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Commission permanente des Affaires municipales
Examen du problème du logement et de la
construction
domiciliaire au Québec
Séance du mercredi 17 décembre 1969
(Dix heures quarante minutes)
M. SAUVAGEAU (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Je voudrais vous souhaiter la bienvenue, ce
matin, à la commission permanente des Affaires municipales. Elle en est
à sa cinquième séance publique. Ces séances ont
pour but d'examiner le problème du logement et la construction
domiciliaire au Québec.
Est-ce que les personnes qui désirent être entendues
pourraient s'identifier au micro et nommer le groupement qu'elles
représentent, s'il vous plaît?
M. LATTE: Oui, monsieur, Certainement. Mon nom est Ralph Latté,
urbaniste-conseil. Je suis un des coprésidents (avec M. Pierre Aubry,
qui est à ma gauche ici et qui est également un
urbaniste-conseil) du Comité de l'habitation et de la rénovation
urbaine du Montréal métropolitain. J'ai également d'autres
membres de mon comité à ma gauche et à ma droite: M.
Gaétan Dufour à ma gauche, M. Pierre Lee à ma droite, qui
veulent également répondre à vos questions, parce que
c'est un comité important et un seul d'entre nous ne peut nous
représenter équitablement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres groupements, d'autres
personnes?
M. BEGIN: Pour donner suite, M. le Président, aux séances
précédentes, la Corporation des urbanistes que je
représente je suis Benoit Bégin aimerait se faire
entendre ce matin.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres groupements ou d'autres
personnes?
M. CAYOUETTE: M. Ghislain Cayouette, Association canadienne des
paraplégiques.
M. LE PRESIDENT: Votre nom monsieur? M. CAYOUETTE: M. Cayouette.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres personnes ou d'autres
groupements?
Il y aura probablement l'Association de bienfaisance et de retraite de
la police de Montréal qui devra être ici vers 11 h 15. Je dois
vous dire que nous allons procéder immédiatement et qu'à
11 heures, nous devrons ajourner quelques minutes pour aller à
l'ouverture de la
Chambre et nous redescendrons immédiatement après.
M. LATTE: M. le Président, messieurs les députés,
on vous remercie de nous permettre d'imprimer les premières 25 pages de
notre mémoire, comme le dernier appendice, annexe b, de votre
séance du 26 novembre 1969.
Je veux faire référence à ce document,
c'est-à-dire à notre mémoire, le livre bleu. S'il y a des
membres qui ont oublié leurs copies, je souhaite qu'elles soient
distribuées par les fonctionnaires ce matin, parce que notre document
lui-même a 120 pages et évidemment c'est seulement l'introduction
qui est imprimée dans votre journal des Débats du 26
novembre.
Mon comité est bien expliqué dans le livre bleu; cela veut
dire que tous les membres sont mentionnés dans l'annexe. Egalement, dans
votre journal des Débats, il est bien expliqué ce qu'est notre
comité. Je ne veux pas répéter ces choses qui sont
déjà écrites dans votre journal des Débats.
Les recommandations de notre comité sont en grande
quantité, c'est pour cela qu'on a divisé entre nous, les
affaires.
Les premières de ces recommandations sont basées sur le
fait selon lequel les gens qui habitent un secteur déterminé ont
droit à une participation active au projet de rénovation urbaine
de ce secteur, étant donné que leur vie sera affectée
intégralement par ce projet de rénovation. Avec le zonage, un
précédent a été créé par la loi,
selon lequel la communauté doit être protégée contre
les initiatives d'individus, seuls ou regroupés, susceptibles d'apporter
des changements, qui pourraient s'avérer socialement indésirables
pour cette communauté. La rénovation urbaine devrait être
permise dans les districts résidentiels existants, seulement à la
condition qu'elle réponde aux besoins réels des résidants
du district.
Nos recommandations sont que: le but principal de la rénovation
urbaine doit être d'améliorer la condition de vie des
résidants d'une communauté existante et viable, sans pour autant
les pénaliser dans leur vie sociale ou économique; les droits des
résidants d'imposer collectivement des modifications ou de rejeter tout
plan qui mettrait en jeu la continuité de la vie communautaire de leur
quartier, ou qui compromettrait leur droit d'y demeurer, devraient être
protégés par la loi; le droit d'un locataire de rester dans sa
demeure doit lui être assuré au même tritre que celui d'un
résidant qui est propriétaire de son logement, étant
donné que ce droit est déjà reconnu implicitement dans la
Loi de la Régie des loyers; qu'on garantisse mieux les droits des
citoyens, surtout dans la région métropolitaine de
Montréal, où la majorité des résidants sont
locataires. Les initiatives gouvernementales de-
vraient encourager et faciliter la propriété collective
dans la forme de corporations communautaires, de coopératives
domiciliaires ou par d'autres moyens; que tout programme qui contribuerait
à augmenter le nombre, l'éventail de choix et la qualité
d'unités de logements à coût modique soit encouragé,
pourvu qu'un tel programme tienne compte, en même temps, des besoins
communautaires; qu'étant donné la crise de logements à
prix modique qui sévit actuellement, le gouvernement s'oppose de toutes
ses forces à tout projet qui aura pour effet de réduire encore le
stock actuel de logements à coût modique habités ou
habitables, nonobstant toute justification économique. Les
autorités municipales devraient adopter comme politique la
libération des secteurs où vivent des gens à faible
revenu, de toute spéculation foncière. Cette politique pourrait
s'appliquer par l'élaboration de règlements de zonage
appropriés et par la réorientation des initiatives privées
vers les secteurs non résidentiels, vacants ou sous-utilisés.
On arrive, messieurs, avec des cas particuliers qu'on a
étudiés, ça veut dire, dans votre rapport, vous pouvez le
voir, que l'article d) des principes et recommandations, c'est le secteur
privé Milton Park; c'est un secteur central de la ville de
Montréal. Et comme secteur public, on a étudié le
problème de la ville de Westmount et son programme de rénovation
urbaine.
Dans les deux cas, nous avons constaté qu'il y avait des moyens
que vous, en tant que membres du Parlement, pouvez utiliser pour aider le
programme de rénovation urbaine, c'est-à-dire pour
protéger la population existante et être sûrs que les
programmes de rénovation urbaine, soit privés, soit publics, ne
sont pas utilisés pour d'autres buts que ceux qui forment la base
philosophique de la création de votre loi existante de la
Société d'habitation du Québec.
A constater donc que, dans les deux cas, à notre avis, il y a des
cheminements divers qui peuvent être suivis et qui ne sont pas suivis et
comme vous l'avez vu, la dernière fois, dans le cas de Milton Park, les
propriétaires et les locataires, les gens qui sont là sont
presque pris par des faits qu'ils ne peuvent pas contrôler.
Nous avons fait une longue liste de recommandations que vous avez en
face de vous comment nous pensons que vous en tant que membres du
Parlement, pouvez régler les inconvénients, les injustices
créés par le processus privé de rénovation urbaine,
dans le cas de Milton Park et, également, appliquer votre pouvoir de
législation pour régler le programme de rénovation urbaine
d'une ville. Dans le cas de Westmount, on va vous donner, dans les documents
ici, de 100 pages, notre critique du processus existant et notre recommandation
constructive visant à ne pas répéter un cas semblable et
également à corriger les fautes qui existent dans ce processus,
qui n'est pas arrivé au niveau d'un fait accompli.
M. AUBRY: II y a d'autres articles aussi qui font partie du
mémoire. Je vais les résumer brièvement. S'il y a des
questions, après, mon nom est Aubry.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous vous nommer pour le journal des
Débats?
M. AUBRY: Pierre Aubry...
M. LE PRESIDENT: ... Pierre Aubry, très bien.
M. AUBRY: ... coprésident du comité, aussi.
M. LE PRESIDENT: ... c'est pour le journal des Débats.
M. AUBRY: Oui. Enfin il y a le logement approprié; il s'agit de
promouvoir vous retrouverez les détails dans le mémoire
il s'agit en fait de créer un stock de logements qui pourrait
équivaloir à environ 30 p.c. à 40 p.c. du stock total du
logement à mettre sur le marché, de façon à
créer une situation concurrentielle par rapport à ce qui existe
déjà. Il s'agirait d'encourager des initiatives du genre des
coopératives. On sait pertinemment qu'il y a des syndicats qui sont
intéressés à se lancer dans le projet. Il s'agirait, pour
assurer les phases intérimaires de financement, de rapatrier certains
fonds de pension qui sont versés par les syndicats et qui servent
à financer, qui sont utilisés par des grandes compagnies de
placement. Il s'agirait de rapatrier une partie de ces fonds-là de
façon à les verser de façon collatérale pour
assurer disons, le financement préalable des opérations de
construction de logements pour les membres de ces unions-là. C'est une
façon de créer un stock de logements qui, ultimement je
veux dire que ça va prendre un certains nombre d'années
pourrait constituer 30 p.c. à 40 p.c. de la totalité des maisons
mises sur le marché. Alors, ça assurerait une situation de
concurrence, il y aurait un libre choix qui s'exercerait de la part du
consommateur.
Il y a également le bill 12. La recommandation s'applique
pertinemment dans le cas de la région métropolitaine. Nous
suggérons que l'Assemblée nationale, croyant en la
nécessité du bill 12, assure à tous les locataires du
Québec sa protection nonobstant les obligations des autorités
municipales à cet égard. C'est une autre recommandation du
comité.
On a également préparé un bail modèle avec
la contribution de plusieurs membres du comité. C'est qu'on a
constaté que les baux présentement en vigueur, les baux
disponibles sur le marché, sont conçus, sont
rédigés de façon à assurer intégralement les
droits du propriétaire, mais que les droits fondamentaux du
locataire
sont souvent négligés. Alors nous avons
préparé et vous retrouverez le bail modèle, qui est
encore au stade d'étude, dans les annexes du mémoire qui vous a
été soumis un bail qui, lui, essaie de tenir compte
également des droits fondamentaux du locataire. Donc la partie des
droits pour le propriétaire est maintenue aujourd'hui telle qu'elle
existait, mais nous avons ajouté une incidence, une dimension où
les droits du locataire sont reconnus.
Nous suggérons qu'une fois que ce document-là sera
achevé, le gouvernement légifère de façon que
ça soit le seul qui soit émis publiquement, le seul qui puisse
être acheté dans les kiosques à journaux, par exemple, et
qu'il y ait une certaine publicité, une certaine promotion qui soit
faite à l'égard de ce bail-là.
Dans le cas du processus de rénovation urbaine, il nous est
apparu, à la suite de nos relations, de nos contacts avec les
comités de citoyens qui viennent s'ajouter à notre comité,
que l'aspect technique, en fait, du processus de rénovation urbaine
laissait ces gens-là souvent démunis devant les recommandations
qu'un consultant pouvait faire pour un conseil de ville ou dans le cas de
travaux menés conjointement par la Société d'habitation et
le conseil de ville. Alors, nous suggérons de créer une
espèce de "pool" de professionnels sur le plan régional, qui
pourrait assurer une certaine consultation au groupe de citoyens, de
façon à assurer un dialogue à peu près égal,
entre d'un côté les techniciens ou les technocrates de la ville et
de la société et d'autre part, les comités de citoyens.
Les recommandations à cet effet-là sont mentionnées dans
le mémoire.
M. LE PRESIDENT: M. Choquette.
M. CHOQUETTE: M. Latté, j'écoutais avec beaucoup
d'intérêt les résumés de vos recommandations, qui
sont d'ailleurs consignées au journal des Débats, en date du 26
novembre 1969, parce que nous avions reçu votre mémoire et les
membres de la commission avaient accepté d'y inscrire les 25
premières pages de votre mémoire, n'est-ce pas?
M. LATTE: C'est ça.
M. CHOQUETTE: Maintenant votre exposé devant la commission est
très opportun, dans ce sens que vous soulevez les problèmes qui
surgissent à l'occasion de rénovation urbaine publique et
privée. Comme vous le savez peut-être, nous avons eu l'occasion
hier de discuter du cas de Milton Park et...
M. LATTE: Concordia.
M. CHOQUETTE: Et de Concordia et enfin les membres de la commission ont
pris une décision, j'espère que c'est la bonne. De toute
façon, il est certain, comme vous le dites, qu'il y a des
problèmes sociaux qui résultent d'une action économique
d'envergure, comme celle de la rénovation d'un secteur aussi important
que celui-là. Bien que, hier, le problème, spécifique des
locataires n'était pas sur la table et, en fait, n'avait pas de
relations avec le problème juridique qui était posé,
aujourd'hui, c'est très bien que vous arriviez devant la commission en
nous donnant l'autre côté du problème. Ce qui
m'inquiétait, moi ce qui m'inquiète encore et j'en fais la
suggestion, vu que M. Dion est ici c'est que je pense que la
Société d'habitation du Québec et la ville de
Montréal devraient prendre des dispositions immédiatement pour
s'occuper du cas des locataires de ce secteur, afin que le passage, en quelque
sorte la transition, ou enfin le relogement, tout cela soit assuré d'une
façon parfaitement humaine, parfaitement compatible avec les
idées que l'on doit se faire normalement dans une situation comme
celle-là. Maintenant, évidemment, je pense, moi, que ce n'est pas
par une réglementation excessive qui arrête le progrès
économique, qui arrête l'activité économique, que
l'on va aider en somme la population en général et c'est la
raison pour laquelle il faut procéder à des projets comme celui
de Concordia, comme ceux de rénovation privée et même de
rénovation publique.
Alors, j'en fais la suggestion; j'aimerais entendre M. Dion nous donner
son point de vue sur l'attitude que la Société d'habitation du
Québec entend prendre à l'occasion du problème qui est
posé, et quelle action elle va poursuivre avec la ville de
Montréal au sujet de ces gens-là.
M. LE PRESIDENT: Avant que M. Dion fasse son exposé, nous devons
aller à l'ouverture de la Chambre, immédiatement, et nous
reviendrons dans quelques minutes vous rencontrer.
La commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
Reprise de la séance à 11 h 45
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
M. DION: M. le Président, messieurs les membres de la commission,
alors pour faire suite à la demande qui a été
formulée par M. le président, j'aimerais peut-être apporter
certains éclaircissements en ce qui concerne la participation possible
de la Société d'habitation du Québec dans le secteur de la
rénovation entreprise sous l'initiative de Concordia.
En premier lieu, j'aimerais peut-être confirmer ce qui a
déjà été exposé dans le mémoire qui
vient de nous être soumis par le Comité de l'habitation et de la
rénovation urbaine, à savoir que ce secteur de rénovation
urbaine n'a pas été entrepris sous l'égide de la Loi de la
Société d'habitation du Québec. Il s'agit ici d'une
initiative exclusivement privée au terme de laquelle Concordia
acquiert la plupart des terrains, dans le but sans doute de démolir un
certain nombre de propriétés j'ignore combien et de
faire une nouvelle planification pour le secteur concerné.
En ce qui concerne le problème de l'habitation, j'ai eu
l'occasion de visiter le secteur et de prendre connaissance de certains
schémas d'aménagement pour ledit secteur et il nous est apparu
que celui-ci est occupé par une population que l'on pourrait qualifier,
dans une très grande majorité, de population à faible
revenu ou à revenu modique.
Dans ce contexte, il est sûr et certain que la
Société d'habitation du Québec serait disposée,
compte tenu de la nature des demandes, à participer au financement de la
réalisation d'un certain nombre de programmes d'habitation, dans le but
de reloger la population, que cette population soit constituée de
personnes ou familles à faible revenu, d'étudiants ou de
personnes âgées. La Société d'habitation du
Québec serait donc sans doute disposée à participer au
financement d'un certain nombre de programmes d'habitation pour loger ces
personnes.
Toutefois j'aimerais signaler et à ce sujet la loi est
claire que l'initiative pour la réalisation de programmes
d'habitation pour personnes et familles à faible revenu ou à
revenu modique appartient à la municipalité et appartient
à des organismes sans but lucratif. Dans la mesure où la
Société d'habitation du Québec recevrait des propositions
pour la réalisation d'un certain nombre de programmes, tel que je viens
de le signaler, nous serions évidemment très heureux, dans la
mesure où nous avons les disponibilités financières, de
participer à la réalisation de ces programmes.
Nous ne pouvons pas, quant à nous, et ceci en raison de la nature
de notre loi, prendre l'initiative première. Je puis toutefois dire que
nous avons eu un certain nombre de discussions à ce sujet avec
Concordia, au terme desquelles nous avons indiqué à Concordia les
orientations possibles que nous serions disposés à prendre, de
quelle façon les initiatives pourraient être prises, tant de la
part de la municipalité que de différents organismes sans but
lucratif.
M. CHOQUETTE: Mais M. Dion, avez-vous été en communication
avec la ville de Montréal pour susciter une initiative de la part de la
ville au sujet de ces personnes?
M. DION: J'aimerais signaler que nos discussions avec Concordia sont de
date récente et que nous n'avons pas encore établi
nous-mêmes une communication spécifique au plan de la
réalisation d'un certain nombre de programmes d'habitation face au
secteur de Concordia.
M. CHOQUETTE: Et ne pensez-vous pas qu'il serait opportun que...
M. DION: Absolument. Ceci fait partie de nos plans, de voir la ville de
Montréal le plus tôt possible à ce sujet et de tenter de
déterminer d'une façon générale quelles pourraient
être les initiatives prises par la ville de Montréal dans le but,
peut-être, de réaliser un certain nombre de programmes
d'habitation pour personnes ou familles à faible revenu ou à
revenu modique.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez une question, madame?
UNE VOIX: Non, je n'en ai pas. M. LE PRESIDENT: M. Choquette.
M. CHOQUETTE: Je pense que M. Latté avait quelque chose à
dire.
M. LATTE: Est-ce que je peux répondre à M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Oui, d'accord.
M. LATTE: Si vous permettez, je vais parler en anglais, parce que c'est
plus vite. Mon français n'est pas du tout parfait.
I would like to, firstly, agree with all that Mr. Henri Dion has just
said. I welcome in particular the latest approach of his offers that I do not
think he has talked about and maybe this is not even the place to talk about
it. But I would like to point out that his department is trying to use the
existing law, which is not far a perfect law, to the absolute maximum that he
can. And we are exploring and I will deliberately stick my neck out and
say so it is being explored at this moment whether the Quebec Housing
Corporation can make a loan to a non-profit hearing company consisting of a
group of the citizens living in the Milton Park area to purchase some of the
houses in the immediate district which have come on to the market at a
reasonable price. And to make this arrangement possible, the officers under Mr.
Dion have asked the Montreal Council and the "Conseil des Oeuvres" to back
morally, and to some extent administratively, such a non-profit-bearing
corporation by the citizens, so that the Parliament and the Quebec Government
can make a loan to a non-profit-bearing company which will then own a
substantial amount of the low-cost housing still in existence in the area and
not subject to this first phase of redevelopment that you were talking about
yesterday in an other committee.
I welcome all that, but I would like to come back to the first
principles involved in the renewal of the private sector. I think we have to
come back to first principles. I agree with Mr. Dion that the
Société d'habitation is, as yet, by law, not permitted to be
involved in that development until and unless either a developer or a
non-profot-bearing company or the
municipality concerned comes to the Société d'habitation
and asks for something. And in most cases, this only happens right at the end
of procedure, when they get stuck, when public opposition to a project is
mounting. Now we are, in effect, saying that the planning of Cité
Concordia project was carried out entirely by the developers and their
professional staff, without the participation of the residents of the area at
all. This was their mistake.
