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(Seize heures dix minutes)
Le Président (M. Lorrain): Je vous souhaite à tous
la bienvenue. Le secrétaire de la commission de l'Assemblée
nationale m'avise qu'il y a maintenant quorum.
Avant de procéder, M. le secrétaire de la commission,
à la composition de la commission de l'Assemblée nationale»
qui va entendre la question dont je vais lire le mandat, j'aimerais
peut-être intervenir dans un premier temps pour vous expliquer quels sont
les objectifs, les buts recherchés de cette commission et,
également, quelles sont les règles de procédure
applicables à la commission de l'Assemblée nationale.
M. Chevrette: Avant de commencer, M. le Président, si vous
me permettez...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette:... sur une question de règlement.
Une voix: Oui, sur une question de règlement.
M. Chevrette: Étant donné qu'on s'est réunis
jeudi passé pour en arriver à définir quelle serait ta
composition, il y a eu des listes de noms de distribuées à ce
moment-là. Je voudrais faire un petit historique bref pour
démontrer ma question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me le permettez, M. le
leader de l'Opposition, je vais vous reconnaître à l'étape
de la composition, lorsque le secrétaire général va
énumérer ceux qui vont composer la commission de
l'Assemblée nationale. J'aimerais, dans un premier temps...
M. Chevrette: Non, mais pour la légalité de la
constitution de la commission...
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Chevrette:... cela m'apparaît important... Je veux
plaider l'urgence de ma question de règlement...
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Chevrette:... purement et simplement parce qu'elle
m'apparaît être préalable à n'importe quelle
déclaration de règle de procédure ou de reconnaissance de
principe ou de fonctionnement. C'est sur la composition même de la
commission.
Déclaration d'ouverture du président M.
Pierre Lorrain
Le Président (M, Lorrain): II y a des consensus qui sont
intervenus. Dans ma déclaration du début, pour un peu tenter de
décrire quelle sorte de commission siège actuellement, je
voudrais d'abord, dans un premier temps, faire ma déclaration
générale, qui s'applique à tout le monde.
Immédiatement après, je vais accepter votre question de
règlement, M. le leader de l'Opposition, même avant que le
secrétaire général décrive la composition de la
CAN. Cela va?
Il s'agit d'un mandat d'enquête faisant suite à la question
de privilège soulevée par M. le député de
Lévis. La teneur du mandat est consignée en quelque sorte au
coeur de la motion présentée par M. le député de
Lévis. J'aimerais vous lire la motion, qui a été lue et
déposée à l'Assemblée nationale par M. le
député: "La commission de l'Assemblée nationale doit
enquêter sur la conduite du député de Portneuf et ministre
de l'Aqriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation en regard des
pressions indues qu'il aurait exercées aux fins d'influencer le vote,
l'opinion, le jugement ou l'action du député de Lévis et
de l'Opposition en étant intervenu auprès du procureur des
parties intéressées au projet de loi d'intérêt
privé 272, Loi sur la Corporation intermunicipale de transport de la
rive-sud de Québec pour lui signifier que l'adoption de ce projet de loi
est conditionnelle au vote, à l'opinion, au jugement et à
l'action du député de Lévis et de l'Opposition à
l'égard du projet de loi 132, Loi modifiant la Loi sur la protection du
territoire agricole.
Notre commission est donc réunie pour enquêter sur ces
faits - et j'insiste: sur ces faits. Il s'agit d'une enquête
parlementaire menée par les membres de cette commission. Vous devrez
apprécier les divers témoiqnaqes et, au terme, à la fin de
nos travaux, tirer une conclusion à savoir si le reproche est
fondé ou non fondé. La commission pourra également, si
elle le juge à propos, faire des recommandations.
Mon rôle, comme président de cette
commission, consiste à faire respecter l'ordre et à
interpréter, le cas échéant, le règlement de
l'Assemblée nationale. Mais, il importe de souligner dès le
début des travaux que mon rôle ne consiste pas à être
juge de cette enquête. Je dois me limiter à présider nos
travaux a titre de président de séance. Cette distinction est
importante et doit être bien comprise. Cette enquête sera
menée de façon collégiale par les quatorze membres de
cette commission qui devront en arriver à une conclusion. La commission
fera ensuite rapport à l'Assemblée nationale.
Notre règlement est silencieux au sujet de la procédure
d'enquête. La commission d'enquête que nous tenons aujourd'hui est
maîtresse de ses travaux et a convenu, lors d'une séance de
travail, d'un cadre minimal qui servirait à la bonne marche de nos
travaux. Je vais rappeler aux membres de la commission certaines règles
qui prévaudront au cours de l'enquête et que j'entends faire
respecter.
Dans un premier temps, tous les témoins qui ont été
convoqués à la demande d'un membre de l'Opposition seront
interrogés avant les témoins convoqués à la demande
d'un membre de la majorité. Le groupe parlementaire qui a
convoqué un témoin l'interrogera en premier. Par la suite, la
règle de l'alternance de notre règlement s'appliquera. Dans un
deuxième temps, tous les membres de la commission pourront en principe
interroger les témoins. Troisièmement, chaque groupe
parlementaire disposera d'un temps égal pour interroger un
témoin, soit, au plus, deux heures et vingt minutes. Chaque groupe
parlementaire aura un porte-parole ayant un temps de parole
privilégié. Il est très important qu'avant
l'interrogatoire de chaque témoin, chaque groupe parlementaire identifie
son porte-parole. Et, ça, je vais le demander à chaque fois qu'on
aura à assermenter un témoin.
Cinquièmement, pour interroger chacun des témoins, le
porte-parole de chaque groupe dispose d'une heure et les autres membres de 20
minutes jusqu'à concurrence de 2 heures 20 minutes par groupe
parlementaire.
Le temps de parole d'un membre peut être utilisé en une ou
plusieurs interventions, mais un temps de parole ou son résidu ne sont
pas transférables.
Septièmement, le temps requis pour statuer sur un rappel au
règlement soulevé par un membre d'un autre groupe parlementaire
que le groupe auquel adhère le député qui interroge n'est
pas imputé à ce dernier non plus que les rappels au
règlement concernant l'ordre et le décorum soulevés par un
membre du même groupe parlementaire que celui qui interroge. La
dernière partie de ce paragraphe, c'est une entente suite à
l'assemblée de jeudi soir dernier.
Huitièmement, le temps de réponse d'un témoin n'est
pas imputé au temps de parole du membre qui interroge. S'il y a lieu, il
sera possible pour un groupe parlementaire de convoquer à nouveau un
témoin déjà entendu à sa demande une
première fois. Dans un tel cas, le témoin pourra alors être
interrogé pendant une heure et demie par groupe parlementaire. Au terme
de l'audition des témoins, chaque groupe parlementaire disposera, en
séance publique, d'une période d'une heure et demie pour
présenter son argumentation ou ses remarques finales.
Concernant la télévision, il y a eu une demande à
l'effet de téléviser l'ensemble de nos travaux. Cependant,
suivant une tradition bien implantée à cet égard,
l'absence de consensus au niveau du comité directeur disposait, par le
fait même, de cette requête.
Enfin, cette séance étant publique et suite à un
consensus afin de favoriser l'ordre et la bonne marche de nos travaux, les
cameramen et les photographes sont priés de n'utiliser leur
équipement qu'avant le début du témoignage de chaque
témoin. En aucun temps, cependant, la prise de son sera permise. Suivant
le désir formulé par les membres de cette commission, je
demanderais au secrétaire de la commission d'assermenter les
témoins qui ont été assignés par la commission et
même les députés membres de l'Assemblée nationale du
Québec.
En terminant, je souhaite, à titre de président de cette
commission, que l'interrogatoire des témoins se déroule dans le
plus grand respect de chacun des intervenants. Notre commission n'est pas
liée par les règles de preuve - j'insiste beaucoup sur cette
partie - notre commission n'est pas liée par les règles de
preuves qui prévalent devant les tribunaux quels qu'ils soient et, notre
règlement, n'y pourvoyant pas, ne saurait s'appliquer rigoureusement.
Cependant, dans l'exécution de notre mandat, j'ose espérer que
nous saurons nous en inspirer afin que la recherche de la vérité
se fasse dans le respect des témoins et selon ce qu'il convient
d'appeler les règles de l'équité et de
l'impartialité.
La collaboration de tous est indispensable, car notre commission se
distingue des autres commissions par la nature particulière de son
mandat. Il s'agit, en quelque sorte, d'un cas d'espèce, dépourvu
de règles clairement établies. Nos procédures, notre
comportement au cours de l'enquête et les éventuelles
décisions que je devrai rendre deviendront pour l'avenir, je
l'espère, des modèles pour l'exécution de ce type de
mandat très particulier.
Tel qu'entendu tout à l'heure, avant de reconnaître M. le
secrétaire de la commission de l'Assemblée nationale sur une
question de règlement, M. le leader de l'Opposition quant à la
composition seulement
de la commission de l'Assemblée nationale, M. Chevrette:
Oui, M. le Président...
M. Lefebvre: Sur une question de règlement, j'ai
moi-même une question de règlement à vous soulever qui,
à toutes fins pratiques, est une question de directive qui remet en
cause la participation du leader de l'Opposition. Alors, je voudrais bien que,
M. le Président, vous compreniez que, si vous permettez au leader de
l'Opposition d'intervenir au moment où on se parle, ça ne
constituera pas une reconnaissance de son droit de participer aux travaux de
l'Assemblée nationale, de cette commission-là, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je pense que votre point
de règlement, M. le leader adjoint du gouvernement, est la même
question de règlement ou semblable, dans le même domaine, que
j'avais déjà reconnu. M. le leader de l'Opposition, je vais vous
reconnaître après le leader, M. le leader de l'Opposition.
Maintenant, il est bien entendu que je ne répondrai jamais, comme
à l'Assemblée nationale, à des cas hypothétiques.
Je verrai à décider et à rendre des décisions
lorsque je serai mis devant les faits et qu'on m'aura donné les
faits.
Dans un premier temps, je vais reconnaître M. le leader de
l'Opposition et, après, M. le député de Frontenac, sur la
même question de règlement. M. le leader de l'Opposition.
Question de règlement sur la composition de la
commission
M, Chevrette: M. le Président, la commission de
l'Assemblée nationale est une commission statutaire dans nos
règlements et elle est composée d'une façon
spécifique par des postes spécifiques.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Notre règlement stipule bien que la
composition de la CAN ou de la commission de l'Assemblée nationale est
la suivante: les deux leaders, les deux whips, les présidents de
commission et les deux whips - donc je dis bien - les deux
vice-présidents de l'Assemblée nationale également. De
sorte que statutairement, on n'aurait même pas à s'interroger, la
CAN est constituée, M. le Président, de vous-même, de vos
deux adjoints, des huit présidents de commission, des deux leaders et
des deux whips. Et ça c'est une façon, c'est nominatif dans notre
règlement. Il y a eu un consentement au niveau des deux leaders, M. le
Président, pour les motifs suivants: C'est qu'à la demande du
leader du gouvernement il y a eu une demande qui était la suivante:
compte tenu que le leader du gouvernement était celui qui devait
remplacer le premier ministre sur les articles, article par article, de la Loi
de la constitution du tribunal de la jeunesse ou du Conseil consultatif de la
jeunesse plutôt, M. le leader du gouvernement me demandait de pouvoir
substituer quelqu'un à lui, et par la suite il a plaidé en faveur
de deux présidents qui se sentaient supposément mal à
l'aise devant la commission qui était M. le député de
Vanier qui était président de la commission du budget et de
l'administration et dont le député de Lévis en est le
vice-président. Et l'autre président qui se sentait, dit-on, mal
à l'aise était le député président de la
commission de l'agriculture, M. le député d'Iberville, parce que
M, le député de Lévis en est son principal critique
à la commission de l'agriculture.
Et le consentement qui avait été donné de bonne foi
était pour remplacer ces trois individus. C'est pourquoi nous avions
donné notre consentement volontiers en Chambre jeudi après-midi
pour la substitution à la fois du leader du gouvernement par son adjoint
qui est M. le député de Thetford, et à la fois pour les
deux présidents de commission qui étaient... qui avaient des
raisons à notre point de vue assez valables puisque un était
président, l'autre était vice-président de la même
commission, et l'autre était... faisait face à la principale
critique. À notre grande surprise jeudi soir, M. le Président -
et vous aurez remarqué que j'ai soulevé immédiatement le
cas - j'ai même... je me suis même rendu compte à ce
moment-là que les deux vice-présidents même, vos deux
propres adjoints étaient changés. On avait même
substitué les deux vice-présidents, de deux substituts aux deux
vice-présidents.
Nous avons essayé de négocier depuis lors pour
rétablir les faits tels qu'on avait... qu'avaient été
menées les négociations de bonne foi entre moi-même et mon
adjoint M. Thibault, et M. Pitre et M... du bureau de M. te leader du
gouvernement. Et au moment où on se rencontre ce soir, il n'y a... Les
deux vice-présidents, c'est réglé, effectivement ils ne
seront pas remplacés, mais je pense que ça allait de soi, mais il
ne reste qu'un seul président statutaire de commission et c'est le
député de Laval-des-Rapides qui a réintégré
son poste. Les quatre autres vice-présidents, dont deux étaient -
je l'admets et je l'avoue et j'en conviens - le député de Vanier
et le député d'Iberville, on s'était
énormément bien entendu mais pas sur le reste. Et je dois
déplorer ce fait, M. le Président, au tout début de la
commission, parce qu'à mon avis cette commission est une commmission
assez extraordinaire, et c'est pas pour rien que ces cas-là sont
confiés à la commission de l'Assemblée
nationale, M. le Président. C'est précisément parce
que les individus ont des responsabilités et ça ne doit pas se
transformer en un forum où la bouffonnerie règne. C'est parce
qu'on a tous des responsabilités, des tâches pour faire en
sorte... Pardon?
Le Président (M. Lorrain): En conclusion, s'il vous
plaît, c'est pour une question de règlement, c'est une question de
règlement.
M. Chevrette: Oui, mais est-ce qu'il y a des normes sur le
temps?
Le Président (M. Lorrain): Non, mais je vous demande de
conclure. Vous avez fait votre point et je vais entendre le leader adjoint et
je vais faire lecture de la motion qui a été adoptée. Je
suis... Vous avez très bien établi votre point, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Moi, il me reste un point à établir,
M. le Président. J'entends le faire du mieux...
Le Président (M. Lorrain): Toujours sur la même
question de règlement.
M. Chevrette:... le mieux possible.
Le Président (M. Lorrain): Ça va.
M. Chevrette: J'entends démontrer que si c'est... si c'est
précisément des postes précis qui forment la commission de
l'Assemblée nationale, et si c'était rattaché à des
responsabilités, puis si on faisait en sorte que c'étaient ces
gens-là qui devaient statuer sur des cas aussi graves, c'est parce qu'on
voulait que la commission de l'Assemblée nationale, M. le
Président, ne prenne pas ça à la légère.
Puis que les gens en autorité, les gens en poste, les gens qui avaient
des responsabilités comme telles avaient à statuer sur la
conduite éventuelle d'un collègue. Et je suis convaincu que
c'était là... ce n'est pas là l'objet de faire une
sous-commission déguisée. Et je dois à ce stade-ci, M. le
Président, déplorer que les consensus de bonne foi qui ont
été menés pour remplacer à la fois le leader du
gouvernement et les deux présidents de commission en question, je
regrette qu'à ce stade-ci ça ne soit pas ce qui a
été négocié de bonne foi. Ce sont les faits. Je ne
vous dirai pas que je vais contester et que je vais me retirer parce que cela
ne reflète plus la CAN ou la commission de l'Assemblée nationale,
mais je vous dirai que cela n'a pas été l'esprit qui a
prévalu lors de la conduite des négociations pour en arriver
à un consensus. Je peux vous jurer cela de mon siège, M. le
Président. Cela a toujours été soit le leader du
gouvernement qu'on remplaçait, et les deux présidents des
commissions. Et j'ose espérer, M. le Président - cela n'affecte
en rien la valeur des individus - mais j'ose espérer que cette
commission, qui n'est plus constituée comme elle aurait dû
l'être, se comporte tout comme si c'était la commission de
l'Assemblée nationale. Et que cela soit du sérieux du
début à la fin et non pas en des bagarres de rue.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le leader de
l'Opposition. M. le leader adjoint, voulez-vous intervenir sur ce point
précisément? M. le leader adjoint du gouvernement, voulez-vous
intervenir sur ce point?
M. Lefebvre: Oui, oui, M. le Président. Alors, il est
exact, comme l'a dit le leader de l'Opposition, que l'article 115 de nos
règlements prévoit la règle habituelle, à savoir la
formation de la commission de l'Assemblée nationale, sauf que, dans le
cas qui nous occupe, de consentement - et c'est le point majeur de mon
argumentation - et l'Opposition et le gouvernement ont convenu de
déroger à la règle de l'article 115, et vous avez, M. le
Président, j'imagine, sous les yeux, le texte même de la motion
dérogatoire qui fait état de la possibilité de
procéder à des remplacements temporaires en vertu de l'article
130. Alors, si, M. le Président, l'Opposition aurait souhaité que
les remplacements se limitent à des cas précis, cela aurait
dû, à ce moment-là, être précisé
à l'intérieur de cette motion-là.
Dans un deuxième temps, M. le Président, ce qu'on souhaite
de notre côté, c'est que la commission de l'Assemblée
nationale puisse siéger en toute équité et en toute
impartialité. Et pour ces raisons-là, on a pensé - et
c'était à ce moment-là ce qu'on croyait également
être la bonne attitude, l'Opposition était d'accord avec nous -
qu'il y avait lieu de remplacer certains présidents ou
vice-présidents de commission qui pouvaient se retrouver dans une
position un peu embêtante, compte tenu de leurs relations avec le
député de Lévis. Et c'est sur cette base-là, M. le
Président, qu'on a très facilement accepté de remplacer le
député d'Iberville qui est président de la commission de
l'aqriculture, alors que le porte-parole de l'Opposition est le
député de Lévis. On a également accepté de
remplacer le député de Vanier qui est président de la
commission du budget et de l'administration, compte tenu du fait que le
vice-président de la même commission est le député
de Lévis. Quant au remplacement du député de Bourget qui
est en même temps président de la commission de la culture, M. le
Président, le député de Bourget, pour des raisons
très précises, n'a pas pu nous donner l'assurance qu'il pourrait
suivre les travaux de la commission de façon régulière, et
il y a
également une très forte possibilité,
dépendamment de la durée de la commission, que le
député de Bourget doive s'absenter de la province. Quant au
député de Sauvé qui est président de la commission
de l'éducation, il est présentement à l'extérieur
du pays, précisément en Afrique, en mission à la demande
du premier ministre du Québec. Alors, en résumé, M. le
Président... Et, de notre côté, on a accepté le
remplacement du député de Verchères qui est
président de la commission du travail par le député de
Roberval.
Alors, en résumé, M. le Président, c'est comme cela
que cela avait été entendu. Les écrits sont là.
Tout le reste, cela ne peut contredire la motion qui a été
acceptée de consentement par l'Assemblée nationale. Et je veux
également ajouter en conclusion que, de notre côté, tout
comme du côté de l'Opposition, on souhaite que les travaux se
fassent de façon civilisée, en respectant les règles
d'éthique, et la loi et les règlements de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, sur la
question soulevée par M. le leader de l'Opposition, je pense que je n'ai
pas à rendre de décision étant donné que
l'Assemblée nationale avait déjà statué
là-dessus. J'aimerais faire lecture de la motion qui a été
présentée la semaine dernière à l'Assemblée
nationale et qui a été adoptée à
l'unanimité. C'est en vertu...
M. Chevrette: Est-ce que vous me permettez trente secondes au
préalable?
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de l'Opposition,
oui. (16 h 30)
M. Chevrette: Je n'at pas dit que je contestais la motion, je
n'ai pas dit que je contestais les nominations. Je vous ai dit que ce que j'ai
contesté, c'est un abus de la bonne foi parce que c'était du
remplacement de deux pour un de notre côté, et c'est pas ça
qui a été fait. C'est ça que j'ai dit. Et ça, c'est
absolument pas le député de Frontenac qui peut en
témoigner, il n'était pas là. Je veux dire, avec toute la
bonne foi que je pourrais lui reconnaître: il n'a pas le don de
l'omniprésence. Il a été d'une absence totale à nos
négociations. C'est le leader du gouvernement et moi-même et
Hubert Thibault et Jocelyn Pitre. Donc, qu'on ne vienne pas essayer de faire
des chansons à la haute. Il n'était pas là, il ne faut pas
le dire.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, je m'excuse. C'est
dans le but de mieux informer les gens qui assistent et pour savoir de quelle
façon ou quel processus on a employé pour arriver à des
règles qui ont été établies. Je reconnais
moi-même,* M. le leader de l'Opposition, que je n'ai pas assisté
à toutes les rencontres entre les deux formations et surtout entre les
deux bureaux et les directeurs de cabinet, mais j'aimerais quand même
faire lecture, au bénéfice des gens qui sont ici à
l'arrière, ceux qui vont participer cette semaine, pour que ça
fasse partie des minutes de la commission: "Qu'en vertu de l'article 51 de la
Loi de l'Assemblée nationale les personnes dont les noms sont transmis
au président de l'Assemblée nationale par l'un ou l'autre des
leaders parlementaires soient assignées... Je m'excuse; ça, c'est
l'assignation. Que conformément à l'article 51 de la Lot de
l'Assemblée nationale les personnes dont les noms sont transmis au
président de l'Assemblée nationale par l'un ou l'autre des
leaders parlementaires soient assignées à comparaître
devant la commission de l'Assemblée nationale, à la date,
l'heure, l'endroit mentionnés dans l'assignation qui lui sera
signifiée par la commission." Ça, c'est la première motion
qui a été votée la semaine dernière, et plus
précisément sur le point dont vous faites mention. Alors, les
leaders parlementaires... soient assignées à comparaître
devant la commission de l'Assemblée nationale à la date, l'heure
et l'endroit qui seront mentionnés dans l'assignation qui leur sera
signifiée par la commission comme si ces personnes en avaient
été requises par cette commission, suite d'une motion
adoptée à cet effet. En d'autres mots, c'est que la composition,
on peut la changer. Il y a eu consensus qui est intervenu la semaine
dernière, sauf qu'on ne mentionnait pas le nom des personnes et le
nombre de personnes qui pouvaient être changées dans la
composition des membres de la commission de l'Assemblée nationale.
Maintenant, n'étant pas, n'ayant pas assisté à quoi que ce
soit, je ne voudrais pas porter de commentaires sur la remarque.
Une voix: Ce n'est pas dans la motion.
M. Chevrette: Je pense qu'il y a une erreur de motion parce que
là vous êtes en train de nous parler de l'assignation des
témoins.
Le Président (M- Lorrain): Je corrige
immédiatement. J'ai résumé le fait qu'il y a un consensus
qui est intervenu entre les deux bureaux des leaders la semaine...
M. Rochefort: ...motion dont vous faisiez état'
Le Président (M. Lorrain): Je la lis. M. Rochefort:
Ah boni D'accord.
Le Président (M. Lorrain): Cette motion était
à l'effet qu'on pouvait remplacer des
membres de la commission de l'Assemblée nationale et sans aucune
spécification de noms ou de qualifications, c'est-à-dire de
commissions, ou de titres, ou de postes, et qu'en vertu de l'article 51 de la
Loi de l'Assemblée nationale, les personnes dont les noms seront
transmis au président de l'Assemblée nationale ou par l'un ou
l'autre des leaders parlementaires soient assignés... Ce n'est pas
encore la bonne.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Excusez-moi. Que malgré
115 du règlement, l'exécution du mandat qui lui échoit en
vertu de 319 du règlement, la commission de l'Assemblée nationale
soit autorisée à procéder à des remplacements
temporaires en vertu de l'article 130. Je m'explique: temporaires de
façon permanente pour toute la durée de la commission sur le
mandat que j'ai lu tout à l'heure.
M. Rochefort: Selon quelles modalités, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): II n'y a aucune
modalité. Ça été voté à
l'unanimité de l'Assemblée nationale la semaine dernière.
C'est pourquoi je ne veux pas rendre de décision. Je pense que cette
motion était très large et permettait les différentes
interventions qui ont été faites.
M. Doyon: M. le Président, là-dessus, avec votre
permission.
Le Président (M. Lorrain): M. le député,
oui.
M. Doyon: 11 est bon, M. le Président, de rappeler que
cette commission a tenu une séance de travail jeudi dernier, que les
remplacements étaient alors en vigueur et que des personnes qui sont ici
et qui sont des remplaçants étaient alors présents, et,
à ma souvenance, vous étiez là, M. le Président, il
n'y a pas eu rien de soulevé à ce moment-là. Nous avons
procédé normalement.
Une voix: Sauf Bélanger.
M. Doyon: Sauf le président, le député
de...
Une voix:... Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lorrain): De Laval-des-Rapides.
M. Doyon:... Laval-des-Rapides, qui n'était pas
présent à ce moment-là. La séance de travail s'est
déroulée sans qu'il ait été fait mention de cette
question de remplacement...
Une voix: 11 y a plus que cela.
M. Doyon: Non, non, il n'y a pas seulement que ça. Tout
simplement pour vous dire que la question des remplacements semblait être
réglée.
M. Chevrette:... au début. Je m'excuse; il n'a pas
assisté à la même réunion que nous autres.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, je m'excuse! La
motion avait déjà été votée et, depuis ce
temps-là, M. le député de Louis-Hébert, il y a eu
des changements.
M. Chevrette: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M, Lorrain): La motion avait
été votée jeudi après-midi.
M. Chevrette: Une question de rèqlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: C'est faux, ce que le député de
Louis-Hébert dit, M. le Président. Vous vous rappellerez, j'ai
fait une objection préliminaire en entrant à la séance
parce que vous aviez substitué les deux vice-présidents, vous
aviez donné deux substituts aux vice-présidents. Donc, qu'on ne
vienne pas rapporter des choses tout croches là. Si on a assisté
à la réunion, on doit se rappeler des faits, bon!
Le Président (M. Lorrain): Je pense...
M. Chevrette: S'il y a des changements depuis, c'est parce qu'il
y a eu des rectifications de faits, puisque M. le député de
Laprairie est là et Mme la députée de Bellechasse pourrait
être ici. Rien, elle n'y était pas vendredi et ce n'était
pas attitré, et le député de Laval-des-Rapides
n'était pas là, voyons!
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, si vous
me permettez, suite à l'intervention de M. le député de
Louis-Hébert et à la réplique de M. le leader du
gouvernement, les deux bureaux des leaders en fin de semaine ont eu d'autres
contacts suite à l'assemblée de jeudi soir dernier, au
Parlementaire et suite à la motion dont je viens de faire lecture
concernant la composition des membres de l'Assemblée. Alors,
peut-être que ça répond, je pense, entièrement. II y
a eu des changements depuis l'assemblée de jeudi soir. Les deux
vice-
présidents - c'est maintenant réglé - peuvent
être membres de la commission de l'Assemblée nationale et,
également, il y a eu une nouvelle addition, si vous me permettez
l'expression, d'un des présidents de commission qui n'a pas
participé à l'assemblée de jeudi soir dernier, M. Guy
Bélanger, de la commission de la santé. M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Oui, une question de
règlement en vertu de 35. Je trouve un petit peu cynique que le leader
de l'Opposition présume que cette commission parlementaire, par des
remplacements, pourrait en arriver à des bouffonneries ou en bagarreurs
de rue. Je trouve que c'est présumer d'un peu de respect
vis-à-vis des parlementaires et je trouve un petit peu cynique que ce
soit ses commentaires, compte tenu qu'on est ici, justement, sur une question
de privilège d'un député.
Le Président (M. Lorrain): II y avait une mise au point
quant à la composition et j'aimerais bien, avant de commencer, qu'on
soulève toutes sortes de questions de règlement et qu'on
règle, une fois pour toutes, la composition de la commission de
l'Assemblée nationale et je considère comme réglée
la première mise au point qui a été faite par M. le leader
de l'Opposition.
Dans un deuxième temps, M. le leader adjoint du gouvernement
m'avait demandé la parole tout à l'heure toujours sur la
même question, c'est-à-dire la composition de l'Assemblée
nationale avant que je cède la parole au secrétaire, qui va
donner lecture des membres de la commission de l'Assemblée
nationale.
M. Lefebvre: M. le Président, est-ce que je dois
comprendre que les règles convenues entre et l'Opposition et le
gouvernement... Est-ce que je dois comprendre que le résumé que
vous en avez fait constitue la lecture globale et détaillée de
tout ce qui a été convenu ou si le secrétaire de la
commission ne donnera pas lecture de tout ce qui a été
établi entre les partis et évalué en séance de
travail jeudi dernier?
Le Président (M. Lorrain): Non, je pense... Si vous me
permettez, tout à l'heure, c'était une introduction tentant de
situer autant pour les gens qui assistent que pour les membres, quel est le
genre de la commission. Je pense que ç'a été établi
en commission, en séance de travail jeudi dernier. Je ne voudrais pas
recommencer ici toute la Jecture des décisions aux séances de
travail et recommencer la séance de travail. Non.
Les consensus qui étaient déjà intervenus sont
toujours maintenus et l'intervention que j'ai faite au tout début,
c'était simplement pour camper, situer quel genre de commission
siège actuellement et quel est le mandat de la commission, sans
répéter dans le détail tous les consensus intervenus.
M. le député... Excusez-moi...
M. Lefebvre: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint, toujours
sur la même...
M. Rochefort: Sur le même sujet, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je comprends bien la
réponse que vous venez de servir, mais, pour avoir été un
de ceux qui a accordé beaucoup d'importance à ce que vous nous
avez rappelé à plusieurs reprises, au cours de la séance
de travail de jeudi soir, puisque la séance de travail de jeudi soir
avait pour but de permettre à la commission de l'Assemblée
nationale de prendre une décision quant au consensus intervenu,
j'imagine qu'il existe un procès-verbal des décisions prises par
la commission de l'Assemblée nationale en séance de travail jeudi
dernier, à partir des consensus intervenus entre les deux formations
politiques.
Le Président (M. Lorrain): II y a plus que ça, M.
le député de Gouin. Certainement, mais il y a plus que ça.
Il n'est pas encore signé, mais il y a eu un vote à la fin de la
commission en séance de travail, jeudi dernier, ratifiant tout le
rapport que j'ai fait verbalement. Et, depuis ce temps-là, j'ai
mentionné tout à l'heure qu'il y a eu d'autres
négociations, en fin de semaine, entre les deux bureaux des leaders.
