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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Sujet: Réforme électorale
Séance du mercredi 14 juin 1972
(Neuf heures cinquante minutes)
M. SEGUIN (président suppléant de la commission
parlementaire de l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Est-ce que nous pourrions avoir la liste des membres?
M. LEDUC: J'aimerais que, pour la séance d'aujourd'hui, le nom de
M. Cornellier soit substitué à celui de M. Bienvenue; que le nom
de M. Fortier soit substitué à celui de M. Blank; que le nom de
M. Lafrance soit substitué à celui de M. Lacroix; que le nom de
M. Faucher soit substitué à celui de M. Lévesque et, comme
vous présidez ce matin, M. le Président, j'aimerais que le nom de
M. Saint-Germain soit substitué à celui de M. Séguin.
M. LE PRESIDENT: Merci. Est-ce qu'il y a d'autres changements?
Le député de Terrebonne
Poursuite de l'audition des membres de La Commission
Drouin
M. HARDY: M. le Président, nous allons poursuivre ce matin
l'audition des membres de la commission permanente de la réforme des
districts électoraux afin que les membres de la commission de
l'Assemblée nationale continuent à connaître les
véritables motifs, les raisons qui ont amené la commission
à déposer lé projet que nous avons entre les mains.
J'aurai au cours de la séance, comme tous les autres
députés, certaines questions à formuler quant à ce
qui a été fait dans ma région.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
Comtés de Wolfe et de Frontenac
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, la semaine dernière,
il a été question de différents comtés. Nous avons
parlé des comtés de la région du Lac-Saint-Jean, de la
Gaspésie et d'autres régions. Nous n'avons pas tellement
parlé de la région des Cantons de l'Est. Je suis
député d'un comté qui est appelé à
disparaître, selon le rapport Drouin, un comté qui existe
déjà depuis 119 ans, qui a été formé en 1853
et qui s'appelait, à l'époque, le comté uni de Sherbrooke
et de Wolfe. En 1855, le nom de Sherbrooke a été changé
pour celui de Richmond et, en 1866, le comté de Wolfe et de Richmond a
été formé et protégé. En 1890, Wolfe s'est
détaché de Richmond pour devenir le comté de Wolfe
seulement. Il a été "déprotégé" le 19
décembre 1970.
Il y a quand même assez longtemps que le comté existe et
les gens semblaient bien s'en porter. Maintenant qu'on le fait
disparaître, je ne voudrais pas commencer cette guerre idéologique
qui existe entre les comtés ruraux et les comtés urbains.
J'aurais bien aimé avoir certains députés urbains
dans ma région en fin de semaine, ils auraient vu le travail que j'ai eu
à faire samedi, dimanche et lundi, et ils auraient vu que cela a fait
toute une différence.
Le plus gros changement, avec la nouvelle superficie de territoire qu'on
propose dans ma région, c'est que les gens seront beaucoup moins bien
servis qu'ils ne l'ont été dans le passé, de la
façon que c'était organisé. Alors, comme ce serait pas mal
égoïste de ma part, vu que j'ai seulement 9,700 électeurs,
d'insister pour avoir le statu quo, je profite de cette occasion que me donne
la commission pour demander aux commissaires d'essayer de réorganiser
leur carte électorale qui conviendrait mieux à certaines
paroisses de mon comté, considérant les pôles d'attraction
et la vie communautaire qui existent. Et pour ce faire, je vais mentionner les
paroisses et les commissaires voudront bien me répondre et me dire ce
qu'ils en pensent. Je vais nommer la paroisse de Stratford où il y a 545
électeurs; Saint-Gérard: 349 électeurs; Saint-Camille: 315
électeurs; Ham-Nord: 592 électeurs et Notre-Dame-de-Ham: 191
électeurs.
Actuellement, dans Frontenac, il y a 25,777 électeurs. Si vous
enlevez la paroisse de Stratford, avec 545 électeurs,
Saint-Gérard: 349 et Saint-Camille: 315, qui sont déjà
avec la nouvelle coupure de la carte électorale, ça fait 1,209
électeurs; vous enlevez ça au comté de Frontenac et le
comté de Frontenac redevient de 24,568 électeurs. Dans
Mégantic actuellement, vous avez 28,734 électeurs. Si vous y
ajoutez à la demande des paroisses concernées, parce que j'ai des
résolutions pour vous le confirmer, la paroisse de Stratford de 545
électeurs, Saint-Gérard: 349 électeurs, ça vous
fait un total de 29,628 électeurs; mais enlevez de ce comté
Ham-Nord qui a 592 électeurs et Notre-Dame-de-Ham: 191 électeurs,
ce qui fait un total de 783 électeurs, Mégantic redevient de
28,899 électeurs. Cela reste toujours dans les proportions, si vous
voulez.
Maintenant, la paroisse de Saint-Camille, qui actuellement est dans le
comté de Frontenac, voudrait aller dans le comté de
Laferté. Si ça se concrétise, Laferté, selon votre
rapport, a 25,519 électeurs plus la paroisse de Saint-Camille, 315
électeurs, ce qui fait un total de 25,834 électeurs. Les
paroisses de Ham-Nord et de Notre-Dame préféreraient aller dans
le comté de Bois-Francs à cause des pôles d'attraction.
Les Bois-Francs ont 31,264 électeurs selon les compilations, plus
la paroisse de Ham-Nord, 592 électeurs, et Notre-Dame-de-Ham, 191
électeurs, ce qui ferait pour le comté des Bois-Francs un total
de 32,047 électeurs.
Cela joue toujours dans les normes et cela
respecterait beaucoup les désirs de ces gens-là,
étant donné qu'au point de vue des commissions scolaires, au
point de vue des affaires, des facteurs sociologique, économique, etc.,
cela conviendrait beaucoup et cela ne change pas tellement les normes
existantes que vous avez actuellement. Qu'est-ce que vous en pensez, M.
Drouin?
M. DROUIN: M. le député, je crois qu'à la
première séance il avait été convenu avec les
membres que les demandes que nous aurions à étudier et à
juger seraient faites par écrit, acceptées par la commission
parlementaire et nous seraient référées.
Nous n'avons aucune objection à étudier ce que vous nous
proposez ce matin, mais je crois qu'il faudrait le faire par
écrit...
M. HARDY: Si vous permettez, M. le Président, je pense que le
député de Wolfe a formulé sa suggestion sous forme de
question générale, quitte, évidemment, s'il désire
en faire une proposition à une séance ultérieure, à
ce qu'il fasse sa proposition en bonne et due forme.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. HARDY: Je pense que Me Drouin a parfaitement raison. C'est la
procédure que nous avons adoptée au début des travaux de
cette commission; dans un premier temps, on s'informait des raisons qui ont
amené la commission permanente à proposer son projet. Dans un
deuxième temps, après avoir reçu ces informations, tous
les députés pourraient proposer des amendements à ce sujet
ou une nouvelle formulation.
Je pense que le député de Wolfe et le président ont
raison. Le député de Wolfe, j'ai cru comprendre qu'il faisait ses
suggestions sous forme de question et, comme le président de la
commission permanente l'a dit, les suggestions formelles devront être
faites à une séance subséquente par écrit.
M. LAVOIE (Wolfe): J'en ai fait une question, naturellement...
M. DROUIN: M. le député, nous n'avons aucune objection
à étudier les demandes que vous formulerez à cet effet, si
cela ne change pas et ne vient pas non plus en contradiction avec d'autres
demandes ultérieures qui peuvent être faites par voie de la
commission parlementaire.
Il faudrait décider pour l'un ou pour l'autre.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai posé naturellement une question mais
c'est aussi un exposé. Actuellement, est-ce que je devrais le faire
parvenir par écrit au président de la Commission?
M. HARDY: La formule, c'est qu'à une séance
subséquente chaque député pourra for- muler des
propositions d'amendement par écrit. Les propositions devront être
d'abord acceptées par la commission, parce que c'est la voix de la
majorité. Je tiens à dire immédiatement que, quant
à nous, nous avons l'intention d'accepter toutes les propositions
d'amendement qui pourront être proposées par quelque parti que ce
soit, nous en remettant au bon jugement de la commission permanente.
Je dis immédiatement au député de Wolfe que, quant
à nous, nous n'avons pas l'intention de nous opposer aux propositions
d'amendement que le député de Wolfe pourrait formuler, pas plus
qu'à celles d'autres députés. C'est que nous
considérons c'est une question de logique avec nous-mêmes,
je l'ai déclaré au début des travaux de cette
commission qu'en dernier ressort nous devrions suivre les avis de la
commission indépendante. Nous n'avons donc pas l'intention de juger du
bien-fondé des propositions du député de Wolfe. Les
propositions que le député de Wolfe pourra faire, comme celles de
n'importe quel autre député, nous n'avons pas l'intention de nous
y opposer, comme légalement nous pourrons le faire en usant de la
majorité, nous allons les accepter.
M. LAVOIE (Wolfe): Cependant, ce que je viens d'exposer, j'aimerais que
ce soit étudié entre-temps, savoir si cela convient à la
commission oui ou non.
M. HARDY: Oui, je n'ai aucune objection.
M. LAVOIE (Wolfe): Si mon comté est appelé à
disparaître tout est mis en oeuvre pour me faire disparaître
complètement au moins que mes électeurs soient satisfaits
et que cela réponde aux normes établies par la commission.
M. HARDY: M. le Président, le député de Wolfe se
méprend sur mes intentions, juste une mise au point, en vertu de
l'article 97...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je voudrais, autant que possible,
éviter, si vous voulez, pour cette séance-ci tant que je serai
à la présidence, qu'on réponde aux arguments.
M. HARDY: Vous avez raison.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe a fait son
exposé, on a donné des explications sur la procédure, et
je pense qu'on doit s'en tenir, pour cette séance, à ces
explications et à cet exposé, quitte à recevoir de la part
du député ses écrits à la commission.
M. HARDY: Vous allez me permettre d'invoquer l'article 97, sur un point
de règlement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement. Le
député de Terrebonne vient de faire état d'une
procédure qui aurait été adop-
tée, etc., il y a eu simplement une entente tacite qu'on
procède de telle ou telle façon, mais cela reste très
mobile.
Il y a ici la commission Drouin qui est devant nous, il est normal
à tout député d'interroger les membres de la commission
Drouin sur les raisons qui ont fait qu'ils aient décidé de telles
ou telles frontières et sur les raisons pour lesquelles ils ont mis
telle paroisse dans tel comté proposé ou telle autre dans un
autre comté.
Vous savez, M. le Président, je tiens ici à
préciser que, indépendamment de ce que vient de dire le
député de Terrebonne, la commission Drouin est devant nous et
elle va y être aussi longtemps que nous en aurons besoin pour avoir tous
les renseignements dont nous avons besoin. Toutes questions que nous jugerons
bon de poser, nous allons les poser, peu importe qu'on doive par la suite faire
des propositions par écrit, etc. Nous avons devant nous les
commissaires, ils ont à justifier leur rapport et j'estime que les
questions qu'a posées le député de Wolfe sont parfaitement
justifiées, qu'il a droit de savoir de la part du président, M.
Drouin, pour quelle raison on a découpé le comté de Wolfe
de la façon que l'indique le député.
M. HARDY: M. le Président sur la question de règlement, je
suis parfaitement d'accord sur ce que vient de dire le député de
Chicoutimi, c'est exactement ce que j'avais dit précédemment.
M. LE PRESIDENT: Sur ce point, on peut procéder. Le
député de Wolfe a-t-il d'autres questions ou commentaires?
M. LAVOIE (Wolfe): Je reviendrai, M. le Président. J'ai
exposé ce que j'avais à dire concernant mon comté qui est
appelé à disparaître selon cette loi. Je voudrais que mes
électeurs soient satisfaits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur la question du député de
Wolfe, j'ai une question à poser au président de la commission,
à moins que le chef ait quelque chose à dire.
J'aimerais savoir les raisons pour lesquelles on a procédé
au découpage du comté de Wolfe tel qu'en a parlé mon
collègue tout à l'heure. Je veux me renseigner là-dessus.
Je ne vis pas dans ce comté, mais je voudrais savoir pourquoi on a
procédé comme ça. Est-ce que c'est toujours votre question
mathématique qui vous a forcés à faire ça?
M. DROUIN: Evidemment, nous ne pouvions pas commencer par le district
électoral de Wolfe et tourner alentour et agrandir le cercle. Il fallait
partir soit à droite soit à gauche, soit de Gaspé soit de
l'extrême. Une fois rendu dans la partie du député de
Wolfe, qui est un district électoral de 9,000 électeurs, il n'y a
pas d'erreur, il fallait prendre des tranches ici et là. Nous avons pris
des paroisses qui étaient aux alentours. Maintenant, s'il y a une
paroisse X qui irait mieux dans le comté Y à la place
d'être dans le Z, nous n'avons pas d'objection à étudier si
on ne pourrait pas interchanger des municipalités. Nous n'avons aucune
objection à étudier ça. Pourquoi? C'est parce que nous
avons essayé de rester dans les normes prescrites par la loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le critère démographique
qui, ici, a déterminé votre action?
M. DROUIN: C'est le critère démographique,
évidemment. Le critère principal est celui des 32,000, des 24,000
et des 40,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, M. le Président, de quelle façon
avez-vous pu procéder dans le nouveau comté de Mégantic,
dont une section de mon comté devrait faire partie, puisque vous l'avez
divisé en trois ou quatre parties? Le nouveau comté, qui devient
le comté de Mégantic, part près de Victoriaville et vient
jusqu'à Tring-Jonction dans la Beauce, une distance de 175 milles.
Imaginez que ça fait tout un comté pas ordinaire. Jp pense que
les gens ne seront pas tellement heureux de ça, je vous l'assure.
M. DROUIN: Evidemment, que voulez-vous qu'on y fasse? On ne peut pas
dire qu'on va faire une exception et qu'on va faire des districts de douze ou
quinze milles, parce qu'ils vont être trop longs. A ce point de vue, il
faudrait en faire trois dans Duplessis parce qu'il y a 400 milles de long.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais ce n'est pas dans le même
contexte.
M. DROUIN: Non, je vous comprends. Mais que voulez-vous?
M. LAVOIE (Wolfe): L'autre jour, vous compariez le Nord-Ouest avec nos
comtés; ce n'est pas du tout la même chose.
M. DROUIN: Non. L'Assemblée nationale, à deux reprises, a
annulé ces districts en rendant inopérant l'article 80 de la
Constitution et en votant le bill 80. Par deux fois, elle nous a dit: Les
districts électoraux protégés vont disparaître et il
faut avoir 24,000. Alors, nous avons suivi la ligne qui nous a
été tracée par le législateur, par vous.
M. LAVOIE (Wolfe): Sans être égoïste, je peux vous
dire que je ne parle pas, parce que mon comté comprend seulement 9,700
votants et que je veux toujours continuer d'être député du
comté de Wolfe. Ce n'est pas la question.
M. DROUIN: Je vous comprends.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est la question que mes électeurs vont
certainement être moins bien servis, par quelque député que
ce soit, dans le nouveau contexte. Soyez assurés de ça. Il y a
une grosse différence.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. LOUBIER: Je voudrais seulement vous poser une question très
rapidement. C'est que tous les membres de la commission ont constaté que
la résignation, non spontanée mais cornélienne du
député de Wolfe, est admirable quant à la disparition de
son comté. Le député de Terrebonne, tout à l'heure,
signalait que et il l'a fait d'une manière magnanime, avec une
impartialité telle que nous en sommes médusés
toutes les propositions d'amendements seraient acceptées et transmises
par la suite à l'analyse des membres de la commission Drouin.
Et si j'ai bien compris, il appartiendrait aux membres de la commission
ou à la commission comme telle de trancher la question ou de porter un
jugement sur les propositions d'amendements faites par les membres de la
commission concernant les différents districts électoraux.
Est-ce que je devrais déduire de cette indication que le jugement
de la commission deviendrait, à toutes fins pratiques, sans appel et que
ce serait la décision à laquelle devraient sans discussion
subséquente se soumettre les membres de la commission ou si l'analyse
faite par la commission sur les propositions d'amendement et les conclusions de
cette analyse seraient transmises par la suite aux membres de la commission
parlementaire et que l'on pourrait discuter de nouveau de la
décision...
M. HARDY: Si vous permettez, M. le Président, pour
préciser ma pensée, il faut faire une distinction entre l'aspect
juridique et l'aspect pratique. Il est évident que, juridiquement,
ça reste...
M. LOUBIER: Vous voulez dire et l'aspect politique.
M. HARDY: Juridiquement, il est entendu que la loi c'est le Parlement
qui la votera en dernier ressort si on va plus loin un jour et,
deuxièmement, le point de départ c'est la commission.
Ce que j'ai voulu dire tantôt c'est dans le même esprit
qu'au début des séances. Quant à nous, parti
ministériel, même si nous reconnaissons que nous avons le droit de
différer d'opinion avec la commission permanente, même si nous
formulions des propositions d'amendement qui sont rejetées par la
commission indépendante, nous aurions évidemment le droit de les
incorporer à une loi. Mais, compte tenu de la loi que nous avons
présentée, créant cette commission permanente, de
l'économie générale de cette loi qui veut que la
confection d'une carte électorale soit la plus dépolitisée
possible, de la façon la plus objective possible, nous nous
considérerons liés par les recommandations de la commission
permanente, quant à nous...
M. LOUBIER: Moralement.
M. HARDY: Nous nous considérerons moralement liés, non pas
juridiquement mais moralement, c'est-à-dire que nous n'avons pas
l'intention d'aller à l'encontre des avis de la commission permanente
même sur nos propres amendements. Je ne sais pas si c'est assez...
M. LOUBIER: Sans aucune insinuation...
M. HARDY: C'est un engagement personnel, quant à nous, on ne
s'engage pas pour les autres partis.
M. LOUBIER: ... malveillante, quand le député de
Terrebonne utilise "nous", est-ce qu'il s'agit d'une décision de
l'Exécutif ou du caucus des députés
ministériels?
M. HARDY: M. le Président, je ne pense pas que j'aie à
répondre à cette question.
M. LE PRESIDENT: Je crois que nous devons passer, il y a plusieurs
députés qui ont demandé la parole et je pense qu'on
devrait procéder. Le député de Lotbinière.
M. LATULIPPE: Dans le même contexte.
M. LE PRESIDENT: Dans le même contexte?
M. LATULIPPE: En fait, c'est le même comté parce qu'il
s'agit d'un comté qui va englober la majeure partie du comté de
Wolfe et du comté de Compton. C'est le comté de Frontenac, je
devrais dire le continent de Frontenac.