Secondly, the number of low-rental housing units would be demolished in
the first phase, that is the one you were talking about yesterday, due to begin
in the Spring of 1970. This will further reduce the already limited supply of
low-rental units available in a city area, and this is the real problem we are
talking about: the continual reduction of low-rental units in a city, for all
sorts of reasons, for all sorts of purposes, but they are never being replaced.
All they do in the Petite Bourgogne which replaces about 3 p.c. to 4 p.c. of
the annual demolitions of low-rental houses in the metropolitan area.
Now, we are saying that the proposed floor area ratio in the first phase
would be far higher than the existing floor area ratio in the neighbourhood
which already one of the most densely developed residential sections of the
City of Montreal. The speculative pressures which threaten the survival of this
community are in a large measure due to the permissiveness of existing building
regulations governing the area, in this case, the permissable floor area ratio
of 12, the present intentions of the developers notwithstanding. And lastly,
the type of development which is proposed has not been conceived in terms of
the needs of the existing residents of the area at all. There is no reason to
believe that the rental levels in the proposed appartment units will be lower
than those currently available in recently built appartments in adjacent areas,
hat is substantially above the current rental rates of the existing units.
Here is the philosophical statement. By the way, Mr. Chairman, all this
is in the blue written memoire which we have submitted to you and which we
trust, you will read and, in particular, Mr. Dion and his staff will read and
use constructively. We are offering our continued help to his department.
We are saying the following: The primary purpose of urban renewal
destined for any functioning communit should be to improve the conditions of
life for the present residents of such a community, without penalizing them
socially or economically. The rights of such residents collectively to modify
or reject any plan which threatens the continued functioning of that community
in which they live or their right to continue to live therein should be
guaranteed by law.
Now this is the fundamental basis of urban renewal. Never mind the
economics. I think you have to think of this as the philosophical basis of
whatever renewal is all about. And this is why in Ottawa, at this stage, Mr.
Andras is questioning the whole existing process of urban renewal.
The cities between Victoria and Halifax have been taking advantage of
urban renewal legislation to improve their municipal fabric, to improve their
municipal financing, to improve their traffic flow to improve all sorts of
things, all those things except what they should be doing in that, is improving
the lot of the underprivileged living in substandard housing.
Now, the important part is not just what I have said, that I very much
welcome the promotion of further non-profit bearing companies, but that the
Milton Park private proposal has the same thoughts as the public municipal
urban revewal scheme in general and that of the City of Westmount in
particular.
Both have been planned ignoring the local citizens. Both have been
planned without consultation of those citizens, without asking them what they
wanted to happen, where they want to live, how they want to live, what they can
afford to pay. None of those things have either happened in Milton Park or in
the City of Westmount. And this, in one case, is permissible, since the
Société d'Habitation or no other government body had to be
consulted, and we are, in our brief here saying that legislation must be
introduced by your Parliament to force municipalities like the City of
Westmount and the City of Montreal to reconsider their system of zoning which,
in fact, encourages things like Concordia. It encourages the speculation by
private capital, in land which socially is not ready to be redeveloped. The
Milton Park area, in our opinion, has another fifty years or more of life, and
requires improvement.
If zoning by-laws of the City of Montreal and we are making
specific recommendations were forced to be changed by you as Parliament
who are the parent body of any city in this Province, to direct urban renewal
and new housing development unto those areas which are not, at the moment,
viable residential communities and we have stated it: Land in the City of
Montreal is about 50 p.c. in this category then, you would not have had
the confrontation that you today have in Milton Park.
Now, coming to the City of Westmount, I have to criticize the Quebec
Housing Corporation and the City of Westmount in the way they have proceeded in
this case. And I feel that it could have been done better and it must still be
remedied.
I will deliberately switch into French a little, to change the pace.
Dans la ville de Westmount, le problème du logement est le
suivant: un manque de loge-
ments à prix modique en général. Il faut conserver
ces logements au lieu de les démolir, surtout parce qu'ils sont
réparables. Le coût de relogement dans une ville comme Westmount
est fantastiquement élevé relativement aux banlieues, et il est
certainement plus sensé de réparer des maisons qui sont
relativement bonnes, au lieu de les détruire et chercher un terrain qui
n'existe pas dans toutes les limites de la ville de Westmount, pour bâtir
des maisons à prix modique.
Il n'y a aucune garantie que les familles qui demeurent dans ces
logements présentement, veulent apporter leur assistance à une
loi que M. Dion administre. Ce sont des gens qui ne sont pas en faillite, qui
ne sont pas pauvres au sens qu'ils prennent de l'argent public pour survivre;
ce sont des gens qui travaillent, qui gagnent $80 par semaine, qui sont
capables de vivre dans leur milieu tel qu'il est, avec des réparations
mineures, qui veulent vivre là. La seule raison que la ville de
Westmount a donnée pour démolir ce secteur-là est qu'ils
souhaitent qu'une journée peut-être, un agent de
développement urbain, un promoteur de on ne sait pas où
peut-être de Toronto, peut-être de Lachine, peut-être
de l'Europe, arrivera et voudra bâtir une autre place du Canada, une
autre place Ville-Marie dans ce secteur. Pour être capable de vendre le
terrain à un tel genre de promoteur, la ville peut aujourd'hui
démolir 120 habitations qui sont encore habitables et laisser les
terrains vides! Ce n'est pas raisonnable, messieurs. J'ai vérifié
et j'ai vu que la voirie n'avait pas besoin de ces terrains-là, j'ai
montré à la Société d'habitation et à la
ville exactement ce qu'est la proposition de la voirie; le reste du terrain
n'est vraiment pas nécessaire pour des développements futurs qui
auront lieu peut-être dans 15 ans, peut-être dans 20 ans,
peut-être jamais.
Certainement, je m'oppose au nom des résidants d'une centaine de
ces habitations-là, au fait que votre Parlement ait permis à la
Société d'habitation d'autoriser la ville à prendre des
mesures de démolition aujourd'hui, parce que c'était cette
semaine, c'était le lundi de cette semaine, que la ville de Westmount a
émis les formules officielles informant les propriétaires et les
locataires que présentement ils ont le droit de démolir les
propriétés. Et on vous demande publiquement d'étudier ce
problème et de le régler, parce qu'il y a une centaine de
familles qui sont en train de penser à se déplacer on ne sait
où, seulement à cause de ce rêve qu'à la ville de
Westmount de démolir une centaine des maisons sans plans positifs
quelconque. Sans savoir ce qu'ils veulent faire de ces terrains après la
démolition.
La deuxième chose qui est peut-être plus importante
et je ne parle pas avec mes notes délibérément
c'est qu'en ce moment la ville de Westmount n'a aucune proposition pour reloger
cette centaine de familles; à moins de dire qu'au 1er mai, nous la
ville, allons louer tous les appartements qui vont rapidement tomber dans la
ville de Westmount et placer les familles du secteur du bas dans ces
appartements, et pour une année, payer la différence entre le
prix du loyer qu'ils payaient lorsqu'ils demeuraient dans le bas de la ville de
Westmount et celui qu'ils paieront lorsqu'ils demeureront dans le nouveau
secteur. Après 12 mois, cela ne nous concerne plus. Les gens pourront
aller où ils voudront.
Messieurs, je pense vraiment que c'est un cas et ce n'est pas celui de
Milton-Park, ce n'est pas une chose privée.
Tout ce problème est arrivé à cause de l'action
entreprise d'après la loi que vous avez formulée. C'est à
vous d'étudier ce problème et de le régler avec M. Dion
qui a la même formation que moi-même. Ce n'est pas un cas inconnu.
Il peut vous renseigner à cent pour cent sur ce qu'il faut faire pour
éliminer cette crainte chez une centaine de familles à savoir que
dans les deux ou trois mois à venir, ils peuvent être mis à
la porte de leurs logis. Parce que M. le maire a dit mardi de cette semaine: On
veut vous envoyer les avis, les gars. En d'autes mots, on a le droit de vous
mettre à la porte, mais on n'a pas l'intention de le faire dans un
avenir immédiat. Des centaines de propriétaires se sont
opposés à cela. Ils ont dit: Monsieur, c'est blanc ou c'est noir.
On ne peut pas jouer avec nous, en ce sens. Nous voulons savoir exactement
où nous nous trouvons...
M. GOLDBLOOM: M. Latté, est-ce que vous me permettez de vous
demander si vous avez rencontré le conseil municipal de la ville de
Westmount, si vous avez été entendu par le conseil municipal?
M. LATTE: Ah oui! Ah oui!
M. GOLDBLOOM: Vous n'avez pas réussi à faire valoir votre
point de vue de façon à faire modifier...
M. LATTE: Non. La ville de Westmount est bien capable de nous parler
continuellement. Elle a même le temps d'intenter des poursuites en vertu
de l'arrêté en conseil qui a été émis, pour
justement démolir tout ce qu'il y a là.
Récemment, on est passé en face de la Westmount Municipal
Association. Cette association de 1750 familles groupant la plupart des
familles de Westmount, a donné son accord à tout ce que nous
avons demandé au nom des citoyens du bas de Westmount. C'est la
majorité de la ville, monsieur. Il y a eu des articles dans les
journaux, on en a parlé à la radio, à la
télévision; on a des "leaders" du Montreal Star ici; cela
commence avec ces mots: "A bad scheme". C'est rare qu'un journal comme le
Montreal Star veuille commenter nos problèmes sociaux dans la page
éditoriale. Je vais vous lire
quelques mots de cet article qui n'est pas long du tout: "At a time when
thousands of Montrealers are living in desperately inadequate accommodation,
the Quebec Housing Corporation and the City of Westmount have just come up with
a multi-million dollar scheme to destroy 120 sound and livable houses. The
destruction will be carried out in the name of urban renewal, a cause which has
already created such damage to the fabric of Canadian cities that the federal
government for the past years has frozen almost all new projects. "Even if the
Westmount project were a shining example of modern urban renewal principles, it
would still be a gross distortion of priorities to spend money there when, only
a few blocks away, people are living in conditions of acute misery. But, in
fact, the proposed project incorporates most of the abuses which provoked the
condemnation of the federal government's task force on housing. "There was no
attempt to involve the people affected by the scheme in any meaningful
decisions about its implementation. The people of St. Antoine Street, who will
be dispossessed, were permitted to submit a brief which was then ignored."
I might say I submitted that brief on their behalf to our public
inquiry, presided over by Mr. Dion. "The plan made no provision for the
rehabilitation and preservation of housing on St. Antoine Street rather than
its destruction. Instead of 120 families who are now paying their own way,
these families will be forced into a dependent status, first as subsidized
tenants in temporary housing and then as inmates of a new public housing
scheme.
In short, the Westmount scheme is a textbook example of all that has
been wrong in urban renewal. Worse, it is a small but precise model of the kind
of government callousness that makes cities explode."
Whereas I may not agree with the last few words of political issue, the
problem is right there that we feel that the urban renewal scheme in the City
of Westmount is wrong, it is socially completely wrong. It may suit the Cities
financial books to pretend to widen street and improve major highways, to build
in new sidewalks, new street lighting and new underpasses on the railroad
tracks, all in the name of the urban renewal. It is not urban renewal,
Gentlemen, it is just not. For the people who live in the area today, the City
of Westmount, proposes to do nothing except demolish their houses. We oppose it
and we invite you, as parliamentarians, to arrest this process within the next
few days and I mean before the end of the year. There must be some way by
which, by an Order in Council issued by the Lieutenant-Governor in Council it
can be temporary arrested. Most of you are lawyers, I think you should find a
way to stop the process of this demolition.
Now, I would like to close my address right there and hand back to my
"confrère" and copresident, Mr. Aubry, who wants to come back to some of
the more constructive proposals contained in our report, in the annexes which
have not been published, which apply to housing in general which is what you
are really sitting for.
M. CHOQUETTE: Je pense que M. Dion pourrait peut-être nous donner
son point de vue sur la situation à Westmount.
M. LATTE: Avec plaisir.
M. DION: Bien, je n'aimerais pas entreprendre un débat ici sur un
cas particulier, un cas qui a été décidé, je me
demande si c'est l'endroit, excepté que j'aimerais apporter quelques
commentaires.
C'est que le programme de rénovation urbaine de la ville de
Westmount a été approuvé par la Société
d'habitation du Québec après qu'un certain nombre de changements
eurent été apportés à la soumission qui nous a
été présentée originairement par la ville de
Westmount. L'approbation de la société a été prise,
évidemment, comme dans tous les cas, après avoir
considéré le problème sous l'angle social, ce que
représentait ce secteur-là sur le plan social, sur le plan
sociologique, après l'avoir examiné également dans son
contexte physique par rapport à la nouvelle planification qui
était proposée. Ce cas-là a également
été examiné sous l'aspect économique. Le programme
a été ratifié par le lieutenant-gouverneur en conseil et
la ville de Westmount a maintenant les autorisations voulues pour
procéder à la mise en oeuvre de ce programme de
rénovation.
J'aimerais peut-être signaler que M. Latté a fait porter la
plupart de ses arguments exclusivement sur une partie de la zone de
rénovation urbaine, cette partie qui est située non loin du
secteur de la Petite Bourgogne, et où on peut facilement identifier le
secteur concerné comme étant un prolongement du secteur de la
Petite Bourgogne. Je n'ai évidemment pas ici devant moi le dossier pour
décrire le contexte social, le contexte physique et le contexte
économique de ce programme de rénovation.
L'autre commentaire que j'aimerais apporter, c'est que la ville de
Westmount a maintenant l'autorité voulue, en vertu de la loi, pour
procéder à un certain nombre d'expropriations.
Il est sûr et certain que la ville de Westmount ne peut pas
commencer à déloger les gens qui habitent les
propriétés qui seront expropriées, à moins que ces
personnes soient relogées convenablement, en tenant compte de leur
revenu et de la composition de leur famille. Je pense que ceci est un
élément très important. C'est que la mise en oeuvre de ce
programme de rénovation
urbaine est associée à l'obligation pour la ville de
Westmount de voir au relogement de ces gens-là, à ceux qui
pourront éventuellement être délogés, en tenant
compte de leur revenu et de la composition de leur famille.
Le troisième commentaire que j'aurais à faire c'est que
nous avons demandé et nous en avons fait une condition que
la ville de Westmount nous présente le plus tôt possible un
programme d'habitations pour personnes à faible revenu ou à
revenu modique comprenant un minimum de 100 logements et ceci a
été une partie de l'approbation que nous avons donnée
à la ville de Westmount. De telle sorte qu'en regard de l'approbation de
ce programme de rénovation urbaine, nous avons été
extrêmement préoccupés par le problème de relogement
que celui-ci pouvait poser.
Autre commentaire: participation des citoyens. J'aimerais signaler ici
que, dans la mesure où la Société d'habitation du
Québec est concernée, il y a eu dans ce cas-ci une audience
publique au cours de laquelle nous avons eu l'occasion d'entendre divers
groupes de citoyens et un certain nombre de citoyens individuellement qui sont
venus nous exposer leurs points de vue et notre décision n'a
été prise qu'après avoir considéré les
objections qui ont été formulées dans ce cas-ci.
J'aimerais faire, peut-être, un dernier commentaire qui concerne
le rôle de la municipalité dans le domaine de la rénovation
urbaine. Je pense que vous savez tous que l'initiative dans la
préparation d'un programme de rénovation urbaine, dans la mise en
oeuvre d'un programme de rénovation urbaine, est du ressort de la
municipalité. La loi soumet, oblige la municipalité lorsqu'elle
prépare un programme de rénovation urbaine, et avant de le
soumettre à la société pour fins d'approbation, de
procéder par voie de règlements. Ici il y a eu un
règlement qui a été passé et au terme duquel le
programme a été approuvé par la ville de Westmount. Il est
sûr et certain qu'il devait nous être soumis pour fins
d'approbation. Or la question que je me pose est la suivante: S'il existe, s'il
y a des citoyens de la ville de Westmount qui estiment que ce programme de
rénovation urbaine ne respecte pas la philosophie et l'économie
de la Loi de la Société d'habitation du Québec je
me pose une question est-ce que le recours normal n'est pas d'aller
devant les tribunaux pour contester le règlement municipal? Je pense que
dans la vie municipale, ce me semble être un principe
lorsque la municipalité procède à la passation de
règlements qui peuvent être contraires aux dispositions des lois,
je me demande si cela ne constitue pas le recours normal. Il s'agit d'un point
de vue personnel, j'ignore quelle pourrait être la réponse
à l'égard de cette proposition; je la laisse à votre
considération.
M. LATTE: M. le Président, l'accès aux cours, c'est le
dernier pas. C'est le pas que les citoyens ont décidé de faire.
Ils ont engagé un avocat qui est également membre de mon
comité ici, pour les représenter. Je ne peux pas vous dire quel
pas cet avocat veut faire. Moi, je trouve absolument déplorable qu'une
loi comme celle de la rénovation urbaine puisse aboutir à des
causes où les pauvres doivent engager un avocat, à leurs frais,
pour protéger leur maison contre la province, contre la ville.
Je pense que vous devrez repenser votre loi pour assurer qu'un cas
similaire ne se produira jamais. Un cas qui était évitable. Moi,
je considère que la Société d'habitation s'est
trompée dans sa décision en ce qui concerne la partie basse de la
ville de Westmount.
C'est mon opinion, c'est l'opinion des citoyens là-bas, c'est
l'opinion du comité que je représente ici aujourd'hui. On
considère que ces cent habitations sont en bien meilleure condition que
celles que la ville de Montréal, dans la Petite Bourgogne, est en train
de réparer à un coût de $18,000 à $19,000
l'habitation. Les propriétaires et les locataires, dans le cas de cette
centaine de maisons, veulent rester comme ils sont. Ils cherchent seulement des
améliorations mineures pour se soumettre à un code de
l'habitation quand la chose sera en vigueur; ça existe en ce moment,
mais ce n'est pas publié; ils ne peuvent pas obtenir une copie de
l'hôtel de ville, par exemple.
Ils sont prêts à se soumettre à ça parce qu
'ils cherchent de bonnes habitations. Ils cherchent de petites bagatelles comme
une clôture dans leur cour arrière entre le terrain de la voirie
et le leur, pour créer là un petit terrain de jeux en commun pour
les cent familles. Une bagatelle financière. C'est tout ce qu'il faut
pour continuer à vivre heureusement dans cet endroit. Des inspections
ont été faites par des architectes, des ingénieurs et des
arpenteurs, tous bien qualifiés dans leur métier, dans la
province. La réponse est absolument unanime : Les bâtiments sont
bons, réparez les choses mineures, c'est tout. C'est tout ce qu'il faut.
Il n'y a pas de raisons de démolir.
M. AUBRY: D'ailleurs...
M. LATTE: Vraiment je pense que c'est le moment de reconsidérer
cette décision.
M. AUBRY: M. le Président, si vous le permettez. D'ailleurs la
justification sociale qui a été présentée au cours
de l'étude faite par la cité de Westmount a été
reprise par le comité ici, à la demande de la Family Service
Association. Et pour les logements de la rue Saint-Antoine, on doit signaler
que les conclusions de l'enquête qui a été menée par
le Family Service Association sont en nette contradiction avec l'enquête
sociale qui a été menée par la ville de Westmount. Alors
pour terminer notre présentation là, j'aimerais seulement
souligner ici la
présence de M. Dufour de la Fédération des
travaillants du Québec avec lequel nous avons travaillé sur le
projet d'élargissement des normes d'habitation. Alors je résume
ici ce qui en est, et si vous avez des questions, peut-être que M. Dufour
serait en mesure d'y répondre.
