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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Projet de loi no 62
Loi modifiant la loi de la division
territoriale
Séance du mardi 5 décembre 1972
(Dix heures treize minutest
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre messieurs!
Préliminaires
LE PRESIDENT (M. Pilote): Avant que ne débute la séance,
je voudrais mentionner que le député de Dorion, M. Bossé,
remplace le député de Matane, M. Bienvenue; que M. Marchand,
député de Laurier, remplace M. Lacroix, député des
Iles-de-la-Madeleine; que M. Tremblay, député de Chicoutimi,
remplace M. Loubier, député de Bellechasse; que M. Cloutier,
député de Montmagny, remplace M. Paul, député de
Maskinongé, et que M. Caron, député de Verdun, remplace M.
Leduc, député de Taillon.
La parole est au leader parlementaire.
M. LEVESQUE: M. le Président, même en l'absence de
représentants de certains partis de l'Opposition...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nommez-les!
UNE VOIX: On pourrait penser que c'est l'Opposition officielle.
M. LEVESQUE: Enfin, c'est assez difficile...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a les Libéraux et les
députés de l'Unité-Québec. C'est clair?
M. HARDY: D'après la digne Opposition de Sa Majesté.
M. LEVESQUE: Je voudrais immédiatement dire qu'il faudrait
établir, à mon sens, une procédure qui nous
permettrait...
UNE VOIX: Le chef s'en vient.
M. LEVESQUE: Nous regrettions justement votre absence. M. le
Président, comme je le mentionnais, il y a quelques instants, je crois
qu'il serait opportun de convenir d'une procédure qui nous permettrait
de faire une étude...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Intelligente.
UNE VOIX: Exhaustive.
M. HARDY: Cohérente...
M. LEVESQUE: ... et rationnelle...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va de soi, quand c'est intelligent.
M. LEVESQUE: ... de cet important projet de loi. Evidemment, le mandat
de la commission, si je le comprends bien est d'en faire l'étude article
par article et de faire rapport à la Chambre. Maintenant, on
s'aperçoit que malgré que ce projet de loi qui est assez
volumineux il comprend, en effet, 200 pages ne comporte, par
ailleurs, que quatre articles. L'article qui, à lui seul, remplit 199
pages.
C'est l'article 3 qui donne la description des districts
électoraux.
Or, normalement, M. le Président, on procède comme cela se
présente. Autrement dit, le paragraphe 1 parle d'Abitibi-Est. Cela se
continue par ordre alphabétique. Donc, le paragraphe deuxième
parle de l'Abitibi-Ouest et ainsi de suite jusqu'à ce que nous arrivions
à la description du comté de Westmount. Il est le 110e
comté dans l'ordre alphabétique.
D'un autre côté, si nous procédions de cette
façon, nous ne tiendrions pas compte d'une certaine autre façon
dont nous pourrions procéder. Elle consisterait à procéder
par région. Il ne faut pas oublier que, si la commission croit opportun
d'apporter certains amendements, il faut toujours faire attention â ce
que cela peut avoir comme conséquences dans d'autres circonscriptions
électorales.
Alors, la suggestion que je voulais faire ce matin, c'était qu'on
fasse un premier examen en passant, lorsque nous serons rendus à
l'article 3, évidemment, les premiers comtés comme ils se
présentent dans le projet de loi et en notant les observations de chacun
pour que nous puissions, dans un deuxième temps, nous en tenir aux
amendements qui pourraient, à ce moment-là, être plus
formellement présentés. Enfin, c'est une suggestion mais
j'aimerais bien, d'une façon bien démocratique, avoir, quant
à la procédure, l'opinion de nos savants collègues.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'aurais quelques
observations préliminaires à faire avant de me prononcer sur les
suggestions qu'a faites le leader parlementaire du gouvernement.
Il y a une chose qui me paraît extrêmement importante et
j'insiste là-dessus: Toutes les fois qu'un projet de loi est
défendu par un ministre, le ministre est assisté de son
sous-ministre ou de ses sous-ministres adjoints ou, tout au moins, d'un
fonctionnaire supérieur de son ministère. Or, dans le cas de la
carte électorale, le fonctionnaire principal qui est le seul qui
pourrait nous donner les informations dont nous aurons besoin, c'est le
président général des élections. Je fais donc
immédiatement demande pour que le président général
des élections et l'une ou l'autre des personnes qui l'ont assisté
je ne parle pas des membres de la commission permanente mais des
cartographes, démographes, etc. soient présents, afin que
nous puissions avoir les renseignements dont
nous aurons besoin, parce que l'examen de cette carte, telle qu'elle se
présente, n'est pas facile.
Il y a aussi le problème des cartes qui sont autour de nous. Il
n'y a rien à foutre avec cela, parce qu'elles sont trop loin et que
personne n'a de lunette ou de lentille télescopique pour aller
repérer les localités dont il est question dans les
définitions cadastrales.
Alors c'est une première demande que je fais, que le
président des élections soit ici et qu'on puisse avoir un
mécanisme qui nous permette d'examiner ces cartes sans avoir à se
promener d'une carte à l'autre, selon les besoins.
Maintenant, en ce qui concerne la procédure qu'a
suggérée le député de Bonaventure, c'est une
procédure mais il reste à voir de quelle façon elle sera
praticable, selon les députés qui seront ici et selon
l'intérêt que certains députés portent à leur
circonscription ou à des circonscriptions avoisinantes, tout cela
dépendant des régions et de la conception qu'ils se sont faite du
réaménagement des districts électoraux.
Il est bien entendu que l'on pourrait suivre un ordre
alphabétique rigoureux mais cela peut, si vous voulez, provoquer des
complications, puisqu'on devra se déplacer d'une région à
l'autre, si on suit strictement l'ordre alphabétique. Mais si on
commence l'ordre alphabétique tel qu'il est indiqué, c'est la
région du Nord-Ouest, l'Abitibi. On peut donc, dès le
départ, commencer par l'Abitibi et voir la région du nord,
trouver les comtés qui se rattachent à cette région et
ensuite, au fur et à mesure que nous aborderons des comtés, nous
verrons si ces comtés se rattachent à une région
déterminée.
M. LEVESQUE: C'est là que c'est plus difficile, parce que
l'Abitibi, c'est relativement identifiable comme région.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LEVESQUE: Quand on arrive dans le coeur du Québec, c'est plus
difficile.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est plus difficile, c'est sûr. La
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est facile aussi à
identifier. La Gaspésie reste relativement facile à identifier.
Mais, quand on entre dans Montréal ou dans le coeur du Québec,
cela devient plus difficile. Alors, si je n'ai pas d'objection de principe
à la proposition que fait le député de Bonaventure, le
ministre des Affaires intergouvernementales, il reste qu'il faudra nous ajuster
à mesure que l'étude va progresser.
Ce sur quoi j'insiste, c'est sur l'assistance des techniciens qui ont
préparé cela. Nous n'avons personne ici qui soit capable de nous
expliquer les définitions cadastrales. Le député de
Bonaventure nous a dit en Chambre que c'était très facile
à comprendre.
M. LEVESQUE: Après avoir écouté le
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Grand bien lui fasse, mais ce n'est pas le cas
de tout le monde et ce n'est certainement pas mon cas, non plus.
M. HARDY: Les notaires ne pourraient pas servir d'experts?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Encore moins.
M. LEVESQUE: II n'y en a pas ici. Il y a une protestation.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je m'excuse auprès du notaire
Lamontagne.
M. LEVESQUE: Ah!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il est comme nous; en ce qui concerne les
comtés et les définitions cadastrales, c'est assez complexe.
M. LAMONTAGNE : Nous nous comprenons là-dedans, nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour ça que nous, nous ne
comprenons pas.
Je serais d'avis qu'on suive grosso modo la procédure soumise par
le député de Bonaventure, quitte évidemment à
rajuster notre tir, parce que ce n'est pas facile. Mais je fais une demande
formelle pour que nous puissions avoir les services du président
général des élections et de quelques-unes des personnes
qui ont servi à titre de techniciens.
M. MAILLOUX: Est-ce que le député me permettrait une
question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je vous en prie.
M. MAILLOUX: Advenant qu'on suive la suggestion du député
de Bonaventure, en procédant par ordre alphabétique, si un
député n'est pas présent, je suppose que nous attendrons
son retour, à quelque parti qu'il appartienne, pour qu'il puisse
participer à la discussion.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va de soi. Si les députés
sont intéressés ou s'ils ne le sont pas. En ce qui me concerne,
tous les comtés m'intéressent.
M. BLANK: Même Saint-Louis?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Surtout Saint-Louis. C'est le comté
typique où on vole le mieux les élections. Nous allons nous
occuper particulièrement du comté de Saint-Louis.
M. HARDY: Ce n'est pas aimable pour les électeurs de
Saint-Louis.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, pour le député de
Saint-Louis.
M. HARDY: Vous ne vous rendez pas personnellement agréable aux
électeurs de Saint-Louis.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Je pense que la suggestion faite pour que le
président de la commission de la réforme électorale soit
ici est tout à fait pertinente et je l'endosse entièrement. Quand
même, c'est une loi qui est très technique, surtout dans les
désignations cadastrales. Les cartes, même si elles sont dans
cette salle, sont assez difficiles d'accès. Il y a toujours danger de
confusion de part et d'autre; il y a deux cartes dans un coin de la salle et
deux dans l'autre. Si tous les membres de la commission commencent à
voyager dans cette salle, cela va être assez compliqué pour la
poursuite de nos travaux dans un ordre normal.
J'aurais une question à poser à l'honorable leader du
gouvernement. Suite au dépôt du projet de loi et suite aux
recommandations qui lui ont été faites par les partis
d'Opposition en deuxième lecture, est-ce que le gouvernement a
décidé ou a l'intention de présenter des amendements
à ce projet de loi tel que présenté actuellement?
M. LEVESQUE: Si le gouvernement va présenter des amendements?
M. ROY (Beauce): Oui, si vous avez des amendements à apporter
devant la commission.
M. LEVESQUE: II est possible que certains députés
ministériels aient des amendements à proposer, comme il est
possible qu'il y ait des députés de l'un ou l'autre des partis
d'Opposition qui aient des amendements à proposer. C'est pour cela que
je suggérais tout à l'heure de faire un premier examen du projet
de loi et d'entendre les suggestions des députés. A la suite de
cela, on pourrait peut-être apporter des amendements plus formels parce
que c'est à la lumière des discussions qu'il y aurait
peut-être lieu d'accepter ou de retenir certaines suggestions.
M. ROY (Beauce): Cela veut dire que si nous étudions les articles
un à un, ce n'est pas pour adoption finale devant la commission, nous
allons reprendre...
M. LEVESQUE: J'ai l'impression, à tort ou à raison,
après quelques consultations, car je n'ai pas eu l'occasion
personnellement de participer aux travaux antérieurs de la commission
d'une façon tellement active, qu'il est possible, en faisant ce premier
examen, qu'on s'aperçoive que l'on puisse réduire les cas
sérieux à étudier à un nombre beaucoup plus
restreint, de sorte qu'il serait peut-être avantageux de prendre cette
procédure.
M. ROY (Beauce): Maintenant, suite à la suggestion qui a
été faite tout à l'heure et que j'ai endossée,
est-ce que le leader du gouvernement pourrait nous dire s'il a l'intention de
se rendre à notre demande afin que le président de la commission
vienne ici avec ses assistants?
M. LEVESQUE: La commission a toujours le droit, même après
la deuxième lecture, si elle le juge à propos et ce,
majoritairement, de convoquer des témoins, si on veut s'en tenir
strictement au règlement. Nous n'avons pas l'intention à ce
moment-ci de convoquer des témoins. Cela a été fait
après la première lecture. Nous avons adopté le principe
du projet de loi.
Je ne m'oppose pas cependant à ce moment-ci, à ce que
certains experts, comme le suggérait tout à l'heure le
député de Chicoutimi, soient présents pour faciliter les
réponses que l'on doive donner quant au côté technique de
la loi. Et à cet effet, nous aurons ces personnes dès que nous le
jugerons à propos; ça peut se faire peut-être cet
après-midi. On peut demander à ces messieurs d'être
à notre disposition le plus tôt possible. Il n'y a pas d'objection
à ce qu'ils soient ici avec nous comme conseillers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me permettre
de lui faire une observation? Il ne s'agit pas pour nous de convoquer des
témoins. Nous n'avons pas besoin de témoins. H était
entendu qu'il n'y avait pas de témoin, malgré les demandes que
nous avions faites au gouvernement d'entendre des témoins. Le
président général des élections n'agit pas ici en
tant que témoin.
M. LEVESQUE: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II agit en tant qu'assistant de ministre qui
parraine la loi. Il agit en somme en qualité de sous-ministre comme un
sous-ministre qui assiste son ministre en Chambre.
M. LEVESQUE: Si on veut l'interpréter de cette
façon-là, je n'ai pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La demande du député de
Chicoutimi est agréée? Agréé.
M. ROY (Beauce): Un deuxième point qui a été
souligné en Chambre au moment où nous avons ajourné nos
travaux vendredi, c'est la composition de la commission et la tenue des
séances. La commission permanente de l'Assem-
blée nationale est une commission dont font partie tous les
députés. Est-ce que vous avez l'intention de poursuivre les
travaux de la commission pendant que nous allons siéger en Chambre?
M. LEVESQUE: S'il s'agissait d'une loi qui pourrait être
adoptée dans quelques heures, je dirais qu'on peut suspendre les travaux
de la Chambre. Il est assez difficile de geler complètement tout
progrès pendant cette période. J'ai compris la remarque du
député de Charlevoix, qui suggérait qu'on donne la
possibilité aux députés qui sont ailleurs de venir ici
s'ils sont réellement et personnellement occupés dans une autre
commission ou en Chambre, si je peux employer le mot.
Je crois que de concert on peut prendre certains arrangements si un
député en indique le désir. S'il n'est pas
intéressé, je vais dire comme le député de
Chicoutimi, on ne peut pas faire plus.
S'il manifeste de l'intérêt, et s'il nous l'indique, nous
ne ferons pas exprès pour escamoter pendant son absence la région
qui l'intéresse, c'est cela que je veux dire. Quant à la question
du président général des élections ou d'autres
experts qui pourraient nous assister, j'accepte et notre groupe accepte cette
proposition, mais il ne faudrait pas oublier qu'il s'agit du président
général des élections, c'est-à-dire un personnage
qui n'est pas dans une structure administrative gouvernementale ou d'un
ministère. On ne peut pas l'identifier ou le comparer à un
sous-ministre; il faut faire attention. Avec cette réserve, j'accepte
qu'il soit physiquement présent ici.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux fort bien ne pas le comparer à
un sous-ministre, pas du tout.
M. LEVESQUE: Je veux parler du point de vue d'une allégeance
quelconque.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela n'a rien à voir. Les sous-ministres
sont censés, de toute façon, être sans
allégeance.
M. LEVESQUE: Ils ont une allégeance à leur
ministère.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est normal.
M. LEVESQUE: Ils ont une loyauté envers leur ministre.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est normal que le président
général des élections soit loyal à l'endroit de
tous les députés.
M. LEVESQUE: C'est ce que je veux dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon! alors, on a besoin de ses services, quel
que soit son titre.
M. LEVESQUE: Je voulais faire cette réserve pour qu'il n'y ait
pas interprétation ou qu'on essaie plus tard de faire des
interprétations qui ne seraient pas tellement justes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle est déjà toute faite, il a
été nommé juge.
M. LEVESQUE: Voyez-vous!
M. CROISETIERE: J'aurais une question ou deux à poser au
ministre. Si vous consentez à inviter le président
général des élections à assister à la
séance, est-ce que les députés auront l'occasion de lui
poser les questions pertinentes?
M. LEVESQUE: Non. Les questions peuvent m'être posées ou
être posées à Me Hardy, le député de
Terrebonne, et il répondra. Si l'un ou l'autre d'entre nous jugeons
qu'il s'agit d'une question trop technique et qu'il serait
préférable qu'un de nos assistants réponde ou que ce soit
le président général des élections qui
réponde, nous l'indiquerons et en demanderons la permission à la
commission.
M. CROISETIERE: Deuxième question. Au sujet de l'article 3, qui
définit les districts électoraux, le ministre pourrait-il nous
dire s'il a l'intention de retenir certaines recommandations ou certains
amendements qui peuvent être faits par certains députés
concernant leur district électoral?
M. LEVESQUE: Je mentionnais qu'il serait bon d'entendre ces suggestions
dans un premier temps, dans un premier examen, et voir s'il se dégage un
certain consensus autour de la table.
Si c'est une question absolument individuelle, qui ne semble pas retenir
l'appui de quiconque ou si cela soulève des objections telles qu'on ne
peut pas les retenir, cela va être difficile. Mais je dis que, dans le
premier examen, je ne rejetterais rien a priori, à moins que cela ne
tombe absolument dans une sorte de désert.
M. CROISETIERE: Je suis d'accord avec le ministre que ce sont les
députes qui représentent leur circonscription ici, en commission
et en Chambre. Par contre, à mon avis, ce n'est pas seulement l'affaire
du député; c'est l'affaire des électeurs de son
comté. Ds peuvent faire des représentations qui seront
endossées ou transmises par le truchement de leur député.
Cependant, si ces suggestions, venant d'organismes quelconques, soit municipaux
ou autres, n'ont été retenues d'aucune façon, c'est assez
difficile, pour le député, vu la majorité gouvernementale,
de se faire entendre. C'est pour cela que je posais la question au ministre
tantôt.
M. LEVESQUE: II n'est pas question de brimer d'aucune façon le
droit de parole d'un député, surtout lorsqu'il exprime les vues
d'une
population qu'il représente. Par contre, cela ne peut pas
être, non plus, une lecture exhaustive de tous les mémoires qui
auraient pu être préparés. Il s'agit d'en sortir l'essence
et d'en faire part à la commission.
M. CROISETIERE: Vous conviendrez avec moi, M. le ministre, que des
représentations ont été faites au président
général des élections et à sa commission, à
la suite du premier rapport. Le deuxième rapport a circulé dans
certains endroits ou dans certains comtés, mais les recommandations ou
suggestions n'ont pas été retenues. C'est la raison pour laquelle
je pose la question. Enfin, c'est inutile pour les députés,
à mon avis, de mettre davantage l'accent sur cela si le ministre nous
dit qu'il n'y a rien à faire.
M. LEVESQUE: Ce que j'ai dit dans ma réplique en Chambre, c'est
que le sort du projet de loi était entre les mains des
députés, contrairement à ce qui se produit au
fédéral. On mentionnait, ici à l'Assemblée
nationale, qu'au fédéral il y avait des auditions publiques. J'ai
mentionné, en réplique, alors: Oui, il y a certaines auditions
publiques, mais le sort du projet de loi relève de la commission.
Ici chacun des 108 députés peut se faire le porte-parole
de sa circonscription actuelle et faire connaître les vues de la
population, telles que cette population a pu les exprimer par le truchement du
député.
C'est pourquoi, ce n'est pas notre intention d'enlever aux
députés la possibilité d'exprimer leurs vues ou les vues
de certains groupes ou corps intermédiaires qui ont pu leur adresser
certaines recommandations.
J'ai également dit qu'il n'était pas question, non plus,
de faire des changements absolument radicaux dans la carte. Nous ne sommes pas
pour tout recommencer, mais il y a certainement des modifications sur
lesquelles nous pourrions, autour de cette table, dégager un certain
consensus. Il y a peut-être des changements, mais, encore là, il
faudrait commencer par étudier la loi, par passer à travers pour
voir ce que cela représente.
M. CROISETIERE: La dernière question que je voulais poser, M. le
ministre, s'apparente à la première que je vous avais
posée en vous demandant si nous avions la permission de demander
certains renseignements ou détails au président
général des élections, étant donné qu'il y a
eu un deuxième rapport, différent du premier.
A cette commission, nous n'avons pas eu l'avantage d'entendre le
président général des élections...
M. LEVESQUE: S'il y a des questions...
M. CROISETIERE: ... pour nous expliquer les raisons qui ont
motivé les changements entre le deuxième et le premier
rapport.
M. LEVESQUE: ... particulières, comme je l'ai dit tout à
l'heure, on pourra me les poser ou au député de Terrebonne. Si
nous devons à ce moment-là, consulter les experts, nous le
ferons. S'il s'agit d'une question trop technique, nous demanderons à la
commission la permission pour qu'ils répondent à notre place.
M. CROISETIERE: Je songe surtout aux noms des comtés, lesquels,
à certains endroits, ne sont pas acceptés par les citoyens.
M. LEVESQUE: Je ne crois pas que nous fassions des batailles
épiques sur les noms des comtés. Il me semble qu'il y a moyen de
regarder cela d'une façon très objective et surtout d'essayer,
autant que possible, de répondre aux voeux de la population qui demeure
là et qui préfère tel nom plutôt qu'un autre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Laurier.
M. MARCHAND: M. le Président, ma suggestion serait, afin
d'améliorer et d'accélérer les travaux de la commission,
que nous commencions par les comtés où il y a le moins de
litiges, c'est-à-dire où il y a moins d'amendements possibles;
par exemple, les comtés de l'île de Montréal. Nous
pourrions vider cette question complètement au début puisqu'il
semble y avoir très peu d'amendements ou des amendements très
mineurs. Alors, nous pourrions vider tout ce domaine et, par la suite, nous
pourrions voir les comtés où il y a plus d'amendements à
apporter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet de cette
suggestion que fait le député de Laurier, je pense bien que c'est
devancer les événements. Si on s'en tient à ce que nous
disions tout à l'heure, nous pouvons commencer par l'ordre
alphabétique. Tous les députés qui sont
intéressés pourront rester ici jusqu'à la fin puisque cela
intéresse tout le monde. Pour ma part, que ce soit un comté de
Montréal ou un comté de ma région, cela
m'intéresse, et tous les députés devraient être
là.
C'est une façon de s'esquiver. Je n'accepte pas cette
proposition.
M. LEVESQUE: Je crois, M. le Président,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne crois pas, M. le Président, que
ce soit, d'ailleurs, l'intention du député de Laurier.
M. MARCHAND: Aucunement. Toujours pour le plus grand bien.
M. LEVESQUE: Je connais trop bien le député de
Laurier...
M. MARCHAND: Objectif.
M. LEVESQUE: ... son objectivité,... M. HARDY: II est très
progressiste. M. MARCHAND: Progressif!
M. LEVESQUE: ... pour pouvoir m'associer aux paroles du
député de Chicoutimi malgré que les dernières qu'il
a prononcées m'ont plutôt rassuré.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi couvre
toujours les angles, comme on le dirait au hockey.
M. LEVESQUE: C'est une procédure qui pourrait être retenue
également. Mais c'est l'une ou l'autre. On ne peut pas le faire et par
ordre alphabétique et par ordre régional.
M. MARCHAND: On pourrait revenir à l'ordre alphabétique
après.
M. LEVESQUE: Nous pourrions peut-être procéder par ordre
alphabétique pour le premier examen dont on a parlé. Ensuite,
à la lumière des remarques que nous recevrons, nous pourrons
faire l'étude régionale.
M. MARCHAND: A la lumière du comté de Laurier.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je roderais la machine.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je crois que c'est le consentement unanime de
la commission que nous procédions par ordre alphabétique.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, juste une remarque sur
ce que vient de dire le député de Bonaventure. Le
caractère régional de la carte est très important; on en a
parlé en deuxième lecture. C'est pour cela qu'en procédant
par ordre alphabétique, du moins au début, comme le
député de Chicoutimi le suggère, les deux comtés de
l'Abitibi viennent en premier.
On est alors dans une région. Nous pourrions vider la question
des implications régionales. Le député de Bonaventure est
bien placé pour en parler, parce qu'il était ministre de
l'Industrie et du Commerce. Il a travaillé avec les dix régions
administratives de la province. Je pense qu'il est parfaitement
compétent pour traiter cet aspect. Parce que dans la première
région que nous allons étudier, la région du Nord-Ouest
québécois, il y a des comtés qui débordent la
région. Alors je voudrais savoir, quand on sera rendu là, quelles
peuvent être les implications, sur le plan administratif, pour les
comtés qui débordent les régions, advenant que des lois ou
des mesures à caractère administratif tiennent compte des limites
des régions.
M. LEVESQUE: Evidemment, je dois dire que cela a été une
de mes préoccupations parce que je suis assez attaché, comme l'a
laissé entendre le député de Montmagny, aux structures des
régions administratives. J'ai d'ailleurs fait faire une certaine
étude, plutôt sommaire, si l'on veut, par l'Office de
planification et de développement du Québec. La conclusion, c'est
que nous ne pouvons pas et il est impossible de concilier les divisions
territoriales pour fins électorales avec les divisions administratives.
C'est d'autant plus évident que nous devrons continuellement
procéder à une révision de la carte électorale si
nous donnons suite à la loi 80, et il y aura constamment, après
chaque élection, des changements de frontières, s'il y a des
mouvements de population.
Dans les circonstances, on ne sait pas comment on pourrait
continuellement modifier les régions. Un exemple que nous avons de cela,
c'est la dernière carte proposée par le fédéral,
qui bouscule tout effort de division administrative.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais le fédéral, ce n'est pas lui
qui a déterminé les régions administratives du
Québec, c'est la province.
M. LEVESQUE: Non, non, mais c'est le principe basé sur une
population qui soit divisée en circonscriptions électorales,
tenant compte de certains critères et de certaines normes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. LEVESQUE: Ce sont là des normes de population.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, je ne voudrais pas
reprendre le débat de deuxième lecture; mais le ministre est
conscient de cela, puisqu'il a justement demandé à l'Office de
planification d'examiner cet aspect.
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est donc signe que, dans son esprit, cela ne
doit pas se dissocier et cela peut, en pratique, causer certains
problèmes. Il restera à chacun des ministères, quand il
s'agira de programmes législatifs ou administratifs, de tenir compte de
ces délimitations.
Le député de Bonaventure dit qu'il est difficile, à
ce stade-ci de nos travaux, de concilier à la fois la carte
électorale et la région administrative. Cela aurait
été possible, mais à la condition que, dans les travaux de
la commission Drouin, on ait utilisé d'autres critères, tels que
ceux qu'on a déjà mentionnés, en deuxième lecture,
soit que la carte ait été davantage basée sur la
région, au départ, en introduisant des facteurs de
pondération.
De toute façon, je ne veux pas revenir là-dessus; nous
sommes devant un projet de loi.
Alors, à chacune des régions, je voudrais que nous
examinions, quand même, ce que ça donne en pratique, quelles sont
les différences entre la carte, les comtés de la région et
la région administrative.
M. HARDY: Je pense que les préoccupations du député
de Montmagny peuvent se concilier facilement avec le proposition
formulée par le vice-premier ministre. Si nous voulons conduire nos
travaux avec un peu de souplesse, même si on est à un comté
dont le nom commence par B, si ce comté touche à d'autres
comtés dont le nom commence par la lettre Y ou W, je pense bien qu'on
acceptera même si nous devons faire de grands sauts à
l'intérieur du document que l'examen se fasse par région,
même si nous suivons l'ordre alphabétique dans notre premier
examen.
Je pense que c'était inclus dans la proposition du
député de Bonaventure.
M. LEVESQUE: D'une façon incidente.
M. HARDY: Cela veut dire que nous pourrions, dans notre première
étude, suivre l'ordre alphabétique, tout en tenant compte de la
dimension régionale de toute votre étude. D'ailleurs, c'est
impossible de faire autrement, parce que je ne peux pas formuler des critiques
ou des amendements à un comté sans toucher aux comtés
voisins.
A la suite de cette première lecture si je peux ainsi dire
de la loi où on notera les propositions, les principales
critiques des députés, on pourra reprendre l'étude plus
formelle, paragraphe par paragraphe, où, là, des propositions
d'amendements pourront être formulées.
La commission, à la suite de cette première lecture de la
loi et des observations faites, aurait une idée d'ensemble des
changements que les députés veulent proposer. Je pense que c'est
important, dans un projet de loi semblable, d'avoir d'abord une vue d'ensemble
des changements proposés avant que l'un ou l'autre des
députés ou des partis puisse donner son accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, nous allons nous faire
la main avec les premiers comtés en Abitibi. Il s'agit de comtés
qui sont identifiés à une région. Je pense que nous
pourrons mettre à l'épreuve notre méthode de travail.
Pour les fins du journal des Débats, nous nous adressons toujours
au député de Bonaventure. Je voudrais que l'on sache que le
vice-premier ministre, le député de Bonaventure, le leader du
gouvernement en Chambre, le responsable de l'OPDQ ne sont qu'une seule et
même personne.
M. HARDY: C'est plus compliqué que le mystère de la
Sainte-Trinité, où il n'y a que trois personnes.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La procédure proposée par le
député de Bonaventure est-elle acceptée?
Accepté.
Article 1. Adopté.
Article 2?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article 2, un instant. C'est là qu'on
tombe dans les descriptions.
M. LEVESQUE: Tout à l'heure, lorsque je parlais de l'article 3,
je voulais parler de l'article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Paragraphe 1, Abitibi-Est. Il s'agit de la
région de l'Abitibi-Est.
M. GIASSON: Le député d'Abitibi-Est n'est pas
présent, mais, au cours d'une conversation, il m'avait fait part d'un
désir; je présume que ses collègues qui sont ici peuvent
faire des représentations en son nom. Je pense qu'il aurait voulu une
petite modification qui touchait trois paroisses où la population n'est
pas nombreuse. Comme il m'a expliqué la situation, dans le grand
contexte de l'Abitibi, personnellement, j'avais trouvé ses commentaires
et sa vision d'une modification tout à fait valables.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, avant que nous
n'entendions le député d'Abitibi-Est, j'aurais des questions
à poser au ministre des Affaires intergouvernementales, au vice-premier
ministre, au député de Bonaventure, etc.
Abitibi-Est. On a rattaché au district électoral
d'Abitibi-Est les localités suivantes: Val-Paradis, Villebois,
Beaucanton, Joutel, Vezza, Poirier, Maizerets, Chaste et Rochebaucourt.
Qu'est-ce que ça représente comme population?
M. LEVESQUE: Nous allons retenir cette question et nous vous donnerons
la réponse le plus rapidement possible. Chacun a le droit de poser les
questions qu'il veut; je pense bien que le député veut savoir
quelle est la population totale de l'Abitibi-Est.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est surtout pour savoir ce que signifie la
division cadastrale qui paraît à l'article 2 et qui décrit
ici le comté d'Abitibi-Est. Je n'aurai pas la cruauté de lire la
division cadastrale et de demander au ministre ce que cela veut dire.
M. LEVESQUE: Vous avez déjà eu cette cruauté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non! je ne vous en ai lu qu'un tout petit
bout.
M. HARDY: Est-ce que le député de Chicou-
timi pourrait reformuler sa question? De quelles municipalités
veut-il connaître la population?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les municipalités de Val-Paradis,
Villebois, Beaucanton, Joutel, Vezza, Maizerets, Chaste et Rochebau-court.
Elles ne semblent pas paraître dans la division cadastrale que nous
avons.
M. ROY (Beauce): Dans le comté d'Abitibi-Est, il est assez
étonnant de regarder la carte qui nous est présentée. Je
me demande encore quelles sont les raisons qui ont justifié les membres
de la commission ou les experts qui ont préparé cette carte
à faire une espèce de détour. Vous avez le comté de
Rouyn-Noranda au bas de la carte et vous avez le comté d'Abitibi-Ouest
qui pénètre à l'intérieur de ce qui est aujourd'hui
le comté d'Abitibi-Est et le comté d'Abitibi-Est retourne
chercher des endroits en arrière de La Sarre, près de la
frontière de l'Ontario. Je trouve que c'est absolument illogique
à première vue et, lorsqu'on prend le temps de regarder la carte,
ça saute aux yeux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de Beauce
me permettrait...
M. LEVESQUE: Est-ce qu'on pourrait apporter cette carte ici, devant les
membres de la commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais savoir du député de
Beauce s'il a, plus que moi, une idée du comté d'Abitibi-Est tel
qu'on nous le propose?
M. ROY (Beauce): Qu'on l'examine sur la carte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais demander au ministre responsable du
projet de loi s'il a ce qu'on appelle un rétroprojecteur qui
permettrait, au fur et à mesure qu'on examine un comté, de
projeter sur la carte ses limites afin qu'on voie exactement où on en
est. Là, on le voit à peine.
UNE VOIX: Ce serait une bonne initiative.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez des rétroprojecteurs. Il y en
a un au conseil des ministres; envoyez-le chercher. Au ministère des
Communications, il y en a.
M. HARDY: Ah, si techniquement ça peut s'organiser...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce qu'on ne voit rien.
M. HARDY: Je n'ai aucune objection. Je vois encore moins que le
député, car je suis myope.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, je suis presbyte et je ne vois pas. A
plus forte raison un myope.
M. LEVESQUE: Moi, je vois très bien.
M. HARDY: Si, techniquement, ça peut s'organiser... Dans le
domaine technique, je me sens absolument...
M. LEVESQUE: Quels sont les endroits que le député a
mentionnés?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Val-Paradis, Villebois, Beaucanton, Joutel,
Vezza, Poirier, Maizerets, Chaste et Rochebaucourt qui ont été
rattachées au district électoral d'Abitibi-Est et
détachées du district électoral d'Abitibi-Ouest.
M. ROY (Beauce): Si vous regardez sur la carte, l'ancien comté
d'Abitibi-Ouest était ici et aujourd'hui vous avez Abitibi-Ouest qui
pénètre à l'intérieur du comté
d'Abitibi-Est. On redonne la partie ouest et la partie nord-ouest du
comté d'Abitibi-Ouest, antérieurement au comté
d'Abitibi-Est. Vous avez Val-D'Or qui est situé ici. Vous avez tout
ça ici. Pourquoi avoir procédé de cette façon,
pourquoi avoir fait cette entaille dans le comté d'Abitibi-Est pour
redonner la partie d'Abitibi-Ouest au comté d'Abitibi-Est? Moi je
cherche des raisons qui peuvent justifier cela, et je trouve que c'est tout
simplement anormal, illogique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la raison pour laquelle je demande quel
est le chiffre de population.
M. HARDY: M. le député, Val-Paradis est un de ceux que
vous avez demandés; 294 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon, 294.
M. HARDY: Joutel, 384 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Villebois.
M. HARDY: Il y a 245 électeurs.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Beaucanton.
M. HARDY: Il y a 412 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vezza.
M. HARDY: Maizerets et Vezza, 11 électeurs.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Vezza, 11 ...
M. HARDY: C'est-à-dire que c'est deux cantons. C'est onze
électeurs pour les deux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les deux, pour Maizerets et Vezza.
Poirier?
M. HARDY: C'est 279 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Chaste.
M. HARDY: C'est 56 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela s'appelle Chaste.
M. BOSSE: Chaste et pure.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Rochebau-court.
M. HARDY: II y a 244 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour un total de combien?
M. HARDY: Ah! nous n'avons pas fait le total.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voyez-vous, c'est là le
problème.
Cela a l'air bizarre. On ne fera pas de chinoiseries comme ça. Il
reste qu'il nous faut voir ce que ça peut représenter en termes
de population, s'ajoutant au reste. Il faut voir si on a respecté les
critères de population et pour quelle raison on a déplacé
telle paroisse dans tel comté au lieu de la garder dans celui où
elle se trouvait auparavant.
Tout cela pour vous indiquer qu'il nous faut des experts.
M. LEVESQUE: Oui, mais, d'un autre côté, s'il y a des
objections du genre de celles qu'a formulées le député de
Beauce, on pourrait faire les calculs pour voir s'il n'y a pas moyen de
rétablir un peu la situation. Mais qu'on fasse cet exercice sans aucun
but, je ne comprends pas.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce n'est pas sans aucun
but. Le député vient de le dire, cela va nous permettre de
voir...
M. HARDY: Nous avons le total.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... pour quelles raisons et cela nous
permettrait de poser des questions on a déplacé ces
paroisses.
M. LEVESQUE: C'est probablement pour une question de population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, c'est probablement pour ça,
mais il faut le savoir.
M. HARDY: Le nombre d'électeurs des municipalités dont
nous avons parlé tantôt est 1,925. Le total des électeurs
d'Abitibi-Ouest tel que proposé dans la loi 62 est...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Abitibi-Est. M. HARDY: Abitibi-Est, c'est
26,088.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II était auparavant de combien?
M. HARDY: L'ancien comté...
M. ROY (Beauce): II y avait 43,405 électeurs.
M. BOSSE: Vous l'avez.
M. CLOUTIER (Montmagny): On l'a, 43,405 pour l'ancien comté
d'Abitibi-Est, 15,587 pour l'ancien comté d'Abitibi-Ouest.
M. ROY (Beauce): Le découpage qu'on a fait, tel que
présenté sur la carte, l'a été... Il y a une
question, à un moment donné, d'accessibilité
c'est-à-dire le fait de respecter les habitudes des populations. Au lieu
de faire une ligne en direction de la baie James, la ligne a été
faite en pénétration directe dans le comté d'Abitibi-Est.
Pour ce qui a trait au comté d'Abitibi-Ouest, si vous regardez la carte,
on a pris une partie du comté d'Abitibi-Est, en plein centre, alors que
le nord du comté d'Abitibi-Ouest a été laissé au
comté d'Abitibi-Est.
Peu importe où le député de cet endroit peut
demeurer, il sera obligé de traverser une autre circonscription
électorale.
M. HARDY: Si le député me le permet, il y a le
problème de la baie James. On a voulu placer tout le territoire de la
baie James dans un seul comté, soit Abitibi-Est. C'est à cause
d'une route, la route de Matagami.
M. ROY (Beauce): Je ne vois pas le rapport. Je pense que la division
aurait pu se faire autrement et elle aurait respecté quand même
les raisons que nous donne le député de Terrebonne.
M. HARDY: De quelle façon auriez-vous fait la division pour que
la baie James soit dans un même comté?
M. LATULIPPE: Quel est l'avantage d'avoir la baie James dans le
même comté?
M. HARDY: J'ai écouté bien attentivement tout le
débat de deuxième lecture et j'ai cru comprendre que l'on
désirait notamment je pense, entre autres, au brillant discours
de mon ami le député de Nicolet qu'on morcelle le moins
possible les municipalités. La baie James formant une
municipalité, on a voulu que la municipalité soit dans le
même comté. Au fond, c'était pour répondre aux
désirs des membres de l'Opposition.
M. ROY (Beauce): Je ne voudrais pas être taquin à l'endroit
du député de Terrebonne, mais est-ce que ce critère a
été respecté ailleurs que dans la municipalité de
la baie James?
M. HARDY: D'après ce que je connais du projet de loi, dans les
régions rurales on a fait tous les efforts possibles pour qu'une
municipalité ne soit pas placée à cheval sur deux
comtés. Je donne l'exemple suivant: Chez nous, dans Terrebonne, on a
pris des parties de territoire, qu'on a rattachées au comté de
Deux-Montagnes, afin que toute la ville de Sainte-Scholasti-que soit dans le
comté de Deux-Montagnes, même si, à première vue,
géographiquement, historiquement, on fait appel à d'autres
notions, ces parties auraient dû rester soit dans Prévost, soit
dans Terrebonne. Pour respecter la division municipale, on a placé toute
la ville de Sainte-Scholastique dans Deux-Montagnes. C'est un peu le même
principe qui s'applique ici.
M. ROY (Beauce): C'est peut-être le même principe, mais le
problème est nettement différent. Dans la région de
Sainte-Scholastique, vous n'avez pas le problème des distances que vous
rencontrez en Abitibi.
M. HARDY: Je parle simplement de la question de placer une même
municipalité dans un seul comté, je ne parle pas d'autres
choses.
M. ROY (Beauce): Etant donné que le député
d'Abitibi-Est sera ici ce midi, je me demande s'il n'y aurait pas lieu
d'attendre et de revenir. Il a dû faire du bureau dans son comté
hier et partir du Nord-Ouest ce matin.
M. LEVES QUE: A vous écouter, j'ai l'impression que la
procédure qu'on a prise était sans doute inspirée par
d'excellentes intentions. Je demanderais au député de Chicoutimi,
qui est présentement occupé à lire les cartes... Je pense
que la procédure sur laquelle nous nous sommes entendus il y a quelques
instants semble déjà être battu en brèche un peu et
il y aurait peut-être lieu de la repenser.
Lorsque le député de Beauce nous demande de retarder la
discussion, il prend la région dans son ensemble et on va
forcément être pris avec cela chaque fois qu'on va toucher une
région. Je me demande si la suggestion du député de
Laurier ne devrait pas être réexaminée. Même dans un
premier examen, il va être difficile de s'en tenir à l'ordre
alphabétique. Je pense qu'on va finir par avoir nécessairement un
ordre régional. Si les députés les plus
intéressés... Le député de Chicoutimi dit qu'il est
intéressé partout, d'accord.
Mais, en général, les députés sont plus
intéressés, il faut bien l'admettre, par leur région. Cela
paraît immédiatement au tout début de cette étude.
Je pense bien, à la lumière de ce que nous venons d'entendre,
qu'il serait plus logique et plus pratique de tenir des séances sur des
régions précises. Si on disait, par exemple, cet
après-midi, que nous allons étudier l'Abitibi? On aura tout le
monde de l'Abitibi ici. On peut faire la ville de Montréal. C'est assez
clair. Ensuite, la ville de Québec, par exemple. On procédera
ainsi jusqu'à ce qu'on arrive à la fin.
Le député de Beauce pourrait nous dire ce qu'il en
pense.
M. ROY (Beauce): Je pense que la suggestion que nous fait le leader du
gouvernement est tout à fait pertinente. Ainsi, les
députés sauront à quoi s'en tenir. En ce qui me concerne,
je m'intéresse à toute la carte de la province de
Québec.
M. HARDY: Vous êtes comme le député de Chicoutimi.
Vous êtes omniscient et omniprésent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LEVESQUE: Ce sont des chefs en puissance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une question d'être
omniprésent ou omniscient. C'est que la carte électorale
intéresse tous les citoyens et tous les députés.
M. LEVESQUE: D'accord sur cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Evidemment, je suis d'abord
intéressé à ma région, mais la carte
électorale est l'affaire de tous les députés.
M. HARDY: Evidemment. C'est dans notre mandat, d'ailleurs.
M. ROY (Beauce): C'est ça.
M. HARDY: C'était tout simplement une petite taquinerie que je
faisais à l'endroit du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je la prends comme une taquinerie, mais je
tiens à préciser les choses. Parce qu'il y a des taquineries qui
sont des morsures...
M. HARDY: ... qui peuvent être mal interprétées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme il y a des compliments qui sont des
calomnies.
M. HARDY: J'admets qu'à la lecture du journal des Débats,
comme on ne voit pas le sourire, cela peut être mal
interprété.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez bien raison.
M. LEVESQUE: Je ne tiens pas à perdre du temps, des minutes
très précieuses, mais il serait peut-être plus pratique de
faire un programme et ensuite d'ajourner, pour revenir, cet après-midi,
avec l'Abitibi, disons, enfin comme on voudra. On pourra ainsi
déterminer des régions. Disons que nous pourrions convenir, cet
après-midi, vu que nous avons commencé par l'Abitibi, que ce sera
l'Abitibi et ensuite, je déposerai un horaire. Lorsque nous annoncerons
la tenue de la commission parlementaire de l'Assemblée nationale,
à titre de leader du gouvernement, j'ajouterai quelles seront les
régions dont l'étude sera abordée. Etes-vous d'accord sur
cela?
M. ROY (Beauce): Je suis entièrement d'accord. Je pense que c'est
la seule façon d'avancer d'une façon logique.
M. LEVESQUE: Nous essaierons d'améliorer, d'ici là, la
technique, à mesure que nous avancerons, pour répondre
peut-être à certaines suggestions du député de
Chicoutimi. Je ne sais pas, je ne suis pas un technicien, mais le
président semblait dire...
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est très possible.
M. LEVESQUE: M. le Président, je ne sais pas si vous avez des
connaissances particulières dans le domaine audio-visuel, mais vous
semblez dire qu'il y a peut-être une possibilité...
LE PRESIDENT (M. Pilote): II y a une possibilité de projeter sur
acétate la carte avec un rétroprojecteur. C'est très
facile, il suffit d'avoir le matériel en main.
M. LEVESQUE: Si nous ajournions et que nous convenions de cette
procédure, nous allons nous préparer en conséquence...
M. ROY (Beauce): Parfait!
M. LEVESQUE: Nous prendrions, après l'ordre du jour, cet
après-midi, à quatre heures, les régions de l'Abitibi et
du Témiscamingue.
M. ROY (Beauce): J'aurais une suggestion à faire à
l'honorable leader sur ce sujet, parce que les députés de
l'Abitibi sont les députés les plus éloignés de
Québec. Alors, étant donné que le député
d'Abitibi-Ouest ne peut pas arriver ce soir...
M. LEVESQUE: On peut prendre Montréal, comme l'a
suggéré...
M. ROY (Beauce): Alors, si on commençait par la région de
Montréal...
M. LEVESQUE: On peut faire cela.
M. ROY (Beauce): ... pour demain matin ou demain après-midi, je
n'ai aucune espèce d'opposition à ce qu'on discute de l'Abitibi.
Mais pour aujourd'hui, pour permettre aux députés d'être
présents.
M. HARDY: Quand vous parlez de la région de Montréal, il
ne s'agit pas seulement, évidemment, de l'île...
M. ROY (Beauce): La périphérie...
M. LATULIPPE: On peut prendre Québec aussi.
M. ROY (Beauce): On peut commencer par Québec.
M. LATULIPPE: II y a une tempête aujourd'hui, on peut commencer
par Québec.
UNE VOIX: Montréal, Laval.
M. LATULIPPE: Sur la route 20, est-ce encore passable?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Saint-Louis.
M. LEVESQUE: Alors, cet après-midi, ce sera Montréal et la
région métropolitaine.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La séance suspend ses travaux à
quatre heures, après la période des questions.
La séance est suspendue.
(Suspension de la séance à 11 h 10)
Reprise de la séance à 20 h 27
M. LAFRANCE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance d'aujourd'hui, le député de Fabre,
M. Houde, remplace le député de Matane, M. Bienvenue. Le
député de Saint-Henri, M. Shanks, remplace le
député de l'Islet, M. Gias-son. Le député de
Laurier, M. Marchand, remplace le député des Des-de-la-Madeleine,
M. Lacroix. Le député de Verdun, M. Caron, remplace le
député de Taillon, M. Leduc. Le député de
Gaspé-Sud, M. Fortier, remplace le député de
Vaudreuil-Soulanges, M. Phaneuf. Le député de Pontiac, M.
Larivière, remplace le député de Robert-Baldwin, M.
Séguin. Le député de Shefford, M. Russell, remplace le
député de Montmagny, M. Cloutier. Le député de
Saguenay, M. Lessard, remplace le député de Lafontaine, M.
Léger.
Alors, tel qu'entendu à la suspension, ce matin, nous revenons
à l'étude des comtés de la région de
Montréal. Oui? Le député d'Abitibi-Est.
M. AUDET : Est-ce que nous ne commençons pas par l'article 1,
etc.?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Ce matin, il a été entendu, je
pense, entre les différents partis, que nous discuterions par groupes de
comtés. Nous avions commencé par le comté d'Abitibi-Est,
ce matin. Vu l'absence du député de ce comté, nous avons
suspendu ce paragraphe. Il a été entendu, par la suite, que nous
discuterions par groupes de comtés étant donné qu'il y
avait des problèmes au niveau de la préparation des cartes. Il y
a eu un travail de fait aujourd'hui. Les comtés sur lesquels nous sommes
prêts à discuter, ce soir, sont les comtés de la
région métropolitaine de Montréal.
Alors, nous allons commencer par...
Région métropolitaine de Montréal
M. LEVESQUE: Nous allons commencer par...
M. AUDET: J'en aurais pour cinq minutes.
M. HARDY: C'est par considération pour le député,
étant absent ce matin, que nous avons décidé de suspendre
l'étude de la région de l'Abitibi.
M. AUDET: Nous pourrions commencer maintenant puisque j'y suis!
M. LEVESQUE: ... le paragraphe 3, Anjou.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, pour la région
métropolitaine de Montréal, nous commençons...
M. LEVESQUE: Par Anjou.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): ... par le district d'Anjou.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'aurais quelques
questions à poser concernant le district d'Anjou. D'abord, est-ce que le
leader du gouvernement, qui parraine ce projet de loi, est capable de nous dire
quelle est l'homogénéité linguistique dans le district
d'Anjou?
M. LEVESQUE: Oui! Ce sont surtout des Canadiens français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quelle proportion?
M. LEVESQUE: A peu près 87.5 p.c.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avez-vous des statistiques officielles
présentées par le président général des
élections là-dessus pour que nous puissions nous entendre?
M. LEVESQUE: Non. Non, nous n'avons pas fait tous les calculs. On peut
passer un temps infini sur des questions comme celles-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est très important de savoir
pourquoi.
M. LEVESQUE: On dit que c'est à peu près à 87 p.c.
canadien-français. Mais je me demande ce que la langue vient faire ici,
en ce moment.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): La langue a une importance parce qu'il arrive
qu'il y a un certain nombre de comtés protégés qui ont
été recréés dans l'île de Montréal.
C'est pour cela que nous tenons à le savoir.
M. LEVESQUE: Si c'était protégé, ce le serait pas
mal dans le sens canadien-français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai posé une question, justement, pour
voir dans quelle mesure il y aurait un certain nombre de comtés
protégés dans l'île de Montréal.
M. LEVESQUE: D'accord.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, pourquoi a-t-on pris le point
sud-est de Lafontaine, à l'ouest des raffineries? Pourquoi le point
sud-est de Lafontaine, à l'ouest des raffineries, n'est-il pas dans
Anjou? Qu'est-ce qui explique ce changement?
M. LEVESQUE: II y a, me dit-on, un lien nord-ouest très facile.
C'est également pour tenir compte du facteur population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Uniquement pour cette raison-là?
M. LEVESQUE: Pour les communications qui partent du fleuve, comme on le
voit sur la carte, c'est-à-dire cet axe nord-sud. Est-ce qu'on le voit?
Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela donne une population de 34,520.
Maintenant, pourquoi n'a-t-on pas pris la rue Sherbrooke comme ligne de
démarcation sud du comté, en la prolongeant à l'ouest, le
long de la rue Radisson?
M. LEVESQUE: On me dit que le comté voisin de Lafontaine est
appelé à avoir une expansion dans sa population et que c'est
pourquoi il est à 32,000 tandis que les deux comtés voisins sont
à 34,000 et 35,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qui explique le découpage en
escalier, le long du comté de Bourget?
M. LEVESQUE: On a suivi les lignes actuelles des bureaux de scrutin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels étaient les numéros des
bureaux de scrutin qui se trouvent changés de comté?
M. LEVESQUE: Ah! Allez-vous faire cela souvent?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II va falloir le faire. Nous voulons savoir ce
qui se passe.
M. LEVESQUE: Je ne veux pas être désagréable pour le
député de Chicoutimi mais franchement, si on doit faire ce genre
d'exercice, nous n'en sortirons jamais! Cela a été fait par des
gens qui ont pris des mois à le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais cela a été fait à
notre insu.
M. LEVESQUE: Pas du tout. Mais, évidemment, nous ne sommes pas
membres de la commission. Est-ce que nous pouvons nous substituer et faire tout
le travail technique des membres de la commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans faire tout le travail technique de la
commission, on peut savoir quel travail technique a été fait.
M. LEVESQUE: C'est à peu près ça. J'ai
répondu d'une façon, je crois, satisfaisante qu'on a suivi la
ligne des bureaux de scrutin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, pourquoi la limite nord n'est-elle pas
la Rivière-des-Prairies et la limite sud, la rue Sherbrooke? Est-ce que
le président des élections peut répondre à
cela?
M. LEVESQUE: II y a une limite nord naturelle qui est Henri-Bourassa,
les limites de ville d'Anjou.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et combien d'anciens bureaux de scrutin
regroupe ce comté?
M. LEVESQUE: Cela comprend 139 bureaux, sans compter ceux qui sont
doubles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais bien savoir les numéros.
M. LEVESQUE: Je les ai, mais je me demande ce que veut le
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi veut
savoir ce que la commission a fait exactement et pourquoi elle l'a fait.
Puisque les citoyens n'ont pas eu le loisir de se faire entendre, c'est
à nous de poser les questions.
M. LEVESQUE: Du comté de Lafontaine, les bureaux de scrutin 169
à 222 b), 93 à 97, 112 à 121, 127 à 138. De
Bourget, 1 à 14, 21, 180 à 197 et 207 à 224.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Bonaventure a dit
tout à l'heure qu'on avait tenu compte de certains problèmes
d'expansion en ce qui concerne les frontières du comté d'Anjou.
Est-ce que ce critère a prévalu à plusieurs reprises dans
le découpage de l'île de Montréal?
M. HARDY: ... du comté de Lafontaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai dit qu'on en avait tenu compte pour le
comté d'Anjou étant donné les problèmes d'expansion
dans le comté de Lafontaine. Je me suis bien fait entendre. Est-ce que
l'on a tenu compte de ce facteur d'expansion dans d'autres comtés du
secteur montréalais?
M. HARDY: D'une façon générale, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une affirmation gratuite. Ni vous ni moi
ne pouvons contrôler cela.
UNE VOIX: La vôtre aussi.
M. RUSSELL: C'est une question, ce n'est pas une affirmation.
M. HARDY: On pourra réexaminer chaque cas en particulier.
Puisqu'on a choisi de procéder par région et même, à
l'intérieur des régions, par comté, il est assez
difficile, je l'avoue, de porter un jugement global à ce moment-ci. Il
s'agira de voir. Après l'étude que j'ai faite du projet de loi et
du rapport, l'impression très nette que j'en garde, c'est que dans la
mesure du possible on a tenu compte de l'expansion future, quitte à
examiner chaque cas en détail pour voir jusqu'à quel point ce
facteur a été respecté.
Quand on regarde la carte et qu'on voit dans le comté de
Lafontaine l'étendue de territoire qui n'est pas
développé, ça saute aux yeux qu'il y a là davantage
place pour des développements que dans d'autres secteurs.
M. RUSSELL: Ce n'est pas le secteur où se situent la
majorité des raffineries de la ville? C'est à Montréal
ça? H n'y a pas grand-place pour l'expansion là. En
arrière des raffineries, qui va aller se construire là?
M. SHANKS: Il y a beaucoup de terrains vacants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II va falloir qu'ils appliquent la loi sur la
pollution avant que les gens puissent s'y installer.
M. HARDY: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le comté
d'Anjou et les comtés limitrophes?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, le but de cette commission, ce soir,
est-il simplement de savoir les raisons des délimitations des
comtés ou les possibilités éventuelles d'amendements de
ces délimitations? Moi, ça ne m'intéresse pas de savoir
combien il y a de chats ou de chiens dans un comté. Je veux savoir s'il
y a possibilité de faire varier les délimitations des
comtés, sinon...
M. LEVESQUE: C'était l'idée que nous en avions, je parle
évidemment pour moi. Je croyais qu'en procédant par région
il y avait moyen de faire un tour de table pour savoir s'il y avait, par
exemple, quant à l'île de Montréal, des suggestions que
certains députés voulaient faire, ils pourraient apporter
certaines modifications; mais quant à faire l'autopsie ou l'anatomie ou
d'autres mots qui commencent en a, ce serait un travail sans fin et à
mon sens peu pratique. Lorsque nous avons entrepris l'étude de ce projet
de loi ce matin, en commission parlementaire, nous avions d'abord pensé
pouvoir procéder par ordre alphabétique, demandant à
quelqu'un autour de la table s'il avait quelque chose à dire
là-dessus, quelques suggestions positives à amener. On s'est
aperçu, après avoir commencé par le comté
d'Abitibi-Est, qu'il y avait toujours une référence au
comté voisin et qui n'est pas nécessairement dans l'ordre
alphabétique.
Nous avons donc pensé qu'il serait beaucoup plus pratique de
procéder par région et nous avons choisi la région de
Montréal. Nous en commençons présentement l'étude.
Il s'agirait, je crois bien, d'adopter une procédure qui serait
acceptée par tous les députés présents. Moi je n'ai
pas d'objection à répondre aux questions, mais il faudrait
orienter notre travail pour que nous puissions faire du progrès et
surtout répondre aux désirs des députés qui
voudraient apporter peut-être certaines suggestions pour
améliorer, pour bonifier, si vous voulez, le projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Est.
M. AUDET: Quand entendez-vous revenir à l'article 3?
M. HARDY: Est-ce que vous avez l'intention de nous quitter si vite?
M. AUDET: Non, non c'est pour savoir.
M. LEVESQUE: II n'est pas question de ce soir, à moins que
ça aille plus vite que nous pensions...
M. AUDET: Ce matin, mon train était en retard de deux heures,
c'est pour ça que je n'y étais pas.
M. LEVESQUE: IL n'est pas question ce soir de parler de la région
d'Abitibi, ce soir c'est la région de Montréal, et nous
vous...
UNE VOIX: II veut préparer sa chefferie.
M. LEVESQUE: ...aviserons chaque jour des régions qui seront
appelées, mais je ne peux pas dire combien de temps ça va prendre
pour étudier telle ou telle région.
M. BOSSE: M. le Président, je crois qu'il faut rappeler, pour
ceux qui n'étaient pas ici ce matin, que c'est à leur propre
demande que nous sommes revenus à la région de
Montréal.
M. AUDET: A cause d'un déraillement, mon train était en
retard de deux heures. Ce n'est pas la première fois.
M. LEVESQUE: Alors, M. le Président, il semble y avoir concensus.
Je ne voudrais pas l'interpréter pour moi seul. J'ai l'impression qu'on
pourrait étudier l'intérieur de l'île de
Montréal.
Nous avons commencé par Anjou. Nous pouvons faire le tour des
comtés limitrophes et ainsi procéder afin que vous puissiez
appeler, tour à tour, les 31 comtés de l'île de
Montréal. S'il n'y a pas de suggestions particulières pour des
modifications, on va passer à un autre, etc. Il me semble que c'est
logique.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, normalement, un projet de loi
s'étudie article par article, sauf que c'est un projet de loi un peu
particulier. J'appuie le leader parlementaire du gouvernement quand il dit
qu'on devrait étudier cela par région. D est bien sûr que
c'est impensable de parler spécialement d'un comté ou de
déplacer les limites d'un comté sans toucher à d'autres
comtés.
J'aimerais savoir, à la suite de l'étude de la
région de Montréal, quelles régions viendront. Cela
m'intéresserait qu'on puisse suivre un ordre donné à la
commission. Par exemple, après la région de Montréal,
quelle région
viendra ensuite? Cela pourrait faciliter nos travaux, étant
donné qu'il y a une autre commission qui siège. Est-ce qu'on a
déterminé dans quel ordre on étudierait les
régions?
M. LEVESQUE: On pourra le faire dans les jours qui suivent.
M. VINCENT: Quel était le nom suggéré pour le
comté d'Anjou dans les premier et deuxième rapports de la
commission?
M. HARDY: Même chose. M. LEVESQUE: Idem.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si je comprends bien, M. le Président,
il n'y a pas eu de modifications, en ce qui concerne le comté d'Anjou,
entre le premier et le second rapport.
M. HARDY: Non.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Si personne n'a d'objection, on va regarder
la carte et prendre le comté de Lafontaine, un comté voisin.
M. RUSSELL: M. le Président, pour l'information des
députés, j'aimerais qu'on établisse la façon dont
on a procédé pour faire le découpage de la carte dans la
ville de Montréal. Je pense que plusieurs députés seraient
intéressés à savoir pourquoi on a procédé
par zigzags et pourquoi on a fait telle ou telle chose. Si on
établissait d'avance les normes qui ont servi à faire le
découpage, cela éviterait peut-être beaucoup de questions
et cela renseignerait les députés intéressés.
M. HARDY: II y a d'abord le facteur démographique qui est le
pivot, il ne faut pas se le cacher. Deuxièmement, quand il y avait
possibilité de respecter les divisions municipales, on le faisait; c'est
le cas d'Anjou.
Il y avait également les voies de communication. Certaines
limites naturelles forment les voies de communication. A Anjou, le boulevard
Henri-Bourassa est un exemple. Dans certains cas, il y a les voies
ferrées qui constituent des limites naturelles. Il y a enfin ce qu'on
vient de souligner au sujet d'Anjou et Lafontaine, c'est la prospective quant
à l'expansion. Pour les territoires relativement moins peuplés de
l'île de Montréal, les commissaires ont tenté de se
rapprocher davantage des 32,000 que dans des comtés du centre de la
ville où il n'y a plus de place pour le développement
résidentiel.
Je ne sais pas s'il y a d'autres facteurs, mais je pense que ce sont
à peu près ceux qui ont été respectés et sur
lesquels se sont fondés les commissaires pour effectuer le
découpage.
M. RUSSELL: Mais quelle est la raison pour laquelle je regarde la
carte qui est exposée on a fait un zigzag comme
celui-là?
M. HARDY: Ce sont les limites municipales de la ville d'Anjou.
M. RUSSELL: Ce sont les limites municipales.
M. MARCHAND : Est-ce que je peux répondre concernant le
zigzag?
DES VOIX: Oui, oui!
M. MARCHAND: Je pense que c'est assez facile à comprendre. Le
zigzag de la rue Saint-Clément, ce sont les limites de la ville d'Anjou.
Si vous êtes déjà allés dans cette partie de la
ville, lorsque vous prenez les petites rues où vous descendez, les
zigzags, il n'y a pas de porte de sortie. La seule façon de sortir de
là, c'est de revenir sur vos pas, remonter et aller prendre les
artères principales pour sortir de la ville d'Anjou. Si ces rues
n'étaient pas dans ce comté, par exemple si elles étaient
dans le comté de Bourget, cela prendrait une demi-heure, trois quarts
d'heure environ pour aller dans la petite rue qui est juste en-dessous dans le
comté de Bourget. Il n'y a pas de porte de sortie et cela ne communique
aucunement. Il faut que vous alliez faire le tour par la rue Sherbrooke ou par
une des autres rues adjacentes. Cela prend à peu près une
demi-heure, trois quarts d'heure. Je pense que c'est extrêmement logique
que ce soit fait comme cela, parce que ce sont les limites d'une ville et il
n'y a pas d'autre moyen de communication. Je pense que cela va se
répéter à plusieurs endroits où vous allez voir des
bornes. Ceux qui ne connaissent pas la topographie de la ville ne le
comprendront pas. Vous allez voir, ce sont les voies ferrées.
Pour aller dans la rue du même nom qui continue vous avez
la même chose dans le nord de la ville pour traverser à
certains endroits, par exemple, la voie du Pacifique, cela vous prendra trois
quarts d'heure pour faire deux milles par la rue Bernard ou par d'autres rues
comme la rue Jean-Talon. Il faut que vous fassiez le tour complètement
pour vous rendre à Outremont. C'est le but de cette séparation de
comtés. Vous allez le revoir à plusieurs places dans la ville de
Montréal.
C'est une obligation de faire des séparations naturelles qui sont
là par la topographie et par les voies ferrées et ainsi de
suite.
M. LAURIN: Cela m'arrive, M. le Président, à cause de ces
limites, de ne pas pouvoir sortir de mon comté !
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, nous revenons au comté de
Lafontaine.
UNE VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Pour votre information, c'est le paragraphe
46.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, nous en sommes loin.
M. LAURIN: M. le Président, pendant la période de
méditation, au point de vue régional, nous avons examiné
les limites des comtés à la lumière des deux rapports.
J'aimerais vous dire, probablement à votre grande satisfaction, que nous
acceptons les limites telles qu'elles apparaissent dans le projet de loi et que
nous n'entendons présenter aucune modification.
M. HARDY: Quant à l'île de Montréal?
M. JORON: A une exception, cependant; c'est plutôt une question
que nous formulons. J'imagine que, quand nous arriverons à ce
comté, nous pourrons y voir en fait. Nous adoptons, comme position, que
nous devrions respecter intégralement le deuxième rapport de la
commission Drouin. Nous avons tenté de vérifier si les
délimitations, qui nous étaient proposées dans le projet
de loi 62, étaient identiques et conformes au deuxième rapport de
la commission Drouin.
Il nous a semblé, à première vue, dans la mesure
où nous avions les moyens de faire cette étude, qu'elles
l'étaient. Une seule exception, cependant, nous est apparue. C'est, dans
l'île de Montréal, le comté de Saint-Henri.
M. SHANKS: Encore?
M. JORON: Ah oui! On rajoute au comté de Saint-Henri une partie
de territoire qui avait été proposée, comme suggestion,
à la commission Drouin par le parti ministériel. La commission
avait refusé ça. C'est plus difficile à lire dans le
projet de loi, mais, dans la carte qui nous est présentée
là-bas, cela reprend la suggestion du Parti libéral, que la
commission Drouin avait refusée dans son deuxième rapport.
Remarquez, il n'y a peut-être pas d'incidence, parce que je me demande
même s'il y a une population dans cette partie de territoire. C'est ce
que nous aimerions savoir. Cela semble être une cour de chemin de fer ou
quelque chose du genre. Est-ce que le député de Saint-Henri
pourrait nous le dire?
M. SHANKS: C'est exactement ça. On a gardé la limite
provinciale du quartier no 1 au point de vue municipal. C'est ce qu'on a fait
là.
M. JORON: Est-ce que cela ajoute, par contre, une population
nouvelle?
M. SHANKS: Cela m'enlève 1,000 électeurs.
M. JORON: Pardon?
M. SHANKS: Cela m'enlève 1,000 électeurs.
M. JORON: Cela enlève des électeurs?
M. SHANKS: Oui.
M. LAURIN: A nous aussi, vous savez. M. SHANKS: Pardon?
M. LAURIN: A nous aussi, cela enlève 1,000 électeurs.
M. SHANKS: Bien ça, évidemment...
M. JORON: Ce sont sur les mêmes 1,000 électeurs que nous
nous disputons, si je comprends bien.
M. SHANKS: Mais, la dernière fois, j'avais eu la majorité
dans ces 1,000 électeurs.
M. JORON: Ah! Adopté, M. le Président!
M. SHANKS: C'est exact. Vous pouvez le vérifier, d'ailleurs!
M. LAURIN: Vous levez nos derniers doutes.
M. HARDY: M. le Président, il y a une excellente explication.
Celle qui vient d'être donnée est peut-être un peu à
la blague.
Il y a une excellente explication rationnelle pour ce
léger...
M. JORON: Est-ce que...
M. HARDY: Quand nous en serons à Notre-Dame-de-Grâce, si le
député me le permet.