J'aimerais quand même faire remarquer à la commission que
dans le contexte actuel chez nous je sais qu'il y a déjà
des remarques qui ont été faites par d'autres dans leur
comté respectif la réforme, actuellement, ne semble pas
être facilement acceptée. Chez nous, c'est très net et
très marqué, il y a deux grands pôles de croissance qui
sont le secteur d'East Angus et le secteur du lac Mégantic. Et avec le
nouveau découpage, nous nous rendons compte qu'on ramasse toutes les
populations qui sont strictement d'ordre rural. C'est donc dire que nous aurons
une économie relativement faible.
D'autre part, dans le comté de Frontenac, que j'avais auparavant,
nous avions un pôle de croissance surtout marqué vers le secteur
de la Beauce. Ces paroisses qui connaissaient un taux plus marqué de
développement ont été déta-
chées. Je ne peux dire que je vais souscrire au découpagne
parce que cela ne répondrait certainement pas à la volonté
des électeurs que je représente. Cela fera un comté
immense, fortement dispersé sur le territoire. J'estime que le
député qui représentera ce comté, dans l'avenir, si
on doit vivre avec ce découpage pendant plusieurs décennies,
devra maintenir au moins quatre bureaux différents dans le comté
qu'il devra visiter à tour de rôle pour pouvoir donner un service
adéquat.
M. VEILLEUX: M. le Président, je voudrais avoir une information
de votre part. Est-ce que nous sommes assis ici pour demander à la
commission si on a décelé, par exemple, des contradictions entre
la carte et le rapport pour un comté ou si on doit immédiatement
apporter les arguments en faveur de telle ou telle chose à cette
séance? Je n'ai pas pu venir aux deux autres séances et il y a
une contradiction entre la carte et le rapport et je voudrais bien avoir des
éclaircissements avant de pouvoir donner des arguments pour ou
contre.
M. LOUBIER: Sur le point de règlement, si vous me le permettez,
M. le Président. Comment voulez-vous, à un certain moment,
prouver des incohérences dans l'abstrait? Il faut absolument que des
imperfections, des incohérences soient établies par des faits
concrets. C'est ce que le député de Wolfe a fait tout à
l'heure et c'est ce que le député de Frontenac essaie de
faire.
M. VEILLEUX: Je donnais un exemple, M. le député de
Bellechasse, chef de l'Opposition officielle. C'est que dans la carte, à
un certain endroit, on exclut la ville de Saint-Luc de mon comté et dans
le rapport, à un autre endroit, on inclut la ville de Saint-Luc. A deux
autres endroits, on l'exclut du comté. Ce sont des questions comme
celles-là. Avant de faire une proposition par écrit au
président de la commission tel que le stipulait le député
de Terrebonne, tout à l'heure, je voudrais bien savoir si la ville de
Saint-Luc se situe on ne se situe pas dans le futur comté de
Saint-Jean.
M. LOUBIER: C'est en plein votre privilège de poser la question
aux commissaires.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais suggérer qu'on procède de la
même façon que le député de Wolfe l'a fait tout
à l'heure. Je pense que c'est un exemple très logique de la
procédure quitte à revenir avec d'autres questions comme il l'a
fait...
M. LATULIPPE : M. le Président, je vais continuer si vous le
permettez.
M. LE PRESIDENT: ... sans s'en tenir aux régions. Je voudrais que
chaque membre de la commission qui aurait des commentaires à faire les
fasse clairement, expose son point de vue avec les arguments qu'il veut
apporter. Mais qu'on soit aussi bref que possible. Il ne faudrait pas tomber
dans la grande politique de l'histoire de la province à chaque fois.
M. LATULIPPE: Cela ne sera pas long.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît!
M. DROUIN: M. le Président, est-ce qu'il me serait permis de
répondre tout de suite au député de Saint-Jean?
M. VEILLEUX: Si on a déjà passé là avant, on
va attendre et je poserai de nouveau ma question tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Il n'est pas question de passer ni d'un
côté ni de l'autre. Il est tout simplement question de suivre
l'ordre au fur et à mesure que les membres de la commission demanderont
la parole. La parole est au député de...
M. VINCENT: M. le Président, j'aurais une question à
poser. Est-ce qu'on procède par...
M. LE PRESIDENT: Tout dépend...
M. VINCENT: Lorsque les membres de la commission demandent la parole,
est-ce qu'on fait comme la semaine dernière ou si on va de
Montréal à Québec, du Lac-Saint-Jean à la
Gaspésie?
M. LE PRESIDENT: C'est entendu que ce serait préférable de
rester dans la région. De toute façon, la semaine dernière
et encore ce matin on se rend compte qu'on passe d'une région à
une autre avec une certaine flexibilité.
M. HARDY: M. le Président, il me semble que c'est plus logique,
si on parle de Frontenac, que ce soient les députés des
comtés contigus qui aient la parole. Sans cela on va se retrouver au
mois de septembre et on ne sera pas plus avancé, si on passe de l'est
à l'ouest et du nord au sud.
M. LAVOIE (Wolfe): On a déjà commencé, M. le
Président. On a commencé par Wolfe. Frontenac est mon voisin.
M. VEILLEUX: Si on accepte cette procédure, moi je veux aller
travailler à mon bureau parce que j'ai quand même de l'ouvrage
à faire; vous m'avertirez quand vous serez rendu dans la région
de la rive sud. J'ai des questions à poser pour la région de la
rive sud. Je ne peux quand même pas demeurer ici des séances
complètes pour la rive sud.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On utilisera
les "walkie-talkies", puis on vous dira quand venir.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. VEILLEUX: Alors, vous m'avertissez, M. le Président?
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LOUBIER: On ira vous chercher en autobus!
M. VEILLEUX: Ou si j'ai la parole après le député
de Lotbinière.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, ce n'est pas parce que je veux
prendre énormément le temps de la commission, je vais tenter
d'être le plus bref possible. J'aimerais quand même faire remarquer
que, quand on prend le rapport qui nous a été soumis la semaine
dernière par le président et qu'on constate l'étendue du
futur comté de Frontenac qui regroupe presque trois comtés, on
remarque que Frontenac avec 25,770 électeurs comprend 2,064 milles
carrés de territoire tandis que Saint-François, qui est un
comté contigu avec 25,063 électeurs, a 187 milles carrés;
Orford, 25,093 électeurs et 479 milles carrés; Sherbrooke, 36,000
électeurs et 14.9 milles carrés; La Chaudière, 24,000
électeurs avec 1,108 milles carrés. On peut prendre
Laferté et Mégantic qui sont des comtés beaucoup plus
restreints en fait de territoire, alors qu'on remarque qu'il y aurait
certainement eu moyen de faire un certain réaménagement pour
diminuer un peu l'écart d'au moins quelques centaines. Parce que, selon
l'échantillonnage des comtés contigus, on se retrouve avec le
plus grand comté qui a à peu près le plus grand nombre
d'électeurs, sauf le comté de Sherbrooke et le comté de
Mégantic, je crois. Je trouve ça un peu anormal et je vais
certainement me permettre de faire certaines suggestions par écrit de la
façon que l'a fait le député de Wolfe. Inutile de vous
dire que je souscris également aux propositions du député
de Wolfe parce qu'elles correspondent réellement à une situation
donnée dans notre région.
J'ai eu l'occasion de discuter, la semaine passée, avec le
député de Wolfe là-dessus et je suis certainement
prêt à soutenir son argumentation.
Je demande au président comment il se fait qu'on se retrouve avec
le plus grand comté qui a à peu près le plus grand nombre
d'électeurs.
M. DROUIN: Evidemment, vous savez, le district électoral
projeté de Frontenac a eu une population très
disséminée par rapport à Saint-François.
Saint-François comprend une partie de Sherbrooke. Vous comprenez que le
district électoral actuel de Frontenac, celui actuel de Compton et celui
de Wolfe forment à eux seuls 3,166 milles carrés avec seulement
38,000 électeurs. Il fallait absolument avoir une certaine
quantité d'électeurs et placer tout le territoire qu'ils
couvrent. On ne peut pas vous laisser même une partie de territoire
où il n'y aurait pas d'électeurs, ne pas le placer dans le
district contigu. Alors, vous avez une population très
disséminée dans le district projeté de Frontenac. C'est la
raison pour laquelle votre district est grand.
M. LATULIPPE: Je remarque que Saint-François a moins
d'électeurs que Frontenac avec beaucoup moins de territoire, dans le
district projeté.
M. DROUIN: Il y a une différence de 600 électeurs, 25,700
et 25,000 plus quelque chose, parce que vous avez toujours la question des
municipalités.
On l'a dit au tout début, je crois que vous y étiez, les
principales villes comme Montréal, Québec, Sherbrooke, doivent
être divisées, parce qu'elles ont une population trop
élevée, un nombre d'électeurs trop élevé.
Quant aux autres municipalités qui comprennent 1,600 électeurs ou
même 2,500, on tâche de ne pas les diviser. Vous avez un jeu de
2,000 électeurs à un moment donné qui peut se faire. Si
vous avez des améliorations à suggérer, nous les
étudierons.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, cela devrait se faire
progressivement. Arriver tout d'un coup avec des changements aussi importants,
c'est presque impossible à concevoir pour les électeurs
d'appartenir aux comtés nouveaux que vous suggérez.
M. DROUIN: Vous avez actuellement une carte de 120 ans. Il n'y a pas
d'erreur, cela cause des problèmes et, à des endroits, ça
fait mal. Que voulez-vous? Vous avez décidé d'en faire une, il
faut la faire. On ne peut pas la faire progressivement, on la fait le mieux
qu'on peut. Les districts qu'on peut autant que possible maintenir dans les
25,000, on le fait. Même si le Frontenac projeté est grand, il est
tout de même près de la limite, il a 25,700. Il y a 1,700 de plus
que les 24,000 qui est le minimum, on ne pouvait pas faire autrement. S'il y a
des améliorations que le député de Frontenac peut nous
suggérer, on les étudiera; si elles sont acceptables et si elles
entrent dans les normes, cela nous fera plaisir de les améliorer, nous
ne sommes pas esclaves ni orgueilleux de notre carte.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous me réconfortez.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
Comté de Lotbinière
M. BELAND: M. le Président, c'est toujours le plus beau
comté de la province, quand on représente un comté!
M. LAVOIE (Wolfe): Il a été développé par
d'autres avant vous.
M. BELAND: Pas au point de vue des routes, de toute façon. Comme
député du comté de Lotbinière, naturellement, j'ai
fait quelques observations lors de la première ou la deuxième
séance de la commission. A ce moment-là, j'ai demandé
d'une façon bien claire s'il y avait possibilité je ne
l'ai pas demandé pour mon comté bien spécifiquement, mais
je l'ai demandé pour l'ensemble de la province qu'il reste quand
même quelques comtés typiquement ruraux où autant que
possible, il n'y ait pas de villes.
Je me suis rendu compte, avec une grande joie, que vous avez
répondu affirmativement à cette demande. En effet, vous avez
gardé au comté de Lotbinière son caractère
typiquement rural avec aucune ville à l'intérieur. C'est une des
rares exceptions dans toute la province et je vous en remercie.
D'autre part, il en résulte certaines anomalies. Je ne sais pas
si le mot anomalie est bien placé ici, il faudrait peut-être que
je le demande au député de Chicoutimi, mais à tout
événement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Achetez-vous donc un dictionnaire, cela fait
longtemps que vous devriez en avoir un. Je ne suis pas un professeur de
linguistique.
M. BELAND: Je n'ai pas de leçon à demander au
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, vous m'en demandez. Je vous conseille de
vous acheter un bon dictionnaire. Ce serait très valable. Pour $1.98
vous en auriez un.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. BELAND: En ce qui concerne le comté de Lotbinière, tel
qu'agrandi, vous avez tenu compte, en n'incluant aucune ville, de certains
autres facteurs mais il y a peut-être une petite faille que je me permets
de vous signaler. Il s'agit des paroisses ou municipalités à
l'extrémité sud-ouest, soit Saint-Louis-de-Blandford et
Maddington.
Pour ces deux municipalités, d'une façon bien nette, le
pôle d'attraction se situe principalement vers Princeville ou
Victoriaville. Je ne sais si cela peut être corrigé, compte tenu
de la population totale de mon comté projeté actuellement avec
24,132 mais il reste que ces deux municipalités de
Saint-Louis-de-Blandford et de
Maddington forment un total de 536 électeurs, ce qui diminuerait
le comté à 23,594 électeurs, et le ferait tomber
légèrement en bas de la limite permise pour demeurer dans les
cadres.
Par contre, je tiens mon argumentation concernant les pôles
d'attraction. Si vous enleviez ces deux municipalités qui pourraient
peut-être être rattachées aux Bois-Francs qui est leur
pôle d'attraction, étant donné qu'à l'autre
extrémité, l'extrémité est, soit vers Saint-Etienne
ou le bas de la Beauce projetée, le pôle d'attraction, compte tenu
des régionales scolaires parce que pour Saint-Etienne, la
polyvalente c'est Saint-Agapit lorsque ce n'est pas Québec, c'est
Saint-Agapit automatiquement, je me demande si cela ne pourrait pas être
changé.
Je parlais au maire de Saint-Etienne ces jours derniers. Il exprimait
son opinion en disant que, s'il ne devait pas demeurer dans le comté de
Lévis, il préférerait être annexé
plutôt à Lotbinière qu'à la Beauce. Il se
sentirait...
M. HARDY: A cause du député?
M. BELAND: ... plutôt délaissé; je ne sais pas, il
ne se retrouverait pas, s'il était annexé à la Beauce.
M. HARDY: Par l'actuel député de Lévis?
M. BELAND : Je crois que les observations du député de
Terrebonne, il peut les garder pour lui-même, parce qu'il y a des
anomalies concernant certains secteurs.
M. le Président, je continue. Si justement, il y avait annexion
de Saint-Etienne au comté de Lotbinière, compte tenu de la
diminution des municipalités de Saint-Louis-de-Blandford et Maddington,
Lotbinière redeviendrait avec 24,264 électeurs. Là, il y
aurait un équilibre. C'est entendu que cela ne changerait pas tellement
au point de vue de la superficie. Par contre, au point de vue du pôle
d'attraction, au point de vue des sentiments, peut-être, des
contribuables, des citoyens du comté, on se retrouverait mieux.
Il y a un autre facteur cela a été signalé
tantôt par le député de Wolfe et le député de
Frontenac concernant la grandeur démesurée. C'est entendu
qu'à l'intérieur du comté de Lotbinière, du fait
qu'il n'y a pas de ville, c'est bien clair que de 34 municipalités que
nous avons actuellement, nous arriverions à un total de 52
municipalités. Là c'est moins rose pour le député
qui veut bien servir ses électeurs un peu partout; comme l'a
observé le député de Frontenac sur la
nécessité d'ouvrir quelques bureaux à l'intérieur
du comté, cela serait nécessaire parce que c'est évident
que, 52 municipalités, cela va être tout un problème.
Cependant, grosso modo, je suis dans l'ensemble, satisfait de ce
découpage parce que le facteur dominant c'est que j'avais
justement insisté sur le fait que demeurent autant que possible,
à l'intérieur de la province, quelques comtés
typiquement
ruraux cela a été très agréable de
constater que vous y avez pensé. Je ne sais s'il existe d'autres
comtés où il n'y a aucune ville, mais personnellement, sur ce
sujet, je pense que dans le temps, le député de Brome m'avait
appuyé à l'effet qu'il devrait rester quelques comtés
à travers la province où justement l'élément rural
primerait.
Alors, sur ce, M. le Président, j'ai terminé pour le
moment mes observations.
M. PREMONT: M. Béland, quant au dernier point, la superficie,
cela rejoint un peu les remarques du député de Frontenac et du
député de Wolfe. A cause des paroisses un peu
disséminées, en ce sens qu'il n'y a pas la même
concentration que dans un district urbain, pour rejoindre un quotient
provincial, il fallait nécessairement un territoire plus
élevé.
Je regarde les districts actuels; vous avez cette bande le long du
fleuve: Yamaska, 9,000 électeurs; Nicolet, 18,000 électeurs;
Lotbinière, 15,000 électeurs; Dorchester, 22,000
électeurs.
Nécessairement pour retrouver le quotient de 32,000 plus ou moins
25 p.c. dans les 24,000, 25,000 et 26,000 nous arrivions avec le
phénomène que vous dites, parfois des territoires plus ou moins
grands, plus ou moins étendus. Quant à votre autre point sur la
possibilité de rejoindre des paroisses d'un comté, d'un district
à l'autre, c'est un peu dans le même sens que les observations de
M. Lavoie qui sont tout à fait justifiables, je crois à prime
abord, j'espère que vous allez les formuler d'ailleurs comme le
député de Wolfe pour que nous puissions en prendre connaissance
et possiblement suivre les suggestions que vous y apportez.
M. BELAND: Je vais les formuler par écrit afin que vous les ayez
d'une façon bien nette. Sur l'observation que vous venez de faire, c'est
clair que de 15,590 électeurs que nous avions dans Lotbinière,
pour aller à 24,000 minimum, il fallait que vous fassiez un
découpage quelconque. Seulement ce sont les quelques petites
observations que je voulais faire pour le petit redécoupage. Je pense
que ce serait une très nette amélioration pour satisfaire
davantage les électeurs de ces municipalités, tant celles du
comté d'Arthabaska que celles de la première partie du
comté de Lévis.
M. DROUIN: Vous me permettrez d'ajouter seulement un mot. Comme vous
aviez dit au tout début de vos remarques que votre district
électoral projeté était entièrement rural, c'est
donc dire que les municipalités ont moins de 3,000 de population. Donc
si vous n'avez que des municipalités de moins de 3,000 de population, il
en faut beaucoup pour faire 25,000. C'est pour ça que vous en avez 52.
L'un emporte l'autre.
M. BELAND: Sur ce point-là, c'est évident. Je suis
prêt en dernier ressort à accepter cette grandeur immense, mais si
on pouvait au moins corriger les deux petites failles, pas pour moi-même,
mais pour les électeurs donnés, pour les citoyens, étant
donné leur pôle d'attraction principal, je pense que ce serait
magnifique.
M. LE PRESIDENT: Sur le comté de Lotbinière, une question
du député de Nicolet.
