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(Onze heures dix minutes)
Le Président (M. Saintonge): Mesdames et messieurs les
députés, je vous souhaite la bienvenue à cette
réunion de la commission de l'Assemblée nationale. Je
déclare donc la séance ouverte, constatant que nous avons
quorum.
Sur le deuxième point à notre ordre du jour, l'adoption de
l'ordre du jour proprement dit, est-ce qu'il y a des ajouts ou des
commentaires?
Adoption de l'ordre du jour
M. Chevrette: Je voudrais que vous laissiez les varia ouverts,
parce que je pense que Brassard avait quelques sujets qu'il voulait ajouter.
Donc, en les laissant ouverts, ça ne créera pas de
problèmes, s'il veut les ajouter.
Le Président (M. Saintonge): M. Paradis.
Motion proposant que les articles 5 et suivants de
l'ordre du jour soient discutés à une séance
subséquente
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, moi, je suis serré
dans le temps, Guy, là. Je n'ai pas d'objection à faire tout le
reste de Tordre du jour au mois de janvier, mais présentement, compte
tenu du temps que j'ai à ma disposition, je fais motion pour que les
articles 5 et suivants de l'ordre du jour proposé soient discutés
à une séance subséquente de la commission de
l'Assemblée nationale, et en laissant les varia ouverts.
Le Président (M. Saintonge): Oui, juste un point. Si
c'était possible, c'est qu'il y a certains éléments, comme
la Fondation Jean-Charles Bonenfant, où ce n'est pas tellement long et
je n'ai pas le choix. On est en retard et tout ça. Et, aussi, pour les
prévisions budgétaires, pour la préparation des
crédits, ce n'est pas tellement long, on pourrait le faire, là,
si vous n'avez pas d'objection.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le fera entre Noël et le
Jour de l'an moi, je suis disponible ou en janvier.
Le Président (M. Saintonge): Oui, mais nos crédits
sont en train d'être préparés. Ça me prend ça
pour faire mes crédits.
M. Chevrette: Oui, mais tu as jusqu'à quand?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, là, je suis sur du
temps emprunté. Habituellement, à 11 heures, je suis à
l'Environnement, moi, à tous les jours, pour me préparer à
ma période de questions. Je fais ça à tous les jours.
Ça fait que je maintiens ma motion.
M. Chevrette: Non, mais il y a peut-être des points
très rapides. Je prends 6; lui aussi est important. Ça prend 30
secondes, ça, si on s'entend.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Us le sont tous: 7 est important,
8 est important, 9 est important, 10 est important, 11 est important et 12,
ça a l'air d'être important, là, et 13 aussi est
important.
Une voix: Non, mais 6, ça prend deux secondes. À 7,
il n'y a rien à dire, là.
Le Président (M. Saintonge): Est-ce que je peux
suggérer qu'on va procéder? On va se rendre au moins à la
fin de l'article 4 et, après ça, on pourra s'ajuster. Est-ce que
c'est possible?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai mis une motion sur la
table. Qu'on appelle le vote.
Le Président (M. Saintonge): Bon! Mais est-ce qu'on peut
faire au moins les quatre premiers points et, après ça, vous
ferez votre motion, s'il y a lieu?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien non! On est à
l'adoption de l'ordre du jour, là!
Le Président (M. Saintonge): Je suis saisi d'une motion du
leader du gouvernement. Je trouve ça... Je dois vous avouer... En tout
cas, la motion est déposée. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut
parler sur la motion?
M. Chevrette: Je suis contre. Écoutez une minute! On ne
fait plus notre travail ici. «C'est-tu» clair?
Le Président (M. Saintonge): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Je comprends que la teneur de la motion, c'est de faire les
quatre premiers points et vous remettez les autres à une prochaine
séance. C'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
Le Président (M. Saintonge): En tout cas, moi, je vous
avise immédiatement, comme président, que je devrai convoquer la
CAN dans un très bref délai et non pas au mois de janvier. Je
ferai comme aujourd'hui. Je la convoquerai à un moment précis,
parce qu'il y a des
points, comme le point 5, où on est bloqués. Ça
fait deux ans qu'on n'a pas bougé là-dessus. Il y a les
prévisions budgétaires. Je dois absolument préparer le
budget de l'Assemblée pour le déposer en janvier. Je ne peux pas
attendre entre Noël et le Jour de l'an pour voir ce point-là
adopté. Alors, ça m'obligera à convoquer une nouvelle
commission avant la fin de la session.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur la motion du leader du
gouvernement?
