour effet, par exemple, de faire passer
éventuellement la taxe d'eau de 500 $ par usager à davantage, ce
qui me paraît un peu élevé.
J'aimerais, M. le Président, que M. le ministre réponde
à cette question dans la mesure où l'étude est à
point.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Beauce-Nord. Est-ce que M. le ministre voudrait
répondre immédiatement ou plutôt, étant donné
qu'il semble qu'il y a eu passablement de questions de posées, si vous
préférez...
M. Léonard: On commence l'étude des
crédits.
Le Président (M. Bordeleau): On pourrait suspendre et
reprendre à 20 heures avec la réplique du ministre.
M. Caron: Cela dépend du ministre. Si le ministre est
vite, peut-être qu'il peut faire ça dans les sept minutes qui
restent.
C'est à votre goût, on est bien large d'esprit.
Réponse du ministre
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Je vais relever un certain nombre de points au
départ.
Je reviens à l'intervention de M. le député de
Hull. Ce matin, il y avait bien un embargo mis, lors de la conférence de
presse, sur toutes les questions qui pouvaient toucher à l'étude
des crédits. Il a été question, par exemple, de la
présentation des membres du côté ministériel, des
membres de la commission parlementaire des affaires municipales. Il me semble
qu'il est important aussi qu'on les présente à la presse et cela
a été fait. Je ne pense pas qu'il y ait eu intention, au
contraire, d'attenter aux droits parlementaires des élus puisque, de
toute façon, il y avait cet embargo qui a été
mentionné dès le début de la conférence de
presse.
J'ai retenu un certain nombre de points. Concernant la loi 105, on a
parlé peut-être du manque de consultation du monde municipal. Je
rappellerai une chose, c'est que, au sujet de la loi 105, l'Union des
municipalités du Québec avait soumis un mémoire le 3 juin
1980 sur la loi 105 et il y avait des commentaires, en particulier sur la
rémunération qui avait été faite au cours du mois
de mars 1980. L'UCCQ, quant à elle, avait transmis ses commentaires le
18 avril et le 22 mai 1980. En plus, il y avait une rencontre du ministre
d'alors, M. Tardif, avec l'Union des municipalités du Québec et
l'Union des conseils de comté le 3 juin 1980. Donc, il y a eu un certain
nombre de
rencontres.
Je comprends que les consultations auraient peut-être pu
être encore plus élaborées mais il y en a quand même
eu passablement, en plus des mémoires qui avaient été
transmis. Donc, sur ce plan, il y a quand même des choses qui ont
été faites.
Par ailleurs, je note une de vos remarques voulant qu'on ait eu tendance
plutôt à réduire le nombre des élus. Je fais
simplement une comparaison avec ce qui se passe à l'heure actuelle au
niveau du gouvernement. On a augmenté le nombre des élus et on
diminue le nombre de fonctionnaires. Cela a été fait pour
faciliter l'exercice de la démocratie ou les contacts avec la
population.
M. Caron: Mais c'est temporaire.
M. Léonard: Je pense que l'objectif d'augmenter le nombre
des élus dans les villes qui atteiqnent une certaine population n'est
pas nécessairement mauvais; le contact est plus direct, plus personnel
entre les élus et la population. Ce n'est pas seulement une question de
service d'information d'élus à la population, il y a cet aspect,
mais il y a aussi un aspect représentation. La population élit
des représentants en qui elle a confiance, je pense que c'est ça
le sens de la démocratie. Et dans la mesure où la population
connaît mieux ses représentants, je pense que ça facilite
l'exercice de la démocratie.
En ce qui me concerne, là-dessus, ce n'est probablement pas plus
coûteux d'augmenter le nombre des élus que d'augmenter le nombre
des fonctionnaires.
En ce qui concerne la fiscalité municipale, je
réitère l'engagement qui a été donné par le
gouvernement de payer 100% de ces "en-lieu" de taxes d'ici quatre ans,
maintenant. Lors des consensus qui avaient été établis
dans les discussions qui ont mené à la loi 57, on avait
parlé de 5 ans à l'époque. Maintenant, c'est devenu 4 ans
et le gouvernement, même dans le dernier discours sur le budget, s'est
commis encore publiquement là-dessus. D'ici quatre ans, on y
viendra.
En ce qui concerne l'attitude du gouvernement de devenir un bon
contribuable, c'est toujours son intention, et c'est encore son intention de le
devenir de façon ponctuelle. C'est une intention qui s'améliore.
Je ferai simplement remarquer que, l'an passé, c'était la
première fois que le gouvernement recevait des comptes de taxes et on a
trouvé de tout aussi là-dedans. Il y avait, par exemple, des
édifices fédéraux sur les comptes de taxes du gouvernement
du Québec, il y avait des cimetières, des édifices
incendiés, il y a même eu des édifices promis et jamais
construits par d'anciens gouvernements.
M. Caron: ...l'ancien gouvernement...
M. Léonard: II y a des vérifications minimales
qu'il fallait faire et cela a été la première fois que le
gouverement payait ses comptes. Je pense que, cette année
déjà, nous allons améliorer la performance du
gouvernement. Nous avons déjà commencé à payer nos
comptes de taxes, à l'heure où on se parle, et nous nous sommes
engagés à les payer, au plus tard 150 jours après la
réception du compte de taxes de la municipalité, au cours de
cette année. Pour l'an prochain, nous y revivendrons au cours de
l'étude des crédits, aux engagements du gouvernement
là-dessus. L'an prochain, nous allons devancer un premier paiement au
printemps et ensuite à l'été, pour le deuxième
versement.
Je comprends que la loi 57 a été adoptée avec moult
amendements l'an dernier. Il reste que tout le monde, le député
de Hull le premier, qui a participé aux travaux, est bien conscient de
l'immense somme de travail qui a été fournie, autant par les
unions, autant par les élus municipaux qui ont participé à
des congrès, à des réunions spéciales
là-dessus, que par les fonctionnaires du gouvernement et par
l'Assemblée nationale elle-même.
On est arrivé à un nouveau système fiscal municipal
qui représente des modifications d'envergure par rapport à
l'ancien système. Je suis bien d'accord qu'il fallait attacher des fils,
à l'heure actuelle; c'est pourquoi le comité conjoint sur la
fiscalité a siégé l'an dernier et va continuer à
siéger maintenant. J'en profite pour toucher un point qui a
été relevé par un certain nombre de députés,
M. le député de Verdun, M. le député de
Jeanne-Mance aussi, sur la loi 12. Le comité conjoint avait
établi en particulier avec des gens de la Communauté urbaine de
Montréal et de la Communauté urbaine de Québec, mais
surtout ceux de la Communauté urbaine de Montréal - une liste des
principales variations de l'évaluation foncière sur l'île
de Montréal.
C'est à la suite de ces études qu'on a établi que
les maisons unifamiliales, duplex et triplex, avaient été le plus
touchées par ces variations, par ces augmentations d'évaluation
foncière et que c'est dans ce secteur qu'il convenait de permettre aux
municipalités d'accorder un crédit d'impôt foncier.
D'ailleurs, la recommandation du comité conjoint, initialement, avait
été de permettre un crédit de 10% sur les maisons
unifamiliales, de 5% sur les duplex et triplex. Lorsque nous avons
déposé le projet de loi, nous avons porté ce crédit
ou cette possibilité à 10%, autant pour les duplex que pour les
triplex, de sorte que nous avons même manifesté plus de largesse,
comme gouvernement, que ce qu'avait recommandé le comité
conjoint.
(18 heures)
Si je comprends la situation actuelle, c'est que les élus
municipaux considèrent que, finalement, ce dispositif fiscal a bien
joué, a joué dans le bon sens et on voudrait le maintenir ou le
réviser cette année, ce qui est toujours possible au cours de la
session de l'automne. Il me semble qu'il est encore un peu tôt et qu'il
faudra attendre les travaux du comité conjoint pour statuer
là-dessus et suivre notamment l'évolution de l'évaluation
foncière, sur les territoires des communautés urbaines en
particulier. Je n'exclus pas non plus qu'on puisse aussi regarder ailleurs, le
cas échéant. Je rappelle la démarche qui avait
été suivie; le comité conjoint avait recommandé 5%
pour les duplex et les triplex et 10% pour les autres, pour les unifamiliales.
À l'heure actuelle, je pense qu'on est en train de
réévaluer la situation.
M. Bissonnet: Est-ce que les inégalités...
M. Caron: Et la copropriété, M. le ministre?
M. Léonard: Oui, j'ai bien noté la suggestion qu'on
faisait d'inclure dans tout cela la copropriété. La suggestion
m'apparaît... On peut l'examiner, mais, a priori, je n'ai rien
contre.
M. Caron: Sans prendre une décision tout de suite, au
comité conjoint, ce serait bon que ce soit...
M. Léonard: Oui, je comprends. C'est au comité
conjoint à faire l'étude là-dessus et à voir les
impacts. Sur les ...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, je m'excuse,
il est six heures. On peut continuer à 20 heures.
M. Léonard: On continuera après. D'accord.
Le Président (M. Bordeleau): On va suspendre les travaux.
La commission parlementaire des affaires municipales suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise de la séance à 20 h 15)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales continue donc ses travaux aux
fins d'étudier les crédits du ministère des Affaires
municipales. À la suspension de 18 heures, la parole était au
ministre des Affaires municipales.
M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je vais continuer brièvement. Je
donnerai des réponses dans certains cas et, dans d'autres, je vais les
différer jusqu'à l'étude des crédits des
différentes directions ou des différents programmes du
ministère.
Je voudrais relever la modification au régime d'assurance-maladie
du Québec, où le taux est passé de 1,5% à 3%. Cela
s'est appliqué à tout le Québec at large, aux
municipalités comme aux entreprises de l'État, aux entreprises
parapubliques, aux institutions parapubliques, écoles, hôpitaux.
Ce sont tous les salariés qui ont été touchés.
C'est une mesure générale. Ce n'est pas faire assumer de
nouvelles responsabilités par les municipalités que de modifier
ces taux. Cela fait partie des lois générales dans un
État. De temps en temps, cela peut toucher des municipalités.
Sur le financement du programme d'assainissement des eaux, ceci a fait
l'objet de discussions entre le gouvernement et les représentants de
l'Union des municipalités du Québec, notamment. Maintenant, en ce
qui concerne le dispositif de financement, c'est un dispositif
déjà connu, celui qui est proposé, qui a
déjà été expérimenté dans les
commissions scolaires et dans les universités notamment. En particulier,
cela n'affecte pas le crédit des municipalités au plan du
financement, parce que, lorsque les courtiers, ceux qui étudient les
états financiers des municipalités, voient apparaître dans
les états financiers ou les prospectus d'emprunt de telles garanties
gouvernementales, ils en tiennent compte pour évaluer le crédit
municipal. Dans ce contexte, je comprends que cela peut être un
dispositif nouveau pour les municipalités, mais ce n'est pas un
dispositif nouveau pour les prêteurs.
En ce qui concerne le rôle des communautés urbaines, je
comprends que cela intéresse beaucoup de gens. Je rappelle que la Loi
sur la Communauté urbaine de Québec a été
modifiée en 1978 et que nous sommes à l'heure actuelle dans un
processus qui va nous conduire aussi à des modifications de la loi sur
la CUM et vraisemblablement aussi de la loi sur la CRO, la Communauté
régionale de l'Outaouais. Je ne pense pas que ce soit le moment d'en
discuter à fond. Je le mentionne simplement parce que, lorsque les lois
seront modifiées, évidemment, il y aura des consultations et des
commissions parlementaires aussi parce qu'il s'agit de lois importantes, mais
il y a déjà un processus d'enclenché pour réviser
ces deux lois. De la même façon, cela va toucher très
probablement les commissions de transport qui sont rattachées à
ces communautés urbaines. En particulier dans la Loi sur la
Communauté régionale de l'Outaouais, il
semble qu'on touche du même coup la Communauté
régionale de l'Outaouais, la Société d'aménagement
de l'Outaouais et la Commission de transport de l'Outaouais. Tout cela fait
partie de la même loi, et du coup, lorsqu'on ouvre une telle loi, cela
veut dire qu'on va toucher à tous ces organismes.
Je rappelle qu'en ce qui concerne la CUM il y a un comité qui a
siégé au cours de l'hiver, qui a rencontré le
président de la Communauté urbaine de Montréal, qui a
rencontré le maire et le président du conseil exécutif de
Montréal et qui a rencontré aussi le président de la
Conférence des maires de banlieue de la Communauté urbaine de
Montréal. Il y a eu différentes autres rencontres, mais ce
comité avait siégé jusqu'à l'élection
à peu près; depuis, il n'a pas encore siégé.
C'était un préliminaire aux travaux qui vont nous conduire aussi
à une révision de la loi de la CUM.
Il y a eu des questions en ce qui concerne la loi 105. J'en ai
traité juste avant 18 heures. Je comprends que cela pose peut-être
certaines difficultés d'avoir à faire des élections
lorsqu'on a à remplacer des élus qui se sont propulsés
vers d'autres cieux, d'avoir à revenir à des élections,
surtout s'il reste un an et demi à courir sur un mandat. Il me semble
que, le poste de maire étant très important, cela vaut la peine
aussi de faire des élections. Si je comprends bien, il n'y aura pas
d'élection, parce que ce sera par acclamation.
M. Bissonnet: Non, il y aura élection.
M. Léonard: Ah! il y aura élection; ah bon!
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît:
M. Léonard: Je rappelle cependant que cette obligation de
tenir les élections n'est pas une obligation nouvelle de la loi 105,
même si cela a été inscrit à l'article 33.7.
C'était une obligation de la Loi sur les cités et villes, qui
était déjà dans la Loi sur les cités et villes, et
qui a été reprise dans la loi 105. Je pense que c'était
dans le Code municipal aussi.
Une voix: Cela a été changé.
M. Rocheleau: C'est qu'antérieurement, M. le
Président...
Une voix: ...
M. Rocheleau: C'est cela, s'il en restait moins.
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Sur le fond, ils ont raison. Effectivement,
pour répondre à mon collègue, ex-préfet de
Dorchester, il y a eu une Commission de refonte des lois municipales qui a
essayé de refondre le Code municipal et la Loi sur les cités et
villes. On sait que cela a été une tâche
considérable, que la commission a pondu de grands volumes sur la
question. L'attitude qui a été prise, c'est que,
dorénavant, quand on adopte des lois municipales, on essaie, dans toute
la mesure du possible, d'adopter les mêmes dispositions
législatives selon de Code municipal et selon la Loi sur les
cités et villes, de sorte que, graduellement, on va en venir à
avoir pratiquement la même législation et ce sera plus facile de
faire la refonte par la suite. D'ailleurs, c'est, je crois, une des
recommandations, mais on y arrive graduellement. Cela va dans le sens de ce
dont vous parliez, c'est moins difficile que de le faire d'un coup sec, ce qui
risquerait d'avoir de grandes conséquences sur le plan du Code
municipal, de la Loi sur les cités et villes et de l'administration
municipale. On a préféré plutôt uniformiser la loi
graduellement, au fur et à mesure qu'on modifiait les deux lois. C'est
fait depuis quatre ans, systématiquement.
Vous avez déploré la disparition de la troisième
phase du programme d'aide aux équipements communautaires. Cela a
été un geste unilatéral posé par le ministre
Cosgrove, qui a été déploré d'ailleurs pas les
ministres des autres provinces du Canada. À l'origine, il devait y avoir
une troisième phase, le fédéral s'était
engagé dans une troisième phase de ce programme, mais, à
la fin de novembre dernier, il s'en est retiré, de façon
unilatérale encore.
En ce qui concerne la prévention des incendies, j'aimerais qu'on
revienne aux questions lorsque nous passerons aux crédits sur la
prévention des incendies. Je pense que les autres questions pourraient
revenir graduellement au cours de l'étude des crédits.
Voilà ce que j'avais à reprendre pour l'instant. Je
comprends qu'il y a différentes suggestions, nous y reviendrons
graduellement.
En ce qui concerne une question à laquelle je pourrais donner une
réponse tout de suite, le programme PAIRA va continuer.
Voilà.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'on est prêt à aborder l'étude des crédits par
programme, en commençant, bien sûr, par le programme 1? J'appelle
donc le programme 1, organisation et aménagement du territoire
municipal.
Questions générales
M. Bissonnet: J'ai des questions, M. le
Président, d'ordre général avant de passer à
l'étude par programme.
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Bissonnet: Je vais vous donner un exemple.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, mais là, on en
est aux questions générales depuis quelques heures. Remarquez
qu'on peut continuer.
M. Bissonnet: Oui, mais c'étaient des remarques
préliminaires. La, on va parler d'argent, de dépenses,
voyez-vous?
Le Président (M. Bordeleau): Mais, s'il y a des
dépenses, cela figure dans l'un ou l'autre des programmes.
M. Bissonnet: Je ne le sais pas. C'est une question que je
voudrais poser à M. le ministre au niveau des communications.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, d'accord, allez-y.
M. Bissonnet M. le ministre, informé par Telbec, le 9 mai
1981, dans le cadre des subventions du programme PAD, vous avez transmis 71
Telbec informant les réseaux de communication au Québec que telle
municipalité avait eu une subvention. La seule différence qu'il y
avait dans chaque communiqué, M. le ministre, c'était que vous
mentionniez le montant et le nom de la municipalité. Je pense que cela
coûte 71 fois le coût d'une fois. Je ne sais pas dans quel objectif
vous envoyez 71 messages sur Telbec, M. le ministre, pour informer 71
municipalités, pour informer les réseaux de communication qui ont
eu 71 subventions; je pense que ce serait plus économique de le faire
à l'intérieur d'un communiqué en indiquant les 71 villes
et les 71 montants. Tout ceci a coûté 4 800 $ au lieu de 490 $ et
on aurait atteint le même objectif.
Le 29 mai 1981, M. le Président, on a su cela ce matin, on a
reçu 71 communiqués de Telbec pour nous informer que telle
municipalité dans le programme PAD avait une subvention de tant, tel
autre communiqué une subvention de tant. Je pense qu'il serait
plutôt économique pour le ministère d'envoyer un
communiqué avec les 71 villes et les 71 montants. C'est là de
l'argent gaspillé, M. le Président.
M. Rochefort: Je voudrais répondre à cette
question, je pense qu'une fois qu'elle est soulevée, on devrait en
disposer immédiatement. Par contre, il me semble que l'on est en train
de faire une étude des crédits, un petit peu, mais pas seulement
un petit peu mais pas mal décousue. Je pense qu'il y a des programmes
où on peut poser ces questions, autrement, l'on risque de ne plus savoir
où on s'en va avec cette façon de fonctionner. Je souhaiterais
que l'on aborde les crédits programme par programme,
élément par élément, et on viendra automatiquement
à toutes ces questions et on pourra les débattre par bloc, ce qui
nous permettra d'assurer une certaine cohérence au débat.
Si le ministre veut répondre à cette question, je pense
qu'on peut le faire, compte tenu que le débat est lancé
la-dessus, mais je souhaiterais pour la suite qu'on y aille vraiment selon
l'ordre, quitte à s'entendre entre les membres de la commission, mais
vraiment pas de façon décousue comme on le fait actuellement.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. Un instant, s'il
vous plaît, je vais prendre la parole et je la donnerai à qui de
droit plus tard. Je suis absolument d'accord avec votre réflexion, M. le
député de Gouin. Ce qui arrive, c'est que l'on a toujours
été jusqu'à présent dans les questions
préliminaires, nous sommes actuellement au programme 1 mais, avant de
connaître la nature de la question de M. le député de
Jeanne-Mance, il fallait d'abord l'entendre et je pense que...
M. Bissonnet: M. le Président, pourriez-vous me dire sous
quel programme se présente ce sujet. C'est à titre d'information.
Le ministre me répondra.
Le Président (M. Bordeleau): Je pense que c'est le
programme 4.
M. Bissonnet: Programme 4. Parfait. Je reviendrai avec la
même question, au programme 4.
Organisation et aménagement du territoire
municipal
Le Président (M. Bordeleau): Alors M. le ministre pourra
répondre à ce moment-là au programme 4. Nous en sommes au
programme 1, l'organisation et l'aménagement du territoire municipal. M.
le ministre, est-ce que avez des questions préliminaires ou des
remarques préliminaires à donner? Voulez-vous simplement
répondre aux questions qui viendront des membres de la commission?
M. Léonard: II y a une augmentation assez substantielle au
niveau de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire. Il s'agit de
l'opération consultation sur le découpage des
municipalités de comté, opération qui se poursuit à
l'heure actuelle et qui explique l'essentiel de l'augmentation.
Le Président (M. Bordeleau): M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: Dans ce qui est prévu pour
l'aménagement du territoire, est-ce qu'il y a des
éléments, des crédits, qui sont prévus pour les
fins de représentation des membres des MRC, sorte d'indemnités
rattachées à la mise en place des MRC?
M. Léonard: Oui. Les dépenses de fonctionnement des
MRC et les subventions qui étaient prévues lorsque la
municipalité régionale de comté obtient ses lettres
patentes, lorsque son schéma d'aménagement est prévu dans
ce programme.
Le Président (M. Bordeleau): Je désire savoir si le
député de Bellechasse a terminé.
M. Lachance: Oui, j'ai terminé.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Maintenant, ici, on doit tenir compte dans le
programme 1, dans l'organisation et l'aménagement du territoire, de
crédits périmés pour un montant de 2 053 700 $. Est-ce que
l'on pourrait me donner des explications? (20 h 301
M. Léonard: Pour 1980-1981?
M. Rocheleau: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Rocheleau: II y avait des affectations particulières.
Cela ne semble pas avoir été dépensé.
M. Léonard: Deux raisons principales à ces
crédits périmés. Environ 1 000 000 $ qui a
été périmé parce qu'il y a eu le gel imposé
par le Conseil du trésor vers la mi-novembre, vers le 14 novembre, je
crois. Donc, cela a gelé toute une série de dépenses qui
n'avaient pas encore été effectuées.
Deuxièmement, la mise en place des municipalités
régionales de comté s'est faite cette année plutôt
vers la fin de l'année que vers le début ou même vers le
milieu de l'année. L'opération consultation a
démarré assez lentement avant que les comités soient
formés et qu'ils fonctionnent, que la consultation ait vraiment
commencé. En particulier, il y a eu cinq comités de consultation
qui ont été lancés vers la fin de mars 1980, début
avril 1980, seulement cinq. Les autres ont tous démarré vers la
fin d'août, début septembre.
Initialement, il avait été prévu qu'il y en aurait
un premier groupe qui partirait, comme cela s'est fait, vers la fin mars,
début avril. Un autre groupe partirait vers le mois de juin. Mais cette
opération a été décalée vers la fin
d'août pour faire des stages de formation des présidents et des
membres des comités.
M. Lachance: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Concernant les comités de consultation, si je
comprends bien, les sommes d'argent prévues pour le fonctionnement des
comités sont prévues à l'intérieur du programme
1.
M. Léonard: Oui.
M. Lachance: Et les membres du comité avaient reçu
un premier mandat de six mois. La plupart, si je comprends bien, ont
reçu un deuxième mandat de combien de temps?
M. Léonard: Généralement six mois. Le
deuxième mandat est de six mois. Le troisième cependant, a
été ajusté selon la fin de la consultation.
M. Lachance: Au moment où on se parle, M. le
Président, est-ce qu'il y a des MRC... je crois qu'il y en a douze
actuellement qui ont leurs lettres patentes?
M. Léonard: Oui.
M. Lachance: Est-ce qu'il y en a qui ont commencé à
fonctionner dans l'esprit de la loi 125?
M. Léonard: Qui ont commencé à fonctionner?
Effectivement, puisqu'elles existent. Mais elles n'ont pas passé la
première résolution à l'effet de commencer le
schéma d'aménagement. Il n'y en a aucune qui soit sous
contrôle intérimaire, en particulier, au moment où on se
parle.
M. Lachance: Est-ce qu'il est prévu qu'il y en aura
d'autres dont l'émission des lettres patentes se fera prochainement?
M. Léonard: Oui.
M. Lachance: C'est-à-dire d'ici un mois ou deux?
M. Léonard: Oui, il y en a un certain nombre. Dont
l'émission des lettres patentes se fera prochainement, je ne peux pas
l'assurer au moment où on se parle, parce qu'il y a une décision
qui reste à prendre sur la date d'entrée en fonction des
municipalités régionales de comté.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut revenir à
l'intérieur des crédits périmés de 2 053 700 $? Le
ministre nous indique qu'il y a 1 000 000 $ qui n'a pas été
appliqué aux MRC, tenant compte du fait qu'il a été
reporté.