Alors, vous me permettrez de ne pas tout avoir consigné. Oui, il y a eu
d'autres négociations, en fin de semaine, entre les deux bureaux, les
deux cabinets et il y a eu des changements et, d'ailleurs, M. le leader de
l'Opposition le mentionnait tout à l'heure. M. Bélanger, le
président d'une des commissions, n'était pas, selon le
procès-verbal de jeudi soir dernier, pour siéger et il
siège.
Les deux vice-présidents qui étaient exclus dans le
procès-verbal, au tout début de la réunion jeudi dernier,
ont maintenant l'autorité de siéger. Et il y a eu un autre point
qui a été clarifié en fin de semaine. C'est à
propos de la reconvocation d'un certain nombre de témoins.
Si vous vous rappelez, jeudi soir, on n'était pas certains si la
durée du contre-
interrogatoire était d'une durée d'une heure trente;
ça a été réglé aussi en fin de semaine entre
les deux leaders.
M. Chevrette: Comme dimension, M. le Président,
c'était sur le fait de plaider ou pas d'un fait nouveau et on a dit que
ce serait plus long et l'interprétation a été celle que je
vous avais donnée et, puis, je pense que vous avez reçu la
réponse.
Le Président (M. Lorrain): C'est ça. Je
référerai au fur et à mesure au consensus intervenu, M. le
député de Gouin, et je pense que toutes les heures qui ont
été appliquées à en arriver à un consensus
entre les deux bureaux des leaders et, surtout, au procès-verbal de
jeudi dernier, je pense, fait partie des normes et des procédures
à la suite de cette commission et je ne voudrais pas recommencer toute
la séance de travail, toutes les séances - excusez-moi, plus
qu'une séance de travail - qui ont lieu avec le comité directeur
et celui de la commission de l'Assemblée nationale jeudi soir dernier.
Avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Rochefort: Oui, M. le Président. D'abord, je peux vous
rassurer...
Le Président (M. Lorrain): Un dernier point, s'il vous
plaît, sur ce...
M. Rochefort: Oui, oui, mais je veux vous rassurer. Ce n'est pas
mon intention de faire recommencer les choses, mais, M. le Président,
vous comprendrez que, compte tenu de la délicatesse du mandat de la
commission et de l'interprétation, à l'occasion, que feront
certains membres de certaines décisions formellement intervenues en
séance de travail jeudi dernier, je pense qu'il serait souhaitable qu'on
ait à notre disposition les documents formels qui reprennent les
décisions qui sont intervenues, pour justement éviter qu'il y ait
de place à interprétation, à confusion. Écoutez, M.
le Président, à partir de quoi allez-vous rendre des
décisions quant à l'existence de telle ou telle règle s'il
n'y a pas un document quelque part dans lequel l'ensemble de ces
décisions sont consignées? De la même façon que vous
appliquez le règlement à partir d'un document que vous avez entre
les mains, l'article 131 qui vient avant 132, pis après, bon, etc.
J'imagine...
Le Président (M. Lorrain): Si vous me le permettez... Non,
non, non, ça ne sera pas... C'est pas si... Vous le savez, vous
étiez présent à l'assemblée jeudi soir. Ce n'est
pas si arrêté que ça. Je viens de faire une mise au point
avant de commencer en disant qu'il n'existe pas de règles strictes pour
le genre de commission de l'Assemblée nationale entendant une question
de privilège, telle que formulée en vertu des articles 319 et
suivants de notre règlement.
M. Rochefort: Merci.
Le Président (M, Lorrain): Vous étiez... Si vous me
le permettez, M. le député de Gouin. Vous étiez
présent également jeudi soir dernier lors de cette séance
de travail de la CAN. Vous comprendrez qu'on m'a remis un document qui se doit
d'être amendé, mais avant que je le signe comme
procès-verbal, à cause des amendements de fin de semaine,
étant donné qu'il n'y avait pas disponibilité des deux
bureaux des leaders ici hier, peut-être que ce soir, durant la
veillée ou sur l'heure du souper, on pourra peut-être ratifier les
consensus qui sont intervenus et on distribuera ces copies de
procès-verbal à chacun; peut-être vers 20 heures, 21 heures
ce soir. Mais il y a une chose qu'il faut qu'elles soient extrêmement
claires, les consensus qui sont intervenus dans les deux semaines de
négociation ne règlent pas toutes les règles de
procédure et le règlement quant à cette commission. Et je
pense que la mise au point et la mise en garde que j'ai faîtes au tout
début sont très très claires. Or, je ne voudrais pas
revenir là-dessus. C'est parce que, autant moi et les deux leaders et,
vu qu'il se faisait encore des négociations encore ce matin, M. le
député de Gouin, ce soir, vers 21 heures, un procès-verbal
sera arrêté après l'avoir fait lire par les deux formations
politiques. Et s'il est conforme en tout point et à l'assemblée
de jeudi soir et aux nouvelles néqociations depuis trois jours, je le
ratifierai et on le distribuera probablement vers 21 heures, 22 heures ce soir,
le procès-verbal. Entre-temps, je pense que les deux formations ont
participé. Le leader de l'Opposition était présent
à toutes les rencontres. Je pense qu'on peut commencer à
procéder sans craindre d'oublier un consensus parce que j'aurais
aimé qu'il y en ait plus que ça, mais c'est quelques consensus
seulement.
Une voix: Une question...
M. Rochefort: Donc, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval.
M. Rochefort:... ça répond à ma demande.
S'il y-a un document de distribué qui colligera tous les consensus qui
sont intervenus pour que tout le monde travaille avec les mêmes
données.
Le Président (M. Lorrain): J'aurais aimé pouvoir le
distribuer à tous...
M. Rochefort: Ah! Pour 21 heures, ça
ira.
Le Président (M. Lorrain):... les membres de la
commission, mais encore ce matin, il y avait des négociations.
M. Rochefort: À 21 heures, ça ira parce qu'on en
aura pour quelques jours, j'imagine.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: J'ai une question, M. le Président, parce que
j'étais celui, jeudi soir dernier, à notre séance de
travail, qui a soulevé la question, qui a demandé que nos travaux
soient télédiffusés. Vous vous êtes, à ce
moment-là, appuyé sur...
Le Président (M. Lorrain): On va finir notre... Si vous
permettez, M. le député de Roberval, on va
finir...
M. Gauthier: Non, c'est parce que je...
Le Président (M. Lorrain):... la première question
de règlement sur la composition. On va commencer par composer la
CAN.
M. Gauthier: Ah! O. K.
Le Président (M. Lorrain): J'ai reconnu dans un premier
temps, M. le leader de l'Opposition. Maintenant, je vais reconnaître,
quant à la composition de la CAN, M. le député de
Frontenac, leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: M. le Président, je réserve ma
question de règlement après que le secrétaire de la
commission aura énuméré les membres qui font partie de la
commission.
Le Président (M. Lorrain): M. le secrétaire de la
commission.
Le Secrétaire: Bien, M. le Président. On va
communiquer les renseignements suivants: M. Maximilien Polak,
député de Sainte-Anne en remplacement de M. Tremblay,
député d'Iberville; M. Lefebvre, député de
Frontenac en remplacement de M. Gratton, député de Gatineau; M.
Doyon, député de Louis-Hébert en remplacement de M.
Lemieux, député de Vanier; M. Paradis, député de
Matapédia en remplacement de M. Trudel, député de Bourget;
M. Joly, député de Fabre en remplacement de M. Parent,
député de Sauvé et M. Gauthier, député de
Roberval en remplacement de M. Charbonneau, député de
Verchères.
Le Président (M. Lorrain): Là, c'est conforme
à la commande des deux formations politiques. Alors, M. le leader
adjoint du gouvernement. (16 h 45)
L'assignation d'un membre de la commission comme
témoin
M. Lefebvre: Ma question de règlement en est une, en fait,
de directive. Le député de Gouin a fait référence
au fait qu'il était extrêmement important qu'on se comprenne bien
sur les règles convenues entre les partis, les règles sur
lesquelles il y a eu consensus, et de notre côté, je dois vous
dire qu'on est d'accord avec ce principe-là. On a réalisé
ce matin, M. le Président, qu'il y a un trou. il y a un oubli, quant
à nous, fondamental dans les règles convenues, a savoir quelle
est la position d'un membre de la commission qui est assigné comme
témoin? Dans les faits, je dois vous dire qu'après une
séance de travail, ce matin, la décision a été
prise, et c'est déjà rendu à votre bureau, M. le
Président, la demande d'assigner le député de Joliette et
leader de l'Opposition.
Je vous dis tout de suite, M. le Président, qu'on s'en excuse
auprès du député de Joliette. On connaît son sens de
l'équité, son sens de la justice. On connaît sa rigueur
parlementaire. Compte tenu de la délicatesse du mandat qui a
été confié à la commission de l'Assemblée
nationale - je reprends les propos du député de Gouin - ma
question est la suivante, M. le Président: De quelle façon
considérez-vous la position dans laquelle se retrouve, au moment
où on se parle, te leader de l'Opposition qui sera juge et partie parce
que assigné à témoigner dès jeudi de cette semaine?
Alors, comment peut-on interpréter ta position du leader de
l'Opposition?
M. Chevrette: Sur la question de règlement.
Le Président (M, Lorrain): Toujours sur la même
question de règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, mais vous comprendrez
que je suis quasiment content que ça arrive, cette question. Je viens de
recevoir le subpoena, mon attaché politique vient de me le donner. Je ne
l'avais pas vu. Mais je dois vous avouer que cela me fait sourire. L'Opposition
pourrait décider demain d'assigner les cinq membres ici et de se
retrouver tout seule en Chambre, voyons! C'est fou comme balai, M. le
Président, leurrons-nous pas, ça serait une procédure
dilatoire extrêmement vicieuse, si on s'en fiait au strict droit
parlementaire. On accepterait purement et simplement d'exclure tout un
côté qui représente une défense.
Je ne suis pas un partie prenante. Je suis un parlementaire, M. le
Président, qui a un rôle à jouer bien spécifique. En
plus de ça, moi, je suis là à mon siège d'une
façon constitutionnelle, M. le Président. Je ne suis pas un
substitut dans mon cas. Je suis attitré de par la loi et par le
règlement de l'Assemblée nationale pour siéger ici comme
membre de l'Assemblée nationale. Je ne suis pas mis en cause dans cette
cause. Je ne serai que peut-être un témoin de leur parti, comme il
se pourrait qu'au cours des délibérations le
député... le vice-président de la Chambre soit
appelé à témoigner, puis il fait partie, il est membre de
la commission, comme le député de Richmond pourrait être
appelé à témoigner parce qu'il aurait été
cité comme présent à une conversation au cours d'un
témoignage. Entre vous et moi, si vous voulez qu'elle soit
sérieuse la commission, n'utilisez pas ce genre de moyens dilatoires au
départ, qui m'apparaît quelque chose de farfelu, utopique et
contraire à la défense des individus.
Il y a deux personnes mises en cause dans cette Chambre. I! y a le
député de Portneuf qui est soumis à une question de
privilège du député de Lévis. Le reste, ce sont
tous des instruments et chaque parti politique, en vertu de la constitution
même de l'Assemblée nationale, avait des personnes
attitrées, M. le Président, et j'ai hâte de vous entendre
dans votre version sur la recevabilité.
M. Lefebvre: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Lorrain): Oui, une dernière
intervention sur une question de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, je me serais attendu
à des commentaires beaucoup plus posés et mieux articulés
de la part de, du... oui, du député de Joliette et leader de
l'Opposition. Il a raison lorsqu'il dit, M. le Président, que, dans
certains cas, effectivement, il pourrait y avoir des assignations frivoles,
mais ce n'est pas le cas et il le sait très bien. Il est... Il est, dans
le déroulement des événements qu'on a vécus le 19
décembre, un des personnages clés, et c'est le
député de Lévis lui-même - et on n'a qu'à
prendre connaissance, parce que c'est public, au Journal des débats,
des propos que le député de Lévis a tenus à
deux reprises, soit le 19 décembre et le 11 mars 1987 - 19
décembre 1986, 11 mars 1987 - pour comprendre, M. le Président,
pour quelles raisons on a décidé d'assigner le...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre: Non, non. M. le Président...
M. Rochefort: M. le Président...
M. Lefebvre: M. le Président, je suis sur une question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): On va terminer la question de
règlement, après je vais vous reconnaître, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, sur l'intervention du
député.
Le Président (M. Lorrain): Ah! Sur l'intervention? Alors,
question de rèqlement, M. le député de Gouin.
M, Rochefort: M. le Président, j'ai une question de
règlement. Je pense que le leader adjoint du gouvernement est en train
de débattre le bien-fondé d'assigner le député de
Joliette comme témoin à cette commission. Et, M. le
Président, ce n'est pas l'objet de sa question de règlement. Sa
question de règlement, c'est qu'il l'a assigné comme
témoin, et qu'il veut que vous décidiez s'il peut continuer
d'être membre de la commission ou pas.
Quand le député de Joliette sera témoin, il pourra
justifier la présence du député de Joliette dans sa liste
de témoins et lui adresser les questions qu'il voudra. Ce n'est pas le
moment de le faire.
M, Lefebvre: M. le Président, Je suis à débattre
l'argument soulevé par le leader de l'Opposition qu'il pourrait y avoir
des assignations frivoles...
Le Président (M. Lorrain): De chaque
côté...
M. Lefebvre:... qui constitueraient des moyens dilatoires pour
retarder les travaux, et je suis d'accord avec le leader de l'Opposition sur ce
point-là. Je suis à argumenter, M. le Président, sur
la...
Une voix: Le sérieux.
M. Lefebvre:... preuve prima facie que l'assignation du leader de
l'Opposition est sérieuse. Je me base sur des éléments qui
sont déjà publics. C'est le député de Lévis
lui-même qui l'a impliqué, à différentes
façons, en différentes circonstances et à un minimum de
quatre occasions dans le déroulement des événements du 19
décembre. M. le Président, c'est une assignation qui est
sérieuse. Si le député de Joliette considère,
considère qu'il a le droit de se maintenir dans cette
position-là, à savoir être juge et partie, témoigner
jeudi après avoir entendu la preuve qui commencera en fin de
journée
aujourd'hui et demain, alors écoutez, M. le Président, on
comprendra son sens de l'équité, son sens de
l'objectivité.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement?
M. Chevrette: Sur la question de règlement, oui.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je dois vous avouer que cette commission de
l'Assemblée nationale qui siège ici a un objectif: c'est de
constater si le fait est vrai ou pas. Un. Dans ses travaux, par la suite, il
peut y avoir des recommandations. Il peut y avoir, au niveau de la
séance de travail ou annoncées dans les conclusions de la
commission, des suggestions pour l'Assemblée nationale, mais c'est
l'Assemblée nationale qui décide et vous le savez très
bien. Vous le savez très bien. Et on s'est fait dire, depuis le
début, qu'à 99-23 on pouvait connaître l'issue. On n'est
pas non plus dénué de gros bon sens, M. le Président. Il
s'agit ici, je pense, de faire une preuve factuelle. C'est cela qui est notre
rôle, de faire une preuve factuelle, en rassemblant les
témoignages, si le député de Lévis ou pas a subi
une pression ou si le député de Portneuf ou pas en a fait. C'est
cela qui est l'essentiel, M. le Président. Et il pourrait se greffer
n'importe quel membre de l'Assemblée nationale, comme les témoins
qui sont assignés l'autre côté... On verra à la fin,
mais, pour le moment, la question qui vous est posée, c'est que, comme
individu, moi nommément, en vertu des statuts et règlements de
l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas le cas de mon vis-à-vis
de Frontenac... DO à un consentement, par après, oui, je lui
reconnais toute la légitimité. Mais, dans mon cas, je suis dument
à mon poste, sans substitution, conformément au règlement,
je suis capable de faire mon boulot comme député et il me jugera
après. Qu'on vienne me dire pourquoi je n'ai pas d'affaire ici.
M. Lefebvre: M. le Président, je veux juste conclure sur
un point.
Le Président (M. Lorrain): Dernière intervention,
M. le leader adjoint.
M. Lefebvre: Ce n'est pas là le point qu'il faut
évaluer, M. le Président. Il faut comprendre ce que cela veut
dire, être juge et partie. On ne peut pas avoir participé à
ces événements-là de la façon que l'a fait le
leader de l'Opposition et, après cela, s'évaluer lui-même
comme membre de la commission, témoigner à l'intérieur des
travaux de la commission; c'est cela, être juge et partie. En conclusion,
M. le Président, je veux que l'Opposition sache qu'on est
évidemment disposé à consentir à un remplacement du
leader de l'Opposition, s'il jugeait bon, s'il comprenait finalement que sa
position est intenable.
Une voix: Inconfortable.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement qui a été soulevée par M. le leader
adjoint du gouvernement, je vais vous faire lecture d'une lettre que j'ai
reçue à mon bureau après la période des affaires
courantes. On me !'a remise vers 15 h 30: "M. le Président, soyez
avisé par la présente que le parti ministériel
désire que M. Guy Chevrette, député de Joliette et leader
de l'Opposition officielle soit convoqué comme témoin pour jeudi
le 2 avril 1987 afin de comparaître devant la commission de
l'Assemblée nationale pour répondre aux questions qui lui seront
posées relativement à la question de privilège
soulevée par M. le député de Lévis. "Veuillez
agréer, M. le Président, l'expression de mes sentiments les
meilleurs. " Cela a été signé par le leader adjoint du
gouvernement.
Vous comprendrez que, dans l'heure qui suit, on peut assigner aussi
d'autres témoins qui sont membres de cette commission. Alors, la
décision que je vais rendre, ce sera pour toute la durée de la
commission. Je vais suspendre immédiatement et rendre la décision
d'ici sept à huit minutes, étant donné qu'il y va de la
marche et de la bonne marche des travaux de cette Assemblée. Je suspends
la commission pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 17 h 2)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si tous et chacun veut regagner son siège. Avant de
régler définitivement qui composera la commission de
l'Assemblée nationale, je vais rendre ma décision sur la question
de règlement qui a été soulevée par M. le leader
adjoint du gouvernement. Il va de soi que, depuis une semaine, on avait
examiné la question suite à certaines négociations entre
les deux bureaux des leaders, c'est-à-dire le leader du gouvernement et
le leader de l'Opposition. C'est ce pourquoi nous en arrivons à vous
livrer, immédiatement, une décision qui...
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon:... Il y a un point très valable qui a
été soulevé par le leader de l'Opposition et, avant que
vous rendiez votre décision, je voudrais faire une suggestion. M. le
Président, il est important...
Une voix:...
M. Doyon: Oui, un instant. La question de l'assignation frivole
des témoins est très importante.
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas en cause du tout.
Le seul point que j'ai... D'abord, chacun est maître de sa preuve,
ça, ça été entendu là. L'Opposition dans un
coffre a sa preuve dans un bloc, ça ça fait partie d'un consensus
et, dans un deuxième temps, le gouvernement, les membres de la formation
ministérielle auront à faire une contrepreuve, appelez-la comme
vous le voulez. Mais, la question que j'ai n'est qu'une seule et unique
question de règlement, pour le moment, c'est-à-dire la
composition de l'assemblée: Est-ce qu'un membre qui a été
assigné comme témoin peut être membre de la commission de
l'Assemblée nationale?Vous comprendrez que jamais je
n'interviendrai à savoir... D'abord, je ne suis pas le
propriétaire des témoins, je ne connais pas la stratégie
des deux formations, je ne connais pas le rang avec lequel vous voulez faire
témoigner quelqu'un et c'est possible que des témoins qui ont
été assignés vendredi dernier ne soient jamais
appelés à la barre. Alors, je ne rendrai jamais une
décision hypothétique à savoir le bien-fondé d'un
témoin ou pas. Le bien-fondé d'un témoin, ça sera,
dans un premier temps, à la fin de la commission, les membres de cette
commission qui en décideront et peut-être plus tard la commission
de l'Assemblée nationale. Mais la seule question de règlement -
et j'entendrai d'autres questions de règlement s'il y a lieu - pour le
moment la seule et unique question de règlement que j'ai: Est-ce qu'un
témoin assigné ou une personne qui a été
assignée peut composer la commission de l'Assemblée nationale
pour entendre le mandat qu'on vient de nous soumettre? Alors, moi, je suis
prêt à rendre ma décision sur ce point-là, à
moins qu'on me dise qu'on a oublié des arguments sur ce point-là
uniquement.
M. Doyon: Sur ce point-là, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Louis-Hébert...
M. Doyon: Oui.
Le Président (M. Lorrain):... sur ce point-là.
M, Doyon: Sur ce point-là, M. le Président, la
décision que vous avez à rendre fera en sorte que nous devrons
vivre avec cette décision-là pour la durée de la
commission, vous l'avez indiqué tout à l'heure. Et, à ce
moment-là, vous devez prendre en considération, M. le
Président, le fait qu'il est possible que des gens soient
assignés et qui composent cette commission-là et qui pourraient
l'être de façon frivole sans que... Dans votre décision
ça pourrait être un argument à l'effet que les gens ne
pourraient pas siéger à ce moment-là. Et c'est
très important de savoir où on loge à ce
sujet-là.
Une voix: Non, ça c'est...
M. Doyon: L'argumentation doit être faite, M. le
Président...
M. Chevrette: M. le Président, avec beaucoup de
respect...
Le Président (M. Lorrain): Avez-vous terminé, M. le
député de Louis-Hébert?
M. Doyon: Oui! Tout ce que je veux dire, c'est que je veux
m'assurer que la question de la frivolité de l'assignation des
témoins peut être résolue d'une façon, si vous
voulez m'écouter là-dessus tout à l'heure si vous
désirez le faire.
Le Président (M. Lorrain): Après, oui. M. le leader
de l'Opposition.
M, Chevrette: Je voudrais vous dire qu'on en n'est pas à
la constitution de la commission, on en est à apporter des correctifs
à une commission déjà constituée. Dans mon cas, je
le suis statutairement} vendredi soir, je l'étais correctement et,
aujourd'hui, vous allez me faire accroire que vous allez procéder
à ta reconstitution de la commission. Non, monsieurl Vous
procédez à des correctifs sur lesquels il y a eu
négociation entre les partis. Ce n'est plus de la composition de la
commission dont vous parlez, c'est un élément nouveau dans le
décor. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on procède à la
constitution de la commission, c'est faux. La commission, elle est
constituée de par les règlements et vendredi soir on l'avait
vérifié.
Le Président (M. Lorrain): Ron, un instant! On ne
recommencera pas toute l'argumentation. Un dernier commentaire, M. le leader du
gouvernement, étant donné que c'est votre question de
règlement, mais c'est le dernier, je suis prêt à rendre ma
décision.
M. Lefebvre: M. le Président, la
discussion porte sur le point suivant: Est-ce qu'un membre de la
commission qui est devenu, depuis la formation de la commission, assigné
comme témoin, continue à être habilité à
siéger comme témoin? C'est ça, la question.
Le Président (M. Lorrain): C'est la décision que je
veux rendre actuellement et s'il y a d'autres,.,
M. Lefebvre: On ne parle pas de ce qui s'est passé jeudi
dernier là.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, je m'excuse. S'il
y a d'autres questions de règlement, je les entendrai et je rendrai mes
décisions après. Pour le moment, je vais rendre la
décision sur la question de règlement soulevée par M. le
leader adjoint du gouvernement.
Dans un premier temps, comme je vous ai mentionné tout à
l'heure, nous avions déjà commencé à examiner,
depuis une semaine, étant donné certaines questions
soulevées au cours des négociations entre les deux formations
quant à la preuve et la procédure, cette question. Quand on
examine la loi de l'Assemblée nationale et quand on examine
également tout le règlement et les directives de
l'Assemblée nationale, il n'y a qu'un article qui peut se relier - qui
peut se relier, je dis bien - au cas qui a été
présenté, à la composition de la commission de
l'Assemblée nationale, tel que présenté par M. le leader
adjoint du gouvernement.
Je vais vous lire l'article 62 de la loi de l'Assemblée
nationale. C'est la seule contrainte qui existe dans nos règlements,
dans notre loi. C'est le seul article où on fait appel à une
certaine réserve sans que ça soit une exclusion totale. L'article
62, c'est une déclaration d'intérêt: "Un
député qui a un intérêt financier, personnel et
direct, distinct de celui de l'ensemble des députés ou de la
population, dans une matière soumise à la considération de
l'Assemblée, d'une commission ou d'une sous-commission, doit
déclarer publiquement cet intérêt avant de prendre part aux
débats ou de voter sur cette question. Toutefois, il n'a pas à
faire cette déclaration s'il s'abstient de participer aux débats
et de voter sur cette question." H s'agit bien d'une déclaration
d'intérêt, donc avec un lien financier. Je ne pense pas que
ça soit le cas actuellement. Le seul cas qu'on m'a soumis - et la
décision que je vais rendre va s'appliquer à toutes les autres
assignations qui seront faîtes à partir de maintenant à un
membre de la commission de l'Assemblée nationale - il s'agit de
l'assignation de M. Chevrette, le leader adjoint du gouvernement... euh... le
leader parlementaire de l'Opposition.
Également, la notion de juge et partie qui a été
soulevée tout à l'heure ne peut pas s'appliquer lors des travaux
d'une commission parlementaire, car la commission de l'Assemblée
nationale, comme toute autre commission parlementaire, est composée de
députés représentant les divers groupes parlementaires,
chaque groupe ayant ses propres points de vue à défendre. En
témoignant, un député ne fait que rendre publics les faits
dont il a eu connaissance et, lorsqu'une commission mène une
enquête, l'usage n'exige pas que les membres de cette commission n'aient
aucune connaissance de l'affaire avant d'entendre les témoins. De plus,
l'usage n'exige pas qu'ils n'aient jamais formulé d'opinion au sujet de
cette enquête. C'est pourquoi la commission de l'Assemblée
nationale n'est pas composée de personnes
désintéressées et n'ayant aucune connaissance
préalable de l'affaire. On ne saurait donc exclure un de ses membres
sous prétexte qu'ayant témoigné ou devant peut-être
témoigner il ne serait peut-être pas objectif et impartial.
Et j'ajoute ceci. La commission, elle est publique et elle va être
publique tout au long. Tel qu'il a été mentionné dans le
texte que je vous ai lu au début des auditions, on aura à rendre
une décision, une conclusion, des membres qui composeront la commission
de l'Assemblée, c'est-à-dire si c'est fondé ou pas. Il est
possible, peut-être, de faire des recommandations. Mais ceux qui auront
vraiment à prendre une décision suite à cette
enquête, ce sont tous les membres de l'Assemblée nationale, non
pas ici, mais dans un autre lieu, c'est-à-dire à
l'Assemblée nationale, lors d'un débat, tel que le prévoit
notre règlement. Et même plus que cela. Notre rèqlement ne
prévoit pas que les deux témoins qui seront entendus, M. le
député de Lévis, je pense bien, je peux en être
certain, et M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pourront même, en vertu de notre règlement,
participer au débat à l'intérieur du salon bleu,
c'est-à-dire à l'Assemblée nationale, à la fin de
cette commission.
Alors, la décision étant rendue, tous ceux qui seront
membres, tel que M. le secrétaire va faire lecture tout à
l'heure, pourront demain matin, dans deux jours, dans trois jours ou même
l'avoir été, et être témoins de cette commission. Et
les témoignages qu'ils rendront, c'est public, on en jugera. Et tous et
chacun, je pense qu'il est très clair qu'on défend des positions,
ici, opposées. La commission de l'Assemblée nationale... pas la
commission, mais plutôt l'Assemblée et tous ses membres en
décideront lors du débat en vertu de l'article 319 et suivants de
notre règlement.
Quant à l'assignation, je la considère comme valable et je
continue à permettre à M. le leader de l'Opposition d'intervenir
ou à tout autre membre de l'Assemblée qui sera assigné
dans les heures qui vont suivre d'être
encore partie de Ja commission de l'Assemblée nationale.
M. Lefebvre: M. le Président, j'ai une autre question de
directive à vous soumettre.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lefebvre: On sait, M. le Président, que...
Le Président (M. Lorrain): Question de
règlement.
M. Lefebvre: Oui. On sait, M. le Président, que, tors de
la séance de travail de jeudi dernier - et j'imagine qu'on pourra
constater que c'est consigné au procès-verbal - il a
été décrété que les témoins à
être entendus seront exclus. Et dès le moment où on
commencera, à toutes fins pratiques, les travaux tout à l'heure,
vous ordonnerez l'exclusion des témoins. Alors, ma question est la
suivante, M. le Président. De quelle façon, compte tenu du fait
que vous considérez que le leader de l'Opposition peut être membre
de la commission et compte tenu du fait qu'il a été
assigné, de quelle façon allez-vous disposer de son sort?
M. Chevrette: M. le Président, sur la question de
règlement. Bien oui, c'est une façon détournée, M.
le Président, de contester votre décision. C'est une façon
très habile d'essayer de contourner votre décision pour les
motifs suivants. Vous savez très bien, M. le Président, il a
même été décidé - cela peut faire rire - cela
a été décidé que même MM. Garon et
Pagé qui, eux, sont intimés - non seulement témoins, ils
sont même intimés - auront le droit, M. le Président,
d'assister même aux délibérations de la commission de
travail. C'est de valeur que le leader adjoint ne se soit pas fait "briefer"
bien comme il faut par le leader du gouvernement parce qu'il aurait compris que
tout cela, c'est réglé, cela. M. le Président, vous
êtes intervenu même directement, vous-même et
personnellement, pour me dire: M. Garon et M. Pagé auront-ils le droit
d'assister aux délibérations? Bien oui. Sauf qu'ils n'auront pas
le droit de vote. Vous le savez très bien. Et, en Chambre, on sait
qu'ils auront le droit de parler et ils sont impliqués. Et tout cela, M.
le Président, c'est clair et net, c'est une façon
détournée de vous faire reprendre... J'espère que vous
n'irez même pas en délibéré pour classer la
question. Elle est tellement claire, prima facie, que vous devriez rendre cela
immédiatement sur le banc.
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention.