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Je suis tanné de niaiser. Il n'y a pas
d'autres interventions, mais je dois vous dire, M. le Président,
personnellement, qu'on vous a sollicité à plusieurs reprises pour
qu'on puisse clarifier certains points. Ça n'a pas de bon sens que la
CAN n'accomplisse pas son travail. De facto, entre vous et moi, c'est le
rôle primordial de la CAN par rapport aux travaux parlementaires et au
système de gestion de l'Assemblée nationale lui-même.
Ça n'a vraiment pas de bon sens. Quand bien même j'amenderais la
proposition du leader du gouvernement, je ne règle rien, parce qu'ils
vont nous battre; on est deux et ils sont huit. Sauf que, d'autorité, il
va falloir que le président de l'Assemblée nationale, et je
m'excuse, nous oblige à faire notre travail. Sinon, on va se ramasser
dans des batailles publiques sur le fait qu'on n'accomplit pas notre job.
Je vais vous donner juste une chose, là: on pourrait ne pas
nommer les commissions aujourd'hui, mais ce sera le bordel dans le Parlement
sur un maudit temps, et vous le savez. On pourrait avoir du
«fun».
Le Président (M. Saintonge): Évidemment, la motion
est sur la table et on votera la motion, mais, comme je vous le dis,
dépendant du résultat de la motion, moi, je vous avise
immédiatement, comme président, que je verrai à convoquer
la commission à brève échéance. Et, si on n'a pas
quorum, je la convoquerai tant et aussi longtemps qu'on ne pourra pas
siéger pour régler des points qui doivent être
réglés avant la fin du mois de décembre.
Alors, je mets aux voix la motion du leader du gouvernement qui se lit
comme suit: Je fais motion pour que les articles 5 et suivants de l'ordre du
jour proposé soient discutés à une séance
subséquente de la commission de l'Assemblée nationale. Ceux qui
sont pour la motion? Un, deux, trois, quatre, cinq. Cinq pour. Ceux qui sont
contre?
M. Chevrette: Je voudrais avoir un votre enregistré, s'il
vous plaît, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président (M. Saintonge): Donc, on appelle les noms des
parlementaires présents.
Le Secrétaire: M. Lefebvre (Frontenac)?
M. Lefebvre: Abstention.
Le Secrétaire: M. Paradis (Brome-Missisquoi)?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour.
Le Secrétaire: M. Doyon (Louis-Hébert)?
M. Doyon: Pour.
Le Secrétaire: M. Richard (Nicolet-Yamaska)?
M. Richard: Pour.
Le Secrétaire: M. Joly (Fabre)?
M. Joly: Pour.
Le Secrétaire: M. Dauphin (Marquette)?
M. Dauphin: Pour.
Le Secrétaire: M. Chevrette (Joliette)?
M. Chevrette: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Contre.
Le Secrétaire: M. Saintonge (La Pinière)?
M. Saintonge: Abstention.
Le Président (M. Saintonge): La motion est
adoptée.
Dépôt de documents
Comptes rendus du comité directeur de la
commission de l'Assemblée nationale
Alors, nous allons procéder au point 3 de l'ordre du jour,
dépôt de documents. En vertu de l'article 4.4 des règles de
fonctionnement, le comité directeur de la CAN doit faire rapport,
c'est-à-dire déposer à la commission de l'Assemblée
nationale ses comptes rendus. La dernière réunion de la CAN ayant
eu lieu le 27 janvier 1993, depuis cette date cinq réunions du
comité directeur ont été tenues. Alors, je vous donne la
liste de ces réunions-là: les séances du 5 mai 1993, 12
mai 1993, 27 mai 1993, 11 novembre 1993 et 23 novembre 1993. Ces comptes rendus
ont été transmis à tous les membres de la CAN dans les
jours qui ont suivi la tenue de chaque réunion. Il y a peut-être
celle du 23 que vous
n'avez peut-être pas reçue. C'est rendu aussi? C'est rendu
aussi. Donc, ces comptes rendus sont déposés.
