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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre les travaux de la commission de
l'Assemblée nationale sur la question de privilège
présentée par M. le député de Lévis.
J'aimerais saluer M. le ministre des Transports, M. Marc-Yvan
Côté, qui est présent ici comme témoin; et avant de
vous assermenter...
M. Chevrette: ...les Nordiques ont gagné...
Le Président (M. Lorrain): ...avant de vous assermenter,
M. le ministre des Transports, je vais vous faire lecture d'une
déclaration que j'ai fait à tous les témoins qui ont
passé ici devant la commission de l'Assemblée nationale pour
témoigner.
Suite à l'adoption d'une motion en Chambre, le 26 mars 1987, vous
avez été assigné, M. le ministre, à
comparaître devant cette commission conformément à
l'article 51 de la loi de l'Assemblée nationale. Cet article se lit
comme suit: "L'Assemblée ou une commission peut assigner et contraindre
toute personne à comparaître devant elle, soit pour
répondre aux questions qui lui seront posées, soit pour y
produire toute pièce qu'elle juge nécessaire à ses actes,
enquêtes ou délibérations."
La commission de l'Assemblée nationale a pour mandat
d'enquêter relativement à la conduite du ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ce, dans le but de
vérifier si le reproche formulé à son endroit par M. le
député de Lévis constitue une atteinte aux droits et
privilèges de l'Assemblée nationale ou l'un de ses membres. Votre
témoignage devant cette commission est requis afin d'éclairer ses
membres relativement au reproche formulé par M. le député
de Lévis. Je vous informe que vous ne pouvez refuser de répondre
aux questions qui vous seront adressées par les membres de cette
commission. Les témoignages rendus devant cette commission ou devant une
commission sont néanmoins protégés et ne peuvent
être retenus contre vous devant les tribunaux. En effet,
conformément à notre article 53 de la loi de l'Assemblée
nationale, le témoignage d'une personne devant l'Assemblée, une
commission ou une sous-commission ne peut être retenu contre elle devant
un tribunal, sauf si elle est poursuivie pour parjure.
Alors, je vais demander à M. le secrétaire de ta
commission de vous assermenter, M. le ministre, tel qu'il a été
entendu entre les deux formations.
M. Chevrette: ...
Témoignage de M. Marc-Yvan
Côté
M. Côté (Charlesbourg): Je, Marc-Yvan
Côté, jure que je dirai toute la vérité et rien que
la vérité.
Le Président (M. Lorrain): Nous allons maintenant
commencer les travaux.
M. Chevrette: Je m'inquiétais de l'absence de Marc.
Le Président (M. Lorrain): Oui est le porte-parole de
l'Opposition, s'il vous plaît, quant à...
M. Chevrette: Ce sera votre humble serviteur, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): ...M. le ministre des
Transports? Alors, M. le leader de l'Opposition, et, quant à la
formation ministérielle, M. le député de Frontenac. Je
vais céder la parole maintenant à M. le leader de l'Opposition,
en interrogatoire de M. le ministre des Transports.
M. Chevrette: M. le ministre, an a parlé beaucoup du
projet de loi ? 72, projet de loi privé de la CITRSQ. Pourriez-vous me
dire quand vous avez été mis au courant de ce projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord par des
interventions du procureur de la Commission de transport de la rive sud de
Québec, Me Lemay, qui a informé mon directeur de cabinet de la
volonté de vouloir régulariser une situation qui, par
conséquence, impliquait sur le plan monétaire le ministère
des Transports. Quant à la date précise, j'imagine que c'est en
novembre que cette information a été transmise au cabinet et
qu'elle m'a été communiquée par mon directeur de cabinet.
En aucun temps, je n'ai parlé personnellement à M. Lemay.
M. Chevrette: Est-ce que c'est la fin de novembre ou..."?
M. Côté (Charlesbourg): C'est quelque part en
novembre et peut-être davantage dans la deuxième quinzaine de
novembre plutôt qu'au début de novembre.
M» Chevrette: Aviez-vous reçu une lettre de Me
Lemay?
M» Côté (Charlesbourg): Au cabinet, je pense
que oui concernant cette problématique et l'information qui visait
à corriger cette situation-là. C'est à ce moment-là
que j'ai appris l'existence du problème qui existait sur le plan
légal au niveau de la Commission de transport de la rive sud de
Québec.
M. Chevrette: Mais la lettre a-t-elle été
portée à votre attention? Si lettre il y a eu.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que le
moment où le problème s'est soulevé, c'est quant au
différentiel à payer sur les intérêts et c'est
à ce moment-là que j'ai été sensibilisé
davantage au problème par mon directeur de cabinet à
l'époque qui avait lui-même eu des conversations avec le procureur
de la commission intermunicipale. Et ces dossiers-là sont traités
par des attachés politiques au niveau du cabinet dès
réception et, à partir du moment où il n'y a pas de
problème, c'est un cheminement normal qui ne vient sur le bureau du
ministre que dans la mesure où il y a effectivement des signatures ou
des problèmes en cours de route.
M. Chevrette: Est-ce que vous connaissez le groupe de
fonctionnaires de votre ministère qui travaillait expressément
sur ce dossier?
M. Côté (Charlesbourg): Pardon?
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez nous donner le nom des
fonctionnaires de votre ministère qui travaillaient sur ce dossier?
M. Côté (Charlesbourg): En particulier, M.
Descôteaux, qui était assigné au dossier et qui a eu des
conversations, effectivement, avec des gens de mon cabinet quant à la
problématique et quant à tout le factuel du dossier qui faisait
que ça se retrouvait encore une fois chez nous, avec des
possibilités de coûts additionnels.
M. Chevrette: Donc, vous aviez des fonctionnaires qui
travaillaient là-dessus et au moins un attaché politique qui
supervisait le dossier. La connaissance que vous aviez ou que vous avez de ce
dossier qui a - on le sait - dégénéré en l'adoption
d'une loi privée, est-ce que les fonctionnaires ou l'attaché
politique vous a dit qu'il y avait des fraudes, des malversations, dans ce
dossier?
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement.
M. Polak; M. le Président, je pense que
déjà, là, on va beaucoup plus loin au point de vue de la
pertinence qu'on devrait aller, parce qu'on commence à regarder quel
fonctionnaire a travaillé là-dessus, s'il y a fraude ici et
là. On va arrêter où'' On va arrêter à un
moment donné... M. le Président, nous sommes ici pour faire
enquête sur la conduite d'un député. Et si je comprends
bien, il s'agit du projet de loi 272. Mais, de faire une analyse comme
ça, on aurait peut-être dû...
Moi, là, depuis qu'on est ici, je pense, c'est la
quatrième ou troisième semaine - je commence à oublier -
je dois vous dire qu'il faut, à un moment donné, mettre fin
à tout ça. On parle d'un certain incident qui a eu lieu le 19
décembre et il faut vraiment tenter de se limiter à ça et,
là, on...
Avec la manière de voir, maintenant, M. le Président, on
va en connaître aussi pour un autre deux, trois, quatre semaines.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon, sur la même question de règlement.
M. Filion: Sur la question de règlement, nous sommes ici
pour, encore un fois, accomplir un mandat que vous a confié
l'Assemblée nationale d'enquêter sur les agissements du
député de Portneuf relativement à son comportement, en
fait. Et tout ça est relatif à deux projets de loi, le projet de
loi 132, le projet de loi 272.
Depuis le début de nos travaux que vous nous avez permis,
à juste titre, aux deux côtés de cette commission, d'aller
au fond des choses en ce qui concerne ces deux projets de loi là, leurs
implications, leur contenu, leurs conséquences. Et tout ça pour
nous permettre quoi, M. le Président?D'apprécier la
crédibilité des témoignages rendus, notamment celui du
député de Portneuf relativement à sa décision qui a
changé de côté, sa décision de voter contre puis,
ensuite, de voter pour un projet de loi, puis les réticences qu'il avait
à l'égard d'un projet de loi que le ministre des Transports
connaît fort bien. Donc, M. le Président, la question du leader de
l'Opposition est hautement pertinente, s'adresse à la bonne personne qui
connaît bien ce dossier et, en ce sens, M. le Président, je vous
soumets que la question de règlement doit être
rejetée.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Taillon?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, c'est très
important la question qui vient d'être soulevée, la question de
règlement soulevée par M. le député de
Sainte-Anne.
L'objet premier de notre commission -et il faut, je pense qu'il est
important maintenant de le ramener, je pense que la mise en situation a
été faite de façon assez complète depuis le
début avec des témoins de façon très
détaillée - c'est d'examiner s'il y a eu des pressions indues qui
auraient été exercées par M. le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation envers M. le député de
Lévis concernant deux projets de loi, c'est-à-dire 272 et 132 et,
plus que cela, si le 272 était conditionnel à l'adoption d'une
autre loi qui s'appelle 132.
Ceci a été expliqué de façon
extrêmement élaborée par - permettez-moi l'expression - les
principaux acteurs de cette question de privilège. Nous sommes
maintenant, comme vous dites, M. le député de Taillon, à
vérifier une partie des faits de cette question de privilège qui
est maintenant démontrée et qui a été
prouvée devant nous.
Ce qui est bien important, c'est qu'on a peut-être permis à
M. le député de Lévis, à Me Lemay, qui était
l'avocat mandataire dans le dossier de l'article, de la loi 272 et surtout
à M. Michel Pagé également, le ministre de l'Agriculture,
de procéder et d'expliquer chacun leur opinion vis-à-vis 132 et
272, c'était très important.
Maintenant, ce qui est important de savoir de M. le ministre des
Transports qui est ici présent, c'est de vérifier ce qu'on a
appris hier et ce qu'on a appris il y a deux semaines, cela a bien
été fait et s'il y a eu une ou deux rencontres ou deux ou trois
téléphones. Je ne voudrais pas et je ne permettrai pas, dans la
preuve et les témoins qui viendront, qu'on reprenne tout le processus
d'adoption de la loi 272, qu'on reprenne tout le processus du 132, sinon tous
les députés qui ont assisté à la commission
parlementaire sont contraignables et pourraient être assignés,
sinon toute autre personne, toute autre secrétaire ou les...
Alors, c'est pour cela que j'aimerais qu'on... Là je comprends
qu'on commence l'interrogatoire de M. le ministre des Transports, il y a une
mise en situation qui est tout à fait normale au début de votre
interrogatoire, M. le leader de l'Opposition, mais j'aimerais qu'on arrive au
fait, c'est-à-dire à la pertinence même de l'objet qui est
à savoir: Est-ce qu'il y a eu des pressions entre M. le ministre de
l'Agriculture et M. le député de Lévis en reqard de ces
deux lois? Et, relativement, vérifier les faits qui nous ont
été rapportés vis-à-vis ces deux principaux acteurs
et peut-être Me Lemay aussi qui a parlé de Me Côté,
vraiment vérifier si ça, ça s'est fait, les deux
rencontres et le téléphone.
M. Chevrette: Merci de votre décision, M. le
Président, mais je voudrais avoir une directive. Le témoin
Pagé, hier - c'est une question de règlement, je m'excuse - a dit
que le principal responsable de 272, c'était le ministre des Transports,
parce que c'était le payeur. Imaginez-vous bien que si c'était le
payeur, 7 000 000 $ - ça représentait peut-être A 000 000
$, peu importent les chiffres - je le questionne pour voir s'il ratifiait des
fraudes, des illégalités ou s'il ratifiait une omission purement.
Je pense que le ministre a assisté - vous le savez vous-même, dans
le témoignage - à la commission parlementaire, le soir.
Je ne vois pas en quoi je suis hors d'ordre, je ne vois pas en quoi
votre décision, M. le Président, que je suis obligé de
respecter... Mais jusqu'à date je ne suis pas sorti du règlement,
je ne suis pas sorti de la pertinence, absolument pas. Je commençais
à peine à questionner. Là, vous venez me dire que... Vous
ne savez même pas ce que je vais faire comme interview, et vous me dites:
Ne sors pas de là.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non. C'est
très important...
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Un instant! Non, non, juste une
intervention, là, et je pense que je vais être bien clair. Suite
à votre demande, votre question de rèqlement, j'en ai
profité, M. le leader de l'Opposition, non pas pour dire que votre
dernière question était non pertinente, mais de situer le genre
de témoin, c'est-à-dire le ministre des Transports, qu'est-ce
qu'il vient faire par rapport aux témoignages qui ont été
rendus antérieurement. Je comprends que votre dernière question -
je l'ai répété dans ma décision - c'est une mise en
situation. Mais j'ai demandé simplement d'être prudent dans la
mise en situation et de ne pas repasser tout le processus législatif de
272 et 132. C'est simplement ça que j'ai dit.
J'ai fait cette mise en garde suivante, aussi, et ça ne vous
impliquait pas personnellement, M. le leader de l'Opposition. J'ai dit: S'il
faut aller très loin dans 272 et 132, tous les témoins, j'ai
même mentionné que tous les membres de la commission, les deux
commissions, pourraient être assignés ici et contraignables. Mais
je ne pense pas que c'est l'objectif de cette commission. C'est simplement un
avertissement, mais je
n'ai jamais dit, j'ai calculé même que votre
dernière question était une mise en situation pour pouvoir mieux
interroger le ministre des Transports.
M, le leader de l'Opposition, vous avez la parole.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je pense que nous sommes sur une très dangereuse
route. Vous avez rendu une décision sur une question de
règlement. C'était clair, ce que vous avez dit. Là, le
leader de l'Opposition, il soulève d'abord une demande de directive,
ensuite il change ça en question de règlement et, en fait, il a
parlé d'un appel de votre décision. M. le Président, il
tente par la porte d'en arrière de rentrer encore là-dedans.
C'est lui qui se plaignait de l'absence de fermeté de la
présidence, c'est lui qui l'a dit carrément, à tel point
c'était même rapporté partout dans les journaux. C'est
à lui de suivre, justement, s'il croit tellement le principe de
fermeté, qu'il commence à vivre selon ça. Quand le
président rend une décision qui dit que votre question n'est pas
permissible et vous allez trop loin dans le sujet de la pertinence, il faut
qu'on respecte ça et pas tenter... Parce qu'il a sa méthode
à lui, de temps en temps, il se lève, une autre question de
règlement, de temps en temps, il fait des grimaces avec son visage, il
nous regarde pour tenter de faire peur et, lui, là, c'est pas un homme
spécial ici, c'est un député comme tous les autres et il
faut vivre avec les décisions de la présidence.
Le Président (M. Lorrain): Parfait I Sur votre directive,
M. le député de Sainte-Anne, je n'ai jamais dit que la
dernière question de M. le leader de l'Opposition était
rejetée dans ma décision. Jamais. Mais j'en ai profité
pour faire un avertissement très important, extrêmement important,
c'est-à-dire qu'on ne reprenne pas tous les processus avec tous les
témoins.
Une voix: Allons-y, allons-y.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le leader de
l'Opposition, vous avez la parole.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, je voudrais demander
au ministre des Transports si ce projet de loi - on va me permettre
peut-être d'y aller plus large - ratifiait des illégalités
ou purement une modalité qui est légale... Des
illégalités en termes de fraude.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je pense que
c'est un terme très fort qui, je pense, ne correspond pas à la
réalité. C'est davantage l'omission de faire approuver par les
Affaires municipales ce règlement d'emprunt qui fait que le projet de
loi 272 venait corriger cette situation. Et, chacun à son niveau, compte
tenu des barèmes qu'il a, peut l'interpréter de
différentes manières. C'était, en fait, une étape
extrêmement importante, qui était l'approbation par les Affaires
municipales du règlement d'emprunt, qui n'a pas été faite
et, à ce niveau-là, il semble que ce soit une erreur humaine mais
que l'erreur était quand même là et qu'il fallait la
corriger par le projet de loi 272. (10 h 30)
M. Chevrette: M. te ministre, si cette erreur humaine que l'on a
découverte en cours de route, si les Affaires municipales l'avait
ratifiée au départ, est-ce que vous, votre ministère
payait automatiquement?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce qu'il faut
comprendre dans le processus d'adoption, c'est que chacune des commissions de
transport soumet d'abord un plan d'immobilisation au niveau du ministère
pour approbation qui, par la suite, doit être entériné
comme entité municipale par le ministère sectoriel et responsable
de l'approbation des dépenses sur le plan municipal. Une chose est
certaine, c'est qu'au bout de la liqne le principe était que chez nous
l'achat d'autobus et d'immobilisations, de toute façon tout ce qui
était acceptable dans les normes du programme normé avait
été approuvé par le ministère. Il n'était
donc pas question pour le ministère de refuser de payer ce que,
normalement, le ministère aurait payé dans la mesure où
toutes les étapes sur le plan légal auraient été
franchies, soit l'approbation par le ministère des Affaires municipales.
Là où...
M. Chevrette:... combien, M. le ministre...
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Chevrette:... ce qui a été admis, là?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Je pense que c'est aux
alentours de 4 800 000 $. Mais je pense que ce n'est pas davantage là
qu'est le débat, si vous me permettez de vous le dire. Le débat
était davantage dans le délai qui courait à partir du
moment où l'approbation par le ministère des Transports du
règlement au niveau des immobilisations... Et, comme c'était un
emprunt temporaire, les intérêts qui ont couru pendant tout ce
délai, on voulait les faire charger au ministère des Transports
et c'est là où je me suis objecté dans le sens que nous
étions prêts à reconnaître ce que, normalement, nous
aurions payé dans la mesure où la
commission intermunicipale aurait respecté les
échéanciers normaux, mais pas de cautionner une
responsabilité, même si elle est une erreur humaine, qui
relève davantage de la commission intermunicipale que du
ministère des Transports. Et c'est là qu'était le niveau
de discussion et, si les Affaires municipales avaient accepté de payer
l'ensemble des intérêts, certainement que le ministère des
Transports s'y serait objecté. Et c'est la raison pour laquelle
d'ailleurs je me suis rendu en commission parlementaire pour m'assurer qu'on ne
dépasse pas les normes et les bornes à faire payer le
ministère des Transports.
M. Chevrette: Mais la différence entre ce que vous aviez
à payer automatiquement ou que vous aviez accepté de payer par
rapport au coût des intérêts qui est dû à
l'erreur humaine, comment ça représentait ça?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez !
M. Chevrette: Sur 4 000 000 $, quelle est la
proportion?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez! Si mes
souvenirs sont exacts et...
M. Chevrette: Approximativement, je vous demande.
M- Côté (Charlesbourg): Approximativement, je pense
que la facture était de l'ordre de 300 000 $ ou 400 000 $
additionnels.
M. Chevrette: Donc, la différence pour le ministère
des Transports...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la mesure où,
dans la mesure où on payait la totalité des
intérêts.
M. Chevrette: Dans la mesure où vous payez tous les
intérêts.
M. Côté (Charlesbourg): Tous les
intérêts.
M. Chevrette: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): C'était ce
différentiel-là par rapport à la situation où
ça aurait dû être adopté par les Affaires municipales
en temps régulier, en temps normal.
M. Chevrette: Mais, en d'autres mots, le projet de loi qui venait
ratifier, le projet de loi 272 qui venait ratifier une erreur humaine, non pas
une fraude, pour le ministère des Transports ce qui aurait pu être
en sus, c'est de l'ordre de 300 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Approximativement et...
M. Chevrette: O. K.
M. Côté (Charlesbourg):... c'est la raison pour
laquelle il y a eu, lors de !a commission parlementaire, compte tenu de la
situation que vivait la commission intermunicipale de transport de la rive sud
de Québec et qu'ils devaient eux-mêmes assumer une part de la
responsabilité des délais sur le plan légal, il y a eu une
certaine négociation préalable et lors de la commission, de
façon à ce que, le ministère des Transports faisant un
certain bout, la commission intermunicipale fasse le reste pour être bien
sûr de mesurer l'impact de la décision qu'eux-mêmes ont pris
à l'époque.
M. Chevrette: Et le paiement pour les immobilisations de garage,
d'autobus, ça c'est dû à un programme norme...
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement.
M. Chevrette:... en autant que c'est légal.
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement.
M. Chevrette: Donc, ce n'est pas un déboursé
exceptionnel.
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Chevrette:
Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas un
déboursé exceptionnel, c'est normé et comme dans tout le
cas de la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal comme la société de transport de Québec,
dans tous tes cas, c'est un programme qui est normé, qui doit recevoir
l'approbation du Conseil du trésor de toute manière et qui,
règle générale, est réparti sur une période
d'un plan triennal. Ça s'inscrivait à l'intérieur des
décisions qui avaient été prises par le Conseil du
trésor mais qui, par I'obligation, devait recevoir l'approbation d'un
décret gouvernemental et donc passer par les Affaires municipales, ce
qui n'a pas été fait dans ce cas-là. Et ce qu'on nous a
dit, à tout le moins, c'était une erreur humaine et lors de la
commission parlementaire sur le projet de loi privé, lorsque je me
suis... j'ai interrogé Me Lemay, j'avais l'impression de parler à
celui qui était à la base de l'erreur juridique. Et M. Lemay nous
a expliqué qu'il venait d'arriver dans le dossier pour tenter de sauver
les meubles. Alors on a fait ce qu'on avait à faire à ce
moment-là.
M. Chevrette: Mais je comprends bien
que s'il n'y avait pas eu d'erreur humaine au tout départ...
M. Côté (Charlesbourg): 272.
M. Chevrette: II n'y aurait pas eu de 272..,
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette:... et ce n'était pas... Le projet de loi...
Je vais vous poser la question différemment. Le projet de loi 272
venait-il chercher une subvention de 4 000 000 $ d'une façon
dérogatoire ou s'il ne venait pas chercher une somme de 300 000 $ d'une
façon dérogatoire?
M. Côté (Charlesbourg): Pour voir le contexte dans
lequel ça se passait, Me Letnay, défendant, comme c'était
son mandat, les intérêts de la commission de transport et tentant
de sauver le plus possible d'argent à la Commission intermunicipale de
transport de la rive sud, a fait effectivement des représentations au
niveau du cabinet et du ministère pour que le ministère absorbe
sinon la totalité, une très large partie des
intérêts courus depuis l'erreur humaine et le moment où le
projet de loi légaliserait ce qui avait été une omission
quand même extrêmement importante d'approbation des Affaires
municipales. Le principe était que sur le plan légal ça
corrigeait cette situation-là au niveau des immobilisations, qui avaient
été faites d'ailleurs, et voulait régler l'impasse sur le
plan des intérêts.
M. Chevrette: Mais la question des intérêts
remettait-elle en cause l'adoption du projet de loi privé?
M. Côté (Charlesbourg): Le projet de loi
privé n'avait pas pour but de régler les intérêts.
Le projet de loi privé avait pour but de régler la situation
d'illégalité dans laquelle s'était placée la
commission intermunicipale de transport en ne faisant pas approuver par la
Commission municipale, par les Affaires municipales, les règlements
d'emprunt et ça c'était extrêmement important. De telle
sorte que nous aurions pu adopter un 272 sans intérêt mais comme
les interprétations de la commission intermunicipale de transport
plaidaient la bonne foi et craignaient que des répercussions sur le plan
des coûts soient extrêmement importantes au niveau des usagers de
la Commission intermunicipale de transport de la rive sud, sollicitaient du
ministère des Transports une collaboration sur le plan du paiement d'une
partie des intérêts...
M. Chevrette: Tout ça avait été
examiné par vos fonctionnaires et un attaché politique au moins.
Est-ce qu'il y avait une autre solution qu'un projet de loi privé?
Est-ce qu'on vous a soumis d'autres hypothèses?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Sauf que dès le
moment où on m'a présenté cette solution en termes de
paiement des intérêts au ministère des Transports, compte
tenu de la rareté des ressources, je me suis objecté parce les
véritables responsables de cette situation devaient en payer, en faire
les frais. C'est là que les démarches des représentants de
la commission intermunicipale de la rive sud se sont intensifiées et ont
tenté d'en obtenir davantage.
M. Chevrette: Est-ce que, mise à part le quantum des
intérêts, est-ce que vous aviez des réticences, vous, comme
ministre des Transports, à l'adoption du projet de loi 272?
M. Côté (Charlesbourg): J'avais des
réticences sur les intérêts.
M. Chevrette: Mais, mis à part les intérêts,
aviez-vous des réticences sur l'adoption du projet de loi 272?
M. Côté (Charlesbourg): Le problème
fondamental, il est plus large que ça, il déborde davantage le
projet de loi 272. Il se situe davantage dans le contexte d'une fin de session
que j'ai moi-même vécue depuis plusieurs années au pouvoir,
à l'Opposition et à nouveau au pouvoir où on nous arrive
avec toute une série de projets privés dans des fins de session
que tout le monde connaît où bien souvent on approuve des choses
dont on ne connaît même pas la portée et les effets pour le
futur. C'est davantage cette réflexion-là dans l'ensemble du
processus que spécifiquement à la loi 272 et...
M. Chevrette: Vous-même, M. le ministre, qui avez
assisté le 18 au soir à la commission, qui avez discuté,
qui avez approuvé en commission, c'est-à-dire vous avez
été de consentement unanime, si j'ai bien lu le
procès-verbal, vous avez été accepté comme membre
ce soir-là avec droit de parole, aviez-vous des réticences
à son adoption, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Des réticences? M.
Chevrette: Â l'adoption de 272.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, je pense que
dans ce domaine c'est d'abord mon collègue des Affaires municipales qui
parrainait, comme ministre responsable de ce projet de loi qui, dans un premier
temps, était celui du député de Lévis. Mon
intervention et ma position dans ce dossier
ne se limitaient qu'à tenter de limiter les dégâts
quant aux piastres et cents du ministère des Transports dans un contexte
extrêmement difficile sur le plan budgétaire. Et c'était
là que se limitait mon intervention. Vous pourrez le remarquer
d'ailleurs à la lecture des comptes-rendus de la commission
parlementaire, mon intervention s'est située uniquement sur l'article...
un amendement déposé par le ministre des Affaires municipales
à l'article touchant les intérêts.
M. Chevrette: En fait, vous êtes allé
défendre les intérêts de votre ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement.
M. Chevrette: Mais vous ne vous sentiez pas le grand "boss" du
projet de loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: D'accord. Le grand "boss" du projet de loi, pour
vous c'était qui?
M. Côté (Charlesbourg): Le grand "boss" du projet de
loi était le député de Lévis puisqu'il en
était le parrain.
M. Chevrette: Mais le ministre responsable?
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre responsable
était le ministre des Affaires municipales.
M. Chevrette: C'était lui qui avait la
responsabilité du projet de loi...
M. Côté (Charlesbourg): Comme tous les projets.
Comme tous les projets de cette nature privée qui relèvent des
Affaires municipales.
M. Chevrette: Quant aux besoins qui avaient été...
aux dépenses qui avaient été effectuées, je vous
avais posé... je vous ai posé une question au début
là. Les dépenses qui avaient été effectuées
par la CITRSQ, l'achat d'autobus, les garages, besoins de bureaux
administratifs, est-ce que ça, ça avait été
suffisamment scruté à votre ministère pour juger que
c'était légitime, ce qui avait été fait
là?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Ce que je comprenne,
puisque, à ma souvenance des fonctionnaires qui sont affectés au
dossier ont scruté, dans ce cas-là comme dans les autres cas,
l'admissibilité des dépenses d'îmmobilisation
subventionnables à 75 % par le programme norme et, dans la mesure
où effectivement le ministère des Transports en commission
parlementaire faisait valoir le point au niveau des intérêts, il
allait de soi que le consentement ou après l'analyse faite par le
ministère, les officiers du ministère, qu'il était dans
les règles normales de subventionner ce qui était subventionnable
parce que ce n'est pas la totalité de la demande qui a été
consentie. Il y a des éléments qui étaient
subventionnables et d'autres qui ne l'étaient pas.
C'est donc, les 75 % qui s'appliquaient à ce qui était
admissible au programme normé. Donc, le jugement va de soi que dans la
mesure où nous n'avions pas d'objection et que l'omission est intervenue
après l'acceptation du ministère des Transports comme
démarche de se présenter aux Affaires municipales pour recevoir
l'approbation, il va de soi que le consentement du ministère
était, faisait suite à l'analyse qui en avait été
faite.
M. Chevrette: Est-ce que les processus de soumission publique
avaient été scrutés et respectés, selon votre
connaissance?
M. Polak: Question de rèqlement. M. le Président,
je reviens sur la même question. Si vous permettez quelques questions
introductives, nous sommes rendus maintenant à 40 minutes et on n'a pas
encore aucune relation entre notre mandat ici d'enquêter sur la conduite
du député... S'il vous plaît, voulez-vous, s'il vous
plaît, vous concentrer. C'est votre travail. Moi je m'occupe du mien. O.
K., là?
Le Président (M. Lorrain): 5ur votre question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je suis en train de vous dire, M. le Président,
qu'on est encore en train de donner une permission au député de
Joliette avec sa question de directive, ça ne finira plus jamais. Je
sais que le temps ne vaut pas beaucoup à cette commission. Je suis
d'accord avec vous parce que, depuis quatre semaines, on fait du travail,
ça aurait peut-être pu être fait dans une semaine avec des
règles un peu plus strictes et plus riqides. Je pense qu'aujourd'hui
là qu'on commence encore une nouvelle vie. Ce sera très
intéressant. Qu'on respecte vos décisions aussi.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Sainte-Anne? M. le député de Taillon, sur
la même question de règlement.
(10 h 45)
M. Filion: M. le Président, on a un mandat à faire
et le temps qu'il faut pour l'accomplir de ce côté-ci de la
commission, on va le prendre. C'est notre... Et si ça ne plaît pas
à des gens autour de la table, ils ont juste à ne pas se
présenter, M. le Président. Deuxièmement, sur le fond de
la
question de règlement du député de Sainte-Anne, le
projet de loi 272 est le coeur de nos préoccupations. Il ne faut pas
passer... À ce moment-ci, le leader de l'Opposition, encore une fois,
est en train d'interroger sur le contenu, la portée, les
conséquences, les tenants, les aboutissants du projet de loi 272. Il
n'est pas en train d'interroger n'importe qui, n'importe quel badaud, il est en
train d'interroger le payeur, celui qui défendait les
intérêts des payeurs de taxes lors de l'adoption du projet de loi
272.
Alors, à ce moment-ci, M. le Président, les questions du
leader de l'Opposition sont tout à fait dans les formes, d'autant plus
qu'un des points clés que nous aurons à déterminer porte
sur la crédibilité du député de Portneuf qui,
encore une fois, voulait -c'est la nature de la preuve qui a été
offerte - voulait voter contre. Il a voté pour le projet de loi 272.
