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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Décision du président sur la
portée de certains termes
Bonjour à tous. Avant de commencer nos travaux et d'appeler Mme
Lecours qui a été interrogée hier soir, j'aimerais rendre
la décision que j'ai prise en délibéré à la
fin de la veillée hier soir. C'était sur une question de
règlement posée par M, le député de Taillon
concernant le sens et la portée des termes employés au cours de
l'interrogatoire du premier témoin Mme Louise Lecours, hier, à
savoir: interrogatoire principal et contre-interrogatoire. Je pense qu'à
quelques reprises moi-même personnellement j'ai relu la galée et
c'est peut-être par déformation professionnelle mais j'ai
employé le terme contre-interrogatoire, interrogatoire, et même je
pense une fois défense. Alors je voudrais faire une mise au point qui va
établir... rétablir les choses pour toute la durée de
notre enquête.
Conformément à l'article 319 de notre règlement, la
commission de l'Assemblée nationale est réunie pour faire
enquête sur la question de privilège soulevée par M. le
député de Lévis. Le mandat confié à la
commission de l'Assemblée nationale est d'une nature exceptionnelle et
diffère totalement des mandats confiés généralement
à une commission parlementaire. Les règles pouvant régir
une telle commission d'enquête sont inexistantes dans notre
règlement et c'est pourquoi la commission de l'Assemblée
nationale, par l'entremise de son comité directeur, s'est donné
des règles minimales de fonctionnement et de procédure pour
accomplir son présent mandat d'enquête. Et là-dessus je
tiens à remercier la collaboration des deux bureaux des deux
leaders.
En aucun moment lors des réunions des comités directeurs
et !ors de la séance de travail de jeudi soir dernier de la commission
de l'Assemblée nationale, il fut question d'appliquer des règles
distinctes pour l'interrogatoire d'un témoin appartenant à
l'autre groupe parlementaire. De plus, comme je l'ai mentionné dans ma
déclaration d'ouverture hier, notre commission n'est pas liée par
les règles de preuve qui prévalent devant les tribunaux quels...
qu'ils... soient.
Par ailleurs, en relisant les galées de la séance d'hier,
j'ai constaté que, comme certains membres de cette commission, j'ai
utilisé à quelques reprises les expressions "interrogatoire
principal" et "contre-interrogatoire". Veuillez me croire que c'est uniquement
par déformation professionnelle que ces expressions furent
employées et nullement pour laisser présumer à
l'application des règles distinctes entourant l'interroqatoire d'un
témoin. Soyez assurés que le... que je tenterai d'éviter
à l'avenir d'utiliser de telles expressions judiciaires.
Par conséquent les règles gouvernant l'interrogatoire des
témoins sont les mêmes pour chaque groupe parlementaire et
j'entends les faire respecter tout au cours de cette enquête. Je vous
remercie.
Avant d'appeler Mme Lecours j'aimerais - je pense que c'est important le
temps de chacun, la plupart d'entre vous sont intervenus hier soir - Alors, le
porte-parole de l'Opposition pour le premier témoin Mme Lise, non pas
Louise, mais Mme Lise Lecours, qui était M. le député, M.
le leader de l'Opposition, vous avez encore 55 minutes et 20 secondes à
utiliser qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser mais vous avez encore en
banque ce temps. M. le député de Taillon, il vous reste 18
minutes et 20 secondes. M. le député de Roberval, il vous reste
18 minutes 55 secondes. M. le député de Gouin, il vous reste 10
minutes 30 secondes. M. le député Brassard, 16 minutes 40
secondes. M. le député de Frontenac, 53 minutes et 50 secondes.
M. le député de Louis-Hébert, 11 minutes et 45 secondes;
M. le député de Sainte-Anne; 13 minutes et 30 secondes et M. le
député de Fabre, 17 minutes et 25 secondes en ce qui concerne le
témoignagne de Mme Lise Lecours.
Sur une question de règlement, M. le député de
Gouin.
La télédiffusion des travaux de la
commission
M. Rochefort: Oui, M. le Président, sur une autre
question. M. le Président, vous vous rappellerez qu'hier, avant le
souper ou tout juste après le souper, on a eu l'occasion de... J'ai eu
l'occasion de vous faire une demande d'information quant à des
précédents qui auraient pu se produire de
télédiffusion de commissions parlementaires sans que le
comité directeur, au sens usuel, habituel et traditionnel, si vous me
passez
l'expression, ait été appelé à siéger
dans les formes habituelles, c'est-à-dire par voie de consensus au sens
de consentement des deux groupes parlementaires pour permettre la
télédiffusion des débats.
Or, M. le Président, si vous vous rappelez des termes mêmes
de mon intervention, j'avais dit: J'ai l'impression ou j'ai peut-être
même dit: Nous avons l'impression qu'il y a eu des
télédiffusions de commissions parlementaires sans que le
comité consultatif n'ait ou bien été réuni ou n'ait
donné son accord mutuel à la télédiffusion d'une
commission parlementaire. Donc, je laissais sous-entendre que j'avais
l'impression qu'au moins en une occasion, une commission parlementaire ait
été télédiffusée par une décision de
la présidence et non pas par le processus habituel du comité
consultatif de la télédiffusion des débats.
Alors, M. le Président, en fin de soirée hier soir, nous
avons réussi à retrouver dans nos archives une décision de
votre prédécesseur, M. le président Guay, qui a trait
à la télédiffusion de la commission parlementaire des
institutions tenue les 9, 10 et 11 octobre 1984 et 11 octobre 1984 et M, le
Président, je vous remettrai copie des documents dont je vais faire
lecture: dans un premier temps, une lettre signée par M. Guay
datée du 4 octobre 1984 à M. Michel Pagé, whip en chef de
l'Opposition alors à l'Assemblée nationale.
Alors, M. le Président, M. Pagé: "Cher collègue,
j'ai bien reçu la demande de votre directeur de cabinet concernant la
télédiffusion de la commission des institutions les 9, 10 et 11
octobre prochain. La présente est pour vous informer que j'acquiesce
à cette demande et j'en avise immédiatement la Direction
générale de l'information pour qu'elle prenne les dispositions
nécessaires. Veuillez agréer", etc.
Dans un deuxième temps, le whip en chef du gouvernement de
l'époque, mon collègue, le député de
Lac-Saint-Jean, écrit, à son tour le 10 octobre, suite à
cette décision de M. Guay, à M. Guay, pour lui dire ce qui suit:
"M. le Président, à la suite de votre décision concernant
la télédiffusion de la commission des institutions les 9, 10 et
11 octobre 1984, je désire vous rappeler que cette décision est
allée contre la pratique établie au comité consultatif sur
la radiotélédiffusion des débats. "La tradition a fait du
consentement unanime la condition nécessaire à la
télédiffusion des travaux d'une commission. Pour cette raison,
votre dernière décision ne devra pas être
considérée comme un précédent. De plus, comme je
vous en ai fait part lors de notre conversation téléphonique au
sujet de la télédiffusion des débats de la commission des
institutions, je souhaiterais revenir à la coutume des réunions
du comité consultatif où les différents sujets concernant
la radiotélédiffusion des débats étaient
discutés à la suite desquels un procès-verbal était
rédigé". En terminant, "Veuillez croire", etc.
Le 23 octobre 1984, le président Guay répond au whip en
chef du gouvernement, M. Brassard, la lettre qui suit: "Cher collègue,
j'ai bien reçu votre lettre du 10 octobre concernant ma décision
- je répète concernant ma décision - de
télédiffuser la commission parlementaire des institutions tenue
les 9t 10 et 11 octobre courant et je vous en remercie.
Permettez-moi dans un premier temps de vous faire part que je suis tout
à fait d'accord pour revenir à la pratique des réunions du
comité consultatif. Pour ce qui est du précédent que ma
décision a pu créer, je suis d'avis que le public a le droit
d'être informé lorsqu'on peut le faire. " Alors, M. le
Président, j'attire votre attention sur le fait que le président
considère qu'il s'agît d'un précédent qu'il a
créé. Or, quand l'Assemblée nationale ne siège pas
et que par conséquent l'équipement et le personnel sont
disponibles, je ne vois pas de raison pour ne pas montrer les
députés à l'oeuvre.
Il poursuit: "Je crois que dès lors qu'une commission
sièqe et que j'ai une demande pour la télédiffuser, elle
devrait l'être. Je suis même porté à penser que nous
devrions télédiffuser sans même qu'il y ait demande. En
fait, le seul problème qui existe vraiment survient lorsque plusieurs
commissions siègent en même temps et qu'il faut faire un choix.
Là m'apparaît être le rôle du comité
consultatif, de poursuivre le président Guay. Je souhaite que nous nous
en reparlions au sein du comité consultatif afin d'établir de
meilleures règles, etc. "
M. le Président, je vais déposer évidemment ces
trois documents pour votre information que vous pourrez ajouter au dossier que
vous êtes, j'imagine, à compiler, pour illustrer, M. le
Président, que tel que j'en avais l'impression, hier, qui se confirme
par les documents que je viens d'évoquer et que je dépose
è la commission avec votre consentement, il y a eu effectivement un
précédent au moins d'une décision présidentielle,
si vous me passez l'expression, de télédiffuser une commission
parlementaire sans qu'il n'y ait eu accord des deux formations politiques ou
même réunion du comité consultatif de la
télédiffusion des débats. Le président va
même plus loin, il confirme qu'il s'aqit d'un précédent. I)
nous indique que, quant à lui, on devrait même
télédiffuser sans même qu'il y ait de demande, indiquant
bien clairement, M. le Président, que la présidence a
déjà pris des décisions de son propre chef de
télédiffuser, que c'était considéré comme un
précédent et qu'il n'y avait rien qui empêchait qu'on
revienne à cette procédure.
Alors donc, M. le Président, je conclus
que votre prédécesseur a créé un
précédent que vous auriez pu utiliser pour décider de
votre propre autorité devant la non-entente, te non-accord des deux
formations politiques pour télédiffuser cette commission,
d'autant plus, M. le Président, qu'il s'agissait, comme cela a
été le cas les 9, 10 et 11 octobre 1984, suite à une
demande du parti de l'Opposition et qu'à l'époque aussi il n'y
avait pas eu accord de la formation ministérielle. On aurait pu le faire
d'autant plus, finalement, M. le Président, que vous comprendrez que
malgré l'intérêt que je porte aux questions de
réforme de mode de scrutin - parce que vous me connaissez bien - je
considère que la commission d'enquête sur les comportements du
député de Portneuf et ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation est beaucoup plus importante, beaucoup
plus significative pour nos institutions parlementaires que ne pouvait
l'être déjà l'importante commission parlementaire des 9, 10
et 11 octobre 1984 qui portait sur le mode de scrutin.
M. le Président, je veux soumettre à votre bonne attention
ce précédent que je regrette que vous n'ayez utilisé pour
tenter de faire en sorte que cette commission puisse être
télédiffusée au grand jour pour l'ensemble des
Québécois et des Québécoises qu'une question aussi
unique que celle qui nous réunit, intéresse au point que nous en
sommes convaincus que la télédiffusion leur aurait permis d'avoir
une meilleure information du déroulement de nos travaux.
Le Président (M. Lorrain): Tel que nos règlements
le prévoient, j'accepte que vous produisiez copie des documents dont
vous venez de faire lecture, M. le député de Gouin.
Nous allons maintenant appeler Mme Louise Lecours.
M. Rochefort: M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Moi, je me suis exécuté un petit peu
là. J'imagine que vous, vous allez quand même compléter le
dossier que vous deviez nous remettre.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Rochefort: Oui?
Le Président (M- Lorrain): Oui, la demande est faite. Tout
ce que j'ai promis hier est à être photocopié et plus que
cela on vérifie pour savoir s'il n'y aurait pas eu des décisions
ou des demandes verbales directement d'un président à la
direction de la télévision et combien de fois, tel qu'on vous !'a
demandé.
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Lorrain): Cela ne changera absolument
rien à ma décision qui est rendue, qui est rendue finale et qui a
été très bien expliquée et qui n'a pas
été fondée seulement sur le point des consensus
antérieurs. C'était un des éléments que j'ai
mentionnés dans ma décision, un élément important
quand même, mais je ne reviendrai pas là-dessus, c'est
définitif.
Les deux choses que vous m'avez demandées hier,
c'est-à-dire copie de toutes les minutes du comité consultatif
sur la télévision vous seront remises probablement d'ici la
suspension de 13 heures et dans un deuxième temps on pourra vous dire
s'il y a eu des demandes dans le passé, verbales, directement du bureau
de la présidence à la direction de la télévision.
Vous comprendrez que je ne prendrai pas en considération ces demandes,
parce que je ne peux présumer des consensus ou pas, lorsque la
présidence ou mes prédécesseurs faisaient un appel
téléphonique pour demander à une commission parlementaire
d'être télédiffusée. Je peux vous donner un exemple
que j'ai vécu moi-même. J'ai simplement
téléphoné et dit: Vous allez faire téléviser
la commission... Excusez-moi! Vous allez procéder à faire le
nécessaire pour télédiffuser la commission de
l'éducation, en septembre dernier. On ne m'a pas demandé, la
direction, avez-vous consulté? Avez-vous un consensus?
Tel que je vous le mentionnais hier, en vertu de 115, j'ai donné
ordre qu'on prépare l'installation technique nécessaire pour
télédiffuser, en septembre dernier, 1986, la commission de
l'éducation. Mais je pense que dans le passé, cela semble
là, mais on va me donner des cas plus précis, cela semble
s'être fait. Maintenant, il y avait eu consensus avant. Avant que je
donne et que je demande de télédiffuser la commission de
l'éducation, j'avais déjà le consensus et l'autorisation
des deux côtés.
C'est une nuance très importante là...
M. Chevrette: Mais dans le cas...
M. Rochefort: Mais, M. le Président... Si vous me
permetttez...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je souhaite au minimum, M. le Président, que
dans les documents que vous allez nous remettre, au fond, la petite
étude que vous faites autour de ça, vous inclurez les documents
que j'ai déposés ce matin et qui font état formellement
d'un précédent où une décision de la
présidence
est intervenue.
Le Président (M. Lorrain): Oui. D'un
précédent sans précédent, tel que mentionné
dans la lettre du président Guay.
M. Rochefort: Non, non. Dans la lettre du président, M. le
Président, je vous ai lu...
Le Président (M. Lorrain):... avec une
réserve...
M. Rochefort:... précisément le paragraphe
où le président dit que "ça constitue un
précédent. "
Le Président (M. Lorrain): Je vais la lire.
M. Brassard: M. le Président...
M. Rochefort: Mais, au minimum, M. le Président, avant de
conclure que le président a dit que ce n'était pas un
précédent, vous allez justement la lire?
Le Président (M. Lorrain): Je vais la lire.
M. Rochefort: Merci, M. le Président.
M. Brassard: M. le Président, c'est qu'il faut bien
préciser...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Lac Saint-Jean.
M. Brassard:... c'est moi, comme whip en chef du gouvernement
à l'époque, qui considérais que cela ne devrait pas
être un précédent.
M. Rochefort:... que cela ne devrait pas...
M. Brassard: Mais le président me répandait que
c'en est un.
M. Rochefort: C'est ça.
Le Président (M, Lorrain): Très bien.
M. Rochefort: Parfait!
M. Brassard: C'en est un.
Le Président (M. Lorrain): Très bien. Est-ce que
l'exception fait la règle? Ha! Ha! Nous allons donc continuer.
Ceci étant dit, vous aurez les documents d'ici 13 heures. Je vais
maintenant demander à ce qu'on procède à l'interrogatoire
de Mme Louise Lecours. On me dit que c'est Louise et non pas Lise. C'est
Louise, hein, madame?
Mme Lecours: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Très bien. Je suis
prêt à reconnaître le premier... Messieurs des
médias, il a été entendu, il y a un consensus qui est
intervenu. À partir du moment où on procède à
l'interrogatoire, vous ne pouvez en aucun temps prendre de prises de vue - vous
pouvez le faire avant -et, jamais prendre de son. Parfaitl
Alors, madame, vous êtes toujours sous le même serment
d'hier. Je suis prêt à reconnaître le premier
député, le premier parlementaire. Excusez! Est-ce que vous avez
demandé la parole pour interroger Mme Lecours?
M. Lefebvre: C'est moi qui avais commencé avec madame, M.
le Président. Pour le moment...
Le Président (M. Lorrain): Alors, en vertu de la
règle de l'alternance, je suis prêt à
reconnaître...
M. Lefebvre: Pour le moment, je laisse ça à
l'Opposition.
M. Chevrette: Pas de question pour le moment.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, en vertu des règles de l'alternance.
M. Rochefort: Non, moi, c'était sur la
télédiffusion des débats, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Mais vous n'avez aucune
question à poser à Mme Lecours?
M. Rochefort: Non, pas pour ce matin.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a un
parlementaire qui a des questions à poser à Mme Lecours? Alors,
Mme Lecours, nous vous remercions d'avoir collaboré avec la commission
de l'Assemblée nationale. Nous vous remercions pour le témoignage
que vous avez rendu. Advenant le cas où nous ayons à vous
interroger à nouveau, vous devez recevoir un subpoena. Vous êtes
maintenant libérée à partir de maintenant. Si un membre de
la commission de l'Assemblée nationale veut vous réentendre ou
réinterroger, vous devez être à nouveau assignée
avec un délai de 48 heures, Mme Lecours. Cela va? On vous remercie
beaucoup de votre collaboration.
Mme Lecours: Bienvenue.
Le Président (M. Lorrain): Alors qu'on appelle le prochain
témoin.
M. Chevrette: M. le député Jean Garon, de
Lévis.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M, le
député de Lévis.
M. Chevrette: Sois poli, toi là puis excite-toi pas!
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! S'il vous plaît!
M. Chevrette: Arrive en ville, là. Sors...
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaîtl
Une voix: Est-ce que M. Gouin vous a déposé...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, nous allons
suspendre pendant quelques minutes. J'aimerais que tous et chacun restent
présents. On a demandé M. le député de
Lévis. Cinq minutes s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 26)
(Reprise à 10 h 29)
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, on va
reprendre nos travaux, mesdames et messieurs les députés.
Témoignage de M. Jean Garon
M. le député de Lévis, avant de procéder
à votre assermentation en tant que témoin de la commission de
l'Assemblée nationaie, j'ai une déclaration à vous lire
que les membres m'ont demandé d'adresser à tous les
témoins qui se présentent devant la commission.
Permettez-moi de vous rappeler quel est l'objet de votre convocation
devant la commission de l'Assemblée nationale, M. le
député de Lévis. Suite à l'adoption d'une motion en
Chambre le 26 mars 1987, dont vous êtes très familier, vous avez
été assigné à comparaître devant la
commission conformément à l'article 51 de la Loi de notre
Assemblée nationale. La commission de l'Assemblée nationale a
pour mandat d'enquêter relativement à la conduite du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ce, dans le but de
vérifier si le reproche formulé à son endroit par te
député de Lévis constitue une atteinte aux droits et aux
privilèges de l'Assemblée nationale ou l'un de ses membres.
Votre témoignage devant cette commission est requis afin
d'éclairer ces demandes relativement au reproche formulé par le
député de Lévis. Je vous informe que vous ne pouvez
refuser de répondre aux question qui vous seront adressées par
les membres de cette commission. Les témoignages rendus devant une
commission sont néanmoins protégés et ne peuvent
être retenus contre vous devant les tribunaux. Et ceci est conforme
à l'article 53 de notre Loi de l'Assemblée nationale que
j'aimerais vous lire: "Le témoignage d'une personne devant
l'Assemblée, une commission ou une sous-commission ne peut être
retenu contre elle devant un tribunal sauf si elle est poursuivie pour parjure.
"
M. le député de Lévis, M. le secrétaire de
la commission de l'Assemblée nationale va procéder à votre
assermentation.
Le Secrétaire: Désirez-vous être
assermenté sur la bible ou faire une déclaration''
M. Garon: Sur la bible.
Le Secrétaire: Sur la bible. Si vous voulez lire à
haute voix et mettre la main sur la bible.
M. Garon: Je, Garon Jean, jure que je dirai toute la
vérité et rien que la vérité.
Le Secrétaire: Merci, M. le député. Vous
pouvez vous asseoir.
Le Président (M. Lorrain): Tel que les consensus nous le
demandent, les consensus intervenus entre les deux formations, je demanderais
le nom du député qui est le porte-parole de sa formation en ce
qui concerne les membres de l'Opposition.
M. Chevrette: Guy Chevrette, député de
Joliette.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Joliette, vous êtes le porte-parole, et quant à la formation
ministérielle?
M. Lefebvre: Roger Lefebvre, Frontenac.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac sera le porte-parole pour l'interrogatoire du député de
Lévis. M. le leader de l'Opposition, vous avez la parole.
M. Chevrette: C'est transcrit?
Le Président (M. Lorrain): Oui. Alors je vais
reconnaître M. le leader de l'Opposition et député de
Joliette.
M, Chevrette: M. le député de Lévis,
bonjour. Tout d'abord, vous avez été amené à
parrainer un projet de loi, le projet de loi 272. Est-ce que c'est le premier
projet de loi que vous parrainez en tant que député de
Lévis?
M. Garon: Non, cela fait quelques-uns.
M. Chevrette: Quelles sont les circonstances qui vous ont
amené à être parrain? Est-ce qu'il y a des gens qui vous
ont contacté? Est-ce que c'est un avocat qui vous a contacté?
Est-ce que ce sont des maires qui vous ont contacté?
M. Garon: C'est-à-dire que la première fois que
j'en ai entendu parler, c'était lors de l'inauguration du garage
intermunicipal de la Corporation intermunicipale des transports de la rive sud
de Québec, où un fonctionnaire, dont je ne pourrais pas dire le
nom, m'avait dit: II est possible que vous ayez quelque chose à faire
par rapport à des règlements. Apparemment, les gens sont en train
de regarder cela au ministère des Transports pour les fins de versement
de la subvention et les règlements ne seraient peut-être pas
réguliers.
Par la suite, au cours du mois d'octobre, le président... le
maire de Saint-David, qui est le président de !a corporation, M.
André Carrier, m'a dit qu'il... m'a demandé une rencontre parce
qu'il voulait me parler d'un problème concernant les règlements
qui seraient irréguliers et m'a dit qu'il avait eu une rencontre avec le
ministre des Affaires municipales, M. André Bourbeau, et il m'a
demandé une rencontre à mon bureau de comté, qui a eu lieu
le lundi 10 novembre 1986, à cinq heures et demie, à mon bureau
de comté, où étaient présents le maire de
Saint-David, M. André Carrier qui est le président de la
corporation, et Me André Lemay qui était l'avocat de la
corporation dans l'instance.
M. Chevrette: Ce sont les deux seules personnes qui vous ont
rencontré le 10 novembre?
M. Garon: Oui.
M. Chevrette: Par la suite, est-ce qu'il y a eu d'autres
rencontres subséquentes avec les mêmes personnes ou avec une des
personnes que vous aviez rencontrées le 10 novembre?
M. Garon: Le 10 novembre, on a fait le tour du dossier et,
à ce moment-là, ils m'ont remis une lettre du ministre des
Affaires municipales qui leur disait qu'ils devaient procéder par bill
privé. Je dois avoir la copie de cette lettre. J'ai appelé mon
secrétaire de comté tout à l'heure pour lui demander
d'apporter la lettre. Je pourrais vous faire donner des copies, parce que cette
lettre était très claire; elle disait de procéder de cette
façon-là. Tout le reste après cela, c'était une
question de technicalité, et j'avais convenu à ce
moment-là, avec Me André Lemay et M, Carrier, que je
communiquerais avec le bureau de Mme Ribiane Reny - c'est avec elle que j'ai
toujours communiqué pour ces projets de loi privés - et sur la
façon de faire. Et j'avais dit à Me Lemay aussi que
c'était la personne appropriée pour communiquer et qu'il y avait
un livre au Parlement qui disait comment il fallait procéder. Il y avait
la question, à ce moment-là...
Il y a eu, après ça, plusieurs téléphones,
un certain nombre de lettres et une couple de rencontres à mon bureau,
si ma mémoire est bonne.
M. Chevrette: Quel était le fond du problème, pour
en arriver à avoir un conseil du ministre des Affaires municipales de
rédiger ou d'y aller par un bill privé? Quel était le
fondement du problème?
M. Garon: La corporation n'avait pas procédé,
n'avait pas fait approuver ses règlements à partir de l'automne
1984 ou de 1985 par le ministre des Affaires municipales et les
règlements ayant... Ils avaient pensé que ce n'était pas
nécessaire, puisque la réglementation concernant les emprunts
temporaires avait été changée en 1985 et ils pensaient que
ça valait pour toute la procédure.
Moi, je leur ai demandé à ce moment-là: Aviez-vous
un avocat? Et ils m'ont dit qu'ils avaient procédé sans avocat
dans cette affaire-là; parce que j'étais un peu surpris, parce
que j'ai dit: Un avocat, normalement, il doit connaître, il doit savoir
comment ça marche et ils m'ont dit qu'il n'avaient pas eu d'avocat pour
ces règlements-là.
Alors, la question, c'est le problème de la validation des
règlements et lors de la rencontre au bureau de Me... du ministre des
Affaires municipales, M. Bourbeau, le maire Carrier et M. Lemay... Le maire
Carrier m'a dit que le ministre ne voulait pas signer des règlements qui
étaient déjà adoptés depuis un certain bout de
temps, parce qu'il craignait que trop de corporations municipales fassent de
même et, là, il m'a dit que la façon appropriée,
dans les circonstances, serait un projet de loi privé.
Et c'est confirmé par la lettre du ministre des Affaires
municipales du 27 octobre 1986 et qui parle éqalement de
régulariser les dépenses effectuées au 31 décembre
1986 par bill privé. Et je vous déposerai, je pense bien, copie
de la lettre tout à l'heure, quand elle me parviendra de mon
comté.
M. Chevrette: Cela représentait quoi pour les citoyens, si
ce bill privé n'était pas adopté?
M. Garon: Le ministère des Affaires municipales... It y
avait une lettre du ministre des Affaires municipales du temps, Guy Tardif,
pour la construction d'un garage, un garage d'opérations pour localiser
les... pour loger des autobus, pour faire la réparation des autobus, des
bureaux administratifs et huit autobus.
Et, là, le montant, bien, il faut dépendre au moment
où on se place, au moment de la lettre d'offres, au moment où les
expropriations sont faites ou au moment où il y a des
intérêts courus là-dedans. Alors, ça peut varier
entre 6 000 000 $ et 7 000 000 $ ou le pourcentage de subvention est, disons...
Il y a différents pourcentages mais, en gros, 75 %. Cela veut dire qu'il
s'agissait d'un enjeu d'autour de 4 500 000 $ que le ministre des Transports ne
pouvait pas payer, sans que les règlements autorisant les travaux et les
emprunts à long terme soient validés.
M. Chevrette: Vous avez dit tantôt, M. le
député, que vous... Il faut que je passe par le président.
Je m'excuse, M. le Président, je voudrais demander au
député de Lévis qui, tantôt, affirmait qu'il y a eu
quelques rencontres et plusieurs téléphones par la suite...
est-ce qu'il peut nous donner un ordre de grandeur? Est-ce qu'il y a eu des
rencontres dans le comté ou si c'est des rencontres à
l'Assemblée nationale d'abord?
M, Garon: La première rencontre pour établir le dossier
là a eu lieu dans le comté, parce que c'est un dossier de
comté. Maintenant comme les bills privés tout fonctionne au
Parlement, moi je maintiens... Mon dossier couvrait le do... pour ouvrir
l'affaire a été au bureau de comté mais tout le projet sur
le bill privé a été... a fonctionné à partir
du Parlement, de mon bureau à l'Assemblée nationale, comme tous
les autres projets de loi privés d'ailleurs.
M. Chevrette: Et à un moment donné -j'ignore la
date - mais vous rappelez-vous quelle date que vous avez déposé
votre bill privé en Chambre? Est-ce que vous avez de mémoire la
date où le bill privé fut déposé?
M. Garon: Si ma mémoire est bonne, c'est au début
de décembre... C'est au début de décembre, je pense.
M. Chevrette: Vous avez participé à la commission
parlementaire par la suite?
M. Garon: Je dirais de mémoire là, je l'ai pas
vérifié, si ma mémoire est bonne c'est le 4
décembre. Ça c'est facile à vérifier, par
exemple...
M. Chevrette: On vérifiera dans les dépôts en
Chambre. Le 18 décembre...
M. Garon: Je dois dire que ç'a retardé un peu -
c'est peut-être bon de le savoir. Me Lemay me disait qu'il y avait un
conflit aux Affaires municipales entre le contentieux et le sous-ministre, M.
Poiré, sur la façon de rédiger le bill. Et... moi ce que
je lui avais demandé en la rédaction du bill, j'ai dit: Ca serait
bon de mettre dans le préambule que c'est pas des règlements tout
croches là, c'est qu'essentiellement il manquait l'approbation du
ministre des Affaires municipales pour pas que les qens... parce que je sais
bien moi que si... j'ai dit: Tout ça va être rendu public
éventuellement, alors je voudrais que les gens sachent quand même
que l'irrégularité principale, essentielle, c'était qu'il
y avait pas eu signature, approbation, du ministre des Affaires municipales,
parce qu'eux avaient interprété la nouvelle réglementation
du mois de décembre 1985. Maintenant Me Lemay m'a dit: y avait, au
niveau des Affaires municipales, des divergences entre le contentieux et le
sous-ministre, M. Poiré, sur la rédaction du bill, ce qui
explique peut-être qu'à la fin c'est le ministre Bourbeau, le 18
décembre, qui a fait une série d'amendements qui ont
été adoptés à la commission parlementaire
unanimement.
M. Chevrette: Vous avez participé à cette
commission parlementaire vous-même?
M. Garon: Pas complètement, parce qu'il y en avait une
autre qui siégeait en même temps. Les libéraux ont la
mauvaise habitude souvent de me mettre deux commissions parlementaires en
même temps. On pourra vérifier ça et... ha! ha! ha!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Lévis, tenez-vous-en aux questions qui sont posées plus
pertinentes, puis j'ai rien à voir en ta...
M. Garon: Non, non... mais
Le Président (M. Lorrain):... s'il vous plaît, sans
commentaire et répondez aux questions pertinentes.
M. Garon: Ah c'est un fait, c'était pas un commentaire,
mais euh...
Le Président (M. Lorrain): Ha! Hal Hal mais qui a rien
à voir ici.
M. Garon: II avait une autre commission parlementaire qui
siégeait aussi sur des bills privés, où j'étais
impliqué également avec la Confédération des
caisses populaires Desjardins, la caisse centrale des caisses populaires
Desjardins, alors je pouvais pas être aux deux endroits en même
temps. J'avais demandé aux présidents des deux commissions si on
pouvait s'arranger mais ça
avait pas été facile, alors j'avais été
à l'ouverture pour présenter le bill à la commission des
équipements, je pense c'est... et des engagements...
Une voix: Aménagement et équipements.
M. Garon:... aménagement et équipements
présidée par le député de Gouin et j'étais
allé ensuite un peu plus tard quand j'avais été
libéré de ma... de la commission du budget et l'adminis... la
commission du budget et de l'administration où je suis le
vice-président, j'étais allé à l'autre ensuite et
je suis arrivé à la fin de la discussion sur les
intérêts. (10 h 45)
Cela apparaît parce que je demande à ce moment-là,
dans les galées - j'ai vérifié les galées - et
c'est indiqué où j'apparais à un moment donné et je
demande: Est-ce qu'il y a eu une entente au sujet de la date du 15
septembre? J'ai su par après qu'il n'y en avait pas.
M. Chevrette: Maintenant, M. le Président, je voudrais
demander au député qui vient de nous affirmer que le projet de
loi 272 a été adopté à l'unanimité par les
membres de la commision: Est-ce qu'avant le 18 ou jusqu'au 18 au soir, le soir
de l'adoption du bill privé à l'unanimité par la Chambre,
est-ce que vous aviez été avisé de quelque façon
que le projet de loi 272 risquait de ne pas être adopté avant la
fin de la session?
