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(Dix heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'Assemblée nationale va reprendre ses
travaux. Me Lemay, vous témoignez toujours sur le même serment
qu'hier. Je vous remercie de vous être représenté ce matin.
Pardon?
Une voix: ...
Le Président (M. Lorrain): Oui, il a passé proche,
je pense, de répondre à une question. Celui a qui j'avais
reconnu, suite à la reconvocation de Me Lemay, la parole, il s'agit de
M. le leader de l'Opposition. Suite à la décision que j'ai rendue
hier après-midi quant aux reconvocations de témoins, je vais
demander la collaboration des deux côtés de la Chambre et de tous
les députés composant la commission de l'Assemblée
nationale pour qu'on puisse, de la façon la plus logique possible, tout
en protégeant les témoins qui ont bien voulu venir nous apprendre
ce qui s'était passé dans cette affaire, les laisser librement
s'exprimer.
Alors, M. le leader de l'Opposition, vous avez la parole et votre
question...
Second témoignage de M. André Lemay
(suite)
M. Chevrette: Avant que je ne prenne la parole, je dois vous
aviser que j'ai quinze secondes de prises et que ma question est posée.
Mais, comme je dois la reposer, je voudrais vous demander si mon quinze
secondes, c'est toujours comptabilisé.
Le Président (M. Lorrain): II est toujours
comptabilisé, M. le leader.
M. Chevrette: Donc, en la répétant, ce ne sera pas
comptabilisé.
Le Président (M. Lorrain): Oui. Il y a eu une question de
règlement, abondamment, qui n'a pas été comptée sur
votre temps. Allez, vous pouvez la répéter; elle était
brève, à part cela.
M. Chevrette: Je vais essayer mais, si j'avais le galée,
ce serait mieux. Ma question était la suivante à M. Lemay: M.
Pagé vous a-t-il dit "n'appelle pas Jean Garon"?
M. Lemay: Je n'ai pas de souvenir que
M. Pagé m'ait dit ça. Ce que j'ai retenu de cette
discussion, c'est que j'ai demandé des suggestions à M.
Pagé pour savoir quelle démarche je devais entreprendre et la
réponse que j'ai eue, c'est: C'est toi qui es au dossier, si tu as des
démarches à faire, fais-les! Autrement dit, je ne me suis pas
fait indiquer de démarche ni positive, ni négative. Je me suis
fait renvoyer le ballon, si vous me permettez l'expression. Le souvenir que
j'ai, c'est que je n'ai ni eu d'instructions d'appeler, ni eu d'instructions de
ne pas appeler.
M. Chevrette: M. le Président, sur une question de
directive: Pouvez-vous faire parvenir au témoin les cotes
suivantes...
Le Président (M. Lorrain): Du Journal des
débats.
M. Chevrette: 16 h 20, le 21 du 4, le R-574, page 4.
Le Président (M. Lorrain): 574...
M. Chevrette: Pagé 4.
Le Président (M. Lorrain): Pagé 4.
M. Chevrette: R-587.
Le Président (M. Lorrain): 587.
M. Chevrette: ...page 1, R-589, page 1 et R-583, page 2.
Le Président (M. Lorrain): ...R-583, page 2.
M. Chevrette: Ce sera plus pratique après pour...
Le Président (M. Lorrain): Témoignage de M. le
ministre, je pense. Ça ne sera pas long. On va vous donner copie... Me
Lemay, on va vous donner copie de la transcription du Journal des
débats avec les questions et les réponses. Vous pourrez
prendre connaissance avant de...
Vous voulez citer les passages pertinents.
M. Chevrette: A moins qu'il veuille les lire. Ce n'est pas... On
peut y aller?
Prenons la page 574, M. le Président. M. Pagé... À
une question de Me Filion, M.
Pagé répond: Oui, il faut bien les situer dans leur juste
contexte, M. le Président. J'ai senti un énervement de sa part,
une volonté soit de provoquer des rencontres, des échanges ou
quoi que ce soit. Moi, ce n'était pas ça le but de la
démarche; c'était réglé, dans mon esprit à
moi, je lui ai dit: Écoute, appelle pas Garon, je n'étais pas
intéressé à avoir des rencontres cette
journée-là.
M. Lemay: Je maintiens la version que j'ai donnée. Les
discussions que j'ai eues avec M. Pagé, c'était de comparer la
situation avec Sorel et j'ai dit: Qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse? Dans ce
temps-là, on s'était promené d'un bureau à l'autre.
Il a dit: Ce n'est pas à moi de te dire quoi faire. Si t'as des
démarches à faire, fais-les. Après ça, j'ai
appelé M. Garon et j'ai fait, j'ai demandé la même chose:
Qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse? En tout cas, je n'ai pas de souvenir
là qu'il m'ait dit: Écoute, appelle pas Garon, je n'étais
pas intéressé à... Je me souviens plutôt qu'il ne
m'a pas donné d'instruction ou de recommandation.
M. Chevrette: Le soir où vous avez rédigé
votre mémoire, vous ne vous êtes pas rappelé ces mots
exacts: Écoute, n'appelle pas Jean Garon?
M. Lemay: Je l'aurais écrit.
M. Chevrette: Si vous vous le seriez rappelé, vous
l'auriez écrit.
M. Lemay: Oui, oui.
M. Chevrette: À la page 587, à la question de, une
question de M. Filion, il y a un paragraphe de M. Pagé, il y a une
interruption de M. le Président et, tout de suite après, c'est M.
Pagé qui parle: "Je suis à répondre. J'en étais
à vous dire, M. le député, que Me Lemay a
évoqué la possibilité de rencontres, d'échanges et
je lui ai indiqué; N'appelle pas Garon. Et pourquoi? Parce que le but de
ma démarche n'était pas de faire pression sur le
député de Lévis. Ça fait peut-être cinq ou
six fois que je le répète."
M. Lemay: La possibilité...
M. Lefebvre: Sur une question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Question de
règlement.
M. Lefebvre: Question de règlement. M. le
Président, j'aimerais bien que le leader de l'Opposition lise et pointe
au témoin l'ensemble de la conversation auquel on fait
référence, c'est-à-dire l'ensemble de la réponse
donnée par le ministre, M. Pagé, qui - on le lit à la page
587 - avait été interrompu et qui a repris sa réponse, a
continué sa réponse à votre demande à vous.
J'aimerais bien que le témoin et que le leader de l'Opposition prennent
le temps de lire toute la réponse du ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader.».
M. Lefebvre: M. le Président, le ministre situe le moment
où il a dit au témoin Lemay: N'appelle pas Garon. Il le situe
très bien...
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de l'Opposition,
sur la question de règlement.
M. Chevrette: M. le Président... M. Lefebvre: ...dans sa
conversation.
M. Chevrette: ...sur la question de règlement. Le premier
paragraphe dit: "M. le Président, j'ai bien situé dans son
contexte cette partie de l'échange de Me Lemay. Je vous ai dit, je vous
répète donc, que Me Lemay... M. le Président, je m'excuse.
Je crois avoir le droit de répondre." Je ne vois pas en quoi ça
ajoute par rapport au paragraphe.
M. Lefebvre: Je n'ai pas encore répondu. Je crois avoir le
droit de répondre.
Le Président (M. Lorrain): Je n'ai pas la fin.
M. Chevrette: Prenez la page 587. Quand bien même je lirais
les trois premières lignes...
M. Lefebvre: Non, non, non.
M. Chevrette: ...je gruge de mon temps pour rien. Ça ne
dit rien. Je vous demanderais de lire la page 587. C'est la question de M.
Filion. Après ça, il y a un paragraphe de M. Pagé. Et
puis, il n'a rien dit. Je vais au coeur même de sa reprise: "Je suis
à répondre. J'en étais à vous dire, M. le
député..." Si vous lisez les trois premières lignes...
Qu'est-ce que ça vient ajouter? Qu'est-ce que je fausse en ne les lisant
pas?
M. Lefebvre: Ce n'est pas les trois premières lignes,
c'est celles qui suivent.
M. Chevrette: Après ça, M. le Président, je
crois que c'est moi qui parle. Donc, je ne peux pas citer Pagé quand
c'est moi qui parle.
Le Président (M. Lorrain): Monsieur, je
vous demande la question suivante, M. le leader de l'Opposition: Est-ce
que vous avez lu, quand M. Pagé, la deuxième fois, à la
page 587, donne sa réponse "N'appelle pas Garon. Et pourquoi? Parce que
le but de ma démarche n'était pas de faire pression sur le
député de Lévis. Ça fait peut-être cinq ou
six fois..." Vous l'avez répété. Vous l'avez lu au
complet, le paragraphe qui est là?
M. Chevrette: J'ai lu ça. Oui. Je peux y aller?
Le Président (M. Lorrain): Oui.
M. Chevrette: II me semblait aussi; question de gros bon sens. M.
Lemay...
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse, question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lefebvre: M. Filion, à R-587, pose une question
très précise: "Est-ce que c'est les termes que... En quels termes
exacts avez-vous dit à M. Lemay: N'appelle pas Garon? Est-ce que c'est
les termes que j'emploie?" C'est M. Filion qui parle.
Réponse de M. Pagé: "M. le Président, j'ai bien
situé dans son contexte cette partie de l'échange avec Me Lemay.
Je vous ai dit, je vous répète donc, que Me Lemay..." Je vous
soumets qu'il a pas encore répondu. "M. le Président, je
m'excuse. Je crois avoir le droit de répondre."
Le Président: "Oui, allez, allez." Je veux qu'on prenne la
peine de lire la réponse de M. Pagé qui vient après votre
propre intervention.
Le Président (M. Lorrain): Je pense qu'elle a
été lue.
M. Lefebvre: "Je suis à répondre. J'en étais
à vous dire, M. le député, que Me Lemay etc. Ça n'a
pas été lu encore, ça.
M. Chevrette: Je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, c'est...
M. Chevrette: Vous allez chercher les galées. Il y a
quelqu'un qui échappe des mots quelque part.
Le Président (M. Lorrain): Je vais la lire.
M. Chevrette: Les trois... Sur la question de règlement,
M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Pour ne pas que ce soit sur
votre temps, je vais répéter...
M. Chevrette: Non, non, mais sur la question de règlement.
Je dis: II y a quelque chose qui accroche, je ne comprends pas. Vous avez une
feuille devant vous autres. Je peux toute la lire, si vous voulez mats
ça ne donnera rien, ma question.
Le Président (M. Lorrain): Non, non.
M. Chevrette: J'ai dit que Filion posait une question. C'est
marqué Pagé en haut. Filion pose une question. Pagé. Mais
Pagé dit quoi? Il dit: "M. le Président, j'ai bien situé
dans son contexte cette partie de l'échange avec Me Lemay. Je vous ai
dit, je vous répète donc, que Me Lemay... M. le Président,
je m'excuse. Je crois avoir le droit de répondre." Ça ne dit
rien, du tout. Donc, j'ai dit: M. le Président, vous l'avez interrompu.
J'ai même ajouté ça et, là, j'ai lu le paragraphe
où il dit quelque chose. C'est pour poser la question, j'ai lu
ça. Ça été l'objet...
M. Lefebvre: Vous l'avez lu au complet?
M. Chevrette: Je l'ai lu au complet.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous avez la
réponse. Voulez-vous que je relise la réponse?
M. Lemay: On m'a lu la partie, mais la question est quoi?
M. Chevrette: C'est parce que j'attendais, j'ai eu une question
de règlement, qu'est-ce que vous voulez, je ne pouvais pas la poser.
M. Lemay: Ah! oui, c'est correct!
Le Président (M. Lorrain): Allez, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Donc, M. le Président, vous-même, M.
Lemay, dans votre mémo, le soir, vous dites que vous n'avez pas senti de
pression de la part de... Vous avez senti le besoin de l'écrire, si je
me souviens bien. On pourrait prendre D-20 à la page - je vais vous le
dire - à la page 6. Ça, c'est votre mémo: En aucun moment
je- n'ai interprété la conversation téléphonique
que j'ai eue avec M. Pagé comme étant des menaces ou du chantage.
C'était là votre paragraphe. Je vous repose la question suivante:
Est-ce que vous avez souvenance que M. Pagé ait insisté pour que
vous n'appeliez pas Jean Garon?
M. Lemay; Aucune souvenance en ce sens-là.
M. Chevrette: Est-ce que c'est possible qu'il vous ait dit
ça sous une autre forme?
M. Lemay: Les possibilités! Ce que j'ai retenu, c'est que,
quant aux démarches qui pouvaient être effectuées, M.
Pagé m'a tiré la balle, si vous me permettez l'expression. Il
dit: Si tu as des démarches à faire, c'est à toi de
décider. Il m'a même dit... J'ai dit; Quoi? Je vais faire quoi? Il
dit: Appelle ton client. Il dit: Parle-lui en et vous déciderez. Tout ce
que j'ai retenu de la discussion... Je n'ai pas eu d'instruction: ni appeler,
ni ne pas appeler. Il fallait que... J'avais une information qu'il y avait une
chicane, que ma loi était impliquée là-dedans, puis lui ne
me donnait pas de "tuyaux" - entre guillemets - pour savoir comment me
déprendre. II fallait que je me débrouille tout seul. C'est ce
que j'ai fait.
M. Chevrette: Mais avez-vous senti personnellement qu'il fallait
que vous fassiez quelque chose?
M. Lemay: Comme avocat au dossier, j'ai une loi qui est
menacée. Je pense qu'il faut que je fasse de quoi, comme j'ai fait de
quoi dans le cas de Sorel. Je me suis promené d'un bureau à
l'autre.
M. Chevrette: À la page 589 de la CAN: "Me Lemay a
évoqué la possibilité d'échanges et de rencontres
et c'est sur la foi de cette évocation que je lui ai indiqué de
ne pas appeler Jean Garon." Est-ce que ça ne vous rappelle pas le
contexte à ce moment-là? Au bas de la page complètement,
monsieur...
M. Lemay: Je vois, je peux répondre à votre
question. Quand j'ai évoqué à M. Pagé des
échanges ou des rencontres, je faisais allusion à Sorel. Dans
Sorel, j'ai fait telle, telle chose, et tout cela. A mon souvenir, je n'ai pas
fait allusion de rencontre entre lui et M. Garon. Le seul moment où j'ai
tenté de rencontrer les deux, de faire une démarche pour les
deux, c'est après la question de privilège quand j'ai
téléphoné en après-midi au bureau des deux
députés impliqués pour dire: Qu'est-ce qui se passe? Je
veux que M. Garon me rappelle et je veux que M. Pagé me rappelle et je
veux savoir ce qui se passe. Parce que je souhaitais pouvoir les rencontrer les
deux, face à face, et dire: Aïe! Les gars, moi, courroie de
transmission là-dedans... Il y en a un qui a mal compris ou il y en a un
qui a mal expliqué quelque chose, mais cela ne sort pas comme cela a
rentré, ou bien il y a un problème. Moi, je souhaitais qu'il y
ait cette rencontre, j'ai ressayé après les fêtes par
personne interposée, parce que personne ne voulait plus me parler, c'est
comme si j'avais une maladie honteuse ou presque.
