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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons reprendre les travaux de la commission. Étant
donné qu'il n'y a aucun témoin qui a été
demandé à la barre, je vais demander à la formation de
l'Opposition d'appeler son prochain témoin.
M. Chevrette: Oui, c'est M. René Blouin, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. René Blouin.
Je vais demander à ce qu'on procède à votre
assermentation, tel que nos consensus l'exigent entre les deux formations.
Témoignage de M. René Blouin
M. Blouin (René): Je, René Blouin, déclare
solennellement que je dirai toute la vérité et rien que la
vérité.
Le Président (M. Lorrain): Avant de céder...
M, Filion:... M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Oui, M. le député
de Taillon.
M. Filion: Juste un point d'ordre. On donne le choix au
témoin, entre le serment et l'affirmation solennelle?
Le Président (M. Lorrain): C'était le consensus
entre les deux, oui,
M. Chevrette: Oui, c'est la coutume.
M. Filion: C'est la coutume, d'autant plus qu'on a adopté
une loi, de l'autre côté, qui modifie le Code de procédure
civile pour... ' Le Président (M. Lorrain): Oui, puis je ne
voudrais pas aller contre les lois de l'Assemblée nationale.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, on avait
déjà discuté ça, puis si un témoin nous
demandait de... on va l'accepter en tout temps.
M. Filion: C'est bien.
Le Président (M. Lorrain): M. René Blouin, je suis
obliqé de vous faire lecture du même mémo que j'ai fait
à tous les témoins qui ont procédé et qui sont
passés ici devant la commission de l'Assemblée nationale.
Suite à l'adoption d'une motion en Chambre le 26 mars 1987, vous
avez été assigné à comparaître devant cette
commission conformément à l'article 51 de la loi sur
l'Assemblée nationale: "L'Assemblée ou une commission peut
assiqner et contraindre toute personne à comparaître devant elle,
soit pour répondre aux questions qui lui seront posées, soit pour
y produire toute pièce qu'elle juge nécessaire a ses actes,
enquêtes ou délibérations. "
La commission de l'Assemblée nationale, M. Blouin, a pour mandat
d'enquêter relativement à la conduite du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ce, dans le but de
vérifier si le reproche formulé à son endroit par le
député de Lévis constitue une atteinte aux droits et
privilèges de l'Assemblée nationale ou de l'un de ses membres.
Votre témoignage devant cette commission est requis afin
d'éclairer ses membres relativement au reproche formulé par M. le
député de Lévis. Je vous informe que vous ne pouvez
refuser de répondre aux questions qui vous seront adressées par
les membres de cette commission. Les témoignaqes rendus devant cette
commission, M. Blouin, sont néanmoins protégés - tout
votre témoignage - et ne pourront être retenus contre vous devant
les tribunaux. En vertu de l'article 57 de la loi sur l'Assemblée
nationale, le témoignage d'une personne devant l'Assemblée, une
commission ou une sous-commission ne peut être retenu contre elle devant
un tribunal sauf si elle est poursuivie pour parjure.
M. Blouin, je vais maintenant céder la parole au premier
intervenant qui est le porte-parole de la formation de...
M. Chevrette: Le porte-parole de la formation de l'Opposition
sera le député de Taillon.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon. Qui sera le porte-parole de la formation
ministérielle?
M. Lefebvre: Le député de Frontenac.
Le Président (M. Lorrain): Le député de
Frontenac.
M, le député de Taillon, vous avez maintenant la
parole.
M. Filion: Je vous remercie, M. le Président. M. Blouin,
le matin du 19 décembre 1986, durant la période de questions ici
à l'Assemblée nationale, à quel endroit
étiez-vous?
M. Blouin: J'étais comme tous les matins,
c'est-à-dire derrière le siège du président de
l'Assemblée.
Le Président (M. Lorrain): M. le caméraman, s'il vous
plaît.
M. Blouin: C'est vrai que ça dérange, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Pardon?M. Blouin:
C'est vrai que ça dérange.
Le Président (M. Lorrain): Ah oui? Je vous remercie.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lorrain): Donc, le consensus qui est
intervenu est bien fondé.
M. Filion: Donc, vous étiez derrière te trône
du président et est-ce que ce matin du 19 décembre 86, vous avez
remarqué ou est-ce qu'il est survenu quelque chose de particulier?
M. Blouin: Alors, au cours de la période de questions,
j'ai remarqué que M. Chevrette et M. Garon s'échangeaient des
commentaires de leur siège respectif et, par la suite, M. Garon est venu
me joindre derrière le trône du président de
l'Assemblée et il m'a fait voir une note qui a été
évoquée ici, qui a été même
déposée, je crois.
M. Filion:... M. Blouin, je vais vous montrer copie de
l'exhibit...
Une voix: D-3.
M. Filion:... D-3. Est-ce qu'on pourrait remettre au
témoin une copie de l'exhibit D-3?
Le Président (M. Lorrain): La commission va en remettre une copie
à M. Blouin.
M. Filion: Donc, je vous montre une copie de l'exhibit D-3 dont
je vous fais lecture. "Message à Jean Garon de André Lemay,
avocat. Objet: Projet de loi privé CITRSQ. Date: 19 décembre 86,
10 h 44. M.
Lemay vient tout juste de recevoir un appel téléphonique
de Michel Pagé qui disait ceci: Si M. Garon continue de s'entêter
à bloquer le projet de loi 132, il - entre parenthèses -(M.
Pagé) s'engage à bloquer le PLP de la CITRSQ. M. Lemay demande de
te rappeler le plus tôt possible. Signé: Louise. " Est-ce qu'il
s'agit là du document dont vous avez pris connaissance le 19
décembre 86 et que M. Garon vous a exhibé?
M. Blouin: C'est ça.
M. Filion: Et qu'est-ce qui s'est produit après avoir pris
connaissance de ce message?
M. Blouin: Bien, en en prenant connaissance, d'abord j'ai tout de
suite constaté que ce qui était relaté dans la note
contrevenait à la loi de l'Assemblée nationale, parce que j'ai
déjà eu moi-même l'occasion...
Une voix: Question de règlement.
Une voix: Ah!
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement.
M. Doyon: M. le Président, le témoin est en train
de passer aux conclusions de ta raison de cette commission parlementaire. Le
témoin n'a pas à dire: J'ai constaté que, j'ai tout de
suite constaté que cette note contrevenait au règlement de
l'Assemblée nationale, etc., etc. C'est le but de cette commission, M.
le Président, de vérifier s'il y a eu, oui ou non, infraction au
règlement de l'Assemblée nationale. Que le témoin nous
raconte ce qu'il a fait, ce qu'il a vu, on jugera d'après les
témoiqnages qui seront rendus mais le témoin n'a pas à se
substituer à cette commission parlementaire en aucun moment, M. le
Président, et l'interruption que je fais c'est dans le sens du bon
déroulement de nos travaux et pour empêcher qu'on puisse permettre
à des témoins ce que vous n'avez pas permis jusqu'à
maintenant, de prendre la place de la commission. C'est des jugements qui nous
appartiennent et, si le témoin passe aux conclusions tout de suite,
cette commission n'a plus sa raison d'être. Ce n'est pas à lui de
décider ça. Il est là pour informer la commission sur les
faits. Qu'il nous dise qu'est-ce qu'il y- avait dans le document s'il !e
reconnaît, ça c'est très bien, pas de problème, ce
qu'il a entendu, ce qu'il a vu mais qu'il ne vienne pas nous dire: J'ai
constaté que cette note-là contrevenait au règlement de
l'Assemblée nationale parce que j'ai déjà vécu,
etc., etc. Ça ne nous intéresse pas, son opinion
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même
question de règlement, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Je pense que vous
devez permettre au témoin de répondre comme il juge bon de le
faire parce que la réponse que le témoin vient de fournir aux
membres de la commission, M. le Président, est un élément
déterminant pour expliquer les gestes qu'il a posés et qu'il a
suggéré de poser suite à la prise de connaissance des
faits qui ont été relatés tantôt devant nous,
c'est-à-dire suite à sa lecture de la note cotée D-3 du
message de Mme Lecours à M. Garon à l'Assemblée
nationale.
M. le Président, c'est évident que, si le témoin,
par exemple, avait juqé ça parfaitement conforme à la loi
de l'Assemblée nationale, il n'aurait donc pas suggéré au
leader de l'Opposition de même qu'au député de Lévis
de poser un certain nombre de gestes comme ceux que l'on connaît. Il
aurait plutôt suggéré de faire autre chose ou de ne rien
faire. Or, ce n'est pas une question d'avis et, d'ailleurs, ce n'est pas une
question suggestive du député de Taillon qui amène le
témoin à répondre en ce sens mais c'est une donnée
objective que le témoin nous dit avoir été en mesure de
conclure, M. le Président, d'autant plus qu'il dit avoir eu une
expérience passée identique à celle-là qui l'avait
amené, lui, à soulever une telle question en vertu du même
article du règlement.
M. le Président, la réaction du témoin est relative
au contenu même de la note que vous avez acceptée et cotée
D-3 et est une donnée factuelle. Il lit une note. Il connaît une
disposition de notre loi et dit: Les deux ne vont pas ensemble, les deux
s'opposent. L'un contrevient à l'autre. C'est une donnée
objective et factuelle. Dois-je vous rappeler, M. le Président, des
décisions que vous avez rendues suite, notamment, au témoignage
de Me Lemay où, à plusieurs reprises, vous nous avez dit: Ce
serait aux membres de la commission d'évaluer les avis que Me Lemay nous
aura donnés, les opinions qu'il aura exprimées tout au cours de
son témoignage?
Je vous rappelle même, M. le Président, que dans les cinq
notes, les cinq versions de l'aide-mémoire de Me Lemay il y avait des
jugements, il y avait des opinions qui étaient émises et vous
nous avez vous-même dit qu'elles étaient la, qu'on devait vivre
avec, mais qu'à la fin de la commission nous pourrions juger si,
effectivement, nous les reconnaissions fondées ou pas, si nous les
acceptions ou pas et si nous les acceptions ou pas. D'autre part, M. Le
Président, je veux vous rappeler que s'il est pertinent pour Me Lemay,
lorsqu'on ne lui adresse pas une question sur Sorel, de nous faire un lien
direct avec Sorel et de nous relater toute l'époque de Sorel en nous
disant: Pour moi, c'est la même chose, qui est un jugement, il doit
être pertinent pour le témoin qui est devant nous ce matin de nous
dire qu'à sa face même, selon ses connaissances, selon ses
responsabilités et selon son expérience, que ça allait
à l'encontre de la loi de l'Assemblée nationale, ce qui a
dicté son jugement quant aux suggestions, quant aux recommandations et
quant aux gestes qu'il a posés suite à sa lecture de la note.
M. le Président, j'attire votre attention, d'autre part, que
ça, c'est sa réaction le matin même et non pas trois
semaines après.
Le Président (M. Lorrain): Alors, suite à la
question de règlement qui a été soulevée par M. le
député de Louis-Hébert. Je voudrais faire attention quand
on interprète certaines décisions que j'ai rendues et plusieurs
depuis deux semaines et maintenant deux jours, je n'ai pas dit qu'on acceptait,
je n'ai pas dit qu'on permettait ni à Me Lemay ni à aucun
témoin de porter des jugements ou des conclusions relativement à
l'enquête de cette commission de l'Assemblée nationale. J'ai
même mentionné, hier soir, que, si jamais par fatigue, par oubli
ou à un moment donné par inattention les membres de cette
commission et moi-même laissaient passer une opinion ou un jugement,
qu'il faudrait à la fin mettre de côté ces opinions et
jugements là, s'en tenir au témoignage sur les faits de chacun
des témoins pour mieux porter un jugement, nous, les membres de la
commission de l'Assemblée nationale, pour savoir si c'est fondé
ou non fondé.
Maintenant, on a devant nous M. René Blouin qui travaille en
droit parlementaire, qui est directeur de cabinet, je pense, d'un leader
parlementaire, qui est extrêmement familier avec notre procédure.
Je ne veux pas vous qualifier là comme professionnel, mais vous
travaillez avec notre règlement de l'Assemblée et tout cela. Tour
ce que je vais demander c'est - je vais demander à M. le
député de Taillon - rip ne pas demander de question d'opinion ou
de juqement à M, René Blouin mais de lui poser des questions
directement sur ce qu'il a fait, entendu, a dit et sur ce qu'il a réagi
et quelles ont été ses décisions à lui, suite
à ce qu'il a vu, entendu ou discuté avec d'autres personnes, soit
le 18 ou le 19 décembre. Mais posez-lui des questions directement et non
pas des opinions en général. Je comprends que peut-être M.
Blouin va aller plus loin que d'autres personnes ici étant donné,
un peu entre guillemets, je le dis entre guillemets, M. Blouin, la
qualité d'expert en droit parlementaire. Il a peut-être
réagi différemment. Mais demandez-lui comment il a réagi,
comment il a vu cela et pourquoi il a conseillé telle chose, et non pas
son opinion générale de ce qui a pu arriver.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Oui, j'ai terminé ma
décision sur !a question de règlement qui m'a été
soumise par M. le député de Louis-Hébert. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, vous avez parlé de M.
Blouin, témoin; juste pour ajouter, je pense que c'est très
important, M. Blouin était déjà leader adjoint
parlementaire et c'est lui qui était en charge des travaux de fin de
session...
M. Rochefort: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Polak: Les "deals" de fin de session, on connaît cela
très bien.
Le Président (M. Lorrain): C'est parce que je n'ai pas
compris encore, il n'a pas terminé la question de règlement, je
vais vous reconnaître.
M. Rochefort: Non, non, mais je ne veux pas, M. le
Président...
M. Polak: C'est rendu que...
M. Bélanger: Qu'il laisse finir et il posera sa question
après.
M. Polak: J'ai simplement dit... M. Doyon: îî a
raison.
M. Rochefort: M. le Président, le député de
Laval-des-Rapides, là...
M. Bélanger: J'ai raison. Vous interrompez tout le monde
à votre volonté.
Le Président (M. Lorrain): M. !e député de
Gouin. À l'ordre, à l'ordre, s'il vous plaît! Â
l'ordre, s'il vous plaît! C'est parce que je n'ai pas compris encore
quelle est la question de règlement.
M. Rochefort: Je veux attirer votre attention, M. le
Président, sur déjà ce qu'a dit le député de
Sainte-Anne qui, quant à moi, contrevient au règlement.
Le Président (M. Lorrain): Mais moi je n'ai pas vu... Non,
non, il a dit: II était déjà adjoint parlementaire.
Finissez votre phrase, si ce n'est pas correct je vais l'arrêter. La
question de règlement je veux l'entendre.
M. Polak: C'est simplement dit, M. le Président..
M. Rochefort: Ce n'est pas pertinent, M. le Président.
M. Polak: Non, il n'était pas adjoint parlementaire, il
était leader adjoint...
M. Rochefort: Qu'est-ce que cela vient faire dans nos
débats, ça?
M. Polak:... du gouvernement. C'était lui qui donc
était impliqué directement. J'ai toujours admiré, moi j'ai
appelé ça machination dans le temps...
Le Président (M. Lorrain): Mais c'est quoi la question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne? (10 h 30)
M. Polak: Mais ça ce n'est pas le bon mot. C'est lui qui
s'occupait de transactions de fin de session, il connaît ça
très très bien. C'est un spécialiste dans les
négociations.
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement. Voyons donc!
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors ça, alors
ça n'apporte rien, vous venez d'appuyer sur la décision que je
viens de rendre.
M. Polak: C'est une qualification.
Le Président (M. Lorrain): Je vais reconnaître M. le
député de Taillon qui est en interrogatoire. En
interrogatoire...
M. Polak:... qualifie. C'est un expert.
M. Rochefort: Tu parles d'une manière de faire.
Le Président (M. Lorrain):... cela appuie. J'ai compris,
M. le député de Gouin que l'intervention de M. le
député de Saînte-Anne vient ajouter et appuie la
décision que je viens de rendre sur la question de règlement
suite à une question de M. le député de Taillon. Il n'y a
pas d'autre chose que j'ai entendu que ça. M. le député de
Taillon.
M. Rochefort: M. le Président, je vous soulignerai que moi
je n'ai pas découvert de nouvel article dans notre règlement
où un député pouvait et était pertinent en venant
appuyer une décision présidentielle. Bon!
Le Président (M. Lorrain): Non, non mais écoutez.
Quand vous...
M. Rochefort: Alors l'historique de ce qu'était le
député de Rousseau dans le passé...
Le Président (M. Lorrain): Je ne peux pas deviner avant
qu'on parle, on s'entend?
M. Rochefort: Non, mais dès qu'on l'a dit on peut
interrompre.
M. Bélanger: Est-ce que ça existe un
président adjoint?
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Laval-des-Rapides, s'il vous plaît?
M. Bélanger: II y en a un l'autre bord, là.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Laval-des-Rapides! M. le député de Taillon, vous avez toujours la
parole et tout ce qui vient d'arriver n'est pas comptabilisé sur votre
temps.
M. Filion: M. Blouin, qu'est-ce que vous avez dit lorsque vous
avez pris connaissance de l'exhibit D-3 et pourquoi l'avez-vous dit, le cas
échéant?
M. Blouin: Alors, j'ai dit à M. Garon que l'attitude qui
était relatée dans la note de sa secrétaire, l'attitude de
M. Pagé, était illégale, que ça contrevenait
à l'article 55 de la loi de l'Assemblée nationale et ça
m'est apparu très clairement, tout de suite, parce que, moi-même,
je ne reprendrai pas les bonnes paroles que le député de
Sainte-Anne a eues à mon égard, mais je dirai que j'avais
déjà eu l'occasion d'utiliser cet article à une occasion
importante et ça m'est revenu très vite en mémoire et, si
le député de Sainte-Anne veut faire des recherches, il retrouvera
tout ça dans le Journal des débats. Moi, je n'en parlerai
pas plus, effectivement.
M. Filion: Je vous remercie.
M. Polak: J'étais là. Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Après cet échange, si l'on veut, avec M.
Garon, qu'est-ce qui est arrivé?
M. Blouin: Alors donc, j'ai dit à M. Garon que
c'était illégal, qu'il n'avait pas le droit de poser ce genre de
geste, de faire ça. Nous sommes sortis et M. Garon a dit: Viens avec
moi, je vais aller téléphoner pour vérifier. Alors, nous
sommes sortis. M. Garon a tenté d'appeler d'abord sa secrétaire,
Mme Lecours. Ça ne répondait pas. Alors, il a tout de suite
appelé Me Lemay et...
M. Filion: À quel endroit étiez-vous à ce
moment-là avec M. Garon?
M. Blouin: Nous étions derrière la porte qui est
située derrière le trône du président de
l'Assemblée. Il y a là un appareil téléphonique qui
peut être utilisé par les députés ou par le
personnel et c'est là que nous étions.
M. Filion: Vous étiez donc dans la pièce qu'on
appelle communément...
M. Blouin: Dans l'antichambre.
M. Filion: L'antichambre, c'est-à-dire, lorsqu'on sort du
trône, de l'arrière du trône, c'est à la droite.
Est-ce que c'est ça?
M. Blouin: C'est juste en sortant.
M. Filion: C'est juste en sortant, à droite ou...
M. Blouin: C'est le vestibule, si vous voulez.
M. Filion: C'est le vestibule. D'accord. Alors donc, vous avez
dit: M. Garon a tenté de téléphoner à Mme Lecours,
sans succès. Et qu'est-ce que M. Garon a fait, ensuite de ça
?
M. Blouin: Alors, il a ensuite téléphoné
à Me Lemay et au cours de cette conversation à laquelle
j'assistais, puisque M. Garon m'avait demandé de l'accompagner, j'ai
tenté le plus fidèlement possible de retenir les
éléments essentiels de cette conversation.
M. Filion: Quels sont-ils?
M. Blouin: D'abord, M. Garon a demandé à M.
Lemay... I! avait la note devant lui. Alors, il a demandé à M.
Lemay si c'était bien Michel Pagé. Il dit: J'ai reçu la
note que vous avez donnée à ma secrétaire. Est-ce que
c'est bien Michel Pagé qui vous a téléphoné?
Là, Me Lemay parlait et M. Garon, pour que je saisisse bien quel
était l'objet des propos de Me Lemay, il disait: Donc, si je comprends
bien, vous me dites que c'est Michel Pagé qui vous a
téléphoné. Bon. Et, ensuite, il a demandé: Est-ce
que Michel Paqé vous a bien dit que, si je m'entête à
bloquer le projet de loi 132, lui va bloquer le projet de loi 272 sur la
CITRSQ? Là, il répétait: Donc, c'est ça qu'il vous
a dit. Il vous a bien dit que si, bon, etc., ce que je viens de dire. Par la
suite, Me Lemay a sans doute parlé, puisque M. Garon écoutait, et
l'élément...
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, le témoin ne peut pas
témoigner sur la conversation de Me Lemay. Il peut nous dire ce que le
député de Lévis a dit, mais il ne viendra pas nous dire:
Donc, sans doute Me Lemay a dit ça. Vous ne pouvez pas laisser passer
ça, M.
le Président; déjà, on est pas ma! dans le flou,
dans le moment. Moi, je suis prêt à croire le témoin quand
il nous...
M. Filion: Question de règlement sur la question de
règlement.
M. Doyon: Un instant, là, un instantl
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de
jugement...
M. Filion: Le député de Louis-Hébert n'a pas
à nous dire...
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de jugement. Sur
votre question de règlement, M. le député de
Louis-Hébert. Ne faites que soulever votre question de
règlement.
M. Doyon: M. le Président, ce qu'on n'acceptera pas ici,
c'est que le témoin vienne nous dire ce qu'il n'a pas entendu, et ce
qu'il ne peut avoir entendu.
Le Président (M. Lorrain): Bon, on en jugera.
M. Doyon: Bien, on jugera, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): On ne laissera pas passer des
choses, ça, c'est fait.
M. Doyon: C'est ça, on n'en jugera pas, on va
l'arrêter dès maintenant.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Ce que j'ai dit, le député de
Louis-Hébert, ou il n'écoute pas, ou il est de mauvaise foi. Le
témoin vient juste, dans la dernière minute, de nous relater ce
qu'il a entendu de la bouche de M. Garon. Est-ce que c'est suffisamment clair,
M. le Président? Pourquoi la question de règlement du
député de Louis-Hébert?
M. Doyon: Sur la question de règlement.
M. Filion: Le témoin n'a jamais prétendu qu'il
répétait les paroles d'un autre témoin, il a dit qu'il
répétait les paroles de M. Garon. Vous l'avez très bien
entendu vous-même, M. le Président. Les questions de
règlement qui constituent des manoeuvres à l'égard du
témoin et de cette commission...
M. Doyon: M. le Président, question de
règlement.
M. Filion: Je vais vous le direl
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Non, non, non. Ne portez pas...
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
M. Filion: C'est assez, là, crisse!
Le Président (M, Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Comme je l'ai dit
à M. le député de Louis-Hébert, M. le
député de Taillon, ne portez pas de jugement sur la forme
d'interroqation ou sur la stratégie, de quelque côté que ce
soit de la Chambre. Je l'ai demandé il y a à peine quinze
à vingt secondes à M. le député de
Louis-Hébert. Je voudrais aussi qu'à ma gauche on respecte aussi
cette façon de faire.
Quant à la question de règlement qui a été
soulevée...
M. Chevrette: M. le Président, vous avez entendu une
question, vous n'avez pas entendu la réplique sur la question de
règlement du député de Louis-Hébert.
M. Doyon: C'est ce que le député de Taillon vient
de faire.
Le Président (M. Lorrain): Non, M. le député
de Taillon...
M. Chevrette: Non, il a parlé d'une question de
rèqlement sur la question de règlement. C'est ça qu'il a
dit.
Le Président (M. Lorrain); Ah! bien là, moi...
M. Chevrette: Je m'excuse, c'est ça qui est arrivé.
On va relever les galées, on va ajourner, mais vous allez voir...
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors... Une voix:
On va ajourner.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non. Un instant! Un
instant! On va régler ça, on n'ajournera pas pendant une
demi-heure...
M. Chevrette: Non, mats c'est ça.
Le Président (M. Lorrain): ...ou trois quarts d'heure. Je
vais reconnaître exceptionnellement, malgré le consensus qui est
intervenu 1-]...
M. Chevrette: Non, non, mais ce n'est pas ça.
Le Président (M. Lorrain): ...vu que ce n'est pas clair,
je vais vous reconnaître et je vais reconnaître une autre personne
chaque côté et comme ça on va la vider...
M. Chevrette: Donc, vous allez en entendre deux contre un.
Ça ne marche pas, ça.
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Chevrette: M. le Président, ça ne marche
pas.
Le Président (M. Lorrain): Bien non, bien non, bien non,
Je pense que M. le député de Taillon est intervenu, M. le leader
de l'Opposition...
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): ...sur le contenu de la
réponse de M. le député...
M. Chevrette: M. le Président, je vais vous permettre...
Je ne veux pas vous mettre en boîte, ce n'est pas mon objectif. Le
député de Taillon a levé une objection sur la question de
privilège du député de Louis-Hébert en
disant...
Le Président (M. Lorrain): ...question de règlement
de M. le député de Louis-Hébert.
M. Chevrette: ...M. le Président, question de
règlement sur la question de règlement. C'est les paroles exactes
du député de Taillon, parce que le député de
Louis-Hébert a dit: On ne voudra pas vous croire.
M. Doyon: ...argumentation.
M. Chevrette: ...et c'est là que le député
de Taillon a rebondi pour faire sa question de règlement sur la question
de règlement. Mais vous n'avez jamais entendu de ce côté-ci
une explication sur la question de règlement du député de
Louis-Hébert comme telle, sur le fond de l'argumentation du
député de Louis-Hébert. La question de règlement du
député de Taillon était sur les propos mêmes que
tenait, et non pas sur le fond de l'argumentation... Et ça, ce n'est pas
2 contre 1, c'est 1-1.
M. Doyon: Alors...
Le Président (M. Lorrain): Bon, si je comprends
bien...
M. Chevrette: C'est vous-même qui en avez
décidé.
Le Président (M, Lorrain): Je n'ai pas
décidé encore...
M. Doyon: O.K.
Le Président (M. Lorrain): ...je vous ai
écouté pour me situer où est-ce qu'on était
rendu.
M. Chevrette: Mais je veux argumenter sur la question de
règlement.
M. Doyon: Alors...
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est même pas sur la
question de règlement...
M. Doyon: Non, non, sur l'intervention du leader, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): ...pour me situer,
l'intervention équivalente. M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Si tel est le cas, et je ne l'avais pas compris - je ne
veux pas qu'on perde de temps là-dessus - si tel est le cas, M. le
Président, et que le député de Taillon m'a interrompu sur
une question de règlement sur ma question de règlement et que
c'est là-dessus qu'il a parlé, je vous signalerai, M. le
Président, que, dans les circonstances, je n'ai pas donné la
réplique à sa question de règlement, ce que je vais faire.
La question de règlement sur la question de règlement...
Le Président (M. Lorrain): Et, après ça, je
reconnaîtrai...
M. Doyon: ...je ne l'ai pas fait, ce que je vais faire, M. le
Président. Â part de ça, ce que je n'ai pas terminé,
c'est ma première question de règlement originale dans les
circonstances et que je devrai terminer. Alors, c'est ça.
M. le Président, sur la question de règlement sur la
question de règlement du député de Taillon...
Le Président (M. Lorrain): Attendez, je veux bien qu'on se
comprenne. Alors, M. le député de Taillon, vous avez fait une
question de règlement sur la première question de
règlement de M...
M. Filion: Pour que, M. le Président... Peut-être
que je peux la résumer pour que ce soit clair, pour que...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, on recommencera pas,
vous l'avez bien expliqué.
M. Filion: Non mais quand même, à vous, pour que le
député de Louis-Hébert, quand il argumente sur une
question de règlement - c'est tout à fait correct, on peut
argumenter quatre heures, ça ne me dérange pas - cesse de faire
ce que vous
avez interdit de faire, c'est-à-dire porter des jugements.
».
Le Président (M. Lorrain): Sur...
M. Filion: Il va avoir la chance de poser toutes les questions
qu'il veut poser. Mais le témoin est là à nous relater
tout simplement ce qu'il a vécu le 19 décembre. Et le
témoin vient dire qu'on essaie de lui faire croire, c'est-à-dire
que le député vient dire qu'on essaie de lui faire croire... Bien
non, qu'il écoute donc la preuve, M. le Président, qu'on fait
devant lui. C'est ça qu'on demande au lieu d'arriver et de prêter
des intentions à un témoin que ça fait à peine une
minute qu'il relate très simplement, dans les formes et
légalement, ce qu'il a vécu le 19 décembre.
Le Président (M. Lorrain): Bon, avant de revenir à
la question de règlement originale, je vais reconnaître M. le
député de Louis-Hébert sur la question de règlement
sur la question de règlement que vous avez soulevée, M. le
député de Taillon. Après, je vais vous entendre...
M. Doyon: Oui, mais là-dessus...
Le Président (M. Lorrain):... M. le leader de
l'Opposition, sur la première et vous terminerez aussi. Oui, ça
va.
M. Doyon: Oui, M. le Président, je terminerai à ce
moment ma question de règlement originale.
Le Président (M. Lorrain): Oui, ouï. Alors, sur la
dernière intervention.
M. Doyon: Tout simplement, M. le Président, c'est que le
député de Taillon est complètement dans les patates. Quand
j'ai interrompu le témoin - et le témoin le sait fort bien...
M. Filion: Même si c'est le printemps... Je pense que ce
n'est pas parlementaire.
M. Doyon: Un instant! Un instant! M. le Président, je l'ai
laissé parler. Quand même!
M. Filion: Ce n'est pas parlementaire.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! On n'en finira plus, on n'en finira plus. Je vous ferai remarquer
que, hier soir, dans la première heure et 28 minutes de nos travaux que
j'ai fait relever ce matin, on a procédé à 55 minutes de
questions de règlement dans la première heure et 28 minutes de
nos travaux de la commission hier soir. Alors, je l'avais mentionné hier
soir et je ne veux pas le répéter, au risque de devenir ennuyant
pour tout le monde, on n'est pas ici pour faire du règlement, mais pour
essayer de tenter de comprendre des faits qui ont été
vécus en décembre dernier. S'il vous plaît, sans
commentaire. Ne portez pas de commentaire sur les questions de règlement
que chacun fait. Vous êtes tous libres d'en faire et, il y a plus que
ça, chacun est libre de sa forme d'interrogatoire en autant qu'elle soit
légale et que j'ai reconnu cette forme d'interrogatoire là, mais
la stratégie des formations politiques est laissée à
chacun. Chacun a ses objectifs et je ne veux pas qu'on porte de commentaire
là-dessus et je ne vise personne en particulier. Je vise tous ceux qui
sont membres de cette commission. Alors, sur la première question de
règlement, j'aimerais que vous arriviez à votre conclusion, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur la question de règlement. Oui, M. le
Président, je n'ai pas encore eu l'occasion de parler, pratiquement. Il
va falloir... Moi, je ne peux pas finir avant d'avoir commencé. Je
regrette, M. le Président, jamais personne n'a réussi à
faire Ça-
Le Président (M. Lorrain): Allez! Allezl Allez! Allez!
M. Doyon: Ce ne sera pas moi qui va être le premier. Pour
finir, il faut que je commence et, là, je commence.
Des voix: Ha! Ha!
M. Doyon: M. le Président, ce que je veux dire, c'est que,
quand j'ai interrompu le témoin, je l'ai fait alors que le témoin
était en train de dire: M. Lemay a sans doute répondu que... Je
ne l'ai pas interrompu quand il nous a dit que M. Garon a dit ci, M. Garon a
dit ça. C'est quand il a dit: M. Lemay a sans doute répondu que,
pour faire le tien entre les bribes de conversation qu'il entendait et les
autres qu'il n'entendait pas... C'est là-dessus que je l'ai interrompu,
M. le Président. C'est la seule raison, la question de règlement,
il n'y en a pas d'autres. Moi, je suis prêt à entendre, je t'ai
dit tout à l'heure, le témoin sur ce qu'il a vu, ce qu'il a
entendu, ce qu'il a écrit, ce qu'il a pensé, etc., mais je ne
voudrais pas qu'il nous dise ce que d'autres témoins ont dit alors qu'il
n'était pas là. C'est tout ce que je dis. C'est aussi simple que
ça. Que le député de Taillon me tienne rigueur
d'intervenir, il va me tenir rigueur souvent parce que j'ai l'intention de le
faire régulièrement chaque fois que l'occasion va se
présenter, et je suis obligé de le faire, M. le Président.
Si c'est nécessaire de vérifier la transcription des
débats, on va le faire. Le témoin a dit: M. Lemay a sans doute
répondu que ou dit que... Ça, ce n'est pas acceptable. C'est
ça
que j'ai dit.
Le Président (M, Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, si vous voulez...
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... vous allez maintenant
conclure votre première question de règlement
immédiatement avant que je reconnaisse l'intervention de la formation de
l'Opposition sur votre première question de règlement, et
très brièvement. J'espère que ça ne sera pas une
répétion des arguments qui viennent d'être apportés
de part et d'autre ici.
M. Doyon: Je n'ai rien d'autre à dire, M, le
Président et j'espère que vous allez vous souvenir de ce que je
viens de dire.
Le Président (M. Lorrain): Parfait!
M. le leader de l'Opposition, sur la question de règlement
initiale demandée par M. le député de
Louis-Hébert.
M. Chevrette: M. le Président, manifestement le
député de Louis-Hébert n'écoute pas les
témoignaqes. Ce qui a été dit, c'est ceci: Qu'avez-vous
entendu? Qu'est-ce que M. Garon disait? II répétait les propos de
M. Garon qui, lui, pouvait peut-être répéter les paroles de
l'autre mais ce n'est pas... Le témoin ne répétait pas les
paroles de Me Lemay, il ne répétait que les paroles qu'il
entendait de M. Garon. Et ça, M. le Président, je comprends que
vous auriez dû déclarer hors d'ordre le témoin si le
témoin avait dit: Me Lemay a répondu telle chose. Ce n'est pas
ça qu'il a dit. À la question du député de Taillon
qui était la suivante: Qu'avez-vous entendu? Qu'est-ce que M. Garon
disait? II a dit: M. Garon répondait, a lu le mémo, quelque chose
du genre, et il répétait des phrases que j'ai entendues, qui sont
les suivantes. Donc, c'est tout à fait dans l'ordre. Je trouve que le
député de Louis-Hébert, M. le Président, aurait
dû avoir la même rigueur face au témoin Lemay. (10 h 45)
Le Président (M. Lorrain): Non, pas de commentaires. Pas
de commentaires, s'il vous plaît! Pas de commentaires. C'est ce qui
suscite des questions de règlement sur des questions de
règlement, et ça fait plusieurs fois que je le dis. Entre
nous...