M. Lefebvre: Ma question est effectivement sérieuse.
Écoutez, j'ai, dans un premier temps, tout à l'heure,
établi le fait qu'il y a eu des règles sur lesquelles on s'est
entendu, mais tout humain qu'on est, M. le Président, on a
constaté qu'on a oublié quelque chose. C'est qu'un membre de !a
commission pouvait être assigné - et c'est le cas - et il a
été décrété que les témoins seraient
exclus. Alors, qu'est-ce qu'on fait avec le député de
Joliette?
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse, je m'excuse.
Un point d'ordre, là, immédiatement, là que je
voudrais...
M. Lefebvre: Je voudrais savoir, M. le Président, à
quoi m'en tenir. Je ne demande pas l'exclusion du député de
Joliette. C'est à lui à décider s'il est à l'aise
dans son rôle de juge et partie. (17 h 15)
Le Président (M. Lorrain): Vous me permettez?
M. Lefebvre: Si c'est le cas et si vous n'ordonnez pas
l'exclusion des témoins, il sera assis à son fauteuil. Si vous
ordonnez l'exclusion des témoins, j'imagine qu'il devra se plier
à cette règle-là.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, avant, je
veux que tout le monde soit...
M. Chevrette: Oui, mais...
Le Président (M. Lorrain):... informé de la
même façon. Il n'y a pas de consensus, il n'y a jamais eu de
consensus à l'effet que les témoins étaient pour
être exclus. Ca n'apparaît dans aucune discussion, dans aucune
rencontre et dans aucun des procès... Laissez-moi terminer, si vous me
permettez. Dans un deuxième temps, on a décrété au
tout début que la commission de l'Assemblée nationale
était publique. Alors, demain matin, peut-être que dans les
journaux... Peut-être que ce soir on va entendre seulement deux
témoins. Moi, je ne connais pas la stratégie des deux formations,
je le répète. Il va peut-être y avoir huit, neuf, dix ou
douze témoins demain matin. Dans les médias, à la radio et
probablement dans les médias écrits, on pourra relever tous les
témoignages du Journal des débats et faire des
articles.
Il y a plus que ça. Actuellement, tous nos dires, toutes nos
questions de règlement sont enregistrés et il y a eu un consensus
de la commission pour accélérer la transcription du Journal
des débats de la commission pour qu'on puisse préparer
contre-interrogatoires et interrogatoires. Alors, je veux bien et c'est une
règle qui est reconnue. Si vous demandez l'exclusion des témoins,
ça vaut ce que ça vaut parce qu'il ne s'agit pas d'un
procès, il ne s'agit pas d'une enquête préliminaire,
il y a plus que ça. L'enquête étant publique, je pense que
demain matin, avant que nous reprenions les travaux, tous les autres
témoins seront au courant des faits.
II y a même plus que ça. Le Journal des débats
circulant peut-être déjà depuis quinze minutes,
étant donné que ça fait plus qu'une heure, habituellement
il y a un galée qui est rendu public, peut-être qu'à
l'arrière les témoins pourront lire le galée ou le
Journal des débats qui ne peut pas être gardé secret
d'ici la fin des travaux de la commission de l'Assemblée nationale.
Sur ce point, vous pouvez demander l'exclusion des témoins, mais
j'aimerais faire la mise en garde suivante: c'est que l'exclusion des
témoins a une valeur très très, mais extrêmement
relative dans les circonstances, étant donné les consensus qui
sont intervenus.
M. Lefebvre: M. le Président, je ne discute pas de la
conséquence de l'exclusion des témoins. Je prends pour acquis...
Et sauf erreur, on me corrigera, il a été décidé,
jeudi dernier - et en principe, ça devra apparaître au
procès-verbal, je ne suis pas le seul à l'avoir entendu - que les
témoins seraient exclus de la salle d'audience. Que les témoins
puissent prendre connaissance des témoignages par la voie des journaux,
par le système de transmission de nos débats, ça c'est un
autre histoire. Mais, est-ce que, oui ou non, à la séance de
travail de jeudi dernier, il a été décidé qu'on
pouvait et qu'effectivement les témoins seraient exclus de la salle
d'audience, du salon rouge?
Le Président (M. Lorrain): Aucun. Je vais répondre
immédiatement là, pour que ce soit extrêmement clair. Il y
a eu une discussion...
Une voix: C'est ce que l'on a compris de notre
côté.
Le Président (M. Lorrain); Je m'excuse. Il y a eu une
discussion sur l'exclusion des témoins et, si ma mémoire est
fidèle, il avait été mentionné qu'il ne revenait
pas à la présidence de demander l'exclusion des témoins,
mais aux partis en question. Maintenant, on n'est pas allé...
M. Lefebvre: M. le Président, avec tout le respect que
j'ai pour votre décision, je vous suggère...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint.
M. Lefebvre:... de vérifier avec le secrétaire de
la commission si, oui ou non, la décision a été rendue
d'exclure les témoins.
Le Président (M. Lorrain): Cela a été
évoqué et on m'avise là et je pense que le
Secrétaire général était présent, Me Mathieu
Proulx également et le secrétaire de la commission, ça a
été évoqué, mais ça n'a pas
été décidé. Il n'y a aucun paragraphe, aucune
décision, il n'y a pas eu de discussions élaborées
à savoir si c'était décidé qu'il y avait exclusion
des témoins. Maintenant, je me rappelle ce que j'ai dit. J'ai dit,
à la demande, oui, des deux formations, il pourra y avoir... Mais on
n'est pas allé ouvrir la discussion comme on vient de le faire
actuellement.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Toujours sur la même
question de règlement?
Une voix: S'il vous plaît!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne. Après, je vais vous reconnaître, monsieur...
M. Polak: Moi, je m'en rappelle vaguement parce que c'est
à la fin de nos discussions qu'on a parlé de ça. Je pense
qu'on était arrivés a la conclusion d'avoir l'exclusion des
témoins parce que je me rappelle que vous avez dit vous-même qu'on
cherchait une pièce pour les témoins et une chambre à part
où ce témoin il devait se loger et ça pourrait prendre
lonqtemps parce que, si le témoin est pour assister tout le lonq de nos
débats, pourquoi est-ce qu'on chercherait une pièce à part
pour eux, de les recevoir et même pendant l'enquête? C'est cela
que... Je ne veux pas...
Le Président (M. Lorrain); Une question de
règlement à la fois, s'il vous plaît!
M. Polak: Je ne me rappelle pas formellement qu'on a pris une
décision, mais je sais qu'on a eu une discussion. Je pense que c'est une
conséquence logique de nos discussions que les témoins ne
seraient pas là et exclus parce qu'il y avait une pièce à
part, spéciale, pour eux.
Le Président (M. Lorrain): OK. Alors, M. le
député de Fabre; après, M. le député de
Taillon et M. le député de Gouin.
M. Joly: Je m'excuse, excusez, monsieur.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Fabre.
M. Joly: Merci, M. le Président. Il me semble que, lors de
la séance de travail,
lorsqu'on a quand même discuté sur l'exclusion des
témoins, la position du député de Joliette était
à l'effet qu'il était d'accord avec la façon de
procéder quant à confiner les témoins dans une
pièce spéciale.
Et j'aimerais qu'on relève un peu ce qui s'est dit à ce
moment-là, lors de la séance de travail, et la position du
député de Joliette.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Taillon et, après ça, le leader de
l'Opposition.
M. Filion: M. le Président, on a un groupe de
témoins qui est déjà arrivé, parce que j'ai eu
l'occasion de les voir à l'entrée. L'avant-dernière
question de règlement soulevée par le député de
Frontenac remettait en question votre décision. Vous veniez de statuer
que le député de Joliette et les deux parlementaires de
l'Opposition avaient tous les droits de siéger Ici à cette
commission, bien sûr, reconnaissant par là la force de notre
règlement et de notre loi.
Le député de Frontenac est revenu avec une question
fantaisiste et frivole de règlement qui portait sur la présence
du député de Joliette, leader parlementaire, malgré le
fait qu'il soit témoin et malgré le fait, dit-il, qu'on ait
décidé de l'exclusion des témoins. Or, j'espère que
le leader parlementaire, qui sert de porte-parole au groupe ministériel,
va nous servir d'autres arguments que ceux-là, parce qu'il fait perdre
le temps de la commission et il fait perdre le temps des témoins.
Deuxièmement, sur la question de l'exclusion des témoins,
ce que je me souviens précisément, M. le Président, ayant
assisté en longueur à cette partie-là, c'est que vous avez
dit qu'il y aurait une salle pour les témoins qui désirent s'y
installer, en attendant le début de...
Des voix:...
Le Président (M. Lorrain): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Filion: M. le Président, ils sont en train de
transporter en commission parlementaire les réflexes de grenouillage
qu'on retrouve en Chambre.
M. Chevrette: Arrêtez.
M. Filion: Donc, à ma connaissance, encore une fois, en ce
qui concerne l'exclusion des témoins, y a été... je vous
ai entendu dire qu'il y aura une salle à la disposition des
témoins. Deuxièmement, sur le texte que j'ai entre les mains qui
est la consolidation des textes au 27 mars, force est de reconnaître
qu'il n'apparaît aucune mesure concernant l'exclusion des
témoins.
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Gouin.
M, Rochefort: Oui,
M. Chevrette: M. le Président, je me rappelle de ce que
j'ai dit. Ce que j'ai dit carrément...
Le Président (M. Lorrain): M- le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, deux commentaires. Comme le
disait le député de Taillon, première tentative de
remettre en question une décision que vous avez rendue du
député de Frontenac. Deuxièmement, M. le Président,
tantôt, vous nous avez fait état formellement, vous appuyant et
sur le Secrétaire général de l'Assemblée et sur
votre conseiller en droit parlementaire, qu'il n'y avait pas eu de
décision à la séance de travail à l'effet d'exclure
des témoins. Et là, ça fait quinze minutes qu'on est en
train de discuter sur une décision que vous nous avez rappelée
comme quoi il n'y avait pas eu de décision là-dessus, donc,
l'absence de toute disposition concernant l'exclusion ou non des
témoins.
M. le Président, devons-nous rappeler aux membres de la
majorité ministérielle que le mandat de notre commission est
d'enquêter sur les comportements du ministre de l'Agriculture et que nous
souhaitons le faire rapidement?
Le Président (M. Lorrain): Désirez-vous toujours
intervenir?
M. Chevrette: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): Alors, voici. Je n'ai pas pris
la question de règlement de M. le député de Frontenac
comme étant une contestation de la première décision quant
à la composition des membres de l'Assemblée nationale. Je
distingue très bien entre l'exclusion des témoins et les membres
qui pourraient de la commission de l'Assemblée être participants
et témoins en même temps.
J'aimerais dire ceci: Lors de la dernière assemblée, jeudi
dernier, il n'a pas été décidé d'exclure... J'ai
dit que j'entendrais les demandes d'exclusion des témoins. Et je pense,
étant donné la première décision, qu'un membre de
la commission de l'Assemblée, même s'il y a exclusion des
témoins de demandée, ce qui peut être fait et on
l'ordonnera, avec toutes les réserves que ça fait étant
donné que la commission est publique, un membre de la commission de
l'Assemblée nationale pourra toujours assister, interroger, participer
et peut-être, à un moment donné aussi, témoigner
devant la commission de
l'Assemblée nationale.
Mats, pour le moment, s'il y a une demande formelle qui m'est faite,
à tout autre témoin, d'exclure des témoins, je vais
demander à ce que les témoins soient exclus. Et c'est ce qui
avait été décidé, pas décidé, . mais
mentionné et j'ai même répété jeudi soir
dernier - excusez-moi - j'ai même mentionné jeudi soir dernier que
j'attendrais les demandes. Je n'ai pas à décider pour les
formations.
M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Je vais quasiment être obligé de vous
dire que ce n'est pas tout à fait cela. J'ai négocié, moi,
chaque minute. O.K. Les parlementaires, il n'y a jamais été
question d'exclure aucun parlementaire d'aucune nature que ce soit, que ce
soient même les ministres impliqués. C'est-y correct
là?
Le Président (M. Lorrain): Non, je pense que... M. le
leader de l'Opposition, je pense qu'on ne se saisit pas.
M. Chevrette: On va-tu régler ça une fois pour
toutes?
Le Président (M. Lorrain): C'est pas du tout... La demande
qui m'est faite, c'est d'exclure des témoins et je pense que, dans ma
mise au point, la première décision, il est clair...
M. Chevrette: Non parlementaire.
Le Président (M. Lorrain): C'est ça, non...
M. Chevrette: Cela, c'est clair, et j'ai négocié
chaque minute.
Le Président (M. Lorrain): Excusez-moi.
M. Chevrette: On a toujours autorisé MM. Pagé ou
Garon à part de ça.
Le Président (M. Lorrain): II y a plus que ça. Cela
fait partie du consensus.
M. Chevrette: C'est ça.
Le Président (M. Lorrain): Et j'ai mentionné, lors
de la dernière assemblée, lorsqu'on était réunis
jeudi soir dernier, que tous les membres de l'Assemblée nationale et
même le député de Lévis et le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pourraient assister en
tout temps, avant, pendant, après leur témoiqnage et même
aux séances, qui seront tenues, de travail, à la fin, pour
arrêter une conclusion, une recommandation.
Maintenant, je prends la demande de M. le député de
Frontenac, leader adjoint du gouvernement, comme n'étant pas une
contestation de ma première décision qui permet à tout
membre de la commission de l'Assemblée nationale de procéder
à la commission tout en étant témoin, mais plutôt
d'une demande d'exclusion des témoins qui ne sont pas membres de la
commission. C'est bien la demande et je suis prêt à
accepter...
M. Rochefort: Est-ce qu'il l'a fait sous forme de motion?
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): II l'a fait, je pense. Je pense
que c'était assez clair.
M. Rochefort: Est-ce qu'on a le texte? Non, non, excusez, M. le
Président. Vous me dites qu'il l'a fait. Moi, je m'excuse, M. le
Président, je n'ai pas compris cela.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que... Bon, alors,
voulez-vous faire votre motion clairement? Je suis prêt à rendre
ma décision.
M. Rochefort: Et, deuxièmement, M. le Président,
nous aimerions avoir copie du texte de la motion...
Une voix: M. le Président...
Le Président (M, Lorrain): On commence... M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, en commission,
j'imagine que, normalement, ça prend une copie de la motion...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non.
M. Rochefort: ...pour en débattre?
Le Président (M. Lorrain): J'ai fait les réserves
tout à l'heure. On peut faire des motions verbales. Il ne s'agit pas
d'une commission parlementaire comme telle.
Une voix: M. !e Président...
Le Président (M. Lorrain): Un instant, s'il vous
plaîtî Un à la fois. Je... Il n'est pas question, il n'est
pas question... Il va formuler sa demande. Il a demandé l'exclusion des
témoins autres que les membres de la commission de l'Assemblée
nationale.
M. Rochefort: On l'écoute.
Le Président (M. Lorrain): Un instantl Je demandais
à M. le député de Frontenac de la formuler. Alors, si elle
ne m'est pas formulée, on parle ici pour à peu près
rien
depuis à peu près 20 minutes.
M. Rochefort: C'est ça qu'on vous dit.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Frontenac...
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): ...vous demandez...
M, Lefebvre: ...c'est une commission sérieuse. Et...
Une voix: On voit ça!
M. Lefebvre: Oui, oui. 3e comprends que vous n'êtes pas
habitués a discuter de points sérieux. C'est pour ça que
ça vous embête autant.
M. Rochefort: Faites votre motion, monsieur.
M. Lefebvre: C'est une commission qui durera
éventuellement sept, huit jours. Alors, M. le Président, de notre
côté, on va prendre le temps d'établir les règles
pour qu'on puisse se comprendre. On réalise que, parce qu'on n'a pas
été assez sévères et vigilants, peut-être,
jeudi, il y a de la confusion ce soir. Ce que j'ai fait tout à l'heure,
M. le Président, je vous ai suggéré -et c'était
strictement une suggestion - de vérifier avec le Secrétaire
général de la commission ce qui avait été
décidé et ce qui devrait apparaître, en principe, au
procès-verbal quant à l'exclusion des témoins. C'est la
suggestion que j'ai faite, M. le Président, et vous l'avez fait. Votre
décision est rendue, sauf que je voudrais bien comprendre la
décision que vous avez rendue. Est-ce que, est-ce que, dès le
moment où une ou l'autre des deux parties demandera l'exclusion d'un
témoin, vous évaluerez au mérite chacune des
demandes? C'est la question que je vous pose, et j'aurai une
deuxième question quant aux témoins parlementaires.
Le Président (M. Lorrain): Alors, quant aux témoins
parlementaires, je pense, membres de cette commission ou autres témoins,
je pense qu'elle a été réglée par la
première décision. Maintenant, s'il y a une motion qui m'est
présentée demandant l'exclusion des témoins autres que
parlementaires, je vais rendre la décision. Vous pouvez la faire...
M. Lefebvre: Écrite?
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Vous pouvez la
demander verbalement. Après ça, je demanderai qu'elle soit
déposée écrite. Mais, je vais rendre la décision si
vous demandez l'exclusion des témoins autres que tous les
parlementaires.
M. Lefebvre: Est-ce que, M. le Président, il y a une
règle générale...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: ...autrement dit, qui s'applique aux travaux de la
commission ou pas? C'est ce que je veux savoir.
Le Président (M. Lorrain): Absolument. Si vous demandez...
Si une formation demande l'exclusion des témoins, je vais ordonner
toutes les...
Une voix: Les témoins connus?
Le Président (M. Lorrain): Les témoins qui
sont...
M. Chevrette: M. le Président, parce qu'on ne peut pas
présumer, nos règles nous disent qu'on peut en appeler a la
surprise.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Écoutez...
Oui, mais pour le bénéfice de tout le monde, nous avons
reçu une liste vendredi et ces personnes-là assignées sont
présentes actuellement.
M. Lefebvre: Je comprends aussi, M. le Président, qu'il y
a une exception pour, au moment où on se parle, le leader de
l'Opposition.
M. Rochefort: Donc, pour tous les parlementaires.
M. Lefebvre: Au moment où on se parle, le leader de
l'Opposition, parce que c'est le seul parlementaire assigné.
M. Chevrette: Très habile, ingénieuse,
suprême.
Le Président (M. Lorrain): Alors, est-ce que vous faites
motion, M, le député de Frontenac, demandant l'exclusion...
M. Lefebvre: Je ne fais pas de motion, M. le Président. Je
veux juste situer les faits et puis que le député de
Joliette...
Le Président (M. Lorrain): Bon.
M. Lefebvre: ...évalue sa propre situation.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas de motion devant
moi pour demander l'exclusion d'aucun témoin.
M. Chevrette: M. le Président, dites-lui,
au député de Frontenac, que je suis capable d'assumer mes
responsabilités...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette:... tout aussi bien que lui et je me rappelle
surtout des consensus et des discussions faites, et puis qu'il aurait dû
se faire renseigner un petit peu sur ce qui devait se passer ici avant de
commencer à faire perdre du temps autant que cela à la
commission.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, nous allons
procéder maintenant à la... M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Bélanger: Un commentaire, M. le Président. Si je
comprends bien, c'est laissé à la discrétion de chacun
dans la... Lorsque vous rendiez votre décision tout à l'heure,
vous laissiez sous-entendre que les parlementaires ne peuvent être
exclus. Ils sont là de droit. C'est même pas un privilège,
je veux dire; ça fait partie de leurs fonctions. Nous le reconnaissons
et je pense que votre décision est sage. Mais vous avez quand même
mentionné que, si ta personne intéressée ou visée
par cet article-là ou par cette décision...
Une voix: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bélanger: Attends que j'aie fini. Tu parleras
après.
Une voix: Depuis tantôt.
M- Bélanger: À ce moment-là...
Le Président (M. Lorrain): Écoutez M. le
député de Laval-des-Rapides, je vous reconnaîtrai
après.
M. Bélanger: "Coudon", il se prend pour le
président, lui.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Laval-des-...
M. Bélanger: À ce moment-là, c'est
laissé à l'éthique de chacun de décider s'il est ou
non en conflit d'intérêts et de prendre sa décision.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Bélanger: C'est ce que je comprends. (17 h 30).
Le Président (M. Lorrain): Écoutez, M. le
député de Laval-des-Rapides, ça a été
décidé. Je ne voudrais pas qu'on revienne sur les mêmes
argumentations que j'ai rendues tout à l'heure. Actuellement, si j'ai
bien compris, je n'ai pas de motion pour exclusion des témoins. Si j'en
avais une, je rendrais ma décision, mais je n'en ai pas. La seule qui
m'a été faite, c'est relativement à la présence
d'un député qui serait peut-être membre, dans quelques
secondes, de la commission de l'Assemblée nationale.
M. le secrétaire, voulez-vous procéder à la
formation des membres composant la commission de l'Assemblée nationale
et faire lecture des députés qui en feront partie?
Composition de la commission
Le Secrétaire: Eh bien, suite aux remplacements que j'ai
annoncés tout à l'heure, incluant les membres statutaires et les
membres remplacés en vertu de 130, la commission est composée de
Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Chevrette (Joliette), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Filion (Taillon), M. Gauthier (Roberval), M. Joly
(Fabre), M. Lefebvre (Frontenac), M. Lorrain (Saint-Jean), M. Paradis
(Matapédia), M. Polak (Sainte-Anne), M. Rochefort (Gouin), M. Saintonge
(Laprairie) et M. Vallières (Richmond).
Le Président (M. Lorrain): Alors, les membres tels
qu'énumérés par le secrétaire...
M. Chevrette: A la place de
Charbonneau?
Le Président (M. Lorrain): Pardon? M. le leader de
l'Opposition, vous avez une question.
M. Chevrette: C'est juste pour vérifier. C'est parce qu'on
n'avait pas compris. Roberval à la place de...
Une voix: Verchères. M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval est mentionné dans la liste pour remplacer M. le
député de Verchères. Alors, les membres tels
qu'énumérés par le secrétaire composeront, d'ici
à ce que se termine cette enquête, la commission de
l'Assemblée nationale.
Nous serons maintenant... Nous allons être maintenant prêts
à entendre le premier témoin. J'aimerais, avant qu'on appelle le
premier témoin... M. le député de Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, avant... au moment où
on était en train de discuter la composition de la commission...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que c'est sur une
question de règlement?
M. Gauthier: Non, mais c'est une demande de directive de votre
part, M. le Président. Je voudrais savoir, M. le Président, vous
m'avez dit et je voulais soulever une question relative à la -
télédiffusion de nos travaux, parce que j'avais fait une demande
en séance de travail. Vous m'avez dit: Plus tard et... Comment non? Vous
m'avez dit cela tantôt.
Le Président (M. Lorrain): M. le député,
faites votre question de règlement,
M. Gauthier: Vous m'avez dit: Je vous entendrai plus tard, M. le
député de Roberval. On va régler la question de la
composition de la commission. On vient de la régler; alors, on ne serait
pas prêt tout à fait à passer au témoin. J'ai une
question à poser.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous avez une question
de règlement quant à la télédiffusion des travaux
de la commission de l'Assemblée nationale. C'est bien cela, M. le
député de Roberval?
M. Gauthier: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vous entends sur
votre question de règlement quant à la
télédiffusion.
Télédiffusion des travaux de la
commission
M. Gauthier: O. K. M. le Président, vous savez que j'avais
réclamé, dans le fond, que ça puisse être
télévisé. Je vous l'avais demandé et vous m'avez
dit: Non, ça ne peut l'être parce que, bon, il y a
déjà des précédents. Si je me réfère
à des décisions déjà prises par des
présidents de commission, entre autres pour la présence des
caméras de télévision durant les travaux de la commission,
puisque votre décision était de les faire... qu'ils puissent
prendre du son... c'est-à-dire prendre des images seulement au
début et aucun son. Je vous ai demandé: En fonction de quoi? Vous
m'avez dit: En fonction de décisions déjà rendues. Votre
secrétaire, M. Comeau, je pense, vous avait indiqué qu'il
existait des précédents, qu'il existait des choses et j'en avais
fait la demande. Est-ce que ces décisions-là, ces
précédents-là, sont disponibles?
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors... Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur la question de règlement concernant la
télédiffusion? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Une voix: On n'a rien à dire.
Le Président (M. Lorrain): Voici le consensus qui est
intervenu. C'est un consensus dont j'ai fait lecture, d'ailleurs, jeudi dernier
et qui a été discuté entre les deux formations, et il n'y
a pas eu... Est-ce que j'en fais mention?
M. Gauthier: Oui, oui, je vous laisse parler.
Le Président (M. Lorrain): il est permis, il est permis
à tout journaliste de faire ce qu'on appelle un topo avant l'audition
d'un témoin. C'est de prendre un bout de film sans son et de permettre
à tous les journalistes d'être présents, d'être
présents en totalité et pour toute la durée de la
commission de l'Assemblée nationale.
Lors des négociations entre les deux formations politiques,
c'est-à-dire entre les deux cabinets des leaders, il a été
question naturellement d'une demande écrite que j'ai reçue de la
part du leader de l'Opposition, demandant la télédiffusion des
débats de l'Assemblée nationale. Cette question a
été soumise au comité directeur tel qu'en fait... tel que
le demandent nos règlements.
Si vous vous rappelez, en décembre dernier, bien avant la
question de privilège présentée à la fin de la
session, de cette partie de session, par M. le député de
Lévis, toute question concernant la télédiffusion des
débats d'une commission devait être référée
au comité directeur, ce que j'ai fait lorsque la demande de M. le leader
de l'Opposition m'est... m'a été acheminée,
c'est-à-dire le 19 mars dernier. Immédiatement, je pense, ta
journée même, on en discutait entre les deux bureaux des deux
leaders. Étant donné qu'il n'y a pas eu de consensus, j'en ai
fait part à l'assemblée, jeudi soir dernier, en séance de
travail de la commission de l'Assemblée nationale et le seul consensus
qui est intervenu, c'est de permettre aux médias, avant qu'un
témoin commence à témoigner, de prendre un bout de film
sans son et sans permettre, durant le témoignage, qu'un journaliste
intervienne, enreqistre une partie des débats ou fasse un bout de film
alors que la commission est à interroger un témoin. C'est la
décision qui a été prise; elle ne me revient pas.
M. Chevrette: Ce n'est pas une décision, M. le
Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Non. Ce n'est pas une
décision du président.
M. Chevrette: Non, non. Là-dessus, je vais rappeler les
faits parce que c'est moi qui ai écrit; je m'en rappelle un peu. Je vous
ai demandé...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je vous ai demandé, M. le Président,
de télédiffuser les débats.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le Président, une
question de règlement!
Le Président (M. Lorrain): Non, un point...
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président!
Le Président (M. Lorrain):... à la fois.
M. Lefebvre: On nous a reproché de perdre du temps...
Le Président (M. Lorrain): M. le
député...
M. Lefebvre:... tout à l'heure avec des banalités,
M. le Président.
M. Chevrette: Non, mais...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: On discute d'un point qui apparaît au document
qui s'appelle "Consensus intervenu entre les leaders... "
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: Je ne comprends pas.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Chevrette: M. le Président, je dois apporter la
nuance...
Le Président (M. Lorrain): Oui, je veux...
M. Chevrette: Vous m'avez vous-même impliqué. Si
cela ne vous fait rien, je vais avoir le droit de parler un petit peu.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que je peux
répondre à l'objection pour terminer la question de
règlement? J'avais reconnu...
M. Chevrette: Je pensais que j'étais sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): C'est cela.
M. Chevrette: Ce n'est pas l'habitude de laisser aller celui qui
l'a...
Le Président (M. Lorrain): J'avais reconnu M. le leader de
l'Opposition sur la question de règlement.
M. Chevrette: Bon!
Le Président (M. Lorrain): Après cela, M. le
député de Frontenac, si vous voulez intervenir sur la même
question de règlement, je vous permettrai d'intervenir. Mais, je
voudrais que termine M. le leader de l'Opposition sur la question de
règlement, c'est-à-dire la télévision.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais vous rappeler
ceci: Vendredi soir, personnellement, je vous ai dit qu'il n'y avait pas eu
entente entre les deux leaders en ce qui regarde la télédiffusion
des débats, jeudi soir. Vous avez vous-même confirmé ce
fait qu'il n'y avait pas eu de décision. Vous vous êtes
basé, vous, pour prendre votre décision, parce que c'est à
la présidence que revient le droit ultime de trancher... Qu'on ne vienne
pas me dire que c'est moi qui ai décidé de faire du film! J'ai
dit: Dépendant de votre position - et rappelez-vous comment on vous l'a
dit souvent - dépendant de votre décision de
téléviser ou pas, là, si c'est non, il y aura au moins du
film pour ne pas déranger les témoins. C'est cela. N'essayez pas
de faire porter sur le dos du leader de l'Opposition que j'ai
décidé qu'il n'y avait pas de TV. Au contraire, j'ai soutenu
même, vendredi soir, devant tout eux autres, que je maintenais toujours
la demande de la télédiffusion des débats.
M. Lefebvre: M. le Président...
M. Chevrette: Jeudi. Il me semble que c'est clair.
Le Président (M. Lorrain): Je vais maintenant
reconnaître, sur la même question de règlement, M. le
député de Frontenac. Vous avez demandé la parole?Après, je vais vous reconnaître, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Lefebvre: M. le Président, on soutient l'argument de
l'Opposition à l'effet qu'il faut arrêter de perdre du temps.
Alors, lorsqu'on discute de points déjà contenus dans le document
que le leader de l'Opposition a sous les yeux, M. le Président, et qui
s'appelle "Consensus intervenu entre les leaders concernant l'organisation des
séances", cela a été réglé, cela a
été discuté au préalable, M. le Président.
Je ne comprends pas qu'on revienne sur des points apparaissant à
l'intérieur de ce document-là, contrairement à ce que j'ai
fait tout à l'heure, où j'ai invoqué le fait qu'il y avait
un vide dans le document.
M. Chevrette: Sur la même question de règlement, M.
le Président.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): J'avais...
M. Chevrette: O. K., à mon tour. Il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, la procédure
habituelle en matière de télédiffusion des débats
des commissions parlementaires était, à ma connaissance, la
suivante: la demande était faite à la présidence; celle-ci
consultait le comité consultatif sur la télédiffusion des
débats, qui était constitué des whips des formations
politiques, mais c'était un comité consultatif et c'est le
président qui décidait...
M. Chevrette: C'est cela.
M. Brassard:... lui-même, qui avait le pouvoir de
décider si les travaux de telle commission seraient
télédiffusés ou pas. Là, il y a des questions que
je me pose relativement à la procédure concernant la
télédiffusion des débats parce que vous avez
mentionné tantôt que vous avez référé la
demande écrite du leader de l'Opposition au comité directeur de
la commission parlementaire et vous avez mentionné que...