M, Garon: Non, c'est le contraire, " j'étais assuré qu'il
serait adopté avant la fin de la session, puisqu'il y avait eu une liste
qui avait été établie des projets de loi qui devaient
passer avant la fin de la session, et de la même façon que pour la
caisse centrale des caisses populaires Desjardins, j'avais eu des discussions
avec le ministre délégué à la Privatisation et
adjoint aux Finances, en tout cas le député d'Outremont,
concernant la caisse qui était aussi en dehors des délais.
On avait la liste à ce moment-là des projets de loi
privés qui devaient passer en commission parlementaire et qui devaient
être adoptés à la fin de la session, parce que
l'intérêt était considérable de ces projets de loi
et le leader du gouvernement, en l'occurrence vous... de l'Opposition, en
l'occurrence vous-même, avait dit que tant 272 que... quels
étaient les bills privés qui devaient passer avant Noël.
M. Chevrette: Maintenant, du 10 novembre à alter au 18
décembre où la commission parlementaire adopte à
l'unanimité le bill ou le projet de loi privé 272, quel
était votre principal interlocuteur du côté de la
Commission de transport de la rive sud?
M. Garon: J'avais deux interlocuteurs essentiellement, mais
c'était le président de la corporation, le maire de Saint-David,
M. André Carrier, mais pour les fins techniques du projet de loi de
l'Assemblée nationale, du contenu du projet, de la présentation,
des discussions qu'il pouvait y avoir concernant les publications d'avis dans
les journaux, etc. » c'était avec Me André Lemay. Alors
c'est pour cela qu'il y a eu un certain nombre de téléphones, un
certain nombre de lettres. J'ai mon dossier ici. Je pourrais vous dire le
nombre de lettres qu'il y a eu aussi.
M. Chevrette: Et le soir du 18 décembre, vous avez
rencontré les gens de la Commission de transport qui assistaient
à la commission parlementaire? Est-ce que vous avez eu des
échanges ou des discussions, le soir du 18, avec soit Me Lemay, soit M.
Carrier, après la commission?
M. Garon: C'est-à-dire un peu avant, il faut y aller et
j'y suis allé pour la présentation, mais essentiellement quand
tout cela a été terminé, quand je suis arrivé dans
la dernière partie, mais, ça n'a pas duré tellement
longtemps, j'ai compté les minutes, cela a duré 48 minutes, c'a
fini à... J'ai le procès-verbal ici; c'est pour ca que... de la
commission. Alors cela n'a pas été très long. C'a
commencé à 20 h 23 et c'a fini à 21 h 11. Alors, en
sortant de la commission, j'ai parlé dans le corridor avec les
représentants de la corporation qui étaient plus nombreux
à ce moment-là. Il y avait Me Lemay, un autre avocat de son
bureau, il y avait aussi le président de la corporation et aussi
d'autres personnes de la corporation et nous avons discuté. Nous avons
dit: Bon. Moi, je leur ai dit: C'est, l'étape est passée
essentiellement. Normalement et comme c'est sur la liste, cela va être
adopté avant Noël et que vous comprenez que la veille du 19
décembre, quand des commissions parlementaires font... c'est
l'étude en commission parlementaire, ce sont des projets de loi qui
passent, qui vont passer demain. Je les avais assurés que c'était
sur la liste et que...
M. Chevrette: Mais est-ce que les gens étaient satisfaits
au sortir de la commission parlementaire?
M. Garon: Ils étaient satisfaits que ce soit passé
en commission parlementaire. Il y avait un point, je disais le point sur lequel
j'étais arrivé, la question des intérêts, parce que
dans sa lettre, le ministre Bourbeau, parle des dépenses au 31
décembre 1986 et en commission parlementaire, il avait été
établi que les intérêts payés seraient au 15
septembre 1986. Là, j'ai appris dans le
corridor que les intérêts étaient moins chers, ce
qui est rare là, ce qui n'est pas toujours comme ça, mais ils
étaient moins chers à court terme qu'à long terme, de
sorte que c'était comme ça, les intérêts, c'est Me
Lemay qui m'avait dit ça, que le ministre avait été un peu
dur d'arrêter les intérêts de courir pour la fin de
subvention au 15 septembre 1986, d'autant plus que plus ça prenait de
temps, moins ça lui coûtait cher. Parce que les
intérêts à court terme étaient meilleur
marché que les intérêts à long terme et
qu'aussitôt que le problème serait réglé, que les
règlements seraient validés et que les emprunts à long
terme seraient faits, ça coûterait plus cher au gouvernement que
s'il payait la subvention sur les intérêts à court terme,
parce que le taux d'intérêt à court terme était
meilleur marché.
Ça, j'apprenais ça pour la première fois, moi
là. j'ai dit: Bon bien, quand la loi sera passée, si vous voulez,
on pourra se monter un dossier là-dessus, puis j'interviendrai
auprès... on pourra intervenir ensemble auprès du ministre des
Transports et dire, au fond: Comme le gouvernement ne perdait rien par le fait
que les intérêts n'étaient pas validés, parce que ne
pouvant pas verser sa subvention, les taux d'intérêt à
court terme étant meilleur marché, pourquoi en profiterait-il
pour pénaliser la Corporation de transport de la rive sud, alors que
ça lui coûtait rien? Plus ça aurait duré longtemps
cette irrégularité, moins ça coûtait cher au
gouvernement en termes de subvention d'intérêts.
M. Chevrette: Est-ce que le député de Lévis,
M. le Président, pourrait-il nous...
M. Garon: On avait convenu à ce moment-là que la
loi devait être adoptée le lendemain, de pas toucher à
ça, bon, que... Mais j'avais dit: On pourra ensemble, après
ça, en parler au ministre des Transports. Il est possible qu'il ne soit
pas au courant.
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que le
député de Lévis pourrait nous dire s'il y avait des
ministres de présents à part du ministre Bourbeau, à la
commission, lorsqu'il y est allé?
M. Garon: Tout le temps ont été présents le
ministre des Transports et député de Charlesbourg et le ministre
des Affaires municipales, qui est député de...
M- Chevrette:... Laporte...
M. Garon:... Laporte, ancien maire de Saint-Lambert, en tout
cas...
M. Chevrette: Est-ce que M. le ministre de l'Agriculture, M.
Pagé, était membre de la commission ou présent à la
commission?
M. Garon: II n'était pas membre de la commission et il
n'est pas venu une seule seconde à ta commission.
M. Chevrette: Le temps que vous étiez là?
M. Garon: Le temps que j'étais là, oui.
M. Chevrette: D'accord. Donc, le 18 au soir, M. le
Président, le projet de loi 272 est adopté à
l'unanimité. Un point d'insatisfaction serait peut-être la
question des intérêts mais le bill est voté à
l'unanimité. Le projet de loi est voté à
l'unanimité.
M. Garon: II serait peut-être bon de rajouter que les
amendements ont été présentés. Il y a eu un certain
nombre d'amendements de présentés qui ont tous été
présentés par le ministre des Affaires municipales
lui-même, et que tous les articles et tous les amendements ont
été adoptés à l'unanimité.
M. Chevrette: M. le Président, il serait peut-être
intéressant d'avoir le dépôt du procès-verbal de la
commission. Je vous demanderais le dépôt, si M. le
député de Lévis l'a.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez copie
conforme du...
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez copie
conforme du procès-verbal de la commission?
M. Garon: C'est une copie. Je ne sais pas si elle est
conforme.
Le Président (M. Lorrain): Alors, déposez cette
copie, quitte à ce que.,. Je fais vérifier moi... Alors,
déposez la copie que vous avez, M. le député de
Lévis, du procès-verbal de la commission. Vous cotez chacune des
pièces.
M. Chevrette: On arrive maintenant, M. le Président, au 19
décembre 1986. Le 19 décembre 1986, il a été mis
en... il y a eu un témoin, hier soir, M. le Président, qui est
venu témoigner à l'effet que le 19 décembre 1986, c'est
Mme Louise Lecours qui témoignait devant cette commission hier, qui dit
que vers 10 h 30, elle avait reçu un message
téléphonique...
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Lefebvre: C'est à peu près le même genre
d'objection que je fais ce matin que ce qui a été fait hier. Le
leader de l'Opposition s'apprête à rapporter les paroles du
témoin Lecours pour informer le témoin qui est devant lui, Alors
c'est une façon très irrégulière de poser une
question au député de Lévis. Je ne crois pas que le leader
de l'Opposition puisse rapporter le témoignage du témoin Lecours.
On ne peut pas procéder de cette façon-là, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de l'Opposition,
sur la même question de règlement?
M. Chevrette: Non, monsieur, je vais lui enlever la
possibilité de continuer là-dessus. Où étiez-vous
le 19 au matin, vers 10 h 30, M. le député de Lévis?
M. Garon: J'étais à la période de questions
à l'Assemblée nationale.
M. Chevrette: Est-ce que, dans l'avant-midi, durant la
période de questions, M. le député de Lévis, vous
auriez reçu un message de votre secrétaire?
M. Garon:... message qui m'a été livré par
un des messagers qu'il y a à l'Assemblée nationale et comme j'ai
reçu une assignation, un duces tecum, j'ai apporté le message,
l'original avec moi puisque j'ai cherché un message...
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que le
député de Lévis pourrait nous faire la lecture du message
qu'il a reçu.
M. Garon: Dans le message, c'est marqué: "Message à
M. Jean Garon de André Lemay, avocat, son numéro de
téléphone: 658-9966. Objet: projet de loi privé et CITRSQ.
Date: 19 décembre 1986, 10 h 44. C'est marqué: "M. Lemay vient
tout juste de recevoir un appel téléphonique de Michel
Pagé qui disait ceci: "Si M. Garon continue de s'entêter à
bloquer le projet de loi 132, il (M. Pagé) s'engage à bloquer Je
projet de loi privé de la CITRSQ. M. Lemay demande de le rappeler le
plus tôt possible. " C'est marqué Louise, en bas; c'est Louise...
Mme Lecours.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez déposer le
document, M. le Président?
Le Président (M. Lorrain): Ce document est
déposé et faisait partie du duces tecum dans le subpoena lors de
l'assignation de M. le député de Lévis. Document
déposé.
M. Garon: Vous remarquerez sur le document que je vais
déposer qu'il y a une note que j'ai pris...
Une voix: Chaque fois.
M, Garon:... que vous comprendrez par la suite, c'est
marqué: 55 de la Loi sur l'Assemblée nationale, 317 du
règlement, 70 du règlement. C'est parce que j'ai noté
directement sur ce message par la suite les règlements qui
pouvaient...
Le Président (M. Lorrain): Ce sont les articles pertinents
pour une question de privilège, je les reconnais.
M. Garon: J'ai écrit ce qu'il y a d'écrit sur ce
message-là le matin même.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement, sur une question de règlement.
M. Lefebvre: Est-ce qu'on pourrait en avoir une photocopie, M. le
Président, immédiatement?
Le Président (M. Lorrain): Tous les documents actuellement
- c'est un point de directive - qui ont été déposés
depuis quelques minutes sont déjà à la photocopie.
M. Lefebvre: Merci.
Le Président (M. Lorrain): Et chacun des membres de la
commission de l'Assemblée nationale recevra en tout temps copie, dans
les minutes ou les demi-heures qui vont suivre, des documents
déposés. M. le député de Gouin, sur une question de
règlement.
M. Rochefort: Excusez-moi. Sur la même question, j'aimerais
que - c'est une question sérieuse, M. le Président - qu'on attire
notre attention, puisque les photocopieuses ne photocopient pas en une autre
couleur que le noir, qu'on nous indique s'il y a des marques d'une autre
couleur que le noir sur le document.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez bien entendu, M. le
secrétaire, alors vous le ferez. Je ne peux pas faire... Je ne voudrais
pas mettre du personnel là-dessus qui n'est même pas au courant de
l'interrogatoire. M. le secrétaire de la commission entend, s'il y a un
document- qui a une couleur dessus, étant donné...
M. Chevrette: Cela doit exister.
Le Président (M. Lorrain): Excusez-moi. La demande que
vous faites, c'est que vous voulez savoir si un document porte une
couleur, il faudrait le noter sur le document en noir et blanc,
ça sera fait par le secrétaire de la commission ■ et
personne d'autre, étant donné que les originaux sont
déposés au secrétariat de la commission. Cela va. M. le
député de Taillon, sur la même question de
règlement.
M. Filion: Non, pas sur la même question...
Le Président (M- Lorrain);... ou une autre question de
règlement...
M. Filion:... une autre question de règlement.
Le Président (M. Lorrain):... oui, une autre question de
règlement.
M. Filion:... plutôt pour la bonne marche de nos travaux,
est-ce qu'il serait utile que nous cotions les documents pour nous permettre de
nous y retrouver lorsqu'il y aura peut-être 20 documents de produits? Et
que vous le fassiez pour qu'on en connaisse la cote.
Le Président (M. Lorrain): II y a plus que cela. Je ne le
ferai pas, non. Le secrétaire de la commission va le faire, va dresser
une liste des documents, l'inventaire des documents déposés et
tous les documents, j'espère, vont être cotés comme
ça l'est, je pense, dans toutes les commissions.
M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Lorrain): II y aura une cote à
chacun des documents en ordre de dépôt et en plus de cela, il y
aura une fiche qui nous livrera l'inventaire des documents
déposés. Vous pourrez référer au fur et à
mesure à une liste pour vous retrouver plus facilement.
M. Filion: Bon. Mais l'idée est de connaître la cote
du document lorsque nous interrogeons un témoin.
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais vous aurez... C'est
ce que je tente de vous expliquer. Je m'exprime peut-être mal. À
chaque document qui est déposé...
M. Filion: Ah! En même temps.
Le Président (M. Lorrain):... devant la commission, M. le
secrétaire de la commission cotera, donnera une cote, au document; en
plus de ça, pour vous aider à vous retrouver dans la liste des
documents, il va préparer un inventaire des cotes et de la description
de chacun des documents qui vous sera distribué au fur et à
mesure. Si un moment donné, vous voulez avoir la cote l-22, vous aurez
le titre et vous référerez facilement dans votre pile de
documents. Maintenant, donnez-nous une chance, cela va prendre peut-être
une demi-heure, trois-quarts d'heure avant que les deux premiers documents qui
ont été déposés, vous puissiez avoir copie.
Est-ce qu'il y a d'autres questions de règlement
là-dessus? M. le député de Sainte-Anne, sur une question
de règlement. (11 heures)
M. Polak: Vous êtes encore resté avec la
décision de ne pas téléviser le débat, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): Toujours.
M. Polak: O. K., parce qu'il y a des lumières.
Le Président (M. Lorrain): C'est le coût de
l'électricité qui a baissé - je ne sais pas - depuis cinq
minutes.
M. Rochefort: C'est parce que j'avais cru que, tout à
coup, vous utilisiez le précédent des 9, 10 et 11 octobre 1984
pour prendre sur vous-même de télédiffuser, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse... Messieurs des
médias, je m'excuse. Il y a eu consensus entre les membres de cette
commission pour ne pas prendre de prise de vue alors que nous sommes en plein
témoignage et, actuellement, nous sommes à entendre M. le
député de Lévis. Vous pourrez, dans quelques minutes, soit
à la fin ou au début d'un autre témoignage, prendre un
topo ou une prise de vue avec M. le député de Lévis.
Mais, ça, sans aucune prise de son. C'est le consensus qui est
intervenu...
M. Lefebvre: Au début seulement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain):... au début du prochain
témoignage. Je m'excuse, messieurs, c'est un consensus qui est intervenu
à l'unanimité auprès de tous les membres de la commission
de l'Assemblée nationale. Cela va?
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Pardon?
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Habituellement, c'est au
début d'un témoignage.
Une voix: Parfait.
Le Président (M. Lorrain): Alors, immédiatement
après M. le député de Lévis, il va y avoir
témoin, et vous pourrez le faire aussi...
Une voix:... au début de la séance...
Le Président (M. Lorrain): Ou au début de la
séance de l'après-midi, c'est possible que M. le
député de Lévis soit encore ici ou s'il y avait une
suspension dans quelques minutes au début de la suspension avant la
reprise de l'interrogatoire, vous pourrez prendre une prise de vue. Cela va? Je
m'excuse, c'est...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Oui. Messieurs, s'il vous
plaît. Voulez-vous baisser les lumières, s'il vous plaît?
Alors, on va continuer l'interrogatoire.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, je... Nous venons de
recevoir le document déposé par le député de
Lévis. Lorsque le député de Lévis, M. le
Président, a reçu ce message de Mme Louise Lecours, quelle a
été votre réaction?
M. Garon:... pour être précis sur ce que j'ai dit
tout à l'heure... Non, c'est correct.
M. Chevrette: Un instant, je ne comprends rien.
M. Garon: C'est correct. O. K., continuez.
Une voix: C'est correct, on va les distribuer...
M. Chevrette: Vous voulez ajouter monsieur...
M. Garon: Non, c'est correct.
M. Chevrette: C'est correct. Donc, je vous pose la question. Je
reprends ma question, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Allez-y.
M. Chevrette: C'est: Quelle a été la
réaction de M. le député de Lévis, lorsqu'il a
reçu ce message de Mme Louise Lecours?
M. Garon: Bien, je vais vous dire, j'ai été surpris
et aussitôt après avoir lu, j'en ai fait parvenir une... Je l'ai
fait parvenir immédiatement, dans la minute ou le trente secondes, au
leader de l'Opposition, qui est le député de Joliette et qui, lui
aussi l'a regardé et qui m'a demandé si j'avais
vérifié ça. J'ai dit: Non, je viens de recevoir ça
et le député de Joliette et le leader de l'Opposition m'a dit: Et
le règlement interdit ce genre de chose. Et nous avons convenu ensemble
que pendant que je vérifierais, lui vérifierait l'article du
règlement qui interdit ça.
M. Chevrette: Donc, quelle est votre première
démarche après que je vous aie demandé ou que le leader de
l'Opposition vous ait demandé d'aller vérifier le bien
fondé de ce message?
M. Garon: Je suis allé pour téléphoner
à mon bureau, ma secrétaire, pour être bien sûr
que... des termes qui étaient employés, mais ça ne
répondait pas et j'ai pensé qu'elle n'était pas encore
arrivée ou qu'elle était arrêtée à quelque
part en cours de route. Et, à ce moment-là, j'ai
téléphoné immédiatement à Me André
Lemay.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez procédé à
l'appel de M. Lemay seul ou en présence de quelqu'un?
M. Garon: J'ai demandé à M. René Blouin, qui
est recherchiste ou...
M. Chevrette: 11 est chef de cabinet.
M. Garon:... chef de cabinet» chef de cabinet du leader de
l'Opposition de m'accompagner pour que j'aie un témoin du
téléphone.
M. Chevrette: En substance, quels sont les propos que vous avez
échangés avec M. Lemay.
M. Garon: Bien, je lui ai dit que je venais de recevoir une note
de ma secrétaire et je lui ai lue... Je lui ai dit qu'est-ce que
contenait la note et qu'il m'avait demandé de le rappeler. Et M. Lemay
m'a dit... m'a confirmé ce qu'il y avait dans le contenu. Il a dit: J'ai
reçu un appel de M. Pagé ce matin qui m'a dit que si vous
continuez à vous entêter à bloquer le projet de loi 132 sur
la protection du,., sur le zonage agricole, que vous aurez pas la loi 272.
Alors, il m'a proposé d'organiser une rencontre avec... Il m'a
dit qu'il avait appelé le président de la corporation, M.
André Carrier, Corporation intermunicipale de transport de la rive sud
de Québec, et il me demandait d'organiser une rencontre, de participer
à une rencontre le plus rapidement passible - parce que c'était
la dernière journée de la session et il fallait que le projet de
loi passe aujourd'hui, c'est-à-dire le 19 décembre dans la
journée - entre M. Carrier, lui-même, M. le ministre de
l'Agriculture et député de Portneuf et moi-même.
Alors, je lui ai répondu que j'avais jamais négocié
mes votes jusqu'à maintenant et que j'avais pas l'intention de
commencer.
Comme il insistait pour que cette rencontre-là ait lieu, j'ai
dit: Occupez-vous pas de ça. Il n'y aura pas de rencontre comme
ça parce qu'il y aura pas d'autre objet de rencontre comme ça que
je négocie mon vote sur la loi 132 pour obtenir un consentement sur la
loi 272 et que j'ai pas l'intention de faire ça, que j'ai jamais
négocié mon vote et que je commencerais pas aujourd'hui.
M. Chevrette: Est-ce que ces propos-là étaient
toujours tenus en présence de M, René Blouin?
M. Garon: Oui.
M. Chevrette: Merci. Est-ce que M. Lemay a reconfirmé
à votre téléphone les paroles exactes qu'il avait
utilisées, que vous aviez reçu comme contenu dans le message de
Mme Louise Lecours?
M. Garon: Oui, il m'a dit que... Je lui ai demandé:
Qu'est-ce qu'il a dit au juste, M. Pagé? Il m'a dit... D'abord, il m'a
dit que M. Pagé lui avait téléphoné. J'ai
demandé qu'est-ce qu'il a dit au juste? II m'a dit: II a dit que si vous
vous entêtiez à bloquer la loi 132 sur la protection des terres
agricoles, que la loi 272 passerait pas. Et il m'a dit: II faut que vous
réalisiez les conséquences que ça va avoir pour la
Corporation întermunicipale de transport de la rive sud, pour les gens de
votre comté. Il m'a dit que les gens de votre comté,
éventuellement, vont apprendre ça, ça va être
épouvantable pour vous. Il m'a demandé: Est-ce que vous tenez
tant que ça à ta loi 132? II dit: Est-ce que vous tenez tant que
ça à cette loi-là sur le zonage agricole pour assumer des
conséquences aussi fortes pour votre comté?
Je lui ai dit: II y a pas de lien entre les deux. J'ai dit: II y a pas
de rapport entre tes deux, entre les deux lois et M. Pagé peut pas
établir un rapport entre les deux lois qui existe pas. Mais il est
revenu à la charge en me disant... M. Lemay était choqué.
C'était clair dans son langage qu'il était choqué. Il me
disait: Oui, mais ça représente des millions pour ia Corporation
de transport en commun de la rive sud. Si vous bougez pas, la loi 272 sera pas
votée parce que M. Pagé me l'a assuré fermement que c'est
à vous à bouger. Si vous bougez pas par rapport à 132, 272
passera pas.
M. Chevrette: Après ce téléphone,
qu'avez-vous fait? Quel geste avez-vous posé?
M. Garon: J'ai demandé aussi dans le cours de la
conversation - je sais pas à quel moment là - je lui ai
demandé si M. Pagé lui avait demandé de m'appeler. Mais
j'ai eu l'impression qu'il me prenait... Il m'a dit un peu comme: C'est
évident, il dit, qu'il fallait que je vous appelle. Autrement, tout
ça sert à rien.
Le Président (M. Lorrain): Voulez-vous
répéter, M. le député de Lévis, la
dernière partie de votre réponse?
M. Garon: J'y ai demandé si M. Pagé lui avait
demandé qu'il m'appelle. Il m'a dit: C'est évident, autrement, tu
sais, ça donne rien si vous le savez pas.
M. Chevrette: Maintenant, après ce
téléphone, après ce premier téléphone en
présence du chef de cabinet, de René Blouin, quelle a
été la démarche subséquente?
M. Garon: Je dois dire que j'ai insisté pour dire à
M. Pagé, pas à M. Pagé, à M. Lemay aussi, j'ai dit:
Occupe-toi pas, occupez-vous pas de ça, quand il insistait pour
organiser une rencontre. J'y ai dit ça à plusieurs reprises:
Occupez-vous pas de ça. J'aimerais que ça soit clair ça,
parce qu'il insistait pour organiser cette rencontre-là qui lui
semblait, dans son esprit, la façon de dénouer un problème
qui lui avait été apporté par M. Pagé.
Après le téléphone...
M. Chevrette: Après le téléphone, qu'est-ce
que vous faîtes?
M. Garon: J'ai téléphoné à ma
secrétaire. J'ai pensé qu'elle était revenue à son
bureau. Immédiatement, j'ai appelé ma secrétaire et je lui
ai demandé, au sujet de sa note, je lui ai demandé de confirmer
que c'était bien ça qu'elle avait reçu comme note et
qu'est-ce qui était arrivé? Elle m'a dit qu'elle avait eu un
téléphone de M. Lemay, qui avait essayé de lui faire
comprendre par tous les moyens qu'il fallait absolument qu'elle m'avertisse que
je devais le rappeler le plus rapidement possible, parce que c'était
très urgent et...
M. Chevrette: Maintenant, après le téléphone
de votre secrétaire, est-ce que vous êtes revenu à la
Chambre?
M. Garon: Je dois dire qu'elle m'a donné un peu plus
d'explications que ça, mais ça n'a pas duré dix minutes,
ç'a duré peut-être deux trois minutes. Elle m'a
donné plus d'explications concernant la conversation puis qu'est-ce qui
s'était passé dans la conversation avec M. Lemay. Ensuite je suis
revenu à la Chambre et j'ai dit au leader de l'Opposition, le
député de Joliette, que le téléphone venait de
confirmer ce qui était marqué sur le message.
M. Chevrette: Que vous a répondu le leader de
l'Opposition?
M. Garon: Que le règlement.. qu'il y avait un article
précis au règlement, l'article 55... Pas au règlement,
pardon, à la Loi de l'Assemblée nationale, article 55, paragraphe
10, interdisait de faire des pressions sur un député par rapport
à son vote en Chambre et mais que l'avis à la Chambre, pour
soulever la question de privilège, cela devait être fait
immédiatement après la période des questions, parce que...
immédiatement après qu'on en ait eu connaissance et le leader de
l'Opposition m'a dit que cela devait être fait immédiatement. Cela
voulait dire immédiatement après la période de
questions.
M. Chevrette: Après avoir su que vous deviez lever votre
question de privilège à la première occasion ou
immédiatement après la période de questions que vous venez
de dire, est-ce que vous avez posé un autre geste?
M. Garon: J'étais... J'avais de la misère à
croire tout ça, parce que je me disais: Cela n'a pas de bon sens que...
C'est considérable. Je savais que pour mon comté, si la loi ne
passait pas avant Noël, que les... D'ailleurs, l'avocat m'en avait dit un
mot au téléphone qu'il fallait absolument que ça passe
avant Noël, mais en plus si ça ne passait pas avant Noël, je
savais aussi que tout le fonctionnement de la corporation intermunicipale
marchait sur des crédits temporaires, sur des budgets temporaires, et ce
que ça voulait dire à ce moment-là que s'il n'avait pas la
subvention au point de vue des implications budgétaires de chacune des
municipalités, ce serait considérable. Moi je voyais cela, je
voyais l'ampleur de cette affaire-là et je dois dire que je l'ai...
C'est une question de le croire ou de ne pas le croire, j'ai cru tout cela
parce que les faits étaient tellement clairs, mais j'ai voulu
vérifier une dernière fois, puis j'ai dit au leader de
l'Opposition: Je vais retéléphoner à l'avocat Lemay pour
être bien sûr - ça m'apparaît tellement gros - pour
poser des questions précises. Alors, j'ai rappelé l'avocat
Lemay...
M. Chevrette: Est-ce que vous étiez seul pour faire cet
appel téléphonique?
M. Garon: Le leader de l'Opposition, le député de
Joliette, m'a accompagné et il est possible qu'à une partie,
parce que je ne regardais pas toujours les personnes qui étaient
là, il est possible que René Blouin était là
temporairement, parce que quand on est sortis, on est sortis ensemble et je ne
pense pas qu'il soit resté pour tout le temps. Mais te
député de Joliette, leader de l'Opposition, est sorti. Il
était là au début puis il était là à
la fin, mais je pense qu'il voulait s'assurer surtout non seulement être
présent, mais il voulait surtout s'assurer que je ne parlerais pas un
quart d'heure, pour qu'il soit trop tard après la période des
questions pour soulever la question.
M, Chevrette: Est-ce que M. Lemay lors de ce deuxième
appel téléphonique a reconfirmé les propos du premier
appel téléphonique?
M. Garon: Rien c'est moi... J'ai posé des questions
très précises à ce moment-là. Là je
connaissais l'article du règlement...
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: Est-ce qu'on pourrait â tout le moins savoir,
étant donné qu'on a accepté la situation aussi confuse et
inexplicable que le leader de l'Opposition soit en même temps
témoin et membre de la commission...
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Non, non.
M. Lefebvre: Est-ce qu'on pourrait au moins savoir, M. le
Président... Est-ce qu'on pourrait au moins savoir si...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement sur la question de règlement du député de
Frontenac.
Le Président (M, Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît! J'ai reconnu M. le leader
de l'Opposition sur une question...
M. Lefebvre: J'ai soulevé une question de
règlement, si le député de Gouin le permet.
Le Président (M. Lorrain): Non, un instant. J'ai reconnu
M. le leader adjoint du gouvernement sur une question de règlement.
Limitez-vous, M. le leader adjoint du gouvernement, à votre question de
règlement sans aucun commentaire, surtout pas des commentaires sur des
décisions qui ont déjà été rendues ici
même à la commission de l'Assemblée. M. le leader adjoint
du gouvernement. (11 h 15)
M. Lefebvre: Que le leader de l'Opposition se sente confortable
dans une position semblable, M. le Président, ce n'est pas à nous
autres à le juger.
Le Président (M. Lorrain): Non, alors... M, Rochefort:
Une question de règle-
ment, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain); Sur une question de
règlement.
M. Lefebvre: J'arrive à l'essentiel, M. le
Président.
M. Rochefort: Sur une question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement. M. le député de Gouin.
M. Lefebvre: Ça vous fait donc bien mal que je rappelle
ça!
M. Rochefort: M. le Président, pour la deuxième
fois et pour la troisième fois vient-il de le faire, le
député de Frontenac...
M. Lefebvre: Ça va revenir aussi, soyez certain que
ça va revenir.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Rochefort: M. le Président, pour la troisième
fois le député de Frontenac leader adjoint du gouvernement remet
en cause une décision de la présidence. M. le Président,
s'il a l'intention de remettre en cause votre décision, y a des
procédures pour le faire, sinon qu'il respecte vos décisions et
qu'il vienne au fait qu'il veut soulever dans sa question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): M... Bon, alors... M. le leader
adjoint du gouvernement, je vous ai reconnu sur une question de
règlement et ne faites pas allusion à qui que ce soit, à
quelque interrogatoire. Est-ce qu'il y a une question qui a été
mal posée'' Est-ce qu'il y a une réponse qui n'est pas
acceptable? J'attends votre question de règlement. Et ne revenons pas
sur ce qui a été décidé hier.
M. Lefebvre: M. le Président, vous me permettrez au moins
de qualifier le commentaire du député de Gouin. Je ne remets pas
en cause du tout votre décision, je remets en cause la position du
député de Joliette.
Le Président (M. Lorrain): Non, ça c'est...
Une voix:... question de règlement.
Le Président (M. Lorrain):... déjà
réglé M. le leader adjoint du gouvernement. Tous les membres de
cette commission peuvent interroger...
Une voix: M. le Président?
Le Président (M. Lorrain):... et c'est déjà
réglé. Ç'a été réglé et
décidé et très... de façon très
détaillée, hier. Tous les membres de cette commission peuvent
interroger et peuvent aussi être assignés comme
témoins.
M. Lefebvre: M. le Président, soyez assuré d'une
chose, et je tiens à prévenir tout de suite les membres de
l'Opposition et mes collègues de ce côté ici auront
sûrement l'occasion également de le rappeler. Faudrait pas qu'on
pense que, même si on est obligé d'accepter de vivre avec une
situation semblable, faudrait pas penser, M. le Président, qu'on ne
soulèvera pas, à l'occasion, et lorsqu'on pensera que c'est
nécessaire de le faire, la position du député de Joliette
et leader de l'Opposition.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse. Alors, je
vais répondre immédiatement au point de règlement qui
vient d'être soulevé. Je ne pense pas... il y a une
argumentation...