M. JORON: C'est une question d'ordre général, M. le
Président, si vous me le permettez.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Si vous me le permettez, M. le
député de Gouin, pour le bénéfice du journal des
Débats, étant donné le nombre assez imposant de
députés qui siègent autour de la table, comme tout le
monde est assez entassé, il est difficile, pour les gens du journal des
Débats, d'identifier chacun des députés. Si vous le voulez
bien, demandez la parole avant et on vous l'accordera en vous nommant, pour le
bénéfice du journal des Débats.
La parole est au député de Gouin.
M. JORON: Je voulais simplement demander au député de
Terrebonne, avant que nous n'entreprenions nos travaux, s'il y a d'autres cas
semblables ou si le projet de loi no 62, à cette exception d'ordre
technique près, peut-être, respecte intégralement le
deuxième rapport de la commission Drouin.
M. HARDY: M. le Président, sur l'île de Montréal,
c'est le seul cas. Dans toute la province, il y a quatre cas de modifications
très, très mineures entre le rapport Drouin et la carte. Je pense
que lorsque nous donnerons les explications au député, il sera
ravi de ce que nous avons fait.
M. JORON: Je vous remercie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est probable que le député de
Terrebonne n'a pas examiné le cas du comté de D'Arcy-McGee.
M. HARDY: C'est la même chose, c'est le même
problème.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 3, adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au paragraphe 3,
Anjou, faisons un acte de foi, vu l'absence de réponses satisfaisantes
que nous avons eues.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 3, adopté.
Le comté de Lafontaine, paragraphe 46.
UNE VOIX: Demeurez-vous dans le même secteur?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Oui. M. HARDY: Le paragraphe 46.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est à la page 94 du projet de
loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que ce
comté respecte les deux rapports, le premier ou le deuxième
rapport de la commission Drouin?
M. HARDY: Intégralement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Intégralement. Juré sur
l'âme du député de Terrebonne?
M. HARDY: Le député de Chicoutimi désire-t-il que
je mette mon siège en jeu?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non. Je vous le laisse! Je vous le
laisse.
Le PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 46, adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. On se promène.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Page 94.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comté de Lafontaine. Le comté
d'Anjou est adopté. Lafontaine, c'est tout ça.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 46 pour le district
électoral de Lafontaine, adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est conforme.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 13, Bourget? Page 28 du projet de
loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II n'y a pas eu de modification.
M.HARDY: C'est exactement le premier rapport.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Bourget est
satisfait de son comté?
M. LAURIN: Alea jacta est. Je suis fataliste, philosophe.
UNE VOIX: Optimiste surtout.
M. LAURIN: Comme Cincinnatus, je suis prêt à retourner
à ma charrue, le cas échéant.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une charrue plus payante que celle de
Cincinnatus.
M. LAURIN: C'est une autre charrue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 13, district de Bourget,
adopté?
Paragraphe 12, page 27, district Bourassa?
M. HARDY: Ceux qui ont entre les mains le premier rapport, il y a un
changement de nom. C'est le seul changement par rapport au premier rapport. Au
lieu d'être La Dauversière, c'est Bourassa.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En l'honneur d'Henri Bourassa?
M. VINCENT: Dans La Dauversière, le premier rapport indiquait
36,678 électeurs et, dans Bourassa, on parle de 36,125.
M. HARDY: Prenez La Dauversière dans le rapport initial. Dans la
loi, ça devient Bourassa, mais c'est exactement les mêmes limites
que La Dauversière et exactement la même population.
M. VINCENT: Mais pourquoi 36,678 dans le premier rapport et
36,125...
M. HARDY: Ce que vous voyez, c'est le premier rapport. Ce qui est
projeté sur l'écran, c'est l'atlas fondé sur le premier
rapport Drouin.
M. VINCENT: Tout de même, dans le premier rapport, à la
page 55, La Dauversière, 36,678.
M. HARDY: Le comté de Bourassa que vous voyez sur l'écran,
c'est le comté de Bourassa que vous avez dans votre atlas, qui a 36,125,
premier rapport. Il y a uniquement un changement de nom.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout à l'heure, au sujet du
comté de Bourassa, le député de Laurier a parlé des
voies de communication. Est-ce que ce comté n'est pas coupé par
des carrières? Il y a deux secteurs en réalité.
M. HARDY: C'est-à-dire, il y a des carrières, mais il n'y
a pas une coupure intégrale, il y a des îlots...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les communications sont
faciles?
M. HARDY: II y a dans le comté des flots constitués par
les carrières. Il y a le boulevard Saint-Michel qui traverse ce
comté du nord au sud.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Du nord au sud.
Le PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gouin.
M. JORON: Je pense qu'il faudrait peut-être préciser que ce
qu'on nous montre sur l'écran ce sont les anciens comtés et non
pas les nouveaux.
M. HARDY: C'est ça, c'était l'atlas fondé sur le
premier rapport Drouin.
M. JORON: Non, ce n'est même pas ça. C'est la vieille carte
électorale, ces délimitations. Ce que vous voyez là, il
n'y a pas de comté d'Anjou. C'est l'ancienne carte
électorale.
M. HARDY: Alors, on m'explique que les lignes rouges, c'est l'ancienne
carte.
M. JORON: C'est ça.
M.HARDY: Et les lignes noires, c'est la nouvelle carte.
UNE VOIX: On ne les voit pas bien.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Olier va vous
donner l'explication.
M. VINCENT: Pour ne pas se mêler, il y avait un comté de
Bourassa et il devient Sauvé. Et là, la Dauversière
devient Bourassa.
M.HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: Mais le comté de Bourassa autrefois n'est pas le
même comté de Bourassa d'aujourd'hui.
UNE VOIX: ... dans le même comté.
M. VINCENT: C'est ça. Le comté de Bourassa qui existe
aujourd'hui ne sera pas le même du tout que le comté de Bourassa
qui va exister.
M. HARDY: Vous avez raison.
M. VINCENT: Car le comté de Bourassa aujourd'hui devient le
comté de Sauvé, et le comté de Bourassa de demain
était le comté projeté de La Dauversière,
partiellement.
M. HARDY: Alors, le comté actuel de Bourassa a été,
en fait, divisé avec peut-être d'autres modifications, mais a
été divisé parce que c'est un comté qui a une forte
population actuellement.
M. VINCENT: Oui, 61,000. M. HARDY: Alors, si on se...
M. PICARD: M. le Président, si vous me permettez, je peux vous
donner un mot d'explication pour clarifier un peu la situation à cause
des noms sur la carte. Ce que vous avez ici, c'est l'ancien territoire du
comté de Bourassa qui se continue par là. Cette partie de
l'ancien comté de Bourassa va maintenant s'appeler Sauvé. Ce que
vous avez sur vos cartes qui dit La Dauversière et s'en vient par en
bas, ici, va s'appeler Bourassa, c'est cela la différence. Si on regarde
la nouvelle carte changez la carte .
M. LEVESQUE: C'est la délimitation...
M. PICARD: ... alors, vous voyez ici la continuation de Bourassa dont je
vous parlais tantôt, l'ancien comté, cette partie va être
Sauvé. Ce que vous voyez, ici, La Dauversière va être le
nouveau comté de Bourassa.
M. RUSSELL: Vous l'avez cette carte, mettez-là pour qu'on la
voie. Ce n'est pas délimité de cette façon.
M. HARDY: La ligne noire.
M. PICARD: La ligne noire ici? C'est l'ancien comté. C'est la
Dauversière qui va maintenant s'appeler Bourassa. La Dauversière
empiète sur l'ancien comté d'Olier comme vous le voyez ici, il
vient chercher toute cette partie du comté d'Olier. Il va s'appeler
Bourassa, est-ce clair?
M. RUSSELL: C'est clair, mais vous pourriez montrer cette carte.
M. HARDY: Non. On a pris l'ancienne carte, les lignes rouges montrent
l'ancien comté, et on a ajouté des lignes noires sur l'ancienne
carte pour marquer les nouveaux comtés, tels que décrits dans le
projet de loi 62. Il n'y a pas une nouvelle carte qui a été faite
à partir du projet de loi 62.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): II serait peut-être plus simple de
prendre le comté de Sauvé d'abord, et prendre le comté de
Bourassa par la suite.
M. PICARD: Jusqu'au boulevard Plaza, c'est Sauvé.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, pour votre information, le
comté de Sauvé est au paragraphe 98.
M. LEVESQUE: M. le Président, en attendant on pourrait
peut-être rafraîchir la mémoire de ceux qui étudient
l'île de Montréal, pour les changements de nom. Nelligan, du
premier rapport, est devenu dans la loi Saint-Laurent. Saint-Laurent est devenu
l'Acadie. Ahuntsic est devenu Crémazie. La Dauversière est devenu
Bourassa, Bourassa est devenu Sauvé, Olier est devenu Jeanne-Mance,
Saint-Michel est devenu Viau et Jeanne-Mance est devenu Rosemont.
M. VINCENT: Est-ce que vous en avez des copies
supplémentaires?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On peut vous les répéter et
prenez-en note.
M. VINCENT: Non, c'est parce que je suis en avant là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah oui! mais on n'est pas ici pour faire les
sténographes.
M. HARDY: Vous allez en avoir dans quelques instants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le travail n'a pas été fait
ce n'est pas notre faute, on a payé assez cher pour ça.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors nous sommes à Sauvé, au
paragraphe 98.
M. RUSSELL: M. le Président, je remarque que ce qui est devenu
Sauvé aujourd'hui aurait 36,135 électeurs. C'est un coin
où il y aurait beaucoup de développements encore possibles.
On est déjà à la limite, on ne permet aucun
développement, aucune expansion. C'est parce qu'on ne se sert pas du
même critère dont on s'est servi dans le comté d'Anjou.
Dans Anjou on a mis moins de population pour permettre l'expansion.
M. BLANK: Dans Anjou la partie blanche n'est pas construite du tout. Ici
c'est la partie construite. Cela veut dire que toute cette partie-ci est pour
fins de développement. Ici dans Sauvé c'est tout construit
presque à 90 p.c; on me dit que les derniers 10 p.c. c'est la section
industrielle. Cela veut dire qu'à moins qu'on transforme les bungalows
en maisons d'appartements il n'y aura pas d'augmentation de population.
M. HARDY : II faut préciser qu'il n'y aurait place pour de
nouvelles constructions qu'entre le boulevard Albert-Hudon et la limite du
comté. De toute façon il peut...
M. RUSSELL: II faudrait combien de population là?
M. HARDY: Combien de place il y aurait pour une...?
M. RUSSELL: De quelle façon est-ce zoné? Est-ce une zone
de bungalows ou de blocs d'appartements?
M. HARDY: On me dit que ce sont des duplex.
M. RUSSELL: C'est à Montréal-Nord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a un chiffre prévu
d'augmentation de population d'ici deux ans, par exemple, au rythme où
se fait la construction?
M. LEVESQUE: On parlait tout à l'heure de Lafontaine. On me
faisait remarquer qu'il y a là une expansion très rapide de
population. Elle était en 1966 je parle des électeurs
toujours de 45,546 et c'est passé à 55,576, en 1970, soit
une augmentation de 10,030. On parlait tout à l'heure de Bourget;
l'augmentation était de 2,000, c'est-à-dire passait de 43,700
à 46,300, soit une augmentation de 2,600.
On parlait également d'Anjou. D'Anjou est un nouveau district et
nous ne l'avons pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que disait le leader,
déjà?
M. LEVESQUE: J'ai voulu donner des chiffres pour que l'on
s'aperçoive qu'il y a une expansion assez forte dans le comté de
Lafontaine.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le comté de Lafontaine.
M. LEVESQUE: Oui. Evidemment, ce sont les anciens districts. Par
exemple, dans le comté de Bourassa, on partait de 47,726, en 1966, et on
se rendait à 61,981, en 1970, soit une augmentation de 14,255
électeurs. Par contre, il y a d'autres circonscriptions actuelles
où il y avait même une diminution de population. Le comté
de Dorion avait 37,740 et en 1970, 37,508, soit une diminution de 232. Il y a
une variation dans la progression de la population. C'est simplement pour dire
qu'on a tenu compte de ce facteur, dans le cas de Lafontaine, pour n'avoir que
32,000 électeurs comparativement aux comtés voisins qui en ont
peut-être 35,000 et plus.
M. HARDY: Les anciens comtés de Bourassa et d'Olier, qui sont
devenus maintenant Sauvé et Jeanne-Mance, sont, par rapport à
Lafontaine et Anjou, si on veut faire des comparaisons, des comtés dont
la population est plus dense par rapport au territoire.
M.VINCENT: M. le Président, quand on arrive au paragraphe 98,
pour permettre aux gens de se reconnaître, est-ce qu'il n'aurait pas
été mieux de dire: Le district électoral de Sauvé
comprend une partie de l'ancien comté de Bourassa? Il me semble qu'on
pourrait mieux se situer.
M. HARDY: Dans la loi?
M. VINCENT: Oui, dans la loi qui sera rédigée.
M. HARDY: On ne peut pas faire cela dans la loi. Au point de vue de la
technique législative, on ne le peut pas.
M. VINCENT: Mais dans les explications de la loi?
M. HARDY: II s'agit de cas qui sont identiques et votre suggestion est
sûrement très valable là où il y a des changements
entre le rapport et la loi, mais c'est la façon dont le rapport
procède. Vous l'avez, cette description, dans le rapport Drouin.
M. VINCENT: Oui, dans le rapport Drouin.
M. HARDY: Le comté de Sauvé a la même description
que dans le rapport Drouin. C'est ainsi pour les comtés de Bourassa et
de Sauvé.
M. GUAY: D'un autre côté, il y a bon nombre
d'électeurs qui ne savent même pas dans quel comté ils sont
actuellement. Si on leur disait que cela fait partie de l'ancien comté
de... Je pense qu'une description par les municipalités réglerait
le problème.
M. HARDY: Pour bien faire comprendre, pour "publiciser" cette nouvelle
carte, ce sont des choses qui pourront être faites, mais on ne peut pas
l'inscrire dans la loi. Une loi de division territoriale, que ce soit au point
de vue de la carte électorale, de la division judiciaire ou de la
division d'enregistrement, ne peut que décrire un territoire
constitué.
M. GUAY: Ce que vient de dire le député de Nicolet, en
milieu rural, expliquerait beaucoup mieux, mais je pense bien qu'il est
impossible de mettre cela dans la loi parce qu'on fait sauter...
M. HARDY: Mais le rapport Drouin l'a fait. M. GUAY: Oui, d'accord.
M. VINCENT: Le citoyen de Montréal qui va prendre la carte
électorale de 1972 ou 1973 et qui va essayer de se situer
là-dedans?
M. HARDY: II y a une autre façon. Les citoyens qui veulent
vraiment connaître les limites de leur comté retrouvent ces
informations dans les descriptions de sections de vote préparées
par le président d'élection. Le président
d'élection décrit les sections de vote, la rue Unetelle...
M. VINCENT: Mais seulement à l'occasion d'une
élection.
M. HARDY: Non, annuellement. Le chef de chaque parti reçoit
annuellement, au printemps, une nouvelle description des sections de vote. Les
présidents d'élection des comtés sont obligés, en
vertu de la loi électorale, de préparer une nouvelle description
des sections de vote annuellement et doivent en envoyer une copie au moins,
actuellement, au premier ministre et au chef de l'Opposition.
Je me demande s'ils n'en envoient pas à tous les partis.
M. VINCENT: Une autre suggestion qui pourrait peut-être se
concrétiser: Est-ce qu'il y aurait lieu, dans une loi, d'ajouter, en
annexe, les cartes des comtés? Pas des grandes cartes. On pourrait ainsi
mentionner les comtés avec les cartes.
M. HARDY: H faudrait attendre que la loi soit adoptée.
M. VINCENT: D'accord, mais il faut penser que cette loi va servir...
M. HARDY: C'est une suggestion sûrement intéressante.
M. VINCENT: Si on ajoutait, en annexe, les cartes des comtés, une
personne pourrait se situer sur l'île de Montréal aller à
l'article 98 et se retrouver dans le comté de Sauvé.
M. HARDY: Un peu comme la commission indépendante a fait pour
illustrer son rapport.
DES VOIX: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député
d'Olier.
M. PICARD: M. le Président, aux questions posées par le
député de Nicolet, j'aimerais lui faire remarquer que, sur
l'île de Montréal, je vous assure que les gens vont
préférer de beaucoup qu'on leur dise que le nouveau comté
de Sauvé est compris entre la Rivière-des-Prai-ries, la voie
élevée, le boulevard Plaza et la rue Papineau que si on leur dit:
Cela était telle partie de l'ancien comté de Bourassa. Les gens
connaissent ces limites, comprenez-vous? Ce qui apparaît sur la carte, la
ligne du bas que vous voyez, c'est la voie élevée du Canadien
national. Pour quelqu'un qui ne sait pas qu'il y a une voie
élevée, c'est utile, mais les gens qui demeurent là, tous
les jours, passent en dessous
de cette voie élevée. De l'autre côté, c'est
la rivière. Alors, la Rivière-des-Prairies, la voie
élevée, le boulevard Plaza et la rue Papineau.
M. VINCENT: Ou encore, si la suggestion était acceptée par
la commission qu'on ajoute les cartes en annexe à la loi, les gens
pourraient se reconnaître beaucoup plus facilement. \
M. PICARD: D'accord. Mais en mentionnant l'ancien territoire, je vous
garantis que vous allez avoir des petits problèmes tout à
l'heure. Quelle partie du comté de Bourassa c'est la question
qu'ils vont se poser s'appelle maintenant le comté de
Sauvé?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le député
d'Olier. Mais, moi, ce que je déplore, c'est que nous n'ayons pas ici
pour travailler des instruments utiles. C'est absolument inutile. On ne s'y
retrouve pas, puisque c'est l'ancien rapport. Ce n'est même pas le
deuxième.
M. PICARD : Pour vous donner un exemple concret des difficultés
que cela pourrait occasionner, le nouveau comté de Viau comprendra une
partie de l'ancien comté d'Olier, une partie de l'ancien comté de
Dorion, une partie de l'ancien comté de Gouin, une partie de l'ancien
comté de Jeanne-Mance. Si vous donnez cela comme description, les
personnes des quatre comtés vont se demander quelle partie du
comté de Gouin fait maintenant partie du comté de Viau.
M. VINCENT: Oui, d'accord, nous l'avons accepté.
M. PICARD: Si je dis que le comté de Viau est entre Saint-Zotique
et Métropolitain, Bordeaux et Laurier, c'est clair.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes d'accord avec vous
là-dessus. C'est bien clair. C'est pour l'usage des citoyens. Mais, pour
nous qui devons étudier ces nouvelles divisions territoriales, vous
comprenez que les instruments que nous avons ce soir sont absolument
inadéquats. Nous ne nous y retrouvons pas, puisque c'est l'ancienne
carte que nous avons.
M. PICARD: Je vous comprends bien sur ce côté. Mais il ne
faut pas le donner comme cela aux résidents. Cela les
mélangerait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les citoyens, c'est une autre affaire. Il
y a un moyen de leur faire connaître les nouvelles divisions d'une autre
façon. Cela viendra après. Mais, pour l'étude que nous
faisons...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 98?
M. RUSSELL: Au sujet du comté de Sauvé, on parlait tout
à l'heure des carrières. Les carrières ne sont pas dans ce
comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est dans le nouveau comté de
Bourassa, qui s'appelait La Dauversière.
UNE VOIX: C'est ça, dans le premier rapport.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 98, adopté?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté sur un acte de foi.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le district de Jeanne-Mance, l'ancien
district d'Olier, paragraphe 39?
M. RUSSELL: Mais pourquoi ne passe-t-on pas à Olier qui est juste
en dessous?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Olier? C'est ça.
M. RUSSELL: C'est lui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est Olier qui est changé pour
Jeanne-Mance.
M. HARDY: Quand vous voyez Olier, c'est Jeanne-Mance.
UNE VOIX: Quel paragraphe?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 39, page 80.
M. HARDY: Là encore, l'unique changement dans la loi, c'est le
nom par rapport au rapport Drouin.
Mais les limites, que l'on retrouve dans le projet de loi 62, sont
exactement les mêmes limites que nous retrouvons dans le rapport
Drouin.
M. VINCENT: Dans le cas présent, est-ce qu'il y a une raison
particulière pour rechanger le nom?
M. HARDY: Je pense que c'est le député qui a
consulté sa population, comme cela s'est fait dans d'autres
comtés, que le député de Nicolet connaît bien et que
je connais, pas aussi bien que lui mais assez bien.
M. RUSSELL: Olier devient Jeanne-Mance, si je comprends bien.
M. HARDY: Pardon?
M. RUSSELL: Olier devient Jeanne-Mance.
M. HARDY: C'est ça.
M. PICARD: Pas directement parce qu'Olier est aussi Viau.
M. VINCENT: Olier n'existera plus. M. HARDY: Dans le nouveau rapport. M.
LEVESQUE: Olier disparaît. M. PICARD: II disparaît dans Viau
aussi.
M. RUSSELL: Le nouveau comté, qui avait été
baptisé, si vous voulez, Olier, s'appellera Jeanne-Mance.
M. HARDY: Jeanne-Mance.
M. RUSSELL: Maintenant, cela comprend quelles municipalités?
M. PICARD: Si vous me le permettez, je vais vous le montrer sur la
carte. Vous avez ici les limites de l'ancien comté d'Olier. Il
comprenait deux municipalités: l'ancienne ville de Saint-Michel, qui a
été annexée à la ville de Montréal en 1968.
On appelle cela maintenant le quartier Saint-Michel-Nord. Il part de cette
ligne que vous voyez ici et il descend jusqu'en bas, jusqu'à la rue
Paisley. Saint-Michel se rend jusqu'à la rue Molson. Cela,
c'était l'ancienne ville de Saint-Michel. Cela, c'est l'ancienne ville
de Saint-Léonard jusqu'à cette partie, jusqu'à Anjou.
C'était le comté d'Olier.
Le nouveau comté va maintenant s'appeler Jeanne-Mance. Il va
comprendre les mêmes limites à l'est, les mêmes limites au
nord, excepté qu'on va prendre une ligne qui est la continuation de la
17e avenue dans Saint-Michel et son prolongement dans les carrières. Ce
sera le nouveau comté de Jeanne-Mance. On va venir chercher toute cette
partie dans le comté de Jeanne-Mance. Cela, c'est l'ancien comté
de Jeanne-Mance. On vient chercher toute cette partie avec une population
très dense, alors que dans le nord ce n'est pas tellement dense.
M. VINCENT: Je vois l'escalier partant de la ligne du centre en
descendant vers Jeanne-Mance, au boulevard Métropolitain...
M. PICARD: Ici?
M. VINCENT: Juste à gauche. Cela. Il y a un escalier
là.
M. PICARD: C'est le nouveau comté de Viau qui se limite, à
l'est, par la rue Dollier, la rue Jean-Talon, la rue Lisieux, la rue
Bélanger et la 42e avenue. Ce sont des divisions du bureau de poste. Le
bureau de poste fait ces divisions dans ce secteur.
M. VINCENT: A Montréal, on respecte les divisions des bureaux de
poste?
M. HARDY: Bien oui! c'est pour éviter... M. VINCENT: ...à
la campagne... M. PICARD: A Montréal... UNE VOIX: ...pas de
courrier.
M. PICARD: ...la zone postale, cette partie en bas du boulevard
Métropolitain c'est 451, 452,453...
M. SHANKS: Analogiquement, c'est le même problème que
Saint-Samuel.
M. VINCENT: Oui, mais on ne respecte pas Saint-Samuel.
M. GUAY: M. le Président,...
M. RUSSELL: M. le Président, quelle est la nationalité
dans cette partie-là? Est-ce que ce sont des Italiens, des Canadiens
français ou...
M. PICARD: Ce secteur-ci, au sud du boulevard Métropolitain, on
peut dire que ce sont passablement des Italiens, jusqu'aux limites d'Anjou.
Ici, je dirais que c'est une classe de techniciens de langue française,
des personnes de la classe moyenne, dans toute cette partie de
Saint-Léonard.
Dans ce secteur-là, Saint-Michel, vous avez une population
ouvrière mais pas une population de technocrates, pas des personnes trop
spécialisées. Ce sont des ouvriers.
M. RUSSELL: Est-ce que cela ne comprend pas une partie de la ville de
Saint-Léonard?
M. PICARD: De la ville de Saint-Léonard?
M. RUSSELL: Oui. Dans la description du comté, c'est
marqué Saint-Léonard sur la carte.
M. PICARD: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que ce n'est pas la ville de
Saint-Léonard?
M. PICARD: C'est la cité de Saint-Léonard.
M. RUSSELL: C'est la cité de Saint-Léonard.
M. PICARD: Maintenant, M. le Président, j'aimerais attirer
l'attention du président général des élections sur
la description nord qu'on donne de ce nouveau comté qui va maintenant
s'appeler Jeanne-Mance.
J'ai lieu de croire qu'il y a eu une entente entre Montréal-Nord
et Saint-Léonard, où on a fait des échanges de terrains,
avec le résultat que les nouvelles limites entre les deux
municipalités, c'est la voie élevée du Canadien national
et non pas ces dents de scie qu'on voit.
C'étaient des lots qui se terminaient tous en dents de scie.
Lorsqu'ils ont passé le chemin de fer, au sud de ces dents de scie, il y
avait une partie à Montréal-Nord et une autre partie à
Saint-Léonard. Les municipalités ont fait l'échange des
terrains. Je pense qu'il y aurait lieu de surveiller la description qu'on en
donne dans le texte de loi.
M. HARDY: Pour répondre à ce que vient de dire le
député d'Olier, c'est que, justement, on a suivi une limite
naturelle, qui est le chemin de fer.
M. PICARD: Le chemin de fer. M. HARDY: C'est cela.
M. VINCENT: Pour autant que le chemin de fer va fonctionner.
M. HARDY: Comme la loi prévoit que la commission peut modifier la
carte après chaque élection, s'il y a une modification quant
à la voie ferrée, on verra.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, dans ce cas particulier, on a suivi la
division de la ville de Saint-Léonard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a trois municipalités, en fait,
là-dedans.
M. HARDY: C'est un problème démographique. Si on avait
suivi, ici, la limite de la municipalité de Saint-Léonard, on
aurait eu un déséquilibre de population entre les deux
comtés.
M. VINCENT: De combien? De 2,000 ou 3,000 électeurs?
M. HARDY: II faut dire que 2,000 ou 3,000 électeurs, quand vous
êtes rendu à 36,000, cela ne va pas loin de 40,000.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, Saint-Léonard fait partie de
deux comtés.
UNE VOIX: Un.
M. RUSSELL: Un comté.
M. PICARD: Un seul comté: Jeanne-Mance.
M. RUSSELL: II y a une population de 52,000, ce qui veut dire à
peu près 30,000 électeurs.
M. HARDY: II y a une correction à faire. Toute la
municipalité de Saint-Léonard est dans le comté de
Jeanne-Mance mais il y a, en plus de la municipalité de
Saint-Léonard, une certaine partie de Montréal.
M. RUSSELL: II y a deux autres municipalités.
M. HARDY: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce n'est pas la
description qu'on lit dans le texte de loi. On dit: "Le district
électoral de Jeanne-Mance comprend une partie des cités de
Montréal-Nord et de Saint-Léonard et une partie de la ville de
Montréal."
M. PICARD: C'est cela qui n'est pas correct. Pour la partie de
Montréal-Nord, je demanderais qu'on fasse une vérification. Ce
sont ces dents de scie auxquelles je vous renvoie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce qu'on dit une partie pour les trois
villes.
M. PICARD: II y a eu échange de terrains entre les deux
municipalités. C'est la voie ferrée, maintenant, qui est la
limite entre les deux villes. Il ne faudrait pas mentionner une partie de
Montréal-Nord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais demander au député
d'Olier, qui connaît bien ce coin, si, selon la carte qu'il a
examinée, toute la ville de Saint-Léonard est comprise dans cette
description.
M. PICARD: Dans le nouveau comté de Jeanne-Mance, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors la description qui apparaît au
texte de loi n'est pas exacte, puisqu'elle parle d'une partie de chacune des
trois villes. C'est comme cela que c'est dit.
M. HARDY: II y a une petite partie de Saint-Léonard qui n'est pas
dans Jeanne-Mance.
UNE VOIX: Elle est dans le comté de Saint-Michel.
M. PICARD: Imaginez un instant que cette voie élevée n'est
pas construite. Vous avez des lots qui sont placés d'une façon
oblique, comme cela. Alors le bout du lot, nécessairement, qui s'en
vient parallèlement, est coupé à angle droit. Le lot
voisin est encore coupé à angle droit. Cela fait des dents de
scie. A un moment donné, on décide de construire le chemin de fer
et on le construit juste à la limite, entre les deux villes, mais il
chevauche ces dents de scie, avec le résultat que ce n'est pas
habité. Remarquez bien qu'il n'y a là aucune habitation. Les deux
municipalités, Montréal-Nord et Saint-Léonard, à un
moment donné, en sont venues à une entente et ont
échangé des terrains. Ils ont calculé le nombre de mille
pieds carrés, je pense que c'étaient environ 30,000 pieds
carrés. Les municipalités n'était pas perdantes, ni l'une
ni
l'autre. Elles ont dit: Le nord du chemin de fer, c'est
Montréal-Nord et le sud du chemin de fer, c'est
Saint-Léonard.
Mais il n'y a aucune habitation là-dessus. Dans la description
remarquez qu'il faudrait que ce soit vérifié on ne
devrait pas inclure "partie de Montréal-Nord"; je pense que ce n'est pas
correct.
M. VINCENT: Vous avez quand même une partie de
Saint-Léonard qui fait partie du comté de Saint-Michel.
M. PICARD: D'abord, Saint-Michel n'existe plus.
M. VINCENT : Saint-Michel devient le comté de Viau. Vous avez une
partie de Saint-Léonard qui s'en va dans le comté de Viau.
M. PICARD: Oui.
M. VINCENT: Assez considérable.
M. PICARD: Certainement, c'est le noyau. Le comté de Viau va de
Métropolitain jusqu'à la rue Saint-Zotique; il part de cette
section: Dollier, Lisieux et 42e Avenue. C'est un rectangle qui s'en va
jusqu'à la rue Bordeaux. Il se trouve à prendre la partie sud de
Saint-Léonard, toute la partie sud la partie la plus
habitée de Saint-Michel et, ensuite, une partie de
Montréal.
M. RUSSELL: On aurait pu facilement inclure Saint-Léonard dans le
même comté.
M. HARDY: Non, d'après les informations, cette pointe de
Saint-Léonard, qui n'est pas dans Jeanne-Mance, mais qui a
été rattachée à Viau, ça donne près
de 3,000 électeurs. Nous avons déjà 36,856
électeurs dans Jeanne-Mance. Si vous en ajoutez 3,000...
M. RUSSELL: Vous auriez pu enlever la partie de Montréal.
M. HARDY: Non, parce que vous auriez eu trop de monde dans Bourget;
au-dessus de 40,000 électeurs, parce que dans cette partie de
Montréal que vous voulez rattacher à Bourget, il y a environ
5,000 électeurs.
M. RUSSELL: Vous auriez pu en donner à Anjou qui n'en a pas
assez. Vous auriez pu garder les mêmes considérations aussi.
M. HARDY: Le problème d'Anjou, c'est qu'il y a trop d'espace
libre actuellement.
M. RUSSELL: Vous en avez dans Saint-Léonard également.
M. PICARD: Vous partez de 56,000 électeurs dans Olier et vous
diminuez à 36,000. Il y a 20,000 électeurs qui disparaissent
quelque part.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Seulement, c'est la
redistribution.
M. RUSSELL: Pourquoi, dans un cas, tient-on compte des limites d'une
municipalité en particulier alors que dans l'autre où on pourrait
le faire on ne le fait pas?
M. PICARD: On l'a dit, il est trop gros.
M. HARDY: C'est ça. C'est un des facteurs: respecter les limites
municipales. Mais ici ça saute aux yeux que c'est impossible.
M. RUSSELL: Je ne suis pas d'accord. Cela ne saute pas aux yeux. Au
dernier recensement à Saint-Léonard, il y avait une population
totale de 52,040, ce qui veut dire, au point de vue des électeurs,
à peu près 30,000 à 31,000. On aurait pu facilement les
inclure dans un seul comté et en rattacher d'autres autour pour
compléter.
M. HARDY: Je suis d'accord. Le député a raison quand il
raisonne seulement à partir de Saint-Léonard. Cette partie de
Montréal qui est dans Jeanne-Mance, qu'est-ce qu'on en aurait fait? Si
vous aviez mis tout Saint-Léonard dans Jeanne-Mance, cette partie
d'environ 5,000 électeurs qui est actuellement au sud de Jeanne-Mance
où la placiez-vous? Vous la placiez dans Bourget. Cela faisait trop de
monde. Dans Anjou, vous arriviez à 39,000.
M. RUSSELL: Pas nécessairement la totalité; vous auriez pu
les diviser, les partager.
M. HARDY: Mais où? Entre Bourget et Anjou?
M. RUSSELL: Anjou et le comté d'à côté, je ne
sais pas quel est son nom.
UNE VOIX: Viau.
M. RUSSELL: Saint-Michel.
M. PICARD : J'aimerais attirer l'attention du député de
Nicolet. Vous vous souvenez tantôt lorsque je vous ai dit que la limite
est du nouveau comté de Bourassa, qu'on appelait La Dauversière,
était la 17e Avenue et son prolongement à travers les
carrières. Dans l'ancienne ville de Saint-Michel, qui part des
carrières de Francon, dans l'axe du boulevard Pie IX, vous avez des
rues. Cela part de la 35e Rue, pas des avenues, et ça va jusqu'à
la 56e Rue, seulement pour deux rues de largeur. De l'autre côté,
ça tombe dans Saint-Léonard.
La limite naturelle, dans ce cas, c'était de faire passer la
limite du comté dans les carrières, dans les champs. C'est pour
ça qu'on a été obligé d'ajouter à la ville
de Saint-Léonard ce secteur de l'ancienne ville de Saint-Michel.
M. RUSSELL: Vous auriez pu garder Pie IX.
M. PICARD: Vous allez voir que c'est un non-sens.
Je vous le garantis, je vais vous amener, vous allez voir que c'est un
non-sens. On a eu assez de problèmes avec la paroisse
Saint-René-Goupil. A un moment donné, toutes ces rues n'avaient
que des maisons d'appartements, et le curé a été
obligé d'aller construire son église Saint-René-Goupil sur
le territoire de Saint-Léonard parce qu'il n'y avait pas de place.
Alors, de l'église la paroisse Saint-René-Goupil, dans le nord de
Montréal, n'est pas dans l'ancien territoire de la ville de
Montréal, elle est dans Saint-Léonard.
M. HARDY: Au fond, on fait face à cet éternel
problème que l'on discute depuis le début des travaux de la
commission: ce que vous enlevez quelque part, il faut que vous le placiez
ailleurs. D y a une relation de chaîne constante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la technique de la pose du tapis dont on
nous a parlé.
M. HARDY: Oui, le député de Chicoutimi peut être
sceptique devant cette technique...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, je suis très sceptique parce qu'on
n'a pas tenu compte des encoignures.
M. HARDY: J'ai l'impression que c'est...
M. RUSSELL: Ils auraient pu en mettre dans Bourget, ils auraient pu en
mettre dans Anjou, ils auraient pu facilement faire ça pour garder
Saint-Léonard. Ils auraient pu même en transférer dans le
gros comté voisin, si nécessaire, et laisser Saint-Léonard
complètement dans le même comté.
M. PICARD: Qu'est-ce que vous auriez fait de la population de
Saint-René-Goupil?
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je demanderais au député
d'Olier de prendre le microphone.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une chance qu'on a quelqu'un qui connaît
Montréal.
M. PICARD: Ici, vous avez la 17e Avenue, les fameuses carrières
de Miron, Simard & Beaudry, Francon. Bon, ça, c'est le boulevard Pie
IX ici. Sur ce côté du boulevard Pie IX, il n'y a absolument rien
de construit. C'est l'usine de Francon, ici, tout ce secteur, comprenez-vous?
Alors, ce qui arrive, c'est qu'il y a des maisons d'appartements qui sont
construites... Excusez-moi, je suis trop haut, c'est ici plutôt, il y a
des maisons d'appartements, à partir de la rue Jarry, ça part de
la 35e Rue, des petits bouts de rue, et ça va jusqu'à la 56e Rue
qui est au boulevard Industriel. Vous voyez la limite de Montréal ici?
L'ancienne ville de Saint-Michel, c'est la limite. Alors, toute cette partie,
il y a quelque chose comme 21 rues, ce sont toutes des maisons d'appartements
de quatre étages, en moyenne. C'est la paroisse
Saint-René-Goupil. Si vous dites que vous allez faire la limite de
Saint-Léonard ici, pour ces gens, leur noyau est de ce
côté; ça c'est Saint-Michel puis il y a un vide ici, un
trou de 80 pieds de profondeur.
M. HARDY: Je m'excuse, mais la question au député, le vide
dont vous parlez, les carrières de Miron et les autres,
appartiennent-elles à Saint-Léonard ou à Saint-Michel?
M. PICARD: Elles sont dans Saint-Michel ces carrières, mais
ça, ça appartient à Saint-Michel aussi. La limite de
Saint-Léonard est ici.
M. RUSSELL: Pourquoi n'a-t-on pas tiré la ligne entre
Saint-Michel et Saint-Léonard? Cela aurait évité cet
argument d'un surplus d'électeurs, on les aurait envoyés dans
l'autre comté.
M. PICARD: Vous mettez la limite en plein dans les carrières.
M. RUSSELL: Non, non, je m'excuse.
M. PICARD: Mais si vous la mettez ici, qu'est-ce que vous allez faire
avec cette population?
M. RUSSELL: C'est ça. Ceux-là iraient dans l'autre
comté.
M. PICARD: Dans ce comté?
M. RUSSELL: Oui, Saint-Michel. On tiendrait compte de la limite de la
municipalité.
M. PICARD: Je vais vous dire, pour votre information, qu'à partir
du boulevard Industriel, qui est dans Montréal-Nord, et la rue Jarry, il
n'y a pas une seule rue transversale pour communiquer.
M. RUSSELL: Oui, mais ce ne serait pas plus difficile pour eux
autres...
M. PICARD: Certainement.
M. RUSSELL: ... d'appartenir à un comté dans leur
ville.
M. PICARD: La population de ce secteur, c'est son problème. Elle
vit avec ce problème depuis l'existence des carrières,
c'est-à-dire depuis 50 ans. Elle a même demandé à la
ville de Montréal de construire un viaduc, un échafaudage en fer,
pour avoir un moyen de communication entre ça et ça.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Dorchester.
M. PICARD: Je vous assure que si vous viviez là, je vous
inviterais à venir défendre votre argument vis-à-vis de
cette population.
M. RUSSELL: Aucun problème.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Dorchester.
M. GUAY: Moi, M. le Président...
M. VINCENT: On aurait pu faire le comté de Lafontaine...
M. LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Si vous voulez, on va parler
un à la fois. La parole est au député de Dorchester.
M. GUAY: Moi, je trouve ça quand même curieux quand on
parle du nom de ce comté. Le nom du comté a été
changé puis il est revenu en fait. Celui qui a répondu à
la question tantôt nous a dit qu'après consultation on est revenu
au nom de Jeanne-Mance. Je me demande...
M. HARDY: Bon, c'est le cas que le député de Gatineau
avait...
M. GUAY: ... pourquoi on n'a pas consulté avant. Cela s'est fait
pour Montréal. Si j'en parle, c'est qu'on va revenir à d'autres
comtés où il y a eu également de la consultation et
où on a réussi à ne rien changer. C'est quand même
un précédent. Là, on nous dit...
M. HARDY: Quant au nom?
M. GUAY: Quant au nom du comté. On va y revenir quand on va
être rendu dans cette région. On est présentement dans
Montréal. Il y a sûrement un autre facteur qui a joué
concernant le nom du comté de Jeanne-Mance. Je voudrais savoir la vraie
raison.
M. HARDY: Voici ce qui arrive. C'est qu'à un moment donné
il y a deux populations concernées. Vous savez, quand vous faites de la
consultation, il peut y avoir des désaccords, il peut y avoir, dans
certains cas, accord, tout le monde s'entendant sur un nom puis, dans d'autres
cas je pense que c'est ce à quoi le député de
Dorchester fait allusion où il y a consultation il y a
désaccord dans la population.
M. GUAY: Vous voulez l'exemple, je vais vous le fournir. Dans le cas de
Dorchester, la consultation a été...
M. HARDY: Non, non...
M. GUAY: Un instant, M. le Président, on me demande de donner un
exemple...
M. LEVESQUE: Restons avec la ville de Montréal.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On n'a pas demandé de donner
d'exemple, c'est le député de Dorchester qui veut donner un
exemple.
M. GUAY: Bon d'accord, je reviendrai quand on sera dans cette
région puis je prendrai le comté de Jeanne-Mance comme
exemple.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, je dis qu'on pourra en discuter quand
on sera rendu là. Je n'ai pas d'objection à ce que le
député discute du problème du nom lorsqu'on arrivera
à sa région et le député pourra très bien
proposer un amendement. Ce n'est pas une proposition qui est de nature
financière. Le député aura parfaitement le droit de
proposer un amendement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas un "money bill".
M. HARDY: Ce n'est pas un "money bill". Ce que je veux dire c'est que le
député de Dorchester a mis en cause le problème de la
consultation et je lui réponds que lorsque la consultation a produit un
consensus il n'y a pas eu de problème. Dans d'autres endroits je sais
qu'il y a eu consultation, mais il n'y avait pas consensus. Il est
évident qu'il y a des gens qui n'ont pas eu le nom qu'ils voulaient puis
d'autres l'ont eu. Aussi, en temps et lieu on pourra rediscuter du
problème qui tient à coeur au député de
Dorchester.
M. GUAY: Vous me parlez d'autres cas, mais si je veux mentionner
d'autres cas, vous me dites: Attendez qu'on soit rendu là. C'est
ça que je vous dit. Quant on parlera d'autres régions je pourrai
me servir du comté de Jeanne-Mance comme exemple. Mais cela me surprend
et je pense qu'il semble quand même y avoir une raison non
avouée.
M. HARDY: Tout le monde qui habite ce comté est d'accord pour
qu'il s'appelle Jeanne-Mance.
M. GUAY: Mais pourquoi était-on d'accord pour qu'il s'appelle
Olier avant?
M. HARDY: Non, on n'était pas d'accord. C'est la commission
Drouin simplement, à la suite de recommandations d'un spécialiste
en histoire... Les premiers noms ont été choisis non pas à
la suite de consultation auprès des populations, mais à la suite
de recommandations, de suggestions de quelqu'un qui a fait des recherches
historiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Jeanne avait plus de vertus que M. Olier.
M. GUAY: Cela veut-il dire qu'il n'y a pas eu de consultation avant le
premier projet?
M. HARDY: Non, non! La commission Drouin n'avait pas fait de
consultation ni sur les noms ni sur les délimitations.
M. GUAY: D'accord.
M. HARDY: La commission Drouin a travaillé à partir d'une
loi qu'on a votée en Chambre.
M. GUAY: C'est en plein ce que je voulais faire dire au
député.
M. PICARD: Le député de Dorchester, sur sa carte, a le
comté de Saint-Michel qui n'existe plus. Maintenant, on l'appelle
Viau.
M. GUAY: Là, on ne parle pas de Saint-Michel, on parle de
Jeanne-Mance.
M. PICARD: C'est la même chose. On a ajouté...
M. GUAY: Si le président de la commission me rappelle à
l'ordre quand je veux parler d'un autre comté, je vais faire la
même chose.
M. HARDY: C'est la même loi pour tout le monde.
M. RUSSELL: Qui avait fait la consultation pour le changement de nom
dans ce cas en particulier?
M. PICARD: Dans le secteur?
M. RUSSELL: Le changement de Olier pour Jeanne-Mance.
M. PICARD: Je n'ai rien à voir là-dedans. Ce que j'ai
demandé, lorsqu'on avait le nom de Saint-Michel, c'est s'il y avait
possibilité de changer ce nom pour Viau. Si vous voulez m'en donner la
permission je vais vous donner l'explication. C'est que le nouveau territoire
du comté de Viau comprend, sur le plan de la population une grosse
partie de l'ancien comté d'Olier qui était de
Saint-Léonard, et Saint-Michel était la ville voisine. Il y a
toujours une espèce de petite friction entre Saint-Michel et
Saint-Léonard. Les gens de Saint-Léonard m'ont dit: Ecoutez,
pourquoi l'appeler Saint-Michel, pourquoi pas l'appeler
Saint-Léonard?
J'étais pris entre les deux. Il y en a qui voulait Saint-Michel,
d'autres Saint-Léonard. J'ai dit que j'étais d'accord et j'ai
fait une première suggestion: Villeray. Par la suite, je me suis repris
et j'ai proposé Viau. Tout le monde a sauté dessus. On a dit :
Viau, ça marche.
UNE VOIX: Les bons biscuits Viau.
M. PICARD: Parce que le boulevard Viau traverse une partie du
comté qui va s'appeler Viau.
M. RUSSELL: Tout à l'heure on a avancé que le nom d'Olier
avait été changé à la suite de consultations.
M. HARDY: Quand le gouvernement a rédigé la loi je
pense que plusieurs députés peuvent en témoigner
les députés ont fait des suggestions quant aux noms. C'est dans
ce sens-là que j'ai parlé de consultation. Ils avaient
consulté leurs électeurs, j'imagine. Dans la majorité des
cas les propositions formulées par les députés ont
été acceptées sauf là où il y avait des
divergences entre des députés. C'est dans ce sens-là que
j'ai dit qu'il y avait divergences entre des populations. C'est évident
qu'on ne pouvait régler cela à moins de mettre un nom
composé. Je ne considère pas que ce soit un problème
tellement grave. S'il y en a qui ne sont pas satisfaits de Jeanne-Mance, qu'on
propose un amendement.
Je ne veux donner d'idée à personne mais si vous voulez
qu'on l'appelle Jeanne-Mance...
M. RUSSELL: M. le Président, je m'en tiens à une chose en
particulier. On parle de consultation et je voudrais qu'on adopte une ligne de
conduite et qu'on la suive. On dit qu'on a consulté les électeurs
au sujet du nom et que cela nous a porté à changer le nom. Il n'y
a aucune objection qu'on change le nom si les électeurs sont consentants
mais est-ce qu'ils ont été consultés pour les bornes du
comté?
M. HARDY: Bien non.
M. RUSSELL: Justement. Là, on prend une lisière dans
Saint-Michel, une autre petite lisière de Saint-Léonard et on les
envoie dans un autre comté.
M. HARDY: Est-ce que le député me permet une question?
M. RUSSELL: Oui, certainement.
M. HARDY: Est-ce que le député de Shefford admet que le
problème du baptême des comtés est un problème
relativement plus facile que celui de la délimitation des
territoires?
M. RUSSELL: D'accord, le baptême est plus facile mais je ne m'en
tiens pas au baptême, je m'en tiens aux délimitations du
territoire. Je me dis: On les consulte pour les choses simples, alors pourquoi
ne pas le faire pour les choses compliquées?
M. HARDY: Je répondrai à l'honorable député
de Shefford que, si on avait suivi sa théorie
à sa fine pointe, on se retrouverait en l'an 2000 avec la
même carte électorale que présentement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Dorion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Si la commission Drouin avait
suivi les prescriptions de l'article 10 de la loi, elle aurait pu faire de la
consultation pour connaître un peu l'opinion des gens avant de les situer
dans un comté qui ne correspond pas nécessairement à ce
qu'ils veulent.
M. BOSSE: M. le Président, pour répondre au
député de Shefford, le problème des noms de comté
dans les milieux ruraux peut prendre une certaine importance. En ce qui a trait
à l'île de Montréal, je ne crois pas qu'il y ait eu de
consultation ou que ce soit même possible de consulter des populations.
Il me parait clair que c'est strictement d'une façon arbitraire que des
noms sont choisis.
Conséquemment, j'ai l'intention de faire une proposition à
l'effet de modifier des noms parce que la population de l'île de
Montréal n'a pas été consultée, à ma
connaissance, et ce n'est pas si important. Dans les milieux ruraux, cependant,
je sais que c'est important, que les gens attachent de l'importance aux noms ou
au fait qu'une ville soit rattachée à un comté
plutôt qu'à un autre.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce qu'on pourrait faire une
proposition qui, à mon sens, serait acceptable? Qu'on se serve des
limites de la ville et que Saint-Léonard fasse partie d'un seul
comté. Je pense que ce serait facile à faire.
M. PICARD: Absolument pas, vous n'êtes pas capable. Un instant! Je
connais la population et ce n'est pas le député de Shefford qui
va venir me dire ce que ces gens voudraient. Ils sont assez
écoeurés de ces carrières-là! Il faut le voir. Vous
avez déjà voyagé sur le boulevard Pie IX?
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. PICARD: En montant vers le nord, à votre droite, tous ces
blocs d'appartements appartenaient à l'ancienne ville de Saint-Michel et
l'hôtel de ville était complètement de l'autre
côté des carrières. Ils étaient passablement
écoeurés de cela. Aujourd'hui, c'est un quartier de la ville de
Montréal, ils l'appellent même le quartier de Saint-Michel-Nord.
Il y a les limites de Saint-Léonard proprement dites qui sont là
juste à côté. C'est un non-sens.
Je considère que la commission Drouin, lorsqu'elle a pris les
frontières naturelles comme, par exemple, au nord la rivière des
Prairies, la voie élevée du Canadien national, le boulevard
Métropolitain, a fait preuve de gros bon sens, si vous vivez dans le
secteur.
Je suis né à Montréal, je suis toujours
demeuré à Montréal; j'ai 55 ans et je connais toutes les
maudites rues de Montréal. Je commence à connaître la
population.
M. RUSSELL: Je ne doute pas de la parole du député du
tout, quand il dit qu'il connait toute la ville de Montréal.
M. PICARD : Mais, quand vous me parlez de faire un comté
strictement avec Saint-Léonard en oubliant toutes les habitations dans
l'axe du boulevard Pie IX, pour 21 rues de longueur, je me dis que vous ne
connaissez pas du tout le secteur. C'est impossible que vous émettiez
une opinion comme celle-là en connaissance de cause. Vous ne connaissez
pas le secteur, quand vous parlez comme cela.
M. RUSSELL: Le seul critère sur lequel je me base pour une
municipalité, c'est qu'on devrait d'abord l'inclure dans un secteur,
lorsque c'est possible.
M. HARDY: Oui, d'accord.
M. RUSSEL: Dans le cas de Saint-Léonard, mettant de
côté les remarques du député, je dis qu'au point de
vue territorial c'est possible, parce que ce dont parle le député
fait quand même partie de la ville de Montréal ou de la ville de
Saint-Michel. Cela ne change pas les limites de la ville. Donc, on pourrait le
faire et on pourrait ajouter des populations de l'extérieur pour avoir
tout Saint-Léonard dans un comté avec d'autres parties qui
pourraient fournir le nombre d'électeurs qui manqueraient pour
compléter les chiffres qu'on veut avoir.
M. LEVESQUE: Mais il faut que le député comprenne bien
qu'il y a les objections formulées par le député d'Olier,
mais qu'il y a également le fait qu'on a prévu qu'après
chaque élection il va y avoir, à cause des changements de
population, encore des modifications. Il faut bien penser qu'on ne peut pas
axer cette division sur d'autres divisions, municipales ou autres. C'est une
étude que j'ai fait faire par l'OPDQ j'en ai parlé
pour voir si on pouvait concilier la carte électorale, la loi no 80,
avec les autres divisions. Cela me préoccupait aussi. Mais on ne peut
pas le faire. Même si on pouvait le faire aujourd'hui, après la
prochaine élection, on ne pourra pas, encore une fois, y tenir. Ce n'est
pas le facteur qui est à la base de cette division.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre vient de
nous faire une révélation. D dit qu'il a fait faire des
études par l'OPDQ. Est-ce que ces études sont disponibles?
M. LEVESQUE: Non. C'est une étude sommaire dont j'ai
parlé, hier, je crois, ici.
M. HARDY: Ce matin.
M. LEVESQUE: Ce matin, oui. Je suis surpris que le député
de Chicoutimi, qui est très attentif d'habitude, ne m'ait pas
compris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi n'est
attentif que lorsqu'il le veut bien. Je voulais qu'il récidive; or, nous
l'avons eu ce soir.
M. LEVESQUE: Alors, j'ai dit, et je ne m'en cache pas, que
j'étais préoccupé par cette question. J'ai demandé
aux officiers à l'OPDQ de faire des comparaisons. Evidemment, c'est une
étude sommaire, mais dès qu'on a commencé, on s'est
aperçu que le critère, qui était sous-jacent à la
division territoriale, était tel qu'il ne pouvait pas être
conciliable avec des divisions administratives ou des divisions de
municipalités, etc. Ce que nous voulons, par ce projet de loi, c'est que
le vote d'un électeur, où qu'il soit dans la province, ait
à peu près la même valeur que celui d'électeur
ailleurs. Ce n'est plus la même chose. C'est une autre conception. On
essaie d'arriver le plus près possible de cet objectif. Ce n'est pas un
objectif qui est celui, par exemple, de déterminer des régions
économiques. Si on peut le faire sans trop faire de modfications, on va
le faire. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on s'est réuni, pour faire
quelques changements s'il y avait lieu. Le député de Shefford
fait une proposition. Le député d'Olier fait une
contrepropo-sition ou dit que cette proposition ne tient pas d'après la
réalité qu'il semble mieux connaître. C'est ça.
M. PICARD: Je ferai des recommandations pour les limites du comté
de Shefford tout à l'heure. Je ne connais pas le territoire, mais...
M. RUSSELL: Cela me fera plaisir d'en discuter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous instruira. Je reviens à ces
études sommaires. A quel moment le ministre a-t-il commandé ces
études dites sommaires?
M. LEVESQUE: II y a enviro dix jours, je crois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Seulement dix jours, alors que la loi
était déjà déposée, rédigée,
etc.
M. LEVESQUE: Mais c'est mon initiative. J'en parle. Ce n'est pas dans la
loi. Personne ne m'obligeait à faire cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez des inquiétudes?
M. LEVESQUE: Je l'ai fait par curiosité. J'ai demandé aux
gens d'examiner cela, parce que je savais que ces choses arriveraient ici,
à un moment donné. Si on était arrivé à une
conclusion différente, je vous en aurais fait part. Je ne suis pas
gêné. Je ne cache rien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc, ces études n'existent pas sur
papier.
M. LEVESQUE: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des consultations...
M. LEVESQUE: Oui, c'est une consultation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une conversation. Bon, très bien.
M. LEVESQUE: Non, ce n'est pas une conversation. Même les cartes
qui sont ici ont été utilisées par l'OPDQ pour être
superposées sur les régions administratives. On est arrivé
immédiatement à la conclusion, après deux jours, que cela
ne marchait pas et que ce n'était pas la même base, ni la
même conception sur lesquelles les deux étaient
conçues.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. Nous tenons compte de cette
conversation technique.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, le paragraphe 39...
M. RUSSELL: M. le Président, si vous me le permettez, simplement
une remarque pour relever ce qu'a dit tout à l'heure un
député à l'effet qu'il y avait 3,000 ou 4,000 qu'on ne
pouvait pas placer. Je crois qu'il serait facile d'en ajouter à Anjou,
à Bourget. Je remarque que plusieurs autres comtés ont 37,000
électeurs. Donc, il serait facile de placer 3,000 électeurs,
puisque vous avez un comté qui a 34,000, un autre 35,000, afin de
répondre aux critères. Cela répondrait à
l'objection du député d'Olier.
M. HARDY: M. le Président, tout en admettant l'hypothèse
que l'on peut faire des modifications, il faut, d'autre part, être
extrêmement prudent. A première vue, cela peut paraître
facile de prendre un certain nombre d'électeurs et de, excusez
l'expression, les "switcher" dans un autre comté. Les démographes
et les géographes qui ont préparé le rapport Drouin ont
quand même étudié différents facteurs dont celui du
développement éventuel.
M. RUSSELL: Non, on a parlé d'un seul critère.
M. HARDY: Non, je regrette, M. le Président. D'ailleurs, au
début du rapport Drouin on le mentionne. Je l'ai mentionné
tantôt. J'ai dit que le facteur démographique est,
évidemment,
le pivot, le facteur central. Comme l'a dit tantôt le vice-premier
ministre, c'est pour assurer la représentation de la population dans un
Parlement. Mais d'autres facteurs ont été pris en
considération. Entre autres, quand on était en face d'un
territoire où il y a encore place pour beaucoup de
développements, il est évident que l'on a tenté de se
rapprocher davantage de la moyenne de 32,000. Lorsqu'on était dans des
territoires où le développement est plus avancé, on se
rapprochait davantage du plafond de 40,000.
M. RUSSELL: D'accord. Je tiens à vous faire remarquer que,
lorsqu'on tient compte du développement et qu'on arrive à Un
nombre de 34,000, on dit que c'est pour permettre au comté de se
développer sans dépasser les normes. Lorsque le
député de Bonaventure, le leader parlementaire du gouvernement,
dit qu'à toutes les élections on va faire des amendements aux
comtés, donc pourquoi en tenir compte? C'est peine perdue, quoi.
Pourquoi est-ce qu'on n'a pas pris ça mathématiquement et mis
35,000 à travers toute la province pour en finir? D'ailleurs je pense
que c'est cela qui a été fait.
M. HARDY: Cela aurait été un peu arbitraire.
M. RUSSELL: Ce qui a été fait est arbitraire. UNE VOIX:
Adopté.
M. RUSSELL: Dans un coin, on tient compte de certaines limites de
municipalités et, dans d'autres, on n'en tient pas compte.
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 39, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur division. LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur
division. M. HARDY: Celui-ci, c'est sur division!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. On ne sait rien.
M. HARDY Peut-être que les électeurs de Jeanne-Mance ne
seront pas heureux!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah, il n'y a pas une question de savoir s'ils
vont être heureux ou pas. Ils ne savent même pas ce qui se passe.
Vous ne les avez pas renseignés, ni la commission Drouin, ni le
gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 12, le district de Bourassa.
UNE VOIX: Adopté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, un instant. C'est celui-là
que nous voulons voir! C'est le truc des carrières.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 12.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. M. LEVESQUE: Adopté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. On n'est pas si pressé que
ça!
C'est le comté où il y a des carrières. Le
député d'Olier pourrait-il nous expliquer le truc des
carrières, ici? Cela joue, semble-t-il.
M. PICARD: C'est ce que je vous ai expliqué tantôt.
M. RUSSELL: Est-ce que cela comprend tout Saint-Michel?
M. PICARD: Vous partez, encore une fois, du boulevard
Métropolitain. Vous avez la 17e avenue, qui part de
Métropolitain, ici, jusqu'à Jarry. Après cela, c'est un
trou. Ce sont les carrières, jusqu'au boulevard Industriel qui se trouve
de l'autre côté de la voie élevée, le boulevard
Plaza jusqu'à la rivière des Prairies et, la même chose,
c'est la rue Papineau, je crois, qui s'en vient encore jusqu'au boulevard
Métropolitain.
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai une question, tandis que le
député est là. Est-ce que ce comté ne se trouve pas
séparé par les carrières à un bout du centre,
complètement séparé?
M. PICARD: Pas du tout. Les carrières sont ici. Alors en prend
toute cette partie de Saint-Michel et cette partie se trouve maintenant dans le
comté de Jeanne-Mance. De l'autre côté des
carrières, Jeanne-Mance, cela c'est la limite, l'ancienne ville de
Saint-Michel et Saint-Léonard. Les carrières se trouvent à
être la limite naturelle.
Comme je le mentionnais tantôt, au sud, c'est le boulevard
Métropolitain et les limites naturelles, au nord, la rivière des
Prairies.
UNE VOIX: Adopté.
M. PICARD: C'est la logique même. Franchement, j'ai
été très enthousiasmé lorsque j'ai vu la carte
préparée par M. Drouin et la commission Drouin.
UNE VOIX: Adopté.
M. PICARD: Je me suis dit: Ces gens connaissent la ville de
Montréal.
UNE VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: Est-ce que c'est une partie italienne, Saint-Michel?
M. BURNS: Comme ci, comme ça!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est important de connaître les
critères ethniques.
M. RUSSELL: En a-t-on tenu compte? N'a-t-on pas tenu compte des
critères ethniques?
M. BURNS: Oui, on en a tenu compte.
M. PICARD: Voulez-vous dire le comté de Bourassa?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. PICARD: Oui. Toute la partie de Montréal-Nord, c'est le vieux
Montréal-Nord. Au sud de la voie élevée, il y a une partie
italienne mais pas beaucoup.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 12, adopté. Nous allons
passer au district voisin, le district de Viau, paragraphe 109, qui est
l'ancien comté de Saint-Michel.
M. RUSSELL: L'ancien ou le nouveau? Est-ce le nouveau comté de
Saint-Michel? Ah, le nom a été changé.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le nom de l'ancien comté ou du
premier projet, c'était Saint-Michel. Dans le texte de la loi, c'est
changé pour Viau.
Le député de Dorion.
M. BOSSE: Cette circonscription qui s'appelait Saint-Michel et qui est
devenue Viau représente, en fait, une partie du comté de Dorion,
une partie du comté de Jeanne-Mance et une partie du comté
d'Olier. Je propose formellement que ce comté s'appelle, à
l'avenir, Dorion et que sa description se retrouve à l'article 25 et
que, d'autre part, le comté de Viau devienne le comté de
Christophe-Colomb; que les limites actuelles du comté de Dorion, qu'on
retrouve, s'appellent le comté de Christophe-Colomb, puisque la rue
Christophe-Colomb en est le centre. S'il y a d'autres propositions comme nom,
je n'y vois pas d'inconvénient.
M. VINCENT: Appuyé par le député d'Olier!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour quelle raison?
M. BOSSE: Parce que le comté de Dorion comme tel ayant
été chambardé à deux reprises, lors des travaux de
la commission Drouin, présentement, se retrouve, en fait, beaucoup plus
un comté qui comporte des éléments importants de la
population du comté de Laurier, qui devient en fait aussi important.
Il reste dans le comté de Dorion original une population assez
mince. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, ma proposition
formelle...
M. RUSSELL: Si je comprends bien le député, il veut que le
comté de Viau s'appelle Dorion?
M. BOSSE: C'est exact. Sous la dénomination de Dorion, qu'on
retrouve la description actuelle du comté de Viau.
M. JORON: Je voudrais poser une question il ne faut pas se
mélanger dans les noms au député de Dorion.
Pourquoi suggère-t-il que le nom de Dorion se déplace vers l'est
pour correspondre à l'actuel comté de Viau? Le comté de
Viau, tel qu'on l'étudie dans le projet de loi ici, ne recoupe presque
pas l'ancien Dorion. Il n'y a pas plus de familiarité avec le nom de
Dorion dans cette partie.
M. BOSSE: En fait, pour les mêmes raisons qu'on a
déménagé Jeanne-Mance, Bourassa ou La Dauversière
ou les autres. Tout à l'heure, je pense que mes remarques étaient
pertinentes, puisque la question de nom, dans la mesure où ça
comprend une population déjà existante dans le comté,
ça n'a pas tellement d'impact sur la population comme telle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va donner quoi à la
population?
M. BURNS: Rien.
M. BOSSE: Enfin, qu'est-ce que ça va donner à la
population que Jeanne-Mance se situe au nord plutôt qu'au sud?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est comme passer de la CSD à la
CSN.
M. BOSSE: Avant de passer, il faut d'abord avoir été
à la CSD.
M. BURNS: Avoir été à la CSN. Pourquoi
n'appellerait-on pas ça le comté de la CSN?
M. BOSSE: Je n'aurais pas d'inconvénient à ce qu'on
appelle ça le comté de la CSN, mais je pense que ce n'est pas une
question syndicale; c'est strictement une question de répartition des
circonscriptions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député a fait une
consultation auprès de la population?
M. BOSSE: Je crois avoir fait la même
consultation auprès de la population que n'importe quel des
autres députés.
M. BURNS: Pas plus que ça?
M. BOSSE: Pas plus et pas moins.
M. BURNS: Mais vous, dans votre cas, vous avez fait quoi?
M. BOSSE: Le député de Maisonneuve sait très bien
lui-même le genre de consultation qu'il a pu faire auprès de la
population pour savoir si, oui ou non, elle voulait qu'on chambarde les limites
de son comté.
M. BURNS: Nous y reviendrons quand nous parlerons du comté de
Maisonneuve, mais, pour le moment, nous parlons de l'ancien comté de
Dorion. Nous voulons savoir, le député de Chicoutimi et moi,
quelle consultation vous avez eue avec la population pour changer le nom, comme
vous le proposez.
M. BOSSE: J'ai eu des conversations téléphoniques.
M. BURNS: Avec beaucoup de gens? Avec vos organisateurs?
M. BOSSE: Non, pas avec mes organisateurs.
M. BURNS: Qui sont rendus au fédéral maintenant.
M. BOSSE: Avec autant de gens que le député de Maisonneuve
peut en avoir. D'ailleurs, à la différence du
député de Maisonneuve...
M. BURNS: Je répondrai à vos questions tantôt.
Répondez â ça.
M. BOSSE: ... il y a, dans mon comté, un bureau ouvert au moins
cinq jours par semaine, où on consulte quotidiennement les gens. Ce sont
les citoyens qui viennent qui sont consultés.
M. BURNS: Bravo. Alors, vous avez eu des consultations?
M. BOSSE: C'est la forme de consultation.
M. BURNS: Quelles sortes de consultations? Au
téléphone?
M. BOSSE: Est-ce que ça répond à la question du
député de Chicoutimi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire que c'est une
réponse. Cela ne répond pas nécessairement à mes
inquiétudes, mais elles ne sont pas très importantes en
l'espèce. Je me demande pourquoi le député tient à
ce change- ment de nom. Je ne comprends pas, mais ce n'est pas
nécessaire que je comprenne.
M. BURNS: Moi non plus, je ne comprends pas.
M. LEVESQUE: Dans les circonstances, lorsque nous serons à
l'étape d'adopter cet article, je suggérerais qu'on l'adopte,
mais en faisant une réserve quant au nom. Nous pourrons revenir sur les
points que nous aurons ainsi réservés.
M. BURNS: Le député actuel de Dorion pourra toujours faire
une motion d'amendement quant au nom quand nous reviendrons en Chambre, comme
c'est prévu.
M. LEVESQUE: C'est ça. De toute façon, comme nous l'avons
dit au début quand nous avons parlé de la procédure, nous
adopterons les articles, mais lorsqu'il y aura un point particulier nous
pourrons le réserver pour un dernier tour de table. S'il y a lieu de
faire des amendements plus formels à ce moment-là...
