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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Sujet : Réforme électorale
Séance du jeudi 25 février 1971
(Neuf heures trente-cinq minutes)
M. LAVOIE (Laval) (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
M. HARDY: Je propose que nous commencions nos travaux et que, tel que
convenu lors de la réunion du comité directeur, vous soyez
appelé, M. le Président, à faire rapport à la
commission des décisions qui ont été prises par les
membres du comité directeur.
Rapport du comité directeur
M. LE PRESIDENT: Le 17 février, a eu lieu une réunion du
sous-comité de la commission de l'Assemblée nationale
composé de MM. Denis Hardy, Jean-Noël Tremblay, Bernard Dumont,
Camille Laurin, soit un représentant de chacun des partis qui
siègent à l'Assemblée nationale. Je dois vous dire que
cette réunion a été des plus fructueuses et le rapport qui
vous est soumis est fait d'une manière tout à fait unanime. Il
n'y a eu aucune division. Il y a eu collaboration totale de la part de tous les
participants. "Il me fait plaisir de vous présenter le rapport du
comité directeur formé de MM. Denis Hardy, Jean-Noël
Tremblay, Bernard Dumont et Camille Laurin, relativement à la
préparation des travaux de la commission de l'Assemblée nationale
concernant la réforme de la Loi électorale. Les membres sont
d'accord que les parlementaires devront établir les critères et
les normes des travaux qui doivent être exécutés, soit par
des commissions ou par certains experts. Toutefois, les parlementaires auront
toujours la responsabilité finale quant aux décisions qui
devraient être prises. "Les membres ont aussi établi un calendrier
des dates auxquelles la commission devrait siéger, soit les 25
février, 4, 11, 18, 25 mars et le 1er avril. De même, il a
été convenu que, parmi un certain nombre d'experts, les premiers
qui devraient être entendus seraient MM. Jean-Charles Bonenfant, Jean
Meynaud, Vincent Lemieux, Denis Laforte, Fernand Grenier et Léon Dion.
D'autres experts d'ailleurs, la liste est plus élaborée
pourraient aussi être appelés. "Les sujets suivants ont
été déterminés par le comité directeur: lo
La carte électorale, 2o Les systèmes électoraux; 3o La Loi
électorale; les sous-articles, a) liste permanente,
énumération et révision; b) mécanisme
d'identification; c) mécanisme du scrutin; d) dépenses
électorales; e) publicité et sondages électoraux; f)
autres sujets, toujours sur la Loi électorale; 4o Financement des
partis; 5o Loi de la contestation des élections. "Il a aussi
été convenu que ces experts recevront des honoraires fixés
à $100 par jour. Ce montant comprendra les honoraires professionnels,
les dépenses de séjour et de voyage, s'il y a lieu. "Le
secrétaire de la commission a fait les arrangements nécessaires
afin que M. Bonenfant soit le premier expert à venir témoigner
devant la commission. Cette réunion se tiendra le 4 mars, à 9 h
30, à la chambre 81-A, et il traitera, plus particulièrement de
la carte électorale et des systèmes électoraux.
Toutefois les membres pourront poser des questions qu'ils jugent
à propos sur d'autres points.
Maintenant, les grandes lignes qu on doit tirer de ce rapport
c'est une proposition qui a été faite par M. Tremblay et
appuyée unanimement par tous les autres membres, à savoir que le
travail de la réforme électorale et tout demeurera et
j'insiste sur ce point, la responsabilité des parlementaires, quitte
à ce que cette responsabilité soit appuyée par la
lumière de certains experts. "M. Hardy a également proposé
qu'en cours de route du fait que nous étudierons ces amendements
sur une période d'un an ou au-delà d'un an les
spécialistes, dont les services seront requis, devront faire des
rapports périodiques pour que la commission de l'Assemblée
nationale puisse vérifier si l'on s'en tient aux normes
déterminées par les parlementaires." "M. Dumont a
également réitéré sa suggestion et cela
semble être approuvé, du moins en principe, par la commission
que la commission pourrait se déplacer dans certaines
régions de la province pour que les groupes de pression, les
contribuables, les individus puissent faire les représentations qu'ils
jugent à propos."