M. Chevrette: M. le Président? Oui... mais je
comprends...
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais je vais
répondre à une à la fois.
M. Chevrette:... y a un problème ici. Quand un membre
soulève une question...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Quand un membre soulève une question de
règlement, M. le Président, sur une question de règlement,
je vois pas comment vous pouvez rendre une sentence avant d'avoir entendu la
question de règlement sur la question de règlement. Ça
m'apparaît un minimum décent d'écouter au moins ce que
l'intervenant a à dire sur la question de règlement avant que
vous rendiez jugement, sinon vous risquez de vous priver de lumière.
Le Président (M. Lorrain): Mais je pense que la
question... je veux pas devancer votre question, M. le député de
Taillon...
M. Filion:... plus loin.
Le Président (M. Lorrain): Je pense que le
député de Taillon a bien fait le point et M. le leader adjoint du
gouvernement a répété le même point de droit. Alors,
je voulais le régler une fois pour toutes.
M. Filion: Ça va plus loin, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais vous reconnaître
avant de rendre ma décision.
M. Filion: Ça va plus loin. Ce que le député
de Frontenac leader adjoint du gouvernement est en train de faire, et qu'il
répète; il l'a répété tantôt: je vais
continuer à le faire. Puis ce qu'il est en train de faire, c'est de
remettre en cause votre décision, non seulement il ne respecte pas la
décision que vous avez rendue mais il vient de dire, y a à peine
une minute, qui va continuer à le faire. Parce que la façon dont
il procède est carrément, carrément a l'encontre de la
décision que vous avez rendue. Je vous demanderais, M. le
Président, de rappeler le député de Frontenac leader
adjoint du gouvernement à l'ordre une première fois, une
deuxième fois s'il le faut puis une troisième fois.
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse?
Le Président (M. Lorrain): Sur une dernière
intervention. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: Que le leader de l'Opposition puisse être juge
et partie à la fois dans certaines circonstances, à l'occasion de
certains témoignages, ça peut être tolérable.
Le Président (M. Lorrain): Monsieur... Je m'excuse, je
m'excuse. Je... m'excuse... Je... m'excuse...
Une voix: Je veux terminer.
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse. Non, je ne
veux plus... Je suis prêt à rendre ma décision si vous
revenez toujours avec la même argumentation...
M. Lefebvre: M. le Président? Y a...
Le Président (M. Lorrain): Alors terminez votre point de
règlement mais n'argumentez pas sur ce point-là. Il y a eu une
décision très claire et je suis prêt à rendre une
décision, je pense...
Une voix: Alors.
Le Président (M. Lorrain):... pour tous les
témoignages qui vont suivre.
M. Lefebvre: M. le Président. Ma question de
règlement porte sur le fait que le député de Lévis
est à faire référence à une conversation
téléphonique qu'il aurait eue avec Me Lemay en présence du
leader de l'Opposition et je voudrais... je voudrais savoir dans un premier
temps si le leader de l'Opposition... et je pense que ça serait juste et
équitable qu'à tout le moins le leader de l'Opposition interroge
le député de Lévis là-dessus: Est-ce que j'ai
été témoin pendant tout le temps de cette
conversation-là? Et si oui, et si oui...
M. Rochefort: Une question de règlement.
M, Lefebvre:... M. le Président...
M. Rochefort: M. le Président. Une question de
règlement.
M. Lefebvre:... et si oui, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain):... sur la question de
règlement sinon je ne me comprendrai plus. M. le député de
Gouin...
M. Rochefort: J'ai une question de règlement...
Le Président (M. Lorrain): Je voudrais qu'il
finisse...
M. Rochefort: J'ai une question de règlement sur le
contenu de la dernière partie de la question de règlement du
leader adjoint du gouvernement.
Le Président (M. Lorrain): Je vais vous reconnaître,
je veux le laisser terminer sinon je vais avoir 25 questions de
règlement.
M. Rochefort: M. le Président, parce que ce n'est pas
pertinent ce qu'il fait. Il est en train de suggérer une question au
député de Joliette...
Le Président (M. Lorrain): Je vais vous laisser...
M. Rochefort:... et ce n'est pas admissible.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: II posera sa question à son tour.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, je vous reconnaîtrai sur la question de règlement mais je
veux...
M. Rochefort: Non, c'est parce que M. le Président, y a
pas à continuer...
Le Président (M. Lorrain):... qu'il termine une fois pour
toutes.
M. Rochefort:... y a pas à continuer à
suggérer une question qu'il considère que devrait poser le
député de Joliette.
Le Président (M. Lorrain): Un... un à la fois.
Voulez-vous conclure votre question de règlement une fois pour toutes,
M. le leader adjoint du gouvernement*?
M. Lefebvre: M. le Président, est-ce que on doit
comprendre qu'une situation aussi farfelue devra être
tolérée et qu'il y aura pas à ce moment-là,
à tout le moins, on pourrait au moins suggérer, M. le
Président -et c'est ce que je vous suggère - d'inviter le leader
adjoint... le leader de l'Opposition à passer la parole à un de
ses collègues pour, au moins, terminer...
Une voix: Non.
Le Président (M. Lorrain): ...je vous arrête tout de
suite.
M. Lefebvre: ...cette partie de témoignage.
Le Président (M. Lorrain): Non, je vous arrête tout
de suite. M. le député de Gouin, question de
règlement.
M. Rochefort: M. le Président, ma question de
règlement a pour but de vous demander de rappeler à l'ordre une
dernière fois le leader adjoint du gouvernement. M. le Président,
non seulement le leader adjoint du gouvernement remet en question pour la
quatrième fois votre décision, mais il est en train de nous
expliquer, à l'intérieur d'une question de règlement,
quelles questions le député de Joliette devrait poser au
député de Lévis et qui devrait, de l'Opposition, poser des
questions au député de Lévis. M. le Président, vous
avez rendu une décision claire et formelle, je vous demande de
l'appliquer.
Deuxièmement, M. le Président, le leader adjoint du
gouvernement posera ses questions à son tour, non pas à
l'intérieur de questions de règlement qui ne sont pas des
questions qui sont prévues au règlement pour adresser des
questions au député de Lévis. Son tour viendra et il
utilisera son temps comme il voudra, non pas par le biais d'une couverture
artificielle de questions de règlement qui sont soulevées pour
tenter d'arriver à d'autres fins que celle dont est l'objet de la
commission, qui est d'enquêter sur les comportements du
député de Portneuf.
Le Président (M. Lorrain): Alors la première...
Non, je suis prêt à rendre ma décision. La première
question de règlement qui a été soulevée par M. le
leader du gouvernement c'est de porter attention, demander aux membres de
l'Assemblée, composant la commission de l'Assemblée nationale,
d'y apporter une nuance et de faire attention à certaines questions,
étant donné la situation de certains membres ici composant la
commission de l'Assemblée nationale.
Je ne tolérerai aucune intervention ou argumentation de la sorte
parce que, déjà, il y a eu un consensus qui dit que
l'argumentation se limitera à une heure de chaque côté,
pour chaque formation politique et ce, à la fin de la commission de
l'Assemblée nationale. Il n'est pas question ici, durant les
interrogatoires, de part et d'autre - je m'excuse - de cette commission de
porter des commentaires à la fin d'un témoignage, soit sur... les
témoignages d'appréciation, de jugement sur les réponses
ou les questions qui sont posées. Vous aurez tout le loisir et la
même durée de poser des questions et de peut-être mettre en
contradiction certains faits ou porter atteinte même à
l'intégrité de certains témoins qui auront à
témoigner durant l'enquête, mais pas par des commentaires. Les
commentaires, l'argumentation viendra à la fin.
Enfin, l'appréciation, c'est tous les membres et non seulement un
membre, qui sera faite de toute la preuve, je dis bien de toute la preuve et
non pas de partie de témoignage par partie de témoignage ou de
témoin par témoin tout au lonq de l'enquête.
Si on commence cette procédure-là, on ne finira jamais et
c'est accepté devant aucun, mais aucun tribunal et aucune
procédure.
Je répète: S'il y a des questions et des réponses
qui ne font pas l'affaire d'un côté ou de l'autre ou d'un membre
de cette commission, vous pourrez toujours vous reprendre, la même - le
consensus est intervenu - la même quantité en temps est
accordée à tous les membres de cette commission. Et vous pourrez,
dans les quelques minutes qui vont suivre, vous reprendre et reprendre le
témoignage de M. le député de Lévis pour faire
probablement apporter les éclaircissements supplémentaires
à certaines réponses ou à certaines questions ou à
certaines présences de témoins lors d'appels
téléphoniques. M. le leader de l'Opposition, vous pouvez
continuer.
M. Chevrette: Juste pour les fins du procès-verbal, M. le
Président, vous avez dit: 1 heure à la fin pour les remarques,
c'est 1 h 30, je pense. C'est juste pour les fins du procès-verbal parce
que...
Le Président (M. Lorrain): Oui, c'est cela, c'est 1 h
30 pour chaque formation, pour l'argumentation.
M. Chevrette: ...au niveau des décisions. Donc, M. le
Président, j'en étais rendu à parler avec le
député de Lévis, à le questionner sur un second
appel téléphonique
qu'il aurait fait en présence de qui? Est-ce que vous
pourriez le répéter, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Je disais que, au cours du second appel que je voulais
faire parce que je voyais que, au fond, il n'y avait pas beaucoup de choix sauf
faire une question de privilège à l'Assemblée nationale,
je voulais bien vérifier tous les faits avec l'avocat une
dernière fois. Le leader de l'Opposition m'avait dit que cela devait
être fait à la première opportunité, donc
immédiatement après la période des questions et là,
il devait être à ce moment-là, je ne sais pas,
peut-être 11 h 5, 11 h 10 ou... 11 h 10, on devait être très
près de la fin de la période des questions, quelques minutes
avant la fin de la période des questions. Je suis allé pour
téléphoner et le leader de l'Opposition est venu avec moi. Il est
possible aussi - je disais que son chef de cabinet, René Blouin,
était là une partie du temps, mais je ne saurais pas l'affirmer
parce que, au téléphone où j'étais, je regardais -
vous savez comment c'est en arrière, dans l'antichambre du
Président - je regardais dans la direction, dans cette
direction-là. Alors, il est possible qu'il ait été un bout
de temps en arrière.
M. Chevrette: Vous avez dit tantôt, M. le
député de Lévis, que vous aviez posé des questions
précises à Me Lemay. Quelles sont ces questions?
M. Garon: J'ai rappelé Me Lemay qui était au
téléphone avec quelqu'un d'autre à ce moment-là,
que sa secrétaire m'a dit. Je lui ai dit que c'était assez
urgent. Je me suis nommé et Me Lemay est venu au
téléphone. Je lui ai demandé, j'ai dit: Me Lemay,
êtes-vous bien sûr que c'est M. Pagé, lui-même, qui
vous a téléphoné? II m'a dit: Oui, c'est M. Pagé,
lui-même, le député de Portneuf, ministre de l'Agriculture.
Je lui ai dit: II vous a bien dit, et j'ai lu ce qui était sur ma note:
"Si M. Garon continue de s'entêter à bloquer le projet de loi 132,
M. Pagé s'engage à bloquer le projet de loi privé 272 de
la CITRSQ". Il m'a dit plus que cela, il a dit que c'était
bloqué, qu'il bloquait. C'est à vous à faire quelque
chose. Si vous ne faites rien, votre projet de loi ne passera pas. Le projet de
loi 272 ne passera pas. Il faut que vous fassiez quelque chose par rapport
à 132 si vous voulez que 272 passe, parce qu'il n'a pas dit qu'il
faisait seulement s'engager, mais que c'était bloqué; il le
bloquait. Il faut que vous fassiez quelque chose.
Après cela, je lui ai demandé si c'était lui qui
m'avait demandé de m'appeler. J'ai eu le sentiment que M. Lemay devenait
un peu agressif, qu'il était, je ne dirais pas en rage, mais
agressif...
M. Chevrette: Agressif envers qui?
M. Garon: Envers mot, parce que je pense bien qu'il avait le
sentiment de m'avoir tout dit cela dans le premier téléphone. II
dit, c'est évident, autrement, tout cela est inutile si vous ne le savez
pas. C'est évident qu'il fallait que je vous téléphone.
C'est évident qu'il m'a demandé de vous téléphoner.
Ensuite, je lui ai dit: Vous savez, c'est du chantage. Le député
de Portneuf, ministre de l'Agriculture n'a pas le droit de faire ça. Il
ne peut pas faire ça. Il n'a pas le droit de faire ça.
Là, Me Lemay m'a dit: Aie vous! Vous allez pas parler de
ça en Chambre. Là, j'ai dit: Occupez-vous pas de cela. Et
là, très brièvement, il m'a encore parlé des
conséquences. Il a répété: Aie, moi, je n'ai pas
tout dit cela pour que vous alliez dire cela en Chambre. Je lui ai
répété: Occupez-vous pas de cela. Le
téléphone s'est fini très rapidement parce que le leader
de l'Opposition m'a dit: II reste une minute ou deux. Si tu veux faire ta
motion, il faut que tu viennes immédiatement en Chambre.
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que le
député de Lévis pourrait nous donner, pourrait nous dire
un peu qu'est-ce que ça représentait à ses yeux le projet
de loi 272? Est-ce que c'était à la défense
d'organismes, à la défense de citoyens?
M. Garon: Cela représente cinq municipalités de mon
comté, c'est-à-dire Lauzon, Lévis, Saint-David,
Saint-Romuald, Charny et un contrat de services avec Saint-Jean-Chrysostome,
qui est une municipalité dans le comté de Beauce-Nord, et
ça couvre à peu près 75 000 personnes. Essentiellement, la
corporation de transport de la rive sud, ce n'est pas la CTCUM. 4 500 000 $ de
moins, dans ses coffres, ça pouvait vouloir dire la faillite et
j'imagine ce que ça aurait voulu vouloir dire pour les
municipalités, si le projet de loi ne passait pas. À la fin de
l'année budgétaire, cela m'apparaissait inconcevable. D'autant
plus que le cheminement jusque là s'était fait normalement, si on
accepte la question des intérêts entre le 15 septembre 1986 au 15
janvier 1987. Le cheminement avait été correct que je trouvais,
mot, du ministre des Affaires municipales. Le ministre des Transports, lui,
c'était en commission parlementaire. Un bout de temps, il avait
semblé réticent parce qu'il pensait que c'était l'avocat
qui avait fait une erreur, mais quand il a réalisé que ce
n'était pas l'avocat qui avait fait une erreur, il avait semblé
ne plus avoir d'objection.
Pour mon comté, c'est considérable. La corporation de
transport de la rive sud, je pense bien que le président pourra vous en
dire un mot, si ces subventions ne sont pas
versées... Je peux vous dire en passant que les tarifs ont
été augmentés. Une des raisons de ne pas avoir eu les
intérêts entre le 15 septembre 1986 et le 15 janvier 1987, cela
veut dire 60 000 $ d'intérêts par mois. Les tarifs ont
été augmentés dès le début de janvier 1987
et je pense que une des causes c'est ça. Imaginez-vous, si ça
avait été 60 000 $ d'intérêts pendant cette
période de quelques mois, si ç'avait été 4 500 000
$ de subvention qui n'avaient pas été versés, qu'est-ce
que cela voulait dire en termes de financement? Comment serait-il
financé? Les règlements n'auraient pas été
validés. Toute l'opération aurait été
entachée d'un caractère d'irrégularités.
Ç'aurait été un désastre. C'était
même... Ça m'apparaissait inimaginable tellement c'était
gros.
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que le
député de Lévis pourrait nous expliquer pour quel motif,
pour quelle raison, il a refusé l'offre de rencontre? Vous avez dit:
Pour aucune raison, tantôt, vous teniez à... Dans votre
témoignage, vous avez dit qu'il n'était pas question de faire une
rencontre. Est-ce qu'il y a des raisons fondamentales qui vous poussaient
à refuser cette rencontre qui vous était proposée par Me
Lemay.
M. Garon: La rencontre... Le seul but de la rencontre, quand j'en
ai parlé avec Me... Quand Me Lemay m'a parlé de la rencontre,
j'ai dit: Voyez-vous d'autres buts à la rencontre que de négocier
mon vote sur 132? Alors, là, il m'a dit: Y tenez-vous tant que cela
à 132? en voulant dire que je ne devrais pas farfiner tant que cela sur
132. Là, j'ai dit: Ouais, mais un parlementaire peut pas commencer
à négocier ses lois. Moi, je n'ai jamais négocié
mes lois puis je ne commencerai pas aujourd'hui. La rencontre pouvait pas avoir
d'autre objet. D'ailleurs, Me Lemay parlait d'organiser une rencontre pour
ça, pour cette fin-là, pour qu'on s'entende au point de vue de
nos votes sur 132 puis 272.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous est déjà
arrivé des événements semblables depuis que vous
êtes député?
M. Garon: Non.
M. Chevrette: M. le Président, je n'ai plus de questions
pour le moment.
Le Président (M. Lorrain): En respectant la règle
de l'alternance, je vais reconnaître un député de la
formation ministérielle, M....
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Suspendre quelques
minutes?
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Lorrain): D'accord. Suspension de... Il
va y avoir suspension pour sept, huit minutes. M. le député de
Lévis, oui?
M. Garon: La lettre dont je parlais tantôt, qui avait
ouvert le dossier lors de la rencontre...
Le Président (M. Lorrain): En revenant, M. le
député, vous pourrez la déposer. Ça va. Cinq, six
minutes, pas plus.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 42)
Le Président (M. Lorrain): Avant de vous permettre, M. le
député de Lévis, de déposer le document, je pense
qu'il y a une question de renseignements plus que de règlement de la
part du député de Taillon concernant...
M. Filion: C'est ça.
Le Président (M. Lorrain):... la galée.
M. Filion: C'est ça. Les transcriptions de nos
débats d'hier. Y seront prêts quand?
Le Président (M. Lorrain): Hier soir, il y en avait
déjà qui sont arrivés, qui ont été
distribués; au fur et à mesure qu'ils sont transcrits. C'est
à peu près le même délai, attendez-vous à un
peu plus même que le même délai de l'Assemblée.
L'Assemblée a toujours priorité et après cela, on a mis
priorité. La seule commission qui a priorité actuellement, c'est
la commission de l'Assemblée nationale, après l'Assemblée
nationale. Ça va? Alors, au fur et à mesure. Ça peut
être un peu plus long que la galée de l'Assemblée, mais
vous allez l'avoir au complet. Ça va?
Alors, avant de continuer l'interrogatoire, M. le député
de Lévis, vous aviez un document à déposer.
M. Garon: Si...
Le Président (M. Lorrain): Voulez-vous en faire part
à l'assemblée?
M. Garon: C'est la lettre que m'a remise le président de
la Corporation intermunicipale de transport de la rive sud de Québec
lors de notre rencontre à mon bureau pour... Lors de ma rencontre du 10
novembre où... Je vais vous lire la lettre. C'est adressé
à M. André Carrier, président
de la Corporation intermunicipale de transport de la rive sud de
Québec, 229, rue Saint-Omer, Lévis, Québec. "Monsieur, la
présente a pour objet de donner suite à la rencontre tenue
à mon bureau, le 22 octobre dernier, rencontre concernant les
dépenses en immobilisations effectuées par votre corporation
avant que les autorisations requises par la loi n'aient été
obtenues. Après réflexion, je suis favorable à ce que
votre corporation soumette au gouvernement un projet de loi privé dont
l'objet serait de l'autoriser à consolider les dépenses encourues
illégalement au 31 décembre 1986. "Par ailleurs, qu'il me soit
permis de vous rappeler que cette mesure palliative en est une d'exception.
Pour l'avenir, il serait opportun que vous référiez au texte de
loi qui encadre les diverses activités de votre organisme. "Dans
l'espoir que ma décision saura vous satisfaire, veuillez agréer,
Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs. "Le ministre,
André Bourbeau. " C'est signé...
Le Président (M. Lorrain): Le document, M. le
député de Lévis, est déposé sous la cote
D-4.
M. le leader de l'Opposition, est-ce que vous aviez terminé
ou...
M. Chevrette: Pour l'instant, M. le Président, oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais...
M. Chevrette: II me reste 47. 5 minutes.
Le Président (M. Lorrain): Pardon?
M. Chevrette: II me reste 47. 5 minutes.
Le Président (M. Lorrain): Je vais céder maintenant
la parole au leader adjoint du gouvernement et porte-parole quant au
témoin du député de Lévis.
M. Lefebvre: M. le député de Lévis,
pourriez-vous me dire si vous connaissiez déjà Me Lemay avant de
discuter du projet de loi privé 272 avec lui pour une première
fois qui était, selon vos commentaires tout à l'heure, le 10
novembre 1986.
M. Garon: Lors de notre première rencontre, je pense que
M. Lemay m'a dit que je l'avais déjà rencontré, mais je
n'avais pas de souvenir particulier, je ne peux pas dire que c'est une personne
que je connais... que je connaissais.
M. Lefebvre: De façon professionnelle, vous ne le
connaissiez pas. Vous aviez jamais été parrain d'un autre projet,
vous aviez jamais rencontré M. Lemay comme avocat alors que vous
étiez ministre ou député, avant la discussion sur le bill
272.
M. Garon: Non.
M. Lefebvre: M. le député, pourriez-vous me dire,
de façon approximative, à peu près combien de fois vous
avez rencontré Me Lemay à vos bureaux de l'Assemblée
nationale ou à votre bureau de comté relativement au projet de
loi 272?
M. Garon: Je l'ai rencontré une fois à mon bureau
de comté, je vous ai dit la date tout à l'heure. Je peux la
répéter, la date. C'est le 10 novembre 1986. Je l'ai
rencontré..,
M. Lefebvre: Excusez, c'était à votre bureau de
comté.
M. Garon: À mon bureau de comté, à
Saint-David-de-l'Auberivière. Je l'ai rencontré à mon
bureau du parlement, je pense bien, à une couple de reprises.
M. Lefebvre: Combien de fois à votre bureau de
Québec?
M. Garon: C'est ça que je dis, à une couple de
reprises.
M. Lefebvre: Deux fois.
M. Garon: Je pense que ça doit être deux fois. C'est
peut-être trois fois, mais j'ai plutôt l'impression que c'est deux
fois parce que, ce n'était pas toutes des rencontres importantes,
c'était pour remettre des documents. II y a eu une rencontre où
on a parlé plus longuement des documents. Il est possible qu'il ait
passé une autre fois rapidement, mais si ma mémoire est bonne,
c'est une couple de fois au parlement. À part du soir du 18
décembre.
M. Lefebvre: Oui, oui, oui.
Pourriez-vous nous indiquer, à votre connaissance, parce que vous
lui avez parlé, quelle est la fonction de Bibiane Reny?Quelle est sa tâche, sa fonction, son occupation?
M. Garon: Mme Reny est la personne avec laquelle j'ai toujours
communiqué pour les projets de loi privé, au service de la
législation. Je vais vous dire son titre...
M. Lefebvre: Sans vos notes, M. le député.
M. Garon: Pardon!
M. Lefebvre: De mémoire.
M. Garon: C'est !a personne qu'on rencontrait au parlement
pour... c'est une avocate à la direction de la législation.
M. Lefebvre: Est-ce qu'à votre connaissance elle ne se
limite pas, elle, à vérifier la technique des projets, les avis,
la procédure?
M. Garon: Oui.
M. Lefebvre: Je pense qu'il est exact de dire...
M. Garon: Le fonctionnement par rapport au dépôt
à l'Assemblée nationale, les avis, c'est cela.
M. Lefebvre: Elle ne touche pas le fond évidemment du
projet.
M. Garon: Non.
M. Lefebvre: Vous aviez compris évidemment, M. le
député, et c'est la conclusion que je tire de vos propos, de
façon générale, que, pour Me Lemay, c'était
très important l'adoption du projet de loi 272. Pour lui,
personnellement, comme avocat représentant la commission, c'était
important pour lui.
M. Garon: Oui.
M. Lefebvre: Est-ce que je peux conclure de l'ensemble de vos
propos que M. Lemay était agressif, même un peu fâché
après vous parce qu'il considérait que vous bloquiez l'adoption
de 272, à tort ou à raison, à tort ou à raison,
c'est un peu pour cela qu'il était agressif envers vous?
M. Garon: Je vous dirais que son état d'esprit s'est
reflété le mieux c'est quand il a dit: Y tenez-vous tant que cela
à 132? J'ai eu le sentiment, j'ai eu le sentiment que, pour lui, le
projet de loi 272 était tellement important que je ne devrais pas me
formaliser de...
M- Lefebvre: C'est l'impression que vous avez eue de son attitude
à lui, à Me Lemay?
M. Garon: Oui.
M. Lefebvre: M. le député, est-ce que, à
l'époque où on discutait du projet de loi 132, et je vous
demanderais, au préalable, de me résumer ce qu'il y avait dans
132... Quelle était la portée de cette loi 132? Qu'est-ce qu'il y
avait là-dedans, de façon résumée?
M. Garon: C'est un changement sur la Loi de protection du
territoire agricole, et essentiellement, le grand point de divergence que nous
avions avec le gouvernement, c'est que le projet de loi 132, dans notre esprit,
ne faisait pas, ne rencontrait pas seulement les objectifs qu'indiquait le
ministre de l'Agriculture. Il nous disait qu'il voulait seulement reporter le
délai d'un an et demi, pour la construction en vertu de l'article 31,
alors qu'il faisait des déclarations d'intention et qu'il avait fait une
conférence de presse, au mois de septembre 1986, où il disait que
ces déclarations d'intention, on devrait en tenir compte lors de la
négociation des zones dans le cadre des schémas
d'aménagement. On disait; Ce n'est pas seulement une prolongation de
délai, c'est éqalement une porte ouverte à ce que les gens
fassent des déclarations d'intention sans qu'ils aient construit et
comme les schémas vont être adoptés au cours de
l'été, il y aura des... les gens pourront déclarer des
intentions. À ce moment-là, dans la négociation, ils
devront en tenir compte a dit le ministre à la commission, dans ce qu'il
avait déclaré - il devrait en être tenu compte - dans sa
conférence de presse de septembre 1986. On disait: Cela va beaucoup plus
loin que seulement la prolongation d'un délai.
M. Lefebvre: M. le député, évidemment, vous
venez de nous résumer à peu près tes propos que vous avez
tenus à l'époque à l'Assemblée nationale, que vous
vous opposiez à l'adoption de 132. Est-ce que, au moment où on
discutait de la loi 132, autant en commission qu'à l'Assemblée
nationale, il y a eu des intervenants, que ce soit des personnes, des individus
ou encore des intervenants économiques ou de tout autre genre qui vous
ont, vous, laissé entendre qu'ils n'étaient pas d'accord avec
votre attitude face au projet de loi 132?
Autrement dit, ils remettaient en question le fait que vous vous
opposiez à l'adoption de 132?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Une question de
règlement, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je mets en doute la
pertinence de la question du leader adjoint du gouvernement. M. le
Président, le leader adjoint du gouvernement est en train de poser des
questions au député de Lévis quant à savoir si des
groupes, des individus sont intervenus auprès de lui pour lui dire - des
groupes hors du député de Portneuf et de l'affaire qui nous
occupe réellement aujourd'hui - qui sont intervenus pour lui dire: Oui,
vous avez raison. Non, vous n'avez pas raison. Mettez-en un peu plus, mettez-en
un peu moins dans vos oppositions sur 132. Cela n'a rien à voir, M.
le Président. Le député de Lévis est libre
de décider tout seul, comme un grand garçon, l'attitude qu'il
prendra devant n'importe quel projet de loi dont il a la responsabilité
ou dans lequel il est impliqué comme membre de cette Assemblée.
Ce n'est absolument pas pertinent de vérifier s'il y a des groupes qui
ont fait des représentations x, y, z, dans un sens ou dans l'autre,
auprès du député de Lévis quant au fond, quant au
contenu, quant à la forme ou quant à la portée du projet
de loi 132. Ça, c'est une décision qui relève du
député de Lévis comme les 121 autres membres de
l'Assemblée nationale peuvent décider d'agir sur quelque projet
de loi que ce soit, M. le Président.
M. Lefebvre: M, le Président.
Le Président (M, Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lefebvre: J'imagine que le député de
Lévis fait comme les 100 quelques autres députés de
l'Assemblée, il consulte, a l'occasion, sa population pour savoir
quelles sont ses réactions face à des discussions sur des projets
de loi, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, c'est le
député de Lévis lui-même qui soulève
l'intervention de l'avocat Lemay à savoir: Est-ce que vous tenez tant
que ça au projet de loi 132? Alors, je pense que ma question est
très pertinente, à savoir si le député de
Lévis avait discuté, en plus d'en discuter avec Me Lemay, avec
d'autres intervenants, avec d'autres individus de son attitude à lui
face au projet de loi 132. Je trouve que c'est très pertinent, d'autant
plus que c'est en parallèle avec le bill privé 272, M. le
Président.
Le Président (M- Lorrain): Une dernière
intervention, M. le député de Gouin, sur la question de
règlement.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Dois-je vous rappeler
aussi, M. le Président, qu'on n'est pas ici pour étudier la
portée, les effets ou l'allure qu'a pris l'étude du projet de loi
132 avant le 18 décembre et le 19 décembre 1986. M. le
Président, je répète, nous sommes ici pour étudier
le comportement du député de Portneuf et ministre de
l'Agriculture dans des pressions qu'il a faites pour faire en sorte que le
député de Lévis n'intervienne plus dans un processus qui
avait peut-être pour but de bloquer le projet de loi 132, en utilisant le
projet de loi 272. Cela n'a rien à voir avec les autres intervenants du
projet de loi 132.
Le Président (M. Lorrain): Je déclare la question
posée par le leader adjoint du gouvernement recevable. Elle est
reliée directement au mandat. Le témoin présent,
M. le député de Lévis, est peut-être le plus
important des témoins. À la question posée, il y
répondra et il donnera l'expérience qu'il a vécue. C'est
une question de fait. Je pense que le fondement même de toute
l'intervention, de la question de privilège a un lien direct de cause
à effet entre le bill, la loi d'intérêt privé
portant le numéro 272 et la loi publique portant le numéro 132.
Je pense que l'interrogatoire... On est ici, tous et chacun, te! que je l'ai
mentionné ce matin, pour s'informer, avoir un éclairage le plus
complet possible, et celui, je pense, qui peut en apporter, un des
témoins les plus importants, qui peuvent apporter cet
éclairage-là, c'est M. le député de Lévis et
je permets la question.
M. Garon: Je dirais tout d'abord que je n'ai pas discuté
le 132 avec l'avocat Lemay, parce que le leader adjoint du gouvernement vient
d'affirmer cela. Je lui ai dit, au contraire, que je ne voulais pas en discuter
avec lui. Je veux être bien clair là-dessus, on n'a pas
discuté du fond de 132. J'ai dit: Je regrette, je ne négocierai
pas mes votes et je n'ai pas d'affaire à négocier avec vous et
discuter avec vous de 132.
Sur la question qu'il a posée sur 332, je dirai que c'est la
conférence de presse du ministre du mois de septembre 1986 qui a
coloré tout ce projet-là, et qui indiquait de quelle façon
ses intentions pouvaient jouer. La conférence de presse, il faudrait...
Je n'ai pas avec moi aussi, mais on pourrait déposer si vous voulez, ta
conférence de presse du ministre du mois de septembre où il dit
que les intentions qui vont être déclarées vont pouvoir
être utilisées dans la négociation des zones agricoles et
des schémas d'aménagement. Et il avait été
révélé aussi au cours de l'étude de 132 en
commission parlementaire qu'il y avait même un député, le
député de Berthier, qui avait déjà envoyé un
pamphlet dans son comté pour demander aux gens de se
dépêcher à enregistrer des droits - c'était mal
rédigé remarquez bien - de se dépêcher à
enregistrer des droits concernant leurs terrains vacants auprès de la
Commission de protection du territoire agricole. Moi, je voyais une ouverture
dans 132 qui pouvait faire en sorte que des... qu'il y ait des enregistrements
de déclarations d'intention qui pouvaient être
considérables s'il y avait un mouvement qui s'organisait dans ce
sens-là et, ensuite, selon les directives qu'avait données le
ministre, qu'il en soit tenu compte dans la négociation des zones
agricoles dans le cadre des schémas d'aménagement. Cela pouvait
avoir un effet considérable...