Cela fait que...
M. Chevrette: Mais le matin, au moment où vous avez
parlé d'échanges et de rencontres possibles...
M. Lemay: À mon souvenir, je faisais état des
échanges et rencontres que j'avais eus, dans Sorel. Je me rappelle
spécifiquement avoir dit à M. Pagé - on était
allé dans le bureau de M. Gérard D. Levesque qui était
chef par intérim... Je l'ai retenu parce que, d'abord, chef par
intérim, c'est rare comme titre et, puis, Gérard D. Levesque, je
ne le connaissais pas, autre que de réputation. Cela fait que... Je me
rappelle dans le grand bureau, il y a le bureau intérieur, je pense, qui
doit être aujourd'hui le bureau du chef de l'Opposition, mais...
M. Chevrette: En aucun temps, vous n'auriez dit à M.
Pagé ou vous n'auriez suggéré à M. Pagé une
rencontre entre lui et M. Garon le matin de votre conversation?
M. Lemay: Le matin, à mon souvenir, non.
M. Chevrette: Pagé 583 CAN, page 2: "D'ailleurs, il m'a
demandé..." C'est M. Pagé qui parle dans le milieu, dans le
milieu de la page, le paragraphe le plus intense. "D'ailleurs, il m'a
demandé, il a évoqué la possibilité de rencontres
et tout ça et je me suis objecté, parce que, pour moi, le but de
la démarche - et ça, je tiens à vous le dire, M. le
député, je veux que ce soit très clair - etc., changer
l'opinion du député de Lévis. Puis, je n'ai pas voulu me
prêter à des rencontres ou quoi que ce soit, tel que ç'a
été évoqué sommairement par Me Lemay. Ce n'est pas
plus grave que ça." Ce type de conversation ne vous rappellerait pas
plus spécifiquement que M. Lemay vous aurait dit: Pas de rencontre, ni
tout seul ni avec Jean Garon; surtout, n'appelle pas Jean Garon.
M. Lemay: Non, je ne change pas... La compréhension des
choses que j'ai eue cette journée-là ne change pas.
M. Chevrette: À la page 574, page 4, l'avez-vous?
M. Lemay: Oui. Pagé 4?
M. Chevrette: À une question du député de
Taillon...
M. Lemay: Oui.
M. Chevrette: M. Pagé: "Oui, il faut bien les situer dans
leur juste contexte, M. le Président. J'ai senti un énervement de
sa part, une volonté soit de provoquer des
rencontres, des échanges ou quoi que ce soit. Moi, ce
n'était pas ça le but de la démarche; c'était
réglé, dans mon esprit à moi. Je lui ai dit:
Écoute, appelle pas Garon, je n'étais pas intéressé
à avoir des rencontres cette journée-là." M. le
Président, est-ce que...
Une voix: Un instant!
M. Lefebvre: S'il vous plaît, M. le Président, je
voudrais avoir le texte.
Le Président (M. Lorrain): 574, page 4. Allez, allez!
M. Chevrette: Ah! Ce n'était pas une question de
règlement?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, c'était
pour avoir le texte.
M. Chevrette: C'est parce que je suis assez habitué
à ça. Je m'attends toujours à ça.
Le Président (M. Lorrain): J'étais prêt
à tout, moi.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Lefebvre: ...ses habitudes.
M. Chevrette: Je suis loin d'être nerveux.
Une voix: II n'est pas nerveux, il est habitué.
M. Chevrette: Donc, M. Lemay, dans votre énervement, si
énervement il y avait... D'abord, y avait-il énervement?
M. Lemay: Bien, je suis surpris de voir ça:
énervement. Remarquez que ça fait plusieurs qui disent que
j'étais énervé cette journée-là. Ce n'est
pas mon habitude, je suis un peu surpris. Il y en a plusieurs qui ont dit "il
paraissait énervé, il paraissait nerveux", ou bien "il parlait
vite". Je parle vite généralement. Si tout le monde me trouve
énervé d'un coup sec, là...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Lemay: Je me pose des questions, je vais aller voir mon
docteur peut-être pour passer un test.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Lemay: Mais je n'ai pas... Il faut voir le contexte,
là. J'ai un téléphone le matin, puis la dernière
journée pour la loi, c'est cette journée-là. J'arrive
d'une semaine de procès à l'extérieur. J'ai
été en commission parlementaire le soir, on fait ça
à une vitesse. II y a des amendements de dernière minute qui nous
sont proposés, plus ou moins satisfaisants, mais il faut prendre ce
qu'on nous offre. Le lendemain, tu te fais dire: Ta loi ne passe pas. Une fois
que je sais ça, moi - je suis avocat au dossier - je parle à mon
client et je dis: Afe! On fait quoi? J'ai déjà eu un cas
semblable, que je juge semblable à l'époque - il ne l'est
peut-être pas, mais à l'époque je le juge semblable, dans
la demi-heure que je réfléchis - puis je dis: On va aller voir
notre parrain et on va lui expliquer la situation. On va demander ce qu'il faut
faire. Cela fait que, énervement, ça me surprend un peu. La
preuve, je me rappelle avoir remercié M. Pagé de m'avoir
donné l'information. Un gars qui est nerveux, d'habitude... En tout cas,
je ne veux pas élaborer là-dessus. L'énervement, ça
me surprend. Cela fait deux, trois témoins qui me disent que je suis un
gars nerveux. Je ne pensais pas l'être à ce point-là. Je
peux bien le devenir.
En lisant ça, écoutez, cela ne change pas le
témoignage que j'ai donné. La compréhension des choses que
j'ai eue, je l'ai écrite, puis je l'ai donnée pendant plusieurs
heures en commission. Malgré le recul du temps: un, le temps entre le
19, les petites corrections au mémo, puis la commission parlementaire,
puis le temps où j'ai fini de témoigner, puis je reviens, puis ce
que j'ai pu voir dans les journaux, etc., entre-temps, malheureusement,
ça n'a pas changé ma compréhension. Peut-être que je
n'ai rien compris, c'est un autre problème. Mais ma compréhension
honnête des événements n'a pas changé. Même
quand vous me montrez ça, je ne me souviens pas qu'on m'ait dit de ne
pas appeler M. Garon. Même, le contraire, je me souviens que je n'ai pas
eu d'instruction.
M. Chevrette: Vous vous souvenez de?
M. Lemay: J'ai dit: Au contraire, ce que j'ai retenu, c'est que
je n'ai pas eu d'instruction de quoi faire. Je me suis informé de ce que
je devrais faire, puis ils me disent: Tu es l'avocat; c'est à toi de
décider. J'insiste, je dis: Qu'est-ce que je dois faire? Mais il dit;
Appelle ton client, puis vous déciderez. C'est ce que j'ai retenu de
cette discussion-là.
M. Chevrette: Le 19... pas le 19, excusez.
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président, j'aimerais bien qu'on se
comprenne sur les interprétations qu'on veut donner au texte qui nous
reporte, ou rapporte les propos du témoin Pagé lorsque M.
Pagé dit, à la page 574 citée par le leader de
l'Opposition... Il ne faudrait pas qu'on conclue, en partant de ce
texte-là, que le témoin Pagé a dit qu'il avait compris les
propos de Me Lemay comme demandant une rencontre avec Garon et Pagé. Ce
n'est pas ça, M. le Président.
Une voix: Non, non.
M. Lefebvre: "J'ai senti un énervement de sa part, une
volonté soit de provoquer des rencontres, des échanges ou quoi
que ce soit."
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lefebvre: Un instant! À nulle part M. Pagé ne
dit: Me Lemay...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président,,
Le Président (M. Lorrain): Je vais vous entendre sur la
question de règlement.
M. Lefebvre: ...m'a demandé une rencontre avec lui et le
député de Lévis.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous faites une
question de règlement ou si vous argumentez...
M. Lefebvre: Bien oui, je fais une question de règlement
sur l'interprétation, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): II n'y a pas eu
d'interprétation.
M. Rochefort: Et, moi, je fais une question de règlement
sur la question de règlement du député de Frontenac.
M. Lefebvre: Sur l'interprétation qu'on a
donnée...
Le Président (M. Lorrain): Alors, question de
règlement sur la question de règlement, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Tu devrais peut-être lire ton
règlement une fois dans ta vie. (10 h 45)
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement
sur la question de règlement, M. le député de Gouin. Je
vais voua reconnaître après sur votre...
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Simplement, M. le
Président, je pense que dans le cadre d'une question de règlement
il n'est pas permis au député de Frontenac de donner des
interprétations, qu'elles soient personnelles à lui ou à
d'autres, de ce qui a été dit par un témoin devant nous
jusqu'à aujourd'hui.
Comme vous nous l'avez répété au moins une centaine
de fois, il y aura une étape pour que l'on puisse interpréter des
totalités ou des parties de témoiqnages en temps et lieu, mais
nous ne sommes pas rendus à cette étape-ci et, sous le couvert
d'une question de règlement, le député de Frontenac est en
train de donner un sens, de donner une interprétation qui lui est
personnelle à une partie de témoignage d'un témoin qui a
déjà comparu devant nous, alors qu'il n'est pas en train
d'interroger un témoin. Or, M. le Président, je pense que ce
n'est pas une question de règlement que soulève le
député de Frontenac et, M. le Président, je pense qu'on ne
doit pas lui permettre de poursuivre dans la voie d'interprétation
personnelle qu'il est en train de réaliser d'un témoignage qui a
été réalisé, fait et produit devant nous
jusqu'à maintenant.
M. le Président, je pense que si le député
considère qu'on n'a pas cité le mot à mot convenablement
ou qu'on a oublié un paragraphe ou qu'on a oublié une partie de
citation, ça, c'est une chose qui serait pertinente comme question de
règlement à ce moment-ci. Ou, par exemple, qu'on n'a pas fourni
le bon extrait du Journal des débats au témoin ou quelque
chose comme ça» Mais on ne peut pas dire: Oui, ce sont les bonnes
copies, le leader qui questionne a posé des questions en citant
exactement toutes les parties qui concernaient sa question, mais il n'a pas
donné les bonnes interprétations, il ne les a pas
interprétées de la bonne façon qu'il aurait
peut-être dû l'interpréter qui, à ma façon,
sont des interprétations différentes.
M. le Président, je pense qu'il faut rappeler à l'ordre le
député de Frontenac et lui rappeler qu'il aura l'occasion, je
pense, la semaine prochaine, d'interpréter tous les témoignages
à sa guise.
M. Lefebvre: M. le Président, ma question de
règlement...
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement.
M. Lefebvre: ...porte exactement sur le point soulevé par
le député de Gouin à savoir qu'on ne peut pas
interpréter les textes. Et, M. le Président, le leader de
l'Opposition, parce qu'il tente de mettre en contradiction le témoin
Pagé avec le témoin Lemay, demande au témoin Lemay:
Avez-vous demandé une rencontre avec le député de
Lévis et M. Pagé?
Le témoin Lemay dit non! Et, M. le Président, le leader de
l'Opposition, tentant de démontrer une contradiction entre ce qu'il
vient de faire dire au témoin Lemay et ce qu'aurait dit M. le ministre
Pagé, cite le témoignage de M. le ministre à R-574. Et
c'est là-dessus, M. le Président, que je dis qu'on
interprète 574 comme étant une demande de rencontre alors que ce
n'est pas ça du tout si on lit le texte. À savoir le ministre
Pagé n'a jamais dit: J'ai demandé une rencontre ou M. Lemay m'a
demandé une rencontre. Ce que le ministre Pagé dit, c'est ceci:
"J'ai senti un énervement de sa part, une volonté - j'ai senti
une volonté -soit de provoquer des rencontres, des échanges ou
quoi que ce soit. Moi, ce n'était pas ça le but de la
démarche; c'était réglé, dans mon esprit à
moi. Je lui ai dit: Écoute, appelle pas Garon, je n'étais pas
intéressé à avoir des rencontres cette
journée-là."
M. le Président, si on veut pointer des contradictions, il
faudrait qu'on les établisse beaucoup plus clairement que ça et
non pas interpréter des textes, des bouts de témoignage du
ministre Pagé où celui-ci dit: J'ai senti un énervement de
sa part, j'ai senti une volonté de provoquer une rencontre. Le ministre
n'a jamais dit: "Lemay m'a dit: Je veux une rencontre avec et vous et Garon."
C'est important, M. le Président. On est dans l'essentiel de votre
décision, à savoir: confrontation avec un autre témoin. Il
faudrait qu'on soit rigoureux, il faudrait, M. le Président, que vous
rameniez le leader aux règles que vous avez vous-même
établies par votre décision. Si on veut confronter, il faudra
qu'on cite les textes sans les interpréter, sans faire dire aux textes
ce que le témoin n'a pas dit.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition. Après ça, je
rends ma décision.
M. Chevrette: Sur la question de règlement, M. le
Président. Je vous ferai remarquer tout d'abord que, la rigueur, il va
falloir qu'elle soit de la part du leader du gouvernement. Je vais vous
expliquer pourquoi. J'ai lu un texte et j'ai demandé au témoin,
M. le Président: Étiez-vous énervé? On dit qu'il
était énervé. Je ne suis même pas encore
embarqué sur les volontés de rencontre. La seule question que je
lui ai posée, et il parlait là-dessus, c'est: Étiez-vous
véritablement un gars énervé ce matin-là? C'est
là-dessus que le témoin jasait et il disait: Moi, non, la balle
était dans mon camp et il a répondu sur l'autre partie. Mais la
seule question que j'ai posée jusqu'à date sur cette partie de
texte, c'était sur le mot "énervant". D'abord, j'ai dit: Y
avait-il énervement? C'est là-dessus que le témoin a
enclenché sa réponse.
J'en étais à en formuler une deuxième sur le reste
du texte, mais je ne l'ai pas fait encore. Je ne vois pas en quoi une question
de règlement vient à ce stade-là, au moment où on a
parlé exclusivement du point précis. Parce que c'est vrai que, si
on dit que quelqu'un est énervé, il faut au moins que la personne
puisse s'exprimer, Était-il nerveux ou s'il était tellement calme
parce qu'il avait déjà vécu un événement du
genre? Ç'aurait pu être le contraire. L'énervement est peut
être dans celui, dans la tête de l'autre. On sent peut-être
un énervement par rapport à d'autre chose.
Là, si je voulais faire mon député de Frontenac, je
dirais: L'énervement était peut-être dans la tête de
celui qui ne voulait pas que 272 passe. Mais, ça, je ne le dirai pas, je
n'ai pas le droit. Donc, je m'arrête tout de suite et puis je dis: Je
n'ai pas le droit de dire ça, je le retire...
Une voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: ...sauf que le témoin a compris et...