M. LE PRESIDENT: M. Choquette a une question.
M. CHOQUETTE: Je ne veux pas prendre inutilement le temps de la
commission ou des personnes qui attendent pour faire leur exposé, mais
tous comprennent que la situation qui se présente à l'occasion du
développement du secteur privé de Milton Park nous
préoccupe et me préoccupe énormément à
l'heure actuelle et que nous sommes, que nous allons être obligés
de prendre une décision d'ici quelques jours à l'occasion d'une
loi qui a été présentée par la compagnie
Concordia.
Alors, moi, ce que je voudrais savoir, de M. Latté et de ses
collègues qui sont ici, c'est ce qu'ils recommandent pratiquement sur le
plan du relogement, sur le plan social, pour le groupe intéressé
dans ce secteur.
M. AUBRY: Enfin, il y a une alternative. On a déjà fait
allusion tantôt à une demande qui a été faite par
l'Association des citoyens de Milton...
M. CHOQUETTE: Oui.
M. AUBRY: A l'effet qu'ils pourraient se constituer en compagnie sans
but lucratif, acquérir du terrain dans le secteur et procéder
à la construction de projets.
M. CHOQUETTE: Cela c'est un choix.
M. AUBRY: Cela, c'est un choix qui nous semble assez positif. D y a
l'autre, à l'effet que la ville de Montréal puisse s'engager.
Evidemment, comme le soulignait Me Dion tantôt, c'est une initiative qui
doit venir de la ville de Montréal. Mais il y a moyen de l'inciter
à poser ce geste-là.
La position est compréhensible, je veux dire que, dans des
processus de rénovation urbaine, la personne importante est
l'investisseur. La ville de Montréal avait trouvé son
investisseur. C'était, en l'occurrence, Concordia. Mais il y a eu
l'aspect que nous avons souligné, le problème des personnes qui
étaient déplacées sans être relogées. Si la
ville de Montréal avait posé le geste de faire une étude
de la zone, une zone de programme de rénovation urbaine, alors les
coûts sociaux engendrés par les initiatives de Concordia auraient
pu être diminués.
Ce sont les deux possibilités qui se présentent.
M. CHOQUETTE: Merci.
M. GOLDBLOOM: M. Aubry, qu'est-ce que nos lois devraient dire, dans ce
cas-là? Parce que M. Latté et vous-mêmes faites allusion
à certaines carences dans nos lois. Que devraient-elles dire au sujet du
relogement de ceux qui sont affectés par un tel projet?
M. AUBRY: II y a déjà des dispositions dans la loi qui
prévoient ces choses. Là, nous nous référons
à un cas résultant de l'initiative privée. Il s'agirait de
se poser fondamentalement la question : Est-ce que le processus de
rénovation urbaine doit être associé à une fonction
de bien-être ou de sécurité sociale ou est-ce que le
processus doit être associé à une notion de
développement économique du milieu urbain? Je pense qu'il y a un
équilibre à atteindre entre les deux. La ville répond
à des contraintes de développement. Elle doit les assumer sur le
plan fiscal pour, en fait, boucler le budget. Mais, par contre, les coûts
sociaux résultant d'une telle entreprise doivent être
réduits au maximum. En fait, c'est un équilibre à trouver.
Déjà la loi s'est préoccupée de ces choses, mais je
pense que le comité est d'avis que les modalités pourraient
être améliorées.
M. GOLDBLOOM: Pensez-vous que nos lois devraient exiger, de façon
absolue, que la planification d'un projet de rénovation urbaine comporte
le relogement des gens qui seraient déplacés?
M. AUBRY: La loi le prévoit déjà.
M. CHOQUETTE: Dans un projet public, évidemment, pas dans un
projet privé.
M. AUBRY: C'est cela.
M. GOLDBLOOM: Et alors vous dites que, dans le cas de Westmount, cela
n'a pas été respecté.
M. LATTE: Non, non. Ce n'est pas respecté.
M. GOLDBLOOM: Cela est respecté de façon...
M. LATTE: Théoriquement.
M. GOLDBLOOM: ... partielle, temporaire, seulement pour une
année.
M. LATTE: La ville a dit: Pour une année, on veut financer la
différence entre votre prix de logement actuel et celui des appartements
du haut de la ville, pour douze mois. Et après cela, vous êtes
dans la rue.
M. GOLDBLOOM: Mais alors quelle devrait, à votre avis, être
la durée de la responsabilité de la municipalité?
M. LATTE: Permanente. Je pense que la solution de dire: Pour douze mois,
on veut vous reloger et payer la différence, était dans la loi
pour servir dans le cas de taudis qui ne sont pas habitables, qu'on veut
démolir aujourd'hui et pour ceux à qui on ne peut pas bâtir
une maison en moins de douze mois. C'était une période
temporaire, un logement temporaire qui était dans l'intention de la
loi.
Au lieu de cela, la ville de Westmount a prétendu: C'est tout ce
qu'ils veulent faire. Comprenez-vous? C'était une action temporaire qui
était dans l'intention de la loi de la Société
d'habitation du Québec, quand elle disait: Pour douze mois, on peut vous
loger dans des bâtiments existants et payer la différence. Tant
mieux! Mais c'était en prévision des bâtiments
définitifs. Mais la ville de Westmount, premièrement, n'a pas
trouvé un terrain où on peut bâtir des maisons à
prix modique parce qu'il n'y a pas de terrain en ville. Deuxièmement,
elle n'a pas de plans. Troisièmement, il n'y a pas de financement.
Quatrièmement, elle n'a pas entamé de pourparlers avec la
Société d'habitation à ce sujet, sinon en théorie.
Elles n'ont parlé d'aucune application pratique. Elles auraient eu tout
le loisir de le faire parce que la première proposition de
l'urbaniste-conseil de la ville était justement de bâtir des
habitations là où il y aurait des démolitions. La ville a
rejeté cette proposition de l'urbaniste-conseil.
M. GOLDBLOOM. Bien voici... M. LATTE: C'était publié.
M. GOLDBLOOM. Je suis au courant de toutes les protestations et de
toutes les difficultés que nous connaissons dans la basse-ville de
Westmount.
Je crois bien que la réponse que vous avez eue tout è
l'heure de M. Dion est telle que vous ne pourrez tirer d'autres conclusions que
celle de procéder par d'autres moyens, avec l'aide de l'avocat dont vous
avez retenu les services, pour essayer de faire modifier quelque chose à
ce projet. Mais je voudrais revenir à nos lois, parce que nous sommes
ici pour nous pencher sur les lois existantes et pour chercher à les
bonifier.
Si vous dites que la responsabilité devrait être
permanente, est-ce que cela veut dire que, dans votre esprit, en acceptant
cette responsabilité à l'occasion d'un projet de
rénovation urbaine, la ville serait tenue de toujours trouver un
logement d'un projet pour toutes les personnes délogées et de
leur donner des compensations en permanence pour le reste de leurs jours, si
les loyers qu'ils sont appelés à payer dépassent ceux
qu'ils ont payés avant d'être délogés?
M. LEAHEY: A moins qu'on accroisse volontairement, comme nous le
proposons dans notre mémoire, le stock de logements à prix
modique. Ce problème ne se poserait plus de la même façon
si nous avions ce stock de logements à prix modique, justement.
M. GOLDBLOOM: C'est autre chose, parce que là...
M. LATTE: M. le Président, la loi existante n'est pas
entièrement mauvaise. On explique clairement dans la Loi de la
Société d'habitation à quel point la responsabilité
était remise. Nous le connaissons, nous les techniciens, M. Dion le
connaît mieux que nous. Cela, ce n'est pas le problème. Le
problème est que nous avons besoin, premièrement, de fournir des
habitations avant de démolir, avant. Cette question de 12 mois de
logement, c'est une chose temporaire, et je le répète, elle
s'appliquait aux taudis qui ne peuvent pas rester là une autre
journée ou deux. C'est l'intention.
M. GOLDBLOOM: Vous ne dites pas la même chose que tout à
l'heure. Et là, je suis d'accord avec vous. Prévoir, avec un
stock de logements, ce n'est pas la même chose que d'accepter en
permanence la responsabilité financière du délogement.
M. LATTE: Ce que je voudrais dire, c'est que nous cherchons quelqu'un de
responsable voulant reloger les familles convenablement. Après cela,
c'est un processus d'attrition, monsieur, que vous connaissez très bien,
soit que le revenu de la famille augmente jusqu'à un niveau tel que
l'aide n'est pas nécessaire. C'est vérifié automatiquement
tous les ans soit que le contenu de la famille se modifie; les enfants
grandissent, quittent la maison, ils ont besoin de moins, mais le revenu
demeure le même. Ils peuvent se suffire à eux-mêmes dans les
paliers déjà décrétés.
M. GOLDBLOOM: Une dernière question quant à moi. Selon
vous, quelles devraient être les exigences de nos lois quant à la
consultation des citoyens d'un secteur où la rénovation urbaine
est prévue dans deux cas, celui d'une rénovation publique et
celui de l'entreprise privée?
M. LATTE: Que le but principal de la rénovation urbaine soit
d'améliorer la condition de vie des résidants d'une
communauté existante et viable. Que le droit d'un locataire de rester
dans sa demeure lui soit assuré au même titre que celui d'un
résidant propriétaire de son logement, étant donné
que ce droit est déjà reconnu implicitement dans la Loi de la
régie des loyers. Je l'ai lue avant, messieurs.
Un autre mot. On serait en faveur d'une consultation je pense
qu'il y a 40 pages à ce sujet dans notre rapport au commencement
d'un projet de rénovation urbaine et d'une
consultation continuelle entre les citoyens affectés et la ville.
Egalement nous allons vous donner des cheminements pour assurer que cette
méthode peut être renforcée. Cela veut dire que l'on
parle de cela à la page 9 par exemple un animateur social,
d'autre part, peut être employé par une agence privée telle
une institution du bien-être, une institution religieuse ou un centre
récréatif communautaire et qu'il soit libéré de ses
contraintes gouvernementales.
Nous avons, je pense, fourni douze pages au sujet des animateurs sociaux
par lesquels il est possible d'établir ce contact continuel entre le
gouvernement, soit de la ville, soit de la province et les citoyens. Il serait
vraiment à propos que vous lisiez ce que nous avons recommandé
parce que c'est un travail de quelques années et si nous pouvons vous
aider plus à ce sujet, nous sommes toujours prêts à
retourner et à faire partie des comités consultatifs que M. Dion
a déjà bien mis en marche.
M. LE PRESIDENT: Merci monsieur, Maintenant, la Corporation des
Urbanistes du Québec. M. Bégin.
M. BEGIN: M. le Président, Benoît Bégin de la
Corporation des urbanistes. Nous voulons prendre quelques minutes de votre
temps. J'espère être assez bref je vois que l'heure avance
pour vous donner quelques...
M. LE PRESIDENT: M. Bégin, est-ce que vous avez un
mémoire?
M. BEGIN: Oui. Je veux faire quelques commentaires sur le mémoire
qui a été déposé lors de la dernière
séance et qui était intitulé: Commission permanente des
affaires municipales, examen du problème du logement et de la
construction domiciliaire, Corporation des urbanistes du Québec.
Vous avez le document. Alors, brièvement, M. le Président,
j'ai un petit historique très court.
Vous vous souvenez que, lors de la première séance, la
Corporation des urbanistes manifestait son intention de pouvoir apporter sa
contribution à l'étude du projet de loi en question et que,
subséquemment, elle soumettait un rapport très bref en indiquant
notre désir de participer, dans le cadre de certaines procédures.
Nous avons expliqué, à ce moment-là, notre position qui
est la suivante: Les membres de la Corporation des urbanistes étant
engagés, dans différents domaines, à participer à
plusieurs activités de la Société d'habitation et non
seulement de la Société d'habitation, mais également de
multiples activités de planification, tant à travers la province
qu'à travers le pays, les membres de la corporation
consé-quemment ont été amenés, directement ou
indirectement, à collaborer à la préparation de plusieurs
projets de loi et à la mise en application de ces projets de loi.
Nous avions donc derrière nous toute une expérience que
nous aimerions faire partager, autant que possible, aux membres de cette
commission et nous voudrions apporter notre contribution aux modifications de
la loi.
Vous voyez donc, dans les premières pages, certaines
considérations qui expliquent notre position. C'est une position qui est
relativement simple, qui manifeste tout à fait notre désir de
vouloir apporter le fruit de cette expérience aux
délibérations en cours.
Et pour expliquer, en définitive, notre position, nous avons
soumis à votre considération, à la page 3 du document,
deux séries de listes de sujets, que la Corporation des urbanistes
serait disposée à étudier en collaboration avec
différents organismes soit le SHQ ou d'autres représentants de
corporations professionnelles ou d'organismes qui sont directement
impliqués ou non.
Et nous avons divisé ces listes en deux parties: La
première traitant d'études ayant une portée à long
terme, la deuxième d'études ayant une portée à
court terme, que vous voyez énumérées à la page
6.
Je me permettrai donc, ici, de reprendre cette liste avec quelques
commentaires pour indiquer de quelle façon nous aimerions pouvoir
contribuer.
J'ouvre simplement une parenthèse avant, pour vous laisser
entendre que, justement, comme vous venez de l'entendre par
l'intermédiaire de M. Latte et de M. Aubry qui sont deux
urbanistes-conseils, intimement impliqués au processus de
rénovation urbaine, vous avez pu voir là une partie des
problèmes que nous avons régulièrement à
traiter.
D'autre part, la corporation en tant que telle, rassemble une grande
partie de membres qui sont occupés, tant qu'à l'intérieur
de l'administration qu'à l'extérieur, à faire des
études de rénovation et à s'intéresser aux lois de
la Société d'habitation et à d'autres lois de la province.
Ils sont susceptibles et capables de faire profiter cette assemblée de
considérations portant sur un autre plan.
Donc, mon intervention ne se veut pas axée sur un problème
immédiat sur un problème concret, comme les deux qui vous ont
été posés tout à l'heure, quoiqu'ils soulevaient,
je l'avoue, des questions de principe assez importantes; je voudrais simplement
vous faire voir que la question que l'on discute présentement est d'une
grande complexité. Je pense bien que si on se réfère au
journal des Débats des séances précédentes, on
s'aperçoit tout de suite que les organismes ont différentes
approches et que c'est une sorte de synthèse générale de
ces différentes approches qui devrait être
considérée dans l'étude des amendements.
Alors, la Corporation des urbanistes ne prétend pas apporter une
solution finale à tous
ces problèmes, c'est loin d'être notre prétention;
mais, tout ce que nous voulons, c'est être capables d'apporter une
contribution dans un cadre donné, pour être assurés que ce
ne soit pas une étude en porte à faux et pour ne pas avoir nous,
l'impression d'avoir donné des grands coups d'épée dans
l'eau.
Donc, nous avons, à votre intention, indiqué ici certains
sujets sur lesquels nous pensons pouvoir apporter notre contribution, qui nous
paraissent pertinents dans le cadre des discussions. Ici, nous avons lu de la
première page à la dernière, les débats de la
commission permanente et nous avons soustrait certaines des questions qui nous
paraissent sous-jacentes à plusieurs des problèmes
posés.
Donc, la première des choses, page 3, article 1, nous serions
disposés à travailler à l'étude du cadre
opérationnel actuel portant sur l'aspect légal, financier,
administratif, etc., de la loi et à l'étude du cadre nouveau
à lui donner en vue de la rendre plus immédiatement efficace.
Nous savons fort bien, nous venons de le voir par les interventions qui ont
précédé et nous le voyons, aussi si nous nous
référons aux discussions que l'on trouve dans les documents des
assemblées, on voit fort bien qu'il y a des problèmes
opératoires qui se posent sur différents plans. Comme nous
sommes, nous, si vous voulez, cette sorte de mécanisme amortisseur, en
définitive, entre la carrosserie et tout le système de roulement,
entre l'organisme supérieur qui est la société centrale et
le conseil municipal aussi bien que les organismes de participation ou les
organismes touchés par les projets de rénovation, nous sommes
donc un organisme réflexe, qui est en position de sentir plusieurs des
mouvements et aussi plusieurs des lacunes qui peuvent exister, et ça
sans vouloir je tiens bien à le préciser porter
là une critique à qui que ce soit dans l'état actuel des
choses, de la façon dont la loi est conçue et de la façon
dont la loi est appliquée.
Je pense que tout le monde réalise que la loi doit être
amendée et nous sommes disposés à faire profiter de notre
expérience les organismes que cela intéresserait de nous
écouter. Pour cela, nous serions prêts à mettre sur pied un
organisme permanent d'étude de la loi, en vue de proposer des
amendements susceptibles de pallier les déficiences observées. En
b), nous aimerions également étudier les relations nouvelles
à établir en vue d'une coordination plus efficace de
planification et de programmes conjoints à entreprendre entre la
Société centrale et la Société d'habitation du
Québec, les villes, les entreprises privées, publiques ou
semi-publiques.
Ceci simplement pour vous indiquer de quelle façon nous le
savons fort bien et je pense qu'on n'apprend rien de nouveau à M. Dion
ici et à plusieurs membres de cette commission la
société centrale est elle-même en voie de réviser
fondamentalement son appro- che ou sa philosophie vis-à-vis de
l'habitation. Je pense qu'à brève échéance, il y
aura là nécessairement des coordinations à établir.
Je crois que la corporation serait en mesure de pouvoir leur apporter une
contribution, tant en tenant compte du rôle nouveau qu'entend se donner
la société centrale, la société centrale
étant déjà entrée en communication avec plusieurs
membres de la corporation.
Nous sommes donc passablement au courant des orientations qui se
dessinent; nous serions prêts également à le faire avec le
ministère des Affaires municipales, compte tenu non seulement des
amendements qu'on prévoit à l'intérieur de la loi sur la
SHQ, mais en fonction des nouvelles lois qui sont présentement à
l'étude à l'Assemblée nationale, les communautés
urbaines, dont on ne peut certainement pas détacher l'action
complète de la SHQ, en face de ces nouvelles lois et
éventuellement, comme il a été promis par
l'Assemblée nationale, une étude sur la loi-cadre de
l'urbanisme.
Donc nous serions en mesure de pouvoir faire une sorte de passage,
d'établir des passerelles opératoires entre ces
différentes lois. Le rôle de la SHQ, évidemment; le
rôle des villes dont on a très peu parlé jusqu'à
maintenant, si j'ai bien compris par le journal des Débats; et je crois
que nous pouvons nous dire sans exagérer que nous sommes assez bien
placés pour comprendre la position dans laquelle se trouvent les
villes.
Nous avons, un peu plus loin, un paragraphe sur la position actuelle des
conseils municipaux et non seulement vis-à-vis des activités qui
leur sont dévolues par la Loi des cités et villes, mais
vis-à-vis d'une nouvelle loi, qui est la Loi de la SHQ. Et
également, nous serions prêts à apporter une contribution
concernant le rôle des entreprises d'intervention, qu'elles soient
publiques, semi-publiques ou semi-privées. Je pense que tout cela entre
dans cette grande catégorie.