Est-ce qu'on peut prétendre que ces montants étaient dans
le but d'organiser ou permettre aux MRC de s'organiser à
l'intérieur de leurs propres régions administratives? Est-ce que
c'est pour le fonctionnement?
M. Léonard: Le gel touche le fonctionnement de l'ensemble
du programme, de tout le programme 1. Cela touche autre chose aussi que les
municipalités régionales de comté, s'il y avait un poste
vacant à l'époque et que le poste a été
gelé, effectivement, cela a produit des crédits
périmés.
Ce que j'ai dit en ce qui concerne les municipalités
régionales de comté demeure exact. Il y a des dépenses de
fonctionnement qui avaient été prévues pour les
municipalités réginales de comté qui n'ont pas
été appliquées; donc ceci a produit des crédits
périmés. Par ailleurs, dans le programme tel qu'il est
libellé à l'heure actuelle, il y a eu des modifications. Une
partie du programme 1 a été transférée à
l'actuel programme 5 dans le livre des crédits et là-dessus les
crédits périmés s'appliquaient à des postes devenus
vacants, notamment dans ce qui est resté dans 1, à l'heure
actuelle, mais aussi une partie de ce qui est passé dans 5.
M. Bissonnet: Maintenant, M. le ministre, si vous le permettez
vous pourrez toujours nous fournir la réponse demain, si vous
voulez.
M. Léonard: Non, c'est facile à fournir. M.
Bissonnet: Oui.
M. Léonard: II s'aqit juste de retrouver... Je sais qu'il
y a une page de renseignements où on transfère les
différents programmes de l'un à l'autre, où on fait
l'équivalence.
Une voix: Ah, c'est ici, page 20.
M. Léonard: Effectivement, dans le programme 1 de l'an
passé, Organisation et aménagement du territoire municipal, il y
avait comme éléments de programme: Relations municipales,
Urbanisme et aménagement du territoire et Commission nationale de
l'aménagement. L'élément Relations municipales est
passé à un autre programme cette année, le programme 5 qui
s'appelle maintenant: L'aide institutionnelle et restructuration du
territoire.
L'organisation municipale en particulier est passée là. Il
y a eu là aussi des crédits périmés l'an
passé, en 1980-1981.
Au fond, c'est que le montant des crédits périmés
1980-1981 a été donné selon l'ancienne structure de
programme et non selon la nouvelle structure de programme. Cela va?
M. Rocheleau: Maintenant, M. le ministre, dans le mode
opérationnel des nouvelles MRC on peut sûrement prétendre
par ceci qu'il y a un genre de budget de démarrage.
M. Léonard: C'est le budget de fonctionnement, ce n'est
pas un budget de démarrage, mise à part l'opération de
consultation. Mais, pour les municipalités régionales de
comté, il s'agit du budqet de fonctionnement.
M. Rocheleau: Est-ce que, annuellement, M. le ministre ou M. le
Président, on va prévoir des sommes d'argent aussi importantes
pour maintenir l'opération des MRC à l'intérieur de
chacune des régions administratives?
M. Léonard: C'est prévu comme ça sur le plan
du fonctionnement. Maintenant, lorsque la municipalité régionale
de comté commence et fait son schéma d'aménagement, il y a
un programme que le Conseil du trésor a défini et qui
subventionne les municipalités à tant par habitant. Je pense que
la base est de 2,50 $ par habitant, etc. Il y a différentes
modalités à ce proqramme.
M. Rocheleau: M. le Président, je me pose une question du
fait qu'on a déjà, entre autres à la Communauté
régionale de l'Outaouais, contribué - le ministère des
Affaires municipales - des sommes relativement importantes au début du
programme de notre schéma d'aménagement. Par contre,
l'année suivante, les crédits on été limités
et finalement la communauté a dû se financer à même
ses municipalités. Est-ce que le même sort est
réservé, une fois l'envol pris, aux municipalités
régionales de comté à la suite d'une participation, dans
un premier temps, du gouvernement ou des Affaires municipales?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Sur la confection du schéma
d'aménagement, le gouvernement a
pris un engagement formel là-dessus, à l'effet qu'il
paierait les coûts d'élaboration des schémas
d'aménagement, à tant par habitant. Il y a des maxima
établis là-dessus, et de la même façon sur le plan
du fonctionnement et sur le plan des révisions de schéma
d'aménagement.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, est-ce que les
MRC, par la suite, suivent un peu la même modalité que les
communautés? Dans le sens qu'une fois que le MRC a approuvé son
schéma, les municipalités qui en font partie doivent, dans les 18
mois qui s'ensuivent, fournir leur propre schéma
d'aménagement?
M. Léonard: Les municipalités doivent rendre leur
plan d'urbanisme conforme au schéma d'aménagement, je crois, dans
les 18 mois ou 2 ans qui suivent. On vérifie, en tout cas. C'est une
obligation des municipalités, cependant; en ce qui concerne les
muncipalités, la confection de plan d'urbanisme a toujours
été de responsabilité municipale locale.
M. Rocheleau: À l'intérieur de la
responsabilité locale qui est exigée par l'acceptation d'un
schéma dans la municipalité régionale de comté, on
crée, par le fait même, des dépenses aux
municipalités. Est-ce que le ministère prévoit une aide
aux municipalités, par la suite, pour la confection de leur propre plan
directeur?
M. Léonard: Ce n'est pas là une
responsabilité nouvelle des municipalités. Les plans d'urbanisme,
toute la réglementation de zonage, de lotissement et de construction,
est de responsabilité locale depuis toujours.
Maintenant, en ce qui concerne les plans d'urbanisme, là
où il y en a, il nous semble que les modifications aux plans d'urbanisme
ne peuvent pas être aussi considérables que cela, compte tenu que
les limites municipales sont intégralement respectées, parce que
ce n'est pas en délimitant le territoire d'une municipalité
régionale de comté qu'on affecte le territoire municipal. Il
s'agit, en l'occurrence, pour rendre le plan d'urbanisme conforme,
d'amendements, en règle générale, mineurs, soit au plan
d'urbanisme, soit à la réglementation qui en découle.
M. Rocheleau: Par contre, M. le Président, simplement pour
donner davantage d'information à nos municipalités qui se
retrouvent à l'intérieur de futurs MRC ou qui sont actuellement
à l'intérieur de MRC, vous avez des responsables du
ministère des Affaires municipales qui rencontrent les
municipalités pour leur expliquer un peu la formation d'un MRC, ses
responsabilités, mais...
M. Léonard: La protection est faite par le comité
de consultation. C'est le démarrage, peut-être bien...
M. Rocheleau: Pour en venir à ça, M. le ministre,
il y a des coûts qui vont suivre cette création des MRC. Je pose
la question à savoir si à l'intérieur des crédits,
le ministère des Affaires municipales va compenser les
municipalités qui n'ont pas d'engagements financiers pour prévoir
la planification de leur territoire ou la préparation de leur propre
plan directeur ou autres. Est-ce qu'il y a de l'aide financière qui va
être apportée par le ministère?
M. Léonard: Ce qui est prévu, c'est une aide
financière au niveau de l'élaboration des schémas
d'aménagement. Il y en a, au niveau des salaires des élus qui
découlent des réunions, mais ça fait partie de cet
ensemble. Par ailleurs, si on revient à la loi de l'aménagement
elle-même, vous allez voir que le contenu obligatoire des plans
d'urbanisme est très léger, notamment dans les
municipalités rurales. Si vous regardez le contenu obligatoire, vous
allez voir que le schéma d'aménagement peut pratiquement
constituer, dans bien des cas, le plan d'urbanisme d'une municipalité
rurale.
J'ai pu voir les expériences pilotes que nous avons
financées là-dessus. Une réglementation en termes de
fosses septiques et de superficies minimales quant aux autres est applicable
dans pratiquement toutes les municipalités d'un comté de type
rural, de sorte que si l'on élabore correctement le schéma
d'aménagement, les coûts au niveau local sont vraiment très
minimes. (20 h 45)
M. Rocheleau: Dans guelle proportion peut-on déterminer
les crédits, soit au fonctionnement ou soit à
l'aménagement? Quelle proportion au niveau du schéma? Les sommes
que vous avez comme transfert...
M. Léonard: En ce qui concerne le versement, la subvention
gouvernementale se fait comme suit: en trois moments. Un premier versement
lorsque la municipalité régionale de comté obtient ses
lettres patentes, un deuxième versement lorsque la municipalité
régionale de comté passe sa résolution à l'effet de
commencer son schéma d'aménagement, et le troisième, par
la suite, en cours d'élaboration du schéma d'aménagement
ou à la fin. En ce qui concerne le financement des municipalités
régionales de comté, c'est 3 400 000 $. J'ai le détail de
tout cela. Le fonctionnement des municipalités régionales de
comté, c'est 1 800 000 $. La rémunération des élus,
c'est 700 000 $. L'élaboration des schémas, 900 000 $, tel que
prévu aux crédits de cette année.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Hull?
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, compte tenu de l'importance
de l'opération qui est actuellement en cours à travers le
Québec quant à la mise en place des municipalités
régionales de comté, je pense que ce serait peut-être utile
de demander au ministre d'essayer de faire le point rapidement, succinctement,
sur cette opération qui se déroule dans chacune des
régions du Québec.
M. Léonard: On peut le faire par région, si vous
voulez. Les lettres patentes qui ont été émises l'ont
été en Gaspésie, sur la Côte-Nord, en Abitibi et
l'une, en plus, concerne la municipalité régionale de la
Jacques-Cartier ici, autour de Québec. Par ailleurs, le découpage
du territoire est fort avancé sur toute la rive sud à partir de
Rimouski. Il reste quelques points à régler sur la rive sud de
Montréal et dans le bout de la baie Missisquoi et du Richelieu. La
consultation va bon train sur ce plan.
En ce qui concerne le Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a une question qui
est fortement débattue, celle du découpage de la
municipalité régionale de comté alentour du Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay et qui tient en très grande partie
à une question de représentativité plutôt
qu'à une question de découpage territorial. C'est la situation
dans cette région du Québec.
Sur la rive nord, je crois que les choses vont bon train autour de
Québec, puisque même la municipalité régionale de la
Jacques-Cartier a déjà obtenu ses lettres patentes. Dans
Trois-Rivières, il y a une ou deux décisions à prendre.
Évidemment, le comité de consultation lui-même
procède dans ce sens à l'heure actuelle. Dans la région de
Lanaudière, je crois que cela va très bien; les rapports que j'en
ai à l'heure actuelle, c'est que cela va très bien. Dans la
région des Laurentides, il reste quelques problèmes de
territoire, de découpage territorial à régler, mais pas de
grande importance, à notre avis; enfin, c'est important pour les
municipalités qui sont touchées, mais qui n'impliquent pas un jeu
de domino qui soit considérable.
En ce qui concerne l'Outaouais, il faut savoir de façon
définitive si la Communauté régionale de l'Outaouais reste
intégralement avec toutes les municipalités qui en font partie
à l'heure actuelle ou si certaines municipalités s'en
détacheront. Certaines municipalités ont manifesté le
désir de s'en détacher. Je pense qu'il n'y a pas de
décision prise sur ce sujet à l'heure actuelle. Je pense que
c'est à peu près là où en est la consultation. Dans
l'ensemble du Québec, cela va bien.
M. Rochefort: D'accord. Vous prévoyez que
l'opération serait terminée pour tout le Québec vers
quelle période à peu près?
M. Léonard: Je compte bien qu'au cours de l'automne ce
sera déterminé en ce qui concerne le découpage
territorial, de façon très générale. S'il reste des
décisions à prendre, ce sera vraiment factuel.
M. Rochefort: D'autre part, M. le Président, on se
rappellera que, lors de l'adoption de la loi 125, l'Union des conseils de
comté du Québec avait beaucoup d'appréhensions quant au
rôle des comités de consultation. Elle disait que le gouvernement
ne s'engageait pas à retenir automatiquement les recommandations de ces
comités et qu'il se gardait le pouvoir de décider, par le biais
d'un arbitrage, des limites territoriales des municipalités
régionales de comté, s'il n'y avait pas entente. Je sais que le
ministre avait pris beaucoup de temps et avait fourni beaucoup d'efforts pour
rassurer le monde municipal, particulièrement le monde rural, à
cet effet. M. le ministre, pourriez-vous nous dire si vous avez eu
jusqu'à maintenant à intervenir, à arbitrer des questions
pour ce qui a trait au découpage du territoire des municipalités
régionales de comté et, deuxièmement, si dans ce qui est
prévisible, dans ce qui est actuellement en train de se faire, vous
croyez avoir utilisé ce droit que vous vous étiez gardé
à l'épogue?
M. Léonard: En ce qui concerne les décisions sur le
territoire des municipalités régionales de comté qui ont
obtenu leurs lettres patentes, il n'y a pas eu d'arbitrage à faire de la
part du gouvernement.
Évidemment, au moment où on nous pose des questions, nous
répondons dans le sens de ce qu'on peut souhaiter, mais il n'y a pas
vraiment eu d'arbitrage.
Par ailleurs, il y a eu sur d'autres territoires de municipalités
régionales de comté certaines situations qui ont
été portées à notre connaissance et sur lesquelles
nous avons émis une opinion, je dirais assez ferme. En particulier,
lorsqu'on nous a proposé de faire un découpage avec des
municipalités enclavées, avec des territoires enclavés, ce
qu'on appelle une municipalité de paroisse qui incluait une
municipalité de village, le village voulant aller dans le territoire
d'une municipalité régionale de comté et la paroisse dans
une autre, nous avons dit que les deux iraient ensemble à la même
place, dans un endroit ou à l'autre, mais à la même place,
dans la même municipalité régionale de comté. C'est
le genre de décision que nous avons eu à prendre jusqu'ici.
Pour ce qui concerne le reste du découpage à l'heure
actuelle, je ne peux pas éliminer la nécessité de
trancher, le cas
échéant. Tout indique que la consultation va très
bien dans ce sens; les élus consultés notamment et les organismes
consultés voient très bien qu'ils sont mieux eux-mêmes d'en
venir à des consensus que de faire arbitrer le gouvernement. Mais si
jamais il y avait des positions irréductibles de part et d'autre, je
crois que le gouvernement devra trancher le litige. Mais, en attendant, je
pense que nous indiquons parfois sur le plan technique, par exemple, qu'il n'y
a pas avantage à accepter tel découpage plutôt que tel
autre ou inversement. Il y a des données techniques quand même
importantes dans l'aménagement. Je pense qu'il s'agit d'aider la
consultation dans ce sens plutôt que d'intervenir. De façon
générale, nous sommes intervenus le moins possible dans tout le
processus de consultation et je crois que, jusqu'ici, cela a donné
d'heureux résultats.
Une voix: Donc, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Un instant: M. le
député de Hull, avez-vous une autre question?
M. Rocheleau: Oui, un peu dans le même ordre, M. le
Président. Cela semble, en tout cas pour nous de l'Opposition, un peu
évasif. C'est que nous craignons que le même sort, qui est
arrivé aux communautés urbaines et régionales actuelles,
arrive aux municipalités régionales de comté, dans le sens
que le ministre actuel des Affaires municipales était le ministre, dans
le gouvernement précédent, ministre d'État à
l'Aménagement du territoire. Il semble y avoir un autre ministre
d'État à l'Aménagement, aujourd'hui. Dans quelle
proportion est la responsabilité du ministre des Affaires municipales au
point de vue, soit de la consolidation ou de l'application, et quels sont les
pouvoirs du ministre d'État à l'Aménagement au point de
vue de la même loi.
M. Léonard: Même dans le gouvernement
précédent, lorsque je suis passé du poste de ministre
d'État à l'Aménagement à celui des Affaires
municipales, j'ai amené avec moi la responsabilité de la loi 125
et de l'opération consultation que nous avons transférée
du Conseil exécutif au ministère des Affaires municipales.
Cependant, le ministre d'État à l'Aménagement est toujours
demeuré, même les derniers six mois avant les élections, le
ministre responsable de l'application des articles 11 et 16, notamment, et
d'autres, mais ceux qui touchaient la coordination gouvernementale. Le
gouvernement doit transmettre ses orientations aux municipalités
régionales de comté qui ont commencé un schéma
d'aménagement et celui qui est chargé de les recueillir dans les
ministères gouvernementaux, c'est le ministre d'État à
l'Aménagement. Celui qui les transmet est évidemment le ministre
des Affaires municipales, mais c'est le ministre d'État à
l'Aménagement qui est charé de l'application de ces articles 11,
16, 29 et un certain nombre d'autres articles qui touchent, notamment, la
responsabilité aménagement à l'intérieur même
du gouvernement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin, je vous permets de continuer.
M. Rochefort: Pour poursuivre sur la consultation qui est
actuellement menée, est-que, M. le ministre, on peut dire que,
jusqu'à maintenant, les territoires qui ont été retenus et
ceux qui normalement devraient l'être seront vraiment les territoires que
les élus municipaux avec tous les corps et intermédiaires et les
citoyens qui auront été impliqués dans cette discussion au
niveau local, ce seront vraiment ces territoires et non des territoires qui
auront été décidés de Québec?
M. Léonard: Dans les territoires des douze
municipalités régionales de comté cela a été
la recommandation faite par le comité de consultation qui a
été suivie et le gouvernement n'a pas modifié la
recommandation du comité de consultation. Je rappelle simplement que
chaque comité de consultation est formé de trois personnes: un
représentant de l'Union des conseils du Québec, un
représentant de l'Union des municipalités du Québec et le
président nommé par le gouvernement, qui travaillent chacun dans
le milieu, et dans tous les cas à l'heure actuelle, le président
et les deux membres des comités proviennent des régions où
ils ont eu à faire des découpages.
M. Rochefort: Donc, les territoires des municipalités
régionales de comté seront vraiment ceux que les citoyens et les
collectivités locales ont souhaité qu'ils soient.
M. Léonard: Je crois que la consultation qui a
été faite l'a été auprès des élus
municipaux, aussi auprès des organismes. Je peux dire aussi qu'à
ma connaissance et à la connaissance de beaucoup de personnes qui
m'entourent, et qui ont quand même beaucoup d'expérience de
l'administration gouvernementale, peu de projets de loi ont connu autant de
publicité, d'articles de journaux, de débats dans les hebdos
régionaux notamment, et si on fait la pile de la revue de presse, il
s'agit d'une revue de presse de cette épaisseur parce que cela a
affecté chaque région du Québec; les échos ont
été largement rendus dans chacun de ces hebdos régionaux.
C'est une loi qui a
fait parler beaucoup la presse dans chacune des régions du
Québec, autant parlée qu'écrite, d'ailleurs.
Le Président (M. Bordeleau): Merci M. le
député de Gouin. M. le député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, on sait que
l'exécutif de l'Union des conseils de comté, au cours de l'hiver
dernier, avait lancé un mot d'ordre pour boycotter les comités de
consultation. Est-ce que ce boycottage a empêché le processus de
mise en place des MRC de fonctionner au Québec?
M. Léonard: Cela dépend des régions. J'ai eu
l'occasion de m'exprimer plusieurs fois sur ce sujet. Lors de tournées,
la question m'était inévitablement posée et il me semblait
que le gouvernement ne devait pas intervenir dans la consultation et pas plus
aussi les unions ne devaient intervenir, et cela a été notre
position. Les comités ont fonctionné, cependant, à des
rythmes différents. Certains comités ont continué à
fonctionner, comprenant à l'occasion des représentants de l'Union
des conseils de comté du Québec. Le représentant de
l'Union des municipalités du Québec a continué à
venir de façon régulière. Il reste cependant, et il faut
bien le dire, que cela a pu gêner la consultation à certains
autres endroits. Néanmoins, l'opération s'est continuée
quand même. (21 heures)
Ce que nous savons maintenant, c'est que, d'après mes
renseignements, le 16 mai dernier, ce mot d'ordre a été
levé pour tout le monde et, je le crois aussi, à la satisfaction
de tout le monde.
M. Rocheleau: Simplement pour notre gouverne, pour nous permettre
de connaître exactement le rôle du ministre d'État à
l'Aménagement et le rôle du ministre des Affaires municipales, je
me permets de rappeler au ministre, dans le journal des Débats du 4 juin
1980, ce que M. Tardif mentionnait, à ce moment-là:
"L'application de la loi 125 relève du ministre des Affaires municipales
sauf pour les fins de l'article 267 sur la consultation, sur la constitution
des comités de zones, où le ministre d'État à
l'Aménagement est chargé de l'application de cette partie. Donc,
constitution des comités de zones et c'est une espèce de partage
dont je suis d'autant plus heureux."
M. Léonard: Cela correspond exactement à ce que
j'ai dit, M. le député de Hull. Jusqu'au 6 novembre 1980,
j'étais ministre d'État à l'Aménagement, j'avais la
responsabilité des articles décrits à l'article 267 qui
mentionne en particulier les articles 11, 16, 27, 29, 149 à 165 et
j'avais aussi la responsabilité de l'opération consultation sur
le territoire du Québec.
Lorsque j'ai été nommé ministre des Affaires
municipales, le 6 novembre dernier, l'opération consultation est
passée aussi aux Affaires municipales. Le ministre d'État
à l'Aménagement est resté responsable de l'application de
l'article 267 avec les articles mentionnés à cet article, ce qui
correspond exactement à ce qu'a dit le ministre Tardif à
l'époque.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull, est-ce que cela va?
M. Rocheleau: À toutes fins utiles, M. le ministre des
Affaires municipales, je n'ai pas objection à ce que vous ayez
transporté avec vous un peu tout ce qui se faisait. Mais je me posais la
question...
M. Léonard: Pas tout ce qui se faisait, l'opération
consultation.
M. Rocheleau: D'accord, mais je me pose la question à
savoir si on va garder un peu de travail pour le nouveau ministre d'État
à l'Aménagement.
M. Léonard: II y a l'article 267 au complet.
M. Rocheleau: Cela ne le fera pas vieillir.
M. Léonard: Vous savez, il pourrait vous en montrer.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, dans la loi 12 qui a
été sanctionnée en décembre dernier, on a
modifié l'article 109 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
M. Léonard: 189, vous voulez dire.
M. Bissonnet: 189, je m'excuse. On donne un pouvoir aux MRC qui
appartient aux municipalités, c'est-à-dire le pouvoir de
s'arroger par règlement la compétence sur la perception du droit
sur les mutations immobilières qui appartient actuellement aux
municipalités.
Est-ce que vous pourriez nous dire de quel ordre ce montant serait pour
des municipalités vis-à-vis des municipalités
régionales de comté?
M. Léonard: Je dois rectifier ce que vous dites parce
qu'à ma connaissance, les conseils de comté pouvaient percevoir
des droits sur les mutations immobilières pour les municipalités
qui leur confiaient cette
perception. Ce qui a été transféré, cela a
été simplement les dispositions de l'ancienne loi qui ont
été mises ici, dans l'article 189. Cela a été
éclairci.
Il n'y a pas de contradiction. Il s'agit, pour les municipalités
régionales de comté, de percevoir ces droits sur les mutations
immobilières pour les municipalités qui veulent les faire
percevoir par la municipalité régionale de comté.
Et je souligne une chose. Il s'agit simplement de la perception, parce
que la municipalité régionale de comté est obligée
de les remettre aux municipalités qui en bénéficient.
D'autre part, je mentionne simplement pourquoi cela a été
fait.
Ce sont les comtés qui avaient des bureaux d'enregistrement et
qui percevaient ces droits lorsque les notaires allaient enregistrer les
transactions. C'était plus facile de les percevoir à un endroit,
par le comté, qui les redistribuait par la suite aux
municipalités locales qui y avaient droit. Je pense que c'est finalement
une disposition administrative plus qu'autre chose.
M. Bissonnet: Cela représente quel montant,
approximativement, pour les municipalités régionales de
comté, M. le ministre?
M. Léonard: Ce ne sont pas les municipalités
régionales de comté qui gardent les droits, qui encaissent les
droits sur les mutations immobilières. Elles les encaissent, mais elles
doivent les remettre aux municipalités locales. Cela ne
représente pas de revenu pour les municipalités régionales
de comté. Elles agissent comme percepteurs.
M. Bissonnet: De quel montant on parle, vous ne le savez pas?
M. Léonard: Je pourrais toujours le demander aux
fonctionnaires, si vous voulez, mais je ne peux pas vous le dire
présentement. Je ne sais même pas si nous avons des statistiques
à ce sujet. Je ne suis pas sûr qu'on les ait.
M. Bissonnet: Si vous pouviez nous donner le montant demain, je
l'apprécierais. M. le Président, j'ai le droit de poser mes
questions. Je demanderais au député d'attendre son tour pour
poser ses questions.