Le Président (M. Lorrain): Vous arrêtez
après.
M. Chevrette: ...tout le monde aussi. Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Chevrette: Mais, là, je ne ferai plus mon
député de Frontenac. Je vais être le député
de Joliette, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): O.K.
M. Lefebvre: Votre imitation du député de Frontenac
fait rire la présidence. C'est pas mal, ça!
Le Président (M. Lorrain): Oui. M. Rochefort:
L'illustration est...
Le Président (M. Lorrain): Bon, O.K. Vous m'avez
donné tous les exemples possibles.
M. Lefebvre: Que vous mettiez à point...
M. Chevrette: Surtout, M. le Président, la technique
essentielle de mon argumentation, je n'ai pas encore questionné sur les
volontés de rencontre.
Le Président (M. Lorrain): Le principe a été
établi depuis le début, je pense.
M. Lefebvre: M. le Président, on ne discute pas du tout de
la même chose.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Il
y a deux points. Il y a une question de règlement et il y a eu
une question de règlement sur la question de règlement. Alors, le
principe a été établi depuis le début, je pense. Il
faut être extrêmement clair. Il ne s'agit pas de porter de jugement
ou d'apprécier à l'intérieur d'une question une partie
d'un témoignage ou d'un autre témoignage qui a déjà
été rendu. Je pense que, ce matin, la méthode qui a
été employée à date... Même, le témoin
est en possession de la réponse complète de M. le ministre
Pagé. Il est en possession également des questions qui ont
précédé. Et on pose des questions en regard de ce que lui
avait répondu dans le temps. Je pense que c'est très très
recevable. Et je n'accepterai pas -vous avez raison, M. le député
de Frontenac, et M. le député de Gouin l'a soulevé
abondamment - je n'accepterai pas qu'on prenne des parties de réponse de
quelque témoin que ce soit et qu'on les interprète pour poser une
question. Mais je pense que M. le leader de l'Opposition avait cité la
question au complet, la réponse au complet de M. le ministre
Pagé. Et il y a plus que ça. Il lui a demandé, au
témoin, à voir s'il était énervé. C'est de
lui qu'on parle, de M. le ministre Pagé, si c'était son
sentiment.
M. Lefebvre; M. le Président, on n'a pas parlé de
l'énervement.
Le Président (M. Lorrain): Mais il n'a pas
interprété et... Il n'a pas interprété.
M. Lefebvre: Cela fait cinq minutes, M. le Président,
qu'on parle de rencontres que le député, que le témoin
Lemay aurait demandées au député de Portneuf. Je ne parle
pas de l'énervement, moi.
Le Président (M. Lorrain): C'est un exemple que je vous
donne. C'est une des questions qui a été posée dans...
M. Chevrette: M. le Président, je suppose que si je vous
demandais une décision, mais il y a une nouvelle règle.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Il n'y a pas de
nouvelle règle.
M. Chevrette: On peut argumenter après.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non, non. Allez. Vous
êtes...
M. Chevrette: Mais, là, je viens de constater
ça.
Le Président (M. Lorrain): ...en interrogatoire.
M. Chevrette: Je vous demande si c'est une nouvelle
règle.
Le Président (M. Lorrain): Vous êtes en
interrogatoire. C'est un oubli de ma part.
M. Lefebvre: Allez, allez, M. le leader.
Le Président (M. Lorrain): C'est un oubli de ma part, mais
il ne faut pas commencer ça,
M. Chevrette: Si c'est une nouvelle règle, je vais
m'essayer moi aussi, M. le Président.
M. le Président, je voudrais qu'on remette au témoin la
feuille R-249...
Le Président (M. Lorrain): R-249.
M. Chevrette: ...CAN, page 2.
Une voix: 249?
M. Chevrette: 249.
Une voix: C'est la journée du 7 avril.
M. Chevrette: M. Lemay, à la page 249, CAN, page 2,
à la question où je vous référais au 19, dans le
milieu de ta page -ma question est pour le 19, M. le Président - vous
répondez... M. Lemay, vous répondez: "Pour le 19, je ne me
souviens pas d'aucune façon d'avoir suggéré une rencontre.
J'ai suggéré de nous présenter au parlement, d'aller voir
M. Garon, d'aller voir - excusez - voir ce qu'on pourrait faire. Mais des
rencontres avec M. Garon et M. Pagé cette journée-là, je
ne me souviens vraiment pas d'avoir demandé ça." Est-ce que vous
maintenez aujourd'hui ce témoignage par rapport au fait, par exemple,
que d'autres témoins auraient pu nuancer ces propos?
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Comme je l'ai souligné tout à l'heure,
M. le Président, lorsqu'on veut mettre un témoin en contradiction
avec un autre, il faut très bien situer les contradictions, dans un
premier temps. Il faut également, M. le Président, qu'on
identifie les autres témoins et non pas, comme vient de le dire le
leader de l'Opposition, M. le Président, que d'autres témoins
auraient nuancé. Il y a une contradiction ou il n'y en a pas, dans un
premier temps. Dans un deuxième temps, M. le Président, il faut
identifier très clairement le témoin qui aurait contredit le
témoin qu'on entend au moment où on se parle.
M. Chevrette: M. le Président...
M. Lefebvre: II faut que ce soit clair, M. le Président.
Il y a des contradictions ou il n'y en a pas.
M. Chevrette: II faut bien écouter ce qui se passe dans la
commission ici, ce matin.
Le Président (M. Lorrain): Sur la même question de
règlement.
M. Chevrette: Depuis le début, j'ai lu, j'ai envoyé
les documents au témoin, M. le Président, avec les cotes. Tous
les passages notent une négation de demande de rencontre,
c'est-à-dire une affirmation de demande de rencontre par le
témoin Pagé et...
M. Lefebvre: Justement, M. le Président, c'est faux. Ce
n'est pas vrai, ce que le leader dit, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de
règlement.
M. Lefebvre: C'est exactement dans ce sens, M. le
Président, que j'ai fait une remarque tout à l'heure. A 574,
jamais - et c'est à 574, M. le Président, qu'on comprend
l'essentiel du témoignage de M. Pagé sur ce point là.
M. Chevrette: À 587.
M. Lefebvre: A 574 - vous répliquerez tout à
l'heure, M. le leader - où le témoin Pagé dit, M. le
Président: "J'ai senti un énervernent de sa part, une
volonté soit de provoquer des rencontres, des échanges ou quoi
que ce soit." Ce n'est pas: Lemay m'a demandé une rencontre. J'ai senti
une volonté de provoquer une rencontre, M. le Président.
M. Chevrette: ...pour lui... M. Lefebvre: Non, non,
mais...
Le Président (M. Lorrain): Je vais prendre une
décision définitive.
M. Chevrette: Non, mais je vais parler parce qu'il a
parlé.
M. Lefebvre: Le leader de l'Opposition vient...
Le Président (M. Lorrain): Oui, mais...
M. Lefebvre: ...de dire: Pagé a dit clairement: Lemay m'a
demandé une rencontre avec vous et M. Garon. Ce n'est pas ça. Ce
n'est pas ça, M. le Président. Si on veut prétendre qu'il
y a des contradictions, il faudra que ce soient vraiment des contradictions et
non pas des bouts de, des impressions, des souhaits du leader de l'Opposition.
Il voudrait voir beaucoup plus dans le texte que ce que le texte lui-même
ne dit. Ce que Pagé dit: J'ai senti une volonté de provoquer une
rencontre. Ça ne veut pas du tout dire: Lemay m'a demandé une
rencontre.
Le Président (M. Lorrain): Son, à l'avenir... Vous
avez terminé, M. le député de Frontenac? À
l'avenir...
M. Lefebvre: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Depuis le début, j'ai
établi une intervention par question de règlement. J'aimerais
qu'on n'intervienne qu'une fois sur une question de règlement, mais
totalement. Je n'ai jamais empêché...
M. Lefebvre: Je vais intervenir aussi souvent que je penserai
qu'il y a des règles qui ne sont pas respectées et aussi souvent
que je penserai qu'on interprète et qu'on déforme les faits.
Le Président (M. Lorrain): Non, non, ça va,
ça va. Ce n'est pas... Je pense qu'on ne s'est pas compris là.
C'est que, sur chacune des questions...
M. Chevrette: Oui, mais vous allez voir ce que j'ai compris,
moi.
Le Président (M. Lorrain): ...de règlement, je suis
prêt comme depuis le début, depuis un mois, à
reconnaître une intervention par formation sur une question de
règlement. Mais on ne peut pas couper l'autre personne qui a
commencé. Je voudrais qu'à l'avenir... Ça fait deux fois
que ça arrive ce matin. Je voudrais que vous fassiez totalement et
complètement, que vous preniez tout le temps qu'il faut pour faire votre
question de règlement, mais pas vous reprendre à deux ou trois
reprises ou -attendez un peu - couper au milieu de sa question de
règlement l'autre personne de l'autre formation qui est après la
faire. Depuis le début, on établit une intervention de chaque
côté et j'aimerais bien qu'on continue de cette
façon-là. Sinon, on ne se comprendra pas et je ne pourrai pas
rendre de décision. Là, je comprends bien, vous venez de terminer
totalement votre question de règlement.
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse, M. le
Président. Mon intervention n'est pas du tout sur la même
question. Le leader avait recommencé son interrogatoire. Maintenant, si
le leader récidive...
Le Président (M. Lorrain): Bon, non, non, non. C'est
correct, cela va.
M. Lefebvre: S'il récidive dans la faute.
Le Président (M. Lorrain): Non. Je pense qu'on ne se comprend
pas. S'il récidive, vous pouvez toujours faire une question de
règlement.
M. Lefebvre: C'est ça.
Le Président (M. Lorrain): Mais quand vous faites une
question de règlement et que vous avez terminé de la faire, s'il
est après loger la réponse à votre question de
règlement, il ne faudrait pas le couper à chaque fois. C'est
ça, là. Une intervention de chaque côté.
M. Lefebvre: Là, il va pouvoir intervenir.
Le Président (M. Lorrain): M. le leader de l'Opposition,
vous avez la parole sur la question de règlement.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Je vais en faire une
avant de répondre* Ça fait trois fois que vous rendez des
décisions depuis le matin et ça fait trois fois que le
député de Frontenac conteste vos décisions
immédiatement après. Vous le laissez faire jusqu'au bout.
Ça fait deux fois que je lève des questions de règlement,
ça fait deux fois qu'il m'arrête en plein milieu, vous le laissez
parler jusqu'au bout, même pas le temps de finir ma...
Le Président (M. Lorrain): La mise au point,
là.
M. Chevrette: Oui, oui, mais la mise au point, c'est au moment
où le gars interrompt et qu'il est contraire aux normes, M. le
Président, contraire aux règles. Je dis: Si vous le laissez faire
pour lui, comment voulez-vous que je ne suive pas la procédure qui
suit?
Le Président (M. Lorrain): Vous avez absolument
raison.
M. Chevrette: Bon, bien, après ça, ça
devient bordélique...
Le Président (M. Lorrain): Alors, je pense que...
M. Chevrette: ...et on ne s'entend plus parler.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Je pense que je viens
d'aviser, on vient de recommencer ce matin. J'ai avisé le leader adjoint
du gouvernement de voir à respecter les règles qu'on avait
établies depuis un mois.
(11 heures)
M. Chevrette: Maintenant, sur la question de règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Lorrain): Oui, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Le député de Frontenac utilise 574.
J'ai cité, M. le Président, 587, et le député
Pagé dit ceci: "J'en étais à vous dire, M. le
député, que Me Lemay avait évoqué la
possibilité de rencontre d'échanqes". À la page 589: "Me
Lemay a évoqué la possibilité d'échanges et de
rencontres et c'est sur la foi de cette évocation que je lui ai
indiqué de ne pas appeler Jean Garon". Je pourrais continuer à la
page 583. Écoutez, si quelqu'un suit un tant soit peu les
témoignages, quand on arrive pour dire à Me Lemay: Vous, ce que
vous aviez dit telle date, le maintenez-vous ou si vous trouvez que c'est plus
juste, tout ce que j'ai lu avant? Il me semble que c'est admissible. Si je
n'avais pas lu les textes avant, si je n'avais pas référé
le témoin au texte avant, M. le Président, si je lui avais tendu
des pièges en lui disant "Me Pagé aurait peut-être dit
ça", il se serait levé pour me poser une question de
règlement, pour me dire: Citez le au texte. Non seulement je le cite au
texte, je demande qu'on remette les galées au témoin avant. Il
les a en main, je les ai lues sur mon propre temps de questionnage. Là,
j'arrive avec sa propre feuille où lui-même a parlé. Je lui
remets en plus. Est-ce que ce n'est pas respectueux du témoin? Est-ce
que ce n'est pas respectueux des règles que vous avez
édictées hier? Et est-ce qu'on va être capable de
questionner intelligemment à partir des textes qui ont été
tous déposés, tous cités, les passages précis?
M. le Président, si on veut faire un "questionnement"
intelligent, à partir des textes concrets - pas truqués, on n'a
même pas le droit de changer une virgule au Journal des débats et
vous le savez vous-même, c'est un des consensus des règles de la
commission. Je n'ai pas changé le mot "quoi" seulement. Même si
une phrase est baroque un peu, elle est là. Il me semble qu'on doit
être capable de dire, de demander au témoin: Vous, vou3 avez dit
ça et il y du monde qui dit: On a entendu autre chose. Qui a raison?
C'est une façon de s'exprimer; poser une question, c'est ce que j'ai
fait. C'est totalement admissible, parce qu'on ne joue pas dans le dos de
personne. On cite les textes précis des deux personnes, l'ensemble des
textes. S'il y a une page qui est différente pour un témoin - et
c'est là que je veux argumenter, M. le Président, sur un point
nouveau - si le député de Frontenac trouve que la page 574 fait
plus son affaire
parce qu'elle nuance les trois autres pages d'avant, ça, ce n'est
pas mon problème. On l'aura apprécié à la fin. S'il
y a un témoin qui a nuancé ses propos au cours de son
témoignage, qu'il était sûr d'une demande de rencontre et
qu'il était moins sûr après, qu'il y avait des
éventualités à un moment donné, ça, ce n'est
pas le problème du témoin qui est là. Ce sera ànous à évaluer le témoignage de celui qui met des
paroles dans la bouche du témoin qui est là. Mais le
témoin qui est là, on lui donne les outils correctement. On lui
fournit tous les textes pour qu'il puisse témoigner, je pense,
très correctement. Moi, je n'ai pas tendu de piège, M. le
Président. Je suis même allé au devant pour permettre au
témoin de lire tous les textes qu'il voulait bien lire avant. Ça,
je pense que c'est correct et on ne devrait pas être interrompu sur des
questions de règlement quand on procède de la sorte.