D'autre part, au paragraphe c) nous aimerions collaborer
également au développement et à la mise au point de
politiques, programmes et procédures visant à combler les
lacunes, établir des liens logistiques ou synchroniques entre les
personnes concernées, c'est-à-dire entre hommes politiques,
représentants de la SHQ, urbanistes, animateurs sociaux, citoyens, etc.,
dans le développement urbain, l'habitation, la rénovation, tant
au niveau de la prise de conscience des problèmes, de l'information, de
l'analyse des moyens disponibles, de l'analyse telle quelle comme
méthode, de la formulation des options, le choix des solutions,
l'adoption d'une politique, de programmes et la mise en oeuvre.
Vous voyez là d'une façon succincte; cela peut
paraître peut-être un peu abstrait, je l'avoue; c'est un document
qu'on soumet, nous pour études, considérations et
réflexions, mais en fait, ce que nous voulons expliquer, ici puisque
nous voulons faire part de notre expérience, c'est un des
problèmes dont on a fait
état tout à l'heure et dont on a fait état à
maintes reprises, tout au long de ces débats. C'est véritablement
un problème de communication qui existe d'abord, entre d'une part ce
qu'on pourrait appeler globalement ici le milieu planifié, c'est donc
dire les zones de rénovation ou les zones de réaménagement
urbain ou encore de réadaptation, d'une part, là on a affaire
à un groupe de la population qui se voit pris pour la première
fois dans une situation et dans un contexte social économique et
politique nouveau. Nous réalisons donc qu'il est très difficile
d'entrer en communication avec ces gens-là.
Tout le monde convient qu'il est important d'engager des processus de
participation. On n'a pas encore très bien compris ce que c'était
que la participation et on a encore très mal défini ce que
c'était un organisme de participation.
Nous savons d'autre part que les urbanistes et les travailleurs sociaux
qui ont à travailler avec ces gens-là doivent développer
des techniques et des méthodes nouvelles tout à fait
nouvelles et ce champ reste complètement inexploré ou
pratiquement inexploré. D'accord, nous avons avec les travailleurs
sociaux déjà une très bonne expérience, mais ces
expériences sont encore à bâtir et à définir
d'une façon plus précise.
Nous savons également que non seulement, si nous nous trouvons en
face de mécanismes bien rodés, il reste que les conseils
municipaux ne sont pas nécessairement tous, sur une même longueur
d'ondes, lorsqu'il s'agit de discuter soit avec les urbanistes, soit avec les
animateurs sociaux ou soit encore avec les citoyens résidant dans les
quartiers de planification. Il y a véritablement un problème de
communication, un problème de langage, et un problème de
définition, de moyens et d'objectifs à poursuivre dans la mise en
oeuvre de ces politiques. Il y a là c'est véritablement un
problème et on le sait fort bien la façon dont les
programmes sont organisés; on oblige les urbanistes à travailler
à forfait, et conséquemment à déboucher sur des
travaux, sur des programmes, sur des recommandations, et conséquemment,
ils ne peuvent pas être en mesure de pouvoir établir tous ces
liens, d'attendre souvent que se développe chez certains milieux
que ce soit au milieu municipal, que ce soit dans le milieu des zones
planifiées d'attendre que tous ces gens-là aient atteint
ce minimum de consensus et ce médium commun de communications qui est
essentiel dans un projet et dans des travaux aussi complexes que ceux-là
qui impliquent naturellement des questions d'ordre social et culturel
vous le savez extrêmement complexes.
Il nous semble donc qu'il y a là un problème que l'on
pourrait fort bien étudier et sur lequel on pourrait soumettre le fruit
de nos observations.
D'autre part, il y a d'autres problèmes qui sont de nature plus
élevée, des études de nature philosophique et normative en
vue de mieux faire ressortir, à la lumière de l'expérience
et de la conjoncture, les ordres de prépondérance à donner
aux lignes de force de la politique d'habitation.
Je ne voudrais pas m'attarder là davantage, mais
fondamentalement, une loi sur l'habitation repose sur une option philosophique
ou sur une option normative du gouvernement. Alors et la question a
été soulevée tout à l'heure et je pense... sans
qu'il y ait eu consultation entre les deux on se demande en face du
problème suivant: Est-ce que l'activité ou les objectifs de la
SHQ sont de nature, d'une politique de bien-être ou si on a affaire
là à une politique de développement? Et le
développement, là, je l'entends dans un sens très large,
impliquant à la fois l'aspect social, économique, politique et
physique. Il n'est donc pas question de développement strictement
physique, mais à la fois de développement social, culturel et
éducatif, parce qu'en fait, c'est tout l'ensemble du processus qui est
engagé dans des organisations ou dans des programmes de
rénovation.
Voilà qu'il y a confrontation, et on s'aperçoit souvent
que l'action menée par le gouvernement est contradictoire entre ce que
l'on appelle globalement une politique de bien-être par des allocations
familiales, des subventions de toutes sortes et, d'autre part, des
interventions qui sont plus directes, par la rénovation ou le
réaménagement urbain, et il faut fondamentalement coordonner ces
deux types de politiques. En définissant l'une, en les distinguant,
ça ne veut pas nécessairement dire les exclure, mais je pense
qu'un des problèmes qui se posent, c'est un problème de
coordination dans l'orientation des deux types de politique fondamentaux qui
sont impliqués dans ces projets de rénovation.
Donc, il faudrait repenser en définitive la mesure que l'on doit
donner à l'homme, à la famille, au citoyen. Je pense que c'est
donné implicitement dans la loi mais je pense que, compte tenu de
l'expérience, il faut à nouveau se pencher sur ce problème
et le préciser.
Je pense que nous sommes rendus à un stade de
développement, et, comme toutes les politiques de planification, cela se
fait par étapes et d'une façon successive. Et je pense qu'on
atteint là une nouvelle phase et, dans ce contexte, forcément, il
va falloir qu'on se penche sur des notions nouvelles.
Ainsi, on s'amène à la maison, son environnement
immédiat, le quartier, la ville, les aspects sociaux, les besoins et les
aspirations des individus, le développement, etc., considérations
de l'impact du précieux document soumis par Mgr. Lavoie. J'aurais
aimé que l'on puisse discuter davantage, parce que je pense, si vous
vous souvenez, lors de la première réunion, Mgr Lavoie avait fait
ici un exposé qui portait d'une façon extrêmement
pertinente sur un aspect
très fondamental des multiples problèmes qui sont
soulevés par la rénovation urbaine, et normalement dans les
quartiers les plus défavorisés, et qui met en confrontation les
deux approches actuellement utilisées par le gouvernement,
c'est-à-dire l'approche politique-bien-être et l'approche
politique-développement. D'une part, il faut, je pense, faire une sorte
de coordination entre ces deux approches pour assurer une efficacité
plus grande de l'action gouvernementale.
On en est, à la page 4 toujours: Etude de différents
schémas de planification du milieu urbain et de l'habitation et Etude de
schémas combinatoires de systèmes de développement en
cours ou à mettre en place. Je voudrais rappeler ceci peut
paraître un peu abstrait et énigmatique mais, pour ceux qui sont
dans le métier, la situation se résume de la façon
suivante que la SHQ pour arriver à débloquer sur une
action assez efficace, a été obligée de soumettre un
schéma prototype d'approche au développement et au
réaménagement urbain. Je pense que personne n'a contesté
cette approche, nous ne la contestons pas telle quelle, mais nous
réalisons qu'en pratique le schéma tel quel ne peut pas toujours
s'appliquer. Lorsqu'on est forcé de l'appliquer, on l'applique
conséquemment dans des situations contraignantes qui sont loin de nous
amener à atteindre les objectifs qui sont visés par la loi. On
sait par contre que, dans la pratique, il y a plusieurs façons d'aborder
le développement, d'aborder la planification. Il n'y a pas qu'un
schème, il n'y a pas qu'un modèle, il y a plusieurs
modèles, et on sait fort bien que, très souvent, dans plusieurs
cas, il faut faire jouer en même temps plusieurs modèles de
planification, plusieurs schémas de planification. C'est la façon
dont la société est construite, non seulement ici, mais à
plus forte raison dans les sociétés d'économie
libérale, où on est obligé de faire participer à la
fois les organismes publics, semi-publics, privés et semi-privés.
Il y a donc différents organismes en cause, différents
systèmes que l'on peut utiliser.
Je pense qu'on pourrait facilement accroître l'efficacité
de la SHQ dans ses activités en développant et en articulant
davantage ces différentes façons d'aborder les problèmes
de la rénovation et du réaménagement urbains.
Nous avons indiqué que ces schèmes pourraient porter sur
l'habitation en général, sur la rénovation d'une part, sur
le réaménagement, qui est un autre aspect sur la conservation,
parce que si on s'occupe d'habitation, il y a également des
procédés et des politiques de conservation, et il y a
également des politiques de sauvegarde.
On s'apperçoit déjà qu'il y a un éventail et
que l'éventail s'élargit. Il ne s'agit pas simplement pour la
SHQ, je pense, tel que défini dans ses objectifs globaux, de ne
s'attaquer qu'à un type particulier d'habitation, et je pense qu'il y a
des mesures à la fois de sauvegarde qui doivent être entreprises.
Et cela, non seulement sur un type d'habitation, mais sur différents
types d'habitation, parce que, vous le savez, l'habitation qui est
nécessaire dans une métropole comme Montréal ou dans une
ville d'importance comme Québec, n'est pas identique à ce que
l'on pourrait trouver dans la majorité, dans la presque totalité
des autres villes de la province.
Conséquemment, on a besoin de différents types
d'habitation et je crois qu'il y a lieu de faire des explorations qui nous
permettraient de pouvoir mieux adapter les formes nouvelles et j'entends
physiques et en même temps administratives du genre d'habitation
que l'on pourrait soumettre et proposer dans des programmes de
rénovation ou de logement.
Egalement à la page 5, sur des ensembles combinatoires de
fonctions ou d'interventions sur l'habitation, on sait fort bien que, dans bien
des cas, dans plusieurs des projets de rénovation, on se trouve en face
de la situation où il devient essentiel, économiquement et
fonction-nellement également, de pouvoir intégrer à des
complexes d'habitation des fonctions autres que l'habitation, comme le
commerce, des activités de service comme des bureaux, par exemple; je
dirais même que, dans certains cas, on pourrait aller jusqu'à
organiser certaines de ces choses-là avec des institutions
d'enseignement comme des maternelles, etc.
Je ne veux pas là proposer un modèle, mais je dis que,
dans bien des cas, lorsque les densités le permettent, lorsque les
densités sont suffisamment fortes, ces projets d'habitations auraient
une vitalité et une viabilité beaucoup plus grandes et en
même temps une rentabilité encore plus assurée, si on
pouvait les assujétir à plusieurs fonctions combinatoires.
Je pense qu'on rejoindrait là plusieurs des désirs et des
besoins de la population. Donc, il n'y a non seulement des types d'habitation,
mais également des combinaisons de fonctions qu'on pourrait facilement
intégrer, donc concevoir là une politique plus grande, qui
ouvrirait des cadres vers des politiques de développement de
l'habitation.
En bref, nous proposons qu'il y aurait certainement une étude
à faire sur les déficiences principales du système actuel
de gestion municipale eu égard aux pouvoirs et obligations que leur
délègue la Loi des cités et villes.
Alors le problème, je vous le montrais tout à l'heure, la
position des membres de la SHQ étant cette sorte d'amortisseur entre la
carrosserie et tout le système, vous comprenez tout de suite qu'il y a
un problème qui est assez conséquent je ne veux pas,
là, porter d'accusation vis-à-vis des conseils municipaux ou
vis-à-vis de n'importe quel autre gouvernement, je ne fais qu'une
constatation de problème les conseils municipaux qui sont
régis par la Loi des cités et villes se voient soudainement
attribuer des pouvoirs considérables, tout à fait nouveaux
et pour lesquels, vous comprenez, l'expérience n'a pas été
faite. Et il arrive que, lorsqu'il s'agit pour les urbanistes et les
planificateurs de procéder à la mise en oeuvre de ces programmes
de la SHQ, les conseils municipaux ne sont pas nécessairement
préparés. Non seulement ne sont-ils par préparés,
je dois le dire d'une façon générale, et on constate
et je pense que là, je ne fais que traduire, en
définitive, ce que le ministère des Affaires municipales a
l'intention de faire et il l'a manifesté par la mise en place de
plusieurs organismes nouveaux à reviser, ni plus, ni moins, les
politiques de gestion des corporations municipales, qui sont restées,
avouons-le et cela, c'est une déclaration que je me permets de
faire personnellement mais je pense que je peux l'affirmer sur bien des cas
des systèmes administratifs passablement à l'écart
des développements qu'exige l'administration de villes
contemporaines.
On peut le voir par les structures qui sont restées,
sclérosées, dans des procédures qui sont, dans trop de
cas, restées désuettes. Conséquemment, lorsqu'il s'agit
d'introduire une activité d'une importance comme celle-là, il va
sans dire qu'une grande partie des administrations municipales se trouvent
débordées par le problème.
On voit donc là que, tout de suite et conséquemment, il y
a des problèmes de logistique qui s'amènent, il y a des
problèmes d'opérationalisation de ces processus, il y a des
problèmes, également, de synchronisation du langage et des
communications, non seulement avec les planificateurs, avec la SHQ, mais
également avec les gens qui sont directement intéressés
par les projets de rénovation ou de planification ou la politique
générale de la Société d'habitation du
Québec.
A l'article G, nous aimerions également contribuer à des
études sur des coûts réciproques et incidents entre
l'habitation et son équipement communautaire, à savoir la
relation qui existe sur le plan financier entre les services d'utilités
publiques: la voirie, les écoles, les parcs, les terrains de jeux, les
centres culturels, de loisirs, les commerces, les services publics de
santé, l'assistance, etc, et les coûts d'entretien
afférents.
Voilà une question extrêmement importante. On sait fort
bien, chez ceux qui ont travaillé sur l'aménagement des villes,
que c'est un problème qui n'est pas nouveau, qui n'est pas uniquement
lié à l'action de la Société d'habitation mais qui
vient du fait qu'il y a des partages de pouvoirs au niveau municipal et que,
conséquemment, on n'est pas en mesure d'étudier les incidences
qui peuvent intervenir entre une action d'un organisme et l'action d'un autre
organisme et, conséquemment, on réalise qu'on fait une
duplication très souvent coûteuse de coût.
Je passe rapidement parce que je vois que le temps avance
finalement, aux études que l'on pourrait entreprendre sur un plan
immédiat et qui serait certainement plus facile d'accès, à
la page 6. Nous pensons qu'il sera opportun de créer le plus rapidement
possible un organisme permanent d'étude et de revision de la loi qui
soit donc un organisme institutionnalisé et qui soit continuellement
à la recherche et à la revision de cette loi, non seulement de
cette loi, mais en fonction des nouvelles lois qui pourraient être
adoptées par le gouvernement.
L'utilité également, à b), de créer un ou
des organismes de recherche sur le problème de l'habitation en
général, sur l'habitat urbain et rural et sur le
développement d'une politique de recherche et de formation de
spécialistes dans ces divers domaines. Jusqu'à maintenant, la
recherche a été faite sur une base purement empirique et en
fonction de problèmes immédiats, mais non sur l'extrapolation ou
l'exploration de problèmes plus grands tels qu'ils se posent
présentement dans les villes. Le véritable problème de
l'habitation au Québec n'a pas encore été
étudié tel qu'il devrait l'être pour pouvoir appuyer comme
il se devrait une politique aussi englobante que celle que prévoit et
que se donne la Société d'habitation.
Il a été signalé antérieurement
l'utilité d'un code de construction pour le Québec, nous nous
sommes d'accord sur cette chose-là. Nous voulons également
proposer que la SHQ étudie l'utilité d'adopter un code
d'habitabilité pour le Québec, ce qui est différent et
largement différent d'un code de construction. Voilà une mesure
complémentaire que la SHQ pourrait demander, par exemple, aux conseils
municipaux d'appliquer, sans coût de la part de l'administration
municipale, qui assurerait là, déjà, au départ, une
politique de sauvegarde des logements et qui empêcherait dans une
très large mesure la dégradation systématique qui se fait
présentement du stock et du capital urbains. Il y aurait donc là
une législation relativement simple à préparer, que
l'autorité gouvernementale pourrait soit rendre facultative
d'application pour les villes ou obligatoire, ça serait au gouvernement
à décider. Mais nous concevons qu'il y a là un
problème fondamental et que ce serait là une mesure
immédiate qui pourrait pallier un ensemble de problèmes que l'on
constate, et certainement la dégradation de l'habitation dans une large
partie des secteurs urbains. Il existe déjà plusieurs codes
d'habitabilité. Je pense que nous pourrions nous payer le luxe ici de
l'élargir et d'en faire un code véritablement adapté aux
besoins des villes du Québec.
En e), les banques de terrains publics. Nous serions prêts
à y contribuer. Cette politique a été soumise depuis
longtemps et revient fréquemment, c'est-à-dire
l'établissement de banques de terrains publics tant à
l'intérieur de la trame bâtie qu'en périphérie.
Je pense qu'il y a là un problème qui se pose. Nous
serions en mesure de les faire profiter de notre expérience.
Ensuite la participation à prévoir entre le projet de
rénovation de logements ou de logements publics en
général, et les coûts de l'infrastructure de
l'équipement et de l'entretien. J'y ai fait un peu allusion tout
à l'heure. Généralement ces deux opérations sont
dissociées. Et généralement, compte tenu de la structure
et de la façon dont fonctionnent les administrations municipales, il y a
absence, il n'y a pas suffisamment, tout au moins, de coordination
établie entre les projets de rénovation et de
réaménagement et les coûts additionnels qui sont
entraînés dans la structure urbaine, à savoir par exemple,
l'aménagement des écoles, les services d'utilité publique.
Non pas simplement dans le secteur lui-même, mais dans la zone
avoisinante.
On sait que, dans certains cas, par exemple pour desservir un secteur
d'habitation à une plus forte densité, on est obligé non
seulement d'agrandir les collecteurs d'égouts dans le secteur
lui-même, mais on est obligé de les prolonger très loin
à l'extérieur des secteurs. Ce sont donc des coûts qui ne
sont pas immédiatement afférents au projet lui-même, mais
qui retombent conséquemment sur le dos de l'administration municipale.
Et on pourrait faire une énumération assez longue de cela. Il y a
donc une coordination étroite à établir dans ce
sens-là et qui rejoint tout l'aspect opérationnel et efficace de
la participation entre le SHQ des villes et les organismes de
réalisation des projets de rénovation.
Les relations entre la distribution des logements, la densité, la
forme urbaine, la taille optimale et les réseaux de l'infrastructure, de
l'équipement et des coûts de service. Je pense que je n'ajouterai
pas de commentaires là-dessus, ce serait un peu long. Mais je pense
qu'en soumettant ce document à M. Dion et aux autres membres de la
commission, ils pourraient s'y pencher et voir à peu près ce que
l'on a à l'esprit.
On note à la page 7 et je termine rapidement les
mécanismes de "filtring up" et de "filtring down". On a souvent
parlé du processus de "filtring up", mais je pense qu'il y a
également des processus de "filtring down". Il y a les deux qui jouent
à la fois dans les logements. Et ce sont des mécanismes dont on
doit tenir compte dans une économie de logements.
Finalement, et dernière considération, nous aimerions ici
apporter le fruit de notre expérience, les expériences des
membres de la Corporation des urbanistes du Québec sur les études
et les projets de la SHQ auxquels ils ont participé jusqu'à
maintenant. Nous voulons dire non seulement depuis la mise en oeuvre de
l'application de la loi, mais antérieurement à l'application de
la loi, sur les projets auxquels nous avons participé.