Le Président (Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaîtl Donc, M. le ministre, demain.
M. Tremblay: Présentement, on est en train
d'étudier le budget du ministère. Le député de
Jeanne-Mance pose une question sur une chose qui ne relève pas du budget
du ministère. On n'a pas a étudier cela ici. S'il veut la poser
en Chambre une autre journée.
Le Président (Rochefort): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, on est sur les MRC, je
pense que ma question est pertinente.
M. Léonard: Je voudrais, cependant, que vous me
précisiez votre question parce qu'on me dit qu'il y a deux choses
différentes qui peuvent être demandées. Est-ce que vous
nous demandez le montant des droits sur les mutations immobilières
perçus par les municipalités ou bien seulement ceux qui sont
perçus par les municipalités régionales de
comté?
M. Bissonnet: C'est cela, régionales de comté.
M. Léonard: Les droits perçus par les
municipalités régionales de comté et qui font l'objet
d'ententes.
M. Bissonnet: Dans les conseils de comté, vis-à-vis
des nouvelles MRC.
Le Président (Rochefort): Un instant. Un moment, s'il vous
plaît.
M. Léonard: Je pense que, simplement sur une chose, je ne
sais pas si les actuelles municipalités réqionales de
comté en ont perçu. Il est probable que les conseils de
comté en ont perçu. Nous aurons probablement des statistiques
à ce sujet.
M. Bissonnet: D'accord.
M. Léonard: On pourra y répondre demain, à
une prochaine séance de la commission.
Le Président (Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Bissonnet: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Rochefort): Vous n'avez pas
terminé, pardon. M. le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: À l'élément no 1, au niveau
des communications, on remarque une augmentation de l'ordre de 250%. Est-ce que
vous pourriez, M. le Président, M. le ministre, nous expliquer
l'importante augmentation à cet article et en quoi cela consiste
exactement? On passe de 137 000 $ à 325 000 $ à la
catégorie 3.
M. Léonard: Attendez un peu. Elément 1,
communications 137 000 $ à 325 000 $.
M. Bissonnet: II faudrait établir ce que vous entrez dans
les communications. C'est à
titre d'information personnelle, pour la première fois.
M. Léonard: M. le député de Jeanne-Mance, la
réponse, c'est qu'il s'agit des frais de voyage des comités de
consultation.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez terminé, M.
le député de Jeanne-Mance. M. le député de Hull. Un
moment, s'il vous plaît, pour compléter.
M. Léonard: Juste une chose, je voudrais simplement
compléter. Il faut noter aussi que l'an dernier les comités de
consultation comme les groupes de consultation n'émargeaient pas au
budget des Affaires municipales; ils étaient au Conseil
exécutif.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, simplement à titre
d'information si on peut nous la fournir, il ne semble pas que les questions
qui ont précédé démontraient que l'on savait
exactement combien il y avait de MRC actuellement de formées.
M. Léonard: Vous n'avez pas écouté ce que
j'ai dit, douze.
M. Rocheleau: Combien y en a-t-il actuellement, M. le ministre?
Quel est l'échéancier du reste des MRC qui sont à
l'étude actuellement?
M. Léonard: Dont les rapports des comités de
consultation sont entrés? Dix à quinze à peu près.
Je ne pourrais les comptabiliser exactement. Maintenant, cela ne veut pas dire
que les lettres patentes seraient émises pour autant parce que l'on
pourrait avoir des remarques et faire reprendre une partie du travail; il y a
aussi le comité d'orientation qui doit aussi siéger
là-dessus. Il reste que je m'en réfère au tableau que j'ai
fait pour le député de Gouin, la rétrospective
générale de toute l'opération. Je pense que dans
l'ensemble ça va bien.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Dans le reste de ma question de tantôt, M. le
Président, le ministre nous informait que, dans les crédits
périmés, au programme 1, il y avait environ 1 000 000 $ qui
s'adressait aux MRC. Maintenant, l'autre 1 000 000 $ des crédits
périmés s'adresse à quoi?
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: L'autre 1 000 000 $ s'applique aux relations
municipales qui était l'élément 1 du programme l'an
dernier. Il s'applique aussi à la Commission nationale de
l'aménagement, qui était le troisième
élément de ce programme l'an dernier. À l'urbanisme et
aménagement du territoire, il y en avait une partie qui concernait les
MRC, mais qui ne s'est pas appliquée aussi.
Mais vous me parlez de l'autre 1 000 000 $. Celui-ci dépend aussi
du gel imposé par le Conseil du trésor vers le 14 novembre
dernier.
Le Président (M. Rochefort): D'autres questions?
M. Rocheleau: C'est retourné au fonds consolidé,
j'imagine?
M. Léonard: Oui, à la fin de l'année.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je suis nouveau dans ce métier-là avec
la terminologie. Des crédits périmés, c'est de l'argent
qu'il y avait au budget et qui n'a pas été
dépensé.
M. Léonard: C'est ça, au 31 mars.
M. Tremblay: Au niveau municipal, on appelle ça des
surplus; et les surplus, normalement, les conseils municipaux se glorifient de
ça. Vous devriez peut-être vous glorifier aussi de ces
surplus?
M. Rocheleau: II y a une petite différence, M. le
Président, pour expliquer à notre collègue. Lorsqu'on fait
la balance des comptes consolidés comme ça et qu'on arrive
à la fin de l'année avec un déficit de 3 000 000 000 $,
même ces petits surplus-là on n'en tient pas compte tellement.
M. Tremblay: Je parle au niveau du ministère.
M. Rocheleau: Ah, bon!
Le Président (M. Rochefort): Voulez-vous intervenir
là-dessus, M. le ministre?
M. Léonard: Si vous voulez établir une
équivalence, oui, dans le budget d'une municipalité,
effectivement, on peut appeler ça des surplus. Par ailleurs, je ferai
une distinction entre les fonctions d'une municipalité et les fonctions
du gouvernement du Québec. Si le gouvernement du Québec a choisi
de faire un déficit, ça été aussi pour des raisons
largement économiques. Lorsque nous sommes en période de
dépression économique, c'est un choix conscient qu'un
gouvernement peut
faire que de faire un déficit pour stimuler l'économie.
Cela fait partie de l'administration de tout gouvernement moderne.
Le Président (M. Rochefort): Nous revenons au programme 1,
élément 1 des crédits du ministère des Affaires
municipales.
M. Rocheleau: Dans une autre question, M. le Président,
c'est un peu plus général. Le ministère des Affaires
municipales se devait de compléter des fascicules portant sur le
réaménagement des pouvoirs, le régime fiscal des
comtés, la zone métropolitaine de Montréal et les zones
urbaines de Québec et de Hull. On se demande s'ils sont disponibles
parce qu'on ne les a pas reçus encore.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Léonard: Les fascicules qui ont été
écrits, qui étaient d'ailleurs préalables au
dépôt de la Loi sur l'aménagement, ont été
rendus publics. Il n'y en a pas d'autres qui ont été
écrits.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut avoir l'information, M. le
ministre, à savoir parmi ceux qui ne sont pas publiés...
M. Léonard: Lesquels? Si vous parlez des fascicules qui
ont été émis par le Secrétariat à
l'aménagement en 1978, je crois, ou vers la fin de l'année 1978,
ceux qui ont été écrits ont été rendus
publics et il n'y en pas d'autres, à l'heure actuelle,
d'envisagés, en tout cas du même type.
M. Rocheleau: II me semblait qu'il y avait une série.
M. Léonard: II n'y a pas d'engagement du ministère
des Affaires municipales de les publier. Vous ne trouverez pas ça,
n'est-ce pas.
M. Rocheleau: II me semble qu'on avait reçu certains
fascicules dans les municipalités, à un moment donné, et
on s'attendait à recevoir la série complète. Il semble en
manquer plusieurs. (21 h 15)
M. Léonard: Ce n'est pas ce qu'on appelle une série
complète. Il y en a qui ne sont pas publiés; il y en a qui n'ont
jamais été écrits et n'ont pas été
publiés. Ceux qui ont été écrits ont
été publiés. Je sais à quoi vous faites
référence, à un document qui a circulé, qui a
été une nième version, d'ailleurs non la dernière,
d'un document de travail qu'on a ramassé comme ça et qu'on a fait
circuler. Mais ça, je pense qu'il y en a beaucoup de documents de
travail qui existent.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, si on revient aux
municipalités régionales de comté, le ministre a fait un
peu le point sur l'opération mise en place des municipalités
régionales de comté. L'étape qui suit cette
opération, c'est l'élaboration de schémas
d'aménagement par chacune des municipalités régionales de
comté. C'est, d'ailleurs, le premier objectif de la mise en place de
municipalités régionales de comté. J'aimerais que le
ministre nous explique quels sont les services quant au soutien et à
l'aide que le ministère des Affaires municipales entend fournir aux
municipalités régionales de comté pour la
préparation et l'élaboration de schémas que le
ministère a conçus actuellement. Je présume que vous devez
travailler là-dessus en ce moment si vous voulez faire face au
début de cette opération très importante qui va suivre
rapidement celle de la mise en place des municipalités régionales
de comté.
M. Léonard: Je voudrais d'abord dire une chose importante
en ce qui concerne l'application de la loi 125. Ce sont les
municipalités régionales de comté qui élaborent
leur schéma d'aménagement et non pas le gouvernement qui le fait
a leur place. C'est particulièrement important. Dans tous les projets
qu'on a connus auparavant, il y avait ce que j'appellerais une planification
lourde de la part de l'État qui marquait ou qui aurait marqué
profondément les différents projets de schémas
d'aménagement qu'on aurait eus, ne serait-ce, pour mention, que les
schémas régionaux de l'OPDQ qui remontent au début des
années 1970, qui faisaient partie d'une certaine conception de
l'aménagement et de la planification régionale.
La loi 125, au contraire, crée une table commune où les
élus municipaux vont siéger et vont s'entendre sur les
orientations de développement du territoire et vont inscrire ses effets
dans un document qui s'appelle le schéma d'aménagement. Je tiens
à mentionner que ce sont elles, les municipalités
régionales de comté, et eux, les élus municipaux, au
niveau local, qui sont les premiers responsables de l'élaboration du
schéma d'aménagement. Ceci dit, pour être bien sûr
que c'était possible, nous avons financé, comme gouvernement,
depuis l'année 1977, quatre expériences pilotes qui ont
démontré que les municipalités pouvaient aboutir à
des résultats concrets, tangibles et valables d'aménagement. On
pourrait en faire
état et vous pourrez consulter, à ce sujet; vous allez
découvrir des choses assez sensationnelles sur ce plan.
Par ailleurs, le ministère des Affaires municipales a une
direction, qui est la direction générale de l'urbanisme, qui
engage un certain nombre de professionnels pour venir en aide aux
municipalités dans l'élaboration de leur schéma, mais en
aucun cas ce ne doit être une attitude directive de leur part qu'on doit
retrouver dans l'élaboration du schéma. Je pense qu'il faut
laisser, le plus possible, la liberté aux municipalités
régionales de comté. La raison de tout ça, c'est que, si
vous avez un schéma d'aménagement imposé d'ailleurs, fait
trop fortement par des professionnels, les élus municipaux ne
s'habitueront pas à travailler avec ce qu'ils auront conçu. Cela
va être un document qu'on va laisser dormir sur les tablettes, tandis
que, si eux-mêmes l'ont fait, s'ils ont pris des décisions
d'aménagement pour faire leur schéma d'aménagement, ils
vont être d'autant plus portés par la suite à l'appliquer
qu'ils en auront compris toute la problématique, toute la logique,
toutes les dimensions.
Sur ce plan-là, je rappellerai simplement une expérience.
Il y a quinze ans, si vous aviez essayé de définir des terrains
de 40,000 pieds carrés dans le nord de Montréal, vous n'y seriez
jamais arrivé, alors qu'aujourd'hui les municipalités y sont
arrivées par elles-mêmes et appliquent cette réglementation
de zonage automatiquement. J'en parle très rapidement, mais toute la
logique, toute la problématique derrière cette loi, c'est que ce
sont les élus municipaux qui confectionnent leur schéma
d'aménagement, le gouvernement les aide par des professionnels qu'il a
et auxquels ils pourront faire appel, le cas échéant. Il les aide
aussi, d'autre part, par une chose que je n'ai pas encore mentionnée,
mais qui est un document que le ministre d'État à
l'Aménagement confectionnera et que le ministre des Affaires municipales
transmettra aux municipalités régionales de comté, qui va
donner les orientations générales du gouvernement. Il s'agit
là - je fais référence à cela - des articles 11,
16, 27, 29 de la Loi sur l'aménagement. C'est un document qui va
établir les positions gouvernementales quant à l'avenir pour
autant qu'elles sont connues. Les élus municipaux, en le recevant,
feront la synthèse des interventions de tous ceux qui veulent agir sur
le territoire, autant le gouvernement que les grandes entreprises, que les
institutions parapubliques, de ce qu'elles-mêmes veulent faire et faire
appliquer par leur réglementation d'urbanisme sur leur propre
territoire. Je pense qu'il faut comprendre que ceux qui sont chargés
d'effectuer cette synthèse, ce sont les élus municipaux autour de
la table du conseil de la municipalité régionale de comté.
M. Rochefort: Merci.
Le Président (M. Fallu): Je m'excuse. Je dois, comme
président aussi temporaire que je sois, néanmoins faire deux
remarques. Il arrive que nous avions un peu convenu d'un certain rythme de
temps pour l'étude des crédits, environ 1 h 15 par programme. Ce
n'est pas limitatif, mais nous en avions un peu convenu avec le
président qui était assis ici. D'autre part, je dois constater
dans les faits que nous glissons provisoirement dans le débat sur
l'élément 2. Je pose la question en conséquence: Est-ce
que vous avez un éclairage à m'apporter sur cet aspect?
M. Rocheleau: M. le Président, avant de glisser trop loin,
le ministre des Affaires municipales semble découvrir à
l'intérieur de l'autonomie des municipalités,
particulièrement des MRC...
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'il s'agit d'une
question, M. le député de Hull?
M. Rocheleau: Oui, sûrement, la question s'en vient. Le
ministre, depuis quelques instants, nous dit que ce sont les
municipalités qui ont l'entière responsabilité de leur
schéma d'aménagement et de leurs concepts d'aménagement
à l'intérieur des MRC. En 1978, la Communauté
régionale de l'Outaouais approuvait son schéma
d'aménagement. En 1979, la Communauté régionale de
l'Outaouais modifiait son schéma d'aménagement. On devait avoir
l'autorisation du ministre des Affaires municipales afin d'avoir l'acceptation
d'une modification au schéma d'aménagement de la
Communauté régionale de l'Outaouais. Est-ce qu'il est possible
que le ministre se soit aperçu que la communauté régionale
n'avait aucunement d'autonomie dans son schéma d'aménagement et
que le ministre se propose maintenant de permettre plus d'autonomie aux
municipalités?
M. Léonard: Le député de Hull vient de
constater que la loi 125 ne s'appliquait pas à la Communauté
régionale de l'Outaouais. Si je comprends, il souhaiterait que cela
s'applique aussi à cette réqion. Il souhaite qu'on applique la
loi 125 à la Communauté régionale de l'Outaouais. Je
marque simplement la différence entre les lois sur l'aménagement
que nous avons adoptées à l'époque, que d'autres
gouvernements ont adoptées et la loi 125. Je n'ai pas d'objection
à ouvrir davantage, à ne pas exiger une approbation du ministre
à chaque réglementation qui pourrait être modifiée
à la Communauté régionale de l'Outaouais. Il reste,
cependant, qu'il y a des orientations
générales qui seraient transmises par le gouvernement, en
ce qui concerne l'Outaouais comme ailleurs. La loi 125 ne requiert pas
l'approbation du ministre, alors que la loi de la CRO requiert l'approbation du
ministre. C'est la différence.
M. Rocheleau: Je voulais simplement soulever le point, M. le
ministre, dans le sens qu'une demande avait été faite par la
Communauté régionale de l'Outaouais en 1979 et que la
réponse d'approbation est venue du ministre au mois de mars 1981. Il y
avait sûrement lieu d'apporter des modifications importantes à
l'intérieur de la loi de la CRO.
M. Léonard: Ah bon! C'est bien.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Gouin, à nouveau.
M. Léonard: C'est ce qui arrive quand le ministre doit
tout approuver, voyez-vous.
M. Rochefort: Le ministre nous a expliqué, M. le
Président, qu'aucune des municipalités régionales de
comté qui avaient leurs lettres patentes en main actuellement n'avait
entrepris l'élaboration de son schéma d'aménagement. Il y
a une municipalité régionale de comté un peu
particulière qui existe, qui est celle de Laval. J'aimerais savoir si la
révision du schéma d'aménagement de ville de Laval, de la
municipalité régionale de comté de Laval est actuellement
en route.
M. Léonard: Je dois dire que j'ai fait un oubli de taille.
Lorsque j'ai parlé des douze municipalités régionales de
comté, je n'avais pas en tête la municipalité
réqionale de comté de Laval qui, à toutes fins utiles, de
par la loi 125 elle-même, est une municipalité régionale de
comté. Ce que la ville de Laval et la municipalité
régionale de comté de Laval ont entrepris, c'est de transformer
leur plan d'urbanisme en schéma d'aménagement. Elles sont en
train de le faire à l'heure actuelle. C'est là que mes
renseignements s'arrêtent, mais, effectivement, la ville de Laval se
conforme à la loi 125 à l'heure actuelle.
M. Rochefort: Est-ce qu'elles seront en mesure de respecter les
délais que la loi prévoyait à cet effet quant à la
révision finale du schéma?
M. Léonard: Je pense que oui, je n'ai pas d'indication
contraire au moment où je vous parle.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, dans le programme 1,
près de 50% des montants vont aux transferts. Ces transferts sont-ils
totalement versés aux MRC ou y a-t-il une partie des montants qui vont
aux municipalités dans le cadre d'un programme d'aide à
l'établissement de plans d'urbanisme municipaux? C'est 3 503 500 $,
à la catégorie 10, M. le Président. Est-ce prévu
globalement pour les MRC ou y a-t-il des montants qui vont à des
municipalités là-dedans?
M. Léonard: Essentiellement, oui, cela va aux
municipalités régionales de comté.
M. Bissonnet: Mais y a-t-il des montants de prévus pour
certaines municipalités? Pourriez-vous vérifier et nous le dire
demain?
M. Léonard: Non, mais je peux vous le dire tout de suite.
Essentiellement, cela va aux municipalités régionales de
comté, à l'exception d'un montant de 104 600 $ qui va au Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay pour certains cas particuliers et aux
villes de Percé et de Gaspé, dans ce coin-là. Cela tient
à des lois antérieures notamment.
M. Bissonnet: C'est prévu par des lois?
M. Léonard: Oui.
M. Bissonnet: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Jeanne-Mance? Je donne la parole au
député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, il y a des indemnités
prévues pour être versées aux membres de la MRC dans le
cadre de l'application de la loi 125. Si je ne me trompe pas, ces
indemnités étaient de 1000 $ par année pour les membres et
de 1500 $ pour le préfet. De toute façon, ce n'est pas le montant
qui est important. Ma question est la suivante: Est-ce que ces
indemnités sont versées strictement dans le cadre de
l'application de la Loi sur l'aménagement pour fins d'aménagement
ou est-ce pour fins de fonctionnement de la MRC globalement? Parce que,
à l'heure actuelle, par une disposition de la loi 105, le versement de
sommes pour la rémunération des membres des conseils de
comté, en fin de compte qu'on peut considérer comme les
ancêtres des MRC, c'est devenu légal seulement par la loi 105 et
les montants consentis, actuellement, par la plupart des conseils de
comté aux fins de rémunération sont inférieurs ou
à peu près égaux au montant prévu comme
indemnité dans le cadre de l'application de la loi 125.
(21 h 30)
M. Léonard: L'aide financière n'est versée
qu'à l'égard des séances ou des assemblées tenues
pour l'accomplissement des fonctions visées à l'article 1 du
règlement, prescrivant les règles de rémunération
du préfet et des membres du conseil des municipalités
régionales de comté prévues par l'article 204 de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme.
Si vous me le permettez, la contribution gouvernementale maximale
attribuable à la municipalité régionale de comté
est établie selon les règles suivantes, c'est-à-dire le
nombre de membres de la municipalité régionale de comté
multiplié par 2 000 $ et le préfet, c'est 3 000 $
annuellement.
M. Lachance: Annuellement, oui. M. Rocheleau: M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, M. le
député de Hull, je voudrais être sûr que le
député de Bellechasse a terminé.
M. Lachance: Cela va là-dessus.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, avant de poser ma question
au ministre, je veux simplement mentionner que nous sommes très heureux
que les membres du parti ministériel posent toutes les questions
nécessaires au ministre. C'est sûrement intéressant. Par
contre, je dois dire qu'on a à peine 11 heures pour étudier tous
les crédits et on voudrait avoir toute l'opportunité, comme
membres de l'Opposition, d'éclairer nos collègues et aussi les
municipalités concernées, sans vouloir limiter personne.
M. Lachance: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse, je m'excuse, mais...
M. Lachance: Simplement pour...
Le Président (M. Bordeleau): ...les questions de
privilège ne sont pas acceptées en commission parlementaire. De
toute façon, c'est une espèce de demande de directive que le
député de Hull fait.
M. Rocheleau: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): Comme président de
commission, je pense qu'en commission parlementaire, que ce soit pour
étudier les crédits ou pour toute autre chose à
régler, tous les membres de la commission sont sur un pied
d'égalité. N'importe qui peut poser des questions. Je ne fais pas
de différence que ce soit du côté ministériel ou du
côté de l'Opposition. À partir du moment où le
ministre fait un exposé, n'importe quel membre peut poser la question
qu'il désire. Je prends note de tous ceux qui me demandent la parole
dans l'ordre.
M. Rocheleau: Alors, M. le Président... M. Caron: M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): Bien là, il faudrait
vous entendre.
M. Caron: ...juste pour aider mon collègue,
peut-être, parce que...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ...cela adonne que j'ai quelques années de
service ici. Je pense que, règle générale - madame, vous
pouvez sourire avec raison - les gens du gouvernement s'entendent avec le
ministre. Franchement, M. le ministre, on peut s'entendre. On a 11 heures,
à moins qu'on me demande demain de continuer.
M. Léonard: Vous venez d'arriver, M. le
député, ne commencez pas.
M. Caron: Je pense qu'on est prêt à collaborer.
Jusqu'à maintenant, on l'a prouvé. Je pense qu'entre vous, vous
pouvez vous organiser. Règle générale, quand il y avait
trois partis d'Opposition, les parlementaires du pouvoir parlaient moins
qu'actuellement. C'est bien normal, vous avez le droit de dire tout ce que vous
voulez. Même des fois, vous nous éclairez en nous ouvrant des
petites portes pour embarquer le ministre.
M. Rochefort: Cela nous fait plaisir.
M. Caron: C'est pas mal "cute", cette affaire-là. Mais je
pense qu'on a 11 heures et on a déjà perdu une heure, parce qu'on
a commencé à 4 h 15, M. le ministre. Qu'on nous donne la chance
et on finira demain soir à 6 heures; sinon, on sera obligé de se
lever à l'Assemblée nationale. On ne voudrait pas montrer qu'on
est des grandes victimes. On n'aime pas cela, ce n'est pas notre genre de
montrer qu'on est des victimes. J'espère que vous comprenez le
message.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Verdun.
M. le député de Gouin, oui.
M. Rochefort: Sur la question de
règlement, deux choses. Je suis, d'abord, surpris de voir qu'on
nous dit maintenant qu'on n'a que 11 heures, alors qu'avant le souper on nous a
dit: On a du temps suffisamment, 11 heures, c'est long, et on va avoir le temps
de jaser de tout cela; cela en ce qui a trait aux interventions des membres de
l'Opposition. D'autre part, justement, compte tenu des états de service
du député de Verdun, j'aimerais lui rappeler comment cela
fonctionnait en Chambre dans les années 1973 à 1976 où il
y avait 102 députés au pouvoir et 6 de l'Opposition. Or, M. le
Président, je pense que compte tenu de cela, on n'a pas abusé; en
tout cas, on n'a commis aucun abus comparable à ceux qui ont pu avoir
lieu à ce moment. Je pense qu'on a des questions pertinentes, comme on a
pu le démontrer depuis le début de la commission et je pense
qu'on a l'intention de poursuivre le travail constructif qu'on fait.