Procès-verbaux des séances de travail
des commissions
Au niveau maintenant des procès-verbaux des séances de
travail des commissions, l'article 174 du règlement demande que soient
déposés à la commission de l'Assemblée nationale
les rapports portant sur les séances de travail des commissions qui ne
sont pas suivies d'une séance publique, sur une même affaire.
Alors, vous avez reçu, à ce sujet-là, au niveau de la
commission du budget et de l'administration, la séance du 4 novembre
1993; la commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation,
la séance du 22 septembre 1993; la commission de l'aménagement et
des équipements, les séances des 15 septembre, 2 novembre et 10
novembre 1993; la commission de l'économie et du travail, la
séance du 13 octobre 1993; la commission des affaires sociales du 29
septembre et 6 octobre 1993. Donc, ces copies des procès-verbaux ont
été distribuées à tous les membres avec l'avis de
convocation. Donc, ils sont donc déposés.
Formation des commissions parlementaires
Le point 4 à l'ordre du jour: formation des commissions
parlementaires en vertu de l'article 127 du règlement. Alors, au niveau
de la composition, en vertu de l'article 121 du règlement, les membres
des commissions sont nommés pour deux ans. Ils ont été
nommés le 26 novembre 1991. L'échéance de ces nominations
est donc le 26 novembre 1993. Les seules exigences du règlement
concernant la composition sont les suivantes: que ce soit au moins 10
députés qui en soient membres; ça doit refléter
l'importance numérique des groupes parlementaires, leur propre parti
ministériel devant être majoritaire, et tenir compte des
députés indépendants.
Alors, vous connaissez la composition actuelle des commissions? Est-ce
que je dois la répéter?
M. Chevrette: M. le Président, je propose que ce soit
remis à la prochaine réunion.
Le Président (M. Saintonge): Que cette...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'ordre du
jour est adopté. Ce n'est pas parce que le député de
Joliette a voté contre qu'il n'est pas adopté.
M. Chevrette: Je propose que la décision se prenne
à la prochaine réunion. On discute du sujet. Je propose une
motion de report quant à la décision; j'ai le droit de faire
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ordre du jour est
adopté.
M. Chevrette: Bats-toi, dis-le.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député de
Joliette a fait des remarques lors de l'adoption de l'ordre du jour. Ses
remarques ont été prises en considération par les
parlementaires, membres de cette commission, qui se sont exprimés par le
vote.
Le Président (M. Saintonge): La question, au niveau de
l'ordre du jour, a été posée à l'ordre du jour.
Ça a été adopté. Puisqu'elle est introduite, elle
doit être décidée. La seule façon, ça serait
de voter contre, si vous avez une objection. À ce moment-ci, on doit
prendre en compte...
M. Chevrette: On a le droit de parler sur chaque commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! M. Chevrette: C'est
beau.
Le Président (M. Saintonge): Au niveau de la
composition...
Motion d'ajournement des travaux
M. Chevrette: Je propose l'ajournement de la commission. (11 h
20)
Le Président (M. Saintonge): Vous proposez...
M. Chevrette: ...l'ajournement de la commission de la CAN. En
vertu de nos règlements, j'ai le droit.
Le Président (M. Saintonge): Alors, j'ai une motion
d'ajournement de la commission qui est proposée. Alors, c'est une motion
qui est recevable au niveau des motions d'ajournement, qui peut n'être
présentée qu'une seule fois, sauf par le président ou un
ministre. Alors, la motion est donc sur la table. Est-ce qu'il y a des
interventions? Il y a des interventions possibles. Est-ce que quelqu'un veut
intervenir? Alors, une intervention est possible à chacun des groupes
parlementaires, au maximum. M. le leader de l'Opposition.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Mon objectif avec la motion, M. le
Présidentje ne jouerai pas à l'hypocriteje veux
carrément, par cette motion, démontrer que la commission de
l'Assemblée nationale qui est la commission la plus haute en termes de
travail pour la programmation de nos travaux, pour le fonctionnement du
Parlement... M. le Président, je ne sais pas à combien de
reprises, depuis le début de la session et même avant, j'ai
attiré votre attention sur le fait que ça n'avait aucun bon sens
qu'on ne siège pas de façon statutaire, périodique, pour
tâcher d'en arriver à trouver des moyens de fonctionne-
ment corrects. Tout le parlementarisme est basé, M. le
Président, sur le fait que, de part et d'autre, on s'assoit, on
recherche... Au niveau de la CAN, c'est beaucoup plus les consensus,
d'ailleurs, qui ont par le passé caractérisé nos travaux.