Alors, il est extrêmement important d'évaluer la portée, la
crédibilité, la motivation du député de Portneuf
par rapport au contenu réel du projet de loi 272. C'est le travail que
nous sommes en train de faire, ce matin, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je comprends que... Vous avez
terminé, M. le député de Taillon? Je comprends qu'il y a
une mise en situation importante, le témoin vient de commencer à
témoigner ce matin, c'est le ministre payeur. Je comprends aussi que la
mise en situation vis-à-vis la loi 272 a été
expliquée de toutes les façons, et par le ministre Pagé et
par Me Lemay et par M. le député de Lévis et par les gens
représentant la corporation de transport de la rive sud. I! ne faudrait
pas reprendre, parce que là, si on veut avoir l'opinion sur 272 de cinq,
six, sept ou huit ou neuf experts, mais tout le monde va venir répondre
à peu près la même chose ou encore ce qui est le 272 pour
arriver à notre, à ce qu'on recherche, c'est-à-dire la
question de privilège, les pressions indues d'un ministre sur un autre
député dans un processus législatif connu. Je vais vous
permettre encore de continuer sur 272 mais j'aimerais bien que vous arriviez,
M. le leader de l'Opposition, aux relations qu'a pu avoir M. le ministre des
Transports avec M. le ministre de l'Agriculture relativement à la preuve
qui a été fait. Attendez, je n'ai pas terminé. Vous avez
mentionné dans le premier de vos arguments, M. le député
de Taillon, sur votre question de règlement, que vous étiez
à vérifier la crédibilité de M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation en regard de son
témoignage.
M. Lefebvre: Et du député de Lévis aussi. Et
du député de Lévis aussi.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lefebvre:... et du député de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: La crédibilité des deux acteurs
principaux.
Le Président (M. Lorrain): Chacun fera son travail.
M. Lefebvre: N'oubliez pas ça, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! Oui,
M. Lefebvre: N'oubliez pas ça, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais pour le moment..,
M. Lefebvre:... et la crédibilité du
député de Lévis, ça a été
établi par l'article 322...
Le Président (M. Lorrain): Chacun... M.
Lefebvre:... des règlements.
Le Président (M. Lorrain):... chacun va faire son
travail.
M. Lefebvre:...
Le Président (M. Lorrain): Je réponds à une
question de règlement à la fois, alors, M. le
député de Taillon.
M. Lefebvre: C'est important que vous ne l'oubliiez pas, M. le
Président, dans vos remarques. C'est important que vous ne l'oubliiez
pas, M. le Président, dans vos remarques parce qu'on a établi
clairement, hier, que le mandat de la commission incluait également
l'évaluation de la conduite du député de Lévis en
reqard de l'article 322 des règlements.
Le Président (M- Lorrain): M. le député de
Frontenac, laissez-moi terminer ma décision. C'est clair depuis le
début.
M. Lefebvre: C'est important que vous le disiez, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Mais je réponds à
une question à...
M. Lefebvre: Non, mais rappellez-Ie à l'Opposition parce
qu'ils l'oublient!
Le Président (M. Lorrain): Je réponds à une
question de règlement à la fois. Or, ce qui est bien important
c'est d'arriver aux
faits qui concernent M. le ministre des Transports et non pas tout ce
qu'il a pu faire ou tout ce que ses fonctionnaires ont pu faire dans cette
affaire. L'objet premier de cette commission c'est de vérifier s'il y a
eu des pressions indues d'un ministre sur un autre député mais
là, si tout le processus législatif de 272, les nuances de M. le
ministre des Transports avec tous les membres de son ministère et tous
les autres députés qui ont participé à la
commission est pertinent, bien là écoutez, pour vérifier
la crédibilité, moi je ne comprends plus! Il y a eu certaines
choses, des relations ou des téléphones et des communications qui
sont intervenues entre le ministre des Transports et le ministre de
l'Agriculture. J'aimerais bien que, maintenant qu'on connaît l'opinion de
M. te ministre des Transports sur 272, on en arrive aux questions directement
reliées au mandat confié à cette commission.
M. Lefebvre: M, le Président...
M. Rochefort: Tout d'un coup qu'on n'a pas de question
là-dessus?
M, Lefebvre: M. le Président...
M. Rochefort: Si jamais on n'a pas de question là-dessus,
êtes-vous en train de nous dire où il faut aller?
Le Président (M. Lorrain): Alors, on va libérer le
témoin si vous n'avez pas de question.
M. Rochefort: Êtes-vous en train de nous dire
jusqu'où il va falloir aller? On va quand même...
M. Chevrette: Si ça ne vous déranqe pas, M. le
Président, je voudrais soulever une question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Alors, j'ai terminé la
première. Vous soulevez une nouvelle question de règlement.
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non. C'est une
nouvelle question de règlement.
M. Chevrette: Non, non, j'ai soulevé une question de
règlement. On a devant nous le payeur, puis moi c'est drôle je
viens de découvrir, ce matin, parce qu'on nous a dit que c'était
un projet de loi de 7 000 000 $, c'était sérieux, et
c'était un projet de loi qui ratifiait une erreur humaine mais qui
était accroché à un programme normé; que
c'était le principal point dangereux c'étaient les
intérêts qui pouvaient être différents de 300 000 $.
C'est très différent de ce qu'on a entendu jusqu'à date,
M. le Président.
M. Lefebvre: Une question de règlement, M. le
Président, une question de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Une question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: On est à interpréter avant le temps le
témoignage de M. le ministre qui a également mentionné que
les subventions disponibles étaient payables en vertu d'un programme, en
autant évidemment que le bill privé était adopté.
Il ne faudrait pas oublier ça dans votre argumentation, M. le leader de
l'Opposition. Alors, si vous voulez argumenter tout de suite, on va le faire
des deux côtés!
M. Rochefort:...
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Frontenac, ce qui est bien important...
M. Chevrette: Est-ce que je peux finir mon argumentation, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): Vous aviez terminé?
M. Chevrette: Pantoute, il m'a coupé!
Le Président (M. Lorrain): Ah, excusez-moi! M. le leader
de l'Opposition.
M. Chevrette: Moi, j'ai l'habitude, quand quelqu'un coupe,
j'arrête.
Le Président (M. Lorrain): Non, mais je pensais que vous
aviez terminé. Allez, continuez!
M. Chevrette: Bon, merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Continuez votre intervention
sur la même question de règlement.
M. Chevrette: Merci. Il est bien important, M. le
Président, qu'on sache exactement ce que signifiait pour le ministre des
Transports, qui a été jugé comme le ministre très
important, parce que le ministre payeur, il vous appelait le ministre payeur,
le ministre Côté payeur. M. le Président, je veux
comprendre quel était véritablement le rôle du ministre
payeur dans tout cela. Je veux comprendre à quoi cela
l'engageait pour qu'il soit si important alors que je pensais que
c'était le ministre des Affaires municipales qui parrainait les projets
de loi privés. Je viens de comprendre que son rôle était
d'aller discuter des intérêts, il payait. Donc, à partir de
là, je veux bien croire qu'ils ont hâte d'en finir, mais cela
irait pas mal plus vite s'ils nous laissaient continuer que de faire des
questions de règlement. J'achève là.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement. Ce qui est important, c'est que...
M. Doyon: M. le Président, j'aimerais tout simplement
que...
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. M. le Président. Le leader de l'Opposition
revient avec une deuxième question de règlement qui est
exactement la répétition de l'argumentation qu'il a servie sur la
première question de règlement. Je vous signale, et de toute
façon on ne peut pas revenir continuellement... Il nous blâme de
soulever des questions de règlement. Au moins, M. le Président,
qu'il soit logique avec lui-même, une fois qu'une question de
règlement a été soulevée, qu'elle a
été vidée, vous avez rendu votre décision, bien,
qu'il s'y conforme. C'est comme cela que les travaux vont pouvoir
procéder normalement. Dans le moment, vous rendez une décision,
il argumente avant que cette décision ne soit rendue, suite à une
question de règlement qui est soulevée par le
député de Sainte-Anne et on recommence après sur la
même question de règlement et puis, vogue la galère! M. le
Président, j'espère que, dorénavant, vous allez faire en
sorte que, quand une question de règlement a été
soulevée, on ne peut pas resoulever la même question de
règlement par après en disant: J'ai une autre question de
règlement, et de recommencer la même chose.
Vous aviez très bien situé le problème, vous aviez
dit: II va falloir qu'on en arrive au coeur des choses à un moment
donné. Et puis, nous autres, on ne souhaite pas d'autre chose que cela,
c'est tout simplement cela qu'on demande. Cela, vous l'aviez dit et on devrait
se conformer à cette décision et d'aller...
Ce qui compte, M. le Président, dans cette commission
parlementaire, et cela commmence à nous peser, c'est que, finalement, on
apprenne quelque chose de neuf quelque part qu'on ne sait pas
déjà. Et, continuellement, M. le Président, c'est la
quatrième semaine qu'on termine et j'oserais dire que, depuis trois
semaines, on n'apprend rien de nouveau.
Une voix: Non.
M. Doyon: Rien de nouveau, on piétine...
Le Président (M. Lorrain): Vous apprécierez les
témoignages...
M. Doyon: On fait du sur place, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert.
M, Doyon: Et cela a assez duré, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert, vous donnerez l'appréciation des témoignages
à la fin. Il y a un bloc de temps très important, il y a
débat à l'Assemblée, vous apprécierez les
témoignages à la fin.
M. Doyon: M. le Président, c'est en relation plutôt
avec l'exigence que vous avez et qui doit être maintenue...
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais vous
apprécierez...
M. Doyon:... de la pertinence parce que, autrement, on n'en
sortira jamais.
Le Président (M. Lorrain): J'en arrive.
M. Doyon: Le ministre nous parle qu'il a eu des discussions avec
les fonctionnaires. Après cela, pourquoi ne pas faire comparaître
les fonctionnaires, M. le Président, qui, eux, vont avoir parlé
à d'autres personnes qui, elles, vont être amenées ici?
Une voix: Ah ouit
M. Doyon: Cela ne finira jamais. Alors c'est cela qu'il faut
arrêter un moment donné.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! J'avais compris de votre
dernière intervention, M. le leader de l'Opposition, que vous arriviez
au noeud des questions principales à poser à monsieur...
M. Chevrette: Je n'ai pas dit que j'arrivais au noeud, j'ai dit
que cela irait pas mal plus vite pour passer au noeud, si vous voulez, si on me
laisse aller.
Le Président (M. Lorrain): Les choses importantes qui
avaient à être établies entre 272 sont établies ou
sont à peu près établies...
M. Chevrette: M. le Président, question de
règlement et de directive, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lorrain): Un instant! Je vais finir par
rendre ma décision première.
M. Chevrette: O. K.
Le Président (M. Lorrain): Si vous avez une autre question
de règlement, vous en poserez une autre après.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Lorrain): C'est que là, la
pertinence, cela fait trois fois que j'y reviens depuis ce matin. Je pense que
j'ai entendu un argument tout à l'heure qui dit qu'il y a des enveloppes
de temps qui sont intervenues dans un processus entre les deux formations. Il
n'est pas vrai que, parce qu'il y a une entente de temps, on va utiliser
l'enveloppe de temps, peu importe l'importance du témoin, peu importent
les faits que le témoin a à venir nous rapporter. On cherche tous
et chacun ici, de façon égale, la...
M. Chevrette: Ce n'est même pas une question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Écoutez une minute, on
cherche la vérité, et la vérité, ce n'est pas en
passant et en demandant n'importe quoi à n'importe qui. Il y a une
question... Un instant, s'il vous plaît!
Des Voix: Wo! Wo!
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaîtl S'il
vous plaît! II y a une question de privilège... À l'ordre,
s'il vous plaîtl II y a une question de privilège qui est sur la
table et j'aimerais qu'on revienne à la question de privilège.
À date, j'ai permis à M. le leader de l'Opposition de mettre en
situation le ministre payeur, comme vous dites, quant à la loi 272. Mais
il y a des faits ici, et M. le ministre a été nommé par
d'autres témoins pour des rencontres et des téléphones.
J'aimerais qu'on arrive aux faits qui concernent M. le député de
Lévis et qui concernent M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Je vous cède la parole, M. le
leader de l'Opposition et autant que passible...
M. Chevrette: Là, j'aimerais savoir...
Le Président (M- Lorrain):... se rapprocher de la
pertinence.
M. Chevrette:... de vous là... M. Filion: Sois poli.
M. Chevrette: J'aimerais bien savoir de vous, M. le
Président, comment vous voudriez qu'on questionne, quels mots on devrait
dire et quel est le moment opportun. Cela n'a pas de bon sens. Vous dites qu'on
dit n'importe quoi, n'importe quand. Non, monsieur. On ne l'accepte pas.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, je n'ai pas dit
ça.
M. Chevrette: Moi, je ne le prends pas, ça. On a...
Je...
Le Président (M. Lorrain): J'ai dit que je ne permettrais
pas...
M. Chevrette: Je m'excuse, mais je ne le prends pas, M. le
Président, ça.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas dit que vous dites
n'importe quoi; je l'aurais dit avant ça; ça fait trois semaines
et demie qu'on est ici, sauf qu'il faut arriver à une pertinence, puis
je pense que c'est important, puis je ne peux pas deviner de la pertinence
avant de savoir les questions qui vont être posées.
M. Chevrette: Êtes-vous capable de nous arrêter quand
on n'est pas pertinent?
Le Président (M. Lorrain): Oui, je vais vous
arrêter.
M. Chevrette: Bon, bien, dans ce cas-là, pourriez-vous
nous laissez aller dans nos question?
Le Président (M. Lorrain): Bien, je viens de vous avertir
deux fois, là, que j'aimerais ça qu'on arrive directement au lien
entre le ministre des Transports et M. Pagé et M. Garon,
M. Filion:... question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Bon, écoutez...
M. Filion: C'est parce que... Non, mais je vous écoute
depuis tantôt et je vous suis, M. le Président.
M. Chevrette: Ça n'a pas de bon sens...
M. Filion: C'est parce que le témoin qui est devant nous,
non seulement, M. le Président, son nom a-t-il été
mentionné,. effectivement, à quelques reprises, comme faisant
partie de rencontres ou de conversations, mais je voudrais vous faire
comprendre que, également, le témoin était le ministre
payeur du projet de loi 272, était le responsable d'un groupe de
fonctionnaires
qui ont étudié le projet de loi 272, était un des
deux ministres qui connaissaient mieux le projet de loi 272 et que le projet de
loi 272, en dehors de la participation du ministre des Transports à des
rencontres sur lesquelles on va interroger et qui, pour vous, semblent
être le coeur...
Il reste qu'il y a un autre coeur, c'est le fait que le ministre des
Transports a une connaissance privilégiée des tenants et des
aboutissants du projet de loi 272, qui est au coeur de la question de
privilège que nous étudions. C'est uniquement ça, ma
question de règlement, M. le Président, et je vous écoute
attentivement depuis le début de notre séance.
Le témoin, si l'on veut, d'accord, il a eu des rencontres avec
des personnes, mais également, encore une fois, il est l'un des
ministres les plus aptes à informer tous les membres de cette commission
dans la mesure où tout le monde veut l'être du véritable
contenu, de la véritable portée des causes, des
conséquences, des effets du projet de loi 272, de son adoption, de sa
non-adoption, etc. C'est uniquement ça que je voulais souligner à
votre attention.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur la même question de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, je suis presque en
totalité d'accord avec les propos du député de Taillon,
lorsqu'il dit que le ministre des Transports est le ministre qui est vraiment
conscient de ce qui existait dans le projet de loi 272. C'est d'ailleurs dans
ce sens-là qu'a témoigné le ministre de l'Agriculture, qui
nous disait que c'est avec le ministre des Transports qu'il voulait discuter,
parce qu'il était le payeur.
Maintenant, M. le Président, le coeur du débat, c'est pas
le projet de loi 272. Ce n'est pas ça, le coeur du débat. Le
coeur du débat, c'est la conduite et du ministre de l'Agriculture et,
également, la conduite de celui qui est censé avoir reçu
des pressions indues, le député de Lévis. C'est ça,
le coeur du débat. Ce n'est pas le projet de loi 272. On n'a pas
été...
M. Filion:...
M. Lefebvre: Un instant! Laissez-moi parler, s'il vous
plaît! M. le Président, on n'a pas eu le mandat de
l'Assemblée nationale... Le mandat, ce n'est pas d'étudier le
projet de loi 272. C'est de vérifier l'attitude de deux personnes: le
député de Portneuf puis le député de Lévis.
C'est ça, le mandat de la commission de l'Assemblée et rien
d'autre, M. le député... M. le Président, et rien
d'autre.
Alors, qu'on en arrive à l'essentiel, comme vous avez
suggéré au leader de l'Opposition. Qu'on arrête de
taponner.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Non, non. Pas de remarques, pas de remarques, pas de remarques
désobligeantes. Ça va amener encore une autre question de
règlement.
M. Filion: On ne taponne pas. C'est un des éléments
du chantage...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion:... 272.
Le Président (M, Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: C'est l'amendement à 132, le chantage.
M. Filion: Mais vous le saviez, c'est quoi...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: C'est l'amendement à 132, le chantage, de la
part du député de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): A l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Les appréciations
et les jugements viendront à la fin. Ce que j'ai décidé
tout à l'heure sur la question de règlement, c'est d'arriver
à la pertinence le plus rapidement possible. Je comprends et je pense
qu'il est clair depuis le début que la toi 272 a fait partie de certains
échanges entre M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation et le député de Lévis. (11
heures)
Mais ce n'est définitivement pas le projet de loi 272 que Me
Paré est venu nous expliquer très longuement, que M. le
député de Lévis est venu nous expliquer très
longuement et que M. Pagé également nous a expliqué
longuement. Nous avons le ministre aussi qui nous a donné certaines
précisions très claires ce matin quant au contenu de 272, mais
maintenant j'aimerais qu'on arrive à la question et le plus rapidement
possible.
À chaque fois j'interviendrai, s'il y a lieu, sur la pertinence,
mais je vais céder la parole à M. le leader de l'Opposition.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Je ne suis pas fâché. Tu parles tout
seul.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Chevrette: Pertinence pour pertinence, il faut le faire.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Ceux qui vont lire cela dans vingt ans vont
être épatés par la cohérence.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Allez, allez.
M. Chevrette: Ce ne sera pas la pertinence. Est-ce que je peux
adresser ma question à n'importe qui?
Le Président (M. Lorrain): Non, au témoin
seulement.
M. Chevrette: Non, excusez. M. le Président, je voudrais
demander au ministre des Transports s'il a participé à la
commission parlementaire du 18 décembre.
M. Côté (Charlesbourg): S'il a participé?
Oui, effectivement, et puisque vous me posez une question peut-être
permettre de rétablir une interprétation pour ne pas qu'elle soit
fausse, je pense que c'est pour bien servir ce que nous vouions
déterminer.
Si 272 n'était pas adopté, le ministère des
Transports ne pouvait pas verser la subvention de 75 % de ce qui était
admissible. Cela, c'est un premier élément...
M. Chevrette: Programme normé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, du programme
normé, mais qui était extrêmement important. Quant à
l'intérêt du ministre des Transports, dans un premier temps, la
décision était prise à l'effet que le 4 800 000 $ ou
approximativement... J'ai demandé des chiffres précis, je vous
les communiquerai tout à l'heure. Quant à lui, sa décision
était prise et ça allait dans le cadre du normé, mais il
fallait que le geste légal vienne entériner ce qui n'avait pas
été entériné antérieurement. Et que
l'intérêt du ministre des Transports de participer à cette
commission parlementaire était de ne pas faire les frais de la
totalité des intérêts couvrant la période où
normalement cela aurait dû être entériné et
jusqu'à l'adoption du projet de loi ou des - si je me souviens -c'est
peut-être 30 ou 60 jours passé l'adoption pour en revenir à
un emprunt permanent au lieu d'un emprunt temporaire.
Effectivement, j'ai participé à la commission
parlementaire.
M. Chevrette: Vous avez participé à la commission
parlementaire, vous êtes intervenu.
M. Côté (Charlesbourg): Sur un point en particulier.
Je ne saurais vous dire l'article précis, mais c'est l'article qui
relevait exclusivement des intérêts payés ou de la date
dont il faudrait tenir compte pour le moment de l'acceptation et les
intérêts qui en découlaient.
M. Chevrette: Est-ce que vous aviez parlé à votre
collègue des Affaires municipales avant la tenue de la commission
parlementaire?
M. Côté (Charlesbourg): Personnellement non, mais
des responsables de mon cabinet, responsables du dossier avaient effectivement
parlé avec ceux du cabinet de M. Bourbeau...
M. Chevrette: Au niveau politique?
M. Côté (Charlesbourg):... au niveau politique
effectivement et aussi au niveau des contentieux, bien sûr, parce qu'il y
avait des impacts sur le plan légal. À la fois les contentieux et
à la fois les cabinets politiques se sont parlé quant à
différentes modalités ou à certains libellés
d'amendement susceptibles de faire notre affaire et de faire en sorte qu'on ne
paie pas les pots cassés.
M. Chevrette: Au cours de la commission parlementaire, y a-t-il
eu des références à des irrégularités autres
que le manque d'approbation du ministre des Affaires municipales?
M. Côté (Charlesbourg): Pour ce que je me souvienne,
en ce qui me concerne, parce que j'étais préoccupé par mon
implication chez nous, c'était davantage - et je ne le savais pas au
début de la commission - de tenter de trouver celui qui était
responsable de cette erreur humaine.
Dès le départ, si j'avais été capable de
conclure que c'était un représentant de...
M. Chevrette: CITRSQ.
M. Côté (Charlesbourg):... oui ou un avocat-conseil
à la commission intermunicipale de transport qui avait été
à la source de cette erreur humaine, vous pouvez être sûr
d'une chose, c'est qu'il en aurait fait les frais sur le plan de sa
responsabilité professionnelle.
Mais, au contraire, M. Lemay était apparu au dossier que sur le
tard, tentant de régulariser les pots cassés. Il semble bien que
ce soit quelqu'un de la commission intermunicipale de transport qui, de toute
bonne foi, a effectivement commis l'erreur sans nécessairement
identifier la personne.
C'était là l'objet de ma curiosité» comme
ministre des Transports, avant même de m'engager dans la
responsabilité du paiement d'une partie des intérêts.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez participé à
l'ensemble des discussions ou uniquement sur la partie qui regardait le
paiement des intérêts?
M. Côté (Charlesbourg): Ça me tenterait,
comme on est en interrogation, de vous demander qu'est-ce que vous entendez par
"participation". Si le fait de s'asseoir sur un fauteuil est une participation
au niveau de la commission, j'ai assisté à l'ensemble de la
commission qui a analysé article par article le projet de loi. Si vous
entendez par "participation" le fait d'intervenir, je ne suis intervenu que
précisément sur l'article qui concernait mon
ministère.
M. Chevrette: Est-ce que vous étiez d'accord, à la
fin de la commission, avec la totalité du projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, dans...
M. Chevrette:... demandé conformément à
votre amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Dans mon livre à moi,
ma préoccupation se limitait à celle du ministère des
Transports, la responsabilité du projet de loi relevant d'un de mes
collègues, et c'était sa responsabilité à lui.
Quant à moi, j'ai toujours su faire une distinction très nette
entre un projet de loi privé et un projet de loi public. La distinction,
quant à moi, était très nette. Je me limitais, dans ce
cas-!à, à régler le dossier des intérêts.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez assisté au vote en
commission?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas souvenance qu'il
y ait eu vote - peut-être que oui - mais ce que je me souviens, c'est
qu'on avait à l'époque reconnu mon droit de parole, parce que
concerné. Mais je ne peux pas vous dire si, a l'époque, j'avais
le droit de vote ou si c'était uniquement un droit d'intervention. Je
pense que c'est davantage un droit d'intervention; alors, la
préoccupation du vote, dans ces circonstances-là - vous l'avez
vécu à plusieurs reprises - est plus ou moins importante.
M. Chevrette: Mercredi le 18, donc, le projet de loi est
amendé; il est corrigé, conformément... En ce qui vous
regarde, en tout cas, pour votre partie, il est corrigé à votre
satisfaction, oui ou non?
M. Côté (Charlesbourg): À la satisfaction
totale du ministère, ç'aurait été que le
ministère ne paie pas les intérêts, du tout.
M. Chevrette: Non, mais !e compromis fut présenté
par votre collègue des Affaires municipales pour et en votre nom, je
suppose?
M. Côté (Charlesbourg): C'était un compromis
qui paraissait acceptable par le ministère, compte tenu de la situation
dans laquelle étaient plongés les gens de la commission de
transport, pas en particulier les gens de la commission de transport comme les
utilisateurs des services de la commission de transport qui,
inévitablement, au bout de la ligne, auraient fait les frais de
coûts supplémentaires.
M. Chevrette: Est-ce que vous aviez parlé à
d'autres personnes que Me Lemay, d'autres personnes ou d'autres maires ou
représentants de la CITRSQ?
M. Côté (Charlesbourg): Je vous ai fort bien dit
tout à l'heure que je n'ai jamais personnellement parlé a M.
Lemay.
M. Chevrette: D'accord, je m'excuse, je reprends ma question dans
ce cas-là, Avez-vous parlé aux maires, par exemple, au
président ou à d'autres personnes de la CITRSQ?
M, Côté (Charlesbourg): Lors d'une réunion
antérieure avec l'Association des transporteurs urbains du
Québec, M. Carrier, qui est le président de la commission, donc,
représentant de la commission intermunicipale de ta rive sud, avait
effectivement effleuré le sujet en me disant qu'il y avait un
problème qu'il voulait devoir régler. J'ai revu M. Carrier lors
de la commission parlementaire, au moment où on a discuté de
l'amendement en question.
M. Chevrette: Donc, vous étiez au fait que les gens y
tenaient mordicus?
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement; comme
la pression venait au niveau du ministère des Transports pour le
paiement des intérêts, il y avait certainement quelqu'un quelque
part qui voulait sauver quelque chose.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez proposé, étant
donné qu'ils n'étaient pas dans les délais, est-ce que
vous avez proposé que ce soit reporté au printemps?
M. Côté (Charlesbourg): Â l'époque, il
n'a pas été question de report au printemps, si vous faites
référence au moment de la
commission.
M. Chevrette: Vous, comme ministre des Transports?
M. Côté (Charlesbourg): À quel moment?
M. Chevrette: À aucun moment?
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais à quel
moment se situe votre question?
M. Chevrette: Avez-vous proposé...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'elle se
situe...
M. Chevrette: Jusqu'au 18 décembre, minuit, aviez-vous
proposé de reporter ça au printemps?
M. Côté (Charlesbourg): Non, de ma souvenance,
non.
M. Chevrette: À qui que ce soit?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas souvenir d'avoir
parlé du mois de mars, moi personnellement, ou d'en avoir entendu parler
avant minuit, le 18.
M. Chevrette: Bon. On est rendu au 18 août, minuit. M. le
Président, est-ce qu'on est au coeur, d'après vous? Ha! Ha!
Ha!
M. le Président, je voudrais demander à M.
Côté, le ministre payeur - ça va bien paraître dans
les annales, ça - s'il a rencontré M. Pagé sur le sujet
spécifique de 272 à plusieurs reprises, à une reprise,
à deux reprises, à combien de reprises.
M. Côté (Charlesbourg): Si ces rencontres... Je
crois me souvenir de deux moments et, si on ajoutait une dimension plus large,
peut-être d'un appel téléphonique, on pourrait
peut-être parler de trois au maximum.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez les situer dans le
temps?
M. Côté (Charlesbourg): Dans le temps, il y en a
certainement une qui se situe - et qui a été extrêmement
brève - dans la deuxième quinzaine de novembre, pour une
conversation très très brève portant effectivement sur le
dossier, le problème de la commission de transports de la rive sud.
Alors, M. Pagé m'avait informé qu'il avait reçu une lettre
du procureur de la commission demandant le support de M, Pagé pour
passer à travers les étapes au niveau du ministère des
Transports. C'est à ce moment-là qu'est la première, que
je me souviennne et, encore là, très vaguement...
Et ça s'était passé à travers une discussion
beaucoup plus large sur d'autres sujets dont je ne me souviens pas.
M. Chevrette: La deuxième?
M. Côté (Charlesbourg): La deuxième, elle est
un petit peu plus difficile à situer en termes de temps. Le jour serait
effectivement le 18, mercredi le 18, et elle doit se situer entre une
réunion du COMPADR, comité ministériel qui siège
tous les mercredis matins, et quelque part à minuit le 18. Ce que j'ai
souvenance, c'est de m'être présenté en commission
parlementaire en début de soirée du 18...
M- Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous avait parlé
avant la commission ou après la commission?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas très
clair dans mon esprit, à ce moment-là, si c'est avant ou
après la commission. J'ai de la difficulté à m'imaginer
que ce soit après la commission, puisque j'ai encore souvenance d'avoir
quitté la commission parlementaire dès le moment où
l'article en question du projet de loi a été adopté, que
c'était la ville de Québec qui attendait, qui était le
suivant et je me suis adressé à M. Pelletier en quittant et les
changements n'avaient pas eu lieu encore à ce moment-là. Je ne me
souviens pas que cette conversation ait eu lieu après la commission
parlementaire. D'ailleurs, je serais très embêté de vous
dire à quelle heure ce projet de loi a été...
M. Chevrette: Est-ce possible qu'elle ait eu lieu dans la fin de
l'après-midi è l'Assemblée nationale?
M. Côté (Charlesbourg): C'est possible, mais encore
que je n'aie pas de souvenance précise si c'est à
l'Assemblée ou si ça peut être ailleurs.
M. Chevrette: La troisième, à quel
moment?
M- Côté (Charlesbourg): La troisième, c'est
beaucoup plus clair puisque, le 19 au matin, j'avais convoqué un COMPADR
spécial à 8 heures du matin concernant la ligne de transmission
qui doit traverser le fleuve à la hauteur de Grondines et qui faisait
référence au fait qu'Hydro-Québec avait caché
certaines informations au COMPADR. Cette réunion portait
spécifiquement sur cette situation et j'ai souvenance effectivement, pas
lors du COMPADR mais davantage après la fin de la réunion
régulière du COMPADR, d'avoir eu une très brève
conversation avec M. Pagé. (11 h 15)
M. Chevrette: Revenons è la deuxième quinzaine de
novembre. Vous dites avoir parlé à M. Pagé. Quelle sorte
d'échange, quel contenu, quel a été le contenu de
l'échange face à 272 à cette toute première
rencontre?
M. Côté (Charlesbourg): Si mes informations sont
exactes, c'est de vérifier si, effectivement, il y avait, au niveau du
ministère, si nous étions impliqués dans une situation de
régulariser la situation au niveau de la commission de transport de la
rive sud.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a dit, à
cette époque-là, toutes les réticences qu'il avait?
M. Côté (Charlesbourg): Comme je vous l'ai dit tout
à l'heure, ça a été une conversation très,
très, très brève et elle ne portait, si ma mémoire
est fidèle, que sur l'implication du ministère des Transports
dans ce dossier-là. Et je n'avais pas pu être plus précis
que ça parce que, effectivement, je prenais connaissance du dossier en
même temps que lui.
M. Chevrette: Lors de la deuxième rencontre qui se situe
le 18 à un moment plus ou moins bien établi à ce
moment-ci, quel a été le contenu de votre conversation avec M.
Pagé?