M. VINCENT: Une seule question au président, M. Prémont.
La circonscription électorale projetée de Lotbinière,
d'après les chiffres que nous avons ici, contiendrait 24,132
électeurs. Pour en arriver à ce quotient ou à ce nombre,
vous prenez six paroisses de l'ancien comté de Nicolet. Logiquement, ces
six paroisses qui seraient dans le comté projeté de
Lotbinière n'ont aucun attrait social ou économique à
venir vers la région de Québec, parce qu'elles font partie de la
Commission scolaire régionale Provencher etc., etc. La question suivante
se pose: Comme le comté projeté de Bécancour a seulement
25,000 électeurs, est-ce la seule et unique raison pour laquelle on a
pris ces six paroisses qui sont Manseau, Lemieux, Sainte-Sophie,
Sainte-Cécile, Saint-Pierre et Sainte-Marie, pour pouvoir nombrer le
comté de Lotbinière? Les gens se sentent perdus.
M. PREMONT: M. Vincent, c'est une des raisons je ne dirais pas ce
carcan mais il y avait tout de même une disposition de la loi qui
disait que nous devions respecter un certain quotient d'électeurs. Par
ailleurs, je pense que vos observations, faisant suite à celles de M.
Béland, demandent nécessairement des observations ou une
recommandation de votre part. Enfin, M. Béland suggère un
déplacement au sud, au sud-est ou au sud-ouest, je ne sais; de votre
part, vous nous apportez cette remarque quant au centre d'influence...
M. VINCENT: A ce moment-là, il faudrait que le déplacement
se fasse encore plus prononcé vers le sud.
M. PREMONT: C'est justement ce que M. Drouin faisait remarquer l'autre
jour, un comté est borné par trois ou quatre autres, si on y
touche le moindrement, chacun étant borné lui-même par deux
ou trois comtés, c'est une réaction en chafne qui se fait sentir.
C'est pour cette raison que j'ai mentionné tout à l'heure
Nicolet, Yamaska et j'aurais pu continuer en descendant du côté de
Richelieu et de l'autre côté, Dorchester, nécessairement je
touche à Bellechasse, Montmagny, L'Islet. Il y a toute cette coinfluence
si je peux dire.
M. VINCENT: Vous comprendrez quand même le problème qui se
pose pour nous.
Si nous demandons à la commission, que ce soit par écrit
ou par résolution, de réaffecter certaines paroisses à un
comté projeté, à ce moment-là, ça a une
répercussion sur l'autre comté...
M. PREMONT: Oui, c'est ça.
M. VINCENT: ... et on ne voudrait pas aller jusqu'en
Gaspésie.
M. PREMONT: J'aimerais tout de même, M. Vincent, qu'il y ait, par
la suite, si M. Béland fait une remarque, de la part du
député voisin, une autre remarque qui dise: Voici, très
bien; vous pouvez faire quelques changements. Mais est-ce que dans ces
changements, vous allez également considérer, quitte à
poser ce genre de question, l'influence que ça peut avoir sur mon
comté projeté?
Parce que, nécessairement, vous avez raison. Les quelques
changements que nous allons faire ceci s'applique à la
région dont nous entendions parler l'autre jour, le
Lac-Saint-Jean-Saguenay nécessairement, vont avoir une influence
autour d'eux et je crois qu'il serait bon que nous soyons parfaitement
éclairés sur les vues et les intentions des membres de la
commission parlementaire.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, je suis surpris du mutisme du
député de Compton et du député d'Arthabaska. Je ne
sais pas s'ils ont eu une consigne quelconque de ne pas parler et de
poursuivre...
M. MASSE (Arthabaska): Veuillez considérer que je prendrai la
parole tout à l'heure.
M. BELAND: A la suite des observations bien spécifiques de la
part du député de Nicolet, étant donné qu'il a
apporté quelques observations concernant quelques paroisses de Nicolet
qui seraient annexées dans le futur comté de Lotbinière,
étant donné que le comté de Beauce contient quand
même, par le futur découpage, 28,541 électeurs, c'est pour
ça que, tantôt, j'ai émis la suggestion, en ce qui concerne
la paroisse de Saint-Etienne.
D'autre part, il peut peut-être y avoir également regard
vis-à-vis de Saint-Lambert et Saint-Bernard et déplacer quelque
peu... Je ne sais pas quelle influence cela pourrait avoir sur le futur
comté de Bécancour, je n'ai pas fait l'analyse.
M. PREMONT: Nécessairement, M. Béland, nous allons
être même obligés d'aller au-delà de vos demandes,
à savoir d'étudier les réactions sur certaines paroisses.
C'est pour ça que les remarques de M. Vincent sont tout à fait
justifiées; au contraire, elles sont bienvenues. En fait, si nous
regardons d'un côté et si nous zieutons de l'autre, nous allons du
côté de Beauce pour ajuster une certaine population alors qu'on
pourrait très bien, aller à l'est ou à l'ouest, il est bon
alors d'entendre les réactions d'autres membres de cette Chambre qui
sont directement concernés. Je crois que vous n'avez aucune
hésitation à avoir pour formuler le plus grand nombre de
suggestions pertinentes. Evidemment, si, à la suite de l'intervention du
député Béland, nous avions une intervention d'un
député d'une autre région très
éloignée, vous pourriez vous-même en conclure que ce n'est
pas le temps, pour cette région.
Je crois que vous avez tout à fait raison, vous êtes dans
la sphère d'influence en fait. C'est autour, dans la
périphérie.
M. VINCENT: Avec votre permission, M. le Président, si vous
réaffectez ces six paroisses, en réaffectant d'autres paroisses
dans le comté de Lotbinière, il faudrait alors également
tenir compte d'une paroisse telle que Daveluyville qui a été
affectée au comté de Bécancour projeté;
Saint-Samuel qui devrait revenir dans le comté de Bécancour parce
qu'elle est perdue dans le comté de Laferté et ce sont deux ou
trois cents électeurs. Cela ne change pas le quotient.
Et il y a, par exemple, Yamaska-Ouest qui a toujours été
à Sorel. Le pôle d'attraction est Sorel. A mon sens, il devrait
retourner à Sorel. Sorel a toujours été le pôle
d'attraction et c'est seulement un réajustement dans les lignes ou les
frontières du comté projeté qui pourrait probablement
faire mieux l'affaire des citoyens concernés et mieux l'affaire,
également, du représentant du comté.
M. PREMONT: Cela n'empêche pas...
M. VINCENT: Je n'ai aucune objection à ce qu'on garde les limites
comme elles sont, parce que, sur le plan de l'égoïsme, sur le plan
politique, c'est mon ancien comté fédéral de Nicolet,
Yamaska, je prenais 6,000 de majorité.
M. PREMONT: Merci, M. le Président...
M. LAVOIE (Wolfe): Je veux rester mais...
M. VEILLEUX: Saint-Jean, il est loin de chez nous.
M. VINCENT: M. le Président, il faut...
Comté de Saint-Jean
M. VEILLEUX: Mais Saint-Jean est quand même assez important pour
que je puisse poser une question, surtout le député aussi.
D'ailleurs, les questions font suite à des questions posées par
mon collègue de l'Unité-Québec d'Iberville. Si je regarde
le rapport à la page 31, M. le Président, on donne comme
description de l'atlas: Saint-Jean sera formé d'Iberville en partie, de
Saint-Jean en partie, Napierville et Laprairie en partie et cette description,
dans le rapport à la page 31, correspond exactement à l'atlas
parce que le futur comté de Saint-Jean irait chercher la ville
d'Iberville et la paroisse de Saint-Athanase du comté d'Iberville.
Lorsqu'on dit Saint-Jean en partie, le comté actuel de Saint-Jean
perdrait Saint-Luc et, lorsqu'on dit Napierville-Laprairie en partie,
c'est qu'on irait chercher, dans le comté de
Napierville-Laprairie, Napierville et Saint-Jacques-le-Mineur.
Cependant, si je regarde le même rapport à la page 157,
lorsqu'on fait la description du comté, celle-ci correspond à
ceci: Iberville en partie, Napierville-Laprairie en partie et Saint-Jean au
complet. Parce que, à la page 157, on laisse dans le comté
Saint-Luc, ma question est celle-ci: Est-ce que la description qu'on fait dans
l'atlas et à la page 31 est la véritable description du
comté de Saint-Jean projeté ou est-ce celle qu'on fait à
la page 157?
M. DROUIN: Je ferai remarquer au député que nous avons
décelé l'erreur au tout début. L'erreur est dans le
rapport et non dans l'atlas. L'atlas est conforme.
M. VEILLEUX: C'est à la page 157 qu'est l'erreur.
M. DROUIN: C'est là qu'est l'erreur.
M. VEILLEUX: Faisant suite, M. le Président, à cette
certitude émise par le président de la commission, M. Drouin, je
tiens à dire que j'ai reçu de la part du conseil municipal
d'Iberville une demande à l'effet que la ville d'Iberville demeure de
l'autre côté de la rivière, parce que vous avez la
rivière Richelieu qui sépare les villes d'Iberville et de
Saint-Jean; j'ai aussi reçu de la part de la ville de Saint-Luc une
demande à l'effet que Saint-Luc demeure dans le comté de
Saint-Jean; d'autre part, j'ai reçu aussi une demande de la ville de
Napierville pour que Napierville demeure dans le comté de
Napierville-Laprairie.
Je voulais tout simplement faire part aux membres de la commission
Drouin et aux membres de la commission parlementaire de ces demandes
formulées par les différents conseils municipaux. Compte tenu de
ces demandes, compte tenu aussi de la loi qui dit qu'on doit conserver 32,000
électeurs avec 25 p.c. en plus ou en moins, il me fera plaisir, M. le
Président, de soumettre, selon la filière établie par les
membres de la commission, des suggestions à la commission Drouin pour le
futur comté de Saint-Jean.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Arthabaska.
Comté d'Arthabaska
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, un groupe de
municipalités je pense qu'un mémoire a été
expédié à la commission et de corps
intermédiaires du nouveau comté des Bois-Francs, ont signé
ensemble un mémoire qui, à mon avis, est des plus valables et je
pense que me faisant le porte-parole fidèle de la population, je ne peux
qu'y souscrire. D'autant plus que...
M. DROUIN: Quel sens voulez-vous donner à votre "plus valable"?
Il n'est plus valable, il ne vaut pas, ou il est plus valable dans le sens
que...
M. MASSE (Arthabaska): Je parle du mémoire qui, à mon
avis, a été très bien rédigé et qui est des
plus valables, il a examiné non seulement les parties qui sont
restées à l'intérieur du comté Arthabaska et qui
s'appellent Bois-Francs, mais également il a examiné tout
l'aspect d'influence de Victoriaville, des affinités communautaires qui
peuvent exister dans cette population qui va de Plessisville jusqu'à
Warwick; il en arrive à des recommandations qui ramèneraient
à Mégantic une partie du sud-est du comté,
c'est-à-dire une partie où il y a cinq municipalités dont
Bernierville, Sainte-Sophie, Halifax... A mon avis et selon une enquête
du ministère de l'Industrie et du Commerce en 1965 qui a amené le
nouveau découpage administratif de la province en 1966, il est
clairement dit: "les influences suite à l'enquête de cette partie
vers la ville de Thet-ford".
D'autre part, l'autre recommandation principale est celle de rattacher
le secteur de Warwick à Victoriaville et, personnellement, je trouve
absolument insensé qu'une ville comme Warwick, qui était
déjà dans le comté d'Arthabaska, qui a déjà
des affinités et des points communs, une
homogénéité de communauté à plusieurs points
de vue, aille dans un autre comté!
On appelle Plessisville, Victoriaville, Arthabaska, Princeville et
Warwick les cinq villes soeurs. Elles ont les mêmes moyens de
communication. Elles ont également le même pôle d'influence,
Victoriaville. Elles ont le même hôpital, les mêmes services
commerciaux. Ces différents facteurs ont été clairement
expliqués dans le mémoire et je ne peux qu'y souscrire.
Il y a peut-être une municipalité qui est à quatre
milles de Victoriaville et c'est Saint-Albert. On l'a située dans le
nouveau comté de Laferté. J'ai de la difficulté à
comprendre comment cette population s'intégrera à un comté
si immense alors qu'elle est à deux pas de Victoriaville.
C'étaient, dans l'ensemble, M. le Président, mes remarques. Il
est bien évident que, lorsqu'on perd certaines municipalités, il
est assez difficile de l'accepter. Ce sur quoi j'insiste, c'est sur les deux
points que j'ai mentionnés et qui sont inclus dans le mémoire de
ces groupes de corps intermédiaire et de municipalités.
M. DROUIN: Nous avons bel et bien reçu le rapport de la chambre
de commerce.
M. MASSE (Arthabaska): Rapport qui était piloté par la
chambre de commerce.
M. DROUIN: C'est cela. Et rapport qui, d'ailleurs, était
très bien fait.
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. DROUIN : Nos géographes l'ont étudié. Si vous
voulez déposer une demande, nous l'étudierons et nous y donnerons
suite, si possibilité il y a. Parce qu'il faut toujours revenir à
la question... Vous savez que nous avons, actuellement, dans la province de
Québec, 35 districts avec moins de 24,000 électeurs. Alors, vous
comprenez que cela demande des changements. Lorsque vous avez un comté
enclavé et que vous êtes obligé d'y apporter des
changements, ces changements peuvent toucher quatre districts voisins, contigus
et ces districts contigus, après leur avoir apporté des
changements, nous sommes obligés d'en apporter aux voisins et cela
signifie seize. Alors, un seul petit changement dans un district peut nous
obliger à faire seize et vingt changements. C'est comme la vague qui
descend. Nous ne pouvons pas dire à l'avance ce que nous pourrons faire.
Tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons, et avec plaisir.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que le mémoire même vous
aide à faire un certain découpage.
M. DROUIN: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): On a même respecté vos principes de
base et on vous a fait des suggestions. Est-ce que le député de
Wolfe est d'accord sur cela?
M. LAVOIE (Wolfe): Sur le même sujet, je dois vous dire que je
remercie le député d'Arthabaska d'avoir donné ses
commentaires. Je croyais qu'il avait eu la consigne de ne rien dire à ce
sujet. Il y a eu certainement des résolutions des paroisses de
Notre-Dame-de-Ham et de Ham-Nord qui préfèrent aller dans le
nouveau comté des Bois-Francs, non pas à cause du
député actuel d'Arthabaska, mais à cause du contexte
économique.
M. VINCENT: M. le Président, pour le comté des
Bois-Francs, on parlait de Warwick et de Saint-Albert qui sont tout près
de chez nous. A ce moment-là, il faut regarder la population du
comté projeté de Laferté et si on enlève Warwick et
Saint-Albert de ce comté, cela veut dire qu'on s'en va en dessous du
quotient. C'est le même problème qui se pose pour toutes les
paroisses près de mon comté, par exemple,
Saint-Charles-de-Drummondville. Mais dans le comté d'Arthabaska qui est
encore limitrophe de mon comté, qu'est-ce qu'on fait de Daveluy-ville et
de Maddington Falls?
M. DROUIN: Ce sont 1,500 électeurs dans Warwick. Si vous enlevez
ces électeurs il faut aller les chercher ailleurs.
M. VINCENT: Combien y a-t-il d'électeurs dans Daveluyville qui
faisaient partie autrefois du comté d'Arthabaska et qui s'en viendraient
dans le comté projeté de Bécancour?
M. DROUIN: Entre 600 et 700 électeurs.
M. VINCENT: Et Maddington s'en irait dans le comté de
Lotbinière? Ce sont des paroisses du comté d'Arthabaska
actuellement.
M. MASSE (Arthabaska): Maddington est actuellement dans le nouveau
découpage parce que c'est sur la limite de la carte. Elle est dans le
comté de Bécancour.
M. VINCENT: Elle s'en irait dans le comté projeté de
Lotbinière et Daveluyville irait dans le comté projeté de
Bécancour.
M. BELAND: Si le député de Nicolet me le permet...
M. VINCENT: Avec une entité paroissiale qui est Maddington,
Daveluyville et Sainte-Anne-du-Sault, elles s'en vont dans trois comtés
différents.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est une anomalie.
M. VINCENT: C'est pour ça que je voulais la souligner au
député d'Arthabaska.
M. BELAND: J'ai souligné justement avant le député
de Nicolet, que pour Maddington et Daveluyville, il y a seulement la
rivière qui les sépare; ces municipalités sont
habituées ensemble, elles ont le même pôle d'attraction. Les
propos du député de Nicolet ajoutent encore aux arguments que
j'avais apportés tantôt à l'effet que Maddington n'est
réellement pas bien placée dans Lotbinière. Enfin, c'est
une observation que je fais.
M. VINCENT: M. le Président, je le mentionne parce que les
citoyens de Maddington, Sainte-Anne-du-Sault et Daveluyville vont à la
même église, sont dans la même paroisse religieuse, mais ils
seront dans trois comtés différents.
M. DROUIN: Je vous comprends, mais vous imaginez-vous que, lorsqu'on
fait des délimitations de districts électoraux, par exemple dans
Montréal, on peut tenir compte des limites des paroisses?
M. VINCENT: Oui, mais à Montréal, ce n'est pas le
même contexte. Ces trois municipalités dont je parle ont un seul
bureau de poste, une seule église et vont être dans trois
comtés différents. Je pense que ça vaut la peine de
regarder cela.
M. DROUIN: Cela vaut la peine d'être étu-
dié, ça vaut la peine d'être demandé
d'ailleurs, pour que nous l'étudions en vue d'apporter des changements,
d'améliorer si possible. Mais vous comprenez comme moi qu'on n'a pas pu
tenir compte de tout ça, d'abord parce qu'on ne le sait pas
nécessairement. Vous avez même un diocèse au Québec
qui enjambe sur l'Ontario; or, quand on crée des diocèses ou
qu'on érige des paroisses, on ne s'occupe pas des districts
électoraux. Nous aussi, il nous est très difficile d'en tenir
compte.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense, M. Drouin, que c'est justement parce
que vous ne pouvez pas être au courant de chacune des
particularités des paroisses que nous devons vous les souligner.
M. DROUIN: C'est ça. C'est la raison première de notre
rencontre avec vous.
Comté de Richmond
M. BROCHU: M. le Président, sur cet aspect que vient de soulever
le député d'Arthabaska, il y aurait peut-être lieu de
s'entendre sur une façon de procéder, sur une procédure de
recommandations ou de travail commun. On l'a souligné tout à
l'heure, M. Prémont a mentionné qu'on pouvait faire des
recommandations, mais sous quelle forme, par quel canal, de quelle façon
et dans quel laps de temps?
UNE VOIX: On prendra tout le temps possible.