Il y a eu des listes d'experts soumises/ entre autres, par le
Parti québécois. Tous ces experts ont été
acceptés et ils seront invités à tour de rôle et les
autres partis également pourront inviter en cours de route d'autres
experts.
Ce qui a été longuement étudié, c'est la
méthodologie ou les sujets qui seront traités et c'est la raison
pour laquelle le sous-comité a déterminé cinq grands
chapitres sur lesquels les experts seront invités. Lors de leur
invitation, ils nous diront au début de leur témoignage sur quels
sujets ils veulent élaborer et les membres de la commission
pourront les questionner. Certains sont des spécialistes de la carte
électorale, d'autres des systèmes électoraux, d'autres du
financement et de la publicité. C'est l'échéancier et la
méthode de travail que votre sous-comité a étudiés
et c'est le rapport qu'on vous soumet aujourd'hui.
M. HARDY: M. le Président, avant d'aller plus loin, puisque vous
venez vous-même d'élaborer quelque peu la synthèse que vous
avez présentée, je me demande s'il ne serait pas valable...
Je pose la question aux autres membres de la commission. Le rapport que
vous avez présenté est une synthèse d'un
procès-verbal presque in extenso que M. Desmeules avait
rédigé. M. Desmeules a presque agi comme sténographe. Le
rapport qu'il avait préparé était presque le journal des
Débats. Je me demande, pour l'information du public puisque notre
réunion du comité directeur est peut-être un modèle
quasiment sans précédent de collaboration non partisane entre des
parlementaires s'il n'y aurait pas lieu, pour éclairer le public
et pour démontrer que parfois les parlementaires peuvent travailler
d'une façon sereine et non partisane, que ce rapport complet, plus
complet que le rapport que vous venez de lire, soit remis aux journalistes. Je
propose que ce rapport, dont je viens de prendre connaissance je ne sais
pas si les autres membres des partis en ont pris connaissance qui
contient la substance presque totale des propos tenus par chacun des
représentants des partis, soit remis aux journalistes afin que ceux-ci
puissent avoir une idée encore plus complète des discussions qui
se sont déroulées au comité directeur.
M. PICARD: M. le Président, à propos de votre amendement
à la proposition, est-ce que je pourrais proposer que ce soit aussi
versé en annexe au journal des Débats?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'appuie la proposition du
député de Terrebonne.
M. PICARD: La mienne aussi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais de toute façon cela va être
au journal des Débats puisque c'est déjà
enregistré.
M. HARDY: C'est-à-dire que c'est plus que ça. Ce qui est
enregistré, c'est ma proposition que le rapport complet de M. Desmeules
soit remis aux journalistes mais, ce que mon collègue de Olier demande,
c'est que ce rapport de M. Desmeules soit annexé au journal des
Débats d'aujourd'hui qui va rapporter les présentes
délibérations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On propose tout.
M. HARDY: Ceci démontre de notre part une volonté de
collaboration avec ceux qui sont chargés d'informer le public. (Voir
annexe).
Audition de spécialistes
M. PAUL: M. le Président, afin de ne pas laisser l'impression que
nous ne voulons pas collaborer, je voudrais obtenir de vous des
précisions sur le problème des spécialistes. Vous avez
bien mentionné tout à l'heure au sujet de la liste des
spécialistes déjà produite par le Parti
québécois c'est le Dr Laurin qui l'a donnée
que tous ces experts pourront être entendus devant la commission.
M. HARDY: Non, ce n'est pas ça.
M. PAUL: C'est justement là que je veux obtenir des
précisions.
M. HARDY: Ce n'est pas le temps pour cela. Ce que j'ai compris, moi,
c'est que le Parti québécois a déposé une liste de
spécialistes à partir de laquelle nous avons
élaboré une première liste pour nos prochaines
séances. Il est évident que nous n'avons pas
nécessairement accepté tous les spécialistes
proposés par le Parti québécois, d'une part. D'autre part,
tous les partis politiques pourront eux aussi proposer des
spécialistes.