M. BOSSE: D'accord!
M. LEVESQUE: A un moment donné il va peut-être se faire des
consensus à mesure que nous avançons.
M. BURNS: D'accord, adopté sous réserve.
M. LEVESQUE: On peut l'adopter sous réserve.
M. VINCENT: Avant l'adoption, M. le Président, est-ce que je
pourrais savoir, pour mon information personnelle, pour ce nouveau comté
de Viau qui remplace Saint-Michel, le nombre d'électeurs qui
étaient autrefois dans Gouin, Dorion, Olier et Jeanne-Mance? Est-ce que
vous avez ces chiffres-là? On dit que c'est partie de Gouin, partie de
Dorion, partie d'Olier et partie de Jeanne-Mance.
M. HARDY: Est-ce qu'on pourrait suspendre? Nous pourrons répondre
à la question du député dans quelques minutes.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Adopté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Est-ce Viau là? Non,
suspendu.
M. PICARD: Pour l'information du député de Nicolet, je
peux lui dire que, grosso modo, dans le nouveau comté de Viau, sur un
total de 36,000 ou 37,000 électeurs, il y en a environ 7,000 qui
viennent de Dorion, au maximum. Sur 37,000 il y en a 7,000.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela nous amène à quelle
conclusion?
M. PICARD: A quelle conclusion? Pourquoi l'appeler Dorion? Comment
va-t-on appeler Dorion tout à l'heure?
M. LEVESQUE: Est-ce que je pourrais interrompre?
M. HARDY: Est-ce qu'on siège?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non! C'est la pause-café.
M. LEVESQUE: Pas de pause.
M. HARDY: M. le Président, pour répondre à la
question du député de Nicolet, il y a, de Jeanne-Mance, 8,489
électeurs; de Olier, 17,900; de Dorion, 7,900 et, de Gouin, 2,950 qui
sont dans le comté de Viau.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors le paragraphe 109 est adopté
sous réserve.
M. HARDY: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Suspendu. On n'adopte pas le nom, il est
suspendu.
M. HARDY: Oui, mais la description est adoptée.
M. BURNS: Suspendu sur le problème de nom.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La description, ça va.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article étant suspendu, on pourra y
revenir.
M. BURNS: Ecoutez il ne faut quand même pas faire "du pousse et du
tire". La description, je pense que tout le monde s'entend pour dire que c'est
adopté. Le nom c'est le problème du député de
Dorion actuellement. Moi, c'est comme ça que je le comprends.
D'accord?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors nous allons au paragraphe 22, l'ancien
district d'Ahuntsic, changé pour Crémazie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, ça commence à
être grave Ahuntsic là. C'est tout le ministre de l'Education qui
est en cause. Cela s'appelle Crémazie maintenant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est à la page 47.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On est contre les Amérindiens. On
supprime ce nom.
M. VINCENT: Dans ce nouveau comté combien d'électeurs
viennent d'Ahuntsic? Est-ce que c'est difficile à obtenir?
M. HARDY: Dans le nouveau comté de Crémazie, quel est le
nombre d'électeurs qui proviennent de l'ancien Ahuntsic?
M. VINCENT: Oui.
M. HARDY: Nous ne l'avons pas. A dix heures quinze ce soir, nous ne
pouvons pas répondre à cette question précise. Dans un
ordre de grandeur il y a deux tiers des électeurs de l'ancien Ahuntsic
qui se retrouvent dans l'actuel Crémazie.
L'ancien Ahuntsic avait 43,000. Alors, pour revenir à 36,000
c'est à peu près...
M. BACON: Avez-vous retrouvé votre comté?
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a une raison particulière pour qu'on
ait pris des gens du comté de Bourassa pour les envoyer dans le nouveau
comté de Crémazie?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est seulement une question de
population?
M. HARDY: Une question d'équilibre de population entre les deux
comtés. On arrive à deux comtés de 36,000
électeurs.
M. RUSSELL: Est-ce que le nom de Crémazie est né d'une
suggestion du député actuel?
M. HARDY: D'abord, il y a le boulevard et on nous dit même que la
valeur historique du nom d'Ahuntsic est très contestée par les
spécialistes. On se demande si ce pseudo-Indien a vraiment
existé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous l'avez enlevé du martyrologe?
M. HARDY: C'est un peu comme certains noms du martyrologe dont, à
un moment donné, on s'aperçoit que les personnages qui les
portaient n'ont pas existé.
M. RUSSELL: Cela voudrait dire que toutes les écoles qui portent
le nom d'Ahuntsic vont être rebaptisées?
M. HARDY: C'est un problème d'ordre scolaire. Je pense qu'on n'a
pas trop à s'inquiéter de cette question pour la carte
électorale.
M. RUSSELL: Est-ce que le député a été
consulté pour le changement du nom d'Ahuntsic à
Crémazie?
M. HARDY: J'imagine, oui.
M. RUSSELL: La population aussi?
M. HARDY: Je suis persuadé que l'honorable député
de Chicoutimi accepte d'emblée ce
nom qui rend hommage à un homme qui a fait quelque chose sur le
plan musical au Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Musical? M. SHANKS: II est bon en musique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est incroyable. Je vais vous envoyer les
oeuvres complètes de Crémazie demain, même si elles ne sont
pas tellement intéressantes.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 22 est adopté. Le
paragraphe 25, Dorion.
DES VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: Un instant, le député est ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a des raisons musicales de s'opposer.
M. BOSSE: Oui, pour Dorion il y aurait un changement de nom. Je propose
que ce soit Christophe-Colomb. J'explique pourquoi.
M. HOUDE (Fabre): Pour les mêmes raisons qu'Ahuntsic est
contesté par les historiens, Christophe-Colomb est contesté
aussi.
M. BOSSE: Christophe-Colomb étant contesté, je choisis
Thérèse-Casgrain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... Colomb tout court.
UNE VOIX: Christophe Colomb n'était pas un vulgaire
aventurier.
M. BURNS: Qu'est-ce que vous pensez d'Ho-racio...
M. BOSSE: La rue Christophe-Colomb se trouve au centre du comté,
c'est la seule raison. S'il y a d'autres propositions, je ne verrais pas
d'inconvénient.
M. RUSSELL: Adopté sous réserve.
M. PICARD: Un instant, M. le Président. Pour la même
objection, qu'on suspende le nom de Dorion.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 25 est adopté sous
réserve du nom.
M. VINCENT: D n'y a pas eu un changement...
M. HARDY: Non.
M. VINCENT: ... du premier au deuxième rapport pour le
comté de Dorion?
M. RUSSELL: ... au comté de Dorion, est-ce que cela ne porte pas
confusion avec la ville de Dorion?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet du
comté de Dorion...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs, à l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce qu'on pourrait
avoir le silence de l'orchestre symphonique pour revenir à des propos
plus sérieux?
M. HARDY: En s'inspirant de Crémazie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Il y a eu un changement proposé
par le parti ministériel et accepté par la commission Drouin.
Pourquoi ce changement avec le comté de Laurier, alors que les deux
comtés étaient sensiblement identiques quant à leur
population?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gouin.
M. JORON : Se rattachant à la question du député de
Chicoutimi, je pense que la suggestion proposée par le parti
ministériel n'a pas été retenue par la commission
Drouin...
M. HARDY: C'est exact.
M. JORON: ... sauf que la commission l'a quand même très
légèrement modifié, par rapport au premier rapport, et a
rejeté en gros la suggestion qui avait été
proposée.
M. VINCENT: II y a eu une modification.
M. HARDY: Le problème provient du fait, comme c'est
arrivé, je pense, dans quelques autres cas, qu'il n'y avait pas
concordance totale entre le rapport lui-même, la description dans le
rapport, et la carte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de
Terrebonne pourrait nous dire quelle est la composition ethnique de la
population qu'on a déplacée d'un comté à l'autre?
On connaît cela, est-ce qu'on a des chiffres, des renseignements?
M. HARDY: A quel sujet?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la composition ethnique de la
population qu'on a déplacée d'un comté à
l'autre?
M. HARDY: Qu'est-ce que vous voulez dire par d'un comté à
l'autre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Du comté de Laurier au comté de
Dorion.
M. RUSSELL: Avec la ligne de comté, vous en avez
déplacé automatiquement, soit pour les regrouper ou pour les
diviser.
M. HARDY: Les experts disent qu'il s'agit d'une population
canadienne-française, entre Lajeunesse et Christophe-Colomb.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a 1,200 ou 1,300 personnes
déplacées entre les deux rapports?
M. HARDY: Entre les deux rapports, 800 personnes ou électeurs;
1,200 de population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette population est
canadienne-française, de langue française.
M. HARDY: Ce sont 1,200 personnes. Il faut corriger constamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et non pas 800, comme l'a
suggéré tout à l'heure le président de la
commission Drouin.
M. RUSSELL: Est-ce une population canadienne-française, italienne
ou quoi...
M. HARDY: Entre le boulevard Lajeunesse et la rue Christophe-Colomb?
M. RUSSELL: ... les 1,200 personnes qu'on a déplacées en
changeant la ligne, entre le premier et le deuxième rapport?
M. PICARD: C'est canadien-français.
M. HARDY: C'est dans le secteur Berri-La-jeunesse. C'est
canadien-français.
M. RUSSELL: Quelle était la raison principale de ces
modifications?
M. HARDY: II n'y a pas eu de changement réel. Dans le premier
rapport, il n'y avait pas concordance entre la description que l'on retrouve
dans le volume vert et la carte elle-même. En fait, il n'y a pas eu de
changement. La loi a tout simplement corrigé une légère
erreur topographique.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Adopté sous réserve du nom.
Nous passons maintenant au paragraphe 51.
M. MARCHAND: Laurier?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous arrivons au comté de Laurier,
paragraphe 51, page 104?
M. HARDY: Encore là, on verra probable- ment un petit changement,
mais c'est le corollaire du changement de tantôt. C'est encore une
question de concordance entre la carte et le rapport, mais il n'y a pas de
changement de fond.
M. BURNS: Est-ce qu'on peut suggérer une modification quant au
nom du député?
M. VINCENT: Au lieu d'être Marchand, un marchand d'illusions?
M. MARCHAND: II faudrait que je m'en aille dans Nicolet.
M. VINCENT: Non, non, pas vous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a des choses un peu curieuses; on veut
savoir pourquoi. La première recommandation de la commission Drouin nous
donnait 37,541 électeurs. La seconde nous en donne 37,673. Alors, les
1,200 dont on a parlé tout à l'heure, on a dû les prendre
ailleurs que dans ce rajustement dont parle le député de
Terrebonne.
M. LEVESQUE: On nous précise que c'est encore la même
erreur. C'était une erreur qui s'était glissée des deux
côtés et c'était une erreur d'addition quant aux
chiffres.
M. HARDY: II y avait erreur non seulement quant à la ligne et il
y avait erreur aussi dans les chiffres.
M. RUSSELL: Seulement dans les chiffres, il n'y avait pas d'erreur dans
la ligne.
M. HARDY: II y avait erreur dans la ligne...
M. RUSSELL: Dans la ligne.
M. HARDY: ... et dans les chiffres.
M. RUSSELL: Et dans les chiffres.
M. HARDY: C'est ça.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. DES VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Il y a les chiffres.
M. LEVESQUE: C'est avant d'arriver ici qu'il faut les faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous les avons faits mais nous les
refaisons.
UNE VOIX: Ah bon!
UNE VOIX: C'est parce qu'ils n'avaient pas leur calculatrice
électronique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avions tout ce dont nous avions besoin
sauf que nous étudions une loi ici. Nous ne sommes pas venus nous
amuser.
M. BURNS: Non, nous ne sommes pas venus pour ça.
M. RUSSELL: C'est une erreur d'addition dans les deux cas.
M. HARDY: Pardon?
M. RUSSELL: C'est une erreur d'addition dans les deux cas.
M. LEVESQUE: Oui. C'est la même...
M. HARDY: Non, non...
M. LEVESQUE: Ce n'est pas la même.
M. RUSSELL: Bien non, c'est une augmentation dans les deux. La
même erreur s'est faite dans les deux.
M. HARDY: II y a à la fois erreur géographique,
c'est-à-dire erreur cartographique, et erreur d'addition dans les deux
cas.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les populations de chaque
comté une fois les erreurs corrigées?
M. HARDY: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles seront les populations
d'électeurs dans chacun des deux comtés une fois les corrections
faites?
M. HARDY: Dans Laurier, 37,673 et, dans Dorion, 38,385.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on avait oublié des
poils?
M. HARDY: C'est strictement une erreur mathématique. On n'avait
pas oublié de sections de vote. On avait tout simplement fait erreur en
additionnant les électeurs.
M. RUSSELL: Deux comtés côte à côte. Est-ce
que ce sont les deux seuls comtés dans la province où il y a eu
des erreurs?
M. HARDY: Les deux seuls.
M. RUSSELL: Les deux seuls.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragra- phe 51, adopté. Etant
donné que nous avons la carte, nous allons continuer sur la même.
Le district de Saint-Laurent, dont le nom a été changé
pour l'Acadie. Le paragraphe 44.
M. VINCENT: II y a eu un changement dans le deuxième rapport,
n'est-ce pas? On a changé combien de population, environ?
M. HARDY: II y a eu une réduction d'environ 3,500
électeurs avec le changement entre le premier et le deuxième
rapport. Le deuxième rapport réduit ce comté de 3,500
électeurs.
M. RUSSELL: De quel côté a-t-on modifié la ligne,
ici?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): En vertu de quel principe a-t-on
procédé à ce changement? Qu'est-ce qui explique qu'on ait
fait ce changement?
M. HARDY: II y a eu réduction. On a réduit la population
d'électeurs du nouveau comté de l'Acadie, pour le même
principe que tantôt quand on parlait de Lafontaine. C'est qu'il y a une
projection d'expansion de population dans ce secteur. D'ailleurs, ceux qui
connaissent un peu le coin savent qu'il s'y construit annuellement d'immenses
maisons à appartements.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, au sujet de Saint-Laurent, l'ancien
comté de Saint-Laurent comprenait, dans sa partie sud, à peu
près la moitié du comté. C'était la ville de
Saint-Laurent. Au nord, vous aviez Cartierville et Bordeaux. Avec la nouvelle
division, on va chercher trois ou quatre rues dans Ahuntsic jusqu'à la
rue L'Esplanade et on se conforme à peu près aux limites de la
municipalité de Saint-Laurent, c'est-à-dire qu'on englobe
l'aéroport de Cartier-ville jusqu'aux pistes de l'aéroport de
Dorval.
Je voudrais faire des remarques ici. Ce que j'avais demandé, sans
changer les frontières de ces deux comtés, c'est-à-dire
Saint-Laurent et l'Acadie c'est s'il y ait une possibilité, comme
c'était un des facteurs de se conformer à peu près aux
limites des municipalités, cela ne changeait rien, si de se limiter,
disons, si de se conformer à peu près aux limites de la ville de
Saint-Laurent, ce qui serait quand même une frontière
naturelle.
Par exemple, vous avez ici la voie du Canadien National qui rejoint
l'autoroute pour descendre jusqu'au boulevard Métropolitain. Egalement,
c'est cette partie qui est en expansion. Il y a actuellement, ici, un
condominium de 1,000 logements en construction. Il y a, sur l'ancien terrain de
golf Marlborow Court, 1,000 duplex en construction. Il y a également, le
long de Côte Vertu, plusieurs centaines de logements en construction.
Cela veut dire qu'é-
ventuellement cela amènera plusieurs milliers
d'électeurs.
Or, avec la division qu'on a faite, on a mis 36,000 électeurs ici
et dans l'Acadie, c'est-à-dire la partie est, on a mis moins
d'électeurs. J'ai donc l'impression que dès la prochaine
élection, le secteur qu'on veut appeler Saint-Laurent va
déjà dépasser 40,000 électeurs.
Sur cette carte-ci je ne sais pas si vous le voyez ce que
j'avais l'intention de demander, c'est au lieu d'avoir ce croche-ci, de le
changer tout simplement, pour suivre l'autoroute. Cela serait tout simplement
change pour change, à peu près la même quantité
d'électeurs, mais cela serait conforme aux délimitations de la
ville de Saint-Laurent. Cela correspondrait à peu près aux quatre
facteurs que les commissaires ont mis de l'avant pour projeter les cartes:
facteur démographique, respect des divisions municipales, les voies de
communications ou les voies naturelles et prospectives d'expansion.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, le député fait motion
pour que les bornes de la ville soient respectées?
M. PEARSON: C'est-à-dire que voilà plusieurs fois que je
fais la suggestion. Je n'en ferais pas une affaire de principe, mais je trouve
que ce serait beaucoup moins compliqué pour les gens de la ville de
Saint-Laurent, par exemple la commission scolaire. On fait la division dans le
milieu du boulevard Sainte-Croix et de la rue O'Brien. On met les trois CEGEP
d'un côté, toutes les institutions d'un côté, dans
l'Acadie, et, de l'autre côté, on met toutes les industries. Et
c'est la même population.
M. RUSSELL: Si je comprends bien le député, le
comté de l'Acadie contiendrait totalement la ville de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Non. Le comté de L'Acadie contiendrait
Montréal, c'est-à-dire Cartierville et Bordeaux et
peut-être une paroisse de Saint-Laurent. C'est-à-dire qu'avec les
suggestions que je voudrais faire 80 p.c. du comté de l'Acadie seraient
dans la municipalité de Montréal et 80 p.c. du nouveau
comté de Saint-Laurent seraient la municipalité de Saint-Laurent.
Il y a juste deux ou trois rues que nous irions chercher tout simplement. C'est
pour la population.
M. RUSSELL: Est-ce que le député peut nous expliquer la
nouvelle limite ouest qu'il propose?
M. PEARSON: Cela ne changerait rien à la limite ouest. Ce sont
les limites de Saint-Laurent jusqu'aux pistes de l'aéroport de
Dorval.
M. RUSSELL: Le premier rapport utilisait le boulevard O'Brien? Est-ce
que ça demeurerait?
M. PEARSON: Non.
M. RUSSELL: C'est ça qu'on veut garder.
M. PEARSON: Ce que je suggérerais c'est ceci: au boulevard
Laurentien, vous voyez les voies du Canadien national qui se rendent jusqu'au
boulevard Gouin. Vous suivez le Canadien national. Ce qui est au nord, c'est
Cartier-ville. Ce qui est au sud, c'est Saint-Laurent. En suivant ça,
vous suivez la limite naturelle et vous vous rendez compte que l'autoroute
arrive ici. Il suffit de tracer une ligne imaginaire d'à peu près
100 pieds et, rendus là, vous suivez l'autoroute jusqu'au boulevard
Métropolitain. Tout ce qui est au sud serait ville Saint-Laurent; ce qui
est au nord serait Cartierville et Bordeaux d'un côté.
Au lieu de ça, on a pris simplement ici le boulevard Sainte-Croix
qu'on a monté avec O'Brien jusqu'en haut. Cela se trouve à
diviser Saint-Laurent et Montréal exactement en deux.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de
Saint-Laurent est satisfait de la division proposée?
M. PEARSON: Personnellement, je ne suis pas satisfait. Comme je vous le
dis, je n'en fais pas une question de principe. Je voterai en faveur pour ne
pas retarder, mais je trouve que la division que j'avais proposée serait
plus logique.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Du point de vue ethnique, quelle est la
composition de ce comté?
M. PEARSON: La composition des deux comtés proposés, c'est
à peu près la même chose: 50 p.c. anglophone, 50 p.c.
francophone. Quand je dis anglophone, cela veut dire à peu près
la classe moyenne des immigrés, Juifs, Libanais, etc. Dans les deux
comtés.
M. RUSSELL: La proposition du député, est-ce que ça
changerait énormément la population?
M. PEARSON: Cela ne changerait absolument rien. Au point de vue
même composition de la population, cela ne changerait strictement rien.
Ce serait encore deux comtés à 50/50. Cette population est
répartie à la grandeur du territoire, sauf dans l'ouest de
Saint-Laurent où les Juifs sont concentrés dans un secteur.
M. LEVESQUE: La suggestion du député de Saint-Laurent
avait été présentée par le groupe
ministériel. Or, cette suggestion n'a pas été retenue par
la commission Drouin.
Ma suggestion serait qu'on puisse adopter cette division avec,
cependant, cette réserve quant à la délimitation
suggérée par le député et que l'on procède,
s'il n'y a pas d'autres suggestions. Nous pourrions l'adopter avec
réserve.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on ne pourrait pas la suspendre, tout
simplement?
M. LEVESQUE: Peut-être vaudrait-il mieux la suspendre dans ce
cas-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avant qu'on se décide là-dessus,
j'aimerais avoir une explication additionnelle du député de
Saint-Laurent. Je m'excuse, mais est-ce qu'il pourrait répéter
les raisons pour lesquelles précisément il tient à la
suggestion qu'il avait faite? Est-ce pour empêcher que la
municipalité ne soit divisée?
M. PEARSON: C'est plutôt ça. A Saint-Laurent, il y a
certaines affinités. Les gens sont habitués à faire
affaires avec la municipalité et avec la commission scolaire. C'est
différent d'une municipalité comme Montréal où les
gens ne se connaissent pas d'une maison à l'autre. A Saint-Laurent ils
sont habitués à leurs institutions scolaires et municipales. Il y
a également un bureau d'aide sociale, une cour régionale de
justice; tout ça est ensemble.
On place dans un comté les trois CEGEP, toutes ces institutions,
et, dans Saint-Laurent, simplement les industries. Il ne reste plus rien dans
un comté, tandis que l'autre comté accroche à peu
près toutes ces institutions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si je comprends bien le député,
il tiendrait à ce que le comté soit
réaménagé comme il l'indique pour respecter des habitudes
de vie des citoyens. C'est une suggestion fort intéressante.
M. PEARSON: Ce serait plus facile pour le ou les
députés...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Nous remercions le député.
M. PEARSON: ... parce qu'avec la nouvelle division, les deux
députés seraient obligés de travailler ensemble. La
municipalité serait obligée de faire appel aux deux
députés, la commission scolaire également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est excellent! Excellent!
M. LEVESQUE: II faudrait également, pour avoir le tableau
complet, je pense bien, savoir pourquoi la commission a refusé la
suggestion que nous avons faite. On me dit que c'est à cause, justement,
d'un déséquilibre au point de vue de la population.
M. HARDY: On pourra donner des chiffres. On peut suspendre cela et y
revenir quand on étudiera de nouveau la question. A première vue,
la suggestion que le parti ministériel avait formulée à la
commission Drouin avait pour conséquence d'entrainer un
déséquilibre entre les comtés. De toute façon on
peut suspendre l'étude de...
M. LEVESQUE: Si on suspend, je pense bien qu'il faudra suspendre les
deux, c'est-à-dire l'Acadie, paragraphe 44, et Saint-Laurent, paragraphe
94.
M. VINCENT: Paragraphe 94. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: C'est l'Acadie et l'autre, à côté, se
trouve à l'ouest.
UNE VOIX: Saint-Laurent. C'est nouveau, ça?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non! Il y a Crémazie,
Saint-Laurent.
M. HARDY: Crémazie n'est pas affecté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est Saint-Laurent, oui.
M. HARDY: L'Acadie et Saint-Laurent.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce que les noms sont
changés.
M. VINCENT: Saint-Laurent est à quel paragraphe?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 94. C'est l'ancien Nelligan de la
première proposition, du premier projet.
M. VINCENT: Pour mon information personnelle, M. le Président, le
député de Saint-Laurent a mentionné, tout à
l'heure, trois CEGEP dans un comté. C'est bien entendu que la commission
Drouin n'a pas tenu compte des électeurs probables de ces CEGEP. Mais
qu'adviendrait-il si, par exemple, dans un comté qui a 38,000 ou 39,000
électeurs, à l'occasion d'une élection, s'il y a trois
CEGEP, tous les étudiants qui sont là s'inscrivaient et votaient
dans ce comté?
M. HARDY: C'est bien difficile à prévoir, de toute
façon.
M. VINCENT: On ne prévoit pas ça du tout dans la
redistribution.
M. HARDY: On ne sait pas quand l'élection a lieu.
UNE VOIX: Les étudiants des CEGEP ne sont pas
additionnés.
M. VINCENT: Ou des universités. UNE VOIX: Ils ne sont pas
résidents.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II faut le prévoir.
M. HARDY: Le problème, c'est que l'étudiant qui
étudie au CEGEP de Saint-Laurent n'est pas nécessairement un
électeur du comté de Saint-Laurent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il peut aussi en être un.
M.HARDY: II peut, mais il peut ne pas l'être.
M. LEVESQUE: II peut l'être d'un autre comté.
M. HARDY: D'ailleurs, la commission Drouin, comme on le sait, a
travaillé à partir des listes électorales de la
dernière élection. J'imagine que ces CEGEP existaient en 1970.
Est-ce qu'il en existait?
M. PEARSON: II en existait deux.
M. HARDY: II en existait deux. Il y en a un de plus. Ceux des
étudiants de ces deux CEGEP qui étaient résidents dans le
comté se retrouvent sur les listes électorales de 1970. On en a
tenu compte et on les retrouve parmi les électeurs du comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est assez complexe. C'est controuvé
comme explication.
M. HARDY: Pardon?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est assez controuvé comme
explication.
M. HARDY: C'est simple.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est très simple. C'est comme
Crémazie, le musicien.
M. HARDY: Ah bien, ça, c'est parce que le député de
Chicoutimi ne savait pas qu'Octave Crémazie, qui est surtout connu comme
poète, a écrit également des oeuvres musicales.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Des "tunes"!
M. HARDY: J'ai été extrêmement étonné,
ce soir, de constater que le député...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des turlute-ries.
M. HARDY: ... de Chicoutimi, qui m'est toujours apparu comme connaissant
à peu près tout, ignorait les compositions de Crémazie sur
le plan musical.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voulez-vous vous lever et en chanter une?
M. VINCENT: M. le Président, le député de
Terrebonne a mentionné que, dans le calcul du nombre des
électeurs, on s'est servi du nombre d'électeurs à la
dernière élection provinciale.
M. HARDY: Oui, c'est le bill 80.
M. VINCENT: Donc, par exemple, dans un comté donné, on a
tenu compte de tous les étudiants qui étaient inscrits à
une université, comme le campus.
M. HARDY: Non, non! Je m'excuse, ce n'est pas ce que j'ai dit. On n'a
pas tenu compte de tous les étudiants qui étaient inscrits dans
un CEGEP, dans Outremont, par exemple, de tous lés étudiants qui
étaient inscrits à l'Université de Montréal, mais
on a tenu compte des étudiants qui étaient qualifiés comme
électeurs dans ce district, c'est-à-dire qui ont
été inscrits sur la liste électorale parce qu'ils avaient
leur domicile, leur résidence dans cette circonscription
électorale.
M. RUSSELL: Les étudiants viennent de partout dans la ville, ou
même de l'extérieur.
M. HARDY: Un étudiant de Rosemère, par exemple, qui
étudiait au CEGEP Saint-Laurent mais qui habitait Rosemère,
était inscrit sur la liste électorale de Terrebonne, même
s'il étudiait à un des CEGEP de Saint-Laurent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Bonaventure a dit
une grande vérité. Il a dit que les étudiants venaient de
partout...
M. VINCENT: II y avait une possibilité quand même de
s'inscrire aux deux endroits.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'ils avaient la possibilité, oui.
S'ils étaient respectueux de la loi, ils pouvaient choisir, mais ils ne
pouvaient pas s'inscrire simultanément à deux endroits, mais
dès qu'ils l'ont fait ils contrevenaient à la loi.
M. VINCENT: Dans un comté de ville ça peut
représenter combien d'étudiants, dans un district
électoral donné, dans une ville? Cela peut représenter
combien d'électeurs de plus quand les étudiants sont inscrits sur
les listes?
M. HARDY: Je ne pense pas qu'il y ait eu d'études
là-dessus.
M. VINCENT: Mais si, d'un autre côté, on transposait
ça dans des régions rurales comme la mienne, par exemple,
où il y a 6,000 à 7,000 électeurs en plus...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! On a dit qu'on étudiait
les comtés de la ville de Montréal et de Saint-Hyacinthe.
M. HARDY: De cette façon-là on remet en cause le principe
du bill 80.
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors les paragraphes 44 et 94 sont
suspendus. Nous passons au paragraphe 69, l'ancien comté d'Outremont qui
est devenu Mont-Royal, page 137.
M. RUSSELL: On va regarder les clôtures dans ce
comté-là.
M. BURNS: Avec ou sans clôture.
M. RUSSELL: Soit qu'ils veulent sauter pardessus la clôture.
M. BURNS: II faudrait la mettre dans le ciment, la clôture.
M. VINCENT: Est-ce que le premier ministre du Canada, comme citoyen de
ce comté, a été consulté?
M. BURNS : II n'est même pas citoyen.
M. HARDY: A ma connaissance il était inscrit à Ottawa.
M. VINCENT: En vertu de la Loi électorale fédérale,
un député peut s'inscrire dans son comté, à Ottawa,
selon l'amendement adopté en 1970.
M. BURNS: II ne demeure pas dans ce comté. Il ne demeure pas dans
le nouveau comté de Mont-Royal.
M. VINCENT: Cela ne fait rien.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs! Il n'est pas de notre
ressort de discuter dans quel comté était éligible le
premier ministre du Canada, nous sommes au comté de Mont-Royal et nous
discutons du comté de Mont-Royal à l'heure actuelle.
Paragraphe 69 adopté?
M. LEVESQUE: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a une clôture, là,
puis j'aimerais avoir des informations sur la clôture. Je voudrais savoir
pour quelles raisons on a incorporé totalement la ville de Mont-Royal
dans un seul comté, pourquoi on a divisé le comté
d'Outremont en deux et laissé l'autre intact.
M. HARDY: Non, il y a une partie de la ville de Mont-Royal qui...
M. TETLEY: A cause de la clôture.
M. HARDY: La partie de la municipalité de la ville de Mont-Royal
est dans la circonscription de D'Arcy-McGee.
M. RUSSELL: D'Arcy-McGee C'est un cimetière par là.
M. HARDY: Cela ne représente pas beaucoup d'importance sur le
plan électoral parce qu'il n'y a pas beaucoup d'électeurs dans
cette partie de la ville de Mont-Royal.
M. RUSSELL: Mais ça n'aurait rien dérangé si on
l'avait inclus.
M. HARDY: C'est une limite naturelle, le boulevard Décarie.
M. RUSSELL : La clôture, vous avez sauté par-dessus?
M. HARDY: Non, l'autre côté de la clôture a
été bien respecté. Cela fait longtemps que le
député de Shefford n'est pas allé à
Montréal.
M. RUSSELL: Je ne me tiens pas dans ces coins-là. J'y vais assez
souvent, mais...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 69, adopté.
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 85, Rosemont, qui est l'ancien
comté de Jeanne-Mance.
M. RUSSELL: Un instant.
M. HARDY : Aucun changement avec le rapport Drouin, sauf le nom.
M. RUSSELL: Le nom.
M. BURNS: M. le Président, je peux dire que le changement de nom
est très approprié. Comme les gens d'Abitibi se sentent
d'Abitibi, Rosemont était historiquement un quartier de Montréal
où les gens disaient: Moi, je viens de Rosemont. Remarquez que cela a
peut-être l'air sentimental, mais à l'origine je venais de
Rosemont. Je sais fort bien que Rosemont est un quartier montréalais qui
a une qualité assez spéciale. Evidemment, ce n'est pas Outremont,
c'est un quartier de travailleurs mais qui a une personnalité
marquée, comme le dit le député de Gouin, qui le connaft
bien.
Je pense que le changement est pour le mieux à l'égard du
nom. Je sais que Jeanne-Mance a une consonnance assez particulière
à Montréal. Jeanne-Mance fut la grande infirmière
montréalaise, la bonne amie de Maisonneuve. On a choisi Rosemont, qui a
vraiment une particularité de quartier qui représente ce qu'il
est effectivement.
M. HARDY: C'est une entité.
M. BURNS: C'est une entité, Rosemont; les gens se sentent de
Rosemont comme ils se sentent de Saint-Henri, comme ils se sentent de
Maisonneuve.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme ils se sentent de Shefford.
M. HARDY: De toute façon, pour les admirateurs de Jeanne Mance,
le nom est quand même...
M. JORON: Une musicienne à ses heures. M. HARDY: ...
conservé.
M. RUSSELL: Le député de Maisonneuve vient du bout.
M. BURNS: Oui, je viens de là, moi.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 85, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a toutes sortes de dons dans ce
coin-là.
M. BURNS: Oui, il y en avait.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous allons au paragraphe 58, Maisonneuve,
page 117.
M. HARDY: Aucun changement avec le rapport Drouin.
M. BURNS: En ce qui concerne Maisonneuve, contrairement au
député de Dorion, j'ai véritablement fait des
consultations. On ne peut pas dire que les gens sont toujours
complètement satisfaits d'un député ; même dans
Saint-Louis les gens s'en plaignent. Alors, on ne peut pas être satisfait
d'un député, c'est normal. Le jour où les gens seront
satisfaits d'un député, on devra s'inquiéter. Je pense
qu'il est parfaitement normal qu'on fasse cette coupure de la rue Cuvillier en
s'en allant vers l'ouest. Evidemment, on fait une bifurcation, au niveau de
Rouen, qui complique un peu mais très peu les bornes du comté.
Mais il faut respecter la norme, il faut s'y faire, on est au-delà de la
norme avec 36,000 électeurs.
Suite aux consultations que j'ai faites, même s'il y a un tas de
gens qui sont un peu malheureux de quitter le comté de Maisonneuve et de
s'en aller dans un autre comté, même si c'est le comté de
Sainte-Marie qui est aussi bien représenté par le
député actuel de Sainte-Marie.
M. HARDY: Ds sont malheureux?
M. BURNS: Ils sont malheureux de quitter le comté de Maisonneuve,
parce que encore une fois, pour la même raison que je mentionnais
tantôt pour Rosemont le comté de Maisonneuve a une
espèce de caractère de quartier, en plus d'avoir un
caractère de comté. Mais je pense que cela respecte les normes,
car ces comtés se ressemblent beaucoup, Sainte-Marie, Saint-Jacques et
Maisonneuve. En ce qui me concerne, après plusieurs consultations, je ne
vois pas de récrimination à faire contre la suggestion de la
commission Drouin à ce sujet.
M. RUSSELL: M. le Président, je suis certain que la commission
voudrait savoir de quelle façon le député a
consulté la population.
M. BURNS: Je vais vous le dire. Le comté de Maisonneuve
c'est une structure particulière au Parti québécois, vous
me direz est subdivisé en douze secteurs. Dans le coin
concerné, il y a trois secteurs. De mémoire, je peux vous dire
que ce sont les secteurs 1, 3 et 5 qui vont s'en aller dans l'autre
comté.
Nous avons, par l'entremise d'une espèce de structure qui existe
au niveau du comté...
M. LEVESQUE: Des cellules!
M, BURNS: Remarquez qu'on peut parler de cellules. Ce n'est plus
illégal maintenant. Cela ne s'appelle pas des cellules, mais des
secteurs. Nous avons, par l'entremise de ces secteurs déjà en
place, consulté les électeurs aussi loin que possible à la
base. Il semble que tous les gens disent qu'ils regrettent de ne pas continuer
à faire partie de la même entité. Mais, en principe, le
fait qu'un groupe de Maisonneuve, à l'ouest, fasse partie à
l'avenir du comté de Sainte-Marie, dans le fond, cela ne change rien au
point de vue du groupe socio-économique. Cela ne bouleverse pas, si vous
voulez, les schèmes de pensée qui existaient.
M. RUSSELL: Mais est-ce qu'il n'aurait pas été
préférable que la partie où auront lieu les Jeux
olympiques s'en aille dans un autre comté, parce qu'il n'y a pas
tellement de population pour conserver cette partie?
M. BURNS: Au contraire, la partie où les Jeux olympiques se
tiendront demeure dans le comté de Maisonneuve, du moins
majoritairement. C'est une partie qui est actuellement inoccupée au
point de vue de la population. C'est la partie nord-est du comté. C'est
actuellement occupé par des parcs. L'hiver, cela sert de pentes
je ne sais pas ce qu'on doit dire: Je me réfère au
député de Chicoutimi, en sa qualité de linguiste de
toboggan ou...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De luge.
M. BURNS: Non, pas de luge, quand même. Ce n'est pas aussi
perfectionné que cela. Cela sert actuellement de parc, en
général, soit l'hiver, soit l'été.
M. BLANK: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Continuez! J'écoute avec
intérêt.
M. BURNS: C'est sans doute un endroit idéal. Je ne tiens pas
absolument à ce que les Jeux olympiques aient lieu dans le comté
de Maisonneuve. Pour ma part, s'ils doivent avoir lieu, qu'ils aient
lieu...
M. SHANKS: Cela ne veut pas dire pour autant que vous êtes un
admirateur du maire Drapeau?
M. BURNS: Pas du tout. Le maire Drapeau n'est pas du tout sur ma liste
d'admirateurs, loin de là.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est probablement mutuel.
M. BURNS: Sans doute! Sans doute! J'espère que c'est mutuel.
Quant à moi, pour couper court, la nouvelle délimitation
du comté de Maisonneuve, je ne vois pas d'objection â ce qu'elle
soit adoptée.
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Une simple remarque. Je pense que le député
admet que ce secteur appartient plutôt à Rosemont où ce
serait un tout. On le divise en deux sans aucune raison, puisqu'il n'y a pas de
population là.
M. BURNS: Non, je ne suis pas du tout d'accord que cela appartient
à Rosemont. Pas du tout. Sans que vous m'embarquiez dans une longue
discussion, je vais vous dire que je ne pense pas que cela fasse partie du
même secteur.
M. RUSSELL: Ah bon!
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 58, adopté. Nous passons
au paragraphe 96, le district de Sainte-Marie, page 177.
M. HARDY: Aucune modification avec le rapport Drouin.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. BURNS: Là-dessus, je peux dire que j'ai aussi consulté
le député de Sainte-Marie qui, lui aussi, de la même
façon que je l'ai fait, a consulté un grand nombre de ses
électeurs. Nous ne voyons pas d'amendement à recommander...
M. HARDY: D'après ce que je peux voir, vous avez fait autant de
consultation que nous.
M. BURNS: Je pense. Oui, à un autre niveau et c'est un fait. Je
ne nie pas ça. J'en ai fait sans doute plus que le député
de Notre-Dame-de-Grâce.
M. HARDY: Le problème, c'est que vous en aviez moins.
M. TETLEY:Ah! Ah! Ah!
M. BURNS: A ce moment-là, vous ne devriez pas rire de ce que je
dis.
M. RUSSELL: Une simple remarque : Pour quelles raisons la ligne
n'a-t-elle pas été continuée tout droit? Cela ne doit pas
représenter tant d'électeurs.
M. BURNS: La ligne n'a pas été quoi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): N'a-t-on pas tiré la ligne droite?
M. RUSSELL: La ligne droite sur la rue?
M. BURNS: C'est à cause du nombre d'électeurs tout
simplement. Vous avez une ligne divisée. Vous parlez de la ligne au
niveau de Cuvillier-Rouen-Alwin.
M. VINCENT: Non, non. M. RUSSELL: Non, en haut.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, Delorimier, en haut.
M. VINCENT: Le petit carré en haut.
M. BURNS: C'est à cause, je pense, des chemins de fer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non! M. HARDY: C'est un problème
d'électeurs.
M. RUSSELL: Ce sont des réponses très simples. Dans
Maisonneuve, on aurait pu en ajouter parce qu'on en a 37,800 dans
Sainte-Marie.
M. HARDY: Je pense que les comtés de Sainte-Marie et de
Saint-Jacques sont assez identiques au point de vue des possibilités de
développement.
M. BURNS: Oui, mais il y a un phénomène aussi, c'est que
si on revient je ne veux pas rouvrir le débat sur Maisonneuve
... J'ai compris, sauf erreur, que la commission Drouin avait tenu
compte du fait qu'un certain nombre de gens, dans le sud-est
montréalais, devront quitter à cause du développement de
l'autoroute. Dans le comté de Maisonneuve, actuellement, si on regarde
les chiffres, on a 36,000 électeurs. On prévoit qu'à peu
près 3,000 à 4,000 électeurs devront quitter à
cause de l'autoroute. C'est peut-être le même
phénomène dans le comté de Sainte-Marie à un
degré moindre parce que dans les comtés de Sainte-Marie et
Saint-Jacques, vous êtes rendus déjà
plus à l'ouest, donc les travaux de l'autoroute sont plus
avancés. Les gens qui devaient partir sont déjà partis ou,
disons, la proportion de gens est déjà plus partie, si vous me
permettez l'expression.
M. RUSSELL: Mais les chiffres qui sont ici sont les chiffres pris dans
le recensement de 1970.
M. BURNS: Oui.
M. RUSSELL: Sur les listes électorales de 1970.
M. BURNS: Ecoutez, je ne veux pas parler pour les comtés de
Saint-Jacques et de Sainte-Marie. Mais je sais que déjà
dans le comté de Maisonneuve en tout cas il y a au moins une
couple de milliers de personnes qui sont parties et qui étaient sur les
listes de 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Compte tenu, M. le Président, de ce que
vient de dire le député de Maisonneuve, est-ce que la commission
Drouin, dans son second rapport, a tenu compte de cette migration de population
qui semble s'être effectuée dans trois comtés: Maisonneuve,
Sainte-Marie et Saint-Jacques?
M. BOSSE: M. le Président, sur cette question,
précisément, il faut dire aussi que dans le comté de
Sainte-Marie, si, d'une part, il y a des édifices, des taudis ou des
bâtisses qui sont abandonnés, qui sont jetés à
terre,...
M. BURNS: Je m'excuse, ce ne sont pas des taudis, à part
ça, c'est ça qu'il y a de dégueulasse avec la fameuse
route. Si vous voulez partir le débat là-dessus,...
M. BOSSE: Quoi qu'il en soit, il y a de la démolition. Si, d'une
part, il y a de la démolition, il faut aussi dire qu'il y a de la
construction en hauteur qui se fait. Il y a de multiples édifices
à appartements qui compensent grandement le nombre de citoyens ou
d'électeurs qui sont appelés à disparaître.
M. BURNS: Je m'excuse, ce n'est pas exact.
M. BOSSE: Je regrette. On n'a qu'à regarder derrière, par
exemple, Dupuis & Frères et les autres...
M. BURNS: Bien oui, derrière Dupuis & Frères, vous
allez avoir quoi? Vous allez avoir des édifices à bureaux et des
hôtels.
M. BOSSE: Je regrette, mais à l'arrière ce sont des
édifices à appartements.
M. BURNS: Ah, bien oui!
M. LEVESQUE: De toute façon, Maisonneuve...
M. BOSSE: C'est la même chose, d'ailleurs,...
M. LEVESQUE: ... nous sommes à discuter du comté de
Sainte-Marie présentement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais je vous ai posé une question
précise, M. le Président. J'ai demandé comme on s'est
basé sur les listes électorales de 1970 et, d'autre part, on nous
dit que depuis ce temps-là il y a un nombre quand même assez
important de gens qui se sont déplacés dans les trois
comtés. Est-ce que la commission Drouin, dans son second rapport, en a
tenu compte? Est-ce que cela ne constitue pas une variable quand même
importante?
M. BOSSE: Je continue de dire, M. le Président, que
lorsque...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. J'ai
posé une question et je pose la question à ceux qui sont capables
de nous répondre sans faire des approximations.
M. BOSSE: Ce n'est pas une approximation, c'est une
réalité. D y a par exemple, un édifice, de 28
étages qui se construit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je veux avoir des
réalités qui me soient confirmées par des
spécialistes. C'est bien clair.
M. BOSSE: Ce sont des réalités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne mets pas en doute la parole du
député de Dorion, mais il me faut avoir la confirmation de ceux
qui ont préparé les cartes.
M. BOSSE: Je ne voulais qu'éclaircir la situation.
M. HARDY: M. le Président, au moment où la commission
indépendante a préparé son premier rapport, comme on le
sait,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La commission permanente.
M. HARDY: La commission permanente indépendante, la commission
Drouin, se basait d'abord sur la liste électorale de 1970 et, à
ce moment-là, les travaux de cette autoroute étaient sinon
très avancés, du moins projetés. Il est évident
que, comme deuxième ou troisième facteur, la commission en a tenu
compte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que la commission avait des chiffres,
puisqu'elle s'est basée sur les listes électorales de 1970?
M. HARDY: Oui, pour les chiffres...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous affirmez qu'elle a tenu compte de la
migration qui commençait de se faire?
M. HARDY: Tel que l'article 9 du bill 80 le prévoyait, la
commission devait en tenir compte. La commission ne possédait pas
d'instrument très précis pour évaluer cette partie de la
loi mais la loi lui disait qu'elle devait tenir compte du taux relatif de
croissance de la population.
Je ne pense pas à moins d'informations
supplémentaires que la commission Drouin, au moment où
elle a préparé son rapport, connaissait d'une façon exacte
le nombre d'électeurs qui devaient quitter les comtés, à
cause de la construction de l'autoroute. Mais elle avait une présomption
qu'évidemment, comme on construisait une autoroute, il y aurait des gens
qui partiraient. Mais je pense qu'on n'avait pas de chiffres précis.
M. RUSSELL: C'est peut-être qu'on n'a pas tenté de le
retenir, parce qu'elle le mentionne dans son rapport.
M. BURNS: Ce qui va arriver, c'est bien simple. C'est qu'il y aura
disparition d'un certain nombre d'électeurs, à cause de la venue
de l'autoroute. Comme le disait le député de Dorion il a
raison là-dessus certains édifices en hauteur se
bâtissent. Tout compte fait, je n'ai pas l'impression que cela va
compenser, en tout cas, sauf peut-être dans le comté de
Sainte-Marie, où actuellement un très gros édifice se
bâtit. Mais, dans le comté de Saint-Jacques et dans le
comté de Maisonneuve, il n'y a pas l'équivalent. De toute
façon, à mon avis, cela n'a pas une énorme importance.
Cela nous tient pour ces comtés de Sainte-Marie, Saint-Jacques et
Maisonneuve à peu près dans les normes des 32,000. Dans le
cas de Maisonneuve, cela risque, au pire, de nous amener à la norme
exacte de 32,000; dans le cas de Sainte-Marie, de maintenir à peu
près la norme actuelle et, dans Saint-Jacques, peut-être de nous
conduire à la norme exacte.
M. RUSSELL: Donc, cela n'aurait rien changé. Ils auraient pu
laisser les lignes droites et laisser ces petits crochets.
M. BURNS: Cela aurait pu facilement être cela mais, pour moi,
c'est vraiment chercher des poux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dirai au député de
Maisonneuve que ce n'est pas chercher des poux. C'est parce que ce qui s'est
fait à Montréal va nous servir pour comprendre le
découpage qui a pu se faire ailleurs. J'ai posé la question de
très bonne foi: Est-ce que cela a été une variable
importante?
M. BURNS: Ce n'est pas de façon péjorative que j'ai dit
cela. C'est qu'à Montréal il est très facile de
découper un comté comme Maisonneuve et Sainte-Marie, de mettre
deux rues du côté de Maisonneuve ou d'en mettre deux du
côté de Sainte-Marie. Ainsi on ne brise pas l'entité
socio-économique dans laquelle on joue, si vous me passez
l'expression.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un élément que je
retiens.
M. BURNS: Cela est assez différent dans le milieu rural, je
pense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je retiens cela, parce que vous maintenez la
question de l'entité socio-économique et socio-culturelle,
etc.
M. BURNS: Oui, oui, d'accord. C'est important.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous remercie. C'est ce que je voulais
savoir.
M. RUSSELL: Est-ce que nous pourrions faire la proposition que la ligne
à l'est du comté de Sainte-Marie soit droite et celle à
l'ouest la même chose? Comme celle à l'ouest du comté de
Saint-Jacques.
M. HARDY: Oui, mais encore faudrait-il savoir d'une façon
précise combien d'électeurs ça représente pour voir
s'il n'y a pas un déséquilibre. Le problème qui se pose
c'est que sur la carte, comme ça, ça semble être
relativement simple de dire : Pourquoi ne pas continuer la ligne droite? Mais
si on va vérifier combien il y a d'électeurs dans ces sections
droites, peut-être qu'on s'apercevrait...
M. RUSSELL: Cela serait facile à vérifier par les bureaux
de scrutin.
M. BOSSE : J'ai fait des vérifications semblables, et ça
peut représenter des fois jusqu'à 5,000 électeurs, selon
la densité.
M. HARDY: Un nombre de 5,000, quand on est à 37,000!
M. BOSSE: Sur la carte ça n'a l'air de rien, mais sur la carte ne
paraissent pas les petites rues. Il y a peut-être trois ou quatre rues,
en fait. J'ai fait des vérifications et j'ai constaté que
ça représentait...
M. LEVESQUE: Nous pouvons présumer que la commission n'a pas fait
exprès pour faire des accrocs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous voulons bien croire, M. le
député de Jonquière, que la commission a fait tout
ça. Mais la commission ne nous a pas dit grand-chose de ce qu'elle a
fait et nous complétons la somme de renseignements que nous aurions
dû avoir de ceux qui n'ont pas voulu nous répondre. Point,
à la ligne.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Jonquière.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant, le député de
Chicoutimi vient de me dire quelque chose. Moi, j'aime affirmer, après
lui, que j'ai assisté à plusieurs réunions de la
commission aussi et j'ai obtenu, de la part des commissaires, réponse
à toutes les questions que j'ai posées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous a parlé du tapis.
M. HARVEY (Jonquière): Et j'ai été témoin de
réponses complètes données par les membres de la
commission à certains députés qui ont posé des
questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous y reviendrons.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. RUSSELL: Je pense bien que ce sont les commissaires eux-mêmes,
en réponse à des questions, qui nous ont démontrés
qu'il n'y avait aucun risque, étant donné la baisse de population
qu'il y aurait dans ces deux comtés, de mettre les lignes droites de
chaque côté des comtés. Et on m'informe, ici, qu'à
l'ouest du comté de Sainte-Marie ça représente à
peu près 1,000 à 1,200 électeurs au maximum. Ce sont des
gens qui demeurent dans ce comté-là.
M. HARDY: Entre Saint-Denis et Saint-Hubert?
M. RUSSELL: Non, ici à l'ouest. Bordeaux et DeLorimier.
Mont-Royal. Et cela représente à peine 1,000
électeurs.
M. HARDY: Cela veut dire que vous enverriez ces 1,000 électeurs
dans Sainte-Marie? 38,000.
M. RUSSELL: Non, à Sainte-Marie vous allez en perdre 2,000
à 3,000. Plus que ça, parce que vous avez la place Radio-Canada
et les autres qui se trouvent là.
M. HARDY: Cela veut dire que vous avez 38,000 à Sainte-Marie et
vous baissez à 36,000.
M. RUSSELL: En fait, c'était 37,000 aux dernières
élections, mais depuis ce temps-là il y a eu beaucoup de
démolition qui s'est faite là. Les gens sont
déménagés. La moitié du comté a
été démolie.
M. HARDY: Tout ce que je veux faire remarquer au député de
Shefford je prends ses chiffres supposez qu'il y ait 1,000
électeurs dans ce petit rectangle...
M. BURNS: Je m'excuse. On parle du comté de Sainte-Marie
actuellement.
M. LEVESQUE: Oui.
M. BURNS: Pourquoi nous parlez-vous de la rue Saint-Hubert? Cela ne se
rend pas là.
M. HARDY: Nous parlons de Sainte-Marie et Saint-Jacques.
M. BURNS: D'accord.
M. HARDY: Si vous enlevez les 1,000 électeurs de Saint-Jacques
pour les transférer dans Sainte-Marie, cela veut dire que vous faites
37,800 dans Sainte-Marie et vous baissez à 36,000 dans
Saint-Jacques.
M. RUSSELL: Théoriquement, si nous prenons les chiffres de la
dernière élection, vous avez raison. Mais en pratique,
actuellement vous n'en avez pas 34,000.
M. HARDY: Mais le problème c'est que ce que l'on a quand
même de plus juste ce sont les chiffres de la dernière
élection. Tandis que les autres ce sont des approximations, on peut dire
qu'il y a plus ou moins.
M. RUSSELL: C'est la même chose que dans des comtés
où vous avez mis 37,000 électeurs, et depuis les dernières
élections ça a augmenté de 2,000 ou 3,000.
M. LEVESQUE: H y a une chose c'est que le député de
Maisonneuve a donné son point de vue. Il est de là. Il doit le
savoir.
M. BURNS: Ce n'est pas un problème. Vous pouvez dire aux gens que
le comté tourne à Rouen pour s'accrocher à Aylwin, ce
n'est pas un problème dans le fond. Si vous voulez vraiment faire un
quadrilatère exact, je n'ai pas d'objection, en ce qui me concerne. Que
vous preniez la rue Cuvillier, que vous la montiez jusqu'à Sherbrooke,
je suis sûr que les gens du comté n'ont aucune objection.
M. LEVESQUE: S'il y avait une considération
socio-économique...
M. BURNS: A Montréal les gens sont habitués d'avoir le
voisin d'en face dans un autre comté.
Que voulez-vous? Le comté de Maisonneuve, avant, était
divisé à la rue Désiré et il y avait des gens du
côté est de la rue Désiré qui étaient dans
Maisonneuve et des gens du côté ouest qui étaient dans le
comté de Sainte-Marie. Personne n'a été "freaké"
à cause de cela.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux simplement faire remarquer
aux membres de la commission que plus on fait de détours dans ces
divisions de comté, plus on a le risque d'avoir des erreurs. A chaque
élection dans les comtés de ville, on voit des rues
complètes qui ont été oubliées. C'est ce qu'il faut
tenter d'éviter.
Plutôt que de mêler les électeurs, il faut clarifier
la situation. C'est le point que je veux souligner. Je dis qu'en faisant ceci
on se maintient encore à l'intérieur des cadres de la loi qui
guidait la commission. Il n'est pas nécessaire de faire ces
détours pour avoir une excuse de plus pour mêler les
électeurs. On a procédé de cette façon d'un bout
à l'autre.
M. MARCHAND: M. le Président, pour répondre au
député, lorsque des rues sont oubliées, vous savez, ce
sont des bouts de rues qui font partie d'un secteur, mais lorsque vous avez une
rue de Montréal qui est connue... vous avez parfois un bout de rue d'une
dizaine de maisons de chaque côté, ce sont ces bouts de rue qui
peuvent être oubliés, ça peut arriver, mais c'est
extrêmement rare. Lorsque vous voyez un découpage comme cela, je
pense bien qu'il n'y a pas un président d'élection et pas un
organisateur qui peut se mêler lorsqu'une ligne est aussi directe. Il
peut arriver un oubli en plein centre du comté, dans un petit bout de
rue ça arrive dans tous les comtés de Montréal
mais une division comme celle-là, moi, je ne vois aucune raison
que ça cause le problème qu'un bout de rue soit
oublié.
M. LEVESQUE: M. le Président, peut-être pourrions-nous
faire un compromis? Nous allons, si vous le voulez, adopter ces trois
comtés, mais nous fournirons nous venons de les demander à
la commission Drouin les chiffres demain matin.
UNE VOIX: Parfait. UNE VOIX: D'accord.
M. BURNS: Juste un point, M. le Président. Moi, les gens
oubliés dans Montréal, ça m'inquiète beaucoup moins
que les gens ajoutés. Cela m'inquiète bien moins.
UNE VOIX: On vous comprend.
M. BURNS: Je le dis au député de Shefford qui,
normalement, était un... ce n'était peut-être pas lui qui
décidait, mais lors de la dernière élection et selon notre
loi électorale qui est stupidement faite à cet égard
où c'est le parti au pouvoir...
M. RUSSELL: Ce ne sera pas amendé.
M. BURNS: ... et le parti de l'Opposition officielle qui
décident, bien moi j'ai vu dans Maisonneuve des terrains vacants, entre
autres, où on retrouvait tout à fait par hasard des
édifices extraordinaires. Cela, c'est bien dommage, ce n'était
pas des énumérateurs du Parti québécois qui
étaient là.
M. RUSSELL: Non.
M. BURNS: C'étaient des énumérateurs nommés
par le parti au pouvoir qui en l'occurrence s'appelait à l'époque
l'Union Nationale et par l'Opposition officielle qui s'appelait le Parti
libéral.
M. RUSSELL: Comme on a retrouvé...
M. BURNS: Cela m'inquiète bien plus. J'ai vu des voteurs
enregistrés dans des usines à Maisonneuve et on a
été obligé d'en faire rayer quelque 500 la dernière
fois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme j'ai vu des étudiants du Parti
québécois aller voter dans les deux comtés chez nous.
M. BURNS: Vous avez vu ça, des étudiants du Parti
québécois? Ils vous ont dit pour quel parti ils votaient?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. BURNS: Bien, vous en parlerez à la cour d'Appel qui a dit que
le vote était secret. Vous en parlerez de ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous parle de l'inscription dans deux
comtés.
M. BURNS: Ah! les gens qui s'inscrivent, vous savez pour qui ils vont
voter?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! M. BURNS: Bien, vous, vous
êtes chanceux!
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Nous revenons au paragraphe
96.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a quand même eu une
accusation qui a été portée par le député de
Maisonneuve.
M. BURNS: Ce n'est pas une accusation. Je vous dis tout simplement qu'il
y avait deux partis qui faisaient l'énumération.
M. RUSSELL: Oui, oui, c'est une accusation claire. Il a dit et
même insinué que le député de Shefford n'en faisait
peut-être pas partie.
M. BURNS: Bien, vous faisiez partie de ce gouvernement, vous
étiez ministre.
M. RUSSELL: Comme d'autres faisaient partie de l'Opposition officielle
du temps. Et le député de Maisonneuve n'était pas
député dans le temps.
M. BURNS: Non.
M. RUSSELL: Mais il va l'être aux prochaines élections. Il
verra que la même chose va se produire encore. Ce sont des gens qui
s'organisent pour travailler et c'est leur façon de
travailler. Comme cela s'est produit dans Hull, comme cela s'est
toujours produit et comme ça va continuer à se produire
indépendamment de la loi électorale que vous allez avoir. Si vous
n'avez pas des gens de l'Unité-Québec ou du Parti libéral,
vous allez en avoir du Parti québécois. C'est leur façon
de travailler. On n'a pas à se scandaliser de cela.
M. BURNS: Au contraire, on devrait se scandaliser de cela. Moi, je
trouve ça absolument étonnant que l'on ne s'en scandalise pas.
C'est ce qui m'énerve.
M.HARDY: Alors, pour revenir à la carte électorale...
M. BURNS: Qu'on trouve que ce soit normal, ce n'est pas normal.
M. HARDY: C'est un débat très intéressant que l'on
pourrait poursuivre quand on étudiera d'autres aspects de la loi
électorale.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 96 est adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. J'aimerais invoquer le
règlement pour faire une observation parce que je ne voudrais pas que ce
que vient de dire le député de Maisonneuve soit enregistré
comme tel. Quand le député de Shefford dit que c'est normal, il
veut dire que ce sont des choses qui se produisent très souvent,
indépendamment de la bonne volonté et de la bonne foi de quelque
parti que ce soit.
M. BURNS: Oui mais on doit s'en scandaliser, c'est ça que je
dis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne veut pas dire que c'est normal qu'on
doit l'accepter comme tel.
M. BURNS: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II dit que c'est normal, en ce sens que
ça se produit presque toujours en dépit de tous les efforts qu'on
fait.
M. BURNS: On n'est pas pour se dire qu'on est beau puis fin puis "smart"
à cause de ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, non.
M. BURNS: Ce n'est pas normal que ça se passe.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme j'ai trouvé anormal...
M. BURNS: C'est normal qu'on trouve ça anormal par exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'au CEGEP de Chicoutimi il y ait des
gens qui aillent voter dans Dubuc puis dans Chicoutimi.
M. BURNS: Ils ont voté pour le Parti québécois,
selon vous? Vous êtes au courant des votes?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils s'en vantaient.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors le paragraphe 96 est adopté,
quitte à apporter les chiffres que les membres de la commission...
M. VINCENT: On peut suspendre, puis demain on l'adoptera.
M. LEVESQUE: II semble qu'on avait décidé...
M. RUSSELL: Vous aviez proposé qu'on l'adopte. Nous avons
demandé qu'on le suspende.
M. LEVESQUE: J'ai offert un compromis tout à l'heure parce que je
crois que nous avions convenu que les trois comtés étaient
acceptables. Il y avait consensus ici. Mais, pour que tout le monde soit
satisfait, nous avons demandé à la commission Drouin d'apporter
les chiffres et nous commencerons demain matin à les fournir.
M. GUAY: M. le Président, si on accepte l'article 96, on n'a pas
besoin de chiffres parce que ça sera accepté, ça ne
changera rien.
M. LEVESQUE: Oui.
M. GUAY: II n'y aura rien de changé. Alors si, à la
lumière des chiffres fournis, on se rend compte que c'est
possible...
M. LEVESQUE: Si réellement les chiffres étaient tels
qu'ils changeaient ce qui s'est dit ce soir, nous y reviendrons.
M. GUAY: Est-ce que c'est accepté sous condition ou si c'est
suspendu?
M. LEVESQUE: C'est un compromis que nous avons fait tantôt.
UNE VOIX: C'est accepté.
M. LEVESQUE: Nous avons dit que nous pourrions l'accepter comme
ça. Acceptons-le, mais en plus nous apporterons des...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous réserve d'un réexamen des
chiffres.
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. GUAY: C'est accepté sous réserve, donc ce n'est pas
accepté.
M. LEVESQUE: II le sera probablement...
M. BURNS: C'est accepté. On veut avoir juste des informations,
c'est tout.
M. GUAY: Alors, accepté sous conditions. M. LEVESQUE: C'est
adopté.
M. RUSSELL: Vous allez nous fournir les chiffres et s'il y a des
changements...
M. LEVESQUE: Adopté.
M. BURNS: La commission se prononcera, mais il me semble que c'est
accepté.
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, c'est accepté pour Maisonneuve
et Sainte-Marie. Saint-Jacques, au paragraphe 92, est soumis aux mêmes
conditions.
M. BURNS: Adopté aux mêmes conditions.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Adopté, et demain les
informations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant.
M. RUSSELL: On a discuté de Saint-Jacques, mais Sainte-Marie?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On va passer le cas de Saint-Jacques en
même temps. Alors 92, adopté. Nous revenons à 34, le
district de Gouin.
M. HARDY: Aucun changement. M. LEVESQUE: Avec le rapport. M. HARDY: Avec
le rapport, oui.
M. LEVESQUE: Est-ce que le député de Gouin est
satisfait?
M. BURNS: Adopté.
M. HARDY: II est également satisfait du nom? Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le comté de Gouin le
député de Gouin peut nous dire ça le petit coin
qu'on a retranché est-ce que c'est une partie très habitée
ou pas habitée?
M. JORON: A laquelle faites-vous allusion, parce qu'on en a
détaché trois? Une au nord...
M. HARDY: En bas de la rue Masson.
M. JORON: Celle du sud?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voyez-vous, la petite partie.
M. JORON: Pour environ 25 p.c. c'est un parc; pour le reste c'est
complètement habité. C'est peut-être plus lié
à Jeanne-Mance véritablement. Cela a un certain sens que
ça se rattache là.
M. RUSSELL: On en a enlevé dans le haut aussi, dans le nord du
comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On en a enlevé un peu dans le haut
aussi.
M. JORON: Au nord, au sud et à l'ouest.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On en a enlevé une partie.
La partie qu'on a supprimée dans le haut, c'est la partie
très habitée aussi?
M. JORON: Oui.
M. LEVESQUE: C'est habité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est une question de population.
M. RUSSELL: Ce sont des francophones. M. TREMBLAY (Chicoutimi):
D'accord. M. HARDY: C'est très homogène.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 34 est adopté.
Paragraphe 65, Mercier?
M. LEVESQUE: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. VINCENT: Est-ce que le député de Mercier pourrait faire
ses commentaires?
M. LEVESQUE: II est d'accord.
M. RUSSELL : II n'avait pas l'air heureux, tout à l'heure.
M. HARDY: Le député de Mercier respecte la commission
Drouin.
M. BURNS: Combien y a-t-il de nouveaux jobs dans le comté?
UNE VOIX: Pas mal.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Adopté.
M. VINCENT: Est-ce qu'on aurait le même nombre qu'autrefois dans
Saint-Louis?
UNE VOIX: 8,000.
M. VINCENT: 8,000 et on conserve la partie de Mercier d'environ 30,700
électeurs.
UNE VOIX: 30,550.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la composition ethnique de ce
coin-là? Il y a des Grecs, des Italiens.
M. BLANK: Je peux dire qu'au moins 5,000 sur 8,000 sont des Canadiens
français et 3,000 sont des Italiens et des Grecs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la nouvelle partie.
M. BLANK: Dans la nouvelle partie. Jusqu'à la rue Saint-Laurent,
c'est 100 p.c. canadien-français; de Saint-Laurent à Esplanade,
il y a un mélange de Canadiens français, d'Italiens et de Grecs.
Il y a plus d'Italiens que de Grecs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va pour Mercier, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 65, adopté. Nous allons
passer maintenant au paragraphe 38, Jacques Cartier.
M. BLANK: On a oublié quelque chose.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Non, cela suit l'ancien quartier de
Nelligan.
M. BLANK: Vous oubliez le centre de la ville.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On reviendra au centre de la ville; on suit
la carte.
M. BLANK: Attendez un peu.
M. LEVESQUE: Est-ce qu'on a d'autres préférences?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On suit la carte projetée.
M. LEVESQUE: On peut changer, si on le veut. Nous allons prendre
Saint-Louis immédiatement, si vous êtes d'accord.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Saint-Louis, paragraphe 95, page 176.
M. LEVESQUE: Le député de Saint-Louis a la parole.
M. BLANK: J'ai la parole. M. LEVESQUE: Adopté.
M. VINCENT: Saint-Louis n'est plus reconnaissable.
M. BLANK: Je garde...
UNE VOIX: Vous gardez le "red light".
M. BLANK: ... le "red light", oui. S'ajoute à mon comté
maintenant la partie qu'on lui avait enlevée en 1966. Au dernier
changement, j'avais le territoire jusqu'à la rue Craig, de Saint-Denis
à West Avenue Park. Maintenant, on retourne cette partie à
Saint-Louis et une partie de l'est jusqu'à Saint-Hubert et à
l'ouest. Il n'y a presque personne qui habite au sud de Sainte-Catherine.
Seulement, le député de Gouin qui habite à Habitat.