M. Côté (Charlesbourg): S'il est difficile de
préciser le moment précis de cette conversation, encore
là, je voudrais bien prendre garde de donner une portée plus
importante à la conversation qu'elle n'en a en réalité
puisque c'est, dans mes souvenirs, une conversation, encore là,
très brève, très, très brève, qui,
effectivement, portait sur la situation au niveau du projet de loi 272
impliquant, bien sûr, le parrain du projet de loi et les tenants et les
aboutissants du projet de loi 272.
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous entendez dire, que vous voulez
dire par "impliquant le parrain du projet de loi"?
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Je pense que c'est
connu de tout le monde. Vous te connaissez encore beaucoup -mieux que nous
puisqu'il est votre collègue à l'Assemblée, avec tout ce
que ça supporte ou ça suppose, qui était le
député de Lévis, M. Jean Garon.
M. Chevrette: Mais quels sont les propos que vous avez
échangés concernant M. Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): Ah, mais je n'ai pas
échangé de propos concernant M. Jean Garon. Je n'avais pas
à échanger de propos. Quant à moi, je me limitais à
la pertinence de l'intervention du ministre des Transports ou du
ministère des Transports dans le dossier qu'impliquait 272.
M. Chevrette: Bon. M. le ministre, vous venez de nous dire qu'il
y a eu des propos quant au parrain du projet de loi. Vous, vous avez
écouté les propos. Quels sont les propos que M. Pagé vous
a dits concernant le parrain du projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on a
parlé du projet de loi 272 qui était parrainé par le
député de Lévis. Point. Et, à ce moment-là,
pour peu que je me souvienne, ça portait sur les implications, les
conséquences du projet de loi lui-même et, finalement, le fait que
le ministère des Transports était dans ce dossier et que, en
soirée, je me présenterais à la commission parlementaire
pour aller défendre un amendement qui ferait en sorte que ce ne soit pas
le ministère des Transports qui paie la note.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé... Quels sont les propos
que M. Pagé vous a dits lors de cette rencontre?
M. Côté (Charlesbourg): Précisément,
c'était, je ne me souviens pas de propos précis de M.
Pagé, mais davantage de son questionnement sur l'importance du projet de
loi lui-même et des implications du ministère des Transports dans
ce dossier-là.
M. Chevrette: Je reprends ma question, M. le ministre. Vous avez
dit que vous aviez parlé du projet de loi et de son parrain ou quelque
chose du genre. Quels sont les propos que vous avez tenus sur le projet de loi
lui-même, d'abord? On parlera du parrain après.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le projet de loi,
c'était très clair. C'était l'implication du
ministère des Transports qui tournait autour des intérêts
à payer en additionnel.
M. Chevrette: Mais M. Pagé voulait savoir quoi de
vous?
M. Côté (Charlesbourg): De ce que je me souvienne,
M. Pagé voulait savoir l'importance de la participation du
ministère et des conséquences qui pouvaient en
découler.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous a fait part de ses
réticences à ce projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Dans les discussions - et je
les mets un peu plus globales, là, parce que je ne saurais dire si c'est
le 18 ou le 19 - il a toujours été question, en trame de fond, de
cette
rétroactivité de projets de loi et du
phénomène, aussi, que des projets de loi privés de cette
nature-là interviennent toujours en fin de session et sont passés
bien souvent sans qu'on en connaisse toutes les implications,
M. Chevrette: Quant au parrain, qu'est-ce qu'il vous a dit sur le
parrain?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, vous connaissez...
M. Chevrette: Ma question: Qu'est-ce que M. Pagé a
dit?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le parrain qui,
effectivement, tout le monde !e savait, éprouvait certaines
difficultés au niveau de l'Assemblée... D'ailleurs,
c'était connu au niveau du COMPADR aussi parce que chacun de ces projets
de loi était passé par le COMPADR et qu'à la fois le
ministre des Finances et le ministre à la Privatisation et responsable
des Institutions financières éprouvaient un certain nombre de
difficultés à progresser dans l'adoption d'un certain nombre de
projets de loi.
M. Chevrette: Qu'est-ce que M. Pagé a dit?
M. Côté (Charlesbourg): On a... Écoutez! je
comprends votre insistance à vouloir savoir précisément
à la lettre, à la virgule près, ce que M. Pagé a pu
dire. Ce que je vous dis, j'ai le souvenir général de la
conversation, je n'ai pas le verbatim et je ne peux pas vous donner de verbatim
de ce que je n'ai pas retenu.
M. Chevrette: Vous avez retenu l'esprit. M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Que! était l'esprit que le ministre
Pagé vous donnait quant au parrain du bill?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez! Quant
à l'esprit, c'est une question d'interprétation et je n'ai pas
à interpréter l'esprit du député de Portneuf.
M. Chevrette:... vous avez retenu un message.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'ai retenu un message
et le message...
M. Chevrette: Lequel?
M. Côté (Charlesbourg): Et le message essentiel
était celui d'un message qui faisait en sorte que nous étions
dans la continuité la plus totale sur le plan historique "de ces
Parlements et de ces fins de session où l'on adoptait des projets
de loi qui avaient été rétroactifs et des projets de loi
qui pouvaient avoir des conséquences extrême ment importantes. Et
c'est l'esprit de la discussion, de ce que je me souvienne du 18. Mes souvenirs
sont un peu plus clairs quant à la conversation du 19 parce qu'elle
portait véritablement sur l'essentiel au lendemain de la commission
parlementaire et...
M. Chevrette: J'en suis au 18. Prenons le 18, sur ma question. On
reviendra au 19 tout de suite après. Le I8, vous avez dit tantôt,
et vous me corrigerez, parce qu'on n'a pas les galées, si je fais
erreur, vous avez dit: Nous avons parlé de 272 et de son parrain, le
député de Lévis. Vous avez dit que vous aviez retenu un
esprit des discussions. Quant au ministre, quant au député
parrain, qu'est-ce que vous avez retenu que M. Pagé vous a dit, au moins
en esprit si ce n'est pas le verbatim ou le mot à mot?
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de
règlement.
M. Lefebvre: Non, non, un instant!
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac,
M. Lefebvre: Vous avez vous-même souligné le fait
que vous citiez le ministre sans avoir le... Mais c'est ça.
M. Chevrette: J'ai même dit qu'il me corrige.
M, Lefebvre: Alors, on va attendre les galées. On va
attendre les galées pour permettre au ministre de se relire, M. le
Président.
M. Chevrette: Ça ne me dérange pas, il va
être obligé de revenir...
M. Lefebvre: M. le ministre a mentionné qu'il avait
parlé du parrain, du député de Lévis comme
étant le parrain de la loi 272. C'est dans ce sens-là qu'il en a
parlé, comme étant le parrain de la loi 272. C'est ça qui
a été dit.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'il y a quelqu'un qui
veut intervenir? M. le député de Gouin sur la question de
règlement.
M. Lefebvre: On va attendre les galées,
M. le Président.
M. Rochefort: M. le Président, de deux choses l'une: Ou
vous permettez au député de Joliette de poursuivre dans la
question qu'il vient d'adresser au ministre des Transports ou vous suspendez
immédiatement pour nous permettre d'aller chercher les
gâlées, mais il n'y a pas d'entre les deux qui permet, par
exemple, une intervention comme celle que vient de faire le
député de Frontenac où, lui, il interprète ce qu'il
a retenu de la réponse.
M. Lefebvre:... les faits.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre!
M. Rochefort: M. le Président, très
respectueusement...
M. Lefebvre: Si on interprète d'un côté, on
va faire la même chose de notre côté.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Non, non! Quoi? Là!
Le Président (M. Lorrain): Je termine une question de
règlement. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Très... Je ne vous ai pas interrompu,
là. Très simplement, M. le Président, je pense qu'il n'y a
qu'une alternative: Ou le député de Joliette poursuit ou on
suspend immédiatement sans que rien d'autre ne puisse se passer.
Le Président (M. Lorrain): Je vais permettre la question.
La question est pertinente et M. le ministre... Si M. le ministre, ce n'est pas
les paroles qu'il a répétées, il va nous le mentionner.
S'il s'en rappelle... Je vais permettre la question. S'il faut arrêter
à chaque question pour demander les galées qui arrivent une heure
et demie après...
M. Chevrette: Oui, puis j'avais pris la précaution de lui
dire: Si je faisais erreur...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense, M. le
Président, que c'était effectivement comme parrain du projet de
loi, bien sûr.
M. Chevrette: Bon! Mais comme parrain du projet de loi vous avez
commencé par dire: II y avait des difficultés, on en a
parlé au COMPADR sur toutes les lois que, parrainées par,
où le député de Lévis était dans le
décor. Ce n'est peut-être pas ces mots-là que vous avez
dits, mais c'était ce qui ressortait comme... Quels sont les propos que
vous avez tenus ou qu'est-ce que vous retenez des échanges avec M.
Pagé quant aux propos sur le parrain lui-même?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je vous ai dit tout
à l'heure, c'est que tous les projets relevant de l'agriculture doivent
nécessairement, tous les projets de loi relevant de l'agriculture
doivent nécessairement passer par le comité ministériel
que je préside. Donc, j'avais de bonnes connaissances des projets de loi
parrainés par le ministre de l'Agriculture et, lors de cette
conversation, ce que je vous ai dit, c'est qu'effectivement il y avait un
certain nombre de projets de loi qui relevaient du ministre de l'Agriculture
qui ne réussissaient pas à passer la rampe de la fin de session
et qui, dans cette conversation, il avait été aussi question de
difficultés que rencontraient le ministre des Finances et le ministre
déléqué à la Privatisation et aux Institutions
financières aussi et qui faisaient un total assez impressionnant de
projets de loi qui relevaient du parrain du projet de loi dont il est question
à ce moment-ci, 272.
C'était dans cet esprit-là que ça a
été évoqué au moment où d'autres ministres
réussissaient à progresser de manière plus importante dans
l'adoption de leur législation, ce qui n'était pas
nécessairement le cas dans le cas des projets de loi qui étaient
sous la responsabilité, comme critique, du député de
Lévis et qui était, pour les besoins de la cause, le parrain du
projet de loi 272.
M. Chevrette: Quand vous avez discuté avec M. Pagé
de 272, vous avez fait allusion au parrain ou avez-vous fait allusion au
parrain et les difficultés sur les autres projets de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est-à-dire que
ça a été une discussion, pour ce que je me souvienne
là, un peu plus générale et qui, dans mon esprit à
moi et qui, comme préoccupation pour moi, faisait toujours
référence à la volonté du ministère des
Transports de ne pas payer pour des erreurs commises par d'autres individus. Et
c'était ça, l'importance, quant à moi, de ma rencontre
avec M. Pagé et c'est davantage sur ma réflexion à moi que
j'ai des souvenirs que sur celle des autres dans le cas du 18.
M. Chevrette: Et le 18 même, est-ce que M. Pagé vous
a dit: Garon bloque ma 132, bloque ma loi sur les étalons, ma
régie des grains, je l'attends sur 272?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas souvenir... Je
n'ai pas souvenance des propos de la fin de votre question.
M. Chevrette: Mais comment pouvez-vous relater... Vous disiez
dans votre témoignage que vous avez parlé de 272 et de
son parrain. Puis, ça fait plusieurs questions que je vous pose
pour savoir qu'est-ce que vous avez dit sur le parrain de 272 et on a bien de
la difficulté à vous arracher quelque chose sauf des
réunions.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas de... Je
pense que le témoignage est très clair. Ça s'est inscrit
dans une conversation plus large, effectivement, d'une situation qui
prévalait à ce moment-là sur un ensemble de projets de loi
et, je le répète, à la fois qui ne visaient pas uniquement
le ministre de l'Agriculture, mais qui mettaient en cause aussi le ministre des
Finances et le ministre responsable de la Privatisation et des Institutions
financières et qui faisaient face à une situation presque de
bloquage systématique. C'est davantage ça que j'avais retenu
à l'époque. Évidemment, ça tournait autour comme,
par conséquent, la personne qui était au coeur de ce cheminement
très lent d'adoption de différentes pièces
législatives était la même personne qui avait à
parrainer un projet de loi. C'est dans ce sens-là que.,.
M. Chevrette: Donc, vous retenez du 18, si je comprends bien,
vous retenez que vous avez parlé du député de Lévis
quant à la lenteur sur les différents projets de loi de certains
collègues.
Quand vous avez parlé de 272 avec M. Pagé dans cette
brève, dites-vous, parce que vous avez dit "très brève,
très, très brève rencontre du 18", quelle a
été l'évaluation du ministre de l'Agriculture face au
parrain quant à 272?
M. Côté (Charlesbourg): C'était un projet de
loi qui concernait, bien sûr, le député parce que c'est
principalement dans sa circonscription, mais je n'ai pas souvenance qu'il y ait
eu de propos très précis quant au député de
Lévis.
M. Chevrette: Mais, à ma toute première question
que je vous ai posée, j'ai dit: Votre deuxième rencontre
qu'est-ce que - si je me souviens bien, je vous ai posé ceci: Quels sont
les propos que vous avez échangés? Vous avez dit, vous m'auriez
répondu ou à peu près répondu: On a parlé de
272 et de son parrain. Donc, vous avez parlé de 272 et de son parrain,
et quand je pose des questions après, vous dites que c'est sur les
autres projets de loi que vous avez parlé. Je voudrais revenir juste
à 272. Si vous l'avez rencontré dans une très brève
rencontre le 18, peu importe le temps de la journée, quel est le lien
que le ministre de l'Agriculture a fait entre le parrain de 272 et le contenu
de 272?
M. Côté (Charlesbourg): Le député de
Portneuf n'a pas fait de lien, quant à moi, sur le parrain du projet de
loi 272 et les projets de loi à l'Assemblée nationale. Dans mon
esprit à moi c'est très clair. Et ma préoccupation
à moi a toujours été celle du ministre des Transports.
C'est à ce niveau-là qu'il a été discuté.
Bien sûr que, lorsque je vous ai dit tantôt: On a parlé du
parrain de 272, par conséquent, je ne peux pas vous dire aujourd'hui que
celui qui était parrain du 272 était un être
différent de celui qui était à l'Assemblée sur
d'autres projets de loi comme critique de l'Opposition officielle.
Forcément, c'est la même personne. Alors, c'est le seul lien qu'il
y a dans la conversation que j'ai eue avec M. Pagé et quant à moi
ma préoccupation a toujours été celle de sauvegarder les
piastres et cennes du ministère des Transports.
M. Chevrette: En vous parlant de 272, cette fois-là, et de
son parrain, le ministre Pagé a-t-il fait allusion à d'autres
législations lui-même? Je vais reprendre ma question. Quand le
ministre Pagé vous a parlé dans cette brève rencontre de
272 et de son parrain, selon vos propres propos, a-t-il fait allusion à
d'autres législations?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pourrais pas
être précis quant aux projets, mais davantage à une
situation générale vécue. C'est dans ce contexte-là
où je vous ai évoqué le fait que le ministre des Finances
et le ministre responsable de la Privatisation et des Institutions
financières avaient un certain nombre de difficultés aussi
à ce niveau-là, davantage dans ce cadre
général-là.
M. Chevrette: Vous souvenez-vous de ce que vous avez -
peut-être pas du mot à mot - mais des propos que M. Pagé
aurait tenus avec vous lors de cette brève rencontre quant à la
situation générale, comme vous dites? Je ne parle pas du mot
à mot. Vous avez retiré un message parce que ça fait trois
fois que vous me répondez: On a parlé de la situation
générale avec le ministre des Finances, l'adjoint en
Privatisation, le ministre délégué à la
Privatisation et le ministre de l'Agriculture avait des difficultés.
Donc, qu'est-ce que vous avez retenu des propos de M. Pagé lors de ces
discussions?
M. Côté (Charlesbourg): Ce que j'ai retenu, c'est
qu'il y avait certaines difficultés à passer des choses qui
étaient pourtant essentielles tant pour le monde de l'agriculture que
pour le monde des finances et qu'il y avait certaines difficultés
à ce niveau-là de compréhension de la part du
représentant de l'Opposition. Point, période, à la ligne.
Et, dans ce sens, c'était la situation que je vous ai décrite
tantôt, mais qui n'était pas uniquement le lot du ministre de
l'Agriculture, mais de d'autres aussi.
C'est uniquement dans ce contexte-là. Quant à moi, ma
préoccupation était de faire valoir les intérêts du
ministère des Transports et je l'ai très clairement
indiqué à M. Pagé à ce moment-là, au moment
de la commission en soirée. Je lui ai indiqué que j'allais
être à la commission en soirée pour proposer un amendement
pour régler le problème.
M. Chevrette: Cette rencontre... Est-ce qu'on peut ajourner cinq
minutes pour permettre peut-être au ministre et à nous autres
aussi d'aller fumer une cigarette?
Le Président (M. Lorrain): Les travaux de cette commission
sont suspendus pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 35)
(Reprise à 11 h 42)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'Assemblée nationale va reprendre ses
travaux. M. le ministre, toujours sous le même serment. Ah! Vous avez
autre chose peut-être à...
M. Chevrette: Vous vouliez donner des informations ou des
chiffres précis. S'il les a, ça ne me ferait rien qu'il les
donne, M. le Président. Ça clarifierait la situation.
Le Président (M. Lorrain): Je vais laisser quelques
secondes à M. le ministre pour qu'il puisse vérifier certains
documents. Et, M. le leader de l'Opposition, vous avez toujours la parole en
interrogatoire.
M. Chevrette: Vous voulez nous fournir les chiffres tout de
suite?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): C'était... Le
règlement, M. le Président, d'emprunt, c'était 7 600 000
$, le projet global, dont 5 812 033 $ admissibles au programme normé.
C'est ça.
M. Chevrette: 5 000 000 $?
M. Côté (Charlesbourg); 5 812 000 $.
M. Chevrette: 5 800 000 $, c'était la partie admissible au
programme?
M. Côté (Charlesbourg): Oui,
M. Chevrette: Après avoir... au programme normé,
oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette: Après avoir fait l'analyse de tout le
dossier, là,..
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Chevrette:... ce qui était eligible, c'était 5
800 000 $ que ça donnait en subvention.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Donc, 5 000 000 $ en subvention, plus... est-ce que
ça tient compte des intérêts au 15 septembre?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Le 5 800 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce que je vais tenter
d'obtenir, c'est le différentiel en termes d'intérêts si on
avait assumé la totalité.
M. Chevrette: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Et ce qu'on m'informe ce
matin, c'est que le dossier ne peut même pas être
réglé à ce moment-ci compte tenu du fait que les
responsables de la commission de transport ne viennent que de revenir de
vacances et qu'il y a des factures à venir encore pour être
capable de compléter le tout.
M. Chevrette: Ils ont 30 jours après le projet de loi pour
produire la réglementation.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un projet de loi qui
relève des Affaires municipales.
M. Chevrette: Payeur, mais pas "boss". O. K.
Donc, nous en étions à la deuxième conversation
toujours. J'aurais une autre question. Est-ce que vous êtes... Quand vous
avez parlé des ministres qui avaient des difficultés - je
voudrais juste préciser un point - est-ce que vous avez dit: Le ministre
délégué à la Privatisation?
M. Côté (Charlesbourg): Oui et les
Institutions financières, de ce que je me souvienne.
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes au courant qu'il y a
deux de ces projets de loi qui sont passés avec une
rapidité...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être le 19?
M. Chevrette: Le 18 ou le 19.
M. Côté (Charlesbourg): On pourrait peut-être
vérifier. On pourrait s'informer
mutuellement. C'est peut-être le 19.
M. Chevrette: Non, c'est le 18. On en arrive au 19. Vous avez eu
une autre conversation, la troisième, à quel moment?
M. Côté (Charlesbourg): Cela doit se situer entre 8
heures et 10 heures du matin, compte tenu de la période de questions
à l'Assemblée ce matin-là, où c'était 10
heures.
M. Chevrette: Où cette conversation a eu lieu?
M. Côté (Charlesbourg); Comment?
M. Chevrette: Où cette conversation a-t-elle eu lieu?
M. Côté (Charlesbourg): La conversation a eu lieu au
local 2. 02 du H, là où se tiennent les réunions
régulières du Comité ministériel permanent de
l'aménagement et du développement régional.
M. Chevrette: Est-ce qu'elle a eu lieu en présence de vos
collègues ou... ?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est une conversation
que j'ai eue après la séance régulière du
COMPADR.
M. Chevrette: Et quel était le contenu de cette
conversation?
M. Côté (Charlesbourg): II portait toujours sur le
projet de loi 272 et sur les conséquences qu'aurait la non-adoption du
projet de loi cette journée même du 19.
M. Chevrette: Qu'est-ce que M. Pagé vous a
demandé?
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que M... ?
M. Chevrette: Qu'est-ce que M. Pagé vous a demandé
précisément?
M. Côté (Charlesbourg): Quelles seraient les
conséquences si je projet de loi n'était pas adopté le
19? Ce que je lui ai dit à ce moment-là, c'est qu'il
n'y avait pas de conséquence grave à ce que le projet de loi
puisse être adopté plus tard, compte tenu de l'état
d'avancement du dossier, qu'il avait franchi l'étape de la commission
parlementaire et qu'il ne restait en principe qu'un délai qui
requérait l'unanimité de la Chambre et que, au retour au mois de
mars, c'est un projet qui pourrait facilement être adopté dans les
jours qui suivraient le retour en Chambre. Mais qu'il n'y avait pas de
conséquence grave, il n'y avait pas de conséquence du tout quant
au ministère des
Transports, et qu'il n'y avait pas de conséquence grave pour la
commission intermunicipale de transport.
M. Chevrette: Est-ce que vous étiez au courant du montant
du financement temporaire que ça exigeait?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
puisque cela a été l'objet des...
M. Chevrette: Est-ce que c'était un financement temporaire
sur 7 000 000 $ et quelque chose, 7 600 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, cela ne
devait certainement pas être un financement temporaire sur l'ensemble
parce que j'imagine qu'on doit emprunter et payer à partir du moment
où les choses sont réalisées et, aujourd'hui même,
en mai, en avril 1987, il y a encore des factures qui ne sont pas
rentrées et le travail n'est pas terminé. Alors, ce n'est
forcément pas sur l'ensemble.
M, Chevrette: Est-ce que ça pouvait représenter 60
000 $ par mois...
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qui était...
M. Chevrette:... pour les citoyens de la CITRSQ?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
qui était en question, c'était effectivement la
possibilité de frais mensuels de 60 000 $ par mois.
M. Chevrette: Trois ou quatre mois, donc 240 000 $ à peu
près.
M. Côté (Charlesbourg): Vous parlez de deux mois,
deux mois et demi? De l'ordre dont vous parlez.
M. Chevrette: Mais est-ce que vous étiez conscient que le
fait de la non-adoption pénalisait les citoyens de la CITRSQ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et c'est pour cela que
j'ai parlé de conséquence, qu'il n'y avait pas de
conséquence grave, et qu'il y avait un qualificatif qui est
extrêmement important,
M. Chevrette: II y avait des conséquences pour les payeurs
de taxes de cette région.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais pas de
conséquence grave. C'est ce que j'ai dit et c'est ce que je
répète.
M. Chevrette: Est-ce M. Pagé vous a demandé autre
chose que les conséquences?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il m'a
demandé...
M. Chevrette: Autre chose que les conséquences de la
non-adoption de la loi?
M. Côté (Charlesbourg): Demandé? Non.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez échangé sur
d'autre chose?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez parlé des
difficultés que M. Pagé éprouvait dans ses autres
lois?
M. Côté (Charlesbourg): Pas le matin du 19. Pas de
ce que je me souvienne.
M., Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a donné le
pourquoi de cette demande d'information? Est-ce qu'il vous a dit pourquoi... Je
te demande, je veux savoir les conséquences parce que j'ai l'intention
de faire quelque chose, j'ai l'intention de...
M. Côté (Charlesbourg): M. Pagé, à ce
moment-là, s'interrogeait sur son privilège de
député quant à un consentement nécessaire à
l'adoption de 272.
M» Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a donné
les motifs de refus de son consentement?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que, si j'ai bon
souvenir, M. Pagé m'aurait dit qu'il n'avait pas de cadeau à
faire a M. Garon.
M. Chevrette: Donc, vous avez parlé du parrain du projet
de loi?
M. Côté (Charlesbourg): On est au 19.
M. Chevrette: 19.
M. Côté (Charlesbourg): Si vous le prenez dans ce
sens-là, oui.
M. Chevrette: Vous avez donc parlé du parrain du projet de
loi.
M. Côté (Charlesbourg): Sur cet aspect particulier
où il n'avait pas de cadeau à faire à Jean Garon.
M- Chevrette: Mais pour vous dire qu'il n'avait pas de cadeau
à faire à Jean Garon, est-ce qu'il vous a dit: Je suis contre le
projet de loi pour des principes fondamentaux ou je suis contre le projet de
loi parce que je n'ai pas de cadeau à faire à Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que ce que j'ai
dit précédemment pour des conversations antérieures
à soit celle du 18 et celle qui se situe suite à la lettre du 14
- j'ai la date maintenant - du 14 novembre, la lettre de M. Lemay...
M. Chevrette; Vous en avez eu une, vous aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Chevrette: Est-ce possible de vérifier si elle avait
été déposée, celle du ministre
Côté?
Le Président (M. Lorrain): Elle est déposée,
oui.
M. Chevrette: Oui? Correct. C'est juste parce que cela ne me
revenait pas. Juste une minute.
Le Président (M. Lorrain): Une seconde, M. le ministre,
s'il vous plaît!
M. Chevrette: Est-ce que vous en avez accusé
réception de cette lettre ou quelqu'un de votre cabinet?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, quelqu'un de mon
cabinet.
M. Chevrette: D'accord. Quels sont les propos les plus
précis,.. Parce que vous nous avez dit tantôt: Cette
troisième rencontre, je m'en rappelle beaucoup plus, pourriez-vous nous
rappeler à ce moment-là les propos précis de M.
Pagé ce matin du 19?
M. Côté (Charlesbourg): Les propos précis
portaient sur les conséquences de l'adoption ou de la non-adoption le 19
décembre, dernière journée de session, du projet de loi
272. C'étaient les propos précis de M. Pagé.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé, quand il vous a dit: Je
n'ai pas de cadeau à faire à Garon, est-ce qu'il vous a dit...
Après que vous lui avez donné les conséquences: nulles
pour le ministère des Transports, environ 60 000 % par mois pour les
payeurs de taxes touchés par la CITRSQ, quelle a été la
réaction de M. Pagé et les propos de M. Pagé aux
conséquences que vous lui avez données?
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas eu de propos
additionnels sur les conséquences, de ce que je me souvienne
toujours.
M. Chevrette: Sur les conséquences, il n'y a pas eu de
propos additionnels?
M. Côté (Charlesbourg): Pas de ce que je me
souvienne, non.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a dit lors de cette
conversation: J'ai fait mon deuil de 132?
M. Côté (Charlesbourg): De manière aussi
précise?
M. Chevrette: Peu importent les mots là.
M. Côté (Charlesbourg): De manière aussi
précise, je ne me souviens pas, sauf que le climat général
de la conversation laissait croire définitivement qu'il n'y aurait pas
de projet de loi d'adopté. Mais c'est très global et
général et c'est une conversation qui a duré très
très peu de temps; je veux bien vous le rappeler.
M. Chevrette: D'accord. Est-ce qu'il vous a dit qu'il s'informait
des conséquences de la non-adoption de 272, précisément
parce que ses projets de loi n'étaient pas adoptés?
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous pourriez
répéter la question?
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous a dit: Je te demande les
conséquences, parce que moi, je n'ai pas une loi qui passe, puis je n'ai
pas de cadeau à faire à Jean Garon?Est-ce que c'est
dans cet esprit-là?
M. Côté (Charlesbourg): Non. La conversation n'a
porté que sur les conséquences ou non de l'adoption de 272.
M. Chevrette: Et c'est après les conséquences qu'il
vous a dit: Je n'ai pas de cadeau à faire à Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): Oh, je ne peux pas vous le
situer très précisément dans les cinq minutes, si c'est
intervenu avant ou après. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il en
a été question de cette expression: Je n'ai pas de cadeau
à faire à Garon.
M. Chevrette: Mais au meilleur de votre connaissance, le premier
sujet abordé, est-ce que ça a été les
conséquences ou le cadeau à Jean Garon? Au meilleur de votre
connaissance?
M. Côté (Charlesbourg): Au meilleur de ma
connaissance, je pense que ça a été, d'abord, les
conséquences.
M. Chevrette: Les conséquences? Est-ce que vous avez
parlé après ou avant de... Toujours au meilleur de votre
connaissance -je vais vous poser la question différemment -est-ce que
vous avez parlé de conséquences et, après,
immédiatement du cadeau ou, après, du climat
général et du cadeau par la suite?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui est sûr, c'est
des conséquences, d'abord, qui, effectivement, découlaient
puisqu'une journée s'était passée. Le 18 au soir avait
fait en sorte que les réticences du ministère des Transports
vis-à-vis le paiement de la totalité des intérêts
avaient été réglées dans un consensus qui
était intervenu au niveau de la commission. Ça étant
réglé, les conséquences de l'adoption aujourd'hui ou du
mois de mars étaient là - c'est de ça qu'on a
discuté - d'abord, dans un premier temps, pour le ministère des
Transports, parce que ça nous concernait, et, très très
brièvement, des conséquences pour la commission de transport.
M. Chevrette: Je comprends bien qu'au niveau des Transports
ça n'avait pas de conséquence parce que la date du 15 septembre
était arrêtée dans le projet de loi. Les seules
conséquences étaient l'emprunt temporaire, les
intérêts à court terme. O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Mais encore pas sur la
totalité puisque, aujourd'hui, on l'apprend aujourd'hui, il y a des
travaux qui sont peut-être terminés, mais dont les factures ne
sont pas entrées, donc qu'on n'a pas payées.
M. Chevrette: Donc, on parlait d'un ordre de qrandeur de 60 000 $
par mois. O. K. Mais, lors de cette conversation, avez-vous compris que M.
Pagé voterait contre 272?
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui avait
été évoqué, c'est non pas nécessairement le
fait de voter contre 272 que de ne pas donner le consentement pour l'adoption
le 19. C'était fort différent.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous en avait parlé, le 18, de
la possibilité de ne pas donner son consentement à 272?
M. Côté (Charlesbourg): Pas que je me souvienne.
C'est beaucoup plus clair le vendredi matin, pas le vendredi, mais le 19 au
matin...
Une voix: C'était le vendredi.
M. Côté (Charlesbourg):... que le 18.
M. Chevrette: Est-ce qu'il était formel: Je ne donnerai
pas mon consentement ou si je songe à ne pas donner mon
consentement?
M. Côté (Charlesbourg): C'était davantage une
interrogation, sous forme
interrogative en termes de penser à la possibilité de.
M. Chevrette: Mais vous n'avez pas senti une décision
ferme prise à ce moment-là, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas à ce
moment-là, définitivement pas. L'impression que j'en ai
tirée de la conversation, c'est qu'il voulait davantage obtenir des
informations qui pourraient guider sa décision.