J'espère bien que, en ce qui concerne le parti que je
représente le député de Chicoutimi me traumatise
lorsque j'ai à m'exprimer dans la langue de Molière le
parti dont je suis le porte-parole à la commission aura sûrement
à proposer des spécialistes. Nous ne l'avons pas encore fait.
Nous considérons que, parmi les spécialistes proposés par
le Parti québécois, il y a des gens dont nous reconnaissons
d'emblée la compétence, l'objectivité et l'esprit
scientifique. Nous sommes convaincus que leur présence à la
commission pourra éclairer tous les membres de la commission. Nous avons
également en réserve, du moins nous songeons à inviter des
personnes que nous considérons également être en mesure
d'éclairer les membres de la commission. D'une part, je ne suis pas
prêt à accepter toute la liste des spécialistes
proposés par le Parti québécois, parce que je
considère que les autres partis peuvent aussi nous proposer des gens qui
seraient en mesure d'éclairer nos travaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense qu'il n'y a
pas de difficulté à examiner cette question. Le Parti
québécois a proposé un certain nombre de
spécialistes, il nous en a soumis une liste. Quant à moi, tous
ces spécialistes me paraissent valables et je serais
intéressé à les faire comparaître. Nous avons,
d'autre part, d'autres listes. Le Parti libéral en a, j'imagine que le
Ralliement créditiste en a également. Je suis d'avis qu'au fur et
à mesure que nous procéderons, nous pourrons soumettre des listes
de spécialistes ou des noms et que ces gens seront entendus à
tour de rôle, selon leur compétence, comme nous en avions convenu
lors de la dernière rencontre.
M. HARDY: Ce qu'il s'agit de faire au fond, c'est de déterminer
un peu à l'avance quels seront les spécialistes appelés
à témoigner à telle
séance et surtout, comme on le sait maintenant pour M. Bonenfant,
que les membres de la commission sachent à l'avance sur quels points les
spécialistes désirent témoigner ou ce sur quoi ils se
considèrent compétents pour témoigner.
Nous savons maintenant que, la semaine prochaine, si le rapport est
accepté, ce serait M. Bonenfant qui se dit prêt à
témoigner sur la carte électorale, sur le mode de scrutin ou sur
toute autre question que les membres voudront poser. Il avait été
convenu au comité directeur, il serait peut-être bon de le
souligner, que, lorsqu'un spécialiste sera appelé à
témoigner devant la commission, non seulement nous sachions à
l'avance quel sera le champ de son témoignage, mais qu'au cours de son
témoignage, on délimite bien précisément les
différents sujets, pour qu'il n'y ait pas chevauchement, pour qu'on ne
questionne pas en même temps le spécialiste sur la carte
électorale et sur le mode de scrutin. Que si M. Bonenfant est ici la
semaine prochaine, nous commencions à l'interroger sur les modes de
scrutin, que nous vidions avec lui le problème des modes de scrutin, et
qu'ensuite nous passions à la carte électorale et à
d'autres sujets, afin que notre travail s'accomplisse avec autant de rigueur et
de méthode que possible.
M. CHARRON: M. le Président, je suis prêt à accepter
le rapport du comité directeur. Les travaux sont, à toutes fins
pratiques, fixés jusqu'à Pâques, si on accepte cela. Je ne
l'ai pas vu dans le rapport in extenso qu'a fait M. Desmeules de vos propos,
est-ce que le comité directeur a quand même envisagé la
poursuite des travaux? Une fois les cinq spécialistes entendus, les cinq
ou six spécialistes entendus, qu'est-ce qui normalement devrait venir
sans que ce soit fixé, et que la commission...
M. HARDY: Je pense que ce qui s'est dégagé, je ne voudrais
pas parler au nom de tous les membres, ce que j'ai compris à ce
moment-là, c'est qu'à Pâques, à l'ajournement des
vacances pascales, nous pourrons voir quel sera le degré d'information
que nous avons pu recueillir pour décider par la suite si nous devons
continuer à nous instruire, ou si nous sommes suffisamment instruits
pour déjà prendre certaines décisions.
M. PAUL: La question était justement de savoir si la liste de
spécialistes qui avait été fournie par le Parti
québécois avait été retenue sans réserve.