M. RUSSELL: II y a deux universités?
M. BLANK: Trois universités: Sir George, McGill et
l'Université du Québec. Trois ou quatre hôpitaux, toutes
les banques, tous les clubs de nuit, tous les hôtels...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les hôtels borgnes aussi?
M. BLANK: Les hôtels borgnes aussi. C'est intéressant, on
va des "flaphouses" de la rue Sanguinet au Ritz Carlton à l'autre bout.
On va des habitations Jeanne-Mance d'un côté au quartier de
Port-Royal à l'autre bout. C'est très intéressant.
UNE VOIX: C'est polyvalent.
M. BLANK: C'est polyvalent.
M. HARDY: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: Dans le bas de la rue Saint-Mathieu, il y a juste un petit
bout de rue. Il y a un petit accroc et il y a seulement ce petit bout de rue,
pourquoi?
M. HARDY: Ce sont les limites de la ville de Westmount.
M. RUSSELL: Là, on respecte les limites de la ville. Je vous
ferai remarquer...
M. HARDY: On peut concilier les limites municipales et le critère
démographique.
M. RUSSELL: Là, vous pouvez le faire et, tout à l'heure,
on ne pouvait pas le faire. C'est parce que c'est juste un seul petit bout de
rue.
UNE VOIX: Ce n'est pas une limite?
M. LEVESQUE: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: Pourquoi cette petite affaire-là?
M. HARDY : C'est la ville de Westmount.
DES VOIX: Non, non!
M. GUAY: Les limites de la ville ne sont pas là, elles sont un
peu plus bas.
M. BLANK: C'est dans quelle partie?
M. RUSSELL: C'est le bout de la rue Saint-Mathieu. Il y a là un
petit bout de rue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je demanderais au député de
Saint-Louis de prendre le microphone, s'il vous plaît.
M. BLANK: Ici, on monte la rue Saint-Mathieu jusqu'à la rue
Sherbrooke. De la rue Sherbrooke, on va monter la Côte-des-Neiges.
M. RUSSELL: Oui, mais il y a un petit bout de rue qui ne parait pas et
nous l'avons sur nos cartes ici.
M. BLANK: Ici?
M. RUSSELL : Oui. La rue Saint-Mathieu passe tout droit.
M. BLANK: Oui, il y a une partie de la rue Saint-Mathieu où il y
a peut-être deux blocs d'appartements. Cela ne changerait pas grand
-chose. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça.
M. RUSSELL: C'est ça. Ils ont fait un accroc.
M. BLANK: II y aurait peut-être de 500 à 600
électeurs.
M. RUSSELL: Cela ne représente rien au point de vue des
électeurs.
M. BLANK: De 500 à 600 électeurs, et ce sont des blocs
d'appartements.
M. RUSSELL: Cela fait quoi?
M. BLANK : Je vous dirai franchement que d'ajouter d'autres
électeurs au comté de Saint-Louis serait dangereux, parce qu'il y
a la construction d'au moins quatre ou cinq gros blocs d'appartements qui vont
ajouter environ 2,000 personnes.
DES VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: Oui, mais on le laisse dans le comté de Westmount
où il y a bien plus d'électeurs que dans le comté de
Saint-Louis.
UNE VOIX: Dans Westmount, il y a 38,000 électeurs.
M. RUSSELL: C'est un petit bout de rue et ce sont des affaires comme
ça...
M. GUAY: Je ne vois réellement pas pourquoi ce petit bout de rue
n'appartiendrait pas au comté de Saint-Louis.
M. BLANK: Je n'ai aucune objection à l'accepter.
M. RUSSELL: Ce n'est même pas sérieux. Soyez sérieux
!
M. GUAY: II y a sûrement un petit coin qui va être
oublié dans Westmount.
M. LEVESQUE: IlD n'y a pas d'objection majeure, il faudrait tout
changer, la description technique, etc. Il n'y a pas d'objection, comme dit le
député de Saint-Louis, mais cela ne change rien.
M. HARDY: Au fond, c'est un problème de sections de vote. Si je
comprends bien, la commission Drouin a fonctionné avec les sections de
vote comme elle a fonctionné avec les listes électorales de 1970.
Elle fonctionnait avec les descriptions des sections de vote. Ce serait un
problème de sections de vote.
M. VINCENT: Ce petit bout de rue était dans Westmount
autrefois.
M. HARVEY (Jonquière): II reste là.
M. HARDY: II reste dans Westmount, c'est ça
M. VINCENT: Non, non, mais il y a une autre partie juste à
côté et elle s'en va dans Saint-Louis maintenant. Donc, si vous
changez une partie vous le changez en totalité.
M.HARDY: Les explications qu'on nous donne sont à l'effet que, si
l'on se rendait au désir du député de Shefford, on
diviserait une section de vote.
M. GUAY: Est-ce si important?
M. RUSSELL: J'ai de la difficulté à comprendre cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un argument bien fort.
M. HARDY: Je ne qualifie même pas l'argument, je le livre
simplement.
M. RUSSELL: C'est ça, et je serais drôlement surpris
d'aller sur les lieux afin de constater. Je ne peux pas comprendre pourquoi on
laisse un petit bout de rue comme ça. On aurait pu facilement contourner
la ligne.
Si vous voulez parler des divisions de Westmount, là on pourrait
faire un gros changement qui serait bien remarquable. Cela ne changerait pas
les votes.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 95, adopté.
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Westmount ou Sainte-Anne?
M. LEVESQUE: Westmount. UNE VOIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. On n'a pas encore
accepté.
M. RUSSELL: Est-ce que nous sommes ici juste pour accepter tacitement ce
qui est fait? Je ne sais pas ce que nous faisons ici dans ce cas-là.
Nous ne pouvons même pas faire corriger une petite affaire comme
ça, qui, à mon sens, va amener des erreurs; c'est là que
des bouts de rues vont être oubliés. Si nous sommes ici seulement
pour regarder ça et accepter, nous perdons notre temps.
M. LEVESQUE: Ce n'est pas ça. Le député de Shefford
a simplement dit que la ligne n'était pas droite et qu'il restait une
rue. Le député de Saint-Louis a dit: Oui, il y a deux maisons
d'appartements là. Elles étaient autrefois dans Westmount. Je
n'ai pas d'objection à ce qu'elles viennent dans Saint-Louis. Mais il
n'y a réellement pas, au point de vue socio-économique, de
raisons de faire des changements. Je ne vois pas pourquoi la commission, devant
le fait qu'il n'y a aucune objection nulle part, doive la changer. Ce serait
recommencer un travail pour des raisons qui ne semblent pas tellement
fortes.
M. RUSSELL: II y aurait de bonnes suggestions à faire si on veut
réellement mettre les lignes où elles doivent aller plutôt
que de tenir simplement compte de nombres, comme on l'a fait et comme cela
s'est fait depuis le début. Lorsque cela fait l'affaire, on tient compte
des bornes des villes. Quand cela ne fait pas l'affaire, on n'en tient pas
compte.
M. LEVESQUE: Non, mais on n'a pas d'objection. Le député
de Saint-Louis...
M. RUSSELL: On a soulevé des points qui, à mon sens,
étaient valables.
M. LEVESQUE: ... connaît bien le comté. Il n'a aucune
objection. Nous n'avons aucune objection. Il n'y a aucune objection nulle part.
On se dit: Pourquoi faire le changement quand il n'y a pas de raison plus
impérative? La seule raison qu'on donne, c'est que la ligne n'est pas
droite. Mais partout les lignes ne sont pas droites.
M. HARDY: II y a un autre facteur. Vous parlez beaucoup de la rue
Saint-Mathieu. Mais c'est qu'il y a deux grandes artères:
Côte-des-Neiges et Sherbrooke.
M. RUSSELL: Vous avez divisé une autre partie ici, au nord de
l'avenue des Pins. Cela a tout été divisé. Vous avez
envoyé cela dans Westmount.
M. HARDY: Vous êtes dans le parc.
M. RUSSELL: Non, non. C'est de l'habitation.
M. LEVESQUE: Ici, le parc Mont-Royal?
M. BLANK: Non, il a raison. Il y avait Red Park Crescent.
M. TETLEY: Mais ce ne sont que quelques maisons.
M. BLANK: Quelques maisons, oui.
M. RUSSELL: Ce sont toujours quelques maisons. Je ne comprends pas. On
semble vouloir, aveuglément, adopter un rapport qui a été
fait théoriquement. Je pense que personne ne s'est rendu sur les lieux
pour s'en rendre compte et tâcher de faire cela d'une façon aussi
homogène que possible.
M. HARDY: Si je comprends bien la pensée du député
de Shefford, c'est qu'il veut que Westmount en annexe de plus en plus. Cela
s'étend toujours.
M. RUSSELL : Non, je voudrais l'enlever de Westmount.
M. HARDY: Tout le triangle?
M. RUSSELL: Pas tout le triangle, mais je dis que c'est une partie qui,
normalement, devrait être dans Saint-Louis. C'est un tout. Cela tient
dans Saint-Louis. Vous l'avez mis dans Westmount. On aurait peut-être pu
enlever quelque chose dans Saint-Louis, ailleurs. C'est homogène. Cela
tient dans Saint-Louis.
Y a-t-il quelqu'un, réellement, de la commission, qui s'est rendu
sur les lieux pour constater ces choses ou si on a fait cela sur une carte,
avec le nombre des bureaux de scrutin, en procédant seulement à
des additions de chiffres? Est-ce cela que vous avez fait en pratique? Est-ce
que le président de la commission peut nous rendre témoignage
là-dessus? Cela semble être cela.
M. HARDY: La méthodologie utilisée par la commission
venait de la loi. Ils se sont basés, d'abord, sur le critère
démographique; deuxièmement, sur les comtés existants;
troisièmement, sur la délimitation des sections de vote. Il est
évident que les commissaires ne se sont pas rendus sur le terrain,
quoique l'un des commis-
saires, l'honorable juge Barbeau, connaisse très bien ce
secteur.
Pour répondre directement à la question du
député de Shefford, il est évident que les commissaires ne
se sont pas rendus sur le terrain.
M. RUSSELL: C'est évident! C'est évident. On n'a
qu'à regarder les coins qu'on connaît.
M.GUAY: C'est peut-être malheureux, aussi.
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: C'est extrêmement malheureux.
M. HARDY: Encore une fois, s'ils avaient fait ce travail, je pense que
nous ne serions pas ici en train d'étudier la carte
électorale.
M. RUSSELL: Le député voudrait-il relire la loi pour
savoir ce qu'elle ordonnait à la commission de faire?
M. HARDY: Je n'ai rien vu, dans la loi, qui obligeait la commission
à aller sur le terrain.
M. RUSSELL: Elle ne les y oblige pas. Elle leur demande d'aller
consulter la population.
M. HARDY : Non, la loi ne dit pas cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La loi leur donnait tous les droits et
pouvoirs des commissions d'enquête. Article 10.
M. RUSSELL: S'ils voulaient faire un travail d'enquêteurs, parce
que c'est un travail d'enquête.
M. HARDY: La Loi des commissions d'enquête dit que la commission
pouvait assigner des témoins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Assigner des témoins, se
déplacer, aller sur place.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a assigné les présidents
d'élections de ces comtés, qui font ce travail de division des
comtés? En a-t-on assigné?
M. HARDY: Indirectement, oui. On s'est servi des délimitations de
sections de vote préparées annuellement par les présidents
d'élections.
M. RUSSELL: Mais les présidents d'élections
préparaient leurs délimitations de vote à
l'intérieur de leur comté.
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: Si vous les aviez consultés pour faire des
changements de bornes de comtés, ils vous auraient peut-être
donné de précieux conseils. Vous ne l'avez pas fait. Je pense que
cela aurait été une chose élémentaire à
faire.
UNE VOIX: II faudra changer l'article de la loi.
M. RUSSELL: Changer l'article de la loi? Ils ne veulent même pas
changer un petit bout de rue, ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils ont manqué de tapis.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 95, adopté?
M. RUSSELL: Sur division.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous manquons de tapis.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 73, Outremont.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le cimetière de la
Côté-des-Neiges. Combien d'électeurs dans le
cimetière de la Côte-des-Neiges?
M. HARDY: Aucun changement avec le rapport Drouin.
M. RUSSELL: II n'y en avait aucun dans Saint-Louis?
M.HARDY: Non plus.
M. RUSSELL: Est-ce que le comté d'Outremont contient simplement
la ville d'Outremont?
M. HARDY: Plus que la ville d'Outremont.
M. RUSSELL: Est-ce que la ville est dans le comté? Non. Vous avez
une partie d'Outremont et une petite partie de Montréal. Est-ce qu'il
n'aurait pas été facile de maintenir Outremont? Combien y a-t-il
d'électeurs dans Outremont?
UNE VOIX: II y en a 38,000.
M. LEVESQUE: II fallait donner plus d'électeurs à
Mont-Royal que nous avons adopté tout à l'heure.
M. RUSSELL: Si vous avez donné des électeurs à
Mont-Royal, vous auriez pu laisser une partie de la ville de
Montréal.
M. HARDY: Mont-Royal aurait manqué d'électeurs. Si on
avait respecté intégralement cette limite nord de la cité
d'Outremont, la circonscription de Mont-Royal n'aurait pas eu
suffisamment d'électeurs. Et la circonscription d'Outremont
aurait dépassé le plafond de 40,000. Parce qu'ils ont 38,336. Si
vous aviez respecté la limite...
M. RUSSELL: Vous auriez pu enlever la partie de Montréal. Il
s'agirait de prendre la ville d'Outremont et avec le nombre de votes, c'est
là que nous verrions si ça peut se contenir.
M. HARDY: Encore là, vous avez un autre problème. Si on
prend cette hypothèse, on prend toute la ville d'Outremont dans
Outremont, on enlève cette partie de Montréal dans Outremont, et
si on le place dans Westmount, on la retrouve dans Westmount.
M. RUSSELL: Pas dans Westmount.
M. HARDY: II y aurait eu l'autre hypothèse de prendre les gens de
la ville de Montréal qui sont actuellement dans Outremont, les placer
dans Mont-Royal. Mais là le député de Shefford aurait
sûrement critiqué cette ligne très peu conforme à
ses principes.
M. RUSSELL: Quels principes?
M. HARDY: Le principe des lignes droites.
M. RUSSELL: Ce serait bien difficile.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant.
M. RUSSELL: Quel paragraphe est-ce?
M. HARDY: Paragraphe 73.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous vous comprenez, vous, dans les
paragraphes?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On l'a dit tantôt. Cela fait cinq
minutes qu'on le dit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous parliez quand c'est le temps, on
pourrait vous entendre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est ce qu'on fait!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Taisez-vous pour l'instant !
M. LEVESQUE: Voyons!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bien clair, là.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Ne vous excitez pas.
M. LEVESQUE: Outremont, adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, paragraphe 73, adopté.
M. LEVESQUE: Si on veut, on pourrait en prendre deux autres, pour finir
cette carte, qui sont Westmount et Sainte-Anne et on ajournerait à
demain matin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Westmount, paragraphe 110.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant.
M. LEVESQUE: Westmount, on l'a forcément étudié
avec Saint-Louis.
M. RUSSELL: Bien, c'est-à-dire qu'on a critiqué les
divisions...
M. LEVESQUE: Oui, oui, c'est la même chose.
M. RUSSELL: ... la ligne entre les deux. Justement, je me demandais s'il
n'y avait pas lieu de demander à la commission de réviser la
possibilité de mettre...
M. LEVESQUE: Le petit triangle?
M. RUSSELL: ... le petit triangle et ce bout-là dans Saint-Louis.
Westmount a déjà 38,400. On pourrait en enlever et ça ne
ferait pas mal.
M. LEVESQUE: Est-ce que l'on pourrait demander aux messieurs de la
commission d'apporter les chiffres demain matin?
M. RUSSELL: La rue Saint-Mathieu et aussi au nord de la rue des Pins, il
y a des maisons.
Il doit y avoir des polls, ici. Alors, combien est-ce qu'il y a de
polls?
Not many electors there.
M. BLANK: Redpath Crescent, peut être 50 à 75
électeurs.
M. RUSSELL: That should go in St. Louis.
M. BLANK: Je l'accepterais, je n'ai aucune objection.
M. RUSSELL: They are good liberals, too.
M. LEVESQUE: Alors on peut faire ça aux mêmes conditions
qu'on avait faites lorsqu'on a demandé des chiffres.
M. RUSSELL: Alors on suspendra. On avait adopté Saint-Jacques,
Sainte-Marie et Maisonneuve. Mais on apportera les chiffres demain. Si les
chiffres étaient réellement...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 110. Adopté. Sainte-Anne,
paragraphe 88.
M. RUSSELL: J'ai consulté M. Hanley, je vais en parler.
M. BLANK: Le député de Shefford parle de donner à
Saint-Louis cette partie-ci de l'avenue des Pins, de Redpath Crescent. Mais si
vous faites ça peut-être qu'il faudra faire un petit îlot.
Ici on avait l'hôpital Royal-Victoria, avec des résidences des
étudiants à McGill, Douglas Hall, etc. Peut-être qu'on va
avoir beaucoup d'électeurs là. C'est-à-dire que si vous
donnez ça à Saint-Louis ici, Redpath Crescent, ça va faire
un petit îlot en haut de la rue Université, entre la rue
Université et le McGill Stadium.
Il y a trois, quatre maisons d'étudiants de McGill et aussi des
résidents de l'hôpital Royal Victoria, Montreal Neurological, Ross
Pavilion.
M. RUSSELL: Cela peut aller à Saint-Louis facilement.
M. BLANK: Cela peut aller à Saint-Louis d'accord, mais à
ce moment-là vous parlez de plus de 75 électeurs. On ne sait pas
ce qui arrive avec les étudiants.
M. RUSSELL: On a dit que les étudiants, dans la plupart des cas
votaient dans leur propre comté.
M. BLANK: Oui, c'est possible, mais on parle maintenant d'autre chose.
Prenez le Hall Memorial. Il y a des patients qui peuvent être des
électeurs, je ne le sais pas; c'est une maison "half and half wayhouse".
Même au Royal Victoria et au Montreal neurological, il y a des gens qui
sont résidents permanents.
M. RUSSELL: I am sure between now and tomorrow the Member could find out
and inform the commission.
M. BLANK: Well, he could also get the details of who lives there too. I
do not know that anybody lives there votes there.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est minuit.
L'ajournement, M. le Président.
M. LEVESQUE: On va reprendre cela demain matin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La commission ajourne ses travaux
jusqu'à demain matin, neuf heures trente.
M. LEVESQUE : Je suggérerais dix heures. M.TREMBLAY (Chicoutimi):
Dix heures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La commission ajourne ses travaux
jusqu'à dix heures, demain.
(Fin de la séance à 23 h 59)
Séance du mercredi 6 décembre 1972
(Dix heures seize minutes)
M. LAFRANCE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Pour la présente séance...
M. LEVESQUE: M. le Président, si on me le permet, allez-vous
faire les changements?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Oui. M. LEVESQUE: D'accord.
M. CARON: Serait-il possible, pour donner une chance aux demoiselles du
journal des Débats, qu'un seul parle à la fois? Hier soir, elles
ont eu beaucoup de difficultés. Je pense bien que les membres devraient
collaborer avec ces gentilles demoiselles.
M. LEVESQUE: C'est une excellente suggestion.
M. BACON: Pour garder les intérêts du député
de Verdun.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela revient au président d'assurer cet
ordre.
M. LEVESQUE: Le matin, c'est plus facile. C'est après onze
heures, le soir.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je prends bonne note de la remarque du
député de Chicoutimi. Je me charge, ce matin, de dire à
chacun de demander la parole avant de parler et de garder ses remarques, s'il
n'a pas obtenu la parole.
M. HARDY: M. le Président, de préférence, vous
tenez compte des remarques...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'imagine que le président tiendra
compte de ses propres observations et qu'il ne se mêlera pas au
débat.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): J'ai rappelé les membres de la
commission à l'ordre pour faire les changements voulus.
M. Russell, pour la présente séance, remplace M. Cloutier
(Montmagny). M. Shanks remplace M. Giasson. M. Bossé remplace M.
Bienvenue. M. Marchand remplace M. Lacroix. M. Fortier remplace M. Leduc. M.
Bacon remplace M. Phaneuf. M. Pilote remplace M. Séguin.
Il n'y a pas d'autres remplacements du côté de
l'Opposition?
M. LEVESQUE: M. le Président, afin de répondre à
une question qui a été posée, hier, quant à l'ordre
que nous allions suivre, sans que ce soit un engagement ferme et
irrévocable je crois que nous pourrions suivre l'ordre que l'on retrouve
dans l'atlas. Cela veut dire que nous pourrions, comme nous l'avons fait
jusqu'à maintenant, suivre cet ordre: île de Montréal,
île Jésus, Nord-Ouest québécois, Laurentides
occidentales, Laurentides orientales, Québec, Saguenay, Côte-Nord,
la Plaine, Appalaches méridionales, Appalaches clusiennes, Appalaches
orientales, Gaspésie, les Iles.
Alors, autant que possible, nous allons suivre cet ordre. Ceci
répond à une question qui a été posée,
hier.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Avant d'aller plus loin, deux autres
changements pour la présente séance de la commission. M. Dionne
remplace M. Brown comme membre de la commission. M. Pelletier remplace M.
Séguin, à la place de M. Pilote.
Alors, hier soir, à l'ajournement, nous en étions au
paragraphe 88.
M. HARDY: II y avait, M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant; j'ai une question à poser
au président avant. Pourquoi n'avons-nous pas la présence du
député d'Olier, qui nous était très utile hier?
M. LEVESQUE: Un humour matinal.
M. TETLEY: M. le Président, est-ce que nous pouvons
procéder?
LE PRESIDENT (M.Lafrance): Oui. Le député de
Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, hier soir, nous avions adopté
certains paragraphes, en particulier ceux qui concernent les comtés de
Maisonneuve, Sainte-Marie et Saint-Jacques, sous réserve d'examiner des
chiffres à la suite de la proposition du député de
Shefford.
Si l'on revenait à des lignes droites, tel que proposé par
le député de Shefford, c'est-à-dire si la ligne du
comté de Maisonneuve englobait la partie entre Aylwin et Cuvillier, le
comté de Maisonneuve aurait 38,000 électeurs.
Si le comté de Sainte-Marie devait perdre ce que l'on donnait au
comté de Maisonneuve, entre Aylwin et Cuvillier, et le rectangle qui est
dans le comté de Saint-Jacques, le comté de Sainte-Marie
tomberait à 35,000 électeurs.
Enfin, si le comté de Saint-Jacques devait avoir cette partie qui
est actuellement dans le comté de Sainte-Marie et si, toujours pour
avoir une ligne droite, on allait chercher une partie du comté de
Saint-Louis entre les rues Saint-Hubert et Saint-Denis, le comté de
Saint-Jacques aurait 42,000 électeurs.
M. LEVESQUE: Quant à Westmount, il appert que la commission
pourrait faire nous, nous pourrions l'accepter le changement
proposé par le député de Shefford. Il appert qu'il n'y a
pas là de situation qui serait préjudiciable.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux remercier la commission
d'accepter cette proposition. Je crois que c'est une amélioration
marquée. Mais je vous ferai remarquer que les chiffres que nous avons ce
matin nous démontrent qu'il est facile de maintenir les lignes droites
et d'équilibrer les populations. Avec des changements très
mineurs dans la division du comté de Saint-Jacques, entre Sainte-Marie
et Saint-Jacques, et en maintenant une ligne droite ici, vous augmenterez la
population de Sainte-Marie. Pour Maisonneuve, la population, à 38,000,
est quand même acceptable; il y aura là même une diminution
d'ici quelques années, à cause de l'autoroute qui traversera ce
comté. La même chose se produira dans Saint-Jacques. Dans
Saint-Jacques, on enlèvera, sur les 42,000, une partie assez importante
pour la transférer dans Sainte-Marie.
Ce sont des chiffres basés sur les dernières
élections. On sait que la population a diminué de beaucoup depuis
ce temps. Si on redresse cette ligne, cela ne veut pas dire qu'on aura 42,000;
je pense qu'on se situera alentour de 36,000 ou 37,000. Ceci améliorera
même les changements qu'on veut apporter dans le comté de
Saint-Louis, sans augmenter le nombre d'électeurs. Ce serait une
différence marquée. Je pense que ce sont des changements mineurs
en soi mais majeurs au point de vue de l'application.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'ils sont mineurs, évidemment. On
est dans le domaine du relatif. Quand même, avec les chiffres, que j'ai
donnés tantôt, des comtés voisins, Sainte-Marie aurait
35,000 alors que Maisonneuve aurait 38,000. D'après les informations que
nous avions hier soir, le comté de Maisonneuve est susceptible de
connaître des développements domiciliaires plus grands que les
autres.
Une chose qu'il ne faut pas oublier, qu'il faut toujours avoir à
l'esprit, c'est que la carte que nous sommes en train de préparer ne
sera pas là pour un siècle. La loi prévoit qu'à la
suite de chaque élection la commission indépendante doit la
revoir. Si les hypothèses du député de Shefford se
réalisent, à savoir qu'il y aura une grande diminution de la
population dans les comtés concernés, eh bien, à la suite
des prochaines élections générales, la commission pourra
faire les rajustements.
Mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec le
député de Shefford pour dire que cela ne fait pas grand
différence, de 35,000 à 38,000. En se fondant sur les chiffres de
1970, avec une population de 38,000 dans le comté de Maisonneuve, on
s'éloigne pas mal de la moyenne de 32,000.
M. RUSSELL: On ne s'éloigne pas tellement de celle de 36,000.
M. HARDY: De 2,000.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que vous avez 1,300 électeurs de
plus.
M. HARDY: Pour Saint-Jacques on dépasse le maximum prévu
de 40,000.
M. RUSSELL: C'est de la théorie ça. Mais, en fait, c'est
quoi? J'ai dit des changements théoriques mineurs, mais en pratique ils
sont majeurs. Quand on parle de 38,000 dans le comté de Maisonneuve, je
dis que c'est basé sur les chiffres de la dernière
élection.
On sait que, là aussi, il y aura démolition parce que
l'autoroute va passer dans ces comtés. D'ici la prochaine
élection il n'y en aura pas 38,000, il y en aura beaucoup moins.
Sainte-Marie pourrait être amélioré en retranchant un peu
de Saint-Jacques. Et on pourrait retrancher de Saint-Louis un nombre assez
important pour équilibrer le comté de Saint-Louis et apporter des
changements que nous accepterions.
M. HARDY: Si vous en enlevez trop à Saint-Louis, d'après
les chiffres que j'ai, on tomberait à 33,000.
M. RUSSELL: Non.
M. HARDY: Toujours dans l'hypothèse de vos lignes droites, si
vous enlevez la partie comprise entre Saint-Hubert et Saint-Denis de
Saint-Louis, pour la transférer dans Saint-Jacques toujours pour
avoir des lignes droites Saint-Louis passe à 33,372
électeurs.
M. RUSSELL: On va ajouter dans Saint-Louis, en retranchant de...
M. HARDY: De Westmount, vous allez ajouter quelques centaines de voix,
600 en tout.
M. RUSSELL: II y a des changements qui peuvent être faits de
façon beaucoup plus marquée.
M. LEVESQUE: Je ne voudrais pas être désagréable,
mais il ne faudrait pas recommencer la carte. Là vous allez arriver avec
une réaction en chafne et vous allez faire le tour de l'île.
M.HARDY: C'est ça.
M. RUSSELL: Elle arrête. Dans ce coin-là ça
arrêterait.
M. HARDY: Je pense que c'est dangereux.
M. TETLEY: Hier soir nous vous avons écoutés pendant
quatre heures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gouin, s'il vous
plaît.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Le député de Notre-Dame-de-Grâce veut-il
participer aux travaux de la commission ou faire des observations
intempestives? Vous pourrez lui donner la parole quand il la demandera, comme
tout le monde.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): J'ai donné la parole au
député de Gouin.
M. JORON: Je pense que l'exemple que nous venons de voir nous montre
qu'en fait, comme le disait le leader du gouvernement, on provoque une
réaction en chaîne. De toute façon, le raisonnement du
député de Shefford semblait partir d'une obsession pour les
lignes droites. Ce n'est pas un critère en soi. Quand bien même on
change de rue à un moment donné, je ne trouve pas ça bien
grave. Je suis d'accord pour changer trois ou quatre maisons qui ont
été oubliées mais il faut, à un moment
donné, faire le point. Si on commence à prendre quelques milliers
d'électeurs là et qu'on les déplace en chaîne d'un
comté à un autre, on refera la carte. Je m'oppose à ce
qu'on fasse cela parce que la commission aurait travaillé pour rien.
On en aura pour deux mois encore à brasser les électeurs
d'un comté à l'autre. Le député de Maisonneuve,
hier, vous disait qu'il avait procédé à une consultation
dans son comté; j'imagine que la plupart des députés ont
fait de même. Les gens ont compris et, dans la plupart des cas, l'ont
probablement accepté. Si on recommence, ça va être un
fouillis sans nom. Quant à moi, je m'y opposerai. Je m'interroge
même sur l'opportunité d'accepter le changement que proposait le
député de Shefford ou le député de Chicoutimi, au
sujet de Saint-Louis et de Westmount. Si on commence cela, où va-t-on
s'arrêter? On peut en avoir pour longtemps.
Je pose la question. Dans un cas où véritablement il y a
eu une erreur parce que deux ou trois bouts de rues seraient plus normalement
rattachés à un quartier et qu'on ne l'a pas vu, bien il faut
peut-être le corriger, mais est-ce que l'affaire de Saint-Louis et
Westmount est vraiment essentielle?
M. HARDY: Je suis d'accord avec le député de Gouin que
c'est très peu essentiel. Maintenant, le changement proposé par
le député de Shefford ne cause pas de problème grave, si
ça peut satisfaire les préoccupations du
député.
M. JORON: Je signale le danger d'établir un
précédent qui fera que, par la suite, dans tous les
comtés...
M. HARDY: Evidemment.
M. JORON: ... on utilisera le précédent de ce qu'on aura
fait dans Saint-Louis et Westmount pour refaire toute une nouvelle carte.
M. HARDY: Si nous le soumettons ce matin, ce n'est pas une proposition
formelle que nous formulons, c'est pour essayer de dégager un certain
consensus. Je pense qu'il est important que les décisions que nous
allons prendre quant à des modifications rallient les membres de la
commission. De notre part, nous n'avons pas d'objection majeure à nous
rallier au point de vue du député de Shefford en ce qui concerne
les modifications au comté de Saint-Louis. S'il y a des membres de la
commission qui ont des objections majeures, évidemment, ça change
un peu la situation, mais, quant à nous, nous n'avons pas d'objection,
pour cette partie de Westmount et de Saint-Louis, à nous rallier.
M. RUSSELL: M. le Président, pour faire suite aux propos du
député de Gouin, sa crainte est qu'on siège ici pour faire
des changements qui pourraient modifier la carte qui nous est soumise par la
commission de la carte électorale. Si on est venu ici simplement pour
donner un certificat à la commission, je pense que c'est du temps
perdu.
On devrait peut-être ajourner la commission, s'en retourner en
Chambre et dire que la commission fait un travail extraordinaire, même si
on n'a pas pris la peine de se rendre sur les lieux, pour se renseigner, comme
on aurait dû le faire, indépendamment des erreurs d'application
qu'il puisse y avoir, et dire: Bien, c'est très bien, on va accepter
ça, c'est beau, c'est bien dessiné, les nombres qu'on a soumis
dans la loi semblent répondre à un consensus et tout le monde est
heureux.
Je pense que c'est là être très loin du rôle
de la commission, d'abord, et du rôle que nous ici, les
députés, avons à remplir en examinant cette carte. On doit
tenter de déceler autant que possible les erreurs qui peuvent se
produire dans l'application. Théoriquement, c'est beau, ça
paraît bien, mais on sait que, dans l'application, il y a des
problèmes qui surgissent à chaque élection et on sait que
cela va en apporter d'autres. H est donc de notre devoir de nous assurer qu'on
puisse faire ces modifications sans blâmer la commission mais en lui
demandant de prendre les dispositions théoriques pour faire ces
changements pour éviter les complications dans l'application de la
loi.
Lorsque le député de Gouin parle de ces changements,
disant qu'il va s'y opposer, c'est son privilège, mais c'est quand
même mon devoir de faire ces remarques et de demander à la
commission d'examiner sérieusement chacun de ces cas pour tâcher
d'éviter qu'on ait aux prochaines élections la mutiplication de
ces fouillis. Je pourrais questionner les membres de la commission, un à
un. Peut-être aucun d'eux n'a eu le privilège ou la chance d'aller
vérifier sur les lieux, en temps de campagne électorale, pour se
rendre compte des erreurs qui se produisent et ça sans malice,
sans critiquer personne constamment dans les villes à chaque
élection, et c'est important.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gouin.
M. JORON: Le député de Shefford vient de dire qu'il
était soucieux des problèmes d'application pratique que peut
présenter la nouvelle carte. Je veux bien. Il dit que c'est notre devoir
de surveiller ça. D'accord. On espérera donc que pour les points
qu'il soulèvera à l'avenir, il nous fera la preuve des
problèmes d'application que posent les délimitations de la
commission Drouin. Si cette preuve est faite, bien, je suis bien prêt
à entendre ses suggestions.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous en revenons au paragraphe 88, le
district de Sainte-Anne.
M. RUSSELL: Dans ce cas, ces chiffres ont été
donnés...
M. HARDY: Pour Sainte-Marie, Saint-Jacques et Maisonneuve, il y aurait
vraiment imprudence, je pense, à adopter le principe de la ligne
droite.
M. RUSSELL: Bien, M. le Président, ce n'est pas seulement le
principe de la ligne droite.
C'est le principe, autant que possible, de s'en tenir, lorsqu'on s'en
sert pour une division, à cette rue-là jusqu'au bout du
comté.
M. LEVESQUE: On a donné raison au député au sujet
de la rue Saint-Mathieu.
M. RUSSELL: Je voulais simplement faire une mise au point. Autant que
possible, il faudrait éviter la division d'une rue.
M. HARDY: Je suis parfaitement d'accord sur ce principe.
M. RUSSELL: Dans les trois cas, j'avais donné mon acceptation sur
ces comtés condi-tionnellement à l'étude de ce matin. Si
j'avais à revenir là-dessus, je voudrais enregistrer ma
dissidence sur ces comtés.
M. LEVESQUE: Adopté. Pardon? Les remarques du
député ne comprenaient pas Sainte-Anne.
M. HARDY: Non, non. On aborde Sainte-Anne.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a parlé des changements mineurs qu'on
accepterait dans Westmount? Ils consistent en quoi? Est-ce qu'on peut les
expliquer?
M. HARDY: C'est le triangle Saint-Mathieu, Côte-des-Neiges,
Sherbrooke et la partie du parc Mont-Royal, en haut de l'avenue des Pins.
M. LEVESQUE: Je pense que c'est exacte- ment ce que le
député de Shefford avait suggéré.
M. RUSSELL: Adopté.
M. HARDY: Notez que, quand c'est possible, on se rend personnellement
agréable au député de Shefford.
M. RUSSELL: Je n'ai jamais accusé personne d'être
désagréable. J'aime que les gens parlent librement et, lorsqu'ils
ont quelque chose à dire, qu'ils le disent. Si cela ne fait pas
l'affaire du député de Shefford, il va l'accepter et faire les
remarques qui s'imposent.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Westmount, Saint-Louis, adopté?
M. HARDY: Avec les modifications du député de
Shefford.
Paragraphe 109, adopté?
M. LEVESQUE: Adopté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant!
M. RUSSELL: La partie qu'on a enlevée du comté de
Saint-Henri pour la donner au comté de Sainte-Anne, a-t-on une
idée de ce que cela représente comme population? Je parle de la
partie limitée par la rue Rose-de-Lima.
M. HARDY: Environ 3,400 électeurs.
M. RUSSELL: Est-ce une population francophone?
M. SHANKS: Totalement francophone, dans la proportion de 99.9 p.c.
M. HARDY: Ce sont des francophones, mais quelques-uns ont des noms comme
Shanks.
M. SHANKS: On a plusieurs Johnson aussi. M. RUSSELL: Est-ce de bons
électeurs?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 88, page 168.
UNE VOIX: Quel comté?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sainte-Anne. Paragraphe 88.
M. RUSSELL: Dans Sainte-Anne, est-ce une population appelée
à diminuer? ESt-ce qu'il y a des développements?
M. SHANKS: II y a des développements nouveaux qui se font. La
ville de Montréal construit énormément de domiciles, de
HLM. On ne peut pas dire que cela baisse tellement.
M.RUSSELL: Ce que je voudrais faire remarquer à la commission,
c'est qu'on a une population de 38,500 électeurs, presque 39,000. Si
c'est un territoire qui est appelé à se développer...
M. HARDY: II semble que ce soit un territoire stable.
M. BOSSE: Là aussi, il se fait de la démolition et de la
reconstruction. C'est reconstruit immédiatement.
M. RUSSELL: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 88, adopté. Nous tombons
maintenant au paragraphe 71, Notre-Dame-de-Grâce.
M. HARDY: II y a un petit changement entre le projet de loi 62 et le
rapport Drouin, changement qui a été fait pour à peu
près les mêmes raisons que pour ce que nous venons d'accepter
à la suggestion du député de Shefford.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on pourrait expliquer le changement?
M. TETLEY: M. le Président, le comté de
Notre-Dame-de-Grâce avait 44,000 électeurs. On avait,
évidemment, soustrait quelques sections. On avait ajouté, pour
une bonne raison, sans doute, la moitié de la ville de
Montréal-Ouest et la moitié de la ville de Saint-Pierre, qui
étaient toutes les deux dans le comté de Marguerite-Bourgeoys,
laissant le reste dans le comté de d'Arcy-McGee. Donc, la ville de
Montréal-Ouest et la ville de Saint-Pierre étaient
divisées en deux. Il y avait environ 800 personnes
séparées de la ville de Montréal-Ouest et personne de la
ville de Saint-Pierre, car c'est un endroit industriel de la ville de
Saint-Pierre. Mais les maires des deux endroits, c'est-à-dire les
conseils municipaux voulaient que ces municipalités soient dans un seul
comté. Je me demande s'ils voulaient être dans le comté de
Notre-Dame-de-Grâce. J'espère que oui. En tout cas, ils ont fait
la demande d'être dans un seul comté et ces deux villes sont
maintenant dans le comté de Notre-Dame-de-Grâce.
Donc, nous avons coupé une partie de Montréal, qui
n'était pas dans l'ancien comté de Notre-Dame-de-Grâce
il s'agit de West Heaven Village et nous avons ajouté la
moitié de la ville de Saint-Pierre ainsi que la moitié de la
ville de Montréal-Ouest au comté de Notre-Dame-de-Grâce. Il
y a eu un échange d'à peu près 800 électeurs pour
600 électeurs.
M. RUSSELL: M. le Président, le député parle de
changements. Est-ce que ces changements ont été faits dans le
sud?
M. TETLEY: II y a ici, dans ce qu'on appelle
West Heaven Village, à peu près 600 citoyens qui
étaient dans le comté de Marguerite-Bourgeoys. Dans le premier
rapport de la commission Drouin, on a donné tout ça au
comté de Notre-Dame-de-Grâce, mais c'est un quartier industriel.
Il n'y a aucune résidence, sauf ici. On a enlevé ces 600
personnes et on a ajouté au comté de Notre-Dame-de-Grâce
une partie de la ville de Montréal-Ouest et une partie industrielle de
la ville de Saint-Pierre. Donc, c'est un échange de 800 personnes pour
600 personnes.
M.JORON: M. le Président, il y a cette partie qui a
été ajoutée au comté de Saint-Henri... Ici, on voit
le comté de Saint-Henri tel que défini par le deuxième
rapport de la Commission Drouin. Il suit ceci.
Là, il semble qu'on ait ajouté ceci à Saint-Henri,
jusqu'à la ligne pointillée, pour le mettre dans
Notre-Dame-de-Grâce, si je comprends bien. Alors, je voudrais savoir
pourquoi le projet de loi no 62 ajoute cette partie-ci, entre le canal et le
boulevard Maisonneuve, jusqu'au bout, ici. On l'a ajouté à
Saint-Henri, alors que la commission l'avait refusé.
M. TETLEY: C'est que le comté de Notre-Dame-de-Grâce aura
une trop forte population, si on y ajoute les 800 personnes de
Montréal-Ouest. Aussi, ces personnes n'ont jamais été dans
Notre-Dame-de-Grâce. West Heaven Village est un groupement ouvrier qui a
son église ici, l'église Saint-Raymond, à peu près
ici. Il n'y a pas de division. Ici, il y a une grande division, c'est
l'autoroute, etc. Ils sont coupés par le chemin de fer d'en haut, ils
sont coupés par l'autoroute, ils sont plutôt en bas, ici, qu'en
haut.
M.JORON: Combien y a-t-il d'électeurs dans toute la nouvelle
partie?
M. TETLEY: Ici, il n'y a aucun électeur. Cela, c'est le chemin de
fer. Cela, c'est le spaghetti, etc., l'autoroute. Cela, c'est industriel. Ici,
il y a trois ou quatre rues, ce qu'on appelle West Heaven Village, un endroit
ouvrier...
M. JORON: Cela va dans Saint-Henri.
M. TETLEY: ... qui est dans la ville de Montréal. C'est
Montréal-Ouest et tout cela. Ils ne sont pas dans la même
municipalité. Autrement, j'aurais 42,000 électeurs ou 41,000
électeurs.
M. RUSSELL: M. le Président, le député peut-il
demeurer là? J'aurais quelques questions à lui poser, pour
tâcher d'éclairer ma lanterne. Le nombre d'électeurs qu'on
retranche, actuellement, qu'on envoie à Saint-Henri, cela
représente combien?
M. TETLEY: A peu près 600.
M. RUSSELL: Electeurs ou familles? M. TETLEY: Electeurs.
M. RUSSELL: Cette partie ne s'adopte-t-elle pas mieux,
économiquement, à Notre-Dame-de-Grâce qu'à
Saint-Henri, par rapport au chemin de fer, à l'autoroute, etc.?
M. TETLEY: Non, il est coupé ici. Il y a même deux chemins
de fer ici: Le CNR, le Main Line, le CPR. C'est complètement
coupé.
M. RUSSELL: Mais il se trouve, en même temps, coupé de
Saint-Henri.
M. TETLEY: Ils sont plutôt dans cet endroit. C'est leur paroisse
de Saint-Raymond.
M. SHANKS: M. le Président, je pense que c'est très
facile. On demande des lignes droites. En changeant complètement, on a
la ligne droite parce qu'ici Saint-Henri fait exactement quatre lignes droites.
Cela répond à l'objection. Les gens de
Sainte-Elizabeth-du-Portugal, dans Saint-Henri, c'est exactement la même
clientèle que Saint-Raymond. Ce sont les frères et les soeurs.
Dès qu'on monte la côte, c'est tout le même groupe. Ici,
c'est 1a ligne de chemin de fer CPR. Les gens, de ce côté-ci de la
"track", comme on dit chez nous, ne vont pas de l'autre côté de la
"track". C'est aussi simple que cela. Alors, c'est la voie de chemin de fer,
tout ceci. Ici, c'est Montréal-Ouest. Ces gens-là sont
complètement détachés. Ils ne sont pas dans
Notre-Dame-de-Grâce, à cause de la voie ferrée. Evidemment,
ici, c'est Montréal-Ouest; alors ils sont tout seuls dans leur coin. On
les isole totalement.
M. RUSSELL: Donc cette partie, si je comprends bien, devrait rester dans
Notre-Dame-de-Grâce, non être attachée à
Saint-Henri.
M. SHANKS: Pour eux autres, ce n'est pas intéressant de rester
dans Notre-Dame-de-Grâce, parce qu'ils sont détachés de
Notre-Dame-de-Grâce. Leur paroisse est ici, dans Saint-Henri, c'est
Saint-Raymond.
M. RUSSELL: Non, mais je parle de la partie d'en haut.
M. SHANKS: Oui. Leur paroisse, à eux, elle est ici. Elle n'est
pas dans Notre-Dame-de-Grâce, de l'autre côté de la voie
ferrée. Il y a un passage à niveau. Il faut qu'ils traversent
ici. Ils sont obligés d'aller faire le tour et de traverser le passage
à niveau, à Montréal-Ouest.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le
député pourrait-il nous dire si c'est cette question
d'unité paroissiale qu'on a voulu respecter? Est-ce l'unité
paroissiale qu'on a voulu respecter?
M. SHANKS: Evidemment, cela fait partie de la paroisse. Je ne sais pas
si c'est ce qu'on a voulu respecter. Cela fait partie de la paroisse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous admettez qu'il est plus logique
qu'ils soient rattachés à leur paroisse.
M. SHANKS: Si on ne les rattache pas à la paroisse, ils ne seront
pas dans Montréal-Ouest sûrement. Ils ne seront pas dans
Notre-Dame-de-Grâce à cause de la voie ferrée.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour des raisons socio...
M. SHANKS: C'est assez étrange, mais ça fait exactement la
ligne droite que le député de Shefford demandait tantôt;
ça fait un quadrilatère complet. Ici, c'est la limite de
Montréal-Ouest et ici la limite de La Salle, la limite de Verdun, et ici
l'autre chemin de fer qui traverse. Nous nous trouvons entourés par les
chemins de fer et le canal de Lachine.
M. LEGER: Quelle est l'origine ethnique?
M. SHANKS: Des Canadiens français, et la paroisse
Saint-Raymond.
M. LEGER: Sainte-Elisabeth-du-Portugal a beaucoup d'Italiens. Est-ce
qu'il y a beaucoup d'Italiens ou si ce sont des Canadiens français ou
des Canadiens anglais?
M. SHANKS: Evidemment, l'autoroute en a déplacé 400
à peu près, ce qui n'est pas inscrit ici. Nous avons perdu 400
à 600 personnes.
M. LEGER: Les 600 électeurs étaient en majorité
canadiens-français?
M. SHANKS: Dans Sainte-Elizabeth-du-Portugal?
M. LEGER: Non, les 600 familles dont on parlait tantôt. C'est de
quelle origine ethnique?
M. SHANKS: C'est mêlé. Cela fait partie de la paroisse de
Saint-Raymond, mais dans cette paroisse, il y a des anglophones.
M. LEGER: Mais c'est à majorité anglophone, italienne ou
canadienne-française?
M. SHANKS: Je ne le sais pas.
M. TETLEY: C'est anglophone et canadien-français, de bon
Canadiens ou de bons Québécois.
M. LEGER: C'est juste pour voir la quantité ethnique.
M. TETLEY: J'ai été là, samedi, à un
bazar.
Cela me fait de la peine de perdre ce groupe. C'était en anglais,
mais on parlait français et anglais.
M. CROISETIERE: Cela vous fait de la peine?
M. TETLEY: J'ai gagné le gros lot au bazar.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vendait des perruques?
M. TETLEY: J'ai eu même une subvention du fédéral de
$100,000 pour ce quartier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour deux emplois.
UNE VOIX: Le fédéralisme rentable.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gouin.
M. JORON : Est-ce que nous pourrions savoir très exactement si ce
morceau sorti de Notre-Dame-de-Grâce...
M. TETLEY: Ce n'était pas dans Notre-Dame-de-Grâce.
M. JORON: Mais je veux dire le Notre-Dame-de-Grâce de la
commission Drouin.
M. TETLEY: C'était dans le comté de Marguerite-Bourgeoys,
mais les gens dans certaines régions me téléphonent.
M. JORON: Je parle de ce qui est enlevé de
Notre-Dame-de-Grâce, tel que décrit par le deuxième rapport
de la commission Drouin, et qu'on ajoute maintenant à Saint-Henri.
Quelle est la différence quant au nombre d'électeurs entre le
Saint-Henri du deuxième rapport de la commission Drouin et le
Saint-Henri décrit dans le projet de loi 62? C'est 600 très
exactement, plus ou moins 10 p.c.
M. HARDY: Environ 600. On l'a dit tantôt: Avec le changement de la
loi, on en perd 600 d'un côté et on va en chercher 800 de l'autre.
Cela ne change rien. Je voudrais faire remarquer ça pour répondre
à la préoccupation du député de Chicoutimi: chaque
fois qu'on peut respecter les facteurs socio-économiques,
socio-culturels, socio-religieux tout en respectant le facteur
démographique, c'est évident qu'on le fait. Là où
on ne peut pas le faire, c'est quand il y a contradiction ou
incompatibilité entre ces facteurs et le facteur
démographique.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 71?
M. RUSSELL: Une seule question. Si je comprends bien, ces changements
vont augmen- ter le nombre d'électeurs du comté de
Saint-Henri.
LE PRESIDENT (M.Lafrance): A l'ordre! Le député de
Saint-Louis.
M. BLANK: Puis-je faire remarquer que nous avons une
délégation parlementaire des Maritimes de la Nouvelle-Ecosse, de
Terre-Neuve, de l'Ile-du-Prince-Edouard et du Nouveau-Bruns-wick dont les
membres sont ici pour quelques jours?
On behalf of the National Assembly Committee which is now studying our
electoral map, we wish to welcome you here to our committee meeting. Sit and
listen: you all probably have the same problems.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, on continue?
M. HARDY: Sainte-Anne, adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, à Notre-Dame-de-Grâce,
les changements qu'on apporte si je comprends bien sont deux
facteurs accidentels. L'un augmente le nombre des électeurs et le
deuxième, dirige les gens vers l'est lorsque leur débouché
naturel est vers l'ouest.
M. HARDY: L'artère de communication, la rue Saint-Jacques, est
est-ouest. La population concernée est de 600 électeurs et elle
est coincée entre les voies ferrées.
M. RUSSELL: C'est justement ce que je tente d'expliquer ou de
comprendre, si vous voulez. Vous avez la route qui va vers Dorval, l'autoroute,
le pont Champlain; ces électeurs, en allant vers Dorval ou vers l'ouest,
sont à droite, d'accord?
M. HARDY: Oui, oui.
M. RUSSELL : Ensuite, il y a le chemin de fer. Donc, ces gens,
normalement, devraient se diriger vers l'ouest et non pas revenir vers...
M. HARDY: C'est est-ouest. M. RUSSELL: Oui. Est-ouest.
M.HARDY: Ils sont dans l'axe est-ouest à cause, justement, de ces
voies ferrées.
M. SHANKS: M. le Président, c'est parce qu'ils tombent dans
Montréal-Ouest. Si vous les envoyez dans l'ouest, ils tombent dans
Montréal-Ouest, car ils sont limitrophes à Montréal-Ouest.
Alors, dès que vous changez de rue, vous êtes dans une autre
municipalité. Vous les détachez de leur paroisse pour les envoyer
dans une autre ville.
M. RUSSELL: Une autre municipalité, une autre ville.
M. SHANKS: C'est une petite enclave drôlement placée.
M. RUSSELL: Je comprends l'enclave parce que je passe là assez
souvent.
M. SHANKS: Par contre, si on veut garder la ligne droite, là, on
l'a, le quadrilatère complet, dans mon comté. En faisant ainsi,
on évite tous les zigzags.
M. RUSSELL: Je veux terminer là-dessus. Je ne veux pas en faire
une question de principe, mais c'est simplement pour mon information. Lorsque
ces gens vont magasiner, etc., ils vont vers l'ouest et ne viennent pas vers
l'est.
M. SHANKS: Non, je regrette, ils ne vont pas vers l'ouest parce qu'il
n'y a rien. Vous êtes alors dans Montréal-Ouest qui est une petite
ville résidentielle.
M. CROISETIERE: Leur pôle d'attraction est quel endroit?
M. SHANKS: Pour moi, dans tout le coin de Saint-Henri, il faut aller
vers la ville. Il n'y a pas d'autre choix.
M. CROISETIERE: Mais pour ces gens-là, c'est vers la ville?
M. SHANKS: Oui, c'est ça. Pour tout Notre-Dame-de-Grâce et
Montréal-Ouest, toute la partie de Saint-Henri, tout le haut,
Saint-Raymond, il faut aller dans Saint-Jacques, en bas. On n'a pas le choix,
c'est tout résidentiel.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté. Paragraphe 71,
Notre-Dame-de-Grâce, adopté. Nous allons passer à
Saint-Henri, page 171.
M. HARDY: Le seul changement, c'est le corollaire dont on vient de
discuter longuement. Ce sont les mêmes arguments, mutatis mutandis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que la nouvelle délimitation de
Saint-Henri change de façon importante la composition ethnique du
comté?
M. HARDY : La nouvelle délimitation comparativement au rapport
Drouin?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par rapport à l'ancien
comté.
M. SHANKS: Pas du tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'expert enfin je ne sais pas si c'est
un expert mais celui qui agit à ce titre fait signe que non. On
prend toute une partie anglaise de l'ancien comté de
Notre-Dame-de-Grâce et on l'envoie dans Saint-Henri. Alors qu'on ne me
dise pas que ça ne change pas.
M. HARDY: Oui, mais je pense que le ministre des Institutions
financières a longuement expliqué tantôt ce fait. Il a
semblé dire qu'il s'agissait d'une population pas tellement
homogène.
M. SHANKS: M. le Président, les deux rues qu'on a enlevées
pour en ajouter deux, c'était St-Thomas Aquinas une partie anglaise. On
veut remettre la partie anglaise, ça s'en va dans Sainte-Anne.
M. HARDY : Alors les Anglais qu'on perd on les retrouve.
M. SHANKS: C'est la partie anglophone, c'est la paroisse St. Thomas
Aquinas.
M. RUSSELL: La partie du bout qu'on a enlevée ici, qui s'en va
dans Sainte-Anne, c'est francophone?
M. SHANKS: C'est ça, c'est la partie de St. Thomas Aquinas, c'est
la paroisse sur la rue en haut.
M. RUSSELL: C'est la partie anglaise.
M. SHANKS: La petite partie anglaise. Dans Saint-Henri les Anglais ne
sont pas majoritaires, c'est tout de même un quartier francophone. Oui
les anglophones étaient dans le petit coin, là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La partie supérieure là, avenue
Madison, Maisonneuve, la partie qu'on a ajoutée en haut du
comté.
M. SHANKS: Cela c'est la paroisse Saint-Raymond, dans laquelle il y a
des anglophones aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ça n'existait pas, cette
partie-là, dans l'ancien comté. On la ramène dans le
comté de Saint-Henri, parce qu'on change la composition ethnique.
M. SHANKS: Ils n'ont pas d'autres débouchés. On
enlève les Anglais du côté de St. Thomas Aquinas, on
enlève la paroisse totale puis on redonne la paroisse Saint-Raymond, la
paroisse canadienne-française dans laquelle il y a des anglophones.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un excellent "gerrymandering".
M. HARDY: Cela s'équilibre.
LE PRESIDENT (Pilote): Adopté. Paragraphe 108, Verdun. Page
197.
M. HARDY: Aucun changement avec le rapport Drouin pour Verdun. Le
changement de la commission Drouin s'explique pour des raisons
démographiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On enlève toute la partie de
l'île des Soeurs.
M. HARDY: Oui, on ne peut pas respecter l'entité municipale parce
que, si on la respectait, il y aurait plus de 40,000 électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y avait 48,000.
M. LEVESQUE: On a remarqué qu'il y avait des belles lignes
droites.
M. RUSSELL: Vous avez remarqué que je n'ai pas parlé
beaucoup.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté.
M. CARON: Un instant, M. le Président, j'aimerais bien dire
quelques mots. Je suis un peu déçu de ça. Il faut que je
l'admette, et je dois le dire aux membres de la commission. Je le redis, on a
fait une exception pour les Iles-de-la-Madeleine, mais Verdun était la
seule ville qui représentait un comté aussi. Je me demande si on
dépasse les normes de 25. C'est que ça va bien ensemble. Moi le
nombre d'électeurs, ça ne me dérange pas.
M. HARDY: M. le Président, le fait que le député
soit exceptionnel ne justifie pas nécessairement de faire une exception
pour son comté.
M. RUSSELL: Exactement, combien y a-t-il de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un postulat pour faire la preuve de
l'exception...
M. CARON: C'était 48,418 la dernière fois, on tombe
à 38,993. Cela reste encore le comté le plus populeux sur
l'île de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va vous enlever de l'ouvrage.
M. CARON: Si vous insistez, je vais me soumettre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne voudrait pas vous faire mourir...
M. CARON: Je vous remercie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... sachant le nombre d'électeurs que
vous recevez chaque jour.
M. CARON: Je suis heureux de voir que l'honorable député
de Chicoutimi prend soin du député de Verdun comme cela; je vous
rendrai cela au centuple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne veux pas vous faire mourir.
M. LEVESQUE: Combien y a-t-il d'électeurs dans cette île
dont vous parlez?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On est rendu à l'île des
Soeurs.
M. CARON: On avait 48,418 électeurs, à la dernière
élection.
M. LEVESQUE: Le seul changement, c'est l'île?
M. CARON: L'île et le quartier no 1, la partie est.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'île des Soeurs comprenait combien de
gens?
M. CARON: De 1,800 à 2,000 électeurs.
M. RUSSELL: N'est-ce pas la seule partie de Verdun qui se
développe actuellement?
M. CARON: Dans Verdun, oui, c'est la seule partie qui se
développe, mais c'est au ralenti.
M. RUSSELL: Le reste de la municipalité est totalement
développé?
M. CARON: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils suivent le rythme du député,
ça va au ralenti?
M. CARON: Cela va au ralenti, puisque c'est dispendieux. Les gens qui
vont demeurer â l'ile des Soeurs doivent être en moyens; c'est
entre $275 et $350 par mois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous demeurez là?
M. CARON: Non, je ne demeure pas là, je n'ai pas les moyens. Je
demeure dans une petite maison au Crawford Park; je vis selon mes moyens.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la partie est qui est supprimée,
de l'ancien comté, quelle pouvait être la population
d'électeurs?
M. LEVESQUE: La différence entre 10,000 et 2,000. Il y en a
10,000 moins à peu près 2,000 électeurs à
l'île des Soeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les mathématiques du leader ne
m'impressionnent pas.
M. CARON: Environ 8,000 électeurs, 7,700 pour être
précis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voulais la confirmation d'un homme du
lieu.
M. CARON: A peu près 7,700.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez vraiment trop de travail.
M. CARON: Vous avez des gens de tous les partis, dans ce secteur. Moi,
ça ne me fait rien, sauf que je regrette un peu de les perdre; ils
étaient pour voter pour moi à la prochaine élection.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous voyait maigrir à vue
d'oeil.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 108 est adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, juste une remarque. Si j'ai bien
compris le député, si on avait respecté les normes qui
existaient dans le comté de Verdun, les 48,000 électeurs
n'étaient pas appelés à changer tellement d'ici quelques
années? Ce serait demeuré pas mal toujours le même
nombre?
M. CARON: Oui.
M. RUSSELL: Cela aurait été une exception, mais
valable.
M. CARON: Oui, une exception valable. Par contre, cela aurait
dérangé les comtés voisins.
M. RUSSELL: Vous auriez rendu les autres comtés jaloux.
M. CARON: Probablement, et je voudrais que mes collègues soient
tous sur un pied d'égalité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député proteste
énergiquement?
M. CARON: Si vous me cassez un bras, je vais protester
énergiquement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très énergiquement?
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté. Marguerite-Bourgeoys,
paragraphe 60?
M. HARDY: Aucun changement avec le rapport Drouin. Les limites
municipales sont entièrement respectées, celles de ville de La
Salle.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Page 121.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député n'a pas changé
de taille? Le comté, veux-je dire. J'ai fait un lapsus.
M. HARDY: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Est-ce que le député
de Marguerite-Bourgeoys pourrait nous dire combien il y a de gens à
l'île aux Chèvres, une partie qu'elle doit visiter souvent, et
à l'fle aux Hérons?
M. HARDY: C'est une population flottante.
M. RUSSELL: C'est une partie de la ville qui se développe
réellement.
M. HARDY: Apparemment, le développement résidentiel de la
ville de La Salle est relativement au ralenti, parce que c'est surtout du
développement industriel qui se fait dans les parties du territoire qui
sont encore à développer, le nord-est.
Le développement domiciliaire n'est pas totalement
arrêté, mais c'est relativement stable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de
Terrebonne peut identifier les parties de Marguerite-Bourgeoys qui se
développent?
M. HARDY: C'est-à-dire que ce qui reste à
développer, c'est le nord-est, et justement c'est de l'industrie
qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 60, adopté? Paragraphe 23,
D'Arcy-McGee, page 48.
M. LEVESQUE: II faudrait changer la carte, s'il vous plait.
D'Arcy-McGee.
M. HARDY: Le seul changement est celui que l'on a longuement
étudié tantôt au sujet du comté de
Notre-Dame-de-Grâce et de ce qu'il reprend.
M. RUSSELL: II y a un autre petit changement, je crois. C'est la
ligne... Cela comprend un bloc de combien d'électeurs? Cela augmenterait
les électeurs du comté de Notre-Dame-de-Grâce, je
crois.
UNE VOIX: Oui.
M. HARDY: Le changement auquel fait allusion le député de
Shefford est une section de vote et cela représente 180
électeurs.
M. RUSSELL: Quelle était la raison de ce changement?
M. HARDY: C'est parce qu'on a voulu faire les limites avec une rue
principale plutôt qu'avec une rue secondaire.
M. RUSSELL: C'est jusitifié.
M. HARDY: Un peu dans l'esprit du député de Shefford,
toujours pour faciliter l'énumération et empêcher l'oubli
des votes.
M. RUSSELL: D'accord.
M. HARDY: Au fond, nous sommes presque sur la même longueur
d'ondes, le député de Shefford et moi...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 23? Adopté?
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 38, Jacques-Cartier? Page 78.
M. HARDY: Aucun changement avec le deuxième rapport Drouin...
J'ai donné une information un peu erronée. Il n'y a pas de
changement avec le premier rapport Drouin. La description que l'on retrouve au
paragraphe 38 est exactement celle qui se trouve dans le premier rapport
Drouin.
M. RUSSELL: Dans le premier rapport. Dans le deuxième, il n'y a
aucun changement?
M. HARDY: Le deuxième rapport Drouin ne fait pas de changement et
la loi non plus.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 38, adopté. Paragraphe 75,
Pointe-Claire?
M. HARDY: Ici, il y a un changement entre le premier et le
deuxième rapport Drouin.
Les raisons, que nous pouvions retrouver dans ce document remis à
la commission Drouin, sont les suivantes: D'une part, pour respecter les
limites municipales et, également, les prévisions de
développement.
M. RUSSELL: Pourquoi avoir fait des changements majeurs?
M. HARDY: Pour respecter les limites municipales, d'abord. On pouvait
respecter les limites municipales tout en respectant le facteur
démographique et le facteur de croissance.
M. RUSSELL: Les secteurs municipaux étaient respectés
préalablement.
M. HARDY: Non, pas dans le premier rapport de la commission Drouin.
M. RUSSELL: Pas dans le premier rapport. M. HARDY: C'est que, dans le
premier rapport de la commission Drouin, on avait pris, comme limite, la
Transcanadienne plutôt que les limites municipales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, la commission, dans son second
rapport, dit: "II est jugé acceptable que soit exclue du district de
Robert-Baldwin la ville de Sainte-Anne-de-Bellevue et le village de
Senneville." Cela est exclu dans la nouvelle carte?
M. HARDY: C'est ça. Cela s'en vient dans le comté de
Pointe-Claire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour quelles raisons a-t-on fait
ça?
M. HARDY: Dans le premier rapport de la commission Drouin, la ville de
Pointe-Claire se trouvait morcelée. Maintenant, avec le deuxième
rapport de la commission Drouin, toute la ville de Pointe-Claire sera dans le
comté de Pointe-Claire.
M. RUSSELL: II semble y avoir un peu de confusion parce qu'il y a quand
même des parties de la ville de Pointe-Claire qui vont être dans le
comté de Robert-Baldwin.
M. HARDY: Pas dans le deuxième rapport. Lesquelles?
M. RUSSELL: Est-ce que le boulevard Brunswick n'est pas dans la ville de
Pointe-Claire?
M. HARDY: Le boulevard Brunswick, justement, qui est dans la ville de
Pointe-Claire pour les mêmes raisons que pour Senneville, dans le premier
rapport, était dans le comté de Robert-Baldwin. Maintenant, on
ramène cette partie dans le comté de Pointe-Claire pour respecter
les limites municipales de la ville de Pointe-Claire.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, le deuxième rapport de la
commission Drouin suit la ligne des limites municipales.
M. HARDY: C'est ça, au lieu des limites de l'autoroute.
M. RUSSELL: Au lieu de l'autoroute.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En terme de population, qu'est-ce que cela
signifie comme changements?
M. HARDY: Cela augmente le comté de Pointe-Claire de 4,000
électeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire quoi?
M. HARDY: Pour le comté de pointe-Claire, 34,700; Robert-Baldwin,
qui avait 32,000 élec-
teurs dans le premier rapport, arrive à 30,000. Mais les
possibilités d'expansion sont plus grand des dans le comté de
Robert-Baldwin que dans le comté de Pointe-Claire.
M. BLANK: Parce que 27 p.c. des Anglais parlent le français.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'est pas question d'un regroupement municipal
de tout ce coin-là?
M. HARDY: Vous savez, il faut être prudent lorsqu'on parle de
regroupement municipal!
UNE VOIX: L'honorable Tessier n'étant point là...
M. HARDY: Pour justifier les propos que j'ai formulés
tantôt, au sujet de la plus grande possibilité d'expansion dans
Robert Baldwin, on retrouve, à la page 67 du premier rapport Drouin, la
corroboration de ce que je viens de dire. Il faut comparer les conclusions que
l'on retrouve à la page 67, que je viens de mentionner, et à la
page 66. En ce qui concerne Pointe-Claire, le rapport dit: "Après avoir
connu un taux d'accroissement relativement élevé de leur
population respective, les municipalités de ce district semblent
connaître un ralentissement de leur expansion démographique".
C'est à Pointe-Claire, d'où l'augmentation d'électeurs
à 34,000. Par ailleurs, à la page 67, on dit: "Alors que
Pierrefonds et Roxboro atteignaient le maximum de leur urbanisation entre 1956
et 1961.Dollard-des-Ormeaux amorçait un mouvement identique entre 1961
et 1966. Comme l'expansion de Dollard-des-Ormeaux semble vouloir se maintenir
(taux d'accroissement de 105 p.c. entre 1966 et 1971, soit une augmentation
réelle de quelque 12,000 habitants), on peut prévoir une
majoration de la population électorale de ce district"; d'où la
réduction à 30,000 de Robert-Baldwin. Dollard-des-Ormeaux est
appelé à se développer au cours des prochaines
années, alors que les municipalités mentionnées à
la page 66 semblent avoir atteint leur maximum de développement.