Le Président (M. Lorrain): De la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Brassard: De la commission de l'Assemblée nationale.
Vous avez, semble-t-il - en tout cas, c'est comme cela que je l'ai compris -
mentionné que c'était maintenant une règle habituelle que,
lorsqu'une demande de télédiffusion des débats des travaux
d'une commission parlementaire était faite, cette demande serait
transmise au comité directeur de la commission parlementaire
concernée. Je vous avoue qu'il s'agit là d'un changement. Il
s'agit là d'un changement de procédure parce que la
procédure habituelle, depuis que la télédiffusion des
débats existe, c'est que la demande est faite au président? le
président consulte le comité consultatif sur la
télédiffusion des débats et décide lui-même.
C'est le président qui décide, le comité consultatif.
Dans le cas qui nous- intéresse, vous avez reçu une
demande du leader de l'Opposition. Â ma connaissance, vous n'avez pas
consulté le comité consultatif parce que je n'ai pas
été convoqué et le whip du gouvernement fait signe que Jui
non plus. Donc, vous n'avez pas consulté le comité consultatif
sur la télédiffusion des débats, mais il n'en reste pas
moins que la décision vous appartient et, s'il n'y a pas de
télédiffusion des travaux de cette commission parlementaire,
c'est que vous, comme président, vous avez décidé qu'il
n'y en aurait pas. Parce qu'il faut que les faits soient bien établis
sans ambiguïté. C'est votre pouvoir d'en décider ainsi, mais
je pense qu'il faut que ce soit quand même clairement établi. Vous
avez, vous-même, comme président, et c'est votre pouvoir de le
faire, vous avez décidé que les travaux de cette commission ne
seraient pas télédiffusés. C'est ça qu'il faut
savoir, qu'il faut dire.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Chevrette: J'avais demandé la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de l'Opposition,
toujours sur la même question de règlement.
M. Chevrette: Je pense qu'il y a deux choses différentes
là. La décision de télédiffuser les débats,
puis de contrôler les allées et venues des journalistes à
l'intérieur d'une salle de commission, c'est deux choses. Sur le
consensus comment contrôler les journalistes à l'intérieur,
les photographes, les cameramen qui voudraient faire un gros plan, on ne dit
pas le temps qu'ils parlent, mais télédiffuser la commission
parlementaire, comme telle, c'est une autre décision, ça. C'est
une décision sur laquelle il n'y a jamais eu entente de notre part. Et
on a même ajouté: Si jamais votre décision était
négative, qu'il ne se prend plus de film à ce moment-là,
quand il n'y a pas de télédiffusion des débats, on ne veut
pas, durant qu'un témoin parle, aller se faire braquer la caméra
sous le nez et prendre du son, et prendre juste des extraits, et rendre nerveux
le témoin. C'est ça qu'on a dit. Maïs quand tous les
témoins savent que c'est télédiffusé en direct,
c'est un autre comportement. Je pense qu'il y a deux choses distinctes dans
ça et je voulais faire la distinction. il n'y a pas eu de consensus,
mais aucun, sur la télédiffusion des débats. J'ai maintenu
ma lettre et je vous l'ai dit vendredi soir devant tout le monde. Sur le reste,
sur le contrôle de la presse ou le comportement des différentes
instances de cameramen ou de photographes, ça, c'est vrai qu'il y a eu
consensus parce qu'on ne voulait pas que les témoins se sentent
intimidés le temps qu'ils témoignaient. C'est pour cela qu'on
dit: Au début des témoignages, s'il y avait des photos à
prendre ou s'il y avait des gros plans à prendre, on laisserait quelques
minutes en cette Chambre pour le faire. Moi, je pense que c'est ça qu'on
a dit.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur la question de la radiotélévision? Bon, alors,
voici. Je
repose non pas ma décision parce que la décision ne me
revient pas... Avant, la semaine dernière, lors des négociations
au sein du comité directeur, j'avais personnellement
vérifié toutes les décisions antérieures concernant
la télédiffusion des débats depuis 1978, incluant la
première décision à l'Assemblée nationale ordonnant
la prise en image des travaux de l'Assemblée nationale. Je dis bien
toutes les décision depuis 1978; aucune n'est intervenue sans qu'il y
ait consensus total des formations politiques, à ce moment-là,
composant l'Assemblée nationale.
Dans un deuxième temps, dans les minutes de la commission de
l'Assemblée nationale, séance du 3 décembre 1986,
c'est-à-dire à peu près une dizaine de jours,
peut-être un peu plus, avant la question de privilège qui nous est
soumise aujourd'hui, on avait décidé de la composition d'un
comité directeur qui était composé du président,
des deux leaders et du secrétaire de la commission, M. Comeau, ici
présent. Et la compétence de ce comité directeur est
décrite au procès-verbal qui a été distribué
il y a déjà un bon moment quant aux travaux et aux
autorités et aux décisions que pourrait prendre le comité
directeur. Et, au sous-paragraphe g, il est inscrit que le comité
directeur puisse, entre les séances, voir à décider de
l'opportunité de télédiffuser les travaux des commissions.
Alors, nous étions entre les séances de la commission de
l'Assemblée nationale la première fois que j'ai reçu la
demande de M. le leader de l'Opposition; dans un deuxième temps,
à quelques reprises, j'ai fait mention aux deux leaders qu'il y avait
une demande de télédiffusion des débats. Il n'y a pas eu
de consensus. Alors, jeudi dernier, j'ai simplement avisé la commission
de l'Assemblée nationale qu'il n'y avait pas de consensus. Mais en aucun
temps je briserai la coutume et l'usage qui fait que le président de
l'Assemblée nationale décide seul s'il y a
télédiffusion des débats ou pas.
J'ai vécu, personnellement, une expérience l'automne
passé, c'est-à-dire en septembre dernier, et j'ai consulté
avant de permettre la télédiffusion des débats d'une
commission parlementaire, celle présidée par M. le
député Parent, c'est-à-dire la commission de
l'éducation, le député de Sauvé. Il y a eu
autorisation après consultation avec les deux leaders des deux
formations politiques. (17 h 45)
Maintenant, il y a plus que ça. Ce n'est pas une
décision... Je répète bien, je ne prendrai pas cette
décision-là parce que jamais aucun de mes
prédécesseurs en a pris une à ce sujet. Il y a deux causes
de jurisprudence qui sont citées dans le recueil qui vous est tous
distribué. La première date du 11 octobre 1984: "Lors de- son
témoignage, le président de l'Office du crédit aqricole
doit subir des prises de vues continuelles de la part des cameramen." Le
consensus que vous avez voté jeudi soir, on l'a pris dans ces deux cas
de jurisprudence dont je vous fais part. La décision, c'est lorsque les
travaux ne sont pas télévisés, une permission est
accordée aux médias afin de leur permettre de prendre des parties
de films ou des séquences au début de la séance. Il faut
permettre aux témoins de s'exprimer dans la plus qrande liberté
et la plus grande aisance. En conséquence, les cameramen ne peuvent
filmer l'ensemble des travaux de la commission.
Et, une deuxième décision, également, date du 6
juin 1985. Contexte: Au début d'une consultation particulière
portant sur un projet de loi, le président constate la présence
dans la salle de cameramen. La décision a été la suivante:
Selon la tradition parlementaire, il est permis de prendre des extraits
télévisés, mais sans son, sans aucun enregistrement de
son. Alors, c'est sur les antécédents que j'ai
suggéré aux deux formations politiques d'en arriver à un
consensus s'ils ne peuvent pas s'entendre quant à la
télédiffusion des travaux de la commission de l'Assemblée
nationale.
Alors, ce que j'ai fait jeudi soir dernier, je n'ai fait que constater
lors de l'assemblée qu'il n'y avait pas eu de concensus entre les deux
bureaux des deux leaders parlementaires.
Dans un deuxième temps, avec les autres négociations qu'il
a pu y avoir en fin de semaine, il n'y a pas eu de changement depuis. Je ne
rendrai jamais, je pense, de décision quant à la
télédiffusion ou pas, seul, des travaux d'une commission; sinon,
je pense, comme mes prédécesseurs, je m'exposerais à des
demandes autant de la part de l'exécutif que de la part de l'Opposition
dont je ne pourrais pas refuser et, à un moment donné, je pense
que la présidence serait dans une situation extrêmement
délicate et ce, très, très, très
régulièrement.
Maintenant, je tiens à répéter que j'ai
personnellement lu toutes les décisions - ça concerne le
comité directeur de la télévision, ça concerne
précisément le comité directeur de la
télévision - j'ai personnellement lu toutes les décisions
du comité directeur de la télévision depuis 1978 et
jamais, jamais il n'y a eu décision de télédiffusion sans
qu'il y ait consensus des deux côtés de la Chambre. Il n'y a
seulement qu'une exception et le président a refusé de
télédiffuser même si, à ce moment-là, la
Chambre était composée de trois formations politiques. Le
gouvernement était d'accord et un des partis d'Opposition, mais un s'est
abstenu et le président a refusé de prendre de décision
quant à la demande, et il n'y a pas eu de télédiffusion
des travaux. Il s'agissait d'un de mes
prédécesseurs, M. le président Vaiilancourt. Tous
les autres présidents... Et il est très, très, très
clair à l'intérieur de toutes les notes qu'on m'a remis, il n'y a
pas eu d'autres décisions qui ont pu être... sans le consensus des
deux côtés de la Chambre.
M. Chevrette: Vous êtes sûr de cela, que c'est la loi
40 ou 42, M. le Président?
Le Président (M. Lorrain): Monsieur... Pardon?
M. Chevrette: La loi 40 ou 42?
Le Président (M. Lorrain): Moi, ce que je vous rapporte,
ce sont les procès-verbaux...
M. Chevrette: De M. Richard Guay.
Le Président (M. Lorrain):... de tous les comités
directeurs, des comités directeurs qui se réunissaient, a aller
jusqu'à dernièrement, pour prendre les décisions
concernant jusqu'au déplacement d'un photographe ou d'un cameraman
à l'intérieur de l'Assemblée nationale. Tous les petits
détails étaient décidés en comité
directeur.
M, le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: À quelle date cela s'arrête, les
procès-verbaux? Est-ce que, sous la présidence de M» Guay,
il y en a également?
Le Président (M. Lorrain): Oui, il y en a eu sous la
présidence de M. Guay également.
M. Brassard: Jusqu'à quelle date?
Le Président (M. Lorrain): II y en a seulement trois ou
quatre, si ma mémoire est fidèle. Je vous dis cela avec
réserve, là. Mais il y en avait beaucoup moins sous le
président Guay. Et, si ma mémoire est fidèle, la seule
demande qui m'a été soumise depuis que je suis président
de l'Assemblée nationale, cela a été la demande de la
commission de l'éducation, en septembre dernier. Et j'ai consulté
les deux bureaux des leaders, et, suite d'un consensus, il y a eu
télévision des débats. Mais c'est la seule demande qui
m'avait été faite, et il y a eu consensus.
M. le député de Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, alors, je comprends bien...
Les décisions, vous venez de les évoquer. Je comprends bien
que...
M. Lefebvre: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): On est toujours sur la
même question de règlement?
M. Lefebvre: Écoutez, cela fait quarante minutes, M. le
Président, qu'on discute d'un point déjà convenu,
réglé. Et on nous accusait tout à l'heure d'avoir fait
perdre le temps è la commission sur des points aussi fondamentaux que
ceux qu'on a soulevés alors que, depuis quarante minutes, on discute de
points déjà réglés, M, le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le
député...
M. Lefebvre: Je tiens à ce que cela soit dit. C'est
important que ce soit mentionné. Depuis 17 h 20 qu'on discute de la
télédiffusion des débats, ce qui est
réglé!
Le Président (M. Lorrain): M, le député de
Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, vous avez bien
indiqué qu'il n'y a pas eu de télédiffusion de ces
débats parce qu'il n'y avait pas eu consensus. Alors, il y a eu une
demande de l'Opposition et il y a eu un refus du parti ministériel.
C'est bien ce que vous nous dites?
Le Président (M. Lorrain): Écoutez, j'ai fait
rapport. Vous étiez présent. M. le député de
Roberval, je m'excuse, je ne voudrais pas commencer à jouer sur les
mots. J'ai fait le rapport jeudi soir et j'avais déjà reçu
la demande de M. le leader de l'Opposition le 19 mars, et notre
assemblée a eu lieu jeudi soir dernier. Et je pense que j'ai fait
rapport qu'il n'y avait pas de consensus. À partir de ce
moment-là, je n'ai pas à rendre de décision. Je pense que
je viens de rétablir certains faits, là, et très
importants. Et il y a une chose qu'il ne faudrait pas oublier, là. J'ai
lu le procès-verbal de la commission de l'Assemblée nationale en
date du 3 décembre 1986 et c'est bien le comité directeur qui a
toute autorité lorsque la commission de l'Assemblée nationale ne
peut pas se réunir pour décider s'il y a
télédiffusion ou pas des travaux. C'est à la séance
du 3 décembre.
M. Gauthier: Je voudrais, M, le Président, à ce
stade-ci, au cas où il y aurait des changements, faire motion pour que
les travaux de cette commission soient télédiffusés. M. le
Président, vous avez parlé d'un consensus. De notre
côté, tout le monde est d'accord, on voudrait que cela soit
télédiffusé pour la meilleure information possible. Alors,
je voudrais faire motion en vertu de notre règlement pour qu'on statue
sur la possibilité de télédiffuser nos travaux, ici,
à cette commission.
Le Président (M. Lorrain): Je ne pense pas... Est-ce qu'il
y a d'autres intervenants? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le Président,
c'est complètement farfelu, ridicule, irrecevable, dilatoire. Motion
irrecevable, M. le Président. En séance de travail, en
séance de travail, à moins que le député de
Roberval ait pas compris ce qui s'était passé jeudi dernier, tout
ce qui a été décidé, M. le Président, suite
à des discussions entre les partis, apparaît au document dont on a
parlé tout à l'heure. Et je vais, pour la compréhension de
tous les membres de la commission...
M. Gauthier M. le Président, je demande une question de
règlement.
M. Lefebvre:... faire la lecture, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): J'ai même dit: Sur la
même question de règlement, M. le député de
Roberval. II est sur la même question de règlement concernant...
C'est une question tie règlement que j'entends actuellement. C'est une
question de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, pour le
bénéfice du député de Roberval, qui n'a
peut-être pas en main le document auquel je fais référence,
je vais lui lire le paragraphe 9 qui s'intitule "Présence des cameramen:
II sera possible pour les cameramen de prendre des images avant chaque
témoignage, mais pas de son. " Et ce paragraphe fait
référence aux remarques du leader de l'Opposition: "II n'y a pas
de consensus sur la télédiffusion des travaux. " Tout est
réglé, tout est décidé, M. le Président.
M. Gauthier: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention sur cette question de règlement.
M. Lefebvre: La motion, quant à moi, est irrecevable, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): II n'y a pas de motion, je n'ai
pas accepté de motion, on est sur une question de règlement.
M. Doyon: II a fait une motion.
M. Gauthier: Voilà, M. le Président, sur le
règlement, j'ai...
Le Président (M. Lorrain): Toujours sur la question de
règlement?
M. Gauthier: Oui, c'est parce que j'ai déposé une
motion, M. le Président, puis il parle sur le fond, puis vous n'avez
même pas encore statué si vous l'acceptez ou pas. C'est pour
ça que je voulais le faire taire durant sa question de règlement
qui n'en était pas une.
Une voix: Arrêtez donc.
M. Gauthier: Je vous demanderais... M. le Président, j'ai
fait motion et je pense, comme parlementaire, membre de cette commission, avoir
droit, à ce stade-ci, - et vous avez dit accepter les motions orales -de
faire motion pour que les travaux de cette commission soient
télédiffusés et je voudrais qu'on se prononce
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint.
M. Lefebvre: Sur la motion du député de Roberval,
l'argument est le suivant...
M. Doyon: La recevabilité.
M. Lefebvre:... c'est que la motion en question est irrecevable
compte tenu du fait qu'à une séance de travail le point
soulevé par la motion du député de Roberval a
été réglé après discussions et,
là-dessus, il y a eu consensus, ententes entre les partis, M. le
Président.
M. Doyon: Cela a été consigné,
d'ailleurs.
M. Lefebvre: C'est dans ce sens que j'ai dit que la motion du
député de Roberval est irrecevable. Et c'était dans le but
de lui faire bien comprendre ce qui s'était dit que je lui ai
rappelé le paragraphe 9 du document.
M. Chevrette: M. le Président, j'espère que vous ne
vous baserez pas...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette:... sur cet argument pour juger de
l'irrecevabilité parce que, jeudi soir, c'est précisément
on a même précisé aux groupes parlementaires qu'il n'y
avait pas d'entente sur la télédiffusion des débats, que
les consensus étaient sur les agissements de la presse à
l'intérieur. Mais j'ai même pris la peine de soutenir que je
n'étais pas du tout en accord avec le leader du gouvernement, qui, lui,
était contre la télédiffusion des débats; moi, je
demeurais pour. Et puis, M. le Président n'a pas tranché; il n'y
a pas eu de votes vendredi soir, jeudi soir passé. Toute motion d'un
membre ici à l'effet de télédiffuser les débats
devient très recevable et traitable et débattable.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il
y a d'autres interventions quant à cette question de
règlement?
M. Filion: Oui sur la...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon.
M, Filion: Oui, sur la question de recevabilité, puisque
nous en sommes là. Je vous ferais remarquer, M. le Président, que
la commission, bien sûr, est maîtresse de ses travaux et que si le
parti ministériel n'a pas donné son consentement à la
télédiffusion de nos débats, rien ne l'empêcherait
de changer d'idée et de le donner maintenant.
Alors, en ce sens-là, je pense que c'est d'appliquer tout
simplement nos règles que de permettre au groupe ministériel de
réviser ses positions, de tenir compte de l'intérêt public
et d'accepter de débattre - de débattre, puisque nous en sommes
là - la motion du député de Roberval.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur la même question...
Le Président (M. Lorrain): Toujours la même
question?
M. Polak: Oui. Nous avons devant nous la liste de consensus. Il y
a eu consensus à ce point de vue déjà qu'il n'y avait pas
de consensus. Si vous dites que cette question est recevable, on peut rouvrir
toute la liste sur n'importe quoi. On peut commencer à débattre
de l'exclusion de témoins oui ou non et tout le reste.
Je pense vraiment que tous les points qui sont listés il y en a
37 - sont acceptés de part et d'autre, y inclus le fait que nous ne
sommes pas d'accord sur la télévision des débats. Et si on
commence à rouvrir ça, bien là, on peut rouvrir les
débats sur tous les autres points également.
Le Président (M. Lorrain): Je vais demander à tous
et chacun des membres de la commission d'intervenir sur ce point, parce qu'on
va suspendre et je rendrai ma décision à 20 heures quand on va
recommencer. M. le leader de l'Opposition, toujours sur la même question
de règlement.
M. Chevrette: Un élément nouveau, un
élément neuf. M. le Président, si vous alliez
délibérer sur ce point et que vous disiez que le pouvoir est
transmis en vertu d'un article que vous avez lu tantôt, de
décembre 1986, au comité directeur, je vous rappellerai qu'au
comité directeur le comité directeur établit les
consensus, mais il doit tous les faire rectifier par la CAN. C'est un premier
argument de droit.
Le deuxième argument de droit. Quand vous dites, M. le
Président, que vous ne tranchez pas, que vous dites que vous n'avez plus
affaire à trancher, comme au comité directeur, on est un à
un, il a fallu que quelqu'un tranche pour dire qu'il n'y avait pas de
télédiffusion des débats, parce qu'il y avait un pour puis
il y avait un contre.
Je ne comprends pas que vous pourriez arriver à la conclusion que
Se comité directeur a décidé quelque chose. Le
comité directeur n'a rien décidé, puisque les deux
composantes du comité directeur, à la fois le gouvernement par
son leader et l'Opposition par son leader, étaient en
désaccord,
Comment il se fait que le président peut soutenir aujourd'hui
qu'il y a eu une décision au comité directeur? Il ne peut pas y
en avoir eu, de décision au comité directeur. Donc, ça
devient un tout réévaluable par la CAN, parce que le
comité directeur en est pas arrivé à un consensus et le
président n'a pas tranché.
Donc, ça devient un objet débattable par la CAN, puisque
le président dit qu'il ne tranche pas et que les leaders ne se sont pas
entendus. Â quelle instance on fera le débat? Et il se prendrait
un vote à ce moment-là si le président dit ne pas avoir le
pouvoir de le faire. Qui déciderait? Le gras bon sens, la grosse logique
nous dît qu'il faut que ça se discute en quelque part, que
ça se branche quelque part et que ça se tranche quelque part,
parce que si l'autorité était donnée au comité
directeur et qu'on ne l'a pas, on s'en est prévalu sans en arriver
à une conclusion. Moi, j'essaie toujours d'aborder ça pas
nécessairement en forme de droit, mais en question de gros bon sens. Si
Michel Gratton et Guy Chevrette ne s'entendent pas et si le président
dit: Moi, je n'ai pas à décider, il faut bien que quelqu'un
décide à une autre instance, d'autant plus que le comité
directeur est toujours redevable devant la CAN, en tout temps. Il me semble que
c'est le gros bon sens, la qrosse logique.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le leader adjoint du gouvernement, sur la même
question.
M. Lefebvre: Vous avez tout à l'heure, M. le
Président, expliqué de quelle façon vous en étiez
venu à certaines conclusions. Et je comprends que le
député de Roberval, par le biais de la motion, remet en question
la décision que vous aviez prise. D'ailleurs, le leader de l'Opposition
vient de faire référence à des précédents
auxquels vous-même, tout à l'heure, vous avez fait
référence. Jeudi dernier, M. le Président, on a eu
l'occasion, à l'intérieur d'une séance de travail finale,
avant le début des travaux, on a eu l'occasion de discuter de tout cela.
Et si, M. le Président, on doit reprendre chacun
des points apparaissant au document auquel on a fait
référence tout à l'heure, on est prêt à le
faire, M. le Président, mais que l'Opposition soit avisée que
ça peut être long. «*■ -
Le Président (M. Lorrain): ' Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant ce point? M. le député de
Gouin, une dernière intervention?
M. Rochefort: ...18 heures, je souhaiterais intervenir à
20 heures.
Le Président (M. Lorrain): Non. Je voudrais entendre
immédiatement les interventions concernant ce point-là. À
20 heures, je vais être prêt à rendre ma décision sur
ce point-là.
M. Rochefort: Pardon? Je m'excuse, M. le
Président, il est 18 heures là?
Une voix: Consentement, M. le Président.
Une voix: II y a consentement.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur ce point-là? À 20 heures, je vais
être prêt à rendre ma décision. Cela fait
déjà trois quarts d'heure qu'on discute de ce paint. Est-ce que
vous voulez intervenir immédiatement, M. le député de
Gouin?
M. Rochefort: Vous allez rendre quoi comme décision
à 20 heures?
Le Président (M. Lorrain): C'est une question de
règlement sur la recevabilité d'une motion de
télédiffusion. La première question qui m'a
été soulevée, c'est une question de règlement et M.
le député de...
M. Rochefort: M. le Président, et, en conséquence,
je verrai.
Le Président (M. Lorrain): Pardon?
M. Rochefort: J'écouterai votre décision et, en
conséquence, je verrai.
Le Président (M. Lorrain): Sur la recevabilité
d'une motion. C'est une question de règlement qui a été
soulevée par le député de Roberval et M. le
député de Roberval, en a conclu à une motion demandant
à la commission de télédiffuser les débats.
M. Rochefort: 20 heures.
Le Président (M. Lorrain): Je vais être prêt
à rendre ma décision à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 6)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
Nous allons maintenant recommencer nos travaux. Avant de rendre ma
décision concernant la motion de demande de télédiffusion,
je voudrais bien, M. le député de Roberval, suite à votre
motion, j'aimerais... Et je m'adresse à tous les membres de cette
commission, c'est qu'à l'avenir vous pouvez faire votre motion
verbalement, mais j'aimerais bien qu'on dépose, dans les secondes ou la
minute qui suit, un texte, parce que cela pourrait devenir extrêmement
complexe.
Étant donné que c'est une motion extrêmement simple,
M. le député de Roberval, je la répète et vous
pourrez la rédiger dans les secondes qui vont suivre. Est-ce que j'ai
bien compris que vous demandez, que votre motion est à l'effet de
demander la télédiffusion totale des travaux de la commission de
l'Assemblée nationale concernant le mandat que j'ai lu au tout
début de cette commission?
M, Gauthier: C'est cela.
Le Président (M. Lorrain): C'est bien cela?
M. Gauthier: Oui, oui, c'est cela.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je suis prêt
à rendre ma décision sur la question, sur la motion de M. le
député de Roberval.
Une voix: Sur la recevabilité?
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui, il faut bien
s'entendre, sur la recevabilité de la motion telle que
mentionnée.
Je vais d'abord, dans un premier temps, vous faire lecture d'une lettre
datée du 18 mars, signée par M. le député de
Joliette et leader parlementaire de l'Opposition, que j'ai reçue
à mon bureau le 19 mars: "M. le Président, d'ici quelque temps,
la commission de l'Assemblée nationale aura à procéder
à des auditions concernant la vérification des faits
allégués par le député de Lévis dans sa
motion mettant en cause la conduite du député de Portneuf. Compte
tenu de l'importance de cette question, il m'apparaîtrait opportun et
nécessaire que les travaux de la commission soient
télédiffusés de la même façon que l'avaient
été ceux de la commission de l'énergie et des ressources
sur les circonstances du règlement hors cour de la poursuite
intentée suite au saccage de LG 2. Je vous soumets donc une demande
formelle d'autoriser la télédiffusion des
débats des travaux de la commission de l'Assemblée
nationale. Je transmets copie des présentes aux autres membres du
sous-comité sur la radiotélédiffusion des débats.
Veuillez agréer, M. le Président, l'expression de mes sentiments
les meilleurs". Alors, c'est signé M. Guy Chevrette.
Cette demande a été communiquée dans les heures qui
ont suivi, naturellement, au leader du gouvernement, M. Michel Gratton, et a
été discutée à quelques reprises et plus
précisément lors d'un déjeuner sur l'opportunité de
télédiffuser ou pas les débats. Jeudi soir dernier, lors
de la réunion de la commission de l'Assemblée nationale, en
séance de travail, il a été rapporté qu'il n'y
avait pas eu de consensus - je l'ai répété cet
après-midi - relativement à cette question. Étant
donné qu'il n'y a pas eu de consensus, je n'ai pas répondu
à la positive à la demande du 18 mars 1987 qui m'est
adressée par le leader de l'Opposition.
J'aimerais établir les points suivants. En vertu de l'article 115
de la Loi sur l'Assemblée nationale: Rôle du président. "Le
président de l'Assemblée dirige et administre les services de
l'Assemblée, " En vertu de cet article, toute décision
administrative engageant des coûts ou concernant un service de
l'Assemblée nationale se doit d'être prise par le président
de l'Assemblée nationale.
Le 5 décembre 1986, lors d'une assemblée
régulière de la commission de l'Assemblée nationale, au
procès-verbal de cette date, il est mentionné, après
discussion quand même très élaborée, et ce, à
l'unanimité de tous les membres de la commission de l'Assemblée
nationale, dont plusieurs sont ici présents ce soir et composent encore
cette commission de l'Assemblée nationale, la résolution 7
suivante: Création d'un comité directeur. Le président
rappelle ses propos précédents quant à la
difficulté de réunir la commission à certaines
périodes de l'année, alors que certaines affaires pressantes,
notamment d'ordre administratif, et propres aux commissions sont soumises
à son attention -et j'insiste, d'ordre administratif. Le
président propose ce qui suit: Composition. Que soit constitué un
comité directeur de la commission de l'Assemblée nationale
composé du président, du leader du gouvernement, du leader de
l'Opposition et du_ secrétaire de la commission. La compétence de
ce comité directeur. Que le comité directeur puisse, entre les
séances, voir - là, il y a plusieurs "ment" - décider de
l'opportunité de télédiffuser les travaux des
commissions.
Suite à ce règlement qui est intervenu, qui, ni plus ni
moins, non pas se substitue, mais remplace, en ce qui concerne la
télédiffusion des commissions seulement - je dis bien des
commissions seulement - le comité consultatif sur la TV... Suite
à lettre de M. le leader de l'Opposition, j'ai communiqué avec
les deux leaders. I! n'y a pas eu de consensus. Étant donné qu'il
n'y a pas de consensus, je n'ai pas décidé à l'affirmative
de répondre à la demande de M. le leader de l'Opposition. Je ne
répondrai pas non plus à la demande de la motion de M. le
député de Roberval, c'est-à-dire à savoir si votre
motion est recevable ou pas, étant donné qu'elle ne doit pas
être discutée, en aucun temps, devant la commission de
l'Assemblée nationale. Il s'agit d'une question, en vertu de l'article
115 de la loi de l'Assemblée nationale, administrative. Les seules fois
- et c'est dans tous les cas où il y a eu unanimité - le
président seul a pris la décision après avoir obtenu un
consensus, dans tous les cas, des deux formations ou des trois formations
politiques composant l'Assemblée nationale. Je répète:
à l'appui de l'arqument que j'avance, j'ai consulté
personnellement tous les procès-verbaux écrits depuis 1978 et
toutes les décisions des présidents ont été prises
après un consensus unanime relativement à des demandes de
télévision de toutes sortes, même à l'engagement de
personnel. C'est allé jusqu'à engager le personnel ou à
changer ou voter l'organigramme administratif de la direction de
télédiffusion des travaux.