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Lorrain):... si on commence à se
juger sur notre façon d'agir, on ne finira plus. On ne finira plus du
tout. Alors, je suis prêt à rendre ma décision.
M. René Blouin, vous n'avez pas assisté toujours. Je vous
demande, et je ne vous le reproche pas du tout, tout genre de question peut
être posé d'un côté et d'autre.
M. Chevrette: Question de règlement, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Lorrain): J'étais prêt
à rendre ma décision.
M. Chevrette: Non, mais question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
Une voix:...
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, non.
M. Chevrette:... vous avez à trancher une question de
règlement du député de Louis-Hébert que je trouve
correcte comme question. Il a le droit de la poser.
Le Président (M. Lorrain): J'arrive...
M. Chevrette: Je ne suis pas d'accord sur le fond. Mais vous ne
pouvez pas demander à un témoin qui n'a pas fait ce que, lui,
reproche de ne pas le faire. Il ne l'a pas fait.
Le Président (M- Lorrain): Non, je n'ai pas dit... Je n'ai
pas dit rien encore.
M. Chevrette: Avez-vous compris les premières paroles?
Écoutez un peu! M. Blouin, je ne vous en tiens pas rigueur.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. M. Chevrette:
Voyons!
M. Lefebvre: M. le Président, question de
règlement...
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Non, non.
M. Lefebvre: Question de règlement. M. le
Président, vous êtes à rendre votre décision.
M. Chevrette: As-tu vu une affaire de même?
Le Président (M. Lorrain): Non, je ne reproche pas. Je ne
reproche... Non, non.
M. Lefebvre: Vous ne pouvez pas tolérer qu'on
soulève une question... M. le Président.
Le Président (M- Lorrain): Je viens tout
juste...
M. Chevrette: M. Lorrain, vous avez...
Le Président (M. Lorrain): Bon. Laissez-moi rendre ma
décision.
Une voix: Ah oui!
Le Président (M- Lorrain): Si jamais je rends une
décision qui n'est pas correcte, je pense qu'il y a des choses qui
peuvent être faites. Alors, M. Blouin, vous venez de commencer à
être interrogé. Chaque membre ici de la commission de
l'Assemblée nationale peut vous poser des questions sur tous les faits,
les actes, les façons dont vous avez réagi le 18 et le 19, le
rôle que vous avez joué, ce que vous avez entendu. M. le
député de Taillon, posez des questions directement sur ce qu'a pu
vivre, dire et entendre M. René Blouin. Et tout le monde sait ici, et je
ne laisserai jamais passer aucune réponse que quelqu'un d'autre aurait
pu entendre par personne interposée. Je pense bien que c'était
très bien parti, M. le député de Taillon. Posez des
questions directement et j'arrêterai n'importe quel témoin, non
seulement M. Blouin, n'importe quel témoin, s'il rapporte des paroles
dont il n'a pas été présent lui-même ou qu'il n'a
pas entendues lui-même. C'est simplement ça la question de
règlement et ça fait déjà quinze minutes qu'on est
là-dessus. Et, à plusieurs reprises, j'ai refusé à
d'autres témoins de venir dire leur impression ou de ce qu'ils auraient
pu, d'autres, faire comme commentaires.
Une voix:... ce qu'il a fait.
Le Président (M. Lorrain): Continuez votre interrogatoire,
M. le député de Taillon.
M. Filion: M. le Président, vous me demandez de poser des
questions directes. C'est ce que je fais depuis le début...
Le Président (M. Lorrain): Allez, M. le
député de Taillon.
M. Filion:... et le témoin nous donne des réponses
directes. Alors, on va recommencer un petit peu, M. Blouin. Pourriez-vous.,.
Vous êtes dans l'antichambre avec M. Garon, le 19 décembre. Quelle
heure est-il approximativement?
M. Blouin: II devait être à peu près, autour
de onze heures et quart, onze heures trente, j'imagine.
M. Filion: Je n'ai pas compris. Je m'excuse.
M. Blouin: Non, non, parce que la période des questions a
commencé a 10 heures, il devait être plutôt autour de dix
heures et demie...
Le Président (M. Lorrain); A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blouin:... environ.
M. Filion: Autour de dix heures trente?
M. Blouin: Oui.
M. Filion: Bon. Donc, M. Garon signale le numéro de
téléphone de Me Lemay, le numéro de
téléphone qui était sur la note D-3.
M. Blouin: Oui.
M. Filion: Et, à ce moment-là, on va reprendre
votre témoignage au lieu d'y aller par questions
générales. Pourriez-vous relater de nouveau ce que vous entendez
le 19 décembre lorsque M. Garon est au téléphone avec Me
Lemay?
M. Blouin: Certainement. Alors, M. Garon dit à M. Lemay
qu'il vient de recevoir un message de sa secrétaire et, ensuite, il lui
demande si c'est bien Me, si c'est bien Michel Pagé qui lui a
téléphoné. Et là, après avoir entendu Me
Lemay, il dit: Donc, c'est bien Miche! Pagé qui vous a
téléphoné. Ron. Est-ce que M. Pagé vous a bien dit
que si je m'entête à bloquer le projet de loi 132, lui, il va
bloquer le projet de loi 272 sur la CITRSQ? Et là, il
répète... Ron, donc, c'est ça qu'il vous a dit. Il vous a
dit que si je m'entêtais à bloquer le projet de loi 132, ce que
j'ai dit tout à l'heure, ce que je viens de dire... Et je veux tout de
suite rassurer le député de Louis-Hébert et
répéter ce que j'ai dit tout à l'heure. J'ai tout
simplement dit que j'ai constaté que M. Garon écoutait et j'ai
présumé...
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain):...
M. Lefebvre: Question de règlement. Question de
règlement. M. le Président, le témoin ne peut d'aucune
façon faire allusion au fait que le député de Lévis
écoute ou n'écoute pas.
Une voix: Bien, voyons!
M. Lefebvre: Tout ce qu'il peut... Un instant! Tout ce qu'il peut
dire sous serment ce matin, c'est les propos qu'il a entendus de la part du
député de Lévis. Est-ce que l'autre interlocuteur parle,
ne parle pas, écoute, n'écoute pas? Il ne peut, ni de
près
ni de loin, M. le Président, faire allusion au fait qu'il y a
quelqu'un ou pas au bout du fil. Il ne peut même pas jurer qu'il y a
quelqu'un au bout du fil. Il faut quand même être un peu plus
formel qu'on l'a été à date, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
fini...
M. Lefebvre: Alors, il ne peut pas dire, il ne peut même
pas asserrnenter que M. Garon écoute. II ne peut pas dire ça.
M. Doyon: II fait semblant d'écouter...
Le Président (M, Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Frontenac?
M. Lefebvre: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Sur cette question de
règlement, je vais reconnaître...
M. Doyon: II fait semblant d'écouter.
M. Lefebvre: II peut faire semblant d'écouter, il peut
parler seul.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre! Une intervention maintenant.
M. Chevrette: II peut parler tout seul? M. Lefebvre: Bien
oui.
M. Chevrette: Vous faites ça depuis le début de la
commission.
Le Président (M. Lorrain): Une intervention sur...
M. Lefebvre: Je ne dis pas que c'est le cas, M. le
Président. Je ne dis pas que...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lefebvre:... que le député de Lévis parle
seul mais, théoriquement, ça pourrait être le cas.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac. M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Ça pourrait être le cas, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac. À l'ordre, s'il vous plaîtl
Une voix: On ne le sait pas.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Frontenac.
Je vais reconnaître maintenant, sur la même question de
règlement, une intervention de la part de la formation de l'Opposition.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, dans un premier temps, sur
le contenu même de la fin de la question de règlement du
député de Frontenac, pour éviter un imbroglio de
procédure, je n'ai pas voulu soulever une question de règlement.
Mais je vous dis immédiatement dans mon intervention, M. le
Président, que c'est conclure prématurément que de dire il
pouvait peut-être parler seul. Ça, c'est le genre de propos que le
député de Frontenac pourra tenir à la fin de notre
commission, pas pendant une question de règlement. J'attire votre
attention premièrement là-dessus.
Deuxièmement, M. le Président, sur le fond de la question
de règlement, quand quelqu'un est en communication
téléphonique il peut faire deux choses: parler ou écouter,
 partir du moment où le député de Lévis
communique avec Me Lemay, ce que Me Lemay a lui-même reconnu hier dans
son témoignage, donc le fait est établi devant les membres de la
commission... À partir du moment où Me... où M. le
député de Lévis communique avec Me Lemay, dit à Me
Lemay est-ce que c'est bien M. Pagé qui vous a dit ça? Est-ce
que, donc c'est M. Pagé qui vous a dit ça? Est-ce qu'il vous a
bien dit que si je m'emtêtais? Donc, il vous a bien dit que je
m'entêtais. C'est évident, M. le Président, que quand M. le
député de Lévis ne parle pas et que suite à une
interruption d'expression de sa part il revient en disant: Donc, il vous a bien
dit que, c'est qu'il a écouté quelque chose dans l'appareil.
C'est un fait. Ce n'est pas une interprétation.
Ce que le témoin nous dit, M. le Président, factuellement,
il a vu le député de Lévis cesser de parler,
écouter et conclure ce qu'il avait entendu. C'est factuel. Sinon, M. le
Président, personne ici, pas plus un témoin qu'un autre, ne
pourra venir nous parler d'une communication téléphonique
à laquelle il a assisté puisque pendant une communication
téléphonique, M. le Président, on ne peut faire que deux
choses: parler ou écouter. Et je vous répète, il y a un
fait établi maintenant devant la commission par Me Lemay, comme par M.
Garon, comme maintenant par M. Blouin, qu'il y a eu téléphone de
M. Garon à Me Lemay.
Or, M. le Président, on ne peut présumer et on ne peut
prêter d'intention à qui que ce soit que cet
événement-là n'ait pas eu lieu. Il a eu lieu. Il a
été relaté par trois témoins jusqu'à ce
jour, et il y a une procédure bien simple si quelqu'un veut remettre en
question ce qui a été dit par les témoins. Sinon, on doit
prendre ça comme un
fait établi et, en conséquence, quand le témoin
entend le député de Lévis parler à Me Lemay et
ensuite interrompre l'expression de voix et visiblement écouter et
ensuite reconclure sur ce qui s'est dit, M. le Président, c'est un
fait,
Le Président (M. Lorrain): Alors, ceci met fin à la
question de règlement de part et d'autre. Question acceptable,
réponse acceptable. Continuez, M. le député de
Taillon.
M. Filion: Merci, M. le Président. Est-ce que vous avez
entendu de la bouche de M. Garon, M. Blouin... Oui? Je vous en prie.
M. Blouin: C'est parce qu'au moment où j'ai
été interrompu je n'avais pas terminé.
M. Filion: D'accord. Allez-y.
M. Blouin: Euh! Donc, je vous relatais que M. Garon avait le
récepteur à l'oreille et qu'il semblait écouter. Et
à ce moment, après un court laps de temps, M. Garon a dit,
c'était le troisième élément important de cet appel
téléphonique, qu'il refusait une rencontre. Il a dit clairement:
Je refuse une rencontre. Et, par la suite, l'autre élément que
j'ai clairement retenu c'est que M. Garon a dit clairement qu'il ne
négociait pas ses votes. Ça, il l'a répété
à quelques reprises, je ne négocie pas mes votes, je n'ai jamais
négocié mes votes. C'est sur ces propos-là que l'appel
téléphonique s'est terminé.
Le Président (M. Lorrain): Tout en respectant la
règle de l'alternance, la formation ministérielle me
déclare qu'ils n'ont pas de question à poser pour le moment, je
reviens à la formation de l'Opposition et je suis prêt à
reconnaître... Alors, M. le député de Taillon.
M. Filion: Est-ce que, donc, je retiens, M. Blouin, quatre - et
vous me corrigerez -quatre éléments essentiels, c'est vous qui
avez employé cette expression-là, de la conversation. Le premier
quant à l'identité -vous me corrigerez...
M- Doyon: Question de règlement, M. le Président.
Question de règlement, M. le Président.
M, Filion: Je pourrais peut-être terminer une question.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, le député de
Taillon commence sa question en disant: Donc, je résume votre
témoignage à quatre éléments importants et
essentiels.
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Doyon: Là je les reprends. Premièrement, il
porte un jugement sur les éléments. Ce n'est pas le moment de le
faire. À ce moment là, M. le Président, s'il y a des
questions supplémentaires, it vient de finir un premier interrogatoire
du témoin, il a tout simplement à passer à d'autres
questions. S'il n'en a pas, il a seulement qu'à se taire, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, M. le député
de Taillon a à peine commencé sa question en disant ceci. Il
faudrait qu'il écoute le député de Louis-Hébert. Il
a un problème entre l'entendement et la compréhension. Entendre
et comprendre semblent deux choses difficiles dans son cas. M. le
Président...
M. Doyon: M. le Président, question de règlement,
M. le Président. Question de règlement. Sur la question de
règlement! Question de règlement sur ça, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas... Sur la
question de règlement, je veux la régler tout de suite. Vous avez
raison.
M. Doyon: Non, M. le Président. Non, M. le
Président. M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de commentaires,
ne portez pas de commentaires...
M. Doyon: M. le Président... Le Président (M.
Lorrain): Non.
M. Doyon: Non, je veux parler là-dessus, M. le
Président, sur la question de règlement. M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Alors, question de
règlement...
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... sur la question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: J'ai laissé passer deux fois, M. le
Président, où le leader décide...
Le Président (M. Lorrain): Des deux
côtés.
M. Doyon: M. le Président, quand je le ferai, vous
m'interromprez. Vous ne l'avez pas fait jusqu'à maintenant. Donc, je
pense que si vous l'aviez fait vous n'auriez interrompu. M. le
Président, ça fait deux fois que le leader porte des jugements
sur la façon dont je me comporte ici à cette commission, M. le
Président. Alors qu'il est en train de dire: Le député de
Louis-Hébert a des difficultés à entendre et à
comprendre. Pour lui, ce n'est pas la même chose, etc., M. le
Président. Vous n'acceptez pas que de notre côté on le
fasse. On s'abstient de le faire. Il va falloir, M. le Président, que le
comportement soit égal des deux côtés.
M. le Président, je demanderais au leader de s'abstenir de ce
genre de remarque là, M. le Président, parce qu'on va le faire
et, s'il faut le faire, on va arrêter les travaux de cette commission et
on va aller voir ce que ça dit dans les galées. On va
s'apercevoir que la question du député de Taillon
commençait par: Vous aviez quatre éléments importants dans
votre témoignage. Je les reprends un après l'autre et les voici.
M. le Président, ce n'est pas une façon de procéder. C'est
ce que j'ai dit. Les galées sont là pour l'établir si
nécessaire.
Le Président (M. Lorrain): Là vous êtes sur
une question de règlement là.
M. Doyon: M. le Président, c'est tout simplement pour
prouver que j'ai très bien compris et j'ai très bien entendu. Le
leader de l'Opposition exagère joliment quand il emploie ce genre de
terme là, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Si je comprends bien, vous avez
terminé.
M. Doyon: C'est complètement désobligeant et je ne
l'accepte pas.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez... Bon. En voici un
commentaire dont il ne faut pas faire, donc, la question de règlement
vient d'être soulevée. Je demande la collaboration des deux
côtés. Si on passe des jugements sur la forme de nos
questions...
M. Doyon:... parce que c'était désobligeant, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Alors, mais il ne faut pas le
faire. Je demande la collaboration des deux côtés. Alors, sur la
question de règlement, sur la question de règlement qui a
été soulevée par M. le député de
Louis-Hébert relativement à la forme de questions posées
par M. le député de Taillon, je vais maintenant
reconnaître... Avez-vous terminé sur votre première
question de règlement?
M. Doyon:... M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais
reconnaître une intervention de la part de la formation de l'Opposition
sur la question de privilège de M. le député
Hébert, suite à la dernière question, Louis-Hébert,
suite à la dernière question de M. le député de
Taillon, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, M. le Président, le
député de Taillon a commencé la phrase suivante. Donc, je
retiens quatre éléments que vous avez jugés essentiels.
Que vous avez jugés essentiels; c'est le témoin, pas lui, qui
porte le jugement. C'est le témoin qui a porté un jugement, M. le
Président. Puis, tout de suite une question de règlement, il ne
peut même plus continuer.
M. Filion: Je n'ai même pas pu poser... (11 heures)
M. Chevrette: Il faudrait au moins attendre la question avant de
dire qu'elle n'est pas recevable. Soit dit en passant, M. le Président,
je suis quasiment d'accord avec vous qu'il y a des questions de
règlement qui se tranchent prima facie sans entendre le gouvernement
plaider. Je n'en dirai pas plus parce que je n'ai pas le droit et je veux me
conformer à ce que vous dites, mais il faudrait entendre la question.
C'est d'une limpidité. Je retiens donc quatre élments que vous
avez jugés comme essentiels. Ce n'est pas le député de
Taillon qui juge essentiel. Ce n'est pas lui qui a échappé le mot
"essentiel", c'est le témoin. Puis, il se sert des mots du témoin
pour faire un préambule à sa question. Voyons! C'est d'une
clarté, d'une limpidité, M. le Président, d'une
transparence. Je ne vois pas pourquoi le député de
Louis-Hébert ne veut pas... je ne comprends pas. Si vous étiez
à l'Assemblée nationale dans tous les préambules vous
permettriez trois minutes au chef et une minute et demie aux autres ou trente
secondes ou une minute.
Le Président (M. Lorrain): Ne revenez pas
là-dessus. Ne revenez pas sur le temps à l'Assemblée
nationale.
M. Chevrette: Non, mais blague à part, c'est juste pour
démontrer...
Le Président (M. Lorrain): Allez, posez votre question, je
la déclare recevable, M. le député de Taillon, allez!
M. Filion: D'accord! Merci, M. le Président. Hormis ces
quatre éléments que vous avez jugés essentiels et...
Une voix:...
M. Rochefort: Non, mais, M. le Président, là...
M. Filion: Franchement là!
M. Rochefort: Non, quand même là!
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaîti S'il
vous plaît!
M. Rochefort: Si le député de Louis-Hébert
n'a pas le goût de suivre vos directives, il sait ce qu'il a à
faire!
Le Président (M. Lorrain): II y a des personnes qui ont
vécu... S'il vous plaît!
M. Filion: Je vous laisse poser vos questions.
M. Doyon: Je vous excuse pour ce lapsus.
Le Président (M. Lorrain): Pour éviter une autre
question de règlement, je l'ai répété depuis deux
semaines et demie, ce n'est pas nous qui avons vécu ces faits, ce sont
des gens comme M. René Blouin, Me Lemay et tous ceux qui sont venus
témoigner. 5i Me Lemay dits J'ai retenu, bien, on est... Non pas Me
Lemay, mais M. René Blouin a retenu quatre éléments
essentiels et ça, là, c'est lui. Il y a même plus que
ça dans la question. Il est dit: Vous me corrigerez. Alors, laissons. Si
ce n'est pas ça, M. Blouin va nous le dire, si ce n'est pas ça,
c'est lui qui était là. Allez, posez votre question.
Une voix: Bon!
M. Filion: Merci, M. le Président. Hormis ces quatre
éléments que vous avez jugés essentiels, M. Blouin, est-ce
que vous avez autre chose à dire aux membres de cette commission en ce
qui concerne les paroles de M. Garon qui ont été
prononcées à Me Lemay lors de cette conversation
téléphonique?
M. Lefebvre: Une question de règlement, M» le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M, Lefebvre: Cette forme de question, telle que formulée
par le député de Taillon, vous avez considéré,
quant à moi, qu'elle était illégale lorsque j'ai voulu
interroger de cette façon-là; vous vous souviendrez que
c'était le témoin Lemay. Lorsque j'ai demandé à Me
Lemay: Est-ce qu'il y a d'autres points sur lesquels vous êtes en
contradiction avec le député de Lévis? Vous avez
considéré sur des objections très sérieuses de
l'Opposition que la question était illégale.
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaît, M. le
député de Taillon. Est-ce que vous voulez intervenir
là-dessus? Ne portez pas de jugement sur ce qui...
M. Filion: Non, je pense que je n'ai pas besoin d'intervenir
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Parfait, bon parfait. Alors, ne
portez pas de jugement; une question directement, monsieur.
M. Filion: C'est exactement ce que je fais depuis le
début.
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de jugement.
Allez.
M. Filion: Exactement, M, le Président, ce que je fais
depuis le début.
Le Président (M. Lorrain): Mais ne portez pas de jugement
sur...
M. Filion: Or, la quatrième fois: Hormis ces quatre
éléments que vous avez jugés essentiels, M. Blouin, est-ce
que vous avez autre chose à dire à cette commission...
M. Lefebvre: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Filion: Bien, voyons donc!
M. Lefebvre: Vous avez considéré que je ne pouvais
pas interroger le témoin Lemay de cette façon-là. Vous
pouvez, le député de Taillon peut dire: Est-ce que le
témoin a dit telle chose? Est-ce que M. Garon a dit
telle autre chose? Mais vous ne pouvez pas lui permettre de poser
une question aussi large et ça m'a été défendu
à moi. Alors, je ne vois pas de quelle façon, M. le
Président, vous pourriez contredire votre propre décision.
M. Filion: C'est quoi, leur stratégie ce matin?
Le Président (M. Lorrain): Qui va intervenir de la part de
la formation de l'Opposition&
M. Chevrette: Je ne sais plus où ils s'en vont.
Le Président (M. Lorrain): M. le député
de...
M. Chevrette: M. le Président, je vais répondre
à la question de règlement d'une certaine façon.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le leader de
l'Opposition, sur la question de règlement.
M. Chevrette: Qu'on laisse donc parler le témoin
là.
M. Lefebvre: ...des questions plus précises.
M. Chevrette; Je ne sais pas où est-ce qu'il veut en
arriver, là. Nous autres, on voulait que ça déboule pour
faire entendre le ministre Pagé. C'est tout le monde qui s'attend
à cela là.
M. Lefebvre: On va prendre le temps qu'il faut, ne soyez pas
inquiets!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Puis, il n'a même pas besoin de poser une
question. Est-ce qu'elle est recevable ou est-ce qu'elle n'est pas
recevable? Ça fait deux fois que vous dites qu'elle est
recevable. Bien, qu'on le laisse aller. La stratégie, c'est
quoi?
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé?
M- Chevrette: Moi, je n'en reviens pas.
Le Président (M. Lorrain): Posez votre question, M. ie
député de Taillon.
M. Filion: Bien, écoutez, ça fait cinq fois que je
la pose.
Le Président (M. Lorrain): Allez, allez!
M. Filion: S'ils veulent faire une autre question de
règlement... La cinquième fois, M. Blouin: Hormis ces...
Le Président (M. Lorrain): Avez-vous
considéré autre chose?
M. Filion: ...quatre éléments que vous avez
jugés essentiels, est-ce que vous avez autre chose à dire aux
membres de cette commission en ce qui concerne les propos que M. Garon a tenus
devant vous au téléphone avec Me Lemay?
M. Blouin: J'ai relaté le plus fidèlement possible
les quatre éléments essentiels de cette conversation
téléphonique et, par la suite, M. Garon a décidé de
rappeler sa secrétaire et moi, à ce moment, je suis
retourné dans l'antichambre derrière, dans la Chambre,
c'est-à-dire derrière le siège de M. le président
de l'Assemblée. Et, pour ce qui est du premier appel
téléphonique, je vous ai relaté les faits tels que...
M. Filion: Est-ce que, en aucun moment, M. Garon a parlé
d'un comité ou d'un caucus?
M. Blouin: Non.
M. Filion: Donc, c'est la fin de cette première
conversation téléphonique. M. Garon, comme vous venez de
témoigner, a indiqué qu'il appellerait sa secrétaire.
Qu'est-ce que vous faites, vous, à ce moment-là?
M. Blouin: Je retourne, comme je viens de le dire,
derrière le siège du président de l'Assemblée et je
regarde M. Chevrette à son siège et M. Chevrette vient me
rejoindre derrière pour que nous discutions un peu de cette
question.
M. Filion: Vous en avez discuté à ce
moment-là avec M. Chevrette?
M. Blouin: Oui, M. Chevrette... Nous avons discuté
davantage, à ce moment-là, du contenu des règlements qui
étaient en cause. M. Chevrette relatait des règlements et je lui
ai indiqué à lui aussi que, selon moi, ça contrevenait
directement à l'article 55 de la loi et on l'a regardé ensemble
et il a convenu de ça, lui aussi, que c'était clair, que
c'était sérieux.
M- Filion: Est-ce que M. Garon était présent
à ce moment-là avec...
M. Blouin: M. Garon s'est joint à nous ensuite.
M, Filion: Ensuite?
M. Blouin: Et nous avons repris ces arquments-là en sa
présence, en lui exposant que nous trouvions ça
sérieux.
M. Filion: Est-ce qu'il a été question, à ce
moment-là, entre vous, M. Chevrette et M. Garon, d'une question de
privilège?
M, Blouin: Bien, forcément, les articles dont nous avons
relevé... Les articles que nous avions relevés à ce
moment-là nécessitaient une intervention, une intervention la
plus rapide possible, à la première occasion. Et quand on note
que l'article 55 est enfreint, l'attitude parlementaire, à ce
moment-là, est de soulever une question de privilège à cet
effet.
M. Filion: Et est-ce qu'il a été question du moment
où cette question devait être soulevée?
M. Blouin: Oui, le moment le plus approprié nous
apparaissait être la fin de la période de questions, pour ne pas
interrompre la période de questions.
M. Filion: Et qu'est-ce qui se passe à la suite de
ça, après cette discussion à trois, là, entre vous,
M. Garon et M. Chevrette?
M. Blouin: Oui. M. Garon... Enfin, on lui confirme qu'on
considère qu'il s'agit d'une question grave et M. Garon nous dit: Je
vais aller rappeler Me Lemay pour être vraiment complètement
certain de ce qu'il m'a dit. il commençait à trouver ça
important, je pense, et il a décidé d'aller rappeler Me Lemay. Et
M. Chevrette est sorti. Moi aussi, je suis sorti, mais je n'ai pas
assisté au deuxième appel téléphonique, parce que
je voulais m'assurer qu'on ne ratait pas la fin de la période des
questions, pour intervenir tout de suite sur ce sujet-là. Alors, moi, je
suis rentré dans... sur le parquet de l'Assemblée.
M. Filion: Et est-ce que M. Garon a effectivement quitté
à ce moment-là pour aller faire cet autre appel?
M. Blouin: Nous sommes sortis ensemble.
M. Filion: Les trois?
M. Blouin: Oui. Et, là, moi, j'ai quitté M.
Chevrette et M. Garon, parce que je ne voulais pas rater le moment qui nous
apparaissait le plus adéquat pour soulever cette question.
M. Filion: M. Chevrette, à ce moment-là, est
resté avec M. Garon?
M. Blouin: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Allez-y. La dernière
question.
M. Filion: M. Chevrette, à ce moment-là, est
demeuré avec M, Garon? Réponse du témoin: Oui. Et, vous,
vous êtes donc retourné, comme vous dites, sur le parquet de
l'Assemblée. Qu'est-ce qui est survenu après?
M. Blouin: Bien, la période des questions s'est
poursuivie. Et, à ce moment-là, quelques minutes plus tard, M.
Garon et M. Chevrette sont revenus et, là, ils sont allés
à leurs sièges respectifs. Et vous connaissez la suite. La
période des questions s'est terminée et M. Garon a soulevé
la question de... en vertu de l'article 55 de la loi de l'Assemblée.
M. Filion: M. Blouin, je vous remercie; je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M. Lorrain): Tout en respectant la
règle de l'alternance, je vais reconnaître le porte-parole
officiel de la formation ministérielle, M, le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: Avant de commencer, est-ce que je peux conclure que
le député de Taillon a terminé son temps?
Est-ce que je pourrais savoir...
M. Filion: Pour le moment. Pour le moment.
Le Président (M. Lorrain); II peut...
Une voix: II a le droit de scinder son temps.
M. Lefebvre: Oui, je comprends qu'il a le droit de scinder. Il
lui reste combien de temps? Une question technique, là.
Le Président (M. Lorrain): Monsieur, combien reste-t-il de
temps au...
M. Chevrette: Quinze, quatorze et quelque chose.
M. Lefebvre: Je n'ai pas de question pour le moment, M. le
Président,
Le Président (M. Lorrain): II reste 54 minutes à M.
le député. Qui, il est porte-parole. M. le
député... Je vais maintenant reconnaître un
député de la formation de l'Opposition.
M. Rochefort: M. le député de Frontenac n'a pas de
questions, M. le Président?
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M, Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je voudrais demander au
témoin de faire un petit effort pour bien puiser
précisément dans sa mémoire, et lui demander une nouvelle
fois... C'est très important, M. le Président, c'est
peut-être au coeur du témoignage de Me Lemay. Me Lemay
prétend qu'il aurait dit à M. Garon qu'il s'agissait d'une
décision d'un comité, d'un caucus, d'un groupe du gouvernement,
de la majorité ministérielle, du Parti libéral, de
s'opposer à 272 puisque M. Garon s'opposait à 132. En fouillant
le plus possible dans votre mémoire, dans vos souvenirs des
événements du 19, êtes-vous bien certain qu'en aucun moment
vous n'avez entendu parler de cette notion de comité, de caucus, de
gouvernement, de Parti libéral, d'aile parlementaire majoritaire ou
etc?
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas saisi. Sur la
question de règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le témoin ne peut que
relater ce qu'il connaît personnellement. Là, an demande au
témoin de donner des opinions s'il y aurait pu avoir mention du mot
"comité", etc. Ce n'est pas lui qui a parlé avec Me Lemay. Donc,
je m'objecte, M. le Président. Là, on commence à relater
au témoin ce que M. Lemay est supposé avoir dit, et on demande
des commentaires au témoin. Il ne connaît pas ça.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question...
Est-ce que vous avez fini, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: C'est tout.
Le Président (M. Lorrain): Parfait. Alors, M. le
député de Gouin, sur la même question de
règlement.
M. Rochefort: Non, c'est...
Le Président (M. Lorrain): Excusez, M. le
député de Taillon, sur la question de règlement. Je
m'excuse.
M. Filion: Ce que je vous soumets, M. le Président - je
n'ai pas l'intention de plaider longtemps, d'argumenter longtemps
là-dessus - ce n'est pas une opinion, c'est un fait. Ce n'est pas une
opinion qu'on demande au témoin, c'est des faits. Est-ce qu'il a
été question de comité ou de caucus? Ce sont des faits.
Les paroles deviennent des faits, des res gestae, comme on dit, M, le
Président, en droit criminel; je sais que ça vous rappelle des
souvenirs. Mais laissons faire les res gestae pour le moment, parlons
plutôt de circonstances où les paroles deviennent des faits.
Ça, je pense que fa question du député de Gouin est
tout à fait conforme à nos normes. On peut demander à un
témoin: Est-ce que ce mot-là a été
mentionné? Est-ce qu'il a été question de ça?
Sinon, on ne pourra plus poser de questions, encore une fois, parce que nous
sommes en matière où les pressions indues n'ont pas
été exercées parce qu'il y en a un qui s'est penché
sur l'autre. C'est des paroles. Donc, les paroles ici deviennent des faits. On
peut demander à des témoins: Qu'est-ce que vous avez dit,
qu'est-ce que vous avez entendu, est-ce qu'il a été question de
ci, est-ce qu'il a été question de ça? On peut même
leur demander pourquoi il n'a pas été question de ci, pourquoi il
n'a pas été question de ça.
Autrement, on ne pourra pas avancer dans cette
enquête-là,
Le Président (M. Lorrain): Ça va, M. le
député de Taillon?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Bon. M. le député
de Gouin, posez vos questions le plus directement possible. Demandez à
M. René Blouin s'il a entendu parler de comité, de conseil par.
II n'y a pas beaucoup d'acteurs dans cette question de
privilège-là, ou présumée question de
privilège. Posez-lui directement, il va nous le dire. Si quelqu'un lui a
dit que.
M. Rochefort: C'est ce que j'ai demandé, M. le
Président, c'est ce que j'ai demandé à M. Blouin, M. le
Président, avant que le député de Sainte-Anne
m'interrompe. M. le Président, j'ai demandé à M. Blouin ce
que je lui redemande, de faire un effort pour fouiller dans ses souvenirs, pour
nous dire si, effectivement, il a entendu parler de la notion de comité,
de caucus, de gouvernement, de Parti libéral, d'aile parlementaire du
Parti libéral qui s'opposait au projet de loi 272 parce que M. Garon
s'opposait au projet de loi 132.
M. Blouin: Non, très clairement, c'étaient deux
individus qui étaient en cause.
M. Rochefort: En aucun moment vous n'avez entendu quoi que ce
soit relié à la notion de groupe.
M. Blouin: Non. M. Polak: ...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, vous ne pouvez pas
demander un jugement...
M. Rochefort: Je n'ai pas demandé un jugement. J'ai dit:
Est-ce que, en aucun moment, vous n'avez entendu telle chose? (11 h
15)
Le Président (M. Lorrain): Non, avant, la question de
monsieur, la réponse de M. Blouin, quand il a dit très
clairement: J'ai toujours compris que c'étaient deux personnes.
M. Rochefort: Bien oui, mais...
Le Président (M. Lorrain): Alors, après, on
continue.
M, Rochefort: Bien, après, j'ai continué...
Le Président (M. Lorrain): Parfait!
M, Rochefort:... j'ai dit: Donc, en aucun moment, vous n'avez
entendu parier de quoi que ce soit, de groupes ou tout ça. Il me dit:
Non. C'est une question factuelle.
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions
directement. C'est parce que, si on ne veut pas qu'on soulève encore des
questions de règlement...
M. Rochefort: Bien, il y a une limite,
là.
Le Président (M. Lorrain): Je comprends que votre question
est acceptable, mais elle est sur le...
M. Rochefort; Bon, bien, si elle est acceptable...
Le Président {M. Lorrain): Excusez-moi.
M. Rochefort:... M. le Président, ce sera les questions de
règlement qui ne seront pas pertinentes et on les arrêtera.
Le Président (M. Lorrain): Bien, c'est ça. Elle est
à la frontière.
M. Rochefort: II y a toujours bien un maudit bout!
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions directement
au témoin au lieu, dans votre question, de porter un jugement...