Le Président (M. Lorrain): Je pense que la façon
dont on procède ce matin donne toute la chance à Me Lemay de
prendre connaissance des réponses et des questions. On lui a même
remis les textes. On lui donne le temps de les lire. En autant que, lorsqu'on
pose une question et qu'on lui demande s'il maintient sa version, on lui
indique les réponses auxquelles on vient de faire allusion - si c'est
les réponses d'un témoin seulement, Me Lemay, ou de plusieurs
témoins. Ça pourrait être, par exemple, les réponses
de... excusez, de M. Pagé et d'un autre aussi, mais, si j'ai bien
compris la question que vous aviez posée, M. le leader de l'Opposition,
c'était relativement aux questions que M. Pagé... l'avocat Lemay
venait de prendre connaissance, toutes les réponses, en regard des
réponses dont il venait de prendre connaissance et dont il a les
textes.
M. Chevrette: Vous me permettez de faire une petite
interrogation? Ce n'est même pas ça. C'est le maintien de son
propre témoignage que je lui ai demandé, et je lui ai
envoyé la feuille.
Le Président (M. Lorrain): Oui, c'est ça, en regard
des réponses qui ont été lues tout â l'heure...
M. Chevrette: Que lui-même a données. Je dis:
À la lumière de ce que vous avez lu ou entendu des autres
témoignages...
Le Président (M. Lorrain): Des autres témoignages,
c'est ça.
M. Chevrette: ...est-ce que vous maintenez ce qui est
là?
Le Président (M. Lorrain): Des témoignages qu'il
venait de lire.
M. Chevrette: Ça ne peut pas être plus ouvert, il a
sa propre réponse devant les yeux.
Le Président (M. Lorrain): Des témoignages qu'il
venait de lire, que vous veniez de lui citer.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Il ne faut pas prendre tous
les... Parfait!
M. Lefebvre: Question de directive, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de directive,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président, est-ce que vous êtes
d'accord avec les prétentions du leader de l'Opposition à l'effet
que, si à l'intérieur même du témoignage de M.
Pagé ou d'un autre témoin qu'on veut confronter avec le
témoin Lemay, si à l'intérieur même du
témoignage de M. Pagé il y a des nuances à apporter, ce
n'est pas son problème?
Le Président (M. Lorrain): Non,
M. Lefebvre: M. te Président, je ne vous comprends pas.
Une contradiction, M. te Président, une contradiction, ça existe
ou ça n'exite pas. En supposant, par hypothèse, que M.
Pagé aurait dit à la page 350 telle chose et qu'à la page
425 il aurait corrigé parce qu'il aurait mal compris la question ou,
encore, il aurait nuancé son propos, M. le Président, est-ce que
vous prétendez, M. le Président, qu'on ne peut, qu'on peut
prendre dans le témoignage de M. Pagé que ce qui fait notre
affaire, à savoir le point qui nous apparaît contradictoire avec
le témoin Lemay, sans tenir compte de la nuance qui aurait
été apportée par le témoin?' Est-ce que c'est votre
interprétation de votre directive, M. le Président? Non, mais
confrontation avec un autre témoin?
Le Président (M. Lorrain): Non.
M. Lefebvre: C'est ce que je disais, M. le Président. Il
faut qu'il y ait, de façon claire et prouvée et
démontrée, une contradiction. Si... Comme M. Garon qui a
témoigné cinq jours, comme M. Pagé qui a
témoigné également pendant une très longue
période, deux jours et un peu plus, le témoin Lemay, quatre ou
cinq jours. Écoutez, M. le Président, il y a eu - et je ne
blâme personne - des points qui ont été couverts à
répétition par différents intervenants; il y a eu des
nuances d'apportées, il y a même eu, M. le Président, des
corrections de tir. Les
témoins ont dit: Écoutez, je vous avais dit telle chose,
ce n'est pas tout à fait ça. Je me reprends, ce n'est pas
ça.
Or, M. le Président, on ne peut pas -et je vous le soumets - on
ne peut pas considérer une seule partie, on ne peut pas
considérer une partie du témoignage du témoin Pagé
qui aurait été nuancée plus tard, ne pas tenir compte de
cette nuance et dire: M. Lemay, vous avez dit telle chose; est-ce que vous le
maintenez, alors que le témoin Pagé dit autre chose? Qu'on se
contente de prendre la partie contradictoire possiblement, sans tenir compte
des nuances, M. le Président. Si c'est, M. le Président,
l'interprétation que vous donnez à votre propre décision,
confrontation avec un autre témoin, je voua soumets que c'est
excessivement dangereux, M. le Président. Et c'est votre devoir, M. le
Président, c'est votre devoir, vous et votre équipe, vos
conseillers, de pointer les nuances quant aux contradictions prétendues
par le leader de l'Opposition. Si le témoin Pagé, M. le
Président, a nuancé son propos à quelque part ailleurs
à l'intérieur de son témoignage, c'est à vous, M.
le Président, à corriger le leader de l'Opposition en lui disant:
Attention! Et tout ça dans le but d'être juste, correct et droit
avec le témoin Lemay tout comme, évidemment, avec le
témoin Pagé, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que vous avez
terminé là? Bon, je vais accepter une dernière
intervention sur une question de règlement.
M. Chevrette: Oui. M. le Président, c'est
intéressant ce que le député de Frontenac vient de faire
parce que sa plaidoirie était sur la page 574, tantôt, et il
démontrait qu'il y avait une nuance. C'est un fait. C'est un fait qu'il
y a une nuance. À 16 h 20, c'était "une rencontre ou toute autre
chose" mais, après, c'était bien une rencontre formelle dans les
pages 583 et 584. Par exemple, à 17 h 35 - ça, c'est un peu plus
que 16 h 20 - c'était véritablement une rencontre. À 17 h
44, c'était une rencontre et à 17 h 35. Donc, il y a eu trois
fois d'affilée, c'était une rencontre et les questions ont
toujours porté sur les rencontres. Donc, elles n'ont jamais porté
sur la possibilité d'autres choses. L'autre chose, le témoin
Lemay en a parlé de l'autre chose. Il a toujours comparé les
autres choses aux affaires similaires, au cas de Sorel. Je ne suis pas
allé sur le cas de Sorel, je me suis toujours tenu à la
rencontre. Et les dernières versions du témoignage de M.
Pagé, c'est véritablement une rencontre. Je pense que ç'a
été très clair là-dessus. Je ne vois pas en quoi il
y a une question de règlement. On a eu les textes dans les mains, M. le
Président, vous devriez rendre votre décision claire,
précise et donner le droit de questionner intelligemment,,
Le Président (M. Lorrain): II y a plus que ça. Non,
c'est terminé.
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Une intervention de chaque
côté; sinon, on ne finira pas.
M. Lefebvre: ...sur la question de règlement, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): Elle est terminée, vous
avez fait votre intervention.
M. Lefebvre: ...M. le Président, je m'excuse, une question
de règlement sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Je vais rendre ma
décision avant.
M. Lefebvre: Non, M. le Président. Je ne suis pas
d'accord.
Le Président (M. Lorrain): Vous ferez une autre question
de règlement après.
M. Lefebvre: Une question de règlement sur la question de
règlement, M. le Président. Vous ne pouvez pas, M. le
Président...
Le Président (M.- Lorrain): Écoutez, j'ai rendu une
décision tout à l'heure et ça fait...
M. Lefebvres M. le Président, prenez le temps de lire les
interprétations que donne le leader de l'Opposition.
Le Président (M. Lorrain): Non, je ne veux pas lire. Ah!
non, absolument pas! Je ne lirai pas et je ne me mettrai pas à lire 700
pages à chacune des questions qui vont être posées ici.
M. Lefebvre: Vous devriez, M. le Président, à la
page 583...
Le Président (M. Lorrain): Non, je m'excuse! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous faites?
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Me Lemay a évoqué la
possibilité d'échanges, de rencontres ou de visites au parlement,
ou de visites au parlement.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Frontenac, je vous rappelle à l'ordre.
M. Lefebvre: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Je ne lirai pas, pour les
reconvocations, 700 pages à chaque fois pour savoir s'il y a un lien ou
s'il y a une nuance qui a été apportée à la page 22
et à la page 600. Le jugement de chacun... Ah! bien, je m'excuse!
M. Lefebvre: Vous devriez le faire.
Le Président (M. Lorrain): Alors, vous me donnerez une
technique physique et légale pour l'Assemblée nationale pour
faire ça, mais je vais vous dire une chose, je...
M. Lefebvre: Je vous dis tout de suite que je vais soulever une
question de règlement à chaque fois.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse, je m'excuse, je
m'excuse. La portée des jugements sur le choix... Écoutez, je
pense qu'on procède d'une façon des plus adéquates ce
matin, avec les moyens du bord qu'on a.
M. Chevrette: Je suis bien d'accord avec vous, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): On donne des textes...
M. Lefebvre: J'ai le droit de ne pas être d'accord avec la
présidence, cela ne veut pas dire...
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lefebvre: Cela ne veut pas dire que je ne la respecte pas.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Je pense qu'on donne des
textes, des questions et des réponses au témoin, on cite des
réponses et des questions au témoin, on demande au témoin
pas son opinion sur des témoignages qui ont été rendus par
d'autres personnes, je n'accepterai jamais cela. Je demande et il est
demandé au témoin s'il maintient toujours sa réponse. Si,
selon vous ou selon d'autres parlementaires ici, le choix de la réponse
de M. le ministre Pagé n'a pas été choisi
adéquatement parce qu'il y a nuance à telle page, lors de
l'argumentation, vous soulèverez toutes les réponses aux
questions semblables que M. le ministre Pagé a faites. Mais, ce matin,
je ne lirai pas 700 pages et je ne mettrai pas 25 avocats à chacune des
questions et suspendre une heure et demie à chaque fois pour voir si,
moi, je vais choisir la question du leader moi-même et limiter et
éliminer les autres. Je n'ai pas à juger des réponses des
témoins et je ne l'aurai pas à la fin non plus. Je suis ici comme
président de séance, je ne suis pas ici pour juger; je ne suis
pas ici pour statuer sur le fond et je ne suis pas ici pour décider de
la stratégie de chacune des formations. Je ne suis pas ici non plus pour
choisir ta forme des questions, en autant qu'elle soit légale la forme,
à qui que ce soit des questions que vous avez à poser des deux
formations politiques.
Je pense que ce matin, ce n'est pas facile la reconvocation, je vais
vous... Je suis avec vous, mais je pense que la méthode qui est
employée depuis ce matin est quand même, c'est peut-être un
minimum qui aide à tous à suivre, autant pour les témoins,
autant pour tous les parlementaires qui sont ici.
Maintenant, ce que vous me demandez, c'est de choisir avant les
questions pour chacun des parlementaires. Même vous, tout à
l'heure, vous allez poser des questions. Probablement qu'à M.
Pagé ou è Me Lemay, il en a été posé 20, 25
sur le même sujet. Je ne peux pas vous indiquer sur quelle question et
quelle réponse vous allez lire pour poser votre question; sinon, on n'en
sortira plus.
Allez, M. le leader de...
M. Lefebvre: M. le Président, tout ce que je veux savoir
de vous, c'est votre interprétation du mot "contradiction".
Le Président (M. Lorrain): Bon, alors voici...
M. Lefebvre: Cela se résume à cela. Le
Président (M. Lorrain): Alors, voici...
M. Lefebvre: Cela se résume à cela, M. le
Président. C'est quoi une contradiction?
Le Président (M. Lorrain): Alors voici, vous direz
à la fin dans vos jugements s'il y a eu des contradictions, s'il y a de3
gens dont la valeur des témoignages ne sont pas...
M. Rochefort: La spontanéité.
Le Président (M. Lorrain): La pondération des
témoignages, M. le député de Frontenac - et pour tout le
monde, M. le député de Gouin - c'est à la fin et c'est les
parlementaires qui vont la faire. S'il y a eu des méthodes plus ou moins
adéquates pour contre-interroger ou interroger un témoin qui ne
sont pas satisfaisantes, vous allez le dire. Il y a plus que cela. Quand on
parle de confrontation, l'adjectif ou le mot est peut-être un petit peu
péjoratif, c'est peut-être
mal choisi. On devrait dires Vérifier le témoignage suite
à de nouveaux faits qu'on vient d'apprendre et redemander en
reconvocation à Me Lemay si ce qu'il nous a dit, il a toujours
perçu sa conversation avec le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation de la même façon. Un point,
c'est tout. C'est ce que, actuellement, cherche à savoir le leader de
l'Opposition.
Maintenant, vous aussi, vous aurez la chance tout è l'heure de
faire la même chose et de recorriger le tir, si les questions ou les
réponses qu'on a utilisées ne vous semblent pas des questions
adéquates. Mais il y a plus que cela. A la fin de nos travaux, on va
prendre nos 800 ou nos 1000 pages, vous allez les examiner et chacune des
formations va plaider et va donner sa pondération sur les
témoignages des gens qui sont venus s'adresser à la commission de
l'Assemblée nationale. Posez votre question, mais toujours de la
même façon, en disant qui sont les témoins dont vous citez
les réponses, comme depuis ce matin, M. le leader de l'Opposition, et on
va permettre à chaque fois aussi au témoin de pouvoir prendre
connaissance du contexte parce que vous n'étiez pas ici quand M. le
ministre parlait, Me Lemay.
ta. Chevrette: M. le Président, est-ce que je dois
répéter? J'ai une question à vous poser: Est-ce que je
dois répéter toutes les cotes, étant donné que j'ai
lu tous les passages pertinents dans chacune des cotes ou bien si je peux dire,
à partir de tout ce que je vous ai lu antérieurement...
Le Président (M. Lorrain): À partir des
réponses...
M. Chevrette: ...que vous avez données.
Le Président (M. Lorrain): ...que M. le ministre de
l'Agriculture, que vous venez de lire...
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Lorrain): ...vous venez de prendre
connaissance.
M. Chevrette: ...que j'ai lues depuis une demi-heure, mettons,
là. Et puis...
Le Président (M. Lorrain): Je n'accepterais pas 25...
M. Chevrette: Non, non.
Le Président (M. Lorrain): ...mais là il s'agit de
trois, quatre.
M. Chevrette: J'en avais quatre, quatre du député
Pagé, et je les ai lues, par rapport à celles que j'ai transmises
de Me
Lemay.
Le Président (M. Lorrain): Me Lemay les a lues aussi.
M. Chevrette: Il les a lues aussi. Parce que ma question est la
suivante: Compte tenu des passages que j'ai lus du témoignage de M.
Pagé, par rapport au passage que vous avez à la page R-249, que
vous avez lu qui est votre propre témoignage, est-ce que vous maintenez,
M. Lemay, votre version?' Est-ce que les faits ne vous rappellent pas autre
chose?
M. Lemay: Oui, j'ai tout lu la page 249 au complet et je n'ai
rien à changer. Il y a peut-être une erreur de frappe, il y a le
mot "Bégin", je ne sais pas ce que ça fait là.