M. RUSSELL: Serait-on en mesure de nous dire quelle est la population
électorale dans Senneville et Sainte-Anne-de-Bellevue?
M. HARDY : II y a 904 électeurs à Senneville et 3,400
à Sainte-Anne-de-Bellevue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la composition ethnique de
Senneville et de Sainte-Anne-de-Bellevue?
M. HARDY: Sainte-Anne-de-Bellevue est surtout francophone et la
population de Senneville est à 60 p.c. 40 p.c. en faveur des
anglophones.
M. RUSSELL: On a pris la population francophone de Senneville et de
Sainte-Anne-de-Bellevue pour l'amener dans Pointe-Claire. On rapetisse le
comté de Baldwin, actuellement, avec les explications que le
député a données tout à l'heure, sous
prétexte de l'augmentation. Aussi, on ajoute Pierrefonds pour diminuer
Saint-Laurent.
M. HARDY: Cela s'équilibre. Si on veut envisager la situation sur
le plan ethnique, les deux comtés ont chacun des îlots de
francophones et d'anglophones. Il est exact que Sainte-Anne-de-Bellevue est
francophone, et que c'est dans Pointe-Claire. Par ailleurs, on retrouve, c'ans
Robert-Baldwin, des entités francophones, comme l'Ile-Bizard,
Sainte-Geneviève.
M. RUSSELL: Pierrefonds, est-ce anglophone ou francophone?
M. HARDY: Pierrefonds est à 60 p.c. anglophone et à 40
p.c. francophone.
M. RUSSELL: Y a-t-il une justification autre que le développement
pour qu'on ait amené Pierrefonds dans Robert-Baldwin?
M. HARDY: Premièrement, démographie. Deuxièmement,
limites municipales.
M. RUSSELL: Bon. Dans le bas, dans la partie est, est-ce qu'on a suivi
les limites municipales de Pointe- Claire?
M. HARDY: Toute la ville de Pointe-Claire n'est pas morcelée,
mais le comté a un peu plus que la ville, la partie ouest de Dorval.
Mais l'entité municipale de Pointe-Claire ne chevauche pas deux
comtés.
M. RUSSELL: La seule question que je me pose, c'est qu'à ce bout
ici, pour une petite pointe de rien, on l'enlève à
Jacques-Cartier. Il ne semble pas y avoir tellement de population.
M. HARDY: II y a 4,900 électeurs.
M. RUSSELL: Electeurs? Parce que sur la carte il n'y a aucune rue ici,
juste dans le bas.
M. HARDY: Si on enlevait les 4,911 électeurs, Pointe-Claire
arriverait à 30,000, en bas de la moyenne de 32,000.
M. RUSSELL: Et Jacques-Cartier serait trop élevé
aussi.
M. HARDY: Evidemment.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 75, adopté?
Adopté.
Paragraphe 83, Robert-Baldwin.
M. RUSSELL: C'est la limite municipale intégrale. Est-ce qu'il y
a un développement marqué dans Saint-Laurent?
M. HARDY: En particulier il y a l'ancien golf dans la ligne nord-sud
partant de l'institut Prévost. Ce golf a cessé d'être un
golf pour devenir une zone domiciliaire. Et sur Bois-Franc et côte Vertu,
quand on passe sur l'autoroute des Laurentides, on voit très bien les
nombreuses conciergeries.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté? M.HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le comté de l'île Jésus,
paragraphe 29.
M. RUSSELL: Saint-Laurent et l'Acadie, hier soir nous les avions
adoptés sous réserve.
M. HARDY: Est-ce qu'il y avait une réserve? Il y avait eu des
remarques, mais je n'ai pas compris qu'il y avait de réserves. Je pense
que le député a finalement été convaincu par les
arguments et du rapport...
M. RUSSELL: II n'avait pas l'air convaincu.
M. HARDY: Je me rappelle entre autres qu'il a dit qu'il n'en faisait pas
une question de principe, pour autant que ma mémoire soit fidèle,
on a parlé des raisons d'ordre démographique, d'expansion
possible entre autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Surtout les habitudes de vie des citoyens.
M. HARDY: L'actuel député de Saint-Laurent parlait de
ça, mais en contrepartie il y avait le problème
démographique. Je ne veux pas interpréter plus qu'il ne faut la
pensée du député de Saint-Laurent, mais j'ai cru
comprendre que, puisqu'il ne faisait pas de proposition formelle, il semblait
se rallier à la deuxième théorie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II s'expliquera au caucus du parti à
midi. Il va donner ses explications au caucus du parti.
M. HARDY: Est-ce que le député de Chicoutimi est bien dans
l'ordre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce que nous discutons en l'absence du
député de Saint-Laurent.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 29. Le comté de Fabre.
M. HARDY: II n'y a aucun changement, sauf que les limites
proposées dans le projet de loi 62 sont exactement celles du premier
rapport
Drouin. Pour toute l'île Jésus... En fait, la principale
raison est d'ordre... Il n'y a qu'un changement de nom qui se justifie
entièrement. Là, je ne parle pas par une connaissance acquise de
façon académique, mais par une connaissance bien précise
parce que c'est mon coin. Il est plus normal d'appeler Mille-Iles la partie est
de l'île Jésus parce que c'est vraiment là que se trouvent
les principales îles de la rivière des Mille-Iles, plutôt
que là où on avait mis les Mille-Iles, au centre. Cela saute aux
yeux en regardant la carte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas pour des raisons musicales, comme
hier soir?
M. HARDY: Le député de Chicoutimi oublie toujours le
prénom. De toute façon, si le député de Chicoutimi
veut bien me faire parvenir les oeuvres poétiques de Crémazie, je
tenterai de lui faire parvenir parce que ce n'est pas inédit
l'original des compositions sur le plan musical.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va les attendre longtemps.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 29 est-il adopté?
M. RUSSELL: Un instant. Est-ce que c'est une partie qui se
développe rapidement?
M. HARDY: Le député de Fabre peut répondre.
M. HOUDE (Fabre): Cela se développe partout. Actuellement, il y a
à peine 20 p.c. du territoire de l'île Jésus qui est
habité, qui est développé. Personnellement, la seule
remarque que je pourrais faire, c'est que nous sommes convaincus qu'il y a
déjà presque matière à quatre comtés et non
pas trois dans la ville de Laval. Si on se base sur les dernières
élections fédérales du mois d'octobre, les chiffres ont
augmenté d'environ 10,000 à 15,000 électeurs par
comté actuel, ce qui représente presque 25,000 à 30,000
électeurs de plus qu'au moment des élections de 1970. H n'y a
rien de spécial à ajouter. C'est en pleine construction un peu
partout à travers l'fle, et déjà les chiffres qui sont
là sont dépassés et de beaucoup. Ce sera sûrement
encore pire dans ce sens-là d'ici deux ans.
M. RUSSELL: Je pense que mes remarques vont dans le sens de celles du
député de Fabre. Quand on regarde le peu de changements qu'on a
faits ici dans une partie du comté de Fabre pour enlever tout
près de 20,000 électeurs et qu'on sait le développement
qui se fait actuellement, il n'y a aucun doute, en se fiant sur les chiffres ou
le nombre d'électeurs de la dernière élection, que c'est
un faux principe en soi et qu'on va se retrouver aux prochaines
élections
avec 40,000, 50,000 électeurs et peut-être plus par
comté.
M. HOUDE (Fabre): C'est déjà ça actuellement.
Enfin, hier encore, avec mon collègue de Laval, Jean-Noël Lavoie,
on en discutait et nous sommes convaincus que les trois comtés qui sont
dans les 38,000 électeurs seront bien au-delà des 40,000
électeurs dès la prochaine élection provinciale.
M. HARDY: Probablement qu'en théorie les députés
ont raison, mais toute l'économie de la loi est fondée sur la
dernière liste électorale. La commission Drouin a envisagé
l'hypothèse de quatre comtés, mais on aurait eu 28,000
électeurs, ce qui est en bas de la moyenne pour un territoire urbain.
Justement, comme la loi prévoit le réexamen de la carte, il est
sûr que le voeu des députés, à la prochaine
révision de la carte électorale, sera exaucé et il y aura
quatre comtés dans l'île Jésus avec le développement
actuel. Mais cela aurait été prématuré à ce
stade-ci. Cela veut dire qu'on aurait fait une exception pour l'île
Jésus en lui donnant des comtés de 28,000 électeurs. On
aurait considéré l'île Jésus comme un territoire
rural.
M. RUSSELL: Pour un territoire en plein développement, faire une
exception aurait été très normal. Cela aurait
été facile à expliquer et ç'aurait
été justifiable en obtenant des municipalités
l'augmentation de la population qui se fait annuellement. Il n'y aurait pas eu
de miracle. Pour tracer toutes ces lignes, ils ne sont pas sortis de leur
bureau.
M. HARDY: Si on devait faire une carte pour 25 ou 50 ans, je partagerais
les inquiétudes du député de Shefford. Mais, comme c'est
une carte qui ne sera en vigueur que pour une élection, je pense que ce
n'est pas grave.
M. RUSSELL: Ce qui m'inquiète le plus, pour faire suite aux
remarques du député, c'est qu'actuellement on sent le besoin de
tout chambarder les comtés de la province pour apporter certains petits
changements. Là on voit que des changements pourraient se faire
avantageusement pour la prochaine élection, pour tâcher de se
rapprocher des normes ou des critères dont on se sert pour
établir le nombre d'électeurs à l'occasion d'une
élection. On ne fait pas d'efforts pour essayer de...
M. HARDY: C'est la carte actuelle qui se rapproche des normes
prévues par la loi 80.
M. RUSSELL: C'est pour les prochaines élections, ce n'est pas une
carte entre les élections.
M. HARDY: On pourrait discuter de nouveau le bien-fondé de la loi
80, mais c'est celle avec laquelle nous devons travailler.
M. BOSSE: J'ai fait les calculs après l'élection
fédérale, à partir des listes fédérales, et
c'est évident qu'on se retrouve avec au-dessus de 40,000
déjà. Or dans mon comté c'est évident que, s'il
fallait qu'on joue avec les calculs de la carte fédérale ou des
populations actuelles, ce serait très différent. Mais, comme le
dit le député de Terrebonne, c'est à partir de la carte de
1970.
M. RUSSELL: On vient de faire trois comtés qui dépassent
presque les normes des trois comtés actuels.
M. BOSSE: Ce sont les mêmes normes que pour l'ensemble du
territoire de Montréal.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un manque de prévision.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 29, adopté?
M. RUSSELL: Les changements de nom ont été faits par
qui?
M. HARDY: Fabre, adopté?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté, c'est-à-dire 29 est
adopté avec les changements de nom.
M. HARDY: Oui, c'est-à-dire que la Loi est correcte. Oui, oui, on
adopte la loi. La loi a des changements par rapport...
M. RUSSELL: C'est juste le premier rapport.
M. HARDY: La loi a des changements comparativement au rapport
Drouin.
M. RUSSELL: Est-ce que les électeurs ont été
consultés pour ces changements-là?
M. HARDY: Je suis convaincu que les deux députés
concernés ont longuement consulté leurs électeurs.
M. RUSSELL: Les organisateurs surtout.
M. HARDY: Moi, je trouve, comme je l'ai dit tantôt, que ça
correspond entièrement à la géographie et à
l'histoire.
M. RUSSELL: Est-ce que ç'a été une suggestion du
député de Terrebonne ou d'autres députés?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): A la musique et à la poésie.
M. HARDY: On s'écarte un peu, ce n'est pas très pertinent,
mais je rêve d'établir une salle de
concert dans une des îles. Ce serait très bien
l'été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous souhaite bonne chance avec
Marguerite-Bourgeoys.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 66. M. HARDY: Là on adopte
Mille-Iles, Fabre.
M. HOUDE (Fabre): Vous en avez trop, Laval, Mille-Iles et Fabre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): On vient d'adopter 29.
Paragraphe 66. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a été fait au
pifomètre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 52, Laval.
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté.
M. HARDY: Si on suit l'ordre proposé par le leader parlementaire
ce matin, on irait sur la rive nord du Saint-Laurent, en commençant par
le Nord-Ouest.
M. LEVESQUE: Je suggérerais, M. le Président, que nous
ajournions à ce moment-ci afin de prévenir nos collègues
des prochains comtés qui seront étudiés. Nous reprendrons,
cet après-midi, avec le Nord-Ouest, Laurentides occidentales et
Laurentides orientales.
UNE VOIX: Quelles étapes allez-vous suivre?
M. LEVESQUE: Vous l'avez devant vous, dans l'Atlas. Sans nous en tenir
à cela d'une façon irrévocable, comme je l'ai
mentionné, nous tâcherons de suivre cet ordre-là dans la
mesure du possible.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission suspend ses travaux
jusqu'à cet après-midi, après la période des
questions.
(Suspension de la séance à 11 h 41)
Reprise de la séance 16 h 34
M. LAFRANCE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de cet après-midi, M. Dionne va remplacer
M. Brown, M. Bossé va remplacer M. Bienvenue, M. Larivière va
remplacer M. Marchand, M. Faucher va remplacer M. Leduc, M. Fortier va
remplacer M. Phaneuf, M. Carpen-tier va remplacer M. Lamontagne, M. Houde
(Limoilou) va remplacer M. Blank et M. Pelletier va remplacer M. Séguin.
Est-ce que les représentants de l'Unité-Québec ont des
remplacements à signaler?
M. PAUL: M. Russell va siéger à la place de M. Lavoie
(Wolfe).
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Russell remplace M. Lavoie (Wolfe). Et du
côté du Ralliement créditiste?
M. GUAY: II n'y a pas de changement. M. JORON: Je remplace le Dr
Laurin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Joron va remplacer M. Laurin.
Région du Nord-Ouest
québécois
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous commençons l'étude d'une
nouvelle région, la région du Nord-Ouest québécois,
avec les comtés d'Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda. Authier,
Chapais, cela a été changé pour Abitibi-Est,
Abitibi-Ouest.
M. RUSSELL: A la demande de qui?
M. AUDET: Nous sommes très heureux, M. le Président,
d'avoir conservé nos noms respectifs pour la région du
Nord-Ouest. Si on se reporte au deuxième rapport de la commission
Drouin, à la page 23, les députés de la région du
Nord-Ouest exprimaient trois demandes spécifiques lors des travaux de
cette commission et je cite: Faire du comté d'Abitibi-Ouest un
comté d'exception en conservant son actuelle délimitation et
réaménager les trois autres de façon
équilibrée. La deuxième question demandait de faire
l'aménagement des quatre comtés de façon
équilibrée. Et une troisième suggestion demandait que soit
détachée du district d'Authier la localité d'Amos.
Nous savons que, par la suite, la commission n'a pas accepté ces
demandes. Par conséquent, aujourd'hui, j'aimerais formuler à
cette commission un amendement qui sera accepté, je l'espère. Ce
n'est pas un amendement qui dérangera beaucoup le travail fait
jusqu'à maintenant. C'est une question de logique et vous verrez par
vous-mêmes que le présent amendement ne fera qu'améliorer
la carte électorale et donnera
beaucoup d'avantages à la population concernée.
D'après les dernières données de la commission
Drouin, comme on voit sur la carte, à l'arrière, la
délimitation nord du comté d'Abitibi-Ouest était
située sur le 49e parallèle, c'est-à-dire qu'il laisse, au
nord de cette borne, trois petites localités non organisées qui
sont Ville-bois, Beaucanton et Val-Paradis. Ces trois petits villages au nord
du comté d'Abitibi-Ouest n'ont d'autres voies que celles existantes dans
le comté d'Abitibi-Ouest pour rejoindre le comté d'Abitibi-Est
auquel, actuellement, la commission Drouin voudrait les rattacher. Je crois
réellement que ce serait très logique de laisser ces trois
petites localités au comté d'Abitibi-Ouest dont le centre normal
d'attraction est La Sarre, Abitibi.
Si vous me permettez, je proposerais l'amendement suivant : Qu'il me
soit permis de présenter un amendement au sous-article 2, de l'article 3
du projet de loi 62, Loi modifiant la loi de la division territoriale, en
remplaçant, aux sixième, septième et huitième
lignes qui se lisent comme suit: La ligne nord des cantons Des-méloizes,
Clermont et Chazel, par les mots suivants: La ligne nord des cantons Boivin,
Paradis et Lemaire, de façon à conserver dans le comté
d'Abitibi-Ouest les trois localités non organisées de
Val-Paradis, Beaucanton et Ville-bois. C'est l'amendement que je propose et
j'espère, j'ai très grande confiance qu'il sera
agréé.
M. JORON: Cela a bien du bon sens.
M. HARDY: Cela semble éblouissant de logique.
Le député de Dorchester exagère un peu.
M. THEBERGE: Est-ce que le député d'Abitibi-Est est
d'accord?
M. AUDET: D'ailleurs le député d'Abitibi-Est, il va lui en
rester amplement. Parce que, vous avez vu son comté, c'est vaste,
énorme. H n'est pas tellement intéressé à faire 180
milles pour aller vois ces trois petites localités-là.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable député d'Abitibi-Ouest me
permet une question?
M. AUDET: Oui, monsieur.
M. PAUL: Est-ce que le deuxième rapport Drouin était dans
le sens de l'amendement que vous proposez aujourd'hui?
M. AUDET: Non pas le premier rapport. Le deuxième, oui. La
différence, c'est que le troisième rapport différait du
deuxième. On s'attendait que la carte électorale soit
basée sur le deuxième rapport...
M. PAUL: Quand vous parlez du troisième rapport, vous parlez de
la loi?
M. AUDET: De la loi, c'est cela.
M. HARDY: Pour clarifier la situation, la commission Drouin, dans la loi
que nous avons votée, instituant cette commission, n'avait pas mandat de
toucher à des territoires qui n'étaient pas déjà
compris dans la division territoriale actuelle; c'est l'interprétation
qu'on en donnait. La commission ne devait travailler que sur le territoire qui
était déjà divisé. La loi 62 a pris en
considération le territoire de la municipalité de la baie James.
La loi était rédigée de façon que toute la
municipalité de la baie James soit dans une même circonscription
électorale, soit Abitibi-Est. C'était le but visé par les
rédacteurs de la loi de faire en sorte que la municipalité soit
dans l'Abitibi-Est.
Le député d'Abitibi-Ouest, à première vue,
semble émettre une proposition logique en tenant compte du
problème des communications. Toutes ces questions sont toujours
relatives. Il s'agit de décider, actuellement, devant la proposition du
député d'Abitibi-Ouest, s'il est plus important que toute la
municipalité de la baie James soit dans un comté, d'une part ou,
d'autre part, de tenir compte du problème des communications. A
première vue, je suis enclin à considérer que le
problème des communications, dans ce cas précis, l'emporte sur la
préoccupation de maintenir la municipalité de la baie James dans
un seul comté.
M. AUDET: M. le Président, à la suite des paroles du
député de Terrebonne, je demande s'il y aurait
inconvénient à ce que cette faible partie de la nouvelle
municipalité de la baie James soit comprise dans un autre...
M. HARDY: Entre ces deux facteurs, homogénéité du
territoire de la municipalité et problème de communications, je
suis enclin à considérer que votre point de vue l'emporte.
M. AUDET: Parce que déjà les comtés d'Abitibi-Ouest
et d'Abitibi-Est dépassent les bornes de plusieurs municipalités.
Ce n'est pas nécessairement coupé carré.
M.PAUL: M. le Président, est-ce qu'il y aurait possibilité
de connaître les raisons pour lesquelles, dans le deuxième
rapport, on avait soustrait ce territoire de Val-Paradis...
M. HARDY: ... Beaucanton et Villebois. M. PAUL: ... Beaucanton et
Villebois?
M. AUDET: C'est probablement qu'on avait envisagé la
possibilité d'inclure totalement la nouvelle municipalité de la
baie James dans un seul comté.
M. PAUL: Pourquoi le texte de loi actuel soustrait-il ce territoire?
M. HARDY: C'est ce que je viens de dire, M.
le Président. C'est que les rédacteurs du projet de loi
voulaient inclure tout le territoire dé la municipalité de la
baie James dans un Seul comté, soit Abitibi-Est. Telle était la
préoccupation. La Commission Drouin avait laissé de
côté totalement le territoire de la baie James.
M. PAUL: Oui, mais, M. le Président; il semble que la loi
concernant l'aménagement du territoire de la baie James en
municipalité n'est pas encore adoptée. La loi de la baie James
est passée, mais pas la loi décrétant la
municipalité de la baie James.
M. LEVESQUE: La loi le permet.
M. PAUL: La loi le permet, excepté que la loi n'a pas encore
été adoptée.
M. AUDET: Oui. La loi de la baie James mentionne la municipalité
décrétée par la loi.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que les membres seraient
prêts à accepter ces modifications, soit d'inclure Val-Paradis,
Villebois et Beaucanton dans le comté d'Abitibi-Ouest?
S'il n'y a pas d'objection, pourquoi ne le ferait-on pas? Ce serait
d'ordre pratique, ça rendrait service à la population et
ça éviterait des embêtements aux
représentants...
M. RUSSELL: Sans être contre la motion du député
d'Abitibi-Ouest, je pense sincèrement que, pour étudier
logiquement ce district, il faudrait regarder globalement tout le territoire de
l'Abitibi-Est et Ouest, Témiscamingue...
M. LEVESQUE: Dans ce cas, M. le Président, ne pourrions-nous pas
répondre aux vues du député de Shefford et en même
temps à la proposition du député d'Abitibi-Ouest? Si nous
prenions note immédiatement de l'amendement suggéré, que
nous complétions d'abord l'étude de la région et ensuite
d'autres petits changements qui pourraient survenir, où cela peut
affecter autre chose.
M. AUDET: Avant de procéder à l'étude de
l'Abitibi-Est, j'aimerais faire observer au député de Shefford
que ma demande fait suite au fait que, pour ces trois localités non
organisées, la seule voie d'accès au comté d'Abitibi-Est
auquel elles devraient appartenir si la loi était votée telle
quelle, est de traverser tout le cornté d'Abitibi-Ouest pour se rendre
à Val d'Or...
M. RUSSELL: Je suis tout à fait d'accord.
M. AUDET: Tandis que les autres municipalités faisant partie de
la municipalité de la baie James, qui appartiendront à
l'Abitibi-Est, auront, elles, leur voie d'accès à l'est du
comté d'Abitibi-Ouest qui, normalement, rejoint les centres de
Val-d'Or.
M. RUSSELL: Je suis parfaitement d'accord, mais je crois qu'il y a
d'autres municipalités où l'on retrouvera le même
problème. Nous étudions ensemble, globalement, toute la
région de l'Abitibi, Est, Ouest et Rouyn-Noranda, de
Témiscamingue à Pontiac, ce qui forme un tout.
Je ne sais pas sur quels critères on s'est basé pour faire
la division.
M. HARDY: Suite à la suggestion du leader parlementaire du
gouvernement et des remarques du député de Shefford, on pourrait
peut-être suspendre la proposition du député
d'Abitibi-Ouest; on y reviendra quand on aura complété
l'étude de la région.
M. AUDET: Je voudrais faire remarquer, M. le Président, que le
député d'Abitibi-Est n'est pas présent et ne m'a pas
donné de directives quant à...
M. HARDY: Vous êtes son porte-parole.
M. AUDET: ... son comté. Apparemment, s'il est absent, il accepte
probablement la version du bill 62. Est-ce que vous aurez quelque chose
à ajouter à la proposition du bill 62?
M. HARDY: Sauf si la commission accepte votre proposition. Est-ce qu'on
peut passer à Abitibi-Est, M. le Président? Passons. On suspend
la proposition du député...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Jusqu'à l'étude de...
M. LEVESQUE: On l'adopte avec suspension, comme nous l'avons fait ce
matin. On continue et ensuite on reviendra, une fois la région
complétée.
M. GUAY: Si je comprends bien, M. le Président, c'est le
paragraphe qui est suspendu et non la proposition. Le vice-premier ministre
vient de dire qu'on suspend la proposition du député
d'Abitibi-Ouest.
M. LEVESQUE: On pourrait immédiatement adopter le paragraphe avec
l'amendement proposé par le député d'Abitibi-Ouest. Par
contre, on veut en même temps tenir compte des remarques du
député de Shefford qui demande si, avant d'adopter les
amendements, on ne pourrait pas voir toute la région et ensuite
adopter... Le danger, en adoptant un amendement, est que cela apporte des
conséquences pour les comtés voisins.
M. AUDET: Je n'ai pas d'objection, pour autant qu'on y reviendra.
M. LEVESQUE: Pratiquement, on peut dire que le sous-article 1 a
été adopté, quitte cependant à retenir votre
amendement pour l'adopter à la fin de l'étude de la
région.
M. PAUL: C'est ce que vous avez suggéré?
M. RUSSELL: Non.
M. PAUL: Vous n'avez pas suggéré cela.
M. RUSSELL: J'ai suggéré qu'on suspende en totalité
les adoptions et qu'on étudie ensemble les territoires de l'Abitibi, de
Témiscamingue et de Pontiac, qui forment un tout à
l'intérieur duquel on a fait des comtés qui n'allaient aucunement
ensemble.
M. LEVESQUE: D'accord. Ce que vous dites veut dire exactement la
même chose, si je le comprends comme cela.
M. RUSSELL: On n'adopte rien.
M. GUAY: Cela n'a pas le même sens légal.
M. HARDY: On l'adopte avec suspension. Le député de
Dorchester devient pointilleux sur l'aspect légal des choses.
M. GUAY: M. le Président, si un membre de la commission dit: On a
accepté le sous-article 2, si c'est accepté en commission, on ne
pourra pas y revenir, à moins qu'il y ait consentement unanime.
M. LEVESQUE: C'est ce que nous prévoyions, mais nous l'adopterons
une fois terminée l'étude de la région, dans ce cas.
M. GUAY: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Abitibi-Est. On prend les paragraphes 1 et 2
globalement.
M. RUSSELL: M. le Président, quant au territoire d'Abitibi-Est,
est-ce qu'il y aurait possibilité d'enlever le territoire de Chibougamau
pour le rattacher à un comté dans la région de Roberval
plutôt que le laisser attaché au territoire d'Abitibi-Est?
M. LAMONTAGNE: M. le Président, pour répondre au
député de Shefford, au sujet de Chibougamau et Chapais, il y a eu
une discussion et nous, les trois députés de la région,
avons recommandé à la commission Drouin d'étudier la
possibilité d'inclure la ville de Chibougamau dans l'un ou l'autre des
comtés du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous nous sommes même rendus
à Chibougamau. J'ai personnellement rencontré les
autorités municipales qui devaient, après consultation
auprès des citoyens de Chibougamau, faire des représentations. Il
semble que ces représentations n'ont pas donné les fruits
attendus, parce qu'aucune représentation de la ville de Chibougamau n'a
été faite dans le sens proposé par nous, les trois
députés libéraux du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Quant à la ville de Chapais, alors que j'avais
suggéré à la commission Drouin, lors des auditions,
d'étudier la possibilité d'être jointe au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, j'ai reçu immédiatement un
télégramme des autorités municipales de Chapais, nous
exprimant leur décision unanime de vouloir appartenir au comté
Abitibi-Est. Nous pouvons faire rapport que le conseil régional de
développement Saguenay-Lac-Saint-Jean, auquel appartient la ville de
Chibougamau, a discuté de ce sujet particulier sur place et que la ville
de Chibougamau a décidé de ne faire aucune représentation
pour changer le comté. On semble espérer que ce district, ainsi
que celui de Matagami et celui de Lac Quévillon aspirent un jour ou
l'autre à faire partie d'un comté indépendant. La ville de
Chibougamau ne souhaite pas...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un comté indépendant.
M. LAMONTAGNE: Un comté indépendant.
M. HARDY: M. le Président, pour compléter les brillantes
remarques du député de Roberval, il apparaît que
l'économie de Chibougamau est assez semblable à celle des autres
villes de ce comté.
Il s'agit d'une région minière. C'est probablement une des
raisons qui font que le conseil municipal semble satisfait de cette proposition
de la commission Drouin.
M. PAUL: En raison de l'économie surtout. M. HARDY: Pardon?
M. PAUL: Vous parlez surtout en raison de l'économie.
M. HARDY: II y a trois grands pôles dans ce futur comté
d'Abitibi-Est, qui sont principalement fondés sur des mines. C'est
toujours la même chose, on se répète constamment depuis le
début. Quand on peut concilier le facteur démographique et une
homogénéité sociale, économique et autre, il n'y a
pas de raison de ne pas le faire. C'est la raison pour laquelle je suis tout
à vous. C'est parce que ça respecte le facteur
démographique que de l'inclure dans Abitibi-Est, tout en respectant une
homogénéité économique.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Roberval.
M. LAMONTAGNE: M. le Président, pour bien situer le
problème, je parle un peu comme ancien citoyen de Chibougamau
moi-même. Je connais naturellement très bien ce secteur
particulier. Chibougamau est située à 150 milles de la ville la
plus proche du comté de Roberval et est également plus
éloignée de l'Abitibi.
A Chibougamau et Chapais, on peut dire que la majorité des
citoyens, soit environ 60 p.c,
proviennent de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s'est
donc établi par les années, surtout par les modes de
communication, radio, télévision, des liens plus étroits
avec le Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est dans cet esprit que des liens
d'amitié, d'affaires et autres se sont établis entre les deux
régions.
Mais malgré tout ça, les villes de Chibougamau et Chapais
sont bien conscientes des liens étroits qui existent avec le
Saguenay-Lac-Saint-Jean mais elles désirent, pour le moment, conserver
ces liens d'amitié sans être plus dépendantes. Un tour
d'horizon dans ce secteur nous apprend vite qu'on aspire, une année ou
l'autre, à l'occasion d'une prochaine refonte, à avoir assez de
population pour solliciter un comté indépendant.
M. RUSSELL: Je retiens les arguments du député de Roberval
et ça nous donne justement raison de réclamer une division pour
que cette partie de la province soit reliée à ce comté
plutôt qu'au comté d'Abitibi-Est. Les centres économiques
du comté d'Abitibi-Est sont beaucoup plus éloignés que
ceux du comté de Roberval. Toute l'économie de Chibougamau est
reliée au Saguenay et je ne vois d'aucune façon quel est l'axe
économique qu'il y aurait à aller en Abitibi-Est pour une
communication. Tout se fait par le Saguenay.
M. AUDET: M. le Président...
M. LAMONTAGNE: Lorsqu'on parle de liens économiques, les villes
de Chibougamau et Chapais sont exclusivement minières...
M. RUSSELL: Oui.
M. LAMONTAGNE: ... et ne transigent pas à ce niveau avec le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais exclusivement avec l'Abitibi, soit avec la
Smelter de Noranda ou toute autre compagnie.
Nous n'avons pas ce commerce-là avec le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Nous avons, par le fait même, une communication plus rapide qui a
été établie entre Saint-Félicien et Chibougamau;
nous avons communiqué plus souvent, parce qu'on n'avait pas construit
une route adéquate du côté de l'Abitibi. Mais il reste que,
lorsqu'on parle à ces gens-là, ils sont bien conscients que par
le fait des communications, TV, radio et autres, ils sont davantage en rapport
avec nous. Mais cependant, ils se refusent tout simplement à appartenir
aux comtés de Roberval ou Lac-Saint-Jean en attendant qu'une situation
soit assez avantageuse pour leurs deux villes, Chibougamau et Chapais,
situation qui pourrait peut-être faire qu'un jour ou l'autre ils auront
un comté indépendant en se regroupant avec d'autres. Et
déjà, la commission Drouin a reçu un
télégramme de la ville de Chapais, comme d'autres, refusant
catégoriquement tout dialogue. Prendre seulement la ville de
Chibougamau... Chibougamau et Chapais sont deux villes séparées
de trente milles. Ce sont les deux seules villes. Il est impensable qu'une des
villes soit dans un comté et l'autre ville, dans un autre comté.
Une ville refuse catégoriquement et l'autre n'est même pas
prête à soumettre ce cas-là...
M. RUSSELL: Quelle est la distance?
M. LAMONTAGNE: Une distance de 31 milles.
M. RUSSELL: Et puis, quand on parle de Chapais et Val-d'Or?
M. LAMONTAGNE: II y a à peu près la même distance
entre Chapais et Val-d'Or qu'entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean. Un petit
peu plus vers Val-d'Or. Une plus longue distance.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Est.
M. LAMONTAGNE: A 160 milles au seuil du lac Saint-Jean.
M. AUDET: Je crois que ce désir apparent de la
municipalité de Chibougamau d'appartenir encore au comté
d'Abitibi-Est peut se traduire un peu par le fait que son minerai est
acheminé vers Rouyn-Noranda. Donc, la grande raison de vivre de cette
ville dépend de sa position économique dans les mines qui
acheminent tout son minerai vers la ville de Rouyn-Noranda. Je pense que c'est
la principale attache que cette municipalité peut avoir. Peut-être
avec l'espoir d'avoir un comté bien à elle.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: On a mentionné que la commission Drouin s'était
penchée sur le mandat qui lui avait été confié avec
beaucoup de sollicitude, d'égard et d'attention pour tâcher de
redécouper la carte électorale en tenant compte des
caractères sociaux, économiques, culturels et surtout
démographiques tel que la loi l'imposait. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de savoir il y a quelqu'un de responsable à
cette commission pourquoi on a procédé à un second
rapport alors que le premier rapport semblait, d'après même les
auteurs du rapport, excellent? Quelle a été la motivation d'un
second rapport?
Est-ce que la commission Drouin a mis de côté tous les
principes qui l'avaient guidée lors de la rédaction du premier
rapport?
M. HARDY: C'est tout simplement en conformité avec
l'économie générale que nous avons acceptée quant
à la préparation de cette carte. Nous avons tenté,
contrairement à ce qui se fait au fédéral, avec la loi 80,
de faire une
synthèse à la fois d'une commission indépendante
qui prépare au travail tout en assurant la souveraineté du
Parlement. La commission indépendante a fait son travail au mieux de sa
connaissance. Ce rapport a été étudié par les
parlementaires en commission parlementaire. A la suite de cette étude et
de l'audition des membres de la commission indépendante, il y a eu des
suggestions de formulées, soit par les partis comme tels, soit par des
députés. La commission indépendante a étudié
ces sugges-tons. Elle en a retenu, elle en a rejeté suivant les
critères qu'elle s'était donnés.
M. PAUL : Après cela, le gouvernement a cru bon de faire une
nouvelle loi en tenant compte partiellement ou pas des deux rapports
Drouin.
M. HARDY : Non. On peut dire qu'à environ 99 p.c. la loi 62 est
conforme aux rapports Drouin. C'est peut-être même 99.9 p.c. La loi
62 reprend, transcrit le rapport Drouin original plus le deuxième
rapport.
M. PAUL : II y a douze ou treize changements qui ont été
faits par ceux qui ont rédigé la loi avec les recommandations du
deuxième rapport.
M. HARDY: Non. A moins que le député de Maskinongé
ne me le démontre. A ma connaissance, il y a quatre ou cinq changements
extrêmement mineurs nous en avons considéré un ce
matin, Notre-Dame-de-Grâce cela concerne quelques centaines
d'électeurs.
M. PAUL: Est-ce que le député pourrait me nommer ces
comtés?
M. HARDY: En temps et lieu, on les nommera et on les justifiera.
M. PAUL: En temps et lieu, je vais faire la même chose. Je les
nommerai et je suis encore membre de la commission.
M. HARDY: Je pense que tous les membres de la commission ce matin se
sont ralliés très facilement au cas de Notre-Dame-de-Grâce
parce que les arguments soumis étaient vraiment valables.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: A la suite des propos du député de Terrebonne
à l'effet qu'il y a eu des effets mineurs, je crois que, dans le cas de
l'Abitibi-Est, c'est un cas majeur. Repensez la superficie qui a
été ajoutée à ce comté, on a pratiquement
plus que doublé son étendue.
M. HARDY: C'est peut-être parce que je ne suis pas suffisamment
clair, mais la commission Drouin, la commission indépendante, n'avait
pas mandat de toucher aux territoires non déjà
découpés électoralement, donc le territoire de la baie
James. Il est évident que la commission Drouin n'a pas touché
à ce territoire de la baie James. Elle n'avait pas le mandat de le faire
d'après la loi 80. Or, la loi 62 est venue compléter le mandat de
la commission Drouin en plaçant ce territoire de la baie James dans un
comté, qui est Abitibi-Est.
On n'a pas changé les limites comme telles du territoire
organisé. Le changement ne se fait qu'au nord, soit le territoire que la
commission Drouin n'avait pas considéré.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LATULIPPE: Au sous-article 86, sur le district d'Abitibi-Est,
j'aurais une question à poser. Cela concerne également d'autres
comtés. Je remarque que la médiane qui sépare Abitibi-Est
à l'est suit un parcours fort sinueux et dans la majorité des cas
où il y a un parcours fort sinueux, on remarque qu'il suit des accidents
géographiques, mais dans ce cas... Ce sont des territoires presque non
organisés comme dans le bout du lac Baptiste, le lac Surprise, etc.
M. GIASSON: Ce sont des lignes médianes entre les deux
comtés au niveau municipal, à l'est, ce n'est quand même
pas...
M. LATULIPPE: Pourquoi est-ce qu'on n'a pas soumis un parcours beaucoup
plus... Ce sont les limites municipales. Je vais respecter ces caprices.
M. RUSSELL: Je suis contre le critère démographique ou
électoral, si vous voulez, pour faire cette division. En ce qui concerne
les secteurs économiques, en ce qui concerne les habitudes, les
traditions, on s'en va à rebours des coutumes qui existaient dans ces
régions. Par contre, je vois ici à Amos, qui est quand même
le chef-lieu d'Abitibi-Est, qui est rendu Abitibi-Ouest, je pense...
M. HARDY: Je ne vois pas comment le député de Shefford
peut dire cela. Si on regarde les délimitations telles que
proposées dans la loi 62, vous avez avec Abitibi-Ouest un comté
qui est surtout forestier et agricole, vous avez Abitibi-Est qui est un
comté surtout minier et le comté de Rouyn-Noranda dont
l'économie est basée sur les services et sur les mines.
M. PAUL: Et vous prétendez que les membres de la commission
Drouin n'ont pas tenu compte de cela lors de la rédaction de leur
premier rapport.
M. HARDY: Ils en ont tenu compte; ils ont complété ces
facteurs dans leur deuxième rapport, à la suite de la
représentation des députés.
M. RUSSELL: Economiquement, je pense
que le premier rapport était mieux que le deuxième. Il y a
quelques modifications au premier rapport et cela peut devenir acceptable, mais
le deuxième a empiré la situation. Je comprends que, si on veut
avoir la population exacte dans les territoires immenses comme ceux-là,
cela devient une chose irréaliste et presque irréalisable, parce
qu'il faut quand même tenir compte du territoire qu'aura à couvrir
le député d'Abitibi-Est. Est-ce qu'on s'est arrêté
un instant pour savoir quel territoire aura à couvrir le
député pour visiter ses électeurs à l'occasion
d'une campagne? Il faut quand même être réaliste. Est-ce
qu'on connaît les routes de ces régions?
M. LAMONTAGNE: Pour répondre à cela, vous pouviez inclure
Chibougamau dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, cela aurait fait un territoire de
227 milles.
M. RUSSELL: Je suis bien prêt à laisser Chibougamau dans
Abitibi-Est, mais on va enlever l'autre bout. Il faut en enlever d'un bout ou
de l'autre. C'est un comté qui a quoi? 700 ou 800...
M. HARDY: Vous allez les placer où?
M. RUSSELL: Suivant l'aménagement qu'on peut faire ici.
M. PAUL: Qu'on prenne donc le premier rapport Drouin. Dans le premier
rapport Drouin, le problème soulevé par notre collègue, le
député d'Abitibi-Ouest, est réglé parce que ce
rapport parlait justement de ces municipalités de Villebois et des
autres, comme faisant partie du comté d'Abitibi-Ouest.
M. HARDY: Si la commission accepte l'amendement du député
d'Abitibi-Ouest le problème va être réglé.
M. PAUL: Pour ce secteur particulier, ces trois paroisses. C'est le
problème de tout le territoire; c'est le problème des
régions administratives; c'est le problème de
l'homogénéité de la population.
M. HARDY: Pour les régions administratives, je pense que
l'honorable député de Maskinongé n'était pas ici
à ce moment-là de nos travaux, mais le leader parlementaire du
gouvernement a expliqué qu'il avait demandé une étude
à l'OPDQ sur la possibilité de concilier la carte
électorale et les divisions administratives. On en est rapidement
arrivé à la conclusion que c'était impossible.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. PAUL: Le premier rapport en tenait beaucoup plus compte.
M. AUDET: Je crois qu'on n'a pas tellement tenu compte des commerces
particuliers des différents comtés. Le député de
Terrebonne disait tout à l'heure que l'Abitibi-Ouest comprenait surtout
des forêts, des mines. Il faut aussi savoir que l'Abitibi-Est a beaucoup
de forêts, de scieries. C'est un peu semblable. Je crois qu'on s'est
arrêté plus à la démographie de chacun des
comtés. Il faut standardiser le nombre des électeurs.
M. HARDY: On ne peut pas le cacher, c'est évident. Je pense
encore une fois que la Chambre s'est prononcée en adoptant le bill 80.
Le facteur fondamental de cette carte est le facteur démographique.
M. AUDET: Le député d'Abitibi-Est se voit pris pour
voyager de toute façon. Il n'est pas ici aujourd'hui, parce qu'il ne
croit pas pouvoir faire quelque changement que ce soit qui puisse
améliorer tellement son sort à cet effet. C'est assez difficile
de résoudre le problème, vu l'énormité de ce
comté.
M. HARDY: On voit très bien qu'on essaie quand même de
concilier ce problème démographique et le problème de la
distance, parce que le comté d'Abitibi-Est, étant plus
étendu, aura une population moindre que celle d'Abitibi-Ouest.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: La commission ou du moins le Parlement, n'ayant pas
jugé utile de demander à la commission de se rendre sur place
dans les différentes régions, de la même façon que
le gouvernement fédéral le fait avec sa carte électorale,
aura beau dire: On a été démographique, on a
été mathématique, il est clair, on constate toutes ces
erreurs énormes, monstrueuses de toutes parts, parce que les membres de
la commission Drouin ont fait un travail entre quatre murs. Je trouve que,
malgré tout, c'est encore pas mal. Le travail serait à reprendre
à sa base en tenant compte des facteurs qui ne se dissocient pas d'un
comté électoral. Quand même on essaierait, on n'est pas
capable. C'est nous ici, la commission et surtout le Parlement, le
gouvernement, qui étions majoritaires là-bas.
M. HARDY: Je ne voudrais pas m'engager trop loin dans l'avenue que nous
ouvre le député de Gaspé-Nord, parce que, au fond, ce
serait...
M. GAGNON: On va le reprendre quand même.
M. HARDY: ... reprendre le débat de deuxième lecture.
C'est une hypothèse. C'est évident qu'on pourrait avoir des
territoires beaucoup moins grands, si au lieu d'avoir une moyenne de
32,000 électeurs par comté, on avait une moyenne de 15,000
électeurs par comté. Cela implique qu'on augmente d'autant le
nombre de sièges au Parlement. C'est évident que c'est une autre
approche.
Le Parlement s'est prononcé en adoptant le projet en
deuxième lecture.
M. GAGNON: Vous auriez peut-être 30 comtés que vous
n'auriez pas touchés du tout, parce qu'ils répondaient à
tous les critères, à toutes les normes. Cela commence à
être important, 30 comtés, à part cela, 30 autres qui les
auraient remplies sous peu.
M. HARDY: Je ne crois pas qu'on puisse s'engager dans ce débat,
parce qu'on reprend le débat. Non seulement, on reprend le débat
de deuxième lecture, mais on reprend le débat sur la loi 80.
M. RUSSELL: La loi 80 a prévu des cas spéciaux, des cas
d'exception. Je pense qu'Abitibi-Est est un cas d'exception, étant
donné son étendue.
M. PAUL: C'est le deuxième paragraphe de l'article 9.
M. AUDET: C'est justement ce que j'allais dire. Je crois que, si on
avait fait comme le député de Gaspé-Nord disait tout
à l'heure, au lieu de refuser cette commission itinérante que
nous avons demandée, nous aurions eu de très bonnes suggestions
de la part de toute la population concernée et nous ne serions pas pris
avec des vastes territoires dans un même comté. On aurait eu la
chance de mettre en application cet article du bill 80 qui disait qu'on
considérait des comtés d'exception. Ils auraient
été des comtés d'exception. Je ne reviens pas
là-dessus. On ne reviendra pas en deuxième lecture. De toute
façon, c'est quand même cela.
M. PAUL: Me permettez-vous de poser une question au
député? Est-ce que le premier rapport Drouin lui convenait et
convenait à ses électeurs?
M. AUDET: Sauf les quelques remarques que nous faisions à l'effet
que nous considérions que ces comtés de Grand-Nord devraient
être des comtés d'exception et que nous proposions justement
à la commission de conserver le comté d'Abitibi-Est dans les
bornes qu'il détenait avant.
M. PAUL: Dans son intégrité territoriale actuelle. Quitte
à remodeler les trois autres comtés de la région du
Nord-Ouest, à équilibrer les populations de trois autres
comtés de la région du Nord-Ouest. C'était une des
suggestions que nous formulions. Ceci n'a pas été
agréé. De toute façon, nous en sommes là.
M. RUSSELL: Est-ce que le député serait d'accord que la
baie James s'adapterait mieux à Abitibi-Ouest qu'à
Abitibi-Est?
M. AUDET: Non. Si on veut respecter la démographie, c'est
sûr qu'on n'aurait pas de standardisation possible si on donnait, par
exemple, Matagami, qui devient de plus en plus populeuse, à
Abitibi-Ouest. Alors, tout serait déséquilibré. Je crois
que tout le sud de Matagami et de la baie James est actuellement au nord du
comté d'Abitibi-Ouest, parce que le comté d'Abitibi-Ouest s'est
agrandi à 40 milles vers l'est. Les parties de la municipalité de
la baie James devront contourner par l'est le comté d'Abitibi-Ouest pour
aller à Val-d'Or, qui est le centre principal.
M. RUSSELL: Vous êtes obligés d'admettre que les
comtés tels que divisés préalablement avaient une division
plus valable que cette proposition, même en tenant compte du premier
rapport qui était mieux que celui-là. Je dis que l'ancienne
division est encore mieux que ce que le premier rapport Drouin a
proposé. Mais le premier rapport Drouin était encore mieux que ce
que l'on propose actuellement.
M. LATULIPPE: Quelle est la population du nouveau comté
d'Abitibi-Est qui est projeté?
M. HARDY: La population est de 25,137 électeurs.
M. LATULIPPE: II faut s'entendre, je parle du nombre d'électeurs.
Si on tenait compte de l'amendement de l'honorable député
d'Abitibi-Ouest. D'ici trois ans, quelle est l'expansion prévue?
M. HARDY: Avec la baie James?
M. LATULIPPE: Oui. Au niveau des projections.
M. HARDY: On est dans les projections, on parle peut-être de 4,000
électeurs.
M. LATULIPPE: Cela reviendrait aux environs de 30,000
électeurs?
M. HARDY: Encore une fois, on est plus sûr avec les chiffres de
1970 qui, eux, sont bien exacts, qu'avec des estimations, des
approximations.
M. LATULIPPE: C'était exact en 1970. Ce ne l'est plus
aujourd'hui.
M. PAUL: Mirobolant.
M. HARDY: Cela peut être 5,000 ou 6,000 électeurs.
M. PAUL: Pas 130,000 électeurs.
M. HARDY: II y a une différence à la baie
James, entre les gens qui ont la qualité d'électeurs et
ceux qui n'y sont que de passage.
M. PAUL: Je verrais mal un gars qui voyagerait soir et matin de la baie
James à Montréal, à Terrebonne ou à
Saint-Jérôme.
M. HARDY: J'ai des électeurs de Terrebonne qui sont
intéressés à aller travailler temporairement à la
baie James. Mais au moment du vote, ils veulent bien garder leurs racines dans
Terrebonne.
M. LATULIPPE: Si, au moment du vote, ils demeurent là et couchent
là, est-ce que le fait de résider là à la semaine
ne leur donnera pas les qualités...
M. HARDY: Non. C'est le domicile. Le fait que vous passiez, que vous
soyez temporairement à un endroit, même si votre séjour
temporaire dure six mois, cela ne change pas nécessairement votre
domicile.
M. LATULIPPE: Mais c'est peut-être suffisant pour être
éligible comme électeur.
M. HARDY: C'est une question d'interprétation sur la notion de
domicile telle que prévue dans la loi.
M. LATULIPPE: Il me semble qu'aux dernières élections
fédérales, on donnait comme critère que, du moment qu'un
individu avait...
M. HARDY: Oui. Je pense, sans être un spécialiste de la loi
électorale fédérale, qu'il y a certaines divergences quant
à la notion de domicile dans la loi fédérale et dans la
loi provinciale.
M. LATULIPPE: Pour des raisons pratiques, je trouve que le lieu
où couche un individu, où il passe la nuit...
M, HARDY: Ce sera une excellente suggestion à faire au moment
où on étudiera des amendements à la loi
électorale.
M. PAUL: L'honorable député de Terrebonne a bien
mentionné qu'avec la recommandation que vous faites ou l'amendement que
vous proposez par le député d'Abitibi-Ouest, le nouveau
comté d'Abitibi-Est aurait 25,137 électeurs.
M. HARDY: Sur les chiffres de 1970, oui.
M. PAUL: Alors comment expliquer que le premier rapport Drouin parle
d'une population de 30,887? Le deuxième rapport Drouin parle de 26,088
électeurs et, tout en ajoutant la population de Val-Paradis, de
Villebois et de Beaucanton, on va encore baisser...
M. HARDY: On la retranche par rapport au deuxième rapport.
M. PAUL: Je parle actuellement du comté d'Abitibi-Est.
M. HARDY: Oui. L'amendement retranche ces villages d'Abitibi-Est pour
les ramener dans Abitibi-Ouest, tel que le premier rapport le dit.
M. PAUL: Très bien.
M. HARDY: C'est cela qui explique la chose.
M. GAGNON: Quand on a préparé, pour la réforme de
la carte électorale, le nombre d'électeurs, soit dans les
comtés ruraux et plus dans les comtés urbains, si on pouvait
donner, dans chaque comté, la population qu'il y a par comté, on
est porté à dire qu'un électeur...
M. HARDY: Dans chaque comté, c'est difficile, mais si vous prenez
le nombre d'électeurs en 1970, qui était de trois millions
quelques cent mille, et la population, qui était à peu
près de six millions, on voit qu'à l'échelle de la
province, le nombre d'électeurs est à peu près la
moitié de la population. On peut supposer que, dans les comtés en
général, c'est la même chose, quoiqu'il peut arriver, dans
certains comtés, que la population sera peut-être beaucoup plus
jeune.
M. GAGNON: Si vous tenez cela mathématiquement, ce ne sera pas
nécessairement sur le nombre d'électeurs. Ce sera sur le nombre
de la population, puisqu'un député représente la
population. Je prends un exemple: II y a des comtés...
M. HARDY: Je ne voudrais pas qu'on soit trop pointilleux et plus
procédurier qu'il ne le faut, mais on a, je pense, devant nous, si on
veut étudier en profondeur cette carte électorale, une
tâche très considérable à accomplir. Si, encore une
fois, on reprend le débat de deuxième lecture de la loi 62 et
tout le débat de la loi 80, on risque fort de se retrouver à la
Trinité sans avoir terminé le travail.
M. GAGNON: Ce ne sont peut-être pas les débats de
deuxième lecture et de troisième lecture. On est à
regarder tout l'ensemble des normes et des bornes électorales. A
l'intérieur de cela, il y a une population. Par exemple, dans le
comté de Bonaventure, parce que les familles sont trois fois plus
nombreuses que dans certains comtés de Montréal, il y aura 80,000
de population et, dans les comtés de Montréal, il y en aura
peut-être 45,000.
M. HARDY: Cela peut arriver.
M. GAGNON: C'est de la population qu'il
aurait fallu tenir compte et non pas du nombre d'électeurs. Si
vous dites un représentant...
M. HARDY: M. le Président, on ne peut pas ici, à la
commission de l'Assemblée nationale étudiant la loi 62, tenir
compte de vos arguments à moins de rappeler le bill 80.
M. PAUL: M. le Président, vous qui êtes une
compétence, je voudrais avoir une directive.
Si un député prétend qu'en respect des dispositions
de la loi 80, spécialement l'article 9, il y aurait lieu d'apporter
certains amendements, est-ce que l'honorable député de Terrebonne
va soutenir qu'il faudrait nécessairement rappeler le principe de la loi
qui parle surtout du critère démographique?
UNE VOIX: C'est ce que fait l'honorable député de
Gaspé-Nord.
M. HARDY: II élargit beaucoup son argumentation.
M. GAGNON: L'article est large aussi.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que mon collègue de
Gaspé-Nord a terminé? Est-ce que je pourrais savoir du
député d'Abitibi-Ouest le nombre d'électeurs, en
étant très libéral, qu'on peut retrouver dans les trois
petites municipalités de Val-Paradis, Villebois et Beaucanton?
M. AUDET: Dans ces trois localités?
M. PAUL: Oui.
M. AUDET: Il y a moins de 1,000 votants.
M. PAUL: II y a moins de 1,000 votants. Très bien.
UNE VOIX: Rouyn-Noranda?
M. RUSSELL: M. le Président, j'aimerais continuer parce que
j'avais demandé qu'on étudie les quatre comtés
ensemble.
UNE VOIX: C'est pour ça que je suggère Rouyn-Noranda.
M. RUSSELL: Si on s'en tient au premier rapport de la commission, on
avait mis Rouyn-Noranda et le Témiscamingue ensemble. Si je tiens compte
de la loi, on a changé le Témiscamingue et on l'a annexé
à Pontiac.
M. HARDY: Deuxième rapport Drouin.
M. RUSSELL: Quelles sont les raisons qui ont motivé ces
changements? Est-ce que c'est économiquement mieux? Le
député de Témiscamingue est ici présent, il
peut...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: A mon sens, d'après la loi, Témiscamingue et
Pontiac devraient être considérés comme des comtés
spéciaux. Il est évident que cela n'a pas été
considéré; donc, on a un choix, soit aller avec Rouyn, soit aller
avec Pontiac. Si vous allez avec Rouyn, il ne faut pas oublier une chose, c'est
que Rouyn est un comté essentiellement minier tandis que
Témiscamingue n'a aucune mine, il est agricole et forestier; Pontiac
aussi quant à ça.
M. RUSSELL: Qu'il y ait une partie de votre comté qui soit
minière et l'autre agricole et forestière, ça change
quoi?
M. THEBERGE: Cela change la mentalité des gens un peu. Je pense
bien qu'on est plus porté à aller voir des gens qui travaillent
dans le même domaine.
M. PAUL: On ne s'occupe pas de la mentalité dans la loi.
M. THEBERGE: On a dû s'en occuper parce que la mentalité,
c'est le fonds de terrain et le fonds de terrain, c'est la forêt et
l'agriculture chez nous et dans Pontiac aussi. Cela se tient bien plus qu'avec
Rouyn, même si ce sont deux comtés adjacents.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de milles de Ville-Marie à
Fort-Coulonge?
M. PAUL: Alors, il y aurait peut-être lieu...
M. THEBERGE: De Ville-Marie à Fort-Coulonge, il y a
peut-être 125 ou 150 milles.
M. RUSSELL: A vol d'oiseau.
M. THEBERGE: Les distances sont énormes. Je suis bien
d'accord.
M. RUSSELL: Les communications ne sont pas... Les routes laissent
à désirer.
M. THEBERGE: Certainement. C'est pour ça que je vous ai dit au
début que les trois députés créditistes du
Nord-Ouest, à part le Témiscamingue, avaient même
demandé de laisser le Témiscamingue tel quel comme zone
spéciale et de subdiviser les trois autres comtés.
Personnellement, je n'ai pas d'objection, c'est ce que j'ai demandé;
mais nous avons frappé un mur. On a dit: Le Témiscamingue ne peut
pas rester seul, il n'y a pas assez de population.
M. RUSSELL: Moi, je suis d'accord avec le député de
Témiscamingue et les députés de l'Abitibi que la carte
électorale telle qu'elle existe actuellement devrait être un cas
spécial et devrait rester telle quelle. C'est mieux que tous les projets
qui ont été proposés et ça devrait être
traité comme tel. Je pense que ça ne déplacera personne,
ça ne bouleversera personne. Je pense que les gens sont heureux, quitte
à
faire quelques petites modifications. Abitibi-Est peut peut-être
baisser le nombre d'électeurs qui est beaucoup plus élevé
que les autres. Je pense que vous ne feriez pas plaisir seulement aux
députés, mais surtout à la population et c'est d'elle
qu'il faut tenir compte.
M. THEBERGE: C'est ce que j'ai demandé à la commission
quand on s'est réuni il y a quelques mois, qu'on laisse le
Témiscamingue seul comme zone spéciale.
M. RUSSELL: C'est un cas spécial, c'est aussi spécial que
les Iles-de-la-Madeleine.
M. THEBERGE: Oui.
M. PAUL: Vous ne pouvez pas dire qu'on n'a pas beaucoup d'égard
pour le député de Témiscamingue. On ne comprend pas
surtout la réaction de la population.
M. THEBERGE: J'apprécie beaucoup votre égard.
M. RUSSELL: M. le Président, je dis que c'est important, parce
que vous avez là le député de Témiscamingue et les
députés de l'Abitibi; ce sont des gens qui vivent dans la
région, qui connaissent la région, économiquement et
autrement, et ils veulent demeurer tels qu'ils sont. Peu importent tous les
aspects et arguments qu'on peut apporter, pour tenter de justifier ce
chambardement.
Je dis que la population serait beaucoup plus satisfaite et je pense que
les députés sont dignes de représenter la population, ils
le demandent et on devra consentir à leur demande parce que, au point de
vue électoral, on ne change rien. On a le même nombre de
comtés, on pourrait peut-être modifier un peu les choses pour
diminuer le nombre d'électeurs dans Abitibi-Ouest. Cela pourrait se
faire en en donnant un peu de chaque côté pour éviter
à la population un chambardement qui créera du
mécontentement.
M. AUDET: M. le Président, je suis surpris de voir que le
député de Témiscamingue lui-même avait
demandé de conserver son comté tel qu'il existait avant. Je
croyais réellement que c'était à la suite d'un voeu de sa
part que la commission Drouin avait placé le comté de Pontiac
avec celui de Témiscamingue. Je reconnais que c'est avantageux pour le
député de Témiscamingue mais, d'un autre
côté, nous...
M. THEBERGE: Si j'avais eu le choix, M. le Président, entre
laisser le comté de Témiscamingue tel quel et m'allier à
Pontiac ou à Rouyn, mon choix aurait été bien vite fait.
Je l'ai d'ailleurs dit à la commission. Mais ça n'a pas
marché. Je l'ai demandé, ça n'a pas marché. A ce
moment-là, quant à choisir entre les deux, c'est ce que
j'ai donné comme argument tout à l'heure je crois plus
logique d'aller avec Pontiac, même si ce n'est pas l'idéal, loin
de là, c'est plus logique d'aller avec Pontiac qu'avec
Rouyn-Noranda.
M. AUDET: Cela veut dire, M. le Président, que non seulement les
demandes des trois députés d'Abitibi-Est, d'Abitibi-Ouest et de
Rouyn-Noranda ont été refusées, mais aussi le voeu du
député de Témiscamingue.
M. THEBERGE: Oui.
M. AUDET: Je crois que... Pardon?
M. HARDY : Même justice pour tout le monde.
M. AUDET : Ce n'est pas de la démocratie.
M. RUSSELL: M. le Président, je suis bien d'accord pour que ce
soit la même justice pour tout le monde partout dans la province, mais il
faut comprendre que la province n'est pas égale partout, elle n'est pas
divisée de la même façon, ce n'est pas la même
population, ce ne sont pas les mêmes critères économiques.
Donc, il y a des cas d'exception dans chacun des coins de la province et je
pense qu'il s'agit là d'un cas d'exception. On devrait en tenir
compte.
M. HARDY: Je pense que le député de Shefford vient
justement de toucher au problème. D'une part, on dit: Pourquoi la
commission n'a-t-elle pas tenu compte davantage d'exceptions? Je pense bien que
si la commission avait interprété un peu plus libéralement
l'article 9, on se serait retrouvé avec 75 ou 60 comtés
d'exception sur 110.
M. RUSSELL: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Terrebonne? Que donnent tous ces changements dans ces
territoires?
M. PERREAULT: La justice du vote.
M. RUSSELL : La justice du vote? Avez-vous voyagé dans tout le
territoire?
M. PERREAULT: Oui, j'ai voyagé. M. RUSSELL: Dans ce
territoire-là?
M. PAUL: Je crois que le député de Témiscamingue,
en fin de semaine, devrait faire le tour de son comté pour le
connaître aussi bien que le député de l'Assomption.
M. THEBERGE: Le tour de mon comté? M. PAUL: Oui.
M. THEBERGE: Je passe par là avant de monter ici. Cela fait dix
ans que je fais le tour
du comté. C'est évident, si la commission avait voulu
accepter ça au début, je pense que c'était logique. Je
l'ai dit ici, je ne change pas mon opinion là-dessus. Seulement,
étant donné que vous avez frappé un noeud, à ce
moment-là, il faut choisir. J'en ai parlé aux gens de
Témiscamingue qui aiment mieux s'en venir avec Pontiac, ils trouvent que
c'est plus logique que d'aller avec Rouyn-Noranda.
M. GAUTHIER: Quand vous dites frapper un noeud... Une objection du
parti.
M.GAGNON: C'est le mur de l'incompréhension, c'est aussi simple
que ça. D'ailleurs, le député de Témiscamingue et
les autres députés de la région font des suggestions qui
sont réalistes, pragmatiques, et c'est là qu'on rejoint toujours
le problème de l'irréalité des rapports et de la carte
électorale parce qu'on n'est pas allé en province.
M. LEVESQUE: Le député de Gaspé-Nord me
permettrait-il...
M. GAGNON: Sans doute, mon savant ami. Allez.
M. LEVESQUE: ... de poser une question? N'est-il pas vrai que lorsque le
député de Témiscamingue parle de ce comté qui
aurait pu rester comme ça, par exception, il avait une population assez
restreinte cependant? C'était de combien?
M. THEBERGE: 11,000 habitants.
M. LEVESQUE: 11,000. Si c'était 20,000, on pourrait dire que nous
ne sommes pas tellement loin mais de 11,000 à ... Vous parlez des
Iles-de-la-Madeleine. C'est réellement un comté qui est dans
l'océan.
M. GAGNON: J'ai près de 20,000 habitants dans Gaspé-Nord
et on me le refuse quand même. Est-ce que ce serait un argument tout
simplement pour Témiscamingue ou si le leader parlementaire est
prêt à accepter de considérer Gaspé-Nord, tenant
compte qu'il arrive à près de 20,000 électeurs?
M. LEVESQUE: On va attendre d'arriver là.
M.PAUL: Je reprends l'argumentation du député de
Bonaventure. Est-ce que, au fédéral, on n'a pas cru bon d'annexer
ou de joindre les Iles-de-la-Madeleine au comté de Bonaventure?
M. LEVESQUE: Oui, et je voudrais que vous voyiez le comté. C'est
un royaume.
M. PAUL: C'est un royaume!
M. LEVESQUE: Un royaume! Je pense que tout le comté de
Bonaventure est plus long que de Québec à Montréal
d'abord, plus une partie de Gaspé qui va jusqu'à
Sainte-Thérèse-de-Gaspé inclusivement, plus les
Iles-de-la-Madeleine. Alors, si vous vouliez un exemple, celui-ci en est un
bon.
M. RUSSELL: Abitibi-Est, c'est plus long que de partir de Québec
et aller à Boston. Pensez-y sérieusement. Depuis le temps qu'il
voyage, le député de l'Assomption, je ne sais pas s'il voyage
dans ce secteur.
M. PAUL: En raison du critère que l'on peut retrouver à
l'article 9 de la loi 80 qui parle toujours de conditions géographiques,
j'abonde dans le sens des remarques faites par mon collègue, le
député de Shefford, pour que la division territoriale actuelle
dans tout ce territoire soit gardée intégralement. Je crois que
le comté de Témiscamingue, vu sa situation géographique,
peut être considéré comme un comté exceptionnel.
M. THEBERGE: Vous pouvez faire votre action de grâce si vous
obtenez cela.
M.PAUL: Ecoutez, faites la propagande chez vous. Je sais d'avance que,
pour vous, c'est une cause désespérée parmi les
vôtres. Vous êtes venu parmi les vôtres et les vôtres
ne vous ont pas reconnu; cela, je le sais.
M. THEBERGE: Ils vont me reconnaitre, ne craignez rien. On m'a toujours
reconnu.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Suite à l'observation du député de
Maskinongé, je crois qu'il aurait été sage pour la
commission de s'attarder sur les suggestions que nous lui faisions. Parce que,
aujourd'hui, on se rend compte que ce que nous disions ici, soit conserver
Abitibi-Ouest comme un comté d'exception, le conserver dans ses limites
intégrales, c'est-à-dire à plus de 15,000
électeurs, puis réaménager les trois autres comtés
du Nord-Ouest de façon à équilibrer, ce qui aurait
rapproché passablement ces trois comtés des normes prévues
par le bill 80, soit 25 p.c. en plus ou 25 p.c. en moins. Je crois que l'on
serait arrivé vis-à-vis de ces trois comtés en conservant
un comté, le comté d'Abitibi-Ouest comme comté
d'exception, à des normes passablement raisonnables.
M. PAUL: M. le Président, je me demande si le Parlement ne
devrait pas faire un geste d'humilité, poser un geste humanitaire pour
aider cette population et conserver intégralement le territoire tel que
nous le connaissons aujourd'hui quant à sa représentation
à l'Assemblée nationale.
M. HARDY: Je pense bien que le député de
Maskinongé touche à toutes les fibres sensibles de notre
être, mais il n'en reste pas moins vrai que, si on devait accepter cette
suggestion, à cause des écarts très considérables
de population, on remettrait en cause tout le principe de la réforme de
la carte électorale. Parce que ce qui est vrai pour l'Abitibi sera vrai
tantôt pour d'autres régions de la province. Et l'objectif que
nous tentons de poursuivre, c'est-à-dire diminuer les écarts
entre les comtés afin de se rapprocher le plus possible de
l'idéal démocratique qui est un homme, un vote, tout cela
disparaîtrait si on devait se rendre compte que notre sensibilité
devait aller jusqu'au point de se rallier à la proposition du
député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président...