Alors, je suis content de ces précisions...
M. HARDY: A chaque séance, nous déciderons, la commission
décidera quel sera le spécialiste qui sera entendu à une
séance subséquente. C'est dans cet esprit que, évidemment
il y a des raisons techniques et des raisons pratiques, je suggérerais
qu'aujourd'hui non seulement nous nous entendions sur le nom du
spécialiste qui sera appelé à témoigner le 4 mars,
mais que nous nous entendions également sur le nom du spécialiste
ou des spécialistes qui seront appelés à témoigner
dans une semaine afin de donner suffisamment de temps à notre
secrétaire, M. Desmeules, de faire les arrangements avec eux à
cette fin.
Il est évident qu'on ne peut pas, à trois jours d'avis,
demander à ces personnes de se présenter devant notre commission.
Il faut leur laisser le temps, quand même, d'organiser leur propre ordre
du jour et aussi, peut-être, de faire une synthèse des
connaissances qu'ils ont. Puisque nous les invitons, nous présumons
qu'ils sont des gens prêts à nous parler de ces problèmes,
mais, à un moment donné, ils ont peut-être besoin de
quelques jours de réflexion pour mettre en ordre leurs idées sur
ces questions.
M. CHARRON: On peut aller plus loin que cela. Est-ce que l'acceptation
du rapport du comité directeur ne fixerait pas les cinq
spécialistes à venir, d'un seul coup, même dans l'ordre que
vous proposez ou s'il faut prendre une nouvelle décision?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est assez difficile
de préciser cette question. Le problème c'est la question de la
disponibilité de ces gens-là.
M. CHARRON: Oui, il y a cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Desmeules a été chargé
de communiquer avec ces personnes afin de savoir à quel moment elles
pourront comparaître devant nous. C'est donc au fur et à mesure
que nous arriverons à déterminer le nom des gens qui seront
appelés à témoigner. Bien entendu, il faut tenir compte de
leur disponibilité. Quant à M. Meynaud, par exemple, je ne sais
pas où en sont les démarches à son sujet.
M. LAVOIE (Wolfe): Qui peut dire qu'un expert peut finir son travail
dans une même séance, par exemple?
M. HARDY: Pardon?
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est ce qui vous fait dire qu'un expert va finir
son travail dans une même séance?
M. HARDY: S'il ne finit pas, nous l'entendrons à une
séance subséquente.
L'idée d'avoir un certain nombre de spécialistes ne
voulait pas nécessairement dire cela pour répondre au
député de Saint-Jacques et c'est dans cet esprit que le
député de Chicoutimi vient de parler qu'on voulait
absolument que ces cinq ou six personnes, dont les noms apparaissent ici,
soient nécessairement les personnes qu'on entendra au cours des
prochaines séances. Précisément à cause d'un
problème de
disponibilité, nous voulions avoir un nombre suffisant de
spécialistes pour nous assurer que nous n'en manquions pas au cours
d'une séance et que nous ayons peut-être que le mot n'est
pas bien choisi un réservoir suffisant de spécialistes
pour qu'à chaque séance nous ayons quelqu'un pour ne pas perdre
de temps. Je tiens à rappeler un point. Tous les membres du
comité directeur se sont mis d'accord, je pense bien
peut-être avec certaines nuances mais finalement il y a eu
consensus sur le fait que nos travaux doivent procéder d'une part avec
beaucoup de sérieux, en approfondissant les problèmes, mais
également avec célérité. C'est la raison d'ailleurs
pour laquelle nous avons fixé, dès maintenant, une séance
pour chaque semaine avant que d'autres commissions ne réservent d'autres
journées. Nous avons déjà établi notre calendrier
de façon à être absolument sûrs que, d'ici les
vacances pascales, nous aurons au moins une séance par semaine. Ce n'est
pas dans le rapport, mais je me permets de le dire, on a même convenu, au
comité directeur, que si, à un moment donné, au cours
d'une semaine, le travail parlementaire nous le permet, nous pourrons tenir
plus d'une séance par semaine. Le cas pourrait se produire, par exemple,
si une journée on interroge un témoin qui ne terminerait pas son
témoignage et, si le lendemain le travail parlementaire nous le
permettait, nous pourrions interroger de nouveau ce témoin.