Je pense que, étant donné l'éventail des
activités que nous avons eues dans tous les coins de la province, il y
aurait là peut-être une activité et des
considérations qui pourraient être profitables à
l'étude de cette loi.
Merci, messieurs.
M. LE PRESIDENT: Merci beaucoup, M. Bégin. Maintenant
l'Association canadienne des paraplégiques.
M.CAYOUETTE: M. le Président, membres de la commission,
l'exposé traitant du logement et des commodités
appropriées pour les handicapés physiques est respectueusement
présenté par l'Association canadienne des paraplégiques,
division du Québec.
Depuis déjà longtemps, notre organisation est
engagnée à pourvoir un service de réadaptation pour les
paraplégiques et quadriplégiques au Québec et les membres
de cette organisation connaissent par eux-mêmes les conditions dans
lesquelles ils sont appelés à vivre. La présentation de
cet exposé est le résultat de leurs efforts pour remédier
au problème.
Implications sociales
C'est un fait reconnu que, dans notre société moderne,
économiquement parlant, une productivité maximale ne peut
être obtenue que si les capacités individuelles de chacun sont
complètement mises à profit. Beaucoup d'efforts sont à
faire pour que les talents et les aptitudes des handicapés physiques
puissent être intégrés à notre structure
économique afin que ces handicapés puissent jouir d'une plus
grande indépendance et apporter leur contribution en tant que membres
actifs de la société. Ceci aurait pour résultat une
diminution considérable des sommes dépensées par l'Etat et
par les agences privées pour leur venir en aide.
Depuis la seconde guerre mondiale, beaucoup de progrès a
été accompli dans les diverses techniques de réadaptation.
A la lumière de ce progrès se sont révélés
les problèmes quotidiens auxquels doivent faire face les personnes
handicapées dans une société, laquelle est
structurée primordialement pour les gens n'ayant aucun
désavantage physique. Dans l'élaboration des programmes futurs
dans les domaines du transport en commun, de la construction de logements et
d'édifices publics, on devra prendre en considération certains
facteurs fondamentaux, sinon on aura à déplorer le fait qu'une
intégration efficace dans la vie économique et sociale de la
communauté deviendra quasi impossible pour les handicapés
physiques. L'expérience a prouvé que les résultats obtenus
à la suite d'une saine période de réadaptation physique et
professionnelle risquent fréquemment d'être sans valeur pratique
à cause de problèmes qu'aucune technique de réadaptation,
si bonne soit-elle, ne peut à elle seule résoudre. Par
conséquent il est essentiel qu'on envisage la création de
condi-
tions ne comportant pas trop de risques ou de difficultés pour
les gens handicapés dans l'exercice de leur profession ou dans
l'occupation de leurs loisirs.
Il s'ensuit que la société doit s'intéresser aux
besoins du logement pour la minorité qui est handicapée tout
autant et aussi bien qu'elle doit le faire pour la majorité qui ne l'est
pas.
Conditions actuelles.
Bien que ce soit un fait reconnu qu'aucun programme de
réadaptation pour personnes handicapées ne peut être
vraiment efficace sans que les dispositions nécessaires soient prises
pour leur fournir les facilités de logement dont elles ont besoin,
actuellement ces facilités, pourtant essentielles, sont
grossièrement inadéquates.
On laisse beaucoup d'handicapés se débrouiller seuls dans
une situation où leur handicap physique est amplifié
au-delà de toute limite raisonnable. Ils deviennent alors incapables de
mettre en pratique les méthodes de ménagement et de protection
personnelle qu'on leur a enseignées au programme de réadaptation
et leur dépendance est alors accrue au point d'apporter des efforts
indus à eux-mêmes ainsi qu'à leur famille.
Ce qu'il en coûte pour garder quelqu'un à l'hôpital
et la longue liste d'attente de gens qui doivent être hospitalisés
rendent absurde le fait qu'on doive retarder le congé de patients
prêts à quitter l'hôpital, à cause du manque de
commodités pour les recevoir à l'extérieur. Il semblerait
aussi qu'il est complètement illogique d'investir des millions de
dollars pour rééduquer les personnes handicapées, quand la
rééducation qu'on leur a donnée ne peut pas être
mise en pratique à cause du manque d'accommodations et de
facilités convenables à l'extérieur de
l'hôpital.
Au sein de la société dans laquelle nous vivons, on est
très conscient du fait qu'il y a une relation entre l'existence de
logements appropriés et la santé physique, sociale et
économique des gens formant une communauté.
On s'efforce de faire face aux besoins en termes de rénovation
urbaine, de projets subventionnés de logement pour les gens non
handicapés et d'autres projets d'accommodation pour les vieillards. On
accomplit très peu cependant en faveur des personnes plus jeunes, mais
physiquement handicapées, afin de leur procurer un logement avec les
commodités appropriées à leur besoins et à un prix
qu'elles peuvent se permettre de payer.
Le prix d'une maison ainsi équipée est au-delà des
moyens financiers de la majorité de ces gens handicapés, dont le
pouvoir de gain est déjà réduit par le fait qu'ils sont
limités dans le choix de leur travail, et dont les dépenses sont
majorées parce qu'ils ne peuvent pas se servir des moyens ordinaires de
transport public pour se rendre à leur travail et se voient
forcés d'emprunter d'autres moyens de transport beaucoup plus
coûteux.
Considérations générales
II faut reconnaître que les besoins de logements appropriés
pour les handicapés physiques ne se limitent pas à l'inclusion de
devis de constructions, de pentes et autres commodités pour chaises
roulantes ou autres appareils de prothèse. Les besoins des personnes
physiquement handicapés varient selon chaque individu, tout comme c'est
le cas avec n'importe quel groupe de citoyens. Ces besoins peuvent être
dictés par des facteurs économiques, sa famille, son âge,
ses goûts et le mode de vie dans lequel un individu a
évolué. Il est important que ces gens soient libres de pouvoir
choisir le genre d'accommodation qui convient le mieux à leurs besoins,
que ce soit une maison, une maison de rapport ou une unité
particulière de logement. Toute tentative visant à grouper et
à isoler les personnes handicapées dans un projet de construction
d'habitations serait une injustice. De plus, une telle tentative serait,
à toutes fins utiles, vouée à l'échec.
Si on veut atteindre le but ultime d'un programme de
réadaptation, la planification de logements pour personnes
handicapées doit être conçue de façon à
permettre leur intégration effective dans la vie économique et
sociale de la communauté afin qu'elles puissent faire valoir leurs
talents. Les unités de logement conçues pour ces personnes
doivent être réparties parmi d'autres unités ordinaires
dans les agglomérations de logements et être situées
à proximité du centre des activités communautaires, si on
veut que ces personnes handicapées deviennent des citoyens utiles et
productifs.
Le problème
Bien que les autorités locales dans le domaine de la santé
et du bien-être aient essayé de différentes façons
de résoudre le problème que cause la pénurie de
facilités, les mesures qui ont été prises n'ont eu que peu
de succès. L'introduction de pentes, de monte-charge pour chaises
roulantes et d'autres modifications a aidé ceux qui sont
propriétaires de leur propre maison, mais, dans les logements à
loyer, les propriétaires sont peu disposés à permettre de
telles modifications. Les chaises roulantes font leurs traces de neige et de
boue, égratignent au départ les encadrements de portes et les
meubles et demandent plus d'espace pour se déplacer.
Les gens confinés à une chaise roulante ne sont pas
considérés comme des locataires désirables. Dans une
famille où le chef est physiquement handicapé, on peut
préférer une maison ou un appartement, mais trouver quelque
chose
de convenable et à un prix qu'on peut payer, c'est une autre
histoire. Il n'en existe pratiquement pas.
En élaborant les projets de renouvellement urbain, on n'a pris
aucune disposition en faveur des personnes handicapées et les
constructeurs commerciaux sont rarement disposés à incorporer des
facilités pour chaises roulantes dans leurs édifices.
Le problème se complique davantage dans le cas de ceux qui ont
besoin d'aide pour leur entretien personnel de tous les jours. L'ampleur de ce
besoin sera un facteur prépondérant dans le choix du genre
d'accommodations requises. Quelques-unes de ces personnes peuvent très
bien s'accommoder d'un arrangement genre foyer ou pension avec salle à
dfner et activités récréatives en commun sans avoir besoin
de soins par un personnel spécialisé. Un tel arrangement est
cependant presque impossible à trouver.
Il est donc évident que pour faire face au problème de
résidence ou de logement des personnes handicapées, il faut
embrasser de larges horizons. Il faut considérer:
Premièrement, les soins par un personnel
spécialisé.
Pour ceux dont le degré d'incapacité est tel que leur
condition rend nécessaires des soins routiniers par un personnel
spécialisé au sein d'institutions comme, par exemple un
hôpital privé, une maison de santé, une maison de
convalescence, etc.,
Deuxièmement, arrangement genre foyer ou pension
Pour ceux qui sont raisonnablement capables de pourvoir à leur
entretien personnel de tous les jours mais qui s'accommoderaient mieux d'une
salle à dîner et d'activités récréatives en
commun.
Troisièmement, appartements à loyer modique
Pour les couples mariés ou d'autres qui préfèrent
vivre indépendamment dans des maisons de rapport à l'écart
des groupes des personnes handicapées.
Quatrièmement, maisons à prix modiques
Pour les familles, particulièrement celles qui ont des enfants,
qui préfèrent et peuvent très bien administrer une maison
louée ou achetée.
Ampleur du problème.
Quoique sur cette question de besoins de logement, de nombreuses
enquêtes par sondage ont été faites par diverses agences et
par des groupes représentant l'une ou l'autre des diverses
catégories d'handicapés physiques, il n'est pas possible de
fournir des statistiques précises sur la totalité du
problème. Toutefois, il existe suffisamment de preuves pour
démontrer que le nombre de personnes handicapées qui ne peuvent
pas se trouver un logement répondant à leurs besoins est
tellement élevé que la solution au problème est
au-delà du champ d'action et des possibilités d'une seule agence
ou organisation.
Dans son supplément numéro 7, intitulé "Norme de
construction pour les handicapés -1965" le Conseil national de
Recherches déclare qu'un Canadien sur sept est affligé d'une
incapacité permanente. Les recherches ont aussi démontré
que la majorité de ces personnes handicapées ont un revenu
inférieur à la moyenne et doivent recevoir des subsides
d'assistance sociale. Il faut reconnaître cependant que les
résultats de recherches ou d'enquêtes ne peuvent être
considérés comme étant précis en termes de besoins
à longue échéance. Un grand nombre de personnes
handicapées vivant présentement au sein de leur famille sont
très inquiètes à la pensée de ce qui leur arrivera
lorsque leurs parents ne seront plus en mesure de leur fournir les soins que
leur condition exige. Ceci est particulièrement vrai pour les
quadriplégiques et du groupe de jeunes adultes atteints de paralysie
cérébrale.
Aussi des personnes souffrant d'incapacité progressive, comme la
sclérose en plaques, peuvent se tirer d'affaire pour le moment, mais
leur condition va inévitablement se détériorer au point
que des dispositions spéciales devront être prises à leur
sujet. Les besoins de logement pour de telles personnes peuvent subitement
changer et devenir très sérieux.
Bien que nous n'ayons pas de statistiques exactes quant à la
totalité du problème, nous avons des exemples concrets et
précis qui démontrent l'existence d'un besoin urgent auquel il
faut porter une attention immédiate.
Bases pour une solution.
Nous avons vu que, pour satisfaire aux besoins de l'ensemble des
personnes physiquement handicapées, il est nécessaire d'avoir
toute une gamme de genres d'accommodations. Et chacune de ces personnes doit
avoir une certaine liberté dans le choix du genre d'accommodation qui
lui convient le mieux. Il s'ensuit que la solution réside dans une
approche à phases multiples, lesquelles prendront en
considération les facteurs qui détermineront ce choix. Le but
ultime est de rendre possible que l'individu puisse agir avec un maximum
d'indépendance, avec un sentiment de sécurité pour
lui-même et pour sa famille. Nous suggérons que
considération soit donnée aux points suivants: 1- Prise de
dispositions nécessaires pour qu'un encouragement, sous forme d'aide
financière, soit donné aux constructeurs
et entrepreneurs pour qu'ils incluent, dans l'ensemble de leurs projets
de construction, des unités adéquatement construites pour
personnes handicapées. 2- Au niveau municipal, l'adoption d'un
règlement qui prévoirait l'inclusion d'un modeste pourcentage
d'unités construites pour les personnes handicapées dans la
construction des projets municipaux de logement. 3 - Développement d'un
programme d'information et de promotion destiné à encourager la
construction de logements pour personnes handicapées, ainsi que d'un
programme d'éducation et de formation professionnelle destiné aux
architectes et aux urbanistes, en vue d'éliminer les obstacles
architecturaux qui, présentement, empêchent les personnes
handicapées d'être plus indépendantes et d'évoluer
comme des citoyens actifs doivent le faire.
Considération technique et financière
Comme on l'a déjà vu, une partie de la solution se trouve
dans l'adoption de devis et de normes de construction, lesquels permettront une
plus grande mobilité pour ceux qui sont en chaise roulante et qui
fourniront les facilités requises pour les personnes
handicapées.
Au cours des dernières années, des études et des
recherches appréciables ont été faites sur ce sujet et les
devis détaillés ont été élaborés. Le
code national du bâtiment du Canada, supplément no 7,
énumère les exigences fondamentales requises dans la construction
des édifices publics. On est en voie d'y ajouter le chapitre VI, dans
lequel sont détaillées les mêmes exigences pour les
édifices résidentiels. D'après l'Office national des
normes de construction pour personnes handicapées, lorsque des
provisions nécessaires pour ces personnes handicapées sont
incorporées dans les plans et devis d'un édifice, la majoration
du coût de construction est très minime. Ceci implique que la
construction de telles unités n'entraînerait pas de
dépenses additionnelles appeciables dans la construction de projets
subventionnés d'habitation.
Au sein de l'entreprise privée cependant, qu'il s'agisse d'un
constructeur particulier ou d'un entrepreneur, il serait bon d'envisager
l'octroi d'une aide financière ou certains avantages ayant trait aux
intérêts qu'il doivent payer sur leurs emprunts, afin de les
encourager à participer à ce programme.
En terminant, M. le Président, j'aimerais offrir ces
commentaires. Pour un être humain, être bien logé est une
des choses les plus importantes dans sa vie: son foyer est le coeur de son
existence. C'est la satisfaction d'un instinct inhérent à
l'homme, le besoin de refuge et de sécurité,
d'indépendance et d'intimité, de nourriture et d'affection.
Privé d'un logement approprié, l'être humain est
frustré dans ses besoins essentiels. Le fait de ne pas avoir un logement
approprié est un témoignage muet du fait qu'un homme a failli
dans la vie. Nous sommes peinés d'admettre la véracité de
cette déclaration dans le cas des handicapés physiques. Les
considérations qui précèdent ne sont pas uniquement
humanitaires, primordialement, elles ne sont pas non plus la réclame
d'un droit pour les personnes handicapées à leur part de
ressources que la société met à la disposition de tous les
citoyens. Nous sommes appauvris du fait que nous ne capitalisons pas pleinement
sur la productivité potentielle de ceux qui sont physiquement
handicapés, et la pénurie de logements appropriés est une
des principales lacunes dans ce domaine. Ceci est un besoin prioritaire et la
situation se vaut d'être corrigée. Merci beaucoup, M. le
Président.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais féliciter M.
Cayouette de nous avoir proposé ce rapport qui est très
sérieux et très constructif.
Il nous ouvre des horizons que, à mon sens, pour autant que je
suis concerné, sans qu'ils nous aient échappé directement,
nous avons sentis dans la société. Je crois que lorsque nous
résumerons tous les mémoires qui nous ont été
soumis, il faudra tenir compte sérieusement de la position que vous
prenez et des suggestions que vous nous faites.
M. LE PRESIDENT: Dr Goldbloom.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, à l'instar de mon
collègue de Saint-Maurice, je voudrais féliciter M. Cayouette et
ses collègues de ce mémoire qui est très utile.
Il y a une chose qui me frappe, M. Cayouette c'est que vous avez fait
allusion à la gamme des problèmes qui peuvent exister chez la
personne handicapée, donc à la gamme d'équipement ou de
facilités qui peut être nécessaire pour permettre à
ces personnes de vivre de façon satisfaisante.
Les éléments de votre mémoire insistent davantage
sur les subventions que l'on pourrait donner, parce qu'il y aura lieu, à
certains moments, de transformer un logement qui n'était pas
conçu pour une personne handicapée plutôt que d'obliger ces
personnes à attendre qu'un tel logement devienne disponible. Alors, s'il
y a moyen d'offrir des subventions pour cette transformation...
M. DEMERS: Aux entrepreneurs.
M. GOLDBLOOM: Oui, au niveau de la construction et,
ultérieurement, au niveau du propriétaire du bâtiment
concerné.
Je pense qu'il y a des choses très utiles, que
nous retenons sûrement de ce que vous nous avez exposé.
Nous savons que, déjà, certains corps publics et privés se
sont penchés sur le problème. Je pense, par exemple, à
l'Expo 67, qui a été conçue de façon à
permettre aux chaises roulantes de circuler partout. La société
doit penser à ce genre de problème et nous vous remercions
très sincèrement d'avoir attiré notre attention de
façon tellement particulière sur l'ensemble des
difficultés qui vous confrontent.
M. CAYOUETTE: Merci beaucoup.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question? Statistiquement parlant, est-ce que vous avez le relevé des
handicapés, disons dans les grands centres ou dans la province, afin
que, lorsque les municipalités ou les gouvernements ou la
Société d'habitation du Québec autorisent une
construction, on puisse tenir compte de l'élément que vous
représentez?
M. CAYOUETTE: Nous avons fait des représentations
déjà à M. Bertrand pour qu'une certaine législation
soit adoptée afin que tout obstacle soit éliminé de tout
édifice public. Nous attendons des nouvelles de M. Bertrand sur cette
proposition-là. Nous croyons que cela existe présentement dans
d'autres provinces pour les édifices publics, mais non pas pour les
édifices résidentiels. Il n'y a aucune norme d'établie
encore. Cela va venir, mais présentement, nous nous attaquons surtout
aux édifices publics et aussi aux logements résidentiels.
M. DEMERS: Est-ce que le code du bâtiment a été
saisi de votre problème dans les normes de construction et ces
choses-là?
M. CAYOUETTE: Quand le chapitre numéro 6 sera
déposé, il établira les normes pour les édifices
résidentiels. Alors, nous aurons des normes à suivre.
M. LALIBERTE: Nous avons un membre de Winnipeg qui fait partie du
comité à Ottawa...
M. GOLDBLOOM: Une dernière question, pour ma part, est-ce qu'il
arrive que des personnes handicapées soient obligées de rester
plus longtemps que nécessaire à l'hôpital, faute de
logement convenable?
M. LALIBERTE: Très fréquemment. M. CAYOUETTE: Cela arrive
souvent. M. GOLDBLOOM: Je le pensais aussi.
M. LE PRESIDENT: Vu qu'il nous reste deux associations qui ont
demandé d'être entendues, l'Association de bienfaisance et de
retraite de la police de Montréal et le School of Social Work of McGill
University, nous devrons suspendre nos travaux et les reprendre à 2 h 30
pour entendre ces deux groupements cet après-midi.