M. Caron: M. le Président, je vais vous demander une
directive, je ne soulèverai pas une question de règlement...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ...parce que je pense que ce n'est pas la place pour
cela. Ce n'est pas nous de ce côté-ci qui vous a demandé de
porter le nombre des députés à 122. Je pense qu'on sait
tous qu'avec les règles du jeu, c'est normal...
M. Lachance: M. le Président... M. Caron: ...qu'on
ait la parole. Le Président (M. Bordeleau): Un instant.
M. Caron: Je pense qu'entre nous on peut s'entendre, on veut
être constructif de ce côté-ci, M. le Président. Je
pense que le ministre le sait. Jusqu'à maintenant, on a prouvé
qu'on veut être bien constructif, mais s'il n'y a pas
possibilité...
C'est votre privilège de vous faire valoir, parce que vous
êtes nouveau, vous arrivez, vous voulez vous faire réélire
pour avoir une pension et tout. C'est tout à fait normal. Mais, dans les
onze heures qu'on a, vous en supprimez une; ce n'est plus onze heures, c'est
dix heures, M. le Président. On va essayer d'en soutirer le plus
possible pour tous les contribuables du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Je suis absolument d'accord
avec vous, M. le député de Verdun, sauf que, si le débat
continue, c'est autant de temps qu'on perd pour étudier les
crédits du ministère. Et je maintiens ce que j'ai dit
tantôt... Oui, M. le député de Hull, vous aurez la parole
tantôt, cela ne sera pas long. Je ne retarderai pas le débat
longtemps.
Je maintiens ce que j'ai dit tantôt. Pour moi, en commission
parlementaire, chaque député a le droit de poser des questions.
Je pense bien que, jusqu'à maintenant, tous les membres ont
collaboré. J'espère bien que, dans la période de onze
heures que nous avons pour étudier les huit programmes du
ministère...
M. Caron: On a perdu une heure.
Le Président (M. Bordeleau): On a perdu une heure. Les
membres ont perdu une heure.
M. Lachance: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, s'il vous
plaît. C'est encore moi qui ai la parole et je vais la qarder tant que je
voudrai. Je maintiens ce que j'ai dit tantôt. Pour moi, tous les membres
sont égaux devant la commission et je retiendrai ceux qui me demanderont
la parole, à tour de rôle.
M. Lachance: Est-ce que je peux avoir la parole, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull me l'avait demandée auparavant.
M. Rocheleau: Je suis très heureux d'obtenir à mon
tour la parole. Je n'ai adressé de reproches à personne
tantôt, M. le Président, mais c'est simplement qu'avant le souper
on avait beaucoup plus de temps qu'il ne nous en reste maintenant. Il y a
énormément de questions et il y a tellement de questions
intéressantes qui sont posées au ministre des Affaires
municipales que cela nous oblige pratiquement à continuer et à
aller en profondeur avec les municipalités régionales de
comté qui préoccupent énormément l'Opposition.
Dans ce sens-là, j'aurais une autre question à poser au
ministre des Affaires municipales à propos de la
représentativité des municipalités régionales de
comté au conseil. Est-ce que c'est proportionnellement à la
population, proportionnellement à l'évaluation ou si c'est un
vote par municipalité?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Pour les fins de la Loi sur
l'aménagement, il n'y a pas de règle de
représentativité. Ce que nous avons dit là-dessus, c'est
que nous respecterions les propositions qui nous sont faites, et nous les avons
respectées jusqu'ici, par les conseils de maires. Lorsque le territoire
est déterminé,
il y a réunion d'un conseil de maires qui discute de la
façon de prendre des décisions. Donc, il s'attribue
différents droits de vote.
Jusque-là, il y a eu des compromis qui ont été
faits dans toutes les municipalités régionales de comté,
auxquelles on a délivré des lettres patentes. Je pense que le
tout a toujours été fait dans le respect de l'article 168 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme qui dit qu'on peut avoir
différentes façons de voter au conseil d'une municipalité
régionale de comté. Par exemple, les lettres patentes
délivrées en vertu de l'article 166 doivent, troisièmement
- je saute les deux premiers - "fixer, en fonction de tranches de population,
le nombre de voix dont dispose le représentant d'une municipalité
ou, selon le cas, le nombre de représentants dont dispose cette
municipalité au sein du conseil de la municipalité
régionale de comté."
Il nous semble que cela a été l'un des points majeurs, le
point majeur probablement sur lequel ont achoppé toutes les lois
antérieures. Dans la loi 125, nous avons laissé place aux
compromis qui pourraient être faits localement.
Il nous semble qu'avoir fixé un mode de représentation ou
un autre aurait pu créer des préjudices sérieux dans un
territoire, dans une municipalité régionale de comté,
alors que cela aurait pu correspondre très bien à ce que
désirait une autre municipalité régionale de comté.
Par exemple, si vous avez une municipalité régionale de
comté exclusivement rurale, avec des municipalités dont la
population, dans chaque cas, est plutôt réduite, 1000, 1500, 2000,
comme cela arrive dans certains cas, il nous semble que la règle un
maire, un vote pouvait convenir parfaitement bien, comme cela avait convenu
jusque-là dans le cas des conseils de comté.
Mais, dans un territoire où il y a deux ou trois
municipalités urbaines - prenons, par exemple, le cas de
Trois-Rivières - si on appliquait cette règle un maire, un vote
dans le cas de Trois-Rivières, cela donnerait un vote à la ville
de Trois-Rivières, alors qu'une petite municipalité de 1000
habitants qui ferait partie de la municipalité régionale de
comté de Trois-Rivières pourrait, elle aussi, avoir droit
à un vote. Cela aurait pu créer des distorsions majeures. Ce
faisant, il nous paraissait plus sensé, plus prudent de laisser à
l'intérieur des municipalités régionales de comté
le soin d'en arriver à un compromis sur la façon de voter.
C'était toute la logique qui sous-entend cette consultation parce qu'on
ne consulte pas seulement sur le territoire, mais aussi sur la
représentativité. Les municipalités ou les conseils de
maires provisoires font des propositions.
M. Rocheleau: J'ai l'impression M. le Président, que la
même chose s'applique pour le choix du président à
l'intérieur d'une municipalité régionale de comté;
c'est choisi parmi les membres qui composent la municipalité
régionale de comté.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Le préfet.
M. Léonard: Le préfet, oui.
M. Rocheleau: C'est une personne élue.
M. Léonard: II y a un article qui régit
l'élection du préfet. On pourra y référer. Le
préfet est élu par les membres de la municipalité
régionale de comté. L'article 193 de la loi 125: "Le
préfet est élu par le vote affirmatif de la majorité
absolue des voix des membres du conseil; il doit être choisi parmi les
maires. Cette élection a lieu au scrutin secret sous le
présidence du secrétaire-trésorier."
M. Rocheleau: Si vous le permettez, on aimerait faire un petit
tour à la Commission nationale de l'aménagement, commission
très opérationnelle.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, un instant. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Juste avant qu'on passe à
l'élément 2, j'aurais quelques questions à adresser au
ministre qui concernent Montréal, sur l'élément 1.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, si on demeure sur
l'élément 1. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le ministre, à l'occasion du dernier
congrès de l'Union des municipalités du Québec, le
président du comité exécutif de la ville de
Montréal vous a adressé une demande de moratoire quant à
la construction des centres commerciaux à travers le Québec pour
les deux prochaines années. Il y a des associations de marchands, dont
l'Association des marchands de l'est de Montréal, qui ont fait parvenir
aux députés ministériels de la région de
Montréal une lettre dans laquelle ils appuyaient cette demande.
J'aimerais savoir quelle est la position du ministère des Affaires
municipales là-dessus.
M. Léonard: Sur cette demande de moratoire, j'ai eu
l'occasion de m'exprimer et je le referai aussi devant la commission. Il me
semble que la localisation de centres commerciaux est une décision
d'aménagement qui relève des élus locaux. Qu'on se place
sur le territoire d'une municipalité régionale de comté,
sur le territoire d'une communauté urbaine ou de la communauté
régionale, il me semble qu'il s'agit là, dans le cas de
centres commerciaux, d'équipement commercial important et que
c'est un élément qui doit apparaître dans un schéma
d'aménagement. Ce n'est pas un élément, cependant, qui
doit apparaître de par la volonté du gouvernement; cela doit
apparaître de par la volonté des élus qui sont responsables
de la confection du schéma d'aménagement. Dans la loi 125, ce
sont les élus municipaux qui font le schéma d'aménagement,
donc, qui détermineront la localisation d'un équipement
commercial important comme celui d'un centre commercial. Dans le cas des
communautés urbaines, il s'agirait des maires de chacune des villes
composantes de la communauté urbaine qui prendraient cette
décision lorsqu'ils confectionneront leur schéma
d'aménagement. Effectivement, dans la Loi sur la Communauté
urbaine de Montréal, il y a des pouvoirs d'aménagement
accordés aux municipalités de la Communauté urbaine de
Montréal. Peut-être sont-ils insuffisants. Dans ce cas, je pense
qu'on pourrait amender la loi de façon à leur permettre de
prendre cette décision de localisation. Mais, si le gouvernement
commence à s'impliquer dans la localisation de centres commerciaux, il
va s'impliquer tout à l'heure, dans la localisation d'institutions
financières, dans la localisation de ceci, ou de cela. Je pense qu'on ne
pourrait pas, d'une part, réclamer l'autonomie municipale et, d'autre
part, demander au gouvernement d'intervenir dans la localisation de centres
commerciaux. (21 h 45)
En toute hypothèse, face à une telle demande, il me semble
que la réponse est assez claire, c'est que les élus municipaux
doivent faire leur schéma d'aménagement, doivent,
éventuellement aussi, en arriver à des compromis sur
l'aménagement, sur le développement de l'île de
Montréal; c'est leur responsabilité. Si la loi de la CUM est
imparfaite à ce sujet, j'aimerais mieux corriger la loi que d'imposer un
moratoire à l'ensemble du Québec pour régler une question
qui touche particulièrement une ou deux villes du territoire de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Rochefort: Là-dessus, M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Est-ce que, M. le ministre, vous avez l'intention
d'appliquer l'esprit et les orientations de la loi 125 à la
Communauté urbaine de Montréal en ce qui a trait à
l'aménagement de son territoire?
M. Léonard: J'ai déjà eu des conversations
en ce sens avec le président de la Communauté urbaine de
Montréal. J'ai fait une déclaration aussi, lors du sommet
économique de Montréal, au mois de février dernier, dans
le même sens pour dire à l'ensemble des élus municipaux de
Montréal qu'il était important pour eux d'avoir un schéma
d'aménagement, que beaucoup de problèmes qu'on débattait
sur le terrain même du sommet économique auraient pu trouver leur
réponse dans un schéma d'aménagement si on s'était
mis ensemble tous autour de la table pour en discuter.
Je pense que la loi 125 pourrait s'appliquer, dans une large partie, au
territoire de l'île de Montréal, comme ailleurs dans le
Québec, et ça pourrait laisser beaucoup de marge de manoeuvre et
beaucoup plus d'autonomie aux élus municipaux.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: ...là-dessus, lorsque l'esprit et les
orientations de la loi 125 s'appliqueront à la Communauté urbaine
de Montréal, avez-vous l'intention de les obliger, dans un court laps de
temps, à adopter un schéma d'aménagement?
Deuxièmement, est-ce qu'il est de l'intention du ministre d'obliger les
autorités municipales à associer de très près la
population et les corps intermédiaires dans l'élaboration de ce
schéma d'aménagement?
M. Léonard: Je n'ai pas poursuivi de consultation pour
mettre une date limite à la confection d'un schéma
d'aménagement. Je rappellerai, cependant, qu'il y en avait une dans la
loi qui régissait la Communauté régionale de l'Outaouais,
une dans la loi de la Communauté urbaine de Québec et une dans la
loi 125 qui s'applique à l'ensemble du territoire
québécois. En toute hypothèse, je pense qu'il faudrait en
mettre dans une loi qui serait corrigée à cet effet, qui serait
modifiée.
D'autre part, dans la loi 125, il me semble qu'il y a un
équilibre - nous l'avons voulu, en tout cas - entre les décisions
que les élus prenaient, donc une large autonomie municipale en ce qui
concernait les décisions d'aménagement assortie, toutefois, d'une
large consultation au niveau de la population. Je pense que c'est là
l'équilibre qu'on voulait: beaucoup de consultation mais, en même
temps, beaucoup d'autonomie laissée aux élus municipaux. Et, dans
cette hypothèse, je pense que ce serait à peu près le
même équilibre qu'on devrait pouvoir retrouver dans une loi de la
CUM modifiée pour tenir compte de pouvoirs d'aménagement.
M. Rochefort: Je veux juste conclure
là-dessus, M. le Président, en disant que
j'apprécierais que les membres de la commission parlementaire de
l'Opposition, qui sont encore membres de la Communauté urbaine de
Montréal, ou qui l'étaient jusqu'à encore tout
récemment, puissent peut-être nous appuyer dans cette
démarche.
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, M. le
député, je veux bien vous donner la parole, mais le droit de
parole est au député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, je suis bien content que mon
collègue m'ouvre la porte. Je félicite le ministre de l'attitude
qu'il a prise ici, au congrès, parce que je pense que le
président du comité exécutif de la communauté, M.
Yvon Lamarre, est venu ici à Québec et a fait un grand
exposé. Je ne le blâme pas, parce que M. Lamarre est un marchand
du secteur sud-ouest de Montréal et il représente aussi ce
secteur, alors c'est tout à fait normal, comme politicien qu'il appuie
les gens de son secteur.
Je vous félicite, M. le ministre, de l'attitude que vous avez
prise, je pense que c'est aux municipalités de prendre leurs
décisions. Je peux dire que ce ne sont pas tous les marchands qui sont
d'accord pour suivre les autres afin de faire partie de ce complexe. Je pense
donc que c'est aux municipalités de prendre leurs
responsabilités. C'est tout à fait normal que le ministre agisse
en ce sens. C'est aux municipalités à prendre leurs
responsabilités.
Je pose la question, M. le Président, au ministre. Si le
président du comité exécutif, M. Yvon Lamarre, qui est un
bon ami à moi, n'était pas un marchand et s'il ne
représentait pas le secteur Saint-Henri comme conseiller municipal -
pour être président ou faire partie du comité
exécutif de Montréal, il faut naturellement être conseiller
municipal - je me demande s'il aurait posé ce geste. C'est aux
municipalités de prendre une décision. Je ne pense pas que ce
soit à nous autres ici. C'est la formule -comment l'appelle-t-on? C'est
un peu comme les syndicats - Rand: on accepte si les marchands le veulent. M.
Lamarre est arrivé ici. Il a prononcé un grand discours. Je ne le
blâme pas. Si j'avais été à sa place, j'aurais
peut-être fait la même chose. Mais il faut penser qu'il est
conseiller municipal, président du comité exécutif et
qu'il représente le sud-ouest de Montréal qui est formé
des villes de LaSalle, Ville-Émard et Verdun qui est actuellement
touchée. Pour régler ce problème, j'espère que le
ministre des Affaires municipales rencontrera, dans un avenir très
rapproché, si on veut aider les marchands du sud-ouest... Je pense que
ce n'est pas la ville de Montréal, ce n'est pas
LaSalle qui est représentée parce que le
député... M. le ministre, j'arrive à ce que je veux dire.
Les municipalités veulent aider les marchands. On est d'accord, mais
d'un autre côté, cela nous prend de la finance pour les aider. Des
terrains à 5,50 $ et 6 $ le pied carré, les municipalités
ne peuvent pas les acheter. Si le gouvernement du Québec peut nous aider
comme vous l'avez fait ou vous avez l'intention de faire dans Rosemont, les
"shops" Angus, on est prêt. Si vous acceptez de nous aider
financièrement avec un petit montant, il n'y aura pas de centre
commercial. Mais d'un autre côté, je pense que tous les
contribuables d'une municipalité ne peuvent pas le faire. C'est bien
facile quand on est président du comité exécutif
d'être invité, d'arriver, de faire un grand discours et d'avoir la
presse écrite et parlée. D'un autre côté, ce n'est
pas tout le monde qui a cette chance. Encore là, ce ne sont pas tous les
marchands qui sont prêts à accepter de faire partie du groupement
qui va suivre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre,
là-dessus.
M. Léonard: Je voudrais quand même faire quelques
remarques à la suite des paroles du député de Verdun.
D'abord, je voudrais rappeler que le président du conseil
exécutif de la ville de Montréal a parlé comme
président du conseil exécutif de la ville de Montréal, et
je ne voudrais pas lui prêter d'intention à titre personnel, quant
à moi.
M. Caron: Non, je ne lui en prête pas personnellement, mais
c'est un commerçant du sud-ouest.
M. Léonard: Je voudrais cependant exposer une logique
quand même.
M. Caron: II faut dire la vérité.
M. Léonard: II y a des problèmes de
rénovation dans le centre-ville de Montréal avec lesquels est aux
prises M. Lamarre. Je comprends - je pense que tout le monde va l'admettre -
que si Montréal est en difficulté en termes d'aménagement,
en termes de centre-ville, cela va avoir des répercussions pour tout le
Québec et pour toutes les municipalités qui sont sur le
territoire de la Communauté urbaine de Montréal. Ce que je dis,
face à tout cela, c'est que ce n'est pas le gouvernement qui peut, lui,
régler la situation et surtout ne pas la régler tout seul si
jamais il pouvait faire des choses là-dedans. Au départ, il faut
que les villes de la Communauté urbaine de Montréal se dotent
d'un plan d'action, d'un schéma d'aménagement. Cela fait dix ans
que la Communauté urbaine de Montréal existe. Il
me semble que les villes et la communauté urbaine auraient pu se
doter d'un schéma d'aménagement. Le cas échéant,
par la suite, les problèmes d'aménagement sur l'île de
Montréal auraient été beaucoup moins difficiles et
seraient beaucoup moins difficiles à résoudre à l'heure
actuelle.
Cela peut commander un développement harmonieux. Au fond,
Montréal a intérêt à ce qu'il y ait un schéma
d'aménagement, mais les villes qui l'entourent aussi ont
intérêt à ce qu'il y ait un schéma
d'aménagement. La recommandation que je fais tout bonnement est
celle-ci: Assoyez-vous ensemble et faites-vous un schéma
d'aménagement comme toutes les autres municipalités du
Québec vont commencer à le faire.
Le Président (M. Bordeleau): Sur la même question,
M. le député de Verdun?
M. Caron: C'est vrai, M. le ministre, qu'il faut s'asseoir
ensemble et essayer de s'entendre, mais je pense que vous allez être
assez honnête pour admettre que ce n'est pas facile pour les villes
entourant Montréal de s'asseoir avec la ville de Montréal et de
ne pas avoir gain de cause. On ne réglera pas le problème ce
soir, mais vous savez que la ville de Montréal est une grosse affaire,
et quand elle "cogne" à Québec... Il n'y a pas que le
gouvernement du Parti québécois qui a flanché devant la
ville de Montréal, nous avons flanché et, avant nous, l'Union
Nationale - c'est dommage que ses représentants ne soient pas ici,
à ma gauche, je dirais la même chose - a aussi flanché.
À un certain moment, il faudrait que les villes de banlieue aient
à peu près les mêmes pouvoirs. Dès que
Montréal arrive ici, je ne sais pas ce qui arrive, mais ça boite.
Les gens ont peur, pour une raison ou une autre. Je ne sais pas quelle est la
raison, mais il y a des faiblesses.
M. Léonard: M. le député de Verdun...
M. Caron: M. le ministre, il faut le dire publiquement. Je pense
que le public le sait bien et c'est ça. Montréal est forte quand
elle arrive ici, à Québec. Tout le monde flanche. Mais il
faudrait qu'à un moment donné, quand on est à peu
près 50-50, 49% ou 51% d'évaluation, le gouvernement en place
essaie d'être le plus juste possible, comme je vous le disais avant la
suspension pour le souper, envers des gens qui ont un bungalow ou qui ont
acheté une maison d'appartements à l'île des Soeurs,
à Montréal-Nord ou ailleurs. Vous savez, dans les coulisses, M.
le ministre, il survient des choses. C'est ça, il faut le dire
publiquement, il ne faut pas le cacher. Il faut dire la vérité et
je suis bien à l'aise de la dire, c'est peut-être ça qui
fait que je siège comme maire et comme député. Il faut
dire la vérité, même si ce n'est pas facile à
dire.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais quand même faire une
dernière remarque sur le sujet. Il ne faut pas dire n'importe quoi, non
plus. Il ne faudrait pas faire porter au gouvernement du Québec, quel
qu'il soit, quels qu'aient été les gouvernements
antérieurs au nôtre, la responsabilité du fait qu'il n'y
ait pas de schéma d'aménagement sur le territoire de la
Communauté urbaine de Montréal. Il y a des compromis minimaux qui
pourraient être tentés, négociés sur le territoire
de la Communauté urbaine de Montréal entre les villes et avec
Montréal aussi. C'est facile de dire que le gouvernement du
Québec plie toujours devant Montréal. Je pense que c'est une
plainte vertueuse, mais ça ne va pas au-delà.
Un schéma d'aménagement, ça se bâtit sur les
lieux et ça peut se bâtir avec les villes de la communauté
urbaine, sûrement. En tout cas, c'est l'offre que je vous fais. Dites-moi
quelle sorte de loi sur l'aménagement... Je pense qu'on peut adapter la
loi de la CUM à la loi 125 et vous donner des pouvoirs
d'aménagement; à vous de les utiliser. J'espère que vous
ne seriez pas mal pris avec cela.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va pour
l'élément 1?
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): Un instant! D'abord, est-on
toujours à l'élément 1? Sur le même sujet?
M. Rochefort: Oui, là-dessus, M. le Président, je
voudrais être bien certain que le ministre invitait aussi la
municipalité de Verdun à jouer son rôle dans ce
dossier.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, M. le
député de Verdun?
M. Caron: Vous viendrez le 1er novembre. Dans quelque temps, vous
aurez la plus belle occasion, car il y aura une élection municipale.
Vous et votre groupe, si vous pensez pouvoir conquérir les contribuables
de Verdun, soyez bien à l'aise...
Une voix: On va aller voir votre domination.
M. Caron: On vit en démocratie et j'invite les gens de
l'autre côté à venir à Verdun.
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît!
M. Bissonnet: M. le Président, j'aimerais ajouter quelque
chose sur le sujet qui a été mentionné par le ministre et
le député de Verdun.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jeanne-Mance. (22 heures)
M. Bissonnet: Pour en arriver à un schéma
d'aménagement à la communauté urbaine, M. le ministre,
premièrement, il faut modifier la loi et rendre les partenaires
égaux; là, peut-être qu'on va y arriver. Actuellement, les
municipalités de banlieue, les droits d'autonomie qu'elles ont, elles ne
veulent pas les perdre immédiatement comme ca. Le problème,
modifiez la loi, rendez les deux partenaires égaux et là
après ça ça va fonctionner davantage au niveau de
l'aménagement du territoire dans la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Caron: À la suite de...
Le Président (M. Bordeleau): Faites suite, M. le
député de Verdun.
M. Caron: ... la question de mon collègue, est-ce que le
ministre est prêt à essayer de s'asseoir avec les gens de
Montréal et les villes de banlieue pour qu'ils s'entendent ensemble?
M. Léonard: Nous avons déjà commencé
à les rencontrer. J'ai rappelé tout à l'heure qu'il y
avait un comité qui avait fonctionné, qui avait rencontré
le président de la conférence des maires de banlieue, le
président du conseil exécutif de Montréal avec le maire de
Montréal, le président de la Communauté urbaine de
Montréal et de leurs prédécesseurs aussi. Nous avons
déjà commencé.
M. Caron: Je ne demande rien de mieux que cela, M. le ministre,
qu'on s'entende. Ça presse. Aussi bien qu'on s'entende avec le
fédéral aussi pour aller chercher l'argent pour ici les
contribuables du Québec. Mais qu'on s'entende, qu'on s'asseoie autour de
la table.
Le Président (M. Bordeleau): L'élément 1
sera-t-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
On peut passer à l'élément 2. M. le
député de Hull, je reconnaîtrai après le
député de Gaspé.
Commission nationale de l'aménagement
M. Rocheleau: M. le Président, j'ai une question à
quatre volets concernant la Commission nationale de l'aménagement. M. le
ministre, j'aimerais savoir combien il y a de membres à la Commission
nationale de l'aménagement et savoir qui ils sont, ces membres. De quel
endroit ils viennent? Aussi, le montant de leur rémunération?