M. HARDY: Je pense bien que la proposition n'est pas acceptable.
M. PAUL: L'argumentation, la logique du député de
Terrebonne m'ébranle et m'émeut. Et c'est pourquoi, dans un
compromis, dans une transaction au sens des articles 1918 et suivants du code
civil, j'irais jusqu'à proposer que le premier rapport Drouin soit
intégralement respecté pour cette région et je crois que
nous créerions alors moins d'injustice à l'endroit de la
population que le rapport actuel. Je vous ai donné les fleurs
tantôt, attendez-vous à recevoir le pot maintenant.
M. THEBERGE: Je n'accepte pas.
M.GAGNON: Non, mais il faut dire une chose qu'on oublie de tenir compte.
Quant à moi, j'entends parler du principe.
C'est curieux à dire, mais dans un projet comme celui-là,
il n'y a pas seulement un principe en cause. H y a le principe
économique, le principe social et le principe démographique. Et
vous ne pouvez pas dissocier les trois. Vous vous en tenez à un principe
représentatif. Il est faux au départ. Il faut que vous vous en
teniez politique, cela, c'est en coulisses à trois
principes: économique, social et démographique. Et quand vous
partez d'un principe, vous partez et vous sonnez faux. C'est là que la
commission a probablement faussé sa vraie mission, celle de tenir compte
de trois principes. C'est une trilogie: le Père, le Fils et le
Saint-Esprit. Alors, quand vous parlez de la représentativité
d'un député par rapport à une population, il y a trois
principes qui entrent en jeu et vous ne pouvez pas dissocier ces trois
principes sans faire fausse note, sans poser des gestes qui sont absolument
contre l'intérêt d'un peuple, contre l'intérêt d'une
région. Mais, ce sont trois principes qui sont en cause, ce n'est pas un
seul. H ne faut pas se tromper.
M. HARDY: Ce n'est pas parce que je n'accorde pas d'importance aux
propos de mon ami le député de Gaspé-Nord...
M. GAGNON: ... que je ne partage pas son opinion, surtout.
M. HARDY: ... mais je ne lui répondrai pas, parce qu'encore une
fois...
M. GAGNON: C'est trop fort.
M. HARDY: ... c'est aller à l'encontre du règlement. En ce
qui concerne le député de Maskinongé, je ne comprends pas
très bien la cohérence de son cheminement.
M. PAUL: Je vais vous le dire.
M. HARDY: Tantôt, il plaidait en faveur du respect des
propositions...
M. PAUL: Cela ne sert à rien. Avec le nombre, vous allez nous
écraser.
M. HARDY: Le député de Témiscamingue... M. PAUL:
Pas en qualité, en nombre.
M. HARDY: ... qui est le porte-parole privilégié de ces
électeurs nous dit très clairement que le deuxième
rapport, même s'il n'est pas parfait suivant son point de vue, est encore
mieux que le premier.
M. PAUL: Si vous jugez qu'il s'est trompé la première fois
et que vous n'en n'avez pas tenu compte...
M. HARDY: Non.
M. PAUL: ... ne pouvez-vous pas permettre de juger qu'il se trompe la
deuxième fois?
M. HARDY: Loin de moi la pensée de dire que le
député de Témiscamingue s'est trompé la
première fois. Je dis tout simplement que les idéaux poursuivis
par le député de Témiscamingue la première fois ne
correspondaient pas tout à fait à une certaine
interprétation de la loi 80. C'est tout.
M. PAUL: M. le Président, vous m'avez posé une question;
pas vous, j'ai trop de respect pour vous, vous connaissez trop votre
règlement. Le député de Terrebonne m'a posé une
question. Il ne comprend pas mon revirement. Je vais vous dire que je ne
comprends pas le tripotage qu'il y a eu là-dedans. J'aime autant vous le
dire carrément. Je ne comprends pas le tripotage auquel nous avons
à faire face. Entre le premier et le deuxième rapport, disons que
cela pourrait peut-être être acceptable, mais c'est entre le
deuxième rapport et le texte de loi... Je voudrais connaître la
main noire qui a dicté et qui fait agir les députés de
l'arrière-ban.
M. HARDY: II n'y a pas de différence, sauf la question de la baie
James. Il n'y a pas de différence entre la loi 62 et le
deuxième
rapport, sauf le territoire de la baie James qu'il fallait
intégrer à un comté, à moins d'accepter de faire
prendre leur droit de vote aux gens qui habiteront à cet endroit lors du
prochain scrutin. C'est la seule différence. Je ne vois pas pourquoi le
député de Maskinongé est si inquiet. La différence
entre la loi 62 et le deuxième rapport Drouin n'a pour objectif que
d'assurer aux gens qui habiteront ce territoire de pouvoir voter au prochain
scrutin général.
M. RUSSELL: Je m'excuse.
M. PAUL: Si j'ai mentionné tantôt entre le deuxième
rapport et le projet de loi, je m'excuse; c'est entre le premier et le
deuxième rapport.
M. HARDY: Encore là, je ne vois pas pourquoi le
député de Maskinongé utilise des mots aussi...
M. PAUL: Vils? La langue française a de ces termes qu'il faut
employer.
M.HARDY: ... forts, parce que tout s'est fait...
M. PAUL: Aimez-vous mieux "marchandage"?
M. HARDY: ... d'une façon absolument démocratique,
parlementaire, en respect. D y a eu une étude ici, à la
commission. Tous les députés, tous les partis politiques avaient
entière liberté de formuler leurs suggestions. Les suggestions
ont été formulées publiquement. Quant à nous, nous
avons distribué des copies de nos propositions à tous les
députés et aux journalistes. Il y a d'autres
députés qui en ont fait. Loin de moi la pensée de dire que
ces députés ont fait du tripotage. Ils ont tout simplement
déposé des suggestions qu'ils croyaient justes. Le
député de Berthier, entre autres, a déposé des
suggestions.
La commission Drouin en a accepté une partie et en a
refusé d'autres et je pense que, dans tous les partis politiques, il y a
des gens malheureux.
M. PAUL: A part la ville de Montréal, il n'y en a pas beaucoup
qui ont été retenues. Mais, de toute façon, M. le
Président, je vais retirer le terme "tripotage" qui ne serait pas
parlementaire et je vais plutôt employer le mot "maquignonnage".
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Pour faire suite aux remarques du député de
Terrebonne quand il mentionne qu'entre le deuxième rapport Drouin et le
bill 62 il n'y a pas de différence à part la baie James, je crois
qu'il y a eu la différence ici, parce que mon amendement arrive à
point pour vous le prouver et ensuite il y a un autre écart...
M. HARDY: Je m'excuse, mais le député d'Abitibi-Ouest
confond le premier et le deuxième rapport.
M. AUDET: C'est le deuxième rapport. C'est bien inclus.
M.HARDY: Le deuxième rapport et le bill 62.
M. AUDET: Oui.
M. HARDY: La seule différence entre le deuxième rapport
que vous venez d'exhiber et le bill 62 concerne le territoire de la baie
James.
M. AUDET: Non, ce n'est pas la seule différence. Parce que, dans
le deuxième rapport Villebois, Beaucanton et Val-Paradis étaient
incluses dans Abitibi-Ouest si c'était dans le deuxième rapport.
Il y avait aussi Barraute, Barville et d'autres municipalités au sud-est
du comté d'Abitibi-Ouest.
M. HARDY: Cela, c'est dans le deuxième rapport que ces
changements... Vous parlez de changements intervenus dans le deuxième
rapport par rapport au premier rapport.
M. AUDET: Non. Je parle des changements intervenus entre le
deuxième rapport et la loi.
M. HARDY: Quels sont-ils?
M. AUDET: Cela fait partie de l'amendement que je suggère.
M. HARDY: Oui.
M. AUDET: Plus le coin sud-est du comté d'Abitibi-Ouest. Si je
pouvais vous montrer sur la carte ici...
M. HARDY: C'est dans le deuxième rapport.
M. GIASSON: C'était dans le deuxième rapport.
M. AUDET: Ici, dans le côté sud-est du comté, dans
la loi 62...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Vous pourriez aller sur l'autre carte.
M. RUSSELL: Allez donc à la carte là-bas pour nous
expliquer cela.
M. AUDET: Vous voyez le coin sud-est du comté
d'Abitibi-Ouest?
UNE VOIX: Allez le montrer.
M. AUDET: Ce qui fait partie de mon amendement, ce sont Val-Paradis,
Villebois et Beaucanton qui, dans le deuxième rapport de la commission
Drouin, étaient incluses dans le comté d'Abitibi-Ouest.
Maintenant, la limite nord du comté d'Abitibi-Ouest est située au
49e parallèle et on laisse ces trois localités non
organisées au nord. Ceci fait partie de l'amendement. Maintenant, nous
voyons ici, dans le deuxième rapport de la commission Drouin, la ligne
que nous voyons ici, c'était...
M.HARDY: C'était le premier rapport, ça. M. AUDET: C'est
le premier rapport? M. HARDY: C'est cela.
M. AUDET: Cela, c'est la loi 62. Dans la loi 62, Barville et Barraute
sont incluses et sont ici.
UNE VOIX: C'était inclus dans le deuxième rapport
aussi.
M. AUDET: Elles n'y étaient pas. M. HARDY: On va vous le
lire.
M. AUDET: C'était dans le comté d'Abitibi-Est. C'est ce
qui fait la différence. On ne mentionne pas la différence du
nombre des électeurs entre le deuxième rapport et le bill 62.
Peut-être que ces nombres sont rapprochés.
M. HARDY: Je lis au député d'Abitibi-Ouest le
deuxième rapport Drouin. Il dit de rattacher au district d'Authier, qui
est Abitibi-Ouest, les municipalités de Barraute, Barville, Fiedmont et
Barraute, Saint-Edmond et Vassan. Si vous allez voir votre texte de loi
à la page 5, vous verrez que la loi dit que ce district électoral
renferme les villes d'Amos, Barville, LaSarre, Barraute... Barraute, dans le
deuxième rapport Drouin et dans la loi 62, est dans le même
comté, soit dans le comté d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: II n'y aurait que les municipalités au nord...
M. HARDY: II y a uniquement la baie James.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Excepté ces trois localités.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le porte-parole du
gouvernement sur ce projet de loi, le député de Terrebonne,
pourrait m'expli-quer l'attitude du gouvernement dans la présentation de
son projet de loi, par rapport à la conclusion du premier rapport
Drouin, que je retrouve à la page 102, concernant le comté de La
Vérendrye, où on lit textuellement ceci: "Le district de La
Vérendrye exige qu'on l'examine dans une perspective de promotion
socio-écono- mique et de diversification industrielle. Nettement
orienté vers Hull, La Vérendrye pourra désormais
contrebalancer l'attraction exercée par Pembroke. L'injection de
quelques capitaux au niveau du secteur secondaire de son économie
permettrait de concrétiser les potentialités de ce district."
Est-ce que l'honorable député de Terrebonne pourrait nous donner
les justifications qui nous invitent à mettre de côté cette
partie du premier rapport Drouin?
M. HARDY: Je pense que le parlementaire le plus qualifié pour
répondre à l'honorable député de Maskinongé
est le député de Témiscamingue.
M. PAUL: J'en suis fort heureux.
M. THEBERGE: De toute façon, au lieu que Hull soit le point de
mire, ce sera Témiscamingue, pour aider à garder Pontiac dans la
province. C'est un avantage. Il est évident qu'il y a une question de
population et de démographie là-dedans. Témiscamingue
venant avec Pontiac, je pense que ça fait 22,000 électeurs. Il
fallait en avoir quelques autres milliers qu'on a pris dans les autres
paroisses en haut, à l'est, pour faire les 24,000 minimum. C'est aussi
simple que ça. Il reste que pour les deux comtés, comme je l'ai
dit tout à l'heure et comme l'a bien dit le député de
Gaspé-Nord, le côté économique devrait être
calculé en dépit de ce qu'a dit le député de
Maskinongé qui ne voulait pas écouter cela. La forêt et
l'agriculture restent quand même les deux points d'attraction des deux
comtés de Pontiac et de Témiscamingue. Je pense que c'est pour
ça qu'ils vont ensemble, pour ça qu'on les a mis ensemble. S'il y
a eu des petits changements au sud, c'était pour la question des 24,000
électeurs minimum.
M. PAUL: Est-ce que le pôle d'attraction dans ce coin n'est pas la
ville de Rouyn?
M. THEBERGE: Nous sommes pas mal attirés par Haileybury et
NewLiskeard.
C'est beaucoup plus proche, seulement 40 milles. Nous avons le
même problème avec le comté de Pontiac, De
Témiscamingue à Rouyn il y a 150 milles. H y a 40 milles de
North-Bay à Témiscamingue. Nous sommes sur la frontière,
alors notre attraction est du côté des grosses villes de la
frontière de l'Ontario.
M. RUSSELL: La région agricole du Témiscamingue, de
Ville-Marie en montant, s'en va toute vers Rouyn, et dépassé
ça, la ville de Témiscamingue et le village, je suis d'accord
avec le député que ça peut se diriger n'importe où
ailleurs, cela n'a pas beaucoup d'importance, ça peut même aller
à Ottawa ou North Bay.
M. THEBERGE: J'ai parlé de North Bay seulement pour la ville de
Témiscamingue, pas pour Ville-Marie.
M. RUSSELL: D'accord, c'est le point que je précise. Maintenant,
lorsqu'on parle de l'économie du comté de Pontiac, dirigée
vers le Témiscamingue, je pense que c'est un peu se flatter les yeux
fermés parce que les communications sont presque nulles, les routes sont
très mauvaises et cela va toujours rester comme ça.
M. THEBERGE: Cela serait un bon moyen de faire une route.
M. RUSSELL: Les gens de Pontiac vont continuer à se diriger vers
Ottawa et vers les villes de l'Ontario si nous n'avons pas une attraction
différente de celle que l'on est à organiser actuellement. On est
à diviser les populations plutôt que de tâcher de les
ramener ensemble par ce bill-là.
Je pense que les suggestions qui avaient été faites par
les députés de la région au début, à la
commission, étaient beaucoup plus construc-tives pour le bien de la
population que ce que l'on fait actuellement. Et je me demande si, pour
conserver cette attitude, ça ne vaudrait pas la peine de rappeler le
bill 80 et faire enlever le mot "exception" dans la loi? N'eût
été ce mot, peut-être que les discussions auraient
été beaucoup plus ardues qu'elles ne l'ont été pour
l'acceptation du bill. Je ne pensais pas que, dans une province comme
Québec, il n'y aurait qu'une exception qui serait faite. Il y a des
territoires qui sont très différents les uns des autres dans
cette province. Il faut être raisonnable, et je pense que c'est injuste
pour la population. C'est tellement vrai que les gens, unanimement, les quatre
députés ce n'est pas une alliance politique, ils ne sont
pas du même parti désirent demeurer ou ils sont.
Electoralement, ça n'apportera rien, ça n'apporte rien à
la population de faire les changements qu'on propose là, sauf du
mécontentement, du chahut et cela la mêlera encore plus qu'elle ne
l'est actuellement.
M. THEBERGE: Je vous garantis qu'il n'y aura pas de
mécontentement si vous dites aux gens du comté de
Témiscamingue : Vous avez le choix, messieurs, allez avec Rouyn ou allez
avec Pontiac. Faites le tour du comté de Témiscamingue, je l'ai
fait moi, et je vous garantis qu'il n'y a pas de chahut à cause de cela.
Mais, je l'ai mentionné à plusieurs reprises, ils auraient
préféré être seuls.
M. RUSSELL: Mais le député pourrait peut-être
répondre à cette question. Le district fédéral, il
y a quelque temps, ne comprenait-il pas Pontiac-Témiscamingue, qui
aurait été modifié pour devenir
Rouyn-Noranda-Témiscamingue? De l'autre côté ça ne
marchait pas, et nous, nous allons les emboîter ensemble.
M. PAUL: Le député pourrait-il me dire si la population
serait plus heureuse de rester avec sa configuration actuelle plutôt que
d'accepter celle proposée par le premier rapport Drouin ou par le projet
de loi no 62?
M. THEBERGE: La population de chez nous?
M. PAUL: Oui.
M. THEBERGE: Je viens de dire qu'elle aurait été bien
heureuse de garder le statu quo. C'est ce que vous demandez?
M. PAUL: Oui.
M. THEBERGE: C'est évident, mais quant au choix d'aller au nord
avec Rouyn ou à l'est ou au sud-est avec Pontiac, les gens
préféreraient aller à Pontiac, je peux vous dire
ça.
Mais ne me demandez pas si nous serions d'accord pour rester seuls.
M. GAGNON: La population aurait été heureuse de garder le
statu quo. Quelles sont les raisons que la population avait de vouloir garder
le statu quo? Vous dites que la population aurait été heureuse de
garder le statu quo. Sur quels critères la population se basait-elle
pour vouloir garder le statu quo?
M. THEBERGE: Sur quels critères? Sur les critères que vous
avez mentionnés tout à l'heure, M. le député de
Gaspé-Nord.
M.GAGNON: Un instant. Il y a des éléments majeurs que la
population connaît et qu'on ne connaît pas.
M. THEBERGE: Je me répète. C'est ce que j'ai dit depuis le
début. Je calcule qu'on aurait dû calculer notre zone comme zone
spéciale. Ne me demandez pas cela trois fois de suite.
M. GAGNON: Non. L'exception confirme la règle.
M. HARDY: Connaissez-vous quelqu'un qui ne se considère pas comme
une exception?
M.GAGNON: II y en a certainement dans un territoire aussi vaste que la
province, quatre fois plus grande que la France. Il y a certainement des
exceptions et elles sont plus nombreuses qu'une seule exception.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le député
de Témiscamingue pourrait nous donner la dimension géographique
de son comté? La longueur et la largeur.
M. THEBERGE: II faut dire que la largeur est de 150 milles mais une
partie est plus ou moins habitée. Du nord au sud, il doit y avoir
à peu près 200 milles.
M. RUSSELL: Vous avez 200 milles par
150, et on pense que ce n'est pas spécial de laisser cela comme
ça.
M. THEBERGE: Je pense comme vous pensez, M. le député.
M. HARDY: Si on part du principe que c'est spécial, il y a
beaucoup d'autres endroits qui seront spéciaux.
M. RUSSELL: M. le Président, je serais d'accord sur chacun des
cas identiques à celui du Témiscamingue, pour en faire un cas
spécial. Parce que c'est réellement spécial.
M. HARDY: Si vous avez tellement d'exceptions que c'est l'exception qui
devient la règle générale?
M. PAUL : M. le Président, en gardant les comtés tels
qu'on les retrouve actuellement, nous ne créons pas de nouvelles
circonscriptions en vertu du bill 62. Nous restons avec quatre
députés dans le territoire du Nord-Ouest.
M. HARDY: Sauf qu'il y aura un comté qui n'aura que onze mille
électeurs.
M. PAUL: Je comprends. Mais sur l'ensemble du territoire, on
n'enlève pas ou on n'ajoute pas de députés avec le projet
de loi 62. Quand on tient compte des dimensions géographiques que vient
de nous donner le député de Témiscamingue pour son
comté, quelle objection la population globale du territoire du
Nord-Ouest aurait-elle à accepter les lignes de division qu'elle
connaît actuellement?
M. HARDY : La population du Nord-Ouest, j'en suis bien sûr,
n'aurait pas d'objection. Si j'étais un électeur d'un
comté qui a actuellement 10,000 électeurs, si j'étais un
des 10,000 électeurs d'un comté, il est évident
qu'égoiste-ment je serais favorable au maintien de cela.
Ce ne sont pas les gens de ces comtés qui ont quelque chose
à dire, mais si vous maintenez un comté de 11,000
électeurs, ce sont les électeurs des comtés de 37,000
à 38,000 qui auront des objections. Ils diront: Pourquoi mon vote
vaut-il un quart de celui de l'électeur de Témiscamingue?
M. PAUL: Dans la région donnée, cela ne porte pas
préjudice à la population de toute autre partie du territoire du
Québec.
M. LEVESQUE: Si je comprends bien, je veux immédiatement
rectifier ou me faire confirmer quelque chose. Le député de
Maskinongé dit que c'est le même nombre de comtés. Il
m'apparaît qu'il y a un comté de plus.
M. PAUL: Non.
M. LEVESQUE: Le même nombre de comtés qu'actuellement?
M. PAUL: Le même nombre qu'actuellement.
M. LEVESQUE: Non, ça fait un comté... M. HARDY: Cela fait
111.
M. LEVESQUE: Présentement, ça ferait 111 au lieu de
110.
UNE VOIX: Dans l'ensemble de la province.
M. RUSSELL: On va en retrancher d'autres ailleurs, beaucoup plus
convenables.
M. LEVESQUE: Parce qu'on voit que Pon-tiac et Témiscamingue... Il
y a les trois comtés du Nord-Ouest plus les deux, Témiscamingue
et Pontiac. Cela en ferait cinq au lieu de quatre.
M. PAUL: On pourrait prendre les Iles-de-la-Madeleine et les annexer
à Bonaventure. On retombe à 110.
M. RUSSELL: Le comté ne sera pas plus grand.
M. PICARD: C'est un piège à ours. LE PRESIDENT (M.
Pilote): Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que c'est un facteur
important que le député de Terrebonne a avancé tout
à l'heure, lorsqu'il parlait du principe, en disant que les 10,000 ou
11,000 électeurs du Témiscamingue pourraient dire: Nous
représentons deux ou trois fois ce que représentent les
électeurs de Montréal parce que nous sommes moins. Et l'inverse
peut être aussi vrai. Il faut penser qu'il y a deux facteurs à
regarder. Le vote est une chose importante, mais l'électeur du
Témiscamingue a le droit de voir son député une fois de
temps en temps. Regardez le millage qu'il a à parcourir pour aller le
rencontrer. Et l'inverse est aussi vrai pour le député qui va
rencontrer ses électeurs. Il faut penser à cela.
M. THEBERGE: Je suis d'accord avec vous.
M. RUSSELL: Placez-vous dans le comté de Témiscamingue et
placez-vous dans le comté de Dorion à Montréal, vous allez
voir la différence. Le député va faire le tour de son
comté, à pied, dans une demi-journée et l'autre, qui est
en auto, ça va lui prendre presque une semaine.
M. HARDY: Monter les étages, monter les escaliers et tout
ça.
M. GAGNON: Le président admet-il la loi a prévu des
exceptions que la province de Québec, qui a un territoire quatre
fois plus grand que celui de la France, avec 6 millions de population, comme
point de départ, admet-il qu'il y a certainement des exceptions
comme
c'est prévu à l'article 2? Je ne peux pas croire que, dans
un territoire aussi vaste, aussi immense, qui est développé dans
son entier, où il y a des routes, il y a de la population, on trouve une
exception dans un territoire aussi immense. Il y a deux choses. On a les yeux
fermés sur les problèmes tels qu'ils sont ou bien on dit:
Problème ou pas problème, la loi a prévu des cas
d'exception. Ce n'est pas cela, c'est mathématique. Deux plus deux,
ça fait quatre...
LE PRESIDENT (M. Pilote): II est six heures. La commission suspend ses
travaux jusqu'à 8 h 15.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
Reprise de la séance à 20 heures
M. LAFRANCE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Je demanderais l'attention de tous les membres de la commission, sans
exception; c'est un sujet sur lequel nous sommes revenus à chacune des
séances de la commission. Encore une fois, les gens du journal des
Débats nous demandent de ne parler qu'un seul à la fois parce
qu'ils ont extrêmement de difficultés à transcrire les
interventions. Ce soir, nous serons probablement et certainement plus
sévères: un député qui ne demandera pas la parole
et à qui on n'aura pas accordé la parole ne sera pas
enregistré.
Si vous voulez, si nous nous entendons au départ, nous ne serons
pas trop sévères, mais si on ne veut pas suivre, nous serons
obligés de prendre des moyens assez draconiens, ne pas accorder la
parole et vous appeler à l'ordre chaque fois. On vous demande votre
bonne coopération pour le journal des Débats. Le
député de l'Islet m'a demandé la parole.
M.GIASSON: M. le Président, tout simplement pour vous signaler
que j'aurais deux changements à apporter aux membres de la commission;
M. Assad remplace M. Fortier et M. Larivière remplace M. Pelletier.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce que les partis de l'Opposition ont
des remplacements à faire?
M. RUSSELL: Oui, dans le contexte actuel.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Non, seulement les membres ont droit de
vote. Tout le monde a droit de parole, mais seulement les membres ont droit de
vote. Si vous voulez, on va parler un à la fois, il y en a trois qui
parlent ensemble. Un à la fois; M. Lavoie.
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne vous parlais pas, je parle à mon
collègue.
M. RUSSELL: M. le Président, si vous me permettez, je crois que
M. Paul est obligé d'être à la Chambre pour quelques
instants et, pour le moment, on pourrait peut-être demander à M.
Gagnon de le remplacer. Est-ce que ce serait possible?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Ce n'est pas absolument nécessaire.
Si M. Paul revient, il demeure membre de la commission.
M. RUSSELL: J'espère qu'il va revenir.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): S'il passe la veillée là-bas,
on serait peut-être aussi bien de le remplacer tout de suite, quoiqu'on
vous laisse la latitude voulue; on modifiera quand M. Paul reviendra, si vous
voulez. Le Ralliement crédi-
tiste, est-ce que vous avez des changements à faire? C'est M.
Latulippe? D'accord. Nous continuons où nous avons laissé
à 6 heures.
M. BOSSE: Ils ne sont même pas représentés.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous continuons dans la même veine que
cet après-midi; nous étions en train de discuter du comté
de Témiscamingue.
M. RUSSELL: Nous avions demandé de discuter des quatre
comtés, c'est-à-dire des régions d'Abitibi,
Témiscamingue et Pontiac ensemble pour tâcher de voir la
possibilité de faire une meilleure répartition de ces
comtés. Comme vous l'avez dit tout à l'heure, c'est un sujet
très brûlant et très intéressant et il pourrait
arriver encore que, dans le feu de la discussion, plusieurs
députés parlent à la fois. Il ne faudrait pas que les gens
du journal des Débats soient trop sévères. Je pense que,
dans tout cela, il y a de la bonne volonté et que les gens vont
tâcher de se conformer aux directives que vous avez données.
Pour revenir à la carte électorale, nous avons
tenté cet après-midi de démontrer que la division qui est
proposée par la loi était inacceptable, étant donné
qu'après discussion, à la lumière des faits, nous nous
rendons compte que les députés représentant la
région de l'Abitibi et du Témiscamingue sont unanimes pour
appuyer la population, pour que cette région soit le sujet d'un cas bien
spécial et que la carte électorale ne soit pas modifiée,
dans cette région, pour le moment. Je crois que ceci reçoit
l'approbation des députés qui représentent cette
région, qui la connaissent très bien et qui peuvent
démontrer que c'est réellement le désir de la population,
comme plusieurs l'ont dit, indépendamment du nombre d'électeurs
qu'ils peuvent représenter dans chacun de ces comtés.
Aussi, je ferais une motion pour que le comté d'Abitibi-Est,
celui d'Abitibi-Ouest, celui de Rouyn-Noranda et de Témiscamingue
gardent leurs limites actuelles et que la loi soit amendée en ce
sens.
M. HARDY: Je pense que nous n'avons pas ici le pouvoir,
légalement, d'amender, tel que le propose le député de
Shefford, des lois qui sont actuellement dans les statuts. Les seuls pouvoirs
que nous ayons, c'est d'amender la loi 62 et, pour cette raison, je pense que
la motion du député de Shefford est irrecevable.
M. RUSSELL: Je ne voudrais pas tenter de démontrer que je suis un
procédurier. Nul doute que le député de Terrebonne, aussi
bien que le leader parlementaire du gouvernement, ont beaucoup plus de
connaissances juridiques dans le domaine que je puis en avoir, mais je ne crois
pas demander des changements au bill 80 lorsque je fais une motion dans ce sens
parce qu'il y a un article qui est clair et qui dit qu'il peut y avoir des cas
d'exception.
M. HARDY: J'admets que j'ai peut-être mal compris. Je
réfléchissais à l'ensemble du problème. J'ai
peut-être mal saisi la substance de la motion du député de
Shefford. Je vais l'écouter attentivement.
M. RUSSELL: Cela concernait la région de l'Abitibi-Est, de
l'Abitibi-Ouest, de Rouyn-Noranda et du Témiscamingue. Il s'agissait
plus particulièrement que ce dernier comté garde ses limites
actuelles. Il y a peut-être une possibilité de faire des
amendements mineurs dans le comté d'Abitibi-Est pour diminuer le nombre
d'électeurs.
M. HARDY: Je retire mes propos. Si on donne une certaine
interprétation de la loi 80, la chose pourrait légalement se
faire. Quant à l'irrecevabilité, M. le Président, je
retire mon objection,
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: ... les vues du député de Shefford suivent dans
sa motion... est-ce qu'il accepterait que cette motion se résume
à peu près pour correspondre aux voeux que nous formulions, nous
de la région du Nord-Ouest, voulant que nous acceptions une certaine
transformation mais, comme nous le mentionnions ici, faire du comté
d'Abitibi-Ouest un comté d'exception en conservant son actuelle
délimitation et réaménager les trois autres de
façon équilibrée? Ceci nous aurait satisfait. Est-ce que
vous l'accepteriez?
M. RUSSELL: Certainement. Cela serait un amendement à la motion.
Je serais certainement d'accord, en faisant certaines petites modifications
comme je l'ai dit tout à l'heure et en faisant un cas d'exception pour
le comté de Témiscamingue.
M. LEVESQUE: Est-ce que le député d'Abitibi-Ouest...
M. AUDET: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant. Le leader parlementaire.
M. LEVESQUE: ... pourrait nous faire connaître sa pensée
sur le sort réservé au comté de Pontiac?
M. AUDET: Je pense que le comté de Pontiac serait
complètement exclu puisque nous mentionnons que les trois autres
comtés existants seraient équilibrés entre eux. On
n'ajouterait pas le comté de Pontiac.
M. LEVESQUE: C'est parce que nous avons convenu d'étudier la
région, au début de nos remarques.
Alors, simplement pour bien comprendre la pensée du
député d'Abitibi-Ouest, il suggère, si je comprends bien,
que le comté d'Abitibi-Ouest soit laissé comme tel avec certains
amendements, quitte ensuite à réorganiser les comtés
d'Abitibi-Est, Rouyn-Noranda et Témiscamingue; mais pourrait-il
compléter sa pensée et nous dire ce qu'il adviendrait du
cinquième comté, Pontiac? Je lui ai posé la question.
M. AUDET: En ce qui regarde Pontiac, est-ce que je pourrais vous
demander le nombre d'électeurs de ce comté-là?
M. LEVESQUE: II y a 12,000 électeurs.
M. AUDET: On pourrait peut-être en faire un autre
comté.
M. RUSSELL: Est-ce que le leader parlementaire...
M. AUDET: Cet article-là n'a pas été
mentionné pour rien, M. le Président, dans le bill 80. Je pense
qu'il faut s'en servir.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, pour me rendre aux désirs du
leader parlementaire du gouvernement, et s'il veut absolument inclure le
comté de Pontiac dans cette motion, je pourrais ajouter que la
délimitation du comté de Pontiac demeure telle que
proposée par le premier rapport que nous avons reçu dans la carte
ici, qui donne un nombre de 26,000 électeurs. Cela ne change pas les
régions de l'Abitibi et cela fait un cas d'exception pour le
comté...
M. HARDY: Le député de Shefford me permettrait-il une
question?
M. RUSSELL: Certainement.
M. HARDY: Est-ce qu'un parti ne pourrait pas inclure dans sa motion que
l'actuelle carte électorale demeure identique à ce qu'elle
était?
M. RUSSELL: Non, M. le Président, parce qu'il y a
réellement des changements valables à faire et j'ai l'intention,
avec la coopération du député de Terrebonne, de
tâcher de faire les divisions qui s'imposent au point de vue
administratif, en province. D'accord, une commission a siégé, on
a fait des propositions et des demandes et on en a accepté
quelques-unes. Maintenant, je pense que notre rôle comme
députés, si on prend notre rôle tel que je le
perçois, est d'examiner la situation de la proposition qui nous a
été faite par la commission et d'apporter les amendements qu'on
prévoit ou qu'on prétend qui peuvent améliorer ou
maintenir un statut qui existe et qui est valable en province actuellement. Si
on ne perçoit pas notre rôle de cette façon-là, je
ne vois pas ce que nous faisons ici, si nous sommes simplement ici pour
accepter une carte.
M. LAFONTAINE: Du "gerrymandering", c'est aussi simple que cela.
M. RUSSELL: Donc, dans le contexte actuel, je suis prêt à
maintenir cette motion et dire, lorsqu'on fera les autres régions, de
travailler de la même façon, aussi objectivement que je puis le
faire à ce moment-ci.
M. HARDY: M. le Président, je pense qu'il n'est pas
nécessaire de prolonger longuement le débat sur la motion du
député de Shefford. Nous avons discuté de cette question
tout l'après-midi. Les arguments que nous pourrions formuler en faveur
de la motion du député et contre cette motion ont à peu
près tous été énoncés au cours de
l'après-midi. Je pense que, pour toutes les raisons que nous avons
données cet après-midi, nous ne pouvons pas accepter la motion du
député de Shefford. Nous ne pouvons accepter de maintenir un
comté à 11,000 électeurs en voulant, en même temps,
poursuivre l'objectif que nous nous sommes tracé, en voulant refaire la
carte électorale de la province. Pour ces raisons, M. le
Président, je pense que nous devrons voter contre cette motion.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Etant donné qu'il devra probablement y avoir un vote,
est-ce que je pourrais proposer le nom de... Je ne sais pas qui
représentait le Parti québécois?
M. HARDY: Marcel Léger.
M. LESSARD: Que le nom de Marcel Léger soit remplacé par
Lucien Lessard.
M. HARDY: Comme membre de la commission?
M. LESSARD: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Dans la proposition du député de Shefford,
il est question des délimitations du comté de
Témiscamingue. Personnellement, j'aimerais bien entendre ce que le
député de Témiscamingue pense de la motion.
M. THEBERGE: M. le Président, M. le député de
Labelle a manqué cet après-midi. Nous avons discuté durant
une bonne heure cet
après-midi. J'ai donné mon opinion à plusieurs
reprises et je n'ai pas changé d'opinion.
M. LAFONTAINE: Sur la motion même. J'aimerais savoir le point de
vue du député de Témiscamingue. Est-ce qu'il aimerait
mieux conserver son comté tel qu'il est présentement, l'allonger
du comté de Pontiac ou s'en aller du comté de Rouyn-Noranda?
M. THEBERGE: J'ai dit tout cela cet après-midi, à
plusieurs reprises. Mon attitude est bien claire. Si j'avais pu obtenir que le
comté de Témiscamingue soit calculé comme comté
spécial et qu'il reste seul, c'est ce qui était idéal pour
les gens du Témiscamingue.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, le député de
Témiscamingue appuie la motion du député de Shefford.
Parce que la motion du député de Shefford est justement de faire
du comté de Témiscamingue un comté à l'exemple de
celui des Iles-de-la-Madeleine.
M. THEBERGE : Je ne fais malheureusement pas partie de la commission,
alors je n'ai pas...
M. LAFONTAINE: Vous n'avez pas le droit de vote.
M. THEBERGE: Non, je n'ai pas le droit de vote.
M. LAFONTAINE: C'est assez curieux qu'en commission parlementaire
où il est question du comté de Témiscamingue, le
député impliqué n'ait pas même le droit de vote.
D'ailleurs, ce sera la même chose dans mon cas quand nous
étudierons le comté de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je pense que c'est tout à fait normal
parce que la commission est formée d'un certain nombre de
députés, tant ministériels que des partis d'Opposition.
Chacun des députés a le droit de s'exprimer à la
commission, mais seulement les membres de la commission ont droit de vote. S'il
fallait remplacer chacun des députés chaque fois qu'il est
question de son comté, on serait obligé de faire des changements
perpétuels à la commission.
M. LAFONTAINE: D'accord. Parce que j'ai connu certains comités
pléniers où les députés avaient droit de vote et
droit de parole. Je pense que, lorsqu'il est question de la carte
électorale qui touche au bien-fondé de la démocratie dans
le Québec c'est peut-être la loi la plus importante
votée ou non par le présent Parlement je me demande
pourquoi seulement un petit groupe de députés a le droit de
s'exprimer et le droit de voter si...
M. BOSSE: Je m'excuse, mais personne n'a été privé
du droit de parole.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, M. Bossé.
M. LAFONTAINE: Je parle du comité plénier relativement
à une commission parlementaire. Le plus bel exemple qu'on puisse donner,
c'est que présentement on est en train de parler dû comté
de Témiscamingue, de changer ses bornes, ses limites, ses
frontières et le député de Témiscamingue qui est
ici n'a même pas le droit de vote sur son propre comté à la
commission parlementaire. Je dis que c'est un déni de
démocratie.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le leader parlementaire.
M. LEVESQUE: M. le Président, je voudrais rétablir les
faits. Premièrement, il faut dire que la référence de ce
projet de loi a été faite à l'Assemblée nationale
au su et vu de tous ceux qui étaient présents, de tous les partis
représentés. Il y a eu déférence de ce projet de
loi pour étude à la commission de l'Assemblée nationale.
Contrairement à ce qui se passe ordinairement aux commissions
élues, nous avons accepté qu'à cette commission tous et
chacun des députés aient le droit de s'exprimer.
Il reste que, comme il s'agit d'une commission élue, seuls les
membres peuvent voter, mais tous les amendements qui sont jugés
opportuns peuvent être apportés par l'un ou l'autre des partis et,
lorsqu'il y aura rapport à la Chambre, il y a d'autres procédures
de prévues justement parce que tous les députés n'ont pas
le droit de vote à la commission.
C'est la même chose dans toutes les lois. A chaque fois qu'il y a
rapport à la Chambre, il y a une occasion pour l'étude des
amendements, M. le Président, je crois que tout se fait de la
façon la plus démocratique possible et, jusqu'à
maintenant, nous avons parlé... Le député de Labelle vient
d'arriver. S'il avait assisté aux séances et ce n'est pas
un reproche que je lui fais de cette commission depuis ses
débuts, il aurait vu presque chacun des députés intervenir
lorsque nous sommes arrivés au comté de chacun. Exemples: Le
député d'Abitibi-Ouest et le député de
Témiscamingue, cet après-midi. Hier, lorsque nous avons parcouru
la carte de l'île de Montréal et de Laval, plusieurs
députés sont également intervenus. Je ne dis pas que
toutes les suggestions qu'ils ont faites ont été retenues, mais
je dis qu'ils ont eu libre expression, ils ont eu l'occasion de se faire
entendre. Nous n'avons bousculé personne et même je dirais, si on
voulait être strict il faudrait peut-être, M. le
Président, y songer que nous avons laissé dépasser
le temps réglementaire dans certains cas, pour l'étude d'un
comté ou d'un paragraphe en particulier.
Au contraire, M. le Président, je n'ai jamais vu aussi grande
liberté d'expression.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député
d'Abitibi-Ouest m'a demandé la parole précédemment.
Je l'accorderai ensuite au député de Lafontaine.
M. AUDET: Je reconnais la grande liberté que le leader
parlementaire semble vouloir nous accorder. On l'a vue aussi. On a la
liberté d'expression, mais il faudrait ajouter à cela,
peut-être, une certaine acceptation de nos suggestions. C'est beau de
parler, mais il faut être entendu de temps en temps.
M. LEVESQUE: Si le président me le permet. On m'a cité,
à ce moment-ci, et je dis que le député d'Abitibi-Ouest a
été, à mon sens, peut-être plus chanceux que la
plupart des autres. Cela a été reçu avec beaucoup...
M. AUDET: Je ne l'ai pas encore été.
M. HARDY: Votre amendement a été retenu.
M. AUDET: M. le Président, je voudrais poser une question au
député de Témiscamingue. Il mentionnait tout à
l'heure qu'il aurait accepté, pour sa part, que son comté demeure
ce qu'il était. Est-ce qu'il accepterait aussi parce qu'il est
question des trois députés, ceux des deux comtés d'Abitibi
et de celui de Rouyn-Noranda deux suggestions? La première serait
de faire du comté de l'Abitibi-Ouest un comté d'exception en
conservant son actuelle délimitation et réaménager les
trois autres de façon équilibrée. La deuxième,
faire l'aménagement des quatre comtés de façon
équilibrée, c'est-à-dire Témiscamingue, les deux
comtés d'Abitibi et Rouyn-Noranda. Est-ce que le député de
Témiscamingue accepterait cette dernière suggestion pour un
équilibre des quatre comtés?
M. THEBERGE: Le Ralliement créditiste a proposé,
premièrement, de garder le comté de Témiscamingue comme
zone spéciale, quand il s'est agi de Témiscamingue. Quand il
s'est agi d'Abitibi-Ouest, on a demandé qu'Abitibi-Ouest soit une zone
spéciale. Quand il s'est agi d'Abitibi-Est, je me demande si on n'a pas
proposé... je ne l'ai pas devant moi, enfin, ce n'est pas tellement
sérieux...
M. AUDET: Nous avons seulement deux suggestions.
M. THEBERGE: Deux suggestions.
M. AUDET: La première était un comté
d'exception...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Messieurs, à l'ordre! Je vous demande
de parler un à la fois. Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: Pour répondre au député
d'Abitibi-Ouest, leurs suggestions ne m'ont pas paru tellement sérieuses
parce qu'ils devaient savoir que, s'il y a un comté d'exception dans le
Nord-Ouest, c'est bien le comté de Témiscamingue et non pas
Abitibi-Ouest. S'ils veulent demander cela comme ils l'ont fait pour le
comté de Témiscamingue, je l'ai dit trois fois cet
après-midi, je suis d'accord. J'ai fait ma part moi aussi. On verra au
moins une chose là-dedans, c'est qu'il n'y a pas eu tellement de
partisanerie politique, parce que je suis quand même un
député du parti au pouvoir et je n'ai pas réussi plus que
vous en demandant la même chose.
Tout cela prouve que tout a été fait avec justice, sans
s'occuper de partisanerie politique; parce que j'étais mieux
placé que vous pour faire ma suggestion. Je l'ai faite d'ailleurs. J'en
reste à ce que j'ai dit cet après-midi, s'il n'y a pas moyen de
mettre le comté de Témiscamingue seul, je suis encore convaincu
que cela devrait être fait, mais ce n'est pas fait. Je suis d'accord
qu'on s'en aille avec le comté de Pontiac comme cela a été
demandé et comme cela a été accepté dans le
deuxième rapport.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: En l'absence du député de Rouyn-Noranda et du
député d'Abitibi-Est, je me ferais l'interprète des deux
autres en mentionnant que, si la commission acceptait de rendre le comté
de Témiscamingue, comté d'exception, au lieu de celui
d'Abitibi-Ouest, je pense que mes collègues accepteraient que les trois
autres soient équilibrés entre eux.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Merci, M. le Président. Pour faire écho aux
paroles du leader parlementaire de la Chambre quand il a parlé de
liberté d'expression, je comprends que, s'il fallait qu'on n'ait pas de
liberté d'expression dans les commissions parlementaires, la
démocratie au Québec aurait vu son deuil.
Mais ce que je trouve drôle, c'est que présentement nous
sommes en train de discuter, à la commission de l'Assemblée
nationale, le cas du comté de Témiscamingue. Le
député de Témiscamingue a eu toute la liberté et la
latitude voulue de s'exprimer cet après-midi. Mais, lorsque le
député de Shefford apporte une motion, je trouve curieux que
peut-être quatre représentants du Parti libéral, deux de
l'Unité-Québec, deux du Ralliement créditiste et un du
Parti québécois règlent la question. Il me semble que le
député de Témiscamingue aurait au moins son mot à
dire sur la motion apportée par le député de Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le leader parlementaire.
M. LEVESQUE: Simplement pour rétablir un fait. Si le
député de Labelle veut revoir le règlement, il s'apercevra
qu'il y a une différence fondamentale dans la procédure. C'est
que lorsque d'habitude siège une commission élue, seuls les
membres de cette commission peuvent participer aux débats. Si un autre
membre de l'Assemblée nationale veut s'exprimer, il ne peut le faire que
s'il obtient la permission de la commission.
Dans ce cas, nous mettons de côté, pour les fins de la
commission, ce règlement et ce, de consentement unanime et
personne n'a à demander la permission à la commission. Seul le
président peut donner la parole, comme il peut la donner aux membres de
la commission. Je crois que c'est là la différence.
M. LAFONTAINE: Non, j'ai bien compris le leader parlementaire. Je
continue simplement à me questionner sur le bien-fondé d'une
telle procédure. Quand le sort du comté de Témiscamingue
est en jeu, qu'une motion qui regarde la division future du comté de
Témiscamingue est présentée et que le député
de Témiscamingue peut s'exprimer mais ne peut même pas voter...
Relativement à ça, je pense bien que le problème est
réglé; on sait qu'en vertu des règlements il n'a pas le
droit de voter.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Terrebonne.
M. LAFONTAINE: Mais, je n'ai pas encore fini, M. le Président;
c'était simplement mon entrée en matière. Si vous voulez
me répondre là-dessus, je peux commencer un débat.
M. HARDY : C'est la préface.
M. LAFONTAINE: C'est simplement l'entrée en matière. On
regarde le comté de Témiscamingue et on le jumelle avec le
comté de Pontiac. Je sais qu'il en a été aussi question
cet après-midi. Ce soir, il a été aussi question, lorsque
je parlais avec quelques collègues, de limiter peut-être les
débats de la présente commission parlementaire de
l'Assemblée nationale en limitant le temps. Je pense bien que le temps
est fait. Ce serait un mauvais exemple à donner en
démocratie.
Je me demande pourquoi on s'en va jumeler le comté de
Témiscamingue et le comté de Pontiac. Cette proposition de la loi
vient, je pense, complètement en désaccord avec le premier
rapport Drouin. Je n'ai pas ma carte en face de moi, mais je crois que
ça vient complètement en désaccord avec le premier
rapport.
La première fois, ils n'étaient pas jumelés et
là, les deux comtés sont jumelés. Pourquoi faire descendre
les gens de Témiscamingue vers Pontiac ou faire monter les gens de
Pontiac vers Témiscamingue parce qu'on a déjà eu, au point
de vue fédéral, un comté qui s'appelait le comté de
Pontiac-Témiscamingue? Dans le fond, ce sont deux entités
complètement séparées. Le comté de Pontiac est
complètement axé, surtout quand on parle de zones
économiques... Je pense bien que le leader parlementaire de la Chambre,
qui est ancien ministre de l'Industrie et du Commerce, sait de quoi je
parle.
Pontiac est complètement polarisé sur la ville de Hull
tandis que le comté de Témiscamingue est polarisé sur la
ville de Rouyn-Noranda. Je pense que cela respecterait plus les normes
démographiques du Québec que le comté de
Témiscamingue soit rattaché à Rouyn-Noranda plutôt
que d'être jumelé avec Pontiac.
M. HARDY: Evidemment, le député de Labelle n'était
pas ici et après-midi, mais le député de
Témiscamingue a, d'une façon très éloquente,
très élaborée, très articulée,
démontré que son premier choix était le statu quo...
M. LAFONTAINE: Je le comprends.
M. HARDY: ... mais le deuxième rapport Drouin constitue une
très nette amélioration sur le premier et la population qu'il
représente dans cette Chambre est d'accord sur le deuxième
rapport. L'honorable député de Labelle vient de reprendre
substantiellement les propos du député de Maskinongé et je
devrai lui redire la même chose. Je demandais au député de
Maskinongé, cet après-midi, comment il pouvait se
prétendre cohérent lorsqu'il disait, d'une part, qu'on ne
respecte pas suffisamment la volonté des populations concernées
et que, d'autre part, il voulait aller à l'encontre de l'expression
d'opinion de la population de Témiscamingue, formulée par le
député de Témiscamingue à la commission.
M. LAFONTAINE: Si le député de Terrebonne me le permet, je
pense bien que le député de Témiscamingue émet
l'opinion des gens de Témiscamingue lorsqu'il demande le statu quo dans
le cas de son comté actuel. Il est la voix autorisée du
comté de Témiscamingue lorsqu'il demande le statu quo, mais de
là à dire que la population du comté de
Témiscamingue demande à être jumelée avec la
population du comté de Pontiac, et vice versa, j'en suis un peu moins
sûr.
M. HARDY: Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit que le
député de Témiscamingue pourra me corriger ce que
j'ai compris de l'intervention du député de Témiscamingue
cet après-midi, c'est que, ce qu'il aurait préféré
et ce que la population de son comté aurait
préféré, c'est le statu quo actuel. Mais s'il n'y a pas de
statu quo, le député de Témiscamingue et la population
qu'il représente préfèrent la solution du deuxième
rapport Drouin plutôt que la solution du premier rapport Drouin.
M. LAFONTAINE: C'est justement ce que j'étais en train de dire.
J'admets que le député
de Témiscamingue, lorsqu'il dit qu'il veut conserver le statu quo
dans le cas du comté de Témiscamingue, est la voix
autorisée, le porte-parole autorisé du comté de
Témiscamingue. Mais quand j'entends dire, par exemple, que le
député de Témiscamingue est la voix autorisée des
gens de son comté pour un jumelage avec le comté de Pontiac,
là, je commence à me questionner. D'autant plus que ce jumelage
vient à l'encontre du premier rapport Drouin. Et je me demande comment
la commission Drouin peut faire une culbute aussi fantastique, prendre le
comté de Témiscamingue pour le jumeler avec le comté de
Pontiac, qui est polarisé sur la ville de Hull, quand, dans les faits,
dans la voirie, dans tout ce qui regarde le commerce, le tourisme, etc., le
comté de Témiscamingue est polarisé sur Rouyn-Noranda. Je
me demande où les gens de la commission Drouin ont pu trouver des
arguments pour changer leur premier rapport. Je suis venu à quelques
reprises, lors de la présentation du premier rapport, et à toutes
les questions qu'on posait aux membres de la commission, il n'y avait rien
à faire, ce n'était pas changeable, c'était immuable, en
vertu de je ne sais quels principe ou illumination qui venait du
Très-Haut. Puis on reçoit un deuxième rapport, pas mal
différent du premier rapport, et qui touche le comté de Pontiac
et celui de Témiscamingue entre autres, et la loi qu'il préconise
n'est pas tout à fait la même que dans le premier. Il y a quelques
changements dans d'autres comtés. Ceci étant dit, je me demande
pourquoi jumeler.
Ceci étant dit, je me demande quelles sont les raisons
sérieuses de jumeler le comté de Témiscamingue avec le
comté de Pontiac plutôt que de laisser le comté de
Témiscamingue avec le comté de Rouyn-Noranda, parce que c'est la
même région économique. Le comté de Pontiac n'est
pas dans la région économique de l'Abitibi ni du comté de
Rouyn-Noranda. Le comté de Pontiac tombe dans la zone économique
de Hull. Je me demande en vertu de quel principe...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: Si on me le permet, je voudrais corriger seulement un peu...
Quand le député de Lafontaine...
M. LAFONTAINE: ... de Labelle.
M. HARDY: Le député de Labelle est presque devenu un
personnage historique.
M. LAFONTAINE: Probablement.
M. GAGNON: Quand on mêle les noms, on doit être
mêlé tout le temps.
M. HARDY: Quand le député de Labelle dit que les membres
de la commission indépendante qui ont témoigné disaient
que c'était immuable, il ne dit pas tout à fait la
vérité. Il ne traduit pas exactement tous les faits. Parce
qu'à maintes reprises, le président de la commission, le juge
Drouin et M. Prémont ont dit: Faites-nous des suggestions. Faites-nous
des propositions. Nous les étudierons et, si nous les considérons
conformes, nous les retiendrons. Et le député de Berthier a fait
une proposition qui a été retenue. Le député de
Labelle dit qu'il a assisté à quelques séances, j'ai
assisté à toutes les séances d'audition des
commissions.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Vous avez l'air intéressé dans la
réforme de la carte électorale.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M. HARDY: Comme tout démocrate, je suis très
intéressé dans la réforme de la carte électorale. A
chaque fois que les deux commissaires ont comparu devant nous, ils ont toujours
dit qu'ils étudieraient avec attention toutes les suggestions qui
seraient faites par la commission.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Cela ne me donne pas la raison pour laquelle la
commission Drouin vient à l'encontre des grands principes de base
lancés par le ministère de l'Industrie et du Commerce sur les
pôles d'attraction. La ville de Hull est un pôle d'attraction.
Rouyn-Noranda est un autre pôle d'attraction. On prend un comté
qui s'appelle le comté de Témiscamingue où le pôle
d'attraction est Rouyn-Noranda et on le relie au comté de Pontiac
où le pôle d'attraction est la ville de Hull. Si on veut respecter
une planification, il faudra commencer par la base, au moins respecter les
normes des régions économiques du Québec. Je pense qu'il y
en a dix ou douze. Il faut tout de même respecter ces grandes normes
parce qu'on vient à l'encontre...
Je vois mal le député de Témiscamingue obliger
d'aller trouver son divisionnaire dans le haut, après cela, aller
trouver son divisionnaire près de la ville de Hull. Il faudra qu'il
s'occupe aussi de se faire promener en "jet" parce que sans cela, il n'aura
jamais le temps de le faire en automobile. Il serait mieux axé sur la
ville de Rouyn-Noranda. C'est à quelques milles. J'aimerais bien
entendre le député de Témiscamingue, s'il avait des
lettres de municipalités telles que Ville-Marie, Lorrainville, Guigues,
Belleter-re, Notre-Dame-du-Nord recommandant au député de faire
valoir sa voix ici, à la commission parlementaire, pour qu'il y ait
fusion entre le comté de Témiscamingue et le comté de
Pon-
tiac. Je suis sûr que les gens de Témiscamingue aiment
mieux aller vers Rouyn-Noranda que de descendre vers...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: C'est regrettable que nous soyons obligés de
recommencer la discussion que nous avons eue cet après-midi, en
l'absence du député de Labelle; mais qu'il vienne me dire,
à moi, que les gens du comté de Témiscamingue veulent
aller à Rouyn, il ne connaît pas cela.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ils ne veulent certainement pas descendre...
M. THEBERGE: Premièrement, il connait peut-être le
comté de Labelle, mais qu'il ne vienne pas parler au
député de Témiscamingue de ce que les gens du comté
de Témiscamingue veulent. Tout de même. Deuxièmement, c'est
ce que j'ai dit cet après-midi et que je répète pour la
bonne compréhension du député de Labelle, nous avons un
comté agricole et forestier. D'accord? Le comté de
Témiscamingue. Le comté de Pontiac est un comté agricole
et forestier. D'accord? Le comté de Rouyn-Noranda n'est ni agricole, ni
forestier. C'est minier comme Val-d'Or et tout l'Abitibi. Au point de vue
économique, comme l'a si bien dit le député de
Gaspé-Nord cet après-midi, contrairement à ce que le
député de Maskinongé a dit, je pense que cela devrait
entrer en ligne de compte. C'est un des arguments qui font que le comté
de Témiscamingue aime mieux aller avec le comté de Pontiac. Parce
que c'est composé d'à peu près 22 ou 23 petites
municipalités. Il n'y a aucune grosse ville qui va nous englober. Et
elles savent que cela sera le comté de Pontiac qui sera
considéré comme il était considéré
auparavant.
M. LAFONTAINE: Si je peux faire une extrapolation des paroles... Je
m'excuse.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Est avait
demandé la parole. Le député de Shefford par la suite, et
le député de Labelle.
M. TETRAULT: Je viens d'écouter les explications du
député de Témiscamingue. Elles me frappent un peu.
En prenant en considération certaines propositions faites par le
ministère des Terres et Forêts où l'on dit que le
Nord-Ouest québécois est le grenier des forêts dans la
province de Québec...
M. THEBERGE: A cause du Témiscamingue.
M. TETRAULT: A cause du Témiscamingue? Peut-être que pour
le glorifier, je vais accepter. Mais je ne peux pas le comprendre du tout,
parce que, si on prend en considération que le plus grand comté
qu'il y a dans cette région est l'Abitibi-Est donc il doit y
avoir quelque chose avec les terres et forêts je ne peux pas voir
que l'explication soit valable. Je prends la déclaration du CRDAT qui
dit que le Témiscamingue devrait continuer d'être dans le
Nord-Ouest québécois parce que c'est une entité, les
quatre comtés, et le gouvernement nous arrive avec une proposition qui
dit: Pontiac, Témiscamingue font un et les arguments soulevés par
le député... Je crois que c'est un peu frou-frou, étant
donné ce que disent les experts dans le Nord-Ouest, le CRDAT qui est
formé d'hommes de la forêt qui doivent savoir de quoi ils parlent
un peu et étant donné aussi les déclarations mêmes
du ministre des Terres et Forêts, M. Kevin Drummond. Donc, je ne peux pas
voir pourquoi cet argument est apporté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Tout ce que je voulais dire tout à l'heure au
député de Témiscamingue... Il avait l'air tellement
convaincu que les vingt petites paroisses, ou à peu près, de chez
lui cela avait l'air petit, cela faisait pitié s'en
aillent avec les paroisses du comté de Pontiac qui étaient aussi
agricoles et forestières et Rouyn-Noranda où c'était
seulement minier. A l'entendre parler, je me demandais s'il avait l'intention
d'apporter un amendement à la loi des zones économiques du
Québec pour enlever la capitale régionale qui est Rouyn-Noranda
et la faire changer par Hull. Parce que je vois mal les gens de Ville-Marie
obligés d'aller faire leurs affaires à Hull. Je ne connais pas
trop la région, je suis allé quelques fois, mais je sais que les
gens de Ville-Marie font affaires avec la ville de Rouyn-Noranda et non pas
avec la ville de Hull. Il faut être logique.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: Si vous prenez les extrêmes du comté, c'est
évident; je ne dis pas qu'elles se touchent, c'est un comté
immense. Je répète encore que cela aurait pu rester deux
comtés spéciaux. Mais, Ville-Marie est autant attirée,
malheureusement, par les villes de la frontière de l'Ontario que par
Rouyn, sinon plus. La ville de Témiscamingue, c'est North Bay, point
final. Alors, Rouyn là-dedans, c'est évident que dans
Québec, cela va être la plus grosse ville mais il reste que de
Témiscamingue à Rouyn, il y a 150 milles. C'est plus ou moins
rapproché. Je comprends que d'aller en bas c'est...
M. LAFONTAINE: Le Témiscamingue, c'est l'autre extrême.
M. THEBERGE: Oui, 90 milles.
M. LAFONTAINE: Mais il reste Ville-Marie...
M. THEBERGE: C'est encore une distance.
M. LAFONTAINE: Oui, c'est encore une distance, mais le
député de Témiscamingue...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un à la fois.
M. LAFONTAINE: ... va admettre que les gens de Ville-Marie font assez
d'affaires avec la ville de Rouyn-Noranda et, dans le Québec, ils sont
plus parents avec Rouyn-Noranda qu'ils peuvent l'être avec Hull. Si, pour
être logique, on suit la thèse du député de
Témiscamingue de jumeler le comté de Témiscamingue avec le
comté de Pontiac, il faudrait continuer la logique au point aussi
d'amender les zones économiques dans le Québec, rattacher le
comté de Témiscamingue à la ville de Hull et le soustraire
à l'influence de Rouyn-Noranda.
M. THEBERGE: Quand le temps viendra, on en décidera. C'est une
autre loi, M. le Président, celle des régions
économiques.
M. LAFONTAINE: J'ai toujours eu l'impression que la commission Drouin
était une commission sérieuse mais de temps en temps, quand
j'entends certaines déclarations ici et en dehors de la Chambre, je me
demande si la commission Drouin était réellement une commission
sérieuse. Parce qu'un des grands principes de base du
développement économique, social et politique dans le
Québec est branché sur les régions économiques et
dans la révision de la carte électorale, dans le jumelage de
Témiscamingue avec Pontiac, on fait fi des zones économiques. On
soustrait le comté de Témiscamingue à l'influence de
Rouyn-Noranda pour le mettre peut-être sous la coupole de Hull, ou on
enlève le comté de Pontiac à la coupole de Hull pour le
donner à Rouyn-Noranda. Je comprends mal un député servant
son comté qui est grand comme une province de France,
Témiscamingue et Pontiac, avec une population assez
éparpillée et avec un mur de forêts entre les deux et
où la partie de Pontiac du nouveau comté de Témiscamingue
n'est accessible qu'en passant par l'Ontario... Le député le
sait. Je me demande si on a tenu pour acquis que des zones économiques
existaient dans la province.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur le même sujet, le leader du
gouvernement.
M. LEVESQUE: Nous devons évidemment, apparemment, payer la
rançon du consentement unanime que nous avons donné. Cette libre
expression fait que nous reprenons, ce soir, des débats qui ont
été vidés antérieurement. Toute cette question des
régions écono- miques et le député
d'Abitibi-Ouest m'approuve parce qu'il le sait, il était ici a
complètement été discutée avec des collègues
du comté de Labelle.
Si le député de Labelle avait été ici,
ce n'est pas un blâme que je lui fais, il avait probablement
d'autres occupations il aurait vu que nous avons fait un rapport sur une
étude sommaire que nous avons demandée à l'Office de
planification et de développement du Québec sur cette question.
Je n'ai pas l'intention de reprendre cette discussion et de
répéter. C'est la même commission. Si on change
d'interlocuteur à toutes les séances, je me demande comment nous
allons pouvoir marquer progrès.
M. LAFONTAINE: M. le Président, quand j'entends le leader
parlementaire de la Chambre dire que la question est vidée, c'est vider
une question assez vite. Il reste une chose. Il y a des zones
économiques qui demeurent dans le Québec. Je pense, encore
là, que le point d'appui de toute la population, ce sont les
comtés provinciaux. J'ai déjà vu et entendu certains
députés de la ville de Montréal que je ne mentionnerai pas
se sentir un peu martyrisés par le rôle ou le sort qu'ils avaient
de représenter un comté urbain de Montréal. Je me souviens
d'avoir lu dans certains journaux et d'avoir entendu dernièrement
à la télévision un député libéral
dire: La prochaine fois, je ne me représenterai pas, parce que je ne
représente rien. Quand il y a un problème scolaire, c'est la
commission scolaire qui règle directement le problème avec le
gouvernement. Si elle a un peu de misère, elle prend un gros ministre de
la région de Montréal et en fait son porte-parole. On vient voir
le premier ministre et c'est réglé là; on n'en entend
même pas parler. Quand il y a un problème municipal, la ville de
Montréal est tellement grosse qu'on ne fait même pas appel
à nos services. Quand il est question du bien-être social, on nous
passe par-dessus la tête, parce que la ville de Montréal a un
service de bien-être social. On a l'impression, quand on est
député d'une ville de Montréal, qu'on n'a rien à
faire. Quand j'écoutais et que je lisais, cela me faisait penser
à l'annonce de la compagnie Maytag à la télévision,
les gars qui s'ennuient parce qu'ils n'ont rien à faire. C'est un peu
ça. Quand on tombe dans un comté rural...
M. LEVESQUE: M. le Président, c'est à regret mais
j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Question de règlement.
M. LEVESQUE: C'est à regret que je le fais, mais, là
encore, le député de Labelle veut apparemment se reprendre et
faire ici un discours qu'il aurait pu faire en deuxième lecture. Il met
en cause le principe de la loi qui a été adopté à
l'Assemblée nationale. Tous ces arguments ont été
largement diffusés par ceux
qui voulaient les prôner. Il y a beaucoup de valeur, j'en
conviens, dans les arguments du député de Labelle.
Représentant moi-même un comté rural, je suis très
sensible aux préoccupations du député de Labelle. Mais
toutes ces questions ont été discutées lors du
débat de deuxième lecture. Pour revenir à ce que j'avais
mentionné hier, simplement pour le résumer, cette
préoccupation, que je partage avec le député de Labelle,
j'en ai fait part à l'Office de planification et de développement
du Québec pour voir s'il y avait moyen de trouver une sorte de
concordance entre la division territoriale et les régions
administratives. La réponse que j'ai eue, c'est qu'avec le principe
sous-jacent au bill 62, il était impossible de pouvoir concilier les
principes fondamentaux du bill 62 avec les objectifs de division
administrative. D'autant plus que le projet de loi 80 prévoit
qu'après chacune des élections, il y aura révision de la
carte électorale, et cela en se basant sur un facteur
démographique en premier lieu et sur les autres facteurs qui y sont
mentionnés.
Nous aimerions que tout concorde, c'est évident. Notre logique
cartésienne aimerait voir toutes les divisions, qu'elles soient
administratives dans tout le Québec, que ce soient des divisions
municipales, que ce soient des divisions administratives quant aux
activités des divers ministères, que ce soient des divisions
électorales fédérales, que tout cela puisse
coi'n-cider.
Mais, étant donné que les critères de base sont
différents, on ne peut arriver à des conclusions qui nous
plairaient intellectuellement. De sorte que, même si on passait encore la
soirée à répéter des arguments qui ont une valeur,
arguments pris individuellement et séparément, on n'arriverait
pas à pouvoir trouver cet ajustement idéal que nous aimerions
tous voir se réaliser. Dans les circonstances, ce que nous faisons est
d'essayer de bonifier cette loi, s'il y a lieu, mais je l'ai dit en
réplique en deuxième lecture nous ne pouvons pas faire de
changements radicaux et majeurs sans bouleverser toute l'économie de ce
projet de loi. Les députés sont ici, non pas pour refaire cette
philosophie; c'est décidé, ce fut décidé à
l'Assemblée nationale, en deuxième lecture. Les
députés sont ici pour apporter des suggestions qui peuvent, tout
en tenant compte de l'économie générale du projet de loi,
le bonifier. C'est ce que nous essayons de faire ensemble. Mais essayer de
faire les comtés pour que cela coincide avec les divisions
administratives, c'est assez difficile. Je l'ai même
suggéré parce que cela me préoccupait. Je dois admettre
que cela est impossible.
M. TETRAULT: M. le Président, pour faire suite à la
déclaration du leader parlementaire, pourrait-il nous dire si la
région administrative du Nord-Ouest québécois serait
Val-d'Or au lieu de Rouyn-Noranda, vu son importance dans le territoire du
Nord-Ouest québécois?
M. LEVESQUE: Serait quoi? M. TETRAULT: Val-d'Or.
M. LEVESQUE : A ce moment-là, le député ne parle
pas de région administrative, mais de capitale. Il faudrait rappeler au
député d'Abitibi-Est que cette décision a
déjà été prise et se retrouve dans un
arrêté en conseil qui date déjà de plusieurs
années. Alors, je ne crois pas que ce soit maintenant que nous
déciderons des capitales administratives.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Frontenac, sur le
même sujet.