M. BROCHU: D'accord. Maintenant, M. le Président, étant
donné que je suis voisin aussi du député d'Arthabaska et
du député de Wolfe...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Avez-vous
terminé?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. BROCHU: D'accord. J'aimerais faire une intervention ici. Tout
d'abord, j'aimerais bien me situer dans le contexte du bill qui a
été adopté à l'Assemblée nationale. J'ai
été concerné de très près, comme
représentant d'un comté même protégé, le
comté de Richmond; j'ai donné mon adhésion à la
transformation de la carte électorale, parce que je croyais et je
réalisais vraiment qu'il y avait certaines disproportions qui existaient
comme ç'a été...
M. LAVOIE (Wolfe): Mais j'aimerais savoir à quel prix vous avez
donné votre consentement pour "déprotéger" nos
comtés, par exemple? Parce que si vous étiez resté
solidaire avec nous autres, les comtés seraient restés quand
même protégés.
M. BROCHU: Un instant, c'est sur le princi- pe du projet de loi de
redistribuer la carte électorale où il y avait vraiment des
anomalies. On retrouvait des comtés avec 60,000 électeurs et
d'autres avec 8,000. De ce côté-là, on ne pouvait que
souscrire à une répartition.
M. HARDY: Jusqu'à 80,000.
M. BROCHU: Même jusqu'à 80,000, sur le principe.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, mais, par contre, dans Montréal, comme
l'a dit M. Tremblay l'autre jour, aujourd'hui, ce sont les comtés
anglophones de Montréal qui vont être protégés.
M. BROCHU: D'accord, mais ça, ç'a été disons
un vice...
M. LEDUC: Ils donnent l'impression d'être protégés,
mais il n'y a aucune protection...
M. BROCHU: Ils le sont protégés. UNE VOIX: Cela
crée des chapelles.
M. BROCHU: Cela a été un vice de conséquence de la
loi qui n'était pas dedans non plus parce qu'on a voté pour le
principe; à ce moment-là on n'avait aucunement...
M. LEDUC: On peut difficilement déménager les Anglais dans
un coin pour les envoyer ailleurs. Us vont rester là où ils
demeurent.
M. BROCHU: ... la certitude que vous créeriez d'autres zones
protégées et qu'on arriverait à une disproportion comme
celle qu'on connaît actuellement.
M. LEDUC: Nous n'avons pas créé de zones
protégées.
M. BROCHU: Je ne veux pas ici soulever de débat sur la question,
malgré qu'il y aurait peut-être lieu d'en avoir un simplement sur
la question d'électoralisme qu'il peut y avoir sous-tendant la
réforme électorale, si on veut aller jusque là.
M. LEDUC: Non, l'électoralisme, il faudrait en faire le reproche
à la commission Drouin et non pas au gouvernement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît ! Le
député de Richmond, continuez.
M. LEDUC: Alors, il faudrait être prudent dans les accusations
qu'on porte.
M. BROCHU: Sur le principe, j'ai donné mon adhésion parce
que je croyais qu'il y avait une nette disproportion et qu'il y avait lieu
d'arriver à certaines améliorations, primo. Or,
voici qu'on établit sous forme de syllogisme, de raisonnement
logique, si vous voulez, le portrait de la situation actuelle. On veut une
réforme de la carte électorale avec une représentation qui
soit peut-être plus proportionnelle, qui soit davantage le reflet des
réalités, primo. Or, comme moyen, on dit: Bien, on a tant de
mille électeurs et on a tant de comtés, ce qui donne environ,
comme moyen d'y arriver, 32,000 électeurs avec plus ou moins 25 p.c.
Or, on devrait normalement arriver, selon les critères qu'on a
choisis, selon les prémisses de notre syllogisme, à une
représentation qui soit un peu plus proportionnelle. Mais on arrive,
à mon sens, à une conclusion qui est peut-être un peu, et
même beaucoup, différente de ce que l'on attendait comme
résultat. La preuve que le découpage peut être fort
contestable, c'est que si on avait appliqué cette même loi, telle
qu'elle nous est présentée, le projet tel qu'il est
déposé, lors des dernières élections, on aurait eu
un gouvernement au pouvoir avec 45 p.c. des voix et 80 ou 81 comtés.
Cela implique que le but qui était visé premièrement, par
la réforme électorale, n'est aucunement atteint dans les faits et
qu'au contraire, on accentue la disproportion. Je me demande, à ce
moment-là, où est vraiment l'amélioration du projet. En
plus, je souscris à ce que le député de Chicoutimi a
mentionné l'autre jour; on recrée sous une autre forme des
comtés protégés anglophones sur l'île de
Montréal.
Je me suis posé une question, M. le Président. Pourquoi la
commission n'a-t-elle pas envisagé des transformations peut-être
moins importantes, en partant des critères régionaux ou à
l'intérieur d'une région? Il y avait peut-être un ou deux
comtés qui étaient vraiment en dessous de la norme, il y avait
une grosse municipalité comme Sherbrooke avec 70,000 de population qui
aurait pu donner lieu à deux comtés en englobant des petits
comtés voisins ou contigus qui auraient pu être répartis,
sans tourner complètement de bord les comtés existants à
l'heure actuelle. Je pense que c'est une question d'approche de travail qui
fait que dans les résultats on arrive, soit à une transformation
radicale, soit à une transformation moins radicale ou mineure qui
atteint quand même l'objectif qui avait été fixé au
départ, soit d'arriver à des comtés avec une
représentation beaucoup plus proportionnelle. Parce que la
réforme électorale n'est quand même pas simplement de
découpage des territoires, c'est aussi en vue d'une
représentation plus proportionnelle.
Je me pose la question sur les critères de base,
c'est-à-dire l'amorce qui a été faite, le processus qui a
été suivi pour établir, comme chez nous dans la
région des Cantons de l'Est, le découpage tel que proposé.
J'ai l'impression, M. Drouin je vous le dis franchement qu'au
lieu de partir de ce que je vous mentionnais tout à l'heure, de dire:
Dans la région des Cantons de l'Est, par exemple, on a telle grosse
ville qui doit être séparée parce qu'il y a trop
d'électeurs et il y a deux petits comtés, soit Wolfe
même le député était d'accord qu'il était
trop petit et qu'il devait se fusionner à d'autres et être
réparti on n'était donc pas parti du principe de ces
besoins de changement précis pour répartir dans les suivants, au
lieu d'arriver par au-dessus et de redistribuer, à mon sens, de
façon plus ou moins arbritaire. Je reviendrai là-dessus.
M. DROUIN: Nous ne pouvions pas, M. le député, partir du
centre des Cantons de l'Est, comme on l'appelle actuellement et tourner
alentour. Ceci est une impossibilité matérielle. Je ne connais
pas de pays au monde qui parte d'un principe comme celui-ci. Il faut toujours
partir d'un bout ou de l'autre et s'en venir, pour faire une carte.
Vous prenez maintenant la rive sud actuellement. Si vous divisez le
nombre d'électeurs compris sur la rive sud par 28,000 électeurs
je prends la moitié, 50 p.c. des 25 p.c, c'est-à-dire
entre le 24,000 et le 32,000 à ce moment-là, cela vous
donne 39 districts au lieu de 45. Il ne faut pas oublier que, dans la
région de Chambly, il faut en ajouter un. Donc, pour la région de
la Beauce, il faut en ajouter un. Il faut qu'il en disparaisse huit. Vous ne
pouvez pas arriver mathématiquement autrement. Parce que si vous avez
même le jeu de 25,000 ici et là, 26,000 ici et là, vous
arrivez ailleurs avec 29,000, pour faire un équilibre. Prenez votre
moyenne de 28,000.
M. BROCHU: D'accord vous émettez un critère de base qui
vous a permis de faire une amorce, c'est-à-dire de commencer à un
bout d'un secteur en vous en allant complètement à l'autre bout,
ce qui apporte le résultant qu'on a. Mais à mon sens, c'est
impossible dans ce contexte.
C'est difficilement acceptable pour moi, du moins il faudrait qu'on me
le prouve davantage, parce que, si vous le prenez par région
géographique physique, vous avez quand même des
délimitations qui vous permettent, à l'intérieur d'une
région, d'effectuer certaines transformations qui vont vous permettre
d'atteindre votre but quand même. Le problème que vous avez est
justement celui qui fait que la carte est contestable; vous partez d'un bout de
la province en vous en allant à l'autre, de sorte que, rendu au bout,
vous devez supporter les conséquences imprévues ou
incontrôlables de votre premier critère. Alors, à ce
moment-là, au nom d'une région dans laquelle vous avez
commencé, la dernière région doit être
pénalisée.
M. DROUIN: Pour procéder comme vous le suggérez, il aurait
fallu que la loi crée des zones légales, juridiques comme en
Australie. Si la loi nous avait dit: Tous les districts électoraux
compris dans les Cantons de l'Est, en les nommant, forment une zone. Dans cette
zone-
là vous établirez X districts et vous aurez votre quotient
en divisant l'ensemble des électeurs de ces districts par X et là
vous jouez à 25 p.c. On aurait pu arriver, à ce moment-là,
avec une possibilité d'un quotient électoral pour cette
partie-là de la province avec 29,000, avec 25 p.c. en haut, 25 p.c. en
bas. Ailleurs on serait arrivé avec 34,000 avec 25 p.c. en haut, 25 p.c.
en bas, mais ce n'est pas cela.
M. BROCHU: Je comprends bien...
M. DROUIN: Il faut prendre la loi telle qu'elle a été
votée et que partout ce soit sur le même pied sauf les 25 p.c. en
haut, les 25 p.c. en bas. Alors dans les Cantons de l'Est on a essayé de
s'appuyer le plus possible sur le nombre de 26,000, 27,000, 28,000.
M. BROCHU: Ne croyez-vous pas qu'il aurait été
préférable et que cela aurait mieux respecté les zones
d'influence en imitant l'Australie et en faisant cela district par district?
Les Cantons de l'Est, le Nord-Ouest, la Gaspésie.
M. DROUIN: C'est une autre philosophie qu'il faudrait examiner, je ne
suis pas prêt à admettre que cela aurait conservé plus de
zones d'influence.
M. BROCHU: Donc, M. le Président, on revient au fait que cela
aurait été quand même possible de le faire. Au
départ, est-ce que vous avez mentionné que cela était
impossible? Est-ce que cela était impossible juridiquement pour
vous?
M. DROUIN: Ce n'était pas impossible juridiquement, c'est
impossible au point de vue matériel, au point de vue du travail. C'est
impossible de partir du milieu.
M. BROCHU: Vous m'avez mentionné tout à l'heure que si
avait été incluse dans la loi une mention de cette sorte, vous
auriez pu l'effectuer par région.
M. DROUIN: Oui, je vous comprends si cela avait été
mentionné, mais est-ce que cela aurait été bien
d'être mentionné? Je ne connais pas de province qui fonctionne
avec des zones. L'Australie fonctionne avec des zones mais Ottawa ne fonctionne
pas avec des zones, la Nouvelle-Ecosse ne fonctionne pas avec des zones, le
Manitoba non plus, l'Ontario non plus, alors il ne faut pas penser que d'autres
aussi... ce n'est peut-être pas un système... Justement
l'Assemblée nationale n'a pas fait cela.
M. BROCHU: Donc cela établit quand même la
possibilité physique de le réaliser.
M. VINCENT: M. Drouin, à Ottawa on procède quand
même à l'intérieur de frontières de provinces.
M. DROUIN: Oui.
M. VINCENT: On n'empiète pas sur une province.
M. DROUIN: Non, évidemment vous n'empiétez pas sur une
province.
M. VINCENT: En définitive ce sont des zones.
M. DROUIN: Oui, cela fait des genres de zones, si vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à ce
propos-là, sur la question de vos zones et tout cela appelons
cela comme on voudra je vous ai dit l'autre jour que vous auriez
dû nous proposer une alternative. Vous auriez peut-être pu utiliser
ce critère des zones.
M. DROUIN: Non, parce que, pour établir une alternative sur des
zones, à ce moment-là on déplace forcément le
quotient électoral qui est fixé à 32,000; on aurait
été obligé de prendre un autre quotient, cela serait
devenu illégal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, vous ne comprenez pas,
cela fait 25 fois que je vous le dis.
M. DROUIN: Ah bon! merci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous ai dit que vous deviez vous en tenir
au mandat qui vous avait été confié par la loi et nous
vous avons félicité d'avoir tenu compte de cela. Nous vous avons
dit, par ailleurs, qu'il vous eût été possible de
présenter d'autres possibilités selon des critères qui
vous seraient apparus à mesure que vous fabriquiez la carte qui se
trouve actuellement dans l'atlas. Ce n'est pas vous faire un reproche et ce
n'est pas condamner votre travail et ce n'est pas vous condamner parce que vous
avez respecté la loi. Tout au contraire, je vous ai
félicité d'avoir respecté la loi, mais il me semble qu'en
cours de route, vous rendant compte des difficultés que posaient les
exigences de la loi, vous auriez pu, à l'aide des experts, demander
à ces gens-là de présenter différentes
possibilités.
D'ailleurs, vous nous avez dit vous-même, l'autre jour, que vous
aviez des cartes qui comportaient des frontières différentes de
celles que vous proposez dans la carte, dans l'atlas.
M. DROUIN : Nous avons choisi. Il a fallu que notre travail soit fait
sur un choix. C'est comme le brouillon d'un discours. On fait un brouillon d'un
discours, on change des mots, on change des périphrases, on change des
verbes et à un certain moment, on à l'original. Vous prenez
l'article 8, il ne parle pas de projets au pluriel, il parle de projet au
singulier, "la
commission "doit" c'est impératif "au plus tard le
1er mars 1972, présenter au président de l'Assemblée
nationale un projet indiquant les délimitations des districts
électoraux qu'elle propose." C'est ce que nous avons fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président, mais je ne vous
fais pas grief d'avoir fait ça. En ce qui concerne le rapport que vous
aviez à soumettre, d'accord, vous l'avez soumis. Là, nous le
critiquons et, en l'examinant, nous nous rendons compte qu'il y a des
difficultés, il y a des problèmes qui se posent, il y a ce que
certains ont appelé des anomalies. Je ne vois pas pourquoi vous ne nous
auriez pas soumis ou vous ne vous prépariez pas à nous soumettre
des projets qui feraient partie de ces brouillons dont vous parlez.
M. DROUIN: Tous les trois, à l'unanimité, nous n'avons pas
envisagé de présenter autre chose qu'un projet,
conformément à la loi. C'est ce que nous avons fait.
M. HARDY: M. le Président, sur le point soulevé par le
député de Chicoutimi, je suis obligé, malheureusement et
avec beaucoup de peine d'ailleurs, de différer totalement d'opinion avec
lui. Il est évident que la commission permanente n'avait pas le choix
tel que la loi est libellée. La commission permanente ne pouvait pas
nous proposer ce que le député de Chicoutimi appelle
différentes possibilités. Les possibilités, c'est à
nous de les proposer. C'est aux membres de la commission de l'Assemblée
nationale de les proposer. La loi aurait pu dire qu'on demandait à la
commission permanente de proposer deux, trois ou quatre projets. Mais la loi,
comme le président vient de le dire, de façon bien claire, la loi
dit un projet. Evidemment, il ne s'agit pas d'être plus légaliste
qu'il ne le faut; il faut, j'en conviens, interpréter à la fois
la lettre et l'esprit d'une loi. Quand on regarde la loi créant la
commission permanente, que l'on envisage ce texte de loi, suivant l'esprit ou
suivant la lettre, il m'apparaît évident que la commission
permanente ne pouvait pas déposer autre chose qu'un projet, quitte
à ce que les membres de la commission de l'Assemblée nationale
l'acceptent, le rejettent, l'amendent, mais les possibilités, c'est
à nous de les proposer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce n'est pas cela. Si
vous permettez sur ce rappel au règlement qu'a fait le
député de Terrebonne, je n'ai pas demandé au
président général des élections et président
de la commission Drouin de nous présenter 50,000 projets. La commission
était tenue à un mandat et elle devait nous soumettre un rapport,
ce qu'elle a fait. Nous l'en avons remerciée et félicitée.
Mais nous nous rendons compte à l'analyse que la commission aurait
très bien pu, tout en déposant officiellement, légalement,
juridiquement son projet d'atlas, nous faire connaître ses vues en nous
indiquant qu'il y aurait eu possiblement une alternative. Alors, c'est une
opinion que j'exprime, M. le Président des élections. Je ne vous
condamne pas, mais j'ai bien le droit, comme parlementaire, de vous dire que
vous avez manqué d'imagination, "just too bad".
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: M. le Président, suite aux propos du
député de Terrebonne et aux propos du député de
Chicoutimi, faisant suite aux remarques que j'avais exposées tout
à l'heure, d'accord que la commission était obligée de
présenter un rapport...
M. LE PRESIDENT: Il faudrait éviter de revenir sur ces
questions-là.
M. BROCHU: D'accord, je reviens sur mon intervention.
M. LE PRESIDENT: ... c'est très difficile d'intervenir.
M. BROCHU: Je reviens à mon intervention, M. le Président.
Avant d'arriver à la zone des Cantons de l'Est
précisément, j'ai fait quelques observations d'ordre
général pour arriver à situer mon intervention, ce qui a
donné lieu à certaines remarques fort pertinentes d'ailleurs. Par
contre, je voudrais revenir aussi à ce que je mentionnais au
début. Dans ce sens-là, c'est sûr que la commission devait
présenter un rapport. Cependant, sur les critères ou la
façon de procéder, ce que je veux souligner, suite à la
discussion que j'ai eue avec le président des élections, c'est
qu'il n'était pas tenu de procéder avec l'amorce ou l'approche du
travail qu'il a utilisée en commençant à un bout de la
province, de sorte que rendu à l'autre bout il était
obligé d'organiser avec ce qui lui restait, comme si vous mettez une
rangée de quilles, que vous frappez la première et la
dernière subit le contrecoup et elle s'organise comme elle peut.
C'est un peu ça que je voulais mentionner en disant que, si on
avait procédé comme on procéderait pour une réforme
électorale au niveau du Canada, par provinces, c'est-à-dire par
zones, si on avait entrepris le même procédé au niveau
provincial, par territoires ou par régions données, la
dernière quille aurait peut-être subi moins de conséquences
et nous serions peut-être arrivés à une
représentation davantage proportionnelle tout en respectant les
pôles d'attraction de chacune des régions.
M. HARDY: M. le Président, question de règlement. Il ne
faudrait pas que les membres de la commission de l'Assemblée nationale
reprochent aux membres de la commission permanente ce qu'ils n'ont pas fait
eux-mêmes.
Ce sont eux qui auraient dû le faire quand on a voté la
loi. Or, il n'y a pas lieu...