M. Rochefort: Je n'ai pas porté un jugement.
Le Président (M. Lorrain):... ou une partie de conclusion
ou de conclusion; c'est très important.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
M. Rochefort: II y a toujours bien un bout, je n'ai pas
porté un jugement.
Le Président (M. Lorrain): Si on y allait directement avec
les témoins, on éviterait toutes les questions de
règlement. Mais si on en conclut toujours une partie de quelque chose
suite aux réponses,. ça soulève des questions de
règlement. Je demande d'y aller le plus directement possible.
M. Filion: Sur la question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): C'est tout ce que je vous
demande.
M. Filion: Sur la question de règlement. M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Écoutez, vous suivez comme moi l'échange
entre le député de Gouin et le témoin. Est-ce qu'il a
été question d'un comité ou d'un caucus ou de quoi que ce
soit?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, ça, ça
va. Celle-là, parfait!
M. Filion: Réponse du témoin: Non, ce que j'ai
entendu, c'est strictement deux individus qui étaient en cause.
Le Président (M. Lorrain): Ça, ça va.
Celle-là va...
M. Filion: C'est quoi, le problème?
Le Président (M. Lorrain):... c'est l'autre après.
Allez.
M. Filion: Mais je ne comprends pas le problème, à
ce moment-là, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, la première
question, ce n'est pas ça qui est la question de règlement, c'est
la deuxième. C'est la deuxième après la réponse de
M. René Blouin. Je demande simplement à M. le
député de Gouin de poser ses questions directement sans porter
une forme de conclusion ou de jugement ou d'appréciation suite à
une réponse. Posons des questions. Est-ce que vous pensez que, est-ce
que vous...
M. Rochefort: Pensez, c'est une opinion.
Le Président (M. Lorrain):... directement et ça ne
soulèvera pas de questions de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, Pensez, c'est une opinion
et j'ai pas le droit de demander une opinion au témoin.
Le Président (M. Lorrain): Mais, selon ce qu'il a fait,
selon ce qu'il a entendu et selon ce qu'il a réagi. C'est recevable
vis-à-vis seulement ce que M. Blouin a pu faire ou ne pas faire. Alors,
posez des questions à M. René Blouin.
M. Rochefort: Vous avez terminé, oui?
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui. Allez.
M. Rochefort: Merci. Alors, je répète ma question
à M. Blouin: Donc, en aucun moment, vous n'avez entendu parler de la
notion de groupe. Deuxièmement, M. le Président, je voudrais
aborder une autre
question avec M. Blouin. Vous occupez les fonctions de chef de cabinet
du leader de l'Opposition. En conséquence, c'est vous qui êtes en
relation avec le bureau du leader du gouvernement quant au cheminement du menu
législatif.
M. Blouin: C'est exact.
M. Rochefort: C'était aussi le cas au mois de
décembre dernier?
M. Blouin: C'est ça.
M. Rochefort: Est-ce que, à un moment ou l'autre de la
dernière session parlementaire, la session qui nous occupe, vous avez
indiqué d'une façon ou de l'autre que le projet de loi 272
pourrait ne pas être adopté faute de consentement?
M. Blouin: La procédure, écoutez, la
procédure est assez simple. Au contraire, nous avons indiqué que
nous étions d'accord pour adopter ce projet de loi et que nous donnions
notre consentement total.
M- Rochefort: Est-ce que, de votre côté, à un
moment ou à un autre, quelqu'un chez vos vis-à-vis du leader du
gouvernement ne vous a indiqué d'une façon ou d'une autre que 272
pourrait ne pas être adopté faute de consentement à une
étape ou une autre?
M. Blouin: Pour les projets de loi privés, nous avions
convenu que, dans la mesure où les deux formations politiques
étaient d'accord sur un projet de loi, it était entendu que nous
procédions à son adoption.
M. Rochefort: Et est-ce qu'à un moment donné, avant
le 19 décembre au matin, votre vis-à-vis du leader du
gouvernement vous a indiqué, à un moment ou l'autre, qu'il y
avait un problème en ce qui concernait sa formation politique par
rapport au consentement donné entourant le projet de loi 272?
M. Blouin: Non.
M. Rochefort: En aucun moment?
M. Blouin: Non.
M. Rochefort: La première fois que vous avez entendu
parler de la possibilité d'un problème dans le projet de loi 272
quant à son adoption de la part de quelqu'un de l'aile parlementaire
libérale, c'est le 19 décembre au matin?
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: M. le Président, je m'objecte.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, question de règlement.
M. Polak: Ici, M. le Président, on a le meilleur exemple
d'une question où la réponse se trouve déjà dedans.
S'il vous plaît! Qu'il pose une question, qu'il ne commence pas à
donner des réponses pour le témoin.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que quelqu'un veut
intervenir sur la question de...
M. Rochefort: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon. Posez votre question, M.
le député de Gouin.
M. Rochefort: J'ai eu la réponse.
Le Président (M. Lorrain): La réponse...
M. Rochefort: Troisième question, M. le Président,
que je veux poser à M. Blouin, là aussi très importante.
Je crois qu'il est important que, s'il le faut, il prenne le temps
nécessaire pour bien fouiller dans ses souvenirs, dans sa
mémoire. Pourquoi M. Garon tenait-il tant à parler à Me
Lemay après avoir reçu le message téléphonique de
sa secrétaire?
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. On le demandera
à M. Garon, mais ce n'est pas...
M. Rochefort: Non, non. M. le Président, sur la question
de règlement...
Le Président (M. Lorrain): Pourquoi M. Garon
tenait-il...
M. Rochefort: Je m'excuse, moi aussi. Sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur ta question de
règlement.
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. Blouin était avec M. Garon et M.
Chevrette. Donc, M. Blouin peut avoir été mis au courant par M.
Garon des raisons...
Le Président (M. Lorrain): Alors, est-ce que M. Garon vous
a dit pourquoi il insistait pour appeler Me Lemay? Ça, c'est une
question acceptable, mais pas demander s'il pense ou un jugement...
M. Rochefort: Est-ce que M, Garon vous a dit pourquoi il voulait
parler à Me
Lemay avant de faire quoi que ce soît?
M. Blouin: C'est parce qu'il voulait être bien sûr
que ce qu'il avait sur sa note et que nous avions confirmé comme
étant un événement sérieux était
véritablement fondé. C'est pour ça qu'il voulait aller
téléphoner à Me Lemay, pour s'assurer que les
données qu'il avait reçues étaient effectivement
fondées.
M. Rochefort: Quand M. Garon a conclu sa communication
téléphonique avec Me Lemay en votre présence, est-ce que
M. Garon... Quelle était l'attitude de M. Garon, quelle était sa
réaction suite à la conclusion de la communication
téléphonique avec Me Lemay?
M. Blouin: Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez
dire.
M. Rochefort: Vous nous dites: M. Garon a voulu confirmer avec Me
Lemay que le mémo qu'on a en cote D-3 était bien réel et
que les faits qui étaient relatés étaient bien
reconfirmés directement de vive voix de Me Lemay à M. Garon.
Après cette communication téléphonique, quelle attitude,
quelle réaction M. Garon avait-il? Quelle conclusion tirait-il de cette
communication téléphonique par rapport à l'objectif de sa
communication téléphonique?
M. Blouin: Bien, nous avons constaté tous les deux que
c'était conforme à la note qu'il avait et que ça
confirmait les appréhensions qu'on avait évoquées quelques
minutes auparavant.
M. Rochefort: II n'y avait plus de doute dans l'esprit de M.
Garon suite à cette communication téléphonique...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, non, non.
M. Rochefort: Y avait-il...
Le Président (M. Lorrain): La dernière question, O.
K., ça va.
M. Lefebvre: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): O. K. Je l'ai
refusée.
M. Lefebvre: Oui, oui, mais il continue.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. II va reformuler.
M. Rochefort: Mais non! Je reviens avec: Y avait-il...
Le Président (M. Lorrain): Elle est refusée, la
question telle que posée avant.
M. Rochefort: Y avait-il, à votre avis, dans ce que M.
Garon vous a dit ou vous aurait dit suite à cette communication
téléphonique, encore des doutes...
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Une voix: Bien voyons!
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Le député de Gouin, M. le
Président, est dur de comprenure. Parce que, M. le Président,
vous l'avez interrompu, c'est la deuxième fois, sur... Il est en train
de demander au témoin: Est-ce que le député Garon avait un
doute dans son esprit concernant quelque chose? Voyons donc! Ça parle
tout seul.
M. Rochefort: M. te Président, ça va.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député.
M. Rochefort: Je vais rechanger ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui, oui, oui, oui.
M. Rochefort: Est-ce qu'après la communication
téléphonique entre Me Lemay et M. Garon M. Garon vous a
indiqué s'il avait encore des doutes?
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, non.
M. Rochefort: Mais nonl Ah bien nonl
Le Président (M. Lorrain): Non, ça va très
bien.
M, Rochefort: Aie! Aie!
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que M. Garon a
indiqué...
M. Lefebvre: M. te Président, M. le Président, je
m'excuse, question de règlement.
M. Rochefort: Voyons donc!
Le Président (M. Lorrain): Alors,
question de règlement, M. le député de
Frontenac.
M. Rochefort: Ave Caesar!
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Un instant! M. le Président, là,
écoutezl On est en train encore de faire indirectement ce qu'on ne peut
pas faire directement. Les questions du député de Gouin vont
amener le témoin à jouer le rôle de la commission. C'est le
témoin Blouin qui est à évaluer toute la situation avec le
principal témoin qui s'appelle M. Garon, député de
Lévis. On lui demande des opinions, à M. Blouin. On lui demande
les sentiments, les impressions, les décisions du député
de Lévis, M. le Président. C'est le rôle de la commission,
ce n'est pas le rôle du député Blouin. Il n'est là
que pour rapporter les faits...
M. Doyon: Le témoin Blouin. Il n'est plus
député, lui.
M. Lefebvre: Je m'excuse, pas le député.
M. Doyon: II n'est plus député.
M. Lefebvre: L'ex-député Blouin. Il n'est là
que pour rapporter les faits, les paroles du député de
Lévis. Point à la ligne et rien d'autre, M. le Président.
Pas des impressions, pas des évaluations de situation, pas des
jugements. Ce n'est pas son rôle, c'est le rôle des membres de la
commission, M. le Président, et je vous incite à être
sévère là-dessus.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Premièrement, la question du
député de Gouin était très précise: Est-ce
que le député Garon vous a dit des choses?Encore une
fois, ça devient des faits. Est-ce qu'il vous a dit?
Précisément, c'était ça exactement, la question du
député de Gouin. Deuxièmement, ce que je voudrais dire,
parce qu'on assiste à une pluie, M. le Président, de questions de
règlement, ce que je voudrais dire au président, ce que je
voudrais vous dire, c'est ceci. C'est que les témoins qui sont ici nous
rapportent des choses. Si le député de Frontenac veut argumenter
que le témoin Garon, le témoin Blouin, le témoin Lecours,
le témoin Carrier, le témoin Lessard et tous les autres
témoins, à l'exception de ceux qu'il choisira, n'ont pas dit la
vérité ou ce qu'ils ont dit n'est pas la vérité,
bien ça, il ['argumentera. Mais qu'on laisse les témoins dire ce
qu'ils ont à dire, quand même! Et le témoin, quand il dit
quelque chose, ça fait une preuve. 5i le député n'est pas
content de la preuve, il dira que tout le monde, c'est des menteurs ou tout le
monde se sont trompés ou que tout le monde a fait des erreurs, mais
qu'il ne vienne pas empêcher, quand même, le témoin de dire
ce qu'il a constaté. Et c'est précisément le but de la
question du député de Gouin: Est-ce que vous avez entendu M.
Garon dire des paroles à tel effet?
Le Président (M. Lorrain): Ça va?
Alors, si c'est ça que voulait dire M. le député de
Gouin, c'est très acceptable, mais il y a une partie de la fin de votre
question qui n'était pas acceptable. C'était suggestif. Vous
parliez de doute et non pas ce que M. le député de Lévis a
dit à M. Blouin à la fin du téléphone. Ça,
c'était acceptable. Jugement des opinions, il n'a pas été
accepté en aucun temps depuis le début, mais votre
dernière question, vous parliez de doute. Vous aviez déjà
suggéré à M. Blouin si ce n'était pas un doute.
Demandez-lui si M. Garon lui a dit quelque chose après le
téléphone, il va tout nous dire.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Et je prends l'argument, M. le
député de Taillon...
M. Rochefort:... c'est ça que j'ai posé la
première fois et on m'a dit que ce n'était pas assez
précis.
Le Président (M. Lorrain):... pour répondre
à la question de règlement. Alors, en disant, à la fin de
votre question, des doutes, vous portez, vous êtes déjà
suggestif dans la question que vous posez et aucune question suggestive n'est
acceptée et ce, depuis le début. Alors, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je répète ma question, M. le
Président. À la fin de la communication
téléphonique, après la communication
téléphonique entre M. Garon et Me Lemay, qu'est-ce que M. Garon
vous a dit?
Une voix: Parfait.
M. Blouin: Vous voulez savoir ce qu'il m'aurait dit
immédiatement après la conversation ou après la rencontre
que j'ai eue avec M. Chevrette et qu'il soit venu nous
rejoindre?
M. Rochefort: Non, après la communication
téléphonique.
M. Blouin: Je ne me rappelle pas qu'il m'ait dit des choses
spécifiques.
M. Rochefort: Ni dans un sens ni dans un autre.
M- Blouin: Non.
M. Rochefort: Est-ce que M. Garon semblait vouloir poser d'autres
gestes pour vérifier l'exactitude du message téléphonique
ou est-ce qu'il a indiqué qu'il ne voulait pas poser d'autres gestes
suite à celui-là pour vérifier l'exactitude de la
communication téléphonique?
M. Blouin: Ce qu'il a fait, c'est qu'il a tout de suite
rappelé sa secrétaire, ce qu'il voulait faire
préalablement à l'appel à Me Lemay, qu'il n'avait pu faire
puisqu'elle n'était pas là. Alors, il a voulu poursuivre son
expertise en appelant sa secrétaire, mais, moi, à ce
moment-là, je suis retourné sur le parquet de
l'Assemblée.
M. Rochefort: Merci. Merci, M. le Président. Pour
l'instant, ça va aller.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais respecter la
règle de l'alternance. Est-ce que la formation ministérielle veut
poser des questions?
M. Lefebvre: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Frontenac, je vous reconnais.
M. Lefebvre: M. Blouin, à quelle heure s'est située
cette conversation-là le 19 décembre? À votre heure
à vous, là.
M. Blouin: À mon heure à moi, j'imagine que
ça devait être à peu près, de mémoire je
dirais une demi-heure après le début des travaux, onze heures et
demie...
M. Lefebvre: Est-ce que, au moment...
M. Blouin:... aux alentours de onze heures et demie.
M. Lefebvre: Est-ce qu'au moment où la conversation...
M. Blouin: De dix heures et demie, dix heures et demie. Les
travaux commencent à dix heures.
M. Lefebvre: Est-ce qu'au moment où
M. Garon parlait au téléphone, ne parlons pas de
conversation, est-ce que vous avez vérifié l'heure,
vous-même?
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: Avez-vous, M. Blouin, tenu le temps de la
durée de l'événement auquel on vous fait
référence, M. Garon parlait au téléphone?
M. Blouin: Si je l'ai chronométré?
M. Lefebvre: Oui.
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: Au meilleur de votre connaissance, combien de temps
a duré l'événement en question? Vous remarquerez que je ne
parle pas de conversation, moi. Combien de temps a duré
l'événement en question?
M. Blouin: Alors, vous parlez de l'appel
téléphonique?
M. Lefebvre: Oui.
M. Blouin: C'est ça. Ah, trois ou quatre minutes
environ.
M. Lefebvre: Vous étiez là au début?
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: Et à la toute fin?
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: Jusqu'à la fin?
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: Évidemment, M. Blouin, sous votre
serment...
M. Blouin: Comme toujours. (11 h 30)
M. Lefebvre: Oui, oui. Oui, oui. Vous n'avez jamais entendu la
voix de l'interlocuteur qui parlait, s'il y en avait un, avec M. le
député de Lévis?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je vous demanderais de
rappeler à l'ordre le député de Frontenac qui est en train
de laisser sous-entendre et de suggérer des choses au témoin
Blouin. Quand il dit: Vous n'avez jamais entendu l'interlocuteur, s'il y en
avait
un, M. le Président, il met en doute le témoignage de M.
Garon, de Me Lemay et de M. Blouin.
M. Lefebvre: Pas du tout, M. le Président, si je peux
m'expliquer là-dessus.
M. Rochefort: M. le Président, M. le Président, le
député de Frontenac n'a pas le droit de passer des commentaires,
des conclusions, des jugements personnels qu'il pourrait vouloir porter sur le
témoignage d'un témoin ou d'un autre qui a déjà
témoigné devant la commission. S'il y a des questions objectives:
A-t-il entendu oui ou non? Sait-il ceci oui ou non? A-t-il vu cela, a-t-il
parlé à lui? Parfait. Mais il n'a pas le droit, M. le
Président, d'aucune façon, d'y aller par des commentaires
insidieux comme celui qu'il vient de formuler.
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain); Non, je n'accepte pas le
commentaire, le dernier commentaire.
M. Lefebvre: Ah, M. le Président! Question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): II y a eu plusieurs questions
de règlement depuis ce matin parce que quand on intervient sur une
question de règlement on porte un jugement sur les commentaires ou les
questions ou la façon de procéder dépendamment...
M. Lefebvre: M. le Président, pour...
Le Président (M. Lorrain): Un instant. Je veux que vous
retiriez votre dernière partie, insidieuse, des commentaires ou
questions de règlement. Il ne faut pas. Si on commence ça, c'est
épouvantable tout ce que tous et chacun pensent de l'un, de l'autre.
Puis s'il faut que ce soit ça la commission de l'Assemblée
nationale, bien écoutez, ça ne fait pas tellement sérieux
devant la population qui écoute et devant les gens qui rapportent les
travaux. Je vous demanderais de collaborer dans ce sens-là et je
m'adresse aux deux côtés de l'Assemblée. C'est
arrivé à plusieurs reprises.
M. Lefebvre: On n'a rien à se reprocher, M. le
Président. On n'a rien à se reprocher, nous.
Le Président (M. Lorrain): C'est arrivé à
plusieurs reprises des deux côtés de l'Assemblée.
Maintenant, quant à la question de règlement, voulez-vous
intervenir, M. le député de Frontenac?
M. Lefebvre: Je vais rassurer l'honorable député de
Gouin, M. le Président. J'ai beaucoup plus de classe qu'il voudrait que
j'en aie. Çs ferait son affaire.
Le Président (M. Lorrain): Ne commencez pas. Non. À
l'ordre, s'il vous plaît:
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain); Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Je ne mets pas en doute du tout la parole du
député de Lévis. Je ne mets pas non plus en doute la
parole du témoin Lemay quant à une conversation
téléphonique qui a eu lieu entre ces deux personnes-là. Je
ne doute pas de ça. Je ne doute pas non plus de la parole du
témoin Blouin qui nous dit: J'ai entendu le député de
Lévis parler au téléphone. La question que je lui pose
dans un premier temps: À quelle heure se situait la
conversation? C'est vague. Et je lui pose la question
suivante...
Le Président (M. Lorrain): C'est la dernière
question là. C'est la...
M. Rochefort:... de conclure là. C'est vague.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! C'est la dernière question. Faites votre question de
règlement sur votre dernière question, s'il vous plaît.
M. Chevrette: II lui a dit une demi-heure après le
début, dix heures et demie.
M. Lefebvre: Une demi-heure après le début de la
période de questions. Quelle heure était-il, M.
Blouin? Quelle heure était-il
précisément?
M. Blouin: Si la période de questions a commencé
à 10 heures, il était dix heures et demie.
M. Lefebvre: Alors, moi je vous pose la question suivante:
À quelle heure s'est terminée la période de questions ce
matin-là, le 19 décembre?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, l'heure à laquelle
s'est terminée la période de questions ce matin-là est un
fait postérieur aux événements qui nous réunissent
ce matin. Je ne vois...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. La question de
privilège, la décision a été prise et tous les
faits et tout ce qui est arrivé dans la journée sont
pertinents.
M. Rochefort: Bien voyons donc, M. le Président!
Le Président (M. Lorrain): La question de privilège
a été...
M. Rochefort: Bien, vous allez me laisser compléter ma
question de règlement à ce moment-là.
Le Président (M. Lorrain): Alors, terminez votre question.
Peut-être que j'ai été trop vite là. Je m'excuse. M.
le député de Gouin.
M. Rochefort: Bien, voyons donc! Le député de
Frontenac, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîti Allez, sur votre question de règlement.
M. Rochefort: Le député de Frontenac demande au
témoin: Quelle heure était-il? Le témoin dit:
C'était une demi-heure après le début de la période
de questions. Il dit: À quelle heure la période de questions
a-t-elle commencé? Le témoin nous dit: Vers dix
heures. Alors, pour essayer de revérifier par l'autre bout de la
procédure, le député de Frontenac dit: Mais à
quelle heure la période de questions s'est-t-elle terminée?
Ça n'a rien à voir avec le déroulement de
l'événement qui est central, qui est la communication
téléphonique de Me Pagé à Me Lemay. Vous êtes
en train de nous dire qu'on va pouvoir prendre ça en
considération? M. le Président, ça ne me fait rien mais on
va revérifier les décisions que vous avez rendues. Vous avez
attiré notre attention à de multiples reprises sur le fait que
les événements postérieurs à
l'événement du 19 qui est l'objet de l'enquête... Que la
période de questions se soit terminée à onze heures,
à midi ou à quatre heures de l'après-midi, ça n'a
rien à voir avec l'événement du téléphone de
M, Pagé à Me Lemay. Qu'est-ce que ça vient changer dans le
déroulement des événements, ça? Vous êtes en
train de me dire que ça, ça peut avoir une influence sur le
déroulement des événements? Grosse journée! Grosse
journée!
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Gouin?Alors, M. le
député de Louis-Hébert, sur la même question de
règlement.
M» Doyon: M. le Président, la question du
député de Frontenac est extrêmement bien fondée. Il
y a une question d'heure importante là-dedans et c'est important de
savoir quand est-ce que ça a commencé, quand est-ce que ça
a fini. On a, M. le Président, pendant des journées,
interrogé le témoin Lemay sur... On a fait de l'analyse
littéraire de texte pendant des journées sur...
M. Filion: M. le Président.
M. Doyon: Un instant, M. le Président.
M. Filion: C'est quoi ça, M. le
Président?
M. Doyon: M. le Président, un instant. J'ai pas fini.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. Ne portez pas de
commentaires.
M. Doyon: Je ne porte pas de commentaires.
M. Filion: Non, mais... Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de
commentaires.
M. Doyon: Je ne porte pas de commentaires. Je dis, M. le
Président, que...
M. Filion: M. le Président, question de
règlement.
M. Doyon: M. le Président, un instant, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, nous allons nous reposer
pour cinq minutes et je vais continuer à entendre la question de
règlement sur la question de règlement par M. le
député de Taillon.
M. Doyon: Ç'a t'y du bon sens!
Le Président (M. Lorrain): En attendant, nous allons
suspendre...
Une voix:... la question...
Le Président (M. Lorrain): Nous allons suspendre les
travaux de cette commission cinq minutes, s'il vous plaît. Cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 36)
(Reprise à 11 h 44)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, je pense... qui avait... Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon, suite à la
question.
M. Filion: Une question de règlement
qui, malheureusement pour nos travaux, interrompait la question de
règlement du député de Louis-Hébert. M. le
Président, je pense que depuis les dernières - grosso modo -
vingt heures de commission vous avez, à plusieurs reprises, et quant
à moi, quant à nous, avec raison, mentionné que les
questions de règlement ne doivent pas être la patinoire pour
émettre des commentaires, elles ne doivent pas être l'objet
d'émission de commentaires. C'est ce pourquoi, d'ailleurs, tantôt,
vous avez demandé au député de Gouin quand il a dit qu'il
y avait des commentaires insidieux... Vous avez dit: Non, le mot "insidieux".
Le député de Louis-Hébert - c'est évident qu'il
faut être très attentif - le député de
Louis-Hébert vient tout juste de mentionner que les échanges des
membres de la commission avec !e témoin Lemay avaient donné lieu
- ouvrez les guillemets - "à une analyse littéraire" -fermez les
guillemets. Ça, M. le Président, c'est un commentaire qui ne doit
pas être fait à l'occasion d'une question de règlement, non
plus qu'à l'occasion d'une question. C'est un commentaire qui fera
partie de l'argumentation, de l'argumentaire que le député de
Louis-Hébert fera, s'il le désire, à l'Assemblée
nationale ou à l'instance appropriée. Donc, ma question de
règlement est à l'effet d'être extrêmement attentifs
aux commentaires que peut glisser le député de
Louis-Hébert dans ses questions de règlement. Nous, de notre
côté, nous nous appliquons avec rigueur à tenter
d'éliminer de nos questions de règlement des commentaires, des
jugements, des opinions, des avis, etc. Et je voudrais tout simplement,
à ce moment-ci, que vous rappeliez au député de
Louis-Hébert que ses questions de règlement, sur lesquelles il
peut parler le temps qu'il veut, ne doivent pas être l'occasion de
commentaires de la part du député de Louis-Hébert.
Voilà, ma question de règlement sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Bon, je vais reconnaître
une intervention sur la question de règlement de M. le
député de Taillon. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut
intervenir'?
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Très brièvement, là-dessus, je
n'ai pas l'intention de donner d'opinion sur quoi que ce soit. Ce que je veux
souligner à la présidence, c'est que les questions du
député de Frontenac sont des questions de fait et que, pendant
des jours et des jours, M. le Président, on a assisté - et
là je n'emploierai aucun terme péjoratif ou favorable à
qui que ce soit à un interrogatoire qui faisait état de
l'évolution d'un texte qui a été présenté
comme étant un texte final. Ça, les corrections et les
changements qui ont été apportés, bien sûr, vous
avez permis des questions là-dessus, alors que, évidemment,
c'était des gestes qui avaient été posés longtemps
après le 19 décembre; au-delà de ça, M. le
Président, au-delà de ça, M. le Président, je vous
signalerai que la question de privilège elle-même a
été soulevée après la période de questions.
Donc, M. le Président, tout ce qui nous réunit ici depuis des
semaines, finalement, a pris origine dans des événements qui ont
dépassé la période des questions. Et je ne comprends pas
du tout que le député - je pense que c'est le
député de Gouin, on en perd le fil des fois... moi, ce n'est pas
une question de... je dis: On en perd le fil des fois, je ne blâme pas
personne pour ça -s'élève avec véhémence et
fasse appel à des décisions antérieures que vous avez
rendues, alors qu'on demande tout simplement au témoin Blouin: Â
quelle heure est-ce que la période de questions s'est
terminée?
C'est important, parce que les heures sont importantes. Il faut savoir
quand est-ce que ces événements-là se sont passés.
Alors, M. le Président, sur la question de règlement du
député de Taillon plus précisément, je ne veux pas
porter d'opinion et n'ai pas l'intention d'en faire sur les témoignages
qui ont été entendus...
Mais je vous souligne, par exemple, qu'on a assisté à un
interrogatoire qui s'est prolongé pendant des heures et des heures sur
l'évolution d'un texte, comment on est arrivé à sa forme
finale. Et ça, on n'a pas soulevé de questions de
règlement là-dessus. On a laissé aller les choses. Et dans
le moment, M. le Président, tout simplement parce qu'on demande à
quelle heure la période de questions s'est terminée, on a droit
à toute une levée de boucliers, à un tollé de
protestations. C'est à ne plus s'y comprendre.
Moi, en tout cas, je m'y comprends difficilement. Je ne vois pas
qu'est-ce qu'il y a de difficile à répondre à une question
si simple que ça. Je ne comprends pas.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Louis-Hébert?
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a une
intervention sur la question... Non, ça va. Alors, je n'ai pas et je ne
rendrai jamais une décision complète, totale, globale sur la
pertinence. J'ai à juger de la pertinence à chaque fois qu'on me
soumet qu'il y a une question de règlement sur la pertinence.
La pertinence se rapporte au mandat qui a été
donné, ici, à cette commission. Et
la question qui a été posée: À quelle heure
la période de questions s'est terminée? est totalement, est
totalement acceptable et pertinente par M. le député de Frontenac
à M. le député de Gouin. C'est à quatre reprises
différemment...
Je m'excuse. À quatre reprises, M. le député... Pas
M. le député, mais M. René Blouin a mentionné...
Excusez.
M. Rochefort: Ah, c'est ça que je voulais faire corriger,
M. le Président. Vous voyez, il ne faut pas vous impatienter.
Le Président (M. Lorrain): M. René Blouin a
mentionné qu'il était, à la période des questions,
derrière le trône et qu'à un moment donné, M. le
leader de l'Opposition et M. Garon ont commencé. Ils sont sortis. Il y a
eu un téléphone. Il revient à la période des
questions. Il quitte. C'est tout à fait pertinent. C'est lui-même
qui a dit que le téléphone avait duré' trois à
quatre minutes, qu'il est retourné à la période des
questions. Votre question est très pertinente, M. le
député de Frontenac. Posez votre question.
M. Lefebvre: M. Blouin... M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: La question est posée. Je peux avoir une
réponse?
Une voix: II a eu le temps de vérifier les textes.
M. Lefebvre: Quelle heure était-il au moment où
vous avez entendu les propos de M. Garon au téléphone?
M. Blouin: II était environ.,. Écoutez, ce que je
peux vous dire, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est que
c'était environ dix minutes, un quart d'heure avant la fin de la
période de questions. Donc, comme je vous ai dit tout à l'heure,
si la période des questions commençait à 10 h 10, il
était 10 h 40. Si elle a commencé à 11 h 30, il
était 11 heures. Si elle a commencé à 10 h 30, il
était 11 10. Si elle a commencé...
M. Lefebvre: Alors, autrement dit, M. Blouin, vous, là,
personnellement, vous ne pouvez pas nous dire quelle heure il était au
moment où s'est tenu cet événement-là. Sinon, en
vous basant sur...
M. Blouin: Ce qui me préoccupait à ce
moment-là, c'était de ne pas rater la fin de la période de
questions. Alors, je me rappelle précisément que c'était
vers le dernier tiers de la période de questions, puisque nous avions
décidé de soulever cette question immédiatement
après la fin de période de questions. Alors, je peux vous dire
avec beaucoup de certitude que c'était très certainement dans le
dernier tiers de la période de questions.
M, Lefebvre: Vous avez mentionné que M. Garon a
été au téléphone pour une durée d'environ
trois à quatre minutes. Ce que vous avez rapporté, à date,
dans votre témoignage des propos de M. Garon, des vides, parce que
j'imagine que pendant ces trois à quatre minutes-là, M. Garon ne
parlait pas tout le temps, on comprend la mécanique, il y avait
probablement quelqu'un au bout du fil, combien de temps a duré... Je
reprends ma question: Est-ce que tout ce que vous nous avez rapporté
tout à l'heure, suite aux questions des membres de l'Opposition,
complète le trois à quatre minutes?
M. Blouin: L'appel téléphonique?
M. Lefebvre: Est-ce que tout ce que vous avez rapporté
comme propos de M. Garon, comme commentaires de M. Garon, comme silences,
couvre les trois à quatre minutes?
M. Blouin: Si l'appel a duré trois à quatre minutes
et que ce sont les principaux éléments que j'en dégage,
vous pouvez conclure.
M. Lefebvre: Les principaux éléments que vous avez
dégagés, les quatre points que vous avez soulignés tout
à l'heure couvrent toute la conversation ou tous les propos de M. Garon
et les silences?
M. Blouin: Ça couvre la conversation.
M. Lefebvre: Vous avez dit, M. Blouin, tout à l'heure:
J'ai tenté le plus fidèlement possible de relever les propos de
M. Garon. Est-ce que vous avez pris des notes au moment où M. Garon
parlait ou dans les quelques minutes qui ont suivi? Est-ce que vous
avez pris des notes?
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: Est-ce qu'à votre connaissance, M. Garon...
De quelle façon M. Garon a-t-il procédé? II a
signalé le numéro de téléphone lui-même?
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: Bon. Et qu'a-t-il fait avec le message de la
secrétaire, dame Lecours, que M. Garon avait en main? Qu'a-t-il fait
avec ce message-là, ce texte-là?
M. Blouin: II en livrait le contenu à Me Lemay.
M. Lefebvre: Est-ce qu'il en a donné lecture mot à
mot?
M. Blouin: Mot à mot, écoutez, il avait le message
devant lui, c'est là-dessus qu'il basait sa conversation. Est-ce qu'il
l'a lu mot à mot? Je ne regardais pas le message en même temps
que... Alors, je ne saurais pas vous dire s'il a prononcé
intégralement tous les mots, je ne peux pas vous l'affirmer.
M. Lefebvre: Je comprends que le message de dame Lecours, avant
que M. Garon ait tenu ces propos-là au téléphone, vous ne
l'aviez pas lu.
M. Blouin: Bien oui, je l'avais lu, je vous l'ai dit tout
à l'heure.
M. Lefebvre: Alors je vous pose... Si vous l'aviez lu, vous
l'aviez en mémoire, c'était tout frais, vous veniez juste de le
lire.
M. Blouin: Oui, c'est ça, mais...
M. Lefebvre: La question que je vous pose: Est-ce que M. Garon a
lu le mot à mot du message?
M. Blouin: Ça dépend ce que vous entendez par mot
à mot. Moi, je ne peux pas vous affirmer qu'il n'y a pas eu un, je ne
sais pas, moi, un "un" remplacé par un "des" ou... Je peux vous dire
qu'il a lu le message, il l'avait devant lui. C'est là-dessus qu'il
basait sa conversation.
M. Lefebvre: Tout à l'heure, vous étiez moins
certain; là, vous êtes certain.
M. Blouin: Pardon?
M. Lefebvre: Tout à l'heure, vous m'aviez dit que vous
n'étiez pas certain s'il avait lu le mot à mot, là vous me
dites oui?
M- Blouin: Non, je ne dis pas...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, posez des questions
directement, sans commenter. Posez des questions.
M. Lefebvre: Est-ce que M. Garon a lu le message, oui ou non?
M. Filion: Là, la différence...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion: Question de règlement!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Question de règlement, M. le député de
Taillon.
M. Filion: II faut être honnête avec le
témoin.
M. Lefebvre: Je suis très honnête.
M. Filion: Dans la question que le député...
Le Président (M. Lorrain): Sans commentaire, sans
commentaire, question de règlement.
M. Filion: Vous avez raison.
Le Président (M. Lorrain): Sans commentaire, question de
règlement.