M. Chevrette: Question... Je m'excuse, M. le député
de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): Une question
de règlement.
M. Lefebvre: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je vous avoue là, que je m'interroge
carrément. On est en train de faire le procès du pourquoi que le
ministre de l'Agriculture s'objectait à 132, ce qui n'a aucun bon sens.
On n'a pas à analyser ce que Jean Garon, député de
Lévis, ou quels sont les motifs de Jean Garon, député de
Lévis, de s'objecter à 132. On est là pour analyser le
comportement du député de Portneuf qui dit: Si Jean Garon
s'obstine sur 132, je m'excuse, le 272 passera pas. Et on est en train de faire
le procès des intentions du ministre Garon face à 132. C'est
carrément irrecevable, M. le Président. Je veux dire, on peut
bien s'amuser longtemps, mais Jean Garon n'est pas là pour
défendre ses états d'âme sur 132, il est là pour
analyser qu'il y a eu... Il est là pour nous dire qu'il a subi des
pressions et que nous autres, on est là pour éclairer quel type
de pressions il a eues, pas savoir pourquoi il est pour ou contre 132. Pourquoi
il aurait été contre l'abolition du conseil consultatif des
étalons? T'sais! C'est fou comme balai, ça n'a aucun lien!
M. Doyon: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, la réponse du
député de Lévis justement ne correspond pas à la
question qui lui a été posée. La question qui a
été posée par le leader adjoint est de savoir: est-ce que
le député de Lévis a eu des représentations
favorables, défavorables à son attitude concernant 132.
Une voix: C'est cela.
M. Doyon: Et cela, c'est totalement pertinent. Je reconnais avec
le leader de l'Opposition que la réponse n'est pas pertinente, mais la
question était pertinente et, à ce moment-là, le
témoin n'ayant pas répondu à la question, on ne peut pas
en faire grief au leader adjoint qui, lui, a posé une bonne question,
mais n'a pas obtenu une bonne réponse.
Une voix: C'est cela.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): - Je n'entendrai pas cinq
interventions sur la question de règlement, je vais en permettre deux de
chaque côté, à l'avenir, pour toute question de
règlement..,
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Lorrain):... sur la même question
de règlement. Sinon, je vais être obligé d'entendre dix
versions sur la même question de règlement. Je vous reconnais, M.
le député de Taillon.
M. Filion: Ahl M. le Président, l'interrogatoire ou les
questions du leader adjoint du gouvernement portent sur... ont d'abord
porté sur les motifs qui habitaient le député de
Lévis pour s'opposer au projet de loi 132. Comme vous avez
décidé tantôt, il est peut-être intéressant
pour nous de savoir pourquoi le député de Lévis,
porte-parole de l'Opposition en matière d'agriculture, s'opposait au
projet de loi 132. Mais là où les questions du leader adjoint
sont carrément inacceptables et inadmissibles c'est si vous lui
permettez d'interroger sur la légitimité des motifs. (12
heures)
Une voix: C'est ça.
M. Boulerice: Est-ce que le député de Lévis
était bien fondé ou pas...
Une voix: II avait dit ça...
M. Boulerice:... de s'opposer au projet de loi 132? Ça, M.
le Président, je pense bien que c'est carrément inacceptable. Le
député de Lévis a exposé sa position
vis-à-vis le projet de loi 132, il a exposé ce qu'il pensait du
contenu de ce projet de loi-là, de la nature et des conséquences
du projet de loi pour les gens qui étaient concernés. C'est
très bien. Je pense que ça a été établi. Le
député de Lévis s'est expliqué là-dessus.
Mais là on voudrait l'interroger sur qui l'a rencontré pour lui
dire quoi pour se bâtir une opinion, etc., etc. Je pense qu'on
déborde carrément le cadre du mandat dont on est saisi qui est
d'enquêter sur la conduite du député de Portneuf, ministre
de l'Agriculture, les pressions qu'il a exercées sur le
député de Lévis, en associant deux projets de loi et,
évidemment, de la façon dont ça a été
décrit par les témoins.
Alors, je pense que... et j'apprécierais, M. le Président,
que vous fassiez une distinction là-dessus. Les parlementaires qui
pourront être convoqués devant cette commission, je pense,
pourraient être interrogés sur leur opinion vis-à-vis un
projet de loi, que ce soit le projet de loi privé ou le projet de loi
public, celui de l'Agriculture, mais de là, à interroger les
parlementaires qui pourraient être témoins devant cette commission
sur comment ils se sont bâti une
opinion politique sur un dossier, je vous soumets que cet
interrogatoire-là est carrément inacceptable dans le cadre de
notre mandat.
Le Président (M. Lorrain): Alors, une dernière
intervention,
M. Lefebvre: M. le Président, je suis convaincu que les
membres de l'Opposition ont compris le sens de ma question. Je ne comprends
pas, par contre, que ça les agace. Je ne veux pas absolument
vérifier pour quelle raison le député de Lévis
s'opposait au projet de loi 132. Je veux tout simplement savoir» et c'est
strictement une question de fait: Est-ce qu'il y a ou pas des individus, des
groupes, des intervenants économiques ou d'autres intervenants
municipaux, de quelque nature que ce soit, qui se sont manifestés
à vous, qui vous ont indiqué qu'ils n'étaient pas d'accord
avec votre prise de position sur la loi 132?
C'est tout simplement ça, ma question et ça c'est une
question de fait. Il y a des personnes, il y a des groupes ou il n'y en pas.
C'est ça, ma question.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, je suis prêt
à rendre ma décision. Je suis prêt également
à mentionner immédiatement aux membres de cette assemblée
que l'intervention, telle que vous venez de la faire, M. le
député de Taillon, en d'autres temps, pourrait peut-être
être extrêmement fondée. Mais quant à la question
précise qui avait été posée, qui a fait sujet de
cette question de règlement et quant à la réponse que M.
le député de Lévis - je le répète -qui est
un témoin extrêmement important pour cette commission, elle est
directement reliée à la dernière partie de la question de
privilège, telle que présentée par M. le
député de Lévis.
La question, le mandat de la commission et la question de
privilège se lit comme suit dans les dernières lignes: "... pour
lui signifier que l'adoption de ce projet de loi est conditionnel au vote
à l'opinion, au jugement et à l'action du député de
Lévis et de l'Opposition à l'égard du projet de loi 132.
"
Je pense que la question est recevable, mais le jugement et la
réponse, une question de fait si seul le député de
Lévis peut nous répondre. Mais ça fait partie et
ça, directement de notre mandat. C'est le... Toute la preuve qui a
été faite depuis hier est en fonction d'une réaction
vis-à-vis un projet de loi 132. Et dans la question de privilège
de M. le député de Lévis, on décrit très
bien... Ce sont les termes employés par M. le député
lui-même... à l'opinion, à son jugement et à son
action. Alors, je vais permettre la question. En d'autres moments pour je ne
sais pas quoi, je ne peux pas répondre à des cas
hypothétiques, c'est possible que le fondement de la question de
règlement qui a été soulevée par M. le leader de
l'Opposition et M. le député de Taillon soit fondé. Pour
celle-ci, à cause du mandat du contenu et étant donné
qu'il s'agit de M. le député de Lévis qui est un des
principaux témoins et qui seul peut répondre à ce qu'il
percevait sur le projet de loi 132, je vais permettre la question.
M. le député de Lévis, aviez-vous terminé
votre réponse?
M. Garon; Non. Je percevais 132 comme la mise en oeuvre de la
conférence de presse du ministre du mois de septembre 1986.
M. Lefebvre; Question de règlement, M. le
Président. J'aimerais qu'on rappelle au témoin...
Le Président (M, Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement, sur une question de règlement.
M. Lefebvre:... pour que justement faciliter la tenue des
travaux, l'existence de l'article 51 de la loi de l'Assemblée qui
indique que l'Assemblée ou une commission peut assigner et contraindre
toute personne à comparaître devant elle, soit pour
répondre aux questions qui lui sont posées, soit pour y produire
toute pièce.
Alors, la seule attitude, à mon sens, que doit avoir le
témoin, c'est de répondre aux questions et non pas de donner ses
opinions, ses impressions mais de répondre aux questions qu'on lui pose.
La question que je pose, M. le Président, elle est simple, elle e, st
claire; Est-ce qu'il y a des individus, des groupes qui se sont
manifestés pour dénoncer votre attitude face à la loi 132?
C'est ça ma question.
Le Président (M. Lorrain): Je suis prêt à
rendre ma décision immédiatement. On ne peut pas intervenir sur
une... Je m'excuse.
M. Chevrette: Cela va vous permettre...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. Je suis
prêt...
M. Rochefort: Non, mais j'ai une question de règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Gouin. Sur la même
question de règlement?
M. Rochefort: Vous avez entendu ces
derniers propos du député de Frontenac. Vous avez entendu
ses derniers propos? Est-ce qu'il y a des groupes, des individus qui sont
intervenus pour dénoncer votre attitude dans le projet de loi 132?
Voyons donc! Qu'est-ce que c'est ça, cette affaire-là?
Le Président (M. Lorrain): Alors, je suis prêt
à rendre sur la question de règlement...
M. Rochefort: Franchement là! Est-ce que le
député de Frontenac voudrait s'ajouter au député de
Portneuf dans ses pressions qui laisseraient peut-être sous-entendre
qu'il aurait fallu faire?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, vous êtes hors
d'ordre. M. le député de Gouin, si vous me permettez, je suis
prêt à rendre ma décision sur la question de
règlement.
Je n'accepte pas la question de règlement de M. le leader adjoint
du gouvernement. Nous devons, et je l'ai mentionné au tout début
des travaux de cette commission, avoir tout le respect et permettre aux
témoins, nous ne sommes pas devant un tribunal, il n'y a pas de
règle de preuve, nous devons respecter et entendre les témoins
devant cette commission. Que cela soit en parlementaire ou une autre personne,
je verrai en temps et lieu, s'ils refusent de répondre ou si les
articles de la Loi de l'Assemblée nationale ne sont pas
appliqués, avoir a intervenir directement aux témoins. Mais on ne
peut pas dicter les réponses. Si les réponses ne font pas
l'affaire, n'arrivent pas aux conclusions que les parlementaires aimeraient
avoir, bien, vous jugerez et vous statuerez à la fin. Je ne suis pas le
juge de cette commission. C'est vous qui aurez à apprécier tous
les témoignages des témoins et les liens entre les
témoins, à la fin de la commission.
Alors, je vais... Non, j'ai rendu ma décision sur ce point...
M. Lefebvre:... préciser ma question.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, ma décision
est rendue sur la première question de règlement...
M. Lefebvre:... 30 secondes.
Le Président (M. Lorrain):... en réplique ou sur la
question de règlement soulevée par M. le... Non, non, j'ai dit
sur la question de règlement, la dernière soulevée par M.
le député de Gouin.
M. Lefebvre: M. le Président, vous vous souviendrez...
Le Président (M. Lorrain): Oubliez la réplique,
c'est une question de règlement.
M. Lefebvre: La première intervention que j'ai faite
relativement au débat qu'on vit depuis quinze minutes, c'était,
à tort ou à raison, je ne prétends pas que l'attitude du
député de Lévis était incorrecte. Si mon propos a
été mal interprété... Ce que je veux savoir, c'est
si, oui ou non, des gens se sont manifestés auprès du
député de Lévis, à tort ou à raison, quant
à son attitude face au projet de loi 132? C'est tout ce que je veux
savoir.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je ne m'en rappelle pas qu'il y ait des gens qui soient
intervenus. S'il y en a qui sont intervenus, ça ne m'a pas
frappé.
M. Lefebvre: Est-ce que des individus, des groupes vous ont
manifesté qu'ils étaient d'accord avec votre position? Alors, la
même question mais dans l'autre sens?
M. Garon: Oui, mais là, tantôt j'avais
commencé à répondre et j'aimerais que vous me laissiez
finir. Le projet de loi 132, dans mon esprit, est une mécanique qui
vient mettre en oeuvre une conférence de presse qui annonce un ensemble
d'affaires au mois de septembre 1986. J'ai étudié attentivement
la conférence de presse du ministre du mois de septembre 1986, où
il annonce qu'est-ce qu'il va faire. Il annonce, il dit pas que ça va
être le projet de loi 132 mais il dit qu'il a l'intention de permettre
aux gens de déclarer les intentions et qu'il faudra en tenir compte dans
le cadre des schémas d'aménagement et ça, c'est 132 qui
arrive éventuellement.
I! dit qu'il va déposer son projet de loi, l'avant-projet de loi
au mois de décembre. Au mois de décembre, il nous dit que
ça va être au mois de mars. Puis au mois de mars, on l'a pas
encore eu. Donc, son plan d'ensemble, qu'on a étudié et que j'ai
étudié avec des gens... J'ai réuni des gens pour
étudier le plan d'ensemble annoncé par le ministre au mois de
septembre 1986 et les gens que j'ai consultés ont
considéré, de même que moi, le plan d'ensemble du ministre,
annoncé au mois de septembre 1986, comme très dangereux pour la
protection des terres agricoles.
M. Lefebvre: M. le député, vous avez parlé
le jour du 19 décembre, à votre secrétaire, à
combien de reprises, par téléphone ou autrement?
M. Garon: Je lui ai parlé le matin, en arrivant au bureau,
avant d'aller à l'Assemblée nationale. Je lui ai parlé au
téléphone, entre les deux appels à Me Lemay. Et je ne
pense pas l'avoir vue au
cours de la journée, par la suite, parce que j'étais pris
à l'Assemblée nationale, attendant le retour du président
qui a pris plus de temps à rendre sa décision qu'il avait dit
qu'il prendrait.
M. Lefebvre: Je comprends que vous ayez parlé à Mme
Lecours à peu près vers quelle heure dans l'avant-midi, M. le
député. Et c'est la seule fois que vous lui en aviez parlé
au téléphone. C'est ce que vous nous dites. À quelle heure
dans l'avant-midi?
M. Garon: Dans la journée du 19?M.
Lefebvre: Oui.
M. Garon: Dans la journée du 19 je ne pense pas l'avoir
vue à d'autres moments parce que j'étais en Chambre et je lui ai
parlé entre les deux téléphones. Je sais que quand je suis
arrivé au bureau, il y avait une note sur le bureau où on me
disait que Me Lemay avait appelé dans le milieu de l'après-midi,
mais...
M. Lefebvre: Quand avez-vous appelé votre
secrétaire dans la journée, le matin?
M. Garon: Le matin, entre les deux téléphones
à Me Lemay?
M- Lefebvre: Oui.
M. Garon: Cela devait être autour de 11 heures. Sa note
était marquée de 10 h 44. Elle est venue ensuite la porter. Cela
a dû prendre cinq minutes. J'ai appelé Me Lemay. Je l'ai
rappelée. J'ai dû la rappeler vers 11 heures.
M. Lefebvre: Et c'est la seule conversation
téléphonique que vous avez eue dans toute la journée du 19
avec Mme Lecours? Vers 11 heures?
M. Garon: À ma souvenance, oui. Parce que j'étais
pris en Chambre.
M. Lefebvre: Oui, je comprends. C'est tout pour le moment, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais maintenant
reconnaître un député de l'Opposition, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Merci, M. le Président. Je voudrais au sujet du
projet de loi 272, je voudrais savoir du député de Lévis,
avant le 19 décembre à 10 h 44, est-ce qu'il y a eu conversation
ou communication entre vous et le ministre de l'Agriculture, le
député de Portneuf?
M. Garon: Là-dessus?
M. Filion: Ouais. M. Garon: Non.
M. Filion: Est-ce que avant le 19 décembre vous avez
directement ou indirectement été mis au courant d'un
intérêt quelconque, même partiel ou total pour le projet de
loi 272 de la part du ministre de l'Agriculture?
M. Garon: Non.
M. Filion: En commission parlementaire, durant la commission
parlementaire, durant le temps où vous étiez, vous avez dit que
le ministre de l'Agriculture n'était pas présent.
M. Garon: Non.
M. Filion: Est-ce qu'avant la commission parlementaire vous
l'avez vu dans les parages de la salle où se tenait la commission
parlementaire?
M. Garon: Non. Il faut dire que je n'étais pas dans
les parages moi-même, puisque j'étais dans une autre commission
parlementaire et que j'ai passé très vite à l'autre
commission qui était... une était dans Lafontaine et l'autre dans
la salle Papineau. Alors je suis passé très vite d'une salle
à l'autre.
M. Filion: Or donc il n'y a jamais eu de lettres, de
communications téléphoniques, d'échanges sous quelque
forme que ce soit entre vous et le ministre de l'Agriculture sur le projet de
loi 272?
Le Président (M. Lorrain): Si vous me le permettez, M. le
député de Lévis. Je m'excuse, M. le député
de Taillon. On m'annonce qu'il y a des témoins qui ont été
assignés et qui vont peut-être quitter. Alors l'entente entre les
deux formations et au nom de tous les membres de la commission de
l'Assemblée nationale, je demanderais à ces témoins de
revenir à 16 heures, d'être ici présents à 16
heures. Merci.
M. Chevrette: Ce ne sont pas tous les témoins. On a bien
compris que c'était M. Lessard et M. Lemay qui, potentiellement, peuvent
quitter jusqu'à 4 heures, mais on voudrait garder M. Parrier au cas
où le témoignage se terminerait avant 1 heure.
Le Président (M. Lorrain): Parfait. Alors, M. Lessard et
M. Lemay à 16 heures. Merci. M. le député de
Lévis.
M. Filion: Alors, je vais reprendre ma question. Je conclus de
vos dernières réponses que d'aucune façon le ministre de
l'Agriculture ne s'est manifesté à l'égard du
projet de loi 272, dont vous étiez le parrain et le pilote, sous
quelque forme que ce soit avant le 19 décembre 1986?
M. Garon: Non. C'est facile pour moi de m'en souvenir parce que
je ne me rappelle pas d'avoir parlé au téléphone avec le
ministre de l'Agriculture.
M. Filion: Et à l'Assemblée nationale non plus?
M. Garon: Non.
M. Filion: Vous étiez bel et bien, comme vous avez dit, le
parrain du projet de loi privé. Votre nom était inscrit sur le
projet de loi comme étant le "présenteur" de ce projet de
loi?(12 h 15)
M. Garon: Oui. J'ai parlé du projet de loi possiblement
avec le ministre adjoint aux Finances parce qu'il y en avait un avec moi sur la
caisse centrale des Confédérations des caisses populaires
Desjardins. Il me dit: C'est un autre projet de loi aussi dans les bills
privés. Il était au courant que j'avais un autre projet de
loi.
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est... Je m'excuse, M. le
député de Lévis, mais ça n'a rien rien à
voir avec le mandat actuellement, si vous me permettez.
M. Filion: Bon. Vous avez les... M. le Président...
Une voix: Bien oui, mais...
M. Filion:... il y a quelques minutes, vous avez permis au leader
adjoint d'interroger sur les personnes qui auraient pu...
Une voix: Ça, c'est pertinent. Une voix: Sur
132...
M. Filion:... faire savoir au député de
Lévis ses opinions...
Le Président (M. Lorrain): Sur 132. Ça, c'est un
autre projet de loi.
M. Rochefort: Sur 272.
Le Président (M. Lorrain): Non, ce n'est pas sur 272.
M. Filion: Bien oui, mais M... M. Rochefort:... sur
272.
Le Président (M. Lorrain): Non, c'est sur un autre...
Est-ce que M... Sur 272?
Une voix: Oui, mais...
M. Filion: Oui, oui, sur 272.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a eu... Allez,
allez. Si c'est 272, ça va.
M. Filion: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): J'avais entendu autre
chose.
M. Garon: J'ai eu quelques conversations avec le ministre adjoint
aux Finances, le député d'Outremont...
Une voix: Ouais!
M. Garon:... M. Fortier. Nous avons parlé du projet de loi
sur les caisses centrales Desjardins, mais il savait aussi que j'avais un autre
projet de loi sur bill privé. Ça marchait. On parlait au fond de
projets de loi qui marchent très bien.
M. Filion: Est-ce qu'en tant que parrain du projet de loi,
présenteur du projet de loi privé, vous avez eu des
communications avec peut-être des membres du cabinet du ministre de
l'Agriculture ou des fonctionnaires du ministre de l'Agriculture ou qui que ce
soit de relié de près ou de loin au ministre de
l'Agriculture?
M. Garon: Non. D'ailleurs, je... Depuis qu'ils sont... depuis le
nouveau cabinet du ministre de l'Agriculture, j'ai très peu parlé
à des gens de son cabinet.
M. Filion: D'accord. Les municipalités qui étaient
affectées par le projet de loi 272 sont des municipalités... Vous
avez dit plus tôt dans votre témotgnaqe qu'il y en avait cinq de
situées dans votre comté.
M. Garon: Oui.
M. Filion: Et évidemment, sans refaire la
géographie de la carte électorale, est-ce que, quand même,
vous pourriez nous confirmer qu'aucune des municipalités
affectées par le projet de loi ne faisait partie du comté de
Portneuf?
M. Garon: Non.
M- Filion: Maintenant, je vous réfère, avec votre
permission, M. le Président, je réfère le témoin au
projet de loi 132. Vous avez dit dans votre témoignage que vous avez
évidemment rencontré Me Lemay à quelques occasions
à votre bureau de comté, ici à l'Assemblée
nationale et ici à l'Assemblée nationale. Est-ce que, en aucun
temps, avant le coup de téléphone de 10 h 44 du 19
décembre 1986, est-ce qu'en
aucun temps, entre Me Lemay et vous, il a été question du
projet de loi 132?
M. Garon: Non.
M. Filion: Me Lemay ne vous a jamais soulevé, avant la
communication téléphonique que vous avez eue avec lui, quoi que
ce soit de relatif au projet de loi 132?
M. Garon: Non.
M. Filion: Ou quoi que ce soit de relatif au ministre de
l'Agriculture?
M. Garon: Non.
M. Filion: Pas d'autre question.
Le Président (M. Lorrain): Je vais maintenant
reconnaître un député de la formation ministérielle,
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. En ce qui concerne le
premier téléphone de vérification, M. le
député, que vous avez fait en présence de M. René
Blouin, vous l'avez fait à partir de l'antichambre du salon bleu, c'est
ça?
M. Garon: Oui, le téléphone qu'il y a... Il y a
deux téléphones sur la table. Un des deux... J'ai pris un des
deux appareils.
M. Doyon: M. Blouin se trouvait où à ce
moment-là lui là?
M. Garon: 11 était à côté de moi.
M. Doyon: À côté de vous. Mais M. Blouin
n'était pas sur un autre téléphone qui lui aurait permis
d'entendre la conversation avec M. Lemay?
M. Garon: Non.
M. Doyon: II était tout simplement témoin, donc, de
votre conversation à vous?
M. Garon: Oui. Lui, oui. Du fait que je téléphonais
à M. Lemay.
M. Doyon: Oui. II -savait que vous parliez à M. Lemay?
M. Garon: Oui.
M. Doyon: Mais il ne pouvait pas entendre ce que M. Lemay
disait?
M. Garon: Non.
M. Doyon: Quand vous avez fait un deuxième appel en
présence du leader de l'Opposition, ça s'est fait où ce
téléphone-là?
M. Garon: Au même endroit.
M. Doyon: Au même endroit. Encore une fois, le leader de
l'Opposition était en mesure d'entendre ce que vous disiez à M.
Lemay, mais pas d'entendre ce que M. Lemay vous disait?
M. Garon: Peut-être un peu, dans ce cas-là, parce
que M. Lemay parlait très fort à ce moment et je ne serais pas
étonné qu'il ait pu comprendre quelque chose de ce qu'il a dit au
téléphone.
M. Doyon: Est-ce que vous teniez l'appareil de façon
à ce que M. le leader de l'Opposition puisse comprendre ou si vous
teniez l'appareil normalement?
M, Garon: Je tenais l'appareil... Je n'ai pas remarqué de
quelle façon je le tenais, mais je sais qu'à ce moment-là
il a entendu la voix de M. Lemay au téléphone.
M. Doyon: Est-ce qu'il y a eu, à ce moment-là, des
différences dans ce que vous a dit M. Lemay la deuxième fois par
rapport à ce qu'il vous a dit la première fois?
M. Garon: Non, sauf que le premier appel a porté beaucoup
plus sur les conséquences pour la CITRSQ; il essayait de me convaincre -
ce qu'il n'avait pas besoin de faire parce que j'étais conscient de cela
-des conséquences pour que je fasse quelque chose par rapport à
132. Il dit, cela va être catastrophique, les gens un jour apprendront...
parce qu'il m'avait dit à ce moment qu'il avait parlé à M.
Carrier, qui est le président ta corporation. Si la loi ne passe pas,
les qens de votre comté vont apprendre, un jour, que si vous aviez
voté 132, la loi aurait passé et ils sauront que c'est vous le
responsable. Il essayait de me convaincre, par tous les moyens possibles, de
laisser tomber 132 pour que le consentement du ministre de l'Agriculture, le
député de Portneuf, soit donné par rapport à
272.
Le premier appel a porté surtout là-dessus. J'ai
vérifié d'autres affaires au travers, mais surtout
là-dessus. C'est pourquoi, au cours du deuxième appel, comme il
n'avait jamais vu le règlement que je ne connaissais pas personnellement
comme tel avant, j'avais vu le règlement, c'est-à-dire la loi, le
paragraphe 10 de l'article 55, là je posais des questions
précises parce que j'ai dit: S'il y a une question de privilège,
il faut que je sois certain de certains points. C'est plutôt mot qui a
posé des questions dans le deuxième appel sur des points
précis, à tel point que Me Lemay a dit, quand je lui ai dit: Le
député de Portneuf ne peut pas faire cela, il n'a pas le droit de
faire cela, c'est là qu'il m'a dit: Allez pas parler de cela en Chambre
parce qu'il a réalisé, à ce
moment je pense bien, que j'avais posé une série de
questions qui constituaient une preuve.
M. Doyon: Concernant ces questions précises que vous avez
posées à M. Lemay, vous dites que vous en avez posé une
série de questions, quelles étaient-elles?
M. Garon: C'est trois ou quatre questions. Ce n'est pas 25
questions. Est-ce que c'est bien M. Pagé qui vous a
téléphoné ce matin? Est-ce que c'est bien lui qui vous a
demandé de m'appeler? Est-ce que c'est bien lui qui vous a dit que, si
le projet de loi public 132 n'était pas adopté, 272 serait
bloqué? C'est ces points-là que je vérifiais.
M. Doyon: Avez-vous demandé à M. Lemay si ce
n'était pas possiblement plutôt M. Lemay qui mettait de la
pression pour un projet de loi auquel il tenait beaucoup?
M. Garon: C'est pour cela que je lui ai demandé. Je lui ai
demandé si le ministre lui avait demandé de m'appeler. Il a paru
même excédé. C'est évident, autrement tout cela n'a
pas de signification.
M. Doyon: Donc, votre préoccupation était de vous
assurer que c'était bien une . intervention - et vous y teniez beaucoup
-de la part du ministre de l'Agriculture et non une intervention qui aurait pu
originer par amplification, si je peux m'exprimer ainsi, de la part de l'avocat
Lemay.
M. Garon: Bien, ç'avait été de la part de
l'avocat Lemay de son propre chef, ça n'aurait pas été
mieux. Sauf que ça aurait été lui le responsable et il
n'aurait pas eu le droit de faire plus de pression de son propre chef que le
député de Portneuf. Alors je lui ai demandé... C'est pour
cela que je lui ai demandé la question.
M. Doyon: 5i je comprends bien votre réponse, vous
étiez, vous vouliez vous assurer que les pressions indiquées par
l'avocat Lemay originaient bien de la part du député de
Portneuf.
M. Garon: C'est cela.
M. Doyon: Cela, vous l'avez fait surtout lors du deuxième
appel dans le but d'obtenir suffisamment de renseignements pour soulever une
question de privilège avec tout ce qui s'en est suivi à
l'Assemblée nationale, et c'était là surtout le but de
votre deuxième appel. Est-ce que je m'exprime correctement?
M, Garon: J'avais vérifié dans le premier...
M. Doyon: Oui.
M. Garon:... mais dans le deuxième je vérifiais en
fonction éventu... d'une question de privilège qui pouvait
être soulevée. Je voulais pas qu'éventuellement qu'on
puisse dire: Bien, vous aviez pas vérifié celle-là... vous
aviez pas vérifié. Je voulais vérifier puis je savais que
c'était pas une chose qui était une affaire à la
légère. Or je voulais m'assurer en posant des questions
précises, à tel point que Me Lemay lui-même a
réalisé sans doute à ce moment-là - peut-être
qui avait pas réalisé avant, je le sais pas -quand je lui dis...
le député de Portneuf a pas le droit de faire ça, il peut
pas faire ça. Il m'a dit: Aie! Allez pas parler de ça en Chambre.
Je pense bien que là, y a peut-être un déclic qui s'est
fait dans son esprit qui s'était pas fait avant parce que de
lui-même il m'a demandé de pas parler de ça en Chambre;
j'ai dit: Ça, occupez-vous pas de ça.
M. Doyon: À votre connaissance, vous souvenez-vous si le
député de Portneuf était en Chambre lors de cette
période de questions-là?
M. Garon: Quand je suis revenu en Chambre... Quand j'ai
reçu le message, c'est évident que j'ai regardé en
direction de son siège, je l'ai vu là.
M. Doyon: Oui. Est-ce que vous croyez pas que la meilleure
façon de vous être assuré, compte tenu des
précautions que vous avez faîtes, que vous avez prises,
c'est-à-dire appeler deux fois Lemay, vous pensez pas que la meilleure
façon de vous assurer...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Doyon: M. le Président, j'ai pas fini ma question.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai une question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Rochefort: M. le Président, je voudrais que vous soyez
en mesure de prévenir le député de Louis-Hébert que
je vois venir une question suggestive. Ne croyez-vous pas que vous auriez
dû?
Le Président (M. Lorrain): Bon.
M. Rochefort: Ça c'est suggérer la réponse
dans la question, M. le Président. Y a eu des nombreux rappels au
règlement autour de ça depuis le début de nos travaux. Je
pense que vous devez appliquer les mêmes règles que vous avez
appliquées jusqu'à
maintenant; que le député pose la question: Avez-vous fait
ceci, avez-vous pas fait cela? Mais qu'il ne pose pas la question: Ne
croyez-vous pas que vous auriez dû? Ça, M. le Président, y
va avoir un temps, c'est la conclusion de la commission où le monde qui
voudront conclure ce qui voudront pourront le faire. Pas dans le cadre d'une
série de questions adressées à un témoin, questions
qui suggéreraient à un témoin un comportement que
l'intervieweur prétend qu'il aurait dû avoir.
M. Doyon: Sur la même question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement. M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, ma question vise tout
simplement à éclairer la commission sur des gestes qui ont
été posés ou qui n'ont pas été posés
par le député de Lévis. On vient d'établir
clairement qu'il a eu deux gestes qui ont été posés,
c'est-à-dire des téléphones de vérification
auprès de Lemay. Ma question maintenant vise à établir
qu'il a aussi des gestes qui n'ont pas été posés et qui
auraient pu ou qui auraient dû être posés, de façon
à ce qu'on sache à quoi s'en tenir et c'est très
important...
Des voix:...
Le Président (M. Lorrain): Finissez votre question de
règlement.