M. LE PRESIDENT: Concernant les experts, M. Desmeules, le
secrétaire de la commission, a retenu les services de M. Bonenfant pour
le 4. M. Desmeules nous dit également qu'il a tenté de joindre M.
Jean Meynaud, mais il est à New York actuellement. Il attend de ses
nouvelles demain peut-être pour l'inviter pour le 11 ou dès qu'il
sera disponible.
M. HARDY: II faudrait peut-être s'entendre aussi pour le 11 si M.
Meynaud n'y est pas, il faudrait immédiatement s'entendre pour trouver
une autre personne. Je me permets de suggérer M. Vincent Lemieux pour le
11, dans l'hypothèse où M. Meynaud ne pourrait pas être
disponible le 11.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Cela avait été convenu que le
président général des élections serait l'expert
permanent de la commission qui serait présent à toutes les
réunions.
M. HARDY: M. le Président, pour procéder avec une certaine
rigueur juridique, sans en abuser, je propose l'adoption du rapport du
comité directeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Appuyé. Sans réserve et sans
retour. Et sans reproche !
M. HARDY: M. le Président, je propose l'ajournement de notre
commission au jeudi le 4 mars prochain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord!
M. LE PRESIDENT: La séance est ajournée au 4 mars.
(Fin de la séance: 9 h 53)
ANNEXE
COMMISSION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
RAPPORT DU COMITE DIRECTEUR
Réunion du 17 février 1971
Etaient présents: Honorable Jean-Noël Lavoie
MM. Jean-Noël Tremblay Denis Hardy Bernard Dumont Camille
Laurin
Monsieur Denis Hardy ouvre la séance en mentionnant qu'il est
assuré que les membres de ce comité vont continuer à agir
avec célérité dans le travail déjà
commencé.
Il pose une question de principe fondamental à savoir si le
travail de réforme électorale sera vraiment l'oeuvre des
parlementaires.
// ajoute que certains groupes, plus particulièrement la
Société St-Jean Baptiste, ont préparé un travail et
que, d'après eux, il devrait être référé
à une commission indépendante à laquelle les
parlementaires ne participeraient pas. Il poursuit en insistant sur le principe
que l'on peut entendre des experts mais que la décision finale devrait
être celle des parlementaires.
M. LAURIN est d'accord que nous acceptions les mémoires de ceux
qui voudraient en présenter mais désire que ce soit toujours les
parlementaires qui doivent prendre les décisions.
M. J.-N. TREMBLAY affirme que ce travail est un travail qui doit
être fait par les parlementaires, que c'est leur responsabilité,
mais n'exclut pas la possibilité d'entendre et de demander des travaux
à certains experts.
M. DENIS HARDY revient à la charge en disant que la thèse
de ces gens veut que les parlementaires ne seraient pas capables de faire les
modifications nécessaires, tenant compte qu'ils sont personnellement
impliqués.
Il continue en mentionnant que, si la commission peut arriver à
préciser d'une manière assez juste les critères d'une
réforme électorale, elle pourra par la suite confier à des
experts certains travaux d'ordre technique.
M. J.-N. TREMBLAY insiste pour dire que les parlementaires devraient
toujours participer même aux travaux préparés par les
experts.
M. DENIS HARDY ajoute que l'on pourrait peut-être demander aux
spécialistes ou experts de faire des rapports périodiques, ce qui
permettrait à la commission de vérifier si l'on s'en tient aux
normes.
M. J.-N. TREMBLAY revient à l'idée qui a
déjà été mentionnée concernant la
possibilité que la commission soit itinérante, à savoir
visiter les principaux centres de la province. Il réalise que ce serait
très difficile mais quand même valable. Il cite qu 'il a eu,
occasionnellement, certains appels téléphoniques
d'électeurs qui n'ont certainement pas l'intention d'accepter un rapport
sans être consultés. Certains mentionnent que les
députés ne les arrangeront pas comme ils vont le vouloir.