Reprise de la séance à 14 h 36
M. SAUVAGEAU (président de la commission des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! The McGill University School of Social Work
représentée par Mr. Frank McGilly et M. Michael Pelletier.
M. PELLETIER: Michel Pelletier. M. LE PRESIDENT: On vous écoute.
M. PELLETIER: Allez!
MR. McGILLY: It is possible, I presume, not to read the whole thing,
just to make comments. I would like to say a couple of things that are not in
the report.
First of all, a good deal of the content is based upon the report of a
housing study project that we carried out at the McGill School of Social Work
two years ago, a copy of which I have deposited with the secretariat. We do not
have enough copies to bring one for each member of the Committee.
Secondly, there is as assumption that runs through all of what we say in
our brief, that we have not spelled out, and it is one that I have found left
out also in some of the other presentations you have heard. That is the fact
that most of the housing that is occupied by people living in the cities
and I guess I am thinking primarily of the City of Montreal is old
housing, not new housing and will, at any given point and time, continue to be
old and not new. There is a certain tendency at least I have found a
certain tendency for discussions about public housing and public housing
policies to focus on the construction of new housing. And of course, this is
and will remain a necessity but much of what we have to say assumes and
I think, unavoidably that the housing which is occupied by a large party
of the population, certainly by almost all of the population in the low income
strata is and will continue to be a holder housing.
I think that it would be possible for me to skip over the first section
of our report. I guess, by now, you have heard about as much as you would like
to hear about participation of the citizens in these matters.
I would, however, like to draw your attention to the material that
begins about the lower half of the fifth page of our text where we make some
comparisons based upon our research study between the atmosphere, the milieu
and the experience of two housing projects in the city of Montreal.
One of which is the General Housing project well-known of course, to
everybody who is foolowing these hearings, and the other is somewhat older,
somewhat different public housing project operated by the Department of
Veterans Affairs. It is in Notre-Dame-de-Grâce, the Benny Farms project;
it was constructed shortly after the war as an emergency measure to ameliorate
the pressure on the housing supply.
I feel I should say that we gave some attention to this comparison. It
doesn't mean we fell that housing projects are necessarily the only answer to
the housing problems of low income people; the point simply is that, in the
case of Jeanne-Mance Housing project, rightly or wrongly, we found that the
residence felt that any initiative on their part to express themselves very
firmly about any matters affecting them was to the least, not welcome. Rightly
or wrongly, they had the strong impression that they were not really permitted
to organize themselves for purposes of self expression.
In the other case, of course, it is a different population; but all the
same, the residence had an organization which, as we say in the text, had
negociated with the proprietary interest such fairly important matters as rent
scale increases from time to time and the use of various facilities around the
property, the use of the open spaces, in this kind of things; and the point we
wish to draw to, first of all, is the "ambiance", the feeling of the residence
in the Benny Farms project were certainly a great deal different, a great deal
more favorable than the feeling of the residence of the Jeanne-Mance housing
project. Secondly, that it seemed to us that the kinds of things which the
organized residence at the Benny Farms had mobilized themselves you know
the kinds of proposals they had made, and the kinds of negociations they had
conducted were not of a nature to alarm the Government proprietor; they
did not seem to us to have proposed any very radical measures or to have looked
for anything in the way of a situation for themselves that sounded at all
extreme.
I draw particular attention to that, because it did emerge from the
study that we did, and as you perhaps note on the sixth and seventh pages, we
draw attention to two, three other points that emerged out of the research that
we conducted. The first is that even among the residence of low-cost private
housing, in those areas in Montreal, which we studied and we
deliberately chose areas which had the lowest average incomes in the city
even in those areas, the feeling between tenant and landlord seem to us
to be considerably more cooperative; the degree of satisfaction expressed by
the tenants was higher; the sympathy that they expressed to the landlord's
position was greater; where there had been some face to face interaction
between them, when they knew the man; where it was a case of a large scale
financial company owning their property; it was a different matter.
But where the had had some kind of contact with the landlord, they
expressed greater
satisfaction; even though objectively, there was no particular reason
for them to be any better satisfied, with what they had. And we suggested, this
point may be significant for the administration of that kind of public housing
which will take the form of the public authority being the owner and the
residents being tenants of the public authority.
Secondly, outside the specific research that we made, we are referring
to the experience the city of Montreal has had with the organized residents of
Les Ilôts Saint-Martin, in Petite Bourgogne, where among other things,
the official involvement of the citizens and as you know, they have an
office of the City Housing Department, located right in the neighbourhood where
the organized citizens are able to come in and negotiate with the city.
This involvement has resulted, among other things, in a rent scale
intitiated by the citizens' organization and sold necessarily sold as a
result of some arguments to the City Housing Department, which,
according to our information, is calculated to provide a higher average rent
than that which the Provincial authority had originally proposed. Now,
immediately, this was done, at the cost of giving a lower priority to welfare
recipients, to living in the houses in question.
This merely acknowledges that nothing comes from nothing and, finally,
similar to the suggestion I made about the involvement with the organized
residences of many farms; there is little reason to fear that the demands of
low income citizens will invariably be very radical. Their premises often
strike social workers as rather conservative and would probably strike other
people the same way. Again, experience indicates that they prefered, as I just
mentioned, slightly higher rents in a stable neighbourhood, to lower rents in a
high proportion of welfare recipients new to the neighbourhood.
I perhaps would like to be a little less summary with the second point,
the coordination through the integration of appeals. The first point about
which I just spoke is mainly concerned with enhancing the coordination of a
number of Government policies, specifically in the income redistribution
employment and housing fields, not only through coordination at the
departmental and ministarial levels, which I am sure already exists, but also
through participation at the client level. We are interested, as we say, not
only in the representation and in the interests of the client, but we are also
interested in the coordination of the policies, and it is our suggestion that
nobody can foresee all the consequences of a set of given policies which are
closely related, sufficiently to have confidence that he is able to coordinate
them fully; our suggestion is that the coordination ought to be so structured
as to take into account as much as possible the voice of the people affected by
it. The second suggestion that we make, beginning on page 8, is for a formal
coordination through the integration of appeal procedures. This makes a certain
assumption namely that the policies of the Government of the Province will
continue to be important and pervasive in the field of the income distribution
through various forms of pension and assistance, in the field of housing, not
only through the ownership and renting of public housing units, but also
through a number of policy interventions, such as have been discussed
throughout your hearings, and also in the field of employment and incomes
generally. Now, making the assumption that policies in these fields are going
to continue to be persuasive and to be important for the Government of Quebec
and the people of Quebec, our suggestion is that a number of people, especially
in the low income areas, will be affected and quite intimately by all such
policies. However, in many cases, it will not appear to them that they are
being affected by three policies, it will appear to them that they are just
being affected by the action of the Government.
Therefore, we suggest a provision of appeals, of avenues for appeal of
administrative action in the housing and in the public assistance field. And we
recommend further that procedures for appeal be sufficiently integrated, that
the same body, the same administrative body to whom the appealing person must
make his statement be empowered to deal in the first instance with complaints
and grievances in the field of income redistribution and housing, and as soon
as it becomes relevant employment. This, you no doubt see, is another form of
coordination at the client level. It bears some relationship to a number of
things that already are in existence here and elsewhere; it has some
relationship to the more and more popular idea of the Ombudsman, a person to
whom any kind of appeal against administrative action by any kind of citizens
can be brought; it bears some relatioship to the British idea of Citizen's
advice bureaus, although these are not essentially government-sponsored
bureaus, and it may leave certain problems not clearly exposed. The idea is to
avoid the situation where a person who already has enough disavantages in life
is asked to present part of a problem to one administrative body and part of a
problem to another administrative body, particularly when, as far as he is
concerned, there may very well seem to be one simple problem.
As to the third point we raise on pages 10 and 11, I feel it would be
quite in order for me, not to go into that, the suggestion is a broadened
spectrum of modalities of intervention in the housing field, on the part of the
public. Possibly the phrase "public housing intervention" is misleading,
because we quite
clearly do not mean what is normally meant by the expression "public
housing", and again it seems to me, you have heard about these many suggestions
for new modes of intervention in the housing field as one could likely come up
with; we would only hazard the addition that monetary subsidies by themselves
can and often do fail to bring about the desired effect, it is all too easy for
a monetary subsidy to a captive person to be siphoned off into another pocket
than his own by people who are in a position to impose upon him a new financial
arrangement between themselves; and here. I am thinking, in our context,
primarily of landlords who would be in a position to take advantage of a rental
subsidy to particular persons where they are clearly identified as having been
subsidized by the public for purposes of their rent; and if that would happen,
it might well simply emerge that the subsidy was in effect a subsidy to the
landlord, not to the tenant, if it had be intended in first place that the
subsidy was the subsidy of the landlord, that would be another question.
The fourth point of our presentation, beginning on page 12, dealing with
the area public-land-use-control is one which is a little outside the frame
work of, the other four suggestions we make and it is one which does not depend
at all upon the data we found in the course of our research-project. It is,
however, a question that has been brought before you, I understand by at least
two of the bodies who have preceded us here.
The question of public ownership, in some sense of the term of urban
land. I recall particularly that Mr. Dion has been able to inform the Committee
that whatever the influence of speculation in urban real estate in the Province
of Quebec has been, it does not appear to have been quantitavly as great, let
us say in dollar terms, as in the rest of Canada, and if that is so, it is
perhaps a gift of good luck that we ought to take advantage of, you know,
rather than an outcome for which we congratulate ourselves.
There is a persuasive argument that the accrual of capital value in
urban land is a form of honor and wealth in that land value depends on
locational advantages which, in turn, are often gifts to the owner from the
public whose services and amerities make the location useful and a gift from
other private parties whose neighbouring investments have enhanced the
location.
According to this argument, increases in value are realized by the
landowner, even when he sales, or unearned whereas the profit of the developer
are a legitimate return upon productive investment which is more over subject
to positive public control.
And to correct this maladjustment, one possible prescription is some
form of public ownership of urban land. This solution is radical in a true
sense, in that it aims at the roots of the problem. In another sense, it
appears not to be so radical, we have heard the idea seriously proposed by two
of the largest land developers in the Toronto area and by the currently largest
developer in Montreal and this was an unofficial proposition of the idea. After
this morning, I presume, you know, who the currently largest developer in
Montreal is, and I do not think, you know, that it would be fair to quote them
saying they are in favor of urban public ownership of urban land.
However, we have heard their officials express the idea that, in theory,
this would seem to them to be an important part of the solution to the planning
of urban land uses. Development interested this kind, appreciate that the
implementation of this idea would not deprive the urban system of the benefits
of the market mechanism. The market would become a market in development rights
only, not intitled to hard as such and the public has the lessor of the
development rights which share directly in profit making potential of urban
sites.
And quite apart from the fact that some businessmen appear to support
the idea of public ownership, it is not as radical a suggestion it might first
appear; we emphasize this because a free enterprise socialist polarisation
around the issue, would cloud it.
Obviously, private title to land has never been absolute. Nobody is in a
position to do whatever he likes with the land that he owns. It has been
limited historically by the principle of "eminent domaine", by the Police power
as expressed in zoning controls and by an expending concept of public purpose,
as in urban renewal programs and in land use planning controls. Not one of
these limitations upon private title has lacked strong support from private
enterprise; on the contrary, it is no exageration to say that all have been
devised to serve important private purposes and they have certainly all been
administered in that way.
As we know, a good deal of the criticism of the American Urban Renewal
Program has been precisely that, because it ended up being administered very
much, in the interest of particular private entreprises.
Economically, the concept of private property is theoretically justified
by its potential contribution ot the general welfare and you know, to our
knowledge, economic theories, almost universally recognize that, with respect
to certain kinds of property, certain kinds of resources and goods, the
institution of private property is not effective to serve the public interest.
The example we give is inland waterways; when of course, there are hundreds of
values. You know, I attempt to "deradicalized" economically the concept
of public ownership a separate consideration might be
required of the traditional political function of private property, as a
necessary pillar of individual liberty. Whether, in the twentieth century, such
a liberty depends essentially upon private property in land, it is a mood
question. If the concepts were implemented, the rights of private parties over
the development and use of "improvements" upon land would not necessarily be
very much altered by public ownership. In theory, government controls upon the
use to be made of urban territories might be less specific and less concerned
with detailed regulations about what may and may not be done and less open to
opportunist abuse than they are now.
In the cities of England, this has got a bit confused in my mind, one
gathers that the owner of the land, frequently, is a private party who owns it
over an extremely long term of time, 999 years, in certain cases, I gather, he
is entitled to a ground rent, as they call it, upon that property, from the
persons who occupy it. But quite independent of his ownership and his
entitlement to this ground rent, which might remain the same to all kinds of
fluctuations in the use that is made of the property, other parties deal with
each other for the particular kinds of developments that take place upon it.
And it would seem to us that the picture would not be greatly different from
that if the land itself were in the hands not of such a private party,
collecting a ground rent upon it, but in the hands of a public authority.
Responsible observers acknowledge that the structure of the urban land
market imposes some irrationalities upon urban development, including,
emphatically, urban residential development and even more emphatically, the
kind of urban residential development with which the school has been
particularly concerned in preparing its brief: Residence is for the people of
lower incomes.
And we, therefore, recommend a serious study of the idea of the
extension of public rights over the disposal of urban land and, as a point of
focus, we suggest, as a subject for such study, the concept of public ownership
of urban land.
I add that, as the Committee has heard, variations of this concept are
presently in effect in various parts of the world, and Stockholm is always
mentioned as a place where the public authority acts as owner of the territory
and as lessor of development rights. And in that context, it is usually added
that Stockholm has as bad housing shortage as any of the European Capitals
have. You have also heard mentioned the French policy of "une zone
d'urbanisation prioritaire", where there is a similar rigid control by the
central government over uses that may be made of certain designated areas which
are expected to urbanizing in the course and time.
As always, there is no doubt that the conditions of, in our time and
place, the Province of Quebec are different from the conditions of France,
Sweden and anywhere else. It is for that reason and in light of the
acknowledged complexities, particularly the problem of compensating present
owners, that we no more than suggested this point, a fairly profound study of
the idea.
Our fifth and last suggestion is in another area about which, I gather,
the Committe has heard a good deal and it is somewhat related to our first,
this being the area of information. Now, I will permit myself fairly extensive
reference to this point because, again, most of what we have to say emerged
from the study we conducted. We found that one of the weaknesses of the urban
housing market, the weaknesses in the performance of the ralationship between
those who had housing to sell and those who which to buy urgan housing, is a
lack of information on the part of people about just what the facts are in this
field and it was equally, we found, a weakness of the legal system in relation
to housing.
I make a reference at this point, in the text, to an article that is
about to appear in Les Cahiers de Droit, a publication of the Université
Laval, by Mr. Robert Cooper.
Now, most of you, probably have observed that Mr. Cooper had a series of
articles in the Montreal Star on the subject of "Poverty in Housing in
Montreal" and he flattered us by making quite a number of references himself to
the same housing study to which we refer in our text.
The information possessed by the people we surveyed concerning the
Quebec Rental Board for example, which is obviously of great importance to
them, apart from the fact that it exists, about which most of them were aware
of the fact that it existed, their information about it appeared to depend
entirely on their having appeared before it themselves or more often their
knowing someone who had appeared before it. They knew very little about the
health and safely regulations that were supposed to govern the residences in
which they lived and some of these regulations, in the observation of our
intervievers, might well have e been violated in the premises they occupied.
This is well known, there is often a certain reluctance to enforce such
regulations in lower-rent areas for fear of inducing landlords to raise their
rents.
Now, with reference to action that might be taken to improve housing,
most of our samples were quite unaware of the possible relevants to them of
political channels, at any level. Tobe fair, their feeling about government in
general was not particularly negative. They thought, at least half of them,
that the government would be amenable to any influence that they tried to bring
to bear, especially if they acted as a group.
But the necessary parenthesis is there, whereas, they just did not see
housing as a specific issue upon which they had any way of bringing this
presumed influence to bear. The great majority, especially at the lowest income
levels, were not informed about their landlord obligations in rights and about
their own. The level of information they had about potentially helpful agencies
in their neighbourhood is very low, by which I mean church and social
organizations, social agencies, which is perhaps a way of saying that the
problem is certainly not one that just confine to political channels. The
problem of circulating information in this stratum of the population is one
which is faced by virtually all organizations. Within our sample, there was a
relationship between or, so we determined the level of income and
the level of information they had about such matters, and we assumed that this
positive relationship, like the higher income, the better information, would
continue up into the middle and possibly upper levels of the population, but we
had no opportunity to test that assumption.
Now, we would like to distinguish between the level of information that
low-income people had about legal matters and about housing market matters and
the apparent rationality with which they may have used for the information they
did have, because our study points to convincing evidence of pretty rational
housing choice and behavior, given the limitations of their information. Now,
by way of somewhat specific suggestion, within social work today, there is a
growing interest in commitment to a professional service with the community;
some of the liveliest people in the profession are working with low-income city
neighbourhoods, as the Federal Government has recently had to take notice of.
These professionals have not, to our acknowledge, solved the difficulties that
stand in the way of effective participation of low-income and underprivileged
groups in social change: given a level of information, solving that problem is
clearly no easy matter. But their experience with various community self-help
projects and social action projects tell us that people who had virtually low
income levels are quite capable of acquiring, interpreting and acting upon
information, once it becomes meaningful to them, once it reaches them. We will
not attempt herein now to generalize about these endeavours. We recommend them
to their attention: there have been several illuminating programs in the City
of Montreal alone. We are a little more explicit in the summary of
recommandations than we are in the text, to say that some of these experiences
would have to be classified as failures, but that does not mean, of course,
that something cannot be learned from them and we suggest that the knowledge
gained through such experiences might improve the level of information
concerning public policies.
At the risk of sounding a little preechy and my reading of your
proceedings suggest you have been preeched to enough we would like to
close upon a note related to this question of information that may be of
particular interest to you. Now assuming, as we do throughout, an expansion of
the public role of Quebec in the prevision of housing and assuming an expansion
of the province's welfare responsibilities, our view is that Government
programs which touch the lives of people as closely as these do, will run into
trouble if the classes intended to be served continue to be left out of the
information circuit, we do not say left out deliberately, we just say left out.
Now, we found that a considerable majority of the low-income people we
interviewed have learned virtually nothing about their points of access to the
provincial political system; many believe they have no such points of access.
We submit further that the municipal system with which your committee has some
concern, at least of the Metropolis, with which your committee, I gather,
legislate but does not have quite the same concern...
Anyway, the municipal system of the Metropolis is performing somewhere
below optimum when only the most visible of city services such as the
collecting of garbage and the cleaning of streets appears to mean anything to
most people in low-income areas, when these people appear, almost never, to
think of their city council representatives as political actors. This was
something that came through very clearly; it just never occurred to them, for
the most part, with the exception of one member of the Montreal City Council
and it has never appeared to people that their city counsellor had anything to
do with the housing situation. This, in spite of the fairly considerable powers
that the City of Montreal has, and as far as I know, exercises very willingly,
when it can, in the housing field.
Information on these matters is no doubt made equally available to
everybody but it does not follow that the information is equally accessible to
everybody. And the point was somewhat illustrated at the opening hearing at
this Committee, when one of the members raised it himself, saying that he, at
least, had not felt himself to be adequately informed of the time and place of
the session and he made the invocation that the public at large might have been
similarly uninformed.