M. LATULIPPE : Ce n'est pas une question de règlement, c'est sur
la question de Témiscamingue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant. Le député de
Shefford avait demandé la parole.
M. LAFONTAINE: Je dois remercier le leader parlementaire de son aveu. Il
veut bonifier la loi, mais je pense bien qu'il nous prête le même
sentiment. Nous aussi, nous voulons bonifier la loi. Les interventions que nous
avons faites ce soir étaient justement dans le but de bonifier cette
loi. J'admire le souci qu'il a d'essayer de ramener les comtés, les
circonscriptions électorales le plus près possible des
régions administratives; ce qui explique qu'hier encore, disait-il, il a
rencontré les responsables du plan. Je me demande pourquoi, si jamais on
faisait une ligne entre Témiscamingue et Pontiac, ramener
Témiscamingue vis-à-vis de Rouyn-Noranda? Les régions
administratives seraient sauvegardées. Cela correspondrait aux vues du
leader parlementaire et tout le monde serait heureux.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais simplement faire
quelques remarques à la suite des propos tenus par le
député de Terrebonne, suivant ce qu'il a avancé à
l'occasion des sessions de la commission, en disant qu'il avait
été facile de faire des exposés et même d'obtenir
des changements assez majeurs au rapport de la commission.
Je ne veux prendre comme témoin que les propos qui ont
été tenus ici hier et aujourd'hui par des députés
qui ont fait des suggestions et qui se sont heurtés selon
l'expression de l'un d'entre eux à des murs. Il n'est pas le seul
à penser de cette façon. Ces gens ont fait des suggestions,
étant bien conscients des lieux et de la population qu'ils
représentaient, beaucoup plus que les membres de la commission ne
peuvent l'être, parce que ceux-ci n'avaient pas accepté de remplir
le mandat tel qu'il leur avait été demandé de le faire en
se rendant dans les
régions pour consulter la population. Je me rends compte,
à écouter les propos tenus par certains députés,
qu'eux, dans certains cas, l'ont fait. Donc, ils étaient en mesure de
faire des suggestions. A leur grande déception et nous pouvons
surtout le constater lorsque nous parlons avec eux en dehors de la Chambre ou
de la commission on voit que les gens sont beaucoup plus ouverts et
beaucoup plus déçus de ce chambardement de la carte
électorale.
On me dira que ce sont des propos qui auraient dû être tenus
en deuxième lecture. Nous avons tenté de le faire, mais, suivant
les nouveaux règlements, le temps qui nous était alloué
était tellement court que nous pouvions à peine amorcer le sujet,
non pas le couvrir. Il faut donc tâcher de profiter des circonstances
pour essayer d'apporter les modifications qu'on croit nécessaires
à des changements à la carte électorale qui sont sains,
qui protègent certaines habitudes, certaines traditions et qui
protégeront aussi des régions économiques. C'est pour
cette raison cet après-midi, voyant le député de
Témiscamingue, ce qu'il ressentait après avoir entendu les propos
tenus par le député d'Abitibi-Ouest et connaissant le sentiment
des autres députés de la région de l'Abitibi, que j'ai
décidé d'apporter cette motion que j'ai faite ce soir, en vue de
conserver les bornes actuelles des comtés d'Abitibi-Est,
d'Abitibi-Ouest, du Témiscamingue et de Rouyn-Noranda. On a
demandé je pense bien que le leader parlementaire l'a fait par
suggestion d'amendement ce qu'on ferait du comté de Pontiac. On
pourrait prendre la délimitation qui a été soumise par le
premier rapport de la commission Drouin. Ceci pourrait faire partie de la
délimitation de ces cinq comtés, trois de l'Abitibi, un de
Témiscamingue et l'autre de Pontiac. Ceci respecterait le désir
de la population, les régions économiques, et contrairement
à ce que peuvent penser certains députés qui tentent
difficilement de défendre des positions en disant: Mon comté est
semi-agricole, semi-forestier et je m'en irais dans un autre comté et ce
serait... ces arguments ne représentent pas grand-chose parce qu'il y a
des comtés, on va vous le démontrer tout à l'heure, qui
sont agricoles, industriels, miniers, forestiers et forment tout un
comté. On va vous le prouver tout à l'heure dans d'autres
régions. Donc, cela ne veut pas dire grand-chose. Ce qui est beaucoup
plus important que cela, c'est que ces comtés puissent se diriger vers
une zone économique comme le Témiscamingue le fait. Le
député l'a admis cet après-midi bien franchement. Ce n'est
pas un reproche. Je pense bien qu'aucun de ses collègues ne lui fera
reproche non plus, que la partie haute du comté, Ville-Marie, à
Rouyn-Noranda comme région économique, alors que
Témiscamingue se dirige vers l'Ontario. C'est naturel. North Bay est la
ville la plus près vers où on va se diriger.
Donc, je pense bien que si le gouvernement voulait marcher un petit peu
sur son orgueil et dire: La commission ne s'est pas trompée mais on
pense que, administrativement, ce serait plus avantageux pour la population,
pour le moment. C'est tellement vrai que si, parfois, d'ici deux ans, d'ici la
prochaine élection, on voit que ce n'est pas réellement rentable,
cette attitude, on pourra revenir encore, la loi le prévoit, demander
à la même commission de faire une nouvelle étude et
d'apporter des changements. Pourquoi chambarder tout d'un coup toute la
province? Pourquoi ne pas conserver exactement ce qu'il est possible de
conserver sans chambarder tout et ne changer simplement que ce qu'on est
obligé de chambarder? Le faire par étapes. Dans deux ans, on
pourra faire d'autres changements. Je pense que ceci respecterait
l'économie qui est voulue. Je crois bien que la majorité des
députés prévoyaient que cela se ferait lorsqu'ils ont
voté ce fameux bill 80, et, en ajoutant une clause qui, à mon
sens, est essentielle. C'étaient des cas exceptionnels comme les
Iles-de-la-Madeleine, et c'est un geste que nous devrons aussi faire pour
d'autres comtés. Je maintiens ma proposition avec l'amendement quasi
proposé par le leader parlementaire qui nous a quittés pour
quelques instants seulement. J'ai donc pensé que ça deviendrait
un amendement à la proposition que j'avais faite.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur la proposition que vient
d'émettre le député de Shefford, ai-je bien compris que
vous voulez maintenir ce que proposait le premier rapport?
M. RUSSELL: Non. La situation actuelle. M. LATULIPPE: La situation
actuelle.
M. RUSSELL: Un amendement, si nécessaire, à
l'intérieur de...
M. LATULIPPE: Je n'ai pas fini, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, à l'ordre, messieurs!
M. LATULIPPE: Pour me former une meilleure opinion, est-ce qu'on serait
en mesure de me dire quelle population représente le nouveau
comté proposé de Pontiac-Témiscamingue?
M. RUSSELL: Je vais vous dire cela, immédiatement.
M. HARDY: C'est 24,134.
M. RUSSELL: Le nouveau ou le premier?
M. LATULIPPE: Le nouveau rapport.
M. HARDY: C'est 24,134 que le deuxième rapport Drouin
propose.
M. RUSSELL: Je m'excuse, je parlais du premier.
M. LATULIPPE: Le premier rapport Drouin? Je ne parlais pas du premier,
je parle de celui qui est proposé, Pontiac-Témiscamingue, le
nouveau comté.
M. HARDY: C'est 24,134.
M. LATULIPPE: C'est 24,134. Le comté voisin de Gatineau, dans la
nouvelle proposition qui est au tableau?
M. HARDY: C'est 26,817.
M. LATULIPPE: C'est 26,817. Cela se maintient à peu
près.
M. HARDY: Pendant que je suis à donner des chiffres,
tantôt, le député d'Abitibi-Ouest parlait d'un
équilibre entre les comtés de la région d'Abitibi. Ce que
la loi 62 propose, à mon sens, maintient un équilibre, avec
Abitibi-Ouest, 26,916; Abitibi-Est, 26,088; Rouyn-Noranda, 27,353 et
Pontiac-Témiscamingue, 24,134. Vous avez un équilibre entre ces
quatre comtés, Pontiac-Témiscamingue étant un peu moins
populeux à cause de l'étendue du territoire.
M. LATULIPPE: Je trouve cela quand même curieux. Je regarde la
proposition sur les comtés projetés... on arrive avec la
première proposition, c'est vrai qu'on retranche la partie nord qui
était peut-être très populeuse, et qu'on en arrive à
24,000 électeurs, parce qu'on maintient presque... Si vous le dites,
cela doit être essentiellement... Je n'ai pas fait d'étude
là-dessus.
M. HARDY: Pour arriver à 24,134, vous prenez les électeurs
de 1970 de Pontiac et les électeurs de Témiscamingue.
M. LATULIPPE: Le nouveau rapport retranche quand même une partie.
Il retranche la partie nord. Non, je m'excuse, vous avez raison. C'est parce
que je confondais avec l'autre partie.
Sur la proposition du député de Shefford, M. le
Président, je dois dire que si cela correspond aux voeux de l'ensemble
des députés du coin qui connaissent bien leur région, pour
ma part, je voterai favorablement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, il y en a plusieurs qui ont
demandé la parole, le député de Gaspé-Nord, le
député de Labelle et le député de l'Islet.
Le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Relativement à la motion du député de
Shefford, je ne sais pas si le député de Témiscamingue
peut nous dire s'il y a eu des résolutions des conseils municipaux de
Olier, Nédelec, Rémigny, Belleterre, Moffet, Laforce, Angliers,
Guérin, Notre-Dame-du-Nord, toutes les paroisses du haut,
Saint-Eugène-de-Guigues, Saint-Bruno-de-Guigues, Laverlochère,
Lorrain-ville, Ville-Marie...
M. BOSSE: M. le Président, si on entre dans ce jeu, cela signifie
qu'on va faire la même chose pour chaque comté...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, la parole est au
député de Gaspé-Nord, on reviendra après.
M. GAGNON: Pourquoi y a-t-il une commission de nommée? Est-ce que
c'est pour dire: Voici les cartes et allez-vous-en? Donc, nous n'avons pas
besoin de parler. Mais si on est là pour exposer des problèmes,
pour se renseigner et en plus faire les suggestions qu'on croit utiles, il faut
que la commission joue son rôle. C'est son rôle de nous entendre.
Si je n'ai pas le droit de soumettre des suggestions, ou de proposer des
choses... on s'étendra. La carte électorale s'étend
à toute la province.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. HARDY: Sur une question de règlement. Nous avons fait la
preuve depuis le début de nos travaux que nous ne sommes pas ici
seulement pour examiner des cartes. Nous sommes ici premièrement pour
entendre les opinions des députés, et, deuxièmement, quand
les suggestions sont valables... Ce matin nous avons accepté une
suggestion du député de Shefford quant à une modification
à Montréal. Cet après-midi, nous avons retenu une
suggestion du député d'Abitibi-Ouest que je pense bien
l'ensemble des membres de la commission vont accepter. Ce n'est pas
juste de dire que nous sommes ici simplement pour examiner des cartes.
M. GAGNON: Ce n'est pas cela que j'ai dit. Le député
faisait quelques remarques qui laissaient voir qu'on ne pouvait pas discuter la
demande que j'étais en train d'adresser au député de
Témiscamingue. Je voudrais savoir si les conseils municipaux ont
adopté des résolutions en faveur de ce changement
d'agglomérations qui représentent les trois quarts des
électeurs du comté de Témiscamingue qui passent tout
l'Ontario et qu'on vienne projeter cela dans le comté de Pontiac.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur une question de règlement, le
député de Dorion.
M. BOSSE: Si on se rappelle antérieurement, lorsqu'il a
été question de faire de la consultation, il avait
été convenu précisément, afin de ne pas retarder
l'adoption de cette loi, que ce genre de consultation serait
évité.
Autrement, ça aurait pu prendre de nombreuses années s'il
avait fallu entendre chaque organisme municipal, chambre de commerce, etc.
Cela signifie que, si on entrait dans ce mécanisme, pour chaque
comté, on devrait prendre deux ou trois ans avant d'adopter cette
loi.
M. GAGNON: Evidemment, j'ai demandé au député de
Témiscamingue s'il avait eu des résolutions à la suite du
premier rapport.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue en réponse au député de
Gaspé-Nord.
M. THEBERGE: M. le Président, il n'y a pas eu de
résolution, ni d'un côté ni de l'autre; ni pour Rouyn, ni
pour Pontiac. Ce que j'ai dit, c'est que j'ai discuté avec
énormément de gens du comté et la très grande
majorité était en faveur du deuxième rapport de la
commission Drouin.
M.GAGNON: Et, à la suite du deuxième rapport, aucune
résolution également de...
M, THEBERGE: II n'y a eu aucune résolution ni d'une façon
ni de l'autre.
M. GAGNON: Ni d'une façon ni de l'autre.
M. THEBERGE: De personne du comté de Témiscamingue.
DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Les députés de Labelle et de
l'Islet.
M. LAFONTAINE: Ce que je retiens de toutes les discussions de cet
après-midi, même si je n'y étais pas pour répondre
au leader parlementaire, d'après son affirmation de tout à
l'heure, et pour revenir à l'admission que le député de
Témiscamingue nous faisait tout à l'heure, je pense que les
représentants de la région du Nord-Ouest québécois,
comprenant le comté d'Abitibi-Ouest, le comté d'Abitibi-Est, le
comté de Rouyn-Noranda et le comté de Témiscamingue, les
députés de ces circonscriptions représentent, au moins au
point de vue démocratique, la pensée qui se dégage de tout
le Nord-Ouest québécois.
Je pense qu'il y a un consensus qui est fait à l'effet de
respecter la région du Nord-Ouest québécois telle qu'elle
est présentement et de garder au comté de Témiscamingue
son entité, de garder au comté de Rouyn-Noranda son
entité, de garder aux comtés d'Abitibi-Est et d'Abitibi-Ouest
aussi leur entité. Je me demande ce que nous faisons, autour de la
table, pour tenter de défaire la volonté du peuple du Nord-Ouest
québécois. Quand on connait la contestation qui existe à
l'heure actuelle dans le Nord-Ouest québécois, quand on sait
qu'il y a quelques années les gens parlaient même d'une
onzième province qui serait le Nord-Ouest québécois. Et on
vient encore tout saccager. On prend une partie du Nord-Ouest
québécois, on l'envoie dans la région de l'Outaouais.
Si jamais un grand principe doit présider aux
délibérations de l'Assemblée nationale du Québec et
de cette commission parlementaire en particulier, je pense que c'est encore le
bon sens. En ce moment, j'ai en face de moi l'exemple patent, l'exemple
flagrant de cinq députés, représentant toute une
région, qui s'entendent pour garder les frontières naturelles de
leur comté, les comtés qui leur ont permis de siéger
à l'heure actuelle dans cette Chambre. Et on prétend, au pays du
Québec, respecter la démocratie. Je me demande quelle sorte de
démocratie on fait.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député de
l'Islet.
M. GIASSON: M. le Président, depuis cet après-midi, nous
avons devant notre commission une motion qui a été
formulée par le député de Shefford. Toute la discussion
qui a suivi s'est déroulée autour de cette motion qui avait comme
fin principale, sauf erreur, de créer, peut-être, des zones
particulières ou des comtés d'exception dans le bassin que
représente le Nord-Ouest québécois.
J'ai suivi la séance de la commission de façon permanente
et continue depuis le dépôt de cette motion. Présentement,
pour nous parlementaires, qui avons un choix à faire, c'est sûr,
nous travaillons à une loi qui nous amène à faire des
choix au point de vue des prochains districts électoraux au
Québec. Il m'apparait qu'à l'intérieur de
l'économie du bill 80, sur lequel tous les députés de la
Chambre ont eu à se prononcer en juillet 1971, sauf erreur...
M. HARDY: Le 14 juillet.
M. GIASSON: Le 14 juillet, une date mémorable, mon anniversaire
de mariage. Quand on revoit l'économie du bill 80 par lequel les
parlementaires ont voté sur une formule précise permettant le
travail de réforme des districts électoraux au Québec,
formule que tout le monde connaît à l'effet qu'on devait viser
à avoir un comté moyen de 32,000 électeurs avec un plus ou
un moins, et qu'on a confié à une commission indépendante
un mandat qu'elle a exécuté, selon mon évaluation,
exactement dans le sens de celui formulé.
Si on avait dit à la commission Drouin: Vous allez tenter de
bâtir une nouvelle carte électorale au Québec en respectant
d'abord la démographie mais en tenant également compte des zones,
des régions économiques et d'autres facteurs, on pourrait
peut-être reprocher à la commission indépendante de ne pas
avoir été
dans le sens du mandat qui lui avait été confié. E
m'apparaît qu'elle a exécuté le mandat tel que nous lui
avons demandé, nous, les parlementaires, de l'accomplir. Or, partant de
ce mandat, qui a produit la carte sur laquelle nous avons à discuter
présentement, il m'apparait que la discussion, suite à sa motion
du député de Shefford, a permis à tout le monde de
s'exprimer, d'apporter ses commentaires et je pense que le moment est venu pour
les députés de se prononcer sur la motion du député
de Shefford et je propose le vote sur la motion.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'en commission parlementaire le
député n'a pas le droit de proposer le vote immédiatement
tant qu'il y a quelqu'un qui veut parler. A moins que le président ne
limite les débats.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. LAFONTAINE: Je maintiens ma proposition d'un vote sur la motion du
député de Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Si vous me permettez, le
député de Témiscamingue a demandé d'intervenir et
le député d'Abitibi-Ouest aussi.
M. THEBERGE: Je dirai seulement une chose en réponse au
député de Labelle. La onzième province n'est pas
née au Témiscamingue, ne s'est pas terminée au
Témiscamingue et n'est pas passée par le Témiscamingue non
plus. Ceci pour l'édification du député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Par quelle place cela a-t-il passé?
M. THEBERGE: Cela a passé par le Nord-Ouest et cela prouve
premièrement qu'il y a une différence entre les trois
comtés du Nord-Ouest et le comté de Témiscamingue.
Deuxièmement, vous avez dit qu'il y avait une entente dans le
Nord-Ouest...
M. LAFONTAINE: Un consensus.
M. THEBERGE: Un consensus dans tout le Nord-Ouest. Mais, chose curieuse,
si ce consensus est dans tout le Nord-Ouest, comment se fait-il que vous n'ayez
eu de résolution d'aucune ville de Témiscamingue pour demander si
cela allait avec Rouyn-Noranda? Expliquez-moi cela.
M. LAFONTAINE: Personnellement, je n'avais pas confiance dans la
commission Drouin et je maintiens cette non-confiance.
M. THEBERGE: II reste quand même les villes du
Témiscamingue, puisqu'elles étaient tellement
intéressées à se joindre à Rouyn-Noranda, auraient
dû envoyer un mot à la commission ou dans les journaux comme le
CRDAT et la ville de Rouyn l'ont fait. Seulement, ce n'est pas le comté
de Témiscamingue, cela.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: A la suite des paroles du député de LTslet
à l'endroit de la loi 80, je crois que nous, pour notre part, n'aurions
pas voté pour cette loi si nous n'avions pas considéré
l'article 2, qui prévoyait de bonnes raisons de pouvoir
considérer des comtés d'exception. C'est l'article 9? De toute
façon, devant l'absence de la possibilité de conserver le statu
quo pour le comté de Témiscamingue, je crois que nous, du
Nord-Ouest, sommes dans la quasi-obligation d'accepter le deuxième
rapport de la commission Drouin. Quoique nous ayons fait les recommandations,
comme nous avons eu l'occasion de le dire tout à l'heure, nous avons
fait ces recommandations et nous avons cru que nous, dans le Nord-Ouest, nous
aurions eu toutes les raisons qu'on nous considère comme des
comtés d'exception. Cela n'a pas été fait. Est-ce que cela
pourrait se faire? Cela correspondrait probablement à l'amendement
à la motion du député de Shefford, qui vient nous demander
que soit conservé le statu quo pour les comtés du nord. De toute
façon, pour accommoder la commission, je crois qu'avec le comté
d'Abitibi-Est, nous accepterions le deuxième rapport.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur la proposition d'amendement du
député de Shefford, selon le voeu d'un membre de la commission,
on demande le vote. Aux membres de la commission, on va demander à
chacun si tout le monde est au courant de la proposition du
député de Shefford? Je vais les nommer chacun son tour.
Aors, la motion du député de Shefford se lit comme suit:
Que les comtés d'Abitibi-Est, d'Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda et
Témiscamingue gardent leurs limites actuelles. Les membres de la
commission sont les suivants: MM. Lessard, Latulippe, Gagnon, Russell,
Larivière, Assad, Houde (Limoilou): Faucher, Carpentier, Bossé,
Dionne.
Alors, M. Lessard.
M. LESSARD: Contre.
M. LAVOIE (Wolfe): Pardon, M. le Président, je ne fais pas partie
de la commission. Même s'il y a eu des changements, je remplace
Rémi Paul.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Vous votez en faveur de l'amendement.
M. GAGNON: C'est cela.
M. LAVOIE (Wolfe): Selon les règlements de
l'Assemblée nationale, les whips ne font-ils pas automatiquement
partie de la commission?
M. HARDY: A la condition de ne pas être remplacés.
M. GAGNON: II veut dire les whips en plus des membres réguliers.
Est-ce que c'est cela que le député de Wolfe veut dire?
M. LAVOIE (Wolfe): Non.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Latulip-pe.
M. LATULIPPE:Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gagnon.
M. GAGNON: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Russell.
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lariviè-re.
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Assad.
M.ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Houde (Limoilou)
M. HOUDE (Limoilou): Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Faucher.
M. FAUCHER : Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Carpen-tier.
M. CAPRENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Bossé.
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Dionne.
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Hardy.
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Leves-que.
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'amende- ment du député de
Shefford est rejeté à dix contre trois.
M. RUSSELL: M. le Président, avez-vous bien
énuméré les noms? Il y en a au moins quatre qui ont
voté...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous allons recommencer si vous voulez. M.
Lessard a voté contre.
M. LESSARD: J'ai voté contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Dans l'Opposition, il reste trois votes.
M. RUSSELL: C'est le rouleau compresseur.
M. AUDET : Est-ce que ceci clôt l'étude de la région
du Nord-Ouest?
M. RUSSELL: Non.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'était seulement sur la motion.
M. AUDET: Je n'aimerais pas laisser passer l'amendement que j'ai
déposé ce soir.
M.HARDY: On a toujours de l'ordre. Le député
d'Abitibi-Ouest peut compter sur nous. Nous retenons son amendement.
M. AUDET: En voulez-vous une copie?
M. HARDY : Nous l'avons imprégné dans l'esprit.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Dans le contexte actuel, je me rends compte que la
proposition que j'ai faite de bonne foi qui correspondait, j'en suis convaincu,
au sentiment de la majorité de la population des députés
n'a pas été comprise. Pour tâcher de formuler un autre voeu
qui semble être celui de respecter intégralement le rapport de la
commission, je vais essayer de me conformer en faisant une autre proposition.
Que le premier rapoort de la commission permanente qui a été
déposé, que nous avons étudié et qui respecte assez
fidèlement les normes du bill 80 soit adopté intégralement
pour le district électoral actuel des comtés d'Abitibi-Ouest,
d'Abitibi-Est, Rouyn-Noranda, Témiscamingue et Pontiac.
M. HARDY: Pour les raisons que j'ai longuement énoncées
cet après-midi, de même que mon collègue du comté de
Témiscamingue, nous ne pouvons pas accepter la proposition du
député de Shefford qui, encore une fois je le dis avec
beaucoup d'amitié pour mon collègue du comté de Shefford
contredit la position que lui-même et ses collègues ont
adoptée
depuis le début des travaux de cette commission. La position de
fond du député de Shefford et de ses collègues est la
suivante: Nous devons le plus possible respecter la volonté des
personnes concernées, nous devons le plus possible respecter la
volonté des parlementaires. Les parlementaires doivent jouer leur
rôle dans l'élaboration de cette loi. Or, voici que
précisément le deuxième rapport Drouin est le fruit d'une
collaboration entre les parlementaires et la commission indépendante et
de plus, il est endossé comme deuxième solution par le
député de Témiscamingue et par la population dont il est
le porte-parole.
Si nous voulons être logiques avec nous-mêmes, si le
député de Shefford veut-être logique avec lui-même,
il ne peut pas soutenir sa proposition voulant que l'on revienne au premier
rapport Drouin, parce que le deuxième rapport Drouin correspond
davantage à l'assentiment des membres de la commission parlementaire et
l'assentiment des électeurs repré-tés, des
électeurs intéressés. Alors, pour cette raison, M. le
Président, nous ne pouvons pas faire autrement que voter contre la
proposition du député de Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, une question de
procédure.
M. RUSSELL: M. le Président, si vous voulez me permettre en
dehors de cette motion, un instant. A la lumière des faits, je crois que
le député de Wolfe avait le droit de vote à la commission,
donc pour corriger une procédure, pour lui permettre de voter, on
pourrait peut-être lui demander de voter et inscrire son vote.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Vous avez droit à deux votes, plus
celui de M. Lavoie.
M. LAVOIE (Wolfe): II me semblait que je n'étais pas dans
l'erreur lorsque je vous ai mentionné cela à l'instant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous admettons notre erreur, M. le
député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Naturellement, si vous enregistrez mon vote, je
voterai en faveur de...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, M. Lavoie de Wolfe vote pour
l'amendement du député de Shefford. Cela fait dix contre, quatre
pour.
M. LAFONTAINE: Dix qui sont pour, mais qui votent contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Messieurs, j'ai demandé de parler un
à la fois, si vous voulez nous allons revenir à de meilleurs
sentiments. La parole est présentement au député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: A l'occasion de la motion du député de
Shefford, j'ai écouté avec attention le député de
Terrebonne. Il a dit d'abord que c'était accepté par les
députés de la région. Le député de
Témiscamingue, cet après-midi, n'a jamais dit qu'il acceptait. Il
a dit que, forcément, il était obligé de prendre les
choses telles qu'elles étaient. Alors le député de
Terrebonne dit que cela a été accepté. Ce ne sont pas les
faits tels qu'ils sont. Parce que le député de
Témiscamingue a dit, cet après-midi, qu'il était
obligé d'accepter les choses telles qu'elles étaient mais que lui
personnellement n'était pas en faveur. Il l'a
répété, on pourra le voir au journal des Débats. Je
serais curieux de savoir quels sont les députés qui, par
écrit, ont fait des suggestions à la commission pour apporter des
changements dans tout le bloc de secteurs de comtés. Je suis moralement
convaincu que c'est peut-être le Parti libéral qui a
apporté les suggestions, mais non pas les députés en tant
qu'individus représentants d'un comté qui ont fait valoir leurs
représentations par écrit. Est-ce que la commission a des
écrits de chaque député?
M. HARDY : Je soulève un point de règlement. Le
député de Gaspé-Nord n'a pas le droit de prétendre
que certains de ses collègues n'ont pas fait les représentations
qu'ils considéraient devoir faire comme membres de cette Chambre. Il ne
faut quand même pas, M. le Président, qu'on se considère
être les seuls porteurs de la vérité, que les autres ne
font pas leur devoir...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M. HARDY : Tous les députés, membres de cette commission,
j'en ai été témoin parce que j'étais assez
directement lié à ce dossier, à quelque parti qu'ils
appartiennent, ont fait valoir leurs opinions, leurs représentations, et
parfois même, avec beaucoup de vigueur.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Sur un point de règlement, M. le Président. Je
comprends que le député de Terrebonne veut laisser l'impression
que chaque député a fait valoir son point de vue.
M. HARDY: C'est un fait.
M. RUSSELL: Mais, je suis bien d'accord, on a obtenu à peu
près le même résultat qu'on obtient ce soir.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, cela me surprend quand je vois le
député de Terrebonne en contradiction avec le
député de Shefford et dire: Tous les députés ont
été entendus. Si j'ai bien entendu, s'il me reste encore un brin
de
logique, je pense bien que le député de
Témiscamingue voulait garder le statu quo. Alors, il n'y a pas eu statu
quo, il vient d'être renversé par un vote et cela me surprend que
ses collègues aient voté contre sa thèse qu'il a si bien
exposée cet après-midi.
M. HARDY: M. le Président.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai la parole.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je vais respecter... chacun son tour.
M. LAFONTAINE: Quand j'entends le député de Shefford
proposer qu'on applique les propositions du premier rapport Drouin, je me rends
bien compte que dans la loi qui est devant cette Chambre qui a
été proposée, j'imagine, par la commission Drouin
les principes qui ont guidé la rédaction de la loi viennent en
contradiction avec les principes du premier rapport Drouin. J'aimerais bien
entendre les principes du premier rapport Drouin. Pourquoi, à un moment
donné, a-t-on une proposition de comté dans le premier rapport et
une loi qui est complètement différente du premier rapport?
J'ai toujours dit que je calculais la commission Drouin comme
étant une commission indépendante et intelligente. Il y a tout de
même une limite de passer de vie à trépas et de dire: On se
berne et on se berce de démocratie encore une autre fois. J'aimerais
bien entendre le président nous expliquer les principes qui l'ont
guidé pour la rédaction du premier rapport et peut-être
nous expliquer pourquoi la loi ne correspond pas au premier rapport. Cela nous
expliquerait peut-être la proposition du député de
Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Je trouve énormément curieux qu'on remette
aujourd'hui en question le deuxième rapport sur des choses majeures.
Lorsque nous avons discuté, lors des séances de la commission
parlementaire, il était entendu que la commission Drouin
présentait un rapport et, naturellement, il était aussi entendu
que les parlementaires devaient avoir l'occasion de présenter certains
amendements à ce rapport. On voulait cependant que la commission demeure
libre d'accepter ou de refuser les propositions des parlementaires. Concernant
le fait que les parlementaires n'auraient pas été entendus, nous
avons eu le premier rapport qui a été déposé en
mars 1972. Il y a eu des séances de la commission parlementaire. A la
suite des propositions de différents partis politiques, c'est en juillet
1972 que le deuxième rapport a été proposé. Si,
aujourd'hui, on voulait proposer qu'on s'en tienne au premier rapport, je suis
assuré qu'un certain nombre de députés protes- teraient en
disant: Comment se fait-il que nos suggestions n'ont pas été
acceptées?
Il est certain que ça dérange de faire une nouvelle carte
électorale, de faire une nouvelle redivision de la carte
électorale. Cependant, le principe pour lequel, nous, du Parti
québécois, nous sommes battus, c'est qu'un vote soit égal
à un autre vote dans toute la province, autant que possible. Je suis
bien d'accord que certains députés aient la possibilité de
présenter certains amendements mineurs. Mais chacun d'entre nous sait
très bien que, si nous changeons de façon radicale la nouvelle
carte électorale qui nous est présentée, nous allons
être obligés de reformer une nouvelle commission parlementaire
pour étudier ce problème. Encore là, on ne s'en sortira
pas, parce que les députés ne seront pas satisfaits.
Je trouve très curieux qu'on se batte aujourd'hui au nom de la
démocratie pour le comté de Témiscamingue. Je pense que le
député de Témiscamingue doit être responsable de ses
actes. Je trouve également curieux que ce soient le député
de Shefford, le député de Labelle ou celui de Gaspé-Nord
qui tentent de défendre les intérêts des électeurs
de Témiscamingue. Cela m'apparaft assez curieux.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président pour répondre au
député de Saguenay, je comprends mal son attitude de vierge
offensée. Les péquis-tes ont toujours le mot "démocratie"
à la bouche. En fonction de cette démocratie, ils ont
demandé une refonte de la carte électorale, parce que 45.5 p.c.
des voix avaient donné 72 comtés au Parti libéral. Avec la
nouvelle distribution qui nous est proposée à l'heure actuelle,
le même pourcentage de 45.5 p.c. des voix va accorder au Parti
libéral aux prochaines élections, si c'était la même
distribution de votes, 81 sièges. C'est toute une démocratie. A
ce moment, je me demande si le Parti québécois n'est pas à
la solde du Parti libéral. Je me le demande. Un jour ou l'autre, je
sortirai le lien entre le Parti québécois et le Parti
libéral. Parce que le Parti québécois, dans la
deuxième élection du comté de Gatineau, a travaillé
franchement pour le Parti libéral, a donné franchement son appui
au Parti libéral. Un instant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je pense que c'est un blasphème qu'il fait.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, la différence est que nous ne
sommes pas le parti de l'arrière-garde. Lorsque le député
de Labelle...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Voulez-vous m'accorder un instant? On a
demandé au début de la commission de parler un par un. J'ai dit
que je maintiendrais l'ordre jusqu'à la fin. Je demanderais aux
députés qui n'étaient pas présents de bien vouloir
faire comme ceux qui étaient présents au début de la
commission et de se conformer à cette directive qu'on a donnée au
début de la séance de la commission. J'ai accordé la
parole au député de Saguenay et il va terminer son
intervention.
M. LESSARD: M. le Président, lorsque nous avons fait valoir la
nécessité d'une réforme de la carte électorale,
nous avions bien insisté, M. le Président, à
l'intérieur de cette commission parlementaire, pour que cette
réforme se fasse en deux étapes. Une réforme d'abord de la
carte électorale et une réforme du scrutin. Nous avions
constaté, par exemple, lorsque nous avons fait valoir ces revendications
concernant la nécessité de la réforme du scrutin, que
l'Unité-Québec ne semblait pas du tout d'accord sur cette
proposition. Actuellement, on se cache derrière cette exigence de la
réforme du scrutin pour rendre plus démocratique le scrutin, pour
s'opposer tout simplement à la réforme de la carte
électorale. Je suis bien d'accord sur ce que disait tout à
l'heure le député de Labelle, que la réforme de la carte
électorale n'est pas le seul facteur qui va rendre plus
démocratiques les élections au Québec, mais par exemple,
nous avons un pas à faire. Même si, actuellement, cela donne 81
députés au Parti libéral, je crois que cette
réforme est importante, que ce premier pas est important. Après
cela, nous allons continuer de nous battre, non pas en vierge offensée
comme l'Unité-Québec actuellement, mais pour une réforme
du scrutin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne qui l'a demandée. Je l'accorderai par la suite au
député de Labelle.
M. HARDY: Je m'incline devant le député de Labelle,
espérant qu'il va nous apporter des éléments nouveaux dans
la discussion.
M. LAFONTAINE: Je vais répondre, M. le Président, au
député de Saguenay. J'ai dit: "Les hauts cris de la vierge
offensée", je le répète, M. le Président, quand il
vient admettre qu'il est inutile de faire une réforme de la carte
électorale sans en même temps apporter une réforme du
scrutin. Je dis ceci, M. le Président: Si nous votons la division de la
carte électorale telle qu'elle est présentée par la loi,
nous venons de consacrer une plus grande injustice, parce qu'en 1970, 45.5 p.c.
du vote populaire a accordé au Parti libéral 72
députés. Cela veut dire beaucoup plus que 50 p.c. des
sièges avec seulement 45.5 p.c. du vote. Si nous adoptons cette loi
avant le 31 décembre, sans faire voter en même temps une loi qui
change le mode de scrutin, nous venons de commettre vis-à-vis de
l'électo-rat une plus grande injustice.
M.HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... parce que 45 p.c. du vote...
M.HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Sur une question de
règlement. Le député de Terrebonne.
M HARDY : Je comprends que le député de Labelle a
été sûrement empêché, pour des raisons
valables, de faire son discours de deuxième lecture en son temps. Mais
les règlements ne lui permettent pas de se reprendre à ce stade
de nos procédures.
M. LAFONTAINE: Sur un point du règlement, M. le Président.
Il s'agit de répondre au député de Saguenay qui a
apporté la réforme de la loi... Il l'a fait, alors, je lui ai
répondu, pour montrer qu'il se comportait comme une vierge
offensée.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs! A l'ordre !
M. HARDY: M. le Président, je vous demanderais, tout en
continuant à accorder la plus grande liberté de s'exprimer aux
honorables membres de cette commission de quand même vous en tenir aux
règlements et que l'on ne reprenne pas ici le débat de
deuxième lecture.
M. DEMERS: De la comédie!
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je voudrais faire remarquer aux honorables
députés que la deuxième lecture a été
adoptée et que nous sommes rendus aujourd'hui, à ce stade-ci
à étudier la proposition du député de Shefford qui
se lit comme suit: "II est proposé que le premier rapport de la
commission permanente soit adopté intégralement pour les
districts électoraux actuels d'Abitibi-Est, Abitibi-Ouest,
Rouyn-Noranda, Témiscamingue et Pontiac".
Alors, si vous voulez, nous allons nous en tenir â cette
proposition.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'avais la parole lorsque le
vice-président de la Chambre a soulevé un point d'ordre. J'admets
le bien-fondé de ce point d'ordre, mais il aurait dû le soulever
lorsque le député de Saguenay avait la parole. Il l'a
soulevé lorsque j'avais la parole. Je ne faisais alors que
répondre aux arguments ou
aux arguties du député de Saguenay, parce que nous
étions sur le comté de Témiscamingue avant que le
député de Saguenay ne prenne la parole.
J'avais demandé tout à l'heure qu'on prie le
président de la commission Drouin de venir nous expliquer les principes
directeurs.
M. HARVEY (Jonquière): Voyons donc, nous n'entendons pas de
témoins ici.
M. LAFONTAINE: Le ministre du Revenu sait fort bien qu'assez souvent en
commission parlementaire les officiers d'un ministère répondent
au nom du ministre.
M. HARVEY (Jonquière): Ils disent au ministre quoi dire comme
conseillers.
M. LAFONTAINE: Assez souvent les fonctionnaires répondent au nom
du ministre et les déclarations sont imputées au nom du
ministre.
M. HARVEY (Jonquière): Lisez vos règlements.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce que le député
d'Abitibi-Est veut avoir la parole?
M. TETRAULT: Si vous voulez me la donner...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Malheureusement, je suis obligé de
l'accorder au député de Gaspé-Nord parce qu'il l'a
déjà demandée depuis un certain temps.
M. GAGNON: Je n'avais pas fini tout à l'heure et la discussion a
repris avec mes collègues de gauche. Pour revenir à l'appui de la
motion du député de Shefford, je dis que, lorsque la commission
Drouin a préparé son premier rapport, même si elle
était à Québec, en regardant cet immense secteur de
l'Abitibi, y compris le comté de Témiscamingue, elle a
jugé utile de transposer, dans son premier rapport, un secteur de
distribution de carte électorale qui allait assez bien, compte tenu de
tous les aspects qui entrent en cause dans une redistribution de la carte
électorale. Je vois mal, entre autres, le député de
Saguenay qui, lui, est pour la séparation du Québec, qui irait
permettre que neuf, dix paroisses dans le haut du comté de
Témiscamingue, qui représentent les trois quarts des
électeurs du comté de Témiscamingue, passent par l'Ontario
pour venir dans leur comté de Pontiac. C'est inadmissible, c'est
impensable, parce qu'il y a tout ce secteur du haut du comté de
Témiscamingue qui est obligé d'aller passer par l'Ontario pour
venir dans Pontiac.
M. LESSARD: II s'agit de leur faire une route pour qu'ils rentrent dans
le Québec. Est-ce qu'ils auront un laissez-passer...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. GAGNON: II serait bon de demander la route au ministère de la
Voirie avant de faire la révision de la carte électorale. Pour
toutes ces raisons, je crois, la motion du député de Shefford est
bien sensée, bien pensée et il y va de l'intérêt
même de toute cette région, de toute la population. Pour ces
raisons, je l'appuierai avec beaucoup d'empressement.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que quelqu'un peut
m'assurer que ce n'est pas plutôt un grand principe de "gerrymandering"
qui a collé le comté de Témiscamingue au comté de
Pontiac au lieu de l'envoyer vers Rouyn-Noranda? J'aimerais que le
député de Rouyn-Noranda soit ici ce soir. Je connais sa
popularité dans le comté de Rouyn-Noranda, mais, malheureusement,
il est en train de remplir un devoir politique que nous connaissons tous. Nous
lui souhaitons bonne chance.
M. HARVEY (Jonquière): Les primaires.
M. LAFONTAINE: Ceci étant dit, j'aimerais être
assuré par quelqu'un. Je pense que c'est simplement la commission Drouin
qui pourra m'assurer de vive voix, vis-à-vis de cette commission, que ce
n'est pas un grand principe de "gerrymandering" qui a été
écouté pour enlever le comté de Témiscamingue de
Rouyn-Noranda et le lancer dans Pontiac.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, je m'explique mal la question du
député de Labelle, compte tenu de sa longue expérience
politique et parlementaire. Il est évident, c'est l'évidence
même que, lorsqu'on lit le premier et le deuxième rapports Drouin,
quand on voit tous les motifs, tous les arguments à l'appui des
décisions que cette commission a prises, les seuls critères qui
ont présidé à la rédaction de ce rapport, ce sont
les critères déterminés dans la loi 80, soit le facteur
démographique d'abord et, d'une façon adjacente, les facteurs
socio-économiques, les divisions territoriales des
municipalités.
M. GAGNON: Dans le premier rapport.
M. HARDY: Dans le premier et le deuxième.
M. LAFONTAINE: Non, parce que les deux viennent en contradiction.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant. A l'ordre, messieurs!
M. HARDY: Le député de Labelle, comme tout autre
député, peut bien...
M. GAGNON: Ce n'est pas cela. On est mêlé avec la
carte.
M.HARDY: Non. M. le Président, il est évident que je dis
souvent le député de Labelle, mais, dans mon esprit, mon
collègue du nord est devenu un personnage historique.
M. GAGNON: C'est clair, on se sépare avec une forêt de 100
milles.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne a son sens de
l'humour. S'il prend le mot historique comme je l'entends, cela veut dire qu'il
aura au moins quatorze ans de vie politique. De cela, je ne suis pas
sûr.
UNE VOIX: II s'en vient bien.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse, mais je n'ai pas
encore eu de réponse à ma question. Comment se fait-il que la loi
ne correspond pas aux principes qui ont guidé le premier rapport Drouin?
Dans le premier rapport Drouin, on respectait les régions
économiques et la région du Témiscamingue tombait dans la
grande région économique du Nord-Ouest québécois.
Avec la loi présentée par le gouvernement, cela ne correspond
plus à ce grand principe et Témiscamingue est donc relié
à Hull, ou Pontiac est relié à Rouyn-Noranda. Je ne le
sais plus. Je ne sais pas si, à cause de la fermeture de la ville de
Témiscaming, le député de Témiscamingue, qui est un
résident de la ville de Témiscaming, va déménager
à Chapeau, à l'Ile-aux-Allumettes ou à Bryson. 11 reste
que le comté tel que proposé par la loi électorale est un
comté qui n'a pas de sens. J'aimerais savoir pourquoi la loi
présentée par le gouvernement parce que c'est bien le
gouvernement qui l'a présentée ne satisfait pas aux
impératifs du premier rapport Drouin. C'est pour ça que le
député de Shefford, avec sa motion, demande d'obtenir le statu
quo pour répondre au désir unanime des cinq députés
de la région; je pourrais peut-être même dire les six, si je
pense à Pontiac un peu plus au sud. Je me demande ce qui est
arrivé entre les grands principes élaborés par la
commission Drouin et la carte telle que présentée à
l'heure actuelle par le gouvernement.
Je me pose la question et si on ne me donne pas de réponse, je
croirai que c'est le plus bel exemple de "gerrymandering" que je n'ai jamais
vu, parce qu'on a peur de la capitale qui est Rouyn-Noranda et de l'homme qui
la représente.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: M. le Président, encore une fois, il va falloir
répéter les arguments qui n'étaient peut-être pas
assez forts, que j'ai mentionnés de 4 heures à 6 heures et
après le souper. Quand le député de Labelle dit : le
désir unanime des cinq députés, c'est absolument faux,
c'est illogique. J'ai dit personnellement que les gens de Témiscamingue
ne voulaient pas aller dans le nord; donc, qu'il ne parle pas du désir
unanime.
Il prétend que si un groupe de députés veut garder
le statu quo, la commission devrait garder! le statu quo. Si on part avec ce
principe, on est aussi bien de ne pas faire de loi du tout. Il est
évident que cela a dérangé pas mal de monde; le
député de Témiscamingue est un de ceux-là. Pour mon
comté j'aurais aimé rester seul; quand j'ai vu que nous ne
pouvions pas rester seuls à cause des limites accordées de 24,000
électeurs, pour les arguments que j'ai mentionnés tout à
l'heure, que je ne répéterai pas pour le député de
Labelle, nous avons cru dans le comté et le député
aussi que nous étions mieux d'aller avec Pontiac plutôt
qu'avec Rouyn-Noranda. C'est tout ce que j'ai à dire
là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Gaspé-Nord, le député de Terrebonne et le
député d'Abitibi-Ouest.
M. GAGNON: Le député de Terrebonne dit que, lorsqu'il y a
eu les préparations du premier rapport, ç'a été en
relation avec les aspects démographiques, socio-économiques etc.;
admettons cela pour le premier rapport. Comme le deuxième rapport est
totalement différent du premier, sur quelles normes, sur quels
critères s'est-on appuyé? Parce que si on s'est appuyé sur
les arguments que le député de Terrebonne nous a
présentés pour le premier rapport, sur quoi s'est-on
appuyé sur le deuxième rapport? Parce que les premiers arguments
font partie du premier rapport.
M. HARDY: Le deuxième rapport, en ce qui concerne la
région de l'Abitibi comme en ce qui concerne d'autres régions de
la province, s'inspire des discussions qui se sont déroulées ici
à la commission de l'Assemblée nationale. Je me rappelle que le
député de Gaspé-Nord est venu à cette commission.
Je ne me souviens plus exactement du nombre de séances, mais il y a eu
un certain nombre de séances où nous avons interrogé les
membres de la commission. A la suite de ces discussions avec les membres de la
commission, des députés, soit comme groupe politique, soit
à titre individuel, ont formulé des suggestions à la
commission indépendante. La commission indépendante a
étudié ces suggestions à la lumière des
critères qu'elle s'était donnés, à la
lumière de la loi. La commission, dans cette deuxième
révision, a accepté un certain nombre de suggestions qui lui
avaient
été faites et en a rejeté d'autres, les
considérant non conformes à ses critères.
C'est la seule réponse que l'on peut apporter aux questions du
député de Labelle et du député de
Gaspé-Nord. On se plaint que les députés, que les
parlementaires ne sont pas suffisamment entendus et écoutés et on
reproche à la commission d'écouter les parlementaires. D faudrait
s'ajuster un moment donné.
M. GAGNON: Vous ne les avez pas écoutés, le
député de Témiscamingue dit qu'il n'a pas pu faire passer
son message; donc, on ne l'a pas écouté. C'est ce qu'il a dit cet
après-midi. Il a dit: J'ai été obligé d'accepter
cela tel quel. Les recommandations n'ont pas été acceptées
suivant ce qu'il a dit cet après-midi à 5 heures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: J'ai dit aussi, si le député de
Gaspé-Nord m'a écouté, que je pensais que c'était
impossible de faire la redistribution de la carte électorale s'il
fallait avoir l'assentiment de tous les députés. On est aussi
bien de tout oublier. Alors moi, comme député de
Témiscamingue, je me suis dit: Je vais faire ma part et, si je ne peux
pas être considéré comme cas spécial, dans ce cas je
vais m'en aller où je pense que le comté veut aller.
M. GAGNON: Mais ce que je veux dire, c'est que vous acceptiez les
premiers rapports de la commission Drouin.
M. THEBERGE: Non.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le Président, je crois que le député
de Témiscamingue, d'après ce qu'on peut voir, accepte telle que
proposée la nouvelle formation de son comté,
Pontiac-Témiscamingue. C'est assez difficile pour nous, à la
suite des recommandations que nous avons faites et qui ont été
refusées, de revenir à la charge. Parce que le
député de Rouyn-Noranda n'étant pas ici, il était
déjà en commission parlementaire, et il a fait connaître
son opinion là-dessus. On a vu que nous étions refusés,
donc, le peu de changements qu'il y a entre le premier et le deuxième
rapport nous font dire que nous devrions accepter parce que, de toute
façon, l'amendement apporté par le député de
Shefford a été renversé et il ne sert à rien de
s'éterniser là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'entendais tout à l'heure
le député de Terrebonne dire que la commission parlementaire a
siégé, qu'on a apporté toutes nos suggestions voulues et
que la commission parlementaire a étudié et accepté
certaines recommandations et en a refusé d'autres. C'est tout de
même curieux qu'en vertu de la loi à l'article 10, la commission
Drouin était investie des pouvoirs et immunités des commissions
nommées en vertu de la Loi des commissions d'enquête.
Cela veut dire que, à ce moment-là, la commission Drouin
pouvait se promener à la grandeur du territoire québécois
et entendre des récriminations et les représentations des
différents corps publics, ce qui n'a pas été fait. Quand
on tente de dire qu'elle a écouté tout le monde, ça s'est
fait dans un délai, je trouve que c'est un peu exagéré et
c'est un peu charrier aussi. On charrie à ce moment-là.
Si réellement la commission Drouin voulait étudier,
à son mérite, les recommandations faites par les
différents députés en Chambre, à savoir si telle
recommandation était acceptée ou refusée, la commission
Drouin aurait dû faire comme nous et aller sur le plancher des vaches. Je
dis ça pour répondre au député de Terrebonne.
Maintenant, vu que les députés d'Abitibi-Est,
d'Abitibi-Ouest et de Rouyn-Noranda ont fait certaines propositions qui ont
été refusées par la commission Drouin, je poserais une
question au député d'Abitibi-Ouest. Est-ce qu'on vous a
donné des raisons pour lesquelles on refusait vos recommandations
à la commission Drouin?
M. AUDET: Non.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LAFONTAINE: Aucune raison.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur une question de règlement, le
député de Terrebonne.
M. HARDY: J'invoque le règlement. L'honorable
député de Lafontaine...
M. LAFONTAINE: De Labelle.
M. HARDY: L'honorable député de Labelle, encore une fois,
a sûrement dû prendre connaissance du débat de
deuxième lecture. Il y a eu une motion voulant que l'on retarde la
motion de deuxième lecture pour permettre à la commission
d'être itinérante. La Chambre s'est prononcée sur cette
motion. Elle l'a rejetée. On ne peut pas reprendre ce débat
ici.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas la motion qui a
été apportée...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, à l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je réponds à ce qu'il me dit, M. le
Président, sur le point d'ordre...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur la question de règlement.
M. LAFONTAINE: II n'est pas question de revenir à la motion qui a
été apportée en Chambre. Je reviens au débat qui a
été tenu par la commission parlementaire, la commission Drouin
qui s'est tenue ici dans le salon rouge et à qui on a demandé
assez souvent de se promener un peu à la grandeur du Québec,
d'aller voir les sentiments du peuple, ce que les gens veulent.
M.HARDY: La Chambre s'est prononcée là-dessus.
M. LAFONTAINE: La Chambre s'est prononcée sur une motion, M. le
Président.
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE : Elle ne s'est pas prononcée sur les propos que
nous avons tenus ici. Le député de Terrebonne affirmait tout
à l'heure que la commission Drouin avait étudié, d'une
façon fondamentale et avec beaucoup d'à propos, les propositions
apportées par les députés. Je pose une question au
député d'Abitibi-Ouest et je demanderais aussi la même
chose au député de Rouyn-Noranda: Qu'est-ce que la commission
Drouin a fait avec les recommandations que le député
d'Abitibi-Ouest a apportées devant la commission Drouin? Est-ce qu'ils
en ont entendu parler par en arrière? Je pense que non.
M.AUDET: M. le Président, pour répondre...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: ... à la question du député de
Labelle.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Avec l'assentiment des membres de la
commission, le représentant du Ralliement créditiste, M.
Latulippe, qui était membre de la commission, demande d'être
remplacé par le député d'Abitibi-Ouest. Si vous voulez
qu'on fasse le changement. Je vous redonne la parole, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Pour répondre au député de Labelle, je
crois que, comme lui et comme tous ses collègues, nous avons
peut-être eu les mêmes doutes que vous avez quant aux
réponses qu'on aurait dû avoir. On ne les a pas eues mais on a
mentionné, dans le deuxième rapport, les recommandations que nous
avions faites. Mais on ne nous les a pas accordées. A la suite de ceci,
nous avons cru que c'était définitif. Nous avons voté pour
l'amendement du député de Shefford. Il a été
renversé. Je ne crois pas que nous puissions aller tellement plus loin,
tout en conservant les doutes que vous avez.
M. LAFONTAINE: Je remercie beaucoup le député
d'Abitibi-Ouest de l'aveu qu'il vient de faire. Cela contredit
entièrement les propos que tenait le député de Terrebonne
disant que la commission Drouin s'était penchée avec beaucoup de
sollicitude sur les recommandations qui étaient faites ici à la
commission par les députés qui siégeaient à la
commission parlementaire. Je sais que ces députés ont fait des
recommandations écrites et verbales et toutes ont été
rejetées du revers de la main.
M. HARDY: Est-ce que le député me permet une question?
Est-ce qu'il connaît le nombre de ses collègues qui ont fait des
suggestions à la commission Drouin et lesquelles de ces suggestions ont
été acceptées?
M. LAFONTAINE: Je viens d'entendre quelqu'un souffler que cela n'a rien
à faire avec les discussions actuelles.
M. HARDY: Oui, vous vous demandez si... C'est la même question que
vous avez posée au député d'Abitibi-Ouest.
M. LAFONTAINE: Je suis en train de dire que ces suggestions ont
été rejetées. En que ce qui concerne mon parti, ce sont
quatorze recommandations.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un délai qui a
été demandé.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Jonquière.
M. HARVEY (Jonquière): Pour l'information du député
de Labelle, je me souviens d'avoir assisté à la dernière
réunion de la commission parlementaire où le délai
expirait pour présenter des recommandations. Le porte-parole de
l'Unité-Québec, le député de Chicoutimi, a
demandé un délai additionnel qui lui a été
refusé pour présenter au nom de son parti, tel qu'il avait
été entendu à la séance précédente,
des recommandations précises. Est-ce que cela faisait partie d'une
certaine stratégie qui nous a permis de réaliser le même
jour la présentation, par quelques députés de son parti,
de certaines recommandations que nous retrouvons dans le deuxième
rapport de la commission permanente? Peut-être. Mais n'allons pas dire
que, comme parti, l'Union nationale ou l'Unité-Québec n'a pas eu
l'avantage de le faire. Elle a demandé un délai à la
dernière journée et elle ne l'a pas obtenu de la part de la
commission parlementaire.
M. LAFONTAINE: Quand on parle de délais demandés par
l'Unité-Québec à la commission, les délais ont
été refusés. Mais quand cela fait
l'affaire du gouvernement de donner des délais à la
commission Gendron, on accepte de le faire. Pourquoi? Parce que cela repose sur
le problème de la langue.
M. HARVEY (Jonquière): J'invoque le règlement. Ce que je
viens d'affirmer, que le député de Labelle le lise et il verra
que le député de Dubuc a présenté des
recommandations. Est-ce qu'il était membre de
l'Unité-Québec? Il l'est toujours.
M. LAFONTAINE: Je demande et je le précise, quand on a
demandé des délais, est-ce que les délais ont
été acceptés? Les délais de la commission Drouin?
Est-ce qu'on a permis à la commission Drouin de continuer à
travailler? Est-ce qu'on lui a donné le laps de temps nécessaire
pour mûrir son projet?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. LAFONTAINE: Bien, je regrette, parce que si on lui avait donné
le temps nécessaire pour présenter son rapport, ce premier
rapport ne serait pas aujourd'hui défiguré par la loi qui est
actuellement devant la Chambre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Jonquière.
M. HARVEY (Jonquière): II ne s'agit aucunement de commencer une
chicane. Il reste que si les membres de la commission permanente avaient eu
besoin d'un délai additionnel, j'ai l'impression qu'ils ne se seraient
pas gênés pour le demander à la commission parlementaire.
La commission Drouin a eu tout le temps nécessaire pour préparer
son premier rapport et a sollicité de notre part l'étude assez
rapide de la deuxième tranche pour en arriver à
légiférer pour lui permettre de pouvoir techniquement
préparer les documents qui doivent être prêts pour se servir
de la nouvelle carte, advenant une élection générale.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: En réponse au ministre du Revenu, les délais
qui ont été demandés par le député de
Chicoutimi ont été refusés. J'étais l'un de ceux
qui avaient demandé au député de Chicoutimi de demander ce
délai, parce que j'avais aussi une recommandation à faire
à la commission. On a cru bon de refuser.
M. HARVEY (Jonquière): Cela a été demandé au
nom du parti?
M. RUSSELL: Un instant. Oui. Ce n'est pas tellement nécessaire
que cela soit fait à la commission. Des amendements peuvent être
apportés en commission plénière. Comme les
procédures paralégislatives existent, je pensais être
capable de le faire de cette façon. Donc, je ne me suis pas
formalisé de la situation. Lorsque le ministre du Revenu dit que le
député de Dubuc a fait des recommandations, c'est vrai qu'il en a
fait. Mais elles ont été mises de côté. Et celles
qui ont été formulées par le Parti libéral ont
été acceptées.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. HARDY: Je veux rétablir les faits. Toutes proportions
gardées, il y a eu quatorze demandes de formulées par des
députés d'Unité-Québec et il y en a eu huit
d'acceptées. Si on compare cela avec des demandes d'autres partis, cela
se compare très bien.
M. HARVEY (Jonquière): Nous autres aussi, en partie
seulement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: En parlant sur le point d'ordre soulevé par le
vice-président de la Chambre, je veux simplement lui dire ceci: C'est
souvent facile d'accepter une proposition comme nous en avons accepté
une de fait, même pas le lapin, on garde le cheval. C'est un peu le genre
d'acceptation que nous faisons. Mais de ce débat ressort ceci: Nous
avons fait une proposition dans l'ordre basée sur un rapport qui a
été déposé et que nous avons eu le temps
d'examiner.
M. HARDY: Je me corrige. C'est encore mieux que ce que je disais, parce
qu'il y a eu huit députés qui ont fait des demandes, ce qui
représente seize demandes venant de l'Unité-Québec dont
dix ont été acceptées. C'est donc plus que 50 p.c., dix
demandes sur seize.
M. LAFONTAINE: Je remercie le leader du gouvernement ou le juge
Drouin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député de
Shefford.
M. RUSSELL: Je continue. J'ai dit qu'il y a eu un premier rapport qui
nous a été soumis, bien étoffé, bien
structuré pour que nous puissions l'examiner. Nous avons pris notre
temps. Nous l'avons examiné. A la suite de toutes ces études et
ces réunions, il y a eu un deuxième rapport, que,
personnellement, je n'ai pas vu. J'en ai entendu parler lorsqu'on a
déposé la loi, qu'on a demandé en Chambre que la division
nous soit présentée sur une carte...
M. HARDY: Je pense que notre discussion est très peu pertinente.
Nous discutons des modalités qui ont précédé nos
travaux actuels. Je dois rétablir les faits. Le deuxième rapport
Drouin a été disbribué à l'occasion d'une
séance, en Chambre même. Tous les députés ont pu
prendre connaissance de ce rapport.
Je vous demanderais, M. le Président, que nous revenions à
la pertinence du débat, c'est-à-dire que nous analysions
l'article 1. Et d'ailleurs, si nous avions tenu le temps de façon
rigoureuse, tel que le règlement le prévoit, je pense que presque
tous les membres de la commission ont déjà épuisé
leur droit de parole, soit vingt minutes, sur l'article.
M. GAGNON: Si on considère les interruptions, j'en doute
fort!
M. HARDY: Mais les interruptions fort partie du temps.
M. GAGNON: Non, mais quand on écoute l'autre, on ne parle
pas.
DES VOIX: Vote, vote!
M. LAFONTAINE: Je pense qu'on peut se prononcer.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: On dit: Vote. Avant de dire: Oui, je vote, j'ai une
question à poser et j'aimerais bien avoir une réponse.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Quels sont les principes qui sont intervenus de telle
sorte que le bill est rédigé autrement que selon le premier
rapport de la commission Drouin? Il doit y avoir des principes. Est-ce que les
principes ont germé ailleurs qu'à l'Assemblée
nationale?
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs! La parole est au
député de Terrebonne.
M.HARDY: M. le Président, je le répète pour la
nième fois. Les principes qui sous-tendent les propositions
formulées à la commission indépendante sont le fruit des
délibérations de la commission avec la commission
indépendante. Je ne peux pas reprendre toutes les discussions qui ont eu
lieu au cours de trois ou quatre séances. Le député de
Labelle pourra relire le compte rendu de ces délibérations et il
s'apercevra qu'il n'y a rien de caché, il n'y a rien de
mystérieux là-dedans.
Les députés de Témiscamingue, de Pontiac,
d'Abitibi-Est et d'Abitibi-Ouest ont formulé des suggestions à la
commission et le deuxième rapport Drouin est le fruit d'une partie de
ces suggestions. On ne peut pas répondre autre chose à la
question du député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'entends le
vice-président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! La parole est au
député de Dorion.
M. BOSSE: M. le Président, j'apprécie le passage du
député de Labelle parmi nous à l'occasion, c'est
très agréable de le voir, mais j'ai l'impression très
nette qu'il amène la commission à rediscuter tout ce qui a
été discuté antérieurement.
Je crois que cette commission apprécierait que le
député de Labelle fasse un peu plus de lecture, ce qui nous
permettrait de travailler sur la carte électorale elle-même
à ce moment-ci. C'est dans ce sens que j'apprécierais qu'on
revienne aux travaux où nous en étions, c'est-à-dire
à la région de l'Abitibi sur laquelle tous les partis se sont
exprimés. Je crois que les représentants de chacun de ces
comtés se sont largement exprimés. Je ne sache pas qu'il y ait de
membres de l'Unité-Québec qui soient représentatifs de
cette région. Je pense qu'on devrait revenir aux débats, à
ce moment-ci; pour permettre peut-être au député de Labelle
de s'informer, on pourrait lui remettre demain les procès-verbaux et,
à l'occasion d'une nouvelle visite, il pourrait peut-être
être mieux informé. Merci.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! La parole est au
député de Saguenay.
M. LESSARD: Je voudrais simplement ajouter à ce que le
député de Dorion vient de dire que les députés qui
ont assisté à la commission parlementaire ont pu s'exprimer, ont
pu faire valoir leur point de vue, mais on ne pouvait pas aller consulter les
députés qui n'étaient pas présents. Nous ne
voudrions pas reprendre toutes les discussions qui ont eu lieu pendant
plusieurs séances de la commission parlementaire. Il me semble que nous
en avons discuté assez longtemps du comté de
Témiscamingue. Le député de Témiscamingue est
d'accord, le député de Témiscamingue a dû consulter
sa population et, le député de Témiscamingue étant
d'accord, nous respectons son opinion. J'espère que ce sera la
même chose pour...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je crois que les discussions sont closes
à ce sujet et j'aimerais qu'on passe au vote sur la motion...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je remercie
énormément le député de Dorion de sa grande
leçon de morale. Il me fait plaisir de le rencontrer moi aussi pour la
première fois depuis le commencement de la session. Je ne sais pas si
c'est parce qu'il a été expulsé de la CSN. De toute
façon, je crois que nous allons le voir plus souvent.
M. BOSSE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! La parole est au
député de Labelle.
M. BOSSE: Une question de privilège. Je voudrais corriger une
erreur que malheureuse-
ment les journaux ont publiée voulant que j'aie été
expulsé. C'est une recommandation de l'exécutif de la
Fédération nationale des services qui n'a pas été
acceptée encore. Alors, vous ne pouvez pas affirmer des choses...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! C'est un sujet qui est en
dehors...
M. LAFONTAINE: Le député de Dorion n'est pas encore
expulsé de la Chambre et il a le droit de parole à la commission,
comme moi aussi, j'ai le droit de parole. En plus, j'aime aussi souligner les
hauts cris de la vierge offensée qui vient du comté de Saguenay.
D'ailleurs, j'ai remarqué qu'il a été applaudi par la
députation à majorité libérale. Alors, cela veut
dire qu'à chaque fois que le député de Saguenay tiendra de
pareils propos, il reçoit l'assentiment du Parti libéral, ce qui
prouve ma thèse de tout à l'heure, que le Parti
québécois n'est qu'une succursale payée et
stipendiée par le Parti libéral. Ceci étant dit,
j'attendais avec beaucoup...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs! La parole est au
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: J'écoutais avec beaucoup d'intérêt
tout à l'heure les paroles du député de Terrebonne. Il
disait que la proposition du bill que vous nous proposez, amende le rapport de
la commission Drouin, mais que c'était le fruit des suggestions des
députés autour de la table. Je sais que pour le Nord-Ouest
québécois, y compris le Témiscamingue, selon les
suggestions des députés autour de la table, on veut garder
à peu près le statu quo. Alors, je me demande ce que les propos
du député de Terrebonne viennent faire disant que la carte telle
que proposée par le gouvernement est le fruit des suggestions des
députés. Cela contredit ce que le député de
Témiscamingue a dit, ce que les deux députés
d'Abitibi-Ouest et Abitibi-Est ont dit et celui de Rouyn-Noranda. M. le
Président, pour autant que je suis concerné, j'ai fini de
parler.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à voter sur la motion du député de Shefford,
qui a proposé que le premier rapport de la commission permanente soit
adopté intégralement pour les districts électoraux actuels
d'Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda, Témiscamingue et
Pontiac?
Quels sont ceux qui seront pour cette motion? M. Bossé?
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Houde? Contre. M. Dionne? Contre. M. Burns?
Il a été remplacé par M. Lessard.
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Drolet? Il a été
remplacé par M. Audet?
M. AUDET: Pour. Sauf amendement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je n'ai pas la bonne liste.
M. GIASSON: M. Latulippe a été remplacé par M.
Audet, d'Abitibi-Ouest.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Audet? M. AUDET: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Giasson. M. GIASSON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Hardy, de Terrebonne?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Lavoie (Wolfe)?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Faucher? M. Lessard?
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Lévesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Russell?
M. RUSSELL: Je vais voter pour ma motion.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'imagine. M. Gagnon?
M. GAGNON: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Assad? M, ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Larivière? M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La proposition est rejetée: dix contre
trois. Le nouvel amendement du député d'Abitibi-Ouest.
M. LEVESQUE: C'est le temps de présenter votre amendement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'amendement du député
d'Abitibi-Ouest se lit comme suit: "Qu'il me soit permis de présenter un
amendement au sous-article 2 de l'article 3 du projet de loi 62, Loi modifiant
la loi de la division territoriale en remplaçant les sixième,
septième et huitième lignes qui se lisent comme suit: "La ligne
nord des cantons Desméloizes, Clerval, Chazel par les mots suivants, la
ligne nord des cantons Boivin, Paradis et Lemaire de façon à
conserver dans le comté d'Abitibi-Ouest les trois localités non
organisées de Val-Paradis, de Beaucanton et de Villebois.