M. DENIS HARDY résume en disant que les parlementaires doivent
avoir la responsabilité finale quant à cette réforme et
qu'ils devraient aussi suivre de près les travaux qui doivent être
demandés à des sous-commissions.
M. J.-N. TREMBLAY revient à la charge en insistant pour que les
parlementaires participent à ces sous-commissions.
M. LAURIN prétend que cela va prendre beaucoup plus de temps si
l'on agit ainsi.
M. J.-N. TREMBLAY répond en disant que, quand même, nous ne
sommes pas pressés à ce point.
M. LAURIN ajoute que l'initiation des travaux, les critères
exigés et le contrôle ainsi que la décision finale doivent
relever des parlementaires.
M. J.-N. TREMBLA Y parle maintenant du calendrier préparé
par le Dr Laurin et prétend qu 'il sera très difficile de faire
tout le travail demandé car il nous reste quand même peu de temps
avant Pâques.
M. DENIS HARDY dit que l'on devrait s'entendre pour que les
députés qui seraient assignés à ces travaux y
consacrent plus de temps, quitte à peut-être négliger
d'autres travaux.
M. LAURIN mentionne que nous devrions utiliser le peu de temps
disponible avant que les discussions sur les crédits
débutent.
M. DENIS HARDY souligne qu'il est d'accord et mentionne que nous allons
faire une réunion par semaine.
M. J.-N. LAVOIE suggère que la commission de l'Assemblée
nationale siège tous les jeudis, à 9 h 30 A.M. et que les six
dates suivantes devraient être réservées à cette
fin: 25 février - 4 mars - 11 mars - 18 mars - 25 mars et 1er avril
1971.
M. LAURIN demande si l'on devrait faire les études
nécessaires par sujet.
M. DENIS HARDY répond en disant qu'il est difficile de
déterminer des sujets précis car certains experts pourraient
parler de plus d'un sujet à la fois.
Nous devrons déterminer à l'avance qui l'on va choisir
comme expert et de quel sujet chacun voudra parler.
M. J.-N. LAVOIE suggère que les honoraires soient fixés
à $100 par jour pour les experts. Ce montant comprendra les honoraires
professionnels, les dépenses de séjour et de voyage s'il y a
lieu.
M. J.-N. TREMBLAY mentionne que les parlementaires pourraient
questionner l'expert sur le sujet qu'il veut développer et, de
même, ce dernier pourrait répondre à d'autres questions
s'il y a lieu.
M. DENIS HARDY suggère que le premier expert devrait être,
soit monsieur Bonenfant ou monsieur Jean Meynaud, et ceci pour la
réunion du 4 mars prochain.
Les autres experts qui devraient être approchés pour les
réunions à venir, en plus de messieurs Bonenfant et Meynaud, sont
messieurs Vincent Lemieux, Denis Laforte, Fernand Grenier et Léon
Dion.
Monsieur Hardy mentionne qu'il y a un point très important que
nous devrions discuter immédiatement, soit celui de déterminer
quels sont les sujets bien précis sur lesquels les experts devraient
nous faire rapport. lo. La carte électorale 2o. Les systèmes
électoraux 3o. La Loi électorale a) liste permanente 1.
Enumération et revision b) mécanisme d'identification c)
mécanisme du scrutin d) dépenses électorales e)
publicité et sondages électoraux f) autres sujets 4o. Financement
des partis 5o. Loi de la contestation des élections
M. DENIS HARDY dit que tous les membres du comité directeur
devraient garder secrets les titres de sujets qui seraient appelés
à être discutés.
La décision finale devra être soumise à la
commission de l'Assemblée nationale.
M. LAURIN demande aux membres s'ils croient qu'il serait opportun de
réunir à nouveau les membres du comité directeur.
M. DENIS HARDY se dit d'accord et ceci suivant les besoins.
M. J.-N. LAVOIE mentionne qu'il va préparer pour la prochaine
réunion de la commission de l'Assemblée nationale un rapport du
travail fait par le comité directeur.
R. DESMEULES, secrétaire. QUEBEC, ce 23 février 1971.