M. Chevrette: 11 vous a donc fait part, à ce
moment-là, que lui irait en Chambre et qu'il s'objecterait au
consentement de procéder?
M. Côté (Charlesbourg): De manière formelle,
non.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a à nouveau
parlé du parrain du projet de loi 272"?
M. Côté (Charlesbourg): Pas que je me souvienne.
M. Chevrette: Est-ce qu'il a fait allusion à des projets
de loi particuliers?
M. Côté (Charlesbourg): Pas que je me souvienne.
M. Chevrette: Donc, l'essentiel des informations... C'est parce
que tantôt, il me semble - avant qu'on aborde la question de la
décision - il me semblait qu'on avait parlé de trois choses: on a
parlé des conséquences, on a parlé du parrain, on a
parlé du climat général. Est-ce que j'interprète
mal vos propos ou si c'est moi qui en a perdu une partie'? Nous n'avions pas
établi qu'il avait parlé de trois choses: des
conséquences, du parrain puis du climat général?
M. Côté (Charlesbourg): Pour le 19 au matin?
(12 heures)
M. Chevrette: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, quant aux
conséquences, c'est très clair parce que c'est
évidemment... interrogeant le ministre des Transports, il voulait
mesurer, je pense, l'impact de la décision. Quant au parrain, le matin
même, je suis clair dans mon esprit qu'on en a parlé incidemment
de manière plus générale le 18. M3is, le 19 au matin, je
n'ai pas souvenance de vous avoir dit qu'on avait effectivement parlé de
manière précise du parrain. Quant au climat, ça,
c'était clair.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous a dit:
Je n'ai pas de cadeau à faire à Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): Ah! O.K. Bon, dans ce
sens-là, je pense que c'est clair que ça a été
évoqué. Si c'est dans ce sens-là que vous dites qu'on a
parlé du parrain, je pense que oui, mais pas de manière plus
élaborée.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous a dit pourquoi il n'avait pas de
cadeau à faire à Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Chevrette: Mais, s'il vous a parlé des lois qui
étaient bloquées, est-ce que ce n'était pas une
façon d'expliquer là pourquoi il n'avait pas de cadeau à
faire à Jean Garon?
M. Côté (Charlesbourg): J'essaie de vous suivre dans
vos questions. J'imagine que, en bon stratège, vous avez une
stratégie. Si vous me parlez du 19, c'est une chose, si vous me parlez
du 18, c'est une autre chose. Si vous me parlez du 18, oD il a
été question du climat plus général et des projets
de lot sous la responsabilité du critique, le député dp
Lévis, c'est une chose. Je ne vous ai pas dit, je le pense à tout
le moins, que, le 19 au matin, il ait été question de projets
spécifiques. Nous avons parlé, je vous l'ai dit et je vous le
répète, des conséquences de l'adoption le 19 ou pas; donc,
du consentement qui allait être nécessaire pour l'adoption, des
conséquences à la fois pour le ministère des Transports et
pour la commission de transport de la rive sud. Mais, sauf l'allusion qu'il
n'avait pas de cadeau à faire à Jean Garon, ça
demeure...
M. Chevrette: C'est le 19 au matin, ça?
M. Côté (Charlesbourg): Le 19.
M. Chevrette: Au matin?
M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Chevrette: II ne vous a pas parlé du cadeau le
18?
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être le 18,
c'est peut-être le 19, mais tout ça se passait très vite.
Ecoutez, on fait état de peut-être au maximum cinq minutes de
rencontre et encore après une réunion assez chargée, cinq
minutes de rencontre au moment où tout le monde se dirige vers
l'Assemblée ou veut se diriger vers l'Assemblée pour la
période de questions dans une fin de session. Quant au 18, j'aurais
même de la peine à vous dire où j'étais au moment
où on s'est parlé, si c'est à l'Assemblée, si c'est
à l'extérieur de
l'Assemblée; je n'ai pas souvenance du lieu exact. C'est donc des
conversations forcément très très très
brèves.
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé vous a dit qu'il en avait
plein le dos de l'attitude du député de Lévis?
M. Côté (Charlesbourg): Le 19?
M. Chevrette: Le 18.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être qu'il me l'a
dit, mais je ne peux pas vous confirmer que je l'ai entendu.
M. Chevrette: Est-ce qu'il vous a parlé de sa loi 132?
Une voix: II l'a peut-être dit, je ne l'ai peut-être
pas entendu.
M. Chevrette: Je n'ai pas compris le dernier bout.
Une voix: II l'a peut-être dit, mais je ne l'ai pas
entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair. C'est que
vous me dites...
M. Chevrette: II l'a peut-être dit puis...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais... Il l'a
peut-être dit, puis, moi, je ne l'ai pas entendu.
M. Chevrette: Vous ne vous rappelez pas qu'il vous ait dit des
choses du genre?
M. Côté (Charlesbourg): Non. D'ailleurs, même
ici, avec des micros, je n'entends pas toujours ce que vous dites. Alors,
forcément, le phénomène peut être semblable dans
d'autres circonstances.
Une voix: C'est peut-être le leader de l'Opposition qui l'a
dit?
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Charrie pas.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Ça va bien, là. À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. le leader de l'Opposition, vous avez toujours la parole.
M. Chevrette: Bon. Est-ce qu'il vous aurait dit-quelque chose de
semblable?
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai pas souvenance.
M. Chevrette: Mais, vous avez parlé du climat
général. Vous avez dit que ça allait mal.
M. Côté (Charlesbourg): De là à
présumer qu'il ait pu me dire qu'il en avait plein le dos, mot, je vous
dis que je ne l'ai pas entendu.
M. Chevrette: Qu'est-ce qu'il vous disait sur le climat
général?
M. Côté (Charlesbourg): Rien, sur le climat
général, je pense que j'ai été suffisamment clair;
je vous le répète, qu'il y avait une circonstance qui faisait que
des projets relevant de la critique du député de Lévis
à l'Assemblée nationale avaient extrêmement de
difficulté à franchir les étapes normales de l'adoption
d'un projet de loi et que, dans ces cas-là, ça dépassait,
ça dépassait la normalité des choses. C'est un peu
ça que j'ai retenu comme climat. Faut pas se surprendre, je pense, de
ça. C'était la conversation générale qui traitait
d'un certain nombre de projets de loi sous la responsabilité du ministre
de l'Agriculture, des Finances et celui de..,
M. Chevrette: Est-ce que M. Pagé était en furie de
voir que ses projets de loi n'étaient pas adoptés?
M. Côté (Charlesbourg): Euh! Peut-être tout
autant que le député de Lévis, du temps qu'il était
ministre de l'Agriculture, un certain mois de décembre, avait vu
certains projets de loi pas adoptés. Oui.
M. Chevrette: II était en fusil? Vous avez senti que le
député de Portneuf était fâché.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, une certaine,
j'imagine, une certaine... Compte tenu du fait, du brio qu'avait eu le ministre
de l'Agriculture à défendre, dans les comités
ministériels, au Conseil des ministres, les principes des projets de loi
qui avaient des implications, dans certains cas, importantes au niveau du monde
agricole, j'ai cru percevoir une certaine frustration effectivement chez M.
Pagé de certains projets de loi qui ne pourraient être
adoptés avant l'ajournement du mois de décembre.
M. Chevrette: Donc, vous sentez que M. Pagé a une certaine
frustration, appelons, je vais utiliser vos mots. Il vous informe, il vous
demande à vous: Quelles sont les conséquences de la non-adoption
de 272 et il ajoute à la fin: Je n'ai pas de cadeau à faire
à Garon? Est-ce que c'est à peu près ça,
là?
M. Côté (Charlesbourg): II y a
effectivement un climat qui fait que des projets de loi ne sont pas
adoptés. Il y a l'interpellation et ça, c'est le 18, de
manière plus précise, le 19, des questions quant aux
conséquences de la non-adoption le jour même du projet de loi 272
et des cadeaux à Jean Garon, qui étaient là.
M. Chevrette: D'accord. C'est tout ce qui est arrivé le 19
au niveau de la conversation?
M. Côté (Charlesbourg): Ah,
définitivement.
M. Chevrette: Puis, il ne vous a pas reparlé dans la
journée?
M. Côté (Charlesbourg): Non, du tout. D'ailleurs,
les éléments subséquents sont intervenus en Chambre...
M. Chevrette: Est-ce que vous avez été surpris du
consentement qu'a donné M. Pagé après à 272?
M, Côté (Charlesbourg): Non, de la même
manière que je n'aurais pas été surpris qu'il n'y en ait
pas, de consentement.
M» Chevrette: Est-ce que vous vous attendiez plus à un non
qu'à un oui, vous?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une
question d'interprétation.
M. Chevrette: C'est vrai. Je la retire. Je suis obéissant,
moi. Une dernière question pour le moment. Est-ce que vous étiez
conscient, M. le ministre, que, si le projet de loi ne passait pas, les
dépenses qui étaient encourues faisaient nécessairement
partie d'un déficit pour la CITRSQ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, d'autant plus que,
même si je n'avais pas pris personnellement connaissance de la lettre de
Me Lemay, du 14 novembre, j'en connaissais l'esprit et le dernier paragraphe de
sa lettre est quand même clair. Si vous me le permettez, je peux vous le
lire. "Nous savons que les délais normaux sont déjà
expirés, mais si l'Assemblée nationale accepte à
l'unanimité de mettre de côté des règles de
procédure ordinaires, il sera passible de permettre la
réalisation de l'objectif de la Commission intermunicipale de transport
de la rive sud de Québec. " il faut se rendre compte, l'une de ces
bonnes journées, des gens doivent prendre conscience que de faire
adopter des projets de loi privés à caractère
rétroactif permettant de légaliser ce qui, sur le plan
légat, n'a pas été effectué, crée des
embarras et, effectivement, il y avait des conséquences, mais il faut
bien que chacun prenne conscience que, s'il y avait des conséquences ou
que si tout avait été fait selon la normalité des choses,
il n'y aurait jamais eu de loi 272.
M. Chevrette: Mais vous, vous aviez fait effectuer toutes les
recherches, M. le ministre, toutes les analyses qui s'imposaient, pour arriver
à la conclusion que c'était une erreur humaine qui devait
être ratifiée. Est-ce que j'ai bien compris vos propos?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que ce
n'est que le soir même du 18, après avoir interrogé les
porte-parole de la commission intermunicipale de transport, qu'on nous a
signifié que Me Lemay n'était intervenu au dossier que pour le
régler sur le tard, j'imaqine aux alentours du mois de novembre, et
qu'on nous a informés que c'était une erreur humaine à
l'intérieur de la commission intermunicipale de transport, et la
personne n'avait pas senti l'obligation de passer par la voie municipale. C'est
le soir du 18 que j'ai effectivement appris que c'était une erreur
humaine et, à ce moment-là, j'ai pris la parole de ceux qui nous
évoquaient cette possibilité-là.
M. Chevrette: Pour l'instant, M. le Président, je n'ai
plus de questions.
Le Président (M. Lorrain): Je vous remercie, M. le leader
de l'Opposition. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut intervenir de la formation
ministérielle? Alors, je vais céder la parole à M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. On va poursuivre
là où on en était rendu avec le dernier paragraphe de la
lettre du 14 novembre que nous a relu le ministre. Est-ce que vous, à un
moment ou l'autre, entre le 14 novembre et le 19 décembre inclusivement,
comme député, membre de l'Assemblée nationale du
Québec, vous avez hésité à donner votre
consentement unanime à l'adoption de ce projet de lot?
M. Côté (Charlesbourg): De ce projet de loi?
M. Rochefort: 272.
M. Côté (Charlesbourg):
Personnellement?
M. Rochefort: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je me suis interrogé
sur la nécessité du projet de loi.
M. Rochefort: Je parle du consentement unanime. Moi, je fais la
même distinction que vous entre le consentement unanime et voter pour ou
contre le projet de loi. Mais le fait de donner votre consentement
unanime pour qu'il puisse être étudié avant la fin
de la session.
M. Côté (Charlesbourg): Si, et je vous donne ma
position personnelle comme ministre, si, lors de la commission parlementaire du
18, il avait été décidé de passer la facture en
totalité des intérêts au ministère des Transports,
contre la volonté du ministère des Transports, il est clair que
le ministre des Transports, le lendemain, à l'Assemblée, sur le
plan, se serait levé et se serait opposé à l'adoption,
à l'adoption de cette étape.
M. Rochefort: Mais je veux qu'on soit clair, là. Aurait
voté contre ou n'aurait pas donné son consentement à ce
qu'on procède?
M. Côté (Charlesbourg): Non. C'est une question qui
est très différente.
M. Rochefort: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'aurais pas donné
mon consentement pour que ça procède.
M. Rochefort: Mais compte tenu de ce qui s'est passé le
18, jamais vous n'avez envisagé la possibilité de ne pas donner
votre consentement comme membre de l'Assemblée.
M. Côté (Charlesbourg): Non. J'ai toujours eu comme
esprit de regarder le projet de loi à son mérite au niveau de la
situation pour tenter d'amener des solutions aux problèmes qui
étaient vécus par les gens de la commission de transport.
M. Rochefort: Et au mérite, compte tenu de la commission
parlementaire du 18 au soir, vous, vous n'aviez pas de raisons à ne pas
donner votre consentement à ce qu'il soit étudié avant
l'ajournement de la session.
M. Côté (Charlesbourg): Comme ministre des
Transports, à partir du moment où on avait adopté
l'amendement proposé au ministre des Affaires municipales par le
ministère des Transports, effectivement je n'avais pas de raison.
M. Rochefort: Après la conversation du 19 décembre
au matin, vous n'aviez pas plus de raison d'hésiter à donner
votre consentement.
M. Côté (Charlesbourg): Comme ministre des
Transports, non.
M. Rochefort: Comme député de Charlesbourg?
M. Côté (Charlesbourg): Bien, j'imagine qu'il y a de
bonnes chances que ce soit le même, hein?
M. Rochefort: C'est la même personne. Parfait. Avant la
commission parlementaire du 18 au soir, vous avez rencontré M.
Pagé, vous avez discuté. Vous nous avez fait état de
ça longuement au cours des questions du député de
Joliette, leader de l'Opposition. Est-ce que le député
Pagé, ministre de l'Agriculture, vous a ébranlé dans les
arguments qu'il vous servait? Est-ce que ça a influencé votre
comportement en commission?
M. Côté (Charlesbourg): D'abord, vous êtes
beaucoup plus précis que moi quant au moment de la rencontre. Vous
parlez, vous, d'avant; moi, je vous ai dit que ça se situe dans la
journée du 18.
M. Rochefort: Moi, si vous me permettez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort:... avec votre permission, M. le Président,
je vous dirai qu'à fa première réponse que vous avez
fournie vous aviez parlé de la journée du 19, mais que, par
ailleurs, à peu près à l'occasion d'une douzaine de
questions du député de Joliette, vous avez toujours parlé
d'avant. Je l'ai vu avant; après ça, je me suis en allé en
commission; après ça, je l'ai vu en commission. Vous avez
même dit...
M, Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Rochefort: Juste... Si vous me permettez, je vous resitue
parce qu'on n'a pas les galées, vous avez même dit: Je doute lui
avoir parlé après la commission parce qu'après la
commission, c'était le tour de la ville de Québec. J'ai
rencontré le maire Pelletier dans le corridor alors qu'il n'avait
même pas été appelé à comparaître
encore.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que vous
extensionnez parce que je n'ai jamais parlé de corridor dans le cas du
maire Pelletier, puisqu'il était à l'intérieur de
l'Assemblée. Et quand on emploie le terme "je doute", ce n'est pas une
affirmation. C'est que je doute. Je pense qu'il faut le prendre dans son
véritable sens.
M. Rochefort: Mais vous doutez toujours lui avoir parlé
après?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort: Parfait.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça ne
confirme pas que je lui ai parlé avant.
M. Rochefort: Non. Mais ça confirme que vous doutez lui
avoir parlé après. Or, donc, au cours de la conversation,
puisqu'il est possible qu'elle ait eu lieu avant la commission, ça n'a
pas influencé votre comportement en commission. Oui ou non?
M. Côté (Charlesbourg): Absolument pas.
M. Rochefort: Bon. Lorsque vous vous êtes parlé le
19 décembre au matin, entre 8 heures et 10 heures, à la salle 2.
12 H, vous étiez seul à seul?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est une conversation
qui était dans un...
M. Rochefort: Privée?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, privée, dans un
coin de la salle 2. 12.
M. Rochefort: II n'y a personne qui était autour? (12 h
15)
M. Côté (Charlesbourg): De ce que j'ai pu constater,
c'est que chacun s'affairait, la réunion régulière
étant terminée, à récupérer ses affaires et
à vaquer à d'autres occupations.
M. Rochefort: Quand vous êtes sorti de la commission
parlementaire le 18, pour vous, aviez-vous l'impression que le projet de loi
serait adopté le lendemain?
M. Côté (Charlesbourg): J'avais effectivement
l'impression que le projet de loi serait adopté.
M. Rochefort: À l'unanimité des membres?
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est une
question d'appréciation. Comme je n'avais pas parlé aux 122
membres du...
M. Rochefort: Non, je vais m'exprimer. Je suis d'accord. À
l'unanimité, disons donc, des formations politiques, compte tenu de ce
qui s'était passé en commission?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne peux pas vous garantir
que les 99 députés libéraux pouvaient être unanimes;
je n'avais pas parlé à chacun d'eux.
Une voix: II ne peut pas répondre pour eux autres.
M. Rochefort: Mais, est-ce que vous croyez que le ministre des
Affaires municipales, comme grand responsable du dossier, aurait voté
pour?
M. Lefebvre: M. le Président, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît! Â l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaîtî À l'ordre, s'il
vous plaît! On pourrait passer les 121, là. Il va venir
témoigner après-midi, à part ça. M. le ministre
des...
M. Rochefort: Sur la question de règlement que vous
soulevez, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): M. le ministre des Affaires
municipales...
M. Rochefort:... en disant: Est-ce qu'on va passer les 121? Je
parle du ministre des Affaires municipales, je ne parle pas de n'importe
qui.
Le Président (M. Lorrain):... c'est le meilleur
témoin. Il va venir répondre. Il témoiqne ici cet
après-midi. Alors, il est assigné par votre formation.
M. Rochefort: Extraordinaire.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîti À l'ordre, s'il vous plaît! Je ne pense pas que le
ministre des Transports peut répondre pour d'autres. Il y a
peut-être des nuances que chacun veut apporter. Il n'a peut-être
pas demandé... Je pense que le meilleur témoin pour
répondre à cette question, c'est le ministre des Affaires
municipales, puis il va venir comme témoin. Il est assigné cet
après-midi. Alors, posez une autre question, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Je reviens avec la même question...
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre! Â
l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Gouin, vous avez toujours la
parole.
M. Rochefort: Au sortir de la commission, aviez-vous l'impression
que le projet de loi serait adopté le lendemain?
M. Polak: Encore une impression.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Non. Non. Non, non.
Là, on pose une question...
M. Lefebvre: Question de règlement. Question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! Non.
M. Lefebvre: Question de règlement.
Le Président (M. Lorrain); O. K. Sur une question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Je soumets, M. le Président, que les
questions doivent porter... Non seulement je soumets, j'affirme que les
questions doivent porter sur des faits, pas sur des impressions. Une
impression, ce n'est pas un fait, ça. Une impression, c'est une
impression, c'est hypothétique et ce n'est pas, M. le Président,
les questions considérées comme étant légales en
vertu de la loi de l'Assemblée nationale, particulièrement
à l'article 51. Les questions doivent porter sur les faits.
M. Chevrette: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Lefebvre: Pour qui que ce soit.
M. Chevrette: M. le Président, je peux vous dire qu'on a
posé à M. Carrier, on a posé à M. Lemay, on a
posé à peu près à tous les témoins, M. le
Président, quand vous êtes sorti de la commission parlementaire,
je vous rappellerai, vous pourrez reprendre toutes les galées, M. le
Président, à chacun des témoins, Ils nous affirmaient
avoir la conviction qu'à 10 heures le soir le tout était
réglé. On a questionné longuement là-dessus, M. le
Président. Le ministre est assez grand pour répondre à
cette question. Il va dire qu'est-ce qu'il pensait. M. Lemay a répondu,
M. le Président. M. Carrier a répondu. Et ça allait bien
là. Vous avez raison.
M. Lefebvre: S'il est capable ou pas, ça n'a pas
d'importance.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Vous avez eu chacun
une intervention sur la question de règlement. Alors...
M. Lefebvre: Qu'il...
Le Président (M. Lorrain): Non, c'est terminé. Une
intervention par question de règlement.
M. Lefebvre:...
Le Président (M. Lorrain): Une intervention par question
de règlement.
M. Lefebvreî...
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! S'il vous plaît, vous avez eu votre... Vous êtes
intervenu, M. le député de Frontenac. Je vais permettre la
question. On demande au ministre qui a assisté aux travaux et qui est
même intervenu à cette commission-là, à savoir si
à la fin des travaux de la commission, quelle était son
impression personnelle. On ne lui demande pas de parler pour les autres.
Ça, je n'accepterai pas ça. S'il parle pour les autres, je
n'accepterai pas. Et, d'ailleurs, j'ai refusé une question, il y a
quelques minutes. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, je vous écoute. Le Président
(M. Lorrain): Allez.
M. Rochefort: Je pense que le ministre a bien entendu ma
question.
Le Président (M. Lorrain): Pourriez-vous la
répéter?
M. Rochefort: Certainement. Aviez-vous des raisons de croire que
le projet de loi 272 ne serait pas adopté le 19 au sortir de la
commission parlementaire du 18?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Rochefort: Au cours de la conversation, au cours des questions
du député de Joliette, vous avez fait part que -je crois que
c'est le 18 - lorsque vous avez discuté un peu de ce que vous appelez
l'état de la situation l'état général ou le climat,
je pense bon, il y avait non seulement les lois du ministre de l'Agriculture
qui avaient des problèmes vis-à-vis de l'Opposition, mais qu'il y
avait les lois du ministre des Finances et du ministre
délégué à la Privatisation et aux Institutions
financières. C'est le cas? Vous avez dit ça?
M. Lefebvre: Le leader de l'Opposition en a. Tout le monde a des
problèmes.
Le Président (M. Lorrain): S'il vous plaît: À
l'ordre, s'il vous plaîtl A l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de Frontenac, s'il
vous plaît, à l'ordre!
M. Filion: Le député de Frontenac ne veut pas qu'on
finisse ce matin.
M. Rochefort: Ils vont t'obliger à revenir
après-midi, eux autres.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, s'il vous plaît, à l'ordre! On termine à midi et
demi. On a eu la parole
du ministre de venir témoigner. S'il vous plaît! Je
voudrais qu'on collabore tous. M. le député de Gouin, vous avez
la parole.
M. Rochefort: II est prêt à répondre, lui.
C'est le cas? Vous nous avez fait part aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
Définitivement, c'était pour bien...
M. Rochefort; Faire le tour du climat.
M. Côté (Charlesbourg):... faire le tour du climat
et ça tenait compte de l'ensemble de l'empire du critique de
l'Opposition officielle.
M. Rochefort: Est-ce que le ministre des Finances ou le ministre
délégué à la Privatisation et aux Institutions
financières sont allés vous parler de 272, eux?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Rochefort: Est-ce qu'il y a des gens de leur cabinet ou de
leur entourage personnel qui vous ont parlé de 272?
M. Côté (Charlesbourg): Pas que je me souvienne.
Une voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! M, le député de Gouin, vous avez toujours la
parole.
M. Rochefort: Est-ce que Me Lemay, à votre connaissance...
Parce que vous nous avez dit que Me Lemay n'avait pas communiqué avec
vous, mais avait eu des conversations avec votre directeur de cabinet. C'est
juste?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort: Est-ce qu'à votre connaissance ils se
connaissent, par ailleurs, Me Lemay et votre directeur de cabinet?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne saurais vous dire. Ce
n'est pas impossible compte tenu du fait que mon directeur de cabinet est un
gars originaire de la région de Québec et que M. Lemay oeuvre
depuis plusieurs années dans la région de Québec.
M. Rochefort: La première fois que vous avez parlé
avec M. Bourbeau du projet de loi 272, c'est quand à peu
près?
M. Côté (Charlesbourg): Le 18 au soir à la
commission parlementaire.
M. Rochefort: Vous n'aviez jamais eu de communications
ensemble?
M. Côté (Charlesbourg): Personnellement, non.
M. Rochefort: Par l'intermédiaire de vos cabinets,
oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, au niveau des
attachés politiques et au niveau des contentieux.
M. Rochefort: Et, est-ce qu'à un moment ou l'autre les
contentieux ou les attachés politiques de votre cabinet et de votre
ministère vous ont rapporté des problèmes qu'ils avaient
avec le ministère des Affaires municipales, mise à part la
question des intérêts à payer?
M. Côté (Charlesbourg): Mise à part... II y
avait effectivement le problème de l'étape d'approbation qui
avait fait défaut. C'est là qu'est le coeur du problème de
ce projet de loi.
M. Rochefort: Quand je parle de problèmes entre les deux
ministères ou les deux cabinets, ça, ne posait pas de
problème pour chez vous.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Rochefort: Vous reconnaissiez qu'il y avait eu une erreur
technique. Bon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort: O. K. Donc, en aucun moment, on ne vous a
rapporté qu'il y avait des difficultés, des oppositions, des
différends entre les Transports et les Affaires municipales sur le
projet de loi?
M. Côté (Charlesbourg): Mis à part les
intérêts.
M. Rochefort: Mis à part les intérêts.
Qu'est-ce que c'était le différend qui existait sur les
intérêts entre les deux?
M. Côté (Charlesbourg): Ah, c'était...
C'est-à-dire, c'était un différend... La volonté de
la commission intermunicipale des transports, c'était d'en faire payer
le plus possible au ministère des Transports, compte tenu de la
situation et compte tenu pour eux des conséquences que ça aurait
au niveau des finances de la commission intermunicipale, alors que, quant
à nous, c'était d'en payer le strict minimum.
M. Rochefort: Je veux être plus précis. Je parle du
ministère des Affaires municipales.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il n'y a pas de...
M. Rochefort: Donc, il n'y a jamais eu de différends entre
vous?
M. Côté (Charlesbourg): Pas de ce que je me
souvienne. Il y a eu des échanges d'amendements possibles à la
loi qui tantôt pouvaient provenir des Affaires municipales, qui
tantôt étaient bonifiés ou ajustés à la
volonté du ministère des Transports par le ministère des
Transports, mais rien de plus.
M. Rochefort: Mais, est-ce qu'on peut dire que, dans les
relations de cabinet à cabinet, de ministère à
ministère, notamment par les contentieux, c'est un dossier qui
évoluait normalement et positivement?
M. Côté (Charlesbourg): Normalement, c'est
peut-être un peu forcer la note. Il y a eu, dans les derniers moments,
les dernières semaines, un certain excitement, compte tenu de la
pression qu'y mettait le procureur qui, lui, avait tout avantage à
régler sur le dos du ministère des Transports et de la
volonté du ministère des Transports de ne pas vouloir
régler ce dossier sur son dos et compte tenu du fait que le ministre
sectoriel et responsable du projet de loi était celui des Affaires
municipales et que, quant aux Affaires municipales, il n'avait pas un sou
à payer. Effectivement, il y a eu un niveau de température qui a
été un peu plus élevé qu'à la normale en
termes d'échanges - du moins ce qu'on m'en a rapporté - mais rien
pour s'énerver.
M. Rochefort: Rien pour qu'on vous demande, à un moment ou
l'autre avant le 18, au moment de la commission, pour que vous interveniez
auprès de M. Bourbeau pour essayer de régler un contentieux qui
aurait pu se produire?
M. Côté (Charlesbourg): Non. M. Bourbeau
était informé, par la filière du cabinet politique, que je
serais présent à la commission parlementaire pour défendre
un amendement que le ministère des Transports souhaitait normal
d'adopter.
M. Rochefort: Après la commission du 18, est-ce que M.
Bourbeau et vous, vous avez eu des communications entre la commission et
l'ajournement de la session, le 19 décembre?
M. Côté (Charlesbourg): Portant sur le 272?
M. Rochefort: Oui, oui, évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Rochefort: Vos cabinets&
M. Côté (Charlesbourg): Pas que je me souvienne ou,
du moins, on ne m'en a pas informé?
M. Rochefort: On ne vous en a pas rapporté aucun?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Rochefort: Donc, pour vous, la seule personne qui vous aura
parlé de 272 après la commission, c'est M. Pagé?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Rochefort: En dehors de ça, vous, c'était rendu
sur le pilote automatique, si on peut prendre l'expression?
M. Côté (Charlesbourg): Sur le pilote automatique de
procédures parlementaires.
M. Rochefort: C'est cela, mais qui relevait directement de la
responsabilité du ministre des Transports?
M. Côté (Charlesbourg): C'est cela. M. Rochefort:
Merci.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais maintenant
respecter la règle de l'alternance et céder la parole à M.
le député de Frontenac. Avant de céder la parole à
M. le député de Frontenac, M. le ministre, il vient d'y avoir un
consentement pour prolonqer votre interrogatoire de quinze minutes,
jusqu'à 12 h 45, si nécessaire, entre les deux formations
politiques. Après cela, vous serez libéré. Cela vous
va?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, s'il
faut aller à 1 heure pour me libérer, compte tenu du fait que
j'ai d'autres préoccupations, je remercie la commission.
Le Président (M. Lorrain): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le ministre, est-ce que le parrain de 272 a
déjà communiqué avec vous entre les 14 novembre et 19
décembre?
M. Côté (Charlesbourg): On parle bien du vrai
parrain là?
M. Lefebvre: Oui, le vrai, le député de
Lévis, le parrain de la loi.
M. Côté (Charlesbourg): Non, d'aucune
manière.
M. Lefebvre: II ne vous en a jamais
parlé par téléphone ou dans des rencontres à
l'intérieur du parlement?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Lefebvre: Vous avez mentionné tout à l'heure que
le projet de loi 272 visait à corriger une situation dans le but de
permettre au ministère des Transports de verser une subvention de 5 000
000 $ quelques cent mille? C'est oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Lefebvre: Et les intérêts, c'était un
montant supplémentaire? Les intérêts auxquels on faisait
référence tout à l'heure.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est-à-dire ce
qu'il faut comprendre, c'est que, dans le processus habituel, à partir
du moment où il y a adoption par le ministère des Transports
d'une subvention, donc l'approbation du plan d'immobilisations au niveau de la
commission intermunicipale passe au Trésor, nous signifions à la
commission de transport notre acceptation et elle doit recevoir par la suite
les approbations des Affaires municipales compte tenu qu'il y a des
dépenses municipales. Entre-temps, c'est un emprunt, un règlement
temporaire qui devient, suite à l'approbation des Affaires municipales,
un règlement d'emprunt permanent. L'intérêt découle
du fait du temps qui s'est écoulé de manière plus
considérable entre le temporaire et le permanent. C'était
là que le bât blessait. La différence entre le temporaire
et le permanent relevait en particulier de l'erreur humaine commise par la
commission intermunicipale de transport et c'est dans ce sens-là qu'on
disait que c'est davantage eux qui devaient en payer les frais que le
ministère des Transports.