Quant au cas, plus précisément, qui nous préoccupe,
étant donné que je n'ai pas eu ce consensus, je ne veux en aucun
temps briser les coutumes et les usages et tous les précédents
à l'Assemblée nationale ainsi que toutes les décisions 'de
mes prédécesseurs qui, avant de se servir...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez!... avant
de se servir de 115, ont toujours obtenu le consensus des deux
côtés. Je préviens les deux formations politiques quant
à cette décision. S'il fallait que, ce soir, je brise ces usages
et ces coutumes qui ont été établis, il veut dire que la
commission de l'Assemblée nationale, lorsqu'une commission parlementaire
se réunira, se réunira à chaque fois, pour
représenter et débattre d'une motion sur l'opportunité de
quelque commission puisse être télédiffusée ou
pas... Il y a plus que cela. J'attire l'attention de tous les membres composant
cette commission à l'effet que toutes les commissions de
l'Assemblée nationale ainsi que la commission de l'Assemblée
nationale et toutes les autres commissions régulières
parlementaires sont à la majorité que d'une formation, dans tous
les cas. Si je laissais, à la commission de l'Assemblée nationale
et à une commission, le droit de décider si les débats
pourront être télédiffusés, je pense que ce serait
d'ouvrir une porte extrêmement béante et de m'exposer à des
critiques continuelles et continues relativement à des
décisions
concernant la télédiffusion des débats. Jamais,
dans le passé, c'est une commission qui a décidé, ni la
commission de l'Assemblée nationale. Le président, soit par le
biais du comité consultatif de télévision, a
consulté les deux formations et, depuis le mois de décembre, en
vertu d'une résolution, d'un règlement qui a été
voté à la commission de l'Assemblée nationale, il a
été décidé de consulter le comité directeur
de la commission de l'Assemblée nationale et je l'ai fait. Je l'ai fait
de façon très très très formelle et officielle, et
je n'ai pas obtenu de consensus. (20 h 15)
Alors, j'en arrive à la décision que, tel que la semaine
passée je l'avais décidé, il n'y aura pas de
télédiffusion. Lors de l'assemblée de jeudi soir dernier,
il n'y a vraiment pas eu de décision là-dessus, je
répète, il n'y en aura pas, et ce soir, je rejette, sur le plan
de la recevabilité, la motion, pour tous ces arguments,
présentée par M. le député de Roberval demandant
à ce que tous les travaux de la commission soient
télédiffusés.
M. Chevrette: Est-ce que je peux vous demander une question de
directive, M. le Président?
Le Président (M. Lorrain): Directive? Mais
c'est une décision, elle est rendue.
M. Chevrette: Oui, oui. Je ne parle pas de votre
décision.
Le Président (M. Lorrain): Parfait. Alors, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Votre décision, elle est rendue.
C'est une question de directive, parce que je ne savais pas que
j'étais nanti d'un pouvoir aussi fort sur le comité directeur. Je
suis convaincu que mon vis-à-vis non plus. M. le Président, sur
le plan administratif, lorsque le comité directeur ne s'entend pas, ses
deux parties, cela veut donc dire que c'est le statu quo qui existe. Est-ce que
j'interprète bien? C'est une question d'interprétation, mais je
veux être bien certain de ce que vous dites.
Le Président (M. Lorrain): Sur la totalité des
décisions du comité directeur?
M. Chevrette: Parce que, si vous dites: La
télévision des débats relève dorénavant du
comité directeur. J'ai consulté le comité directeur, le
comité directeur ne s'entend pas; donc, moi, je ne prends pas de
décision. Est-ce à dire que, dans tous les cas où... Au
mois de décembre dernier, il y a eu de bonne foi - je pense que
c'était unanime -les deux partis ont donc décidé
d'accorder au comité directeur, pour raisons administratives - souplesse
administrative, je me rappelle des arguments - de confier une série de
cas. Mais à supposer que les deux leaders... Ce n'est pas une
supposition, c'est arrivé deux fois dans le cas de cette propre
commission où les deux leaders sont en opposition. Ils peuvent
être de bonne foi tous les deux, mais est-ce à dire qu'il n'y a
plus de décision qui se prend, à ce moment-là, parce que
la présidence n'est pas nantie du pouvoir de trancher? Ce n'est pas ce
que j1ai compris en fonction de l'article 115 qui dit que le
président de l'Assemblée nationale dirige et administre les
services de l'Assemblée. C'est une question de droit que je vous pose.
Je ne veux pas remettre en question votre décision sur la
recevabilité, c'est sur le pouvoir même de la présidence,
M. le Président, auquel je vous demande une directive.
Le Président (M. Lorrain): Parfait! Alors, je ne
réponds pas aux cas hypothétiques, mais votre cas n'est pas
hypothétique. C'est une question de fait. Je viens de rendre une
décision. La décision que je viens de rendre ne concerne que la
décision de télédiffuser ou pas les débats d'une
commission. Point. Tous les autres "ment", c'est certain... D'ailleurs,
l'article tel que décrit, compétence dit bien, entre les
séances.
Maintenant, sur la télédiffusion, il ne faut pas se
limiter à la séance et aux règlements du 3
décembre. J'ai aussi appuyé ma décision pour ne pas
accepter la recevabilité de la motion du député de
Roberval, surtout les précédents et les décisions
antérieures concernant la télédiffusion des débats.
C'est surtout là-dessus. Moi, je répète, je pense avoir
suffisamment consulté les deux formations en partant des deux paliers
les plus décisionnels et je pense les deux paliers supérieurs,
c'est-à-dire les deux leaders des deux formations politiques, et en
m'appuyant sur tous les antécédents que j'ai décrits cet
après-midi et sur le processus que je viens de vdus décrire en
rendant ma décision.
Maintenant, la décision que je rends ce soir, elle ne vaut pas
plus que pour la télédiffusion des débats d'une
commission. Pas plus que cela. Il ne faudrait pas interpréter plus que
cela.
M. Chevrette: M. le Président, c'est sur l'absence du
pouvoir que j'en ai...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je reviens à la charge. C'est
drôlement important. Nous pourrions, si j'ai bien compris votre
décision - c'est une question de clarification - nous pourrions, le
leader du gouvernement et moi-même, être
d'accord sur la télédiffusion des débats, mais, en
vertu de 115, vous pourriez être contre. Je m'excuse, mais le pouvoir
n'est pas hypothétique et n'est pas basé sur le statu quo. Le
pouvoir de 115 pourrait, parce que vous avez regardé le budget, et dire:
Et le leader du gouvernement et le leader de l'Opposition sont d'accord, mais,
moi, je décide, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés
à 115, je prends la décision de ne pas faire.
J'interprète... Un pouvoir existe ou il n'existe pas, M. le
Président.
Le Président (M, Lorrain): O. K. Alors...
M. Chevrette: S'il existe de fait, dans les écrits, et de
droit, et d'une façon claire, il m'apparaît qu'il vaut autant pour
une situation renversée. Il me semble que, là, vous vous
retranchez - ce qui est votre droit - derrière des
précédents pour donner votre décision. Mais, moi, ce n'est
pas là-dessus que je vous pose la question. Je vous pose la question sur
le pouvoir. Vous ne semblez pas admettre... Et c'est important que les membres
de la commission de l'Assemblée nationale sachent si vous avez le
pouvoir ou pas. C'est-tu parce qu'on n'a pas eu de consensus que vous vous
retranchez derrière le fait que vous ne voulez pas vous mouiller sur le
fond ou si vous avez le pouvoir clair et net, établi dans 115, qui est
la Loi de l'Assemblée nationale, pour pouvoir dire: Oui, je peux
décider, non, je ne peux pas décider. Moi, en vertu de 115, je
soutiens en droit, M. le Président, que vous avez le devoir, non
seulement vous n'avez pas l'opportunité, vous avez le devoir de vous
brancher parce qu'il pourrait y avoir un cas où les deux formations
politiques sont pleinement d'accord et le droit est noir sur blanc à
115. C'est ça que je veux dire.
Le Président (M. Lorrain): Je pense que je n'ai pas dit
l'inverse. Je suis entièrement d'accord, je me suis appuyé sur
115 qui est une loi pour dire que le président de l'Assemblée
dirige et administre les services de l'Assemblée. Alors, j'ai bien
mentionné aussi que j'avais consulté les deux côtés,
mais que la direction de oui ou non, c'est le président qui la prend,
mais jamais une commission. Mais parce que tous les précédents
ont toujours, tous les présidents ont toujours consulté, avant,
les deux formations, s'il y avait consensus, le président donnait suite.
Je respecte simplement tous les précédents, mais seul le
président décide en vertu de 115 et aucun règlement d'une
commission ou autre ne pourrait amender une loi, c'est-à-dire l'article
115 de la Loi de l'Assemblée nationale. Cela, je suis entièrement
d'accord avec vous, M. le leader de l'Opposition. J'ai rendu ma
décision, on ne reviendra pas...
M. Gauthier: Non, non, mais je ne veux pas la discuter, mais
est-ce qu'on peut quand même, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain):... pendant une demi-heure pour
me la faire expliquer en 25 méthodes.
M, Gauthier: Quand même, M. le Président, c'est moi
qui avais posé la motion.
Le Président (M. Lorrain): Oui, M. le député
de Roberval, mais ma décision est rendue aussi.
M, Gauthier: Je le sais, mais c'est moi qui l'ai
présentée, je peux toujours vous demander une explication?
Le Président (M. Lorrain): Oui, une explication.
M. Gauthier: Je vous remercie de votre bienveillante
attention.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval, pas sur ma décision, j'ai rendu ma décision.
M. Gauthier: Est-ce que je peux vous demander, M. le
Président... Vous statuerez après.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: Est-ce que je peux vous demander s'il y a moyen
d'avoir copie des,.. Vous vous êtes proposé sur des
décisions qui ont eu des précédents. J'aimerais avoir
copie ' des textes des procès-verbaux de ces précédents.
Je vous demande si c'est possible.
Le Président (M. Lorrain): Je peux vous fournir ça
dans les heures qui vont venir, pas ce soir. Là!
M. Gauthier: Non, non, je ne vous demande pas ça
tantôt là, dans trois minutes. Je vous le demande.
Le Président (M. Lorrain): Toutes les décisions, je
les ai consultées, et j'ai mentionné cet après-midi que je
les avais lues personnellement une à une. Alors, oui, c'est
possible.
M. Gauthier: Non, je comprends. Mais ça a l'air de vous
fatiguer que je vous demande ça.
Le Président (M. Lorrain): Absolument pas.
M. Gauthier: Boni Bien changez de ton. Écoutez...
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse,
là.
M. Gauthier: Vous avez l'air à me dire, M. le
Président, que c'est inopportun de vous demander ça.
Le Président (M. Lorrain): Oui, c'est inopportun, j'ai
rendu...
M. Gauthier: Bien. Il me semble que c'est légitime de
vouloir se renseigner, M. le Président. C'est ma motion, vous venez de
la refuser.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval, vous m'avez dit que vous ne contestiez pas ma décision et vous
me demandez...
M. Gauthier: Bien non! Je la comprends.
Le Président (M. Lorrain):... sur un des... Vous me
demandez de produire des documents sur lesquels je me suis appuyé comme
président de l'Assemblée nationale et que j'ai mentionnés,
et c'est écrit et pris en minutes, que j'ai personnellement lues cet
après-midi. Ma décision est rendue et vous me demandez
maintenant: Voulez-vous les déposer pour vérifier voir...
Écoutez, ce sont des documents administratifs, je m'engage à les
déposer, mais je ne voudrais pas que pendant une demi-heure on
sous-entende que les allégués... Et je vais, demain matin,
à la première heure, tous les membres de cette commission vont
avoir copie intégrale, avec mes notes dessus, les documents que j'ai lus
personnellement. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je vais essayer de
préciser le sens d'une demande que je voulais faire qui va un peu dans
le sens de celle du député de Roberval. D'abord, ça n'a
pas pour but, ni pour objectif, ni ne pourrait avoir pour conséquence de
remettre en cause votre décision, M. le Président. Je la respecte
entièrement. Pardon? Je n'ai pas entendu.
Le Président (M. Lorrain): Allez, allez! J'ai dit: Si on
continue à en parler de ma décision pendant une heure, je vais
commencer par douter.
M. Rochefort: Non, mais c'est réglé, c'est
réglé. Non, on n'en parle pas. M. le Président, il faut
faire attention, douter, c'est presque prêter des intentions et vous
savez, vous, mieux que quiconque...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, sur une question de directive ou sur une question de
règlement?
Une voix: Dans le doute, on s'abstient.
M. Rochefort: Alors, M. le Président, le sens, moi, de la
demande un peu plus précise que je voudrais faire avec le
député de Roberval, je vais vous le dire très, très
spontanément pour une autre fois. Nous, on a l'impression qu'il est
arrivé à votre prédécesseur de
télédiffuser une commission sans l'accord du comité
consultatif. Alors, moi, ce que je souhaiterais, M. le Président, c'est
non pas que vous nous versiez simplement les procès-verbaux des
réunions du comité directeur, parce que, nous, on a l'impression
qu'il pourrait y avoir eu des télédiffusions non appuyées
sur un procès-verbal puisqu'il n'y a pas de réunion de
comité directeur. Or, donc, j'aimerais que pour chaque
télédiffusion - pour être plus précis, M. le
Président, du président Quay -on sache s'il y a eu réunion
du comité directeur à chaque fois. Parce que, vous, vous pourriez
très bien nous déposer tous les procès-verbaux qui
correspondraient à ce que vous nous avez dit, mais il pourrait
très bien s'être produit des télédiffusions de
débats sans procès-verbaux parce qu'il n'y a pas de
réunion du comité directeur. C'est juste ça qu'on
recherche, M. le Président. Si ça existe, on souhaite les voir
et, si ça existe, on souhaite qu'une fois pour toutes on se fasse dire
qu'on est dans l'erreur, M. le Président, et nous allons prendre votre
parole, comme on le fait sur cette question-ci.
Le Président (M. Lorrain): Alors, si vous me
permettez...
M. Rochefort: C'est vraiment pas sur la décision que vous
venez rendre mais, pour un document d'information, pour autre chose sur
l'avenir.
Le Président (M. Lorrain): Oui, la nuance est très
subtile.
M, Rochefort: Non, non. Ah! non, non, non.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais répondre
à votre question, à votre demande de directive.
M. Rochefort: Non, M. le Président, je m'excuse. Je
m'excuse! M. le Président, la nuance n'est pas subtile.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, avez-vous terminé?
M. Rochefort: Non, la nuance n'est pas subtile, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): J'ai rendu ma
décision.
M. Rochefort: J'ai... Bien... Bien, maudit! Je pense que j'ai
été clair, M. le Président. Je vous ai dit à chaque
fois que, votre décision, je la respectais.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que je peux
répondre?
M. Rochefort: Je pense que j'ai bien... Oui, mais, M. le
Président, vous avez ajouté que la nuance était subtile,
et cela, je considère que c'est me prêter des intentions. Et
quand...
Le Président (M. Lorrain): J'ai rendu...
M, Rochefort:... j'occupe le fauteuil que vous occupez à
la commission de l'aménagement et des équipements, parce que
j'applique le règlement en votre nom, je n'accepte pas que des choses
comme cela se produisent.
Le Président (M. Lorrain): Cela fait... Si vous me
permettez, M. le député de Gouin. J'ai rendu ma décision.
Je suis rendu à la troisième demande de question, même la
quatrième...
M. Rochefort: Paradis... Paradis.
Le Président (M. Lorrain):... M. le leader de l'Opposition
m'en a demandé deux, M. le député de Roberval m'en a
demandé une et vous m'en demandez une autre.
Je me suis appuyé sur "des écrits. Vous ne vous demandez
pas, j'espère, d'aussi m'appuyer sur des... alors que je n'étais
pas présent, alors que je n'ai pas assisté à
peut-être d'autres discussions. Je me suis appuyé sur des
écrits. C'est seuls les écrits sur lesquels je peux m'appuyer,
sur des précédents.
Dans un deuxième temps, ce n'est pas seulement la seule partie,
M. le député de Gouin, ce n'est pas le seul argument sur lequel
j'ai fondé ma décision. Qu'il y ait des commissions, 20, 30 ou
40, qui aient été décidées verbalement, sans
minutes et hors de ma connaissance, alors que je n'étais pas ici
à l'Assemblée nationale, cela ne changera rien à ma
décision. Il y a eu une demande. Une demande m'a été
faite, et je ne mettrai pas 25 employés pour savoir si, un jour, il y a
eu des discussions verbales dans le bureau du président Guay ou de
d'autres présidents, où il n'y a pas eu de minutes de tenues et
qu'il y aurait peut-être eu décision d'une commission
parlementaire.
Ma décision est rendue quant à la commission
parlementaire. Je me suis engagé à une chose, par exemple. Je me
suis engagé, à la demande du député de Roberval,
à produire les procès-verbaux... Excusez-moi, à produire
tous les procès-verbaux que la direction de la télévision
m'a remis, m'a remis il y a peut-être deux ou trois jours, et que j'ai
lus personnellement et dans lesquels j'ai retrouvé qu'il y avait
toujours eu unanimité et consensus. Je répète encore une
fois. Il y a une fois, je pense, a la lecture de tous ces documents, où
c'était alors que M. le président Vaillancourt siégeait
comme président de l'Assemblée nationale, il n'y avait pas eu un
consensus, et on n'a pas accepté. Le président a
décidé, non, de ne pas l'accorder.
M. Chevrette: II ne parle pas de Vaillancourt, il parle de
Guay.
Le Président (M. Lorrain): Moi, je vais remettre
également là les procès-verbaux écrits de tous les
présidents depuis 1978. C'est ce qu'on m'a demandé, et je vais le
faire.
Alors, un dernier point...
M. Polak: Sur le même point...
Le Président (M. Lorrain): Excusez-moi, M. le
député...
M. Polak: M. le Président, je pense que, de temps en
temps...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, juste une seconde.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin n'a pas terminé.
M. Polak: Ah! Excusez.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Rochefort: C'est parce que je vous ai entendu conclure. C'est
ce qu'on m'a demandé, M. le Président, je pense que j'ai
été précis. Moi, ce que je recherche, c'est pour chaque
télédiffusion, les procès-verbaux, moi, je pense qu'il
pourrait se produire qu'il y ait eu télédiffusion sans
procès-verbaux, parce qu'il n'y a pas de réunion du comité
directeur. Cela n'aura pas pour effet de remettre en question, c'est simplement
pour voir... Au fond, je pourrais vous adresser une question autrement ou
à vos crédits. Est-ce qu'il y a eu des décisions d'un
président de l'Assemblée nationale dans l'histoire de
l'Assemblée sans consultation du comité directeur? C'est
simplement cela, le sens de ma question.
Le Président (M. Lorrain): Actuellement, je ne peux pas
vous répondre.
M. Rochefort: Bon, c'est cela le sens
de la question.
Le Président (M. Lorrain): Je vous le dis, et, jamais,
s'il y en a eu...
M. Rochefortî Mais je n'en ai pas besoin pour ce soir, M.
le Président, je vous l'ai dit, cela n'a rien à voir avec la
décision que vous rendez.
Le Président (M. Lorrain): Parfait. Alors, je vais tenter
de demander... Je vais mettre quelqu'un là-dessus.
M. Rochefort: Sinon, je vais vous écrire une lettre. Cela
m'intéresse.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Cela va, cela va!
Cela val Alors, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je me demande si votre offre de
produire ces documents ne crée pas un précédent dangereux.
Moi, personnellement, si le président me dit: Je décide me basant
sur tel et tel document, je prends sa parole comme la vérité. Et
je ne dis pas que le député de Roberval est en train de miner
l'autorité de notre président. Je le connais depuis longtemps, je
l'ai vu déjà quand il était de l'autre côté
de la table, qu'on faisait l'autre argument à l'inverse.
Mais, vraiment, M. le Président, je me demande... C'est
peut-être que vous êtes trop bon ce soir. II faut être
prudent, parce que, là, vous vous engagez de produire certains
documents. Cela peut créer un précédent dangereux. Moi,
demander, chaque fois que vous rendez une décision: Montre-nous la
jurisprudence, montre-nous l'opinion par écrit, etc., je pense à
ouvrir la porte. Cela pourrait ouvrir. Moi, personnellement, je suis prêt
à accepter votre décision sans documentation.
Le Président (M. Lorrain): De toute façon, ma
décision est sans appel, et cela, c'est très très clair.
Dans un deuxième temps, ce sont des documents publics.
Une voix: On veut des témoins.
Le Président (M. Lorrain): Plusieurs de nos
collègues ont assisté, et ils sont tenus en minutes dans ces
choses-là.
Une voix: On veut des témoins.
Le Président (M. Lorrain): Dans un troisième temps
et finalement, ce n'est pas le seul argument que j'ai employé... Si vous
me permettez, ce n'est pas le seul argument que j'ai employé pour baser
et fonder ma décision de ne pas recevoir la motion de M. le
député de Roberval, Ce n'est qu'un des éléments. Ma
décision est rendue. Maintenant, les documents, c'est public. Aucun
directeur de service ne peut refuser... Mes différents collègues
prédécesseurs sont tenus en minutes, et les propos. Cela va"?
Une voix: O. K., on y va.
(20 h 30)
M. Chevrette:... sauf celui qui ne faisait pas de réunion.
C'est pour cela que vous n'êtes pas au courant. Il y en a qui sont au
courant...
M. Lefebvre: Sur une autre question, M. le Président.
Une voix: On met la rondelle au jeu!
Le Président (M- Lorrain): Si vous me permettez! M. le
député de Frontenac.
M. Lefebvre: Sur une autre question, M. le Président,
concernant les délais prévus quant à l'assignation des
témoins, ce qui apparaît au paragraphe 13 du document Consensus
des parties. Pourriez-vous, M. le Président, m'indiquer à compter
de quand le délai de 48 heures court? Est-ce que c'est à compter
de la date où une des parties demande l'assignation ou si c'est à
compter de l'assignation comme telle...
Une voix: De la signification.
M. Lefebvre:... de la signification du subpoena?
Le Président (M. Lorrain): Quand on a imposé ce 48
heures - la plupart des tribunaux donnent des fois plus que cela -c'est dans le
but de protéger les témoins et d'être respectueux
vis-à-vis des témoins qu'on assigne, qui viennent surtout de
l'extérieur de l'Assemblée nationale. On n'est pas allé
jusqu'à discuter où commence à courir le délai,
mais je pense bien que la réception du subpoena par un huissier devrait
- d'ailleurs, l'heure est toujours mentionnée, la date dessus -
être le début du délai de 48 heures. C'est dans le but de
ne pas imposer, par exemple, à quelqu'un qui n'est pas ici
employé à l'Assemblée, lui donner un douze heures d'avis
pour venir se présenter; c'est simplement pour cela. Même,
à un moment donné, il a été en discussion de
réduire ce délai. C'est moi qui ai demandé un minimum de
48 heures.
M. Lefebvre: Je comprends évidemment que le
secrétaire, à notre demande, nous fournira l'heure de
l'assignation...
Le Président (M. Lorrain): Aussitôt...
M. Lefebvre:... pour qu'on sache à quoi s'en tenir.
Le Président (M. Lorrain): Oui. Les significations ne se
font pas par courrier, elles se font par huissier.
M. Lefebvre: Par huissier, c'est cela.
Le Président (M. Lorrain): Nous allons recevoir les
rapports des huissiers.
M. Lefebvre: Les procès-verbaux?
Le Président (M. Lorrain): Oui, les procès-verbaux
des huissiers. Ce sera déposé à la commission de
l'Assemblée nationale. Cela va être déposé à
!a commission de l'Assemblée nationale. Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député
de...
M. Doyon: Louis-Hébert, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... de Louis-Hébert.
Excusez-moi.
M. Doyon: Oui. M. le Président, est-ce que l'assignation,
c'est un délai minimum? C'est-à-dire qu'une fois que le
témoin est assigné et que le délai est respecté, le
témoin reste à la disposition de la commission, tant et aussi
longtemps qu'on en a besoin''
Le Président (M. Lorrain): Oui, il y a plus que cela. Cet
après-midi, il est intervenu une entente entre le leader de l'Opposition
et le leader adjoint du gouvernement.
M. Doyon: Très bien.
Le Président (M. Lorrain): Les personnes qu'on a
libérées à 18 heures, on leur a demandé, sur ordre
de l'Assemblée, comme devant tous les tribunaux, de se
représenter à 10 heures demain matin. Ils vont être ici
à 10 heures, demain matin.
M. Chevrette: Je voudrais peut-être ajouter, et je
demanderai peut-être à mon collègue de le faire, quand on
voit qu'un témoignage s'allonge... je pense bien qu'on n'est pas ici
pour faire niaiser du monde ad vitam aeternam et qu'on doit être capable
de collaborer, comme on l'a fait ce soir, pour libérer trois
témoins.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Lorrain): C'est ce pourquoi il n'y a pas
eu de consensus, à savoir qu'on va préparer tout le programme de
la commission de l'Assemblée à l'avance, mais il y a une entente
à l'effet que les deux leaders vont se parler
régulièrement pour essayer d'assigner un nombre de témoins
raisonnable et de ne pas garder ici, à l'arrière, dans une salle,
sept ou huit personnes pendant trois jours, alors qu'on a peut-être
besoin de deux, ou trois, ou quatre personnes. Cela va?
Alors, j'aimerais qu'on appelle le premier témoin de la part de
l'Opposition et j'aimerais qu'on m'indique immédiatement quel est celui
qui va être le porte-parole de votre formation. M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, le premier témoin
est Mme Louise Lecours et le porte-parole sera moi-même.
Le Président (M. Lorrain): Alors, qu'on appelle Mme Louise
Lecours, s'il vous plaît! Qu'on prenne note immédiatement, M.
Comeau, que le porte-parole de l'Opposition est M. le leader de
l'Opposition.
Témoignage de Mme Louise Lecours
M. le secrétaire, si vous voulez assermenter madame.
Le Secrétaire: Si vous voulez lire la formule en mettant
la main sur la bible.
Mme Lecours (Louise): Je, Lecours, Louise, jure que je dirai
toute la vérité et rien que la vérité.
Le Secrétaire: Merci, madame. Si vous voulez vous asseoir
et vous tenir à la disposition de la commission.
Le Président (M- Lorrain): Tel qu'il a été
entendu, Mme Lecours, c'est un consensus qui est intervenu entre les deux
formations politiques, je vais vous lire quelques lignes qu'on va aussi
adresser à chacun des témoins qui va se présenter. Dans un
premier temps, permettez-moi de vous rappeler quel est l'objet de votre
convocation devant la commission de l'Assemblée nationale. 5uite
à l'adoption d'une motion en Chambre le 26 mars 1987, vous avez
été assignée à comparaître, par les membres
de l'Opposition, devant cette commission, conformément à
l'article 51 de la loi de l'Assemblée nationale. La commission de
l'Assemblée nationale qui est ici présente â pour mandat
d'enquêter relativement à la conduite du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, et ce, dans le but de
vérifier si le reproche formulé à son endroit par le
député de Lévis constitue une atteinte aux droits et
privilèges de l'Assemblée nationale ou l'un de ses membres. Votre
témoignage, madame, devant
cette commission est requis afin d'éclairer ses membres
relativement aux reproches formulés par M. le député de
Lévis.
Je vous informe que vous ne pouvez refuser de répondre aux
questions qui vous seront adressées par les membres de cette commission.
Également, tous les témoignages rendus devant cette commission
sont néanmoins protégés. Vous êtes
protégée, madame, et votre témoignage ne pourra être
retenu contre vous devant n'importe quel des tribunaux. En effet,
conformément à l'article 53 de la loi de l'Assemblée, et
j'aimerais vous le lire: "Le témoignage d'une personne devant
l'Assemblée, une commission ou une sous-commission ne peut être
retenu contre elle devant un tribunal, sauf si elle est poursuivie pour
parjure. " Il va de soi que, même si vous avez l'immunité totale,
vous devez absolument dire la vérité.
Alors, je vais maintenant céder la parole à M. le leader
de l'Opposition qui va vous interroger et qui a été reconnu comme
porte-parole de sa formation en ce qui concerne votre témoignage,
madame. Est-ce que, avant de céder la parole à M. le leader de
l'Opposition...
M. Chevrette: Est-ce qu'ils fixent leur leader aussi de leur
côté?
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que je pourrais
connaître le porte-parole de la formation ministérielle?
M. Lefebvre: C'est moi, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Frontenac sera le porte-parole officiel de la formation
ministérielle en ce qui concerne l'interrogatoire et le
contre-interrogatoire de Mme Louise Lecours. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Mme Lecours, vous
êtes secrétaire de M. Garon depuis quand?
Mme Lecours: Ça fait douze ans. Ben, ça fait un an
que je suis directement pour lui à l'Assemblée nationale. J'ai
été dans son cabinet pendant sept ans.
M. Chevrette: Est-ce que vous étiez à son emploi,
naturellement, vu ce que vous dites... Vous dites depuis un an? Depuis quelle
date, à quel mois...
Mme Lecours: Depuis le mois de mars 1986 à
l'Assemblée nationale.
M. Chevrette: Et, auparavant, vous dites, quel poste vous
occupiez dans son ministère?
Mme Lecours: J'étais secrétaire de son
attaché de presse dans son cabinet.
M. Chevrette: Donc, le 19 décembre dernier, vous
étiez à l'Assemblée nationale?
Mme Lecours: C'est ça, oui.
M. Chevrette: Vers les 10 h 30 l'avant-midi, vous avez
reçu un appel?
Mme Lecours: Oui.
M. Chevrette: Un appel de qui, Mme Bégin? Mme
Lecours, excusez.
Mme Lecours: Me André Lemay.
M. Chevrette: Est-ce que M. Lecours avait un message
particulier?
Des voix: M. Lemay.
M. Chevrette: M. Lemay, excusez. On va venir qu'à les
retenir par coeur au bout d'une semaine.
Mme Lecours: Me Lemay demandait à parler avec insistance
à M. Garon.
M. Lefebvre: Je m'excuse, je n'ai pas entendu, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Si vous voulez
répéter, Mme Lecours.
Mme Lecours: J'ai dit: Me Lemay demandait à parler avec
insistance à M. Garon.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous donnait le motif de l'insistance
pour parler à M. Garon?
Mme Lecours: Oui, bien là, quant à... À ce
moment-là, quand je lui ai dit que M. Garon n'était pas
disponible puis qu'il était à la période des questions en
Chambre, là, il a insisté pour lui parler. À ce
moment-là, il me demandait si c'était possible de lui faire
parvenir en Chambre un message pour qu'il rappelle. Là, j'ai dit que
c'était possible s'il y avait urgence puis de me donner quelques
détails pour que M. Garon voie, effectivement, qu'il y avait urgence de
le rappeler.
M. Chevrette: Quel type de détails M. Lemay vous a fournis
pour démontrer l'urgence?