M. BROCHU: Un instant, un petit instant...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît!
M. HARDY: ... de reprocher aux membres de la commission permanente ce
que nous n'avons pas fait dans une loi.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. BROCHU: Un instant.
M. PRESIDENT: Je demanderais un peu de coopération de la part de
tous les députés présents. Nous entendons
présentement les commentaires du député de Richmond; je
lui demanderais, encore une fois, de se surveiller, de ne pas faire de retour
en arrière, de créer des hypothèses que, normalement, la
loi nous empêche d'accepter présentement.
M. BROCHU: D'accord et je voudrais bien que ce ne soit pas
considéré comme un reproche...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: Un point de règlement.
M. BROCHU: J'invoque le règlement sur la question qui a
été soulevée par le député de
Terrebonne.
M. LE PRESIDENT: Un point de règlement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président, et ça va rejoindre les préoccupations du
député de Richmond. Le député de Terrebonne se
présente un peu ce matin comme le directeur de conscience de la
commission Drouin. Lorsque nous avons voté la loi, nous avons fait des
représentations; nous avons confié un mandat à une
commission, en vertu de la loi. La commission nous a fait son rapport, je ne
vois pas pas pourquoi nous n'aurions pas tout le loisir, comme on l'a fait dans
le cas de la commission Parent, dans le cas de toutes les autres commissions
gouvernementales, de dire à messieurs les commissaires: Ecoutez, nous
sommes d'accord ou pas d'accord; votre travail manifeste telle ou telle
faiblesse. Ce n'est pas les insulter, c'est faire objectivement un examen d'un
document qui est important et qu'il nous faut examiner, aussi longuement qu'il
sera nécessaire de le faire.
M. PREMONT: Je pense...
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. PREMONT: Pour répondre au député de
Richmond...
M. BROCHU: Est-ce que M. Prémont me permettrait simplement, avant
qu'il ne réponde, suite à la question soulevée par le
député de Terrebonne, une question de privilège, je
crois...
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît...
M. BROCHU: Une question de règlement, je voudrais rétablir
les faits de ce côté-là...
M. LE PRESIDENT: Non...
M. BROCHU: Oui, M. le Président, appel au règlement.
Lorsque nous avons voté la loi, la façon dont le travail serait
amorcé n'était pas incluse dans la loi ni les critères de
base, la méthodologie du travail. Alors, le député de
Terrebonne n'est aucunement justifié d'intervenir à ce moment-ci
pour reprocher à un membre de l'Assemblée nationale de poser des
questions et de soumettre certaines suggestions, suite à cette
méthodologie de travail employée ou qu'aurait peut-être
dû employer, je le mentionne sous forme de suggestion, la commission sur
son travail.
J'ai été énormément surpris des propos du
député de Terrebonne en cette matière; je comprends que
c'est son bébé, mais il ne faudrait pas non plus que ce soit un
enfant mort-né par une trop grande attention de la mère.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. BROCHU: Est-ce que M. Prémont..?
M. PREMONT: Ne recommencez pas, vous...
M. BROCHU: D'accord, je veux seulement finir mon intervention. Je veux
revenir principalement... Est-ce que vous aviez une réponse?
M. PREMONT: Avez-vous terminé?
M. BROCHU: Non, j'avais d'autres questions. Voici, en ce qui concerne
les pôles d'attraction, suite aux commentaires qui ont été
faits par le député d'Arthabaska et le député de
Wolfe, concernant justement les pôles d'attraction par région. Je
constate que vous avez probablement dû éprouver une
difficulté énorme à ce niveau, étant donné
que la commission n'a pas été itinérante. Disons qu'au
niveau du projet de loi, en ce qui nous concerne, on avait demandé que
la commission soit quelque peu itinérante pour aller chercher, dans les
régions, les éléments dont elle avait besoin pour
arrêter définitivement son projet.
Mais comme cette recommandation n'a pas été
acceptée, par la Chambre, la commission a été tenue de
faire son travail ici, sans aller dans les régions. Nous avons pu nous
rendre compte,
et ça rejoint les remarques des députés de ma
région qui m'ont précédé, que les pôles
d'attraction sont quand même vraiment morcelés dans nos
régions.
Je me demande de quelle façon vous avez pu rejoindre la
réalité dans votre étude, de ce
côté-là, à cause d'une impossibilité
physique. Je prends simplement comme exemple, dans le comté actuel de
Richmond, où Melbourne et Richmond sont simplement séparés
par une rivière, c'est une seule entité en fait, comprenant deux
municipalités mais une seule entité alors qu'on va se retrouver
dans le comté de Laferté avec Melbourne appartenant à un
autre comté et Richmond à Laferté alors que, au point de
vue des affaires, des écoles, bref, à tout point de vue, ces deux
municipalités sont ensemble.
Je prends un autre exemple?
A partir d'Asbestos, Danville, Richmond, le centre des affaires
s'oriente complètement vers Sherbrooke alors que, dans le
découpage proposé qui est peut-être une conséquence
du jeu de quilles dont je parlais tout à l'heure, toute la zone
d'attraction est déplacée jusqu'à la Transcanadienne ici,
jusqu'à Notre-Dame-du-Bon-Conseil où il n'y a pas un chat qui
fait des affaires avec un chat de par chez nous. Il n'y a absolument aucune
espèce de relation ni au point de vue économique, ni au point de
vue social, ni au point de vue culturel.
De ce côté, je me pose vraiment des questions. Je prends
aussi l'exemple que le ministre des Richesses naturelles a souligné tout
à l'heure, en parlant de Warwick, qui fait partie de cinq villes soeurs,
dont les autres sont Arthabaska, Princeville, Plessisville et Victoria-ville;
au point de vue économique ces municipalités ont même, je
crois, certaines ententes pour leur développement industriel.
Comment voulez-vous que ces villes qui se retrouvent dans le
comté soi-disant de Laferté puissent continuer une
opération valable, étant séparées au point de vue
des zones de leur site physique normal et rationel? De ce côté, M.
le Président, il y aura probablement des transformations assez
importantes à apporter puisque je me fais le représentant
de la population dans l'ensemble, les municipalités, les
citoyens, les comités de citoyens ou organismes ont fait
énormément de représentations pour que l'on respecte ces
pôles d'attraction.
Je vais plus loin dans ce sens, parce que, tel que proposé
à l'heure actuelle dans l'ensemble, on prévoit des comtés
exclusivement ruraux, et je fais un rapprochement au point de vue
économique. Le principe peut être bon au point de départ;
cependant, en constituant uniquement des comtés ruraux, on accepte au
point de départ d'affaiblir économiquement une zone
précise parce que, à mon sens, le développement d'une
région ne se fait pas uniquement sur un critère industriel en ce
qui nous concerne et pas uniquement sur un critère de l'agriculture non
plus. On doit donc arriver à un mariage de ce côté, un
mariage qui en soit un vraiment de raison, puisqu'il s'appuie sur des raisons
d'ordre économique et d'ordre social.
Dans l'ensemble, c'est le commentaire que j'avais à faire et je
pense que, de ce côté, la commission aura vraiment du travail
supplémentaire à continuer. Pour ma part, je m'engage à
faire des recommandations et à fournir le travail, pour autant que c'est
possible, en ce qui concerne ma région. Pas exclusivement mon
comté, parce que je veux avoir une vue d'ensemble plus grande que
ça, c'est pour ça que je parlais tout à l'heure en termes
de territoire, en termes soit de Cantons de l'Est, Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Gaspésie où on pourrait établir à
l'intérieur de chaque zone, selon les populations, une
répartition plus juste des comtés que celle qui est
présentée actuellement.
M.LEDUC: M. le Président, est-ce que le député de
Richmond me permettrait une question?
M. BROCHU: Certainement.
M. LEDUC: Je ne suis pas le seul, il y a plusieurs députés
qui, depuis que la commission siège, ont fait des commentaires quant aux
pôles d'attraction; ici, il parlait, je crois, de la ville de Richmond et
de Wendover...
M. BROCHU: Melbourne.
M. LEDUC: ... Melbourne, pardon, qui sont ensemble même si,
physiquement, il y a une rivière. Est-ce que vraiment, dans un
comté comme le vôtre ou des comtés qu'on appelle ruraux,
ça peut auprès de la population créer une barrière
psychologique dont résulteront des problèmes réels au
niveau de la vie des gens...
UNE VOIX: Enormément.
M.LEDUC: ... le fait que le comté, par exemple, change au milieu
d'une rivière. Je ne pose pas ma question méchamment ou
stupidement, mais c'est que dans un territoire comme le mien, sur la rive sud,
ça n'a aucune espèce d'importance là où passe la
barrière du comté, tandis qu'il semble, d'après ce que
d'autres députés ont dit, que c'est vraiment quelque chose de
sérieux qui peut désorganiser la vie pendant un temps, jusqu'au
moment où les gens s'y habitueront, désorganiser la vie des gens
du coin.
M. BROCHU: Oui, je pense que la question du député de
Taillon est tout à fait pertinente. Je ne peux pas du tout lui reprocher
de poser cette question en considérant la vue qu'il a lui-même
d'une situation donnée qui est la sienne chez lui, alors que, dans nos
régions, il faut bien comprendre que le contexte est tout à fait
différent. Lorsque vous arrivez dans une région urbaine ou
semi-urbaine, le contexte est
différent parce que les gens vivent d'une façon autre que
dans nos régions et les genres de contacts ou de rapprochement entre les
individus ou les groupements d'individus ne se font pas du tout sur la
même base.
Simplement, à titre d'exemple, lorsque vous arrivez dans une
ville comme Montréal ou Québec, on dit que ce sont des villes qui
sont dépersonnalisantes et c'est exact, chacun fait sa petite affaire,
chacun s'organise même au point de vue des élections. Vous savez
comment c'est difficile d'intéresser les gens dans ces régions
parce que, chez nous la population est moins nombreuse, les
intérêts sont communs, par exemple au point de vue
économique parce que l'agriculture, les coopératives,
l'éducation, tous ces domaines-là relient les mêmes gens
à des centres d'intérêt communs.
A un certain moment, ils ont une personnalité plus que locale
mais régionale. Simplement à titre d'exemple,
énormément de gens de Saint-Georges-de-Windsor,
municipalité voisine d'As-bestos, en majorité rurale et je
dirai les trois quarts des personnes qui demeurent là travaillent
à la Canadian Johns-Manville Co. Ltd. à Asbestos. Ils font leurs
affaires là au point de vue social, culturel économique. Et dans
le découpage de la carte électorale, ces gens seront
complètement isolés et soumis à un autre pôle
d'attraction. A eux je le sais pertinemment parce que je suis né
dans cette région et je connais les gens pour avoir vécu avec eux
cela portera sûrement préjudice. Peut-être
pourrais-je décrire cela, non pas dans un esprit de groupe mais dans un
esprit de régionalisme qui est bien arrêté, qui est
précis et qui devient pour les gens et cela est important
une motivation, parce qu'ils font partie d'une même famille. En
répartissant comme cela est proposé à l'heure actuelle, on
divise la famille physique, la famille sociale et la famille économique.
Parce que, dans nos régions rurales, au point de vue historique,
l'histoire chez nous est beaucoup plus présente que dans la
région de Montréal. Parce que les gens chez nous sont là
depuis des générations et sont amalgamés aux points de vue
social, culturel et économique. Pour eux, cela devient vraiment un
handicap et un préjudice à leur situation historique, à
leur situation physique présente et également à leur
situation de motivation.
Mais, je comprends très bien la remarque du député
de Taillon parce qu'il part d'un autre contexte qui est différent du
nôtre.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député a
terminé?
M. BROCHU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Mégantic.
M. BROCHU : J'ai oublié une petite question relativement au nom
des comtés. Est-ce que l'on doit vous soumettre une liste de demandes
à cet effet ou si simplement on peut en faire la proposition?
M. DROUIN: Il a été entendu à la première
réunion de la commission parlementaire que les noms, n'étant pas
d'ordre politique, relevaient de la commission parlementaire. Nous, nous
n'avons fait que des suggestions.
M. BROCHU: Alors, en temps et lieu, nous pourrions faire des
propositions. Parce que cela rejoint un peu ce que nous avons discuté
avec le député de Taillon. Chez nous, il y a quand même une
identité que les gens veulent garder par rapport à leur
région. C'est peut-être différent dans la région de
Montréal. Qu'une personne soit du comté de Sainte-Marie ou d'un
autre comté, cela a peu d'importance pour elle. Par contre, chez nous,
cela est important. Je soumettrai un changement de nom...
M. DROUIN: Nous n'avons fait pour les noms que des suggestions. Elles
étaient basées sur des anciens politiciens, des anciens premiers
ministres...
M. BROCHU: Oui.
M. DROUIN: ... des gens qui ont laissé leur marque au Canada
français. Nous avons donné ces noms comme cela se fait ailleurs,
comme cela s'est fait au fédéral lorsqu'on a divisé...
Villeneuve est en l'honneur du cardinal Villeneuve qui est le comté de
M. Caouette; Lapoin-te dans le Lac-Saint-Jean est en l'honneur de M. Ernest
Lapointe. Nous avons continué la tradition qui était une
habitude. Si vous voulez la changer, nous n'avons aucune objection.
M. BROCHU: D'accord. M. le Président, je termine mes remarques
à ce moment-ci. Je reviendrai plus tard sur d'autres points et je laisse
la parole à mon collègue, le député de
Dorchester.
M. LE PRESIDENT: Avant le député de Mégantic, le
député de Bourget, sur un point de procédure.
M. LAURIN: Oui, je voulais le faire depuis longtemps, M. le
Président. Je voulais simplement proposer que, pour la présente
commission, le nom de M. Burns soit changé pour celui de M. Laurin.
M. LE PRESIDENT: Le député de Mégantic.
M. LESSARD: Une question de procédure, M. le Président. Je
comprends que je ne suis pas d'un comté qui se situe dans cette
région, mais j'avais quand même des remarques
générales à faire qui ne concernaient pas du tout mon
comté. J'ai demandé la parole depuis assez longtemps et je ne
l'ai malheureusement pas eue.
M. LE PRESIDENT: Comme d'autres. Je pense qu'il n'y a pas de
persécution ici. Le député de Mégantic.
Comté de Mégantic
M. DUMONT: Merci, M. le Président. Dans cette séance du 14
juin, nous avons à étudier en commission ce projet de la
réforme électorale qui fait référence à un
projet de loi qui nous a été présenté
récemment et qui détermine que cette réforme sera
agissante pour chaque élection. Déclaration, d'ailleurs, sur
laquelle je ne suis pas d'accord.
Je voudrais, tout d'abord, M. le Président, faire allusion aux
discussions que nous avons eues à la Chambre permettant l'abolition des
comtés protégés. Personnellement, en tant que
représentant d'un comté protégé, les
électeurs, après enquête auprès d'eux sur ce sujet,
dans mon comté, s'étaient prononcés en faveur de
l'abolition de cet article de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique
car, disaient-ils, en adultes que vous êtes, vous pouvez discuter sur la
place publique de ce problème de réforme électorale pour
que tous les corps intermédiaires soient mis au courant et que cesse
l'hypocrisie de ce paravent qu'ont été les comtés
protégés. Donc, en administrateurs intelligents que nous sommes ,
titre qu'on décerne aux 108 députés de l'Assemblée
nationale, je déclare que c'est en connaissance de tous les
problèmes que présente la réforme électorale et
surtout à la lumière du compte rendu des experts qui ont
été reçus que nous avons discuté ce
problème.
Je voudrais, M. le Président, comme on l'a souligné tout
à l'heure, rappeler aussi que nous, du Crédit social, avions
demandé que cette commission parlementaire soit itinérante, qu'on
aille d'abord...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît! Il y a eu une
certaine tolérance, M. le député, pour les membres
je m'adresse à tout le monde ici on a permis toutes sortes de
remarques générales, des observations, enfin... Le but ultime, la
vraie raison de ces séances est de questionner, de présenter un
cas bien spécifique. Il y aura une autre séance ou d'autres
séances, où on pourra faire, soit des discours de deuxième
lecture, je pense bien qu'on le permettra...
M. DUMONT: Justement, M. le Président, c'est à la suite de
toutes les remarques qui se sont faites ici ce matin qu'en tant que
représentant d'un comté protégé j'ai le droit de
rectifier, à mon sens, les allusions qu'on a faites tout à
l'heure indiquant que c'était une consultation auprès de la
population. Je tiendrai compte, à la fin, que le président de la
commission Drouin pourra corriger certaines remarques qui n'auront pas
été correctes.
M. LE PRESIDENT: Je le lui demanderai.
M. DUMONT: Si on me permet, les remar. ques que j'ai à faire sont
très brèves. On pourra corriger, s'il y a quelque chose dans mes
déclarations qui n'est pas correct.
M. HARDY: Sur un appel au règlement, M. le Président je
trouve ces remarques très valables. Le député de
Mégantic a parfaitement le droit d'exprimer son opinion. Mais le
problème, c'est que les questions soulevées par le
député de Mégantic présentement ne sont pas du
ressort de la commission permanente. Il n'appartient pas à la commission
permanente de décider si on va entendre des corps intermédiaires
ou si on va se déplacer dans toute la province. C'est à nous,
membres de la commission de l'Assemblée nationale, de décider
cela. Il a été entendu et je répète,
tacitement, pour être bien conforme, tel que l'a précisé le
député de Chicoutimi au début de nos travaux, pour
procéder avec un certain ordre et ne pas faire perdre de temps aux
membres de la commission permanente, que, dans un premier temps, on
procéderait à interroger les membres de la commission permanente
sur leurs projets. Quant à la procédure que nous entendrons
suivre par la suite, qui peut être celle proposée par le
député de Mégantic, nous en discuterons en d'autre temps.
Je pense qu'il faudrait, actuellement, se limiter à questionner les
membres de la commission permanente. Ce n'est pas parce que je veux
empêcher le député de Mégantic de faire sa
proposition qu'il a déjà faite, d'ailleurs, en d'autres temps, et
qu'il peut reprendre, mais c'est parce que je considère que, pour
être juste pour tout le monde, il devrait, à ce moment-ci,
adresser des questions aux membres de la commission permanente pour respecter
le calendrier ou la méthode de travail que nous nous sommes donné
au début de nos travaux.
M. DUMONT: Je suis, M. le Président, parfaitement au courant de
toutes les interventions. Je les ai suivies de très près y
compris celles du député de Terrebonne qui, justement, à
la suite de ces déclarations nous permet d'apporter des faits nouveaux.