M. Doyon; Oui, M. le Président, je vais la finir. C'est
très important que, ayant su ce que le député de
Lévis a fait, qu'on fasse ressortir en même temps ce qu'il n'a pas
fait et ce qui aurait permis... qui aurait permis certaines choses,
c'est-à-dire qui aurait permis d'établir ce qu'il recherchait,
c'est-à-dire, l'origine du supposé chantage ou menace dont il a
été l'objet. Y est sûr que le député de
Lévis - c'est établi - a pris des précautions
considérables en s'adressant à l'avocat Lemay. Mais ce que la
commission doit aussi savoir: Est-ce qu'il a des choses qu'il a pas faites? Qui
auraient pu être faites? Oui auraient permis de donner un
supplément et toute l'assurance nécessaire aux accusations qui
étaient en train d'être portées? Et ça c'est
extrêmement important. Si vous me permettez pas cette question-là,
M. le Président, la commission ne pourra pas être
éclairée là-dessus, c'est vital.
Le Président (M. Lorrain); M. le député de Taillon,
sur la même question de règlement.
M. Filion; Sur la question de règlement, M. le Président,
d'abord sur les faits là qui donnent lieu à la question de
règlement. Le député de Lévis vient tout juste,
depuis 30 minutes, une heure, témoigner - non, mais je veux juste
rectifier ce qui a été dit -témoigner à l'effet
que, bon, pour un supplément de garantie il a appelé deux fois.
Ceci étant dit, deuxièmement sur la question de règlement,
puis je pense qu'à un moment donné il faudrait quand même
être cohérent, vous avez dit depuis le début de nos
travaux: Les conclusions, les hypothèses, ce qui a dû être
fait puis qui a pas été fait, ça vous le plaiderez, vous
l'évoquerez au moment de la conclusion de la commission. En deux mots,
quand on a un témoin devant nous aux termes de l'article 51, on est
là pour lui poser des questions. On n'est pas là pour
échanger sur des grilles de morale à être appliquées
dans un cas où on reçoit des messages aussi énormes que
celui que le député de Lévis a reçu le 19
décembre 19B6. Alors, ces espèces de... de considérations
d'ordre moral, je pense qu'on ne peut pas échanger avec un témoin
là-dessus, à savoir qu'est-ce qui aurait dû être
fait, ce qui aurait pu être fait. Le témoin est là pour
nous dire ce qui s'est passé, pourquoi il a posé un geste et
à ce moment-là, je vous réfère, M. le
Président, à ce que vous avez déclaré
vous-même, à plusieurs reprises depuis le début de nos
travaux: vous tirerez vos conclusions au moment de ta fin de nos travaux. Il y
a déjà une période qui est prévue pour cela. (12 h
30)
Le Président (M. Lorrain): Une dernière
intervention sur la même question de règlement. J'ai
mentionné tout à l'heure que j'acceptais sur chaque question de
règlement deux interventions de chaque côté.
M. Filion: Une troisième de l'autre côté, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Non, c'est le seul. M. le
député de Louis-Hébert est le seul qui est intervenu. La
question de règlement a été présentée par M.
le député de Gouin. Dernière intervention sur la question
de règlement, M. le leader ajdoint du gouvernement.
M. Lefebvre: M. le Président, la question du
député de Louis-Hébert quant à l'attitude du
député de Lévis, elle est excessivement importante et
très pertinente. Vous avez votre réponse à
l'intérieur même du mandat qui a été confié
à la commission de l'Assemblée nationale à savoir:
enquêter sur la conduite du député de Portneuf, je saute
trois lignes pour arriver à la partie où on parle de l'opinion,
du jugement ou de l'action du député de Lévis. Est-ce que
l'attitude du député de Portneuf a influencé l'opinion, le
jugement ou l'action du député de Lévis? On est à
évaluer, à vérifier
l'action du député de Lévis, le jour même du
19 décembre à savoir pourquoi ne pas avoir vérifié
auprès du député de Portneuf. C'est très pertinent,
M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je suis prêt à
rendre ma décision. Je n'accepterai pas, tout au long de
l'enquête, que l'on suggère à quelque témoin que ce
soit, que ce soit un membre de l'Assemblée nationale ou un témoin
qui est étranger à l'Assemblée nationale, qui viendrait
témoigner devant la commission de l'Assemblée nationale, qu'on
suggère dans les questions. C'est déjà assez
compliqué, on n'a pas de règle, on n'a pas de procédure,
cela devient déjà très compliqué si on complique en
suggérant.
Je vais vous demander seulement une chose: Votre question est recevable,
M. le député de Louis-Hébert, mais changez votre
formulation. Ne suggérez pas la réponse. Prenez-vous en deux ou
trois questions et vous allez obtenir les mêmes fins. Mais je ne veux
pas, et je parle pour tout le monde, pour les futurs interrogatoires, je
n'accepterai pas de suggestion dans les questions.
Qu'on pose plusieurs questions, je pense que vous avez des enveloppes de
temps qui sont extrêmement larges et permissives. Alors, je vais vous
permettre de poser la question si vous changez votre formulation. M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le député de Lévis, vous avez
établi que le député de Portneuf était
présent lorsque vous avez reçu le message
téléphonique de votre secrétaire. C'est exact?
M. Garon: Oui.
M. Doyon: Oui. Vous nous avez aussi dit que, par mesure de
précaution, vous vous étiez assuré auprès de Me
Lemay, à deux reprises, de l'origine de ce qui vous est apparu comme
étant des pressions indues de la part du député de
Portneuf. C'est cela?
M. Garon: Oui.
M. Doyon: Pouvez-vous nous dire si vous avez, à ce
moment-là, pris la peine de faire signe au député de
Portneuf pour vous assurer de la meilleure source possible de l'origine de ce
que vous aviez appris par le message téléphonique venant de
l'avocat Lemay?
M. Garon: Non et je vais vous dire pourquoi. Parce que j'ai cru
l'avocat Lemay qui m'a-dit qu'il avait déjà
téléphoné au président de la Corporation
intermunicipale de transport de la rive sud de Québec et que, par ce
qu'il m'avait dit, il était évident que le député
de Portneuf avait choisi de passer par des intermédiaires pour faire les
pressions sur moi. Et que le dommage était déjà fait,
puisque c'était déjà lancé dans le public, puisque
l'avocat Lemay avait déjà commencé à appeler des
gens pour que les gens fassent des pressions sur moi.
Il ne m'apparaîssait pas opportun, à ce moment-là,
d'aller plus loin, parce que je ne pouvais pas imaginer un seul instant que
l'avocat Lemay avait inventé cela. Pourquoi aurait-il inventé
cela?
M. Doyon: Est-ce que il vous aurait été possible,
faisable à ce moment-là, faisant abstraction des raisons que vous
donnez pour ne pas l'avoir fait, d'indiquer au député de Portneuf
que vous vouliez en savoir plus long de sa part, de lui même, de sa
bouche au sujet de ces prétendues menaces qui avaient été
faites à votre égard? Est-ce que cela vous aurait
été possible de faire cela?
M. Garon: Dans le temps, je vais vous dire que le temps a
été très bref, si on regarde les communications avec le
leader de l'Opposition, avec les téléphones, le moment de
réflexion, quand même quelques minutes de réflexion
à travers tout cela, cela ne m'apparaissait pas... Le
député de Portneuf ne m'avait pas appelé directement pour
me le dire directement. Il était passé, par ce que j'apprenais,
par des intermédiaires et, à ce moment-là, je n'avais
aucune raison de croire que le député de... que l'avocat ne me
disait pas la vérité. Alors...
M. Doyon: La question, M. le Président, n'est pas
celle-là. Vous répétez la réponse à ma
question précédente. Ma question est: Compte tenu que vous
êtes séparé d'à peu près sept, huit
mètres du député de Portneuf, vous êtes en face l'un
de l'autre, vous êtes à sept, huit mètres l'un de
l'autre...
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de
règlement...
M. Filion: Question de règlement.
Le Président (M, Lorrain):... M. le député
de Taillon.
M. Filion: Le député de Louis-Hébert vient
de dire que le député de Lévis n'a pas répondu
à sa dernière question, ce qui est tout à fait inexact. Le
député de Lévis a expliqué qu'il n'avait pas
beaucoup de temps, qu'il avait eu des conversations avec le leader, les
deux...
M. Doyon: Sur la même question de... M. Filion: Sur
la question de règle-
ment...
Le Président (M. Lorrain): II va finir. M. Doyon:
Oui, mais ce n'est pas...
M. Filion: Alors le député de Lévis vient
d'expliquer dans le temps et presque à la minute près ce qui
s'est passé entre 10 h 44 et 11 h 12, 11 h 13 et, à ce
moment-là, le député de Louis-Hébert est mal
fondé de dire au député de Lévis qu'il n'a pas
répondu à sa question, pas du tout!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, sur la même question de règlement.
M. Doyon: Oui, sur la même question de règlement. Ma
question précédente a amené le député de
Lévis à dire qu'il avait cru l'avocat Lemay, qu'il n'avait pas
pensé qu'il était opportun, nécessaire ou utile de
s'informer plus avant de ce que pensait et de ce qu'avait dit
supposément le député de Portneuf, ça, il a dit
ça. Question qui a suivi de ma part: M. le député de
Lévis, est-ce qu'il vous aurait été possible, compte tenu
que vous étiez séparé par sept ou huit mètres du
député de Portneuf, de lui faire signe? Le député
de Lévis revient avec sa réponse et me dit encore une fois: Je
n'ai pas pensé que ça serait utile parce que j'ai cru l'avocat
Lemay. Alors, suite à cette réponse-là, M. le
Président, je dis que le député de Lévis, pas de
mauvaise foi, répond à une question précédente et
je dis que ma question, et je la repose M. le Président, à moins
que vous décidiez de donner votre décision dès maintenant,
mais je répète que je n'ai pas eu de réponse à la
question que j'ai posée, qui était: Vous aurait-il
été possible, dans les circonstances physiques où nous
sommes placés à l'Assemblée nationale, de demander au
député de Portneuf des renseignements plus avant sur la question,
il ne me répond pas à cela et je dis, suite à l'absence de
réponse: le député de Lévis - je ne le fais pas
méchamment, je suis avocat depuis 15, 17, 18 ans - que, M. le
Président, ll arrive que des témoins puissent répondre
à une autre question plutôt qu'à la question qui leur est
posée. Qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là"? C'est qu'on
revient à la charge et on repose notre question et ce n'est pas plus
méchant que cela. C'est ce que je veux savoir. Vous aurait-il
été passible... Et, une fois que vous aurez rendu votre
décision, M. le Président, je reviendrai encore avec cette
question-là: vous aurait-il été possible, compte tenu de
l'aménagement physique des sièges des députés
à l'Assemblée nationale, de faire signe au député
de Portneuf que vous vouliez lui dire un mot? Et je continuerai mon
interrogatoire à ce moment-là.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement...
M. Rochefort:... alors qu'il y a une question de
règlement, là.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Rochefort: Faffinage!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin. À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre! Je veux entendre M. le leader de
l'Opposition sur la question de règlement.
M. Chevrette: M. le Président, on n'est pas là pour
analyser les agissements du député de Lévis. Contrairement
à ce que prétend... Je vais rn'expliquer, M. le Président.
Le député de Lévis reçoit un message qui
réfère à des appels téléphoniques, on est en
pleine période de questions à l'Assemblée nationale et,
selon nos règlements, à la première occasion ou
immédiatement après le fait, il doit poser une question de
privilège. Deux appels de vérification, M. le Président,
et confirmation par une secrétaire qui apporte un message
dactylographié, M. le Président. Le mandat de la commission,
c'est de démontrer est-ce qu'il y a eu un appel ou pas du ministre
Pagé à l'avocat Lemay, lui demandant de faire pression sur le
député de Lévis? On n'est pas à l'heure de la
réparation» Pour votre information, M. le Président, les
deux leaders des deux formations politiques ont essayé de raccommoder
les coeurs puis ils n'ont pas réussi. C'est clair? On est à
enquêter sur un fait précis. Quand bien même que le
député de Louis-Hébert essaierait de dire qu'il y a quatre
pieds, des fois il n'y a même pas un pouce entre deux parlementaires et,
pour des raisons X, de formation politique, on ne va pas chercher
l'information, en politique, par celui qui t'a attaqué, tu vas te
chercher par ceux par qui l'attaquant a passé. Il me semble que cela
m'apparaît d'une clarté et d'une limpidité. On n'est pas
là pour analyser pourquoi M. Garon aurait-il ou n'aurait-il pas pu
appeler M* Pagé, voyons! C'est fou comme baiai encore une fois!
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a une
dernière intervention de la part de...
M. Doyon: Oui, M. le Président, très très
brièvement. Je ne comprends pas l'argumentation du leader de
l'Opposition du tout, M. le Président. Il est essentiel pour cette
commission, compte tenu de la qravîté des accusations qui
étaient pour être posées et, d'ailleurs le
député de Lévis le démontre amplement, il dit: Moi,
j'ai pris toutes les
précautions nécessaires, j'ai appelé deux fois
Lemay. Je voulais m'assurer que je me trompais pas. Et ce que ma question vise
à faire ressortir, M. le Président, c'est que la
précaution élémentaire qui sautait aux yeux,
c'était d'aller trouver celui qui était à l'origine de
tout cela et lui dire: Coudon, est-ce que c'est vrai que tu, etc., etc., etc. ?
11 ne l'a pas fait, il a négligé de le faire et c'est important
de savoir si c'est vrai ou pas et ça va nous permettre de porter un
jugement sur les actions du député de Lévis. Autrement, on
ne sera pas capable.
Le Président (M. Lorrain): Alors, sur la question de
règlement, telle que posée par M. le député de
Taillon qui avait posé la question de règlement et suite aux
commentaires de chacun, je vais simplement émettre, non pas une
directive mais, je pense, une orientation pour les autres interrogatoires.
C'est: autant que possible aucun commentaire de la part d'aucun parlementaire
lorsque l'on interroge.
Vous pouvez reposer votre question si le témoin... la
réponse du témoin ne vous satisfait pas entièrement, vous
pouvez reposer sous une autre forme la question ou la reposer, mais sans jamais
commenter la réponse du témoin. Et je pense que la question de
règlement est commencée, a pris le début lorsque en
interrogatoire, M. le député de Louis-Hébert, vous avez
mentionné: M. le député de Lévis ne répond
pas.
La commission et tous les membres en décideront, mais reposez
dans une autre forme et je vais l'accepter, la question, mais dans une autre
forme, sans jamais commenter les réponses des témoins.
M. Doyon: M. le Président, très bien. Très
bien, M. le Président et je le fais avec d'autant plus...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert.
M- Doyon: Merci... que ce commentaire-là que je n'aurais
pas dû faire était tout simplement de nature à expliquer la
répétition d'une question que je devais faire et c'était
la seule raison. Donc, ma question revient. M. le député de
Lévis, à quelle distance êtes-vous du député
de Portneuf à l'Assemblée nationale? À combien
de mètres ou de pieds êtes-vous l'un de l'autre?
M. Garon: Je n'ai jamais mesuré... Je ne pourrais pas vous
le dire plus.
M. Doyon: Oui, mais à l'oeil, vous avez une idée.
Est-ce que c'est 50 pieds ou 10 pieds ou 15 pieds?
Une voix:...
M. Doyon: Un instantl
Le Président (M. Lorrain): Cela va. Allez, allez! Posez
votre question.
M. Doyon: M. le Président, les commentaires de l'autre
côté ne sont pas plus bienvenus que ceux de ce
côté-ci.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît! Cela allait très bien, là.
 l'ordre, s'il vous plaît! Posez votre question. J'ai
accepté votre question, M. le député de
Louis-Hébert. À l'ordre, s'il vous plaît!
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: Voulez-vous dire en ligne directe?
M. Doyon: Oui, oui, oui, en ligne directe.
M. Garon:... en ligne directe, en autant que c'est une ligne
droite, ça doit être une trentaine de pieds, je suppose.
M. Doyon: Et est-ce que vous avez... Des voix: Hal Hal
Hal
M. Doyon: Hal Trente pieds. Ça se peut-tu!
Une voix: II n'a jamais été fort
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Question, s'il vous
plaîtl Question, sans commentaire.
M. Doyon: Oui. Oui, oui, la question. La question, M. le
Président, mais il est difficile de ne pas sourire. Est-ce qu'on
pourrait dire... Est-ce que M. le député de Lévis, vous
avez, dans les faits, indiqué au député de Portneuf que
vous vouliez lui parler, que vous aviez un mot à lui dire et que
c'était extrêmement important? Est-ce que vous avez
fait ce geste-là, cette démarche-là?
M. Garon: Non.
M, Doyon: Est-ce que vous auriez pu la faire dans les
circonstances?
M. Garon: Moi, cela ne réapparaissait pas utile. D'abord,
il y avait peu de temps. Il n'y a pas de... Dans le temps, pour vous donner...
Je vous disais ou j'indiquais au
début de mon témoignage que le leader de l'Opposition me
disait qu'il fallait que je revienne immédiatement faire ma motion
à la première opportunité. Je n'avais pas pris le temps
d'entreprendre une discussion avec le député de Portneuf.
Deuxièmement, le premier... le point important dans la
conversation que j'ai eue avec Me Lemay, c'est que le système de
pressions était déjà parti, puisqu'il m'avait dit
lui-même qu'il avait déjà téléphoné au
président de la Commission intermunicipale du transport en commun de la
rive sud. Lui-même m'avait suggéré une rencontre. Il
m'avait déjà suggéré une rencontre avec le
député de Portneuf lui-même, pas tout seul avec le
député de Portneuf, avec le député de Portneuf,
lui-même, le président de la CITRSQ et moi-même. Et
pourquoi? Pour négocier le projet de loi 132.
Alors, j'imagine que si j'avais accepté... Supposons que j'avais
accepté... Et il a insisté pour que j'accepte. Et il ne m'aurait
pas proposé une rencontre où dès le début de la
rencontre, le ministre de l'Agriculture m'aurait dit: Cette rencontre-là
est-elle utile? Il m'a suggéré ça. L'objet de... La
première fois que j'ai parlé avec lui, c'était pour faire
une rencontre où on discuterait de cette question-là. J'ai dit:
Moi, je ne négocierai pas mes votes. Et, à partir de ce
moment-là, je ne vois pas en quoi ça aurait été
utile de faire une rencontre avec... d'aller rencontrer le député
de Portneuf.
M. Doyon: M. le député de Lévis, par
analogie - vous êtes avocat - vous connaissez en droit la règle de
la meilleure preuve. Ça vous dit quelque chose?
Une voix: II ne s'en souvient pas.
M. Garon: Là, je n'ai pas l'impression que je suis...
M. Doyon: Est-ce que vous connaissez ce que les tribunaux
appliquent régulièrement, c'est-à-dire la règle de
la meilleure preuve disponible? (12 h 45)
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, M. le
député, on ne peut pas demander de question d'opinion au
témoin, même si...
M. Doyon: Je lui demande s'il connaît cette
règle-là.
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais ce n'est pas
pertinent. Ce n'est pas nécessairement cette règle, d'ailleurs,
qui va s'appliquer...
M. Chevrette:... à une autre place. M. Doyon: Mais,
M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Un instant! Un instant! Il est
bien prévu dans notre règlement, pour tout genre de questions ou
de relations, que ce soit devant les commissions...
M. Doyon: Je retire ma question. Le Président (M.
Lorrain): Parfaît! M. Chevrette: Bon.
Le Président (M. Lorrain): Non. M. le député
de Louis-Hébert a la parole.
M. Doyon: O. K. Alors, M. le député de
Lévis, est-ce que vous reconnaissez que le député de
Portneuf qui était, à votre dire» à 3D pieds de
vous, et ça, en tout cas c'est ce que vous nous dites, à 30 pieds
de vous, est-ce que vous reconnaissez que le député de Portneuf
était la personne la mieux placée pour vous dire si, oui ou non,
il y avait telle pression indue de sa part? Est-ce que vous reconnaissez que le
député de Portneuf était cette personne-là?
M. Garon: Non...
M. Doyon: Comment...
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi.
M. Doyon: Oui.
M. Garon: Parce que le député de Portneuf n'avait
pas choisi de faire une pression sur moi directement mais de se servir de gens
qui étaient vulnérables, pour en faire une, des gens de mon
comté, qui étaient vulnérables, pour faire une pression
sur moi. Il n'avait pas choisi d'en faire une directement. Il m'a pas
appelé pour me dire: Voici la situation. Il avait choisi de passer par
des intermédiaires, qui étaient des gens vulnérables qui,
eux, étaient craintifs, eux craignaient de pas avoir ce projet de
loi-là et à ce moment-là, eux faire des pressions sur
moi.
M. Doyon: Mais est-ce que vous croyez pas, M. le
député de Lévis, qu'il était aussi concevable que
les pressions qui vous étaient faites, qui vous étaient
présentées comme venant du député de Portneuf
pouvaient ne pas originer du député de Portneuf et, à ce
moment-là, le seul moyen de le savoir, c'était de vous adresser
au député de Portneuf, qui était à quelques pas de
vous?
M. Garon: Moi, je peux pas, je pouvais pas imaginer et j'imagine
pas encore aujourd'hui et j'imaginerai pas demain que l'avocat aurait
inventé un tel scénario pour rien. C'est pas imaginable.
Ça lui aurait donné quoi? Alors qu'il a confirmé, et
aujourd'hui, je pense que ce n'est plus en discussion puisque le
député de Portneuf lui-même a confirmé aussi, le 11
décembre, qu'il avait téléphoné à l'avocat
Lemay. Je pense que c'est en preuve ça,, aujourd'hui. C'est
prouvé. Le ministre de l'Agriculture aurait pu me
téléphoner et faire la pression directement. C'est pas ça
qu'il a choisi comme canal. Il a choisi d'appeler l'avocat de la corporation,
l'avocat de la corporation qui a appelé le président de la
Corporation de transport en commun, qui est un électeur de mon
comté. Les gens qui sont là-dedans, ce sont les gens de cinq
municipalités de mon comté qui regroupent 75 000 personnes de mon
comté. C'est ce moyen-là que le ministre de l'Agriculture et
député de Portneuf a choisi d'utiliser. Moi, j'avais aucune
raison de douter en ce que me disait l'avocat de la CITRSQ.
M. Doyon: M. le député de Lévis, vous dites
n'avoir aucune raison de douter de ce que vous appreniez de la bouche de
l'avocat Lemay. Est-ce que vous... Et en même temps que vous dites
ça, vous avez vérifié à deux reprises la nature des
propos de l'avocat Lemay. Moi, j'aimerais que vous me disiez comment, compte
tenu de la gravité de l'accusation, vous n'avez pas été
trouvé le principal intéressé, le présumé,
dans votre esprit, coupable et vous ne vous êtes pas informé
auprès de lui... Vous êtes pas un type gêné. On vous
connaît depuis longtemps, M. le député de Lévis.
Pourquoi vous avez pas été trouvé le député
de Portneuf, avec lequel vous siégez depuis dix ans, pour aller lui
demander, avez-vous oui ou non...
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Sur une question de règlement, je laisse
ça à votre appréciation. Ça fait vingt minutes que
le député...
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement...
M. Filion:... de Louis-Hébert pose la même question.
Il peut bien... et il fait le même discours, il tire la même
conclusion. Le député de Lévis a répondu
déjà une première fois: Je négocie pas avec celui
qui me fait des menaces. Deuxièmement, le ministre de l'Agriculture a
choisi d'utiliser un autre canal en exploitant la vulnérabilité
de d'autres intervenants et donc, et troisièmement, le processus de
pression était déjà engagé et,
quatrièmement, on était à la période des questions,
il manquait de temps parce que le leader m'avait dit que je devais intervenir
à la première occasion possible. Or, en deux mots, le
député de Lévis a fourni tout l'éventail de
l'explication possible mais, malgré tout, puis je laisse ça
à votre appréciation, M. le Président, le
député de Louis-Hébert, ça fait vingt minutes qu'il
pose la même question. Vingt minutes!
M. Doyon: M. le Président, sur la même question de
règlement...
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement... Si vous permettez. Sur la même question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président. Ce que je veux savoir du
député de Lévis, et la question que je pose est à
cet effet-là: Pourquoi dans les circonstances, compte tenu de sa
prudence dont il nous fait grand état, compte tenu de son
expérience, compte tenu du fait qu'il siège depuis de nombreuses
années à l'Assemblée nationale, compte tenu du fait qu'il
connaît personnellement le député de Portneuf qui, lui
aussi, siège depuis longtemps à...
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): II est après expliquer
pourquoi.
M. Doyon: Je suis sur la question de règlement. Un
instant!
M. Filion: Non, mais c'est la même question qu'il pose, M.
le Président.
M. Doyon: Je ne vous ai pas interrompu.
M. Filion: II recommence encore
Le Président (M. Lorrain): II est après... J'ai
accepté... Non, je pense que je l'ai fait des deux côtés.
C'est une question de règlement. Il est après expliquer sa
question et pourquoi elle est recevable ou pas. Je pense que des deux
côtés, même le député de Gouin quand il fait
une question de règlement il l'explique en détail; ce pourquoi la
question de règlement et cela apparaît aux galées. Je veux
entendre les questions de rèqlement et je vais rendre la décision
après cela.
M. Doyon: Alors, compte tenu de l'expérience, compte tenu
de la prudence dont il nous fait l'état...
Une voix: De la gravité.
M. Doyon:... compte tenu de la gravité
de la situation, compte tenu de l'aménagement physique des lieux,
j'essaie de me faire convaincre par le député de Lévis, au
moyen de questions, de raisons qui feraient qu'il a négligé,
omis, pas pris la peine de s'adresser...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, encore une fois vous portez un commentaire, un jugement
sur le témoignage d'un membre de cette commission et il n'est pas permis
en aucun temps à cette étape-ci de porter... Excusez-moi, de
porter des commentaires ou des jugements sur une partie ou la totalité
des réponses fournies par un témoin qui comparaît devant la
commission de l'Assemblée nationale. Je vous demande de conclure sur
votre question de règlement.
M. Doyon: Alors, M. le Président, je vous dirai tout
simplement que le but de ma question est de savoir pourquoi le
député de Lévis a posé certains gestes - et
ça c'est neutre - a posé certains gestes ou pourquoi il a omis -
c'est encore un terme qui est assez neutre - d'en poser d'autres. C'est
important de savoir cela et on ne peut pas comprendre l'importance de ça
si on n'établit pas un certain nombre de faits et c'est à
ça et cette commission-là doit être éclairée
sur ta totalité des gestes qui ont été posés et sur
la totalité des omissions qui ont été faites s'il y en a.
Et s'il n'y en a pas d'omission, ça ressortira et s'il y en a, il faut
qu'elles ressortent de la même façon que les gestes, eux aussi,
doivent ressortir. C'est dans ce sens-là que ma question est
parfaitement recevable et que je vous demande, M. le Président, de la
considérer comme telle, autrement cette commission ne pourra pas
s'acquitter de sa tâche.
Le Président (M. Lorrain): Alors, sur la même
question de règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Je vais répéter certains arguments de
mon collègue, mais je vais en ajouter un autre. On est dans un
régime parlementaire, M. le Président, où il y a un
éventail de moyens, éventail de moyens pour oeuvrer. Il y a une
réglementation, il y a des privilèges, il y a des droits qui sont
consignés dans nos règlements et chacun a le droit, M. le
Président, d'utiliser la formule qu'il entend bien vouloir utiliser pour
se prévaloir de ses droits. J'espère que c'est clair, parce que
si on suivait le cheminement du député de Louis-Hébert,
très brillant avocat de quinze ans de pratique, qui dit: M. le
Président, je veux voir les omissions. On est en perpétuelle
contradiction dans un Parlement. Vous le savez très bien. Pourquoi le
gouvernement décide de ne pas aller en commission parlementaire pour
entendre du monde? Pourquoi omet-il de poser tel geste?II y a des volontés politiques; il y a des stratégies
politiques, des comportements politiques, des formations politiques
diamétralement opposées, M, le Président. On ne viendra
pas me faire accroire moi, on ne viendra pas me faire accroire ce matin, M. le
Président, qu'il est opportun de savoir pourquoi le député
de Lévis n'a pas dépassé le 30 pieds ou pas. Il
reçoit un message de menace, il le fait confirmer deux fois par celui
qui l'appelle. Sa secrétaire témoigne ici, M. le
Président, et elle le confirme à la lettre les allégations
du député de Lévis. Question de privilège que vous
avez reçue en Chambre, M. le Président, puis on veut essayer de
me faire croire ce matin qu'on va faire le procès de Jean Garon, qui,
lui, aurait peut-être dû aller se mettre à genoux de M.
Pagé pour lui direî Mais bon M. Pagé, pourquoi avez-vous
menacé moi-même devant l'avocat Lemay? Pourquoi n'êtes-vous
pas venu carrément me voir? Mais pourquoi le député de
Portneuf n'est pas allé voir Jean Garon pour lui dire: Si tu ne touches
pas à la 132... Je m'excuse, il vous a assez laissé aller, je
vais y aller è mon tour.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Pourquoi dans ce cas-là que le
député de Portneuf n'est pas allé voir Jean Garon puis
dire: Ton 272 ne passe pas, puis c'est le 232. C'est le député de
Portneuf qui a choisi le canal de l'avocat Lemay, bien qu'il se
débrouille avec son canal; nous autres on a à faire la preuve
qu'il l'a fait, qu'il l'a suivi le canal ou pas, puis ils vont témoigner
tout le groupe. Mais il y a des limites pour s'en laisser imposer, puis essayer
de harceler les témoins pour le plaisir de le faire.
Le Président (M. Lorrain): Bon. Alors une dernière
intervention de la part de la formation ministérielle sur la question de
règlement et je suis prêt à rendre ma décision.
M. Lefebvre: M. le Président, vous avez encore la
réponse aux interventions des deux côtés dans le mandat de
la commission. C'est important le mandat de la commission et ce serait
important pour les membres de l'Opposition de le lire. La question qu'on se
pose à savoir, est-ce que l'attitude du ministre de l'Agriculture - et
c'est là-dessus qu'on enquête - a ou non influencé le vote,
l'opinion, le jugement ou l'action du député de Lévis.
C'est de ça qu'on traite. Et les questions du député de
Louis-Hébert sont à évaluer l'action, les gestes que le
député de Lévis a posés, n'a pas posés ou
qu'il aurait dû poser. On est en plein dans le coeur du mandat, M. le
Président. C'est écrit
textuellement dans le mandat qu'on doit évaluer la
conséquence de l'intervention du député de Portneuf sur
l'opinion, le jugement ou l'action du député de Lévis.
Ça peut pas être plus pertinent. C'est inscrit dans le mandat, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, je suis prêt
à rendre ma décision. La question de règlement qui m'a
été soumise, c'est à savoir s'il est opportun de demander
à M. le député de Lévis pourquoi il ne s'est pas
adressé ou n'a pas communiqué ou n'a pas traversé la
Chambre pour entrer en contact avec M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Cette question est recevable, mais elle a
été posée à trois reprises. Alors, je vous
demanderais... Elle a été vraiment posée à trois
reprises. Il y a trois réponses de la part du député de
Lévis. Je vous demanderais... Elle était recevable et j'ai
accepté sous différentes formes votre question. Mais les
réponses ont déjà été données. Alors
je vous demanderais de continuer votre interrogatoire, M. le
député de Louis-Hébert et non plus sur cette question. Je
pense que, d'une façon très élaborée, M. le
député de Lévis a répondu.
M. Doyon: Oui, M. le...
Le Président (M. Lorrain): Mais on aura à
apprécier plus tard la réponse de M. le député de
Lévis.
M. Doyon: Oui, M. le Président, la réponse du
député de Lévis à ces questions-là a
été interrompue à plusieurs reprises. C'est pour ça
qu'on est obligé d'y revenir, M. le Président.
J'aimerais savoir du député de Lévis, avant le 19
décembre, donc avant les événements dont on parle, quelles
étaient ses intentions concernant le vote qu'il devait donner au sujet
du projet de loi 132? Quelle était l'opinion qu'il s'était faite
au sujet du vote qui serait à être donné concernant le
projet de loi 132? Vous aviez l'intention de voter pour ou de voter
contre?
M. Garon: Voter contre.
M. Doyon: Et après les événements du 19
décembre 1986, est-ce que vous avez effectivement voté
contre?
M. Garon: Oui, j'ai voté contre.
M. Doyon: Vous avez voté contre.
Donc, il n'y a pas eu d'évolution ou d'influence sur le vote qui
effectivement a été donné?