M. Filion: Vous avez raison, je retire le mot. On doit, on doit,
on doit toujours être correct avec les témoins. La grande
différence dans les deux questions qu'a posées le
député de Frontenac, dans un cas, il dit: Est-ce qu'il l'a lu? Le
témoin a dit oui. Après ça, il a dit: Est-ce qu'il l'a lu
mot à mot? Ce n'est pas la même question. Puis, le
député de Frontenac a dit: Ah! ben, tantôt, vous avez
dit... Ce n'était pas à la même question que le
député a posée que le témoin répond. C'est
juste dans ce sens-là, M. le Président, qu'il faut être
extrêmement attentif à ces échanges-là pour
éviter, justement de...
M. Lefebvre: On va être très honnête avec le
témoin, M. Blouin...
M. Filion:... pour être très correct. Alors, j'ai
terminé.
M. Lefebvre: Je n'ai rien à dire sur la question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors...
M. Doyon: Moi, j'ai quelque chose à dire.
Des voix: Woop! Woop! Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, sur la question de règlement.
M. Doyon: M. le Président, à la question du
député de Frontenac au témoin Blouin, à savoir:
Est-ce que M. Garon a lu le message? il dit: Je ne le sais pas, je ne suis pas
trop sûr. Quand on arrive à: Est-ce que vous avez lu le mot
à mot... Là, curieusement, quand on parle de message grosso modo,
il y a du flou. Mais quand on parle de mot à mot, ce qui est encore plus
précis et
qui est plus exigeant au niveau de la mémoire, là, il est
certain, M. le Président. Et le député de Frontenac
s'étonne de ça, Il a parfaitement raison. Moi aussi, je
m'étonne et bien d'autres personnes vont s'étonner.
Le Président (M. Lorrain): Alors, ce n'est pas ça
qui était la question de règlement. C'était sur la
dernière question de M. le député de Roberval...
M. Rochefort: Au-delà de ça, s'étonner,
c'est correct?
M. Chevrette: II n'avait pas encore compris.
Le Président (M. Lorrain): Voulez-vous, tel que vous aviez
l'intention de faire, M. le député de Roberval, être
très précis...
M. Pokak: Ce n'est pas Roberval.
Le Président (M. Lorrain):... excusez, M. ie
député de Frontenac, être très clair et
précis et reformuler votre dernière question qui était
suggestive et qui était très difficile à comprendre, M. le
député de Frontenac. Allez.
M. Lefebvre: Le témoin a compris, M. le
Président.
M. Blouin: M. le Président, je vous souligne que...
M. Lefebvre: M. Blouin, je vais vous poser une question
très très simple.
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: Qu'a fait le député de Lévis
avec le message de sa secrétaire, un petit bout de papier qu'il avait en
main, qu'est-ce qu'il en a fait?
M. Blouin: D'abord, je vous souligne que ce que j'ai dit est le
contraire de ce que dit le député de Louis-Hébert
et...
M. Doyon: Les galées parleront.
Une voix: Ce n'est pas à vous à décider
ça.
M. Blouin: Exactement.
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Répondez aux questions
seulement.
M. Doyon: Le témoin doit le respect aux parlementaires et
il n'est plus député pour donner la réplique aux
parlementaires.
C'est fini, ce temps-là.
Le Président (M. Lorrain): Ca va, ça va.
M. Doyon: M. le Président, il va respecter les
parlementaires. Les parlementaires jugeront avec la transcription des
débats ce qui se passe. Le témoin va se contenter de
répondre aux questions.
Le Président (M. Lorrain): M. le
député...
M. Doyon: C'est tout ce qu'on a besoin dans le moment.
Le Président (M. Lorrain): Ca va. M. le
député de Louis-Hébert, je suis intervenu à
d'autres témoins et je vais demander la même collaboration.
M. Doyon: Capout, fini!
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Doyon: Fini!
M. Filion: Pour lui, c'est fini.
M. Rochefort: Les vacances vont être bonnes.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. René
Blouin.
M. Blouin: Oui.
Le Président (M. Lorrain): J'ai demandé à
d'autres témoins qui sont venus ici pendant plusieurs heures de ne
jamais commenter ou de s'adresser directement, de ne répondre qu'aux
questions. Je comprends, des fois, que ça peut...
M. Blouin: C'est un vieux réflexe, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain):... à cause de la
façon... Alors, je vous demande simplement de répondre aux
questions sans aucun commentaire. J'ai été obligé de le
faire à d'autres reprises pour d'autres témoins.
M. le député de Frontenac, votre question.
M. Lefebvre: Qu'a fait le député de Lévis du
message qu'il avait en main, de la note qu'il avait en main? C'est assez large,
ça, comme question, M. Blouin?
M. Blouin: Oui, c'est ça. Il a lu la note. Ce qu'il a dit
à Me Lemay était ce qui était inscrit sur la note.
Maintenant, vous me disiez tout à l'heure...
M. Lefebvre: Là, vous vous souvenez maintenant qu'il a lu
la note.
M. Blouin: Écoutez là...
Le Président (M, Lorrain): Laissez répondre.
Laissez répandre, il n'a pas terminé.
M. Blouin: Vous relirez vous-même les transcriptions. J'ai
toujours dit qu'il avait basé sa conversation sur la note. Est-ce qu'il
a lu le mot à mot? me dites-vous, et c'est là que je
vous dis que je ne peux pas vous affirmer qu'il a lu le mot à mot. C'est
clair?
M. Lefebvre: Est-ce que, au fur et à mesure que le
député de Lévis utilisait le mémo dans sa
conversation avec on sait pas qui, il faisait des commentaires au fur et
à mesure?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre: Voyons donc!
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, le député de
Frontenac soulève... fait des interventions qui soulèvent des
questions de règlement quand il nous dit dans sa communication
téléphonique "avec on ne sait pas qui. " M. le
Président...
M. Lefebvre: Je vais le dire jusqu'au bout. (12 heures)
M. Rochefort:... le témoin a été formel, M.
Garon a appelé pour parler à Me Lemay. S'il n'est pas d'accord,
s'il n'est pas content, il y aura un temps et un forum pour le dire. Le
témoin a été précis. M. Garon a demandé pour
parler à Me Lemay. M. Garon a parlé avec Me Lemay. M. le
Président, le député de Frontenac ne peut laisser
sous-entendre qu'il parlait avec on ne sait pas qui. Il a été
établi clairement devant la commission qu'il parlait avec Me Lemay.
Ça ne fait pas son affaire; ça, c'est une autre paire de
manches.
M. Chevrette: Lemay lui-même !'a dit. M. Rochefort:
Mais c'est ça. M. Filion: Garon l'a dit.
M. Rochefort: Bien, c'est ça! Non seulement le
témoin l'a relaté, mais M.
Lemay l'a établi comme un fait et M. Garon l'a établi
comme un fait. Je veux bien croire que ça ne fait peut-être pas
l'affaire du député de Frontenac, M. le Président, mais ce
n'est pas le lieu...
M. Doyon: Question de règlement, M. le Président.
Question de règlement, M. le Président.
M. Rochefort: Ce n'est pas le lieu. Ce n'est pas le lieu...
Le Président (M. Lorrain): Votre commentaire était
de trop, M. le député de Gouin.
M. Doyon: Oui. Je comprends!
M. Rochefort: M. le Président, je le retire. Je le retire,
M. le Président.
M. Doyon: Bon!
M. Rochefort: Mais ce n'est pas le lieu, M. le
Président.
M. Doyon: Le mal est fait.
M. Rochefort: Ce n'est pas le lieu, M. le Président, pour
dire...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Rochefort:... vous parliez avec on ne sait pas trop qui. S'il
veut chercher un témoin qui va venir parler avec lui d'une conversation
avec on ne sait pas trop qui, d'accord. Mais le témoin qui est devant
nous, lui, ne parte pas d'une communication avec on ne sait pas trop qui.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Ceci met fin à votre
intervention, M. le député de Gouin, sur la question de
règlement. M. le député de Frontenac, sur la question de
règlement.
M. Lefebvre: Encore une fois, M. le Président, pour
rassurer l'honorable député de Gouin, je ne mets pas en doute
l'essentiel du débat, à savoir qu'il y a eu une conversation
téléphonique entre le député de Lévis et le
témoin Lemay. Je ne nie pas ça. Je ne peux pas le nier, ça
a été affirmé par les deux témoins en question. Ce
que je dis, et tout au long de mon interrogatoire avec M. Blouin, jamais je
n'admettrai que lui, le témoin Blouin, peut - d'autant plus qu'il ne
peut même pas situer, lui personnellement, la conversation è
laquelle il fait référence -jamais, M. le Président, et
c'est la question que je vais lui poser après qu'on aura
réglé
cette question de règlement, jamais je ne prendrai pour acquis
que la conversation à laquelle assistait le témoin Blouin
était à ce moment-là avec Me Lemay. C'est physiquement
impossible qu'il puisse...
M. Doyon: Se prononcer là-dessus.
M. Lefebvre:... se prononcer dans ce sens-là, M. le
Président.
M. Filion: Bien, maudit!
M. Lefebvre: II s'agit d'avoir le moindrement de rigueur d'esprit
pour admettre ça.
M. Rochefort: C'est épouvantable!
Le Président (M. Lorrain): Écoutez, je pense.,,
M. Lefebvre: Ça ne remet pas... M. le Président, je
m'excuse. Pour conclure...
Le Président (M. Lorrain): En conclusion.
M. Lefebvre:... ça ne remet pas en question...
M. Filion: M. le Président, c'est quoi, ça, cette
analyse-là?
M. Lefebvre:... l'essentiel, comme je l'ai dit tout à
l'heure...
Le Président (M. Lorrain): Je vais rendre ma
décision, là.
M. Lefebvre:... qu'il y a eu effectivement une conversation entre
M. Garon et M. Lemay. Je ne nie pas ça...
M. Chevrette: Bon! O. K!
M- Lefebvre:... mais le témoin, lui, ne peut pas le confirmer, il
ne peut pas le jurer.
M. Filion: Demandez-lui donc!
Le Président (M. Lorrain): Écoutez! On
appréciera, tel que je l'ai dit depuis le début...
M. Lefebvre: C'est évident, ça. M. Chevrette:
Bien oui, c'est ça.
Le Président (M. Lorrain):... à la fin tous les
témoignages et nous ferons la concordance à savoir si les faits
que nous a relatés M. René Blouin étaient bien les
mêmes faits et au même moment et à la même
période, aux mêmes personnes, soit
M. Carrier, Me Lemay ou les autres faits qui vont nous avoir
été contés ou présentés ici tout au long de
cette enquête. Alors, je vous demande simplement de ne pas admettre qu'il
y a quelqu'un qui répond au bout et être certain... On jugera tout
ça à la fin. Ou de ne pas dire supposément quelqu'un
parlait. Prenons les faits tels... Tout ce qu'on demande à M.
René Blouin, s'il y a des commentaires qui ont été faits
durant la conversation téléphonique qu'il vient de nous relater.
Point! Ce n'est pas lui qui parlait à l'autre personne, à la
tierce personne au téléphone. Répondez à la
question, M. Blouin.
M. Lefebvre: M. Blouin, la question que je vous ai posée:
Au fur et à mesure que M. Garon parlait au téléphone en
lisant, vous m'avez bien dit, la note qu'il avait en main, au fur et à
mesure, est-ce qu'il interrompait la lecture du message pour faire des
commentaires? C'est ça, ma question.
M. Blouin: Je vous ai relaté cette conversation qui se
situe précisément environ un quart d'heure avant la fin de la
période des questions et je vous ai dit que M. Garon avait livré
à Me Lemay le contenu de la note qu'il avait devant lui. Je n'ai pas pu
vous confirmer s'il avait utilisé précisément le mot
à mot et je vous ai dit également que j'avais retenu... J'ai
déjà témoigné en identifiant
précisément le contenu des quatre éléments que j'ai
retenus de cette conversation téléphonique. Il est possible qu'il
y ait eu d'autres commentaires, d'autres paroles prononcées, mais les
autres paroles auxquelles vous pourriez faire allusion ne me reviennent pas en
mémoire.
M. Lefebvre: Mais ce n'est pas ça, ma question, M.
Blouîn. Ma question est la suivante: Vous me dites, au meilleur de votre
connaissance et de votre souvenir, que M.
Garon a lu la note qu'il avait en main. On est d'accord
là-dessus? On s'entend là-dessus?
M. Blouin: C'est ça.
M. Lefebvre: Ma question est la suivante: Est-ce qu'au fur et
à mesure qu'il lisait la note en question il faisait ses commentaires,
il ajoutait des propos, des commentaires en lisant le texte qu'il avait en
main? C'est ça, ma question.
M. Blouin: C'est possible, je ne m'en rappelle pas.
M. Lefebvre: C'est possible, vous ne vous en souvenez pas.
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: Alors, vous ne pouvez pas affirmer qu'il a lu
intégralement le texte sans commentaire.
M. Blouin: Je ne peux pas vous dire s'il a lu
intégralement le texte, le mot à mot du texte, comme vous avez si
bien dit. Et s'il a fait des commentaires, c'est possible, mais je ne m'en
rappelle pas.
M. Lefebvre: Évidemment, en aucun moment, vous n'avez pu
entendre..,
M. Filion: Qu'on lui pose la question. M. le Président,
question de règlement. Qu'on lui pose la question au lieu de...
M. Lefebvre: Est-ce que vous avez pu entendre la réaction
à l'autre bout du fil?
Une voix: Parfait.
M. Lefebvre: Pendant toute la durée de
l'événement, qui dure environ trois à quatre minutes,
avez-vous pu entendre, à un moment ou l'autre, la réaction?
M. Blouin: La réaction de l'autre intervenant, non.
M. Lefebvre: Jamais. M. Blouin: Non, jamais.
M. Lefebvre: Alors, vous ne savez pas avec qui M. Garon parle, au
moment où la conversation se tient.
M. Blouin: Bien, je considère que M. Garon est sain
d'esprit. Alors, je sais avec qui il parle.
M. Lefebvre: Non, non, parce que lui vous l'a dit.
M. Blouin: Pardon"?
M. Lefebvre: Parce que lui vous l'a dit.
M. Blouin: II est en train de lui parler.
M. Lefebvre: Oui, mais vous n'entendez pas la voix de
l'interlocuteur.
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: C'est ça. M. Blouin, dans cette conversation
de M. le député de Lévis avec un interlocuteur, quels ont
été les propos de M. le député de Lévis
relativement au parallèle entre les deux projets de loi"? Ou - ce n'est
peut-être pas le cas au moment où vous, vous avez
été témoin des propos de M. le député de
Lévis, on sait qu'il y a eu deux conversations, selon le
témoignage de M. Garon, deux conversations avec M. Lemay - est-ce que
vous, vous avez entendu les propos de M. Garon mettant en parallèle la
loi 272 et la loi 132?
M. Blouin: Je vous ai dit tout a l'heure, lorsque la question m'a
été posée par le député de Taillon, que M.
Garon a demandé à Me Lemay: Comme ça, M. Garon vous a dit
que, si je m'entêtais à bloquer !e projet de loi 132, lui, il va
bloquer le projet de loi 272 sur la CITRSQ? Alors, c'est ça le
parallèle qui a été établi.
M. Lefebvre: Quels ont été les propos
précis, M. Blouin, du député de Lévis lorsqu'il a
parlé de négocier, qu'il ne négociait pas, et là je
vous laisse aller sur le reste?
M. Blouin: Oui.
M. Lefebvre: II ne négociait pas quoi"?
M. Blouin: Il ne négocie pas ses votes. "Je ne
négocie pas mon vote", il a répété ça
à quelques reprises. "Je ne négocie pas mes votes, je n'ai jamais
négocié mes votes. Non, je ne négocie pas mes votes. "
M. Lefebvre: II a tout le temps employé l'expression "je
ne négocie pas mes votes".
M. Blouin: C'était... Oui, néqocier ses votes,
c'était ça qui était utilisé, oui.
M. Lefebvre: M. Blouin, je vous cite les propos textuels du
député de Lévis qui dit ceci, à une question de M.
le leader de l'Opposition, à 11 h 30 - et la page est, malheureusement,
coupée dans le haut de la page, M. le Président - le 1er avril.
Vous venez de dire: "Je ne négocie pas mes votes. " Il a dit ça
à plusieurs reprises. Vous étiez là, vous avez entendu M.
le député de Lévis textuellement: "La rencontre... Le seul
but de la rencontre, quand j'ai parlé avec Me... Quand Me Lemay m'a
parlé de la rencontre, j'ai dit: Voyez-vous d'autres buts à la
rencontre que de négocier mon vote sur 132? Alors, là, il m'a
dit: Y tenez-vous... " C'est Lemay, semble-t-il, qui parle: "Y tenez-vous tant
que cela... "
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: C'est parce qu'il dit: II semble que c'est Me Lemay
qui parle. Est-ce qu'on peut savoir qu'est-ce que c'est qui nous est
rapporté?
M. Lefebvre: Selon M. Garon. Selon M.
Garon, c'est Lemay qui parle.
M. Rochefort: Mais qui citez-vous là, vous?
M. Lefebvre: Je cite textuellement M. Garon.
Le Président (M. Lorrain): Alors, limitez-vous à la
citation.
M. Lefebvre: C'est le mot à mot de M. Garon.
Le Président (M. Lorrain): Ah bon! Limitez-vous au mot
à mot de M. Garon.
Une voix: Le mot à mot de M. Garon.
M. Rochefort: C'est parce que je ne comprends pas... En tout
cas.
Le Président (M. Lorrain): Seulement au mot à mot,
sans commentaires.
M. Lefebvre: C'est-à-dire, c'est pour se situer, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): O. K. Alors, citez.
Une voix: Le mot à mot de Garon.
M. Lefebvre: C'est Lemay qui dit à Garon: "Y tenez-vous
tant que cela à 132 en voulant dire que je ne devrais pas farfiner tant
que cela sur 132. Là, j'ai dit: Ouais, mais un parlementaire ne peut pas
commencer à négocier ses lois. " Vous êtes, vous, un
ex-leader adjoint, vous êtes le directeur de cabinet du leader de
l'Opposition, vous n'avez jamais entendu le député de
Lévis dire: Un parlementaire ne peut pas commencer à
négocier ses lois. Négocier ses lois et négocier ses
votes, ce n'est pas pareil.
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Si je comprends bien...
M. Rocheforts... le député de Frontenac est en train de
porter un jugement quand il dit que négocier des votes et
négocier des lois, ce n'est pas pareil. Il nous expliquera ça
à la fin de la commission. Je suis surpris, M. le Président, que
vous laissiez passer des expressions comme ça tant que je ne
soulève pas une question de règlement. Ce n'est pas
recevable...
M. Lefebvre: Ce n'est pas le même mot, ça.
M. Rochefort:... que le député puisse tirer une
conclusion et porter un jugement sur non pas un, mais deux témoignages.
Vous avez rappelé du monde à l'ordre depuis deux semaines
là-dessus. Pourquoi le laissez-vous porter un jugement sur deux
témoignages?
Le Président (M. Lorrain): Bon. Alors, avez-vous
terminé sur la question de...
M. Filion: Quelle page, la citation?
M. Lefebvre: Voulez-vous... Le haut de la page. Écoutez,
M. le Président. Je m'excuse.
M. Filion: Non, non. Mais quelle page?
M. Lefebvre: Â 11 h 30, le 1er avril 1987.
Le Président (M. Lorrain): Donnez la page, s'il vous
plaît. On va essayer de la situer parce que l'entête est
enlevée.
M. Filion: M. le Président, il faut citer le monde
complètement.
M. Lefebvre: C'est cité textuellement, M. le
député.
M. Filion: Non, mais complètement où c'est.
M. Lefebvre: Oui, oui. Puis, attendez. Vous n'aimerez pas
ça parce qu'il répète...
M. Filion: 11 h 30.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! Â
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Alors,
vous me permettez. Vous me donnez... Je vais lire moi-même, étant
donné qu'on ne situe pas là. Je vais lire la réponse pour
mieux répondre à la question de règlement soulevée
par M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Ça n'a rien à voir avec la page.
C'est du jugement qu'il fait quand il dit que ce n'est pas pareil. Vous n'avez
pas besoin du "transcript" pour ça.
Le Président (M. Lorrain): Je vais attendre quelques
secondes qu'on retrace là, chacun, la page en question dans le
témoignage de Me... de M, Garon, hein, alors que M. Garon était
interrogé, M. le député de Lévis.
M. Lefebvre: C'est à la page 98.
Le Président (M. Lorrain): Ah! C'est page 98 de
l'interrogatoire de M. le député de Lévis, sauf que, c'est
dommage là, la date n'apparaît pas et...
M. Filion; Page 98. À 11 h 5.
Le Président (M. Lorrain): À 11 h 30.
M. Filion: Bien, il n'y a pas de page 98 à 11 h 30.
Le Président (M. Lorrain): Le code près de l'heure
est 870401.
M. Rochefort: Ce n'est pas un code, c'est la date, ça, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, la date, mais,
quand même, là, étant donné qu'il n'y a pas de
point, tout ça, 870401, 11 h 30.
M. Chevrette: Bien, ce n'est pas la page. La page 103?
Le Président (M. Lorrain): Je ne peux pas... Il n'y a pas
de page.
M. Chevrette: Bien, lisez-le donc voir, qu'on vérifie.
Le Président (M. Lorrain): Alors c'est ça.
J'aimerais...
M. Lefebvre: Milieu de texte. Milieu de page.
M. Filion: O. K.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais
répéter la réponse de M. le député de
Lévis au complet.
Une voix: Page 103.
Le Président (M. Lorrain): Page 103?Alors,
voulez-vous vérifier? Je vais faire la lecture. Alors, M. le
député de Lévis répond à une question
posée par M. le leader de l'Opposition: "La rencontre... Le seul but de
la rencontre quand j'en ai parlé avec Me... Quand Me Lemay m'a
parlé de la rencontre, j'ai dit: Voyez-vous d'autres buts à la
rencontre que de négocier mon vote sur 132?Alors, là,
il m'a dit: Y tenez-vous tant que cela à 132 - je lis textuellement
là - en voulant dire que je ne devrais pas farfiner tant que cela sur
132. Là, j'ai dit: Ouais, mais un parlementaire ne peut pas commencer
à négocier ses lois. Moi, je n'ai jamais négocié
mes lois et je commencerai pas aujourd'hui. La rencontre pouvait pas avoir
d'autres objets. D'ailleurs, Me Lemay parlait d'organiser une rencontre pour
ça, pour cette fin-là, pour qu'on s'entende au point de vue de
nos votes sur 132, pis 272. " Alors, la question qui est posée...
M. Chevrette: II n'avait pas cité de votes, par
exemple.
M. Lefebvre: C'est la question, ça.
M. Chevrette: Je veux vous faire noter, M. le Président,
que le député de Frontenac...
M. Lefebvre: Non, non, un instant. Question de règlement.
Question de règlement, M. le Président. Qu'on n'essaie pas de
dépanner le témoin à l'intérieur d'une
intervention.
Le Président (M. Lorrain): Tsst! Tsst! À l'ordre!
À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre!
M. Chevrette: On n'essaie pas de dépanner comme vous avez
tenté de le faire tout le temps avec Me Lemay.
M. Lefebvre: Non, non, non. Non, non, non, non, non.
Une voix: C'est le député de Frontenac qui est en
panne.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Laissez-le se dépanner tout seul.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! La question de règlement a été très
bien plaidée par M. le député de Gouin. Maintenant, je
veux entendre une intervention de la part de la formation ministérielle
sur votre question... sur la question de règlement suite à votre
question.
M. Lefebvre: Je ne la connais pas, la question de
règlement de l'Opposition, M. le Président. C'est quoi, la
question de règlement?
M. Filion: II faut citer correctement. Il faut poser une
question.
M. Rochefort: Non, non, ce n'est pas cela, ma question de
règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, on m'a interrompu au moment
où je faisais lecture du témoignage de M. le député
de Lévis.
M. Rochefort: Non, M. le Président. Ce n'est pas
ça. Il va falloir que je la répète?
Le Président (M. Lorrain): Très
brièvement.
M. Rochefort: Moi, ça ne me fait rien, à moins que
vous ne la répétiez pour moi. M. le Président, le
député de Frontenac, après avoir lu partiellement le bout
du député de Lévis, nous a dit: Pour moi, ce n'est pas
pareil, négocier un vote, puis négocier une loi. C'est ça,
le coeur de ma première question de règlement à l'effet
qu'il n'a pas à porter de jugement sur ce qu'il considère
être pareil, être pas pareil, vouloir dire la même chose, ne
pas vouloir dire la même chose. Il y aura un temps, un lieu et un forum
pour faire ça. Je vous demande juste, là-dessus, comme toutes les
autres fois, de le rappeler à l'ordre sur ça,
premièrement. Deuxièmement, je vous annonce tout de suite que
j'ai une autre question de règlement. (12 h 15)
Le Président (M. Lorrain): O. K. Alors, sur la
première question de règlement, M. le député de
Frontenac, relisez, il y a peut-être eu un.., Relisez au complet. Posez
votre question clairement, M. le député.
M. Lefebvre: Sur la question de règlement, M. le
Président, lorsque je dis: Ce n'est pas pareil, ce que je veux
signifier, parce qu'il y a une suite dans tout ça, c'est que le
témoin Blouin a bien dit qu'à trois ou quatre reprises, à
plusieurs reprises, le député de Lévis a dit qu'il ne
négociait pas son vote ou ses votes. Ce que je dis au témoin
Blouin, c'est qu'entre négocier son vote et négocier ses lois, ce
n'est pas pareil dans le mot à mot, dans le verbatim. C'est ce que je
veux dire.
M. Rochefort: M, le Président, permettez-moi
d'attirer...
Le Président (M. Lorrain): Alors, posez la question.
M. Rochefort: Non, non. Un instant! J'ai soulevé une
question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Je vais rendre la
première décision de règlement. Je vais prendre...
M» Rochefort: C'est ça. Et je veux attirer votre attention
avant que vous...
Le Président (M. Lorrain): Je vais prendre...
Après, je vais vous écouter sur le deuxième point de
règlement.
M. Rochefort: Oui. Je veux juste attirer votre attention que,
dans la question de règlement du député de Frontenac, il
vient d'ajouter des mots. Il dit: Je voulais dire sur le mot à mot et le
verbatim, ce qu'il n'avait pas dit tantôt lorsque j'ai soulevé ma
question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Dans l'intérêt de
tout le monde parce qu'on est ici pour se comprendre, on est ici pour ne pas
jouer quelque jeu que ce soit vis-à-vis les témoins pour que les
témoins comprennent comme il faut nos questions, que ce soit clair,
bref, précis, à l'avenir, tentons - et je ne vous le reproche
pas, M. le député de Frontenac, la page n'apparaissait pas -
à l'avenir, lisons le contexte au complet, la réponse au complet
pour mieux situer le témoin avant qu'il réponde. Ça, c'est
sur la première question de règlement. Vous reprendrez votre
question au complet, M. le député de Frontenac. Elle est
très pertinente en autant que vous lisiez au complet la réponse
de M. le député de Lévis d'il y a plusieurs jours.
M. Lefebvre: Sauf M... Oui. Je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Avant de vous reconnaître
dans votre question, M. le député de Frontenac, je pense qu'il y
a une deuxième question de règlement qui m'a été
soulevée par M. le député de... Ma décision est
rendue. M. le député de Gouin, maintenant, avez-vous une autre
question de règlement?
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, deuxième question
de règlement par M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, j'aurais une autre
question de règlement. J'aimerais que vous rappeliez à l'ordre
aussi le député de Frontenac pour que, lorsqu'il cite ou qu'il
prétend citer le Journal des débats, il cite en entier les textes
qu'il prétend citer.
Le Président (M. Lorrain): C'est ce que je viens de lui
dire.
M. Rochefort: Oui, mais je veux que ce soit bien clair.
Le Président (M. Lorrain): Pour que ce soit bien clair
pour les témoins, pour ne pas... Je viens tout juste de le dire.
M. Rochefort: Parce qu'entre ce que vous, vous nous avez tu et
que lui nous avait lu... Je ne porte pas de jugement.
Le Président (M. Lorrain): C'est justement ma
décision que je viens de rendre. A l'avenir, j'espère qu'on va en
faire tous, on va s'en faire une directive personnelle. Quand on veut situer un
témoin par rapport à un autre témoignage, donnons-lui une
citation complète. Je vous cède la parole, M.
le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. Blouin, vous m'avez répondu tout à
l'heure à une ou deux questions que je vous ai posées que le
député avait toujours utilisé le mot: Je ne vais pas
négocier mon vote. Vous avez dit qu'il avait répété
cette phrase à trois ou quatre reprises. Je viens de vous lire un texte
où...
Le Président (M. Lorrain): Relisez-le.
M. Lefebvre:... où monsieur... Et je vais vous le relire
effectivement: "Voyez-vous d'autres buts à la rencontre que de
négocier mon vote sur 132?" L'honorable député de Gouin,
M. le Président, pourrait-il arrêter de gronder?
M. Rochefort: Je ne gronde pas, je dis: Ah, bon!
M. Lefebvre: "Alors, là, il m'a dit: Y tenez-vous tant que
cela à 132 en voulant dire que je ne devrais pas farfiner tant que cela
sur 132. Là, j'ai dit - et c'est M. Garon qui parle -: Ouais, mais un
parlementaire ne peut pas commencer à négocier ses lois. Moi, je
n'ai jamais négocié mes lois - il répète deux fois
le mot "négocier ses lois" - et je commencerai pas aujourd'hui. La
rencontre pouvait pas avoir d'autres objets. " Là, c'est les
commentaires de M. Garon. Je viens de vous rappeler !a conversation textuelle
qu'il a eue avec Me... probablement Lemay.
M. Filion: Une question de règlement!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac. Sur une question de règlement, M. le député de
Taillon.
M. Filion: M. le député de Frontenac tente de nous
lire des bouts de passage du témoignage du témoin Garon,
partiels. 11 essaie même d'extraire d'une même réponse la
portion qui fait son affaire, alors, M. le Président, qu'en page 870401
à 11 h 5...
M. Lefebvre: On reviendra là-dessus, M. le
Président. Une question de règlement, M. le Président.
M. Filion: R-... Non, sur la question de règlement.
M. Lefebvre: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Filion: Sur la question de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Attendez, attendez, je vais voir là.
M. Lefebvre: On est...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous citez une autre
page que la citation?
M. Lefebvre: Oui. M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Bien, là, on reviendra
après, vous avez encore du temps.
M. Filion: Non, non, mais c'est sur le même sujet. M. le
Président, je pense que c'est important.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Une question à
la fois. Vous pourrez revenir avec cette page-là et d'autres
questions.
M. Filion: M. le Président, on ne peut pas demander
à un témoin son opinion sur une partie de témoignage d'un
même sujet...
Le Président (M. Lorrain): Non, non ce n'est pas...
M. Lefebvre: Vous avez fait cela avec Lemay pendant quatre
jours.
Le Président (M. Lorrain): Non, cela, je vais
m'objecter.
M. Filion: Rien, voyons donc!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
À ['ordre! S'il demande une opinion sur le témoignage de M. le
député de Lévis, je vais l'arrêter
immédiatement.
M. Filion: C'est ça qu'il est en train de faire.
Le Président (M, Lorrain): Il vient de lire un texte et il
demande... Par rapport à ce que "M. le député de Gouin" a
entendu, il veut savoir si c'est bien les mots, c'est tout. M. René
Blouin, c'est-à-dire.
M. Lefebvre: M. Blouin, vous avez dit à quelques reprises
qu'il avait utilisé l'expression "négocier mon vote". Je viens de
vous lire un passage où il le dit à deux reprises...
M. Filion: Non, non, pas comme question de règlement.
M. Lefebvre:... négocier mes lois. Je viens de le
lire.
M. Filion: C'est ça que je ne prends pas comme question de
règlement, ce n'est
pas une question correcte.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Là, vous allez
faire votre question de règlement...
M. Filion: Bon.
Le Président (M. Lorrain):... totalement et
entièrement.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Lorrain): Je vais entendre la formation
et je vais décider.
M. Filion: La question du député de Frontenac n'est
pas correcte lorsqu'il demande au témoin de se prononcer sur une partie
du témoignage du témoin Garon sans donner au complet ce que le
témoin Garon a dit sur cette question-là. Et je veux vous citer,
M. le Président, 870401 à 11 h 5 R-98-CAN- page 1.
M. Lefebvre: M. le Président, une question de
règlement.
M. Filion: Nos citations sont correctes et elles vont jusqu'au
bout.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, si c'est ça la question de règlement, ce n'est pas
recevable. M. le député de Frontenac n'est pas pour citer 42
passages au complet avant de poser une question. Il pourrait en poser quatre,
cinq, six, sept, huit sur les différents passages des témoignages
ou encore sur toutes les phrases qui ont été mentionnées
par M. le député de Lévis. Et vous pourrez tout à
l'heure aussi comme porte-parole, parce que vous avez été reconnu
comme porte-parole de votre formation, vous pourrez revenir et rétablir
les faits s'il y a lieu. Mais là, c'est une réponse qui a
été lue entièrement et totalement deux fois, une fois par
moi et une fois par le député de Frontenac. Et maintenant la
question c'est à l'effet de, ni plus ni moins, faire la comparaison
entre les deux ou trois réponses de M. Blouin, ce matin, avec une
réponse de M. le député de Lévis, il a
assisté au téléphone, il va nous le dire si c'est pas
ça ou ça.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Et s'il y a d'autres passages
ou d'autres réponses qui sont quoi que ce soit nuancés de quelque
témoin que ce soit, on pourra revenir avec d'autres questions. Mais on
ne peut pas lire tout le témoignage d'un témoin et après
poser une question à M. Blouin.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): C'est une réponse qui
est complète que M. le député de Lévis a
donnée.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement... ?
M. Lefebvre: Sur la question de règlement, M. le
Président, je n'ai pas pu faire de commentaires.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la question de règlement.
M. Lefebvre: Ce que le député de Taillon tente de
faire, vous vous souviendrez, M. te Président, que ça m'a
été précisément refusé lorsque j'ai voulu
mettre en contradiction, en contradiction le témoin Garon et le
témoin Lemay. Ça m'a été refusé. Ça
m'a été refusé. Là, je parle, M. le
Président, d'un point très précis et pour tenter de faire
préciser le témoin, je lui lis textuellement la réponse du
député de Lévis. On ne peut pas référer
à d'autres passages; on y reviendra si nécessaire.
M. Chevrette: Question de règlement sur la question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, c'est la... Vous
avez terminé, M. le député de Frontenac?