M. Léonard: Le président est M. Jean-Marc Rivest
qui était auparavant président de la Communauté
régionale de l'Outaouais et que vous connaissez sûrement de par
vos fonctions antérieures. La vice-présidente est Mme
Michèle Jodoin et il y a un commissaire de nommé, M. Guy Duquet
qui était auparavant à l'Office de planification du
développement du Québec. Je crois que Mme Michèle Jodoin
était à la CUM. Maintenant, je n'ai pas le montant de la
rémunération de ces personnes ici. On pourrait les apporter
demain.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, toujours en ce
qui concerne la Commission nationale de l'aménagement, tantôt je
badinais en disant qu'elle était opérationnelle. Je voudrais
savoir si elle est effectivement en opération.
M. Léonard: Les membres sont nommés à
l'heure actuelle et remplissent leurs fonctions. Maintenant, je ne peux pas
dire au moment où on se parle qu'il y a un gros volume
d'activité, effectivement, parce que les municipalités
régionales de comté vont commencer leur schéma et ne l'ont
pas commencé encore à l'heure actuelle, sauf dans le cas de la
ville de Laval. Il y a une des fonctions qui est évidemment
commencée, c'est celle de greffier. Vous savez que la Commission
nationale de l'aménagement doit enregistrer et recevoir les
règlements d'urbanisme, tous les plans d'urbanisme des
municipalités; donc, ça la commission les reçoit à
l'heure actuelle. Cependant, en ce qui concerne les avis de conformité,
comme il n'y a pas de schéma d'aménagement fait par les
municipalités régionales de comté, il n'y a pas d'avis de
conformité puisqu'elle doit donner des avis de conformité entre
les plans d'urbanisme et le schéma d'aménagement.
Cependant, elle peut donner des avis de conformité entre la
réglementation découlant d'un plan d'urbanisme par rapport
à ce plan si les municipalités lui en font la demande.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on a l'intention,
M. le ministre, de limiter le nombre de commissaires à trois ou si on a
l'intention d'augmenter le nombre?
M. Léonard: La loi prévoit cinq
membres à la commission. Il y en a deux qui ne sont pas encore
nommés.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on prévoit, M. le ministre, comme
il avait déjà été suqgéré d'avoir des
représentants en provenance de l'Union des municipalités ou de
l'Union des conseils de comté?
M. Léonard: Oui. Les deux autres représentants sont
nommés après consultation des deux unions.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
savoir du ministre dans le budget 1980-1981 combien d'argent on a
dépensé à l'intérieur de la Commission nationale de
l'aménagement?
M. Léonard: Un instant, s'il vous plaît: II avait
été prévu au budget 150 000 $. Il a été
dépensé 99 200 $.
M. Rocheleau: On prévoit, M. le Président, en
1981-1982, je pense, de l'ordre d'environ 450 000 $, à 417. Cela devra
compléter les cadres, j'ai l'impression, de la commission?
M. Léonard: Oui, ce sont tous les postes de la commission
nationale qui sont compris là-dedans, même ceux qui sont vacants
à l'heure actuelle. S'il y a un certain retard, évidemment, il y
aura moins d'urgence à combler ces postes. Il peut se dégager des
crédits périmés dans ce secteur, mais des postes sont
prévus présentement.
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a actuellement, M. le ministre,
consultation pour les deux autres membres? Est-ce qu'on s'attend d'avoir des
consultations?
M. Léonard: Personnellement, je n'ai pas encore
commencé ces consultations, mais je les ferai, lorsque cela
arrivera.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun, oui.
M. Caron: M. le Président, quels vont être les
critères?
M. Léonard: Je n'ai pas encore déterminé les
critères pour les deux autres membres de la commission.
M. Caron: On demande cela parce que souvent, on a entendu parler
de critères dans le passé, même chez nous au Parti
libéral. C'est pour cette raison que je vous demande cela.
M. Léonard: Ah! Ah!
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Les critères sur la nomination des deux
autres membres.
M. Rocheleau: II y avait moins de critères pour les trois
premiers, en tout cas.
M. Caron: On vous demande cela tout bonnement.
M. Léonard: Ah! II y en a eu, justement, oui. Je pense que
nous avons fait de bonnes nominations, parce que si on s'en tient, par exemple,
au président, je crois qu'il avait pris une excellente expérience
à la Communauté régionale de l'Outaouais.
M. Rocheleau: Oui, avec nous. Oui, M. le Président,
sûrement.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va pour
l'élément 2?
M. Bissonnet: On est à l'élément 1. M. le
Président.
M. Rocheleau: À l'élément 2.
M. Bissonnet: Je m'excuse, à l'élément 2,
programme 1, élément 2.
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse. Oui, on est
à l'élément 2, programme 1. Programme 1,
élément 2, oui. Est-ce que vous avez une question, M. le
député? Cela va? L'élément 2 du programme 1 est-il
adopté?
M. Fallu: Sur l'élément 2.
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'élément
2, M. le député de Groulx.
M. Fallu: La Commission nationale de l'aménagement n'est
pas évidemment en fonction au sens que déjà elle
opère à plein rendement comme elle le fera dans deux, trois ou
cinq ans, notamment, lorsque les schémas seront terminés. Quelles
seront les relations entre la Commission nationale de l'aménagement et
la Direction générale de l'urbanisme? Est-ce qu'il n'y a pas
confusion de certains rôles ou non? La Commission nationale de
l'aménaqement n'aura pas d'autorisation à donner par la suite.
Elle ne fera peut-être que cueillir l'information.
M. Léonard: Je peux répondre, oui? Le
Président (M. Bordeleau): Oui, oui.
M. Léonard: Le rôle de la Commission nationale de
l'aménagement est limité et cela a été voulu dans
la loi. Cela a été voulu comme tel. Nous ne voulions pas
créer un
organisme qui interviendrait au niveau des municipalités
régionales de comté dans la confection de leur schéma. Son
rôle a été limité à un rôle de
greffier, c'est-à-dire que la Commission nationale de
l'aménagement recevait les schémas d'aménagement et les
plans d'urbanisme et la réglementation, donc, un rôle de greffier.
Deuxièmement, si on lui faisait la demande, elle pouvait juger de la
conformité des différents instruments d'aménagement entre
eux. Donc, à ce moment-là, c'était son deuxième
rôle et c'est ce qu'elle sera au moment où les schémas
d'aménagement seront adoptés, quand les plans d'urbanisme seront
faits. De la même façon, à un moment donné, si le
gouvernement entend intervenir sur un territoire et que les orientations qu'il
donne comme les gestes qu'il voudrait poser ne seraient pas conformes à
un schéma d'aménagement, ou qu'il aurait des doutes quant
à la conformité du schéma d'aménagement, le
gouvernement, ou les citoyens, ou les municipalités pourraient demander
cet avis de conformité. C'est le rôle de la Commission nationale
de l'aménagement, qui est un rôle volontairement limité par
le législateur.
En ce qui concerne la direction de l'urbanisme, il s'agit plutôt
d'un rôle d'information fournie aux municipalités qui en font la
demande et qui requierrent de l'assistance de la part du gouvernement pour la
confection de leur schéma. Encore une fois, je pense que cette direction
devra éviter, évidemment, un rôle interventionniste dans la
confection des schémas. Il doit s'en tenir vraiment à un
rôle de service aux municipalités, comme aux municipalités
régionales de comté.
M. Fallu: La Société nationale de
l'aménagement doit recueillir un certain nombre de documents dont une
partie proviendra des municipalités, des MRC, une autre partie doit
provenir du gouvernement et des sociétés d'État. Ma
question s'adresserait, peut-être, davantage au ministre d'État
à l'Aménagement. Mais est-ce qu'il est prévu que le
gouvernement dépose avant, évidemment, les documents
d'orientation, et est-ce que ces documents seront prêts à temps
pour que les MRC puissent se mettre en marche sur la base de ces documents
préliminaires?
M. Léonard: Oui, le gouvernement doit déposer ces
orientations vis-à-vis de la Commission nationale de
l'aménagement. Je rectifie, vous avez dit la société, il
s'agit de la Commission nationale de l'aménagement. Des organismes,
comme des citoyens pourraient demander un avis de conformité des
documents gouvernementaux par rapport au plan d'urbanisme, au schéma
d'aménagement, et la commission statuera là-dessus.
Quant à la confection des documents d'orientation
générale, je pense qu'il s'agit d'une tâche majeure
à l'intérieur du gouvernement, mais je n'ai pas l'indice que nous
n'arriverions pas à temps; je pense qu'ils seront faits en temps et
lieu. Il y a des fonctionnaires qui se sont penchés sur cette question,
déjà, au moment où on se parle, notamment au
secrétariat de l'aménagement comme, je pense, aussi, à
l'Office de planification et de développement du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Merci.
L'élément 2 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Le programme 1 est
adopté.
M. Rocheleau: II y a seulement une chose, M. le Président,
pour clore au bénéfice de nos collègues, c'est que la
grande orientation de l'aménagement appartient dorénavant aux
MRC. Là-dessus, il serait intéressant de connaître du
ministre des Affaires municipales, qui est le papa de l'aménagement du
territoire, en passant, quelles responsabilités additionnelles il entend
faire exercer par les MRC, et aussi quels organismes politiques pourraient les
recevoir. Du même souffle, c'est à l'encontre de la loi 57 qu'on
recoupe à l'intérieur de cette question. Est-ce qu'il y a des
mécanismes ou des fonds prévus par le ministère des
Affaires municipales ou par des subventions directes ou indirectes a ces
nouvelles responsabilités qui pourraient être confiées dans
la décentralisation dont on a souvent entendu parler?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je ne referai pas toute l'histoire de toutes
les réflexions qui ont été faites là-dessus. Je
dirai simplement qu'en termes législatifs, nous avons
déposé la loi 125 qui est, je pense, une première
étape d'une décentralisation que beaucoup de gens souhaitent.
Mais nous nous en tenons là; pour l'instant, c'est ça, la loi
125, confection d'un schéma d'aménagement, plan d'urbanisme, ce
qui est, à mon avis, une responsabilité très importante
confiée aux municipalités et aux municipalités
régionales de comté. Les gestes posés par le gouvernement
s'arrêtent là. (22 h 15)
Ce n'est pas moi qui vais empêcher des gens de rêver
à l'exercice d'autres responsabilités s'ils en veulent. Si jamais
on décidait d'en avoir, s'il y a d'autres responsabilités, je
pense que ça ferait l'objet d'un débat qui pourrait être
aussi
considérable que celui de la loi sur l'aménagement. Bien
que celui de la loi sur l'aménagement ait été un
débat fondamental et fort important qui a donné lieu à
beaucoup de consultation.
Je crois cependant que, s'il y avait d'autres responsabilités
confiées aux municipalités régionales de comté, il
est bien sûr que ce serait au vu de tout le monde, du public. Il n'y a
personne qui va y aller par la porte d'en arrière. Je dis qu'il y a des
gens qui, à un moment donné, voudraient que des problèmes
soient réglés sur le plan du loisir mais je pense que c'est la
population qui va le dire. C'est aussi à elle de se manifester
là-dedans comme c'est aux élus municipaux à se manifester.
Je sais qu'il y en a qui souhaitent excercer plus de responsabilités. On
le pourrait.
Je mentionne toutefois que dans les dernières lois qui ont
été adoptées, il y a quand même des
possibilités ouvertes aux municipalités de faire des choses. La
loi 12 permet, aux municipalités qui le veulent, d'exercer des pouvoirs
que le gouvernement veut bien aussi confier aux municipalités: la
déléguation de pouvoirs. Je pense que vous avez une
municipalité consentante, un gouvernement consentant, puis tout le monde
s'entend; donc, ils peuvent exercer des responsabilités, c'est le sens
de la loi 12. À ce moment-là, ça représente
beaucoup de flexibilité parce que, peut-être que dans un coin, une
municipalité veut exercer une fonction quelconque et dans un autre une
municipalité ne veut pas l'exercer; donc, beaucoup de
flexibilité.
Une autre loi a été adoptée, la loi 74 sur les
ententes intermunicipales. Désormais cette loi permet à deux ou
plusieurs municipalités qui veulent exercer des fonctions en commun de
le faire selon les dispositions de la loi 74 de passer des ententes
intermunicipales. S'il y en a six qui veulent s'entendre sur du transport en
commun, par exemple, elles pourraient probablement le faire de par cette
législation. Donc, beaucoup de flexibilité.
Maintenant, il est bien sûr que je considère qu'une
municipalité ne va pas accepter d'autres pouvoirs sans qu'il y ait des
revenus correspondants sur ce plan. Je rappelle le débat qu'il y a eu
sur la loi 12 à mon collègue de Verdun. Il y avait, en
particulier, le conseil de comté de l'Abitibi qui voulait émettre
des plaques d'immatriculation. La loi 12 lui a permis de le faire avec la
rémunération qui est attachée même à un agent
privé qui émet les plaques d'immatriculation. La
municipalité ou le comté, la municipalité de comté
de l'Abitibi fait ses frais avec la rémunération attachée
à cette fonction déléguée.
De la même façon, la ville de Sainte-Agathe-des-Monts a
fait exactement la même chose. C'est elle, maintenant, qui émet
ses plaques d'immatriculation en lieu et place du gouvernement et qui
reçoit la rémunération conséquente.
Donc, le débat sur la source de financement comme sur l'exercice
d'un pouvoir délégué a été tout simple. Ce
sont les municipalités elles-mêmes qui l'ont demandé. C'est
la flexibilité qui est ouverte à l'heure actuelle. Je dis que si
des municipalités demandent d'autres pouvoirs à l'avenir, et que
ça se fasse de façon générale, et qu'il y en ait
beaucoup qui le voulaient, il y aura un débat ouvert à ce
moment-là.
Le Président (M. Bordeleau): Alors l'élément
2 est-il adopté?
Est-ce qu'on peut passer au programme 2? Programme 2,
élément 1.
Oui, M. le député de Hull.
Aide et surveillance administratives et
financières
M. Rocheleau: En commençant par la liste des
crédits périmés pour l'année 1980,
c'est-à-dire de l'ordre de 3 847 100 $, à quel endroit ces
crédits étaient périmés?
M. Léonard: Ces crédits périmés: 3
847 100 $ au total s'expliquent en grande partie par trois
éléments majeurs. Il y a 1 000 000 $ qui sont dus au gel du 14
novembre 1980 qui s'applique à l'ensemble du programme; il y a ensuite 1
600 000 $ de crédits qui ont été périmés par
l'entrée en vigueur tardive du transfert de juridiction du
fédéral au Québec dans le cadre des services aux villages
nordiques; il y a ensuite environ 500 000 $ qui ont été
périmés dans le cadre du fonds de péréquation aux
municipalités. La péréquation a été moins
élevée que prévu.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut nous expliquer, dans le fonds de
péréquation, de quelle façon vous étiez
arrivé à 1 500 000 $? On dit qu'elle a été moins
élevée que prévu?
M. Léonard: Oui, je peux vous expliquer, par mon
expérience personnelle. Dans mon comté, par exemple, vous avez eu
des municipalités qui avaient inscrit dans leur rapport financier, dans
leurs prévisions budgétaires, l'évaluation foncière
de 1979, alors que la péréquation a été
établie, en définitive, par l'évaluation de 1980. Du coup,
cela a représenté une augmentation quand même assez
considérable de l'évaluation, ce qui a fait varier la
péréquation payable aux municipalités qui y avaient
droit.
M. Rocheleau: En somme, c'est que les municipalités, par
l'évaluation, sont allées chercher plus d'argent avec
l'impôt foncier.
M. Léonard: Ils sont allés chercher plus d'argent
avec l'impôt foncier, mais leur évaluation foncière
était plus élevée que ce qu'elles avaient prévu.
C'est-à-dire qu'il y a eu une augmentation de l'évaluation
foncière en cours d'année.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Hull? M. le député de Jeanne-Mance, en
tout cas, j'ai nommé celui de Jeanne-Mance en premier.
M. Bissonnet: À l'élément 2, Aide
financière aux municipalités, il y a un montant de 76 000 000 $,
et dans ce programme, une aide fédérale. Est-ce que le montant de
l'aide fédérale est inclus dans les 76 000 000 $, M. le
Président? C'est la première question.
M. Léonard: Un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bordeleau): Puisque vous avez posé
une question sur l'élément 2, est-ce que je peux comprendre que
l'élément 1 sera adopté?
M. Bissonnet: Non, pas nécessairement, M. le
Président. Je parle de l'élément 2, moi.
M. Léonard: M. le député de Jeanne-Mance,
est-ce que vous voulez le montant exact? Parce qu'il y a des montants
fédéraux qui sont inclus dedans.
M. Bissonnet: M. le Président, il y a 76 000 000 $
budgétisés, la question que je pose, M. le ministre,
combien...
M. Léonard: D'argent fédéral.
M. Bissonnet: ... de subventions fédérales sont
incluses dans ce montant?
M. Léonard: 30 100 000 $
M. Bissonnet: Bon, il y a 30 100 000 $. Est-ce qu'on pourrait me
détailler, peut-être demain, M. le Président, les
différents programmes et les différentes subventions
fédérales dans ces 30 000 000 $, de quelle façon cela se
sectionne? De quelle façon ces montants se divisent-ils?
M. Léonard: Je vais vous les donner tout de suite.
M. Bissonnet: S'il vous plaît!
M. Léonard: L'entente sur les équipements publics,
2 205 691 $, c'est une première entente qui était échue,
en tout cas dont les paiements se continuent et se terminent cette
année, je crois. Il y a l'entente ensuite sur les équipements
communautaires, 29 500 000 $. Pour l'infrastructure pour l'usine d'Amos, c'est
une entente auxiliaire qui a été signée là-dessus,
600 000 $; maintenant, il y a une partie payable par le Québec, dont 40%
payable par le Québec. Donc, sur les 600 000 $, il y en a 360 000 $ qui
proviennent du fédéral. Excusez, on me dit que c'est 600 000 $
qui proviennent du fédéral, au total, parce que c'est 1 000 000
$, donc, 400 000 $ du Québec et 600 000 $ du fédéral.
M. Bissonnet: M. le Président, M. le ministre, lorsque
vous budgétiser 76 000 000 $, il y a un montant de 30 000 000 $ qui
revient au gouvernement. À ce moment-là, lorsque vous donnez de
l'aide financière aux municipalités, vous l'impliquez à
même les 76 000 000 $. Lorsque vous recevez les 30 000 000 $, ça
va dans les surplus budgétaires annuels, de quelle façon, au
point de vue comptabilité...
M. Léonard: C'est...
M. Bissonnet: En fait, pourquoi n'indiqueriez-vous pas un montant
de 46 000 000 $, au niveau du budqet, si vous avez un subvention de 30 000 000
$ du fédéral? Pourquoi, au budget, retrouve-t-on un montant de 76
000 000 $?
M. Léonard: L'ensemble des fonds transité par le
gouvernement du Québec et les revenus en provenance du gouvernement
fédéral sont sûrement comptabilisés au
ministère des Finances ou au fonds consolidé. Le tout est
payé aux municipalités du Québec. Je pense que c'est une
technique comptable qui est communément acceptée.
M. Bissonnet: Oui, c'est pour mon information.
Deuxièmement, au niveau de l'aide financière aux
municipalités, quelle est votre position vis-à-vis des membres de
cette Assemblée lorsqu'une municipalité fait une demande dans un
programme? Est-ce que vous consultez le député du comté ou
la municipalité?
M. Léonard: La municipalité fait sa demande sur un
formulaire du gouvernement, et le tout est transité par les
fonctionnaires, c'est analysé par les fonctionnaires.
M. Bissonnet: II n'y a pas de communication avec le
député du comté. Par exemple, si une municipalité
à l'intérieur du comté fait une demande de subvention
à l'intérieur des programmes prévus par le
gouvernement...
M. Léonard: M. le député, je pense que vous
n'avez pas fait beaucoup de bureau de comté, parce que vous sauriez que
les municipalités viennent au bureau de comté
du député et les municipalités informent le
député. Il est absolument au courant de ces dossiers. Je
comprends que vous arrivez...
M. Bissonnet: Ce n'est pas mon cas, parce qu'en fait, dans ma
municipalité, il n'y a qu'une ville. Ma question concerne un
comté qui comprend une vingtaine de municipalités. La plupart du
temps, je m'imagine que les municipalités sont en étroite
collaboration avec leur député. Mais je me demande, quand la
subvention est demandée directement à vous, si vous en avez
discuté avec le député du comté ou s'il y a des
renseigments qui se donnent entre vous, à titre de ministre... C'est
simplement à titre d'information, cette question, M. le
Président.
M. Léonard: La visite au bureau du député du
comté n'est pas une démarche obligatoire du point de vue de
l'administration du Québec. La municipalité a tout le loisir
d'envoyer sa demande directement au ministère et on lui répondra
aussi directement.
M. Bissonnet: Parfait. C'est simplement pour savoir si vous
entretenez des contacts avec les députés à ce sujet.
M. Léonard: II y a eu des projets qui ont
été accordés dans des comtés de l'Opposition, M. le
député, vous pourrez vérifier.
M. Bissonnet: Ce n'est pas ma question. Ma question n'allait pas
dans ce sens.
M. Léonard: Elle était sous-entendue, j'ai bien
compris.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, monsieur?
M. le député de Verdun.
M. Bissonnet: Je n'ai pas d'autres questions.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, j'ai une
délicate question, mais enfin, je pense que c'est l'endroit pour la
poser. Est-ce que ce serait possible de savoir s'il y a des
municipalités du Québec qui sont en enquête? Combien?
Est-ce que c'est la Commission municipale? Est-ce que c'est la direction
générale ou si c'est le ministère de la Justice? C'est ma
première question.
M. Léonard: Vous êtes à
l'élément 4. Est-ce qu'on a fini d'étudier les
éléments 1, 2 et 3?
Le Président (M. Bordeleau): On peut la retenir, M. le
député de Verdun, et on pourra y répondre à
l'élément 4.
M. Caron: Je reviendrai, oui.
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'élément 1
ou 2?
M. Léonard: Est-ce que l'élément 1 est
complété?
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce qu'on peut supposer
que l'élément 1 est adopté? Oui, d'accord.
Élément 2...
M. Lachance: Un instant. M. le Président, ce ne sera pas
long, simplement au question.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Auparavant, je voudrais dire à mon ami le
député de Verdun que si tantôt, on a insisté pour
parler, ce n'était pas pour étirer le temps. Je remarque que nos
amis d'en face n'ont pas d'intervenants du monde rural. Concernant les
MRC...
M. Caron: Je n'ai pas dit cela méchamment, j'ai dit cela
tout bonnement. Je pense qu'avec votre nouvelle expérience, vous allez
voir qu'on se taquine à l'occasion. On accepte cela, parce qu'on doit
vivre quatre ans ensemble. Il faut vivre ensemble de la meilleure façon.
On est bien heureux de vous avoir en avant. C'est la démocratie qui l'a
décidé. On l'accepte de notre côté.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse, vous pouvez continuer.
M. Lachance: Ma question est la suivante: Est-ce qu'il existe au
sein du ministère des Affaires municipales un organisme pour exercer un
contrôle qualitatif du travail qui sera effectué par les MRC dans
la confection du schéma d'aménagement, avant le versement de
l'aide gouvernementale, comme cela existe au niveau du programme PAIRE?
M. Léonard: Non.
M. Lachance: Cela veut dire qu'automatiquement, lorsque la
municipalité va entreprendre la confection du schéma
d'aménagement, les montants qui sont prévus lui seront
versés.
M. Léonard: Oui. Par étape, il faudrait faire
attention. Il y a différentes étapes au schéma
d'aménagement, c'est versé selon les étapes. Mais il n'y a
pas de jugement qualitatif de porté sur la confection du schéma
d'aménagement. Il peut dire son mot au niveau des orientations
générales du gouvernement.
(22 h 30)
M. Le May: Au niveau de la qualité également.
M. Léonard: Non, pas sur la qualité du
schéma d'aménagement. Ce n'est pas le ministère de
l'Environnement qui est responsable de cela.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. On peut dire
maintenant que l'élément 1 est adopté.
L'élément 2. Je vais donner la parole au député de
Groulx.
M. Léonard: L'élément 1 est adopté,
n'est-ce pas?
Le Président (M. Bordeleau): Adopté, oui.
M. Léonard: D'accord. L'élément 2.
Le Président (M. Bordeleau): L'élément 2. M.
le député de Groulx.
M. Fallu: Dans les transferts aux municipalités, on
connaît assez bien - enfin, on y reviendra tantôt au programme 3 -
les compensations tenant lieu de taxes, les compensations également sur
les taxes foncières sur les terres agricoles. Il y a un programme
beaucoup moins connu des transferts, c'est celui du transfert aux PME en
remboursement de taxe d'affaires. On le trouve à l'élément
2, dès que la taxe d'affaires excède 15%.