Mme Lecours: Me Lemay m'a dit à ce moment-là qu'il
venait tout juste de recevoir un appel téléphonique de M. Michel
Pagé lui disant de faire savoir à M. Garon que, si M. Garon
continuait à s'entêter à bloquer le projet de loi 132 sur
la protection du
territoire agricole, que lui s'engageait à bloquer le projet de
loi 272 de la CITRSQ.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous parlait bien de Michel
Pagé qui est ministre de l'Agriculture? Est-ce que vous avez senti le
besoin...
Mme Lecours: Oui, oui, j'ai insisté pour savoir si
c'était bien lui là, si c'était bien M. Michel
Pagé, député de Portneuf. Il m'a dit qu'effectivement il
était certain que c'était lui.
M. Chevrette: À ce moment-là, qu'est-ce que vous
avez fait, suite à cet appel téléphonique?
Mme Lecours: Bien, à partir des notes que j'avais prises
en sténo là, quand Me Lemay me parlait, j'ai fait un... j'ai
rédigé à la dactylo un message à l'intention de M.
Garon que je suis allée lui porter à l'antichambre.
M. Chevrette: Un message qui disait quoi?
Mme Lecours: Un message qui disait que je... que Me Lemay venait
juste de m'appeler, euh... qu'il venait de recevoir un appel de Michel
Pagé lui disant ceci: Que si M. Garon continuait à
s'entêter à bloquer le projet de loi 132, M. Pagé, lui,
s'engageait à bloquer le projet de loi 272, puis que M. Lemay lui
demandait de le rappeler immédiatement.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez fait parvenir ce
message-là à M. Garon en Chambre ou si c'est vous-même qui
êtes allée le porter?
Mme Lecours: Je suis allée le porter à
l'antichambre. Là, je l'ai remis à un page qui est allé le
porter à M. Garon.
M. Chevrette: Vous m'avez dit tantôt que vous preniez des
notes durant le téléphone que vous faisait M. Lemay. Est-ce que
c'est une habitude que vous avez de prendre des notes durant que quelqu'un vous
appelle ou bien si...
Mme Lecours: Oui, je fais toujours ça. M. Chevrette:
Êtes-vous sténo?Mme Lecours: Pardon?M. Chevrette: Êtes-vous sténo-dactylo?Mme Lecours: Oui.
M. Chevrette: Vous êtes sténo-dactylo. Est-ce que M.
Lecours vous a parlé à plusieurs reprises? Est-ce qu'il vous a
déjà parlé avant?
Une voix: M. Lemay.
M. Chevrette: M. Lemay, excusezl
Mme Lecours: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que M. Lemay vous a parlé à
vous, avant? Vous avait-il déjà parlé, ce
gars-!à?
Mme Lecours: Oui, on s'était déjà
parlé peut-être à sept, huit reprises au
téléphone, avant cela.
M. Chevrette: Est-ce que vous connaissiez M. Lemay?
Mme Lecours: Je l'ai déjà rencontré au
bureau, oui.
M. Chevrette: Est-ce que M. Lemay allait de temps à autre
au bureau? A combien de reprises que vous pourriez avoir vu M. Lemay?
Mme Lecours: Je l'ai rencontré au bureau une couple de
fois, là.
M, Chevrette: Suite à votre message que vous avez
acheminé à M. Garon, est-ce que M. Garon vous a
rappelée?
Mme Lecours: M. Garon m'a rappelée pour que je lui
répète ce qui était inscrit sur le message, là.
Là, je lui ai dit que Me Lemay avait" insisté sur l'urgence qu'il
le rappelle immédiatement, qu'il m'avait même dit d'inscrire cela
en bleu, en rouge, en jaune, n'importe quelle couleur, pourvu qu'il le rappelle
tout de suite, cela pressait,
M. Chevrette: Est-ce que, dans la même journée,
est-ce que M. Lemay a rappelé au bureau?
Mme Lecours: II a rappelé par la suite, en
après-midi, pour parler à M. Garon. À ce moment-là,
M. Garon n'était pas là. Puis...
M. Chevrette: Me Lemay, il a rappelé dans la
journée?
Mme Lecours: il a rappelé dans l'après-midi.
M. Chevrette: Et M. Garon n'était pas...
Mme Lecours: II n'était pas au bureau.
M. Polak: Qu'est-ce qu'elle a dit? Excusez-moi! M. Garon
n'était pas quoi?
Mme Lecours: II n'était pas au bureau.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. Est-ce que vous
voulez simplement faire répéter?
M. Polak: Non. J'ai un problème de suivre ça de
temps en temps, parce que.,.
Une voix: Elle mâche de la gomme. Le Président
(M. Lorrain): O. K.
M. Polak:... elle mâche sa gomme, ça me...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que ce serait possible
de vous rapprocher, Mme Lecours, un peu?
Mme Lecours: C'est parce que la chaise est basse. Il faudrait
quasiment que...
M. Chevrette: Elle est enceinte de six mois, donnes-y une chaise
qui a de l'allure.
Le Président (M. Lorrain): Je vous demanderais simplement
de m'aviser advenant le cas où vous ne compreniez pas les
réponses, mais je ne voudrais pas interférer dans les
interrogatoires, dans les temps qui sont entendus.
M. Polak: II a rappelé l'après-midi, quoi, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): Alors, est-ce que vous voulez
répondre à nouveau à votre dernière... à la
dernière question qui vous a été posée, madame?
Mme Lecours: J'ai dit que Me Lemay avait rappelé dans
l'après-midi, mais que M. Garon n'était pas au bureau pour
retourner son appel. À ce moment-là, j'ai pris le message
simplement.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Mme Lecours, je voudrais revenir sur un point. Vous
me dites que M. Lemay vous a dit: Si le ministre Garon s'entête à
ne pas voter pour la loi 132, Loi 'de la...
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président. Une question de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: Le leader de l'Opposition est à reprendre le
témoignage du témoin. Alors, cela, je considère que c'est
carrément irrégulier. Si le leader de l'Opposition veut que le
témoin répète une partie de son témoignage,. qu'il
lui repose la question qu'il lui a posée à ce moment-là,
mais pas reprendre une partie de phrase ou une partie du témoignage du
témoin.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader... M. le
député de Taillon.
Une voix: Ben voyons!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon, sur la question de règlement.
M. Filion: Oui, vous avez déjà dit qu'on
n'était pas devant un tribunal ici, qu'il n'y avait l'application ni des
règles en matière criminelle, ni des règles en
matière civile, et même dans la pire des hypothèses,
c'est-à-dire que, si on appliquait les règles en matière
criminelle, il est bien évident qu'on peut toujours, dans le cadre d'une
question qu'on adresse à un témoin, resituer notre question en
faisant appel à une partie de son témoignage. C'est chose
courante, même devant les tribunaux, a fortiori devant cette instance
parlementaire-ci, où on ne doit pas appliquer aussi rigoureusement les
règles de preuve. Le leader de l'Opposition était en train de
resituer le témoin par rapport à son témoignage pour lui
poser une question et l'objection est venue avant même que le leader ait
terminé sa question, ce qui est un petit peu, quand même,
exagéré.
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la même question de règlement, une dernière
intervention.
M. Lefebvre: Le leader de l'Opposition s'apprêtait et a
même commencé à dire: M. Garon... M. Lemay vous a dit: Si
M. Garon continue et - il s'agirait de vérifier aux galées - il a
même déformé une partie de la phrase...
M. Chevrette:...
M. Lefebvre:... et on est dans l'essentiel - une partie de la
phrase quant au témoignage de Mme Lecours tel que rendu tout à
l'heure.
Le Président (M. Lorrain): Bon. Alors, tel que j'ai...
M. Filion: Juste pour terminer là-dessus...
M. "Lefebvre: Autrement dit, M. le
Président, pour terminer, c'est l'abc, à tout le moins,
d'une règle, lorsqu'on interroge même. Et je suis parfaitement
d'accord qu'on a droit à des règles excessivement larges, mais il
faudrait quand même pas reprendre et déformer une partie du
témoignage du témoin. Il faudrait au moins respecter
ça.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Le leader de l'Opposition...
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention. (20 h 45)
M. Filion: Oui. Le leader de l'Opposition reprenait une partie
des mots mêmes utilisés par le témoin; en plus de reprendre
le sens de son témoignage, il reprenait même les mots. Il
continuait à s'entêter, puis je vous invite, non seulement
à relire les galées, mais, dorénavant, écoutez
attentivement les paroles du témoin, parce que le leader les
reprenait.
Le Président (M. Lorrain): C'est une question... Je
voudrais là que... C'était bien parti. Je pense que madame
répondait, il y avait des questions. Cela ne semble même pas
clair, la question que vous avez posée. Pouvez-vous la reformuler et,
à l'avenir, tel que j'ai mentionné au tout début...
M. Chevrette: Hé! C'est pas des farces. Il juge les
questions.
M. Filion:... pas posé, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... tel que j'ai
mentionné...
M. Chevrette: II a même pas fait trois phrases, trois mots.
Il faudrait peut-être qu'il la finisse.
Le Président (M. Lorrain): Bon, en tout cas...
M. Chevrette: Vous pourriez peut-être juger è part
cela si cela...
M. Lefebvre: Voulez-vous qu'on demande la lecture?
M. Chevrette: Ça n'a pas d'allure!
M. Lefebvre: Voulez-vous qu'on demande la lecture?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Cela n'a pas d'allure d'agir de même!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je demandais simplement de poser...
Une voix: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): Je demandais simplement que
vous posiez votre question, M. le leader de l'Opposition, et je reviens sur les
remarques que j'ai faites au tout début de la commission. Il n'est pas
question d'appliquer de façon intégrale les règles de
procédure ou de preuve de quelque tribunaux, qu'ils soient judiciaires,
quasi judiciaires ou administratifs, qu'ils soient, ni intégralement les
règles de la période de questions orales qui sont la seule
référence, qui est la seule référence dans notre
règlement en ce qui concerne l'interrogatoire ou le
contre-interrogatoire des témoins.
Je vous demanderais un peu de collaboration, et, advenant le cas
où il y a abus, que ce soit de part ou de l'autre dans l'interrogatoire,
j'interviendrai. Mais, à date, posez votre question.
M. Chevrette: Mme Lecours, pourriez-vous me répéter
qu'est-ce que vous aviez écrit comme note au ministre, au
député de Lévis que vous lui avez fait parvenir en
Chambre?
Mme Lecours: J'ai écrit que Me Lemay venait tout juste de
recevoir un appel téléphonique de M. Michel Pagé lui
disant que si... lui disant à peu près ceci - il me semble que
c'est cela que j'ai écrit - que, si M. Garon continue à
s'entêter à bloquer le projet de loi 132, il s'engageait, lui,
à bloquer le projet de loi 272.
M. Chevrette: Est-ce que M. Lemay, au cours de l'appel
téléphonique, vous avait indiqué l'importance pour lui de
la loi 272?
Mme Lecours: Oui, il m'avait expliqué qu'il fallait que ce
projet de loi-là soit adopté avant la fin... avant l'ajournement
des fêtes, parce que son client, la CITRSQ, à ce moment-là,
perdrait plusieurs millions de dollars.
M. Chevrette: Pour l'instant, M. le Président, j'ai pu de
questions.
Le Président (M. Lorrain): Alors, nous devons, tel que le
consensus est intervenu, respecter la règle de l'alternance et je vais
céder la parole à M. le député de Frontenac qui est
le porte-parole de la formation ministérielle quant au
contre-interrogatoire de Mme Lecours.
M. Lefebvre: Merci, M. le Président. Mme Lecours, est-ce
que... Vous avez fait référence tout à l'heure à
une question de M. le député de Joliette sur l'objet du projet de
loi 272. Est-ce que vous aviez eu l'occasion d'en discuter avec M. le
député de Lévis, votre patron, à plusieurs reprises
avant la journée du 19 décembre?
Mme Lecours: Discuter de l'objet du projet de loi 272?
M. Lefebvre: Oui, du projet de loi comme tel et de son
contenu.
Mme Lecours: Non, je n'avais pas discuté
particulièrement de ce projet de loi avec M. Garon.
M. Lefebvre: Est-ce que c'est un dossier... Est-ce que vous
êtes, vous, ici, à l'Assemblée nationale, aujourd'hui,
comme à l'époque du 19 décembre 1986, la seule
secrétaire au service de M. Garon, ici, à l'Assemblée
nationale?
Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Est-ce que le dossier du projet de loi 272
était piloté d'ici ou du comté de Lévis? Est-ce que
vous comprenez ma question? Est-ce que le dossier était ici ou dans le
comté de Lévis?
Mme Lecours: II était ici, à l'Assemblée
nationale.
M. Lefebvre: Bon. Pourriez-vous me dire à combien de
reprises, à votre connaissance, M. le député de
Lévis a communiqué avec des fonctionnaires soit du
ministère - à votre connaissance à vous - du
ministère des Affaires municipales, du ministère des Transports
relativement au projet de loi 272, au cours des mois qui ont
précédé le 19 décembre? Est-ce que c'est
arrivé régulièrement, compte tenu du fait que
c'était quand même un projet de loi d'importance?
Mme Lecours: Bien, c'est arrivé... C'est arrivé
assez régulièrement avec Me Lemay, que j'ai eu connaissance
surtout, là.
M. Lefebvre: Avec Me Lemay. Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Est-ce que c'est, à votre connaissance
à vous, la seule personne, Me Lemay, avec qui M. le député
de Lévis, votre patron, a discuté du projet de loi 272?
Mme Lecours: De ce que je me souvienne, oui. Mais M. Garon fait
souvent du travail le soir...
M. Lefebvre: Oui.
Mme Lecours:... puis place ses appels lui-même.
M. Lefebvre: Oui, mais à votre connaissance à
vous.
Mme Lecours: Bien, c'est cela.
M. Lefebvre: Oui. Je comprends, Mme Lecours, que le jour du 19
décembre vous n'avez eu avec votre patron qu'une seule conversation
concernant les événements dont on discute?
Mme Lecours: J'ai eu une conversation téléphonique
après lui avoir fait parvenir le message en Chambre. Il voulait
vérifier ce qui était marqué sur le papier et un peu la
conversation qu'on avait eue.
M. Lefebvre: II n'y a pas eu d'autres conversations
téléphoniques entre vous et M. le député de
Lévis.
Mme Lecours: Non, cela a été la seule.
M. Lefebvre: Vous avez parlé à Me Lemay à
deux reprises. Vous avez reçu son appel?
Mme Lecours: J'ai reçu son appel le matin, vers 10 h
30.
M. Lefebvre: Oui, vers 10 h 30.
Mme Lecours: Après cela, on s'est reparlé dans
l'après-midi.
M. Lefebvre: À quelle heure dans l'après-midi, Mme
Lecours?
Mme Lecours: II devait peut-être être deux, trois
heures.
M. Lefebvre: À ce moment-là, lors de votre
deuxième conversation avec Me Lemay, est-ce que vous saviez si votre
patron lui avait parlé entre-temps?
Mme Lecours: Oui.
M- Lefebvre: Est-ce que je dois comprendre que la conversation
que vous eue avec Me Lemay était à peu près,
substantiellement, en gros, la même le matin qu'à 2 h 30 dans
l'après-midi?
Mme Lecours: Non, du tout. Dans l'après-midi, il m'a
seulement demandé si M. Garon était là. J'ai dit qu'il
n'était pas là...
M. Lefebvre: O. K.
Mme Lecours:... qu'il était en Chambre
et à ce moment-là...
M. Lefebvre: Alors, il n'a pas repris, évidemment...
Mme Lecours: Non, du tout.
M. Lefebvre: C'est là que vous avez compris qu'il avait
parlé à votre patron.
Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Vous saviez, Mme Lecours, que le 19 décembre,
c'était la dernière journée des travaux de
l'Assemblée avant l'ajournement des fêtes?
Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Est-ce que, dans les jours qui ont
précédé cette dernière journée, votre patron
vous avait semblé inquiet quant à l'adoption du projet de loi
272?
Mme Lecours: Non.
M, Lefebvre: Dans les quelques jours qui ont suivi, la veille ou
l'avant-veille?
Mme Lecours: Non, il ne m'a pas paru inquiet, ni pour cela, ni
pour autre chose.
M- Lefebvre: Vous aviez, à l'époque, une bonne
expérience des travaux parlementaires. Est-ce que vous saviez qu'il y
avait eu des consentements d'échangés entre les partis
relativement à certaines étapes?
Mme Lecours: Non.
M. Lefebvre: Non, vous ne saviez pas cela. Pour le moment, M. le
Président, ce sera suffisant. Évidemment, on pourra revenir tout
à l'heure.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Frontenac. Simplement, avant de céder la parole
à un autre membre de l'Opposition, à l'interrogatoire en chef,
j'ai oublié une petite chose tout à l'heure. Cela fait à
peine une demi-heure qu'on a commencé l'interrogatoire. J'aimerais
qu'à chaque question, peu importe le membre de la commission, on
s'adresse à moi» comme on le fait à l'Assemblée,
pour ne pas qu'à un moment donné s'établisse un dialogue
complètement extérieur à la commission. Cela va?
J'aimerais simplement, comme à l'Assemblée ou comme dans les
commissions: M. le Président, je voudrais demander..., ou je demande
à madame. Cela va? Alors, en respectant la règle de l'alternance,
M. le député de Taillon.
M. Filion: Je peux y aller? Oui, alors, je peux bien y aller,
oui.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon.
M. Filion: Alors, comme vient...
Le Président (M. Lorrain): Oh! excusez-moi. Excusez-moi,
M. le député de Taillon.
M. Ooyon: Non. J'indique tout simplement mon intention de poser
des questions une fois que l'Opposition aura terminé.
Le Président (M. Lorrain): Oui, vous avez chacun... Il y a
une enveloppe de temps qui a été reconnue. On est obligé
de respecter la...
M. Doyon: Oui, c'est d'accord.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Oui. Mme Lecours, comme vient de le souligner le
leader adjoint du gouvernement, vous possédez une assez bonne
expérience parlementaire, avec les années de fonction que vous
avez derrière vous. Est-ce que, dans votre carrière, vous avez
reçu des appels semblables à celui que vous venez de relater?
Mme Lecours: Non, cela peut être complètement
différent. J'ai déjà eu des appels qui pouvaient
être aussi urgents que ça là, mais pas de cette
nature-là. C'était complètement autre chose,
c'était plus au niveau du cabinet quand je travaillais avant. Donc,
c'était pas tellement parlementaire, c'étaient pas les
procédures de l'Assemblée nationale, puis ci, puis ça,
c'était plutôt le contact avec les journalistes. Je travaillais
pour l'attaché de presse, en fait.
M. Filion: Combien de temps a duré la conversation entre
vous et Me Lemay?
Mme Lecours: Peut-être deux à trois minutes.
M. Filion: Deux à trois minutes. Vous avez
mentionné tantôt qu'il avait été question d'envoyer
un message sur du papier bleu, vert, jaune, rouge.
Mme Lecours: Écrit en bleu, vert, rouge, jaune.
M. Filion: Pourriez-vous m'expliquer, d'abord, d'où venait
cette suggestion-là, dans quel cadre cela avait été
fait?
Mme Lecours: C'était dans le cadre de l'insistance que Me
Lemay mettait à démontrer l'urgence que M. Garon le rappelle le
plus tôt possible, en voulant dire: si ça l'incite à
rappeler plus vite écrit en rouge,
en jaune ou en vert, de le faire. C'était simplement
ça.
M. Filion: Alors, c'était d'écrire avec un crayon
de différentes couleurs pour attirer l'attention de M. Garon sur
l'urgence du message, c'est ça?
Mme Lecours: Oui.
M. Filion: Est-ce qu'il a été question dans la
conversation téléphonique entre Me Lemay et vous-même que
M. Lemay, suite à la conversation qu'il avait eue et qu'il vous relatait
avec M. Pagé, s'organise pour faire savoir quelque chose?
Mme Lecours: Oui, c'est ça.
M. Filion: C'est ça. C'est le sens de votre
témoignage?
Mme Lecours: Oui.
M. Filion: Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Lorrain): Toujours en respectant la
même règle de l'alternance, je vais reconnaître M. le
député de Louis-Hébert en contre-interrogatoire.
M. Doyon: Merci, M, le Président.
Le Président (M. Lorrain): Votre enveloppe est de 20
minutes, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Vous travaillez pour M. Garon, ici, à
l'Assemblée nationale, depuis un an. J'ai bien compris. C'est
ça?
Mme Lecours: Oui.
M. Doyon: Et j'ai cru comprendre auparavant que vous avez
mentionné que vous étiez avec M. Garon depuis plus longtemps que
ça. Pouvez-vous me situer? C'est combien d'années avant?
Mme Lecours: Depuis 1978 dans son cabinet, à peu
près au mois d'août 1978.
M. Doyon: Et la note que vous avez prise en sténo, est-ce
que c'est une... Cette note-là, vous l'avez transcrite
immédiatement, dactylographiée, ou comment avez-vous
procédé?
Mme Lecours: Bien, immédiatement après l'appel,
quand j'ai eu raccroché. La, à ce moment-là, j'ai
retranscrit mes notes à la dactylo sur un mémo que j'ai
expédié à M. Garon. Je suis allée lui porter
à l'antichambre.
M. Doyon: Est-ce que vous pouvez dire à cette commission
si vous avez eu connaissance de rencontres sur le projet de loi en question
entre Me Lemay et le député de Lévis?
Mme Lecours: J'ai eu connaissance d'au moins une ou deux
rencontres, certain là.
M. Doyon: À quel moment précisément?
Mme Lecours: C'était au début là, quand M.
Garon a eu la demande pour parrainer ce projet de loi-là.
M. Doyon: Cela nous situe quand, cela?
Mme Lecours: Peut-être au mois d'octobre ou novembre, fin
octobre, début novembre. Je ne suis pas certaine, là, vous
me...
M. Doyon: Et ça s'est passé ici, au bureau,
à l'Assemblée.
Mme Lecours: Oui.
M. Doyon: Est-ce que c'était le matin ou
l'après-midi, ou quand est-ce que ça eu lieu"?
Mme Lecours: C'était l'après-midi. M. Doyon:
L'après-midi. Mme Lecours: Oui.
M. Doyon: Et cette rencontre-là, est-ce qu'il y en a eu
une ou deux, premièrement?
Mme Lecours: Bien, il y en a eu une certain, là,
peut-être deux. Écoutez, c'est loin.
M. Doyon: Avez-vaus assisté à ces
rencontres-là?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Vous n'avez pas assisté à ces rencontres,
vous me dites, là, j'ai bien compris?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Comment pouvez-vous être sûre que
c'était sur le projet de loi 272?
Mme Lecours: Me Lemay, d'abord, avait demandé une
rencontre sur le projet de loi 272. M. Garon m'avait fait préparer le
dossier en vue de cette rencontre-là. Me Lemay est arrivé, il
s'est assis dans mon bureau en attendant de rencontrer M. Garon et,
après cela, bien, il est rentré dans le bureau de M. Garon.
M. Doyon: Mais vous n'avez pas eu connaissance de la rencontre
vous-même?
Mme Lecours: Non, je n'ai pas assisté à la
rencontre.
M. Doyon: Est-ce que vous pouvez nous dire: Le deuxième
appel dont il a été question de la part de Me Lemay, à
quelle heure s'est-il produit?
Mme Lecours; J'ai dit tout à l'heure vers 14 ou 15
heures.
M. Doyon: Â ce moment-là, est-ce que vous avez pris
des notes concernant cet appel-là? (21 heures)
Mme Lecours: Non, parce que là, à ce
moment-là, Me Lemay m'a demandé à parler à M. Garon
simplement. J'ai dit qu'il n'était pas disponible dans le moment, qu'il
n'était pas là. À ce moment-là, il m'a
laissé le message de le rappeler.
M. Doyon: Est-ce que vous pouvez dire à la commission si
M. Garon - le député de Lévis, pardon - fait... vous fait
placer ses appels téléphoniques ou s'il les fait
lui-même?
Mme Lecours: Ben, normalement... Assez souvent, je les place pour
lui mais souvent il les fait lui-même. Aussi quand moi je m'absente, il
travaille souvent le soir, à ce moment-là il les fait
lui-même.
M. Doyon: Est-ce que vous savez si... vous avez eu
connaissance... Est-ce que vous avez premièrement, vous, placé
des appels concernant ce projet de loi 272 au ministère des Transports,
étant donné que c'était une question qui touchait le
ministère des Transports? Est-ce que vous avez placé des appels
à des fonctionnaires ou à quelqu'un du cabinet du ministre des
Transports...
Mme Lecours: Non.
M. Doyon:... concernant ce projet de loi-là?
Non. Est-ce qu'à votre connaissance le député de
Lévis, M. Garon, en a placé de ce genre d'appels-là au
ministère des Transports?
Mme Lecours: J'en ai pas eu connaissance.
M. Doyon: Est-ce qu'il en a reçu du ministère des
Transports?
Mme Lecours: Je ne crois pas.
M. Doyon: C'est vous qui recevez tous les appels...
Mme Lecours: Oui.
M. Doyon:... qui arrivent au bureau? À votre connaissance,
il n'y en a pas eu.
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Est-ce que, à votre connaissance... Est-ce que
premièrement vous avez vous-même placé des appels au
ministère des Affaires municipales à des fonctionnaires ou encore
à des membres du cabinet concernant ce même projet de
loi-là?
Mme Lecours: Non.
M, Doyon: Est-ce que, à votre connaissance, le
député de Lévis en a placé de ce genre d'appel?
Mme Lecours: Non, pas à ma connaissance.
M. Doyon: Est-ce qu'il en a reçu concernant ce projet de
loi-là?
Mme Lecours: Non plus, je ne pense pas.
M. Doyon: Est-ce que... vous êtes en mesure de nous dire si
M. le député de Lévis a rencontré des
représentants de la Commission de transport de la rive sud dans la
journée du 19, c'est-à-dire dans l'après-midi après
que cette question-là a été soulevée à
l'Assemblée nationale?
Mme Lecours: Pas à ma connaissance.
M. Doyon: Pas à votre connaissance. Mais est-ce que vous
êtes en mesure de nous dire s'il y avait eu rencontre... Est-ce que
normalement... Est-ce que ces rencontres-là... Est-ce que cette
rencontre-là... a pu avoir lieu ailleurs, à votre connaissance,
qu'au bureau du député de Lévis?
Mme Lecours: Ça peut être possible.
M. Doyon: Mais vous en avez pas entendu parler.
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Et vous avez pas transmis de message non plus au
député de Lévis à cet effet pour une rencontre avec
les gens de la commission de transport?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Concernant l'heure que vous nous donnez de l'appel,
est-ce que vous avez indiqué l'heure sur votre note&
Mme Lecours: Sur la note que j'ai transmise à M. Garon,
j'ai inscrit 10 h 44,
je crois. Ça c'est la... à l'instant où j'ai eu
terminé d'écrire le message puis que je suis partie le porter
à l'antichambre.
M. Doyon: Quand avez-vous appris, vous, que cette
question-là, suite à ce message-là que vous aviez
reçu, avait fait l'objet d'une question de privilège à
l'Assemblée nationale?
Mme Lecours: C'est vers la fin de la journée, là.
Il devait être 4 heures et demi -4 heures, 4 heures et demi,
peut-être -.
M. Doyon: Est-ce que vous avez revu après la
période des questions à l'Assemblée nationale le
député de Lévis?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Quand l'avez-vous revu après cette
période de questions-là du 19 décembre?
Mme Lecours: Je ne comprends pas votre question.
M. Doyon: Le 19 décembre, vous avez vu M. Garon à
quel moment? À son arrivée au bureau le matin, j'imagine?
Mme Lecours: Oui, je l'ai revu seulement que le lendemain
matin...
M. Doyon: Vous l'avez...
Mme Lecours:... c'est-à-dire... après la fin de
semaine, ça c'était le vendredi là...
M. Doyon: Oui.
Mme Lecours:... que ça s'est passé, je ne l'ai pas
revu.
M. Doyon: Vous l'avez...
Mme Lecours: Je suis partie, moi, il devait être à
peu près 5 heures le soir.
M. Doyon: Oui.
Mme Lecours: M. Garon était encore en Chambre.
M. Doyon: Puis vous l'avez revu le lundi?
Mme Lecours: On s'est revu pas le lundi, je crois, le mardi.
M. Doyon: Est-ce que vous lui avez parlé entre-temps
à M. Garon?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Est-ce... M. Garon vous a pas appelée non plus
pour s'informer plus avant de la nature de la conversation que vous aviez eue
avec M. Lemay?
Mme Lecours: M. Garon m'a appelée une fois pour
vérifier le message que je lui avais fait parvenir en Chambre.
M. Doyon: Â quel moment ça?
Mme Lecours: Ah! Le temps d'aller porter le message à
l'antichambre et de revenir à mon bureau, quand je suis arrivée
à mon bureau, à ce moment-là, il m'a appelée. Fait
que ça n'a pas été longtemps après.
M. Doyon: Mais, après cet appel-là, il n'y en a pas
eu d'autres dans le cours de la fin de semaine?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Ou ni le lundi.
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Est-ce que ça arrive que, pour des affaires
urgentes, pressantes, inquiétantes, le député de
Lévis vous appelle chez vous, soit en fin de semaine, soit le soir?
Est-ce que cela s'est déjà produit?
Mme Lecours: C'est très rare.
M. Doyon: Est-ce que c'est déjà arrivé?
Mme Lecours: Pas à ma souvenance.
M. Doyon: Êtes-vous en mesure, au cas où j'aurais
oublié quelque chose, de dire à cette commission quels qestes
concrets a posés M. Garon pour faire... Â titre de parrain du
projet de loi 272, quels sont les gestes qu'il a posés, concrets, dont
vous avez eu connaissance? Qu'est-ce qu'il a fait pour le projet de loi 272?
Vous êtes sa secrétaire, alors...
Mme Lecours: Bien, qu'est-ce qu'il a fait? II a eu des rencontres
avec Me Lemay. La procédure comme telle, je ne la connais pas. Le
dossier, je ne l'ai pas suivi non plus, là.
M. Doyon: C'est tout ce que vous... C'est tout ce qui vous vient
â l'esprit?
Mme Lecours: Bien oui. Je n'étais pas plus
impliquée que cela dans ce dossier-là, comme dans les autres
dossiers, M. Garon, lui...
M. Doyon: Non, je ne demande pas... Au cas où je serais
mal compris, M. le Président, ce n'est pas un reproche que je
fais au témoin. C'est tout simplement que j'essaie de voir quels
sont les gestes concrets qui ont été posés à votre
connaissance. Si vous n'avez pas eu connaissance de gestes concrets, vous me le
dites, c'est tout. C'est aussi simple que cela. Ce n'est pas un reproche du
tout.