M, Lefebvre: C'était un programme administré exclusivement
par votre ministère, à vous, le ministère des
Transports.
M» Côté (Charlesbourg): Oui, qui relève
du transport terrestre des personnes, sous le volet de subventions aux
immobilisations.
M. Lefebvre: Le ministère des Affaires municipales
n'était partie au dossier que pour corriger la technicalité. (12
h 30)
M. Côté (Charlesbourg): En fait, plus qu'une
technicalité. Il était à une étape, sur le plan
légal, extrêmement importante.
M. Lefebvre: Oui, qui n'avait pas été
respectée à l'époque.
M. Côté (Charlesbourg): Oui n'avait pas
été... Qui n'avait pas été respectée.
M. Lefebvre: Et le ministère des Affaires municipales
n'avait pas, d'aucune façon, à participer au paiement de la
subvention.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Lefebvre: C'est tout pour le moment, M. le Président.
Je verrai tout à l'heure.
Le Président (M. Lorrain): Je vous remercie, M. le
député de Frontenac. Je vais maintenant céder la parole
à M. le député de Taillon. Oui, on va attendre quelques
secondes. M. le député de Taillon, juste une seconde, s'il vous
plattl M. le député de Taillon, vous avez maintenant la
parole.
M. Filion: Bon, juste pour être bien sûr que j'ai
bien entendu, les réunions du
COMPADR, il y en a eu une vendredi, le 19, et l'autre a eu lieu quand
exactement?
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, c'est tous les mercredis. Alors, normalement, ce serait
le 18 au matin.
M. Filion: Le 17.
M. Côté (Charlesbourg): Mais le 19 était le
vendredi?
M. Filion: Bien, il me semble, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui? Alors, c'est le 17.
Donc...
M. Filion: Oui, un instant, on va vérifier, là.
Le Président (M. Lorrain): Voulez-vous
répéter votre question?
M. Filion: Avant le...
M. Côté (Charlesbourg): Si le vendredi était
le 19, la réunion du COMPADR était le 17 et, dans ces
conditions-là, il n'a pas été question du tout le 17,
à la réunion du 17, de ces épisodes-là.
M. Filion: Donc, dans ce sens-là, par rapport à ce
que vous nous disiez ce matin quand... Et vous me corrigerez, là. Votre
deuxième rencontre, si l'on veut, avec le ministre de l'Agriculture, au
début, vous la situiez - j'avais pris des notes - après une
réunion du COMPADR à aller jusqu'à minuit le 18, mais en
réalité... Mais c'est quoi? Est-ce que c'est... La réunion
a eu lieu le 17 ou elle a bel et bien eu lieu le 18?
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est-à-dire que
j'étais demeuré sous l'impression que, lorsque le
député de Joliette m'a posé
la question, il faisait référence à mercredi le 18.
Alors, c'est pour ça que j'avais dit: La réunion a pu se tenir
entre la réunion du COMPADR et minuit le soir. Mais si le 18 est le
jeudi, il n'y a forcément pas eu de réunion du COMPADR.
C'était le mercredi le 17 et il n'en a pas été question.
Donc, il faudrait éliminer la partie qui traitait de réunion du
COMPADR puisqu'elle n'avait lieu que le 17 et il n'en a jamais
été question à ce moment-là.
M. Filion: D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est très
clair.
M. Filion: Puis, vous, pour vous souvenir de la date de la
journée de cette deuxième conversation avec votre
collègue, le ministre de l'Agriculture, si je comprends bien, la
référence au COMPADR n'était pas importante. Ce qui est
important, c'est plutôt la référence à la commission
parlementaire.
M. Côté (Charlesbourg): Définitivement,
oui.
M. Filion: C'est ça. Je crois comprendre - vous me
corrigerez là - que, maintenant, il est... il est clair dans votre
esprit que la deuxième rencontre avec le ministre de l'Agriculture a eu
lieu avant la commission parlementaire, puisqu'un peu plus tard, vous avez dit
dans votre témoignage: Bien, j'allais en commission parlementaire -et je
pourrais citer les galées, mais je ne veux pas vous retarder à
cet après-midi - proposer un amendement qui faisait en sorte que les
intérêts du ministère des Transports étaient
protégés.
Est-ce que, finalement, M. le ministre, on peut maintenant prendre pour
acquis, autour de la table, que la deuxième rencontre avec M.
Pagé au sujet du projet de loi 272 a eu lieu avant la commission
parlementaire?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que je ne peux pas
être très affirmatif. Disons que l'analyse des circonstances donne
un peu de poids à cette affirmation-là, sans être capable
de la confirmer hors de tout doute.
M. Filion: Donc, le bout de la conversation que vous avez encore
une fois relatée ce matin, sans que ça soit nécessaire de
sortir les galées... Moi, en tout cas, j'avais pris des notes. J'allais
en commission. Vous avez dit ça. J'allais en commission pour un
amendement. Si ça a eu lieu avant, évidemment, ça va bien:
J'allais en commission. Là, vous relatez votre conversation avec M.
Pagé. Mais si ça a eu lieu après: J'avais
été en commission.
M. Côté (Charlesbourg): Encore une fois, je
maintiens ce que je vous ai dit tout à l'heure.
M. Filion: Que vous n'êtes pas sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une question de
mauvaise foi, mais je voudrais...
M. Filion: Non, je n'en doute pas. Est-ce que, durant la
conversation du 18 ou durant la conversation du 19, il a été
question, entre vous et M. Pagé, de Me Lemay?
M. Côté (Charlesbourg): À ma souvenance, s'il
a été question de Me Lemay à un moment donné, c'est
davantage au premier contact qui faisait davantage référence au
fait que M. Lemay avait pris contact avec M. Pagé concernant ce dossier
et que c'était un avocat qui... Si je ne m'abuse, les deux
s'étaient retrouvés ensemble à l'université et se
connaissaient par le fait même.
M. Filion: Dans la conversation du 18, est-ce que, par exemple,
à la fin, durant la conversation du 19, le ministre de l'Agriculture
vous a dit qu'il allait communiquer avec Me Lemay par
téléphone?
M. Côté (Charlesbourg): Non!
M. Filion: Non. Est-ce qu'il a fait d'autres
références à Me Lemay durant la conversation du 18 ou du
19?
M. Côté (Charlesbourg): Pas de ce que je me
souvienne.
M. Filion: Tantôt, vous avez dit que votre, en tout cas,
une de vos assistantes allait peut-être vous apporter les chiffres
exacts. Est-ce que - j'ai remarqué que durant votre témoignage
vous y jetiez un coup d'oeil - vous êtes en mesure de nous donner les
chiffres exacts des implications financières du projet de loi 72?
M. Côté (Charlesbourg): 272, oui. Au niveau des
intérêts?
M. Filion: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est 300 000 $. Ça
devait être au départ 360 000 $. Comme vous voyez, il y a eu
certains avantages à ce qu'il y ait eu un retard puisque les taux
d'intérêt ont baissé et c'est maintenant 300 000 $ au lieu
de 360 000 $.
M. Filion: M. le ministre... Tantôt, vous avez dit, vous
avez employé l'expression
"conséquence grave" de la non-adoption du projet de loi 272
à la session de décembre. On connaît maintenant l'enjeu
financier de la non-adoption effectivement de ce projet de loi, Je dois
comprendre, pour vous, finalement, 300 000 $ c'était quelque chose qui
existe, qui est sérieux, mais qui n'est pas grave. C'est cela?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire par
rapport à l'ensemble du dossier?
M. Filion: Par rapport aux 4 000 000 $ d'impliqués.
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport aux 7 000 000
$.
M. Filion: Aux 7 000 000 $ d'impliqués.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que c'est un projet
d'au-delà de 7 000 000 $. Effectivement, ce n'était pas de nature
grave compte tenu du fait que ces commissions intermunicipales de transport ont
un service de dette sur plusieurs années et que l'effet n'aurait pas
été très significatif au niveau de la répercussion
au niveau de l'usager.
Il faut toujours, si vous me le permettez, relier aussi le fait que
l'erreur humaine n'est ni de la responsabilité du député
de Lévis, ni de la responsabilité du député de
Portneuf, ni de la responsabilité du ministère des Transports, ni
des Affaires municipales; que, somme toute, cette erreur humaine est davantage
et d'abord ta responsabilité de la commission intermunicipale de
transport de la rive sud.
M. Filion: Vous dites que l'erreur humaine n'était pas la
responsabilité du député de Portneuf.
M. Côté (Charlesbourg): L'erreur humaine qui
fait...
M. Filion: N'était pas la responsabilité du
député de Portneuf.
M. Côté (Charlesbourg): Bien non. Comme elle
n'était pas celle du député de Charlesbourg, ministre des
- Transports, pas celle du député de Lévis, non plus.
C'est clairl Toujours pour mesurer les conséquences de...
M. Filion: C'est ce qu'on s'applique à faire à
cette commission. Vous, personnellement, M. le ministre, le fait que le projet
de loi 272 contenait, bien sûr, un effet rétroagissant dans le
temps... Vous, personnellement, avec l'expérience parlementaire que vous
avez, est-ce que cette... D'abord, première question. J'ai l'impression
que vous aviez déjà vu des projets de loi privés avant.
Vous avez dû en piloter vous-même quelques-uns.
M. Côté (Charlesbourg): Un qui a fait époque,
qui était sur le traversier-rail COGEMA.
M. Filion: Et l'effet rétroactif de la loi 272, pour vous,
est-ce que, en aucun moment, ça a signifié, chez vous, une
réticence quelconque?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
il y avait de la réticence chez moi.
M. Filion: Au départ?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, définitivement,
quant à l'effet rétroactif de ces mesures-là. Et je pense
que, comme législateur, je n'ai pas l'avantage d'être ce que vous
êtes, un avocat, et d'en connaître toute la portée, mais des
effets rétroactifs, aux termes d'un projet de loi, doivent toujours
faire en sorte que l'on s'interroge comme parlementaires.
M. Filion: Vous aviez déjà vu avant des projets de
loi privés avec effet rétroactif?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Filion: Et je comprends que, le 18 et le ]9 décembre
1986, le caractère nécessairement rétroactif - je
reviendrai là-dessus avec une dernière question peut-être
-nécessairement rétroactif du projet de loi 272 ne pesait plus
lourd dans la balance.
M. Côté (Charlesbourg): C'est peut-être un
élément, quand même, important dans le contexte
général de tous ces projets de loi qui arrivent en fin de
session. Possiblement que le climat aurait été fort
différent si ce projet de loi la était intervenu au mois de mars,
au moment où nous commençons la session, où tout le monde
peut faire l'examen très attentif, interroger tout le monde et savoir
les tenants et aboutissants de ce genre de législation. Et, finalement,,
le constat, c'est que, à travers l'histoire, ça se
perpétue sur le plan législatif, que ça ait
été sous notre gouvernement de notre parti, de 70 à 76,
sous le vôtre, de 76 à 85, et à nouveau sous le
nôtre. Et je pense que, si ça peut servir d'exemple et faire en
sorte que l'on change nos règles pour que les projets de loi
privés aboutissent à d'autres moments que ceux-là, je
pense que ce sera rendre service aux populations qui, dans certains cas,
peuvent être visées par ces projets de loi là et à
toute la collectivité.
M. Filion: Est-ce qu'on peut se comprendre, sans y aller par huit
questions
différentes, qu'il n'y avait pas d'autre façon que
d'inclure un effet rétroactif au projet de loi 272 pour réqler le
problème de l'irrégularité de l'adoption?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas dire que
c'était le seul moyen, mais c'est le moyen qu'a choisi le
ministère des Affaires municipales pour régler la situation.
M. Filion: O.K. Bon. Vous avez dit tantôt, à une
question du leader de l'Opposition qui vous demandait: Est-ce que, dans la
conversation du 19, le député de Portneuf vous a dit qu'il avait
fait le deuil de sa loi 132... C'était une question qu'il vous posait
là-dessus; vous avez répondu, bon, que, non, vous ne vous
souveniez pas de cette expression-là comme telle, mais que le climat de
la conversation laissait croire qu'il n'y avait pas de projet de loi, qu'il n'y
avait pas de ces projets de loi d'adoptés.
M* Côté (Charlesbourg): Qui seraient
adoptés.
M. Filion: C'est ça. Ça, c'est au cours de la
conversation du 19.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'on
m'a... La question qu'on me posait: Qu'est-ce que vous en avez tiré
comme impression?
M. Filion: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Puis, c'est l'impression que
j'en avais, effectivement.
M. Filion: Donc, au cours de la conversation du 19, il a
été question de ce climat, c'est-à-dire le climat de la
conversation, qui laissait croire qu'il n'y avait pas de projet de loi, de ces
projets de loi d'adoptés en matière d'agriculture; il a
été question des conséquences de la non-adoption du projet
de lai 272.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Bien,
c'est-à-dire qu'il faut les situer dans le climat général
de cette discussion qui est une discussion qui a des liens, forcément,
entre celle du 18 et celle du 19. C'est l'esprit général de ces
conversations-là qu'il faut retenir et c'est ce que j'en avais retenu
effectivement.
M. Filion: D'accord. Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M, le
député de Taillon. Est-ce qu'il...
M. Filion: II n'y en a pas d'autres.
Le Président (M. Lorrain): ...y a d'autres intervenants
sur...
M. Filion: Pas de notre côté. Je pense qu'on peut
libérer le témoin.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vous remercie
beaucoup, M. le ministre des Transports, de votre collaboration, de vous
être déplacé et d'avoir renoncé au délai de
48 heures.
Alors, les travaux de cette assemblée sont maintenant suspendus,
tel qu'entendu entre les deux formations, à 14 h 15, cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 45)
(Reprise à 14 h 50)
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
Les travaux de cette commission reprennent.
Avant de procéder à votre assermentation, M. le ministre
des Affaires municipales, je vais vous faire la même déclaration
que j'ai faite à tous les témoins qui sont venus témoigner
ici devant la commission de l'Assemblée nationale sur la question de
privilège présentée par le M. le député de
Lévis concernant M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation.
J'ai à vous rappeler quel est l'objet de votre convocation devant
la commission de l'Assemblée nationale. Suite à l'adoption d'une
motion en Chambre le 26 mars 1987, vous avez été assigné
à comparaître devant cette commission, conformément
à l'article 51 de la loi de l'Assemblée nationale. Cet article se
lit comme suit: "L'Assemblée ou une commission peut assigner et
contraindre toute personne à comparaître devant elle, soit pour
répondre aux questions qui lui seront posées, soit pour y
produire toute pièce qu'elle juge nécessaire à ses actes,
enquêtes ou délibérations." La commission de
l'Assemblée nationale, M. le ministre, a pour mandat d'enquêter
relativement à la conduite du ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation et ce, dans le but de vérifier si
le reproche formulé à son endroit par M. le député
de Lévis constitue une atteinte aux droits et privilèges de
l'Assemblée ou à l'un de ses membres. Votre témoignage
devant cette commission est requis afin d'éclairer ses membres
relativement au reproche formulé par M. le député de
Lévis.
Je vous informe que vous ne pouvez refuser de répondre aux
questions qui vous seront adressées par les membres de cette commission,
mais les témoignages rendus devant une commission sont néanmoins
protégés et ne peuvent être retenus contre
le témoin devant les tribunaux, conformément à
l'article 53 de la loi de l'Assemblée nationale qui se lit
également comme suit: "Le témoignage d'une personne devant
l'Assemblée, une commission ou une sous-commission ne peut être
retenu contre elle devant un tribunal, sauf si elle est poursuivie pour
parjure. "
Alors, M. le ministre, je vais demander au secrétaire de la
commission de l'Assemblée nationale de vous assermenter.
Le Secrétaire: Désirez-vous être
assermenté sur la Bible ou faire une déclaration solennelle?
Témoignage de M. André Bourbeau
M, Bourbeau: Non, sur la Bible.
Je, André Bourbeau, jure que je dirai toute la
vérité et rien que la vérité. Que Dieu me soit en
aide!
Le Secrétaire: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais demander
à la formation de l'Opposition de m'indiquer qui est le porte-parole
officiel pour l'interrogatoire de M. le ministre des Affaires municipales.
M. Chevrette: Le député de Gouin.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouîn. Maintenant, le porte-parole officiel pour la formation
ministérielle.
M. Lefebvre: Le député de Frontenac.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gauin, étant donné que c'est votre formation qui a assigné
M. le ministre, vous avez la parole.
M. Rochefort: Oui, merci, M. le Président. Je veux saluer
M, le ministre. La première question que je voudrais adresser au
ministre, c'est: Est-ce que vous avez eu l'occasion, à un moment ou
à un autre, de suivre les travaux de notre commission?
M. Bourbeau: Non, aucunement.
M. Rochefort: Est-ce que vous avez eu l'occasion de prendre
connaissance, en partie ou en totalité, du témoignage d'un ou des
témoins qui vous ont précédé jusqu'à
maintenant?
M» Bourbeau: J'ai commencé, il y a environ une
demi-heure, à regarder deux témoignages. J'ai lu quelques pages
du témoignage de Me Lemay et trois, quatre pages du témoignage du
ministre de l'Agriculture, mais je dois avouer que je n'ai pas eu le temps de
terminer.
M, Rochefort: Quelle était l'utilité pour vous de
regarder ces deux témoignages?
M. Ooyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, à un autre moment
donné, vous avez rendu une décision concernant une question que
je posais à un des témoins concernant les rencontres et
discussions qu'il aurait pu avoir concernant le témoignage, concernant
des rencontres qu'il aurait pu avoir entre le 19 décembre et le moment
où il a rendu témoignage. Là-dessus, M. le
Président, vous êtes intervenu pour décider que ce
n'était pas pertinent et que -on a eu des discussions par après,
de quelque façon que ce soit - ça n'avait pas d'importance pour
la commission et que mes questions ne pouvaient pas porter là-dessus.
Là, M. le Président, on demande au témoin: Est-ce que vous
avez eu l'occasion de lire les témoignages? Combien en avez-vous
lu?Et on va plus loin que ça, quelle utilité y
voyez-vous? M. le Président, si on a des questions à poser au
témoin sur ce qu'il sait concernant la question de privilège qui
a été soulevée par le député de
Lévis, qu'on le fasse, mais, M. le Président, qu'on n'essaie pas
d'impliquer, de quelque façon que ce soit, que le témoignage du
témoin, avant qu'il ait témoigné, sera coloré de
quelque façon que ce soit ou influencé par des lectures qu'il
aurait pu faire ou qu'il aurait pu ne pas faire, dans quelque utilité
que ce soit. Ce qui nous intéresse, c'est des faits, M. le
Président. Si on a des questions à poser, qu'on pose des
questions sur les faits, pas sur les lectures du ministre. On fera ça
à un autre moment, mais pas en commission parlementaire. On a des choses
plus importantes que ça à faire.
Le Président (M. Lorrain): Une intervention de la part de
la formation de l'Opposition sur la question de règlement
présentée par M. le député de
Louis-Hébert.
M. Rochefort: Oui. D'abord, M. le Président, pour rassurer
le député de Louis-Hébert, ma question n'a pas pour but de
laisser sous-entendre quoi que ce soit. C'est une question factuelle. Le
ministre témoin nous dit qu'il a pris connaissance en partie de deux
témoignages. Je lui demande quelle est l'utilité, de la
même façon qu'à un moment donné des membres des deux
formations politiques ont adressé des questions à Me Lemay, par
exemple, sur un aide-mémoire qu'il avait préparé. Il
s'agit simplement de demander une question au témoin pour situer
l'utilité du geste qu'il a
décidé de poser, sans plus de détails, M. le
Président. Je pense que c'est pleinement pertinent parce qu'il ne s'agit
pas d'événements postérieurs, il s'agit de
témoignages qui relatent ce qui s'est passé entre le 14 novembre
et le 18 décembre, le 18 décembre et le 19 décembre. Or,
donc, on ne réfère pas à des événements qui
se sont produits le 2 février ou le 4 avril. Les
événements qui sont relatés dans les témoignages,
parce que vous avez surveillé attentivement la pertinence à tout
moment durant les travaux de la commission, donc, les témoignages ne
traitent que de ces événements qui se sont déroulés
jusqu'au, inclusivement, le 19 décembre. Donc, on parle de choses qui
sont directement pertinentes par rapport au mandat de la commission.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Gouin. Je suis prêt à rendre ma
décision. Tous les témoignages des témoins ici qui
viennent témoigner sont sous serment et ils viennent témoigner
sur des faits antérieurs à ce qu'ils ont fait, entendu, vu,
rencontré avant le 19 décembre. Tout ce qui a pu se faire depuis
ce temps-là, ça laissera à l'appréciation, à
la fin, de chacun qui est ici, mais tout ce qui a pu être entendu par les
témoins après le 19 décembre, fait après, les gens
qu'ils ont rencontrés, les titres des journaux qui commentent la
commission depuis un mois maintenant, presque un mois, la
télévision tous les soirs, aux nouvelles, souvent, les
journalistes, les commentaires des deux formations politiques autres que les
quinze membres ici et les témoins n'ont rien à voir avec le
contenu des témoignages des témoins ici, et ça importe
peu. Il y a plus que ça, notre commission est publique. Depuis le
début, on a un Journal des débats, on a des gens qui
s'informent, des attachés politiques qui sont ici, alors ça n'a
rien à voir et votre question n'est pas pertinente. Posez des questions
directement, ce qu'il a fait jusqu'au 19 au soir, à l'adoption, ou les
rencontres qu'il a faites avec les témoins et surtout en regard du
mandat que l'Assemblée nationale, qui a été reçu,
c'est-à-dire, à l'Assemblée nationale sur la question de
privilège.
M. le député de Gouin, vous avez la parole, mais... votre
dernière question.
M. Rochefort: M. le Président, par respect du rôle
que vous jouez ici, je vais retirer ma question, mais je vais quand même
constater que tout ce débat de questions de règlement a au moins
permis au ministre de poursuivre sa lecture des témoignages.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Rochefort: M. le Président...
Une voix:...
M. Rochefort: Ahi mais c'est ce que nous avions constaté.
Merci de votre franchise. M. le Président, une autre question que je
voudrais adresser au ministre: Est-ce que vous vous êtes
préparé un aide-mémoire sous une forme ou sous une autre
pour participer aux travaux de notre commission?
M. Bourbeau: Absolument pas, et je dirais même que je n'ai
absolument pas suivi les débats dans les journaux sur ce qui ce passe
ici à la commission. Les seules préparations que j'ai pu faire,
c'est une lecture rapide que je viens de faire de parties de deux
témoiqnages dans le but de me mettre un peu dans le "mood", si je peux
dire, et, dans la mesure où j'ai l'intention de dire la
vérité, toute la vérité, je pense que ça ne
m'influencera pas de savoir ce que les autres ont dit avant moi.
M. Rochefort: Est-ce que vous avez aussi pris le temps de, pour
justement vous remettre, comme vous le disiez, pour vous situer dans le "mood"
de la commission, de relire des passages de la commission parlementaire
entourant l'étude du projet de loi 272?
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de
règlement.
M. Doyon: La même question de règlement, M. le
Président. Ce que le ministre a eu l'occasion de lire ou ne pas lire,
ça n'a aucune importance. Ça n'intéresse pas la
commission, M. le Président. Il va falloir que vous vous fassiez
comprendre à ce sujet-là. Ce qui nous intéresse, et c'est
pour ça que le témoin est ici, c'est pour nous dire ce qui s'est
passé avant le 19, M. le Président. Et on n'acceptera pas
qu'à chaque occasion le député de Gouin tente de nouveau
sa chance. (15 heures)
Et, quelles que soient les remarques qu'il rendra, M. le
Président, après votre décision, elles ne sont pas
nécessaires parce que c'est encore la même chose. Qu'il ait lu ou
qu'il n'ait pas lu la transcription des débats, du Journal des
débats, qu'il ait lu ou n'ait pas lu la transcription des travaux de
cette commission parlementaire, ça n'a pas d'importance. Le ministre
nous dit: Je suis prêt à répondre à vos questions,
je suis venu ici pour dire la vérité, rien que la
vérité. Ça, c'est une invitation: Posez-moi des questions
là-dessus. Posez-moi pas de questions sur mes lectures. Ce n'est pour
ça d'ailleurs qu'il est ici, M. le Président. Vous devriez
être ferme ce coup-là.
M. Rochefort: M. le Président. ».
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort:... sur la question de règlement. S'il y a
une chose qui me semble pertinente, c'est bien ce qui s'est
déroulé le 18 décembre, en soirée, à la
commission de l'aménagement et des équipements. Et je pense que,
compte tenu d'ailleurs que je questionnerai le ministre sur ce qui s'est
passé à ce moment-là et de la réponse qu'il m'a
fournie tantôt, pour se remettre dans le "mood", comme il disait, je
pense que c'est une question pertinente de lui demander s'il a pris le temps de
se remémorer ce qui s'était passé ce soir-là,
notamment à l'aide d'un document totalement public, comme vous l'avez
dit. Et ça, je reconnais pleinement le bien-fondé de vos propos
tantôt et de votre décision, le document très public auquel
n'importe qui, par surcroît, le ministre des Affaires municipales, qui en
était membre, qui a participé activement et qui est aujourd'hui
présent, pourrait entre autres aborder ce qui s'est
déroulé à ce moment-là avec nous. Je ne vois pas...
Ce ne sont pas des événements postérieurs, ça. Si
ça c'est postérieur, bien, je comprendrai que notre mandat
s'arrête aux événements du 17 décembre.
Le Président (M. Lorrain):... votre question pertinente.
Vous pouvez la poser à M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez eu le
temps de, pour vous remettre dans le "mood", comme vous disiez, de prendre
connaissance en partie du Journal des débats de la commission du
18 décembre sur le projet de loi 272?
M. Bourbeau: Oui. J'ai lu trois choses avant de venir ici. Tout
à l'heure, je vous ai dit que j'avais lu les parties de deux
témoignages. Vous ne m'aviez pas demandé si j'avais lu les
débats. Oui, effectivement, ce matin, vers 11 heures, je crois, j'ai lu
une partie des galées de la commission parlementaire qui s'était
tenue en décembre, le 18 décembre, je crois, et qui avait
justement" fait l'étude article par article du projet de loi en
question, projet de loi qui concerne la commission de transport de la rive sud
de Québec, J'ai relu une partie des débats justement pour me
souvenir un peu de ce qui s'était passé, la Loi sur la
Corporation intermunicipale de transport de la rive sud de Québec.
M. Rochefort: Merci. M. le Président, je vous l'indique
immédiatement, j'ai un certain nombre de questions à adresser au
ministre quant à sa carrière municipale, pour bien situer sa
connaissance du monde des lois municipales et notamment des projets de loi
privés, et vous verrez que, par la séquence disons donc que mon
intervention est préventive - que par la séquence, c'est
très pertinent quant aux questions que j'aurai à adresser par la
suite au ministre.
M. le ministre, sauf erreur, avant d'oeuvrer en politique
québécoise, vous avez fait de la politique municipale.
M. Bourbeau: Exact.
M. Rochefort: Vous avez été et conseiller et maire
de votre municipalité, je pense, Saint-Lambert. Comment dans le temps
ça s'est réparti le nombre d'années comme conseiller, le
nombre d'années comme maire?
M, Bourbeau: J'ai été conseiller municipal à
Saint-Lambert de 1970 à 1978 et maire de Saint-Lambert de 1978
jusqu'à avril 1981, date mémorable, vous savez, où j'ai
été élu député.
M. Rochefort: Pour vous comme pour moi, évidemment, entre
autres. Merci. Est-ce qu'au cours de votre carrière municipale, qui,
finalement, s'échelonne sur à peu près onze années,
vous avez déjà été impliqué dans un projet
de loi d'intérêt privé de nature municipale?
M. Bourbeau: Non, jamais.
M. Rochefort: Par la suite, vous devenez député.
Est-ce que, pendant votre mandat comme député d'Opposition, 13
avril 1981, 2 décembre 1985, est-ce qu'à l'occasion vous avez
participé à l'ancienne commission permanente des affaires
municipales, qui, par la suite, est devenue la commission de
l'aménagement et des équipements, à l'occasion
d'étude de projets de loi privés d'intérêt
municipal?
M. Bourbeau: A ma connaissance, sous toute réserve, mais
à ma connaissance j'ai participé à une commission, lors de
l'étude d'une loi privée concernant la municipalité de
Greenfield Park, probablement en 1985 ou 1984, en tant que député
parrain d'un projet de loi privé.
M. Rochefort: Donc, est-ce que c'est le seul projet de loi
d'intérêt privé à caractère municipal dont
vous avez été le parrain au cours de votre mandat?
M. Bourbeau: A ma connaissance, oui, à ma souvenance,
oui.
M. Rochefort: Quelle était, en résumé,
très brièvement, la nature du projet de loi?
M. Bourbeau: C'était un projet de loi qui visait à
légaliser des règlements d'emprunt, je crois, qui avaient
été effectués par cette municipalité qui est dans
mon comté, et à l'occasion desquels règlements toutes les
procédures n'avaient pas été suivies.
M. Rochefort: Est-ce que vous vous rappelez, entre autres, quels
types de procédures avaient pu être escamotés?
M. Bourbeau: Je crois que c'étaient des avis publics qui
n'avaient pas été donnés conformément à la
loi. Il y avait peut-être autre chose, là. Quand même,
ça fait un certain temps et là... Je pense que c'était une
question d'avis publics, mais je ne voudrais pas être accusé
d'avoir oublié quelque chose.
M. Rochefort: Et, si je comprends bien, l'objet du projet de loi
était de régulariser rétroactivement les
éléments qui avaient été escamotés?
M. Bourbeau: Effectivement, c'est ça.
M. Rochefort: Évidemment, il y avait des
conséquences financières fiscales pour les citoyens de Greenfield
Park dans la mesure où ce projet de loi n'était pas
adopté?
M. Bourbeau: Bien, c'était... Je crois que, si je me
souviens bien, c'étaient d'anciens règlements qui dataient quand
même de plusieurs années et lors de...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! Allez, M. le
ministre, répondezl
M. Bourbeau:... et lors de l'arrivée, je crois, à
la municipalité d'un nouveau greffier qui avait fait le ménage
dans les anciennes lois, dans les anciens règlements, on a trouvé
que certains règlements n'avaient pas été adoptés
conformément à la loi et on a tenu à faire le
ménage, le nettoyage avant qu'un citoyen, un jour, se décide de
porter des plaintes, etc.
M. Rochefort: Avec toutes les implications que ça pouvait
comporter.
M. Bourbeau: Mais, à ma connaissance, il n'y avait pas de
cause pendante à ce moment-là.