Now, the reply, and it is a correct one, was that the information had
been made equally available to everybody, but it seemed to be clear that the
information had not been equally accessible to everybody. Now, we would insist
that it matters greatly, whether the people most affected are adequately
informed about public policies in housing, and about public policies,
generally. And they can only be informed in ways that really reach
them.
Now, my specific suggestion would be recalled it is merely that
the experiences that have been undergone in the field of community organization
and social animation in the cities might yield suggestions that would be
helpful in solving this problem of getting the information to the people most
concerned. And we would suggest that it would be appropriate for the province
and for the Committee to take a special interest in such techniques of
communication to reach those segments of the population hitherto involved in
politics, no doubt, but not greatly in the formation and implementation of
policies, whose acceptance and whose participation would be essential to the
effectiveness of many social policies which are now in effect and many more
which are on the horizon.
MR. PRESIDENT: Is there any question?
MR. GOLDBLOOM: In your brief, you dwell on integrating the welfare
system and the housing system. Surely, the welfare system is of direct personal
interest to a much smaller proportion of the population than the housing system
is. Public policy in housing, I think, goes beyond the mere question of the
provision of low-income housing for low-income people.
MR. McGILLY: Yes, I would be grateful if your araising a question
corrected an impression that all our emphasis was on housing for low-income
people. It happens that our concern has chiefly been and properly so
with people who have that kind of problem and a problem which
infringes upon them very directly in both the income and the housing fields.
Clearly, all cities in the industrial world seem to face more urgently, as time
goes by, the problem of finding housing at rent levels that can be born, even
by person whose position in the income distribution spectrum is fairly
favourable.
MR. GOLDBLOOM: When you come to a recommandation that the appeal
mechanisms be broadened and integrated, taking in the welfare field, the
housing field, the employment field, would you think, now that we have passed
bill 26 and have a Social Aid Appeal Board, that that board should be expended
in its composition and its interest - or should we be aiming more at a broader
interpretation of the role of the Ombudsman?
MR. McGILLY: I would think that in the interests of a great many people
who might have grounds for appeal before the appeal mechanism set up by the
Public Assistance Act, there would very likely be problems related to the
housings and, to that extent, I do not know whether to say.
I think that the jurisdiction of the public assistance appeals board to
be broaden to include housing or whether given a clearer impact of public
policy in the housing field, a housing field board jurisdiction not to be
broaden to include public assistance. But I do think that the important point,
the point to which we address to ourselves is that from the point of view of
many of the people who will face the problem of bringing forward such an
appeal, the two problems will be so closely related that it is neither
particularly just, now we think particularly effective in interest
implementation of policy to separate the grounds of their appeals. Now, whether
the answer is to reinforce the position of the Ombudsman, may be largely a
management question; my reading of the jurisdiction of the Ombudsman, who do
practice in various parts in the world, is that. It is an extremely bright
jurisdiction and I mean I do not know whether it will be most effective to ask
an agent of the Ombudsman to specialize in the kinds of related income and
housing problems that will affect a particular part of the population. But, I
cannot answer by saying that it is not the solution, it may well be that the
burden of the case-loaded of the ombudsman would determine for him the
appropriate administration of his office and that could serve.
M. LE PRESIDENT: M. Demers.
M. DEMERS: M. le professeur, je me permets de vous questionner en
français. C'est au sujet de la propriété publique du sol
urbain. Les diverses associations qui ont passé ici, nous ont
recommandé d'une façon assez péremptoire, de devenir
propriétaires du sol urbain. Dans vos recommandations vous nous dites
que la question est intéressante mais qu'elle mériterait
d'être approfondie. Est-ce que vous pourriez nous donner votre opinion
à vous sur ce sujet, avant une étude plus approfondie?
M. McGILLY: J'ai fait référence à
l'irrationnalité, aux conséquences irrationnelles...
M. DEMERS: You can speak English.
M. McGILLY: Agreed. The irrationalities that, according to a number of
authorities, creep into the operation of the urban real estate market,
specifically as a result of the phenomenon of private ownership. You will,
perhaps, note that in the text we do not press very heavily on speculations as
such. I am not certain of what proportion of the inflation of land prices in
any giver urban real estate market can be blamed directly on speculation. But,
quite apart from speculation, the argument simply is, that the public interest,
the general social interest cannot be effectively served as long as particular
individuals, particular parties
are able to enjoy themselves, the benefit of values that have been
created for them by the activities of other persons. In an economic theory this
would be classified as an external effect which compromises theoretical
performance of the market in that particular good or ressource.
It seems to me, as a personal opinion now, that what is issue in the
territory itself, it is more genuinely the uses to which the territory can be
put and the trust of the argument in favor of public ownership by those who
make it most vigorously, is simply that as sole owner of the entire territory,
the public authority, whether it was the city, the province, public
corporation, what have you, would not be faced with all these complications of
particular shade sights, you know, and particular rights that an idiosyncratic
private owner happens to have over a particular corner or something of this
kind, that the public would be able to deal over a long, long term in the use
that was to be made of particular urban sights, they would be able to contract,
just as party to party, with developers for large territories of land where
that was appropriated.
Now, there are limits to how far anyone can go in expressing too firm an
opinion, but up to that point certainly it seems to me that what really matters
in the business world as well as in the residential world, is controlled over
the use to which the property can be put. I often think of this in my own case.
I am the owner of about one-third of a home, I guess, and I paid a fairly large
proportion of what I have paid for my house for the land, you know, and some
day, I hope I am going to sell it to somebody. Not soon, in light of the
current residential market in Montreal but some day I am going to sell it to
somebody and he is going to pay me something for the land and it is not the
land that I was interested in buying, it is not the land that I am interested
in selling to him, it is the house or the right to build a house, or the right
to build something else; that is what really is the subject of the
exchange.
For the land and the title to the land to enter into that transaction,
it does not seem to me to be terribly real and for the price to fluctuate as
widely as it may, quite a part from anything that I do to that piece of land, I
can be persuated that the result in certain irrationnalities is in the market
for, you see, if I see I do not want to be too obvious that the
prospect of sale in five years is very favorable, I might be inclined to hold
on doing it, just because somebody else has made that piece of land very
valuable to me or to a prospective buyer and in the meantime, all I would be
doing would be using the house and perhaps all that I would be able to sell to
somebody, would be a house.
It just seems to me that the argument of irrationnality introduced into
the market by this kind of private title to land is a pretty persuasive one.
How do you say that? One may find that, by looking at in a particular part of
the Province of Quebec, it does not seem to have had any effect at all. I would
suspect though that in Montreal, which is undergoing pretty much the same
experience as most of the industrial cities, one would find that there were a
number of observable irrationnalities in the real estate market, that might
have been overcome by some form of public ownership of the ultimate title to
the territory. One thing I do not often think of is that I hear businessmen of
very great substance propounding this idea and I ask myself why they obviously
are not; if they are in favor of the idea it is because they themselves see
some interest for them. And this is why I would suggest a profound study rather
than an inconscious adoption of the idea.
M. PELLETIER: Si vous le permettez, sur cette question-là, je
crois que la discussion n'est pas tellement sur la proportion du coût
total d'une propriété avec un immeuble, par exemple
la proportion du coût que peut représenter le sol, elle est
plutôt sur le principe que le propriétaire individuel
bénificie d'une rente de situation. Et, à ce moment-là,
sur le plan de la justice sociale, on se dit: Pourquoi cet individu-là
en particulier bénifierait-il de cette rente de situation, le
bénéfice résultant principalement, soit d'investissements
publics, soit d'autres investissements particuliers? C'est surtout le principe
de la rente.
M. DEMERS: Oui, oui, on vous remercie.
MR. GOLDBLOOM: There is a conclusion which one can draw from this
however. If the notion of private property of land is to be changed, then the
question that we have been discussing so much in our recent hearing, the
participation of the citizen and the right of that citizen to be consulted,
becomes somewhat different from what we have been discussing, because, we have
been trying to arrive at some distinction between the relationship of the
citizen to public authority, when a public decision is made to redevelop an
area, and the relation of the citizen to a private developer, who has invested
his own money, bought the property and by virtue of that title has presumably,
in our present system, acquired the right to dispose of it as he wishes in
terms of the laws and regulations which he has to observe and the permissions
which he has to obtain from provincial and municipal authorities.
So, if we are to move into the area of public ownership of urban land,
or public control, perhaps falling short, of ownership, of the use of that
land, then we put the citizen in a situation where he has a more easily
definable right to be consulted.
Now, how would you define that right? This is something we have been
trying to get at. There have been a lot of pious statements about how the
person should be consulted and how his rights to be consulted should be
recognized. But, we have to find, some practical formula and definition for
that right, and I would be very grateful if you could help us.
M. McGILLY: The tenant contract would become perhaps a bit more
comparable in its legal weight to the development contract under this scheme of
things, then presently the tenant contract is to the ownership of other
particular piece of property.
You see, the tenant would stand as a kind of subcontractor to a
developer who owed his development rights to his own contract with the public
authority.
Of course, you are asking an intendedly pointed and difficult question.
But, again referring as best I can to the English experience there are
certain parallels tenants frequently do appear; of course, the
literature I am thinking of refers more clearly to commercial kinds of building
and development than to residential.
But, all the same, the tenants are the tenants of somebody who is
himself, in a sense, a tenant or at least a contractor with, another party who
tends to own the territory and there appears to be, at least in the London
office rental's market, a kind of prescriptive right that is built up behind a
tenants occupancy of a particular piece, of office space, and something of this
kind. So that one frequently finds along, a tenant of long duration, who has
been in a place for a long time, is getting a much better deal, let us say,
then some other tenant comparable in other respects who has just come
along.
If I were able to refer, with better information, to such experiences as
Stockholm and I gather also the cities in the Netherlands, where something of
this kind prevails, I would no doubt be of more use to you. But I would go that
far, that the terrific strenght that the legal system currently gives to the
position of the owner "vis-à-vis" anybody else would be somewhat
mitigated by the fact that legally, both the tenant and the developer of the
building, would stand in the position of contractor with somebody else.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs.
Maintenant, M. Lasnier, l'Association de Bienfaisance et de Retraite de
la Police de Montréal.
M. LASNIER: M. le Président, messieurs les membres de la
commission, dans ce mémoire nous désirons soumettre à
votre attention le rôle de l'Association de bienfaisance et de retraite
de la police de Montréal face au problème du logement et de la
construction domiciliaire au Québec.
Nous espérons que vous apprécierez, comme tant d'autres,
le sérieux et l'esprit d'initiative du policier, quand il lui faut se
pencher sur les ennuis ou les misères de ses confrères dans le
besoin. Notre policier va à la bonne école: celle de se
dévouer sans compter pour un public en faveur duquel il a juré de
se sacrifier pour protéger son existence et ses possessions.
Vous constaterez que, dans ses diverses associations, toutes issues de
son union policière, le policier n'a rien négligé de ce
qui pouvait perfectionner son bagage physique, moral, intellectuel et
artistique.
L'Association de bienfaisance et de retraite de la police de
Montréal se targue d'être l'une des plus perfectionnées,
sinon la plus perfectionnée au monde. Des milliers de policiers, venus
au Canada des Etats-Unis et des cinq continents ont affirmé sans ambages
qu'ils n'avaient jamais vu, nulle part, rien de semblable.
La Caisse de retraite des policiers de Montréal est
particulièrement satisfaite de ses réalisations. Non seulement
elle assure un revenu viable à ses pensionnés, mais leur procure,
durant leur vie active, toutes les facilités pour qu'ils
s'achètent une maison. On peut dire avec justesse aujourd'hui qu'un
policier de Montréal qui n'a pas sa maison, c'est qu'il n'en veut
pas!
Les prêts hypothécaires de l'Association de bienfaisance
remontent à 1953, lorsque le conseil d'administration adopta une
nouvelle politique d'administration: faire oeuvre sociale en aidant le policier
à devenir propriétaire et, conséquence logique, à
se loger convenablement.
Le tableau comparatif qui termine ce mémoire démontre la
réussite fantastique des prêts hypothécaires à nos
membres. Puisque nos fonds proviennent de nos membres ou sont
déposés par la ville pour nos membres, il est normal que ces
fonds servent à nos membres. C'est la raison principale pour laquelle
nous faisons des hypothèques à nos membres.
Certains nous disent que nous poussons la coopération un peu trop
loin en offrant ces prêts à un taux préférentiel.
Nous avons suivi cette politique pour plusieurs raisons, dont en voici
quelques-unes: 1. La majorité de nos membres est en faveur de cette
mesure; 2. Faisant affaires avec nos membres que nous connaissons bien, et avec
la déduction à la source, notre risque de crédit est
amoindri; 3. Le policier peut mieux joindre les deux bouts lorsqu'il est
retraité, s'il est propriétaire; le but est donc le même
que pour les pensions, c'est-à-dire pourvoir aux besoins des policiers
à leur retraite; 4. Cet avantage permet au policier, dans la
société, de devenir propriétaire d'une
maison familiale à un ou plusieurs logements; 5. Cet avantage
contribue à faciliter le recrutement des policiers, de sorte que
l'association appuie la ville dans cette tâche.
Le rôle du syndicalisme
Pour aborder cette question, il faut d'abord se rappeler quelques
notions sur la place du syndicalisme dans notre système
économico-social.
Le syndicat est perçu d'abord comme un organisme de
revendication. Il a pour rôle de défendre les
intérêts des membres de l'unité de négociation dans
le jeu de la concurrence, donc dans la lutte qu'entraîne
nécessairement le partage du produit global de l'économie
nationale. C'est là, cependant, une conception du syndicalisme qui ne
s'est jamais totalement appliquée et qui tend à devenir de plus
en plus inefficace.
Les organisations syndicales sont maintenant invitées à
participer à de nombreux comités constitués par le
gouvernement, soit pour des fins de consultation, soit pour des fins de
planification ou même pour des fins d'administration, comme c'est par
exemple le cas chez nous avec la Société générale
de Financement. Les organisations syndicales sont de plus en plus mal à
l'aise dans le rôle purement revendicatif dans lequel certains voudraient
les cantonner tout en leur reprochant de ne jouer que ce rôle.
Il semble évident que l'une des façons de permettre aux
organisations ouvrières de jouer un autre rôle consisterait
à leur donner des responsabilités administratives dans l'ensemble
des décisions dont dépend la vie économique. Ces
responsabilités administratives devraient normalement être
d'autant mieux assumées que l'organisation et ses membres en percevront
mieux la signification. En d'autres termes, il est inutile et
stérilisant de confier à un niveau supérieur de
l'administration de la vie économique ce qui peut être
efficacement confié à un niveau inférieur.
Sur cette question de la responsabilité syndicale dans la
société, M. Jérôme Choquette, membre de
l'Assemblée nationale, s'exprimait ainsi lors des débats du 19
mars 1969...
UNE VOIX: De grands auteurs!
M. LASNIER: "(...) le syndicalisme purement de revendication n'est pas
suffisant à l'heure actuelle (...). Il est nécessaire que les
syndicats commencent à jouer un rôle plus que revendicateur (...).
Il faut qu'ils complètent cette fonction revendicatrice par une fonction
créatrice." (Débats de l'Assemblée nationale, le 19 mars
1969, p. 448). Cette opinion de M. Choquette est largement répandue et
elle a le mérite d'être conforme aux exigences actuelles de la
société.
Par ailleurs, il est normal de supposer que ces activités
créatrices, que l'on demande aux syndicats d'exercer, n'amèneront
pas ceux-ci à se mettre en contradiction avec eux-mêmes. Ils ne
devraient pas, par exemple, jouer le rôle d'entrepreneur au sens strict.
Administrer un fonds considéré comme propriété des
membres, pour des fins que les membres jugent prioritaires, paraît
constituer une activité créatrice conforme au rôle du
syndicalisme.
Bien sûr, dans le cas d'un fonds de retraite, il faut d'abord que
soit maintenue la poursuite des objectifs principaux, ce qui, ici, concerne le
paiement éventuel des rentes de retraite. Par l'Association de
bienfaisance, les policiers de Montréal ont depuis longtemps
devancé la requête de M. Choquette.
Grâce à l'Association de bienfaisance, les policiers par
leur organisation syndicale ont donc, avant d'autres, mis sur pied un fonds de
retraite, administré eux-mêmes, ce fonds et ils ont tiré de
cette situation l'occasion de rendre à leurs membres des
bénéfices spécifiques. Parmi ces bénéfices,
les prêts hypothécaires à taux préférentiel
occupent une place importante.
Sur la politique de prêts hypothécaires en elle-même,
notons d'abord que lors de son intervention à l'Assemblée
nationale, M. Jérôme Choquette déclarait: "(...) Il est
nécessaire que les syndicats commencent à jouer plus qu'un
rôle revendicateur et se lancent dans la construction domiciliaire pour
leurs membres et pour les autres (...)" C'est précisément ce que
l'Association de bienfaisance, au moyen des prêts hypothécaires, a
fait.
Le rôle supplétif des syndicats dans ce domaine a
été souligné ainsi par plusieurs, dont récemment
par le sénateur Davits, membre du Labor and Public Welfare Committee du
Congrès américain, qui a cité en exemple le cas de
certaines unions de son Etat (N.Y.) qui ont justement investi leurs fonds dans
la construction de logements pour les classes à revenu faible ou moyen.
Il semble donc possible d'admettre que la politique de placement
hypothécaire de l'Association de bienfaisance ne contrevient pas au
rôle que l'on attend maintenant du syndicalisme, bien au contraire. Pour
jouer ce rôle, il faut cependant que l'Association de bienfaisance ait la
pleine disposition des fonds concernés; ce qui est évident.
Nous voudrions cependant souligner ici, immédiatement, que si
l'on admet qu'il peut entrer dans les fonctions de l'organisation syndicale de
favoriser la construction ou la propriété de logements pour ceux
qui font partie des classes à revenu moyen, il est normal que les
prêts qui en résultent se fassent à ce que l'on peut
considérer comme des conditions avantageuses.
Que ce soit, en effet, par l'intermédiaire de fonds
spéciaux comme celui de l'Association de bienfaisance, ou par des
ressources mobilisées par des organismes publics ou parapublics, la
construction ou l'achat de tels logements, si on
veut la favoriser, ne peut se faire aux taux courants du marché
des capitaux. Autrement de telles interventions ne seront pas
nécessaires. En consentant des taux plus avantageux que ceux du
marché, l'association ne fait que jouer pour ses membres un rôle
qui doit, de toute manière, être assumé quelque part. Il
est peut-être avantageux que ce rôle soit assumé par les
syndiqués pour eux-mêmes, à même les ressources
qu'ils administrent et qu'ils considèrent comme leur appartenant.
S'il est souhaitable que le syndicalisme donne lieu aux fonctions
suggérées, si l'on admet que l'une de ces fonctions peut
être de jouer un rôle supplétif dans certains domaines
spécifiques comme celui du logement et que ceci ne peut se faire en
conformité totale avec les indications du marché, il faut non
seulement éviter de détruire ce qui a été fait,
mais au contraire encourager toute initiative similaire valable.
En résumé, il parait souhaitable de permettre aux
organisations syndicales d'exercer dans la société un rôle
qui dépasse la simple revendication, pourvu que ce rôle ne vienne
pas en contradiction avec la nature même de l'organisation. Ce rôle
a d'autant plus de chances d'être bien rempli qu'il concerne plus
étroitement les intérêts des membres au-delà de la
revendication.
L'administration, par le syndicat, des fonds de retraite qui
appartiennet à ses membres, fournit une occasion idéale de
permettre aux organisations syndicales d'assumer leurs responsabilités.