M. Lefebvre: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, question de
règlement sur la question de règlement, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, je pense que c'est
important, surtout quand an se sert des témoignages d'un autre pour
demander le point de vue d'un témoin, on doit... Est-ce qu'on doit
demander au... Est-ce qu'on a le droit de demander à un témoin:
Quelle est votre opinion sur la différence entre un droit de vote, entre
une négociation de droit de vote et une négociation d'un projet
de loi?
Si c'est ça, la question, qu'il le demande carrément, puis
on jugera si le témoin, M. le Président, peut répondre
que, dans l'esprit de M. Garon, c'était quoi, la différence qu'il
y avait entre négociation de son droit de vote, qu'il a parlé
à deux ou trois reprises, et négociation sur un projet de loi,
qu'il a parlé une fois ou deux.
Si c'est ça, la différence qu'on veut demander au
témoin, qu'on le demande clairement, M, le Président, et pas en
citant une réponse pour essayer d'avoir du témoin une
évaluation ou une impression de la différence que pouvait faire
le député Garon sur qu'est-ce qu'il entendait, qu'est-ce qu'il
voulait dire quand il disait que ses votes ne
se négociaient pas, puis qu'est-ce qu'il a voulu dire quand les
projets de loi, ça ne se "deal" pas.
Si c'est deux choses distinctes, qu'on !e dise carrément au
témoin qu'est-ce qu'on veut. Puis, il me semble qu'à ce
moment-là, M. le Président, le témoin sera en mesure de
porter un jugement. Vous nous avez défendu de citer des extraits de M.
Carrier à M. Lemay pas plus tard qu'hier soir. Vous avez défendu,
à plusieurs reprises, dans cette "Chambre", de citer du
témoignage de M. Carrier et de M. Garon à M. Lemay, en disant: Si
vous avez des questions à poser au témoin, posez-lui des
questions sur ce qu'il a vu, ce qu'il a entendu, mais ne lui demandez pas des
interprétations d'un autre témoin. C'est ça que vous avez
dit à plusieurs reprises.
Donc, la question de privilège de mon collègue, M. le
Président, est tout à fait justifiée. Qu'est-ce qu'il a
entendu? S'il n'a pas entendu quelque chose, il va le dire; s'il a
entendu quelque chose, il va le dire. Quant au jugement de valeur, la
différence entre un droit de vote, qu'il a dit deux ou trois fois, par
rapport à un droit de "deal" de loi, à mon point de vue, M. le
Président, vous dérogez de la ligne que vous nous avez
tracée à l'effet d'essayer de se servir d'un témoin, d'un
témoignage d'une personne autre que celui qui est devant nous pour
essayer d'avoir un point de vue.
C'est contraire complètement à toutes les décisions
que vous avez faites, que vous avez prises.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que c'est tout?
M. Lefebvre: Sur la question de règlement...
Le Président (M. Lorrain): Oui, sur la question de
règlement, maintenant.
M. Lefebvre: ...le leader de l'Opposition est carrément
à côté du sujet.
M. Chevrette: Je viens de répondre à la sienne,
puis vous... puis, il y va?
Le Président (M. Lorrain): Non, vous avez répondu
à la question de règlement sur la question de
règlement.
M. Chevrette: Bien non, mais il n'a pas fini la sienne. Ça
avait été une question de règlement sur une question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Vous n'avez pas terminé
votre question de règlement? O.K. Je vous reconnaîtrai
après. M. le député de Taillon, sur la question de
règlement.
M. Filion: C'est tellement clair, M. le Président. On ne
peut pas, avec un témoin, prendre un bout de phrase d'un autre
témoignage lorsque ce bout de phrase porte sur un sujet qui, ailleurs
dans le témoignage de cette autre personne-là, a
été bien explicité autrement. Dans le fond, il faut se
parler franchement-, ce que le député de Frontenac essaie de
faire, il essaie de faire dire au témoin que le témoin Garon a
employé une autre expression que "je ne négocierai pas mes votes
ou mon vote". Qu'on lui demande carrément. Et si on veut
référer au témoignage du témoin Garon, qu'on le
cite en entier et on va s'apercevoir que le témoin Garon a
employé à plus d'une dizaine de reprises l'expression "je ne
négocierai pas mon vote, mes votes", et qu'il a peut-être
employé à une reprise, à l'intérieur d'une
même phrase où il parle de négocier mon vote,
négocier ma loi.
M. Lefebvre: Voulez-vous témoigner à sa
place?
M. Filion: II faut quand même... M. le Président, je
suis convaincu qu'à votre mémoire et à la mémoire
de n'importe qui qui a suivi un petit peu les travaux de cette
commission-là, c'est clair. Pourquoi essayer de confondre, par des
manoeuvres pas correctes - je ne dirai pas malhonnêtes - un témoin
qui, lui, a raconté exactement ce qu'il a entendu?
M. Lefebvre: M. le Président...
M. Filion: Ça ne me fait rien qu'on réfère
en entier au témoignage du témoin Garon, mais qu'on le fasse avec
un minimum de "correctîtude". C'est tout.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Taillon?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lorrain): 5ur la question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président, la question est très
claire. Je ne demande pas au témoin Blouin de nous donner son
évaluation, de porter un jugement sur la différence qu'il y a
entre négocier une loi et négocier un vote. Ce n'est pas
ça que je lui pose comme question. Est-ce qu'il a entendu ou non le
témoin Garon dire: Je ne négocierai pas mes lois?
C'est ça, la question.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Lévis.
Une voix: C'est la première fois qu'il
la pose.
M, Lefebvre: Le député de Lévis, oui. C'est
ça, la question. Je l'ai posée, la question, j'attends la
réponse. Quant au reste, M. le Président, si l'Opposition a
l'intention de soulever des questions de règlement à chaque
moitié de question que je pose, on aura à évaluer, sur
l'heure du dîner, nous, si vous continuez à en faire une farce de
cette commission parlementaire...
Le Président (M. Lorrain): Non, je n'accepte pas ces
commentaires.
M, Lefebvre:... ou si c'est sérieux.
Le Président (M. Lorrain): Je n'accepte pas ces
commentaires.
M. Lefebvre: J'ai posé une question, j'attends la
réponse, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): II y a cinq minutes,
déjà, on avait des questions de règlement parce
qu'on...
M. Rochefort: Cela, c'est des menaces.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Cela, c'est des menaces!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Prends-le comme tu voudras, toi!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Lefebvre: Prends-le comme tu voudras! C'est-y assez clair?
Le Président (M. Lorrain): Nous allons maintenant
suspendre nos travaux...
Une voix: M. le Président...
M. Lefebvre: Je veux avoir la réponse, M. le
Président, avant d'ajourner.
Le Président (M. Lorrain): La réponse?Oui, on va l'avoir après la période des questions, vingt
minutes après la période de questions.
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse, il est midi
vingt-huit, je voudrais avoir la réponse du témoin...
Une voix: Maintenant.
M. Lefebvre:... tout de suite, si c'est possible, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Non, j'ai une décision
à rendre avant et je la prends en délibéré, et je
vais rendre ma décision en revenant après la période des
questions. Pour le moment, les travaux de cette commission sont suspendus,
vingt minutes après la période des affaires courantes cet
après-midi, tel qu'entendu par l'Assemblée nationale. Merci. M.
Blouin, vous devez revenir après la période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 16 h 6)
Le Président (M. Lorrain): Nous allons recommencer les
travaux de la commission de l'Assemblée nationale. Je prends pour
acquis, toujours au cas où il y aurait un avis aux affaires courantes
à faire à l'Assemblée nationale, que, concernant les
travaux des commissions, les affaires courantes sont suspendues jusqu'à
22 heures ce soir, au cas où il y aurait d'autres avis à faire
quant aux travaux de la commission de l'Assemblée nationale, tel que je
l'ai mentionné tout à l'heure en Chambre. M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: En ce qui me concerne, M. le Président, je
vous demande formellement de convoquer la commission de l'Assemblée
nationale puisqu'il n'y a pas entente et que j'avais interprété
que le déroulement des travaux était laissé au
comité directeur. Mais, comme il n'y a pas entente au comité
directeur au niveau des deux leaders, puis que le président ne ' tranche
pas, cela s'en va à la CAN. Je propose qu'on la convoque à huit
heures ce soir.
Le Président (M. Lorrain): Bon. Il y a eu entente entre
les deux formations politiques pour qu'il y ait... que la commission de
l'Assemblée nationale siège ce soir en séance de travail,
en privé, au tout début, et je vais demander au témoin
d'être présent aussi à la même heure, parce qu'on va
continuer les interrogatoires aussi ce soir. Mais, relativement à ce que
je mentionnais avant, les affaires courantes sont toujours suspendues
jusqu'à 22 heures ce soir, au cas où on aurait un avis à
faire concernant les travaux de la commission de l'Assemblée nationale,
tel que je l'ai mentionné et tel qu'il a été entendu entre
les deux leaders à la fin des affaires courantes cet après-midi,
étant donné que les avis concernant les travaux des commissions
doivent se faire aux affaires courantes. Le tout, de consentement des deux
côtés de la Chambre, a été suspendu, quant à
un avis possible, advenant
où il y aurait accord ou décision de la commission de
l'Assemblée nationale en séance de travail. Nous allons
maintenant recommencer les travaux de la commission de l'Assemblée
nationale.
À 20 heures, c'est ici qu'on va siéger. Même si on
est en séance de travail et en privé, on va siéger ici,
dans la salle du Conseil législatif.
Ce matin, à la fin, il y a une question de règlement qui a
été soulevée relativement à la forme de question
que posait M. le député de Frontenac à M. René
Blouin, qui est actuellement témoin.
M. Blouin, vous témoignez toujours sous le même serment que
ce matin. Je vais rendre la décision quant à cette question de
règlement.
Ce matin, avant la suspension de nos travaux, j'ai pris en
délibéré une question de règlement soulevée
par M. le leader de l'Opposition officielle. Cette question de règlement
est reliée à l'utilisation du témoignage d'un autre
témoin et plus particulièrement à l'utilisation d'extraits
du témoignage qu'a rendu - je dis bien d'extraits du témoignage
qu'a rendu - M, le député de Lévis le 1er avril
dernier.
Depuis le début de nos travaux, j'ai eu l'occasion à
maintes reprises de répéter qu'en aucun temps une question ne
pouvait viser à obtenir du témoin un jugement sur un
témoignage rendu par un autre témoin. Je n'ai pas l'intention de
modifier mon opinion à ce sujet.
À plusieurs reprises, les membres de cette commission ont
utilisé des extraits de témoignages déjà rendus
pour poser leurs questions. Je n'ai pas jugé cette démarche
irrégulière, mais l'utilisation de ces extraits de
témoignages doit cependant se faire en respectant certaines
règles. Ainsi, comme je viens de le mentionner, la question ne doit pas
viser à obtenir un jugement du témoin sur un témoignage
rendu par un autre témoin. De plus, si l'on désire se servir
d'extraits de témoignages, on doit citer textuellement la réponse
complète du témoin à une réponse donnée.
Finalement, l'utilisation de ces extraits de témoignages ne doit pas
nous faire oublier que nous sommes d'abord et avant tout à la recherche
de faits reliés à la question de privilège soulevée
par M. le député de Lévis, le 19 décembre dernier.
Le témoin qui est devant nous doit donc répondre à des
questions reliées à ces faits et les questions doivent porter sur
des faits dont le témoin a eu personnellement connaissance. Â cet
égard, il pourra faire connaître ce dont il a été
témoin et quelles ont été ses propres impressions.
Maintenant, ma décision étant rendue, nous allons entendre
la réponse du témoin à la question que lui posait ce matin
M. le député de Frontenac, et je cite: "Est-ce qu'il a entendu ou
non le témoin, M. le député de Lévis - on avait
dit, M. Garon - dire: Je ne négocierai pas mes lois?" M. Blouin.
M. Blouin: M. le Président, j'ai relaté le plus
clairement possible les éléments essentiels de cet appel
téléphonique et j'ai dit clairement que ce dont je me rappelais,
c'est que le député de Lévis avait dit à quelques
reprises: Je ne négocie pas mes votes, je ne négocie pas mon
vote. Et je tiens à préciser cela et à préciser
aussi que, contrairement à ce qu'on a dit ce matin, je n'ai pas
affirmé que le député de Lévis avait toujours
utilisé ces mots. J'ai dit que, selon les souvenirs que j'en ai, ce sont
ces mots qui ont été utilisés, ce qui n'exclut pas que le
député de Lévis ait pu prononcer, comme je l'ai dit ce
matin, d'autres mots à d'autres moments. Mais ce dont je me rappelle
très clairement, c'est qu'il a dit: Je ne négocie pas mes
votes.
Le Président (M. Lorrain): Alors, c'est toujours le
député de Frontenac qui est en interrogatoire. M. le
député de Frontenac.
M- Lefebvre: M. Blouin, pourriez-vous me rappeler les quatre
points que vous considérez comme étant les points essentiels des
propos tenus par le député de Lévis?
M. Blouin: En fait, c'est une question à laquelle j'ai
déjà répondu. Je peux encore y répondre si vous le
voulez.
M. Lefebvre: S'il vous plaît!
M. Blouin: D'abord, M. Garon s'est assuré que
c'était bien Michel Pagé qui avait
téléphoné, qui s'était entretenu avec Me Lemay;
deuxièmement, il s'est fait confirmer ce qui était
consigné sur la note de madame, de sa secrétaire à l'effet
que, s'il continuait à s'entêter et à bloquer le projet de
loi 132, lui, M. Pagé allait bloquer le projet de loi 272 sur la CITRSQ.
Ensuite, je vous ai dit qu'il y avait eu une période au cours de
laquelle M. Garon avait le récepteur sur l'oreille et il a ensuite dit
qu'il refusait une rencontre et finalement monsieur... et finalement M. Garon a
précisé, comme je viens de vous le dire, qu'il ne
négociait pas ses votes, ce qu'il a répété à
quelques reprises.
M. Lefebvre: Et ce sont les propos de M. Garon auxquels vous
venez de faire référence qui ont pris, ont duré environ
trois à quatre minutes?
M. Blouin: Environ oui. M. Lefebvre: M. Blouin...
Le Président (M. Lorrain): Environ, c'est ce que vous avez
dit!
M. Biouin: Environ, oui, c'est ça.
M. Lefebvre: M. Blouin, est-ce que je dois comprendre que vous
n'avez pas entendu le député de Lévis, puisque vous venez
à nouveau de répéter que l'essentiel des propos du
député de Lévis était les quatre points que vous
venez de souligner, est-ce que je dois comprendre que vous n'avez pas entendu
le député de Lévis demander à son interlocuteur:
Est-ce que M, Pagé vous a demandé de m'appeler?
M. Blouin: Pardon?
M. Lefebvre: Est-ce que vous... Est-ce que je dois comprendre que
vous n'avez pas entendu le député de Lévis dire à
son interlocuteur...
M, Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Biouin... de Gouin. Ha! Ha! Ha! M, le
député de Gouin. Question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, comme à plusieurs
reprises vous avez rappelé à l'ordre divers membres de la
commission, je vous demanderais de rappeler à l'ordre le
député de Frontenac. S'il veut adresser une question, à
savoir si le député... M. Biouin se rappelle d'autres choses,
mais il ne peut pas suggérer: Mais vous ne vous rappelez pas que telle
chose se soit passée?
Le Président (M. Lorrain): M, le député de
Frontenac, demandez-lui directement s'il lui a entendu dire: M. Garon, telle
chose.
M. Lefebvre: Voulez-vous répondre à ma question? II
a très bien compris la question.
M. Rochefort: Non, non, non, M. le Président, vous avez
une décision, il faut qu'il reformule sa question.
Le Président (M. Lorrain): C'est ce que je viens de lui
demander.
M. Rochefort: Mais lui, il dît: Mais vous avez entendu ma
question, répondez-y.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, reformulez votre
question et demandez directement si M. le témoin a entendu M. Garon dire
telle chose.
M. Rochefort: Bien, voyons donc! Belle technique, mais...
M. Lefebvre: M. le Président, je vous inviterais à
être aussi large avec nous comme vous l'avez été avec
l'Opposition lorsqu'on a interrogé pendant cinq jours le témoin,
le témoin Lemay, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je suis très large,
même trop.
M. Lefebvre: Avez-vous entendu le député de
Lévis dire à son interlocuteur: Est-ce que M. Pagé vous a
demandé de me faire le message de me le dire qu'il vous avait
appelé? (16 h 15)
M. Blouin: Ce que je vous ai dit et que je vous
répète, c'est que M. Garon a dit a Me Lemay! C'est bien Michel
Pagé qui vous a téléphoné.
M. Lefebvre: Ce n'est pas ça, ma question, M. Biouin.
Avez-vous entendu le député de Lévis dire à son
interlocuteur: Est-ce que M. Pagé vous a demandé de m'appeler,
moi, M. Garon? C'est ça, ma question.
M. Biouin: II est possible que ç'a été dit,
mais je ne me souviens pas de ça.
M. Lefebvre: A 11 h 5, M. Biouin, et sous votre serment, vous
nous avez dit que vous étiez présent, à 11 h 5 le
député de Lévis a dit ceci:...
Une voix: Qu'est-ce qu'il cite?
M. Filion:... à partir de quel texte? Donnez-nous la
description.
M. Lefebvre: Page 98, R-98, page 2, 11 h 5, 1er avril 1987.
M. Filion: R-98?
M. Lefebvre: Oui. R-98, page 2, 11 h 5, 1er avril 1987.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: M. Garon: "J'ai demandé aussi dans le cours
de la conversation" (vous êtes là) "je ne sais pas à quel
moment là je lui ai demandé si M. Pagé lui avait
demandé de m'3ppeler. " À la même page R-98, page 2, 11 h
5. Le Président: "Voulez-vous répéter, M. le
député de Lévis, la dernière partie de votre
réponse?"
M. Filion: M. le Président, question de règlement.
Je pensais que le député de Frontenac avait pu se corriger. Il
faudrait lire toute la citation au complet. Cela fait 25 fois que ça a
été dit.
Une voix: On va la lire, on va la lire.
Le Président (M. Lorrain): Je ne l'ai pas devant moi; ce
matin j'ai rendu une décision...
M. Lefebvre: M. le Président, ma question est la suivante
et je vais lire le texte qui est pertinent à la question que je
pose.
M. Filion: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): Non, vous êtes
obligé de situer le témoin...
M. Lefebvre: L'honorable député de Gouin à
ma connaissance n'a pas la parole, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Non; alors, ce matin j'ai rendu
une décision très claire là-dessus et la semaine
passée aussi. Il faut absolument situer le témoin exactement dans
le texte et dans le contexte dans lequel une réponse d'un autre
témoin a été donnée alors qu'il n'était
même pas ici. Sinon, il ne pourra pas répondre. Donnez la citation
au complet, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Vous allez voir que ce n'est pas sûr.
M. Filion: Oui.
Le Président (M- Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Reprenez votre question, M. le député de
Frontenac.
M, Lefebvre: "J'ai demandé aussi dans le cours de la
conversation - c'est le député de Lévis qui parle - je
sais pas à quel moment...
M. Filion: Lisez-les toutes, bon Dieu! J'ai les mêmes notes
que vous.
M. Lefebvre: Est-ce qu'on peut me laisser poser mes questions, M.
le Président?
Le Président (M. Lorrain): Non, j'ai demandé
à ce qu'il lise au complet, il est après le faire.
M. Filion: Non, M. le Président, c'est une question de
règlement; je les ai devant moi, les notes
sténographiées.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Une question de règlement par M. le député de
Taillon.
M. Filion: Je pense, ça fait plusieurs fois que cela a
été établi à cette commission-ci depuis le
début, lorsqu'on veut citer des témoignages, il faut les citer en
entier.
M. Lefebvre: C'est ce que je lis.
M. Filion: Non, mais encore là, il y a des bouts de phrase
qui sautaient la première fois puis là, il y a des mots qui
sautent. Lisez-le donc en entier.
M. Lefebvre: M. le Président, je vais vous demander de
lire le passage auquel je fais référence.
M. Filion: Bon!
Le Président (M. Lorrain): Alors, quel est
celui-là?
M. Filion: Je pense que c'est la seule façon de...
M. Lefebvre: Le haut de la page, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, c'était une
réponse. Pour introduire sa question, M. le député de
Frontenac dit ceci. Je le répète moi-même.
M. Rochefort: Excusez! J'ai une question de règlement. Une
question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): M. Garon, en
réponse...
M. Rochefort: Une question de règlement, M. le
Président, sur ce qui se passe là.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas le texte.
Donnez-moi le texte puis...
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je ne demanderai pas à
personne le texte, on me dira...
M- Rochefort: Non, non, mais, M. le Président, moi, je
veux justement...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort:... intervenir là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Je suis ici pour
éclairer le débat.
M. Rochefort: C'est cela, oui, oui, M. le Président, puis
je vais tenter de vous sensibiliser à un aspect particulier. Je me
rappelle avoir vécu, moi, jeudi soir dernier, une situation
peut-être, d'une certaine façon, comparable, J'avais quatre
versions de l'aide-mémoire de Me Lemay devant les yeux et, quand je
questionnais Me Lemay sur ces quatre versions, vous ne m'avez pas
demandé et je ne vous ai pas demandé non plus d'adresser et de
faire les citations à ma place. Ce que vous m'avez dit, par exemple,
vous aussi, vous aviez vos quatre versions devant votre table, sur votre table
de travail, devant vous, vous vouliez que je cite les cas, puis que j'y aille
doucement pour que vous puissiez suivre mes citations. Alors, M. le
Président, moi, ce que je souhaiterais, c'est que vous ayez entre les
mains la transcription à laquelle réfère le
député, mais vous n'avez pas à adresser la question
à sa place, ni à faire la citation à sa place.
M. Lefebvre: M. le Président.
M. Rochefort: Vous, vous devez avoir les instruments de travail
nécessaires pour vous assurer de la conformité de la citation du
député, mais pas que le député vous utilise pour
faire des citations à sa place. Qu'il le fasse, mais qu'il...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rochefort: Qu'il le fasse...
M. Lefebvre: M. le Président, s'il vous plaît!
Le Président (M. Lorrain): II va finir sa question de
règlement et je vous reconnais, M. le député de
Frontenac.
M. Rochefort: Qu'il le fasse, mais qu'il le fasse
conformément aux règles et, notamment, au contenu...
M. Lefebvre: M. le Président, question de
règlement. Sur la question de règlement, M. le
Président.
M, Rochefort:... que vous pourrez suivre par vos instruments de
travail...
Le Président (M. Lorrain): Alors, d'accord.
M. Rochefort:... comme vous l'avez fait pour moi avec pleine et
entière pertinence dans votre décision et votre façon de
faire.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous avez
terminé, M. le député de Gouîn?
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement...
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais reconnaître M. le
député de Frontenac sur la même question de
règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, le témoin Blouin nous
dit qu'il n'a pas souvenir, il ne peut pas se rappeler que le
député de Lévis ait dit en sa présence: J'ai
demandé à l'interlocuteur qu'on peut prendre pour acquis...
Le Président (M. Lorrain): Allez, M. le
député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, à part
ça.
M. Lefebvre: Le député de Lévis est
censé avoir dit, en présence du témoin Blouin, au
téléphone, à son interlocuteur: Est-ce que Pagé t'a
dit de me faire le message, de m'appeler, de me dire ce qui se
passait? C'est ça, ma question. Le député, le
témoin Blouin, sous son serment, ditî Je ne peux pas m'en
souvenir, c'est vague, je ne suis pas certain, je ne me souviens pas de
ça. C'est ça, sa réponse. M. le Président, je
soumets respectueusement que j'ai le droit, partant d'une réponse comme
celle-là, de mettre en contradiction le témoin Blouin avec les
propos du député de Lévis, Garon, qui, à quatre
reprises, à quatre reprises, dans son très long
témoignage, revient là-dessus: J'ai demandé à mon
interlocuteur: Est-ce que Pagé t'a dit de me faire le message?
M. Filion: Or, sur la question de rèqlement, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Non, cela a déjà
été plaidé.
M. Lefebvre: À quatre reprises, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin est intervenu sur la question de règlement et je viens de
reconnaître la dernière intervention sur cette question de
règlement.
M. Lefebvre: En conclusion, M. le Président, je
considère que c'est un point absolument essentiel de la
conversation.
Le Président (M. Lorrain): Alors, sur la question de
règlement...
M. Lefebvre: Je trouve cela bizarre que le témoin ne s'en
souvienne pas.
Le Président (M. Lorrain): Moi, je ne veux pas qu'on
fasse...
M. Filion: Regardez les commentaires, encore!
Le Président (M. Lorrain): Moi, je ne veux pas qu'on
fasse... Non, pas de commentaires. J'ai dit depuis le début: Pas de
commentaires - jamais - sur les réponses des témoins.
M. Lefebvre: C'est inexplicable.
Le Président (M. Lorrain): On dira tous ces commentaires
à la fin de la commission. Mais une chose bien importante: moi, je ne
veux pas passer mes journées dans des questions de règlement
à savoir si on cite complètement une page, l'heure, tout cela. Ce
que je vais demander, je veux ajouter une chose: Â l'avenir, quand on
voudra citer une partie de texte ou un texte et qu'il y a une page et une
heure, je vais demander qu'on attende 15 à 20 secondes pour que tous les
parlementaires, dans leurs galées, retrouvent leur page, la phrase, la
réponse et le nom de celui à qui cela a été
adressé. Après 15, 20 secondes, quand tout le monde me
regarderont et diront: Nous avons la page, je permettrai au
député qui pose la question de citer, non pas partiellement - et
ça, je pense que j'ai rendu plusieurs décisions et je ne veux pas
revenir là-dessus - mais totalement la citation qui ne sert qu'à
une chose, situer le témoin dans un contexte pour lui poser une question
directe, non suggestive, non hypothétique et très claire, au
témoin. Alors, je vous demanderais a tous et cela a été
abondamment utilisé, cette méthode interrogatoire depuis quelques
jours et dans les semaines passées, de citer toujours le texte et la
page précisément et qui parle et au complet, non pas une partie,
sinon là... Moi, je suis ici, je le répète, pour
protéger tous les témoins et je suis ici pour que les
témoins puissent répondre quand ils comprennent la question.
Alors, M. le député de Frontenac...
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): ...vous citez la page, l'heure,
et toute la réponse de M. le député, de Garon et vous
posez votre question.
M. Lefebvre: ...pour bien se situer, je vais revenir un petit peu
en arrière au niveau des textes, Journal des débats, pour
bien se situer, pour ne pas qu'il y ait de confusion. Vous étiez
présent. C'est le député Garon lui-même qui l'a dit
à une question de M. Chevrette: "Est-ce que ces propos-là
étaient toujours tenus en présence de M. René Blouin?"
Réponse de M. "Garon: "Oui." La page R-98, page 1.
M. Filion: R-98, page 1.
M. Lefebvre: Pour permettre au député de Taillon de
se situer.
M. Filion: Oui, oui, ça, c'est au début. Mais
là, vous citez tout au complet. Au complet. S'ils vous font citer un
bout de phrase dans une page et un autre bout de phrase dans une autre
page...
M. Lefebvre: M. le Président. Question de directive, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Excusez-moi.
M. Lefebvre: M. le Président, question de directive.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, une question de directive.
M. Lefebvre: À la question précise que j'ai
posée au témoin, je vous soumets que je peux, je peux mettre le
témoin Blouin en contradiction avec le témoignage de M. Garon de
la seule façon que je suis en train de faire, à savoir: relire la
partie du témoignage de M. Garon qui est pertinente à la question
que j'ai posée au témoin Blouin.
M. Filion: Sur la question...
M. Lefebvre: Parce qu'on peut procéder autrement, mais
cela prendrait une heure de plus. Moi, personnellement, M. le Président,
je n'ai pas d'objection à le faire. Si vous jugez que c'est
nécessaire, on le fera.
M. Filion: D'abord, M. le Président, premièrement,
on ne met pas un témoin en contradiction, comme je l'ai
déjà dit, avec un autre témoin. Ça, c'est des
conclusions qu'on tirera au moment de l'argumentaire. S'il veut en faire un
à ce moment-là, il le fera. Il dira: II se contredit.
M. Chevrette: Qu'il lui demande ce qu'il a entendu!
M. Filion: Mais, M. le Président, je pense que c'est
important. À la page R-98-CAN, page 1, à 11 heures 5, ce que...
Page 2, c'est-à-dire, et vous l'avez eue entre les mains, ce que le
témoin Garon dit, et je le lis avec vous: "J'ai demandé aussi
dans le cours de la conversation - je sais pas à quel moment,
là..." Je ne sais pas à quel moment. On le sait, la preuve a
révélé qu'il y a eu deux conversations
téléphoniques, entre autres. Là, le député
de Frontenac essaie malhabilement de référer à ce qui a
été dit cinq minutes avant et de rattacher ça à sa
question. Alors, je vous soumets, M. le
Président, que, vraiment, on se perd dans ces citations de
témoignages-là de M... du témoin Garon, là. On se
perd. Le député de Frontenac s'enlise, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain); Je peux...
M. Filion: S'il veut poser des questions au témoin, il est
là, qu'il lui en pose!
M. Lefebvre: II est fatigant, celui-là. Il est fatigant,
celui-là!
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: Mais non.
M. Lefebvre: Elle est agaçante, hein!
M. Filion: Pas du tout. Bien, voyons donc!
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rochefort: II se pense bon!
Le Président (M. Lorrain): Avez-vous terminé, M. le
député de Taillon?
M. Lefebvre: Le duc de Rochefort, je ne vous ai pas parlé,
vous! Elle est agaçante, hein, celle-là!
M. Filion: Oui, j'ai terminé, M. le Président. Mais
j'aimerais bien que les citations, par exemple, soient complètes, qu'on
arrête...
M. Lefebvre: On est dans le coeur du débat...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: On est dans le coeur du débat et il ne l'a
pas entendu.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je suis prêt à rendre ma décision. À
l'ordre, s'il vous plaîtl
M. Lefebvre: II est fatigant, celui-là.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M» Filion: Pas du tout.
M. Chevrette:... qu'il pose donc des questions!
Le Président (M. Lorrain): Quant à l'utilisation
des réponses d'un autre témoin ou des témoignages, on
peut... Cela a été reconnu depuis le début, cela a
été abondamment utilisé, je vais toujours permettre, en
autant, et je répète, avec les mêmes réserves que je
dis depuis le début, qu'on cite totalement et qu'on situe principalement
le témoin qui doit répondre à une question et après
cela que tous les membres ici de la commission puissent comprendre et se
situer. Mais je n'accepte pas, par exemple, qu'on mette en contradiction un
témoin. Tout ce qu'on peut vérifier, c'est l'exactitude de son
témoignage avec d'autres témoignages. Un point. On jugera
à la fin quand on aura tout le portrait de l'affaire et on
pondérera les témoignages, nous, les députés de la
commission de l'Assemblée nationale. En attendant, tout ce qu'on peut
faire, c'est vérifier en disant: Bon, tel témoignage a
été rendu, qu'est-ce que vous en pensez, monsieur? Point c'est
tout. S'il était présent. S'il a vécu et s'il a entendu et
s'il a parlé lui-même, mais s'il n'était pas là, il
n'en est pas question. M. le député de Frontenac, vous avez la
parole.
M. Lefebvre: M. Blouin, à 11 h 25 le 1er avril 87, M.
Garon a dit ceci: "Après cela, je lui ai demandé si
c'était lui...
Le Président (M. Lorrain): Donnez la page avec à
peu près le paragraphe.
M. Lefebvre: Vous en savez assez là? Une voix:
Non.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, donnez la page.
M. Lefebvre: R-102, page 1. Une voix: R-102, page I?
M. Lefebvre: Oui. On va permettre à nos collègues
de se retrouver, M. le Président. "Après cela - M. Garon qui
parle - je lui ai demandé si c'était lui qui m'avait
demandé de m'appeler. "
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À une question... Dites
à quelle question et où dans la page, qu'on se retrouve tous sur
la même longueur d'ondes.
M. Rochefort: Quelle ligne? Quel paragraphe? Moi...
Vous savez, M. le Président, question de règlement: Quand j'ai
une page devant moi, il faut que je trouve quelque chose qui commence par
"Après cela".
Le Président (M. Lorrain): C'est ce que
je demande, c'est ce que je demande à M. le député
de Frontenac.
M. Rochefort: C'est ça, je veux soutenir votre demande,
moi, ce n'est pas un bingo, cela.
Le Président (M. Lorrain): Ça va.
Voulez-vous situer exactement pour que tout le monde sache où on
est.
M. Lefebvre: "M. Chevrette: Vous avez dit tantôt, M. le
député de Lévis, que vous aviez posé des questions
précises à Me Lemay. Quelles sont ces questions? M. Garon: J'ai
appelé Me Lemay qui était au téléphone avec
quelqu'un d'autre à ce moment-là, que sa secrétaire m'a
dit. Je lui ai dit que c'était assez urgent. Je me suis nommé et
Me Lemay est venu au téléphone. Je lui ai demandé, j'ai
dit: Me Lemay, êtes-vous bien sûr que c'est M. Pagé
lui-même qui vous a téléphoné? Il m'a dit: Oui,
c'est M. Pagé lui-même, le député de Portneuf,
ministre de l'Agriculture. Je lui ai dit: II vous a bien dit, et j'ai lu ce qui
était sur ma note: Si M. Garon continue de s'entêter à
bloquer le projet de loi 132, M. Pagé s'engage à bloquer le
projet de loi privé 272... Il m'a dit plus que cela - plus que cela - il
a dit que c'était bloqué, qu'il 'bloquait. C'est à vous
à faire quelque chose. Si vous ne faites rien, votre projet de loi ne
passera pas. Le projet de loi 272 ne passera pas. Il faut que vous fassiez
quelque chose par rapport à 132 si vous voulez que 272 passe, parce
qu'il n'a pas dit qu'il faisait seulement s'engager, mais que c'était
bloqué, qu'il le bloquait. Il faut que vous fassiez quelque chose. "
Est-ce que vous avez entendu le député de Lévis dire ces
propos-là, ces paroles-là, ce que je viens de vous lire?L'avez-vous entendu dire ceci?
M. Blouin: Bien, si je comprends bien ce que vous venez de lire,
ce sont les propos de M. Lemay que M. Garon vous rapporte.
Une voix: Une partie.
M. Blouin: Alors, je ne les ai pas entendus.
M. Lefebvre: Dans cette partie de texte que je viens de vous
lire, il y a des propos qui sont de M. Garon. Est-ce que vous avez entendu M.
Garon les prononcer, ces propos?
M. Blouin: Et les propos de M. Garon...
M. Lefebvre: Oui. (16 h 30)
M. Blouin:... que vous venez de citer correspondent exactement
à ce que je vous ai dit.