Vous le savez au comité directeur quand on se rencontre, vous le savez
au niveau de la CAN, de la commission de l'Assemblée nationale,
lorsqu'on siège, on cherche des compromis de part et d'autre pour un
meilleur fonctionnement des institutions parlementaires.
Et je sens très bien, M. le Président, que, depuis un
certain temps, depuis quelques mois en particulier, c'est rendu pratiquement
que cette commission, qui est plutôt l'instrument de recherche de
consensus pour un meilleur fonctionnement, est devenue à toutes fins
pratiques quelque chose qui ne fonctionne plus, qui est paralysé, qui
est au gré d'un seul individu et non pas au gré des
parlementaires. Si c'est de même qu'on veut fonctionner, eh bien, qu'on
change les règlements unilatéralement pour dire:
Dorénavant, c'est le leader du gouvernement qui décide des
agendas, des horaires, qui décide quand il voudra faire quelque chose
dans le Parlement.
Mais, moi, je pense que ce n'est pas ça l'esprit de nos
règlements qu'on a amendés quand on a créé la
commission de l'Assemblée nationale. L'esprit, c'était
précisément que les parlementaires collaborent avec la
présidence pour trouver des modus vivendi, un fonctionnement normal, un
fonctionnement correct, un fonctionnement qui assure que nos travaux se
déroulent dans l'ordre du consentement des partis. C'est de même
qu'on a conçu toute la réglementation à l'Assemblée
nationale.
Et, M. le Président, prendre juste des votes sur les agendas...
Ordinairement, on s'entend et on dit: Bon, bien, ce matin, compte tenu du temps
qu'on a... Ce n'est pas par des motions, vous le savez, ici, qui arrivent
à faire en sorte qu'on ne sait jamais quand est-ce qu'on va
siéger... D'ailleurs, ça devait être 9heures. ça
devait être 10 heures. c'est rendu 11 heures. à 11 heures,
ça ne marche pas plus. écoutez! ça ne peut pas
fonctionner, ça. en particulier au niveau des leaders, c'est une de nos
premières responsabilités de voir à ce que tous les
mécanismes de fonctionnement correct d'un parlement soient
assurés.
Donc, moi, M. le Président, je me dis: J'ai 10minutes, j'ai 15
minutes; on a des points qui demanderaient deux secondes et on n'est même
pas capables d'en parler. il y en a que c'est des décisions très
faciles: le 6, le 7, entre autres, à l'ordre du jour. on n'est pas
capables d'en parler, alors que le point 4 pourrait exiger... si on le voulait,
on pourrait discuter longuement sur chacune des commissions. on pourrait
même s'interroger sur le champ d'application d'une commission: la cet en
a beaucoup trop; la commission de l'aménagement et des
équipements... je pourrais me mettre à discuter de chaque point,
chaque point, chaque point. je pourrais prendre 20 minutes au moins par
commission, puis proposer des chambardements.
Ce n'est pas de même qu'on est supposés fonc- tionner pour
avoir un bon fonctionnement. Tout le parlementarisme est basé sur la
bonne foi, les relations correctes et le respect l'un de l'autre. C'est
exactement de même qu'est l'esprit du parlementarisme que j'ai connu
depuis 17 ans, puis que j'ai essayé, en tout cas... Même sur des
points, puis le président peut en témoigner, j'ai consenti
à des compromis parce qu'on me le demandait pour un meilleur
fonctionnement. Là, on ne peut pas continuer de même, puis, moi,
je vous le dis, je ne peux pas continuer de même. Je ne l'accepte pas,
parce que c'est inadmissible, même pour la présidence de
l'Assemblée nationale. Et je ne veux surtout pas avoir l'air
téteux, je m'excuse pour l'expression, mais, pour la présidence
de l'Assemblée nationale, ça devient insupportable un tel
fonctionnement, parce qu'on ne sait plus quoi faire. Si vous le savez, vous me
le direz, parce que, moi, je ne le sais pas. Puis je pense que, depuis quelques
mois, on n'a pas cherché véritablement, en tout cas, à
contrecarrer vos demandes de rencontres, puis je me rends compte qu'on ne peut
plus fonctionner dans un tel contexte, dans un tel climat, puis dans un tel
cadre.