J'arrivais justement après un préambule, une entrée en
matière, à la distinction qui doit exister pour le comté
de Mégantic, à savoir que et c'est là que je
tiendrai compte que M. le président de la commission pourra rectifier si
je n'ai pas raison lorsque nous avons voté ce projet de loi
je prenais en exemple le comté dont je suis représentant
ayant 32,000 électeurs je croyais au moins qu'on tiendrait compte
que les comtés qui ont le nombre voulu d'électeurs, on laisserait
ce nombre d'électeurs appartenir à ce comté. C'est
justement en regard de ce projet de loi 32,000 électeurs dans le
comté de Mégantic que je me demande pourquoi à
l'avenir cette population tout entière appartiendra à trois ou
à quatre comtés. Pourquoi ne permet-on pas, aux électeurs
dont le nombre est
conforme à la loi, de continuer d'appartenir à ce
comté et de dire: Si on a atteint 32,000 électeurs comme le
disait la loi...
C'est pourquoi nous avons voté pour le projet de loi, tenant
compte qu'il y aurait des cas d'exception comme la commission a bien voulu le
faire pour les Iles-de-la-Madeleine. Je dis bien on pourra nous
rectifier si ce n'est pas correct qu'on a fait des exceptions comme les
Iles-de-la-Madeleine avec tous les comtés ruraux. J'exclus
Mégantic, car Mégantic a une ville très importante qui
s'appelle Thetford Mines et ce comté avait 32,000 électeurs. Mais
tous les comtés ruraux devraient être des cas d'exception. Le
rapport, tel qu'il nous a été remis, à l'article 12,
déclare qu'il devrait y avoir exception pour un certain nombre de
comtés. Il a existé, dans le passé du moins, une
quantité de comtés. Au début de ce Parlement les
comtés de 4,000 électeurs dans les centres urbains avaient droit
à deux députés. Ceux de 1,000 électeurs, dans une
région rurale avaient droit à un député.
Alors, avec 80,000 électeurs aujourd'hui, toute proportion
gardée comme dans le comté de Terrebonne, quand on atteindra ce
groupe, il y aura deux députés. Mais à 10,000 dans les
comtés ruraux, il devrait y avoir aussi un député. C'est
un cas d'exception, comme pour les Iles-de-la-Madeleine, et je suis convaincu
qu'en formant un comité de protestation qui présenterait à
la commission Drouin des revendications très justes, le comté de
l'Islet...
M. HARDY: M. le Président, c'est un rappel au règlement.
Je ne voudrais pas être désagréable pour le
député de Mégantic, comme je ne voudrais pas...
M. DUMONT: Qu'on me laisse citer des exemples.
M. HARDY: Je fais un rappel au règlement. Je ne voudrais pas
être désagréable pour le député de
Mégantic mais je l'inviterais à ne pas faire exprès pour
qu'on soit désagréable à son endroit. Le
député de Mégantic est complètement hors
d'ordre...
M. DUMONT: Mais je cite des exemples, M. le Président, c'est
complètement en dehors du règlement à l'heure actuelle. Si
cela agace le député de Terrebonne, ces déclarations qu'on
a à faire, qu'il se retire de la commission.
M. HARDY: J'ai soulevé une question de règlement et
j'aimerais bien pouvoir l'exposer au président afin qu'il puisse rendre
sa décision.
M. DUMONT: Quel règlement?
M. HARDY: Je fais remarquer au député de Mégantic
qu'il prive actuellement d'autres députés de leur droit
d'interroger les membres de la commission permanente sur certains points de
leurs projets. Ce n'est pas simplement une question de caprice. Moi, je n'ai
que deux petites questions à poser aux membres de la commission
permanente. Il y a d'autres députés qui ont des questions
à poser. Parce que le député de Mégantic
s'entête à ne pas vouloir respecter la procédure que nous
avons tacitement acceptée au début, il prive d'autres membres de
poser des questions. Les arguments que le député de
Mégantic fait valoir actuellement, je n'ai pas à les juger et je
dis même...
M. DUMONT: Alors, laissez-moi les exprimer.
M. HARDY: ... qu'il a parfaitement le droit de les présenter,
mais ce n'est pas le moment actuellement. Pour le moment, il s'agit
d'interroger les membres de la commission permanente et, par la suite, à
la lumière des réponses que les membres de la commission
permanente auront fournies, tous les députés pourront exprimer
toutes les opinions qu'ils voudront, y compris les opinions que le
député de Mégantic exprime actuellement. Pour une fois, le
député de Mégantic est tout simplement en avant de son
temps.
M. DUMONT: M. le Président, sur la question du règlement,
il y a eu des déclarations de la part du député de
Terrebonne qui invitent à apporter des précisions quand il
déclare textuellement qu'en tant que représentant du Parti
libéral, il veut donner le droit à la commission de prendre une
décision complète, cela veut dire qu'en tant que membre de la
commission parlementaire, on n'a rien à dire. Personne ne peut nous
empêcher d'exprimer notre point de vue. Je ne suis pas d'accord avec ces
déclarations.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le débat n'est certainement pas sur
le député de Mégantic ni sur le député de
Terrebonne mais plutôt sur la carte électorale. Pourrons-nous y
revenir? On me dit qu'il y a une question de règlement.
M. PAUL: M. le Président, je crois que les propos du
député de Terrebonne sont justes. Nous avons convenu et nous
avons accepté une méthodologie. Quand on n'est que de passage
à une commission parlementaire, on ne peut pas faire le lien entre les
discussions précédentes et le travail ordonné des membres
de la commission. Je crois, M. le Président, que mon honorable ami est
en avant de son temps, comme le signalait si bien le député de
Terrebonne. Pour ma part, j'ai des remarques à faire dans le même
sens que celles qui furent faites ce matin par les députés de
Wolfe, de Mégantic et de Lotbinière, mais je me réserve et
je laisse mon tour à d'autres collègues et je suis sûr
qu'en temps opportun j'aurai l'occasion de me faire entendre et de discuter
dans le même sens que les arguments présentement soulevés
par l'honorable député de Mégantic.
M. DUMONT: M. le Président, le député de
Maskinongé sait fort bien, sur le rappel au règlement, que j'ai
assisté à toutes les séances des commissions dans le
passé mais, depuis mon accident, j'ai été privé
d'assister à ces séances.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. DUMONT: Mais pour une fois que j'exprime un point de vue, je crois
que je dois exprimer ce point de vue.
M. LE PRESIDENT: Je n'accepte aucun débat sur la qualité
des présences ou sur les absences.
M. DUMONT: Vous l'avez quand même laissé dire, M. le
Président.
M. LEDUC: Ce n'est pas un débat. Vous n'acceptez pas un
débat. Si vous revenez au sujet, on va vous écouter
religieusement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A la suite de ce que j'ai dit au
début, je demanderais au député de Mégantic de s'en
tenir strictement aux questions qui se rapportent au comté de
Mégantic et aux changements qu'on voudrait y apporter par le changement
de la carte, de faire ses suggestions, de poser les questions, mais de ne pas
discourir de ne pas faire mention de théories ou de règles
d'exception à l'extérieur de cette partie-là ou de ce
territoire-là.
M. DUMONT: Justement, M. le Président, j'allais dire que la
façon dont on a procédé dans le comté de
Mégantic prouve évidemment que, dans toute la province, on va
faire disparaître dix comtés du milieu semi-rural et...
M. LE PRESIDENT: Non, écoutez. Le député
comprendra...
M. DUMONT: ... le député de Wolfe, s'il vous plaît,
doit avoir autre chose à faire que des remarques aussi
insensées.
M. LE PRESIDENT: Le député comprendra la teneur de mes
observations. Il y en a d'autres qui veulent parler et qui veulent poser des
questions. Nos séances sont naturellement contrôlées par le
cadran, par l'heure, et je demanderais, s'il vous plaît, qu'on en
revienne strictement à la raison d'être de cette commission.
M. DUMONT: M. le Président, je disais que le comté de
Mégantic aurait dû demeurer tel qu'il existe.
M. HARDY: Demandez pourquoi il n'est pas demeuré comme tel.
M. DUMONT: C'est pourquoi je demande à M. le président,
à la suite de mes remarques, s'il veut bien faire des commentaires. Je
m'adresse au président, parce que je respecte l'autorité. Le
Président de la commission devra contredire ce que j'ai
déclaré et je m'en remets à cette décision. Donc,
pourquoi n'accepte-t-il pas qu'un comté qui a les électeurs
requis selon la loi puisse les garder comme tel. Et pourquoi le
député élu par ses électeurs, puisqu'il les a
consultés en tant que comté protégé d'abord
résolution qui a été abolie par la suite ne peut-il
pas obtenir en faisant tenir ces revendications au président, qu'on
permette de continuer que ces comtés demeurent tels. Je disais donc, M.
le Président, qu'il y a tellement d'autres problèmes qui
devraient être étudiés...
M. HARDY: Est-ce que vous désirez une réponse du
président?
M. DUMONT: Je termine tout simplement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le député de
Mégantic.
M. DUMONT: Je voulais tout simplement, en terminant, déclarer
qu'il y a beaucoup d'autres problèmes que de dire qu'on doit s'en tenir
simplement à la question quantitative. Il y a assurément des
problèmes dans des endroits qui sont semi-ruraux, comme le comté
de Mégantic. On devrait quand il y a des comtés qui ont 32,000
électeurs comme tels, permettre qu'ils demeurent avec un
représentant, quitte, dans les milieux ruraux, à avoir 10,000
électeurs et à avoir 80,000 électeurs pour deux
députés dans les comtés semi-urbains ou urbains. Merci, M.
le Président.
M. HARDY: Avez-vous voté la loi?
M. DUMONT: Nous avons voté la loi pour les cas d'exception et je
dis que les comtés ruraux devraient tous, si vous avez bien entendu ce
que j'ai dit tout à l'heure au lieu de vouloir m'arrêter de
parler, être des cas d'exception, car lorsqu'on a formé ce
Parlement, les comtés ruraux ont été des cas
d'exception...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PAUL: Est-ce que je pourrais inviter mon honorable ami à
déposer un projet de loi privé dans le sens...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. DUMONT: J'en aurai de la part des électeurs du comté de
Mégantic qui ont été consultés.
M. LAFRANCE: C'est rendu une règle générale.
M. LEDUC: M. le Président, est-ce qu'on peut demander à M.
Drouin de répondre à la question du député?
M, DROUIN: Je n'ai aucune objection à répondre. Premier
point. Lorsque l'Assemblée nationale a aboli ou a rendu inefficace
l'article 80 de la constitution, nous de la commission permanente, nous n'en
avons plus tenu compte. Deuxième point, des districts électoraux
comme Mégantic qui étaient dans la norme de 33,000, il y en avait
d'autres dans la province, qui avaient 32,000, 34,000, qui avaient 30,000,
31,000, nous ne pouvions pas en faire des îlots et bâtir une carte
autour. Comme je l'ai dit à la première séance, M. le
député de Mégantic était absent et je le comprends,
c'est comme une tuile, on ne peut pas placer une tuile dans le milieu du
plancher et continuer à bâtir autour parce que nous allons finir
à l'extrémité est et ouest avec deux portions de
territoire peut-être de 16,000, qu'on ne peut pas relier.
A Montréal, on ne pouvait pas prendre un district
électoral qui était normal avec 32,000 électeurs dans le
milieu de l'île puis bâtir alentour, parce qu'on aurait fini
à un bout de l'île avec 16,000 puis à l'autre bout avec
16,000, mais on ne peut pas les relier ensemble. Il fallait partir d'un bout de
la province et venir à l'autre bout. Maintenant, dans nos
décisions, de district électoral de Mégantic, avec des
sections rurales et des municipalités rurales, ne pouvait pas, dans
notre objectif, demeurer à 33,000 et nous l'avons fait descendre
à 28,000.
M. DUMONT: M. le Président, je remercie le président des
élections, M. Drouin, de ses remarques. Il reste tout de même
qu'après le bon travail qu'a fait cette commission, au contraire du
député de Terrebonne, je suis d'accord pour dire que c'est la
commission parlementaire qui doit prendre la dernière décision et
non pas à ce moment-là on n'a pas besoin d'être
élu une commission qui a été nommée par
cette commission parlementaire. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
Comté projeté de
Bécancour
M. VINCENT: J'ai eu l'occasion tout à l'heure de faire des
observations quand on a passé le comté de Lotbinière
concernant les six paroisses qui s'en iraient dans le comté de
Lotbinière et qui disparaîtraient du comté projeté
de Bécancour. Egalement dans le comté projeté de
Bécancour nous reviendrons sur la question de nom on y
inclut la paroisse de Yamaska-Ouest. Je pense que le président se
préparait à donner une réponse tout à l'heure sur
cette paroisse. Yamaska-Ouest qui, de longue date, est habituée à
faire partie du grand Sorel. Est-ce que, à prime abord, il y aurait des
objections autres que la question de nombre, que la partie numérique du
problème, si ce n'est pas affecté? Est-ce qu'il y aurait d'autres
raisons qui pourraient empêcher la commission de reconsidérer le
fait que Yamaska-Ouest serait mieux rattachée à Sorel ou
Richelieu?
M. DROUIN: Il n'y a pas seulement le point de vue du nombre. Le nombre
peut être entre 24,000 et 40,000 et ne pas être acceptable quant
à nous, parce que nous voulons avoir des districts électoraux
dans toute la province à peu près égaux par rapport
à leur situation rurale, semi-rurale, semi-urbaine, urbaine,
premièrement. Deuxièmement, vous avez aussi les pôles
d'attraction, comme vous dites, mais ça ne les empêche pas.
Lorsque nous bâtissons un district électoral, il n'y a pas un mur
entre un district et l'autre. Comme je l'ai dit pour Trois-Rivières, ce
n'est pas parce que Trois-Rivières-Ouest est le district de
Maskinongé que ses citoyens ne pourront pas continuer à acheter,
à faire leur magasinage à Trois-Rivières. Ils ne sont pas
obligés d'aller à Louiseville, parce que les deux sont ensemble.
Il n'y a pas de mur.
M. VINCENT: Il y a un mur psychologique.
M. DROUIN: Je comprends, mais que voulez-vous, on a une loi à
appliquer, on l'applique.
M. VINCENT: Par exemple, à l'intérieur de toutes ces
limites de la loi, s'il était possible pour satisfaire cette population
qui se sent partie intégrante du grand Sorel de les laisser dans cette
région-là...
M. DROUIN: Si cela nous est demandé, si ça reste dans les
normes, et que ça ne dérange pas les districts voisins. Il ne
faut pas oublier qu'il y a des personnes, il y a des associations, il y a des
municipalités qui ne disent pas un mot à l'heure actuelle. Elles
disent nous sommes satisfaites. Si on fait des changements, elles vont se lever
et vont dire: Nous, nous étions contentes. Il faut faire attention
à ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a le contraire aussi.
M. DROUIN: Cela, c'est une question. Pour régler un malaise, si
on en crée deux... Nous étudierons tout ça et nous ferons
justice à tout le monde. Je l'ai dit et je le répète, nous
ne sommes pas orgueilleux de notre carte; nous sommes prêts à y
apporter tout changement constructif que les députés nous
demanderont.
M. VINCENT: Je n'ai pas d'autres questions présentement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres députés?
M. DROUIN: Evidemment, il faut faire attention. Les municipalités
plus petites, on ne les sectionne pas; il y a ça aussi.
M. VINCENT: C'est justement la remarque que j'avais faite ici, dans ce
que je préparais pour la commission. Contrairement à la question
qui se pose pour Daveluyville, Sainte-Anne-du-Sault et Maddington, elles ont
la
rivière Yamaska; elles ont toujours été
séparées sur le plan non religieux, non paroissial, mais sur le
plan politique, elles ont toujours fait partie du grand Sorel. Cela pose un
problème pour ces gens. Maintenant, est-ce que la commission a le
pouvoir d'aller faire des consultations sur place?
M. DROUIN: Ce serait notre décision, même si vous avez une
municipalité qui enjambe le fleuve, une petite municipalité qui
enjambe une rivière, de ne pas la diviser. Nous n'avons pas fait
ça. Actuellement, on ne le fait pas.
M. VINCENT: C'est fait dans Daveluyville et Sainte-Anne-du-Sault.
M. DROUIN: Non.
M. VINCENT: Oui, c'est fait parce que vous avez deux
municipalités: Yamaska-Ouest et Yamaska-Est. Ce sont deux
municipalités qui font partie de la même paroisse religieuse.
Donc, ce sont deux municipalités. C'est la paroisse qui était
autrefois divisée; la municipalité de Yamaska-Est faisait partie
du comté municipal de Yamaska.
M. DROUIN: La paroisse Saint-Michel.
M. VINCENT: C'est ça.
M. DROUIN: Cela fait partie...
M. VINCENT: C'est la paroisse Saint-Michel.
M. DROUIN: Qui fait partie de...
M. VINCENT: Qui groupe les deux municipalités.
M. DROUIN: Mais, c'est une seule municipalité. C'est là le
point.
M. VINCENT: Non, ce sont deux municipalités situées dans
la paroisse Saint-Michel.
M. DROUIN: Il y a la municipalité de village et la
municipalité de paroisse. Mais les deux sont d'un côté.
Vous avez une municipalité qui est une partie de la municipalité
d'un côté de la rivière et l'autre partie est de l'autre
côté. Alors, est-ce que nous la diviserons? C'est là le
point. A tout événement, vous pouvez toujours nous le demander.
Si c'est possible, nous allons le faire. Nous allons étudier
soigneusement ce que vous nous avez demandé.
M. VINCENT: Il restera aussi tout à l'heure, on a
mentionné Laferté cette petite paroisse perdue,
Saint-Samuel. Je voudrais immédiatement donner simplement un exemple
à M. Drouin des situations cocasses qui peuvent arriver dans certaines
paroisses. Vous avez Saint-Samuel, par exemple, qui a été
suggérée comme faisant partie de Laferté. Saint-Samuel est
une paroisse où les gens sont présentement perdus. Elle ferait
partie du comté de Laferté au provincial, du comté de
Lotbinière au fédéral, du comté municipal de
Nicolet, de la commission scolaire des Bois-Francs, du diocèse de
Nicolet, de l'assurance-chômage de Trois-Rivières, du bureau de
placement de Sherbrooke. Et ce sont lés mêmes citoyens, ils sont
environ 200 électeurs dans cette paroisse et ils sont dispersés
sur le plan politique et des services.
M. DROUIN: Mais, si vous vous placez dans un autre district, ils vont
encore dépendre de Trois-Rivières pour le chômage.