M. Chevrette: Où cela?
(11 h 15)
M. Lemay: Au troisième, dans le milieu: J'ai
demandé à M. Bégin. Je ne me souviens pas d'avoir dit ce
mot-là, puis je ne sais pas à quoi ça fait
référence. C'est peut-être une erreur de frappe. Il
faudrait réécouter la cassette peut-être.
Une voix: C'est où ça?
Une voix: Il dit qu'il n'a pas dit...
M. Lemay: La balance, ça correspond, ça n'a pas
changé.
M. Chevrette: Vous nous avez dit avoir rédigé votre
mémo entre 5 ou 6 heures et 7 heures le soir, ou 18 et 19 heures le
soir.
M. Lemay: Pour la section qui concerne à partir du 19,
parce qu'il y a une deuxième section qui a été
rédigée plus tard, la section qui fait le mandat, autrement
dit.
M. Chevrette: Mais entre 18 et 19 heures, c'est la section se
rapportant aux conversations téléphoniques?
M. Lemay: C'est exact.
M. Chevrette: Est-ce que, pour vous, c'est la version de ce qu'il
y avait de plus frais, à votre mémoire, qui venait de se
produire?
M. Lemay: Le texte le plus frais et celui qui reflète le
plus ma mémoire, c'est le texte que j'ai produit sous D-20; D-20 je
pense... C'est le document final. Pour comprendre ce que j'ai dicté le
19, je ne l'ai pas écrit, je l'ai dicté, alors c'est que je
parle. Je me relis, mats sî j'ai des ajustements à faire par
rapport à ce que je voulais dire, j'ai fait des ajustements qui
sont mineurs, mais...
M. Chevrette: Est-ce que votre texte aurait été
exact si, à la page 4 de votre mémoire, au paragraphe: "Dans les
circonstances, je veux t'informer de cette situation. Si tu as des
démarches à effectuer pour remplir ton mandat avec ta cliente,
c'est à toi de décider des démarches à suivre." Si
on avait ajouté, si vous ajoutiez la phrase "mais, surtout, appelle pas
Jean Garon", est-ce que votre témoignage serait plus exact?
M. Lemay: Ce n'est pas le souvenir que j'avais à ce
moment-là. Ce n'est pas le souvenir que j'ai aujourd'hui encore.
M. Lefebvre: Vous savez que c'est suggestif, vous avez le droit
de soulever vous-même...
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Lorrain): C'est suggestif, c'est
très suggestif.
M. Chevrette: Bon, arrêtez-moi, je vais m'arrêter,
c'est tout.
Le Président (M. Lorrain): Allez, posez des questions
directement.
M. Lefebvre: II est tellement docile, monsieur... H va vous
écouter.
M. Chevrette: Oui, oui, je l'écoute quand il parle. Je
crie pas plus fort que lui.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! C'est correct. Allez.
Posez une autre question.
M. Chevrette: M. le Président, dans le mémo de Me
Lemay à la page 4, on y lit ceci, dans le paragraphe de la conversation:
Nous avions obtenu - après le mot "Québec" - nous avions obtenu
l'engagement - c'est le D-20...
Une voix: D-20?
M. Chevrette: Oui. "Nous avions obtenu l'engagement du chef de
l'Opposition qu'il consentirait à ce que le projet de loi soit
présenté mais le député de Lévis, M. Garon,
s'opposerait." Voulez-vous remettre au témoin, M. le
Président...
Le Président (M. Lorrain): II a la cote D-20.
M. Chevrette: Oui, mais la page des galées R-555 de la
CAN, page 2.
Le Président (M. Lorrain): R-555, page 2. R-555, page
2.
M. Lefebvre: Quelle partie vous avez lue, M. le leader, s'il vous
plaît?
M. Chevrette: Je vais attendre qu'il l'ait.
M. Lefebvre: Non, non, mais de 4 là?
Le Président CM. Lorrain): De R-20, D-20
c'est-à-dire.
M. Lefebvre: À la page 4, à la page 4.
M. Chevrette: À la page 4, à partir du mot
"Québec", dans le milieu du paragraphe: Nous avions obtenu l'engagement
du chef...
M. Lefebvre: Merci.
M. Chevrette: M. le Président, ce serait la question
Chevrette et la réponse Pagé, après le lonq paragraphe. La
réponse de M. Pagé, M. le Président, à la page 555
dit ceci: "C'est possible qu'au cours de la conversation je lui aie
indiqué... D'abord, je n'ai très certainement pas
référé à des ententes entre chefs, parce que ces
ententes-là se négocient entre leaders. J'ai assez
d'expérience pour ça, M. le député. C'est possible
que je lui aie indiqué qu'il était très difficile pour
quiconque, et même le chef de l'Opposition, de faire entendre raison
à M. Garon parfois." Ma question est la suivante: Dans votre
mémo, à la page 4, vous relatez que nous avions obtenu
l'engagement du chef de l'Opposition. Est-ce que c'était un engagement
que vous aviez compris le matin de la part de M. Pagé au cours de la
conversation téléphonique?
M. Lemay: C'est la compréhension que j'ai eue.
M. Chevrette: M. Pagé n'aurait pas prononcé le mot
"leader"?
M. Lemay: Pas à mon souvenir. Ce que j'ai retenu,
même, c'est l'expression "il ne suit pas la ligne du chef". Cela a
attiré mon attention.
M. Chevrette: Dans quel contexte, vous rappelez-vous, que M.
Pagé vous a dit: II ne suit pas la ligne du chef?
M. Lemay: Dans le contexte qu'il y aurait eu un engagement de
l'Opposition à accepter la loi 132, mais que M. Garon s'opposait et,
comme il était dans le même parti d'Opposition, il aurait dû
suivre la ligne du chef. J'ai compris ça de même.
M. Chevrette: M. Pagé vous a-t-il dit à
ce moment-là: Je n'ai pas de cadeau à faire à Jean
Garon là-dessus?
M. Lemay: Je ne me souviens pas de cela.
M. Chevrette: Quand il vous a dit qu'il s'objectait à la
loi 272 pour les raisons de principe ou les réticences qu'il avait,
est-ce que M. Pagé ne vous aurait pas dits Je sors d'un comité,
puis on a décidé de ne pas donner suite, parce qu'on n'a pas de
cadeau à faire à Jean Garon?
M. Lemay: Ce que j'ai dit depuis le début, j'ai compris la
discussion... M. Pagé me dit: Je sors d'un comité. On a
décidé, puis vous avez le texte devant vous, avec les motifs que
j'ai résumés, quand j'ai mis entre guillemets cette
citation-là. Évidemment, ce n'est pas du textuel. Je prends la
peine de dire; Ce dernier m'a tenu substantiellement les propos suivants. Cela
représente le plus fidèlement de mon souvenir la
compréhension que j'ai eue de la discussion. Il m'a parlé
peut-être plus longtemps que ça; il ne m'a pas dit rien que ces
choses-là, mais les autres choses, à part bonjour, comment
ça va». On ne commence pas à mettre la pluie et le beau
temps là-dedans. Mais, dans cette section-là, c'est la
façon que je l'ai compris. J'ai compris qu'il y avait un comité
que je ne connaissais pas. Le mot COMPADR ou autre chose, cela ne m'est pas
venu à l'idée à ce moment-là, un comité. Je
viens de témoigner pour dire, le comité; pour moi, j'ai dit: Ils
devaient être une "gang" de rouges ensemble et ils ont
décidé.
M. Chevrette: Pour moi, M. le Président, je n'ai plus de
questions.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais respecter la
règle de l'alternance et offrir la parole à un
député de la formation ministérielle. M. le
député de Frontenac. M. le député de Frontenac,
vous avez la parole. Toujours en interrogatoire de Me Lemay.
M. Lefebvre: M. Lemay, est-ce que vous avez suggéré
à M. Garon une rencontre?
M. Lemay: J'ai suggéré à M. Garon qu'on
aille le rencontrer avec M. Carrier. J'ai même demandé à M.
Carrier de se rendre disponible pour aller faire du corridor, comme je
l'appelle.
M. Lefebvre: Cette possibilité d'une rencontre avec M.
Pagé, si je comprends bien, dans votre esprit, c'est moins clair? Ou
c'est oui ou c'est non.
M. Lemay: La possibilité de rencontre avec M. Pagé,
à mon souvenir, c'est après la question de privilège. Je
me demande si ce n'est pas après les fêtes. C'est certain que je
voulais, mais je ne leur ai parlé ni à l'un ni à l'autre;
je parlais à leur secrétaire, puis personne ne voulait me parler.
Cela fait que je n'ai pas eu de résultat.
M. Lefebvre: M. Lemay, je veux vous rappeler ce que vous avez dit
lors de votre témoignage, à la page 249, R-249 à une
question de M. Chevrette» Est-ce que le...
Une voix: R-249.
M. Lefebvre: R-249. Cela a déjà été
cité ça.
Le Président (M. Lorrain): L'avez-vous, R-249?
M. Lefebvre: Vous l'avez, je pense. Vous l'avez
déjà, Me Lemay.
M. Lemay: Ça va!
M. Lefebvre: R-249, page 2. M. Chevrette vous a posé
à vous la question suivante: Est-ce que le témoin est absolument
certain qu'il n'a pas proposé, M. le Président... Je vous repose
la question, M. Lemay, en vous laissant tout le temps d'y répondre:
Est-ce qu'expressément vous n'avez pas, lors du premier appel ou du
deuxième appel au député de Lévis proposé
une rencontre entre M. Pagé, vous-même, M. Carrier et M. Garon?
Votre réponse est la suivante: Je ne m'en souviens pas. La
réponse, c'est... À cette heure, est-ce que c'est possible que je
l'aie fait? On va tomber dans les possibilités. C'est possible que je
l'aie demandé, mais je ne m'en souviens pas. Et vous continuez: Ce
serait mentir de dire que je ne l'ai pas demandé comme ce serait mentir
de dire que je l'ai demandé. Vous êtes vague lorsqu'on vous
demande: Est-ce que vous avez suggéré, demandé une
rencontre avec M. Garon? Vous n'êtes pas certain. Je prends votre
témoignage que je viens de citer. Si je vous pose la question: Est-ce
que c'est possible que vous ayez aussi suggéré, demandé
une recontre avec M. Pagé tout comme vous l'avez fait avec M. Garon,
est-ce que c'est aussi vague, aussi possible que ce l'est lorsqu'on parle de M.
Garon?
M. Lemay: Dans les deux cas, je vous dis: Je ne me souviens pas
d'avoir eu ces discussions-là avec un ou l'autre. C'est quand on ne se
souvient pas de quelque chose.
M. Lefebvre: Mais c'est toujours possible.
M. Lemay: Bien! Tout peut être possible, mais je ne me
souviens pas de ça.
M. Lefebvre: M. Garon dit que vous lui avez demandé une
rencontre, tout comme M. Pagé a eu l'impression que vous souhaitiez une
rencontre.
M. Chevrette: ...les paroles de M. Garon...
M. Lemay: Je suis convaincu... M. Chevrette: ...s'il vous
plaît!
Le Président (M. Lorrain): II serait
préférable de citer le texte, les réponses ou les
questions de M. Garon.
M. Lemay: ...que j'ai suggéré des rencontres
après, c'est bien clair!
Le Président (M. Lorrain): Une seconde, s'il vous
plaît! On va vous donner le texte pour mieux vous situer.
M. Lefebvre: À la page... 11 h 30, M. le Président,
le 1er avril 1987, R-97.
Le Président (M. Lorrain): R-97, page...
M. Lefebvre: Le haut de la page est coupé. C'est à
la page où M. Garon, en milieu de page, commence sa réponse par:
"La rencontre... Le seul but de la rencontre"...
Le Président (M. Lorrain): En milieu de page.
M. Lefebvre: Je m'excuse, le haut de la page est
coupé.
Une voix: ...me donner la première ligne que vous...
Le Président (M. Lorrain): La page est coupée.
M. Lefebvre: C'est une question de M. Chevrette. En haut de la
page, c'est: M. Garon: C'est cela. Imaginez-vous si ç'a pas
été seulement 60 000 $ d'intérêts, etc. Montrez-le
moi, je vais vous l'identifier. Il y a quelque chose de plus précis,
R-98, page 2. (11 h 30)
Une voix: R-103.
M. Lefebvre: Bon alors, je m'excuse, M. le secrétaire.
R-98, page 2.
Le Président (M. Lorrain): R-98, page 2.
M. Lefebvre: 11 h 5, 1er avril 1987.
Le Secrétaire: Voulez-vous toujours avoir l'autre?
M. Lefebvre: Non, M. le secrétaire, ce n'est pas
nécessaire. Je m'excuse. Il y a différents... À
différentes reprises, M. Garon, quant à moi, a parlé de
cette rencontre-là. Je cherchais un endroit précis, j'en ai
un.
Alors, M. Lemay, vous avez mentionné tout à l'heure que la
rencontre avec M. Garon suggérée par vous, ça pouvait
être après les fête3. Je vous ramène à R-98,
page 2. Dans votre témoignage, à une question de M. Chevrette:
"Pourtant, après ce téléphone, après ce premier
téléphone en présence du chef du cabinet, de René
Rlouin, quelle a été la démarche subséquente"?
Réponse de M. Garon: "Je dois dire que j'ai insisté pour dire
à M. Pagé, pas à M. Pagé, à M. Lemay...
Aussi, je lui ai dit: Occupe-toi pas de ça, occupez-vous pas de
ça, quand il insistait pour organiser une rencontre." M. Garon dit que
vous insistiez pour organiser une rencontre. "Je lui ai dit ça à
plusieurs reprises: Occupe-toi pas de ça."
Ce que je veux savoir M. Lemay, ce que je veux savoir... Quand vous me
dites: À M. Pagé, peut-être, je ne suis pas certain. Vous
nous dites aussi: Peut-être, ce n'est pas certain avec M. Garon. Puis M.
Garon dit, lui, que vous insistiez. Moi, je ne comprends plus. Vous insistiez,
selon M. Garon.
M. Lemay: Regardez, monsieur...
Le Président (M. Lorrain): ...vous l'avez donné.
Vous l'avez donné.
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Question de règlement,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, jusqu'à ce jour, je
n'ai pas entendu de question. J'ai entendu: Je ne comprends pas.
M. Lefebvre: Bon, oui, c'est une question ça.
M. Rochefort: Ah! M. le Président, vous allez rn'excuser.
Ah!
M. Lefebvre: Expliquez-moi, M. Lemay. C'est une question,
ça.
M. Rochefort: Ah!
Le Président (M. Lorrain): Bon, directement là,
posez la question directement.
M. Rochefort: Qu'est-ce que vous voulez qu'il vous explique?
Le Président (M. Lorrain): Et ne qualifiez pas les...
Une voix: Ça, ce n'est pas à vous à
répondre, M. le député de Gouin, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Lorrain): A l'ordre! À l'ordre!