M. GAGNON: Sur un point du règlement. Le président a dit
tout à l'heure, sur la motion du député de Shefford, pour:
trois, contre: la différence. Mais c'est quatre pour. On me dit que le
député d'Abitibi-Ouest...
LE PRESIDENT (M. Pilote): II a voté contre. Est-ce qu'on peut
procéder au vote de la motion.
M. HARDY: M. le Président, comme je l'ai dit ce matin, nous
considérons que la proposition du député d'Abitibi-Ouest
est très raisonnable. Je ne donnerai pas les principaux motifs qui sont
d'abord une question de communications. Nous considérons que c'est tout
à fait valable. A moins qu'il n'y ait des oppositions de principe
très grandes, nous acceptons la proposition.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Ce matin, le député d'Abitibi-Ouest avait
commencé à nous expliquer la justification de son amendement. Il
nous avait partiellement convaincus, peut-être totalement convaincus,
mais on ne lui avait pas donné le temps d'expliquer d'une façon
claire et précise le mérite de son amendement. Dans le contexte
actuel, je voudrais bien qu'il nous explique...
M. AUDET: C'est simplement pour demander que trois
localités...
M. BOSSE: Je crois que c'est une mesure dilatoire que d'utiliser
l'honorable député, parce que ces explications nous ont
été fournies non seulement verbalement, mais aussi
démontrées sur la carte. Nous avons vu le député
aller à la carte nous faire la démonstration. Ces mêmes
personnes étaient présentes.
M. HARDY: Le député nous a entièrement convaincus
jusqu'à maintenant. Comme vous le savez, devant certains juges parfois,
les avocats, qui ont l'habitude des tribunaux, savent bien que, parfois, le
fait de trop parler fait perdre une cause.
M. PILOTE: A l'ordre!
M. HARDY: II nous a convaincus, mais s'il allonge trop son plaidoyer,
peut-être changerons-nous d'idée.
M. AUDET: Je crois que j'ai amplement donné d'explications cet
après-midi. Peut-être que le député de Labelle n'y
était pas, mais je charge le député de Shefford de les lui
dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Un par un, s'il vous plait.
M. LAFONTAINE: La demande du député de Shefford n'est pas
une mesure dilatoire, tel que le dit le député de Dorion. On
aimerait savoir. Je sais que c'est une question de communications. Mais je vois
aussi le député de Terrebonne qui a hâte de passer
par-dessus la question de communications. Dans le cas de l'Abitibi, qu'on vient
de passer, le vote qu'on vient de prendre, on avait enveloppé toute la
région du Nord-Ouest québécois. Il y avait aussi une
question de communications entre Témiscamingue et le comté de
Pontiac. C'est pour cela qu'on aimerait savoir en quoi l'argument du
député d'Abitibi-Ouest frappe tellement le député
de Terrebonne pour qu'il l'accepte à pied levé.
M. THEBERGE: C'est la Transcanadienne.
M. LESSARD: II y en a qui comprennent vite.
M. LAFONTAINE: Je peux dire au député d'Abitibi-Ouest que
ses déclarations vont probablement passer à l'histoire. C'est le
plus gros bill que nous passons depuis 1867.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: J'ai posé une question toute simple. Je pensais
qu'elle était justifiable. Je ne croyais pas que le député
de Terrebonne pouvait imposer le bâillon au député
d'Abitibi-Ouest, en le menaçant de mettre peut-être de
côté son amendement et de l'empêcher de donner des
explications valables pour compléter les explications qu'il avait
commencées ce matin. Il a été interrompu d'abord par des
questionnaires. On a fait une modification pour tâcher d'étudier
l'ensemble des comtés de l'Abitibi plutôt que d'en étudier
simplement l'amendement d'un comté. C'est à ce moment-là
que le député a bien voulu accepter de retarder son explication.
On aurait pu étudier totalement la région de l'Abitibi.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Je crois que, si mon amendement était refusé,
j'aurais raison d'expliquer davantage les raisons que j'ai données ce
matin..,
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: M. le Président, on dit que ce matin, le
député d'Abitibi-Ouest a exposé sa demande sur la carte,
mais il reste que les membres de la commission sont sujets à
changement...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Moi-même, je n'étais pas ici comme membre de la
commission ce matin. Je le suis ce soir. J'aimerais savoir de quelle
façon sont changées les bornes parce que, dans ma région,
il y aura certainement des suggestions qui ressembleront à celles du
député d'Abitibi-Ouest.
M. HARDY: Vous voulez vous inspirer. LE PRESIDENT (M. Pilote): A
l'ordre! M. GAGNON: Je veux me renseigner.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je prierais les membres de cette commission de
parler un à la fois pour le journal des Débats. On a beaucoup de
difficultés à retranscrire ce que vous dites. Alors, un à
la fois, je vous en prie.
Le député de L'Islet.
M. GIASSON: Pourrait-on inviter le député d'Abitibi-Ouest
à revenir devant la carte et apporter les explications qu'il nous a
données ce matin? Ça va prendre une minute, pour calmer les
appréhensions du député de...
M. AUDET: M. le Président, pour couper court, je peux
l'expliquer. Tout d'abord, cela va les satisfaire. Je voulais justement ne pas
me répéter pour pouvoir bénéficier d'un vote en
faveur d'un amendement présenté par l'Opposition. C'est de la
marchandise très rare. De toute façon, pour le
bénéfice des députés d'Unité-Québec,
il ne s'agissait que de trois petites localités non organisées au
nord du 49e parallèle.
M. GAGNON: Quelle est la population?
M. AUDET: A peu près 600 à 700.
Cela ne représente pas 1000 votes. Maintenant, vous savez que la
nouvelle municipalité de la baie James est située au nord du 49e
parallèle et la commission Drouin avait probablement choisi de laisser
à Abitibi-Est la municipalité complète de la baie James.
Ces trois petites localités n'ont aucune voie d'accès autre que
celle de l'Abitibi-Ouest pour se rendre en Abitibi-Est, dont Val-d'Or est le
centre. Elles devraient traverser complètement l'Abitibi-Ouest pour se
rendre à... C'est pour cette raison que j'ai proprosé cet
amendement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'amendement du député
d'Abitibi-Ouest est-il adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté. Sur division.
M. RUSSELL: M. le Président, tout en voulant coopérer,
j'ai quand même certainement le droit de commenter les remarques du
député d'Abitibi-Ouest parce que...
Je pense que le député de L'Islet veut parler, nous allons
lui laisser la parole.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est au député de Shefford
à parler.
M. RUSSELL: Non, je sais qu'il est inutile de tenter de vous convaincre,
vous êtes convaincus par une commission et vous voulez tacitement passer
ce qu'elle a présenté sans discussion. Je pense que c'est la
preuve qui semble se faire ce soir. On accepte actuellement, je pense bien, que
le nombre d'électeurs qui sera incorporé à
l'intérieur de son comté ne change pas grand-chose. L'argument
principal qui l'amène, c'est la question des communications. Si vous
regardez la route, une partie des gens du haut du comté d'Abitibi-Est
sera obligée de passer par le comté d'Abitibi-Ouest pour revenir
dans le comté d'Abitibi-Est. C'est exactement ce que j'ai dit tout
à l'heure. Tout en respectant cette attitude, je n'ai aucune objection
et je suis prêt à accepter l'amendement du député
d'Abitibi-Ouest, qui ne change pas grand-chose aux faits et c'est la seule
raison pour laquelle le Parti libéral l'accepte actuellement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'amendement est adopté. Le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas que je
félicite le député d'Abitibi-Ouest d'avoir convaincu le
gouvernement du bien-fondé de ses représentations, mais le
bien-fondé qui était basé sur des moyens de communication.
On veut respecter la loi de la façon qu'elle est présentée
parce qu'il semble qu'on ne peut pas faire d'amendement, on ne peut pas
respecter quoi que ce soit mais, dans le cas précis de l'Abitibi-Ouest,
on l'accepte parce que c'est une question de communications. Avant cela, dans
le bill, on ramenait cela à la grande municipalité de la baie
James. C'est important. On respectait la grande municipalité de la baie
James, mais on ne respecte pas dans le Nord-Ouest québécois la
zone économique. On accepte un petit amendement du député
d'Abitibi-Ouest et je félicite le député d'Abitibi-Ouest
de l'avoir fait accepter par le Parti libéral, mais cela n'empêche
pas qu'on l'accepte... Il n'est pas encore accepté, M. le
Président, on va le faire accepter.
M.HARDY: C'est adopté, parce que vous venez de le dire.
M. LAFONTAINE: Je vois l'acceptation tacite sur tous les visages des
députés libéraux en face de moi, ils sont contents. La
raison pour laquelle on accepte l'amendement proposé par le
député d'Abitibi-Ouest est une question de communications et on
ne l'accepte pas dans le cas du comté de Témiscamingue. On ne
respecte pas le grand tout. On sort Témiscamingue de la région du
Nord-Ouest pour l'envoyer à Hull. On accepte cela. Tout à
l'heure, j'ai posé une question: Quels sont les principes directeurs qui
ont présidé à la préparation du premier rapport
Drouin et quels sont les principes différents qui sont à
l'origine de la loi qu'on nous présente?
M. HARDY : On y a répondu dans tous les débats qui ont
précédé les travaux actuels. Je réfère le
député de Labelle au compte rendu de ces travaux.
M. LESSARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une réponse, mais on est
obligé de s'en contenter.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'amendement du député
d'Abitibi-Ouest est adopté? Adopté. Les paragraphes 1, 2, 76 et
86, adopté?
M. HARDY: Adopté.
M. RUSSELL: Adopté.
M. HARDY: Les paragraphes 1, 2, adopté?
M. LAFONTAINE: Un instant.
M. HARDY: Paragraphe 76, adopté?
M. RUSSELL : Une simple question.
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 2, adopté?
M. HARDY: C'est bien clair, le paragraphe 2 est adopté.
M. RUSSELL: Matagami se trouve dans le paragraphe 1, Abitib-Est. Quel
est le nombre d'électeurs dans Matagami?
M. HARDY: Le nombre est de 1,512.
M. RUSSELL: Est-ce que cela pourrait être retranché du
comté d'Abitibi-Est, sans faire de dommages?
M. HARDY: Une des raisons d'être il y en a peut-être
d'autres c'est la porte de la baie James. La baie James est dans le
comté d'Abitibi-Est.
M. RUSSELL: D'accord.
M. HARDY: On ne peut pas séparer la porte de la maison.
M. RUSSELL: Si la mémoire du député de Terrebonne
est fidèle, lorsqu'on a discuté de Chibougamau, j'ai dit: II
faudra trancher un bout ou l'autre. On a tâché de faire la
démonstration en disant que les gens de Chibougamau n'étaient pas
prêts à s'en venir pour s'attacher au comté de Roberval.
C'est là que j'ai dit qu'il faudrait trancher un ou l'autre parce que
cela n'a pas de bon sens, la grandeur du comté d'Abitibi-Est. C'est
simplement pour vous demander, si on partait avec Matagami et la baie James,
combien cela représenterait d'électeurs. Est-ce que ce serait
surcharger le comté d'Abitibi-Ouest de les rattacher à ce
comté, de laisser Chibougamau au comté d'Abitibi-Est et de
raccourcir le comté de 300 ou 400 milles?
M. HARDY: Pour les raisons que j'ai données tantôt, si on
transfère Matagami dans Abitibi-Ouest, on prend la baie James
également. Si on enlève Matagami d'Abitibi-Est, Abitibi-Est
n'aura pas ses 24,000 électeurs. Comme je l'ai dit tantôt, la
carte telle que proposée maintient un équilibre entre les quatre
comtés qui varient ainsi; 26,000, 26,000, 27,000, 24,000
électeurs.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'électeurs on a dit 1,500
dans Matagami à la baie James?
M. HARDY: II n'y en a pas.
M. RUSSELL: Il n'est pas compté là-dedans. Il y a des
électeurs, mais ils ne sont pas comptés dans les chiffres actuels
d'Abitibi-Est. D'accord?
M. HARDY: C'est ça.
M. RUSSELL: La seule déduction qu'on peut faire du nombre actuel,
c'est 1,500, donc, on se tient encore dans les normes.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 22 h 47 )
Reprise de la séance à 22 h 59
M. RUSSELL: M. le Président, j'avais fait une proposition sans
que ce soit une motion. J'avais demandé d'étudier la
possibilité de retrancher au moins un bout du comté, qui me
semblait exagéré. Il faut quand même penser que c'est un
comté qui aura au-delà de 700 milles de longueur. Comme il n'y a
pas tellement de population dans le coin de la baie James, à Matagami,
quitte à prendre une municipalité comme Malartic et la remettre
en Abitibi-Est pour équilibrer sa population, il me semble que ce serait
une chose très facile et on pourrait raccourcir le comté au moins
de 300 milles ou de 250 milles.
M. HARDY: Selon ce calcul, la proposition du député de
Shefford aurait pour conséquence que le comté d'Abitibi-Est
aurait moins de 24,000 électeurs.
M. RUSSELL: A ce moment-là, il y a moyen de prendre une
municipalité comme Malartic que l'on met dans le comté
d'Abitibi-Est. Il n'y a pas moyen? Il y a deux ou trois petites
municipalités comme Barraute et Val-Senneville, qui pourraient aller
dans le comté d'Abitibi-Est pour équilibrer la population. Il
s'agit d'équilibrer 1,500 âmes.
M. HARDY: Le député de Shefford avait hier une grande
préoccupation des lignes droites, il se retrouverait avec des lignes
moins droites si on acceptait sa proposition.
M. LAFONTAINE: C'est parce qu'il pensait au Parti libéral, M. le
Président.
M. RUSSELL: II s'agit de 1,500, 2,000 ou 3,000 électeurs, c'est
ce que vous voudriez enlever au comté d'Abitibi-Ouest. Il y a quelques
petites municipalités que vous pouvez facilement retrancher pour
équilibrer la population et enlever au moins 300 milles à un
comté.
M. HARDY: II ne perdrait pas 300 milles. De toute façon, le
député d'Abitibi-Ouest, qui connaît sûrement bien ce
coin-là, ne semble pas tellement impressionné par la suggestion
du député de Shefford.
M. AUDET: Le député d'Abitibi-Est n'est pas ici mais il a
fait son cours de pilote dernièrement. Il est probablement en avion pour
survoler ce grand territoire-là.
M. DEMERS: II suivi son cours de pilote dernièrement.
M. HARDY: C'est un jeune homme dynamique.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Alors, le paragraphe 1 est adopté?
M. LAFONTAINE: Avant qu'il soit adopté, je dois féliciter
le député de Terrebonne qui s'est beaucoup
préoccupé, dans ce cas-ci, de l'avis et de la pensée du
député d'Abitibi-Est. J'aurais aimé qu'il ait, tout
à l'heure, autant de considération pour l'avis d'un de ses
collègues, le député de Témiscamingue, qui voulait
garder le statu quo dans son comté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 1 est adopté. Sur
division. Le paragraphe 2 est déjà adopté. Le paragraphe
76, Témiscamingue, est adopté?
M. LAFONTAINE: Un instant. On est rendu au paragraphe 76, c'est ce qu'on
vient de me dire?
M. HARDY: Le paragraphe 76 est adopté?
M. LAFONTAINE: Mais je pense que le député de Shefford
prétend que le paragraphe 76 est adopté.
M. RUSSELL: Le paragraphe 76 n'est pas adopté.
On a dit le paragraphe 76. Je croyais que nous étions rendus
à Rouyn-Noranda. C'est-à-dire que, par ordre des
numéros... Si vous n'avez pas d'objection, j'aurais une motion à
proposer pour rattacher le Témiscamingue à Rouyn-Noranda ou une
partie du Témiscamingue.
M. HARDY: Je pense qu'au point de vue du règlement, le
proposition que veut faire le député de Shefford est une motion
qui vient d'être rejetée par la commission.
LE PRESIDENT (M. Pilote): En fait, cela fait partie de la
première partie du rapport Drouin. On l'a rejetée tantôt.
Je pense que la motion est hors d'ordre.
M. LAFONTAINE: Je pense que l'esprit de l'amendement de tout à
l'heure concernait toute la région du Nord-Ouest
québécois, y compris le comté de Témiscamingue. On
faisait la bataille sur le comté de Témiscamingue, justement
parce qu'on détachait le comté de Témiscamingue du
Nord-Ouest québécois pour le rattacher à la région
de Hull.
M. HARDY: II y a un vieux principe qui dit que le plus contient le
moins.
M. LAFONTAINE: Si on lit la motion du député de
Shefford...
M. GIASSON: On s'est prononcé par un vote sur la réforme
du premier rapport.
M. LAFONTAINE: Je pense que nous nous sommes prononcés sur le
comté de Témiscamingue, que nous ne nous sommes pas
prononcés
sur le comté de Rouyn-Noranda et que nous ne nous sommes pas
prononcés non plus sur le comté de Pontiac.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Si nous relisons la motion qui a
été présentée par le député de
Shefford, je pense que cela touche les quatre comtés: II est
proposé que le premier rapport de la commission permanente soit
adopté intégralement pour les districts électoraux
actuels, Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda, Témiscamingue et
Pontiac.
M. LAFONTAINE: C'est la région comme telle, mais pas comme
comté. L'amendement qui a été apporté par le
député d'Abitibi-Ouest aurait dû être rejeté
parce qu'on est arrivé avec un amendement, après cela, sur
l'Abitibi-Ouest. En vertu du principe que mes savants collègues du
gouvernement me soumettent, il faudrait rejeter, à l'heure actuelle, la
motion...
M. GIASSON : II y avait une entente avant votre arrivée au
Parlement.
M. LAFONTAINE: Mon Dieu Seigneur!
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de
Terrebonne.
M. HARDY: Sur une question de règlement. Je dois rappeler
à l'honorable député de Labelle que la proposition du
député d'Abitibi-Ouest est bien antérieure à celle
du député de Shefford. Elle a été formulée
dès le début de la séance ce matin et nous l'avions
retenue.
M. LAFONTAINE: Vous l'aviez retenue, mais pas jugée. Elle a
été jugée ce soir après...
M. HARDY: L'honorable député de Shefford a fait ce soir
une proposition à l'effet de revenir au premier rapport Drouin, laquelle
motion a été discutée et rejetée. Cette motion
englobait tous les comtés de la région.
M. LAFONTAINE: Y compris l'Abitibi-Ouest.
M. HARDY: II revient maintenant avec une motion qui est une partie de sa
première motion. Evidemment, elle ne peut pas être acceptable,
parce que si nous nous sommes déjà prononcés sur le tout,
nous ne pouvons pas accepter de revenir à la charge pour une partie du
tout.
M. LAFONTAINE: Non. Tout à l'heure, on a accepté
Abitibi-Est, parce qu'on accepte article par article. Nous sommes rendus
à Abitibi-Ouest.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'était adopté avant que nous
allions voter.
M. LAFONTAINE: On me dit que nous sommes rendus au paragraphe 76 et le
député me dit que nous sommes rendus au paragraphe 80...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Nous sommes rendus au sous-article 76:
Pontiac-Témiscamingue.
M. GIASSON: Page 148.
LE PRESIDENT (M. Pilote): ... et au sous-article 86.
UNE VOIX: Adopté.
M. LAFONTAINE: Un instant. J'ai l'impression que le gouvernement, le
Parti libéral est pressé.
M. RUSSELL: Je pense qu'en passant Témiscamingue avant
Rouyn-Noranda, nous ne faisons pas une continuité.
M. HARDY: Si nous allions au sous-article 86, cela serait
peut-être plus logique.
M. RUSSELL: Nous suivrions sur la carte.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Sous-article 86. Le député de
Shefford.
M. RUSSELL: Je formule à nouveau la motion pour qu'un amendement
soit apporté pour attacher une partie du comté de
Témiscamingue au comté de Rouyn-Noranda, quitte à
retrancher certaines parties du comté de Rouyn-Noranda pour baisser le
nombre d'électeurs au critère nécessaire.
M. HARDY: Quelles parties proposez-vous?
M. RUSSELL: Dans le contexte actuel, le comté de Rouyn-Noranda a
combien d'électeurs? 27,320. Nous pourrions ajouter la région de
Ville-Marie jusqu'à Rouyn-Noranda qui ne dépasserait certainement
pas 36,000 électeurs.
M. HARDY: Est-ce que le député de Shefford a
calculé combien le comté de Pontiac-Témiscamingue aurait
d'électeurs?
M. RUSSELL: Nous en viendrons là tout à l'heure.
M. HARDY: Avant de décider si nous acceptons ou non l'amendement,
il faudrait savoir quelle répercussion cela aura dans les comtés
voisins.
M. RUSSELL: Si vous voulez que je calcule, je vais le faire.
M. DEMERS: Nous ne sommes pas pressés.
M. HARDY: Non.
M. DEMERS: Cela ne parait pas.
M. LEVESQUE: M. le Président, pendant qu'on fait des calculs,
puis-je suggérer bien aimablement à nos amis
d'Unité-Québec que s'ils ont des amendements à proposer,
ils pourraient peut-être faire les calculs avant d'arriver avec des
propositions aussi vagues qui sont improvisées à mesure que la
discussion se poursuit?
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que le leader
parlementaire du gouvernement pourrait accepter aussi que nous avons en face de
nous un gouvernement extrêmement pressé à vouloir faire
adopter sa loi de la réforme électorale?
M. HARDY: Efficace.
M. LAFONTAINE: Un gouvernement tellement empressé qu'on se pose
des questions.
M. HARVEY (Jonquière): On étudie la loi...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
M. HARDY: Le député de Labelle confond efficacité
et pression.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, le leader parlementaire du
gouvernement...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de Shefford
a la parole.
M. LAFONTAINE: Le ministre du revenu pourrait revenir.
M. HARVEY (Jonquière): Je dis que le député de
Labelle confond préparation et improvisation.
M. LAFONTAINE: J'ai l'impression...
M. HARVEY (Jonquière): C'est tout simplement parce que nous avons
assisté aux séances des commissions parlementaires, nous avons
étudié le premier rapport de la commission permanente, le
deuxième, le projet de loi et nous sommes prêts à
procéder. Cela prouve l'efficacité.
M. LAFONTAINE: M. le Président, quand le gouvernement a
refusé...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... à la commission Drouin d'aller chercher le son
de cloche du peuple en faisant des réunions dans toute la province, en
faisant des auditions en vertu du chapitre 11...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je trouve que c'est un gouvernement qui est pressé
de consacrer des injustices.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de Labelle.
Je pense que c'est une répétition. Cela fait trois ou quatre fois
que nous l'entendons.
La parole est au député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que le leader parlementaire
a fait des remarques injustes du fait que nous devions être
préparés pour faire des amendements d'avance. Si nous pouvions
savoir quels seraient les amendements qui pourraient être acceptés
du gouvernement, on pourrait préparer des amendements, mais cela a tout
l'air qu'on ne sait pas quelle partie il veut accepter. S'il a une idée
faite, fixée, arrêtée, on ne peut pas faire des amendements
d'avance sans savoir quelle modification il faut apporter. Mais au fur et
à mesure qu'il veut l'accepter, pour corriger des lacunes dans la
division de la carte électorale, nous sommes prêts à faire
les calculs pour...
M. HARDY: Pour savoir si nous pouvons les accepter, il faut au moins que
vous les formuliez.
M. RUSSELL: Vous avez les chiffres comme nous et nous pouvons les
étudier ensemble. Je pensais que c'était le principe de cette
commission-ci de réviser les lacunes nous calculons que c'est une
lacune pour voir si c'est acceptable ou non. La proposition que j'ai
faite tout à l'heure a été refusée, soit celle de
garder le territoire intégral.
J'ai fait une deuxième proposition ou une motion pour accepter le
rapport qui nous a été présenté par la commission
avec les chiffres que nous avions et je n'ai pas encore les chiffres. Et je
n'ai pas la nouvelle carte, nous sommes obligés de regarder
là-bas pour savoir où sont les divisions. Je n'ai pas la division
des bureaux de vote par nombre comme nous avions sur la première carte.
Ce n'est pas si facile de faire le travail aussi rapidement.
Actuellement, c'est la proposition que je fais. Il me semble qu'on
pourrait relier la partie économique du Témiscamingue qui se
rattache facilement à Rouyn-Noranda et cela ajouterait à
Rouyn-Noranda environ 7,000 à 8,000 électeurs. On pourrait
facilement retrouver dans la partie du comté de
Pontiac-Témiscamingue, ajouter les 7,000 ou 8,000 électeurs que
nous pourrions prendre dans Aylmer, dans le bas, pour augmenter le nombre du
comté de Pon-tiac-Témiscamingue.
M.HARDY: Combien cela donnerait-il d'électeurs dans Gatineau?
M. RUSSELL: Dans Gatineau, on va le calculer.
M. LAFONTAINE: M. le Président, s'il fallait que le
député de Shefford réponde à la question
posée par le député de Terrebonne, il faudrait
répondre à une sous-question et à une autre
sous-question.
On serait vite rendu aux Iles-de-la-Madeleine. Peut-être
qu'à ce moment-là le député de Terrebonne
comprendrait quelque chose qu'on a fait dans le cas des Iles-de-la-Madeleine,
soit un cas d'exception. A l'heure actuelle, on tente de passer avec un rouleau
à vapeur une loi qui a été mal préparée, qui
ne correspond pas au rapport Drouin. La commission Drouin n'a pas fini de faire
son enquête et on l'a forcée à présenter son
rapport.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de Shefford
a présenté un amendement et on lui a demandé des
explications. Est-ce qu'il est prêt à nous les donner?
M. HARDY: M. le Président, si le député de Labelle
était plus familier avec le problème que constitue
l'élaboration d'une carte électorale, il saurait que l'on ne peut
pas décider d'un amendement à un comté sans
connaître les répercussions que cela peut avoir sur les
comtés voisins. Tous ceux qui ont suivi les travaux de la commission
parlementaire depuis ses débuts sont bien au courant de ça. Le
député d'Abitibi-Ouest sait très bien qu'on ne peut pas
analyser un comté en soi. Tous les membres de la commission le savent.
Le député de Lafontaine...
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député de
Labelle, il est dur de "comprenure".
M. HARDY: ... le député de Labelle nous arrive
aujourd'hui... il faudrait quasiment lui démontrer comment se fait une
carte électorale.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: M. le Président, je me pose des questions. Dans le
rapport amendé par la commission Drouin, le deuxième rapport, qui
nous a été expédié, que nous avons lu avec beaucoup
d'attachement et de compréhension...
M. HARDY: Depuis le mois de juillet.
M. LAFONTAINE: Je regarde le district de Brébeuf-La
Vérendrye qui est aujourd'hui grossomodo Pontiac-Témiscamingue.
On me corrigera si je fais erreur. On appelle ça Brébeuf-La
Vérendrye. C'est marqué: Demande de modification, Parti
libéral. Que la partie sud du district de Brébeuf
s'appelle Témiscamingue, c'est bien écrit entre
parenthèses, district actuel de Témiscamingue soit
rattachée à la partie du district de La Vérendrye qui
correspond au district actuel de Pontiac. C'est la proposition du Parti
libéral, demande de modification. A la page 25, c'est écrit: b)
modification. Il est jugé acceptable de rattacher la partie sud du
district de Brébeuf, district actuel de Témiscamingue, à
la partie du district de La Vérendrye qui correspond au district actuel
de Pontiac. Je me pose des questions. Est-ce que la commission Drouin
était investie de l'infaillibilité papale? Je sais bien que la
proposition du Parti libéral a germé quelque part? Elle a
germé au sein du caucus libéral. Quel est le lien entre
l'acceptation par la commission Drouin de la proposition du Parti
libéral et le Parti libéral? Je me le demande. On vient pour
faire un amendement ou suggérer quelque chose, on nous dit: Vous n'avez
pas de chiffres, vous n'avez rien préparé. On tente de faire
marcher le rouleau compresseur et essayer d'écraser.
M.HARDY: II y a entre l'exemple donné par le député
de Labelle le même lien qu'entre les propositions du député
de Saint-Maurice, du député de Berthier, du député
de Saint-Maurice au sujet du comté de Laviolette, du
député de Nicolet-Yamaska, du député de Richelieu,
du député de Mégantic-Compton, du député de
Richmond, du député de Frontenac, c'est le même lien. Ces
députés...
M. DEMERS: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS : Si le député de Terrebonne veut être
honnête dans ses propos, il dira que ma première proposition
était de garder la limite actuelle. Comme j'étais certain que
ça ne changerait rien, parce que l'autre avait été
cuisiné d'avance, j'ai dit: Dans un plus grand mal, on va choisir le
moindre.
M. HARDY: Comme le député de Témiscamingue. C'est
la même chose.
M. DEMERS: Cessez la comédie, s'il vous plaît!
M. HARDY: II n'y a pas de comédie.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, à l'ordre !
M. DEMERS: Cessez de brailler!
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
M. GAGNON: II y a un fait qui illustre les faits pour le
député de Labelle. Lorsque le député de Labelle
fait des représentations en vertu des amendements apportés
à la carte électorale avec 45 p.c. des voix, il y a une
augmentation dans la proportion des votes actuels!..
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, on reprend le débat en
deuxième lecture.
M. GAGNON: Je dis pourquoi le député de Labelle revient
sur sa discussion.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Parlons maintenant des amendements qui ont été
proposés. Sur 100 p.c. des amendements qui ont été
proposés, 70 p.c. ont été acceptés par le parti au
pouvoir pour toute la province et pour la région de Montréal, 83
p.c. ont été acceptés. Nous tombons avec un pourcentage de
20 p.c. de moins que ceux acceptés par le Parti libéral.
M. HARDY: Dix sur seize des députés de
l'Unité-Québec.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Cela fait 62 p.c. alors que les vôtres ont
été acceptés, dans toute la province, à 77 p.c.
C'est cela que le député de Labelle a tenté de vous
démontrer pour vous prouver que...
M. LAFONTAINE: Sur seize modifications proposées par
l'Unité-Québec, je dirais ceci: je n'ai rien proposé,
parce que je n'y ai pas confiance. Je n'ai pas encore confiance. C'est du
"gerrymandering". Le premier rapport, c'est du "gerrymandering" corrigé
par le deuxième rapport et corrigé de nouveau par la loi qui est
présentée. Il faut tout de même être logique, M. le
Président. Il faut tout de même arrêter de jouer la
comédie.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais les députés... Le
député de Shefford avait un amendement à proposer. M. le
député de Shefford est invité à présenter
son amendement pour qu'on le discute en évitant de faire un débat
de deuxième lecture qui a déjà été fait.
M. LAFONTAINE: M. le Président, sur les amendements à
être apportés par le député de Shefford, le
député de Shefford n'avait pas encore commencé à
parler que le député de Terrebonne commençait à lui
répondre. Qu'est-ce que vous allez faire dans Pontiac, dans Gatineau? Je
le vois partir. Il va aboutir aux Iles-de-la-Madeleine bientôt.
Sitôt qu'on touche quelque chose, on n'a rien. On nous demande de voter
la loi en bloc. Je ne la voterai pas en bloc. C'est faux. Ce fut la même
chose de la part du député de Terrebonne chaque fois que la
commission a siégé. Il a continuellement été le
facutotum, l'homme qui a tout mené.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre! Nous sommes à
étudier le comté de
Témiscamingue et j'inviterais le député de Shefford
à donner son amendement.
M. RUSSELL: M. le Président, la question en litige actuellement
est celle du nombre. Si on prend Ville-Marie et les autres endroits, il y
aurait un déplacement d'à peu près 8,000 électeurs
qui s'en iraient dans Rouyn-Noranda. On pourrait facilement compenser par des
électeurs qu'on pourrait prendre dans Gatineau, et Gatineau pourrait
facilement se remplacer par Hull.
M. HARDY: Combien en auriez-vous dans Hull?
M. RUSSELL: Dans Hull, vous en avez 12,000 de plus. Vous pouvez prendre
ce que vous voulez. Vous en avez 6,000 de plus dans Chapleau.
M. HARDY: On contredit la philosophie de base de nos amis de
l'Unité-Québec. Vous voulez diminuer de 12,000 voix le
comté de Hull, qui est un comté urbain. Vous contredisez votre
philosophie de base. Tout le temps, vous nous avez dit qu'on donnait trop
d'importance aux comtés urbains et pas assez aux comtés ruraux.
Voici que maintenant vous voulez diminuer un comté urbain de 12,000
électeurs. Vous allez faire du comté de Hull, qui est un
comté urbain, un comté qui aura moins d'électeurs.
M. GAGNON: C'est une exception.
M. RUSSELL: Ce n'est même pas une exception. Le
député charrie un peu. J'ai dit qu'il y en avait 12,000 de trop
et j'ai dit que Chapleau en avait 6,000 en trop. Cela ne veut pas dire qu'on
est obligé de prendre les 12,000 dans Hull et les 6,000 dans Chapleau.
Cela va vous en donner 18,000. Mais j'ai dit qu'on pouvait faire des
corrections en prenant des électeurs dans les deux comtés. Il y a
un autre facteur dont il faut tenir compte aussi. Il faut tenir compte du
développement. La ville de Hull se développe rapidement et je
suis convaincu que le nombre d'électeurs qui peut...
M. HARDY: A la prochaine refonte.
M. LAFONTAINE: Actuellement, avec les mêmes principes, à la
prochaine refonte, vous allez changer toute la carte électorale du
Québec. Il va falloir empiéter sur l'autre comté. Pour
l'autre comté, vous vous en tenez seulement à des chiffres. Votre
démocratie, à l'heure actuelle, c'est une démocratie de
chiffres.
M. HARDY: Et la vôtre?
M. LAFONTAINE: C'est une démocratie de bon sens. Si
j'étais dans la peau du député de Terrebonne, je ne
parlerais pas comme cela.
Avant de changer une structure telle que celle des comtés dans le
Québec si je m'étais appelé le Parti libéral au
pouvoir, je l'aurais au moins proposée à la population. On vient
de changer tout le système, on vient en contradiction avec les zones
économiques, mais cela ne fait rien pour autant que le "gerrymandering"
peut marcher . C'est épouvantable.
M. BOSSE: C'est encore une répétition des propos de notre
visiteur.
M, LAFONTAINE: Je vais peut-être me répéter juste
une fois de plus, simplement pour convaincre le député de
Dorion.
M. BOSSE: Mais je crois que le leader du gouvernement a expliqué
suffisamment et clairement, et à moult reprises, après
consultation pourquoi et pour quelle raison cette réforme n'avait pas
été basée sur des régions économiques.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Shefford.
M. RUSSELL: II est proposé que le comté de Rouyn-Noranda
soit délimité du côté sud par les limites sud du
canton de Fabre et la prolongation jusqu'aux limites du comté de
Témiscamingue. M. le Président, je n'ai pas les chiffres exacts,
mais cela représente entre 7,000 et 8,000 électeurs qui seraient
déplacés et pourraient...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que l'amendement est
accepté?
M. HARDY: Rejeté.
M. DEMERS: II est proposé quoi? Est-ce que vous pourriez me
relire la proposition?
M. HARDY: L'unité.
M. HARVEY (Jonquière): Silence, on tourne!
M. RUSSELL: II est proposé que le comté de Rouyn-Noranda
soit limité...
M. DEMERS: Nous n'avons pas fini.
M. RUSSELL: ... du côté sud par les limites sud du canton
de Fabre et le prolongement jusqu'à la limite du comté actuel de
Témiscamingue. Ce qui veut dire que la région économique
du comté de Témiscamingue qui se prête très bien
à celle de Rouyn sera respectée et le Témiscamingue,
même qui se dirige toujours vers North Bay, pourrait être
annexé au comté de Pontiac.
Je suis convaincu que cela fera l'affaire du député actuel
parce que...
M. HARDY: Nous sommes prêts à voter.
M. THEBERGE: Cela ne tient pas plus debout que l'autre...
M. LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: Deuxièmement, le mot "gerrymandering", cela me
dérange un peu. Je dirais au député de Labelle que, si
cela avait été du "gerrymandering"... Actuellement, Abitibi-Est
est créditiste, Abitibi-Ouest est créditiste,
Témiscamingue est libéral et le comté de Rouyn-Noranda est
créditiste. Il y a tout de même une chance... Je me serais battu
avant de laisser aller le comté aux créditistes. Si cela avait
été du "gerrymandering", on ne l'aurait pas fait comme cela parce
que, actuellement, on leur donne trois comtés qui sont
déjà créditistes: Rouyn-Noranda, les deux comtés
d'Abitibi et, en plus de cela, on prend deux comtés libéraux et
on en fait seulement un. C'est un joli modèle de "gerrymandering"?
M. DEMERS: M. le Président, à moins que le
député de Témiscamingue ait perdu l'instinct de
conservation.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vais l'expliquer au
député de Témiscamingue qui ne semble pas comprendre. Il
voulait avoir le statu quo chez lui, mais il a senti que, dans son
gouvernement, on n'accepterait pas le statu quo. Il a entendu tout à
l'heure le député de Terrebonne. Vous avez ramené
l'affaire de "gerrymandering". Je pense que le député de
Témiscamingue n'a pas compris. Je vais lui expliquer. Qu'il me donne
deux minutes de patience et je vais lui expliquer. En partant, le
député de Témiscamingue aura le statu quo dans son
comté. C'est la première chose qu'il demande au nom de ses
électeurs. Cela lui est refusé par son parti, par son
gouvernement. Quand l'Opposition officielle vient à la rescousse du
député de Témiscamingue, on entend le député
de Terrebonne intervenir.
M. THEBERGE: Le "gerrymandering". Allez donc au "gerrymandering".
M. LAFONTAINE: Oui. Je m'en viens au "gerrymandering". Je lui explique
parce qu'il n'a pas saisi, le député de Témiscamingue.
M. THEBERGE: Pas saisi!
M. LAFONTAINE: Alors, le député de Terrebonne dit non,
parce que si vous touchez à cela, vous venez de toucher à
Gatineau. Je continue. C'est évident, si on touche à Gatineau, on
touche à Labelle, si on touche à
Labelle on touche à Prévost, si on touche à
Prévost on tombe dans Terrebonne et là, on finit aux
Iles-de-la-Madeleine. Ceci étant dit, je vais expliquer pourquoi c'est
un "gerrymandering". Je vais lui expliquer pourquoi ils ne veulent pas accepter
le statu quo dans Témiscamingue. C'est parce qu'avec 45 p.c. des voix,
on va aller chercher 81 députés au lieu d'aller en chercher
72.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Cela correspond aux grands intérêts du Parti
libéral.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais les députés
à s'en tenir à la proposition qui a été
présentée par le député de Shefford. Est-ce que la
proposition est adoptée ou rejetée?
M. RUSSELL: M. le Président, si vous me le permettez, j'aurais
une information pour le député de Témiscamingue. Par la
proposition que son comté soit relié à Rouyn-Noranda, au
point de vue électoral, il aurait été défait, si on
prend le vote de la dernière campagne électorale de 1970, par
4,600. Par la proposition que nous faisons actuellement, nous voulons lui
garantir son élection avec une majorité de 3,400.
M. THEBERGE: Ce n'est pas une question personnelle. Ce n'est pas
l'Unité-Québec...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Si le comté de Témiscamingue avait
été rattaché à Rouyn-Noranda, cela aurait voulu
dire un autre député créditiste de plus dans le
Québec. C'est de cela que le député de
Témiscamingue a peur.
MLE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que l'amendement du
député de Shefford est rejeté?
M. GAGNON: Un instant, M. le Président, au sujet de la motion du
député de Shefford. Je vous donnerai une comparaison pour
démontrer comment cette motion est sensée. D'abord, si vous
voulez savoir de quelle façon une région influence ou a un
secteur économique ou social...
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce que le député de
Gaspé-Nord me permettrait une question?
M. GAGNON: Sans doute. Allez!
M. HARVEY (Jonquière): Etes-vous allé souvent dans la
région du Témiscamingue?
M. GAGNON: J'y suis allé souvent. C'est du très bon monde.
Cela ressemble étrangement à la Gaspésie.
M. HARVEY (Jonquière): J'aurais envie de vous demander à
quelle date et à quelle heure.
M. GAGNON: Je peux vous le dire. En 1968, j'ai représenté
M. Loubier et j'y suis retourné après cela. Les gens ont
été tellement bons qu'ils m'ont fait visiter tout l'Abitibi en
hélicoptère ou en avion. J'ai été bien
reçu.
M. THEBERGE: En 1966...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Avec chauffeur privé, ce qu'on fait pour le ministre
des Communications quand il va...
UNE VOIX: Cela n'a pas donné beaucoup de résultats.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Est-ce qu'on peut passer au
vote?
M. GAGNON: Pour bien démontrer le bien-fondé de la motion
du député de Shefford...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Saint-Maurice,
à l'ordre!
La parole est au député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: ... son bon sens, on va prendre comme exemple un CEGEP. Un
CEGEP dessert un bassin en particulier à 90 p.c. ou 95 p.c. de la
clientèle. Si ça dessert un bassin qui est dans un secteur
donné, cela démontre sans aucun doute que dans cette section,
nécessairement les bornes électorales doivent s'en tenir de
façon que ça corresponde à l'ensemble des normes que le
député de Terrebonne a expliquées. Si vous regardez le
CEGEP de Rouyn-Noranda, on constate que tout le bassin qui fait partie de la
motion du député de Shefford, va vers Rouyn-Noranda et on veut,
en vertu des derniers rapports qui ont été
présentés, dissocier ce secteur, ce qui est anachronique et qui
déplace l'aspect social, économique et même l'aspect
démographique, comme l'a dit le député de Terrebonne.
J'ai l'impression qu'on joue avec l'aspect démographique, en
relation avec les calculs qui ont été faits, soit qu'ils ont
été faits par la I.B.M. ou en circuit fermé et qu'on veut
surtout atteindre des buts politiques. Moi, la carte électorale, je la
verrais d'une façon convenable, sans qu'on y voie les buts politiques.
Mais quand on regarde la redistribution de la carte électorale telle
qu'elle se fait, incontestablement, inévitablement, elle est faite en
relation avec l'aspect politique. Il faudrait avoir les yeux fermés, il
faudrait être aveugle. Et cela a été assez
démontré quand on voit que 80 p.c. des amendements qui ont
été faits à la commission et qui ont été
acceptés, étaient des amendements du gouvernement au pouvoir.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Dorion.
M. HARDY: J'écoutais tantôt le député de
Labelle et j'écoute le député de Gaspé-Nord.
Instinctivement, je suis porté à me demander s'ils ne font pas de
la projection.
M. GAGNON: Pour le député de Terrebonne, qu'est-ce que de
la projection? Est-ce que c'est de défendre les intérêts
d'un peuple, de toute la section rurale? Appelons cela de la projection. Mais,
pour ma part, je le fais en fonction de l'aspect social, économique,
démographique, je considère trois facteurs importants et
inséparables dans un recoupage de carte électorale. Si vous
dissociez cela, vous faites fausse route. D'ailleurs, le ministre a
commencé à l'admettre l'autre jour, quand il a dit: Et à
côté...
M. HARDY: On l'a toujours admis.
M. GAGNON: Non, vous ne l'avez pas admis. Je me rappelle que la
commission Drouin au tout début, et le député de Labelle
avait raison j'ai failli faire le même lapsus maintes fois
répété par le député de Terrebonne et
dans les premières comparutions de la commission Drouin, je me rappelle
que le député de Rivière-du-Loup, que le
député de L'Islet, que le député de
Gaspé-Nord et d'autres députés ont fait des
recommandations.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! J'inviterais le
député de Gaspé-Nord à s'en tenir à la
proposition qui a été présentée par le
député de Shefford et non pas faire un discours de
deuxième lecture, comme il est en train de le faire.
M. GAGNON: Ce n'est pas ça, c'est parce que le
député de Terrebonne a dit: La commission Drouin acceptait les
recommandations. Et moi, je dis que, lorsque je suis venu, la commission Drouin
les refusait, comme elle les a refusées au député de
L'Islet, comme elle les a refusées au député de
Rivière-du-Loup, à celui qui vous parle et à d'autres. Je
crois que le député de L'Islet a fait part d'une section
économique ou administrative et le président a dit: On ne peut
pas tenir compte de ça. Un autre député a parlé: On
ne peut pas tenir compte de ça. Sauf quand on est venu aux
Iles-de-la-Madeleine et moi, j'ai dit: Je suis pour que les
Iles-de-la-Madeleine demeurent une entité séparée comme
d'autres régions ou d'autres comtés devraient l'être de la
même façon. Mais la commission Drouin était assez
intransigeante sur la possibilité d'apporter des amendements.
M. HARDY: M. le Président, la motion. LE PRESIDENT (M. Pilote): A
l'ordre! M. GAGNON: Cela revient à la motion.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Dépêchez-vous d'y revenir.
M. GAGNON: Si la motion du député de Shefford doit
être acceptée, elle doit l'être dans le même esprit
qu'il y a eu des amendements du deuxième rapport de la commission
Drouin, parce que le deuxième rapport a présenté, dans
certains cas, des choses erratiques comme elle en a présenté dans
le premier rapport. Si le travail avait été bien fait, le premier
rapport aurait demeuré. Il a été mal fait et on
s'était plaint.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Le deuxième rapport étant mal fait, le
député de Shefford présente une motion et on est en droit
de demander et de penser que tous les membres de la commission vont l'accepter,
parce qu'il en va même d'une région, d'un secteur, d'un bassin. Il
est essentiel qu'il soit rattaché à Rouyn-Noranda.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
L'Islet.
M. GIASSON: M. le Président, je voulais enchafner avec l'exemple
apporté par le député de Gaspé-Nord, à celui
des CEGEP, cela n'a aucune valeur. Si cela devait avoir de la valeur je
prends comme exemple le CEGEP de La Pocatière qui dessert le bassin de
population des comtés de Kamouraska, L'Islet, Montmagny et une partie de
Bellechasse est-ce qu'il faudrait faire un seul comté?
Le bassin du CEGEP, selon l'exemple formel que le député
de Gaspé-Nord apportait, cela ne tient pas.
M. HARVEY (Jonquière): Cela peut devenir un argument, mais quand
il y a du monde. Autrement, on va recommander un CEGEP de la baie James.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce qu'on peut procéder au vote sur
l'amendement proposé par le député de Shefford?
M. HARVEY (Jonquière): CEGEP de la baie James.
M. LAFONTAINE: ... du revers de la main les arguments apportés
avec beaucoup de brio par le député de Gaspé-Nord...
M. HARDY: Et comment!
M. LAFONTAINE: ... je me demande pourquoi la commission qui est
censée être une commission intelligente, sérieuse...
M. HARDY: Ce n'est pas qu'on ne serait pas favorable.
M. LAFONTAINE: C'est parce que, M. le
Président, je tente de convaincre le Parti libéral qui est
en train de faire une grande injustice. Il est en train de perpétuer
l'injustice commise il y a quelques mois lorsqu'on a empêché la
commission Drouin de se promener à la grandeur de la province.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Terrebonne.
M. HARDY: Nous avons, depuis le début de ces travaux, de ce
côté-ci de la table, permis plusieurs choses, peut-être
trop. Nous n'avons pas voulu demander une application absolument rigoureuse,
considérant qu'il s'agissait d'un travail assez difficile et que tous
les députés devaient discuter de la façon la moins
formelle possible. Mais, il ne faudrait pas que cette attitude de la part du
parti ministériel engendre des abus.
Actuellement, depuis le début de cette séance à 8 h
15, je dirais que la majorité des discussions n'ont pas
été des discussions d'étude en commission, mais des
discussions de deuxième lecture. A moins que tout le monde veuille
recommencer le débat de deuxième lecture, on pourrait
peut-être décider... Pendant deux heures, comme le
député de Labelle était absent en deuxième lecture,
on pourrait peut-être lui donner la chance de faire son discours de
deuxième lecture. Mais, s'il n'y a pas le consentement unanime, on devra
s'en tenir au règlement et étudier la loi paragraphe par
paragraphe, sans toutefois revenir à des questions qui pouvaient, d'une
façon valable, être discutées en deuxième
lecture.
D'ailleurs, tous ces arguments que le député de Labelle
nous invoque ont été brillamment défendus par ses
collègues en Chambre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Shefford, sur un
point d'ordre.
M. RUSSELL: Sur un point d'ordre soulevé par le
député de Terrebonne, concernant les arguments apportés
par le député de Labelle. Je crois qu'ils sont
complètement justifiés. Il est normal que, de temps en temps, il
y ait une incidence, qu'on puisse paraître discuter du fond de la
question mais il est nécessaire, pour démontrer la justification
d'une motion, de se servir d'arguments qui peuvent faire sembler à la
commission qu'il s'agit de discussions qui auraient dû avoir lieu en
deuxième lecture.
Mais je crois que, dans le contexte actuel, le député de
Labelle s'en tenait à la motion, tentait de la justifier. Si, à
l'occasion, il a dérogé à la motion, je suis convaincu que
ça va lui faire plaisir d'y revenir et de la discuter.
M. HARDY: M. le Président, je remercie le député
qui rappelle son collègue à l'ordre.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je ne crois pas que
c'était l'intention du député de Shefford de me rappeler
à l'ordre. Au contraire, il a tenté d'expliquer au
député de Terrebonne qui n'a pas encore compris que les arguments
qui ont été invoqués dans le point d'ordre du
député de Terrebonne étaient des arguments farfelus. C'est
ça qu'il a voulu dire, le député de Shefford.
Et quand le député de Terrebonne me dit que je suis
toujours en train de parler du fond de la question, du principe, je me demande
ce que lui fait; chaque fois qu'on présente un amendement, il revient
toujours, il sort son crayon, il l'aiguise et commence à additionner des
chiffres. Il est en train de faire de la démocratie de chiffres.
Mais il se base aussi sur un des principes de la loi qui a
été réglé en deuxième lecture. Les travaux
de la commission, à l'heure actuelle, sont absolument redondants parce
qu'on est en train de refaire le débat en deuxième lecture et le
député de Terrebonne tombe exactement dans les excès de
langage qu'il me reproche. Je lui demanderais de comprendre...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... que le principe de la loi qui a été
accepté en deuxième lecture est un principe de nombre. Mais, il y
a une question: on peut peut-être répartir le nombre autrement. La
loi ne dit pas que c'est un nombre absolu, parce qu'il peut y avoir des
écarts de 25 p.c. et ça va jusqu'à des écarts comme
celui des Iles-de-la-Madeleine.
Quand le député de Shefford apporte un amendement, je vois
toujours le député de Terrebonne glisser d'une façon
malicieuse les comtés voisins pour essayer de nous ramener sur une
question de nombre qui, dans le fond, est très élastique dans la
loi. Si le Parti libéral ou le gouvernement voulait laisser de
côté cette façon de discuter, peut-être que le
député de Labelle et peut-être que le député
de Gaspé-Nord seraient moins souvent hors d'ordre, mais on arriverait
peut-être à quelque chose de concret et non pas à du
"gerrymandering".
Ceci étant dit, j'étais en train de vanter les propos de
mon collègue, le député de Gaspé-Nord, qui
expliquait avec beaucoup de brio la question de la polyvalente ou de la
commission scolaire de Rouyn-Noranda. Il a apporté certains exemples et
on a entendu là le député de l'Islet intervenir de
façon intempestive. Il a commencé à parler du campus de
l'Université du Québec, du CEGEP de la Pocatière.
M. HARVEY (Jonquière): Lui parlait de CEGEP,
M. LAFONTAINE: Mais j'ai saisi dans les propos du député
de l'Islet...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Sur
une question de règlement, la parole est au député
de Bonaventure.
M. LEVESQUE: Je ne suis pas un amateur du chronomètre mais je
suis convaincu que le député de Labelle a utilisé depuis
longtemps les vingt minutes auxquelles il avait droit sur cet article. Je pense
bien que si on veut adopter d'une façon réaliste et amicale la
politique de bon sens dont il parle je ne sais depuis combien de temps, c'est
assez clair à cette commission que cet amendement est irrecevable. Il
répète ce que déjà la commission a
décidé lorsqu'elle a rejeté un amendement qui comprenait
cela. Alors, est-ce que nous allons continuer indéfiniment comme cela ou
si on va s'en tenir à un chronométrage rigoureux? Est-ce qu'on ne
peut pas demander la collaboration de nos amis d'en face?
M. LAFONTAINE: Sur le point d'ordre, puis-je répondre au leader
parlementaire qui vient de lancer un appel pathétique avec une voix
assez grave, posée, je ne dirais pas d'outre-tombe mais amicale. Je
connais le leader parlementaire. C'est un homme habile, mais aussi un homme
franc, et je sais que d'avoir la tâche de charrier cette loi devant la
commission parlementaire lui fait mal au coeur. Cela lèse un peu sa
conscience. C'est pour cela qu'il ne veut pas sortir de chronomètre. Si
jamais il le sortait, comme j'ai entendu dire deux ou trois fois ce soir
une fois, ce n'était pas le mot chronomètre mais c'était
la question du temps limité que le député de Terrebonne
avait employé à ce moment-là, on serait
obligé de parler de bâillon et je n'ai pas l'intention d'en
parler. Je pense qu'ici, au Parlement du Québec, un député
a le droit de s'exprimer surtout sur la loi la plus importante
présentée depuis la Confédération. Est-ce assez
clair? Vous venez de faire treize comtés protégés dans la
ville de Montréal avec cela, si cela passait...
M. HARDY: A l'ordre! Cela a été adopté, ce
matin.
M. LAFONTAINE: Mais la loi n'est pas encore adoptée. Vous avez
encore la troisième lecture à faire. Ce sont des propos qui
accompagnent les propos du député de Bonaventure. C'est aussi
simple que cela. C'est très cohérent. Evidemment, je n'ai pas
l'habileté d'avocat du leader parlementaire du gouvernement.
De toute façon, à un certain moment, il y a eu
l'Opération 55 dans la province de Québec pour les commissions
scolaires régionales. On a fait comprendre au peuple qu'il fallait se
regrouper alentour de certains pôles au point de vue de
l'éducation. C'est ce que le député de Gaspé-Nord a
tenté d'évoquer tout à l'heure. Il y a eu dans le temps
où mon collègue de Bonaventure était ministre de
l'Industrie et du Commerce l'implantation de zones économiques dans la
province de Québec. Et là, on arrive avec une carte, et on sait,
quand on parle des zones économiques, que tous les ministères
sont greffés dans ces villes, dans ces pôles d'attraction...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: C'est dans l'économie générale de la
loi.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Quand on parle du comté de Pontiac...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Ceci a été dit et
répété maintes et maintes fois en deuxième lecture.
Les 55 commissions scolaires régionales, les districts industriels.
J'inviterais les députés à revenir à la proposition
qui a été présentée par le député de
Shefford et à l'adopter ou non.
DES VOIX: Le vote!
M. GAGNON: J'ai été interrompu tout à l'heure. J'ai
le droit de parler sur le comté de Rouyn-Noranda. J'ai parlé cinq
minutes. Je sens que, face à moi, les bon amis semblent contre la
motion. Cela paraît. Je vais prendre une autre méthode dont
Socrate se servait assez souvent. Je vais poser des questions soit au
député de Terrebonne ou au député de
Témiscamingue. Est-ce qu'il pourrait me dire où est situé
le CEGEP qui dessert ce secteur?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Terniscamingue.
M. THEBERGE: Actuellement, depuis environ six mois, il se fait une
campagne énorme dans le comté de Témiscamingue pour sortir
le secondaire de Rouyn et l'amener à Ville-Marie.
M. GAGNON: Je demande où est situé le CEGEP.
M. THEBERGE: Je peux vous dire que Témiscamingue n'est pas si
heureux que cela de s'en aller pour le secondaire. C'est évident qu'on
n'est pas assez nombreux pour avoir un CEGEP. Si on va à Rouyn, qu'on
soit dans n'importe quel comté avec Pontiac ou avec un autre, cela
serait normal qu'on aille à Rouyn, et on ira à Rouyn pour le
CEGEP. Au secondaire, ce que vous ne savez pas, on est avec la commission
scolaire du Cuivre depuis que c'est formé. Depuis un an, il y a une
campagne qui se fait et, d'ici deux ou trois mois, le comté de
Témiscamingue aura son secondaire à lui. Il n'aura plus affaire
à la commission scolaire régionale du Cuivre. C'est pour vous
prouver que les gens n'y vont pas de si bon coeur que cela à Rouyn.
M. GAGNON: Le secondaire n'est pas fonction du CEGEP.
M. THEBERGE: C'est dans l'éducation.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Nous revenons au système
d'un orateur à la fois.
M. GAGNON: Parfait. Le député de Témiscamingue
pourrait-il me dire si le gouvernement a à Rouyn-Noranda des bureaux
administratifs et pourrait-il me les énumérer? C'est pour mieux
guider les membres de la commission. Je peux lui en nommer mais je sais qu'il
va le faire à cause de sa compétence et de sa connaissance du
secteur. Est-ce que le gouvernement a des bureaux administratifs à
Rouyn-Noranda?
M. THEBERGE: Cela revient pas mal au district économique. Nous en
discutons depuis 4 heures cet après-midi. C'est évident que nous
en avons à Rouyn parce que le comté de Témiscamingue n'est
pas assez gros pour avoir ses bureaux de district avec 20,000 habitants. C'est
une vérité de La Palice. Et cela va continuer ainsi après.
Cela ne changera absolument rien, qu'on soit avec le comté de Pontiac ou
autrement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Le gouvernement a des bureaux administratifs en ce qui
concerne le service social, en ce qui concerne le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation...
M. THEBERGE: Le service social, non.
M. GAGNON: ... en ce qui concerne la Commission des accidents de
travail, et le député sait aussi que la Commission
d'assurance-chômage est établie dans ce secteur. C'est important,
cela. C'est toute une agglomération économique.
M. HARDY: Nous savons tout cela.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, est-ce que je peux poser une question
au député de Gaspé-Nord? Est-ce que le
député veut ou non que les membres de la commission puissent se
prononcer sur la motion de son collègue?
M. GAGNON: Je l'ai dit tout à l'heure, j'ai l'impression que le
député de Terrebonne a hâte de voter contre la motion.
M. HARDY: Pas nécessairement.
M. GAGNON: Moi, je veux faire ce que Socrate faisait avec les pai'ens,
faire sortir au-dedans d'eux-mêmes...
M. HARDY: Socrate avec les païens?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. GAGNON: II se rappelle la remarque du député de
Chicoutimi. Je continue, M. le Président. Le député de
Témiscamingue peut-il me dire s'il y a un conseil économique qui
est établi avec bureaux à Rouyn-Noranda? C'est parce que c'est
important, cela.
M. THEBERGE: Je dirai au député de Gaspé-Nord que
le bureau de district de Tourisme, Chasse et Pêche est à
Ville-Marie, non pas à Rouyn.
M.GAGNON: Je n'ai pas dit: Tourisme, Chasse et Pêche, j'ai dit du
conseil économique.
M. THEBERGE: Non, c'est moi qui dis cela.
M.GAGNON: Très bien. Il y a quelques bureaux, d'accord.
M. THEBERGE: Tout le monde sait cela, il n'est pas nécessaire de
demander cela.
M.GAGNON: Non, tout le monde ne sait pas cela.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. THEBERGE: C'est clair. Vous voulez perdre du temps.
M. GAGNON: La cour Supérieure est-elle établie à
Rouyn-Noranda? Alors, cela prouve incontestablement... La cour
Supérieure.
M. THEBERGE: A Ville-Marie.
M. GAGNON : La cour de Magistrat?
M. THEBERGE: A Ville-Marie.
M. GAGNON: Alors, incontestablement...
M. THEBERGE: C'est surprenant, n'est-ce pas.
M. GAGNON: Le centre de recherche et d'étude de
l'Université du Québec n'est pas établi à
Rouyn-Noranda?
M. THEBERGE: Ce ne sera pas à Kipawa, parce qu'il y a 1,300
personnes. Alors, l'Université du Québec, ce n'est pas dans le
comté de Témiscamingue.
M. GAGNON: Non, mais elle est établie à Rouyn-Noranda.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. GAGNON: La banque d'expansion économique n'est pas à
Rouyn-Noranda?
M. THEBERGE: M. le Président, je n'ai pas
envie de me prêter à ces questions, c'est de la folie.
M. GAGNON: Non, ce n'est pas de la folie. J'ai l'impression que le
député se sent frustré en donnant des informations qui
renseignent bien la commission.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! M. THEBERGE: Je ne me sens pas
frustré!
M.HARDY: M. le Président, si nous ne sommes pas capables
d'obtenir plus d'information de la part du parrain et de ses collègues
sur la motion, nous pouvons en disposer maintenant.
DES VOIX: Vote.
M. GAGNON: M. le Président, je voulais démontrer par les
questions que j'ai posées au député de
Témiscamingue qui s'y est prêté d'une façon
très agréable, je le félicite...
M. THEBERGE: Oui.
M. GAGNON: Même si, à certains moments, je me posais
certaines questions à savoir s'il connaissait bien tous les
services.
M. HARDY: A l'ordre!
M. GAGNON: Je voulais bien démontrer aux membres de la commission
que la motion du député de Shefford se ralliait à ce
bassin et qu'en votant contre la motion du député de Shefford, on
ne rendait pas service à la population de cette région.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. GAGNON: Le député de Terrebonne est d'accord avec moi
à ce sujet.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que cette motion est faite
dans un sens clair et objectif et nous voulons simplement tâcher de
rallier cette région à la région où ces gens sont
habitués ou ont des coutumes d'établies et veulent demeurer. Je
pense que l'application qu'on a faite de certaines divisions ailleurs on
a chambardé des comtés tel qu'indiqué dans d'autres
régions, nous pourrons vous le démontrer tout à l'heure
affecte beaucoup plus les divisions que celles que nous proposons
actuellement. Je crois qu'il serait dans l'ordre que nous votions sur cette
motion et que nous faisions des modifications aux comtés de Pon-tiac,
Gatineau et Hull. Aucun mal ne serait fait à personne et les
régions seraient beaucoup mieux orientées.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, le vote a été
demandé sur...
M. LAFONTAINE : Je voudrais poser une question. Est-ce qu'on a
demandé au ministère de l'industrie et du Commerce, d'une
façon officielle, si la proposition de la division de la carte
électorale pour Témiscamingue et Pontiac correspondait à
ses vues?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je m'excuse. A ce moment, ça vient à
l'encontre de toutes les décisions gouvernementales prises depuis douze
ans. Il y a tout de même une limite.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs, s'il vous plait! Le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voudrais avoir des directives.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce que vous allez les suivre?
M. DEMERS: Rigoureusement, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Merci.
M. DEMERS: Je n'irai pas me cacher dans les toilettes pour ne pas les
suivre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Posez vos questions.
M. DEMERS: Je voudrais savoir si c'est l'endroit, à cette
commission, à ce stade de nos travaux, pour discuter de la
délimitation géographique des comtés?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est exactement ça et non un
débat de deuxième lecture.
M. DEMERS: Etant donné ceci, j'ai le droit de poser toutes les
questions que je crois pertinentes au débat et qui sont dans la
description qui est formulée dans le livre de la loi. Vrai ou faux?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Exactement, si vous vous en tenez à
cela.
M. DEMERS: Je vais m'en tenir à cela.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Et non à un débat de
deuxième lecture.
M. DEMERS: Je voudrais qu'on me dise quelle est exactement la
délimitation du comté de Rouyn-Noranda dans la ligne de
séparation du rang 9 et du rang 10 du canton
d'Hébécourt.
M. HARDY: Ce n'est pas sur la motion du député de
Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): On parle de la motion du
député de Shefford.
M. DEMERS: J'ai demandé cela avant au président.
J'aimerais que vous rappeliez le président à l'ordre et que vous
lui montriez les règlements. Si je pouvais décrire ça...
Il m'a dit oui. Vous dites que ce n'est pas dans la motion.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement.
Après qu'on aura disposé de la motion, j'aimerais qu'on dise que,
pour Rouyn-Noranda, l'affaire est classée, parce que j'ai des questions
à poser.
M. HARDY: D'abord, on est à 76, Pontiac-Témiscamingue.
M. DEMERS: Je suis en plein là.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous sommes à la motion du
député de Shefford. Quand la motion sera réglée,
nous reviendrons au paragraphe 86. C'est la directive. Nous sommes prêts
à voter sur la motion du député de Shefford?
M. HARDY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Bossé?
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Houde de Limoilou?
M. HOUDE (Limoilou): Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Dionne?
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Audet?
M. AUDET: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Giasson?
M. GIASSON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lavoie de Wolfe?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Faucher?
M. FAUCHER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lessard? M. Lévesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Russell?
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Vous êtes pour?
M. RUSSELL: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gagnon?
M. GAGNON: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Assad?
M. ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Larivière?
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Trois pour, onze contre. La motion est
rejetée.
Nous revenons à l'article 86. Le député de
Saint-Maurice,
M. DEMERS: M. le Président, je vous redemande vos directives et
je suis prêt à m'y conformer. Je voudrais qu'on m'explique
à cette commission quelle est la délimitation exacte du
comté de Rouyn-Noranda et où se trouvent, sur la carte que nous
avons devant nous, les rangs 9 et 10 du canton d'Hébécourt?
M. HARVEY (Jonquière): C'est en deçà du 7.
M. DEMERS: Passé le 9.
M. HARVEY (Jonquière): Quatorze milles de l'autre
côté du monde quand il y a de la viande.
M, DEMERS: Nous sommes ici pour accepter des délimitations de
territoire. Si nous ne posons pas de questions, personne ne va nous donner les
réponses. Ce projet de loi a été fait avec tellement de
sérieux que vous devriez avoir ça à l'état pur dans
l'esprit et nous répondre.
DES VOIX: Adopté.
M. DEMERS: Un instant, j'ai posé une question.
M. LAFONTAINE: Je pense que la question du député de
Saint-Maurice est très pertinente.
Autrement dit, il est en train de prouver par sa question que nous
n'avons même pas les outils pour travailler à la commission
parlementaire sur la délimitation des comtés. Nous n'avons qu'une
projection et on nous dit qu'on est bien préparé du
côté du gouvernement. On est préparé pour faire du
"gerrymandering" et pas autre chose.
M. HARVEY (Jonquière): Vous dites que nous n'avons pas
d'outils...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. HARVEY (Jonquière): ... nous avons même apporté
des "slings" pour attacher les veaux comme vous autres.
M. LEVESQUE: Dans les circonstances, nous allons ajourner nos travaux
à demain dix heures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La commission ajourne ses travaux
jusqu'à demain matin, dix heures.
(Fin de la séance à 23 h 55)