M. VINCENT: Mais il reste que c'est plus dans l'autre direction.
M. DROUIN: Vous comprenez alors... M. VINCENT: Oui.
M. DROUIN: Vous allez peut-être améliorer de 5 p.c. ou 6
p.c; c'est tout. Vous ne pourrez pas tout améliorer, diocèse,
paroisse, commission scolaire, régionale.
M. VINCENT: C'est un problème pratique qu'on rencontre sur place
et à ce moment-là, on va former des CDR avec des animateurs pour
aller leur dire ce qu'ils ont à faire.
M. DROUIN: Demandez-le, nous l'étudierons. Nous essaierons d'y
donner droit le plus possible et de faire justice à tout le monde.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres députés de
cette région qui n'ont pas encore parlé et qui voudraient
parler?
M. GUAY: Oui, M. le Président.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable député de Yamaska a des
représentations à faire puisqu'il est atteint par cette refonte
de la carte électorale, ce réaménagement des districts
électoraux?
M. FAUCHER: La principale remarque était pour Yamaska-Ouest.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
Comté de Dorchester
M. GUAY: J'ai quelques remarques et quelques questions à poser au
président de la commission. Nous avons réalisé, au cours
de l'étude de ce projet qui nous a été soumis... Je vais
servir au président les mêmes arguments qu'il a servis au
député du présent comté de Wolfe, sur le nombre
d'électeurs relativement à la disparition d'un comté.
M. le Président, je vais tenter de rester dans l'ordre autant que
possible. J'ai remarqué les propos qui ont été servis
à cette commission et je vais essayer d'être assez bref.
Normalement, je le suis. Sur l'argumentation de la population, nous voyons par
le projet qui est soumis que le comté de Dorchester disparaît au
profit de Bellechasse, Beauce et Chaudière.
Ce que la population trouve anormal, c'est justement ce
phénomène. Dorchester possédait 22,000 électeurs
alors que Bellechasse en a 14,000 et on a vu disparaître le nom du
comté de Dorchester au profit de celui de Bellechasse et des autres,
mais surtout celui de Bellechasse. Bien sûr, j'ai un mandat en tant que
député et la population m'a demandé formellement de
m'opposer catégoriquement à la disparition d'abord du nom du
comté. Je pense que c'est normal que les électeurs d'un
comté en voie de disparition réagissent de cette façon. La
population comprend assez bien le découpage mais admet mal
évidemment la disparition du nom du comté, étant
donné que c'est un nom quand même assez vieux.
Si on regarde en termes de pourcentage dans les proportions
gardées, le comté que je représente, Dorchester, qui avait
22,000 électeurs, demandait évidemment d'être majoré
de 2,000 pour être dans les normes alors qu'à partir de là
il disparaît au profit d'un comté qui, en nombre, en importance,
en termes d'électeurs, est beaucoup moindre. C'est peut-être
facile pour nous de le comprendre, mais pour la population c'est un peu plus
difficile. C'est dans ce sens que la population s'oppose en fait à ce
que le nom du comté disparaisse, premièrement, et elle trouve que
la commission a fonctionné beaucoup trop en termes de chiffres. Bien
sûr, si on établit des cloisons dans un appartement, on doit tenir
compte des murs extérieurs; c'est sûr, on doit tenir compte de la
grandeur de l'appartement et c'est de la façon, je pense bien, que la
commission a fonctionné.
Si on réussit à faire admettre à la population que
ce projet qui est présenté est excellent, chez nous ce sera
très difficile. Je pense que j'ai présenté à M.
Drouin je me demande s'il les a reçues les objections
venant de différentes municipalités. J'ai remarqué que des
objections avaient été formulées dans le rapport qui nous
a été fourni et qui était bien incomplet. J'avais
demandé aux municipalités qui avaient des objections à
formuler ou des commentaires de les adresser directement à la commission
et de m'en envoyer une copie. C'est ce qu'elles ont fait, je pense, ou dans des
cas, il y a seulement moi qui en ai reçu une copie. De toute
façon, je les ai remises au président de la commission.
Ce que la population de mon comté s'explique mal, c'est la
disparition, d'abord, du nom du comté et la façon dont la
division a été faite. Bien sûr, si on part de la
péninsule gaspésienne, c'est facile à calculer qu'en
nombre d'électeurs, cela devrait arriver comme cela. Vous me permettrez
quand même de souligner que la population du comté que je
représente est mécontente de ce qui se produit.
Premièrement, les gros arguments que j'ai vous serez en mesure de
les constater c'est la disparition du nom du comté. Je pense que
nous aurons une autre séance où nous aurons davantage la chance
de discuter de cela.
M. LEDUC: M. le président a dit qu'il était disposé
à entendre les suggestions mais plus tard. Mais si vous avez des
questions aujourd'hui...
M. GUAY: J'aimerais que le président de la commission justifie en
fait...Cela serait peut-être lui demander de répéter ou de
le faire une fois de plus. Comment se fait-il que le nom du comté de
Dorchester qui avait, en nombre d'électeurs, une plus grande importance
est passé à celui de Bellechasse?
M. DROUIN: Que voulez-vous? Nous avons commencé, comme vous le
dites, à Gaspé et nous sommes remontés en prenant des
districts électoraux, ruraux ou semi-ruraux dans les normes que nous
avions. Lorsque nous sommes arrivés à Bellechasse, nous avons
entamé une partie de Dorchester, et une autre partie de Dorchester est
allée ailleurs. La plus grande partie de Bellechasse est restée
dans Bellechasse. Nous avons enlevé le nom. Evidemment, du
côté sud, je vous en ai fait la preuve, il y a au moins huit
districts qui disparaissent. Quand on dit qu'il y a des districts qui
disparaissent, en fait, ce n'est pas vrai, parce que le territoire reste le
territoire. Mais il y a huit noms qui doivent disparaître.
M. GUAY: Justement, je...
M. DROUIN: Vous n'avez qu'à demander à l'Assemblée
nationale de bien vouloir renommer Dorchester au lieu de Bellechasse et faire
disparaître Bellechasse. Ce sont les députés de la
commission parlementaire qui décideront des noms.
M. GUAY: Alors, cela peut faire des recommandations que nous ferons
à l'Assemblée nationale.
M. DROUIN: C'est cela.
M. GUAY: Comme membre de la commission, vous ne pouvez pas donner plus
d'explication. Comment se fait-il que la commission a choisi Bellechasse au
lieu de Dorchester?
M. DROUIN: Lorsque nous avons fait la carte, nous avons pris l'ensemble
de Bellechasse et nous en avons pris une partie de Dorchester parce que tout
Dorchester n'est pas dans Bellechasse.
M. GUAY: D'accord.
M. DROUIN: La partie de Bellechasse est supérieure à 50
p.c. à la partie de Dorchester dans Bellechasse.
M. GUAY: Oui, mais après découpage.
M. DROUIN: Je comprends mais c'est le pourquoi de notre
décision.
M. GUAY: Mais, M. Drouin...
M. DROUIN: Ce n'est pas arbitraire.
M. GUAY: Si je pars des mêmes arguments que vous avez servis au
député de Wolfe, c'est complètement contradictoire.
M. DROUIN: Comment cela?
M. GUAY: Vous avez dit tantôt: C'est normal que le comté de
Wolfe disparaisse, que le nom disparaisse pour la simple raison qu'il y avait
seulement 10,000 électeurs. Maintenant si on regarde avant le
découpage, Dorchester en avait 22,000 et Bellechasse en avait
14,000.
M. DROUIN: Oui; mais là le fait n'est pas le même parce que
Dorchester a été éparpillée dans trois
districts.
M. GUAY: Oui.
M. DROUIN: Alors, son nom ne peut pas rester.
M. GUAY: Alors, vous n'avez pas regardé avant le
découpage, mais uniquement après.
M. DROUIN: Evidemment, nous ne les avons pas nommés avant de les
découper; nous les avons découpés et après, nous
avons cherché des noms.
M. LEDUC: Vous avez procédé d'une façon logique,
n'est-ce-pas? C'est ça que vous dites.
M. DROUIN: Evidemment, vous avez un district électoral de
Dorchester qui est divisé; une partie dans Bellechasse, une partie
dans...
M. GUAY: Une partie dans La Chaudière, une partie dans la
Beauce.
M. DROUIN: Une partie dans La Chaudière. Alors, là vous
avez le choix. On ne pouvait pas dire: On va nommer le district de Frontenac
Dorchester ou le district de Beauce Dorchester. C'est celui-là qui
était morcelé, que voulez-vous?
M. HARDY: Est-ce que le député de Dorchester sait quelle
est l'origine du nom de Dorchester?
M. GUAY: J'ai pris connaissance, mais avec ce qui est donné
là-dedans, c'est difficile de comparer parce qu'on n'a pas fait
l'historique du nom de Dorchester. On a uniquement fait l'historisque du nom de
Bellechasse.
M. DROUIN: Le nom de Dorchester vient de Lord Dorchester d'abord...
M. GUAY: Je comprends que les gens...
M. DROUIN: ... qui était gouverneur général du
Canada, en 1792, lorsque la première carte électorale a
été faite et c'est son lieutenant-gouverneur qui a signé
l'ordonnance des districts en 1792. Probablement par gentillesse pour son chef,
il a nommé un district de son nom.
M. GUAY: Est-ce qu'une des raisons pour lesquelles le nom de Bellechasse
a été conservé, c'est que ce même bonhomme avait
été chanceux à la chasse?
M. DROUIN: Non, c'était un endroit où on faisait de la
belle chasse, vous savez. Même si on tuait un orignal dans Dorchester, on
disait toujours: Belle chasse!
M. GUAY: Probablement qu'ils les ont tous tués parce qu'on n'en a
plus, ni dans Bellechasse d'ailleurs, ni dans Dorchester.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils ont laissé les rangs.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député a terminé son
intervention?
M. HARDY: Sûrement.
M. DROUIN: Evidemment, je n'ai pas fait ça avec malice, vous
savez.
M. GUAY: Je l'espère bien.
M. LE PRESIDENT: Alors, j'ai compris qu'il n'y avait pas d'autres
députés ici présents qui avaient des observations à
faire sur cette région. Dorchester en sortait un peu, si je regarde la
division telle que décrite à la page 25 de l'atlas. Le
député d'Argenteuil. Nous sommes en dehors du secteur.
M. SAINDON: Avez-vous dit, M. le Président, Argenteuil?
M. LE PRESIDENT: Oui.
Comté d'Argenteuil
M. SAINDON: Je suis d'accord avec vous. Je veux faire remarquer à
la commission que j'approuve les propos du début de l'intervention du
député de Mégantic. Le comté d'Argenteuil a
été créé vers 1845, si ma mémoire est
fidèle; le comté de Labelle vers 1912, Papineau vers
1922. Il y a quand même, vis-à-vis de la population une
préséance qui s'est ancrée dans l'idée de la
population locale et on voit difficilement que ces noms soient changés.
J'admets que la commission permanente n'a fait que des suggestions, ce n'est
pas elle qui prendra la décision finale mais il y a quand même une
question que je me pose depuis longtemps et à laquelle j'aimerais avoir
une réponse.
Je voudrais demander à M. Drouin et aux membres de sa commission
quelle a été la raison ou les raisons qui ont joué en
faveur de la suggestion du rejet des noms anglais de certains comtés
pour être remplacés par des noms français? C'est une
question qui nous est posée régulièrement.
M. DROUIN: Avant de répondre à la question, je ferai
observer au député d'Argenteuil que la commission avait
décidé de discuter des noms à une autre séance.
M. SAINDON: D'accord, M. le Président. C'est parce que c'est une
question qui nous est posée régulièrement.
M. LE PRESIDENT: Oui, je comprends mais avant qu'on ne s'embarque dans
cette barque, je voulais faire simplement cette observation. Si l'intervention
du député concerne la nomenclature, le choix des noms, etc... si
vous aviez d'autres questions au point de vue de la division des comtés,
je pense que ce serait bon de les passer, quitte à revenir ensuite aux
noms à une autre séance.
M. SAINDON: D'accord, j'attendrai à plus tard pour recevoir ma
réponse. En ce qui touche la redistribution... est-ce que vous voulez
ajourner?
Dernière séance d'interrogation
M. HARDY: M. le Président, j'avais l'intention de proposer
à la fin de cette séance, que nous donnions congé aux
membres de la commission permanente afin qu'à la prochaine séance
nous puissions commencer vraiment.
D'ailleurs je suis sûr que je vais avoir l'appui unanime, puisque
les trois quarts de la présente séance ont été
plutôt consacrés à des expressions d'opinion plutôt
qu'à interroger les membres de la commission permanente. Alors, j'ai
l'intention de proposer que nous donnions congé aux membres de la
commission permanente, que la prochaine séance soit mercredi prochain,
que les députés fassent leurs propositions d'amendement, les
justifient, les discutent et que les propositions d'amendement qui seront
déposées devant la commission de l'Assemblée nationale
soient remises à la commission permanente pour que cette commission les
étudie, et que par la suite, à une autre séance, la
commission permanente vienne nous faire rapport sur les propositions
d'amendements que nous aurons formulées.
M. SAINDON: M. le Président, avant qu'à la prochaine
assemblée on passe à des propositions, il reste quand même
des questions qu'on aimerait poser, pour lesquelles on voudrait avoir des
réponses. D'accord, nous ne pouvons pas être ici à chaque
réunion, à chaque séance, même si nous y
étions, il y en a qui accaparent les micros et il ne nous reste pas de
temps pour poser les questions qu'on veut poser.
M. HARDY: C'est le problème c'est...
M. SAINDON: J'ai des questions à poser et je veux les poser.
M. HARDY: C'est le problème qui est arrivé aujourd'hui, je
le répète, les trois quarts de la séance ont
été consacrés à des expressions d'opinion
plutôt qu'à interroger les membres de la commission
permanente.
M. SAINDON: Donnez une chance à ceux qui veulent en poser d'en
poser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, pour la proposition du
député de Terrebonne, indépendamment des réflexions
qu'il a faites et qui étaient hors d'ordre, je ne puis pas être
d'accord parce qu'il y a encore un très grand nombre de
députés qui veulent poser des questions et il y a toute la
région de Montréal que nous n'avons pas encore inventoriée
et au sujet de laquelle nous avons de nombreuses questions à poser aux
membres de la commission Drouin. Je veux bien qu'on donne congé à
ces messieurs mais ces messieurs sont à la disposition de la commission
parlementaire et je ne sache point qu'ils aient objection à ce que nous
les interrogions aussi longtemps qu'il sera nécessaire de le faire.
M. LAURIN: M. le Président, en ce qui nous concerne, nous
souscrivons entièrement à la proposition du député
de Terrebonne d'autant plus que, comme il l'a dit, une bonne partie de ce que
nous avons entendu à la commission, pour ne pas dire la majorité
des propos n'étaient pas constitués de questions au
président de la commission, mais uniquement d'expressions d'opinion qui
étaient le plus souvent semblables, ressortant aux mêmes
impératifs, aux mêmes motivations, aux mêmes
inquiétudes, aux mêmes préoccupations. Je ne vois donc pas
l'utilité de faire revenir pour le moment les membres de la commission
devant nous. Il me semble qu'on serait aussi bien d'être francs et de
recommencer encore une fois, entre nous, le débat sur la
représentation des régions rurales et des régions urbaines
quitte à ce qu'on en arrive à des recommandations qui ensuite
seraient faites, comme on l'a dit bien des fois ce matin, aux membres de la
commission qui pourront les étudier et voir si elles peuvent être
articulées les unes aux autres.
Je pense que, si on veut être sérieux, il faut prendre les
moyens de l'être. On ne peut pas
indéfiniment demander, accepter en principe une mise à
jour, une modernisation, une démocratisation et en fait refuser
systématiquement les modalités et les conséquences des
principes que nous acceptons. Pour éviter cette perte de temps et ce
gaspillage, nous approuvons donc tout à fait la proposition du
député de Terrebonne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. PAUL: C'est pour les journaux...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement. Je tiens
à faire observer aux membres de la commission qu'il avait
été entendu que tous les députés pourraient poser
des questions aux membres de la commission Drouin. Si le député
de Bourget je ne me rappelle pas s'il était ici la semaine
passée a assisté à la séance de la semaine
dernière, il s'est rendu compte qu'on a posé des questions
très précises aux membres de la commission Drouin. Ce matin, M.
le Président, peu importe que ce fussent les mêmes questions ou
pas, un certain nombre de personnes ont exprimé des opinions et d'autres
ont posé des questions précises. Je voudrais ici être
très explicite. J'ai très bien compris le sens des propos du
député de Bourget. Il n'est pas question pour qui que ce soit de
défendre les comtés ruraux, les comtés urbains, les
comtés semi-ruraux ou semi-urbains; il est question de s'enquérir
des motifs, des raisons qui ont justifié la commission dans la
présentation de son rapport. Aucun député de notre parti
je parle pour le parti dont je suis membre n'a formulé
d'objection à une représentation équilibrée,
démographique de la région de Montréal, contrairement
à ce qui a été écrit par le chef du Parti
québécois dans le Journal de Montréal ou de Québec.
Je tiens à donner cette précision afin que les journalistes ne
partent pas en peur pour dire qu'il n'y a que le Parti québécois
qui s'occupe des gens de Montréal. Tout le monde s'occupe de tout le
monde.
M. LAURIN: Un point de règlement M. le Président, je veux
rétablir les faits. Si nous n'avons pas parlé des comtés
de la région de Montréal, ce n'est pas parce que nous n'aurions
pas eu beaucoup de choses à dire là-dessus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'est pas arrivé là
encore.
M. LAURIN: Nous en aurions eu à dire, mais nous avons voulu
abréger les travaux, apporter notre contribution.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOIVIN: Je n'ai pas eu la possibilité de poser des questions
à la commission, parce que je faisais partie d'autres commissions. J'ai
besoin de...
M. LE PRESIDENT: Pour les membres de la commission, les questions ne se
poseront pas la semaine prochaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... par conséquent qu'on demande les
membres de la commission.
M. HARDY: J'ai une proposition, je ne suis pas prêt à la
défendre. Est-ce qu'il y a encore plusieurs députés qui
aimeraient poser des questions aux membres de la commission permanente?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président. Sur toute la
région de Montréal, nous avons des questions à poser.
M. HARDY: Est-ce que nous pouvons au moins considérer que nous
pourrions terminer la semaine prochaine?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous l'espérons.
M. HARDY: M. le Président, je veux quand même mentionner
ceci. Il n'est pas question de bâillon, ni de manoeuvre, mais il y a
quand même des contraintes devant lesquelles nous sommes placés.
Le président de la commission permanente, qui est en même temps
président général des élections, nous a bien
déclaré que, si nous voulons que cette nouvelle carte
électorale soit en vigueur aux prochaines élections, la loi
devrait être votée avant la fin de la présente
année.