M. Lefebvre: Bon. Alors, ça, vous l'avez entendu?
M. Blouin: Ce que vous venez de dire.
M. Lefebvre: Oui. M. Garon continue: "Après cela, je lui
ai demandé si c'était lui qui m'avait demandé de
m'appeler. J'ai eu le sentiment que M.... " Là, on parle de sentiment,
évidemment, on ne parle plus de parole. Vous m'avez dit tout à
l'heure, M. Blouin...
M. Rochefort:... sentiment.
M. Lefebvre: "J'ai eu le sentiment que M. Lemay devenait un peu
agressif, qu'il était, je ne dirais pas en rage, mais agressif... " Vous
m'avez dit tout à l'heure que vous ne vous souveniez pas que M. Garon
ait demandé à son interlocuteur: Est-ce que Pagé vous a
dit de m'appeler?
M. Blouin: Et je vous ai répondu que c'était
possible que M. Garon ait dit cela mais que je ne m'en rappelais pas.
M. Lefebvre: Vous vous souvenez pas que M. Garon ait dit: Je lui
ai demandé si c'était lui qui m'avait demandé de
m'appeler? Vous ne vous souvenez pas d'avoir entendu M. Garon tenir
des propos semblables.
M. Blouin: Je peux vous le répéter une
troisième fois.
M. Lefebvre: C'est non.
Le Président (M. Lorrain): C'est non.
M. Lefebvre: Vous réalisez de quoi on parle, M.
Blouin?
M. Blouin: Exactement.
M. Lefebvre: Ce que ça veut dire, cette partie de
l'interrogatoire que je suis en train de vous faire sur l'essentiel?
Le Président (M. Lorrain): Le témoin a
répondu, M. le député de Frontenac. Il a dit non.
M. Lefebvre: Ça n'a pas été pour vous un
point essentiel à retenir?
M. Blouin: Je vous ai évoqué tout à l'heure
quels étaient les points que j'avais retenus après cette
conversation. Vous m'évoquez un point additionnel. Je vous dis que
celui-là je ne l'avais pas retenu, mais qu'il est possible qu'il ait
été prononcé.
M. Lefebvre: À la page R-112, page 2, le 1er avril 1987,
R-112, page 2, question de
M. Doyon, député de Louis-Hébert, à M.
Garon: "Avez-vous demandé à M. Lemay si ce n'était pas
possiblement plutôt M. Lemay qui mettait de la pression pour un projet de
loi auquel il tenait beaucoup?" Réponse de M. Garon: "C'est pour cela
que je lui ai demandé - à M. Lemay - si le ministre lui avait
demandé de m'appeler. Il a paru même excédé. C'est
évident, autrement tout cela n'a pas de signification. " Le
député Garon lui-même qui dit: "Autrement tout cela n'a pas
de signification. " Pour vous ce n'est pas un point essentiel?
M. Filion: M. le Président.
M. Lefebvre: Est-ce que pour vous c'est un point essentiel...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre:... Le message qui avait été fait par
M. Pagé à M. Lemay de le transmettre à M. Garon?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le...
M. Rochefort: M. le Président, il faudrait lire toutes les
citations qui sont concernées par la citation à laquelle il fait
référence. Si le député poursuivait, il y a une
autre réponse, le paragraphe qui suit de M. Garon. "Si cela avait
été de la part de l'avocat Lemay de son propre chef, cela
n'aurait pas été mieux. Sauf que la cela aurait été
lui le responsable et il n'aurait pas eu le droit de faire plus de pression de
son propre chef que le député de Portneuf. C'est pour ça
que je lui ai demandé la question. " Un petit peu de rigueur.
M. Lefebvre: M. Blouin...
Le Président (M. Lorrain): Juste une chose que je voudrais
savoir, je n'ai pas la galée, on est allé la chercher pour
moi...
M. Rochefort: C'est en même temps.
Le Président (M. Lorrain):... Est-ce que c'est dans la
même réponse ou si c'est une autre réponse...
M. Lefebvre: Pas du tout, c'est une autre question. De la
rigueur, M. l'honorable député de Gouin.
Le Président (M. Lorrain): Ah! bon. Laissez-moi, je suis
prêt à rendre ma décision. C'est le privilège de
chacun des membres...
M. Rochefort: Non, ce n'est pas une question. C'est la
même...
Le Président (M. Lorrain):... de choisir sur quel
thème on peut interroger un témoin. Alors M. le
député de Frontenac a décidé d'essayer d'avoir des
éclaircissements sur tel point. Vous pourrez tout à l'heure, M.
le député de Gouin, faire ressortir une autre réponse ou
une autre réponse ou une autre partie d'un témoignage ou d'un
autre témoin plus tard, c'est votre choix. Maintenant, si la
réponse à une question a été citée
complètement, c'est suffisant. Ça n'en prend pas trois ou
quatre.
M. Rochefort: Réponse à une question.
Le Président (M. Lorrain): C'est le choix. Je pense que
c'est... puis il demande quelle est la réaction.
M. Chevrette: Acceptez-vous les jugements de valeur?
Le Président (M. Lorrain): Non, c'est pas un jugement de
valeur.
M. Chevrette: Non?
Le Président (M. Lorrain): II va nous dire s'il juge
ça essentiel, s'il était là, puis s'il est au courant.
Sinon, il va nous dire...
M. Chevrette: C'est correct.
M. Lefebvre: M. Blouin, vous avez été leader
adjoint pendant combien d'années, vous?
M. Blouin: Pendant deux ans, environ deux ans.
M. Lefebvre: Et vous êtes directeur de cabinet du leader de
l'Opposition depuis combien de temps?
M- Blouin: Depuis un peu plus d'un an.
M. Lefebvre: Depuis le 2 décembre 1985?
M. Blouin: Non, depuis le 1er février 1986.
M. Lefebvre: Vous avez une bonne connaissance de la
procédure parlementaire.
M. Blouin: Enfin, j'ai une connaissance -raisonnable.
M. Lefebvre: Vous connaissez les règlements de
l'Assemblée nationale? M. Blouin, je vous répète ce que le
député de Lévis a dit: "C'est pour cela que je lui ai
demandé... " On va reprendre la question de
M. Doyon, député de Louis-Hébert: "Avez-vous
demandé à M. Lemay si ce n'était pas possiblement
plutôt M. Lemay qui mettait de la pression pour un projet de loi auquel
il tenait beaucoup?" Réponse «de M. Garon: "C'est pour cela que je
lui ai demandé - à M. Lemay, je lui ai demandé si le
ministre lui avait demandé de m'appeler. Il a paru même
excédé. C'est évident - c'est le député
Garon qui parle - autrement tout cela n'a pas de signification. " Vous
considérez, vous, M. Blouin, que les quatre points essentiels, vous les
avez énumérés tout à l'heure; il y a quatre points
qui sont essentiels dans la conversation de M, Garon avec son interlocuteur et
vous oubliez, vous ne vous souvenez pas de ce que le député de
Lévis considère comme étant "autrement tout cela n'a pas
de signification". Je veux vous entendre là-dessus. Comment
expliquez-vous que vous n'ayez pas retenu ce que le député de
Lévis considère comme étant essentiel, sinon tout cela n'a
pas de signification?C'est ça, ma question.
M. Filion: Question de règlement. M, Lefebvre: Non,
non!
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Sur une question de règlement. Le
député de Frontenac peut pas demander à un témoin:
Comment expliquez-vous que le témoin Garon a dit quelque chose...
M. Lefebvre: Ce n'est pas ça.
M. Filion:... alors que vous ne vous en souvenez pas?
M. Lefebvre: Non, non, ce n'est pas ça.
M. Filion: Non, non, c'est exactement la question qu'il vient de
poser. M. le Président, il faudrait quelque part, à un moment
donné, qu'on commence a revenir au gros bons sens, puis au GBS. Le
témoin est là pour nous relater ce qu'il sait, ce qu'il a
entendu, ce qu'il a fait.
Le Président (M. Lorrain): Allez, sans porter de jugement
sur la façon de procéder..., faites votre question de
règlement, je vais vous écouter.
M- Filion: C'est précisément ça, ma question
de règlement. Alors, il est pas là pour expliquer ce pourquoi le
député de Frontenac croit y voir une contradiction.
Lui-même, dans son témoignage, M. Garon a dit: Je ne le sais pas
à quel moment, puis it y en a eu deux conversations
téléphoniques.
De toute façon, le témoin est là pour dire ce qu'il
a fait, ce qu'il a dit, puis ce qu'il a entendu. Il n'est pas là pour
expliquer le témoignage d'un autre témoin qui était
déjà "relativé", en termes de temps. Puis, tout d'un coup,
c'est la deuxième conversation téléphonique où
ça a été dit, ça. Toutes les questions du
député de Frontenac mènent où exactement?
M. Lefebvre: Non, non, c'est en preuve que c'est lors de la
première...
M. Filion: Puis même si c'est la première
conversation téléphonique, M. le Président, le
témoin a déjà répondu, vous ne pouvez pas lui
demander d'expliquer une phrase de M. Garon, quand même. Le témoin
l'a dit: Il y a quatre éléments essentiels qui m'ont
frappé. Il a témoigné en toute honnêteté.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé?
Alors, sur la même question de règlement, M. le
député de Frontenac.
M. Lefebvre: Je n'ai rien à dire sur la question de
règlement, M. le Président, je vais reformuler ma question.
Le Président (M. Lorrain): Bon. Je veux juste, très
brièvement. Vous avez tout le temps, M. le député de
Frontenac, vous avez une heure.
M. Lefebvre: J'ai rien à dire sur la question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, reformulez votre
question.
M. Lefebvre: M. Blouin, est-ce que vous considérez comme
étant un élément essentiel dans toute cette histoire, dans
tout ce débat, la question de M. Garon à savoir: Est-ce que M.
Pagé vous a dit de me faire le message?
M. Filion: Question de règlement!
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Ça, c'est le type de question d'opinion. On
demande au témoin: Est-ce que c'est un élément
essentiel...
M. Lefebvre: C'est lui-même.
M. Filion:... dans le débat, à part ça,
qu'il a dit, le député de Frontenac...
M. Chevrette: Demandez-lui donc ce qu'il a compris...
M. Filion:... dans le débat là.
M. Lefebvre: Laissez-moi faire mon interrogatoire comme j'ai
envie de le faire.
M. Filion: Dans le débat! La question du
député de Frontenac: Est-ce que vous considérez comme un
élément essentiel, dans le débat, le fait que M. Garon ait
posé telle question? Ce n'est pas au témoin à nous dire ce
qui est essentiel dans le débat ou ce qui n'est pas essentiel dans le
débat. Il me semble que ça fait douze jours ou quatorze jours, je
ne sais pas trop combien d'heures qu'on est ici, le député de
Frontenac devrait savoir ça. Ça a été une de vos
premières décisions: pas d'opinion.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président, c'est le témoin
lui-même qui a décidé de pointer quatre
éléments...
M. Filion: Qu'il a retenus.
M. Lefebvre: ...qu'il a qualifiés d'essentiels.
M. Filion: Non, qu'il a retenus.
M. Rochefort: C'est lui qui a dit que c'était
essentiel.
M. Lefebvre: M. le Président, est-ce que je pourrais
argumenter?
Le Président (M. Lorrain): Oui, finissez votre question de
règlement.
M. Lefebvre: J'ai laissé le député de
Taillon...
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Lefebvre: Qu'il a lui-même qualifiés comme
étant...
Le Président (M. Lorrain): Je pense que j'ai
écouté toute la question de règlement, M. le
député de Taillon, et je veux entendre...
M. Filion: C'est vrai.
M. Lefebvre: ...de tous les propos qu'il a entendus du
député de Lévis, il a décidé de pointer
quatre éléments essentiels. Ces quatre éléments
essentiels là, M. le Président, ils ont été
identifiés par le témoin sur des questions de l'Opposition. Je
veux savoir du témoin comment se fait-il qu'alors que le
député de Lévis dit: "C'est évident, autrement tout
cela n'a pas de signification", comment se fait-il que lui ne se souvienne pas
de cet élément-là? Est-ce qu'il ne l'a pas
entendu? Ou, s'il l'a entendu, est-ce qu'il considère que ça ne
valait pas le coup de s'en souvenir? C'est un ou l'autre.
Une voix: ...tout à fait spécial.
M. Lefebvre: Ou peut-être qu'il n'était pas
là du tout.
Le Président (M. Lorrain): Non, on portera tous nos
jugements à la fin, là, selon les témoignages et les faits
qu'on saura. Il n'est pas question - je ne veux pas revenir là-dessus -
de faire porter des jugements, de demander des opinions ou encore de laisser
les témoins penser ou décider pour nous ou tenter de les
influencer. Ils viennent raconter des faits, c'est tout.
Celui qui a choisi, dans une question, qui a été
demandée, je pense, par l'Opposition, de dire qu'il avait retenu quatre
choses essentielles, c'est M. le témoin, René Blouin. C'est lui
qui a qualifié quatre choses essentielles. La forme de question qui
serait acceptable: Est-ce qu'il y a d'autre chose d'essentiel que vous auriez
pu oublier, ou quoi que ce soit? C'est lui qui a qualifié quatre
éléments, et le qualificatif "essentiel", c'est M. René
Blouin qui a décidé de qualifier. C'est possible qu'il ait
oublié quelque chose, demandez-lui directement, sinon, on n'en finira
plus.
M. Lefebvre: Ça va, ça va, M. le Président.
On a enduré pendant cinq jours un interrogatoire
répété, répété...
M. Filion: Bon, boni
Le Président (M. Lorrain): Vous avez la parole, M. le
député.
M. Lefebvre: M. Blouin...
Le Président (M. Lorrain): Je ne reproche pas à
personne, je ne vous reproche pas ça à vous...
M. Lefebvre: ...qu'est-ce que vous entendez par le mot
"essentiel"?
Le Président (M. Lorrain): On fait les règles pour
tout le monde.
M. Blouin: Tout ce que je peux vous dire, c'est essentiellement
vous répéter qu'au cours de cette conversation, puisque j'y
assistais pour en être le témoin, j'ai tâché de
relever les éléments qui, au cours de cette conversation, me
semblaient les plus essentiels. Il est possible qu'il m'en ait
échappé, je vous l'ai dit à quelques reprises. Ceux dont
je me rappelle et qui, à ce moment-là, me sont apparus les plus
essentiels, je les ai relatés à plusieurs reprises, mais je ne
nie pas qu'il puisse y
avoir d'autres paroles, d'autres éléments qui aient pu
être mentionnés au cours de cet appel téléphonique.
C'est possible.
M. Lefebvre: Ce n'est pas ma question, M. Blouin. Je vous ai
posé la question suivante: Qu'est-ce que vous entendez par le mot
"essentiel"?
M. Blouin: C'est ma réponse.
M. Lefebvre: Ça veut dire quoi, dans votre esprit, le mot
"essentiel"? C'est ça que je vous demande.
M. Blouin: 11 s'agissait d'éléments importants,
ceux qui, selon moi, selon ce que j'ai entendu à ce moment-là,
étaient des éléments qui ressortaient comme étant
des éléments qui se dégageaient de cette conversation.
M. Lefebvre: Importants dans quel sens?
M. Blouin: Dans le sens qu'ils me paraissaient bien
résumer les éléments essentiels de cet appel.
M. Lefebvre: Est-ce que vous avez apprécié,
évalué les propos tenus par M. Garon en tenant compte de vos
connaissances de leader adjoint et de directeur de cabinet de M. le leader de
l'Opposition...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, je m'excuse! Il
n'a pas...
M. Lefebvre:... pour parler d'essentiel et important? Parce que
je veux savoir ce que vous entendez par "essentiel" et "important" de
façon un peu plus précise, M. Blouin.
M. Blouin: Ce que j'ai fait, c'est assister le plus correctement
possible à cette conversation téléphonique et tâcher
de me rappeler tout simplement, en me basant sur ce que j'entendais, les
éléments qui ressortaient de cette conversation. Je n'ai pas
fait, à ce moment-là, d'analyse comme celle que vous semblez
évoquer.
M. Lefebvre: Quand est-ce qu'il a été question pour
la première fois, devant vous, d'une motion de privilège? (16 h
45)
M. Blouin: II en a été question... Quand M. Garon
est ressorti, je lui ai évoqué moi-même qu'il s'agissait,
à sa face même, d'un comportement illégal de la part de M.
Pagé et...
M. Lefebvre: Avant la conversation? Excusez.
M. Blouin: Avant la conversation, oui.
M. Lefebvre: Avant la conversation
téléphonique.
M. Blouin: Oui, oui. C'est ça.
M. Lefebvre: Et, ayant à l'esprit que ça pouvait,
avant même...
M. Blouîn: Et c'est là, si vous voulez
connaître la suite des choses...
M. Lefebvre: Oui.
M. Blouin:... c'est là que M. Garon m'a demandé...
II m'a dit: Viens avec moi, je vais aller téléphoner pour
vérifier. Alors, c'est là que je l'ai suivi et...
M. Lefebvre: Et, malgré tout ça...
M. Blouin: On est sur la suite des choses.
M. Lefebvre:... et malgré tout ça, le fait que M.
Garon ait mentionné à plusieurs reprises: Est-ce que M.
Pagé vous a dit de m'informer, de me faire le message, de me le dire,
pour vous, ça n'a pas été jugé comme un
élément essentiel?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre: Voyons donc! M. le Président, j'ai fait le
tour.
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, si le député
de Frontenac prétend que M. Garon a prononcé ces
paroles-là plusieurs fois, pourrait-il nous faire tes plusieurs
citations? Jusqu'à maintenant, il l'a cité une fois.
M. Lefebvre: Oui.
M. Rochefort: II est en train, à partir d'une citation
dans une question, de suggérer au témoin que c'est arrivé
plusieurs fois pour lui permettre de dire ce qu'il en pense. M. le
Président, une fois, il a fait une citation. Bon. Alors, donc, il n'y a
pas... C'est ça. Alors, M. le Président, il n'y a pas à
partir d'une citation pour, dans une question, laisser sous-entendre qu'il y en
a plusieurs et il faut rappeler qu'il y a eu deux conversations
téléphoniques - le témoin ne fait plus allusion à
laquelle il réfère, tout ça - il y a plusieurs
communications téléphoniques et, là, on ne sait plus s'il
parle d'une, de deux ou de plusieurs ou de toutes.
M. Lefebvre: Non, non, je parle toujours de la
conversation...
M. Rochefort: M. le Président, moi, je vous soumets
respectueusement que le témoin doit parler d'une citation jusqu'à
preuve du contraire.
M. Lefebvre: M. le Président, je parle toujours...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la même question de règlement.
M. Lefebvre:... de la conversation téléphonique
à laquelle a assisté le témoin Blouin telle que
située par le leader de l'Opposition lui-même à la page 98,
à 11 h 5, le 1er avril 1987, lorsqu'il demande au député
Garon: "Est-ce que ces propos-là étaient toujours tenus en
présence de M. René Blouin?" La réponse est: "Oui. " Et,
à 11 h 5, M. le Président, à deux reprises, le
député Garon fait référence au fait qu'il a
demandé à son interlocuteur: Est-ce que Pagé voulait que
je le sache? À nouveau, à 11 h 20, le témoin Garon est
revenu sur ces propos-là.
M. Rochefort: M. le Président, encore une fois, on a une
énumération sans citation.
Le Président (M. Lorrain): À la page... Donnez
toujours la page et à quelle question.
M. Lefebvre: Â 11 h 25, M. le Président, à la
page R-102. Après... C'est le témoin Garon qui parle, je l'ai
cité tout à l'heure, M. le Président.
M. Rochefort: Pas R-102. M. Lefebvre: R-102.
M. Rochefort: Vous avez cité R-112 tout à
l'heure.
Le Président (M, Lorrain): Écoutez, on va le
laisser, on va le vérifier...
M. Rochefort: Bien oui, mais...
Le Président (M. Lorrain):... et si vous ne retrouvez pas
la réponse...
M. Rochefort: Non, non, mais...
Le Président (M. Lorrain):... arrêtez tout de
suite.
M. Rochefort: Non, non, mais, M. le Président, je
m'excuse, c'est la question de règlement. Jeudi soir dernier, vous ne
m'avez pas dit: On va laisser le monde chercher...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non.
M. Rochefort:... dans les cinq versions de Me Lemay et, quand ils
auront trouvé, ils vous suivront.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous me...
M. Rochefort: Vous avez dit: Arrêtez, M. le
député de Gouin. Vous allez nous citer des cas, vous allez les
prendre un par un tranquillement, parce qu'on veut tout cheminer avec vous en
même temps. Et, moi, j'ai respecté ça, j'ai
recommencé sur mon propre temps toute cette série de questions
pour permettre a tout le monde de me suivre dans mes documents, mes cotes, mes
versions et mes citations. Je veux juste faire la même chose
après-midi.
Le Président (M. Lorrain): Je répète ce que
j'ai dit depuis le début...
M. Rochefort: Je veux juste faire la même chose
après-midi.
Le Président (M. Lorrain):... que c'était
peut-être plus facile de dire D-20, D-20-B-C, D-20-8-A...
M. Rochefort: Non, non, mais vous-même, vous m'aviez dit
que vous ne suiviez pas. Moi, je...
Le Président (M. Lorrain): ... mais je demande quand
même qu'on puisse se reconnaître facilement. Mais c'est ça
d'épais, les galées, actuellement.
M. Lefebvre: M. le Président, pour situer le
député de Gouin...
Le Président (M. Lorrain): Citez toujours la page, le
paragraphe de la question.
M. Lefebvre: Oui, oui. On a été pas mal plus chic
avec l'Opposition qu'ils l'ont été avec nous...
M. Rochefort: Ah!
Le Président (M. Lorrain): Non, non, je veux pas de ce
commentaire-là, je veux juste qu'on se comprenne.
M. Lefebvre: M. le Président. Les propos auxquels je fais
référence se retrouvent et à 102 et à 112; 102, en
plein milieu du texte, M. le député de Gouin. Vous pouvez le lire
vous-même, vous allez vous comprendre plus vite.
Le Président (M. Lorrain): À une
question de, réponse de?
M. Lefebvre: Â une question de M. Chevrette. Très
long préambule de M. le député de Lévis pour
arriver à la conclusion: Après cela, je lui ai demandé si
c'était lui qui m'avait demandé de m'appeler.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous devez citer le
passage au complet si vous posez une question là-dessus à M.
Blouin. Sinon, il pourra pas vous répondre, il n'était pas
ici.
Une voix: M. le Président...
M. Lefebvre: Je l'ai lu tout à l'heure, M. le
Président. 102, je l'ai lu textuellement.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous retracez, M. le
député de Gouin...
M. Rochefort: Je l'ai.
Le Président (M. Lorrain):... le passage de la question et
la réponse?
M. Rochefort: Je suis à la page, là.
Le Président (M. Lorrain): Posez votre question.
M. Lefebvre: M. Blouin, ma question, c'est la suivante. Comment
se fait-il que le député Garon a, à plusieurs reprises,
insisté sur le fait qu'il avait demandé à son
interlocuteur: Est-ce que Pagé, M. Pagé vous a dit de me faire le
message? Je veux savoir de vous pour quelle raison vous n'avez pas souvenir
précis, vous n'êtes pas affirmatif que vous avez entendu le
témoin Garon poser cette question-là.
M. Blouin: M. le Président, j'ai le sentiment qu'il s'agit
de la même question à laquelle je devrais apporter la même
réponse, c'est-à-dire qu'au cours de cette conversation
téléphonique il y a essentiellement quatre éléments
qui ont retenu mon attention plus particulièrement et ce sont ces
éléments que j'ai évoqués, que je peux
répéter, si le député de Frontenac le souhaite. Et
qu'il y ait d'autres mots, d'autres éléments de conversation qui
se soient ajoutés, je n'en contreviens pas, mais je lui dis que les
éléments dont je me souviens sont ceux que j'ai
évoqués depuis le début de mon intervention.
M. Lefebvre: M. Blouin, est-ce que vous avez, vous,
suggéré ou est-ce qu'il a été question
peut-être... Je vais reprendre ma question. Sans que vous l'ayez
suggéré vous-même, est-ce qu'il a été
question entre vous et M. Garon, M. le député de Lévis, de
discuter soit avec le leader du gouvernement ou avec M. Pagé?
Sur le coup, là?
M. Blouin: Non.
M. Lefebvre: C'est tout, M. le Président, pour le
moment.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Frontenac. En respectant la règle de
l'alternance, je vais reconnaître maintenant un député de
la formation de l'Opposition.
M. Chevrette: Pas pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a un autre
député de la formation ministérielle qui veut intervenir?
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président. Je voudrais savoir du
témoin Blouin, M. le Président, la partie, un des
éléments essentiels, c'est, selon votre témoignage, M.
Blouin, que M. Garon aurait dit: Je ne négocierai pas mon vote; je n'ai
jamais fait ça, etc., quelque chose à cet effet-là.
C'était dans la conversation le dernier élément. Est-ce
que c'est ça?
M. Blouin: Oui, c'était le dernier élément.
Oui, c'est ça.
M. Doyon: Est-ce que vous pouvez, à ce moment-là,
être sûr que, quand ce dernier élément de la
conversation a été donné, M. Garon s'adressait encore
à son interlocuteur et que M. Lemay n'avait pas quitté le poste
téléphonique purement et simplement? Est-ce que vous
êtes en mesure de...
Des voix: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Doyon: Qu'est-ce qu'il y a?
Le Président (M. Lorrain): Tout ce qu'il peut rapporter,
c'est qu'il a entendu M. Garon dire ça.
M. Doyon: Bien, il va me le dire.
Le Président (M. Lorrain): Non, il ne le sait pas.
M. Doyon: Mais oui, mais c'est ce qu'il va dire.
Le Président (M. Lorrain): Vous demanderez cette...
M. Doyon: C'est ce que je lui pose, cette question. Question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une
question de règlement, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Bien, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Ha! M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon:... je regrette. Votre sourire est un peu
prématuré, M. le Président, parce que ma...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, vous avez la parole sur une question de
règlement.
M. Doyon: Merci, M. le Président. La question que je pose
au témoin Blouin: Comment pouvez-vous être sûr que,
étant donné que c'est le dernier élément de la
conversation, qu'il y avait encore un interlocuteur au bout de la ligne?
Une voix: II parlait tout seul.
M. Doyon: Alors, ma question, M. le Président...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Doyon:... ma question vise à savoir si... Parce que,
à la page, M. le Président, R-250, du 7 avril 1987, à midi
et cinq, M. Lemay, au deuxième paragraphe, M. Chevrette pardon: "Vous
êtes certain - il s'adresse au témoin Lemay à ce
moment-là -que vous avez compris ça. " M. Lemay répond:
"L'expression "je ne négocierai pas mon vote", la première fois
que je l'ai entendue, c'est ici en commission... " M. Lemay nous dit ça.
Je veux savoir du témoin Blouin si, étant donné que c'est
les dernières paroles qui ont été prononcées dans
cette conversation téléphonique, s'il peut nous affirmer de
quelque façon, compte tenu du témoignage de M. Lemay qui nous
dit: Je n'ai jamais entendu ça, je veux savoir de sa part est-ce que
vous êtes en mesure de dire à cette commission, et je connais la
réponse d'avance mais je veux vous l'entendre dire, que vous êtes
en mesure de dire, M. le Président...
M. Chevrette: Ah oui, mais qu'il s'adresse...
M. Doyon:... je demande au témoin: Vous êtes en
mesure de dire...
M. Chevrette: Mais voyonsl
Le Président (M. Lorrain): En conclusion sur votre
question de règlement.
M. Chevrette:...
M. Doyon:... si, oui ou non, vous êtes assuré qu'il
y avait quelqu'un à l'autre extrémité de la ligne
téléphonique qui aurait dû entendre cette
expression-là si elle a été prononcée par M.
Garon? C'est ça, ma question, M. le Président.
M. Chevrette: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Vous comprendrez que, venant d'un homme de droit,
c'est encore plus comique. Je vais essayer de vous résumer. Si on avait
questionné sur ce que M. Lemay disait, vous avez dit même ce
matin... Le témoin ne peut certainement pas parler des paroles de Lemay
puisqu'il écoute Garon. Posez-lui des questions sur ce que Garon dit.
Là, vous lui demandez plus que ça. Il faudrait que Blouin ait
fait le saut en vitesse - je ne sais pas où est le bureau de Lemay -
pour voir s'il était bien au bout du fil avant de revenir. Voyonsl C'est
fou comme balai, M. le Président. C'est des hors d'ordre, ça. Si
c'est seulement le type de question qu'il a à poser, entre vous et moi,
ça ne demanderait même pas une question de règlement pour
essayer de le justifier. Vous défendez au témoin de parler des
propos de Lemay parce qu'il ne peut pas les avoir entendus. C'est au
téléphone, c'est des propos de Garon. Et là, ça va
plus loin que ça. Êtes-vous sûr qu'il est à l'autre
bout du fil? Si ma grand-mère vivait elle rirait. Ça n'a pas
d'allure.
Ensuite de ça, la réponse de M. Lemay, si M. Lemay veut
être crédible avec sa réponse qu'il n'a jamais entendu
ça avant de venir ici, il l'a-tu dit en présence de
quelqu'un? Faites-le venir, faites confirmer votre
témoin.
M. Doyon: On a eu M. Lemay ici.
M. Chevrette: Mais vous avez-vous fait confirmer les propos de M.
Lemay? Ça, ce n'est pas de nos troubles, c'est à vous
autres. Nous, on essaie, par la preuve qu'on fait, de corroborer les dires de
celui qui a été entendu. Et celui qui a été entendu
c'est M. Garon. Ne demandez tout de même pas à un témoin de
faire la saucette aux deux téléphones à la fois pour
contrôler ce qu'ils disent les deux en même temps et ne lui
demandez pas à savoir si la présence à l'autre bout du fil
est là. Je suppose, je suppose que paniqué comme était
votre témoin après cet appel...
Le Président (M. Lorrain): Non, non,
sans commentaire.
M. Doyon: M. le Président, quand même!
Le Président (M. Lorrain): M. le leader, j'ai rendu
plusieurs... J'ai rendu plusieurs...
M. Chevrette: J'étais bien parti mais, M. le
Président, je ne peux quasiment pas...
Le Président (M. Lorrain): Bon! Non, non, je vous demande
votre collaboration...
Une voix: L'avez-vous retiré, M. Chevrette?
Le Président (M. Lorrain): C'est tentant, parfois...
M. Chevrette: C'est très tentant.
M. Doyon: Ah, mon Dieu! que c'est de la complaisance, là,
hein?
Le Président (M. Lorrain): Boni Aiors je vous demanderais
quand même...
M. Chevrette: Mais je vais vous écouter tout de suite, je
vais arrêter là-dessus pour vous dire, M. le Président, ne
demandez pas le don d'ubiquité au témoin.
Le Président (M. Lorrain): Bon! Je suis prêt
à rendre ma décision sur la question de règlement. Vous
avez changé un peu votre question en dernier. Lorsque vous avez
logé votre question de règlement, M. le député de
Louis-Hébert, vous avez changé un peu. Vous demandiez si, lorsque
M. René Blouin nous a expliqué le quatrième
élément essentiel, s'il y avait quelqu'un qui était au
bout. Après, vous demandez à votre question de règlement
si c'est assuré qu'il y avait quelqu'un qui écoutait au bout de
la ligne. Je pense qu'il est clair et très clair, très,
très clair, et M. Blouin nous l'a dit à plusieurs reprises, il
n'a jamais participé et il a même dit qu'il ne s'est pas mis
l'oreille à l'écouteur et qu'il ne peut pas témoigner qui
était au bout ou quoi que ce soit. Ça a été
très très très très clair. On ne peut pas lui
demander s'il savait qui était au bout. Maintenant, quant à votre
correction que vous avez apportée en tout dernier, s'il s'était
assuré qui parlait, ça, c'est une question directe. Il va vous
dire oui ou non. Point. Si vous la posez comme ça, je la permets et elle
est recevable. Il va dire oui ou non.
M. Doyon: Ce que je demande au député, à
l'ex-député, le témoin Blouin...
Le Président (M. Lorrain): Non! M. Blouin.
M. Doyon: M. Blouin, M. le Président. C'est simplement un
lapsus. Au témoin Blouin...
M. Chevrette: Dans te paquet de dictionnaires que vous avez
achetés, vous pouvez éviter les lapsus.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Doyon: Je n'ai pas acheté de dictionnaires, je m'excuse
beaucoup.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez toujours la parole,
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Ce que je demande au témoin Blouin: Est-ce que
le député de Lévis ne s'est pas plutôt tout
simplement adressé à vous dans cette partie de la
conversation?
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Comment le savez-vous?
M. Blouin: Parce qu'il était au téléphone et
que je présume, jusqu'à preuve du contraire, que le
député de Lévis est sain d'esprit.
M, Doyon: Ça n'a pas de rapport, M. le
Président.
M. Lefebvre: C'est un jugement de valeur, M. le Président,
ça.
Le Président (M. Lorrain): II ne peut...
M. Doyon: On serait porté parfais, M. le Président,
à en douter, si vous me permettez.
Le Président (M. Lorrain): Alors, faites-vous une question
de... M. le député de Louis-Hébert. M. le
député de Louis-Hébert, est-ce que vous faites...
M. Doyon: M. le Président, on pourrait être
porté à en douter si on peut avoir notre idée
là-dessus, parfois.
Une voix: Oh! Oh! Oh!
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Il ne faut pas
qualifier les témoignages.
M. Lefebvre: M. le Président... M. Doyon: M. le
Président...
M. Lefebvre: Je ne comprends pas qu'ils sont obligés de le
dire.
M. Doyon: En tout cas, ce qui m'étonne, M. le
Président, c'est que le...
Le Président (M. Lorrain): Toujours sur la question de
règlement?
M. Doyon: Oui, M. le Président, c'est que le témoin
soit obligé d'affirmer des choses semblables. Nous, c'est ce qui nous
étonne là-dedans.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a une autre
intervention sur cette question? Il n'y en a pas? Alors... (17 heures)
M. Doyon: Alors, M. le Président, vous avez...
Le Président (M. Lorrain): Écoutez, je
m'excuse.
M. Doyon: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Déjà M. Blouin
avait témoigné là-dessus, je pense, ce matin très
tût à l'effet qu'il en dit lui, il ne l'a jamais affirmé,
mais la remarque à propos du député de Lévis, il
avait dit la même chose à une question ce matin. Maintenant, nous
on décidera si la façon dont il a pensé, de la
façon dont il a vécu le témoignage, on décidera si
vraiment il y avait quelqu'un avec tous les faits qu'on va apprendre, s'il y
avait quelqu'un au bout de la ligne, c'est nous qui va décider ça
ou si c'est des faits inventés, un point c'est tout. Je ne veux pas
porter de jugement, moi. Je veux entendre toute la preuve et après on
décide à la fin. M. le député de
Louis-Hébert, vous avez la parole.