M. Rochefort: O. K. Je vous remercie. Depuis que vous êtes
ministre des Affaires municipales, combien de projets de loi à
caractère privé d'intérêt municipal, à peu
près, en termes d'ordre de grandeur, avez-vous eu à regarder et
à piloter au nom du gouvernement jusqu'à ce jour? Je
répète, je cherche un ordre de grandeur. Est-ce 10, 100 ou 1000,
et non pas 11 plutôt que 13?
Le Président (M. Lorrain): Une question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Je ne vois pas la pertinence dans la question en
général et sûrement pas, à tout le moins,
jusqu'à ce jour, parce que vous avez décidé que tout fait
subséquent...
M. Rochefort: Jusqu'au 19 décembre, M. le
Président.
M. Lefebvre:... au 19 décembre n'est pas pertinent. Mais,
de façon générale, je soumets que la question dans son
ensemble n'est pas pertinente. Ça n'a rien à voir avec la motion
de blâme du député de Lévis. Absolument rien
à voir, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez fini, M. le
député de Frontenac?
M. Lefebvre: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Taillon, sur la même question de
règlement.
M. Filion: Le problème avec la question de
règlement du député de Frontenac, M. le Président,
cela prend plus de temps que laisser le témoin répondre. Dans ce
cas-ci, M. le Président, on voit bien, c'est clair, c'est net, que cette
question prépare d'autres questions. C'est tellement évident
qu'on n'est pas pour interroger le ministre à n'en plus finir sur
chacune des lois privées qu'il a adoptées. Soyez sans
inquiétude, on va parler de 272, mais l'interrogatoire intelligent du
député de Gouin vise...
Des voix:...
M. Filion: Bien, vous n'êtes quand même pas...
Le Président (M. Lorrain):... qualifier chacun...
M. Filion:... pour me faire retirer ce mot-là.
Le Président (M. Lorrain): Non, je ne veux pas qu'on
qualifie chacun nos interrogatoires.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordrel À
l'ordrel Allez! À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Lefebvre: C'est antiparlementaire.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: M. le Président, vous ne voudriez quand
même pas que je retire ce mot-là s'il s'applique à un
député de l'Opposition.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: M. le Président, c'est antiparlementaire, je
m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaîtî À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: Or bref, brièvement, je pense que le
député de Frontenac devrait être un peu plus patient, c'est
une question qui prépare une autre question.
M. Chevrette: Ah! il la retire d'ailleurs sa question.
M. Filion: Je suis convaincu qu'il la retire sa question de
règlement, vous n'aurez pas à vous prononcer.
Une voix: De la part de Jacques Rochefort.
Le Président (M. Lorrain): J'ai accepté, M. le
député de Gouin, que vous procédiez à une mise en
situation, mais j'aimerais qu'on arrive à notre mandat le plus
rapidement possible et au rôle que le ministre a pu jouer dans l'affaire
de la question de privilège entre M. le député de
Lévis et M. le ministre de l'Agriculture. J'ai fait comme ce matin, je
pense, j'ai été tolérant, vous avez annoncé la mise
en situation que vous vouliez faire, mais, là, il faudrait arriver
à la question.
M. Rochefort: On y arrive, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Gouin, s'il vous plaît!
M» Rochefort: D'ailleurs, je veux vous rassurer, mon
interrogatoire, normalement, ne sera même pas long, alors je peux
rassurer tout le monde. Or, donc, combien de projets de loi
environ'?
M. Bourbeau: Je dirais peut-être dix, quinze, entre dix et
quinze.
M. Rochefort: Dans cette dizaine à quinzaine de projets de
loi privés, est-ce que c'est toujours vous qui avez été un
peu le répondant gouvernemental? On comprend que le ministre n'est pas
parrain parce que c'est un député qui n'est pas membre du Conseil
exécutif qui est parrain, mais est-ce que c'est toujours vous qui avez
été le répondant gouvernemental, le porte-parole
gouvernemental?
M. Bourbeau: Oui, je crois, sauf une exception dans un cas qui
intéressait le député de Joliette, je crois, où
c'était mon adjointe parlementaire; dans les autres cas, c'est moi qui
agissais pour le gouvernement, oui.
M. Rochefort: Et si je comprends bien, quand c'est votre adjointe
parlementaire qui était là, elle était là suite
à un mandat que vous lui aviez confié; elle était votre
déléguée.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Rochefort: Bon. Mais, dans tous les autres cas, c'est vous qui
étiez porte-parole gouvernemental pour ces projets de loi
privés.
M. Bourbeau: C'est cela.
M. Rochefort: Est-ce qu'il y en avait qui avaient pour but
effectivement de corriger rétroactivement des choses?
M. Bourbeau: La plupart.
M. Rochefort: La plupart. Est-ce que, dans cette dizaine à
quinzaine de projets de loi à caractère privé,
d'intérêt municipal, dont vous avez été responsable,
est-ce qu'il y a des projets de loi qui ont connu une adoption en commission
parlementaire et qui n'ont pas connu d'adoption finale dans la même
session?
M. Bourbeau: Oui.
M. Rochefort: Lesquels?
M. Bourbeau: Saint-Gédéon, qui a été
bloqué par l'Opposition.
M. Rochefort: Par refus de consentement?
M. Bourbeau: Ç'a été bloqué par
l'Opposition en décembre 86. Pour quelle raison? Vous savez, ç'a
fait l'objet d'une question en Chambre, à la période de
questions, de la part du député de Jonquière. Il a fait
tout un plat avec ça, puis, finalement, à la grande
déception... à ma grande déception et surtout du parrain,
l'Opposition a refusé de laisser... de donner des consentements en
décembre 86, de sorte que le projet de loi est revenu au début de
la présente session. On l'a adopté en mars, là,
dès la reprise de la session.
M. Rochefort: Est-ce que...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous avez la parole, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Est-ce que ce projet de loi avait été
adopté à l'unanimité des membres de la commission de
l'aménagement et des équipements, au moment de l'étude
article par article?
M. Bourbeau: Je ne saurais le dire. Je ne peux pas le dire. Je
n'ai pas souvenance.
M. Rochefort: Vous n'avez pas souvenance. Est-ce que le leader du
gouvernement avait appelé le projet de loi dont on parle pour adoption
finale à l'Assemblée nationale?
M. Bourbeau: Écoutez, je ne peux pas répondre
à cette... ni positivement, ni négativement. Vous savez que, lors
de la fin d'une session, il se fait des négociations où chacun
veut que ses projets de loi passe. On m'a avisé, le leader m'a
avisé que l'Opposition refusait le consentement pour la loi sur
Saint-Gédéon. Alors, je ne saurais pas dire s'il l'a
appelée ou non, mais elle n'a pas passé.
M. Rochefort: O. K. Mais, dans tous les autres cas, ils ont
été adoptés au cours de la même session, au cours de
laquelle ils avaient été étudiés et adoptés
en commission?
M. Bourbeau: À ma souvenance, oui.
M. Rochefort: Merci. Projet de loi 272. La première fois
que vous avez entendu parler de l'existence, d'abord, d'un problème,
ça remonte à quand, à peu près? Environ, là.
Je ne vous demande pas une date, là, encore moins une heure.
M. Bourbeau: II est bien difficile pour moi de répondre
précisément à des questions comme ça, parce que,
dans mon esprit à moi, les projets de loi privés de la Commision
intermunicipale de transport de la rive sud de Québec, ce n'était
pas le numéro un sur l'agenda du ministre. Vous comprendrez. C'est un
parmi des... un projet de loi parmi des douzaines et des douzaines, sinon des
vingtaines qui sont dans la machine gouvernementale
régulièrement. C'est porté à mon attention souvent
longtemps après que les fonctionnaires ont été mis au
courant de l'existence d'un problème et, de temps à autre, quand
une session se prépare, on fait une réunion avec les
fonctionnaires... les hauts fonctionnaires du ministère et les membres
du cabinet, et on passe toute une série de demandes des
municipalités. Et, là, on voit si, oui ou non, il y a
possibilité de l'adopter. Celui-là a été
porté à mon attention, je présume, quelque part au cours
de l'été, sous toute réserve, au cours de
l'été 86. Et j'ai rencontré personnellement, à mon
cabinet, le directeur... le président-directeur général et
la secrétaire de l'organisme pour discuter des problèmes.
M. Rochefort: À quel moment, à peu près?
M. Bourbeau: Je dirais quelque part au cours de
l'été 86, au début ou à la fin de
l'été, au début de l'automne, quelque chose comme
ça. Et, là, j'ai accepté de recevoir, enfin, pas de
parrainer, mais de recevoir le projet de loi, parce que ça
m'apparaissait être la meilleure solution pour régler le
problème.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce qu'on peut suspendre
dix secondes, le temps de trouver une lettre qui a été...
Le Président (M. Lorrain): On ne suspendra pas. On
va...
M. Rochefort: Non, mais c'est parce que je n'ai pas la cote avec
moi. Je m'excuse, là.
Le Président (M. Lorrain): Dites laquelle elle est, on va
la retrouver tout de suite.
M. Rochefort: II y a une lettre qui a été
déposée, je pense, par M. Carrier.
Le Président (M. Lorrain): Une lettre par Me Lemay
ou...
M. Rochefort: Signée par M. Bourbeau à M. Carrier
ou à Me Lemay comme quoi il confirmait, là... (15 h 15)
Le Président (M. Lorrain): On vérifie
immédiatement.
M. Rochefort: Je pense que c'est le 27 octobre, sauf erreur.
Le Président (M. Lorrain): Auriez-vous la liste? Prenez la
liste.
M. Chevrette: D-4, D-5.
Le Président (M. Lorrain): Juste une secondel On va vous
la...
Une voix: II y en a une D-4 du 27 octobre.
Le Président (M. Lorrain): Sortez D-4,
s'il vous plaît! Remettez à M. le ministre D-4, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: La lettre qui disait que cela prenait un bill
privé.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, vous avez toujours la parole.
M. Rochefort: Or donc, par la suite, suite à cette
rencontre, vous avez fait parvenir à M. Carrier, dans une lettre
datée du 27 octobre 1986, une lettre dans laquelle, au deuxième
paragraphe, et je cite, cotée D-4, M. le Président, vous dites:
"Après réflexion, je suis favorable à ce que votre
corporation soumette au gouvernement un projet de loi privé dont l'objet
serait de l'autoriser à consolider les dépenses encourues
illégalement au 31 décembre 1986. " Vous reconnaissez,
évidemment, cette lettre.
M. Bourbeau: Oui, sûrement. Elle est signée par
moi,
M. Rochefort: Parfait! Est-ce que, dans votre esprit, à ce
moment, il y avait d'autres alternatives qui s'offraient à vous et que,
vous, comme ministre des Affaires municipales, vous étiez prêt
à envisager?
M. Bourbeau: Écoutez, cette rencontre, je vois qu'on fait
référence à une rencontre du 22 octobre, à ma
souvenance, il y avait eu une autre rencontre précédemment,
à la fin de l'été, au cours de l'été,
où on avait également discuté du problème. Il
semblait que la meilleure façon de régler l'ensemble des
problèmes, c'était un projet de loi privé parce que, de
toute façon, comme les règlements d'emprunt dont on parlait
avaient été adoptés illégalement ou sans
autorisation, on ne pouvait pas les légaliser rétroactivement.
Enfin, probablement que le ministre aurait peut-être pu donner son
autorisation rétroactive, mais c'est une chose qu'on ne fait jamais au
ministère. Cela m'apparaissait... Et les avis que j'avais de mes hauts
fonctionnaires étaient que la meilleure façon de procéder,
c'était comme cela, par une loi privée, et, moi, j'étais
absolument d'accord aussi.
M. Rochefort: Et c'est ce qui vous avait amené à
écrire à M. Carrier le 27 octobre, avec le contenu qu'on
connaît à D-4.
M. Bourbeau: Effectivement. Je m'excuse, tout à l'heure,
je vous ai ditt au cours de l'été, au début de l'automne.
Cela vous prouve une chose, c'est que je n'ai pas relu beaucoup de documents
avant de venir ici, que ma mémoire est peut-être moins
précise que si j'avais tout relu la documentation.
M. Rochefort: En tout cas, sûrement pas votre agenda.
M. Bourbeau: Non plus.
M, Rochefort: Par la suite, vous donnez votre accord au 27
octobre. Est-ce que vous avez réentendu parler du projet de loi 272
avant qu'il ne soit déposé à l'Assemblée
nationale?
M. Bourbeau: Ça, il faut référer à la
façon de procéder. Quand on a fait un premier tri, si je peux
dire, avec les fonctionnaires des projets de loi qui pourraient venir à
l'Assemblée nationale, les avocats des parties préparent les
projets de loi qui sont visés ou vérifiés par les
officiers léqaux du ministère, un attaché politique aussi
affecté aux questions légales regarde ça. Parfois, mon
attaché politique me tient au courant de l'évolution des dossiers
en me disant: Tel dossier, ça va bien, ça progresse bien,
ça devrait venir tel que prévu. Il est possible qu'on m'ait tenu
au courant de l'évolution du dossier d'une façon
générale, mais je n'ai pas, à ma connaissance, eu d'autres
rencontres où on a discuté spécifiquement des articles du
projet de loi.
M. Rochefort: II n'y a pas eu de... Si je comprends bien, c'est
qu'il n'y a pas eu de rencontre. On vous a dit, M. le ministre: Ça ne va
plus, il faut qu'on s'asseoie avec vous et qu'on revoie le dossier.
M. Bourbeau: À ma souvenance, non.
M. Rochefort: Vous étiez conscient, dès le
départ, que, notamment, à partir de votre rencontre du 22 octobre
et, encore plus, de votre lettre du 27 octobre, que les délais normaux,
si on peut utiliser l'expression, étaient échus.
M. Bourbeau: Je m'excuse, pouvez-vous préciser?
De quels délais parlez-vous?
M. Rochefort: Les délais parlementaires en termes de
nombre de publications, tout ça, pour qu'un projet de loi puisse
être adopté dans la session concernée.
M. Bourbeau: Oui, mais vous savez qu'en matière de projets
de loi privés, il y a beaucoup d'exceptions, et, souvent, les exceptions
sont aussi importantes que la règle, en ce sens que, très
souvent, les municipalités sont en dehors des délais, mais
obtiennent des deux partis en Chambre des dérogations ou des
consentements pour procéder malgré les retards. Alors...
M. Rochefort: Donc, pour vous, ça ne
constituait pas un frein à l'évolution du dossier.
M. Bourbeau: Moi, je n'ai jamais été avisé
qu'il y avait un problème de fonctionnement avec ce projet de loi.
M. Rochefort: À quel moment avez-vous eu votre
première discussion avec le ministre des Transports entourant le projet
de loi 272?
M. Bourbeau: Je n'ai pas souvenance d'avoir eu de discussions
avec le ministre des Transports à ce sujet-là. Possiblement un
coup de téléphone, un jour, ou deux. Je pense que les discussions
ont eu lieu entre mon attaché politique et le sien. Personnellement, je
ne me souviens pas en avoir discuté avec lui.
M. Rochefort: Quand le leader du gouvernement, par
l'intermédiaire du président, a déposé... vous a
demandé -excusez-moi - de déposer - non, c'est Je leader qui
dépose les projets de loi privés -a déposé
formellement le projet de loi 272 en première lecture à
l'Assemblée, il a fait une motion de déférence à la
commission de l'aménagement et des équipements et il vous a fait
membre, dans sa motion, de la commission de l'aménagement pour
l'étude article par article de ce projet de loi, comme le veut la
pratique.
M. Bourbeau: Vous faites une affirmation, est-ce qu'il y a une
question?
M. Rochefort: Non, je vous pose une question.
M. Bourbeau: C'est quoi la question? Je m'excuse.
M. Rochefort: Est-ce que vous vous souvenez qu'au moment du
dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale, dans
sa motion de déférence à la commission de
l'aménagement et des équipements pour étude article par
article, que le leader ait inclus votre nom comme membre de la commission pour
l'étude de ce projet de loi?
M. Bourbeau: Non, je n'ai pas de souvenance, vraiment.
M. Rochefort: Est-ce que vous savez que ça prenait
ça pour vous permettre de siéger et de participer pleinement et
entièrement au débat, à l'étude article par
article?
M. Bourbeau: Oui, je sais bien, oui.
M. Rochefort: Merci.
À la commission parlementaire du 18 décembre, est-ce que
c'est toujours vous qui étiez le répondant gouvernemental dans le
dossier?
M, Bourbeau: Oui.
M. Rochefort: Vous rappelez-vous avoir proposé un certain
nombre d'amendements au projet de loi, au nom du gouvernement, tout au long de
l'étude article par article du projet de loi?
M. Bourbeau: J'ai relu les "transcripts", puis, effectivement, je
me souviens avoir déposé des amendements.
M. Rochefort: Vous souvenez-vous qu'effectivement, tout au long
de l'étude article par article, une fois que la discussion, le
débat entourant un article était complété, lorsque
le président de la commission demandait si l'article était
adopté, c'est vous qui répondiez, au nom de l'équipe
ministérielle, adopté?
M. Bourbeau: Je crois qu'on s'en souvient tous les deux parce que
vous présidiez la séance, M. le député.
Effectivement, c'est le ministre qui donne l'assentiment du gouvernement.
M. Rochefort: C'était le ministre des Affaires
municipales.
M. Bourbeau: C'est ça.
M. Rochefort: Est-ce que, lorsque tout s'est
complété et qu'on est passé, sauf erreur, au projet de loi
271 par la suite, lorsqu'on a disposé de façon définitive,
pour l'étape étude article par article à la commission
parlementaire, est-ce que, dans votre esprit, le projet de loi 272,
c'était réglé?
M. Bourbeau: Ce n'était pas réglé, non.
C'était réglé pour la commission parlementaire et je sais
fort bien, par expérience, que rien n'est réglé tant que
l'Assemblée nationale n'a pas voté l'adoption définitive.
Je l'ai vécu d'une façon plus intensément avec le projet
de loi de Saint-Gédéon, où je pensais bien que
c'était réglé après la commission parlementaire, et
ce n'était pas réglé après.
M. Rochefort: Est-ce que, dans le cas du projet de loi 272,
après la commission parlementaire, vous aviez des raisons de croire que
ce projet de loi ne serait pas adopté le lendemain?
M. Bourbeau: Je n'avais pas plus de raison de croire dans ce
cas-là que dans le cas de Saint-Gédéon. Dans un cas,
ç'a été adopté, puis dans l'autre cas, non.
Alors,
vraiment, on ne sait jamais tant que... C'est comme au base-bail, tant
que la dernière balle n'est pas lancée, on ne sait jamais comment
ça va se terminer.
M, Rochefort; Vous souvenez-vous qu'au cours de la commission
parlementaire de l'étude article par article du projet de loi 272,
à chacune des étapes, donc, à l'étape finale par
surcroît, ce projet de loi ait été adopté à
l'unanimité des membres?
M. Bourbeau: Vous parlez du dépôt en...
M. Rochefort: 272, l'étude article par article du 18
décembre au soir. Est-ce que vous vous souvenez que, pour chaque
article, et pour, par surcroît, le projet de loi dans son ensemble, il
ait été adopté à l'unanimité des membres de
la commission présents?
M. Bourbeau: Écoutez, je n'ai malheureusement pas eu le
temps de tout relire les "transcripts", je ne saurais vous le dire et je n'ai
pas de souvenance personnelle. II faut bien réaliser qu'on parle d'une
journée où on a étudié des projets de loi
jusqu'à 4 heures du matin. Il y en a eu plusieurs qui sont passés
l'un après l'autre, ç'a été très long,
l'Opposition a parlé longuement sur bien des projets, sur bien des
articles. Ç'a été... Je ne veux pas blâmer le
critique de l'Opposition, qui fait son travail, qui le fait bien, qui le fait
longuement, longuement bien, mais, à l'occasion, je ne peux pas dire si,
dans chaque article de chaque projet de loi, l'Opposition a accepté de
voter en faveur de chaque projet. Maintenant, celui-ci, comme c'était un
projet de loi qui était présenté par un
député de l'Opposition, ça m'étonnerait que
l'Opposition ait voté contre, mais je n'ai pas de souvenance
personnelle. Je dois dire, M. le député, que je regrette
d'être un peu vague dans mes réponses, mais c'est parce que je
veux dire la vérité. Et, pour moi...
M. Chevrette: II a fait ça pendant dix ans...
M. Bourbeau:... c'était un projet parmi beaucoup d'autres
et je n'ai pas regardé rien, je n'ai pas vraiment lu sur ce projet
depuis ce temps-là, alors que vous êtes là-dedans, vous
autres, depuis un mois. Alors, ma connaissance ne peut pas être aussi
parfaite que la vôtre. C'est pour ça que je suis très
prudent dans mes réponses. Et, vraiment, c'est un fait divers pour moi
que chacune de ces questions et réponses.
M. Rochefort: Est-ce que, après la séance de la
commission parlementaire entourant le projet de loi 272, à
l'étude article par article, vous avez eu des représentations
comme quoi il fallait absolument qu'on n'échappe pas le morceau, puis
que le projet de loi soit absolument adopté avant l'ajournement du 19
décembre?
M. Bourbeau: Des représentations venant de qui?
M. Rochefort: De qui que ce soit, comme quoi il fallait...
Oubliez pas, M. le ministre, le projet de loi, il manque la troisième
lecture et il ne faut pas l'oublier demain, c'est bien important, on en a
besoin avant l'ajournement.
M. Bourbeau: À ma souvenance, il n'y a rien eu de
spécial dans ce projet de loi-là par rapport à
d'autres.
M. Rochefort: D'accord.
M. Bourbeau: Je n'ai pas eu de pressions particulières,
sauf pour vous dire que chaque demandeur, chaque municipalité ou chaque
demandeur tient toujours à ce que son projet de loi soit adopté.
Je n'ai pas souvenance qu'il y ait eu de pressions spéciales.
M. Rochefort: D'accord. Est-ce que le ministre de l'Agriculture,
le député de Portneuf, a communiqué avec vous à un
moment ou l'autre, entre le 27 octobre 1986 et le 19 décembre 1986,
concernant le projet de loi 272?
M. Bourbeau: Jamais.
M. Rochefort: Jamais. Est-ce qu'à votre connaissance,
selon les informations que vous possédez, des membres de son cabinet
seraient intervenus auprès de membres de votre propre cabinet?
M. Bourbeau: Je n'ai aucune connaisance d'aucune telle
intervention.
M. Rochefort: Est-ce que le ministre des Finances et/ou le
ministre délégué à la Privatisation et aux
Institutions financières, eux, seraient intervenus auprès de
vous, entre le 27 octobre 1986 et le 19 décembre 1986 inclusivement,
pour aborder le projet de loi 272 avec vous?
M. Bourbeau: Pas à ma souvenance, pas à ma
connaissance.
M. Rochefort: Est-ce que le ministre des Transports, quant
à lui, mis à part la discussion que vous avez eue conjointement
le 18 décembre, avec les représentants de la CITRSQ, à la
commission parlementaire, à l'étude article par article... Par
exemple, après cette commission - on va être plus précis,
compte tenu qu'il était à la commission - entre la fin de la
commission
et l'ajournement de l'Assemblée le 19 décembre au soir,
est-ce que le ministre des Transports vous a reparlé du projet de loi
272?
M. Bourbeau: À ma connaissance, non. Vraiment, je n'ai
aucune connaissance que ni lui ni le ministre de l'Agriculture ne m'aient
parlé de ce projet de loi.
M. Rochefort: Est-ce que vous connaissez... Depuis combien de
temps connaissez-vous le député de Portneuf, ministre de
l'Agriculture'?
M. Bourbeau: Depuis le mois d'avril 1981.
M. Rochefort: Comment pouvez-vous qualifier le type de relations
que vous avez ensemble? Elles sont bonnes ou mauvaises?
M. Bourbeau: Elle sont excellentes, excellentes.
M. Rochefort: Elles sont excellentes?M. Polak:
M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, ce n'est pas
important.
M- Rochefort: C'est votre opinion, ça. C'est votre opinion
que ça n'est pas important.
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas pertinent sur la
question.
M. Brassard: Elles sont excellentes quand même.
Une voix: C'est un jugement de valeur.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. À l'ordre,
s'il vous plaît!
Une autre question. M. le député de Gouin, vous avez
toujours la parole. Une autre question, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Oui, et profitant que j'ai toujours droit à
la parole, M. le Président, je considère que vous ne vouliez
sûrement pas dire que la question n'était pas importante, vous
vouliez dire qu'elle n'est pas pertinente, mais sûrement pas pas
impartante.
Le Président (M. Lorrain): Pertinente au débat.
Elle n'est pas pertinente.
Une voix: Elle n'est pas importante non plus.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion: De toute façon, le témoin a
répondu. Vous n'avez pas été assez vite...
M. Rochefort: Est-ce qu'il arrive que... L'insignifiance est
souvent dans la bouche de celui qui prononce le mot.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Ça allait bien. Il est 15 h 30.
M. Rochefort: Oui, je suis d'accord avec vous, M. le
Président, que ça allait bien. Est-ce qu'il est arrivé
depuis le 2 décembre, le 12 ou le 13 décembre 85, date de votre
assermentation comme ministre des Affaires municipales, que le
député de Portneuf et ministre de l'Agriculture ait
communiqué avec vous pour discuter d'un projet de loi ou d'un autre?
M. Bourbeau: Pour discuter d'un dossier...
M. Rochefort: D'un projet de loi ou d'un autre, oui.
Une voix:... pertinent, ça...
M. Rochefort: Discuter avec vous d'une législation.
M. Bourbeau: D'une législation? Un projet de loi public ou
privé?
M. Rochefort: L'un ou l'autre.
M. Bourbeau: Écoutez, là, vous me posez une
question comme ça, à brûle-pourpoint. Je veux bien fouiller
dans ma mémoire. Là, on parle de seize mois en arrière. Il
y a eu beaucoup de projets de loi intéressant les Affaires
municipales.
Une voix:...
M. Bourbeau: À ma souvenance...
Une voix:... en particulier...
M. Bourbeau:... d'une façon spéciale et
particulière, une conversation sur un projet de loi qui
intéresserait le ministre de l'Agriculture et, sous toute
réserve, je n'ai pas souvenance. Mais vraiment, là, vous me
demandez un gros effort de réflexion et je ne pourrais mettre ma main
dans le feu quand même. C'est...
M. Rochefort: On n'a qu'une bible ici, il n'y a pas de feu. Il
n'y a pas de danger.
M. le ministre, étiez-vous à la réunion du COMPADR
du mercredi 17 décembre 86?
M. Bourbeau: Mercredi 17 décembre 86.
M. Rochefort: Deux jours avant l'ajournement de la session,
réunion régulière du mercredi matin.
M. Bourbeau: Je ne peux pas répondre à cette
question-là. Je n'ai pas mon agenda de l'année dernière
avec moi. Je dirais qu'en général je suis un assidu des
réunions du COMPADR et j'en manque très rarement. Compte tenu que
j'étais sûrement à Québec le 17 décembre 86,
il est probable que j'y aie été, mais vous pouvez faire ces
vérifications très facilement en demandant, je ne sais pas, moi,
au secrétaire du COMPADR, il vous le dira.
M. Rochefort: On vous remercie de l'autorisation que vous nous
donnez. Est-ce que le 19 décembre...
Le Président (M. Lorrain): Question, s'il vous
plaît! Une question, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Bien, M. le Président, aimez-vous mieux
que...
Le Président (M, Lorrain): La commission peut assigner qui
elle veut. Elle n'a pas besoin de la permission.
M. Rochefort: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions.
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaî! À l'ordre, s'il vous plaît!
Une voix: Soupe au lait.
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Posez des questions. M. le
député de Gouin, posez des questions.
M. Rochefort: M. le Président, ça n'a rien à
voir avec l'assignation...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Rochefort: Ça n'a rien à voir avec l'assignation
du secrétaire...
Une voix: Là, tu t'es fait...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rochefort:... du secrétaire du COMPADR. C'est clair que
je sais qu'il a été assigné et qu'on a le pouvoir de le
faire, sauf que le ministre me dit qu'il n'a pas d'opposition à ce qu'on
adresse une question spécifique quant à sa présence
à une réunion, ce qu'il aurait pu nous refuser, comme un
ministre, hier ou avant-hier, nous a dit qu'il considérait qu'une
discussion au Conseil des ministres, c'était privé et qu'il
n'avait pas à nous faire part de ça. il semble, M, le
Président, que ça tombe sous le sens. Là, je ne comprends
pas.
Le Président (M. Lorrain): Bien là, en temps et
lieu. Ce n'est pas les témoins qui vont décider ce qu'on entend
ici devant la commission. C'est la commission et, en temps et lieu, je rendrai
les décisions qu'il faut selon les assignations, selon les duces tecum
et selon les questions, si elles sont pertinentes ou pas, en temps et lieu.
Pour le moment, posez des questions à M. le ministre.
M. Rochefort: Vous allez attendre qu'elles soient posées
avant de...
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas le ministre qui va
nous donner...
Une voix: Allez, allez, allez, allez.
M. Rochefort: Non, mais vous allez attendre avant qu'elles soient
posées avant de rendre une décision.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Gouin, posez des questions.
Une voix:...
M. Rochefort: C'est ce que je faisais, M. le
Président.
Une voix: Ha! Ha!
M. Rochefort: C'est ce que je faisais, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Rochefort: Est-ce que, le 19 décembre, vous avez un
meilleur souvenir si vous avez participé à une réunion
spéciale pour compléter l'agenda du 17, qui s'est tenue en
matinée, à huit heures, au 2. 12 H, lieu habituel, j'imagine, des
réunions du COMPADR, pour poursuivre l'agenda du 17?
M. Bourbeau: écoutez, là! Je dois vous dire que, ou
bien je n'ai pas une très bonne mémoire, ou bien on demande aux
témoins d'être des génies, mais je ne peux pas dire si le
17 décembre 86 j'étais à un endroit sans consulter mon
agenda. Maintenant, si j'y étais, j'ai participé au débat.
Maintenant,
est-ce qu'il y a eu une assemblée spéciale
subséquente la même journée ou plus tard? C'est ce que vous
dites?
M. Rochefort: Non, non. L'assemblée spéciale
était le 19 et faisait suite à l'assemblée
régulière du 17 pour poursuivre et compléter l'ordre du
jour du 17.
M. Bourbeau: Le 19, c'était la dernière
journée de la session, ça?
M. Rochefort: Vendredi matin, huit heures.
M. Bourbeau: Là, je n'ai vraiment pas de souvenance
d'avoir assisté à une réunion comme celle-là et je
serais plutôt porté à penser que non, je n'étais pas
là.
M. Rochefort: O. K. On va reposer la question autrement, compte
tenu que vous n'avez pas votre agenda. Vous souvenez-vous qu'à une
réunion du COMPADR il ait été question du projet de loi
272?
M. Bourbeau: Non.
M. Rochefort: II n'en a pas été question, à
votre souvenance.