M. Garon: Ce n'est pas là-dessus, je pense, que
l'influence essayait de se faire.
M. Doyon: Vous avez voté tel que vous aviez l'intention de
voter concernant le projet de loi 132?
M. Garon: Oui.
M- Doyon: Pas d'autres questions, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vous remercie, M. le
député de Louis-Hébert. Il reste une minute.
Une voix: Une minute.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a consen...
M. Chevrette: Donc, il faudrait qu'il revienne, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais est-ce qu'on commence
un autre interroqatoire ou s'il y a consentement pour suspendre
immédiatement?
M. Chevrette: S'il manque une minute, je pense que ça
vaudrait pas...
Une voix: On s'entend, M. le Président. Le
Président (M. Lorrain): Bon.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai une question de
privilège cependant à demander à mon collègue.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le...
M. Chevrette: Le député de Lévis... Le
député de Lévis...
Le Président (M- Lorrain):... leader de l'Opposition.
M. Chevrette:... est parrain de la motion du mercredi en Chambre.
On pouvait pas prévoir, au moment où ça été
inscrit, que la commission parlementaire commencerait à siéger ce
mardi-ci, parce que ça s'est réglé seulement jeudi et la
motion est commencée le mercredi. Le député de
Lévis a droit à une réplique vers les 5 h 30. Est-ce qu'il
y a possibilité de prévoir un ajournement à 5 h 30 pour
aviser, parce que ça brimerait ses droits de parlementaire si on
continuait à siéger? Ça permettra à
votre humble serviteur d'intervenir sur la motion aussi.
Le Président (M. Lorrain): Moi, je suggère une
chose. Étant donné qu'il va y avoir le témoin dont on a
commencé l'interrogatoire et le fait que M. le leader du gouvernement,
vous ne serez pas ici,
peut-être d'arrêter simplement et de suspendre les travaux
de la commission jusqu'à demain matin à 5 h 30 parce que je ne
pense pas que M. le député de Lévis puisse revenir pour
plus que peut-être dix ou sept, huit minutes. Je ne sais pas quelle sera
la durée de son...
M. Chevrette: II peut venir de quatre à cinq et demi.
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui, c'est ça.
M. Chevrette: Ça fait une heure et demie.
Le Président (M- Lorrain): Â 5 h 30, on pourra
suspendre définitivement...
M. Chevrette: Oui, oui, effectivement.
Le Président (M. Lorrain):... à demain matin parce
que normalement...
Une voix: Oui, oui, oui.
Le Président (M. Lorrain):... ce soir, on arrête
à 18 heures.
M. Chevrette: Exact.
Le Président (M. Lorrain): Ça fait qu'au lieu de
suspendre pour 20 minutes et revenir juste pour sept, huit minutes...
M. Chevrette: Non, non. Je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Lorrain): Vous êtes d'accord avec
cela?
M. Chevrette: C'est suspension des travaux à 5 h 30.
Le Président (M. Lorrain): Alors, j'avise... O. K.
Parfait.
Une voix: On a fini avec M. Garon...
Le Président (M. Lorrain): Bon. Il y a une autre
chose. Effectivement, si on a terminé avec M. le député de
Lévis, on continuera avec un autre témoin.
Je veux faire avis... J'avise les membres de cette commission que je
vais faire avis cet après-midi que les travaux vont commencer 20 minutes
après les affaires courantes lorsque je quitterai le trône, les
travaux de la commission et que demain, les travaux de la commission et que,
demain, les travaux commenceront également 20 minutes après les
affaires courantes, c'est-à-dire peut-être vers 15 heures et
quelque chose demain après-midi. Demain matin, 10 heures, par exemple.
Demain matin, c'est 10 heures. Oui, c'est cela. Demain matin - c'est mercredi -
10 heures.
Je vous remercie beaucoup. Les travaux de cette commission sont
suspendus jusqu'à cet après-midi après les affaires
courantes.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 16 h 31)
Le Président (M. Lorrain): Avant de commencer
l'interrogatoire, j'ai une demande d'un des médias pour permettre de
prendre un topo, tel qu'entendu selon le consensus. Vous pouvez
procéder.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Oui. Ce matin, alors qu'on
procédait ici, devant la commission de l'Assemblée nationale,
hors de ma connaissance, plusieurs des journalistes ont
téléphoné à mon cabinet et ils ont mal
interprété le consensus et la directive que j'ai donnés
hier soir, en tout début, lors de la première audition, lors de
mon intervention, en commençant la commission de l'Assemblée
nationale. On a pensé que la directive était qu'aucun journaliste
ne pouvait prendre une partie de l'enregistrement qui sort sur les perroquets,
à l'extérieur, ici, de la salle du Conseil législatif.
Alors, c'est jamais ça qui a été entendu. Je viens de
vérifier avec les deux formations politiques. Le seul consensus qui est
intervenu, c'est dans le but de protéger les témoins, de ne pas
les indisposer lorsqu'on procède à l'interrogatoire, c'est de ne
pas prendre de prises de vue et de son en même temps qu'on procède
à l'interrogatoire, à l'intérieur, ici même, de la
salle, mais à l'extérieur, c'est un peu tous les arguments qu'on
a dits hier, et étant donné que c'est public dans les journaux,
sur le perroquet, le Journal des débats, les galées, on n'a
jamais, jamais voulu légiférer là-dessus ou
réglementer cette façon et je voudrais que ça soit bien
bien clair. Je vais laisser terminer Radio-Canada prendre les prises de vue et
nous allons procéder immédiatement.
Alors, avant de débuter, de recommencer le cont...
l'interrogatoire c'est-à-dire, de M. le député de
Lévis, il y a deux pièces qui vont vous être
distribuées immédiatement: D-5 et D-l. D-l, il s'agit des lettres
déposées par M. le député de Lac-Saint-Jean ce
matin,,.
Une voix: Gouin,
Le Président (M. Lorrain):... Gouin, par M. le
député de Gouin et D-5, ce sont les documents en liasse que j'ai
promis de déposer, si ma mémoire est fidèle, hier soir.
D-5. Alors, tout, c'est des procès-verbaux du
comité consultatif.
Une voix: C'est en liasse.
Le Président (M. Lorrain): En liasse, oui. C'est ça
d'épais. M. le député de Gouin, sur une question de
règlement.
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): C'est une question de
règlement'
M. Rochefort: Ouais, c'est une question de règlement. Vous
avez déposé un document, fait distribuer ce matin un document qui
a été déposé, qui porte le titre de "pièce
D-3". J'avais demandé de nous indiquer si on retrouvait une autre
couleur que le noir sur ce document. Est-ce que cela a été
vérifié, M. le Président, et, le fait qu'il n'y a aucune
indication, c'est qu'il n'y a aucune autre couleur que le noir?
M. Lefebvre: On est prêt à l'admettre qu'il y a
trois couleurs, M. le Président.
Le Président CM. Lorrain): Alors, sur la liste des
documents, ici, qu'on me remet, déposés...
M. Rochefort: Vous admettez quoi?
Le Président (M. Lorrain):... on mentionne sur la liste
qu'il y a de la couleur. Maintenant, sur le document... Non, mais la liste va
vous être donnée à tous. Vous l'avez.
M. Rochefort: Mais où est la liste?
Le Président (M. Lorrain): Vous l'avez dans le paragraphe
D-2, je pense.
M. Rochefort: Franchement là!
Le Président (M. Lorrain): C'est parce que ça
aurait été trop long sur chacune des copies... Je pense que c'est
bien inscrit sur la liste des documents, l'inventaire des documents
déposés. Est-ce que c'est assez clair, M. le député
de Gouin? Je ne vous reproche pas de ne pas l'avoir vu. Je ne l'avais
même pas vu moi aussi. Je l'avais pas vu.
Alors, nous allons recommencer l'interrogatoire, c'est-à-dire
continuer l'interrogatoire de M. le député de Lévis. Je
pense que la parole était à M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: Oui, merci, M. le Président. M. le
Président, j'aimerais demander au député de
Lévis... il y a un détail qui m'a particulièrement
frappé dans les témoignages entendus. C'est celui qui veut que le
député de Lévis, après avoir reçu le message
de sa secrétaire à l'Assemblée nationale, message qui
m'apparaissait passablement clair, a rappelé sa secrétaire pour
revérifier le contenu du message. Est-ce que le député de
Lévis voudrait me dire si c'est là une habitude qu'il a, quand il
reçoit un message de sa secrétaire à l'Assemblée
nationale, de la rappeler pour vérifier si ce qu'elle a écrit est
bien vrai ou si ça été exceptionnel cette fois-là,
si ça s'est passé... Pour quelle raison a-t-il rappelé sa
secrétaire? J'aimerais qu'il nous éclaire là-dessus.
M. Garon: Normalement, je ne rappelle pas ma secrétaire.
Mais il s'agissait d'une matière très importante qui avait des
conséquences considérables. Et je me sentais dans l'obligation
d'appeler ma secrétaire pour vérifier si c'était bien la
teneur de la conversation qu'elle avait eue avec Me Lemay, si son message
reflétait vraiment cette conversation-là. C'est pour cela que je
l'ai rappelée avant le premier appel et après le premier
appel.
M. Gauthier: Et est-ce que le député de
Lévis voudrait nous dire si les propos de sa secrétaire, suite
à l'échange qu'il a eu avec elle, si effectivement, elle a
confirmé que la teneur du message était bien exactement ce qui
était écrit?
M. Garon: Oui, elle a confirmé à 100 % ce qui
était sur le message et d'autres choses aussi.
M, Gauthier: Est-ce que le député de Lévis voudrait
nous indiquer, le projet de loi 272 dont il est question, celui qui faisait
l'objet du différend, est-ce que ce projet de loi 272... Ce matin, le
député de Lévis en a parlé. Ça
représentait quoi pour son comté?Est-ce que
c'était vraiment impartant pour son comté, ce projet de
loi-là? Je sais que c'est une somme assez importante là, mais
j'ai de la difficulté à saisir l'impact que le fait, par exemple,
ne pas avoir ce projet de loi pourrait avoir dans son comté. Est-ce que
le député de Lévis pourrait nous éclairer
là-dessus?
M. Garon: Oisons tout d'abord que les gens de la corporation
intermunicipale eux-mêmes, lorsqu'ils m'avaient saisi de la question,
étaient, considéraient que c'était un projet très
important. Deuxièmement, je pense que l'inquiétude de l'avocat de
la corporation, Me Lemay, était à la mesure aussi de
l'inquiétude qu'il avait. Il considérait lui aussi que
c'était très important. Personnellement, moi aussi, je
considérais que c'était très important, parce que la
CITRSQ n'est pas... La Corporation intermunicipale de transport de la rive
sud
de Québec, c'est pas la CTCUQ. Ce n'est pas la CTCUM non plus.
C'est une corporation qui a été fondée en 1978. Il s'agit
de villes, quand on parle de Lévis, d'une ville d'à peu
près 18, mettons 19 000 de population. Lauzon, 13 000 quelque de
population, Saint-David, 6000 à peu près de population,
Saint-Romuald, entre 11 000 et 12 000 et Charny, alentour de 8000 et 9000 et
plus Saint-Jean-Chrysostome à forfait pour un peu plus de, autour d'une
dizaine de mille qui étaient desservis. Il s'agit pas de popula... Il
s'agit pas de millionnaires. C'est un projet qui était très
important pour eux, puisque les règlements même qui validaient les
travaux, qui devaient autoriser les travaux n'étaient pas valides et que
la banque... Il faut dire que c'est au moment où ils ont voulu emprunter
à long terme, qu'ils sont arrivés à la banque, que
là, il y a eu des questions qui se sont posées au point de vue
des emprunts à long terme. Ils ne pouvaient pas avoir d'emprunt à
long terme sans validation de ces règlements-là et que
l'année budgétaire finissait; il devait y avoir à ce
moment-là... Imaginez-vous l'imbroglio qu'il y aurait eu au point de vue
des municipalités concernant ces sommes-là, comment elles
seraient affectées, quels seraient les déficits, comment cela
serait organisé. Il y avait seulement à voir la conversation ou
l'inquiétude des gens de la Corporation intermunicipale des transports
de la rive sud quand ils ont su cela à l'automne et aussi, je dirais, le
procureur qui s'inquiétait beaucoup au cours de l'automne du
progrès du dossier. C'était facile à voir que
c'était un projet très important pour la rive sud. Pour moi,
c'est le gros de mon comté au fond. En dehors de ces cinq
villes-là, il reste seulement trois municipalités, quatre
municipalités qui sont plus petites. Alors, c'est très
considérable.
Moi personnellement, je peux vous dire une chose. Quand j'ai eu le
téléphone de Me Lemay, j'ai été estomaqué,
abasourdi. J'ai rarement, en dix ans de vie politique, je ne me rappelle pas
avoir été aussi nerveux que lorsque j'ai eu ce
téléphone-là.
M. Gauthier: Est-ce que le député de Lévis
pourrait nous indiquer, avant le 19 décembre, est-ce qu'il a eu ou
est-ce qu'il avait eu des raisons de croire que l'adoption du projet de loi 272
pouvait être compromise ici, à l'Assemblée
nationale?
M. Garon: Non.
M. Gauthier: Aucune... Il n'y avait aucune indication à
l'effet que le projet 272 pouvait être compromis avant le 19
décembre?
M. Garon: Non, parce que, dans les discussions qu'il y a eu, le
leader m'avait manifesté - le leader de l'Opposition - que cela faisait
partie des listes, de la liste des projets de loi privés qui passeraient
avant Noël. C'était connu et je sais que, lorsqu'il y a des
ententes avant Noël sur des projets de loi qui passent, alors qu'on
travaille quasiment jour et nuit au mois de décembre, qu'il y ait eu le
débat la veille, le 18, où deux ministres sont présents,
et que la liste de ceux qui passent avant Noël dans les différentes
commissions parlementaires passe le 18, moi, il n'y avait aucun doute dans mon
esprit, et je l'ai manifesté d'ailleurs aux gens que j'ai
rencontrés après, c'est-à-dire aux deux avocats qui
étaient là, Me Lemay et Me Tremblay, et aux gens de la
corporation. Par la suite, je leur ai dit que, quand on a passé cette
étape-là et qu'il y a une entente sur les projets qui doivent
passer avant Noël, c'est réglé à toutes fins
pratiques.
M. Gauthier: Alors, ce n'est qu'après ce fameux messaqe de
votre secrétaire, le 19, que vous avez commencé à
être inquiet pour l'éventuelle adoption de ce projet de loi.
M. Garon: Je peux vous dire que c'est, je pense, la seule fois
où j'ai passé un message au leader...
Une voix: M. le Président.
M. Garon:... qui l'a regardé, parce que j'ai senti le
besoin...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, M. le
député de Lévis. Sur une question de règlement, M,
le leader du qouvernement.
M. Lefebvre: M. le Président, je voudrais que vous
attiriez l'attention sur les questions suggestives. Je considère que la
dernière question du député de Roberval, si elle n'est pas
suggestive, a envie de l'être.
Une voix: Elle l'est.
M. Lefebvre: II serait peut-être temps, M. le
Président, que vous lui rappeliez que la question suggestive n'est pas
tolérée. On a laissé passer à date, mais là,
on exagère un peu.
Le Président (M, Lorrain): Sur la même question de
règlement, M. le député de Roberval.
M. Gauthier: Oui. M. le Président, je voudrais simplement
faire remarquer au député de Frontenac et porter à votre
attention le fait suivant: J'ai posé une question tout à fait
dans les règles, il me semble, au député de Lévis,
en lui demandant si, avant le 19 décembre, il avait eu des raisons de
croire que le projet était
compromis. Il a dit non. Alors, je lui ai redemandé d'une autre
façon: Est-ce que votre inquiétude est née suite au
message du 19? Et il m'a répondu oui. Je ne vois pas ce qu'il y a de
suggestif là-dedans: Ce sont des faits, M. le Président.
J'interroge très précisément et sans faire de suggestions
sur des faits, et j'oserais même dire au député de
Frontenac qu'il devrait prendre modèle sur le genre de questions que je
pose qui n'ont, en aucune espèce de façon, suggéré
quoi que ce soit à aucun des témoins.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement. Sur la question de règlement. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cette question de règlement. M. le
député de Louis-Hébert, sur la même question de
règlement. (16 h 45)
M. Doyon: M. le Président, la question du
député de Roberval était: si je comprends bien, ce n'est
qu'à ce moment-là que vous avez commencé à
être inquiet sur... Et ça, c'est pas une question suggestive
monsieur, suggestive je sais pas ce que c'est. Si je comprends bien, ce n'est
qu'à ce moment que vous avez commencé à être inquiet
concernant etc., etc. C'est verbatim ce qu'il a dit. Et, M. le
Président, c'est mettre dans le... la... ou tenter de mettre dans la
bouche du témoin une réponse qu'on désire avoir. C'est
exactement ça la définition d'une question suggestive et c'est ce
qu'il a fait et c'est ce que nous, c'est ce sur quoi nous attirons votre
attention, étant sûrs que vous aussi vous vous en êtes
aperçu.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais
reconnaître maintenant la dernière intervention sur cette question
de règlement, tel qu'entendu. M. le député de Taillon, sur
la même question de règlement.
M. Filion: M. le Président, heureusement que le
député de Louis-Hébert et le député de
Frontenac appliquent pas à leur propre question le type de
médecine qu'ils voudraient servir au député de Roberval.
La question du député de Roberval s'inscrit dans le cadre d'une
série de questions...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon, vous avez toujours la
parole.
M. Filion:... s'inscrit dans le cadre d'une série de
questions qui sont tout à fait conformes aux règles que vous avez
exposées depuis le début de nos travaux et s'il fallait appliquer
encore une fois ce type de médecine...
Une voix: Chut! Chut! Une voix:...
M. Filion:... pour à l'interroga...
Une voix: II y a quelqu'un qui parle là.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion:... s'il fallait appliquer ce type de médecine
à ce qui a été dit un peu plus tôt, je pense que les
députés du groupe ministériel n'auraient rien eu à
dire.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Taillon? Or, sur la question de règlement
présentée par M. le leader adjoint du gouvernement, j'attirerais
votre attention sur deux points. Dans un premier temps, depuis
déjà quelque temps, il faudrait pas et je l'ai mentionné
ce matin, il faut tenter d'éviter les répétitions. Je
pense que j'ai retrouvé partiellement en partie quelques
répétitions de la part de M. le député de
Lévis, étant donné les questions qui ont été
posées depuis quelques minutes. Dans un deuxième temps, pour...
relativement directement et directement à la question de
règlement qui a été soulevée, j'aurais
aimé... Vous auriez... vous pouvez reposer votre question de cette
façon-ci, M. le député de Roberval: Est-ce qu'à ce
moment? Est-ce que c'est à ce moment que vous avez commencé? Et
non pas: À ce moment, vous avez donc commencé à... Il faut
pas...
Une voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Lorrain): Non, non, mais n'est-il pas ou
est posée là, c'est une façon interrogative. Maintenant
j'attire votre attention, M. le député de Roberval, de faire
très attention de ne pas répéter tout l'interrogatoire qui
a été commencé ce matin avec M. le député de
Lévis. Je pense que les trois dernières questions, il a eu
certaines nuances qui ont été apportées mais
étaient presque répétitives, M. le député de
Roberval. Ça déjà été pas mal mis en preuve
ce matin. M. le député de Roberval, vous avez la parole.
M. Gauthier: M. le Président, simplement, je ferais
remarquer que la question que j'ai posée concernant: Est-ce que le
député de Lévis avait des raisons de croire...
Le Président (M. Lorrain): Donc, vous avez la parole. Vous
pouvez interroger. Ma décision est rendue là, on revient pas sur
cette question de règlement-là, j'ai donné...
M. Gauthier: Non, je comprends bien
mais y a une question... vous, vous... M. le Président, je
voudrais simplement juste vous demander peut-être une directive
là. Vous avez parlé des trois dernières questions, or
l'avant-dernière, entre autres, j'ai demandé au
député de Lévis si, avant le 18 décembre, il avait
des raisons de croire que le projet 272 pouvait être compromis?
Ç'a jamais été demandé que je sache?
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui.
M. Gauthier: Ah, ça avait été
demandé?
Le Président (M. Lorrain): Oui, ça
été demandé à matin et même par...
Une voix: Est-ce que c'est nécessaire de
répéter, le député de Roberval...
Le Président (M. Lorrain): Vous avez la parole. Vous
pouvez interroger M. le député Lévis, M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: Bon, de toute façon, M. le Président,
je vais reposer ma question au député de Lévis selon la
formulation que vous m'avez suggérée. Est-ce que votre
inquiétude a commencé, M. le député de
Lévis, concernant l'adoption du projet de loi 272, suite au mémo
envoyé par votre secrétaire et relatant la discussion qu'elle
avait eue avec Me Lemay concernant la... les échanges entre Me Lemay et
M. Pagé?
M. Garon: Euh... oui. C'est pourquoi j'ai passé le
mémo immédiatement au leader de l'Opposition, parce que ça
m'apparaissait très gros, j'avais pas encore vérifié mais
je voulais lui montrer avant pour avoir son opinion, parce que je sais qu'il
connaît mieux les règlements de la Chambre que moi, qu'il
connaît mieux les règlements de l'Assemblée nationale que
moi et je voulais avoir son avis là-dessus. Et ce n'est pas mon habitude
de passer les mémos de ma secrétaire au leader; je pense que
ça doit être la première fois en dix ans que je faisais
ça. Pourquoi? Parce que ça m'apparaissait gros comme
question, comme problème et je voulais avoir son opinion
là-dessus. D'ailleurs, immédiatement il m'a dit: le
règlement interdit ce genre de façon de faire. Alors il me
resterait à vérifier par la suite si... ce qui était
contenu dans le message était vrai ou non.
M. Gauthier: Je vous remercie, j'ai terminé.
Le Président (M. Lorrain): Je remercie le
député de Roberval. Maintenant suivant les règles de
l'alternance, je vais maintenant reconnaître M. le député
de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le député de Lévis vous avez
mentionné, tout à l'heure, que le procureur s'inquiétait
au cours de l'automne de la bonne marche du projet 272. De quoi
s'inquiétait le procureur à l'automne? J'imagine que
vous parlez des mois d'octobre et de novembre?
M. Garon: Oui, parce qu'il savait que le projet de loi
était nécessaire, que... la corporation aussi savait que le
projet de loi était nécessaire et que lors de la rencontre il
m'avait dit que c'était le projet de loi que privilégiait le...
la façon de faire que privilégiait le ministre des Affaires
municipales. D'ailleurs, j'ai remis une lettre, ce matin, qui l'indiquait.
Maintenant c'est comme un projet de loi devait être rédigé,
convenir au ministre de tutelle qui est le ministre des Affaires municipales et
suite à la réunion du 18 décembre au soir, ces
inquiétudes avaient été complètement
enlevées puisque le projet de loi - et je vous avais dit qu'il y avait,
au niveau du ministère, deux façons de voir la chose, le
contentieux et le sous-ministre Poiré - mais comme à la
commission qui a eu lieu le 18 décembre 1986 les amendements
étaient présentés par le ministre lui-même, ceci
voulait dire que, au fond, la solution était apportée par le
ministre lui-même au projet de loi qui présentait des amendements
au projet de loi, que j'avais déposé en Chambre. C'est pour cela
que les inquiétudes... normales sur le cheminement d'un projet de loi,
avaient été réglées par la commission, puisque le
projet de loi maintenant était adopté à l'unanimité
lors de la commission parlementaire du 18 décembre au soir.
M. Lefebvre: Est-ce que l'avocat de la "commission, Me Lemay,
semblait inquiet quant aux procédures à suivre, quant aux
délais à respecter, quant aux étapes à franchir
pour l'adoption finale de la loi? Est-ce que cela semblait
l'inquiéter?
M. Garon: L'inquiétude normale, c'est-à-dire, qu'au
point de vue de comment faire, comment ça se passerait et moi j'ai
communiqué avec Me Bibiane Reny - lui aussi, je pense qu'il a
communiqué parce que je lui avais dit de communiquer avec elle -pour
savoir les technicalités à suivre pour y arriver.
Maintenant, quand la liste des projets de loi privés avait
été, il y avait eu un accord sur la liste des projets de loi
privés qui devaient cheminer avant Noël, les inquiétudes
étaient disparues; il n'y avait plus d'inquiétude à ce
moment-là et moi, je l'ai transmis aux gens concernés pour leur
dire: Bon bien là, il y a eu entente là-dessus et il n'y a pas de
problème.
M. Lefebvre: II y avait eu une entente
entre les parties qui était à votre connaissance à
vous?
M. Garon: Le leader de l'Opposition m'avait mentionné
qu'il y avait entente là-dessus comme je savais qu'il y avait entente
sur d'autres qui me concernaient personnellement comme sur la caisse centrale
des caisses populaires Desjardins où j'avais parlé avec le
ministre...
M. Lefebvreî C'était à votre connaissance
qu'à ce moment-là il y avait des ententes qui intervenaient entre
les deux partis, l'Opposition et les ministériels, tout comme ça
se fait régulièrement en fin de session.
M. Garon: Non, non, non. M. Lefebvre: Non?
M. Garon: Non, non, non que des ententes étaient
intervenues; pas des ententes de fin de session, des ententes où on
convient que tel et tel projet, même s'ils sont hors délai,
doivent passer avant telle date parce que...
M. Lefebvre: C'est ça.
M. Garon:... ça touche des gens d'une façon
importante et que on convient de part et d'autre que ça doit cheminer.
Alors, moi, j'avais été informé de ça par le leader
de l'Opposition et je savais que là-dessus, quand il y avait un accord
pour faire cheminer tel projet, que ça cheminait.
M. Lefebvre: C'est tout quant à moi, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais, maintenant,
reconnaître un député de l'Opposition, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, d'abord, quelques questions
sur le projet de loi 132. C'est un projet de loi qui amendait la Loi de la
protection du territoire agricole. C'est bien cela"? Le projet de
loi 132 est un projet de loi qui amendait la Loi...
M. Garon: Oui.
M. Brassard:... sur la protection du territoire agricole. Est-ce
que c'est une loi que vous connaissez bien, la Loi de la protection du
territoire agricole?
M. Garon: Pas mal, parce que je vous dirai que la loi
fondamentale, la loi qui a été adoptée en novembre,
c'est-à-dire qui a été déposée le 9 novembre
1978, je dirais que les trois, quatre personnes qui la connaissaient le mieux
étaient Me Pierre-Luc
Blais, Me Patrick Kenniff et moi-même qui avions eu l'occasion de
travailler depuis le tout début dans l'élaboration, dans
l'année qui a précédé l'adoption, le
dépôt de cette loi-là. Je connaissais son cheminement, je
connaissais comment elle avait été conçue,
élaborée, les modalités même qui étaient pas
écrites dans la loi. J'avais participé de façon
très intense à l'élaboration de ce projet de loi-là
et j'avais vérifié ce projet de loi-là dans des
réunions avec des groupes, pour voir si y avait des trous dans la loi.
Alors, je pense que j'étais un de ceux qui connaissaient bien cette
loi-là.
M. Brassard: Est-ce qu'on peut dire que vous étiez
justement un de ceux qui avaient une bonne connaissance de tout le dossier de
la protection du territoire agricole?
M. Garon: Je pense que oui, puisque chaque municipalité
avait dû, où il y avait eu des zones qui avaient été
négociées entre la commission et la municipalité, a
dû passer par le Conseil des ministres et lorsque nous avions
quitté le gouvernement, toutes les zones avaient été
adoptées, sauf celles des Îles-de-la-Madeleine où il y
avait des problèmes particuliers. Alors, j'avais travaillé sur
chacune des zones de chacune des municipalités du Québec et
j'avais fait la recommandation au gouvernement, pour chacune des zones, avec un
court mémoire dans chacun des cas, après avoir fait des
consultations pour chacune des municipalités du Québec. Alors, je
savais ce que ça voulait dire, les différentes
mécaniques.
M, Brassard: Donc, est-ce que ça signifie par conséquent
que le projet de loi 132, qui était un amendement à la loi de la
protection du territoire agricole, était un projet de loi qui vous
tenait fort à coeur, compte tenu de la nature même de ce projet de
loi?
M. Garon: Je dirai que le projet de loi 132, pour moi,
s'inscrivait dans un cadre qu'avait tracé le ministre de l'Agriculture
dans une conférence de presse au mois de septembre 1986 où il
indiquait l'ensemble de changements qu'il voulait opérer et, à ce
moment-là, pour moi, la loi 132 était un élément de
cet ensemble-là et un élément qui m'apparaissait
très important, d'autant plus que les objectifs que le ministre disait
vouloir viser, à mon avis, se retrouvaient beaucoup plus dans sa
conférence de presse que dans les explications qu'il donnait sur le
projet de loi 132. Quand il donnait des explications, il parlait seulement d'un
délai, d'un délai de construction qui irait du 1er janvier 1986
au 1er juillet 1988, mais l'ouverture qu'il donnait au niveau des
déclarations d'intention, il n'était pas nécessaire de
procéder de cette façon-là.
Pour, entre le 1er janvier 86, 87 pardon -j'ai dit tantôt le 1er
janvier 87, c'est... 86, c'est 1er janvier 87 et 1er juillet 88 - les
déclarations d'intention qu'il permettait d'enregistrer auprès de
la commission entre le 1er janvier 87 et le 1er juillet 87, selon la
conférence de presse qu'il avait donnée en septembre 86,
indiquaient qu'il s'agissait d'un, de déclarations d'intention qui
pourraient être utilisées dans le cadre des négociations.
Alors, ça réapparaissait un trou important dans la loi et
ça m'apparaissait également quelque chose de différent des
objectifs indiqués par le ministre lorsqu'il présentait le projet
de loi, et beaucoup plus reflétant sa conférence de presse de
septembre 86.
M. Brassard: Pour ce qui est du projet de loi 272...
M. Garon: Parce que, au point de vue du délai, j'aurais
été d'accord. Si ça avait été rien qu'une
question de faire un dernier délai de six mois, d'un an ou d'un an et
demi, il n'y avait pas d'objection de principe là-dessus. C'était
sur la méthode utilisée pour le faire qu'on avait des, que nous
avions des objections de principe ou que j'avais des objections de
principe.
M. Brassard: Merci. Sur le projet de loi 272, je ne reviendrai
pas sur les questions que mes collègues ont posées auparavant
relativement surtout à l'impact financier sur les organismes
concernés, mais j'aimerais que vous précisiez relativement
à l'impact financier sur les usagers du transport en commun. Est-ce
qu'il y avait, la non-adoption de 272 aurait eu des impacts financiers
importants sur les usagers?(17 heures)
M. Garon: Bon, il était facile de voir que, uniquement
pour les frais d'intérêt, entre autres, ce n'est peut-être
pas la seule raison, mais une raison importante, les frais
d'intérêt entre le 15 septembre et le 15 janvier 87, il s'agit,
à ce moment-là, il avait été mentionné en
commission parlementaire, je n'ai pas fait le calcul moi-même, si je m'en
tiens aux chiffres qui ont été mentionnés en commission
parlementaire de l'aménagement et des équipements, on a
parlé de 60 000 $ par mois. Alors, 15 septembre au 15 janvier, il s'agit
de 240 000 $, mais si on regarde les tarifs qui ont augmenté au mois de
janvier, qui ont augmenté plus que d'habitude. En janvier, il y a eu des
augmentations de tarifs dont les gens qui vont témoigner de la
corporation pourront vous indiquer les ampleurs. Si on regarde les tarifs qui
ont augmenté alors qu'il s'agissait seulement d'intérêts de
240 000 $, on s'imagine si le 4 500 000 $ étaient mis en cause et que
c'était repoussé, on sait pas quand, qu'est-ce qui serait
arrivé par la suite? Quel imbroglio ça aurait créé
avec toutes les incertitudes entre les municipalités? Moi, je pense que
ça aurait pu avoir des conséquences très graves sur la
tarification mais aussi sur la corporation elle-même, évidemment,
c'était pas le rôle des gens qui vous l'administrent de vous dire
que cela peut arriver, mais sauf que quand un problème comme cela
survient, qu'est-ce qui arrive par la suite, ça peut être
considérable.