M. Doyon: M. le Président, je voudrais demander à
M. Blouin, compte tenu du rôle que vous jouez à titre de chef de
cabinet du leader de l'Opposition, vous avez un rôle de conseiller -
c'est comme ça que vous le percevez, entre autres choses.
M. Blouin: Ma tâche principale consiste à organiser
avec le directeur de cabinet du leader du gouvernement les travaux
parlementaires.
M. Doyon: Mais, quand vous avez discuté de cette question
avec M. Garon, vous le faisiez à quel titre? À titre de
conseiller parlementaire?
M. Blouin: Si l'on veut. M. Doyon: Si on veut. M.
Blouin: Si l'on veut.
M» Doyon: Et, à ce moment là, est-ce que vous pouvez
expliquer, est-ce que vous avez suggéré au député
Garon de s'enquérir auprès du ministre de l'Agriculture s'il y
avait eu de la part du ministre de l'Agriculture des pressions exercées
de sa part en ce qui concerne le projet de loi 272? Est-ce que vous
avez conseillé ça au député de
Lévis?
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?
M. Blouin: Tout ce que j'ai dit au député de
Lévis, j'ai pris connaissance de la note et je lui ai signifié
que le geste rapporté dans cette note et attribué au ministre de
l'Agriculture était illégal.
M. Doyon: Vous avez pu constater vous-même. Est-ce que le
ministre de l'Agriculture était présent en Chambre alors que vous
discutiez de ces choses avec le député de Lévis?
M. Blouin: Est-ce qu'il était présent à ce
moment là? Je ne saurais pas vous dire.
M. Doyon: Vous n'avez pas pris la peine de vérifier si la
source de ce qui vous scandalisait à ce point là était en
Chambre à ce moment là?
M. Blouin: Pouvez-vous répéter votre question?
M. Doyon: Je vous demande si vous avez pris la peine de
vérifier si la personne qui était à la source de ce qui
vous semblait être un manque, une illégalité, un manque
à l'éthique parlementaire, si la personne qui était
à la source de ça, c'est-à-dire le député de
Portneuf, était en Chambre? Vous n'avez pas vérifié
cela.
M. Blouin: Non. Ma réaction a été
plutôt de considérer qu'il fallait traiter cette question comme
elle devait l'être. Je crois que c'est ce que nous avons fait.
M. Doyon: Est-ce qu'il y aurait, est-ce que vous auriez pu
vérifier la présence du ministre de l'Agriculture en Chambre
à ce moment-là, compte tenu de vos allées et venues
derrière le trône que vous nous avez expliquées avec moult
détails?
M. Biouin: Évidemment.
M. Doyon: Oui. Vous avez... Vous ne l'avez pas fait.
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Est-ce que le député Garon vous a
demandé, à ce moment-là, s'il ne devrait pas, vous a
demandé conseil en ce qui concernait une vérification
auprès du député de Portneuf?
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Compte tenu de votre expérience, vous êtes
au fait que des parlementaires se parient, se consultent et discutent ensemble
régulièrement. Vous savez que ça se fait ou si vous
êtes ignorant de la chose?
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Pas de jugement.
Posez une question.
M. Doyon: Je pose la question s'il le sait ou s'il est ignorant
de la chose. Ce n'est pas un jugement, ça. Je n'ai pas dit ignare. J'ai
dit ignorant.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous savez ou pas?
C'est assez.
M. Blouin: Alors, vous me demandez si je sais si les
parlementaires se parlent de temps à autre?
M- Doyon: Oui.
M. Blouin: Mon Dieu, je dirais comme La Palice, oui.
M. Doyon: Oui. M. Blouin: Oui.
M. Doyon: Comment pouvez-vous expliquer à cette commission
que la chose n'ait pas été faite en ce qui concerne une question
que vous considériez à ce moment là extrêmement
grave?
M. Blouin: Je crois que nous avons fait ce qui devait être
fait et qu'une pareille question, comme les règlements le
prévoient, doit être traitée comme nous l'avons fait.
M. Doyon: Est-ce que vous...
M. Blouin: D'ailleurs, je vous souligne que le président
de l'Assemblée, à ce moment-là, nous a donné raison
puisqu'il a reçu notre question.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non.
M. Doyon! Est-ce que vous...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, je n'accepte pas
cette partie. Non.
M. Blouin: Non, d'accord. Alors...
Le Président (M. Lorrain): Moi, j'ai seulement reçu
une question sur la recevabilité...
M. Blouin: C'est ça. Sur la...
Le Président (M. Lorrain):... d'une question de
privilège. Je n'ai pas donné raison à la commission...
M. Blouin: Non, je sais, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... ou à qui que ce soit
ici.
M. Blouin: Ce n'est pas cela du tout que je voulais
évoquer.
Le Président (M. Lorrain): Parfait. Alors...
M. Blouin: Tout ce que je dis, c'est que...
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Blouin:... la réaction que nous avons eue à ce
moment-là était d'utiliser les procédures prévues
au règlement et que je crois que, strictement en termes de
procédure, nous ne nous étions pas trompés puisque la
question de procédure a été reçue.
M. Doyon: Est-ce que vous ne cherchiez pas plutôt a
créer un coup d'éclat politique artificiellement...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président. Question de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M...
M. Doyon: En fin de session. M. Rochefort: M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Messieurs, non. M. le
député de Gouin, question de règlement.
M. Rochefort:... j'ai une question de règlement.
M. Doyon: Est-ce que ce n'est pas ça qui s'est
passé...
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin...
M. Rochefort:... est-ce que le député de
Louis-Hébert a encore la parole là?
Le Président (M. Lorrain):... une question de
règlement.
M. Rochefort: M. le Président, je vous demanderai
simplement d'appliquer nos règles
de procédure à ce que vient de faire le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le...
M. Doyon: M, le Président, on a...
Le Président (M. Lorrain): Toujours la même question
de règlement.
M. Doyon:... le témoin Blouin devant nous qui pose un
certain nombre de gestes et à qui je pose des questions en ce qui
concerne des vérifications qui auraient pu être faites facilement
auprès de ce qui était la personne qui était la principale
intéressée, c'est-à-dire le ministre de l'Agriculture,
qu'on pouvait consulter et on pouvait lui demander de but en blanc: Est-ce que
vous, M. Pagé, vous avez fait des pressions sur moi par
l'intermédiaire de Me Lemay, etc., etc. ? Le député Blouin
nous dit: Non, je n'ai pas jugé bon de le faire. J'ai jugé bon de
procéder autrement. Je lui demande comme question, M. le
Président, et c'est très recevable: Est-ce que votre vraie
motivation n'était pas plutôt d'obtenir un coup d'éclat
politique en fin de session...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Non.
M. Doyon:... pour la publicité qui pouvait en
découler?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président. Il y a là une récidive.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Il va finir son
argumentation et puis je vais être prêt à rendre ma
décision après.
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je suis prêt à
rendre ma décision. Finissez. En conclusion, s'il vous plaît.
M. Doyon: Oui, M. le Président. Il est très
important de savoir...
Le Président (M. Lorrain): Oui, je vais rendre ma
décision.
M. Doyon:... si la motivation n'est pas de cet ordre-là
parce que...
Le Président (M. Lorrain): Deux arguments
différents. Je vais rendre ma décision.
M. Doyon:... on est en fin de session, M. le Président.
L'Opposition est au pied du mur...
Des voix:...
M. Doyon:... cherche des moyens de se faire valoir, a
manqué son coup pendant toute la session.
Le Président (M. Lorrain): En conclusion sur votre
question de règlement.
M. Doyon: Ça prend quelque chose de spécial.
Ça prend un coup d'éclat.
Des voix:...
M. Doyon: Qu'est-ce qu'on trouve, M. le Président?
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordrel
M. Doyon: On ne trouve rien de mieux que de provoquer...
Le Président (M. Lorrain): Vous portez des commentaires et
des jugements déjà, M. le député de
Louis-Hébert...
M. Doyon: Un instantl Non, pas du tout, M. le Président.
Pas du tout.
Le Président (M. Lorrain):... et je ne les accepte
pas.
M. Doyon: Pas du tout, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Répondez sur la question
de règlement soulevée par M. le député de Gouin, un
point c'est tout.
M. Doyon: Pas du tout.
Le Président (M. Lorrain): Ne portez pas de jugement sur
une stratégie d'une formation ou quoi que ce soit ici. Ça n'a
rien à voir.
M. Doyon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Parlez du mandat. Alors,
terminez...
M. Doyon: Ce qui arrive...
Le Président (M. Lorrain):... votre argument sur votre
point de règlement.
M. Doyon: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Et je vais prendre ma
décision.
M. Doyon: Je veux savoir de la part du témoin parce qu'il
est le mieux placé pour
nous dire ça. Il nous dit qu'il a participé aux
discussions. Je lui dit: M, le témoin, est-ce que la vraie raison,
finalement, et c'est acceptable, pleinement acceptable, ce n'est pas que vous
avez voulu créer artificiellement un coup d'éclat
politique...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Terminé. Vous avez
terminé. M. le député...
M. Doyon:... tout simplement à la fin de la session?
Le Président (M. Lorrain):... de Louis-Hébert,
ça fait trois fois que je vous rappelle.
M. Doyon: C'est ça que je veux savoir, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je suis prêt
à rendre ma décision. Une question de privilège pour les
parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec, c'est trop
important pour commencer à qualifier des témoins de planifier des
coups d'éclat ou quoi que ce soit. Vous direz tout ça en
argumentation si vous le pensez. En attendant, votre question n'est pas
recevable.
M. Chevrette: Je vais poser une question au député,
M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Elle n'est pas recevable. Elle
n'est pas recevable la question.
M. Chevrette: Je sais qu'elle n'est pas recevable, mais je vous
demanderais une directive. Pourquoi vous ne l'arrêtez pas au ' moment
où il commence quand il n'est pas recevable? Je vous pose la question
bien concrètement. Parce que là vous le laissez plaider sur le
fond, il en profite, il pourrait nous parler de Bolivar, il pourrait nous
parler de n'importe quoi. Je pense que c'est très sérieux. Vous
devriez l'arrêter dès, M. le Président, qu'il niaise.
Le Président (M. Lorrain): J'ai tenté, M. le...
M. Chevrette: Dès qu'il niaise.
Le Président (M. Lorrain): Sur votre directive, M. le
leader de l'Opposition, à plusieurs reprises depuis le début des
travaux de cette commission, j'ai tenté des fois et j'ai
télégraphié que j'étais prêt à rendre
une décision....
Une voix:...
M. Chevrette: Tsst! Tsst! Aie! Aie! Aie!
Sortez donc ce flo-là.
Le Président (M. Lorrain): Messieurs, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Allez le changer de couche.
Le Président (M. Lorrain): On est en pleine commission
parlementaire. M. le député de Chauveau. M. le
député de Chauveau.
M. Chevrette: Va hennir ailleurs.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl  l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il
vous plaîtl À l'ordre, s'il vous plaîtl Je m'excuse. Sur
votre question de directive, M. le leader de l'Opposition, à quelques
reprises depuis deux semaines, j'ai tenté de rendre une décision
quand je m'étais déjà fixé et que je voulais rendre
une décision définitivement. J'ai même tenté de
dire: Vous n'avez pas besoin d'intervenir à certains
députés parce que j'étais prêt à cause de la
forme de question de règlement. Encore ce matin, j'ai tenté et on
a dit: Non, on veut intervenir de chaque côté. Je veux toujours
vous entendre... S'il vous plaît, M. le député de Chauveau,
s'il vous plaîtl
M. Chevrette: Sortez-le donc! Bon, on va avoir la paix.
Parfait.
Le Président (M. Lorrain): Vous vous êtes entendus
maintenant sur une intervention. Il y a des fois, je suis prêt à
rendre ma décision et les députés veulent intervenir.
Alors, si c'est l'argument de M. le député de
Louis-Hébert, je vais la rejeter. Il ne partage pas l'opinion de M. le
député de Gouin et probablement que M. le député de
Gouin ne partage pas du tout les opinions et, sur la question de
règlement, les points de M. le député de
Louis-Hébert. Moi, je suis ici pour rendre des décisions; je la
rends. J'ai entendu les deux versions et je rejette la question comme non
recevable de M. le député de Louis-Hébert. Posez une autre
question, M. le député. il reste encore 45 minutes.
M. Doyon: Oui, M. le Président. Il nous reste beaucoup de
temps, en effet, M. le Président.
À titre de conseiller parlementaire et de chef de cabinet du
leader de l'Opposition, est-ce que, M. Blouin, vous avez eu l'occasion de
discuter avec le leader de l'Opposition, avec le député de
Lévis ou avec d'autres personnes des événements qui se
sont passés à ce moment-là? Est-ce que vous en avez
parlé entre le 19, 20 décembre et le moment où vous vous
retrouvez maintenant devant nous comme témoin?
M. Blouin: J'ai eu une conversation à cet effet au mois de
janvier, aux alentours du 15 janvier, avec Me Thibault qui est procureur,
avocat, à notre bureau.
M. Doyon: Une conversation qui portait sur quoi exactement?
M. Blouin: Essentiellement sur les événements que
j'avais retenus de l'appel téléphonique et la réaction que
j'avais eue à ce moment-là.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, il y a deux questions qui viennent d'être
posées après le fait. Si j'accepte d'autres questions de toutes
les conversations que M. René Blouin, le témoin, a eues depuis ce
temps-là, ainsi que tous les autres témoins qui vont venir
témoigner, s'ils se sont adressés, ont passé une remarque
à qui que ce soit à l'Assemblée, à Québec ou
dans une salle à manger, tout d'abord, dans un premier temps ce n'est
pas pertinent et, dans un deuxième temps, on n'en sortira pas.
Alors, les faits qui vont être rapportés et dont M, Blouin
a été témoin se rapportent au 19, point. Après
ça, tout ce qu'il a pu discuter avec son patron ou avec d'autres, ce
n'est pas pertinent...
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain):... comme Me Lemay, sauf pour
les quatre textes qu'il nous a appris lui-même, les quatre versions,
c'est-à-dire, qu'il a déposées. Alors, après
là, tout le monde sait que M. le témoin est directeur d'un
cabinet. C'est notoriété publique.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Doyon: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Mais je n'accepterai pas des
faits après le 19 décembre. C'est une question de
privilège.
M. Polak: Question de règlement, M. le Président.
Question de règlement sur ça.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je suis d'accord avec ce que
vous venez de dire, sauf dans le cas de ce témoin, parce que la
crédibilité du témoin, vous savez tous qu'il travaille,
qu'il est à l'emploi du député de Joliette et payé
par lui.
Une voix:... M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vous arrête tout
suite. Ce n'est pas une question de règlement, M. le
député de Sainte-Annne...
M, Polak: C'est un témoin très suspect.
Le Président (M. Lorrain):... C'est de
notoriété... Ah non! Non, je ne la qualifierai pas.
Une voix: M. le Président, question de règlement.
Voyons donc! Question de règlement, M. le Président.
M. Polak: On a le droit, on a le droit. C'est sa
crédibilité' qui est en jeu.
Le Président (M. Lorrain): Je suspens les travaux de la
commission pour dix minutes.
M. Chevrette: On pourrait-tu parler de...
Le Président (M. Lorrain): Je suspens.,, je suspens les
travaux de la commission pour quinze minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 25)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre les travaux de la commission de
l'Assemblée nationale. Je maintiens toujours la décision que
votre dernière question, M. le député de
Louis-Hébert, n'était pas recevable. Vous avez toujours la parole
en interrogatoire de M. René Blouin.
M. Doyon: Oui, M. le Président. D'ailleurs on avait
passé cette question, j'en étais à une autre. On avait
dépassé cette étape-là. J'étais à
l'étape où - et c'est là que vous êtes intervenu -
où je voulais savoir de M. Blouin, simplement pour qu'on situe nos
travaux correctement, je voulais savoir s'il avait discuté de ça
avec quelqu'un. Il m'a dit: Oui, avec Me Thibault, etc. Et c'est là
qu'on en était quand vous avez décidé de suspendre les
travaux.
Le Président (M. Lorrain): C'est là que j'ai dit
qu'aucun fait après le 19 décembre ne serait accepté comme
pertinent.
M. Doyon: C'est ça. Tout simplement la question que vous
me dites qui m'a été refusée, on avait passé cette
étape-là.
M. Polak: M. le Président, j'ai une question de
directive.
Le Président (M. Lorrain): Sur une
question de directive, M. le député de 5ainte-Anne.
M. Polak: C'est que vous venez de décider qu'on ne peut
pas poser aucune aucune question au témoin sur les faits arrivés
après cette date en décembre. Mais disons qu'on a l'intention
d'attaquer la crédibilité de ce témoin pour
démontrer, par exemple, qu'il était complètement
impliqué dans toutes les décisions, qu'il assiste aux
réunions préparatoires de nos réunions, tout le reste.
Vous, vous défendez de poser des questions comme ça. Disons que
plus tard on va argumenter sur la crédibilité de ce
témoin. Vous allez dire: Mais, écoutez, il n'y a aucune preuve,
sa crédibilité n'a jamais été attaquée.
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse. Moi, jamais,
jamais, quand la commission de l'Assemblée nationale va terminer ses
travaux, je vais faire, en séance de travail ici... Comme
président de séance, jamais je ne porterai de commentaires.
À ce moment-là, vous pourrez - vous avez une heure et demie de
chaque côté - tout porter les jugements, les commentaires; je n'ai
même pas de droit de vote, à savoir si la question de
privilège de M. le député de Lévis est
fondée ou non fondée. C'est clair, je suis un président de
séance et, à ce moment-là seulement, vous pourrez porter
les jugements sur tous les témoignages et toutes les pièces
déposées ici devant la commission de l'Assemblée
nationale. En attendant, vous pouvez toujours vérifier l'exactitude du
témoignage d'un témoin, mais pas sur des faits postérieurs
au 19. Je n'entends qu'une chose, c'est déjà assez long et
ça va être encore long, c'est la question de privilège de
M. le député de Lévis, pas d'autre chose et pas de faits
après le 19 décembre.
M. Polak: Mais si on...
Le Président (M. Lorrain): Seulement ce qui a trait et ce
que les témoins ont vécu sur la question de privilège.
M. Polak: Si on a... Une question de...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak:... directive, M. le Président. C'est que si
après on veut analyser le témoignage rendu devant nous. Le
témoin Blouin, il crée l'impression d'être un homme assez
fiable, je dois vous dire. On veut peut-être faire la preuve qu'il n'est
pas fiable du tout. Sa crédibilité est hautement suspecte. On
veut tenter de faire cette preuve, mais on nous bloque de faire notre
ouvrage.
M. Filion: Ce n'est pas une question de directive.
M. Polak: Si on nous bloque de faire une telle preuve...
M. Filion: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, il ne dit pas qu'il est, il dit que si on voudrait faire la
preuve...
M. Filion: Non, mais....
Le Président (M. Lorrain): Un instant!
M. Polak: On est empêché...
Le Président (M. Lorrain): II n'a pas dit ça. Il ne
dit pas qu'il est suspect ou quoi que ce soit. Finissez votre question de
règlement. Je pense, j'ai rendu une décision très claire
sur la pertinence. Finissez votre question de règlement,
M. Polak: Comment est-ce qu'on peut plus tard...
Le Président (M. Lorrain): Je vais reconnaître
quelqu'un, membre de l'Opposition, après sur cette question de
règlement.
M. Polak: Comment est-ce qu'on peut plus tard analyser la valeur
et la véracité du témoignage d'un témoin quand on
n'a pas eu l'opportunité de prouver que le témoignage du
témoin n'est pas crédible?
Le Président (M. Lorrain): Vous avez...
M. Polak: Parce qu'il y a de très bonnes raisons pour lui
de peut-être jouer un peu avec les faits.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous avez terminé
votre question de règlement?
M. Polak: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lorrain): Alors, une intervention de la
part de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, je suis supris des
questions de règlement quand on n'essaie même pas de demander au
témoin: C'est-y bien ça que vous avez compris?C'est-y
bien exact, ce qui a été dit? Il y a pas de questions, ils sont
rendus... On voudrait contester la crédibilité du témoin,
les "guéguettes" en l'air, puis ils n'ont même pas une question
intelliqente à poser. M. le Président, de grâce,
ramenez-les un petit peu sur terre, puis dites-leur: Bien, que c'est ce que le
témoin a dit, c'est-y vrai ou bien si ce n'est pas vrai?
Puis, de voir, être assez habile, par des sous-questions: Est-ce bien
à onze heures moins quart que vous avez eu
l'appel? Est-ce que c'est bien la.., Voyonsl Vous êtes deux
avocats, les deux qui viennent de poser des questions, M. le Président,
puis c'est rendu qu'ils veulent mettre des choses en preuve, puis ils n'ont pas
de question sur le fond. Ce n'est pas des farces!
M. Lefebvre: Ils sont assez ébranlés à date,
là.
M. Chevrette: Ce n'est pas des farces! Ce n'est pas des farces,
M. le Président! II y en a qui auront probablement besoin de recyclage,
mais qu'ils sortent d'icitte, en droit.
M. Doyon: Ce n'est pas très convaincant.
M, Chevrette: Ce n'est pas très convaincant, mais c'est
très véridique, par exemple; ça fait dur, votre affaire!
C'est-y clair?
M. Doyon: Bien, voyonsl
M. Lefebvre: Pas fort! Pas fort!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, à
l'ordre! Est-ce que c'est terminé, M. le leader de l'Opposition?
M, Doyon: Moi, quand j'ai des employés, je me fie sur la
loyauté de ces employés-là, c'est important.
M. Filion: Franchement!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre! Â l'ordre! Vous êtes intervenu. J'ai reconnu une
intervention de chaque côté sur cette question de
règlement. Ce qui est très important, ce qui est très
important, si une des formations veut... Si une des deux formations en
présence, ceux qui composent la commission de l'Assemblée
nationale veulent vérifier... Si une des deux formations politiques, en
tout temps, durant toute la durée de la commission de l'Assemblée
nationale, veut vérifier l'exactitude du témoignage ou d'une
partie d'un témoignage d'un témoin, c'est à même les
réponses qu'il fournit qu'on peut le faire; ce n'est pas sur toute une
vie ou tout"ce qu'il a fait après le 19 décembre ou tout ce qu'il
a fait avant le 19 décembre. Et surtout, et moi, je pense bien... En
tout cas, je le sais pas, c'est vous qui allez le faire à la fin de la
commission de l'Assemblée nationale, c'est en comparant, en
pondérant les témoignages, en comparant les pièces des
différents témoins qui vont avoir été posées
et en soulevant des faits ou des questions de fait qui sont de
notoriété publique, tel que vous venez de le soulever, M. le
député de
Sainte-Anne. Mais ce n'est pas à même l'interrogatoire
qu'on va faire ceci et la pertinence se termine le 19 au soir avec les deux
projets de loi et non pas tout ce que peut dire et toutes les personnes qu'a
rencontrées M. Blouin, M. Carrier, M. Lessard, M. le ministre
Pagé qui va venir. Non. C'est sur la pertinence de la question et c'est
une question de privilège qui a été bien
arrêtée, qui a été lue ici et qui a
été expliquée, et qui a été débattue
aussi en Assemblée et qui le sera encore à la fin.
Alors, je vais reconnaître M. le député de
Louis-Hébert, toujours en interrogatoire sur des faits concernant la
question de privilège.
M. Doyon: M. Blouin, vous nous affirmez que, lors de la
conversation téléphonique à laquelle vous avez
assisté, où M. Garon était à côté de
vous, dont vous entendiez uniquement la partie, bien sûr, qui
était celle de M. Garon, M. Garon disait régulièrement:
"Vous me dites donc bien que... ", et c'était de cette
façon-là que vous pouviez suivre le fil de la conversation.
M. Blouin: C'est ça. M. Doyon: C'est
ça?M. Blouin: Oui.
M. Doyon: Est-ce que c'est une... Est-ce que vous-même vous
avez des conversations téléphoniques régulières
où vous répétez à votre interlocuteur: Vous me
dites donc bien que... ?
M. Filion: Question de règlement.
M. Lefebvre: Un instant, M. le Présidentl
M. Filion: Question de règlement!
Le Président (M. Lorrain): Alors, sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Franchement!
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Oui, oui, je vais vous
reconnaître après. Je vais reconnaître M. le
député de Taillon sur une question de règlement.
M. Filion: Je me fie à votre jugement.
Le Président (M, Lorrain): M. le député
de Louis-Hébert, sur la même question de
règlement.
M. Doyon: M. le Président, je demande devant...
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement.
M. Doyon: Oui, M. le Président! Ma question est à
l'effet: Est-ce que vous-même, quand vous avez des conversations
téléphoniques, vous procédez, dans votre conversation
téléphonique, de la façon dont M. Garon a
procédé?
Le Président (M. Lorrain): Alors, question refusée;
ce n'est pas pertinent. Posez une autre question, M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, question de directive.
Le Président (M. Lorrain): Je refuse la forme de
question.
M. Doyon: Mais, M. le Président, j'ai pas fini ma question
de règlement, vous me la refuserez après. Quand j'aurai fini
d'argumenter...
Le Président (M. Lorrain): Votre forme de question...
M. Doyon: Bien oui, je suis sur la...
Le Président (M. Lorrain): Votre forme de question n'est
pas acceptable et je la refuse.
M. Doyon: Bon. M. le...
Le Président (M. Lorrain): Ma décision est
rendue.
M. Doyon: M. le Président, question de directive.
Le Président (M. Lorrain): Une autre question de
règlement.
M. Doyon: Oui, sur une question de règlement. Question de
directive, M. le Président. Vous allez m'indiquer comment je vais m'y
prendre pour faire valoir un point de vue si vous me permettez pas de plaider
sur les questions de règlement. J'aimerais que vous m'indiquiez
ça. Question de directive, M. le Président.
Le Président (M, Lorrain): Parfait! À chacun des
points de vue que vous voudrez démontrer, je répondrai si vous
pouvez poser cette question-là dans cette forme-là ou pas, mais
je ne répondrai pas à des questions hypothétiques. Posez
une question, puis je vais vous dire si elle recevable.
M. Doyon: J'étais sur une question de règlement, M.
le Président. Je demande comment je peux faire valoir un point de vue si
vous ne me permettez pas de me faire entendre sur la question de
règlement. Je demande une directive là-dessus, comment m'y
prendre.
Le Président (M. Lorrain): Je pense que j'ai
été extrêmement patient, même au début, dans
la première semaine et demie...
M. Doyon: Ce n'est pas ça que je pose comme question de
directive, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... il y avait deux longues
interventions sur des questions de règlement. Il y a eu un consensus qui
est intervenu, il y a six jours, entre les deux formations. On se limite
à une intervention sur la question de règlement. J'ai
été extrêmement patient à date et je pense que, dans
sa forme même, il est clair, j'ai décidé qu'elle
n'était pas recevable. Même si vous plaidez pendant 25 minutes, la
forme de question que vous avez...
M. Doyon: 25 minutes! Je n'ai pas plaidé une minute, M. le
Président, seulement.
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas la quantité
de minutes des arguments qui va me faire changer d'idée si une question
est recevable ou pas. Elle n'est pas recevable, elle n'est pas recevable. Et
même s'il y avait quatre plaidoiries, elle ne sera pas plus recevable.
Elle n'est pas recevable. Ma décision est rendue, posez une autre
question.
M. Doyon: M. le Président, je suis totalement
éberlué, désarçonné et vous allez me
permettre de reprendre mon souffle un peu parce que c'est la première
fois que ça m'arrive. Ça fait des années que je suis
député, mais je n'ai jamais vécu des situations
semblables.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez la parole, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Je suis un peu embêté là, un peu
embêté, un peu embêté.
M. Chevrette: M. le Président, s'il est trop
embêté, on passe à un autre.
M. Doyon: C'est incroyable!
Le Président (M, Lorrain): Vous avez encore la parole, M.
le député de Louis-
Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président, vous me gâtez! M.
le Président, j'aimerais savoir du député Blouin, du
témoin Blouin si ta conversation dont il a été
témoin lui a permis de suivre au complet la conversation qui se
déroulait entre lui et une autre personne.
M. Blouin: M. le Président, j'ai eu l'occasion...
M. Doyon: Entre le député Garon, le
député de Lévis.
M. Rochefort: Le député Garon et le
député de Lévis?
M. Polak: II se parle à lui-même. M. Chevrette:
Oui.
Le Président (M. Lorrain): À I' ordre! À
l'ordre!
M. Rochefort: Non, mais, M. le Président, question de
règlement.
M. Doyon: Entre le député de Lévis, M.
Garon, et un interlocuteur.
M. Chevrette: C'est parce qu'il est fort
désarçonné.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre! M. le témoin, si vous voulez répondre,
s'il vous plaît.
M. Blouin: M. le Président, je crois avoir
déjà répondu à cette question. J'ai indiqué
que M. Garon désirait que je l'accompagne, lui qui allait
vérifier le contenu de la note qui lui avait été transmise
par sa secrétaire, pour que je puisse être témoin de cet
appel téléphonique et il agissait en conséquence pour que
je comprenne quels étaient les éléments auxquels
acquiesçait Me Lemay.
M. Doyon: Et comment pouvez-vous... Est-ce que vous pouvez dire
à cette commission si la totalité des propos de l'interlocuteur
étaient répétés par le député de
Lévis?
M. Blouin: Je ne peux pas dire ça.
M. Doyon: Vous ne pouvez pas dire ça?
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Donc, en fait, tout ce que vous savez... Est-ce que
tout ce que vous savez de ce qui se disait à l'autre bout de la ligne ne
dépendait pas de ce que le député de Lévis vous en
disait?
M. Blouin: Pouvez-vous répéter votre question?
M. Doyon: Est-ce que ce que vous avez appris qui se disait par
l'autre interlocuteur ne dépendait pas totalement de ce que vous en
rapportait le député de Lévis?
M. Blouin: J'ai déjà exposé à
quelques reprises - je peux le faire encore une fois -que je n'entendais pas ce
que disait Me Lemay et que ce que je rapporte, c'est ce que Me... c'est ce que
M. Garon, le député de Lévis, a dit.
M. Doyon: Vous ne pouvez... Vous ne pouvez donc être
sûr que tout ce que l'interlocuteur a dît à M. Garon a
été repris par le député de Lévis? Vous ne
savez pas ça?
M. Blouin: Je ne peux pas vous répondre.
M. Doyon: Excellent.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il
vous plaît! M. le député de Louis-Hébert, vous avez
toujours la parole.
M. Doyon: Oui, merci, M. le Président. Avez-vous, vous,
à un moment donné, rédigé un document quelconque
relatant ces événements-là?
M. Blouin: Non.
M. Doyon: Vous vous êtes fié en " totalité,
totalement, sur votre mémoire?
M. Blouin: C'est ça.
M. Doyon: Je n'ai pas d'autre question pour le moment.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. En respectant la ligne de I'...
Alors, il n'y a aucun député de l'Opposition qui veut interroger.
M. le député de Sainte-Anne, de la formation
ministérielle.
M. Polak: Merci, M. le Président. M. Blouin» cette
fameuse journée, quand vous dites que vous avez entendu M. Garon parler,
comment est-ce que vous vous avez trouvé près du
téléphone de M. Garon? Est-ce que M, Garon vous a appelé
en disant; S'il vous plaît, protège-moi contre Pagé, viens
ici, il y a quelque chose qui se passe ou quoi?
M. Chevrette: Ce n'est pas suggestif, rien, pantoutei
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions.
Demandez-lui si monsieur...
M. Chevrette: Je pense que ça va être plus simple,
c'est parce que...
M. Polak: Donc, je vais simplement demander: Comment avez-vous
rencontré M. Garon devant le fameux téléphone?
Le Président (M. Lorrain): C'est ça, parfait,
parfait.
M. Blouin: J'ai déjà répondu à cette
question, je peux y répandre encore.
M- Polak: Voulez-vous répondre à ma question, M. le
témoin, s'il vous plaît?
M. Blouin: Je vais y répondre.
M. Polak: C'est pas à vous de décider si vous
répondez ou...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, pas de commentaire.
Allez, répondez, M. le député...
M. Polak: On a un président pour ça, pas vous.
Une voix: Oh boy! Max!
Le Président (M. Lorrain): M. le témoin Blouin,
s'il vous plaît. M. René Blouin, répondez, s'il vous
plaît.
M. Blouin: Oui, c'est assez simple. C'est que. M. Garon a
quitté son siège, est venu me rencontrer. Il m'a fait voir la
note qui lui avait été transmise par sa secrétaire. Nous
avons à ce moment-là eu un échange. Par la suite, il m'a
demandé de l'accompagner pour qu'il communique avec Me Lemay.
Voilà!
M. Polak: Maintenant, cet appel est fait en arrière du
trône du président?
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: Disons, dans l'antichambre où on rentre,
où tout le monde rentre des deux côtés, les
députés, le personnel et tout le reste.
M. Blouin: Dans le vestibule, oui, c'est ça.
M. Polak: Dans le vestibule. Est-ce qu'il y avait d'autres
personnes dans ce vestibule-là, est-ce qu'il y avait un va-et-vient de
personnes?
M. Blouin: Je ne saurais pas... Il n'y avait pas beaucoup de
va-et-vient, mais il y avait probablement des gens qui circulaient de temps
à autre.
M. Polak: Comme? Mais il n'y avait pas beaucoup, qu'est-ce que
ça veut dire?
M, Blouin: Bien, écoutez, à ce moment-là de
la période des questions, généralement il n'y a pas
beaucoup de circulation. Je n'ai pas noté particulièrement de
personnes qui pouvaient être autour de nous.
M. Polak: M. Garon vous a demandé... En quels termes
est-ce qu'il vous a demandé de l'accompagner pour faire ce fameux
appel?
M. Blouin: II m'a dit, après qu'on en ait discuté,
comme je vous ai dit tout à l'heure un petit peu, il m'a dit: Viens avec
moi, je vais aller téléphoner pour vérifier.
M. Polak: Est-ce qu'il était nerveux par ces menaces?
Est-ce qu'il n'était pas certain de lui-même? Quelle sorte
d'impression vous donnait-il, à vous?
M. Blouin: Vous savez, M. Garon est toujours un homme
passionné; alors, il était d'humeur habituelle.