Deuxièmement, on sait que la préparation et la
rédaction d'une telle loi demandent plusieurs mois, à cause des
descriptions. Troisièmement, on sait également que nous nous
acheminons vers la fin de la session. Je comprends bien qu'il faille permettre
à tous les députés de parler et, encore une fois, c'est la
raison pour laquelle, à certains moments ce matin, j'ai tenté de
faire des rappels au règlement pour que nous nous en tenions à
interroger les membres de la commission, ce que beaucoup de
députés n'ont pas respecté.
Il y a cette contrainte. Nous sommes devant deux hyptohèses,
assurer la plus complète information à tous les membres de la
commission, d'une part, mais aussi respecter les délais. Evidemment, si
des députés considèrent que ce n'est pas important d'avoir
cette nouvelle carte aux prochaines élections, c'est un autre
problème et, pour eux, la contrainte n'existe pas.
Mais pour les députés qui considèrent que c'est
important que la carte électorale soit en vigueur aux prochaines
élections générales, il y a ces contraintes. C'est la
raison pour laquelle je modifierais ma proposition: je proposerais que la
prochaine séance de la commission, qui aura
lieu mercredi prochain, soit de nouveau consacrée à
interroger les membres de la commission permanente, mais que ce soit la
dernière séance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. HARDY: C'est la proposition que je dépose et je demande le
vote sur cette proposition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, un instant. Le
député... Un instant, M. le Président...
M. HARDY: On peut discuter...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Terrebonne vient de
faire une proposition. Elle est fort raisonnable; seulement, il restera
à voir si, au terme de la prochaine séance, nous aurons
reçu toutes les informations que nous désirons obtenir, et je ne
comprends absolument pas la précipitation avec laquelle on veuille
procéder.
Ce n'est pas une séance de plus ou de moins qui va empêcher
la commission permanente de se mettre au travail, comme elle a
déjà commencé à le faire d'ailleurs, pour
préparer, dans les délais normaux, la carte qui pourra être
acceptée par l'Assemblée nationale. Je ne vois pas du tout qu'il
y ait raison de s'énerver.
La commission permanente a des éléments qui lui permettent
de revoir; elle a commencé d'ailleurs un travail de
réaménagement, il y a un commissaire qui m'en a informé.
Alors, la proposition du député de Terrebonne est acceptable,
sous réserve des droits que nous avons d'interroger à
volonté les membres de la commission Drouin, aussi longtemps qu'il sera
nécessaire de le faire. Cela veut dire dans un délai simplement
raisonnable.
M. VINCENT: C'est parce qu'on ne veut pas permettre au Parti
québécois de demander de retarder les prochaines élections
comme il a fait pour les commissions scolaires, comme il a fait pour la ville
de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est midi.
M. HARDY: J'ai quand même une proposition, M. le Président,
et je la répète: Je propose que la prochaine séance,
mercredi prochain à 9 h 30, soit consacrée de nouveau à
l'audition des membres de la commission permanente mais que ce soit la
dernière séance où les membres de la commission permanente
soient appelés comme témoins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le bâillon!
M. HARDY: C'est le libellé de ma proposition.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, c'est le bâillon!
M. PAUL: Il est juste et coutume que le mercredi nos commissions
parlementaires ajournent leurs travaux à midi et, comme il est midi et
dix minutes, je soumets que la proposition que vient de faire le
député de Terrebonne est tardive et que vous n'avez même
plus le droit d'occuper le fauteuil de la commission.
M. HARDY: Il n'y a rien dans le règlement qui permette ça.
Je demande...
M. PAUL: La commission a fini c'est juste et coutume, apprenez votre
règlement à l'article 3, cinquièmement.
M. HARDY: Je demande le vote. M. PAUL: M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le Président, c'est
illégal, le vote.
M. HARDY: Je demande le vote, M. le Président, sur ma
proposition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il n'y a pas de vote,
c'est illégal.
M. PAUL: Vous n'avancerez pas plus que ça si vous
échouez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons reprendre ça la semaine
prochaine.
M. PAUL: ... si vous êtes à la solde
d'intérêts douteux, nous n'avons rien à voir
là-dedans.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, s'il vous plaît !
M. LEGER: La commission n'a pas encore ajourné ses travaux, je
pense.
La proposition du député de Terrebonne est valable et nous
restons pour procéder au vote.
M. LAURIN: C'est le sursaut de l'agonie, M. le Président.
M. VINCENT: L'agonie, on vient juste de l'entendre. La petite politique
du Parti québécois. Il n'y a pas de vote possible, il est
midi.
M. LEGER: La commission n'a pas été ajournée. M. le
Président, c'est le combat de l'arrière-garde.
M. JORON:Le folklore.
M. LE PRESIDENT: Pour autant que je puisse me rendre compte,
l'ajournement n'a pas eu lieu, ni à midi, ni à midi et dix, ni
midi et cinq et la commission d'elle-même peut siéger
jusqu'à 4 heures si elle le veut, il n'y a rien qui l'oblige de
cesser ses travaux à midi ou à 11 h 30. Donc, le vote est
demandé, on a entendu la proposition du député de
Terrebonne. Est-ce que tous ici ont compris cette proposition?
Encore là, je ferais remarquer que nous sommes peut-être un
peu hors d'ordre en débattant cette motion.
M. LATULIPPE: Je ne la débattrai pas...
M. LE PRESIDENT: Nous ne sommes pas en Chambre mais en commission.
M. LATULIPPE: Je ne ferai pas de débat au sujet de la motion, M.
le Président. J'aimerais quand même souligner un fait. Nous
trouvons inacceptable de souscrire à la motion du député
de Terrebonne, et nous voterons contre.
M. LE PRESIDENT: Vous voterez pour ou vous voterez contre.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, si vous me permettez
une remarque. Il n'est pas question pour moi de me dissocier de quelque
position qui ait été prise il y a quelques instants mais je pense
que les travaux de cette commission sont trop importants pour qu'à un
certain moment de nos travaux et c'est un moment crucial, je pense
au moment où les membres de la commission permanente posent des
questions à la commission Drouin... Je ne crois pas que nous ayons
beaucoup l'occasion par la suite de poser d'autres questions à la
commission Drouin. Nous allons faire des propositions, elle les
étudiera. Mais j'ai cru constater que, du côté du
gouvernement, il y a plusieurs députés qui aimeraient poser des
questions à la commission Drouin. J'ai assisté à plusieurs
séances de la commission et j'ai étudié un peu le
comportement et les réactions des députés et il me semble
que du côté ministériel, également, il y en a
plusieurs qui voudraient poser des questions à la commission Drouin.
Je n'ai en aucune façon l'intention de retarder les travaux de la
commission. Mais comme le député de Chicoutimi l'a dit, il y a un
instant, la commission Drouin, même au cours des auditions que nous
faisons, au cours des travaux de la commission, a déjà
commencé à revoir et cela c'est un commissaire qui l'a dit
dans l'optique des premières séances de la commission, le
travail, tenant compte du genre de questions qui sont posées, des
réflexions qui sont faites.
M. le Président, je ne sais pas si le député de
Terrebonne pourrait remettre sa proposition à la prochaine
séance, tenant compte des travaux de la session qui se continueront
certainement jusqu'à la fin juin, j'imagine, au moins jusqu'à la
fin juin. Le député de Taillon me fait ce signe et il est bien
placé pour le faire. Nous verrons comment les travaux de la commission
se dérouleront à la prochaine séance et je ne crois pas
qu'il y ait préjudice, ni pour la commission Drouin qui ne sait pas
à ce moment-ci combien il y aura de séances, ni pour la
commission parlementaire, étant donné que peut-être les
députés seront bien mieux disposés à l'endroit des
travaux de cette commission que si, à un certain moment, cela se termine
par l'absence d'un groupe autour de cette table, groupe qui a apporté
depuis le début, une contribution extrêmement positive et qui est
encore capable de le faire.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis d'accord pour votre proposition et
je voudrais que vous me corrigiez si je l'ai mal interprétée.
Votre proposition aurait pour effet de permettre, mercredi prochain,
à tous les députés y compris ceux de la région de
Montréal, de poser toutes les questions qu'ils jugent à propos
aux membres de la commission permanente. Par la suite, si j'ai toujours bien
compris, les réponses aux questions que nous avons posées
antérieurement aux membres de la commission pourraient nous être
données si nous avons bien voulu faire suivre à la commission,
par écrit, ces...
M. HARDY: Ce n'est pas tout à fait ça. Suivant ma
proposition, à la prochaine séance on continuerait à
interroger. A une autre séance, on déposerait des propositions
d'amendements en bonne et due forme.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord! Cela veut dire qu'à la
prochaine séance il n'y aurait pas nécessairement ajournement
à midi, mais tous les députés qui auraient des questions
à poser pourraient être entendus de sorte que personne, membre ou
non membre de la commission parlementaire ne pourrait dire qu'il n'a pas eu
l'opportunité de poser des questions aux membres de la commission
permanente.
M. HARDY: C'est ça!
M. HARVEY (Jonquière): Je suis d'accord pour la proposition.
M. HARDY : Et pour répondre au député de
Montmagny...
M. VINCENT: M. le Président, avant que le ministre du Revenu... A
ce moment, il y aurait quand même ajournement à midi.
M. HARVEY (Jonquière): C'est-à-dire qu'il y aurait
ajournement à midi si tous les députés ont fini de poser
les questions.
M. VINCENT: S'il y a encore des...
M. HARVEY (Jonquière): Un instant! Si des députés
font simplement des remarques concernant leur comté... Par exemple, moi,
qui ai posé des questions, si je reviens avec des commentaires
personnels, je pourrai me faire
rappeler à l'ordre par le président. J'aurai
dépensé du temps de la commission pour, non pas poser des
questions, mais faire des affirmations à l'endroit de la commission
permanente.
M. HARDY: M. le Président, tout ce que je voulais faire avec
cette proposition, ce n'est pas une question de bâillon, c'est tout
simplement, à la lumière de l'expérience de ce matin, un
peu pour que l'on s'en tienne à interroger les membres de la commission.
J'ai l'impression que, si on continue indéfiniment ceci, on va se
retrouver dans la situation de ce matin où on n'interroge pas les
membres de la commission permanente, on fait des suggestions. Je ne comprends
vraiment pas la position de certains députés. D'une part, ils
étaient en avant de leur temps parce qu'ils précédaient
des séances, ils faisaient ce qu'on devrait faire dans des
séances subséquentes et, d'autre part, quand on arrive avec une
proposition comme la mienne, ils la trouvent prématurée. Il
faudrait quand même se brancher. Ce que j'ai dit, c'est qu'à la
prochaine séance et je pense qu'on pourrait épuiser les
questions on s'en tienne strictement à poser des questions. Par
la suite la commission pourra délibérer, les
députés pourront présenter toutes les propositions
d'amendements qu'ils voudront avec toutes les suggestions qu'ils voudront. Et
si, au cours de ces délibérations, nous nous rendons compte que
nous avons besoin de certaines informations supplémentaires, libre
à nous, à ce moment de demander de nouveau aux commissaires de
revenir. Mais il faut quand même mettre un temps d'arrêt à
ça. Sans cela on peut se retrouver au mois de décembre à
toujours rabâcher les mêmes choses.
Ce matin, j'ai remarqué qu'à la suite de cinq ou six
questions ou remarques de députés, le président donnait
toujours les mêmes réponses parce qu'il n'y en a pas d'autres. On
n'est pas pour obliger les membres de la commission permanente à venir
toujours nous dire la même chose. C'est tout simplement dans cet esprit
que j'ai fait ma proposition.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, je comprends qu'il y a des
répétitions mais peut-être qu'à la prochaine
séance, je ne sais pas si le président pourra... plusieurs
régions ont été touchées. On a l'Abitibi, la
Gaspésie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, les Cantons de l'Est, il reste
d'autres régions importantes sur lesquelles il n'y a pas eu de questions
encore, comme les régions de la Mauricie, sauf erreur, de Québec
et de Montréal.
Je pense que, si on tient compte de vos observations, je comprends qu'on
ne doit pas reprendre le débat général à chacune
des séances mais, à la prochaine séance, si le
président de la commission, ici, le député de Baldwin dit
qu'on parle de telle ou telle région, donne la priorité à
ces députés-là, il n'y a pas de répétition.
Je pense que, sans s'engager formellement à ce que ce soit la
dernière séance avec la commission, on peut faire avancer le
travail passablement et à la prochaine séance, on décidera
sur place si c'est la dernière séance, si on n'a pas besoin de la
commission.
M. HARVEY (Jonquière): Je ne sais pas si on me permettrait
simplement une question. Si, aujourd'hui, à la suite de l'adoption d'une
résolution voulant que mercredi prochain soit la dernière
journée pour présenter ou poser des questions aux membres de la
commission permanente, cela va nous donner l'outil pour que, mercredi prochain,
ce soit la dernière séance d'interrogation auprès des
membres de la commission et, par la suite, on pourra appliquer ce que nous
suggérait le député de Terrebonne, soit procéder
à l'intérieur de la commission à des suggestions
présentées par écrit, quitte à faire revenir la
commission permanente aussi souvent qu'on en aura besoin pour lui poser des
questions pertinentes et avoir des éclaircissements et des
réponses sur des modifications mineures possibles dans tout le
territoire.
M. CLOUTIER (Montmangy): Ce que je répondrais à ça,
c'est: Pourquoi ne le faites-vous pas? On n'exprime pas le désir que ce
soit la dernière séance de la commission dans le sens où
vous le dites, M. le député de Terrebonne, mais que vous n'en
faites pas une résolution formelle. Vous n'en faites pas une proposition
formelle mais que tous les députés vont essayer...
M. HARVEY (Jonquière): Je dis au député de
Montmagny, ce ne sera pas sa faute à lui, c'est un gentilhomme, ce ne
sera pas de la faute d'autres, mais il y en a qui vont prendre le crachoir au
début de la prochaine séance, on va se réveiller à
midi à l'ajournement avec encore possiblement une, deux ou trois
séances d'interrogation et ce ne sont pas des séances
d'interrogation.
Moi, la semaine dernière, j'ai posé des questions, je ne
m'attendais pas ce matin à ce que M. Drouin et ses commissaires
m'apportent les documents parce que la commission n'en a pas fait une
proposition formelle comme commission.
Je m'attends cependant que la commission Drouin ait déjà
commencé un travail, quitte à amener ce qu'on a posé comme
questions ou travail au cours d'une demande qu'on fera formellement par la voie
de la commission parlementaire. J'ai déduit ce matin que les documents
ne sont pas arrivés ici, tout simplement non pas parce qu'on n'a pas
répondu à ma question mais on attend que la résolution de
façon formelle et légale en fasse la demande à ces
gens-là. Si on ne termine pas les séances d'interrogation
auprès des membres de la commission, il faut admettre qu'on ne pourra
pas passer la loi, on va passer l'été à faire des
affirmations à ces gens-là.
M. LESSARD: Tôt ou tard, M. le Président,
il faudra prendre une décision comme celle-là. Tôt
ou tard, il faut quand même accepter une limite. Cette limite-là,
c'est faire en sorte que la nouvelle carte électorale soit
acceptée pour les prochaines élections. On nous a parlé
d'impératifs dernièrement, le député de Terrebonne
en a parlé tout à l'heure. Aujourd'hui on parle de bâillon
quand on décide de faire une résolution comme celle-là, la
semaine prochaine ou parlera de bâillon et puis, dans trois semaines et
dans un mois, on parlera de bâillon encore. Il faut quand même,
comme on le disait tantôt, mettre un cran d'arrêt et accepter que
la commission, à ce stade-ci, arrête de discuter les mêmes
éternelles questions qu'on a entendues depuis deux jours; les
réponses du responsable, du président de la commission, depuis
deux semaines, et les réponses du président de la commission sont
exactement les mêmes, c'est-à-dire qu'une carte électorale,
c'est une carte électorale, ce n'est pas une carte socio-politique ou
une carte culturelle.
M. LEDUC: M. le Président, voulez-vous prendre le vote, s'il vous
plaît?
M. LE PRESIDENT: Oui, avant de procéder au vote puisqu'il est
demandé, je ferai le commentaire suivant. Il faut s'en souvenir, ici
nous sommes en commission et non pas en Chambre. Donc, en commission, la
tradition a toujours voulu qu'il y ait plus de liberté de parole de la
part de chacun. Mon habitude, dans le passé, et je vous garantis que je
continuerai à l'avenir, est d'être aussi rigide ici qu'on peut
l'être en Chambre parce que je me rends compte peut-être que c'est
la seule façon de pouvoir avancer, malgré que nous ayons ce matin
touché à des problèmes dans neuf comtés. Il y a
tout de même ça de fait, il y en a neuf qui ont été
touchés plus les observations du député d'Argenteuil et
probablement d'autres dont je ne me souviens pas. Le vote sur la proposition
est, puisque chacun s'est prononcé ou presque chacun sur le vote
à l'heure qu'il est, que les députés qui sont en faveur de
la motion, c'est un vote à main levée à l'appel des
membres de la commission.
Remplaçant le député de Matane, le
député de Saint-Hyacinthe.
M. CORNELLIER: En faveur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé, en faveur. Le
député de Bourget, en faveur. Le député de
Portneuf. Ceux qui sont en faveur, est-ce qu'il y en a d'autres? On recommence,
ce sera plus facile. C'est qu'il y a eu des changements.
Le député de Saint-Hyacinthe, en faveur.
Le député de Gaspé, en faveur.
Le député de Brome, en faveur.
Le député de Maisonneuve, c'est le député de
Bourget qui le remplace, en faveur.
Le député de Portneuf, le nom n'a pas été
donné.
M. HARDY: En principe, c'est toujours ce qui arrive..
M. LATULIPPE: Contre.
M. LE PRESIDENT: Le député de L'Islet, en faveur. Le
député de Terrebonne.
M. HARDY: Pour.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rivière-du-Loup,
pour. Le député de Roberval, pour. Le député de
Wolfe, absent. Le député de Taillon.
M. LEDUC: Pour.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Pour.
M. LE PRESIDENT: Le député de Yamaska, qui remplace le
député de Bonaventure.
M. FAUCHER: Pour.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bellechasse. Le
député de Maskinongé. Ce sont des abstentions pour autant
que je suis concerné. Le député de Vaudreuil-Soulanges,
absent. Le député de Beauce, absent. Le député de
Jacques-Cartier, absent. Dix en faveur pour la motion. La motion est
adoptée.
(Fin de la séance à 12 h 28)