Je n'ai jamais vraiment fait le tour de cette question, mais il me
semble, comme première impression, que ce phénomène, on le
retrouve surtout dans la région de Montréal. C'est cela le sens
de ma question. Est-ce que cette compensation ne serait pas une incitation,
jusqu'à un certain point, faite aux municipalités pour atteindre
rapidement ces 15%, voire même le dépasser? Bref, comment, cette
allocation, qui se situe dans les 11 000 000 $ à ma connaissance, qui
dépasse même légèrement les 11 000 000 $, n'est-elle
pas une forme d'incitation faite aux municipalités ou quel effet cela
a-t-il, simplement, sur les décisions des conseils de ville par rapport
aux taxes d'affaires?
M. Léonard: Je crois que - on n'a pas d'indice, au
contraire - que ce dispositif a été pensé pour faciliter
la tâches des petites et moyennes entreprises. Je crois que la mesure
atteint son objectif. Il ne fallait pas éqorqer les petites entreprises
sous le poids de la taxe d'affaires. À ce titre-là, le
gouvernement compense les petites et moyennes entreprises par un crédit
à la taxe d'affaires. Cela s'applique évidemment surtout au
territoire de la CUM. Cela a été aussi vu avec l'abolition des
surtaxes, des taxes d'affaires. Mais l'intention, c'est de faciliter la
tâche aux PME, aux petites et moyennes entreprises. Je pense qu'il n'y a
pas d'indice que cela ne remplit pas son rôle. Ce n'est pas vu pour
inciter les municipalités à atteindre le plus tôt possible
le taux de 15%, non c'est vu plutôt pour aider la petite et la moyenne
entreprise.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que les...
Le Président (M. Bordeleau): Oui. Je m'excuse, M. le
député de Hull, mais il faudrait d'abord savoir si M. le
député de Groulx a terminé.
M. Fallu: Oui. Vous confirmez donc ce que j'avançais tout
à l'heure, à savoir que c'est surtout dans la région
métropolitaine qu'on retrouve ce tel phénomène.
M. Léonard: Oui, il y avait une surtaxe pour les immeubles
de plus de 100 000 $ et, ceci, on s'est trouvé à l'abolir. Par
contre, on a établi une taxe générale sur la valeur
locative, applicable à tout le monde. Mais en faisant cela, on s'est
trouvé à accrocher les petites entreprises qui avaient moins de
100 000 $. Ce crédit, ce programme ou cet élément de
programme ou ces transferts viennent simplement aider ou compenser les petites
et moyennes entreprises, pour ne pas les surcharger de la taxe.
La seule ville en dehors de la CUM qui bénéficie de ce
dispositif, c'est la ville de Québec.
M. Fallu: Parfait, merci.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. On peut dire que
l'élément 2 sera adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
L'élément 3.
M. Rocheleau: Toujours dans l'élément 2, M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): Excusez-moi.
M. Léonard: On revient à l'élément
2.
M. Rocheleau: Oui. C'est simplement la question des transferts
minimums.
Apparaissent-ils à l'élément 2 et de quel montant
sont-ils?
M. Léonard: En 1981-1982, ce qui est prévu au
budget, c'est exactement le même montant qu'en 1980-1981. Nous avons ici
12 069 400 $. Comme c'est normalisé durant trois ans, nous avons mis le
même montant cette année, 12 069 400 $.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait avoir, M. le ministre, les
prévisions des simulations lors des calculs préparés par
le ministère des Finances et le ministère des Affaires
municipales?
M. Léonard: Les simulations originales? M. Rocheleau:
Oui.
M. Léonard: On pourrait toujours les demander à
ceux qui avaient fait les simulations. M. le député de Hull, je
pense qu'on ne pourra pas répondre tout de suite à cette
question; si vous voulez attendre demain. Les fonctionnaires devront faire des
recherches, ce sont des documents qui remontent à trois ans.
M. Rocheleau: Tenant compte des simulations que le gouvernement
avait faites par rapport à la réalité, il est important
d'en connaître les montants.
M. Léonard: Un instant, je crois qu'on l'a
retrouvé. On avait prévu 7 000 000 % et cela a coûté
12 000 000 $.
M. Rocheleau: Les municipalités ont gagné. Est-ce
que l'on peut nous donner l'explication de l'importance de la différence
et de sa provenance, c'est quoi exactement? Parce que dans plusieurs cas, M. le
ministre, nous avons eu de plusieurs municipalités des divergences assez
importantes dans les simulations qui avaient été apportées
par le ministère et les états financiers produits par les
municipalités à la fin de l'exercice quatre-vingt.
M. Léonard: On me dit que l'on n'avait pas pu mesurer le
niveau des rôles avant novembre 1979 alors que les prévisions
initiales remontaient avant cela. Il y avait un décalage, comme vous le
savez, important entre le rôle scolaire et le rôle municipal et ce
n'est qu'après cela qu'on a pu mesurer les différences, et ce
serait là que résiderait l'essentiel de l'explication.
M. Rocheleau: C'est parce qu'en outre il y a certaines
municipalités, M. le Président, qu'il est quand même assez
intéressant de noter. Il y a la ville de la Gatineau à
l'intérieur . de la Communauté régionale de l'Outaouais,
où le maire est à la recherche de quelques millions de dollars et
qui, lors du congrès des municipalités, s'en informait. Il y a
aussi la ville de Hull qui, d'après les dires de certains, devait
recevoir 8 200 000 $ et d'après ses propres simulations et
d'après ses états financiers, a reçu 4 800 000 $. Alors
cela représenterait quand même des différences assez
importantes pour plusieurs villes du Québec.
M. Léonard: Quand vous dites 4 800 000 $ et 8 200 000 $,
est ce que vous parlez de...
M. Rocheleau: L'ensembre du transfert, mais qui tient compte
aussi d'une partie...
M. Léonard: Si on reprend toute cette discussion, il
faudrait voir quelle est l'occupation du champ d'impôt foncier scolaire
que vous avez faite si je comprends bien toute la logique.
M. Rocheleau: À 100%, à peu près.
M. Léonard: Oui je sais, il y a beaucoup de gens qui m'ont
dit qu'ils l'avaient occupé à 100%, mais ce n'est pas tout
à fait cela.
M. Rocheleau: C'est-à-dire l'occuper à 100%, M. le
ministre, il faut s'entendre. Ne tenant pas compte de l'indexation du
réseau scolaire que la municipalité en 1980 n'avait pas
indexé parce que, à ce moment là, nous aurions dû
aller chercher un montant de l'ordre d'à peu près 750 000 $ de
plus, ce qui aurait occasionné, par le fait même, une augmentation
aux propriétaires et ou locataires, on a maintenu le taux de
l'année antérieure non indexé mais je ne voudrais pas
ouvrir davantage là-dessus parce qu'on pourrait...
M. Léonard: On pourrait en discuter beaucoup et je
voudrais, et si vous soulevez des points comme cela...
M. Rocheleau: C'est parce qu'on n'a pas de difficulté
à vous convaincre M. le ministre mais...
M. Léonard: Mais j'ai parfois, je sais beaucoup, j'ai fait
une tournée sur la fiscalité, M. le député de Hull,
et il y a des gens qui sont venus me poser des questions pour me convaincre du
fait qu'ils auraient perdu beaucoup avec le nouveau système de la
fiscalité municipale et ils étaient convaincus du contraire
lorsqu'ils sont retournés s'assoir.
M. Rocheleau: Mais c'était pour le grand principe
d'équité, si on se souvient.
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va M. le
député de Hull sur l'élément 2?
M. Rocheleau: Merci.
M. Léonard: Ce n'était pas moi qui étais
persuasif, c'étaient les chiffres que je mettais sur la table, qui
étaient les chiffres réels, compilés par le
ministère, d'après les
propres états financiers des municipalités.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, la différence
entre le montant de 7 000 000 $ et le montant de 12 000 000 $, est-ce que le
ministre peut revenir là-dessus?
M. Léonard: Je reviens à l'explication que j'en ai
donnée. Lorsqu'on a établi les premières
évaluations, les premières estimations, on les a établies
à partir du niveau du rôle scolaire. Et lorsqu'on a payé,
on a payé à partir du rôle municipal, si je comprends bien.
Cela a expliqué le décalage, en très grande partie. Vous
savez fort bien que le rôle scolaire était gelé à
une augmentation de 10% par année depuis 1972, je crois. Vous
comprendrez qu'il s'était produit des décalages depuis ce
temps-là.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministère est à jour
depuis ce temps-là, M. le ministre?
M. Léonard: Oui. Il paie ses comptes rubis sur
l'ongle.
Le Président (M. Bordeleau): Sur l'élément
2, M. le député de Groulx?
M. Fallu: Rapidement. Il s'agit du transfert minimum de 10 $. Je
rappellerai rapidement de quoi il s'agit. Il s'agit de ce montant de 10 % qui
permet à toute municipalité d'avoir une croissance minimum de
revenus.
M. Léonard: Je n'ai pas compris la dernière
question. Je voudrais revenir, puisqu'on a simplement mentionné le cas
de la ville de Hull - peut-être que si un jour je retrouvais Gatineau, je
pourrais le faire aussi - je note simplement dans mes chiffres que
l'augmentation des revenus de taxes, dans la ville de Hull, de 1979 à
1981, a été de 6%. C'est-à-dire que c'est passé de
24 948 000 $ à 26 493 000 $. Il y a eu une augmentation des taxes de 6%
dans l'espace de deux ans. Si on tient compte d'une inflation de 10%, 11%,
c'est fort raisonnable. Je vois que vos taxes n'ont pas trop
augmenté.
Mais ce qu'il est intéressant d'aller voir, c'est l'augmentation
de vos dépenses. Vos dépenses sont passées de 31 600 000 $
à 44 238 000 $ à Hull, soit une augmentation de 40%. Il faut dire
que si vous avez pu vous permettre une telle augmentation sans trop augmenter
vos taxes, il y a quand même des avantages qui ont découlé
de la nouvelle fiscalité municipale.
M. Rocheleau: C'est évident, M. le Président, que
la ville de Hull a eu l'opportunité de se créer des
immobilisations assez importantes au bénéfice des citoyens, en
équipements et en services. Et je pense que la loi 57 était
justement dans ce but, d'une part. D'autre part, la ville de Hull a pu
accumuler des surplus qui sont asez intéressants.
M. Léonard: Nous avons vu cela dans les journaux, M. le
député. C'était bien.
M. Rocheleau: On avait été accusés, dans le
temps, de "thésauriser" la population, M. le ministre. Et je vous avoue
qu'aujourd'hui les citoyens sont heureux d'avoir été
"thésaurisés".
M. Léonard: Mais je vois quand même que la nouvelle
fiscalité municipale ne vous a pas nui trop. Comme dans d'autres
municipalités, peut-être que la population de la ville de Hull a
été défendue sur un comité conjoint, mais le
système lui-même, vous ne pouvez pas vous en plaindre trop.
M. Rocheleau: Non, non.
M. Léonard: II y a eu, à un moment donné,
peut-être un petit fil qui pendait ici. Il y avait moult fils ailleurs,
un vêtement complet, qui vous a bien fait, dans le cas de la
réforme de la fiscalité municipale.
M. Rocheleau: Oui, on était sûrement parmi les
municipalités privilégiées.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: À propos du transfert...
Le Président (M. Bordeleau): M. le whip, s'il vous
plaît, ne venez pas perturber notre commission parlementaire.
M. le député de Groulx.
M. Fallu: À propos du tranfert minimum, il s'agissait donc
d'un programme qui assurait un minimum de croissance de revenus à des
municipalités qui étaient plus dépourvues...
M. Léonard: Un transfert minimum? M. Fallu: Oui, de
10 $ per capita.
M. Léonard: Je fais une mise en garde cependant, ce n'est
pas cela. Le fonds de péréquation permettait à des
municipalités qui étaient moins bien pourvues d'être
protégées et d'avoir accès à un peu plus de
ressources. Le transfert minimum est un dispositif à l'effet que les
municipalités ne perdaient pas, de toute façon, avec le nouveau
système de fiscalité municipale. Ce n'est pas conçu
originellement pour protéger les plus faibles nécessairement.
Je mentionne, simplement pour mémoire, le cas d'Egan-Sud qui
n'avait pas
de taxe foncière, parce qu'elle percevait beaucoup de taxe de
vente et qui, par suite de la nouvelle fiscalité municipale, a vu ses
montants versés au titre des compensations de la taxe de vente par le
transfert minimum, faire en sorte que ses revenus ont augmenté sans pour
autant aller chercher un seul sou dans la poche des contribuables au titre de
la taxe foncière. (22 h 45)
M. Fallu: J'en conviens, M. le ministre. Cette aide devint
annuelle sur la base de trois ans, donc, c'est un programme qui devrait
disparaître aux crédits de l'an prochain. On sait que des demandes
des unions nous viennent à l'effet que ces ressources soient
transférées au fonds de péréquation, a l'avenir.
Est-ce que le Conseil du trésor, ou la prochaine revue de programme,
permettra au ministère de garder un niveau de transfert pour l'ensemble
des municipalités qui soit équivalent, compte tenu de ces
changements?
M. Léonard: M. le député de Groulx, je dois
dire que le dispositif était prévu pour trois ans, il s'applique
à l'heure actuelle et va s'appliquer encore une autre année. Nous
n'avons pas encore établi comment nous opérerions la transition.
Il reste que le comité conjoint devant siéger incessamment, nous
pourrons examiner toute cette question. Mais pour l'instant, le dispositif
s'applique et s'appliquera encore une autre année. Du coup, la question
devance un peu la réalité.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. Toujours sur le
programme 2?
M. Caron: M. le Président, le ministre parle du
comité conjoint. J'ai vu dans un article, je ne sais pas si c'est ce
matin ou hier, qu'il y aurait un adjoint parlementaire attaché à
votre ministère qui ferait le lien ou la liaison, est-ce que ce sont
seulement des rumeurs ou...
M. Léonard: C'est une...
M. Caron: Remarquez bien que je ne voudrais pas être dans
le secret des dieux.
M. Léonard: ...hypothèse que j'envisage à
l'heure actuelle. Je considère que sur le comité conjoint
où siègent des élus municipaux, il serait normal que la
présidence en soit assumée, soit par un élu lui-même
ou quelqu'un nommé à titre politique, directement.
M. Caron: Bien d'accord, j'ai trouvé l'idée
très bonne, quand j'ai vu ça. J'espère qu'il y aura des
suites...
Une voix: Cela a l'air que c'est toi qui seras nommé.
M. Caron: Non, je ne veux pas être nommé, j'en ai
assez, j'ai les deux mains pleines. Je pense que ce serait tout à fait
normal qu'un élu puisse faire le lien entre le ministère et les
gens du gouvernement et l'Opposition, c'est tout à fait normal. J'ai
trouvé l'idée très bonne. J'espère qu'il y aura des
suites à vos idées.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun, est-ce que ça va pour l'élément 2? Adopté.
Élément 3. Il y a M. le député de Laporte qui
voulait intervenir tout à l'heure, je ne sais pas sur quel
élément. Je suis bien prêt...
M. Bourbeau: Non, j'aurai l'occasion...
Le Président (M. Bordeleau): ...même si vous
n'êtes pas membre de la commision en vertu du règlement 148-3, les
députés, en général, peuvent intervenir.
M. Caron: C'est la démocratie.
M. Bourbeau: Je me réserve pour intervenir un peu plus
tard sur un autre sujet.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
Élément 3. Adopté comme ça?
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, concernant
l'évaluation foncière... l'élément 3, pardon, les
fonds de péréquation, au budget 1980-1981, il y avait 18 600 000
$, je crois, et en 1981-1982, il y a une diminution...
M. Léonard: Oui, 18 600 000 $, mais les crédits qui
seront utilisés, d'après ce que j'ai ici, ce serait 15 735 900 $,
c'est-à-dire une dépense moins élevée que
prévu, où la péréquation... Je reviens à
l'explication que j'en ai donnée tout à l'heure. Très
souvent, le rôle d'évaluation foncière qui avait
été déclaré était celui de 1979, alors que
les paiements de péréquation ont été payés
sur l'évaluation foncière 1980 qui avaient monté, disons
de 10%, 12%, 15%. Maintenant, à ce qu'on me dit, cela n'a pas
été un crédit périmé, parce qu'on a eu
l'autorisation de virer au transfert minimum dans lequel nous avions un manque
de crédit, parce que les prévisions n'étaient pas assez
élevées.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? D'autres questions
concernant l'élément 3? Adopté. Élément 4.
Il y a la question du député de Verdun à
l'élément 4.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, à
l'élément 4, délicate intervention à faire, mais je
pense qu'il faut que ce soit fait, c'est la place pour le faire. Je voudrais
savoir du ministre s'il y a des municipalités sous enquête,
combien il y en a, quelles sont-elles et est-ce que c'est la Commission
municipale, est-ce que c'est la direction générale ou est-ce le
ministère de la Justice qui a les enquêtes en main? Si le ministre
n'est pas prêt, je peux attendre à demain matin pour qu'il les
dépose, mais je préférerais qu'ils soient
déposés ici, s'il y en a.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais simplement vous
rappeler, M. le député de Verdun, qu'il n'y a pas de
dépôt en commission parlementaire, sauf que si le ministre
décide de distribuer des documents, il peut très bien le faire
aux membres de la commission.
M. Léonard: D'après mes renseignements
jusqu'ici...
M. Caron: J'aimerais aussi demander au ministre, les
enquêtes qui sont en marche -il y en a, je ne vous pose pas la question
sans avoir la réponse - combien cela coûte actuellement, et
pensez-vous qu'il va y avoir des suites aux enquêtes?
M. Léonard: À l'heure actuelle, M. le
député de Verdun, d'après mes renseignements, il y a deux
enquêtes en cours: il s'agirait des enquêtes sur Laval et
Rimouski.
M. Caron: Enquêtes sur...
M. Léonard: Sur Laval et Rimouski.
M. Caron: Rimouski?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: Je dois reprendre ma première
réponse. J'ai ici au ministère deux enquêtes en cours,
c'est Rimouski et Cabano.
M. Caron: Cabano?
M. Léonard: II y a Laval, mais qui est, elle comme
enquête, au ministère de la Justice.
M. Caron: Laval est au ministère de la Justice?
Pointe-aux-Trembles...
M. Léonard: Oui, devant la Cour supérieure.
M. Caron: Où en êtes-vous rendu avec l'affaire de
Pointe-aux-Trembles? Je vais vous aider un peu.
M. Léonard: C'est terminé.
M. Caron: II y a eu un rapport de déposé. Je pense
qu'il n'y a pas eu de suite. L'ex-maire aimerait bien savoir où cela en
est rendu.
M. Léonard: Je n'ai pas les éléments pour
vous répondre, à l'heure actuelle, si cela va plus loin que cela.
Je vais répondre à une autre question.
M. Caron: Non, si vous n'avez pas toutes les réponses,
vous nous les apporterez demain. Remarquez bien, comme j'ai dit au tout
début, ce sont des choses assez délicates.
M. Léonard: Je vais cependant faire une mise en garde, M.
le député de Verdun. Je ne voudrais pas faire état des
enquêtes ici à la commission parlementaire des affaires
municipales. Il me semble qu'on peut parler des villes sous enquête, mais
ne pas faire le point sur chacune des enquêtes.
M. Caron: Si je pose la question, c'est qu'il y a des gens qui
ont été visés. Je les connais, c'est tout à fait
normal...
M. Léonard: Je vais...
M. Caron: ... que ces gens, s'ils sont coupables, on le dise,
mais par contre, s'ils ne le sont pas, j'espère que le ministère
va les blanchir. J'ai déjà posé une question à
plusieurs reprises. Il y a certains de vos hauts fonctionnaires qui sont ici.
Je maintiens encore ce que je vais avancer, M. le ministre, c'est que j'ai
déjà posé la question au ministre du temps, M. Tardif, il
y a trois ou quatre ans - il faudrait retourner au journal des Débats
pour vous donner la date précise - en lui demandant s'il n'y avait pas
une possibilité d'avoir une équipe volante au ministère de
la Justice. Si je pose cette question, c'est que pour les maires, les
conseillers et les fonctionnaires des municipalités du Québec qui
sont environ 1500, il est assez difficile d'avoir une surveillance
complète. Un maire a de la difficulté à surveiller son
affaire à 100% comme un ministre, comme un premier ministre, comme un
conseiller municipal, comme des fonctionnaires. Vous avez de bons
fonctionnaires, puis je le dis au sens large du mot, bien large à part
ça, il y en a des bons, il y en a des moins bons et il y en a qui ne
sont pas bons. J'avais demandé au ministre du temps, je reviens encore
à la charge, s'il n'y avait pas une possibilité pour aider les
élus, pour aider les fonctionnaires
et, naturellement, pour rendre service aux contribuables, s'il n'y avait
pas possibilité d'avoir une équipe volante - je ne parle pas
genre piège, ce n'est pas ça que je veux dire, je lui avais dit
ce que j'ai dit et vous pourrez vérifier au journal des Débats -
une couple de personnes qui pourraient circuler en province et faire une
vérification générale, un petit peu comme j'ai dit dans le
temps quand on vérifie les caisses populaires ou les banques: on entre
et on décide de vérifier.
Si quelque chose ne va pas, je sais que les hauts fonctionnaires ne sont
peut-être pas tout à fait de mon avis mais je le maintiens,
ça fait des années que je le maintiens, mais si pour une raison
ou pour une autre les élus du peuple sont induits en erreur - il y a des
erreurs qui circulent - ils sont, eux, de bonne foi. À peu près
comme les commissions scolaires, le président et les membres d'une
commission scolaire, on dépose les documents aux assemblées et
pour une raison ou une autre des erreurs se glissent. Ce qui se passe, c'est
qu'on blâme l'administration. Je pense que dans toutes les
admnistrations, rares sont les administrations qui sont à 100% d'un
côté de la médaille. C'est un peu pour ça que je
vous pose cette question-là. Je ne sais pas si ce seraient vos vues mais
je maintiens que je pense que ce serait une façon parce que la
commission municipale déborde de travail, elle fait un excellent travail
et je vous le dis, c'est leur rôle et, en ce qui me concerne, ils ne sont
jamais trop sévères pour suivre parce que, avec 1500 à
1600 municipalités au Québec, c'est assez difficile de suivre
tout ce qui se passe.
J'aimerais savoir du ministre s'il a l'intention - je pense qu'il va
être ministre des Affaires municipales pour plusieurs années -
ça ne veut pas dire demain matin -mon collègue ne semble pas
être tout à fait d'accord mais je crois à la
démocratie, M. le ministre - de former un genre d'escouade, comme on
dit, qui irait dans les municipalités, regarderait les choses et si
quelque chose n'allait pas qu'elle le dise avant que ça aille trop loin.
Parce que, vous savez, M. le ministre, parfois il peut se glisser des choses.
Vous avez de très bonnes personnes et sans le vouloir elles peuvent
suivre un courant et après être coupables de certaines choses. Je
suis sérieux dans ce que je veux dire et je suis convaincu que les
fonctionnaires qui sont devant moi, pour un certain nombre, ne peuvent pas
être partout dans les municipalités. Dieu sait qu'il y a 52
semaines dans une année, qu'on ne peut pas être partout et on ne
peut pas faire le tour. Alors, je suggère, je ne vous demande pas la
réponse ce soir parce que je ne vous ai pas donné avis de ma
question, je vous demande, M. le ministre, dans l'intérêt des
fonctionnaires, des élus du peuple, que s'il y avait une escouade, genre
volante, qui irait dans les municipalités, qui regarderait, qui
discuterait avec les gérants et les responsables pour voir si les choses
vont bien, regarder les livres. (23 heures)
Cela ne veut pas dire que, parce qu'une équipe entre dans une
banque, soit dans la Banque Nationale, la Banque Provinciale ou Banque Royale
et qu'elle va faire une vérification, que le gérant n'est pas
correct, loin de là, mais s'il y a quelque chose, on lui dit
immédiatement. Vous avez eu des enquêtes qui ont
coûté énormément d'argent dans certaines villes. On
a même sali la réputation de gens et cela reste là. Si ces
gens, M. le ministre, sont coupables... J'ai parlé à un, jeudi
passé. Il aimerait que cela finisse. Le monsieur ne semble pas coupable.