M. Polak: Donc, M. Garon, d'humeur habituelle, vous a
demandé: Venez donc, je vais appeler, je vais faire un appel. C'est
cela?
M. Blouin: II a dit: Je vais aller téléphoner pour
vérifier.
M. Polak: Et vous étiez où? À
côté de lui, devant lui, assis sur la petite table à
côté? Comment est-ce qu'on doit voir cela?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blouin: J'étais debout à côté de
lui.
M. Polak: Comment?
M. Blouin: J'étais debout, à sa gauche.
M. Polak: Debout à sa gauche?
M. Doyon: Donc, à une distance respectable.
M. Chevrette:... cela aurait été affreux!
Le Président (M. Lorrain): Permettez-moi. Je comprends
que, depuis ce matin, on est ici.
M. le député de Sainte-Anne, vous avez toujours la
parole.
M. Polak: Ce matin, vous nous avez dit
que: II y a quatre points essentiels que j'ai retenus. Prenons, d'abord,
le premier point essentiel. C'était quoi?
M. Blouin: Le premier point, que je vais vous évoquer
encore une fois, c'est que M. Garon a demandé à Me Lemay si
c'était bien M. Michel Pagé qui lui avait
téléphoné.
M. Polak: Si c'était bien Michel Pagé... M. Blouin:
Qui lui avait téléphoné.
M. Polakî... qui lui avait téléphoné. En
quels termes disait-il ça? Prenons textuellement les paroles que vous
vous rappelez de M. Garon. Connaissant M. Garon, il a un style à
lui.
M. Chevrette: Loin de moi de vouloir empêcher...
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de règlement,
M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette:... le député de Sainte-Anne de faire
son questionnaire. Cela fait la première fois, je crois, depuis la
première journée qu'il questionne. Sauf que vous nous avez moult
fois répété que, lorsque la même question
était posée plus que deux fois, vous trouviez cela suffisant.
C'est la cinquième. C'est juste pour que vous jugiez, là.
M. Polak: M. le Président...
M. Chevrette: Je ne voudrais surtout pas vous mettre dans
l'embarras, mais il me semble que vous avez décidé à
trois, quatre reprises jusqu'à maintenant. Je ne voudrais surtout pas
vous embêter, M. le Président, mais il me semble que ça
fait partie de vos décisions fermes. J'aimerais ça les voir, voir
poindre un petit bout de fermeté. Un petit bout.
M. Polak: M. le Président, si...
Le Président (M. Lorrain): Avez-vous terminé, M. le
leader de l'Opposition?
M. Chevrette: Bien, je m'en viens bien pour vous faire comprendre
que j'ai hâte que ça achève!
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, là, je
m'excuse.
M. Chevrette: Vous le savez, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais entendre les deux
questions de règlement et je vais rendre ma décision.
M. Chevrette: C'est très sérieux, vous le savez
vous-même.
M. Polak: Si je peux répondre à ça, M. le
Président,
Le Président (M. Lorrain): Qui... ? C'est vous sur la
question de règlement.
M. Polak: Oui. Sur la même question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Sainte-Anne, question de règlement.
M. Polak: Mes collègues de l'Opposition ont retenu le
témoin Lemay Ici, je pense, quatre, cinq jours sur un appel de deux
minutes. Donc, s'il vous plaît, ne commencez pas à vous plaindre
qu'on questionne M. Blouin qui est ici depuis ce matin.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je pense que
l'élément nouveau...
M. Polak: Pas deux poids, deux mesures.
Le Président (M. Lorrain): D'abord, je voudrais bien qu'on
s'entende. J'ai répété et j'ai rendu plusieurs
décisions: Aucune question répétitive en série.
J'ai même mentionné à un moment donné qu'il n'y aura
pas cinq ou six exemplaires du même questionnaire de chaque
côté, répété. Il faut aussi prendre pour
acquis qu'il y a des enveloppes. Il y a eu un consensus qui est intervenu entre
les deux formations et ce n'est pas simplement pour un consensus. Je pense
qu'on a donné la chance à plusieurs reprises, depuis quelques
jours, et j'ai été tolérant là-dessus. (17 h
45)
Maintenant, l'élément nouveau... Je n'accepterai pas qu'on
répète systématiquement en sept ou huit exemplaires,
ça je l'ai répété et il y a des décisions.
Mais l'élément nouveau que peut-être le
député... M. le député de 5ainte-Anne, c'est
important, c'est vous qui interrogez. L'élément nouveau pour
lequel je permets la dernière question que M. le député de
Sainte-Anne apporte, c'est: En quels termes exactement. Cela, je vais le
permettre, mais, M. le député de Sainte-Anne, vous ne pourrez pas
faire répéter une autre fois les quatre éléments
essentiels que _ nous a décrits cet avant-midi et cet après-midi,
à trois reprises, je pense, et peut-être même à
quatre reprises, M. le témoin Blouin. Alors, si vous avez des
précisions additionnelles à faire apporter au témoin, vous
pouvez poser des questions et vous avez beaucoup de temps. Vous avez une
enveloppe
extrêmement importante. Posez plusieurs questions, mais ne
demandez pas de répéter textuellement ce qui a été
expliqué très clairement par M. Blouin depuis ce matin,
c'est-à-dire les quatre éléments essentiels que ce dernier
a apportés. Vous avez la parole, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, vous avez décidé
tout à l'heure qu'on ne peut pas poser de question au témoin sur
ce qui était arrivé après. Si je voulais savoir s'il
était "coaché", s'il fait partie d'un comité de
stratégie qui se réunit chaque jour, on ne peut pas questionner
là-dessus, c'est correct. Mais pour établir la faible
crédibilité de ce témoin...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que c'est une autre
question de règlement? M. le député de Sainte-Anne, est-ce
que c'est une autre, parce que j'ai rendu la décision?
M. Polak: Non, sauf que je dis, je pense, Je soumets que j'ai le
droit de questionner...
Le Président (M. Lorrain): Alors, c'est une autre question
de règlement.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai le droit de questionner ce témoin sur des
contradictions. Je peux le faire, je peux même lui poser la même
question sur ce qui a été demandé ce matin, parce que,
s'il donne une réponse qui n'est pas exactement la même que ce
matin, comme ça, on va attaquer sa crédibilité.
Le Président (M. Lorrain): Non, alors...
M. Polak: Parce que vous ne permettez pas qu'on attaque sa
crédibilité par après. J'ai toute une série de
questions pour attaquer sa crédibilité par après.
Le Président (M. Lorrain): Parfait.
M. Polak: Mais ça, vous ne le permettez pas, je suis
d'accord avec.
Le Président (M. Lorrain): M. le député.
Non, puis je n'admettrai jamais ça, M. le député de
5ainte-Anne, parce qu'à l'usure on n'a qu'à répéter
45 fois la même question et c'est bien possible qu'à l'usure il va
répéter différemment. Mais ce n'est pas la façon de
vérifier le témoignage d'un témoin.
M. Doyon: Cinq jours avec Lemay.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, apportez des
précisions additionnelles, mais on ne répétera pas
vingt-cinq fois la même question, au cas où il se tromperait une
fois.
M. Doyon: Cinq jours.
M. Polak: M. le Président pour aller plus vite, sur une
tout autre question...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez la parole.
M. Chevrette: M. le Président, écoutez, il
lève une question et vous lui redonnez...
Le Président (M. Lorrain): Je l'ai rejetée, je l'ai
rejetée complètement. J'ai rejeté sa dernière
question de règlement, complètement.
M. Polak: C'est ça. C'est une tout autre question.
Le Président (M. Lorrain): J'ai dit: Jamais je
n'accepterai le point de droit qui vient d'être soulevé par M. le
député de Sainte-Anne à l'effet qu'on peut vérifier
le témoignage d'un témoin en répétant la question,
deux, trois, quatre, cinq ou six fois. C'est la seule dernière question
de règlement qui a été soulevée et je la rejette
complètement.
M. Chevrette: Je comprends, M. le Président, qu'on veut
amener le témoin Pagé rien qu'à 8 heures dans la
boîte ou 8 heures et demie. Mais, de grâce, qu'on se trouve du
jus.
M. Doyon: Question de règlement. M. Lefebvre: Les
journalistes sont là.
M. Chevrette: Qu'on se trouve du jus pour témoigner.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon: On ne peut pas prêter d'intentions aux gens.
Une voix: Les journalistes sont là.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl Je pense... Ma décision est rendue. Il n'y a qu'un point
qui a été soulevé sur la deuxième question de
droit...
M. Lefebvre: On te le ramener à 8 heures, ton petit
Blouin; "watch"-toi bien, il va être là encore à 8
heures1.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. Blouin va être là à 8
heures.
M. Chevrette: Sois donc un peu poli.
M. Lefebvre: On va te le ramener à 8 heures, tu vas
voir.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: II n'y a rien d'impoli là-dedans.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: J'ai dit: II va être là encore à
8 heures. Qu'est-ce qu'il y a d'impoli là-dedans?
Le Président (M. Lorrain): Je voudrais continuer les
travaux.
M. Lefebvre: Lemay, il a été là cinq jours,
il n'y a rien là.
M. Doyon: Cinq jours pour Lemay. M. Lefebvre: II va
être là à 8 heures.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous n'arrêtez pas, je vais encore une fois suspendre
à 20 heures les travaux de cette commission.
M. Doyon: Cinq jours pour Lemay,
Le Président (M. Lorrain): Je demande la collaboration de
chacun, s'il vous plaît.
M. Doyon: Cinq jours pour Blouin. M. Polak: Moi, je suis
prêt.
Le Président (M. Lorrain): Je ne pense pas que ce soit un
argument, le temps qu'un témoin qui a peut-être beaucoup de choses
à nous apprendre et un autre qui vécu quelques secondes, quelques
minutes. Ce n'est pas une quantité de temps. Ce qu'on recherche depuis
le début, l'objectif de cette commission, c'est de savoir la
vérité. Mon rôle, moi, c'est de protéger les
témoins...
M. Doyon: Ça peut prendre cinq jours dans ce cas-là
aussi.
Le Président (M, Lorrain): Excusez-moi. Si ça prend
ce temps-là, M. le député, ça prendra ce
temps-là. Si ça en prend moins, ça en prend moins. En
attendant, je veux appliquer les mêmes règles pour tous les
témoins et tous les interrogatoires. Je vous demanderais votre
collaboration. Il reste à peine dix minutes. Je comprends qu'on est ici
depuis 10 heures ce matin. Il y en a d'autres qui ont fait d'autres travaux
ailleurs durant la journée, mais je demande la collaboration de chacun
pour continuer l'interrogatoire de M. René Blouin. M. le
député de Sainte-Anne, une nouvelle question...
M. Polak: Nouvelle question.
Le Président (M, Lorrain):... et aucune question
répétitive.
M. Polak: Une toute nouvelle question, M. le Président. M.
Blouin, quand vous êtes venu à ce téléphone, est-ce
qu'il y avait... un commis était là qui était à la
table du téléphone?
M. Blouin: II y avait un monsieur qui est réceptionniste
qui était là, oui.
M. Polak: Vous êtes dans le métier, vous êtes
toujours là en arrière. Voulez-vous expliquer comment ça
fonctionne le système de téléphone pour faire un appel ou
recevoir un appel à ce téléphone?
M. Blouin: On se rend au récepteur et on signale.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Polak: Est-ce que...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Polak: Voulez-vous bien réfléchir encore une
fois là? Voulez-vous répéter votre réponse?
M. Blouin: Alors, on se rend au récepteur qui est
là, qui est disponible pour tous les députés et on
signale.
Une voix: C'est bon.
M. Polak: Savez-vous par expérience qu'on ne peut pas
signaler de ce téléphone-là, que c'est un
téléphone qui est réservé pour les appels qui
rentrent?
M. Blouin: Non, vous êtes mal infor...
M. Polak: S'il vous plaît, ne commencez pas à
être tout choqué. Je lui pose la question.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Le témoin va nous répondre quel
téléphone il a utilisé.
M. Blouin: Vous êtes mal informé. On n'était
pas là.
M. Polak: Excusez-moi?
M. Blouin: Vous êtes mal informé.
M. Polak: Selon vous, vous pouvez aller à ce
téléphone et signaler en dehors comme vous voulez?
M. Blouin: Exactement.
M, Polak: Et le rôle de ce commis qui est là, c'est
quoi?
M. Blouin: C'est de prendre les appels qui sont acheminés
à cet appareil.
M. Polak: Et lui, il ne vous dit pas: C'est moi qui dois donner
la permission pour faire des appels ou il va faire des appels pour vous?
M. Blouin: Non, parce qu'il y a deux appareils.
M. Polak: Qui a fait l'appel, vous ou M. Garon?
M. Blouin: M. Garon. Une voix: M. Garon.
M. Polak: Et vous étiez là à
côté de lui.
M. Blouin: À sa gauche.
Une voix: Pour tenir sa main.
M. Polak: Justement pour être là pour entendre la
discussion...
M, Blouin: C'est ça.
M. Polak:... de la part de M. Garon?
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: Aviez-vous des notes, un crayon et un bout de papier
avec vous?
M. Blouin: Non.
M. Polak: Pourquoi pas?
M. Blouin: Pardon?
M. Polak: Pourquoi pas? II s'agit d'un incident assez grave. Nous
sommes ici depuis dix jours...
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions seulement.
Ne commentez pas. Posez des questions, il va nous le dire.
M. Blouin: Parce que j'ai, comme je l'ai dit à plusieurs
reprises depuis ce "matin, je me suis attardé à écouter
avec attention les propos qui étaient tenus par M. Garon et à en
retenir les éléments essentiels.
M. Polak: Donc, vous aviez décidé d'enregistrer
dans votre tête la parole de M. Garon au téléphone?
M. Blouin: Oui, c'est ce qui est arrivé.
M, Polak: Pourquoi n'avez-vous pas pris la précaution de
venir avec un papier, une feuille de papier, un crayon pour, justement, prendre
note d'un appel qui semblait être tellement important et qui mettait
même en jeu la carrière de deux députés?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion: Voilà.
Le Président (M. Lorrain): Une question directe, sans
jugement, sans opinion et sans demander un commentaire ou quoi que ce soit.
Demandez une question directe.
M. Blouin: Parce que j'estimais être... Je ne me suis pas
posé cette question. J'estimais être capable de me rappeler des
éléments essentiels. Comme ma mémoire fonctionne plus
facilement que ma sténo, j'ai pensé que c'était
préférable d'y aller avec ma mémoire.
M. Polak: Pendant toute la conversation que M. Garon avait avec
l'individu à l'autre ligne, est-ce qu'il a mentionné le nom de
l'autre personne? Est-ce qu'il a identifié l'autre personne pendant
l'appel?
M. Blouin: S'il a... Pardon?
M. Polak: Pendant la conversation de M. Garon avec une personne
à l'autre bout de la ligne, est-ce qu'il a identifié l'autre
personne? Est-ce qu'il a mentionné Jean ou Pierre ou Jacques, son
premier nom ou son dernier nom?
M. Blouin: Me Lemay?
M. Polak: Oui?
M. Blouin: II téléphonait à Me Lemay.
M. Polak: Est-ce qu'il avait mentionné: Voici, Me Lemay...
Est-ce que le nom Lemay a été... Est-ce que M. Garon a
laissé tomber le mot Lemay pendant la conversation?
M. Blouin: Je ne me rappelle pas qu'il l'ait laissé
tomber, mais c'est très probable.
M. Polak: Excusez?
M. Blouin: Je ne me rappelle pas qu'il l'ait laissé
tomber, mais c'est très probable, c'est très plausible.
M. Polak: Comment ça se fait que vous avez dit ce matin
que le nom de M. Lemay n'était mentionné d'aucune façon et
d'aucune manière pendant cet appel?
Une voix: Â l'ordre.
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Filion: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Non, ce n'est pas
acceptable.
M. Filion: Citez-les. Citation.
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas acceptable, votre
question.
M. Filion: Et, deuxièmement, le témoin n'a jamais
dit ça.
Le Président (M. Lorrain): Posez une question directement,
M. le député de Sainte-Anne.
Une voix: Citez-les.
M. Chevrette: Quelle page?
M. Polak: M. Blouin, vous avez témoigné ce
matin?
M. Blouin: Oui.
M. Polak: Est-ce que vous vous rappelez que vous avez
mentionné...
M. Filion: Question de règlement. Tout de suite en
partant...
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Taillon.
M. Filion: Si le témoin veut être ou si on veut
interroger le témoin sur ses déclarations, surtout avec le reste
de la phrase qu'on connaît déjà, que le
député de Sainte-Anne a tenté de mettre dans la bouche du
témoin et qu'il n'a jamais dit, mais a fortiori, veut le mettre en
contradiction avec son témoignage, à ce moment-là, qu'on
sorte les "galées", qu'on les utilise...
Une voix: C'est ça.
M. Filion:... pour, s'il y a lieu, demander au témoin
pourquoi il a dit telle chose et est-ce qu'il a bien dit telle chose?
M. Polak: C'est un témoin honnête. Il va l'admettre
là.
Le Président (M. Lorrain): Messieurs, non. Sur la question
de règlement.
M. Filion: Non, non, mais votre question, elle ne l'est
peut-être pas.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez...
M. Doyon: M. le Président, question de
règlement.
M. Filion: Oui, je retire...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je reconnais M. le député de Frontenac qui m'a
demandé la parole sur la question de règlement.
M. Doyon: Question de règlement, M. le Président.
M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Une autre question de
règlement?
M. Doyon: Oui, M. le Président. Sur les dernier propos du
député de Taillon, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement
sur...
M. Filion: Disons qu'elle n'est pas correcte. Je retire mon
mot.
Le Président (M, Lorrain): Vous le retirez? Parfait.
M. Doyon: Oui.
M. Filion: Je retire mon mot. Je vais dire pas correcte.
M. Doyon: M. le Président, chaque fois, c'est comme
ça que ça se passe. On dit le mot et, après ça, on
fait le dommage et, après ça, on le retire, M. le
Président. C'est inacceptable, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je ne peux pas...
M. Doyon: Oui, mais, M. le Président, ce n'est pas une
façon de procéder.
Le Président (M. Lorrain): 11 n'y a aucune sanction et je
n'expulserai pas, chaque fois qu'un parlementaire...
M. Doyon: Je ne vous demande pas d'expulser, M. le
Président. Je déplore cette attitude-là et cette
façon de faire du député de Taillon.
Le Président (M, Lorrain): Moi aussi, je le déplore
depuis plusieurs jours.
M. Doyon: Je le souligne en passant, c'est tout.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement soulevée par M....
M. Lefebvre: M. le Président, la...
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais en faire une? Le temps que
vous parlez, M. le Président, pourriez-vous empêcher le
député de Louis-Hébert de parler? C'est parce qu'on ne
vous saisit plus.
M. Doyon: Quand j'aurai fini.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la question de règlement soulevée par M. le
député de Taillon quant à la forme de question
posée par M. le député de Sainte-Anne. À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaîtï
M. Lefebvre: M. le Président, le député de
Sainte-Anne, dans son préambule à sa question, dit au
témoin: Vous avez dit, ce matin - on ne sait pas de quoi il veut parler,
ça va venir - et le député de Taillon prétend que
c'est une façon illégale d'interroger le témoin. Je vous
soumets respectueusement, M. le Président, que c'est de cette
façon-là qu'on a procédé de l'autre
côté avec te témoin Lemay pendant trois jours et demi,
quatre jours et, quant à moi, je considère que c'est une
façon correcte.
Si le témoin n'est pas d'accord avec le préambule du
député de Sainte-Anne, il le dira. Je considère, M. le
Président, que c'est parfaitement correct que de lui dire: Vous avez dit
ce matin telle chosej ça peut être un préambule, ça
peut-être un préambule, M. le Président, qui permettra au
député de Sainte-Anne de poser une autre question. Ce n'est pas
nécessairement pour le mettre en contradiction.
M. Polak: M. le Président...
M. Lefebvre: Vous avez dit telle chose ce matin. Est-ce qu'il
n'est pas arrivé également autre chose?
M. Polak: Je vais retirer cette question pour résoudre le
débat, parce que j'ai d'autres questions à poser plus
importantes.
Le Président (M. Lorrain): II y a quelque chose qui vient
d'être dit qui est très important, avant de vous céder la
parole. M. le député de 5ainte-Anne, je vous remercie de retirer
votre question. Jamais je ne laisserai au témoin de juger de la forme de
question acceptable, jamais. Les questions...
Une voix: C'est à vous à décider cela.
Le Président (M. Lorrain): Bon, parfait! Alors, M. le
député de Sainte-Anne, vous avez la parole.
M. Polak: M. Blouin, pendant cet appel qui a duré, comme
vous l'avez dit ce matin, trois ou quatre minutes, quels étaient les
gestes de M. Garon? Je comprends qu'il parlait, mais expliquez-nous, pendant
toute cette période-là, quels gestes il avait vis-à-vis
vous?
M. Blouin: Le principal geste dont je me rappelle, c'est qu'il
tenait le récepteur. Quant au reste, je ne saurais pas vous...
M. Polak: Visage pâle et nerveux?
M. Blouin:... je ne saurais pas vous dire quelle était sa
mimique particulière.
M. Polak: Excusez?
M. Blouin: Je ne saurais pas vous dire quelle était sa
mimique particulière.
M. Polak: Est-ce qu'il était agité?
M. Blouin: Je vous ai dit tout à l'heure que le
député de Lévis avait un tempérament
passionné. Il était éqal à lui-même, mais pas
plus que d'habitude.
Une voix: Fou raide comme d'habitude.
M. Polak: Est-ce qu'il vous faisait signe qu'il était sur
quelque chose d'incroyable?
Des voix: Hal Hal Ha!
Une voix: Un gros coup, un gros coup!
M. Polak: Un gros coup.
Une voix: Sur un coup fumant!
M. Blouin: Là, je vous avoue, M. le Président, que
je reconnais davantage le député de Sainte-Anne que le
député de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): Vous voulez exprimer quelque
chose?
M. Polak: Excusez.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, si vous voulez exprimer...
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Si vous
voulez exprimer quelque chose ou un état d'âme, posez une
question complète, mais pas des signes. Ça ne sera pas inscrit au
procès-verbal, ni au Journal des débats, Demandez une
question complète, s'il vous plaît!
M. Polak: M. le Président, pour le procès-verbal,
je veux dire que je tente d'imiter M. Garon qui est sur une patate chaude.
Des voix: Hal Ha! Ha!
M. Polak; Je réitère ma question. Est-ce que M.
Garon vous a fait un geste, pendant l'appel téléphonique, qui
révélait de quoi il s'agissait plus que les paroles?
M. Blouin: Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez
dire.
M. Polak: Vous étiez ici, M. Blouin, je pense, quand M.
Garon a témoigné. Et je cite, du témoignage de M.
Garon...
Des voix: En Chambre.
M. Polak:... en Chambre, excusez-moi. Même si en
arrière de la Chambre, vous avez suivi tout de même. Page R-7438
où M. Garon a dit et je cite: "Devant les conséquences et
l'ampleur de l'affaire, abasourdi par l'effet... " Est-ce qu'il était
abasourdi pendant sa conversation téléphonique?
M. Blouin: M. le député, j'ai dit ce matin que nous
avons tout de suite réalisé qu'il s'agissait d'une affaire
importante et qu'elle contrevenait à l'article 55 de la loi de
l'Assemblée nationale; donc, selon les éléments dont nous
disposions à ce moment-là, qu'il s'agissait d'un comportement
illégal de la part du ministre Pagé. Donc, effectivement, je vous
réitère que, selon nous, l'affaire était importante.
M. Doyon: II était abasourdi, comme d'habitude.
Le Président (M, Lorrain): Bon, alors, nous allons
continuer. M. René Blouin, je vais vous demander de revenir à 20
heures. M. le député de Sainte-Anne, vous n'avez pas
terminé? Avez-vous terminé?
M. Polak: On va discuter dans... en comité...
Le Président (M. Lorrain): Bon, parfait. Alors, vous devez
revenir et j'avise tous les membres de cette commission que nous allons
siéger à 20 - heures en séance de travail, en
privé, tel que consenti entre les deux formations, ici même dans
la salle du
Conseil législatif. Je vous remercie beaucoup. Les travaux de
cette assemblée sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 21 h 49)
Le Président (M. Lorrain); Nous revenons en séance
publique de la commission de l'Assemblée nationale et l'avis qui a
été donné tout à l'heure, c'est pour tout le monde,
on se comprend. C'est simplement pour continuer la séance de travail,
s'il y avait iieu, demain matin à 10 heures. Mais elle est
terminée, la motion a été adoptée, et tout cela.
Mais au cas où l'Assemblée ajourne, et c'est ce qui est
arrivé, l'Assemblée nationale a ajourné avant dix heures,
avant 22 heures, on a fait un avis tout à l'heure. Mais c'était
simplement pour continuité...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Non, cela a été
voté ici, tout ça. On va convoquer.
M. Filion: Je voudrais juste comprendre. Vous avez dit que de
l'autre côté il avait été annoncé ou il y a
eu un avis de donné à l'effet qu'il y avait une séance de
travail ici demain matin.
Le Président (M, Lorrain): Non, si nécessaire.
M. Filion: Si c'est nécessaire.
Le Président (M. Lorrain): C'est qu'à un moment
donné on est venu m'aviser et on a dit l'Assemblée nationale va
se terminer avant 22 heures. Et ici tout le monde était en
négociation, c'était suspendu, au cas où on arrive
à un accord pour demain matin, avant qu'ils ajournent. Pour ce qui est
de la question que vous venez de me poser, M. le député de
Matapédia, demain je siège, aux affaires du jour, je vais
annoncer qu'il y a une motion qui a été votée,.. Excusez.
Pas aux affaires du jour, aux affaires courantes. Je vais annoncer que la
commission va siéger de telle façon, les avis, je vais tout faire
ça demain après-midi. C'était pour demain matin
seulement.
Alors, messieurs, nous allons recommencer l'interrogatoire. M.
René Blouin, et non pas M. le député, vous êtes
toujours sous le même serment et nous continuons l'interrogatoire de cet
après-midi et celui qui avait la parole est M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: M. Blouin, à la fin de l'appel auquel vous avez
assisté et que M. le député
de Lévis faisait... Entre parenthèses, M. le
Président, juste pour le débat, je voudrais faire enregistrer que
le député de Lévis est présent. Je ne voudrais pas
que cela intimide d'aucune manière le témoin.
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, non. On ne
recommencera pasî II reste...
M. Polak: Au cas où...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne! Non, non. Là, par exemple, il reste sept minutes, c'est
mardi soir. Hier on a siégé quatre heures et depuis 10 heures ce
matinl Non. Là, vous avez la parole et...
M. Polak: M. le Président, je retire ma remarque, il
part.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, je vous demande votre collaboration. Posez des questions. Votre
temps ici est pour interroger des témoins et pas passer des remarques
sur ceux qui assistent à l'assemblée.
M. Polak: Donc, M. Blouin, excusez-moi pour cette interruption.
À la fin de cet appel dont vous avez dit ce matin qu'il a duré
à peu près trois, quatre minutes, qu'est-ce qui est
arrivé? Expliquez-nous, à la fin de l'appel, de quelle
manière M. le député de Lévis a terminé
l'appel et qu'est-ce qui est arrivé après entre vous et lui.
M. Blouin: Alors, à la fin de l'appel
téléphonique, M. Garon a voulu appeler sa secrétaire qu'il
n'avait pas pu rejoindre antérieurement. Alors, moi j'ai quitté
et je me suis en allé, comme j'ai expliqué à quelques
reprises, derrière le siège de M. le Président.
M. Polak: Est-ce que avant d'appeler sa secrétaire M.
Garon a parlé avec vous?
M. Blouin: Non.
M. Polak: II n'a pas "réanalysé" le contenu de
l'appel avec vous, d'aucune manière"?
M. Blouin: Non.
M. Polak: Et vous, vous dites que vous êtes reparti,
disons, de ce stade, avec le téléphone, jusqu'à aller en
arrière du trône, j'imagine?
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: Et qu'est-ce que vous avez fait ensuite?
M. Blouin: La, M. Chevrette est venu me rejoindre et nous avons
discuté brièvement des règlements et de l'article de la
loi qui était en cause et nous avons convenu qu'il s'agissait d'une
situation sérieuse et, par la suite, à ce moment-là, M.
Garon est venu se joindre à nous et nous avons, les trois ensemble,
convenu effectivement qu'il fallait agir, qu'il fallait intervenir dans les
meilleurs délais.
M. Polak: Quand vous avez vu M.
Chevrette, est-ce que vous l'avez appelé pour venir en
arrière du trône ou est-ce qu'il vous attendait?
M. Biouin: Je suis... Comme cela arrive souvent, nous nous sommes
regardés et il est venu me voir.
M. Polak: Avez-vous fait comme, avec vos doigts, vous l'avez
invité de venir en arrière, pour vous voir?
M. Blouin: Je ne me rappelle pas si je l'ai...
M. Polak: Avez-vous fait rapport à votre employeur, votre
"boss", M. le député de Joliette, du contenu de la conversation
téléphonique?
M, Blouin: Non. Nous avons discuté, comme je vous ai dit,
des règlements qui étaient en cause. Je lui ai soumis qu'il y
avait aussi un article de loi qui était en cause et nous avons
regardé ça, et là M. Garon est arrivé sur les
entrefaites.
M. Polak: Donc, si j'ai bien compris, et corrigez-moi si j'ai mal
compris, vous n'avez pas discuté avec le député de
Joliette du contenu de la conversation téléphonique.
M. Blouin: Non. C'est ça.
M. Polak: Vous avez discuté avec le député
de Joliette de quelle démarche à prendre sur le plan légal
parlementaire?
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: En se basant sur quoi?
M. Blouin: Sur les articles de règlement, sur l'article de
la loi.
M. Polak: Est-ce que le député de Joliette vous a
demandé, avant qu'on regarde le texte légal parlementaire: Sur
quoi est-ce que tu te bases au point de vue des faits?
M. Blouin: Mais, écoutez, M. Chevrette
avait vu la même note que j'ai vue moi aussi. Nous étions
donc informés tous les deux du contenu de cette note et c'est à
partir de ce contenu que nous avons déduit que certains articles
étaient enfreints.
M. Polak: Quand vous dites dans la même note: Est-ce que je
dois comprendre que c'est la note de la secrétaire de M. le
député de Lévis au député de Lévis?
C'est la note de Mme...
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaît:
M. Polak: De madame... Comment elle s'appelle donc? Mme
Lecours.
M. Blouin: C'est ça.
M. Polak: Avez-vous pris connaissance du document
déjà produit comme exibit D-3...
M. Blouin: Je l'ai dit ce matin, oui.
M. Polak:... qui est la note en question? L'avez-vous devant
vous?
M. Blouin: Oui. Elle m'a été remise par le
secrétaire de la commission.
M. Polakî Quand vous avez parlé avec le
député de Joliette, pour arriver à la conclusion
parlementaire légale qui s'imposait, est-ce que j'ai bien compris, vous
vous basiez sur le contenu de la note D-3?
M. Blouin: C'était les éléments qui avaient
été portés à notre connaissance, effectivement et
qui ont été vérifiés par M. Garon.
M. Polak: Mais vous n'avez pas discuté avec le
député de Joliette du contenu de la conversation entre le
député de Lévis et l'autre personne?
M. Blouin: Non.
M» Polak: Avez-vous dit à M. le député de
Joliette: Pas de problème, c'est tout vérifié, D-3,
correct? Avez-vous dit au député de Joliette avant. d'arriver
à la démarche légale parlementaire: On a
vérifié D-3, la note?
M. Blouin: Non, on n'a pas parlé de cette note.
M. Polak: Pas parlé de ça. Je n'ai pas d'autres
questions. Merci, M. Blouin.
Le Président (M. Lorrain): En suivant la règle de
l'alternance, est-ce qu'il y a quelqu'un de la formation de l'Opposition qui
veut intervenir? Est-ce qu'il y a quelqu'un de la part... Il reste, je vous le
dis, j'arrête à 10 heures. J'ai un Bureau de l'Assemblée
nationale qui doit procéder à 30 heures. Il est
déjà convoqué depuis trois jours.
M. Lefebvre: M. le...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Lefebvre: M. Blouin, est-ce que le député de
Lévis a discuté avec vous de la réaction des gens de son
comté concernant le fait que la loi 272 aurait pu ne pas être
adoptée?
M. Blouin: Non.
Le Président (M. Lorrain): Une dernière question,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Est-ce qu'à votre connaissance, devant vous,
avez-vous entendu le député de Lévis faire, tenir des
propos dans ce sens-là lorsqu'il parlait avec son interlocuteur, faire
référence au fait que la loi 272 devait être adoptée
sinon il y aurait eu des problèmes dans son comté, quelque chose
de même?
M. Blouin: Non. Je ne me rappelle pas de ces
éléments.
M. Lefebvre: Vous ne vous en souvenez pas ou vous êtes
certain que ça n'a pas été mentionné par le
député de Lévis?
M. Blouin: Je ne peux pas vous dire que ça n'a pas
été mentionné, mais c'est un élément dont je
ne me rappelle pas.
Le Président (M. Lorrain): Non. Alors, je vais
interrompre, il est maintenant dix heures. M. René Blouin, je vais vous
demander de revenir ici et, tel que voté et décidé ce soir
par la commission de l'Assemblée nationale, la commission se
réunira à nouveau mardi à dix heures, le 21 avril
prochain. Alors, les travaux de cette Assemblée sont ajournés.
Juste une seconde, M. René Blouin, s'il vous plaît.
M. Blouin: Oui, M. le Président, j'aimerais soumettre
à la considération de l'Assemblée et je demanderais
l'intervention des députés, je crois que cela est possible, pour
me permettre de revenir à une date ultérieure puisque j'ai
déjà réservé, acheté, conclu un billet et
effectué des réservations pour m'envoler pour Paris, samedi soir,
et revenir sept jours plus tard. Alors, je souhaiterais que les
députés me permettent de revenir à une date
ultérieure qui serait une semaine plus tard.
Le Président (M. Lorrain): Parfait! Merci de
l'information, M. René Blouîn. II y a eu une offre qui a
été faite tout à l'heure qui n'a pas été
reçue. Je rappelle aussi qu'il y a un consensus qui permet de
"réassigner", permettez-moi l'expression, M. René Blouin. Alors,
est-ce qu'on prend note de...
M. Lefebvre: On prend note, M. le Président, de la demande
qui est faite par M. Blouin mais je n'ai pas de réponse à lui
donner pour le moment.
Le Président (M. Lorrain); Alors, les travaux de cette
Assemblée sont ajournés à mardi, dix heures, le 21 avril
1987.
(Fin de la séance à 22 h 1)