À l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! A l'ordre!
M. Rochefort: M. le Président, je reviens à ma
question de règlement.
Le Président (M. Lorrain): Posez une question
directe»
M. Lefebvre: Alors, est-ce que vous soulevez une question de
règlement? Si vous soulevez une question de règlement...
M. Rochefort: Oui, je soulève une question...
Expliquez-moi ça.
M. Lefebvre: Bien oui!
M. Rochefort: Quoi? Je veux dire... Je veux dire: Qu'est-ce que
le député veut savoir, M. le Président? On veut...
M. Lefebvre: Bien, laissez donc répondre le témoin,
là.
M. Rochefort: Non, le témoin va répondre aux
questions, pas à des peut-être que. M. le Président, on
voudrait entendre la question.
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Frontenac, posez une question directement si vous
voulez savoir du témoin, du commentaire de M. Pagé.
M. Lefebvre: Est-ce que M. Garon se trompe?
Le Président (M. Lorrain): Non, non, non.
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Là, vous demandez une
appréciation d'un autre témoignage.
M. Lefebvre: M. le Président, vous avez permis tout
à l'heure de...
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. M. Lefebvre:
...d'essayer de mettre... Le Président (M. Lorrain): Non.
M. Lefebvre: ...en lumière des contradictions. Un instant,
M. le Président, s'il vous plaît! C'est-à-dire que c'est au
député de Gouin que je m'adresse plutôt qu'à
vous.
Le Président (M. Lorrain): Maintanez-vous votre
témoignage? Oui, mais il ne peut pas porter de jugement sur les autres
témoignages. Ça, on n'a pas accepté ça depuis le
début. Il n'y a aucun témoin qui est venu ici et qui porte des
jugements sur les autres témoignages.
M. Lefebvre: Mais il peut dire non.
Le Président (M. Lorrain): Demandez-lui si...
M. Lefebvre: Ça revient au même. Est-ce que vous
maintenez, M. Lemay...
Le Président (M. Lorrain): Sa version.
M. Lefebvre: ...que vous n'avez pas demandé de rencontre
ni à un, M. Garon, ni à l'autre, M. Pagé? C'est ça,
ma question. Ça vous satisfait, M. le député de Gouin?
M. Lemay: Regardez. D'abord, voua dites que je dis: Souviens,
souviens pas ou bien non, je le sais, je ne le sais pas. C'est bien clair. Dans
les deux cas, je vous dis: Je ne m'en souviens pas.
M. Lefebvre: Est-ce que c'est possible?
M. Lemay: Bien oui, mais là, vous tombez dans les
possibilités. Mot, je vous dis ma réponse et c'est: Je ne me
souviens pas, ni à l'un ni à l'autre, d'avoir discuté de
rencontre entre les deux, sauf après. Alors, quand vous mettez des
possibilités, tout est possible. Ce que je ne me souviens pas, c'est
possible que ce soit possible. C'est possible que ce soit impossible. Et quand
vous demandez, maintenant, parce qu'il y a deux aspects dans la question... Que
j'aie insisté auprès de M. Garon pour avoir une rencontre, c'est
exact. J'ai insisté auprès de M. Garon pour aller le rencontrer
avec M. Carrier, mais que j'aie insisté auprès de M. Garon pour
avoir une rencontre Garon-Pagé avant la question de privilège,
ça, je vous dis: C'est faux, parce que si j'avais insisté je m'en
rappellerais. Tu sais, je n'ai sûrement pas insisté pour avoir une
rencontre. Je dis: Je ne me souviens pas si j'en ai parlé, mais si on me
fait dire "insisté à plusieurs reprises pour une rencontre",
bien, je me le rappellerais. Attendez un peu!
Mais j'ai insisté pour me rendre au parlement pour faire comme
j'ai fait dans Sorel.
M. Lefebvre: Alors, vous n'avez pas insisté pour organiser
une rencontre.
M. Lemay: Ça, je suis certain de ça.
Bien, une rencontre au bureau de M. Garon, j'ai insisté
là-dessus, mais pas avec M. Pagé. J'ai insisté pour me
rendre disponible pour me rendre au parlement. J'étais à mon
bureau.
M. Lefebvre: Pas de vous rendre au parlement, M. Lemay.
M. Lemay: Non, non, mais il y en a deux...
M. Lefebvre: Je vous parle d'une rencontre, moi, là.
M. Lemay: Bien, au parlement, cela aurait été une
rencontre avec M. Pagé et M. Chevrette peut-être et M. Gratton,
peut-être, je ne sais pas, comme on l'a fait dans Sorel. Ou le chef de
l'Opposition ou... Ou le premier ministre, c'est ça.
M. Lefebvre: Un autre passage du témoignage de M. Garon:
11 h 30, 1er avril 1987, le haut de la page est coupé encore une fois,
M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Lorrain): Avril 1987... M. Lefebvre:
Et 11 h 30.
Le Président (M. Lorrain): Et 11 h 30.
M. Lefebvre: Excusez, 1er avril 1987.
Le Président (M. Lorrain): 1er avril 1987, 11 h 30. R-103,
page 1.
M. Lefebvre: Est-ce qu'on se retrouve, M. le secrétaire?
Oui? Oui. Je m'excuse. Là, vous me dites, M. Lemay... Oui, M. Lemay,
est-ce que vous avez en main la page dont le texte commence par, en haut de
page, "M. Garon: C'est ça."
M. Lemay: C'est exact, oui.
M. Lefebvre: Bon. Vous me dites que vous avez insisté
auprès de M. Garon pour organiser une rencontre avec lui et M. Carrier.
C'est ça?
M. Lemay: J'ai insisté pour me rendre avec M.
Carrier...
M. Lefebvre: Au bureau de M. Garon.
Le Président (M. Lorrain): Sur une question de
règlement. Sur une question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, même technique pour
tout le monde, pour toutes les questions, citations; ne pas
résumer...
Le Président (M. Lorrain): L'autre citation et l'autre
dernière question et la dernière réponse....
M. Lefebvre: Je reprends sa réponse.
Le Président (M. Lorrain): C'est la dernière
réponse qu'a donnée Me Lemay, il y a à peine 25 secondes,
en attendant qu'on trouve l'autre page.
M. Rochefort: Il y a...
Le Président (M. Lorrain): C'était ça, la
page et la question et la réponse de Me Lemay.
M. Rochefort: Il y a 17 secondes, j'ai entendu le
député de Frontenac dire: "Si je comprends bien, vous avez dit
que" et je ne l'ai pas entendu citer.
Le Président (M. Lorrain): Non, mais c'était la
réponse. 11 a repris en substance la réponse, la dernière
réponse de Me Lemay qui a dit: Je n'ai pas insisté auprès
de M. Pagé, j'ai insisté auprès de M. Garon. C'est la
dernière, dernière réponse, après avoir pris le
texte, à part ça.
M. Rochefort: Je pense que c'est une forme, M. le
Président, à deux égards, qui contrevient, d'une
part...
Le Président (M. Lorrain): Sans relire...
M. Rochefort: ...votre citation. Deuxièmement, qui devient
suggestive, de manière que vous me la résumez. Il dit: Si je
comprends bien vous avez dit que...
Le Président (M. Lorrain): Suite à...
M. Rochefort: Oui, mais je veux juste suivre.
Le Président (M. Lorrain): Dites-donc à la place:
Suite à votre dernière réponse. Posez l'autre
question.
M. Lefebvre: Vous vouliez... De quelle rencontre parliez-vous
tout à l'heure, M. Lemay? M. Garon a fait référence au
fait que vous insistiez sur une rencontre. De quelle rencontre parliez-vous,
vous?
M. Lemay: La rencontre pour laquelle j'insistais, c'est une
rencontre entre moi-même, M. Carrier, président de la CITRSQ, et
M. Garon. On serait allé à son bureau et, après ça,
on aurait été où M. Garon nous aurait dit d'aller: dans un
bureau de leader, dans un bureau du chef de l'Opposition, dans un bureau de
whip, je ne sais pas trop quoi.
M. Lefebvre: À la page que vous avez sous les yeux, M.
Lemay, vous répondez à une question de Me Chevrette... M.
Chevrette, je m'excuse.
M. Lemay: À quelle page vous êtes, M. le
député?
M. Lefebvre: À la page que vous avez sous les yeux, en
début de pages C'est ça, imaginez-vous, si c'est pas seulement le
60 000...
M. Lemay: C'est M. Garon qui répond aux questions, je
pense.
M. Lefebvre: Oui, oui. Je m'excuse, pas vous.
M. Lemay: O.K.
M. Lefebvre: Parce que je veux vous rappeler ce que M. Garon a
dit dans son témoignage.
M. Lemay: Ça va.
M. Lefebvre: "M. Chevrette: M. le Président, est-ce que le
député de Lévis pourrait nous expliquer pour quel motif,
quelle raison il a refusé l'offre de rencontre? Vous avez dit que pour
aucune raison, tantôt, vous teniez à... Dans votre
témoignage, vous avez dit qu'il n'était pas question de faire une
rencontre. Est-ce qu'il y a des raisons fondamentales qui vous poussaient
à refuser cette rencontre qui vous était proposée par Me
Lemay? "M. Garon: La rencontre, le seul but de la rencontre, quand j'en ai
parlé avec Me... Quand Me Lemay m'a parlé de la rencontre, je lui
ai dit: Voyez-vous d'autre but à la rencontre que de négocier mon
vote sur 132? Là, il m'a dit: Y tenez-vous tant que ça, à
132? En voulant dire que je ne devrais "farfiner" tant que cela sur 132.
Là, j'ai dit: Ouais, mais un parlementaire ne peut pas commencer
à négocier ses lois. Mot, je n'ai jamais négocié
mes lois, je commencerai pas aujourd'hui. La rencontre pouvait pas avoir
d'autres objets. D'ailleurs, Me Lemay parlait d'organiser une rencontre pour
ça, pour cette fin-là, pour qu'on s'entende au point de vue de
nos votes sur 132 - zonage agricole - et 272." Une rencontre entre Me
Pagé et M. Garon.
M. Lemay: Mais ce n'était pas l'objet de la rencontre.
J'ai toujours à M. Garon: Votre loi 132, je ne sais c'est quoi et je ne
veux pas m'en mêler. Ça ne me dérangeait pas qu'elle passe
ou non, la 132. Je n'étais pas l'avocat, je ne pouvais pas envoyer de
compte à personne, là. Mon client, c'était la 232...
272.
M. Lefebvre: La rencontre que je vous parle, moi... Je ne parle
pas de négocier des votes, comme tel, la rencontre.
M. Lemay: La rencontre, c'était la rencontre dans le
même esprit que la rencontre de Sorel.
M. Lefebvre: À savoir?
M. Lemay: Se promener d'un bureau à l'autre et que le
problème politique qui existait se règle, comme ça
s'était réglé dans Sorel.
M. Lefebvre: R-116, page 3. Vous me dites que c'est une rencontre
entre vous, M. Garon, M. Carrier, pas M. Pagé.
M. Lemay: Je voulais qu'on se rende au parlement avec Carrier.
J'ai offert à M. Carrier qu'on se rende au parlement pour rencontrer M.
Garon. Et, là, on aurait rencontré les personnes que M. Garon
nous aurait dit de rencontrer: son whip ou son leader ou son chef ou M.
Pagé, peut-être. Je ne sais pas, moi. Ce n'était pas
à moi de régler cet aspect politique, là.
M. Lefebvre: R-116, M. Lemay, page 3.
M. Lemay: La réponse de M. Garon, vous me
référez?
M. Lefebvre: Oui. Je vais lui laisser prendre connaissance du
texte un peu, M. le Président.
C'est une question Me Doyon. La question est plus ou moins importante,
on veut parler de la réponse de M. Garon. On parle de la rencontre. M.
Garon: Mot, cela ne m'apparaissait pas utile. D'abord, il y a eu peu de temps,
il n'y a pas dans le temps, pour vous donner - je m'excuse, le texte n'est pas
facile à lire, c'est le texte de M. Garon et c'est entrecoupé -
je vous disais que... Non, non, mais, M. le Président, ce n'est pas
désobligeant...
Le Président (M. Lorrain): Non, non, c'est correct.
M. Lefebvre: Je vous disais ou j'indiquais au début de mon
témoignage...
Le Président (M. Lorrain): C'est entrecoupé!
M. Lefebvre: ...que le leader de l'Opposition me disait qu'il
fallait que je revienne immédiatement faire ma motion à la
première opportunité. II n'avait pas pris le temps d'entreprendre
une discussion avec le député de Portneuf. Deuxièmement,
le premier, le point important dans la conversation que j'ai eue avec Me
Lemay,
c'est que le système d'impression était déjà
parti puisqu'il m'avait dit lui-même qu'il avait déjà
téléphoné au président de la commission
intermunicipale dû transport en commun; lui-même avait
suggéré une rencontre. Il m'avait déjà
suggéré une rencontre avec le député de Portneuf
lui-même, pas tout seul avec le député de Portneuf, avec le
député de Portneuf lui-même, le président de la
CITRSQ et moi-même. Et pourquoi? Pour négocier le projet de loi
132. Alors, j'imagine que si j'avais accepté, supposons que j'avais
accepté et il a insisté pour que j'accepte et il ne m'aurait pas
proposé une rencontre ou dès le début de la rencontre, le
ministre de l'Agriculture m'aurait dit: Cette rencontre-là est-elle
utile? Il m'a suggéré ça. L'objet de... La première
fois que j'ai parlé avec lui, c'était pour faire une rencontre
où on discuterait de cette question-là. J'ai dit: Moi, je ne
négocierai pas mes votes et, à partir de ce moment-là, je
ne vois pas en quoi ç'aurait été utile de faire une
rencontre avec, d'aller rencontrer le député de Portneuf.
Question: Me Lemay, avez-vous demandé et à M. Garon et
à M. Pagé une rencontre avec les deux intervenants, et
Pagé et Garon?
M. Lemay: Le témoignage que j'ai rendu pendant cinq, six
jours sur ce point-là n'est pas changé d'aucune façon.
Puis, quand j'ai témoigné, c'est après M. Garon et
j'étais conscient que M. Garon avait fait ce témoignage, puis
ça n'a pas changé mon témoignage.
M. Lefebvre: Est-ce que c'est possible que M. Pagé ait
dit: J'ai pas de cadeau à faire à Jean Garon? Est-ce que c'est
passible?
M. Lemay: C'est une question hypothétique, je ne peux pas
vous répondre à ça.
M. Lefebvre: Est-ce que c'est possible, oui ou non?
Le Président (M. Lorrain): Posez une question directement
à Me Lemay.
M. Lefebvre: Bien, M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Est-ce que... Vous vous
référez au texte directement, la conversation.
M. Lefebvre: Est-ce qu'il aurait pu dire dans son trois, quatre
minutes: J'ai pas de cadeau à faire à M. Garon ou j'ai rien
à donner à Jean Garon, je lui dois rien, quelque chose de
semblable?