Est-ce que M. Garon vous avait déjà parlé du projet
de loi 272 à l'effet qu'il y tenait beaucoup et que c'était
quelque chose qu'il avait à coeur et qui... Est-ce qu'il s'est
déjà exprimé à vous à ce
sujet-là?
Mme Lecours: Non.
M. Doyon: Non? Je n'ai pas d'autres questions pour le moment, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Roberval.
M. Gauthier: Oui, M. le Président, Mme Lecours, dans son
témoignage tout à l'heure a dit que, lors de sa conversation avec
Me Lemay, elle lui avait redemandé s'il était bien certain...
s'il s'agissait bien du ministre... de Michel Pagé, le ministre de
l'Agriculture. J'aimerais savoir de Mme Lecours si c'est... pour quelle raison
elle a demandé cela, s'il s'agissait bien de Michel Pagé, le
ministre de l'Agriculture. Est-ce qu'il y a une raison spécifique?
Mme Lecours: Parce que ça m'a surpris, ce qu'il m'a
dit.
M. Gauthier: Parce que le contenu vous a surpris?
Mme Lecours: Oui, le contenu du message m'avait surpris.
M. Gauthier: Dites donc, est-ce habituel que M. Garon, quand vous
lui envoyez des messages en Chambre, vous rappelle pour vous demander si vous
êtes bien certaine d'avoir écrit ce que vous avez écrit?
Cela arrive-t-il fréquemment qu'il vous rappelle comme cela?
Mme Lecours: Non.
M. Gauthier: Est-ce que cela ne vous a pas étonnée
que M. Garon, ce jour-là, vous rappelle pour vous demander si vous ne
vous étiez pas trompée ou si c'est exact ce que vous aviez
écrit là-dessus? Est-ce que ça ne vous a pas
étonnée?
Mme Lecours: Ça ne m'a pas surpris, parce que j'avais
été surprise moi-même du contenu du message.
M. Gauthier: D'accord. Je vous remercie. Je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M. Lorrain): Je vais maintenant
reconnaître M. le député de Sainte-Anne, en
contre-interrogatoire.
M. Polak: Merci, M. le Président. Juste quelques
questions, M. le Président, Mme Louise Lecours. Mme Lecours, je voudrais
me situer, là. Votre fonction auprès de M. Garon, est-ce que vous
êtes comme secrétaire de confiance ou sténo-dactylo? II y a
différentes manières de remplir la tâche, savez-vous.
Mme Lecours: Je suis secrétaire tout court.
M. Polak: Secrétaire. Mais, secrétaire veut dire
beaucoup. Est-ce secrétaire sténodactylo, prendre instructions,
ensuite écrire une lettre et tout le reste, ou est-ce que vous
êtes en charge, par exemple, d'ouvrir son courrier?
Mme Lecours: Oui,
M. Polak: Et placer le courrier et lui donner?
Mme Lecours: Oui.
M. Polak: Est-ce qu'il vous confiait le mandat de faire les
appels pour lui?
Mme Lecours: Ça arrive, oui.
M. Polak: Comment?
Mme Lecours: Cela arrive, oui.
M. Polak: Mais expliquez-moi un peu plus ce que veulent dire les
mots "cela m'arrive". Quel était le mandat? De quelle manière
étiez-vous impliquée dans ses dossiers à lui?
Mme Lecours: La manière que je suis impliquée,
c'est que je reçois son courrier, je fais un espèce de "listing"
suivi, les urgences. Quand il me demande de placer un appel, je le place. C'est
simplement cela.
M. Polak: Vous placez l'appel, mais c'est lui qui parle, pas
vous.
Mme Lecours: C'est cela.
M. Polak: Vous dites que vous étiez douze ans dans son
ministère.
Mme Lecours: Non, là, je me suis trompée. Cela fait
douze ans que je travaille au gouvernement. J'ai travaillé huit ans
à son ministère... non, sept ans à son ministère
dont un an ici, au Parlement, et cela fait huit ans que je suis avec lui.
M. Polak: O. K. Je pense que vous avez dit tout à l'heure
que vous êtes sa secrétaire privée ou sténo-dactylo
depuis le mois de mars 1986.
Mme Lecours: C'est cela.
M. Polak: Quelle était votre fonction de décembre
1985 jusqu'en mars 1986?
Mme Lecours: Je travaillais comme secrétaire au
ministère de l'Agriculture à ce moment-là.
M. Polak: Au ministère de l'Agriculture.
Mme Lecours: Dans la fonction publique.
M. Polak: Dans la fonction publique et, après, M. Garon
vous a récupérée ou quoi?
Mme Lecours: C'est cela.
M. Polak: II vous a demandé de venir chez lui, de
travailler pour lui personnellement?
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. M. le
député de Lévis. Il faut tous appeler les parlementaires -
la règle s'applique ici aussi - pour éviter que... Alors, M. le
député de Lévis. Allez, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Filion: Oui, mais au-delà. L'objection ne porte pas
là-dessus, M. le Président, uniquement.
M. Polak: Ce n'est pas moi, M. le Président, le
député de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): Non, mais vous avez
mentionné M. Garon en posant une question à Mme Lecours.
M. Polak: Ah bon! Excusez-moi.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je voudrais,
lorsqu'on... tout le temps, lorsqu'on s'adresse à un parlementaire,
qu'on mentionne son nom de circonscription. Également... Je ne m'adresse
pas particulièrement à vous, M. le député de
Sainte-Anne, mais à tous et chacun ici qui ont interrogé, la
plupart ont oublié de passer par la présidence et je ne voudrais
pas établir immédiatement une règle qui va fausser toute
l'enquête dans les heures qui vont suivre; toujours passer tel que
reconnu par notre règlement et en commission parlementaire, toujours
passer par la présidence.
Maintenant, je pense que vous voulez soulever un point de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: M. le Président, ma question de
règlement est la suivante, et, encore une fois, ce n'est pas grave en
soi que le député de Sainte-Anne interroge le témoin sur
ses relations avec son patron, le député de Lévis, mais
encore faudrait-il que ces questions se rattachent à des faits qui "sont
pertinents au mandat qui est le nôtre. En ce sens-là, ce que la
secrétaire du député de Lévis a fait en telle ou
telle année et a placé combien d'appels en 1984 pour son patron,
etc., je pense qu'on est très loin, très très loin, du
sujet du mandat qui nous occupe.
J'aimerais beaucoup, M. le Président, que vous puissiez rappeler
au député de Sainte-Anne que ce qui concerne la journée du
19 décembre est pertinent, ce qui concerne le projet de loi ou l'un ou
l'autre des projets de loi en cause, parce qu'un petit peu afférent
à la question de privilège qui a été
déposée, ces questions-là, cela va, mais, en
général, je ne sais pas si c'est vraiment de mise que le
député de Sainte-Anne aille aussi loin que d'interroger le
témoin sur sa relation et la façon dont elle exécutait les
mandats de son patron. Chacun des députés a une secrétaire
et, quant à moi, s'il m'arrivait semblable chose, je n'aimerais pas que
ma secrétaire ait à répondre aux questions du
député de Sainte-Anne sur ses relations qu'elle peut avoir et la
façon dont elle exécute son travail pour moi.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, sur la question de
règlement. Sur la question de règlement, M. le leader adjoint du
gouvernement. Je vous reconnaîtrai après, M. le
député de Sainte-Anne, sur la même question de
règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, le député de
Taillon reproche au député de Saînte-Anne de faire
état du... de discuter de la façon qu'a la secrétaire du
député de Lévis, de ses relations avec le
député de Lévis dans son travail. On veut remonter un peu
dans le temps et je pense que c'est parfaitement compatible avec le
témoignage de madame, c'est parfaitement pertinent, compte tenu du fait
que le leader lui-même, le leader de l'Opposition, la première
question qu'il a posée pour bien se situer: Depuis quand êtes-vous
au service du député de Lévis? A partir du moment
où on pense à vérifier la crédibilité du
témoin, M. le Président, je pense, évidemment en autant
qu'on se tient dans la pertinence, qu'on peut évaluer et
vérifier, et c'est une façon de le faire. Lorsqu'on veut
vérifier la crédibilité, il faut vérifier un peu
les à-côtés de l'événement du 19
décembre. C'est ce que le député de Sainte-Anne fait.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, sur la même question de règlement. (21 h 15)
M. Polak: M. le Président, je vais répondre sans
que, je l'espère, cela soit chargé à mes 20 minutes, parce
que nous sommes sur une question de règlement, y inclus moi,
j'espère. Autrement, je n'ai rien à dire. Si vous voulez
l'enlevez sur mes 20 minutes, je ne parle pas. Si je parle vingt minutes, je
parle.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement.
M. Polak: Donc, sur la question de règlement, je veux
simplement dire que je pense que j'ai parfaitement le droit de questionner le
témoin et savoir est-ce qu'il s'agit d'un témoin d'occasion ou
est-ce qu'il s'agit... J'aimerais bien savoir quelle était la fonction.
Est-ce qu'elle était aussi importante qu'elle semble l'être ou
pas? Et je pense que c'est très, très pertinent.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y en a d'autres
qui veulent intervenir sur cette question de règlement?
M. Filion: M. le Président, j'écoute...
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention, M. le député de Taillon, sur la question de
règlement.
M. Filion: Oui. J'écoute les remarques du
député de 5ainte-Anne sur la question de règlement puis
ça m'inquiète encore plus. Il parle de Mme Lecours, de notre
témoin, comme étant possiblement un témoin d'occasion.
Est-ce que j'ai bien entendu?
Une voix: Oui, c'est quoi, ça?
M. Filion: Alors, je ne sais pas, là. Si le
député de Sainte-Anne a des questions à poser, bien qu'il
les pose. Et puis, encore une fois, je pense qu'on devrait s'en tenir au mandat
qui est le nôtre; autrement, on peut construire un livre sur
l'historique, probablement, des relations entre le député de
Lévis et son personnel.
Le Président (M. Lorrain): Alors, la question de
pertinence, c'est la première fois qu'elle est soulevée depuis
qu'on a commencé. On est encore au premier témoin. Il est
très important qu'on se ramène autant que possible au mandat de
la commission, au mandat qui a été lu et à la motion qui a
été lue par M. le député de Lauzon... de
Lévis, excusez-moi, à l'Assemblée nationale. Mais il y a
aussi une chose. C'est une enquête. Vous allez avoir à vous
prononcer, à arriver avec des conclusions à la fin de
l'enquête. Alors, il y a la question de crédibilité de tous
les témoins qui sont entendus. C'est certain qu'on ne se limitera pas,
et tous et chacun des membres de cette commission ne se limiteront pas à
savoir s'il y a eu vraiment un téléphone. Après cela, il y
a les liens avec la personne. Je pense que le témoin actuel, Mme Louise
Lecours, a quand même des liens très directs avec le
requérant de la motion. Maintenant, j'attire quand même... Et
j'invite tous les membres à la prudence. Si on est pour reculer dix ou
douze ans en arrière dans notre preuve, pour arriver è
démontrer ou à compléter une défense -
permettez-moi l'expression - ou une contre-preuve, une contre-preuve sur la
motion qui est présentée actuellement, il faudrait faire
attention. Il reste que, quand même, quant à l'importance du
travail et des liens que peut entretenir - professionnels -Mme Lecours avec le
député de Lévis, je pense qu'ils sont extrêmement
importants sur la façon dont a été communiqué...
Toute l'affaire semble commencer par un téléphone et un message
et la responsabilité de Mme Lecours vis-à-vis le requérant
dans cette motion. Alors, j'invite tout le monde à la prudence et
surtout au respect de tous les témoins que nous allons entendre dans les
heures qui vont suivre.
M. le député de Sainte-Anne, je vous cède la
parole.
M. Polak: Donc, M. le Président, je voudrais demander
à Mme Louise Lecours... Elle m'a répondu tout à l'heure
que, de décembre 85 jusqu'à mars 86, elle travaillait au
ministère de l'Agriculture. Votre employeur en chef, est-ce que
c'était M. Pagé, le ministre?
Mme Lecours: Mon employeur immédiat, c'était M.
Claude Diamant.
M. Polak: Mais qui était le chef du ministère de
l'Agriculture, à ce moment-là?
Mme Lecours: C'était Michel Pagé.
M. Polak: M. Michel Pagé. Et vous êtes partie de
quelle manière de là?
Mme Lecours: Je ne comprends pas la question.
M. Polak: En mars 86, vous êtes partie du ministère
de l'Agriculture.
Mme Lecours: Oui.
M. Polak: De quelle manière?
Mme Lecours: Tout simplement par la procédure normale
où, quand on décide d'aller travailler pour un membre de
l'Assemblée nationale, un député, on quitte
la fonction publique.
M. Polak: Vous avez pris l'initiative d'aller travailler
ailleurs?
Mme Lecours: Oui.
M. Polak: On ne vous a pas demandé de quitter?
Mme Lecours: Non.
M. Polak: Vous avez parlé tout à l'heure - M. le
Président, je demande à Mme Louise Lecours - de la loi 272.
C'était quoi, cette loi-là, Mme Lecours?
Mme Lecours: C'était le projet de loi sur la commission
intermunicipale de transport de la rive sud de Québec. C'est ce que je
sais.
M. Polak: Et votre employeur, le député de
Lévis, c'était lui qui pilotait ce projet de loi?
Mme Lecours: C'était lui qui était le parrain, je
crois. Je ne sais pas si c'est le terme qu'il emploie à ce
moment-là, là.
M. Polak: Qu'est-ce que ça veut dire, pour vous,
"parrain", dans votre travail, comme secrétaire et sténo-dactylo
au député de Lévis?
Mme Lecours: II avait à défendre ce projet de
loi-là, pour qui... Je ne sais pas... Donner des conseils aux
procureurs. La manière que ça se passait en Chambre pour un
projet de loi. Les étapes à suivre.
M. Polak: Est-ce que les procureurs sont venus à votre
bureau, le bureau du député de Lévis pour préparer
de quelle manière on présenterait le projet de loi 272?
Mme Lecours: II y a sûrement eu des questions de
procédure. Je sais qu'il y a eu une rencontre - au moins une - entre Me
Lemay et M. Garon dont j'ai eu connaissance. À savoir ce qui s'est
passé à cette rencontre, je ne le sais pas, je n'ai pas
assisté.
M. Polak: Votre employeur, M. le député de
Lévis, vous a-t-il parlé de cette loi 272 en disant: Voici, je
suis fier, je vais chercher des millions de dollars pour tel et tel organisme?
Est-ce que c'était une affaire importante au bureau, dont on parlait
souvent, c'est une grosse affaire?
Mme Lecours: Non, il ne m'en parlait pas.
M. Polak: La loi 132 M. le Président, je demanderais
à Mme Lecours, c'était quoi.
Mme Lecours: C'était une loi qu'il voulait modifier ou
apporter des modifications à la loi existante sur la protection du
territoire agricole.
M. Polak: Est-ce que votre employeur, le député de
Lévis, vous en avait parlé que moi, je peux bloquer la loi 132,
que j'ai tant de pouvoir qu'il n'y a pas de problème avec moi, je bloque
tout?
Mme Lecours: Non.
M. Polak: II n'avait jamais dit cela?
Mme Lecours: Non.
M. Polak: Est-ce que votre employeur, le député de
Lévis, vous a parlé de ce qu'il était capable de faire
avec la loi 132?
Mme Lecours: Non.
M. Polak: M. le Président, je voulais demander à
Mme Lecours: Est-ce que votre employeur, M. le député de
Lévis, vous parlait de son travail de jour en jour, de ce qu'il
était capable de faire et de ce qu'il faisait en
réalité?
Mme Lecours: Bien, disons que je le voyais. II ne me parlait pas
particulièrement de ce qu'il faisait, de ce qu'il était capable
de faire ou pas.
M. Polak: M. le Président, je demande à Mme
Lecours: Avez-vous, Mme Lecours, l'impression que pour votre employeur, le
député de Lévis, les lois 272 et 132 étaient
quelque chose qui frappe la saison de l'automne 1986?
Mme Lecours: Pouvez-vous répéter, s'il vous
plaît?
M. Polak: Si les deux projets de loi 272 et 132 pour votre
employeur, le député de Lévis, étaient des projets
de loi vraiment à son attention pendant la saison de
l'hiver?
Mme Lecours: Pas particulièrement.
M. Polak: Pas en particulier. Avez-vous parlé avec votre
employeur depuis l'incident de toute cette affaire?
Mme Lecours: On en a parlé un peu, oui.
M. Polak: Excusez.
Mme Lecours: On en a parlé un peu, oui.
M. Polak: M. le Président, je vaudrais demander à
Mme Lecours ce que voulait dire un peu: cinq minutes, dix minutes, une heure,
deux jours, un peu plus en détail.
Mme Lecours: On en a parlé à quelques occasions. Je
ne pourrais pas vous dire si cela totalise une heure, deux heures, cinq
minutes, dix minutes. On en a parlé comme ça.
M. Polak: Est-ce que votre employeur, M. le député
de Lévis, ne vous a jamais dit: Lui, là, Pagé, je vais
l'avoir?
Mme Lecours: Je ne me souviens pas qu'il m'ait dit des choses
comme cela?
M. Polak: Je n'ai pas d'autres questions. Merci, madame.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Sainte-Anne. Simplement, pour ne pas qu'il y ait de
confusion, je rappelle une directive, non pas une directive, mais un consensus
qui est intervenu, et je prends exemple de la dernière question de
règlement qui a été posée par M. le
député de Taillon: Le temps de la question de règlement
n'a pas été comptabilisé sur le temps de M. le
député de Sainte-Anne. Par contre, lorsque M. le
député de Frontenac est venu en question de, règlement,
cela a été comptabilisé sur votre temps, M. le
député de Sainte-Anne.
Je vais maintenant, en respectant la règle de l'alternance,
reconnaître M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. D'abord, bonsoir,
Mme Lecours. M. le Président, la première question que je
voudrais adresser à Mme Lecours est la suivante: Depuis combien
d'années êtes-vous sur le marché du travail?
Mme Lecours: Cela fait douze ans.
M. Rochefort: Cela fait douze ans, et vous avez toujours
occupé des fonctions de secrétaire?
Mme Lecours: Oui. J'ai commencé sténo-dactylo;
après cela j'ai monté jusqu'au poste de secrétaire.
M. Rochefort: Â quel niveau êtes-vous, justement,
actuellement dans votre classement à la fonction publique?
Mme Lecours: Actuellement, je suis secrétaire classe I,
dernier échelon. J'ai réussi un examen de secrétaire
principale. Donc, je suis en attente d'un poste de secrétaire principale
au sein de la fonction publique. Mon titre est gelé comme cela.
Quand je vais réintégrer la fonction publique, je vais
avoir le droit de demander un poste de secrétaire principale.
M. Rochefort: Si je comprends bien, vous êtes au plafond du
classement des secrétaires dans la fonction publique.
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Merci. Deuxième série de questions,
M. le Président. Mme Lecours nous a dit finalement connaître un
peu le député de Lévis depuis 1-978, puisqu'elle travaille
a son cabinet depuis ce temps. Est-ce que Mme Lecours pourrait nous faire part
de ce qu'elle a pu observer, comme membre de son cabinet de 1978 à 1985
et comme secrétaire, à l'Assemblée nationale, du
député de Lévis, M. Garon, depuis un an, quant è
l'importance qu'il accorde aux dossiers de son comté et à son
comté en général? Est-ce que vous considérez que M.
Garon est un député peu intéressé par son
comté, moyennement intéressé par son comté ou
très préoccupé et très attentif aux questions qui
touchent et qui concernent son comté?
Mme Lecours? II est intéressé beaucoup - c'est
naturel - par les questions qui concernent son comté. Par contre, notre
manière de travailler, c'est qu'on ne mêle pas les dossiers du
comté et les dossiers de l'Assemblée nationale. On travaille...
Normalement, c'est ce qui arrive.
M. Rochefort: D'accord. Donc, vous avez eu l'occasion d'observer
au fil des années que M. Garon, en dehors de ce qu'il fait de son bureau
de l'Assemblée nationale, s'occupait aussi beaucoup de ses dossiers de
comté et consacrait donc beaucoup d'heures à ses dossiers de
comté, en dehors de ce qu'il faisait au Parlement.
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Est-ce qu'il serait possible, selon vous, que M.
Garon ait posé des gestes dans le dossier qui nous occupe, le projet de
loi no 272...
M- Lefebvre: M. le Président. Question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: "Est-ce qu'il serait possible que... ", on est dans
des hypothèses. C'est contraire aux règles prévues aux
articles 76 et suivants, M. le Président. Ce n'est pas une question de
fait.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre: On ne peut pas non plus, M. le Président,
demander au témoin d'émettre des opinions. Le témoin n'est
là que pour répondre aux questions et c'est prévu à
l'article 51 de la loi de l'Assemblée nationale.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Sur la question de règlement. Ce serait bon,
où commence une commission, qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures.
Le député de Sainte-Anne en particulier a posé toute une
série de questions qui étaient hautement hypothétiques,
où il maniait les possibilités - est-ce que c'est possible que
votre patron vous ait dit çi ou vous ait dit ça? - sans jamais
situer la question dans le temps. Alors, je pense qu'à ce moment-ci, le
groupe ministériel et le leader adjoint du gouvernement sont fort mal
placés, M. le Président, pour tenter de vouloir contrecarrer
l'interrogatoire très serein du député de Gouin. Je pense
que toutes les questions en particulier qui sont venues de l'autre
côté ce soir... On joue avec l'hypothèse, les
possibilités, comme on ne peut pas se l'imaginer. Alors, j'ai cru
comprendre, M. le Président, que ce type de question, vous le laissiez
passer parce que vous non plus, vous n'êtes pas intervenu.
Le Président (M. Lorrain): Je n'additionnerai pas les
hypothèses et je ne partirai pas des hypothèses des questions
possibles d'un côté ou de l'autre. Je vais simplement dire
à M. le député de Gouin: Posez votre question.
J'interviendrai si cela ne va pas. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président, de votre
décision. La question que j'adressais à Mme Lecours, qui est
quand même secrétaire du député de Lévis
depuis un an et qui a eu l'occasion de suivre ses activités comme
ministre et député pendant sept ans, c'est si elle a
été en mesure, au fil des années, de s'apercevoir si M.
Garon s'occupait de dossiers de comté en dehors de ses activités,
soit au ministère, à l'époque, ou maintenant, à
l'Assemblée nationale. Par exemple, le lundi, les fins de semaine,
est-ce que, pour elle, il serait vraisemblable que M. Garon soit intervenu, ait
travaillé autour de ce dossier avec les intervenants ou de son bureau de
comté le lundi, par exemple?
Mme Lecours: C'est possible.
M. Rochefort: C'est possible? O. K. D'autre part, un autre point,
M. le Président.
Une des questions qui a été adressée à Mme
Lecours par un membre de la majorité ministérielle avait trait
à savoir si M. Garon avait parlé avec elle du projet de loi 272
ou du projet de loi 232. Moi, je voudrais élargir un peu la question.
Est-ce que, pour vous, M. Garon aborde avec vous beaucoup de dossiers? Est-ce
que c'est naturel chez lui? Est-ce que c'est un homme qui est porté
à aborder avec vous les dossiers sur lesquels il travaille au moment
où il consacre des énergies sur un dossier ou un autre?
Mme Lecours: Non. Il n'a pas coutume de me donner des
détails sur ce qui se passe aux réunions. D'abord, je n'assiste
pas. Si je n'assiste pas, en partant, là, c'est parce qu'il ne veut pas,
peut-être nécessairement, que je m'implique. (21 h 30)
M. Rochefort: Donc, ce n'est pas particulier au projet de loi 272
ou 132...
Mme Lecours: Non, non, non.
M. Rochefort:... qu'il n'y a pas eu de conversation entre vous
deux là-dessus?
Mme Lecours: Non, c'est général.
M. Rochefort: C'est général, c'est
général.
M. le Président, je voudrais revenir à cette
journée du 19 décembre, avec Mme Lecours. J'aimerais, M. le
Président, que Mme Lecours nous redise exactement le contenu de la
conversation qu'elle a eue avec M. Lemay, le 19 décembre, lors de la
première communication téléphonique vers 10 h 30.
Mme Lecours: Le contenu du téléphone, c'est
qu'à 10 h 30, à peu près, dans les alentours, j'ai
reçu un appel de Me Lemay me demandant à parler à M.
Garon.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, madame. Il ne
faudrait pas répéter, faire répéter à madame
la témoin le même contenu qu'à l'interrogatoire en chef M.
le leader de l'Opposition a fait.
M. Rochefort: M. le Président.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement que vous soulevez.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M...
M. Filion: Le député de Louis-Hébert a
posé des questions qui ont été reprises textuellement par
le député de Sainte-Anne et vous n'êtes pas intervenu. Il a
posé exactement les mêmes questions...
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Filion:... à deux ou trois reprises. À ce
moment-ci, je vous soumets, M. le Président, qu'il est important au
début de notre commission d'établir des règles du jeu
claires, ne pas avoir deux poids, deux mesures. Vous n'êtes pas intervenu
lorsque la même question a été posée par le
député de Sainte-Anne après le député de
Louis-Hébert. Je ne vois pas pourquoi nous empêcherions le
député de Gouin de vouloir établir certains faits ou
certains éléments de faits ou certaines parties de faits à
sa façon, en commençant, bien sûr, par l'essentiel de ce
qu'elle a relaté pour situer le témoin à
l'intérieur de son témoignage. Là-dessus, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y en a
d'autres...
M. Filion:... je dois vous signaler... Je pense qu'il est
important de garder cette cohérence dans l'approche que nous avons.
C'est uniquement le premier témoin qui est devant nous. Nous en aurons
beaucoup d'autres qui vont peut-être garder, d'ailleurs, la table des
invités plus longtemps. À ce moment-ci, je vous soumets qu'il est
important de ne pas avoir deux façons de jauger les lignes de
questionnaire qui peuvent venir des membres de cette commission.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y en a d'autres
qui veulent intervenir sur la question de règlement?
M. Chevrette: Ça dépend si vous voulez...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette:... une décision tout de suite suite à
votre... C'est vous-même qui avez arrêté le témoin
pour lui demander s'il avait, s'il ne pouvait pas s'exempter de faire
répéter. Je vous rappellerai, M. le Président, que j'ai eu
une question de privilège précisément parce que je voulais
éviter d'y faire répéter le contenu du message. J'ai
été obligé de le faire parce qu'on a eu des objections de
l'autre côté. Moi aussi je m'interroge sur le fait. Quand c'est ce
côté-ci de la table, je pose une question sur ce qu'elle a dit et
je reprends textuellement ce que Mme Lecours a dit, c'est irrecevable et puis
il y a des questions de règlement. Donc, la façon d'y aller,
c'est de faire répéter le contenu pour venir à bout de
reparler sur le contenu. Cela m'apparaît clair qu'on ne prendra pas des
méthodes différentes de l'autre côté de la table. On
va accepter un poids, une mesure et non pas deux poids, deux mesures.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je...
M. Filion: M. le Président, juste pour... ce que je disais
tantôt.
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention, une dernière intervention.
M, Filion: Une dernière intervention. Vous relirez les
galées. La question précise qui a été posée
par le député de Louis-Hébert, c'était: À
quelle heure avez-vous reçu le deuxième coup de
téléphone? Le témoin a répondu: Entre 2 heures et 3
heures. Quelques minutes après, le député de Sainte-Anne
est arrivé exactement avec la même question.
M. Polak: J'ai jamais posé la question. J'ai jamais...
M. Filion: Et vous n'êtes pas intervenu.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Ce que je fais, c'est que j'attire l'attention de tous les membres
de cette commission qu'il ne faudrait pas recommencer parce qu'il y a eu un
consensus d'enveloppe totale de chaque côté pour chaque
témoin de 2 heures et 20 minutes divisées en une heure pour le
porte-parole et 20 minutes chacun des autres. S'il faut recommencer en cinq
exemplaires chacun des interrogatoires, j'attire votre attention. Je ne pense
pas que, ni d'un côté, ni de l'autre de cette commission, on ait
répété depuis le début, systématiquement tel
que vous le sous-entendez, M. le député de Taillon, les
contre-interrogatoires ou les interrogatoires en chef. J'attire simplement
votre attention qu'il ne faudrait pas recommencer è faire expliquer
à la seconde le message, le papier, la couleur d'encre ou encore
à l'heure qu'elle est reçue et par qui et toute la conversation
qui a été, je pense, établie en interrogatoire en chef par
M. le leader de l'Opposition. C'est certain qu'il peut y avoir certains
éclaircissements d'ajoutés ou un complément
d'apporté. Mais, si on recommence à chaque fois et en
contre-interrogatoire en cinq exemplaires et en interrogatoire en chef cinq
fois... C'est simplement sur ce point que j'attire votre attention.
Je vais céder la parole. Posez votre question, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je veux vous assurer que vous avez réussi
è attirer mon attention, mais que vous verrez bien au fil de la
conversation que les questions que j'adresserai è Mme Lecours, que
l'objectif n'était pas simplement de faire répéter des
choses qui ont déjà été dites.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez la parole, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort; Merci, M. le Président. Donc, par votre
intermédiaire, je repose la question à Mme Lecours. Est-ce
qu'elle pourrait nous faire état de la communication que Me Lemay lui a
faite, à 10 h 30, vers 10 h 30, le 19 décembre au matin?
Mme Lecours: Le contenu de la communication...
M. Rochefort: Téléphonique, là. Qu'est-ce
qu'il vous a dit?
Mme Lecours: C'était que M. Pagé aurait dit
à Me Lemay de s'organiser pour faire savoir à M, Garon que, si M.
Garon continuait à s'entêter à bloquer le projet de loi
132, il s'engageait à bloquer le projet de loi 272.
M. Rochefort: Donc, non seulement M. Lemay vous disait: M.
Pagé m'a dit que si 132 était... que si M. Garon s'entêtait
à bloquer 132, je bloquerais 272, mais M. Pagé aurait dit
à Me Lemay - du moins c'est ce que Me Lemay vous rapportait - que Me
Lemay devait s'organiser pour faire savoir à M. Garon que s'il
s'entêtait sur 132 il bloquerait - "il" étant M. Pagé -
272?