M. Brassard: Quand vous dites sur la tarification, vous voulez
dire que la non-adoption aurait pu avoir comme impact ou comme effet une
augmentation substantielle de la tarification du transport en commun sur la
rive sud?
M. Garon: Mais les intérêts...
M. Lefebvre: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: Je me demande, dans un premier temps, si c'est
pertinent, M. le Président. Deuxième volet de ma question de
règlement, c'est sur la suggestivité, encore une fois, de la
question.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Question de règlement. Je ne vois pas ce
qu'il y a de suggestif là-dedans. J'essaie de voir l'importance du
projet de loi 272 comme j'essayais de voir également l'importance du
projet de loi 132, parce qu'il est essentiel dans le déroulement de
cette enquête qu'on... Étant donné que c'est deux projets
de loi qui sont impliqués puis associés ensemble, il me semble
important qu'on essaie de voir l'importance majeure de ces deux projets de loi.
C'est ce que j'essaie de faire. J'essaie de chercher par les questions que je
pose au témoin.
Le Président (M. Lorrain): Une petite intervention, M. le
député de Louis-Hébert sur la même question de
règlement.
M. Ooyon: Oui, M. le Président. Sur la façon dont
la question est posée et vous l'avez entendue, M. le Président,
ça me paraît patent. Pourquoi on argumente là-dessus? Le
député de Roberval dit: Si je comprends bien votre
réponse, vous voulez dire que la tarification, l'effet du projet de loi
aurait eu tel effet sur la tarification etc,
etc. Si c'est pas suggérer... Une voix:...
M. Doyon:... la façon de poser une question de cette
façon-là et de dire: Si je vous comprends bien, vous voulez dire
que, moi, j'ai jamais compris ce que c'était une question suggestive si
c'en n'est pas une ça.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a une autre
inter... Est-ce que vous avez terminé, M. te député de
Louis-Hébert? Est-ce qu'il y a une autre intervention sur la question de
règlement? Alors, sur la question de règlement.
Actuellement, vous êtes tenté de faire expliquer, si j'ai bien
compris, M, le député de Lac-Saint-Jean, l'aspect financier quant
aux individus composant le territoire de la commission. Je vous assure que
votre dernière question aurait pu être d'une forme un peu plus
interrogative là, mais je voudrais pas recommencer tout l'interrogatoire
quant à l'aspect financier global de toutes les municipalités de
la rive sud qui a été mis en preuve. Peut-être que cette
facette - Ià, c'est un aspect nouveau-là, mais il faudrait faire
attention, parce qu'un partie des réponses de M. le député
de Lévis - je lui reproche pas -ont repris les réponses qui,
suite à votre question, touchaient plus les individus que les relations
entre les petites municipalités ou les municipalités
mentionnées par M. le député de Lévis ce matin. Il
faudrait pas tout reprendre l'interrogatoire sur cet aspect-là. Alors,
sous l'aspect financier, vis-à-vis l'individu, ça va, mais
interrogativement, s'il vous plaît. Votre dernière question
était vraiment trop directe et trop suggestive, si vous me
permettez.
M. Brassard: Bien, M. le Président. Non, c'était
pas sur les organismes. Il y a beaucoup de questions qui ont été
posées sur l'impact financier sur les organismes concernés.
C'était sur les usagers que... La dernière question,
c'était: Est-ce que la non-adoption de la 272, du projet de loi 272
pouvait avoir un effet sur les tarifs des transports en commun sur la rive sud,
tarifs payés par les usagers?
M. Garon: Disons que un des débats qui avaient eu lieu en
commission parlementaire et pour lequel j'avais parlé avec les gens
après, c'est que le gouvernement... C'était un amendement qui
avait été apporté par le ministre des Affaires municipales
où il dit que les dépenses subventionnées ont
été engagées, effectuées et comprennent les
intérêts courus au 15 septembre 1986 sur les emprunts temporaires
visés à l'article 1, ce qui veut dire qu'il acceptait de
subventionner les intérêts jusqu'au 15 septembre et,
qu'au-delà de ça, il n'était pas question de subventionner
les intérêts temporaires. Alors, si le projet de loi, au lieu
d'être adopté au mois de décembre, les emplois permanents
ne peuvent pas être faits, les emprunts à long terme, parce que
les opérations ne sont pas validées par le projet de loi, si le
projet de loi arrive au mois de juin, à quel moment qu'il arrive, cela
va représenter 60 000 $ d'intérêts par mois. C'est
évident que cela va avoir des conséquences importantes sur la
quest... là-dessus.
Je me rappelle dans le témoignage -j'essaie de retrouver
l'endroit - où on parlait d'un délai pour faire cela au plus
vite, pour que ça ne retarde pas, parce qu'on disait justement qu'on
voulait régler la question. Si la question n'était pas
réglée par le projet de loi, moi je pense qu'il y avait des
problèmes importants. D'ailleurs, pour toute cette affaire-là -
je l'ai, tiens, ici - à la page CAC 2407, où c'est Me Lemay qui
parle, il dit: "Je comprends, de l'amendement qui est proposé par le
ministre des Affaires municipales, que le ministre veut limiter le montant des
intérêts des financements temporaires qui vont pouvoir faire
l'objet d'une subvention à l'intérieur du règlement
d'emprunt à long terme. Cela a une incidence remarquable - qu'il dit -
on peut parler d'environ 60 000 $ par mois. " Là, il disait: "Si vous
aviez encore un mois ou deux à nous donner, M. le ministre. " Il
plaidait pour avoir des intérêts payés plus longtemps.
Parce qu'avant il n'avait pas été question de cela. C'est un
amendement nouveau qui est arrivé le 18 décembre,
présenté par le ministre des Affaires municipales. Il
arrêtait de payer les subventions sur les emprunts au 15 septembre 1986.
5i le projet de loi était pas adopté avant Noël,
c'était 60 000 % par mois que ça coûtait de plus à
la corporation, tant que le projet de loi était pas adopté. Cela
avait un effet considérable sur l'administration de la CITRSQ.
Évidemment, ça se serait reflété dans les tarifs.
Puis, moi, je vais vous dire une chose. J'ai assisté à la
naissance de la CITRSQ. Je sais à quel point c'est rentré de
façon fragile, qu'il y en a qui sont rentrés au début par
un accord et ont joint le groupe après. S'il y a un problème
majeur, où on ne sait pas ce qui va arriver, je vais vous dire que ce
matin-là, je me suis dit: Même que l'existence de la CITRSQ va
être mise en cause. Parce que, qu'est-ce qui va arriver dans chacune des
municipalités, comment les gens vont réagir par rapport à
ça? Cela va être quoi le coût additionnel? II n'y a personne
qui sait, à ce moment-là, si le projet de loi n'est pas
adopté avant Noël.
M. Brassard: Rien. Avant le 19 décembre, vous avez dit
tantôt - je ne vous ferai pas répéter cela - que vous aviez
l'assurance que le projet de loi 272 serait adopté, c'est-à-dire
qu'il franchirait toutes les étapes législatives requises.
M. Garon: Je n'avais aucun doute dans mon esprit et j'ai
communiqué cette certitude à tous les gens qui étaient
devant la commission, qui venaient de la CITRSQ, le soir, en sortant de la
commission à 9 h 11 minutes, après avoir sorti de la
commission.
M. Brassard: Est-ce que les intervenants concernés avaient
également cette certitude?
M. Garon: Dans mon esprit, oui. Ça m'apparaît.,.
convaincu que tout le monde était sûr que c'était
réglé.
M. Brassard: Le soir du 18, au moment où la commission
parlementaire qui a étudié article par article, en l'amendant, le
projet de loi 272, le soir du 18, après les travaux de la commission
parlementaire où on a adopté le projet de loi 272, est-ce que
vous considériez que l'adoption du projet de loi 272 était
pratiquement conclue, était pratiquement faite?
M. Garon: Moi pour moi, c'était réglé.
C'était clair. Il n'y avait pas aucun doute dans mon esprit, puisque
c'était sur la liste des projets et comme on avait cheminé dans
d'autres projets qui avaient été sur la liste, c'était
clair pour moi que tout ça était adopté le lendemain,
incluant la loi, le projet privé 212, 272. Et d'ailleurs je pense bien
que chacune des personnes qui vont témoigner après moi vont
pouvoir vous le confirmer, je l'ai dit clairement: c'est réglé;
la tradition, c'est que lorsqu'on a adopté unanimement en commission
parlementaire, un projet de loi, que c'est le ministre lui-même, en plus,
qui a présenté Jes amendements, donc il est d'accord avec ces
amendements puisque ce sont ses propositions qui ont été
adoptées, que le principal point de réserve du ministre des
Transports, député de Charlesbourg, était qu'il pensait
qu'il avait eu une lacune au niveau de l'avocat puisqu'il a interrogé un
certain temps. Je dirais que c'est peut-être une des plus longues
discussions qu'il y a eu, c'était pour savoir si y avait pas eu une
erreur en droit dans l'opinion juridique, et là, quand il a
été confirmé que c'était pas le cas, il y a pas eu
vraiment d'autres interrogations. C'était évident qu'à ce
moment-là il y avait deux ministres, la commission parlementaire, tout
ça a été voté unanimement, de a à z, et que
tous les amendements qui ont été présentés avaient
été présentés par le ministre des Affaires
municipales lui-même, c'était réglé.
M. Brassard: Une dernière question, M. le
Président. À l'exception du ministre des Affaires municipales,
qui s'est évidemment, compte tenu de sa fonction,
intéressé au projet de loi 272, à l'exception du ministre
des Affaires municipales, avant le 19, avant le 19, est-ce qu'y a d'autres
ministres du gouvernement qui ont manifesté de l'intérêt
à l'égard du projet de loi 272, si on excepte le ministre des
Affaires municipales?
M. Garon: Pas que je sache personnellement. Ce que je veux dire,
au fond, quand je dis ça, là, c'est que les interventions dont
j'ai entendu parler, c'est avec le ministère des Affaires. municipales,
le ministre des Affaires municipales. Le président de la CITRSQ a
rencontré le ministre des Affaires municipales. Je savais par ailleurs
que pour payer le montant, parce que c'est eux qui me l'ont dit, il fallait que
les règlements soient validés et comme le paiement venait du
ministère des Transports, je ne sais pas si le ministre des Transports,
avant la commission parlementaire, lui avait été saisi du dossier
ou ce serait au niveau des fonctionnaires qui ont dit: Nous autres, on peut pas
vous payer, vos règlements sont pas valides. Quand vos règlements
seront valides, bien là, on paiera. Mais, je n'ai pas été
partie à ces discussions-là. Il s'agissait, au fond... La
solution présentée par le ministre des Affaires municipales,
c'était pour valider les règlements d'emprunt, les
règlements d'autorisation et d'emprunts permanents ou à long
terme et, à ce moment-là, bien, rencontrant les conditions de
légalisation des règlements, normalement, le ministère des
Transports devait payer ces subventions. Le point qui est arrivé en
commission, le soir, c'était à quel moment cesseraient les
subventions d'intérêts et moi, j'ai été surpris,
pour vous dire bien franchement, que ça arrête au 15 septembre,
d'autant plus qu'on m'a indiqué après la commission parlementaire
que le ministre sauverait de l'argent plus ça prenait du temps pour
valider les règlements d'emprunt.
M. Brassard: Mais, à votre connaissance, le seul ministre,
à votre connaissance, le seul ministre qui est intervenu dans le dossier
du projet de loi 272, c'est celui des Affaires municipales.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez, M. le
député de Lac-Saint-Jean, je pense qu'il vient de, exactement,
c'était votre question précédemment textuelle et je pense
que le M. le député de Lévis vient de l'expliquer avec une
petite nuance, tout en admettant qu'il n'était pas au courant concernant
le ministre des Transports. C'est une possibilité.
M. Garon: Moi, ce que je savais, c'est qu'il fallait que tout
ça soit légal pour qu'il puisse donner ses subventions. C'est
ça que Me Lemay m'a dit, il dit: II faut que les règlements
soient valides pour que le ministère puisse verser ses subventions. Je
vous avais dit au tout début que la première
fois que j'en ai entendu parler, c'est par un fonctionnaire du
ministère des Transports.
Le Président (M. Lorrain): Mais, ce n'est pas la... Si
vous me permettez, M. le député de Lévis, vous avez
très très bien répondu à la première
question et la deuxième est exactement la même. Vous avez
mentionné que vous étiez au courant que le ministre des Affaires
municipales avait un intérêt, à votre connaissance,
à ce projet de loi et que peut-être le ministre des Transports,
à cause du jeu des subventions et je pense que c'est clair que vous avez
dit qu'il y en avait pas d'autres d'impliqués, à votre
connaissance, qui ont manifesté de l'intérêt pour ce projet
de loi 272. Alors, je pense que la question a déjà
été répondue, à moins que vous vouliez ajouter
autre chose que vous avez oublié là, mais la question
précise, c'était ça.
M. Garon: Je veux dire que le premier qui m'en a parlé,
c'est un fonctionnaire du ministère des Transports dont je me rappelle
plus le nom, c'était...
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais la question,
c'était le ministre. (17 h 15)
M. Garon:... à un cocktail à l'inauguration
où un m'a dit, il dit: II va peut-être avoir un problème
sur le paiement à cause d'un règlement qui serait pas
nécessairement valide. Et quand j'en ai rentendu parler,
c'était... comme dans les circonstances, je l'ai dit, à mon
bureau de comté par la suite.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député du Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Non, ça va.
Le Président (M. Lorrain): Alors, en respectant la
règle de l'alternance, est-ce que...
M. Lefebvre: Un instant s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Lefebvre: J'aurais une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Roberval.
M. Lefebvre: Est-ce que, M. le député, vous avez eu
connaissance...
Le Président (M. Lorrain): Frontenac, excusez-moi. M. le
député de Frontenac, vous avez la parole.
M. Lefebvre:... d'un amendement au projet de loi demandé,
suggéré par le procureur de la commission relativement, entre
autres choses, aux frais d'intérêts, un amendement de
dernière minute, soit le 18 ou le 19 décembre, et ça
représentait un montant relativement considérable? Est-ce que
c'est à votre connaissance ce que je suis en train de vous
suggérer là comme événement?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M, Lorrain): M. le député de
Gouin, sur une question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce que le
député de Frontenac pourrait répéter très
précisément sa question...
M. Lefebvre: Il faut pas être suggestif.
M. Rochefort:... je suis pas certain d'avoir compris
là.
M. Lefebvre: II faut pas être suggestif.
M. Rochefort: Non, non, non, loin de là ma pensée.
Je vois que vous avez vraiment cette idée-là en tête, vous,
mais du tout, moi dans ce qui me concerne...
Le Président (M. Lorrain): Vous demandez à ce qu'il
répète.
M. Lefebvre: Est-ce que monsieur...
M. Rochefort:... je veux bien comprendre le sens de votre
question.
M. Lefebvre: Est-ce que M. le député de
Lévis vous savez si... Est-ce que c'est à votre connaissance que,
soit le 18 ou le 19 décembre, les procureurs qui pilotaient le projet de
loi 272 ont fait des demandes d'amendement relativement aux frais de
financement?
M. Garon: C'est pas ça qui s'est passé. Ce qui
s'est passé, je vous l'ai lu tout à l'heure, c'est le procureur,
Me Lemay, qui a une, qui a reçu un amendement qui a... attends un peu.
L'amendement a été proposé par le ministre des Affaires
municipales le 18 au soir pour la question des intérêts et je vais
vous lire ici à la page 2405 de la commission des engage... CAE, c'est
commission de l'aménagement et des équipements où le
ministre Bourbeau dit: "Oui, M. te Président, l'article 5 a pour but de
permettre à la corporation de bénéficier des subventions
gouvernementales prévues au décret sur la politique d'aide
gouvernementale aux transports en commun pour les dépenses visées
à la présente loi et qu'elle
aurait eues si toutes les formalités prévues par la loi
avaient été suivies. L'amendement que j'aimerais proposer
à la commission est le suivant: Le projet de loi 272 est modifié
par l'addition à la fin de l'article 5 de l'alinéa suivant: Le
montant versé par le gouvernement en vertu du premier alinéa est
égal à celui auquel aurait eu droit la corporation au moment
où les dépenses subventionnées ont été
engagées et effectuées et comprend les intérêts
courus au 15 septembre 1986 sur les emprunts temporaires visés à
l'article 1. " Alors... Et un peu plus loin Me Lemay dit: M. le Prés...
Je vous cite. M. Lemay dit tout suite après: "Me Lemay: On pourrait en
prendre connaissance parce qu'on vient de l'avoir ce texte aussi, c'est un
nouveau texte. " Alors le texte a été présenté, le
soir, par le ministre des Affaires municipales, a été
adopté... a été discuté mais a été
adopté et c'est là que Me Lemay dit: Si vous aviez pu me donner
un mois ou deux de plus, mais c'est le 15 septembre 1986 qui a
été fixé par un amendement du ministre des Affaires
municipales le 18 sep... le 18 décembre au soir. Alors ça avait
été réglé, l'amendement avait été
présenté par le ministre des Affaires municipales le 18
décembre...
M. Lefebvre: Confirmez que tout ça s'est fait le 18, soit
la...
M. Garon: Quoi tout ça?
M. Lefebvre: Ce à quoi vous faites référence
là, c'est le 18 en soirée, 18 décembre.
M. Garon: En soirée, il y a eu...
M. Rochefort: Question de règlement...
M. Lefebvre: Non non...
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de règtement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense que c'est un point
qui est très important. Parce que moi je veux bien comprendre là.
Là maintenant le député de Frontenac dit au
député de Lévis: ce à quoi vous faites
référence ça s'est passé le 18, c'était pas
ça la première question. La première question, le
député de Frontenac dit au député de Lévis:
Êtes-vous au courant que le 18 ou le 19 décembre y aurait eu de la
part des procureurs une demande d'amendement? Puis là y est en train de
demander au député de Lévis si c'est arrivé le 18
ou le 19. C'est lui qui est supposé le savoir là. Moi, cela ne me
fait rien, M. le Président...
M. Lefebvre:... question, M. le Président.
M. Rochefort:... Non, non, mais je suis très
sérieux. Je le sais.
M. Lefebvre: Non, non.
M. Rochefort: Je veux juste bien comprendre la dynamique.
Le Président (M. Lorrain): J'aimerais que... Oui. Pour que
tout le monde saisisse bien la question, voulez-vous reprendre la question, M,
le député de Frontenac?
M. Lefebvre: Ma question, c'était au député,
est-ce que c'est le 18, à votre connaissance, ou le 19? Alors, il me
confirme que c'est le 18. Il a les documents en main. Alors, on se comprend.
C'est tout. Je ne vois pas...
Le Président (M. Lorrain): Alors, si je comprends bien, M.
le député de Frontenac, tous les faits relatés depuis
quelques minutes par M. le député de Lévis, vous demandez
si cela a été fait le 18 au soir en commission.
M. Lefebvre: C'est cela. C'est cela.
M. Garon: Là-dessus, moi j'ai le sentiment très net
que le ministre des Affaires municipales, qui présentait l'amendement,
c'est après en avoir discuté avec le ministre des Transports,
puisque le ministre des Transports intervient au dossier et, à ce
moment-là, je dirais que le député de Jonquière
avait l'impression que c'était avantageux et le ministre des Transports,
lui-même, dît, le député de Charlesbourg dit:
"Effectivement, après en avoir discuté, je ne suis pas encore
tellement convaincu que les gens de la corporation intermunicipale seront
très heureux de cet amendement. " Le député de
Charlesbourg et ministre des Transports, lui-même, dit: Cet amendement
présenté par le ministre des Affaires municipales, je ne suis pas
convaincu du tout qu'ils vont être heureux, parce que te
député de Jonquière avait l'impression que ça leur
sauvait de l'argent. Alors, c'est clair que ça ne leur sauvait pas de
l'argent, ça leur coûtait de l'argent additionnel, alors que lui
en sauvait parce que cela coûtait moins cher les emprunts temporaires,
parce que le taux d'intérêts sur les emprunts temporaires
était moins élevé que sur les emprunts à long
terme. Alors, en faisant cette opération, il limitait son coût de
subvention des emprunts temporaires au 15 septembre 1986. Là, il est
clair, à la lecture des choses, que le ministre des Transports
lui-même est conscient que cet amendement-là ne rendra pas
heureuse la Corporation intermunicipale des transports, parce qu'il l'a dit
lui-même, à la page CAE-2406 du 18 décembre 1986...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, M. le
député de Lévis, ce n'était pas la question qui
était demandée. C'est: est-ce que vous aviez relaté...
Une voix: J'ai eu ma réponse, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... dans un premier temps, si
ç'avait bien été le 18, si c'était bien
arrivé en commission le 18. C'est tout. Est-ce qu'il y a d'autres
questions à M. le député de Lévis relativement...
M. le député...
M. Lefebvre! C'est tout quant à moi.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Frontenac. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, j'ai une question
à adresser au député de Lévis. Si j'ai bien compris
son témoignage, après avoir reçu le message de sa
secrétaire à l'Assemblée nationale, il a communiqué
avec elle. Par la suite, il a communiqué avec Me Lemay. C'est juste?
Vous avez communiqué directement avec Me Lemay, par
téléphone, après avoir reparlé à votre
secrétaire.
M. Garon: Oui. M. Rochefort: Bon.
M. Garon: Vous parlez de mon deuxième appel à Me
Lemay?
M. Rochefort: Le premier de tout.
M. Garon: Non. Je n'ai pas réussi à rejoindre ma
secrétaire avant. J'avais l'impression qu'elle n'était pas rendue
au bureau, qu'elle était restée à quelque part en chemin,
mais elle n'était pas encore rendue au bureau, alors j'ai appelé
Me Lemay - mon premier téléphone - avant d'avoir rejoint ma
secrétaire.
M, Rochefort: Bon. Quel a été le contenu,
très précisément - et, M. le Président, j'attire
immédiatement votre attention que j'ai un objectif très
précis qui n'est pas de reprendre ce qui a déjà
été fait - quel a été le contenu très
précisément de la conversation que vous avez eue cette
première fois, vous et Me Lemay, par téléphone?
M. Garon: Le but, c'était d'abord de vérifier le
message.
Le Président (M. Lorrain): Répétez-moi la
question, je l'ai mal entendue.
M. Rochefort: M. le Président, je demande au
député de Lévis le contenu précis de ta
communication téléphonique qu'il a eue avec Me Lemay, à
l'occasion du premier téléphone.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le leader du gouvernement.
M. Lefebvre: Tout cela a été couvert à
maintes reprises. C'est cela ma question de règlement. C'a
été mentionné à deux ou trois reprises par
différents intervenants. M. le député de Lévis a
couvert cela abondamment.
M. Rochefort: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je vais vous demander de
m'aider. M. le Président, de deux choses, l'une. Ou je peux poser la
question que je viens de poser ou je vais devoir demander au
député de Lévis si une chose que je crois avoir comprise
s'est bel et bien déroulée durant cet appel, auquel cas on va me
dire que je suis suggestif dans ma question.
Le Président (M. Lorrain): Non.
M. Rochefort: M. le Président, vous me dites non. Cela
fait à peu près 17 fois qu'on se fait rappeler à
l'ordre...
Le Président (M. Lorrain): Sur une forme...
M. Rochefort:... sur ce genre d'intervention de la part du
député de Frontenac et du député de
Louis-Hébert.
Le Président (M. Lorrain): Sur une forme interrogative, si vous
voulez...
M. Roehefort: Je voulais vous éviter les problèmes
et les questions de règlement de la part de ces deux membres de la
commission, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): C'est parce que là, je
pense qu'on va l'avoir quand même, le problème. Si vous voulez
poser une question bien précise...
M. Rochefort: Oui, je reconnais avec vous qu'ils collaborent
mal.
Le Président (M. Lorrain): Avant que je rende ma
décision, est-ce qu'il y a d'autres personnes qui veulent intervenir sur
cette question précise de règlement? M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président, très
brièvement. Je ne suis pas... Je me refuse à ce que, par
cette intervention, le député de Gouin obtienne un chèque
en blanc sur sa prochaine question. Qu'il la pose et, M. le Président,
votre réponse est à l'effet: allez-y et si votre question est
directe ça va être correct. Il faut voir la question qu'il va
poser et si elle n'est pas acceptable, elle ne sera pas acceptable et on
soulèvera la question de règlement. Un membre de cette
commission, M. le Président, même s'il le fait de cette
façon-là, ne peut pas obtenir un chèque en blanc, un
laissez-passer d'avance sur la question qu'on ne connaît pas encore et,
M. le Président, votre réponse m'inquiète dans ce sens:
allez-y et ce ne sera pas une question subjective. Je regrette beaucoup, on ne
la connaît pas. On verra à ce moment-là.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas rendu ma
décision là.
M. Doyon: Ouais, bien c'est ça.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas rendu ma
décision.
M. Doyon: Alors, il ne faudrait pas la rendre avant de
connaître la question.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a une autre
intervention de la part de l'Opposition sur la question de
règlement?Alors, relativement à votre question, je
pense que M. le député de Lévis a répondu amplement
et à plusieurs membres - je m'excuse - à plusieurs membres de la
commission de l'Assemblée nationale depuis ce matin de quelle
façon le téléphone s'est fait, dans les termes. Il y a
plus que ça, il y a même l'impression que l'avocat qui est
sensé avoir appelé M. le député de Lévis a
été décrit amplement par M. le député de
Lévis depuis ce matin. Si vous avez quelque chose d'additionnel, s'il y
a quelque chose qui n'a pas été mis en preuve, posez votre
question très précisément, très
précisément sur ce sujet, mais pas une question
générale comme toutes les questions ont été
posées à M. le député de Lévis. Vous exposez
M. le député de Lévis à tout reprendre le
témoignage quant au premier appel téléphonique qui a
été très, très largement décrit depuis ce
matin, ici, devant les membres de la commission de l'Assemblée
nationale.
M. Rochefort: M. le Président, loin de moi l'intention
d'exposer le député de Lévis à tout reprendre sa
conversation c'était surtout pour éviter que des questions de
règlement soient soulevées et qu'on prétende que
j'étais subjectif dans mes questions. M, le Président, je vais
être très précis, est-ce que, à l'occasion de cette
communication téléphonique, le député de
Lévis a lu à Me Lemay le message qu'il a reçu de sa
secrétaire? Ça, ça n'a pas été posé
comme question aussi précisément, M. le Président. Est-ce
que vous avez lu pendant cette communication, au cours de cette communication
téléphonique avec Me Lemay, le message que vous aviez reçu
de votre secrétaire?
M. Garon: Oui. J'ai lu exactement...
M. Rochefort: Quel a été... Donc, vous confirmez
que vous avez lu à Me Lemay le message que vous avez reçu, qui
est devant nous sous le titre coté D-3. Oui. "Message: M. Lemay vient
tout juste de recevoir un appel téléphonique de M. Michel
Pagé qui disait ceci: Si M. Garon continue de s'entêter à
bloquer le projet de loi 132, il (M. Pagé) s'engage à bloquer le
projet de loi de la CITRSQ. " C'est bien de ça dont on parle.
M. Garon: Projet de loi privé.
M. Rochefort: Projet de loi privé, bon. Alors, quelle a
été la réaction de Me Lemay lorsque vous lui avez lu ce
message?
M. Garon: Ah il a dit que M. Pagé avait été
encore plus catégorique que ça.
M. Rochefort: Donc, Me Lemay n'a pas paru surpris que votre
secrétaire vous ait communiqué un tel message qui, au fond,
était un tel rapport de la conversation que Me Lemay et votre
secrétaire venait tout juste d'avoir?
M. Garon: Non seulement il a confirmé mais il a
été plus loin que cela disant: Pas seulement s'engage, il bloque,
c'est bloqué. Si vous, vous bougez pas par rapport à 132
là, 272 c'est terminé. C'est à vous a bouger, c'est
à vous à faire quelque chose autrement... 272 c'est
bloqué. Il ne dit pas seulement un engagement à le faire, c'est
terminé. C'est à vous à bouger.
M. Rochefort: Or, donc, en aucun moment Me Lemay n'est intervenu
durant cette communication téléphonique pour dire:
Écoutez, c'est pas ça le message.
M. Garon: Non, à aucun moment.
M. Rochefort: D'autre part, M. le Président, si je
comprends bien, c'est que Me Lemay vous a dît: Si il se passe rien, c'est
bloqué.
M. Garon: Oui, il dit: Maintenant, c'est à vous à
bouger.
M. Rochefort: Et est-ce que vous
comprenez que c'est de là son idée d'organiser une
rencontre justement parce qu'il voulait que "ça bouge" entre guillemets,
pour reprendre là, l'expression.
M. Garon: Par rapport à 132...
M. Rochefort: Quoi, c'est subjectif là ça?
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez
interrogativement, est-ce que vous comprenez?
M. Rochefort: Est-ce que vous comprenez? J'ai dit:
Comprenez-vous?Excusez-moi là.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Rochefort: Est-ce que vous comprenez que découlait de
cette interprétation de Me Lemay que c'était bloqué, son
idée d'organiser une rencontre?
M. Garon: Oui, parce que pour lui c'était très
clair que Me Lemay avait compris de sa conversation avec le
député de Portneuf que si je ne débloquais pas - ce qu'il
appelle débloquer parce que le projet de loi 132 ne devait pas
être adopté avant Noël - si je ne le débloquais pas,
il dit: Si vous ne débloquez pas 132 pour qu'il soit adopté avant
Noël, avant la fin de la journée, 272 ne passera pas. Et c'est
conditionnel, 272 est conditionnel à ce que vous fassiez passer 132 et
que vous convainquiez votre parti d'Opposition à ce point de
vue-là. (17 h 30)
Non seulement, il voulait pas... C'était pas que je vote pour ou
contre. On m'a demandé ça ce matin. C'est pas ça la
question. La question, c'était pas que je vote pour ou contre le projet
de loi. J'ai jamais pensé que le ministre de l'Agriculture a
pensé que je voterais pour après les interventions que j'ai
faites. Ce qu'il voulait, dans son esprit, d'après ce qu'il me disait:
Vous bloquez 132 et il faut que vous agissiez par rapport à 132 pour que
ça soit adopté avant Noël, autrement, on n'aura pas 272.
Le Président (M. Lorrain): Bon, si vous me permettez, M.
le député de Gouin, il est maintenant dépassé 17 h
30.
M. Rochefort: Est-ce que je suis hors d'ordre là?
Le Président (M. Lorrain): II y avait eu une demande au
tout début de l'après-midi pour que M. le député de
Lévis... Est-ce que vous aviez d'autres questions ou si vous avez fini
le contre-interrogatoire, l'interrogatoire, c'est-à-dire.
M. Rochefort: J'ai une autre question, M. le Président.
Mais une autre... Un autre volet, disons donc.
Le Président (M. Lorrain): Bon alors, si j'ai bien
compris, M. le député de Lévis, vous devrez être ici
demain matin à 10 heures.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement, oui.
M. Lefebvre: Je comprends que le député de Gouin a
encore une question. En principe, on ne devrait pas allonger cela plus que deux
ou trois minutes. On me laisse entendre également que !e
député de Taillon a quelques questions, alors je
suggérerais... Si on pense qu'on peut terminer dans cinq minutes avec le
député de Lévis, de notre côté, c'est
terminé, M. le Président.
M. Chevrette:...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Lefebvre: On pourrait continuer avec les deux autres
témoins.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: C'est parce que le député de
Lévis a une réplique à faire en Chambre sur la motion.
M. Lefebvre: C'est cela.
M. Chevrette: On ne peut pas... Il a un discours à faire.
C'est pour ça que je vous l'ai demandé ce matin, bien
correctement, je pense vers les... sur l'heure du midi.
M. Lefebvre: Ce que je veux savoir, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lefebvre:... est-ce qu'on peut, à l'intérieur de
cinq minutes, disposer du député de Lévis et on le
libérerait à 6 heures moins 25 plutôt que 5 h
30?