Moi, je vous suggérerais, M. le Président, devant les
difficultés que vous éprouvez présentement, puis qu'on
éprouve comme fonctionnement du parlementarisme, de convoquer les deux
chefs. En ce qui me concerne, je serais prêt à accepter cela, que
vous convoquiez à la fois M. Parizeau et M. Bourassa, que vous leur
expliquiez comment ça fonctionne présentement et qu'est-ce que
les deux chefs de parti peuvent faire pour dénouer l'impasse dans
laquelle on se retrouve constamment depuis quelques mois. Je suis passablement
fatigué de fonctionner dans un cadre du genre et je ne l'accepte pas.
Pour le moment, ce sera mes remarques. J'ai droit à 20 minutes. C'est 10
minutes? Je n'en ai pas pris 10, il m'en reste cinq?
Le Président (M. Saintonge): II vous reste deux ou trois
minutes. Ça va? M. le leader du gouvernement.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. La
motion du député de Joliette et leader parlementaire de
l'Opposition est difficile à saisir. Nous sommes convoqués pour
nous acquitter, suivant un ordre du jour établi et voté
démocratiquement, de nos obligations. Le leader de l'Opposition n'est
pas sans savoir qu'il y a deux ans, soit le 26 novembre 1991, les membres des
commissions ont été nommés pour deux ans et les
présidents aussi. Et, si on veut s'acquitter, si on veut un
fonctionnement normal du Parlement, ce n'est pas en supportant le
député de Joliette. Lui, son objectif aujourd'hui, c'est de
saboter le fonctionnement normal du Parlement. Si on adopte la motion du
député de Joliette, les commissions ne pourront pas siéger
et il va avoir réussi, comme Opposition et c'est son rôle,
sa fonction le condamne à agir ainsi à saboter le
fonctionnement normal du Parlement. Ce n'est pas avec une telle
attitude qu'on peut construire des relations qui sont nécessaires
pour une bonne marche de nos travaux.
Quant aux autres points qui l'inquiètent beaucoup à
l'ordre du jour, on m'informe que le point 6 peut être
réglé à l'occasion d'un comité directeur, M. le
Président. Vous avez déposé... Il y en a eu cinq
comités directeurs dernièrement; on en fera un sixième et
on réglera ça. On m'indique également que les faits
à la base du point 7 sont changés, qu'on n'a plus besoin d'en
discuter, que de facto, les points ayant été changés, la
solution est réglée. Qu'est-ce qui reste? Il reste des points
fort importants. Les amendements aux règles de procédure; je ne
pense pas qu'on puisse disposer de ça cet avant-midi ici. Toute la
question des témoins, moi, j'avais demandé une étude de
droit comparé, que je n'ai pas encore reçue, avec les autres
juridictions.
Je pense que ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on s'acquitte de nos
tâches pour bien fonctionner de façon normale et que, si jamais on
allait dans le sens de la position du député de Joliette et qu'il
gagnait, oui, il faudrait convoquer les chefs, parce que l'Opposition aurait
réussi à empêcher les commissions parlementaires de
travailler, d'effectuer le travail pour lequel on est
rémunérés, puis c'est notre première
responsabilité, après notre coimv, que de siéger à
l'Assemblée nationale du Québec pour nous acquitter de nos
responsabilités. (11 h 30)
Totalement irresponsable, M. le Président, je vous le soumets,
comme attitude de parlementaire que de refuser, au niveau de la commission de
l'Assemblée nationale, d'effectuer des nominations quand on sait
très bien que, si on ne les fait pas, on vient de saboter le
système parlementaire. Moi, je vous dis que votre situation n'est pas
facile. Je fais appel au sens des responsabilités de l'ensemble des
membres de l'Opposition pour défaire cette motion du
député de Joliette de façon à ce que nous puissions
nous acquitter de nos travaux normalement, suivant notre règlement et
dans l'esprit de collaboration qui doit nous animer à l'approche des
fêtes, M. le Président.