Le Président (M. Lorrain): II est préférable, M. le
député de Frontenac, tel qu'on a établi la jurisprudence
ce matin, de peut-être citer le passage...
M. Lefebvre: Bien, c'est-à-dire...
Le Président (M. Lorrain): ...la question ou la
réponse de M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pour bien situer le témoin qui n'était pas
ici.
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse, le leader de
l'Opposition tout à l'heure a posé cette question-là
à Me Lemay.
Le Président (M. Lorrain): ...
M. Lefebvre: ...et je n'ai pas insisté pour qu'il
réfère au texte de Me Pagé parce qu'effectivement
ça fait partie du témoignage de Me Pagé.
Le Président (M. Lorrain): Sur la question de...
M. Lefebvre: Si on veut, M. le Président, si on insiste
pour que je relève le texte, on le fera.
M. Chevrette: M. le Président, vous vous
rappellerez...
Le Président (M. Lorrain): Un instant!
M. Lefebvre: M. le Président, je m'excuse, en fait, ce que
je reprends là, moi, c'est le témoignage de Me Lemay rendu ce
matin à une question de M. le leader de l'Opposition. C'est
là-dessus, M. le Président, que je suis, moi, là. Je ne
parle pas du témoignage rendu par M. Lemay il y a une dizaine de jours,
ni non plus du témoignage de Me Pagé, il y a deux jours. C'est
sur la question posée par le leader de l'Opposition, ce matin, M. le
Président.
M. Chevrette: M. le Président, sur la question de
règlement. Je rappellerai que, lorsque j'ai posé la question
à Me Lemay, j'ai pris la précaution de vous demander si je devais
relire l'ensemble des textes que je venais de lire, dont le témoin avait
les textes devant les yeux. C'est très différent. C'est le
député de Frontenac lui-même qui a plaidé sur le
danger d'un relevé de contradictions à partir de textes qu'on ne
mettrait pas devant les yeux du témoin. Si la question a
été posée à matin, ce serait
répétitif, donc, ça ne serait pas correct,
premièrement. Deuxièmement, si c'était un
élément neuf ou une confrontation de témoignages, il
faudrait qu'il... On va aider au député de Frontenac. Il pourrait
dire au témoin: Vous avez lu les témoignages de M. Garon que je
vous ai remis; maintenez-vous
quand même votre version des faits? Là, ce serait dans les
normes, dans les règles, mais c'est... M. le député de
Frontenac est avocat, il nous a dit longuement comment on devait questionner.
Cela me fait plaisir de lui apprendre que j'ai appris et de lui dire que ses
leçons, il devrait les respecter.
M. Lefebvre: M. le Président, cela devient de
l'enfantillage, là.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Écoutez une
minute.
M. Lefebvre: Mais j'ai le sens de l'humour.
Le Président (M. Lorrain): À l'ordre! M. Lefebvre:
Pas de problème.
Le Président (M. Lorrain): On va retracer le texte et je
vais vous permettre votre question avec la réponse de M. Pagé
à une question qui a été posée ici à propos
de cela, à plusieurs reprises à part cela, hier ou
avant-hier»
M. Lefebvre: M. le Président, je vous ai
suggéré, M. le Président, de partir de ce qui s'est dit ce
matin. Écoutez, M. le Président, on peut y aller sur une question
de directive. Est-ce que j'ai le droit de revenir sur ce qui s'est dit ce matin
en interrogatoire en chef par le leader de l'Opposition? Je vous soumets que
oui, M. le Président, j'ai le droit de revenir là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): II ne faut pas que ce soit
répétitif en aucun temps de la part d'aucun membre de...
L'Idéal, ce serait de situer le contexte et demander directement au
témoin.
M. Lefebvre: Je dois me contenter de la réponse du
témoin et m'en aller avec cela. Je n'ai pas le droit de revenir
là-dessus.
Le Président (M. Lorrain): Non, non. Vous allez le
citer...
M. Lefebvres C'est cela.
Le Président (M. Lorrain): ...vous allez lui demander s'il
maintient sa réponse.
M. Lefebvre: C'est cela.
Le Président (M. Lorrain): Lui, s'il maintient sa
réponse. On va le citer et ce sera plus facile. On va voir la
question... le texte. 542, page 1.
M. Chevrette: Est-ce que c'est suspendu?
Une voix: On peut suspendre cinq minutes.
Le Président (M. Lorrain): Oui. Suspension de cinq
minutes. Les travaux de cette Assemblée sont suspendus pour cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
(Reprise à 12 h 1)
Le Président (M. Lorrain): Les travaux de cette commission
vont reprendre. À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, M. le député de Frontenac, leader adjoint du
gouvernement, vous avez toujours la parole.
M. Lefebvre: Je n'ai pas d'autre question pour le moment, M. le
Président.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais respecter la
règle de l'alternance et reconnaître un député de la
formation de l'Opposition toujours en interrogatoire de Me Lemay.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Lorrain): Alors, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je demanderais qu'on donne,
qu'on remette à Me Lemay, le 7 avril 87, R-267-CAN, page 4.
Le Président (M. Lorrain): R-267, page 4.
M. Rochefort: R-240, page 2.
Le Président (M. Lorrain): R-240, page 2.
M. Rochefort: R-300, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-300, page 1.
M. Rochefort: Et page 2
Le Président (M. Lorrain): Et page 2.
M. Rochefort: R-301, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-301, page 1.
M. Rochefort: R-337, page 1.
Le Président CM. Lorrain): R-337, page 1, vous dites?
M. Rochefort: R-339, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-339, page 1.
M. Rochefort: De même que R-545, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-545, page 1.
M. Rochefort: R-541, page 2.
Le Président (M. Lorrain): R-541, page 2.
M. Rochefort: R-543, page 3,
Le Président (M. Lorrain): R-543, page 3. On les prend
pour vous,,
M. Rochefort: Et R-556, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-556? M. Rochefort:
Pagé 1.
Le Président (M. Lorrain): Si vous me le permettez...
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lemay, est-ce que vous êtes en possession de tous les
documents?
M. Lemay: Oui.
Le Président (M. Lorrain): Alors, je vais maintenant
reconnaître en interrogatoire M. le député de Gouin,
porte-parole de l'Opposition.
M. Rochefort: Oui. Merci, M. le Président. Alors, pour
situer Me Lemay, de même que vous, ainsi que les membres de la
commission, M. le Président, la première série de pages
que j'ai fait ressortir, c'est-à-dire jusqu'à 545 exclusivement,
il s'agit d'extraits du témoignage de Me Lemay qui porte sur le
comité, le caucus, le gouvernement, alors qu'à partir de 545
jusqu'à la suite, il s'agit d'extraits de témoignages de M. le
ministre de l'Agriculture, M. Pagé, qui portent sur le comité qui
est plutôt personnellement.
Or, M. le Président, je vais citer un certain nombre de passages.
On sait que tout au long de son témoignage le témoin actuel, Me
Lemay, nous a dit qu'il avait bien compris qu'il s'agissait d'une
décision de comité, de caucus ou de gouvernement. Par exemple,
à la page 240, page 2, au bas de la page, M. Lemay - je cite - il dit:
"Je veux t'informer que nous avons eu une réunion en comité ou en
caucus - je ne me souviens pas s'il a dit comité ou caucus - nous avons
décidé de ne pas consentir à l'adoption du projet de loi
de la CITRSQ."
Un peu plus loin, M. le Président, pour en citer quelques autres,
à 337, page 1, M. Lemay, au haut de la page, je cite: "C'est correct. Je
lui ai expliqué hier encore clairement, il me semble, c'est qu'il y a eu
une difficulté de compréhension quelque part, une
difficulté d'explication et de compréhension. Cela va
dépendre de quel côté on se place. Je suis d'avis qu'il y a
eu une difficulté de compréhension, c'est tout au long de la
discussion que j'ai eue avec M. Pagé, et là plus
précisément... Je répète: C'est que j'ai eu... Tout
au long de la discussion que j'ai eue avec M. Pagé, il a toujours
été clair et évident pour moi - Me Lemay qui parle - que
c'est une décision de parti, de comité ou de caucus, la
décision de bloquer la loi de la CITRSQ."
On poursuit, autre citation, R-339, page 1, témoignage de M.
Lemay, deuxième paragraphe qui lui est attribué, au milieu,
septième ligne, il dit: "Bien oui, mais moi j'ai corrigé à
deux places: j'ai corrigé sur le messager, le preneur de
décisions et j'ai corrigé sur le message. J'ai dit: Ce n'est pas
un engagement à bloquer, c'est bloqué. Puis j'ai dit: Ce n'est
pas Pagé qui bloque, c'est Pagé qui me dit qu'il y a un
comité qui bloque. C'est ce que j'ai dit, j'ai pris la peine de le
corriger, ça. Et ça, est-ce que ça a eu des
conséquences?" Etc.
D'un autre côté, M. le Président, M. Pagé
vient nous rencontrer hier et avant-hier et, là, on a à partir de
545, page 1, par exemple, au bas de la page, septième ligne, M.
Pagé parle à Me Lemay, M. Pagé rapporte la conversation
téléphonique avec Me Lemay: "Je t'appelle pour t'aviser... Ne
cherche pas, ne cherche pas qui, ça va être moi qui l'aurai
bloqué, ton projet de loi. Il m'a dit: Qu'est-ce que je va faire? J'ai
dit: Fais ce que tu voudras. Et je me rappelle très bien..." Là,
on poursuit.
Autre citation, M. le Président, 541, page 2, au bas de la
première intervention rapportée sous le nom de M. Pagé,
dernier paragraphe: "Parce que je le connaissais personnellement, parce qu'il
avait communiqué avec moi, j'ai communiqué avec lui le 19
décembre au matin pour lui faire part de ma décision de refuser
mon consentement comme député à l'adoption en
troisième lecture du projet de loi de la Commission intermunicipale de
transport de la rive sud du Québec."
R-543 page 3, M. Pagé, dernier paragraphe, au bas: "M.
Pagé: Je lui ai indiqué que, suite à la rencontre du matin
au COMPADR et de mon échange avec le ministre des Transports, j'avais
personnellement pris la décision de refuser mon consentement à
l'adoption du projet de loi cette journée-là et que ça
pouvait aller à la session suivante. Et..."
Dernière citation, R-556 page 1, M. Pagé, deuxième
citation qu'on lui attribue: "Je lui ai dit: N'appelle pas Garon, parce
qu'il a évoqué la possibilité, soit d'une
conversation, d'une rencontre, ou de communications à établir. Je
lui dis non. En fait, le but de ma démarche - et, là, c'est
important - n'était pas - je vous l'ai dit et je vous le
répète - de faire pression sur le député de
Lévis. C'était pour qu'il sache très clairement que c'est
moi qui bloquais son projet de loi."
Ma question, M. le Président, à Me Lemay... Je viens de
vous rappeler quatre, cinq citations de votre propre témoignage, de
cette communication téléphonique entre M. Pagé et vous. Je
vous ai cité trois ou quatre citations du témoignage de Me
Pagé sur la même communication téléphonique entre
vous. Est-ce que vous maintenez toujours, compte tenu de ces deux séries
de citations, que Me Pagé vous a parlé d'une décision de
comité, de caucus ou est-ce qu'il vous a plutôt parlé d'une
décision personnelle à lui?
M. Lemay: Ce qui apparaît dans mon témoignage
correspond fidèlement à ma compréhension des choses.
M. Rochefort: À l'effet?
M. Lemay: À l'effet qu'il y avait un comité
là-dedans.
M. Rochefort: En aucun moment vous n'avez compris autre chose
qu'un comité ou un caucus.
M. Lemay: Exact!
M. Rochefort: Malgré le témoignage de M.
Pagé.
M. Lemay: On s'est mal compris à une place,
peut-être, mais, moi, j'ai compris ça comme ça.
M. Rochefort: Vous êtes formel là-dessus.
M. Lemay: Oui, monsieur.
M. Rochefort: M. le Président, j'aurais une autre
série de documents.
Le Président (M. Lorrain): On va les prendre en note.
Allez, M. le député.
M. Rochefort: Je vais juste, pour éviter que... R-337,
page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-337, page 1. Vous l'avez
déjà, Me Lemay.
M. Rochefort: Parfaitl R-253, page 2.
Le Président (M. Lorrain): R-253, page 2.
M. Rochefort: R-339, pages 2...
Le Président (M. Lorrain): R-339, page 2.
M. Rochefort: ...et 3. Le Président (M. Lorrain): 2 et 3.
M. Rochefort: Oui, pages 2 et 3. Le Président (M. Lorrain):
Ça va! M. Rochefort: R-294, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-294, page 1.
M. Rochefort: Et R-296, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-296, page 1.
M. Rochefort: Ça, ça forme un tout: citations de Me
Lemay.
Le Président (M. Lorrain): Si vous voulez nous donner
quelques secondes, nous allons donner les documents.
M. Rochefort: Non, mais je vais en ajouter, M. le
Président. Je veux distinguer, comme tantôt, les...
Le Président (M. Lorrain): Ça va! Allez,
continuez!
M. Rochefort: Quant au même sujet, mais, là, les
propos de M. Pagé.
Le Président (M. Lorrain): M. Pagé, oui. M.
Rochefort: R-591, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-591, page 1.
M. Rochefort: R-592, page 1.
Le Président (M. Lorrain): R-592, page 1. Êtes-vous
dans la deuxième série?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Lorrain): O.K. Ça va.
M. Rochefort: 591, page 1, M. le Président, page 2, M. le
Président. On a page 1. Il s'agirait d'ajouter page 2. (12 h 15)
Le Président (M. Lorrain): Toujours, c'est votre
interrogatoire. Pagé 2?
M. Rochefort: 591, page 2.
Le Président (M. Lorrain): Et 591, page
2. Vous,..
M. Rochefort: Ah! d'accord!
Le Président (M. Lorrain): Vous avez la parole, M. le
député de Gouin. On reprend.
M. Rochefort: Merci, M. le Président.
Alors, encore une fois, pour situer Me Lemay, vous-même, de
même que les membres de la commission, on a, dans un premier temps, une
série d'extraits du témoignage, du premier témoignage de
Me Lemay quant aux liens qu'il établit entre la décision de
bloquer 272 et le fait que 132 soit bloqué et, deuxièmement, une
série de citations de M. Pagé, ministre de l'Agriculture, quant
à ses motifs pour justifier sa décision.
Dans un premier temps, si on prend R-337, page 1, le premier long
paragraphe qui vous est attribué, Me Lemay, premier paragraphe qui
commence par "c'est correct", on va à la sixième ligne
après CITRSQ et je cite: "II a toujours été
également clair que le motif, c'est que l'Opposition ne consentait plus
à la loi 132", ce que vous nous avez dit le 9 avril 1987 à 9 h
55. A R-253, page 2, la dernière citation au bas de la page qu'on vous
attribue, à la cinquième ligne, la phrase qui commence par
"après là-dedans": Je n'ai pas compris qu'il y avait des
questions de fond sur la loi. On parle de 272. On va à R-339, page 2 et
page 3, au bas de la page...