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Donc, il y avait la dimension - et vous êtes
très sûre de cela -M. Pagé disait à M. Lemay, selon
les propos que vous rapportait M. Lemay pour l'information de M. Garon, M.
Pagé disait à Me Lemay: Organisez-vous pour que M. Garon sache
que s'il s'entête sur 132 je bloquerai 272.
Mme Lecours: C'est ça.
M. Rochefort: Donc, il y avait l'élément central:
Organisez-vous pour qu'il sache que je lie les deux l'un à l'autre.
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Vous, vous aviez parlé...
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lefebvre: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaîtl Sur une question de
règlement, M. le leader adjoint.
M. Lefebvre: M. le Président, vous avez entendu
vous-même, et vous avez même sursauté en même temps
que moi sur la dernière partie de la phrase du député de
Gouin.
Le Président (M. Lorrain): Simplement, simplement,
simplement, simplement, sur la question de règlement. Je n'ai pas
sursauté, là, je me versais de l'eau!
M. Lefebvre: Je m'excuse, j'avais eu cette impression-là.
M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): II ne faudrait pas prêter
des intentions non plus au témoin. Posez des questions. Toutes les
questions. Soyez très larges dans vos questions. Je pense que je laisse
beaucoup de latitude, mais il ne faudrait pas tenter d'interpréter ou
d'en conclure immédiatement, la conclusion va venir seulement à
la fin, une fois qu'on va avoir entendu tous les témoins. M. le
député de Gouin, posez votre question, mais sans
interprétation.
M. Polak: M. le Président, sur la même question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le député de Gouin, c'est pour la toute
première fois ce soir qu'il commence à se servir des mots
"organisez-vous". Le témoin n'a jamais mentionné cela. C'est lui
qui est en train de dire: organisez-vous. Vous êtes en train d'organiser
votre témoin.
M. Rochefort: Non, non, non, non.
Le Président (M, Lorrain): Oui, oui, mais, là, vous
avez... Je m'excuse là. Sur la question de règlement, telle que
posée...
M. Rochefort: M. le Président, sur la question de
règlement, là...
Le Président (M. Lorrain): Oui, alors je vais
répondre immédiatement.
M, Rochefort: Oui, certain!
Le Président (M. Lorrain): II n'y a pas une preuve
à faire devant moi. La preuve que vous faites, c'est pour vous, les
membres de cette commission.
M. Rochefort: Des oreilles, cela se lave.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je veux attirer votre
attention... Les termes, là... Peu importent les termes, c'est vous qui
aurez à statuer et à juger et à prendre en
considération les éléments de preuve qui vont
avoir été démontrés devant cette commission
et la façon aussi dont vous allez avoir fait cette preuve.
Alors, M. le député de Gouin, je vous cède la
parole sur votre question et sans interpréter.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, ce que j'ai fait
c'est...
Le Président (M. Lorrain): Je mets fin à la
question de règlement. Posez votre question à Mme Lecours.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, ce que je faisais,
c'est que j'ai répété. Ce n'est pas moi qui a parlé
de "organisez-vous". Je voulais justement être bien certain que j'avais
bien compris la première fois et c'est ce que j'ai demandé. Et je
n'ai pas demandé, justement...
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas pris cette part de
la question de règlement.
M. Rochefort: Vous avez vu la précaution que j'ai prise.
Je n'ai pas dit à Mme Lecours: Vous a-t-il dit "organisez-vous"? J'ai
demandé: Qu'est-ce qu'il vous a dit? Elle nous a dit: II nous a dit
"organisez-vous", et j'ai reprécisé, justement pour éviter
qu'on m'accuse de mettre dans la bouche du témoin des choses...
M. Polak: Pose des questions, parle pas pour elle.
M. Rochefort: M. le Président, le député de
Sainte-Anne devrait suivre un peu.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! J'ai rejeté, je
n'ai pas pris en considération...
M. Rochefort: Parfait! Parfait! Je vous remercie, M, le
Président.
Le Président (M. Lorrain):... l'élément que
vous venez de mentionner, M. le député de Gouin. Posez votre
question.
M. Rochefort: L'autre question, M. le Président, que je
voudrais adresser, toujours par votre intermédiaire, à Mme
Lecours. Vous avez dit que vous aviez parlé à quelques reprises
avec Me Lemay avant le 19 décembre. Cela faisait à peu
près combien de fois que vous aviez eu l'occasion de parler
ensemble?
Mme Lecours: Au téléphone, peut-être sept
à huit fois.
M. Rochefort: Sept à huit fois, bon. Et vous l'aviez vu
une ou deux fois au bureau?
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Bon. Est-ce que ce vendredi matin, vers 10 h 30, au
moment du premier appel du 19 décembre, celui que vous avez
relaté tantôt, est-ce qu'il vous semblait différent des
autres fois?
Mme Lecours: Oui. Au début, moi, d'habitude quand je
réponds au téléphone, je me nomme, je m'identifie. Et puis
à ce moment-là, Me Lemay m'a demandé tout de suite: Est-ce
que je pourrais parler à M. Garon? Avec une voix insistante. Ça
fait qu'à ce moment-là j'avais cru reconnaître Me Lemay,
mais je n'étais pas certaine. À ce moment-là, je lui ai
dit que M. Garon n'était pas disponible. C'est après ça
que lui s'est identifié comme étant Me André Lemay.
Là, j'ai eu la certitude que c'était lui, mais au départ
j'avais cru le reconnaître, mais je n'étais pas certaine parce
qu'il parlait plus vite, il était excité, là.
M. Rochefort: C'était la première fois là,
sur les huit, dix fois que vous aviez l'occasion de parler avec lui, qu'il
était comme cela.
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Et c'était très différent donc
pour vous des autres fois.
Mme Lecours: C'était assez différent pour que je
doute un petit peu que c'était lui.
M. Rochefort: O. K. O. K. D'autre part, si je comprends bien, par
la suite vous avez rédigé le message que vous aviez noté
en sténo. Vous l'avez fait parvenir à M. Garon et là M.
Garon vous a rappelée.
Mme Lecours: Oui. M. Lefebvre: Excusez!
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lefebvre: Est-ce que M. le député de Gouin
pourrait répéter sa question, s'il vous plaît?
Le Président (M. Lorrain): Si vous voulez
répéter votre question, s'il vous plaît.
M. Lefebvre: Si vous voulez la reformuler, je n'ai pas bien
entendu.
M. Rochefort: Alors, ce que je dis, je dis que par la suite,
après la conversation de 10 h 30, vous avez noté, tapé le
message au dactylo sur votre note - le message qu'elle avait noté en
sténo - elle est allée le porter
elle-même à un page à l'Assemblée nationale
qui l'a remis à M. Garon et par la suite M. Garon vous a
appelée.
Mme Lecours: Oui.
M. Rochefort: Qu'est-ce que M. Garon, précisément,
vous a dit?
Mme Lecours: II a demandé de lui dire c'était quoi
au juste le message. À ce moment-là, je lui ai
répété ce qui était inscrit sur le message en
disant que Me Lemay insistait pour lui parler tout de suite. II m'avait dit que
c'était urgent, de l'inscrire en rouge, en jaune ou en vert d'une
manière à ce qu'il le rappelle le plus vite possible, pour que
ça le frappe.
M. Rochefort: O. K. Donc, M. Garon ne vous a pas appelée
simplement pour confirmer s'il était bien question de M. Michel
Pagé, député de Portneuf, ministre de l'Agriculture, mais
pour être bien certain que ce qu'il lisait comme message, c'était
le message que vous aviez à lui transmettre.
Mme Lecours: C'est ça, c'est ça.
M. Rochefort: Ça va pour moi pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je remercie M. le
député de Gouin. Je vais maintenant reconnaître un
député de la formation ministérielle, M. le
député de Fabre.
M. Joly: Merci, M. le Président. Mme Lecours, j'aimerais
qu'on se resitue un peu dans le temps, au moment où vous étiez au
service de l'attaché politique ou l'attaché de presse que vous
avez mentionné tantôt, je pense, du député de
Lévis, En quoi consistait votre travail à ce
moment-là?
Mme Lecours: C'était un travail de secrétaire
auprès de l'attaché de presse, recevoir les appels, transmettre
les appels, faire des convocations pour les journalistes, taper les
communiqués de presse, réserver des salles, en tout cas, tout ce
qui englobe le travail d'une secrétaire.
M. Joly: Est-ce que vous étiez responsable du courrier
à ce moment-là?
Mme Lecours: J'étais responsable d'une partie du courrier
en ce qui a trait aux invitations qui étaient adressées à
M. Garon et aux demandes de rencontre, à lister les demandes de
rencontre, les invitations, à les transmettre à son
attaché de presse qui, après cela, faisait un suivi de cela.
M. Joly: Est-ce que vous aviez à prendre beaucoup de
dictées?
Mme Lecours: J'avais à l'occasion à prendre des
dictées, pas tellement souvent là. C'est pour cela que j'ai
toujours gardé l'habitude de prendre mes messages en sténo,
justement, pour ne pas la perdre.
M. Joly: Quand vous parlez que vous aviez l'habitude de prendre
vos messages en sténo, est-ce que vous vous servez du genre de "pad"
comme celui-ci?
Mme Lecours: Non.
M. Joly: Quelle sorte de "pad" vous servez-vous, madame?
Mme Lecours: C'est les "pads" de message
téléphonique, les petits "pads" d'à peu près cette
grandeur-là, sauf que j'écris à l'endos quand je prends de
la sténo.
M. Joly: Donc, si vous prenez une lettre à dicter, vous la
prenez sur des petites feuilles comme cela.
Mme Lecours: Non, mais une lettre ce n'est pas la même
chose que les messages. Quand je prends une lettre, je me sers d'un "pad" comme
cela.
M. Joly: Prenez comme cela.
Le message que vous aviez pris en sténo au moment, disons,
où l'appel du 19 vous a été acheminé, est-ce que
c'était en sténo 'dans votre "pad" ou sur un petit "pad" comme
ça?
Mme Lecours: Sur un "pad" de message
téléphonique.
M. Joly: Un "pad" téléphonique. Est-ce que vous
avez conservé ce message-là?
Mme Lecours: Non, après que je l'ai eu retranscrit, je
l'ai jeté.
M. Joly: En quelle couleur avez-vous adressé le cas
d'urgence à votre patron?
Mme Lecours: À la dactylo. C'était en noir.
M. Joly: En noir. Il a quand même décelé
l'urgence d'appeler. Est-ce que c'est indiscret, Mme Lecours, de vous demander
le salaire que vous gagniez, quand vous avez laissé en 1985?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Un instant, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, j'étais
à parler. J'aimerais entendre la
question. Voulez-vous la répéter et je vais me
reconnaître.
Une voix: Le salaire qu'elle gagne...
M. Joly: M. le Président, j'ai demandé à Mme
Lecours si c'était indiscret de demander le salaire qu'elle gagnait en
1985 pour en arriver aussi à savoir comment cela se fait qu'elle a
changé d'emploi, si vous voulez, en 1985-1986?
Le Président (M. Lorrain); Est-ce qu'il y a une question
de règlement là-dessus?
M. Chevrette: Écoutez une minute! En quoi, cela peut
influencer le salaire ça, d'avoir "typé" un appel
téléphonique?
M. Joly: Non, non.
Une voix: C'est pas ça, c'est pas ça.
M. Chevrette: Ça n'a pas de bon sens ça.
M. Joly: C'est parce que...
M. Chevrette: Ça n'a aucun lien, pas influencé, je
veux dire, le témoignage d'une personne.
Le Président (M. Lorrain): Vous êtes toujours sur la
question de règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, dans ce cas-là, on
va lui demander...
M. Joly: Ce que je veux savoir, M. le Président, c'est
bien simple...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, je vais finir avec M.
le leader de l'Opposition sur sa question de règlement. Je vais vous
revenir. (21 h 45)
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais vous demander
la pertinence de la question par rapport au témoignage. Le
témoignage c'est que madame a reçu un appel
téléphonique de Me Lemay. Qu'elle gagne 40 000 $, 20 000 $ ou 17
000 $ c'est de savoir qu'est-ce qui s'est dit dans l'appel
téléphonique et qu'est-ce qu'elle a fait. Quelle est la
pertinence du salaire? On n'est pas à établir le prix d'une
police d'assurance, on est après juger de la pertinence d'un
témoignage, voyonsl
M. Joly: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Fabre, sur la même question de
règlement.
M. Joly: Sur la même question de règlement, disons
l'objectif de ma question est de savoir, tantôt on a fait valoir que Mme
Lecours avait certaines responsabilités dans le cabinet du
député de Lévis. Mais est-ce que sa responsabilité
se limite à ouvrir des lettres? Quand elle a dit dans sa
déclaration qu'elle a préparé le dossier du projet de loi
272, je veux savoir si Mme Lecours fait simplement que du "filing", puis, si
nécessairement elle fait du "filing" et elle prend quelques notes en
sténo, est-ce qu'à ce moment disons le salaire justifie
ça?
M. Rochefort: Sur la question de règlement. Sur la
question de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Fabre, sur la question de
règlement? M. le député de Fabre.
M. Joly: Ce que je voudrais savoir, est-ce que dans Se dossier,
si on élimine tout l'aspect financier et tout ça, est-ce que dans
le dossier de la loi 272 que vous avez préparé, est-ce que vous
étiez au courant de ce qu'il y avait dedans?
M. Rochefort: M. le Président, c'est quoi l'affaire?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, M. le
député de Fabre, je vous ai reconnu sur une question de
règlement.
M. Joly: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Vous devez vous adresser
à moi. Je n'ai pas encore rendu ma décision sur la question de
rèqlement qui a été soulevée par M. le leader de
l'Opposition. Je pense qu'il y en a d'autres qui veulent intervenir sur la
même question de règlement. Alors, M. le député de
Gouin, sur la question de règlement.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Si le
député cherche à savoir quel est le niveau de
responsabilités, je pense qu'on l'a fait sortir tantôt. Madame
nous dit être classée, par la fonction publique, secrétaire
principale. Je ne pense pas qu'on puisse aller plus loin que ça.
Ça décrit très bien, lorsqu'on sait comment la fonction
publique établit les catégories de secrétaires, à
quel niveau elle se situe. Elle se situe au plafond de la fonction publique du
Québec.
Le Président (M. Lorrain): Comme en d'autres occasions...
Voulez-vous intervenir encore sur la question de règlement?
M. Joly: Non, j'attends votre décision, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y en a d'autres
qui veulent intervenir sur cette question de règlement? M. le
député de Roberval, sur la même question de
règlement.
M. Gauthier: Oui, juste un commentaire, M. le Président.
Je crois que pour la protection des témoins les questions doivent
être très pertinentes à démontrer quelque chose et,
en effet, je ne crois pas que le niveau salarial puisse servir à
déterminer la compétence d'une personne. D'autant plus que dans
un cabinet politique on sait très bien que la variation peut exister et
peut être impartante d'un député à l'autre, d'une
secrétaire de député à l'autre, en ayant les
mêmes fonctions dépendant des ententes qui sont prises
personnellement et le niveau salarial à ce... pour cette
justification-là n'est pas plus important, M, le Président, que
les conversations que Mme Lecours pourrait avoir avec son mari au sujet de son
emploi. À cet égard, je pense qu'on devrait rejeter ce genre de
question-là pour maintenant et pour plus tard. Le salaire de M. Garon ne
sera pas intéressant à connaître non plus.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a d'autres
points à être soulevés sur cette question de
règlement? Bon, alors, madame, je vous laisse libre de répondre
à la dernière question qui était interrogative même.
Est-ce qu'il est indiscret - ça a été la question qui vous
a été posée - de vous demander quel est le salaire que
vous gagnez maintenant?Dans un deuxième temps, je rappelle
!à qu'il a été clairement établi, je pense, que
madame est la secrétaire personnelle et très compétente et
très reliée à la personne de M. le député de
Lévis. Maintenant, ii faut toujours rapporter toutes les questions au
mandat de cette commission et je pense que d'obliger madame à
répondre au salaire ce serait aller au-delà et d'aller beaucoup,
très très loin dans les questions quant à la pertinence.
Il s'agit d'un sujet aussi, il faut prendre pour acquis que tous les
témoins qui vont passer ici, il y a des questions qui sont très
personnelles. Il faudra faire très attention jusqu'où on ira. On
est devant une commission composée de parlementaires et les gens qui
sont ici ont droit aussi à une certaine forme de protection. Maintenant,
si c'était directement relié au mandat, tel que j'ai lu tout
à l'heure dans l'avis à madame quand elle a commencé,
avant d'être, immédiatement après avoir été
assermentée, le principe est que vous êtes obligée de
répondre à toutes les questions. Relativement à celle-ci,
étant donné qu'elle est très éloignée du
mandat décrit à la commission, et, dans un autre temps, qu'il y a
déjà d'établie devant nous une preuve comme quoi que vous
êtes secrétaire depuis plusieurs années de M. le
député de...
M. Chevrette: M. le Président, me permettez-vous
d'argumenter sur ce que vous venez de dire parce que vous ne rendez, à
toutes fins pratiques, pas une décision? Je vais essayer de vous le
prouver. Vous dites, le témoin n'est pas obligé de
répondre. Mais si le témoin répond pas il peut être
aussi bien taxé par la partie qui le questionne de non-collaboration
puisque vous lui donnez l'odieux de répondre ou ne pas répondre.
Alors que lorsqu'on lève une objection de règlement quant
à la pertinence, à mon point de vue, vous avez le devoir de dire:
Est-ce que notre objection est bonne ou est fondée ou non fondée?
Dans le présent cas, M. le Président, avec tout le respect que
j'ai pour M. le député de Fabre, on vous a adressé la...
l'objection suivante: La question du salaire de madame ne regarde en rien le
mandat pour lequel on est appelé à siéger. Et quand vous
répondez: Madame peut répondre ou ne pas répondre, vous ta
laissez dans l'embarras de dire qu'elle collabore ou ne collabore pas et ce
n'est pas l'objectif d'une commission parlementaire. Moi je pense que vous
devez, M. le Président, d'une façon précise
répondre à mon objection fondamentale que je vous ai levée
à savoir: Est-ce que c'est bien fondé, est-ce que c'est nertinent
la question du député de Fabre ou ça ne l'est pas? Si
ça l'est pas, la question est retirée. Si ça l'est, bien
il l'a maintient. C'est aussi simple que ça au niveau de la
procédure.
M- Joly: M. le Président, je retire ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Vous retirez votre question.
Bon, quant à la pertinence relativement au dernier commentaire que vous
avez ajouté, M. le leader de l'Opposition, je ne pourrai jamais trancher
clairement. D'ailleurs, il y a d'autres commissions avant qui parfois ont
laissé certaines libertés aux témoins et je fais allusion
à la commission de la Baie James où à plusieurs
reprises... Et j'ai demandé tout à l'heure qu'on me sorte les cas
où le président de la commission ad hoc avait laissé le
témoin dans certains cas, pour certaines questions extrêmement
litigieuses et éloignées de la pertinence, laissé au
témoin le choix de répondre ou pas. Maintenant, quant à la
pertinence, je ne pourrai jamais d'une façon extrêmement
catégorique à chaque fois que sera soulevée une question
de règlement... II reste que je l'ai mentionné au tout
début, ce n'est pas un procès. Les règles de preuve ne
sont pas les mêmes. Je vais donner quand même une certaine
latitude. Mais je pense que la question je ne la prendrai pas en
délibéré. J'étais pour la prendre en
délibéré, M. le député de Fabre retire sa
question.
Continuez votre interrogatoire, M. le député de Fabre.
M. Joly: Je réserve mon temps pour intervention future, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, tout en respectant la
règle de l'alternance, je vais reconnaître maintenant M. le
député de Lac-5aint-Jean.
M. Brassard: Moi, M. le Président, quelques questions
à poser à Mme Lecours. Lors de la conversation qu'elle a eue le
matin du 19 avec Me Lemay et qui associait, d'une certaine façon, deux
projets de loi: le projet de loi 132 et le projet de loi 272, est-ce que
c'était à sa connaissance la première fois que dans un
entretien avec Me Lemay on associait ces deux projets de loi?
Mme Lecours: Oui.
M. Brassard: Or, jamais auparavant, de quelque façon que
ce soit, Me Lemay ou quelqu'un d'autre avait fait un lien entre le projet de
loi 132 et le projet de loi 272?
Mme Lecours: Non.
M. Brassard: C'est seulement le 19 que cette liaison ou cette
association a été faite par Me Lemay?
Mme Lecours: Oui.
M. Brassard: Lorsque Me Lemay vous a demandé de parler
à M. Garon, on était donc en période de questions-
à l'Assemblée nationale. Est-ce que vous avez tenté...
Est-ce que vous avez tenté de lui faire comprendre qu'il valait mieux
attendre la fin de la période de questions avant de s'entretenir avec M.
Garon? Est-ce que vous avez tenté de le convaincre de
patienter à la fin de la période de questions, pour qu'il puisse
s'entretenir avec M. Garon?
Mme Lecours: Non, je n'ai pas tenté de le convaincre; je
lui ai simplement dit que s'il s'agissait d'une urgence, ce qui était
possible à ce moment-là, d'envoyer le message en Chambre à
M, Garon. Comme il m'a donné les détails, à ce
moment-là, j'ai conclu que c'était assez urgent pour envoyer le
message en Chambre.
M. Brassard: En d'autres termes, Mme Lecours, Me Lemay vous a
convaincue de l'urgence de faire parvenir le message à M. Garon.
Mme Lecours: Oui.
M. Brassard: Et qu'est-ce que... Oui?
M. Lefebvre: J'ai une question, monsieur...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl M. le député de Lac-Saint-Jean, vous avez la
parole.
M. Brassard: Est-ce que M. Lemay vous a convaincue... Est-ce que
M. Lemay vous a convaincue de l'urgence? La réponse, c'est
oui. Quels sont les éléments qui vous ont convaincue de
l'urgence? Est-ce que c'est le fait que M. Pagé ait
téléphoné à Me Lemay, ou est-ce que c'est
également le contenu du message lui-même de Me Lemay? Est-ce que
ce sont ces éléments-là qui vous ont convaincue qu'il y
avait vraiment urgence?
Mme Lecours: C'est le contenu du message, comme tel.
M» Brassard: Le contenu du message comme tel et
l'interlocuteur aussi, le fait que le ministre Pagé ait appelé Me
Lemay? Cela aussi, ça vous a convaincue de l'urgence. Donc, j'imagine
que, étant convaincue de l'urgence... Ce n'est pas dans vos habitudes de
vous déplacer, comme vous l'avez fait, avec le message pour aller
directement vous-même...
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M- Lorrain): Question de règlement,
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: J'ai presque envie de suggérer au
député de Saint-Jean d'aller témoigner à la place
du témoin.
M. Brassard: Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Lorrain): De Lac-Saint-Jean.
M. Lefebvre: Écoutez, je suis bien d'accord pour qu'on
élargisse les règles...
M. Brassard: Oui, je vais formuler la question.
M. Lefebvre: ...mais il y a encore, quand même, la
règle de la question suggestive telle qu'établie à
l'article 77 du règlement, M. le Président, et je voudrais bien
que le député de Lac-Saint-Jean soit un peu plus rigoureux dans
ses questions, mais...
M. Brassard: Très bien, est-ce que... M. le
Président...
M. Lefebvre: ...et de respecter les règlements de
l'Assemblée qui existent encore ici...
Le Président (M. Lorrain): Votre question. Votre
question.
M. Brassard: Je voudrais savoir, M. le Président, si Mme
Lecours a l'habitude, lorsqu'elle a des messages à transmettre à
M. Garon, son patron, est-ce qu'elle a l'habitude de faire... d'aller porter
elle-même ses messages à l'Assemblée nationale, est-ce que
c'est habituel dans son comportement?
Mme Lecours: Quand il est en Chambre, normalement, quand c'est
assez urgent, je me déplace moi-même. Il est très rare que
j'envoie des messages par messager.
M. Brassard: C'est très rare que vous utilisez les
messagers?
Mme Lecours: Oui.
M. Brassard: Donc, c'est une habitude que vous avez. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais, maintenant,
reconnaître M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: Vous avez mentionné Mme Lecours, vous avez
mentionné lorsque interrogée par le leader du gouvernement et
vous l'avez répété, d'ailleurs, que la conversation que
vous avez eue avec Me Lemay vous l'avez, d'abord, prise en sténo? C'est
oui? Et, après que ta conversation ait été
terminée, vous avez mis sur dactylo ce que vous aviez pris en
sténo?
Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Et il y avait dans cette conversation que vous avez
eue avec Me Lemay, je résume, deux éléments essentiels: si
M. Garon continue à s'entêter à bloquer le projet de loi
132, M. Pagé va bloquer le projet de loi 272?
Mme Lecours: Oui.
M. Lefebvre: Et organisez-vous pour qu'il le sache.
Mme Lecours: Cela n'était pas marqué dans le
message que j'ai envoyé en Chambre à M. Garon. Organisez-vous
pour qu'il le sache, ça je n'ai pas marqué ça.
M. Lefebvre: Pourriez-vous m'indiquer pour quelle raison vous
avez répondu tout à l'heure à des questions des
députés de l'Opposition que c'était pour vous très
important cette partie-là de la conversation, pourriez-vous m'expliquer
pour quelle raison vous ne l'avez pas écrite sur la note?
Mme Lecours: Parce que j'ai estimé que ce que j'avais
marqué sur la note était suffisamment important pour justifier
l'urgence et le fait que M. Garon rappelle immédiatement sans avoir
à lui écrire un mémo de deux pages*
M. Lefebvre: N'est-il pas vrai que vous avez
considéré que "organisez-vous pour qu'il le sache",
c'était la preuve que le ministre n'avait aucune objection à ce
que vous le sachiez et que M. Garon le sache, qu'il n'y avait rien de mal
là-dedans?
Mme Lecours: Voulez-vous répéter?
M. Rochefort: Sur une question de règlement, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Gouin?
M. Rochefort: M. le Président, on a une belle illustration
de ce qu'est une question suggestive. N'est-il pas vrai et il conclut, n'est-il
pas vrai que ma conclusion est la bonne?
M. Chevrette: Et lui, il est avocat.
M. Lefebvre: II y en a d'autres avocats.
M. Chevrette: Et il nous demandait de la rigueur
tantôt.
M. Lefebvre: Vous en avez un avocat à l'autre bout.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je voudrais entendre un à la fois... Sur une question de
règlement, il n'est pas question d'argumenter sans que j'accorde la
parole. Avez-vous terminé votre point, monsieur?
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Je pense que si le
député de Frontenac a des questions à adresser, qu'il les
adresse. Mais n'est-il pas vrai que ma conclusion est la bonne? Quant au moment
de conclure, ça viendra à la fin de nos travaux, M. le
Président. On ne demandera pas aux témoins s'ils sont d'accord ou
pas avec nos conclusions.
M. Lefebvre: Si le député de Gouin voulait
s'informer à son voisin de gauche, le député de Taillon,
il lui...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la même question de règlement.
M. Lefebvre:... expliquerait qu'en contre-interrogatoire les
règles de la question
suggestive sont beaucoup plus larges.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, de la bouche de
celui...
Le Président (M. Lorrain); M. le député de
Gouin, sur la même question. Une dernière intervention, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, de la bouche de celui qui semble
développer une hypersensibilité à la suggestivité
de certaines questions, je suis surpris de l'argument, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors...
M. Lefebvre: M. le Président, mon argument est que je suis
en contre-interrogatoire et je considère que c'est très
différent; c'est ça, mon argument.
M. Filion: Deuxièmement...
M. Chevrette:... une règle pour les autres.
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse. Une
dernière intervention, M. le député de Taillon?
M. Rochefort: Demain, on n'est pas devant un tribunal ici.
M. Filion: Une dernière intervention et j'en profite du
fait qu'il est 10 heures, M. le Président. Vous avez employé
tantôt l'expression "contre-interrogatoire". C'est vous qui l'avez
employée et le leader adjoint vient de la réemployer, cette
expression-là, et j'aimerais beaucoup - là, on est 10 heures le
soir; on se revoit uniquement demain -qu'on m'explique où dans les
consensus intervenus ou dans notre règlement, ou à travers les us
et coutumes de cette Chambre ou de cette commission, à quel endroit on
pige cette notion de contre-interrogatoire.
Est-ce que plutôt il n'y a qu'une seule façon d'interroger
les témoins, et qu'on n'applique pas deux théories
différentes et deux "set" ou deux grilles d'analyses différentes
de la légalité des questions selon que l'on est en interrogatoire
ou contre-interrogatoire?
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a...
M. Filion: En ce sens-là, j'aimerais beaucoup, M. le
Président... Peut-être que vous êtes en mesure de me
répondre ce soir, mais je pense qu'il serait plus intéressant de
vous entendre là-dessus demain matin.
Le Président (M. Lorrain): Étant donné qu'il
est déjà 10 heures, je vais suivre votre suggestion. Mais
j'aimerais quand même dire immédiatement que c'est une commission
d'enquête. Mais, demain matin, on commencera et je rendrai... Je donnerai
mon opinion là-dessus.
Alors, tous les travaux sont reportés à demain matin, 10
heures. Mme Louise Lecours, au nom de tous les membres de la commission de
l'Assemblée nationale, je vous demanderais d'être ici demain matin
à 10 heures.
M. Lefebvre: M. le Président, est-ce que vous ordonnez
également au témoin...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac. MM. les députés, ce n'est pas terminé. J'ai une
demande.
M. Lefebvre:... vous ordonnez à tous les
témoins...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre:... déjà assignés, y compris
madame, d'être ici demain matin à 10 heures?
Le Président (M. Lorrain): Je pense que le seul
témoin qui restait, c'est madame. M. le député de
Lévis a quitté et les autres ont eu ordre de se présenter
demain matin ici après consentement entre les deux côtés de
la Chambre, il y a déjà, je pense, 18 heures.
M. Lefebvre: Qui est déjà assigné pour
demain matin?
M. Chevrette: Demain matin, il y a M. Garon...
Une voix: Madame.
M. Chevrette:... Mme Lecours, M. Garon, le maire Carrier, le
maire Lessard et M. l'avocat Lemay, Me Lemay.
Une voix: Et M. Pagé.
M. Chevrette: Et M. Paqé est assigné demain
matin? En ce qui me concerne, on peut d'ores et déjà
aviser le ministre qu'il peut vaquer à ses occupations pour demain
matin.
Le Président (M. Lorrain): Alors, les travaux de cette
commission sont ajournés à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 2)