Il m'a demandé de vous dire, ce soir, s'il est coupable, de le dire,
mais s'il ne l'est pas, qu'on le protège aussi. Je pense que c'est
délicat ce que je vous dis là. Je suis bien à l'aise de le
faire. Étant maire et député, j'ai un privilège et
j'espère l'avoir encore le 1er novembre. Les gens de ma ville le
décideront. M. le ministre, je pense que la réputation de
quelqu'un, cela n'a pas de prix. Si les gens sont coupables, d'accord, je ne
suis pas ici pour essayer de sauver des gens, loin de là, mais, d'un
autre côté, je pense qu'il n'est pas facile d'être en
politique, d'être en politique municipale, c'est encore plus difficile
ces années-ci. Qu'on donne l'absolution à quelqu'un qui n'est pas
coupable.
C'est mon point de vue. J'aimerais, avant de terminer, demander au
ministre, s'il n'a pas les réponses, ce soir, qu'il me les donne demain,
parce que je ne lui ai pas donné un préavis à ma question,
qu'il nous dise combien les enquêtes ont coûté dans
Rimouski, à Pointe-aux-Trembles et les autres, s'il y en a d'autres.
Laval, on me dit que c'est le ministère de la Justice qui a l'affaire en
main. On posera la question au ministre de la Justice lors de l'étude
des crédits du ministère de la Justice.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: II y a quand même plusieurs questions.
Sur les crédits concernant les enquêtes, ce que nous avons
à notre budget, ce que j'ai comme renseignements ici, c'est que nous
avons 145 100 $ comme coût d'enquêtes.
M. Caron: 135 000 $.
M. Léonard: 145 100 $, la prévision des
coûts, c'est cela, au budget 1981-1982. Il y a des coûts qui ont
été antérieurs à cela cependant.
J'ai en particulier une autre somme. Je
vous donnerai, je pense, des coûts cumulatifs demain. On fera le
sommaire des données à ce moment-là. Cela serait
peut-être mieux. En tout cas, au budget de cette année, il y a 145
100 $ pour les enquêtes. C'est prévu nommément pour
Rimouski et Cabano, de même qu'une somme de 10 000 $ pour des
vérifications pour appel pour les commissaires, somme incluse dans les
145 100 $.
En ce qui concerne la demande que vous faites, je pense que ce n'est pas
une équipe volante qui peut se substituer au jugement des contribuables,
au jugement des citoyens. Ce sont les citoyens qui jugent de l'administration
d'une ville. Je ne dis pas qu'ils ne se trompent jamais, mais, au fond,
jusqu'à nouvel ordre, la démocratie, c'est encore le meilleur
système qu'on a inventé, à mon avis. Je suis très
heureux de vivre en démocratie.
Sur le bien fondé des décisions des élus
municipaux, il y a des débats et je pense qu'ils doivent être les
plus ouverts possible, les plus renseignés possible. On doit
évidemment mettre le plus d'information possible à la disposition
des citoyens. Quant à moi, je ne pense pas que ce soit une équipe
volante qui pourrait remplacer ce jugement démocratique.
Vous me permettrez de faire une référence personnelle. Je
suis un comptable agréé, donc, j'ai fait de la
vérification. Et je sais très bien que malgré tout le
raffinement des techniques qu'on peut utiliser, il peut nous échapper
beaucoup de choses. Même parfois un certificat de vérificateur,
cela dit que, compte tenu des procédés utilisés, des
techniques généralement reconnues, les états financiers
qu'on présente sont conformes.
Mais cela n'absout pas pour autant, nécessairement, parce que
quelqu'un qui a l'intelligence des façons de procéder et de
toutes ces techniques peut très bien passer outre. Donc, on en est
encore là à se référer à des données
techniques, alors qu'au fond le jugement des citoyens en général
est supérieur à tout cela.
Je pense qu'au fond les élections qui sont tenues, qui donnent
lieu à des débats publics, après une bonne circulation de
l'information, c'est encore ce qu'il y a de mieux pour assurer la meilleure
administration de nos villes et de nos municipalités, tant rurales
qu'urbaines. Constituer une équipe volante, je n'ai pas besoin de vous
dire que je voudrais me voir justifiant l'arrivée de mes fonctionnaires,
disons dans la ville de Verdun ou dans n'importe quelle ville, pour dire
à quel titre ils viendraient examiner l'administration d'une ville ou
l'administration d'une municipalité. Il faut quand même qu'il y
ait matière à faire quelque chose.
Au fond, vous avez des états financiers vérifiés,
vous aussi. Donc, à ce moment-là, cela doit se conformer aussi
aux pratiques généralement reconnues sur le plan de la
comptabilité, sur le plan de l'administration.
D'autre part, il faut faire aussi toute une autre série de
distinctions. Il peut y avoir une administration qui soit empreinte d'un
certain laxisme et il peut y avoir des gestes posés qui sont criminels.
Ce sont deux choses bien différentes, très différentes. Au
fond, on ne le sait pas d'avance. Qu'il y ait des firmes qui aident les
municipalités à mieux s'administrer ou à concevoir un
système administratif, je pense qu'il y a des firmes privées qui
le font à l'heure actuelle. Je vois mal cependant le gouvernement
s'impliquant là-dedans pour dire que l'administration municipale, cela
doit être fait de telle et telle façon et que c'est cela la
façon idéale... Je sais que dans certains pays, cela se fait
comme cela. Il y a des pays où l'administration municipale est
extrêmement centralisée, où les municipalités ne
perçoivent même aucun fonds par elles-mêmes. Ce qu'elles
perçoivent comme argent est remis au trésor public national et
cela leur est remboursé par la suite, par toute une série de
transferts. Cela, c'est une administration centralisée, très
centralisée.
Au Québec, ce n'est pas comme cela que cela se passe. Les
municipalités ont beaucoup d'autonomie de gestion. Elles ont beaucoup de
sources de revenus autonomes, en particulier avec la nouvelle fiscalité
municipale, les municipalités perçoivent environ 90% et
même dans certains cas 100% de leurs revenus qui sont autonomes. Donc,
elles ont de l'autonomie.
Ce que vous proposez, finalement, ce serait une atteinte assez directe
à l'autonomie municipale. Je dois vous dire que personnellement, je ne
favoriserais pas la constitution d'une telle équipe et qu'au lieu de
surveiller les municipalités, je pense que c'est mieux qu'elles
apprennent par elles-mêmes à bien s'administrer.
On reviendrait peut-être au proverbe chinois, au lieu
d'être...
M. Caron: M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je pense que vous ne répondez pas tout à
fait à ma question à mon goût. Cela s'est vu... Je pense
que s'il y avait une équipe... Quand je dis une équipe, je ne
veux pas dire 25 ou 50 personnes. Mais c'est arrivé au moment où
vous avez envoyé... Quand je dis vous, c'est le ministère des
Affaires municipales, qui est allé dans les municipalités et
à certains moments, est allé là à une veille
d'élections. Vous regarderez le journal des Débats. Et on a fait
un gros chiard de l'affaire et qui a nui aux gens en place.
Je vois mes collègues d'en face. On a vécu cela.
J'aimerais bien, en finissant, demander au ministre qu'il règle le cas
de Rimouski à tort ou à raison. Je pense que la commission a le
droit de savoir ce qui se passe à Rimouski, s'ils sont coupables ou
s'ils ne le sont pas, au moins qu'on nettoie. Il y a eu des petites "gimmicks"
où les élus n'avaient pas les mêmes tendances politiques
que les gens en place. À un certain moment les enquêteurs sont
arrivés là et je vous dis que dans les petites
municipalités où il y a 25 000 ou 30 000 de population ce n'est
pas long que cela fait un gros chiard. Alors c'est regrettable. Si les gens
sont coupables vous savez ce que je veux dire, je parle en particulier de
Rimouski, j'ai un mandat et je suis bien à l'aise de défendre ce
mandat et de le défendre en ce sens que si l'ex-maire qui est un
ex-collègue libéral de Rimouski est coupable, qu'on le
traîne sur la place publique, je n'ai aucune objection. Mais, d'un autre
côté, M. le ministre, si l'ex-collègue n'est pas coupable,
je pense que vous avez un devoir en tant que ministre des Affaires municipales
de dire ce que je dis moi: II n'est pas coupable. Qu'il le dise à la
presse et qu'on le blanchisse. Je pense que vous comprendrez que c'est
délicat ce que je dis ici et qu'il est temps qu'on blâme les
coupables et d'un autre côté qu'on nettoie les gens qui n'ont pas
trempé dans rien.
Alors, M. le ministre, vous avez encore quelques jours et on
espère. Onze heures pour moi ce n'est pas assez, parce que c'est
tellement intéressant, on a une fois par année l'occasion de
discuter des affaires municipales. Quant à moi je prendrais 25 à
30 heures, il y en a tellement à dire. Je voudrais, pour la
charité chrétienne si le type de Rimouski est coupable, qu'on le
blâme. Mais si, d'un autre côté, il n'est pas coupable, M.
le ministre, cela fait assez longtemps et cela a coûté beaucoup
d'argent, qu'on le blanchisse. C'est tout ce que j'ai à dire. Je reviens
aussi à l'équipe dont je vous parlais. On peut l'appeler d'une
autre façon, une équipe du ministère qui irait donner des
informations aux municipalités, ce serait une coutume. Alors cela veut
dire que ces gens-là rentrent dans une municipalité, ils vont
regarder et donner des conseils aux gens en place, c'est une habitude qui se
fait. Vous pouvez, parmi tout votre personnel - vous m'avez dit que vous en
aviez 710 - en envoyer deux, sur 710 je pense que c'est un petit pourcentage,
et ces gens circuleraient en province, discuteraient avec le gérant
général, le trésorier de chague municipalité.
C'est drôle, M. le ministre, et ce ne l'est pas. Je pense que ce
serait une coutume qui se ferait, ils regarderaient et, à un certain
moment cela rendrait service à la Commission municipale, parce qu'encore
là, je leur rends un grand hommage, M. le ministre, du travail qu'ils
font, ils surveillent très bien Verdun, je suis bien content. Quant
à moi ils ne surveilleront pas trop, ils nous ont même
demandé de recommencer un règlement et cela m'a fait plaisir de
le recommencer, j'en suis bien heureux. Cela n'a pas trop retardé,
c'était de l'asphalte et du ciment et c'est à ce temps-ci que
l'on fait cela et non pas en hiver.
C'est ce que je veux dire. Vous savez, il s'est passé des choses
dans le passé, M. le ministre, et il arrive des enquêteurs dans
une municipalité que ce soit une municipalité du grand rang et,
tout de suite, pour les gens qui veulent jouer un petit peu politique, les
enquêteurs sont là, et ça passe que ce sont de grands
méchants. Vous avez ouvert des bureaux dans quelques régions du
Québec et on me dit - mon avancé, je ne vous le dis pas parce que
je m'en suis servi, je ne m'en sers pas parce que pour moi c'est facile, je
prends le téléphone et cela ne me coûte rien et j'appelle
à Québec - mais on me dit que les bureaux qui sont ouverts pour
l'information des municipalités ce n'est pas la meilleure solution du
monde, ce n'est pas l'invention de 1980. (23 h 15)
Alors, ça vous coûte combien de payer des bureaux, le
service téléphonique, le personnel qui travaille-là. Si
vous aviez une ou deux personnes qui allaient renseigner les hauts
fonctionnaires des municipalités, les élus, un peu ce qui se fait
pour les élections municipales, M. le ministre. Les gens circulent pour
donner les renseignements aux municipalités quand ont lieu des
élections. On se déplace pour aller où on nous invite,
à la Place Desjardins, ils invitent les gens ou ailleurs, ou à
Drummondville. Cela s'est fait ailleurs, et ils payent même le lunch.
Vous économiseriez tout ça. Juste une minute...
Alors vous économiseriez tout ça, M. le ministre, et si on
allait d'une municipalité à l'autre, on ne dirait pas: il y a
quelque chose de bien grave dans la municipalité. C'est une suggestion
que je fais pour peut-être la quatrième année. Si vous
voulez la prendre, M. le ministre, vous la prenez, sinon soyez bien à
l'aise mais j'aimerais, en terminant parce que j'ai déjà pris
beaucoup de temps et je suis mal à l'aise de prendre tout le temps de la
commission, que le cas de Rimouski se règle d'une façon ou d'une
autre, M. le ministre, mais au moins qu'il se règle.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: J'admets que je ne connais pas le règlement
mais est-ce qu'il y a, dans les commissions, un règlement qui limite la
durée des interventions?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, par sujet. Un instant
que je trouve... Il y a un
article, en tout cas, qui limite le discours d'un intervenant à
vingt minutes sur un sujet précis, sur un élément
précis.
Dans ce cas, je n'ai pas noté le nombre exact de minutes.
M. Caron: Mais réellement, M. le ministre, je vous le
présente d'une façon, mais c'est sérieux. Je pense que je
suis le porte-parole des 1600 municipalités et des maires du
Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous avez
quelque chose à ajouter là-dessus?
M. Léonard: Je ne sais pas s'il y a une question, mais je
lui répondrai par la suite.
Le Président (M. Bordeleau): Comme vous voulez.
M. le député.
M. Rochefort: Juste une question suite à la longue
intervention du député de Verdun. J'aimerais que le ministre dans
sa réponse n'oublie pas de toucher à ce que le
député a soulevé en ce qui a trait à la
décision du gouvernement de tenir une enquête à Rimouski
qui aurait pu être, selon ce qu'il a dit, reliée à des
considérations politiques. Je pense qu'il ne faut pas lancer des choses
comme celles-là et qu'elles ne soient pas reprises si elles ne sont pas
exactes, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Une observation M. le
député de...
M. Caron: M. le Président, j'étais ici moi.
Ça fait douze ans que je suis ici. Vous arrivez, avec tout le respect
que je vous dois, et je ne vous blâme pas de poser des questions. Mais,
il y a une enquête à Rimouski et j'espère que le ministre
des Affaires municipales va donner une réponse. S'il est coupable, qu'il
le soit. Mais, s'il ne l'est pas au moins qu'on le blanchisse cet
homme-là.
M. Bissonnet: M. le Président, à la suite de
l'intervention du député de Gouin... Non, je ne peux pas?
Une voix: Je devais avoir ma réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, M. le
député, je ne permettrai pas qu'il y ait débat sur les
questions.
M. Bissonnet: Non, non, c'est simplement pour faire une
clarification. Il n'a jamais été mentionné par le
collègue, le député de Verdun, dans les propos qu'il a
tenus vis-à-vis d'une ville en particulier.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. La rectification
étant faite, je redonne la parole à M. le député de
Hull qui avait une question à poser, je crois, en vertu de
l'élément 3 ou 4 du programme 2.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on adopte le programme 2, M. le
Président?
Le Président (M. Bordeleau): À ma connaissance, les
programmes 1, 2 et 3 sont adoptés et nous en étions au programme
4, celui qui traite...
M. Léonard: Je voudrais répondre au
député de Verdun à l'heure actuelle. Je voudrais quand
même souligner une chose, c'est que pour une municipalité qui en
fait la demande, une demande d'aide en ce qui concerne l'administration au
ministère, le ministère va envoyer quelqu'un pour aider la
municipalité. Je l'ai vu qu'il l'a fait dans le cas de petites
municipalités rurales. En fait, je crois qu'à l'administration
fiancière, la direction générale de l'administration
financière, on ne ménage pas les conseils lorsqu'ils sont requis.
Donc, s'il s'agit simplement de donner des avis, des conseils sur le plan de
l'administration financière, pour autant que la municipalité le
requière, le gouvernement le fait, au moins pour les petites
municipalités. Je ne dis pas pour les villes comme la vôtre qui
est déjà ville considérable, probablement qu'elle peut se
payer elle-même un conseiller en gestion pour le faire.
Ce à quoi je répondais tout à l'heure, c'est je
m'opposerais à ce qu'il y ait une équipe volante, genre
enquêteur, qui se mette à se promener sur le territoire et tout
à coup, atterrisse dans une municipalité et qui a l'air de
chercher des puces à droite et à gauche. Je trouve que ce n'est
pas le dispositif qui est inscrit dans la pratique, sinon dans nos lois. Il y a
des plaintes de citoyens, il y a une enquête préliminaire,
quelqu'un qui fait une préenquête et au résultat de cette
enquête, la Commission municipale intervient, ou on décide ce
qu'il en est, s'il y a matière, s'il n'y a pas matière, etc. Cela
va plus loin et plus loin...
Dans bien des cas, cela se réduit à ça, parce qu'il
s'agit très souvent de laxisme au plan de l'administration, que de
choses plus graves. C'est plutôt ça. On administre les affaires
publiques de façon un peu large, un peu trop large et ça donne
lieu à des corrections que, la plupart du temps, les élus
municipaux s'empressent de faire, sur la recommandation de la Commission
municipale d'ailleurs.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'enquête sur Rimouski, je dois
dire que le ministère des Affaires municipales, et le ministère
de la Justice maintenant, procède avec toute la diligence dont il est
capable,
dont le gouvernement est capable à l'heure actuelle. En
1980-1981, je vais quand même répondre à une partie de
votre question et revenir aux montants qui ont été
dépensés par le ministère au titre des enquêtes.
Dans Cabano, 21 959 $, à Laval, 6315 $, à Pointe-aux-Trembles, 25
889 $, à Rimouski, le gouvernement a dépense 90 451 $, donc, il a
dépensé des montants et il agit, je pense, le plus rapidement
possible. À Sainte-Adèle, il a dépense 2829 $.
Si je reviens aux données de cette année, on peut
peut-être préciser, sur Rimouski, au budget, nous prévoyons
dépenser une somme appréciable, la plus grande partie des fonds
dont je vous ai parlé tout à l'heure. Je pense qu'on ne peut pas
accuser le gouvernement de manque de diligence dans la poursuite de cette
affaire. Je n'accuse personne, je crois que, quant à nous, nous serions
pressés d'arriver à la fin de l'enquête le plus tôt
possible. C'est ce que nous souhaitons, je pense bien. Je n'ai aucun
intérêt à tenir des gens sous le coup d'accusations, il
faut en finir le plus vite possible. Mais il reste que c'est actuellement en
appel, il y a des procédures d'appel à la Cour supérieure
et nous en sommes là, présentement. Il faut laisser aux choses le
temps de se poursuivre dans ce cas-là.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre me dit que,
jusqu'à maintenant, à Rimouski, vous avez dépensé
à peu près 90 000 $?
M. Léonard: L'an dernier, aux crédits...
M. Caron: À peu près, oui.
M. Léonard: ...le montant exact...
M. Caron: À peu près.
M. Léonard: 90 451,20 $.
M. Caron: C'est depuis 1965.
M. Léonard: C'est durant l'année 1980-1981.
M. Caron: 1980-1981. L'enquête a commencé avant
cela.
M. Léonard: II y a peut-être des fonds. En
1979-1980, j'ai le chiffre ici, effectivement, 62 490,78 $.
M. Caron: Je pense que ce sont déjà des gros
montants et la réputation de certaines personnes est en jeu. Remarquez
bien que ce n'est pas agréable, M. le ministre, de vous poser ces
questions, mais d'un autre côté, je pense que pour les
intéressés, s'ils sont coupables, je reviens à dire qu'on
le dise; d'un autre côté, j'espère que vous allez pousser
l'enquête pour qu'on donne une réponse, oui ou non, s'ils sont
coupables. C'est là où j'en viens. Dans deux ans, vous avez 152
000 $ de dépensés, plus les autres années, ça
traîne, ça traîne. Je pense que ça ne doit pas
traîner tant que ça, faire des enquêtes. Le type est
coupable ou non coupable.
M. Léonard: Ce que je peux vous dire, M. le
député de Verdun, c'est que ce n'est pas le gouvernement qui
ralentit toute l'affaire, je pense que nous serions pressés d'en arriver
à la fin le plus vite possible. Mais il faut quand même laisser
les procédures se poursuivre là-dedans.
Le Président (M. Bordel eau): J'ai en note le
député de Hull et le député de Laporte. Sur
l'élément 4...
M. Léonard: L'élément 4.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laporte, sur l'élément 4 du programme 2, à moins que vous
ne vouliez passer immédiatement au programme 3. M. le
député de Hull, c'était aussi sur l'élément
4?
M. Rocheleau: Non.
Le Président (M. Bordeleau): Non. Sur
l'élément 4, M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: Une seule question. Je suis bien reconnaissant
envers le député de Verdun de m'avoir laissé quelques
minutes pour poser ma question, et également à la commission de
me donner le droit de parole. Je suis le plus rural des maires et des anciens
maires qui sont ici. Je peux dire à celui, qui tout à l'heure,
qui nous traitait d'être des urbains, que j'ai de très petites
municipalités dans mon comté, moi aussi. En ce qui concerne la
remarque de mon voisin voulant que le ministre des Affaires municipales lui
souhaitait longue vie, j'ai émis un sourire; je ne voudrais pas que le
ministre des Affaires municipales pense que je lui souhaite de perdre son poste
bientôt. Mon voisin semblait lui souhaiter le poste à
perpétuité. Je voyais l'ancien maire de Hull qui semblait ne pas
être d'accord. Je voulais simplement mentionner que vous êtes
là au moins pour quatre ans, probablement pour cinq ans, M. le ministre,
et qu'après coup on verra. Je ne voudrais pas que vous pensiez de ma
part que c'est un vote de non confiance pour le ministre.
M. le ministre, j'aimerais vous poser une question sur un cas assez
pathétique d'une municipalité qui est dans une situation
financière très difficile, une municipalité de la rive
sud, qui est la ville de Saint-Hubert. Si je veux en parler, ce n'est pas parce
que
je veux parler de cas d'espèce, mais c'est une
municipalité qui a dû augmenter en 1981 son taux de taxe de 0,88 $
du 100 $ d'évaluation d'un seul coup. Selon les estimations, ce sera
aussi pire que cela l'an prochain. C'est une situation qui ne peut pas durer
indéfiniment. Le cas de Saint-Hubert est peut-être unique au
Québec. C'est une grosse municipalité. C'est une
municipalité de 60 000. C'est une des dix plus grosses villes au
Québec. Le cas de Saint-Hubert est un cas tout à fait
spécial. Il n'y en a pas au Québec deux aussi grosses
municipalités dont la situation financière est difficile. Est-ce
que le ministre pourrait me dire s'il y a actuellement au ministère un
plan prévu d'aide pour la ville de Saint-Hubert? Qu'est-ce qu'on fait
actuellement pour tenter de redresser la situation financière de cette
municipalité?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je dois dire que le député David
Payne m'avait déjà parlé du cas de Saint-Hubert. C'est
dans son comté. Comme il s'occupe déjà de ses
municipalités, il m'en a déjà parlé. Cela m'a mis
au courant, comme vous dites, de la situation pathétique de
Saint-Hubert. Maintenant, nous avisons présentement; je ne peux pas
dire, à l'heure actuelle, ce qui en adviendra, si nous pouvons
intervenir ou non. Il reste quand même que la réforme de la
fiscalité a été adoptée pour tout le monde.
Maintenant, est-ce qu'on peut faire intervenir des cas vraiment particuliers?
Je demande à voir encore un peu.
M. Bourbeau: J'aimerais faire deux observations au ministre sur
le cas de Saint-Hubert. On parlait tantôt d'enquêtes sur certaines
municipalités. Je n'ai jamais compris comment il se fait qu'on n'ait
jamais fait d'enquête sur l'administration municipale de Saint-Hubert au
début des années 1970. Il y a eu, de l'avis de tous les
observateurs de la scène municipale - j'en parle parce qu'il n'y a plus
personne, maintenant, au conseil municipal de Saint-Hubert qui était
là à ce moment, donc ce n'est pas un blâme à
l'endroit de l'administration présente - si on retourne en
arrière d'une douzaine d'années, il y a eu des personnes ou de
gens en place et qui se sont retirées depuis ce temps de la vie
municipale, au su de tout le monde, et qui sont dans une telle aisance que
maintenant cela fait poser des questions... Je me demande si vraiment le
ministère ne devrait pas faire encore une enquête maintenant sur
l'administration de Saint-Hubert au début des années 1970. On
retracerait probablement là, le début des raisons de la situation
financière pénible de Saint-Hubert actuellement, en premier
lieu.