M. Bourbeau: À ma souvenance, non.
M. Rochefort: Est-ce que quelqu'un vous a mis au courant d'une
conversation entre le ministre des Transports et le ministre de l'Agriculture
entourant le projet de loi 272 avant l'ajournement du 19 décembre
1986?
M. Bourbeau: Absolument pas. D'ailleurs, je ne vois pas qu'est-ce
que le ministre de l'Agriculture ferait dans ce projet de loi-là.
Ça m'aurait probablement frappé.
M. Rochefort: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, pour l'instant.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais respecter
maintenant la règle de l'alternance et je vais reconnaître un
député de la formation ministérielle.
M. Doyon: Pas de question pour le moment.
Le Président (M. Lorrain): Pas de question. Alors, je
reviens à la formation de l'Opposition. Alors, je vous remercie beaucoup
de votre collaboration et d'avoir renoncé à votre
délai de 48 heures, M. le ministre.
Nous allons maintenant entendre le prochain témoin.
Les travaux de cette commission sont suspendus pour quelques minutes,
dix minutes maximum.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 16 heures)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Les travaux de cette commission vont reprendre. S'il vous
plaît! Si je comprends bien, en réassignation, vous avez
demandé, M. le leader de l'Opposition, à Me Lemay d'être
témoin de cette commission. Je vais demander à assermenter
à nouveau Me Lemay, s'il vous plaîtl Et je vous dispense de la
lecture que j'ai fait au tout début de votre témoignaqe, Me
Lemay.
Second témoignage de M. André
Lemay
M. Lemay (André): Je, André Lemay, jure que je
dirai toute la vérité et rien que la vérité.
Le Secrétaire: Merci, monsieur. Si vous voulez prendre
place.
Le Président (M. Lorrain): Alors, selon le consensus qui
est intervenu, il n'y a pas de porte-parole pour chacune des formations
politiques. L'enveloppe maximum est d'une heure et demie en interrogatoire de
chaque formation. Je vais reconnaître, étant donné que
c'est la formation de l'Opposition qui a demandé la réassignation
de Me Lemay, un député de l'Opposition et, après, je
passerai, selon la règle de l'alternance, à la formation
ministérielle. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Me Lemay, est-ce que M. Pagé vous a
demandé, au cours de la conversation téléphonique que vous
avez eue avec lui le 19 au matin, de ne pas appeler M. Garon?
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: La réassignation, c'est-à-dire pas la
réassignation, le réinterrogatoire...
Le Président (M. Lorrain):... de termes qu'on a...
M. Lefebvre: C'est-à-dire reconvoquer et
réinterroger, ce n'est pas pareil, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Mais non.
M. Lefebvre: Le réinterrogatoire du témoin est
soumis aux mêmes règles que l'interrogatoire en chef, à
savoir qu'on ne peut pas interroger ou réinterroger un témoin sur
un fait abondamment couvert. Et, M. le Président, sous prétexte
qu'une question ou un fait n'aurait pas été couvert avec un
témoin en particulier, mais que le même fait en question aurait
été couvert avec un autre témoin, ça ne justifie
pas l'Opposition de vouloir interroger le témoin en question sur ce
fait-là.
Autrement dit, on ne peut pas, on ne doit pas, M. le Président,
prendre pour acquis que tous les faits doivent être couverts avec tous
les témoins, sinon on n'en sortira jamais. Vous avez établi
très clairement que le fait étant prouvé,
c'est-à-dire mis en preuve, pas nécessairement prouvé, le
fait ayant été couvert, M. le Président, on doit passer
à autre chose et cette question-là, à plusieurs reprises,
la conversation téléphonique entre le témoin, M. Lemay, et
M, Pagé, M. le Président, elle a été
évaluée sous toutes ses facettes possibles et imaginables. Pour
cette question-là, comme pour toutes les autres questions, M. le
Président, on ne peut revenir que sur des faits qui n'auraient pas
été couverts par aucun témoin, par aucun témoin. Je
ne vois pas ce qui a de drôîe, M. le Président. Ça
ressemble à l'Opposition...
Des voix: Ha! Ha!Ha!
Le Président (M, Lorrain): Je vais reconnaître
quelqu'un à l'Opposition.
M. Lefebvre: ...le rire ridicule...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: ...et cocasse, loufoque...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: ...à la mesure de ceux...
Le Président (M. Lorrain): Non, non. On commence à
commenter.
M. Lefebvre: Non.
Le Président (M. Lorrain): Je vais avoir des questions de
règlement sur des questions de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, prenez pour acquis...
Le Président (M. Lorrain): faites votre point de...
M. Lefebvre: ...que, si on veut recommencer l'interrogatoire, je
regrette, M. le Président, quant à moi, et les membres de ma
formation, on va s'y opposer.
Le Président (M. Lorrain): ...enfin, abondamment.
M. Lefebvre: On va s'y opposer. Vous avez établi des
règles, M. le Président, et j'entends bien qu'on les suive.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Frontenac?
M. Lefebvre: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais reconnaître
maintenant, sur la même question de règlement, un
député de l'Opposition. M. le député de
Taillon.
M. Filion: Ouais, M. le Présidentl Très,
très simplement, un élément nouveau ou un fait nouveau
dans un dossier, dans un mandat comme celui que nous sommes en train d'exercer,
où le coeur, le coeur des événements qui nous ont
amenés ici est une conversation téléphonique - ce n'est
pas un poteau de téléphone qui est tombé sur la tête
de quelqu'un - une conversation téléphonique, des paroles
prononcées par l'un ou l'autre des deux participants à cette
conversation téléphonique, rapportées par l'un et non
rapportées par l'autre, ou rapportées par l'un et contredites par
l'autre, constituent précisément, dans le mandat que nous avons,
l'exemple parfait du fait nouveau ou de l'élément nouveau. Si ce
n'est pas un élément nouveau, si ce n'est pas un
élément nouveau...
M. Chevrette: Respecte donc le droit de parole!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Lefebvre: ...du calme, M. le leader de l'Opposition.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! J'aimerais entendre...
M. Lefebvre: ...le bureau...
Le Président (M. Lorrain): J'aimerais entendre les
représentations de M. le député de Taillon. C'est
très important parce que je pense que la décision que je vais
rendre, je vais la rendre pour...
M. Chevrette:... ne respecte pas personne...
Le Président (M, Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Taillon, continuez!
M. Lefebvre: Je ne respecte pas personne! Je ne respecte pas
personne!
M. Filion: Donc, premièrement...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Chevrette:...
M. Lefebvre:... je respecte les miens.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Frontenac...
M. Lefebvre: M. le leader de l'Opposition, moi, je respecte au
moins les miens!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Attention! Je respecte au moins les miens, moi!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette:...
M. Lefebvre: Attention!
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! Je comprends là, ça fait plusieurs jours cette
semaine et plusieurs heures, mais j'aimerais bien... Me Lemay s'est
déplacé et j'aimerais bien qu'on puisse procéder à
continuer la preuve et j'aimerais pouvoir rendre ma décision sur la
question de règlement que vous avez soulevée, M. le
député de Frontenac. M. le député de Taillon, vous
avez la parole.
M. Filion: Premièrement, c'est un élément
nouveau et même si - on va aller loin même si ce n'était pas
un élément nouveau, je dois vous souligner qu'en vertu des
règles adoptées par le député de Frontenac et tous
les autres députés, membres de cette commission, ce qui a
été entendu, entendu lors de la fixation de ces règles,
c'est que chaque groupe disposait d'une enveloppe de 90 minutes pour interroger
le témoin reconvoqué. À partir du moment où il est
reconvoqué, c'est bien sûr qu'il doit être
réinterrogé. Or, donc, en vous basant sur les règles qui
ont été entendues entre nous, entre parenthèses, M. le
Président, en ce qui concerne la fixation de nos règles, lorsque
nous nous sommes entendus, ça me revient maintenant, lorsque nous nous
sommes entendus sur la fixation d'une enveloppe, je me souviens fort bien,
tiens, de l'intervention du député de Louis-Hébert, je
pense, ou peu importe là, ce n'était pas une question de
règlement de votre part ou d'un député ministériel
ou c'était le député de Frontenac ou c'était le
député de Louis-Hébert qui disait: Écoutez, on
n'est pas pour commencer à inclure dans nos règles la fixation
d'un élément nouveau parce que ça prendrait...
M. Lefebvre: Je m'excuse, c'est exactement le contraire, M. le
Président...
M. Filion: De toute façon, bon...
M. Lefebvre: M. le Président, j'ai voulu inclure
l'élément nouveau, moi, mais le leader du gouvernement ne
comprenait même pas ce que je voulais dire.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac.
M. Filion: O. K, alors, peu importe, je ne veux pas soulever
de...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, je vais rendre ma décision, mais j'aimerais entendre chaque
côté.
M. Lefebvre: Un nouveau, pour lui c'était nouveau,
ça ne voulait rien dire.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: Bon, alors...
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion:... peu importe!
Le Président (M. Lorrain): En conclusion, M. le
député de Taillon.
M- Doyon: M. le député de Taillon avait une vague
idée de ce qu'on voulait dire par fait nouveau.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Taillon, s'il vous plaît.
M. Lefebvre:... M. le leader de l'Opposition, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Taillon...
M. Filion: Ouais, il a...
Le Président (M. Lorrain):... il nous reste encore...
M. Filion:... prescrit des trucs, des valiums...
Le Président (M. Lorrain):... deux heures, là. M.
le député de Taillon.
M. Filion:... dans les pharmacies, je pense que ça
pourrait être bon. M. le Président, en deux mots, on a
biffé, on n'a pas retenu comme groupe, lors de la fixation des
règles, toute la question de faits nouveaux ou éléments
nouveaux, précisément pour éviter le type de discussion
que vaudrait entamer le député de Frontenac dans sa question de
règlement. On a un témoin devant nous qui a déjà
été interrogé. Il est reconvoqué,
réassigné en...
M. Chevrette:...
M. Lefebvre: M. le Président, les conversations intimes
entre vous puis le leader de l'Opposition...
M. Chevrette: Oui, oui...
M. Lefebvre: Non, non, mais j'aimerais bien entendre...
M. Filion: Ce n'est pas grave, dans ce temps-là, mai, je
suis capable d'attendre...
M. Lefebvre: Non, vous, je sais que ça ne vous
dérange pas; moi, ça me dérange.
M. Filion:... moi, dix secondes.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader, M. le leader
adjoint.
M. Filion: Non, mais dix secondes, ce n'est pas grave.
M. Lefebvre: Non, non, mais, je voudrais écouter le
député de Taillon, M. le Président.
M. Rochefort: II est jaloux! Hal Ha! Ha!
Le Président (M. Lorrain): M. le leader adjoint.
M. Filion: On peut envoyer un messager à la pharmacie, M.
le député de Frontenac.
Le Président (M. Lorrain): Allezl En conclusion, M. le
député de Taillon, sinon, je n'en sortirai pas cet
après-midi.
M. Filion: Alors, donc, en conclusion, en vertu de nos
règles...
Une voix:... pas d'éthique, ça.
M. Rochefort: Oui, ça se pratique.
M. Chevrette: Si t'en avais, là, tu ne parlerais pas
durant qu'il parle.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
Une voix:... pas d'éthique, ça.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Taillon, en conclusion, s'il vous
plaît.
M. Filion: Ouais, mais ce n'est pas de ma faute, M. le
Président, là. En vertu de nos règles, la reconvocation du
témoin a été faite conformément à celles-ci
et le témoin ayant d'ailleurs aimablement renoncé, me dit-on, au
délai de 48 heures qu'il aurait pu invoquer; et, d'ailleurs, on devrait
le remercier, si ça n'a pas déjà été fait.
 ce moment-ci, je vous soumets donc, une fois que le témoin est
devant nous, bien, on va lui poser des questions qu'on ne lui a pas
posées et puis la question du député de Joliette est
précisément une question qui ne lui a jamais été
posée.
M. Chevrette: C'est clair.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me donnez une seconde,
s'il vous plaît, je vais être prêt à rendre ma
décision. À l'ordre, s'il vous plaît! Si vous me permettez,
je suis prêt à rendre ma décision. Inutile de vous
mentionner, et j'en ai discuté avec mes conseillers, on savait
déjà depuis une semaine et un peu plus qu'il était pour y
avoir des réassignations, c'était très important. J'ai
même communiqué avec le secrétaire là-dessus qui m'a
donné la liste des réassignations.
Au tout début, avant de commencer cette commission, il y a un
consensus qui est intervenu et c'est le consensus 28 sur la reconvocation des
témoins.
Une voix: 28.
Le Président (M. Lorrain): 28 sur la reconvocation des
témoins, c'est le terme qui a été utilisé par les
deux leaders et moi au sein du comité directeur et je veux en faire
lecture immédiatement avant de rendre ma décision sur les
modalités du contre-interrogatoire d'un témoin et la pertinence
un peu spéciale quand on est en contre-interrogatoire ou en
reconvocation et je vais vous dire pourquoi. 28. Il sera possible de convoquer
à nouveau un témoin déjà entendu. Le témoin
pourra alors être interrogé pendant une heure et demie par groupe.
La reconvocation n'a
pas à être justifiée. Le groupe parlementaire qui
demande la convocation d'un témoin ne peut le reconvoquer qu'une seule
fois. Toutefois, l'autre groupe parlementaire peut demander de le convoquer et
le reconvoquer à son tour.
Actuellement, nous allons entendre un témoin. C'est le consensus,
je suis obligé de vivre avec, il n'y a pas de règles, il n'y a
pas de règlements; cela peut paraître original, mais c'est comme
cela» c'est le consensus qui est intervenu entre les deux formations
politiques, je dois vivre avec.
Maintenant» que veut dire exactement cela?
Jusqu'où on va s'arrêter dans l'interrogatoire et de quelle
façon on va mener les interrogatoires? Si un témoin a
déjà répondu, peu importe que ce soit Me Lemay ou tous les
autres témoins qui vont venir témoigner, qui vont être
reconvoqués -c'est le terme employé - s'il a déjà
répondu, il va nous le dire qu'il a déjà répondu.
Il n'y a aucun, mais aucun témoin et aucun être humain à
qui on va reposer pendant cinq jours, six jours, sept jours ou qu'on va
réassigner deux, trois ou quatre fois, qui va se rappeler aux
qualificatifs, à la lettre près, au verbe près, à
la réponse près, surtout que la question peut être
posée différemment par un autre des parlementaires des deux
côtés de la Chambre. Elle peut être posée aussi avec
un préambule complètement différent, qu'il peut s'en
rappeler.
Alors, j'ai regardé la chose depuis deux jours et j'ai
arrêté avec les conseillers un certain nombre de modalités
et de critères de pertinence quant à la reconvocation des
témoins qui est très importante, qui va nous servir, je pense, de
balise...
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais vous arrêter? J'aurais
un...
M. Rochefort: Oui, oui, c'est pertinent.
M. Chevrette: II faudrait que j'aille parler avec le leader du
gouvernement deux minutes, une minute.
Le Président (M. Lorrain): Cela va. Alors, ma
décision est suspendue pour une minute et les travaux de cette
commission sont suspendus pour une minute.
(Suspension de la séance à 16 h 14)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Si vous me permettez, ce
n'est pas arrivé souvent de le répéter, mais étant
donné que c'est une décision qui est quand même importante
et qui va un peu fixer les paramètres et situer un peu le contre-
interrogatoire ou, si vous me permettez, la reconvocation - l'interrogatoire,
plutôt - des témoins qui ont déjà été
entendus, je pense qu'il est important que je rappelle d'abord le consensus 28
qui ne veut pas dire plus qu'il ne dit, mais qui... c'est ça qui a
été l'entente. C'est que... Pardon?... exactement.
Il y a aussi le consensus 16 et j'aimerais en faire lecture
immédiatement: Le président jugera de la pertinence des
questions. Et ça, je pense que je l'ai fait au meilleur de ma
connaissance et selon les questions qui étaient posées et selon
ce qui m'était présenté tout au long depuis plus de trois
semaines.
Ce qui est très important, c'est que même en reconvocation,
je n'accepterai pas des questions hypothétiques,
répétitives, suggestives ou encore affirmatives. Ça c'est
le principe qu'on a établi depuis le début et on ne recommencera
pas les interrogatoires qu'on a faits. Je répète: II n'y a aucun
avocat, aucun député, aucun ministre, aucun être humain qui
viendrait ici témoigner et qui répondrait dix fois, quinze fois
à la même question, qui pourrait donner exactement la même
réponse dans les mêmes termes si c'est des personnes
différentes qui l'interrogent. Il y a même plus que ça, en
l'espace d'une semaine, deux semaines... On est ici et tout le monde a
été assermenté. On est ici en reconvocation, je pense - et
ça c'est très important ce que je vais dire -pour apporter des
omissions qui auraient pu être oubliées lors du premier
témoignage de la personne qui est reconvoquée. Dans un
deuxième temps, peut-être pour apporter des précisions
relatives a certaines réponses données lors du premier
témoignage. Dans un troisième temps, ce que vous disiez, M. le
député de Frontenac, et ça c'est peut-être
l'élément... un des éléments très
très importants, des faits nouveaux. Des faits nouveaux peut-être
que les membres de la commission de l'Assemblée nationale ne
connaissaient pas il y a deux semaines. Et enfin, une confrontation entre deux
témoignages pour savoir si la première réponse du
témoin, du témoin qu'on entend en reconvocation, est maintenue.
Mais non pas interroger un témoin sans le citer dans sa réponse
qu'il a donnée à son premier témoignaqe ici; le citer
textuellement, et citer aussi, si on veut confronter le témoignage d'une
autre personne qui est venue ici depuis un mois, citer la réponse qui a
été donnée par l'autre témoignage. Sinon on ne se
comprendra pas du tout et on pourra même interpréter des parties
de témoignages avant le temps et contre-interroger le témoin qui
ne s'y retrouvera jamais. Ce sont... C'est la règle de pertinence, je
pense, qu'il faudra respecter tout au long de la reconvocation, non seulement
de Me Lemay. de M. le député de Lévis, de Mme Lecours, qui
a déjà été
assignée, mais peut-être d'autres témoins aussi qui
seront assignés, je ne connais pas la décision de chacune des
formations politiques. Alors la façon de faire, je pense, qui est
l'idéal pour ne pas prendre par surprise personne et que tout le monde
se comprenne, c'est d'abord de rappeler, s'il y a lieu, si la question a
été posée, la réponse que le député a
donnée et lui lire également ou citer ce à quoi on veut
comparer sa réponse, parce que les témoins n'étaient pas
obligés ici d'assister et ne sont pas obligés de tout lire. Ils
ne peuvent pas se rappeler les 500 pages des galées qui sont
actuellement en état d'être traduites et dont la majorité
d'ailleurs est maintenant transcrite.
Alors ce sont les grands paramètres et je pense que ça
donne encore une très grande latitude à chacun des parlementaires
des deux formations politiques. Mais c'est la façon - et je me dois de
l'émettre - étant donné que, encore une fois, je le
répète depuis trois semaines et demie, j'avais à
protéger les témoins. J'ai encore, même en reconvocation,
à protéger tous les témoins, peu importent leur
profession, leur qualité et le rôle qu'ils ont joué dans la
question de privilège qui est présumée et qu'on
étudie actuellement jusqu'à ce que la commission de
l'Assemblée nationale, c'est-à-dire les membres qui sont ici, en
arrivent à une décision et qu'après on
réfère le tout à l'Assemblée nationale...
M. Lefebvre: M. le Président. Excusez, à moins que
vous n'ayez terminé.
Le Président (M. Lorrain): J'ai terminé ma
décision sur la question de règlement que vous aviez
soulevée, c'est-à-dire faits nouveaux. M. le député
de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Frontenac, sur une autre question de règlement?
M. Lefebvre: C'est une question de directive dans le vrai sens de
la directive telle qu'établie à nos rèqlements. Est-ce
qu'on ne peut pas résumer votre décision de la façon
suivante: J'ai toujours prétendu que le réinterrogatoire ne
pourrait porter que sur des faits nouveaux, et en partant du moment où
vous avez décidé, depuis trois semaines, qu'un fait
déjà couvert, peu importe par quel témoin, ne pouvait pas
faire l'objet d'un nouvel interrogatoire avec un autre témoin que celui
qui aurait couvert le fait - c'est ça que vous avez
décidé, M. le Président -qu'un fait déjà
couvert, en principe c'est la règle que vous avez établie - ne
peut être à nouveau soumis à des questions, peu importe
à quel témoin.
Est-ce que ce n'est pas l'équivalent, et est-ce que ça ne
se résume pas à la conclusion suivante, que le
réinterrogatoire d'un témoin ne peut porter que sur un fait
nouveau, jamais couvert par qui que ce soit? Est-ce que ce n'est pas comme
ça qu'on doit comprendre votre décision? Et, M. le
Président, je vous soumets très respectueusement que si on ne se
comprend pas, et très clairement, on n'est pas sorti de l'auberge. C'est
vraiment une question de directive, M. le Président, et votre
décision, j'ai beaucoup de respect pour l'essentiel de votre
décision, mais je ne suis pas certain qu'elle est claire et je ne suis
pas certain que ça va nous permettre de bien se comprendre. Tout
ça dans l'intérêt de la commission et de ses
membres»
Le Président (M. Lorrain):... supérieur de la
commission et de tous les membres.
M. Lefebvre: Et des témoins, évidemment.
Le Président (M. Lorrain): Ça va? M. le leader de
lOpposition, sur la nouvelle question de règlement
soulevée...
M. Chevrette: M. le Président, habilement, le
député de Frontenac essaie de revenir sur ce qui avait
été contredit par son propre leader. Vous vous souviendrez que le
député de Frontenac avait plaidé, en commission de
travail, sur le fait nouveau. En l'absence de M. Gratton, qui n'était
pas là, on a dû suspendre le consensus au niveau de ce point pour
bien vous assurer qu'on ne voulait pas réduire ça aux simples
faits nouveaux parce qu'à chaque fois il y aurait une question de
règlement et une plaidoirie, et ça prendrait quatre fois une
heure et demie, au lieu d'en prendre une. Je me souviens de l'avoir
soulevé moi-même ici en commission devant vous. On a suspendu le
point, on est revenu, et c'est vous-même qui avez dit: J'ai reçu
des deux leaders le fait que ce ne serait pas exclusivement des faits
nouveaux.
Vous pourrez relever ça dans les décisions et dans les
galées, puisqu'on a été d'une clarté au niveau des
deux leaders, on a voulu précisément s'entendre sur le fait qu'on
ne pouvait pas ne reqarder ça que sur l'élément faits
nouveaux, parce que ça ferait des plaidoiries à chacune des
questions, en disant: Ça, est-ce que c'est totalement nouveau, est-ce
tout à fait nouveau, est-ce un petit peu nouveau, y a-t-il un
élément nouveau? Vous vous rappellerez vous-même, M. le
Président, d'avoir communiqué, à ce moment-là,
à l'Assemblée la réponse de M. Gratton qui, lui,
n'était pas membre de la commission, mais qui avait
négocié avec moi, personnellement, ce point-là, qui a
été entériné par la suite par les membres de la
commission. Ça, ça a été fait.
Ceci dit, vous avez rendu une décision qui comporte quatre
points. Je m'attendais, étant donné que j'avais posé une
question, j'attendais de savoir si je pouvais poser ma question. Je
n'haïrais pas ça continuer!
Le Président (M. Lorrain): Vous avez terminé?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Ce qui est très
très important, M. le député de
Frontenac, et je ne vous le reproche pas parce que vous n'avez pas
assisté aux négociations précédant la
commission...
M. Lefebvre: Là, je m'excuse, M. le Président -
c'est juste pour qu'on puisse bien se comprendre - contrairement aux
prétentions du leader de l'Opposition, qui est peut-être de bonne
foi...
Le Président (M. Lorrain): Je ne veux pas recommencer,
là!
M- Lefebvre: Non, non, peut-être qui est probablement de
bonne foi.
Une voix: Qui est sûrement de bonne foi.
M. Rochefort: L'article 35...
M. Lefebvre: Dans vos commentaires...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce qu'on recommence la
question de règlement ou si je rends ma décision, là?
M. Lefebvre: Non, M. le Président, je veux tout simplement
corriger...
Le Président (M. Lorrain): Je ne voudrais pas qu'on
recommence en triple puis en double.
M. Lefebvre: Non, non, non! Je veux tout simplement corriger,
là. Je n'essaie pas de revenir sur ce qui a été
décidé par le leader du gouvernement. Ce n'est pas ça du
tout. Mon commentaire, M. le Président, tenait strictement à
votre décision. Je veux que ce soit clair la-dessus. Ça n'a rien
à voir avec les ententes, que je ne nie pas, intervenues entre le leader
du gouvernement et le leader de l'Opposition. Mon commentaire et ma question de
directive collaient à votre propre décision, M. le
Président. Autrement dit, M. le Président, c'est une question
d'interprétation de votre propre décision.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je veux bien qu'on se
comprenne, là, c'est très, très, très, très
important. J'ai aussi dit, durant ma décision tout à l'heure,
qu'il n'était pas question d'avoir des questions
répétitives, affirmatives, hypothétiques. Je l'ai
répété, je pense, à plusieurs reprises. Donc, on ne
peut pas recommencer à dix, douze ou quinze exemplaires l'interrogatoire
de Me Lemay. Ce qui a été demandé a été
demandé. Si on veut référer à des questions que Me
Lemay ou des réponses que Me Lemay a données, il faudra lui citer
la réponse - je pense que c'était clair tout à l'heure -
et, si on veut comparer à une réponse d'un autre témoin,
il faudra, non pas interpréter la réponse de l'autre
témoin, mais lui donner textuellement la réponse de l'autre
témoin puis il nous dira ce qu'il en pense.
Maintenant, quand on parle de faits nouveaux, il a été
discuté ouvertement entre les deux formations politiques qu'on ne
limiterait pas, et c'est même marqué dans le consensus... Avant
qu'on siège ici, je l'ai lu, le consensus» le premier soir: La
reconvocation n'a pas à être justifiée. Il y a eu toute une
négociation là-dessus entre les deux formations politiques. Mais
ça ne limite... Excusez, là, je voudrais bien qu'on se comprenne,
là. On ne recommence pas l'interrogatoire. J'ai
énuméré quatre façons et j'ai bien l'impression..
Je n'ai pas l'impression, j'ai l'intention de faire respecter Ces quatre
omissions lors du premier témoignage; ce n'est pas contradictoire avec
faits nouveaux.
Précisions relatives à certaines réponses
données lors du premier témoignage: II faudra lui donner la
réponse et lui demander s'il la maintient ou s'il y a une
précision qu'il a oubliée ou lui poser... Mais on ne recommencera
pas. Faits nouveaux.
Et, enfin, confrontation entre deux témoignages. Mais, pour la
faire, il faudra d'abord lui donner sa réponse et donner ta
réponse de l'autre personne et lui demander s'il maintient sa version,
mais pas ce qu'il pense du témoignage des autres personnes. C'est
ça la reconvocation. On ne s'est pas entendus entre les deux leaders et
le président, à savoir si ce n'était que sur des faits
nouveaux et des faits nouveaux doivent être justifiés avant, dans
la réassignation... Ce qui a été discuté entre les
deux leaders... Il y a même plus que ça.,.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Laissez-moi terminer. Il y a
une phrase qui a été ajoutée dans la reconvocation 28. La
reconvocation n'a pas à être justifiée. C'est que, pour
réassigner un témoin, il aurait fallu donner... Par exemple, on
veut l'interroger sur 4, 5, 6, 7, on a oublié ça. Sans dire la
réponse, sans dire les questions, les thèmes, point. Il n'y a pas
eu d'entente entre les deux formations. Je n'ai pas décidé
ça au milieu de la
commission. Le premier soir de la commission, j'ai lu ce document et
c'est suite à deux semaines et demie de négociations qu'on est
arrivé seulement - je ne déplore personne, je ne le reproche
à personne - à 37 consensus très secondaires mais c'est
ça, et il faut jouer avec ces règles-là.
Dans ma décision, je n'ai pas dit - et il faudrait faire
attention - que je limitais seulement à des faits nouveaux la
reconvocation, mais je n'ai pas dit aussi et je ne donne pas aux portes
ouverture toute grande, M. le député de Frontenac, à autre
chose que les quatre thèmes que je viens de donner là. Et toute
cette étude, cette décision, ça fait deux jours que je la
prépare parce qu'il y avait déjà depuis une semaine
reconvocation. Et, je le répète, il n'y a pas un témoin,
il n'y a pas un homme, il n'y a pas un avocat, il n'y a pas un
député, puis, il n'y a pas un ministre qui, s'il est
interrogé cinq fois, sept fois, huit fois sur les mêmes faits, va
répondre exactement dans les mêmes qualificatifs avec toutes les
nuances qu'on a pu apporter depuis un mois, ici devant cette commission, et
tous les qualificatifs qu'on a voulu faire interpréter à chacun
des témoins pour voir ce qu'il pensait.
Alors, je vais être très vigilant là-dessus.
L'enveloppe d'une heure et demie qui a été arrêtée,
qui apparaît ici au consensus 28, est un maximum, n'est pas un minimum,
est un maximum et, s'il y a pas matière à, on va arrêter
l'interrogatoire. Il faut que ça arrive dans les quatre grands
paramètres que j'ai lus tout à l'heure quant à la
pertinence sur la reconvocation.
M. Doyon: M. le Président, juste pour que je comprenne
bien...
Le Président (M. Lorrain): Une autre question de
règlement?
M. Doyon: Oui, M. le Président. Vous nous dites que
l'interrogatoire d'un témoin reconvoqué pourra porter sur des
différences entre son témoignage antérieur et le
témoignage d'autres personnes qui sont passées devant cette
commission et, là, vous nous dites: II s'agira de dire: Vous avez dit
telle chose, le citer et de dire: Voici tel autre témoin qui a dit telle
autre chose à telle page de la transcription des débats. Est-ce
que je comprends bien que c'est ça, l'exigence que vous faites, M. le
Président?
Le Président (M. Lorrain): Oui, je reprends les
thèmes comme il faut...
M. Doyon: Oui, mais...
Le Président (M. Lorrain): Si on veut confronter entre
deux témoignages...
M. Doyon: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lorrain):... on devra citer la
réponse d'abord du témoin qui est reconvoqué...
M. Doyon: Bon, bien...
Le Président (M. Lorrain):... et citer aussi l'autre
témoin qui est venu dire telle chose...
M. Doyon: Oui.
Le Président (M. Lorrain): On ne peut pas exiger du
témoin qu'il ait tout lu avant de venir ici.
M. Doyon: Non, mais...
Le Président (M. Lorrain): On n'a pas d'affaire à
lui demander non plus des jugements sur les autres témoignages, te! que
j'ai refusé depuis le début.
M. Doyon: Ça, M. le Président, je voudrais juste
qu'on réalise dans quoi on s'embarque.