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que c'est possible
à l'intérieur... MM. les députés, est-ce que c'est
possible à l'intérieur du délai de cinq minutes de
libérer M. le député de Lévis, à
l'intérieur d'un délai de cinq minutes? C'est vous qui avez les
questions.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Ça va?
Alors, allez M. le député de Gouin,
M, Rochefort: M. le Président, je vais essayer de faire
vite. Dans un autre ordre d'idées, au cours de la conversation
téléphonique que vous avez eue avec Me Lemay, est-ce que il y
avait des éléments dans cette conversation qui vous incitaient
à douter du contenu de la conversation que Me Lemay avait eue avec M.
Pagé qu'il vous rapportait? Est-ce que dans la conversation que vous
avez eue avec Me Lemay, Me Lemay, au fond, vous a convaincu hors de tout doute
que ce qu'il vous disait était vrai?
M. Garon: Moi, je... Après ma conversation avec Me Lemay,
le premier téléphone, y avait pas de doute dans mon esprit
que...
M. Rochefort: II vous a convaincu?
M. Garon: Oui. Mon deuxième téléphone a
servi à vérifier, encore une fois, des éléments,
voir si c'était bien ça, mais il y avait aucun doute dans mon
esprit. J'étais d'une certitude totale par rapport à ce que me
disait l'avocat de la corporation.
M. Rochefort; Et le deuxième coup de
téléphone vous a pas ébranlé. Au contraire, c'est
allé dans le même sens. Ça vous a encore convaincu que ce
qu'il vous disait était juste?
M. Garon: J'ai eu le sentiment que le deuxième coup de
téléphone a ébranlé plutôt l'avocat dans le
sens que j'ai eu le sentiment qu'il a réalisé à ce
moment-là que tout ce qui était en train de se faire
était... J'ai posé des questions précises sur certains
éléments. Quand je lui ai dit: Le député de
Portneuf a pas le droit de faire ça...
Le Président (M. Lorrain): Vous l'avez dit ce matin, si
vous me permettez. Ça été dit ce matin.
M. Rochefort: Non...
Le Président (M. Lorrain): Tout en détail.
M. Rochefort: C'est pas ça ma question.
Le Président (M. Lorrain): Tout en détail ce matin.
Ça été dit à la première et à la
deuxième question.
M. Rochefort: Non, mais, M, le Président, est-ce que vous
prétendez que ma question a été posée ce
matin?
Le Président (M. Lorrain): Non, la réponse.
M. Rochefort: Ah bon!
Le Président (M. Lorrain): La réponse à une
question presque identique a été très donnée,
très détaillée ce matin.
M. Rochefort: Pas une question identique?
Le Président (M. Lorrain): Brièvement, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pourriez-vous répéter...
Le Président (M. Lorrain): Très
brièvement.
M. Garon:... répéter votre question?
M. Rochefort: Ce que je demande au député de
Lévis, M, te Président, c'est si au cours de la deuxième
communication téléphonique, il a eu, il a été, il y
a eu des éléments dans cette communication
téléphonique entre Me Lemay et lui qui ont mis en doute dans
l'esprit du député de Lévis les propos que lui avait
rapportés Me Lemay de la communication entre Me Lemay et M.
Pagé?
M- Garon: Non. Pour une raison très simple. C'est parce
que je pouvais pas imaginer d'aucune façon quel était
l'intérêt de Me Lemay envers les modifications à la Loi de
protection du territoire agricole, la loi 132. Parce qu'il y avait aucun... Il
avait rien à faire là-dessus. Il était pas impliqué
là-dedans. Il m'avait jamais parlé de ça. Ça
pouvait pas venir de lui, ça n'avait pas aucun sens que ça vienne
de lui. Alors, j'ai pas eu un seul moment un doute qu'il avait inventé
ça parce que ça pouvait pas venir de lui.
M. Rochefort: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Si j'ai bien compris, vous
n'avez plus de question de la part du gouvernement. Est-ce qu'il y a
d'autres?
M. Chevrette: M. le Président, je reviens à la
charge-là. Si y a des questions, je le comprends, puis nous autres
aussi, on se précipitera-pas avec le témoin. On avait convenu ce
matin que M. le député de Lévis pourrait librement aller
faire son droit de réplique. Je m'excuse, puis, ça c'est un droit
de parlementaire qu'il a acquis avant même que ne débute cette
commission. Je pense avoir fait la preuve devant vous ce matin que le
député de Lévis était parrain de la
motion du mercredi qui est commencée il y a une semaine et je
pense qu(on doit lui donner le temps de se préparer. On
reviendra et ça prendra le temps qu'il faudra demain matin, mais je
pense qu'on ne doit pas se dépêcher avec un témoin à
ce stade-ci, compte tenu de l'entente qu'on avait ce matin. Pas d'allure pour
le parlementaire.
Le Président (M. Lorrain): Aux cinq minutes qu'on avait
mentionnées y a quelques instants, il y reste encore deux minutes.
M. Chevrette: Oui, mais il s'ajoute lui...
Le Président (M. Lorrain): S'il s'agît juste
d'une...
M. Chevrette:... puis il s'ajoute lui.
Le Président (M. Lorrain): Non, non et non, c'est, non,
ils ont annoncé, c'est pour cela que je suis prêt à
reconnaître immédiatement le député de Taillon qui
avait annoncé une question. Monsieur le... ils ont terminé. Le
gouvernement a déjà annoncé qu'il n'a pas d'autres
questions, puis on avait dit cinq minutes pour le libérer. Il reste
à peu près deux minutes, si il reste une question. M. le
député de Taillon.
M. Filion: Ouais. M, le Président, je voudrais interroger
le député de Lévis sur la deuxième conversation
téléphonique avec, entre lui et Me Lemay, le 19 décembre,
vers onze heures quelques et pour bien situer ma question, le
député de Lévis, vous avez dit ce matin qu'à un
moment donné Me Lemay vous a dit au téléphone, et j'ouvre
les guillemets: "n'allez pas répéter cela en Chambre". C'est bien
exact? Puis il s'agit bel et bien de la deuxième communication
téléphonique que vous avez eue ensemble.
M. Garon: Oui.
M. Filion: À ce moment-là, n'allez pas
répéter cela, alors "cela" s'appliquait à quoi?C'était en réaction à quoi que Me Lemay a
employé cette phrase-là?
M. Garon: Bien, parce que je venais de poser une série de
questions précises pour vérifier les éléments et je
pense bien que l'expérience d'avocat de Me Lemay, quand je lui ai dit,
à la fin, après avoir vérifié ces
éléments: le député de Portneuf, le ministre de
l'Agriculture, it a pas le droit de faire ça, M. Pagé a pas le
droit de faire ça, c'est interdit par le règlement de faire
ça, je ne sais pas les mots exacts, mais je vous l'ai dit, il a pas le
droit de faire ça ou ne peut pas faire ça et je pense bien qu'il
a réalisé que possiblement que j'avais quelque chose en
tête à ce moment-là puisqu'il a dit: Allez pas parler de
ça en Chambre.
M. Filion: Donc, Me Lemay, à ce moment-là, selon
vos dires, venait de réaliser, venait de réaliser quelque chose
que vous, que vous veniez tout juste de lui dire ou venait de réaliser,
en somme, la gravité de ce qu'il vous avait transmis comme
information.
M. Garon: Ça, c'est une...
M. Lefebvre: M. le Président, question de
règlement. Je comprends qu'on joue avec...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur une question de règlement.
M. Lefebvre:... qu'on joue l'horloge, là, puis on nous
oblige presque à rester muets, mais y a quand même une limite.
Tout ça a été couvert, abondamment couvert, M. le
Président. On revient à nouveau sur ce qui a été
répété à plusieurs reprises, M. le
Président.
M. Filion: Sur la question de rèqlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Inexact de dire qu'on revient sur des cassettes. C'est
la première fois que le député de Lévis s'explique
sur cette partie-là de la conversation entre lui et Me Lemay, la
deuxième conversation téléphonique de onze heures
quelques. C'est un sujet, un volet tout nouveau et je voudrais bien que le
député, que le témoin ait la chance de s'exprimer
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'y en a d'autres qui
veulent? Avez-vous terminé, M. le député de Taillon?
M. Filion: C'est ma dernière question.
Le Président (M. Lorrain): Sur cette question-là,
M. le député de Lévis, c'est le premier qui a
mentionné la réaction et qui a expliqué, lors du
deuxième téléphone, que Me Lemay, qui a expliqué ce
matin, M. le député de Lévis, qui lui a demandé:
J'espère que vous ne le mentionnerez pas en Chambre. C'a
été répété par M. le député de
Lévis ce matin.
M. Filion: C'est ça, oui, j'explique là-dessus, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, ah, mais ça a
déjà été par monsieur.
M. Filion: Non, mais, monsieur.
Le Président (M. Lorrain): Ça a été
apporté par M. le député de Lévis ce matin qui a
tout expliqué.
M. Filion: M. !e Président, c'est la première fois
qu'on interroge le témoin sur le contexte dans lequel cette
phrase-là a été dit, a été dite.
Le Président (M. Lorrain): Non. C'est, c'est lui qui l'a
apporté...
M. Filion: Ben oui!
Le Président (M. Lorrain):... qui a très bien
expliqué. On ne pouvait pas le savoir, personne, les membres de
l'Assemblée. Ç'a été M. le député de
Lévis à une question posée par M. le leader de
l'Opposition ce matin et ç'a été, pour bien
démontrer à tous les membres de l'Assemblée, je pense, je
pense en tout cas, la surprise du deuxième téléphone de M.
le député de Lévis. C'est là que M. le
député de Lévis a donné toutes ces
explications-là de la réaction de Me Lemay. Il semblerait qu'il a
dit: J'espère que vous ne répéterez pas ça. C'est
en minutes, actuellement.
M. Filion: C'est ça. Je questionne là-dessus, M. le
Président. C'est précisément cela.
Le Président (M. Lorrain): C'est déjà en
preuve.
M. Filion: Non, M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Et ça a
déjà été tout emporté.
M. Filion: Je me...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que c'est une
précision là-dessus, mais il ne faudrait pas reprendre encore le
témoignage.
M. Filion: Exactement ceci. On ne prend rien, M, le
Président. Je suis en train de questionner là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Cela va. Parfait.
Brièvement, mais ne pas reprendre la même réponse et le
même témoignage que ce matin qui a été très
bien expliqué.
M. Filion: Oui. Est-ce que vous avez quelque chose à dire
là-dessus, M. le député de Lévis?
M. Garon: Je dirais essentiellement que mon deuxième
téléphone, après avoir parlé avec le leader de
l'Opposition et après avoir lu l'article 55. 10, sachant qu'il
était forte- ment question, à ce moment-là, d'une question
de privilège, je voulais vérifier les différents
éléments d'une façon très précise avec Me
Lemay. Alors, j'ai posé une série de questions. Il a parlé
lui aussi, mais je dis j'ai posé une série de questions sur un
certain nombre d'éléments que j'ai mentionnés ce matin et
à la fin je lui ai dit: Maître, le député de
Portneuf n'a pas le droit de faire ça. Il a pas le droit de faire... Si
je regarde tout ce qu'on vient de se dire, le premier téléphone,
ce que vous me confirmez actuellement, il a pas le droit de faire ça.
C'est interdit et il m'a répondu: N'allez pas parler de ça en
Chambre.
Une voix: M. le Président...
M. Filion: D'accord. Est-ce que ça a été dit
une fois ou deux fois ou trois fois par Me Lemay? Ou plus qu'une fois''
M. Garon: Je dirais deux fois parce que j'ai dit: Occupez-vous
pas de ça. A?e, il a dit: Vous, soyez sérieux, n'allez pas parler
de ça en Chambre, ou quelque chose comme ça. C'était
clair. N'allez pas parler de ça en Chambre.
M. Chevrette: M. le Président, étant donné
que le témoin doit être en Chambre...
Le Président (M. Lorrain): Alors, tel que demandé,
il n'y a plus d'autres questions de la part du député de
Lévis, ni de la part du gouvernement. Le témoin est
libéré pour l'interrogatoire.
M. Chevrette: On a assigné M. Carrier.
Le Président (M. Lorrain): Je demanderais à ce
qu'on appelle M. Carrier, s'il vous plaît. Merci beaucoup, M. le
député de Lévis.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Lorrain): Si vous permettez. M. le
secrétaire de la commission, si vous voulez assermenter M. Carrier.
Témoignage de M. André Carrier
M. Carrier (André): Je, André Carrier, jure que je
dirai toute la vérité et rien que la vérité.
Le Secrétaire: Je vous remercie, monsieur. Si vous voulez
prendre place.
Le Président (M. Lorrain): M. Carrier, si vous me
permettez. Je vais vous faire lecture d'un très court texte que j'ai lu
aux deux premiers témoins pour vous rappeler quel est l'objet de votre
convocation devant la commission de l'Assemblée nationale et,
dans un deuxième temps, suite à une adoption d'une motion
en Chambre, la semaine dernière, c'est-à-dire le 26 mars 1987,
vous avez été assigné ici à comparaître
devant cette commission conformément à l'article 51 de nos
règlements. Notre commission, la commission de l'Assemblée
nationale, a pour mandat d'enquêter relativement à la conduite du
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ce, dans
le but de vérifier si le reproche formulé à son endroit
par le député de Lévis constitue une atteinte aux droits
et aux privilèges de l'Assemblée nationale ou l'un de ses
membres.
Votre témoignage, M. Carrier, devant cette commission est requis
afin d'éclairer ses membres relativement au reproche formulé par
M. le député de Lévis. Je vous informe que vous ne pouvez
refuser de répondre aux questions qui vous seront adressées par
les membres de cette commission. De plus, tous les témoignages que vous
rendrez devant cette commission sont néanmoins protégés et
ne peuvent être retenus contre vous devant les tribunaux. Enfin, je vais
vous lire l'article 53 qui vous donne cette protection. L'article 53 se lit
comme suit: "Le témoignage d'une personne devant une assemblée,
une commission ou une sous-commission ne peut être retenu contre elle
devant le tribunal, sauf si elle est poursuivie pour parjure".
Alors, c'est M. André Carrier. Maintenant, vous avez
été assermenté. J'aimerais savoir qui est le porte-parole
officiel de l'Opposition,
M. Chevrette: Guy Chevrette, député de
Joliette.
Le Président (M. Lorrain): M.
Chevrette. Et quel est lé porte-parole? M. le
député de Frontenac. Alors, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Je voudrais demander
à M. Carrier de quelle municipalité est-il maire?
M. Carrier: Saint-David-de-I'Auberivière. M. Chevrette:
Combien de population?
M. Carrier: Environ 6200, d'après le dernier
décret.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me permettez. Il y a
peut-être une chose qu'on va faire à l'avenir à chaque fois
qu'on va assermenter un témoin. Vous pourriez peut-être -
étant donné qu'on ne l'a pas fait, M. le secrétaire le
fera à l'avenir - demander la fonction de chacun des témoins pour
pouvoir situer tout le monde peut-être dans le contexte, si vous voulez.
 l'avenir on le fera en assermentation. (17 h 45)
M, Filion: D'accord. Si vous me permettez une question, en plus,
de directive, à vous, M. le Président. Je remarque que M. Carrier
est accompagné d'un membre du Barreau que je salue, à sa gauche.
Mais je crois qu'il serait utile, pour les fins de notre débat, vu que
son avocat a pris place à ses côtés, qu'il s'identifie
pour, enfin, qu'on puisse connaître les personnes...
Le Président (M. Lorrain): Si... M. Filion:... qui sont
devant nous.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous voulez vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Lachapelle (Séverin): Oui, M. le Président.
Séverin Lachapelle, de Tremblay, Bertrand, Morisset et Associés,
avocat à 5ainte-Foy.
Le Président (M. Lorrain): J'avais déjà
rencontré Me Lachapelle avec tous les témoins qui avaient
été assignés hier. Me Lachapelle est au courant qu'il ne
peut intervenir directement; il ne peut que conseiller son client et
n'intervenir en aucune façon devant !a commission de l'Assemblée
nationale. Il doit s'adresser à son client et sans qu'on ne puisse
être mis au courant des conversations. C'est le consensus qui est
intervenu entre les deux paliers, les deux formations politiques.
M. le leader de l'Opposition.
M. Filion: J'ai une question, monsieur, toujours de
directive.
Le Président (M. Lorrain); Sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Juste parce que j'ai... Est-ce que j'ai bien saisi que
le procureur de M. Carrier est membre de l'étude Tremblay, Bertrand?
M. Lachapelle: La même étude de Me André
Lemay.
Une voix: II est dans la même étude qu'André
Lemay.
Une voix: O. K.
Une voix: Ça va?
M. Chevrette: Ouï, merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon, est-ce qu'il y a d'autres... Ça va?
M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Votre municipalité fait partie de quelle
circonscription électorale?
M. Carrier; Comté de Lévis.
M. Chevrette: Comté de Lévis. Vous occupez quelle
fonction ou...
Une voix: Lévis...
Une voix: S'il vous plaît!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Allez, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Vous occupez quelle fonction à
l'intérieur de la CITRSQ?
M. Carrier; En fait, je suis le président du conseil
d'administration de la corporation.
M. Chevrette: Cela regroupe... vous desservez une population de
combien?
M. Carrier: Bon, environ, entre 65 et 70 000. Le décompte,
je l'ai pas fait exactement, mais c'est environ ça.
M. Chevrette: II y a combien de municipalités?
M, Carrier: Cinq municipalités, plus Saint-Jean-Chrysostome qui
est à forfait.
M. Chevrette: Quel type de transport?
M. Carrier: C'est du transport urbain purement et simplement.
M. Chevrette: Quand est-ce, M. le maire ou M. Carrier, avez-vous
appris que les règlements étaient déficients au niveau de
la CITRSQ?
M. Carrier: Concernant cette question, moi je l'ai appris vers le
mois d'août 86, environ vers les mois de juillet-août 86.
M. Chevrette: Par qui vous avez appris ça?
M. Carrier: En fait, c'est par des gens du ministère des
Affaires municipales qui m'avaient informé de ce problème qui
existait au niveau des règlements d'emprunt.
M. Chevrette: Puis, quelle était la nature même du
problème?
M. Carrier: La nature, c'était un manque de
procédure ou un manque d'autorisation dû à une modification
à la loi qui avait été apportée le 2 janvier 85
à l'effet que, en 85, précédemment avant 85, on devait
faire approuver nos règlements et le règlement d'emprunt et
ça, l'emprunt temporaire se faisait également en même
temps. À partir du 2 janvier 85, on devait à ce moment-là,
on n'avait pas besoin d'obtenir les autorisations d'emprunt pour les emprunts
temporaires de la part du ministère des Affaires municipales et la
secrétaire à ce moment-là croyait qu'elle n'avait plus
à faire approuver ces règlements. Donc, tous les
règlements qui ont été adoptés au niveau du conseil
d'administration après le 2 janvier 85 ont pas obtenu l'autorisation du
règlement lui-même de faire des dépenses.
M. Chevrette: Donc, votre secrétaire qui porte le nom
de?
M. Carrier: C'est... En fait, la secrétaire, c'est la
directrice générale, c'était Mme Dallaire.
M. Chevrette: Mme Dallaire. M. Carrier: Oui.
M. Chevrette: Oui, elle, apprend des fonctionnaires... Est-ce que
vous avez les noms des fonctionnaires?
M. Carrier: Ouf! Attendez un petit peu. Par coeur, je pense qu'il
y avait, c'était M. Mercier, si je me trompe pas. C'est M. André
Mercier. Mais, en fait, M. Mercier, c'est un collègue d'école,
qui à ce moment-là m'avait appelé et c'est une personne
qui demeure également sur la rive sud. En fait, c'était tout
simplement une information qu'il m'a donnée.
M. Chevrette: Puis, quelle était la date où vous
avez appris ça?
M. Carrier: La date exacte, tantôt j'ai mentionné
aux mois de juillet-août. Je pourrais pas vous dire exactement la date
précise. Pour moi, c'est impossible,
M. Chevrette; Ça représentait combien pour la CT...
Non, non, CITRSQ si ces projets n'étaient pas ratifiés ou
validés par rapport à l'octroi éventuel?
M. Carrier: Bon. En fait, le problème qui existait c'est
un problème de subvention avec le ministère des Transports du
Québec. Premièrement, si les règlements ne sont pas
approuvés effectivement c'est des règlements qui sont
"illégals" et à ce moment-là doivent faire partie du
déficit de la corporation pour l'année 86, étant
donné que les dépenses se sont effectuées dans
l'année 86 et qu'en date du 31 décembre toutes ces
dépenses sont considérées comme inadmissibles, donc un
déficit pour la corporation.
M. Chevrette: La nature du projet qui était, qui faisait
partie de ce règlement c'était quoi?
M. Carrier: Bon. La nature du règlement enfin il y en
avait pas seulement qu'un, il y en avait plusieurs. Il y avait quand même
l'acquisition d'autobus qui se faisait depuis 84-85, en fait c'était une
commande qui avait été adressée à ce
moment-là, enfin négociée par le gouvernement et pour
lequel les corporations avaient convenu de faire l'acquisition de soit 4, 5
tout dépendant de l'importance de la corporation et également,
à l'intérieur de ce montant-là, on avait également
la construction du garage, qui représentait... La construction
elle-même représentait 4 300 000 $, quatre millions et demi
là. C'était à part l'acquisition des terrains mais
effectivement la somme là de ces règlements-là
représentait tout près de entre 6 500 000 $ à 7 000 000 $,
incluant les intérêts sur emprunts temporaires.
M. Chevrette: Donc, vous me dites qu'il y avait deux
règlements d'emprunt?
M. Carrier: Oh! II y en avait plus que deux. Vous dire exactement
le...
M. Chevrette: Bien, un pour le garage, un pour l'achat d'autobus.
C'est ce que j'ai compris.
M. Carrier: Oui mais tes achats d'autobus, il pouvait avoir deux,
trois règlements parce qu'effectivement...
M. Chevrette: O. K.
M. Carrier: Supposons qu'en 85 on avait la possibilité de
faire l'acquisition de deux ou de trois et également on pouvait avoir
l'acquis... la possibilité d'en faire également en 86.
C'étaient des règlements d'emprunt à ce moment-là
pour chacune des acquisitions dans chacune des années subsé...
chacune des années.
M. Chevrette: Quel est le budget annuel de la CITRSQ? J'ai de la
misère.
M. Carrier: Environ... Là, cette année, en 87,
c'est un budget de 4 000 000 $.
M. Chevrette: 4 000 000 $?
M. Carrier: Oui.
M. Chevrette: Quelle est votre flotte d'autobus
présentement?
M. Carrier: 32. 32 autobus. M. Chevrette: 32 autobus.
M. Carrier; Oui.
M. Chevrette: Maintenant, c'est financé comment?
M. Carrier: Bon. En fait, l'acquisition des autobus et la
construction elle-même est financée par le ministère des
Transports à 75 % du coût des acquisitions, incluant les
intérêts temporaires... les intérêts sur emprunts
temporaires.
M. Chevrette: 75 %, mais quand vous parlez du projet de loi 272,
vous parliez d'une subvention de 50 %, on nous a parlé d'une subvention
de 50 % éventuellement de ces règlements.
M. Carrier: Non. Effectivement, l'enten...
M. Chevrette: C'est une erreur, c'est une mauvaise
interprétation.
M. Carrier: Oui parce qu'effectivement l'entente c'est
réellement 75 % du coût d'acquisition.
M. Chevrette: Donc ça représentait 75 %.
M. Carrier: Oui.
M- Chevrette: De 6, 7 000 000 $.
M. Carrier: Oui, exactement.
M. Chevrette: Oui, c'est une grosse affaire pour vous autres.
M. Carrier: Exactement.
M. Chevrette; Sur un budget de?
M- Carrier: 4 000 000 $.
M. Chevrette: D'opération?
M. Carrier: Pour 87 également, oui.
M. Chevrette: Budget de 4 000 000 $. Heu-heu. O. K.
M. le Président, je voudrais savoir maintenant, le budget
d'opération est financé de quelle manière? Combien qui
vient de la part des usagers? Combien vient de la part des municipalités
si jamais il y en avait des fonds généraux des
municipalités? Combien il y en a qui viennent du gouvernement?
M. Carrier: Bon. Je vais essayer de vous donner ça de la
façon la plus réaliste là. Je crois... En tout cas,
là, c'est des choses, je voudrais pas affirmer... peut-être qui
aura des pourcentages qui pourront varier. En fait, la participation du
gouverne-
ment dans la contribution du budget c'est environ de l'ordre d'à
peu près 33 %. Les contribuables... Pas les contribuables mais les
utilisateurs, ça représente à peu près 47 à
48 %» Je vais faire l'addition pour pas me tromper moi non plus
là.
M. Chevrette: Vous êtes rendu à 81 là.
M. Carrier: 47 plus 33, on est rendu è 80. Peut-être
que le 47 est un petit peu fort. C'est peut-être 45. Et la participation
des villes c'est environ 24 %. Dans le budget de 87, la participation des
villes c'est environ à peu près 24 %, de 20 à 24
là. Je pourrais pas vous dire exactement le pourcentage là.
Faudrait que je regarderais mon budget.
M. Chevrette: Bon. En tout cas c'est des ordres de grandeur.
M. Carrier: C'est des ordres de grandeur.
M. Chevrette: Et là vous découvrez par
l'intermédiaire d'un fonctionnaire, qu'il a des petits problèmes
au niveau de vos règlements puis ça risque de compromettre vos
subventions. Vous apprenez ça vers le mois de juillet ou août ou
dans ces alentours-là. Quelle est la démarche que vous avez
entreprise à ce moment-là?
M. Carrier: Bon. Suite à cette information-là, moi
je suis allé rencontrer quand même la personne mentionnée,
M. Mercier, avec un autre de ses collègues et je leur ai demandé
effectivement où le problème était situé, de
connaître les règlements dans lesquels il y avait des
problèmes d'approbation. Suite à cela, j'ai entrepris une
démarche de rencontrer le ministre des Affaires municipales, M,
Bourbeau, pour essayer de régler ce problème-là avant la
fin de l'année et de le régler, en fait, le plus rapidement
passible.
M. Chevrette: Â ce moment-là, lors de votre
première rencontre avec les fonctionnaires, M. Mercier et un autre
dont...
M. Carrier: Oui, l'autre, je ne me souviens pas de son nom
là. "
M. Chevrette: Vous ne vous souvenez pas du nom. Est-ce qu'ils
vous ont proposé des solutions, les fonctionnaires?
M. Carrier: Non, les fonctionnaires ne m'ont pas proposé
de solution, parce qu'effectivement, au point de vue de la
légalité, ils ne pouvaient pas me dire: Rien, fais ci, fais
ça. Et on m'a tout simplement mentionné qu'on était dans
une situation pas rose. À ce moment-là, ils m'ont dit:
Écoute, on te donne cela entre les mains et fais ce que tu as à
faire. C'est à ce moment-là que moi j'ai pris la décision
de communiquer avec le ministre pour avoir une rencontre.
M. Chevrette: Quelle situation pas rose?
M. Carrier: Je veux dire quand les règlements... Quand on
connaît, la procédure des règlements, on sait que, si le
règlement n'est pas approuvé, c'est des dépenses
inadmissibles, en fait, c'est illégal. C'est que cela compromet... Le
problème, c'est que, au niveau du budget 88 ou au niveau des
résultats de 87, cela fait quand même un déficit à
combler, soit de la part de la municipalité ou soit une demande de
consolidation de dette à ce moment-là par chacune des
municipalités vis-à-vis le ministère des Affaires
municipales.
M. Chevrette: Donc, au mois de juillet ou août, vous
apprenez l'illégalité.
M. Carrier: C'est cela.
M. Chevrette: À quelle date ou à que! moment
à peu près là - vous n'avez peut-être pas votre
agenda avec vous...
M. Carrier: Non.
M. Chevrette:... à quel moment vous rencontrez M. Mercier
et son acolyte?
M. Carrier: C'est à peu près dans le mois de
juillet, août. C'est au moment qu'ils m'ont avisé. J'ai dû
les rencontrer, je pense, une couple de jours après.
M. Chevrette: Devant l'incapacité ou devant le fait qu'il
n'y a pas de suggestion ou de proposition de règlement, vous
décidez, vous entreprenez de rencontrer le ministre.
M. Carrier: Oui.
M. Chevrette: Comment avez-vous procédé?
Est-ce que vous êtes allé directement le rencontrer? Avez-vous
pris rendez-vous? Quand vous l'avez rencontré?
M. Carrier: En premier lieu, j'ai quand même demandé
au directeur général de téléphoner directement au
niveau du secrétaire du ministre pour essayer d'obtenir une rencontre
avec lui pour discuter du sujet. Je pense que cela a pris au moins deux ou
trois semaines qu'on n'a pas eu de réponse. Effectivement, moi j'ai fait
envoyer un télégramme demandant une rencontre et c'est suite
à ce télégramme-là que j'ai obtenu une rencontre
pour discuter du dossier.
M. Chevrette: Vous avez obtenu cette rencontre, ce rendez-vous,
approximativement vers quelle date?
M. Carrier: Je ne pourrais pas vous donner présentement.
C'est peut-être au mois de septembre ou au début d'octobre.
Exactement, la rencontre, c'est peut-être dans le milieu de
septembre.
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes allé rencontrer
M. Bourbeau, ministre des Affaires municipales accompagné de quelqu'un
d'autre?
M. Carrier: J'ai rencontré M. Bourbeau avec Mme
Dallaire.
M. Chevrette: Avec la directrice générale,
M. Carrier: Avec la directrice générale, oui.
M. Chevrette: II n'y avait pas d'autres membres du conseil
d'administration?
M. Carrier: Aucunement.
M. Chevrette: Suite à votre rencontre avec M. Bourbeau,
est-ce que vous avez inventorié des hypothèses de solution?
M. Carrier: Je n'ai pas inventorié d'hypothèses.
C'est qu'on m'a suggéré la possibilité de passer un bill
privé avec... On a suggéré en fait d'établir les
résultats financiers le plus rapidement possible au début de
l'année... vers la fin de l'année 1986, début 1987, afin
de déterminer le déficit relatif aux règlements, à
ces règlements d'emprunt-là pour connaître exactement le
montant qu'on aurait à financer.
M. Chevrette: Est-ce que c'est M. Bourbeau lui-même qui
vous a...
M. Carrier: En fait...
M. Chevrette:... offert cette solution?
M. Carrier: Hum! écoutez, là c'est
peut-être... Est-ce que c'est M. Bourbeau? Lui, il ne m'a pas
donné de réponse immédiate.
M. Chevrette: Est-ce qu'il était accompagné de
fonctionnaires...
M. Carrier: Oui.
M. Chevrette:... lorsque vous l'avez rencontré ou s'il
était seul?
M- Carrier: II était accompagné de M.
André... Comment est-ce qu'on l'appelle, le directeur
général au niveau du ministère?André
Poiré...
M- Chevrette: Alphé Poiré.
M. Carrier: Alphé Poiré, excusez. Alphé
Poiré, André, Alphé. Je pense qu'il y avait
également deux personnes, deux dames qui l'assistaient. C'était
peut-être des aviseurs du ministère des Affaires municipales
à ce moment-là.
Le Président (M. Lorrain): Une dernière question,
M. le leader de l'Opposition, étant donné l'heure.
M- Chevrette: Oui, M. le Président, je continuerai demain,
compte tenu qu'il est six heures là.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je comprends bien, selon
l'entente, la commission de l'Assemblée nationale ajourne à
demain.
Si vous me permettez, M. Carrier, j'aimerais que vous soyez ici demain.
Considérez-vous comme assigné encore pour demain matin, 10
heures, et également Me Lemay et M... ?
Une voix: Lessard.
Le Président (M. Lorrain): M. Lessard, également
demain matin, 10 heures.
Alors les travaux de cette commission sont ajournés à
demain matin, à 10 heures.
(Fin de la séance à 18 heures)