M. Lemay: Dernière page, vous dites? M. Rochefort:
R-339 pages 2 et 3... M. Lemay: O.K.
M. Rachefort: On va au bas de la page 2 et au haut de la page 3
et je vous cite, M. Lemay: "Je vou3 ai expliqué que, quand j'ai eu cette
information-là, moi, j'ai pris ça comme un tuyau. On m'informe
qu'il y a une "game" politique qui va se jouer, puis dans la "game" notre
projet de loi est là-dedans. Ça fait que, moi, je me dis...
Même que dans mon mémo je l'indique: A la fin... Pour commencer,
à M. Pagé, je l'ai remercié. J'ai dit: Je trouve ça
bien plate qu'on soit "squeezé" là-dedans. C'est pareil comme
dans le cas de Sorel, mais, en tout cas, je vous remercie de me l'avoir dit.
Qu'est-ce que tu veux? Un homme averti en vaut deux. Mais on m'informe que
c'est une "game" politique qui part là, puis qu'ils vont se chicaner.
Mot, je ne me mêle pas de politique."
Et on va à R-294, page 1, deuxième citation qu'on
rapporte, Me Lemay. "M. Lemay: Oui, monsieur, quand c'est une question de fond,
la question du projet de loi, mais pas quand c'est une question politique
d'échange de projets de loi. Quand c'est une question de justifier: ma
loi est bonne, les motifs sont bons, il faut que je convainque le ministre
d'être d'accord avec le fond de la loi, j'en discute. Mais, quand c'est
une question politique d'échange de consentements où la question
de la loi comme telle n'a pas d'incidence, le contenu, c'est une question
politique à laquelle je me mêle pas". Et vous poursuivez votre
témoignage.
Finalement, R-296, page 1, deuxième citation d'une partie de
votre témoignage à une question de M. Gauthier,
député de Roberval. Vous dites: "M. le député, j'en
ai fait un lien, dans le sens que M. Pagé me dit: Le comité de...
On bloque votre loi parce que l'autre loi - il est question de 132 - est
bloquée." Je poursuis votre citation. Vous dites: "Le lien est fait.
À cette heure...
Quant à lui, M. Pagé nous a expliqué que ses
motifs, dans un premier temps, c'était rétroactivité et,
dans un deuxième temps, peut-être pas faire de cadeau à M.
Garon et je vais vous faire quelques citations que je vous ai
identifiées. Premièrement, 591, page 1, M. Pagé, le long
paragraphe du centre. Bon, on va aller à la 5e ligne, la phrase qui
commence au bout de la ligne par "et ce", Je cite: Et ce refus ou cette
décision s'appuyait sur deux éléments: un premier
élément, mes réserves concernant le caractère
expéditif de l'adoption de législations comme celle-là
venant régulariser une situation où la Commission intermunicipale
de transport de la rive sud de Québec a déboursé, a
engagé des sommes allant jusqu'à près de 7 000 000 $ sans
l'approbation nécessaire du ministre des Affaires municipales. Et, comme
je l'ai indiqué ce matin - je crois que vous étiez ici - pour
moi, ça implique sérieuse analyse, ça peut pas passer
nécessairement tout le temps comme une lettre à la poste dans le
cadre d'une fin de session, avec tout le brouhaha que vous connaissez,
d'ailleurs, des fins de session. L'autre élément, j'ai
indiqué que l'autre motif, c'est que je n'avais pas de service à
rendre à M. Garon, compte tenu de l'attitude, que vous connaissez
d'ailleurs très bien, qu'il a adoptée et qu'il adopte toujours
devant le gouvernement."
M. Pagé, à 591, page 2, revient sur les questions de
rétroactivité, de même qu'à 592, page 2. Compte tenu
de votre premier témoignage, sur lequel je suis revenu en citant un
certain nombre de phrases, et de la connaissance que vous venez peut-être
de prendre du témoignage de M. Pagé quand à ses motifs,
est-ce que vous maintenez que M. Pagé a fait clairement le lien entre le
blocage, le refus de consentement à 272 et le fait que l'Opposition
bloquait la loi 132?
M. Lemay: Je l'ai expliqué, il me semble, assez
clairement. J'ai bien précisé. J'ai dit: D'abord, M. Pagé
m'a fait part de ses réserves sur le fond de la loi, le motif
de rétroactivité et j'ai dit: À mon avis, je l'ai
rassuré là-dessus. Ça, ça va. Ensuite, ça ne
devenait qu'une question de consentement. Il a toujours été clair
dans mon esprit que le consentement qui n'était pas donné, dans
ma compréhension, par le comité du gouvernement libéral
était lié, était motivé par le refus de M. Garon de
"suivre la ligne du chef" - entre guillemets - ce que j'avais retenu. C'est de
même que j'ai compris ça.
M. Rochefort: Mais dans le cadre du projet 132?
M. Lemays Oui, oui.
M. Rochefort: Donc, vous maintenez le témoignage que vous
avez rendu le 9 avril 1987, comme quoi 272 était bloqué parce que
l'Opposition, M. Garon en particulier, bloquait le projet de loi 132?
M. Lemay: J'ai fait des nuances déjà. J'ai
été cinq jours. Je ne veux pas non plus résumer dans une
réponse et, comme ça, on dit: Tout ce que vous avez dit par la
suite, ça ne tient pas.
M. Rochefort: Non, mais je peux... Pour vous faciliter la
tâche, M. le Président, je reprends une seule citation, R-337,
page 1, 6e ligne, après CITRSQ: "Il a toujours été
également clair que le motif - on parle du blocage de 272 - c'est
que...
Le Président (M. Lorrain): C'est Me Lemay?
M. Rochefort: M. Lemay.
Le Président (M. Lorrain): Ça va.
M. Rochefort: "C'est que l'Opposition ne consentait plus à
la loi 132". Est-ce que vous maintenez cette partie de votre
témoignage?
M. Lemay: Oui et surtout celle-là. Je pense que ce qu'on
revoit à la page 337, c'est la compréhension exacte que j'ai eue
et que j'ai encore, quand je parle de difficulté de compréhension
quelque part, j'ai compris ça de même. Et M. Pagé n'a pas
l'air à avoir compris ça de même et M. Garon non plus;
ça fait que, qui a compris, je ne le sais plus. Je pense que j'ai
compris comme il faut mais...
M. Rochefort: Mais là, ce matin - c'est ça - c'est
vous qui êtes devant nous.
M. Lemay: Oui.
M. Rochefort: C'est votre témoignage.
M. Lemay: Je le maintiens.
M. Rochefort: Vous, vous maintenez.
M. Lemay: Surtout cette section là, parce qu'il me semble
que j'ai la perspective. J'ai pris la peine de le préciser à ce
moment là.
M. Rochefort: Et que ce que vous nous rapportez découle de
la communication téléphonique que vous avez eue le 19
décembre au matin avec M. Pagé,
M. Lemay: Ça découle de la compréhension que
j'ai eue de la conversation téléphonique.
M. Rochefort: Et vous, ça ne fait aucun doute dans votre
esprit?
M. Lemay: Ça ne fait aucun doute. Ce que je peux vous
dire, c'est que depuis les nombreuses journées que je suis ici - je vous
dirai que j'y passe plus souvent qu'à mon tour à cette commission
- je n'ai eu aucun remords, aucune lumière qui s'est allumée pour
dire: Ah! bien, j'ai caché telle chose ou j'ai oublié telle chose
ou des événements que j'ai oublié de citer ou que j'ai mal
cités. Je n'ai pas changé d'idée, de compréhension
des choses. Je ne vous dis pas que j'ai tout compris, mais à mon avis je
ne peux pas changer, c'est exactement ce que je pense.
M. Rochefort: Donc, si je résume bien, si je comprends
bien plutôt - pardonnez-moi, M. le Président - si je comprends
bien, il n'y a aucun événement qui est survenu depuis votre
témoignage du 9 avril 1987, y compris le témoignage de M.
Pagé devant nous, qui vous fait douter ou remettre en question le lien
qui a été établi entre le blocage de 272 et l'Opposition
qui ne consentait plus à la loi 132, tel que vous le dites le 9 avril
1987.
Le Président (M. Lorrain): Je m'excuse. Avant que vous
répondiez Me Lemay, je pense que c'est très clair, je pense
qu'à plusieurs reprises Me Lemay a répondu et tous les faits
postérieurs au 19 ou les échanges qu'il ait pu y avoir n'ont rien
à voir, et tous les témoignages qui ont pu être rendus
ici... On peut lui demander s'il maintient toujours sa version. Mais, quant
à ce qui est arrivé après, s'il y a des gens qu'il a
rencontrés ou pas, ça n'intéresse pas la commission.
Demandez-lui s'il maintient tout le temps.
M. Rochefort: Je n'ai pas parlé de rencontre, M. le
Président, j'ai parlé de témoignages sur les mêmes
événements d'avant le 20 décembre.
Le Président (M. Lorrain): Parfaît! Mais,
après le 19, s'il a...
M. Rochefort: D'avant le 20 décembre.
M. Lemay: Ce qui me permet d'être catégorique en
disant "j'ai la ferme conviction, en toute honnêteté, que le
témoignage que j'ai rendu représente ma compréhension
exacte des choses", c'est que j'ai pris la peine de faire un mémo la
journée même. Puis, je vous le dis honnêtement, ne pas avoir
eu de mémo la journée même, puis me faire poser des
questions quatre mois plus tard, peut-être bien que j'aurais eu des
problèmes. Mais j'ai pris la peine de le faire honnêtement, mon
mémo, de mettre ça le plus proche possible de la
réalité, puis mon opinion n'a pas changé depuis ce
temps-là. Ce n'est pas parce que j'ai fait un mémo que je veux me
raccrocher au mémo, ce que je vous dis c'est que c'est la mémoire
la plus fidèle que j'avais à l'époque.
M. Rochefort: Et, pour être encore plus clair et plus
précis, vous vous rappellerez la conversation longue peut-être,
avez-vous trouvé, que nous avons eue tous les deux entre le "parce que"
et le "tant que"? Mais que ce soit "parce que" ou "tant que", il demeure clair
dans votre esprit que c'était lié au refus, au blocage de 132 par
l'Opposition.
M. Lemay: La seule différence - je vous l'expliquais -
entre le "tant que" et le "parce que"...
M. Rochefort: Non, non, mais, moi, je dis "quel que soit". On
s'entend bien? Que ce soit "parce que" 132 est bloqué ou "tant que" 132
est bloqué, c'est clair que c'est à cause du blocage de 132 dans
votre esprit.
Le Président (M. Lorrain): Laissez-le répondre.
M. Lemay: Ce que je veux vous dire, c'est que la
différence que j'ai faite dans le "tant que", "parce que",
c'était l'aspect conditionnel. Dans mon esprit, la loi était
bloquée, mais n'était pas conditionnelle. Est-ce que ça
revient au même ou non? Vous l'interprétez, mais quand j'ai fait
ma correction, c'était pour m'ajuster avec la déclaration que
j'avais mise entre guillemets qui reproduisait les propos de M.
Pagé.
A cette heure, j'ai toujours vu un lien entre les deux, c'est bien
évident.
M. Rochefort: C'est ce que je vous pose comme question. Que ce
soit "parce que" ou "tant que", c'était clair que le lien,
c'était 132.
M. Lemay: C'est cela. À mon avis, la question du "tant
que" et du "parce que", c'est secondaire.
M. Rochefort: C'est cela. Que ce soit "parce que" ou "tant que",
c'est toujours 132 qui est au bout de la phrase.
M. Lemay: Mais les deux choses dans la balance, c'est ça:
notre loi et votre loi.
M. Rochefort: Notre loi et?
M. Lemay: En tout cas, notre loi...
M. Rochefort: 272.
M. Lemay: 272 et la loi 132.
M. Rochefort: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lorrain): Merci, M. le
député de Gouin. Je vais maintenant respecter... Il reste 30
secondes avant 12 h 30. Je pense que vous aviez une motion à faire, M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Lefebvre: Je fais motion pour ajourner les travaux de la
commission à mercredi prochain qui est... je ne sais pas quelle
date.
Une voix: Le 29.
M. Lefebvre: Le mercredi 29, à 10 heures, lesquels travaux
dureront jusqu'à 13 heures et, si nécessaire, M. le
Président, les partis conviennent que d'autres moments dans la
journée de mercredi, d'autres périodes seront mises à la
disposition de la commission, de sorte qu'on puisse terminer le
témoignage de Me Lemay au plus tard le mercredi 29, à minuit.
Est-ce qu'on se comprend? Cela va bien, M. Comeau?
Le Président (M. Lorrain): Pour plus de précision,
Me Lemay, si vous voulez rester ici un peu. Il y a une motion qui a
été adoptée il y a une dizaine de jours ici, en
comité de travail, au sein de la commission de l'Assemblée
nationale et cela prévoyait une cédule d'organisation des
séances les lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi.
M. Chevrette: ...de consentement.
Le Président (M. Lorrain): Après mercredi, 13
heures, est-ce que la cédule de la motion est toujours maintenue?
M. Lefebvre: À partir de maintenant, M. le
Président, la cédule ne tient plus.
M. Chevrette: Nous, on a consenti.
Le Président (M. Lorrain): Ah! la cédule ne tient
plus!
M. Chevrette: On s'est donné les
consentements nécessaires pour ajuster la cédule en
fonction de terminer le témoignage de M. Lemay dans la journée de
mercredi, M. le Président. De toute évidence, d'autre part - il
faut bien le dire - c'est parce qu'on ne veut pas prendre de chance, ni d'un
bord ni de l'autre, à cause des règles de procédure. De
toute évidence, cependant, c'est vrai qu'il reste quelques points
à peine à toucher,,
Le Président (M. Lorrain): Alors, la motion qui a
été votée il y a une dizaine de jours en comité de
travail par la commission de l'Assemblée nationale est maintenant
révoquée.
Me Lemay, je suis obligé de vous demander d'être ici
mercredi matin, à 10 heures. La commission siège de 10 heures
à 13 heures, selon l'entente qui vient d'être intervenue entre les
deux formations. J'espère bien*, Me Lemay, mais je ne peux devancer pour
les deux formations politiques, que nous aurons terminé l'interrogatoire
à 13 heures. Maintenant, il s'agit de reconvocation, Me Lemay, et
l'enveloppe de temps n'est pas la même. Je vous remercie de votre
collaboration.
Les travaux de cette commission sont maintenant ajournés à
mercredi matin, 10 heures, tel que la nouvelle entente vient d'être
communiquée à cette commission. Merci. Bonne fin de semaine.
(Fin de la séance à 12 h 31)