A cet effet, l'association a, depuis 1953, consenti des prêts
hypothécaires à 1,946 policiers, pour un montant d'au-delà
de $28 millions. Enfin, étant donné la nature du travail du
policier, la nécessité d'une forte identification à la
société qu'il sert et aux intérêts de celle-ci ne
peut qu'améliorer la qualité des services rendus.
L'administration par les policiers de leur propre fonds de retraite
facilite cette intégration au fonctionnement général de la
société.
L'accession des policiers à la propriété
individuelle concrétise leur responsabilité par rapport à
ce qui est leur fonction: assurer la sécurité des personnes et
des biens.
A la lueur de ce mémoire, votre commission ne peut être
convaincue que d'une chose: citer en exemple la Caisse de retraite des
policiers de Montréal qui accomplit une oeuvre sociale de grande
envergure.
Vous trouverez à la fin du mémoire un tableau qui
démontre, depuis 1953, année par année, le résultat
des différents prêts et le taux des montants consentis
jusqu'à la fin de novembre 1969.
M. LE PRESIDENT: Avec le consentement de la commission, nous allons le
donner pour qu'il soit consigné au journal des Débats.
(Voir annexe 1)
M. LASNIER: Très bien, M. le Président. Et finalement,
nous avons aussi, pour votre information, annexé la brochure:
Hypothèques, guide pour l'achat de maisons familiales ou
multi-familiales, qui est remise au policier pour qu'il puisse l'utiliser.
M. DEMERS: M. le Président, j'aurais quelques questions, pour mon
information, à poser à M. Lasnier. Pourriez-vous me dire comment
un policier qui veut devenir propriétaire d'une maison familiale
procède lorsqu'il veut obtenir un prêt? Deuxièmement,
est-ce que vous avez des lotissements spéciaux où le policier
doit se bâtir? Si vous vouliez me donner la grande structure.
M. LASNIER: Vos deux questions se résument à une
réponse qui se trouve contenue à la section 8 du guide que vous
avez ici. Le policier lui-même doit trouver et faire le choix de sa
maison, de son constructeur et de son endroit, et lorsqu'il a trouvé
cette maison-là, il vient à l'association nous faire une demande
pour obtenir un prêt hypothécaire.
M. DEMERS: Et là, vous avez un bureau de surveillance, un
comité de crédit comme les caisses populaires, quoi?
M. LASNIER: Nous n'avons pas de conseil de surveillance. Nous avons,
à même les membres du conseil d'administration, un comité
de prêts hypothécaires qui voit à surveiller et voit si
l'application est conforme au règlement des prêts
hypothécaires qui est bien établi.
M. DEMERS: Vous faites seulement des prêts
hypothécaires?
M. LASNIER: Le placement du portefeuille, non.
M. DEMERS: Non.
M. LASNIER: II y a une partie du portefeuille, soit actuellement environ
46 p.c, qui est consacrée aux hypothèques...
M. DEMERS: Aux hypothèques.
M. LASNIER: ... et totalement aux policiers.
M. DEMERS: C'est en totalité aux policiers?
M. LASNIER: En totalité aux policiers. Nous allons trouver dans
notre portefeuille certains cas d'ex-policiers; alors ce ne sont plus des
membres.
M. DEMERS: Est-ce que vous achetez des obligations avec votre fonds?
M. LASNIER: Oui. Des obligations, des actions.
M. DEMERS: Vous le faites fructifier. M. LASNIER: Oui.
M. CHOQUETTE: M. Lasnier, le fonds de retraite sert à faire ces
prêts à intérêt modéré pour fins
d'achat de maisons par vos membres. C'est bien le fonds au sujet duquel il y a
eu des interventions législatives, si je me rappelle bien?
M. LASNIER: Vous faites référence au bill 295.
M. CHOQUETTE: C'est ça. M. LASNIER: D'accord.
M. CHOQUETTE: Je présume qu'en vertu de la convention collective
qui existe entre la ville de Montréal et les policiers, les
contributions sont égales, c'est-à-dire que la ville y contribue
pour 50 p.c. et que les policiers y contribuent aussi pour 50 p.c.
M. LASNIER: Non. Ce n'est pas tout à fait exact, M. Choquette.
D'abord, ce n'est pas convenu dans la convention. C'est une loi
spéciale, c'est un contrat notarié intervenu entre la ville et
l'association. La part de la ville, jusqu'au 18 décembre 1968,
était de 11 p.c. et celle du policier de 8 p.c; à même ces
contributions étaient payés 3.8 p.c. à la Régie des
rentes du Québec.
M. CHOQUETTE: Et la contribution de la ville actuellement se fait sous
forme d'obligations, si je me rappelle bien?
M. LASNIER: Non. Actuellement, si vous nous rappelez bien, le bill 295 a
exempté la ville de Montréal pour deux ans de ses obligations
envers notre caisse et celle de tous les employés de la ville de
Montréal.
M. DEMERS: Est-ce qu'il est indiscret de demander à quel taux
vous prêtez à vos policiers pour...
M. LASNIER: La politique du conseil d'administration depuis 1953 a
été de prêter à un taux préférentiel
qui se situait à 1 p.c. en dessous du taux du marché.
M. DEMERS: Vous ne pourriez pas, au même taux, prêter
à la Société d'habitation du Québec pour
bâtir des logements?
M. LASNIER: Bien, si c'était pour nos policiers, oui.
M. DEMERS: Ah! Mais votre charte est faite strictement pour les
policiers. Cela nous donnerait un fonds de roulement.
M. CHOQUETTE: A votre connaissance est-ce qu'il y a d'autres syndicats
que le vôtre qui pratiquent ce genre de prêts
hypothécaires?
M. LASNIER: Vous avez les autres caisses de retraite à la ville
de Montréal qui, sur une très faible échelle, font des
prêts hypothécaires aux employés de la ville.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut savoir quels sont vos actifs? Si vous avez
prêté $28 millions?
M. LASNIER: L'actif de l'association, si on exclut les deux
dernières années...
M. DEMERS: Oui.
M. LASNIER: ... se chiffre par $41 millions.
M. DEMERS: Ce n'est pas mal. Vous en avez $28 millions de
prêtés, que faites-vous avec le reste à ce
moment-là?
M. LASNIER: Bien, disons qu'il ne dort pas dans les coffres... Le reste
est placé en obligations et en actions.
M. DEMERS: Vous pouvez prêter aux municipalités?
M. LASNIER: Exactement.
M. DEMERS: Parce que vous vendez des obligations.
M. LASNIER: Et nous avons...
M. DEMERS: Et vous achetez des obligations.
M. LASNIER: Dans notre portefeuille, justement, nous avons des
obligations de plusieurs municipalités et de la province de
Québec incidemment, ainsi que de l'Hydro.
M. DEMERS: Bon!
M. CHOQUETTE: Actuellement, vos prêts seraient faits à
environ 9 p.c. ou à 8 1/2 p.c. d'intérêt?
M. LASNIER: Cette année nous avons fait des prêts avec un
budget assez limité vu la rentrée restreinte de fonds. Nous avons
fait au début de l'année des prêts à un taux de 7
1/2 p.c.
M. CHOQUETTE: A 7 1/2 p.c.
M. LASNIER: Au début de l'année.
M. CHOQUETTE: Ah bon!
M. GOLDBLOOM: Est-ce que les taux d'in-
térêt restent stationnaires pour la durée du
prêt?
M. LASNIER: Non. Dans les contrats notariés, il y a une clause
mentionnant que le taux est étudié à tous les cinq
ans.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie, M. Lasnier, de votre
mémoire.
M. DEMERS: En ce qui me concerne, cela m'épate franchement! Si
nous pouvions dans les différents mouvements syndicaux et dans toutes
les organisations de la société, procéder un peu de cette
façon-là, cela réglerait certainement...
M. CHOQUETTE: Je vous félicite de vos citations. Les acteurs que
vous citez sont très à la page.
M. DEMERS: Ce qui nous console, c'est que ç'a été
fait avant que vous le disiez.
M. LE PRESIDENT: Messieurs de la commission, je tiendrais à vous
faire part d'un mémoire relatif au logement des personnes
âgées et de travailleuses célibataires
présenté par le Conseil des femmes de Montréal qui, pour
une raison que je ne connais pas, ne sont pas ici. Je vous demanderais la
permission de le déposer pour qu'il soit inscrit au journal des
Débats. Je crois que les travailleuses célibataires n'ont pas
beaucoup de travail.
(Voir annexe 2)
M. DEMERS: II faut avoir soin des travailleuses et des
célibataires.
M. LE PRESIDENT: Maintenant la commission termine ses travaux.
M. CHOQUETTE: Est-ce que ce sont les dernières auditions
publiques?
M. DEMERS: Nous n'avons plus de mémoires.
M. CHOQUETTE: Nous n'avons plus de mémoires. Alors est-ce que les
membres de la commission veulent fixer une séance ultérieure pour
la commission elle-même?
M. LE PRESIDENT: Pour la commission? M. DEMERS: Pour qu'on
résume.
M. CHOQUETTE: ... pour qu'enfin ou examine, en somme, la façon de
procéder pour étudier toute cette matière-là
et...
M. DEMERS: C'est bien évident que si nous voulons que ces
études aient un lendemain, il va falloir ramasser et
synthétiser.
M. CHOQUETTE: C'est sûr!
M. DEMERS: II faudra peut-être en partant de là, former une
commission avec les différents organismes concernés qui viendront
avec nous... Non, nous pourrons la former, nous, dans notre commission et
convier ces gens-là.
M. LE PRESIDENT: C'est tout... je crois que le désir du ministre
c'est de rencontrer les membres de la commission. Il ne m'a pas donné de
date à laquelle la séance doit être convoquée. Je
crois qu'on devrait laisser au ministre le choix de la date à laquelle
seront convoqués les membres.
M. DEMERS: Je suis d'accord pour consulter le ministre.
M. CHOQUETTE: On pourrait, à ce moment-là, décider
d'obtenir les services d'un des membres de la Société
d'habitation du Québec comme secrétaire et pour faire aller
l'action et puis...
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. DEMERS: II faudrait avoir un type de l'Industrie et du Commerce
aussi, il y a eu des implications dans cette affaire-là.
M. LE PRESIDENT: Je crois que la commission se réunira dans le
but d'établir une politique à suivre.
M. CHOQUETTE: Justement pour étudier la procédure
ultérieure.
M. DEMERS: Puis-je proposer l'ajournement?
M. CHOQUETTE: Sans doute. J'appuis cette motion.
M. LE PRESIDENT: On n'a pas de date.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance: 15 h 51 )
ANNEXE Référer à la version PDF page 4317
ANNEXE 2
Mémoire relatif au logement des personnes âgées et
des travailleuses célibataires, présenté par le Conseil
des femmes de Montréal au
Comité parlementaire des Affaires municipales le 26 novembre
1969.
Préparé par
EVA VECSEI architecte Présidente du comité de l'habitation
et de la planification communautaire.
Le présent mémoire traite avec précision des
problèmes de logement de deux catégories de personnes qui font
l'objet d'une grande préoccupation de notre part, en tant
qu'association, à savoir : a) Les personnes âgées b ) Les
travailleuses célibataires
Si en règle générale le gouvernement reconnait que
le logement est un besoin primordial, sa qualité et le milieu dans
lequel il se trouve doivent beaucoup influencer la vie et les rapports des
personnes qui y habitent et le gouvernement devrait aussi s'en
préoccuper tout autant.
Si le gouvernement reconnaît ce besoin, par conséquent, il
doit le faire à l'égard de tous les citoyens. Le logement, sa
qualité et ses normes devraient alors relever de la compétence
d'un seul organisme au lieu d'être partagée entre divers services,
agences, organisations, institutions et autres organes publics et
privés.
Un tel organisme aurait pour tâche de traiter tous les
problèmes de logement, à savoir, les besoins, la fixation des
normes et les mesures qui viseront à inciter toute initiative pouvant
répondre à ces besoins. Ceux-ci ne se limitent pas uniquement aux
familles à faible revenu, aux étudiants et aux personnes
âgées mais aussi aux femmes célibataires, aux travailleurs
temporaires, aux artistes et aux autres groupes spéciaux.
Nous limiterons notre étude à l'identification des besoins
et des difficultés que posent les méthodes actuelles et nous
proposerons une solution aux problèmes de logement des deux groupes de
personnes dont nous nous préoccupons. 1. Logement des personnes
âgées a) Les besoins
On a fait une si grande publicité quant à la
nécessité de loger les personnes âgées qu'il nous
suffit de remarquer que les installations existantes ne sont pas en mesure de
répondre à ces besoins. En raison de la vie qui se prolonge, la
situation ne peut que s'aggraver si l'on ne prend des mesures pour
remédier à cet état de chose. Le genre et la
diversité de logements qu'exigent les différentes
catégories de personnes âgées augmentent également,
d'où la nécessité de trouver divers genres de solutions et
de projets.
b) Les méthodes actuelles
En ce moment, ce sont les sociétés de bienfaisance et les
organisations communautaires qui prennent l'initiative des projets de logement
pour personnes âgées. Ceux-ci doivent être d'abord
approuvés par le ministère du Bien-Etre de la province avant
d'être financés par la SHQ.
Nous estimons que c'est une sage mesure de la part du gouvernement
d'approuver les projets et les organismes pour qu'on respecte les normes
nécessaires. Mais, le problème naît du fait que personne
n'a la responsabilité de prendre l'initiative de ces projets.
Voilà le seul facteur important qui soit à l'origine du manque de
logements dont nous souffrons en ce moment. En effet, ce n'est que lorsque la
situation devient critique qu'une société de bienfaisance ou un
organisme communautaire prend l'initiative d'essayer de résoudre le
problème. c) Les propositions
Comme on le sait, le nombre de personnes âgées augmente
très rapidement mais, contrairement à ce qui se passe dans les
écoles où l'on planifie pour absorber le nombre croissant
d'enfants d'âge scolaire, il n'existe que très peu ou aucune
planification quant au logement pour les personnes âgées.
Nous croyons que la planification serait d'autant plus intelligente et
efficace si cet aspect du problème du logement faisait partie
intégrante des attributions d'une société
gouvernementale.
Bien qu'il faille davantage de recherches sur les besoins des personnes
âgées, il semble qu'il est de beaucoup préférable
d'intégrer leurs habitations à la communauté au lieu de
construire des hospices isolés souvent considérés comme
"lieu de séjour avant la mort". La meilleure façon d'atteindre
cet objectif serait de stimuler de quelque façon les entrepreneurs
privés à intégrer ce genre de logement à leurs
projets.
Toutefois, cette proposition ne signifie pas que le secteur privé
soit le seul à mettre en exécution ces projets. On pourrait
procéder à l'instar des chaînes d'hôtels qui,
très souvent, louent à bail les installations et les exploitent.
Dans ce cas, la chafne ne serait un service gouvernemental relevant de la
compétence d'une société d'habitation. 2. Les
travailleuses célibataires a) Les problèmes
Les migrations massives des dernières années vers les
villes ont été la cause principale des problèmes de
logement des travailleuses célibataires et ceux-ci ne feront que
s'aggraver au cours de la prochaine décennie.
Ces jeunes filles vont s'établir dans un milieu qui leur est
étranger, voire hostile. Seules, elles viennent en ville la plupart du
temps sans beaucoup d'instruction et ne peuvent se procurer qu'un emploi
très peu rénuméré. Leurs besoins sont à la
fois physique car, il leur faut un logement convenable à un prix
raisonnable et qui leur offre une certaine sécurité; social parce
qu'il leur faut des conseils et de l'aide pour s'adapter à leur nouveau
milieu. Actuellement, il n'existe que très peu d'endroits capables de
leur rendre ces services (par exemple le Y.W.C.A.) mais, une fois de plus, les
besoins dépassent de beaucoup les services disponibles. (cf.
l'étude ci-jointe du M.W.C.)
Nous sommes convaincus que la raison de cette lacune provient aussi du
fait qu'il n'existe pas de politique générale du logement et que
personne n'a encore songé à trouver la réponse à ce
besoin dans la planification.
Une fois de plus, les besoins de ces jeunes filles n'ont pas
été bien définis puisque nous ne pouvons fonder notre
jugement que sur une courte expérience. A notre avis, les objectifs du
programme devraient viser à faciliter l'intégration de ces jeunes
filles à leur milieu et à trouver des méthodes
précises à cette fin.
Cependant, il semble indéniable que ce groupe social a au moins
besoin d'autant d'aide que les étudiants qui peuvent maintenant se loger
dans des habitations subventionnées grâce à des
hypothèques à long terme et à faible taux
d'intérêt. Il apparaît que ces jeunes filles devraient du
moins bénéficier du même avantage.
Propositions en vue de répondre aux besoins du logement des deux
groupes concernés.
Le rôle du secteur public a) Conférer à un seul
organisme le pouvoir de loger tous les groupes de notre société.
b) Cet organisme devra effectuer des recherches pour déterminer les
besoins de chaque groupe. c) Intégrer de la façon la plus anonyme
possible tous les logements en tant que partie de tout l'édifice social.
d) Afin d'atteindre l'objectif mentionné au paragraphe c), il faudra
susciter des motifs et créer un climat de nature à favoriser pour
le secteur privé et les organismes publics locaux chargés du
logement, l'intégration de ces habitations pour tous en tant que partie
des projets d'expansion et de rénovation urbaine. Ces motifs pourraient
être des subventions directes ou pour location, des taux de financement
intéressants, des réductions, des biens-fonds, des avantages
fiscaux et autres prestations. e) II semble certain que le secteur privé
construira la plus grande partie de nos habitations au cours des années
à venir et que leur intégration à l'ensemble de la
société sera non seulement avantageuse pour le gouvernement sur
le plan économique, mais sera aussi très bénéfique
sur le plan social (en éliminant les ghettos que l'on condamne). Il
faudra donc trouver de nouveaux moyens permettant aux secteurs public et
privé de collaborer à cette fin.
Dans ce dessein, le gouvernement doit être guidé et bien
préparé à agir avec plus de rapidité et
d'efficacité dans le dynamique secteur privé.
Le rôle du secteur privé a) Le secteur privé doit
assumer ses responsabilités en appréciant l'importance d'une
solution au problème du logement qui intéresse tous les citoyens.
Cette solution devra être la plus équitable et la plus probante
possible dans l'intérêt de toute la société (le
monde social et le monde des affaires), afin de nous épargner une
situation qui ne nous causera que des problèmes plus difficiles à
résoudre. b) Etant donné les contraintes, les progrès et
les motifs, les dirigeants du secteur privé doivent être
imaginatifs et trouver des solutions économiques aux problèmes.
c) Les habitations visant à répondre aux besoins de ces groupes
peuvent alors être conçues et construites dans le cadre des
programmes privés d'expansion et, le cas échéant,
louées à bail, administrées ou vendues à des
personnes dignes de confiance ou à des organismes sans but lucratif qui
travaillent à la mise en oeuvre de ces installations.
Résumé
Somme toute,, seul le fait de reconnaçitre que le logement
constitue un problème qui touche tous les citoyens (non seulement ceux
qui peuvent former des groupes de pression), et seul le fait de définir
les besoins en logement et de les intégrer à l'édifice de
notre société nouvelle, en pleine expansion nous permettront de
résoudre les sérieux problèmes sociaux, psychologiques et
physiques nés d'un milieu défavorisé.