Deuxièmement, une autre des raisons qui font que Saint-Hubert est
dans une très mauvaise situation financière, c'est la question du
zonage agricole. Je ne veux pas revenir sur ce cas. Saint-Hubert est une
municipalité qui taxait ses terres vacantes d'une façon
absolument incroyable. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de la fameuse
taxe à la superficie où, par exemple, pour une terre
évaluée selon la valeur marchande à 100 000 $, on devait
payer 15 000 $ de taxes foncières par année. Un taux de taxe
absolument inoui dans le cas de terrains vacants, parce que cette taxe à
la superficie n'est pas une taxe normale! (23 h 30)
Vous êtes sûrement au courant de cette taxe. À mon
avis, elle est tout à fait injuste et elle n'aurait jamais dû
exister d'ailleurs, on n'aurait jamais dû permettre de taxer autant que
cela. Ce qui est arrivé, c'est qu'avec le zonage agricole, on a remis
ces terres à leur valeur normale et la ville a perdu un montant
énorme de revenus qu'elle n'aurait jamais dû avoir de toute
façon. Puisqu'elle utilisait cette méthode de taxation qui,
à mon avis, était tout à fait injuste. Je me demande si ce
cas ne devrait pas être étudié en priorité; je ne
sais pas si le ministre aurait des commentaires à faire sur ces deux
points.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Léonard: Sur le premier point, vous nous dites qu'il
aurait dû y avoir une enquête au début des années
soixante-dix.
M. Bourbeau: II aurait dû y en avoir.
M. Léonard: Comme vous le savez, les enquêtes
prennent naissance d'abord de plaintes de citoyens, lesquelles sont transmises
à des enquêtes, à des enquêteurs et à la
Commission municipale du Québec, s'il y a lieu, etc. Il reste que, si je
comprends, ceci n'a pas été fait à ce moment-là,
à tout le moins.
En ce qui concerne la situation financière de Saint-Hubert, je
pense que, si on peut en traiter, on ne peut qu'en traiter à titre de
cas particulier, pas autrement. Encore là, il me semble qu'il va falloir
d'excellentes raisons et de très graves raisons pour le faire, car il
reste que c'est la responsabilité des municipalités de
s'administrer. S'il y en a un qui se mette dans de mauvais draps sur le plan
financier, je pense que c'est aux élus municipaux d'en porter la
responsabilité et aussi aux citoyens qui élisent les élus
municipaux. Ils doivent les surveiller et suivre leurs élus municipaux.
Lorsqu'on fait une élection, on a
probablement trop tendance à élire des gens et à ne
plus s'en occuper après cela, durant deux ans ou quatre ans. À ce
moment-là, ils ont pleine liberté et, si on se retrouve au bout
de quatre ans et qu'ils ont fait des choses pas correctes, je pense qu'on en
porte les responsabilités. C'est cela le système de la
démocratie. Si le gouvernement à ce moment-là intervient
pour corriger et payer les pots cassés, où s'en ira la
responsabilité municipale, finalement, ou la responsabilité des
citoyens? Il me semble que ce serait un précédent très
grave. On a eu, dans le passé, des subventions d'équilibre
budgétaire et on voit très bien que c'est sans fin, finalement,
un système de subventions d'équilibre budgétaire, parce
que c'est une incitation à la dépense et c'était sur le
dos du gouvernement, dans le temps. Mais, au fond, cela ne mène nulle
part et on est obligé d'arrêter un ce ces jours.
Dans le cas de Saint-Hubert, ce sont effectivement des gestes qui ont
été posés depuis dix ou douze ans et qui impliquent les
conséquences d'aujourd'hui, des conséquences majeures, mais
effectivement, les décisions ont été prises au niveau
local. M. le député du comté, M. Payne, m'a saisi du
problème. Nous allons le regarder et voir s'il y a des correctifs qu'on
pourrait apporter. Je ne veux pas m'engager sur les solutions qu'on pourrait
proposer à ce moment-ci.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Laporte?
M. Bourbeau: Je veux simplement dire, en terminant sur ce sujet,
que je ne veux quand même pas laisser l'impression que l'administration
municipale actuelle de Saint-Hubert est en cause. Mais je voudrais quand
même que ce soit consigné et je soumets simplement au ministre
que, connaissant l'état actuel de la ville, avec le bagage dont elle a
hérité, à mon avis, il lui est impossible de s'en sortir.
Même si elle est la plus compétente au monde, c'est un cas
absolument impossible à résoudre. Je veux simplement le
souligner, parce que j'ai été très près de cette
municipalité - à faire de l'administration municipale
récemment - et j'aimerais simplement dire que ce n'est pas le fait de
l'administration présente, mais plutôt le fait de l'administration
passée. Quand il y a une mauvaise administration dans une
municipalité, cela prend quelques années avant qu'on s'en rende
compte. Quand je demande qu'une enquête soit faite sur le début
des années soixante-dix, c'est parce qu'on s'est rendu compte uniquement
en 1977 et 1978 de ce qui s'était passé en 1972 et 1973. C'est
pour cela que parfois les gens pensent à court terme que cela va bien,
mais on est en train de se préparer des lendemains qui
désenchantent. Aujourd'hui, on voit ce qui s'est passé; et
peut-être que le ministère aurait intérêt à
regarder ce qui s'est passé au début des années
soixante-dix pour éviter que dans d'autres municipalités, plus
tard, on recommence le même jeu.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais ajouter une chose. Je n'ai pas
voulu porter de jugement, ni sur l'administration actuelle, ni sur les
administrations antérieures à Saint-Hubert. Absolument pas. Vous
ne me verrez pas porter de jugement sur les administrations municipales, nulle
part, parce que, quant à moi, il s'agit de leur décision.
Cependant, on peut dire une chose. Les élus municipaux ont de
graves responsabilités. Très souvent beaucoup plus graves que ce
qu'eux-mêmes pensent lorsqu'ils accèdent aux fonctions
élues. S'il y a un message qu'on peut passer, c'est que lorsqu'on est
élu pour administrer des fonds publics, on a des responsabilités
envers toute une population et non seulement envers la population qui nous a
élus, mais envers ceux qui vont succéder. Il y a des perspectives
à ouvrir à une administration municipale. Et des gestes qui sont
posés, à un moment donné, ont des répercussions
comme on s'en rend compte, dans certains cas, dix ans après, quinze ans
après.
On parlait tout à l'heure des décisions
d'aménagement. Cela implique des décisions et des
conséquences à long terme. Cela n'implique pas
nécessairement des coûts au moment où la décision
est prise, mais cela implique des perspectives d'avenir. Tout ce que je peux
faire, au moment où on se parle, c'est que la responsabilité des
élus municipaux est considérable, comme la nôtre ici. Mais
les élus municipaux, au niveau local, enclenchent tout l'avenir de leur
municipalité, non seulement de ceux qui les ont élus sur le
moment, mais plus tard aussi.
M. Bourbeau: Je suis bien d'accord, M. le ministre, mais quand le
gouvernement laisse courir impunément des gens qui se sont enrichis
d'une façon éhontée dans les municipalités au cours
des années, ce n'est peut-être pas de nature à laisser
subséquemment les municipalités ou les élus prendre
conscience de ce que vient de dire le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Juste un petit propos, M. le Président, sur
la municipalité de Saint-Hubert. Je pense qu'il serait dans
l'intérêt de votre ministère, quand une municipalité
augmente sa taxe foncière à un montant important comme cela, dans
une année, et qu'on prévoie probablement une augmentation
similaire pour l'année prochaine, je pense que vos
spécialistes au ministère des Affaires municipales peuvent quand
même analyser la cause de cette augmentation, pour aider certaines autres
municipalités aussi.
Comme vous le dites, je suis convaincu qu'il y a des
municipalités qui augmentent le nombre de leurs employés de
trente, dans une année. C'est certain que dans les quelques
années à venir, ces municipalités seront vraiment
touchées.
J'ai bien aimé vos propos quant à la revalorisation et la
responsabilité des élus. Souvent la population n'en prend pas
conscience. Chez nous, on a voulu faire un lac, dans une ville.
Évidemment, pour bloquer le règlement, il a fallu quand
même sensibiliser la population. C'est une question de sensibilisation
des élus envers la population.
M. Léonard: Là-dessus, pourquoi pensez-vous qu'on
tend à élargir le plus possible l'accès à
l'information sur l'administration municipale? C'est fondamental. On parle des
élus municipaux. Je pourrais parler des journalistes qui couvrent les
assemblées du conseil municipal, la période des questions qu'on a
ouverte aux assemblées du conseil municipal.
M. Bissonnet: II n'y en a malheureusement pas, M. le
Président.
M. Léonard: Peut-être qu'il n'y en a pas, mais au
fond, dans la loi, c'est inscrit. Et l'esprit de cela, c'est de permettre aux
citoyens d'avoir accès le plus possible à l'information. Et je
dirais que c'est pour la saine gestion des affaires municipales. Ce n'est pas
pour essayer de punir l'un ou l'autre des élus à un moment
donné. Ce n'est pas cela du tout. C'est justement pour garantir les
bonnes décisions municipales, compte tenu de l'information et compte
tenu aussi du contrôle des citoyens au jour le jour et pas seulement le
jour du vote.
Le droit à l'information, cela va de pair avec la
démocratie. Je pense que cela va ensemble.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le ministre.
Est-ce que l'élément 4 du programme 2 sera adopté?
M. Caron: M. le Président, juste avant de l'adopter.
Le Président (M. Bordeleau): Toujours sur
l'élément 4?
M. Caron: Pour compléter, je pense que j'ai fait un
exposé de quinze minutes.
Le Président (M. Bordeleau): Je n'ai pas calculé
vos minutes, mais remarquez...
M. Caron: Mais cela vous prouve, M. le ministre, sans avoir
discuté avec mon collègue de gauche... Il vous a cité une
municipalité... Ce n'est pas moi; on n'en a même pas parlé
ensemble. Il ne faudra pas attendre. Vous avez une responsabilité
morale, comme ministre des Affaires municipales, vous avez de 1500 à
1600 municipalités sur vos épaules et si vous attendez trop tard,
ce seront vos responsabilités. La suggestion que je vous fait, je vous
parle d'équipe volante, cela peut avoir un autre nom, cela peut
être informatique, vous avez loué des bureaux un peu partout au
Québec...
M. Léonard: II y a un député qui s'en
va.
M. Caron: Non, non, M. le ministre, si vous aviez quelqu'un pour
donner l'information et donner la même information d'une
municipalité à l'autre, peut-être que des choses comme
celles qui sont arrivées à Saint-Hubert n'arriveraient pas. Moi,
j'ai fait mon devoir et je suis bien à l'aise; cela ne me dérange
pas du tout. J'ai eu 2 000 000 $ de surplus, cela ne me dérange pas et
je vous ai même dit que si le ministre des Finances veut venir prendre un
petit cours à la municipalité de Verdun, il viendra, je le lui
donnerai et cela me fera plaisir.
M. Léonard: Juste une dernière réponse
si..
M. Caron: J'ai dit ce que j'ai à dire. C'est mon devoir et
je vous parle ici en tant que représentant de 38 000 contribuables du
comté de Verdun et de la province de Québec.
Le Président (M. Bordeleau): Bon alors, oui M. le
ministre. Si vous voulez, s'il vous plaît...
M. Léonard: S'il y a une plainte à porter, si le
député de Laporte veut porter une plainte sur l'administration
antérieure de Saint-Hubert, il peut être reçu par le
ministère et il peut y avoir une enquête sommaire ou
préliminaire au départ et cela suit son cours. Mais au fond,
c'est qu'il doit y avoir ce geste minimum ou minimal posé par la
population ou les gens.
M. Caron: Mais, M. le ministre des Affaires municipales, vous
savez que les contribuables ne sont pas à l'aise, ils sont
gênés et qu'ils ne veulent pas se mêler de cela. Quand le
plat vous arrive, il est trop tard. Moi, j'ai dit ce que j'avais à dire.
Je n'en parle plus.
M. Léonard: Que le conseil municipal le
fasse alors.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que l'on peu continuer
l'élément 4? M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: Excusez-moi. J'étais parti mais je suis
revenu. M. le ministre, si je ne m'abuse, récemment, vous êtes
allé à Saint-Hubert. Il y a eu un début d'enquête
à Saint-Hubert et les journaux régionaux en ont fait rapport il y
a quelques mois; il y a des fonctionnaires qui sont allés à la
ville de Saint-Hubert...
M. Léonard: Vous avez parlé d'élus
antérieurs, de l'administration antérieure, pas de...
M. Bourbeau: ...oui, mais quand vos fonctionnaires sont
allés à Saint-Hubert, récemment, ils ont pris connaissance
superficiellement des problèmes. Est-ce qu'ils ne peuvent pas
eux-mêmes enchaîner après cela avec une étude plus
approfondie pour voir quelles sont les causes profondes du malaise?
M. Léonard: II faut connaître le problème
à ce moment-là.
M. Bourbeau: Alors à ce moment-là, M. le ministre,
je vous en reparlerai plus tard.
Le Président (M. Bordeleau): Bon alors,
l'élément 4 du programme 2 adopté. Adopté.
Programme 3.
M. Rocheleau: Alors, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): On commence avec
l'élément 1. Oui, M. le député de Hull.
Évaluation foncière
M. Rocheleau: Alors, la même chose s'applique. La liste des
crédits périmés pour l'année 1980 au programme 3,
l'évaluation foncière 1 924 400 $. J'aimerais que l'on puisse
connaître ces montants assez importants de l'évaluation
foncière qui n'ont pas été utilisés.
M. Léonard: 1 924 400 $. Alors, il y a 1 000 000 $ qui
provient du gel du 14 novembre 1980 et une autre somme d'environ 700 000 $ qui
avait été prévue pour la préparation d'un volume du
manuel d'évaluation portant sur l'évaluation de l'industrie
lourde, somme qui n'a pas été déboursée.
M. Rocheleau: Quel montant M. le ministre?
M. Léonard: 700 000 $.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Rocheleau: Maintenant au point de vue de la normalisation et
de l'aide technique, est-ce que l'on pourrait distinguer les fonds d'aide
à l'implantation des rôles d'évaluation? L'aide technique
et fournir à ce titre les subventions qui ont été
accordées.
M. Léonard: M. le député de Hull, pour le
programme PAIRE, le programme d'aide à l'implantation des rôles
d'évaluation, nous avons aux crédits de 1981-1982 prévu
une somme de 8 487 900 $. Le reste est prévu pour de l'aide technique
aux municipalités, en ce qui concerne l'évaluation...
M. Rocheleau: Maintenant, ces 8 487 900 $, M. le ministre, c'est
sans doute pour les organismes municipaux?
M. Léonard: C'est le programme de subvention aux
comtés, aux municipalités de comté.
M. Rocheleau: Aux municipalités de comté. (23 h
45)
M. Léonard: En tout cas, de toutes les
municipalités qui sont responsables de la confection du rôle
d'évaluation. Celles qui sont admissibles au programme PAIRE. Il y a des
villes, certaines villes là-dedans?
Une voix: II y a peut-être des MRC qui sont invitées
là-dedans?
M. Léonard: Pas à l'heure actuelle. Au moment
où elles prendront la responsabilité de l'évaluation,
oui... Il y en a effectivement, M. le député de Hull, il y a les
douze qui ont reçu leurs lettres patentes qui sont responsables de la
confection du rôle d'évaluation; donc elles reçoivent de
l'aide à ce moment-là. Mais, il faut dire qu'elles prennent la
suite, la succession des conseils de comté qui existaient
auparavant.
En fait, ce programme PAIRE est admissible pour certaines villes et
même, je pense, certaines communautés urbaines. La CRO, je
pense... les trois et les conseils de comté ou municipalités
régionales de comté.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, la date
d'échéance de l'adoption du rôle: Nouvelles
opérations, se situe-t-elle toujours en 1983.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: À ce jour combien y a-t-il de
municipalités qui ont adopté leur nouveau rôle et combien y
en a-t-il qui en
sont à l'adopter?
M. Léonard: II y a trente et un rôles qui ont
été déposés en 1977, pour l'exercice suivant; 115
en 1978, pour l'exercice suivant, toujours; 186 en 1979 et 269 en 1980;
déposés pour la fin de 1981, il y en a donc 601 et le solde devra
se faire durant les deux années suivantes.
Les prévisions pour les années suivantes sont celles-ci:
en 1981 on prévoit que 300 municipalités déposeront leur
rôle; 320 le déposeront en 1982 et 279 en 1983.
M. Rocheleau: Alors, on ne prévoit pas de prolonger
l'échéancier; tout va être à date pour 1983?
M. Léonard: Pour l'instant, il n'y a aucune
prévision d'extension d'échéancier.
M. Rocheleau: M. le ministre, l'autre partie des fonds de cet
élément qui totalise, si je ne fais pas erreur, 2 084 000 $
est-elle utilisée pour administrer les transferts? En partie?
M. Léonard: Ah bien non! Elle est utilisée surtout
pour la mise à jour du manuel d'évaluation et pour fournir de
l'aide technique aux municipalités qui en ont besoin et qui en font la
demande dans la mesure de nos possibilités. Mais l'administration du
programme ne coûte pas 2 000 000 $. Ça comprend les salaires de
tous les membres de la direction générale de l'évaluation
foncière.
M. Rocheleau: Est-ce que ça comprend aussi le bureau de
l'évaluation?
M. Léonard: Non, pas le bureau de revision de
l'évaluation foncière.
M. Rocheleau: C'est autre chose? L'élément 105?
Le Président (M. Bordeleau): Ça va, M. le
député de Hull?
Alors, M. le député de Bellechasse sur
l'élément 1.
M. Lachance: Une question d'ordre technique reliée au
programme PAIRE. Il y avait, ou il y a peut-être encore, un 10%
rattaché à la bonnification des rôles. Est-ce que ça
existe toujours?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Ça va, M. le
député de Bellechasse?
M. le député de Gaspé.
M. Le May: M. le Président, dans le 10 500 000 $ de
prévu, on sait que l'évaluation des TNO, les territoires non
organisés, est laissée entièrement au ministère du
côté des finances, c'est-à-dire que vous payez
entièrement l'évaluation. Est-ce que cette
dépense-là entre dans l'élément 1?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gouin, ça va? Alors, l'élément 1 sera adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
Élément 2, toujours dans le programme 3.
M. Rocheleau: M. le Président, à
l'élément 2, les compensations tenant lieu de taxes à
l'égard des immeubles du gouvernement, les fonds au titre des taxes
payées par le gouvernement sur ces immeubles, au point de vue du volume,
variation, comparaison avec les données simulées, les 784 000 $
qui apparaissent à la rubrique Services, est-ce qu'on peut...
M. Léonard: II s'agit de paiements pour les immeubles du
gouvernement, des cotisations pour services rendus, ce sont des taxes de
service imposées sur une autre base que celle de l'évaluation
foncière, dans le cas où ça se produit, façade,
superficie, etc.
M. Rocheleau: Dans des cas particuliers, quoi?
M. Léonard: Selon l'imposition de la municipalité.
Par exemple, si on enlève la neige selon la façade...
M. Rocheleau: Oui, c'est ça.
M. Léonard: ...l'enlèvement de la neige selon la
façade, c'est à ce poste.
M. Rocheleau: Dans les taxes versées par le gouvernement
sur les immeubles en 1980-1981, on versait 35 656 800 $, en 1981-1982, on verse
36 132 000 $, est-ce qu'on peut m'expliquer la différence?
M. Léonard: Un instant, j'ai un chiffre à
retrouver.
Si je me rappelle bien votre question, l'augmentation du compte de taxes
global est due à l'augmentation de l'évaluation, strictement.
M. Rocheleau: Merci. Il n'y a pas d'addition de bâtisses,
d'immobilier, rien de cela. Pas pour la peine.
M. Léonard: On me dit qu'il y aurait l'addition de
nouveaux bâtiments de l'ordre
de 2%.
Je pense que l'évaluation a été faite à
100%, peut-être même 110%, l'an passé. On avait même
des cimetières inclus là-dedans et des édifices promis par
les ex-gouvernements qui n'avaient jamais été construits, qu'on a
rayés en cours de route; vous comprenez que cela avait un impact.
M. Bissonnet: Je sais, M. le député, mais je sais
quand même que la valeur augmente, c'est bien sûr.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Tout à l'heure, M. le Président, le
ministre m'informait, concernant les 784 000 $, on parlait de services, compte
tenu de la superficie ou autre chose, mais à l'élément 2,
on retrouve 784 000 $, est-ce que c'est pour des employés, à la
catégorie 4, élément 2.
M. Léonard: D'après les renseignements dont je
dispose...
M. Rocheleau: Cela sert à quoi?
M. Léonard: ...ce sont des paiements pour les immeubles du
gouvernement, de cotisations pour services rendus. À ce moment, il
s'agit de taxes de service imposées sur une base autre que celle de la
valeur foncière. Le gouvernement paie pour des services rendus. Par
exemple, cela peut être l'enlèvement de la neige, cela pourrait
être aussi les taxes d'eau dans le cas où c'est distinct; les
ordures aussi, s'il y a une taxe distincte. C'est comptabilisé de
façon différente. Si vous voulez le détail, on pourrait le
faire sortir.
M. Rocheleau: Non, c'est simplement que c'est une question
pertinente, à savoir pourquoi il est placé dans
l'élément 2 et complètement à côté des
autres taxes comme telles.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Léonard: Oui, mais elle n'est pas imposée sur la
base de la valeur foncière...
M. Rocheleau: D'accord.
M. Léonard: ...alors qu'en bas, c'est sur la base de la
valeur foncière.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Hull?
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Gaspé.
M. Le May: M. le Président, dans cet élément
2, concernant les immeubles du gouvernement, est-ce qu'il y a
déjà eu une entente de signée avec le gouvernement
fédéral concernant les montants que le gouvernement
fédéral devrait payer en taxes aux municipalités. Je pense
aux quais de certaines municipalités de mon comté.
M. Léonard: II n'y a pas d'entente entre le gouvernement
du Québec et le gouvernement fédéral là-dessus. Le
gouvernement fédéral paie des compensations de taxes, dans la
mesure où il en paie, selon la loi C-4, loi contre laquelle
s'étaient élevées un bon nombre de provinces à
l'époque, y compris l'Union des municipalités du Québec,
l'Union des conseils de comté du Québec, et à peu
près tout le monde municipal.
En ce qui concerne les installations telles que les quais, ce serait le
gouvernement fédéral qui paierait des taxes. Il n'y a pas
d'entente entre le gouvernement du Québec et le gouvernement
fédéral.
M. Le May: C'est justement cela le problème, il n'en paie
pas.
M. Léonard: II n'en paie pas! Selon la loi C-4 et les
renseignements dont je dispose, le fédéral ne paie pas de taxe
sur les quais et les installations portuaires, alors que le gouvernement du
Québec en paie pour les siens.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que cela va pour
l'élément 2? Programme 3? Adopté.
Une voix: Est-ce qu'on peut ajourner? Il est minuit.
Le Président (M. Bordeleau): J'ai 11 h 57. On pourrait
peut-être adopter l'élément 2.
M. Léonard: II reste deux minutes.
Le Président (M. Bordeleau): Élément 2,
adopté.
M. Rocheleau: D'accord. Je voudrais par contre apporter une
précision pour le bénéfice de M. le député,
à savoir que le fédéral ne semble pas respecter ses
compensations de taxes. Je dois vous dire qu'en ce qui concerne la
région chez nous, les ententes ont été
complétées entre le gouvernement fédéral sur ses
édifices -particulièrement dans le comté de Hull - et
respecte en totalité les compensations de taxes tel que prévu par
les évaluations de la Communauté régionale de l'Outaouais.
Je souhaiterais par contre que le gouvernement du Québec fasse de
même pour les réseaux
des affaires sociales et de l'éducation pour lesquels il paie
actuellement 40% et 80%. Ce serait à noter.
M. Léonard: Un instant. Si pour certains édifices,
le gouvernement fédéral paie des compensations de taxes qui
d'ailleurs sont loin d'atteindre les 100% de ses taxes, je dois dire que par
ailleurs, que sur beaucoup de ses immobilisations, de ses équipements,
il ne paie pas de taxe. On vient de mentionner en particulier la question des
quais et des ports sur le territoire du Québec. (Minuit)
Par ailleurs, le gouvernement du Québec - cela a
été le nouveau système de fiscalité municipale qui
a été mis en route par l'actuel gouvernement - entend payer ses
taxes à 100%. On lui laissera le temps cependant d'y arriver sur une
période de quatre ans, mais l'engagement est là.
Là-dessus, nous nous comportons, je pense, comme de bons contribuables,
en ce qui concerne le fédéral, mais j'aimerais bien qu'il en
fasse autant sur le territoire du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): II est minuit. J'ai le
consentement unanime.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire une
dernière chose. Le gouvernement du Québec paie plus en
compensations de taxes que le gouvernement fédéral sur l'ensemble
du Canada.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le ministre. La
commission parlementaire des affaires municipales ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 1)