M. Chevrette: M. le Président, j'aurais une question
d'information à vous poser.
Le Président (M. Saintonge): Oui, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: II faut l'unanimité, n'est-ce pas, pour
adopter toute la question des commissions?
Le Président (M. Saintonge): Effectivement. M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: C'est bien. Donc, je voudrais ajouter, parce qu'il
me reste quelques minutes, M. le Président, que, quand il faut exiger
l'unanimité d'un Parlement, on prend l'attitude pour y arriver. On
n'arrive pas en roi et maître comme étant seul sur terre.
Dans un Parlement, on doit avoir des individus qui sont supposés
être capables de se parler pour rechercher cette
unanimité-là. Un, on ne peut plus se parler. Deux, M. le
Président, M. Pierre Paradis (Brome-Missisquoi) n'est pas seul dans le
Parlement. Il doit composer avec des partis politiques d'opposition. Il doit
avoir des attitudes qui recherchent l'unanimité et non pas des attitudes
où il semble seul sur la place. S'il veut être seul sur la place,
qu'il se fasse un show tout seul. Moi, je n'y participerai pas. C'est clair de
même. Je m'excuse, on a assez, par le passé, cherché des
compromis ici, à cette CAN. C'est la première fois que je vois
une situation du genre à la CAN, moi, de ne pas être capable de la
réunir, jamais. C'est la première fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je ne peux
pas accepter de tels propos.
M. Chevrette: Je m'excuse, c'est moi qui ai la parole?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, on m'a dit, vous me
contredirez...
Le Président (M. Saintonge): Un instant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que son droit de parole
est épuisé. Moi, il m'en reste du temps; vous, il ne vous en
reste plus présentement.
M. Chevrette: Ce n'est pas vous qui présidez. En plus, si
ça ne vous fait rien, vous êtes juste membre comme nous
autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le règlement. Temps
de parole épuisé.
M. Chevrette: II n'est pas épuisé, il me reste
encore une minute et je vais la prendre.
Le Président (M. Saintonge): Deux minutes.
M. Chevrette: Deux minutes. Merci. C'est lui qui
préside.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II restait deux minutes tout
à l'heure et il en reste encore deux.
Le Président (M. Saintonge): Non. Il restait quatre
minutes, M. le leader. On m'informe il y a quelqu'un qui fait la
comptabilité du temps qu'officiellement il reste deux
minutes.
M. Chevrette: Voyez-vous si c'est une bonne attitude de recherche
de consensus! Vous avez un des beaux exemples, là. Ça ne peut pas
marcher, ça. Moi, à la CAN, M. le Président, je n'ai pas
l'intention d'être bousculé quand je viendrai ici. Je veux qu'on
prenne le temps de regarder point par point et qu'on analyse
correctement les situations. Et, je vous le dis, la recherche de
consensus et d'unanimité, M. le Président, ne se fait pas. Et je
vous dis: Quand bien même il essaierait, ce matin, de me convaincre qu'il
va falloir passer au point 4 parce que ça fait son affaire, il n'y a
rien que ça qui l'intéresse, il n'y en aura pas ce matin, parce
qu'il n'y aura pas d'unanimité. «C'est-u» correct? Donc,
c'est pour ça que je l'avais proposé clairement. Et on verra
à le dénouer différemment, le problème, mais il va
falloir que l'abcès aboutisse. Je m'excuse, il va falloir que ça
aboutisse, cette histoire-là. On ne peut plus fonctionner de
même.
Le Président (M. Saintonge): Très bien.
M. Chevrette: Est-ce que les membres actuels ne le seraient pas
jusqu'au 26 à minuit, en plus?