Le Président (M. Lorrain): J'ai pas terminé, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Bien, moi non plus. (16 h 30)
Le Président (M. Lorrain): II y a une phrase que j'avais
dite qui est très importante, à la fin de cet item, de ce
paramètre, pour demander au témoin si sa réponse est
toujours maintenue. J'espère qu'on va demander, puis je n'accepterai pas
de question à Me Lemay s'il n'était pas témoin
lui-même d'une conversation avec quelqu'un d'autre qui est venu
témoigner. Ça, je n'accepterai pas ça.
M. Doyon: O. K. Je comprends, M. le Président, quelles
sont vos exigences là, mais je voudrais savoir de votre part en vertu de
quoi et pourquoi est-ce qu'on procède... Moi, je n'ai jamais vu
ça depuis le temps que je suis avocat où on fait revenir des
témoins, M. le Président, pour leur dire: Vous êtes
contredit sur tel point par telle personne; pouvez-vous nous dire si vous nous
avez bien dit ça, puis si vous maintenez votre décision? En quoi
ça nous avance ça? Qu'est-ce que c'est le but qu'on recherche, M.
le Président, en reconvoquant des témoins pour leur dire: Vous
nous avez dit l'autre jour qu'il était huit heures et demie; un autre
témoin nous dit qu'il était neuf heures et demie quand tel
événement s'est passé; est-ce que vous maintenez toujours
qu'il était huit heures et demie? Moi, je n'ai jamais vu une histoire
semblable, M. le Président, et là on s'en va d'une façon
terriblement
écarquillée, avec tout le respect que je vous dois.
Ça ne se peut pas qu'on puisse, avec le nombre de témoignages
qu'on a eu, M. le Président, ouvrir la porte aussi grande que ça,
puis je ne comprends pas pourquoi on fait ça. Le témoin a dit
telle chose; il doit vivre avec son témoignage et nous autres aussi. II
y a un autre témoin qui dit telle autre chose; il doit vivre avec son
témoignage puis nous autres aussi. On en tirera les conclusions qui
s'imposent. Mais, après ça, M. le Président, il n'y a rien
qui nous empêchera de faire revenir un autre témoin qui aura
changé sa version pour pouvoir savoir si lui maintient son
témoignage par rapport à la deuxième version, donc version
modifiée du deuxième témoignage du témoin qui a
paru, comparu antérieurement. On n'en sortira jamais. Un témoin
et ainsi de suite, M. le Président. Un témoin a dit telle chose.
Parce que, M. le Président, sur ces modalités-là que vous
nous déclarez d'emblée comme ça, on n'a pas
été partie à ça nous autres. Moi, j'essaie de
comprendre comment il se pourrait que... Je sais qu'on n'est pas un tribunal,
mais il y a une façon de rechercher la vérité qui n'est
pas différente chez nous parce que l'objectif qu'on poursuit est le
même partout. Vous nous dites, M. le Président: Moi, je vais
exiger qu'on dise au témoin: Voici ce que vous avez dit; voici ce que
l'autre témoin a dit; est-ce que vous maintenez ce que vous nous avez
dit la première fois ou si vous changez votre témoignage?
Une voix: Ça n'a pas de bon sens.
M. Doyon: Ça ne tient pas debout, M. le Président,
avec tout le respect que je vous dois, et je voudrais savoir qu'est-ce que vous
cherchez à faire avec ça. Pas qu'on y voit un désavantage
ou un avantage quelconque, mais au niveau procédural, au niveau de la
démarche pour rechercher la vérité, on n'arrivera jamais
parce que, M. le Président, ce qu'on va faire, c'est que si jamais, par
hypothèse, le témoin qu'on confronte avec son premier
témoignage par rapport à celui d'un autre le change, à ce
moment-là on peut faire revenir un autre témoin qui, lui, va
recommencer tout le tralala, et là, l'autre témoin va revenir.
Vous voyez bien, M. le Président, qu'une fois que les témoignages
sont rendus... Une fois que les témoignages sont rendus, moi je suis
prêt à accepter qu'il est arrivé des faits nouveaux. On a
découvert que telle chose, tels gestes ont été
posés, que telles paroles ont été prononcées qu'on
ne savait pas lors du premier témoignage; là, on essaie d'en
savoir plus long. Mais qu'il y ait sur des faits des divergences quant aux
témoignages, bien ça, on le sait; c'est pour ça qu'on a
plusieurs témoins, M. le Président. On n'est pas ici,.. Parce que
l'opération que vous entreprenez, c'est une opération de
concordance de témoignages et on n'a pas à rechercher cette
concordance des témoignages. C'est évident qu'il n'y a pas
concordance des témoignages. Chacun a vu ça de sa façon,
le raconte à sa façon, dans le meilleur esprit du monde possible.
Mais vous êtes en train de faire des tentatives de conciliation entre les
témoignages et on n'est pas ici pour ça. Moi, ça ne
m'énerve pas qu'il y en ait qui dise telle chose et que l'autre... On
tirera nos conclusions. La crédibilité des témoins a
été testée autant comme autant et on évaluera
ça. Mais, M. le Président, que vous confondiez cette commission
avec un tribunal d'arbitrage pour concilier des témoignages qui sont
divergents, je ne vous suis plus. Je ne vous suis plus, M. le Président,
et je vous suggérerais de repenser à votre affaire comme il faut,
pas parce que...
Une voix: Aïe! Aïe!
M. Doyon: Bien, il n'y a rien là.
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
M. Doyon: II n'y a rien là.
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon: Pas du tout.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon: II n'y a rien là. Je suggère au...
M. Filion: On ne peut pas remettre en question la décision
du président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Une voix:... que tout ce qui a été dit... M.
Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Â l'ordre! Si
j'étais susceptible, ça ferait longtemps que je... Alors, je vais
entendre les arguments des deux côtés.
M. Doyon: Je n'ai pas fini, M. le Président..
Le Président (M. Lorrain): J'ai eu des occasions de sauter
plus que ça, puis non, non.
M. Doyon: Ouais! II n'y a rien là, hein? Une
voix:... que ce qui a été dit avant.
Le Président (M. Lorrain): Allez, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Allez, M. le le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, le député de
Taillon crie à l'ordre puis au respect du président, il devrait
se regarder dans le miroir avant de parler, M. le Président.
Peut-être que ça...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, ce que je dis tout simplement,
c'est que, avant qu'on décide de vivre...
Une voix: Vous autres, vous êtes les meilleurs.
M. Doyon:... qu'on décide de vivre avec des règles,
il faudrait savoir où ces règles-là vont nous mener parce
que ces règles-là, M. le Président, des fois on s'imagine
que c'est une bonne idée et quand on y pense comme il faut, à
partir du vieux principe qu'il y en a plus dans deux têtes que dans une
seule.
M. Polak:... mieux de consulter les deux groupes...
M. Doyon: C'est tout simplement ça. C'est tout simplement
ça, M. le Président. Ce sont des suggestions. C'est un vieux
principe ça, qui vaut encore et je me dis que ce que vous... que la
porte que vous ouvrez serait une porte qu'il serait normal d'ouvrir si la
commission devrait tenter de réconcilier les témoignages et elle
n'a pas cette mission-là. Alors...
Le Président (M. Lorrain): En conclusion, M. le
député de Louis-Hébert. Je pense que vous avez bien fait
votre point.
M. Doyon: Oui, M. le Président, et je ne l'ai pas fait
dans le but de mettre en doute l'autorité de la présidence, au
contraire, c'est pour que la présidence soit en mesure d'appliquer des
règles qui sont applicables. C'est ça mon souci.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même intervention,
même question de règlement de M. le député de
Louis-Hébert, M. le député de Taillon, dernière
intervention.
M. Filion: Oui, M. le Président. Â ce que je sache
on n'est pas ici pour vivre selon ce qui convient, pour travailler selon ce qui
convient au député de Louis-Hébert. On est ici pour
travailler et chercher la vérité selon...
Une voix:...
M. Filion: Bien écoutez! Je vous ai écouté,
là!
M. Doyon: Pas beaucoup, hein? M. Filion: Je vous ai
écouté.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Filion: On est ici, M. le Président, pour chercher la
vérité...
M. Doyon: Pas pour...
M. Filion:... et, pour ce faire, on s'est fixé des
règles à partir des consensus fixés par les deux
formations politiques; ces règles-là ont été mises,
couchées sur papier après, comme vous le dites, deux semaines
d'efforts des deux groupes ministériels, en particulier entre tes deux
leaders, premièrement. Deuxièmement, on est ici pour chercher la
vérité et la procédure de recherche est celle
également fixée par les règles et les contraintes que vous
fixez. Puis quant à nous, le consensus qui a été
établi, on vit avec depuis le début.
M. Doyon: II n'y a pas de consensus...
M. Filion: Bien, le consensus fixé et couché dans
les règles. Deuxièmement, M. le Président...
M. Doyon:... les modalités du président. Il n'y a
pas de consensus là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Filion: Deuxièmement, les contraintes que vous fixez
à la reconvocation des témoins, c'est-à-dire je devrais
dire à l'interrogatoire lors d'une reconvocation de témoins -
j'ai d'ailleurs une question à poser là-dessus - bien, nous
allons vivre avec. Nous allons vivre avec, ce sont des règles exigeantes
mais, en même temps, qui doivent nous aider à chercher la
vérité. Si le député de Louis-Hébert est
capable de vivre avec le paquet de contradictions qu'on a eues ici...
Le Président (M. Lorrain): Ah! bien là, ce n'est
pas le temps de faire des jugements.
M. Polak: Pas d'opinion, là!
M. Filion:... nous autres, là, on n'est pas tout à
fait capables de vivre avec.
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président
Le Président (M. Lorrain): Ce n'est pas le temps...
M. Filion: C'est exactement ce qu'il a dit, M. le
Président.
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît!
M. Doyon: Question de règlement.
M. Filion: C'est exactement ce que le député de
Louis-Hébert disait...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Doyon: Question de règlement, M. le Président.
Question de règlement, M, le Président.
M. Filion:... moi je suis capable de vivre avec les
contradictions.
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Une voix: Aïe! Aïe! Aïe!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît!
Non, je vais rendre ma décision. Je pense que de part et
d'autre...
M. Filion: Mais je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Lorrain):... on a porté des
jugements...
M. Doyon: M. le Président, je vis avec les
témoignages, je n'essaie pas de les modifier, moi. Les
témoignages...
M. Filion: Je n'ai pas terminé. C'est exactement...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Doyon:... sont là, je les prends tels qu'ils sont. Je
n'essaie pas de les modifier. Je ne suis pas ici pour ça, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! Â l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! Â
l'ordre!
M. Doyon: Les témoignages sont rendus, on vit avec.
M. Filion: Question de règlement, M. le
Président.
M. Doyon: Si la réponse ne fait pas notre affaire on ne
fait pas revenir de témoins...
Le Président (M, Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Je suis prêt
à rendre ma décision.
M. Doyon:... pour changer leurs témoignages.
Le Président (M. Lorrain): Je suis prêt à
rendre ma décision.
M. Filion: Dernièrement, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion:... et pour mon bénéfice personnel...
Le Président (M. Lorrain): En conclusion, M. le
député de Taillon, sans commentaire sur ce que...
M. Filion: Bien, je vous ferai remarquer que j'ai...
Le Président (M. Lorrain): Sans commentaire.
M. Filion:... dit exactement ce que le député de
Louis-Hébert avait dit, sauf que dans la recherche de la
vérité...
Le Président (M, Lorrain): On ne finira pas la question de
règlement si...
M. Filion: Bon! Bien, dernièrement, c'est juste un point
d'information en ce qui me concerne, M. le Président, j'ai bien
noté les trois derniers paramètres, les trois dernières
contraintes que vous nous fixez
pour procéder à l'interrogatoire de témoins qui
seraient reconvoqués devant la commission. Il y a juste la
première, si vous seriez assez aimable, je sais que vous l'avez
répétée...
Le Président (M. Lorrain): Une omission lors du premier
témoignage.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Lorrain): On ne recommencera pas toutes
les questions pour savoir s'il y a une omission.
M. Filion: Mais non, non, non, non. C'est parfait ça,
omission. Excellent. Alors, voilà, M. le Président, et je
demanderais que vous fassiez respecter vos décisions une fois qu'elles
sont rendues.
Le Président (M. Lorrain): Non, laissez... Je vais
m'arranger avec ça, là, je vais m'arranger avec
ças je vais m'arranger avec ça,, O. K. ?
M. Doyon: Vous l'avez fait jusqu'à maintenant, très
bien d'ailleurs.
Le Président (M. Lorrain): Bon!
M. Doyon: Quoi qu'en pense le député de
Taillon.
Le Président (M- Lorrain): Voici. M, Doyon: Quoi
qu'en pense... M. Filion: Cela ne paraît pas.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon: Ah! Voyez-vous?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Il n'y
avait pas de règle et il n'existe pas de règle. En vertu du
règlement actuel il y a sept articles seulement qui traitent d'une
question de privilège devant la commission de l'Assemblée
nationale. Je n'y peux rien, je ne le reproche à personne, c'est comme
ça et nous avons... J'ai reçu en décembre une question de
privilège et nous devons, de bonne foi, toutes les personnes composant
la commission de l'Assemblée nationale, entendre cette question de
privilège. Et de bonne foi il y a un mois et demi nous avons
tenté de rapprocher les deux formations et nous avons discuté. Il
y a eu plusieurs heures entre les deux formations politiques pour essayer
d'arrêter des règles de preuve et des règles de
procédure.
Les ententes qui sont intervenues ont été lues le premier
soir avant qu'on commence à procéder devant cette commission et
sont énumérées en six pages sur 37 paragraphes. Un point,
c'est tout.
Je me dois, en tant que président, vivre avec ces 37
paragraphes-là. Les réserves qui sont à... M. le
député de Taillon, M. le député de
Louis-Hébert.
Une voix: Oui, on vous écoute, M. le Président.
Une voix: On vous écoute.
Le Président (M. Lorrain): Ça fait deux fois ou
trois fois que je reviens à peu près sur...
M. Doyon:... ce bout-là. C'est l'autre bout qui nous
intéresse.
Le Président (M. Lorrain); Bon, mais c'est un bout quand
même très important. Je vis avec et je vais demander à tous
les membres qui composent la commission de l'Assemblée nationale de
vivre aussi avec. Et je n'ai pas négocié avec des gens
extérieurs à ici. J'ai négocié avec deux formations
politiques qui composent cette table pendant deux semaines et demie.
Alors, les 37 consensus sont très larges. Vous en avez... Ils
apparaissent aux gâtées, ils apparaissent au Journal des
débats et c'est de bonne foi qu'on est arrivé à
ça, à cette limite. C'est la première fois qu'on entend
avec les nouvelles règles une question de privilège qui est
complètement différente de ce qui s'est fait auparavant, dont la
composition aussi de l'Assemblée est différente, dont je n'avais
même pas le choix de présider ou ne pas présider. C'est
dans le règlement. C'est le président qui préside la
commission de l'Assemblée nationale et c'est clair et net dans les six
articles que je vous ai mentionnés tout à l'heure.
C'est la première fois, dans une question de privilège,
que la commission de l'Assemblée nationale reconvoque. C'est une entente
entre les formations politiques. Ce n'est pas pour le style qu'il y a eu
entente de reconvoquer les témoins qui ont déjà
été entendus. Ça a été discuté
pendant plus d'une heure et même plus que ça. Ça a
été rediscuté le soir où tous les membres composant
cette table, on s'est réuni au Parlementaire et on a dit: On ne limitera
pas ça à des faits nouveaux. Il y a plus que ça. On a
même ajouté une phrase: La reconvacation n'a pas à
être justifiée.
Je comprends que les règles des tribunaux, les enquêtes
judiciaires, les tribunaux administratifs, les règles de preuve et la
procédure est différente qu'ici mais moi, je dois vivre' avec ce
qu'on a décidé et je dois vivre aussi sur le fait qu'on n'en a
pas, de règles de preuve concernant une question de privilège
semblable et une règle
de procédure précise et détaillée.
La décision que j'ai rendue tout à l'heure, ce n'est pas
dans le but, et je réfère un peu... Je ne vous le reproche pas,
M. le député de Louis-Hébert, ce n'est pas facile. Depuis
le début, on est obligé de un peu travailler avec ce qui nous
arrive au jour le jour et d'essayer de le faire le plus de bonne foi possible
des deux côtés et d'arriver à savoir la
vérité. Le but, l'objectif premier de cette commission, c'est de
connaître une histoire où nous, en tant que membres de la
commission, on n'a pas participé et de chercher la version et de
décider si la question de privilège de M. le député
de Lévis est fondée ou non fondée. C'est tout. C'est
l'objectif de la commission ici.
Mais vous avez dit, M. le député de Louis-Hébert,
tout à l'heure, que je tente ou que dans ma décision de
réconcilier certains témoignages ou de jouer au conciliateur de
certains témoignages. Ce n'est pas... J'en ai discuté longuement
depuis 48 heures avec mes conseillers. On a regardé ce qui était
arrêté. On a pris en considération... Excusez-moi,
excusez-moi. Je rends une décision finale. Et on a pris en
considération toutes les rencontres qu'il y a eu entre les deux leaders
et ils étaient présents.
Quand je dis confrontation entre deux témoignages - il faut lire
toute la fin de la phrase - pour savoir si la première réponse du
témoin reconvoqué, il la maintient, mais seulement, je m'excuse
là, si l'autre personne n'a pas témoigné dans le sens et
n'a rien à voir ou n'est pas en contact ou n'a pas été en
contact. Ça n'a rien à voir. On ne peut pas prendre chacune des
questions puis demander si, si... qu'est-ce qu'il en pense.
Alors, je pense que c'est clair. Je l'ai même dit dans ma
première décision. Il n'est pas question de demander au
témoin reconvoqué de porter un jugement sur quelque
témoiqnage de qui que ce soit ici. C'est nous qui allons porter un
jugement dans quelques heures ou dans quelques jours.
Alors, je le répète, j'ai tenté, après avoir
examiné les témoignages depuis trois semaines et demie, les
règles qu'on a établies au fur et à mesure et, plus que
ça, sur le fait qu'il n'y avait pas eu de consensus arrêté
sur la reconvocation des témoins et surtout, surtout sur le motif
à être justifié de reconvocation, j'ai tenté
à plusieurs reprises et on a tenté, mais ça n'a pas
été arrêté... Il y a même plus que ça.
Il y a une enveloppe maximum de temps d'une heure et demie qui a
été... On n'aurait même pas arrêté cette
enveloppe d'une heure et demie si c'était complètement inutile.
Ça a été entendu entre les deux formations pour quelque
chose, mais, je le répète, ce n'est pas un minimum, c'est un
maximum, puis s'il faut j'arrêterai, puis s'il faut aussi on est
après être... contre-interroger de façon à
mêler le témoin, que ce soit M. le député de
Lévis ou qui que ce soit ou un autre ministre qui est venu ici ou Me
Lemay, bien, je vais arrêter l'interrogatoire, écoutez. À
un moment donné, on ne refera pas l'histoire cinq fois pour voir si
quelqu'un ne se mêlerait pas, pour arriver à porter un jugement et
dire: II n'y a plus personne de crédible dans les témoins.
Ça, c'est très important et, je répète, la
décision que j'ai rendue tout à l'heure, je n'aimerais pas qu'on
saisisse une partie de phrase ou un ou deux thèmes que j'ai
énoncés et qu'on laisse de côté l'argumentation
parce que la démarche, elle a été faite, et pendant de
longues heures avec mes conseillers et depuis quelques jours, depuis qu'on sait
qu'il va y avoir des témoins de réassignés. Ça fait
déjà quelques jours que l'Opposition m'a donné une liste
pour réassigner Me Lemay, M. le député de Lévis et
la secrétaire de M. Garon. Alors, ma décision étant
rendue, ça ne sera peut-être pas facile d'intervenir et de rendre
d'autres décisions au fur et à mesure que l'interroqatoire des
témoins reconvoqués va procéder, mais je ferai mon
travail, comme je l'ai fait depuis le début, au meilleur de ma
connaissance... (16 h 45)
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain):... et selon les faits, au fur
et à mesure.
M. Polak: J'ai une question de règlement sur la même
question du député de Joliette.
Le Président (M. Lorrain): Bon, on ne revient pas sur la
même question, là.
M. Polak: Ah oui! Sur la question qu'il a posée, oui. J'ai
une question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): La question qu'il a
posée au témoin ou la question de règlement?
M. Polak: Non, non. Le témoin a posé une question.
Avant que... Vous permettez...
M. Rochefort:... le témoin n'a pas posé de
question.
M. Doyon: Le député de Joliette.
M. Polak: Le député de Joliette a posé une
question niaiseuse.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne, toute la question de...
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Toute la question de
règlement de M. le député de
Frontenac, une question de règlement sur la question de
règlement de M. le député de Frontenac, de M. le
député de Joliette, leader de l'Opposition, la deuxième
question de règlement de M, le député de Taillon et
l'intervention aussi élaborée sur la question de règlement
de M. le député de Louis-Hébert portaient sur la
première question posée par M. le leader de l'Opposition et je la
répète: Est-ce que M. Pagé vous a demandé de ne pas
parler à M. Garon? C'est ça qui a fait toute
l'argumentation...
M. Polak: M. le Président, j'ai une autre question de
règlement.
Le Président (M. Lorrain):... et j'en ai profité
pour pouvoir émettre un certain paramètre et une décision.
Alors, j'espère que vous ne répétez pas la même
question de règlement.
M. Polak: Non. J'ai un tout autre point sur la même
question. C'est que, M. le Président, cette question... et vous devrez
prendre cette question-là et appliquer vos paramètres, et vous
allez voir que cette question était une question suggestive et qui doit
être rejetée pour cette raison déjà. Parce que c'est
bien beau de parler de paramètres, M. le Président, mais il faut
vivre avec, il faut les appliquer, ces paramètres. Je dois dire, entre
parenthèses, ce serait peut-être mieux si les paramètres
étaient fixés avec les deux leaders et vous. Je n'ai rien contre
vos conseillers juridiques, mais je pense que...
Le Président (M. Lorrain): Pendant deux semaines et
demie.
M. Polak:... c'est un peu académique.
Le Président (M. Lorrain): Pendant deux semaines et demie,
ça a été fait avant que la commission procède le
premier soir.
M. Polak: Oui, mais, là, on parle de reconvocation; c'est
les nouvelles règles du jeu. Mais une règle qui ne change pas,
c'est la règle qu'une question suggestive n'est pas permise. Donc, si
vous voulez prendre cette question qui a été posée, je
soumets respectueusement, M. le Président, que cette question ne pourra
pas être permise parce qu'elle est, dans sa formulation, hautement
suggestive.
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors, je prends votre
suggestion. Je vais suspendre pour dix minutes. Je demande au leader de
l'Opposition et au leader adjoint du gouvernement...
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): Bien, écoutez, on vous
fait une suggestion. S'il n'y a pas de consentement des deux
côtés, on continue. Moi, j'étais prêt à
continuer.
M. Rochefort: M. le Président, je suis d'accord avec votre
décision.
Le Président (M. Lorrain): M. le député de
Sainte-Anne vient de suggérer que peut-être on pourrait se parler
maintenant sur la reconvocation des témoins.
Une voix:...
Le Président (M. Lorrain): S'il n'y en a pas, de
consensus, on continue immédiatement.
M. Lefebvre: M. le Président, M. le Président, sur
la suggestion du député de Sainte-Anne... Soyez calme, là,
M. le député de Gouin! N'avalez pas votre gomme, là!
N'avalez pas votre gomme, là! Soyez calme! M. le député de
Sainte-Anne...
M. Rochefort:... n'avoir eu une dans la bouche, je ne vous aurais
pas demandé...
M. Doyon: De la gomme balloune! De la gomme balloune!
Une voix: La balloune...
M. Doyon: La balloune que tu souffles depuis...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doyon:... quatre semaines maintenant, qui va Pouf! dans la
figure!
M. Lefebvre: M. le député de Sainte-Anne, M. le
Président, a suggéré une suspension de dix minutes,
là.
Le Président (M. Lorrain): Ça fait plus de cinq
heures qu'on est ici, mais je demanderais la collaboration de tous. Je
comprends qu'on est fatigué, puis ça fait trois jours pleins
cette semaine...
M. Lefebvre: Je reviens un peu sur...
Le Président (M. Lorrain):... mais je demanderais la
collaboration de tous.
M. Lefebvre:... la suggestion du député de
Sainte-Anne avec son consentement, c'est qu'on va commencer l'interrogatoire,
le "réinterrogatoire" du témoin et on pourra peut-être en
cours de route...
Une voix: Évaluer.
M. Lefebvre; Si on réalise qu'il n'y a pas moyen de vivre
avec la règle que vous avez établie en toute bonne foi,
justement, suspendre pour faire le point. Maintenant, M. le Président,
moi, j'ai un autre point à soulever, qui n'a absolument rien à
voir avec la question avant que...
Le Président (M. Lorrain):... question de
règlement, M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre:... avant que le député de Taillon
avale ses pinottes de travers, là.
Le Président (M. Lorrain): Â I' ordre! Ne passez pas
de remarques.
M. Lefebvre: C'est que je trouve ça bizarre. M. le
Président, est-ce que je dois comprendre que l'Opposition, étant
donné qu'on est à "réinterroger", est-ce que je dois
comprendre que l'Opposition - et c'est une question qui s'adresse au leader de
l'Opposition - a terminé sa preuve principale?
M. Chevrette: Comme je vous ai dit ce matin, il y a deux
témoins d'assignés qui n'ont pas été encore
appelés, en l'occurrence, M. Trudeau, et en l'occurrence moi-même
et j'aurai une réponse à vous donner quant à l'assignation
des témoins vers les 8 heures ce soir.
M. Lefebvre: Est-ce que je dois comprendre que le leader de
l'Opposition a décidé de ne pas témoigner? II faut
être fixé là-dessus, M. le Président.
M. Chevrette; Ça serait vers 8 heures que vous le sauriez,
ce soir, 20 heures.
Le Président (M. Lorrain): Quant à l'assignation de
M. Trudeau, on m'a avisé qu'il était à l'extérieur
du pays,..
Une voix: En Algérie, oui.
Le Président (M. Lorrain):... depuis déjà
quelques jours. Il a été assigné, mais il ne le sait pas
lui-même. Il était à l'extérieur lorsqu'il a
reçu le subpoena. Maintenant, quant à Me Lemay...
M. Lefebvre: M. le Président. Vous comprenez, M. le
Président, qu'avant de réentendre le témoin Lemay on
devrait comprendre si on entend le témoin Chevrette.
M. Rochefort: M. le Président, sur une question de
règlement.
M. Lefebvre: Non, c'est une question que je pose à la
présidence.
M- Rochefort: Sur cette question-là, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Rochefort: De Gouin, M. le Président. Je pense que nos
règles de procédure sont très claires en la
matière. Dans la mesure où il n'est pas possible à une
formation politique de reconvoquer plus d'une fois le même témoin,
il est clair, M. le Président, que ça ne pose aucun
problème. C'est évident que dans la mesure où on pourrait
reconvoquer ad nauseam un témoin, c'est évident qu'il serait
absolument essentiel que tout le monde qui a à témoigner
témoigne une première fois avant qu'on commence des
reconvocations pour éviter que la même personne soit
reconvoquée deux, trois ou quatre fois avec des témoins qui
témoignent pour une première fois, intercalée entre chaque
fois. Mais dans la mesure, M. le Président, où c'est
limité à une seule reconvocation, c'est donc la dernière
fois que Me Lemay a à comparaître devant nous en ce qui concerne
les membres de l'Opposition. Il n'y a aucun problème là-dessus,
donc, ça ne pose aucun problème de séquence des
témoignages.
M. Lefebvre: M. le Président, ce n'est pas
là-dessus la question.
Une voix: Vous êtes déjà intervenu.
M. Lefebvre: Non, j'ai posé une question. J'ai tout
simplement fait une mise au point tout à l'heure. Là, il y a, si
je comprends bien, une question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Juste une seconde. Je vais
répondre à la question que vous avez... Je vais vous entendre sur
l'autre question de règlement, M. le député. Je
vérifie juste le consensus sur votre question à vous.
M. Lefebvre: Je veux savoir si l'Opposition a terminé sa
preuve ou pas. Ce n'est pas compliqué.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, voici.
M. Lefebvre: Avant de réentendre, on entend.
M. Filion: On n'est pas en cour. M. Lefebvre: Bien,
voyons!
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Je vous ai
mentionné à plusieurs reprises depuis le début que je ne
suis pas maître de la
stratégie de chacune des formations politiques. On devait
planifier les travaux le plus à l'avance possible, de deux à
trois jours. Lors d'un interrogatoire - on est au paragraphe 26 - le groupe
parlementaire qui a fait convoquer le témoin l'interroge en premier. Par
la suite, la règle de l'alternance s'appliquera. Tous les témoins
de l'Opposition seront interrogés avant ceux du groupe parlementaire
formant le gouvernement. Le seul consensus qui est intervenu, c'est ceci. Mais
tout au long, dans des conversations privées entre le leader adjoint du
gouvernement et leader de l'Opposition, on avait mentionné que, autant
que possible, on faisait la preuve complète avant de
réinterroger, pour qu'on puisse se comprendre. L'argument que vous avez
soulevé, M. le leader adjoint du gouvernement, est très valable,
parce qu'à un moment donné on va être obligé de
réappeler encore, parce qu'il y a un nouveau témoin qui n'est
jamais venu témoigner. Cet après-midi, étant donné
que M. André Trudeau -c'est simplement ça, c'est le premier
témoin reconvoqué - M. André Trudeau a été
assigné en même temps que M. le ministre Côté et M.
le ministre Bourbeau... Mais il est à l'extérieur. Alors, je ne
sais pas, je n'ai pas à demander...
M. Lefebvre: M. le Président, je vous demande une
suspension de cinq minutes là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Alors, les travaux de cette
commission sont suspendus pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 17 h 3B)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce que ça va, messieurs? Ça va? Â l'ordre, s'il
vous plaît! Les travaux de la commission de l'Assemblée nationale
reprennent. M. le... Je vais... Je vais céder la parole à
M....
M. Chevrette: Oui, M, le Président. On peut vous faire
part de...
Le Président (M. Lorrain):... le leader de l'Opposition ou
leader adjoint du gouvernement, peu importe.
M. Chevrette: Étant donné que... Étant
donné qu'il y avait une liste de témoins concernant la
réassignation comme vous avez parlé, comme vous avez parlé
vous-même dans votre exposé tantôt, compte tenu qu'il y a de
part et d'autre des décisions à prendre quant aux assignations
possibles, chaque groupe a besoin de discussion au niveau des assignations et
possiblement des réassignations, de sorte qu'on libérerait
immédiatement M. Lemay, en lui demandant d'être disponible
à 10 heures demain matin et...
M. Lefebvre: Je confirme ça, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vous remercie de vous
être entendus sur ce point-là. Je vous remercie de votre
collaboration. Me Lemay? On vous a avisé... On s'excuse pour cet
après-midi. On vous demande d'être réassigné,
d'être ici demain sur la même assignation. Ça va?
Alors, les travaux de cette commission sont ajournés à
demain matin 10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 40)