Le Président (M. Saintonge): Actuellement, au niveau des
commissions, tel que je l'ai énoncé, la dernière
réunion, le 26. On a jusqu'au 26. Donc, à partir du 26, les
commissions ne siègent plus. Si on n'arrive pas à
l'unanimité ce matin, il faudra reconvoquer la CAN le plus rapidement
possible, parce que le 26, c'est demain. Alors, à partir de demain,
aucune commission ne peut siéger.
Sur une question de...
M. Garon: Là-dessus.
Le Président (M. Saintonge): II y a seulement une
intervention, M. le député de Lévis, qui peut être
faite et le leader de l'Opposition l'a faite. M. le leader du gouvernement,
pour compléter votre intervention.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Moi,
je n'accepte pas les propos du député de Joliette pour la raison
suivante. On m'indique et il aura l'occasion, je lui permettrai,
même si son temps est écoulé, de revenir en réplique
que, sur le plan des compositions de commissions, les discussions ont eu
lieu avec l'Opposition officielle, qu'il y a accord et que la crise à
laquelle on assiste ce matin est totalement impromptue. Il y avait accord,
à ce qu'on m'a dit, entre les gens qui ont discuté de la
composition, du nombre des droits de vote, tout était entendu. Le
«consensualisme» auquel fait semblant de nous convier le
député de Joliette ce matin a déjà
été atteint avant que nous nous réunissions. Et c'est
là le sens généralement des travaux que nous
conduisons.
Maintenant, si ça n'existe plus, ce consensus-là, si on
veut changer la composition numérique des commissions parlementaires, si
on n'est pas d'accord avec la liste des présidents fournie, que les gens
se rencontrent. Je suis disponible pour d'autres rencontres, et on les
modifiera, M. le Président. On ne nommera pas des présidents qui
ne font pas consensus. On ne forcera pas la machine, comme le
député de Joliette nous prête l'intention de le faire.
Nous croyions avoir obtenu, avant de pénétrer dans cette
salle, les consensus requis pour le bon fonctionnement de nos travaux. Si les
informations qui nous ont été acheminées ne sont pas
exactes, moi, je vais revérifier chez nous. S'il y a des noms qui ne
font pas l'affaire, si les droits de vote ne sont pas partagés
correctement... Les messages qui ont été transmis à mon
bureau étaient à l'effet que tout allait bien, qu'il y avait des
accords et qu'on continuait. Finalement, ça s'inscrivait dans la
continuité de ce qui s'est fait au cours des deux dernières
années. Moi, c'était ma compréhension. Si l'Opposition
souhaite des changements majeurs à ce qui s'est fait au cours des deux
dernières années, si ça cause, pose, problème, moi,
je suis ouvert à en discuter immédiatement avec le
député de l'Opposition ou au moment qu'il jugera opportun. Il n'y
a pas de difficulté.
Le Président (M. Saintonge): Très bien. Alors, le
débat est terminé. Je vais mettre aux voix la motion
d'ajournement de nos travaux. Quels sont ceux qui sont en faveur de cette
motion?
Mise aux voix
M. Chevrette: Pour.
Le Président (M. Saintonge): En faveur de la motion?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Saintonge): Un, deux, trois. Ceux qui
sont contre? Contre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contre.
Le Président (M. Saintonge): Alors, six contre.
Abstentions? Donc, la motion est rejetée.
Alors, sur le point 4 de l'ordre du jour, au niveau de la composition
numérique des commissions, est-ce qu'il y a des propositions par chacune
des formations politiques? M. le leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je propose que la liste suivante
que je dépose et sur laquelle on m'a fait des représentations
à l'effet qu'il y avait entente entre les formations politiques, soit la
composition numérique des commissions parlementaires, soit
adoptée. Et je la dépose. Le parti de l'Opposition en a
déjà eu copie et l'a déjà discutée.
Maintenant, on peut en rediscuter.
Défaut d'accord unanime M. Chevrette: Je suis contre.
Le Président (M. Saintonge): Je comprends que vous
êtes contre cette...
M. Chevrette: Contre.
Le Président (M. Saintonge): Dans les circonstances, je
dois constater, puisque ça demande l'unanimité, que nous ne
pouvons pas procéder. Le point 4 est donc vidé et, puisque le
point 4 est vidé, l'ordre du jour étant épuisé, la
séance est ajournée sine die.
(Fin de la séance à 11 h 37)